RAS MM NE rs RCE NT ET LS (n "arte ne : D 0100 ue [EN ‘ î an” de DA dite Le" Le M Nrdeéaneete 1 l Qu 2 IR À n Li DICTIONNAIRE PITTORESQUE D'HISTOIRE NATURELLE ET DES PHÉNOMÈNES DE LA NATURE. TOME SIXIÈME. PARIS. — IMPRIMERBIE DE CUSSGN, Rue Saint Germain-des-Prés. n° g. DICTIONNAIRE | | PITTORESQUE : D'HISTOIRE NATURELLE Em | DES PHÉNOMEÈNES DE LA NATURE, . L'HISTOIRE DES ANIMAUX, DES VÉGÉTAUX, DES MINÉRAUX, DES MÉTLORES, DES PRINCIPAUX PHÉNOMÈNES PHYSIQUES ET DES CURIOSITÉS NATURELLES, AVEC DES DÉTAILS SUR L'EMPLOI DES PRODUCTIONS DES TROIS RÈGNES DANS LES USAGES DE LA VIE, LES ARTS ET MÉTIERS ET LES MANUFACTURES. RÉDIGÉ PAR UNE SOCIÉTÉ DE NATURALISTES, SOUS LA DIRECTION DE M. F.-E. GUÉRIN, MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS ET DE DIVERSES AUTRES SOCIÉTÉS SAVANTES NATIONALES ET ÉTRANGÈRES, AUTEUR: DE L'ICONOGRAPHIE DU RÈGNE ANIMAL DE CUVIER ET DU MAGASIN, DE ZOOLOGIE, L’UN DES AUTEURS DU DICTIONNAIRE CLASSIQUE D'HISTOIRE NATURELLE, DE L'ENCYCLOPÉDIE MÉTHODIQUE , ( DU VOYAGE AUTOUR DU MONDE PAR LE CAPITAINE DUPERREY, | DE L'EXPÉDITION SCIENTIFIQUE DE MORÉE, DU VOYAGE AUX INDES ORIENTALES PAR M, BÉLANGER, ETC, ETC. AVEC PLANCHES GRAVÉES SUR ACIER D'APRÈS LES DESSINS DE MM. DE SAINSON ET FRIES. TOME SIXIÈME en er mem me er” a, LNH MUSEES CT TE 4 LAS 4 Luna, HS PARIS, AU BUREAU DE SOUSCRIPTION, Rue Saint-Germain-des-Prés, n° 4. 1858 BE Dar) ONE M. ‘Evo eu sort. 0 HÉIAUTAY AO À É k | is ë ., ns # 14 Da à Ve Le el k | HAUTAH AT Cr TAN [ON sn ï 'peganee Br 1 Ha be TRAPATAOD >. FU AT Le " z Ne k: avant ax 4 ATUGAN BE Er sd amont cendre SAMaOUNI. és Ya roger ane” Aa Gioetns in Pass cran aa robe ap au «Hour ‘ | save LEE AO ROUGES [es 250! 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Genre de Dip- tères, de la famille des Natacanthes , tribu des Strationides ; établi par Geoffroy sur la considé- ration de leurs antennes finissant en fil et qui a déterminé lenom qu’il leur a donné ; on reconnaît ce genre aux caractères suivans : trompe coudée, renfermée dans une espèce de gouttière, conte- nant un sucoir de deux soies; antennes de trois pièces, dont la dernière articulée terminée en pointe; ces Némotèles ont par la forme de leur corps beaucoup de rapport avec les stratiomes ; mais ils en diffèrent par plusieurs caractères très- apparens ; d’abord la tête est prolongée en avant comme un museau , et forme une gouttière ren- versée sous laquelle est caché le suçoir ; les an- tennes sont insérées tout au bout de ce museau ; leur dernier article est divisé en quatre segmens, enfin ils n’offrent pas de pointes à l’écusson; on peut ajouter que les Némotèles ont l’abdomen arrondi, terminé par une pointe dans les deux sexes, que les aîles sont croisées l’une sur l’autre, dans le repos, et dépassent de beaucoup l’abdomen , et que les tarses sont terminés par deux pelotes et deux cro- chets. Ces insectes se trouvent dans toute l’Eu- rope, sur les plantes qui avoisinent les lieux aqua- tiques ; ils sont lents dans leurs mouvemens. N. Panruère. D. pantherinus. Macquart ; long de deux lignes ; noir bleuâtre; les aîles diaphanes, avec la côte jaunâtre; pates jaunâtres. Du midi de la France. (A. P.) NE M'OUBLIEZ PAS. (80r. pan.) C'est le nom vulgaire de Ja Myosotide vivace, (/’oy. Mxo- SOTIDE. ) NEMOURE. Vemoura. (1xs.) Genre des Névrop- tères, de la famille, des Planipennes, tribu des Perlides ; ayant pour caractères : corps étroit, al- longé, antennes sétacées, tarses à trois articles: ; labre demi-circulaire, mandibules dentelées, deux alpes filiformes ; pas de soies apparentes à l’ex- trémilé de l'abdomen; Latreille, en séparant ce genre des Perles, s’est principalement servi de l'absence des soies abdominales; maïs il s’en dis- tingue encore par des différences dans les orga- nes buccaux. Les Nemoures sont des insectes d’une T. VE 4o1° Livraison, petite taille, dont le corps est presque de la même grosseur partout ; leur tête est méplate, munie d'antennes au moins aussi longues que le corps, et formées d’un très-grand nombre d’articles ; la bouche se compose de mandibules presque demi- circulaires, tridentées à l’extrémité ; les mâchoires ont l’angle supérieur interne très-allongé, dentelé à son extrémité ; deux palpes, l’un court, interne, de deux articles, l’autre externe, de cinq, dont les deux premiers courts, presque égaux; le troi- sième le plus long et les deux suivans aussi pres- que égaux; leur prothorax est carré, les autres segmens sont courts, l'abdomen occupe à peu près la moitié de la longueur du corps. Les pattes sont longues, très-grêles , terminées par des tarses de trois articles dont l’intermédiaire le plus petit; les ailes et les élytres sont beaucoup plus longues que le corps, et croisées en dessous dans le repos ; pendant long-temps l’on a cru que ces insectes avaient des métamorphoses complètes ; mais M. Pictet, dans un excellent travail sur ce genre, qu’il a inséré dans les Annales des Sciences na- turelles et que nous allons mettre à contribution, a consigné que les larves de ces insectes n’ont que des demi-métamorphoses, sont aquatiques, habi- tent les eaux vives où elles se tiennent dans le plus grand courant et quelquefois sous les pierres. Nous allons en décrire en détail une espèce , d’après M. Pictet, pour éclaircir tout-à-fait l’histoirede ces insectes. N. Genprée. N. cinerea. Oliv. Loñgue de cinq lignes , noirâtre, avec les pattes d’un jaune ver- dâtre ; on remarque quatre points élevés sur le cor- selét; les ailes sont enfumées, avec les nervures noires; «la larve, dont nous empruntons la des- cription à M. Pictet, a la forme générale de l’in- secle parfait; elle est brune et porte aussi deux filets à la queue. » La tête est écailleuse, aplalie, un peu plus longue que large , arrondie postérieurement ; les yeux sont latéraux , ovales, saillans; les antennes sont implantées devant les yeux, sétilormes, plus courtes que le corps, leur premier arlicle est court et le second obconique, ensuite les anneaux sont 1 mo NENU NENU très-courts, mais augmentent un peu de longucur à partir du milieu de l'antenne. La bouche est située un peu en dessous; le:la- bre est arrondi, deux fois plus large que long, trimameloné antérieurement ; les mandibules sont pélites, obtuses , Mtermintes par cinq dentelures ; leur bord internetest tranchant; la mâchoire est presque carrée, et a sonbord interne supérieur bi- fide ; la portion la plas inférieure esl très-allongée, terminée par quatre dents aiguës , la partie supé- rieure est pointue, moitié plus courte que la précé- dentes le palpe interne a Ja même forme que les pièce; précédentes, mais est beaucoup plus long et paraît comme formé de deux articles; enfin le palpe externe est formé de cinq articles dont Jes.deux4 premiers très-courts ; le troisième , le plus long de tous, les deux derniers égaux ; toutes ces parties ont peu de consistance ; la lèvre est arrondie, tri- lobée et munie de deux palpes insérés sur ses côtés, très-courts, de trois articles allant un peu en aug- mentant du premier au dernier. Le prothorax est à peu près carré ,'et porte.en dessous des organes remarquables , ce sont six sacs ou cæcums naissant par leur bout ouvert en des- sus du corselet, et dont les bouts fermés sont li- bres; ils égalent à peu près le corselet en longueur; quatre d’entre eux naissent du bord antérieur et inférieur , et les deux autres sur Je col qui unit la tête avec cet anneau, La couleur de ces sacs est blauche , leur analogie est très-frappante avec les “Sacs semblobles observés chez les Phryganes sur les côtés de l’abdomen ; et tout semble faire pré- sumer qu’ils sont comme ceux-ci destinés à la res- piration dans l’eau, » Le reste du thorax est carré et porte les rudimens des ailes dans la nymphe, chezlaquelle ils se développent peu à peu; les pat- tes sont écaïlleuses, déprimées, assez velues; elles | sont terminées par des tarses de deux articles , | dont Je dernier porte deux crochets. L'ibdomen est composé de segmens élargis, Courts et terminés par deux soies simples et aussi longues que les antennes. Ces larves habitent les ruisseaux d’eau vive et | se tiennent sousles pierres; elles sont carnassières, | Mais pas voraces ; elles subissent plusieurs chan- | gemens de peau , mais le nombre n’en a pas été | constaté. Gette description de la larve dé la Ne- | moure cendrée peut servir de type de comparai- | son à Loutes les autres, qui n'en différent que spécifiquement, (A. P.) NEMS. (sam. ) Nom donné par Buffon à une es- pèce de Mangouste. (V. M.) NENUPITAR , Nymphæa. (nor. han.) Ce genre de végétaux monocotÿlédonés , devenu le type de Ja famille des Nymphéacées, fait partie de Ja Po- lyandrie monogynie , et se compose d’une ving- taine de fort belles plantes, dont deux fixeront particulièrement notre attention: Smith en a dé- taché l’ancienne éspèce jaune, pour en faire un genre particulier, sous le nom de Nurxar (voyez ce mot). Les caractères du genre actuel qui nous occupe sont d'offrir des plantes aquatiques, vi- vaces , à souche rhizôme, charnue, horizontale, reposant au fond des eaux, et d’où sortent de longs pédoncules portant de grandes feuilles pel- tées , énlières, ou fendues à leur base, ainsi que des pétioles non moins allongés, à l'extrémité desquels s'élèvent solitaires, de superbes fleurs bleues , blanches ou roses , assises sur un lice d’un vert foncé , formé de quatre sépales lancéo- lés. Leur corolle, qui présente un vase attrayant, compte un très-grand nombre de pétales disposés sur plusieurs rangs, et insérés aux parois mêmes de l'ovaire; les étamines, qui sont fort nombreu- ses, posent également sur les côtés de Povaire leurs filets, extrêmement larges, pétaloïdes, se terminent en une anthère adnée, à deux loges linéaires, s’ouvrant par un sillon longitudinal, L’ovaire unique occupe le centre de la fleur; il est globuleux, recouvert extérieurement par l’inser- tion des pétales et des étamines; il n’a point de style, et son sligmate sessile, persistant, ombi- liqué, se fait remarquer par une couronne radiée de seize à vingt lobes. Si vous le coupez trans- versalement, il vous découvre un nombre de loges égal à celui des rayons du stigmale. Ces loges, séparées les unes des autres par de fausses cloï- sons celluleuses , renferment chacune une graine grise, dure, sous l'enveloppe de laquelle on trouve une mässe charnue, d’un blanc jaune, servant de matrice à un seul cotylédon , mince lorsqu'il est. divisé en deux et couvrant une gemmale par= tagée en deux gros lobes, que l’on a prise à tort pour deux cotylédons, au milieu desquels est un autre bourgeon central. Une des espèces les plus jolies est le NÉNUPHAR azur£, N..cœrulea , L., originaire du Nil et flottant à sa surface; ses feuilles arrondies, pellées, échan- crées en cœur à leur base, s’étalent sur l’eau en larges nappes luisantes , d’un vert foncé en dessus, teintes de rouge et de violet en dessous, comme les pétioles qui les portent; dans les intervalles paraissent de Tongs et nombreux pédoncales cou- ronnés par des fleurs peu ouvertes, d’un bleu clair, larges de huit à dix centimètres, et répandant au- tour d'elles , durant les trois à quatre jours qu’elles demeurent épanouies , une odeur douce et agréa- ble ; elles s’ouvrent vers les six ou sept heures du malin pour se refermer de trois à quatre heures après midi; à Papproche de la nuit , elles descen- dent peu à peu au lond de leur demenre aquatique oùelles restent jusqu’au lendemain. Ce phénomène n’a point lieu ni dans les serres de l'Angleterre, où ce Nénuphar existe depuis 1792, ni dans lés nô- tres , où il ne fut introduit que huit ansaprès , et où il fleurit en juillet, Le nombre de ses pétales va de seïze à vingt , disposés sur trois rañigs ; sur Ceux du rang supérieur la couleur blanchâtre dé la par- tie voisine de l’ovaire passe du bleu tendre au bleu d’azur, quelquefois, mais rarement, au violet que relève le beau jaune d’or des étamines. Cette plente abonde aux environs de Damiette, du Caire et de Rosette; on la retrouve sur les eaux du Sé- négal ct de plusieurs grands fleuves de l'Afrique. Quant au NÉnupmar BLANC, {V. alba, L,, re- présenté dans notre AUas , pl. 406 , fig. 4. Il est 0 —— = NENU NEOT © assez commun en Europe; on le voit aux environs de Paris sur les étangs, et sur presque tous les lacs et les rivières de France dont le coursest peu rapide. ILest d'une grande beauté et épanouit sa pompeuse corolle durant ane grande partie de l'année; ses fleurs sont légèrement aromatiques, d’un blanc de lait pur , rarement lavées de pour- pre verdâtre à l'extérieur, Sa souche-rhizome à long-temps été recherchée en médecine comme rafraîchissante , tempérante, et agissant plus par- ticulièrement sur les organes de la génération ; de 1x Pemploi mal entendu chez les cénobites des deux sexes qui croient amortir, par le secours d’un sirop: préparé avec ses fleurs, ou des tranches épaisses de la souche confites au sucre , des feux que l’abstinence, la solitude et une viemonotone, sans aucune utilité, rendent plus vifset plus eruel- lement-destructeurs. On l'avait également recom- mandé contre les fièvres intermütentes ; mais on a renoncé à son usage demeuré seulement au do- doute ces diverses propriétés, et Gullen à , depuis, baupi le Nénuphar du catalogue pharmaceutique. Dans quelques localités de l'Egypte, on arrache ayec empressement toutes les souches de lune et l’autre.espèce que l’inondation du Nila développées dans les canaux , dans les rizières et généralement surtous les terrains bas que le fleuve avait envahis. On les mange cuites.sous la cendre ou préparées comme substance alimentaire; quoique la saveur en soit fade, terreuse., elles n’en passent:pas moins pour un mets délicat parmi les peuples qui: les nomment Pachemin. On en retire une sorte: dé fa- rine dont on fait du pain : c’est, depuis 1800, la nourriture favorite des Osiiaques et des Kal- moucks; une récoñpense assez considérable a été décernée par le gouvernement russe au citoyen d’Astracan qui leur en a appris la fabrication. Sous les feuilles du Nénuphar blanc on trouve une foule de buceins d’eau douce; ils les rongent et y déterminent ces taches jaunes.et transparen- tes qu’on aperçoit fort souvent à leur page supé- rieure. Une autre observation non moins curieuse que fournit l’étude du développement de ces feuil- les, es! de prévoir latempératurede l'hiver suivant. Ces feuilles , très-longuement pétioltes, sortent dans les premiers jours d'automne, des écailles écartées, qui se voient à la face supérieure de la souche; elles restent très-petiles, et totalement enroulées pendant cette saison et la suivante ; aux approches du printemps elles commencent à gran: dir et à s’étaler ; le pétiole , d’abord à peine sensi- ble, s’allonge, monte peu à peu au niveau de l’eau à mesure. que latempérature s'élève, mais au moin- dre refroïdissement il s’arréte.et attend le beau temps; dès qu'ilest assuré , dès que la chaleur a triomphé de la mauvaise saison, les feuilles se dé- ploient , forment de doux tapis sur lesquels la fleur Yiendra flotter somptueusement, Si, dans le. mois de septembre, pour nos climats, le Nénuphar a disparu de la surface-des eanx,.ce qui, d'ordinaire, »’a lieu qu'en octobre, vous pouvez en conclure -que l'hiver avance à grands pas , que: les geléesne tarderont pas à se faire sentir, et que la saison des: frimas serarigoureuse et de longue durée: Ilest très- aisé de multiplier les Nénuphars; il suflit de jeter dans les eaux dormantes des capsules (fix. 1, bc} arrivées à maturité parfaite. Les semences tombent au fond de l’étang ou de la rivière, y germent ct don- nent des fleurs dès l’année suivante. Elles se pro- pagent ensuite: d’elles-mêmes, et finissent en peu d'années par couvrir l’onde jusque sur les bords. C’est une plante d'ornement très-pittoresque et du plus bel effet durant la floraison ; sous le point de vue de Putilité, les Chinois nous! ont appris que partout oùelle abonde les poissons sont à Paliri de lavoracité de la Loutre. (F. ». B.) NÉOCTÈSE. ( mi. ) Ce nom, tiré du grec , signifie nouvelle acquisition; il a été donné à un arséniate de fer qui à été découvert il y a une | dixaine d'années à San-Antomo-Pereira, près de | Villa-Rica au Brésil. Ce nouveau minéral est d’un | vert clair; il cristallise en prisme rectangulaire ; maine du charlatan. Linné ale premier révoqué en | il donoe de l’eau par calcination en prenant une couleur jaune, mais ne donme pas sensiblement d’acide arsénieux. Il est attaquable par les acides concentrés, Il se compose de 51 parties d’acide arsenique , de 35 de peroxide de fer, de 16 d’eau et d’un peu d’arséniate d’alumine. (J. H.) NÉOPÈTRE. (wn.) Saussure a proposé de dis- tinguer en MVéopètres et Paluiopètres : c'est-à-dire en nouvelle et ancienne roche, celles qui sont com- posées de: fragmens de roches plus on moins an- eiennes. Ces noms ne sont point restés dans les nomenuclatures scientifiques. (J. IL.) NÉOPLASE. (aun.) Ge nom, qui signifie nou- velle formation , a été donné par M. Beudant à deux substances différentes : à un sulfate de fer et à un oxide de nickel; aussi pour éviter les erreurs qui pourraient résulter du double em ploi de ce nom, nous suivrons lexemple de M. d’Omalius d’Hal- loy , en transformant en Wéoplaste l’un des deux noms de Néoplase. Le sulfate de fer auquel le nom de Néoplase est conservé, est une substancerouge, soluble, d’une saveur slyptique semblable à celle de l'entre. Cette substance se trouve dans l’intérieur des mines en exploitation; elle s’y produit journelle- ment par la décomposition des sulfures. On la trouve principalement à Fahlun, en Suède, et à Freyberg, en Saxe. (J. H.) NÉOPLASTE. (auin.) M. d'Omalius d’'Halloy nomine ainsiun oxide noir de nicket, que M. Beu- dant a appelé par inadvertance Néoplase, après avoir donné ce nom à un autre minéral. Le: Néoplaste est une substance terreuse, grise , noire on brune, qui donne de l’eur par la calcina- tioncet un sublimé d'acide arsénieux. Elle paraît être due à la décomposition de l’avséniure et de l'arséniate de Nickel dans certaines mines de la Hesse. (3. H.) NÉOTTIE ; Meottia: (por. Pnan.) Genre créé pardJacquimaux dépens des genres Ophrys et $a- tyrium de Linné. Gomme ilest adopté par Swartz, le réformateur. des Orchidées , par Andrews ; Wildenow:et le plus grand nombre de:botanistes 3 oo nt NEOT NEOT 60006 comme G. Richard en a bien établi les caractères, il doit prendre place dans la nomenclature bota- nique. Il appartient à la Gynandrie dinandrie et à la famille des Orchidées. Les Néotties sont des plantes monocotylédonées à racines vivaces , bul- beuses ou fasciculées, à feuilles pour la plupart radicales, à hampe d’ordinaire garnie de gaînes alternes et terminées par des fleurs en épi, qui présentent les caractères suivans : calice à trois folioles lancéolées, droites, rapprochées à leur base; corolle de trois pétales irréguliers, dont deux supérieurs, rapprochés à leur base, distincts à leur sommet ; le troisième renflé à sa naissance, recouvert en casque sur l'ovaire; le labelle pen- dant, bifide , sans éperon ; deux anthères adnées, cordiformes, terminales, dont lesmassespolliniques blanchâtres sont linéaires, granuleuses , et reçues dans les deux sillons du style; ovaire infère, pé- dicellé, coloré comme le calice, surmonté d’un style avec appendice aigu, et d’un stigmate trans- versal, donnant naïssance à une capsule à trois valves, n’ayant qu’une seule loge , qui contient un grand nombre de très-petites graines. Le nom de ce genre a été inventé par Cordus pour désigner V'Ophrys bifolia de Gaspard Bauhin , ou le Vidus avis de Dodoens , la seule espèce omise par Jac- quin , et qui cependant doit être le type du genre, pour avoir porté la première le nom qui prévaut aujourd’hui. Le genre Veottia renferme une-vingtaine d’es- pèces, dont trois sont indigènes, les autres ap- partiennent au continent américain. Nous possé- dons en France le Nid d'oiseau, Veottia nidus avis; on le trouve dans les pâturages , où ses racines fi- breuses, fasciculées , ramassées en forme de nid, donnent une hampe de irente-deux centimètres de haut, garnie seulement d’écailles desséchées. Elle se couvre en mai de fleurs jaunâtres, nom- breuses , dont l’épi cylindrique est d’un assez bel effet. La Néorrie 4 aRaNDEs FEUILLES , /V. latifo- lia, qui a la hampe haute de quarante centimètres avec deux feuilles à sa base, des fleurs d’un vert jaunâtre, disposées en épi grêle , et que l’on ren- contre dans nos prairies épanouies en juin et juil- let; son bulbe est fibreux. La NéoTTIE EN SPIRALE, AN. spiralis , a reçu son nom de ses douze ou quinze petites fleurs blanchâtres , agréablement odoran- tes, qui sont placées en spirale et un peu unilaté- ralement autour de l’axe de l’épi. Elle a de un àtrois bulbes ovales-oblongs. Cette espèce, spontanée dans nos prés secs et sur nos collines, fleurit en août et septembre. La plus belle espèce du genre, la Néorris £Lf- GANTE, À. speciosa , nous est venue, en 1790, de la Jamaïque et de l'Amérique équatoriale ; on la cultive dans la terre de bruyère en serres chaudes, où elle demande beaucoup de chaleur. Getteplante, haute de soixante-dix centimètres, produit.un su- perbe effet; elle se fait remarquer par ses feuilles radicales agréablement ondulées, par sa hampe garnie d’écailles foliacées, semi-membraneuses, ovales-lancéolées, d’un rouge vif, et surtout par son épi terminal, chargé de vingt à trente fleurs x assez grandes, du plus bel écarlate, en mai et juin, et reparaissant de nouveau quelquefois en octobre et novembre. (T. ». B.) NÉOTTIÉES. (8or. PHan.) G. Richard a divisé la famille des Orchidées en quatre sections ; mais, comme il avait oublié de donner des noms à cha- cune d'elle, la troisième a été appelée Néottiées par le botaniste anglais John Lindley. Ce nom est changé en celui de Limodorées. Elle renferme tous les genres de la famille qui ont leurs masses polli- niques formées de grains lâchement cohérens entre eux. V. au mot Orcmntes. (F. ». B.) NÉPAUL. (o1s.) Nom de l'espèce type du genre Tracopan. W. ce mot. Guén. NÈPE , Vepa. (is.) Genre d'Hémiptères de la section des Hétéroptères, famille des Hydrocori- ses, tribu des Népides, ayant pour caractères : antennes de trois articles , insérées sous les yeux ; tarses d’un seul article, terminé par deux petits crochets. Linné, en créant ce genre, ÿ avait réuni toutes les espèces renfermées dans la famille des Hydrocorises ; Geoffroy en sépara les Naucores et les Gorises, et désigna les Nèpes sous le nom de Scorpions aquatiques ; Fabricius détacha aussi les espèces à corps allongé et forma le genre Rana- tre; enfin Latreille, en retirant encore les espè- ces à antennes de quatre articles pour en former les Bélostomes, restreignit le genre Nèpe dans les limites où il est actuellement renfermé. Ces insectes ont la tête petite , rélrécie en arrière, en- foncée jusqu'aux yeux dans le prothorax; en avant elle forme un cône tronqué, à l'extrémité duquel est le rostre; celui-ci est court, très-robuste ; les yeux sont très-saillans, globuleux; le prothorax est plus large que haut, un peu trapézoïdal , plus grand à lui seul que les deux autres segmens; les hanches de la première paire de pattes sont cylin- driques , épaisses , aussi longues que la tête ; le tro- chanter est assez grand , le fémur est très-allongé, épais, un peu comprimé sur les côtés, creusé en dessous en gouttière pour recevoir le tibia et le tarse ; les pattes intermédiaires sont moitié moins longues que les postérieures, toutes quatre sont filiformes; le tarse est presque de la moitié de la longueur du tibia; les ailes et les élytres sont à peine de la longueur de l’abdomen ; le corps et l'abdomen surtout sont très-déprimés ; ce dernier est terminé par deux soies destinées à former un tube propre à venir chercher l’air à la surface de l’eau, et à le conduire dans les trachées ; la forme du corps est un ovalaire allongé, tronqué au de- vant. Les Nèpes sont aquatiques; mais, n’ayant pas d'organes appropriés à lanatation, ellesnagent assez mal, et se tiennent le plus souvent dans la vase ; elles volent très-bien; les femelles enfoncent leurs œufs dans la tige de différentes plantes aqualiques ; ces œufs ressemblent à de petites graines sarmon- tées de sept petits fils, les larves éclosent vers le milieu de l’été. N. Grosse, Ü. grossa, Fab. Longue de 18 li- gnes, d’un brun glacé de grisâtre, abdomen pres- que rougeâtre ; ailes rosées ; les pattes sont anne- NEPE NEPE ee ee Sn. lées de bandes rougeâtres pâles disposées en zig- zag ; les filets abdominaux ont deux fois la longueur du corps. Du Sénégal. N. cenprée, À. cinerea, Linn. , figurée dans notre Atlas, pl. 406, fig. 4, et 4 a, la nymphe. Longue de 9 lignes, gris rougeâtre ; ailes noires avec les nervures roses ; abdomen en dessus rouge de brique ; filets abdominaux au plus de la lon- gueur de l'abdomen. Dans toute l’Europe. (A. P.) NÉPENTHE, Wepenthes. (mor. PHan.) Homère, le premier des poètes de tous les siècles, et, d’a- près lui, les naturalistes, les philosophes et les nombreux écrivains de la docte antiquité, par- lent, sous le nom de ÂVepenthés, d’un breuvage merveilleux qui réunissait à la puissance de dissi- er les chagrins, et de calmer la colère, le don ineffable de faire oublier tous les maux et les in- jures, de rendre douces les larmes déchirantes que nous arrachent et la douleur la plus cuisante et la perte d’une mère, d’une épouse fidèle, d’une fille adorée , d’un ami tendre, sincère et tout dé- voué. Des auteurs graves n’ont vu, comme Plu- tarque et Athénée , dans le Népenthès qu’une al- légorie cachant l’action profonde qu’opèrent sur le cœur humain les charmes et les caprices de la beauté , ses paroles, ses œillades si pénétrantes et ses caresses enivrantes. D’autres, moins vraisem- blablement, sont allés chercher toutes ces mer- veilleuses propriétés dans des substances aromati- ques et stupéfiantes de diverses espèces : tantôt c’est la décoction des racines de la superbe Aunée, Inula helenium, ou celle des feuilles de la Buglose, Anchusa ofjicinatis, ou de l’insipide Bourrache, Borrago officinalis , etc. ; tanlôt c’est le Café que les anciens n’ont cerlainement point connu, le Safran, le Chanvre, la Stramoine, et même le Tabac , dont la découverte ne remonte pas au- delà de l’an 1550 de l'ère vulgaire. Il y a plus de certitudeen faveur de l’Opium, la drogue par excellence pour l’Oriental, qui lui de- mande les rêvasseries, les songes bizarres, les fée- ries, le brillant cortége des illusions les plus gaies et des erreurs les plus originales, ainsi que les extases d’une vie sans activité; ou bien en faveur de la Jus- quiame blanche que les Arabes appellent Bengé el Bizr-bindji, à laquelle Forskaëh]l a imposé le nom botanique de Âyoscyamus datura. De Paw rapporte , en eflet, que les chefs arabes de la Thé- baïde se servent beancoup de l'extrait de celte plante pour se procurer l'ivresse apathique si chère à l’esclave vagabond, qui préfère perdre sa raison , Oublier sa dignité d'homme, à secouer un joug humiliant, à reconquérir la force et les ver- tus du citoyen. Dans toutes les contrées intertro- picales il n’y a presque pas de peuplade, quelque sauvage, quelque misérable qu’elle soit, qui ne possède une boisson enivranie, ou une drogue propre à plonger dans cette espèce de délire pas- sager. La manie de ces véritables exhilarans s’était in- troduite jusque dans l’ancienne pharmacie et ins- Pira la préparation des électuaires opiatiques tant vantés sous les noms de Requies de Myrepsus, de Philonium de Mosne, d’Aurea alerandrina, etc.: mais outre les dangers qu’entrainait leur fréquent emploi et les erreurs funestes qu’ils ont produites , nos vins généreux , par leur saveur délicieuse, par l’aimable et franche hilarité qui naît de leur usage modéré, par leurs principes bienfaisans et homo- gènes, ont fait abandonner ces moyens fallacieux, ces voies honteuses , que le charlatanisme exploi- Lait avec audace , et qu’il cherche bien encore de temps en temps à ressaisir pour multiplier les dupes et les victimes. Je n’émets aucune opinion sur le Népenthès du sublime chantre de l'Odyssée et de l’Iliade. Jene crois point aux breuvages qui, à notre insu , nous font éprouver de l’amour ou de la haine, qui gué- rissent en un moment des douleurs aiguës où des plaies affreuses , qui soient capables de soustraire l’âme à tout sentiment pénible au milieu des mal- heurs de la patrie ou de la famille. Je ne vois 1à qu’une fiction poétique inulile à expliquer. La raison veut des faits, et non pas des chimères à plaisir inventées. Sous le nom de Népenthe, les bolanistes mo- dernes possèdent un genre de plantes dicotylédo- nées, de la Dioécie monadelphie, appartenant à la famille naturelle des Aristolochiées. On en con- naît cinq espèces toutes herbacées et vivaces, à feuilles alternes, pétiolées, coriaces, et à fleurs unisexuées, dioïques, disposées en panicule. Le caractère de ces fleurs est d’avoir le calice libre, inférieur, à quatre divisions profondes, étalées, colorées en dedans; point de corolle; des étami- nes réunies sur un seul filament , couronné par environ seize anthères sessiles , biloculaires., s’ou- vrant par une fente longitudinale; dans les fleurs femelles un ovaire supère, presque tétragone , à quatre loges, surmonté par un stigmate sessile, quadrilobé, donnant naissance à une capsule qua- driloculaire, à quatre valves, polyspermes; les se- mences nombreuses, très-allongées, linéaires, attachées aux bords des cloisons, renferment, sous un réseau celluleux, une amande ovoide, blanche, dont l'embryon est cylindrique, dressé, accompagné de deux cotylédons linéaires, obtus. Un appendice d’une forme et d’une structure toute particulière termine les feuilles de toutes les espèces du genre Vepenthes : c’est un filament plus ou moins long portant une urne recouverte par un opercule orbiculaire qui s'élève et s’abaisse selon que le cielest brillant ou couvert, qui d’or- dinaire demeure ouverte le jour et se ferme du- rant la nuit. Cette urne, tantôt présentant un vé- ritable cornet, tantôt un godet allongé, se remplit d’une eaa limpide, bonne à boire, que l’on a cru long-temps provenir de la rosée, mais que la con- stitution du vase lui-même nous apprend , par les corps glanduleux dont il est intéricurement re- vêlu, n'être autre que le produit d’une véritable transpiration ou exhalation opérée pendant la nuit. Le jour, cette liqueur distillée diminue de plus de moitié, l’opercule étant ouverte. Les uns croient qu’il y a alors résorption, les autres, plus yraisemblablement, évaporation, et la preuve c est NEPH que, lorsqu'il doit pleuvoir, lurne se renverse d'elle-même et rejette l’ean qu’elle renferme. Du temps de Linné on ne connaissait qu'une seule espèce, le Nirenrue pes INves , que ce grand botaniste nomma Vepenthes distillatoria; d'autres espèces ayanl été trouvées, De Lamarck a changé ce nom botanique en eclui de ÂVepenthes indica , quoique la plante appartienne plus particulière- ment aux liéux humides et.ombragés du Ceylan. De sa racine charnue s'élève une grosse tige lon- gueuse , cylindrique, avec ramifications, garnies de feuilles ovales, erbrassant la tige par leur base , traversées par de fortes nervures, dont celle du milieu se prolonge au-delà. du sommet en forme de vrille et se termine par une urve cylindrique, lisse, finement striée en dehors, d’un très-bean bleu en dedans, de huit centimètres de long sur trente millimètres de diamètre, et dont, les bords sont applatis. Nous donnons une figare de celte espèce dans nôtre Atlas, pl. 406, fig. 5; 5 a, fleur stérile ; 5 b, fleur fertile; 5 e, fruit entier; 5 d, id. coupé. Le NéPenTHE DE mMapagascar, N. madagascariensis, connu dans son pays sous les noms de Ammaratico et de Ponga, diffère de l'espèce précédente par ses feuilles oblongues et beaucoup plus grandes, par Purne ayant la forme d’un entonnoir , offrant à son orifice un bourre- let fort épais, jaune. ou-rouge dans son intérieur et couvert de siries nombreuses au dehors, les- quelles plongent jusqu’au centre du dedans. À la Cochinchine, à Loureiro et à Amboine, Rumph, ont découvert une troisième espèce, le NÉPENTHE à FEUILLES EN BOUTEILLE, M. phyllam- phora, remarquable non seulement par ses feuilles, mais encore par la forme de ses urnes allongées , ventrues, dont l’orifice est:muni d’un rebord sailt- lant. On trouve souvent dans ces urnes des larves qui nagent, vivent et meurent au sein même de la liqueur qu’elles contiennent ; leur opercule ne paraît pas se fermer aussi hermétiquement que dans les autres espèces. On cite encore le NÉPENTHE EN GRÈTE , MV. cris- tata, originaire de la grande île de Madagascar { dont les urnes sont munies-à leur parlie anté- rieure , de deux crêtes longitudinales crénelées , et un Népenrue De Baravia, N. gymnamphora, observé par Reinwardt ; mais ces deux espèces sont encore trop peu connues pour en parler sa- vamment. On n’en a pas de honnes figures nous écrit-on de l'Inde. (T. ». B.) L NÉPHÉLINE. (vx. ) Substance appartenantaux silicates alumineux, crislallisant en prisme hexa- gonal régulier, rayant le verre, fusible au chalu - meau en verre bulleux, soluble en gelée dans les acides. On la trouve aussi sous forme de petites lamelles , eten aiguilles brillantes :.elle se com- pose de 45 à 44 parties de silice, de 53 à 55 d’a- lamine , de 13 à 20 de soude; on y a quélquelois signalé de la potasse , de l’oxide de fer et de man- ganèse, el de l’eau. Ce minéral a reçu les noms de Sommite , Schorl blanc, Pinguite, Eléolite, Fettstein, Lyrode Pseudo-N, éphéline et Pseudo-Sommite. - NEPH La Pseudo -Néphéline , qui paraît sous tons les rapports se rapporter à cette espèce minérale, est aciculaire et capillaire ; l'Éléolite , que sa compo- sition rapproche aussi dela Néphéline, estwitreuse etid’nn éclat gras, verdâtre ou rougcâtre. La Néphéline appartient en général aux terrains volcaniques ; on la trouve surtout dans les laves du Vésuve, ainsi que dans les roches basalti- ques de Kazzenbukkel, dans le: grand-duché de Bade, et peut-être dans celles de Kaïsersthul , groupe de montagnes du même pays. La Pseudo- Néphéline se trouve dans les laves de la campagne de Rome , et l’Éléolite à Laurvig, Stavern, Frie- drichwarn en Norwége. (d; H.) NEPHELIS, (annez.) M. Savigny nomme ainsi un sous-genre de la famille des Hirudinées , où Sangsues, qui correspond à celui des Erobdelles de Blainville et Lamarck, et des Helluo de M. Oken. IL en a été question sous le nom d'Erpobdelles , à l’article Hirudinées de ce Dictionnaire , tom. IIE, p. 629. (Genv.) NEÉPHPRITE: (min.) Substance blanche , vert- clair, vert d’émerande , jaunc de cire, rouge de vermillon ow noir foncé , compacte, d’un éclat gras, rayant le verre, fusible au chalimeau en émail blanc. Elle prend les noms de Jade , Jade Néphritique, pierre de hache, Céranonite, EMe- se compose, d’après l’analyse de Kastener, de. 31 par- ties de magnésie , 50,90 de silice, 10 d'alumine , 5,50 d’oxide de fer, 0,05 d’oxide de chrôme, 2,79 d’eau. Gette matière se trouve dans les rivières de la Chine en blocs ayant depuis deux pouces jus- qu'à un pied de diamètre : les variétés les plus es- imées des Chinois sont le Jade blanc de neige, marbré de rouge , ou le vert veiné d’or. La pêche du Jade se fait dans une rivière du Turkestan chinois, en présence d’un. inspecteur et d'officiers à la tête d’an peloton de soldats, Vingt à trente plongeurs rangés en ligne se met- tent à l’eau ; et, à chaque morceau de Jade qu'ils jettent sur le rivage , les officiers font une marque rouge sur une feuille de papier, et ordonnent un roulement de tambour. Les recherches terminées, l'inspecteur se fuit représenter le nombre des mor- ceaux inscrits. La ville d'Yarkand envoie chaque année de 4 à 6,000 kilogrammes de Jade à la cour de Pékin , qui s’en est réservé le monopole, Le Jade ne s’est encore trouvé qu'en Chine , d’où on l’expédie taillé de diverses manières. Lss peuples sauvages s’en servent pour faire des, ha- ches'et d'autres instrumens tranchans. Les nations civilisées l’emploient pour la bijouterie et les ob- jets d'ornement. (J. H.) NÉPHROPS. Nephrops. (crust.) C'est ungenre de l’ordre des Décapodes, qui appartient à la deaxième divisiom de la famille des Macrocères , et à la tribu des Astacines, Astacini , Gours d'Ea- tomologie de Latreilles il a été établi par le dec ur Leach ( alec. podoph. Britan., fascsg}s qui lui assigue pour caractères : filet supérieur des antennes intermédiaires plus gros que l'in- féricur; premier article da pédoncule des anten- nes -extérieures, pourva d’une écaille qui sé- So NERE tend jusqu'à l’extrémité de ce pédoncule; second article des pieds-mâchoires extérieurs denté en dessus et créneléen dessous; pieds de la première paire très-grands, inégaux , à mains allongées , prismaltiques ct dont les angles sont épineux ; côLés des segmens de l’abdomen anguleux ; yeux très- gros ; réniformes , portés sur de courts pédoncu- les:beaucoup moins épais qu'eux. Ge genre a été démembré de celui d'Ecrevisse(Astacus) Fabr., et en diffère par les yeux en forme de reins, ce qui n’alpas lieu chez les Ecrevisses ; leur pédoncule est plus petit qu'eux, tandis qu'il est aussi épais dans ces derniers; enfin l’écaille de la base des antennes latérales s’avance beaucoup au-delà de l'extrémité de ce pédoncule, On ne connaît encore qu'une-seule espèce qui soit propre à ce genre ; c’est Le Nérarors pr Norwice, Nephr. Norwegicus , Leach, Malac. Brit, tab. 55, Linn. Ecrevisse de Norwége, Latr.; Cancer Norwegicas ; Linn. ; As- tacus Norwegicus , Penn. ; Homard lettré , Ascan, Herbst , tab. 26, fig. 3. Le rostre est très-aigu, bidenté latéralement , avec trois épines à sa base et de chaque côté, et avec le milieu de la ca- rapace presque caréné; pour la grandear , cette espèce est intermédiaire au Homard et à l'Ecre- visse. Ge crustacé a été représenté dans l'Icono- graphie du Règne animal, pl 19; fig. 1 ; il habite les mers de Norwége. (H. L.) NÉPIDES. MNepides. (1ns.) Tribu d'Hémiptères, de la famille des Hydrocorises ; cette tribu, parfai- tement tranchée, offre pour caractères d’avoir les pieds antérieurs ravisseurs; les fémurs de cette paire épais et creusés en dessous en goultière pour recevoirle tibia; les tarses sont :courtsiet se con- fondent presque avec le tibia à leur origine ; ces insectes-ont Je corps déprimé, mais la forme gé- pérale diffère selon les genres ; tous vivent dans l’eau ; mais sous lenr dernier état, ils peuvent sor- ür de soir pour voler à de petites distances el ga- gner les mares voisines, soit pour s’accoupler, soit pour chercher leur nourriture; ils sont carnassiers sous tous leurs états. Joy, Näpz, Ranarre, GaL- auze, Naucone et BiLosrome. (A. P.) NEÉREIDE. MNereis. (annkz.) Genre etabli par Linné pour désigner certaines espèces de vers, mais qui depuis a servi à constituer un grand nom- bre de sous-genres composant maintenant l’or- dre des Néréidées créé par Savigny. Le genre Nereis proprement dit, a maintenant poar repré- sentant la seconde famille de cet ordre, celle des Nérkives. (V. M.) NÉRÉIDÉES: Mercideæ. (annxz.) Ge sont des vers dont le corps est cylindrique, très-allongé et très-grêle, composé d'un mombre considérable d’anneaux très-mobiles les uns sur les autres, plus larges au milieu-du corps qu’aax extrémités, vers lesquelles ils diminuent insensiblement, pour s’é- largir ensuile (à la partie antérieure seulement) en une sorte de renflement qui, à cause de sa posi- tion ; a reçu le nom de renflement.céphalique. On remarque sur ce renflement une:ou deux paires de petites taches noirâtres, considérées par certains auteurs comme des yeux, et qui pourraient bien NERE n'être, ainsi que le pense M. de Blainville, qu’une atrophie des faisceaux de soie que l’on remarque sur les appendicés dés atneaux dont nous parle- rons tout à l'heure, Dans certaines espèces, les an- peaux de la parlie antérieure sont fendus inférieu- rement dans une direction oblique, et c’est à cette fente qui précède l'œsophage qu’on à donné le nom de bouclie; dans d’autresespèces, lesanneaux ne sont pas tronqués et sérvent à recouvrir une trompe extensible, composée de un ou deux an- neaux. A l'extrémité postérieure, on ne remarque au= cun renflement; cette partie est courte, va tou- jours en s’aplalissant , et souvent se prolonge em une pointe mucronée. «Les appendices qui garnissent les côtés des anveaux des Néréides (dit M. de Blainville, qui a fait de ces organes une étude philosophique, et auquel nous empruntons tout ce que noùs disons de ces animaux) sonttoujours-beaucoup plus com- pliqués que dans les véritaliles Lombrics et même que dansles Naïdes, mais moins que dans les Am- phinomes et les genres voisins. Ils constituent, en général, une petite lame comprimée d'avant en arrière ; et placée verticalement de chaque côté de l’anneau ‘dont elle occupe toute la hauteur ; mais celte lame ou cette espèce de pli est quelque- fois presque nulle , tandis que d’autres fois elle est plus longue que le diamètre même de l’anneau et forme un véritable pédicule. Gette lame, dans son plus grand état de complication, est divisée par une échancrure ou une bifurcation, en deux por- tions plus ou moins distinctes, placées l’une au dessus de Pautre : M. Savigny les désigne par le nom de rames. La supérieure est composée d’nne partie molle, flexible, tentaculaire, plus ou moins prolongée, donnant quelquefois elle-même à sa base ane bifurcation pour appendice branchial, et d’un faisceau de soies dures, rigides, cornées cal- caires, implantées profondément dans le corps. La portion inférieure de l’appendice est également formée d’un faisceau de soies dures et cornées cal- caires , situé à la base supérieure d’un autre ma- melon tentaculaire, auquel, d’après cela, il est con- stamment inférieur. Dans les deux parties du fais- ceau de soie, existent loujours deux ou trois soies plus dures , plus raides encore, et que M. Savigny nomme ‘acicules. Danse cas de non-division ou d'intégrité , ces deux rames n’en font qu’une, sans traces de division, et peuvent, du reste, être composées absolument de même. La simplification de cet appendice peut êtrecon- sidérée copmmencer par'sa non-bifurcation; mais ensuite les dentelures du lobe branchial disparais- sent , puis le lobe branchial lai-même ; les soies s’amis cissent ensuite , d’abord par une diminution dans le nombre de-soies, puis dans leur longueur, Lil ne reste alors que les lobes tentaculaires ; ils dimipuent ensuite l’uncet l’autre ou l’un ou l’autre, et l'appendice n’estquelquefois représenté que par un ou deux pelits tubercules. Bien plus, dans la manière de voir de M. de Blainville , on peut con- cevoir que ce qu’on nomme les yeux dans les Né- mm NERE NERE po réides ne sont peut-être que les extrémités de ces rudimens de tentacules. Mais la rudimentation de certaines parties de l’appendice des Néréides marche quelquefois avec une augmentalion d’une autre partie; c’est ce qui produit ce qu’on a nommé cirrhes anlévasculaires, tentacules et antennes, par le grand développe- ment de la partie sensitive de l’appendice sur les anneaux céphaliques, et par leur position supé- rieure, de même que l’agglutination des soies ou des acicules sur les parties latérales des anneaux antérieurs a constitué ce qu'on a nommé les mâ- choires ou les dents, du moins dans les espèces qui les ont cornées et simples ; enfin c’est même à cette augmentation des cirrhes tentaculaires des appendices, qu'est due la longue paire de filamens sétacés qui semblent terminer le corps en arrière, en lui formant une sorle de queue. Ils sont tou- jours doubles et appartiennent constamment à l'a- yant-dernier anneau. L’altache des appendices dans les Néréides of- fre encore quelque chose d’assez remarquable en ce que, à peu près latérale dans les anneaux mé- dians ou normaux , elle descend un peu à mesure qu'on étudie un anneau plus postérieur; mais elle remonte encore bien plus évidemment dans les anneaux antérieurs, au point que sur les anneaux céphaliques , ce qu’il en reste, c’est-à-dire les fila- mens tentaculaires sont presque Lout-à-fait supé- rieurs et deviennent frontaux. Dans certaines es- pèces même, les deux tentacules les plus rapprochés n’en forment plus qu’un, qui alors est impair et médian. » La peau des Néréides est iriséc; son organi- sation ct son épaisseur sont à peu près les mêmes sur touies les parlies du corps, si ce n’est sur les appendices, où elle est généralement plus mince. C’est en eflet dans ces organes seulement que paraît résider le sens du toucher. Ils sont souvent d’une longueur assez grande {ceux des parties supérieures sont les plus longs) et disposés sur tout le corps, quoiqu'ils ne soient jamais articu- lés, la peau élant partout de la même épaisseur , Us paraissent cependant quelquefois l'être, ce qui dépend sans doute de la disposition de la matière qui les remplit. Les points considérés par les auteurs comme les yeux, et que nous avons vu pouvoir être réduits à l’existeuce de simples soies atrophiées, présentent une plus grande complication que l’on ne serait tenté de le croire; c’est un sphéroïde allongé , un peu convexe , noir d’un côté, blanc et luisant de l’autre, quiest en communication sans doute avec des nerfs et qui laisse une légère impression sur la couche sur laquelle il s'appuie. L'appareil locomoteur des Néréidées est formé de deux couches, l’une externe, formée de fibres transverses, et moins épaisse que l’interne, quitest composée d’une ou deux paires de bandes dispo- sées longitudinalement, et d’où partent de petits musclés qui servent à mouvoir les appendices Ja- téraux; les espèces qui sont pourvues de dents, ont aussi des muscles destinés à les mouvoir , et il en est de même en général de toutes les pièces de l'appareil buccal dont la complication entraîne nécessairement celle des parties musculaires des- tinées à le mouvoir. Chez les espèces pourvues de trompe ; la com- munication a lieu directement entre la bouche .et le reste de l'intestin, mais dans celles qui ont des deats, la cavité buccale forme en arrière une sorte de cul-de-sac qui ne communique que par une fente avec l’œsophage qui est court, étroit ct recoit la sécrétion de glandes salivaires. L’estomac, dont le diamètre comparatif est assez considérable , puisqu'il égale celui de l’abdomen , n’offre quel- quefois pas de renflemens bien distincts, mais dans d’autres cas, il présente au contraire des es- pèces de petits cœcums. Son épaisseur varie aussi considérablement , et dans certains cas on peut y distinguer les deux mêmes couches de fibres que nous avons notées dans l'enveloppe extérieure. M. de Blainville, aux travaux duquel on doit à peu près tout ce que l’on sait de l’organisation in- terne des Ntréides, n’a pu y découvrir de foie. Les organes respiratoires sont extérieurs ; mais ces branchies sont quelquefois confondues avec les cirrhes tentaculaires, de sorte que ce savant auteur pense que ces derniers peuvént alors en tenir lieu. Des branches naissent des veinules qui viennent se rendre dans un gros vaisseau médian sub-intes- tinal, qui s’étend depuis l’extrémité postérieure du corps jusqu’auprès de la tête, oùuilremonte à l’aide de plusieurs branches qui se jettent dans un tronc artériel, s’étendent en nombreux détours le long delaligne dorsale, et,remplissantlerôlede l’aorle, il envoie de petites artérioles à chaque anneau et aux appendices qu’il porte. Telle est la disposition que M. de Blainville a reconnue chezla Néréide pélagi- que; le sang est constamment d’un beau rouge, très-semblable à celui des Vertébrés. L'appareil de décomposition est fort peu connu; notons seulement que l’exhalation cutanée paraît être assez abondante. On est encore moins instruit touchant les orga- nes de ia génération, seulement l’on pense pouvoir: considérer comme les ovaires de petits utricules granuleux et blanchâtres qui se trouvent au côté de chaque anneau. Ge sont des points à éclaircir. Le système nerveux des Néréides se compose d’un simple filet abdominal s'étendant dans toute la longueur du corps, et offrant au niveau des an- neaux , des renflemens peu distincts, excepté au tiers antérieur, où leur dimension est considérable, Les Néréides'se trouvent dans toutes les parties du monde; mais les plus volumineuses paraissent appartenir aux régions équatoriales. Elles vivent ordinairement, soit dans les fentes que les rochers offrent sur les bords de la mer, soit dans les fis- sures des polypiers et des coquilles univalves où bivalves; il yen a qui s’enfoncent dans la vase où dans le sable, et qui quelquefois tapissent d’un en- duit muqueux la loge qu'elles se sont ainsi creusée; elles se nourrissent de matières animales, de petits vers, de polypes, et même, suivant Othon Fabri- cius, de planaires qu’elles attendent, et sur les— quelles NERE . " NERF 0 quelles elles s’élancent lorsqu'elles viennent à pas- ser à peu de distance. Leur locomotion est très- active; elles serpentent, viennent à la surface du sol en palpant les objets à l’aide de leurs cirrhes tentaculaires. L’observateur que nous venons de citer-dit même en avoir vu dont les deux extrémi- tés s’avançaient à la fois dans le même sens. C’est à peu près là tout ce qu’on sait de l’histoire natu- relle des Néréïdes, qui, comme on voit, a été fort peu étudiée. Ces vers sont recherchés par les pé- cheurs comme un excellent appât. Savigny partage l’ordre des Néréidées en plu- sieurs familles, de la manière suivante : 1° Branchies en forme de petites crêtes ou de petites lames simples, ou de languettes, ou de filets pectinés tout au plus d’un côté; quelquefois ne faisant point saillie et pouvant passer pour abso- lument nulles ; des acicules. Familles : les Arnro- nires, les Nénkines , les Eunices. 2° Branchies en forme de feuilles très-compli- quées ou de houppes, ou d’arbusculestrès-rameux, toujours grandes et très-apparentes ; point d’aci- cules. Famille : les AmPHiNoMEs. NÉRÉIDES , Mereides. ( annér. ) Cette famille est la seconde de l’ordre que nous venons d’étu- dier , établie, comme nous l’avons dit, par Savi- gny; elle contient un certain nombre de genres que l’ancien genre Néréide a servi en partie à constituer ; ses caractères sont les suivans : bran- chies distinctes et cirrhes supérieurs existant à tous Jes pieds ; deux ou point de mâchoires ; comme celui de toutes les Néréidées, le corps des Néréides est allongé et composé de beaucoup d’an- neaux, dont le nombre varie singulièrement, suivant l’âge ou les individus que l’on observe. Les vingt ou trente qui viennent après la tête offrent seuls un peu de fixité. Chaque anneau est muni de pieds à rames, di- visés ou non, toujours garnis d’acicules et dou- bles; deux ou trois premières paires manquent ordinairement de soies ct sont changées en cir- rhes tentaculaires; c’est entre les deux cirrhes que paraissent les branchies, quand elles -sont saillantes, ce qui est rare; les yeux, quand ils sont visibles, sont au nombre de quatre , placés à la-base d’antennes dont la forme est variable, et qui sont généralement courtes; la bouche est constituée par une trompe cylindrique ouverte à l'extrémité et pourvue quelquefois de deux mäâ- choires dures, allongées , pointues, agissant ho- rizontalement. Savigny divise de la manière sui- vante les Néréides en trois sections : [F° section : NÉRÉIDES LYCORENNES. Des mâ- choires ; antennes courtes , de deux articles : point d'antennes impaires, Deux genres : Lycoris, MNephthys. II* section : Nénéipss «Lx cÉRIENKES. Pas de mâ- choires ; antennes comme les précédentes. Sept genres : Aricie, Glycère, Ophélie, Hésione ,My- riane, Phyllodocé. IIL° section : NÉRÉIDES SYLLIENNES. Pas de mâ- choires, mais distinctes des précédentes par des an- tennes longues, composées de beaucoup d’arti- Tv cles, et par une antenne impaire, Genre unique : Syllys. (V. M.) NERFS. ( ANAT. ) Quoiqu'il ait été parlé du système nerveux, et par conséquent des Nerfs, dans plusieurs articles de ce Dictionnaire, comme Encipuaze , Mamurrkres , Oiseaux, Porssons, Rev: rires , etc., il nous a semblé utile de comprendre, dans un article spécial et un peu détaillé, des no- tions plus étendues sur ces organes , d'autant plus que, dans les articles déjà parus, on n’a pu que donner une idée sommaire de ce que l’on sait sur : ce sujet dans chaque groupe , tandis qu'ici nous nous proposons de présenter l’ensemble des con- naissances acquises et de le montrer d’une manière comparative, dans Îles animaux vertébrés, du moins ; car c’est sur ceux-là seulement que l’on possède assez de connaissances pour pouvoir en former un ensemble assez complet, et dès lors susceptible de donner matière à des considérations d’un ordre plus élevé. Les Nerfs, considérés dans les animaux les plus élevés, et chez l’homme en particulier ; sont des cordons composés de la même substance que celle qui constitue lencéphale et la moelle épinière. Etendus depuis l’un ou l’autre de ces deux cen- tres , les Nerfs vont en se partageant successive- ment en troncs, branches , rameaux et ramus cu - les, communiquent souvent entre eux dans leur trajet, s’entrelacent quelquefois aussi d’une ma- nière inextricable , et donnent lieu, par cette dis- position ; à ce que l’on appelle des plexus. Quelque- fois ils offrent, d’intervalle enintervalle , des ren- flemens nommés ganglions, et finissent enfin par se perdre dans le parenchyme des organes dont : ils sont un des élémens générateurs. Agens des sensations, et conducteurs des ordres de la Yo- lonté pour la production des mouvemens, ces or- ganes sont symétriques aussi el disposés par pai- res. D’après leur origine, qui est rapportée à l'en. céphale et à la moelle spinale, on les divise en Nerfs encéphaliques et Nerfs spinaur. Les premiers naissent de l’encéphale et sortent du crâne par les trous qui sont à la base de cette cavité ; ils sont au nombre de douze, savoir, de devant en arrière : 1° Le Nerf olfactif; 2° le Nerf optique ; 3° le Nerf musculo- oculaire commun où de la troisième paire; 4° le Nerf moteur musculaire in- terne ou pathétique; 5° le trifacial ou cinquième paire; 6° le Nerf oculo-musculaire externe, 7° le Nerf: facial ou portion dure de la septième paire ; 8° le Nerf acoustique où portion molle de la sep- tième paire, 9° le Nerf de la huitième paire ou va- gue , ainsi nommé parce qu’il distribue des filets à beaucoup de parties à la fois, et particulière- ment au larynx, au poumon, au cœur et à l’es- tomac; 10° le glosso-pharyngien ; 11° le grand hypoglosse qui se distribue aussi à la langue ; 12° et enfin le Nerf spinal ou accessoire de Willis. Il existe cependant quelque dissidence parmi les auteurs sur lenombre des Nerfs encéphaliques. Incertains sur l’origine précise de la moelle spi- pale, ils ont tour à tour regardé le dernier de ces nerf, le spinal, comme un Nerf encéphalique ou Ao2° Livraison. 2 comme un. Nerf, spinal.. De:plus, ils sont tour.à 10» NERF, tour/rattaché quelques uns de. ces Nerfs à-une- seule paire sou en ont.fait: des «paires séparées commepour les Nerfs facial.et acoustique; sous; les, noms.,de portion, dure .et.molle'de, la, septième: paires pour.le:glosso-pharyngien qui a été :rap- porlé à.la huitième paire. Tous.les Nerfs provien- nent, dela partie de. J’encéphale que.l’on appelle. moelle allongée. Le cerveau, n’en fournit aucun, non, plus que le .cervelet ; quoique; lon. ait dit jus- qu'à ces derniers temps, que. les Nerfs olfactifs et optiques provenaient du-premier; et qu'ancienne- ment on.ait avancé, queile second donnait; nais-, sance à tous Jes..Nerls-des,mouvemens. inyolon- taires. Les Nerfs spinaux, chez l'homme et, chez la plu- part, des Mammifères, sont au nombre de trente- et-une ou.trente) paires , selon qu’on:y a compris ou non le Nerf spinal ou accessoire de, Wiilis., Ils sont partagés, d’après les vertèbres dans. l'inter- valle desquelles ils sortent, -en trachéliens où cer- vicaux,, au nombre de sept -ouhuit ;:en-dorsaux, au nombre de. douze; en .{ombaires, au nombre de cinq, et en sacrés, au nombre de six, Ces noms indiquent leur.position. La première:paire cervi- cale sort.entre l’atlas et Paxis; la dernière -entre la septième.cervicale et la première dorsale , et les: autres dans l'intervalle. La première paire dor- sale sort.entre.les. deux premières vertèbres dor- sales, et, la dernière entre lal dernière vertèbre dorsale etla premièrelombaire, La première paire: lombaire s’échappe entre.les deux premières ver- ièbres lombaires’, et la dernièreentre:la cinquième vertèbre lombaire et le sacrum: Enfin la première paire sacrée sorb par le premier trou sacré, ettla dernière par.l'échancrure supérieure:du.coceyx: Ces Nerfs , soit encéphaliques;, soit spinaux , pro- viennent.parun certain nombre;de filets; soit-déjà réunis, soit isolés de-l’un:et de l’autre de ces-deux centres. Ils naissent, non. de lacsurface:, mais de l’intérieur, à une certaine: profondeur. C’est de’, la substance grise qu'ils proviennent le plus-ordi- nairement. . Gelte origine n’a riende: constant dans les, Nerfs encéphaliques; maïs dans-les spi- naux, chaque Nerf-résulte; presque toujours de deux faisceaux de filets , les uns antérieurs les autres postérieurs ; nous, verrons cependant qu'il y a des exceptions, parmi les Vertébrés.:Séparés d’abord les uns. des autres:par ce qu’on appelle:le: ligament denticulé, ces:filets:. se réunissent au- delà de ce ligament.et forment près dutrowinter- vertébral un.de ces renflemens connus souslemom de, ganglions. Sontis, dés,cavités durcrâne-et: du rachis ; ces, Nerfs, se:portent à leurs organes res peclifs en, se, ramifiant.successivement-et!entéta=i blissant, entre ,eux..de fréquentés añastomoses::0 Parmi les Nerfs encéphaliques ; l'olfactif, V’optique et l’acoustiqueise rendent. à leur destination ,:sans: communiquer avec, aucun.autre: Nerf;)les autres offrent, des communications.entre-eux:, -d’autant : plus nombreuses qu’ils naissent plus: inférieure- ment dans la moelle allongée. Les Nerfs spinaux:; après avoir dépassé le ganglion qui-est à leuriori- > 4 gine; sortent. parles trous intenvertébraux:; les» supérieurs parles trous:qui leur correspondent y: etles autres par des:trons qui sont-d’autant:plusss au.dessous-de leur origine qu’ils sontieux-mêmes: plus inférieurs. Etant, ainsi d’autant. plus obliquess: et plus;gros. qu'ils sont-plus inférieursils forment: > entre eux, avant: de >se Ldisiribuéraux parties; qu'ils doivent, animer ;: des entrelacemens-inextri : cablés .qu'on;appelle plexus ; et c’est-ensuite de»: ces-plexus que.se détachent les Nerfs quivont par,q branches , rameaux, ramuscules:;: se:distribueri> aux, organes: tels sont les plexus: cervical, bra= chial, lombaire;:sciatiques Les,-premiers:-trones d’origine:-sont; arrondis, plus. ou-moins.allongés,; ils marchent seuls ou ac. compagnent de gros vaisseaux , et:sont placés dans :; les intervalles cellulaires quiséparent.ces organes; : d’eux,:naissent.les, branches ;,des branches, :les | rameaux ; des rameaux, lesramuscules. Duwreste; ce n’est passune-véritable origine:ni une-bifurca= tion; c’est simplement Je détachement de:quel-' ques uns desifilets que nous allons-dire.composer le: : Nerf. Les communicationssont des plus nombreu-:: ses, deisorte que lesystème-nerveux nereprésente pas un arbre.comme le système sanguin, mais une sorte de:réseau qui embrasse toute l'étendue du: corps. Parvenus au dernier degré de ramilication, ces Nerfs se:terminent.en s’unissant ou avec:d’au-1, tres Nerfs ; ou avec lesfilets:dusgrand sympathi- que , ou bien en-se perdant) dans le parenchyme:: des organes:qui-doivent, à leur présence-leur sen-° : sibilité ; leurivie. A ce dernier égard, on nesait:2 pasicomment se fait éette-terminaison ; si da pulpe : nerveuse s’épanouit en membrane ; come , cela: paraît être pour les:senside/la vue ; de l’ouiecet2 de l’odorat; ou sicelle formedanschaque partie des pénicilles, des papilles. Ilesticertainy seule- ment que ces organes diffèrent» beaucouprentre euxsousle rapport de:la: quantité: derNerfs qui + s’y terminent ;‘el relativementià la’ disposition que les extrémités nerveuses y affectent: Îl'est des or-: ganes qui ,.dans leur parenehyme ; offrent beau- coup de Nerfs, et d’autres qui paraissentm’en point avoirs Il-en est chez lesquels:ces’Nerfs sont: presque à nu, 'très-dépouillés!, ‘et d’autres où: celans n’est .pas. On:verraique cette double circonstance :: influe sur lecdegré dela sensibilitésdes parties: Quant à l’organisation. des’ Nerfs, on dit 'que»2 chacun d'eux est composé ,-1° dercordons ner 1 veux placés les .uns à côté: des autres et formés eux-mêmes de filets plus fins;.2° d’uné enveloppe? extérieure qui :circonscrit Je tout ;‘appelée Mévri-s : lemeReïl prétend-avoir reconnu cette texture en plongeant-deux: Nerfs; l’un dans l'acide nitrique: > qui détruisait le>névrilème .et.ne laissaib®que la substance nerveuse coagulée , et l’autre dans une ‘: | eaualealiné qui-détruisait-la substance nerveuse et nedaissait subsister que le névrilème.Célui2cii est; suivant:cet anatomiste, un ‘sontformés par la substance qui constitue les cen- # 11 a LE ns ms - Fa & 3 NERF 11 NERF A ——————————————————]_—— tres nerveux. Îls fontaudedans du'Nerfdes:plexus commelesNerfs emforment’entreeux;:et-sonten- vbourésichacun d’uneenveloppe'cellalaire:se sépa- olrant àmesure quedetronc principal chemine pour -nformer,d’autres rameaux!ou pour-se réunir aux fi- «lets d'unautreNerf; c'est par eux quesefontles sub: divisions.et que s’établissent les anastomoses. Nous #n’avons pas besoin de dire que les Nerfs:contien- .nent,de-plus-les tissus générateurs: qui-servent: à toformer toute: partie,/telsique Je tissu: cellulaire qui les entoure; les unit aux:parties environnan- sites set pénètre:dans. leur intérieur pour’en réu: nir les divers filets, et enfin:.des!vaisseaux1san- siguins qui appontent.les matériaux propres à Ja nu- trition. Cest à tort que l’on avaiti considérérle -rmévrilème comme l'organe sécréteurouproducteur ».de:la:substance nerveuse: iln’est évidemment:aux -"Nerfsique -ceique sont les méninges à l’encéphale et à la moelle spinale. Il y: a:plus; ‘on ‘conteste 2même:-atjourd'hui les ‘observationsride -Reil. s1MMMegendieset-Blainville Jes-1ont: répétées ‘en vain et croient que le névrilème n’est qu’ane en: »-veloppe cellulaire.analogue à :cèlle qui recouvre les :vaisseaux-et- toutes les parties em général. Dans l’homme comme dans-lesanimaux:su- stpérieurs s“une-pôrtion du-systèmenerveux seisub- iwerdonne-les.fonctions-qui se produisent involon- sairementsen: nous -etosans que: nous:en ayons étonscience;; et cette:portion estice que l’on appelle “léngrand, sympathique. Gestichez:la plupart des Vertébrés un organe nerveux , composé d’une:sé- «rie de-ganglions tous mus-entreieux-par destfilets “xMmerveux. “Après avoirainsi donnérune:idée générale de la “texture ebidu mode de distribution: des Nerfs,nous sallonsentrerdans/les-détails:et examiner chacun des -Nerfs dans des quatre classes des Vertébrés;afin de bien faireressortir les différences qu'ils présentent. siNouscommencerons;par une-exposition sommairé «dluisystème; nerveux de l'homme. | * Des Nerfs encéphaliques chez l'homme. “As sont au, nombre de douze.de chaque côté. | : Première, paire. Nerf .olfactif, Nerf ethmoïdal. tlmaît par:trois racines ; deux inférieures interne “ebexterne ,\la troisième supérieure. L’externe. est #cachée-par la:scissure-de,Sylvius, et:tire.son ori- gine de la surface externe des corpsistriés.: L'in- terne, plus forte et plus courte, naît-de la:substance sblanche qui, occupe. lapartieinterne dela scissure . de.Sylrius ; la supérieure,est placée, au point; de Jonction, des. deux,précédentes. Au point de-réu- -nion, le: Nerf présente.un renflementtriangulaire, -se loge, dans. un sillon. spécial , ct: arrive -sur la lame criblée,de l’ethmoïde, Làil se. divise en nom- -breux. filets qui.pénètrent dans, les, fosses nasales -en formant une série-externe réticulée et:une: série »interne.en. forme. de. pincean. Deuxième paire. "Nerfs optiques, oculaire. Leur “origine a. lieu pan deux principales racines, l’une “xient,des éminences nates ,,et l'antre! des. éminen- Ses-testes, Les deux Nerfs optiquesse réunissent au -Mevant.dela fosse ‘pituitaire ; en formant laicom- | -missure;-des:Nerfs optiques quiiparaîtwrecevoir quelques renfoncemens de la: substance grisetvoi- sine.rSaivant-lesluns, les deux Nerfs $’entrecroi- sentcomplétement, emsorte que le gauche: passedu côtéldroitkrSaivant: d’autres; l’entrecroiseménttne seraibquépartiel, Suivant d’autresenfin,il n’y aurait pas d'entrecroisement,-mais'une commissure réu- nirait-les-deux! Nerfs: Chaque Nerf:pénètre:dans lorbite-parile trou optique, |ayant à son éôtésex- terne l'artère du même nom, perce la sclérotique et la choroïde, et setermine aumilieu de la rétitie. Troisième paire. Verfs moteurs oculaires com- “uns. Îls naissent dubord intèrne des pédonoules du cerveau, entre la protubérance ‘annulaire :et les corps: mamillaires, dans-la fosse triangalaire limitée par ces parties. D'abord situés-dans l’épais- seur dé la paroï externe du sinus caverneux avecle Nerf pathétique et lophthalmique , ils se divisent derrière. la fente. sphénoïdaleen:-deux: branches : lasupérieure se-jette dans le muscle droitsupérieur de l’œil-et dans l'élévateur de la paupière -supé- rieure; linférieure: se divise-en‘trois rameaux qui se portent au petit oblique, au droit inférieur et ‘au droïtinterne. Geluide ces rameaux qui'se dis- tribueaw: petit.oblique envoie un-filet à la-partie postérieure et. inférieure du ganglion tophthal- mique. L Quatrième paire. Verfsoculo-musculairesinternes. Ils naissent par plusieurs racines des partiestlaté- rales. dela valvule de Vieussens; de là, ils:se por- tent vers l’apophyse clinoïde postérieure ; s’enga- - gent.dans l’épaisseur de la paroï-externe ‘du sinus caverneux , pénètrent dans l'orbite par lapartieila plus large-de la-fente sphénoïdale, et se ramifient “dans le-muscle grand oblique. Cinquième paire. Verfs trijumeaux. Ces Nérfs ont-une: origine apparente à la partie! antérieure et latérale de la protubérance: annulaire; et-une origine profonde à la partie supérieure delà moelle vertébraleentre les éminencesiolivairesiet le corps restiforme, Les:nombreux: filets qui composentice Nerf:se: divisent en deux faisceaux, l’un! antérieür et interne; formé de cinq à six filets ;: et l’autre postérieur et externe, beaucoup: plus volumineux. Le Nerf ainsi formé se dirige vers le bord-supé- rieur! du rocher ; s'engage dans un canal! que. lui fournit la dure:mère, parvient dans:la ‘fosse tem- porale moyenne , et.se jette dans le ganglion :semi- lunaire, ou de Casserius, dont-le bord convexe fournit trois branches :1° le Verf ophthalmique ; 2° le mawillaire supérieur ; 3° lemaxillaire inférieur, auquel se-joint le faisceau d’origine antérieure:et interne qui:ne s’engage-pas dans le ganglion ; mais -passe isolément au dessous de:lui. 1° Nerf ophthalmique. IL s'engage dans: lai paroi externe du.sinus caverneux;recoitun.filet du, gan- glion-sphénoïdal supérieur,,se divise en:trois-ra- meauxiet-traverse la fente sphénoïdale. a. La branche.lacrymale {ournit en acrière.un filet sphéno-palatin, qui. s’anastomose avec, un !filet -du maxillairesupérieur ; «elle donne en avaat,un filet molaire qui,traverse l’os.de; la pomuwette.paur s’anastomoser,avec. le Nerf facial; elle, fournit.de NERF 12 NERF ro ‘nombreux filets à la paupière supérieure et se termine dans la glande lacrymale. b. La branche frontale. Se place entre la voûte orbitairelet le muscle élévateur de la paupière su- périeure , et se divise en deux rameaux ; le frontal interne, qui s’anastomose avec la branche nasale , sort de l'orbite en dedans du trou orbitaire supé- rieur , donne des filets aux muscles sourcilier et frontal , et se perd dans le tissu cellulaire sous-cu- tané de la tête ; le frontal externe , qui traverse le trou orbitaire supérieur , et se divise en filets pro- fonds, pour les muscles sourcilier et frontal, et en filets superficiels qui s’anastomosent avec le fa- cial et les premières branches cervicales. c. La branche nasale, qui recoit d’abord un filet du ganglion cervical supérieur, passe entre les deux attaches postérieures du muscle droit ex- terne de l’œil, pénètre dans l'orbite, fournit un filet au ganglion ophthalmique et deux ou trois filets ciliaires au globe de l’œil; puis se divise en deux rameaux : le rameau interne s’introduit dans le crâne par le trou orbitaire interne antérieur, par- vient sur les côtés de l’apophyse crista-galli, et pénètre dans les fosses nasales par la petite fente de la gouttière ethmoïdale; il se divise en deux filets, l’un destiné à la face postérieure du nez, aux tégumens du lobe et à la cloison; l’autre à la paroi externe des fosses nasales. Le rameau externe - s’anastomose avec le frontal interne vers la poulie du grand oblique, et se distribue au dos du nez, aux paupières et aux voies lacrymales. 2° Nerf maæillaire supérieur. Il naît de la partie moyenne du ganglion: de Casserius, traverse le trou grand rond du sphénoïde, et pénètre dans la fosse sphéno-maxillaire , s’anastomose avec le gan- glion sphéno-palatin, s’introduit dans le canal sous-orbitaire , el en sort pour se distribuer à la joue. Dans ce trajet, il fournit : a. Un rameauorbitaire qui pénètre dans l’orbite par la fente sphéno-maxillaire, se divise en deux filets, l’un malaire, s’anastomosant avec le nerf lacrymal , traverse l’es de la pommette , et se perd dans le muscle palpébral; l’autre temporal, tra- verse l'os malaire et se ramifie dans la peau des tempes. b. Desrameaux dentaires postérieurs et supérieurs, qui se séparent du tronc dans la fosse sphéno- maxillaire ; ils descendent sur la tubérosité de l'os maxillaire, s'engagent dans ses ouvertures, et se distribuent aux racines des trois ou quatre der- nières dents molaires ; l’un de ces filets pénètre dans le-sinus maxillaire ; et s’anastomose avec un -rameau dentaire antérieur, un autre se contourne sur le bord alvéolaire, et se distribue aux genci- #es et au muscle buccinaleur. <. Un rameau dentaire antérieur qui naît du ‘tronc dans le canal sous-orbitaire , s’engage dans un canal verlical et se distribue aux racines des incisives, des canines el des deux petites molaires. d. Désrameauæx sous-orbitairés ou de terminaison du nerf, qui se divisent en supérieurs pour la pau- pière inférieure et les voies lacrymales, en in/e- rieurs , pour Ja lèvre supérieure ; en internes pour les muscles et les tégumens du nez , et en externes pour les muscles zygomatiques et canins. 3° Nerf maxillaire inférieur. La plus grosse des branches du ganglion de Casserius ; il sort par le trou ovale du sphénoïde et sc divise en deux bran- ches principales, la branche supérieure et antérieure; la plus petite se partage en cinq rameaux. a. Rameau massétérin, qui fournit à l'articulation temporo-maxillaire, gagne l’échancrure sygmoïde , passe derrière le tendon du muscle temporal , et se perd au milieu des fibres du masséter. b. Rameautemporal profond externe , qui se jette dans le muscle temporal. c. Rameau temporal profond interne, qui suit même trajet. : d. Rameau buccinateur ou buccal, qui passe en- tre les deux ptérygoïdiens , auxquels il donne des filets, et se distribue au buccinateur et à la mu- queuse de la bouche. e. Rameau ptérygoïidien, qui se distribue au pté- rygoïdien interne , l’externe recevant ses filets du buccal. La branche inférieure et postérieure, beaucoup plus considérable que la précédente, se partage en {rois rameaux. a. Le MWerf temporal superficiel, qui se porte entre le condyle de la mâchoire et le ligament latéral, se divise en cinq ou six filets pour la glande parotide, la conque de l'oreille , le conduit audi- tif externe , la membrane du tympan et les tégu- mens du crâne. b. Le Nerf dentaire inférieur , qui, après avoir fourni un filet mylo-hyoïdien pour les muscles du même nom et pour ceux du menton , s’engage dans le canal dentaire inférieur ; envoie des filets aux racines de toutes les dents inférieures , sort par le trou mentonnier , et se distribue à la lèvre in- férieure en s’anastomosant avec le facial. c. Le Nerf lingual ; qui, après avoir reçu la corde du tympan, passe entre le ptérygoïdien externe et la branche montante de l’os maxillaire , fournit des filets à la glande sous-maxillaire , passe entre les muscles hyo-glosse et mylo-hyoïdien , s’ana- stomose avec l’hypoglosse, donne des filets à la glande sublinguale , et se divise en sepl ou huit branches qui se portent vers les bords et la pointe de la langue, el se répandent dans la muqueuse de cet organe. Sixième paire. ÂVerf moteur oculaire externe. Son origine a lieu 1° dans le sillon qui sépare la protubérance annulaire de la moelle allongée ; 2° à la protubérance anoulaire elle-même ; 3° aux éminences pyramidales. De là il parvient à Paso- physe clinoïde postérieure , s’engage dans l'épais- seur de la paroi externe du sinus caverneux , s’a- nastomose avec quelques filets du ganglion cervi- cal supérieur , pénètre dans l'orbite par la fente sphénoïdale, et se perd en‘entier dans le muscle droit interne de l'œil. 7 Septième paire. ÂVerf faciul. Portion dure de la septième paire. Ilnaît par deux ordres de fibres : les unesinternes viennent du bord postérieur du pont de Varole; les autres naissent entre les précédentes et le NERF 19 NERF : sen Es "A Nerf auditif; de là il gigne le conduit auditif in- -terne ; placé au devant du Nerf'auditif, il parcourt l'iuqueduc de Fallope, et sort par le trou stylo- mastoïdien ; au niveau de l’hiatus de Fallope, ilre- ? Ganglions lombaires. Au nombre deccingde chaque côié , ils-sont situés:sur les partieslatérales eb antérieures du corps-des: vertèbres lombaires; s’envoient des r@meaux decommuantication, etdon+ nent.des filets externesiquis’ anastomosent'avec les Nerfs lombaires ; et des filets internesqäi s'anasto= mosent avecolesplexus: solaireet:leplexus\hypo= gastrique. | 6° Ganglionsssacrés. Il yemattrois ou quatre de chaque: côté sur la face antérieure: du‘'sacram, communiquant entre eux et donnant des filets ex: teñnes qui is'anastomosentiavec-les Nerfs sacrés:et des /ilets internes qui/s’anastomosent avec ceux!du RER NERF 19 NERF QE côté opposé: Le pleæus Jrypogastriquer est: formé | le volime ‘du INerf est d'autant: plus grandi, rela- par des filets antérieurs desiganglions sacrés'; par| | etivement à la!taille de l’animal, qu’il-est pluscar- la fin des plexus mésentériquerinférieur et aorti- | -nassier. Ge Nerf-pénètre para fente sphéno:orbi- que, etpar pläsieurs filets Ides Nerfs vésicaux , tairesquandelle existé, oùnn trou particüulier:si utérins, vaginaux! el hémiorrhoïdaux , äl ‘suit les | elle manque, et il se distribue dans l’intérieur de ramifications ide d’artère hypogastrique: W’orbite: Dansrles Ruminans , il se porle aux six | | j muscles-de l'œil. Dans le Ghien, c’estice Nerf qui Nerfs des Mammifères. fournit les Nerfs iridiens : il'en est de même dans 1° Nerf olfactif. Les singes ont les:Nerfs dispo- | les Rongeurs; illen est dé de même pourile Chewal sés à peu.près comme ceux de l'homme ; maïs ce et l’Ane. sont les seuls qui les présentent distincts etde 4° Nerf pathétique. Ge: Nerf s’insère derrière et forme allongée. Dans tous les autres Mammifères contre le bord:postérieur des lobes optiques) dans qui sont pourvus.de Nerfsolfactifs, au liea.du cor- | l'intervalle de ces lobes au cervelet. Les filets d’in- don qui constitue le Nerf, on n'aperçoit plus serfionsont presque contigus sur la ligne médiane, = À s | (°) D qu'une grosse éminence cendrée qui remplit la mais jamais continus. Sa-:marche.et sa terminaison fosse ethmuwïdale. Les filets nerveux pénètrent 1m- sont les mêmesique dans l’homme. médiatement.dans la lame criblée de l’ethmoïde ; 5° Cinquième paire. Dans les Mammifères où l- ils ne. revêlent aucun névrilème et vontsépa- tage inférieur de la protubérance ‘est plus étroit nouir dans la partie.supérieure, de la membrane (les Insectivores, les Rongeurs), des fibres d'inser- pituitaire.. Le Nerf olfactif manque danses Dau- | tion se partagentsen deux faisceaux ; lun supé-- phins, dans les Gachalots .et..dans les Narvalts. | rieur-et-latéral, se réfléchit en haut et rméme: un L’imperforation de l’ethwoïde-coincide avec celte | petren avant dans le pédoncule du cervelet quilia absence, du. Nerf olfactif. d’abord recouvert en le croisant ; l’autre’, -plas 2° Nerfroptique. Danses Félis, les «deux ‘onigi- || profond, se dirige dans le sens de l’axe, dans un nes .du Nerf: optique aux tubercules quadriju- | cordon supérièur de li moelle, s’élargit au dessus Ameaux.et aux, conches, optiques sont à peu près || ides olives et des pyramides, et finit pars’implanter égales pour. la. :somme/ide ‘leurs fibres. Dansiles || dans :ce:cordon au-delà des olives. Plus le dévelop- Rongeurs, des, fibres;de.la couche optique sont en | pement! de la protubérance, des. pyramides ,-des minorité ; presque toutes se rendent aux lobes optiques ou tubercules.quadrijumeaux. Dans-tous | olives et des pédoncules moyens:el postérieurs du ) cervelet, esticonsidérable, plusce faisceau, dont les Mammifères, il. y .a,entrelacement des deux faisceaux. des fibres optiques, de sente :que ceux | le développement:est-enraison inverse , es situé de gauche. passent x droite!, et réciproquement. | profondément dans toute sa longueur. Voilxtpour- quoi dans-la Taupe; älest isi facile à voir; car dans Dans tous les Mammilères à appareil optique peu | développé, comme.le Hérisson, lOurs , les Go- | cet animal, il forme avec son lanalogue un/enca- chons, la longueur du .Nerf.optique, dépasse -plu- drement prononcé aux :olives «et aux pyrainides, Voilà pourquoi aussi ilise cache d'antant/plus:pro- sieurs fais celle du diamètre de l’œil.,-et son:cali- bre diminue. en. même temps, que! sa longueur fondément que l’on passe des Raminans aux CGar- nassiers aux Singes et à l’homme. La distribution augmente. L’épaisseur du névrilème, croît. dans | des,branckies de la cinquième paire-est :à:peuprès la mème proportion que ces deux,conditions, et | lamême chez les autres Maminilèress par conséquent, laïquantité de. matière médullaine L’ophthalmique sort par la fente sphénoïdale ; diminue, Dans le Hérisson , animal nocturne «et | -en: entrant, dans l'orbite , {celte branche: se: divise presque souterrain, la longueur .du Nerfoptiqueia | en troisrameaux : 1° Le nasalointernéet-inférieut au moins troisfois lalongueur du diamètre-de l'œil | se divise-en deux filets; lun, dirigé vers:lle monf eLn’apasun quart deligne de diamètre surl’animal adalte. Chez l'Ours, qui se-rapproche de l’animal optique sur. son bordiinterne ; s’unit à.un ffilot de adu la troisième pairelpourformerde-ganglionophéhalt précédent pour ses mœurs et,sonstempérament, la longueur du Nerf optique excède quatre dia- mique,; d'oùlpart le plas:grand nombre des Nenfs mètres de l'œil , et ce diamètre.a sept ou.huit li- ciliaires. D'autres Nerfs: ciliaires viennent du nai: meau, elhmoïdal et semblent avoir d’autres pro- nes. Quoique les lobes optiques dimiauent dans a mêmeproporlion que largrosseur du'Nerf opti- priétés que.icelles.qui viennent du ganglion, Le filet .ethmoïdalse divise en deux filamens. Leiplas que, ce -décroissement s'arrête cependant à une certaine limites, car dans la Taupe , les tubercules postérieurrentre dans le crâne ; où il sesplace à la D: superficie de lalame criblée de l'ethmoide;:sousile quadrijumeaux conservent même. la/:moitié ou le | lobe:olfactif, et la traverse.d’arrièreen avant pour quart de la proportion qui coïnciderait. avec des | pénétrer dans la navine: au dessus,des:connets su- Nerfs optiques au minimum;quoique le.Nerf man- | périeurs. Le filet facial du: rameau, nasal sel perte que complétement. Le Rat-taupe, la Ghrysochlore sont également dépouryns de Nerf optique, .mal- vers l’angle‘interne,et supérieur de Porbite,,; près | A de la poulie; dutrotateur supérieur de l'œil, et'se gré la rAense d'un bulbe rudimentaire\de l’œil. 3° Nerf moteur oculaire commun. maît des.cor- distribue. à lapeanduvoisinage et à la conjonclive; il pen BE vaaularmier.des Ruminans pourvus de,cet orsane4 dons inférieurs de la moelle ou.dé, ses prelonge- mens quand il ya nne commissure au cervelet , 2° Le.rameau.frontal , après, avoir contourné, la par un nombre variable d’insertions.. En général , ‘parlie supénieure de l'orbite, envoie un filet, aux partiesisupérieures.de. lapeau de l'angle, interne de - : ” NERF 20 NERF 1 ESS SES _J’œil.Lerameau principalseréfléchit sur l’arcade du sourcilet se répand sur le front et le crâne. Dans les animaux qui n’ont qu’un rudiment de l'œil sans nerf optique , le Desman et la Taupe, tous ces ra- meaux cutanés se prolongent dans le museau ou dans l’espèce de trompe que forme le nez, et y augmentent la proportion des Nerfs. Deux filamens très-minces seulement se rendent à l'espèce de pé- ‘dicule fibreux sur lequel est porté le vestige d’œil de ces animaux. Le rameau lacrymal est toujours proportionné au volume de la glande de ce nom. Ge sont sur- tout les filets de ce Nerf qui se distribuent à la con- jonctive; quelques uns percent l’os jugal et s’ana- stomosent avec des filets du temporal profond. La branche maxillaire supérieure sort du crâne par letrou rond du sphénoïde et se porte horizon- talement en avant, d'autant plus que le museau est plus allongé, comme chez le Chien et les Rü- minans. Dans les Ghiens, le maxillaire supérieur donne en entier naissance au rameau lacrymal , ayant son entrée dans orbite. Avant d’entrer dans l’orbite, dans la fosse ptérygo-maxillaire, il se détache inférieurement un ou deux rameaux, qui, presque toujours, subissent un renflement nommé ganglion sphéno-palatin. De ce ganglion, ou, quand il manque , de la partie inférieure du rameau uni- que descendant, naissent deux ordres de filets ap- pelés sphéno-palatins, qui pénètrent dans la narine par le trou de ce nom. Les antérieurs se portent aux cornels, les postérieurs plus gros passent au devant du sinussphénoïdal. L’un d'eux, appelé Nerf de Cotunni se porte le long dela cloison jusqu’au- rès du trou incisif, traverse le palais par un trou séparé, et s’épanouit derrière les incisives supé- rieures dans le tissu érectile de cet endroit. De la partie postérieure du ganglion ou du rameau pala- tin quand leganglion manque, part en se dirigeant à travers un canal que traverse l’apophyse ptéry- goïde, le nerf vidien, qui se divise en deux filets dans le sinus caverneux. Le supérieur rentre dans le crâne par la pointe du rocher, et, passant par l’aqueduc de Fallope,: va s’unir au Nerf facial avant la séparation de la corde du tympan d’avec ce Nerf. Le filet inférieur plus gros descend dans le canal carotidien. Les Nerfs palatins naissent, ou du bord inférieur du ganglion, ou de ce bord et du tronc même du Nerf, ou seulement de ce tronc quand le ganglion manque. Réunis en un seul cor- don, ces Nerfs pénètrent dans le conduit ptérygo- palatin. Bientôt il se subdiviseen plusieurs rameaux dont les uus se portent à la narine et s’épanouis- sent sur les cornets, et d’autres sur la membrane gutturale du voile du palais. Le plus gros de tous, le Nerf palatin sort par le trou palatin postérieur , se réfléchit sur la voûte du palais, et se porte en .avant en deux ou trois filets sous la voûte palaline. La branche maxillaire, avant d’entrer ‘dans le -tapal sous-orbitaire, donne d’abord le nerf alvéo- laire qui fournit aux alvéoles des molaires. Un seul plus antérieur pénètrejdans le sinus maxillaire, par la partie la plus reculée, et s’y anastomose avec d'autres filets du sous-orbitaire., D’autres filets se -portent-dans les muscles des lèvres et surtout dans le muscle canin. Enfin , engagés dans le conduit -sous- orbitaire tous les filets, excepté le récurrent qui pénètre dans le sinus maxillaire vont s’épa- nouir à la peau des joues, de l’aile du nez et des lèvres, où 1ls s’anastomosent avec des filets du'fa- cial. Dans le Lapin et le Cochon d’Inde, c’est du maxillaire, supérieur que vient le Nerf du muscle de la paupière supérieure, - 3 Dans le: Chien , le Chat, les communications de la cinquième paire avec le Nerf grand sympa- thique ou avec le Nerf facial par le Nerf vidien , n'existent plus. Ce Nerf, ainsi que le ganglion pa- latin, manque aussi, La communication du maxil- ‘laire à lieu avant de sortir du crâne, par la pro- longation du filet du grand sympathique, qui s’est réuni lui-même avec la sixième paire dans le sinus caverneux. Dans les Lapins, il y à absence de Nerfs iridiens, de ganglion sphéno-palatin , de Nerfs nasaux qui en émanent, et il n’existe pas de communication du tronc ou de toute autre bran- che de la cinquième paire avec le Nerf facial. Dans les Mammifères, où l’on observe cette ab- sence du ganglion sphéno-palatin , le Nerf maxil- laire supérieur s’avance sans division jusqu’au dessus du renflement alvéolaire de la deuxième molaire supérieure. Là il se divise en deux fais- ceaux : l’un interne , fournit des rameaux supé- rieurs qui pénètrent dans la narine par des trous correspondans du maxillaire ; l’autre traverse le palatin en dehors et fournit en dedans à la voûte palatine au devant de son tiers postérieur. Lorsque le tronc du Nerf s'échappe du tronc sous-orbilaire dans la fosse canine , les plus gros filets qui se rendent à la peau sont ceux qui se distribuent aux bulbes des poils. Le principal ra- meau de chaque côté, après avoir contourné la lèvre, se replie en haut dans le sillon muqueux de la cloison extérieure des narines, là il s’entre- lace avec beaucoup de vaisseaux et donne lieu à un véritable tissu érectile. Ce filet est surtout fort remarquable dans les animaux pourvus de mufle et dans les Chiens à nez fendu qui sont renommés pour la finesse et la puissance de leur odorat. Quant au ganglion de la branche sphéno-palatine dônt parle Cuvier, M. Dumoulin a vamement cherché à la trouver ; jamais il n’a pu la décou- vrir, OP La branche maæillaire inférieure. Dans le Chien etle Lapin, il n’y a de différence entre ce Nerf et celui de l’homme que les suivantes : le Nerf tem- poral superficiel se rend à l'oreille. Ce rameau né, ainsi que le massétérin, dès la sortie du Nerf, tra- versé la cavité glénoïde derrière le condyle, enve- loppé par le tissu fibreux de la capsule articulaire ; il se replie en haut pour se distribuer à la partie antérieure de l'oreille. Ce Nerf n’existe pas chez le Lapin et les autres Rongeurs. Il est en partie remplacé par des filets prolongés de la branche auriculaire du premier Nerf cervical. Le Nerf massétérin dans le Lapin, où le massé- ter ést en dedans , se rend à l’oreille et représente le temporal superficiel. 000 0 à NERF 21 NERF Nous observerons ; en terminant , que dans lés ‘Chiens la cinquième paire se confond avec l’audi- tif, en s’insérant au cerveau, ainsi que nous di- rons que cela s’observe dans les Raies. La cinquième paire ne communique donc pas toujours avec le grand sympathique dans les Mam- mifères. Nous verrons qu’il en est de même dans Jes autres classes. Elle communique constamment dans les Mammifères avec le Nerf facial par la corde du tympan, par le rameau temporal super- ficiel de la troisième branche, par le rameau ma- Jaire du lacrymal, par le frontal et le nasal cuta- nés , tous deux séparés de l’ophthalmique chez les Chiens. Ces deux anastomoses n’ont pas lieu chez les Lapins. Enfin un fait que M. Desmoulins à découvert, et qui est fort curieux , c’est que dans les Chiens, parmi les Carnivores; les Lapins et les Gobaies, parmi les Rongeurs, le Nerf auditif est réellement un embranchement de la cinquième paire. ) 6° Nerf moteur oculaire externe. Gall a donné ane très-bonne explication de la variété apparente de l'insertion de ce Nerf chez les Mammifères. Le pont ou la couche transversale des faisceaux ner- veux du cervelet étant beaucoup plus gros et plus large chez l’homme que chez tous les autres Mam- milères, souvent quelques petits faisceaux trans- versaux se trouvent superposés sur le Nerf qui nous occupe, et alors il paraît naître du pont. Et comme des filets ne se-détachent pas tous dans le même endroit, on leur à assigné une origine différente. Ge Nerf ne s’insère pas comme la troisième et la quatrième paire sur la ligne médiane même, au point de jonction des deux cordons inférieurs , mais à peu près sur le milieu de la largeur de cha- que cordon. C’est constamment au dessus du pre- mier Gervical ou spinal , entre ce Nerf et l'hypo- glosse. Le moteur oculaire externe est plus petit à proportion chez les Singes et les Mammifères qui n'ont pas une troisième panpière. Dans la dure- mère et dans son trajet inter-osseux , il recoit la terminaison antérieure du grand sympathique. Il va, comme chez l’homme , se rendre au muscle abducteur de Ïl’œil. 17 7° Nerf facial. Le Nerf facial s’insère sur le même segment de la moelle que l’auditif, mais bien plus rapproché que lui de la ligne médiane , et par conséquent sur le faisceau inférieur de la moëlle. Dans tous les Mammifères , le Nerf facial pénètre hors du crâne par le conduit auditifinterne. Suivant les genres, il est accolé à la face supé- rieure ou inférieure de l’acoustique. Dans son tra- jet à travers l'épaisseur de la voûte de la caisse, le Nerf facial reçoit l’anastomose du Nerf vidien - introduit dans le rocher par l’aqueduc de Fallope. Un peu au-delà, il donne le filet connu sous le nom de corde du tympan. Enfin, au milieu du conduit osseux par lequel il sort du crâne , le Nerf facial du Chien , par un rameau qui égale bien le tiers de son volume, communique à travers un conduit percé dans l'épaisseur du rocher , avec le Nerf pneumo gastrique. Cuvier avait déjà noté quelque chose de semblable dans le Veau. En sor- tant du crâne par le trou de la base de lapophyÿse mastoïde près duquel se soude l’apophysestyloide, le facial se partage en plusieurs rameaux : les postérieurs , au nombre de deux eu trois rameaux primitifs, se distribuent aux mascles de l'oreille, et leur volume est en proportion de la mobilité et de la grandeur de ces parties. Le tronc principal traverse ensuite la glande parolide dans l'épaisseur de laquelle: il se partage en trois branches bien distinctes, surtout dans les Chiens, les Chats le Cheval, et enfin dans tous les animaux à physio- nomie très-mobile. Le supérieur se distribue à la partie antérieure de la tempe et aux muscles du sourcil et des paupières. Dans le Chien, il forme au dessus de l’œil une arcade qui ne se termine qu’au dessous du tendon du muscle ‘orbiculaire. Cette arcadés’anastomose avec le rameau jugal du Nerf lacrymal, avec le rameau frontal et avec le rameau cutané du Nerf nasal. Dans le Lapin, il n’y a pas d'arcade; le facial s’arrête à la hautear du Nerf lacrymal. Le labial supérieur suit exactement pourle volume etJé nombre de ses branches, la mobilité de ces différentes parties. Il est très-gros, par exemple, dans les Lapins, où les lèvres et les ailes du nez sont continuellement en mouvement, ainsi que dans les Ghiens ; il est bien moindre dans les Raminans, plas gros , au contraire , dans le Cheval, le Cha- meau , etc. Le labial inférieur contourne l'angle de la mâchoire, le long de son côlé externe, et parvient aux muscles des lèvres. Dans le Chien et le Mouton , il reçoit de nombreuses anastomoses avec le Nerf dentaire. Dans tous ces animaux, il est très-évident que le Nerf facial se termine par- toat dans les muscles’, et non à la peau et aux bül- bes des poils, comme les filets des Nerfs maxillaï- res. Dans le Chien, les trois branches du facial , en traversant la parotide ; reçoivent de fréquentes et grosses anastomoses du Nerf temporal superfi- ciel et de ceux des Nerfs de la cinquième paire qui se détachent du massétérin et du buccinateur pour Se porter à la peau. Ces anastomoses n’exis- tent ni dans l’homme ni dans le Lapin. 8° Nerf auditif. Il naît chez les Mammifères comme chez tous les autres Vertébrés, ainsi que l'ont démontré les recherches de M. Desmoulins , de là partie latérale du quatrième ventricule, un eu en arrière d'un plan vertical passant par le bord postérieur du pédoncule du cervelet. Dans tous les animaux de cette classe, les deux Nerfs acoustique et facial pénètrent hors du crâne par le conduit auditifinterne du rocher. La distribu- tion des filets de l’acoustique ne diffère guère que pour les degrés de leur prolongement dans les quatre classes des Vertébrés. Chez le Chien et le Chat, avant de donner naissance aux différens fi- lets qui passent par les trous du fond cribleux de son conduit, le nerf auditif, jusque-là très-mou et pulpeux, se renfle légèrement et prend une consistance de véritable ganglion. 9° Verf glosso-pharyngien. Le Nerf glosso-pha- ryngien n'est, par rapport au Nerf vague, que ce que sont à la cinquième paire ses filets musculai- NERF res: Ses filamens formentune iinsertion-etipuis un petit cordon un peu antérieur. et inférieur. au Nerf vague pour la position. Sorti. par lan, trou particulier de la dure-mère , il.se réunit dans le conduit osseux au Nerf.vague, quelquefois d’une manière si intime, qu'il est tout-à-fait soudé au ganglion de ce Nerf. En,sortant du conduit os- seux, il recoit des filets du Nerf facial et du vague, et puis se divise en deux.ou trois rameaux ; lan d’eux se subdivise dansiles muscles-de l’apophyse styloïde. Quelques. filets, se distribuent à /la mu- queuse de la langue.et, du pharçnx. L'un, d’eux, chez le Chien, se suit. tnès-distinctement.däns le tissu qui enveloppe Ja trompe d'£astachi ; un ra- meau se distribue à la, glande sablinguale; les principaux filets s’épanouissent dans les! papilles charnues de la base de la langue, ve qui-est très- visible dans le Chien, le, Chat, etc. 10° MVerf pneumo: gastrique. L’origine.et la dis- tribution de ce Nerf :sont, .à .peu de chose près, les mêmes dans les Mammifères que dans l’homme. Dans tous ces,animaux, le Nerf vague ne fournit as de Nerfs aux sensispéciaux, mais seulement à la sensibilité tactile des surfaces, pulmonaire et digestive. IL fournit aussi, chez ces animaux .des Nerfs moteurs aux muscles volontaires.du larynx, des filets sensilifs à Ja, gloite et au larynx, Dans les Carnassiers et.les Ruminans, le Nerf commu- nique avec des Nerfsprincipalementisvolontaires, le facial et l’hypoglosse dansiles Chiens. L 12° Nerf .spinal. Le Nerf spinal peu .de. temps après son origine, qu'il est presque impossible d'isoler de celle du pneumo:gastrique; pénètre dans le trou de l’occipital latéral qui transmet le Nerf vague et se confond avec celui-ci dans ;son ganglion commun. On se souvient que dans .les rumipans et les carnivores ce ganglion communi- que avec le Nerf facial, ce même ganglion com- munique aussi avec l’hypoglosse dans .le_ chien. Sorti da conduit osseux, le nerf spinal.se sépare du Nerf pneumo-gastrique. Il. descend plus en ar- rière du cou, traverse le muscle sterno-mastoi- dien vers le bas de son tiers supérieur, et lui donne des filets ainsi qu'aux muscles splenius.etitrapèze | dans lequel il se termine. 12° Verf hypoglosse. I] naît par: douze à. quinze filamens et même plus, de la face inférieure de la moelle, au bord externe de l'extrémité postérieure des pyramides. Comme, tous les Nerfs exlusive- | ment moteurs, et sans autre terminaison que la | profondeur des muscles, il n’a aucun filet prove- | nant de la face supérieure où même latérale de la | moelle. Selondes espèces, selon le nombre et la | vitesse des mouvemens de la langue, soit pour | la mastication, soit pour l’appréhension directe des alimens ou de la boisson, le volume. de ce Nerf varie en raison directe de la quantité et,de.la promptitude de ces mousemens. Ainsi il est plus gros dans les Chiens. et les Chats que dans les rumi- nans, les rongeurs. Le nombre de;ses filets d’inser- tion varie dans lemême rapport, ainsi que le groupe- ment deses filets, en faisceau plus ou moins distinct, Dans les Chats, par exemple , il y a trois faisceaux NERF très-marqués. Îln’ya jamais aucun ganglion’sar le tronc de ce nerf, même dans les carnassiers } où’ik recoit la grosse communication que nots avons indiquée en parlant-da Nerfvague: Ce Nerf-par- vient et se distribue: à da langue comme! noûs: l’a - vons indiqné pour l’homme. Danse Bœuf il existe plusieurs. anastomoses ; à l’aide de filets ‘déliés . avce-les filets du Nerf lingual. Rien-de semblablé ne: S’obserye jamais dans l’homme. D Nerfsspinaux, Gesnerfs prennentinaissance toût. le long de la moelle sur le sillon latéral dechique face. ‘Les racines qui leur donnent naissance , sont dans toutes Jés régions-de la colonne vertébrale, assez uniformément volumineuses à l’une ét à. l’autre face chez les quadrupèdes:; cependant ily a chez les chevaux , des bœufs ;:un accroissement sensible de volume aux racines inférieures dés Nerfs. des membres. Chez les Singes, comme chez l’homme , Jes différentes régions offrent des dif- férences à cet égard. Les huit ou neuf pre- mières, paires , ebsurtout les cinq plus inférieu- res de. cette série | correspondant au ‘plexus bra- chial , ont une somme:de-racines quatre ou cinq fois plus forte que les Nerfs dorsaux. Dsns des Mammifères, les racines de la région 1dorsale:sont constamment plus petites qne des racines de Ja région lombaire ;:cependantidansles Quadrapèdes, il y a bien moins de disproportion soas ce rapport que dans l’homme. Dans le. Hérisson ; la brièveré de la moelle fait que, sur toute sa longuear , les racines se touchent parallèlement comme à ‘la région lombaire ide d'homme. Le nombre des.-racines supérieures des Nerfs cervicaux étant de huit, neuf, dix -et quelquefois. onze, offre une différence bien tranchée:raveciles racines inférieures des mêmes\Nérfs qui n'ont'con- stamment que-deux racines. Tous les Nerfsdorsaux n'ont aussi que, deux racines à chacune.lde dears origines. Quant aux Nerfs lombaires; ils ressem- blent nonobstant les volumes inverses-desfriscenux d’origine supérieure et inférieure, aux Nerfs’du | plexus brachial. Cette disproportion ‘de -vokæine: entre les racines snpérieureset inférieures, n'existe pas pour les Nerfs des membres-postérieurs dans les quadrapèdes, Elles sont.sensiblement égales ; peut-être même Ja différence est-elle:à l'avantage des supérieures. Ghez les Quadrupèdes, iles Bœufs, les ARE] les Nerfs de la région cervicale et dorsale antileurs racines ygénéralement réparties. en .deux ;1trois', quatre et même cinq ou,six, faisceaux, (dont cha- cun entre dans la dure-mère :par .unatrou parti culier. Chez l’homme, au .contraire., pour les Nerfs de toutes les régions,.les racines.sonit réunies en un seul faisceau avant de pénétrer dans le four- reau que leur donne l’arachnoïde etJa dure-mère. Dans beaucoup de Quadrupèdes, le gangliomin- tervertébral est situé en. dehors.del’étui, ou:gaîne que la dure-mère fournit aux, Nerfs. Dansiles Lat- pins, dans Les Chiens, à.la région, lombaire ,1les ganglions se trouvent dans la cavité même;desla dure-mère avant quelles filets pénètrent dans l’ébui, En outre, cesganglions, surtout. ceux des, premiers NERE- Nerfs sacrés, communiquent ‘ensemble par: des filets d’anastomose. Dans les Cobaies ou Cochons. d'Iude , les ganglions, sont situés comme, à l’ordi- paire, dans les trous. de conjugaison. Dans les Rongeurs, dans, les Chiens , la moelle épinière se. prolongeant: dans: toute l'étendue du canal vertébral, les racines des Nerfs lombaires et sacrés ne forment pas ces doubles faisceaux ap- pelés queue de cheval. Les racines de ces Nerfs ne sont même guère, plus: obliques que celles des Nerfs du plexus brachial de l'homme. Dans les Hérissons, au contraire, la moelle vertébrale se ter- minant,à la septième vertèbre dorsale, c'est-à- dire avec le tiers antérieur du: canal vertébral, tous les Nerfs de la moitié postérieure de la région dorsale, ceux des régions lombaire et sacrée , re- montent fortement léurs racines , où elles s’entas- senten quelque, ‘sorte; dans un espace de moins d’un pouce de longueur. Dans le Hérisson existe une particularité importante ; c’est que les plus gros rameaux des branches supérieures des quinze Nerfs dorsaux se rendent dans le muscle peau- cier ou constricteur du corps. Ces rameaux sont pliés sur leur longueur en; zigzags nombreux. Dans tous les mammifères un Nerf fort différent des autres Nerfs cervicaux et qui a une terminai- son toute spéciale, naît de la quatrième paire et de la.cinquième par un filet ; quelquelois aussi un filet de la sixième et plus ordinairement un ra- muscule provenant de la convexité de l’arcade que forme le Nerf hypoglosse au devant du cou, ÿ contribue aussi. IL descend au devant des mus- cles scalènes, pénètre dans: la poitrine entre l’ar- tère et la veine sous-clavières ; et se répand dans les. deux faces du diaphragme quand il est parvenu jusqu’à ce muscle. Sa distribution à cette cloison musculeuse lui a fait donner le nom de diaphrag- matique. Le plexus brachial des Mammifères est formé par les quatre derniers cervicaux et Île premier dorsal,, l’entrelacement des rameaux de tous ces. Nerfs est beaucoup: plus compliqué dans les Mam- mifères que dans les oiseaux; de sorte qu'il est” très-diflicile de déterminer exactement de quelles, paires viennent les filets donnés d’un Nerf du bras. Nous nous bornerons à dire, que.le Nerf médiane,’ le plus volumineux de tous, chez l’homme et les” Singes, va en diminuant de volume à mesure que les doigts sont moins libres, moins mobiles, moins nombreux,et plus enveloppés par l’ongle. Le plexus du membre postérieur se. forme par l’entrecroisement de cinq paires de Nerfs lombai- res, Le nombre des paires de Nerfs de ce plexus est, suivant Cuvier, égal à. celui des vertèbres! lombaires. Les, Nerfs cervicaux des Mammifères sont au nombre de sept, excepté chez le Paresseux à trois doigts, qui en a deux paires de plus, puisqu'il a neuf vertèbres cervicales. _Les Nerfs dorsaux et lombaires varient pour leur nombre, qui est toujours basé sur celui des vertè- bres correspondantes. pr” Se NERF avec l'homme: sous |le rapport, des Véfs! sacréss Chez, ces-animaux, il ya des Nerfs dela quéue; ilsi sortent du canal vertébral;par Jes trous! dont sont percées les premières vertèbres caudales. Dans. les Mammifères, les. Nerfs lombaires ef sacrés qui! sont destinés aux membres inférieurs forment un plexus ävant de se distribuer à ces parties. En général, les cordons nerveux:sont ab- solument én même nombre.et se divisent de læ même manière que chez l’homme. Le Nerf crural antérieur naît le plus ordinaire- ment avant le: sous-pubien. Dans l’aine il fournit des rameaux dont l’un', qui se distribue comme la veine saphène peut être suivi jusque sur le pied. Le Nerf sous-pubien se distribue aussi aux muscles dé la cuisse. Le Nerf sciatique est aussi produit par les Nérfs sacrés. IL réçoit ordinairement des filets anastomotiques des paires caudales. Il ne présente pas du reste de différence avec le Nerf correspon- dant chez l’homme. Durnerf grand sympathique. IL nya pas de dif- férence pour la structure et la distribution entre le grand sympathique des Mammifères et celui de l’homme. La seule particularité digne de remar- que , c’est que le plexus carotidien est bien plus développé chez les Mamnifères. Quelques anato- mistes, tels:que MM. Girard, Schwab , Gurlt, ad- mettent l'existence, du ganglion ophthalmique dans le Cheval, tandis que d’autres, comme Muck, Desmoüliis.;et surtout liedemann, Font niée. Les: recherches de M;.Retzius sur ce point ont décidé: la question!, et le ganglion a été reconnu par cet anatomiste. Îl en est. de même du ganglion sphéno: palatin. dont l’existence avait aussi été niée par M. Desmoulins, Nerfs des oiseaux. 1° Verfolfactif. Après s'être séparé du’cerveau, Lil se ‘place dans un canal osseux et parvient ainsi’ : dans la cavité des narines. 2° Nerf optique. Dans les oiseaux, aucune fibre du Nerf optique ne se termine dans la lame de! substance grise qui occupe l’intervalle de la moelle au tuber cinereum. Il n’y a pas une seule fibre qui s’insère’ ailleurs qu’au lobe optique et à son renflement inférieur ou lobe maxillaire. Cette insertion a lieu par continuité de substance. Le Nerf optique présente chez les oiseaux des varié= tés dé structure. 1° Z/ peut être plus où moins plisse. Dans les oïseaux à vue perçante, soît de loin à | travers de grandes épaisseurs verticales’ou obliz ques de l'atmosphère, comme les Falco, soit de près à travers des milièux différemment réfrin+ gens, comme les Alcedo (Martins-Pécheurs), les Ardea , etc., le Nerf optique est une membrane plissée. L’une des faces de’ la membrane’a une projection uaiforme; l’autre face, au contraire, est plissée de manière que les lames qui en résultent intéressent seulement le feuillet correspondant de la membrane optique. Ces lames , lorsque l’on & développé un tronçon pris entre’ deux sections, Les Mammifères présentent peu de différences | sont toutes perpendiculaires à la lame opposée , NER 24 NERF qq qui les bride comme le dos d’un livre bride ses feuillets. Ces plis sont bien plus nombreux dans les Falco, surtout dans l’Aigle royal, que dans le genre Ardea, Ils n'existent qu'entre la rétine et l’entrecroisement.: Dans l’Aigle pêcheur et dans le Vautour fauve de nos forêts, la largeur des lames est d'environ deux lisnes, et ces lames sont au nombre de douze. Si l’on double la lar- geur de lame pour chaque pli, et que l’on multi- lie par douze, on obtient ainsi pour les surfaces interceplées au moins quatre pouces de largeur, auxquels on doit ajouter environ un pouce pour l'étendue du côté lisse de la membrane. Dans cer- tains oiseaux, les, plis de la membrane, au lieu d’être libres, sont unis entre eux par de petites intersections blanchâtres qui se portent de l’un à l’autre et que l’on peut déchirer facilement, et non pas par une véritable soudure des surfaces. 2°, Le Nerf optique existe aussi sans plis ou fibres apparentes. Cette disposition se relrouve dans les Gallinacés et: les différentes espèces du grand enre Ganard. Sa longueur excède plusieurs fois le diamètre de l’œil, et son volume est d'autant plus petit que sa longueur est plus grande. Dans ces oiseaux le lobe optique diminue de volume en même temps que le Nerf, 3° Nerf moteur oculaire commun. Il naît des cor- dons inférieurs de la moëlle ou de ses prolonge- mens, quand il y a une commissure au cervelet, par un nombre variable d’insertions. De là il passe par la fente sphéno-orbitaire ou par un trou par- ticulier, pour pénétrer dans l’orbite. Le volume du Nerf est d'autant plus gros relativement à la taille de l'animal, qu'il est plus carnassier, Ce mouvement est aussi lié aux mouvemens de l'iris. Ainsi dans les Falco , les Aigles, les Buses, etc. , dans les Corneilles freux et à manteau, le Nerf est absolument aussi gros que dans homme, et c’est surtout le rameau qui pénètre dans l’œil et donne à l'iris sa mobilité, qui contribue à cette gros- seur. Ce rameau, déjà séparé du Nerf avant de énétrer dans l'orbite, subit avant d’y entrer, —. les Falco , un petit renflement , une sorte de ganglion. Dans les Corneilles, les Nerfs iridiens sont à proportion plus nombreux et plus volumi- neux que dans les Aigles. Le rameau iridien, sur le milieu du trajet orbitaire du Nerf optique, forme une sorte de plexus. Les trois ou quatre fi- lets antérieurs et supérieurs , se portent sur le Nerf optique et pénètrent dans l’œil au dessus de lui. Ils ne se portent que très-peu loin sur la cho- roïde et ne vont pas à l'iris ; c’est de l’autre partie du plexus, que pénètrent dans l'œil cinq ou six filets dirigés comme des arcs de méridiens sur la face extérieure de la choroïde. Ils pénètrent dans Vixis sur le pourtour de son demi-cercle posté- rieur. 1 | 1149 Nerf pathétique. Il s’insère derrière et contre le bord postérieur des lobes optiques, dans lin- tervalle des lobes.au cervelet. Il se porte dans la mème-direction.et.il a: la même distribution que dans les Mammifères, D 5° Cinquième paire ou trifacial. L'origine et la distribution de ce Nerf ont beaucoup d’analogie avec le Nerf correspondant des Mammifères, La branche ophthalmique sort constamment dw crâne par un trou particulier en dehors et en avant du Nerf optique. Il se contourne sous la voûte de l'orbite, où il ne donne que des filets im- perceptibles pour la conjonctive. Il n’a qu’une branche qui pénètre par un trou du frontal anté- rieur sous l’os du nez, passe au dessus et en de- dans des narines , accolé à la lame ethmoïdale. Er traversant le frontal, il donne naissance à deux fi- lets ; l’extérieur devient sous-cutané:; il se dirige vers l’orifice de la narine , et s’épanouit dans la peau de cet endroit appelée cire. L’autre , divisé en deux, se ramifie sur la partie maxillaire de la pituitaire; et l’interne dans la pituitaire du cornet supérieur, Le Nerf parvient ensuite jusqu’au bout du bec en s’introduisant dans un conduit osseux percé dans l'épaisseur de l’intermaxillaire, et s’épanouit à la surface palatine de l’os sous la corne ou la membrane de cet endroit parautant de filets qu’il y a de rainures. Dans les Corneilles , en passant au dessus du Nerf optique , la branche ophthalmique reçoit de la troisième paire une anastomose de deux ou trois lignes de long. Le filet de cette anastomose vient de la partie antérieure du plexus iridien ou choroïdien, formé par la deuxième branche de la troisième paire. Ce sont, du reste, les seuls oiseaux dans lesquels on ait découvert ce plexus. Le maxillaire supérieur chez les Canards, les Gygnes et autres Palmipèdes, sort par le même trou que l’inférieur justement au dessus et en de- dans de l’os carré. Il passe sous l’œil; mais aussitôt il s’anastomose par une branche avec le facial , et se porte aux glandes de l'angle postérieur des paupières et à leur muscle orbiculaire. Il fournit aussi un filet qui se subdivise pour les muscles de la mâchoire inférieure, pénètre dans un canal formé dans l’épaisseur du maxillaire et du palatin, et se distribue dans les denticules de la mâchoire supérieure et dans sa lèvre en s’épanouissant dans la membrane cornée qui les recouvre. Gette bran- che manque dans les Gallinacés , les Passereaux et les oiseaux à bec fin. Chez eux le maxillaire supérieur consiste seulement dans les deux ra- meaux dont l’un va aux muscles ptérygo-maxil- laires et l’autre dans l’orbiculaire des paupières et les glandes ou cryptes muqueux de l'œil. La branche maxtillaire inférieure fournit d’abord. des filets aux muscles ptérygo-maxillaires, puis pénètre dans le canal maxillaire par la face in- terne comme chez les Mammifères. Il se divise bientôt en deux rameaux : l’un d’eux , externe, plus petit, perce presque aussitôt l'os maxillaire et se répand à la face externe de la mandibule sous la peau. L'autre interne, aussi volumineux chez les Canards et les Cygnes que le rameau cor- respondant chez l’homme, se porte jusqu’à l'ex- trémilé de la mandibule en s’épanouissant dans les denticules du bec. Dans les Gallinacés et les oiseaux à bec fin, cette branche n’est que rudi- mentaire EE NERF mentaire-et l’externe n'existe même pas. Le Werf ; lingual manque dans les Gallinacés et les Passe- reaux ; il n’est que rudimentaire dans les Ganards et les Cygnes. G° Moteur oculaire externe. Il s’insère sur le milieu de la largeur de chaque cordon, an dessus du. premier Nerf cervical, entre ce Nerf et le pneumo-gasirique. Il est plus volumineux chez les oiseaux qui ont une troisième paupière; car il se rénd et au muscle abducteur de l'œil, et au mus- cle de la troisième paupière. Il ne recoit pas, comme chez les Mammifères, la terminaison du grand sympathique ; il se rend au muscle abduc- teur de l’œil. 7° Nerf facial. Septième paire. Il n’y a pas de Nerf facial dans les Passereaux, dans les Gallina- cés et les oiseaux de proie diurnes. Ce n’est que dans quelques Palmipèdes, et surtout chez les Eflraies et les Ducs pourvus d’une conque exté- rieure, qu'il existe un très-mince et très-court Nerf facial , exclusivement distribué à cette conque et aux fibres musculaires destinées à la mouvoir. 8° Nerf acoustique. Huitième paire. Il naît par une insertion grosse et unique près du rebord du quatrième ventricule , en arrière du bord posté- rieur du pédoncule du cervelet. Les filets des am- poules sont plus longs que dans les poissons. Ce Nerf, mou et rougeâtre, est recu dans un conduit profond de la face interne du crâne, d’où il pé- nètre dans le labyrinthe par plusieurs petits trous. 9° Glosso-pharyngien. Chez la Cigogne, suivant Cuvier , le Nerf glosso-pharyngien ; né au devant du ;pneumo-gasirique par deux filets que réunit presque aussitôt un ganglion quadrangulaire al- longé, anastomosé en arrière avec. le. pneu- mo-gastrique, descend le long de l’œsophage et se divise en deux rameaux, L'un remonte au devant du cou et se distribue aux muscles de l’os byoïde ; l’autre descend sur les parois latérales de l’æsophage et fournit une branche au Nerf lingual avec lequel il s’anastomose. Le reste se distribue à l’œsophage. M. Desmoulins a observé les détails suivaus sur les Corneilles Freux cet Mantelée. Au devant , contre le pneumo- gastrique , naît le glosso-pharyngien par deux très-petits filets. Ils sortent réuuis en un seul tronc par un trou anté- rieur à celui du vague, en arrière et en dedans de la cavité auditive. En sortant de ce conduit, il s’anastomose par un filet presque aussi gros que lui avec le Nerf vague : il marche entre la membrane pharyngienne et les muscles cervicaux presque parallèlement au rameau lingual du Nerf vague, avec lèquel il s’anastomose à la hauteur de l'angle de la mâchoire. Aussitôt il décrit une courbe en dedans, se porte, sur les côlés de la glotte et se distribue exclusivement par trois ou quatre filets à ses muscles et à ceux du larynx supérieur. Pas un ne va à la langue ni aux muscles des branches de lhyoïde. Dans le Cygne.et le Canard, à une ligne de sa sortie du même trou que chez les Cor- neilles , le glosso-pharyngien se renfle en un gan- glion lenticulaire du même volume quele ganglion opbthalmique de l’homme. De ce ganglion partent T. VE 29 404° Livrarson, NERF deux branches principales et des filets directement épanouis dans le pharynx. La branche postérieure se bifurque à moins d’une ligne de distance deson origine ; le remeau supérieur s’anastomuse avec le pneumo-gastrique ; l’inférieur se divise encore: le plus gros filet descend en arrière sur le pha- ryox, le plus petit se réfléchit vers le larynx, où il s’'épanouit dans la membrane muqueuse. La branche antérieure passe entre les muscles mylo- hyoïdien et operculo-hyoïdien, puis sous la mem- brane denticulée qui borde la glotte en dehors , puis sur {l'articulation de l’os de la langue avee l’hyoïde. Subjacente à la muqueuse de la langue, elle parvient jusqu’à sa pointe en se divisant dans le repli festonné , qui y forme un bord flottant de chaque côté. Ainsi ce Nerf, dans les Corneilles , ne correspond au glosso-pharyngien que par son origine antérieure à celle du pneumo-gastrique, et nullement pour sa distribution qui est justement celle du rameau laryngé supérieur du pneumo- gastrique. 10° ÂVerf pneumo-gastrique. Guvier dit qu’à sa sortie du crâne ce Nerf s’entrecroise avec le lingual et le glosso pharyngien, que ce dernier est en ar- rière, le Nerf vague au milieu, et le lingual en avant. M. Desmoulins a fait les remarques suivan- tes sur les Corneilles : le Nerf vague , chez ces'oi< seaux, naît de la partie postérieure du bord du quatrième ventricule, un peu plus bas que le Nerf auditif. I! s’insère par plusieurs racines réunies au trou de sortie dans l’occipital latéral, derrière Le petit conduit qui transmet le glosso-pharyngien, Ea sortant de l'os , il communique avec le glosso- pharyagien en avant, et en arrière avec le premier cervical et des filets du grand sympathique. Pres- que dès sa sorlie il s’en échappe une anse recour- bée qui se divise en deux branches. L’externe des- cend sur la face supérieure de la trachée et se pro- page jusqu’au larynx inférieur. L’interne, sans donner au larynx supérieur d’autres filets que ceux qui proviennent de l’anastomose du glosso- pharyngien, passe au dessous de la corne hyoiï- dienne et de ses muscles , se place sous la lin- gue aux muscles de laquelle elle donne des filets, et se prolonge en dessous jusqu’à la pointe de cet organe. Cette distribution répond à celle de l'hy- poglosse. Au-delà de ce Nerf, le tronc da Nerf vague augmente de volume, descend le long da cou, pénètre dans la poitrine où il se distribue aux poumons, au cœur, à l'æœsophage et à l’esto- mac. [l donne cependant quelques filets à la mem- brane du larynx inférieur , mais point aux muscles de cet organe qu’animent des filets nerveux éma- nés des dernières paires cervicales. : 11° Verf spinal. Ge Nerf manque dans les Pal- mipèdes , les Echassiers, les Passereaux, les oi- seaux de proie diurnes ou nocturnes. Dans les oi- seaux, en eflet, les Nerfs du cou ne servent en rien à la dilatation de la poitrine dans la respira- tion. M. Serres dit lavoir enfin observé sur l’Au- truche , le Casoar et la Cicogne blanche. Les fais- ceaux, tous postérieurs, dit-il, descendaient au niveau des branches postérieures du quatrième 4 Nerf spinal er venaïehti se réunir aa tronc du Nerf preumo-gastrique 3 mais iln’a pas pu suivre leur distribution, | 12° Nerfhypoglosse. Ge Nerf manque aux -oi- seaux:t Nerfs spinaux: Ces Nerfs ont leurs'origines très distantes les unes dés antres. Le petit nombre de filets qui existent à chaque origine sont presque parallèles entre eux jusqu'au trou de sorties [EL ny ematjamais plus: de quatre ‘ow cinqi La distance d’une paire de Nérfs à l’autretest en général d'au tant: plus grande que ! chaque pairé'de Nerfsra moins: de:calibre. Lé nombre des Nerfs-cervicaux varie , chez les oiseaux ; deidix à vingt:trois, comme les vertèbres:1"A lear sortie: des’ tronstintervérté- braux ‘ils suivent une marche très tlexueuse et'se perdent sous la peau du cou , où l’on peut les suivre en partie. Il n’y a que la dernière , oultrès-rares ment les deux dernières de ces paires qui concou- rent à la formation d&plexus brachial: Les premiers cordons qui sortent du: plexts! sont destinés'aux muscles grand'eb‘moyén:peelo- ralaïnsi qu'au sous-chavier. 192 -1Ilis’en détache ensaite un petit Netfqui se dis: tribue aux muscles qui entourent la tête de l’ha- mérus. Viennentenstite deux gros cordons prins cipaux qui sontidestinés à l'aile; l’un se-porte sons la face antérieure: et paraît tenir‘lieu en mêine temps darmédian:,;:dweubitalet du masculo-cu- tané. L’autre cordon; quitéstile principal, seicon- tourne autour de Fhumérus ; va se porter à sa face supérieureien donnant des filets aux muscles exté- rieurs du coude ; quiise: distribuent en [orme -de patte d’oie sous la-peauret les membranes situées entre le bras et lavant:bras: Ces branches parais: sent: tenir-:lieu ‘ducmusculo-cutané interne de Vhomme: Enfin: le‘trone du Nerf continuant à descendre ; se’comporte comme: le:Nerf radial qu’il paraît remplacer. Les Nerfs-dorsaux ‘et lombaires ne: varientque par leur nombre; quitest basé sur celui des vertè- bres qui occupent cesdeux régions: Ilen’est de même:des Verfs:sacrés.. . Les Nerfs pelviqueset du membreinférieur pro: viennént aussi chéz:les’oiseaux des paires fournies par les Nerfs lombaires. : L'obturcteur ! fourni par ces Nerfs passe par le:trou sous-pubien avec: le tendon de l’obturateur interne , et se divise; aussi tôt après sa sortie dubassinten un grand nombre de rameaux quiserterminenti dans les inuscles qui enveloppent les oside luicüisse; et principalement dans ceux quientourent son articulationtet danse les. muscles: adducteurs: Le Nerf fémoral est évi- demment formé.par les: trois dernières paires: des: Ncrfs lombaires qui forment-un plexus au déssus du bassin. Parvenu ‘dans l'aine:;ce Nerfse. partages endrois -branches:principales:, lesquelles se diviz- sent el.se-subdiviseut: dans: les diflérenstmuscles: de, li face antérieure-etintérne de li-cuisse. Le: Nerf sciatiquerest principalement produit par les: quatie: paires! pelviques: supétienres;: il se. porte: vers l’échancruré sciatique ;'derrière Ja cavité-co- tyloïde ; il fournit un grand nombre de: rameaux enfin ; deux principaux qui représententile poplité éxterne et le*tibial: Du grand sympathique. Suivant Cuvier, le-Nerf gtand'sympathique , dansles oiseaux, entre dans léicrâné par le trou’ de’ sortie des Nerfs vagues! et glosso-pharyngiens ; et's’unit avec latcinquième et'la sixième paires Son premier ganglion, placé! sous lé‘crânetet deforme lenticulaire ; commu: nique aussitôt avec les huilième et neuvièwe pai= res;4 Il'disparaît énsnite le‘ long du cou. Ge n’est que dans la poitrine quan très-gros filet nerveux, détaché dû plexus pulmonaire formé parle Nerf vague, Va s’unir au premier ganglion thoraciqne) De cé ganglion divergentihuitifilets : Pan vats’unir au plexus-brachial; le: secon 1 remonte le long du cou par le canal de l'artère vertébrale , et forme dans ie trou de’ chaque apophyse vertébrale un petit ganglion d’où partent de pelites anastomoses pour chaquéNerf'cervical/: Dans la Foulque, le Canard et la Buse , ce filet n’a pas-pu être suivi jusqu'à la tête. TDy adonc'interraption entre la portion ‘céphalique de ce!'système et: Ja portion postérieure. Letroisième filet vaïauplexns car- diaque. Les troïs suivans montent'surlasaïllie du corps des vertèbres’et'se réunissentlen! un ‘seul cordén qui suit l’aorte de chaque ‘côté. A'la nais- sance du tronc cœliaque, la réunion de ce cordon aux filets des ganglions thoraciques forme deax où trois renflemens d’où partent des réseaux nerveux poar toutes les artères'des viscères dela digestion. Le septièmetet le huitième filet unissent cé gan- glion’au suivant: Les autres ganglions communi- quent'ensemble par dé doublesifileus et par un filet simple avec le ganglion intervertébral correspon-+ dant. Au-delà des côtes le grands ympathique de- vient rudimentaire. Du côté interne, de chaque’ petit renflement- sortent deux’où trois filets qui von& former um plexus sur: le bas de laorte. On suit le grand sympathique jusque sur les dernières vertèbres de la queue. Nerfs des reptiles, 1% MVerf olfactif. Plus long ct plus’ solide que chez les Mammilères,, le Nerfrolfactif pénètre comme chez les oiseaux dans unieanal en partie osseux , en partie cartilagineux: Dans le Crocodile ce Nerf est compasé de filets parallèles ayant cha- can leurnévrilème particulier, et formant un seuls faisceau renfermé: dans une gaine générale, dispo- sition découverte par M: Desmoulins.-Un faisceau de-filets blancset 'tous'parallèles, part du côté ex- tetne de la moitié antérieure du lobe olfactif, Les plus‘inférieurs de: ces filets sont’les plustcourts; bien qu'ils aient encore trois où quatre fois la longueur dalobe; Hs s’épanouissent/sur la partie postérieure” du long:tuyau’ que forme la marine, les autres d'autant plus longs «qu’ils sont plussa- périeurs ; etles plus internes s’épanouissent dans la partie antérieure da tuyau: Dans ‘les tortues: soit dermer, soit de terre; soit d’eau douce ; cha- que Nerf olfactif, d'une: substance très blanche qui se détache fortement sur la couleur grise NERF du lobe olfactif,. forme, une et Gad de quatre, cinq, ou six.filets assez gros et dont le calibre se maintient uniforme jusqu à-lasracine, où ils subis- sent un léger renflement pour.s ’épanouir, sur, la convexité de la voûte piluitaire. Le Nerf .olfactif manque dans le Caméléon. 22 Nerf optique. Dans.les Batraciens.et les Ophi- diens (se rpens), chez les reptiles, la longueur du Nerf wptique.excède plusieurs fois la longueur du diamètre de l'œil, et sa grosseur ooue en pro- porLion qu'il s’allouge. ls ne: présentent aucuns plis apparens ; ; la dun ne peub démontrer ni nl des fibres, ni entrecraisement des Nerfs. Seulement, comme les deux: Nerfs entrent dans le crâne par un.trou unique, ils,sont, juxta- posés else confondent parleur côté interne, Dans les reptiles comme dans les oiseaux, il n’y a pas une/seule fibre qui s’insère ailleurs qu’au lobe op- tique et à son renflement inférieur ou lobe ma- millaire. Gelte insertion a lieu par continuité de substance. 8° Nerf moleur oculaire:commun, Il naît des cor- dons, inférieurs de la moelle ouvdeises prolonge- means par unnombre variable d’insertions. IL pé- nètre ensuite dans l'orbite pour,se rendre aux mus- cles de l'œil sans présenter aucune particularité intéressante. 4° Pathétique. Même origine, même distribution que dans les deux classes “précédentes. 9%Cinquième paire. Des reptiles. M. Desmoulins donne la description suivante de. cette paire chez les Serpens, d’après l'examen .de Ja. Vipère fer de lance, de la Martinique,.et les Serpens à-son- | nette. Les trois branches ophihalmique, maxil laire supérieure , maxillaire inférieure , ;sortent par un,/même trou dans lequel leur réunion five un, seul ganglion. L'ophthalmique., presque. du même “ei et que le maxillaire iuférieur , traverse l'orbitesau dessus du Nerf optique ; placé d’abord ! sous le muscle supérieur de l'œil ,;et ensuile sous la voûte que. la glande, lacrymale , réunie ici à la glande parqude , fonme, au globe de l'œil. I donne ensuite, après ayoir fourni quelques filets à, Ja glande qui sécrète le venin, plusieurs filets sur le dos de la nariue, où il se,divise en .deux HP» Jun pourçla fosse pr éoculaire propre à es Vipères, J’autre pour Ja narine. Aucun filet kr ce Nerf ne se rend dans l'œil. La branche wdrillaire supérieure se sépare pres- que aussitôt. en deux rameaux, chacun aussi vola- mineux que l ophibalmique et.Je maxillaire réunis. Chacun d'eux passe au dessus.des muscles ptérygo- maxillaires , qui forment :le plancher de l'orbite chez ces PRRAU Le rameçau, externe longe .le ! bord de. la lèvre. supérieure, et pénètre, dns la parle, inférieure, déda, cavité préoculaire;, l’autre | marche parallèlement, au vomer, le Long du bord | interne de l'os. plérygoïdien cxlernes, CHgUpRE, la parie postérieure, de la portion, vérlicale du maxil- laire, eLs’épanouit dans, la fosse préoculaire ; ; AÏNSE, celte fosse, ou plutôt la membrang, de, celtefosse, AU .Nerfs, de :la “D PaJse, qui lui ons, exclusiy yement destinés... sq sb 8-5 b-19! 2 Ce ch 9 ON NERF Labr anche maxillaire infé rieure.se, e place d abord entre, le ;crâne.et la couche des nruscles dilata- Leursyde la mâchoire inférieure ; elle. traverse ces muscles et pénètre dans l'os, maxillaire par Ja face externe de sa partie arliculaire. Dans les, autres animaux C'est par la face, opposée, qu'il péaètre dans,le canal imaxillaire, Comumne.elle. ne donne à ces muscles que des filets presque imperceptibles, elle n'arien perdu quand elle pénètre dans:le, ca- pal. De plus, les dents n’existant qu’à la partie an- Lérieure , le Nerf parcourtle canal sans fournir de filets jusqu’au trou mentonnier, qui, par-une nou- velle anomalie, se: trouve:à la” face interne de la mâchoire. Il sort, alors très:volumineux ,.se réflé- chit en arrière, et, à travers les,plans musculaires qui de la mâchoireise portent à Ja langue, il, s’a= nastomose au niveau du:fourreau de lajangue avec le rameau lingual de la huitième paire, Lrer il, sera parlé plus Pac Celle, anastomose fournit de nom- breux rameaux qui se distribuent dans l'épaisseur et à la surface dela parlieantérieure de la langue, Daws les autres serpens venimeuxou non, mais ious dépourvus de fosse préoculaine, la cinquième paire. est de moitié moins voluminense que dans les: deux genres: précédens. Son développement n’esé pas plus grand dans les lézards, où le rameau ophthalmique, destiné presque.en entier aux nari= nes, est à proportion plus grosique les autres Nerfs de la cinquième paire. Le le, Caméléon sa gran- deur relative est encore moindre. Et ce; qui, est étonnant, malgré l'excès de grandeur.et de com- plication de la langue, de ce ;lézard, da cinquième paire ne luienvoie pas.de Nerts ; à plus forte raison n’en donne-t-elle pas nonyplus à la langue si peu mobile des autres lézards. Quantau, Nerf ophthal-" nique, il,est assez développé .et;se rend dans un petit argauc g slanduleux situé au devant de l'œil. D’après es dans la Tortue de mer {a bran- che ophthalmique, se distribue surtout aux deux glandes lacrymales. Le Mer fmaxillaire supérieur, em passant sous l'œil, fournit des ramifications à la glande lacrymale se divise en deux rameaux qui ere de l’erbite par des points opposés , et s’a- nastomosent sur. la face après, avGir fourni des filets.à l'orbite el au, palais. Quant à la branche maæillaire inférieure, elle se comporte absolument comme nous l’avous, vu chez les, oiseaux. 6° Nerf moteur oculaire externe. Il ne. diffère en. rien..de celui des oiseaux. . « 7° Nerf facial: ILmangue chez les xepiles. 8 Nerf,.auduifs Le Nerl acoustique s’insère aussi dans celte classe au dessous et sur les. côtés du quatrième ventricule un peu en arrière du bord postérieur, du pédoncule du eenyelet, Dans. quel- ques, uns, les Amphisbèaes, par exemple, las dis- posilion des. Nerfs acoustiques est semblable à celle que nous, allons. décrire pour, les. poissons, Chez d’autres , les Toxtues, et les Sauriens, elle ressemble à celle des oiseaux que;nous ayons signa- le. pre cédemment. ne à dl i0ù pris figlossa -pharyngien. ni manque, Font mentaux Serpens el auxdBatraciens: Dans les Tor- 1 dues, leslosse-pharpagiensssauderanteuau sSQuE PS NERF 28 NERF EEE TS ITS TOC TRES TT TR CT TITI CAT TT Ut ee ei du pneumo-gastrique, s’anastomose avec le sympa- thique dans le canal de la jugulaire, et sort par le même trou que le pneumo-gastrique, avec lequel il s’anastomose. Après avoir contourné l'extrémité de la première corne de l’hyoïde, il se divise en deux rameaux; l’interne plus petit se distribue au pharynx, l'aatre au muscle hyo-maxillaire, et s’anastomose par quatre ou cinq filets très-courts avec le rameau lingual du Nerf vague. Dans les Sauriens, et la dissection a été faite sur le Lézard ocellé, les rapports du Nerf glosso-pharyngien jusqu’à sa sortie du crâne, sont les mêmes que dans les Tortues. M. Desmoulins n’a pas vu de rameaux se rendre à la langue, Ce Nerf se distri- bue en entier aux muscles, qui, des cornes de l'hyoïde, vont se fixer aux clavicules, et s’ana- stomose avec le rameau lingual du Nerf pneumo- gastrique au dessous de lembranchement du ra- meau stomacal de ce Nerf. Le Caméléon ne pré- sente aucune trace de glosso-ph:ryngien. “10° Nerf pneumo-gastrique. Beaucoup plus petit que dans les Poissons et que dans les Mammifères, il se distribue à la langue, à l’œsophage, à l'estomac et aux poumons. Les branches pulmonaires sont les plus petites de toutes. Dans la Vipère fer-de - lance de la Martinique , dans les Serpens à sonnet- tes, et, à peu de différence près, dans les autres Scrpens, dans les Lézards , le Lézard ocellé , par exemple, et le Caméléon, le rameau le plus re- marquable du Nerf vague, séparé de son tronc après la sortie du crâne, se rend à la langue. Chez les Serpens à sonneltes, le tronc du Nerf pneumo- gastrique se dirige en arrière et en bas, en con- tournant d’abord les Nerfs spinaux, puis l'œso- phage, jusqu’à l’angle des mâchoires. Il se divise à en trois branches. Les deux postérieures vont à estomac et au poumon. La branche pulmonaire n’est qu’un filet souvent difficile à disséquer. La branche antérieure donne bientôt un gros rameau pour les muscles protracteurs de la langue et un autre pour les muscles inirinsèques de l'organe. Après avoir donné ces filets , la branche linguale, à peu près vers la hauteur du trou mentonnier ouvert ici en dedans, s’anastomose avec le Nerf maxillaire inférieur sorti par ce trou. Cette ana- stomose fournit des filets à la surface de la langue jusqu’à sa pointe. Chez le Caméléon, la distri- ‘bution est à peu près la même, seulement, entre l'angle des mâchoires et le sommet de la grande corne ou corne antérieure de l’hyoïde, le Nerf poeumo-gastrique reçoit un filet récurrent de la poitrine. Dans le Lézard, cette dernière anastomose n’exisle pas. 11° Nerf spinal. Dans les Serpens , les Sauriens et les Batraciens, il n’en existe aucune trace. Tous ces animaux manquent en eflet de cou, comme les poissons, et c’est aux muscles inspira- teurs du cou que se distribue ce Nerf dans les Mammifères. Mais dans les Tortues , où lé cou est plus long à proportion que chez les Mammifères , ‘il existe un Nerf spinal dont Bojanus a donné la description. Ce Nerf diffère de celui des Mammi- fères par l’insertion de ses filets sur un étage plus élevé du cordon supérieur de la moelle, Le‘tiers postérieur de ses insertions a lieu sur la face snpé- rieure même de cet organe. Les racines de ce Nerf sont si presstes les unes contre les autres, qu’elles ne s’étendent pas jasqu’au premier Nerf cervical, bien qu’elles soient trois fois plus nom breuses que dans l’homme. Simplement adhérent au Nerf vagne dans le eanal de la jugulaire, il s’en sépare en dehors, se réfléchit en arrière, donne d’abord deux filets aux muscles voisins, et finit par s’anastomoser avec les troisième et quatrième Nerfs cervicaux. 12° Nerf hypoglosse. Ce Nerf manque aux Ser: pens et aux Batraciens. Il n'existe pas non plus chez le Lézard ocellé et chez le Caméléon, où l’a recherché M. Desmoulins. Bojanus en a donné la description dans la Tortue terrestre, et nous al- lons la reproduire. Ce Nerf s’insère par trois filets au milieu de la largeur du cordon inférieur de la moelle, un peu au devant du premier Nerf cervi- cal. Sorti du crâne par un trou du basilaire qui débouche dans le canal de la jasulaire, il s’y con- tourne entre le Nerf vague et le Nerf spinal et s’en dégage derrière la grande corne de l’hycide. Son principal rameau se réfléchit en arrière , accompa- gne le Nerf vague jusqu’à la cinquième vertèbre, et se termine dans les mêmes muscles cervicaux, où se termine aussi le Nerf récurrent du vague , venu de la poitrine. Ces deux rameaux forment ainsi le long du cou une ligne nerveuse auxiliaire des Nerfs cervicaux. Une partie de ses filets pénè- tre dans le muscle omo-hyoïdien. Les ramuscules antérieurs vont au muscle hyoglosse et les plus longs jusqu’au génio-glosse. Nerfs spinaux. Les Nerfs spinaux des Reptiles ont leurs origines très-distantes les unes des au- tres. Les filets de chaque origine sont presque pa- rallèles entre eux jusqu’au trou de sortie. Il n’y en a jamais plus de quatre ou cinq. Dans la Tortue, le nombre des filets de l’origine inférienre est con- stamment plus grand que celui de ia supérieure. Si celle-ci en a deux ou trois, par exemple, Pin- ferieure en aura quatre vu cinq. La distance d’une paire de Nerfs à l’autre est, comme chez les oi- seaux , d'autant plus grande que chaqne puire de Nerfs a moins de calibre. Dans la Tortue , par exemple, les Nerfs dorsiux sont trois fois plus écartés l’un de l’autre à leur origine que ceux des membres antérieurs ou postérieurs. Toujours le ganglion, lors même que les racines supérieures sont moins volumineuses et moins nombreuses que les inféricures, se trouve sealement sur la direc- tion des premières. La direction de tous ces Nerfs, depuis la moelle jusqu’au trou de sortie, ést à peu près perpendiculaire. Les Serpens, parmi les Rep- tiles , offrent une particularité que nous retrouve- rons dans la Lamproïe. Leurs Nerfs, au nombre quelquefois de plus de trois cents paires, n’ont qu'un seul ordre d’origine’, et cet ordre est infé- rieur ou abdominal. En outre, l'insertion de cha- que Nerf se fait par une seule racine, à chaque rangée, comme chez les poissons. Sur une Vipère fer-de-lance de presque quatre pieds de long, NERF ch NERF M. Desmoulins a vainement cherché à constater | l'existence de ganglions. Dans les Tortues, tous les rameaux supérieurs des Nerts dorsaux vont au muscle rétracteur de la tête. Les Nerfs inférieurs, en contournant le feuil- let externe de la plèvre , vont gagner les muscles pectoraux et abdominaux. Souvent ces rameaux inférieurs communiquent ensemble par des ana- ‘stomoses transversales ou obliques ; cela arrive sur- tout aux paires postérieures du tronc. Le nombre des Nerfs cervicaux est de huit dans la Tortue, de quatre dans le Lézard vert; dans la Salamandre et la Grenouille, on ne peut pas vé ritablement distinguer les Nerfs cervicaux d’avec les dorsaux , puisqu'il n’y a pas de côtes. Quant au plexus brachial, deux paires seulement æntrent dans sa composition chez la Grenouille ; il y en a quatre chez la Salamandre. Dans la Tortue, le plexus brachial formé des trois dernières paires des Nerfs cervicaux et de la première dorsale , qui se portent au membre tho- racique en formant le plexus de la manière sui- vante : la cinquième paire cervicale se porte en arrière des quatre autres qu’elle croisect auxquelles elle s’unit en passant; puis elle fait le tour de l’o- moplale, qui est ici articulée avec la première ver- tèbre du dos. La sixième paire cervicale se porte directement sur Ja longueur de l’omoplate et à sa facé interne ; elle est croisée en arrière par la cin- quième , et vers le tiers postérieur de l'omoplate ælle recoit la septième paire. Celle-ci est grêle et croisée par Ja huitième cervicale et la première dorsale. La première paire dorsale s’unit en partie à la septième presque à sa sortie du canal verté- bral: Le gros tronc produit par la cinquième paire cervicale, parvenu derrière et près de l’arti- culation de l’omoplate avec l’épine, se partage en trois branches, l’une pour la capsule articulaire , Yautre pour les muscles et la peau , comme le musculo-cutané,. L'autre, continuant à se porter en avant, s’épa- nouit «en se perdant sur la peaa de l’avant-bras, où on le suit jusqu’à la main, et représente le cubital, La sixième paire cervicale , après avoir concouru à former le plexus, s’être unie à la septième paire cervicale, se porte le long du côté interne de l’o- moplate, représente le Nerfarticulaire de l’homme, €t par sa continuation jusqu’à la main, le Nerf radial lui-même, La septième cervicale s’anit, comme nous l’a- vons dit, à la sixième. Quant à la première dor- sale ; élle se perd dans les muscles de l'épaule , et ne suil pas du tout le bras. Dans le Lézard vert; le plexus brachial est formé par les deux premières paires dorsales'et les deux dernières pires Cervicalés, L’avant-dernière cer- Vicale ne fournit qu’une de ses branches au plexus, Y'auire se porte sur le cou: Dans la Grenouille les Nerfs qui doivent se por- ter au bras proviennent d’un très-gros cordon qui sort entre Ja seconde et la troisième vertébrale. & est le plus‘gros cordon nerveux de tout le corps, Il reçoit peu après un filet nerveux de la paire suivante, avec laquelle il sunit. Ce cordon gagne Vaisselle, où il s’en détache une branche qui va au dessus de l'épaule, et qui se perd dans les muscles de cette partie. Le tronc continne de se porter vers le bras. Bientôt après, il se bifarque ; mais, outre les deux rameaux principaux qu’il forme , il laisse échapper quelques filets qui se rendent aux muscles externes de l’avant-bras , et à la capsule articulaire de la tête de l’humérus. Des deux cordons nerveux, l’un se porte au de- vant de l'os du bras, et représente le Nerf médian, où il se distribue au dos de la main et à chaque doit. L'autre cordon représente le Nerf radial. Eofin pour la distribution, ils se rapprochent de celle des Nerfs analogues chez les oiseaux. Dansla Salamandre, les Nerfs du plexns brachial se distribuent comme chez les Grenouilles ; mais le plexus est formé par deux paires cervicales et deux paires dorsales. Chez les Serpens, il n’y a pas de Nerfs analo- gues aux Nerfs brachiaux. Le Nerf diaphragmatique manque chez les rep- tiles, à moins que l’on ue veuille , ainsi que l’ob- serve Cuvier, regarder comme tel les paires cer- vicales qui se perdent dans les muscles de la gorge chez les reptiles privés de côtes, comme les Sala. mandres et les Grenouilles, animaux chez lesquels les muscles dont noas parlons font l’effet du dia- phragme. Le nombre des /Verfs dorsaux chez les reptiles est très-variable , il est basé sur celui des vertè- bres. Le nombre des ÂVerfs lombaires n’a rien de con- stant non plas, et varie suivant la même raison anatomique. Dans les reptiles, les Nerfs sacrés et caudaux ne sont pas distincts des précédens. Les ÂVerfs du membre inférieur chez le Lézard sont les suivans : un petit filet nerveux qui pro- vient du Nerffémoral, tient licu du Nerf sous-pu- bien. Le Verf femoral lui-même est formé des deux dernières paires lombaires. Il passe au dessus des os du bassin, pour se distribuer aux muscles de la partie antérieure de la cuisse. Le ÎVerf scialique est formé par les trois paires de Nerfs qui suivent , et qui reçoivent aussi un filet de la dernière paire lombaire. Le cordon unique qu’elles forment suit le bord iuterne de la cuisse, et en se subdivisant dans celte partie, il se porte jusqu'aux doigts du pied. 5 . On observe une distribution analogue dans la Salamandre. Il n’y a de différences que dans la for- malion du plexus. Le Nerf fémoral est formé par une seule paire lombaire qui envoie une branche au plexus sciatique , formé lui-même par les deux paires suivantes, Chez la Grenouille le plexus est formé par trois paires de Nerfs. Ces trois branches parcourent toute la longueur de l'iléon ayant de se réunir pour former le plexus. À la hauteur dé la cuisse il s’en sépare un filet qui représente le fémoral antérieur, quis irradie dans les muscles antérieurs dela cuisse, Le reste du plexus se porte dans le bassin; et forme Le” = mur . " r NERF NERF un gros cordon qui, se por Le. à la par tie poslérienre de la cuisse ; c’est l’analogne du, sciatique. Il s’en détache de suite un.grand til de filets pour la cuisse. Vers la par tie. postérieure il se partage en deux branches qui représenten£.les deux/Nenis po- plités , qui,se distribuent à;la patte de derrière à peu près comme pour le pied chez l’homme. … Nerf grand sympathique. Chez les Kephiles, qua drnpèdes le grand sympathiquene, diffvre guère,de celui des oiseaux.que par sa continuité Je long de la région cervicale. M. Cuvier dit. que dans,la Tor: tue Les il ,est:intersompu;encore, comme chez les oiseaux. Cheziles Sauriens , dans le Lé- zard ocellé et dans Je Caméléon ,.il.ne diffère pas sensiblement de celui de la, Tortue, d'Europe, L’a- nastomose avec le plexus brachial est surtout, fort remarquable, IVerfs des poissons. 1° MWerfolfactif. Dans les Gades ,:les Cyprins, les Siluresil existe à peine de différence entre la distribution du Nerf olfacüf et celle de ce Nerf chez les mammifères, I] peut se présenter daasiles poissons sous plusieurs apparences : 1° il forme un seul tronc divisé ou non divisé en faisceaux paral- lèles. Ainsi dans les Raies chaque Nerf olfactil con- slilue dans toule sa longueur, un lronc unique el solide : la longueur Tati suivant Jes espèces ; à son extrémité nasale, les filets nerveux présentent un renflement cn, res de croissant le long de la conyexilé de Ja narine, C’est dela convexilé. de ce,croissant que les filets partent, pour traverser l'enveloppe fibreuse de la narine, et se propager le long des surfaces de chaque ee de la pitui- taire. Sauf une moindre consistance, le Nerf ol{ac- til des Raies ressemble assez bien au Nerf optique de l homme pour Ja blancheur et.la structure, La longueur du Nerf olfaclil des Raïes égale en géné- ral Fe longueur de tout l encéphale ; 20 il peut. for- mer, comme chez cerlains replies, un faisceau unique enfermé dans une gaine générale, mais formé de filets parullèles ayant chacun leur névrilème par- ticulier. M. Desmoulins a découvert cette disposi- tion dans le C'yclopterus lumpus. Dans ce poisson le Nerf, disposé comme nous. venons de.le dire, se dépouille. de son enveloppe générale près de son épanouissement sur Ja narine. La pulpe nerveuse n’est isolée que par le névrilème , qui depuis le milieu de lo longueur du Nerf, est aussi dur et résistant que dans tout autre cordon nerveux, D' après Pallas, on retrouve la même structuré dans Je Cy clopter us ventricosus. Elle, est identique aussi dans l'Esturgeon et les Pleuronectes ; 5? le Nerf peut se ramilier.en cordons divisés eux-mêmes en rameaux plus petits encore: sub divisés. C’est en- Core aux travaux de M. Desmoulins qu'est due la conqaissance, de celte disposition. Dans ces cas , Hs € Nerf olfactif a : une longueur double, de, celle: de encép phale entier. De. le Muræna congen et.les autres Mo , «du lobe “olfactil presque, égal en volume : aux lobes, cérébraux, partent, de chaque côte. ‘deux {troncs nerveux superposés, dans; leur trajet, et pr ‘olongés j jusqu” à Ak LoFERUUrE antérieure Î Muges, de la narine, Dans le premier quart, de rat trajet ces deux cordons sont grisâtres ; au-delà ils de- viennent d’un rouge d'autant plus foucé , qu’on regarde plus en ar 3.par leur côté externenls.se etes d'autres cordons bientôt ramifiés eux- mêmes. Les derniers filets. de chaque épanouisse- ment sont d’un rouge brun foncé: En.arriyant.sur la narine, le faisceau nerveux est, bridé par un anneau .que. forme le. prolongement d’une toile celluleuse enveloppant la narine. Au-delà. de cette espèce d’ anneau, qui rélrécit on peu, le diamètre du faisceau nerveux , : les rfilels, toujours .juxtas posés, forment deux plans émanés l’un. du cordon supérieur, Pautre de l'inférieur. Ces filets, à:une ligne et demie du bord closide.la marine, se per dent dans la: membrane fibro-:muqueuse., 4°; Le Nerf. olfactifest pulpeuxetcanaliculé dans les Squa- les, chez lesquels l'organe de J’odorat ssurpasse pour son déseloppement tons les degrés. ailleurs connus. Le lobe olfacuif se prolonge.) jusqu à la na- rine sous forme d’un tube creux, eLül n’a dans tout son trajet que la moiné de A longueur de l’encéphale. Renflé en croissant sur la convexité de la narine, il s’y distribue, de la méêmermanière que .chez les, Raies: 5° le Nerf.olfaciif peut pré- -senter une structure semblable acelle des Nerfs mUUS- culaires , et cutanés de L'homme et des Mammifères. Dans le cas où Ja distance du lobe à Ja marine égale quatre ou cinq fois la longueur de:/” encéphale, le Nerf olfactif se divise en présentant cette appa- rence. Ainsi dans une baudroie de quatre pieds e£ demi, on voit le Nerf se diviser: au milieu dela longueur qui égale cinq à six pouces, en trois,ra- meaux juxta-posés. Le, yolame du, Nerf sur l’ani- mal indiqué est le même que celui du Nerf mé- dian sur un enfant de dix ans. Ce. Nerf aboutit à un yérilable tentacule. Un pouceet.demi avant.de s’eugager dans ce, lentacule , les trois rameaux se réunissent. Au milieu,de, la longueur. du tentacule les filets nerveux s'écartent de T axe pour Circon- scrire une, sorte d'appareil vasculaire très-sérré , ou de, Lissu, caverneux qui se prolonse jusqu’à l'extrémité du, barbillon.:6°:Le Nerf olfactif peut se présenter à l’élat capillaire ou rudimentuire, Dans la Lune de mer ( T'etrodon;:mola ) la natine u’a pas deux lisnes.de longueur. La peau ne change pas de texture, et elle est aussi coriace que dans le rese du corps. Le Nerfsolfactif arrive lusqu'au fond ,,mais sous forme, d'un filet capillaire, qui n'éprouve aucune division. Cette ténuité est.la même, daus toute la lonsueur du .Nerf, ,qui est deuviron trois ou quatre pouces. Il passe sous les lobes cérébraux sans, y, adhérer, Let il n° y. a, PR la moindre trace de lobe olfactif. 20 Nerf ;oplique., Camme ,daps ,les oiseaux; le : Nerf optique présente des, structures différentes.s 1°, il est formé par.une membrane, mince .et, plissée dans les Spares, les Scorpènes,, les Clupes,, les les Bélones, les Trachinus, les. Exocets | et les Tétrodons.. Celtemmembrane.est plissée:sur elle- -même comme.la, feuille. d’un, éventail fermés | Si on; l'examine à Lravers. son, névsilème, quinedui | | est pas adhérent , le Nerf optique offre à sa surface am «mem A , NERF dés ligiés'alternätiventént grisés et blanclies , ap- pärence quil résulle”des wmbrés projetéés par! les düplications, ét qui à long-temps trompé sûr Fa véritable stractare di Nerf optique. Déplissé, lé Nerfrepresente üne m#mbrane partout honregène, d'autatit plus large rélativément. a calibre du Nerf que la meinbranéest plus fine et ses plis plus sombreux. Dansla Vive, où 18 diamètre du: Nerf éstlà peu près d'uneligne, illn’y apas moins dé neuf ou dix plis, ce qui, en doublant la Fargeut, à cause dés deux faces de chiique duplication, donne dik=huït où vingt lignes à là lue plissée", él trois cent’ vingt-huit à quatre cents lignes carrées dé sütlice , en’ prénant lasomme dés deux faces de Hmetnbrané, quilest aussi lotrgne que large." Ge plissement existe sur toute la longaeur da Nerf, depuis la rétine jésqu'à un appareil de lames mié- düllaîres développé dans la cavité du lobe opti- que” Comme ‘dans’ les oïscaux, ‘quelquefois les plis de la mémbrané sont rétinis entre eux par des filimens, dé manière à former unifaisceau cyiin- drique. Comme chez les oiseaux et les reptiles ; il ny a/pas’ une seule’ fibré du Nerf optique qui $'insète ailleurs qu’au lobe optique, et à sonren- flémeñt inférieur où lobe maxillaite. Dans les pois- sons oSseux'et les Estargéons les Nerfs optiques se croïisent'en passant lun sur l’autre en déhors du crâne, le plus souvent sans se toucher, mais tou'- joärs'sans confondre leurs enveloppes ; ‘et à plus forté raison leurs fibres. Dans les Raies et les Squa- lésil ny a pas dé croisement? Chaique Nerf se terminé au lobe de son côté. Dans'le Cycloptère il n’y a qué juxtaposition de l’anse des deux Nerfs ôptiques. 2° Le Nerf optique peut ne pas présenter de plis. Cetté disposition, analogue à celle que nous avons vuléexistér ëhez' les IMaininifèves ; certains oiseaux et les reptiles, se retrouve anssi danses Pleuronéectes , les Murèñes, les Raies, les Estur- géons, les Gades, les Silûres’ I'égale pour sa lün- guéur plusieurs fois Ie diamètre’de l'œil, et il est d'autant plus mince qu'il est’ plus long. L'Estur- geon chez les poissons cartilagineux, les Silurés! et lès Murènes chéz lés poissons osseux, offrent les: degrés externes de cet état rudimentaire du Nerf. Dans l'Esturgéon, par exemple, la longüeur du Nérf excède plus dé cinq diamètres de l'œil, ‘ce didinètre dû Nérf sur un Esturgeon dé quätre pieds dé’ long n’a pas trois quarts de ligne , et le filet de matière médullairé n’a pas lé quart de ce dia- mètre. Enfin dänsles Ammocetes. le Nerfoptiqué man- que complétement. 3° Le Nerf optique peut étre formé par un faisceau de filets parallèles non adhé- rens entre eux. Dans lé Cyclopteruslumpus, M? Dés: moulins a observé que les Nerfs optiques ne s’en trécroisent pas plus que sar les Raies et les Squles.- Ce qu'il y a de remarquable, c’est que chaqrre Nerf ne se termine pas par continuité de substance aveé la partie correspondante dé la moelle: la gaîne- névrilématiqué d’un côlé se’ continue avec celle! dé l’autre, de sorte que l’extrémité cérébrale dés filets nérveux contenus dans celte gäîne n’a pas même de contact avec la moelle, Déiplas, cha: 31 NERF que’ Nerf résulte d'un faisceau de:ifilets parallèles fort nombreux (25 où 56), pourvus chacun’ d’añe sorte de névrilèfne, et qui adlièrent par leur extrémité cérébrale à l'extrémité du filet corres- pôñdatts Tous ces'filets sont visibles et mobiles l'un'sur l'autre X travers le névrilème qui les en- veléppe: 3° Nerf moteur oculatre commun. Inaît comme dans les Mammifères, Les Oisexux et' les Reptiles dés'‘cordons inférieurs de la:moelle ou de ses pro longemens , qüand'il'y à une commissure au ‘cer- vélet par un nombre variable d’insertions. Dans les Raies dépourvues dé'glandes chôroïliennes; mais où là pupille est’susceptible d’être'plus'ou moins complétement fermée par üne’ sorte de palmette qüi idescend'verticalement-de l'arc: sapérieur de celté ouverture ;-etique l’on trouve constamment repliée derrière el' au'dessüs de cet arc! après la la mort; liris recoit un! filet du Nerf moteur oca- laîre commun; aussi ce Nerf est-il plas gros à pro- portion ‘qûe dans ‘les autres poissons; dans les Plearonectes; où la püupille est susceptible d'un rétrécissetnent variable’ par la projection d'ane petite lañguelte saspendue comm la palmette des Raies à son bord supérieur. [l entre dans l'œil aussi dés filetsidé cette paire de Nerfs: Du reste, M: Des- moulins n’a vu dans aucun'aütre poisson osseux les filéts de la troisième paire pénétrer dans l'in- térieur’ dé l'œil. 4° Nerf pathétique: Ge! Nerf, dans les Raies' et les Squales } s’insère! derrière el! contre le‘bord postérieur des lobes optiques, dans l'in- tervalle deces lobes'au cervelét: Les filets’ pres= qûé conligus sur la ligne médiane,.ne sont jamais continus: Celte continuité ne-peut avoir lieu chez ces deux espèces de poissons’ où les deux'cordons supérieurs du système éérébrozspinal ne sont qu'agglutinés plus ox moins lichément l’un contre l’attre. On avait regardé comme constante et gé- nérale cette insertion de la quatrième paire en cet endroitidé la face supérivure du-système cérébro- spinal; mais M. Désnoulins a découvert que dans tous les poissons tossenx , y compris ceux que l’on avait à tort raltachés aux cartilagineux , les Gyclo< ptères, les Tétrodons, les Lophius, les Esturgeons, laquatrième paire s’insérait à l’autre extrémité da même”diimètre de la moëlley c’est-à-dire à là face infériéure du système nerveux; toujourssurla ligne médiane:, de n'anière que les extrémités des filets d'insertion da Nerfsontcontigus à celles de l’autre; müluré celle variété /d'inssrlion, ler Nerf ne s’en réñd pas moins au même muscle, c’est-à-dire au rotateur supérieur de l'œil. : 5° Cinquième paire Chacune’ des trois branches cômmunés aux Veriébrés, s’insèrer’ordinairement àlatmoelle séparément'de l’autre; surtout lorsque chaque branche a un! gaüglion on renflement par« ticulier, comme il arrive dans les Raïes. Dans les poissons'osseux, l’ophthalmiquesort par le même trou ou fente quele Nerf optique: Elle est presque! toujours rudimentaire , excepté dans les Raies, les Squalesiet les Murènes. La distribution est varfable suivant les genres et tanLôt fournit des Cm NERF 32 US ramificalionsau bout du museau, après avoir passé au dessus des parines sans y pénétrer (Congres, Ga- des); tantôt ilse perd autour de l’orifice des narines (Trigles, Brochets); mais jamais, dans ces animaux, l'ophiha mique ne fournit de filets à Ja pituitaire. La deuxieme branche, où maxillaire supérieure, sort conslamment par un trou particulier entre la grande aile du sphénoïde, l’aile orbitaire et en naut e frontal postéricur. À la sortie du crâne, elle se trouve au dessus des muscles élévateurs de Ja mâ- choire inférieure, fourpil des rameaux très-ténus à ces muscles qui meuvent Île préopercule et les mä- choires supérieure et inférieure ; passe sans se di- viser au dessous de l’œil et gagne le pourtour de lalèvre supérieureet les barbilleus quel’on observe uhez les Cyprins, dans les Cobilis, etc. Quelque- fois elle s’anastomose au devant du vomer svec la branche palatine proprement dite, l’une de celles qui sonL exclusivement propres aux poissons. La troisième branche, où maxillaire inférieure, n’est le plus sonvent comme chez les oiseaux qu'une division de la précédente. Elle fournit aux muscles de celte mâchoire et de l'os hyoïde, pénètre dans le canal maxillaire et se distribue aux dents et à la bouche. Enfin les poissons présentent uneguatrième bran- che que M. Desmoulins a découverte et dont il a fait ressortir toute l'importance. Elle est Ja plus inférieure de toutes pour son insertion et son tra- jet dans le crâne ét à travers les os de la tête. M. Desmoulins lui donne le nom de sphéno-palatine à cause de son trajet. Dans le genre Cyprin, au licu de converger vers l’encéphale pour y termi- ner leurs fibres , soit par insertion, soit par conti- auité , les deux Nerfs de cet embranchement de la cinquième paire, parvenus au contact de la base du quatrième ventricule, où ils sont beaucoup renflés, se réfléchissent en dehors, redeviennent parallèles sous forme d’un fuseau qui va Loujours en dimi- auant et se dirigent sans y adhérer sous l'insertion médullaire du ganglion poeumo-gastrique, jusqu’à la racine inférieure du Nerf spinal, qui n’en est . que la continuation. Un peu en avant de cette anastomose , la racine de la cinquième paire com- inunique avec sa congénuère par une commissure transversale, un peu plus mince qu’elle-même, et qui passe sans adhérence sous la moelle, en ar- tière des éminences mamillaires. Dans le Barbeau, une troisième parlicularité distingue encore cette branche inférieure de la cinquième paire. Le Nerf antérieur de la première branchie, qui, chez tous les poissons, ou bien est une division du Nerf pneumo-gaslrique, ou bien naît à une distance variable, entre ce Nerf et l’acoustique, se sépare chez le Barbeau à l’autre bord de la branche infé- rieure de la cinquième paire; sa distribution à la branchie est du reste la même que celle du pre- hier Nerf branchial ordinaire. Sortie par la grande ouverture sphénoïdale, la cinquième branche reste supérieure à l’épine du sphénoïde, puis au vomer, stparée de Ja maxillaire supérieure parles muscles des mâchoiïres. En avant du vomer , elle forme en se délournant une: anastomose avec la maxillaire NERF supérieure dans les Cyprias et les Murènes. Chez les premiers, elle se distribue principalement au barbillon externe et à la lèvre supérieure. Dans les Trigles, les Gades, les Cycloptères, cette branche n'est que rudimentaire et se perd dans la mem- brane palatine, derrière les dents vomériennes. Elle ne s’anastomose pas avec le maxillaire supé- rieur, Dans le Cycloptère, elle naît du point même de l’anastomose du premier ganglion sympathique avec le tronc de la cinquième paire. Une cinquième branche de la cinquième paire est plus évidemment encore propre aux poissons os- seux el aux poissons sturoniens (esturgeons). C’est de tous les Nerfs de la cinquième paire, celui dont la proportion de volume est la plus constante. Cette branche se distribue à la face interne de l'opercule et de la membrane branchiostége. Le reste de cette branche se porte à la partie ex- terue de la mâchoire inférieure. Elle sort con- slamment du crâne par un trou particulier percé sur la partie supérieure de la grande aile du sphé- noïde, laquelle n’est percée pour le passage d'aucun Nerf, ni dans les Mammifères , ni dans les Oiseaux. et les Reptiles. En sortant de ce trou , le Nerf se perte en arrière dans un conduit de l’os1ympanal,. dirigé vers la face interne de l’opercule, puis en avant dans un autre conduit qui se continue sur le préopercule, le long duquel le Nerf donne des fi- lets très-petits aux muscles voisins, et gagne in férieurement le dessous de la mâchoire inférieure, dans le conduit de laquelle il ne pénètre jamais. Dans le canal osseux par lequel ce Nerf traverse la grande aile du sphénoïde chez le Congre, chez le: Turbot, chez la Morue, ce Nerf reçoit l'insertion du cordon par lequel le Nerf grand sympathique. se prolonge au devant du premier ou du plus anté- rieur de ses ganglions. Une sixième branche de la cinquième paire existe: dans les Gades et dans les Silures. Dans les pre- miers, ce Nerf, que M. Desmoulins appelle pté- rygo-dorsal, s'élève verticalement dans le crâne , passe au-devant du canal demi-circulaire anté- rieur, sans entrer dans le vestibule , traverse par un conduit oblique en arrière et en dehors l’épais- seur du pariétal, et devient sous-cutané. Il marche: obliquement en dehors le long du bord interne- de la fente branchiale jusque derrière la convexité. de la grande clavicule. L’un des rameaux se pro- longe du bord antérieur sur le bord postérieur, puis sur Ja face antéricure de la grande clavicule, et se distribue à la membrane de l'espèce de diaphragme tendu sur ces clavicules. Un autre rameau va se distribuer à la première et à la seconde paire de nageoires. Le cordon principal marche parallèle- ment à sou analogue le long et au dessus de la li- gne médiane. Ge Nerf sous-cutané, quand il ne passe pas sous les muscles des nageoires dorsales,, parvient à la queue et s’y distribue en s’épanouis- sant. Dans les Silures, cette branche, née à peu près au même endroit, mais plus en arrière , se dirige un peu en haut à côlé du cervelet et au des- sus des bords du quatrième ventricule, se rappro- che de son analoyue au moment de traverser l'oc- cip:tal NERF cipital latéral sur la ligne médiane même. Placés dans la profondeur des muscles cervicaux et con- ligus jusqu’au sommet de la première apophyse épiveuse, chacun d'eux s’y divise en deux bran- ches. La supérieure continue la direction primitive jusqu’à la queue sous les muscles de la nageoire dorsale. L’inférienre descend verticalement, se ré- fléchit sur lapophyse. transverse de la première verlèbre, contourne le bord postérienr de la clavi- cule, et gague entre les deux premiers rayons dela nageoire thoracique, le tentacule qui s’en détache, Dans les Raies et les Squales, l'insertion à la moelle et la distribution des branches de la cin- quième paire diffèrent de ce qui se voit chez les poissons, osseux. Les différences de distribution tiennent surtout à Ja situation de la bouche et des narines, au dessous de la tête el en arrière. du mu- sean, et à l'absence d’opercule et d'appareil bran- chiostére. Le volume dechaque branche donne lieu aux différences d'insertion ; ce volume est tel, jus- qu'à l'insertion même, que chaque insertion , d’ail- leurs distincte, doit occuper nécessairement plus de place. L’ophthalmique , comme chez les Gades, s’insère sur Je bord externe du quatrième ventri- cule , dans un repli plus ou moins profond suivant Jes espèces, el dessiné en cet endroit par le!cordon supérieur de la moelle. Celle insertion se fait par deux racines. Ge Nerf, divisé en deux cordons ou rameaux dès son insertion, ne cesse pas de l'être en traversant le crâne. Dans leur trajet à travers l'orbite, ces rameaux sont séparés parles muscles postérieur supérieur et grand oblique de Pæil, Ils commencent à se rapprocher en avant du Ner£op- 1ique. Un filet détaché du rameau interne traverse obliquement la narine, pour se porter vers la glande qui est en dehors de celle-ci, Dans les Esturgeons, au contraire, l'ophthalmique est très-rudimentaire ; il ne se prolonge pas jusqu'à la moelle, C’est un ra- meau du ironc antérieur de la cinquième paire qui donne et des Nerfs maxillaires, ct ceux qui se distribuent aux barbillons. 1 n’y a, comme dans presque tous les poissons, u’un Nerlmazxillaire commun aux deux mâchoi- res.Ce Nerfest iciune division de celui que M. Des- moulins a nommé sphéno-palatin. Celui-ci, sorti presque perpendiculairement da crâne, se place entre le Nerf maxillaire commun et la membrane palatine, passe sans lui donuer un seulfilet au dessus de la: mâchoire supérieure , au-delà de laquelle il se ramilie dans l’opercule ou soupape de la na- rine, sans aller à la pituitaire. La presque Lotalité du Nerf se distribue dans les petites houppes de l'appareil gélalineux antérieur. Deux filets termi- naux, dont l’un traverse l'appareil , vont. jusqu'à la pointe du bec. Une troisième branche , exclu- sivement propre aux Raies , est tout-à-fait étran- gère aux mâchoires, dont elle croise la supérieure en dessus, ct va se distribuer en grande partie dans le second organe gtlalineux. Un rameau s’en échappe, et, après s'être accolé à l’un des canaux de Ja mucosité, il le suit jusqu’à la pointe de l’aile de la nageoire. La cinquième branche , par le défaut d'opercule et d'appareil branchiostége , et LL VI. 133 NERF 0 ——————————— rc, dans les Raies par le voisinage de l’orciile, prend nécessairement une disposition tont-à-fail nouvelle. Avant de sortir du conduit par où elle traverse le crâne , elle donne.en arrière , chez les Raies , un gros Nerf qui est l’accustique, Elle longe ensuite!le bord postérieur de Pévent, fournit d’abérd des filets aux muscles supérieurs de la paupière ou soupape de celte ouverture quisemble servit. de glotte dans ces animaux. Au-delà de l’évent , le Nerf donne des filets aux muscles voisins, qui sont ici ceux des mâchoires seulement, C’est là Je seul point commun pour Ja fonction entre celle: cin- quième branche et le Nerf analogue des poissons osseux. La plus grande partie.du Nerf pénètre dans le troisième organe gélatineux. Il donne aussi.an assez grand nombre de filets juxlaposés tout le long des rubans formés par des tubes muqueux particuliers, t 6°. Moteur oculaire externe. Ce Nerf, pour son origine et sa description, se rapproche entière- ment de son correspondant chez les oiseaux et les reptiles. 7° Nerf facial. Septième paire. Elle manque chez les poissons. 8° Nerf acoustique, auditif. Huilième paire. Ce Nerfs’insère au dessous et sur le côté du quatrième ventricule , un peu en arrière du bord postérieur du pédoncule du cervelet. Son insertion est tou- jours inférieure à ceile de la cinquième paire. Le volume proportionnel du Nerfacoustique est beau- coup supérieur chez les poissons à ce qu’ilest dans les autres animaux. Sa siructure ne diffère pas de celle des autres Nerfs.: et comme les bruits qui peuvent se produire dans l’eau sont beaucoup plus faibles que ceux, qui se produisent dans l'air, comme la susceptibilité acoustique doit être supé- ricure dans les poissons, il suit que l'état pulpeux d’où l’on avait dérivé les propriétés dé ce Nerf chez les mamunifères et les oiseaux , n’en est pas la con dition essentielle. C’est surtout le Nerf acoustique qui, dans la plupart des poissons offre plus évi- demment Ja simple insertion par juxta-position, et non par continuité de substance. Les insertions des filets de ces Nerfs ne sont pas sessiles, c’est - à-dire le filet lui-même ne se fixe pas sur la moelle, mais par l'intermédiaire d’un petit pédicule qui n’est Continu. ni avec.la moelle ni avec le Nerf, Celui-ci, reuflé à son extrémité, adhtre au pédi: cule. Les filets d’origine de l’acoustique sont tou- jours séparés de ceux de ja cinquième paire, par un intervalle , et quand cet intervalle est fort étroit il est toujours facile de reconnaître que les filets de l’acoustique sont groupés ensemble , et conver- gent vers un même point de la moelle différent de celui.où s’insère la cinquième paire. Jamais, dans les trente genres qu’il, a disséqués, M. Des- moulins n'a trouvé que le Nerf acoustique fût une division de Ja cinquième paire; il.»’a rencontré celle disposition. que dans les Raies. Aucun des filets du Nerf acoustique ne se propage dans les canaux demi-circulaires. Le rameau acoustique destiné à chaque ampoule s’épanouit dans sa ca- vité en une pate d’oie de {rois courtes digilations. 05° Livraison. 5 NERF 34 NERF : | mises _ C’est donc à tort que Gall a dit que les filets de l’acoustique se ‘ramifent dans les ‘canaux: demi- circulaires. Dans les poissons osseux, cette gelée doit. contribuer à transmettre les mouvemens vibratoires , renforcés encore par l’élasticité de Imimätière même des canaux , et par leur mobi- lité au milieu de la cavité générale quiles contient. 0°: Nerf glosso-pharyngien. Il manque absolu- ment dans tous les poissons. , 10° Nerf pneumo-gastrique. Ce nerf's’insère sur lammoitié postérieure du quatrième ventricule , plus près du bord supérieur’ de ses parois que pour l’acoustique , par conséquent sur le cordon supé: rieur ou seulement'en partie sur l’inférieur, par un nombre de filets ou de rubans extrêmement variable d’an genre à l’autre, et qui n’est nulle- ment proportionné au nombre des branches de distribution qui en émanent. A l’exception des Cy- prins, le Nerf qui se porte au bord antérieur ‘de la-première branchie dans les poissons soit à bran- chies libres, soit à branchies fixes , excepté l’Es- turgeon et la Lamproie, s’insère toujours séparé: ment àla moelle. Dans ce cas, le premier nerf branchial est séparé des autres filets du pneumo- gastrique par un intervalle assez variable pour être quelquefois plus voisin du Nerf auditif que du Nerf pneumo-gastrique.Q uels que soient ses rapports de distance avec ces deux nerfs ; il traverse toujours obliquement , et d’arrière en avant, la cavité au- ditive entre la paroi osseuse et le sac des pierres, croise en dessous le filet nerveux de l’ampoule pos- térieure , et sort du crâné par un trou dela grande aile du sphénoïde, qui, dans les poissons osseux, forme la plus grande partie de la cavité auditive. Dans le crâne, ïl est aussi de plus en plus séparé du ‘pneumo-gastrique. À sa sortie il continne de s’en éloigner, et presque aussitôt après avoir tra- verséles muscles moteurs du premier arceau bran- chial ‘il en suit tout le bord antérieur. Dans les seules Raies , ce Nerf s’anastomose avec le ramèau acoustique postérieur. Partout ailleurs il n’y a qu'adhérence-entre ces deux Nerfs au moyen d’un issu cellulaire très-dense, très-résistant. Cette communication manque dans les Cycloptères. En sortant du crâne le Nerf branchial se divise en deux filets. Le postérieur, le plus gros , longe le bord antérieur du premier arceau ; l’antérieur se perd dans la membrane buccale; ses plus longs fila- mens vont même quelquefois jusqu’au dessous de la pointe de la langue; en quoi il ressemble au rameau lingual du pneumo-gastrique des reptiles. Ge Nerf, étant quelquefois plus voisin de l’acousti- que que du pneumo-gastrique, avait été pris pour l’analogue du facial. Dans l’Esturgeon, toutes les insertions du Nerf pneumo-gastrique sont conti- uës sur la mêine ligne horizontale et pénètrent ensemble et par un seul faisceau , dans un conduit unique. Ce n’est qu’au milieu de ce conduitque le premier Nerf branchial se sépare da tronc com- mun. Il suit alors un conduit fibro-cartilagineux qui croise la direction du troisième filet acoustique. Dans la Lamproie, il n’y a pas non plus de sépa- ration primitive du premier branchial ; chaque ra- meau de’ce nom se sépare du tronc commen aû passage deice tronc, vis-à: vis de chaque branchié, Le Nerf pneumo-gastrique, outre les Nerfs prot pres à la ‘respiration: et-à la digestion, fournit encore dans tous les poissons examinés jusqu'ici , excepté dans les Cycloptères et les Tétrodons, un Nerf exclusivement propre à cette classe, et qui s'étend tout le long des flancs de l'animal jusqu'à Ja queue. Elle donneeen particulier dansles Gyprins un système de Nerfs sans analogues dans les autres poissons’et dans la Raïe électrique , les quatre cine quièmes des Nerfs électro-moteurs. Dans tous les poissons , les branches antérieures sedistribuent aux branchies dela manière suivante: une grosse branche suit le bord antérieur, et un petit rameau le bord postérieur de eétte même branchie.' La grosse branche du’ bord antérieat d’une branchie se sépare du même tronc commun que le peLit rameau du bord postérieur de la bran: chie précédente. Il n’y. a que le premier branchial qui ne se divise pas entre deux branchies. Ces nerfs branchiaux ou respiratoires sont d’autant plus petits proportionnellement que le poisson habite des eaux plus limpides et plus agitées, et par conséquent plus aérées. Ils grossissent en rai- son de la profondeur, de la stagnation et de la qualité vaseuse des eaux. Les branches moyennes pour l’origine entre celle-ci et celles dont nous allons parler, donnent principalement les Nerfs de l’œsophage et de l’estomac ; d’autres plus pe- tites vont aux muscles du pharynx et des bran- chies. Le plus postérieur des Nerfs de cette paire est celui qu’on a appelé del la ligne latérale. On supposait ce Nerf constamment unique, situé le long de la ligne latérale et sous-cutané. Mais, suivant les genres, ce Nerf est simple où double , c’est-à- dire séparé dès son origine en deux branches à peu près égales, lesquelles dans leur trajét sontou toutes deux superficielleset sous-cutanées , comme dans les Gades ; ou bien l’une sous-cutanée et l’au- tre profonde et intermédiaire comme dans les Vives et les Trigles. Quand il est unique, ou bien il est sous-cutané comme dans les Cyprins, ou bien profond et intermusculaire comme dans les Brochets, les Orphies, etc. Dans tous les cas, il s'étend le long des flancs jusqu’à la queue sans donner de filets, mais en décroissant toutefois de calibre au milieu de sa longueur. On a dit que ce Nerf s’épanouissait en rayonnant sur chaque face de la nagéoire caudale, M. Desmoulins n’a pu le constater nulle part à cause de l’extrême ténuité de ces filets. Dans aucun genre ce Nerf n’est con- tigu et en rapport dans tout son trajet avec la ligne de pores connue sous le nom de ligne latérale. 11° Nerf spinal. Il n’existe dans aucun poisson le moindre véstige du Nerf spinal, où autrement appelé accessoire de la huitième paire. 12° Nerf hypoglosse. Il manque dans tous les poissons. Nerfs spinaux. Le nombre des Nerfs spinaax varie singulièrement chez les poissons ; il est im= possible de les diviser comme dans les autres clas- ses «en trois régions bien distinctes. Dans les pois* NERF 55 NERF sons..osseux, chaque origine supérieure et. infé: | de chacundeces rayons: Ces Nerfs donnent'aussi rieure des Nerfs se fait par un seul filet: Dinigés à peu: près-perpendiculairement à l’axe de la moelle vers le.trou de,sortie ,.les deuxifilets-se réunissent en dehers de..ce.-trou. Le filet inférieur, ‘avant celte, réunion ,communique-avec le grand sympa- thique,par un.filet., Le. point de réunion, légère- ment renflé.quelquefois, pourrait être pris pour un. ganglion. Ge filet ou rameau inférieur marche le. long de Ja. paroi, abdominale,sous le péritoine , autour:du, ventre. L'autre se recourbe en haut contre la-colonne.vertébréle, traverseles muscles dorsaux. etise divise-en: filets musculaires et en fi- lets sous-cutanés qui ont un assez gros volume daps le Tétrodon. Dans:tous les poissons.osseux , moins le Tétro- don. et la Baudroie, la moelle épinière régnant tout le long du. canal vertébral, la direction des filets d'insertion, depuis la moelle jusqu’au trou de sortie , est à. peu près perpendiculaire, et par conséquent leur longueur.est la plus petite possi- ble. Mais dans le Tétrodon.et la Baudroiïe , comme la moelle épinièremanque complétement, l’inser- tion de-tousiles filets d’origine a lieu sur le pour: tour extérieur des'parois du quatrième ventricule. Ges filets ont donc:la plus grande:longueur possi- ble, puisqu'ils s’étendent depuis la hauteur de la première: vertèbre jusqu’à la hauteur correspon- dante à leur trou de sortie. Par conséquent , ici la direction du filet est très-oblique, et même après les deux ou trois premiers Nerfs , est parallèle à l'axe du système cérébro-spinal. Dans la Baudroie, derrière le quatrième ventri- cule,-existe un tronçon de: moelle épinière long de cinq ou sixlignes, donnant naissance aux deux premières paires spinales. Comme ces deux pre- mières paires ont un excès de volume:très-consi- dérable: et-relatif à la structure de la nageoire où ils vont s'épanouir, il y a à la face supérieure de ce:troncon deux! renflemens ow mamelons très- marqués. Une autre particularité dans les Nerfs de cet animal, c’est que les filets d'insertion des deux premières paires spinales sont divisés en deux fais: ceaux quirestent distincts sur tout leur prolonge- ment, Chaque faisceau supérieur , écarté à angle presque! droit de-celui qui se distribue à 1 na- geoire, pénètre dans-unegaîne fibreuse qui con- tourne la face’postérieure: de loccipital. Les deax cordons.de chaque côté: à peu près parallèles en- tre. eux, l’interne, plus petit et provenant de la première paire , suit latéralement la partie posté- rieure, d'un.os en: forme: de:carène qui joue dans unerainure des frontauxes des pariétaux, jusqu’à la. base du rayon épicrânien postérieur, et :se rend toul.entier avec: son:congénère dans le petit pavillon flottant, à l’extrémité de ce rayon: L’ex- terne, plus volumineuxetprovenant dela deuxième paire, se divise en deux branches distribuées à chacun des deux rayons dont la base s’enclave dans un, demi-anneau correspondant de l’os en carène.. Ces deux branches, aussi-grosses que les Nerfs collatéraux des doigts chez l’homme, s’épa- nouissent aussi dans la petite palmette terminale des filets aux muscles propres de ces rayons et°à ceux de l'os en earènc: AN Daas:les Trygles:, les-trois premicrs: rayons de la nageoire pectorale forment de véritables doigts pourvus d’un appäareïl musculaire, plus développé que les muscles:des doigts de l'homme. Les trois premiers Nerfs spinaux qui s’y distribuenit ont un telexcèsdevolume qu'ils sont à leursortie presque anssi gros que la moelle , aussi sont-ils pourvus:de ganglions intervertébraux. Excepté les filets.pres- que capillaires fournis par ces Nerfs aux:muselés digitaux, etlerameau envoyé par lapremièrepaire aux muscles de la vessie aérienne , chaque Nérfest exclusivement destiné à la longueur de chaque doigt, comme les rameaux collatéraux des doigts de l'homme dont ils égalent le volume dans an poisson d’un pied de long. Ge-rameau dela pre inière paire , destiné à la vessie natatoire , est sans analogue dans les autres classes:et dans les autres: poissons. Dans la Baudroie;, le premier Nerf spinal, qui se divise en deux branches, envoierpar le cordon antérieur un pouce au-delà de l’anastomose , avec legrandsympathique, une grosse branche aux mus+ cles du pharynx et de l’œsophage. Cette branche n’a pas le: moindre filet qui la représente dans tous les autres poissons osseux ou cartilagineux que j'ai examinés. Dans tous les poissons où les Nerfs spinaux sont exclusivement excitateurs des muscles, ces Nerfs n’ont jamais de ganglion et ont un excès de peti- tesse presque infini, relativement aux Nerfs des sens. Cette finesse est telle que sur une Lamproïe de trois pieds: de long on ne pourrait les découvrie sans s’aider d’une loupe. Dans les Raies ; il n’existé pas de ganglions. Les Nerfs spinaux s’insèrent presque comme chez les Mammifères dans une rainure collatérale sur chaque face ‘de la moelle, Les filets de l’origine inférieure sont moindresque ceux delasupérieure. À leur sortie du rachis , les filets seuls de l'origine supérieure subissent'un très-léser renflement fa: siforme , lequel n’augmente pas d’untiers demil- limètre le calibrequ'ilsontau dessus. La différence . est si petite qu’elle: échapperait sans’latranspai rence d’une matière d’un:gris jaunâtrei; qui parafé envelopper la pulpe nerveuse: blanche visible! au travers! : cette matière molle etidiffluentetn’a rien de commun avec la substance qui compose les ganglions; qui en‘diffère: par sa consistance et'sa composition chimique. Chez les Lamproies ; les Nerfs spinaux'; comme chez les Ophidiens, n’ont qu’un seal or4 dre: d’inserlions ; et cet ordre est abdominal où ingérieur. Chaque Nerf s’insère sur la méningé ex térieure par un seul filet capillaire plus micro- scopique que le Nerf lui-même. Ges Nerfs’sont très-nombreux; car, leurs intervalles n’étant que d’un peu plus d’une ligneisur un’ poisson ide près de trois piéds de long , on voit qu’il y a près de trois cents paires de Nerfs chez la Lamproie. Ces Nerfs ont une telle ténuité qu'il ést impossible: de les NERF 36 NERF oo suivre à plus de trois ou quatre lignes de leur trou de sortie, Les communications des Nerfs spinaux avec le grand sympathique se font par leur filet inférieur seulement ; souvent c’est avant sa réunion avec le filet supérieur, quelquefois c’est après Ja sépara- tion des deux branches que se fait l’anastomose, Dans tous les genres de poissons osseux , excepté les Gades, la discontinuité de la matière contenue dans le Nerf avec la matière de la moelle est évi- dente. La continuité n’existe qu'entre le névrilème et les enveloppes. Les Verfs des nageoires qui représentent les mem- bres des animaux des autres classes’sont formés, sui- vant Cuvier etse distribuent dela manière suivante: les Nerfs de la nageoire pectorale proviennent des deux premières paires vertébrales : ces deux Nerfs prennent naissance à une distance assez grande l’un de l’autre et traversent le premier muscle qui se porte de l’épine sur la première côte et qui pa- raît tenir lieu de scalène. Dans le Saumon, la pre- Mière on antérieure est si rapprochée da Nerf va- gue, qu’il pourrait en être regardé comme une branche.si l’on ne reconnaissait qu’elle sort par un trou particulier. Dans la Carpe, elle en est séparée par le dernier os branchial, La seconde paire vertébrale destinée à l’épaule est située plus en arrière et plus rapprochée de la ligne médiane. Derrière l'œsophage, ces deux Nerfs se portent directement en bas vérs la lame interne de l'os de l’épaule, où ils se réunissent sans se confondre. La première paire vertébrale se partage alors en deux cordons, et il-part de ces Nerfs des filets anasto- motiques qui en font une espèce de plexus. Beau- coup d’entreeux se distribuent aux muscles adduc- teurs de la nagcoire ; un autre filet considérable se détache et se distribue à la membrane qui sé- pare la cavité branchiale de la thoracique. Les deux cordons nerveux branchiaux passent par le trou pratiqué au devant et aa dehors de l’articu- lation de la nageoire avec l'épaule. Ils s'unissent À, et produisent une irradiation de filamens ner- veux dont plusieurs se terminent dans les muscles de la face externe de l’épaule dans la capsule arti- culaire oblongue qui reçoit les osselets du carpe. Enfin un des filets se porte sous la peau qui forme la membrane des rayons. Dans les poissons cartilagineux, comme les Raies , la distribution et le nombre des Nerfs bran- chiaux est bien différente. Les vingt premières paires sont réunies dans un canal cartilagineux derrière la cavité des branchies; elles s’unis'- sent Jà et forment un gros cordon unique qui se porte vers la partie moyenne de la nageoire, en éraversant la barre cartilagineuse sur laquelle s’ar- ticulent les rayons. De ce gros cordon se séparent autant de filets qu’il y a de rayons de la nageoire. Tous ces filets se perdent dans les muscles et peuvent être suivis jusqu’au bord de l’aile, Les quatre ou cinq paires vertébrales qui sui- vent les vingt premières , se réunissent de même en un gros cordon qui se subdivise ensuite en sept ou huit filets pour les rayons moyens de l'aile, Ceux-là sont presque perpendiculaires à la moëlle vertébrale. : OI La nageoire ventrale qui représente le pied dé derrière, reçoit des Nerfs. qui proviennent des paires vertébrales. Dans les poissons cartilagi- neux , les Raïes par exemple, huit à neuf paires se portent directement en-dehors vers la nageoire ventralc. Les quatre ou cinq premières se réanis- sent en un seul tronc qui passe par un trou par- ticulier dont est percé le cartilage qui soutient les rayons. Les autres paires se portent directement au dessus des rayons. Tous ces Nerfs se distri- buent sur les muscles comme pour la nageoire pectorale. Nerf grand sympathique. Ge Nerf diffère de ce lui des Mammilères sous plusieurs rapports. IL se termine presque perpendiculairement sur Ja bran- che operculaire de la cinquième paire, qu’il ga= gne par un conduit à travers le basilaire et le pa- riétal, et jamais aucun filet ne va à la sixième paire ni à une autre plus antérieure. Cette ana- stomose avec la cinquième paire n’occasione au- cun renflement. Sous la première vertèbre , les filets internes du troisième ganglion forment une arcade d’où sort un faisceau de deux cordons, dont l'un est trois fois plus gros que l’autre et dis- tribué :en suivant l’œsophage, à l'estomac, au foie et aux premiers intestins. Les cinq ganglions, depuis le quatrième jusqu’au neuvième, ne don- nent pas de filets splanchniques. Du onzième gan- glion, plus gros que les autres et impair , sort un faisceau de trois cordons dont l'intermédiaire très- gros se porte à l'ovaire. An-delà, les ganglions de- viennent fort pelits, mais continuent de former un double chapelet satellite de l'aorte et des veines caves. Ce n’est qu'entre le second et le troisième ganglion qu'il se détache des filets musculaires pour les muscles de l’opercule et de l'espèce d’o- percule tendu sur la grande clavicule. Enfin dans les Trigles, les corps rouges de la vessie natatoire reçoivent un Nerf du quatrième ou du cinquième ganglion dorsal. Dans les Squales , les Raies et les Lamproies, on avait nié l’existence du grand sympathique ; mais les recherches de M. Martin Saint-Ange ont démontré la présence de ce Nerf, dont il a donné un fort beau dessin dans le Traité élémentaire d'Histoire naturelle. Pour compléter l'histoire des Nerfs, il nous resterait maintenant à faire la description du sys- tème nerveux des animaux invertébrés. Mais, comme nous l’avons dit plus haut, il existe encoré trop peu de matériaux sur ce sujet pour que leur exposition soit d’une grande utilité présentée dans un ensemble. Ce que l’on en connaît à été exposé ou le sera dans différens articles auxquels nous renvoyons. Voyez MozLusques, ANNÉUIDES, CRus- Tracés , InszcTEs et ZooPnyres. Nous allons terminer cet article par l’examen des expériences physiologiques et des faits à l’aide desquels on est arrivé à déterminer les fonctions de chacune des paires de Nerfs dont nous avons donné la description: | 1° Fonctions du Nerf olfactif. Les Nerfs olfactifs NERF 37 NERF PR pendant Jlong-temps.n’ont pas élé considérés comme des Nerfs : Galien les regardait comme des çanaux par lesquels s’écoulait la pituite, que le cerveau était supposé sécréter, en grande quan- tilé. Mais les progrès de l’anatomie ont fait recon- paître l'origine et le mode de distribution que nous avons fait connaître. La plupart des physio- logistes s'accordent à le considérer comme le Nerf de l’odorat. Cependant des Nerfs de la cinquième paire s’épanouissent dans la membrane piluitaire en même temps que les Nerts olfactifs, dans les trois premières classes des Vertébrés, Dès lors on peut se demander si ces deux sortes de filets ner- veux y remplissent les mêmes fonctions , ou bien si les uns président à l'odorat, tandis que les autres ne servent qu’au tact.et au toucher ordinaire. M. Desmoulins fait observer que chez les Serpens à sonnctles et les Trigonocéphales, la fosse préo- culaire, qui peut être regardée comme une narine accessoire et dont les parois immobiles ne peuvent admettre que de l'air, reçoit un bien plus grand nombre de filets de la cinquième paire qu’il n’y en a dans la narine d’aucun animal, La narine ordi- naire chez les animaux ne recoit qu’un très-pelit filet de la cinquième paire avec le Nerf olfactif. L'expérience prouve de plus que non seulement le tact, mais l’odorat, disparaissent complétement par la section de la cinquième paire dans la narine correspondante ; ce qui rendrait l’action du Nerf olfactit subordonné à celle de la cinquième paire dans le cas où il présiderait à l’odorat. Les mala- dies du ganglion de, la cinquième paire chez l’homme , malgré l'intégrité des Nerfs olfactifs et de leurs lobes , produit justement le même résul- tat. Enfin, malgré la destruction cancéreuse des Nerfs olfactifs et de leurs lobes, on voit persister l'odorat si les filets nerveux de la cinquième paire sont restés intacts. Ainsi chez l’homme css der- niers filets nerveux sembleraient donc être ceux de l’olfaction. Dans les poissons il en est autre- ment : les narines ne recoivent pas de Nerfs de la cinquième paire, et les Nerfs olfaclifs sont seuls chargés de la perception des odeurs. 2° Fonctions du Nerf optique. Les altérations da Nerf optique déterminent toujours la perte de la vue dans le côté où se rend le Nerf malade; c’est dans les aliérations de ce genre que résident sou- vent les causes de la cécité, L'influence de ce Nerf sur la vision est donc de toute évidence par ce seul fait, Chez les animaux on le voit diminuer ou augmenter de volunie à mesure que la vue devient un sens plus incomplet, on bien acquiert plus d'importance : on le voit même disparaître com- plétement chez les animaux qui sont dépourvus du sens de la vue comme chez la Taupe. Dans les Effraies, chez les oiseaux’ de nuit, le Nerf opti- que est excessivement pelit. Chez les oiseaux , au contraire , qui dés hauteurs les plus élevées doi- vent apèrcevoir Jeur proie et Lomber sur elle, ou bien) reconnaître simplement les lieux où ils doi- venbs’abattre dans les voyages de long cours qu’ils entreprennent , on voit le Nerf optique acquérir un volume considérable et cette forme plissée que nous avons décrite. Celte disposition particulière n’a d'autre but que d'augmenter le volume du Nerf; c’est un moyen que la nature emploie et qui est analogue à celui par lequel, dans les ani- maux supérieurs et surtout dans l’homme, elle en= tasse: et multiplie les circonvolutions du cerveau! afin d’en angmenter la masse dans un petit vo- lume. L’inaction de la vue dans les oiseaux, dé- termine le déplissement du‘Nerf, ce que l’on a pu constater sur des Aigles qui, par suite d'altéra- tions de la cornée, avaient été privés de la vue. 5° Fonctions du Nerf moteur oculaire commun. Dans l’homme cette branche excite les muscles’ élévateur, adducteur et abaïisseur de l'œil, lélé- vateur de la paupière ct le rotateur inférieur de l’œil. Mais comme le rameau qu’elle fournit au globe de l'œil est très-petit et qu’il passe aupara- vant par le ganglion ophthalmique, on ne pouvait savoir si elle excite seule les mouvemens de l'iris, ouù bien s'ils sont produits par le ganglion, on bien par l’action simultanée du ganglion et des filets correspondans de Ja cinquième paire. L’anatomie comparée semble avoir résolu le problème. Les différens genres de Falco possèdent la pupille la, plus énergiquement mobile de tous les animaux connus. Le Nerf qui s’y rend est exactement aussi gros que la troisième paire de l’homme, et ce Nerf est renflé en ganglion à son entrée dans l'orbite. De plus, aucun filet de la cinquième paire ne pé- nètre chez ces animaux dans l’intérieur de l'œil; el aucun ganglion extérieur de l’œil n’y envoie de filets nerveux. D'ailleurs, des expériences de MM. Fowler , Rinhold et Nysten ont prouvé qu’en galvanisant la troisième paire, on produit la con- traction de l'iris. Plus les Nerfsiridiens sont abon- dans et plus l’iris est mobile; aussi en observe-t- on une très grande quantité chez les Aigles, les Chats, etc. , tandis qu'il n’en existe pas chez les poissons osseux, dont l'iris est immobile, 4° L'onctions du nerf moteur oculaire externe. Ce Nerf, nommé pathétique parce qu'il agit puissam- ment dans l’expression des diverses passions, offre des différences de volume qui coïncident avec des penchans dtterminés des animaux. Chez les Singes il est plus gros, tontes proportions gardées, que chez l’homme ; il en est de même chez les car- nassicrs comparativement aux herbivores. Comme dans la colère chez l’homme et les Mammifères, les yeux sont portés en avant ; comme dans l’ex- pression du dédain et du mépris ils sont dirigés en dedans et en bas; et comme ces mouvemens ne peuvent être déterminés que par le muscle obli- que supérieur, auquel se distribue le Nerf de la quatrième paire , on peut facilement établir quel- les sont les fonctions de ce Nerf. Enfin, comme chez tous les animaux qui vivent de proie, celle expression de colère accompagne le sacrifice de l'animal qui va leur servir de pâture, on ne s’é- tonnera pas de retrouver ce Nerf, et souvent avec un volume très-considérable, dans les quatre clas- ses des Vertébrés. La section de ce Nerf, faite d’un seul côté chez les animaux, laisse sans anlago- nisme le muscle oblique inférieur, qui porte alors NERF 38 NERF l'œil en haut et en; dedans’, positiomqu'ilme peut plus quilter , malgrémême des plus grands ef- forts. 5° Fonctions idu:Nenftrifarial ou detluicinquième paire On,a vu la cinquième:paire-fonmir des: fi- lets-nerveux à tous!les:organes des! sens 5: de plus, ceux des-paupières.comme celui dela paupière su- érieure dans Je Lapin ; ceux du larynx et derdai glotte dans les Batraciens: Ge sont desorganes dé: pourvus de, fibres.musculaires , quimecoivent les Hilets.nerveux delaicinquième paire,:et para seule considération des-orgaines-d’épanouissement de ce Nerf, on est.conduit:à reconnaitre qu'il est-prin- cipalement un, Nerfsensitif, La section dela cinquième paire de Nerfs faite dans le crâne ; prouve que non seulement elle-est l'organe de la sensibilité tactile de la face, mais | encore de toutes les autres sensibilités. En effet, ucune espèce d'impression mécanique ou chimi- que n’affecte un'animal dans tout le côté de la tête qui correspond au Nerf qui a été coupé. L’anatomie comparée nous montre de plus:que chez les animaux où la surface de la tête est re- couverte d’une sorte de cuirasse , les branches su- perficielles et cutanées de la cinquième paire dis- paraissent ‘complétement. Elle nous apprend en même temps que si celte peau est molle, si elle est muqueuse et pénétrée de sang , si elle est pourvue de tissu érectile, comme aux lèvres chez l’homme, au muflle des Carnassiers et des Ruminans , au boutoir de plusieurs Pachydermes ou Insectivores, ces filets acquièrent leur sommum de développe- ment. Onpeut donc conelure de ces faits que la cinquième paire est l’organe de tous les degrés de toucher qui peuvent résider à la face, et qu’elle n’y détermine que les seuls mouvemens pour prendrèé et broyer les alimens. Mais de plus l'épanouissement chez les Raies d’une branche de la cinquième paire dans les ca- üaux demi-circulaires eb dans le vestibule ou il ne se rend aucun autre Nerf, prouve que ce Nerf peut devenir l'organe actif de l’ouie. Dans les oiseaux, chez les Palmipèdes et les Scolopax principalement , les Nerfs ophthalmique et maxillaire supérieur tout entier, très-volumi- neux s’épanouissent le long du palais en même temps que le Nerf lingual est très-développé sur la langue; l'expérience prouve que chez ces animaux la faculté de percevoir lessaveurs est poussée exces- sivement loin. Ces Nerfs deviennent donc chez ces animaux les organes du goût. Dans les Trigonocéphales et les Serpens à son- nelles, nous avons dit à propos du. Nerf olfaciif, que le Nerf de la cinquième paire présidait chez ces animaux à la perception des odeurs, et. nous avons vu que lesbranches de. la cinquième paire qui serendent dans les fosses nasales des Mammi- fères étaient aussi chez eux les agens de cette sen- sation, Or, l’expériencerwvient de confirmer:tout ce que l’anatomie comparée a déjà démontré; et lorsque l’on coupe le:Nerf de li cinquième-paire; on‘améans tit non:seulement:la sensibilité de: 4: peau, mis toule-espèce de sensibilité dans tout'lei côté dela face correspondantaw Nerf qui ia été coupé: La section du tronc de la cinquième paire dans c s; | les:Lapins, les Cochons d'Inde , les Chiens et les excepté. les.muscles.des mâchoires et quelquefois. | Chats, donne liéa immédiatement, malgré l’inté= grité du Nérf optique et de celui dé la troisième paire; à la cécité, l'immobilité de l'iris, l’insen- sibilité de la surface de l'œil, la cessation: de la sé: crélion des larmes ét du clignement des paupières; au bout dé huit jours, chez les Lapins, les hu- meurs de l’œil ont perdu leur transparence ; au neuvième jour; la cornée, qui était ulcérée déjà depuis quelques jours, se détache de la sclérotique et tombe. Bientôt l’œil se ride et'se trouve réduit à un petit moignon, En même temps, le goût et le tact de la langue sont entièrement détruits , et les muscles qui recoivent leurs Nerfs de Ja cin- | quième paire, et surtout le buccinateur , sont pa- ralysés. Non seulement l'animal ne goûte plus | les alimens , mais il n’a plus la conscience de leur | présence dans Ja cavité buccale. Une partie de ces | alimens broyés séjourne de ce côté entre les dents et la joue, et ce contact finit par produire l’ulcéra- | tion dela membrane buccale, Quand le Nerf lin- gual seul a été coupé, il n’y a que le goût et le toucher de la lañigue de perdu , !la sensibilité tac tile subsistant du même côté dans les”paroïs de la bouche, ainsi que tous les mouvemens ordinaires de la mastication. : pe Les maladies du Nerf de la cinquième paire onk produit chez l’homme lesmêmes phénomènes que ceux qui résultent de la section de ce Nerf.chez les animaux. M. Herbert Mäyo, en a rapporté un cas fort curieux. (Journal de Physiologie expéri- mentale, tom. 3.) Ainsi le Nerf de la cinquième paire est l’organe immédiat de tous les sens hors la vue dans les Ver- tébrés ; il est dans les Mammifères au moins or- gane accessoire de la vision, puisque la section de ce Nerf y abolit immédiatement cette action. 6° Fonctions du Nerf moteur oculaire-externe. Le Nerf de la sixième paire se rend au muscle abduo+ teur de l’œilet à celui qui ferme la troisième,pau- pière des oiseaux. Sa section donne heu,à.la rota- tion: de l’œil en dedans. 7° Fonctions du Nerf facial. La section du'Nerf facial, détruit: complétement tous [es mouvemens physionomiques et respiratoires, de la face sur tous les animaux. Dès lors la narine est immobile, ainsi que les lèvres. Si. on tue l’animal par hémorrha- gie, les contractions spasmodiques, les convulsions si prononcées des muscles de la face dans ce genre de mort, ne s’opèrent plus que da côté où le Nerf facial n’a pas été. coupé. Les mouvemensde la face et des lèvres relatifs à la masticaätion, nesont:pas, au contraire, également altérés alors chez tous.les Mammifères. Ainsi un Ane à qui lon coupe la septième paire de Nerfs, n’en ramasse pas moins bien ses alimens: avec.ses lèvres ;. mais, il cesse de pouvoir Je faire dès que l’on a coupé la cin- quième paire. Sur un .Ghienjou.tout, autre Garni- vore, l’action de prendre:les.alimens avec:les lè- vres n’est plus aussi bien conservée que,chez: Les Herbivores. L'action du facial est donc plusétendue chez les Carnassiers. . Outre les, effets déjà signa- | lés, la section de Ja seplième paire chez un! Singe | ou ser un Chien paralyse la paupièreiet le sourcil, l’'œil:reste ouvert quand onen,approche brusque: ment la. main ; seulement la prunelle se relève alors pour.se cacher sous l'orbite. Chez l'homme, la facullé de sifller, est perdue. Chez le Chat, le jurement particulier qui témoigne de sa,colère,, ne. peut, plus, s’eflectuer du côté, lésé ; et. l'o- reille correspondante reste droite au,Jieu.de.s’a- baisser. _: Quand les narines sont prolongées,:comme chez le Chameau, le Cheval; quand elles forment. un boutoir comme chez le Gochon,oubien lorsqu'elles s’allongent en unetrompe, comme chez l'Éléphant et le Desman ;.les branches du facial qui s’y. dis- tribuent prennent un accroissement proporlionné à ce développement: C’est.dans l'Éléphant que. la branche labiale snpérieure:de ce Nerf a le plus de volume, à cause de la grande quantité de muscles qu'elle doit animer. En effet, ouic l'expression physionomique de l’Éléphant est dans,sa trompe. Ge Nerf y est gros comme le sciatique dans l’homme, De plus, la trompe de L'Éléphant lui sert à pous- ser l’air comme nous le faisons en sifflant , action que l’on a vue dépendre chez l'homme dela, sep- tième paire, C’est en soufllant dans sa trompe que l'Éléphant verse dans sa bouche l’eau qu'il a as- pirée. 8° Fonctions du Nerf acoustique. Ge Nerf a la propriété de transmettre les. impressions sonores, Il offre le même contraste,que celui de l’odorat et celui de la vue. ILéprouve les, moindres, ondula- tions du son, et. il est insensible au contact, aux piqûres, à l’'écrasement. Enfin, comme ces. deux derniers Nerfs; son aclion.est subordonnée à celle dela cinquième paire, L'influence de, cette cin- quième paire sur l'audition coïncide avec l'unité du foyer. où aboutissent les actions.de ces. deux Nerfs. Ainsi un Lapin, unHérisson continuent d’en- tendre quandils ne conservent plus, de tout l’encé- phale , que le lobe du quatrième ventricule. L’a- natomie pouyait faire soupçonner à l'avance ce phénomène, puisque le Nerf acoustique existe au maximum chez des animaux qui n’ont plus qu’un vestige de cerveau et, de cervelet, ou qui même manquent de l’un de ces organes, comme les Raies etles Squales. Comme les Nerfs des autres sens , sa proportion ,esl d'autant plus grande qu’il doit réagir sur des impressions plus faibles, ou que le milieu dans lequel] vit l'animal est moins favorable à la production et à la transmission des ondes so- nores. Aussi le Nerf acoustique, toutes préporlions gardées, est-il vingt fois plus développé chez un poisson que chez un Mammifère ou un oiseau. 9° Fonctions du Nerf pneumo-gastrique. Des.éx- périences nombreuses ont. été faites sur les Nerfs preumo;gastriques, les unes pour déterminer leur influence sur Ja digestion, les autres pour découvrir 9 NERF la part qu'il pouvait prendre à-Fiecomplissement de la respiration. 1 Æffet produit sur:la digestion par Ta’section d& Nerf pneumo-gastrique. ‘Après avoir vidé compléte- ment l'estomacypar un jeûne plus ou moins long, on fait:manger àotrois chiens-une quantité à peu prèsiésale-detripes cuitesiet coupées en:gros mor | ceaux ;'aussitôtron coupe: à: l’un; les deux Nerfs preumo-gasiriques, avec le soin d’enenlever une certaine longueur afin qu'ils ne puissent se rap- procher, A: autre, après! avoir opéré!la même section; on! rétablit la continuité: à l’aide de fils de:cuivre. On réunit les plaies: Le troisième chien ne subit aucuneopération:: Aubout'de douze heu- res,on sacrifie ces animaux. La viande mgérée dans | l'estomac est presque-intacte chez de/premier. La surface.de la masse alimentaire est ramollie etcou- verte d’une couche mince de matière pulpeuse'et grisâtre; mais son volume-n’a pas diminué. Les parois du viscère sont lisses et:sans plis, les vais= séaux chyliféressont vides: Dans l'estomac du Chien resté intact, il n’y a plus qu’une très-petite quans tité de viande ramollie et’une grande quantité de chyme mêlé à de labile. Les parois de l’organe sont ridés et contractés, les vaisseaux chylilères dilatés et gorgés. Sur le second Chien ,'il ne-reste plus qu’un -peu de viande aliérée et ramollie et beaucoup de chÿme. Les parois de l’estomacsont ridés , et les vaisseaux lactés sont pleins de chyle. Gelle expérience prouve que la section du -pneumo-gastrique , suspend le travail de la digestion , entretenu en partie par l’interposition d’un fil métallique entre les deux bouts du Nerf divisé; Mais est-ce :en: arrêtant les contractions de l’estomac? ou bien en ‘suspendant les 562 crétions et: l’action chimique du viscère? C’est plutôt par suite de cette dernière circonstance ; car sur les animaux !expérimentés, aucune irrita- Lion , soit mécanique, soit galvanique, du bout in- férieur du pneumo gastrique n’a pu déterminer de contractions de l’estomac et de vomissemens. L’om remarquera en, outre que plus les sécrétions qui contribuent à la digestion sont abondantes, plus on voit le Nerf pneumo-gastrique et ses branches stomachales acquérir un développement plus ‘con- sidérable dans les divers animaux: Ces branches stomacales diminuent au contraire de volume Y mesure que la digestion devient plus mécanique , comme chez les Mammifères, où les alimens sont broyés, chez les Gallinacés, dans le gésier des- quels ils subissent une véritable trituration, Effets produits sur la respiration par la section de la huitième paire. Lorsque la glotte, après la sec - tion de ces Nerfs, ne se ferme pas, au point que l'animal meurt presque immédiatement , voici les phénomènes que l’on observe. La respiration est gênée, les mouvemens d'inspiration plus étendus ; les mouvemens fatiguent l'animal, qui reste sou- vent immobiie. Le deuxième jour, la respiration est bien plus gênée , et le sang artériel, qui avait jusque-là conservé sa coloration , n’est plus aussi vermeil ; Sa température baisse. La difliculté de respirer fait des progrès ; le sang artériel devient NERF 4o NERF (7 presque noir, et sa quantité diminue dans les arlè- res. L'animal meurt dans cet état trois on quatre jours après la section des Nerfs. On trouve alors des cellules pulmonaires, les bronches et la trachée- artère remplies d’un liquide écumeux, quelquefois sanguinolent. Le tissu du poumon est engorgé; les divisions et même le tronc de l’artère pulmonaire sont distendus par un sang presque noir. Il existe des épanchemens considérables de sérosité et même de sang dans la cavité de la poitrine. Chez les poissons la section de la même paire de Nerfs détermine l’immobilité de l’opercule et de l’appareil branchiostége, quoique tons leurs Nerfs viennent de la cinquième paire, et l’animal meurt asphyxié par cette double immobilité, si le Nerf de chaque côté est divisé. 10° J'onclions du Nerf glosso-pharyngien. Si l’on excite le Nerf glosso-pharyngien en le pinçant sur un âne qui vient de mourir , on détérmine des contractions qui paraissent bernées aux muscles sLylo-pharyngiens et aux fibres musculaires de la parlie supérieure du pharynx. Ce Nerf est donc considéré comme un Nerf de mouvement de la langue ; cependant plusieurs physiologistes pen- sent qu'il exerce une certaine influence dans la perception des saveurs. 11° J'onctions du grand hypoglosse. Si l’on pince le Nerf hypoglosse sur un animal qu’on vient de tuer ; la langue sc contracte. On obtient le même résultat , mais à un degré plus élevé, sur un animal vivant. Enfin la section de l'hypoglosse sur un ani- mal vivant paralyse les mouvemens de la langue, et rien ne peut plus les déterminer. Si on le coupe d’un seul côté sur un chien , l’animal peut encore se servir de la langue pour boire; si lon opère des deux côtés, al lui est impossible , malgré tous ses efforts , de débarrasser son nez des substances irrilantes dont on l’enduit, afin de provoquer les mouvemens de la langue. 12° Fonctions du Nerf spinal. Dans les soupirs, qui consistent dans des inspirations prolongées et entrecoupées ; dans l’éternument , dans l’essoufle- ment ,ily a un concert admirable de mouvemens partiels et involontaires dans les narines, les épau- les , la poitrine, le ventre, etc. Ces mouvemens tous involontaires sont liés entre eux d’une ma- nière si intime, que nous ne pouvons pas dilater les narines en halelant,/sans dilater en même Lemps la poitrine. Mais des mouvemens volontaires peu- vent êlre imprimés à ces parlies, et alors elles n’ont plus entre elles cette même solidarité, cha- cune d'elles pouvant dans ce cas être le siége de mouvemens partiels. Ge problème s’explique en ce que les mêmes muscles sont animés par des Nerfs différens. Si l’on essaic de faire soulever Jes épaules à un homme paralysé d’un côté du corps, il ne peut, malgré tous ses efforts, que soulever celle du côté sain. Chez le même individu, dans léternument, dans le vomissement , actions tout- à-fait involontaires, les deux épaules s'élèvent au contraire avec la même force et la même vitesse. Les mouvemens volontaires de la poitrine dans le côté malade sont également abolis. Et cependant, si l’on fait respirer fortement un hémiplégique , on sent la poitrine se dilater autant d’un côlé que de l’autre. La section du Nerf spinal, en laissant les muscles trapèze et sterno-mastoïdien mobiles pour les mouvemens volontaires , les paralysé pour les mouvemens involontaires de la respira- tion, Ce Nerf préside donc aux mouvemens invo- lontaires de ces muscles, mouvemens essentielle ment liés à larespiration. La persistance des mou- vemens volontaires dans ces cas, s'explique par la présence de filets nerveux des paires cervicales qui se répandent dans les mêmes muscles, C’est à un phénomène inverse que sont dus, chez les para lÿtiques d’un côté du corps, l’immobilité de ces muscles dans les mouvemens volontaires, et 1x persistance des mouvemens involontaires liés à la respiration. 15° Fonctions des Nerfs spinaur. Les Nerfs spinaux n’offrent pas la même diversité dans leurs phénomènes que les Nerfs encéphaliques. Chacun d’eux est à la fois destiné à conduire le mouve- ment et Ja sensibilité: mais chacun de ces phéno- mènes y réside dans des filets séparés. Voici ce qu'ont prouvé à ce sujet les expériences sur les animaux. Si, après avoir enlevé les arcs supérieurs des vertèbres , on coupe sur un animal vivant les racines dorsales des Nerfs d’un membre, la sensi- bilité y est détruite complétement et le monve- ment subsiste, et réciproquement, si l’on coupe les racines abdominales, le mouvement est para- lysé et la sensibilité est conservée; si l’on galvanise l'une après l’autre une racine dorsale et une racine abdominalequinecommunique plus avec la moelle, on obtient, il est vrai, des contraclions par les deux racines. Mais les contractions par les racines antérieures sont bien plus complètes et plus éner- giques que par les racines postérieures. Les raci- nes dorsales, pincées , Liraillées , piquées, causent bien plus de douleurs que les racines abdominales. La même expérience faite sur les derhières occa- sione, au contraire, des mouvemens bien plus nombreux el bien plus étendus. L’anatomie comparée vient encore démontrer ce que nous fait voir l'expérience. Dans les ani- maux, où la sensibilité est à peu près nuile sur -toute la longueur da corps, et dans ceux chez lesquels certains Nerfs spinaux sont exclusivement sensitifs, les Nerfs ont une seule racine au licw d’en avoir deux. Les Trigles, les Reptiles, la Lam- proie nous ont présenté des particularités de cette espèce. 14° Fonctions du Nerf grend sympathique. Le Nerf grand sympathique, ainsi que’tous les Nerfs, préside à des effets de sensibilité et de motilité ; mais les mouvemens qu'il détermine sont indépen- dans de la volonté, parce qu'ils ne reconnaissent pas le même excilateur, et les sensations qu'il excile diffèrent beaucoup de celles que produisent les appareils sensoriaux animés par des Nerfs cé- rébraux ou rachidiens. Aïnsi tous les organes dont les fonctions sont relatives à la conservation de la partie matérielle de économie , ceux de la diges- tion, de la circulation , dela nutrition , des sécré- lions % NERI tions et de la génération , dépendent de l'influence vivifiante da grand sympathique. (A. D.) NÉRIEZTE. (nor. man.) Nom français vulgaire donné au genre Epilobium. (Voy. Erinose.) Nous saisirons cette occasion pour rectifier une erreur typographique. Le genre Æpilobium fait partie de la famille des Onagraires on Onagrariées de Jus- sieu (Onagraricæ) , et non Onagriées , comme il a été imprimé au mot Epilobe, NÉRION, Nerium. (8oT. nan.) Depuis Apulée, improprement appelé, Laurier-rose, Laurelle et Laurose , puisqu'il n’a aucun rapport direct ou in- direct avec la famille des Lauriers , ni celle des Daphnés , tout aussi peu convenablement appelé , par quelques anciens , Dioscerides et Pline entre autres, Arbre-rose et Rosagine , quoiqu'il s'éloigne également des Rosages , le genre Verium , fait par- tie de la famille des A pocynées et dela Pentandrie monogynie. On estime que son nom lui vient des localités qui lui sont propres, le mot grec Nrpës désignant le bord des eaux , un lieu constamment humide. Ce genre , dont la création appartient à Tournefort , est composé d’arbustes agréables, toujours verts et vénéneux, à feuilles opposées deux à deux et trois à trois, aux fleurs disposées en corymbe terminal. Voisin des Franchipaniers, Plumeria , et des Echites, Echites, il diffère des premiers, par ses semences qui sont surmontées d’une aigretle, et des seconds par la gorge du tube corollaire, qui est pourvue d’appendices. Ses caractères essentiels sont un calice persistant , très-petit, partagé jusqu’à la base en cinq segmens aigus ; une corolle monopétale, infandibuliforme, dont le tube, plus court que le limbe, est dilaté en sa partie supérieure, et porte à son entrée cinq appendices souvent bifides, formant une es- pèce de couronne de folioles lacérées ; le limbe est grand , divisé en cinq parlies obluses, larges et obliques; cinq étamines portées sur des filamens subulés, très-courts, avec anthères conniventes, sagittées , finissant à leur sommité por un long filet; ovaire double, arrondi, muni d’un style cy- Jindrique et d’un stigmate tronqué, posé sur un rebord orbiculaire. De cet appareil naissent deux follicules droites , conniventes , allongées , acumi- nées, à une seule loge s’ouvrant longitudinale- ment et d’un seul côté; les semences qu’elles ren- ferment sont oblongues , nombreuses , imbriquées sur plusieurs rangs, et ornées d’une houppe de poils soyeux ; leur périsperme est charnu, avec embryon droit et radicule supérieure. Les espèces de ce genre sont peu nombreuses et se ressemblent tellement qu’on serait tenté de les réunir en une seule, et'de ne les regarder que comme des variétés du type, nommé par Fuchs N£rion commun, Nerium oleander. Toutes croissent dans le lit des torrens , aux bords des eaux cou- rañtes , aux Jieux habituellement humides des cli- mats chauds de notre vieil hémisphère. L’espèce commune , quoiqu’appartenant à une famille sus- pecte, dont la plupart des espèces contiennent un suc propre non laiteux, âcre, très-amer , tellement dangereux qu'il estsouvent peu de substances aussi T. VI NERI vénéneuses (tels sont entre autres l’Upas tshettik de Java, Antiaris toxicuria , le Vomitier des Indes, Strychnos nux vomica, ete. (Foy. aux mots AnriARE et Vomirien) , a été recherchée comme plante hé- roïque ; on a vanté son écorce et ses feuilles , mi- ses en décoction, contre les maladies syphiliti- ques invétérées el pour d’autres affections égale- ment rebelles ; inais lemploi ‘n’a nullement confirmé l’espoir donné : force a été de les aban- donner par suite des accidens qu’elles détermi- nèrent. Appliquées extérieurement, elles ont moins d’inconvéniens. Réduites en poudre, mélées à de la graisse, ou de l'huile, et réduites à l’état de cérat ou pommade, pour être employées en fric- tions , elles guérissent de la gale, de la teigne et font périr les insectes cutanés. La décoction caus- tique des feuilles bouillies dans de l’huile pro- cure les mêmes avantages; di moins je l’a vue produire des cures positives en Italie et dans quel- ques parties du midi de la France. Ainsi , quoique le climat de nos régions du Nord affaiblissent né- cessairement les propriétés malfaisantes du Nérion commun, aujourd'hui très-répandu dans tous les jardins, on a grand tort de porter à la bouche les feuilles ou les fleurs qui le décorent ; elles y dé- terminent souvent des aphtes fort incommodes, lentes à passer. On se rappelle encore la mort vio- lente des soldats français en Corse, dans l’année 1769, pour avoir embroché des volailles avec des branches de Nérion commun , et les avoir mises à rôlir portées par ces baguettes. D’après cela l’on doit rejeter la poudre sternutatoire préparée avec les feuilles. Spontané en France, aux environs d’Hières et de Toulon, département du Var, dans le pays de Nice, entre les deux rivières de Gênes, dans tout le midi de l'Europe, principalement en An- dalousie , où il abonde sur les bords des rivières, dans les ravins; répandu sur toutes les côtes de la Méditerranée , en Barbarie, dans l'Orient et jus- que dans l'Inde, le Nérion commun est en général un grand arbuste rameux , devenant arbrisseau et atteignant jusqu’à cinq et six mètres de haut par- tout où on le laisse croître en liberté. Il pousse beaucoup de rejetons , qui lui donnent en peu de temps la forme d’un buisson; mais quand on en- lève tous les rejets pullulant à ses pieds , il n’est point rare , surtout dans les contrées où il est indi- gène , de lui voir acquérir un tronc assez gros et monter jusqu’à neuf et dix mètres. Bélon en a re- marqué dans l’île de Gandie qui fonrnissaient des solives propres à la construction des maisons. Son bois est d’un blanc-jaunâtre , assez dur , mais cas: sant; une écorce grisâtre , unie le recouvre, L'é- corce des jeunes rameaux est verdâtre. Les feuil- les qui le décorent sont opposées, ternées et même qualernées , d’un vert foncé, mais recouvert d’une légère couche blanchâtre et résineuse. Ses fleurs grandes ; fort belles, d’un rose supérbe, quelque- fois blanches , se saccèdent depuis le mois de juil- let jusqu’à la fin de septembre , et présentent un coup d’œil ravissant. Les follicules qu’elles pro- duisént sont d’un rouge tendre qui brunit à me- 406° Livrarson. 6 = — NERI NERI ue qu'approche, la maturité parfaite des.semen- ces. La variété, à fleurs doubles.a beaucoup 1d'é- : clat, celle. à fleurs panachées de rose et, de blanc semmultiplie par marcoties et par boniures. ; Commelin.a.le premier cultivé en Europe, il y asplus d’un siècle et demi, le Négron,oporaAnT, /V. | odorum de Aiton,.qui peuple le bord, des rivièresset | Jes.côtes maritimes de Inde. Il a de grandes res- né: » . . , semblances avec l'espèce commune; mais, il s'en distingue. d’abord.par son port plus élevé ,.et.par ses. fleurs roses, très-nombreuses , qui répandent | une odeur de vanille fort agréable, puis par. les divisions du calice très-droites , par sa corollecam- paniforme, parles supports filiformes des appen- dices formant couronne à l'entrée de la gorge, du tube, par ses anthères surmontées de: filets plu- meux et barbus. Il demande à être rentré dans, la serre chaude durant l'hiver. On possède aussi sousle nom.de Nériow A Bou- eue, /V. coronarium, Jacq., une espèce de l’Inde aux fleurs blanches ,'très-odorantes, aux:rameaux fourchus , verts.et lisses, à,la tige haute de. trois | mètres el. demi : de plus, cingautres qui nous sont venues, du Geylan. Toutes,ont les, mêmes proprié- tés âcreset irritantes. Leur culture. n’exige d’au- tres soins que d’être tenues en, serre chaude. Au- cun herbivore ne broute leurs. feuilles ; la belle chenille.du Sphinx Nérion en fait seule sa pâture. L'espèce communesest Ja plus robuste de toutes, ; elle résiste sous! le. climat de Paris, à un froid qui fait descendre le mercure à quatre ou cinq degrés au dessous de zéro. Dans le Midi, de. même que sur les rives de la Charente, où le Nérion fructifie, l’on s’en sert, pour palissades,, pour ornerles mas- sifs, et comme ses jeunes tiges et.ses branches sont souples , on les entrelace les' unes avec, les-autres our en.former des haies impénétrables, Dans l'Inde, particulièrement à Salem et à, Ma- dras, on cultive comme, plante tinctoriale Je. JVe- rium tinctorium ; le bleu que l’on retire.de :sa fé- cule est employé, pour lestoiles qui se consomment dans le pays. (T.n.,B.) NÉRITACÉES, Weritacæa. (morx.) Famille très- nalurelle créée par Lamarck pouriles genres Na: mice, Nénire, Née et Navicezue ,(voy, ces mots), et à laquelle. d’après Lillastre auteur, on doit assigner les caractères suiyans : Trachélipo- des operculés, à coquille semi. globuleuseou ovale- aplatie, sans columelle ,et dont le bord gauche de l'ouverture imite une demi-cloison. : (V.,M,) NÉRITE , MVerita. (mozu, ) Quoique l’on attribue communément à Linné, la création de, ce, genre, ilest bien certain, come le remarque, M., Des: bayes, qu'avant lui Lister l’avait déjà mentionné, ILest même, remarquable que dans son ouvrage (Syn. conchyl., pl. 595-608), il l'avait divisé de la même manière que l’a fait depuis M. de, Blain- ville , c’est-à-dire en trois groupes dont l’un com- prend celles qui ont des dents aux bords gauche et droit ; cesontles Nérites marines; l’autre, celles qui n'ont des dents qu’au. bord gauche (correspondant au genre Néritine de Lamarck) ; et enfin celles.qui n'ont pas de dents, dans laquelle il plaçait à. tort, ‘enmêmel temps que l'espèce fluviatile d'Europe, qui. lui appartient .en! effet , une: coqaille marine voisine, des Turbots; mais:c’est la seule quien ait | depuis étéretrancliée. 4 B Le genre Nérite; qui appartient à la familleitrès- naturelle des Néritacées, de-Lamarck; peutrêtre caraclérisé ainsi; animal globuleux:,, à pied: épais circulaire, àmnsclecolumellaire bi-partite, mais sans lobe pour l’operculelen:arrière , nissillon en avant ; yeux pédenculés placés à la bise ‘extérne de tentacules. .coniques ; . bouche ::dépourvnerde dent labiale ,mais:munie: d'une Jangue-denticulée, prolongée dans la cavité viscérale ; ‘branchie-pec- tiniforme , unique, d’uneigrandeur remarquable ; organe .excitateur: mâle placé entavantydu:tenta- cule droit. Goquille épaisse semi-globuleuse:, sà spire peu marquée; sans ombilic, à ouvertaresemi- lunaire; à bord droit , denté ou non , à bord gau- -chetranchant, oblique, denté ou non, à inrpression musculaire double-enfer à cheval incomplet, à opercule calcaire peu :spiré , ayañt:à son bord postérieur une ou deux apophyses. C’est cette dernière particularité, par suite de laquelle l’oper- cule semble s’articaler avec le bord columellaire, qui‘avait fait croire à Adanson que lesmollusques operculés étaient intermédiaires entre les Uni- valves et les Bivalves. Le genre Néritesse divise‘en-espèces marinesiet en espèces fluviatiles: Mais, d’après les naturalistes de l'expédition ide la :Coquille ; il existerait à la Nouvelle-Guinée une espèce de Nérite des eaux douces, qui, bien que branchifère , jouirait de: la faculté d'aller à :plus d’une demi-lieue loin de la côte. On trouveldes représentans de.ce genre dans presque tous lespa ys:du monde; mais 1c'est dans les contrées:les plus chaudes que l'on rencontre celles dont les dimensions sont les plus considéra- bles , et les couleurs les plus vives; celle-ci Loute- fois varient beaucoup , et c’est: évidemment à tort que l’on a cru pouvoirenfaire usage pour carac- | tériser les espèces. Suivant M. 'Quoy, les-Nérites, | tant marines que fluviatiles, passent unefpartie de leur vie hors de l’eau; sans jamaistrop s’enéloigner. Cependant, dit-ce voyageur , celles qui cherchent | les ruisseaux ou les marais peuvent bien sesuspen- | dre aux:fenilles des'arbres , mais non aller dans les terres ; nous-pouvons l’assurer. Ce sont'alors des enveloppes mortes qu’on rencontre portées parides Pagures ou par quelque accident. Les Nériteside mer se voient également à l'embouchure des riviè- res ; ce sont de ces iransitions que presque tous les mollusques éprouvent sans beaucoup en souffrir, Nous étions quelquefois étonnés , poursuit cessa> vant voyageur; de voir ceux qui: nous ocenpent süpporter sur des rochesinoires ; toute l’actiontdu soleilide l'équateur, sans paraîtrewen souffrir. Gette faculté tient à ceiqu’enseccollant, ils: font provision de quelques gouttes d'eaa ; quirafraîchis- sent suffisamment leurs branchies. On la leur voit rejeter lorsqu’on:les enlève. Les Nérites sont très- répandues dans les payschauds. Elles ‘arment à vivre en familles; aussi en‘trouve t-on plusieurs espèces groupéessur-le même rocher. ) Sir Er m CA RS Vitae te Ka 1. Nénte 2.Neritine 3.Nicotiane. Æ. Guerir dr Si” É À. \ & ET RIT A NES - Onpeut/partagertoutes lesespèces de ce-genre | Lamarck aux Nérites flüviatiles, qi”il voufait dins? en deux divisions principales, les coquilles-mari: nesl; .e’est.le genre Nériteproprement dit, et-les coquilles fluviatiles: on des Nérilines. La: forme: ex- térieme-fonrnil-ensuite de-bons caractères pour l'établissement. deplusieurs sections secondairés dans lésquelles on répartit alorslesespèces: rh Coquillesimarines ; dés derits. au bôrd droitet aubordgauche; Genre Nérire, Lamk. Nérmerobis; V. polita, Lamk: Goquille épaisse, le! plus: souvent: noire ; quelquefois légèrement striée;-ayani le pli-sur le:bord gauche ; déux dents peu sailläntes;l’épercule lisse à son centre .à le! berd droit: agréablement strié couleurs très: variables ; ordinairement/d'un gris pâle varié de taches rougeñtres-et de quelques bandes vertes. Son: ‘animal est tout entier d’un blanc: jaunâtre uniforme, à Fexecption destentacules quisont d’un brun enfumé .: Elle se trouve dans la:mer-des Indes. M: Quoy la trouvée: au havre Garteret ,; de la Nouvelle-Hollande. Nous reproduisons dans notre” Atlas , ph407 , fig. r, la figure que M! Quoy'a donnée de cette espèce dans-le Voyage de l’ Astro: labe: : Nousne ferons quementionner la NÉRITE GRIVE, Nexuvia, Linn. , Gmel:, Lamk: TT Goquilles fluviatiles , peint de dent au bord gauche: Genre Néririne , Lamk. Danscettesection, certaines espèces sont lisses; les’autres épineuses. -Nénre parte, M. fluviatilis, Lam. Son dia- mètre transversal est de: 4 lignesiet demie. Son tesbiest petit ,.ovale:, convexe, glabre oujaunûtre, arec de petites lignes-et: des taches très-variées, brunes ounoires:; la spireest inclinée; la lèvre est denticulée. Cette espèce habite la France:dans les rivières: Le sable:qu’on retire de la Seine et‘de la Marne en:estrempli: La Némre Loncue-fbrine, M. corona, : Linn:, Lamk. Les longues épines tubuleuses’:qui cou remnentipostérieurementson dernier tour, et‘qui luisontvalu le nom qu’elle porte, là rendent très: remarquable; sa couleur est d’un noir profond; sa: forme globuleuse, :oblongue, striée:: ouverture entièrément blanche: bord; droit{, mince-et:tran- chant ; columelle un peu-dentelée: Dés Indes oc: cidentales: Nénime COURTE-ÉPINE, V. brevispina, Lamk. Elle après dessixligneside diamètre ; son Lest/est/semi- globuleux, couvert:d’un-épiderme d’un: vert bru-: nâtresirié ;avec les:premiers tours de spire armés d'épines-de longueur-variable, mais moins grandes: qu'à l'espèce: précédente: Nous -donnous: ici, pl 4o7;fis: 2; la figure: d’unesvariété de cette espèce, découverte: à: la: Nouvelle-Irlände. par M: Quoy; cette: variété est remarquable: par: sa forme plus allongée; sa spireln’étant:que:très-peu corrodéeæet. pouvant avoir deux rangées d’épines, cer qui en porte le nombreà huit. L'animal a les tentacules:courts et -brunâtres. Le reste du corps! estrverdâire, piqueté de noirâtres les yeux- sont pédieulés:: +. HO) « WE 6 en(VsiM:) NERITINE , eritina. (wozz.) Nom imposé par | séparer des Nérites marines; mais les érinds | rapports-qui existent ‘entre ces coquilles doivent "porter à les réunir, "ainsi que l'ont déjà proposé plusieurs’ auteurs! Nous les’ considérons dône comme’une! division dans le genre N£nire ( 50ÿ. | ce mot). (V. M.) NERPRUN ;, Rhamnas!\°( mor: /PHAN. ) Génre d'arbrisseaux indigènes! let exotiques , apparte- nant à la Pentaidrie digynie , ét férmant le type d’ane famille naturelle, les Rhamnées. Ses espè- ces, asse2lvariées dé port, püisque Tournefort y distinguait trois genres, se réunissent toutefois par leurs caractères essentiels. Leur calice est tu- buleux ou turbiné, ayant'son-limbe à quatre ou , cinq lobes aigus; la’corolle, nulle däns certaines espèces, se compose ‘dé quatre ou cinq pétales, très-pelits, ‘squamiformes ; entiers où bilobés. Ses’ étamines, en même nombre, sont insérées au bord: d’un: disque périgyne; lears filets sont ordi- naïrement très-courts, les anthères ovoïdes et à deux loges. L'ovaire à troisou quatre loges, con- tenant chacune un ovule dressé ;'il porte trois où quatre styles, ordinairement soudés dans presque toute leur longnenr, et terminés chacun par un stigmate simple: Getovaire devient une baie pisi- forme; charnue, parfois accompagnée des divi- sions persistantes dû calice; elle contient 2-4 nu- cules cartilagineuses, planes et marquées d’un sillon ‘sur leur côté interne; la graine contient, | dans an éndosperme charnu, un embryon dressé, à’radicule courte et conique, à cotylédons larges ct’obtus: |: Ainsi caractérisé, le genre Nerprun comprend les genres Rhamnus, Alaternus et le Frangula de | Tournefort (le premier distingué par le nombre | quaternaire de ses parties florales, et ses rameaux | souvent épineux ; les deux autres ayant leurs divi- sions florales et leurs étamines au nombre dé cinq, |et leurs rameaux.lisses )., On-en; compte environ | cinquante espèces de Nerprans, à feuilles alternes, | quelquefois persistantes ; entières où dentelées, |ayänt deux stipules à lerir base. Les fléurs sont souvent unisexuées, dioïques ou polygames ; elles |naissent'ordinairement en épis où en faisceaux. | * Pärmiles espèces indigènes, il eñ-est plusieurs, |très-commumnes dans les jardins et dans les bois , quimnéritent une: déscriplion particulière ; on les classe en deux sections, selan que léurs rameaux :sont-ou nôn terminés len épines. I. Esrkces ÉPINEUSES.. Le Nerprüuw puneaTir, Zthamnus catharticus ,. L:, vulgairement Noirprun-ou Bourguépiné , est’ um arbrisseau dé dix à duuze pieds, à°rameaux nombreux, irrégulièrement'épineux à/léur extré- mité. Besfeuillés sont presque opposées, pétiolées, ovales-aiguës, finement dentées, chargées de nervures parallèles, lisses et’ d’un vert noir. Les fleurs ; disposées en’ bouquets à l’aisselle des feuilles supéricures, sont petites, verdâtres, or dinairementdioiques ; les divisions du calice ct'de la corolle, ainsi que-lestétamines, sont au nombre: NERP de quatre. La baie est, globaleuse et noirâtre, et renferme trois ou quatre semences. Cet arbrisseau exhale une :odeur désagréable ; ses feuilles et son fruit, son écorce, sont amers, pauséabonds au goût. Les propriétés purgatives de ses baies lui ont valu son nom spécifique; c’est un médicament énergique, employé , sous forme de syrop, dans les hydropisies de poitrine, la para- lysie, les dartres chroniques, etc. Le suc de ces mêmes baies, préparé avec l’alun, produit le vert de vessie des peintres. Sous lerapportd’horticulture , le Nerprun forme d'excellentes haies, dont le vert foncé contraste avec la couleur plus claire des autres arbustes ; il réussit partout, et se multiplie facilement. On le trouve à l’état sauvage dans les diverses contrées de la France et de l’Europe. Le NerPRUN DES TEINTURIERS, À hamnus infeclo- rius, L., croît communément dans les lieux mon- tueux de la Provence , et supporte les hivers ordinaires du climat de Paris; il s’élève à trois ou quatre pieds seulement; ses rameaux, diffus et tortueux , portent des feuilles alternes , petites , à court pétiole, ovales arrondies, dentées, légère- ment velues, Aux fleurs, qui sont presque herba- cées et divisées en quatre parties , succèdent de petites baies giobuleuses et verdâtres, connues dans le commerce sous le nom de graines d’Avi- gnon; cueillies avant la maturité, et préparées avec du blanc.de céruse, elles donnent Ja couleur jaune-verdâtre appelée stil de grain. (La plapart des Nerpruns fournissent également une teinture jaune. ) Ces baies pourraient être employées aux mêmes usages que celles du Nerprun cathar- tique. On trouve en Suisse le À hamnus saxatilis, qui, très-voisin du précédent pour ses propriétés , s’en distingue par ses fleurs solitaires à l’aisselle des feuilles. IT. Espèces non épineuses. Le NERPRUN ALATERNE, Rhamnus alaternus, L.» a été décrit à l’article Alareune de ce Diction- naire. Le NenbruN BOURGÈNE, AR hamnus frangula, L., extrêmement commun dans les bois humides ; a une tige de dix à douze pieds de haut, unie, divisée en rameaux grêles , élancés, peu nombreux. Ses feuilles sont ovales-arrondies, entières, per- sistantes. Les fleurs ont cinq parties, et produisent des baies d’abord vertes, puis rouges, enfin noires à leur maturité. La Bourgène, peu garnie de branches et de feuilles , ne sert guère à la décoration des jardins; -on la place quelquefois dans les terrains humides, au dessous des autres arbres. Son bois donne un -harbon très-léger ; c’est celui qu’on emploie sur- ‘tout dans la fabrication de la pondre à canon. Ses baies, comme celles du Rhamnus catharticus, sont purgalives, et donnent aussi un vert de vessie, mais de qualité inférieure. On appelle vulgairement Bourgène toujours verte le /hamnus glandulosus, cultivé dans les 4% NERV jardins pour ses feuilles persistantes ; il est origi- naire des Canaries. s La Bourcknx pes Azpes, Rhamnus alpinus, L., forme des touffes d’un beau vert et bien garnies;,’ qu’on place souvent dans les massifs. Originaire des montagnes , elle ne réussit point dans les: terres marécageuses. (L.) NERVATION , Wervatio. (8or. ) Ramifications formées par les vaisseaux qui parcourent et con- stituent la lame d’une feuiile; quand elles sont très-prononcées et saillantes, elles prennent le nom de Nervures ; la principale fait suite au pé- tiole, s'étend Jongitudinalement de la base au sommet de Ja feuille, toujours en diminuant de grosseur; elle s'appelle Côre; les autres partant de la base de la feuille sont dites NERVURES BASI- LAIRES ; lorsqu'elles partent des côtés de la nervure médiane unique et se dirigent vers les bords, on les nomme Nenvunes seconpaires ; enfin lors- qu’elles sont très-déliées, plas sensibles à Ja vue qu'au tact , plus divisées et plus arrondies, on les nomme Veines; quand clles s’anastomosent fré- quemment entre elles, et constituent à proprement parler le parenchyme de la feuille, ce sont des Veinuses. Dans les feuilles de l’Héliotrope d’O- rient, /leliotropium orientale, du CGlusier rose, Clusia rosea | de la Joubarbe, Sempervivum tecto- rum , et en général de toutes les plantes grasses, la Nervation n’existe pas ou du moins elle ne se manifeste nullement. Quand la Nervation, après s'être divisée et subdivisée plusieurs fois, se ter- mine par des veines, comme sur les feuilles de la grande Capucine, Tropæolum majus, on dit que ces feuilles sont NenvaTo-veinées. Il est fâcheux que ces différens mots soient en usage dans le rè- gne animal; car chez les plantes ils n’ont ni la même valeur , ni la moindre analogie avec ce que l’on nomme Nerfs, Veines, etc. , dans l’analomie animale ; ils ne représentent dans la botanique que des vaisseaux poreux, plus ou moins nombreux, enveloppés d’une certaine quantité de tissu cellu- laire. La Nervation est un caractère bon à consul- ter pour la division des végétaux; elle est simple dans les Monocotylédonées (en exceplant cepen- dant les Aroïdes ) et très-ramifite dans les Dico- tylédonées. V’. au surplus ce que nous avons déjà dit à son sujet au mot Feuizce , t. IL, p. 198. (T. ». B.) NERVIMOTION. (Paysioc.) M. Dutrochet veut - qu’on désigne ainsi le phénomène de mouvement produit dans les sens par les agens extérieurs et [transmis par les nerfs. Ce terme nous semble à peu près inutile; car la science possède le mot Znner- valion, ‘qui exprime parfaitement, non seulement l’idée que M. Dutrochet a attachée à son mot, mais qui comprend encore l’ensemble des actions exé- cutées par les nerfs dans l’économie. (G: G. ns C.) NERVULES. (mor. pnan. ) Ge mot, dans quel- ques auteurs , désigne les faisceaux nonrriciers qui descendent da stigmate à l'ovaire. Nous les avons décrits à l’article CORDONS PISTILLAIRES- V, ce mot. (L.) NEUT 45 NEVA NERVURES , Wervi. (or. pan. ) On nomme ainsi les lignes ou côtes plus où moins saillantes qui se voient à la surface des feuilles ; leur ensem- ble forme un réseau qui est en quelque sorte le squelette de ce genre d'organes. On nomme aussi Vervures les lignes saillantes à la surface des divisions du calice ou de la co- rolle. Ainsi, par exemple, dans les Synanthérées, chacun des cinq pétales, quiinférieurèment soudés forment la corolle , est bordé de deux Nervures latérales et confluentes au sommet. (L.) NÉSÉE , Wesea. (zooPn. rouvre.) Nom par lequel M. Lamouroux désigne une petite coupe générique qu'il a établie dans le genre Coralline de Gmelin, dont elle diffère peu, avec peu de jolies espèces caractérisées de la manière suivante : tige simple , encroûtée à l'extérieur, composée à l’intérieur d’un: grand nombre de fibres cornées , et ter- minée au sommet par un faisceau de rameaux simples, cylindriques, articulés , dichotomes , formant une sorte de pinceau. Quant à l’organi- sation des animaux, elle n’a encore été que fort peu étudiée; et quant à ce que Lamouroux en à écrit, ce qu'il a dit étant fondé uniquement sur l'examen d'espèces complétement desséchées , comme il le remarque lui-même, on doit attendre de nouvelles observations avant de rien décider à leur égard: Au reste , ce que nous venons de dire montre combien il y a d’analogie entre ce genre et celui qui a été établi depuis par M. de Lamarck sous le nom de Pinceau, et qui paraît lui corres- pondre exactement. C’est dans la mer des Antilles que se trouve le genre Nésée. M. Lamouroux en fait connaître six espèces ; il nous suflira de dé- crire la suivante, +! La Nésér annecée, N. annulata, Corallium Pe- nicillum, Linn., Gmel., d’après Ellis et Solander, tab. 7, fig. 5-8, et tab. 25, fig. 1. Latigeest comme membraneuse , annelée ou fortement ridée trans- versalement. Les rameaux sont disposés en nom- breux faisceaux longs et fins, ou gros et courts, d’après les deux figures citées. Cette contradiction porte M. Lamouroux à croire qu’il pourrait bien se faire qu'il s'agit ici de deux espèces. La Nésée annelée se trouve dans la mer des An- tilles. (V. M) Le nom de Nésée a été donné par Leach à un sous-genre de Crustacés démen:bré des Sphéromes, et dont il sera question à cet article. ( Foy. Srné- ROME et SPHÉROMIDES. (GuËr.) "NEURITE: (min. ) Plusieurs minéralogistes al- lemands ont donné ce nom à une subelauce qui, d après ses caractères, serait le Jabs (v. ce mot). On croitmême que le nom de Néphrite que l'on donne au Jade ne serait qu’une corruption du mot Neurite, Quoi qu’il en soit, ce mot paraît venir du grec veëgoy (nerf ), parce que le jade a passé dans les temps arciens pour jouir de la propriété de fortifier les nerfs. (I H.) -NEUTRES, (1xs.) On donne ce nom, en ento- mologie, à des individus qui nesont censés possé- der aucun sexe; on a des exemples parmi les Abeilles qué les Neuütres ne sont que des femelles où les organes sexuels sont avorlés, faute d’une nourriture convenable sous leur premier état ; car en replaçant les larves dans une condilion favora- ble, à une certaine époque de leur développement, on en obtient des femelles aptes à la reproduction de l’espèce. Ges Neutres conservent tout l'instinct de la maternité; on n’en tronve que dans les Gué- piaires, Formicaires, Apiaires , et parmi les Në- vroptères et les Termes; je crois que les Neutres ne sont pas tous des femelles avortées., et que quelques uns peuvent bien être des mâles comme dans les Termes , ou ce seraient alors eux auxquels on a donné le nom de Soldats; on trouve aussi chez les Fourmis des individus de taille et de forme tellement différentes de la masse des autres Neutres qu'ils pourraient avoir la même origine. (A. P. NEUTRES (rLeurs ). (BoT. PHAN. ) On désigne ainsi les fleurs dont les pétales se sont accrus aux dépens de leurs organes reproducteurs; telles sont celles de la variété de Viorne appelée Boule de Neige; telles sont aussi celles de l’Hortensia. La fleur neutre diffère de la fleur double en ce que dans cetle dernière les étamines se sont transfor- mées en pétales, ce qui n’a point lieu dans la fleur Neutre, (L.) NÉVA. (ckocn. ruys. ) Fleuve de la Russie eu- ropéenne dans le gouvernement de Saint-Péters- bourg; il sort par l’extrémité sud-ouest du lac Ladoga, se dirige d’abord vers le sud-ouest, en- suite vers le nord-ouest, et va se jeter dans le golfe de Finlande par plusieurs embouchures, après un cours d'environ 14 lieues. Ses principaux aflluens de droite sont : l'Okhta et la T'chernaia ; du côté gauche il recoit la T'osna, l’ljonkaet la Mga. Ge fleuve , iarge et rapide, a dans Saint -Pétersbourg près de 2,400 pieds de largeur : il se divise dans cette ville en plusieurs bras qui forment des îles, dont quelques unes sont couvertes de maisons. Sa profondeur, qui varie entre 12 et 18 pieds, lerend praticable à d’assez gros navires. Ses eaux, limpi- des pendant les temps calmes , montent pendant certaines tempêles à plus de 10 pieds au dessus de leur niveau , et afiligent la ville de leurs déborde- mens désastreux. Le premier novembre 1726, les eaux s’élevèrent lout à coup de plus de huit pieds; le 10 septembre 1777 elles montèrent rapidement à À pieds et demi , et entraînèrent des maisons et des ponts , principalement dans le Vassilei-Ostrof et dans l’île de Saint-Pétersbourg. Le plus impor- tant de ces événemens est celui qui eut lieu le 7 novembre 1824. La crue subite des eaux fut si considérable, qu’elles s’étendirent jusqu’à la dis- tance de 5 lieues aux environs de la ville, détrui- sirent un grand nombre de villages, emportèrent dans Ja capitale de l’empire russe plus de 335 mai- sons et en ruinèrent plus de 2,000. Les magasins de la douane furent submergés, et les pertes du commerce restèrent incalculables. Plus de 1,500 personnes périrent dans cette affreuse inondation. Les secours en argent qu’il fallut distribuer aux gens nécessiteux s’élevèrent à la somme de 500,000 roubles. La Néva commence à se couvrir de glaces à la fin d'octobre, et elle ne dégèle qu’à la fin ut ” NEVR d'avril et souvent même, plus: lard. Les, glaces. de- viennent d” une épaisseur telle, qu'en janvier 1740» l'impératrice Anie en fit construire un palais. Ge fleuve estun des plus importaps pour.le commerce de la Russie, à :cause des, moyens; qu'il offre. de, communiquer ayec le Volga. (d. H:) NÉVRILÈME. (Anar...) “On donne. ce.nom à la gaîne celluleuse qui enveloppe chaque nest (Voyez Nrnu. nd NÉVROPTÈRES, Nevropterus. (ins. Nasa a ordre de la classe des insectes.ailés, ou le septième en comptant les Apières : on le reconnaît aux ca- ractères suivans : bouchecomposée de deux lèvres, de mandibules et de mâchoires, pecpresau.broie- ment des alimens; quatre is membraneuses., finement réticulées: larves toujours hexapodes. L'ordre des Névropières est sans contredit,de tous les insectes celui dont la définition est la plus difficile, à part ses caractères risoureux, parce que les différens groupes dont il se compose, soit comme famille, soit comme tribu, diffèrent es- sentiellement entre eux. et par leur organisalion ; et par leurs mœurs. Nous trouyonsdansles Myrmé- léons,et, les Parnopates les organes buccaux très- développés, offrant six palpes comme chez, les insectes les plus carnassiers, tandis que chez les Libellulines.on n’en trouve que quatre, et que des Pluyganides, où déjà les mandibules et.les mâ- choires sont presque atrophiées, :on passe aux Ephèmères, où il. n’en resle aucun veslige; tan- tôt ilexiste des yeux lisses, tantôt ils manquent, tantôt, les antennes sont démesurément longues, comme,dans les Ascalaples et les Phryganes , lan- tôlel Iles sont à peine-visibles , comme pour les Li- belliülines elles £’phémères ; Los tarses n’offrent pas moins de variété; ils ont de trois à. cinq articles; si l'on veut considérer les ailes, on les voit. presque égales dans les Libellulines , les Myrméléons et d’autres, tandis.que les inférieures sont fort larges dans les Phryganides, et que la même, paire, au conlraire , est réduite à une lanière danses Ve- moplères , et que dans les Borées elle a tout-à-fait disparu, ainsi que dans, une grande partie des Termes; enfin quelques. espèces, mais en, très- petit ombre, ont un oviducte saillant. Les mœurs et là forme sous l’état de larve ne sont pas moins disparates que dans,les insectes à l’état parfait, les unes n’ont que des demi-méta- morphoses , @L sont aquatiques el carnassières , ce sont celles des Libellulines et des Perlides ; d’au- tres sont terrestres et éyalement carnassières , comme celles des Wyrméléons ; les métamorphoses de Ta tribu des Panorpates sont tout-à-fait incon- nues, les Phryganides et les Æplhémérines sont aquatiques et vivent de détritus ; enfin les 7'ermes offfént une anomalie encore plus forte avec tous les autres insectes du même.ordre, ceux-ci ont tous vécu solitaires sous tous leurs états ; ceux-là vivent, au contraire , à toutes les époques de leur vie, en sociétés innombrables composées de trois où quatre sortes d'individus, dont la détermina- lion n’ést pas encore Lien exacte, “Au milicu dung pareille discordance, il est rès-diffiville d° établirrune méthode: de élassifica- tion bien régulière, pour cet ordre ; carilrest pros : bable ,que-toujours.quelque. choseiviendra la cons Warier, et c'est.ce-qui, jusqu'à présent »estarrivé à tous les auteurs qui.sem sont.occapés: On«divise cet.ordre en:troiss-familles.,! lés: Subulicornes! es Planipenneset les! Plicipennes; (A3: P.) NEZ, (anar.) Le Nez est cette portiomsaillante dela face qui limité antérieurementilesAosses na- sales, etquiest située au dessous du front, aucdes- sus/de la lèvre supérieure, entre lesorbitesiet les joues. Dans l'homme, sa forme, sen. volume et sa direction. varient suivant-les âges, lesraces!, et suivant les individus. Quelles que soient ces: vas riétés, le, Nez conserve: toujours-la forme d’ane pyramide-triangulaire , qui-présente : deux: faces latérales et antérieures, sur le: tiersinférieurdes- quelles on observe. un sillon courbe , concaveien bas; une face postérieure ;:concave:, correspon- dant aux fosses nasales, et partagée: par leur cloi- son.en deux portionsiatérales; umbordiantérieur, appelé le dos du nez, terminé. inférieurement:par une saillie arrondie qu’on nomme le lobes; deux bords postérieurs , qui semblent:se continuer avec les jpues, dont.ils:sont séparés-par un sillon obli- que en haut. et.en dedans ; un:sommet ; ou racine; situé immédiatement au dessous du: front , entre les sourcils: enfin, une-base. percée de Mess ou« verlures-oyalaires d’ ayant envarrière , qui consti- tuent les marines antérieures, Ges ouvertures sont séparées l'une de l'autre par lebord, inférieur de la cloison, et.limitées en. dehors par les-portions latérales inférieures du Nez, auxquelles «en donné le. nom.d’ailes du Nez. La structure du Nez est assez. complexe ;-les parties qui entrent dans.sa composition:sont: 1° la peau qui adhère très-intinement à son Jobesainsk qu'à ses ailes, et dans l’épaisseur-de laquelle .on. trouye, un assez grand nombre, de:follicules:.sébas: cés;s, 2° les muscles pyramidaux, les transverses:, les élévateurs communs de: l'aile. du. Nez-et de-la lèvre supérieure, les incisifs supérieurs; 3° les apophyses montantes de l’os:maxillairessupérieur, et les os propres du Nez ;.4° plusieurs cartilages: minces, réunis entre eux..et, les, parties osseuses du Nez. Le plus considérable de tous, le cantis: lage de la cloison, est situé perpendiculairement à la partie moyenne de l’organe,, Sa: forme est: quadrilatère, IL.complète en, avant, la,cloison.os- seuse des. fosses nasales. Il,est,épais,. saïllantset: sous-culané en haut; mince inférieurement ; où il s’unit au cartilage des narines. Ce,sont ces:der-. niers qui, déterminent la forme et, les dimensions» des narines. Quant aux cartilages latéraux, dont le nom indique assez la position ,.ils ont une: ons quadrilatère, et sont fixés, au bord inférieur-des: os propres du Nez, à la parlie inférieure de V'a- pophyse montante de l'os, maxillaire supérieur, et au,bord supérieur des cartilages, des parines, : au dessus desquels. ils. sont: placés, el avecilès- quels ils sont quelquefois, intimement, confondus, : En avant, ils se continuent avec le-bord,ducarti- lage de la cloison; ils sont; recouverts, parles! :NEZ ne RER SD MR Aer AS em nn _ men . ” = susclesiriangulaires hpyramidaux, etparla peau. Les. mouvemens du: Nez; *eonsidéré “éhez l'homme, consistent: spécialement dans l'éléva- ioniet l'abaïissement ‘alternatifs de-ses parties la- éralesswou ailes ;et dans ladilatation des narines. Ces: mouvemens :voncourent à varier lexpréssion .de:la physionomie: C’estainsi qu’en se froncant, de, Nezssert.à pemdre le dédain ;1la répuignanceiet l'horreur. Chez quelques-peuples sauvages’, von sait que: cet rorganerest: omé d'anheaux plus ou mojns voluminenx qu'ils suspendent à ‘la: cloison des narinëés, après lui avoir fait subir unévopéra- ion analogue: à icelle-que: lon pratique ‘sur les “oreilles , pour-y suspendre des ornements. Le Nez, considéré -chez les autres Mammifères, présenLe des différences très-remarquables. Dans certains-Rongeurs, äil:est peu saillant et presque immobile. Dansla plupart des Garnassiers , dont le #useau ne se prolonge pas au-delà de la bouche, æt dans les Singes, sa structure est à peu près la même quedans l’homme. Dansles Carnassiers àmu- “seau saillant et mobile, tels queldes Goatis, les Tau- pes, les cartilagesdu Nez forment untuyaucomplet articulé sur les bords: de l'ouverture osseuse des marines, Dans ces derniers animaux, des muscles nombreux servent à lui imprimer -des mouvemens en tous-sens., Ils sont au nombre de quatre de chaque côté , et-se terminent par aütant> de ten- dons, quisontplacés autour dutayaumasalcomme des, cordes autour d’un mât. Le plus profond de oes-muséles produit le tendon supérieur, quis’u- nib avec son correspondant et une large aponté- wrose. qui recouvre tont Jle:dessus du Nez. Les deux suivans se rendent sure côté:du Nez; l'un un peu plus haut , l’autre un-peu plus bas; lo quatrième ; qui-est le plus extérieur, vas unir avee-son correspondant sousle Nez, .comme: le. premier.le fait dessus. Ges tendons s’insèrent à Ja plaque fongueuse quitermine le boutoir. Un petit muscléivient aussi du bord alvéolaire de l'os in- cisif , etsabaisse-le: museau::Le' boutoïr du Cochon estsemblable.en grand à celui de la Taupe. Enfin, dans d’autresocanimaux dela classe des Mammifères, tels que l’'Eléphant et Je Tapir, le Nez est tellement saillant : etrtellement allongé, qu'il devient un véritable organe de‘préhension, connu sous le.mom de trompe. De la restawration-du nez, ou rhinoplastie.: Nous ne terminerons-pas cet article sans parler d’une opération à l’aide de laquelle, lorsque le Nez a été détruit, soit par:suite de blessures , soit par suite d’ulcérations -de :nature diverse, on-peut rem- placer cet organe,«et remédier -à la difformité vraiment hideuse que produit sa destruction. Geite opération, quira) été inventée par les Indiens," et qui a lé pratiquéechez eux deltemps immémorial aux-malheureux qui avaient étéicondamnés!à avoir le Nez coupé, se pratiquait de différentes .ma- . nières. ze | L'un de ces, procédés, que le docteur, Du- trochet.a fait’ connaître, lui, a été communiqué par.son beau-frère, ancien général-en chéf des iroupes réglées du prince maratte Scindiah , et il -ne doté ducnnement dé la véracité de ces renset- gnemens. « Parmi les méthodes, dit-il, que j’ä -Hvu employer parles Indiens, au milieu des- quels j'aivéca Tong-temps, pour refaire les Néz scoupés (et lonien coupe beauconp et souvent °rdatis ces contrées), la meilleure consiste à greffér i»laplace du Nez’qui n’est plus, un morceau de »peau âvec-sôn tissu cellulaire, pris à la fesse, »préférablement à toute! autre partie, parce que vic'est là qu'il y a le -plus de'tissu cellulaire, et »qte L'on peut enlever an morceau avec le moins » d’inconvénient. Un sous-oflicier dé l’armée que »je commandais, ajoute-t-il, avait été pris on haine par un des officiers supérieurs, qui profita » d'une faute légère commise par ce sous officier »pour lai faire couper le Nez. On était alors en »campagre, et le malheureux mutilé fut obligé » de’ contirüer son sérvice sans pouvoir faire res- »taurer son Nez. Ce ne fut qu'un certain temps » après ; lorsque la plaie commençait déjà à se ci- »catriser, qu'il lui fut possible de faire pratiquer »celle restauration par des Indiens en possession »duprocédé. Les opérateurs débutèrent par rafrai- » chir’ la plaie du'Nez ; ‘ils choisirent ensuite un ‘endroit delai fesse qu'ils frappèrent à coups re- “doublés avec une pantoufle , jusqu’à ce qu'il fût sbien tuméfié. Alors ils coupèrent en cet endroit »un morceau de peau et du tissu subjacent, de la grandear ét de la forme de ce qui manquait au » Nez ils l’appliquèrent sur ce dernier, et l’y fixè- “rent solidement. Ils'eurent soin de mettre dans »chaque narine un'pétit cylindre de bois, pour ven maintenir l’ouverture. Cette espèce de greffe -w'amimale réussit à mervcille. J’ai eu long-temps »cethomme à mon service ; il n’était point défi- »guré;let il ne restait d'autre trace de la mutila- »tion qu'une cicatrice visible autour de la greffe. » Ce procédé n’a été signalé par personne autre. On n’en trouÿe aücune trace ni dans Bonlius, nt dans Chaïdin, ni dans les voyageurs modernes. Cependant ; ‘on a’cru retrouver les traces de cette méthode dans! lé poème burlesque d’Æudibras , -parSamaelLeske. Mais on peat tout au plus con- clare de'cepassage que le retranchement d’un morceau dé)peau d’une fesse étrangère élait conau. en ltalie depuis un temps immémorial, sans toute- fois! y avoir jamais Été pratiqué. Quant à ces vers, nous allons les rapporter, ne voulant pas priver le lécteur’d’un/morceau ‘aussi singulier. Les Esculapes d’Étrinie Réparaientiousi les Nez perdus ; Par une nouvelle industrie, Ils vous prenaient adroitement Un morcéau duc. dan pauvre homme, | L'appliquaient aw nez>promptement: Enfin, il arrivait.qu'en sommie, Tout juste, à la mort du préteur, Tombait lé-ezde l'emprunteur, ÆEtssouxent dans dasmèmel bière, Par juitice et par bon accord, On reméttait, au gré du mort, TLemnezauprès de son derrière. [1 4€Celte méthode, qui réassissait peut-être dans Pinde; à cause dela bônté du climat, de l'égalité |-dela températare-et dé la constante sérénité de atmosphère ; n'a jamais été pratiquée en Europe, NEZ 48 NICA où des conditions contraires Ja feraient probable- ment échouer. | Mais une autre méthode, connue aussi des In- diens, qui en sont également les inventeurs, mais qui n’est mise en usage que par une seule classe d’Indous, qu’on appelle Koomas, a été pratiquée avantageusement dans nos climats, après avoir subi de légères modifications. Ce second mode d'opération consiste à prendre avec de la cire pé- trie et étendue en feuille, la mesure de ce qu'il faut de peau pour couvrir largement la plaie du Nez manquant ; à appliquer celte cire sur le front, pour faire une marque autour avec de l'encre; à disséquer et détacher la portion de peau ainsi des- sinée, moins une colonne qu’on laisse à sa base et près des sourcils en communication avec le reste de la nutrition du lambheau ; à rabattre celui-ci en leretournantsens-dessus-dessous, au moyen d’une torsion faite à la colonne adhérente; enfin, à l’ap- pliquer avec précaution , bord sur bord, au Nez préalablement dépouillé de ses callosités et de ses cicatrices, que l’on enlève à l’aide de l'instrument tranchant, et à maintenir les bords saignans du Nez et du lambeau en contact immédiat à l’aide de bandelettes agglutinatives , de points de suture et d’un bandage approprié. Au bout de quelques ours, on forme des Narines ayec des bourdonnets de charpie introduits à la place qu’elles doivent occuper, el vers le vingt-cinquième, quand le lam- beau a pris et peut se nourrir lui-même, on coupe le pédicule que l’on avait tordu, et l’on s'occupe à perfectionner la configuration du nouveau Nez. Ce ne fut qu’en 1793 que, du fond de l’Indostan, l'éveil fut donné aux gens de l’art sur cette opéra- tion , qui était connue dans le pays depuis des mil- liers d'années. Des chirurgiens anglais la pratiquè- rent, et depuis, elle ne Larda pas à être connue dans toute l’Europe, où elle subit des modifications dans quelques uns de ses détails entre les mains de MM. Graëff, Dieffenbach, Lisfranc, etc. Enfin, il existe encore une autre méthode, qui semble appartenir à l'Europe, et nommée impro- prement italienne, car elle est originaire de la Ca- labre ou de la Sicile, et mal à propos qualifiée de Taliacotienre du nom de Taliacot, que l’on en a considéré à tort comme l'inventeur, puisque la découverte en remonte à deux siècles avant lui. Cette méthode consistait à prendre le lambeau avec lequel on reconstruisait le Nez sur le bras du patient et à maintenir le bras en contact avec la face à l’aide d'appareils convenables. Lorsque le lambeau s'était greffé par un de ses côtés à l’ou- verture rafraîchie des fosses nasales, ou finissait de le séparer du bras et on le faisait adhérer par le côté resté libre. Maïs ce procédé était excessive - ment douloureux, excessivement long, et, quoi- qu'il ait réussi entre les mains du docteur Graëff, il a été complétement abandonné. Tels sont les procédés à l’aide desquels on peut remédier à la destruction du Nez. Mais le seul usité maintenant est le second, et encore a-t-il subi quelques modifications légères. Il faut cepen- dant l'avouer, les Nez ainsi fabriqués par la main de l’homme ne sont pas d’une pureté de dessim telle qu'ils puissent échapper à la critique. Nous en avons vu de supportables ; mais nous en avons vu aussi de bien originaux et qu'ilauraitété difficile de classer parmi les types connus. Quoiqu’en aient dit certains chirurgiens distingués de notre époque, ce seront toujours de tristes Nez aquilins que ceux qu'ils modéleront avec la peau du front ou celle de toute antre partie. (A. D.) NEZ-COUPÉ. (nor. Pnax.) Nom qu’on donne vulgairement à un genre de SraPuyLier. Voyez ce mot. (C. L.) NIAGARA. (céocr. Pays. et GÉoL.) A l’article Cascapes ; nous avons donné la description de la chute du Niagara, figurée pl. 83; nous avons même décrit les roches sur lesquelles coule l’eau de cette rivière, qui se précipite d'environ 200: pieds de baüteur. Mais de nouveaux renseigne- mens concernant la géographie physique et la géologie, nous meltent à même d'ajouter quel- ques mots à ce que nous avons dit dans l’article précité. Ainsi l’on a calculé que la masse d’eau qui tombe est de 100,000,000 de tonnes par heure , et que sous la chute la rivière a 170 pieds de profondenr. Quant à la constitution géologique du sol, elle se compose à la partie supérieure d’un dépôt de transport, composé de sable , de cailloux roulés et de gros blocs de roches; son épaisseur est de 10 à 140 pieds. Au dessous, le calcaire en couches horizontales dont nous avons parlé, appartient au terrain dit intermédiaire ou de transition ; il renferme du sulfure de zinc et a 90 pieds d'épaisseur. Plus bas, c’est plutôt une marne schisteuse qu’un schiste : sa puissance est aussi de go pieds. C’est cette marne qui se dé- compose sans cesse, et qui, entraînée au fond du précipice, y provoque la chute des couches su- périeures et par là explique comment la cataracte recule sans cesse , de manière qu’un jour elle sera un lac Érié. (J. H. NICANDRE, Wicandra. (BoT. puan.) Nom donné par Adanson à une Solanée, que Linné réunissait au genre Atropa avec l’épithète de phy- salodes. Jussieu len a distinguée de nouveau, eb caractérisée ainsi qu’il suit : calice pentagone, à cinq divisions aigués, profondes, persistantes ; corolle presque campanulée, à cinq lobes obtus, peu profonds; cinq étamines , à filets dilatés à la base, grêles au sommet; anthères cordiformes , aiguës, à deux loges s’ouvrant par un sillon lon- gitudinal ; ovaire libre, globuleux, un peu obli- que, à cinq loges, contenant chacune plusieurs ovules ; style simple, stigmate globuleux et très- petit ; capsule globuleuse ; déprimée, enveloppée par le calice qui s’est accru en forme de vessie (à peu près comme dans le Physalis alkekengi) ; elle est indéhiscente et à cinq (? deux) loges polysper- mes. Ce genre fait le passage de l’Atropa au Physa- lis, et participe de leurs caractères. Ilse compose d’une seule espèce , originaire du Mexique; c’est une herbe annuelle , rameuse , à feuilles longue- ment pétiolées, ovales , bordées de dents profon- des qu OR EEE as is és ee iii te ir mr rer rrt NICGK 49 NICO PE des et irrégulières. Elle produit des fleurs bleues. Le nom de Vicandra à été donné par Schreber am Potalia d'Aublet; mais cet inutile changement est resté comme non avenu. (L.) NICKEL. (wix.) Ce métal dans son état de pu- reté est blanc , malléable et susceptible de magné- tisme. Dans la nature il ne se présente point pur ou natif, mais combiné avec différentes substan- ces , telles que le soufre, l’arsenic, quelquefois ces deux substances ensemble , l'acide arsenique, Je soufre et l’antimoine , ou bien à l’état d’oxide, état dans lequel il s’unit encore à diverses sub- stances. Nous allons le décrire dans toutes ses combinaisons. Le Nickel sulfuré que M. Beudant à nommé Hanxise, de deux mots allemands qui signifient pyrite capillaire , avait été appelé par Haüy et d’autres minéralogistes Vickel natif, dénomina- tion qui paraissait lui convenir, jusqu'à l’époque ou le chimiste suédois Arfwedson reconnut que ce minéral était composé d'environ 65 parties de Nickel et de 35 de soufre. L’harkise est doué d’un éclat métalloïde ; sa couleur est le vert jau- nâtre ; il se présente en petites houppes compo- sées de fines aiguilles. Il est soluble dans l'acide nitrique , et ce qui peut servir à le distinguer, c’est que sa solution devient violâtre par l’addition de Vammoniaque. Cette substance assez rare se trouve en Bohème, en Saxe et en Angleterre, ac- compagnée de cobalt arsenical, de blende, de galène et de divers minerais d’argent. On donne le nom de NrckEeLINE à une combi- naison de Nickel et d’arsenic que les minéralo- gistes français ont long-toemps appelée Nickel arse- nical et les Allemands Kupfernickel. C’est une substance métalloïde rougeâtre, qui se ternit len- tement à l'air, qui se laisse attaquer par l'acide mtrique, et dont la solution verte tire au bleu violacé en y ajoutant de lammoniaque. Elle est composée, d’après plusieurs analyses qui diffèrent ün peu les unes des autres, d'environ 4g à 55 d’arsenic, de 40 à 42 de Nickel, et quelquefois d’un peu d’antimoine, de soufre, de fer ct de plomb. La Nickeline se trouve ordinairement en masses compactes; mais quelquefois on l’a trou- vée cristallisée en prismes rhomboïdaux et d’au- tres disent en cubes. Plusieurs minéralogistes désignent sous le nom de Vickel gris le mélange de soufre, d’arsenic et de Nickel que M. Beudant appelle Disomose. C’est encore une substance d’un éclat métalloïde, mais d'un gris d'acier , qui se présente en pelites mas- ics compactes ou lamelleuses irès-fragiles, sans aucun indice de cristallisation. La quantité d’ar- senic qui domine dans ce minéral lui fait répan- dre une forte odeur d’ail par la calcination. Elle se compose de 46 à 53 parties d'arsenic sur seu- lement 24 à 30 de Nickel, 12 à 19 de soufre ct quelques parties de fer. La Disemose n’a encore ÉLé trouvée qu’en Suède, où elle accompagne le cobalt. L’acide arsenique ne se combine dans la nature qu'avec l’oxide de Nickel : de 1à le nom de Wickel T, VI: ocker que les Allemands donnent°à cette combi- paison, que M. Bcudant à nommée pour cette raison Nickez ocre. C’est le Wickel oxide et le Nickel arséniaté des minéralogistes français qui suivent la nomenclature d'Haüy. Le Nickel ocre est une substance non métalloïde verdâtre, pul- vérulente, très-tendre, qui se présente en légers filamens groupés. Il donne de l’eau par la calci- nation. M, Bethier a trouvé qu'il se compose d'environ 37 parties d’acide arsenique, de 36 d’oxide de Nickel, de 2 à 3 d’eau, et de 24 à 25 d’eau. On le trouve partout où se trouve la Nicke- line. Le soufre et l’antimoine s'unissent au Nickel pour former une combinaison que l’on a nommée Nickel arsenical antimonifere et que M. Beudant a nommée ANTINONICKEL à cause de la grande pro- portion dans laquelle se présente l’antimoine. Elle se compose de 48 à 56 parties de ce dernier mé- tal, de 16 de soufre, de 26 à 27 de Nickel et sou- vent de quelques parties d’arsenic. L’antimonickel se présente très-rarement à l’élat cristallin; on le trouve ordinairement en pelites masses compactes ou à texture lamelleuse, Sa cristailisation est dans le système cubique. Il offre la même couleur et le même éclat que le disomose. Fusible au chalu- meau , il dégage des vapeurs abondantes d’anti- moine ; il est attaquable par l'acide nitrique et donne un précipité. Cette espèce minérale se trouve dans quelques filons cobaltifères. Enfin le Nickel oxidé noir, qui a élé nommé par M. Beudant néoplase, de deux mots grecs qui signifient nouvelle formation, parce qu’en effet il paraît se former tous les jours dans certaines mines en une substance terreuse tantôt grise, tantôt noire ou brune. Elle donne de l’eau par la calci- nation, est altaquable par l'acide nitrique en four- nissant un précipité d’acide arsénieux. Le Néo- plase se trouve dans une mine près de Riegelsdorff dans la Hesse, au milieu des cavités d’un schiste bitumineux contenant de l’arseniure et de l’arse- niate de Nickel, à la décomposition desquels il paraît être dà , suivant M. Beudant. Les usages du Nickel sont très-restreints. Il entre dans la composition de l’alliage chinois ap- pelé cuivre blanc et qui se compose de Nickel, de cuivre, de fer et de zinc. On pourrait allier uti- lement au fer : en effet, 0,015 de Nickel suffi- sent pour donner au fer une grande ductilité à froid et pour le conserver indéfiniment à l'air, sans altération. (J. H.) NICOTIANE. Wicotiana. (or. man.) Vulgaire- ment le Tasac, Genre de plantes dycotylédones, de la famille de Solanées de Jussieu et Pentandrie monogynie de Linné, établi par ce savant, et pré- sentant pour caractères constitutifs : Périanthe double ; l'extérieur tubulé, campanulé; quinqué- fide-persistant ; l’intérieur infundibuliforme ou hy- pocratériforme, dont le limbe a cinq labres plissés ; cinq étamines {pl. 407, fig. 3 a); un stigmate bi- lobé (fig. 3 b) ; ovaire supère ; capsule à deux lo- ges, divisées chacune par une cloison (fig. 3 c); graines nombreuses, noires ou brunes. 4o7° Livraison. 7 Cm NIGO 20 NICO nee IE Les Nicotianës sont des plantes herbacées , an- nuelles ou bisannuelles et vivaces, de trois à quatre pieds de haut, toutes exotiques, et devant étrere- gardées comme fort suspectes. Nous en décrirons quelques unes avant d'entretenir nos lecteurs de la Nicotiane par excellence , le Tabac. NicorTrane RusTique. ÂVicotiana rustica, Linn. Plante annuelle, velue, glutineuse; feuilles alter- nes, pétiolées, ovales, très-entières, obtuses, sub- cordiformes; fleurs paniculées; périantheextérieur tubulé, à divisions ovales, l’intérieur hypocraté- riforme (en soucoupe) , d’un vert jaunâtre, étran- glé au dessous du limbe, à lobes arrondis et oblus; capsules, arrondies à deux loges ; semences noirä- tres. Originaire d'Amérique , et répandue aujour- d’hui par toute l'Europe. On croit que c'est la premiere espèce de Tabac, qui y aitélé introduite. Nicotiane GLurTiNeuse. ÂVicoliana, glutinosa, Linn. Plante annuelle, très-glutineuse ; feuilles pé- tiolées, en cœur, ondulées à leurs bords, tomen- teuses; périanthe extérieur , à cinq;divisions iné- ales ; celle du milieu plus longue et plus large ; corolle tubulée , courbée, d’un rouge pâle, dont le limbe semble former deux lèvres ; étamines re- dressées vers la lèvre supérieure. Elle est indigène au Pérou. NicorranE À oDEUR Douce. ÂVicotiana suaveolens. Lehm. (undulata, Vent), Plante bisannuelle; tige droite, pubescente, rameuse , garnie de. feuilles alternes , amples , ondulées , les radicales un peu spathulées ; les caulinaires pétiolées, ovales-oblon- gues aiguës, à lames décurrentes sur le pétiole et amplexicaules, pubescentessurlesnervures. Fleurs disposées en une panicule lâche et terminale, à édicelles munies de bractées étroites, lancéolées, périanthe extérieur à divisions égales, lancéolées- aiguës, un peu subulées et ciliées; l’intérieur lon- guement tubulé, tomenteux, grêle, à limbe di- visé en cinq lobes larges, inégaux, obtus, d’un beau blanc; -élamines inégales ; stigmale épais, bilobé. Les fleurs de cette espèce exhalent une edeur doucceet agréable; elle croît à la Nouvelle- Hollande. NICOTIANE, A FLEURS EN PANICULE. ÂVicotiana pa- üiculata. Linn. Plante annuelle, de trois à quatre pieds de haut, tige raide, couverte d’un duvet blanchîitre, ainsi que toutes les autres parties de la plante; feuilles alternes, pétiolées, ovales, sub- cordiformes, très-entières, acuminées: fleurs en pañicule grêle , un peu ramiliée; périanthe exté- rieur glutineux, muni de cinq dents aiguës-lan- céolées; tube du périanthe intérieur allongé, étroit; divisions du limbe obtuses , très-courtes. Capsule finissant en pointe. Gelte Nicotiane est commune au.Pérou. Nicorraxe Tagac. Le Tabac proprement.dit,: Nicotiana Tabacum. Linn., représenté dans notre Atlas, pl..4o7, fig. 3. Plante annuelle, glati- neuse, couverte sur toutes ses, parties d’un duvet court, presque laineux; tige dressée , de quatre pieds de haut, rameuse; chargée de feuilles gran- des (surtout à la base), alternes, oblongues-lan- céolées, acuminées, sessiles ; les inférieures à lim- be décurrent sur les bords, ce qui les rendà. demi amplexicaules ; fleurs nombreuses, disposées en une large panicule ramifiée, termiaale ; calice vis- queux, à divisions ovales; tube de la corolle très- élargi à la gorge ; limbe d’un, assez beau rose, à cinq découpures étalées, aiguës; filets des étami- nes velus à la base; capsules ovales, à quatre sil- lons verticaux externes , à deux loges : valves à cloison parallèle, adhérente à la suture, portant un réceptacle subéreux, ridé, couvert de graines branes, nombreuses , très-petites. Originaire de l'Amérique méridionale, et cultivée aujourd’hui dans toute l’Europe. Telles sont les espèces les plus connues de Nico- tiane, choisies parmi une vingtaine au moins, qui composent ce genre, Maintenant, pour être agréa- ble à nos lecteurs, nous entrerons dans quelques détails sur le Tabac, en raison de son emploi dans l’économie et la thérapeutique. Le nom latin de Nicotiana a été donné au Tabac en l'honneur de Nicot, ambassadeur de la reine régente Catherine de Médicis à la cour de Portugal, où il introduisit le premier ce végétal, en 1560, qui de là vint de- puis en France. « Qui aurait pu soupçonner » dit éloquemment un botaniste (Poiret), « que la découverte dans le » Nouveau-Monde d’une plante vireuse , nauséa- » bonde, d’une saveur âcre et brûlante, d’uueodeur »repoussante, ne s’annonçant que par des proprié- »tés délétères, aurait eu une si grande influence »sur l’état social de toutes les nations, tant de » l’ancien que du nouveau continent; qu’elle serait » devenue l’objet d’un commerce très-étendu ; »que sa culture se serait répandue avec plus de »rapidité que celle des; plantes les plus utiles , et » qu’elle aurait fourni aux plus grandes puissances »de l'Europe la base d’un impôt très-productif ? » Quels sont donc les grands avantages que le Ta- » bac a pu. offrir à l’homme, pour qu'il soit devena » d’un usage aussi général que nous le voyons au- »jourd’hui ? Rien autre que celui d’irriter les mem- »branes de l’odorat et du goût. dans lesquelles il » détermine une augmentation de vitalité agréable »à ceux dont les sensations sont rendues inertes » par la vie inactive, par l’oisiveté ou par le besoin » de distractions. » Les historiens espagnols rapportent que , de temps immémorial avant la conquête de l’'Améri- que par leurs compatriotes , les Indiens déjà fai- saient un grand usage de ce végétal dans une foule de maladies, dont la guérison devait être plutôt retardée qu’avancée par l'emploi d’une plante si suspecte. à tous égards. Leurs prêtres, leurs de- vins, consultés sur l'issue de quelque grande entre- prise, ou sur l'événement d’ane guerre méditée, prédisaient, disent-ils, l’avenir en recevant dans la bouche, à l’aide d’un long tube, lafumée du tabac; d’autres .en faisaient usage, pour se ‘procurer une iyresse qui lessortait d’un étatdelorpeur. Toujours est-il que l'usage de s’insinuer dans les narines du tabac réduit en poudre était encore inconnu, et qu'il.le fut, dit-on jusqu’au règne de Louis XIIE. Geux qui les premiers s’en servirent ainsi furent NICO ahéahe Fobjet de maints quolibets, et plus tard même persécutés; Jacques [*, roi d’Angleterre, en dé- fendit l'usage, et plus tard écrivit contre le Tabac en 1619. Le pape Urbain VII lança une excom- munication contre les priseurs de Tabac dans les églises. En Transylvanie, la culture en fut défen- due sous peine d’amende de 3 à 200 florins. Les despotes de l'Orient et le grand-duc de Moscovie le proscrivirent sous peine d’avoir le nez coupé et même d’être mis à mort. Nos rois, plus politiques, en firent l’objet d’un grand commerce: Sa date d'introduction chez nous est de 1626; il valait alors dix livres la livre poids, somme considérable pour le temps. Il reçut alors divers noms, tirés des qualités ou des noms de ceux qui l’introduisirent, soit en France, soit en Italie : ainsi il fut d’abord connu sous le nom de Nicotiane (voyez plus haut), d'Herbe du Grand-Prieur , d'Herbe de la Reine. Lecardinalde Sainte-Croix et Ternabon, l’un légat en France et l’autre nonce en Portagal, l’ayant introduit en Italie, il y fut appelé Herbe de Sainte- Croix ou de Ternabon. Les Brésiliens , pour qui c’étaitune panacée, lui donnaient le nom d’Herbe Sainte. Pris en poudre par le nez, le Tabac peut être utile pour faire évacuer les sérosités du cer- veau, quand toutefois on n’en a pis contracté Fhabitude ; car alors son excès, par l'usage de sa Poudre ou de sa feuille, affaiblit la mémoire et prive l’odorat de sa finesse. Les médecins cilent de nombreux cas de vertiges , de cécité et même de paralysis, résultant de son usige immodéré. Le Tabuc, pris intérieurement, purge avec violence, excite d’opiniâtres vomissemens et peut donner une mort compliquée d’accidens terribles; mais en des mains habiles il peut être utile dans Papoplexie et la léthargie. Chacun sait l'histoire du poète lalin Santeul, mourant, dit-on, dans d’hor- vibles douleurs, après avoir bu un verre de vin dans lequel on avait jeté du Tabac d'Espagne. Ses qualités éminemment délétères ont été constatées par une suite d'expériences suivies et concluantes: sur des animaux; ainsi d’affreux accidens et la mort même ont été le résultat de son introduction soit en décoction , soit en famée, dans l’estomac où le rectum , soit dans le tissu cellulaire, ou de som injection dans les veines, soit enfin même de son application immédiate sur de simples excoria- tions. On adesexemples d'hommes morts apoplec: tiquesiet tombés en somnolence, pour avoir aspiré parle nez une trop grande quantité de fumée de Ta- bac. On cite l’histoire de trois enfans qui périrent dans d’horribles convulsions, pour avoir eu la tête frottée d’une décoction de Tabac, faussement indi- quée pour les guérirde/la teigne. Nous pourrions encore nous étendre davantage sur un sujet d’une sihaute importance; mais les limites quinous sont assignées nous forcent d’être brefs; nous ajoute- rons seulement, pour convainere les incrédules que , d’une huile empyreumatique extraite du ta- bac, une seule goutte mise sur la langue d’un Chien de taille ordinaire ou introduite dans son reéclum suffit pour le tuer au milieu des convul- sions; enfin, pourles convaincre du danger même des émanations de ce terrible végétal, nous les inviterons à considérer dans les manufactures de Tabac le teint hâve, la maigrear des ouvriers qui le manipulent, et qui sont sujets aux vomisse mens, aux coliques, à la céphalalgie, au flux de sang, aux affections de poitrine , etc, Cependant , nous l’avons dit , malgré les funes- tes accidens que le Tabac peut causer, de savants praticiens ont osé l'introduire avec succès dans nos médicamens, contre l'asthme, la paralysie, la somnolence , etc. IL est utile contre les verset les ascaridies quiengorgent quelquefois le rectum. Mais c’est surtout dans l’asphyxie que son emploi est avantageux, soit qu’elle ait eu lieu par étran- glement ou submersion, soit par des gaz délétèress on l’introduit alors par le rectam en décoction oa en fumée, au moyen des appareils inventés ad hoc pour y déterminer les déjections alvines ou opérer sur la membrane de ce viscère une irritation qui puisse se communiquer à toute l’économie animale, La culture du Tabac et son usage, malgré tout ce qui précède, se sont répandus sur toute la terre. Tous les peuples, à un très-petit nombre d’exceptions près , fament à l’envi. En Alsace, en Flandre, en Hollande surtout , elle est fort éten- due, parce que le Tabac y trouve un sol favorable à son développement. Nous n’entrerons pas dans les détails desa manipulationet de sa culture, très: faciles du reste, et que le gouvernement seul s’est réservées en France ; mais nous citerons seulement ses variétés les plus estimées. Ce sont, d’après Sarrazin, dans son traité dela culture da Tabac, pour l'Europe, 1° le Tabac mâle ou grand Tabac ( Nicotiana Tabacum ), espèce fort délicate, craignant les variations de l’atmos- phère, mais avantageuse par l'ampleur de ses feuil- les'et la finesse de son goût ; 2° le T'abac de Vir- ginie, moins délicat que le premier, mürissant mieux, mais diminuant moins par la dessiccation ; 5°le Tabac de la Caroline, moins délicat encore: ce sont deux variétés de la première ; endin le Ta- bac femelle ou du Mexique’ (Vicotiana rustica) et le Tabac de Vérine, ou d'Asie, ou du Brésil (W. pañiculata). Gette dernière est la plus délicate sur le choix du terrain; elle exige de la chaleur et peu d’arrosemens. Mais ce n’est guère que dans sa patrie que le Tabacpeutacquérir tout le développement, dontil est susceptible. Dans nos climats, nos froids pré- coces l’ernpêchent de mûrir; et le plus souvent, la récolte manque plus où moins complétement, Aussi les meilleurs Tabacs ne viennent-ils du Ma= ryland, de la Virginie ou de la Caroline , et de là aux mains de nos fumeurs sensuels, qu’à la faveur de la contrebande ou-de gros impôts. Quant aux divers Tabacs en: usage danse com- merce, comme le Macoubac, le Virginie , les ci- garres. de la Havane, ele. , nous nous proposons d’entraiter au mot Tagac, où nous lecteur. (G. Leu.) NiDiet NIDIFICATION. (o1s.) Lorsque leprin- temps estrevenu ; lorsqu'à cette époque toutsem- renvoyons lé» QE NID 52 NID ble renaître pour l'amour; il n’est pas de plaisir plus pur pour celui qui se plait dans les eontem- plations des choses de la nature, que de suivrè dans les soins qu’apportent à la construction de leur Nid, tous ces oiseaux qui, stdentaires parmi nous, ou revenus avec les beaux jours, animent encore une fois nos jardins , nos campagnes et nos forêts. Chez eux, alors, tout paraît tendre à un but: la reproduction. Ils semblent ne plus vivre que pour se perpétuer, D'abord les couples se for- ment et puis s’isolent. On dirait qu’ils sentent que l'acte auquel ils se livrent demande le mystère et la solitude. Si l’on trouve quelques espèces qui élèvent leur Nid les uns à côté des autres : on voit, au contraire , toules les autres se choisir un lieu qui leur convienne et où elles puissent cacher à tous les regards le fruit de leur tendresse. C’est là, lorsque les premiers désirs ontété satisfaits, qu’on voit le couple travailler au berceau qui doit voir paître et puis croître sa petite famille. Dès lors, en général, chez presque toutes les espèces, le mâle paraît être, pour ainsi dire, sacrifié à la femelle ; il ne l’abandonne plus; c’est un esclave soumis qui suit son maître partout; qui lui chante pour le charmer. Dans quelques cas, il est le manœu- vre de sa compagne; dans beaucoup d’autres, il ne fait que présider au travail; celle-ci amasse des matériaux et construit, celui-là surveille et accom- page’ partout l’ouvrière. Que de petits riens qui nous étonnent en eux! Que de motifs d’admira- tion ! Comment, sans autre instrument que lur bec et leurs pieds, peuvent-ils coordonner, lier ensemble, plus solidement que ne pourrait le faire l’homme, mille et mille fétus ? Comment se peut- il faire qu’un ouvrage aussi fragile en apparence , soit aussi fort pour résister aux plus violentes tem- pêtes ? pourquoi aussi font-ils d’une manière in- variable et toujours avec les mêmes matériaux , une chose qu'ils n’ont jamais appris à faire ?.. Ici nous touchons à une question philosophique qu’on a souventinvoquée pour en déduire des conséquen- ces plus où moins vraies. Elle a servi contre l’intel- ligence des animaux en faveur de leur instinct. Sans entrer dans une ‘discussion qui n’est pas de notre sujet, nous dirons seulement que les êtres inférieurs à l'homme sont nés avec Lous leurs be- soins, el que s’il n’y a pas de progrès chez eux, c’est que probablement il n’y a pas nécessité. D’ailleurs si c’est l'instinct qui guide les oiseaux lorsqu'ils construisent leur Nid, il faut avouer que cet ins- tinctressemble beaucoup à de l'intelligence. Voyez, outre les matériaux que chaque espèce choisit et emploie avec tant de discernement: à cet effet, voyez l'adresse qu’elle met dans cet œuvre; le lieu qu'elle choisit pour le placer; la forme qu’elle lui fait prendre, l’état de mollesse ou de consistance qu’elle lui donne. Ici c’est la Panpuzins (v. ce mot et Rémiz) qui, à l’art de tisser le duvet des chatons du saule, du peuplier, dela fleur du chardon, etc., et d'en fabriquer une espèce de drap dont elle for- tifie la trame par des filamens de plantes, joint l'adresse de lui donner la forme d’une poire qu’elle suspend à l'extrémité des rameaux les plus faibles, les plus mobiles; c’est la Rousserole qui semble avoir calculé que l’eau du marais ou de l’étang sur lequel elle pose son Nid est susceptible de s'élever ; alors, artiste ingénieux, elle fixe ce Nid aux ro- seaux par le moyen de quelques anneaux en jone qu’elle a le talent de faire, et de cette manière son ouvrage, toujours soutenu, quoique toujours mo- bile, ne peut jamais être submergé (voy. pl. 408, fig. 2). Là c’est la Pie, qui, avec des matériaux grossiers, construit à la plus haute cime d’un ar- bre, un fort, si l’on peut dire inaccessible et im- périssable ; c’est le Loriot, suspendant, hors de l'atteinte de tout petit quadrupède et sur une branche horizontale, un Nid en forme de panier ; c’est le Pic, creusant le sien dans le tronc des ar- bres; c’est enfin une foule innombrable d’oiseaux rivalisant entre eux d’adresse. On dirait qu'ils cherchent à mettre plus d'intelligence les uns que les autres dans la manière de loger leurs petits à venir. Qui ne s’est mille fois extasié devant l’œu- vre élégante et parfaite du Pinson et du Ghardon- nerel ? Qui ne s’est arrêté bien souvent pour con- templer ces jolis maçons ailés, qui, suspendus sous l’auvent d’une fenêtre ou sous la toiture d’une maison, jettent les premiers fondemens de leur solide demeure? Et parmi les espèces étrangères, quels exemples d’une admirable sagacité ne trou- ve-L-on pas? Que d’ingénieuses ressources mises en œuvre ? Nous admirons chez nous l'adresse avec laquelle la Fauvette cisticole sait lier une touffe de blé ou de tout autre graminée, au milieu de la- quelle elle construit son Nid (pl. 408, fig. 1); mais qui ne voit avec surprise celui de l’Edelle ox Onruoroue (voyez ce mot), de ce pelit oiseau qui, choisissant une feuille de l’extrémité d’une bran- che , et s’assurant de la solidité du pétiole en s’y suspendant , apporte une autre feuille quil coud à la première avec des filamens déliés et flexibles tirés des plantes. Le Garouge de la Martinique, lui aussi, agit à peu près de même en confiant à la feuille dn bananier ce qu'il a de plus cher. D’au- tres, tels que les Gros-becs sociaux ou Républi- cains, font des Nids remarquables par lears com- plications ; ils se réuaissent en troupes très-nom- breuses pour construire une habitation commune à tous, et divisée en autant de cellules qu'il doit y avoir de pontes. Celui des Nélicourvis, composé de paille et de joncs artistement entrelacés, et pré- sentant par en haut la forme d’une poche, à la- quelle est adaptée, sur l’un de ses côtés , un long tuyau dirigé en bas, à l'extrémité duquel se trouve l'entrée, n’est pas moins curieux, Mais ce qui est plus curieux encore , c’est que ces oiseaux, l’an- née suivante, construisent un nouveau Nid au bout de l’ancien , de sorte qu’on en voit ainsi quelque- fois jusqu’à sept ou huit attachés l’un à l’autre. Sitous les oiseaux n’emploient pas le même art dans l’acte de la Nidification, tous par conséquent ne doivent pas donner à leur ouvrage la même forme. Quelle différence, en effet, n’y at-il pas en: tre l’aire de l’Aigle (v. Aire), bâlie sans art au som; met d’un rocher, et le Nid sphérique du Troglo- dyte ou du Pouillet ? Le Gassique Yapou donne au Ê TN PL, 408. en Fauvet tes Nids de Aousserole 20F 1. F. Csucok d. 2 Noctiluques oo ° NID 53 NIDU O0 sien la forme d’une cucurbile étroite surmontée de son alambic; celui du Baltiniore, espèce du genre Troupiazz (voyez ce mot), est une bourse ouverle, large ct profonde, suspendue aux rameaux par quatre cordons d’un tissu très-solide, et gar- nie sur le côté d’une petite feuille à claire-voie par où la femelle voit sans être vue tout ce qui se passe dans les environs ; de Fourrier fait le sien avec de la Lerre , lui donne la forme d’un moule à cuire du pain, partage l’intérieur en deux parties par une cloison circulaire à laquelle il laisse une ouverture pour pénétrer dans celle où sont dépo- sés les œufs ;enfin, chez nous, la Mésange à lon- gue queue élève lentement entre deux branches un Nid ovale à deux ouvertures latérales, et le Marouette construit une sorte de nacelle amarrée par un de ses bords aux plantes voisines, mais pouvant se balancer sur l'onde. En un mot, au- tant d'espèces, presque autant de variélés. En admettant qu'il y ait plus d'intelligence que d’instinct dans la manière dont les oiseaux font leur Nid, on pourrait également dire qu'il y a plus d’ins- tinct que d’intellixence dans le choix qu’ils font de l'endroit où ils le posent; car ce choix paraît subor- donné à leur manière d’être et de vivre. Si la perdrix cherche les halliers, les buissons, les grandes her- bes, et l’alouette les chainps nouvellement ense- mencés, les prairies émaillées ; si le Martin-pé- cheur préfère le bord des eaux, et leRamier l'arbre de la forêt; c’est que là sont leurs besoins, c’est que hors de là ils ne sont plus dans leur sphère naturelle, de sorle qu’on pourrait dire, en thèse générale, queles oiseaux qui ont coutume de voler haut et de se percher, placent ordinairement leurs Nids sur des arbres élevés ; les très-grands oiseaux sur le sommet des rochers; les pelites espèces , {parmi les Sylvains), à différentes élévations , et quelques unes très-près de terre : ceux qui ne se perchent pas construisent le leur au pied de quel- ques arbres ou parmi-des plantes touflues ; les oi- seaux aqualiques le placent au milieu des jones et des roseaux ; la plupart s’arrachent le duvet dont ils sontrevêlus pour en garnir l’intérieur : plasieurs de ces mêmes oiseaux d’eau posent leur Nid sur l'eau même ; enfin les oiseaux riverains choisissent toujours ou presque toujours un lieu voisin des rivages, Nous devons dire, avant de terminer, que tous les oiseaux ne construisent pas de Nids proprement dits. Il y a parmi eux des espèces (presque toutes celles dont les petits en naissant commencent à marcher), qui se contentent de gratier la terre ct d’y déposer leurs œufs, sans autre préparation que la petite cavité qu'ils y ont pratiquée, L’Au- iruche confie les siens au sable du désert: le Coucou laisse à une mère étrangère dont il em- prunte le Nid, le soin de faire éclore ses petits; beaucoup d'oiseaux de proie nocturnes font leurs ponies dans les anfracluosités d'un rocher et sur la pierre nue; d’autres, comme les Guillemots, les Pingouins, etc. , se creusent des terriers; ilen est enfin qui déposent leurs œufs dans un creux d’ar- bre, sur de Ja poussière provenant de la pourriture, ou bien qui sé contentent, ainsi que le font quel- ques Mésanges, les Grimpereaux , les Sitelles , etc., de garnir tout simplement le fond de ces trous de fétus de paille, d’un peu de foin ou de quelques plumes. Lorsque d’aussi beaux ouvrages sur l’ornitho- logie sont publiés de nos jours, on regrette vraiment de ne pas voir figurer les Nids à côté des espèces. De tout temps, les crnithologistes ont paru avoir négligé celte partie d’une bran- che si riche et si curieuse de l’histoire naturelle, On ne doit pourtant pas se dissimuler que si les Nids, à cause de leurs variétés de forme, ne peuvent servir pour bien asseoir une classification; ils sont, du moins, d’un grand secours pour l’é- tude et la connaissance plus complète des mœurs. Espérons que, quelque jour, la science s’enrichira d’un traité spécial sur la Nidification des oiseaux : jusqu'ici, en mettant de côté les figures, le plus souventinexactes, que nous ontlaissées les anciens, nous ne complons bien que quinze ou seize Nids passablement reproduits et figurés dans l’Ornitho- logie provencale de Polydore Roux. (Z. G.) NID. (mam.) Les Nids, chez les Mammifères , offrent peu de variété et de complication : beau- coup d'espèces n’en font même pas. Vivant pour la plupart au milieu des terriers et des tanières qu'ils se sont creusées, ou dont ils se sont rendus possesseurs, ils mettent bas leurs petits sous le même abri que le leur, sans prendre la peine de leur en construire un. Cependant , quelques espè- ces dérogent à cette habitude qui paraît être géné - rale. Ainsi le Lapin (voy. ce mot) construit réel- lement et tout exprès pour ses petits, un Nid creusé en terre. Le Muscardin sait entrelacer en- semble des brins d'herbes, des filamens déliés et souples provenant de l'écorce de quelques arbustes, et en forme une sorte de boule qu’il place sur un buisson. L’écureuil grimpe jusqu’au sommet des pins, pour y poser le sien, qui consiste en bûchettes étroitement et solidement liées ensemble, et lui donne à peu près la forme de celui de la Pie. Quel- quefois il chasse cet oiseau du sien et s’en rend possesseur. Le Hérisson dépose ses petits dans la paille où il a hiberné pendant tout l'hiver. Le Cas- tor se bâtit des habitations, mais elles sont aussi pour sa jeune famille. L’Ornithoryngue , au dire des voyageurs, sait également en construire un. Enfin, on peut dire qu’en général, toutes les pe- Lites espèces, les Rongeurs surtout, sans faire , à proprement parler, un Nid, amassent cependant dans les terriers ou dans les trous qu’ils fréquen- tent, mille débris de matières molles, au milieu desquelles elles mettent bas. (Z. G.) NID. (wi, ) Les petites portions de substances minérales envelopptes dans des masses, sont dési- gnées sous le nom de Nids. Ceux-ci diffèrent donc dés rognons en ce qu’ils sont formés de matières meubles ou friables. On dit : la sanguine se trouve en Nid. D’après cet exemple, on voit qu’on doit entendre par le mot Nid une manière d'êlre des substances minérales. (A. R.) NIDULAIRE, Vidularia, (8oT. cnyer. ) Lyco- NIEL perdacées. Au genre Nidulaire, de la tribu des Angiogastres, et de la section des Nidulariées , Friés a reconnu les caractères suivans : péridium arrondi, coriace, membraneux; couverture irré- gulière, sas opercules ; péridioles ( péridiums secondaires) sessiles et fixés par leurs bords, remplis de spirules. Comme espèces bien connues, nous n’avons quele Cyathus farctus de Persoon , et le Nidularia vernicosa d'Holmskiold. Getlte dernière espèce est surtoutremarquable par la forme ovoiïde et la belle couleur rouge de'ses péridioles. (ER F2) NIELLE. (mor. pHan.) Ce nom est donné.vul- gairement à plusieurs plantes différentes (voyez Nicezre ) , et même à une maladie des végétaux. Nous ne nous occuperons ici que de la véritable Nielle , plante qui croît parmi les blés, et qui est VAgrostemma githago des auteurs, mentionnée dans ce Dictionnaire (voyez AcRosTEMME), et dont nous donnerons ici la description pour réparer Vomission, qui en a été faite à l’article préeité, Cette belle espèce, si commune parmi nos blés, a élé distraite de ce genre par feu Desfontaines, pour en former un nouveau sous celui de Githago segelum. Voici ses caractères spécifiques : plante annuelle ; tige simple , de deux et quelquefois qua- tre pieds et plus de hauteur, velue ainsi que toute Ja plante, anguleuse-arrondie, à feuilles sessiles, peu nombreuses, allongces , linéaires-aiguës , en- tières , tomenteuses, vertes; fleurs grandes et d’un beau rouge pourpré, en très-petit nombre ( 3 à 6 environ }), solitaires sur de longs pédoncules ; périanthe double, l’externe ventru, coriace, à cinq divisions s’étalant en étoile au sommet, et se prolongeant en Janière linéaire, dépassant les pé- tales en longueur ; ceux-ci à limbe obtus, larges et presque entiers; capsule de grosseur moyenne, globuleuse , à cinq valves polyspermes , un peu barbue au sommet, d’un jaune sale à la maturité ; graines assez nombreuses, chagrinétes, noires, d’une saveur amère, Plante commune dans toute l'Europe. On n'est pas d'accord sur les propriétés phar- | maceuliques de ses graines. Lesuns veulent qu’elles soient malfaisantes, lesautres prétendent que , mé- lées même au blé, et réduites avec celui-ci en fa- rine, elles ne peuvent causer aucun désordre, Il se- rait pourtant assez facile de savoir à quoi s’en tenir! Cette plante, par la beauté de ses fleurs, mé- rilerait d’être introduite dans nos jardins, où la culture lui ferait sans doute produire de jolies va- riétés , ainsi qu'il est arrivé à l'espèce suivante, AGROSTEMME DES JARDINS, Ou À. A BOUQUETS, CouroNNE DES JARDINS, Agrostemma coronaria , Linn. Plante bisannuelle des Alpes, produisant plusieurs tiges basses, de huit pouces à un pied environ de hauteur, couvertes ainsi que les feuil- les, de, pcils blancs, nombreux, fins et soyeux ; celles-ci nombreuses, sessiles , ovales-lancéolées , blanchôtres ; fleurs assez nombreuses, grandes, portées par de longs pédoncules bifurqués; les di- visions du périanthe externe ne dépassant pas celles de l’interne.. … : 54 NIEL Cette plante, qui croît communément dans les parties montagneuses de la France, de la Suisse et de l'Italie, a été introduite depuis long-temps dans nos jardins, qu’elle a enrichis de jolies va= riétés à fleurs blanches ou doubles. On lui donne vulgairement le nom de Coquelourde. Picot de Lapeyrouse l'indique comme croissant aussi dans les Pyrénées. AGRosSTEMME ROSE Du ciez, Outer, Agro- stemma cœli rosa, Linn. Jolie plante annuelle qui orne nos jardins l’été de ses belles et grandes fleurs purpurines; tige glabre, dressée, dicho- tome, presque paniçulée ; feuilles linéaires, aiguës; fleurs terminales, solitaires; périanthe externe, claviforme , subcoriace, marqué de dix côtes, à lobes très-aigus ; les pétales de l’interne échancrés ou lobés; pédoncules très-longs (Anthophore , D. C.). Celte plante croît en Orient, en Barbarie et dans la Sicile. Nous passons sous silence trois ou quatre autres espèces rapportées à ce genre, et nous ferons re- marquer qu'il est très-peu distinct des Lychnis, auxquels De Candolle le réunit avec raison selon nous. Voyez Prod. 1, p. 385. (C. Len.) NIELLE. (Pnys. véabr. et AGr.) La maladie des végétaux improprement appelée Nielle s’appli- que surtout aux Graminées et aux arbres. J'ai déjà, tom. III, pag. 458, dit relativement aux premières que l’on avait tort de la regardercomme différente du Charbon, et que la distinction que Von a voulu en faire n’était qu’une véritable ar- gulie scolastique. En effet, les grains attaqués du Charbon, et plus spécialement le froment , l'orge et l’avoine, conservent leur forme et quelquefois lear place sur l’épi; mais, au lieu de farine, ils ne renferment plus qu’une poussière noire, fétide , grasse au toucher; quelquefois aussi à leur place on ne trouve plus qu’un simple filet attaché à l’axe devenu tout noir; voilà ce qui, selon les no- vateurs, séparait le Charbon de Ja Nielle : l’obser- vation rigoureuse et suivie dans toutes leurs pha- ses, a reconnu les deux circonstances sur lemême chaume , une partie de l’épi présente les grains en apparence inaltaqués et-l’autre au lieu des grains de simples appendices. Sapprimons donc à jamais le mot MVielle des Graminées de la nomenclature nosologique végétale, et prévenons le mal qu'il désigne en chaulant exactement les grains que nous allons confier à la terre préparée pour les recevoir. La Vielle des arbres est encore une confusion de mots et d'idées. Quand les taches à qui l’on donne ce nom sont livides et couleur de can- nelle, c’est la RouIzze (v. ce mot); quand elles sont blanches , c’est le BLanc (v. ce mot). Ne lais- sons plus subsister dans la langue agricole un semblable double emploi ; réservons ce mot pour désigner la Goquelourde de nos moissons , l4- grostemma githago, dont l'étoile pourprée cache une, pulpe farineuse, d’un beau blanc , sans odeur . ni saveur, qui, dans diverses localités des dépar- temens de la Meurthe et de la Meuse, servait à faire un amidon excellent, Ceux qui ont dit et ré- pr NIGE 99 NIGE 1 pété que les grains de cette jolie plante, moulus avec ceux du froment,imprimaient au pain une cou- leur noire , une saveur amère, ont confondu en- semble la maladie dite Nielle et la plante appelée aussi Nielle. d’ai fait du pain avec de la farine de Froment addilionnée d’une petite quantité de fa- rine de Nielle coquelourde ; je ne lui ai trouvé au- cune saveur désagréable; son œil m’a paru même plus blanc. (T. ». B.) NIGAS, NIGUAS. (aracu.) On donne ce nom, dans les anciennes colonies espagnoles, aux Tiques ou Ixodes qui incommodent Lant les hommes et les animaux dans ces pays. (Guér.) NIGELLE, MVigella. (mor. pHan.) Genre de lantes dicotylédones, institué par Tournefort, de à Polyandrie pentagynie de Linné, de la famille des Renonculacées de MM, De Jussieu et De Can- dolle (tribu des Helléborées, de ce dernier au- teur ) , et que nous placerons dans les Hellébora- cées avec M. Loiseleur-Deslongchamps, qui a élevé cette tribu au rang de famille, en raison des carac- tères différens, que cette nouvelle famille présente dans sa fructification , quand on la compare aux vraies Renonculacées. En effet, dans les premières les capsules sont déhiscentes latéralement et con- tiennent plusieurs graines; dans les secondes, elles sont indéhiscentes, et ne contiennent qu’une graine. Cette seule différence énoncée simplement suflira , nous le pensons du moins, pour justifier notre adoption, d’après notre savant confrère, qui compose cette famille des genres suivans : Helleborus, Eranthis, Isopyrum, Trollius, Ni- gellæ, Garidella, Aquilegia,, Delphinium, Aconi- tum , Pæœonia, Caltha. M. Loiseleur-Deslongchampsrapporte encore à ces genres l’Actæa et le Parnassia, comme offrant ayec eux une grande affinité, et ne pouvant sans ‘inconvénient être réunies aux Renonculacées ou aux familles suivantes. Les Nigelles, qui sontau nombre de onze jus- qu'ici connues , sont toutes des plantes herbacées, annuelles et propres à l’ancien continent; leurs racines sont grêles et pivotantes; leurs tiges peu élevées; leurs feuilles alternes, sessiles, profon- dément, découpées, comme ailées et à fleurs ter- minales, d’un: aspect agréable. Elles sont toutes suspectes, Voici. les caractères du genre : périanthe dou- ble; l’inférieur, pentasépale , coloré , ouvert et ca- duc; l’intérieur penta-décapétale, dont. chaque division, plus-courte que celles duspérianthe infé- rieur eb tubulée, se divise à son orifice en deux lèvres, dont, l'inférieure bifide et la supérieure entière, à onglet nectarifère et roulé en forme de cornet ; étamines en nombre indéfini , à anthères dressées, et comprimées ; trois à dix ovaires plus ou moins soudés à la base, et portant autant de styles filifonmes, allongés, à stigmates non appa- rens; autant dé capsules soudées ensemble, de manière à ne présenter que l'apparence extérieure d’une seule , qui porte les styles persistans et con- tient autant. de loges polyspermes; :graines,nom- breuses , attachées en’ séries longitudinales , cor- respondant auxloges, à un placenta central, ete, Voici la description des Nigelles les plus connues, Nicezce cuzrivée, Migella sativa, Linn., dite vulgairement Cumin noir; tige dressée, haute de quinze pouces et plus ; feuilles plusieurs fois pin= nalifides,. à folioles linéaires et souvent décou- pées ; fleurs solitaires à l’extrémité des rameaux peu nombreux; périanthe extérieur, blanc ou à peine Leinté de bleu , en éloile et dépourvu d’in- volucre; chaque division cunéiforme.aux onglets; étamines à anthères obtuses ; capsules au nombre de trois ou de cinq, chargées de petites aspérités tuberculeuses le long des angles et portant autant de pistils allongés, filiformes. Cette plante fleurit en juin et juillet ; elle croît naturellement en Egypte, en Barbarie; M. De Candolle l'indique aux environs de Montpellier. On la cultive dans les jardins. De Candolle en indique plusieurs variétés. Niceze Des cHawes , dite vulsaïrement Nrerze, Nigella arvensis, Linn., tige dressée , striée, gla- bre comme toute la plante, à rameaux étalés, rares, très-oaverts ; feuilles à peu près semblables à celles de l'espèce précédente, mais à folioles plus longues’ et plus incisées, plus étroites; pé- riantheextérienr en étoile, d’un bleu clair ou tout- à-fait blanc, ou teinté de ces deux couleurs, et plus sensiblement que dans la Nigelle cultivée ; onglets des sépales allongés, étroits; pétales du périanthe interne de la longueur de ces onglets, au nombre de huit, d’un bleu'plus foncé et rayé de brun en travers ; anthères acuminées au som- met; cinq ovaires ( ou plus ? } portant autant de styles allongés, et se repliant infériearement au sommet; autant de capsuleslibressupérieurement, se rétrécissant et se soudant vers la base ; graines noirâtres. On trouve fréquemment cette: plante dans toute l’Europe; en France, dans les mois- sons; aux environs-de Paris ,:à: Saint-Maur, à la Malmaison , Herblay, etc. ; elle fleurit en juillet eblaoût. Nicezte De Damas, Vigella damascena, Linn., vulgairement Barbiche , Barbe de capucin, Ghe- veux de Vénus, en raison-.des-laciniures de l'in- volucre qui-enveloppe le double périanthe. Gette espèce:s’élève un peu plus que la précédente ; ses feuilles: plus longues ont leurs découpures moins nombreuses et, presque capillaires ; elle diffère surtout des deux précédentes. et de la suivante par son involucre, dont les cinq segmens ne sont, à proprement parler, que de véritables feuilles ter- minales, qui.dépassent. le périanthe externe .du double.au moins de Ja longueur des sépales ; ceux- ci sont.oyales, larges, ,acuminés et un peu rétré- cis à la base, d’un beau bleu azuré ; les capsules , au nombre de cinq, sont réunies dans toute leur longueur et n’en forment extérieurement qu’une seule ovale-arrondie, déprimée au sommet, hé- rissée. des cinq styles linéaires persistans, Gelte gracieuse plante est recherchée dans les parterres; elle croît naturellement.en Asie , en Europe, dans sa partie méridionale ; on la trouve en France près de Montpellier, etc. Elle fleurit en juin et juillet, a ———î ————————— — — — NIGE 56 NIGE 2 oo et a produit de jolies variétés, dont quelques unes à fleurs doubles. Nicezze D'EspAcne, Vigella h'spanica, Linn. Cette plante se distingue des trois précédentes en ce qu'elle a ordinairement dix styles; les laci- niures de ses feuilles sont plus larges ; les onglets des sépales du périanthe externe sont très courts; les pétales de l’interne, un peu plus grands que “ceux des autres, sont d’un beau bleu tirant sur le violet; les étamines sont brunes. Elle fleurit en juin et juillet, croît naturellement dans la pénin- sule ibérique, et peut-être dans nos départemens voisins. M. de Saint-Amans l’indique comme spon- tanée près d'Agen. On connaît encore les Migella corniculata, ci- liaris , fœniculacea, divaricata , aristata , ete. Les Nigelles sont en général de jolies plantes, et quelquefois cultivées par celte raison dans nos jardins. Quelques auteurs pensent qu’elles tirent leur nom du mot latin Niger, noir, à cause de leurs graines qui sont de celte couleur ; d’autres rapportent celte plante à celle que Dioscoride ap- pelait Melanthion, qui est aussi mentionnée sous Je nom de Melanospermon , en raison toujours de la couleur de leurs graines ; le dernier mot signifie Semence noire, et le premier Fleur noire. Nous ne savons irop jusqu’à quel point ces asserlions peu- vent être fondées, et déjà dans un précédent ar- ticle (voyez Mozx), nous avons cherché à mettre le lecteur en garde contre ces citations érudites, dont il trouvera ercore quelques unes plus bas. On a remarqué dans les Migella sativa et da- mascena, un phénomène digne de tout l'intérêt des physiologistes ( phénomène, au reste, qui doit être , à notre avis, à peu près commun à tous les végétaux, qui, comme les Nigelles, ont dans leurs fleurs dressées les pistils plus élevés que les éta- mines). Au moment de la fécondation, les pistils se penchent sur les étamines d’une manière sou- vent très-visible, et se redressent peu à peu, cha- cun à son tour, après avoir accompli l'acte qui assure la propagation de l’espèce. Un écrivain accuse ici, plaisamment, la Nigelle d’impudicité, parce qu’en effet, chez les animaux comme chez ics végélaux, les mâles s’empressent de faire toutes les avances, tandis que chez la Nigelle, au contraire , fes femelles viennent courtiser l’au- tre sexe. Le phénomène ci-dessus relaté doit éga- lement se manifester dans les autres plantes du même genre, selon toute probabilité; mais on n’a pas ea encore occasion de le remarquer, parce que; sans doule , elles se rencontrent moins fréquemment sous les yeux des observateurs. Les graines des Nigelles, el surtout celles dites Nigelles cultivée et de Damas (la première a mé- Xité, ainsi que celle des champs, les noms de Poi- vrette, Tout-épice , etc.) , sont aromatiques, et forment en Orient un assaisonnement usilé depuis un temps immémorial, et que l’on croit reconnaf- ire dans un passage de l'Ancien Testament ( Es- dras, 28, 25 }), et dans un autre des livres d'Hip- pocrate (Stéril. 675). Ges semences passent pour diurétiques et emménagogues, quoiqu’elles ne soient plus en usage, du moins parmi nous,enraison sans doute, de leurs qualités suspectes ; on les a aussi employées pour provoquer l’éternument. Olivier, dans son Voyage dans l’empire Otto- man, dit que les Ewyptiens donnent le nom d’A- bésodé à la graine de la Nigelle de Damas, qui, chez eux, est cullivée en grand. Selon lui, ils en saupoudrent les pains et les gâteaux pour les ren- dre plus appétissans. Torréfiée , réduite en pâte et mêlée à divers autres ingrédiens , tels que les her- modattes, l’ambre gris, le musc, le bézoard, la cannelle, le gingembre et le sucre, leurs femmes en préparent une serte de confiture, qu’elles croient propre à réveiller l’amour et à donner de l’'embonpoint, très-prisé comme on sait chez les Orientaux. Ge mets est plus recherché et plus es- timé même que la conserve de roses, que l’on offre plus communément aux visitans. On retire encore de cette graine, d’après ce même auteur, une huile dont on se frotte le corps au sortir du bain, afin de fortifier etrendre les membres plus souples. Lamouroux dit que ces graines, infusées dans l’al- cool, lui communiquent l’arôme de la fraise. On sème les Nivelles en automne ou au prin- temps, en place ; elles ne demandent aucun soin particulier, et sont peu difficiles sur le terrain. (G. Leu.) NIGER. (céocr. puys.) Le grand fleuve de l’A- frique centrale que les géographes ont appelé Ni- ger où Nil des nègres, mais que les indigènes nomment communément Quorra ou grande eau, est plus spécialement connu sous le nom de Dhio- libä. L’on a beaucoup écrit sur ce géant des cou- rans africains, dont l'exploration dangereuse a coûlé aux sciences de grandes perles, celles dé l'illustre Mungo-Park et du lieutenant Martyn, son fidèle compagnon, l’un et l’autre lâächement assassinés par les hommes du pays de Boussa, le 4 janvier 1806 (le 2 du mois de Chaoual de l'an 1220 de l’Hégyre) ; celles de Denham, Oud- ney, Clapperton surnommé l’infatigable (1), et du brave major Gordon-Laing (2), morts presque en même temps, dans l’année 1826 , au milieu (le leurs glorieuses entreprises, au moment où ils enrichissaient la géographie de notions exactes et positives. Cependant jusqu'ici tous les documens recueillis sur la marche du Dhiolibâ n’ont pas en- core été réunis et fixés avec l’attention rigoureuse que demande le mode actuel d’investigations ; j'ai rassemblé tous les faits qu’il m'a été possible d’oblenir; je les offre ici comme capables de donner Ja solution d’une grande partie du pro- blème qui, depuis près d'un demi-siècle, occupe sérieusement tous les savans. Le Dhiolibâ prend sa source au mont Loma, au pays de Soulimana: Elle a été découverte par le major Laing, et sasituation géographique déter- 0) (4) Il est mort à Sokkatou, le 44 avril 1826, et est enterré à cinq milles sud-est de cette ville, à Yungabie. , - (2) Il a été bassement égorgé par son guide, Arabe de nais- sance , le 23 septembre 1826, aux environs de Temboctou. mince CAS a — NIGE 57 NIKA RS minée au neuvième degré quinze minutes de lati- tude nord et par le onzième degré cinquante-six minutes de longitude occidentale, méridien de Paris. Cette montagne domine de quatre cents quatre-vingt-cinq mètres un pays très-accentué , fertile et rempli de sources qui viennent augmen- ter le Dhioliba et lui donner promptement la lar- geur, l'importance et la majesté d’un grand fleuve. Dans la longueur immense de son cours il décrit de nombreux et bizarres contours; il s’é- loïigne et se rapproche souvent; tantôt il monte vers Je nord et tantôt il revient au sud, toujours en redescendant vers le point d’où il s’était écarté. À partir de sa source il marche vers le nord-est, il . passe à Bamma-Kou, Maraboo, Yamina, Sego, Sansanding, Silla, Jenné, villes plus où moins considérables et sur le territoire desquelles il re- çoit quantité d’aflluens ; il entre ensuile dans le lac de Debbo, d’où il s'échappe en deux bran- ches qui se réunissent à Kabra, jolie ville, bien peuplée, située à un myriamètre sud du fameux Temboctou, pour de là courir à l’est sur Yourri, où l’intrépide Mungo-Park a été massacré , et où le Dhiolibä est angmenté par une forte rivière (sans doute le Kamoon) venant de Sokkatou, ville considérable habitée par les Fellatâhs guer- riers. Le fleuve se dirige ensuite sur Boussa. Là, sa navigation devient impossible ; tandis que sur ses bords résident des populations cruelles, son lit est horriblement parsemé de rochers , dont le nombre et l'élévation augmentent aux abords de Boussa; le fleuve s’irrite des difficultés qui s’op- posent à sa marche régulière ; il se brise avec un bruit affreux contre les rocs qu'il dévore, et finit par s'ouvrir passage à travers une énorme masse de pierre, se divise en deux branches (la plus pelite et la plus occidentale est nommée Menaï pour former l’ile rocailleuse sur laquelle est bâtie la ville de Boussa, résidence d’un sultan. Un peu au dessous de cet endroit, le Dhiolibä a une chute de deux mètres environ qui lui im- prime une effrayante rapidité, qu’il perd à me- sure qu'il creuse son lit. Sa largeur est d’un demi- kilomètre et sa profondeur de cinq mètres sur lune et l’autre rive. Il entre dans une grande plaine, marche majestueusement , reçoit le tribut du Kotang-Kora, s’élargit davantage, et, après avoir arrosé le pays fertile de Nyffe, qui est peu- plé de forgerons et où l’œil est égayé par des bois d’orangers, de limoniers, de poiriers et de pom- miers loujours couverts de feuilles, de fleurs et de fruits excellens, il baigne la ville de Funda, située par le quatrième degré de longitude orien- tale et par le seizième de latitude nord, et va sil- lonner dans toute sa largeur un lac immense que l’on nomme le lac central ou la mer de Tchad, dite aussi mer du Soudan. En sortant de celte vaste enceinte, sur laquelle Clapperton a navigué plusieurs jours sans en voir les deux côtes, le Dhiolibâ parcourt encore une partis du Houssa en coulant directement à l’est ; puis, après avoir arrosé le territoire des villes de Berissa, de Gana et de Tirka, il entre dans l’état T. VI. de Wangara, s’y divise en deux grandes branches, dont une reçoit le versant du lac de Reghebil , et se dirige tout à coup vers le sud, se précipite, par up vallon profond , à travers la double chaîne de montagnes primitives dites de Kong, et va se perdre dans l'Océan, comme l’ont avancé Nyen- dael, Bosman, Dapper, et depuis comme l’a constaté Reichard, sous le nom européen de Formose ou de Benin, par le sixième degré douze minutes de latitude nord’ Quant à l'autre branche, que l’on croit être Ja principale ou du moins celle qui remplit une car- rière plus longue, elle va se grossir des eaux du lac de Sémegonda, du large tribut que lui porte la Shary, arroser les dernières limites du pays des barbares Fellatähs, si redoutés dans tout le Sou- dan; gagner, selon Hornemann et Jackson, le revers des hautes montagnes du Darfour, du som- met desquelles on plane sur le Nil, l'Abyssinie, le Sennaar et l'Égypte ; longer les sources du Mis- selad et du Bahar-el-Abiad ; et, refoulé par les monts de la Lune vers l’ouest, y chercher le pas- sage indiqué par Mungo-Park, par Maxwell, et descendre dans l’océan Atlantique sous le nom vulgaire de Congo. Les renseignemens obtenus sur le cours de cette seconde branche du Dhio- libâ ne sont pas encore assez rigoureusement dé- taillés pour les adopter sans réserve. Je ne fais que les indiquer. (T: ». B.) NIGRINE, (min. ) On donne ce nom à une sub- stance qui a reçu les noms de Fer titané, de Titane oxidé ferruginé, d’Iserine, de Grégorite et de Gal- lizinite. Elle est composée de 58 à 59 parties d’a- cide titanique, de 36 de protoxide de fer et de 5 de protoxide de manganèse. On voit par là que c’est un titanate de fer. Sa couleur est noire: sa cassure est brillante. Elle cristallise en octaèdre régulier; elle est attirable à l’aimant. Sa dureté est assez grande pour rayer le verre, Elle est infu- sible au chalumeau, mais elle se dissout dans l’a- cide chlorhydrique. Souvent elle se présente sous la forme de sables ferrugineux. On trouve le Nigrine en nids disséminés dans des roches granitiques, dans des calcaires an- ciens, dans des laves, des basaltes èt autres pro- duits volcaniques, et enfin sous forme de sable pulvérulent dans le lit d’un grand nombre de ri- vières, qui sortent des hautes montagnes comme les Alpes, les Carpathes, les monts Ourals et les montagnes volcaniques de l'Auvergne. (J. H.) NIKA, Mika. (crusr.) Genre de l’ordre des Dé- capodes, famille des Macroures, appartenant à la deuxième section et à la neuvième tribu des Sa- licoques, Carides ( Cours d'Entomologie de La- treille), établi par Risso, et auquel Leach a donné ensuite le nom de Processa, que Latreille avait adopté et que ces auteurs ont abandonné dans leurs derniers ouvrages. Ce genre se distingue de tous les autres Macroures de sa tribu, par une anomalie remarquable de ses deux pieds anté- rieurs; l’un d’eux se termine en une serre à deux doigts, tandis que l’autre finit simplement en A08° Livraison, 8 NIKA 58 1 terminée de poils rudes à l'extrémité, et:garnie: de peintes à sa base. La femelle pond des œufs: pointe. Geux de la paire suivante sont.en pince, et l’article qui précède:lai pince-est composé. Les antennes intermédiaires ou’supérieures sont ter- minées par deux filets sétacés , disposées presque une même ligne horizontale, et portées sur un pédicule de trois articles, dont le premier estle plus grand, et le dernier le plus court. Le filet antérieur de ces antennes est le plus long. Les an- tennes inférieures ou extérieures sont sétacées, beaucoup plus longues ‘que les précédentes et ourvues à leur base d’une écaille:allongée, uni- “dentée à l'extrémité et em dehors , et ciliée sur le bord interne. Les pieds-mâchoires antérieurs ne couvrent pas la bouche ; ils sont formés de quatre articles visibles, dont le second est très-long et fortement échancré à sa base du côté interne. Les pieds sont généralement longs et grêles. Ceux de la première paire sont monodactyles à gauche et didactyles à droite; ils n’ont pas le carpe multiar- ticulé; les pieds de la seconde paire sont plus grêles, très-longs, filiformes, de grandeur iné- gale, et finissant chacun par une petite main di- dactyle; leur carpe et l’article qui le précède sont multiarticulés dans la plus longue, et le carpe seulement l’est dans la plus courte. Les pieds des trois dernières paires sont simplement terminés par un ongle aigu, légèrement arqué et non épi- neux. La carapace est un peu allongée, lisse, pourvue en avant d’un pelit tube comprimé. L’ab- domen est arqué vers le troisième segment ; il est terminé par des lames foliacées, allongées, dont l’extérieure de chaque côté est bipartie à l’ex- trémité. | Ce genre a beaucoup d’analogie avec celui des Palémons; mais il s’en distingue-ainsi.que des au- tres genres des Salicoques, par la singulière ano- malie de ses pieds antérieurs. Ges Crustacés:sont répandus en grande abondance pendant toute l’année dans nos mers, et n’abandonnent jamais le rivage, où les femelles déposent leurs œufs plusieurs fois dans l’année, au milieu des plantes marines. Îls sont généralement de petite taille ; leur chair, en tout temps, offre un mets savou- reux ct agréable, et l’on s’en sert comme d’un excellent appât pour prendre les poissons. Parmi les espèces qui composent ce genre, nous citerons : La Nixa comssmiece, ÎV, edulis, Risso ; Processa edulis, Guér., Icon. R. A., Crustacés, ph 20, fig. 3. Le corps est d’un rouge incarnat pointillé de jaunâtre, avec une ligne de petites taches au milieu. La carapace est lisse, arrondie, terminée par trois pointes aiguës, celle du: milieu étant la plas longue. Les yeux sont verts, transparens. Les antennes supérieures sont terminées par-deux filets inégaux, leurs pédicules sont: ciliés. Les in- férieures sont beaucoup plus longues. Les pièces latérales sont linéaires et transparentes. Les pieds. mâchoires extérieurs sont longs et très-pâles. Les pattes de la première paire sont courtes ; les sui- vantes sont longues, grêles et crochues. Les écail- les caudales sont ovales, oblongues, pointillées de rouge, adhérentes à une plaque courte, solide, NIL d’un jaune verdâtre, plusieurs fois dans l’année: c'est particulièrement cette espèce qui est em- ployée comme comestible et qu’on vend toute; l’année, Très-commune dans la mer de Nice, dans la-région des algues. La Nixa vam£e, N. variegata, Risso, Le corps: est varié de gris, de vert, de jaune rougeâtre, avec une pelite ligne brunele long. du:dos. La carapace est comprimée, terminée sur le devant par trois pointes presque.égales. Les antennes supérieures; placées: sur des pédicules glabres, sont terminées par deux filets presque égaux. Les pattes de la première paire sont inégales et. garnies de: poils: rudes; la droite est courte; la. gauche trois:fois plus longue et très-épaisse ; les pattes suivantes: sont minces et poilues, Le dernier segment de: l'abdomen est terminé de chaque côté par une: longue pointe. Les écailles natatoires: sont oblon-: gues, ciliées, adhérentes, à une plaque solide, hérissée d’épines. On la trouve dans la même lo- calité que l'espèce précédente. La Nixa snueuse, V. sinuolata, Risso, La ca-+ rapace est traversée par des sinuosités régulières et terminée par trois pointes inégales. Le corps: est d’un blanc transparent, couvert d’uneinfinité de petits points d’un rouge carmin. Les antennes supérieures sont blanches, à deux filets inégaux, dont l'extérieur est deux fois plus long que le corps et l’intérieur fort court, tous les deux im- plantés sur un pédoncule arrondi et garni de deux épines. Les antennes inférieures:sont longues et soyeuses. Les pattes de la première paire sont égales; les autres sont assez longues et: poilues, Le dernier segment de l’abdomen porte une épine de chaque côté. Les écailles caudales sont lan- céolées , et lardées de poils, elles adhèrent à une plaque solide quiest:terminée par deux pointes, Se trouve à Nice. (HE: L.) NIL, (céoc. pays.) En grec Veïlos, Triton et Mélas, en hébreu S:hor ou Naal-Mizraim, fleuve d'Afrique qui prend sa source:dans l’Ab yssinie’et la Nigritie. Sa principale branche est le Bahr-el- abiad ou larivière blanche ; la seconde est le Bahr- el-azrak ou la rivière bleue, IL s'étend au nord-est jusqu’au 17%° parallèle, recoit. par r7° 4o° Je Tacazé ou l'Atbarah , qui est, à proprement par- ler, son seul affluent, et s’avance jusqu’à l’île Mogrât; il reprend ensuite sen cours vers le nord, arrose la Nubie inférieure et entre dans l'Égypte près Syène ou Asouan; il décrit un demi-cercle au milieu de cette contrée, et à ciny lieues au dessous du Caire, il se divise en deux grandes branches, celle de Damiette et celle de Roseite, qui forment aujourd'hui, avec le littoral de la Méditerranée, compris entre leurs embou- chures, l'ile triangulaire du Delta. Les: divers bogoz où embouchures du Nil, ont souvent changé de position et en changent même encore. Le Nil parcourt un espace de neuf cents à mille: lieues. Sa profondeur et sa rapidité varient selon les lieux et les saisons. Son bassin est limité au. oo NIL 59 NIPA “sud par Jes montagnes de l'Abyssinieet les monts el:Kamar , à l’estcetà Pouest par des déserts af- freux qui bordent la vallée qu’il arrose. Trois fois une barrière de montagnes semble arrêler son cours, ettrois fois il franchit cet obstacle. La se- condecataracte dans la Nubie est la plus forte. La troisième ouvre au Nil l'entrée de l'Euxypte, près Asouan, La hauteur de cette cataracte , singuliè- rement exagérée par quélques voyageurs, varie selon les :saisonset n’est généralement que de quatre à cinq'pieds. Dansison état ordinaire , le Nil ne porte que des -‘bäteaux de soixante lonneaux. On: connaît au- jourd'huï avec-certitade ce qu’on ne faisait qu’en- trevoir-obscurément dans l’antiquité ; savoir que les pluies périodiques , qui tombent au sud du 17" parallèle, sont les seules causes de ses imondations. Ges: pluies commencent en mars, mais n’exercent leur influence sur la crue du Nil qu’autsolstice: d'été. Alors les eaux commencent às’élever sans perdre leurdimpidité mais devien- nent subitement rouges, deux owtrois jours après lerpremier mouvement de la crue ; elles grossis- sent! graduellément d'à ‘peu près quatre pouces par jour et parviennent à leur plus grande éléva- tion à l'équinoxe d’automne; elles rentrent en- suite dans leur lit, pendant un intervalle réguliè- rement déterminé, C’est à ces inondations que l'Egypte doit son éternelle fertilité; aussi ses an- - tiens habitans, qui les attribuaient à des causes surnaturelles, les célébraient-ils par de grandes fêtes. Pour: bien fertiliser les terres, il faut qu’elles : s'élèvent à trente pieds environ. Lorsqu’elles n’ar- rivent pas à ce térme , «une partie du pays reste stérile et les campagnes sont dévastées, quand elles’ le dépassent. Le Nil'est très-poissonneux ; les crocodiles y sont moins nombreux qu’autre- fois.. Ses eaux sont très-légères et :purgatives ; elles doivent cette dernière vertu à divers sels peutres dont-elles sont chargées pendant les trois mois qu'elles restent stagnantes ;.on n’en: peut boire que lorsqu'elles sonticlarifiées. Les villes ac- tuelles les plus remarquables baïgnées par le Nil sont + Halfay, Chendi, Korti, Vieux-Dongolah, :Nouveau-Dongolah, Deyr, Asouan, Edfou , Esné, Qenéh , Girgéh ; Syout, Manfaloût, Miniéh, Beny- Souyf, Atfiéh, Fostat, Boulaq, Gizéh, Mansou- rah; Damiette et Rosette, La constitution géognostique du bassin du Nil n’est pas assez connuepour que nous entrions dans de grands détails sur ce sujet : cependant nous ne pouvons nous dispenser de rappeler ici ce quel’on en sait. À sa sortie du détroit nommé Djebel Selseleh, la rive droite du fleuve présente l'aspect d’une-falaise coupée àipic, tandis que le sommet des montagnes de la rive gauche est pres- qüe:partout accessible au moyen d’un talus plus où moins incliné, Ges montagnes: commencent “près del ville de Syouth;:en descendant vers le Fayoum, à s'éloigner derplusen plus vers l’ouest, de sorte qu’il se trouve entreelles’et la vallée cul- tivée un espace désert qui va toujours ens’élar- BSsant, et qui, dans beaucoup d’endroits, est bordé du côté de la vallée par une ligne de dunes de sables , dirigée à peu près du nord au sud. Ba lisière de terrains sablonneux et déserts qui s'étend sur:les deux côtés de la valiée, comprend deux espèces de: sol'bien-distincts : l’une immé- diatement au pied ‘des montagnes, est composée de sables et de cailloux roulés; l’autre composée de-sables légersi,recouvrerune étendue de terrain autrefois cultivable; L'analyse ‘du limon du Nil fournit près de la moitié d'alumine, environ un quart de carhonate de chaux, le reste‘en-eau, carbone , oxide de fer eticarbonate demagnésie. C’est principalement cette substance qui-donne à ses eaux: des qualités purgatives. Sur les bords du fleuve, le limon con- tient beaucoupide:sable ; mais comme il perden - chemin une quantité de sable proportionnée à Ja distance, il s'ensuit que, lorsque celle-ci est con- sidérable, onne trouve plus qu’un limon argileux pur. ‘Ge Jlimon est: employé à divers usages en Égypte : ‘on en fait de la brique excellente et des vases/de différentes formes; il entre dans la fabri- ‘cation‘des pipes; les verriers emploient dans Ja construction de leurs fourneaux, et les habitans des campagnes enrevêtent leurs maisons, Les montagnes qui s’élèvent à l’ouest du Nilpa- raissent: être généralement formées d’un calcaire coquillier; dans celles qui s'étendent. à l’est, la serpentine , le-granite et surtout la syénite sem- blent former les plus hautes cimes. La vallée qui mène à Koseïr est couverte d’un sable en partie calcaire eten partie quarzeux. Les montagnes sont forméesode calcaire et de grès. Une partie de cesmontagnes est formée de gra- nite, une autre de brêches ou de poudingues; ‘enfin on'ytrouve aussi des gypses et des calcaires coquilliers. Dans les roches calcaires qui avaisi- .mentle Caire, M. EF: Caiïlliaud a recueilli la Val- -selle lingulée, l'Huître flabellule et la Plaume vi- ‘trée : la roche paraît appartenir à l'étage supé- rieur-du terrain: supercrétacé.. Sur la route du Fayoum: à la petite Oasis, la plus grande partie des calcaires sontremplis de Nummulites apparte- nant principalement à la variété appelée Nummi- formis, ainsi que.le Vautilus lineatuss (3. H.) NIPA, Nipa. (Bor: Han.) Aux îles de la Sonde, aux Philippines et le long du littoral maritime de l'Inde ; on trouve, sous ce nom, un petit Palmier fort étrange, qui a de si grands rapports avec le Pandanus, qu'il a souvent été pris pour une espèce dece genre. Rumphet Thunberg, l’ayant étudié avec soin , ont démontré qu’il appartient positive- ment aux Palmiers, et qu'il sert de lieu naturel de cette familie à celle des Pandanées, En effet , le Nipa, qu'il ne faut pas confondre avec une Eri- cinée qui porte vulgairement le même nom au Chili, et qui-est le-Steroxylum rubrum de la Flore du Pérou ; présente dans-ses étamines réunies sur un même filet et dans ses frnits-qui n’ont point de calice, la niême disposition que les étamines et les fruits. des Baquois; mais la nature de son stipe,ses spathes, le calice de ses fleurs mâles , ses feuilles pennées et la liqueur sucrée fournie par ses régi - pm NIPA 6o NITI om mes sont des caractères qui l’attachent incontes- tablement aux Palmiers. Entrons, avec Labillardière, qui s’est occupé encore plus profondément de ce Palmier, entrons, dis-je, dans Les détails les plus propres à faire par- faitement connaître la seule espèce de ce genre de la Monoécie monadelphie. Le Niva DE L’AstE MÉRIDIONALE, /Vipa fruticans, croit spontanément près des eaux douces et sau- mâtres, ainsi que dans les lieux marécageux du sud de l’Asie et de ses îles; son slipe, haut de trente-deux centimètres, s'élève quelquefois à un mètre et même un mètre et demi, sur quarante - huit à cinquante centimètres de diamètre. A l’ex- trémité de cette petite colonne, des feuilles droi- tes, pennées et longues de deux mètres, viennent ajouter à sa taille et lui donner un aspect plus at- trayant. Le pétiole qui soutient ses feuilles, élargi à sa base, embrasse une partie du stipe. Les fo- lioles lancéolées , linéaires , munies à la partie su- périeure de leurs bords, de dentelures à pointes acérées, ajoutent par leur amplitude au volume de la plante entière ; les plus grandes de ces fo- lioles se montrent vers le milieu de la feuille, el- les ont alors un mètre de long et huit centimètres de large. Ce petit Palmier est monoïque, c’est-à-dire que les deux sexes sont portés sur le même régime , lequel , sorti d’une large spathe, est fort gros , s’é- tend à près de deux mètres en élévation et se divise en quatre ou cinq rameaux principaux. Les fleurs mâles occupent la circonférence et sont disposées en chatons cylindriques, oblongs , entourés de spathes coriaces, concaves, oblongues et termi- rées en pointe. (Ÿoy. dans notre Atlas à la pl. 241, la fig. 19.) Ghacune de ces fleurs a, vers sa base, une écaille spiniforme , et est composée d’un ca- lice formé de six folioles blanchâtres , oblongues, obtuses, réfléchies dans le haut, striées à l’inté- rieur, dont trois placées extérieurement, alternent avec les trois autres. De leur centre s’élève un fi- lament portant trois anthères dorées, réunies et divisées en trois pointes obtuses. Au moment de J’épanouissement des fleurs, le chaton augmente son volume du double environ. Quant aux fleurs femelles , on les trouve grou- pées ensemble en capitules globuleux et dépour- vus de calice. Les fruits ou drupes auxquels elles donnent naissance étant très-rapprochés les uns des autres, beaucoup avortent, les autres devien- nent irréguliers , présentant tantôl trois et tantôt cinq angles. Ils sont sillonnés dans leur longueur, amincis inférieurement , de couleur marron, et contiennent une amande ovoïde, sillonnée d’un côté, rarement deux ; car le plus souvent cette se- conde avorte : elle est renfermée sous une enve- loppe fibreuse, dont les interstices sont remplis d’une substance fongueuse de peu de consistance. L'amande a trois embryons, nombre égal à celui des stigmates ; la position inférieure des embryons est déterminée par la direction des fibres de l’en- veloppe, qui livrent passage à la radicule lors de la germination. a ——_—_—_ —_—_————.—“——…—…——.—— ————ç——…———“——— De même que chez les autres Palmiers, les fruits du Nipa se mangent crus ou confits au sucre , mais seulement quand ils sont jeunes ; à l’époque de leur maturité parfaite, ils sont tellement durs qu’il est impossible d’en tirer parti. L’on en voit alors d’assez gros retenus à la surface des eaux et trans- portés à de grandes distances le long des côtes, propager la plante qui les nourrit loin de sa patrie. Durant les fortes inondations venues de l’intérieur des terres, il n’est point rare, nous apprend Ramph, de trouver des Nipas entiers, détachés du sol, voguant par groupes; à une certaine dis- tance on dirait des embarcations ou des îles flot- tantes , qui finissent par s’arrêter sur des bancs de sables et y reprendre une nouvelle végétation. Avec les feuilles on fait des chapeaux, des nat- tes, des sacs, et divers autres objets d'économie domestique. Par la section du régime, lors du pre- mier développement de la fructification , on ob- Lient une liqueur douce , que l’on met à fermenter pour la rendre spiritueuse et lui donner du mon- tant. Les stipes venus dans les eaux saumâtres ne se soumettent point à cette opération , parce que la liqueur qu’ils fournissent a perdu toutes ses hautes ualités. (T2. B.) NITIDULE , MVitidula. (ins. ) Genre de ,Coléo- ptères de la section des Pentamères, famille des Clavicornes, tribu des Peltoïdes, qui offre pour caractères : mandibules bifides à la pointe ; mâ- choires à un seul lobe; palpes courts, presque f- liformes; antennes de onze articles, dont le pre- mier large et le second plus long que le troisième ; les trois derniers formant une massue globuleuse ; élytres ne recouvrant pas l’extrémité de l’abdo- men, le troisième article des tarses bilobé. Ges insectes, comme en général tous ceux de petite taille, ont été long-temps ballottés de genre en genre par les auteurs ; Linné les réunissait aux Boucliers, Geoffroy en faisait des Dermestes ; mais c’est Fabricius qui le premier en forma un genre propre. Les insectes avec lesquels on pour- rait peut-être à la première vue les confondre, se- raient les Pillis, les Cerques et les Bytures; mais, en examinant l’ensemble de leurs caractères, ilest impossible de s’y méprendre. Les Nitidules sont de petile Laille, leur corps est en forme de carré long, arrondi aux deux extrémités; il est un peu convexe en dessus , et s'incline vers la tête et l’a- nus; la têteestenfoncée à moitié dans le corselet, celui-ci est carré, un peu rebordé sur les côtés ; l’écusson est grand; les élytres parallèles ne re- couvrent pas entièrement la plaque anale ; les ti- bias sont méplats, beauconp plus larges à leur extrémité qu’à leur origine; les tarses sont courts. Ces insectes se trouvent dans les charognes, les substances animales desséchées, sous les écorces des arbres, dans certains champignons et même sur les fleurs ; leurs larves sont aplaties, ovoïdes , allongées, avec les anneaux anguleux sur les côtés et l’abdomen terminé par deux appendices; elles s’enfoncent en terre pour subir leur métamor- phose. f N. musruzés , N. bipustulala, Fab. Longue de “ï ÉD q NITR NITR oo 2 lignes, noire , avec deux taches fauves au milieu du disque des élytres ; les antennes sont noires et les pattes fauves. N. niscomaze, À. discoidea, Fab. Longue de 2 lignes, noire ; corselet brun, plus clair sur les bords ; une grande tache fauve commune aux deux élytres, occupant toute la première moitié du dis- que ; on remarque quelques petits points de même couleur sur la seconde partie ; les antennes et Les pattes sont fauves. N. 2nowzée, {V. œnea, Fab. Longue d’une ligne, verle, un peu blanchâtre avec les antennes et les pattes noires. Sur les fleurs. Ces trois espèces se trouvent aux environs de Paris. (A. P.) NITRATES. (cum, ) Sels résultant de la com- binaison de l'acide nitrique avec une base alcaline ou terreuse, solubles dans l’eau, fusibles sur les charbons ardens, décomposables au feu en don- pant pour produit , tantôt l’oxide et l'acide sépa- rément, tantôt l’oxide et les élémens de l'acide, tantôt enfin un oxide plus oxidé qu’il ne l'était dans le Nitrate; décomposables également par les corps simples et quelques corps composés lrès-avides d'oxygène ; dégageant des vapeurs rouges d'acide nitreux quand on les chauffe avec la limaille de cuivre; donnant des vapeurs blanches. d'acide ni- trique quand on les arrose avec l’acide sulfurique et qu'ils sont purs, etc., etc. Des Nitrates de chaux, de soude, de magnésie et de potasse que l’on trouve dans la nature et souvent associés, surlout dans les plätras, nous ne nous occuperons d’une manière un peu éten- due que du dernier , les autres étant extrêmement peu employés. Nitrate de chaux , nitre calcaire, salpêtre terreux. Substance déliquescente, cristallisable en prismes hexagones terminés par des pyramides, donnant un précipité avec les oxalates, existant dans les malières terreuses des vicilles habitations , etc. Nitraie de soude, nitre cubique. Substance non déliquescente, cristallisable en rhomboïdes, ne précipitant plus aucun des réactifs, existant au Pérou , dans les environs de la baie de Yquique, où elle forme une couche de deux à trois pieds d'épaisseur , recouverte par une couche d’ar- gile, etc. Nitrate de magnésie. Sel très-déliquescent , cristallisable en prismes rhomboïdaux, précipi- tant par l’ammoniaque ou mieux par la potasse, existant dans les plâtras , etc. Nitrate de potasse. Voyez Nirre, Sarrêrnx. o (( 02 0) NITRE ou SALPÈTRE. {cmm.) Obtenu d’abord par la seule eflorescence da sol en Egypte, aux Indes, dans quelques contrées du midi de l’Europe et en Amérique, le Nitre, sel aussi remarquable par ses propriétés que par ses nombreux usages et déjà connu des anciens , existe dans quelques végétaux, tels que la Bourrache, l’Anethet plusieurs autres. En France, en Espagne et aux Indes orienta- les, on le rencontre dans les calcaires secondaires d'où on l'extrait avec avantage à l’aide de la lixivia- tion. J. Davy, qui a examiné la pierre à Nitre de l'ile de Ceylan, pense que le radical (acide nitrique) de ce sel se forme aux dépens de un des élémens de l'air (l’azote) ; mais, sans nier positivement que cet élément contribue à la formation de l'acide nitrique, il est démontré par expérience que la présence des matières organiques azolées aug- mente singulièrement la quantité du nitrate de potasse naturel; et la préparation artificielle du Salpêtre, établie sur la décomposilion des matiè- res animales, vient encore appuyer cette opinion. Quoi qu'il en soit de l'existence du Nitre dans la palure, on le prépare maintenant dans presque tous les pays du monde civilisé. Que se passe-t-il dans la production naturelle ou artificielle du Nitre ou Salpêtre ? On sait que le plus grand nombre des matières animales renferme de l’oxygène, du carbone, de l'hydrogène et de l’azote, plus un peu de soufre et du phosphore. Réunies dans un endroit clos, ces matières ne Lardent pas à se putrilier, les corps combustibles qui les constituaient se combinent entre eux; quelques parties de l’azote et l’hydro- gène s’unissent et forment de l’ammoniaque, d’au- tres restent isolées, s’oxident et donnent lieu, le premier à de l’acide nitrique, le second à de l'eau; l'acide nitrique se combine avec les alcalis et les terres; de là des nitrates. Caractères et propriétés du Nitrate de potasse. Cristaux prismatiques, irréguliers et striés, si la cristallisation s’est faite dans un liquide dont le vo- lume était borné de une à quatre cents pintes; cristaux prismatiques à six pans, avec deux faces plus larges, et terminées par deux faceltes , si le volume du liquide s’élevait de trois à quatre mille pintes. Le Nitre est inaltérable à l’air; sa saveur est âcre, fraîche et amère ; son odeur est nulle; sa solubilité, très-grande dans l’eau , est peu pronon- cée dans l'alcool, surtout quand celui-ci est ab- solu ; mêlé avec le tiers de son poids de charbon de bois, et le tout mis en contact avec un corps en ignition, le Nitre brûle avec vivacité; son ra- dical {l'acide Nitrique) est décomposé, une partie de l’oxygène de celui-ci se combine avec du char- bon et forme du gaz acide carbonique qui se dé- gage ainsi que du gaz azote; il reste du carbonate de potasse, Si on mêle trois parties de Nitre avec deux de potasse sèche et une de soufre, et si on vient à chauffer le mélange peu à peu jusqu’à le faire en- trer en fusion , la masse s’enflamme subitement et brûle avec un bruit étourdissant : ce mélange a reçu le le nom de poudre fulminante. Enfin, si on fait un mélange exact de trois parties de Nitre réduit en poudre fine, d’une partie de soufre et d’une partie de sciure de bois bien sèche; si, au milieu de ce mélange contenu dans une moilié de coquille de noix, on place une pièce de monnaie et qu’on y melte le feu, le tout brûle avec une telle vivacité et une telle production de chaleur que la pièce fond avant que la coquille de noix soit brû- lée. C’est là ce qu’on appelle le fondant de Baumé. Un autre mélange qui prend feu subitement et qui produit une explosion extraordinaire, est celui , . gs = = = A —_—_ NITR 62 ‘NITR qui résulte de vingt grains de Nitre en poudre fine et de cinq grains de phosphore. Il suflit, pour roduire le phénomène dont nous venons de par- le: dé renférmer le tout dans un morceau de pa- pierret de frapper dessus avec un marteau large et chand. : Mais de tous les différens mélanges dans les- quels Fhomme s’est imaginé de faite entrer te Ni- trale de potasse, le plus imposant et le plus éx- tracrdinaire, tant'par ‘ses résultats. que’ par ‘ses usages, est sans contredit la pourlre à canon , pou- dre sortie du laboratoire de pharmacie et d’alchi- mie du moine Berthold Schwartz ou de Roger Bacon. Singulière bisarrerie ‘dû génie hamain ! c'est un saint homme qui trouve les plus terribles moyens de destruction ! Sans vouloir faire ici de latechnologie , nous ne pouvons nous dispenser d'entrer dans quelques détails sur une composition qui depuis long-temps a changé la face du monde, etiqui naguère encore, entre lesmains du plus célèbre des capitaines, du plus grand des guerriers, mit si souvent en balance Vexistence d’une nation, d’un royaume. Les proportions de Nitre ; de soufre et de char- bon qui entrent dans la composition de la poudre varient selon les pays et selon les usages auxquels on la destine. Les plus ordinaires sont : Pour la poudre de querre. Salpêtre, 75,0; charbon, 12,5; soufre, 42,5. Pour la poudre de chasse. Salpêtre, 78,0 ; charbon, 12,0; soufre, 40,0. Pour la poudre de mine. Salpêtre, 65,0; charbon, 15,0; soufre, 20,0. Le Nitre ayant été choisi non déliquescent ; le soufre distillé; le charbon sec, sonore, léger et nouvellement préparé. (on préfère généralement celui.de bourdaine, de peuplier , de tilleul ou de marounier d'Inde, etc.) , on pèse toutes ces sub- stances, on.les tamise et on procède aux opéralions appelées mélange, grenage, séchage, époussetage ellissage. Le mélange se fait dans un atelier appelé moulin à pilon ; cet atelier offré plusieurs mortiers dans lesquels on met successivement le charbon, le Nitre et le soufre; on a soin de mouiller la masse afin.d’éviter/la volatilisation; on remueletout avec la main d’abord, et on fait ensuite le battage à l’aide.de pilons mis en mouvement par un courant d'eau. Le grenage consiste à faire passer successi- rement, dans trois ou quatre tamis de peau , la poudre qui a préalablement subi l'opération appe- lée rechange, qui a.été ‘battue, pendant douze à quatorze heures, et qui est sous la forme d’une pâte molle, Les tamis destinés à séparer la pous- sière elles fines graines , sont appelés: le premier guillaume, le second grenoir.et Je troisième égali- soir Le séchage se fait dans une chambre où l’ac- cès.de L'air est facile, où la température: est de 50 à 60°, eb dans laquelle la poudre est. étendue en couches minces, sur dés toiles tendues : tel est le mode, de préparation de la poudre de mine. L’é- Pousselage à pour: but ,d’enlever, à l’aide d’un ta- D mis de crin , toute la’ poussière que peut content la poudre desséchée; ici se termine la poudre"de guerre. [Il n’en est pas de même de la poudre de: chasse qui, outre les quatre opérations dont nous venons de parler! et qu’elle doit subir, ‘a encore besoin d'être lissée. Le lissage qui consiste À pla- cer la poudre dans ‘dés tonnes qui tournent sur leur axe et qui offrent dans leur intérieur quatre barres de fer carrées } afin d'augmenter le frotte- ment, n'est appliqué à la poudre de chasse qu’a- près que celle-ci, déjà grenée, a été soumise à une légère dessiccation au soleil et qu’elle à été épousselée. Ê Que se passe-t-il pendant Ja combustion ou dans la détonation de la poudre ? Le soufre et le charbon se combinent avec l'oxygène de l'acide Nitrique contenu dans le Niître, d’où résultent de l'acide sulfurique et de acide carbonique. La totalité du premier acide et une parlie du second restent combinés avec la potässe du Nitre; mais la plus. grande partie de l'acide carbonique se dégage avec l'azote de l’acide Nitriquesous forme de gaz , dont le volume est plusieurs milliers de fois plus con- sidérable que celui que ces corps occupaient dans la poudre. C’est à cette augmentation de volume des substances composant la poudre, c’est aussi à la rapidité avec laquelle ces mêmes substances se réduisent en gaz , qu’il faut attribuer la force avec laquelle les projectiles se trouvent portés plus ou moins loin. Enfin, on sait encore que moins la poudre est compacte, plus sa combustion est ra— pide, complète, et plus son action est grande. Outre les gaz dont nous venons de parler , et qui se forment dans la combustion de la poudre, il faut ajouter un, peu de yapeur aqueuse prove- nant de l’eau de cristallisation du Nitrate de po- tasse ; il faut ajouter encore, avec M. Thénard, du gaz hydrogène carboné et sulfuré, du gaz acide nitreux, du gaz oxide de carbone, de l’'hypo- nitrite el du prussiate de potasse. Les gouvernemens, les chasseurs, mais surtout les gouvernemens,, ayant toujours intérêt à avoir des poudres de bonne qualité, il n’est pas indifié- rent de connaître les moyens à l’aide desquels on peut déterminer avec exactitude la composition de ces différens mélanges. Pour essayer la poudre à tirer, on en prendune quantité voulue, on la pèse, on la réduit en poudre fine, on la dissout dans sept fois son poids d’eau et on filtre; ce qui reste sur le filtre est bien lavé, séché et pesé. Le liquide filtré et les eaux de lavage réunies, sont évaporés pour avoir le Nitrate de potasse. La proportion de ce.sel sera d'autant plus petite que le sel marin. aura élé ajouté en plus grande .quantité. Ge qui a été séché avec le filtre est. un-mélange de soufre-et de charbon. On précise la quantité de sel marin à l’aide du nitrate d'argent : 100 parties de chlorure d'argent bien sec correspondent à 41 parties de sel marin cristallisé. | Ondétermine les quantités de soufre et de char- . NETR bee ee — . romeo © NITR EE bon à l’aide de la sublimation; pour cela, on souf- fle sur un tube barométrique deux boules, l’une à côté de l’autre; on introduit dans l’une le mé- lange de charbon et de soufre; on dirige à travers le tube un courant de.gaz hydrogène bien dessé- ché afin de chasser tout. l’air atmosphérique . des boules , et on chauffe tout doucement, à la lampe à esprit-de-vin, la boule qui renferme le mélange. Le soufre va se rendre dans la boule vide. On laisse refroidir le tout dans du gaz hydrogène; on brise les-boules; on pèse ce qu’elles renferment ainsi que leurs débris, et on établit les proportions des contenus et des contenans. à Outre la fabrication de la poudre à canon, le nitrate de potasse a encore dans les-arts un assez grand nombre d’usages. Dans les fabriques de pro- duits chimiques, il sert à Ja fabrication des acides sulfarique et nitrique, de l’antimoine diaphoré- tique, du fondant de Rotrou, du cristal minéral, des flux blanc et noir, etc. La médecine l’ordonne tous les jours pour exciter la sécrétion et l’émis- sion des urines; comme tempérant dans les fiè- vres aiguës , les fièvres bilieuses, les gonorrhées bénignes; etc, Les médecins italiens le considè- rent comme contro-stimulant; enfin on l’a con- seillé dans la goutte, les rhumatismes, etc. (E..F.) NITRIÈRES. (cm) On appelle Mitrières les endroits, clos où l’on veut produire du nitre. Dans ces endroits, ou sous ces endroils, espèces de Bangards pourvus d’un toit en bon état, on dispose une plus ou moins grande quantité de terre meu- ble mêlée à des malières animales et végétales, à de la cendre et de la chaux, ou de là marne ; on dispose le tout de manière à ice que l'humidité et l'air puissent facilement pénétrer et circuler dans | la masse entière des substances ainsi amassées. De temps à autre on arrose le tont avec de l’u- rine, et l'opération se continue pendant deux ou trois ans, temps nécessaire à la transformation totale de l'azote en acide nitrique. Un bon terrain donne à peu près quatre onces de nitre par pied cube. Toutes ces conditions étant remplies, et une petite quantité de la masse ayant été essayée , on lessive la terre avec de l’eau bouillante, et on concentre celle-ci en la passant à plusieurs re- prises sur de nouvelles quantilés de la masse to- tale. Cette eau de lavage contient beauconp de nitrate de potasse, des nitrates de chaux et de magnésie, mais.en plus petite quantité; des chlo- rures de potasse et de soude , enfin un principe extractif qui donne à la liqueur une couleur brune assez foncée. Cette liqueur, filtrée, concentrée par l’évaporation, et abandonnée à elle-même, donne, à sa surface, une croûte de sel marin, qu’on en- lève facilement; dans sa partie inférieure, des cris- taux prismatiques, d’un-brun jaunâtre, c’est le anilre cru; et dans les eaux-mères restent les ni- trates terreux qui ne sont pas crislallisables. Les eaux-mères, soumises de nouveau à l’évaporation, donnent encore du nitrate de potasse, Le nitre cru se purifie à l’aide de lavages dans l’eau bouillante, de filtrations, d’évaporations et de. cristallisations successives , et cela pour enle- ver les chlorures alcalins et la matière extractive. Cette purification, pour bien réussir , pour don- ner ce qu'on nomme dans le commerce le nitre purifié, demande quelques connaissances et une certaine habitude dans l’art du salpétrier. En France, on purifie le nitre cru de la manière suivante : on verse-peu à peu sur du nitre brut mis en tas, de l’eau-mère provenant de la purification du nitre, eau déjà saturée de nitre et qui, par cette circonstance, ne dissout plus que des sels étrangers. Une fois que le nitre brut a été ainsi bien lavé, on le dissout dans l’eau bouillante, on clarifie le soluté avec un deux-millième ( du poids du nitre ) de colle-forte ; on laisse refroidir la li- queur éclaircie, on lave les cristaux qui s’en pré- cipitent, avec un peu d’eau pure, et on le fait sé- cher. En Suède, le procédé de purification n’est pas le même. On fait bouillir le:soluté du nitre jusqu’à ce qu’on voie paraître une croûte saline, et qu'une, petite quantité dela liqueur refroïdie cristallise. On met à part cette croûte qui est formée de sek marin. Lorsque le solutéest assez concentré pour cristalliser, on le filtre, et on y ajoute un qua- rante-huitième d’eau, quantité suflisante pour dissoudre toutile sel marin; de cette manière, le nitre seul cristallise. Quand la liqueur est assez refroidie pour qu'elle cristallise, on l’agite afin qu’elle ne dépose que de petits grains cristallins au lieu de gros. Dès qu’il n’y a plus. de cristalli- sation, on décante la liqueur, on renferme le sel presque pulyérulent dans des vases de bois, et on l’arrose goutte par goutte avec de l’eau pure afin d'enlever. la totalité de l’eau-mère brune :qui, pourrait colorer le produit. On soumet à la presse, on fait fondre le sel et on le coule dans des moules en: tôle qui peuvent.en contenir dix à vingt livres. Cest ]à que le nitre purifié se refroïdit, et. c’est sous. cette forme qu’on le livre dans le commerce comme étant la plus commode et la plus grande garantie de sa pureté. Comme caractères de pureté, on sait que le nitre fondu a une.cassure rayonnée, et que ses rayons sont assez gros. La grosseur de ces der- niers diminue d'autant plus.que la quantité de sel marin: ajoutée au nitre est plus grande : quatre onces d'hydrochlorate de soude: mêlées à vingt livres de salpêtre, donnent déjà des rayons moins, gros. Toutefois, si le, nitre fondu et rayonné est du, nitre de bonne qualité, cette forme ne peut ‘pas, lui être. appliquée toujours et partout. En effet, une: trop: forte chaleur peut le transformer, en totalité ou en partie, en nitrite; dans quelques préparations pharmaceutiques.où il entre du ni- trate de potasse,, il ne serait, pas, sans inconyénient de mettre du, gaz nitreux à nu ; enfin, pour la fa- brication dela poudre à tirer, il y aurait perte de temps, si. on employait, du nitre fondu; car ce- | lui-ci est plus difficile à pulvériser que le nitre or-, dinaire. Le nitre répandu dans le. commerce n’est pag ‘NIVE 64 NIVE oo tout du produit des Nitrières que nous venons de faire connaître; une quantité, non moins considérable, est préparée ainsi quenous allons le dire. Dans un nombre plus ou moins grand ( ordinairement trois douzaines ) de tonneaux placés sur trois rangs, les uns à côté des au- tres, et percés, près de leur partie inférieure et latérale, d’un trou d’un demi-pouce dia- mètre que l’on peut fermer à volonté, on in- troduit ( pour chaque tonneau ) un sceau de plä- tras réduits en pelits fragmens. Sur ces plâtras, ou substances pierreuses provenant de la démoli- tion de vieux bâtimens, contenant beaucoup de nitrates de potasse, de chaux et de magnésie, con- tenant aussi des hydrochlorates de chaux, de ma- gnésie et de soude, on met un boiïsseau de cen- dres, et on achève de remplir Jes tonneaux avec d’autres plâtras réduits en fragmens plus fins que les premiers. Le mélange est soutenu au dessus du trou des tonneaux par un fond à claire voie. Le tout étant ainsi disposé, on verse de l’eau dans les tonneaux du premier rang; au bout de quelques heures on fait écouler cette eau par le trou du tonneau, et on met de côté cette eau appelée eau de cuite et déjà chargte de sels. Les plâtras n’étant pas épuisés, on verse dessus une seconde et même une troisième quantité d’eau égale à la première ; les seconde et troisième eaux de lavage servent à arroser les second et troisième rangs de ton- neaux. On réunit toutes les eaux de cuite ou les- sives, on les évapore jusqu’à 25° de l’aréomètre de Baumé, et on procède à leur décomposition ou à la précipitation des sels étrangers, et à la purification du nitre, comme nous venons de l’in- diquer en parlant du nilre provenant des Nitrières arüficielles. (EF. ) NITRITES. (cm) Sels résultant de la com- binaison de l'acide nitreux avec une base alcaline ou terreuse, décomposables au feu, inaltérables à l’air atmosphérique à moins qu’on élève la tem- pérature : ils se transforment alors en nitrates et en sous-nitrates , solubles dans l’eau, décompo- sables par la plupart des acides liquides , par les corps simples et composés avides d'oxygène, elc. (Voyez NirraTes.) On ne trouve aucun nitrite dans la nature. (Fee) NITROGENE. (cuim.) Voyez Azore. (EU) NIVELLEMENT BAROMÉTRIQUE. (pPnys.) Partie des sciences physiques et mathématiques qui s’occupe de la hauteur des points les plus éle- vés , de la profondeur des lieux les plus inférieurs de la surface du globe, qui traite également des moyens à l’aide desquels on parvient à établir, d’une manière aussi rigoureuse que possible, ces mêmes hauteurs et ces mêmes profondeurs, et que nous diviserons en quatre sections : 1° Hau- teurs des inégalités du globe, phénomènes qui en dépendent; moyens à l’aide desquels on déter- mine ces hauteurs; 2° proportions entre les es- paces planes ct les espaces montueux; 3° con- sidérations sur les matériaux naturels que l’on rencontre dans Jes espaces monlueux ; 4° tableau synoptique des principaux points les plus élevés de la France et du globe. A. Hauteurs des inégalités du globe, à quoi tien- nent-elles ? Si par la pensée on supposait la mer éle- vée jusqu’au sommet des plus hautes montignes, voici ce qui arriverait : Toutes les inégalités du globe disparaîtraient, mais ne seraient pas anéan- ties, et un liquide, unifcrmément répandu , et à niveau parfait, les remplacerait : ce niveau ne pourrait être altéré que par les masses des glaces polaires, et par l’action temporaire des vents , des marées et des coutans. Les plateaux des grands continens ne seraient plus que des bancs ou des hauts-fonds, les sommets des haules montagnes que des récifs ou des écueils, les vallées et les plaines les plus basses que des abîmes de la mer. Si, au contraire, la mer s’abaissait peu à peu jusqu’à l’extrême, les phénomènes seraient in- verses , et un changement analogue aurait lieu dans les noms, mais dans les noms seulement c’est-à-dire que les hauts-fonds deviendraient des plateaux, les écueils des montagnes, les vallées des bassins de mer, etc. Si maintenant on suppose encore que le niveau de l'Océan ne s’est abaissé que jaste assez pour laisser à découvert quelques plateaux, quel- ques montagnes, dont le pied serait encore ca- ché sous les eaux, on se rendra compte facile- ment de la composition du globe terraqué, c’est- à-dire du globe formé de parties liquides (l’eau ,. les mers), de parties solides (les êtres de toutes les grandeurs , de toutes les formes et de loutes les hauteurs ). Enfin on comprendra aisément que si le niveau de l’Océan universel se fût élevé davantage qu'il ne l’est actuellement, les mers eussent été plus profondes, les continens moins grands, et les montagnes moins élevées ; que s’il se fût abaissé, le contraire eût eu lieu, et que de ce niveau plus ou moins élevé ou abaissé dépendent essentielle-- ment la figure des terres et des mers, leur éten- due , etc. La plus grande profondeur de l'Océan égale- t-elle la plus grande hauteur de la montagne la plus élevée ? (est ce qui est d'accord avec l’opi- _nion-de la majorité des autorités compétentes en celte matière, et ce qui, du reste, paraît très- probable. La plus grande élévation connue au dessus du niveau de la mer, celle du Chimborasso, est de 6531 mètres et demi. On cite d’autres montagnes, celles de la chaîne des monts Himaläya au nord de l’Indoustan , qui sont beaucoup plus élevées que le Chimborasso, et l’on peut un jour en trouver de beaucoup plus hautes encore. Si nous passons aux montagnes des autres planètes que la nôtre, et si nous nous en rapportons aux âuleurs, nous verrons que la planète Vénus, dont le rayon est de Go6 kilomètres, a des montagnes qui ont 43 kilomètres au dessus de son niveau ; que celles de Mercure , dont le diamètre n’est que les deux cinquièmes de celui de la terre, ont 16 kilomë- tres au dessus de son niveau; que la Lune, le Corps échec» — NIVE Go | NIVE corps céleste le mieux connu à cause de sa proxi- mité, a des montagnes élevées de 8 kilomètres au dessus de sun niveau, ct supérieures par con- séquent en hauteur absolue , à loutes celles de la terre. B. Méthodes par lesquelles on détermine l’éléva- tion des montagnes à l’aide du baromètre. Déjà nous avons vu, en faisant l’élude et l’histoire du Baromètre , que le mercure était soutenu dans le tube de Toricelli à une certaine hauteur par le fait de la pression de l'air atmosphérique sur la surface du liquide extérieur. Ce résultat est le même avec tout autre liquide que le mercure; seulement la hauteur de la colonne varie , en plus ou en moins, selon la densité du fluide employé. Ainsi, si c'est de l’eau, celte dernière s'élève jusqu’à environ 32 pieds ou 344 pouces; la co- lonne du mercure , au contraire , n’est que de 28 pouces. Ces deux exemples comparatifs et tous ceux du même genre, démontrent non seulement que l'élévation du mercure dans le tube de Tori- celli est l’effet de la pesanteur de l'atmosphère, mais encore que la hauteur de la colonne formée représente exactement le poids de celle almo- sphère. D’après ces données positives , le baromètre ou tube de Toricelli a dû devenir et est devenu né- cessairement , d’abord , la mesure de la pression atmosphérique, puis une indication de la pluie et du beau temps (indication qui se vérifie sou- vent, mais qui n’est pas constamment vraie), enfin un des moyens les plus propres à donner aussi exactement que possible la hauteur des différen- tes inégalités du globe terrestre. C’est de celte dernière propriété barométrique que nous allons nous occuper ici. Toutefois, avant d'entrer en matière , voyons sous quelles influences se font les variations barométriques, dans quel temps elles sont plus grandes , dans quels lieux elles sont plus régulières , et quelle marche périodique elles sui- vent le plus habituellement. Indiquons également quels sont les phénomènes curieux qui s’obser- vent pendant les expériences aérostatiques soit sous le rapport purement physique, soit sous le rapport physiologique, et faisons connaître les avantages que l’on éprouve ou les dangers que l’on court en vivant sous une pression atmosphéri- que appropriée à nos organes, ou contraire au jeu complet de leurs fonctions. Tous les physiciens, tous les gens du monde un peu observateurs, savent que les variations de la colonne barométrique sont presque nulles sur les hautes montagnes et entre les tropiques ; qu’elles sont constantes, mais très-peu considérables dans les zônes tempérées, dans les temps calmes; qu'elles sont subites et d’un grand abaissement aux approches des tempêtes, des orages, elc. D’après des observations, des calculs faits pen- dant un certain laps de temps, on a trouvé que la hauteur moyenne du Baromètre , au bord de l’O- céan et à 12°, 8 de température, était de o", 7629, tandis qu’à Paris, au niveau de la Seine, elle est de 0", 7600, et varie entre o", 5669 et T. ME 0", 7169, la température moyenne s’y trouvant de 12°. Londres et Genève, quoique très-éloignées de Paris , ont offert les mêmes variations, et cela dans un même temps d’observation. Enfin ce qui a encore élé remarqué, et ce qui mérilait de l’6- tre, c’est que les variations barométriques offrent, pour un même lieu , et surtout pour les tropiques, une périodicité telle, que le maximum de hau- teur est à 9 heures du matin, le minimum à 4 heures du soir, et que le maximum reparaît de nouveau à 11 heures. Ces lois physiques sont invariables , fondamentales ; elles méritaient done d’être rapportées , d’être connues. Maintenant qu'arrive-t-il à un baromètre placé à des hauteurs atmosphériques différentes ? La colonne de mercure s’abaisse d'autant plus qu’on s'élève davantage; en d’autres termes, la pres- sion atmosphérique est d'autant moins prononcée qu’on s’éloigne davantage du sol, du niveau de la mer, par exemple. À ce dernier point (au niveau de la mer), la co'onne barométrique a 0", 56, tandis qu'elle n’a que 0" , 57 au sommet du grand Saint-Bernard. Opère-t-on sur des hauteurs mé- diocres ? on voit que l’abaissement du mercure est de 1° pour 10® 5 de hauteur, ce qui sup- pose qu’un cylindre de mercure de 1 millimètre pèse autant qu'un cylindre d’air de même diamè- tre et de 10" 5 de hauteur. En effet, il ne peut en être autrement; car l'expérience directe prouve que le mercure est précisément 10500 fois plus lourd que Pair. De la conuaissance du poids d’un cylindre donné de mercure, on est facilement arrivé à Ja connaissance du poids total de l’atmosphère, et de celui que peut supporter une surface quelcon- que, l’homme, par exemple. En calculant le poids d’une sphère de mercure qui aurait pour base le rayon de la terre plus 0", ;6, et en en retranchant le poids d’une sphère de mercure qui aurait précisément le rayon de la terre, sachant, du reste, qu’un décimètre cube de mercure pèse environ 19° 9, on trouve que le poids tolal de l’atmosphère doit être de 86, 594, 456, 004, 799 , 656 myriagrammes. Un calcul semblable a fait voir également que la pression atmosphérique exercée sur une surface quelconque, est égale au poids d’une colonne de mercure qui a pour base la surface en question, et pour hauteur 0,76. Ainsi, un homme de taille moyenne supporte en- viron 16,00 kil. d’air atmosphérique; les pois- sons, qui habitent à trois ou quatre mille pieds au dessous de la surface des eaux des mers, su- bissent une pression trente ou quarante fois plus considérable. Ges faits, tout extraordinaires qu'ils sont, seront facilement compris, cesseront d’é- tonner , si l’on considère que cette pression a lieu en tous sens, qu’elle a lieu avec une égalité par- faite , tant en dehors qu’en dedans de l’économie vivante ; que tous les liquides qui circulent dans nos vaisseaux sont pénétrés eux-mêmes de gaz, de fluides élastiques qui contre-balancent, qui neutralisent les forces extérieures. Si on suppri- mait cet air, ces gaz intérieurs, nous serions écra- 409° Livraison. 9 ee NE 6 sés à l'instant même; si on faisait ce vide autour de nous, si on nous plaçait sous la machine pneu- matique , les fluides élastiques contenus dans nos vaisseaux, dans nos organes, cédant à leur élas- licité natarelle, nous gonfleraient d’une manière prodigieuse, et nous feraient périr infailliblement. Ces ce qui arrive à un grand nombre de pois- sons quand on les retire du fond des eaux où ils vivent habituellement, La vessie, qui fait partie constituante de leur organisation et qui est rem- plie, non pas d’air atmosphérique proprement dit, mais d’un gaz particulier et propre à leux existence , se gonfle, se crève, et le fluide élasti- que qu’elle contenait, occupant un volume quatre- vingts ou cent fois plus considérable , remplit leur corps ,. renverse leur estomac en dehors , fait même sortir ce dernier par l’ouverture buccale et les asphyxie. Veut-on encore une preuve de cet ‘équilibre protecteur ? Qu’on observe avec altention ce qui arrive aux fonctions ordinaires de la vie pendant les moindres variations du degré habituel de la pression atmosphérique. S'il y a élévation du ba- romètre, toutes les fonctions s’exécutent avec plus d'énergie ; l'homme et les animaux jouissent d’un bien-être extrêmement prononcé ; leur gaîlé, leur aptitude ordinaire s’accroissent et se multiplient. Le baromètre vient-il à baisser d’une quantité un peu considérable , des phénomènes opposés ont lieu. Une gêne, une lassitude, une pesanteur générale se manifestent ; nos paupières s’appesantissent malgré nous; malgré nous, le sommeil nous surprend et nous nous écrions : que Le temps est lourd! C'est précisément le con- taire qu’il faudrait dire. En effet , c’est par la lé- gèrelé de l'air atmosphérique , légèreté due à ce que des vésicules aqueuses lui sont interposées’, que la pression extérieure habituelle n’a plus lien sur nos organes , que les liquides contenus dans ces derniers se dilatent d’abord, puis tendent à s'échapper, à se volatiliser, si les canses.qai ont donné lieu à l’abaissement du baromètre persis- tent. De ce que nous venons de dire sur lés varia- tions barométriques qui ont lieu à des hauteurs médiocres, on ne doit pas en conclure qu’il en soit ainsi pour loutes les hauteurs, et que cette simple loi puisse être appliquée au Nivellement barométrique. Des différences notables, dues aux influences de la température variable et du dé- croissement de densité de l’atmosphère , différen- ces assez didiciles à apprécier bien exactement, se présentent quand ons’élève à de grandes hau- teurs. Le décroissement de densité surtout, est tel, que, sur les très-hautes montagnes ou dans les grandes ascensions aéroslaliques, on à peine à entretenir Ja combustion, à produire le son, à éviter lo bris des instrumens, etc. ; et que les fonctions physiologiques y sont troublées ou in- terrompues au point.de voir arriver les accidens [er] les plus graves. Tel est l'exposé rapide et fidèle : des faits physiques et des phénomènes curieux que nous ne voulions pas laisser ignorer aux nom- Li NIVE breux lecteurs et souscripteurs du Dictionnaire pittoresque d'Histoire naturelle. . "* Occupons-nous maintenant des moyens à l’aide desquels on peut préciser la hauteur d’une mon- tagne , d’une élévation quelconque. Ces moyens sont donc l’usage du baromètre ou de la Trigono- métrie, quand on a affaire à des élévations inac- cessibles : et d’abord, le baromètre. Pour faire usage du baromètre dans les Nivel- lemens en général, il faut tenir compte , 1° de la température de l'air et de la température:de l'in- strument ; 2° de l’état de sécheresse ou d'humidité de l’air; 3° de la densité de ce dernier, qui est soumise à sa température et à sa compressibilité. Ce que nous venons de dire des phénomènes observables dans les ascensions aérostatiques , nous démontrant suffisamment, que la densité! Ja compressibililé et la température de l'air at- mosphérique vont sans cesse en décroissant à me- sure qu'on s’élève dans l’espace ; toutes ces véri- tés nous amenant aussi à cette conclusion, tirée des expériences de Laplace, qu'à douze lieues de hauteur l'air est aussi rare que sous la machine pneumatique où l’on a fait le vide le plus exact, et qu'à une certaine distance de la surface de la terre il n’y a plus d’air appréciable par nos ins - trumens de physique ; il ne nous reste plus qu'à indiquer les précautions à prendre pour avoir , 1° la mesure de la température de l'air et de l’instrament ; 2° l’exactitude mathématique des opérations. Enfin nous aurons à dire un mot du baromètre dont on devra faire usage : ce baro- mètre sera celui de notre célèbre Gay-Lussac. Les observations barométriques ne peuvent être exactes et comparables entre elles qu’autant que l’on lient compte de la température du mer- cure qui constitue la colonne barométrique. Nos lecteurs savent déjà que le calorique jouit de la propriété de dilater tous les corps, c’est-à-dire d'augmenter leur volume; le mercure, pas plus que tout autre métal, ne saurail échapper à cette action. La dilatation du mercure par la chaleur est égale pour chaque degré centésimal, à an cinq- mille-cing-cent-cinquantième du volume primilif que la même masse occupe à zéro. Si ce calcul est exact, et il l’est effectivement, on voit d’a- vance qu’une même masse de mercure, moulée en un cylindre d’un rayon constant, occupera plus de longueur , à mesure que sa température s’élevera davantage, et que son allongement sera proportionnel à la dilatalion de son volume. Ainsi donc, on ne pourra juger de la masse par la lon- gueur,, qu’en ramenant.toutes les observations à une même tempéralure, par exemple à o° , ce qui se fera, en retranchant de la colonne obser- vée -— de sa longueur si la température est éle- yée de 1° au dessus de 0°, 2 de sa longueur si la température est élevée. de,2°, 2 si elle est élevée de, 3°, et ainsi de suite. On connaîtra exactement la lempérature.de Ja colonne barométrique en.prenant les précautions suivantes : On enchâsse ‘un: petit thermomètre très sensible dans.la monture même du baromè- om nn 5 NIVE 6 NIVE ms tre, et on note le degré indiqué par ce thermo- | notre article Banoukrre. ) Le baromètre de Gay- mètre : il est'inutile d'observer que ce deyré de température ne peut être qu’exactement celui de l'instrument avec lequel:il est adhérent. Toute- fois, cette température étant plutôt celle de l'air extérieur, celle de lair ambiant, température extrémement variable comme on le prévoit faci- lement, que celle du baromètre lui-même , il y a d’autres précautions à prendre pour avoir, d’une part, la température du baromètre, d'autre part celle de l’air extérieur. On aura le degré de tem- pérature de ce dernier en placant , à quelque dis- tance du lieu qui sert d’observatoire , à l'ombre et loin des murailles et de tous les corps ‘qui pourraient émettre de la chaleur , un thermomè- tre fort sensible. La seconde indication sera rem- plie en enfermant l’appareil barométrique dans un étui en cuivre ou en bois , fait exprès el dis- osé de manière à ne cacher aucuns des mouve- mens d’élévalion ou d’abaissement de la colonne de mercure. L’exactitude mathématique des opérations est soumise à l’état hygrométrique de l’air dans le- quel on opère, à la compressibilité de ce même air. Si l’air est chargé d'humidité , si des vésicules aqueuses sont inlerposées entre ses molécules, leur légèreté spécifique supportant, en quelque sorte, la masse atmosphérique, il en résultera que celle-ci paraîtrait plus légère qu’elle ne l’est réellement : il fandra donc “opérer pendant un temps sec et calme. La compressibilité de l'air, propriété que nous avons signalée (voyez A1R ATMOSPHÉRIQUE ), que nous connaissons parfaitement, et qui consiste dans ce fait, qu’en pressant une masse d’air, on lui fait occuper des espaces successivement moin- dres, serait encore une cause d’erreur dans les observations , si on n’en tenait compte. Il en se- rait de même si on négligeait l’élasticité de l'air, ‘autre propriété qui fait qu’une masse d’air com- primée et resserrée reprend son volume quand la force comprimante ar-cessé , et quemous n'avons pas manqué d'indiquer en faisant l’étude.du corps invisible qui enveloppe.la masse entière de notre planète, De ces deux propriétés de l'air, la compressi- bilié et l'élasticié, il résulte que la densité des couches inférieures de l'atmosphère doit surpas- ser debeaucoup les couches supérieures, et que, sur les très-hautes montagnes, par-exemple , ilne suffit plus, pour faire baisser le mercure d’un millimètre, de s'élever à 10",:5; une hauteur plus considérable-est alors nécessaire. Pour con- naître la loi suivant laquelle cette variation s’opé- rait,-il a fallu porter successivement ‘un même baromètre à des hauteurs différentes et connues, tenir un compte exact des élévalions et des abais- semens de la:colonne desmercure ,:et-établir-des règles basées sur les causes physiques que nous venons d'énumérer, et qui, à des hauteurs di- verses , influent sur la pression de l'air. Baromètre de Gay-Lussac. (Voyez pour la des- Lussac, modifié par Bunten, est le baromètre de précision le plus employé; il a le grand avantage d’être portatif. La petite branche et la partie su- périeure de la grande sont de même calibre ; il s'ensuit qu'il n’y a pas à Lenir compte de la ca- pillarité ; car les forces déprimantes dues à la courbure du mercure, étant les mêmes des deux côtés, se détruisent. Pour transporter l’instru- ment, on le renverse; de cette manière la cham- bre barométrique se trouve pleine de mercure, et l'air n’y peut pas pénétrer ; le métal, d’ailleurs , ne peut pas sortir de la courte branche qui n’offre qu'une ouverture capillaire rentrante. Afin de prévenir encore mieux l'introduction de l’air , la longue branche se compose de deux parties qui pénètrent l’une dans l’autre; les bulles d’air, s’il en passe, suivent le verre, et vont se loger dans l'espèce de cul-de-sac formé par la jonction des tubes, sans pouvoir pénétrer un des orifices. On peutensuite, quand elles sont assez volumineuses, les faire sorür en renversant l'instrument. Le ba- romètre proprement dit est enchâssé dans un tube-de cuivre qui n’a que les ouvertures néces- saires pour prendre la hauteur barométrique, c’est-à-dire la distance des deux niveaux. Pour cela, le tube de cuivre porte une division en mil- limètres, et il y a de plus, à chaque extrémité, un vernier donnant les dixièmes de millimètre. On fait marcher le bord du vernier jusqu’à ce qu’il paraisse toucher la convexité du mercure, ce dont on peut juger avec une«extrême précision, L’instrument se met dans un élui , et.on a soin de le transporter, la chambre ‘barométrique en bas, et par conséquent pleine de mercure. (Pearson, Élémens de physique à l'usage des élèves de phi- losophie , 1836. ) Table pour calculer la hauteur des montagnes, d’après les observations barométriques. Cette table, due à M. Oltmanns, et que nous empruntons à l'Annuaire du bureau des Longitu- des , année 1837, nous semble être la plus com- mode de toutes celles qui ont été publiées jus- qu'ici pour faciliter le calcul des hauteurs, du moins Jorsqu’on renonce à l'usage des loga- rithmes; voici la marche des observations. Soit k la hauteur barométrique de la station inférieure exprimée en millimètres ; 4’ celle de la station supérieure; ‘T et T'.les températures cen- tigrades des baromètres ; t'et t’ celles de l’air. On cherche dans la première table le nombre qui correspond à k:: appelons-le a ; on cherche de même celui qui correspond à k', désignons-le par Ja lettre b ; appelons c le nombre générale- ment très-petit qui, dans la deuxième table, est en face de T et T’; la hauteur approchée sera a—b-c(siT et T'étuit négatif, il faudrait écrire a — b + c). Pour appliquer à cette hauteur ap- prochée la correction dépendante de la tempéra= ture des couches d'air, il suflira de multijilier la millième partie devcelte hauteur par la double cription «des :baromètres à cuvette et à cadran | somme 2 ( £ + £’ }.des thermomètres libres; la NIVE correction sera posilive ou négative suivant que t + 1! sera lui-même positif ou négatif. La seconde et dernière correction , celle de la latitude et de la diminution de la pesanteur , s’ob- tiendra en prenant, dans la troisième table, IC nombre qui correspond verticalement à la lati- tude et horizontalement à la hauteur approchée ; celle correction, qui ne peut jamais surpasser 28 mètres , est loujours additive. » Daws les cas très-rares où la station inférieure serait elle-même très-élevée au dessus du niveau de la mer, il faudrait appliquer au résultat une petite correction dont on trouverait la valeur à l’aide de la table quatrième. Voyez, du reste, un exemple de calcul à la fin des tables I, II, IIL, IV. TABLE I. Argument h et h’. 4 Millimèt. Métres. Différence. À Millimèt. Mètres. Différence. À 418,5 440,0 461,5 482,9 504,2 525,4 546,6 567,8 588,9 609,9 630,9 651,8 672,7 693,5 714,3 735,0 755,6 776,2 796.8 817,3 21,5 215 214 213 21,2 21,2 21,2 21,4 21,0 21,0 20,9 20,9 20,8 20,8 20,7 20,6 206 20,6 20,5 20,5 20,4 20,3 20.3 20,2 20,2 20,1 20,1 20 1 20.0 19.9 49.9 19,8 19.8 19,7 49,7 196 496 19,6 49,5 19,5 TABLE II. Argument T — T'. Thermomètre cenligrade du Baromitre. Sa S Qt 49 SO Lo > O Ur NI to Wu SrNono aNvCaoweu DR "1 PORN ODARPFN OS Qi + Go UNNe==RCTTSSS - 0 0 0 ( 4 4 4 4 À 2) 2 2 Fe SSNN A 9 OP G0 GP NI I NI NI NI HorNe 2 Pour avoir la correction due à la température de l'air, mullipliez la millième partie de la diffé- rence des nombres correspondans à 4! et k par Ja double somme des thermomètres centigrades li- bres. Cetie correction a le même signe que la somme de ces 1hermomètres. 68 NIVE nes) On prend la somme ou la différence des nom. bres correspondans à k’et T — T', selon que T — T'est positif ou négatif. TABLE III. Argument. Latitude sexagésimale du lieu (correc- tion toujours additive). Hauteur à à 3 SNeECHAOE CNE SOURNNOUNTERN 3 3 us vVeaorshoco: Hooonuwore ©" - . . - s - - - SoorwNouusEN" HanwweoDauRp tv" . ol - C9 NN > © © O0 O QT LE Oo 9 SORSPAUQUEWNRS = © © Q 2 0 O1 IE Ce NO N9 FINE S 19 00 NIUE 00 ho wecrnoanrwwwwse" DES SOUTIEN ÊSES See SSEs > à à ÊSS = à - ENCRES LS LE TEE RE RE ES (Pour la suite de ces tableaux, voir l'Annuaire du bureau des longitudes , année 1837.) TABLE IV. Correction pour 1000 mètres de hauteur. Sets oies s euro WOW Oe=Se= SOOCOOLRSR = 4 Soit, par exemple, à la station inférieure, hk — 6oo millimètres; la différence de niveau — 1900", on aura 1000 : 0,63 — 1500 : 0", 99, et la différence de niveau corrigée — 1500", 9. Getle correction est toujours additive, Type ou exemple du calcul. Hauteur de Guanaxuata, observée par M. de Humboldt. Latitude — 91°. A la stalion supé- rieure, hauteur du baromètre, 600 millimètres, 95— h';thermomètre du baromètre —21°,3—T'; thermomètre libre Æ 21°, 3 — t/. Au bord de la mer, hauteur du baromètre 763 millimètres, 19— h; thermomètre du baromètre 25°, 3 — T; thermomètre libre + 25°, 3 — +", La table 1r° donne pour 763 millimètres, 45... 6183%,5...« pour 600 95... 4280%,7...4 La table 2° donne pour T — T/ — 4°... DD..c a—b—c— ou hauteur approchée..... 4896,9 897 4" correction = 1000 * 2(t+7)... 4876, Somme... 2.29 2000 2 RAT bARE 2073,7 2° correction , table 3°, donne pour 2073 et 21° + 40,6. Hauteur = 2084",3, NIVE B. Proportions entre les espaces planes et les es- paces montueux. Tout le monde sait que les sur- faces planes de notre globe occupent des espaces beaucoup plus considérables que les points mon- tueux, et qu'un cinquantième tout au plus de la superficie de la terre mérite le nom de montagnes proprement dites , c’est à-dire abstraction faite des pentes douces et de tous les terrains qui re . forment pas avec le plan de l'horizon un angle de 10 degrés. Les inégalités du globe ont-elles toujours été ce qu’elles sont aujourd’hui? Il y a lieu de penser le contraire. Resteront-elles ce que nous les con- naissons aujourd’hui? ce n’est pas probable. En elfet, parmi les causes qui ont donné lieu aux plaines et aux montagnes, une seule agit encore, lus faiblement, il est vrai, qu’elle ne le faisait au- trelois , c’est l’action des feux souterrains. À cette cause , insuflisante pour contre-balancer l’apla- nissement général dû à l’action incessante des grandes nappes d’eau, nous devons ajouter la puissance avec laquelle le génie de l’homme lutte sans cés$se avec la nature, lanlôt pour détruire tout ce qui gêne on entrave son industrie et ses besoins, tantôt pour améliorer, sous le rapport de l’hygiène , les lieux qu’il doit habiter. Les proportions des parties solides et des par- ties liquides du globe universel sont-elles les mé- mes dans toutes les régions de ce même globe? Non assurément. La partie sèche du nord de l'é- quateur l'emporte sur la partie liquide du sud du même point; il en est de même entre l’est et Youest de l'Atlantique. L’hémisphère boréal est plus riche en partie sèche que l'hémisphère austral. C. Considerations sur les matériaux naturels que l’on rencontre dans les espaces montueux, Voyez Géozocte. A côté de l’étude des différens produits que l'on rencontre soit à la surface, soit dans la pro- fondeur plus ou moins grande des couches de la partie solide du globe, et qui sont du ressort de la géologie , il en est une autre qui n’est pas sans * importance, que l’on a négligée jusqu’à ce jour, ou plutôt qui à fait peu de progrès, à cause des nombreuses difficultés qu’elle présente, bien que des auteurs de grand mérite s’en soient occupés, c'est l'étude des produits sous-marins, élude que d'on a appelée, à juste raison, Géologie sous- marine. Marsigli, auteur d’une Histoire physique de la mer , qui a assez bien décrit le fond du golfe de Lyon, et qui compare le lit de la mer à un vieux tonneau dont les parois sont incrustées d’une cou- che épaisse de la lie du vin qu’il a jadis contenu, conclut que le fond de la mer est Lapissé des mê- mes pierres ct des mêmes parties solides que nous yoyons dans l'épaisseur de la terre. Donati, Ginanni, Bianchi, Olivi, Remeri, Brunnich , elc., qui ont fait une étude spéciale du golfe Adriatique, assurent que le fond de ce golie offre à l'observateur différens marbres brè- ches, des marbres lumachelles, des pierres lenti- 69 NIVE culaires, et surtout une croûte de testacés, de polypiers et de débris de sable et de terre. Ces mêmes auteurs ont signalé également la présence de masses énormes de substances calcaires que le vulgaire prend pour des débris de villes englou- lies. Olivi prétend que les animaux marins de l’A- | driatique offrent dans leur structure plus de ma- tière gélatineuse que de matière calcaire , que ces animaux habitent préférablement les fonds limo- neux , et qu’ils sont riches surtout en matière hui- leuse. Tous ces faits, auxquels nous pourrions en joindre beaucoup d'autres , font vivement regret- ter l'impossibilité morale et matérielle dans la- quelle se trouvent presque tous les marins, de pouvoir remplir les vœux des naturalistes sur un sujet aussi important de la géologie et des produc- tions du globe. Pénétrés de cette vérité , que les navigateurs et la géologie gagneraient beaucoup de la connaissance des fonds et parages des mers, nous souhaitons que les personnes chargées de l'instruction des marins, ét principalement des navigateurs de longs cours, n'oublicent pas de mettre entre les mains de leurs auditeurs tous les moyens et les instrumens nécessaires à un bon ‘sondage, de leur recommander de recueillir avec soin tout ce qu’ils pourront arrach-r du fond des mers qu'ils parcourent, et de noter exactement le jour , l'heure où l'opération a été faite, la pro- fondeur à laquelle la sonde est descendue , elc. Nous appuierons nos souhaits sur ec fait admis parmi les marins, que de la connaissance exacte de la configuration des côtes, non seulement en plan, mais aussi en relief, il n’y a pas loin à la connaissance de la nature minéraloyique des pa- rages. Une côte granitique, une autre schisteuse, une troisième calcaire, diffèrent déjà beaucoup l’une de l’autre par leur forme extérieure. Ici se termine tout ce que nous avions à dire sur l’usage du baromètre dans les Nivellemens en général. Ici, par conséquent, devrait commencer la théorie des méthodes trisonométriques em- ployées aux mêmes usages quand on ne peut at- teindre le sommet des élévations que l’on veut mesurer, Mais, cette partie de la physique étant tout-à-fait du ressort des mathématiques propre- ment dites, et surtout des mathématiques trans- cendanles, nous renvoyons nos lecteurs aux ou- vrages ex professo sur celle malière importante des connaissances humaines. D. T'ableau représentant la hauteur des principales montagnes du globe au dessus du niveau de l'Océan... , EUROPE. Mètres. Mètres. Mont-Blanc (Alpes)... 4810 | Le Cylindre (Pyrénées). 3369 Mont-Rose (Alpes ..... 4736! Maladetta (Pyrénées)... 3355 Fisterahorn (Suisse;. ... 4362, Viguemale (Pyrénées). 3354 Jung-Frau (idem ...... 4180 Le Cylindre (Pyrénées). 3332 Ortler (Tyrol) .......,. 3908 ; Etna (Sicile) ......... 3237 Mulahasen (Grenade). .. 3555] Pic du Midi (idem)... 2935 Col du Géant ' Alpes). :. 3426 | Budosch (Transylvanie). 2924 Malahite ou Néthou (Py- | Surul (idem)......... 2924 rénÉes). .....,..., 3481 | Legnone.......... ... 2806 Mont-Perdu (Pyrénées) . 3410 | Canigou (Pyrénées). .,. 278L oo NIVE ———————————— — ——— Hauteurs de quelques lieux habités du globe. Mères. Pointe Lomnis (Crapats). 2701 Monte-Rotondo Corse). 2672 Monte-d’Oro (idem). ... 2652 Lipsze (Crapats)....... 2534 Sneehaten (Norwége)..; 2500 Adelab (Suède)... .....…. Suæfñals-Iokull (Tslande). 4559 Mont des Géans (Bohême) 4512 Puy-de-Dôme (France). . 4467 Le Ballon (Vosges). .... 1403 Pointe-Noire (Spitzberg) 1372 MTS IE c 0010 PO 2393 | Ben-Nevis Invernshire). 4325 Mont Athos Grèce)... . 2066 | Fichtelherg (Saxe)... ... 4212 Mont Ventoux......... 41960 | Vésuve (Naples)... .... 1198 Mont d'Or (France)... .. 4884] Mont Parnas*e (Spitzb. ) 119% Gantal (France). ....,.… 4857 | Mont Erix (Sicile)... ... 4187 Le Mezen (Cévennes)... 1766 | Broken (Hartz-Saxe)..., 1140 Siérra d’Estre (Portugal) 4700 | Sierra de Foja (Algarves) 1100 Puy-Mary (France)..... 1658 | Snowden (Pays de Galles) 4088 Hussoko (Moravie) .…... 4624 |Shehalien (Ecosse). ,.. 4039 Schneckoppe (Bohême). 1608 | Hekla (Islande). ....... 1013 AMÉRIQUE.: Mètres. Mètres. Nevado de Sorata...... 7696 | Pic d'Orizaba. .…. dupe 5295 Nevado de Illimani.... 7315 | Montagne d'Iuchocaio.. 5240 Chimborazo (Pérou). …. 6530 | Cerro de Potosi.. ...... 48588 Cayambé (2dem). .…. .... 5954 | Mowna-Roa (Owyhee). . 4838 Antisana (volcan Pérou) 5833 | Sierra-Nevada (Mexique) 4786 Chipicani. ............ 5760 | Montagne du beau temps Gotopaxi (volcan Pérou). 5753 Montagne -de Pichu-Pi- CHU) fist ae Volcan d’Arequipa. .... Mont S.-Elie (cote N.-E. Amérique). ....,.,.. Popocatepec ( volcan du Mexique)........... 540 ASI Mètres. Pics les plus élevés de -VHymalaya (Thibet) : 5113 Côte N.-0. Amérique) 4549 Coffre de Perote. ...... 4088 Montagne d'Otaïti (mer : SU) an eee ec 3323 Mont. Bleues (Jamaïque) 2218 Volcan de la-Solfatara j (Guadeloupe) ..... Se 1004 E. Elbrouz. (Caucase)... Pic de la frontière de la Tell, sc hmurzeft de 7821 |. Chine et.de la Russie. 3435 HONTE 4. eur 7088 | Ophyr. (île de Sumatra). 3950 LL 0t oder d baie 6959 !'Mont Liban........... 2906 MDI Hoeics .… 6925 | Petit:Altaï (Sibérie). .… 2202 AFRIQUE. Mètres. Mètres. Pie de Ténériffe. . ...….. 3710 |Piton des Neiges (‘île Montagne d’Ambotis- Bourbon). ..… she 3067 mène (Madagascar)... 3507 Montagne du Pic(Acores) 2412 Passages des Alpes qui conduis Moutagne de la Table (cp de B.-Espérance). 1163 ent d’Ailemagne , de Suisse et de France'en Italie. Mitres. Passage du mont Cervin . . . .... het e 11 fr to4AU du grand Saint-Bernard. . . . . . . . . . .. 2491 du'coMde Serie tt, CELUI ESNN TAN 2461 der Eughan Lianp 2nuaau, 261408te ut. “2439 UCOETAN EL Re ot de 5. al uebcoil du petit Saint-Bernard. . , . . . .. ar . 2492 du Saint Gothard. . ,.. ., . . .. 4 2075 du mont Cénis. . ., . sk Li042e GE HSE 2066 du Simplon. . ., .. ... RL. à ss vesctle A2005 CUS PIUBEN ES ee 0e et ee, . tele UD Le poste du mont Cénis. . . . ...,... ..... : 1906 Bescoldu/Bende’ssni in sis. mises, 2 LME 4795 Les Taures de Rastadt. . . . .-. …., +, . à ... 4559 Passage du Brenner, . . . !. . . . . Hana nr de 1420 Passages des Pyrénées. Port d'OCAN. ADI URLS DE SOS .: . . . 3002 Egrt Viel d'Eslaübé. 4... .. 502561 PONPTEPMEUR. 2 à 5 2: hope oc D 2499 guide NGavarnie < 2:07. PSE TAN 2333 PGA rarè ee 20, LEMNR eS L r 2241 Pasfdse "de Toutmaléte". "0. 200, ; UNE ON 2177 AMÉRIQUE. Passages ou cols.des deux Cordilières. Passage de Chullunquani. ..........:...,. CDEPRAEMELLOMARUR LES (MG ann: A641 de Gualilas. . , . .. ... 4 A520 de TOlapalCa PET LEE Le ste 1 51 574290 des Altos de ‘los Huessos. , ,,.,,,,,..,, 4137 NIVE Mètres. Maison de poste d'Anco- MBA s de nets eue ele 4792 l Môtreé. Village de Barége (Pyr.) 4269 Palais de Saint-Illefonse ( Habitée seulement pendant| (Espagne).......... 1155 quelques mois de l’année.) |Bainsdu Mont-d’Or (Au- Maison de poste d’Apo.. 4376] Yergne),............ 4040 Tacora ( village d’Ind.). 4344 | Pontarlier. ... . ..... 528 Potosi (la'partie la plus Madrid. #0, 1200 608 Date). remise « 4166|Inspruek............. 566 Ville de Calamarca..... ANA D INMUNLCO EEE "1 538 Métairie d'Antisana... .. 4101 | Lausanne. ........... 507 PUNTO VUE). 2 3911 | Augsbourg. ..,.... ‘2h 475 Ornno/ (ville). 2..-..2#7. 3792 | Salzbourg... ..,.... EX (M (6ÿA La Paz (vifle, république INBURDAlEL.E 2-6 438 de Bolivia !......,2. 3747 Plombiëres® 01. © 1 431 Mienipampa(ville, Pérou) 3618 | Clermont-Ferrand(préf.) 444 Tupisa (ville, Bolivia)... 3049! Genève. ........: NE 57 MletietQNIIo +. 4. 2OUSI EE DE PR CE PTE SEE 372 Ville de Caxamarca. CIRE RATE. EME 369 (Pérou). vs ne +... 2860 | Ratisbonne.. ....:1,.4.: 362 La Plata (capitale de Bo- MoScows. 1e 300 Es aid ten AS TN GOLRA RS se eee COTE 285 Santa-Fé de Bogota. ... 2661! Turin... ............. 230 Ville de Cuenca (province Den sisnetihtmers. 6 247 dENOUILO) ME re ee Le 2688 | Prades. 1... asieate 179 Cochamba (ville capitale) 2575 | Mâcon (Saône)... ...... 168 Hospice du grand Saint- Lyon (Rhône)......... 4162 Beunard,,...f#"..f".. 2491 |ICassel.….…. .. sep sens MS Arequipa (ville) ....... 2971) HUNA ee - = eee 156 RENTE antét dix) do cianc 2217] Guttmeue re Eee 13% Hospice du $S.:-Gothard. 2075 | Vienne (Danube)....... 1433 Village de Saint-Véran Toulouse ( Garonne)..., 132 (Alpes-Maritimes). ... 2040 | Milan(Jardin botanique). 428. Village de Breuil (vallée Bolorne-F7 LEA Cr 124 du mont Cervin)..... 2007 | Parme... . SG. à: 93 Village de Maurin (Bas- Dresde 90 ses-Alpes).. ......... 4902/| Paris (Observat. Royal), Village de Saint-Remi... 4604 | 4er étage . ............ Village de Heas (Pyrén.) 4465 | Rome (capitole)....... 45 Village de Gavarnie (àd.) 4444 | Berlin..,.......,.... A0 BITALCONE ER ere ee 4306 Hauteurs de la limite inférieure des neiges perpétuelles sous diverses latitudes. | Mètres. À 0° de latitude, ou sous l'équateur. . . . . . . . .. AS00 D RAPPELS CPE TS ENT RS due .. 4600 ASRDU S IR HAUT, ELU NTM, 2550 À 65”. $ : Jet at) 45e SACS: 4500 Hauteurs de quelques édifices. La plus haute des pyramides d'Égypte. . . ....... 146 Eatour de Strasbourg (le Munster), au dessus du pavé. 442 La tour de Saint-Étienne à Vienne. .. .,,. ..,. .. 438 La coupole de Saint-Pierre de Rome, au dessus de la PLACEMENT. RE ESS 132 Eatonr de Saint-Michel à Hambourg. . . . . . . . . . 130 La flèche de ‘l’église d'Anvers. . . . . , ... .…... 120 La tour de Saint-Pirrre à Hambourg. . . . . . . . . . 119 —— de Saint-Paul de Londres. . . . . . A -ctlcble 2 LL Ee dôme de Milan, au dessus dela place. . . . . .….. 109 La tour des Asinelli à Bologne. . . . . ... . ......… 407 La flèche des Invalides, à Paris, au dessus du payé. . . 405 Le'sommet dn Panthéon , au dessns du pavé. . . . . . 79 La balustrade des tours Notre-Dame, idem, ..... 66 La colonne'de la place Vendôme. . . . . . . . . + .… 43 La plate-forme de l'Observatoire royal. . . . . ... . . 27 La mâture d’un vaisséau français de 120 canons au des- sus de la quille. . . . . ete -Honul : was ed (E. Ly) NIVÉOLE,, Leucorum , Lin. (vor. vnax.) Avant- coureur de Ja saison des fleurs, ce joli genre dé plantes monocotylédonées , de la famille des Nar- cisséeset de l’Hexandrie monogynie, renferme des espèces herbacées , au nombrede six, sont des plan: tes rustiques , amies des prés humides, des lieux om- bragés du midi dela Franceet del'Europe; plusieurs sont introduites depuis long-temps dans nos jardins; à cause de la beauté, de la précocité de leurs fleurs, et elles n’y demandent d’autres soins'que NIVE d’être abritées du soleil, et tenues en une place fraiche. La racine, bulbeuse, blanchâtre ,f arron- die, formée de plusieurs tuniques engaînantes, des Nivéoles, fournit cinq à six feuilles toutes radica- les , linéaires , ligulées , planes , un peu canalicu- lées à leur base, et d’untrès-beau vert. Sur le côté de ces feuilles s'élève une hampe droite , haute de seize à quarante centimètres, dont le sommet pré- sente chez la Nivéoce pu PRINTEMPS , L. vernum, une seule fleur blanche qui s’épanouit dans nos prairies, sur nos montagnes ombragées, d'ordi- naire en février , et dès le mois de janvier lorsque l'hiver est doux ; elle est fort jolie, et d'autant plus précieuse qu'elle égaie le cœur et l'esprit appe- santis sous le froid manteau des frimas. Chez la Nivéoce À BouquETs , L. æstioum, les fleurs , éga- lement blanches, mais d’une odeur fine , pendan- tes et portant une petite pointe verte, calleuse , sur les six découpures de leur corolle, sont dispo- sées quatre à six ensemble en une sorte d’ombelle, Durant l'inflorescence, les fleurs sont. envelop- ées dans une spathe foliacée, monophylle, qui se fend latéralement pour leur donner passage, Leur corolle campanulée, à six divisions profon- des, égales, épaisses à leur sommet, sert d'habitation à sixétamines insérées à sa base. moitié plus courtes qu'elle ; elles sont portées sur des filamens que terminent des anthères d’un rouge safrané , faites en alène. Leurs deux loges s'ouvrent chacune en leur partie supérieure par un petit trou, d’où s'échappe le pollen pour immerger l’ovaire, qui est in{ère, ovoïde et offre un style droit et un stig- mate simple et aigu. Durant le court instant que dure l’acte mystérieux, la corolle se dresse, afin que le tout s’accomplisse sans déperdition aucune. Le fruit résultant de cette douce union, est une capsule presque ovoide, d’un vert foncé, trivalve et à trois loges, lesquelles contiennent chacune plusieurs graines d’un noir luisant et anguleuses. La capsule conserve à son sommet les débris du calice , dont les lames aiguës forment couronne. Les bulbes des Nivéoles peuvent demeurer en icrre plusieurs années de suite, sans être changés de place ; on ne doit les enlever que lorsqu'ils ont produit beaucoup de caïeux, et cette opération se fait. en juillet, lorsque les feuilles sont desséchées. Le bulbe ne souffre point que l’on attende deux et trois mois ayant de le remettre en terre. On donne souvent aux Nivéoles le nom de Perce- neige, que l’on doit conserver particulièrement pour le Galanthus nivalis, beaucoup plus précoce et diaprant constamment les tapis de neige, qu'il Jorce à lui livrer passage. Des barbares ont proposé de remplacer ce.mot par celui de Leucoïon ;. nous, nous leur conservons le joli nom vulgaire français, dont l’étymologie, plus vraie que celle du nom botanique , apprend que les Nivéoles sont blanches comme Ja neige et qu'elles se plaisent à venir,en rompre la triste monotonie, Onne connaît point de variétés à fleurs doubles aux deux espèces que je viens de nommer. Les catalogues des marchands , surtout ceux de l'An- s'etcrre, portent le nombre des Nivéoles à plus 1 NOCT Ê EEE IE me CS 10 TR ERP PR 2 ER DEAN ne — Em eS d’une douzaine d'espèces : c’est une imposture ; ils appellent espèces de simples varictés et des sous-variétés accidentelles. La Barbarie nous à fourni une fort belle espèce, la Nivéoze rose, Z, trichophyllum. Son bulbe est un peu plus peti£ que celui des espèces indigènes ; il ne donne que quatre feuilles, une hampe de huit centimètres de haut , et une seule fleur petite.et d’une charmante couleur rose, Elle a quelques rapports avec la Nr- VÉOLE D'AUTOMNE, L. autumnale, que nous avons tirée du Portugal. Celle-ci s’orne de plusieurs fleurs blanches ; elle périt chez nous durant les hivers rigoureux. (Li,27 B3) NOCTHORE, Wocthora. ( mam. ) M. de Hum boldt a fait connaître sous le nom de Douroucoult l'espèce de Quadrumane de la famille des Singes américains , qui sert de type au genre Vocthora de M. F. Cuvier , et à celui.des Vyctipithecus de Spix. M. de Humboldt avait lui-même établi pour ce Mammifère uñ genre particulier; mais le nom d’Aotus (sans oreilles) qu'il lui avait imposé n’a pu être adopté, parce que le Douroucouli pré- sente des oreilles aussi grandes que celles des au- tres Sapajous. La tête de cet animal est arrondie, et son front est marqué de trois lignes brunes eë parallèles qui s'étendent jusqu'à l’occiput; son museau est court; ses yeux très-gros , et sa queue longue, recouverte de poils et non préhensile. Le Douroucouli est un peu plus gros que l'Ecureuil d'Europe ; il est nocturne et vit solitaire dans les contrées arrosées par l’Orénoque; les missionnai- res espagnols lui donnent le nom de Caro rayada; c’est l’Aotus trivirgatus de M. de Humboldt. (GErw.) NOCTILION , Voctilio. (mam.) C'est un genre de mammifères Chéiroptères propres à l'Amérique méridionale, et dans lequel on compte deux es- pèces, Les Noctilions sont des Chauve-souris sans feuille nasale, à ailes amples, à membrane inter- fémorale très-développée, à calcaneums forts et en forme d'épée, et à queue en partie libre au des- sus de la membrane ; leurs dents offrent aussi un caractère particulier, elles sont au nombre de vingt-huit , + incis., — can. , + mol. de chaque côté. Le Noctilion le plus anciennement connu est celui auquel on a donné le nom de Bec-de-lièvre , et que Linné appelle V’espertilio leporinus ; il est de la taille d’un rat, mais à corps plus ramassé; son pelage est fauve roussâtre et d’une teinte uni- forme. On le trouve au Brésil, au Pérou, au Pa- raguay, ainsi qu'aux Antilles; sa face est ridée de même que sa gorge, On appelle Woctilio dorsatus une espèce un peu-moins grande , et chez laquelle le pelage est blanc sale en dessous et brun en dessus avec une ligne dorsale claire: Gelle-ci a été indi- quée au Brésil.et,à la. Guiane ; c’est sans doute la même espèce que Je, Noctilion à ventre blanc, si cederniérn'estune variété du précédent. (GErv.) NOCTILUQUE, Noctiluca. (zoopx.) Nous avons dit quelqués mots à l'article Dypure de ce Die+ tionnaire ( H, 553 ) sur ces animaux presque mi- croscopiques décrits par Surriray et fort communs PR “ NOCT 72 NOCT sur nos côtes, où ils sont une des causes de la phos- sa chenille , qui se métamorphose en terre, n’au- phorescence de la mer, et que cependant on con- rait pas dû être séparé de cette tribu. naît encore assez imparfaitement. Depuis que l’ar- ticle ZoopuyrEe du Dictionnaire des sciences natu- relles a été écrit, le travail deM. Surriray a pu être publié. Il a paru dans le Magasin Zoologique de M. Gucrin, 1836, classe X, pl. 1 et 2. La Nocti- luque, dont M. Surriray fait un genre particulier, adopté par Lamarck et depuis par M. de Blainville, qui a pu observer ce Zoophyte, a été décrite pour la première fois par Slabber, qui 1 appelle Medusa marina, et parle de sa fréquence sur les côtes de la mer, mais sans faire mention de sa phosphores- cence. M. Surriray , dit M. de Blainville (Actino- logie , p. 640), a ajouté peu de choses à ce que nous avions observé ensemble au Havre; en sorte que je reste dans le même doute au sujet de Ja place que cet animal doit occuper dans la série Zoologique. M. Rang nous a communiqué qu'à Alger la phosphorescence est également due en grande partie aux Noctiluques. Les figures 3 et À dela pl. 408 de notre Atlas sont empruntées au Mémoire de M. Surriray ; elles re- présentent deux Noctiluques très-grossies , offrant quelques variations dans leurs formes. ( Gerv. ) NOCTUELLE, Moctua. (ins. ) Genre de Lépi- doptères de la famille des Nocturnes , tribu des Noctuélites , établi par Fabricius, ayant pour ca- ractères : une trompe cornée, longue; palpes comprimés, ayant leur dernier article court, cou- vert d'éculles comme les précédens. Les Noctuelles ontlesantennes sétacées, composées d’un très-grand nombre d'articles, quelquefois munies de barbules plus ou moinslongues ; leur tête est petite, unie inti- mement au corselet, velue; les yeux sont ronds et saillans ; le corselet est grand, très-velu; le prothorax a quelquefois la forme d’un capuchon , et le reste du thorax présente souvent des crêtes formées par les poils qui le couvrent; l'abdomen est moins velu que le thorax et a ordinairement une forme conique allongée, munie de crêtes sur quelques anneaux; dans les mâles il se termine brusquement , tandis qu'il est en pointe dans les femelles ; les pattes sont assez robustes , couvertes d’écailles jusqu'à leur extrémité ; leurs ailes sont tantôt en toit, tantôt horizontales, toujours assez allongées ; les taches qui les couvrent sont habi- tuellement des lignes transverses plus ou moins onduleuses , et sur le disque deux taches rappro- chées, dont l’une, plus près de la base, ronde , et l'autre réniforme. Les chenilles paraissent géné- ralement rayées longitudinalement de couleurs tranchantes sur le fond ; le plus grand nombre a seize pattes , d’autres moins, Ce genre comprend près de sept cents espèces, presque toutes inédites : pour mettre: de l’ordre dans celles que nous allons décrire , nous adopte- rons la méthode indiquée par M. Boisduval, d’après Ochseneimer, dans son Tableau méthodique des Lé- pidoptères d'Europe, parce qu’il y à établi destribus en sus des genres , en y joignant le genre Calyptra de Latreille ; qui par sa trompe longue et les mœurs de Tribu des Voctua Bombycini. Genre Cymarornora , Treitsch. N. nEuse, N. ridens, Fab., Godard, Hist. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle , pl. 82, fig. 5,6. Envergure , seize lignes ; antennes fauves, ciliées dans le mâle, sétacées dans la femelle ; aïles supé- rieures d’un vert intense parsemé par place d’un vert plus clair ; trois lignes blanchâtres ou jaunä- tres, bordées de noir, disposées en zigzag, tra- versent les ailes , la première près de la base, et les deux autres près du bord externe; la frange est blanche ; au dessus d’elle est une ligne noire festonnée ; le dessous des quatre ailes et le dessus des supérieures sont d’un gris blanchâtre, avec le bord externe noirâtre ; la tête et le thorax sont de la couleur du fond des ailes , et variés de blanchä- tre ; l’abdomen est grisâtre. Sa chenille est rayée longitudinalement ; le fond et les raies varient réciproquement de couleur, tantôt la chenille est verte , avec les raies jaunes, tantôt elle est jaune, avec les raies vertes ; elle est toujours ponctuée de blanc et a la tête rouge. Cette espèce n'est pas commune aux environs de Paris. N. 00, NV. 00, Linn., God., Hist. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle, pl. 82, fig. 2 et3. En- vergure, quatorze lignes ; fond des ailes supérieu- res jaunâtre ou roussâtre, avec des dessins ferru— gineux; ces dessins offrent d’abord trois bandes transverses presque également espacées, la pre- mière tout près de la base de l’aile , les deux autres partageant son disque en trois parties égales sur la portion du milieu, où sont tracés trois ronds dispo-- sés en triangle ; le sommet de l'aile et la partie qui avoisine la base sont plus foncés que le reste ; la frange est entrecoupée de jaunâtre et de fauve ; au dessus d’elle est une bande plus claire que le fond de l'aile, séparée en tache par lesnervures des ailes ; le corps, le dessus des ailes inférieures et le des- sous des quatre ailes est d’un blanc roussâtre. La femelle ne diffère du mâle que par des couleurs plus jaunâtres et des dessins moins prononcés ; les antennes sont fauves. La chenille est d’un brun ferrugineux, avec trois bandes longitudinales interrompues, jaunà- tres ; elle a la tête noire. On la trouve sur le chêne. Cette chenille est rare aux environs de Paris ; mais on la trouve plus communément en s'avançant vers le midi, surtout dans les parties montagneuses. N. rLavicorne, Â. flavicornis, Linn., God., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle , pl. 85, fig. 1. Envergure, dix-sept lignes; ailes supérieures gris cendré, saupoudrées de jaune ou de verdâtre ; trois raies noirâtres traversent en on- dulant le disque de l'aile; celle le plus près de Ia base est triple et en laisse apercevoir encore deux autres ; tout-à-fait à la base, et dans l'intervalle de la première à la seconde ligne, et plus près de: la seconde et du bord antérieur, est une tache: jaunâtre , oculée , mais peu visible dans quelques individus ; Noct uelles 2 N JPste 2 N,.Spectre. 3.X Bat. L' Cuërin dir du l'ied d'Aloucte . 2.N. Dorce Noctuelles L Cusrin dur 3 N. du Myrule 4 N.fancee. NOCT 73 NOCT individus : le thorax et:le déssus de l'abdomen sont de la même couleur que le fond des ailes; le dessus des ailes inférieures, le dessous de toutes les quatre et celui de l'abdomen sont gris, avec le bord ex- terne des ailes, avec un limbe plus foncé ; les an- tennes sont fauves. Sa chenille vit sur le chêne et le peuplier ; elle estverte, passant au jaune avec l’âge ;'elle a une ligne”dorsale blanche et des points de même cou- leur sur chaque anneau ; la tête est rouge dans le jeune âge et brune ensuite. Gette espèce se trouve plus habituellement dans les départemens du nord de la France. lo +! Genre Asrenoscorus , Bd., X’ylina , Treïtsch. N. casser, NV. cassinia, Fab., Dup., Hist. des :Lépid. d'Europe, genre Noctuelle, pl. 114, fig.,2. _Envergure, seize à vingt-deux lignes; les ailes su- périeures sont en dessus d’un, gris bleuâtre, avec deux bandes diffuses , peu prononcées, noirâtres , _ l’une coupant en biais le sommet de l'aile , et l’au- _ire traversant le disque ; de la base part une petite _ligne noire très-prononcée qui se bifurque vers le milieu de sa longueur ; il existe aussi beaucoup de petits atomes dans le sens des nervures de l'aile ; enfin , au dessus de la frange, il y a une tache triangulaire-oblongue entre chaque nervure ; aux ailes inférieures , ces mêmes taches se retrouvent , , mais disposées en festons; le thorax est.du même gris que les ailes ; mais une ligne noire. le traverse _et unit celles de la base des deux ailes ; le prothorax _et les pièces scapulaires sont aussi bordés de noir; les ailes inférieures sont gris-roussâtre, avec un limbe au dessus de la frange grisâtre ; en dessus les quatre ailes sont d’un gris nébuleux ; l'abdomen est roussâtre. La femelle ne diffère du mâle que par une plus grande taille et des couleurs moins pro- noncées. La chenille vit sur plusieurs arbres, mais prin- cipalement sur l’orme; elle est d’un vert bleuâtre _sur le dos, et d’un vert jaunâtre sur les flancs et le ventre, avec cinq raies longitudinales : une blanche dorsale et quatre latérales jaunes. Cette _ espèce a une habitude particulière dans la manière . dont elle se tient pendant les momens de repos ; elle élève la partie antérieure de son corps en ne se tenant au plan de position que par ses pattes membraneuses , et renverse la tête en arrière jus- que sur son dos, de sorte qu'elle a l'air de regar- der les astres, c’est ce qui a déterminé les auteurs à lui donner le nom du célèbre astronome Cassini. Elle se trouve dans toute l’Europe sans être com- mune nulle part. Genre Erisema , Ochs. N. pu cnamen, NV. graminis, Linn., Dup., Hist. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle, pl. 85, fig. 4. Envergure, 15 lignes. Le fond des ailes est d’un is rougeâtre avec une raie blanche sur le disque, -se-bifurquant du côté du bord externe ; au dessus du bord antérieur de cette raie sont deux lunules plus claires que le fond , la plus éloignée de la base _est allongée, et l’autre ronde ; au dessous il a près de la base une tache oblongue parallèle à Ja raie TOME 410° Livraisox. blanche; le bord postérieur de l'aile et un large limbe à son bord ‘externe sont aussi dé cette cou- leur} sur ce limbe il’ existe entre chaque nervüre des petites taches noires allongées ; la frange des quatre ailes est jaunâtre ; les ailes inférieures sont noirâtres avec une tache à la base portant un point noir X son extrémité , cette-tache est de la même couleur que la frange ; en dessous , les quatre ailes sont d’un gris rougeâtre avec le disque un peu plus clair et'un-point brun au mileu. Les antennes sont pectinées dans les mâles ;'elles sont, ainsi que la tête ettoutle corps, d’un gris brun glacé de ver- dâtre:: ) La chenille de cette Noctuelle est encore peu connue ; il paraît qu'elle est rase, d’un gris obscur avec'trois raies longitudinales jaunâtres , une dor- sale’etles deux autres sur les flancs. Cette espèce vit habitueilement en terre où'elle attaque les ra- cines des gramiens’, elle‘est quelquefois en si grande quantité dans les pays du Nord} qu’elle cause les plus' grands ravages dans les prairies; Linné avait mentionné les dégâts qu'elle occasionait , il paraît qu'heureusement pour nos pays elle ne se trouve jusqu’à présent que dans les contrées da Nord. Tribu des Pombycidi. Genre Acrowxcra ; Ochs.; Treitsch. Nine L'Énanze, W. accris , Linn: , Dup. , Hist, des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle, pl. 88, fig. 5: Envergure ; 18 lignes: Cette espèce est d’un gris roussâtre ; on remarque sur les ailes supérieu- res deux bandes transverses principales , la pre- mière du côté de la base est formée de deux lignes noires parallèles festonnées: sur leur longueur, et s’éloignant davantage de la base à la partie posté- rieure ; la seconde, plus rapprochée du bord ex- terne , est de même festonnée ; brisée au milieu de sa longueur; mais blanchâtre, et la partie de l'aile qui l’avoisine et qui est plus extérieure est plus foncée que le reste du fond ;°sur le disque, entre ces deux bandes, il existe deux taches ron- des placées surune même ligne horizontale , dont la plus externe deux fois plus grande que l’autre ; ces taches ne sont séparées du fond de l'aile que par leur bordure noire ; il existe des petites taches noires tout le long de la côte, et la frange qui est de là couleur du fond de l’aile ; en offre aussi en- tre chaque nervure; les ailes inférieures en dessus -et toutes quatre en dessous , sont d’un blanc gri- sâtre avec les nervures plus foncées; le corps et l'iäbdomen en dessus sont de la couleur des ailes supérieures ; l'abdomen en dessous est de la cou- leur du‘dessous des ailes. La chenille est jaune citron, avec une raie dor- sale: formée de taches blanches bordées de noir ; elle porte sur les côtés des toufles de poils longs , -jaune citron ow un peu rose à leur extrémité ; Ja tête est brune et marquée d’un triangle rouge. Cette: chenille, lorsqu'on limquiète , se roule en boule: et ressemble à un Hérisson ; elle nes’enfonce pasienterre-pour se changer en chrysalide ; maïs elle cherchelun abri pour filer une coque où elle fait entrer ses poils; c’est à qu’elle subit sa dep- 10 _"NOGT 4 NOUT 1 pière aaétamorphose. Ellesestconumune!dans:toule | ‘pénulièmeannenur st blanc jet le dernierrouge ; l'Europe, non-seulement-sur d'érable ; dont elle -lrtêtesestmoire Gette- espèce vit principalement porte,le nom; maisencoresurlematronnier d'Inde |-sur. l'aubépine ;lellesests plus-commune versie et le.tilleul, | morddé K Franceique«dans-esenvirons delParis. Nos Npsi; Linn., Dup., Hist:-des Lépid. ” d'Europe, genre-Noctuelle; pl 87: fige 1s1etdigu- | 2 es xée dans notre Atlas , pl 409; fig. Le Envergure, SNafnonrre; N.cænobita, Esp:; Dap: » Histe des A7lignes, La tête, le thoraxet le dessus desiaïles Lép. d'Europe ; genre, Noctuelle ;: pl 1 19:84. supérieures sont.d'un gris laqueux ; ne ligne noire |-Envengure 17 à120 hgnes. Les: ailes supérieures s’étendàpartir desipalpes..eten passant au dessuside |1et: le corpsosont, d un blanc-gniscun peurose, tnès- l'insertion des antennes jusque-vers la base de l'aile |:changé-destaches noires ;:qui forment prineipale- ei elle s’avance un-peu:sur le.disque;.etse:trifur- |:ment:trois groupes, disposés tansvénsalement: ten que à son extrémité, en jettant en outre un petit | zigzag, offrant tous trois des angles aïgus:sila! pre- pameauau côté inférieur’; sur le disque, auprès dela | mière, près de laybase est en forme de losange et côte;osont deux petites lignes disposées en croix.de | au dessous d'elle est un gros point rond , la. se- Saint-André, ou imitant la lettre grecque nommée conde fort large ; occupe tout le miheu du disque, psi,.ce.quia valu à cette -Noctuelle le,nom qu'elle |'et renferme , dans sa parlie supérieure, ün espace porte:;.de ces deux lignes; celle qui-va deigauche | blanchâtre chargé d’un gres point rond, la derni te à droite , en partant de la côte; est bifide à:son | s'approche du bord de la frange , mais sans lé tou- extrémité; près du-bord externe est une raie-dis- | cher; la ‘frange elle-même est alternativement posée en 2igzag;.quise trouve coupée à deuxén- | noire et blanche, avec une tache triangulaire $e droits de sa longueur par deux raies transverses ; | confondant avec élle vers son sommet; le thorax Ja côte.est, marqnée. de-plusieurs taches noirâtres , | "offre sur chaque partie scapulaire trois taches trans- et la frange offre une petite bande:delamêmecou- | verses , et deux impaires au milieu, uné près du leur entre chaque nervure; les ailes inférieures | prothorax et autre à l'extrémité de l’écusson ; sont blanchâtres avec une rangée de petites lignes! | chaque ségment abdominal porte, au dessus üne noires.transverses au dessus de la frange, en des- | large bande transverse ; les aïles inférieures Sont sous Jes quatre.aïles sont grisâtres; l'abdomen est | en dessous d’un gris roussâtre avec des atomes plüs dela même couleür. foncés vis-à-vis leur frange qui est alternativement La chenille (fig 1,:a) est:demi-velue avecile | grise et blanche ; en dessous les, ailés supérieures -quatrième.segménté ; dilaté en: dessus-en formeide! | sont grisâtres, avec une répétition diffuse des ta- pyramide velue ,:et-son avant-dernier anneauest | Ches du dessus; les. inférieures sont blanchätres aussi relevé en pointe;elleest noire avec:unedarge | avec ‘trois raies noirâtres, diffuses , transvérses ; bande;jaune sur le:dos, ebdes parties inférieures! | en dessous ,, l’âäbdomen offre quatre rangées de jaunâtres;desbaändes noires sont bordées de-blane, | points noirs; les pattes sont annelées de blanc'et b 6ffrentensoutre. deux taches rouges sur chaque | de noir, les antennes sont noires et pectinés dâns ségment-hopartir du: quatrième;-elle seæetire-en | le mâle seulement. | 4 terre.ou sous les écorces des: arbres poumsubir;sa La. chenille à la tête noire; les trois premiers imétamorphose; on Ja irouve-surotous les arbres! | ‘anneaux sont fauves, avee une raie moitié noire fruitiérs.! La-chrysalide est:brune: Cette Noctuélle | et moitié bleue sur le sccond et le troisième ; le est. communedans {outé l'Europe. Les pays étran- | quatrième , le pénultième et le dérnier sont égale- igers . offrent quelques -espèces.que. lomspeutby | ment d’un rouge fauve; les autres anneaux sont «réunir: d'un jaune pâle sur le dos , avec, un encadrement NtrRent , V.sfnidens , Fab; Dup.,Hist.-des! |" noir boidé de rouge ; enfin une bände noir-bleu- Lépid.d'Europe ,-genre Noctuelle:;pl:87;#g:2.! |" tre! bordée de rouge règne longitudinalement . de Envepgure-17 lignes Cette espèce! a beaucoupide, | chaque côté du corps ; les pattes écäilleuses sont rapport avec, la, précédente ;:anais, elle en diffère | noires ét les membraneuses brun-rougeitre. Cette cependant parle fond'ide. la -couleur:quiest d'un | espèce est. fort rare partout ; la chenille vit sur le gris rougeâtre, par une bande.flexueuse prèsideda| | sapin et S’enfonce à peine en terre, où élle fait 1base-des-ailes formées .de-deux: filets parallèles , | | une coque solide ; la chrysalide y passe l'hiver pour par Le raie blanchâtre bordant intérieurement la! | éclore vers la fin de mai du printemps stivant, e bgncflexueuse près du-bord:externe desiaïles ; par ! je É sde 2 les ailes niches plus. foncées et. mhotonel Genre BnxormLa , Treitschil es dessus,de, la frange. N. rene , V.-pénd; Fab.) Düp:;Hist. des Lépid. Si eptte-espèce ressemble. à lasprécédente, en re-' |d Eurôpe; genre Noctuelle ; pl. 86::fig: 4: Enver- vache, sa chenilléen diffère eñtièrément ; sa forme ||. gure ,. dix lignes ailes supérieures) d'ungris jab- esi à peu près pareille, et elle est également demi- |#nâtre la-côte porteun grand:nombrede-petits velue, elle a sur toute la longueur du dostunevaie |points noirs ;°à sa:base:et-sur ledisque:sont quatre dauve séparée.en,deux par une raie Hoire » le qua- |-tachesigris-bleuâtre: quiont lairdeifaire partie de drième, anneausesb blanc; les flancs-des troisipre- |-bandes interrompues !qui®sont bordées ‘surules mers. anheaux!sont rouges ; les suivans:sont noirs | |2côtés de blanc et denioir } et diffuses dei hautien ponctués de, rouge:etde blancs ces: bandes! noires |+bas ; la première touche: la base de l'aile; la-se- sont bordées de: blarfé , de jaune-et de:rouge ; Je |conde; qui est lt:plus:grande ; vieñt’ensuite bla ” Genre Dirarera, Ochs. mn . troisième est-plus. près’ de .la côte ; et la dernière se trouve placée tout-à-fait.au sommet ; au dessus de la frange ,ontremarquesäussi un espace diffus grissbleuâtre) portant au-bord intérne unerrangée: de”points: noirs, eb: séparé: d'elle: par des-pétites’ raies: noires’; la frange elle-même en porte quel: ques anes ;1Je dessus des ailes’inféricures eét’le'des- sous desiquatre est’ gris argenté , avec quelques traées ‘dés. taches ‘aux ailés’ supérieures et un détnoïr,: La-chénille. vitisur le lichen, où je: Fat:trouvée’; mais n'ayant pas pris notctde sa description dans lermoment! je me souviens seulement qu'elle était véñtéymais sans mé rappeler les’détaïls. Cetté'es- pèceestitrès-commune aux environs/dé Paris. N. sasazeues, M algæ, Fab:, Dup:; Hist: des Lépid.- d'Europe, genre Noctuelle ; M. Chloe, pl86; fig.:5: Envergure , onze lignes ; ailes supé- riéures-vertnoirâtre; ayant deux bandés sinuées trañsverses vért-clair l’ane en avant'de la base: , etlautreprès du bord externe, liées énsemble le long de la -côte par une bande transverse de même couleur; cesbandes sont chargées de lignes noi- resret-celur de leurs ‘côtés qui regarde le disque est-bordé de blanc-x sa partie imférieure ; sur cé disque est ane grande’ lunule bleuâtre; la tête et le‘corselet sont vert-clair ; avec quelques raies longitudinales plus foncées; la frange est altérna- tivement notre et-branes les ‘ailés inférieures’, et toutes quatre en dessous sont brunâtres et plus foncées près de la’ frange; l'abdomen est’ de même couleur que les'ailes inférieures’, avec des crêtes de poils sur les quatre premiers segmens. Bachénille est d’un: vert bleuâtre avec’ uné H- gré noire sur le dos et des taches jaunes et ponc- tuées de noir sur chaque anneau. Getterespèce est côtimuneé aux environs. de Paris ; elle‘ paraît vers la fiw-de juillet; mais sa couleur; approchant: de celle: des lichens qui couvrent les écorces des ar- bresyrla rend' assez difficile x découvrir: Tribu des Voctuelidi, Bd. Genre Nocrux;.Treitseh. "N'ocrtiame, NW, océllina, Habnv; God; Hist, des 'Lépid. ‘d'Europe; genre’ Noctuelle , pl 65; fig. 1: Envergure ; douze à quatorze lignes. Cetté: Noctuelle'à les ailes; tant en ‘dessus qu'en des: sous; d’un bre noirâtre Chatoyant ; un! tiérs des ailes supérieures ; à partir d’une petite: distänce dévlatbäse, est presque noir, excepté'uné-bande a long de la côte ; sur’cet espace existent deux lunules béiucoup plus claires, bordées de jaunà- tre ; celle placée du°côté de la base est plus petite, roñde; tandis que l’autre, du double plus grande, est ovale‘; les deuxnervales”entre lesquelles se t'ouveñt placées ces lunules-sont blänchâtrés; dé la-partie obscure’ des'ailes à Ja frange ; les intér- vallés dés nervures :sont occupés : par des taches oblongues noires, et d’autres petites transverses bordent la frange ; le corps et les anténnes sont de! pointe central: aux ‘inférieures; tout le corps est grisbleuâtre”; les tarses’ sont annélés'de blanc ét mélle ‘ést terminé par an: oviducte.’ Cette espècé habite plusieurs parties du midi de la France"et* les Ales ; je-ne connais pas: ses-métamorphôses. ! Nico rrovenr, Vi tutici, Linn., Géd., Hist” dés Lépid! d'Eurôpe;” génre Nôctuelle, pl: 65 frv4 et5. Envergure, quinze à seize lignes; lég* ailes supérieures et le thorax sont, dans le mâle’; d’un bin grisätré lavé de rouge vers la partie pos- téPieuréi" deux bandes formées de deux ratés” fes sonnées’ traversent lés ailes et les séparent en trois pties ; dans la partie'de la base sont deux pétités lünulés formées-dié rapprochement de deux raies ; là première, toûéhant la côte, est longitudinale ? et là secondé’; plicée’aw dessous ; est horizontale" dans la partie du milieu ; il ÿ a déux taches’ dispo sées sur'unñe même ligne horizontale, la prémière, pétité ét’ronde:, l’autre, du double de’ grandeur ;” ovale ; enfiir, danst la troisième partié, il y à au’ déssus dti bôrd de la frange'une petite raie, ét &u dessus de’éelle£ci un féston'; le’ corselét ‘a deuxt rates trañnsvérsés, l’'uné'sur le prothorax’,'et l’autré” le bordant; les pièces: scapulaires sont ‘aussi bor=" dées:'toutes ces raïes sont noirâtres'; les ailes in- férieures sont blanches, lavées seulement de gti” sâtré X leur sommet: elles ont les nervures bien märquéés-ét üne petite raïe noire'au dessus dé Ta frange ; celle-ci est roussâtré pour lés' quatré ailés:;" en dessous ces ailes sont grisätres; l’abdornen ést gris-roussâtre. Lä femelle diffèré du mâle: le fond de sa cou- leur est beaucoup plus rougeâtre , étun'brun assez’ intense domine dans deux parties, le bord externe aw dessus de la frange et une bandé: qui partiraïf du‘sommét et iraît , sans toucher le bord antérieur; jusqu’à la base de l’aile; les dessins! sont à pew près les mêmes ; seulément 6n ne retrouve pas la bande transverse placée le plus près dela’ base de’ l'aile; à sa place onttrouve üne espèce de chevron: appuyé par ses deux branches" au bord inférieur dé‘l'aile'et dont le sommet ne dépasse pas la bande brune’; le thorax est dé la couleur du fond des at- les; labdomen’’et les ailes’ inférieures sont gris: roussâtre ; les nervürés de-cellessei sont bien mar quées , etile bord des’ailés’est largement lavé ‘et plus foncé. : Lä chenille de cetté espèce-est rose-jaune ; avec! trois lignes longitudinales” blanches: Cétté Noc- tuellé‘ se trouve sur lés’épis de bled, cé qui lui a valu! son nom: N'worssonneuse, V: segetis, Fab., Godard, Hist. dés Lépid: d'Europe; génre Noctuelle, pl. 68 ; fig! 5,6. Enverguré, 19à 20 lignes ; ailes supérieur res du mâlé brun- jaumâtre , parsemées d'atomés” plus®foncés ; la’ côte et la partié au dessous dé! Ia frange sont entièrement bruns ; cette-partié'en des- sus dé là frange formeure bande étrôité dont le miliews’avance énpoitité” vers le disqué de l'aile’; déux autres’ bandes bramés, féstonnées’, partagent lé disque de aile entre ‘elles deux sont deux ta- chés ; une rondeet l'autre ovale; bordées de noir > dela raie:transverse la plusprès de labase de l'aile s'avaniceau dessus dela tache ronde dont nous ve- la couleur idu-fond des ailes ; l'abdomen de la fé: | nons de parler un très-petit chevron disposé träns+ NOCT 76- NOCT ne ————————————————————————— —_———————————"…— —" …——————————————————— versalement ; le thorax est de Ja couleur des ailes supérieures avec ceux bandes noires. transverses sur le prothorax; les ailes inférieures sont entière-! ment blanches ayec une petite bordure, grisâtre au dessus de Ja frange ; en dessous, les quatre aïles sont blanchâtres; les antennes du mâle sont pec- tinées. io La femelle a les ailes supérieures partout du même ton, brun , avec la frange plus claire; les dessins sont les mêmes que dans le mâle, mais les raies transverses sont un peu relevées en gri- sâtre ; les ailes inférieures sont gris-foncé avec, un large limbe diffus brun, ct les nervures noires ; Ja frange est grisâtre; l'abdomen est, de la couleur du limbe des ailes inférieures. La chenille est rose rayée longitudinalement de brun et de gris avec une raie dorsale sur chaque an- neau ; et quelquefois des taches jaunes sur les par- ties postérieures de son corps. Cette chenille atta- que la racine du bled ; pendant l'hiver elle s'enfonce en terre, où elle se fait une petite loge pour passer la mauvaise saison; elle n’opère sa métamorphose que vers le milieu de l’été suivant. Le papilion est commun dans toute l’Europe. N. épaisse, À. crassa, Hubn., God. , Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle, pl. 67, fig. 1, 2. Envergure, 19 à 20 lignes ; les ailes supé- rieures sonten dessous d’un brun rougeâtre clair, un peu moins intense sur le disque et vers la par- tie inférieure de la base ; l’aile se trouve divisée en trois parties par deux lignes d’un gris roussâtre ; la première, en partant de Ja base, descend d’a- bord ;perpendiculairement, du bord antérieur, et près de son, extrémité se. délourne pour venir aboutir presque’ au dessous du milieu du disque de l'aile; l’autre ligne, aussitôt sa sortie de la côte, s’é- loigne au contraire de la perpendiculaire pour re- venir ensuite sur elle-même rejoindre le bord pos- iérieur presque au dessus de son point de départ; entre cette Jigne et la frange, il en est une autre de même cou'eur, festonnée , sur chaque feston de laquelle vient, aboutir une petite tache brune tri- angulaire ; entre les deux bandes transyerses prin- cipales, on remarque deux lunules bordées de gris roussâtre , dont la plus grande, ovale, se trouve placée dans le coude fait par Ja ligne la plus externe, tandis que l’autre, ronde, se trouve dans le mi- lieu du disque près de la côte ; la première bande transverse offre à son milieu un petit chevron noir se dirigeant vers le disque ; enfin on remarque: à la côte plusieurs points roussâtres, trois près de la base de l'aile, un au dessus de la lunule la plus centrale et deux au dessus du détour que fait la dernière bande; les ailes inférieures sont d’un blanc grisâtre. La femelle, diffère du mâle en ce que le fond de sa couleur est d’un brun noir au lieu d’être rougeâtre, exceplé au dessus de Ja frange , où el- les sont de la couleur de celles du mâle, et par les inférieures presque entièrement noire avec un bord roussâtre au dessus de la frange ; tout le corps a la couleur.des ailes supérieures, On trouve celte espèce dans toute l'Europe. N,pan£e, N. festiva, Hubn, ,.God.,,Hist. des: Lépid, d'Europe, pl. 61, fig..5 et 6. Envergure, 6 lignes ; tête et thorax roussâtres ; ailes supérieures , fauves à la base et roussâtres ensuite; ces. deux teintes sont séparées par.une nébulosité noirâtre ; sur la partie fauve, deux raies trañsverses, brunes, : festonnées , dont celle de la base n’allant que jus- qu'à la moitié de l'aile ; entre ces deux. lignes , et près de la côte, est un petit point noir, un autre se trouve au-delà de la seconde ligne , mais beau- coup.plus bas que le précédent ; au dessus et tou- chant la ligne est une large bande noire longitudi- nale , atteignant la moitié du disque, dont le mi- lieu est occupé par une tache ronde fauve ; sur Ja partie roussâtre sont deux autres raies transversa- les peu intenses , la première de ces deux raies est noirâtre ; la seconde grisâtre ; entre ces deux lignes est une double rangée de petits points noirs; une autre rangée, mais simple, existe au dessus de la frange ; les ailes inférieures, sont d’un roussâtre pâle, largement lavées de brun au dessus de la frange ; en dessous les quatre ailes sont roussâtres , avec le disque des supérieures et un point.et une ligne sinuée sur les inférieures noirâtres. La femelle diffère du mâle par ses couleurs plus claires; la grande tache noire des ailes supé- rieures manque tout-à-fait, elle setrouveremplacée par un espace roussâtre où existe la tache ronde des premières ; au-delà de celle-ci est une tache réniforme marquée de roux dans son milieu. La chenille est rase , d’un fauve foncé avec deux traits noirs obliques , sur chaque segment , excepté les trois premiers et le dernier ; les stigmates sont rouges avec un-entourage noir ; la tête et les pat- tes sont fauve- foncé. Elle vit sous différentes es- pèces d’oseille, On trouve cette Noctuelle vers le milieu de l'été , mais plus habituellement dans les départemens du Nord. N. cormour, W. gothica, Linn., God., Hist. nat, des Lépid. d'Europe, pl 61, fig. 2. Envergure, 16 à 17 lignes ; tête, corselel et dessus des ailes supérieures brun clair, violet; trois lignes simueu- ses, un peu plus claires que le fond, traversent les ailes; celie qui avoisine la base est disposée obli- quement et se rapproche des autres à son extré- mité inférieure; les: deux autres , parallèles entre elles, sont rapprochées du bord externe de l'aile ; sur le disque de l’aile on remarque d’abord à la côte deux points noirs, ensuite deux lunules dont la plus externe réniforme, etl’autre. interne ovalaire dispo- sée en sens transverse.de la première ; cette der- nière est bordée en dessous d'une large tache noire qui vient s’apposer d’un bout à latache réniforme, et de l’autre à la première bande, cette tache noire a un peu l'air de ces caractères écrasés qu'on. voit dans les majuscules des caractères gothiques;. c'est ce qui a déterminé le nom de l'espèce;, au dessous de Ja tache réniforme , et partant de la se- conde bande est une petite raie noire qui s’avance vers le disque ; à la base de l'aile est un petit che- vron noir ; les ailes inférieures sont roussâlre-clair lavé de noir au dessus dela frange; le dessousides quatre ailes est d’un gris Jaqueux luisant avec une NOGT bande noirûire s’étendanbsurdes deux-aiies , ‘et un point central sur chacune d'elles ; l'xbdomen est de la. couleur des.ailes inférieures, les antennes sont pectinées dans les mâles. - La chenille-est rase , verte avec une raie jaune sur le dos. etune;ligne blanche sur chacun des flancs ; la partie verte est pointillée de blanc, et sur les parties blanches se dessinent les stigmates qui sont entourés de noir. Gette chenille entre en terre pour passer à sa dernière métamorphose. On trouve cette espèce dans différentes parties de la France, et notamment aux environs de Paris dans le courant de l'été. N. corpox 81anc, M. plecta. Linn., God. , Hist. nat. des Lépid. d'Europe, pl. 60, fig. 3. Enver- güre , 14 lignes ; tête, thorax, et ailes supérieu- rês d’un bran rouge violeté ; la partie des ailes qui avoisine la frange plus intense ; la base de l'aile et une large bande diffuse à son extrémité, longeant la côte et s'étendant jusque vers son milieu , sont d’un blanc jaunâtre ; au dessous de l'extrémité de cette bañde sont deux taches, la plus externe réniforme ct’ la plus interne ronde, blanchâtres, et entourées d’une ligne plus claire ; les ailes inférieures sont d’un blanc jaunâtre , un peu lavées de gris à leur sommet ; en dessous, les ailes supérieures et la partie antérieure des inférieures sont grisâtres, et la seconde partie blanc-jaunâtre ; l'abdomen est gris rougeâlre; les antennes sont ciliées dans le mâle seulement. La chenille est brune avec deux lignes blanchä- tres le long du dos et une bande soufrée de cha- que côté des, flancs, sur laqueile les stigmates se relèvent en noir ; la tête et les pattes sont brunes ; elle vit sur le caille-lait, la chicorée sauvage et quelques autres plantes. On trouve cette espèce dans le milieu de l’été dans une partie de l'Eu- rope, mais principalement dans la partie méridio- aale , elle est rare aux environs de Paris. Genre Triraæwa, Ochs. NN. prRonuBA , NV. pronuba, Linn, , God. , Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle , pl. 58. Envergure ,, 26, à 28 lignes ; dessus de la: tête, ex- trémité des palpes , et une bande à la partie anté- rieure du thorax allant rejoindre les ailes, gris pâle un peu vineux; palpes et thorax bruns; les ailes supérieures sont d’un gris jaunâtre , parsemé d’a- tomes. bruns ; quelques parties , et entre autres l'extrémité au dessus de la frange et la partie près della base sont noires ; sur le fond de ces ailes on distingue trois raies transverses, sinueuses, fes- ionnées, un peu plus claires que les parties où elles se trouvent ; la première est après la base et limite une des parties les plus brunes de l’aile ; la seconde limite: de même la partie brune/de l’autre extré- mité , la dernière, plus étroite et, parallèle à la se- conde ; est située au milieu, de Ja partie brune; ces trois, bandes sont accompagnées, à leur,origine , vers la, côte, de points noirs ; entre la première et la seconde bande; on remarque. deux taches., la première ronde , grisâtre ; entourée denoir; la se- condo; plus foncée que l'aile , entourée, de grisà- tre; mais cette teinte est elle-même bordée de brun Ides deux côtés; la première, moitié de la côte est plus pâle que le reste de l'aile; les ailes inférieures sont en dessus; d’un beau jaune d’or chatoyant , avec une large bande noire plus étroite à la partie postérieure suivant le contour de la frange; les ai- les antérieures sont en dessous grisâtres au milieu et fauves tout autour ; les inférieures sont de la même couleur qu’en dessus, avec la bande moins intense ; l'abdomen est roussâtre, les pattes bru- nes avec les tarses annelés de blanc. Cette espèce varie à l’infini pour les ailes su- périeures ; mais j'ai cru devoir prendre pour type celle où toutes les taches se trouvent le plus tranchées. Voici quelques unes de ces variétés ! 1° le corselet est tout entier de la même cou- leur ; la bande antérieure a disparu; les ailes sont plus grisâtres ; 2° les ailes et tout le corps devien- nent d’un rouge de brique ; la bande antérieure du thorax, les raies transverses des'ailes ont dis- paru ; on retrouve les taches rondes du disque et les points noirs du sommet des ailes; 3° le corps et les ailes sont d'un brun très-foncé ; les taches rondes et les dernières bandes transverses se dis- tinguent à peine; la tache noire du sommet de l'aile est à peine visible, mais est accompagnée d’un point grisâtre. Dans toutes ces variétés , les ailes ‘inférieures. restent les :mêmes; 1 seulement elles sont un peu plus ou un peu moins chaudes de ton. La chenille est assez grosse , d’un: vert plus ou moins ‘intense , avec deux raies noires maculaires le long du dos ; les stigmates sont blancs et cerclés de noir; la tête est obscure. Cette chenille: se trouve sur différentes crucifères ; elle se:cache- le jour, ne mange que la nuit, et s’enfonce en terre pour subir sa métamorphose. On trouve cette Noctuelle dans le courant de l'été; elle est très-commune partout, et souvent elle-s’introduit dans: les bâtimens, où l’on peut sans peine la saisir le long des murs. N. France, V. fimbria , Linn., God., Hist. mat. des Lépid. d'Europe, pl. 60; fig. 1 et 2. Envergure. 26 à 28 lignes; antennes brunes à base blanche ; têté ; corselet, ailes antérieures gris-roussâtré très-clair; le disque est traversé par trois raies transverses un peu sinuées, plus claires que le fond , et dontles deux dernières sont rapprochées ; au côté interne de la seconde de ces raies est une large bande brune, et le commencement d’une pareille existe au sommet de la troisième ; entre la première et la seconde sont deux lunules pres- que annelées, dont la première ronde, et la. se- conde réniforme , bordées d’une teinteplus claire ; les ailes inférieures sont d’un jaune d’or foncé brillant, avec une bande noire plus étroite en bas qu’en haut, occupant la moitié de la largeur de l'aile au dessus de la frange ; le dessus de J’abdo- meniest dela couleur. des ailes: inférieures ; : au dessous, les ailes antérieures sontnoirâtres, excepté à la, base , et entourées de jaune d’or; les posté- rieures sont de même couleur qu’en dessus, seule- 78 NOGT” ment le sommet au dessus de la tache noire est blanc; la poitrine , les pattes et le dessous du com- mencement de l'abdomen sont blancs. Cetté Noctuellé offre une variété dont Fabricius et Olivier ont fait une espèce, sous le nom de So- lañi ; dans cette variété le fond dés aïles antériéu- rés ést d’un gris verdâtre , et les dans l’ espèce, se trouvent ici noires, mais dans une proportion plus étendue. La chenille est épaisse, rugueuse,, d'un gris jaunâtre , avec une: ligne plus pâle le long du dos ; ses stigmates sont las x entourés de noir ; cette chenille offre une anomalie trè ès-remarquable dans ses, mœurs ; elle, est carnassière quand elle en trouve. l’occasion, attaque les autres, chenilles , et même celles de son espèce, quand elle le peut, et. si elle réussit à les saisir par le milieu du corps, elle les perce de ses.crochets et suce toutes les humeurs qui.se trouvent dans leur corps; et. qu’on ne-pense pas que-ce soit par nécessité et défaut de nourriture ; non, c’est en liberté et sur la ‘plante même où it vient de se nourrir qu elle se porte à cetacte de voracité; c’est une affaire de goût. Cette, Noctuelle:n’est pas rare en France. dans le’courant de, l'été; elle se trouve aussi en Italie et en Allemagne, N. -srecrre; /V: spectrum , Esper., God, Hist. nat; des Lépids d'Europe , ph 54 , fig. 3; et figu- rée) dans notre: Atlas ; pl: 409 , figs2. Envergure , 2 pouces et demi environ ; le dessus des ailes anté- rieures est d’unigris jaunâtre-luisant ; avec la côte et quatre raies: transverses-noires;. la première , simple, part délla côte ; et faisant quatre profonds zigzags; va rejomdre;; en hiaisant un peu; le bord. postérieur; entre cette ligne-et la base de Vaile sont trois points disposés en triangle; dont deux au long de la côte ; la-seconde digne .est double;; céllé qui regarde:la baseest: simplement flexueuse , ais l’autre , après avoir quitté. la côte, s'éloigne brasquement vers-le: sommet; rédescénd énsuite transversalement’;etse rapprechantaussi brusque- miénñt , continue parallèlement avec celle: qui l’äc- compagne jusqu'au bord postérieur; dans l’inter- vale) qu’elle forme dansle hamt: est un espace plus élair-où deux: petites taches noires accolées ont la forme d’un: X très-allongés la troisièmeligne.est formée de taches diffuses: disposées selon-le sens dés nervures 'et partagées toutes. en deux dans leur milieu par-unerligne-plus claire;-lx dernière ligne’ quis précède. la frange est: forméé de taches oblongues disposées à la suite l’une de l'autre; les ailes! postérieures sont d’unrgris noirâtres: avec lé bord'au dessus:de la:frange plus intense’; la tête.et tout le corps sont dela coileur:des secondes ailes; enrdessous , les: quatre ailessont d’unrgris jaumâtre soyeux parsemé d’atomes noirâtres ; avec:une ligne noire transverse centrale et un nuage diffus grisà- trééntre cette ligne ebla frange: La chénillé (fig: 2, &) estrase, plus” étroite à stpartie postérieure’, verte’, avec ‘des raies longi- tudinales noîres ‘et des: points de même eouleut sur la tête ; elle vit suf une espèce de igenét,: ne portions brunes: | taché de noir surdes côtés; s'enfonce pas en terre pour opérer sa métamior: | phose,; mais se construit une coque (fig: 2 }b}1 ronde entre les branches dela plante oùrelles æ: vécu. Cette espèce est propreaux. parties méris4 dionales.de l'Europe. On ne la-trouve pas aux en- virons: de, Paris; il faut; pour la prendre , l& chier. cher danis'les endroits frais: comme us citernes! owicayes, quand. il-s’en- trouve: à! portée de la: plante: où elle se nourrit. N. pvranare | N 2 pyramidea ; Hinme God: Hists : nat. des Lépid: d'Europe; genre Noetuelle, ph 56, : fig.:4. Envergure; 22 lignes: Latêteetilethorax sont: “ un brun roussâtre ; les ailes antérieures sontd’um! brunt grisâtre , avec quatre bandes transverses ;/la première ; qui est.la plus rapprochée de la, base, forme cinq-ou six zigzags' aigus; elle est grisâtre ét, bordée. de noir, sur tout du côté du disque : en dedans de; cette: ligne., tout anprès de la base ; est. un petit rudiment de Ji gne blanche également bordé de noir; la seconde lisue située aux.deux: tiers de la longueur de l'aile! est noire. festonnée, avec les! parties’saillantes, des.'festons. très-longues >; tour- nées vers le.côté, de la frange; l'espace compris. entre ces pointes est grisâtre; entre la, première et la seconde ligne, mais plus près de la seconde, il existe une large bande nébuleuse de couleur plus intense. que le fond ; entre cette bande et la pre- mière ligne, est une petite tache grisâtre ; avec un: point noir au: milieu ;.la quatrième.est grisâtre et bordée du côté de la troisième , pendant la moitié de sa longueur, de petites taches allongées , noi-. râtres'; enfin , la frange, qui est dentelée , aau,des- sus d'elle un feston noir bordé de blanc; ses ailes inférieures sont d’un rouge de brique: clair, SOYEUX ; [o) elles sont denteltes; en dessous , les quatre ailes sont d'un gris jaunâtre. avec le disque des supé- rieures un peu enfumé, et une bande. commune grisâtre devenant rougeâtre à son extrémité sur les ailes postérieures; ces dernières ont en outre un. point au milieu ; l'abdomen est jaunâtre , soyeux , les tarsesisont annelés de noir et de blanc. La chenille ést rase, avéc la partie dorsale du onzième segment PT en forme de‘pyramide ; cé'qui lui a valw le nom qu'elle porte" elle est: vêrté, pointilléé de’ noir avec: trois räies, ‘une: dorsale et-déux latérales; blanches ;’celle du dos ne s'étend que jusqu’au mamelon pyramidul ; elle vit sur lé chêne, le’saule, l’aubépine et quélques au tres arbres; elle. se retire entre les feuilles pour: ôpérer st métamorphose. Cette espèce ést'égale- mént commune dans les parties sud'et-dans les pärlies nord de l'Europe: dans les environs! de Paris on la trouve en juillet et en août. Genre Manra , Treitsch ;. Mormo:, Ochs: Ne rvrique ; Nitypice, Linn:, Dups, Histo nats des Eépid: d'Europe’; genre’ Noctaelle "pl. go. En- vergure, 20 lignes ; Corps: d'un gris noïrâtre ÿ ailes antépisores de même:coulears avec les nervures plus'clarres: et wois lignes: frueuseb ; festonnées!; fansvérses/délmêémecouleur ; la côte est marquée dequelquespetites lignes noires ; aw miliew de” la première ligne.tnansverse,et.du,côté de,la, base de l'aile sont.trois taches noirâtres, xis-à-vis.des deux. dernières.de. l’autre «côté de, la; ligne.est.un. petit .cheyron noir ,allongé.au.dessus ,:et partant.de la mème. ligne.est.une.large bande noire, longitudi- nale,.n’atteignant pas la ligne transverse. suivante , -suricette.bande sont.deux taches. réniformes gris- rougeûtre, bordées de plus clair ; la dernière .- gne transverse est accompagnée du.côté de la se- conde d’une ligne de taches noires , séparées par les .nérvures/stenfin un double feston! moir existe au . dessus ‘de ‘la frange. Les” ailes postérieures sont fauivé-roûgeâtre avec/les nervures plus fonéées ‘en ‘gouleur ; -en dessous les quatre ailes sont d’ungris enoirâtre soyeux avec une ligne /diffnse ; ‘etun point seuitle disque des'infériéures, noirâtres ; l'abdomen est dela couleur des ailes inférieures. La’chenille va toujours én grossissant dé Ja tête à Pextrémnité ; son pénultième anneau est élevé en “pyramide ; éllé est glabre , de couleur terne, avec és deux premiers anneaux marqués de quelques Doinits blancs etles deux derniers blancs; sur les Fine Sont trois raies longitudinales , l'une fauve et les deux autres gris-Jaunâtre ; les stigmatés sont “blanes. Elle vit sur la Molène , l'Ortie brülante , ‘et quelques autres plantes où elle est assez difficile Atrouver parce qu'elle se tient sur les feuilles ‘Les “plus basses ; lorsqu'elle doit passer x l’état de chry- “salide, elle s'enfonce quelque peu en terre et S'y fabrique ‘üne ‘coqué ‘où elle emploie très-peu de soie." Cette Noctüelle’se trouve ‘en’ France’et en Allemagne ;: mäfis’ éllé ‘est rare ‘aux "environs de “Paris. “" Génre Hécrornosus , Boisduval. xd NoiwE La: saponaine,; 1, saponaiæ., Esper: , éDupi', Hist: des Lépid.: d'Europe, pl. 90, fig: 2. Envergure , 161lignes ; tête let;corselet d'un; gris rongeâtre 3 dessus-des ailes antérieures d’un:brun violeté avec les nervures blancSroussâtrescet trois lignes ttransyerses dei la même couleur; près de la,base est'une petite raie brisée blanc-roussäire }| n'atteignant..pasde bord, postérieur; la première -bande,fransverse .est, courbe, .maisnonfestonnée | _ayant.sapartie conyexe tournée vers, la base; deson! .milieu,.s’avance.vers le disque, une petite tache -oblongue, entourée de noir; la ‘seconde, ligne, est courbes surtout. près, de.son origine ; entre ces deux \dignesl existe, deux .lunules dont la première. est -longue.etrla.seconde réniforme,, les lignes! qui .les æntoürent,sont de;même couleur que:les précé- dentes.; au dessous de la tache rémforme. est un! petit filet en zigzag noir; la, dernière, bande sert d'appui, à un, nombre de, petites taches. noires en {orme de fer. de lance et séparées, par les nervures ; au dessus de la frange, qui: est.noiïrâtre, réside une «petite ligne claire surmontée d’un, feston noir ; les -ailespostérieures ont leur disque blanchâtre avecles nervures foncées etunlargelimbenoirâtre au dessus! -de,la frange ; en dessous , les quatre.ailes sont d’un -grisâlre, soyeux,, la-base, des, postérieures est plus blanche; 4ouies deux,ont un-point.central et deux -lignes.flexueuses dans.le voisinage de.la frange. | | ! La-chenille se trouve,sar,la saponaire., quelques æillets et autres plantes, dentelle mange les -grai- “nes .verles;.à cet..eflet , elle perce la pres rc À elles isont renfermées selle,a la-tête d'un vert.bru- nâtre, le: corps.d’unrvert.clair et.un-petit écusson brunâtre sur.les premiers.anneaux ; elle entre.en terre, où.elle, fait une.coque,, pour, passer à l’état de-chrysalide. Getie espèce ;.quoiqu'elle. se trouve dans toutel Europe centrale, n’est commune nulle -part. e N..usucopnée,. .ileucophea, Hubn, ,,Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe , genre Noctuelle,, pl. 90, fig. 6. Envergure 17 à, 20 lignes: anten- nes pectinées dans les, mâles ; tête et corselet d’un gris roussâtre, ce dernier est traversé par des bandes plus foncées, .et offre une crête de poils ; les ailes “antérieures sont.en dessus d’un gris roussâtre ; ayéc les nervures .claires ; deux bandes flexueuses , transverses , de la couleur des nervures partagent l'aile en trois parties ; la partie basilaire offre qe ligne transverse fortement en zigzag, noire; sur le disque, qui ést plus foncé qué lé reste de l'aile, estrune darge bande noiré longitudmale ; etrau”des- sous lest’une-tache:triangulaire de lamoitié .de sa ‘longueur ; sur la bande sont deux lunales. dont da première: wonde et-la seconde: réniforme , toutes --deux grisâtreset bordées d’uneteinterplus :claire ; lascôte ; près: du sommet-de l'aile, est moïte >; vis- à-vis dela:frange esttune rangée-de-taches branä- tressurmontées-d'autresitachesnoires-lanciformes ; :lafrange elle-même est-festonnéeralternativenrent “grisé-et:brane ;lesailes postérièures: sont:grisâtres avec ampétit filet noir awdessus de la frange en dessouscesi quatre ailés sont.grisâtres avec’ des ato- mes plus fontés au bofd'antéricur ; unetache cen- trale:et umeligne flexueuse:commiune aux deux les:;moirâtres. dia femelle estrordinäirement-plas x pâle quede mâle. 29 ::'La-chenille.est d'untbrun'fauve avec quaire-rdies longitudinales plus: foncées ;elleuvit dans! le mille- feuille-et; le! genébèybalais. Elle éolotwersdé milieu derlété; passe: l'hiver: sousiquelques euïllesret ne fait:sascoqueriqu'aur printemps suivant ; éeette .cüquesest-d'undissuitrès-léger:r Cetterespèoezise trouve däns toute l'Europe s1etrn'est, pas rare [atix >environs!de; Paris, rt#q N. covræunr: DE comen HV; 0 léclwnen:\Hubn: , Dup: ; Hist: nat, des Lépid: d'Europe; genre Noc- tuelle;iplhogfig.224 Envergure! 15à& 161lignes ; _ tête et: 1horax ; dessus des ailes santériéurés dun bris noirâtrelilaqueux,; auprès de:sa: base -est.un . conimencementde bande:transrerse jamâtre; hbor- ldée-deinoir ,\1qui n’atteint-quela moitié dela dat- : geur.de laile ;:vient ensuite une pareille: banderde -même couleur ,festonnée, mais-qnitatteint'entière- ment le bord: de l'aile ; au milieu durdisqué uneïli- gne également transverse, brune ,/se!trouve.entre deux taches dont la-première,.fplus-petite ;:est ronde, et.la seconde réniforme;.ces deux-taches sont rosées ; au-dessous de ces deux. taches;et, à Ja .côte,se trouvent deux petites bandes noires , (dont la seconde. accompagnée d’un point blanc ;;après . la seconde tache,;se trouve une, nouvellebaïñde NOCT 80 . NOCT diffuse! gris-rosé, sur laquelle on remarque une rangée de petits œillets noïrs, la dernière bande est’ fortement festonnée, blanche , accompagnée en arrière d’une bande diffuse noirâtre ; la frange ést festonnée'en noir avec l'intervalle des féstons jauñe limité par un filet noir ; les ailes postérieu-. res et l'abdomen sont d’un gris un peu laqueux , avec un point central et deux raies diffuses noirâ- ‘tres ; ensuite, une au milieu de l'aile et l’autre au dessus de la frange , qui est en outre surmontée par un filet noirâtre; le dessous des quatre ailes ést semblable au dessus des ailes postérieures. La chenille et les métamorphoses de cette rare Noctuelle sont inconnues. Cette espèce, propre au Languedoc et au Roussillon, doit son nom à son prémier aspect , qui, par son fond brun et la va- riété des couleurs qui tranchent sur lui, la fait ressembler, quandelle est posée, à l’une de ces pla- ques de lichen qu’on trouve sur les écorces des arbres. Genre Erropus, Treitsch. N. pe La roucère, Î. pteridis, Fab., Dup. , Hist. nat. des Lépid. d'Europe , genre Noctuelle, pl'05 , fig.1, 2. Envergure; 141ét115 lignes ; an- tennes fauves, sétacées dans les deux sexes ; tête et thorax brun-rougeûtre ; ailes antérieures festonnées et prolongées en forme de dent au milieu de: la frange ; en dessus; elles sont d’un brun laqueux avec deux larges bandes diffuses, transverses , et les nervures incarnat ; la base et la côte antérieure sont brunes ; sur la première bande incarnat sont deux petites raies noires figurant une bande ou un segment de cercle et dont la convexité est du côté du disque de l'aile; sur la partie brune qui suit sont deux lunules disposées obliquement par rap- port l’une à l’autre; la première est oblongue , très-étroite ; la seconde réniforme ; toutes deux plus pâles que le fond de l'aile et entourées d’un cercle blanc jaunâtre , sur la seconde tache in- carnat se trouve , de même que sur la première , une bande formée de deux petites lignes noires ; vis-à-vis de la frange sont deux taches en forme de croissant ayant les pointes tournées vers elle, la première, joignant le sommet de l'aile, avec sa artie inférieure nébuleuse; la seconde, placée immédiatement au dessous de la première , est la- queuse avec son contour plus clair; les ailes in- férieures sont d’un gris foncé, avec le disque un peu plus blanc, et une suite de petites lignes au des- sus de la frange ; en dessous, les ailes supérieures sont rousses avec deux raies transverses jaunâtres ; les inférieures sont grisâtres avec un point central en forme de croissant, Le mâle de cette espèce à les pattes antérieures garnies de. poils 1rès-longs … jusqu'à l’avant-dernier article des tarses, TLa chenille à la tête fauve , lé corps vert tendre , marqué latéralement et sur les stigmates d’une raie blanche bordée de brun : elle a én outré sur chaque annéau ün croissant blanc dont les pointes ‘sont tournées vérs l'anus, Elle vit sur la fougère commune, sous les feuillés de laquelle elle se tient ; elle acquiert prompiement toute sa croissanée ; mais, après s'être enfoncée en (erré et avoir Con struit une coque pour se métamorphoser en chry- salide ; elle passe tout l'hiver sous son premier état; l'insecte n’éclot que vers le mois de juin de l’année “suivante. Cette espèce habite principalement l’AI- lemagne; on la trouve quelquefois en France, mais très-rarement , etseulement dans la partie du sud-ouest, Genre HAaDENnA, Treitsch. N. ou cucusare, NV. cucubali, Hubn. , Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle , pl. 95, fig. 5. Envergure , 15 à 14 lignes; tête et thorax brun violeté ; ailes tantérieures, -en dessus de la même couleur plus foncée avec les nervures lie de vin; près de sa base sont quelques petites lignes transversales de la même couleur; au milieu du disque, est une tache jaunâtre bordée de plus clair, en forme de V écrasé; après elle une ligne transverse lie de vin dont le milieu est occupé par un rang de petits points noirs; au dessus de la frange est une double raie jaune dont la plus externe fes- tonnée , et l’interne denticulée ; les ailes postérieu- res sont brun-rougeâtre très-clair lavées de noirä- tre au dessus de la frange ;le dessous des quatre ailes est gris-jaunâtre teinté de violet sur les bords, avec un. point central noirâtre et une double ligne de, même couleur, commune aux deux ailes. La femelle ne diffère du mâle que par le fond des ailes antérieures , qui est beaucoup plus brun. La chenille est verte avec les quatre premiers anneaux Javés de rougeätre ; sur chacun des an- neaux , à l'exception du dernier, est placé un che- vron couleur lie de vin, dont la pointe est dirigée vers l'anus ; au dessus des stigmates règne égale- ment une ligne de couleur lie de vin. Cette che- nille , qui, dit-on, n’est pas rare, paraît difficile à trouver, parce qu’elle se loge dans les capsules cucubale pour'en manger la graine. Elle est rare aux environs de Paris. N. czauQue , NW. glauca, Hubn., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle, pli 02, fig. 7. Envergure , 15 à 18 lignes ; anten— nes brunes filormes ; têle et thorax bleu-ori- sâtre ; le prothorax , les pièces scapulaires et l’é- cusson sont bordés de noir ; les ailes antérieures sont en dessus d’un gris bleu , avec la côte et une grande tache trapézoïdale couvrant tout le disque de l'aile d’un brun Hleuâtre ; près de la base sont deux bandes transverses formées de deux petites lignes noires, dont la première interrompue ; et la seconde fortement en zigzag, ayant un petit chevron noirâtre allongé vis-à-vis de son angle le plus saillant ; après cette bande viennent deux Junules , la première ronde, et la seconde réni forme , toutes deux bleuâtres et entourées d’une teinté plus claire ; au-delà de ces taches est une raie simple , transverse, festonnée , et dont la par- tic inférieure sert de limite à la tache brune ; au milieu de la partie bleue de l'extrémité de l'aile est une ligne blanche transverse contre la partie in- terne dé laquelle vient aboutir un rang de taches cuneiformes noires; un second rang de paréïlles taches po) NOG taches vient aboutir au dessus de là frange qui est jaunâtre ; les : ailes inférieures et l'abdumen sont jaunâtres , largement lavés de brun , avec un petit croissant de même couleur au milieu ; en dessous, les quatre ailes sont jaunâtres ; avec un point cen- tral et une ligne flexueuse brune ; les cinq premiers anneaux de l'abdomen sont ornés chacun d'une petite crête brune. La chenille est fauve , marbrée de noir et de brun, avec les stigmates et quelques petits points blancs sur le premier anneau ; le papillon n'éclot que dans le mois de mai. Cette espèce est très-rare en France; ce n’est que dans la portion alpine de notre pays, et encore à une certaine élévation , que l’on peut espérer de la trouver. N. conricue, MN. contigua, Fab., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe , genre Noctuelle , pl. 91, fig. 2. Envergure, 17 à 18 lignes; tête et thorax gris-rougeätre ; prothorax ayant deux bordures noires ; scapulaires bordées de la même couleur ; les ailes supérieures sont en dessus d’un brun grisâtre, avec deux bandes transverses , fes- tonnées , grisâtres ; la base de l'aile est jaunâtre près de la côte, et ensuite grisâtre ; après la pre- mière bande transverse sont les deux taches lunu- laires ; la première est ronde , totalement grisâtre , et bordée de noir ; la seconde est réniforme, plus claire au centre qu’au tour ; entre ces deux lunules est une tache de la couleur de la première, et au dessous est une tache jaunâtre placée obliquement; entre la seconde ligne transverse et la frange est une autre jaunâtre, formant en son milieu deux zig zags bien prononcés ; l'intervalle de ces deux lignes est blanchätre ; la bande est bordée d’une petite ligne blanchâtre, avec des petites taches triangulaires appuyées contre celle-ci ; les ailes in- férieures sont d’un gris rougeätre et largement Ja- vées de plus foncé au dessus de la frange ; l’abdo- men est de la couleur des ailes inférieures, avec les quatre anneaux intermédiaires crêtés dans leur milieu, dans le mâle seulement ; en dessous, les quatre ailes sont d’un gris pâle, avec quelques atomes plus foncés au sommet et un point central. La chenille est d’un vert plus ou moins foncé , rayé de jaune, avec des taches plus foncées en forme de chevrons; les stigmates sont blancs ; elle s’enfonce en terre vers la fin de septembre pour se changer en chrysalide. Cette espèce est commune aux environs de Paris, où elle paraît en mai et en juin. Genre ParocoPnorA , Treitsch. N. méricuzeuse , NV. meticulosa, Linn., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, Genre Noctuelle, pl. 94, fig. 5. Énvergure, 22 à 23 lignes; an- tennes filiformes dans les deux sexes , couleur de chair; tête, thorax et abdomen deméme cou- leur ; le thorax est traversé par trois peliles raies brunes et a au dessus de l’écusson deux petites houppes en forme de cornets ; l'abdomen a ses pre- miers anneaux munis d’une crête ; les ailes anté- ricures sont. fortement découpées::;,: couleur de chair en dessus, avec une grande tache vert-olive : T'VE 81 411° Livraison. NOCT au milieu du disque, ayant la forme d’un V entre lessbras duquel serait une tache oblongue de même couleur ; au long du bord postérieur du côté, et touchant la tache précédente, en est une autre triangulaire ; le bord terminal offre ainsi une bande transverse verdâtre, accompagnée d’une raie de la même: couleur; cette bande ne s'étend pas jusqu’au sommet-de l'aile; à la place où elle quitie est une petite bande noirâtre ; la frange est couleur de chair enfermée entre deux lignes noi- res; les ailes postérieures sont-grisâtres et lavées au dessus de la frange de couleur de chair ; elles sont traversées par plusieurs lignes flexueuses, bru- nâtres , et ont un point central; en dessous les quatre ailes sont d’un blanc jaunâtre, luisantes , avec le sommet rougeâtre; une ligne de même couleur à côté et un point central. La chenille a quelques poils clairsemés; son pénultième anneau est relevé en bosse ; elle est tantôt vert-pré, tantôt brune ; les jointures des anneaux sont plus claires ; elle a trois lignes lon- gitudinales ; celle dorsale est entrecoupce et pla- cée sur une ligne obscure de laquelle descendent des traits également obscurs sur chaque anneau ; elle vit sur la giroflée , la grande ortie , la pimpre- nelle et beaucoup d’autres plantes , surtout celles qui conservent un peu de verdure pendant l'hiver ; elle se tient sous leurs feuilles pendant le froid et vient manger pour peu qu'il fasse doux ; elle entre en terre pour passer à la métamorphose , et tantôt y fabrique une coque légère , tantôt n’en fabrique pas. Cette espèce est très-commune dans notre pays, mais ne doit pas l'être moins dans toute l’Eu- rope, car presque tous les auteurs en ont parlé ; elle paraît dans tous les mois de l’année, ceux d'hiver exceptés. Genre Eurnmipra , Boisd. .N. apurarrice, MN. adulatriz, Hubn., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle , pl. 94, fig. 6. Envergure, 12 lignes; tête et corps gris ; ailes supérieures un peu prolongées en pointe au milieu de leur bord terminal , un peu avancé en pointe; en dessus elles sont d'un brun grisâtre , avec le bord terminal plus clair ; une ligne de pe- tits points noirs au dessus de la frange, et une bande blanche transverse ensuite ; cette bande, près du sommet de l'aile, jette un petit rameau qui va rejoindre la côte un peu plus loin; à la base de l'aile est une autre ligne de même couleur dont la pointe. est tournée vers le disque ; sur le disque est une dernière ligne de même couleur, partant du bord interne et se terminant par une tache ronde; au dessous de cette tache elle se bifurque , et la branche a l'apparence de deux petites taches ron- des mises au bout l’une de l’autre ; cette seconde atteint la côte ; à la base de cette tache , joignant le bord interne, sont trois petites taches se tou- chant alternativement, rouge, bleue et blanche ; les’ ailes postérieures sont blanches , lavées de gris atl dessus de la frange, qui est elle-même de cette couleur ; immédiatement au dessus de la frange est 11 NOCT une raie festonnée noirâtre. Cette espèce, encore fort rare , n’a été trouvée jusqu’à présent qu’en Hongrie, en Italie et en Provence. On ignore tout- à-fait ses métamorphoses. Genre MisezrA , Treitsch, N. pe L'AUBÉPINE , N. oxyacanthæ, Linn., Düp., Hist. des Lépid. d'Eurôpe , genre Noctuélle , pl. 96, fig. 1. Enverguré ; 19 à 20 lignes ; antennes cilites dans les mâles, fauves ; tête fauve ; thorax brun ; le prothorax est bordé de fauve ; ailes an- térieures brun-fauve en dessus, excepté la frange et une large bande au dessus qui sont fauves ; nor vures verdâtres ; près de la base ést une ligne trans- verse fortement sinuée noire, traversée par unie ligne longitudinale de même couleur ; entre la par- tie brune et la païtie fauve de l'aile est une ligne flexueuse plus claire, présque blanche, at bord interne ; au milieu du disque sont deux lünules , la première ronde , et la seconde réniforme , fauve-grisâtre ; au dessous de la première , et tou- chant le bord interne de l'aile et la ligne transverse noire, est une assez grande tache verdâtre; au dessus de la frange est une suite de taches verdâ- tres, lancéolées , chargées d’une ligne noire ; les ailes mférieures sont roussâtres ; plus foncées au dessus de la frange, et traversées par une ligne brune; l'abdomen est de la couleur la plus intense des ailes mférieures et a ses troïs premiers anneaux munis d’une petite touffe de poils bruns ; en déssous les quatre ailes sont d’un gris roux, marquées d’une ligne sinueuse et d’un croissant à peine plus foncé. La chenille a la tête brune, marquée d’une ta- che noire au milieu; elle ést d’un gris plus où moins intense avec les flancs marqués de brun et de bleu ; chaque anneau est en outre marqué d’un losange noir bleuâtre, quelquefois saupoudré de blanc ; l’avant-dernier anneau est surmonté d’un tubercule bifide ; cette chenille vit habituellement sur l’aubépine; mais aussi quelquefois sur le pru- nélier, le prunier et le pêcher; elle est très- lente et se retire sous les branches quand elle à mangé , ce qui ne permet pas de la trouver facile- ment; elle est parvenue en juillet à toute sa crois- sance; elle se fait alors une coque, soit entre les branches, soit en terre , dont elle sort insecte par- fait à l'automne. Cette Noctuelle se trouve plus habituellement au nord de la France ét en Alle- fagne. ig © Genre PozraA, Ochen. N. RuNiQtE, ]V. aprilinae, Linn., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle, pl. 99 , fig. 5. Envergure, 21 à 2° lignes; antennes filiformes, ayant leurs articles alternativement noirs et blancs; tête, thorax et dessus des ailes antérieures d'un beau vert céladon ; le prothorax et les pièces scapalaires sont bordés de blanc et de noir; la côte est marquée de taches noires, pla- cées à égale distance; la base et le disque sont couverts de taches de même couleur , accompa- gnées de blanc, disposées en carré irrégulier , ayant le disque vert; au dessus de la frange sont 82 NOCT deux rangées de taches accentiformes ; les ailes in< férieures et l’abdomen sont en dessus presque noirs avec une bande plus claire au dessus de la frange: celle-ci a, Immédiatement au dessus d’élle, une raie formée de lunules noires, et des points de même couleur tout-h-fait x son bord : elle est fes: tonnée ; en dessous , les quatre aïles sont d’un gris argenté , avec le disque des supérieures plus foncé, une raie ondulée et un point central aux posté rieures ; la raie noire qui accompagne la frange est très-prononcée. La chenille à un peu la couleur de écorce du chêne sur lequel elle vit ; elle se tient habituelle- ment cachée dans les crevasses du tronc, et n’em sort que la nuit pour prendre sa nourriture. Par- vénue au terme de son accroissement, elle s’en- fonce en terre, où elle se change en chrysalide sans former de coque. On la trouve le plus habituelle ment dans le tan qui se trouve au pied de ces ar- bres. Cette belle espèce se trouve dans toute T'Eu- rope, vers le commencement d’octobre ; elle n’é- tait pas rare autrefois aux environs de Paris, mais depuis quelque temps on ne l’y trouve plus ; son nom vient des taches régulières qui décorent les ailes etqui ressemblent un peu aux anciens carac- tères que l’on a appelés Runiques et que l’on re- garde comme l'écriture des anciens peuples du Nord. N. REMARQUABLE, JV. prospicua , Hubn. , Dup. , Hist. nat. des Lépid., genre Noctuelle, pl. 97, fig. 4. Envergure, 18 lignes ; antennes pectinées , verdâtres ; tête, corselet, dessus des ailes anté- rieures vert foncé ; le prothorax et les pièces sca- pulaires sont bordés de noir ; les ailes offrent trois lignes blanches transverses , festonnées, anguleu- ses, deux près de la base, et la troisième vers le bord postérieur ; ces raies sont accompagnées d’es- paces nébuleux de la couleur du fond de l'aile, mais plus foncés ; sur le disque sont deux lunules dont la première est ovale, transverse , et la se conde réniforme ; au dessous d'elles, une bande not- râtre , peu arrêtée, joint les deux bandes transver- ses ; la frange est festonnée, et a au dessus d’elle une petite ligne noire, contre laquelle viennent aboutir quelques raies lanciformes de même couleur; les ailes inférieures sont orange foncé, avec un large limbe noirâtre au dessus de la frange, accompa- gné, intérieurement , d’une petite ligne noire ; il en existe aussi une pareille double au dessus de la frange ; au dessous, les quatre ailes sont d’un fauve clair ; avec une lunule centrale etlune large bande brunâtre à son extrémité, Cette belle espèce habite presque tous les pays de l’Europe qui se rapprochent du Midï ; on pense que l’insecte paraît dans le courant de l'été; mais ses métamorphoses sont inconnuües. Genre ILarus, Boisduval, N. rrTvpnAGE, N. piniperda, Ilig., Dup., Hist. pat, des Lépid. d'Earope, genre Noctuelle, pl. 100, fig. 2 et 3. Envergure , 15 lignes; antennes filiformes.,, fauves ; tête, thorax et dessus des ailes antérieures, d’un rouge fauve ; le prothorax, les scapulaires et l'écusson sent bordés de blanc; les ailes ont les nervures blanches, deux raies transver- ses de cette couleur, dont la seconde festonnée, un-peu bordée de noir ,-et deux-lunules sur le dis- que, la première ovalaire , et la seconde presque en carré long , placée obliquement ; l'abdomen et les ailes postérieures sont moirâtres , et la frange fauve ;-en dessous , les quatre ailes sont d'un gris roussâtre, avec un point central grisâtre. Cette espèce est très-sujette à varier. La chenille est verte, avec cinq raies longitudi- males blanches, et deux couleur de rouille au dessous des stigmates ; la tête et les pattes écaïl- leuses sont couleur .de rouille , et les pattes mem- braneuses vertes ; elle vit sur.le pin sylvestre ; elle se cache sous les feuilles et sous les écorces pour se changer.en. chrysalide. Ce papillonest heureusement fortrare en France, gar dans certaines provinces de l'Allemagne la che- aille est tellement multipliée qu’elle cause les plus grands dégâts dans les forêts de pins; il paraît dans les premiers jours du-printemps. Genre APauEa, Ochs. N. mreuse, ÂV. fibrosa, Hubn. ZLeucostigma, Ochs., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle, pl. 109 , fig. 4. Envergure, 15 lignes ; antennes filiformes brunes ; tête et.corselet rougeâtres ;sailes antérieures brun-rougeâtre,, avec la moitié de la côte, à partir de la base, le bord interne, et une large bande au bord jpostérieur fauve-clair; du milleu de la base s’avance .une bande brune, à l'extrémité de :laquelle sont deux lunules, toutes deux réniformes, mais la se- conde fauve, et Ja première brune au milieu ; au dessous.d’elles., et joignant labande fauve de l’ex- trémité de l'aile, est une ligne blanche terminée,en boucle; immédiatement au dessus.de la frange est une bande bleue qui m’atteint pas le sommet de l'aile ; Ja frange .est brune, .entrecoupée de blanc; ,les;ailes postérieures -sont.en dessus, d’un gris cendré avec un limbe plus.foncé et la frange fauve ; ten dessous, les quatre ailes sont d’un gris- cendré; l’abdomen.est de cette couleur avec .une large bande triangulaire , brune .après ‘le thorax. La chenille , encore peu connue , vit dans l’in- iérieur de la tige de l'iris des marais ;:elle.est.blan- châtre avec le dos d’un brun rougeâtre ; laitête.est brune.et le dessus du premier:segment.thoracique noir; les stigmates .sont noirs. Cette chenille se change en chrysalide dans l'intérieur.de la plante. Cette,espèce, encore rare dans notre pays, éclot vers la fin de juin. N. srriexe, MN, strigilis,, Linn., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe; genre Noctuelle, pl. 101, lg. 2. Envergure, 111lignes ; antennes filiformes; tout.le.corps est d’un gris rougeâtre,presque, noir; leyprothorax est bordé de noir, ainsi.que les sca- pulaires ; l'abdomen a de pelites crêtes relevées sur,ses anneaux ; les ailes antérieures sont.,de .Ja couleur.du corps,.et.ont près. de, la baseune, petite raie,blanche,, snuée , bordée de noir, n’atteignant pas la côte ; la portion qui avoisine la frange, mais sans l’atteindre , est d’unblanc bleuâtre , avec une petite bande brune qui la traverse et une ligne de points noirs; au dessus de la frange est une petite ligne de points noirs ; les ailes inférieures sontide la couleur des supérieures, avec la base un peu plus.claire ; en dessous, les quatre ailes sont pres- que de la même couleur qu'en dessus , avec deux lignes transverses plus foncées. La chenille a la tête petite; d’un jaune pâle; le corpsest d’un blanc sale avec une large bande longitudinale violette, «et deux dignes de même couleur de chaque côté du corps ; les stigmates sont noirs. Cette chenille vit dans le cœur des jeunes plantes, qu’elle ronge jusqu'aux racines; aw printemps elle joint.ensemble quelques feuilles sè- ches pour s’y changer en chrysalide, Cette espèce se trouve en France et dans plusieurs autres par- tes de l'Europe. Genre Luperina, Boisd. N. conrmimuue, NV. contribulis, Boisd., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle, pl. 122, fig. 1. Envergure, 15 lignes; antennes filiformes ; tête, thorax d’un gris roussâtre très- clair ; le prothorax est bordé de noir, ainsi que les scapulaires ; les ailes antérieures sont en dessus du même gris que le thorax , avec la côte antérieure et la plus grande partie du disque blanchâtres ; sur le disque sont plusieurs petits dessins transverses, courbés en forme de C , brunâtres ; la place des lunules, qui ne sont pas bien prononcées, est brunâtre ; la partie qui avoisine la frange est d’un gris plus bleuâtre, et séparée du reste de l'aile par une ligne transverse , flexueuse , offrant dans son miliea deux dents ‘bien prononcées; quatre où cinq petites lignes brunes partant de la dernière des lunules, viennent aboutir contre elles; la frange est alternativement grise et brune, et a une ligne de points noirs à sa base ; les ailes inférieu- res sont blanchâtres , avec le limbe roussâtre et les nervures très-foncées ; en dessus , les quatre ailes sont d'un blancsaleavecle bord un peu plus foncé, Gette-espèce ‘très-rare paraît jusqu'à présent pro- pre’au Languedoc ;-on'’ignore‘tout-à-fait ses méta- morphoses. ‘Genre MawesrrA , Treitsch. N. pu cou, NV. bnassicæ, Linn., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle, pl. 102, fig. 5. Envergure , 20 à 21 lignes ; antennes rous- ses ; tête et thorax d’un roux foncé: dessus des ailes antérieures de la même couleur, traversées par un grand nombre de lignes sinueuses noires ; près du bord postérieur est'une ligne blanchâtre , sinuée,, ayant au milieu, deux angles bien pronon- cés ; les deux, taches lunulaires.du.disque sont,peu apparentes , celle réniforme est accompagnée du côté,de,Ja frange. d’une ligne blanchätre,, la frange est.festonnée, de. la,couleur du. fond.de l'aile ,.et offre à.son.origine.une série de petites taches cu- conflexes :.Jes ailes inférieures sont.d’un-roux plus pile que les supérieures ,,avec,le:limbe au dessus dela frange, un;peu plus foncé ;.en dessous,1les.qua- treailes sont, d’un. roux pâle soyeux , avecquelques 0 EE TITRE A rent re TER Resa NOCT atomes plus foncés à leur sommet et chacune un point central ; l'abdomen est de la couleur des ai- les postérieures. La chenille a la tête et les pattes écailleuses, d’un brun rouge ; elle offre, quant à la couleur du corps ; deux variétés, l’une d’un gris jaunâtre mar- bré de brun, l’autre vert foncé marbré de noir; l'une et l’autre ont cinq raies longitudinales , trois de couleur plus pâle que le fond de la che- nille, et celles des flancs placées au dessous des stigmates blanches ou orangées selon la variété ; cette chenille beaucoup trop commune ‘attaque toutes les plantes que l’on cultive dans les jardins, mais surtout les espèces de choux ; elle mange d’abord les feuilles extérieures , mais parvient en- suite à pénétrer dans le cœur, qu’elle détruit en- tièrement sans qu'il y paraisse au dehors; elle passe l'hiver sous la forme de chenille ; et n’opère sa métamorphose qu’au printemps suivant ; la vo- racité de cette chenille est telle, que souvent elle altaque les pieds de tabac malgré l'extrême amer- tume de cette plante. Ce papillon , commun dans toutes les parties de l'Europe, paraît habituelle- ment vers les mois de mai ou de juin. N. PoraGère, AV. oleracea, Linn., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle, pl. 101, fig. 6. Envergure, 16 à 17 lignes ; antennes grises, filiformes ; tète, thorax et dessus des ailes anté- rieures brun ferrugineux , vers l'extrémité de l’aile est une ligne blanchâtre transverse, formant deux zigzags bien prononcés dans son milieu; sur le disque de l'aile il existe une tache réniforme jau- nâtre ; la frange est dentelée, brune, surmontée de deux petits filets plus clairs; les ailes inférieures sont d’un gris jaunâtre , avec de limbe et les ner- yures plus foncées ; la frange est jaunâtre ; le des- sus des quatre ailes est de la couleur des posté- rieures , ayec le sommet roussâtre; une ligne transverse , diffuse et un point central noirâtres. La chenille a la tête d’un rouge fauve ; le corps est d’un vert plus ou moins intense suivant son âge, el quelquefois même d’un brun rougeâtre ; elle a sur le dos trois raies longitudinales blanches, et deux jaunes placées au dessous des stigmates ; entre ces raies sont plusieurs points blancs ; cette chenille vit sur toutes sortes de plantes potagères, elle se fabrique une coque de terré on de soie où elle passe l'hiver, et ce n’est qu'au printemps qu'elle se change en chrysalide. L'insecte parfait en sort vers le milieu de l'été. Cette Noctuelle est irès-commune dans notre pays. Genre Tuyaryra, Ochs. N. BATIS , PV. batis , Linn., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe , genre Noctuelle, pl 105, fig. 3, et figurée dans notre Atlas, pl 409, fig. 3. Enver- gure , 16 à 18 lignes ; tête, thorax et abdomen gris roussâtre ; le thorax est traversé par plusieurs raies plus brunes ; ailes antérieures en dessus brun noi- râtre ; leur base est blanche avec des maculatures jaunâtres sur le flanc, une tache disposée de même est au milieu du bord interne ; enfin trois grandes taches blanches et roses sont disposées en triangle 84 NOCT à l’extrémité de l'aile , deux joignant la côte et une joignant le bord interne ; la frange.est alternative- ment brune et jaunâtre, et est surmontée d’une petite bande festonnée rose; les ailes inférieures sont d’un gris jaunâtre , avec le limbe et une ligne transverse plus foncés; les nervures et la raie qui borde la frange sont brunes ; en dessous, les qua- tre ailes sont d’un gris jaunâtre, les antérieures sont marquées de noir au bord antérieur. La chenille (fig. 3 a, b) est d’un brun ferrugi- neux en dessus, et d’un ocre jaunâtre en dessous ; elle est un peu en forme de navette, plus grosse au milieu qu'aux deux bouts ; son second anneau, les cinq du milieu et le dernier , sont pyramidaux en dessus ; mais la pyramide de celui-ci est plus éle- vée , bifurquée et tournée vers la tête. Gette che- nille , quand elle est en repos, ne s’appuie que sur ses pailes intermédiaires, et relève les parties an- térieure et postérieure du corps ; elle vit sur diffé- rentes espèces de ronces ; mais elle est difficile à trouver ; elle se file une coque légère où elle passe l'hiver en chrysalide. Cette espèce paraît quelque- fois au mois de septembre , et le plus souvent dans le mois de mai. Elle est rare aux environs de Paris, et se trouve plus communément en Suisse. Genre GoxoprerA, Lat., Calpe, Treitsch. N. pécourure , NV. libatrix, Linn., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Gonoptère , pl 131, fig. 1. Envergure, 19 à 21 lignes; pal- pes très-allongés , dépassant de beaucoup la tête : antennes pectinées dans les mâles seulement, ci- liées dans les femelles ; prothorax crêté au dessus de la tête; ailes antérieures fortement découpées et sinmuées; tête, thorax, fauve rougeâtre avec l'entre deux des scapulaires brun; le dessus des ailes antérieures est d’un gris rougeâtre , parsemé d’atomes blanchâtres et bruns; une ligne trans- verse grisâtre sépare le disque en deux; la portion de la tête est presque entièrement fauve ; avec une petite bande grisâtre transverse au milieu et deux points blancs, l’un à la côte et l’autre au milieu de l’espace fauve ; dans la seconde partie de l'aile on remarque une ligne nébuleuse transverse près du bord postérieur ; les nervures sont grisâtres ; la frange est presque rudimentaire ; les ailes infé- rieures sont d’un gris jaunâtre, livide, avec le limbe et une bande transverse plus foncés ; en dessus, les quatre ailes sont d’un gris rougeâtre, avec des rudimens de bandes transverses et des atomes plus foncés, surtout aux inférieures ; la base des an- tennes et les tarses sont blancs , celles-ci sont an- nelées de rougeâtre. : La chenille est allongée et comme transparente, elle est couleur de vert d'herbe avec les incisions jaunâtres ; deux raies longitudinales noires sur le dos , et une tache de même couleur:sur les côtés du second et du troisième anneau; elle vit sur les saules ct les peupliers, fait une légère coque à l'extrémité des jeunes branches où elle a vécu et s’y change en chrysalide; linsecte paraît à plu- sieurs époques dans l’année. Cette Noctuelle est commune dans toute l'Europe. , | NOCT 85 NOCT SR Re een Genre Cazyprra, Lat., Calpe, Treitsch. N. ou piéamoN, M. thalictri. Ochs., Dup., list. nat. des Lépid. d'Europe, genre Calyptra, pl. 151, fig. 2 et 8. Envergure 19 à 20 lignes ; pal- pes très-allongés; antennes pectinées dans les mâles , ciliées dans les femelles ; thorax offrant plu- sieurs crêtes transvérses ; ailes supérieures aiguës à l’angle-du sommet, arquées ensuite, ayant à leur bord interne deux dilatations , l’une à l'angle anal et l’autre près de la base ; le thorax est gris- roux avec les crêtes transverses bordées de blan- châtre; les ailes antérieures sont en dessus d’un rouge cuivreux , plus clair au dessus de la frange : cette portion est séparée de l’autre par une ligne brune bordée de ferrugineux, transverse, dispo- sée obliquement du sommet de l'aile au milieu du bord interne; sur la portion la plus obscure on remarque aussi deux bandes transverses plus vio- letées , partant de la côte et allant aboutir à Ia di- latation du bord postérieur ; le dessus des ailes in- férieures est jaunâtre , avec un double limbe plus foncé ; en dessous, les quatre ailes sont d’un fauve clair : l'abdomen est de la même couleur , mais plus foncé en dessous qu’en dessus. La chenille de cette espèce est encore peu con- nue; selon un auteur elle serait verdâtre en des- ‘sus et noire en déssous, avec la tête jaune, ponc- tuée de noir, les pattes jaunes , et deux rangées de taches noires latérales. Cette chenille n’a encore été trouvée dans notre pays que sur le T'halictrum flavum ; elle s'enfonce en terre pour se changer en chrysalide vers la fin de juillet, et n’en sort sous da forme d'insecte parfait qu’au printemps sui- vant. Cette Noctuelle ‘n’a été trouvée jusqu’à “présent qu'aux énvirons de Perpignan et dans la Basse-Saxe ; elle n’est pas encore commune dans les collections. Genre Myrrma, Ochs. N. oxaume, N. oxalina, Hubn., Dup., Hist. mat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelie , pl 219, fig: 5. Envergure ; 19 lignes; antennes ciliées dans le mäle, jaunâtres; têle et thorax gris-noirâtre , , avec le prothorax et les épau- —lettes bordés. de noir ; les:quatre ailes sont d’un -gris intense. un peu laqueux, avec, les nervu- res noirâtres ; les antérieures. ont sur le disque une grande tache triangulaire presque noire, dont la base, serait à la côte et le sommet au bord posté- rieur ; celle tache est, bordée des, deux côtés par une raie jaune, et,un, peu de nébulosité noirâtre ; æntre, cette tache et-le bord postérieur de l'aile est une ligne flexueuse ; Ja frange, qui est un peu fes- tonnée , est surmontée de deux petites lignes no:- res, dont la seconde est interrompue ; les ailes -postéricures ont deux Mlignes flexueuses : un ‘peu transverses, nébuleuses d’un: eôté , et une! troi- -sième au dessus de la frange ; le dessous des qua- -tre ailes est du même gris que les-postérieures en dessus ; ‘mais avec une’seule raie transverse. La chenille a la tête brune et le corps d’un brun clair ; laqueux ; avec la portion dorsale plus claire , et une raie noire sur les côtés ; les pattes sont d’un jaune blanchâtre. Cette chenille vit de plusieurs plantes basses , mais aussi de feuilles de saule;; elle s'enfonce en terre vers le mois de mai, et s’y forme une coque sphérique, où elle se change en chrysalide; le papillon éclot la même année, Cette Noctuelle se trouve en France et en Alle- magne ; mais est très-rare partout. N. pornrT BLANC, /V. albipuucta, Fab., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle , pl. 80, fig. 1. Envergure, 19 à 16 lignes ; tout le corps et les ailes supérieures en dessus sont d’un rouge pâle et comme blanchâtre ; la base de l'aile et une bande avant le bord postérieur sont un peu plus pâles ; sur cette bande est une rangée de pe- tits points noirs peu visibles ; au milieu du disque de l’aile est une petite tache blanche triangulaire ; les ailes inférieures sont d’un gris roussâtre , avec les nervures noires et une nébulosité près du limbe ; en dessous , les quatre ailes sont de la cou- leur des ailes postérieures en dessus. La chenille a la tête jaune , avec une tache trian- gulaire au milieu; son corps est gris, avec des raies blanches ; quatre points sur chaque anneau et les stigmates noirs. Elle vit sur le plantain. Cette espèce se trouve en France et en Allemagne, et n'est pas rare aux environs de Paris. Genre Orruosra, Ochs. N. nxconsTanTE, V.. instabilis, Fab., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe , genre Noctuelle, pl. 81, fig. 3. Envergure , 17 à 18 lignes ; antennes ciliées dans le mâle , filiformes dans la femelle , d’un gris rougeûtre ; tête, corselet et dessus des ai- les antérieures gris-violeté ; le prothorax est relevé en forme de bosse en arrière de la tête; les aïles ont d'abord trois commencemens de bandes bru- nes partant de la côte, également espacées, et atteignant le milieu de la largeur de laile; plus loin est une large bande dé même couleur, bor- dée des deux côtés par une ligne grise; sur le disque sont deux taches Jlunulaires très-rappro- chées, la première ronde , la seconde réniforme , séparées par la troisième bande brune; les ailes postérieures sont d’un bistre livide , avec le limbe et les nervures noirâtres ; la frange est un peu plus claire ; en dessous les quatre ailes sont grisâtres , avec une tache centrale et une ligne flexueuse , formée de points détachés ; l’abdomen est de la couleur des, ailes postérieures. Cette espèce est tellement sujette à varier, comme son nom l’indi- que; qu'on trouve à peine deux individus pareils ; mais la trace des lignes principales ; en la suivant ayec attention, aide à la reconnaître , malgré les différences qu'elle présente. .Je ne connais pas la chenille de cette espèce; qui.se, trouve en France et en Allemagne assez communément, et qui même n’est pas rare aux. environs de) Paris. N. consrante !, stabilis, Hubn., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle , pL 81, fig. 2. Envergure , 13 à 14 lignes ; antennes pec- tinées dans le mâle , sétacées dans la femelle ; tête, thorax et abdomen d’un gris rougeâtre; le protha : rax est relevé en huppe en arrière de la tête; les EE EEE ES NOCT 86 NOCT A ARE Pace co ae Duc de. NN ES ailes supérieures sont d’un gris rougeâtre luisant, avec une large bande plus claire au bord posté- rieur sur ec disque sont deux lunules presque de même grandeur , dont la Dane ronde, et la se- conde réniler ra 3 les ailes postérieures sont d’un «gris moins rouge, largement lavées de noïrâtre au dessus de la franges; au dessous, les quatre aïles sont d’un gris roussâtre pâle, avec un point cen- tral en croissant et des atomes bords. . La chenille a la tête ‘et le premier anneau vert- bleuâtre ; le reste de son corpsiest d’un vert jau- mâtre , avec trois raies longitudinales, une dorsale -t deux latérales, d'un jaune pâle; elle paraît vivre ‘sur différens ‘arbres fruitiers. : Gette ‘éspèce se trouve dans ‘différentes parties de l’Europe , etaux environs de Paris. N. ausrevt, ÜV. ambigua , Hubn., Dap., Hist. pat. desHépid. d'Europe, genre Noctuelle , pl. 76, fig AT Envergure , 11 à 12 lignes ; antennes pecti- fées dans le PTE ,'sétacées dans la femelle ; tête, corselet et abdomen ‘d’un gris rougeâtre ; ailès an- Rérieures d’un gris un peu fauve , soyeuses ; elles sont’traversées par plusieurs dignes incomplètes de ‘petits points norrs , dont la dernière entière’estiau dessus de la frange; ‘sur le disque il ‘existe deux taches , l’une ronde , petite, à peinevisible ; la se- conde réniforme , un peu noirâtre ; les ailes QU rieures sont d’un gris jaunâtre, avec une lign moire au dessüs-de la frange ; en dessous, les: rl &re ailes sont-du même pris ; avec un point cen- tra] , une ligne transverse peu prononcée et quel- ques atéinies noirâtres. La chenille ne paraît pas encore bien connue ; Fabricius dit qu’elle a la tête brune, avec le corps ferragineux, varié de brun. Cette espèce est assez domine aux-environs de Paris. Genre Caraprina, Treitsch, N. cusrcuzame, W. cubicularis, Hubn., Dup., ist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle , pl. 76 , fig. 1. Envergure, 11 (lignes ; antennes jaunâtres , filiformes dans les dus sexes'; tête ét ‘corsélét ‘d'un gris rougeâtre ; ailes HA biPés soyeuses, d'un gris un peu rougeâtre en dessus ; au’dessus ‘de ‘la frange‘est ‘une “ligne plus ue contre laquelle vient s'appuyer üne ‘rangée de points “noirs iiangulaires , ensuite ‘une ligne noi- tre contre laquelle viennent äboutir de nom- “breux filamens rougeâtres ; une autre ligne noire , flexueuse , vient après et entoure dans un de ses replis la tache réniforme du disque de aile ; celle-ci est noirâtre ; la tache ronde qui l’accom- ‘pagne est très-petite et de la même couleur ; le ‘reste de l'aile, jusqu’à la base, est traversé par ‘des lignes rudimentaires formées par des points noirs détachés; les ailes postérieures sont blan- «ches , ‘soyeuses, avec le bord ‘qui avoisine la ‘frange et les nervures plus foncées ; la femelle est “beaucoup plus grande que le mâle ét'a toutes les lignes des ailes antérieures beaucoup : «moins fon- cées ;‘en dessous, lesiquatre ailes sontd'un blanc #grisâtre , avec ünipointcentraletune bande-rudi- moirâtres sur les mentaire, transverse, grisâtre. Cette Noctuelle , dontjje ne connais pas la chenille, habite. la France et l'Allemagne, mais est rare aux.environs de Paris. N. ruarreuse, NV. blanda, Fab., Dup., Hist, nat. des Lépid. d'Europe , genre Noctuelle , pl 75, fig. 6. Envergure, 14 à 15 lignes ; anten- nes rougeâtres; tête, corselet et Res Æ ailes cure d'un Fe rouge ; celles-ci offrent à la côte , près de la base, -deux petites lignes qui at- teignent à peine la moitié de la largeur de l'aile ; viennent ensuite trois bandes transverses : la pre- mière fortement festonnéeet accompagnée du côté de la base d'une rangée de points ; la seconde est seulement smuée.et traverse la tache réniforme : la troisième est formée de deux rangées de points entre lesquels l’aile est plus foncée ; enfin, toute l'extrémité de l'aile, à l'exception FES ligne claire au dessus de la frange , est brune; toute la côte rest aussi de oette re le disque offre deux lunules : la première, ronde , entre la pre- mière et la seconde ligne transverse ; la seconde est réniforme et placée sur la ce de ces li- gnes; ces deux taches sont brunes, entourées d’un cercle plus clair; le dessus des ailes posté- rieures est blanc-rougeñtre, largement lavé de brun vers la frange , qui est de cette dernière cou- leur; en dessous, les quatre. ailes sont du même NES que le dessus des postérieures. Je ne con- nais pas les métamorphoses de cette espèce, qui se trouve en France et en Allemagne, mais qui est rare aux environs de Paris. N..DE LA MoRGEtINE , N.alsines., Hubn.., Dup., Hist. mat. des Lépid. d'Europe , genre Noctuelle,, pl..76, fig. 4. Envergure,. 12 à 13 lignes ;.anten- nes fauves, filiformes.dans les deux sexes ;-tête,, corselet et dessus des ailes antérieures brun-rouge; £ l'extrémité de l’aile est d’un brun intense, et Fe traversée par une ligne d’un gris-rougeâtre; le disque offre deux ‘taches ‘lunulaires , dont la -pre- mière ronde , ét la seconde ayant la forme d’un'8:; ces deux taches sont ‘fauves'et bordées de noir!; Vaile‘est’en outre traversée ‘en ‘différens ‘endroits par des rangées interrompues de points noirs :'ses ailes postérieures sont d'un gris jaunâtre , et la vées de brun vers-le sommet ;‘en dessous, les qua- tre ailes sont ‘d’un ‘gris nivnfiere ; l'abdomen -est aussi deccette couleur. La chenille’a la ‘tête rougeâtre, son corps est d'un gris verdâtre sur le dos, avec les côtés noirä- tres , ‘et quelques points: noirs sur Chaque anneau. (Cette espèce , qui se trouve en France et en Alle- magne , n’est pas rare aux environs de Paris. Genre Leucanra, Treitsch. N. race, N.pallens ,'Linn. , Dup. , :Hist. mat. des Lépid. ‘d'Europe, genre Noctuelle, -pl. 105, fig. 1. Envergure , 15 lignes; antennes ciliées dans de mâle , sétacées dans la femelle , jaune d’e- cre ; tête, corselet., :dessus -dessailes ‘antérieures ‘d’un jaune d’ocre ;les-mervuresdes ailes-sont:blan- “hâtres ; et :sur de disque il-ya-trois :très-petits ‘points:noirs , disposés-enctriangle ; ses:ailes, pasté- 0, NOCT rieures en dessus, le dessous de toutes quatre ct l'abdomen , sont d'un blanc un peu jaunâtre ; les ailes sont en dessous un peu sablées de brun. La chenille est d’un vert varié de gris avec des lignes blanches longitudinales. Elle vit sur plu- sieurs plantes, et notamment sur l'oseille, sous les feuilles desséchées desquelles elle se tient cachée ; elle:se renferme dans un léger tissu pour passer à l’état de chrysalide. Cette espèce, qui se trouve dans une grande partie de l’Europe, est commune en France. N. coma, V. comma, Limn. , Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle, pl. 106, fig. 1. Envergure, 16 lignes ; antennes sétacées; tête, thorax, bruns , le prothorax bordé de noir ; la côte des aïles est brune , les nervures sont blan- ches, se prolongeant jusqu’à l'extrémité de la frange; au dessus de celle-ci est une ligne également blan- che, traversant toutes les nervures ; au centre de l'aile, et partant de la base, est une tache oblon- e plus large à son extrémité, noire; l'extré- mité des intervalles des nervures supérieures à cette tache, ont chacune une petite ligne noire au dessus de la bande de la frange ; les ailes inférieu- res sont d’un gris foncé un peu jaunâtre , avec une ligne de points noirs très-prononcés au dessus de la frange; en dessous, les quatre ailes sont à peu près de la couleur des postérieures, l'abdomen est aussi de cette couleur, La chenille a la tête couleur de chair, son corps est brun , avec deux raies presque couleur de chair sur le dos, elle vit sur l’oseille et sur d’autres plantes potagères , et se retire sous les feuilles quand elle cesse de manger ; pour passer à l'état de chrysa- lide, elle se renferme dans une coque composée de terre et de débris de végétaux. La Noctuelle comma se trouve dans presque toute l’Europe, mais n’y est pas commune, elle paraît habituellement dans le mois de mai. Genre. NoxacnrA, Ochsen. N.neramasserre , N. tiphæ, Esp., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe , genre Noctuelle, pl 106, fig. 8. Envergure, 19 à20 lignes ; antennes fauves, sétacées ; tête, thorax, d’un brun un peu fauve; le dessus des ailes antérieures est d’un brun rougeâtre, avec les nervures bordées de noir à leur origine , et d’un gris bleuâtre à leur extrémité ; on remarque une tache oblongue noirâtre ; en des- sous de la ramification de la principale nervure , un rang {ransverse de points noirs placés sur les nervures, et de petites lignes de mêmé couleur entre elles; la frange est surmontée d’une ligne noire festonnée ; les aïles inférieures sont d'un gris-jaunâtre avec ane large bande plus foncée au dessus de la frange ; celle-ci est fauve et surmon- tée d’une double ligne noirâtre , festonnée ; en des- sous , les quatre aïles sont de même couleur qne les postérieures en dessus ; ellés sont en outre sa- blées de noir, et ont un point central. La chenille a la tête ferruginense , elle est gla- bre, d’un gris livide en dessus , ét blanchâtre en dessous avec une ligne longitudinale jaunâtre de 87 NOCT chaque côté du corps; les stigmates sont noirs ; clle a en outre deux plaques cornées brunes , lune sur le premier , l’autre sur le dernier anneau ; cette chenille est très-mince et très-allongée ; M. Du- ponchel, à qui j'emprunte la description de la chenille que je donne ici, a le premier, je crois, trouvé cette espèce aux environs de Paris ; d’après ses observations, elle vit dans l’intérieur des tiges du typha ou roseau, appelé vulgairement massettes, et s’y tient la tête du côté opposé à l’eau ; quand la plante vient à manquer de la moelle qui lui est nécessaire , ou à se dessécher, elle la quitte et va percer un autre roseau; elle y vit sohtaire , du moins quand elle à pris un certain accroissement, Cette chenille opère sa métamorphose dans le ro- seau même où elle a vécu ; elle s’y fait à cet effet une coque grossière où la chrysalide se tient la tête en bas. À un pouce environ plus bas que la coque, on remarque à la tige un trou circulaire fermé par un réseau de soie que la chenille a eu l'instinct de préparer pour la sortie future de som papillon. Ce papillon se trouve surtout dans la par- tie nord.de l'Europe ; mais nous venons d’indiquer qu’on la trouye aussi aux environs de Paris, Genre Xawrura, Treitsch. N. sarRANÉE, Î. croceago, Oschs., Dup., Hist, nat, des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle, pl, 128, fig, 1. Envergure, 16 lignes; antennes séta- cées , palpes avancés pointus, tellement joints avec les poils de la tête, qu'ils ne paraissent faire qu’un avec elle; une crête longitudinale de poils sur le corselet, en arrière du prothorax ; les ailes sont un peu dilatées près de leur base; la tête , les anten- nes, le thorax et le dessus des ailes antérieures sont jaune-orange , parsemé d’atomes plus foncés ; les ailes sont traversées passé leur moitié par deux bandes un peu obscures, à côté desquelles sont deux rangtes de très-petits points de même cou- leur; sur le disque, on remarque deux taches um peu plus claires que le fond , l’une ronde, l’autre réniforme , la côte porte six laches blanches oblon- gues dont la première est appliquée juste à la base de l'aile; les aïles postérieures en dessus, et les quatre postérieures en dessous sont d’un blanc jau- nâtre, avec quelques lignes peu marquées, trans verses; l'abdomen entier aplati avec un bouquet de poils aux côtés de chaque anneau de la même couleur que les ailes posiérieures, La chenille est d’un jaune orangé avec une ligne brune tout le long du dos, et des raies obliques ferrugineuses de chaque côté du corps ; la peau est parsemée de points ferrugimeux , elle a un crois- sant d’un jaune pâle sur le pénultième anneau ; elle vit sur le chêne ordinaire. La Noctuelle paraît or- dinairement vers le mois de septembre , quelque- fois aussi au printemps de l’année suivante, Cette espèce n’est pas rare aux environs de Paris. N. cmée, NW. cerago, Ochs., Dup. , Hist. nat. des Lépid. d'Europe , genre Xanthie, pl. 129, fig. 1 et 2. Enverguré, 19 à 16 lignes ; antennes sé- tâcées , fauves; tête, thorax et ailes supérieures d’ün jaune ‘erin, avec plusieurs bandes flexueuses EE NOCT 88 NOGT a —————————————————————— ——— —"——— — ——————————— transverses; à la côte on remarque quatre taches fauves également espaces ; ; Ja portion qui touche la frange offre deux petites raies fauves ; la frange lle naine est entrecoupée de fauve et de blanc: au milieu des ailes est un petit point blanc entouré de bran; à côté de la base sont deux taches lunulai- res, rondes, à peine visibles ; les ailes postérieu- res et les quatre ailes en dessous sont blanches, la frange est jaune ; l'abdomen est blanc. Cette espèce varie beaucoup quelquefois , entre autres la partie de la base des ailes et une large bande vers le mi- lieu du disque est mélangée de lignes brunes et de'nébulosités violetés. La chenille est d’un gris brun avec un écusson noir rayé de blanc sur le premier anneau et une raie blanche longitudinale de chaque côté du corps. Elle vit sur le saule, se forme une coque de terre agglutinée pour passer à l’état de chrysalide. Cette espèce paraît vers le mois d'août. Elle se trouve.en France, mais est beaucoup plus commune en Al- lemagne. Genre Cosura, Ochs. N. vacarar , {V, diffinis, Linn., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle, pl. 108, fig. À. Envergure ; 12 lignes ; antennes filiformes brun- rouge ; tête et corselet de la même couleur ; dessus dés ailes antérieures d’un brun rouge, dans la moitié qui regarde la côte, et d’un rouge de chair dans la partie qui touche le bord interné ; à la côte touchent quatre taches blanches dont les deux in- termédiaires plus grandes ; des quatre partent au- tant de lignes transverses couleur de chair qui vont aboutir au bord interne; les ailes inférieures sont un peu rougeâtres , pâles à la base, et largement la- vées de noir au sommet et au dessus de la frange, qui est fauve ; l'abdomen est d’un gris roussâtre ; en dessous, les quatre ailes sont d’un gris roussâ- tre avec quelques bandes plus foncées, peu mar- uées: La chenille, très-mince , s’amincit encore àson extrémité postérieure ; sa tête est d’un brun luisant, son corps vert-jaunâtre, avec cinq raies blanches longitudinales ; les stigmates et les pattes écai!leu- ses ant d’un brun noir, le ventre et les pattes membraneuses sont d’un vert jaunâtre ; elle vit sur l’orme , dont elle lie les feuilles pour se mettre à l'abri; pour passer à l’état de chrysalide, elle se fabrique une coque légère sous quelque pierre pla- cée sur le sol. Cette espèce , qui a été assez com- mune pendant un temps aux environs de Paris, ne s’y trouve plus qu’assez rarement. Genre Cerasris, Ochs. N. sarezuire, AV. satelliria, Linn., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle, pl. 80, fig, L. Envergure >» 18 à 19 lignes ; antennes séla- cées , fauves ; tête, corselet et dessus des ailes an- iérieures brio LÉ le thorax est un peu crêté; en arrière du prothorax , les ailes sont traversées par plusieurs lignes, dont deux partagent l'aile en trois parlies ; l'espace qu elles enferment est plus foncée que le reste de l'aile; ces lignes ont entre elles deux une autre ligne Wransverse ; ; Ja plus externe offre du côté de l'extrémité trois fes-- tons dont les angles sont très-pointus ; à côté de celte ligne, sur le disque, sont trois points blancs très-rapprochés , disposés en triangle , dont un gros et deux irès-petits ; l'extrémité de l'aile est aussi partagée par deux raies , une fauve , formant de Lonbbus ZigZags , accompagnée d’une nébu- losité; la seconde, touchant la frange, brune, festonnée ; la frange elle-même est nee et alérearnent ve et brune; les ailes oise res sont d’un brun noirâtre , avec la base un peu plus claire et la frange fauve; en dessous, les quatre ailes sont d’un fauve päle sablé de brun , avec une tache centrale et une raie diffuse trans- verse ; l'abdomen est en dessus de la couleur des ailes inférieures , avec l'extrémité et les côtés brun-fauve, - La chenille a la tête d’un brun rouge; mais elle est tantôt d’un noir velouté, et tantôt d’une couleur fauve , avec deux raies latérales blan- ches et des points blancs sur divers anneaux ; cette chenille se trouve, dit-on, sur le chêne ; on sait qu’elle est carnassière et qu’elle dévore avec avi dité celles qu'on enferme avec elle; en juin elle s'enfonce en terre, où elle se fait une espèce de coque de la terre même. Cette espèce se trouve dans toute l’Europe, et n’est pas rare dans les environs de Paris. Genre XxziNa, Treitsch. N. anrique, ÂV. exoketa, Linn., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe , genre d'Europe , genre Noctuelle, pl. 11 1, figues Énvergure , 24 à 26 Li- gnes ; antennes grises , dre tête el protho- rax fauves ; ce dernier relevé en cercle dans son: milieu et bordé de roux; thorax brun moucheté de noir ; ailes antérieures très-étroites fauve-rous- sâtre, ayant la côte plus brune, excepté au som- met de l'aile, et la base interne d’un gris bleuâtre assez intense; le disque de l’aile est traversé en long et en large par dés stries et des points peu prononcés qui “ont ressembler cette partie à un morceau de bois mort; on voit au milieu deux taches réniformes , Done) avec une tache plus claire ; le bord de la seconde , qui regarde l'aile, est accompagné d’une tache noire, comme di- gitée, d'où sortent deux raies plus allongées que Le autres ; au -dessus de la frange est une ligne plus claire très-profondément tonnes les de postérieures sont brunes, plus claires à la base, et ont la frange jaunâtre ; l’abdomen est de la cou- leur des cles. postérieures ; en dessous , les quatre ailes sont d’un gris jaunâtre soyeux , avec le disqne des supérieures noirâtre ; un point central ,: deux lignes transyerses de points noirs, dont une au dessus de la frange. La chenille va “toujours en augmentant de gros- seur de la tête à l'anus: elle a 1 tête d’un Des rougeâtre, et le corps vert plus foncé sur le dos, avec deux lignes sur chaque côté, l’une jaune-: citron et l autre rouge-Carmin ; cette dernière re- couvre les stigmates; entre, ces deux. lignes il | existe plusieurs’ petits points blancs bordés de noir, ‘On ne : ee, NOCT 89 NOCT 0 À On la trouve sur différentes plantes ; pour se mé- | pl. 410, fig. 1. Envergure, 13 lignes, antennes tamorphoser , elle se creuse en terre une espèce de voûte qu'elle tapisse de soie. Cette Noctuelle n’est pas rare dans notre pays ; mais elle ressemble tellement à un morceau de bois mort, quand elle est au repos , qu’elle est très-diflicile à aperce- voir. N. rmsourne, UV. rhisolitha, Hubn., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle , pl: 112, fig. 3. Envergure, 17 à 18 lignes; an- tennes grises , filiformes ; tête en dessous et poi- trine brunes ; tête en dessus, thorax et dessus des ailes antérieures gris-blanc ; le thorax en crête dans son milieu ; les ailes sont nuancées de gris plus foncé et de quelques teintes rougeâtres ; à la base est une petite ligne noire faisant la fourche à son extrémité ; le disque offre deux taches réniformes entourées d’une ligne plus claire et d’un trait noir ; ‘au dessous d'elles existe une petite ligne noire ; il y a aussi une ligne de petits points de même couleur au dessus de la frange ; les ailes postérieures sont noirâtres , avec la frange plus claire; en dessous, les quatre ailes sont grisâtres ; le disque des anté- rieures est plus foncé ; elles ont un point central noirâtre et une ligne flexueuse à peine visible. La chenille est un peu aplatie, d’un vert bleuä- tre ; elle est marquée de trois raies blanches, et a le corps parsemé de points blancs ; chaque anneau porte quatre petits tubercules; cette chenille est irès-lente dans ses mouvemens: elle vit sur le chéne et diflérens peupliers ; elle s’enterre pour se changer en chrysalide. Cette espèce n’est pas rare aux environs de Paris ; on la prend sur le tronc des arbres. N. ou pin, ÂV. pinastri, Linn., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle, pl. 110, fig. ». Envergure, 14 lignes; tête, prothorax et épaulettes brun foncé; thorax brun-rougeûtre , ayant une large crête ; ailes antérieures brun-noir en dessus, et un peu veinées de noir et de plus clair; la partie inférieure de l’extrémité de l'aile et le bord interne sont d’un brun plus pâle et for- ment une tache bordée de noir, striée de grisâtre ; l'abdomen et les ailes postérieures sont roussâtres ; en dessous, les quatre ailes sont d’un roussâtre clair, avec une ligne flexueuse et un point central. La chenille vit sur l’oseille , ce qui n’offre guère de rapport avec son nom ; elle à la tête brune, rayée-de noir; son corps est châtain clair, mar- “bré de brun, avec trois raies longitudinales blan- ches bordées de brun; les stigmates sont blancs bordés de brun ; chaque anneau est marqué d’un chevron blanc dans lequel est placé un point blanc ; elle s’enferme dans un léger tissu recou- vert de feuilles ou de mousse pour passer à l’état de chrysalide. L'insecte parfait éclot aux premiers jours du printemps; pendant le jour il se tient dans les fentes des écorces des arbres, et sa cou- leur sombre le rend difficile à découvrir ; il n’est pourtant pas rare aux environs de Paris. N. pu Prep D'ALOUETTE, /V. delphinit, Linn., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noc- ‘elle, pl 110, fig. 1, figurée dans notre Atlas, T, VL grisâtres ; tête et thorax d’un gris verdâtre ; ailes antérieures d’un rose lustré, avec une grande ta- che à la base trilobée et une bande incarnat près de l'extrémité de l'aile, bordée de noir et de rose tendre ; au bout de la bande est une tache réni- forme violette; l’espace au dessous d'elle, jus- qu’au bord postérieur , est lavé de violeté ; au des- sus de la frange est un filet incarnat ; les ailes pos- térieures sont d’un blanc un peu rosé, avec les nervures incarnat ; une bande brune près de l’ex- trémité ; une autre immédiatement au dessus de la frange, qui est blanchäâtre ; en dessous , les qua- tre ailes sont d’un blanc rose, avec une bande cerise pâle transverse et une ligne de la même couleur sur le disque des supérieures, La chenille (fig. 1.4) est d’un gris violâtre, avec deux bandes latérales jaunes ; tout le corps et la tête sont couverts en outre de points noirs; elle vit sur le pied-d’alouette , l’aconit et quelques autres plantes ; elle s’enterre à la fin de l’année pour n’é- clore que l’année suivante. Cette Noctuelle, l’une des plus jolies de notre pays , n’y est pas très-rare ; elle paraît dans le courant de l'été. Genre Cucuzra, Ochs. N. pu souizcon-BLaNc , ÎV. verbasci, Lin., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Curulia , pl. 124, fig. 1 et 2. Envergure, 20 à 21 lignes ; tête et thorax bruns, prothorax et épaulettes jau- nâtres bordés de brun ; ailes très-étroites , profon- dément festonnées à leur extrémité; les antérieu- res sont jaunâtres , avec la côte ct le bord interne largement lavés de roux; au sommet de l’aile, le long de la côte , sont deux petites taches blanches ; deux autres taches de la même couleur, en forme de petits croissans, se voient près du bord posté- rieur ; enfin la frange est bordée d’une ligne fes- tonnée jaunâtre , contre laquelle viennent aboutir quelques traits bruns ; les ailes inférieures sont gri- sâtres , avec un large limbe brun et les nervures de la même couleur ; en dessous , les quatre ailes sont jaunâtres , soyeuses ; les antérieures plus fon- cées que les postérieures. La chenille est d’un blanc bleuâtre, avec une tache jaune placée au milieu de quatre points noirs sur le dos de chaque segment ; le reste du corps , y compris la tête et les pattes, est irrégulièrement parsemé de points noirs ; elle vit sur les différentes espèces de bouillon-blanc. Cette Noctuelle se trouve dans toute l'Europe et est très-commune aux environs de Paris. N. ne L’anmoise, {V. artemisiæ, Fab., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Cuculia, pl. 127, fis. 4. Envergure , 15 lignes ; antennes blanches ; tête grisâtre , prothorax et épaulettes blancs bordés d’un gris verdâtre ; ailes antérieures vert céladon en dessus ; avec quelques nervures noires , et deux bandes argentées transverses , une à la base , l’au- tre séparée en deux près de l'extrémité de l’aile ; le disque offre quatre taches disposées en carré ; enfin , au dessus de la frange existe aussi une ligne argentée ; la frange est blanche ; les ailes posté- 412° Livraison, 12 EE RE EE ee de cg NOCT vieures sont d’un blanc: naeré;, avec les nervures et le bord de la frange lavés de gris; en dessous, les quatre ailes sont aussi d’un blanc nacré ; l’ab- domen est aussi de cette couleur. La chenille a la tête d’un brun clair; le corps vert, avec une ligne dorsale blanche ; sur chaque anneau est une raie oblique, brune, bordée de blanc , sur laquelle sont placés deux tubercules;; le premier anneau seul est marqué de quaire lignes brunes sans tubercules ; les pattes sont vertes; elle vit des fleurs et des capsules de l’armoise , etse fait une coque en terre pour opérer sa métamor- phose. Cette jolie espèce, la plus remarquable du genre , et peut-être de toutes les Noctuelles, ne.se trouve encore que dans le nord de Allemagne. ; Tribu des Plusidi, Boisduval. Genre Agrosroza , Ochs. N. pe L’AscLÉPIADE , NV. asclepiadis, Fab., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle , L 132, fig. 3. Énvergure, 14 à 15 lignes; tête et corselet d’un gris verdâtre ; le prothorax et les épaulettes bordés de noir ; les ailes anttrieures sont grisâtres, soyeuses ; divisées en trois parties par deux petites lignes noires , flexueuses , transverses, bordées de jaunâtre; Ja portion de la base et J’extrémité sont d’un gris jaunâtre ; la portion cen- tale est brune; sur la partie basilaire sont quel- ques Jignes jaunâtres, et une ligne en zigzag, transverse , de même couleur , se voit sur la partie de l’extrémité; le disque est occupé par deux grandes taches jaunâtres bordées de noir, dispo- sées obliquement l’une au dessus de l’autre, la supérieure presque carrée, l’inférieure réniforme, deux fois plus longue que l’autre ; les aïles inférieu- res sont brunes, avec Ja base et la frange plus claires ; l'abdomen est de la même couleur, avec une crête sur chaque anneau. Êe F La chenille a la tête brune ; son corps est d’un blanc bleuâtre , avec une raie jaune de chaque côté du corps, et un grand nombre de points noirs ; celte chenille marche un peu à la manière des Ar- penteuses ; elle vit sur l’asclépiade ; mais pendant le jour elle se tient cachée sous des feuilles sèches et toujours loin de l'endroit où elle prend sa nour- riture. Cette espèce n’est pas très-commune en France, mais se trouve plus facilement en Alle- magne. Genre Curysorrera , Latreille. N. ponte , N. deaurata, Ochs., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Chrysoptère, pl. 139, fig. 1, ct représentée dans notre Atlas, pl. 410, fig. 2. Envergure, 17 lignes ; anten- nes sétacées , fauves ; palpes longs, recourbés.en dessus de la tête, bruns; tête et ihorax jaunes, ainsi que la erête, qui sépare les épaulettes , celles- ci sont rosées; ailes antérieures du plus bel or, avec les nervures et quelques espaces lavés de rouge; la base des ailes offre une tache rosée, dentelée vers le disque de l'aile, au haut de la- quelle sont deux petites lignes noires , et dans son milieu une tache dorée accompagnée de trois pe- ls poiuts aussi dorés; à partir du sommet de 9e NOCT l'aile, il descend jusqu’au bord interne deux raies flexueuses,, rapprochées, parallèles, l’une brune, l’autre d’un gris bleuâtre ; l’espace jusqu’au bord de l'aile estrosé et traversé par une bande un peu plus foncée ; au dessus de la frange est une rangée de points dorés ; les aïles postérieures sont d’un jaunâtre clair, avec le dessus de la frange lavé de brumâtre. et deux bandes de même couleur; en dessous les quatre ailes se rapprochent des ailes postérieures ; l'abdomen. est aussi de cette couleur, et a une. crête sur chacun de ses irois premiers segmens. Cette belle espèce, qui ne se, trouvait qu'en Hongrie, se trouve aussi dans les Alpes; ses métamorphoses me sont inconnues. Genre Prusra, Ochs. N. ne La réTuque, !V. festucæ, Linn., Dup., Hist. nat, des Lépid. d'Europe, genre Plus, pl: 159, fig. 4. Envergure, 15 lignes ; tête, anten- nes, palpes, prothorax, d’un orange vif; épaulettes brunes ; abdomen fauve pâle en dessus, un peu plus foncé en dessous ; ailes antérieures d’un brun rou- geâtre layé d’or, au sommet, à la côte près de la base et au bord postérieur ; la tache du sommet est limitée à la partie inférieure par une tache ar- geniée, allongée ; sur le disque sont deux autres taches argentées assez grandes, en forme de lar- mes , disposées longitudinalement à la suite l'une de l’autre; les ailes inférieures sont d’un brun noirâtre, brillantes, la frange est rougeâtre; en des- sous les quatre ailes sont d’un fauve rougeâtre pâle, soyeuses, avec le disque des antérieures noirâtre ; une raie flexueuse et un point central aux posté- rieures, rougeâtres. | La chenille-est d’un vert tendre avec les articu- lations jaunâtres ; elle a sur le dos une ligne vert ‘foncé entre, deux lignes blanches, plus une large raie verte sur le côté, suivie d’une ligne blanche qui passe sur les stigmates. Cette chenille, vit. sur plusieurs plantes aquatiques; en juillet, elle se fait une coque très-serrée de soie blanche, qu’elle fixe ordinairement à la plante où elle a vécu; Ja chry- salide est verte avec le dos noirâtre., Cette jolie Noctuelle se trouve dans une grande partie de l'Europe, et n’est pas irès-rare aux environs de Paris. N. cama, N. gamma, Linn., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Plusia, pl. 156, fig..4. Envergure , 16 lignes ; antennes sétacées,, franges des quatre ailes festonnées ; lête , thorax et abdo- men d’un gris roussâtre ; ailes antérieures en des- sus d’un brun violeté avec des reflets rougeâtres par place ; plusieurs lignes sinueuses , peu distinc- tes la traversent ; la frange et une bande. étroite qui la surmonte sont d'un gris rougeâtre plus clair , ainsi qu'un espace carré à l'angle postérieur; au milieu du disque de l'aile est une petite tache dorée ayant la forme d'un gamma, lettre de l’al- phabet grec ; c'est ce qui à valu à-cette espèce le nom qu'elle porte ; les ailes postérieures sont d’un roux très-foncé avec un large limbe au dessus de la frange,.et les nervures noirâtres; Ja frange est grisâtre; en dessous, les quatre ailes sont d’un G NOCT jaune roussâtre, lavé de brun au dessous des taches foncées qu’elles ont en dessus. | La chenille a la tête d’un vert brunâtre, le corps vert avec six lignes longitudinales d’un blanc bleuâ- tre , plus deux raïes jaunes passant sur les stigma- tes, qui sont noirs ; elle vit sur un grand nombre de plantes, mais particulièrement sur l'ortie. Cette espèce est très-commune non seulement dans no- trepays , mais dans toute l’Europe, on la retrouve même aux États-Unis , et, dit-on, jusque sur les frontières de la Sibérie ; il paraîtrait d’après cela qu'elle est plus particulièrement propre aux cli- mats froids et tempérés. Genre AvartTa, Ochs. N. ou myrricse, 2V, myrilli, Linn., Dup., Hist, pat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle, pl. 118, fig. 1, figurée dans notre Atlas, pl. 410, fig. 3. Envergure, 10 lignes ; antennes sétacées , fauves ; tête, thorax et dessus des ailes antérieures d’un rouge de brique plus ou moins foncé selon les in- dividus ; la tête et le thorax sont plus ou moins tachés de blanc ou de roux , le disque de l'aile offre trois principales lignes flexueuses , transverses , les deux plus rapprochées de la base sont noires, bor- dées de grisâtre, l'intervalle qu’elles circonscrivent est un peu yiolacé, et offre au milieu une assez grande tache triangulaire blanche ; la troisième bande est blanchâtre; la frange est alternative- ment blanche et noire ; il y a aussi tout-à-fait près de la base de l'aile quelques traits blanchâtres ; les ailes postérieures sont d’un jaune d’or, avec une large bande noire, tranchée au dessus de la frange, qui est grisâtre ; en dessous , les ailes anté- tieures sont noirâtres , avec la tache centrale jaune , la frange jaune et noïre, et du rouge au sommet ; les postérieures ont la même teinte qu’en dessus , avec une bande rougeâtre au bord anté- rieur, et un point noir en dessous ; l’abdomen est noir annelé de jaunâtre. La chenille (fig. 3) a la tête bleuâtre ; son corps | est vert tendre, avec trois rangées longitudinales de taches jaunes bordées de noir, et deux lignes blan- ches au dessous des stigmates; chaque anneau a cinq pointes obtuses. Cette chenille vit sur le myrtille, ainsi que l'indique le nom qu’on lui a donné, mais aussi sur les différentes espèces de bruyères; elle se fait, pour passer‘ à l’état de chrysalide, ane coque composée des débris de la plante où elle a vécu. Lepapillon éclot versle milieu de l'été , il se trouve ‘dans presque toute l’Europe , et assez communé- ment dans les endroits arides des environs de Paris. Genre Hézroruis, Ochs. N.-ou crarpon, N..cardui, Hubn., Dup., Hist, nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle, pl. 119, fig. 4. Envergure, 10 lignes; tête, thorax. verts; ‘ailes brunes, lavées deverdâtre à la base ; la frange, une bande au dessus et une large bande -sur Je disque, partant du bord postérieur et n’abteignant pas la côte, et bifurquée à son extrémité, fauve pâle ; les. ailes postérieures sont noires, avec une g2 NOCT oo l'abdomen est noir , annelé de jaunâtre et fauve à son extrémité; en dessous, les quatre ailes ressem- blent au dessus, maïs la portion brune est noire. La chenille «est d’un vert olive foncé : elle se tient dans les fleurs de jacobée, où elle se laisse enfermer quand ces fleurs se referment le soir ; le papillon n’éclot que vers le mois de juin de l’année qui suit celle où a vécu la chenille, Cette Noctuelle, très-rare en France, se trouve principalement en Hongrie. Genre Aconria, Ochs. N. sorame, M. solaris, Hubn., Dup., Hist. nat, des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle, pl 121$ fig. 1 et 2. Envergure, 12 et 13 lignes ; antennes sétacées, noires ; tête , thorax et abdomen grisä- tres ; ailes d’un brun noirâtre , un peu glacées de plus clair ; la base de l'aile et une tache carrée au milieu de la côte sont blanches; la frange est brune du côté du sommet , et blanche vers l’angle postérieur , au dessus d’elle sont quelques points roussâtres; sur le disque est une tache entourée de grisâtre en forme de 8 ; on voit aussi un point noir et quelques raïes jaunâtres sur la partie blan- che de la base; les ailes postérieures sont blan- ches , avec un large limbe noir ; une raie ou deux partant de la base et le commencement de deux raies noires au sommet; en dessous, les quatre ailes ressemblent aux supérieures , quant à la dis- position des taches, qui paraissent d’un brun pres- que noir. La chenille de cette espèce ne paraît pas encore bien connue ; le papillon paraît durant tout l’été , et vole à l’ardeur du soleil avec beaucoup d’acti- vité, principalement sur les fleurs du chardon ; cette espèce se trouve souvent assez abondamment à Paris; mais elle fest d’autant plus nombreuse, qu’on approche davantage du Midi. Tribu des Catocalidi, Boisduval. Genre Cartepura , Ochs. N. arcaimiste, JV. calchimista, Hubn., God., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle , pl: 53, fig. a, Envergure, 20 à 22 lignes; palpes allongées ; antennes sétacées; tête, antennes , tho- rax et abdomen brun-noir terne: ailes antérieures de la même couleur-:en ‘dessus, avec trois bandes transverses en zigzag noïr-velouté ; on remarque sur le disque-un très-petit point et une tache lu- nulaire entourés ‘du même moir ; le bord:terminal offre tune bande plus claire au haut et au bas de laquelle sont deux taches digitées blanchâtres ; au dessus de la frange est une hgne festonnée noire, dans les sinuosités de laquelle est une ligne de pe- tits points de même couleur; les ailes inférieures sont d’un brun noirâtre , avec le disque d'un blanc bleuâtre , et deux taches , une au sommet, et l’au- tre à l'angle postérieur, -qui s'étendent sur la frange ; «en dessous , les quatre ailes sont pareilles à leur-dessus , ‘mais avec une teinte moins intense. Je ne dirai rien de la chenille, sur la description de laquelle les auteurs ne paraissent-pas d'accord; le papillon se voit dans le courant de juin; on le bande blanche, transverse, et lafrange blanche ; | trouve dans toute da France, EE CE ECO CNET RETENIR Ras ee jee | NOCT 92 NOCT a ————————————— — © © — — — ————————————————————" —————— Genre Carocaza, Ochs. N. ou Frêne, NV. fraxini, Linn., God., Hist. pat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle , pl. 45, fig. 1. Envergure , 5 pouces 1/2 environ; antennes ciliées dans le mâle, sétacées dans la femelle; tête, thorax d’un gris jaunâtre sablé de noir ; les ailes antérieures sont en dessus d’un gris jaunâtre , avec la base plus foncée et l'extrémité plus claire; elles sont traversées par quatre bandes, dont les deux premières, placées près de la base, sont formées chacune de deux lignes noires accolées, fortement en zigzag ; la troisième bande est noire, bordée de jaunätre des deux côtés ; elle forme des zigzags très-aigus , dont un près de chaque extrémité beaucoup plus grand que les autres ; l’espace en- tre ces deux lignes est lavé de jaunâtre et de gris bleuâtre ; au milieu, et à l'endroit le plus foncé , est une tache réniforme bordée de noir, et au dessous une tache carrée jaunâtre ; sur la partie claire de l'extrémité de l'aile, il existe une bande | en zigzag d'un gris bleuâtre souvent peu visible ; la frange est festonnée , avec deux petites lignes et une rangée de taches noires au dessus d’elle ; les ailes postérieures sont d’un gris bleuâtre , avec la base et une large bande au dessus de la frange noires ; la frange est festonnée et surmontée d’une ligne noire; en dessous , les quatre ailes sont d’un blanc nacré ; les antérieures offrent deux bandes et l'extrémité noires ; les postérieures une bande et l'extrémité, plus un point plus près de la base, de la même couleur ; l'abdomen est noir en dessus , avec le bord des anneaux blanchâtres ; en dessous, ilest blanc ainsi que les pattes, qui ont les tarses anpnelés de noir. La chenille a la tête assez grosse, vérdâtre , mar- quée de taches noires ; le corps est cendré-jaunâ- tre finement piqué de noir; le huitième anneau porte une éminence noire tachée de jaune ; les stigmates sont entourés de noir; cette chenille s’agite beaucoup quand on la touche; elle vit sur Je frêne, le peuplier, le bouleau et plusieurs autres arbres ; elle se file entre les feuilles une coque là- che qui renferme une chrysalide brune saupoudrée de bleu, et ayant deux tubercules bleus de chaque côté du corps; elle est presque aussi vive que la chenille ; le papillon éclot vers le mois d’août ; on le trouve dans toute la France , mais plus parti- -ulièrement dans la partie septentrionale ; il n’est pas commun aux environs de Paris. N. mancée , NV. sponsa, Linn., God., Hist, nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle, pl. 48, fig. 1, réprésentée dans notre Atlas, pl. 410, fig. 4, Envergure , 2 à 3 pouces ; antennes , tête, thorax, ailes antérieures d’un brun rougeâtre sablé par places de différentes couleurs ; le bord du protho- rax el les pièces scapulaires sont bordées de noir ; les ailes sont traversées par trois lignes noires ; la première, plus rapprochée de la base, ne forme pas d’angles aigus , et présente dans son milieu un lobe arrondi; elle est accompagnée de blanc , au bord postérieur ; la seconde offre des 2igZags très-irréguliers et est aussi accompagnée de blanc à ses deux extrémités; entre ces deux raies est un espace jaunâtre sur lequel se trouve une tache ovalaire, accompagnée au dessous d’une tache triangulaire ; la troisième raie est double, ayec un ton gris bleuâtre entre les deux; elle offre dans son milieu cinq angles bien égaux et réguliers ; la frange est festonnée, surmontée par une ligne noire au dessus de chaque saillie de laquelle sont deux points, l’un jaunâtre , l’autre noir ; les ailes postérieures sont couleur de carmin, avec une large bande noire au dessus de la frange, irrégu- lière en dedans , plus étroite à l’angle anal, et une seconde bande plus interne représentant une M mise de côté ; en dessous, les ailes antérieures sont noires, avec deux bandes blanches ; les postérieu- res ont les mêmes couleurs qu’en dessus ; l’abdo- men est d’un roussâtre très-foncé. La chenille (fig. 4 a) est d’un gris blanchâtre ou verdâtre jaspé de brun, avec des tubercules sur le dos et les côtés, et une éminence sur le huitième anneau; ses stigmates sont cerclés de noir ; elle vit sur le chêne entre les feuilles du- quel elle fait une coque lâche pour se changer en chrysalide; celle-ci (fig. 4 b) est brune saupou- drée de bleu; cette Noctuelle paraît vers le mois de juillet ; elle est assez commune en France; les espèces de couleur foncée et de grande taille se prennent plus habituellement dans les provinces méridionales. N. converse, NV. conversa, Esper., God., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, pl 49, fig. 1. Enver- gure , 2 pouces; tête, thorax, dessus des ailes an- térieures gris-roux; la côte est plus claire, avec plusieurs taches noires ; deux raies de cette cou- leur traversent les ailes ; la première est large à son origine, et se rétrécit presque de suite; elle est simplement smuée; la seconde est fortement en Z1gZag ; son commencement même représente très-bien une M posée sur le côté; entre ces deux raies est une tache réniforme entourée de grisâtre, et une petite tache triangulaire de même couleur ; au dessus de la frange est une ligne noire feston- née; les ailes inférieures sont d'un jaune fauye brillant, avec deux bandes noires, dont une au dessus de la frange ; celle-ci est marquée dans son milieu de cinq points noirs ; en dessous , les qua- tre ailes sont blanchâtres ou jaunâtres , avec deux bandes noires transverses; l'abdomen est d'un roux clair. Je ne connais pas les métamorphoses de cette espèce, qui se trouve dans le midi de la France et en Allemagne. Genre Ornrusa , Ochs. N. Tina, ÎV. tirrhæa, Fab.,God., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle ; pl. 55, fig. 1. Envergure, 2 pouces à 2 pouces 1/2; an- tennes sétacées brunes; tête, thorax roux; ailes antérieures vert-olive pâle réticulé; extrémité brune ; sur le vert sont deux lignes fines brunes , formant un triangle ; l’une des lignes aboutit de la côte à une tache triangulaire noire ; au milieu du triangle est une tache réniforme brune; au haut de la jonction de la partie verte et de la partie a NOCT brune sont deux points noirs entourés de jaunâtre; les ailes postérieures et l'abdomen sont jaune- soyeux, avec une tache diffuse noire près du bord postérieur ; en dessous, les quatre ailes sont de la couleur des postérieures en dessus , avec une ran- gée de points bruns sur les supérieures. Je ne connais pas les métamorphoses de cette espèce, propre aux parties les plus méridionales de notre pays et de l'Europe, et que l’on trouve ‘même au cap de Bonne-Esptrance. N. céoméTriQuE, !. geometrica, Fab., God., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle ; pl. 55, fig. 4. Envergure, 16 à 17 lignes; anten- nes sétacées ; tête, thorax, abdomen d’un gris un peu violacé, avec une grande tache noire veloutée partant du bord postérieur , mais n’atteignant au- cun des autres bords de l'aile ; il y a au sommet une bande noir-velouté qui vient rejoindre cette tache , qui est traversée par deux bandes droites parallèles blanches, dont la plus près de la base s’élend jusqu’à l’angle anal des ailes postérieures ; celles-ci sont noirâtres , avec deux parties de la frange blanches ; le dessous des quatre ailes est brun brillant, avec des traces des bandes supé- rieures. Cette espèce est propre aux parties chaudes de l’Europe, et, à ce qu’il paraît, à quelques autres parties du monde ; je ne connais pas ses métamor- phoses. Genre CErocaLa, Boisduval. N. scapuzaie, NV. scapulcsa, Hubn., Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle , pl. 121, fig. 5 et 6. Palpes très-allongés, grêles ; antennes très - fortement pectinées dans le mâle, sétacées dans la femelle ; tête, thorax, dessus des ailes antérieures bruns ; près de la base est une Jarge bande transverse fauve, plus large à ses deux extrémités, et formant un angle aigu du côté du disque ; au haut de cette bande est une tache ronde brune ; toute l'extrémité de l’aile est d’une couleur plus claire que le fond, et séparée du dis- que par une raie d'un brun rouge bordé de jau- pâtre, et formant deux angles avancés vers le dis- que ; en face de ces angles et de celui de la bande transverse est une bande droite jaunâtre posée obliquement ; la frange est un peu festonnée et surmontée de trois lignes rouge-jaunâtre et noir ; Jes ailes inférieures sont brunes, avec une bande droite transverse et deux taches rondes jaunâtres x Chaque angle ; la frange est grisâtre, surmontée d’un rang de points noirs ; le dessous des quatre ailes est d’un blanc jaunâtre, avec un point cen- tral et une large bande terminale noirs ; la femelle offre aux ailes antérieures les mêmes dessins que le mâle ; mais les postérieures sont orange, avec trois rangs de points noirs au dessus de la frange ; dont le dernier plus espacé que les deux premiers ; l'abdomen est d’un gris roussâtre dans les deux sexes. Cette espèce habite l'Espagne ; elle a cepen- dant été trouvée quelquefois dans les parties méri- dionales de la France, 99 NOCT Tribu des Noctuophalænidi, Boisduval. Genre Evczpra , Ochs. N. ur, 2. oni, Linn, God. , Hist. nat. des Lé- pid. d'Europe, genre Noctuelle, pl. 5°, fig. 3, 4 et 5: Envergure , 14 lignes ; tête, thorax et ab- domen noirâtres ; les segmens abdominaux bordés de gris; le dessus des quatre ailes est noirâtre, un peu glacé de vert et de brun; sur les supérieu- res est une grande tache plus foncée, partant de la côte, bifurquée à sa partie inférieure , entourée de blanc et ayant dans son milieu une ligne plus claire ; elle porte en outre deux points noirs, dont le second plus grand ; entre cette tacheet la bande est une double ligne flexueuse , blanchâtre, con- ire laquelle viennent aboutir plusieurs raies noirâ- tres ; la frange est entrecoupée de gris et de brun, et surmontée d’une ligne noire ; les ailes posté- rieures offrent du côté de la frange deux rangs de taches blanches, et trois autres moins brillantes, disposées en triangle vers la base ; la frange est pareille à celle des ailes supérieures; en dessous, les quatre ailes sont d’un blanc un peu nacré ; le sommet des premières est noir, traversé par une bande blanche ; trois taches noirâtres sont dispo- sées en bande sur les secondes ; toutes deux ont une lign eanguleuse, noire, surmontée d’un et deux points de la même couleur. Je ne connais pas les métamorphoses de cette espèce, qui se trouve dans une grande partie de l’Europe. Genre Breruos , Ochs. N. parTneniAs, V. parthenias, Linn., God., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle, pl. 51, fig. 1. Envergure, 15 à 17 lignes ; tête, antennes, thorax et abdomen noirs ; ailes supérieures brunes, avec une large bande brune, droite, transverse près de la base ; accompagnée d’un nuage blanchàä- tre, surtout au côté extérieur; plus loin est une raie noire en zigzag, accompagnée de blanchâtre du côté de l’extrémité de l’aile; les ailes posté- rieures sont d’un orangé vif avec une grande tache noire triangulaire joignant le bord postérieur , et ayant une petite tache en retour \ son angle ; au - dessous de la frange est une bande étroite , irré- gulière ; la frange des quatre ailes est roussâire et tachée de brun ; en dessous , les quatre ailes sont orange ; les antérieures ont une tache noire à la côte , et les postérieures les mêmes taches qu’en dessus. La chenille est d’un vert jaunâtre , avec sept li- gnes longitudinales obscures , dont deux plus lar- ges offrent des points jaunâtres , disposés sur cha- que anneau; les stigmates sont blancs cerclés de noir. On la trouve sur le bouleau, le chêne, etc. Le papillon éclot vers le commencement du prin- temps , et vole en plein jour; il est commun dans nos environs, dans les clairières des bois. Genre Tiura, Boisduval. Je n'ai vu nien nature ni en figure l’espèce nommée Margarita par Hubner, et sur laquelle ce genre a été établi, de facon qu'il m'a été impossi- ble de la décrire. ç NOCT Genre AnrorxizA , Ochs. N. couLeur DE BRONZE, /V. œnea, Hub. , Dup., Hist. nat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle, 1 123 , fig. 5. Envergure, 9 lignes ; tête , thorax, abdomen, ailes en dessus et en dessous vert bronze; prothorax, deux larges bandes à l'extrémité de | l'aile, pourpres; dans les ailes postérieures, les deux bandes sont peu visibles; en dessous, les ailes sont un peu plus claires. Gette ‘espèce est assez commune par toute la France: cependant on la trouve plus abondamment dans le Midi; elle vole habituellement en plein jour ; je ne connais pas ses métamorphoses. Genre Erasrrra , Ochs, N. suzpaurée , !V. sulfurea , Hubn. , Dup., Hist. pat. des Lépid. d'Europe, genre Noctuelle, pl. 125, fig. 3. Envergure , 10 lignes ; antennes fili- formes noires; tête jaune ; thorax et abdomen noirs avec les segmens bordés de jaune; ailes antérieu- res jaune de soufre , avec plusieurs raies et points noirs; de la base partent deux raies parallèles , longitudinales qui vont rejomdre une raie trans- verse qui n’aiteint pas le bord interne; entre elle et la frange en est une autre interrompue, plus une rangée de points au dessus de la frange; dans l’an- gle formé par la rencontre des raies longitudinales et transverses , sont cinq taches dont trois touchent à la côte; les ailes postérieures sont brunes et ont un point central et une bande un peù plus foncée peu sensible ;'en dessous , les quatre ailes sont jau- nés , le disque des supérieures est noirâtre; les in- férieures ont les bandes du dessus très-visibles, La chenille n’a que douze pattes; sa tête est d’um brun rouge ; son corps d’un vert quelquefois brü- nâtre avec une ligne noire sur le dos et une dou- ble ligne blanche de chaque côté. Elle fait sa chry- salide dans un léger tissu entre des herbes ; elle vit sur les convolvulus., et aussi snr le saule ; le pa- pillon paraît pendant toute la belle saison; on le voit voler à l’ardeur du soleil. Cette espèce se trouve dans toute l'Europe, et est commune aux environs de Paris” (A. P.) NOCTUÉLITES , Noctuaælites. (rs). Tribu des Lépidoptères, de la famille des Nocturnes, établie par Latreille, qui lui assigne pour caractères, une trompe cornée assez longue, roulée en spirale ; pal- pes inférieurs terminés brusquement par un ar- ticle plus mince que le précédent, celui-ci com- primé; antennes sétacées ; ailes inférieures plissées -dans lèur longueur au côté interne. Les caractères rigoureux de cette tribu sont des seuls qui puissent la bien faire distinguer ; en eflet, dés insectes qui la composent , les “ans ont les antennes rases}, d’autres les ont en scie , d’autres les ont pectinées; le dernier article des palpes est ou très-long ou très-court ; les ailes sont étendues ou disposées en toit. Leurs chenilles offrent encore plus de différences ; on en trouve, et c’est le plus grand nombre, qui ont seize pattes , landis que d’autres n’en ont que douze ou quatorze; il en est de vélues , de tuberculées , de rases, d’an- nelces ; les unes vivent sur les plantes et quelques 94 NOCT unes dans leur intérieur ; plusieurs se font uneco: que à l’air libre, mais le plus grand nombre des- cend en terre et y fabrique une coque grossière , d’où elles ne sortent qu'après un temps très-varia- ble; ces différences de caractères, de mœurs‘et de métamorphoses, devraient faire penser que cette t'ibu doit être bien facile à diviser en genres, et cependant il n’en est rien; aucune peut-être parmi toute la famille des Nocturnes n’offre de plus gran- des difficultés ; un assez grand nombre d'auteurs s’en sontoccupés, et nous allons essayer de donner un aperçu de leurs travaux. Linné, en établissant le genre: Phalène , dans son Systema Naturæ, s’était bien appercu qu'il né pouvait exister sans divisions, et lui-même , en formant sa division des Phalænæ noctuæ, établis-- sait presque le genre Noctuelle , qui depuis est de- venu la tribu des Noctuélites ; il lui assignait pour caractères : ailes retombant sur les côtés; anten- nes sétacées, non pectinées. L'application de ces caractères donnait à ce genre une grande étendue; aussi jugeait-il convenable de le séparer en deux; La première division fut formée des espèces sans langues, et la seconde des espèces munies dune langue roulée en spirale; cette première divi- sion, peu nombreuse, correspond à présent au genre Cossus et à quelques uns de ses sous-genres ; la seconde renférme ce qui forme à présent les Noctuélites proprement dits, à quelques espèces près qui en ont été distraites. Geoflroy laissa les Noctuelles parmi les Phalë- nes ; seulement il en fit la deuxième division desa seconde famille, qui a les antennes filiformes , une trompe et les ailes rabattues; maïs il y joignit des écailles , des callimorphes , des pyrales et des pha- Ivnes véritables. Fabricius , dans son Entomologie systématique, adopta le genre Noctua de Linné tel qu'il se trouve limité dans sa seconde division , et lui donna pour caractères : palpes comprimés, velus, cylindri- ques et nus au sommet ; trompe allongée, cornée ; antennes sétacées. Il y établit cinq familles fondées sur le port des ailes : 17° famille : ailes larges. 2° famille : thorax uni ; ailes planes , retombant sur les côtés. 3° Famille : thorax uni; ailes courbes. 4° Famille : thorax à crête; ailes planes, re- tombant. 5° Famille : thorax à crête ; ailes courbées. Fabricius étant mort avant d’avoir publié son Systema glossatoram, les coupes qu'il pouvait “avoir introduites dans cette partie ne sont connues que par un extrait qu’en a donné Illiger ‘dans le sixième volume de son Magasin entomologique. Le catalogue des Lépidoptères de Vienneestran des premiers ouvrages qui aient partagé encoupes nombreuses le genre Voctua ; dans cet ouvrage le genre est divisé en vingt-cinq familles , qui sont indiquées par des lettres, mais sans noms de-di- visions ; leurs divisions sont établies sur lesport des ailes, le nombre des pattes des chenilles, et souvent sur des différences de couleurs, tous ca- être exclus d’une bonne méthode, Olivier, dans l'Encyclopédie méthodique, dé- crivit un grand nombre de Noctuelles ; mais ses divisions , au nombre de cinq, ne sont que celles que Fabrieius avait adoptées pour ce genre. Latreille, en 1810, dans.ses Considérations gé- pérales'sur.les insectes, établit le genre Ærebus , et lui donne pour caractères : dernier article des palpes nu, aussi long que le précédent ; il laisse les autres Noctuelles dans le genre Voctia propre- ment dit, Ochsenheiner, en 1816, dans le Supplément à son Histoire des Lépidoptères diurnes , donna un aperçu de sa méthode , où il fit entrer, comme genre, les coupes établies dans le catalogue des Lépidopières de Vienne ; ceux adoptés par Fa- bricius dans son système inédit des Glossates, ceux que Schrank avait créés dans la Fauna Boica, les coupes et les genres indiqués par Iubner, Borckhausen et autres auteurs qui l'avaient pré- cédés ; et enfin celles qu'il avait créées lui-même ; comme decet auteur date la grande subdivision en genres de la tribu des Noctuélites, nous allons ci- ter ces genres ; mais seulement comme renseigne- ment; car.il ne leur a assigné aucun caractère. Ce sont les genres Acronictica , Ochs. ; Diphtera, Hubp.; Colocasia , Ochs,; Pæcilia, Sehr.; Tethea, Ochs. ; Æpisema, Ochs. ; Agrotis, Hubn. ; Gra- phiphora, Hubn.; Triphæna, Ochs.; Amplipyra, Ochs.; Mormo, Ochs.; Hadena, Schr.; Miselia, Hubn.; Polia, Hubn.; Zrachea, Ochs.; 4 pamea, Ochs.; Mamestra ; Ocbs.; Thyatira, Ochs.; Ca- lyptra, Ochs.; Mythimna, Ochs.; Ortlosia, Ochs. ; Curadrina, Ochs.; Simyra, Ochs. ; Leucanie , Ochs. ; Nonagria, Ocbs.; Gortyna, Ochs.; Xan- thia, Hubn.; Cosmia, Hubn, ; Cerastis, Ochs. ; ÆXylena , Hubn. ; Cuculia, Schr.; Abrostola, Qchs.; Plusia, Hubn.; Anarta, Ochs.; Heliothis, Hubn. ; Acontia , Ochs. ; Erastria, Ochs.; Antophila, Hubn. ; Ophiusa , Hubn.; Catephia, Ochs. ; Cato- cala, Scbr.; Brephos , Hubn. ; Euclidia , Hubn. ; en tout quarante-deux genres. RE Latreille, en 1818 , dans le tom. 25 du Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle, donna un aperçu de la méthode de cet auteur, combinée avec celle de Hubner , et le catalogue des Lépidoptères de Vienne ; mais ce n’est pour la plus grande par- tie qu'une nomenclature de noms, avec quelques espèces citées à l’appui pour mettre sur Ja voie des coupes introduites dans ce genre. His M. Treïtsche, continuateur d’Ochsenheimer, en traitant les Noctuelles en 1825-26, adopta tous les genres créés par celui-ci, et il introduisit de plus dans la nomenclature les noms de genres de Bryophile } Cymatophora , Noctua, E riopus , Phlo- gophora , Calpe et Mamia, qui ne sont quelque- fois que de nouveaux noms donnés à des coupes déj existantes ; tous ces genres sont formés ou sur le nombre des pattes des chenilles , ou sur les dif: férences des métamorphoses variables , ou sur les différences de couleur de l'insecte parfait; de sorte qu’en prenant une Noctuélite, si l’on ne sait ractères , à l'exception du-premier, qui doivent a priort dans. quel groupe elle a été placée. ilest impossible de savoir à quel genre il convient de.la rapporter. Latreille , en 1825, dans ses familles naturelles, avait en même temps indiqué les genres Gona= plére et Cluysoptlère, mais sans en donner les carac- tères. M. Duponchel ,en 1826 , dans le sixième volume de l'Histoire des, Papillons d'Europe , trouvant la plus grande partie des Noctuelles décrites par Go: dard, ne put que travailler pour l’avenir ; 1l divisa les Noctuélites en sept genres, non compris le genre Ærebus de Latreille : ce sont les genres AVoc- tuelle de Fabricius , Cuculie d'Ochsenheiner , Xanthie du même, Gonoptère de Latreille, Calyp- tra d'Ochsenheiner, Plusie du même, et Chry- soptere de Latreille ; il donna les caractères de ces genres, à mesure qu'il arriva à leur description. En 1829, M. Boisduval, dans son Index metho- dicus Europæorum Lepidopterorum, divisa la fa- mille des Nocturnes en un assez grand nombre de tribus dont les Nociuélites forment les 7°, 8°, 9°, 10°, 11°, 19% et 15° Les genres y sont au nombre de quarante-huit : ces genres sont ceux des auteurs antérieurs, excepté quelques uns que nous allons citer, propres à l’auteur; mais ces tribus et ces genres” ne forment qu'une simple nomenclature que » appuient aucuns caractères. Voici les noms de tribus de cet auteur et les genres nouveaux qui s'y rapportent : 7° tribu , Noctuo Bombycini , genre Asteroscopus , Bd.; 8° tribu, Bombycoïdi; genre Heliophobus | Bd. ; genre Æuripla, Bd.; "genre Ailarus, Bd.; genre Luperina , Bd.; 10° tribu, Plusidi; 11° tribu, Hicliotidi; 12° tribu, Catocalidi; genre Cerocala, Bd.; et 15° tribu, Moctuo Phalænidi ; genre Ti- mia , Bd.; sept nouveaux noms de genres ajoutés à la nomenclature. Postérieurement à 1830, Treitsche, en don- pant un Addenda à son ouvrage, remania toute sa méthode; mais ce remaniement ne consista que dans Je déplacement de,quelques espèces ôtées d’un genre pour être remises dans un autre; ila ce- pendant adopté un genre de M. Boisduval, etil indique comme nouveaux les genres Cocytie , Cleo- phana ; mais , toujours.fidèle au même système , il ne leur donne aucuns caractères. Ainsi, dans l’état actuel de la science sur les Noctuélites, cette coupe se trouve partagée en sept tribus et renfermer, abstraction faite des doubles emplois, cinquante genres dont on peut dire que sept seulement, adoptés par M. Duponchel , et le genre Ærebus, créé par Latreille , ont des carac- tères distinctifs; il en est cependant, dans le nom- bre de ceux indiqués par les auteurs, qui sont, nous nous empressons d’en convenir, bien tran- chés, et auxquels il ne manque que des caractères : tels sont les 7riphæna , les Nonagria , les Catocela et autres; mais comme il serait impossible d’éta- blir dans un ouvrage pareil à celui-ci une révision critique de tous ces genres, et que presque tous sont adoptés par les amateurs dans leurs collec- tions , nous préférons laisser toutes les Noctuélites Pr NODD 96 NODF oo dans les deux grands genres Erepus et NocrugLie ( voy. ces mots ). Le premier a déjà été cité à son ordre alphabétique ; quant au second, nous diviserons les nombreuses espèces qui le compo- sent par les différens sous-genres qui y ont été faits, sans nous rendre garans du plus ou moins de valeur qu'ils peuvent avoir. (AR) NOCTULE. ( maw. ) C’est une des Chauve-sou- ris de France dont on doit la distinction à Dauben- ton ; elle est assez grosse et égale en taille la Séro- tine et le Murin ; son pelage est roux comme celui de la première de ces espèces , et sa queue est éga- lement libre dans une petite partie de son étendue, et plus grande , par conséquent , que la membrane interfémorale ; mais ce qui la distingue surtout , son oreillon a une forme tout-à-fait particulière ; il est sécuriforme, c’est-à-dire en hache ou en couperet demi-circulaire. La Noctule a le système dentaire assez analogue à celui de la Sérotine , mais avec une petite différence dans les fausses molaires 3, (Voyez le mot Vesperrirrow.) On la trouve par toute l’Europe, et il paraît qu’elle existe aussi dans l'Inde. M. F. Cuvier décrit comme étant sans doute de la même espèce un Vesperti- lion de Sumatra. (GERV.) NOCTUO-BOMBYCITES, Voctuo-bombycites. (ins. ) Tribu de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , établie par Latreille, qui l’a aussi ap- pelée quelquefois faux Bombyx; cette tribu a pour caractères d’avoir les ailes inférieures munies d’un lien retenant les supérieures couchées sur le corps dans le repos ; la trompe est apparente et beaucoup À plus longue que dans les Bombycites, mais moins cependant que dans les Noctuélites ; les antennes sont toujours pectinées , au moins dans les mâles ; toutes les chenilles vivent à l’air libre. Les genres qui se rapportent à cette tribu sont les Orgyes, les Ecailles, les Callimorphes et les Lithosies. (A. P.) NOCTURNES. ( z0o1. ) On donne l’épithète de Nocturnes aux animaux qui restent pendant tout le jour cachés dans leur retraite, ne se mettent en mouvement que la nuit, pendant laquelle ils cherchent les alimens qui doivent les nourrir. Il existe des animaux nocturnes dans toutes les clas- ses du Règne animal : les Chauve-souris et beau- coup d’autres parmi les Mammifères , les Chouet- tes parmi les oiseaux, etc., en sont autant d’exem- ples ; le plus souvent on appelle aussi Nocturnes, mais à tort, les espèces crépusculaires. (Genv.) NODDI, Sterna. (o1s. ) Quelques auteurs, et Cuvier avec eux, ont fait des Noddis une division du genre STERNE ( voy. ce mot ), sur cette seule dif- férence que leur queue n'est point fourchue et n'est pas dépassée par les ailes : tous leurs autres caractères , à l'exception toutefois d’un léger ren- flement de Ja mandibule inférieure , lequel rappelle celui de la Mouette pigmée, sont les mêmes que ceux des Sternes , d'avec lesquelles beaucoup d’au- ires ornithologistes ne les séparent pas. L'espèce qui a servi de base à cette division est depuis long- temps célèbre dans les relations des voyageurs , par la confiance avec laquelle elle se laisse pren- dre avec la main à bord des navires sur lesquels elle vient se jeter en étourdie. C’est le Noppr som , Sterna stolida, Linn., que les marins , à cause de sa confiance ou de sa stupidité, appellent l'Oiseaw fou. Sa taille est un peu supérieure à celle de Ja grande Hirondelle de mer ; tout son plumage est d’un brun noirâtre, et le dessus de sa tête est blanchâtre ; il a le bec et les pieds bruns. Quoique le Noddi ne soit pas essentiellement pélagien ;, puisqu'il recherche les îlots, les rochers isolés , et à défaut les rivages qui lui conviennent , pour- tant c’est, de tous les oiseaux qui fréquentent les mers, celui qui s'éloigne le plus des terres. Ce fait explique peut-être assez pourquoi, lorsqu'il vient se poser sur les agrès des navires, il se laisse pren- dre avec autant de facilité. Fatigué d’une course lointaine , il s’abat sur le premier objet qu'il croit devoir lui fournir du repos, et déjà, lorsque mal- heureusement pour lui il tombe au milieu d’une foule d’hommes tous plus avides les uns que les autres d’en faire leur proie , il n’a plus la force de se soustraire à la main qui va le saisir ; ou peut- être bien, ainsi que l’ont avancé beaucoup de voyageurs , est-ce un oiseau d’une stupidité à pas- ser en proverbe. Quoi qu’il en soit, les matelots, pour qui de pareilles prises sont de bonnes aubaï- nes, en font un régal à leur facon. Le Noddi, avec sa chair dure, coriace , noire et de mauvais goût, ne leur déplaît pas trop, surtout lorsqu'ils lui ont fait subir les mêmes préparations qu'aux Mouettes, dontils sont aussi très-friands. (07. Mouerr£.) Les mœurs de cet oiseau, comme d’ailleurs celles de tous les oiseaux pélagiens , qu’on ne voit pour ainsi dire le plus souvent qu'en passant, sont assez peu connues. On sait qu'il habite en pleine mer lesiles ui sont entre les tropiques ; que même quelque- fois il s'approche du rivage pour y faire ses pontes, mais que, l'éducation de la famille finie, il regagne la haute mer. On en voit souvent en troupes, occu- pés à chercher sur les flots leur nourriture en poussant des cris rauques et forts. Une autre espèce qu’on a aussi rapportée à cette division, est l'HIRONDELLE DE MER A BEC GRÊLE , Sterna tenuirastris, Lem. ; plus petite que le Noddi, ayant de dix à onze pouces de longueur , une queue longue, conique et dépassée par les ailes ; un plumage cendré-brun, passant au noir enfumé sur le dos et sur le ventre ; le dessus de Ja tête d’un gris blanchâtre , de teinte adoucie comme dans le Noddi noir. Gette petite espèce, qui re-- trace les teintes de l'espèce commune , a été ob: servée sur les côtes occidentales d'Afrique. Une autre espèce qui, selon Cuvier , appartient également à ce sous-genre, est le Sterna fuscata , Lath., Buff. (Z: G.) NODFYRHS. ( ar. ) Chez les Celtes du nord et du centre de l’Europe occidentale , on voyait de nombreux jardins ; chaque famille'avait le sien au- près de son habitation , et le père de famille , quoique Tacite paraisse dire Je contraire , prenait plaisir à lui demander les alimens nécessaires au soutien de sa femme et de ses enfans. L'usage des Nodfyrhs en est une preuve; Lindemborg les rez garde NODO garde comme le: résultat d’une antique supersti- tion ; l’étude que j'ai faite des habitudes des Scan- dinaves , qui les conservèrent plus long-temps que leurs frères les Celtes de notre France , me dit au contraire que le culte s'était emparé des Nodfyrhs pour ‘en imposer la pratique comme un comman- dement sacré. Le mot Nodfyrhs désigne en même tempsret l’action de réduire en cendres les vieux gazons , les arbres tombés de vétusté , et celle de les répandre sur les plantes potagères , au pied des arbres malades : ces cendres étaient regardées comme protectrices des jardins, et quiconque s’opposait à leur préparation ou venait entraver le-cultivateur pendant qu'il les répandait sur le sol, était passible de peines graves. Le délit rural qu'il commettait portait aussi le nom de Nod- fyrhs. Voyez tom. IV, pag. 258 et 265. (T. ». B:) NODOSAIRE , Nodosaria, (mozz. ) Confondues par Linné avec les Nautiles et compris d'abord par Lamarck dans son genre Orthocère, puisqu'il y 'admettait en même temps des coquilles micro- scopiques perforées , des coquilles clairsemées à syphonscontinus , ce qui est le cas des Nodosaires ; puis enfin érigées par l’illustre savant dans l’'Extrait de son Cours, publié en 1811, au rang de genre sous le-nom qu’elles portent aujourd'hui dans sa famille des Orthocérées ; famille fort peu natu- relle ; puisqu'elle comprend en outre des coquilles qui sont l’objet de cet article , les Bélemnites et les Hippurites , avec lesquelles elles n’ont cepen- dant pas de rapport. Aussi Cuvier a-t-l changé la place de ce genre, et lui at-il assigné des rapports plus convenables en le mettant dans l’un des nom- breux sous-genres de Nautiles de la section des Litines de Brown , auprès des Hortoles et des Spo- rolines. Néanmoins, le savant auteur de l’article Nodosaire du Dictionnaire des sciences naturelles, conserve encore des doutes sur la nature de plu- sieurs des espèces qui sont comprises dans ce genre } pour le NoposairE BAGUETTE , Vodosaria bacillum , figuré. dans VAtlas de l'ouvrage. M. de Blainville dit être certain que ce n’est rien autre chose qu’une baguette d’oursin ; cette opinion n’est pas généralement partagée. Quoi qu'il en soit, voici quels sont les caractères que Lamarck donne à son genre Nodosaire : coquille allongée , droites ou un peu arquée, subconique parle renflement des loges , à nodosités globuleuses très-lisses. On voit que c’est par ce dernier carac- tère seulement que les Nodosaires diffèrent des Orthocères du mmémerauteur. M: D'Orbigny, dans un travail sur les Céphalo- podes ( Annales dessciences naturelles, janvier, février et mars 1826 ), place le: genre Nodosaire entêle de la famille des Stycostègues, qui com- mence l’ordre des Céphalopodes ; mais il donne à ceigenre-une extension bien plus grande que celle quelui avait donnée l’auteur des animaux sans ver- tèbres ; il y:réunit les Orthocères de Lamarck ét les Réophages de Montfort ; car il considère comme peu important que les loges soient ou non séparées par des étranglemens plus ou moins considérables, TL VE 97 NOEUD et divise le genre, ainsi constitué en cinq sous- genres diflérens. -Selon M. D'Orbigny, le nombre des espèces de Nodosaires s'élève à quarante-neuf ; il les divise de la manière suivante : 5 + Espèces globuleuses ou ovoïdes ; loges partielle- ment enchâssées les unes au dessus des autres. Noposamme 1isse, Nodosaria lævigata, D'Orbi- gny, loc: cit, Soldant, tom. IT, tab. 118, fig. E, pag. 119. Coquille ovale , globuleuse, lisse, com- posée de cinq à six loges empilées à la manière de cornets, lerminée en pointe postérieurement, et en avant par une sorte de prolongement qui porte l'ouverture à son centre. Sables de l’Adriatique. + Espèces allongées , cylindriques, à loges glo- buleuses, séparées quelquefois jusqu'à l’étran- glement. NoposaiRe RADICULE, Vodosariaradicula, Lamk.; Nautilus radicula , L:, Gmel., D'Orb. Coquille lisse , oblongue, de deux lignes de haut, à loges globuleuses fortement séparées , dont la dernière a un prolongement qui porte une ouverture à -son centre ; très-rare. Adriatique. NoODOsAIRE LAMELLEUSE , /Vodosaria lamellosa , D'Orbigny. Coquille très-petite , composée de cinq loges globuleuses fortement séparées , ‘et or- née extérieurement de douze lames longitudinales et parfaitement symétriques. Adriatique. (V. M.) NODULAIRE, Nodularia. (sor. crxpr. ) Bien que le mot de Vodulaire fùt d’abord proposé par Lyngby pour remplacer celui de Lémanée, qui rappelle un naturaliste parisien , et qui a une ana- logie extrême avec celui de Lelimannie que porte. un genre de Sprengel , il n’en est pas moins resté dans la science, et cela pour représenter un nou- veau genre établi parmiles Fucacées, Maintenant ce nouveau genre a-t-il pour type le Fucusnodosus de Roussel ? ou bien ce l'ucus de Roussel serait-il celui que Lamouroux se proposait d'adopter dans la famille des Fucacées, sous le nom de Vodula- ria? Cette : dernière opinion paraît être. la plus probable. Alors il faudrait regarder ce mot ( Wc- dularia ) comme synonyme d'Halidrys. Quoi qu’il en soit, voici les caractères, bien vagues et bien peu satisfaisans , il faut le dire , que donne Agarhd au genre Vodularia qu'il a établi dans, son Sys- tema algarum : filamens articulés, entièrement gon- flés, globuleux. Une seule espèce fait partie de ce genre , c’est le Vodularia spumigera, qui croît dans les fossés maritimes. de l’île Noderny. NOEUD , Modus. (or. ) Renflement local qui se remarque de distance en distance sur diverses parties des végétaux, notamment sur les tiges, à l'insertion des feuilles et sur les racines. Le stipe. des Palmiers , le chaume des Graminées, la tige des Caryophyllées, le cep de la Vigne, la racine du Muguct sigillé , Polygonatum verticillatum , of- frent des Nœuds très-marqués et disparité dans la contexture extérieure de ces parties. Partout où se prépare une production quelcon-, que , tels que rameaux, feuilles ou fleurs ,, il. se 43° Livraison, 15 NOEUD _ | ‘Quoique l’on ait aussi soutenu que le Nœud vital forme un Nœud plus ou moins sensible ; maïs dans les descriptions on n’en parle que lorsqu'ilest très-remarquable ; et alors on lui donne plus par- ticulièrement de nom d’Anricurarion. ‘C’est un point distinctif pour la tige d’une espèce de:Sou- chet, le Cyperus articulatus, pour les épis d’une Renouée , le Polygonum artiçulatum, pour les feuilles du Cactier à raquettes, Cactus opuntia , pour le pédoncule de l’Oxalide incarnate ,. Oxalis incarnalg, etc. | Le Nœud saillant d’un seul côté , tandis que de l’autre il y a flexion, prend le nom de GExou , comme chez les Ombelliières. Foy. au tom. IT, pag. 378.et 579. Quand, dans une plante, une partie se fait re- marquer par le nombre ou les dimensions de ses Nœads, on lui donne l’épithète de Noveuse : ainsi l'on appelle Scendix nodosus une Myrrhide dont la tige est renflée à l’origine des ramifica- tions ; Jancus nolosus , un Jonc aux feuilles arti- cülées et articles globuleux; Fucus nodosus, un Varec chez qui la fructification est renfermée dans des espèces de vésicules inhérentes au milieu de ses rameaux; Mimosa nodosa, une Acacie dont les gousses sont bosselées et comme noueuses ; etc. T. D. B: NOEUD DE L’ANTHÈRE. (nor. na ) Miel donne ce nom à l'organe qui sert à lier ensemble les loges de l’anthère. Les botanistes ont adopté de préférence le mot de Convecrir proposé par C. Richard, ainsi qu'il a été dit dans le tom. IT, as, 288 de ce Dictionnaire. (T'».B.) NOEUD VITAL. (8or. pxan. } La ligne médiane qui, dans la masse homogène de l'être végétal, existe au collet ide la plante, entre la racine et la tige, a été fort ingénieusement nommée Nœud ottal par de Lamarck. De ce point partent en: | même temps les parties qui doivent descendre dans le’sol et asseoir le végétal nouveau, et:celles qui se dirigent au dessus de, sa surface pour sy élever plus où moins verticalement , s'étendre horizonta- lement, se recourher vers la terre, ou ramper, et pour demander à l'air ambiant le complément de nourriture et d’assimilation que les racines sont: chargées de puiser plus ou moins profondément dans le sein de la'terre. On à comparé cette ligne médiane à celle si habilement démontrée par Bi- chat chez les animaux. Cette comparaison est juste; mais il ne faut pas’en abuser.et la pousser trop lon, comme on le fait quand on dit que ; se: lon la position qu'on leur donne, les racines mon: tent\ en tiges et se couvrent de feuilles, comme les tiges se développent en racines’: rien n'est plus faux. Il faut être triplementencroûté d'un système préconcu pour soutenir une opinion aussrcontraire! aux lois immuables de la nature, -et prétendre afasi , par le caprice d’an‘esprit toirmenté du be- soin d'innover, changer le direction ‘imprimée à tels ou tels tissus, selon les besoins qu’ils doivent: satisfaire, les propriétés, d'absorption: et’ d’assimi- lation qui leur-sont propres, es milieux: positits qu'ils doivent occuper et les puissances qui leur sont invariablement prescrites. Fat NOIR était une hypothèse digne d’être rangée au inomy. bre de ces siéges du sentiment, assignés, dans-les, êtres d’un échelen plus élevé, à telle ou:telle par-. üe exclusivement, je me le regarde. pas: moins, comme la partie la plus, essentielle à la vie-végé-. tale, et je soutiens avec Grew, qui en fit le pre- mier la remarque , que la ligne de démarcation: qu'il caractérise: est marquée par/une.sorte, de constriction honizontale-ou. coarcture , comme il la nommait. Il ya des racines aériennes comme il,y a des tiges souterraines ; mais dans aucune circonstance: les racines ne rempliront les fonctions des:tiges , pas plus que les tiges les fonctions attribuées aux racines ; le point qui détermine la séparation ; de; ces fonctions est le Nœud vital. C’est au-dessuside la ligne médiane , qui les limite sans retour, que naissent , 1°.les deux petits corps cotylédonaires , tantôt hypogés, tantôt épigés, du végétale plus; parfait , ou l'unique cotylédon des! plantes. de la, seconde classe ; 2° les feuilles primordiales; 3°:1æ tigelle qui donnera le prolongement supérieur de l'être végétant. (T, »..B.) NOIR-MANTEAU. (o1s.) Nonx vulgaire, du-Goë- land à manteau noir. #oy: Mouxrre. (Guér) NOIRMOUTIER (île de). (ctocr.) Qui:se nom mait autrefois Aer; Héro, Hério.! Elle à tiré son: nom de Noirmoutier, Monasterium nigrnun, d'une abbaye de moines nows ou bénédictins, qui fut ‘fondée par saint Philibert. Elle. est: située, dans: l'Atlantique ; à l’extrémité nord-ouest:du, départe-. ment dela Vendée, auquel elle appartient. A l’ouest du continent, on apercoit!l'ile-de Noir- moutier , qui n’est séparée de la terre ferme que par un détroit de 1,800 mètres de largeur, etqu’on nomme Æromentine. Les voyageurs qui n’osent pas se confier au gué de la Grosnière traversent, ce détroit en bateau, etvont aborder à la pointe-sud- est de l'île, au village: de la: Fosse, La superficie de l’île est de 4,900 hectares. Sa forme..est 4rès- irrégulière; son plus grand axe, du sud-est. au nord-ouest est de 10,000 mètres. Depuis la Fosse jusqu’au village de la Guérinière,, situé.à peurprès à la moitié de sa longueur ;:sa: largeur: moyenne: est tout au plus de 2,000 mètres. Elle: augmente en avancant vers le nord-ouest : et dans l’endeoit:lé, plus large: elle est à peu: près de 6,000 mètres. Üne baie, quis’enfonce du nord-est au sud-ouest, vers:le: centre'de l’île, contribue à rendre:sa forme: irrégulière; et c'est avec assez de fondement que ses habitansla comparent-uneépaulede mouton. Le elocher de: la ville: de Noirmoutier se (trouve placé à 47° 0! 3/!;00 de latitude, et: à 47-34! Au! 4ovde longitude. J À l'est, ausud-et au sud-ouest: l'ile.de Noirs | moutier.est entourée d'une: cemture-dersablesmou- vans , dont la superficie est de-760 hectaressune; autbre-plage de sable, de 166:hectares , sépare: deux | plaines qui constituent toute la pantie productivedte | l'île. La première ; situéé:dans la partie orientale; est celle-de Barbâtre et da: Fosse , composée.en to- | taité d’un terrain conquis: sur la mer ; elle contient ES NOIR vents d'ouest êt du-sud-ouest, sur cette plaine, dont la-saperficie diminue chaque jour. Larplaine de Noirmoutier ; exposée comme la précédente à l'invasion des sables , contient 3,000 ‘hectares , dont 1,800 sont employés à la culture * du blé. Lereste est occupé par les marais salans, les prairies ; les canaux , les chemins et quelques Jamdes stériles. Elle «est revêtue d’une:couche de verre qui varié selon ses diverses positions. :Abstraction faite des dunes, l'ile paraît très- plate. Ses côtes; au sud'et à l’ouest ; sont hérissées “de roches qui s'élèvent peu au dessus du niveau des marées moyennes. Au nord-est et au nord, la côte estplus escarpée. À l’ouest, elle est assez basse pour exposer l'ile aux invasions de la mer , dont les eaux , pendant les grandes marées, s’élè- vent à 4 mètres 5o centimètres au dessus du sol. Pile. de Noirmoutier offre le coup d’œil le plus monotone, Dans l'intérieur ; on ne voit pas une source d'eau vive, pas le moindre petit ruisseau , pasoun seul arbre à l’ombre duquel le voyageur puisse tempérer um instant l’ardeur du soleil, "Le port de Noïrmoutier est le premier qu'on rencontre au nord-oùest du département de la Vendéé. Sa proximité-de la Loire, et la bonne te- mue de sà rade, à fond de vase , abritée par les terres | de filé, le rendent très-avantageux au commerce. | Le commerce de Noirmoutier ne consiste que | dans l’importation du sel qu'on fabrique dans les inarais salans, et du blé que le sol produit. Les habitans ont un caractère naturellement enclin à da gaîté. Ts:sont hospitaliers ; et nulle part, les ‘Étrangers ne sont accueillis avec une cordialité plus ‘franche. La population de l'ile excède 7,000 âmes, aux monts Kinnekulle et Hunneberg , du diorite sur le'schiste alumineux ; des grès et du ‘calcaire-aneïen‘coquiller et sensiblement horizon- tal; à Grenna , le 'keuper ; à ‘Liñkoping , du gra- mite ; à. Gung , à Sala‘et à Braviken, du calcaire ; à Dannemora et x Finbo , à TFunaberg , à Roroas et à Fahlun ,/des. mines ‘de cuivre ; à Vena et'à Modum , des mines ‘de cobält. On ‘voit: aussi le gneiss' à Dovre:Fjeld , à Arendal,à Land, à Abo, à Bergen ; à Tornæ , à Kousberg , à Ulojarvi étx Kuopio ; le micaschiste à Drontheim, à Dovre- Field ; à ‘Christiana , etc. ; le granite à Dovre- Fjeld , à Christiana, à Drammen et à Huja ; Ha syénite à Laurvig, à Fréderiksvaem ; le porpliyre à Drontheim:et x Christiana ; les roches amphibo- liques à Drontheïm } à Dovre-Fjeld ;‘etc. ; les phyl- lades à 'Vaerdalen ; à Drontheim , à Dovre-Fjeld, à Valders et dans la vallée de Gulbrandsdalen ; des grès à Holmestrand et dans l’île de Gothland ; des calcaires à Jamteland , au lac Mjosen, à'Chris- -tiana , à Ringerige-et dans ’ile d’OEland; le ter- “rain carbonilère dans l'île de Gothland ; des mines de fer à Arendal, et des blocs erratiques à Jonko- NOST, 111 NOST ping , ete. Outre cette complexité de terrain qui mérite l'attention du. naturaliste, la monarchie Norwé égiéno- -Suédoise offre au géologue diverses localités dignes de remarque. ter , à Uddewalla, en Suède, M. AL Brongniart a observé un dépôt de coquilles semblables à celles qui vivent. actuelle- ment dans la mer voisine, Il est peu éloigné de la mer ; mais il se trouve à un niveau plus élevé que celui des eaux. fl parait qu à Stockholm, à Upsal et à Stavanger on apercoit des dépôts analogues, Au veste, on en a rencontré dans d’autres pays: car il y en a à Nice; Girard en a mentionné en Egypte, €ft M. Fleuriau de Bellevue et nous, en avons étu- dié en Vendée., Voyez à cet égard le mot Pracs; On distingue deux ra très - différentes dans la population de la monarchie Norwégiéno- suédoise, À la souche germanique appartient Ja presque totalité des habitans ; on doit y remar- quer : les Suédois, qui ARE, la population du royaume de Suède, et les Norwégiens, qui, avec un petit nombre se Danois, composent la grande masse de celle de la Norwége ; on trouve en re quelques Allemands et Anglais établis depuis long- temps dans les villes les plus marchandes. de ces deux contrées. La souche ouralienne ou fimoise ne comprend qu'une très-petite partie de la popula- tion ; on doit y distinguer : les Lapons, qui sont les plus nombreux, quoiqu'ils ne forment pas même un trentième de habitans, et les Fimois, qui ne comptent pas deux mille âmes; ces deux peuples, et surtout les Lapons, occupent l’extrémité bo- réale de la monarchie. I n’y a pas de juifs en Nor- wége , et la Suède n’en a que quelques centaines, La Suède possède peu de manufactures , et la Norwége en à encore moins. On peut dire que la coupe de bois, la construction des navires, l’ex- - ploitation des mines et la pêche, constituent les principales branches de l’industrie de cette mo- narchie; mais son commerce est beaucoup plus important que son industrie. Le luthéranisme paraît être la religion -presque exclusivement professée, On y rencontre encore quelques Lapons idolâtres. (AR) NOSTALGIE. (Puysror.) On désigne ainsi cette variété de la mélancolie qu éprouvent les personnes éloignées de leur payset de leurs parens, lorsqu'’el- les sont dominéés par le désir insurmontable d'y retourner ou de les revoir. Il n’est personne qui n’ait éprouyé cette sensa- tion de bonheur que l'on ,éprouye en revoyant le sol natal, après une absence plus ou moins longue. « Elle a mon cœur dès mon enfance, disait Mon- » taigne de Ja ville de Paris, et.m’en est adyenu » comme des choses excellentes. Plus j’ay veu, de- is d'autres villes. belles , plus la beauté de » » celle-cy peut et gaigne sur mon affection. Je »P ayme tendrement , jusqu ’à ses verrues et à ses » taches. Je ne suis Français que PA cette grande » cité , etc, » On à remarqué .que plus les pe sont apres , et disgraciés. de la nature , plus leur : souyenir et le désir de les revoir ébranle fortement ceux qui les ont quittés. Personne, par exemple, n ‘éprouve une Nostalgie plus vive et plus profonde que les Lapons lorsqu ‘on les éloigne du pays triste el glacé. qui les,a vus: naître, el l'on saitque des Groënlandais qui avaient été. tr ansportés au Danemarck, tourmentés du désir, de: retourner dans leur patrie, bravèrent; pour la revoir, une mort certaine en s’exposant à tra verser dans de pétits canots.les mers dangereuses qui les en séparaient. On a: dit que la Nostalgie at- teignait plutôt les Suisses que les hommes des au- tres nations ,. et, qu'il suffisait, pour la:dév clopper, qu'ils entendissent l'air du Ranz des vaches; l’on prétendait aussi que les soldats écossais ne, pou- vaient sans fondre en larmes, entendre le, son de la cornemuse: ils désertaient pour retourner dans, : leurs, montagnes, on, bien mouraient s'ils ne pou valent réussir à s “échapper. Cependant , il est bien démontré que les habitans des, plaines deviennent, tout, aussi bien, nostalo giques que les habitans, des, montagnes. On à obseryé, à à l’armée des Pyrénées. CPE que la Nostalgie tourmentait surtout, les soldats des pays mér idionaux qui se trouyvaiené transportés d'un pays, plat daps des lieux élevés.et montueux. Mais ‘en général, chez eux , la mélan- colie n’était presque jamais durable, On a remar- qué, aussi que les habitans, de la Normandie , qui viennent à Paris pour, s’y livrer à la domesticité , sont très-sujets à la Nostalgie, tandis que les habi- tans de la Savoie et de l’Auvergne résistent assez bien à cette espèce de mélancolie. Nulle époque n’a été peut-être plus, féconde: en exemples de Nostalgie que la révolution francaise, Cette maladie altaquait non, seulement, les jeunes gens. que Je service militaire, appelait aux armées,, mais encore ceux qui cherchèrent un exil volon- taire, ou qui furent condamnés à la déportation. Tant que nos armées marchaient victorieuses , on, ne remarquail que. peu: ou point, de Nostalgiques.; 5 maisarrivait-il un revers, la maladie s'emparait aus- silôt.d’un grand nombre de soldats. En temps de paix, l’on a vu aussi la Nostalgie attaquer de, jeu nes soldats quiise trouyaient sous les ordres de chefs trop durs et trop exigeans, el qui, apr ès. des tra vaux, trop. pénibles , prenaient à peine un peu, de repos. Ce régime dur et sévère n'avait pas.une in- fluence He funeste sur l'esprit des Nègres, qui, à leur arrivée dans les colomes, se trouvaient sous la verge de fer. de leurs maîtres. ,Avertis par leurs compagnons, des traitemens affreux qui les attendaient, ils se donnaient souvent, la; mort ; persuadés qu ils renaissaient|dans leur pays: Mais, pour détruire chez, ces infortunés, une. idée aussi consolante, et cet espoir du retouridans leur pa= trie, les colons. faisaient, enterrer les Nègres, qui s'étaient donné la, mort, de manière qu'un membre de:ces malheureux restât hors de terre..afin que cette yue persuadât leurs.compagnens qu'ils :espé- raient vainement retourner danseur patrie, ef qu'ils étaient pour toujours attachés à, cette terre. de douleur et d’exil. Les jeunes gens sont; beaucoup plus sujets à Ia Nostalgie que Tes hommes d'un âge mûr. Tout plein ‘ençore .des 1 impressions de son Rene l’adoles-. cent reste sous leur influence, tant que de nou : . NOST 112 NOST EEE x F en “PE L velles habitudes plus fortes n’ont pas remplacé les | avait obtenu de l'ennemi qui environnait la place premières. L'homme dans un âge plus avancé n’est pas non plus toujours le maître de repousser 1 idée de son pays. Ainsi l’on a obervé aux armées d’an- ciens et braves militaires que le souvenir du pays n'avait jamais attristés pendant le temps qu’éloi- gnés de la patrie ils étaient entièrement occupés de l’accomplissement de leurs devoirs, mais qui ne purent résister au désir de revoir le sol natal, aussitôt que la paix ou d’autres circonstances ve- naient à les en rapprocher. Le premier effet de ce désir irrésistible de re- voir la terre natale , est toujours de déterminer une grande tristesse; bientôt à cette tristesse suc- cède une mélancolie profonde ; et la respiration entrecoupée ne se compose plus que de sou- pirs ; l'appétit se perd. Pour cacher aux autres la cause de ses maux qu’il n'ose avouer, le Nostal- gique cherche les endroits écartés, et, seul avec sa douleur, il cherche vainement à l’apaiser : la solitude lui devient encore plus funeste ; sa pensée unique , véritable délire , ÿ puise encore de nou- velles forces, et se seconde pour ainsi dire par cet isolement. Bientôt les forces s’épuisent, et man- quent enfin au nostalgique pour chercher les promenades de prédilection. Une pâleur mortelle remplace le coloris brillant de la santé ; les yeux mornes et toujours prêts à verser des larmes, ne supportent que difficilement l’impression de la lumière : le cœur bat tumultueusement; la moin- dre émotion excite des palpitations pénibles. Le sommeil se perd, ou bien, s’ilest encore conservé, il redouble le mal du triste Nostalgique en lui pré- sentant sans cesse les objets qui occupent conti- nuellement sa pensée. Parvenue à ce degré, la Nos- talgie est une des maladies les plus graves , et est essentiellement mortelle, si des obstacles insur- montables s'opposent au retour du malade dans son pays. On a vu des soldats mourir le jour même où leur congé leur avait été refusé. Dans certains cas, il suffit aux malades atteints de Nostalgie , pour que cette affection se dissipe , d’avoir la certitude qu’ils vont revoir leurs foyers. Zimmermann raconte entre autres faits curieux de cette espèce , l’histoire d’un étudiant de l’Univer- sité de Gottingue, devenu Nostalgique au dernier degré , et qui n’osait plus faire le plus léger mouve- ment ni même quitter sa chambre , car il se croyait affecté d’un anévrysme qui était sur le point de se rompre. À peine a-t-il recu la permission de re- tourner dans son pays, qu'oubliant ses craintes imaginaires , il parcourt toute la ville pour faire ses adieux à ses amis; il gravit même jusqu’au sommet des cascades de Cassel, tandis que deux jours auparavant il pouvait à peine monter quel- ques degrés sans être sur le point de suffoquer. En 1814, pendant le blocus de Mayence, un grand nombre de soldats furent pris de Nostalgie , le chirurgien en chef fit annoncer que le général sachant que beaucoup de jeunes gens désiraient retourner dans leurs foyers, consentait à leur ac- corder leur congé, et, pour ne pas rendre illusoire ce moyen de guérison, il assüra que le général un libre passage pour tous les convalescens. Cet. espoir ranima le courage d’un grand nombre et contribua puissamment à arracher beaucoup de victimes à une mort presque certaine, L'on voit par ce petit nombre d'exemples que le retour dans leur patrie, ou même le simple espoir qu'on leur fera entrevoir d’y revenir prom- ptement, seront les moyens les plus puissans pour combattre les accidens produits par la Nostalgie. (A. D.) NOSTOC. (mor. cryp.) Chaodinées. Ce genre , de la tribu des Tremellaires , établi par Vaucher , adopté par tous les botanisies, et formé aux dé- pens des Tremelles de Linné, constitue un pas- sage très-naturel de la famille des Chaodinées , la première et la plus simple de toutes, aux Lichens par les Colema, et aux champignons par les Auri- culaires. Le Nostoc consiste en une matière géla- tincuse , enveloppée d’üne membrane traversée de filamens , d’un volume qui varie entre celui d’une cerise et celui d’un œuf, lobuleuse', ondée, de couleur verdâtre ou jaunâtre; qui croît en quel- ques heures sur la terre, dans les allées sablées des jardins , etc., après les pluies d’automne ct du printemps , et qui disparaît par la sécheresse. Des- séché et placé dans l’eau , le Nostoc ne tarde pas à reprendre son premier volume , sa première forme et son aspect gélatiniforme ; son odeur et sa sa- veur sont fades. Traité par l’eau , il se transforme premptement en un liquide muqueux ou SYTUpCUx; mais il ne s’y putréfie pas aussi promplement que l'ont dit certains expérimentateurs. Il ya peu de productions naturelles qui aient autant tourmenté l'esprit des anciens écrivains , qui aient fait autant rêver les alchimistes. Ces der- niers, surtout, l’ont regardé comme étant une éma- nation , un résidu lancé par les astres, et lui ont attribué des vertus miraculeuses, entre autres celle de pouvoir changer en or tous les métaux qu'ils soumettaient à leurs actives investigations ; de Jà les noms plus ou moins pompeux ou ridicules sous lesquels on désignait cette substance. Les uns l’ap- pelaient Trône de la terre, Fleurs du soleil ou du ciel , Purgatoire des étoiles, Réalgar de l'air. Beurre de terre, Graisse de Rosée, etc. Soumis à l’analyse, le Nostoc a donné à Vau- quelin et Braconnot : de l’eau , du mucus, de la bassarine ou cérasine , etc. La distillation à la cor- nue en à retiré une huile brune, et une liqueur alcaline formée d’acétate et de carbonate d’ammo- niaque ; le résidu incinéré a donné du phosphate et du carbonate de chaux. Beaucoup de naturalistes ont cru à l’animalité des Nostocs, et ils s’appuyaient , pour soutenir leur erreur, sur une ‘observation d'Antoine de Bivona , qui rapporte avoir vu un grand nombre d’animalcules globuleux , très-agiles, nager dans de l’eau où avait infusé pendant huit jours le Vostoc verrucosum; mais, dit M. Bory Saint-Vincent , si le micographe de Palerme eût mis du foin ou des. œillets rouir dans de l’eau , il eût vu le même phé- nomène se produire en beaucoup moins de temps. Les 1. Noxtoc . 3. Noüophile s 3. Notonecte . 4. Nummutkite . 5. Nyctage . #. Nyctelie . 7. Nyctéribie . £ à 7° Æ, Cuérin der. Re NOTA Les espèces principales du genre Nostoc sont les suivantes : 1° Le Nosroc commun, NV. communis, de Vau- cher , que nous avons représenté dans notre Atlas, 1. 411, fig. 1, et qui est formé d’une membrane d’un vert olivâtre , tirant surle brun , diversement plissée , et adhérente au sol par simple contact : aucune radicule ne la tient fixée à la terre. Cette membrane est tremblante, transparente , fraîche au toucher, un peu luisante, Le Nostoc commun varie par sa taille , son épais- seur el'sa consistance , selon l'humidité de la sai- son, et suivant qu'il est plus ou moins exposé à la pluie ou à la sécheresse, à l'ombre ou à la lumière. On le rencontre fréquemment après les ondées de printemps , d'été et d'automne, le long des routes, dans les lieux couverts d'herbages, sur les pelou- ses rases, etc. , dans les allées des jardins. Les hi- vers rigoureux empêchent son apparition. Cette plante a recu une foule de noms vulgaires assez bizarres; on l'appelle indifféremment Cra- chat de lune , Arche céleste, Perce-terre, Beurre magique, Vitriol végétal, Nostoc de Paracelse, Sa- live de coucou, Ecume printannière, Crachat de mai, etc. 2° Le Nosroc vernuqueux, NV. verrucosum deVau- cher , qui croît en abondance dans la Sierra-Mo- rena , aux environs de Grenade ct de Ténérifle. Gette espèce est arrondie , d’une grosseur qui tient le milieu entre une aveline et un œuf, elle ressem- ble assez à une truffe, et sa couleur est d’un brun olivätre. On la (rouve éparse ou groupée au fond des eaux limpides dont le lit est peu profond et le courant peu rapide. 5° Nosroc sPHÉRIQUE, Â. sphæricum de Vau- cher, petite espèce qui croît indifféremment dans l’eau stagnante ou sur la terre humide, au milieu des herbes, dont la forme est ronde, la couleur brune-verdâtre, et la grosseur égale à celle d’un petit pois. On a attribué aux Noctocs les vertus médicinales les plus merveilleuses et les plus extraordinaires. Aussi on les a proposés comme les véritables pana- cées du cancer, des plaies et des fistules les plus in- vétérées. La toux la plus opiniâtre, la phthisie pul- monaire , devaient nécessairement céder à l'usage de ces végétaux mucilagineux ; mais la saine ex- périence a fait justice de ces prétendus miracles, et les seuls cas où l’on puisse aujourd’hui faire usage des Nostocs, seraient les inflammations su- perficielles de la peau, et surtout celle des yeux , si l’art de guérir n’avait à sa disposition des moyens beaucoup plus faciles à se procurer , et non moins -prompts et efficaces dans leurs effets. (F. F.) NOTACANTHES, Wotacantha. (xs.) Latreille donne ce nom à une famillede l’ordre des Diptères ; ayant pour caractères : antennes de trois articles dont le dernier visiblement annelé ; sucoir de quatre piè- ces ; écusson épineux. Chez ces insectes , la trompe est membrancuse , le premier article est court ; l'extrémité, en forme de lèvres relevées ainsi que _ les palpes, qui sont terminés en massue ; tous ces organes sont renfermés dans la cavité buccale; les EVE 113 \ NOTI antennes sont cylindriques , mais quelquefois terz minées en massue ; la tête est globuleuse , presque entièrement occupée par les yeux ; on y remarque trois petits yeux lisses ; les ailes sont croistes sur le corps dans le repos ; l’écusson est armé de plu- sieurs épines , l'abdomen est grand, méplat, ar- rondi; les pieds sont sans épines et les tarses ter- minés par deux crochets et trois pelottes mémbra- neuses. Presque toutes les larves connues de cette fa- mille sont aquatiques, ont le corps allongé, divisé en anneaux très-distincts, dont les premiers et les der- niers plus étroits ; l'anus terminé par un bouquet de poils qui sert à tenir cette partie au raz de la sur- face du liquide, où la nymphe est plongée, et à permettre à l'air de pénétrer daus les trachées ; quand le moment de la métamorphose arrive, cette peau de larve: se durcit, mais sans changer de forme ; la nymphe n’occupe qu’une partie du vide qui se forme au dedans de la peau de la larve ; dans quelques genres de cette famille dont les larves vi- vent dans le mucus qui se trouve dans les troncs d'arbres, les métamorphoses doivent être un peu différentes, mais elles n’ont pas été étudiées. Le genre le plus remarquable de cette famille est le genre Stratiomis dont on a formé la tribu des STATIOMIDES (voy. ce nom). (A. P.) NOTARCGHE. (wocr.) Petit genre de mollusques. IL est voisin des Dolabelles établi par Cuvier,, sui- vant lequelil est caractérisé par un manteau sans coquilles , et seulement fendu obliquement au des: sus du cou pour conduire aux branchies qui res - semblent à celles des Aplysies, ainsi que tout le reste de leur organisation. M. de Blainville qui a eu occasion d'observer la Notarche de l'ile de France , n’y a pas reconnu d’appendice natateur ni de lobe destiné à protéger les branchies. Il croit que la fente du cou dont parle Cuvier n’est autre chose que le sillon de communication des orifices de la génération. (V. M.) NOTHUS , Nothus, (ins. ) Genre de Coléoptères de la section des Hétéromères, famille des Sténé- lytres, tribu des OEdémérites, offrant les carac-- ières suivans : tête point prolongée en museau : antennes insérées dans une profonde échancrure des yeux ; palpes ayant leur dernier article très- grand ; corselet de la largeur de la base de l’abdo- men ; fémurs postérieurs très-développés dans les mâles, avec une dent et deux petits éperons en dessous ; les crochets des tarses sont bifides; ces insectes sont très-voisins des OEdémères, avec lesquels ils ont été long-temps confondus ; comme eux ils ont le corps allongé et les élytres linéaires ; on les trouve de même sur les fleurs, mais leurs métamorphoses n’ont point été observées. N. à Deux points , W. bipunctatus , Oliv. Long de quatre lignes ; il est noir ; la bouche, le front EL le tour du corselet et une longue ligne au milieu , une partie de l’abdomen et des pattes fauve. II habite l'Allemagne. (A. P.) NOTIOPHILES ; Motiophilus. (ins. ) Genre de Coléoptères de la section des Pentamères , fa. mille des Carnassiers , tribu des Carabiques , formé 415° Livraison, 15 GS © OTO Li NOTE de quelques petits insectes:confondus:d’abord:avec: les Élaphrus parles auteurs, séparéspar Duftchmid: danssa L'auna, austriaca, et.élablis, comme-genre: par M. Duméril; ils diffèrent des Elaphrus par leur: labre demi-cireulaire, leur corselet carréiet le der- nier article des palpes externes,,, qui est.oyalaire,, tandis que dans Jes-autres,ilest.en cône renversé, N. aQuarioue, M. aqualièus; représenté-dans: notre Atlas, pl. 411, fig. 2. Long de deux lignes; d'un brun cuivreux, avec, un-espace;:sutural poli , et une tache également polie à l'extrémité; des ély- tres. Gette espèce. est très-commune aux environs de Paris. (A: P.) NOTOBASE,, Notobasis: (som. pHAn.,) Le, C'ar- duus syriacus de. Linné est:le type du genre insti- tué sous ce nom par Gassini, dans, sa Classification des Synanthérées ; il lui assigne pour caractères principaux : un involuere ovoide , presque globu- leux , composé de folioles imbriquées ; appliquées, coriaces ; les intermédiaires ovales-oblongues, mu- uies d’une glande ou nervure sur le côté extérieur, et surmontées d’un,appendice linéaire épais et pu- bescent; un réceptacle,charnu, à peu près-plane , garni de paillettes nombreuses et inégales ; une ca-. lathide composée de fleurons nombreux , égaux , hermaphrodites au centre , mâles à la circonfé- rence; les étamines sont velues dans les unestet les autres. Les mâles renferment un faux ovaïre , sans ovule, portant une aigrette de quelques: poils à peine plumeux. Les ovaires fertiles produisent des akènes comprimés sur les deux faces, libres ebgla- bres, comme couchés en arrière sur le réceptacle, ayant à leur base une aréole longue:et étroite; leur agrette est blanche et'plumeuse:. ‘ Le Wotobasis syriaca , Cassini, est une herbe du Levant, qu'on trouve: aussi, en Espagne ; sx tige, droite et, ordinairement simple, s'élève! »trois pieds environ; elle est garnie de feuilles, ovales oblongues , à, bords sinués ,, anguleux, épineux ; leur surface verte est marquée de taches blanches ; les supérieures sont amiplexicaules; les'inférieures se rétrécissent en forme de pétiole. Les calathides, accompagnées à leur base de bractées:épineuses ; sont ;purpurines ou blanches; solitaires ou:termi- nales. Le Votobasis se place dans latribu des Gardui- nées, non loin du Cirsium, dont on peut le re- garder comme un sous-genre; (L.) NOTONECTE, Fotonecta. (xs: ) Genre d’Hé- miptères de la section des, Hétéroptères, famille des Hydrocorises, tribu des. Notonectides , ayant pour caractères : rostre court, conique et trian- gulaire ; labre Wiangulaire ; antennes courtes , ca- chées sous le rebord. de, la-tête, quatrearticles, dont le dernier plus grêle. que les précédens; le corps test cylindrique; les ailes-retombent en toit des deux côtés du.corps ; tarses de deux articles, Ce geure a élé établi par Linné; mais on en a succes- sivement détaché quelques espèces qui offraient des caractères différens de ceux que nous venons de signaler ; ces insectes ont été nommés Voto- nectes par ce qu'ils nagent toujours sur le dos pour pouvoir saisir. avec} plus de facilité la proie qui passe au: dessus: d'eux ;; ils:ont le corps.oblong , tout-à-fait en toit; la tête jointe intimement. aw thorax, verticale ; peu saillante:;les yeux/sont ova- lues’, très-gros ; onneremarque: pas. d’ocelless le rostre atteint à peine, l'extrémité des hanchesians térieures; le corselet! est :eourt , transverse; lé cussonitriangulaire: très-grands:les élytres tombent latéralement des deux côtés du corps; les quatre paites antérieures-sont assez courtes; maisls.ont les hanches et surtout les-inéchanters très-déve- loppés 3 les tarses: sont longs et terminés; par deux grands crochets; les pattes postérieures, sont très allongées;: les fémurs, les tibiaset les: tarses les. divisentien trois parties presque égales; cesderniers ont leurs crochets. très-petits. Ces: insectes sont aquatiques et carnassiers. sous tous leurs états ; ils attaquent. des insectes souvent plus gros qu'eux, et n’épargnent, pas leur. propre race; ce genre n’est pas très-nombreux ; etencore toutes les espèces.qui le composent n’ont-elles pas été parfaitement étudiées, N. ézauque, N.glauca , Linn. ,représentée dans notre Atlas, pl. 41a, fig. 3; Longue de‘six lignes; tête jaunâtre ; yeux bruns ; corselet et pattes fauve: | clair ; écusson brun ; élytres jaunes , avec quelques points bruns le long de la côte antérieure; en des- sous, l’abdomen.est marbré de noir et de jaunâtre; cette espèce est très-commune dans, les eaux de notre pays;.elle attaque principalement les larves d’Ephémères ; dans l’accouplement, le: mâle, est monté sur le dos de la femelle , et ils magent mal- gré cela avec une grande vitesse; la femelle place ses œufs sur les tiges des plantes aquatiques. (A. :P.) NOTONECTIDES,. Votonectidæ,. (xs. ) Tribu d’Hémiptères de la sectron des Hétéroptères , fab mille: des: Hydrocorises, ayant: pour: caractènes.::| corps: épais ; les quatre pieds antérieurs recourbés, en: dessous ; les: fémurs. non renflés; le:tarse.en! pointe; les pattes postérieures sont très-ciliées.s;, en forme de rame, terminées par des crochets très-petits ; ils magent avec beaucoupde; vivacité:3! ils sont carnassiers sous tous leurs, états; leur: nos tre, très-courtet très-aigu , pique vivement quand: on les saisit sans précaution. #oy. Noronrere ek GonisEs. (A. P.) NOTOPODES, Motopoda. (:enusm. ) C’est. la, sixième tribu de l'ordre: des Décapodes ( Cours, d'Entomologie de Latreille), famille des. Brachyu:. res, établie par Latreille, et ayant pour earactè- res;-suivant lui : les deux: ou: quatre pieds: posté- rieurs insérés sur le dos et au dessus du plan des autres: Cette tribw est très-remarquable,, et elle: se distingue des autres par la position des quatre pieds postérieurs ; elle renferme des crustacés mé- diocrement grands, dont quelques espèces, (Do- rippé Cuvieri ) atteignent cependant une taille assez considérable ; ces crustacés: sont généralement, rares et se tiennent à de très-grandes profondeurs, x quelques üns ( Dromies).se.servent de leurs pattes postérieures, armées-d'une petite pince en crochet, pour se couvrir le corps de débris de plantes ma + - rinés et de corallines. M. Guérin, dans un travail VE NOTO inséré ‘dans des Annales des sciences naturelles ; mars 1839 ,etrayant pour titre : Notice sur quél- ques modifications häintroduire sur les Notopodes de M: iLatreillestet établissemens d’un nouveau genre dans cette itribu:;/la divise ainsi : I. Test orbiculaire ou ovoïde globuleux. A. Les quatre derniers ,pieds insérés sur le dos ; corps globuleux , orbiculaire, ( Genre Drouie, Dromia, Fabr. ) B:Lesdeux dernierstpieds seuls-insérés sur le dos ; ‘corps umpeuaplati , ovoïde , évasé , presquoen formeide cœur-renversé , et tronqué postérieu- “ement. ( Genre Dynoubre, Dynomera, Latr. 1. Test presque carré, un peu, plus étroit, à sa partie antérieure , aplati en dessus. A.,Les deux derniers, pieds insérés sur'le:dos. (Genre: Cymopaure , Cymopalia, Roux. ) 8. Les-quatre derniers pieds msérés sur'le dos. 4. Tous les pieds-semblables. (Genre Capuyre, Caphyra, Guér. ) an ot — -2. Les quatre premiers pieds beaucoup plus ! grands que les suivans. æ Antennes latérales insérées au ‘dessus des ! ‘intermédiaires; yeux portés,sur des pédi- | eules, courts. 1(GenreDorrere , Dorippe , Fabr. ) 6. Antennes latérales insérées au dessous des ‘intermédiaires ; yeux portés sur de longs | pédicules. (Genre Eruuse, Ethusa, Roux. ) ‘Nous avons fait connaître aux articles DroMIE et Dorwæpes les deux principaux genres de cette tribu ; les, autres, quoiqu'oflrant des caractères assez iranchés entre eux, ne sont composés que d’es- pèces peu nombreuses, peu connues, et:qui ne présentent qu'un intérêt scientifique de classifica- tion ; car on ne.connaît rien sur leurs mœurs, ou ce que l’on en connaît est semblable à ce qui a lieu chez les genres Dromie et Dorippe. (H. L.) | NOTOPTÈRE, Notopterus. (parss..) Les pois- sons,de la famille des Clupis., dont le, dos est,garni d’une seule nageoire à rayons mous, et qu'on nomme , à cause de cette particularité, Notop- ières, sont en très-petit nombre. Leurs opercules et leurs joues sont garnis : d'écailles ; de plus , les arêtes de leur machoire inférieure ét:la carène de leur ventre sont dentelées; leurs palatins .et.leurs deux ‘mâchoires armées de ‘fines dents : ‘ils -ont deux ventrales presque imperceptibles, suivies d'une, très-longue: anale-qui occupe lestrois quarts della longueur totale-du poisson et $’unit à la na- géoire de la queue , circonstance qui les avait fait . placer parmi, les .Gymnotes.par quelques auteurs. Onvn’en connaît ‘encore/qu'une seule ‘espèce mal déterminée des/étangs d’eau douce des Indes : c'est le Noroprkre .KAP1RAL :de ‘Lacépède:; mous nous “bornérotis seulement à dire que c’est ‘un poisson long d’un pied , à corps très-comprimé Ja- NOUR téralement , à ventre tranchant, ‘et d’une ‘belle couleur d'argent à l’état frais, (Azpn. G.) NOTOXE , Wotoxzus. (xs. ) Genre dé Coléop- tères’de’la section des’ Hétéromères ; famillé'des Trachékides ,'tibu des Anthicides ; ce genre offre pour caractères : tête triangulaire, dégagée, in- clinée ; ‘palpes maxilläires' terminés par un article presque sécuriforme ; le dernier article des palpes Jabraux est aussi plus grand qué les précédens ; antennes inséréés devant les yeux ét formées d’ar- ticlesien éône renversé; corps allongé, cylindri- que ; élftres molles; ces insectes sont ‘dé très-pe- tite taille ; ils ont la tête un peu plus large que la partie antérieure du ,corselet , arrondie postérieu- rement ; le corselet est noduleux et souvent muni d’une ‘corne avancée ‘dans le milieu de Ja partie antérieure , mais seulement dans quélques espèces ; les'élytres sont plus larges que le ‘corsélet , recou- -vrant de’ tous côtés l'abdomen ; les aîlesmanquent souvéntson les trouve! sur’les fleurs oir ils se meu- ventuavecivivacité; nideurs larves ni leurs méta- morphoses ne sont connues. Geolfroy créaile genre Notoxus,, qu'il.nommait en francaisiCucute , avec les espèces ‘qui ont le corselet dilaté-en forme de corne; -Fabricius les avait d’abord-réunis ayec-un genre de la tribu des Clairones , les Opiles ; mais, Paykul ayant séparé les premiers sous le nom générique d’Anticus, Fabricius adopta ce dernier nom dans ses derniers ouyrages; mais il y a confondu beaucoup de pe- tits insectes qui n'yont aucun rapport; Olivier décrit plus de trente espèces de ce genre , et plu- sieurs autres espèces ont été découvertes depuis lui ; nous nous contenterons d'en citer deux : N. monocéros , V. monoccras , Linn. Long , de deux Jignes.et demie, ;.tête noire; reste.du corps fauve , avec une corness/avancant-sur la tête , noi- râtre ; une.tache à. la base .des,élytres,;-une,partie de la suture et une:large bande,transverse près, de l'extrémité, noire..Gette espèce estcommune aux environs de Paris. N. mes rieuns, .V.(floralis, Oliv. Long ‘d’une ligneset demie; moir ,:avec -be eorselét , l’abdomen et les pattes fauves ; la base des 'ékytresiplus claire, Commun sur:les fleurs. (A. P.) NOURRICIER. (ana. )'Quinourrit qui ali- ménte. On appelle ainsi Plusieurs branches-arté- rielles quipénètrent les’os‘pour y porter le sang , et ‘principalement celles-qui s’introduisent -par’le trou principal des‘os longs, auxquéls -on’a donné aussi le nom de Nourriciers.! On dit encore! les sucs Nourriciers ; la lÿmphe Nourriciére. (P.:G:) NOURRITURE , synonyme d’ALIMENT ( voy. ce mot). Je demande s’il existe au monde un sujét plus important que célüi-ci. Je demande s’il n’y a pas'lieu de s’étonner-qu'un objet avec ‘léquél tout être vivant estobligéide se mêttré en rapport, au moins une fois par jour, soit universellement ignoré ou mal connu. Mais j'ai tort de faire des questions semblables: Fhumanité-est-pleine de contradic= tions ; les choses les: plus vulgaires sont celles | q'onsmégligeitle splus; leur-atilité ‘étant perma< NOUR nente, la routine aveugle. s’en empare et les sous- strait à un examen réfléchi. Pour disserter sur la Nourriture d’une façon convenable, il faudrait être à la fois médecin , gastronome et cuisinier. Je suis loin de posséder complétement ces qualités requises; mais si je n’ai jamais mis la main ni à la pâte ni au fourneau , si je n'ai jamais, comme un cuisinier émérite, trempé artistement le doigt dans la sauce, en revanche, j'ai cultivé tant soit peu mon palais, j'ai raisonné mes morceaux, et mon intelligence s’est quelquefois appliquée avec un succès égal aux travaux de l’es- prit et de l'estomac. $ I. misrorroue. Les anciens n'avaient pas, relativement à leur Nourriture, les mêmes usages que. nous. Selon Pline, les boulangers et l’art de faire du pain ne furent connus à Rome que vers l’an 580 de la fon- dation de la ville. Jusque-là ils vivaient d’une espèce de bouillie ou polenta , ou de galette cuite sous la cendre : Ponebant igitur Tusco farrata calino Omnia tune : quibus invideas, si lividulus sis, dit Juyénal. Mais l'emploi du Bœuf comme viande nutritive remonte jusqu'aux héros d’'Homère. Plus tard l'Afrique fournit aux descendans de Romulus les jeunes Chameaux et les Dromadaires , dont les talons grillés étaient en grande estime auprès des gourmands. L’Anon était la chair favorite de Mé- cène. Nous avons vu, en France, le chancelier Duprat, imitant le goût du favori d’Auguste, en faire engraisser pour sa table. Le Loir ( genre de Rongeurs de la famille des Rats ) , que l’on mange encore en Îtalie, était tellement recherché pour les festins, qu'on l’engraissait dans des garennes particulières. On le vendait au poids, et Appius nous apprend qu'en l’accommodant avec du miel et de la graine de pavot, on faisait de la sorte un excellent ragoût. Le Chien, soumis à la castration ; le Renard, en automne , quand les raisins l’avaient bien engraissé ; les jeunes Ours, étaient aussi très- recherchés. De tous ces quadrupèdes nous n’avons retenu que le Bœuf. Le Paon , l’Autruche, la Grue, la Cigogne, le Flammant ou Phénicoptère, ne sont plus guère usités de nos jours. Les Romains attendrissaient la chair dure du Paon en la. battant sous des pierres , et ils en étaient devenus si friands que des spéculateurs avaient fini par les élever en trou- peaux pour, Jl’approvisionnement de la cité. Un certain Aufidius Lurco, selon Varron, en vendait par an pour une somme équivalente à plus de soixante mille francs de notre monnaie. de crois que nous avons bien fait de renoncer à faire figurer sur nos, tables ce volatile orgueilleux. Qu'il pare n05 basses-cours de son beau plumage ; la saveur de sa chair et les sons de sa voix ont un mérite égal. Je l’ai éprouvé l’année dernière , à Pezenas (Gi), (1) Pézénas, l’une des petites villes du midi les plus jolies €tles plus agréablement situées, dans la vallée de l'Hérault, 116 NOUR chez mon ami M. Pauzier. Un jeune Paon avait abandonné la ‘volière et se promenait dans les champs; nous le chassâmes avec l'intention de le manger. On le fit rôtir; madame Pauzier elle- même veilla avec grand soin à sa préparation. La table était nombreuse , et pourtant je me rappelle que le bel oiseau fut obligé de s’y présenter jusqu’à trois fois. Quelle humiliation pour sa superbe et pour la femme de Jupiter, Conjuge me Jovis et sorore ! Dans l’Autruche, l'aile était le morceau préféré, On sait qu'Héliogabale, cet empereur si sotte- ment magnifique, se fit servir en un seul plat six cents cervelles de ce chameau ailé ( Struthiorca- melus). La Grue fut d’abord irès-estimée ; affaire de mode, car la Cigogne la remplaca plus tard. Quant au Flammant, ses rapports avec la table étaient de deux sortes : on mangeait sa langue avec un grand plaisir, et l'on, employait ses plumes aussi bien que celles du Paon à se débarrasser l’es- tomac lorsqu'on était ingurgité, ou plutôt afin de se donner la satisfaction de s’ingurgiter encore. On sait que les Romains avaient poussé fort loin cette sale coutume , puisqu'ils ayaient ménagé au- près de la salle du festin un cabinet spécial exclusi- vement affecté au vomissement volontaire; mais ce qu'on ignore plus communément, c’est que le même usage était connu des anciens Israélites ; car voici un précepte que nous trouvons dans l’Ecclé- siastique : Æt si coactus (rempli, entassé ) fuerts in edendo mullüm , surge è medio, evome , et refri- gerabit te ( chap. XXXI, vers. 25). Parmi les Reptiles on rejetait la Grenouille et on mangeait le Lézard ( Lacerta viridis”) ; toutefois M. Virey, qui nous fournit ce fait, ne cite point son autorité. Mais la Nourriture la plus recherchée des Ro- mains , vers les derniers temps de la république, c'était le poisson. On dépensait des sommes im- menses pour construire des viviers ; Lucullus tran- chait des montagnes pour faire arriver l’eau de mer dans le sien. On estimait surtout la Lamproie d’eau douce, Petromyzon fluvialis ; lEsturgeon , Acipenser sturio, qui ne se présentait sur la table des empereurs qu'avec une pompe triomphale. La ri rianté et fertile, qui appuie sa tête sur l’un des contreforts des Cévennes, et qui trempe ses pieds dans une mer dont les eaux réflètent le beau ciel bleu de Montpellier, de laProvence et de l’Italie. C’est à Pézénas que Molière a fait ses premiers essais de composition théâtrale ; et naguère encore on a pu voir à Paris le, fauteuil,sur lequel notre grand comique passait des heures entières dans l'observation chez le barbier Gelly, dont la boutique était le rendez-vous des notabilités de la con- trée. C'est aussi à Pézénas que Picard, l’un des plus hetreux disciples de Molière, a fait un séjour fort utile au rétablis: sement de sa santé. On voit encore, dans les environs de cette ville, quelques restes du château de la Grange, où le der- nier des Montmorency, Henri, fêta royalement Richelieu et Louis XIII. Enfin, c’est là qu'était né,le tribun,Curée, celui même qui fit la proposition de confier le gouvernement de la république à un Æmpereur, et de déclarer l'empire héréditaire dans ia famille du premier consul! Napoléon Bonaparte. « Le » temps se hâte, disait-il ; le siècle.de Bonaparte est à/sa qua- » frième année , ef la nation veut un chef aussi illustre quesa » deslinée...... » — — ———.———————————_—_—_———————————.——…—…—…— ——…—— —.—…——— ———" ——————Zlé eg NOUR Murène, Muraæna helena ,L.; Muræ:ophis, Lacép., sorte d'Anguille qui reconnaissait la voix de son maître , Natat ad magistrum delicata muræna. ( MARTIAL.) da Morue , et tous les poissons plats, tels que la Li- mande ,-le Carrelet, la Plie, la Sole et le Turbot , le grand Turbot, Pleuronectes maximus, L., pour lequel Domitien fit un jour assembler le sénat de Rome, ‘Sed deerat pisci patinæ mensura. Vocantur Ergù in concilium proceres. (Juvéxar.) le Surmulet, Aullus barbatus, qui est notre Rou- get ; celui-ci était fort cher parce qu’on n'avait pas réussi à l’élever dans des‘viviers. Crispinus , le fa- vori de l’empereur, en acheta un six milles sester- ces. Cest ce Crispinus dont Juvénal parle en ces termes ; au commencement de la satire intitulée le Turbot : Ecce iterum Crispinus, et est mihi sæpe vocandus Ad.paries; monstrum nullà virtute redemptum A vitiis. ..".. Le foie du Surmulet. faisait la base de l’alec, assaisonnement irès-renommé, inventé par Api- CIUS. La Dorade,. si.estimée. à Montpellier, quand elle vient de l'étang de Latte, près du cap de Cette, Ja Dorade, qu’on ne connaît point à Paris, était aussi d’un grand prix à Rome. Son goût exquis, sa chair légère et très-salubre, la faisaient rechercher avec raison , et Sergius attacha une sorte d'honneur à prendrele surnom d'Orata , à cause de sa passion pour cet élégant et délicieux habitant des mers. Ce même Orata, le premier , enseigna à parquer les Huïîtres, qu'on allait, même alors, chercher sur les côtes d'Angleterre | d’où nous viennent en- core aujourd'hui les huîtres d'Ostende, si déli- cates el si renommées à juste titre; ce qui prouve -que les Huïîtres du lac Lucrin , malgré les éloges d'Horace,. ou ne suflisaient pas ou leur étaient, in- {érieures. | Parmi Jes mollusques, outre les Huîtres, on man- geait aussi la Seiche. mi sepiolas, dit, dans Plaute, un vieillard qui voulait rajeunir et sacrifier encore à l'amour. On engraissait des Escargots en les met- tant dans des crüches remplies de moût cuit et de Son, et quand on les avait fait griller sur des grils d'argent , ils avaient la vertu de provoquer à boire. Nous ne voyons pas que les Romains fissent plus de cas que nous des insectes pour leur nourriture ; mais les Athéniens mangeaient avec plaisir les Ci- -gales avant qu’elles fassent parvenues à l’état par- ait. Les Grecs d'Asie et les Phrygiens estimaient beaucoup le Cossus, Curculio palmarum, connu aussi sous le nom de Ver Parmisre (voy. ce mot), et que l’on mange encore aujourd’hui dans l'Inde, Il y à méme péine de mort contre l’esclave qui détruirait les œufs déposés par le Curculio dans la moelle du palmiste. Les Indiens nègres ou créoles en raffollent. Ils surveillent l’éclosion de ces œufs et l'accroissement des larves avec le plus &rand'soin. Quand elles ont acquis l'épaisseur du 117 NOUR doigt et une longuocur proporlionnée, on les re- cueille et on les fait frire dans du beurre, ou on les met en brochette. Les habitans de Cayenne trouvent cet aliment délicieux. Pour ce qui est des alimens tirés du règne végé- tal, les anciens ne connurent ni les Haricots, Pha- seolus vulgaris, qui nous sont venus de l'Inde orien- tale, ni les Epinards, que nous devons à l'invasion des Goths. C’est du moins ce qu'ont soupconné les botanistes qui, ne rencontrant nulle part en Europe ni dans les Indes le Spinacia oleracea à l’état sau- vage, le découvrirent vers la Grande-Tartarie , et à l’orient de la Haute-Asie ; où il croît avec l’Ar- roche des jardins et l'Estragon (Frey). Ils man- geaient les Glands doux du Quercus ballota, pareils à ceux qu'on trouve en Espagne ; de la Bourrache:; du Chervi que Tibère faisait chercher tous les ans en Allemagne sur les bords du Rhin; des feuilles de Mauve, l'herbe sainte des Pythagoriciens. Ci- céron mangeait de la mauve jusqu’à se donner des indigestions. Horace, dans un de ses accès d'amour pour la médiocrité, ÆAuream quisquis mediocrita- tem, ne désire pas autre chose pour son bonheur que des olives, de la chicorée et de la mauve : ... Me pascant olivæ Me chicoreai, levesque malvæ, ditsil, D’après Martial, cependant , il paraît que la Mauve était surtout usitée, comme aliment, par les personnes dont le ventre était paresséux. Vescere lactucis et mollibus utere malvis; 4 Nam faciem durum, Phœbe, cacantis habes. (Mantian.) La Passerage , Lepidium latifolium , et les baïes de Sumac, /ihus coriacea , leur servaient de condi- ment. Mais les assaisonnemens pour lesquelsils avaient une grande passion, étaient l’'Æssa fœtida, le. Mu- riaetle Garuim. L’Assa fetida se payait son poids d’argent. Cette gomme résine qui s’obtient, comme l’opium en pra- tiquant des incisions sur la plante fraîche qui la fournit, et qui a recu le nom de l'erula assa ftida, a une odeur forte , alliacée , désagréable et uné'sa- veur âcre , amère ct extraordinairément repoüs- sante, au point que les anciens auteurs de matière médicale lui avaient donné le nom de Stercus Dia- boli. Les Romains , au contraire, l’appelaient le Mets des Dieux. Le plus estimé leur venait de la Cyrénaïque. Nous le tironsaujourd’hui de la Perse, dont les habitans, au reste, paraissent avoir con- servé latradition des Romains touchant l’excellence de ce condiment , quoique le souvenir de ses éma- nations suffise pour révolter l’estomac d’un Euro- péen. Comme les Romains, les Orientaux mélent l'Assa-fœtida à tous leurs alimens, et dans lés jours de fête ils en impregnent le bord de leurs coupes pour donner à leurs boissons plus de goût et de parfum. Le Muria était une espèce de saumure de Thon; la plus estimée venait de Byzance. Quod pingui miscere mero, muriâque decebit À Non alià quam quâ Bizantia putruit orcà. à (Honace, liv, 11, Sat, 1v.) | NOUR 118 NOUR " Le 'Garun se préparait différemment, Cfétaient ‘des entrailles de poisson-confites dans le vinaigre, ou bien dans l’eau! et le sél , souvent dans l’huiïleet le vin; eton l’appelait selon les cas Oxygarum!, Hydrogarum., Elæogarum , OEnogarum. Malgré son\odeur putride, :on-en,portait dans des flacons d'onyx; comme, nos dames portent quelquefois des cparfumis. On y mettait encore ‘du poivre, Garum -piperatum, eb Pélrone ajoute aussi des fines herbes. Selon Pline, de ,Ganum. fait avec le. maquereau seul était le plus recherché; «après les parfums, dit-il, c’est la liqueur la plus,chère ». Gælius Au- rélianus prétend qu’on préférait celui qui était fait avec uñ poisson du Nil, le Silure. Sénèque le ca- ractérise ainsi dans sa XCVI° épître, Garum, pre- tiosam:malorum. piscium. saniem.. Horace en parle ‘de. la manière suivante : Affertur squillas! inter muræña natantes,; Pressit cella ; garo de succistpiscis Iberi. (Liv. 11, sat. var.) Mais quelle épouvantable profusion que celle de deurs:repas !IL.fautdiredans Pétrone la description du festin de:Trimalcion. La choseest exagérée sans aucun doute, comme il est permis à un poète sati- rique, afin de frapper vivement l'esprit de ses lec- teurs. Toutefois, quelque grande que soit lhyper- bole, quelque réduction que l’on doive apporter à sa valeur, ilen reste toujours assez pour effrayer l'imagination. Au premier service on voit figurer des œufs de,paon formés d’une pâte légère imitant parfaitement la coquille , dans chacun desquels est | “nseveli un Bec-figue bien.gras , au milieu de jau- mnes-d'œufs ‘délicieusement épicés ; idée gastrono- mique charmante , dont on a fait, sous le nom.de | Rôti de l’impératrice , ‘une plaisanterie de fort bon goût. Ce n’est certes pas en cela.que git Ja pro- fusion : mais on a lieu de s'étonner quand-on voit apparaître sur la table un globe immense entouré du cercle ;zodiacal,,et sur chaque constellation des mets de forme et de nature à en rappeler le sujet. «'Au son des instrumens,, dit Pétrone , quatre es- elaves :s’élancent vers la table, et enlèvent, en dansant, la partie supérieure de ce globe. Sou- ain se découvre à nos yeux un nouveau service , des volailles -engraissées, une tétine de truie, un dièvre avec des ailes sur le dos, qui figurait Pégase. Nous remarquâmes aussi dans les angles, quatre satyres iqui portaient de petites outres d’où s’é- soulait une saumure bien épicée, dont les flots allaient grossir l’Euripe, où nageaient des poissons tout accommodés. » Le service étant épuisé, tout | à-eoup un grand bruit se fait entendre au dehors, continue notre auteur , et des chiens de Laconie., s’élancant dans la salle, se mettent à courir au- | äour.de:la table. Ils étaient suivis d’un, plateau sur ! dequel on portaitun sanglier de la plus haute taille, | Sa hure était coiffée d’un bonnet d’affranchi. A ! ses sdéfenses étaient suspendues .deux corbeilles | tissues de petites branches de palmier ; l’une rem- | plie de dattes de Syrie , l’autre de dattes de la Thé- | baïde. Des marcassins , faits de pâte cuite 4u four, | suspendre à ses mamelles , et nous indiquaient:as- sez quec’était ane-laie. .Gelui qui fat-chargé d'en faire la dissection était un grand estafier à longue barbe, dont les jambes étaient entourées. de ban- delettes , ét qui-portait un habit de chasseur. De son: couteau de ::chasse,,1l donna un grand: coup dans.-de ventre .de J’animal.: soudain de!son. flanc -entr’ouvert.s’échappe une volée de grives. Après le sanglier ,,on apporte un:énorme porc. Trimalcion l'examine avec étonnement. — Que vois-je;ndit- il, ce porc n’est pas vidé ! qu’on fasse venir-le cui- sinier. Le pauvre diablesapprocheret sconfésse en tremblant qu'en‘éffet il a oublié de vider l'animal avant de: le faire-cuire. — Comment , oublié !s’é- crie Trimalcion en fureur. Ne dirait-on-pas à l'en- tendre qu'il à, seulement :négligé -de l’ässaisonner -de poivre ‘et de cumin? — Cet esclave doit être un grand drôle, dit. un ,des:convives; oublier-de vider un-eochon!! Par: tous les-dieux ! jene luipar- donnerais pas d’oublier de vider un poisson. /Per- dant qu’on délibère sur {la punition, Je euisinier saisit un‘Ccouteau,et'eniprésence de tous les con- vives , 1l éventre le porc. Entraînés par leur pro- pre poids , des monccaux-de'boudinsèt de saucis- ses se font jour à travers'la fente ét'fournissent de nouveaux et de copieux alimens à la gloutonnerie de’chaque invité. Puis on’apporte un veau ‘bouilli le casque en tête , suivi d’un esclave en costume d'Ajax qui , l'épée nue ,-ét imitant les gestes’ d’an furieux ,se|met à le découper dans tous les sens. Enfin‘le plafond'dellasalle eraque , ils’entr’ouvre, etle ‘dessert ‘le plus splendide descend accompa- gné-d’une couronne : d’or qui se:pose d'elle-même sur la tête derchaque assistant , etc. Pétrone nous a laissé la description de ce repas ou plutôt de-cette ‘orgie: dans laquelle ,‘sélon quel- ques commentateurs ; le’sâtirique a voulu pémüdre Néron:sous des -traits-du stupide Trimalcion. [l'est douteux ;:comme mous l'avons insinué plus haut , que cette narration soit de ‘tous ‘poirits'historique; mais:si elle ne létait pas au ‘temps ‘où “elle fut écrite, elle l’est devenue depuis, car le‘festin de Trimalcion sa sété ’réalisé «sous le régent. L'abbé Margon , fortgourmand de son näturel , ayantun jour recu du duc d'Orléans , on’ne-sait trop pour quel service secret , une gratification considéräble, imagina dela manger dans un souper qu’il pria son patron deilui laisser: donner X Saint-Cloud.L’abhé fit la disposition-du-repas , Pétrone à ‘la: main' et l'exécuta avec lacplusigrande-exactitude. Onsur- monta toutes les difficultés force-de-dépenses. Le régent eut la ‘curiosité d'aller -surprendreles ae- teurs ,1et il avouaqu'ilin’avait:jamais rien-vudessi original. :( Foy. -Pérrone , traduction Ineuvelle., pareC. H.,D.:G.:) IT. DE L’ALIMENT EN GÉNÉRAL, ET DE QUELQUES SUBSTANCES ALIMENTAIRES EN PARTICULIER. On aiquelquefoistagité l&question detsavoir s'il onyrarqu'unscul-aliment ou:s’il:y enva plusieurs. Quelle queisoit la nature-de larsubstance alimen- taire ‘introduite dans l'estomac; cet organe , “en entouraient lanimal:eomme s'ils eussent voulu se | effet ,;ensextraitune portion qui jouit .de la:pro- = = priéié: de se combiner: avec-nos organes , de se | tans{ormer-en.eux, deréparer les pertes que l’u- sage de: la vie occasione , de: s’assimiler , ensum mot, comme on-dit dans les écoles. Or, on s’est demandé si: cette portion assimilable est une, sims ples; toujouns:lasmême dans toutes les espèces d'a- limens, où bien si-elle-est-multiple-et aussi variée que-les nombreuses-substances qui servent à notre Nourriture; es anciens prétendaient qu'il n'y a qu'un: ali- ment, et ils distinguaient la: matière alimentaire de l'aliment proprement dit; La matière alimen- taire était la substance naturelle, soit simple, soit aeeommodée , et se composant du: principe nutritif et d’autres principes inaltérables où étrangers: à la nutrition. L'alimentétait ceprincipeexclusivement assimilable qui se-trouve en toute matière alimen- taire , et auquel toute-substance naturelle qui nour- rit. doit la propriété de nourrir. - Cette.doctrine remonte jusqu’à Hippocrate ; elle a été, long-temps suivie dans les écoles. Mais Hallé, parmi les modernes, l’a complétement rui- née tout en. se contredisant lui-même. Nous ne nous arrêterons pas à la discuter; c’est de l’ab- staction pure, et, si l’on peut ainsi parler, de la métaphysique alimentaire. La direction.qu'a prise aujourd’hui l'étude des sciences naturelles range une semblable question. parmi celles qu’on doit abandonner aux philosophes , c’est-à-dire à la dis- pute. Néanmoins, et à propos: de philosophes , nous dirons un mot de la question: qui lui est sub- séquente et que les philosophes surtout ont agitée, comme si Dieu, en créanteten organisant l'homme dans; les conditions où nous le trouvons!, ne l'avait pas décidée depuis le commencement des siècles. Donclesphilosophes se sont demandé si l’homme Gtait, herbivore ou: bien s’il était carnivore, J.-J. Rousseau a dit que, primitivement , il était herbi- vore. Helvétius, au contraire, prétend qu'il est cssentielement carnivore. Le fat.est qu'il n’est ni l’un ni l’autre exclusivement ; par cela: seul qu'il semourrit à la fois de substances végétales et de substances animales, il estincontestablement om- mivore. Au reste, si, négligeant le fait, on avait voulu rechercher le droit, on l'aurait: trouvé dans la constitution anatomique. yb'étendue du: canal digestif est toujours en:rap- portavec la nature de l'alimentation. La digestion, l'assimilation des: viandes est facile , prompte; un trop: long séjour de ses résidus dans le. corps de l'animal qui s’en nourrit eût pu donner lieu à une décomposition putride; de là le peu de longueur de l'intestin du carnivore. L'intestin du Loup, par exemple, du pylore à l'anus , ne porte que dix-sept pieds. Celui du Mouton; au contraire, représente . dans les mêmes limites dix-sept fois la longueur du corps entier; c’est que, les-alimens végétaux s’assi- milant avéc plus de lenteur, il était. nécessaire qu'ils fussent soumis à l’action d’un tübe digestif plus étendu et plus puissant, - cinq six, loiscelle, du: corps. L'organisation, ana. tomique est donc en rapport avec le fait pour, ats tester-que. l'homme. a. toujours été omnivore., tet celle.question, me serait, pas restée, un seul instant douteuse , si.on eûütisu apprécier l'importance de l'examen. des organes lorsque l'on.a voulu. la tra. tr. [,;y;, a. malheureusement encore, dans la philo- sophie de la nature beaucoup de. ces questions qui, comme celle-ci, rappellent l'histoire fameuse de la Hent,d'or; Après.les physiologistes, qui n’ont pas pu.s’en- tendre,'sur l'unité, du principe, alimentaire, sont venus.lés chimistes, qui , à leur tour , ont voulu ré- duire:à leurs, plus simples élémens, toutes, les sub stances qui, ont la. faculté, de, nourrir, et ils sont arrivés à, cetle conclusion , savoir : que les végé- taux ont pour base fondamentale le: carbone. et l'hydrogène, et les animaux l'azote. Toutefois, la transition des végétaux aux animaux, en ce qui touche les bases dont nous venons de parler, n’est | pas aussi brusque, qu’on pourrait le croire ; car il existe quelques principes végétaux qui contiennent les uns, etiles autres. à la fois, c’est-à-dire de l'hy- drogène, du carbone et de l'azote : tels. sont les asperges, le froment , les champignons, et toutes les plantes.qu'on désigne, sous. le nom de Cruci- fères. De. semblables résultats obtenus par l’analyse chimique, au moyen des fourneaux et de l’alambic , n'étaient pas assez satisfaisans. Gette, analyse n’est applicable que. dans des limites fort restreintes à l'étude. des corps qui, ont eu vie. Dans la nature inorganique, les principes constituans des corps sont distincts, e& positifs, : ainsi, lorsqu'on a dé; composé de l'eau, et qu'on y a trouvé des quan tités. déterminées, d'hydrogène et d'oxygène, om peut, en roprenan£.ces| deux. corps. simples dans les, proportions démontrées, par l'analyse, refaire à la lettre le corps analysé; en un mot, on peut appliquer à la chiümié-inorganique ce que l’on ap- |pelle l'analyse et, la synthèse; on peut décomposer et recomposer. Il n’en est pas de. même dans la nature, organisée. Qu'on prenne de l'azote. comme on voudra, qu'on-mêle. ce gaz avec telle ou. telle substance , on ne parviendra jamais à faire quelque chose qui ressemble à de la matière animale. Les os sont composés de phosphate calcaire et de gé- latine,, el, cependant avec-de la gélatine et. du phos- phate calcaire aucun chimiste. ne pourra. jamais reconsiituer un. 05. |. Cetlé impuissance. chimique étant bien avérée , on a cherché à séparer les. principes, constituans des végétaux et des animaux, non plus à l’aide des moyens dont se sert la chimie inorganique , mais en les disséquant,, pour ainsi dire, en. isolant chacune de leurs parties sans rien ôter de leurs (propriélés physiques, de leur forme, de leur con- sistancé , de leur couleur , et l’on est parvenu à distinguer ainsi plusieurs principes. Ceux qui se trouvent dans les substances alimentaires sont : le Le système alimentaire de l'homme oceupe. le |Isucre,, la fécule, la gelée, pour les végétaux; Ja milieu entre ceux, dont nous venons de parler, | fibrine, l’albumine, la gélatine, le caséum. et le c'est-à-dire que: la longueur de-son-tube est de | {lait dont il fait partie, losmazome, elc., pour les mm NOUR NOUR animaux. Nous allons dire un mot de chacun d'eux. Le sucre se rencontre dans un grand nombre de vég{taux ; il est composé de 42,47 de carbone, de 50,63 d'oxygène , et de 6,90 d'hydrogène. Comme toutes les bonnes choses, le sucre à eu ses parti- sans et ses détracteurs, aussi exagérés les uns que les autres. Ceux-ci l’ont regardé comme l’aliment le plus nutritif, capable à lui seul de remplacer tous les autres. Ceux-là ont prétendu qu'il ne nourrissait pas, et qu’il occasionait même des ma- ladies; sa qualité chauffante a été signalée par tout le monde. Ce qu'il y a de certain, c’est que si le‘sucre, pris rarement et à petite dose, semble faciliter la digestion, son usage fréquent et im- modéré à , au contraire, pour effet presque con- stant d’affadir, de blaser le goût, de rendre la bouche pâteuse, d’exciter la soif, d'augmenter la chaleur générale, de diminuer enfin les ex- crétions alvines ; à ces phénomènes viennent quel- quefois se joindre des tiraillemens et même des ardeurs d'estomac ou d’entrailles, surtout, comme l'avait déjà vu Hippocrate, lorsqu'il se trouve as- socié à des substances mucilagineuses. Mais, à part ce dernier résultat, qui ne lui appartient pas en propre, les autres sont communs à la plupart des substances éminemment nutritives, c’est-à-dire dont la digestion est prompte et facile, et qui excitent toute l’économie par l’activité qu’elles donnent à la nutrition. La fécule est une des substances alimentaires ré- pandues avec le plus de profusion dans les corps reconnus nutritifs ; c’est ce principe que Haller ap- pelait farine nutritive, furina alibilis, et que les chimistes modernes nomment fécule amylacée. Elle nourrit complétement , elle ne laisse presqu’au- cun résidu excrémentitiel , quand elle est pure. L'expérience a prouvé qu’elle pourrait suffire seule à presque tous nos besoins; elle ne communique aucune âcreté, et paraît s’assimiler tout entière et céder facilement aux efforts de nos organes ; elle fait la base de toutes les farines nourrissantes. La fécule paraît appartenir exclusivement aux substances végétales ; elle se rencontre dans toutes les parties des végétaux , et de quelque part qu’elle soit tirée , elle est toujours la même, tant pour le goût que pour ses propriétés chimiques, pourvu qu’elle soit bien séparée des parties auxquelles elle se trouve mélangée, Les végétaux les plus employés comme alimens, et qui doivent leur propriété nutritive à la fécule, sont les racines de pommes de terre , Solanum tu- berosum , les graines céréales, les légumineuses, etc. Dans les graines céréales , la fécule se montre pour ainsi dire à nu; dans les légumineuses , elle paraît associée à une petite quantité d'huile grasse qui n’est accessible qu'au tact : les graines dont la farine n’est que de la fécule sont incapables de faire du pain ; les matières sucrées ne sont pas pro- pres non plus à donner à cette substance la pro- priété de lever ; voilà pourquoi il est impossible de préparer le pin avec du blé sarrazin , avec de l’a- voine, avec de la farine de haricots, de pois , de vesces , de lentilles , etc. Dans les pois et les féves, la fécule est unie à de la matière sucrée, qui est d’autant plus abondante que ces légumes ont moins de maturité. Cette circonstance a fait penser à quelques observateurs que la fécule avait, comme: substance nutritive, un degré de perfection supé- rieur à celui de la substance sucrée. Il est certain: que les pois verts, si estimés pour leur délicatesse, sont moins nourrissans en cet état que lorsque , après avoir acquis une entière maturité, la fécule y a remplacé le sucre. On trouve encore la fécule: unie au sucre dans la châtaigne, Fagus castanea, En Toscane, on en cultiveune espèce dans laquelle: ces deux substances sont dans le rapport de 14 su: cre à 100 fécule. Mais de toutes les substances alimentaires qui renferment de la fécule, aucune n’est aussi pré- cieuse que le froment. Outre la fécuile ou farine , ce grain contient un principe particulier qu'on appelle Gluten, et qui lui donne Ja propriété de faire du pain. La farine dans laquelle ce principe est plus abondant , est aussi celle qui fait le pain le plus blanc, le plus léger etle mieux fermenté, Les meilleures farines en contiennent depuis un cin- quième jusqu’à un tiers. Les farines avariées n’en contiennent presque pas. Le gluten est formé en grande partie par du gaz azote , comme toutes les substances animales , et il établit ainsi une sorte de transition des substances végétales aux substances animales. Peut-être même pourrait-on chercher dans cette circonstance la raison pour laquelle le pain est le plus nourrissant de tous les alimens. Quoi qu'il en soit, c’est au gluten que la farine doit la propriété de faire pâte avec l’eau. Nous n’entrerons ici dans aucun détail sur la théorie de la fabrication du pain; mais ce qu'il importe à nos lecteurs de bien savoir , ce sont les moyens que les boulangers emploient poux donner une belle apparence aux productions de: leur four, et comment , avec des farines avariées et d’une qualité très-inférieure , ils parviennent à obtenir un pain à la fois blanc et léger, mais qué n'est pas pour cela moins nuisible. Nous ne parlerons pas du sulfate ni du carbonate: de chaux, encore moins de la céruse et des sels de: bismuth qui se sont quelquefois trouvés mélés à læ farine. Ces moyens de sophistication sont trop grossiers , et si quelques boulangers les ont jamais: employés, nul doute qu'ils n’aient renoncé depuis long-temps à leur usage. Mais il est d’autres sub— stances extrêmement nuisibles, dont l'emploi est peut-être plus fréquent qu’on ne pense. Les boulangers fabriquent ce qu'ils appellent. des pains de fantaisie, qui se distinguent surtout | par leur blancheur et leur légèreté; or, toutes: les farines, même les plus pures, ne sont pas propres à faire ces sortes de pains, qui, se trou— vant en dehors de la taxe à laquelle est assujétr le pain ordinaire, fournissent ainsi aux boulan- gers une grande facilité d'augmenter leurs pro-- fits. Les moins scrupuleux mélent à la farine une certaine quantité de sous-carbonate de potasse: (Orfila) ; ce corps favorise, en effet, l'élévation de- Ja a NOUR 121 NOUR ot, la pâte et la rend plus légère sous un plus grand volume. Pour obtenir de la blancheur , ils se ser- vent d’alun dont ils corrigent la propriété astrin- sente par le jalap. En sorte que leur avidité mer- cantile parvient ainsi à transformer en un véritable poison le plus salutaire et le plus nourrissant de tous les alimens. On ne saurait donc trop surveiller le commerce du pain, surtout dans les grandes villes, où les so- phistications sont d’autant plus tentantes que le débit de cet aliment est plus facile et plus considé- rable. À Paris, le plus sùr moyen de se mettre à l'abri du danger de manger du pain sophistiqué, consiste à s’en tenir à l'usage du pain ordinaire, celui sur lequel pèsent les réglemens de police. Les imprudens seuls et les palais faussement déli- cats se servent des pains de fantaisie. Un gastro- nome sensé s’en tient toujours au pain de ménage. Gomme. Le principe immédiat des végétaux le plus nourrissant après la fécule, c’est la gomme. C’est un aliment fort en usage en Afrique lorsque les autres viennent à manquer. On assure que cent hommes enfermés dans une place assiégée , ont pu vivre péndant deux mois par le seul aide de cette substance. Il nous suflira d’énumérer les sub$tances alimentaires dans lesquelles elle se trouve pour prouver que la nature l’a répandue avec une sorte de profusion autour de nous. La carotte , la scorsonère , le chou, la laitue, le pa- mais, le topinambour, les asperges, les salsifis , Ja betterave, l’épinard , la mâche, l’artichaut, le cardon , le potiron et le concombre , etc., en con- tiennent de plus ou moins grandes quantités ; et, en général , toutes ces plantes sont d’une digestion peu difficile toutes les fois qu'elles ne sont pas prises en trop grande quantité, et que l'estomac n’éprouve point pour elles de répugnance spé- ciale. La gomme contient 42,23 carbone ; 50,84 oxy- gène ; 6,93 hydrogène. Quoiqu'elle soit nutritive , on n’y a pas encore découvert de trace d’azote ; sous ce rapport elle est dans le même cas que le sucre et d’une digestion aussi facile. Gelée végétale. 1] existe un autre principe im- médiat des végétaux qui est répandu presque aussi abondamment dans les substances nutritives, c’est la gelée végétale. Tous les fruits acides en con- tiennent une plus ou moins grande quantité. Celle qui est le plus en usage se retire du suc de gro- seilles, dont l’union avec le sucre constitue un aliment de facile digestion, mais peu nourrissant. Nous avons dit que la différence fondamentale qui sépare les substances végétales des substances animales , relativement à leur composition intime, tonsistait en ce que les uns contiennent de l’azote, et que les autres n’en contiennent pas. Ce carac- tère n’est pas rigoureusement applicable à tous les végétaux , et nous avons vu déjà que le gluten fourni par le froment est un principe azoté. Des expériences récentes ont démontré que les asper- ses et les champignons fournissent également à l'analyse un principe dont l'azote forme Ja base, et qui à été désigné a —_—_—_—]—]————————_—_—_—_———————— . le lait reconstitué et le lait primitif aucune diffé- rence appréciable. 6 al On comprend toute l'importance qui doit s’at- tacher à un semblable produit. Parent Duchâtelet, l’un des médecins les plus laborieux et les plus éclai- rés du conseil de salubrité, ayant eu connaissance des premiers résultats, en fut émerveillé ; il désirait surtout que l'administration des hôpitaux en mît à la disposition de ses malades. Les vœux de Parent ont été réalisés jusqu’à un certain point ; car, depuis le mois de janvier de cette année, la lactoline entre en partie dans le service alimentaire de plusieurs hôpitaux de la capitale. Il y a plus; le pharmacien en chef de l'Hôtel-Dieu , M. Bouchardat , a demandé expressément au con- seil d'administration des hôpitaux qu’à défaut d’une vacherie appartenant aux hôpitaux, le service du lait fût entièrement fait au moyen ‘de la lactoline. (Voyez les Annales d'Hygiène et de médecine lé- gale, juillet, 1837, page 64.) ILest facile en effet de se rendre compte des grands avantages qui doivent résulter de l'emploi d’un bon lait pour les malades. Ce n’est pas que, dans l’é- tat actuel des choses, les hôpitaux soient plus mal servis que le reste de la population. Il n’est que trop vrai qu'à Paris, comme dans plusieurs autres gran- des villes, le riche et le pauvre sont, à l'égard du lait, sur le pied de la plus parfaite égalité, c’est-à- dire que les uns et les autres n’ont à leur usage qu'un lait sophistiqué, par la raison que, le lait ne se conservant pas, on ne peut l'obtenir que des lieux rapprochés du centre de consommation, et qu'il est prouvé que À il est constamment mauvais. En réduisant le lait en lactoline ; on a le moyen de l'aller chercher dans les pays où il se produit le meilleur sans que pendant le voyage, et même long-temps après l’arrivée au lieu où il doit être consommé, il soit passible de la moindre altéra- tion. J’insiste avec d'autant plus de confiance sur le lait, que comme je l'ai dit, c’est l’un des alimens les plus importans et les plus usités. Lorsque je com- muniquai au public, dans la Gazette de Santé, les résulats que je viens de faire connaître , un des correspondans de ce journal m'écrivit une lettre dans laquelle il fit des réflexions très-judicieuses sur l'allaitement des enfans. C’est un point d’hy- giène qui mérite d’être étudié, et les mères de fa- mille me sauront gré de leur mettre sous les yeux les considérations suivantes du docteur Prosper Martin. En reproduisant sa lettre , c’est un grand sacrifice de modestie que je fais, car elle con- tient, à propos de la découverte, des éloges qui | m'ont toujours paru exagérés. «J'ai lu avec le plus vif intérêt, mon cher di- recteur , l’article sur le lait , inséré dans le dernier cahier de la Gazette de santé, et j'ai vivement applaudi à la découverte de la lactoline. C’est là vraiment de l'utilité, ou je ne m’y connais pas, et si messieurs de l’Académie des sciences ne sont pas résolus à refuser tout encouragement aux ap- plications usuelles, ils vous octroieront l’un des prix Monthyon. Hâtez-vous donc de vous mettre sur les rangs, si vous ne l'avez déjà fait, ebtraitez moins légèrement, je vous prie, une chose qui vous méritera, Lôt ou tard , la reconnaissance pu- blique. Songez aux bénédictions qui vous attendent de la part des médecins pour leurs malades , des mères pour leurs jeunes enfans, des navigateurs pour leurs voyages maritimes. Il y avait un aliment précieux, le premier , le type de tous les alimens, que la nature bienfaisante avait apprêté elle-même pour satisfaire aux premiers besoins de l'homme , pour fournir à ses organes naissans leurs premiers matériaux nutritifs, pour fortilier ses facultés dé- bilitées par l’âge ou les maladies; mais, par une sorte de contradiction qui se présente assez fré- quemment à nos yeux imparfaits, quand nous les appliquons à l'étude des causes finales, cet aliment si important, ce nectar liquide, une fois issu des vases où la nature l'avait préparé , se décomposait , laissant séparer ses principes conslituans , et nous, orgueilleux chimistes, nous n'avions À conserver que des débris; comme si la nature, jalouse d’un si grand bienfait, eût voulu nous en limiter l’u- sage. Aujourd'hui ce bienfait est permanent. Vous avez rendu praticable, en tous lieux , l'usage du lait des meilleurs pacages; vous pouvez verser dans toutes les coupes, selon le besoin ou le ca- price , le lait de la Normandie ou des Alpes, de Larzac ou de Glocester. Et vous douteriez de la gratitude publique!!! Mais ce bienfait vaut au moins celui que nous rendit Parmentier en inven- tant (1) l'usage de la pomme de terre. Groyez-moi, comme lui, poursuivez votre tâche, et, quels que soient les obstacles que vous puissiez rencontrer dans la propagation de vos idées géntreuses, que Je bien que vous avez déjà opéré soit toujours pour vous un stimulant énergique. » Mais cette lettre a un tout autre objet que de vous complimenter sur les résultats heureux de vos travaux, je veux traiter, pour vos lecteurs , un su- jet bien digne de les intéresser; car, si tous ne sont pas pères , tous, du moins , aiment les enfans, ne serait-ce que pour obéir à la parole sublime : Sinite parvulos..…. Accordez-moi donc, je vous prie , quelques pages de la Gazette pour y consi- gner mes réflexions sur les alimens du jeune âge. » J'ai toujours pensé que la frêle constitution des citadins tenait à l'alimentation défectueuse à la- quelle ils sont soumis dès leur naissance ,-encore plus qu'à l'air vicié qu’on respire dans les grandes villes. Lorsqu'une femme devient mère, elle n’a que trois partis à prendre relativement à son en- fant : 1° où bien elle l’allaite elle-même ; 2° ou bien elle le confie à une nourrice étrangère ; 3° ou bien encore elle lui fournit un allaitement artificiel. L’allaitement maternel est un peu plus usité que du temps de Rousseau, grâce à quelques phrases (4) Znventant. Le mot n'est pas de M. Prosper Martin. Pendant la révolution , la pomme de terre, qui avait déjà servi à combattre la disette, faillit devenir fatale à Parmentier; lors des élections populaires, il fut refusé dans lés assemblées : « ne lui donnez pas votre voix, criaient les orateurs; il ne nous ferait manger que des pommes de terre; C’est lui qui les a inventées. » j ( Voyez Æloge de Parmentier, par Silvestre, de l'Institut.) 2 —— 2 ——— NOUR €loquentes de son Einile ; mais je tiens que, dans les villes populeuses, cet ‘allaitement est cent fois moins avantageux à l'enfant qu’à la mère : celle-ci évite ; en allaitant , toutes les causes de maladie qui proviennent de la suppression trop brusque du lait, tandis que l'enfant, lui, n’en retire qu’une Nour- riture pauvre, et reste soumis, de plus, à toutes les influences débilitantes qui agissent avec tant d'énergie sur une jeune organisation, loin de l'air vivifiant des campagnes. J’établis à, comme vous le voyez, une large exception au grand prin- cipe de Rousseau, et j'y attache assez de valeur pour croire qu’elle égale au moins l'importance de celle qu'il faut admettre, relativement aux jeunes mères d’une constitution débile, maladive ou em- preinte de quelques uns de ces vices organiques qui, pour ne pas manifester actuellement leurs ‘æflets, n’en amènent pas moins, plus tard, une détérioration profonde de la santé, et la mort ayant Je temps. Je dirai donc à toutes les femmes qui ne peuvent pas habiter la campagne, comme à celles qui ne jouissent pas d’une santé excellente : vous ne devez pas allaiter vos enfans, sous peine d’en faire des Parisiens ( or , tous ceux qui ont dépassé un rayon de cinquante lieues autour de la capitale connaissent le sens d’une pareille qualification , qui ne porte d’ailleurs que sur l’état physique in- dividuel ) (1). » Je n'ai que peu de choses à dire touchant les nourrices étrangères , sinon que, par une consé- quence évidente du principe que je viens de poser, celles que l’on amène à la ville pour en faire des nourrices sur lieu rentrent peu à peu dans la classe des jeunes mères qui ne peuvent pas aller habiter la campagne pour y allaiter leurs enfans. J’ai en- tendu , à Paris , le professeur Désormeaux , homme de conscience, d'étude et de travail, faire sur ce sujet, dans ses cours, des réflexions très-justes : «La nourrice qui vient sur lieu, disait-il, doit » abandonner son ménage, sa famille, ses champs, » ses habitudes. Ce changement ne se fait pas sans »regrets , et l'ennui qu’elle en éprouve influe plus »qu'on ne pense sur les qualités de son lait. Les » gens de la campagne supportent difficilement d’é- »ytre enfermés dans les appartemens des grandes »willes, et les promenades qu'on permet à une »nourrice , les occupations qu'on lui fournit, ne » suffisent pas toujours à la distraire dans son exil. » Ce n’est jamais la femme d’un cultivateur aisé »qui se meltra nourrice sur lieu, ajoutait-il en- » core ; il en résultera donc toujours pour votre »nourrice un changement fondamental, je ne dis: »pas seulement relativement à la fatigue habituelle »à laquelle cette femme était soumise, mais en- »core à sa Nourriture , qui, de végétale et peu D ae M NES A ENS hdd (4) La qualification de Parisien, avec le sens qu'y attache M. Prosper Martin , comporte des exceptions très-nombreuses ; mais il n’en est pas moins vrai que, généralement parlant, les individus nés à Paris et élevés à Paris sont d’une com- plexion pauvre, dominée par un tempérament nerveux plus ou moins exalté. C’est un fait connu et signalé, surtout aux armées, que l’ardeur belliqueuse des Parisiens est en rapport inverse de leurs forces physiques. . 65. NOUR mt » azotée qu'elle était, sera nécessairement beau- »Coup plus animalisée et succulente. Le premier »régime, combiné avec la fatigue, lui convenait »parfaitement, puisque c’est grâce à sa fraîche » santé que vous l'avez choisie et que vous l’avez »arrachée à son gros enfant; pouvez-vous croire »que le second , qui est tout l’opposé, n’exer- » cera pas sur elle et sur son lait une influence fà- » cheuse ? etc., etc. » » Je passe à l’allaitement artificiel ; je considère deux choses dans cet allaitement : la substance nutritive, et son mode d'administration à l'enfant. En principe, le lait seul peut remplacer le lait , et si l’on voulait pousser l’analogie le plus loin possi- ble , il faudrait, parmi toutes les espèces de lait, choisir le lait de jument ou celui d’ânesse , comme étant dans leur composition, les plus semblables au Jait de femme. Mais les principes, depuis le commencement du monde, ont toujours cédé aux difficultés matérielles de l'application ; le combat entre la raison et la nécessité, entre le droit et le fait, est incessant dans l'humanité , il semble que ce soit là une conséquence inévitable de l’opposi- tion de nos deux natures , de ce contraste d'âme et de corps qui est notre essence, et qu'il n’est plus: de bon ton de nier, quelque idée qu’on ait d’ail- leurs sur les explications qu’en donnent les hom- mes. Au lieu de Jument ou d’'Anesse, on a donc pris une Chèvre ou une Vache ; il y avait plus de profit à faire avec ces animaux; la Chèvre coûte peu à nourrir; on pourrait presque lui confier l'enfant, tant elle s’y attache, tant elle l'aime, tant elle prend plaisir à l’amuser avec ses barbi- ches. Pour ce qui est de la Vache, lorsqu'elle ne fournit plus une quantité de lait suffisante au bénéfice de-ses maîtres, on l’engraisse et on la vend au boucher ; ainsi va de nous-et de nos servi- teurs : l’intrigant caresse l’homme simple, le grand sourit au petit, le fort protége le faible , toujours en raison de l'avantage que chacun espère en reti- rer. Le profit obtenu, tout change : c’est le citron dont on exprime le suc et dont on rejette l’é- corce. | » Au milieu des contes que les anciens nous ont faits touchant les qualités du lait de chèvre et les inclinations qu'il communique à ceux dont il forme la Nourriture exclusive, il reste un fait certain , c’est que ce lait est plus excitant que celui de la Vache, et que cette excitation va parfois jusqu’à causer des Insomnies aux enfans dont la fibre est sèche et le système nerveux très-impressionnable. Les auteurs en ont tiré une conséquence que la raison des contraires justifierait à défaut de l’ob- servation ; c’est que, par ses qualités excitantes, le lait de Chèvre doit convenir merveilleusement aux. enfans nés de parens lymphatiques et ayant eu , dans leur jeune âge, des tumeurs glanduleuses au cou et aux aisselles. Cela est, je vous assure ; il n° a que des Chèvres à Cabrières et aux environs ; or, malgré la profondeur des vallées, l’encaissement des habitations, le régime alimentaire détestable auquel les enfans sont livrés et une ignorance ou une incurie complète touchant les causes les plus NOUR 126 NOUR évidentes de maladie, je suis encore à trouver un enfant scrophuleux. Puisque votre théorie de la conservation du. lait peut être appliquée à toutes les espèces, ne dédaignez pas cette observation dans la pratique; conseillez sérieusement à M. Gal- lais de préparer de la lactoline de Chèvre , et assu- rez-le qu'il rendra par là un éminent service aux enfans nés de parens strumeux. » Selon les auteurs aussi, le lait de Vache a des propriétés opposées, il stimule moins vivement le système nerveux : « Les enfans que l’on nourrit » avec le lait de Vache, dit expressément M. Gar- »dien, sont lents. » de crois cette opinion exagé- rée ; néanmoins je conseillerais volontiers, et comme régime prophylactique , le lait de Vache pour toute Nourriture aux enfans d’un tempéra- ment sec et nerveux, sans y attacher pour cela la même importance qu'au lait de Chèvre administré dans le but de produire un effet contraire, Je m’ai dureste, à cet égard, aucune pratique ; l’absence des Vaches dans le canton que j'habite m'interdit les preuves que je pourrais chercher dans l’obser- vation pour appuyer mon sentiment. » IL importait à l'objet de cette lettre de rappeler tous ces faits et les principes qu'ils servent à fon- der. Le lait donc, le bon lait, celui qu’on obtient d’un animal sain et bien nourri , est le seul aliment qui convienne à l'enfant qui vient de naître , lors- que, par un motif ou par un autre, le sein d’une femme lui est refusé, et rien ne peut remplacer complétement ce liquide ; les bouillies, les pana- des , les émulsions, les bouillons et toutes ces pré- parations plus ou moins légères qu’on s'applique à confectionner pour le premier âge sont presque toujours choses intempestives et doivent être mises au rang des causes nombreuses de maladies qui moïssonnent tant d’enfans dans cette première ériode de la vie, qui finit à la seconde dentition. Mais ne croyez pas non plus que le lait lui-même soit d’une administration facile, et par conséquent toujours heureuse ; et en voici une raison entre mille : à l'issue de la mamelle qui le fournit , le lait est une émulsion parfaite ; les trois substances qui le composent sont dans un état d'union intime, de laquelle résulte un ensemble doué de propriétés nutritives qu'on ne rencontre dans aucune autre substance de la nature. Si vous le laissez en re- pos, même pour peu de temps, tous ses élémens tendent à une séparation prompte et irrévocable ; la partie la plus légère , la crême, s'élève immé- diatement , vient surnager comme l'huile où un corps gras, tandis que les parties salines , restant unies à l’eäù, se précipitent peu à peu au fond du vase; quand cette séparation a commencé, ne croyez pas qu’il suffise d’agiter le tout pour re- constituer l’émulsion ; ce n’est plus qu'un mélange imparfait que vous opérez de la sorte, et qui a perdu, en grande partie, la- propriété d’assimila- tion facile qui faisaitle principal et le plus précieux mérite du liquide primitif. Le lait reposé est done toujours un lait plas où moins altéré; étonnez- vous ; après cela, dé ne pas retirer constamment de bons effets ‘de sontusage. Si vous puisez à la partie supérieure du vase , si vous l’écrêmez, comme on dit, vous avez un aliment savoureux, mais gras: et plus ou moins épais, qui pèse sur l'estomac et qui devient peu facile à digérer par les personnes. délicates. Si vous prenez au fond , vous n’avez en: quelque sorte qu'un amalgame d’eau et de sel, qui. débilite les organes. digestifs, qui irrite le tube in- testinal, qui détermine des coliques , et qui, fina- lement, produit une purgation véritable. Tous ces eflets s’observent chez des personnes qui sont dans la force de l’âge et dans le plus parfait état de santé; voudriez-vous qu'il en füt autrement chez l'enfant qui vient de naître ? On vous dit, vous li— sez, tous les praticiens vous affirment, que quand une personne veut se mettre à l’usage du lait pour aliment principal , le lait l’éprouve , l'estomac besoin de s’y habituer comme à une Nourriture: étrange et indigeste; j'ai été toujours surpris qu’on n’en .eûüLl pas recherché la raison , qu’on ne se fût. pas demandé par quelle anomalie cétte substance- si parfaitement nutritive, quand nos organes diges-- tifs étaient à peine formés, cette Nourriture si merveilleusement assimilable que chacune de ses molécules est, pour ainsi dire , apte à se transfor- mer instantanément, et sans eflorts digestifs, en notre sang, notre chair etinos os, par quelle ano- malie, dis-je, un pareil aliment, le plus parfait de- tous les alimens, ne formait plus pour nous, dans: l’âge mûr, qu'une préparation comme une autre ,. facile à digérer par des estomacs robustes , indi- geste et nuisible à des gens délicats. Cette raison , je viens de vous la dire, là comme ailleurs, elle: est dans la nature des choses. »J'aurais bien des observations à faire sur le: mode d'administration du lait dans l'allaitement artificiel ; mais je dois me borner. Le vice capital des biberons , dont on a fait grand bruit, ne con- siste que dans le plus où moins de difficulté que- l'enfant peut avoir à enextraire le lait par la suc— cion, Que ces insitrumens soient en cristal ou en: grès, que leur bout soit en éponge ou en caou- tchouc, en liége-ou en pis de Vache (et c’est à mom sens une grande niaiserie de sage-femme qu'ur bout en pis de Vache}, n'importe ; ce qui appelle surtout l'attention dans le biberon, c’est l'aliment qui doit y être contenu. Je viens de dire combien l’altération de cetialiment était facile ; mais cette: altération primitive et résultant de l'intervalle obligé qui a lieuentre la traite du lait et son em- ploi, n’est pas la seule, J'ai vu à Paris comment se pratiquent les allaitemens artificiels chez des gens entichés d’un pareil mode de Nourriture et incapables d’en discerner les inconvéniens , et par- conséquent d’en éloigner les dangers. Communé- ment on fait le matin la provision du lait pour- toute la journée , et vous savez quel lait, vous l’a— vez dit dans votre article ; quand il provient d’a- nimaux nourris en ville, c'est le lait d’un animal toujours enfermé dans son étable, mal en santé ,. phthisique ; et quand on le tire de la campagne , c'est du lait fouetté, mousseux comme le blanc d'œuf avec lequel il est souvent mêlé, et double. ment altéré dans sa composition intime par le NOUR 12 7 NOUR voyage et par le repos. Geux qui y apportent le plus de som font une seconde provision le soir; mais, dans tous les cas, comme il faut maintenir Je liquide à un degré de chaleur tempéré pour le donner à l'enfant, on place le vase qui le contient devant un feu deux ou sur une veilleuse, et le lait se trouve ainsi, sans qu'on s’en doute, dans des conditions nouvelles encore plus favorables à sa prompte décomposition. Aussi, qu'arrive-t-l de B? c'est que l’enfant.-vient toujours mal dans les premiers jours de sa naissance ; il pousse des va- gissemens continuels; on dirait qu'il a plus de peine à vivre que les petits de nos animaux domes- ques qui naissent autour du foyer ; 1l n’en est rien pourtant; car ils ne sont en naissant ni mieux constitués que lui, ni entourés de plus de soins par leur mère. Ge qui manque à l'enfant, c'est une Nourriture appropriée à son jeune estomac : privé du lait de sa mère, il ne digérera bien l’ali- ment par lequelon voudra le remplacer, que quand ses organes, tout faibles qu'ils sont, en auront contracté l'habitude. Mais cette habitude d’une substance que l’on croit bonne et qui est détesta- ble, ne remédie pas à tout, tant s’en faut, car peu de jours se passent, et déjà il faut recourir aux bouillies , aux panades, aux bouillons, aux bisco- tes, aux fécules de toute espèce, en un mot, à l'emploi de tous ces amalgames nutritifs qui sont la cause la moins contestée de l'empâtement des organes abdominaux et de la bouffissure de la ma- jorité des enfans des grandes villes. » Vous avez lu en souriant, j'en suis sûr, les complimens que je vous fais au commencement de cette lettre , et vous les avez pris sans doute pour ces témoignages ordinaires d'affection que l’on se donne mutuellement entre amis , et qui deviennent d'autant plus empressés que l'absence a été plus longue ou que le silence a duré plus long-temps. Eh bien ! vous vous êtes trompé ; en vous félicitant à propos de la lactoline , j'étais plus pénétré d’ad- miralion pour la découverte que de l'amitié qui m’attache à vous. Je vous.le dis sincèrement, c’est . tout une révolution que vous avez faite là, une ré- wolution dans l'empire de la Bromatologie (comme dirait M. Rostan , inventeur glorieux , je crois, de ce mot inutile}; et toutes ces idées qui me sont revenues touchant l'alimentation des enfans , me rappellent, avec une vivacité nouvelle , les impres- sions que j'ai reçues, et redoubleraient à mes yeux , s'il était possible , l'importance de vos tra- vaux actuels. Vous êtes dans la bonne voie , soyez- en sûr, dans la voie de Parmentier : Sic itur ad astra; et, n’en rougissez pas, ce n’est pas 1à une gloire à gêner votre modestie. Des populations mnombrables se nourrissent aujourd’hui de pom- mes de terre , et le nom de Parmentier est à peine connu de quelques savans ; il ne s’agit donc pas de détrôner la renommée d'Alexandre ou de César. Vous êtes dans la bonne voie, je le répète , non pas seulement sous le rapport de l'utilité actuelle, immédiate , de vos travaux, mais encore sous le rapport de la science, et je me hâte de prouver mon assertion.... » Après avoir indiqué les principes immédiats des substances alimentaires tels que la chimie à pules distinguer , il nous reste à parler de chacune de ces substances dans leur état naturel. Alimens tirés du règne animal. Du Bœuf. Presque toutes les parties de cet ani mal sont propres à l'alimentation. Lorsqu'il est par- venu à son entier développement, il est peu de viandes qui jouissent d’une plus grande puissance nutritive. L'Auvergne et la Normandie fournissent les meilleurs ; mais , comme dit très-bien un illus tre gastronome, dans le lieu de leur naissance ils ne sont pas comparables à ce qu'ils deviennent à Paris. Semblabies à ces jeunes gens stupides, dont Tesprit ne se forme etne se développe qu’en voya- geant, ces, succulentes bêtes ont besoin d'arriver dans la capitale pour acquérir le complément de leur mérite. Dans ce long trajet, leur graisse se fond , s’identilie avec leur chair, et lui donne un degré de bonté qu’elle n’aurait jamais acquis dans sa patrie, Ce n’est pas pour eux qu’un poète a dite Rarement à courir le monde On devient plus homine de bien. La partie la meilleure du bœuf, la plus féconde en sucs nourriciers, est sans contredit l’aloyau , qu'il faut manger à l'anglaise, c’est-à-dire rôti de manière à ne pas être sec, et assaisonné d’une sauce légèrement stimulante, agréablement relevée avec des anchois ou des càpres. Du Mouion. Cet animal peut seul remplacer le bœuf, auquel il est cependant inférieur pour les qualités nutritives, Il n’est bon que lorsqu'il est parvenu à l’âge adulte , et ne doit point être mangé avant d’avoir atteint sa cinquième année. Ceux qui paissent dans des lieux secs, ou sur les bords de la mer, sont les plus succulens ; et de tout point préférables aux autres. Les meilleurs sont éle- vés dans les Ardennes, à Cobourg; ceux qu'à Pa- ris on nomme de Présalé, sont aussi très-estima- bles. Mais c'est dans le midi dé la France que le mouton est supérieur, et de tous les moutons du midi, ceux d'Arles sont les plus parfaits. « Le gigot du mouton, dit Grimod de La Rey- nière, dont l'opinion à cet égard ne saurait être contredite par les plus rigides observateurs des lois de l'hygiène, le gigot de mouton, quoique vulgaire: n’en.est pas moins un manger nutritifet succulent, surtout si on l’a laissé mertifier et s’il est sangui- nolent; car alors il conserve tout-à la fois son goût, sa tendreté et sa succulence : c’est dire assez qu’il ne doit pas être trop cuit pour être mangé dans toute sa gloire, de longs ruisseaux de jus doivent sortir de ses flancs, lorsqu'on le dépèce, et ses tranches minces et d’un beau rouge incarnat se- ront alors délicieusement savourées par le palais avant de fournir aux estomacs les plus déläbrés un aliment aussi salutaire que solide ». La côtelette mérite encore plus d’éloges, et quel beau jour que celui où les médecins la permettent à un convas lescent ! | Du Cochon. Les gourmands ne savent plus com. ment préconiser les vertus culinaires de ce roi des NOUR 128 NOUR animaux immondes, comme on l'appelle dans la périphrase classique; et pourtant il n’est point de viande plus malsaine et plus difficile à digérer que celle qu'il fournit ; sa chair dense et serrée résiste avec une certaine opiniâtreté aux forces gastriques, lors même qu’elle a été long-témps macérée et at- tendrie par la salaison. Les jambons de Mayence sont très-estimés ; mais ils ne sont point comparables à ceux de Bayonne et de l'Estramadure , parce que les cochons qui fournissent ces derniers sont soigneusement en- graissés avec des glands doux qui donnent à leur chair beaucoup de finesse, et un goût infiniment agréable. Mais quel que soit le pays où le cochon ait été élevé, quelques préparations que l’on fasse, subir à sa chair, iln’en fournit pas moins un aliment très-indigeste. Mangé à l’état frais ou salé, en cô- telette ou en jambon, en saucisse ou en cervelas, il est presque toujours le principe des plus graves indigestions qui puissent affecter un estomac dé- licat. On peut en dire autant du sanglier , quoique l'arôme particulier dont ce gibier de roi est pé- nétré, le rende plus facile à digérer et plus agréa- ble pour certaines personnes. Dans les grandes villes, où la consommation de la chair des animaux dont nous venons de parler est fort considérable, la police ne saurait entourer de trop de surveillance les étaux et les boutiques des marchands qui les débitent , ainsi que les lieux où on les abat. On a trouvé les lois de Moïse trop sévères en ce qui concerne l'alimentation ; il est certain , cependant , que rien ne contribue plus à faire naître des maladies que l'usage de viandes fournies par des animaux qui n'étaient point , quand on les à tués, dans un état parfait de santé. Comme le Bœuf et le Mouton viennent loin de la capitale, et que, pour en tirer un plus grand, prix, les herbagers se hâtent deles y faire arriver prompte- ment , afin qu'ils ne perdent pas pendant la route la graisse qu’on leur a fait acquérir à force de soins , il arrive souvent que ces animaux sont ce qu’on appelle surmenés , lorsqu'ils sont parvenus au terme de leur voyage. La rapidité de la marche enflamme leur sang et fait naître en eux une fièvre qui rend leur chair extrêmement malsaine, Que de bouchers ont contracté des charbons et des pustules mali- gnes par le simple contact du sang des bœufs sur- menés ! L'usage de cette viande doit donc être sé- vèrement interdit, et les consommateurs ne doi- vent accorder une entière confiance aux bouchers qu'après s’être bien convaincus qu'ils livrent tou- jours à la consommation des viandes bien saines (1) (4) Dans un mémoire fort bien fait sur l'hygiène des hôpi- faux , M. Bouchardat, pharmacien en chef de l'Hôtel-Dieu, parle d’une autre espèce d’avarie pour les viandes de bouche- rie, «une autre terminaison (de la yie des vaches), qui est très-ordinaire, et qui règne épidémiquement dans plusieurs laiteries. Ce sont les tubercules des poumons ; les vaches mai- grissent alors d’une manière très-rapide, :après avoir d’abord engraissé ; elles ne tardent point à succomber; mais les nour- risseurs devancent celte époque et les vendent aux bouchers, qui l'ouvent toujours moyen de les débiter, quoique les régle- mens de police s'opposent formellement à la vente d’une Viande d’une anssi mauvaise qualité. (Voyez Annales d’hy- giène, cahier de juillet 4837.) Nous en dirons autant de la charcuterie, Quoi- que certains médecins pensent que les Cochons ladres ne sont point nuisibles, nous sommes bien loin de croire qu'ils aient entièrement raison , et nous aimons mieux, sinon adopter tout-à-fait le sentiment de Moïse sur ces animaux, du moins conseiller de n’en admettre sur les tables qu'âprès avoir acquis la conviction que leur viande n'est point parsemée d’hydatides. Quand ces animaux sont malades, aucune préparation ne saurait di- minuer leurs propriétés malfaisantes , et il ne faut pas croire qu’il suffise de les fumer ou de les saler pour en rendre l’usage mnocent. Veau, Agneau, Chevreau, Cochon de lait et Marcassin. Les détails dans lesquels nous sommes entrés ci-dessus nous dispensent de consacrer un article spécial à ces viandes considérées comme alimens. Elles ne contiennent point d’osmazome , et la grande viscosité à laquelle elles doivent des propriétés laxatives incontestables, les rend peu digestives. Il arrive souvent que les estomacs déli- cats ne peuvent parvenir à en digérer la plus petite quantité. / : Du gibier. Nous avons déjà parlé du Sanglier : le Daim, le Chevreuil, le Lièvre, ont la chair noire , pénétrée d’osmazome, et par conséquent très-nourrissante:; mais un usage trop exclusif la rend par cela même dangereuse pour les estomacs affaiblis par une longue maladie. Peut-être de- vrions-nous ranger dans une exception la chair du Lièvre, qui présente en réalité un mets savoureux et facile à digérer , et qui est moins fermeet moins pesante que les autres viandes noires. La chair du Lapin est plus blanche ; elle est aussi plus tendre et plus succulente que celle du Lièvre. On pense bien que nous ne parlons ici que du Lapin sauvage, de celui qui ne compose ses repas que de thym , de marjolaine , de serpolet et des autres huiles odo- riférantes qui parfument agréablement sa chair, Desoiseaux. Nous nous contenterons d’'énumérer les individus de cette classe qui fournissent des ma- tériaux précieux pour l'alimentation. Il serait trop long d’entrer dans des détails particuliers sur cha- cun d'eux. Parmi les volailles de basse-cour , en tenant compte de leur âge comme mesure de la dureté ou de la finesse de leurs’ fibres, l’'Oie d’abord , et le Canard ensuite , conviennent peu aux estomacs qui ne sont pas robustes ; viennent ensuite le Din- don, le Pigeon et le Poulet, qui est la volaille la plus tendre et la plus succulente, lorsqu'elle a été engraissée convenablement. 6 La préparation connue sous le nom de foie gras est aussi indigeste qu’elle est délicate, et, par le temps qui court, les pâtés de Strasbourg et de Toulouse sont le principe du plus grand nombre d’indigestions® On’ sait de quelle manière on ob- tient ces sortes de foies ; les anciens en étaient très-friands ; et ce fut le consul Métellus qui en- seigna l'art d’engraisser le foie des Oies avec de Ja pâtée au lait et aux figues, Nourriture distinguée et parfaitement assortie à la dignité de ces oiseaux sauveurs du Capitole. Parmi NOUR 129 NOUR Parmi les oiseaux indépendans , d’un usage plus répandu, nous citerons seulement le Faisan, la Perdrix, la Caille, les Bécasses , les Alouettes , les Grives , les Ortolans et les Bec-figues. La chair du Faisan est très-recherchée, elle contient beaucoup d'osmazome ; mais il faut qu’elle éprouve un commencement de décomposition pour jouir de toute sa saveur et pour développer le par- fum qui lui est propre, et qui rend cet oiseaü si cher aux gastronomes. Si on le mange avant ce temps, a dit un professeur, il n’est ni aussi déli- cat qu’un poulet, ni aussi parfumé qu’une Caille, Voilà pourquoi les personnes qui ont de la répu- gnance pour les viandes faisandées ne tiennent pas cet oiseau royal en grande estime. La Perdrix et la Caille sont recherchées avec raison : l’une plus ferme, plus savoureuse, l’autre plus délicate et plus tendre. À Paris on mange des Cailles en tout temps ; pgur apprécier toute sa va- leur il faut la chasser dans le midiet dans les vignes. La chair des Alouettes et celle des Grives peuvent être rangées, avec un mérite diflérent , dans la même catégorie. Lorque les Grives se sont engrais- sées avec le raisin ou les baies de genièvre , elles fournissent un aliment très-salutaire et très-par- fumé. Les Ortolans , pas trop gras, etles Bec-figues, sont les plus délicats, les plus nourrissans et les moins indigestes des petits oiseaux ; mais le Bec- figue n’est pas le Rouge-gorge. Il n’y a que lesres- taurateurs de Paris qui confondent ces deux es- pèces. “ Les oiseauŸ aquatiques , rangés par les anciens religieux au nombre des poissons , fournissent une yiande noire fortement animalisée et qui ne devait pas remplir le but que les fondateurs de monastè- res avaient sans doute en vue en privant les Moines de l'usage dés viandes. Des poissons. De tout temps on a attribué au poisson des propriétés aphrodisiaques , parce qu’on a cru remarquer que les peuples qui habitent les côtes maritimes sont très-féconds. La chimie , en recherchant les élémens qui com- posent la chair du poisson, y a découvert une grande quantité de phosphore qui se trouve tout formé dans les laitances; er, si l’on adopte l’idée que le poisson est réellement aphrodisiaque , la rai- son de cette vertu se trouvera expliquée par la présence du-phosphore. - Il en est des poissons comme des autres substan- ces alimentaires dont nous avons parlé : les uns sont tendres, faciles à digérer et en même temps assez nourrissans ; les autres ont une chair ferme, indigeste et presque insalubre. En général, le poisson doit être mangé très- frais ; il n’y a que la Raie qui puisse être attendue pendant deux ou trois jours, parce que sa chair ferme et compacte ne pourrait point être domptée par les puissances gastriques sans avoir subi un commencement de macération. Quant aux autres espèces , elles se transforment en véritables poisons lorsqu'elles sont livrées au consommateur dans un état même très-léger de décomposition. À cet égard la surveillance doit être d'autant plus sévère T. VE 417° Livraison. que le poisson® se putréfie plus aisément que la viande des autres animaux. Beaucoup de fièvres de mauvais caractère n'ont souvent pas d'autre cause que leur usage. On doit s’en abstenir surtout dans les mois d'avril et de mai, époque pendant laquelle le poisson fraie. Le poisson fumé , salé ou mariné n’est pas moins nuisible , lorsque sa préparation a été négligée. I est positif, par exemple, que le Hareng salé ou fumé que l’on prépare à la hâte après la pêche, peut donner lieu aux plus funestes accidens. Comme la consommation est loin d’être en rapport avec la quantité qui en est livrée au commerce, il arrive souvent qu'on est obligé de le conserver pendant deux ou trois ans; alors il contracte un goût de rancidité , d’âcreté et même de fétidité singuliè- rement nuisible aux classes inférieures qui l’achè- tent à cause du bas prix auquel il leur est livré. On peut en dire autant de la Morue salée que beau- coup de marchands ne font pas difficulté de trem- per dans une forte eau de chaux , pour la rendre plus tendre et lui donner un aspect plus agréable. Mais lorsqu'on le mange peu de temps après l’a- voir pêché, le poisson est un aliment à la fois sain, délicat , et que les estomacs les plus faibles digèrent avec assez de facilité, Il y a néanmoins quelques exceptions que nous allons faire connaître, en parcourant rapidement les espèces qui sont en hon- neur dans'nos cuisines. Nous placerons en première ligne le Turbot, que sa majestueuse amplitude et la délicatesse de sa chair ont fait surnommer le Faisan de la mer. C’est un mets des plus fins, très-facile à digérer. Nous n’en dirons pas autant de l’Esturgeon , quoi- qu'il soit très-estimé, sans doute à cause de sa rareté. La Sole , la Limande, le Carrelet, le Mer- lan présentent aussi des ressources précieuses pour l'entretien des estomacs faibles qu'une trop forte Nourrituré"incommoderait. Viennent ensuite les poissons de rivière , tels que la Carpe, le Brochet, que bien des personnes trouvent pesant; enfin l'Eperlan et les Goujons , qui peuvent convenir à tout le monde. Quant à l’Anguille et à la Lamproie, que les Romains aimaicnt tant, ce sont des poissons trop onctueux et trop gras pour qu’ils puissent être fa-- cilement saisis par les forces gastriques ; aussi , peu d’estomacs les digèrent-ils facilement. j La Méditerranée fournit aussi une espèce de poisson d’une extrême délicatesse, et d’une saveur exquise lorsqu'il est frais : c’est la Sardine, dont on ne peut se faire une juste idée par celles qu’on envoie: à Paris, où elles commencent à être en hon- neur. On l'estime surtout quand on l’a fait frire dans l'huile avant de l’expédier. Les Sardines de l'Océan sont beaucoup moins délicates. La Truite mérite complétement la haute consi- dération dont elle jouit parmi les Gourmands , et la légèreté ; la délicatesse de sa chair en font un aliment digne d’être recherché. Les Truiles me rappellent un des épisodes les plus intéressans de mon dernier voyage dans le midi de la France. On ne passe Jamais à Avignon sans aller visiter 21 ES ELLE NOUR 150 NOUR ——————————.——_—— Vaucluse, C'estun plaisir dont je nevoulus pas me priver. Nous partimes donc le lendemain de notre arrivée, à cinq heures du-matin, .dans une bonne calèche pour cette fontaine , qui n'avait pas besoin des vers de. Pétrarque pour obtenir de la célébrité. Nous étions trois : mon compatriote et mon ami, M. Alliez, un industriel alsacien d'un âge mûr et moi. La campagne, autour d'Avignon , est arrosée par une infinité de cours d'eau qui font la fertilité et la richesse du pays. À deux lieues de la ville on monte une côte du haut de laquelle on jouit d’un superbe coup d'œil. En se tournant vers Avignon , on a, à.sa droite, Orange, assis en amphithéâtre sur le sommet d’un coteau ; à lagauche une plaine iin- mense qui. va aboutir à Arles et à la mer. Derrière soi la scène.change; c’est un large vallon borné ar une chaîne de montagnes, dont le point cul- minant est le mont Ventoux au front sourcilleux et. blanchi par la neige. Vers le milieu de cette chaîne, qui va toujours en,s’iaclinant , on aperçoit au loin, à quatre lieues environ, une espèce de ravin, un déchirement net, profond , qui semble, même à cette: distance, ce: qu'il est en réalité, le résultat d’un éffort souterrain qui aurait soulevé le flanc septentrional de la montagne pour donner issue à quelque éruption. C’est là la fontaine. On yiarrive à travers une vallée qui n’estni moins ri- che ni moins variée que celle d'Avignon. A l’extré- mité de cette vallée, le chemin devient tortueux, forcé qu'il est de suivre les sinuosités des mame- lons inférieurs de la’chaîne. On monte légèrement em.avansant, et l’on rencontre de temps à autre une pelite-rivière, la Sorgue, qui tire toutes ses eaux de la-fontaine, quoiqu'elle n’en: ait pas con- servé le nom, Enfin, après plusieurs détours , on arrive x un pelit village, juste au pied d’une co- lonne de-la:plus chétive apparence, surle piédestal de laquelle on:a inscrit le nom de Pétrarque. C’est levillage de Vaucluse dont la Sorgue Vaigne les murs. Là l’eau-ne coule plus dans un lit profond ; des masses de: rochersen brisent le courant et le convertissent en cascades de l'effet le plus pittores- que. En remontant ce courant jusqu'à cinq ou six cents pas du village, on se trouve: acculé contre le déchirement de la montagne dont il a été ques- tion ci-dessus. , Le rocher est coupé à pic et creusé dans sa par- tie inférieure en voûte demi-circulaire ; l’eau sort de cette excavation avec un léger frémissement, à la facon d’un liquide qui va bouillir. Ce côté du rocher regarde. vers le nord; il est perpendiculaire et: beaucoup: plus élevé que les tours de Notre- Dame de Paris, l’eau estdimpide;, claire , et malgré le-reflet: rougeâtre: du rocher, elle présente une couleur vert d’eau des plus tranchées et des plus franches , telle enfin que je ne l'ai vue nulle: part avec autant d'intensité qu’en cet endroit: Auniveau dé l'eau, suri:le flanc du déchirement, en face du spectateuret:dans des points inaccessibles, on voit trois figuiers sauvages dont les oiseaux: seuls peu- vent goûter Jesifruits, Un petit saule pleureura pris: racine du-côté opposé:à celui sur lequel règne le sentier qui mène: à la source, et contre-les habita . des de sa nature, le feuillage de l'arbre s'incline, non vers l’eau qui est à ses pieds, mais vers les lieux éclairés par le soleil, dans l'espoir , Sans doute, qu'un rayon de cet astre, qui n’a jamais: lui sur la fontaine, viendra tomber sur lui. En quittant le bassin pour suivre le torrent qui commence à prendre le nom de Sorgue, on voit l'eau jaillir avec effort et beaucoup d’écume: en huit ou dix autres endroits, À travers les rochers: et les cailloux qui sont sur la rive droite. On di- rait que le réservoir qu'en retient les flots se fen- dille pour lui donner passage, et que ses parois ne sauraient tarder à être entraînées dans une pro- chaine irruption, Il ya loin, comme onvoit, de; la nymphe échevelée et impétueuse: de Vaucluse # ces timides Naïades versant nonchalamment de leur urne prudente de maigres filets ‘d'eau. Gest: toujours l'onde pure, mais ce n’est pas le miroir! tranquille d'Amaryllis. On a appelé cette fontaine un volcan d’eau ; le mot volcan ne peint que très- faiblement l’idée qu'on se fait de la chose en læ voyant; la source, en effet, a vomi. des rochers” énormes, et l’on n'a jamais pu-en. sonder la pro- fondeur. Nous avions le projet de revenir diner X Avignon ;: mais, M. Alliez ayant manifesté le désir de prendre: quelque chose , nous entrâmes dans l’auberge du- village pour y demander un peu de lait. Pendant qu'on nous l’apprêtait, j’avise une servante ayant àsa main une assiette d'Ecrevisses d’une belle: grosseur. — Des Ecrevisses de en en avez vous d’autres ? m'écriai-je en courant vers la: cui- sine, qu'on nous les serve en attendant le lait; et je reviens tranquillement à là salle à'manger, me: félicitant de cehasard comme d’une bonne fortune: carje me rappelais le plaisir que j'avais éprouvé’ deux années avant en mangeant avec profusion à Clamanges deces Ecrevisses qui foisonnent‘dans les ruisseaux crétacés de la Ghampagne pouilleuse: Celles de Vaucluse ne leur cédaient en rien. Mais’ en face de nous un autre visiteur était aux prises” avec-une Truite de la longueur de mon avant-bras. Et'moi de dire: aussitôt : — YŸ a-t-il encore dési Truites? faites cuire la plus grosse et que nousla- mangions. Puis, que nous donnerez-vous à boire? Die n’est pas loin d'ici. Avez-vous de la clairetter de Die? — Oui, monsieur. — Donnez-nous de 14° clairette , et reprenez votre lait... Après une pre: mière Truite, il nous en fallut une seconde, et après la seconde encore des Ecrevisses, ettout’cela- sous-prétexte de prendre une-tasse-de lait: La clai- rette de Dié se trouva du’ meilleur-cru ; dé sorte qu’à l’imprévu du lieu du repas se joignit pour nous l’imprévu des choses excellentes quinous fu- rent'servies et qui avaient un prix réel‘tiré’de léur- qualité même encore plus que de notre appétit. Nous étions de retour à Avignon à sept heures düsoir; mais l’un de nous avait éprouvé'un mal- heur, Au lieu de manger frugalement des Etre- visses et des Truites et de boire de la clairette de: Die, notre compagnon l'industriel avait été séduit par le vin de Ledenon que l'hôte nous avait offert. Ledenon est unexeellent cru; mais son produit NOUR est fumeux et chaud, de sorte que latête.deM. R..., n'eut pastde peine à être embarrassée;par les trois ou quatre libations qu'il fit. Et c’est chose singu- lière comme deux verres de nos vins-du midi suf- fisent aisément à troubler la raison des plus fameux buveurs de bière et de, brandy. Ges Hollandais obèses, qu'on prendrait pour des tonneaux de gin tant ils réalisent bien les caricatures de Rabe- lais, n y résistent pas mieux; une libation de vin du crû les transforme en vieux Silènes ; leurs yeux se troublent , leur langue babillarde s’épaissit, leurs lèvres pendent et sourient avec un air de,satisfac- tion stupide ; leurs jambes fléchissent sous le poids du corps, leur tête branle sur la nuque; il leur faut invoquer Morphée pour réparer le désordre dont Bacchus les tient accablés. Les Truites du lac de Genève sont celles qu’on estime le plus; mais que de localités en France qui en fournissent d'aussi bonnes et que les gour- mands m'ont pas l’occasion d'apprécier. Telles sont celles de Vaucluse, de l'Hérault à Saint-Guilhem , et de Palluel en Normandie, dont on vante la fi- nesse et sutout la grosseur. La Carpe est aussi un excellent poisson; mais ses nombreuses arètes le rendent diflicileàmanier, ce qui est un inconvénient pour les gourmands maladroits. Je ne connais rien d'aussi délicat dans sa simplicité qu'un sauté de laitances de Carpe re- levé de quelques truffes émincées. Notre directeur, M. Guérin-Méneville , en ignorait la valeur, lors- qu'un jour, au Rocher de Cancale, j'eus le plaisir de signaler cet objet d'histoire naturelle à son at- tention ; il prit part à ce nouveau genre d'étude dans lequel notre ami M. Martin Saint-Ange était encore notre collaborateur. Que dirons-nous , ou plutôt que ne dirons-nous pas des Huïîtres? Elles contiennent une certaine quantité de gélatine et beaucoup d’osmazome , deux principes que les chimistes regardent comme les plus réparateurs. Mais ce que l'analyse chimi- que n'’explique pas,-c'est la raison de leur saveur exquise , de leur délicatesse extrême, et de la fa- cilité avec laquelle elles se digèrent , touten ouvrant T appétit et préparant l'estomac à recevoir des sub- stances plus nourrissantes. Je regarde depuis long- temps les Iluîtres comme le meilleur aliment qui puisse être offert à des convalescens. Elles rappel- lent l'appétit et stimulent légèrement les organes digestifs devenus paresseux ; mais il faut les manger bien fraîches, crues et baignantes dans une cau limpide. Anathème, cent fois anathème aux bar- bares qui les font cuire, fussent-ils d’ailleurs les plus renommés entre les gastronomes ! On aurait tort de croire, comme le prétendent quelques amateurs , que le lait favorise la digestion de ce mollusque , et qu’unesoupe au lait suflit pour en dissoudre plusieurs cloyères. Qu’on accorde cette propriété au vin blanc, à la bonne heure , et encore le vin. blanc n’agit point dans ce cas par une vertu spécifique, mais par ses propriélés sti- mulantes qui se manifestent dans l’estomac avec les, Huîtres comme avec toute espèce d’aliment. Pour ce qui estdu lait, qu’on sache bien qu’il n’a: mm À 152 RES NOUR joute rien aux forces gastriques en ce qui concerne la digestion des Huîtres ; ‘une indigestion d'Hat- tres est une indigeslion comme une autre, et le laït réum de-toutes les Vaches de la Normandie ne sauraiten arrêter les eflets. On estime: x bon droit les Ecrevisseés d’eau douce ;'elles sedigèrent facilement ; mais leur vert excitante doitles rendreredoutables aux personnes d’une complexion nerveuse ct délicate. Les Ecre- visses de meret les Langoustes , dont on a fait de tout temps une grande consommation, sont plus pénibles à digérer et beaucoup. moins délicates. Alimens tirés du règne végétal. Avant d'aller plus loin, un mot de préambule. En voyant la manière dont je viens de traiter les ali- mens tirés du Règne animal, plus d’un lecteur sé- rieux s’élonne et fait la moue. Qu'est-ce à dire? faut-il donc que la science ait toujoursle front sou- cieux et l'esprit tendu vers les recherches spécula- tives ou concentré dans l'étude des faits généraux ? Luiest-ildélendu de seprésenter dans le monde avec le sourire sur les lèvres et la gaîté dans le cœur ?et sa dignité sera-t-elle compromise quand il lui ar- rivera parlois de prendre une allure dégagée et-cet air simple et naturel qui plaît tant quand on le rencontre chez les gens de bonne maison. Non, non, la science est fille de Jupiter, et comme son père ilest bon qu'elle quitte de temps en temps les hauteurs de l’empyrée pour se manifester aux humbles mortels. Pourquoi voulez-vous qu’elle soit bourrue, ennuyeuse , inabordable? Ne se- rait-ce pas le moyen de la rendre stérile, comme elle reste si mal à propos entre les mains de beau- coup de ses plus zélés serviteurs ? Mais ici qu'on me permette une digression. Il y a quatre ans environ , le docteur Roques publia sur l'histoire des Champignons un fort bon livre dans lequel il consigna quelques réflexions très-spiri- tuelles sur la cuisine et la gastronomie. Cette œu- vre tomba entre les mains de messieurs de l’Insti- tut, Les savans purs, les savans àbrûle-pourpoint , ceux-là surtout qui ont la mine renfrognte, qui passent leur temps à compter les poils d’uné feuille, et qui établiraient volontiers une discussion sur la forme d’un haricot; ces savans, dis-je , s’avisèrent de remarquer que dans ce livre de botanique spé- cialement consacré à l'étude des champignons, il avait osé parler d’une sauce aux trufles. Quel scan- dale ! Heureusement pour le docteur Roques, M. de Mirbel ne fut point de leur avis; car dans un rap- port fort bien fait, cet académicien, doué d’un esprit fin et délicat ; fit un grand éloge et de l’ow vrage et de l’auteur. Aujourd’hui le-même auteur publie un Nouveau traité des plantes usuelles , et; chose inouïe! malgré la réprobation des savans dont nous venons de parler , et fort des éloges de M; de Mirbel, lorsqu'il rencontre une plante ali- meñtaire, il n’a garde de négliger les considéra— tions que sa longue expérience médicale lui a sug- gérées touchant l’usagé économique de cette plante; car il regarde avec raison l’'étade des alimens et de leur {préparation comine l’un des points les plus Enr ESRI R SEE SE NS nue — NOUR 132 NOUR en importans de l'hygiène. Mais le passage suivant de son discours préliminaire n’en prouve pas moins qu'il a gardé rancune aux collègues de M. de Mir- bel. « Nous avons promis, dit-il, de nous occuper aussi de l’homme bien portant. Sans prétendre satisfaire à toutes ses exigences, nous lui mon- trons les trésors de la table comme une source de vrais plaisirs , de délices même, lorsque la tempé- rance est là pour régler nos goûts, nos appétits. La gastronomie rationnelle nous rend plus doux, plus sociables ; elle à pour compagnes la modéra- lion , la décence , l’ordre, la sagesse, et il ne faut point confondre celte science éminemment philo- sophique, avec la gloutonnerie, ou cet instinct grossier qui nous assinile aux êtres les plus vulgai- res. Ainsi je repousse toute interprétation maligne ; car il est des savans qui n’ont pu me pardonnfr d’avoir parlé d’une sauce aux truffes dans un livre où je traitais spécialement des champignons comes- tibles. Eh quoi ! aimeraient-ils mieux les recettes de leur ancien confrère (M. Delalande) , qui ne trou- vait rien de si excellent qu’un ragoût d’Araignées ? Heureusement que l'Institut possède de véritables friands, des hommes aimables, spirituels , qui ont applaudi à mes travaux, qui les ont encouragés ; et ceux-là me pardonneront encore si, dans un traité des plantes alimentaires, je leur offre un plat de laitues ou d’épinards. » Le docteur Roques a raison; l'agrément n’a ja- mais été nuisible à l'utilité, et même le plus sou- vent l’un a été la condition de l’autre. Comment voulez-vous que vos ouvrages profitent si vous re- poussez le moyen de les faire lire. C’est toujours au plus grand nombre qu’il faut s'adresser, quand la matière le comporte, el ne pas se restreindre à parier pour n'être compris que d’un lecteur sur mille. Mais tous ceux qui écrivent ne possèdent pas ce précieux talent de parler à la foule et de l’'illu- miner. Cuvier en connut le secret, et M. Arago le mét en pratique avec un succès envié de tous ceux qui écrivent pour le plaisir d’être lus. Revenons à notre sujet. Nous faisons grand cas de la manière du docteur Roques qui se rap- proche beaucoup de celle des maîtres que nous ve- nons de citer; et ses idées s’allient si bien aux nô- tres , que, sans plus de facon > nous emprunterons son langage pour parler des haricots et des choux. Tout aussi bien, cette citation est le meilleur moyen de faire connaître un ouvrage que son utilité re- commande à plus d’une classe de lecteurs. Des haricots. « Les haricots, dit le docteur Ro- ques , sont un aliment vulgaire , qu’on aime, qu’on estime sans oser le dire. Passe pour les haricots verts , bien frais , bien tendres, où l’on voit à peine le rudiment des semences... Nos grands cuisiniers nous donnent les haricots verts préparés de mille manières. Les méthodes les plus simples sont les meilleures. Les bonnes gens arrosent les gousses tendres avec du jus de gigot ou de rosbif. Il en est de inême des petits haricots blancs fraîchement écos- sés. Pour tout cela il ne faut qu'un peu de soin et d'intelligence. On n’a nullement besoin de la haute guisine de Lointier ou de Véry, et si le vin de Bor- deaux manque, on le remplace par le vin du petit rentier , par le vin de Tonnerre ou de Mâcon. » Mettez-vous à table après une longue course, savourez lentement et dignement votre rosbif et vos haricots , vous aurez la conscience d’un bien- être que n’ont jamais éprouvé les gourmands pa- resseux. Tous les alimens sont bons quand on se porte bien ; ils ne deviennent indigestes que par notre faute. Ou nous ne savons pas nous arrêter quand ils flattent notre goût , ou ils manquent d’un assaisonnement indispensable, l'exercice et le con- tentement. » Nous voici aux haricots sec$, aux fameux ha- ricots de Soissons. Leur réputation n’est pointusur- pée. On les mange au jus, au beurre, à l'huile, au citron, en purée ; mais tout cela vaut-il les ha- ricots arrosés avec le jus d’un g got de mouton des Ardennes ou de présalé ? Demandez plutôt à M. Ber- choux, poète gastronome, chantre joyeux du gi- got. Un poète idyllique ne chantera que dans un vallon semé de fleurs , ou sur une colline ombragée d’arbres verts. La muse de M. Berchoux n'a pas besoin de scènes pastorales , il lui faut seulement une table ronde , un gigot de mouton aux haricots et quelques aimables convives. J'aime mieux un tendre gigot Qui, sans pompe et sans élalage, Se montre avec un entourage De laitue et de haricot, Gigot, recevez mou hommage : Souvent J'ai dédaigné pour vous, Chez la baronne et la marquise, La poularde la plus exquise Et même la perdrix aux cheux. (BercHoux. Æpitre à ma cousine.) » Les hommes friands , habitués à une chère dé- licate, ne dédaignent point les mets un peu vul- gaires. ls savent fort bien que les infidélités de la table plaisent à l’estomac, qu’elles lui don- nent une sorte de repos qui le récrée, le ranime, Les nouveaux riches revenant uu peu sur le passé, aiment également à retrouver leurs anciens amis dont ils avaient oublié les services. L'aspect de ces bons haricots donne dela verve à leur appétit blasé, et ils les savourent avec délices. Au reste, cette réconciliation les honore ; l’ingratitude est un vice détestable ; on ne doit jamais oublier ceux qui nous ont nourris, füt-on ministre ou pair de France. » Mais la preuve que les haricots sont presque une friandise, c’est que M. le marquis de Cussy , le gastronome le plus aimable du dix-huitième siè- cle, abandonne les blancs de Bartavelle, les filets de sole assaisonnés de truffes, aussitôt que parais- sent les haricots de Soissons. 3 » Un homme qui vivra long-temps dans l’his- toire, un homme rare , un homme frugal comme un Sparliale et dont on peut dire qu'il mangeait pour vivre, avait pourtant quelques velléités gas- tronomiques ; l'empereur Napoléon aimait surtout la polenta et les haricots secs à l'huile, ét il s’en régalait de temps en temps à déjeuner. Voilà donc les haricots parfaitement réhabilités dans la gastro- nomie usuelle. 1] ne leur manque plus rien , et per- sonne n’osera désormais les attaquer. Ils ont les plus illustres suffrages, les suffrages de Napoléon et du oo NOUR marquis de Cussy. L'un les mangeait à l'huile , l’autre au jus de gigot. Les amateurs qui marchent sur les traces des grands hommes peuvent mainte- mant choisir. » Mais nous devons faire observer que les hari- L'exposition de la manière dont les divers peu- ples subdivisent la journée, et dont ils groupent les jours pour en faire des intervalles de temps plus considérables , nécessiterait des détails historiqnes qui n’entrent pas dans notre plan, d'autant plus que les divisions du temps n’ont pas été et ne sont pas les mêmes chez tous les peuples ; mais dans beaucoup de contrées on se sert actuellement du calendrier usité en France. (A. R.) NULLIPORES , Wullipora. (porxr.) Nom créé d’abord par Lamarck pour des espèces extraites du grand genre Madrépore de Linné, et élevées au rang de genre , mais considérées depuis par cet auteur comme une simple section des Millepores. ! (V. M.) NUMISMALES. (wozr.) Nom donné par quel- : ques auteurs aux Nummuzires. (Gu£r.) NUMMULACÉES. (mozz.) Nom proposé par M. de Blainville pour une famille composée du | genre Nummulite et de quelques autres genres yoisins. (Gu£r.) NUMMULITES ou NUMMULINES. Nummulites. (mozx.) Lamarck x donné le premier et M. D’Or- bigny le second de-ces noms à un genre de coquilles de Céphalopodes polythalames , dont les caractè- res sont exposés ainsi par M. A: D’Orbigny : Ou- verture contre l’avant-dernier tour de spire , mas- quée dans l’âge adulte ; coquille discoïdale, dé- pourvue d’appendices. Il est peu de corps dans la vature ,dit M. Deshayes, quiaient fait naître, chez les anciens comme chez les modernes ; un plus grand nombre d'opinions plus ou moins bizarres , plus ou moins justes. Très-répandues , formant quelquelois des montagues entières, ou couvrant de vastes contrées ; d’une formediscoïde, quelque- fois aussi grandes que des pièces de monnaie, d’autres fois pas plus grandes que des lentilles , les Nummulites ont servi ‘tour à tour à expliquer des miracles et à exercer la sagacité des naturalis- tesrou des écrivains de presque tous les: âges Stra- bon, qui avait vu l'Egypie et visité lespyramides, avait remarqué la grande abondance ‘de pierres lenticulaires dont les décombres étaient remplis ; et avait admis l’opiniof , sans doute déjà pop laire alors, qu’elles étaient les résidns destalimens des ouvriers, qui s'étaient pétriliés. Ge seraitsup- poser qu'ils ne vivaient que de lentilles. Dans son trente-sixième livre de l'Histoire naturelle ; Pline parle aussi des pierres Jlenticulaires ; maïs il me cherche pas à en expliquer l’origine; il constate seulement ce fait, qu’elles sont répandues dans les sables de la plus grande partie de l'Afrique. L'opinion populaire que les pierres lenticulaires ont une origine miraculeuse , fut Jong-temps: ac: créditée par les historiens eux-mêmes qni écrivi- rent au renouvellement des lettres, et quelques na- turalistes de la même époque se conformèrent à cette opinion vulgaire; mais plus tard les auteurs cherchèrent à donner aux Nummulites une origine plus naturelle, et à connaître enfin leur vraie na- ture; nous ne suivrons pas M. Deshayes dans l’ex- posé de toutes les hypothèses qui ont été produites sur ce sujet; cette partie de l'histoire de ces co- quilles n'offre qu'un intérêt secondaire; actuelle- ment l'opinion la plus généralement adoptée est que l’animal qui a produit ces corps ne pouvait être contenu dans la coquille, mais que celle-ci était intérieure en tout ou en partie, et qu’elle n’adhé- rait à l’animal que par la dernière cloison dans laquelle un muscle ou un ligament devait s’in- sérer. J Il existe un assez grand nombre d’espèces de Nummulites ; presque toutes ne sont connues qu'à l’état fossile et celles qu'on a rencontrées vivantes n'ont pu faire connaître l'animal, car on n’a encore observé que leur coquille. Les espèces fossiles se trouvent en quantités innombrables dans certains pays , la pierre de Laon en est entièrement formée, et les rochers sur lesquels sont fondées les pyramides d'Egypte en sont pêtris. Toutesiles espèces sont à pou près semblables dans leurs for- mes , presque toutes lisses, de taille plusou moins grande , probablement suivant l’âge. Nousen cite- rons quelques unes des mieux connues et des plus vulgaires ; parmi les fossiles on distingue surtout La Nomuuzrre misse, ]V. lœvigata , Lam. | D’Or- bigny., Brug. Vautiluslenticulwris, Fichtel , ete, elle-a quatre à huit lignes de diamètre ; son épais- seur est peu considérable , elle est également bom- bée aux deux surfaces opposées, lisses, unie ,à bords obtus: Commune à Villers-Cotteret, à Sois- sons, en Suisse, en Italie, en Angleterre; etes Nous en avons donné une figure de grandeur na- turelle dans notre Atlas, pl 411, fig14, a, et une coupe grossie , pour montrer les loges, fig. 4, a. Fr We Nummuzrre apcamie, IN. complanata, Lam. Cette coquille est orbiculaire , très-large , mince , lisse et à bords ondés; elle.est en général fort aplatie et ses bords sont quelquefois irrégulièrement courbés et hors du plan. On en trouve du diamètre de qua- ire pouces , mais Je plus communément elles ‘en © ——— ———— —— NÜPH 199 NUTA ont un ou deux. C'est cétie espèce qui est si com- mune en Egypte. Nomvuzvre, Mis TÊTES, À. millacaput, N. Boubée, Cette, nouvelle espèce a été décrite pour la première fois dans notre Magasin de zoologie ; 1832, cl. V, pl 15. Elle est ainsi nommée, dit M. Boubée, parce qu’au lieu de rester simple et de ne présenter qu'une seule série de loges, la spire se bifide plusieurs fois et donne ainsi nais- sance à plusieurs séries nouvelles qui se contien- ment et. s’enroulent ensemble avec la première dans le, même plan , et au nombre de neuf ou dix, comme si plusieurs animaux avaient simul- tanément .concouru. à la former. Quelques indivi- dus ‘présentent des lobes arrondis et semblent composés de, plusieurs Nummulites , soudées en- semble. Ce. dernier fait est au moins aussi extraor- dinaire.que celui de la bifurcation des lignes de lo- ges. .Gette, coquille atteint plas de deux pouces de,diamètre, elle a été trouvée à Bastenne , près de Dax (Landes) dans un calcaire grossier marin. M. Boubée a décrit trois autres espèces du même lieu, dans son Bulletin des nouveaux gisemens de France: Parmi les espèces vivantes dont on a observé. la coquille, nous ne pouvons que citer la NumuvuitE RADIÉE, DV, radiata, Montfort, ou A. lenticularis , Fichtel,, dont on.a trouvé la coquille dans la Mé- diterranée;. c’est une petite espèce, moins grande qu'une lentille. (Guér.) NUPHAR , Nuphar. (8oT. pHan.) Smith a créé ce genre dans la famille des Nymphéacées , en déta- chant du genre, Nymphæx, l'espèce que Linné nomme /V. lutea; les caractères qu'il lui assigne sont tellement positifs que tous les botanistes se sontempressés de l’adopter. C. Richard avait voulu changer. son nom en eelui de Nymphosanthus ; mais on. a préféré le nom primitif, afin de ne point surcharger la nomenclature déjà si lourde et si confuse. Voici les caractères du genre : plantes peu nombreuses, ayant le port et les habitudes des Né- nuphars, croissant. aux mêmes lieux ; leurs fleurs sont, composées, d’un. calice de cinq à six sépales colorées et pétaloïdes; d’une corolle: aux pétales très-courts s’élevant au nombre de: dix ou vingt ; étamines fort nombreuses, recourbées en dehors, portées sur des filets planes, et insérées, ainsi que lés-pétales, au dessous de l'ovaire (c’est un des ca- ractères qui séparent le nouveau-genre de l’ancien dans lequelil était inscrit); ovairelibre, ovoïde, cou- ronné, parunstigmate concave, discoïde, rayonné, divisé.en: seize et vingt lobes. Le fruit qui succède à, cet appareil est charnu, présentant autant de fausses cloisons. membraneuses que l’on compte de/lobes sur le stigmate , etrenferme beaucoup de graines à. enveloppe gris-d’ardoise, dont l’amande est blanche et recouverte par une pellicule mince etbrunâtre ; l'embryon est dicotylédonaire. On connaît six espèces de Nuphar :uneindigène à toute l'Europe; une autre que l’on n’y trouve que danslesrégions septentrionales de l’Ouest,en Ecosse et en Laponie, le W. pumila ; etune provenant'de J'Asié, particulièrement du Japon; d'où elle a pris le:nom de V, japonica. Les trois autres appartien= nent à l'Amérique du nord , le M, advena, de Aï= tons; le NW. halmiana décrit dans l’'Hortus Kerwen- sis ; et le V.:sagittæfolia, de Pursh. { L'espèce commune, VW. lutea, Smith , est très- répandue dans les rivières qui coulent lentement , dans, les eaux stagnantes .de l’Europe et même dansles lacs de l'Amérique septentrionale. Ses feuil- lés, longuement pétiolées , cordiformes , sélèvent à la surface des eaux et paraissent comme des îlots flottans , où sont posées des petites coupes cons- tamment d’un jaune d’or, qui se succèdent les unes aux autres durant tout l’été, depuis le mois de juin, et auxquelles'on donne les noms vulgaires de Lis des: étangs et de Plateau à fleurs jaunes. Les folioles du calice sont deux fois plus grandes que les pétales ; et les fruits ovoïdes, de la grosseur d’une tête de Pavot blanc, s’ouvrent en lanières de la base au sommet. Dans les temps de disette., on a quelquefois réduit en farine la racine, qui'est vi- vace, grosse et longue, pour en faireidu pain; mais sa fécule convient au plus à être employée dans les potages. Ses feuilles se donnent aux bestiaux , ils ny touchent que lorsqu'ils sont pressés par la faim, à cause de leur saveur et de leur odeur fort peu agréables. Il suffit de jeter des graines bien mûres, ou des portions de racines venant d’être arrachées , pour multiplier cette belle plante dans les bassins, les étangs et les eaux qui ne coulent pas très-vite, On assure que la racine pilée dans du lait détruit les Belettes et les Fouines qui font la désolation des poulaillers , ainsi que les Grillons et les Courtillières. (T. ». B.) NUQUE. (anar.) Partie postérieure du cou, s’é- tendant depuis la bosse occipitale jusqu’à la pre- mière vertèbre dorsale. Dans le cheval elleest placée à la partie supérieure de la tête, derrière les oreilles. (P. G.) NUTATION ; Wutatio: (pus. et BoT.). Mouve- ment dont le but est de s'incliner, de se pencher du côté du soleiliet de le suivre dans sa directions En physique: la Nutation est une action que » lon observe dans Faxe de la terre, en vertu de la quelle il s'incline tantôt plus, tantôt moins à l’é- cliptique: Ce mouvement est déterminé par le so- leil et'par la lune , mais plus: particulièrement par ce satellite de la terre. En botanique , on appelle Nutation le change- ment de direction que manifestent les tiges , les feuilles et les fleurs-des plantes qui, privées de l’in-- fluence immédiate des rayons solaires, tournent le corps interposant et s’exposent pleinement à leur | action bienfaisante. La Nutation est beaucoup plus | sensible: dans les feuilles des plantes herbacées que chez celles des plantes ligneuses ; les fenilles de la grande et de la petite Mauve, Lavatera olbia et | Matvasylvestris, de V Ansérine sagittée ; C'henopo- | dium bonus Henricuss etc:, sont tournées le matin | à lorient, à midiet jusqu'au soir elles se por- | tent vers l'occident. Ilen est de même des fleurs | dites du soleil (V. tom. IEF, pag. 226 et 579). Si le | temps'est couvert ou pluvieux , les feuilles de di- verses autres plantes et le: disque d’autres fleurs NUTR se ferment , se penchent horizontalement ou s’in- clinent entièrement vers la terre. (Ÿoy. aux mots Feunzes, Fueur, Honroce DE FLore, VÉGÉTA- Tion.) On remarque encore certains mouvemens, plus où moins sensibles que quelques végétaux exé- cutent en raison des influences de l’air , de la cha- leur et de la lumière. Il en a été question à cha- eunce d'elles ; nous y reviendrons aux mots PLan- TES MÉTÉORIQUES et VÉGÉTAL. Il ne faut point confondre la Nutation avec l’é- tiolement ni avec l’irritabilités l’étiolement est une maladie facile à reconnaître par des tiges grêè- les et languissantes , par l'absence de tout principe colorant ; l’irritabilité est une propriété inhérente à toute plante du moment qu’elle a brisé les liens qui la retenaient captive dans l'ovaire, et qu'elle conserve jusqu'aux dernières phases de l’existence végétale. Foy. aux mots Eriorement et IrriTaBr- LITÉ. (Tir. dB) NUTRITION. (puysior.) On donne le nom de Nutrition à cette fonction commune à tous les êtres vivans et par laquelle ils appliquent immédiatement à leurs diverses parties les matériaux qui sont desti- nés à les accroître, et à réparer leurs pertes journa- lières. But et complément nécessaire de l’ensemble des fonctions organiques , la Nutrition proprement dite renouvelle sans cesse les organes qu’elle com- pose et qu'elle décompose tour à tour. Cette fonc- tion leur applique en effet les matériaux nouveaux introduits dans le torrent de la circulation et suc- cessivement élaborés par la digestion, la respira- tion , et les absorptions extérieures , tandis qu'elle leur enlève par l'absorption interstitielle et qu’elle rejette au dehors à l’aide des sécrétions et des exha- lations excrémentitielles, les principes de la compo- sition organique ; usés par le jeu de la vie. Le re- nouvellement de la composition matérielle des di- verses parties du corps est prouvé par des expé- riences très-positives. Si pendant un temps plus ou moins long ,on mêle aux alimens d’un animal une certaine quantité de garance , on voit bientôt ses os prendre une teinte rose qui devient ensuite de plus en plus foncée, Cette coloration se remarque non seulement à la superficie des os, mais en- core dans la profondeur des tissus. Si l’on suspend l’emploi de cette substance colorante, on voit la coloration diminuer aussi de plus en plus, et enfin, les os reprendre leur couleur naturelle. Ce. fait du renouvellement , ainsi constaté par les parties les plus dures du corps, et dans lesquelles le dou- ble mouvement de composition et de décomposi- tion s’opère avec le plus de lenteur, se conçoit plus aisément encore à l'égard des autres tissus de l’économie qui se font remarquer par une con- sistance beaucoup moindre, ou même par leur mollesse. On a cherché à évaluer la durée du temps né- cessaire pour que les tissus du corps puissent ainsi se renouveler complétement , mais les physiolo- gisies ne sont pas d'accord sur ce point. Quelques uns avaient fixé à sept ans le temps nécessaire à celte sorte de révolulion nutritive du corps humain. D’autres ont prétendu que la durée de ce phéno- 156 mène devait être réduite à trois ans seulement ; mais, en y réfléchissant, il est impossible de lui as- signer des limites certaines. Sa durée doit néces- sairement varier suivant une foule de circonstan- ces, telles que l’âge, et les diverses dispositions individuelles qui impriment des modifications si nombreuses et si grandes à la force de la Nu- wilion, ainsi qu'aux autres fonctions de l'écono- mie. « La Nutrition diffère des autres fonctions de l’é- conomie, en cequ’elle n’a pas d’organe spécial; elle s'exerce dans toutes les parties vivantes, pour les- quelles elle esten quelque sorte l’aliment de la vie. Mais pour que la nutrition s’opère dans un organe, il faut que celui-ci jouisse de la sensibilité et du mouvement. Que lon coupe le nerf principal qui se rend à un organe, à un membre par exemple, la sensibilité sera suspendue, et dès-lors le mou- vement nutritif s'arrêtera brusquement dans cet organe. Nous connaissons les circonstances qui mettent en jeu et qui accompagnent l’exercice de la Nutrition ; mais pour cette fonction comme pour la plupart de celles de l’économie , nous ignorons complétement son véritable mécanisme. Nous voyons ces substances nutritives soumises à l’action des organes digestifs , se changer en une pâte fluide qui, en s’animalisant de plus en plus, se change en un liquide appelé chyle. Ge liquide est pompé, pendant son trajet dans l'intestin grêle , par les vaisseaux lymphatiques, et c’est ce qui con- stitue l'absorption intestinale. Ces vaisseaux, en se réunissant , forment un tronc commun qui va s’ou- vrir dans le système veineux, et verser ainsi dans le torrent de la circulation sanguine les produits de l'absorption. Le sang, enrichi de ces nouvelles particules nutritives, porté ensuite dans les pou mons, où il est vivifié par son contact avec l'air atmosphérique auquel il emprunte de: nouveaux principes , revient au cœur d’où il est lancé dans les diverses parties du corps. Dans cette nouvelle parlie de son trajet à travers les divers organes qu’il parcourt , le sang se dépouille de ses particules les plus fluides , fournit aux diverses glandes les prin- cipes de leur sécrétion , et par la division toujours croissante des vaisseaux, arrive jusque dans le tissu des organes où s’opère la Nutrition. Ici com- mence l'incertitude et le champ des hypothèses. Quoique la matière nutritive soit partout identi- que, elle se convertit cependant en autant de sub- tances distinctes qu’il y a d’élémens organiques ; mais ces changemens sont inappréciables aux yeux de l’observateur ; il semble dans l’accomplisse- | ment de cette fonction si complexe, que ‘chaque tissu est devenu un organe sécréteur particulier , élaborant chacun un fluide spécial, qui, par une cause inconnue se convertit en la substance même de l’organe qui l’a séparé du sang. La Nutrition si compliquée chez l’homme et chez les animaux d’un ordre supérieur se simplifie à mesure que l’organisation elle-même présente plus de simplicité. C’est ainsi que dans les animaux d’un ordre tout-à-fait inférieur , les infusoires , les vers et quelques mollusques; les fonctions assimilatri- NUTT ces sont réduites À l'absorption el à l'assimilation. Les animaux qui vivent dans l'eau, absorbent par ious les points de leur surface externe les matériaux nutritifs qu’ils puisent dans le fluide au milieu du- quel ils fe meuvent ; et souvent sans qu’on puisse suivre ce fluide ; il est immédiatement employé à l'entretien et à l'accroissement des tissus. Il en est de même dans les végétaux : c’est en vertu d’une force de succion qu’ils absorbent dans l'atmosphère ou dans le sein de Ja terre les sub- stances solides, liquides ou gazeuses qui doivent être employées à Ja Nutrition. Nous avons vu jusqu'ici comment s’opérait le mouvement de composition du corps ou la Nutri- tion , arrêtons-nous à cette autre force inverse ou de décomposition sur laquelle nous avons passé lé- gèrement, La décomposition est le résultat de cette action absorbante qui a lieu dans l’intérieur de tout organe et par laquelle il yest repris une quantité de matériaux égale à celle des matériaux nouveaux qu'y | a déporés le mouvement de composition. Gette ac- tiond’absorption est ce qui constitue l’absorption in- terstitielle, décomposante ou organique de Bichat. On ne peutlarévoquer en donte, etnous avons vu qu'elle était prouvée d’une manière incontestable par les expériences faites sur les animaux avec la garance-que l’on mêélait dans leurs alimens. Il faut donc reconnaître que dans l’intérieur de tous or- ganes et de tout parenchyme se trouvent, ouverts et béans, un grand nombre de vaisseaux absor- bans chargés aussi de recueillir les matériaux usés des organes , les débris de la Nutrition. Mais quels sont les vaisseaux absorbants qui éffectuent la dé- composition ? Dans les temps anciens on établit que c'était les veines ; lorsqu’ensuite on eut fait la découverte du système lymphatique, on ne regarda plus les veines que comme les vaisseaux de retour du sang, et ce fut le système lymphatiqne que l’on considéra comme chargé de l’action décomposantes de nos jours enfin, on croit que ce sont à la fois les veines et les vaisseaux lymphatiques. Ainsi l’on admet que les radicules veineuses et lymphatiques absorbent dans la profondeur de tous les paren- chymes une portion quelconque de la substance des organes, une portion qui égale celle qui a ré- sulté dans le phénomène de composition, de la solidification du sang. Mais comment se fait cette absorption ? c’est une de ces actions moléculaires qui se dérobent à nos sens , et qu’on ne reconnaît avoir eu lieu'que par ses résultats ; en second lieu, Wyctinomus. (max. ) Genre téta- y ajouta céllé nommée de Blainville; mais c’est à | bli par M. Geoffroy pour des Chéiroptères ayant M. Westwvood que l’on doit la connaissance du’| toutes les formes ‘des Molosses ; et iqu'on «doit-réu- plus gräfid nombre, puisqu'il le porte à douze ; | nir à ces animaux. #’oy. Movosss. (Gen: mais dans lequel nombre l'espèce nomimée rautre-" NYCTIPITHÈQUE (am. };: c'est-à-dire: Singe fois Vespertilionts forme à elle seule quatre espèces || de nuit.-M.1Geoffroy a:donné ce mom d’une,ma- différéntes , ce qui n’a rien d’extraordinaire ; car !| nière’ collectivesàquelques :Singesdü Nouveau - l'idée où l’on était que notre pays n’en’donnait | Monde. | s (GErv.) qu'une seule les avait fait confondre toutes entre NYMPHALE , Wymphalis. (axs.). Genre.deLé- elles : nous en citerons Seulement deux. pidoptères de lafamille des Diurnes:ou Rhopalocè- Nine LACnauvE-souris, W.vespertilionts, Lat., fi=| res >tribudes Papilionides. Ce genre-offre pour, ca- ouréédansnotre Atlas, pl 411, fig. 7. Longue d’une | ractères ; d’avoirrles palpes distinctement.de trois. ligne! etdemie, entièrement d’un roussâtreclair, || articles dontle ‘dernier raussigros quelé précédent avec les poils noirs ; le dessous dû thorax est plus | à son origine, se termine ‘en pointe; -les-antenmes bran, avec une ligne médiane-noire ;il y a deux | terminées emmassue allongée, cellule/centrale des rângées de dents courtes aux extrémités latéraleset | ailes inférieures ouvertes; :membranesinterne des supérieures du corselet. Cétte espèce se'trouve en | lailesinférièuresformantune gouitièreiqui-embrasse Europe sur la Chauve-souris fer à cheval. Jecorps; les deux pattes antérieures-:impropres.à N. ne Syres, NV. Syhkesii, Westwood. Longue | lamarche dans les deux!sexes , -repliées enpalatine de 5 lignes 1/2, d’un rouge brün ;‘avec le dessus’ | sur la poitrine ;:et les :quatre autres terminées par, du thorax et de l'abdomen un peu‘plus'pâle ; cette | deux crochets presque doubles. Leurs-chenilles,ont dernière partie est couverte de tubéreules très-fins, |'la tête et l’extrémité.du corps souvent,bifide'ou. noirs, dont quatre plus gros au milieu, disposés | fourchue: La chrysalide est simplement suspendue en quadfilatère ; l'extrémité del’abdomenestmunie |/par son extrémité postérieure et toujours la tête, de très-longs poils bruns dirigés en arrière; le pre- |'en/'bas. | mier segment des tarses paraît comme annelé dans ‘Ce genre a d’abord: été mdiqué par-Linné -dans toute sa longueur. Des Indes orientales. M. West- |'son Systéma naturæ, où il comprend'une partiede, wood, dans le mémoire précité, a donné une |/la quatrième division du. genre des Papillons ;àl excellente figure de cette'espèce , avec tous lés dé- | l'avait nommé: IN ymphales ; et lui -doninait; pour täils d'organisation très-grossis et dessimés avec tout! | caractère d’avoir les-deux premièrespattes-en pala - lé soin possible. (A. P.) tine; ille sabdivisaiten nymphes à yeux; etnymphes NYCTÉRINS. (tram. Ÿ Ge mot, qui estun dérivé |! aveugles; dans Geoffroy cette coupe forme la Ipre- de”celui de NycrTène (voy. plus haut), s'applique |!mière famillerdu genre Papillon ,etrest subdivisée parfois à cértames ’Chauve“souris , mais il n’est ||en ‘trois. Degéer. tint» compte/de largouttière-que; propre À aucune’en particulier. (Gerv.) forment les’ailes inférieures autourdu corpsipour NYCTICÈBE, Nycticebus. ( max. } Ce mot; qui || tranchen ses divisions ;-etl les Nymphales forment veut diré Singe de Nuït , est le nom d’ün genre de || danssa-méthode’les:deax: dernières divisions: de: famille des Quadrunianes lémuriens établi par! || son’genve Papillon. Bes auteurs du-eatélogue-des - M'Geoffroy pour le Loms pu BEncxtr de Büffon ; || Lépidoptères -desrenvitons de Vienne!,f firent: \des Lémur ‘tardigradus des! auteurs systématiques. Ce || Nÿmphales deLinné six divisions; qui; lustard, mammifère a beaucoup d’analogie avec le véritable || farent portées aurang deigenres par flabriciuss qui, Eoris ; il'est surtout remarquable par satéteronde, ||ne/ pouvant ÿfxireentrer amgrand nombre. d’es- sés yeux énormes , el sès oreilles en cornet arrondi || pèces’exotiques:;° fat-obligéid’yrajouter plasieurs si’courtes qu'à peine on les apertoit. Sa fourrure | aûtres/genres:! Ces différentes coupes. formées aux se ‘compose de poils assez longs, fins et laineux, || dépens-decelle primitive , s’élevèrentralors xdix- tais peu doux au toucher, et dont la couleur gé- ts hais il-est nécessaire d'in diquersque l'ou- néralement grise ‘ou d’un cendré clair'est un peu | vrage/dansolequelsFabricius ‘avait établir-sesgen= plüs rousse sur les jambes ét aux flancs qu'ailleurs, | rés n’upasparus-etiqu'on nenconnaîtqu'an:ex ane téinte foncée ‘autour des yeux, 'avec'une | traitrduns-le Magasin diTliger. Latreille idans»ses ligne brümâtre assez étroite ‘qui naît du haut du | différens ouvräges $ admitpeu-àrpeuune paftiedes front et'se prolonge le long de l’épine déréalé jus | senres delFäbricius; et en adoptau-quelques au< qu'à li’ quéué, Cet animal est dé l'Inde: il'est long | tres 'indiqaés'par différens-aateurs ; vdici ceux:qui d'environ un pied ét’ pourvu dé quatre’ incisives à | sé rapportent! aux Lépidoptèrés tétraptères!:1les Hmâchoïre inférieure. Ses mœurs sont assez peu | Danaïdes ;Linnos Ideas Fab: 3 Héhcomes! Bat: 4 connues. (Gerv.) Kcrées, Fab. stous cesgenrés ont la cellule, centale “'INYOTICÉE ;Wycticeus. (maw.) "M. Rafinesque | des'ailes postérieures complétement fermée ;;les a établi "ce génre pour des Chauve-souris du groupe génires SUIVans, -Pavonie ; God. 3 Amathusia, Fab. des Véspertilions” Grdinaies qui n’ont que deux | Brassolides, Fab. sEuménides, God. ; Eurybies, Re: PL 412. D Z = S 2: Nymphale Uasius . Clymène . £. Cuerir dér . Ne mp ii una me 7 8 ‘À 4 à % { f #* 9 LS AU Z19 dutane Re 2. Nymphale lis DR (nl e G : Le É = DIR Sen IN de . TRE sers ee : NYMP | & 1 NYMP oo “Illig., et Satyres, Lat. , ont aussi la cellule centrale complétement fermée, mais en diffèrent par d’au- tres caractères soit dans les chenilles, soit dans le papillon lui-même ; parmi lés espèces plus rappro- chées. des Nymphales-proprement. dites par leur cellule discoidale ouverte, les Bibithées, Fab., peuvent encore être, écartées ;, car les mâles seuls ont les pattes antérieures en palatine , et leurs pal- pes s’avancent démesurément en manière de bec. Il reste donc trois genres qui offrent le caractère commun d’avoir les pieds antérieurs en palatine et la cellule postérieure ouverte, ce:sont les. Bi- lis, Fab.; Nymphales , Lat. , et Morphos, Fab. ; dans Je premier, les palpes sont encore-allongés , et,les neryures primitives des ailes sont renflées à Teur base ; les antennes sont terminées en massue ; dans les derniers , les palpes sont courts et les an- tennes presque filiformes ou à peine en massue. Les véritables Nymphales, selon Latreille, ont donc les antennes assez longues, en massue ; et les pal- _pes très-courts ; tel que cet autenr a restreint, ce genre, il est, beaucoup, plus facile à étudier, qu’au- paravant; cependant ce n'est.encore qu'un maga- sin où l’on.a mis tout ce qui embarrassat; les dif- férens auteurs allemands qui ont écrit sur les, Lé- pidoptères, n'ayant, dans ces derniers temps, écrit ,que sur les espèces indigènes, n’ont pu établir sur .ce genre, de classification bien exacte, parce.que cette coupe est principalement riche en exotiques. Dans ces derniers temps, M. Boisduval, dans,son Introduction à l'Histoire des Lépidoptères qu'il pu- blie en,ce moment, à formé,des Nymphalesyune tibu qui est la neuvième de sa méthode, et :la Lroisième de sa seconde section celle des Suspen- dues, 1 la nomme tribu des Nymphalides ; mais comme son ouvrage n'est pas encore arrivé à cette tribu, on ignore encore quels sont les genres qu’il doit.y rapporter. M. Duponchel, à la fin de son Sup- plément aux Lépidoptères ; a donné l'exposé de | Sa méthode pour la famille des Diurnes ; et ilforme : de même ayec les Nymphales une tribu sous le nom de Nymphalides, qui est la onzième. de sa ! méthode .et à laquelle il rapporte. les genres Sui- vans : Liménite, Lie ie »Apature et Charaxes ; | mais sa méthode, ne rappant que sur des Lépido- Ji (e) est composé ; nous sommes donc obligé de limiter : notre genre , tel que l’ont entendu Latreille et Go- dart , c'est-à-dire d’y recevoir les genres que nous venons de citer ainsi que les Veptis.et Paphia de Fabricius. à R 3 Ce qu’on sait des mœurs des Nymphales, ne s applique jusqu’à présent qu'aux espèces indigè- nes: cesinsectes habitent les bois , principalement ceux où les chênes sont mélés aux saules. et aux peupliers, on les voit voler en, planant dans les allées ; ils se posent volontiers à terre quand elle est humide, et souvent sur le crotin, de cheval, mais il ésttrès- difficile de les prendre parce qu'ils sont très-farouches , et que dès qu’on les effraie, ils S’'éRYént au dessus du sommet des arbres. Leurs henilles habitent ‘aussi, à l'extrémité des arbres D] tères indigènes, ne peut souvent pas servir de ca- | re aux nombreuses espèces exotiques dont le genre | dont, elles dévorent les feuilles, .ce.qui, fait qu’elles sont difficiles à trouver pour le naturaliste. En général, elles sont, vertes et sans taches. N. sasrus , /Ÿ. jasius, Linn. God., Hist, nat. des Lépid., d'Europe, tom. 2, pag. 8; pl. 7, X. Le mâle au-dessus et en dessous , et Duponchel, Icon. des, chenilles , tom. 1, Diurnes , pag. 167, pl. 24, fig. 68, la chenille et la chrysalide, et figurée dans notre Atlas, pl. 412, fig.: 1, vue en; dessus, et 1,4, vuc en dessous. Envergure de 2 à 4 pouces selon les sexes; tout le corps est court, lrapu; le thorax est. noir et couvert: d’un duvet roux, l'abdomen roussâtre , deux bandes blanches, lon- gitudinales en dessous, le thorax présente au dessous trois, raies:blanches , une médiane et: deux obli- ques sur le côté, les pattes sont brunes et marquées de. blanc; la tête est couverte. d’un -duvet roux très-court; les palpes, excepté le dernier article qui est noir, sont de même couleur; mais ils sont large- ment marquésde blanc à leur côtéextérieur ; le bord postérieur de la têteest de Jamême couleur; les ailes .sont en. dessus (fig. 1) d’un brun noirâtre lavé de brun-rouge à la base et à la côte des antérieures: la membrane qui enveloppe l'abdomen est Sri sâtre ; les ailes antérieures sont un peu échancrées à leur côté externe, les postérieures le sont entre chaque nervure; mais deux de ces nervures, en:se prolongeant, forment deux queués ; le bord externe des quaire ailes est occupé par une suite de taches fauves formant, une bande continue , séparées par les nervures qui sont noires; celles du,sommet des remières . ailes sont arrondies, et toutes attel- gnent le bord de l'aile; à ces ailes il existe plus in- térieurement un second rang de taches plus peti- tes, de même couleur , mais un peu nébuleuse; les taches des secondes ‘ailes sont de forme régu- lière presque lunulaire, celles près du, sommet étant plus épaisses ; et les dernières seulement en forme de croissant ; elles sont séparées du bord de l'aile par un large feston noir, bordé lui-même d’un,peu de blanc, au dessus des trois ou quatre dernières taches fauves, maïs séparé d'elles en une Juaule d’un. bleu clair métallique; en dessous, les dessins des quatre ailes se continuent et peu vent se décrire-ensemble ; la base des ailes, jus qu’au milieu environ, est d’un brun rouge, couvert de taches noirâtres, d’abord: rondes vers la côte des premières ailes, et s'allongeant à l'extrémité des, postérieures jusqu'à prendre la forme de ban- des; ces taches sont entourées de, blanc ; vient en- suite une bande longitudinale de, même couleur, bordée d’un filet, blanc du côté interne; ensuite une bande: blanche , puisune bande fauve , qui de- vientbrun-rouge sur les inférieures ; puisune band grisâtre, chargée sur les supérieures de lunules noï- res ; puis enfin la dernière bande fauve , analogue à celle qui.a été décrite pour,le dessous, Cette belle espèce se trouve sur tout le littoral de la .mer Méditerranée, mais n’est pas. facile à prendre à cause de son, yol rapide; cependant ) quand on a remarqué un, des passages qu'elle fré- quente , on, peut s’en. procurer, quelques individus, Lorsque je chassais dans les montagnes qui séparent mm NYMP 184 NYMP 00 0 0 Hières du Golfe de St-Tropez, les ouvriers en liége au milieu desquels je me trouvais continuellement m'’avaient donné un moyen assez bon de me les procurer , c'était de répandre du vin à terre dans le sentier qu'ils fréquentent; effectivement ils ve- naient s’y poser, et il m'était assez facile de les saisir; mais si je les manquais, il ne fallait pas les poursuivre. La chenille (Atlas, pl. 419, fig. 1 c),alatète large, plate, renversée en arrière, et divisée en deux lobes, chaque lobe porte deux cornes, en tout quatre dont les deux intermédiaires croisées, et les deux autres un peu divergentes ; entre ces cornesilenest de plus petites. Le corps est plat en dessous, bombé en des- sus , s’'amincissant aux deux extrémités, la partie anale est tout-à-fait terminée comme une queue de poisson qui serait horizontale. Cette chenille est d’un vert clair, avec une raie jaune au dessus des stig- mates : les bords de la tête et les cornes de même couleur: sur le dos, les septième et neuvième an- neaux sont marqués d’une petite tache ronde, bru- nâtre, oculée d’un point noir ; cette chenille vit sur l’arbousier et se tient sur les feuilles qu’elle tapisse de soie, elle ne quitte jamais une feuille sans l'avoir entièrement mangée. Elle est très-lente dans tous ses mouvemens; quänd elle demeure en repos, elle relève le corps à ses deux extrémités et ne se tient que par ses pattes membraneuses intermé- diaires. Quand vient le moment de sa métamor- phose , elle se suspend la tête en bas à une petite branche, et au bout de trois jours paraît la chry- salide, figurée pl. 412, fig. 1, 4. Celle-ci est courte, arrondie, sans presque aucun angle, la tête entièrement tronquée , elle est de la couleur de la chenille, le papillon en sort au bout d’une quin- zaine de jours. Cette espèce paraît dans le Midi à deux époques différentes en juin et en septembre ; il serait peut-être possible de l’acclimater plus au nord ; car l’on sait que l’arbousier croît naturelle- ment en très-grande abondance dans la Bretagne. Cette espèce fait partie des Paphia de Fabricius ou Charathes d'Ochsenheimer. N. CiyTemnesTRE, V. Clytemnestra, Fab. Cram., pl. 157 et 566, fig. À B. Envergure , 2 à 3 pouces; aïles antérieures très-recourbées à leur bord an- térieur ; falciformes aussitôt après le sommet; les inférieures ont vers leur milieu une queue assez prolongée, et élargie à son extrémité, une seconde mais très-courte, se voit entre la précédente et Pangle anal ; tout le corps est noir; les palpes sont un peu grisâtres en devant ; les ailes sont en dessus d’un brun noir un peu chatoyant; les supérieures sont traversées obliquement du milieu du bord an- térieur à l’angle postérieur par une large bande couleur de soufre ; au sommet sont trois ou qua- tre points blancs de la même couleur; les posté- rieures ont au sommet quelques taches de même couleur, et quelques petits points au dessus du bord, qui est plus noir que le reste de l'aile, et est en outre marqué de rougeâtre au dessus des prolon- gemens ; en dessous , les quatre ailes sont marbrées dé brun , de fauve rouge et de gris laqueux, on re- marque aux antérieures la même bande soufre qu’au dessus , la base des quatre ailes, surtout les pos- térieures, est parsemée de taches argentées ; on voit aussi une tache pareille au sommet des ailes antérieures. Cette espèce vient du Brésil et de la Guiane. N. proxé, À. dione, God., Lat., Observ. de zool. du voyage de Humboldt, vol. 2, pag. 87, pl. 57, fig. 1 et 2. Envergure, 2 pouces; ailes an- térieures fortement échancrées à leur sommet et au bord externe; les postérieures fortement pro- longées en une queue triangulaire ; corps noir cou- vert d’un duvet brun-verdâtre ; ailes d’un brun glacé de verdâtre, traversées et bordées par plu- sieurs raies noires; les supérieures offrent dans leur milieu un petit espace en forme de barre lon- gitudinale diaphane, les inférieures ont un point bleuâtre au milieu de l’origine de la queue ; en dessous les quatre ailes sont fauves-rougeûtres ; traversées par plusieurs bandes d’un brun rouge , dont la plus considérable s’étend depuis le milieu de la côte antérieure des supérieures jusqu’à l’ex- trémité de la queue des inférieures ; le sommet des ailes antérieures offre deux petites taches blan- ches suivies de deux petits points, puis une ligne d’un blanc violeté suivant la bande brune et con- tournant la tache diaphane; sur la partie de la bande qui traverse les ailes inférieures , on voit quatre ou cinq points blancs entourés de cercles plus fauves. Cette espèce est propre à l'Amérique méri- dionale. N. pémonice, 1V. demodice, God., Cramer, pl. 158, fig. E. Envergure, 3 à 4 pouces; ailes antérieures échancrées au bord externe; les infé- rieures arrondies, mais un peu prolongées à l’angle anal; tête, corps, antennes et ailes en dessus d’un noir violeté, partagés obliquement par une large bande d’un bleu métallique, partant d’auprès de la côte antérieure des premières et se dirigeant vers l’angle anal des postérieures sans atteindre ni l’une ni l’autre de ses parties ; au commencement elle est interrompue et forme une lunule ; à la fin elle est en pointe ; vis-à-vis de cette pointe est un petit œil noir oculé de blanc ; en dessous , tout le corps est à la base d’un gris jaunâtre , séparé d’une extrémité à l’autre, par une ligne noire plus où moins directe, de la partie la plus externe qui est plus fauve; sur cette partie les ailes supérieures ont une ligne diffuse, brune , ondulée , et les infé- rieures une rangée de sept points, dont le dérnier double; le premier est accompagné au côté .in- terne d’une tache blanchâtre bordée de noir d’un côté. Cette espèce vient de la Guiane et du Brésil. N. orIow, V. orion, Fab., Cramer, Pap. Da- naæ, pl. 84, fig. À B. Envergure, 3 à 4 pouces ; corps noir couvert d’un duvet roux doré; ailes ar- rondies à leur sommet, fortement échancrées en- suite ; les inférieures arrondies , un peu prolongées à l’angle anal; les ailes antérieures sont d’un brun noir avec la moitié la plus interne d’un brun fauve, formant une tache qui s’avance en pointe obtuse vers l’endroit échancré de l'aile, mais sans y at- "eme sem sas tés NYMP 185 NYMP QE teindre ; près de la côte et du sommet de l'aile est ‘une tache blanche oblongue ; les ailes inférieures sont d’un brun rougeâtre, avec, la base fauve, et le bord externe blanc; en dessous les ailes sont d’un brun rougéâtre, avec, près de la base, deux “bandes plus foncées bordées de noir ; une ligne “partant d’auprès de la tache blanche du sommet et s'étendant du sommet jusqu’à l’angle anal, for- mant l’un des côtés d’un grand triangle plus bran qui occupe une partie des ailes antérieures ; la par- tie située vis-à-vis de l’échancrure est arrosée de points blancs. Cette espèce est assez commune au Brésil et à la Guiane. à N. syma, NV. syma, God. Envergure , 2 pouces; ailes antérieures sans échancrure au bord interne ; les postérieures un peu dilatées en double queue à l'angle anal, le dessus des quatre ailes est d’un brun noirâtre, avec une grande tache triangu- laire, partant de la côte des antérieures, près du sommet , fauve clair: du côté interne de cette ta- che, part une bande blanche régulière , s'étendant presque jusqu’à l’angle anal des secondes ailes, où se trouve une petite tache fauve, accompa- gnée de quelques points noirs; en dessous, les quatre ailes sont fauves, avec des bandes lon- gitudinales blanches bordées de noir ; celle du mi- “leu, qui correspond à la bande supérieure, est plus large que les autres ; on compte six de ces bandes aux ailes supérieures, et cinq seulement aux inférieures ; le corps, qui est noir en dessus , est blanc en dessous. De l'Amérique. N. souna , V. bolina , Lin., Cramer, pl. 157, fig. E. F. Envergure , 2 pouces 1/2 ; corps noir en dessus , avec quelques points blancs sur la tête et ‘le vertex ; gris-jaunâtre en dessous, avec les palpes “blancs de ce côté et des points de même couleur sur les flancs; les ailes antérieures sont un peu -“échancrées au bord externe; toutes quatre sont festonnées ; les quatre ailes sont brunes en dessous; les premières ont au sommet une petite tache “blanche nacrée et une autre plus grande oblique sur le disque ; les secondes ont une tache de même ‘couleur sur le disque , mais arrondie; en dessous, les ailes sont d’un gris brunâtre ; les premières ont les mêmes taches qu’en dessus ; la côte est noire près de la base, avec trois gros points blancs en «dessus ; sur les ailes inférieures la tache blanche “est devenue une bande large qui les traverse en- tièrement ; cette bande porte une tache noire à son sommet et une ligne sinueuse à son extrémité ; le bord externe des quatre ailes est accompagné de trois lignes noires , avec les intervalles blancs , et qui sont surmontés de points blancs. Cette espèce vient dela Guiane. N. sms, NV. iris, Lin., God., Pap. d'Europe, Diur- nes, pl. 6-4, et Duponchel, Iconog. des chenilles, Diurnes, pl. 15, fig. 71, a. b., figuré dansnotre At- das, pl. 415, fig. 1, vu en dessus, 1, a, vu en dessous, Æmvergure, 2 pouces 1/2 à 3 pouces; les ailes sont brunes en dessus, châtoyant en un beau bleu violeté; ce chatoïement n’existe que dans le mâle, et nulle- ment dan,sla femelle, ce qui permet deles distinguerà la simple vue , mais qui avait engagé plusieurs au- teurs à en former deux espèces; sur les ailes supérieures sont trois grounes de taches blanches disposées obliquement : le premier, placé au sons met de l'aile, est composé de deux petites taches ; le second, de cinq, dont trois accolées et les deux autres espacées ; le dernier, de troistaches partant du milieu du disque de l’aile et formant le com- mencement d’une bande de même couleur qui traverse les ailes inférieures, sans toutefois attein- dre leur bord interne; les découpures du bord externe des quatre ailes sont marquées de blanc ; au dessus du feston est une bande diffuse fauve- pâle ; l'angle anal offre une tache fauve et au dessus un œil noir entouré de fauve ; en dessous (fig. 1, a), les ailes supérieures sont d’un gris laqueux ; les su- périeures ont tout le disque noir, la côte rougeâtre et les nervures fauves; on y retrouve les trois groupes de taches blanches du dessus; mais près de la côte, à la base de l'aile, est une tache grise accompagnée de deux taches noires ; à l'extrémité du second groupe est un œil noir à prunelle bleu- violeté et à iris fauve ; les ailes inférieures ont une large tache triangulaire brun-rouge , partant de la côte antérieure et s'étendant presque jusqu’à l’an- gle anal ; au milieu se voit la tache blanche du des- sus ; on retrouve sous la forme d’un petit point noir à prunelle grisâtre la trace de l’œil du dessus, Le corps est noir en dessus et blanc en dessous 3 les antennes sont entièrement noires. La chenille (1,b), selon Duponchel, est grosse aw milieu etatténuée aux deux bouts ; la tête est plate, cordiforme, avec deux cornes courtes aux angles postérieurs , légèrement épineuses ; cette tête est bleuâtre , avec deux lignes et le sommet jaune ; tout le corps de la chenille est d’un vert bleuâtre, bordé au dessus des pattes d’une ligne jaune, et ayant aussi de chaque côté des lignes de même couleur placées obliquement ; la quatrième, plus longue que les autres, est accompagnée de deux petits points noirs. La chenille vit au haut des ar- bres ; la chrysalide est courte, arrondie, avec la tête bifide. Cette espèce , une des plus belles de notre pays, se tient habituellement dans les grands bois, où elle vole avec rapidité, surtout dans les allées hu- mides ; elle se pose sur le tronc des arbres qui suintent par quelques ulcères , sur les endroits hu- mides du sol et même sur les excrémens; la fe- melle est plus rare que le mâle. Cette espèce et la suivante, font partie du genre Apatura de Fabricius. N. ira, NV. ilia, Fab., God., Hist. des Lépid. d'Europe, tom. I, pag. , pl. 6, 4°, fig. 2, la variété orangée, fig. 8, Duponchel, Icon. des chenilles, pag. 174, pl 25, fig. 70, a. b. c. En- vergure, 2 pouces 1/23 cette espèce ressemble beaucoup à la précédente ; mais les antennes sont fauves à l’extrémité ; ailes chatoyant de même en bleu-violet, et l'œil des premières ailes, visible seulement en dessous dans la précédente, est ici apparent en dessus ; en dessous , les quatre ailes sont d’un gris fauve, sans disque noir au milieu NYMP des supérieures, et sans tache brune aux inférieu- res : toutes lés taches sont les mêmes, mais moins tranchées ; il existe de cette espèce une variété , très-remarquable et dont on à fait long-temps' une espèce distincte; tout le dessus des quatre ailes estrorangé;javec le même reflet bleuâtre ; elle est aussi commune que la précédente. Le chenille est voisine de la précédente, ayec les cornes de la tête beaucoup plus longues, et iwseulement cinq bandes obliques de chaque côté du +éorpss on trouve la chenille et le papillon princi- palement dans les prairies plantées dé saules et de peupliers sur lesquels vit la'chenille. N. pv réurtiér, V. populi, Lin., God., Hist. mat. des Lépid: d'Europe, tom. EF, pag. 112, pl. 6, 2°, et Duponchel, Icon. des chenilles, pag. 161, pl 25; fig. 6, a. b. Enverguüre, 2 pouces 1/2 à 3 pouces; ailesantérieuresun peu échancrées, les infé- rieures festonnées ; les quatre ailes sont d’un bran noirâtre glacé de verdâtre; les antérieures ont au sommet une ligne de trois petites taches blanches, une sur le disque, composée de six points dispo- sés en zigzag, et une autre plus près de la base * oblongue , n’attéignant pas la seconde nervure de la cellule discoïdale; près du Sommet et du bord externe est un espace rouge ; les ailes inférieures ont une bande étroite, grisâtre, transverse ; le “bord des: ailes a deux lignes noires et une rangée de lunules noiïres qui, aux ailes inférieures, sont :surmontées de lunulés fauvés; les intervalles des lignes noires sont'glacés de vérdâtre , et la frange est blanche. dans chaque feston. En dessous, les quatre ailes sont d’un fauve rougeñtre vif; on re- -marque sur les‘premiers les taches blanchés du ‘dessus bordées ‘de noir d’un côté , une tache ver- dâtre à la base et une grande place noire au bord interne ; le bord externe ‘est verdâtré, avec les deux lignes noires du dessus; les inférieures ont la bande transverse vérdâtre du dessus , ét tout le bord interne verdâtre , ainsi que le bord externe , ravec‘des traces! des "taches noires du dessus ; le Corps, noir 'en dessus , ‘est verdâtre en dessous ; la femelle est plus grande ét moins commune que le mâle. Cette espèce, qui habite plutôt le nord que le nidi, ne se trouve que dans les forêts hu- mides. La chenille:a la tête plate, bilobée; le second anneau offre deux mamelons très-élevés : les troi- sième , cimquièrne , septième, neuvième et suivans ont aussi des mamelons, mais plus courts ; tous ces mamelons soft garnis dé poils terminés en massue cette chenille ‘est verte, avec üne raie blanche au dessus des pattes et une partie du dos brune ; elle vit sur les -tfembles et les’ peupliers noirs et blancs ; la Chrysalidé est jaunâtré parsemé de points brans; ellé à au milieu du dos une émi- mence très-remarquablé. La chenille et la chrysa- lide sont: difficiles X $e procurér ; parce qu’elles sont toujours placés au haut dés arbrés. .Gette espèce; parmi les espècés d'Europe, ty seulé partie dugenré Nymphale proprement :. RS | N. Cage, N,°OCamilla; Fab. God. , Hist. des A ——————_—_— “a NYMP A = EE —- Lépidoptères de France, tom: 4, pag.. 10,5: pl. 6, fig. 8 et pl. 6, 5°, fig: 2; Duponchel, Icon. des, Chenilles, pag. 158, pl. 28 , fig. 67: @&,.,0, figurée dans notre Atlas, pl. 413..fig. 2,,Enver- gure, 18 à 24 lignes; ailes. supérieures, un peu échancrées au dessous du sommet, les inférieures légèrement festonnées ; corps noir en dessus, an- tennes fauves à l’extrémité; ailes noiratres en des- sus avec les festons de la frange blancs , etune ran- gée de points noirs et bleuâtres au dessus du bord externe des deux ailes; les premiers offrent deux points blancs accolés près du sommet; et quatre taches, de même couleur, disposées en quadrila- ière sur le disque; celle plus rapprochée du som- met paraît , à cause des nervures, en former trois ; les ailes inférieures ont une bande blanche trans - verse composée de six taches accolées, dont la qua- trième beaucoup plus petite que les autres ; en des- sous (2, a), le.corps est d’un blanc bleuñâtre ; les ailes en dessous sont d’un brunrougeâtre, avec les taches blanches du dessus très-apparentes et bor- dées de noir, à Ja base des supérieures est une tache triangulaire bleuâtre, et toute la base des inférieu - res jusqu'à l’angle anal est, de cette couleur et bor- dée de noir ; le sommet des ailes supérieures, une tache près de la côte bordée de, noir, l'intervalle , éntre la bande blanche des inférieures et les bandes de la base, et deux rangs de taches au dessus du bordexterne, sont d’un rouge de brique ; la femelle est beaucoup plus grande que le mâle, et a ses taches plus diffuses ; cette espèce se trouve plus habi- tuellement dans le midi. ,; La chenille (2, 6) a la tête, bilobée et offre de longs mamelons sur les deuxième, troisième, cin- quième , dixième et onzième anneaux, et de courts sur les, six, sept, huit, neuvième et douzième; elle est verte avec la tête brune , les mamelons, les stigmates et les pattes cerise ; et une ligne: blan- che au dessus des pattes; la chrysalide est brune. On à limité à cette espèce et à celles nommées Sybilla, Lucilla, et Aceris, le genre Limenitis de Fabricius; mais il ne diffère presque pas du genre Nymphale proprement dit. N. rosrversa , AV. postversa ; Fab. Cramer , pl. 294, fig. CD , le mâle ;-et pl. 253, fig. CD, la femelle. Envergure 1, pouce et demi; corps now en dessus ; le mâle est en dessus d'un,vert bronze, avec un large limbe et quatre taches aux supérieu- res noirs, et lemême limbe entourant entièrement les inférieures. Dans la femelle , les ailes sont noiï- râtres en dessus, et ont sur les supérieures six ta- ches blanches, rondes, dont une au milieu et, les cinq autres disposées en rond autour ,.plus une bande près de la base, s'étendant sur les secondes ailes jusque vers l’origine, de l'abdomen ; ces ailes ont. en outre,une bande transverse, et une ligne sinueusé au dessus du, bord extérieur ; au dessus de celte ligne sont deux taches métalliques’à pru- nelle noire; en dessous les quatre äiles sont pareil- les dans les, deux sexes ; elles sont d’un brun fauve avec les bandes, et taches du dessus de la femelle plus développées et bordées de brun; il existe de plus à la-base des supérieures une seconde bande MAY ++ ee em see EE EE au dessus.dela première, décrite stet-la base dela côte, blanche ; l’imtervalle,entrelesdeux bandes des inférieures est blanchâtre , et la bande transverse et Ja ligne .flexueuse se rejoignent à leurs extrémi- tés ; elles enferment deux yeux noirs bordés de fauve et à, prunelle métallique ; ,on remarque quel- ques lignes, du, même bleu métallique près de la côte des deux ailes; enfin le, bordexterne des ,qua- tre. ailes.est.d’ungris.laqueux; le corps gris blan- ;: châtre en dessous. A , la femelle. Envergure, 2 pouces.et. demi, à ,3 pouces ; corps, noir en, dessns avec plusieurs rangs ;| de.taches métalliques ;.ailes,en dessus d’un brun } noïr ayec une grande. quantité de. petiles taches bleu métallique dont une près, de lai côte et,de l'ex- trémité de la cellule.centrale, en forme,d'équerre ; en dessous, les, ailes sont bruns chatoyant en bleu, avecun grand espace,plus foncé sur.le disque des premières et la base,,et le, bord interne .et.anal.; marqué.de taches d’un rouge,de sang ; le corps en dessous est, brun, largement, taché, de rouge. La femelle, dont plusieurs auteurs ayaient fait une-es- pèce à part, diffère du mâle par une bande, blan- chetapparente. des, deux côtés des premières ailes, et, qui s'étend du, milieu de.lacôte. à l’angle interne, où elle finit en pointe, Cette,espèce est.de l'Amérique méridionale. Son faciès particulier , la forme, arrondie de, ses ailes inférieures me, font présumer qu’elle deyiendra plus tard le type,d’un genre nouveau. .;; | N. 1CLxmbne , LV. Clymene ,, Fab. Cramer , pl. 24, fig. EF, figurée en dessous dans notre Atlas, ph 42;fig.2. Énvergure, 20 à 24 lignes ; corps noir en! dessus ; antennes noires annelées de blanc, fauves. à l'extrémité; dessous des quatre.ailes noir à-reflet bleu ‘dans le mâle, et sanstreflets:dans la: femelle; à la-base des premières est une Jigne.lon- gitudinale d’un bleu métallique ; le disque,de l'aile, à-partir du, milieu de Ja côte jusqu’à l'angle posté-, rieur,esttraversé par une-bande de-:même couleur, et une. plus. petite , disposée de même; ,se.trouve ausommet; les ailes inférieures.ont,seulement une, banderégulière, étroite, d’un. vert.bleuâtre métal- lique ; la frange est blanche ; en dessous, les pre- nuèrestailes sont rouge,de,carmin.;de la base jus- qu'aux /deux/tiers de leur longueur; le, reste est: noir, traversé par deux bandes blanchâtres, dont . laplus intéeure plus courte ; ;ilexiste une petite, bandé de même.couleur à la base; les ailes infé- rieures isoñt)du même blanc nacré; elles ont,au- tourtrois cereles,noïrs'ouyertsau bord; antérieur, quiest-taché du même rouge que les antérieures; -ammilieu de.ces,cercles,sont deux ovales disposés horizontalement tantôt.se joignant, tantôt séparés, ayant: chacun dans leur.milieu deux gros.points moirssle corps-est blanchâtre en dessous. : : : Cette espèce. se-trouve; à Ja Guiane.et au Brésil: Napyracmon; . pyracmon,, God. Envergure,, 48 lignes; corps noir, tête noire avec deux points blancs au }vettex ; antennes. noires , annelées de bio blanc, fauves àl’extrémité; ailes sans échancrures, noires.en,dessus , les premières un peu glacées.de violet, avec une large tache de carmin semi-lu- aire bordant tout le côté,interne , un peu bifide, à Ja base, ayec Jes deux. principales nervures, du même rouge dans,cet endroit , au sommel en une petite. tache blanche. Les ailes inférieures ont leur disque chatoyant en. bleu; et un point d’un vert métallique à l’angle anal. La femelle a la bande des | ailes supérieures plus étroite, pas,de chatoïiement Cette espèce n’estpasrareauBrésil'età la Guiane. _N..anbrause, N. arethusa, ; Fab. ‘Cram., pl 77» 1ig., EP, le mâle; pl. 150 , p.,Laodamia, fig... aux ailes inférieures, mais une, rangée. de six. ou sept points d’un vert métallique au long du bord externe; en dessous ,.les ailes antérieures ont.1les mêmes taches qu'en. dessous, plus deux petites bandes jaunâtres x la; côte, une, bande transverse dela même couleur, au sommet, et une autre plus petite d’un bleu métallique en dessus ;les-ailes in- férieures sont noiresjavec deux larges cercles, jau- nâtres concentriques, dontile plus externe double à la base , ouyert'h..ses deux extrémités, celuian- terne.est ainsi ouvert,à son sommet. et divisé en. deux par une bande.transverse dans la partie, su=, périeure. est, un point bleuâtre ; il y en. a deux dans la partie inférieure , une; ligne de même, couleur règne-du.,côté.du bord. externe.entre les deux cer- cles jaunes; le;corpsest marqué en dessous.de/ban- des jaunes , dont une. tout le long,de l'abdomen. Cette jolierespèce habite le Brésil. .N.:mypaspe, N. hydaspus, Fab. Drury, Ins., t. 5, pl pl,15, fig. 2-5. Envergure, 18 lignes; tête, antennes, corps,et ailes d’un beau noir ve- louté.en dessus ; les quatre ailes, sont, bleues à læ base , et.les inférieures ont enoutre tout le disque de la même couleur ; les supérieures. sont traver-: sées obliquement par une bande d’un rouge car- min qui n’atteint ni la côte nile-bord interne; ses ailes inférieures.sont assez fortement dentées et’ont un point bleuâtre à l'angle anal ; en, dessous, les quatre ailes, sont d’un brun noir avec la bande rouge des supérieures ; un point de même couleur près de leur base, la côte jaune dans la première moitié, et,une bande courbe: transverse, de même couleur près. du, sommet; les inférieures ont : deux ovales concentriques jaunes, ouverts ;le.plus externe aux, deux extrémités , et. le, plus interne seulement à sa. partie supérieure ; dans le :cercle le plus interne ; sont un pointjaune.et trois points, blancs bordés, de,bleu ; à d'angle. analest aussi une ligne de quel- ques points.-blancs,, le corps.emdessous.et.les tar ses sont marqués de, bandes.blanches. | Cette, espèce, est.encore,une des plus, jolies que nourrisse le, Brésil. NYMPHANTHE.;: (mor Prax.) Wymphanthuss voici, encore un genre, sur, l'adoption duquel les botanistes n’ont pu se trouver d'accord; tour-à- tour admis et rejeté... il,est encore resté dans le do- maine dé la discussion. Quoiqu'ilensoit, etcomme il, ne nous. appartient pas,de décider la question , tout. en le décrivant ; nous rapporterons les raisons domnées pour, et contre sa, classification définitives …Loureiro ; dans sa. Flore, cochinchinoise > AVS formé cegenreaux dépens du Phyllanthus de Linné, et, le.composait de, quatre espèces. Bon nombre NYM 183 NYMP EEE NE ANT d'auteurs, et entre autres de Jussieu et Guillemin, l’adoptèrent d’après les caractères que lui avait assignés le missionnaire portugais ; d’autres , nom- breux aussi, parmi lesquels nous citerons Spren- gel et plus récemment Bartling , le réunirent de nouveau au Phyllanthus. Tout le débat repose ce- péndant sur un fait assez caractéristique et qui, se- lon nous, devrait trancherla question. En effet, dans le Nymphanthus, le filet (fleurs mâles) est simple, unique et porte une anthère (unique aussi) com- posée de quatre à six loges ; dans le Phyllanthus, la fleur mâle est composée de trois étamines à filets dis- tincts, mais soudés à la baseet dont les anthères sout à deux loges. Dans le premier, le pistil a trois stigmates bifides ; dans le second, il y a trois pistils dont cha- que stigmate est aussi à deux divisions. On voit par ce court exposé que le genre de Loureiro présente assez peu de différence avec le Phyllanthus; car on peut, avec raison, disent les auteurs opposans, con- sidérer le filet unique du premier comme la réunion de plusieurs filets soudés en un et portant chacun plusieurs anthères. Dès lors point d’oppo- sition à la réunion de ces deux genres; cependant, dans l’état actuel de la science, peut-être veut-il, avec les premiers auteurs, adopter le genre Nÿm- phanthus , dont nous allions trac2r les caractères d’après Loureiro lui-même : Fleurs monoïques, périanthe simple, quadrifide, dont les divisions du Jlimbe ouvertes et arrondies ; fleurs mâles : étamine unique, à filament épais, subulé, éga- lant le périanthe en hauteur; anthère unique, rande , obovée, dressée à quatre loges ; quatre glandules orbiculaires à la base. Fleurs femelles sar le même rameau ; périanthe infère, persistant, à six divisions ovales et ouvertes: nectaires à six découpures échancrées (laciniis emarginatis mar- cidis) ; ovaire arrondi; style unique, plus long que le périanthe , trois stigmates bifides , capsule ovale comprimée, obtusément trigone, à trois loges dispermes ; graines tantôt gibbeuses, et tan- tôt anguleuses. Ce nom de Nymphanthe , formé de deux mots grecs, qui signifient, Epouse-fleur, à par cette raison une signification un peu vague. Son créateur allègue pour sa justification que les fleurs dans diverses espèces sont disposées de manière à ce que l’une semble {a promise de l’autre, la femelle au mâle. En effet, dans le Nymphanthus pilosa éntre autres, les fleurs des deux sexes sont dis- posées deux à deux dans les aisselles des feuilles. Ce genre de plantes est donc Dycotylédon, de la famille des Euphorbiacées de Jussieu , tribu des Phyllanthées , et de la Monadelphie triandrie de Linné. Voici la description des quatre espèces qu’il contient. NYMPHANTHE À FEUILLES IMBRIQUÉES, IVymphan- thus squammifolius, Lour. Grand arbre des forêts montagneuses de la Co- chinchine , à bois dur et lourd, à écorce brune, épaisse , crevassée, à rameaux ascendans ; feuilles alternes, ailées, à folioles petites, imbriquées, un peu ärrondies , presque sessiles ; fleurs mâles et femelles éparses, axillaires, solitaires, très-petites, portées sur de très-courts pédoncules courbes. L'ovaire devient une capsule à trois loges disper- mes. Cette espèce, par une exception assez remar- quable dans la famille des Euphorbiacées, pré- sente dans ses feuilles, ses fleurs et ses fruits des propriétés émollientes, résolutives et anodines ; les peuples cochinchinois l'emploient avec succès dans les maladies de poitrine, des reins et de la vessie, NYMPHANTHE VELUE, Vymphanthus villosa ou pi- losa , Lour. Plus petit que le précédent , et crois- sant. de même, dans les forêts de la Cochinchine ; Rameaux étalés, très-velus : feuilles ailées à folio- les ovales, acuminées , entières , velues aux deux faces ; fleurs rassemblées deux à deux dans l’ais- selle des feuilles ; fleur mâle : périanthe à cinq di- visions droites , lancéolées , anthère sessile, arron- die, à six loges ; fleurs femelles : style court, épais, à trois stigmates bifides ; le fruit est une capsule bacciforme, arrondie, comprimée, à six lobes par tagées en trois loges dispermes. NYMPHANTHE CHINOISE, ]Vymphanthus sinensis, Lour. Arbrisseau de quatre à six pieds de hauteur , qui croît aux environs de Kanton. Rameaux dres- sés; touffus; feuilles alternes, ovales allongées acuminées, entières, tomenteuses; fleurs dis- posées latéralement et réunies deux à trois, au même point d'insertion, les mâles inférieurement. Celles-ci sont portées sur un long pédoncule, et leur anthère est à six loges ; dans la femelle, le style est nul , et l'ovaire est percé à son sommet d’une ouverture qui simule le stigmate ? (Poiret.) NympnanTEe ñouce, Vymphanthus rubra, Lour. Arbre de moyenne hauteur , naturel à la Cochin- chine. Les principales ramifications du tronc sont étalées , et tous les rameaux d’un rouge obscur ; Les feuilles alternes, ailées ; les folioles glabres, ova- les, entières; les fleurs sont rassemblées en un petit groupe axillaire; les mâles ont leur périanthe presque hypocratériforme (en coupe) à six lobes courtsettrois anthères un peuallongées,à deux loges; adhérens au filament dans toute leur longueur ; les femelles ont le leur d’une couleur rousse, le style est à trois stigmates bifides, et l'ovaire est rem- placé par une capsule arrondie, à trois loges di- spermes. Quelques auteurs rapportent ici, maïs à tort, la plante appelée Niruri, qui est un vrai Phyllan- the, Phyllanthus Niruri, espèce herbacée, indi- gène dans l'Inde et dans l'Amérique équatoriale , et qui est un puissant diurétique. (Voyez Payr- LANTHE.) (G. Lew.) NYMPHE ou CHRYSALIDE. (1xs.)On sait que les insectes, après avoir passé plus ou moins de temps dans l’état où ils acquièrent tout le développe- ment dont ils sont susceptibles, subissent un nouveau changement de peau qui détermine un état mitoyen; c’est cet état qui prend le nom de Nymphe. Malpighi l'avait nommé avec raison état de larve, le comparant à l’état emmailloté dans le- quel se trouvaient les corps après l'embaumement, ou au temps que les morts passaient errans au bord ES NYMP 169 ———— N\MP bord du Styx avant de revoir le jour ; mais, par un hasard assez singulier, ce nom a été transporté au premier état de vie des insectes , et celui de Nymphe est devenu le second , de sorte qu'au- cun de ces états n’est en rapport avec la signi. fication de son nom; mais l'usage, qui fait tou- jours loi, a prévalu; quant au nom de Chrysa- lide, qui n’est qu'un synonyme de nymphe, il n’a été appliqué à l’état intermédiaire des papil- lons qu’en considération des taches dorées et ar- gentées dont quelques espèces sont ornées dans ce moment, comme l'indique au reste la racine du mot même, et sans vouloir citer ici du grec, on peut se rappeler le roi Crésus. (A. P.) Depuis la publication de l’article Carabe de ce Dictionnaire, il nous est parvenu une brochure datée de 1856 et publiée en Suisse. Son auteur , M. Oswald Heer, fait connaître les larves et les Nymphes de trois espèces de Carabes et du Cy- chrus rostratus , et il en donne de bonnes figures. Les larves des Carabus et des Cychrus n'étaient pas connues avant ce travail; aucun auteur n’en avait décrit, et, quoique les espèces fussent très- communes, leurs métamorphoses étaient encore à découvrir. Nous donnerons la description et les figures de ces larves et de leurs nymphes à l’article PLecres , que nous introduirons , seulement dans le but de faire connaître ce fait ; car le genre Plec- tes n’est qu'un démembrement du genre Carabe , basé sur de trop légers caractères, et nous ne l’aurions pas adopté sans celte circonstance. Woy. PLecres. (Guér.) NYMPHES. ( anar. ) Petites lèvres de la vulve. Les anciens anatomistes, qui les regardaient comme servant à diriger les urines, les ont ainsi nommées par une bizarre allusion aux nymphes de la fable, ui présidaient au cours des fontaines et des fleuves. de sont deux crêtes membraneuses, érectiles, allon- gées, aplaties transversalement , qui naissent des parties latérales du prépuce du clitoris, descendent sur la face interne des grandes lèvres et s’y termi- nent en s’amincissant vers le milieu des contours de l’orifice du vagin. Elles sont formées chacune par deux feuillets de la membrane muqueuse de la vulve , repliée sur elle-même, et contiennent dans leur épaisseur une couche mince de tissu spon- gieux, éreclile. Lespetites lèvres n’ont certainement pas pour usage de conduire les urines’, ainsi qu’on le disait autrefois ; elles servent , en se déplissant , à rendre dans les derniers temps la grossesse moins pénible et surtout l’accouchement plus facile. L’é- lasticité et l’érectilité de leur tissu leur assignent également un rôle dans l'acte générateur. Lu (P. G.) .NYMPHÉACÉES , Nymphæaceæ. ( or. PHAN. Ceux qui regardent les plantes qui constituent le genre Vymphæa comme pouryues d’un embryon dicotylédoné adoptent cette famille qu’ils placent en tête de la seconde grande division des végé- taux; ceux, au contraire, qui ne leur reconnais- sent que les caractères des Monocotylédonées , suppriment cette famille et la rejettent parmi les Hydrocharidées, Ge dernier sentiment est celui de LS: - 4292° Livraison, Jussieu et de Gaertner. Je suis fâché de ne pou- voir point le partager; à mes yeux les Nymphéa- cées sont absolument distinctes de la petite famille des Hydrocharidées ; elles sont appelces après elles dans la chaîne des progressions naturelles, dont elles forment le premier chaînon, comme les Hy- drocharidées sont le dernier chaînon des Monoco- tylédonées. Dans mes Elémens de botanique, ce point est établi d’une manière que je crois invin- cible ; on me permettra d’y renvoyer pour ne point occuper ici une place trop étendue. Salisburÿ a publié sur les Nymphéacées une dissertation curieuse qu'il importe de lire, je ne lui trouve qu’une faute , c’est celle d’avoir compris parmi elles le genre Æydropellis, qui réunit au port de l'Hydrocharis les autres caractères des Hydrocharidées. (T. ». B.) NYMPHÉEN. ( cor. ) Epithète donnée à un terrain qui a été formé dans l’eau douce et qui renferme des débris d’animaux et de végétaux ana- logues à ceux qui vivent sur nos terres et dans nos eaux douces. Ce terrain se présente souvent par bassins quelquefois entourés d’autres terrains, de la même manière que les eaux d’un lac sont en- tourées de terres. Les roches compactes y sont communes ; mais elles y ont de la tendance à de- venir celluleuses. | Le terrain Nymphéen correspond aux terrains tertiaires d’eau douce de la plupart des géologues , ainsi qu'aux groupes épilymniques, paléothériens et marno-charbonneux des terrains izéniens thé- lassiques de M. Brongniart. (77. le mot Terrain. ) (A. R.) NYMPHON , Wymphon. ( Aracux. ) C’est un genre de l’ordre des Trachéennes, de la famille des Pycnogonides, établi par Fabricius, adopté par Latreille , et ayant , suivant lui, pour caractè- res : pieds fort longs; deux mandibules et deux palpes ; corps de forme très-étroite et oblongue ; la seule espèce de ce genre, connue par Linné, avait été confondue par cet auteur avec les Pha- langium ; Fabricius l'en distingua le premier et la réunit au genre Pycnogonum : il l’en a séparée en- suite et l’a placée (Ent. syst.) dans l’ordre des Diptères. Olivier , à l'exemple d’Othon Fabricius, place les Nymphons dans Ja troisième série de l’ordre des Aptères. Savigny pense que ces ani- maux font le passage des Crustacés aux Arachni- des, et qu'ils tiennent aux premiers par les Gyames qui en sont les plus voisins par leur organisation. Latreille , après un examen attentif, et en attendant qu’on ait assigné, par une anatomie détaillée, Ja place de ces êtres, les met dans l’ordre des Arach- nides, près des Pinces et des Phalangium; les Nymphons se distinguent des Phoxichiles, parce que leurs mandibules sont en pinces ou didactyles ; les Ammothées de Leach ont les mandibules moins longues que le suçoir, ce qui n’a pas lieu chez les Nymphons; les Ammothées s’en distinguent en- core par lavant-dernier article de leurs pattes ambulatoires , qui est beaucoup plus court que le même article des Nymphons ; enfin, les Pycnogo- nons en sont séparés par l'absence des palpes et 22 _ NYMP. 1 () NYSS des mandibules: Le corps des Nymphons est long, très-étroit, grèleret composé entièrement par le thorax ; on voit & sa partie antérieure un suçoir tubulaire portantdesmandibules et: des palpes ; les mandibules sont didactyles ou en pinces ; elles sont beaucoup plus longues que le suçoir;:celui-ci esttubulaire, et Latreille pense qu'il pourrait bien être une-réunion des mâchoires et'de la Ièvrein= férieure prolongées et soudées. Les palpes sont composés de cinq'articles et terminés par un petit crochet. Ces animaux n’ont pointd’yeux composés ; seulement on voit des yeux fixés sur un petit tu- bercule. Les pieds des Nymphons sont composés de neuf articles ; les antérieurs sont organisés de manière à porter les œufs quand l'animal les a pon- dus. L’abdomen est représenté par un petit article en forme de queue. Ce genre se compose de deux ou trois espèces marines. Fabricius dit qu’une d'elles ( V. grossipes ) s’insinue dans les valves des Moules et épuise l'animal à force de le sucer. L’es- pèce que l’on peut regarder comme servant de type à ce genre est : Le Nympnon erossiPiDe, NV. grossipes, Fab., Latr. ( Hist. nat. des Crust. et des Ins.,t. VIL, p. 333, pl. 65, fig. 2, 8et4) ; Phalangium grossipes , Lin. Pyc- nogonum grossipes, Fabr. ( Bull. zool. dans., t. IT, p. 67;,tab. 119, fig. 5-9 ); Stram. ( Soudan, t. T, pag. 108, tab, 1, fig: 16 ). Cette espèce est lon- gue d’un: demi-pouce sur une demi-ligne de large ; le corps est cylindrique et a de chaque côté quatre incisions ou crénelures qui forment, indépendam- ment de la tête, quatre anneaux mieux distincts au dessous du corps qu’au dessus, et dont le pre- mier est très-grand et les autres insensiblement plus étroits. Sur le dos du premier anneau s'élève un piquant droit à la base duquel sont placés de chaque côté deux petits yeux noirs ayant le milieu blanc. Au dernier anneau est attachée une queue courte, horizontale, droite ou cylindrique, dont l'extrémité est un peu amincie et percée d’un trou qui est probablement l'ouverture de’ la partie anale. Les vraies pattes, au nombre de huit, sont longues, minces , presque de même longueur en- tre elles : il en part deux de chaque anneau, une de chaque côté ; elles sont formées de huit articles, savoir : deux petits, globuleux; deux un peu plus longs que les premiers , et presque ovales’; ensuite trois beaucoup plus longs, un peu comprimés, presque égaux ou allant à peine en décroissant; le dernier, à peine de la longueur du quatrième , mais plus mince, est en croissant, et est terminé par un ongle blanc, mobile, d’un tiers plus court. La tête, qu’on peut regarder comme un cinquième article semblable au suivant, en est séparée par un col postérieurement plus étroit , et elle se pro- longe antérieurement en un tube incliné, extérieu- rement plus épais, terminé par un orifice presque iriangulaire. Ces parties égalent ensemble en lon- gueur trois articles du corps. À la base du tube sontplacées deux antennules en forme de pinces , bi-articulées , courbées de manière à s'appliquer sur la bouche. Le premier article est cylindrique, allongé; le second est plus gros, beaucoup plus court que lé premier, terminé en pince. Le doigt intérieur est mobile et de la longueur de l’autre, En dessous et x la base des antennules, on voit deux antennes aussi longues qu’elles, sétacées, ob- tuses, recourbées, composées de quatre articles dont les deux premiers sont allongés , et de deux autres plus courts et presque égaux entre eax. Le premier; considéré attentivement, paraît formé de cinq petits articles: À la base du’ col sont deux fausses pattes filiformes, plus grêles que les autres , Icomposées de dix pièces, dont les trois premières grosses , très-courtes; les deux suivantes sont longues , minces ; deux ensuite beaucoup plus courtes, et trois un peu plus courtes, dont la dernière est ter- minée par un ongle très-aigu: Ges-pattes , une fois plus longues que le corps, sont appliquées contre l'abdomen : elles servent aux mêmes usages que les fausses pattes des Crabes et des Ecrevisses, c’est- à-dire qu’elles sont destinées à servir d’attache aux œufs de l’insecte. Tout le corps est couvert d’une membrane lisse, un peu dure, semblable à celle des Squilles, mais un peu moins solide. La couleur varie : elle est tantôt rougeâtre , tantôt blanchâtre, rarement verdâtre. Celle des œufs est de même rouge, verte, pâle, et semblable à la couleur du corps. Dans quelques individus ces filets manquent, ce qui doit les faire regarder comme des mâles. : Fabricius observe qu'il est bien rare qu’on possède un individu parfait; les antennes, et: surtout les pattes , se détachant facilement et ont la faculté'de se reproduire , comme chez les Cra- bes. Le même auteur fait mention d’une variété qui a la tête plus adhérente au corps et qui manque d'antennes, quoique pourvue d’antennules, et souvent des deux fausses pattes. Cette variété , d’ailleurs en tout semblable à l’autre, lui a para être un jeune individu qui acquiert avec l’âge les’ parties qui lui manquent. Ces Arachnides se trouvent parmi les ulves ca- pillaires , les conferves , et sous des pierres du bord de la mer, en Norwége et dans le Groënland. Les plus grandes espèces sont plus particulièrement au fond de la mer, vers les racines des plus grandes espèces d’ulves. Elles se nourrissent d'insectes’ et de petits vers marins, et, selon quelques auteurs, elles pénètrent dans l'intérieur des coquilles des: Moules pour se nourrir de ces Mollusques. Elles se: meuvent lentement et s’attachent avec les ongles à tous les corps qu'elles rencontrent. On les trouve au mois d'octobre , portant des œufs enfermés dans: un sac léger, et fortement attachés aux filets des fausses pattes dont nous avons parlé. En décem= bre ces œufs sont devenus plus grands et faciles à détacher ; ce qui fait soupconner que c’est l’épo- ue où l'animal éclot. Leach, dans le second vo- lume de ses Mélanges de zoologie, donne la figure de deux espèces que l’on trouve dans les mers de la Grande-Bretagne , près du rivage , et que d'Orbigny père a observées sur les côtes de la Vendée. La première, que Leach nomme Vym- phon gracile, paraît être très-voisine de celle dont nous venons de donner la description, et il est QG NYSS possible que la comparaison des.individus fasse.re- connaître que ce n’est.que la même espèce ; lase- conde, qu'il nomme:Wymphon femoratum , forme une espèce bien distincte. (H..L.) NYSSA, Wyssa. (pot. pan. ) Vulgairement Tupélo. Genre de plantes dicotylédones , apétales, de la famille des Eléagnées de Jussieu, et de la Polygamie dioécie de Linné ( Pentandrie monogy- mie, Spreng. ), dont les caractères constitutifs sont :-fleurs polygames , dioïques , À périanthe unique ; celui-ci à cinq divisions profondes , pla- nes à leur base ; fleurs hermaphrodites ; cinq éta- mines uniloculaires; fleurs mâles, dix étamines ; fleurs femelles , étamines biloculaires ; ovaire adhé- rent ( ce fait doit éloigner le Nyssa des Eléagnées, dont l’ovaire est inadhérent, et le placer parmi les Santalacées , si toutefois il ne devient pas le type d’une nouvelle famille, comme le pense Jussieu ); un style; stigmate aigu; un drupe renfermant un noyau de nature cornée, oblong, anguleux , mo- -nosperme. _Les Tupélos sont de grands et beaux arbres pro- _pres à l'Amérique septentrionale, dont la plupart sont utilisés dans ces vastes contrées , à cause des excellentes qualités de leur bois, dur ou tendre, selon les espèces. Il serait à désirer qu'ils fussent introduits dans notre France , où ils rendraient de grands services dans les arts et l’économie , et d’au- tant plus qu'ils ont le mérite de croître dans les terrains marécageux où fort peu d’autres peuvent végéter. Parmi les six ou sept espèces qui compo- sent.ce genre, nous en citerons deux ou trois prin- cipales : TurÉLo AQUATIQUE , Nyssa aquatica , Linné ( Denticulata, Ait., Angulisans, Mich., etc. Très- bel arbre, fort rameux et de près de cent pieds de haut ; feuilles grandes ( 8 à 10 pouces ) , oblon- gues, lancéolées, plus larges à la base, acumi- nées, alternes, pétiolées, subcoriaces; très-glabres, ayant quelques dents à leurs bords ; un peu tomen- teuses en dessous dans la jeunesse ; pétioles longs “etigrêles ; fleurs mâles réunies en une sorte de ca- pitule; fleurs femelles solitaires; drupe violet , de Ma grosseur d’une prune, contenant un noyau mo- mosperme , irrégulièrement:sillonné en long. Cet arbre est commun , selon M. Bosc, dans tous les terrains submergés, pendant l'hiver ; ou maréca- geux pendant l'été, dans la Caroline , la Géorgie, la Louisiane , etc. Son bois est blanc , fort léger , fort tendre ; et celui de: ses racines l’est encore da- vantage. Les entomologistes s’en servent avec suc- :<ès pour garnir leurs boîtes, à cause de sa con- sistance uniforme et sans trous , comme celle du - liége; mais il n’est point propre à boucher les bou- eilles ni aux autres usages auxquels ce dernier.est employé, à cause de sa trop grande propension à absorber l’eau , et de plus, ila de défaut de pourrir promptement. Bon nombre d'oiseaux et de qua- drupèdes , parmi lesquels on range même Ours, mangent ses fruits, un peu fades. Tup£co, pes MONTAGNES, ou mieux:DES FORÊTS , Nyssa-sylvatica, Mich.; villosa, Mx., etc. Arbre de cent pieds de hauteur ; tronc à base pyramidale, F71 NYSS nn een àrécorce :blanchâtre ; ses racines poussent exté- rieurement des nodosités semblables à celles du cyprès distique ; feuilles alternes , plus courtement pétiolées que celles-de l'espèce précédente et'un peu plus pelites , ovales-allongées , entières , ve- lues:en-dessous vers les bords ; lanervure médiane et.les pétioles ; fleurs femelles axillaires , au nom- bre de-deux sur les pétioles , et souvent de trois, hermaphrodites, petites, peu apparentes; fruits petits ,«de la forme et de la grosseur ‘de ceux du cornouiller , d’un noir chatoyant ou bleu-noirâtre, à noyau arrondi et strié. Ses fruits sont aussi re- cherchés par les mêmes animaux. Ce bel arbre est commun dans les montagnes boisées et dans les terrainshumides, mais non submergés, de l'Améri- queseptentrionale. Son bois, ferme et dur , se fen- dant difficilement , est employé avec succès dans lesarts; on en fait des moyeux de roue, des ar- bres de moulin , etc. TuréLo A FEUILLES BLANCHES où OYÉCHÉE , Nyssa candicans, Mich., capitata, Valt., etc. Presque de moitié plus petit que les précédens , cet arbre n’atteint guère que cinquante pieds au plus-de hauteur. Son tronc fournit de nombreuses brancheshorizontales ou même pendantes , munies de feuilles courtement pétiolées , ovales-oblongues, presque entières ou un peu denticulées , blanchä- tres et tomenteuses en dessous , dans la jeunesse ; périanthe , bractées et pédoncules couverts d’un duvet cendré; pédoncules des fleurs hermaphro- dites fasciculés ; fleurs mâles en capitule ; drupe pulpeux , ovale-oblong, rouge , de la grosseur d’une prune, d’une saveur un peu acide et agréa- ble au goût. Il croît abondamment sur les bords du fleuve Oyéchée, qui lui donne son nom vul- gaire. (G. Len.) NYSSON, Wysson. (is. ) Genre d’Hyméno- ptères de la tribu des Porte-aiguillons, famille des Fouisseurs , tribu des Nyssoniens ; ce genre a été établi par Latreille ; mais comme nous réunissons sous ce nom tous les genres établis dans la tribu des Nyssoniens , nous allons donner un apercu des différences qui existent entre ces diflérens genres. a. Gellules radiales appen- : ATÉES 2. G Astlatle. BRON TEE b: Cellules radiales non ap- A. Yeux entiers. peudicées . G. Nysson. a. Antennes courtes con- tournées. ..,G, Oxybèle. b. Antennes longues droi- r cellule cubitale. . PB: Xeux échanctés- 1 -.4f/.-0f. - HAE dt Q. Pison. Les caractères détaillés du genre Astate ont été exposés dans le premier volume de ce Dictionnaire. Les Nyssons ont la seconde des cellules cubitales pétiolée ; recevant deux nervures récurrentes , leur tête est comprimée , leurs yeux écartés ; ils ont les mandibules terminées par une pointe simple ; les antennes sont insérées près de la bouche, plus grosses vers leur extrémité , et terminées dans les mâles par un article crochu; le premier segmené du tronc est linéaire transverse ; on remarque deux pointes robustes à l’extrémité postérieure du mé- tathorax; abdomen conique ; les pattes sont cour- tes : on trouveces insectes, soit sur les fleurs , et D OASI Ko OASI ER ———————————_—]——— 1 + surtoui celles des Ombellifères, soit sur les terrains sablonneux exposés au soleil. N. interrompu, D. interruptus, Fab., Panz. ; Faun. Ins. German., fase. 92, tab. 13. Long de cinq lignes ; noir terne , avec le chaperon couvert d'un duvet argenté ; une bande jaune interrompue sur le prothorax ; deux fortes épines divergentes à la partie postérieure du métathorax ; une tache jaune de chaque côté des segmens de l’abdomen , formant une bande sur les quatrième et cinquième anneaux ; toute la patte, excepté la hanche, rou- geâtre. Des environs de Paris. Les Oxysizes ont la tête plus large que longue ; les antennes instrées près de la bouche, courtes, roulées en spirale ; le second article est beaucoup plus court que le troisième ; le chaperon transver- sal couvert d’un duvet soyeux; les mandibules pointues ; les palpes courts, filiformes ; la languette membraneuse évasée au bout, avec deux très-pe- lites divisions latérales ; le métathorax porte, à son extrémité trois proiongemens, dont deux laté- raux, supérieurs, courts, en forme de lance, et un inférieur plus long, creusé en dessus en gouttière, et figurant une épine ; les ailes ont une seule cel- lule radiale appendiculée, recevant une seule ner- vure récurrente; l'abdomen est très-court, coni- que ; les femelles de ces insectes creusent des trous dans le sable, et elles approvisionnent leur posté- rité de pelits diptères; on trouve l’insecte parfait dans les endroits sablonneux ou sur les fleurs : ils sont très-vifs et difficiles à saisir. Ox. rEDouUTARLE , Or. reniglumis, Lat., Panz., Faun. Ins. Germ., fase. 64, tab. 14. Longueur, 5 à 4 lignes; noir; antennes fauves ; les deux OASIS. (c£ocn. puys. Er a6r.) Dansla mer de sa- bles mouvans quiconstitueles longs déserts de l’Afri- que centrale, à peu de journées et à l’ouest du Nil, se trouvent quelques portions de terre heureuses , où l'agriculture brille depuis de longs siècles ; elles sont situées au milieu de bassins privilégiés , ou- verts dans la direction du sud au nord, et où se rend le peu d’eau qui tombe, à certaines époques, sur la chaîne des monts de la Libye. Les trois plus considérables de ces vallées dites Zt-ouéhh où Oa- sis, que, dans leur langue toute poélique, les vieux Grecs comparaient à des îles de verdure, élevées sur la plaine sablonneuse, portent aujourd'hui les noms de Æl-K hardjeh, ou la grande Oasis de Thè bes, El-Dalkhel, VOasis du milieu, et Z{-Baha- rich, la petite Oasis. Les unes et les autres présen- tent à l’investigation des mouvemens qui, d’une part, les lient à l'antique civilisation de l'Égypte et de la Nubie, de l’autre à une époque plus re- culée, Parmi les autres, situées à l'occident, dans le grand désert de Barbarie, on cite plus particu- lièrement VELTurafr ak, que je crois être F'Oasis Bysacène, dont les produclions très-abondantes alimentaient les Carthaginois et les Phéniciens ; celle de 5y-o44h, où de Gapsa , qu’entouraient de écailles supérieures du métathorax jaunes ; l’'épne noire ; les scapulaires et les nervures des ailes fau- ves ; les pattes fauves avec les cuisses noires : l’ab- domen offre, sur les premiers segmens abdomi- naux, deux taches semblant jaunâtres, situées de chaque côté. Les Nyrizes ont les antennes droites, avec le second et le troisième article de même longueur ; leurs mandibules sont bidenttes à l'extrémité ; leur écusson et leurs pattes sont sans épines, et leur abdomen, de forme ovoïde conique. On ne connaît rien de bien positif sur leurs mœurs ; mais Latreille présume qu’ils font des trous dans le bois pour dl déposer leurs œufs. N. pe Srixora, NV. Spinolæ, la seule espèce connue, est longue de 2 lignes, et entièrement noire. Les Pisoxs de Spinola ont aux ailes supérieures trois cellules cubitales fermées, dont la seconde très-petite, pétiolée, recevant deux nervures ré- currentes ; le thorax est court, arrondi ; l’abdomen ovoïide conique, porté sur un pédicule très-court. P. som, P. niger, long de 4 lignes; noir bril- lant ; chaperon couvert d’un duvet blanc argenté ; ailes enfumées à leur extrémité, à nervures noi- res; segmens de l’abdomen un peu étranglés ; de l'Italie et du midi de la France; on ignore ses MŒUrS. (A. P.) NYSSONIENS. (ns. ) Latreille a donné ce nom à une petite tribu d'Hyménoptères fouisseurs, comprenant trois ou quatre genres de peu d’im- ‘tance et dont le genre Nysson est le type. Voyez Nxssox. Guir.) O riches campagnes , jadis célèbre sous le nom de pays d’Ammon, et où le courageux Belzoni a trouvé d'immenses amas d’ossemens humains :; celle de Garamantes, estimée être le Fezzan , tout couvert de dattiers, de grenadiers et de limoniers, et celle d’Audjelah, où la tribu des Psylles , tant de fois citée par les anciens , fut ensevelie tout en- tière sous des masses de sables roulans. Des sources et des filets d’une eau toujours lim- pide y favorisent la culture des céréales, des fruits et des légumes. Dans toutes les Oasis, les longs sti- pes des cocotiers, des doums et des avoiras; couron- nés par de vastes parasols, y versent une ombre salutaire sur les troupeaux , qui paissent une herbe fine et succulente ; Jà l'industrie rurale a rencon- -tré un sol sans cesse prêt à la payer de ses sueurs ; aussi est-elle parvenue à y fixer une inépuisable fer- tilité. Par leur position , les Oasis voisines de l'Égypte se sont trouvées tributaires de ce pays dès les temps les plus reculés. Depuis la fin du dix-hui- tième siècle, elles vivent indépendantes , ct n’ont plus avec lui d’antres rapports que des relations de commerce. Les Oasis occidentales sont encore sous la dépendance des états maroquins. Toutes offrent Mmstn ( | RTS ee LOT LUN Oberstein 2. Vue du Bourg ent, Jace du Pont: Œ 2. Atelier de travail . L, Cuérur da e om OASI 179 OBER aux caravanes qui traversent , chaque année, le grand désert des stations agréables, des lieux de rafraîchissement, autant d'Élysées propres à soute- nir leur courage, et à leur rendre l’entreprise moins pénible. L’air qu’on y respire est frais, embaumé des parfums les plus suaves, et entretenu par les protées aux feuilles argentées et autres arbres des- cendant des montagnes du troisième ordre qui les -environnent ct les abritent contre la marche dé- vastätrice du Sémoun. Si, par une opposition vraiment surprenante , nous passons de la zône torride aux régions boréa- les, une Oasis se présente à nos yeux, et nous ra- mène, avec aulant de surprise que de plaisir, à des tableaux plus doux que ceux créés par l'ima- gination au seul nom du pôle. En effet , au 75° de- ré 28 minutes , au fond d’un golfe de la mer Gla- ciale , dans la partie la plus basse du sauvage défilé que forme le hit étroit de l’Alten, est un spacieux vallon, couvert de prairies verdoyantes, où des bosquets d’aunes, de trembles, de bouleaux vi- goureux, se montrent cà et là servant d'appui à des habitations champêtres, à des terres dont la bonne culture atteste la présence d’une population gaie, active et industrieuse, où les moissons jau- nissantes mêlent l'or des épis au noir foncé des nombreuses tiges de pins disposées en amphithéà- tre sur les pentes des montagnes, et aux vagues de la mer hypcrboréenne, qui viennent se briser à leurs pieds et se fixer en immenses bancs glacés au bas de ces crêtes, où, deux milles plus loin, s'arrêtent les neiges perpétuelles. Dans cet heu- reux vallon, appelé Altengard, on retrouve en même temps, et le doux été d'Upsal ou de Chris- tiania , et les paysages de la Suisse ou de J'Apen- nin, La chaleur moyenne de l’année est de plus d'un degré. Durant le mois de Juillet, elle s'élève également , terme moyen , à 19 degrés centigrades. La France, ce beau pays qui ne demande pour produire que des bras, et beaucoup moins de charges ontreuses , la France compte en son sein plusieurs Oasis; elles sont situées au milieu des masses des sables fins, siliceux et mouvans que lOcéan à déposés jadis et qu'il dépose encore sur les côtes de nos départemens de l’ouest et du sud ouest, au milieu de ces terres stériles où la bruyère cendrée peut seule soutenir l’exis- tence. Je n'ignore pas que quelques auteurs donnent le nom d'Oasis, non seulement aux ri- ches vallées d’Auge, département du Calrados ; de Nogent-le-Rotrou, département d'Eurs-ct-Loir; de Montmorency, département de Seine-et-Oise ;° de Tarbes, de Bagnères, de Barèges, département des Hautes-Pyrénées, et de la Limagne, départe- * ment du Puy-de-Dôme, mais encore au pays qu'ar- rose le Rhin, à la contrée comprise entre l'Indre, le Cher et la Loire, au petit espace qui s'étend en- tre Ja levée et le cotcau que baigne le grand fleuve sorti da Gerbier-des-Joncs dans les Cevennes, les bords de-la Loire jusqu’à Nantes, et depuis cette ville jusqu'à Paimbtuf et Saint - Nazaire, etc. C’est donner une trop grande extension au mot perd toute sa valeur, je devrais dire toute sa spé- cialité. Je le limite à sept localités, sur lesquelles j'aurais eu plaisir à donner quelques détails, afin d'arrêter les regards sur ce coin de notre agricul- ture nationale ; mais je dois respecter les limites de ce Dictionnaire, et me contenter d’en inscrire ici les noms. Ces sept localités remarquables sont : 1° Arju- zan , département des Landes ; 2° Cujan, derrière les pignades de Saint-Symphorien, même dépar- , tement; 5° Port-Sainte-Marie , département de Lot-et-Garonne; 4° Entre-deux-Mers, départe- ment de la Gironde ; 5° l’Encloître, département de la Vienne ; 6° Changy et Vareddes, département de Seine-et-Marne ; et 7° Courtisols, département de la Marne, - Quand on visite une Oasis quelconque, il est im- possible de nier les miracles de l’industrie , et de ne pas charger d’imprécalions les pays qui crou- pissent dans la misère, et qui, habitués aux hor- reurs de l'esclavage , ne font rien pour en sortir. Qu'ils recueillent la punition de leur paresse, c’est justice : on ne peut plaindre l’homme assez lâche pour redouter le travail ; la pitié n’a d'oreilles que pour linfirme et la faiblesse, Je sais qu'il existe aussi des Oasis au sein des steppes immenses de l'Asie et de l'Amérique ; mais leurs noms et leurs productions ne nous sont point assez connus pour oser en faire mention ici. (T. ». B.) OBCONIQUE. (noT.) C’est-à-dire ayant la forme d'an cône renversé; cet adjectif s'applique à l’o- vaire, au fruit , etc. , quand ils sont pointus à leur origine, dilatés à leur extrémité. (L.) OBCORDÉ et OBGORDIFORME. (20T.) On ap- plique ces adjectifs à la feuille, au pétale , etc., ayant la forme d’un cœur renversé. (L.) OBELISQUE ou OBEÉLISQUE CHINOIS. (mozr.) Espèce du genre Cérithe. OBERSTEIN. (c£ocn. pnys.) Dans un défilé fort étroit, qui sert de passage aux eaux de la Nahe, dont le lit profond s’enfonce de plus en plus et semble vouloir se perdre dans les abîmes de la terre ; entre une longue suite de rochers, sur les flancs desquels la main de l’homme a taillé une corniche , où souvent une simple voiture ne passe point sans s’exposer aux plus grands dangers, est placée la bourgade d’Oberstein, habitée par 1,100 personnes, toutes occupées à lexploitation d’une belle roche amygdaloïde , d’un brun foncé, un peu violâtre , enrichie d’une multitude de glo- bulés ronds agatisés, où bien à la mise en œuvre de ces pierres, sous forme de coupes , cachets, ta- batières , épingles , boucles d'oreilles, bagues, col- liers, etc., etc. Gette bourgade fait partie de la Bavière rhénane, pays d’Oldenburg, en Alle- magne, et est située à égale distance de l’ancien volcan éteint du Mont-Tonnerre et de la ville de Trèves, si célèbre dans les fastes de l’histoire hé- roïque des Celtes, des Gaulois, des Frances et des Germains. ù Les montagnes d’Oberstein offrent un exemple Oasis, c’est même le généraliser tellement qu'il | tès-remarquable de transition entre la roche OBER NE a amygdaloïde et la roche porphyritique.. Elles sont surmontces par deux aiguilles chargées de ruines qui parlent encore decette époque désastreuse du moyen-àâge , où le peuple était considéré comme un vil troupeau.que-se disputaient des brigands ar- més de-toutes pièces. Une caverne, autrefois creusée par les eaux, au sein d’un rocher coupé à-pic, et où.l’on monte par des marches en saillie, sert de miche à une église bâtie au onzième siècle de Vère vulgaire ; sa flèche est suspendue au dessus des habitations etlesruinerait infailliblement sielle venait à tomber. Une seule rue, longue et étroite, resserrée dans toute sa largeur:par la rivière dela Nahe, dont l’eau limpide se précipite de cascade en cascade, met en mouvement des moulins , et couvre leur bruit ainsi que celui des outils qui ouvrent la masse des rochers. La culture est ré- duite , sur ce sol si riche en cristaux, à quelques plantes potagères, à un peu de chanvre, à quel- ques pieds de vigne qui donnent un bon vin ; sur les pentes les moins rapides on voit de petits bou- quets de bois et une habitation. La vue de ces ta- ches vertes diminue l’austérité d’un canton plus fait primitivement pour de tristes anachorètes que our l’active et joyeuse population qui le sillonne aujourd’hui dans tous les sens. (77, la pl. 414, fig. 1.) C'est près du village de Idar que le minéralo- -giste et le géologue sont particulièrement appelés pour examiner la montagne des Agates, exploitée depuis les âges les plus reculés , et dont les flancs inépuisables promettent encore d’abondantes ré- coltes à nos petits-neveux. La route qui conduit d’Oberstein à Idar est belle , agréable, et longue de deux kilomètres et demi; mais de Idar au Galgenberg (c’est le nom de la montagne des Aga- tes) elle est diflicile, remplie de.pierres anguleu- ses, mal entretenue par suite des craintes qu'ont les habitans de voir le fisc ou des spéculateurs s'emparer de la seule source d'existence pour eux ; elle est même de distance en distance, et comme pour. dépister l'étranger , coupée tantôt par de pe- tits champs cultivés en pommes de terre, qui na- turellement rapportent fort peu sur des , pentes - tellement arides que l'on n’y trouve pas le plus mince buisson , et tantôt par des fondrières exca- vées par les pluies. Le Galgenberg est très-escarpé du côté du sud; il a environ cent soixante-trois mètres de hauteur ; son exploitation se fait à ciel ou- vert, sur une ligne presque parallèle, de neuf cent soixante-quinze mètres de long, dans la par- tie la plus élevée. Les agates s'y montrent plus ou moins fines, plus ou moins riches en couleur, de volumes très-variés , le plus communément depuis la grosseur d’une cerise ordinaire jusqu’à celle d’un œuf d’oie; il y en.a de plus de trente kilo- grammes , mais elles sont très-rares. Ici, ce sont des agates compactes, de la plus grande pureté; des agates mousseuses et arborisées et des onyx aux couches nettement tranches ; à, des géodes quartzeuses à enveloppes agatisées, ou bien des jaspes de diverses couleurs. Les déblais jetés au fond d’un vaste ravin jont formé, par la suite des iemps, une montagne artificielle qui gagnera dans 4! UT un demi-siècle le pied. des-terrasses d'exploitation et cachera non seulement iles galeries ,obseures. et profondes ouvertes autrefois, mais encore:celles si hautes, si larges, eten même temps si commo- des pour la. manœuvre -des. brouettes, que l’on creuse afin de suivre le filon quise présente le plus coloré, dont la pâte est égale et sans la moindre fissure. Le mineur ne travaille d’ordinaire.que pen- dant l'hiver et durant l’extrême sécheresse de l'été. Iln’en est pas de même du temps que sa femme, ses filles et lui donnent au travail des agates : c'est leur occupation habituelle tant que la chute et le volume des eaux favorisent l’action des moulins. On nomme ainsi l'atelier (voy. la pl. 414, fig. 2) où plusieurs meules, attachées au même axe, tournent verticalement avec une grande rapidité. Les meu- les se tirent des environs de Kaiserslautern, et sont taillées dans un grès quartzeux très-dur et rou- geâtre ; leur diamètre est de deux mètres sur près de cinquante centimètres d'épaisseur. Placces dans le moulin, elles,s’élèvent à un mètre au des- sus du sol et plongent dans un canal souterrain ; un pelit filet d’eau est porté par une gouttière au dessus de chaque meule , afin de la tenir toujours mouillées; et, dans la vue d'empêcher l’eau de jail- lir sur les lapidaires , de vieux chiffons d’étoiftes coiffent le haut des meules. (77, la pl. 414, fig. 2 a+) Un banc mobile (fig. 2 b, 2 c), disposé de manière à recevoir l’ouvrier couché à plat-ventre, les jarrets. tendus et les pieds retenus par de forts piquets fi- chés en terre, ce qui lui donne la facilité d'avancer ou de reculer selon le besoin de son travail (fig. 2 c); cette position, rendue moins pénible par l'habi- tude, permet au lapidaire ,sans perte de temps comme sans beaucoup de fatigue , d'opérer libre- ment et d'exécuter avec. dextérité.les dessins proje- tés. Armé d’un petit bâton de noisettier ou d'osier, de saule ou de.bouleau qu’il appuie fortement sur la planche placée en avant.de son banc , il retient l’agate qu'il veut faconner contre la meule. La du- reté du grain de la meule, la forte pression de l’agate que le lapidaire. peut augmenter. ou dimi- nuer à volonté, suffisent pour dégfossir le mor- ceau, l’user et lui faire prendre la forme désirée. Il arrive parfois qu’une meule éclate pendant qu’elle est en mouvement ; alors, elle estropie où tue l’ouvrier placé près d’elle, brise les planchers, renverse l'atelier tout entier. Get accident que l'on attribue vulgairement à une, masse d'air com— primée dans quelques cavités de la meule, et que le mouvement de rotation détermine à faire explo- sion, est heureusement fort rare. Quant à la cause, l'explication donnée ne paraît point suffisante. Quarante moulins existent aux environs d’O- berstein. Une meule dure six années ; à cette épo- que , elle est réduite à soixante-dix centimètres de diamètre ,.et ne sert plus qu’à quelques petits ou- vrages. Le polissage des articles délicats est réservé aux femmes et se fait sur de petites roues de bois souple (fig. 2 e); les pièces qui demandent un plus grand emploi de forces sont du domaine de l'homme (fig. 2 d).Gette seconde sorte de polissage OBI 179 OBI se fait sur une roue cylindrique en bois:de pin ou de bouleau; les unes et les autres sont mises en mouvement par des lanières de cuir, qui roulent sur l’axe des grandes meules. On emploie pour rendre le polissage plus prompt et plus brillant, une pierre brun-violâtre réduite en poudre très- fine. Le commerce d'Oberstein et très-étendu et d’un excellent rapport. Pôur ce qui regarde la nature de l’agate et ses nombreuses variétés, je renvoie au 1° vol. de ce Dictionnaire, pag. 57 et 58. (T. ». B:) OBL: (céocr. pays) L'Obi, appelé O4 dans la langue du pays, est un fleuve de la Russie d'Asie, qui prend’ naissance dans le gouvernement! de Tomsk, district'et À unetlieue ouest de Büsk ;' il est formé par la jonction de deux cours d'eau, la Büa, qui sort du lac Tetleskoé , entre les gouver- nemens de Tomsk'et d'Iéniser, et la Katonnia, qui porte le nom de Tchouïa à l'endroit de sa source au petit Altaï, sur les limites de la Chine. L’Obi traverse le gouvernement de Tomsk , pénè- tre dans célui de Tobolsk, dont il baigne la partie septentrionale et’se décharge dans le golfe de son nom, à 67° latitude nord et 70° longitude est, après avoir parcouru six cent cinquante lieues dans deux directions, une au nord-ouest jusqu’au con- fluent de lrtisch, l’autre au nord dans la partie inférieure de son cours. [lise partage en plusieurs branches, qui, avant son embouchure, se réunis- sent ensemble. Les principaux tributaires sont : à droite , le Tchoumgch, l’Inia, le Tom, le Tchoulgm, le Ket, le Tym, le Vakh, qui facilite la communication avec l’Iénisei, Nagan et le Po- loni; à gauche, le Tcharych, le Vasiongan, les deux Yongan, le Bulyk, le Salym, l'Irtisch, qui est'aussi considérable que l'Obi lui-même ; la Solva et la: Synia. L'Obi, après avoir recu les eaux de l'Intueh dans son cours, devient un fleuve immense, large de plusieurs verstes sur quelques points. Son courant est très-rapide, et plusieurs cataractes, notamment dans le district de Bérésof, vers la partie inférieure de son cours, entravent la navi- gation. IL est d’ailleurs fort poissonneux. Il tra- werse les villes suivantes : Barnaoul, Kolyvan, Vernym , Sourgont et Bérésof: Le bassin: de l'Obi est formé’au sud, par l’Altaï, l'Oulouk-Tag et les monts Aïtaou et Naoursim; à l’ouest par l'Ou- ral; à l’est, par les monts de Téletzk, de Konz- netzk, et du côté du bassin de l'Iéniseï, par les monts Tangnon. Des sources de l’Intueh au golfe de l’Obi, il y a cinq-cent cinquante lieues de lon- gueur, et dés sources du Vakh à celles du Tobolsk, cinq-cent lieues de large environ. Les Tartares appellent ce fleuve Onmar, et les Ostiaks, qui ha- bitent sur ses rives en grand nombre, le nomment Emé et Ossé. Les Voyages du professeur Pallas dans la Russie et dans V’Asie septentrionale , nous ont fourni sur l'Obi quelques renseignemens qu'il. est de notre devoir de ne pas omettre ici. Depuis le banc de sable appelé Eschlosch, dans la partie inférieure du fleuve jusqu'aux iourtens des Ostiaks, 'Obi de- vient si profond.qu’on ne peut le sonder avec la corde la plus longue, ses rives sont alors escarpées et composées de couches horizontales d'argile et de sable. Auxiourtens de Voksarski , elles se-couz vrent debois; mais les arbres y croissent à peine: une toisede hauteur. Les eaux commencent alors à devenir fort sales, parce qu’elles ont traversé de vastes marais: ce fait se remarque surtout à me= sure qu'on approche de lamer: Sur ses bords, on rencontre des'aunes et! des mélèzes , dont les feuil: les deviennent en hiver d’un rouge écarlate par l'action du froid. On voit quelquefois des Sa- moïèdes: venir s'établir sur le rivage de l’Obi à son embouchure ; ces rivages sont ici composés: depuis Obdorsk de'collines: de sable et de glaise; on y voit quelques couches d'argile éboulées: sans ordre dans leur direction ; on apercoit'sur ces col- lines fort peu de gazons et de broussailles. D’Ob- dorsk à Bérésof, les: rives du: lit principal sont unies et sablonneuses; les bas-fonds qui les avoi- sinent sont garnis de gros saules. De chaque côté, entre le bras du fleuve appelé Kingam et les iour- tens de Paravaski, on rencontre des forêts de pins; et beaucoup de cèdres. Dans les rives escarpées de sable et de glaïse, on voit des cavités remplies de mulm noir dans des directions différentes. Les ri= ves au niveau des eaux sont couvertes de masses énormes de pierre argileuse, qui semblent prove- nir d’une couche horizontale. M. Soniéf y a observé des masses calcaires, de coquilles, de moules pétri- fiées, garnies d’une croûte qui ressemble au gypse strié. Il a apercu ensuite, sur le rivage, beaucoup d’ossemens de mammouthset d’autres restes d’ani- maux étrangers que les eaux avaient abandonnés sur lesrives. Au milieu de ces restes: il a reconnu un morceau de tête de taureau, dont le front était encore garni deses cornes. En face de l’embou+ chure du Pithiarski, onvoit dans les bords: du fleuve des couches fort minces de-schiste gris et noirâtre. Le voyageur dont nous parlions a trouvé dans cet: endroit une: dent mâchelière d’éléphant fort endommagée, c'est vrai, mais qu'il a pu rap porter avec lui. Ces débris se rencontrent en plus grande abondance à trois verstes au dessous de Konschevaztkoï-Pogost, à cent cinquante verstes de Bérézof. En cet endroit; le lit de l'Obi est en caissé entre des collines hautes et escarpées, com: posées de glaise et de sable. C’est sur le bord: le plus bas du fleuve que sont dispersés ces ossemens fossiles: les eaux, dans leur’ crue, en minant les collines, les-ont:tirés: des terrains oiils étaient ca chés. Le professeur Pallas arrecu de cette localité un humerus d'éléphanténorme, avec des articula- tions de pied, plusieurs vertèbres, des côtes et une mâchoire de l'animal, ainsi qu’un crâne presque colossal, dont la structure est la même que celle du crâne d’un buffle, L’habitation des Ostiaks de: Languivasch ( ville d’écureuils) au dessous de Kontschévat, est remar- quable en ce qu'il existait autrefois, dans ce lieu ; à:ce qu'on prétend, un gros bourg fortifié par les Ostiaks : aujourd’hui il nya plus qu'un seul iour- ten qui soit habité. Dans le voisinage de Bérézof; on voit arriver à certaines époques de l’année, de OBIE 1 6 OBIS grandes troupes de bernaches de Ja grande et de la petite espèce (anas erythropus), et des oïes à cou rouge (anser pulchricollis, anas ruficollis). Leur émigration commence vers le mois de septembre. Qu'on nous permette maintenant de donner quelques détails sur le peuple le plus important qui habite les bords de l’Obi. Petits et faibles, sans type caractéristique , autre que des cheveux roux ou d’un blond doré, habillés d’étroites fourrures et marqués d’un signe dans la peau, on les désigne sur le registre où l’on inscrit les tributaires : voilà les Ostiaks ! Les femmes sont couvertes de four- rures ouvertes par devant, portent des figures cousues aux dos des mains, sur l’avant-bras et le devant des jambes ; elles ont les cheveux attachés par une bandelette et tombant en deux longues tresses sur les épaules ; les jeunes filles portent une couronne ornée de petites plaques de métal d’où pendent jusqu’au dessous des reins de larges ban- des de drap fixées ensemble par un ruban trans- versal. Malgré les efforts des missionnaires , les Ostiaks ont toujours voulu rester païens. A l’avé- nement d’un nouvel empereur , on les fait mettre à genoux devant une peau d'ours ou devant la hache qui a tué un de ces animaux. On présente à cha- que homme une bouchée de pain au bout d’un couteau , et il prononce alors ce serment : « Si » dans le cours de ma vie, je deviens infidèle à » mon {zar, si je ne paie pas mon tribut, si je dé- » serte mon canton, etc....., puisse un ours me » dévorer! puisse ce morceau de pain que je mange » m'étoufler, cette hache me couper la tête, et » ce couteau me percer le cœur! » Et chaque Os- tiak mord la peau d'ours placée devant lui, pour plus de solennité dans la prestation du serment. Leur respect pour l’ours est vraiment prodigieux ! Quand ils ont tué un ours, ils honorent sa mé- _moire par une cérémonie expiatoire et par des chants qui doivent apaiser ses manes plaintives. Facétieux et vifs dans leurs danses et leurs jeux, les Ostiaks poussent le talent d'imitation et de la pantomime à un point étonnant , et assez commun en général chez les sauvages. Leurs cabanes d’été ont une forme pyramidale ; celles d'hiver sont car- rées et faites de charpente. Les Ostiaks sont à la fois pêcheurs et chasseurs. De grandes troupes de rennes font aussi leurs principales richesses. Du reste, rien de plus dégoütant que leur extérieur ; ils sont couverts de vermine et ne se lavent ja- mais. Malgré cette excessive malpropreté, ils sont généralement bien portans, sauf les maladies chro- niques , le scorbut et les affections vénériennes, qui les enlèvent en assez grand nombre, (A. R.) OBIER , Opulus. (8or. pnan.) Nom d’une belle espèce de Viorne, qui, cultivée dans les jardins , pour la beauté de ses fleurs précoces , a produit une charmante variété que l’on connaît vulgaire- ment sous le nom de Rose de Gueldre, ou plutôt sous celui de Boule de neige, parce que ses fleurs forment en se réunissant , de grosses boules blan- ches d’un très-agréable aspect. Nous en parle- rons à son article spécial, (Foy. Vionns.) .(G. Len.) OBISIE, Obisium. (aracux.) C’est un genre de l’ordre des Trachéennes, de la famille des Scor- pionides , qui a été élabli par le docteur Leach, aux dépens des Acarus et des P halangium de Linné, et des Chelifer de Geoffroy. Ge genre, adopté par Latreille et tous les entomologistes est très-naturel, etles caractères que lui assigne son auteur lerendent bien distinct de celui des Chelifer, avec lequel il a ce- pendant la plus grande analogie, Le céphalo-thorax estentier, tronqué antérieurement, de formecarrée; les yeux sont au nombre de quatre, superposés aux deux côtés du céphalo-thorax; les mâchoires sont formées par la réunion des deux articles mférieurs des palpes ; les mandibules sont allongées, droites , épaisses, dépassant sensiblement le céphalo-thorax; les pattes sont alliongées, d’inégale grosseur ; l’abdo- men est allongé, tronqué ou arrondi à sa partie postérieure. Tels sont au premier abord les carac- tères que présentent ces arachnides, qui avaient été placées par Geoffroy avec les Pinces (Chclifer). Hermann fils, dans son Mémoire aptérologique , a confondu les Pinces et les Obisies ; mais il a fait une division dans son genre Pince; dans la pre- mière se trouvent les Pinces proprement dites, et dans la seconde se trouvent les espèces qui forment le genre dont nous nous occupons. Les Obisies se distinguent des Pinces par des caractères bien tran— chés. D’abord chez les premières , ou les Obisies, les organes de la vue sont toujours au nombre de quatre, tandis que chez les seconds, ou les Cheli- fer, ces mêmes organes ne sont qu'au nombre de deux ; ces derniers diffèrent encore des premiers par les mandibules, qui sontterminées par un cro- chet articulé ; par le céphalothorax, qui est divisé transversalement par un sillon profond; par les pattes , qui sont peu allongées et de grosseur à peu près égale ; et enfin par les poils de leur corps, qui sont en forme de spatule, au lieu d’être sétacés comme cela a lieu dans les Obisies. Ces arachni- des, auxquelles Walckenaër avait donné le nom d'Obise dans sa Faune parisienne , ont le corps presque cylindrique avec le céphalothorax sans li- gne imprimée et transverse; leurs yeux, qui sont au nombre de quatre , sont lisses ; leurs huit pieds pos- térieurs sont composés de huit articles ; la paire antérieure est généralement plus grande que la même des Pinces. La grandeur des pieds propres varie ainsi que leurs articles selon les espèces ; il en est de même pour les proportions des mandibu- les. Ces arachnides sont toutes de très-petite taille; elles se trouvent dans les mousses et sous les pier- res légèrement humides placées à terre; nous en avons trouvé quelquefois sous des écorces d'arbres. pourris. Elles vivent de petits insectes , et plusieurs fois nous en avons rencontré attachées aux pattes des mouches quise trouvent dans nos appartemens; cela ferait supposer qu’elles se nourrissent de sang. Cegenre, connu parles travaux du docteur Leach et de M. Theïs, se compose maintenant de huit es- pèces ; parmi les plusremarquables nous citerons : L'Onisie 1scHNocuëe, ©. ischnocheles, Theiïs, Ann, des Scienc. natur., t. 27 pl 1, fig. 3, Herm., mém., aptérol, pag. 118, pl vi, fig. 14, Chel. trombidioïdes , se A," ue = 2 2 Œdémere 2 Obisie » Ocyptere 3 Ocythoe Æ, Guëras dir a ———————————.——— —————————…——— — —— — … … … …—… …… …….———_——_—————]——— ———…”…”"—"”" "_…" "— —_—" …"—"__—_———."—"_——— OBI 27 OBIS ————_—_—_—_—_—_—_—_—_—— irombidioides, Latr. , Gener. Crust. et Insect. , tom. 1, pag. 455, O. orthodactylum, Leach., Zool. miscell., vol. 11, pl. exc, fig. 2. Cette espèce est longue d’une ligne, les bras sont amincis, allon- gés, d’un fauve jaunâtre ; le premier article, celui qui est inséré sur les mâchoires, est très-court , presque globuleux ; le second allongé et très-en- tier, légèrement concave à sa partie interne; le troisième triangulaire est en cône renversé ; le qua- trième ou l’article porte-pinces, légèrement bombé à sa partie inférieure, et ne formant au bord ex- térieur qu'une ligne presque directe jusqu'à l’ex- trémité des doigts, qui ne sont pas recourbés comme dans toutes les espèces du genre Chelifer, et n’ont que quelques poils rares, plus allongés au point où se réunissent les doigts, dont la cour- bure est très-prononcée. Les autres articles sont presque glabres, sauf l'intermédiaire allongé, dont le bord extérieur offre quelques poils, moins longs cependant que ceux du dernier article. Les mâ- choires sont droites , triangulaires , surmontées par deux lobes étroits, terminés par des poils rai- des et allongés , au milieu desquels est la bouche. Les mandibules, fortement saillantes au dessus de la bouche, de la lèvre et des mâchoires, offrent beaucoup d’analogie dans leur facies avec celles des Galtodes , et elles font facilement reconnaître cette arachnide au premier aspect. Le céphalo- thorax est élargi, tronqué antérieurement , se ré- trécissant jusqu'au point de son insertion avec l’ab- dome. Les yeux, au nombre de quatre, et dispo- sés longitudinalement aux deux côtés de la tête on plutôt du céphalothorax, un peu en arrière des mandibules , sont faciles à apercevoir, en raison de leur couleur claire qui se détache sur un fond châtain ; l'abdomen, d’un fauve assez vif, est di- visé en onze anneaux de couleur plus sombre; il est sensiblement aminci dans son milieu , s’élargit vers son extrémité postérieure, et se termine en s’arrondissant brusquement, Il y à quelques poils blancs , allongés, qui naissent du dernier anneau de l’abdomen , quelquefois du dixième et même du neuvième ; ceux-ci s’étendent alors sur les côtés. Aux deux côtés du dos, on aperçoit une bande marginale , d’un bleu jaunâtre, qui se confond avec Vabdomen au point où il s’élargit postérieurement. Le dessous offre la répétition des bandes supérieu- res ; 11 est seulement d’une couleur plus claire. Les pattes, très-allongées, sont composées de six articles, et terminées par un crochet didactyle ; le premier, triangulaire, appliqué contrela poitrine, donne naissance à un article globuleux d’où sort la cuisse, qui est sensiblement plus longue que l’article suivant ; de celui-ci naît un article un peu moins allongé , que suit un beaucoup plus court ; le dernier enfin est aussi long que les deux précé- dens réunis; les deux paires postérieures ont les cuisses beaucoup plus renflées que les antérieures, et offrent quelques différences dans la grandeur relative des articles ; elles n’ont toutes que quelques poils rares ct assez courts. Cette espèce, malgré sa petitesse, est facile à distinguer ; on la trouve, mais rarement, sous les pierres , et il faut des yeux VE exercés pour l’apercevoir. Lorsqu'on soulève une pierre et que l’on regarde avec attention la sur- face qui était appuyée , mais non collée contre le sol, on aperçoit quelquefois celle petite Obisie dont les bras et les pattes sont repliés contre le cé- phalothorax et l'abdomen , ce qui lui donne le port d’une petite étomise. L’orsqu’on veut la saisir, elle s’élance à reculons ayec une extrême vitesse, et franchit ainsi une distance considérable. Elle se trouve dans toutes les saisons , mais pas abondam- ment. Cest surtout dans les licux un peu humides, sous les briques, les tuiles et les débris de pots, ou les pierres plates et amonceltes, qu'on est plus certain de la rencontrer. Cette espèce a été repré- sentée dans notre Atlas, pl. 415, fig. 1. L'Osisre Des Mousses, O. muscorum, Leach, Zoo!og. Miscell., tab. cxzr, fig. 39 , Theïs, loc. cit., pl. 1 fig. 4. La longueur de cette espèce égale à peu près deux lignes. Les palpes porte-pinces sont allongés , d’un fauve vif, couverts dans toute leur longueur de poils soyeux blancs, brillans et longs. Le premier article est arrondi, concave et glabre à son bord inftrieur ; le second est allongé , très- entier, s’épaississant Igèrement jusqu’au point de son insertion avec le troisième, qui est implanté sur le précédent par un pédicule allongé et ovoïide à sa partie antéricure ; le dernier est bombé, d’un fauve brillant, ayant les doigts très-allongés, re- courbés et d’un rouge brunâtre. Les mâchoires sont triangulaires , allongées , pointues à leur extré- mité antérieure , et surmontées par une languette velue ; les mandibules, proportions gardées, sont moins fortes que dans l'espèce précédente, et re- marquables par un crochet qui termine le doigt extérieur , et par les appendices de couleur blar- châtre et en forme &e membrane qui en garnissent le bord intérieur, Le céphalothorax, de forme pres- que carrée , est d’un brun marron tirant sur le rougeâtre , et les quatre yeux de couleur blanche, situées comme dans toutes les espèces de ce genre ,. s’y laissent facilement apercevoir. L’abdomen ovale, allongé, est d’un brun rougeâtre, quelque- fois violâtre, avec onze anneaux d’un jaune de paille clair, et une bande marginale de même cou- leur ; au dernier anneau de l’abdomen on apercoit un appendice blanchâtre , articulé, qui correspond aux filières des arañéïdes. La longueur et la gros- seur relative des pattes est la même que dans l’es- pèce précédente; mais elles sont proportionnelle- ment plus fortes, et garnies de poils droits et al- longés ; toutes sont terminées par un crochet didac- tyle. Le dessous de l'abdomen n’oflre, avec sa partie supérieure , aucune différence sensible. Habite Ja mousse humide qui se trouve au pied des chênes. L'Onisre pe WaLkENAER, O. Walkenaerei, Theïs, loc. cit. , pl. 11, fig. 2. La longueur dé cette es- pèce égale une ligne trois quarts, et se distingue des deux précédentes par la grosseur démesurée de la cuisse de la quatrième paire de pattes, qui est appliquée contre l’abdomen , et lui donne un port différent de celui de toutes les autres espèces de ce genre. La ligne tirée depuis l'œil jusqu'à l'ex- trémité de l'abdomen est tout-à-fait droite postérieu- 4235° Livraison, 2 OBLI 178 OBS! rement, el le corps est tronqué plus carrément que chez les espèces précédentes. L'abdomen est com posé de neuf anneaux. Se lrouve sous les mousses. On peut ajouter à ces espèces l'Obisium carci- noïdes, Herm., Theïs, loc. cit., pl. 11, fig. 1, l'Obi- sium maritimum , Leach, Zool. miscell. , vol. 5, pl. 141, fig. 1, et les Chelifer Beauvaisii et Her- mani , Aud., espèces qui ont été figurées dans le grand ouvrage d'Egypte , pl. 5, fig. 5 .et Get qui appartiennent au genre Obisie. (EH. L.) OBLADE. (Sparus melanurus, Linn. (pois.) On connaît sous le nom d'Oblade une espèce de pois- son osseux , thoracique , appartenant à la famille des Ménides , et au genre Bogue. (Azrx. G.) } ,OBLIQUE. (anar.) Les anatomistes ont donné ce nom à plusieurs muscles en raison de la direc- tion de ceux-ci relativement au plan qui divise le corps en deux moiliés égales et symétriques , tels sont : 1° le muscle grand oblique de l'abdomen, bien plus exactement nommé par Chaussier costo- abdominal. C’est l’un des plus larges du corps ; il est placé sur les parties latérales et antérieures de l'abdomen ; il est aplati et quatrilatère. Il s’at- tache en haut À la face externe et au bord inférieur des sept ou huit dernières côtes ; en bas au tiers an- térieur de la lèvre externe de la crête de l’os des Îles, en avant il se termine à la ligne blanche par une forte aponévrose qui offre vers sa partie infé- rieure deux faisceaux fibreux très-solides, qui s’in- sèrent l’un à la symphyse, l’autre à l’épine du pu- bis,‘et qu'on nomme piliers de l'anneau inguinal. Ce muscle abaisse et porte en arrière les côtes, fait exécuter à la poitrine un mouvement de rota- tion qui Ja tourne du côté opposé à lui ; il incline le thorax sur le bassin, et réciproquement ; il ré- trécit en se contractant la cavité abdominale, 2° Le petit Oblique. Ce muscle est large et s’atta- che supérieurement au bord inférieur des cin- quième, quatrième, troisième et deuxième faus- ses côtes, en bas aux trois quarts antérieurs de l'interstice de la crête iliaque, à la partie posté- rieure de l’arcade crurale et au pubis ; en arrière aux apophyses épineuses des deux dernières vertè- bres lombaires , et à celles des deux premières piè- ces du sacrum, en ayant à la ligne blanche ; ses usages sont les mêmes que ceux du grand oblique. 3 Le muscle Oblique supérieur de l'œil, situé à la partie interne et supérieure de l'orbite; en arrière il s’attache en dedans du tronc optique; arrivé vis- à-vis l’apophyse orbitaire interne, il dégénère en un tendon grèle et arrondi, qui glisse dans une poulie cartilagineuse, et se réfléchit à angle aigu pour se porter en bas et en dehors , et se fixer à la partie externe et postérieure du globe de l'œil. Nous entrons dans ces détails anatomiques afin de bien faire comprendre par quel mécanisme ce mus- cle porte Je globe de l’œil en avant et en dedans, en lui faisant éprouver un mouvement de rotation qui dirige la pupille en bas et en dedans, 4° Le muscle Oblique inférieur de l'œil, placé à la partie antérieure et inférieure de l'orbite, il porte le globe de l'œil en dedans et en avant et dirige la pupille en haut et en dehors. 5° Le muscle oblique de la tête, savoir : le. supérieur, qui s'attache d’une part au sommet .de l’apophyse transverse de l’atlas , et se termine de l'autre à l'occipital, Il étend la tête, en d'inclinant .de son côté; l’inférieur qui s’atta- che à l’apophyse épineuse de l’axis, et va se ter- miner en arrière et.en bas du sommet de l’apo- physe transverse de l’atlas. Ce muscle imprime à la première vertèbre de la tête un mouvement de rotation qui ramène la face de son côté. (P.G.) OBLIQUITÉ. (céocr. Pays.) La terre, dans sa marche annuelle autour du soleil, parcourt un cercle qui forme avec l'équateur un angle de 25° 28", C’est cette inclinaison de l’écliptique sur l'équateur terrestre qu’on désigne par obliquité. de l’écliptique. Cette inclinaison des deux cercles n’est pas immuable ; car on a trouvé qu’ils se rap- prochaient de 92" par siècle. Ainsi, à une époque qu’on n’a pas cependant déterminée, ils seront devenus parallèles et s’éloigneront de nouveau, mais dans un autre sens. C’est à l’Obliquité de l’écliptique que les habitans des zones tempérées doivent la douceur de leur climat. On conçoit, en effet, que les rayons du soleil arrivant oblique- ment à la surface de la terre, se trouvent forte- ment réfractés par l'atmosphère, y perdent deleur force, que beaucoup même ne parviennent pas jusqu'à la croûte terrestre. Quoique les rayons du soleil ne soient pas la seule cause de la chaleur de notre globe, il faut néanmoins leur en attribuer la plus grande part ; aussi peut-on prévoir théorique- ment qu'à mesure que l’Obliquité de l’écliptique diminuera, unt chaleur plus grande se fera sentir. C'est une question fortement débattue, de savoir si la température du globea diminué ou augmenté depuis l’origine du monde. Ce n’est que d’une multitude de recherches faites dans diverses épo- ques et diverses contrées , qu'il faut attendre une solution. (3. H.) OBOVALE. (sor.) La feuille, pétale, ou tout autre organe plane obovale, a la forme ovale men- versé, c'est-à-dire est plus large à son origine qu’à son extrémité. (L.) OBSIDIENNE. (mn.) Roche d'apparence sim- ple, dont la composition n’est pas bien déter- minée; mais on ya généralement trouvé de la si- lice, de l’alumine , de la soude et de l’oxide de fer. Au reste, c’est une roche à base de feldspath vitreux ou d’albite. Elle est fusible avec boursouf- flement en.une fritte blanchâtre. Elle raie de verre et possède une densité de 2,56. Elle est souvent opaque et quelquefois translucide. Elle a un éclat tellement vitreux qu’on croirait voir du verre artificiel ; parfois il est nacré ou terne. L’Ob- sidienne varie en couleur depuis le noiretde vert jusqu’au jaune et au rouge. Elle renferme quel- quefois des cristaux de feldspath et prend dès lors une texture porph yroïde; d’autres fois elleestamyg- daloïde, et contient de petits,cristaux d’une sub- stance qui n’est pas encore bien déterminée. Enfin elle se présente aussi sous un aspect massif, uni- forme, filamenteux, globuleux, tigré ou chatoyant. L'’Obsidienne forme des coulées, des filons e£ des fragmens, soit isolés, soit empâtés dans des ve x oo OGEA »79 ÔCEA 6 roches bréchiformes: Elleest x texture compacte: et, à cassure. conichioïdé ; quelquefois aussi: elle se: présente. à. l’état arénacés Au reste’, elle: paraît | appartenir exclusivement aux terrains pyroïdes: Ellesest très-commune au Mexique; dans les andesi du Pérou, en! Islande!, ainsi qu'aux iles Éolien- nes. Plusieurs: peuples anciens, et notamment les Péruviens, employaient des fragmens d’Obsidienne pour servir de couteaux et de miroirs; de là vient: lenom de miroir des Incas donné x cette substance: Il est très-probable que l’om confond avec les Obsidiennes. noires et vertes: des roches pyroxéni: ques, et:qu'il. y a lieu, ainsique l’a fait M Cor- dier,. d'établir sous le nom: de: Gallinace, une es- pèce particulière de roche pyroxénique; à texture compacte et à.éclat vitreux. Pour d’autres détails: relatifs. à: des. roches: voisines de l’Obsidienne, voyez les.mots Ponce, Perure et Isopyre: (A. R:) OBTURATEUR. (anaT:) Qui ferme, qui bou- che. Ce motne pouvant s'appliquer qu’à des par- ties-qui. ferment une ouverture: c’est donc bien improprement. que des:anatomistes ont donné au: trou.sous-pubien-ou-ovalaire, le nom de trou obtu- rateur. Les muscles, les nerfs, une artère, une veine, un ligament , qui traversent ce trou ou sont: placés. dans. son voisinage, sont par cela même désignés: par les noms: dé muscles, de ligamens’, de nerfs .obturateurs:; d’artères, de veines: obtura: irices. (P. Gi) OCCIPITAL, (awar.) Os impair situé à la par- tie postérieure du crâne , et avec lequel: s’articule la colonne vertébrale, (7/oy: Squezerre.) AnTères. occirirazes. Ce sont. des artères qui naissent.de l'artère carotide et se distribuent à la région postérieure de la tête. (A. D.) OCCIPUT. (anar.) La partie postérieure de la tête, forméepar l'os occipital. G'estlarégion que l’on nomme vulgairement le derrière delatête: (A. D:) OCÉAN. (céocr pays.) La vaste étendue des eaux:qui, entourent les continens a recule nom d'Océan, en tant:qu’on en sépare les:mers inté- rieurest et-les: golfes qui entrent profondément dans les terres. Les: divisions: dans lesquelles on partage cet, immense!espace sont nécessairement arbitraires. Nous donnons ‘ici celle quinous a paru: la plus naturelle. 1° Océan Atlantique subdivisé en septentrional, _équinoxial.et:méridional. Il s'étend du littoral oc- cidentalidel’ancien: monde, aux côtes: orientales: d'Amérique. limité au nord par une ligne idéale tirée de l’île de Terre-Neuve: aux Iles Britanni- ques ;çau sud, par le-cap de Bonne-Espérance et le cap Horn. # Océan Pacifique ou grand Océan, occupant l’espace compris entreles:côtes orientales d'Asie, lesi îles Philippines, Molaquesiet de la Nouvelle- Hollande d’un côté, et les côtes de l'Amérique oc- cidentale de l’autre. Ses extrémités sont: au nord; le détroit de Berhing; au sud, la pointe méridio- nale de la Nouvelle-Zélande; 3° Océan. indien entre les parties méridionales de l'Asie, de l'Afrique et la Nouvelle-Hollande. 4° L'Océan austral entourant les régions polai- res’, antarctiques, et confondant ses bornes at nord avec celles des mers précédentes. 5° L’Océan: glacial du pôle nord au cercle po- laire arctique. Oh trouvera aux’ articles mers, marées, de cé Dictionnaire, des’ notions intéressantes sur les phénomènes dont les eaux qui entourent le globe terrestre: sont lé théâtre, Maïs deux phénomènes :quit se’ rattachent particulièrement X notre sujet méritent d’être mentionnés ici. Nous voulons par- ler: des courans marins et atmosphériques entre |les tropiques et un peu au-delà. Au nordet'au sud existe un mouvemeñt continu dans les eaux du gränd'Océan et de l'Océan Atlantique. Le mouve- ment s'opère d'Orient en Occident, dans une di- réction: contraire àcelle de la rotation du globe, jet se! combiné avec un courant atmosphérique analogue. La réunion de ces deux causes est telle- ‘ment’ puissante, que! les navigateurs pour aller’ dans’ un point! quelconque de la côte américaine, descendent aux Canaries où ils sont sûrs de trou- iver‘des-vents'et des courans favorables. Ces vents |se nomment'alisés. Un autre mouvement porte in- |cessamment’ les eaux et l’air froid des pôles aux régions équatoriales. Dans l'Océan indien et dans la partie déla mer Päcifique qui baigne l’Archipel indien et’le'sua-est de l'Asie, on observe encore des vents périodiques appelés moussons. Pendant six mois , lés: vents’ du sud’ouest règnent dans le’ golfe-du Bengale et la mer de la Chine, attirés par l& rarefaction de l’är”sur les terres au nord de l'équateur pendant les mois de notre été. Le vent souffle’ en sens contraire depuis le mois d'octobre jusqu'en avril. (R. A.) OCÉANIE. (Géocn: prys.) Immense étendue de terre qui tire son nom dè sa position dans le grand océan ; elle forme la’cinquième partie du monde. Les géographes , pour donner une idée plus exacte de cette’ vaste contrée; l’ont'divisée en quatre par- ties!, Jai Malaïsie ou Océanie occidentale, qui com- prend les:îlès: Philippines , lés Moluques , Célèbes, Bornéo , Samiatra , Java’, en‘ un mot toutela chaîne que l'on: appelleïles îles’ dé la Sonde; la Mélanésie ou Océanie centrale, qui comprend la Nouvelle- Guinée , la Nouvelle-Bretagne, la Nouvelle-Irlande, les’archipels de Salomon , de la Loüisiane, du Saint- Esprit et’ la’ Terre de’ Diëémen ; là Micronésie où Octanieseptentriomale,.qui n’est composée que de déux petites îles’, et'la Polynésie ou Océanie orien- tale’, qui comprénd'le groupe de la Nouvelle-Zé- lande et toutes lés-petites îles qui couvrent l’océan Pacifique , depuis les Mariannes jusqu’à l’île de Pä- ques et jusqu'à Owaïhi: La nature a donné à cette” partie du monde une physionomie toute particulière. Sa surface est par- tout remplie d'inégalités. Elle’ est traversée, du nord! au sud, par un grand nombre de chaînes dont la plus marquée est celle que forment les Mariannes, les Carolines et les Mulgraves. Dans l'île Lucon , on voit une grande chaîne qui passe par l'ile Palouan et s’avance jusque dans l’île de Borhéo’, qui offre beaucoup de volcans éleints et desmontagnes granitiques , célèbres par Ja beauté OCEA 180 OCEA 2 — de leurs roches cristallines. La chaine , qui prend naissance aux îles Andaman et de Nicobar, est aussi très-considérable ; elle se dirige du nord- ouest au sud-est et forme les îles de Sumatra, de Java, de Timor et plusieurs autres. Gilolo et les Célèbes , où l’on voit des volcans actifs et d’autres éteints, présentent des chaînes très-marquées. Dans la Nouvelle-Galles, la série des Montagnes bleues ne se termine que dans la Terre de Dié- men, au cap du Sud et au cap Pillar ; le sommet de ces montagnes granitiques s'élève à la hauteur de 12,000 pieds. Les îles de l'Océanie sont en général d’une ori- gine volcanique ; les unes sont dominées par des cratères refroidis, tandis que d’autres sont fré quemment ravagées par des torrens de laves. Le volcan de Gilolo fit trembler toutes les Moluques dans son éruption de 1673 ; il éclata avec tant de violence que les vaisseaux qui naviguaient furent retardés dans leur, course par les matières qu'il avait vomies jusque sur la mer. Le seul volcan ac- üf de la Nouvelle-Hollande est très-curieux à voir ; il ne présente ni lave ni cratère , quoiqu'il lance continuellement des flanimes. On connaît déjà dans l'Océanie au moins 174 volcans brûlans. Le sol de l'Océanie est assez riche en minérai. Dans les montagnes de Célèbes , les roches ancien- nes renferment de l’or qu’on trouve aussi dans des terrains d’alluvions. Lucon, Mindanao et la plu- part des autres Philippines offrent la même ri- chesse, Les montagnes bleues recèlent, dans leurs flancs , de l'or, des émeraudes , des rubis et des diamans. Bama, riche en métaux précieux, est surlout célèbre par la qualité de son étain. On trouve des mines d’or et de cuivre dans l’île de Timor, La Nouvelle-Guinée renferme aussi du cui- vre, du fer et beaucoup de houillères. Le climat de l'Océanie , quoique varié , est gé- néralement très-doux. Dans presque toutes les îles, l'air est continuellement rafraichi par les pelites brises de terre et de mer qui se partagent l’em- pire des jours et des nuits. Les ouragans et les tremblemens de terre y troublent rarement le printemps perpétuel. Le règne végétal y étale aux yeux de l'étranger toutes les richesses qu’il a pu trouver dans les autres parties du monde et des productions qu'il est étonné de voir pour la pre- imière fois. L’Anglais peut y contempler ses frais gazons et ses arbres couverts de mousses ; l'Italien ses bosquets d'orangers, et l’Indien ses plantations de cannes à sucre. Dans les îles de la Sonde; les Philippines, les Moluques et la Nouvelle-Guinte, le riz remplace le blé ; on en distingue de deux es- pèces, celui des basses terres et celui des hautes terres. Dans toutes ces îles, on trouve les deux espèces de Jacquiers qu’on peut encore appeler arbres à pan ; ils produisent un fruit gros comme la tête d’un enfant , qui, parvenu à sa maturité, est d’une saveur très-agréable, et rappelle à la fois le pain de froment, la pomme de terre et le topi- nambour. Ces arbres , de la grosseur d’un homme, s’élèveat ordinairement à la hauteur de 40 pieds, etprodignent, pendant huit mois , leurs fruits avec tant de largesse , que trois suffisent pour nourrir un homme pendant un an. Les habitans emploient son bois pour la construction, son écorce pour la fabrication d’une étofle , ses feuilles pour faire des nappes, et sa sève en guise de ciment. La nature s’est plu à multiplier à l'Océanie les moyens de subsistance ; le palmier lui offre partout sa chair douce et pulpeuse , et le cocotier son fruit, d’où il peut exprimer du vin, du vinaigre et une bonne huile ; dans les îles de Malaisie , il trouve en abon- dance , des grenadiers , des orangers , des tamari- niers dont l'écorce peut le guérir de la fièvre; des canneliers , qui varient ses jouissances gastronomi- ques , en lui donnant une épice recherchée; des muscadiers , des taïti dont il fait une boisson qui lui procure une douce ivresse ; des poivriers aroma- tiques, qui font une branche importante de son commerce ; des ignames, des patates , des choux- caraibes, des moubins de Cythère dont le fruit rap- pelle, par son goût, celui de la pomme de rei- nette ; des inocarpes, qui lui donnent un fruit nourrissant comme la châtaigne ; des cotonniers , dont il n’a pas encore su tirer parti; des vaquais ou vacoua dont les feuilles lui servent à faire de belles nattes, des mûriers à papier , des phormium tenaxæ, improprement appelés lin de la Nouvelle- Zélande, qui lui tiennent lieu de chanvre et de lin ; des eucalyptus de plusieurs espèces , arbres gigan- tesques dont la hauteur s'élève souvent à 180 pieds et qu'il emploie à construire son radeau, et à cou- vrir son habitation ; des tacca pinnatifida , dont la racine lui sert d’aliment, des canamelles et des abrus precatorius , dont les graines, d’un rouge de corail lui servent d'ornement dans ses jours de fête. On trouve encore, dans les différentes con- trées de l'Océanie ; des banksia, des bruguiera, des lianes, des pins , des cèdres , des ébéniers , des sagoutiers , l’arbre à tek recherché pour la cons- truction des navires ; des magnolia , le cedrela aus- tralis qui fournit un bois d’une teinture rougeâtre, le calidtris spiralis dont le bois rivalise, par son beau poli, avec le plus beau des Antilles ; des gi- rofliers, des pêchers qui , ainsi que beaucoup d’au- tres arbres, s’y sont assez bien naturalisés; le bohon upas , arbre à poison dont on distingue deux sortes ; des euphorbiacées , plantes dont les fleurs étonnent les yeux du botaniste par le brillant de leur coloris , et la bland/fortia nobilis , liliacée char- mante qui fait l’ornement des prairies. Telle est la richesse végétale de l'Océanie, richesse que l’in- digène ne saura jamais apprécier. Les animaux sont assez nombreux dans l’Océa- nie ; les côtes fourmillent de Crustacés parmi les- que's on distingue les Ermites ou Pagures et les Phyllosomes; ces derniers sont assez remarqua- bles ; ils sont transparens dans toutes les parties de leur corps comme du cristal, les yeux exceptés , qui sont de couleur bleu de ciel. Dans l’île de: Java, on voit des Buflles , des Chevaux, des San- gliers, des Tapirs, des Rhinocéros d’une espèce particulière , plusieurs espèces de Chats inconnus ailleurs ; des Ecureuils bicolores , des Ecureuils vo- lans et plusieurs espèces de Singes. Outre ces ani- 0 oo OCÉA maux , l'ile de Bornéo renferme des Panthères, des | Eléphans , des Bœufs sauvages , une espèce de Cerf appelée Cerf d’eau, parce qu'il se tient dans les lieux marécageux; des Orangs-outangs. Les forêts de Java renferment , parmi les divers Reptiles, un Boa constriclor , qui avale des Bœufs et des Che- vaux. Les rivières de Sumatra, comme celles de Bornéo, sont peuplées de Crocodiles et de Caïmans. Dans la Nouvelle-Hollande , les animaux diffèrent de ceux des autres contrées par une double poche ou la marsupialité dont ils sont tous pourvus, à l'exception du Phoque , de la Roussette et du Chien. On y voit des Kanguroos, des Pétauristes , qui sont de la grosseur du Rat, des Potoroos, des Halmatures , qui ressemblent beaucoup aux Kan- guroos, des Phascogales, qui vivent sur les arbres, des Dasiures, qui ont beaucoup de rapport avec les Belettes, des Thylacines de la taille et de la forme d’un Loup, des Ornithorhynques , des Echidnés, des Agames hérissées, encore peu con- nus, des Scinques , qui tiennent du Serpent et du Lézard, des Phyllures, dont on distingue deux espèces, des Couleuvres et des Serpens de toute espèce. L'Océanie offre une grande variété d’oiseaux. On (y voit des Frégates, deux espèces de Sternes , des Calaos , des Tourterelles muscadivores , diver- ses espèces de Perroquets, des troupes de Loris rouges et tricolores, des Martins-Pêcheurs, des Oiseaux de Paradis, des Moucherolles à la queue en éventail , des Hérons noirs et blancs, des Plu- viers dorés , des Chevaliers , des Poules d’eau, des Coucous, des Pigeons, des Manchots, des Phaé- tons, des Merles, des Passereaux, des Kaka- toës , des Casoars , des Ménures , des Loriots, des Moucherolles crépitans et plusieurs espèces d’oi- seaux aquatiques. : Les côtes de l'Océanie sont très-poisonneuses , et la pêche forme la principale nourriture des ha- bitans des différens archipels. Parmi les diverses espèces de poissons, on remarque les Bonites , les Dorades, les Thons, les Surmulets, les Muges , les Raies ; le Dugong, le Dauphin tacheté, le Dau- phin malais , le Dauphin albigène , le Marsouin à tête blanche, la Baleinopière mouchetée, des Badschus, des Harpurus , des Balistopodes , des Anguilles , le Tétrodon et le Sparus ; ces deux der- nières espèces sont très-venimeuses. On y pêche aussi beaucoup d’Huîtres et d'Ecrevisses. L'Océanie est habitée par quatre races distinc- les : lés Malais , les Polynésiens , les Papous ou Pa- pouas et les Endamènes. Les deux premiers for- ment deux races jaunes, ct les autres deux races noires. Les géographes ne sont pas d'accord sur l'origine des Malais , qui sont maintenant répandus dans un grand nombre d'îles de l'Océanie; ils ont le teint basané , les cheveux noirs et frisés , le front un peu bombé, le nez gros et aplati vers le bout. Les Polynésiens ; qu’on prétend avoir eu pour ber- ceau lîle de Bornto, sont d’une haute taille et d’une physionomie régulière ; ils ont le nez et le front élevés. Leurs femmes ont de la grâce et de la beauté ; elles aiment beaucoup les plaisirs, Les 181 OCHN Papous ou Papouas paraissent aussi être originaires de l’île de Bornéo ; on les trouve maintenant à la Nouvelle-Guinée , à la Louisiane , à la Nouvelle- Bretagne , aux îles Salomon et Sainte-Croix , à la Nouvelle-frlande, à la Nouvelle-Calédonie, dans ’île de Van-Diémen , à la Nouvelle-Zélande et dans plusieurs autres îles ; ils sont noirs et d’une assez haute taille. Les Endamènes , que les guerres continuelles avec les Papouas ont rendus peu nom- breux , sont noirs ; ils ont le front toujours en ar- rière , la bouche d’une grandeur démesurée, le nez large et épaté, les bras et les jambes très- longs ; ils ressemblent beaucoup à l’Orang-outang. Dans la plupart des îles de l'Océanie , le gouvyer- nement est une espèce d’aristocralie féodale qui offre pourtant des nuances assez remarquables. Les chefs de plusieurs familles nobles, appelés Tamo- les, se partagent le pouvoir. On a pour eux la plus grande vénération ; le peuple ne les approche qu'en tremblant et les yeux baissés, et regarde leurs paroles comme des oracles. Ces Tamoles aristo- crates abusent quelquefois de leur autorité ; dans toute la Polynésie , ils affichent une fierté incroya- ble et tiennent le peuple dans un abaissement que l'Européen d'aujourd'hui ne pourrait imaginer. Il faut espérer que la civilisation les délivrera un jour de ces despotes; elle a commencé à pénétrer chez certaines peuplades , grâce au zèle et à l’ac- tivité du christianisme qui, d’un vol rapide, tra- verse les mers, va dans la butte du sauvage pour lui apprendre ses devoirs , mais aussi pour lui dé- clarer ses droits. (J. IT.) OCÉANIENS. (am. ) On désigne sous ce nom des peuples qui habitent les îles de la Société, de Sandwich , des Amis , de la Nouvelle-Zélande, etc. M. Borÿ de Saint-Vincent les comprend dans son espèce neptunienne, race océanique ; mon colla- borateur , M. Lesson ( Voyage de la Coquille ) les range dans sa race hindoue-caucasique ; rameau Océanien. J’ai tracé les caractères physiques de ces peuples dans mon article Homme, à la race jaune ou mon- golique , variété océanique. (P. Garn.) OCÉANIQUE. (wa. ) On a donné ce nom à la race humaine composée des Océaniens. (GuËr.) OCELLES. ( ins. } On désigne sous ce nom les yeux simples et lisses de certains insectes. Ces or- ganes seront décrils avec soin à l’article OEiz , dans le paragraphe qui traitera de l'œil chez les insectes. ( Woy. OEir. ) (A. D.) OCELOT. ( mam. ) L’Ocelot et l’Oceloïde sont deux espèces américaines du genre FEus, c’est- à-dire congénères du Chat ordinaire. La première prend en latin le nom de Zelis pardalis , et la se- conde celui de l'elis macroura. Foy. Varticle Car de ce Dictionnaire , tom. 11, pag. 99. (Gznv.) OCHNA , Ochna. ( mor. pnan. ) Genre établi par Linné pour des arbres et arbustes indigènes des contrées intértropicales des deux mondes , gla- bres dans toutes leurs parties, ayant des feuilles alternes munies à leur base de deux stipules, et des fleurs à pédoncules articulés, formant ordinai- OCHN 182 OCHT M, rement des grappes rameuses. La structure de leurs, organes floraux a rendu leur place difhcile à fixer parmi les familles naturelles établies par Jus- sieu ; rapprochés d’abord des Magnoliacées, quoi- qu'ils aient, des rapports non moins. intimes, avec les Simaroubées, ils forment aujourd’hui. un groupe nouveau, celui des Ochnac'es. Du reste, le genre Ochna n’a pu rester tel. que Linné l'avait institué ; une partie, de ses espèces, étaient polyandres , les, autres décandres. Ces der- nières, ont Cté distinguées sous le nom, générique de Gompliu. ) Limité aux espèces polyandres, le genre Ochna: à pour Caraclères : un calice monosépale, persis- tant, à cinq divisions profondes, égales; une co- rolle de, cinq à dix pétales étalés, caducs; un. grand nombre d’étamines. à filets grêles, persis- tans, insérés, ainsi que les pélales,,, au, dessous d’un disque hypogyne ; les anthères sont allongées, à deux loges, s’ouvrant, chacune. par une fente, |! longitudinale. Un disque plus ou moins, saillant vorte le pistil. Cet organe se compose d’un ovaire déprimé, ayant cinq à; dix, loges, (autant que. de pétales à la corolle ), séparées les, unes des autres par des sinus profonds qui leur donnent l'aspect d’ovaires distincts ;: chaque loge contient un seul ovule. Le style, simple inférieurement et inséré au disque , se divise à son sommet en plusieurs la- nières sligmatfères, Le fruit présente.des carpelles distincts, en nombre égal à ceux des loges de l’o- vaire; ils sont indéhiscens, dressés, portés. sur le disque, qui s’est accru; la graine unique. qu'ils. contiennent est dressée, sans endosperme. La structure de l'ovaire de l’Ochna n’a été.bien On,comple onze. espèces d'Ochna (.voyez De Candolle , Monographie des Ochnacées, Ann. du Mus,, tom. XVII ; et Prodromus,Systematis) ; qua- tre vivent dans l'Inde, trois au cap de Bonne-Es- pérance et à.Sierra-Leone, deux à Madagascar, , une à l’île Maurice, une enfin en Arabie. Le genre Gomplia se distingue par.ses fleurs à dix étamines, dont. les anthères s’ouvrent par un double pore situé à leur sommet. L’ovaire forme cinq loges distinctes , supportées sur un disque ou gynobase , qui s’épaissit et devient charnu après Ja chute du style; ces loges simulent à la maturité autant de fruits légèrement. charnus et mono- spermes. On compte vingt-quatre espèces, de. Gomphia , que M. De Candolle a décrites et figurées en partie dans sa Monographie des Ochnacées. Quinze crois- sent en Amérique , trois. dans l'Inde, quatre x Ma- | dagascar, deux en Afrique, dans le royaume d'Oware. C'est, sur un individu de son Gomphia oleæfolia : qu'Auguste Saint-Hilaire: acobservé une monstruo- sé, qui explique parfaïtement la structure des . ovaires.des Ochnacées : lavaire offrait cinq lobes non distincts, mais attachés hun axe vertical ter- miné, par le style, et: où l’ovule fort petit était inséré dans l'angle interne de chaque: loge: (L.} OCHNACÉES , Ochnaccæ: ( Bon. PnAN. ) Fa ‘mille de plantes dicotylédones polypétales, à éta- mines bypogynes, établie par-M. de Candolle pour le genre Ochna de Einné ; om y: rapporte aussi, avec plus ou moins de certitude , les genres Zlva- sa , Di CG, Castelæ,, Turpir, Walkera., Schreber:, Miota, Lamarck, tous fort peu importans. Cette famille est très voisine de la-section. des: Simaroubées ( Autaoées:), dont elle diffère: par ses: feuilles, simples, eb stipulées: ses: graines dressées: et ses carpelles: indéhiscens:;: elle a aussi quelques: rapports avec les Magnoliacées. Nous ne répéterons pas le détail. de: ses: caractères , qui se:trouvent exprimés dans l'article: précédent, (L.) OCHREA ( son. nan; )-Ge nom est donné par quelques, botanistes à une espèce de gaine qui em toure la base des; pétioles: dans-certaines plantes, . comme dans les Æumex , les: Polygonum, le Me- lianthus major; etc: On: regarde; l'Ochrea comme: formé de: deux stipules. intra-axillaires,, réunieset; soudées.entre elles, et se prolongeant autour de:la tige. Gette explication:est d'autant plus probable; que, dans le Melianthus: ma/ar, par exemple , où; l’Ochrea existe littéralement, selon notre défini- tion, d’autres espèces du même genre présentent les stipules libres.et distinctes: Cet organe, si tou- tefois.on peut; donner ce nom:à-l’objet dont il s’a- git, n'a pas-été-adopté-partous les botanistes, faute peut-être d’avoircété. suffisamment étudié et dé- montré! On pourrait-encore regarder-comme un Ochrea la:membrane-qui, dans les Graminées (etidans bon: nombre: d’autres;plantes:,, on pourrait en:trouver encore de-nouyeaux exemples); part du limbe de la feuille, pour s'étendre le-long.de la gaine: et au- delà; Les Wagnolias, les: Ficus, les Astragales, ete, présentent, aussi: des sortes, d'Ochrea. Il: est. à désirer que: quelque, savant physiologiste déter- mine, par l’anatomie, le rôle que. joue: cet: or- gane , el sa similitude.avec les stipules ; son-travail fixerait, pour la science, ce point-encore-obscur et: contesté, G. Lew. OCHTERE, Ochtera. (ins.) Cé genre, qui ap- partient à. l’ordre des Diptères, famille des, Athé- ricère, tribu des Muscides, division des Scatophiles ( Latreille.), a été établi par Latreille aux dépens du-grand.genre Musca, des. anciens auteurs ;, et a pour caractères : cuillerons petits ; balanciers nus; ailes couchées sur lé corps; antennes plus courtes que la face de la tête, .insérées. entre les yeux ; tête presque triangulaire; pieds antérieurs ra OCT 189 OCTA visseurs. Degéer est le premier qui ait fait con- naître l'espèce type de ce genre. Fabricius, qui Ya d’abord crue inédite , l'a nommée Musca ma- nicata. Dans ses premiers ouvrages, Meigen en a formé son genre Macrokira , long-temps après Latreille ; enfin Fabricius, dans ses derniers ou- vrages, la place parmi les Tephritis. La tête des Ochtères paraît triangulaire quand on la regarde en face; les yeux sont saillans , très-distans l’un de l’autre; et l’on voit, entre eux et sur le haut de la tête, trois petits yeux lisses, élevés et sail- lans. Les antennes, très-courles et insérées entre les yeux, sont assez grosses et formées de trois ar- ticles, dont le premier est très-petit, et les deux autres presque de la même longueur; le dernier, est arrondi et porte une soie plumeuse ; la trompe est courte , bilabiée et rétractile ; on aper- çcoit, dans l'ouverture supérieure de la cavité buc- cale, une petite lame presque orbiculaire, trans- verse, et que Latreille compare au labre ; les pal- pes sont dilatés à leur extrémité ; le corcelet est peu convexe, presque ras ; l'abdomen est ovale et un peu déprimé ; les paties postérieures sont con- formées à l'ordinaire, et comme celles des mou- ches ; mais les'antérieures sont ravisseuses, et mé- ritent, par leur irrégularité, d’être décrites avec détail : ces pattes ressemblent assez à celles des | Cigales ou des Tettigomètres, ou mieux encore à aplatie des deux côtés, ayant plus de largeur au milieu, et diminuant ensuite peu à peu jusqu’au bout; son bord inférieur est garni de quelques pointes en forme d’épines ; la jambe proprement dite est déliée ct cylindrique, courbée en dedans, et peut s'appliquer exactement contre le bord inté- rieur de la cuisse. Cette jambe est terminée par un long crochet , comme cela a lieu dans les man- tes; le tarse estinséré à l’origine et en dessus de cette épine ; ilest de cinq articles suivant Robi- neau Desvoidy : ces pattes leur servent pour re- cueillir sur le feuillage de petites gouttes d’eau, en rapprochant les deux cuisses en forme de go- det, et à portée de la troupe. Cet insecte, qui , au premier aspect, ressemble entièrement à une mouche, se rencontre dans les lieux aquatiques et au bord des étangs. Il court sur la surface de l’eau, et cherche à saisir avec les pattes antérieures les petits insectes qui s’y trouvent. Macquart, dans son Histoire naturelle des insectes Diptères, en décrit deux espèces, qui sont :. L'Ocurkre MANTE, O. mantis, Latr., Gener. Crus. et Ins., t. IV, p. 348, tab. 15, fig. 10; Meig,, n° 1, tab. 48, fig. 18 à 21 ; Macq., Hist. nat. des Dipt., 1. IT, p. 519. Ochtera manicata , Fall. , n° 1; Rob. Desv., n° 1. Z'ephritis manicata, Fabr., Syst. antl., n° 56. Elle est longue de plus de 2 lignes, ‘noire; tête et thorax à duvet noirâtre ; face à re- flets blancs ; thorax à trois bandes noires : abdo- men d'un vert métallique noirâtre, à point blanc de chaque côté des segmens ; ailes grisâtres. Cette espèce se trouve aux environs de Paris et dans toute la France, L'Ocurènr #wPrprroRuE , O. empidiformis, Say, Wied., Auss., Zwief., n° +, 446; Macq., Hist. nat, des Dipt., t. Il, p. 519: longue de 2 lignes un quart; tête cendrée; antennes blanchâtres ; troi- sième article coudé en dehors ; yeux ovales, très- grands, rapprochés en dessous de la base des an- tennes; thorax noirâtre; abdomen noir; pieds blan- châtres ; cuisses antérieures échancrées pour rece- voir la pointe terminale des jambes, et munies de quelques soïes allongées; pieds postérieurs, blancs; articles des tarses à extrémité noirâtre. Cette es- èce se trouve dans le pays des Illinois. (H. L.) OCIMUM et OGYMUM. (8oT. pan. et AGR.} Les botanistes donnent ce nom à un genre de plantes aromatiques de la famille des labiées et de la didynamie gymnospermie, que l’on appelle vul- gairement Bas (voy. ce mot). Chez les agri- culteurs , surtout ceux de l'antiquité, l’Ocimum était une sorte de fourrage supplémentaire com- posé de légumes farineux de diverses sortes semés ensemble, coupés en pleine floraison et employés en verk pour engraisser et en même temps purger les bestiaux, ainsi que nous l’apprend Varron, De Re rustica, lib, 1, cap. 31. Son nom l'indiquait, puisqu'il signifie qui est fauché promptement, ORÉDS (T. ». B.) OCRE. ( mixér. ) Roche à base d'apparence sim- | ple, composée d'argile et de limonite dans des pro- _celles des Mantes ; la hanche est longue et mas- | sive ; la cuisse est très-grande, large et un peu | portions irès-variables, se délayant ordinairement dans l’eau, faisant rarement une pâte plastique, mais happant à la langue. L’Ocre est meuble ou friable , et souvent doux au toucher ; il a un as- pect terne et diverses nuances qui appartiennent aux couleurs jaunes et brunes. On distingue habi- tuellement les Ocres jaunes, les Ocres bruns et les Ocres rouges. Or, les Ocres rouges ont, en géné- ral une composition différente des deux précé- dens; car les Ocres rouges, au lieu d’être for- mées d’argile et de limonite , sont composés d’ar- gile et d’oligiste ; au reste, voyez le mot SANGUINE. L’Ocre se trouve dans plusieurs terrains ; il y forme des couches, des amas et des filons à texture terreuse, et quelquefois compacte ou grenue. L’Ocre est employé en peinture tel qu’on le re- tire de ses gisemens, ou bien après avoir été cal- ciné, opération qui lui donne ordinairement une couleur rouge plus ou moins foncée. La va- ricté appelée terre de Sienne est très-recherchée à cause de sa finesse et de la beauté de ses teintes, qui sont d’un brun jaunâtre dans l’état naturel, et d’un brun orangé après la calcination. A. R. On a donné vulgairement le nom d’Ocre à di- verses substances ; ainsi on a nommé : Ocre DE gismuxu , le Bismuth oxidé: Ocre DE cuivre , le Cuivre oxidulé terreux. Ocre marriAL, le Fer phosphaté terreux. Ocre DE nickez, le Nickel arséniaté. Ocre D’urANE, l’Urane hydraté, etc. , etc. (Guér.) OCTAËDRE. (wn. ) L’Octaèdre est un solide à huit faces triengulaires, et qui sont égales et parallèles, si on les compare deux à deux. Pour se former une idée plus nette de ce solide, qu’on OCUL 18/4 CYP nn imagine deux pyramides quadrangulaires , oppo- sées par leur base, le nouveau solide qu’elles for- meront sera un Octaèdre. Ge type de cristallisa- tion, que la nature présente fréquemment, n’a pas toujours la forme simple que nous venons d’in- diquer ; de là, plusieurs espèces d'Octaèdres qu'on peut tous ramener aux divisions suivantes : Octaè- dres régulier, symétrique , rhomboïdal, rectangle et obtiquangle. La structure de ee solide offre en minéralogie une parlicularité qui ne se retrouve pas dans les autres systèmes de cristallisation. Si l’on opère le clivage; en d’autres termes, si l’on divise un cristal suivant les faces, on trouve que les molécules, au lieu d’adhérer entre elles par leurs faces, ce qui a lieu dans les autres types de cristallisation , ne se touchent que par leurs côtés, d’où résultent des vacuoles remplies par des cris- taux d’un autre type, des tétraèdres. En poussant plus loin la division, on trouve alternativement des Octaèdres et des tétraèdres. Ce fait, pour le dire en passant, nous semble infirmer la manière dont l'abbé Haüy explique la formation des cris- taux. Il suppose un noyau primitif sur lequel vien- vent se superposcr des lamelles décroissantes ; or, comment d’un seul noyau résulterait-il deux for- mes si différentes. Parmi les substances qui cris- tallisent en Octaèdre , nous citerons l’alun et le fluate de chaux. (J. H.) OCTANDRIE, Octundria ( BoT. rpmax. ) Hui- tième classe du système sexuel de Linné, com- prenant les végétaux à fleurs hermaphrodites ayant huit élamines. Cette classe se divise en plusieurs ordres, d’après le nombre des pistils, savoir : 1° Octandrie inonogynie : exemple, la Bruyère, l'Épilobe, etc. ; 2° O. digÿnie : exemple, la Mæringhie ; 5° O. trygin'e : raZin ; 4° ©. télragynie : exemple, la Parisette, la Mos- catelline. (L. ) OCTOGYNIE, Oclogynia. ( BoT. pxan. } Mot grec composé, qui signifie huit femmes, huit fe- melles ; c’est un des ordres de Linné, comprenant les plantes, dont l'appareil générateur femelle réu- nit huit pistils. Gomme à l'article Mérnope , celle de l'illustre Suédois a été indiquée sans dérelop- pemens; nous proposons d'en donner à nos lec- teurs une analyse raisonnée, parce que, sa classi- fication étant d’une nature facile et agréable, ils pourront y rapporter promptement toutes les plan- tes qui leur tomberaient entre les mains, tandis que la méthode naturelle dite de Jussieu , quoique de beaucoup préférable à celle-ci, exige néanmoins, dans son application immédiate, trop de connais- sances préalables et de recherches savantes. (G. Le.) OCTOPODES. (morr. ) Première famille des céphalopodes cryptodibranches, qui comprend les genres ArGoNAUTE ou OcxruoË, Pourre, ELEDON et Carmarer. ( /’oy. ces mots. ) (V. M.) OCULÉES, Oculatæ (is.) Tribu de l'ordre des Hémipières, section des Hétéroptères, famille des exemple , la Renoute, le Sar- | Géocorises , établie par Latreille (Fam. nat. Yet dont les individus ont beaucoup d’analogie avec ceux qui composent Ja tribu des Nudicolles, quant au petit nombre d’articles de la gaîne du sucoir, à l'insertion des pieds et à leur usage ; mais qui s’en éloignent parce que leur bec est libre et ordinai- rement droit, que la tête n’est point rétrécie postérieurement , les yeux très-gros , et enfin parce que leur labre est saillant. Les punaises ren- - fermées dans ce groupe fréquentent les lieux aqua- tiques et les prairies humides. Latreille, dans l’ou- vrage ci-dessus cité, divise cette tribu en trois genres : Lerrore, AcanTkie ( Salda, Fabr. ) et Pé£cocone. f’oyez ces mots. (Le genre Leptope sera décrit avec les Pélogones. ) (H. L.) OCULI MUNDI, OEIL DU MONDE. (rx) Nom donné à l’hydrophane et passé de l’alchimie dans le commerce des gemmes. (A-R.) OCULINE. (zoopn. porxr.) Lamarck a réuni sous ce nom, dans un genre à-part, plusieurs es- pèces classées par Linné parmi les cariophyl- lées. Ces polypes, qui sont d’ailleurs très-impar- faitement connus, ont le corps court ; leurs tenta- cules, placés à l’entour de l’orifice buccal, sont au nombre de vingt-quatre. Les cellules qui les con- tiennent sont disposées sans ordre, mais sont stelli- formes, comme dans les caryophyllées, à vingt- quatre lames et régulières. Le polypier qu'ils for- ment est solide, pierreux, à rameaux lisses et irréguliers, ce qui, joint au caractère de la forme des, cellules, avait motivé la place que leur a as- signée Linné. Toutes les espèces d'Oculine se trouvent dans les mers des pays chauds. Lamarck en a décrit neuf. Nous citerons seule- ment les suivantes : Ocurine vierce, ©. virginea. Linn., Pall , zooph. Soland. et Ellis, tab. 6, polypiers à ra- meaux nombreux, tortueux, d’un-blanc. de :lait Cellules stelliformes , éparses et irrégulièrement saillantes. Méditerranée, Océan des Indes. Ocurine rose. ©. rosea, Pall. Polypier irès- petit, à rameaux très-nombreux, atténués, véru- queux, roses, couverts d'étoiles disposées irrégu- lièrement. On le trouve aux environs de Saint- Domingue. (V. M.) OCYPÈTES, Ocypetes. (arAcun.) C'est un genre de l’ordre des trachéennes, de la section des acaridies, Latr. , Régn. anim. de Cuv. , qui a été établi par le docteur Leach, et auquel il donne pour caractères : pieds ambulatoires; des mandi- bules ; palpes ayant une appendice mobile à leur extrémité; deux yeux portés sur un pédicule ; corps comme divisé en deux parties dont l’anté- rieure porte la bouche, les yeux et les deux paires de pieds antérieurs; six pieds. Ce genre ne se compose que d’une seule espèce à laquelle M. Leach, dans les Trans. Lin. societ. tom. XI, pag. 396, donne le nom d’Ocxrire roucr, Ocypete rubra, Leach. Son corps est garni de poils d’un cendré roussâtre, ceux du dos sont longs et re- res, ceux des pattes sont très-courts ; les yeux | sont d’une couleur noirâtre, Gette espèce se trouve communément ET Pre AS nt à. per 2 Ocypode 2.Odacanthe. 3. Œdicnème. L .Cueror der OCYP communément sur les diptères de la famille des lipulaires. \ (H. L.) OCYPODE, Ocypoda. (crusr.) Cest un genre de l’ordre des Décapodes, de la famille des Bra- chyures, de la section des Homochèles , omochc- les, Latr., Cours d'Entomol. , et de la tribu des Quadrilatères, qui a été établi par Fabricius, res- treint-ensuite par Latreille, et adopté avec ces caractères : carapace presque carrée ; yeux placés sur des pédicules allongés ; antennes apparentes , Jes extérieures très-courtes, un peu arquées en dehors; les internes contiguës aux exlernes, un peu plus longues que celles-ci; troisième article des pieds-mächoires en forme de trapèze presque aussi long que large; pinces inégales, grandes. Les Ocypodes auxquels Latreille avait réuni , ainsi que Bosc, plusieurs crustacés qu'Olivier a placés avec les Grapses, comprennent encore pour ce dernier auteur plusieurs espèces avec lesquelles Latreille et Leach ont formé les genres Gélasime, Gonoplace, Gécarcin et Uca. Ils se distinguent des Gélasimes parce que ceux-ci ont une des pinces énormément développée relativement à l’autre, et que les pinces sont très-comprimées ; les Gélasimes en diflèrent encore par d’autres caractères tirés des organesdelamanducation, et par la forme entrapèze de leur carapace. Les Myctires en sont séparés par la forme du corps, qui est bombé, et dont les régions sont bien distinctes , et par les yeux qui sont por- tés sur, de très-courts pédoncules. Enfin , les gen- res Pinnothère, Gécarcin, Uca, Cardisome, Pla- gusie, Grapse et Macrophthalme s’en séparent par la forme de leurs antennes intermédiaires, qui sont distinctement bifides à leur extrémité , tandis que celles des Ocypodes et les deux genres dont nous avons parlé plus haut sont à peine bifides ; le pre- mier article des antennes extérieures, plus transver- sal que longitudinal, distingue encore ces genres des premiers, chez lesquels ce premier article est tou- jours longitudinal. Le corps des Ocypodes est un peu plus large que long, terminé au devant et de chaque côté par un angle aigu ; son bord antérieur présente dans son milieu un chaperon étroit et rabattu; de chaque côté de ce chaperon sont des sinus ou cavités transversales profondes et ovales, destinées à loger les yeux, qui sont insérés sur les côtés du chaperon, placés sur des pédicules as- sez longs, et dirigés, dans le repos, vers les angles du test, en reposant dans les fosseties dont nous venons de parler. Les antennes sont insérées im- médiatement au dessous de l’origine du pédicule oculaire, sur l’arête transverse qui ferme supé- rieurement la cavité buccale ; les extérieures sont très-petites, un peu arquées en dehors, compo- sées d’abord d’un pédicule court, insensiblement plus menu, de trois articles dont le basilaire est allongé et aplati, et dont les deux supérieurs sont presque cylindriques. À la suite de ces trois arti- cles, que Latreille considère comme le pédoncule de J’antenne, on en voit d’autres plus petits et allant en diminuant jusqu’à l’extrémité; ce filet est composé d'à peu près dix à onze articles cylin- driques ; les antennes intermédiaires sont très-pe- TOVE. 189 oo OCYP tites et ont échappé à l'observation de Fabricius ; elles sont contiguës aux extérieures et composées de trois gros articles courts, dont le dernier est tronqué obliquement et ne porte pas de filet arti- culé, On voit à la partie intérieure et à l’extré- mité du second, un très-court filet conique com- posé de deux articles apparens. Ces antennes sont toujours repliées et cachées dans la cavité destinée à les recevoir. Toutes les parties de la bouche sont recouvertes par les pieds-mâchoires exté- rieurs qui sont contigus dans toute leur longueur. Le premier article de cespieds-mâchoires est très- petit et donne attache à un palpe flabelliforme très-court, d’une seule pièce , et aigu à son extré- mité ; le second article est très-grand ; le troisième beaucoup plus petit et en forme de trapèze. Ces trois autres articles sont à peu près de la même longueur et cylindriques, au lieu que les trois premiers sont aplatis. Les pinces sont inégales, grandes , courbées, en forme de cœur ou ovales et comprimées. Les autres pattes sont longues, comprimées; celles de la ‘quatrième et de la troi- sième paire étant les plus longues ; les ongles ou le dernier article des tarses sont très-comprimés , marqués de quelques lignes élevées, velus et ciliés el terminés en pointe. Les Ocypodes se tiennent le plus souvent à terre, surtout après le coucher du soleil; on les rencontre sur les plages sablonneuses des bords de la mer ou des fleuves , surtout vers leur embou- chure ; ils se creusent des terriers où ils se retirent pendant la nuit, et où ils s'enferment peut-être dans le temps de leur mue. Ces crustacés cou- rent tellement vite, qu'Olivier assure -avoir vai- nement tenté d'atteindre à la course une es- pèce qu’il a trouvée sur les côtes de la Syrie, et qu'il a nommée Ocypode chevalier. Latreille pense. que c’est cette espèce dont Pline fait mention, et que les Grecs désignaient sous le nom d’/Zippeus. Bosc a ohservé à la Caroline une autre espèce d’Ocypode (Ocypoda albicans), qu’il dit courir avec tant de vélocité, qu'il avait de la peine à le devan- cer avec un cheval, et à le tuer à coups de fu- sil. Latreille pense que ces crustacés doivent se nourrir de cadavres d'animaux, comme le font d’autres crustacés voisins. Suivant Olivier, ils sont très-voraces. Les cadavres et charognes de toute espèce, ainsi que les substances animales que la mer rejette sur le rivage sont dévorés par eux en un instant. Il est curieux de leur voir dispu- \ter aux Goëlands et aux Vautours une proie dont ils se sont emparés, et sur laquelle ils accourent par milliers de tous les environs. Beaucoup de voyageurs ont parlé des habitudes de plusieurs crustacées qu'ils désignent sous le nom vague de Crabes de terre, et il est probable que plusieurs Ocypodes sont désignés ainsi par eux. Cependant, comme les Gécarcins, les Gélasimes , les Ucas et les Grapses sont désignés par eux sous cette déno- mination, ilest fort difficile de savoir à quelle espèce s'appliquent les détails qu’ils ont donnés de leurs habitudes. Le genre Ocypode se compose d’un assez grand 424° Livraison. 24 OCYP 186 OCYP nombre d'espèces, toutes propres aux pays chauds de l'Europe, de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amé- rique. On n’en connaît pas encore de la Nouvelle- Hollande. Latréille divise les espèces qui compo- sent ce genre ainsi qu'il suit : 1°Pédicules des yeux prolongés au-delà'de leur ex- trémité supérieure, en forme de pointe ou de corne. L'Ocxrove BLanc , O. albicans. Bosc, Hist. nat. des Crust. , tom. I, pag. 196, tab. 4, fig. 1. Les yeux ont leur pédicule qui les embrasse, les dépasse, et se termine en pointe obtuse ou ar- rondie. Le test est blanchâtre, carré, presque cu- bique , chagriné, surtout sur ses rebords et en des- sous, à sa partie antérieure. Les fossettes oculaires sont sinuées et crénelées supérieurement , et ter- minées en angle aigu. La queue est unie. Les pat- tes sont blanches, aplaties, garnies de poils serrés, | assez longs sur leurs bords. Les pinces sont héris- sées de tubercules épineux, dirigés en avant. Le | remier article est triangulaire et épineux sur les | deux arêtes. Le second est arrondi et armé de deux épines antérieurement, dontune plus courte. La main est ovale et fortement dentée latérale- | ment. Les doigts sont courts ettuberculeux en de- dans. Se trouve sur les côtes de la Caroline. L'Ocxrone cuevaLier, O. hippeus, Oliv. Voyag. dans l'Emp. ottom., tom. IE, pag. 254, pl. 30, fig. 1; cancer eques, Belon; cancer cursor, Linn., repré- senté dans notre Atlas, pl. 416, fig. 1. Le test égale ordinairement dix-huit à vingt lignes de largeur; il est presque carré, convexe et tout chagriné; le | chaperon est étroit et crénelé ; le bord des fossettes oculaires et la ligne saillante qui règne tout au- tour du test sont crénelés ; les yeux sont oblongs. Le pédicule qui les porte les embrasse à moitié supérieurement , les dépasse et se termine par un faisceau dé poils fins, doux au toucher, soyeux, assez longs. Les pattes antérieures sont plus cour- tes que les autres , anguleuses , fortement chagri- nées. Les autres sont assez longues , presque éga- les, raboteuses. Les tarses sont minces et ont plusieurs lignes saillantes. Des côtes africaines de la Méditerranée et de l'Océan, depuis la Syrie jusqu’au cap Vert. OcyronE CÉRATOPHTHALME, O!: ceralophthalma , Fabr., Latr., Cancer cursor, Linn., Oliv., Pallas, Spicil. Zool. , fase. 9, tab. 5, pag. 2, 8 et sui- vantes. Les pédicules des yeux sont prolongés d’un tiers au plus, de leur longueur totale, au- delà des yeux, avec une pointe conique et simple ; les pinces sont grosses, en cœur, granuléuses, den- telées sur leur tranche; la gauche étant la plus | grande. Habite les Indes orientales. 2° Pédicule des yéux se terminant avec eux. L'Ocyrone CcoRDIMANE }* O. cordimana, Tatr: La serre gauche est plus grande que la droite; toutes deux sont bien comprimées, en cœur, gra- nuleuses, avec leurs tranches très-dentées. La ca- rapace est jaunâtre , Chagrinée, avec les côtés an - térieurs un peu dentés. Habite les Indes orientales. L'Ocxrone RoMge, O. rhombea, Fabr., Latr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., tom. VI, p. 5°; n° 21.Lespinces sontcomprimées, ovoides, avec les doigts striés, la gauche étant la plus grande; les yeux sont très-grands ; ils s'étendent dans toute la longueur de leur pédicule ; la carapace estblonde, glabre. Se trouve à l'Ile-de-France. (H. L.) OCYPTÈRE, Ocyptera. (ins.) Ge genre, fondé par Latreille aux dépens du genre musca de Linnée, et adopté par Fabricius et Olivier, se compose d'insectes de l’ordre des Diptères, famille des Athéricères, tribu des Muscides, division des Créophiles. Les principaux caracttres sont : cüil- lerons grands, couvrant la majeure partie des ba- lanciers ; trompe distincte ; antennes en palettes, presque de la longueur de la face antérieure \de la tête, de trois articles, dont le second et le troi- sième allongés, celui-ci plus large avec une soie simple et distinctement biarticulée à sa base. Aïles écartées ; abdomen long, cylindrique ou conique. Latreiïlle, en formant le genre ocyptère , lui avait réuni quelques espces avec lesquelles Meigen a formé son genre gymnosome. Ces Dipières, quoi- que semblables aux Ocyptères sous le rapport des antennes, en diffèrent par leur port qui les rap- proche des Mouches et des Tachines. Meigen avait aussi formé, aux dépens des Tachines de Latreille, qu'il nomme Cylindromyes, le genre Eriotrix que Latreille n’adopte pas. La tête des Ocyptères est demi-sphérique , lés yeux à réseau occupent les parties latérales, et les trois petits yeux lisses sont peu distincts et placés en triangle sur le vertex. La cavité buccale renferme une trompe courte, courbée à sa base, bilabiée à son extrémité et avancée. Les palpes sont filiformes , de deux arti- cles et un peu plus courts que la trompe. Le cor- selet est arrondi, peu renflé, guère plus large que la tête ; l'abdomen est allongé, presque cylindri- que, plus étroit que le corselet , et formé de quatre anneaux distincts. En général, tout le corps de ces Diptères est parsemé de poils longs et raides. Les ailes des Ocyptères sont de la longueur du Corps ; l'animal les agite en courant. Les mœurs de ces Diptères sont très-peu connues; car, d’après le témoignage du savant entomologiste qui a ins- titué ce genre, dit M. L. Dufour, la science avaït presque tout à acquérir relativement aux méta- morphoses des Ocyptères ; il convient qu’elles lui sont inconnues, et, suivant lui, Degéer, qui a étu- dié mieux que tous les autres les mœurs des Dip- tères, nous apprendrait seulement, à l’occasion de sa Mouche à taches rousses (Oc)ptera latera- lis, Fabr.) qu’elle est vivipare, que ses larves sont blänches , à tête pointue, et de figure variable. Ofhvier , dans l'Encyclopédie méthodique, ter- mine les généralités des Ocyptères par l’article suivant : les Diptères $e trouvent assez fré- quemment sur les fleurs dans le courant de l'été; leurs larves sont apodés , allongées , presque cylindriques : léur corps est mou, divisé en plu- sieurs anneaux, et la partie antérieure est plus mince que la partie postérieure. La bouche est armée de deux crochets écailleux qui servent à ronger l'intérieur dés racines où des tiges des plantes dans lesquelles élles vivent, où elles sem | métamorphosent, et d’où elles sortent: sous la LA OCYP 187 OCY forme d'insectes ailés. Il est à regretter qu'Oli- vier n’ait point fait .connaître l'espèce d’Ocyptère quilui a fourni.ces détails nn peu vagues; si, toute- fois, comme le pense Latreille, ce n’est, pas. de sa part une simple présomption. Telles étaient sur ce point nos connaissances entomologiques, lorsque, vers la fin d'avril 1826, dit M. L. Dufour, toujours occupé d’investigations entomologiques, et spé- cialement de celles qui regardent l’ordre des Hé- miptères, je découvris au milieu des viscères. de la Pentatoma grisea , Latr., une larve vivante. Je plaçai dans des bocaux un assez grand nombre d'individus de ce dernier Hémiptère, dans l'espoir d'obtenir l’insecte parfait de la larve ;parasite ; le 18 mai, je trouvai une chrysalide, et le 22 juin suivant , 1l en surgit un Ocyptère , qui.est l'O. bi- color, Oliv. _ La larve de l’'Ocyptera bicolor est apode (pl. 415, £. 26),oblongue, blanchâtre, parfaitement glabre, maisplus ou moins ridée en divers sens à sa surface, d’une texture molle et éminemment .contractile. Cette dernière circonstance rend sa configuration etsa grandeur très-variables, et jene fus pas peu sur- pris, après avoir enlevé la paroi dorsale de l’abdo- men de la Pentatome, de voir cette larve se déve- lopper au point de surpasser en longueur celle de -tout,le corps de, l'Hémiptère qui la logeait, puis qu’elle acquit six lignes de long sur une et demie d'épaisseur. Ellea neuf anneaux ou segmens trans- versaux, sans y comprendre la tête ni la queue, Ces anneaux ne sont pas toujours faciles à distin- guer à cause des rides de la peau. La tête est li- bre , très-mobile, susceptible de se retirer au gré de la larve sous les premiers anneaux du corps. Elle est profondément dilatée ou formée de deux mamelons arrondis, convexes, contigus, confluens par leur base (pl. 415, f. 2a). Chacun de ces lobes offre à la simple loupe deux points rapprochés, mais distincts, un peu brunâtres, que j'avais pris d’a- bord pour des yeux, mais qu’une forte lentille du microscope m'a fait reconnaître pour dés espèces de palpes d’une seule pièce, courts, cylindriques, rétractiles , terminés par un bouton ou disque om- biliqué. Ce ne sont pas des sucoirs proprement dits, comme on scrait disposé à le croire, en voyant le trou qui est au.centre de leur disque terminal; ilfaut les considérer comme des pieds palpes des- tinés, soit à fixer la tête de la larve en faisant l'office .de ventouses, soit à reconnaître par ‘une sorte de toucher la matière alimentaire. Il n’existe aucun vestige ni d'antennes ni d’yeux. Deux man- dibules cornées assez fortes, noirâtres, légèrement arquées, mais adossées par leur convexité, munies en dehors d’un grand crochet qui les fait paraître presque fourchues, constituent la bouche de la larve (fig. 2 a). Remarquonsque ces mandibulesse regar- dent para convexité de leur arc, et que, par con- séquent, leurs pointes au lieu. de former la pince sontdivergentes, ce qui rend. fort difficile à expli- quer le mécanisme de leur préhension. Remarquons aussi, comme conséquence de cette bizarre dispo- Sion.et comme surcroît de difficulté dans l’expli- cation, que c’est.en dehors qu'elles sont armées d’une dent. Quoiqu'il en soit, ces mandibules s’insèrent tout à côté l’une de l’autre à une pièce cordiforme de texture faiblement cornée , tron- quée en avant et largement échancrée en arrière. La queue de la larve.de l'Ocyptère bicolore pré- sente Ja, conformation suivante. C’est un siphon d'une seule pièce. infundibuliforme , légèrement arquée, , d’une texture cornéo-membraneuse et comme scarieuse , invariable pour sa configura- tion, ayant à peu près le tiers de la longueur du corps. Par sa partie évasée elle s'articule avec le dernier segment de celui-ci; mais c’est un mode d’articulation qui semble plutôt une espèce d’en- chatonnement adhésif; car la larve peut s’en dé- barrasser sans qu’il se fasse une solution de conti- nuité à l’anneau du corps qu’elle embrasse, J’ai constaté ce fait sur l'individu même que j'ai figuré, Je présume que ce dernier approchait de l’époque de la métamorphose en chrysalide, et que son corps, s’il.est permis de s'exprimer ainsi, avait ac quis la maturité convenable; car le siphon caudal se détachasans efforts, entraînantautour de sa par- tieévasée quelques lambeaux d’unemembranefine, pelucide, épidermoïde, qui paraissait étrangèreau tissu propre du segment abdominal qu’elle recou - vrait, Dans une autre occasion, j'ai trouvé encore adhérent dans le métathorax de la Pentatome et isolé, ce siphon, tandis que la larve et la chrysalide n'existaient plus dans la cavité viscérale.. Comme je viens de l’insinuer, l’entonnoir caudal de cette larve se fixe par sa petite extrémité dans le méta- thorax de l’hémiptère, et il m'a paru que c'était au moyen de deux petites dents cornées, noirä- tres, Avant le point de cette insertion, on observe sur Ja portion tubuleuse de l’entonnoir une {rès- légère inflexion où le tissu est un peu plus souple et qui semble destiné à permettre un mouvement obscur. Nous reviendrons plus tard sur les fonc- tions de cette queue. L'appareil digestifest, avec celui de la respira- tion, le seul viscère renfermé dans le corps. Il se compose desglandes salivaires, du tube alimentaire et.des vaisseaux hépatiques. Les glandes salivaires consistent , pour chaque côté, en un seul vaisseau tubuleux , filiforme, assez long pour atteindre le milieu de la cavité abdominale, plus ou moins re- plié et flexueux, diaphane , libre par un bout qui estflottant;confluentpar l’autre avec son congén're pourformerun conduit commun, qui passe par des sus Ja pièce cordiforme où s’imsèrent les mandi- bules pour s’aboucher prèsde la base de celles-ci. Le tube alimentaire a quatre fois environ. la longueur de tout le corps de la larve et fait plu- sieurs circonvolutions sur. lui-même. Il.est fili- forme, d’une texture mince, délicate, presque | diaphane et maintenu en. place par des trachées rares et. -très-fines. Un-æsophage d’une, 1ténuité plus que capillaire, s'enfonce d’une part. dans l’échancrure, dela pi°ce cordiforme dont. nous venons .de -parler; de l’autre il s’insère brus- quement, dans le. jabot. Celui -ci.est en forme de-godet turbiné, et dégénre insensiblement en 2 ° 1 ed A un estomac tubuleux , replié sur lui-même , ter- OCYP ss OCYP miné par un renflement oblong. L'intestin est dilaté à sa naissance , flexueux, et avant sa termi- naison en un rectum peu sensible) il offre un cœ- cum oblone. Les ‘vaisseaux hépatiques ou biliaires sont au nombre de quatre, réunis avant leur insertion en deux troncs assez courts qui s’abouchent à l’ori- gine de l'intestin. Dans le voisinage de celui-ci, ils sont diaphanes, lisses et unis, tarde que, dans le reste de leur étendue, ils sont froncés, variqueux. La larve ne présente extérieurement aux investi- gations les plus scrupuleuses aucune trace des stig- TiAtéS ordinaires, quoiqu'elle ait un système a! chéen antérieur bien prononcé. Les trachées sont toutes tubulaires ; elles sont disposées en deux troncs principaux qui règnent le long de la cavité du corps, au dessous des: viscères digestifs, et qui émettent un nombre assez considérable de bran- ches ramifiées; ces troncs deviennent confluens en arrière, et paraissent s’aboucher par un orifice uni- que à la base du siphon caudal; ils ’offrent pas, non plus que leurs branches, l’aspect nacré, pro- pre aux trachées tubulaires de la plupart dos in sectes , et le microscope n’y démontre pas ces stries transversales ou spiroides qui ont mérité à ces vais- seaux l’épithète d’élastiques ; ils paraissent simple- nent membraneux, et ils sont formés de deux tu- niques pellucides. Des lambeaux membraniformes de tissu adi- peux splanchnique s’observent dans la cavité vis- cérale de cette larve; ils sont semi-diaphanes, for- més de granulations arrondies , ponctiformes, dis- posées sur un même plan, ce qui leur donne au microscope l'aspect réticulé. C'est ici le lieu de revenir, comme nous l’avons déjà promis plus haut, sur les usages de la queue singulière de cette larve. Ce syphon cornéo-membraneux remplit la double fonction , d’être la trachée-artère de l’organe res- piratoire et de servir à fixer l’animal dans sa de- meure vivante et mobile. C’est un stigmate, mais un stigmate d’une forme et d’une grandeur inso- lites ; le moyen je dirais presque ingénieux, par lequel cette larve , hermétiquement emprison- née, puise l'air dans l'atmosphère pour J’acte res- piratoire , tient du merveilleux; il lui a fallu em- prunter, usurper un de ces stigmates de l’hémi- ptère dont elle est parasite, et détourner à son profit une partie de l'air destiné à la respiration de celui-ci. À cet effet, la pointe du siphon s’ac- croche à l’aide des deux dents dont elle est armée, sur les bords d’un stigmate métathoracique de la Pentatome, et l’ouverture placée entre elles s’adapte justement sur ce dernier pourinhaler l’airdu dehors. La chrysalide des deux Ocyptères dont j’ai étudié la métamorphose , a une forme ovale cylindroïde (pl. 415, f.2 c), arrondie aux deux bouts, etune cou- leur d’abord d’un marron clair , qui passe ensuite au brun noirâtre ; sa surface est lisse, glabre, sans au- cune trace d’anneaux ou de stigmates transversaux. L'un des bouts offre dans son centre des tubercules saillans, cornés ; noirs, tronqués , soudés par leurs bases, au nombre de six dans l’'Ocyptère bicolore, et de quatre dans l'Ocyptère de la casside. Cette chrysalide se rompt irrégulièrement par le bout non tuberculeux, lors de la naissance de l’insecte parfait. Elle a quatre lignes de long sur deux d’é paisseur , dans la première de ces. espèces , et une grandeur de moitié moindre dans la seconde. Si la larve de ces Ocyptères se transforme en chrÿ- salide dans la cavité abdominale même de l'insecte qui la loge, comme j'ai lieu de le présumer, il paraîtrait aussi que c’est immédiatement après cette métamorphose que la nymphe est expulsée de l'ab- domen , je n'ai point été témoin oculaire de ce fait, mais j'ai des raisons de croire que les choses se passent ainsi. Dans le bocal où je trouvai pour la première fois une chrysalide de l'Ocyptère bico- lore, je jugeai qu’elle venait d’être tout récem- ment pondue, parce que sa couleur , d’un marron clair, prit, dans l'espace d’une heure environ , là teinte brun noirâtre qu’elle conserve ensuite tou- jours. Mais est-ce du vivant de son hôte et par des eflorts expulsifs exercés par celui-ci que la chrysalide vient au monde ? Il est difiicile de concevoir autrement la possibilité de cette espèce d'accouchement contre nature. Tout le monde sait que les chrysalides sont incapables d’exercer par elles-mêmesune faculté locomotive ; celle des Ocy- pières doit être considérée, dans le cas singulier de cetle gestation extra-utérine , comme un véri- table corps étranger dont la présence est peu com- patible avec Je bien-être des insectes dont elle est parasite. Au lieu de cette mollesse de texture qui permettait si bien à la larve de se prêter aux diver- ses pressions des parois abdominales de son hôte, elle à acquis une résistance , une immobilité de forme , qui, en refoulant , avec douleur sans doute, les viscères de ce dernier , sollicitent irrésistible ment ses contractions expulsives ; celles-ci doivent être portées jusqu'à une violence extrême, puis- que la chrysalide étant placée au dehors des vis- cères, dans une prison sans issue, ,et la nature n ayant destiné aucune ouverture pour son éva- cuation , il faut que ce corps volumineux se fasse jour entre les derniers anneaux de l'abdomen , par la rupture , le déchirement de la Hiémbrife qui unit ceux-ci. Certes, il n’est pas étonnant qu'un accouchement aussi laborieux puisse entraîner im- médiatement ou consécutivement la mort de l’in- secle qui acquiert cette bizarre et malheureuse maternité. Lorsque je m’apercus de la naissance de la chrysalide de l'Ocyptère bicolore, je trouvai morte la Pentatome du ventre de laquelle elle était sortie ; mais la souplesse des membres de l'Hémi- ptère ; et surtout la disproportion énorme entre l'ouverture qui avait donné passage à la nymphe et le volume de celle-ci me firent penser que la mort étaitrécente , etque la contractilité de tissu des par- ties , soit pendant la vie de la Pentatome, soit immédiatement après sa mort, avait réduit ainsi l'orifice par où s’était opéré l accouchement. Depuis cette observation j'ai acquis la certitude que, s’il est des circonstances dans lesquelles Ja Pentatome peut mourir pendant ou aussitôt après l'accouchement, il en est d’autres où elle survit à sa délivrance. Le 1° juin , en disséquant une fe- OCYP 189 OCYT F ) melle de la Pentatome grise, qui était vivante et bien portante , au moins en apparence, je trouvai fixé dans son métathorax le siphon caudal de la larve , et je reconnus aux derniers segmens abdo- minaux des traces non équivoques de l'expulsion de la chrysalide. J’observai que les ovaires de cette _ Pentatome étaient , pour ainsi dire , atrophiés, et -que le tissu adipeux splanchnique était épuisé, pres- que nul; néanmoins l'appareil digestif paraissait dans l'état normal. Cette larve a donc pu vivre plusieurs mois con- sécutifs au milieu des viscères de la Pentatome, et aux dépens de sa graisse ; elle a pu y prendre un volume considérable , s’y métamorphoser en chry- salide , ct être expulsée avec violence, sous cette dernière forme ; sans occasioner la mort de l’hé- miptère. Voilà déjà un phénomène assez curieux , inais qui nous révèlera l’adresse , les ruses , l’arti- fice , la patience que l'Ocyptère , insecte faible et délicat, doit mettre en usage pour insinuer dans le stiÿmate imperceptible d’un hémiptère cuirassé de toutes parts , ou l'œuf ou la larve exiguë qui doit désormais trouver dans les entrailles de son hôte tous les élémens de son existence ? Qui nous dira à quelle époque doit se faire l'insertion de ce germe parasite, puisque les Ocyptères ne se montrent qu’en été , et que leur vie , ainsi que celle des Hé- miptères dont leur larve est parasite , ne se pro- longe pas au-delà de l’automne ? Qui nous résoudra le problème de la présence de la larve dans la Pen- tatome aux premiers jours du printemps , préci- sément à l'époque de la naissance ou du moins de l'apparition de ces Hémiptères eux-mêmes ? Où se trouvait donc recélé le germe de la larve pendant l'hiver? Mais nous n’avons pas encore surpris la rature sur le fait pour la solution de ces questions. Parmi les sept à huit espèces que renferme ce genre, nous citerons : L'OcxPTËre BICOLORE , O. bicolora, Oliv., En- cyclop. méth. ,t. vur, p. 423, L. Duf. , Ann. des Sc. nat. , tom. x, pl. xr, fig. 2. Longue de six lignes; tête arrondie, mais déprimée; front ar- genté avec la ligne médiane , noire, bordée de soies -entrecroisées ; yeux bruns foncés; antennes noi- res , insérées sur une légère proéminence du front, avec le dernier article oblong, comprimé, muni près de sa base d’une soie dorsale plus longue que lui, distinctement bi-articulée ; corselet noir avec quelques reflets argentés , soit sur le dos , soit sur les côtés, hérissé de soies clairsemées , dirigées en arrière ; marqué d’une impression {ransversale un peuen avant de l’origine des‘ailes ; écusson ar- rondi, bordé de quelques soies ; abdomen allongé, cylindrique, d’un rouge ‘obscur, avec une tache médiane , noire, triangulaire , occupant le premier ‘segment et se prolongeant un peu sur le second ; quelques reflets argentés et des soies noires arquées aux bords des anneaux; ceux-ci au nombre de ing, dont le dernier est petil et engaîné dans le précédent; pattes noires, assez fortes, hérissées de poils et de soies ; tarses allongés, avec le pre mierarticle plus long ; pelotes doubles, oblongues, glabres, membrano-scaricuses , vésiculeuses ; crô- chets des ongles longs, simples ; peu courbés ;'ai-" les à peine enfumées, munies à leur bord interne, près de leur origine, de deux lobes arrondis; cuilleron des balanciers grand, simple, arrondi , scarieux, blanchâtre, bordé d’un duvet irès-fin. Cette espèce habite la France et l'Allemagne. Nous l'avons représentée dans notre Atlas, pl. 415, fig. 2. La fig. 2 d offre la Pentatome grise, dans laquelle sa larve vit. L'OcYPTÈRE BRASSICAIRE , G. brassicariæ , Lat. , Fabr., Oliv. ; Musca cylindrica, Degéer. (Mém. sur les Insectes , tom vi, pàg. 30, pl. 1, fig. 12, 14 ; Cylindromya brassicariæ , Meig.; Musca bras- sicariæ, Schell. (Dipt. tab. fig. 1, 2.) Cette es- pèce est longue de près de six lignes ; tout son corps estnoir , avecle second et le troisième anneau d’un rouge fauve. On la trouve assez communément aux environs de Paris, dans les lieux chauds et sur les fleurs. (H. L.) OCYROËE. (zooPn. Acar.). Peron et Lesueur, dans leur Histoire générale et particulière des Mé- duses, ont formé ce genre de Médusaires pour une espèce gastrique , polystome, sans pédoncule, à quatre bouches dépourvues de tentacules ; à quatre valvules , disposées en croix, et quatre bras simples confondus à leur base. Son nom spécifi ue est OcyroË LINÉOLÉE, ©. lineolata, à ombrelle hémisphérique, festonné, bleuâtre, et partagée par vingt lignes très-fines , allant du centre à la circon- férence ; diamètre de cinq centimètres. Australa- sie, Terre de Witt. (V. M.) OCYTHOE. (mozr.). M. Rafinesque, auquel la zoologie et la botanique sont redevables d’un très- grand nombre de genres, presque toujours mal décrits et non figurés , a proposé ce nom pour un groupe de la famille des Poulpes, Octopus, dans lequel il place une espèce des côtes de Sicile, re- marquable par la large bride ou palmature qui élar- git et dispose en nageoire , comme chez les Poul- pes de l’Argonaute, la paire supérieure de ses tentacules. Cet Ocythoë, qui n’a pas de coquille, d’après ce que dit M. Rafinesque , et qui est com- mun dans le port de Palerme, a paru à M. de Blain- ville un animal fort voisin du Poulpe de l’Argo- nautc, sinon identiquement le même ; et comme ce savant naturaliste admet que la coquille de l’Ar- gonaute , et le Poulpe qu'on y trouve sont deux productions différentes, en ce sens, que la première serait produite par un animal fort différent du se cond, et que celui-ci n’y vivrait qu'en parasite , comme le Bernard l'Hermite dans sa coquille , il a été conduit à adopter pour le sous-genre de la catégorie des Poulpes qui comprendra le Poulpe dél’Argonaute , et l'Ocythoë de Rafinesque le nom du dernier de ces animaux. Nous ne devrions donc parler ici que de l'Ocythoë de Rafinesque, mais cemme l’article Anconaure de ce Dictionnaire est trop incomplet, pour mettre le lecteur au courant de l’intéressante discussion à laquelle ce mollusque a depuis long-temps donné lieu, nous profiterons de J'heureuse occasion qui s'offre à nous de traiter avec quelques détails de l’un et de l'autre >-Mais sur- tout de l’Argonaute,. Nous aurons d'ailleurs à signa- OCYT ler les nouvelles observations faités sur cet animal par madame Power et M. Rang, ainsi que le nou- veau mémoire de M. de Blainville auquel elles ont donné lieu. Voici tout ce que M. Rafinesque dit de son Ocy- thoë : Appendices tentaculaires au nombre de huit, les deux supérieurs ailés intérieurement , à sucoirs intérieurs pédonculés , réunis par l'aile latérale , sans aucune membrane à leur base. L'espèce type de ce genre est le seul et prend le nom d’Ocythoe tuberculatus. Passons maintenant à l’Argonaute. On trouve fréquemment dans la Méditerranée, sur les côtes d'Italie, de France même , de Sicile, de Barbarie, etc. , une coquille assez semblable à celle des Carinaires , mais beaucoup plus grande puisqu'elle a ordinairement de trois à quatre pou- ces de longueur , et quelquefois plus, uniloculaire, très-mince, fragile, comme papyracée, navicu- laire, parfaitement symétrique , à dos carré et dou- blement caréné , simplement recourbée dans toute sa longueur et recouvrante; ses bords sont tran- chans, si ce n’est en arrière où ils sont épaissis, et ses flancs sont marqués de sillons très-nombreux, simples ou bifurqués , et aboutissant à des tubercu- les assez petits, coniques, et disposés sur deux rangées assez serrées. Cette coquille fort légère et presque transparente ou légèrement blanchätre , est fort estimée des amateurs ét connue sous le nom d’'Argonaulte ; l’animal par lequel on la trouve habitée est un véritable Poulpe, non pas de l’es- èce commune , mais distinct par son corps en ovale allongé , un peu comprimé, parfaitement lisse , de couleur gris-sale, finement ponctué de rouge en dessus , un peu argenté en dessous, et dont les ap- pendices tentaculaires assez longs et grêles sont li- bres à leur base, pourvus d’une double série de ventouses serrées et assez peu saillantes ; mais , ce qui le caractérise surtout, la paire dorsale ou su- périeure plus longue que les autres, est comme bridée par une membrane large , fort mince et co- lorée à peu près comme lereste du corps. Le Poulpe a la partie antérieure de son corps terminée par une tête grosse, pourvue en dessous d’un tube musculo-cutané en entonnoir , s’avançant plus que dans les autres espèces , et qui dépasse la bouche ; sur les côtés de la tête sont les yeux , lesquels sont remarquables par leur grosseur , et antérieurement une paire de grosses dents en forme de bec de per- roquet placée à l’entrée de la bouche au fond d’un orilice formé ‘par la base des quatre paires de ten- tacules. Cet animal ne tient à la coquille dans la- quelle on le trouve, par aucun organe spécial mus- culaire, en outre, ilne la remplit pas complétement, etil peut en être retirésans mourir instantanément, etsans en éprouver aucune gêne , ainsi que Cranch l'a observé pour l'espèce du même genre qui porte son nom. Îl paraîtrait même, si le rapprochement indiqué par M. de Blainville venait x être confirmé, que ‘dans certains cas, et cela naturellement et en pleine mer ; des Poulpes de cette espèce auraient été vus sans leur coquille ,:ce qui serait le cas de l’Ocythoé de M. Rafinesque, r90 OCYT Le Poulpe de l’Argonaute paraît avoir été connu dès la plus haute antiquité, et quelques passages d’Aristote ne permettent pas de douter qu'il n'ait été connu de ce célèbre naturaliste , il en recut le: nom de Navrie appliqué par les modernes à um animal tout différent (voy..ce mot). Depuis que: les observateurs. ont pu visiter surement d’autres mers que la Méditerranée ; on a trouvé dans diffé- rens parages lointains des coquilles voisines de celles que nous venons de signaler, et l'animal qu'on y à observé était également une espèce du genre des Poulpes. Rumphius a recueilli et étudié de sem- blables animaux dans la mer des Indes, on en x vu sur les côtes d'Amérique , à la Nouvelle-Hol- lande , au cap de. Bonne-Esptrance , sur la côte septentrionale d'Afrique, etc. Dans certains cas , ils sont extrêmement nombreux, et par les temps de calme on les voit naviguer à la surface-de la mer en se servant de leur coquille comme d’un petit navire. Pour augmenter encore la singularité de ce mode de locomotion , les anciens ont dit, et tous les modernes ont répété, d’aprèseux, que les bras palmés des Poulpes de l’Argonaute pouvaient leur servir de voiles, qu'ils les étendaient auvent pour se diriger avec plus de facilité. «La natureet les ac- tions du polype Nautile, dit Aristote; le rendent également singulier. 11 s'élève du fond de la mer et vogue à la surface. Dans le premier cas, il ren- verse sa coquille, tant afin de faciliter sa sortie de l’eau , qu’afin que son vaisseau se vide. Arrivé à Ia surface, ille retourne ; veut-il au contraire voguer ? s’il fait un peu de vent, il se sert de la membrane qui est entre ses bras, comme d’une voile; et pour ramer, ce sont ses bras qui descendent:dans l’eau. Survient-il quelque sujet de crainte ? il se plonge dans la mer en emplissant d’eau sa coquille. » Les détails fournis par Rumphius , auteur de la re- naissance, sont plus précis; il m'est pas ques- tion de la navigation au moyen de cette-sorte de voile. «Le poisson quihabite cette coquillea, dit-il, toutes les formes du Poulpe qu’Aristote nomme Bolitæne ; il est entièrement mou:et charnu ; muni de huit pieds dont six, plus courts que les deux au- tres, sont garnis de ventouses comme ceux des au- tres Sèches. Quand l’animal nage , ses pieds s’épa- nouissent en rose; les deux postérieurs sont dou- bles des autres ; en les faisant sortir de la coquille, le mollusque laisse traîner dans l'eau et dirige par leur moyen sa légère barque. Ces deux pieds; lisses, arrondis et garnis de ventouses comme les autres, sont élargis vers le bout en forme de rame ; entre: les premiers tentacules , je n’ai pu observer aucune: membrane , comme les écrivains le rapportent des: Poulpes dela Méditerranée, En voguant à l’aide: du vent, il tire les plus grands secours des bords relevés de son vaisseau, qu'il présente aulsouflle du zéphir, Alors il retire fortement en arrière son corps dans sa, coquille, et il gouverne sa ‘barque avec deux bras qui lui servent à la diriger ; si le vent vient à tomber, il rame avec les bras; enfin, s’il apercoit quelque danger , il rentre tout entier, tourne la quille de,son navire vers le ciel, larem= plit d’eauet coule à fond. On le voit fréquemment * ES OCYT flotter à la surface de la mer, s ‘attachant au moyen de ses bras aux différens morceaux de bois qui y flottent aussi , et se laissent dériver. Au fond dela mer cet animal marche à l’aide de ses bras, la ca- rène de la coquille-en haut. » M. Rang, qui a étu- dié tout dernièrement à Alger l'espèce de la Mé- diterranée , n’a point vu non plus qu’elle employat ses bras palmés pour prendre le vent. M. de Blain- ville rapporte ainsi les observations de cet habile mälacologiste. «M. Rang fait une première obser- vation ; que c’est à tort que les naturalistes ont re- présenté le Poulpe dans la coquille de l’Argonaute, tantôt le dos, c’est-à-dire le côté où sont es bras, palmés, du côté du dos de la coquille, et tantôt du côté du ventre de celle-ci; il assure en effet que c’est toujours dans le même sens et de ma- nière que les ‘bras palmés soient en arrière, le ven- tre ou le côté du tube vers le dos de la coquille , et le dos vers le ventre de celle-ci, c’est-à-dire en un mot, que l'animal est renversé dans la coquille. C’est ainsi, en eflet, que nous l’avions vuet fait dessiner d’après un individu soigneusement re- cueilli par M. Bertrand-Geslin. M. Rang ajoute que les deux grands bras palmés dont on ienorait réel- lement l'usage (car celui de servir de voïle ou de rames, commeon l’a supposé, est tout-à-fait con- trouvé) et qui dans la position renversée de l'ani- mal dans sa coquille, deviennent inférieurs , se portent d’abord en arrière , s'appuyant sur les au- ricules de celle-ci, puis se recourbent d’arrière en avant, © *est-à-dire du sommet à la base de la co- quille’, en s’étalantsur ses flancs de manière à l’em- brasser de chaque côté, et à n'en laisser aperce- voir absolument aucune partie, un peu, suivant M: Rang, comme les lobes latéraux du pied des Porcelaimes , enveloppent la coquille de ces ani- maux quand ils rampent. « Voici maintenant com- ment le Poulpe portant sa coquille marche sur un sol résistant au fond de la mer ; la coquille étant “ans la position normale, le dos en haut et l’ou- verture en bas, elle est saisie par les deux bras palmés rétroussés et retournés vers son dos ; lés trois autres paires de bras s’agitent latéralemient!, le disque infundibuliforme , au fond duquel est a bouche , s’applique sur le sol , et le tube excrétoire est en haut: correspondant au dos de la coquille. M. Rang a également observé que le Poulpe ne na- vigue pas comme l'imagination des ER , plus que l’observation des naturalistes, se plaît à nous le raconter depuis lalplus haute antiquité , et comme on le répète encore trop souvent de nos jours, c'est-à-dire à l’aide des bras palmés, soulevéshors de l'eau, et servant de voiles | ou descendant dans l’eau et servant de rames. cériige tous les Mala- cozoaires nageurs conchylifères, le poulpe se place la coquille en bas, mais ses bras la quittent encore moins que dans là reptation, parce qu’étant ren- versée elle s’en séparerait encore avec bien plus de facilité, et alors la locomotion a lieu comme dans les autres animaux de cette classe , par Ja di- latation etla contraction alternative du sac ou man- teau attirant et rejetant l’ean dans laquelle l’ani- mal est immergé. Il nage alors à recalon comme CONNUE ONRES. 6. 'IARE 1 OCYT les rod ahad NE iapelaiinartigen |deséeidiei aches Guess: Jen ehns et les Galmars ». Ann. franc. et-étrang. d’Anat. et de Physiol., I, n° On a émis le déuité que les” Poulpes que l’on trouve dans les coquilles d’Argonautes étaientpeut- être tous des femelles ; le fait est que le plus sou- vent ils appartiennent à cesexe, et qu’ils ont leurs œufs avec eux. Mais on doitremarquer que Cranch rapporte avoir pris au Congo plusieurs de ces ani- maux, parmi lesquels était un mâle. Les œufs sont petits, unis en pelotons par un petit pédicule, et fixés habituellement après la coquille ; chaque fe- melle en porte avec elle un grand nombre. G. Cu- vier, Duvernoyet Poli, disent avoir trouvé dans ces œufsunembryÿon avec un rudiment de coquille; mais cette assertion est contredite par madame Power qui a obtenuet montré à M. de Maravigha de jeunes Poulpes qu'elle avait fait éclore, et qui étaient en- core sans coquilles. Ici se borne x ‘peu près tout ce que nous savons de bien positif sur l’Argonaute ; mais il nous reste à traite" d’un débat depuis long-temps élevé entre les naturalistes pouf'savoir si véritablement le cé- phalopode qu'on’ trouve dans la jolie coquille dont nous avons parlé"en’est le constructeur , ows’il y est seulement parasite, et, dans ce cas, quel peut être l'animal auquel! cette coquille appartiendrait réellement. Les anciens n’ont pas abordé cette question d’une manière aussi philosophique que quelques auteurs modernes, ce qui tenait sans doute à l’état beaucoup moins avancé des sciences naturelles à leur époque. «On ne sait rien encore de bien certain , dit Aristote, sur là formation de sa coquille, ni sur son accroïssement; elle ne pa- raît pas un effet de l’accouplement qui produit le Nautile, mais se former comme les autres coquil- lages. Alu reste, iln’y a rien de certain sur cela, ni sur le point de savoir sile Nautile vivrait dé- taché de sa/coquille.» Pline etles autres n’ont rien ajouté de positif ce qu'avait dit Aristote ; il en est à peu près de même dé tous les auteurs de la re- naissance jusqu'à Rumphius auquelnous avons déjà emprunté quelques détails. Linné admet comme ha- bitant-de l’Argonaute , une Seiche , probablement vhuit paLtes, ce un Cho, maisilne Cormaît pas as- sezlle sujet; et s’en occupe à peine; sal n° y apporte, non plus que Ginelin , aucune espèce de critique, et renvoie à Pline pour le mode de navigation. « Favannes; dit M. de Blainville , paraît avoir con- fondu les véritables Argonautes avec les Nautiles et même les cornes d” Aitnon ; ; quant à l'animal, il répète ce qu’en avait dit d'Argenville ; mais il me semblele premier qui ait mis'en doute , d’une ma- nière nette ; si le Nautile papyracé est véritable- ment construit par le Poulpe qu’ on y pee , comme l’ont dit les anciens. Il ajoute même qu’on est fondé à croire: que‘le Poulpe qu'on lui attribue n’est pas celui qui l’habitait originairement. Quel- ques autres ont pensé que l'on trouvait parfois dans la coquille d’autres animaux que le Céphala- pode en question: Deborn dit que c’est un animal qui, outre deux tentacules longs et pédiculés, a huit bras réunis par une membrane nafatoire , et garnis de ventouses; ce qui ne peut s'appliquer qu'à une . ——_—————— ————————— —————"—— OCYT 192 OCYXT Seiche. Lamarck dit au contraire plus tard que ce mollusque, qu'il regardait alors comme parasite, est son Octopus moschatus, c’est-à-dire l'Elédone ; or , celui-ci n’a point les deux bras postérieurs palmés, et il n’a d’ailleurs sur chacun de ces organes qu'une seule rangée de ventouses. Lamarck a-t-il commis une erreur ainsi que de Born ? ou faut-il admettre que la même coquille peut servir à des animaux de différente espèce ? c’est ce que l'observation peut seule démontrer. Toutefois on sait que souvent on trouve la coquille sans le Poulpe, et souvent aussi, dit-on, le Poulpe sans sa coquille, et Cranch a depuis assez long-temps observé qu’un des individus qu’il étudia vivans, et qu'il avait mis en expérience , quitta sa coquille et vécut ainsi plusieurs heures nageant autour, et sans montrer la moindre in- clination pour y rentrer. On a fréquemment re- marqué que lorqu’on veut saisir en mer un de ces petits navigateurs, il s'échappe en abandonnant sa coquille pour plus de rapidité. Ces faits sont autant de présomptions graves, autant d’argumens à opposer aux personnes qui admettent que réellement le Poulpe à bras palmés est le constructeur et le seul propriétaire de l’Ar- gonaute, Ges personnes sont, même aujourd'hui, fort nombreuses , et Lamarck lui-même, dans ses derniers ouvrages, abandonna l’opinion con traire qu'il avait d'abord soutenue, mais que l’ar- gumentation de Denys de Montfort lui fit repous- ser. De Férussac ne croyait pas qu’on pût même élever quelque doute sur un sujet aussi facile à ju- ger; et G. Guvier, dans son ouvrage sur le Règne animal, s’exprime ainsi : « Cependant , comme on le trouve (le Poulpe ) toujours dans la même co- quille, comme on n’y trouve jamais d'autre ani- mal, bien qu’elle soit très-commune; et de nature à se montrer souvent à la surface, comme enfin il parait que l’on aperçoit le germe de cette coquille dans l'œuf de l’Argonaute, on doit croire cette opinion (celle du parasitisme) encore très-problé- matique, pour ne rien dire de plus. » Cependant , si nous exposons en regard les ar- gumens des deux partis, nous verrons que si ceux que repoussent Lamarck, Férussac et Cuvier n’en laissent pas moins très-problématique l'opinion qu’ils soutiennent , ils la rendent au moins fort ra- üonnelle. C'est surtout à M. de Blainville (Journal de Physique, tom. I, pag. 87, 1818, et Annales francaises et étrangères d’Anatomie et de Physio- logie, tom. TI, 1837) qu’on les doit. Quelques au- teurs anglais, et entre autres Leach, d’après M. de Blainville, soutiennent aussi la même thèse. Voici d’abord les raisons en faveur du non-para- sitisme. Il est à remarquer, ainsi que le fait M. de Blainville, que la plupart ont été réfutées par les observations des personnes mêmes qui professent cetle opinion. 1° On trouve une espèce particulière de Poulpe dans chaque espèce particulière d’Argonaute. Cette assertion n’est pas tout-à-fait hors de doute; elle est même inexactle si quelquefois des Seiches ou des Éledones y ont également été recueillis. M. de Roissy, dit d’ailleurs M, de Blainville, m'a assuré avoir vu dans les mains de M. de Férussac, dans. deux espèces d’Argonautes, l'A. lisse et l'A. à grains de riz, toutes deux de la Méditerranée, deux Poul- pes évidemment de la même espèce. 2° Quand l'animal est rentré dans sa coquille, les deux grands bras se disposent de manière qu’ils correspondent également aux deux carènes tuber- culeuses du dos de la coquillle, et alors les ven- touses forment les tubercules ; assertion qui , füt- elle vraie, dit M. de Blainville, ferait produire, par organes cupuliformes, des parties coniques , mais qui ne l’est certainement pas; et, en effet, un in- dividu observé par moi manquait d’un de ses bras palmés, qui sans doute avait été coupé par quel- que poisson, quoique sa coquille fût parfaitement régulière. 3° Lorsque l'animal est frais et, n’a pas encore été retiré de sa coquille, il offre sur son manteau toutes les formes de celles-ci, assertion inexacte de l’aveu de tous les observateurs. 4° La coquille existe toute formée dans l'œuf, observation faite par Denys de Montfort, G. Cu- vier, Duvernoy, etc., d’après les œufs conservés dans l’alcool, et par Poli sur des œufs frais. M. Bro- derip a examiné des œufs dans le premier état, et n’a pu, malgré toutes les précautions possibles, y obsurver de coquille, et madame Power a vu ré- cemment et montré à M. Maravigna que, lors de leur éclosion, les jeunes Poulpes sont sans co- quille. Cette, dame admet néanmoins le non-pa- rasitisme, et en détruisant le principal argument dont s’appuie, cette manière de voir, elle en ap- porte un nouveau qui lui paraît concluant : Si la coquille de l’Argonanie est fracturée en quelque endroit, le Poulpe peut reboucher la portion en- dommagée. On doit faire remarquer, toutefois ,. qne d’après M. Rang , qui soutient aussi le non- parasitisme, on ne peut, à l'exemple de madame Power, considérer cette découverte comme con- cluante. En effet , la partie renouvelée n’est qu’une lame mince , transparente, qu'un véritable dia- phragme qui n’a ni la contexture, ni la solidité. ni la blancheur du reste de la coquille, qui prend une forme irrégulière, comme si elle n'avait pas été reproduite par les mêmes moyens et les mé- mes organes que la coquille; en un mot, suivant M. Rang, cela rappelle tout-à-fait ce qui se passe chez les limacons, lorsque leur enveloppe ies- tacce est cassée, et l’on sait que, dans ce cas, le collier de l’animal, qui seul produit la coquille , ne’st plus pour rien dans ce travail de répara- tion. 5° On n’a jamais trouvé dans la coquille de l’Ar- gonaute d’autre animal que le Céphalopode précité. Cet argument ne peut être pris en considération ; car il peut se faire qu'un animal qui a jusqu'ici échappé aux recherches, vienne à être recueilli d’un jour à l’autre. Nous verrons plus loin quelle idée on peut se faire de cet animal. Disons seule- ment que, dans plusieurs localités fort éloignées, l'opinion des pêcheurs est que le Poulpe de l'Ar- gonaute n’en est pas le constructeur ; ils $ aCCOr- dent, au contraire, à reconnaître que celui-ci est un CT ER, - OCYT 193 OCYT En iiriistiniannisiin time ce TS un animal de haute mer. MM. Quoy et Gaimard ont communiqué à M. de Blainville et noté de- puis, dans la Zoologie de l’Astrolabe , tom. IV, pag. 948, que, pendant leur célèbre circumnavi- gation, M. Hubtkamp, secrétaire du gouvernement hollandais à Amboïine , qui les voyait examiner avec une grande attention un Poulpe errant, con- tenu dans un Argonaute qu’un Malais leur appor- tait devant lui, se prit à leur dire vivement, et sans provocation , que l'animal qu'ils avaient sous les yeux n'était pas celui de la coquille; mais qu'il s’en emparait lorsque le propriétaire était mort, et que la coquille surnageait; à quoi il ajouta qu'il avait vu souvent cet animal rampant sur le rivage, eb qu’en nageant il renversait son pied comme le font la Carinaire et l’Atlante. Ce M. Hubts- kamp appuyait son dire d’un dessin qui, bien que fait par un homme qui n’était pas naturaliste, dé- montra à MM. Quoy et Gaimard que c'était d’un Gastéropode qu'il s'agissait, et même d’un Gasté- ropode ayant des rapports avec l’Atlante de Péron et Lesueur. Ajoutons qu’un officier de marine, qui soutenait aussi le non-parasitisme, rapporte, dans une lettre adressée à Férussac, que des pêcheurs de Port-Vendres, dans la Méditerranée, lui dirent que ce n'est pas toujours le Poulpe qu'ils nomment Pouffre, qui se tient dans l'Argonaute, mais un autre animal qui a deux grandes ailes, et qu'ils ren- contrent quelquefois quand ils vont bien au large. Gette opinion , à ce qu'il paraît, est généralement répandue sur les bords de la Méditerranée. 6° M. Delle-Chiaje pensait avoir vu une mem- brane très-mince servant de jonction entre le Poulpe et sa coquille; mais les observations de tous les auteurs, tant anciens que modernes ne permettent pas de l’admettre. M. de Lamarck avait cru que. les grands bras se placaient de manière à pouvoir expliquer la formation de la double carène de la coquille ; M. de Férussac leur donne une tout autre disposition appropriée à la conservation des œufs, et M. Rang, de son côté, démontre que leur principale fonction est de rete- nir la coquille, sans doute pour l'empêcher de s’é- chapper. M. de Férussac avait aussi cherché à dé- montrer la réalité de la navigation de l’Argonaute ; c’est aussi M. PRang qui s’est chargé de démontrer la fausseté de cette manière de voir. Passons maintenant aux raisonnemens et aux faits qui sont en faveur du parasitisme , en de- mandant à compter comme un premier argu- - ment l'opinion des pêcheurs, que le Poulpe de l’Ar- gonaute n'en est pas le constructeur. On sait à combien de rapprochemens heureux ont pu con- duire les indications de ces hommes qui voient sans idée préconcue, et aux yeux desquels les faits se présentent si nombreux et dans toute leur pu- reté, En n’admettant pas leur manière de voir, onest obligé de supposer que l’Argonaute, coquille monothalame, et par conséquent ni cloisonnée, ni siphonée , comme celle de tous les Gastéropodes, serait celle d’un Céphalopode, classe d'animaux où les coquilles , lorsqu'elles existent, sont tou- Jours cloisonnées et siphonées ; exemple : les Spi- JE rules, les Nautiles, et qu’elle se rapporte à une fa- mille dont les espèces sont dépourvues de coquil- les, ce qui est précisément le cas des poulpes, ou n’en ont que d’intérieure et rudimentaire, comme les Seiches et les Calmars. De plus, cette coquille serait éminemment voisine de celle d'animaux fort différens, des Carinaires, par exemple, et ellé s’én rapprocherait tant, quoique son animal en fût très- différent, que, dans certains cas, on a pu consi- dérer les unes et les autres comme étant du même genre, ainsi que l’a fait Linné, et que, dans certains autres, la différence a été assez peu grande pour qu’une espèce qui, pour Lamarck, est une Cari- naire, Carinaria cymbium, soit un Agonaute pour M. de Blainville, Argonauta cymbium. Les coquilles des Céphalopodes sont unies à ces animaux, non seulement par le pédiculé du si- phon, mais encore par d’autres points. On voit la partie du manteau qui les sécrète, et l’animal qu’elles protégent ne peut en être retiré sans vio- lence: Dans le cas qui nous occupe, au contraire, il pourrait lui-même en sortir et y rentrer à vo- lonté, etc., absolument comme le fait le Ber- nard l’Hermite. Ajoutons que MM. Broderip et de Blainville ont constaté que, lorsqu'elle est fraîche, l'Argonaute est épidermée comme les coquilles in téricures. Nous avons déjà dit que le corps du Poulpe n’a pas la forme de la cavité de sa coquille, et sa peau est dure et colorée comme chez les es- pèces nues ; de plus, certaines espèces d’Argonau- tes sont tellement comprimées, leur cavité est tel- lement profonde, qu’on ne concevrait pas com- ment un Poulpe pourrait s’y loger; aussi n’y en a-t-on jamais rencontré. C’est dans les espèces Pa- tulées que vivent ces animaux. On ne saurait donc admettre l'opinion qui veut que la coquille et’ le Poulpe soient deux parties d’un même être, et en dépendance réciproque, La coquille est sans doute celle d’un animal voi- sin des Carinaires, et le Poulpe est destiné à y vi- vre après que l'animal auquel elle appartenait est détruit ou qu'il l'en a chassé. Le grand nombre des coquilles et des Poulpes, et la difficulté qui à toujours empêché de recueillir le véritable ani- mal de l’'Argonaute, ne sauront être considérés comme des argumens , si l’on se rappelle que l’on n’a encore eu qu’un seul échantillon complet et quelques débris de l’animal de la spirule , quoi- que les coquilles de cette curieuse espèce soient des plus nombreuses dans certains parages. Le vé- ritable Argonaute est donc un animal qu'il importe de chercher: et si l’on suppose sa taille propor- tionnellement à celle des Carinaires, il doit être fort grand ; car sa coquille dépasse beaucoup celle de ces animaux. Il ya, d’ailleurs, plusieurs espè- ces d'Argonautes, connues d’après leurs coquilles, et cette partie, chez l’une d'elles, n’atteint pas moins de 8 à 10 pouces. Les espèces de ce genre sont au nombre de sept ou huit; on en trouve deux dans la Méditerranée : V4. lisse et l'A. à grains de riz; plus, une autre fort petite, l’4. cym- bium, Gualtery, test,, pl. 12, fig. D, dont il a déjà été question. 425° LivraIson. 29 ODAC. 194 mn ODER a ———— 2220 mt Quant aux Poulpes, nous ajouterons seulement qu'on en distingue aussi plusieurs espèces, dont chacune s’approprie ordinairement une coquille différente. M. de Blainville donne à celles de la Méditerranée le nom de Poulpe des anciens ; les autres qu'il distingue sont les suivans : O. rart- cyathus, Blainv.; O. cranchii, Leach; ©. puncta- tus, SAY ; O. tuberculatus, Rafinesque, type du genre Ocythoë, M. A. d’Orbigny a étudié le Poulpe de LA. hious ; il en a rencontré de très-jeunes in- dividus , dont la coquille, non encore crétacée, tait cornée et flexible ; l’auteur considère cette observation comme venant à l'appui de l'opinion du non-parasitisme. Nous avons représenté dans notre Atlas, pl. 415, fig. 3eL5 à, VA. lisse avec son Poulpe; cesont les figures qui viennent d’être publiées par M. Rang, dans le Magasin de Zoologie, 1837, cl. V, pl 86, 8: et 88. La figure 5 a a été placée à l'envers par le dessinateur ; elle doit être retournée; car l’animal, en,nageant, porte sa coquille en dessous. (Gerv.) ODACANTHE, Odacantha. (ins. ) Genre de l’ordre des Goléoptères, section des Pentamères , famille des Carnassiers , tribu des Carabiques , di- vision des Troncatipennes, établi par Paykull et adopté par le plus grand nombre des entomologis- tes. Les caractères principaux de ce genre sont : dernier article des palpes de forme ovalaire, et terminé presque en pointe; antennes beaucoup plus courtes que, le corps, à articles presque égaux, le premier plus court que la tête; tarses filiformes, le pénultième article, au plus, bilobé ; corselet en ovale allongé et presque cylindrique ; tête ovale, rétrécie postérieurement, mais nulle- ment prolongée. L'espèce type de ce genre avait d’abord été placée par les entomologistes parmi les Attelabes, les Carabes et les Ciciudèles. Des six espèces. que Fabricius a placées dans ce genre, dit Dejean ( Spéciès général des Coléoptè- res ) , la Zripustulata est un Anthicus; la Bifas- ciata , et probablement l’Ælongata, sont des Cor- distes ; et la C'yanocephala est une Casnonie ; il ne reste donc dans ce genre que la Melanura et la Dorsalis, encore cette dernière constitue-t-elle maintenant le genre Leptolrachelus, ce qui réduit le genre Odacanthe à une seule espèce. L’Odacan- tha melanura , véritable tÿpe de ce genre, a quel- ques rapports avec plusieurs espèces de Dromies , et surtout avec le Linearis, que Steven a même décrit dans les Mémoires des naturalistes de Mos- cou, sous le nom d’Oducantha procusta ; mais elle en diffère essentiellement par les crochets des tar- ses, qui sont simples et sans dentelures. Elle a une forme allongée et presque cylindrique; le dernier article des palpes est allongé, ovalaire et presque terminé en pointe ; les mandibules sont peu sail- lantes ; les antennes sont, beaucoup plus courtes que le corps; leur premier article est beaucoup plus court que la tête ; le second est un peu plus court que les suivans, qui sont presque égaux; la tête est ovale, rétrécie postérieurement, mais nul- lement prolongée ; elle tient au corselet par un col court dont elle est séparée par un étranglement beaucoup moins marqué que dans les genres voi- sins ; le corselet est un peu plus étroit que la tête, en ovale allongé et presque cylindrique ; les élytres sont allongés , parallèles et tronqués à leur extré- mité ; les pattes sont assez courtes ; les tarses sont presque filiformes ; les antérieurs sont très-légère- ment dilatés dansles mâles. Cegenre se distingue des Agres , parce que ceux-ci ont les pelpes labiaux ter- minés parun article plus grand et presque en forme de hache. Les Dryptes ont les quatre palpes terminés par un article plus grand. Enfin les Galérites et les Zuphies ont le corselet en cœur, ce qui les dis- tüingue au premier coup d'œil du genre dont il est ici question. Les mœurs des Odacanthes nous sont entièrement inconnues; mous savons seulement qu'elles vivent en quantité dans certains lieux: aquatiques plantés de roseaux; on en a trouvé beaucoup dans un très-petit espace des environs de Lille. Elles se tiennent sur les tiges des roseaux ou à terre et au bord de l’eau. Leach les a obser= vées dans les mêmes circonstances , dans un can- ton maritime de l'Angleterre. Dejean , Loc. cit. , décrit deux espèces de ce genre; mais , comme nous l’avons déjà dit plus haut, l'espèce qu'il re- garde comme l'Odacantha dorsalis constitue le genre Leptotrachelus , Latr., et celle qui a été dési- gnée sous Je nom d’O. cephalotes , est le type du genre Trigonodactyle, Dej. La seule espèce connue, où l'OpAcANTHE MÉLA- NURE, Odacanthamnelanura, Lin. , Syst. nat. , Il,620; Fabr., Syst. cl I, 228, Carabus angustatus, Oliv., Col. II, 35, 115, pl 1, fig. 7, a, b; Dej., Spéciès [, 178 ; Dej. et Boisd., [conosr. I, 63, pl. 7, figure 2, est longue de trois lignes, de forme allongée et presque cylindrique ; tête, pro- thorax et abdomen d’un vert bleuâtre assez bril- lant ; élytres, pattes et base des antennes d’un jaune testacé ; les élytres, qui sont à demi membra- neuses , ont en outre une grande tache terminale, commune, d’un noir bleuâtre, et présentent plu- sieurs lignes de petits points enfoncés, très-peu marqués; le prothorax est un peu rugueux, et les cuisses ont une tache noirâtre terminale. Cette es- pèce vit sous les toufles de joncs et les pierres, dans les lieux humides. On la trouve assez com- munément aux environs de Versailles. Elle a été aussi rencontrée à Beauté ( bois de Vincennes } vers le milieu du mois d'avril. Nous l’avons repré- sentée très-grossie dans notre Atlas, pl. 416, fig. 2. H. L.) ODER. ( chocr. pris. ) Le Viadrus, nom que portait POder dans l'antiquité, traversait la Ger- manie , située entre l'Elbe et la Vistule ( Germaniæ inter Albim et Vistulam ) ; ce pays portait aussi le nom de Suévie, Suevia , qu’il tirait des Suèves su- cor, le plus puissant des peuples qui l'habitaient ; ainsi le Viadrus arrosait les contrées où régna , vers la fin de la république romaine, le roi Ario- viste, que les commentaires de César ont rendu sk fameux. Sur les rives du Viadrus, et le long de la Baltique, habitaient les Vindili, Vindiles (Meck- lembourg ), peuple qui, sous le nom de Vanda- | les, devint si célèbre par ses incursions dans toute ODER 199 ODEU a —— —]—— it l'Europe, et même dans l'Afrique, où sa domina- tion fut enfin détruite par Bélisaire , après 105 ans de durée. Le Viadrus coulait aussi à travers le ter- ritoire des Langobards ( Langobardi) , qui , sous le nom de Lombards, conquirent le nord de l'Italie au 6° siècle, des Semnons ( Semnones }, et des Bourguignons ( Birgundiones). Les Bourguignons ( partie de la Poméranie, et le nord de la Prusse occidentale ) passèrent dans les Gaules au 5° siè- tle,ety fondèrent , dans le pays appelé m aintenant encore Bourgogne, un royaume qui subsista pen- dant plus d’un siècle, Ainsi c’est du pays situé le long du Viadrus que vinrent en partie, au 5° siè- cle, ces conquérans de la Gaule, hauts de sept pieds, aux cheveux roux relevés en aigrette sur le front, aux moustaches pendantes, au visage de dait , et dont la frankiske redoutable brisa si sou- vent le glaive des légions romaines. L’Oder-a donc eu dans lantiquité de justes titres à la célébrité ; mous verrons si dans les temps modernes il les a conservés, L'Oder prend sa source dans la Moravie, cercle de Prérau, près de celui d'Olmütz, à 4 1. 5/4 Æ.-N.-F. de la ville de ce nom, et à 2 1. O.-S.-O. de celle de Rodenstadt ; son cours s'élève à 290 pieds au dessus du niveau de la mer, coule dans la direction du N., puis du S.-E.; il traverse une partie du cercle de Troppau, revient dans celui “de Prérau, et se sépare en se dirigeant au N.-E. du cercle de Troppau et de la Silésie ; ilentre alors dans cette province après avoir arrosé:le cercle de Teschen , en Moravie, et avoir recu dans son sein, à droite , les eaux de l’'Ostrawitza et de l'Olsa ; il décrit en cet endroit plusieurs contours tortueux et tourne vers le N.-0. pour baigner Ratibor; il devient navigable alors et peut porter de légères embarcations; puis il passe à Kosel, à Oppeln, à Brieg , et au dessus de cette ville, non loin d’'Oh- dau; il se grossit de la Neisse. Pendant quelques dieues ; son cours est parallèle à celui de la rivière »d’Oblau; mais elle se joint elle-même à lui à Bres- au; il coule à travers cette ville, où il supporte -des bateaux de 50 tonneaux environ , et traverse Koeben , Glogau et Neu-Salz. Au nord de Sabor, il pénètre dans le Brandebourg, se sépare dans une partie de la Silésie, où il rentre alors, puis arrose Crossen , où il recoit à gauche le Bober, Ærancfort-sur l'Oder, Güstrin , où il s’'augmente à droite dela Warthe, son tributaire le plus impor- tant, et Oderberg; il se dirige bientôt vers le -N:-N.-E. , entre alors dans la Poméranie , où il se divise en quatre branches, dont la plus importante conserve le nom d’Oder; les trois autres s’appel- ent Parnitz et grande et petite Redlitz. Elles arro- sent Schwedt, Greiffenhagen et Stettin , se jettent “dans le lac de Dannu pour en sortir réunies en un seulcours d’eau , qui, après avoir traversé le grand lac de Stettinerhaff, se décharge enfin dans la Bal- tique par trois branches considérables , la Peene , à l'O., la Swiene , au milieu, et le Dievenow , à VE. Ces trois bras forment les grandes îles maré- -cageuses d’Usedom et de Wollin. Ainsi le cours -de ce fleuve a été de 200 1. environ. Dans les mon- tagnes de la Silésie , les eaux de l’'Oder , entraînées par un courant rapide , roulent du sable et du gra- vier ; mais, arrivé dans le pays plat, l'Oder, quoi- que plus lent dans son cours, occasione souvent d'immenses ravages par les inondations. Ce fleuve, tant par lurmême que par ses affluens, est pour les pays qu'il arrose d’une grande importance sous le rapport commercial, et est la source d’une na- vigation très-aclive, Cest à lui surtout que Bres- lau , Francfort et Stettin sont redevables de leur prospérité. L’Oder peut communiquer avec l’Elbe par le canal de Finon, qui unit la Fühner avec le Havel, et par celui de Friedricg-Wilhem ( Frédé- ric-Guillaume), qui se décharge dans la Sprée ; il forme, principalement vers son embouchure, des îles nombreuses et variées, dont quelques unes présentent en été un aspect ravissant et un paysage pittoresque. Si ce fleuve a joui dans l'antiquité , sous le nom de Viadrus , d’une célébrité justement acquise, il a eu dans les temps modernes, sous le nom d’O- der, des droits également mérités à la gloire ; ses rives furent souvent le théâtre de glorieux et bril- lans faits d'armes, sous l'empire , dans la première campagne d'Allemagne, comme en 1815 ; il vit souvent fair les aigles autrichiennes et prussiennes devant les aïgles francaises, et les lauriers conquis à Breslau , à Glôgau, sur tant d’autres champs de bataille , dans les plaïnés que l’Oder arrose , peu- vent dignement figurer à côté des lauriers d’Auster- litz'et de la Moscowa. ODEURS. Les Odeurs sont ces émanations sub- tiles qui s'élèvent incessamment de la surface des corps, qui affectent d’une manière particulière la membrane du nez, ét qui dévéloppent dans tous les animaux qui sont pourvus de cet organe la sen- sation de l’odorat. La définition que le nouveau Dictionnäire de l’Académie a donnée du mot Odeur s'applique uniquement à la sensation pro- duite sur l’odorat par les émanations des corps. Serait-ce là une preuve du peu de Correction que la langue usuelle comporte ? Toute sensation , en effet , est le résultat d’un ébranlement quelconque imprimé par un corps extérieur à une partie vi- vante. Si la partie vivante affectée est une portion de la peau, nous apprécions les qualités tactiles , tellés que la température, la forme, le poids, la consistance de ce corps extérieur. Si, au lieu d’un éndroit quelconque de la peau, le corps extérieur vient s'appliquer sur la langue, sur l'organe du goût, nous apprécions ses qualités sapides , sa sa- veur ; si c’est sur la membrane du nez, c’est son Odeur, ses émanations odorantes, etc. D'où il suit que les Odeurs, les saveurs et les autres qualités des corps dont nous venons de parler appartiennent exclusivement à ces corps eux-mêmes et sont les matériaux des sensations particulières qu’elles dé- veloppent, mais ne constituent pas la sensation ; ce n’est donc que par une facon de parler abusive qu’on peut appeler l’'Odeur une sensation. Aureste, le Dictionnaire de l'Académie nous a paru jusqu'à présent très-peu jaloux du genre d’exactitude dont nous parlons ici. Tous les mots LR € sartoul qui tiennent aux sciences physiologiques et à l'histoire naturelle y sont traités en général avec une singulière légèreté. Ainsi, pour n’en citer qu'un exemple, on a défini le Chat(Felis Catus de Linné ) un animal domestique qui prend les Rats et les Souris. J'ai vainement cherché quel était l’es- prit de système en vertu duquel on a admis une pareille phrase , qui est évidemment systématique. Les Odeurs étant les matériaux du sens de l’o- dorat ou de l’olfaction, nous en iraiterons à l’un de ces mots. 7’oy. OLracrTion. : (G. G. ne C.) ODONATES , Odonata, (ins. ) Fabricius désigne sous ce nom le cinquième ordre de la classe des Insectes, Cet ordre correspond à la tribu des Li- beilulines de Latreiile. (H. L.) ODONTOBIE, Odontobius. ( zoop. ) M. Rous- sel de Vauzème a récemment fait connaître sous ce nom, qui signifie parasite des dents, un ver qu'il considère comme un genre nouveau, et qu'il a trouvé en abondance à la surface des fanons des baleines. Une des principales opérations de la pêche de ces cétacées consiste à hisser à bord leur mâchoire supérieure , pour en extraire les fanons. Ces orga- nes, dont il a été parlé à l’article Baleine (voyez ce mot) ont leurs deux faces couvertes d’une couche de substance grisâtre , que les pêcheurs ont soin d'enlever avec des grattoirs, pour empêcher l’alté- ration du tissu corné par le séjour de cette ma- tière putrescible. La couche formée sur celle-ci est d'un gris brun, et a été mentionnée par quel- ques auteurs. Lacépède en parle comme d’un épi- derme gélaiineux qui s'attache aux fanons. Les marins baleiniers n’y voient qu’une espèce de tar- tre occasioné par le détritus des alimens. « J'ai, dit M. de Vauzème, examiné cette matière avec attention, el je me suis assuré qu’au lieu d’être un dépôt inerte, elle recèle une quantité prodigieuse d'êtres vivans. Grattée avec le dos d’un scalpel, elle présente à l’œil nu une réunion de petits vers blancs filiformes , qui, arrachés violemment de leur demeure, et plus ou moins contus , remuent en se tortillant comme des Ascarides vermicu- laires. Pour les bien voir, on enlève avec un couteau une lame mince de fanons, qu’on place entre deux eaux, et on dissocie la matière de la couche en question avec une pointe acérée. La longueur de ces pelits vers est tout au plus de 2 lignes et de- mie, et souvent moindre. Leur corps se termine par une queue constamment roulée sur elle-même, et, sous un fort grossissement, la tête présente une bouche ronde, entourée de plusieurs pointes cornées, dont il a été difficile à l’auteur de préci- ser le nombre. On en voit partir le canal intestinal, qui s'étend jusqu’à l'extrémité de la queue, et, la- téralement , deux cordons qui se perdent en ondu- lant sur le milieu du corps ; il existe souvent, vers le tiers postérieur de l'intestin, des granulations oviformes, et l’anus est présumé s'ouvrir à l’extré- mité du corps, où se termincrait alors le tube di- geslif. La matière qui sert de réceptacle à ces animaux ODON 196 ODON peut avoir une ligne d’épaisseur; elle forme, sur la surface convexe et concave des fanons, une couche brunâtre, limitée d’un côté un peu au dessous de l'insertion dans les gencives , et inférieurement à l'endroit où ces tiges cornées , devenues flexibles et mobiles, empêchent, par leur frottement réci- proque, aucun corps de s’y établir, sous peine d’é- tre à l'instant détruit. En dedans, cette couche n’occupe que les deux tiers de la surface du côté des barbes ; en dehors, elle se perd insensiblement dans une surface verdâtre qui lui est étrangère. La loupe démontre alors que ce prétendu tartre est composé d’une couche supérieure d'œufs blancs ,- arrondis , opaques , luisans comme de petites per- les nacrées ; ils contiennent une substance qui pa- raît être le germe d’un ver non éclos. Immédiate- ment au dessous de cette première couche, on en trouve une seconde plus épaisse, qui s'étend jus- qu'au fanon, et ressemble à des granulations de brique pilée, La loupe fait bientôt voir que ce sont des œufs comme les premiers, mais bruns, et pré- sentant la déchirure par où le ver est sorti; ils se détachent avec facilité les uns des autres, et on les voit flotter isolément dans l’eau comme des globules. Au moment où les fanons sont retirés de la mer, on n’y aperçoit aucun corps vermiforme; si on écarte le gâteau d'œufs avec une pointe d’aiguille, on voit que les petits vers rétractiles sont fixés par leur queue contournée en spirale, soit dans la substance des œufs, soit dans le fanon lui-même. Plongés dans l’eau de mer, ils remuent leur tête avec des mouvemens ondulatoires et sans changer de place, comme le font quelquefois les chenilles arpenteu- ses: ils se retirent ensuite dans la couche plus profonde , en disparaissant du milieu des œufs blancs et féconds disposés à la surface. Lorsque deux fanons chargés d’œufs sont mis en contact, les vers de l’un se mêlent à ceux de l’autre par leur extrémité libre, de sorte qu’en écartant un peu les deux surfaces, on les voit liés par une infinité de filets blancs. Si on les éloigne davantage, les filets vermiformes abandonnent res- pectivement la couche étrangère qu’ils pénétraient pour rentrer, en se contractant et se contournant en vrille, dans leur propre substance. En examinant le tartre ovifère, on aperçoit, sur différens points, des taches blanches qu'on pren- drait, au premier aspect, pour de la moisissure; mais un examen plus attentif démontre que ce sont des amas d'animaux vermiformes , très-vivaces, entrelacés, comme accouplés, et adhérens par plu- sieurs pédicules à la surface du fanon. Si on plonge dans l’eau de mer un fanon dont la matière est presque desséchée, après quatre ou cinq jours d'exposition sur le pont du navire, les petits vers se ravivent et tendent leur tête à la surface des œufs ; une pluie qui vient à tomber les ranime également, et on les voit s’agiter. Près des Malouines, au commencement de l'hiver, M. de Vauzème a remarqué que, sur les fanons des ba- leines observées en cette saison, la couche supé- rieure d'œufs blancs et opaques, c’est-à-dire fé- PEER ODON 197 ODON conds, n'existait que sur quelques points rares de la couche brune, ou même point du tout ; tandis qu'en été, an fort de la pêche, depuis le mois d’oc- tobre jusqu'en janvier, les fanons en sont cou- verts. « Il est facile d'imaginer, dit le même obser- valeur, comment ces animaux se nourrissent. Lors- que les baleines engloutissent et broient dans leur vaste gueule des quantités prodigieuses de petits crustacés, etc., les barbes des fanons, semblables à un tamis, ne laissent passer qu’une eau chargée de molécules animales très-ténues, et propres à être absorbées par ces milliers de vers qui tendent leurs suçoirs dans l'intervalle des cloisons. » L'espèce unique du genre Odontobie a recu le nom d’Odon- tobius ceti. ( Ann. sc. nat., 2° série, Zoologie, juin 1854. GErv. ODONTOGNATHE, Odontognathus (porss.) Les Odontognathes sont des poissons de l’ordre des Malacoptérygiens abdominaux, qui rentrent dans la famille des Clupes; ils forment parmi ces der- niers un genre, ou plutôt un sous-genre, qui se caractérise de la manière suivante : os maxillaires dentelés , terminés en longues pointes mobiles, qui peuvent faire presque un demi-cercle, et por- ter alors leurs pointes en avant comme des cor- nes , analogie que l’on retrouve dans le genre Thrisse, lequel se distingue du genre dont il est ici question par la présence de ventrales qui manquent constamment chez les Odontognathes. Ce sont les dentelures que nous venons d'indiquer aux mä- choires qui ont motivé la formation du nom géné- rique des animaux qui constituent le genre Odon tognathe. Ce sous-genre ne se compose que d’une seule espèce, qui a recu le nom d'OnonToGNATHE AIGUILLONNÉ , Odontognathus mucronatus, de La- cépède. ( Guv., Règne anim.) Ce poisson a été re- présenté dans l’Iconographie de M. Guérin, pl. 57, fig. 2, Sa tête, son corps et sa queue sont très- comprimés; mais, ce qui doit le faire remarquer et le faire observer avec plus d'attention, c’est le mécanisme particulier que présente ses mâchoires. La mâchoire inférieure, qui est plus longue que la supérieure, est très-relevée contre cette dernière, lorsque l'animal a la bouche entièrement fermée. Parois, elle est même si redressée dans cette posi- tion , qu'elle paraît presque verticale ; elle s’abaisse en quelque sorte comme un pont-levis, lorsque le poisson ouvre sa bouche, et l’on s’apercoit alors qu'elle forme une espèce de petite nacelle écail- Jeuse, très-transparente , sillonnée par dessous et finement dentelée sur ses bords. Cette mâchoire de dessous entraîne en avant, lorsqu'elle s’abaisse, deux pièces très-longues de substance écailleuse , un peu recourbées à leur bord postérieur, plus lar- ges à leur origine qu’à leur autre extrémité, dente- les à leur bord antérieur, et attachées des deux cô- tés à la partie Ja plus saillante de la mâchoire supé - rieure. Lorsque ces deux lames ont obéi au mou- vement de la mâchoire, elles se trouvent avancées de manière que leur extrémité dépasse la verticale, que l’on peut supposer tirée du bout du museau vers le plan horizontal sur lequel le poisson re- pose. Tant que la bouche reste ouverte; les la- mes dépassent par le bas la mâchoire ; mais lors- que celle-ci remonte pour s'appliquer de nouveau contre la mâchoire supérieure et fermer la bou- che,chacune des deux pièces se cache contre l’oper- cule, et paraît n'être que son bord dentelé, La poi- trine, qui est terminée vers le bas en une carène aiguë, présente sur cette sorte d’arête huit aiguil- lons recourbés. On distingue de plus, au travers des tégumens et de chaque côté du corps, un nom- bre considérable de côtes, dont chacune est ter- minée par un aiguillon saillant à son extrémité, et qui se réunissent pour former le dessous du ventre. résulte de cet arrangement quela carène du ventre est garnie d’un grand nombre d’aiguillons dispo- sés sur deux rangs longitudinaux , et c’est de cette double rangée que vient le nom d’Aiguillonné, par lequel on a cru devoir distinguer le poisson que nous décrivons. La couleur de lAiguillonné pré- sente, sur presque tout son corps, le vif éclat de l'argent. Comme la Sardine, l'Odontognathe, dont il est ici question, est bon à manger; aussi l’a- t-on nommé Sardine sur les côtes de la Guiane. Ce poisson vit dans l’eau salée, et parvient à la longueur de 5 à 6 pouces. (Azpn. Guicu.) ODONTHALIE, Odonthalia. (mor. erxrr.) {y- drophytes. Genre de la famille des Floridées , éta- bli par Lyngby, et caractérisé par sa fronde plane, membraneuse, presque sans nervures , produisant des siliques axillaires et lancéolées, où se dévelop- pent les gemmes sur un ou deux rangs. L'espèce sur laquelle a été fondé ce genre fai- sait partie des Delesséries de Lamouroux ; elle s’en distingue par le manque de nervures. L'Odontha- lia dentata, Lyngb., Delesseria dentata, Lamx., est une plante des mers du Nord, abondante aux îles Feroe et sur les côtes d'Islande ; de lar- ges dents marquent le bord de ses lanières. Sa couleur est d’un pourpre vineux qui passe au brun rouge. (L.) ODONTOLITHE. ( win. ) On a donné ce nom à la Turquoise de la Nouvelle-Roche, ou Turquoise osseuse, qui doit son origine à des os fossiles, sur- tout à des dents d’animaux, dont le principe co- lorant est le sulfate de fer. ( Voyez Turquotsr.) (Guér.) ODONTOMAQUE, Odontomachus. (ixs.) Genre de l’ordre des Hyménoptères, section des porte- aiguillons, famille des Hétérogynes, tribu des For- micaires, élabli par Latreille, et ne différant des Ponères, auxquelles cet auteur les a réunies depuis, que parce que les mandibules des neutres sont presque linéaires au lieu d’être triangulaires , comme dans les Ponères ; du reste, tous les autres caractères sont entièrement semblables à ceux de ce dernier genre. (Voyez Ponère. } (H. L.) ODONTOMYIE, Odonthomyia. (ixs.) Genre de l’ordre des Diptères, famille des Notacanthes, tribu des Stratyomides, établi par Meigen, et adopté par Latreille, avec les caractères suivans : anten- nes guère plus longues que la tête, avancées, rap- prochées, de trois articles, dont les deux premiers courts, presque de la même longueur, et dont le dernier en fuseau, allongé de cinq anneaux, sans ODON soie ni stylet au bout. Ce genre a été établi par Meigen , aux dépens des Stratyomes de Geoffroy et de Fabricius. Depuis, Meigen l’a supprimé dans son grand ouvrage, en alléguant qu'il ne différait des Stratyomes que par un seul caractère quelque- fois douteux, la longueur des antennes; cepen- dant, par une espèce d’inadvertance, il reconnaît lui-même ceux qu'offre la conformation dela trompe et des yeux. Enfin Macquart, en ajoutant la consi- dération des nervures des ailes, pense que ce genre peut être conservé et distingué suffisamment de celui du Stratyome. L’hypostome des Odon- tomyes est plus ou moins saillant; la trompe est même un peu allongée, à labiules marquées de li- gnes transversales du côté intérieur ; la lèvre su- périeure est échancrée à l'extrémité; la langue est de la longueur de la lèvre supérieure, suivant Fa- bricius ; le troisième article des palpes est peu ren- flé ; les deux premiers articles des antennes sont à peu près également courts; le troisième est long, fusiforme, à cinq divisions ; les yeux sont souvent ornés d’un arc pourpre et à facettes beaucoup plus grandes chez les mâles, dans la partie supérieure , que dans l’inférieure ; l’écusson est armé d’épines ; les ailes ont quelquefois une seule cellule sous- marginale, et toujours quatre postérieures; les nervures postérieures sont sinueuses. Ge genre est assez nombreux en espèces, et, parmi celles qui se trouvent en France, nous citerons : L'Ononromux rourcuur, O. furcata, Latr. , Ge- ner. Crust, et Ins., tom. IV, pag. 275; Macq., Hist. nat. des Dipt., tom. I, pag., 245; Stratyo- mis ornata, Meig., n° 13. Elle est longue de 6 à 7 lignes, noire, avec des poils jaunâtres; Ja face est carénée; le front de la femelle offre deux ta- ches en forme de C, opposées; le bord antérieur des yeux est jaune; l’écusson est fauve, avec le bord antérieur et l'extrémité des pointes noirs ; l'abdomen présente des taches fauves, presque contiguës dans le: mâle; le ventre est jaune, les pieds sont fauves; la base des cuisses est noire; les jambes du mâle sont annelées de brun. L'Ononrouyre ANNULÉE, O. anuulala, Macquart, Hist. nat. des Dipt., tom. I, pag. 246; Stratyomis splendens, Meigen, n° 11 : lengue de 5 lignes, noire, avec des poils jaunes; la face et les côtés du thorax offre des poils blancs ; les pointes de l’é- cusson sont jaunes ; l'abdomen présente des ban- des transversales orangées sur les 2°, 3° et 4° seg- mens; le 5° présente une tache; le ventre et les pieds sont jaunes; les cuisses sont noires, avec l'extrémité de même couleur; les ailes offrent une tache costale brune dans la femelle. Se trouve dans le midi de la France et de l'Autriche. L’OnonromytE ARGENTÉE, ©. argentata, Latr., Gener. Crust. et Ins. , tom. IV, pag. 279 ; Mac- quart, Hist. nat. des Dipt., tom. I, pag. 246 ; Stratyomis argentata, Fabr., Suppl. Antl., n° 17. Elle est longue de 4 lignes, noire , avec des poils blancs chez le mâle, et des poils jaunes chez la femelle ; l'épistomeest très-saillant; le premier ar- ticle des antennes est.un peu allongé; le thorax offre des poils jaunes, brunâtres; les pointes de 198 ODYN ——— l’écusson sont petites; le ventre est verdâtre ; les serres et la base des cuisses sont ferrugineux; les jambes présentent un anneau brun chez la fe- melle ; le milieu des ailes offre une petite tache brune. Se trouve en France et en Allemagne. L’Ononrouxis riGRINE, O. tigrina, Latr., Gener: Crust. et Ins., tom. IV, pag. 275; Macq., Hist. nat. des Dipt., tom. I, pag. 246, Stratyomis ti- grina, Fabr., Syst. ant., n° 18 ; Meiïg., n° 22 : lon- gue de À lignes, entièrement noire; le thorax, chez la femelle, est parsemé de duvet jaune et de poils gris ; les pointes de l’écusson sont jaunes ; le ven- tre est jaune, bordé de noir; les pieds sont fauves: les cuisses sont noires ; les jambes sont annelées de brun; le bord antérieur des ailes est brun: la cellule sous-marginale est distincte. Cetteespèce est assez commune, (H. L.) ODORAT. C'est le sens destiné à la perception des odeurs. La fonction de l’'Odorat a recu des physiologistes le nom d’Olfaction. (Voyez ce mot.) (GG. DE C.) ODYNÈRE, Odynerus. (ixs.) .Genre de l’ordre des Hyménoptères, section des Porte-aiguillons, famille des Diploptères, tribu des Guépiaires, divi- sion des Guépiaires solitaires, établi par Latreille, et ayant pour caractères : les deux ou trois der- niers articles des palpes maxillaires dépassant l’ex- trémité des mâchoires ; lobe terminal de ces mâ- choires court, brièvement lancéolé. Les espèces qui composent ce genre, et qui n’a pas été adopté par Fabricius, sont toutes renfermées dans son genre Vespa. Olivier a suivi la même marche que Fabricius, en avouant cependant que ces Hyméno- pières diffèrent éminemment des Guépes par quel- ques points de leur organisation, et surtout par leurs habitudes. Jurine n’adopte pas non plus ce genre, parce que ses ailes sont tout-à-fait sembla- bles à celles des Guépes. Les Odynères sont distin- gués des Guêpes et de toutes lesautresGuêpiaires so- ciales par leurs mandibules, qui sont très-étroites, tandis qu'elles sont aussi longues que larges , et tronquées au bout dans ces dernières. Le lobe inter- médiaire de la languette est étroit et long dans les Guêpes solitaires, tandis qu’il est presque en cœur dans les sociales. Le genre Synagre se distingue des Odynères par sa languette, qui est divisée en quatre filets, sans points glanduleux au bout, tan- dis que celle des Odynères est trilobée, avec qua- tre points glanduleux à l'extrémité. Dans les Pté- rochiles de Klug, les derniers articles des pal- pes maxillaires ne dépassent pas la longueur des mâchoires, tandis qu’ils sont beaucoup plus longs dans les Odynères; enfin les Eumènes et les Dis- cœlis s’en distinguent par des caractères dela même valeur, et les Céramies en sont séparées par leurs quatre ailes, qui sont toujours étendues, tandis que les supérieures sont doublées pendant le repos dans les genres précédens. La tête des Ody- nères est verlicale, comprimée , presque triangu- laire, comme dans les autres Guépiaires ; les yeux sont échancrés ; leurs antennes sont semblables à celles des Guêpes; les mandibules sont étroites; allongées, rapprochées et avancées en forme de LP CR ODYN bec; les mâchoires et la lèvre sont proportionnel- lement plus avancées que dans les autres genres voisins; la languctte est bifide, avec la division du milieu longue , profondément échancrée; les pal- pes maxillaires sont composés de six articles ; les labiaux de quatre ; la fausse trompe est courte , et ne va pas jusqu'à la poitrine ; l’'abdomenest ovoido- conique, point rétréci en pédicule à sa base, et armé, chez les femelles, d’un aiguillon fort et ré- tractile. Les mœurs de ces Hyménoptères sont très-re- marquables , et les éloignent beaucoup. des Gué- pes ; les Odynères vivent solitaires, sans construire de ruches, tandis que les Guêpes forment de gran: des sociétés, composées de trois sortes d'individus, et font des travaux analogues à ceux des Abeilles. Réaumur, qui a étudié les habitudes d’une espèce d’Odynère-( la Guêpe des murailles de Linné), a donné des détails très-curieux sur la manière dont elles construisent leurs nids. La femelle pratique, dans le sable ou dans les enduits des murs, un trou profond de quelques pouces , à l'ouverture duquel elle élève en dehors un tuyau d’abord droit, ensuite recourbé et composé d’une pâte ter- reuse, disposée en gros filets contournés ; elle en- tasse: dans la cavité de la cellule intérieure huit à douze petites larves du même âge, vertes, sembla- bles à des chenilles, mais sans pattes, en les posant par lits, les unes au dessus des autres, et sous une forme annulaire. Après y avoir pondu un œuf, elle bouche le trou, et détruit l’'échafaudage qu’elle avait construit ; les larves qui sont déposées au fond du trou servent de nourriture à la petite larve, qui ne tarde pas à éclore de l’œuf qui a été déposé par la femelle ; et comme ces vers, ainsi renfermés, sont sans moyens de nuire, ils ne peuvent faire périr la larve de POdynère, qui prend son accroisse- ment , et qui ne se transforme probablement qu’a- près avoir mangé toute la provision de petits vers. Ce genre renferme plusieurs espèces; la plus re- marquable et la plus commune dans toute l'Europe est FODyNÈRE DES MURAILLES, Odynerus murarius, Latr.; Vespa muraria, Linn., Fabr., Oliv.; O. spi- nipes, Spin., Lat., Illig. : elle est noire ; le dessus de ses antennes et le milieu du front jaunes; le corselet offre deux taches de la même couleur en devant, et l'abdomen présente quatre bandes jau- nes. Cette espèce se trouve assez communément aux! environs de Paris, dans les lieux secs et sa- blonneux. (H: L.) M. Wesmael, professeur d'histoire naturelle, à Bruxelles, entomologiste distingué, a publié ré- cemment une Monographie des Odynères de la Bel- gique, et a trouvé de bons caractères pour distin- guer les espèces qui ont entre elles la plus grande analogie ; il partage les huit espèces qu’il a obser- vées en trois familles ou divisions, réparties en deux sections, ainsi qu'il suit : L. Surface dorsale du, premier segment de l’ab- domen formée d’une seule pièce, etc. 1 fam. O. reniformis, spinipes et melanoce- phalus. nt ce IL, Surface dorsale du premier segment de l’'ab- 199 OECOP . domen formée de deux pièces, réunies par une suture transversale. 2° fam. Face postérieure du métathorax présen- tant, de chaque côté, un angle saillant ; les deux derniers articles des antennes des mâles en forme de crochet. O. parielum.et antilope. 5° fam. Face postérieure du métathorax lisse: dans le centre, et rugueuse sur les bords; extré- mité des antennes simples dans les deux sexes. O. crassicornis elegans et bifusciatus. Ces huit espèces sont décrites avec détail dans le Mémoire de M. Wesmael , et leur synonymic est débrouillée avec soin et talent. (GuËn.) : OECOPHORE, OÆcophoru. (ins.) Ce genre, qui a été établi par Latreille aux dépens du grand genre T'inea de Fabricius, appartient à l’ordre des Lépi- doptères, famille des Nocturnes, tribu des Tinéites. Ses caractères principaux sont: antennes et yeux écartés ; une-spiitrompe très-distincte et très-al- longée ;. ailes pendantes sur les côtés du COrps ; palpes labiaux beaucoup plus longs que la tête, et rejetés en: arrière jusqu'au dessus du thorax. Les OEcophores se distinguent au premier abord des Teignes, parce que-celles-ci ont les palpes labiaux petits et point saillans, Les Euplocampes et les Phicis en sont séparées par leur. spiritrompe ow langue, qui est très-courte et presque nulle. Les Lithosies et les Hÿponomeutes ont les ailes posées en toit, plus ou moins arrondies dans le repos; enfin les Adèles en sont très-distinctes par leurs antennes, qui sont toujours d’une longueur déme- surée, et par leurs yeux, qui sont presque conti- gus. Ces petits Lépidoptères ont les ailes ornées de couleurs souvent très-agréables, et quelquefois même métalliques et très-brillantes ; le bord de ces ailes est entouré d’une frange de longs poils. Les Chenilles se nourrissent de végétaux; elles sont tantôt presque nues ou cachées dans la substance dont elles se nourrissent, n'ayant rarement que quatorze pattes, tantôt renfermées dans l’intérieur des grains qu'elles rongent. Duhamel et Dutillet ont observé une espèce d’OEcophore qui vit dans les graines des céréales, et qui fit, en 1770, de grands ravages dans l’An- goumois. Il paraît, d’après les faits consignés dans leur Mémoire (Histoire d’un insecte qui dévore les grains dans l’Angoumois, 1 vol. in-12 ), que l’in- secte parfait dépose ses œufs sur les grains de blé et d'orge avant leur matürité; que la Chenille, en sortant de l’œuf, s’introduit dans le grain de blé, et en mange toute, la. substance farineuse sans toucher l'écorce, de sorte qu’au premier coup d’æil les grains rongés par cette Chenille ne diffè- rent nullement de ceux qui sont sains. Ces petits Lépidoptères multiplient considérablement; et, quoiqu'un ou deux grains suflisent à la Chenille la plus vorace, il n’est pas étonnant qu’elles aient dé: truit beaucoup de blé et d'orge dans les années où ces insectes. étaient très-abondans. Latreille pense que beaucoup de Chenilles qu’on a nommées mineu- ses produisent des OEcophores. Parmilesseptà huit espèces que renferme ce genre, nous citerons l’'OE- COPHORE (OLIVIELLE, OEcophora oliviella, Latr.; Zé- OEDEM 200 OEDEM nea oliviella, Fabr.: les ailes supérieures sont d’un noir doré, avec une tache à la base et une bande au milieu, jaunes; derrière cette bande est une petite raie argentée ; les antennes ont un anneau blanc près de leur extrémité. Gelte espèce se trouve aux environs de Paris. Les T'inea désignées par Fabricius, sous les noms de /inneella, Ræseell«, Leuvenhoeckella, Bracteella, Brongniardella, Geof- froyella et Flavellana, font partie de ce genre. (H. L.) OEDÉLITE. (aux. ) Ce nom s’appliquait autre- fois, soit à la Mésorxre, soit à la Scorézite. Foy. ces deux mots. (A. R.) OEDÉMAGEÈNE. (ins. ) Voyez OËsrne et OEs- TRIDES. , OEDÉMÈRE , ŒEdemera, (ins. ) Ce genre , qui a été établi par Olivier et adopté par Latreille L appartient à l’ordre des Goléoptères, section des Hétéromères, famille des Sthénélytres, tribu des OEdémérites. Les principaux caractères de ce genre sont : antennes fihformes , plus courtes que le corps; premier article allongé , renflé; le se- cond court, arrondi; mandibules cornées , ar- quées , terminées par deux ou trois dents ; mâchoi- res bifides ; palpes ayant leur dernier articlé plus grand, en forme de cône renversé, comprimé ; pénultième article de tous les tarses bifide; cro- chets du dernier simples ; corps étroit et allongé; élytres flexibles, souvent rétrécis à leur extré- mité; cuisses postérieures renflées dans les mâles du plus grand nombre. Les insectes qui composent le genre OEdémère avaient été dispersés dans dif- férens genres par les auteurs anciens : Geoffroy les avait placés parmi les Cantharides. Linné en avait mis aussi quelques unes dans ce genre, et d’autres espèces dans son genre Nécydale. Fabri- cius, en adoptant la manière de Linné, placa plusieurs OEdémères dans son genre Lagrie; enfin le même auteur a donné le nom de Dryops, qu'O- livier avait assigné avant lui à un autre genre , aux CEdémères d'Olivier , et il s’est servi du nom de Parnus pour désigner les Driops d'Olivier. Le genre OEdémère, tel qu'il est adopté actuellement, diffère des Vothus de Ziégler et d'Olivier, qui en sont le plus rapprochés , par leurs yeux qui sont entiers et non échancrés pour recevoir les anten- nes. Les Galopes et les Lagries en diffèrent par le même caractère. Enfin, les Sténostomes, qui ont encore la même forme, et dont les élytres sont de la même consistance, s’en éloignent cependant, parce qu'ils ont un museau aussi long que le reste de la tête et portant les antennes. Le corps des OEdémères a une forme allongée, presque cylin- drique ; leur tête est étroite, avancée, peu incli- née; les yeux sont de grandeur moyenne, arron- dis, assez saillans ; la bouche est un peu avancée, avec les mandibules bifides à leur extrémité ; les mâchoires sont terminées par deux lobes, dont l'extérieur est étroit, allongé, presque cylindri- que, frangé au bout; les palpes maxillaires sont composés de quatre articles, dont le premier plus grand , presque en forme de cône renversé et com- primé ; la languctte est presque en forme de cœur , membraneuse, profondément échancrée ; les palpes labiaux sont composés de trois articles, ils sont beaucoup plus courts que les maxillaires ; les an- tennes sont filiformes ou sétacées, composées d'articles cylindriques , gréles , allongés , et insérés sur une protubtrance près du bord interne des yeux; les élytres sont plus ou moins flexibles, de largeur égale dans quelques espèces , atténuées postérieurement ou presque tubulées dans les au- tres ; elles sont en général pointillées et marquées de lignes élevées; les pattes sont de longueur moyenne ; les cuisses sont en général peu renflées, si ce n'est dans les mâles de quelques espèces où les postérieures sont extrêmement renflées et très- courbées ; cette grosseur considérable des cuisses, qui, au premier aspect, ferait croire que ces in- sectes sont, ou sauteurs, ou très-lourds, ne les empêche pas de marcher avec autant d’agilité que les femelles. On ne sait pourquoi la nature a gross outre mesure ces cuisses dans quelques mâles seu- lement; il est probable cependant que ce n’est pas sans motifs. Ne serait-ce pas pour remplir quelque usage pendant l’accouplement ? Les mœurs et les métamorphoses des OEdémères sont tout-à-fait inconnues. On trouve l'insecte parfait sur les fleurs , dans les lieux secs, humides , dans les bois, les prairies, etc. Les différentes espèces se ren- contrent dans les pays chauds et dans les climats tempérés. On en connaît plus de cinquante espè- ces propres aux cinq parties du monde. Latreille partage ce genre en deux sections. A. Elytres presque de la même largeur partout , n'étant pas entr'ouvertes postérieurement dans la moitié de leur longueur , à la suture. OEnéuère Noréke , OEdemera notata, Oliv. En- tom;,iom. JT, 10,,;n° 8,..tab: as fs. 8,14; Necydalis notata, Fabr., Payk.; Cantharistestacea, Geoffr., Fourcr. Elle est longue de cinq lignes ; la tête et le corselet sont ferrugineux; les élytres sont testactes , avec l’extrémité noire; les pattes sont tantôt noirâtres, tantôt d’un brun ferrugi- neux, avec les jambes et les tarses antérieurs jau- nâtres. Cette espèce se trouve aux environs de Paris ; on la rencontre plus communément dans le midi de la France, dans les chantiers de bois en construction. B. Elytres fortement rétrécies postérieurement, et entr’ouvertes à la suture dans la moitié de leur longueur. OEntmère gLeue, OEdemera cærulea, Olv., ibid., pl. 1, fig. 10; Vecydalis cœrulea, Fabr., Lin., Rossi; Cantharis nobilis, Scop. ; Cantharis viridi-cærulea elytris, Geoffr. ; Cantharis grossipes, Fourcr. Elle est longue de quatre lignes ; lesélytres sont subulées ; le corps est bleu ; les cuisses posté- rieures sont arquées et renflées dans les mâles. Cette espèce est assez commune dans toutle midi de l’Europe et aux environs de Paris. Nous l’avons représentée, grossie, dans notre Atlas , pl. 415, fig. 4 (H. L.) OEDÉMÉRITES , dŒdemeritæ. (1xs. ) Tribu de l'ordre des Coléoptères, section des Pentamères , famille ( OEDIC 201 OEDIC famille des Trachélides, établie par Latreille, et renfermant des Coléoptères qui ont les mandi- bules bifides, le. pénultième article de tous les tarses bilobé, et le dernier des palpes maxillaires grand , triangulaire; les antennes sont insérées à nu, filiformes ou sétacées , généralement allongées et quelquefois en scie ; le corps est étroit , allongé, avec le corselet cylindracé, plus étroit postérieu- rement que la base des élytres ; les élytres sont souvent molles et flexibles , rétrécies dans plusieurs à leur extrémité; les pieds postérieurs de quelques uns diffèrent selon les sexes. Latreille partage cette tribu en quatre genres : Calope, Sparèdre , Dityle et OEdémère. (H. L.) OEDICNÈME, Œdicnemus. ( oi. ) M. Tem- minck est le premier qui ait séparé générique- ment les oiseaux connus sous ce nom, des Plu- viers , avec lesquels on les confondait. Cette coupe, motivée par des caractères légers, il est vrai, mais propres à la différencier de ces der- nicrs , est généralement adoptée par les ornitholo- gistes. Les OEdicnèmes forment donc dans l’ordre des Gralles et dans la famille des Pressirostres un genre qui semble faire le passage naturel des Ou- tardes aux Pluviers. La transition des uns aux au- tres est tellement insensible, que, pour Latham, la seule espèce connue en Europe (OËEdicn. crepitans) était une Outarde ( Otis œdicnemus }. On caracté- rise les OEdicnèmes ainsi qu'il suit : bec plus long que la tête, droit, fort , un peu déprimé à la base, comprimé vers le bout; arète de la mandibule supérieure élevée; mandibule inférieure formant l'angle ; narines placées au milieu du bec , longi- tudinalement fendues jusqu’à la partie cornée de celui-ci, ouvertes par devant, et percées de part en part; pieds longs, grêles ; trois doigts dirigés en avant, réunis par une membrane jusqu’à la seconde articulation ; queue fortement étagée ; ailes médiocres et aiguës. Un naturel craintif et même farouche, des ha- bitudes terrestres et l’on pourrait dire nocturnes , un instinct d'association remarquable , un régime insectivore , et, s’il faut en croire quelques obser- vateurs, la polygamie, sont dans lés mœurs des OEdicnèmes. La voix de ces oiseaux est très- forte et retentit au loin. La mue n’a lieu chez eux qu’une fois l'an; les sexes diffèrent peu entre eux; les jeunes sont plusieurs années avant de se cou- vrir de couleurs permanentes ; le bec et les pieds sont aussi long-temps avant d’avoir acquis tout leur développement. Les OEdicnèmes sont des oiseaux propres à Vancien continent. L'Europe n’en possède qu’une espèce. c OEpicxème criarD , OEdicn. crepitans, Temm.; Charadrius œdicnemus, Lin. Buflon ( Hist. nat. des Ois., tom. VIIT ) l’a fait connaître sous le nom de grand Pluvier ou Courlis de terre. Toutes les parties supérieures de son corps sont d’un roussä- tre cendré, avec une tache longitudinale noirâtre sur le milieu de chaque plume; l’espace entre l'œil et le bec, la gorge, le ventre et les cuis- ses, d’un blanc pur; le cou et la poitrine sont T. VL 426° Livraison. légèrement colorés de roussâtre et parsemés de raies longitudinales brunes; l’aile est traversée par une bande blanchâtre ; une tache de même cou- leur occupe le milieu de la première rémige ; les rectrices , excepté celles du milieu , sont terminées de noir; le bec, d’un jaunâtre clair vers la base, est noirâtre dans le reste de son étendue ; le tour des yeux , l'iris et les pieds sont d’un jaune pur. Sa taille est de seize pouces. Les jeunes ont les couleurs moins bien pronon- cées ; ils se distinguent en outre , au premier coup d'œil, par la forme dilatée du haut du tarse et par la grosseur de l'articulation qui répond au genou dans les Mammifères. Cette forme du tarse est propre aux jeunes de l’année, de toutes les espè- ces d'oiseaux à longues jambes grêles ; mais elle est particulièrement remarquable chez les OEdi- cnèmes. C’est d’après ce renflement que Bélon avait composé et donné à cet oiseau le nom d’OEdicne- mus , nom qui signifie jambe enflée. Cette espèce, que l’on trouve dans plusieurs départemens de la France au printemps et en au- tomne, ct dans quelques autres pendant toute l’année, se plaît sur les plateaux des collines , dans les terrains secs, pierreux et sablonneux. De [à est venu que l’on appelle en Beauce et dans quel- ques autres endroits un mauvais terrain une terre à Courlis. Cette habitude de ne se tenir que dans les lieux arides et secs la distingue des Pluviers , qui préfèrent les plaines humides et marécageu- ses. Les OEdicnèmes, plus timides encore que fa- rouches , semblent tellement dominés par la peur, qu'ils restent immobiles tant que le soleil est sur l'horizon. Quoiqu'ils y voient très-bien le jour, ils ne se mettent en mouvement et ne se font enten- dre qu’à l’entrée de la nuit. C’est alors qu'ils se répandent de tous les côtés en volant rapidement et en criant de toutes leurs forces sur les hauteurs. Leur voix, qui s’entend de très-loin, est un son plaintif ( turlui, turlui ), pareil à celui d’une flûte tierce. Lorsqu'ils émigrent , la bande entière sem- ble se mettre sous la conduite d’un chef dont elle suit les cris. Si, pendant le jour, on trouble leur repos, ils prennent leur volée en rasant la terre , et vont s’arrêter non loin du lieu qu'ils ont aban- donné sur un terrain qui leur soit connu : lors- qu’on les poursuit trop vivement, ils abandonnent les dunes sablonneuses, les collines arides , pour se jeter dans les bois. Leur marche est très-agile, et ils courent sur la pelouse et dans les champs aussi vite qu'un chien, ce qui leur a valu, dans quelques localités, le nom d’Arpenteurs. Après avoir bien couru, ils s'arrêtent tout court , tien- nent leur corps et leur tête immobiles etse blotissent contre terre à côté d’une pierre ou d’une touffe d'herbes. Leur nourriture consiste en insectes de toutes sortes , Scarabées, petits Limacons, Lé- zards , et même petits quadrupèdes. La nidifica- tion, chez l’'OEdicnème dont nous parlons, et chez toutes les espèces en général, est simple. La femelle dépose sur la terre nue ou dans le sable deux ou trois œufs d’un blanc cendré, tacheté de brun-olive noirâtre. La couvée est de trente jours, d 26 OEDIC._ Les pelits quittent le nid dès leur naïssance , cou- rent et prennent eux-mêmes la nourriture que la mère leur indique. Tls ne sont alors couverts que d'un duvet épais , de couleur grise, et-ce n’estque “fort tard qu'ils acquièrent la faculté de voler: Pen- dant les premiers temps que dure l'éducation de la famille, le mâle ne quitte pas la ‘femelle. La ‘chair de cet oiseau n’est pas très agréable au goût ; pourtant on la mange , surtout lorsqu'elle provient d’un jeune individu. Cette espèce est très-abondante dans le midi de ‘la France, en Îtalie, en Sardaigne , dans l’Archi- pel et en Turquie : elle est peu commune dans les parties orientales , et est seulement de passage'en Allemagne et en Hollande. OEnicnèue À LonGs Prens, OEdicn. longipes, Geoffr,, Vieill., Gal. du Mas., pl. 228. Il a la taille d'une Poule de basse-cour , le sommet de la tête et la nuque d’un cendré clair, mais chaque plume striée de noir; le dos et les ailes d’un brun cendré, avec des taches longitudinales d’un noir parfait ; un grand miroir blanc sur les quatre premières rémiges ; la gorge et la face d’un blanc pur; tou- tes les autres parties inférieures d’un blanc rous- sâtre , marqué de grandes mêches d’un brun foncé; sa queue est rayée transversalement de bandes noires très-espacées, disposées en zigzag sur un fond gris ; son bec est noir et ses pieds bruns. On Jé trouve en Australasie, OEnicnème TacaarD, OEdicn. maculosus , Cuv. : OËdicn. grallarius, Temm., Ois. color., pl. 292, d’un brun roussâtre tacheté longitudinalement de brun noirâtre en dessus ; aréole des yeux, mous- taches, menton et gorge, d’un blanc pur; petites tectrices alaires roussâtres , tachetées. de noirâtre et terminées de blanc ; rémiges noires, à l’excep- tion des deux premières qui sont blanches jusqu’au- delà de leur milieu; parties inférieures d’un blanc roussâtre strié de noir ; tectrices caudales inférieu- res rousses; tectrices d’un cendré blanchâtre , rayées.et terminées de noir ; le bec est brun dans son milieu, noir à la pointe et jaune à.la base; les pieds sont bruns. I habite les plaines arides de l’Afrique. OEnicnÈmE À cros BEC, OEdien. magniroslris , Geoffr. Cette grande espèce, dela taille de l'OEdi- cnème échâsse, mais moins haut montée sur ses pieds , a. un bec fort et légèrement recourbé vers sa, pointe (1). Le plumage des parties supérieures est: d’un:brun cendré ; il règne: au dessus des yeux deux larges, bandes, l’une brun foncé, et l’autre blanche ; une grande tache noire occupe; la ré- gion des oreilles et la commissure du bec; les tec-! æices .alaires sont d’un cendré: clair, traversées dans Je haut par une bande blanche ; les joues la gorge, le ventre , une petite tache occupant le mi- lieu de la première rémige , sont de cette couleur : au couet à la, poitrine les plumes ont une teinte cendrée et sont. marquées de stries brunes qui. va- (1) Tlliger ; à cause’ de cette différence dans le bec i A6 celte espèce:le type deson genre. Buislin. » à fait 202 00 (OEGLE rient ‘d'intensité selon leur position ; Les tectrices étagées offrent en dessous des taches grisâtres; les pieds paraissent être d’un gris brun-ou verdâtre ; le bec est noir. Sa taille est de dix-sept à dix-neuf “pouces. | - Get oiseau , qui habite les : rivages -des terres australes , se présente également, avec quelques -variétés de plumage, sur lesrrives de J’Inde , des ‘îles dela Sonde-et-des Moluques. | On connaît une nouvelle espèce.d'GEdicnème, qui va être publiée par M. Lherminier dans le Magasin ‘de: zoologie, -cl.:1T,:n°,8/ , :sous le nom d'Of dicenemus vocifer.Elle:-ressemble beaucoup aux espèces précédentes ; sa taille est dewingt-et-un -pouces; son-bec est:noir et son plumage varié de -noir ; de‘blanc et de-fauve..Nousreproduisons icr, -pl 436, fig. 3 la figure publiée;dans le, Magasin de zoologie. (Z. G) - OEGLÉE, Œglea. (crusr.) Genre de l'ordre des Décapodes, famille des Macroures, tribu des Gala- thines, Galathinæ ; Gours d'Eutomologie, établi par Leach aux dépens des Galathæa de Latreiïlle et de Lamarck. Les caractères qui distinguent cegenre de celui de:Galathée:sont : carapace-presque unie , ayant son rostre simple, non épineux ,,son bord postérieur presque. droit , et son.dos marqué de plusieurs impressions qui séparent des régions. Les’antennes intermédiaires ou supérieures ayant leursecond:article plus court que le premier ; man- dibules largement-dentelées ; pieds-mâchoires ex- térieurs simples; serres légèrement inégales, ayant les doigts entiers; cuisses et ongles -des,pattes de la seconde , de la troisième-et ‘de la quatrième paire simples, abdomen lisse ; lames natatoires la- térales de la queue biparties:.Ce:genre, comme il est facile de lewoir , d’après les caractères que nous venons d’exposer ;est bien distinct-de-celui de Ga- lathée, et ne peut être confondu avecluià cause de la carapace, qui, chez ce dernier,.eststoujours dé- -primée , divisée-par des incisions:nombreuses , et . prolongée en avant parumrostreépineux , par les antennes qui ontleurs second et troisième articles -égaux , et le premier: terminé: par {rois épines, tandis que chez le: genre OEglée; les articles qui les -composent sontinégaux entre eux; pandes mandi- bulesiqui sont dépourvues: de dents;,;-tandis qu’on en trouve chez les Galathées ,-et enfin par d’autres caractères! dont -ilest; mutile-ici de,donner l’ex- posé, et que l’on peut facilement voir au mot Ga- LATHÉE. 5 L'espèce type de ce genre est : L'OËÉcrteunie; OEgleadævis ;Leach, ; Dict.: sc. lopat.ytom. XVIIL, pag.049 ; Galathæalævis, Latr., Encycl. méth., Crust. , pl. 308. La carapace,est :échancrée“de chaque côté. antérieurement, assez finement granuleuse sur .la: surface ,.sans, lignes transverses épineuses ; comme celles-qu’on remar- -que-sur le céphalothorax des Galathées ; les. poils -des parties supérieures-du corps sont de couleur “brune.: Gette espèce , quia étéfigurée par M; Des- marest, dans ses Gonsidérations générale sur,les Crustacés , pl:33; fig. .2,1se trouve au Chili. : | ŒL) PL Ja7 Po —@——@ OEIL; - OEIL. (awar.) L'OEüil, dans-lequel réside le sens. dela vue étantun desorganesles plusimportans, tant, souslerapportde sastructure quesous celui desphé- nomènes complexes dont ilest le siége, nous al- lons en décrire avec soin chaque partie et l’exami- ner successivement dans la série animale, afin.que, lorsque l’on. fera connaître le phénomène de la vi- sion, on puisse en saisir. avec. facilité le méca- nisme vraiment admirable, Les diverses. parties qui constituent l'organe de lawision.sont divisées en parties accessoires et par- ties-constituantes. Les premières occupent le con- tour-dela cavité qui renferme le globe de l'OEül, ou bien sont situées autour de cet organe ; les autres, au-contraire, contribuent à former le globe ocu- hire lui-même. 1° Parties accessoires. Les sourcils sont deux émi- nences{ortementarquées, convexes en haut, plus ou moinssaillantes, plus ou moins larges, plus oumoins épaisseset recouvertes de poils courts, fortsetraides, destinés: à protéger les organes de la vision, et ser- vant à varier singulièrement l'expression de la phy- sionomie!, par leur couleur, leur forme et leur mo- bilité. - Les paupières sont deux espèces de voiles mo- biles destinés àrecouvrir le globe.de l'OEïl, que l’on distingue en supérieure et en inférieure, et qui.sont séparées l’une de l’autre par une fente trans- versale. La paupière supérieure très-mobile, descend au: dessous du diamètre transversal-de. l’OEil, et est spécialement chargée de recouvrir cet organe ; car Linférieure très-peu mobile s'élève peu au devant de-lui. Toutes.les deux sont convexes eñ devant, et présentent beaucoup de rides transversales plus marqués sur la supérieure que sur l’inférieure et chez les vieillards que chez les jeunes sujets. Les deux paupières se réunissent aux extrémités du. dia- mètre! transversal. de l'OEil, en formant deux an- gles dont l’interne esi, plus ouvert que l’externe, etestcommunément appelé grand angle de LOEil. Cette différence. provient de ce que les fibres du muscle orbiculaire des paupières s’insèrent en de- dans sur un tendon qui n'existe pas en dehors. Les: bords libres des paupières sont taillés obli- qüement et de manière à former en arrière, par leur rapprochement un canal étroit et triangulaire dont le globe de l'OEil forme la paroi postérieure, et quisert à conduire les larmes vers les points Lacrvmaux (voy: ce mot) pendant le sommeil, Hs-sont concaves et arrondis du côté du nez; au moment où ils commencent à être taillés en biseau, on observeun petit tubercule dañs lequel est creusé Vorifice des conduits lacrymaux. Enfin ils offrent les orifices des glandes. de Meibomius destinées à séeréter un liquide onctueux. Les cils qui occupent ce-même bord. libre des paupières sont des poils durs et solides , ordinaire- ment de la couleur des cheveux ; et disposés sur deux; trois ou quatre rangs irrégulièrement plantés, La caroncule. lacrÿmale. est une petite tumeur molle, membraneuse , pâle, placée dans le grand 203. OEIL angle de l’œiliet très-improprement appelée glande lacrymale par les personnes étrangères à l’anatomie, (Foy: Guanne Lacryuazs,) Elle est formée par un repli. delamembrane conjonctive, dans l'épaisseur duquel. on,trouve. des follicules muqueux et quel- ques poils: très-déliés que; l’on peut apercevoir à l'œil nu, et mieux encore à l’aide de la loupe. Les paupières sont formées par une peau d’une finesse et d’une transparence extrêmes. Elle est ap- pliquée sur. une couche de tissu cellulaire lâche à filamens très-ténus , qui ne se, charge jamais de graisse , mais qui s’infiltre facilement de sérosité oubien de sang, comme dans les contusions même assez. légères. Au dessous, se trouve une couche charnue , formée par les fibres écartées et très- ténues. du:muscle. orbiculaire, couche destinée à rapprocher par sa contraction les deux paupières l’une de l’autre. Un tissu cellulaire: lamelleux sé- pare cette, couche ch2rnue d’une membrane f- breuse qui: n’occupe que la partie externe seule- ment. de l’une et l’autre paupière. Le bord-libre de chaque paupière: est occupé par un fibro-cartilage, auquel on.a donné le nom de fibro cartilage tarse ; de plus, il existe aussi dans l'épaisseur de ce bord libre , un nombre considérable de petits follicules ronds, logés, dans, des. sillons spéciaux entre les fibro-cartilages tarses’etla membrane conjonctive, et nommés follicules ciliaires ou glandes de Meibo- mius., Chaque follicule est arrondi, blanc ou jau- nâtre, et les. plus voisins du bord libre de chaque paupière s’ouvrentien dehors par des orifices à peine sensibles. Enfin des, vaisseaux artériels four- nis par les artères. ophthalmique , sous-orbitaire , temporale et faciale , des veines, des vaisseaux lym- phatiques et. des nerfs, entrent aussi dans la struc- ture de ces organes délicats. La membrane conjonctive, très-mince ,. transpa- rente et de l’ordre des membranes muqueuses , tapisse la face postérieure des paupières , dont elle est aussi un des élémens , et le devant du globe de l’OEil , en se: bornant toutefois à la circonférence de la cornée. Sur le bord libre de la paupière su- périeure , elle se, continue manifestement avec la | peau au niveau de la sortie des cils, puis elle recou- vre le bord du fibro-cartilage. En dedans, elle s’introduit par les points lacrymaux dans le sac la- crymal et le canal, nasal. Sur la partie interne du globe de l’OEil, la membrane conjonctive forme un autre repli assez peu marqué qui acquiert chez certains animaux un développement assez considérable pour constituer une troisième pau- ière. Muscles de l’OEil. Ces muscles sont destinés à imprimer à, l'OEil tous ses mouvemens. Ce sont :° l’orbiculaire des paupières qui entoure la base de l'orbite, et..est fendu transversalement pour l'ouverture des paupières. IL a pour usage de rap- procherles paupières l’une, de l’autre en les ame- nant.au-deyant du globe de l’'OEïl, contre lequel il les applique. La cessation de.sa contraction per- metlaux paupières de s’ouyrir. 2° L'élévateur de la paupière supérieure ; il est situé dans l'intérieur de l'orbite ; et plus large en avant, qu'en. arrière ; il OEIL 204 OEIL s’attache en arrière à la gaine que la dure-mère fournit au nerf optique, de là il se porte en avant, et, arrivé à la partie supérieure du globe de l’OEïl; il se courbe en bas, jusqu’à la partie inférieure de la paupière supérieure, où il se termine en s’é- “panouissant en une membrane (pl. 417, fig. 2, a); son usage est de relever la paupière supérieure, de la tirer en arrière et de l’enfoncer dans l'orbite. 3° Le muscle droit supérieur (pl. 417, fig. 2 , c); ilest placé sous l’élévateur de la paupière. Il se fixe en ar- rière à l’apophyse d’Ingrassias, et il se termine à la partie supérieure du globe de l’OEil , en confondant ses fibres avec la sclérotique. Il a pour but d'élever l'OEil. 4° Le muscle droit inferieur (pl, 417, fig. 2, e), représente exactement, à la partie inférieure du globe, le muscle droit supérieur; il s’insère sur le globe de l’OEil , et ses fonctions consistent à abaisser le globe de l’OEïl. 5° Le muscle droit in- terne (planche 417, figure 2, g) est semblable aux précédens, et est situé au côté interne de l'OEil ; il tourne cet organe en dedans. 6° Le muscle droit externe ( figure 2, d), qui est placé au côté externe du globe oculaire, porte l'OEil en dehors. 7° Le muscle grand oblique ( planche 417, figure 2, D ) naît aussi en arrière près du trou optique ; il gagne l’apophyse orbitaire in- terne ; là il dégénère en un tendon très-grêle , en- vironné par une espèce de gaîne cellulaire très- lâche. Il s'engage alors dans un anneau cartilagi- neux qui transforme en un canal l’enfoncement que l'os frontal présente en cet endroit. Le tendon se courbe ensuite de haut en bas et de dedans en de- hors, et se porte éhsuite de devant en arrière et de haut en bas sur la partie externe ou postérieure du globe de l'OEïl, où il se confond avec la sclé- rotique. Ce muscle a pour but de porter le globe de l'OEil en avant et en dedans, en lui faisant éprouver un mouvement de rotation qui dirige la pupille en bas et en dedans. 8° Muscle oblique inferieur (pl. 417, fig. 2, f). Iest situé à la partie antérieure et inférieure de l'orbite, Il s’attache à la partie orbitaire de l’os maxillaire supérieur ; de là il se dirige en arrière et en dehors en se recour- bant de bas en haut sur la convexité de l’OEil , et se termine par une aponévrose qui se confond avec la sclérotique. Il a pour usage de porter le globe de l’OEïl en ayant et en dedans, ct dirige la pu- pille en baut et en dehors. 2° Parties constituantes de l'OEil. Le globe de l'OL, situé à la partie interne et un peu antérieure de l’orbite, plus ou moins saillant, suivant les in- dividus , mais toujours à peu près du même vo- lume , a la forme d’un sphéroïde, dont le plus grand diamètre s’étend d'avant en arrière. La figure 6 de la planche 417 représente le globe de l’OEil bumain fendu verticalement et considérablement grossi. La direction de l’OEil n’est point celle de l'orbite; son axe est parallèle à celui de l'OEïl du côté opposé, tandis que celui de l'orbite est obli- que en dedans. Il en résulte que le nerf optique dirigé dans le dernier sens , s'implante en dedans de l'OEi, et non pas dans sa partie moyenne. Les parties qui entrent dans la composition du globe de l’OEül sont des membranes, comme la sclé- rotique , la cornée, la choroïde, la rétine, l'iris, l'hyaloïde, etc. , ou des fluides comme l’humeur aqueuse ; et celle du corps vitré ; ou enfin des corps d’une nature particulière comme le cristallin et le cercle ciliaire. La sclérotique (pl. 417, fig. 3, a, a), est une membrane de la nature des membranes fibreuses, dure, résistante, opaque, d’un blanc nacré oc- cupant à peu près les quatre cinquièmes postérieurs de l’OEil. Elle a la forme d’une sphère tronquée en devant. Elle est la plus forte et la plus exté- rieure des membranes de l’OEil. Son épaisseur est d'autant moins considérable qu’on l’examine en avant. La face externe de la sclérotique donne at- tache aux différens muscles de l’OEil ; sa face in- terne est tapissée par la choroïde à laquelle elle est faiblement unie par des filets nerveux des vais: seaux et un tissu lamelleux très-fin et d’une nature particulière. En arrière et un peu en dedans, la sclérotique est percée d’un trou pour le passage du nerf optique. En avant, la sclérotique offre une ouverture circulaire dont le diamètre est d'environ six lignes, un peu plus large cependant transver- salement que de haut en bas, et dont la circonfé- rence , taillée en biseau, aux dépens de la surface interne , reçoit la cornée qui s’y trouve enchâssée comme un verre de montre. La sclérotique n’est formée que d’une seule-lame dont les fibres sont tellement entrecroisées qu’il devient difficile de les distinguer. Elle ne contient que fort peu de vais- seaux sanguins qui y sont à l’état capillaire. La cornée (pl. 417, fig. 3, d) est une membrane de forme à peu près circulaire , convexe en devant, transparente , constituant le cinquième antérieur à peu près de l’OEil, et enchâssée dans la grande ouverture antérieure de la sclérotique. Elle semble un segment d’une sphère plus petite surajoutée à une plus grande. Le diamètre transversal de la cor- née a des dimensions un peu plus considérables que le vertical. Sa face antérieure, convexe et saillante, est recouverte par une espèce d’enduit mu- queux, défendu lui-même par un épiderme parti- culier, La postérieure est tapissée par la membrane de l'humeur aqueuse, et borne la chambre anté- rieure de l’OEüil , espace compris entre l'iris et la cornée. La circonférence de celle-ci taillée en bi- seau aux dépens de sa face externe , est recouverte par un pareil biseau de la sclérotique, et lui adhère intimement. La cornée est plus épaisse que la sclé- rotique ; mais elle n’est pas fibreuse; elle est con- stituée par la superposition de six, sept ou huit lames distinctes dont les plus antérieures ou su- perficielles semblent être moins adhérentes. Elle ne contient ni nerfs ni vaisseaux sanguins ; mais il existe entre chaque lame une petite quantité de sé- rosité. Quelques anatomistes ont cru reconnaître que la lame la plus profonde de la cornée venait s'unir à l'iris par des fibres courtes et comme ten- dineuses, en sorte que, suivant l'opinion de MM. Ju- rine et Robert Knox, les contractions de l'iris pour- raient peut-être augmenter la convexité de la cornée, oo OEIL 209 OEIL PS La choroïde (pl. 417, fig. 3, 6) est une mem- brane d’un brun foncé, mince , molle, celluleuse et vasculaire , couchée sur la surface inférieure de la sclérotique depuis l'ouverture du nerf optique jusqu’au cercle ciliaire. Elle est unie extérieure- ment à la sclérotique par des [vaisseaux , des nerfs, et du tissu cellulaire en arrière, et en avant par le cercle ciliaire. Intérieurement , elle est simple- ment contiguë à la rétine , à laquelle elle n’adhère en aucune facon. En arrière, elle présente pour le nerf optique une ouverture étroite ; la face externe de la choroïde est recouverte d’un enduit brunä- tre facile à enlever , composé d’une multitude in- nombrable de globules oblongs dont la réunion forme un réseau excessivement ténu , une véritable membranule. L’interne offre une couche analogue seulement plus abondante et plus foncée, mais qui ne colore point la rétine. En faisant macérer la cho- roïde pendant quelque temps dans l’eau, son en- duit se détache; elle devient transparente, perd beaucoup de sa couleur, et se couvre de villosités. Sa couleur, au reste, résiste à l’action de l'air et des divers réactifs chimiques. D’après des expé- riences de Michel Mondini et de Havini, il paraît que la couleur noire de cette matière, est due, outre beaucoup de carbone , à de l’oxide de fer puisque en calcinant une choroïde d’adulte dans un creu- set de platine on en extrait des particules de ce métal attirables par l’aimant. La choroïde n’a pas une texture fibreuse : elle paraît entièrement com- posée d’une multitude de vaisseaux artériels et vei- neux unis ensemble par une trame celluleuse très-déliée. Les préparations les plus minutieuses ne peuvent démontrer dans cette membrane ni glandes ni follicules ; mais M. Bauer y a découvert des vaisseaux lymphatiques qui accompagnent les artères principales. Le cercle ciliaire (pl. 417, fig. 3,e,e) est une espèce d’anneau grisâtre assez épais , particulière- ment à sa grande circonférence , large d’une ligne ou deux environ, situé entre la choroïde, l'iris et la sclérotique, et beaucoup plus adhérent à la première de ces membranes qu'aux deux au- tres. Sa consistance est comme pulpeuse. Il re- coit les dernières ramifications des nerfs ciliai- res, et en envoie d’autres derrière l'iris. Quoi- que sa structure intime soit encore inconnue, on peut jusqu’à un certain point le considérer comme un ganglion nerveux bien que des anatomistes aient voulu en faire un muscle. L'iris est comme enchâssé dans sa petite circonférence, qui forme une légère saillie au devant de lui. Sa grande cir- conférence tient à la choroïde , et sa face posté- rieure repose sur les procès ciliaires. Le cercle ci- liaire est traversé par les artères ciliaires longues et en recoit quelques rameaux. Entre lui , la cornée et la sclérotique, on trouve un conduit circulaire fort étroit, nommé canal de Fontana ou canal ci- l'aire, L'iris (pl. 417, fig. 3, f; f) est une sorte de cloison membraneuse placée verticalement dans la partie antérieure du globe de l'OEil au milieu de l'humeur aqueuse; circulaire et aplatie ,.elle sépare la chambre antérieure de l'OEil de Ja pos- térieure, qui est bornée en arrière par le cristallin, et permet cependant entre elles une libre commu- nication ; car elle est percée à sa partie moyenne d’une ouverture constamment libre, C’est cette ou- verture que l’on désigne sous le nom de pupille ou prunelle (pl. 417, fig. 3, g). Pendant la vie et par l'effet de la contraction et de l’expansion al- ternatives de l'iris, cette ouverture varie à chaque instant dans ses dimensions. La face antérieure de l'iris est recouverte par la membrane de l'humeur aqueuse qu’on n’y suit qu'avec beaucoup de peine, Elle est diversement colorée suivant les différens sujets et offre deux zones bien distinctes ; l’une in- terne près de la pupille, plus foncée et moins large ; l’autre externe, assez large, et d’une coloration moins intense. Dans quelques circonstances, les couleurs de l'iris sont semées par plaques, ce qui lui donne un aspect marbré. Sur cette même sur- face on observe beaucoup de stries saillantes et radiées, plus ou moins flexueuses, qui, commencant à la grande circonférence de l'iris, vont se termi- ner à la pupille, où elles se bifurquent. Leur nom- bre varie de soixante-dix à quatre-vingts. La face postérieure de l'iris a recu quelquefois le nom de membrane unie à cause d’un vernis très-noir et très-épais qui l’enduit et qui se continue dans l’in- tervalle des procès ciliaires, avec celui de la surface intérieure de la choroïde. Cette face est dans le rapport le plus immédiat avec les procès ciliaires. La grande circonférence de l'iris correspond de dehors en dedans au cercle ciliaire , à la choroïde et aux procès ciliaires. Sa petite circonférence forme les limites de la pupille. Nous n’entrerons dans aucun détail au sujet de sa structure , et nous renvoyons au mot Iris. Proces ciliaires (fig. 3, k, h). On nomme ainsi des espèces de petits corps saillans, vasculo-mem- braneux, placés les uns à côté des autres en rayon- nant, et représentant assez exactement dans leur ensemble , le disque d’une fleur radiée. Ils entou- rent le cristallin en forme de couronne placée der- rière l'iris et le cercle ciliaire, et sont logés dans des enfoncemens spéciaux de la partie antérieure du corps vitré. Get anneau qui résulte de la réu- nion des procès ciliaires est appelé corps ciliaire. Le nombre des procès ciliaires varie de soixante à quatre-vingt , souvent même il est plus considé- rable ; chacun d’eux a une ligne et demie environ de longueur, mais ils sont alternativement plus longs et plus courts. Ils sont triangulaires ; très- minces el très-pâles en arrière ; ils deviennent plus saillans, plus gros et plus blancs en avant. Leur bord postérieur concave est recu à la circonférence du cristallin dans une espèce de petite. gouttière que présente le corps vitré, l’antérieur convexe est appliqué contre le cercle ciliaire et l'iris. L’en- semble des procès ciliaires, nommé corps ciliaire, se termine en arrière par un bord dentelé et ondu- leux également noir partout ; en devant il présente des lignes qui sont les procès ciliaires eux-mêmes séparés par des intervales noirs. Les procès ciliai- rés reçoivent presque autant de vaisseaux à eux OEIL 306 OEIL. seuls que toutes les autres parties de l'OEil. M: Ri- bés à émis l'opinion que ces corps sont destinés | -à'la sécrétion des humeurs de l'OEïl. Les inter- | valles des procès ciliaires sont remplis d’un enduit | noirâtre et tenace qui ressemble à celui de la face interne de la choroïde, et qui sert encore à les unir à la partie antérieure du corps vitré. Rétine (fig. 8, c). La rétine est une membrane molle, pulpeuse, grisâtre, transparente , extrême- ment mince, étendue depuis le nerf optique jus- qu’au cristallin, embrassant le corps vitré et ta- pissant la choroïde sans contracter aucune adhé- rence avec ces deux parties. Elle commence en arrière autour du petit tubercule que forme le nerf optique , et forme en avant, au niveau des pro- cès ciliaires une sorte de bourrelet un peu plus épais, duquel part une lame excessivement fine et comme pulpeuse qui se réfléchit sur ces petits corps, s’enfonce dans leurs intervalles et parvient au cristallin ; c’est elle qui, dans l'intervalle des procès ciliaires est teinte par le pigment noir dont nous avons parlé à l’occasion de ces organes. La face postérieure de la rétine présente , à deux li- gnes environ en dehors du‘ nerf optique, une tache d’un jaune assez foncé chez les adultes, plus claire dans les enfans, elle est entourée de plusieurs plis vagues et dâns son centre on ébserve un pli irrégulieret très-étroit. C’est au cé- Ièbre Sæœmmering que l’on doit la découverte de ces particularités , et la tache de la rétine a même pris le nom de cet anatomisté distingué. La rétine paraît formée de deux lames adossées et tellement unies qu'ilest presque impossible de les isoler ; June externe est médullaire, comme pulpeuse ; Vautre interne est fibro-vasculaire, peu résistante , elle sert de soutien à la première, c’est dans celle-ci que s’épanouit spécialement l'artère centrale du nerf optique, seul moyen d'union commune entre la rétine et les autres parties du globe de l’OEil. La rétine, ainsi qu'on le verra dans l’article Puysro- LOGIE, au paragraphe qui traitera de la vision, est la partie de l’'OEïl qui percoit l'impression de la lumière , et sur laquelle viennent se peindre les objets. Humeur aqueuse et sa membrane. L’humeur aqueuse est un liquide limpide et transparent qui remplit les deux chambres de l’OEïl depuis la cor- née jusqu'au cristallin. Sa quantité estde cinq à six grains au plus; elle ne se coagale ni par les acides ni par la chaleur ; l'acide nitrique la trouble seulement un peu. Abandonnée à elle-même, elle se putréfie promptement. Pendant la vie elle se reproduit avec une excessive rapidité, et dans l’o- pération de la cataracte par un procédé qui con- Siste à extraire le cristallin , il n’est pas rare qu’il s’en échappe une grande quantité qui se renouvelle au bout de peu de temps. Chez les enfans, sa cou- leur, au lieu d’être limpide, est rougeâtré, et cette couleur ne se dissipe qu'un mois environ après la naissance, La ‘membrane de l'humeur aqueuse est très-mince, sèche, comme cornée, parfaitement diaphane et difficile à distinguer. Elle tapisse tou- . Li] o 0 . tes lès parois dé a chambr :"térieur de OEïl, et'est percée au niveau de la pupille: Dans'aucun cas'elle ne pénètre dans la chambre-postérieure. Cristallin et membrane cristalline. Le cristallim (fig. 3, i) est un petit corps en forme de len- tille chez l'adulte , et presque sphérique: chez le fœtus, placé entre l'humeur aqueuse et le:corps: vitré ; son axe correspond au centre de la-pupilles son diamètre est de quatre lignes, et son épais- seur de deux: énviron: Sa face antérieure; baï- gnée par l'humeur aqueuse de la chambre posté- rieure de l'OEil, convexe et libre dans toute son étendue, offre un segment de: sphère heaucoup moins étendu que celle que représente:lé corps vi: tré. Elle est constamment moins convexe que la face posttrieure, qui est recue dansune cavité par- ticuhière du corps vitré. Le cristallin chez l'homme adulte paraît composé de deux couches fort diffé- rentes , l’une extérieure , assez épaisse, collante et facile à enlever; l’autre centrale, constitue: une sorte de noyau solide que forment un:grand: nom- bre de lames ellipsoïdes et concentriques-super- posées. On peut aussi séparer assez facilement le cristallin en trois segmens de sphère assez. régu- liers et au centre desquels existe un globule transpaz rent fortpetit. Suivantplusieurs expérimentateursle cristallin ne diffère de l'humeur aqueuse, que par une plus grande proportion de gélatine et: d’albu= mine , et par l’absence des matières :salines: IL perd entièrement sa transparence par l’ébullition et par la dessiccation, Ilest à peu près certain-qu’il ne re- coit pas de vaisseaux ; ils se: ramifient: seulement dans la membrane cristalline, il ne recoit pas non plus de nerfs. La membrane: cristalline a une forme analogue à celle du corps qu’elle renferme: La cap: sule du cristallin a bien plus d'épaisseur et de den- sité que la membrane hyaloïde. Elle recoit en ar- rière une petite branche de l'artère centrale-detla rétine , et en‘avant quelques ramifications des-vais- seaux des procès ciliaires. Entre le cristallin et sa membrane,ontrouve l'humeur de Morgagni, espèce de fluide particulier, transparent., légèrement vis- queux, et qui s'échappe dès quela capsule est ou- verte. Corps vitré et membrane hyaloïde, Le-corps vitré est une masse molle, transparente, tremblante comme une gelée, occupant les troïs:quarts posté: rieures de la cavité-dui globe de l’OEil (fig. 3 , j); il a une figure sphérique ; mais il'offre en avant une dépression très-marquée: pour loger le: cris- tallin. Îl est revêtu dans presque toute son étendue par la rétine avec laquelle il ne contracte aucune adhérence, ensortequ'il n’est lié au reste de l’OEil que par la branche moyenne de l'artère centrale du nerf optique, qui le traverse pour aller se ra- mifier dans la moitié postérieure de la capsule du cristallin. L’humeur vitrée:se délaie bien dans l'eau, et a l'apparence d’une solution de gomme, L’ébulli- tion ne la coagule pas et lui donne simplementune teinte légèrement opaline. La quantité de cette humeur est proportionnée au volume du corps vitré et n’est guère moindre de 100 grains: O - . i La membrane hyaloïde, excessivement mince et CEIL 20 _— 7 FR) IL dransparente, constitue un amas de cellules d’une forme et d’une grandeur qu'il. est bien,diilicile de pouvoir, déterminer , et dans lesquelles se trouve renfermée l'humeur vitrée. Elles communiquent ‘toutes largement entre.elles,.de, sorte qu'en faisant lune seule ouverture à la membrane hyaloïde , on détermine l’entier écoulement de l'humeur. Au niveau.de l'entrée du. nerf optique dans l'œil, Ja smembrane, hyaloïde se réfléchit sur elle-même -pour.former un, canal.qui traverse . directement sd'ayant,en arrière le.corps vitré. Au niveau, des eprocès ;ciliaires, vers le contour du cristallin , écette.membrane.se divise en deux lames dont l’une -passe au devant de la capsule de ce corps, et l'au- re -tapisse la concavité qui le reçoit en arrière. -ILirésulte de leur écartement un, espace triangu- aire auquel on a donné le nom de canal godronné ou goutlronné , ou, canal de Petit. La structure de la membrane hyaloïde,est.encore peu. connue ; elle recoit des branches, de. l'artère centrale de la rétine. De V'OEi chez les Mammiféres.: Chez. les Mam- -mifères , les, yeux sont,situés.des. deux côtés de la stêle , et parmi eux,.les Quadrumanes sont, les -seuls chez lesquels ils.en occupent la face, anté- -rieure. Comme chez l’homme, leur volume et leur forme. varient beaucoup. Gependant ils sont généralement, petits ,.si, on. les. compare aux yeux «des Oiseaux, ainsi.que.nous.le verrons, et surtout «si on tient compte du. volume proportionnel de ces -ærganes,et de celui. de la tête.et du cerveau. Leur .volume-devient plus considérable:chez ceux de ces sanimaux, qui, par leur genre. de, vie ou sous d’au- -tres rapports, se-rapprochent du,genre de vie des Oiseaux, comme par.exemple, divers rongeurs , les Makis, etc: Chez.les Mammifères fouisseurs , aucontraire, comme. dans la Taupe, la: Musa- vaigne,ret chez ceux.d’une, taille très-éleyée, les …Cétacés ; V'Hippopotaine; V'Eléphant, ils sont d’une opetitesse extraordinaire. I] y,en a même plusieurs -panmi.ees derniers qui ontJes, yeux complétement .gachés,sous les tégumens communs, comme dans ogertaines, classes, inférieures ; tels sont le Spalax typhlus, la Talpa, cœcu,et le :Sorex .aureus. Du tæeste, il faut remarquer que chez ceux mêmes qui ont: l'OEil d’une petitesse extrême, cet organe «danses Embryons est beaucoup plus gros, toutes proportions gardées. La forme,.de; l'OEil est ordinairement. sphéri- eque, cependant les Cétacés, l'ontun peu aplati en devant (pl. 417, fig. 5) ,.ce qui. fait déjà pressen- otir-en quelque sorte. sa forme chez les Poissons. «Dans. d’autres espèces, au contraire, la cornée est :plus.convexe.en-ayant, disposition quisest poussée à l'extrême dans l’OEil de.la Taupe, chez laquelle ela cornée-est presque conique, D’après: Tiédemann, -VOEil,de la Marmotte est plus étendu en largeur -qu’en hauteur; la même disposition se retrouve, emais à un degré, moins prononcé dans les rumi cpans., On. peut dire qu’en général, dans, la classe odes; Mammifères ,. l'axe transversal l'emporte sur l'axe Jongitudinal. C'est, chez, les Singes et les -Chéiroptères , seulement .que l'axe longitudinal des yeux,se rapproche.pour son étendue de, celui de. l homme. Les,mouvemens de l’CEiL sont généralement vifs dans cetie classe. La poulie sur laquelle se ré fléchit le tendon, du muscle grand oblique existe presque toujours. Rudolphi dit cependant avoir reconnu que,celte poulie de réflexion manque dans les Baleines et les dauphins. Il assure aussi que chez le Lion et le Tigre, le muscle grand obli- que se, diyise des deux côtés du droit supérieur em deux languettes ou faisceaux secondaires, et que la même bifurcation se retrouve dans le muscle oblique inférieur ou petit oblique, dont chaque languette,se porte sur les côtés du droit inférieur. Il existe aussi dans cetie classe un muscle oblique inférieur et quatre droits, Les muscles droits sont très- développés chez l’Éléphant, dont l’'OEil n’a cependant qu'un pouce et demi, Leur longueur est de quatre pouces , et leur largeur de dix-huit ligues. De plus, il existe un muscle en forme d’en- tonnoir, qui entoure je nerf opiique , et quelque- {ois jun autre muscle divisé en deux ou quatre par- ties, que nous retrouyerons chez divers reptiles. .Les Quadrumanes et l'Homme paraissent seuls privés de ce muscle, qui, dans la Taupe, repré- sente même à lui seul tous les muscles de l'OEil. Les paupières des, Gétacés ressemblent, comme nous le. verrons, à celles des Poissons, et ne con- sistent que dans de simples bourrelets adipeux , qui ne jouissent presque d'aucune mobilité. Quant aux organes lacrymaux , ils manquent compléte- ment. Chez les autres Mammifères, les paupières sont conformées à peu près comme chez l'Homme; seulement, le repli demi-circulaire de la conjonc- tive, qui, est situé vers le grand, angle, de l’OEil, offre des dimensions considérables (voy. pl. 417, fig. >), et constitue, ainsi qu'on l’observe chez les Oiseaux , une troisième paupière dans laquelle on rencontre une , plaque carlilagineuse, mince et transparente, comme chez le Lièvre et le Cheval. Albers , Rudolphi et Rosenthal ont démontré que cette troisième paupi're possède aussi des fibres musculaires, comme chez le Phoque, le Chien, l'Hiène et quelques autres animaux. L’Echidné , suivant Home, n'aurait qu’une seule paupière cir- culaire, Un fait qui nous paraît digne de remar- que, c’est que, chez beaucoup de, Mammifères , tels que le Chien,le Chat, le Lièvre, la Souris, les paupières restent closes pendant neuf ou quatorze Jours après la naissance, et que pendant le même espace de temps, la pupille.est également bouchée _parla membrane pupillaire. Les glandes et les voies lacrymales sont, quant au fond, à peu près les mêmes que chez l'Homme. . On trouve chez quelques animaux de cette classe la glande-de Harder, organe sur lequel nous insis- ierons. bientôt en parlant des Oiseaux. Quand la troisième paupière, est très-développée , la glande Jacrymale ne s’apercoit plus , ainsi qu’on peut le voir chez le Lièvre. Chez les animaux dont les yeux sont très-pelits, comme chez les Taupes et les Musaraignés, il est impossible de retrouver au- cune trace de ces divers organes. | OEIL La conjonctive est ici comme une continuation de la peau. Chez de grands Mammifères, on y aper- coit distinctement trois couches : l’épiderme qui a pris les apparences d’un épithélium, le tissu réti- culaire muqueux et le derme avec une couche de graisse. La sclérotique dans la plupart des Mammi- fères est encore conformée comme celle de l'Homme, et chez aucun d’eux elle n’offre d’ossi- fications. Mais elle a une force énorme chez les Cétacés (pl. 417, fig. 5, a). Cependant son épaisseur n'est pas la même dans tous les points de son étendue, chez les Phoques, les Morses et aussi chez les Cétacés. D’apres les observations d’Albers et de Blumenbach, sa partie postérieure est extrêmement épaisse ; elle s’amincit et devient flexible à sa partie moyenne , tandis qu'à sa partie anttricure , elle acquiert de nouveau une épais- seur considérable. On observe, du reste, un fait à peu près semblable chez certains Mammifères ter- restres, et notamment chez le Cochon. On voit dans cette disposition un moyen fourni par la na- ture, et à l’aide duquel l'OEil peut augmenter ou diminuer de capacité, et l'axe visuel se raccour- cir ou s’allonger, afin que l’animal ait la faculté de voir tantôt dans l’eau et tantôt dans l’air, tantôt de près et tantôt de loin. On ne peut non plus méconnaître , ainsi que l’observe avec beaucoup de raison M. Carus , que cette disposition ne soit une répétition de la forme aplatie de l'OEil des loissons. Du reste, d’après Ramsome , il existe- rait des fibres musculaires, qui, de la face interne de la sclérotique se porteraient à la cornée. La cornée transparente des Mammifères est, comme chez l'Homme, encadrée dans le bord an- térieur de la sclérotique. Elle ne présente de dif- férence que sous le rapport de sa convexité et de son étendue. Dans le Porc-Epic, elle occupe la moitié du globe de l’OEil; dans la Marmotte , elle est plus longue que large, ce qui a lieu aussi presque constamment dans les Ruminans. Elle fait une très-grande saillie dans les Carnivores (pl. 417, fig. 11, a). La conjonctive à l'endroit où l'épi- derme passe sur la cornée , forme une espèce de sac ferme. La choroïde, ainsi que l’ont démontré les beaux travaux de Meckel est épaisse chez les Carnivo- res, très-mince chez les Herbivores, et présente vers Ja face postérieure de l’OEil où elle est dé- pourvue de pigment noir, une belle coloration, un aspect nacré à reflets tantôt dorés, tantôt verts ou bleus, que les Naturalistes ont désigné sous le nom de Tapis. On ne l’apercoit ordinairement qu'au côté postérieur de l’OEil, placée en face du nerf optique. Elle ne résulte cependant pas d’un enduit particulier, ainsi que l’on peut s’en con- vaincre en examinant avec attention l'OEil du Bœuf, du Veau, de la Brebis et du Chien. Du reste, le Tapis n’existe pas encore chez les Ron- geurs. Chez certains animaux, et les Chats sur- tout, cette propriété resplendissante de la choroïde est telle, que leurs yeux peuvent produire une lueur vraiment électrique. 208 OEIL En devant, au bord de la sclérotique, on trouve le ligament ciliaire , qui est bien plus étroit dans cette classe que chez les oiseaux, ainsi que nous le verrons. Les procès ciliaires sont plus petits que partout ailleurs, dans l’OEil des Souris et des Rats. L’OEil ouvert de ces animaux représente un espace glo- buleux, lisse, noir, percé en devant d’une pupille dans laquelle les procès ciliaires ne représentent plus qu’un anneau très-petit, et ne font que mar- quer la limite entre la choroïde et l’uvée. Chez plusieurs Carnivores, les Chats et les Chiens, les corps ciliaires forment une large ceinture posée à plat sur la paroi de la cavité de l’OEïil, et les extré- mités de ses rayons sont peu saillantes. Une dis- position tout inverse se retrouve chez les Rumi- nans et les Solipèdes, chez lesquels le corps ciliaire s’étend fort loin vers le cristallin, sous la forme d’une large couronne rayonnante, L'iris présente de nombreuses variétés relative- ment à sa couleur, à sa structure, à sa largeur et à la forme de la pupille. Sa couleur est ordinairement jaunâtre , verdä- tre, et le plus souvent brunâtre, Cependant chez les animaux domestiques surtout, elle varie beau- coup en raison de circonstances individuelles qu'il est impossible d’apprécier, et ces mêmes va- riétés s’observent aussi chez l’homme. Quant à sa structure, on peut facilement chez certains grands Mammifères, et surtout chez le Bœuf, y distinguer trois couches. L’externe pré- sente des couches annulaires et concentriques , l’interne des fibres excentriques, tandis que la moyenne renferme les vaisseaux et les nerfs sou- tenus par un tissu cellulaire lâche. Un fait remar- quable, cependant, c’est que, chez les animaux dont la pupille est fortement tirée en travers, comme les Ruminans et les Solipèdes, cette struc- ture n'appartient pas à l'iris entier, mais seule- ment à son large bord externe, de sorte qu'il reste antérieurement deux segmens de cercle, qui, n’of- frant pas de fibres, sont purement membraneux, et, pris ensemble, ressemblent presque à une membrane pupillaire fendue en travers. La membrane pupillaire n’a été distinctement observée que dans cette classe. Cette membrane, chez les animaux qui viennent au monde aveugles, persiste aussi long-temps que l’occlusion des pau- pières à l’aide d’une membrane interpalpébrale. De tous les Mammifères, les Rats et les Souris sont ceux qui ont l'iris le plus large; chez eux, les dimensions de cette membrane égalent presque celles de la choroïde. Chez les Herbivores, elle semble être moins ample proportionnellement que chez les Carnivores. La pupille est ronde dans les Rongeurs, les Chéiroptères et les Singes; ovale transversale- ment chez les Ruminans, les Solipèdes, les Ba- leines, les Dauphins, et ovale de haut en bas dans le genre des Chats, où, quand elle se resserre tout-à-fait, elle n’apparaît plus que sous la forme d’une étroite fente longitudinale. D’après Kieser, les paupières transversalement ovales offrent tou- jours —— OEIL jours à leur bord supérieur de petits prolonge- mens semblables à de petits grains de raisin et chargés de pigment noir en abondance. Ces pro- Jongemens sont surtout très-prononcés chez le Cheval. Du reste, on en rencontre parfois aussi, qui cependant sont moins saillans au bord infé- rieur de la pupille; et quand alors ils viennent à se réunir avec ceux de la partie supérieure, ils produisent une pupille double. Il faut bien se garder , suivant Carus, de les considérer comme des débris de la membrane pupillaire ; car dans le fœtus de la vache, il n’a pu rien trouver qui leur ressemble. L'entrée du nerf optique dans l'OEil et:son ex- pansion pour former la rétine ne présentent pas de différences essentielles avec ce que l’on observe ‘àlcet égard chez l'homme. Seulement, chez quel- ques Rongeurs , le Lièvre et le Lapin, le nerf pé- nètre sous la forme d’une liqueur blanche, se di- late en une espèce de cupule ovale dont les deux bords fournissent de fortes fibres rayonnantes. Il prend aussi complétement la forme d’une ligne, en pénétrant dans l'OEil du Cerf, et, suivant Sæœmmering , la même disposition se ferait remar- quer aussi dans celui de la Marmotte. Koch dit aussi avoir suivi le nerf optique de la Taupe jus- qu'à l’OEil si imparfait de cet animal. Le trou central qui n’existe chez l’homme que dans les cas de maladie, la tache jaune et le pli n’ont encore été trouvés que dans l’OEil du Singe. CependantM. Carus dit avoir trouvé une fois dans ur OEil de Bœuf une quantité assez considérable de pigment orangé, entre la rétine et le tapis, à l’entrée du nerf optique. Le vaisseau du trou cen- tral ou l'artère central de la rétine s'aperçoit chez lestanimaux sous la forme d’un cône:blanchâtre, qui pénètre dans le corps vitré, mais on ne l’a- perçoit bien distinctementque chez les jeunes su- jets, par exemple , dans l’OEil du Veau. La rétine des Carnivores et de certains Ron : geurs ne dépasse pas la moitié postérieure de l'OEil, ce qui dépend de la largeur du corps ciliaire chez les premiers , et de l'iris chez les autres. L'humeur aqueuse et l'humeur vitrée se com- portent comme chez l’homme, seulement laquan- tité proportionnelle de cette dernière. est beau- coup moins considérable dans les Mammifères. Le cristallin est ordinairement aplati; cepen- dant il se rapproche de la forme globuleuse chez -lesiSouris et les Rats, de même que dans les Pin- nipèdes. Son volume considérable, chez les pre- miers surtout, rappelle aussi ce qu'il est dans Ja -:classe précédente, Dans tous les Mammifères , sa -masse, comparée à celle de l’OEil, est, beaucoup plus grande que chez l’homme. De l'OEil chez les oiseaux. Chez les oiseaux, le volume de l’OEil est très-considérable , non seu- -Jement par rapport au cerveau, mais encore à la iête entière. Aussi existe-t-il véritablement quel- - que rapport entre les yeux de ces animaux, sur- tout de ceux des oiseaux de proie, et les yeux excessivement volumineux des Insectes. Il repose - sur un coussin graisseux peu épais des deux côtés LE 209 de la tête, dans les orbites (voy. pl. 417, f. 7, a) OEIL 2 qui, sur une tête privée des parlies molles, for- ment deux énormes excavalions qui en occupent la plus grande partie. L’'OEil, dans cette classe, est mis en mouyement par quatre muscles droits et deux courts muscles obliques (pl. 417, fig. 7, a; b). Mais ses monvemens sont faibles, surtout dans les Chouettes, dont l’OEil énorme garni de forts anneaux osseux, remplit complétement l’or- bite, La forme du globe de l’OEil est hémisphéri- que en arrière ; mais.en avant, l’anneau osseux dont nous allons parler, forme un cylindre court, qui se rétrécit peu à peu, et sur lequel repose la cornée, transparente , constituant une. demi- sphére antérieure plus petite que la postérieure (pl. 417, fig. 7, e). Ce cylindre forme une saillie considérable chez les oiseaux de proie, et surtout chez les Chouettes. Dans d’autres, tels que les Palmipèdes, la moitié antérieure de ’OEil est plus aplatie. La conjonctive et les tégumens communs sont parfaitement distincts dans cette classe, et une chose fort remarquable, c’est que tandis que l’on trouve, dans toutes les autres, classes du règne animal des,espèces privées d’yeux, ou chez les- quelles ces organes sont complétement recouverts par la peau, les oiseaux sont tous pourvus d’yeux parfaitement conformés. Chez eux tous aussi se rencontrent’trois pau- pières, ainsi que nous l’observerons chez les rep- tiles: Les deux paupières se meuvent de haut en bas.et de bas en haut; mais ordinairement l’infé rieure jouit de mouvemens plus prompts et plus étendus .que la supérieure , et il n’y a que l’Au- truche , d’après Blumenbach, et quelques Perro- quels chez lesquels les deux paupières jouissent d’une égale mobilité. Les oiseaux qui font ainsi exception sous ce rapport, sont ceux qui se rap- prochent le plus de homme, quant aux yeux, et qui présentent des cils à leurs paupières. Presque toujours la paupière inférieure présente une lame cartilagineuse fortement saillante, surtout chez les oiseaux de proie. Du reste, cette paupière, indépendamment du muscle orbiculaire qui lui est commun avec la supérieure, présente aussi un élévateur et un abaisseur propres. Mais ce qui doit surtout fixer l'attention, c’est la troisième paupière ou membrane nictitante, que nous re- trouverons, du reste, dans les Reptiles , les lois- sons, et les Seiches.. Cette membrane qui sort ho- rizontalement de l'angle antérieur de l’OEil est mise en.mouvement par un mécanisme particu- lier. En effet, il s’attache à cette membrane élas- tique un,tendon long et grèle, qui fait le tour du globe de l’OEil, est séparé du nerf optique par un petit: muscle quadrangulaire, se fixe à l’anneau osseux de la sclérotique par un petit osselet parti- culier chez les Chouettes, et finit par dégénérer en;un. petit muscle pyramidal; ce dernier, qui, ainsi que.le, muscle carré dont nous venons de parler,.s’insère à la conjonctive, sert à tirer la membrane clignotante en dehors (pl. 417, fige 7, C,.D). 427° Livraison, 27 OEIL Où trouve plusieurs éérpsélandaléux.dans l'OEil des oiseaux : Vur,! plus petit; est’ analogwe à la ‘lande laérymale-de l'homme ; un ’aûtre plus an- térieur (elande de Härder) sécrète un fuüeus épais, ei tient leu dés glindes de Meibomius ; qui sont d'une peétitesse excessive. Enfin ; Suivant Nitzsch, ‘divérs palmipèdes en ont un troisième plus gros Situé, tantôt’sur des os frontaux où à léur bord | “brbitaire, tantôt dans l'orbite au dessus ; ‘ou plas Fareérhent au dessous de l'œil, ‘tantôt ‘enfin -dans ’antre maxillaire. (C’est aüx recherches de M:9a- cobson que l’on doit la découverte du conduit ex- créteur de cette glande, qui a été parfaitement bien “décrit par Nitzch, ainsi que toute ce qui a rapport à la glande elle-même. Gellé-ci n'a pas de rapports immédiats avec l'OEil; sa sécrétion, qui n’est pas huileuse, ressemble plutôt à des larmes. Ce liquide, qui «en 6st le produit, est légèrement mucilagi- neux ; et s'échappe par les fossés nasales. Les voies lacrymales consistent’ dans un large On les sèvre de la plante mère, pour les planter, soit en place dans * des plate-bandes, soit dans des pots; mais dans. OEIL OEIL + l’un et l’autre cas, il faut alors-les préserver du soleil pendant quelques jours. Sbdes marcottes précieuses n'avaient pas bien réussi, se: trouvaient débiles ou mal enracinées, | il-serait bon deles placer; sur une couche un peu chaude, et de les recouvrir d’un châssis ou‘d’une cloche ; une douce chaleur, sagement ménagée, ramencra les marcottes à bien et les mettra bien- tôt en état de supporier l'air libre. * De la greffe: Gomme les deux modes de:multi- plication que nous venons de décrire sont faciles et d’un succès à peu près certain , onse:sert ra- rement de la greffe. Cependant on l’emploie pour changer des sujets simples, mais vigoureux, en variétés doubles ou pleines, richementcoloréesiet panachées, ou pour fixer sur un seul pied plusieurs variétés de couleurs différentes , et bientranchées , dont la réunion flatte l'œil d’un. amateur patient et curieux. à La greffe en usage dans ce cas, est celle dite à l’anglaise , ou de Miller. Voici comment ellesse pratique. On coupe le sujet au tiers de:sa hauteur en biseau bien allongé ; en ayantsoin de négligerles entailles etles crans dont quelques personnes com- pliquent cette greffe ; ces moyens étant plus nui- sibles qu’utiles. On-en fait autant à la:brancheide la variété qu'on veut conserver et'qu’on a eu soin dé choisir de grosseur égale à «celle du sujet, en veillant à ce que les biseaux soient bien paral= lèles et opposés, c’est-à-dire l’un de haut en: bas ; et l’autre de-bas en haut ; cela fait, on les appli- que l’un'sur l’autre, de manière à ce qu'ils se joi- gnent exactement dans toutes leurs parties: On en- toure aussitôt la greffe d’une ligature delaine-plate, et on recouvre le tout d’un emplâtre d’onguent de saint Fiacre: Il n’est pas besoin d'ajouter que les plantes greflées doivent être tenues à l'ombre ; jus- qu'à ce que les greffes soient parfaitement reprises, et que le moment propice pour cette opération est un temps sombre’et couvert. F Dans l’état sauvage, l'OEïllet ne vit guère que deux ans; cultivé: avectsoin, on prolonge sa vie jusqu'à cinqet six ans, et, bien.qu'il ne fleurisse qu'aux mois de juillet et d’août, on.peut cepen- dant par uno cultare appropriée le forcer à‘don- ner des fleurs en toutes saisons. L'époque: des semis avancée ou retardée, le placement des pots à des expositions différentes , soit au nord , ou à l'est, à l'ouest ou au sud , à l'air libre oudans des châssis froids ou chauds, leur rentrée l'hiver dans les serres soit froides; soit tempérées, ou même: chaudes ; les arrosemens plus ou moins ménagés, tels sont les moyens qu'emploie avec succès le culti: vateur zélé etintelligent, pour ralentirouhâter xson gré la végétation de ses OEillets ; et par conséquent leur floraison, but cherché de ses soins indus- iricux; mais nous devons avertir que les OEüillets ainsi traités ne sont jamais: aussi vigoureux. que ceux qu'on laisse en liberté, et que souvent même on les perdiaussitôt qu’on a joui de leurs leurs; dans le .cas où ils survivent, il fautr les- faire reposer au moins un ‘an ; pour les laisser se refaire. Les tiges de l'OEillet; quoiqu’assez raides par elles-mêmes , n'étant pas:assez fortes pour'soutenir le poids: de leurs fleurs, surtout quand celles-ci sont pleines ,on doit avoir.soin de les soutenir avec# de fines baguettes , sur lesquelles on les assujétit au moyen:de jonc ou de laine verte, où mieux'encore sur de pelits treillages qu’on peint en'vert, et sur lesquels les fleurs convenablement étaléesoffrentun: aspectenchanteur. - LOEillet-cultivé à air libré, préfère l’exposi- tion duleévant, celle du midiest trop chaude pour lui, il réussit encore assez bien ‘à :célle’du cou’ chant. Demandant peu de terre, et peu d’arrose:: mens ; il se plaît fort bien en pots;-qu'on place: en gradins, aux expositions que nous venonside re- commander,etquisont d'autant plusfävorables pour Jui qu'ils sont protégés contre les grandsivents'par: des charmilles ou des ‘haies d’arbres verts! Là ses fleurs conserveront plus long-temps leur’ coloris et leur doux parfum; et plus long-temps aussi el: les feront les délices et la’ récompense du cultiva- ‘teur laborieux et prévoyant. Tels sont, à peu près, les divers modés de con- servation et de multiplication en usage pour les Oillets. Nous avons tâché de ‘les expliquer avec clarté, et nous prions le lecteur de: nous pardon— ner un peu de prolixité en faveur du’sujet, dont le charme a guidé et entraîné notre plame. Nous: avons cru être utile et agréable à tous, et enparti- culier à ceux qui, n'ayant pas l'agrément et la commodité d’un jardin, désirent cultiver l'OEillet sur leurs fenêtres ou sur leurs térrasses; et qui peu- ventemplo yer littéralement les moyens de culture: que nous venons de leur indiquer et avec certitude: .de-succès: (G. Len.) CEILLETTE. (£con: rün.) Huile retirée par expression des semences des pavots indigènes, par= ticulièrement du Pavor simple (voy. ce mot) Son nom lui à été imposé par les Espagnols , il signifie: petite huile , olictta, comparativement à celle que l'on obtient du fruit de l'Orivren (roy. ce mot}. Cette huile, successivement employée avec une: sorte d'enthousiasme, puis déprisée et même ex: pressément défendue, est un objet de commercé irès-important ‘pour ceux de nos départemens si- tués dans le voisinage dé la Belgique, êt, par con: séquent; un moyen certain de richesse ‘pour les cullivatenrs ; quai consacrent une partie de leurs terres à porter.des Pavots. L’OEïillette a une odeur | vireuse el un goût nauséabond ; quand on sait l’en dépouiller, elle se montre claire, saine, blonde, d’une saveur douce et agréable, et l’unedes meilz leures que l'on puisse demander aux plantés oléa- gineuses herbacéés; sa réputation serait parfaite, si'elle pouvait garder le léger goût de Noisette: qu'elle manifeste dans sa nouveauté: Bien faite ét tenueérdans'un: lieu frais, elle se conserve ‘long- temps sans perdretde: sa beauté , sans contracter aucun principe dé‘rancidité,etsansse coaguler par: l’action des plus grands froids: L'on doit la tirer à” clair avant dela déplacer; car le mouvement! Jar devient contraire, surtout si l’on se trouve au temps: des:chaleurs. On l’emploie avec syccès à lassai= OENAN 223 OENAN D sonnement comme à la préparation des alimens crus oucuits , pour l’éclairage-et dans les arts. À diverses époques, disons mieux, toutes les fois que des hivers extraordinaires’ ont amoindri les produits de l’'Olivier ou causé de grands pré- judices à cet arbre des climats chauds, etque l’on s’est vu forcé.de recourir presque partout à l'usage de l'huile d'OEillette, des ignorans ou des malin- tentionnés se sont empressés de l’accuser de recé- Jer quelques élémens très-dangereux; des méde- cins même, plus routiniers que praticiens éclairés, qui s’en servaient dans leurs potion narcotiques, n’ont jamais manqué de confirmer les craintes des uns, les vues secrètes des autres, et l'imposture de tous : cependant, ilest constant que l’opium fourni par notre Pavot, comme par celui de l'Orient ,ne provient nullement de la graine, mais bien des capsules qui la contiennent, et qu’en mêlant en- semble et semences et capsules, cette substance erd presque toutes ses propriétés médicinales. Dre a de plus démontré que lopium ne s'obtient pur que des têtes de Pavot coupées jaunâtres , c’est-à-dire alors qu’elles n’ont pas en- core atteint leur parfaite siccité ; et même avant la maturité des graines : elles le savent très-bien , et depuis de longues années, ces misérables, qui, pour apaiser les cris des enfans confiés à leur sein mercenaire, ont la funeste habitude de leur don- ner du lait dans lequel elles ont fait bouillir quel- ques capsules fraîches dépouillées de leurs semen- ces. Pratique infâme , qui produit, avec l’âge, les effets les plus désastreux, quand les enfans ne tombent point aussitôt dans une longue léthargie, dans une imbécillité complète, ou qu’ils ne de- viennent pas sujets à des convulsions. J’insiste sur cette remarque, afin de prévenir le mal et de met- treles parens sur leur garde. S'il était besoin d'ajouter quelque chose à l’ap- pui de l’innocuité de l'huile d’OEüillette, je la prou- verais par la bonne et forte constitution des habi- tans de nos départemens du Nord, qui en font un usage habituel. La moitié de ce qu’on y recueille de cette huile est consommée dans le pays ; le sur- plus passe dans le Midi , où elle sert, depuis plu- sieurs siècles, à la fabrication du savon, dans le- quel elle entre pour un quart, et même à des sophistications avec l'huile d’olive. L’addition de l’huile:d’CEïüllette à l'huile d’olive se reconnaît. depuis dix centièmes jusqu'aux plus hautes doses: Quand on veut constater cette fraude , il:s’élève à leur surface une huile fluide translucide; dont la masse:est d'autant plus grande quelemélange a étéplusoumoinsforcé, (T. n. B.) OENANTHE , Ofnanthe. (nor. PHAN. } Genre de plantes herbacées , aquatiques, de la famille des Ombellifères et de la: Pentandrie digynie, dont plusieurs espèces mériteraientde figurer dans nos jardins, si. elles: n’étaient:presque toutes excessi- vement vénéneuses : les’ accidens graves qu’elles ontplus d’une fois déterminés les: ont faitrejeter avec: raison des aboïds de Ja maison rustique :et des prescriptions de la matière médicale, Cepen- dant}: avant-d’en agir de la sorte, regarder l'au: ce 142 teur qui recommande l’usage dé l'OEnanthe; car les Botanistes etles Pharmacopes, tant anciens que ceux venus avant:la mémorable révolution lin- néenne , imposent le nom d’'OEnanthe, non seule- ment à d'autres genres des Ombellifères, tels que un Séséli, le Seselli ammoides , dont les feuilles sont extrêmement âcres ; à un Sison, le Sison amo- mum, qui fournit des semences aquatiques, car- minatives; et au. Ghervis, Sium sisarum, que l’on cultive pour ses racines tubéreuses, blanches, tendres, d’un goût sucré et assez agréable ; mais encore à des plantes de familles différentes, comme le Pigamon des régions méridionales, Thalictrum tuberosum , la Filipendule, Spiræa fil'pendula, la Pédiculaire aux fleurs jaunes et amie des monta- gnes , Pedicularis tuberosa, et même au fruit rond, noir et âpre de la vigne sauvage, vitis labrusca, lesquels n'ont réellement aucune propriété malfai- sante. Parmi les OEnanthes proprement dites , il faut distinguer l'espèce dite OENANTHE PIMPRENELLIÈRE, OF, pimpinelluides , L., qui croît dans les prés: sa racine vivace , composée de plusieurs tubercu- les allongés, est innocente, très-commune, malheu- reusement recherchée avec trop d’avidité par les habitans d'Angers, qui, chaque année, au mois d'août, vont la recueillir, surtout dans les prairies de Saint-Serge et autres environnant leur ville , pour les manger, préparées avec divers assaison- nemens. Îls ne s’atfachent pas uniquement aux tubercules allongés et entremélés de fibres de cette espèce; ils ramassent ensemble les tubercules fu- siformes réunis en faisceaux de l'OEnaNTHE sarrAa- NÉE , UE, crocata , L: , poisons éminemment dan- gereux, qui, pressés sous les doigts, donnent un suc jaune ‘assez solide et naustabond, dont les teinturiers ont cessé de faire usage, depuis qu'ils l'ont reconnu être la source des accidens sans nom- bre qu'ils épronvaient. Il en est de même de l'OENANTRE AQUATIQUE, OË. phellandriwm, que lon prend trop souvent pour du céleri sauvage , à cause de ses feuilles, et qui est également mortel pour l’homme, les ani- maux domestiques et pour la Taupe, l’un des plus grands dévastateurs de l’agriculture. On trouve abondamment cette OEnanthe dans une foule de localités, principalement aux environs de Rennes, en Corse, etc. , où elle s'éiève à plus de deux mètres de haut, et'oir ses racines, dont la forme rappelle celle du navet, offrent de gros tubercules suspendus à des fibres longues , qui s'étendent ho- rizontalement dans les sols humides qu’elles affec- tionnent de préltrence. On a fait de cette plante un genre-que je crois très-contestable; pour lui donner une apparente solidité, on est allé dé- pouiller le genre #ethuswd'ane espèce qu'ilest en droit de réclamer , et qui n’a avec les OEnanthes aucun rapport de taille, de feuilles, de fleurs ‘nt denfruits': je veux parler dé l’Æefhusa metallinas "Lé nombre des OEnañthes véritables a été aug- menté-par les neuf espèces apportées de l'Afrique boréale, du cap de Bonne-Espérance , de l'Orient et’du continent américain ; mais il faut générale: :OENON 204 OENON ment répudier celles formées par les horticulteurs aux dépens des six espèces linnéennes : ce ne sont -que dés variétés toutes prêtes à dégénérer. J’en -dis tout autant des prétendues espèces créées par certains Botanistes de cabinet : leur examen ne | peut soutenir l'œil de l'investigation. Une espèce indigène, que l’on trouve très-abon- -dante au milieu des eaux stagnantes de toute l'Eu- rope, l'OENANTHE rISTULEUSE , CE. fistulosa, L., .se fait remarquer par ses feuilles allongées ; que supportent des pétioles fistuleux; les’inférieures sont deux fois ailées, tandis que les supérieures sont simplement pinnées, à folioles petites, linéai- res et pointues. L’ombelle est une grosse tête, à fleurs blanches, composée de trois rayons , soute- mant chacun une ombellule plane, très-serrée. La .collerette universelle manque souvent ou bien n’est formée que d’une seule foliole. Quant aux fruits, ils sont, comme dans tout le genre, prismati- ques, à cinq côtes aiguës, parfois obtuses, couron- nées par les dents fines du calice et les styles, et se montrent d’un vert roussâtre. On a prétendu que cette plante était toute-puissante contre les maladies des voies stercorales ; c’est une assertion mensongère qu'il faut effacer des ouvrages de mé- decine, (T. »..B.) OENAS, OEnas, (axs.) Genre de d'ordre des Coléoptères, section des Hétéromères, famille des Trachélides, tribu des Cantharides, établi par La- treille aux dépens des Lyita de Fabricius, et adopté par Olivier. Ses caractères génériques sont : Anténnes grenues, coudées, guère plus longues que la tête, et terminées par une tige en fuseau ou cylindrique, composée des neuf derniers articles. Mandibules arquées, munies à leur partie interne d’un petit ayancement membraneux. Mà- choires coriaces, bifides; division extérieure grande , arrondie, comprimée , quatre palpes fili- formes; dernier article en pointe obtuse. Tarses simples, terminés par quatre crochets. Ce genre, qui semble faire le passage des Mylabres aux Mé- Joés et aux Cantharides, ne diffère des derniers que par les antennes. Les Cérocomes, qui en sont tres-voisins, en sont aussi bien distingués par leurs antennes irrégulieres. Les O£nas se trouvent, comme les Cantharides et les Mylabres, sur les fleurs ; leurs mœurs sont inconnues, mais il est. probable qu’elles ne different pas de celles de ces deux genres. Ces insectes sont propres aux con- irées chaudes de l’Europe et de l'Afrique; on en connaît cinq ou six espèces; nous donnerons ici comme type du genre : L'OEnas ArrIGAIN, OEnas afer, Latr., Oliv., Encycl. et Entom., tom. IIT, n° 40, pl. 1, fig. 4, a, b. Elle est longue de près de quatre lignes et demie ; les antennes sont noires; la tête est tres- inclinée et de même couleur que les antennes ; le corselet est rouge, un peu plus étroit que la tête; les elytres sont noirs et point ciliés ; tout le coxps en dessus est noir ct luisant. Cette espece setrouw sur la côte de Barbarie. (H. L.) . OENOCARPE, OEnocarpus. (or. PH.) Genre de Palmicrs institué par Martius ; tous sont indi- gènes des contrées équatoriales de l'Amérique. Leur tronc s’éleve à une hauteur qui varie entre quarante et quatre-vingt pieds ; il est droit, ordi- pairement cylindrique , quelquefois renflé vers sa partie moyenne ; des anneaux peu distincts mar- quent sa surface. Les frondes , pinnées et élégam- ment étalées, sont portées sur des pétioles fort larges et engaînans à la base. A l’aisselle des infé- rieures naissent les régimes floraux munis d’une spathe double et ligneuse, divisés en rameaux nombreux, flexueux à la base et au sommet ; leur surface presque entière est recouverte de fleurs sessiles, dans de petites fossettes de couleur pâle ou brunâtre. Ces fleurs- sont monoïques dans le même régime : les mâles ont un calice court, mo: nophylle, à trois découpures plus où moins pro- fondes ; une corolle de trois pétales ; six étamines à filets subulés et à anihères linéaires et divisées; le calice des femelles est triphylle ; il enveloppe la corolle , laquelle se compose de trois pétales rou- lés sur eux-mêmes. L’ovaire, uniloculaire, et sur- monté de trois stigmates excentriques, devient une baie monosperme, d’un bleu purpurin ou d’un gris violet , à chair rougeûtre , à noyau exté- rieurement brun ; la graine est pourvue'd’un albu- men solide et d’un embryon basilaire, On trouve cinq espèces d'OEnocarpes : que M. Martins a figurées dans son magnifique ouvrage des Palniers du Brésil, pag. 22, t: XXII-XX VIE. L'une, le type du genre, OEnocarpus disti- chus, Mart., a ses frondes disposées alternative- ment; son fruit, cuit et soumis à la presse, donne une huile inodoreet d’une saveur agréable. On le cultive pour cet usage. Les baies des OEnocarpus Batana et Bacaba fournissent une boisson vineuse , d’où Martins a tiré le nom générique de ces Palmiers (oies, vin, AOPTOS , fruit). Les autres espèces se distinguent par les épithè- tés de minor et de circumtextus. Dans sa classification des Palmiers, M, Martins rapporte l'OEnocarpus à la section des Arécinées spathifères à feuilles pinnées. Sprengel lui réunit, mais probablement à tort, l'Oreodoxa de Wilde- now , qui a ses fleurs hermaphrodites. (L.) OENONE, OEnone. (anx.) Savigny. Genre de la famille des Eunices , ordre des Néréidées, ca- ractérisé suivant son auteur , par une trompe ar- mée de neuf mâchoires, quatre du côté droit, cinq du côté gauche ; les deux mâchoires intérieu- res et inférieures fortement déntées enscie. An- tennes molles; branchies non distinctes ; front ca- ché sous le premier segment , dont la saillie anté- rieure est arrondie, Les OEnones ont le corps cylindrique, circu- laire et cemposé d’un grand nombre de seg- mens courts; le premier segment très-large en dessus s’ayance en avant de la tête, en formant un demi cercle; la tête est bilobée ; supports des yeux peu distincts des antennes dont la brièveté est telle, qu’elles paraissent ne pas exister ; pas de cirrhes tentaculaires ; les côtés du corps sont garnis d’un grand nombre de pieds ambulatoi- res 1. Œstre de l'Homme. (CIN SES du Bœuf. 2. Œstre du Cheval. Æ: _ du Mouton. 6. Oikélique è L. Cuérin det SA As: cr OESTR een res à deux faisceaux inégaux de soies , simples ou | terminées par une barbe, L’OËxoNE gmLLanTE, OEnone lucida, Savig..Est la seule espèce qu'on connaisse dans ce genre. Voici la description qu’en donne Savigny : corps long d'un pouce, un peu renflé vers la tête, formé de cent quarante deux segmens ; le premier égal en longueur aux trois suivans réunis ; rames un peu rentlées au dessus des soies de leur faisceau supérieur, qui est moins épais que l’autre; soies * jaunâtres ; les supérieures plus délites, prolon- gées en barbe fine ; les inférieures terminées par une courte barbule; acicules petits et jaunes; cirrhe oblongs , presque parallèles, un peu com- primés, veinés, obtus ; l’inférieur adhérant jusqu'à l'extrémité de la rame ; couleur cendrée bleuâtre, avec de riches reflets. (V. M.) OESOPHAGE. (ana. )On donne cenom au canal musculeux qui s’étend dela partie inférieure du pha- rynx jusqu’à l’ouverture cardiaque de l’estomac, et qui forme la première portion rétrécie du tube digestif, (op. INTEsTINs.) (A. D.) OESTRE, OEstrus. -(ixs.) On désigne sous ce nom un genre d'Insectes qui appartient à l’or- dre des Diptères, famille des Athéricères, tribu des OEstrides , et qui a été établi par Linné. La- . treille a formé, aux dépens des OEstres , quelques nouvelles coupes génériques, et ce genre, tel qu’il est maintenant adopté, a pour caractères : cuil- lerons de grandeur moyenne et ne recouvrant qu’une partie des balanciers; ailes en recouvrement au bord interne ; les deux nervures longitudinales qui viennent immédiatement après celles de la côte, formées par le bord postérieur qu’elles attei gnent , et coupées, par le milieu du disque, par deux petites nervures transverses ; milieu de la face antérieure de la tête offrant un petit sillon longi- tudinal et renfermant une petite ligne élevée, bi- furquée intérieurement. Ce genre, ainsi caracté- risé, se distingue des Hypodermes, des Cutérèbres, Céphénémyes et OEdémagènes, qui ont été formés par Latreiïlle aux dépens du genre OEstre de Linné, parce que les OËstres proprement dits n’ont point de trompes ni de palpes , et que leur cavité buc- cale estfermée. Les Céphalémies, quien sontles plus voisines s’en distinguent parce que leurs ailes sont écartées , et par d’autres caractères tirés des ner- vures de ces ailes. Les Grecs désignaient sous le nom d’'OEstredes Cymothoa quiincommodent beaucoup les Poissons. Aristote paraît avoir voulu parler , soit d'un Cymothoa qui attaque le Thon et l'Espa- don, soit d'un Hydrocorise. Élien appelle OEstres des Insectes ayant un aiguillon très-fort à la bou- che, qui bourdonnent en: volant et tourmentent les bœufs. Latreille pense qu'il veut parler des Taons. D’après ces observations, on voit que les Anciens n’assignaient pas le nom d’OEstre aux In- sectes que nous désignons à présent ainsi d’après Linné, et que ce Naturaliste n’a pas recherché exactement s’il donnait ce nom aux animaux qui le portaient du temps d’Aristote. Les OEstres pro- prement dits, tels qu’ils sont adoptés maintenant, sont des Diptères d’une taille assez grände, res- T. VI 225 OESTR semblant beaucoup à de grosses Mouches, mais beaucoup plus velues. Ces Insectes, à l’état par- fait, semblent appelés uniquement par la nature à remplir les fonctions de la reproduction, et il paraît qu'ils ne prennent pas de nourriture; car leurs organes de manducation sont réduits à un état presque rudimentaire. Ces Diptères ne sont pas plutôt parvenus à leur état parfait, qu'ils cherchent à s’accoupler, et que , bientôt après , la femelle se met à la recherche des animaux sur lesquels elle doit déposer ses œufs. On avait d’a- bord cru, d’après Vallisnieri et quelques awires auteurs , que l'OEstre allait déposer ses œufs sur les bords de l’anus des Chevaux, et que de là la larve remontait dans l'estomac, en parcourant toutes les sinuosités des intestins; Réaumur, qui n’a pas élé à même de le vérifier, rapporte ce fait, qui n’est pas du tout en harmonie avec ce que Clarck dit des mœurs de cet insecte. D’après ce dernier naturaliste, l’un des plus célèbres vétéri- naires de l’Europe, et auquel on doit une excel- lente Monographie des OËstres , la femelle, pour effectuer sa ponte, s’approche de l'animal qu’elle a choisi, en tenant son corps presque vertical dans l'air : l'extrémité de son abdomen, qui est très-ailongée et recourbée en haut et en avant, porte un œuf qu’elle dépose, sans presque se poser sur la partie interne de la jambe, sur les côtés et à la partie interne de l'épaule, et rarement sur le garot du Cheval ; cet œuf, qui est entouré d’une humeur glutineuse, Sattache facilement aux poils de l’animal ; l’OEstre s'éloigne ensuite un peu du Cheval pour préparer un second œuf, en se balan- çant dans l’air ; elle le dépose de la même manière, et répèle ainsi ce manége un très-grand nombre de fois. Clarck croyait d’abord que ces œufs étaient pris par la langue du Cheval et portés dans son estomac, où ils éclosaient ; mais des observations plus rigoureuses l’ont convaincu que ces œufs éclosent à l'endroit où ils ont été posés ; que ce n’est qu'à l’état de larve que l'insecte s'attache à la langue qui vient lécher la partie du corps sur laquelle il est collé, et parvient ainsi par l’œsophage dans l’estomac. La larve de l'OEstre du Cheval est sans pattes, de forme conique, allongée. Son corps est composé de onze anneaux, garnis cha- cun à leur bord postérieur d’une rangée circulaire d’épines triangulaires , solides, jaunâtres dans la plus grande partie de leur longueur, noires à leur extrémité, et dont la pointe , trèc-aiguë , est diri- gée en arrière. Au dessus du corps, les anneaux du bout postérieur et ceux qui en sont les plus proches n’ont point de ces épines qni existent sar les mêmes anneaux du côté du ventre. L’extrémité postérieure , qui est tronquée , figure une espèce de bouche transversale, avec deux lèvres qui peu- vent se rejoindre pour fermer l'ouverture qu’elles circonscrivent. On voit, dans l'espèce de cavité profonde que ces lèvres laissent entre elles lors- qu'elles sont écartées , six doubles sillons couchés transversalement, et courbés en dedans de chaque côté, de manière à se rapprocher en cercle. Ces sillons , formés par une substance écailleuse, sont 429° Livraison. 29 OESTR criblés de petits trous que l’on regarde comme les ouvertures des stigmates. Les espèces de lèvres qui recouvrent cet appareil respiratoire sont évi- demment destinées à le boucher exactement, afin de le protéger contre les alimens liquides etles sucs qui se trouvent dans l'estomac. Il est plus difficile de concevoir comment ces animaux peuvent exis- ter dans l’estomac, exposés à une température très-élevée et dans un air aussi vicié. Ges larves se nourrissent du chyme qu'elles trouvent dans l’es- tomac ; elles se tiennent plus ordinairement autour du pylore, et y sont quelquefois en grande quan- tité. Clarck croit que ces larves sont plus utiles que nuisibles aux Chevaux; Réaumur ayant ob- servé pendant plusieurs années des Chevaux atta- qués par les OËstres, avait dit également qu'ils ne se portaient pas moins bien que ceux qui n’en nourrissent point; mais Vallisnieri, d’après Gas- pari, leur attribua la cause d’une maladie épidé- mique, qui fis périr en 1713, beaucoup de Che- vaux dans le Véronais et le Mantouan. Lorsque ces larves ont pris tout leur accroissement, elles des- cendent en suivarft les intestins, se traînent au moyen de leurs épines ou sont portées par les ex- crémens, jusqu'à ce qu'elles arrivent à l'anus, sur les bords duquel on les trouve souvent suspendues dans les mois de mai et de juin, prêtes à tomber à terre pour y subir leur transformation : arrivées à terre, elles se changent bientôten Chrysalides , leur peau se durcit, devient d’un beau noir et leur sert de coque; après être restées six ou sept se- maines dans cet état, l’insecte parfait sort’ de sa coque, en faisant sauter une pièce ovalaire au bout extérieur de cette enveloppe. La larve d’une autre espèce d'OEstre (hémorrhoïdal) vit aussi dans l'estomac du Cheval. Ce genre est peu nombrenx en espèces, parmi les plus remarquables nous citerons.: L'OEsrre pu cuevaz, OE. equi, Clarck, OEstr. tab. I, fig. 15, 14; Latr., genera Crust. et Insect., 43, 41 ; Macquart, Hist. nat. des Dipt., tom. IT, p.52; OË, bovis, Linn, F, S. 1750; Fabr., Syst. antl. n° »; Fall, n° 8; Gastrus equi, Meig. ne Tab. 38, fig. 21 à 22. Cette espèce est longue de cinq lignes ; la face est fauve , a duvet blanchâtre, soyeux; il y à sillon longitudinal. Le front est fauve avec la partie postérieure hérissée de poils noirs. Les antennes sont ferrugineuses ; le thorax est couvert de poils de même couleur avec une bande transversale de poils noirs ; l'abdomen est brun avec des poils ferrugineux et une tache dor- sale noirâtre sur chaque segment; le mâle pré- sente des points noirs. Les pieds sont ferrugineux. Les ailes sont blanchâtres, avec une bande trans- versale brunâtre , ainsi que deux taches apicales chez le mäle et la femelle. Cette espèce se trouve en France et en Angleterre, en Italie et dans l’O- rient, dans les mois de Juillet et d’août, près des pâturages. La femelle dépose ses œufs sur les jam- bes:et les épaules des Chevaux, qui, en se léchant, transportent les laryes dans leur estomac, où elles se développent. Cette espèce, représentée dans l'I- conographie du Règne Animal, est reproduite dans 226 OESTR notre Atlas, pl. 418, fig. 2; 2 a et 26 indiquent sa larve. L'OEsrre pes rrouPEAux, OE, pecorum , Fabr., Syst. ant], n° +; Fall. n° 5; Macquart, Hist. mat. des Dipt., tom. If, pag. 53; Gastrus pecorum , Meig. n° 2, tab. 58, fig. 23. Longue de dix lignes, entiè- rement poire avec Ja tête et les antennes d’un rouge brunâtre et le thorax hérissé de poils ferru- gineux. Les deux premiers segmens de l'abdomen sont couverts de poils de même couleur. Les jambes et les tarses sont ferrugineux. Les ailes sont bleuâ- tres. Se trouve en Suisse. Suivant Fabricius,la larve de cette espèce vit dans les intestins des Bœufs. L'OËsrre saAzuraIRE, OE. salutaris, Clarck, OEstr., tab. 1, fig. 553 Macquart, Hist. nat. des Diptères, tom. IT, p.53, Gastrus salutaris , Meig. n° 2. Longue de cinq lignes avec la tête cou- verte de poils dorés ; le thorax est très-épais, avec des poils d’un jaune verdâtre et la partie posté- rieure de couleur noire. L’abdomen est d’un noir luisant; les deux premiers segmens offrent des poils blancs, les autres sont ferrugineux chez le mâle, cendrés chez la femelle. Les pieds sont noi- râtres et les cuisses munies de longs poils en des- sous. Les ailes sont brunâtres avec le bord extérieur jaunâtre, Se trouve en France eten An- gleterre. Suivant Clarck, les larves vivent dans . l'estomac des Chevaux et facilitent la digestion par leur présence. L'OËsrre némorrnotbase, OE. hæmorrhoidalis, Linn. F. S. 1935; Fab. , Syst. antl., n° 7; Mac- quart, Hist. nat, des Diptères, tom. Il, pag. 53, Gastrus hæmorrhoidalis, Meig. n° 4. Longue de cinq lignes et demie ; de couleur noire, avec la face à poils d’un jaune bleuâtre et le front à poils fauves. Les antennes sont ferrugineuses; le thorax est parsemé de poils fauves antérieurement, noirs postérieurement ; l’écusson et les deux premiers segmens de l’abdomen sont recouverts de poils grisâtres ; le troisième présente des poils noirs ; les deux autres, des poils fauves. Les ailes sont hya- lines ; la nervure basilaire de la première cellule postérieure est plus rapprochée de la base de l’aile que dansles autres espèces. Se trouve dans toute] Eu- rope. La femelle dépose ses œufs dans les parties na- sales des chevaux, d’où ils sont transportés par la langue dans la bouche et ensuite dans les intestins. Outre ces quatre espèces d’OEstres proprement dites, telles que Latreille caractérise ce sous-genre, nous allons décrire plusieurs autres espèces, qui. appartiennent au grand genre OEstrus de Linné, et qui constituent dans la méthode de Latreille les sous-genres dont les caractères essentiels ont été exposés à l’article OEstrides. L'OEsrre gemippie, OE. ephippium, Latr., Nouv Dict. d'Hist. nat. , tom. XXIII, pag. 271. Cette espèce constitue le type du sous-genre CUTÉRÈBRE. Longue de 9 lignes. Tête grise, à points noirs, lui- sans, et duvet noir. Thorax à poils d’un rouge ferrugmeux; côtés gris; écusson noir. Abdomen d’un noir bleuâtre , à taches grises, transversales sur les côtés. Pieds noirs. Ailes noirâtres. Cette espèce se trouve à Cayenne, G SE OESTR L’OEsrre pu soeur, OF. bovis, Fabr., Syst. antl., 0° 5; Latr., Gener., tom. IV, p. 342, UE, hæœ- morrhoidalis, Linn. Faun., suec., 1754. Cette es- pèce très-bien représentée dans l’Iconographie du Règne animal, est reproduite. dans notre atlas, pl. 418, fig. 5; 5 a et 36 offrent sa larve grossie ; elle forme le type du sous-genre Hyroperue. Elle est longue de cinq à six lignes, de couleur noire avec des poils d’un jaune blanchâtre. Partie postérieure du thorax d’un noir luisant , à cinq lignes longi- tudinales de poils noirs. Troisième segment de Vabdomen à poils noirs. Cuisses et base des jam- bes noires. Aïles un peu brunâtres. Se trouve dans toute l’Europe. La larve se développe sous le cuir des Bœufs. L’OEsrre pu RENE, OE. tarandi, Linn., 1731, Fabr., Syst. ant., n° 5; Latr., Fam. nat., 503, est le type du sous-genre OEnémackne. Elle est noire, avec la tête, le corselet et la base de l’abdomen garnis de poils jaunes; son corselet est traversé par une bande noire; les ailes sont transparentes, sans taches ; les poils du second anneau de l’abdo- men et des suivans sont fauves ; les pelotes et les crochets des tarses sont allongés. La larve de cette espèce vit sur le dos des Rennes; ces larves font périr beaucoup de Rennes de deux ou trois ans, et la peau des plus vieux est souvent si criblée des - piqûres de ces insectes, que l’on a cru que ces animaux étaient sujets à la petite-vérole. Quand ces animaux entendent l’insecte parfait bourdon- ner auprès d'eux, ils en sont tellement ‘épouvan- tés qu'ils bondissent et entrent en fureur. Les Lapons nommentces OEstres Kurbma ou Gurbma. Linné, en voyageant en Laponie, observa la pa- tience d’une femelle qui suivit pendant plus d’une journée le Renne qui le conduisait, tenant sa tar- rière tirée avec un œuf au bout prêt à être déposé sur Fanimal dès qu’il s’arrêterait. L'OEsrre rRoMPE, OE. trompe, Fabr., Syst. antl. , n° 6; Latr., Gener. , tom. IV, pag. 342. C’est avec cette espèce qu'a été établi le sous-genre Gérnéwemvs. Elle est longue de 7 lignes; noire ; face et front à poils ferrugineux ; thorax à poils roux en avant, sur les côtés et à l’écusson; extrémité de l'abdomen à poils gris ; ailes presque hyalines chez lemäâle comme chez la femelle ; elle se trouve en Laponie. La larve vit dans les sinus frontaux du Renne; ce pendant, comme on trouve aussi l’in- secte ailé en Saxe, où il n’y a pas de Rennes, il est probable que la larve se développe dans quel- e autre animal, peut-être dans le Cerf. L’OEsTre pu mouton, OE. ovis, Linn. , Faun. succ., 1754; Fabr., Syst. antl., n° 10; Latr. ,Gener. crust., tom. IV, pag. 542. Cette espèce est le type du sous-genre CÉPRHALÉMYIE. Longue de 5 lignes ; face rougeâtre ; front brun à bande pourprée; an- tennes noires ; thorax grisâtre, à petits tubercules noirs , très-nombreux, portant chacun un poil ; l’écusson d’un fauve brunâtre, à tubercules sem- blables; abdomen d’un blanc soyeux, à reflets noirs formant des taches irrégulières ; pieds fau- ves ; ailes hyalines chez le mâle comme chez la fe- melle. Commune dans toute l’Europe; la femelle 297 OESTR M dépose ses œufs dans le nez des Moutons. Nous avons représenté celte espèce dans notre Atlas, pl. 418, fig. 4 (4 a et 46, sa larve grossie). Enfin Macquart, dans son Histoire naturelle des Diptères, plate dans la tribu des OEstrides le genre Cozax de Wiedmann. L'espèce type de ce genre est * le Cozax racne, €. macula, Wied., Auss., Zwief, n° 1, tab. 9, fig. 11. Longue de 5 lignes et demie; d’un brun noirâtre ; pieds d’un brun ochracé ; ai- les obscures, à cinq points noirs sur les nervures, et tache costale jaune. Se trouve au Brésil. OESTRIDES, CEstrides. (ins.) Cette tribu, qui appartient à l’ordre des Diptères , famille des Athé- ricères , a été établie par Latreille et comprend le grand genre OËstre de Linné. Latreiïile, et d’après lui, M. Macquart caractérisent ainsi cette tribu : Cavité buccale tantôt fermée par la peau, présen- tant deux tubercules ; tantôt ne consistant qu’en une petite fente; trompe tantôt nulle ou cachée dans la cavité buccale fermée, tantôt rudimentaire, - et alors la bouche légèrement fendue ; palpes tantôt distincts, tantôt nuls ; antennes courtes , insérées dans une cavité de la face ; troisième article ordi- nairement globuleux ; style ordinairement dorsal, épais à sa base. Abdomen ordinairement ovale; cuil- lerons ordinairement grands ; ailes ordinairement écartées ; ordinairement trois cellules postérieures ; première tantôt fermée, tantôt entr’ouverte, tantôt très-ouverte. À l’aide de ces caractères généraux que nous avons reproduits textuellement , on a sé- paré des insectes qui ont le port de la Mouche do- mestique, le corps ordinairement velu et coloré par bandes, à la manière de celui des Bourdons; leurs antennes sont très-courtes , insérées dans une cavité biloculaire, sous-frontale, et termi- nées en pallette lenticulaire , portant chacune sur le dos, et près de son origine, une soie simple’; leurs ailes sont le plus souvent écartées; les cuil- lerons sont grands et cachent les balanciers ; les tarses sont terminés par deux crochets et deux pelotes. On trouve rarement ces insectes dans leur état parfait, rapporte Latreille , auquel nous emprun- tons les détails qui vont suivre ; le temps de leur apparition et les lieux qu’ils habitent étant très- bornés. Comme ils déposent leurs œufs sur le corps de plusieurs quadrupèdes herbivores, c’est dans les bois et les pâturages fréquentés par ces animaux qu’il faut les chercher. Chaque espèce d’OEstre est ordinairement parasite d’une même espèce de mam- mifère, et choisit pour placer ses œufs la partie du corps qui peut seule convenir à ses larves, soit qu’elles doivent y rester, soit qu’elles doivent passer de là dans l'endroit favorable à leur déve- loppement. Le bœuf, le cheval, l'âne, le renne, le cerf, l’antilope , le chameau, le mouton et le lièvre sont jusqu'ici les seuls quadrupèdes connus sujets à recevoir des larves d’OEstres. Cependant il paraîtrait que ces larves d’OEstres attaquent l’homme lui-même. Nous rapporterons ici un ex- trait du rapport fait par M. Is. Geoffroy St-Hilaire sur trois notices relatives à l'existence de l’OEstre de l’homme, communiquées à l’académie des sciences, mo OESTR par MM. Roulin, Guérin-Méneville et Vallot: voici comment ce savant zoologisie s'exprime à ce sujet. « La question à laquelle se rapportent les obser- vations faites et citées par MM. Roulin, Guérin et Vallot, est loin d’être nouvelle pour la science- Linné lui-même mentionne, dans ses lettres à Pal las, des larves d'OEstres trouvées chez l’homme; etGmelin, dans la treizième édition du Systema na- turæ,non seulement admetlemême fait, mais établit dès-lors l’OEstre de l’homme comme une espèce distincte (O”strus hominis). Depuis, plusieurs au- teurs sont venus confirmer la présence des larves d’OEstres chez l’homme , et l’on peut dire qu’au- cun fait zoologique ne serait aujourd’hui mieux constaté , si l'authenticité d’un fait se mesurait sur le nombre des témoignages qui en aflirment l’exis- tence. Mais, lorsqu'on vientà soumettre à une cri- tique sévère les observations rapportées dans divers ouvrages d'histoire naturelle et de médecine, on re- connaît que ces prétendues preuves sont pour la plu- “part très-contestables , et que celles qui paraissent les plus positives ne suffisent peut-être pas elles- mêmes pour mettre complétement la question hors de doute. Pour démontrer l'existence de larves d’OEstres chez l’homme , il ne suffit pas en effet d’invoquer, comme on l’a fait quelquefois, le témoignage de quelques voyageurs , par exemple, de La Conda- mine, du père Simon et de Barrère, qui disent, en termes plus ou moins vagues, avoir trouvé ou vu trouver chez l’homme, soit sous la peau, soit dans les narines, des vers ressemblant à des lar- ves d’OEstre, et devenant, comme celles-ci, la cause - de vives douleurs, et quelquefois de graves acci- dens. Ge sont là certes des indications précieuses, et qu'il importe de recueillir, mais non des preu- ves positives. D’une part, en eflet, les larves d’'OEstre ayant une grande analogie avec celles de plusieurs autres Diptères , et leurs caractères distinctifs étant assez difficiles à apercevoir , on ne peut adopter avec une entière confiance des dé- terminations données par des voyageurs qui man- quaient presque toujours d'objets de comparaison, et n’ayaient ni des notions zoologiques assez éten- dues, ni assez de temps pour se livrer à des ob- servations exactes et précises. D’un autre côté, on sait que les OËstres ne sont pas les seuls Diptères dont on puisse rencontrer les-larves chez l’homme. Dans la notice adressée à l'académie, M. Roulin cite lui-même un cäs remarquable de ce genre ,présenté par un mendiant mort, en 1829, dans le Lincoln- shire. Ce malheureux s’étendit un jour, sous un ar- bre, par un temps très-chaud , ayant placé entre sa peau et sa chemise, ainsi qu’il faisait ordinaire- ment, un peu de pain et de viande, restes de son dernier repas. La viande, dit M. Roulin , fut cou- verte de vers de mouche, qui bientôt passèrent à la chair vive, et, quand cet homme fut trouvé , il était déjà tellement dévoré, que sa mort paraissait inévitable. On le transporta à Astorney , et l’on fit venir un chirurgien qui déclara qu'il ne survi- vrait pas long-temps au pansement : il mourut en effet peu d'heures après, Quand il fut présenté au 298 OESTR chirurgien , son aspect était horrible ; de gros vers blancs se voyaient sur la peau et dans la chair qu’ils avaient profondément dévorée. Un autre cas très - analogue a été observe, il y a quelques années , par M. Jules Cloquet, et concourt à établir, malgré les résultats contraires de quelques expériences fai- tes par Réaumur, la possibilité que des larves de mouches se développent sur l’homme ou sur des animaux encore vivans. On voit donc que l'existence des larves d’OEs- tres chez l’homme ne serait point encore établie, alors même qu’un voyageur digne de foi rapporte- rait avoir vu des larves parasites de l’homme se transformer en Diptères. Une description ou une. figure exacte, soit de ces larves , soit surtout des insectes parfaits, des renseignemens précis sur les humeurs dans lesquelles les premières vivaient et sur les circonstances dans lesquelles elles s'étaient développées, pourraient seules permettre de tran- cher la question, et c’est ce que l’on cherche en vain dans toutes les relations des voyageurs, et quelquefois même dans celles des médecins. Ainsi, pour me renfermer dans le cercle des trois témoignages que l’on a regardés comme les plus importans de tous , ni la communication faite à l’ancienne académie des sciences par Arthur, médecin du roi, à Cayenne, ni l’observation de Wohlfart, citée si souvent, mais d'une manière très-inexacte par la plupart des auteurs , ni un cas recueilli par Latham et reproduit par Clarke, ne sont des preuves que l’on puisse regarder comme à l'abri de toute objection. Suivant le premier, on observe quelquefois à Cayenne , sur les personnes malpropres ou peu vé- tues , des vers dont la présence cause des tumeurs considérables , et que l’on guériten faisant périr les insectes parasites par l’application de feuilles de ta- bac ; Arthur ajoute que ces vers sont du genre de ceux qui se trouvent sous la peau des animaüx , et y vivent jusqu'à leur transformation en mouche ; mais c’est là une simple assertion qu'il ne justifie par aucune preuve, ne décrivant ni le ver observé par lui chez l’homme, ni l'insecte qui provient de ce ver. J Le cas de Wohlfart est très-différent, et serait plus remarquable encore. Il dit avoir fait sortir des fosses nasales d’un vieillard tourmenté depuis plusieurs jours de violens maux de tête , dix-huit vers, qui, renfermés dans un vase garni de terre, se seraient métamorphosés en chrysalides noirâtres, puis, au bout d’un mois, en mouches. L'auteur donne du ver et de l’insecte après sa métamor- phose, une figure malheureusement très-impar- faite, et qui n indique guère que la forme générale d’une mouche , sans aucune des conditions carac- téristiques des OEstres. Cette observation est d’ail- leurs rapportée d’une manière tellement succincte et tellement incomplète, qu’on ne saurait la re- garder comme entièrement authentique. L'observation de Latham est très-analogue à la précédente. L'auteur mentionne des larves reti- rées des sinus frontaux d’une femme, et qui lui pa- rurent semblables aux larves d’ OEstres, qui vivent ! - ais e S ‘ OESTR 220 OESTR —————————————— 2 —— a sur le dos des bœufs. On n’a d’ailleurs aucun dé- tailsurce cas, très-intéressant s’ilétaitbien constaté, On voit donc qu’en résumé aucun de ces faits n’est par lui-même entièrement décisif; mais en même temps il faut reconnaître que tous, pris ensemble, ont une très-grande valeur , parce qu’ils se servent mutuellement de garantie. Aussi, dans l’état pré- sent de la science , les opinions sont-elles extré- mement partagées. Werner, Rudolphi, Clark, c’est- à-dire les auteurs qui ne se livraient pas spéciale- ment à l’entomologie , ont admis sans hésiter le dé- veloppement de larves d'OEstres chez l'homme , larves dont Rudolphi fait même une espèce dis- tincte sous le nom d'Ofstrus humanus. Au con- traire, les entomologistes proprement dits ont gé- néralement révoqué en doute l’existence des larves -d'OEstres dans l'espèce humaine. Selon Olivier, ni les insectes de Wohlfart, ni les larves de La- tham, n’ont été assez bien décrits, pour que l’on “puisse prononcer sur leur détermination. Dans son -article OEsrre du Dictionnaire d'Histoire naturelle (publié en 1818), M. Latreille s'exprime d’une ma- nière plus formelle encore, et dit que toutes les ob-- servations sont incomplètes ; il ajoute même qu’au- cun auteur n’a vu ces larves se métamorphoser , et qu’elles appartiennent probablement à la Musca carnaria de Linné ou à quelque autre espèce analogue, les larves d’OEstres ne vivant généra- lement que sur les quadrupèdes herbivores. Enfin , dans le Règne animal, et même encore dans la se- conde édition, ce célèbre entomologiste n’admet pointencore comme démontrée l'existence des lar- ves d'OEstres chez l’homme. Cette question était donc encore un sujet de doutes et devait l’être de recherches nouvelles. Il est important, après tous les faits déjà connus, de recueillir encore avec soin ceux qui pouvaient se présenter, afin de réunir enfin tous les élémens d’uné solution certaine et définitive. C’est dans ce but que M. Say, de Philadelphie, a fait connaître , il y a quelques années, et décrit avec beaucoup de soin, une larve très-analogue aux OËstres par sa conformation générale , mais ne ressemblant exactement à aucune des espèces con- nues : elle avait été retirée par un médecin, le doc- teur Brick, d’une tumeur que lui-même avait à la jambe. C’est encore dans le même but que M. Howship a communiqué , il y a quelque temps, à la société royale de Londres ; deux nou- veaux cas observés dans l'Amérique méridionale aussi bien que le précédent et plusieurs autres. Dans l’un des cas de M. Howship , l'OEstre s'était développé sur le dos, dans l’autre, au scrotum. * Ge sont ces cas, présentés à la Société royale de Londres, qui rappelèrent à M. le docteur Roulin quelques faits analogues recueillis par lui en Amé- rique, il y a quelques années, et qui l’engagèrent à adresser à l’académie une notice à leur sujet : cette notice , à son tour, provoqua de semblables communications de la part de M. Guérin. Nous in- diquerons, en peu de mots, les renseignemens dus spécialement à chacun de ces auteurs. Le plus intéressant des cas dont M. Roulin fait l'histoire a été observé, en 1827, à Mariquita , en Colombie, par ce savant zoologiste, et offre beaucoup d’analogie avec le second fait, rapporté par M. Howship. Un homme avait au scrotum une tumeur conique dont le diamètre, à la base, était de près de deux pouces, et dont la hauteur était de sept à huit lignes. Le sommet , très-rouge , pré- sentait au milieu une petite ouverture dont la lar- geur n’était guère que d’une ligne. M. Roulin, ayant agrandi cette ouverture avec la pointe d’une lan- cette, en fit sortir une larve blanchâtre, piriforme, ayant au moins dix lignes de long , et cinq à six lignes de diamètre dans la partie la plus grosse, où elle offrait plusieurs rangtes de petites épines noirâtres. L'auteur ajoute que cette larve lui paraît ressembler entièrement aux larves qui, dans les mêmes loculités, se trouvent souvent en grand nombre dans la peau du bétail, principalement aux deux côtés du cou et sur les épaules. À M. Roulin ajoute, à l'exposé de ce fait, quelques renseignemens sur une autre larve d'OEstre, qui s’é- tait développée dans le cuir chevelu d’un autre homme, près de la nuque, mais qu’il n’a pas vu lui-même. Il méntionne aussi, et d’après ses pro- pres observations , un cas unique dans la science, l'existence , chez un Jaguar qu’il tua en 1825 , dans les Cordilières , d’une multitude de larves d’OEs- tres, vivant sous la peau , et principalement sur les flancs. Enfin il présente quelques remarques in- génieuses tendant à établir que plusieurs espèces d’OEstres ont déjà été observées chez Phomme, et que les larves d’OËstres, comparées aux larves de mouches, présentent en général , quant à leur disposition dans la peau, des différences qui peuvent éclairer leur détermination. En effet , les mouches déposent à la fois plusieurs œufs ou larves ; l'OËs- tre, au contraire, ainsi que Réaumur et d’autres observateurs l’ont depuis long-temps établi, dépo- sent ses œufs un à un; d’où il suit que chaque œuf, introduit isolément dans la peau , occupe une bourse ou loge à part. La communication faite à l’académie , par M. Val- lot, a pour but, comme celle de M. Roulin, de dé- montrer l'existence de l’'OEstre chez l’homme , mais par des preuves d’un auire genre. Ce médecin cru- dit, n'ayant point eu occasion d'observer lui-même l’'OEstre chez l’homme, se borne à adresser à l’a- cadémie quelques citations empruntées à divers ou- vrages , et qui lui paraissent mettre hors de doute l'existence de l’OËstre chez l’homme; enfin, M. Gué- rin a présenté à l’académie une notice relative à des larves trouvées à la Martinique par M. le doc- teur Guyon, sur un nègre affecté de variole. Ces larves, de couleur blanchâtre, dit M. Guérin, étaient répandues à la surface du corps, principa- lement sur les jambes. Deux d’entre elles, que M. Busseuil, chirurgien major de la marine royale, a rapportées en Europe , et que M. Guérin a remises à l’académie avec sa notice, ont sept lignes de long, et lear diamètre est d’une ligne environ à leur ex- trémité postérieure, qui est comme tronquée ; l’ex- trémité antérieure est, au contraire, très-amincie. Le corps présente onze articulations peu distinctes (ro OESTR » 230 OESTR par clles-mêmes, mais indiquées par autant de zônes garnies de crochete coanée, très-petits et di- rigés en arrière. La bouche, placée tout-à-fait à l'extrémité antérieure, est une ouverture entourée par un bourrelet, et armée de deux crochetsun peu courbés. Ces larves ont donc les caractères que les auteurs assignent aux OEstres, et sont très- analogues à plusieurs de celles que M. Clarke à figurées , sans être cependant semblables à chacune d'elles. Les légères différences que M. Guérin a ob- servées , ont porté cet habile entomologiste à adop- ter l'opinion de Gmwelin et de Rudolphi, et à con- sidérer les larves décrites par lui comme une es- pèce distincte qu'il. désigne sous le nom de OEs- trus humanus. Nous donnons une figure de cette larve. dans notre Atlas, pl. 418, fig. à. IL est remarquable que ces larves, comme cel- les de M. Roulin , de M. Howship, de M. Say et de la plupart des anciens auteurs , ont été trouvées dans l'Amérique méridionale, région où M. de Hum- boldt. dit aussi avoir vu, sur plusieurs personnes, des tumeurs causées par la présence de larves au moins fort semblables aux OEstres des animaux. Toutefois on conclurait à tort de l'identité des pays que toutes ces larves sont de la même espèce; la comparaison que nous avons pu faire des larves de M. Guérin avec la description des larves de M. Rou- lin, nous a montré, entre les unes et les autres, des différences très-marquées , relatives non seule- ment au volume, mais même aux proportions et à la forme. Aussi se irouve, dès à présent confirmée l'opinion que M. Roulin émettait avec doute, la dé- duisant de la comparaison de ses propres observa- tions avec les vagues renseignemens donnés par les anciens voyageurs. En résumé, dit toujours M. Isidore Geoffroy St-Hilaire , nous dirons que les notices de MM. Rou- lin et Guérin ne nous offrent point encore de faits aussi complets qu'il serait à désirer pour trancher nettement la question : ni l’une ni l’autre ne nous font connaître la métamorphose des larves, et les insectes auxquels elle eut donné lieu. Le cas de. M. Guérin laisse même peut-être à désirer sous le rapport de l’authenticité , puisque les larves qu’il a soumises à notre examen n’ont été trouvées ni par lui, ni même par le savant médecin qui les lui à remises. Néanmoins ces divers cas, réunis à ceux de M. Howship, de M. Say et des anciens auteurs, forment un tel ensemble de faits parfaitement con- cordansentre eux, ils se servent si bien mutuelle- ment de preuves et de garantie, qu’on ne peut vrai- ment, sans outrer le scepticisme, se refuser à ad- mettre l'existence d'OEstres cutanés chez l'homme. Remarquons, d’ailleurs, que les larves d'OEstres qui vivent en parasites sous la peau de l’homme, cau- sans par leur présence de vives douleurs, et leur extraction étant toujours facile, il sera pour le moins très-rare de-voir ces insectes parvenir jus- qu'au moment de leur métamorphose. Ainsi, d’a- près les renseignemens que nous devons à M. Rou- lin, un voyageur naturaliste français, M.'Goudot, ayant eu en Amérique une tumeur causée par la présence d’une larve, supporta quelque temps la douleur qu'il ressentait, dans lespoir de suivre cette larve jusqu'à sa métamorphose; mais, sessouf- frances devenant de plus en plus vives, il dut re- noncer au projet que lui avait inspiré son désir d’é- clairer la question à la fois pour l'histoire natu- relle et pour la médecine. L'existence des OËstres cutanés chez l’homme ne sera donc peut-être établie de long-temps par des observations complètes , et embrassant à la fois l'insecte dans ses trois états de développement. A leur défaut, nous pensons que les preuves d’un autre genre qu'ont recueillies MM. Roulin et Gué- rin offrent un intérêt réel pour la science , et nous proposons à l’académie de remercier ces deux z00- logistes distingués des communications qu'ils lui ont faites, La notice adressée par M. Vallot, ne contenant que de très-courtes remarques et des citations, est nécessairement d’un moindre intérêt. Cepen- dant, quelques unes de ces citations ayant été omises jusqu'à présent dans presque tous les où vrages entomologistes, et l’une d'elles: étant rela- tive à un fait curieux que les auteurs ont passé gé- néralement sous silence, l'existence de l'OËstre chez les singes américains, nous pensonsque l’a- cadémie doit aussi accueillir avec intérêt la notice dans laquelle M. Vallot a rassemblé les principaux faits consignés dans les annales de la science, Maintenant nous revenons aux observations de Latreille. Les animaux, dit ce célèbre entomolo- gistes craignent singulièrement l’insecte lorsqu'il cherche à faire sa ponte. Le séjour des larves est de trois sortes qu’on peut distinguer par les déno- minations de cutané, de cervical et de gastrique , suivant qu’elles vivent dans les tumeurs ou bosses formées. sous la peau, dans quelques parties de l’intérieur de la tête, et dans l’estomac de l'animal destiné à les nourrir. Les œufs d’où sortent lespre- mières sont placés par la mère sous la peau qé'elle: a percée avec une tarière écailleuse, composée de quatre segmens. rentrant l’un dans l’autre , armé au bout.de trois crochets etde deux autres pièces. Cet instrument est formé par les derniers anneaux: de l’abdomen. Ces larves , nommées Taons par les habitans de la campagne, n’ont pas besoin de chan- ger de local ; elles se trouvent à leur naissance au milieu de l'humeur purulente qui leur sert d’élé- ment. Les œufs des autres espèces sont simplement déposés et collés sur quelque partie de la peau; - soit voisine des cavités naturelles et intérieures où les larves doivent pénétrer et s'établir , soit su- jettes à être léchées par l’animal, afin que les lar- ves soient transportées avec la langue dans la bou- che, et qu'elles y gagnent, de là, le lieu qui leur est propre. C’est ainsi que la femelle de l'OEstre du mouton place ses œufs sur le bord interne des narines de ce quadrupède, qui s’agite alors, frappe la terre avec ses pieds, et fuit la tête baïssée. La larve s’insinue dans les sinus maxillaires et fron- taux, et se fixe à la membrane interne qui la ta- pisse, au moyen de deux forts crochets dont la bouche est armée. C’est encore ainsi que l’OEstre du cheval dépose ses œufs, sans presque se poser, LS OESTR 231 OETUR EE te TEE né as Tr mr | se balancant dans l’air, par intervalles , sur la par- tie interne de ses jambes, sur les côtés de ses épau- les, et rarement sur le garot. Celui qu’on désigne sous le nom d’'Hémorrhoïdal , et dont la larve vit aussi dans l'estomac du même solipède , place ses œufs sur les lèvres ; les larves s’attachent à la lan- gue, et parviennent , par l’æsophage, dans l’esto- mac, où elles vivent de l'humeur que sécrète sa membrane interne. On les trouve le plus commu- némént autour du pylore, et rarement dans les intestins ; elles y sont souvent en grand nombre ; et suspendues par grappes. Clarke croit néanmoins qu’elles sont plus utiles que nuisibles à ce quadru- pède. Les larves des OEstres sont en général de forme conique, et sont privées de pattes; leur corps esi composé , leur bouche non comprise, de onze anneaux chargés de petits tubercules et de petites épmes , souvent disposés en manière de cordons, et qui facilitent leur progression; les prin- cipaux «organes respiratoires sont situés sur un plan écailleux de l'extrémité postéfieure de leur corps, qui est la plus grosse. Il paraît que leur nombre et leur disposition sont différens dans les larves gastriques. Il paraît encore que la bouche des larves’ cutanées n’est composée que de mame- lons , au lieu que celle des larves intérieures a tou- jours deux forts crochets. Les unes et les autres ayant acquis leur accroissement, quittent leurs de- meure, $e laissent tomber à terre , et s’y cachent pour se transformer en nymphe sous leur peau ; à la manière des autres diptères de cette famille. Celles qui ont vécu dans l'estomac suivent les in- testins et s’échappent par l'anus, aïdées peut-être par les déjections excrémentitielles de l'animal dont elles étaient parasites. C’est ordinairement en juin et juillet que ces métamorphoses s’opèrent. Hum- boldt à vu, dans l’Amtrique méridionale, des In- diens dont l’abdomen était couvert de pétites tu- meurs*“produites, à ce qu’il présume, par les larves d’un OEstre. Il résulterait de quelques témoigna- ges, qu'on a retiré des sinus frontaux et maxillai- res de l’homme, des larves analogues à celles de l'OEstre ; mais ces observations n’ont pas été assez suivies. La tribu des OEstrides a été ainsi partagée, par M. Macquart, dans son Histoire naturelle des Diptères, tome ©, pag. 41. À. Une cavité buccale. B. Style des antennes plumeux {larves cuti- coles). Genre Curériere. BB. Style des antennes. nu. CG. Point de palpes ni de trompe (larves cu- ticoles). ! Genre Hyronerwe. C G. Des palpes. D. Point de trompe distincte (larves cuticoles). Genre OED£MaAGENE. D D. Une trompe distincte (larves cavicoles ). Genre CÉPHÉNÉMYE. À A. Point de cavité buccale. E. Ailes écartées ; cuillerons grands. F. Deux cellules nostéricures aux ailes. (larves cavicoles). Genre CÉrnarémvrr. FF. Quatre cellules postérieures aux ailes. Genre Corax. E E. Ailes couchées ; cuillerons médiocres (lar- ves gastricoles). Genre OEsrrs. Voy. tous ces mots à l’article OEsrre. (H. L.) OETHRE, OEthra. (crusr.) C’est un genre de l'ordre des Décapodes, de la famille des Brachyu- res, de la tribu des Cryptopodes, Cryptopoda, Latr., Cours d’Entomologie, qui a été établi par le doc- teur Leach, aux dépens des Cancer de Linné, et qui a été adopté par Lamarck et Latreille. Les crus- tacés qui composent ce genre, forment dans l’His- toire naturelle des Crustacés de M. Edwards, la tribu des Gancériens cryptopodes , et, suivant lui, ce petit groupe générique qui a de grandes affinités avec le genre Grÿptopodie de la famiile des Oxy- rhynques ,'établit le passage entre ces crustacés et les autres Cancériens , en même temps qu'il se rapproche des Calappes, dont la place naturelle est dans la famille des Oxystomes. Les caractères de ce genre peuvent être résumés de la manière suivante. Toute la surface du corps est raboteuse et paraît comme cariée ; la carapace est d'un tiers “plus large que longue , et a la forme d’un ovale as- sez régulier ; elle est fortement bourrelée en des- sus, et ses bords latéraux sont dentelés et recour- bés un peu en haut; le front ést entier et un peu plus saillant au milieu que surles côtés ; on y dis- tingue les traces d’une fissure médiane. Les yeux sont très-petits ct les orbites presque circulaires ; leur bord supérieur présente deux petites fissures, et le bord inférieur est séparé du front par un hya- tus très-large ; les fossettes antennaires sont pres- que carrées, et l’article basilaire des antennes in- ternes les remplit presque en éntier ; enfin la tige mobile de ces appendices est extrêmement petite et se replie longitudinalement en avant. L'article basilaire des ‘antennes externes est très-grand , et s’avance jusqu'au bord inférieur du front, de fa- con à remplir l’hiatus qui, sans cela, ferait com- muniquer l'orbite avec la fossette. antennaire ; son extrémité antérieure est étroile , et se trouve sur le niveau du bord orbitaire inférieur ; le second ar- ticle des antennes externes est très-petit ; il occupe le canthus interne des yeux, et supporte une ti- gelle radimentaire et très-difficile à distinguer. Les pieds-mâchoires externes closent complétement le cadre buccal; le bord intérne de leur second et troisième article est droit ; cette dernière pièce est fortement tronquée à son angle postérieur et in- terne , et cache presque entièrement la tigelle pal- piforme qui naît sous son angle inférieur et interne; le plastron sternal est beaucoup plus long que large, et les pattes antérieures ont environ une fois et quart la longueur de la portion post-frontale de la carapace ; leur forme est à peu près la même que chez les Parthénopes, seulement leur face supé- rieure et interne est légèrement concave, de ma- D OEUF 232 OEUF pière à pouvoir s'appliquer exactement contre les portions inférieure et antérieure du tronc. Les pat- tes de la seconde paire sont beaucoup plus cour- tes que la portion post-frontale de la carapace, et les suivantes diminuent successivement de lon- gueur; toutes sont surmontées d'une crête tran- chante et inégale, et leur tarse est court et fusi- forme. L’abdomen est composé de sept articles chez la femelle et de cinq seulement chez le mâle. Il est facile de voir, d’après les caractères que nous venons d'exposer , que ces crustacés ont beaucoup d'analogie avec les Calappes , seulement les pieds- mâchoires extérieurs des premiers ferment si exac- tement le cadre buccal, qu’on a bien de la peine à apercevoir les sutures, tandis que dans les Calap- pes, ces organes sont dentés au côté interne, et ne se joignent pas bien. Les pieds antérieurs en pince, sont beaucoup plus grands dans les Calap- pes, ainsi que les autres pieds. Le test des OEtres est ovale , presque aussi large antérieurement que postérieurement , tandis quil est avancé chez les Calappes , beaucoup plus large, et coupé presque transversalement en arrière. Les yeux des OEthres sont beaucoup plus distans l’un de l’autre que ceux des Calappes. Les mœurs des espèces qui compo- sent ce singulier genre nous sont entièrement in- connues ; elles habitent les mers des pays chauds de l’Inde et de l'Afrique. L'espèce type du genre, re- présentée dans notre Atlas, pl. 418, fig. 5, est :° L'OEsTre péÉrrimE, OË. depressa, Leach, Latr., Cancer scruposus, Linn., Herbst., Cancr., tab. 53, figure 4, 5. La région stomacale est ren- flée et creusée en avant d’une gouttière longitudi- nale qui se prolonge jusqu’au front ; on aperçoit de chaque côté de la carapace dix à douze dente- lures ; le bord inférieur des pattes de la première paire est armé de dents spiniformes , plus distinc- tes que celles qu’on voit aux pattes suivantes. La longueur de cette espèce égale trois pouces envi- ron ; sa couleur est légèrement grisâtre. M. Gué- rin, dans son Iconographie du Règne animal de Cuvier, Crust. , pl. 12, fig. 3, a donné une très- bonne figure de cette espèce. (H. L.) OETTE. (o1s.) Nom d’une espèce du genre Co- TiNGA. Voy. ce mot. OEUF, Ovum. ( ÉGON. RURALE ET DOMEST. ) On appelle de ce nom, en général, des produits fe- melles émanés d’un organe particulier, auquel on a donné le nom d’ovaire, produits dans lesquels est renfermé le germe qui doit perpétuer l'espèce. Ici, nous n’avons à examiner les OEufs que dans leurs rapports avec l’économie rurale et domesti- que, leur anatomie et leur développement dans toute la série devant faire l’objet d’un article spé- cial (v. Zooroie), et leurs caractères zoologiques ayant été exposés à l’article Oiseaux (v. ce mot). Il était naturel que, les OEufs étant reconnus comme aliment très-sain et très-sayoureux en même temps, il était naturel, disons-nous, que l’homme cherchât à s’en procurer, dans toutes les époques de l’année, des quantités en rapport avec ses besoins. Or les animaux de basse-cour, c’est- à-dire les Poules, les Oies, les Dindes, les Ca- nards, etc., étant de tous les oiseaux ceux dont les OEufs offrent , avec une plus grande quantité d’a- limens, un goût préférable à celui des OEufs des autres ovipares, c’est à la conquête de ces animaux que l’homme appliqua ses soins dès les temps les plus reculés,; mais, ces oiseaux ne pondant ordinai- rement pas pendant toutes les saisons, et les OEufs étant devenus une nourriture nécessaire, pour ainsi dire, on s’appliqua à trouver des moyens de- les conserver en provision, et même de remplacer les Poules dans la fonction de l’incubation, Nous donnerons plus bas quelques détails sur les décou-- vertes faites à ce sujet, les moyens employés, et: ceux qui nous ont paru mieux remplir le but qu’on se proposait. Les médecins anciens, et Hippo- crate à leur tête, faisaient le plus grand cas des OEufs, surtout pour l'estomac peu énergique des convalescens, qu’ils nourrissent sans le surchar- ger, et qu'ils restaurent beaucoup mieux que bien: d’autres substances nutritives; telle est aussi læ manière de voir des modernes, Avicenne croyait qu’un jaune d’OEuf avalé formait une quantité de sang égale à la sienne. On peut employer les OEufs dans la cuisine par bien des procédés divers ; ils se prêtent facilement à tous. La manière la plus simple, cependant, de les apprêter, est de les faire cuire en les plongeant un instant dans l’eau bouil- lante, ou, pour être plus sûr de réussir, de les mettre sur le feu, dans de l’eau , en ayant soin de les retirer aussitôt que celle-ci aura jeté son pre- mier bouillon. Par cette méthode, les OEufs cui- sent plus également, et le jaune est mieux atteint par le calorique. On appelle OEuf à la coque celui qu’on a ainsi préparé. Les OEufs peuvent être nui- sibles ; mais c’est lorsqu'ils sont vieux ou qu'ils ont été couvés. Ce n’est pas seulement comme aliment qu'on emploie les OEufs ; la thérapeutique sait aussi s’en servir. Chacun sait, en eflet, que ce qu’on nomme lait de poule n’est autre chose qu’un jaune d’OEuf délayé dans de l’eau chaude et sucrée : il sert aussi dans les locks. Soumis à la torréfaction, il four- nit une huile utile dans plusieurs circonstances. L’albumine est employée dans les collyres; c’est avec elle encore qu'on clarifie les boissons, les li- queurs vineuses, etc. On se sert du jaune pour en- lever les taches de graisse des habits ; le blane d'OEuf et la chaux mélangés ensemble forment un lut excellent pour raccommoder la porcelaine. Il est d'observation que les OEufs de la première ponte, chez les oiseaux en général, sont moins gros que ceux des pontes subséquentes ; ceux des Pou- les, tout en étant soumis à cette loi, varient en- core de grandeur suivant l’espèce qui les a pon dus. Quelques personnes avaient cru observer que les Poules bien nourries pondaient des OEufs plus gros que celles qui l’étaient moins bien, et de là s'étaient crues en droit de conclure que les OEufs de la Picardie sont plus petits que ceux de la haute Normawdie et du Maine, parce que, les ter- res, dans la première de ces provinces étant moins bonnes, les blés étaient moins nutritifs. Mais alors pourquoi des Poules nourries de la même ma- nière pq OEUF 233 LA OEUF nière pondent-elles des OEufs différens en gros- seur, sielles sont elles-mêmes différentes de volume? Pourquoi en Egypte, où les terres sont très-fertiles et le blé très-nutritif, les Poules ne pondent-elles que des OEufs très-petits ? Il sem- ble qu’il était bien plus raisonnable de conclure que ces œufs sont petits, parce qu'ils sônt pondus par des Poules d’une race petite, et qui ne peuvent don- ner que des produits proportionnés à leurs organes, Les Poules pondent quelquefois des OEufs sans jaune : la ponte de ces OEufs est, dans les cam- pagnes, attribuée au Coq, et un Serpent en naî- trait, dit-on, si on-les soumettait à l’incubation. On pourra, ce nous semble, se rendre compte de ce phénomène, si on veut faire attention que la sé- crétion du blanc est indépendante de la présence du jaune; dès lors, qu'on suppose que le pavillon a laissé tomber le jaune dans la cavité abdominale, où il est bientôt résorhé, ou bien qu'un accident quelconque a arrêté ce jaune au haut de lovi- ducte, le blanc n’en sera pas moins enveloppé de sa coquille, et partant un Ouf sans jaune sera pondu. Quelques Poules pondent des OEufs qui ne renferment constamment que le blanc, cela tent, sans aucun doute, à un vice permanent chez ces animaux. Lapeyronie ( Hist. de l'Acad. des Sciences de Paris, 1710 ) cite un cas de ce genre, dont nous ne rendrons pas compte pour ne pas nous éloigner trop de notre sujet. Comme les marchands peuvent très-facilement être trompés en achetant des OEufs vieux, et aussi très-facilement (et souvent volontairement ) trom- per les consommateurs, on a depuis long-temps recours à un moyen sans doute appris par l’expé- rience; il consiste à présenter l’'OEuf à une lu- mière ; si à travers ses parois on voit ses humeurs claires et transparentes, il est frais , le contraire a lieu si la transparence est troublée. Fabrice d'A- quapendente, en parlant de ce moyen, en indique un autre tout aussi certain, c’est de mettre les Œufs près du feu ; si la coquille se recouvre d’une légère humidité, c’est une preuve qu'elle n’est pas encore totalement desséchée, que le premier albu- men n’a rien perdu de sa fluidité, et, par consé- quent, qu’ils sont frais. On peut estimer le degré de pertes qu’ont fait les vieux OEufs, au vide qui se forme dans leur intérieur ; ceux pondus depuis trois ou quatre jours seulement, offrent déjà des traces sensibles de ce vide, qui s’agrandit graduellement. C’est toujours latéralement et vers le gros bout qu'on observe ce vide , quiest occupé par une certaine quantité d’air atmosphérique ; jamais rien de semblable ne s’a- percoit au petit bout. Ces OEufs se distinguent des autres en ce qu’ils ont une couleur rougeâtre , et qu'on entend du bruit dans leur intérieur quand on les remue; d’ailleurs on sent aux doigts, et très-distinctement à travers la coquille, le mou vement d’un corps liquide. Les OEufs conservés dans l’eau peuvent être ven- dus pour frais ; ils sont à la vérité tout aussi pleins, mais leur saveur est altérée. Enfin le goût des OEufs peut se ressentir du genre de nourriture des pou- T.VI. 430° Live < 150N,. les. Si clles se nourrissent de graines, leurs OEufs ont une saveur diflérente, que si elles avaient vécu d'herbe; ils sont très-désagréables au goût quand les poules ont avalé beaucoup de hannetons on d’autres insectes , leur jaune prend alors une cou- leur terne : ils ont une odeur de térébenthine si elles ont mangé des bourgeons de sapin (1). Les OEufs des autres oiseaux de basse-cour ne sont guère employés , comme nourriture , que dans les campagnes où on les accommode de tou- tes les manières; mais il y a loin de leur goût et de leur délicatesse à ceux des poules, ce qui fait qu’on leur préfère. ceux-ci avec raison, d’abord par la qualité dont nous venons de parler, et en- suite par l’abondante quantité que nous en donne la fécondité des femelles qui les pondent. Les OEufs des canes , des dindes, des oies, ne sont point un objet de commerce, parce que les femelles qui les fournissent sont peu multipliées , ensuite parce que, n’en pondant qu’un petit nombre, on les met à couver. On sait que les petits qui en résul- tent fournissent eux-mêmes avec le temps une nour- riture saine et agréable, et, ce qui n’est pas à dédaï- gner pour les personnes qui les élèvent , un béné- fice plus considérable que celui qui aurait résulté de la vente de ces OEufs. Les OEufs de poule étant devenus presque un aliment de première nécessité , on a cherché à les conserver comme les autres denrées de la même “importance. On a pensé à les garantir de l’hu- midité, qui, aidée de la chaleur , leur communi- que un mouvement de fermentation qui les altère. Elle leur est si fatale qu’une seule goutte d’eau qui aura séjourné sur un OEuf frais pendant quelque temps, fait corrompre la partie du blanc qu'elle a touchée à travers la coque. La tache qu’elle a imprimée s'agrandit jusqu'à ce que la pellicule qui couvre le jaune soit attaquée; alors l'OEufest perdu: mais si le jaune n’est point atteint, et qu’on fasse durcir un OEuf dont le blanc seul est taché, en enlevant la portion gâtée , le reste est encore bon ; 2° de la gelée, qui, en félant la coque et désorga- nisant l’intérieur, les dispose à se putréfier. Il ar- rive quelquefois qu’un OEuf se gèle sans éprouver de félure ; mais, le dégel arrivant , si on ne l’em- ploie pas bientôt, ilse corrompt avec la plus grande célérité. Pour remplir ces vues de conservation, les uns mettent les OEufs dans un mélange de sel et de son; les autres les isolent dans des tas de blé et de seigle ; ceux-ci les arrangent dans de la sciure de bois; ceux-là dans les cendres; plusieurs les placent sur des lits de paille ou de son; il en est, enfin, qui préfèrent les stratifier avec de la paille de seigle bien sèche. la pointe en bas, dans des paniers, et de serrer ensuite les paniers dans des endroits ni trop chauds ni irop froids, et où ils ne soient point exposés aux émanalions des gaz pu- trides. Mais tous ces moyens n'étant pas très-efli- caces pour les conserver long-temps, le cultivateur (4) Nous ferons remarquer, à ce sujet, que les OŒufs deS oiseaux qui se nourrissent, en général, de chair ou d'insectes, tels que ceux des Aïgtes et des Pies, etc., «ont un goût généra- lement assez fade, 30 mr ms ne songé pas à faire des magasins d’'OEafs:-Le prin- tempsest la stison pendant laquelle les poules pon- dént si abondamment, /qu'il’est assuréide n'en pas manquer ;fil portera promptement au marché-ce “qui excède da consommation . de! sa maisons let commetpendant l'hiver, les poules;ou malades-de la mue, ou engourdies par la gelée, nepondentplus, 96e n’ést qu'à l'approche des froids qu'il recueil- Méra le ‘plus d'OEufs possible, tant pour son mé- “nage, où ils sont alors de: la plus grande ressource, que pour le marché, où ilstse vendent bien plus cher que dans tout autre tenrps.' Else livre d’au- tant plus volontiers à faire cet amas! dans les der- niers mois de l'été, que l'expérience a apprisique les OEafs pondus depuis le imois d'août jusqu'en octobre, passent beaucoup plus sûrement l'hiver. Il arrive quelquefois que les poules qui-ont couvé au printemps, donnent quelques OEufs pendant les mois de décembre'et de janvier : on garde précieu- sement ces derniers OEufs pour le mois-de février; on n’a pas besoin de celte ressource pour le mois de “mars ; car les jeunes poules ,’et surtout ‘celles qui n’ont point couvé l’année ‘précédente, pondent abondamment pendant ce mois. En Picardie, ce sont particulièrement les ouvrières en dentelles qui se chargent de conserver les OEufs pourdes vendre dans la saison où les poules n'en donnent plus ; elles achètent des OEufs frais chez les fermiers pen- dantles mois d’octobreetdenoyembre; elles lesran- gent sur des tablettes placées contrelesmurs de leur chambre ; ils y sont à l’abridu froid; ellesles retour- nent très-souvent pour empêcher que le‘bois qui pourrait contenir de l'humidité ne la leurcommu- nique ; tous les huit jours elles présentent à la lu- mière ces OEufs ; ceux qui ont perdu par l’évapo- ration sont aussitôt vendus aux coquetiers , qui les ortënt soit aux marchés des villes voisines , soit directement à Paris. Mais’dans le casoù lon‘au- “rait à former des magasins d'OLufs dans des places fortes ; dans des villes extrêmement populeuses , ‘ou enfin lorsqu'il s'agirait d’en approvisionner des “vaisseaux pour un voyage de long cours , quels se- raient les moyens qu’on pourrait employer pour les préserver d’altération pendant un temps assez considérable ? Réaumur prétend en avoir trouvé un aussi simple que facile à‘exécuter. Pour avoir, dit-il, dans toutes les saisons des OEufs constam- ment frais, des OEufs parmi lesquels il n’y en ait jamais un seul de gâté , il suffit d’intercepter la transpiration qui se fait dans chaque OEuf, d’em- pêcher la communication de l'air avec les matières qui y sont contenues , et par là lafermentation qui eut les altérer. À cêt effet, il propose d’enduire la coquille d’un vernis imperméable 1x l’eau; ou ‘mieux encore avec de l’huiïle ou de la graisse en ‘ayant la précaution, toutefois, de passer à plusieurs reprises les doigts sur sa surface, afin qu'il n’y'ait aucune partie de cette coquille qui ne soit imbue de la sübstance que l’on emploie. Les OEufs ainsi “préparés, peuvent se conserver long-temps dans un état qui se rapproche de celui qu'ils ont quand ils viennent d’être pondus, les. corps gras dont on les enduit, empêchent l’évaporation. : - 284 TP Mais ce moyen n’est pouriant pas infaillible. car “la perte des OEufs , résulte non seulement de l’é- ‘vaporation-qu’ils subissent, des miasmes. que,Je contact de l'air peut-développer en eux, mais en- core des mouyemens qu'on-leur imprime dans bien \des circonstances. On a -observé, en effet, que le stransport. auquél on soumet les OEufs, contribue puissamment à leurdétérioration. Les cahots qu'ils éprouvent déterminent.en eux un trouble qui les fait se corrompre promptement. Or,si avec Je pro- -cédé de Réaumer, ôn pouvait.faire.que l'immense quantité d'Okuls qui se transporte tous/les jours , soit par terre, Soit-par mer, Jùt, par un méca- nisme quelconque, privé. de: tout .cahotement ,)il est {probable que l’on parviendrait à conserver plus long-temps des produits qui :ont, dela tendance, à se corrompre. Mais, jusqu'à ce! jour, nulle ten- tative fructueuse , que. nous sachions, n’a été faite à ce sujet..Et encore, parviendrait-on à faire que des OEufs ; pussent résister aux effets que les cahots ont produits-sur -eux; que,les moyens de conservation employés échoueront-toujours dans un Japs de temps plus où moins long: surtout;si ces OEufsiproviennent de poules, qui.ont-subi Lap- proche dumâle , et.on doit remarquer que:telle est la généralité. des cas; car les métayers, qui-élèvent un grand nombre de poules laissent vivre au mi- lieu d’elles un-et souvent plusieurs coqs. On se ren- dra aisément compte-de la: plus grande, facilité qu'ont à se: corrompre les OLufs qui ont.été im- prégnés , si lon admet , comme il est impossible de.le mettre-en:douie ; que le genme-ayant subi, un commencement d'organisation quiu-donne des caractères d’animalité, si nous pouvons'ainsi dire, a dela tendance à se décomposer bien plus vite que les autres parties inorganiques (vitellus et.al- bumen) au milieu desquelles il est contenu. D’a- rès cela , il semblerait que le:moyenile plus, effi- cace à employer pour faire que-des OBufs pussent ‘être conservésile plus long-temps possible ; et pour qu'ils pussent résister plus aisément auxtransports auxquels on les soumet, serait de. séquestrer les poules de’ leurs mâles , afin que celles-ci n’étant point cochées, donnassent dés: produits dans les conditions les plus favorablespour une plus longue conservation. Lemoyen)paraît d'autant. plus pro- pre, qu'il est d'expérience journalière , que les OEufs non: fécondés résistent: à l’incubation., tan- dis que ceux qui le sont se corrompent, siune-cir- constance quelconque vient l’entraver ; et qu'en outre ; ceux que lon nomme clairs ,'se conservent à uné température de trente-deux degrés, pendant plus de quarante jours; sans qu’on puisse découvrir en'éux des signes de putréfaction. IIlest donc pro- bable qu’en vernissant; ou en enduisant:d’un-corps gras, des OEufs non imprégnés son parviendrait à les maintenir frais pendant plus destrois mois (1}. Plasieurs'autres moyens ontété proposés pour la conservation des OÉufs. Les-uns-consisteraient Nr rit i inerte po D gl de UE US (4): S'il faut'en croire lesumeurs populaires ;. souvent trop M fabnlenses ; on aurait trouvé dans le mur d’une église du Mi- lanais , et après un séjour de trois cents ans , trois OEufs par- faitement sains. ; 139 àse servir dussel, et voici de-quelle, manière: : On fait dans un barillune couche de-sel ; on place-un lit d'OEufs par dessus ; ce ht d'OEufsiest recouvert par-une autre couche de sel, et ainsi de suite jus- qu’à ce que le barildonton se sert Soit plein , en ayant soin, bien entendu , que ce soit le sel qui soil placé le dernier: Ce moyen n’a pas remplide but qu’on se proposait ; en eflet les OEufs ne se con- servent pas au-delà d'un mois, et pourtant on voit assez souventique les-OEufs pour la conservation desquels on n'a employé aucun procédé, sont en- core frais quinze: à vingt jours , ét même un mois après qu'ils ontété-pondus , surtout s'ils: ont été garantis de la lumière et de l'humidité. Un autre meyen employé, c'est de faire bouillir les OEufs, le jour qu'ils sont pondus , comme pour les man- ger à la coque ;:en les retirant de l’eau, on leur fait une marque quelconque pour pouvoir recon- naître leur rang d'ancienneté; et onles met en ré- serve dans un-heu frais. Quand on-veut s’en ser- vir , il faut les faire réchauffer , et ils ont-alors le même goût que les OEufs frais du jour. Les Ecos- sais emploient ce moyen depuis fort long-temps ; ikest aussi connu par quelques habitans de nos campagnes, qui, quelquefois, mettent les OEufs ainsi cuits dans du sel, d’où ils ne les retirent qu’au fur et à mesure dé leurs besoins. Par ce procédé on peutgarder les OEufspendant plusieurs mois; mais l'observation a prouvé qu’au bout de trois à qua- tre mois, la membrane qui les tapisse devient: un peu plus épaisse. Le moyen qui paraît avoir le plus de chances de suacès ; est l'emploi de la chaux. Il résulte, des ex- périences les plus précises , que des OEufs déposés dans un vase rempli d’eau de chaux, s’y conser- vent frais pendant plusieurs mois. Dequelques pro- vincesde “rance , onexpédie maintenant pour Lon- dres des OEufs ainsi préparés. Ils ne diffèrent des OEufs ordinaires que par une couche très-légère d'albumine coagulée qui en tapisse l’intérieur ; leur propriété comme aliment est d’ailleurs conservée. Ge dernier moyen, bien plus simple, et offrant pour le moins autant de garantie que les précé- dens , est maintenant employé pour la conserva- tion des OEufs pour les voyages de long cours. A ce sujet ; nous extrairons le passage suivant de la lettre d’un de nos amis, chirurgien de marine, et de la véracité duquel noùs pouvons répondre : €... . Mpprends encore qu’on conserve mainte- »hant des OLufs pour des traversées assez longues ; »de quatre mois, par exemple: C’est ce que j'ai »vu dans mon voyage de l'Inde. Le moyen n’est »pas bien nouveau, je le sais, et cependant j'i- »gnore qui le premier l’a mis en usage, Ge que je »Vais te dire viendra à l'appui des expériences wdéjà faites pour la conservation de cet. aliment »uütile par la chaux: nous avons mis trois mille »'OEufs où à peu près dans deux bariques ; un lit » de chaux a été versé par dessus , et en quantité » suffisante pour les recouvrir. Ons’est icontenté 9 . . . . »d'arrimer les barriques pour qu'au roulis les OEufs » ne pussent se casser, Ceux-ci se sont parfaitement » Conservés ; sauf quelques uns , mais en petit nom- »bre ; nous en àvons mangé:tous les jours, jusqu’à '»riotre arrivée dans l'Inde (trois mois el dernt après ‘»notre départ de France) , et je t’assure qne nous: »les préférions encore aux-OEufs frais que nou$ »noustprocurions sur Ja côte du Malabar , et quk »avaientun goût désagréabletrès prononcé de pois= “son. D'où vientice goût ? Est-ce parce que les habi- »tans du pays, qui préfèrent garder pour eux le »riz, leur uniqueraliment , ne dennent pour nour- »riture à leurs poules et à leurs autres animaux domestiques , que du poisson qu’ils prennent en abondance sur la côte ? C'est très-possible; et:je » suis d'autant plus porté à le croire , que ce goût » de poisson! est iahérent à la chair de‘tous les ami= »maux dont on fait sur cette côte provision pour »la mer , etsurtout à Cochin. Pour notre retour, ». nos OEufs ont été conservés de la même manière, » et à Bordeaux, les douaniers qu’on avait mis sur »notre bord, car sans douaniers point de commerce » possible, te dira emphatiquementiune de leurs ma- »chines à écrire,enontmangé encore pendant assez »long-temps ; ils neleuront trouvé aucun mauvais » goût ; or cependant ils n'avaient souffert aucune » privation qui ‘pût les porter à passer outre à l’odeur » nauséabonde qu'ont les OEufs quand ils ne sont »pas frais, puisqu'ils n’avaient pas quitté la terre, »Orles derniers OEufs qu'ils ontmangés avaient bien » au moins quatre mois de séjour dans les barriques voi ils avaient été placés en partant de la côte du »Malabar: » Cet extrait, qui se rattache directement à notre sujet, agréera sans doute à nos lecteurs, en ce qu’ils y verront jusqu'à qu'elle époque les OEufs peuvent se conserver sains par l'emploi d’un procédé sim- ple, et peu coûteux, et l'influence que peuvent avoir sur leur qualité et surleur goût , les alimens! dont se nourrissent les oiseaux de basse-cour. En voyant , dit Parmentier , sur la fin de l'hiver, et principalement dans les provinces , les marchés remplis d'OEufs diversement colorés, les uns croient reconnaître dans cette singularité, une ruse des marchands d'OEufs pour faire passer les restes de leur magasin , pour pouvoir, à l’aide d’une couleur qui séduit le vulgaire , et surtout les en- fans , débiter jusqu'aux OEufs à moitié vides , jus- qu’à ceux dans lesquels on trouve des poulets tout formés, des poulets cuits à la coque; d’autres , non moins persuadés que cette coloration a été inventée par les marchands , pensent que le but qu'ilsse sont proposé à été de prolonger l'existence des OEufs, de les fournir à bas prix dans une sai- son où le pauvre ea serait totalement privé. Ils pensent que, loin de tromper, les marchands aver- tissent par la couleur qu’ils donnent à leurs OEufs, ñon seulement qu’ils sont cuits , mais encore qu’ils sont vieux, surtout quand ils les mettent en vente ‘avant le mois dé mars. Pour nous, considérant qu'à Paris il h’y à guère d'OEufs colorés qu’à Pä= ques que fous ceux qui y sont vendus à cette épo- que sont ordinairement'et presque nécessairement nouveaux 2 considérant que toute la supercherie | qu'emploient les Leinturiers en OEufs existe unique- ment dans cette couleur qui trompe l'œil du con- OEUF 230 OGCO sommateur , et lui fait prendre des OEufs qu’il au- vait refusés comme trop petits s'ils eussent été blancs ; nous ne sommes pas persuadés que l’usage de teindre les OEufs soit une invention des mar- chands; et, sans nier les abus qu’il entraîne sui- vant les uns, ou les avantages qu’il procure suivant les autres , nous lui assignons la même origine qui a été attribuce par l’auteur de la Vie privée des Francais. Voici en abrégé comme il raconte la chose : Lorsqu'on s’avisa de défendre de manger des OEufs dans le carême , le peuple se trouva fort dépourvu; il souffrit avec peine d’être privé pen- dant quarante jours d’un aliment si délicieux, quoi- qüe très-commun ; il vit arriver avec la plus grande joie le jour où il pouvait en reprendre l'usage; mais comme il était dévot, il crut devoir faire bé- nir les OEufs avant de se régaler. En conséquence, l'usage s’introduisit d’aller le vendredi-saint et le jour de Pâques pour les présenter à l'église ; lors- qu'ils étaient rapportés à la maison, on en en- voyait à ses parens et à ses amis; on leur donnait les OEufs de Pâques ; bientôt, pour enjoliver le pré- sent, on les teignit en rouge, en bleu; on les mou- cheta , on les bariola. Le roi d'alors, lui-même recevait et distribuait des OEufs peints et dorés. Mais les OEufs des oiseaux domestiques ne sont pas seulement destinés à être mangés en nature ; ils fournissent encore des élèves oudes poulets que l’on conserve pour renouveler une basse-cour, ou que l’on engraisse pour être servis sur les tables, comme aliment des plus substantiels. Or, lesmoyens de se procurer ceux-ci , et de le faire avec succès, pouvant être considérés comme relatifs à cette par- tie de l’économie rurale qui fonde ses spéculations sur les OEufs, nous allons indiquer succinctement parmi les divers procédés employés, ceux qui pré- sentent le plus de chance de réussite. Il est mu- üle, ce nous semble, de dire que Fincubation naturelle ou artificielle dont on a déjà parlé dans un article général, est la première des conditions pour lincubation des OEufs. Mais quels sont les meilleurs agens incubateurs ? Les poules, comme chacun le sait, couvent assez bien les OEufs qu’on leur donne, et qui sont au nombre de dix-huit à vingt-cinq, pour les petites espèces, et de vingt- cinq à trente-un pour les espèces plus grandes; elles restent assez patiemment sur ces OEufs p2n- dant vingt ou vingt-cinq jours ; passé ce temps, si les petits ne sont pas éclos, elles perdent patience, ne couvent plus, et souvent cassent les OEufs. Un autre genre de gallinacés qui offre de grands avan- tages au spéculateur est sans contredit la poule- dinde. En effet, on sait par l'expérience, que celle- ci peut couver jusqu'à cinq et six mois de suite ; elle se livre à cet acte avec tant de patience et de résignation qu’elle préfère succomber à l’état de marasme complet où l’a réduite son genre de vie, plutôt que d'abandonner ses OEufs : elle ne sort même pas du nid pour prendre sa nourriture ; on est obligé de l'en retirer pour l’alimenter, et quand on l’a remise en place on est sûr qu’elle ne se dé- range jamais. Mais toutes les saisons , toutes les circonstances ne sont pas favorables pour trouver une couveuse ; aussi voyons-nous que l'esprit des hommes s’est occupé, il y a bien long-temps, à trouver des in- cubateurs artificiels. Nous citerons ici les fours st. communs en Egypte , dans lesquels on faisait et où l'on fait encore, de nos jours, éclore des poulets par le seul secours de la chaleur artificielle ; Réau- mur, cet habile et savant investigatceur , dont tou tes les expériences sont marquées par la plus grande précision et la sagacité la plus remarquable, Réau- mur , avait voulu faire éclore des OEufs en les pla- cant dans du fumier ; il n’avait pas fait attention , trompé qu'il était par les faux récits qui annon- çaient que tel était le procédé suivi en Egypte, qu'il se forme des gaz dans le fumier en putréfac- üon , et surtout de l’hydrogène sulfuré, et que ces gaz doivent nuire singulièrement aux jeunes pou- lets; et d’ailleurs que l’air en contact ave le fu- mier change de nature, puisque son oxigène passe en grande partie à l’état d'acide carbonique, aussi il-échoua. . I fut plus heureux dans un autre essai ; il cons- truisit des fours particuliers ; la chaleur y fût en- tretenue avec soin et attention dans les degrés né- cessaires , el les pelits poulets, ayant suivi tous les périodes de l’incubation brisèrent enfin leur co- que ; mais ce procédé n’a pu devenir général , parce qu'il exige encore un certain degré d'intel- ligence et d'instruction , qualité qu’on ne rencon- tre malheusement pas encore chez les personnes qui se livrent plus particulièrement à l’exploita- tion des OEufs, chez les habitans de la campa- gne. M. Bonnemain a, dans ces derniers temps , appliqué à l’incubation le principe des calorifères à circulation d’eau;son appareil est facile à diriger; il couve bien une quantité considérable d'OEufs , mais tout n’est pas fini quand les OEufs sont éclos , les petits poussins ont besoin de soins qu'aucune in- vention humaine ne peut leur donner, ce sont les soins d’une mère. D'ailleurs comment les préserver des épidémies qui sévissent ordinairement contre tous Jes animaux de même espèce rassemblés en quantité dans un même lieu ? Jusqu'à présent les poulets élevés dans les campagnes sont ceux qui sont livrés au meilleur prix. Ils coûtent en effet peu de soins aux cultivateurs, la mère veillant contr- nuellement sur eux, et le séjour des champs leur offrant une nourriture saine, facile à se procurer et peu dispendieuse. (Z. G.) OGCODE, Ogcodes. (1ns.) C’est un genre de l’or- dre des Diptères , famille des Tanistomes, tribu des Vésiculeux, établi par Latreille, et ayant pour ca- ractères, suivant Jui : antennes très-petites , insé- rées près de la bouche , de deux articles, dont le dernier presque ovalaire , et terminé par une soie. Trompe, sucoir et palpes tout-à-fait retirés dans la cavité orale et non visibles ; corps court , renflé ; tête petite, globuleuse et presque entièrement oc- cupée par les yeux; trois petits yeux lisses ; corse- let bossu ; abdomen paraissant vésiculeux ; ailes écartées, inclinées ; tarses terminés par trols pe- lotes. Les Ogcodes se distinguent facilement des Acrocères, qui en sont les plus voisins, par l’inser- OGNO tion des antennes : dans les Acrocères, les anten- nes prennent naissance sur le vertex, tandis que les Ogcodes les ont attachées au bord de la bouche. Les Artomelles ont les antennes composées de trois soies. Les genres Panops et Gyrte diflérent des trois genres dont nous venons de parler, parce qu'ils ont une trompe bien apparente. La seule espèce connue de Linné, et celle sur laquelle Latreille établit son genre Ogcode , fut rangée par Linné dans son genre Musca. Schæffer l’associa aux Né- motèles , et Fabricius aux Syrphus. Illiger est venu après Latreille, donner le nom d'Henops au genre Ogcode. Cette dénomination a d’abord été adoptée par Walckenaër, et ensuite par Meigen et Fabri cius. Ce dernier a réuni à ce genre quelques au- -tres espèces qui forment à présent d’autres genres. Les Ogcodes sont des Diptères d’assez petile taille et qui vivent dans des lieux aquatiques et humides; leurs mœurs et leurs métamorphoses nous sont en- core inconnues. Ce genre se compose de peu d’es- pèces , toutes propres à la France, et surtout aux environs de Paris. Ces Diptères se trouvent volti- geant autour des fleurs, et posés sur les tiges des herbes ; ils sont généralement assez rares. Parmi les espèces les plus remarquables qui se trouvent aux environs de Paris, nous citerons : L'Occone MÉLANGÉ , O. varius, Latr., Encycl. méth. , tom. 8, pl. 471. Macquart, Hist. nat. des Diptères , tom. 1 , pl. 369. Cette espèce est longue de trois lignes. Les bords antérieur et postérieur du thorax présentent des taches roussâtres. L’ex- trémité de l’écusson est roussâtre ; l'abdomen est d'un brun roussâtre ; le bord antérieur des seg- mens présente des taches noirâtres avec le posté- rieur blanchâtre. Les ailes sont un peu brunâtres. Se trouve aux environs de Paris. L'Occopx Bossu, O. gibbosus, Latr. , tom. 4, pag. 858 ; Macquart, Hist. nat. des Diptères , tom. £ , pag. 608 ; /enops gibbosus, Fabr. Syst. ant., n°1. Meig. n°1, tab. 24, fig. 15 ; /1. leucomelus, Fai. n° 2; Musca gibbosa, Linn., Faun. suec. ,1815. Lon- gue.de trois lignes et demie, de couleur noire avec l'abdomen blanc. Le bord antérieur des segmens est noir; les pieds sont d’un fauve pâle avec les cuissesnoires. Cette espèce est très-rare en Europe. L’OcconEs sonné, O. marginatus, Macquart, Hist, mat. des Diptères, tom. 1, pag. 568. Henops mar- ginatus, Meig, n° 2 , tab. 24, fig. 19. Henops gih- bosus, Fall. , n° 2, longue de trois lignes et presque semblable à la première, L’abdomen est d’un brun noirâtre avec le bord postérieur des segmens brun. Les pieds antérieurs sont fauves. Habite la France et l’Allemage. (H. L.) OGNON , Allium cepa, et non pas OIGNON, comme on l’orthographie vicieusement (Bor. pra x. et GR.) Une des trois espèces du genre Aus (voy. ce mot}, caractérisée 1° par un bulbe parfaite- ment sphérique , composé de tuniques rouges ou blanches , suivant les deux variétés les plus’ ré- pandues ; 2° par des feuilles radicales cylindriques fistuleuses , se développant l’une dans l’autre sous forme d'un cône très-allongé ; 3° par une hampe | auc, s'élevant à plus d’un mètre et demi, ventrue | 237 OGNO LE ————————— — — — inférieurement, qui se charge en juillet de fleurs rougeâtres , nombreuses , disposées en tête arron- die, avec étamines élargies et trifides. La graine de l’'Ognon est longue, d'un vert bleuâtre , et an- guleuse ; elle renferme dans une amande, dont la consistance approche de celle de la corne, un em bryon semblable à un fil recourbé sur lui-même à peu près comme un 6. La pointe représentée par la tête de ce fil ou 6, aboutit à la cicatricule, qui est entr'ouverte, et c’est par celte ouverture que s'échappe l’œuvre de la germination. L'Ognon se multiplie par ses graines, que l’on sème à la fin de février ou dans les premiers jours de mars, en ayant soin de choisir un temps sec, et une terre légère, convenablement préparée , aplanie et bien nette. Quand on veut récolter pour l'hiver, le semis doit être fort clair ; les horticoles sèment épais, parce qu'ils ont pour but d’arracher les jeunes Ognons et de les livrer à la vente; mais ilsnuisent d’une manière sensible aux bulbes qu’ils laissent. Au bout de six à sept semaines , on donne: une facon à la houe, et l’on recommence dès que l’on voit reparaître les mauvaises herbes. Vers le milieu d'août, la hampe se fane et annonce que les bulbes sont parvenus à leur entière grosseur; on les arrache, on retranche le haut de leur hampe: et des feuilles, on les étend sur un terrain sec, on les retourne chaque jour afin de les empêcher de pousser de nouvelles racines, et, après quinze jours donnés à ces soins, les buïbes étant assez secs, on les dépose dans un lieu bien atré, l’on fait attention qu’ils ne se touchent point, et si le tout a été régulièrement exécuté , l'on peut conserver ses Ognons d’une année à l’autre. Quant aux por- te-graines, on les cultive séparément , assez es- pacés les uns des autres ; on leur donne des tu- teurs pour les soutenir contre le vent et la pluie, et lorsque la graine est mûre, on coupe les têtes avec quelques centimètres de hampe pour les lier en bottes, et on les expose au soleil sur un drap, pour ne point perdre les graines qui se détache- raient et.qui sont les meilleures; puis on suspend les bottes en hieu sec la tête en haut. De la sorte, la se- mence S'y conserve durant trois et quatre années. La culture de l’Ognon est fort ancienne et géné- ralement répandue , puisqu'il n’est pas un jardin, quelqu’exigu qu’ilsoit, où l’on n’en trouve plusieurs pieds ; elle est exclusive dans le canton de Lescu- res , département du Tarn ; toute la contrée en est plantée ; des puits à bascule sont ouverts de tou- tes parts pour fournir à l’arrosement ; il s’y fait un commerce considérable et fort étendu de ce bulbe, dont la patrie nous est inconnue, qui con- stitue un des alimens les plus habituels du pau- vre , qui aiguise les mets du riche trop souvent sans pitié, surlout quand sa fortune est le fruit de la fraude ou de Ja villeté. Si l'Ognon n'existait pas dans nos potagers, ce serait une acquisilion à faire, Nous en connaissons une douzaine de varictés , J'Ocxox PALE que l’on rencontre le plus commu- nément dans les jardins; il est peu volumineux , légèrement aplati, et son épiderme d’un jaune ti- rant sur le rouge ; on le sème durant tout le prin- OCNO variété, L'Ocnon nouer réunit à l'avantage d’être plus gros; de formetplatieetmoins piquant; celui.ce se conserver fortlomg-temps. 17 Ocxox nouer p'Es- rAGN&est.encore plus gros’, pyriforme, doux, bon ensalade.[/Ocnox Banc »’Espacwe n’en diffère que par la coaleur. L'Ocnox BLANC COMMUN est gros , de forme aplatie, a la saveur fortement piquante et amméniacale : il réussit assez bien dans les: ter- res légères , se conserve bien, ct de toutes les va- riétés, c’estcelle quiest la plussasceptibledepasser l'hiver en pleine terre. Le petit Ocxon BLANC na- me de Florence n’est pas plus gros qu'une noix, doux, d’une grande blancheur, $e garde le: plus long-temps de tous ; on le mange en vert; et ilkne laisse aucune impression désagréable; on en sème la graine très-dru el on L-dAoBe fréquemment, Une variété dont: on ignore l’origine , l'Ocno PATATE, OU SOUTERRAIN, ne le cède en rien pour les qualités à l’Ognon commun ; il lui est supérieur sous le rapport de la précocité et du nombre de ses caïeux, qui varie de cinq, neuf, à quinze, et vingt. Il me faut une terre forte, bien ameublie , où l’on répand sa graine en raie à la distance de trente-deux centimètres chaque pied. Quand les hampes sont arrivées à la hauteur de seize centi- mètres, on les butte avec la terre des côtés, et on les tient constamment propres au moyen de la bi nette. À l’époque de la maturité , qui précède celle des autres variétés de troissemaines et même d’un mois, on recueille les bulbes; dont les hampes du centre de la toulle jaunissent et se flétrissent. J’en ai vu retirer d’une toufle quatorze à dix-huit d’une grosseur. remarquable, tandis que dans une terre légère etsablonneuse elle donne fort peu, quelque- fois même rien ;dans une terrefumée à l’ordinaire, les bulbes sont très-pelils. Mais aucune variété n’est plas curieuse ni plus singulière que celle appelée par les horticoles Ocxox »'Ecxrrs. Elle fournit à l'extrémité de sa hampe peu de fleurs et un grand nombre de pe- tits bulbes , sans que celui placé en terre cesse de grossir, et même d'acquérir un volume fort remar- quable. Je ne l’inscris ici que comme une simple variété locale, quoique ce caractère eût paru suf- fisant à quelques auteurs pour l’élever au type d’es- pèce ; ce qui confirme mon sentiment, c’est que ni le semis des graines , ni la plantation “dés bulbes supérieurs ne nous ont encore fourni les moyens de. la HEOPABOX hors du soi arrosé parle Nil, où elle n'est cultivée que comme variété dans les jardins de Rhamänych, où l’on vient la demander pour la vendre à la Mecque: Tous les essais tentés. jus- qu'ici mous ont prouvé que le bulbe dégénère promptemenL. Columelle (De re rustica, XI, 10) nous apprend que le nom primitif de lOgnon Ctait Unio, d’où notre expression française n est qu'une corruption, comme le mot latin, cepu est la traduction du mot grec XAF AZ y qui veut dire plante potagère. Au dou- zième AA de l'ère vulgaire , les Ognons de Cor- beil sur Seine }; jouissare nt d’une hautc réputation , une, table bien servie en offrait loujours un plat 238° 5 om m, témps. L’Ocwox sAuNr6 n’en’est qu’une simple‘sous:°: P OGNO: d’apparat. La Barre, historiographe de cette pe- tite ville, croît qu'il s’agit des poches etnon pas ! des Ognons : les pêches de Corbeil sont, dit-il; renommées depuis les temps.les plus-reculés. Sans | aucun doute, les pêches de cette: ville sont! très- bonnes et {ort belles; Estienne , Rabelais et:Cham- pier ne les ont pas oubliées; mais leur réputation | n'égala jamais celle. des Ognons, j'en atteste-un de nos vieux {abliaux, intiulé.le Forgeron de Creil , où je lis ces: mots qui ne demandent aucun com- mentaire : «rouge commeOgnon de Corbeil». On a avancé, l'on a fait plus, on a assuré que le nombre des enveloppes de FOgnon-présageait les rigueurs et la durée des jours de l'hiver ; on a même été plus loin, puisque l’on adit; et que l'om répèteencore journellement qu’on pouvait d’après ce nombre calculer les degrés: du froid. Rien de plus faux que cetiéassertien, en voici la preuve : La construction de J'Ogron présente un bulbeplus ow moins arrondi, comprimé en dessuset en dessous : destuniques charnues appliquées lesunes contre lés : autres composent tout son intérieur ,et le prolonge- ment de ces tuniques, constitue les feuilles: cylm driques et pointues qui protègent: la hampe. Celle- ci repose au centre et se montre la-secondean“ née du semis pour fournir la fleur et la graine: Le nombre des &uilles est toujours égal: x celui des tuniques (les petits Ognons n’en ont qne cinq, les moyens de sept.à huit, les gros de neuf à dix), comme l'épaisseur des: tuniques est proportionnée au volume qu'acquiert le bulbe entier (elle est mince dans les petits Ognons , beaucoup pluscon- sidérable dans.les gros), lé volume, à son tour, dépend du terrain plus où moins substantiel où l’'Ognon a végété (il est gros dans les sols légers et chauds, il devient très-gros dans les terres sa- blonneuses mêlées de terreau).L'Ognon,;semé dans le potager et repiqué dans les champs, perd beau- coup sous les trois rapports précédens, outre que cette méthode est longue ét minutieuse. Peu de jours après que la graine est semée, la germination a lieu ; la pointe de l'embryon s’al- longe, s’enfonce de plusieurs millimètres, se plie et fait un coude dont le sommet est tourné: vers la surface du.sol; puis, lorsque la racine est parfaite: ment assise, .et'qu'elle peut répondre aux besoins de la plantüle, celle-ei se développe, perce ‘la croûte terrésire, et vient demanderà l'atmosphère ambiant Je supplément de nourriture qu'il lui faut pour parcourir.toutes les phases de sa vie végétales Selon l'analyse chimique faite par Fourcroy et Vauquelin , lOgnon renferme une huile blanche , âcre , volatile , répandant une odeur fétide à cause du soufre qui se trouve. combiné avec ‘elle ; une matière végéto-animale analogue au: gluten, unie à beaucoup de muücilage, à de l'acide phosphori- que et à une matière parenchymateuse ou fibreuse tès-tendre. On retire.de l’'Ognon une Lies quan: tité de sucre incristaflisable. - Dans le langage vulgaire,;-où le mot Ognon ‘est presque toujours synonyme de Buzss (voy. ce mot), on appelle Ocxox px Lourune variété horticole de Po- iron ; OcNonpe MER; la Scylle des côtes maritimes COTE ide nos départemens- du Midi, Scillu maritima,et Ocvonpe SrrAssoune , une-espèce d'Al, l {lim fistuilosum. L’on nomme: Ocxon museué ,:la dacin- the des environs de Montpellier, :{yaainthus mus- cart, et (OGNON SAUVAGE, la Jäcinthe à toupet , “Hwyacinthus comosus, etc, elc. (T. »..B.) OGYGIE.. (crusr.)-Sous-genre de TaiLosites. Joyce mot. OIE, #nser. (os. ):Ge genre,:compris par Linné dans :eclui: des: A ol n'est point encore ad- mis par tous les auteurs, qui, pour la plupart , en forment un sous genre ou une, simple, section. } Cependant, sans même-avoir égard au grand nom- ‘bre d'espèces réunies , il semble Frac des carac- tères assez marqués pourque sa création.en genre soit autorisée, Assurément parmi-les oiseaux il est plus d’une section générique établie à bien moins detitres. Les caractèresqu'on-peutlui donner sont :, un bec plus court que la tête , plus haut que large, à la base, renflé et quelquelois tuberculeux près du front , garni de dents coniques , pointues et for- -mées par le borddes lamelles; Les jambes sont plus que dans les’ autres espèces, du grand genre Ca- 'nard ; rapprochées de lapartie antérieure du corps, ceiqui facilite considérablement. chez ces oiseaux la progression terrestre, favorisée encore par,une élévation plus grande ‘du tarse ; le cou est de ‘noyenne grandeur ; enfin la dimension générale du corps semble tenirle milieu «entre celle des Cy- gnes et des canards, dont. on!les distinguera d’ail- leurs fort bien par les autres caractères que nous “”enons d'énumérer.; #1 - Ces oiseaux, offrant une grande analogie anato- mique avec les .Cygnes et.les Canards proprement dits, s’en rapprocheront encore par leurs mœurs ; | mais on y trouve quelques habitudes singulières , et qui sont parfaitement en rapport avec les diffé- rences organiques que nous, avons remarquées. C’estainsi qu'ils sont, moins.essenticlement aqua- tiques ; qu'onles voit s'éloigner, des eaux à de gran- des distances, et pour un temps.assez long; ils nagent peu et ne plongent point ;ils recherchent les prairies humides,et même les marais où ils.ren- contrent généralement des plantes aquatiques , et des graines diverses. Ces oiseaux sont polygames, (commenos Gallinacés ; ils font à.terre leur nid dans lequel. il pondentde:six à huit œufs, dont la couvai- son dure un peu plus d’un mois : les pelits en sor- . tant de la coquille marchent et se nourrissent eux- mêmes. La plupart des espèces éprouvent deux mues.en juin et:en novembre; dans cette dernière les mâles changent de couleur, is revêtent alors l’habit de noces , qu’ils conservent jusqu à l'épo- -que'de la couvaison. Dans les Oies l'accouplement estrbien réel, @t se fait, par intromission , les mä- les-éiant pourvus d’une verge assez développée ; : cet accouplement d’ailleurs, auquel elles prélu- dent par des ébais sur l’eau et des cris, est long- temps prolongé, et.se fait à terre., Le cri naturel del’Oie estunevoix mès-broganie comme un son -detrompette (clangor) qu ‘elle répète très-fréquem- mentsoit par crainte:soit par vigilance, et ,assez souvent par acclamation générale de la troupe en- Lil OIE —— tière réunie; llebruit le plus Jégor les éveille et toutes ensemble crienti:1ce qui a jait dare à plu- sieurs auteurs quelles étaient, plus Yigilantes senti nelles que.le chien. Tout,le monde connait Jes Oies du.Capitole, qui sauvèrent 1cs Romains enles ayer- tüissant de, l'assaut nocturne que tentaient les Gau- lois: aussi fixait-on chaque année une somme pour l'entretien des Oies , tandis que le même jour on fouettait .des res dans ; une place publique, comme pour les punir de leur: coupable silence. Cependant les Oies jouissent yulgairement chez nous, d'une -réputalion peu méritée de stupidité, qui est devenu proverbialo ; el que leur.a faite sans doute la mauvaise grâce et le.peu d’agilité qu’on leur,connaît à eb à l’état de Te ul où on les a réduites ; ; réputat jon.peu méritée, disons- nous ;. car même à l'état de domeslicité,, elles sont douces d’un instinct irès- remarquable, Gi l’on cite d'elles des traits fort singuliers d’attachement et même, de reconnaissance : à l’état sauvage, nous verrons combien il est difficile de les surprendre. Les Oies sanyages,, que l'on voit assez peu en France, mais en troupes fort nombreuses en Alle- magne., ne se montrent dans no$ contrées tempé- rées qu'en. hiver. Alors, suivant que,le froid est plus ou moins rigoureux , elles descendent plus. ou moins vers le. Midi. Pendant l'été elles se portent -dans les latitudes les plus élevées vers le Spitz- berg, le Groënland, la baie d'Hudson, etc. , où Es graisse et leur HT sont.une ressource pour les one habitans de ces contrées. Cepen- dant on a,remarqué chez nous que la fiente de ces oiseaux est d’une âcreté extrème, el que les champs où elle. est déposée deviennent stériles. Le, vol des, Oies sauvages, dans leur émigra- ton, est des plus remarquables ; il est toujours très-élevé, très doux, et il se fait, dans un or- dre qui cm avoir été tracé par ‘un RAC t géo- \métrique., Elles se rangent sur deux” lignes OBli- ques ; formant un angle à peu près comme un V, ou:si la bande est pelite , elle né forme qune seule . ligne; mais ordinairement chaque troupe est de qua- rante ou de cinquante ; chècun Ÿ garde sa place avec une justesse admirable;'le chef qui est à la pointe de l'angle, et qui A l'air le premier va se reposer au nes rang lorsqu'il est fatigué, et tour-à-tour Jes autres prennent la première "place. On.a remarqué quelques points de partage d’où les, grandes troupes. des oiseaux se divisent pour, se répandre en diverses contrées ; elles ar- riveut par bandes plus ou moins Dress dans nos plaines où elles paturent les blés en grattant jusque par dessous la neige. On pourrait dire, ajoute Buffon, que dans cette saison (l hiver) les Oies,sauvages sont plutôt oiseaux de plaine qu'oi- seaux d’eau, puisqu'elles né se rendent Xl’eau que la nuit pour y chercher leur sûreté ; leurs habitu- des sont,bien différentes et même opposées à celles des; Canards , qui quittent les eaux à l'heure où s’y rendent les Oies, et qui ne vont pâturer dans les champs que la nuit, et ne reviennent à l'eau que quand les Oies la quittent, Ces oiseaux ont la vue fort bonne, l’ouie très- LA OIE °40 OIE mm mm, fine ct des instincts remarquables. La chasse qu'on leur fait est pénible, dificile, ct assez peu pro- ductive, vu leur grande défiance, et leur séjour qui est presque constamment dans des lieux dé- couverts, On a usé de toutes les ruses pour les surprendre et s’en emparer : tantôt on se met à l'affût dans une barque près des lieux qu'ils fré- quentent ; ou bien dans les temps de neige, on se couvre de chemises blanches, on se travestit en buisson, en vache, marchant ainsi péniblement courbé sur le fusil ; la charge de celui-ci doit être double, parce qu’on ne peut tirer jamais les Oies que de loin et que leur plumage est épais et serré. On s’est avisé aussi de tendre des filets aux endroits où on les voit venir habituellement, en plaçant des Oies privées qui servent d’appelans. Ce genre, comme nous l'avons dit plus haut, séparé des Gygnes et des Canards proprement dits, et des Céréopsis, par Guvier et par Vieillot, offre encore un grand nombre d’espèces qui ne sem- blent point parfaitement déterminées. Nous allons décrire les mieux connues et les plus remarquables. O1E PREMIÈRE, Anser cinereus, Anas anser, Linn. La partie supérieure est d’un brun cendré , avec plumes à liseré blanchâtre; la tête, le cou, sont d’un cendré clair ; les parties inférieures et le crou- pion d'un blanc pur; le bec est fort, orangé ; la membrane des yeux de la même couleur; les ai- les placées, n’atteignent pas l'extrémité de la queue; ‘la longueur de l’oiseau est de deux pieds, et huit ou dix pouces. On trouve cette espèce dans toutes les contrées orientales : elle s’avance rarement vers le nord au- delà du cinquante-troisième degré. C’est la souche de toutes nos races domestiques. Dans l’Allema- gne et la Poméranie on en nourrit des troupeaux considérables , et c’est de Jà que viennent les pâtés de foie gras si recherchés des amateurs. O1E DE NEIGE, Anas hyperborca. Gmel. Cette espèce qui habite les régions polaires de l’ancien et du nouveau continent, ne se trouve qu’acciden- tellement en Prusse , en Autriche et jamais en Hol- lande. Elle a le front très-élevé; les parties laté- rales du bec coupées de chaque côté par des sil- lons longitudinaux et des dentelures ; le bec est d’un rouge écarlate ; le corps d’un blanc de neige avec les grandes pennes des ailes noires au-delà de leur moitié, Sa longueur est de deux pieds cinq ou six pouces; les vieux sontentièrement blancs; les jeunes au contraire, jusqu’à l’âge de quatre ans, ont généralement le plamage d’un gris brun etbleuñtre. O1E VULGAIRE OU SAUVAGE , Anas segelum , Gmel. Ceite espèce diffère fort peu de l'Oie première ou cendrée ; elle a la tête et le haut du cou un peu plus foncés, ainsi que le bas du cou et les parties inférieures; la base et l’on- glet du bec sont noirs ; lamembrane des yeux d’un gris noirâtre, et l'iris d’un brun foncé. Elle habite, comme l’autre, les contrées arctiques ; mais tan- dis que nous avons vu l’Oie cendrée fort abondante dans le centre de l’Europe et de l'Asie, nous voyons cette espèce émigrer par notre région plus occi- dentale; et c’est elle que l'on trouve abondam- ment à'son double passage, en Angleterre, en Allemagne, en France, et surtout en Hollande, Ore niEUsE, Anas albifrons , Linn. , caractéri- sée par un grand espace d’un blanc pur sur le front: le reste du plumage n'offre rien de parti- culier ; brun en dessus , blanc tacheté de noirâtre en dessous ; les ailes variées de gris et de noirâtre., On la trouve au nord des deux continens:; elle est très-commune en Hollande à son passage d’au- tomne ; plus rare en Allemagne et dans l’intérieur de la France. O1E À cou roux, Anas ruficollis , Linn. Cette espèce est caractérisée par une ligne blanche qui entoure toute la partie inférieure de la poitrine et remonte sur le dos; par du blanc en arrière et au devant des yeux et sur les côtés du cou, tandis que le sommet de la tête , la gorge, le ventre, la queue et toutes les parties supérieures, sont d’un noir pro- fond ; les grandes couvertures des ailes sont termi- nées de blanc ; le bec est brun, l'onglet noir, l'i- ris jaunâtre, et les pieds noirs. On ne voit guère cette Oïe que dans les contrées arctiques de l'Asie, et dans quelques provinces de la Russie. Parmi les espèces européennes nous venons de donner celles que M. Temminck a décrites et qui paraissent les mieux déterminées. Il règne un peu plus de confusion parmi les exotiques. Ici des des- criptions incomplètes , des désignations différentes pour des espèces à peu près identiques, et la dif- ficulté de rectifier les erreurs par des observations nouvelles , compliquent singulièrement l’étude sé- vére de ces espèces. Nous nous bornerons à dési- gner les plus remarquables. Ore À CRAVATE, Anas canadensis; Gmel. Réduite à la domesticité et transportée même en Europe, de- puis quelque temps, l'Oie à cravate cffreunetailleun peu plus forte que notre Oie commune; comme son nom l'indique, elle a la gorge d’un blanc pur qui remonte en large bande à l’occiput; le cou est noir à reflets violéts ; le reste du plumage est d'un brun mêlé de gris ; le bec et les ongles sont noirs; les jambes plombées. El'e voyage du nord de l’A- mérique à sès contrées tempérées ; mais elle mul- tiplie fort bien en Europe; du temps de Buffon on en voyait déjà sur le canal de Versaiiles. C'est une espèce magnifique , et on peut dire la plus belle connue ; elle est placée par quelques auteurs dans la section des CGygnes. Or enise, Anser griseus, Vieill. Généralement grise , rémiges et rectrices noires ; bec bombé cou- vert d’une membrane jaunâtre ; pieds à demi pal- més, avec les ongles très-crochus. Elle vient de la Terre de Diemen. | Oz d'Ecyrte, Anser varius, Lath. Cette :Oie un peu moins grande que notre O:e commune; est remarquable par un plumage : gréablement varié , sur un fond gris blanc, de zigzags, brun roussä- tres; en même temps les grandes tectrices alaires sont d’un vert chatoyant ; l'extrémité des rémiges et rectrices noires ; les pieds et le bec rougcâtres. On la trouve sur les côtes orientales d’Afrique-et'ac- cidentellement en Europe. Os DE monracnr, Anscr montanus. Vieill: Re- m:rquable / À 0 © OIE 241 OIE ——————————_——_—_—_—_—_—_————————_—_—_—_—_———————““û“û“—————" marquable par la taille, qui est de trois pieds ; le plumage est d’un gris cendré varié de noirâtre , ‘avec la tête et le cou , et les tectrices alaires d’un vert chatoyant. Elle habite le Cap. Or À rusercuLe , Anas cycnoides , Buff. Gmel. Quelques auteurs la placent parmiles Cygnes. Elle est décrite par Linné sous le nom d'Oie de Sibérie, et par Buffon sous celui d’Oie de G uinée, en raison de Ja patrie originaire que chacun de ces auteurs sup- pose. On la connaît encore sous le nom de Jabo- tière, Son plumage.est assez semblable à celui de notre Oie sauvage ; sa taille est plus considérable , et son bec est noir, surmonté d’un tubercule charnu assez gros d’un rouge vermeil ; la gorge est enflée et pendante à la manière d’un jabot ou de petit fanon ; les jambes et les pieds sont d’un rouge orangé. Gette espèce est domestique dans le nord de l'Europe. O1 groNZÉE , Anas melanotos, Linn. Cette es- pèce est remarquable par un tubercule qui s'élève en manière de crête sur la base du bec, et qui est d'un noir brillant comme le bec lui-même ; le dos, les ailes, et la queue sont noirs, à reflets verdà- tres’ dorés ; le reste du plumage est blanc, mais piqué de violet sur la tête et la partie supérieure du cou. Elle vient de l'Inde. O1 aùuËE, Anas gambensis , Gmel. Lafres- naye , Mag. zool., 1834, pl. 29 et 30. C'est le seul palmipède qui ait aux ailes les éperons que lon trouve chez les Kamichis et les Jacanas et quelques Pluviers , etc. Cette espèce est d’ailleurs caractérisée par an bec demi-cylindrique, rouge et surmonté au front d’une petite caroncule; les joues, le menton , le dessous du corps noirs et les pieds d’un rouge bai. Elle habite diverses eontrées de l'Afrique , la Gambie, le Cap , etc. Or Des ILES MALOUINES ou DE FALKLAND, Anas leucophra , Gmel. Les jambes sont plus élevées que dans les autres espèces ; on trouve un tubercule obtus à la plicature des aiies. Le couest plus élevé ; la marche est très-facile, légère ainsi que son vol. Son nom lui vient du lieu où on l’a découverte ; elle fut appelée d’abord Outarde , en raison , sans doute de la longueur de ses jambes, On peut rapprocher de cette espèce l’OrE Des TERRES MAGELLANIQUES, Anus magellanica, dont les pieds sont jaunes. Nous terminerons la série de toutes ces espèces par : L'Ore variée, ÆAnser variegatus, Viell., qui a la tête blanche ainsi que la moitié du dessus du cou. Le corps est brun à sa partie supérieure, et taché de blanc; d’un rouge bai en dessous avec des taches blanches et noires ( le bec , la queue et les grandes pennes des ailes sont de couleur noire, les secondaires vertes ; les couvertures des ailes blanches, et pieds noirs, Elle habite la Nouvelle- Zélande et elle est de la taille d’un fort Canard. (Z. G.) Nous croyons faire plaisir aux personnes qui s’occupent d'Oiseaux en leur annonçant la publi- cation de plusieurs nouvelles espèces de ce genre dans un ouvrage qui vient de nous être envoyé par T. I. son auleur et qui est encore inconnu en France, Voici son titre : Descriptiones Animalium ros- sicorum novorum vel minus cognitorum ; auctore J.-F. Branor , in-4°, avec figures colorites. __ Pé. tersbourg , 1856. Dans le premier fascicule , l’auteur décrit avec de grands détails et figure plusieurs espèces nou- velles du genre Oie; il fait également connaître plusieurs Ganards et Pélicans nouveaux, ct il en donne de très-bonnes figures coloriées. (Gu£r.) OIE. (£con. nur.) Oiseau polygame des régions septentrionales, dont il fait la richesse et d'où il émigre chaque année en automne pour descendre vers les riantes contrées du midi et leur demander un abri, les alimens que lui refuse un sol chargé de neiges et de glaces. L'Oie appartient à la tribu des Palmipèdes, au douzième ordre nommé les Ca- nards, dont il forme le second genre. Le mâle se nomme dars ; la femelle, Oie: les petits, Oisons. L’Oie sauvage a la vie longue ( on dit qu’elle ar- rive à 80 ans ), le sommeil extrêmement léger, et une bonne somme d'intelligence. Qui ne con- naît sa manière de voyager ? Douée de grandes ai - les, malgré sa démarche lente et embarrassée, on la voit s'élever au haut des airs et prendre tou- jours , durant ses migrations , une direction réflé- chie et arrêtée ; tantôt, selon la force et la direc- tion des vents, l’Oie vole en ligne droite, tantôt sur deux longues lignes formant un angle aigu ; l'individu placé à la pointe de cet angle et qui est chargé de fendre la colonne d’air est-il fatigué , il quitte le poste et va se placer à l’extrémité de l’une des lignes, et à l'instant un autre le remplace. Le plus grand ordre règne dans les mouvemens de la colonie voyageuse. Elle se tient à une telle hau- teur que le plomb ne peut l’atteindre. S’arrète- t-elle dans les plaines ou sur les eaux, des senti- nelles sont placées de manière à prévenir toute surprise, Sa défiance extrême met souvent le chas- seur en défaut. Plutarque nous apprend, d’après les observations des oiseleurs anciens et de son temps, que les Oies de Cilicie, pour traverser le mont Taurus, ont la précaution de tenir une pierre dans leur bec , afin d'éviter des cris inopi- nés qui donneraient l'éveil aux aigles dont les aires nombreuses couvrent toutes les anfractuosités de: ces hautes montagnes. Pour les industrieux habitans de Kilda ( petite île de l'Écosse, la plus occidentale de toutes les Hébrides } , l'Oie sauvage est le sujet d’une sorte de chasse des plus difficiles , des plus productives et des plus curieuses que l’on puisse voir. Le Pal- mipède poursuivi niche par grandes familles au pied des rochers et des écueils baignés par les eaux de la mer, situés dans le voisinage de l’île. La pièc& la plus importante pour une semblable chasse , est une longue corde tressée avec des la- nières de cuir de vache, recouvertes de peaux de mouton, afin qu’elle ne se déchire point en frot- tant contre les aspérités anguleuses du lieu. Cette corde constitue en majeure partie la dot des jeu- nes Kildanes et le plus souvent l'unique ressource du nouveau ménage. Pour s’en servir il faut être 431° Livraison. 31 - PE EEE GTR RQ RQ OS SC OIE 2/2 OIE a —————————— ————" ———————— —_——_——— à deux et monter au haut d’un rocher: là, les deux oiseleurs se ceignent de la corde , chacun par un de ses bouts; le plus adroit plonge dans l'a- bime, tandis que le plus robuste se tient cram- poné sur une pointe avancée, Quand le premier a rempli d'œufs le sac attaché à son cou et fixé autour de ses reins, qu'il a placé le long de ses cuisses et de ses jambes, sur son dos et ses bras le plus de jeunes Oies possible, où elles demeurent appendues par les pates, attachées aux cordons fortement cousus à ses vêtemens , alors le second le hisse au sommet du rocher à force de bras et de tours qu’il fait faire à la corde en l’enroulant autour de son corps. Gomme on le voit, il faut à Jun et à l’autre beaucoup de sang-froid, une grande puissance nerveuse et surtout une longue habitude pour se hasarder de la’sorte. Il est infi- niment rare qu'il arrive quelque accident grave durant cette chasse si hardie. Introduite de la sorte dans la maison rurale des peuples septentrionaux , l’Oie est devenue promp- tement domestique ; elle est très-disciplinable et surtout fort sensible aux soins qu'on lui donné, aussi l’a-t-on vue s’habituer avec plaisir à peupler nos basses-cours depuis la plus haute antiquité, Elle s'attache volontiers à son maître, paraît l’ai- mer ; elle lui obéit, et comme le chien fidèle elle le défend et l’avertit du danger. Le philosophe La- cydius avait une Oie qui ne le quitiait jamais ; elle le suivait au bains, à la promenade, partout où il le permettait. Les Celtes, les Gaulois et les Francs, nos pères, élevaient un grand nombre d'Oies, et pendant long-temps elles furent pour eux une branche importante et considérable de commerce avec l'Italie. Pline ( Hist. nat. , liv. X, chap. 27) nous apprend qu'il a vu plusieurs fois d'immenses troupeaux de ce Palmipède, qui, de différens cantons de la Gaule, et surtout du, pays des Morins (aujourd'hui les départemens du Nord et du Pas-de-Calais }, se rendaient à pied jusqu’à Rome; et à ce sujet, il fait remarquer le moyen employé par les conducteurs pour parvenir heu- reusement et sans perle au terme d’un voyage aussi long. Contrairement à l'usage adopté par les Oies libres dans leurs migrations, ils placçaient toujours au premier rang les plus fatiguées , afin que la colonne les poussant en avant, elles fus- sent, contre leur gré, dans la nécessité d'avancer. Il en était de même, il y a quelques années en- core, avant les iroubles politiques qui désolent l'Espagne, pour les Oies et les Dindons descen- dant vers Ja Péninsule de nos départemens du Lot, de la Dordogne , de Lot-et-Garonne, etc., et traversant la chaîne élevée des Pyrénées. Chez les vieux Grecs, plus spécialement chez les Lacédémoniens, on mangeait l'Oie aux ÿours des grands repas; elle était la pièce de volaille la plus estimée, et servie tantôt rôtie, tantôt simple- ment bouillie, sur toutes les tables des premiers (4 Û . F ’ . . Égyptiens. À Rome libre, où l'Oie était vénérée comme symbole de la vigilance, pour avoir, par son cri et le battement de ses ailes, sauvé le Ca- pitole de l’invasion des Gaulois {où elle était nour- rie, dans le temple de Janus , et ses soins confiés à des censeurs), rarement on la voyait entrer dans les préparations culinaires ; mais , dès que la ville éternelle eut subi le joug de ses monstrueux em= pereurs , on y connut , avec tous les rafinemens de la débauche et de la gourmandise, la méthode d'accroître le volume du foie en engraissant le vo latile avec des figues grasses, pingutbus et ficis pas- tum jecur anseris , comme dit Horace, et pour le rendre plus délicat, plus succulent on le plongeait, avant dé le servir, dans un bain de lait ou de vin cuit, ce qui le distendait encore davantage. En France, l'Oie a long-temps eu les honneurs de tous les festins ; on voyait les boutiques des rôtisseurs , alors appelés Oyers, toujours remplies de pièces d'Oies prêtes à être livrées aux amateurs. Ces marchands occupaient à Paris une rue que, par corruption, on a d’abord nommée rue aux Oues, puis rue aux Ours. Du moment que le continent américain nous eut fourni le Dindon, l'Oie a, pour ainsi dire, perdu tous ses droits; on a singulièrement négligé son éducation, et ses produits cessèrent d’avoir de la vogue. Cependant cette source de prospérité n’a pas été tarie pour un grand nombre de nos loca- lités. Dans les départemens du Tarn et du Gers, les campagnes sont couvertes d’Oies, et le proprié- taire rural, qui ne tire que quinze cents kilogram- mes de grains de sa terre est en droit d'exiger annuellement de son fermier ou bordier six paires d'Oies. On en élève beaucoup dans les départe- mens du Rhin, de la Moselle, de la Seine-Inftrieure et sur les rives fertiles et pittoresques de la Loire. Les Oies de cette dernière contrée n’y restent que jusqu’à l’époque des moissons; on vient les cher- cher de fort loin, eton les mène, par troupes nom- breuses , glaner dans les champs du département d'Eure-et-Loir , d’où elles sont expédiées sur Paris et sur d’autres points plus ou moins éloignés. L’Oie remplace le porc dans divers cantons ; les cultiva- teurs en conservent, par la salaison d’une année à l’autre; ils en mangent sans cesse, quoiqu'ils en livrent de fortes quantités aux villes voisines. La seule cité de Toulouse en absorbe au-delà de cent vingt mille dans le cours d’une année. Bayonne et Bordeaux sont les deux ports où les Hollandais viennent acheter et embarquer le plus d'Oisons , dont ils nous revendent ensuite les plumes et le duvet à beaux deniers comptans. Les Oies de Le- vroux, département de l'Indre , renommées pour leur grosseur et la finesse de leur chair, sont celles u'ils recherchent en particulier, ce qui fait que le Palmipède dont nous nous occupons , est pour le pays une branche importante de commerce. Rien de plus facile que l'éducation des Oies , comme aussi de tous les habitans de nos basses- cours, c’est le plus utile et le plus productif sans exceplion. Nous en possédons plusieurs variétés, mais nous sommes loin encore d’égaler sous ce rapport les colonies hollandaises du cap de Bonne- Espérance, chez lesquelles on trouve jusqu'à vingt variétés d’Oies sauvages presque toutes inconnues des ornithologistes, se multipliant dans le pays oo OIE 243 OIE 0 aussi bien que les Oies domestiques. Celle que l’on élève dans les départemens de l'Aude, du Tarn, du Gers, de la Haute-Garonne surtout, est aussi grande que.le Cygne ; il n’est point rare d’en voir qui pèsent de douze à quatorze Kilogrammes et por- dant, au mois d'octobre , une masse de graisse qui iraîne jusqu’à terre; tandis qu’elle est petite , fai- ble, abâtardie dans presque tous nos départemens de l'Est. Ici, elle est blanche ; là, complétement grise ou cendrée ; plus loin, mêlée de blanc et de brun; à Toulouse les Jars sont panachés; mais pour l'Oie, comme pour les autres animaux do- mestiques , la couleur de leur robe n’est pas tou- jours un gage certain de la bonté , de la vigueur et de la vivacité désirables dans ce Palmipède. Quand elle est conduite le long des eaux cou- rantes, des viviers, des étangs, dans les landes et sur les champs dépouillés de leurs récoltes, loin d’être nuisible à l’agriculture, l'Oie lui devient fort utile , sa fente étant un excellent amendement (c’est une combinaison de carbonate, de phos- phate dé chaux et d’alumine }, surtout quand il est mélangé avec des engrais ou délayé dans de l’eau. Par sa voracité , elle cause de grands dégâts dans les vignes, les champs de blé, lorsque celui-ci monte en épi, dans les jardins et les prairies, en ébranlant ou exlirpant les plantes qu’elle serre fortement avec son large bec. Quoiqu’elle mange de tout , le maïz est sa nourriture la plus conve- pable dans le Midi: l’on a recours, ailleurs, à l'orge et à l’avoine. Les criblures des céréales et la pomme de terre coupée par rouelles séchées et goncassées sontexcellentes après le pâturage. L’Oie aime beaucoup le Trèfle, le Fenugrec, la Vesce, la Chicorée et la Laitue. L’eau doit lui être admi- nistrée largement ; dans les contrées où les étangs et les rivières manquent, il convient de creuser au milieu de la basse-cour un petit réservoir où elle puisse barboter à son aise. Un Jars peut servir depuis six jusqu’à douze femelles; lui en donner un plus grand nombre, c'est préparer la dégénérescence de l'espèce. Sa robe est ordinairement blanche; il a le corps grand, le cou long, les ailes amples, la queue ronde , un anneau blane près du croupion, le dos élevé et rond, le bec rouge, pointu, plus crochu que celui du Canard; chez les petits il est roux ainsi que les pieds. Le Jars et sa femelle sifilent £omme les serpens lorsqu'ils sont en colère, leur morsure est alors dangereuse. L'Oie donne beau- coup d'œufs, douze, quinze et dix-sept par ponte ; elle commence en mai ou juin, suivant la tempé- rature atmosphérique; la durée de l'incubation est de trente jours, variant par fois du vingt-sep- tième au trente-troisième. Pendant tout le temps de l’incubation le Jars monte-la garde nuit et jour auprès du nid; une souris seule suflit pour réveil- ler sa vigilance et exciter sa colère. IL y a de l’é- conomie à laisser l'Oie toujours pondre , et à ne lui permettre de couver que fort rarement. On confie ses œufs xune Poule, et l’on a l'attention d’entbriser un peu la coque, pour faciliter la sortie du petit et le fortifier en Jui fournissant ainsi un peu d’air : cette pratique a lieu dans le Lincolnshire, en An- gleterre , et se fait vers le vingt-cinquième jour de la couvaison. L’Oie connaît ses œufs et se soumet difficilement à couver des œufs étrangers ; je lai vue très inquiète, puis abandonner la couvée, parce que j'avais substitué à deux de ses œufs, d’autres de Goélands qui m’étaient arrivés dans un bel état de fraîcheur. Les œufs éclosent souvent un, deux et même trois jours avant les autres, il faut les ti- rer de dessous la mère, si l’on ne veut point per- dre le reste de la couvée : on les tient bien chaude- ment dans de la laine en attendant les autres ; nul besoin de donner à manger aux petits, ils ont le temps de digérer la partie intérieure de l’œuf dont ils se sont nourris avant de quitter la coquille. Tenir le petit enfermé durant les huit premières journées de sa vie, le nourrir avec de la farine d’orge et de maïz détrempée dans de l’eau miellée, ou bien avec des herbes hachées et unies à du son de froment ou de plantes légumineuses réduites em poudre : voilà à quoi se réduisent les premiers soins qu’il exige. Dans le canton de Jussey, dé- partement de la Haute-Saône , on a la singulière habitude de lui donner un hachis de cerfeuil avec de l'herbe tendre; ailleurs , c’est une pâtée faite avec de l’orge gruée , trempée dans du lait ou sim- plement du son mêlé de lait caillé. Le froid est très-nuisible aux Oisons ; quand on les conduit aux pâturages, il faut éviter, de même que dans l’habitation , de les faire trouver avec des Oisons de l’année précédente; ces derniers les battent à outrance. Il en est de même des vieilles Oies à l’égard des jeunes. Pour prévenir ce désa- grément , on établit des séparations dans le lieu même où ces Palmipèdes sont enclos. Après le vingtième jour les Oisons ne demandent plus au- cun soin de l’homme; le père et la mère n’ont point encore cessé les leurs, ils les accompagnent partout, le Jars se tient en tête, et l'Oie se place derrière eux pour les garantir de toute surprise, Au dire de ceux qui nourrissent de grands trou- peaux d’Oies, il n°y a pas de volatile plus fécond en monstres que ce Palmipède. Il y a des ménagè- res qui, à la simple inspection des œufs, prévoient ces accidens. Comme il ne m'a pas été donné jusqu'ici de constater le fait, je le répète sans le garantir. Deux maladies affectent les Oies; la première est une sorte de dysenterie, que l’on arrête en leur faisant avaler du vin chaud dans lequel on a mis des glands à cuire; la seconde est le tournis dé- terminé par la présence d'insectes dans les oreilles et les naseaux ;’celles qui en sont attaquées mar- chent les aîlesiraînantes, allongent le cou, secouent la tête, s’agitent sans cesse, refusent de manger, et tournent plus ou moins de temps sur elles-mêmes. Cette dernière maladie réclame de prompts remè- des. Il faut d’abord percer avec une épingle une veine assez apparente située sous la peau qui sé- pare les ongles; après cette saignée on tient le cou quelques instans plongé dans l’eau; l'on récidive jusqu’à ce que les parties affectées soient parfaite- ment neltoyces, OIE 2k4 OIKO Veut-on engraisser des Oies , c’est en septembre qu'il convient de se liver à cette opération pour celles qui sont parvenues à leur grosseur naturelle ; l’engraissement des Oisons commence dès la fin du premier mois de leur existence. Tout le travail consiste d'abord à enlever le réservoir d'huile que les Oics portent sur le croupion et qui leur sert à oindre leur robe, à la lisser pour la rendre imper- méable à l’eau ; en‘second lieu, à leur donner une nourriture abondante , bien substantielle, enfin à ne leur permettre aucun exercice. On les enferme deux ou trois ensemble sous une cage sans fond, dans un lieu également abrité du grand jour, de l'excès d'humidité ou de sécheresse et du bruit : c’est le moyen de concentrer Loutes les fonctions vitales sur les organes digestifs. La paille employée pour litière se change assez souvent pour mainte- nir autour des captifs la plus grande propreté ; l’auge placée en dehors et vis-à-vis les ouvertures prati- quées dans les parois de lafcage , leur présente con- stamment une boisson préparée mi-partie d’eau et de lait écrémé, qu’on renouvelle tous les jours pour empêcher qu’elle ne tourne à l'aigre. La nourriture consiste en farine et son de froment ou de maïz, d'avoine et de sarrazin , de chacun un tiers, con- verlis en pâle et ensuite en boulettes de la grosseur du doigt index et d’une longueur de moitié, dont on gave le pauvyre animal trois fois par jour et à des heures fixes (à six heures du matin, à midi et à six heures du soir). Si le lait abonde dans le pays, il sert de base aux pâtces; on fait cuire et bouillir avec le maïz ou la pomme de terre, Si le lait est rare, on le supplée par l’eau pure ; mais on aug- mente alors un peu la quantité du grain. Pour fa- ciliter la déglutition des boulettes, on presse légè rement le gosier de haut en bas. Au commencement de l'opération, on donne peu de nourriture à la fois, puis on l’augmente au für et à mesure, en ayant soin de s'assurer que les alimens précédens sont entièrement passés. Ÿ a-t-l signes d’indigestion ? administrez aussitôt un peu de manne délayée dans de l’eau chaude et accordez quelques jours de li- berté. S'il y a étouflement, saignez pour prévenir que la chair ne devienne noire. Trois, quatre et six semaines suffisent pour amener une Oie au plus haut degré de graisse et donner au foie un dévelop- pement considérable. L’engraissement est parfait du moment qu'une pelotte de graisse se montre sous chaque aile , et que l’Oie éprouve une grande difficulté pour respirer. Cette méthode est la plus simple, la plus décente et doit remplacer celles si barbares que l’on voit adoptées dans un grand nombre de localités, qu’il est honteux de conserver en un pays, dont on se plaît à vanter la haute civilisation, et de lire encore aux ouvrages des compilaieurs agronomiques. Il est permis de chercher à satisfaire la sensualité des gastrolâtres, selon l'expression de Rabelais, pourvu toutefois que le profitrevienne à la maison rurale ; mais si, pour obtenir les pâtés de foie d’Oies fabri- qués à Metz, Strasbourg et Colmar, les cuisses confites dans la graisse fournies par le commerce d’Auch et de Bayonne ousalées à sec comme on le 7 faisait dans le seizième siècle, au rapport d'Olivier de Serre et comme on les prépare encore aujour d'hui à Toulouse et diverses autres vil'es du Midi, l’on doit clouer vivant sur une planche le malheu- reux palmipède, le tenir habituellement devant un grand feu , le bourrer de nourriture et le priver de boisson : c’est de gaîté de cœur s’habituer à la cruauté la plus raffinée, c’est rivaliser de férocité avec le cannibal dansant et chantant l'hymne de mort autour de sa victime. Outre la chair et la graisse qui surpasse en dé- licatesse toutes les autres graisses employées aux préparations culinaires ; les intestins, les œufs de l'Oie qui servent à la nourriture de l'homme, sa peau, son duvet et ses plumes sont une branche lucrative pour l’industrie. Le duvet se recueille sous le cou , les ailes et le ventre. Les Oies les plus vigoureuses supportent cet enlèvement de deux mois en deux mois à partir de mars jusqu'en au- tomne quand l’année n’est point humide. Les Oies maigres donnent ,;sous ce rapport, plus que les autres. Les jeunes y sont soumises dès qu'elles comptent cent journées. Les plumes sont à point et peuvent être enlevées sans inconvénient dès qu'elles commencent à tomber ; trop tôt, elles ne seraient point de garde; trop tard, il y aurait de la perte. Il ne faut pas attendre non plus, pour plumer le volatile mort, qu'il soit refroidi , le du- vet et les pennes exhaleraient une odeur insuppor- table, Une fois enlevées, les plumes doivent étre mises à sécher dans le four d’où l’on aretiré le pain ; sans celte précaution les tuyaux sont encroûtés d’une substance huileuse blanchâtre. Avant de les employer à écrire, et les bouts d’ailes pour le des- sin , il faut les hollander, c’est-à-dire en passer le canon sous la cendre chaude ou bien, selon le procédé que recommande Parmentier, les plonger dans l'eau chaude, quand elles sont ramollies, les comprimer avec le dos d’une lame de couteau jus- qu'à ce que la corne soit transparente; on les re- plonge alors dans l'eau , on les arrondit et on les fait sécher. Chinon, Isigny, tout le pays d’Alencon font un grand commerce de plumes et de duvet d'Oies. La peau garnie de son duvet sert à faire des fourrures, des houpes à poudrer, etc. Les plumes moyennes sont recherchtes par les plu-" massiers et les tapissiers, ils en remplissent les lits, coussins, oreillers , carreaux, elc. Une coutume sanguinaire que l’Assemblée na- tionale constituante avait proscrite comme désho- noranté, mais que la double invasion de 1814 et 1815 à fait rétablir dans quelques localités, c'est le tir à l’'Oie. Rien de plus atroce. Une Oie est sus- pendue par le col à une potence, il faut l’abattre en lançant contre elle des bâtons. À chaque coup l'animal éprouve d’horribles angoisses , son agonie est affreuse , enfin le vainqueur lui donne la mort en détachant le tronc du col. Le misérable em- porte d’un air triomphal un cadavre indignement mutilé qu'il doit dévorer à sa table entouré des forcenés qui ont pris part à l’exécrable supplice. Je rougis d'appeler mes compatriotes, de re- gar dercomme des hommes ceux qui souillent les ll er it ] u® LC thode de € 2 e Ordres /# 2 CI SUP ed devis OISEAUX Ordres. | Faucon cresserelle................... Oiseaux de Proie Chevéche harfang.. Passereaux / | Calao bicorne:... Palmipèdes { Cygne commun..." Oiseaux . FE, Cuérur del: OIKO 2/5 OISE fêtes villageoises d’un crime semblable. (T. ». B.) OIKOPLEURE , Oikopleura. ( mozx. ?) Genre encore assez peu connu, d'animaux marins fort petits, que l’on trouve dans l'Océan ainsi que dans la mer du Nord, et qui sont très communs dans certains parages ; ils ont donné lieu à diverses ob- servations de la part de MM. Chamisso, Mertens, Quoy, etc. Mais iln’est pas certain que l’animal ob- servé par ce dernier soit vraiment un Oïikopleure. Quelques personnes rapprochent cet animal de la famille des Diphyes, pour en faire une espèce voi- sine des Nocriruques. Foy. ce mot. Mais des ob- servations encore inédites de M. Sars, et qu'il a bien voulu nous communiquer, font au contraire penser que c'est un mollusque assez voisin des Ascidies, mais qui offrirait la particularité d’être libre pendant toute sa vie, el non dans son pre- mier âge seulement. (Gerv.) OIKETIQUE, Oiketicus, (Ins.) Ge genre qui appartient à l’ordre des Lépidoptères, famille des nocturnes, tribu des Bombycites, (Règn. anim. de Cuv.) a été fondé par M. Lansdwn Guilding (Trans. of the Linn. societ. vel XV, 2° part. p. 573.) avec ces caractères : Mâle. Bouche très simple, langue nulle ou tout-à-fait cachée dans l’intérieur de la bouche; lévre partagée et offrant des divisions écailleuses au sommet ; abdomen extensile allongé ; organe générateur de la longueur du corps, extensile, non retractile, avec des épines recour- bées, éparses. Femelle. Ayant toujours l’appa- rence de la nymphe, replète, inerte, aptère; parties antérieures de la tête ou frontaux creuses, peu distinctes; bouche très-simple ; langue, pal- pes et antennes nuls ; pieds peu apparens el tronqués à leur extrémité ; ongles nuls, thorax à peine distinct, de quatre segmens? derme ayant la consistance du parchemin ; ovaire presque de la grandeur de l'abdomen; la nymphe est un peu étranglée, avee la carène thoracique s’ouvrant pour recevoir le"mâle. Larve épaisse , couverte de poils épars ; mandi- bules très-robustes; plusieurs ocelles ; lèvre échan- crée; antennules soyeuses; deux palpes appen- diculés ; six pieds très robustes, servant à fermer la porte à l'approche des ennemis ; pieds de ce- vant au nombre dix; filière extensile, avec ure soie de chaque côté, perforée au sommet, et cachée dans la cavité buccale lorsque l'animal mange. Le cocon est cylindrique, ouvert de part et d'autre, tissu de fils, et couvert de petits rameaux et de feuilles à moitié rongés au moment ou la larve subit sa métamorphose, la partie antérieure du cocon toujours ouverte pour servir d’issue au mâle, ct faciliter l’'accouplement ; elle attache sa porte fermée avec des fils à une branche , et la tête inclinée. La nymphe du mâle a la partie antérieure al- longée, avec deux crochets situées à la partie anale, très-forts et recourbés ; les segmens abdominaux n’ont qu'une série de petites épines courbées et une autre recourbée. Ce genre, par les caractères que nous venons d'exposer , a quelque analogie avec les Cossus, mais se rapproche beaucoup plus du genre Zeu- zera, et duquel il diffère en ce que la femelle est aptère. L'espèce type de ce genre est : L'Orxérique pe Kirey, O. Kirbyi, L. Guilding , Trans. of the Sociét. Linn. Vol. XV, pl. 6 fig. 1 à 10 et pl. 7, fig. 1 à 18, et pag. 576. Le mâle est noir, d’un pourpre brillant; les ailes suptrieu- res sont allongées, les inférieures embrassent l’ab- domen ; les antennes sont à moitié pectinées , avec l'extrémité en forme de soie ; les tarses sont rous- sâtres ; la bouche est blanche. Chez la femelle les yeux sont roussâtres, avec les écailles du corps et du thorax jaunâtres. Le cou et la partie anale sont bruns et cotonneux. Cette espèce , qui a été figurée dans notre At- las, pl. 418, fig. 6, et qui habite l'Inde occiden- tale, commet de grands dégâts dans les jardins. L'auteur la dédiée à son ami G. Kirby, membre des Socittés Royale et Linnéenne de Londres. L’Orérique DE Maczeay, O. Macleayi, L. Guil- ding, Trans. of the Linn. Society, vol. xv, pl. 8, Fig, 1 à 14, pag. 377. Le mâle est noir, avec les ailes larges ct arrondies ; les antennes sont entière- ment pectinées ; presque férrugineuse. La femelle est jaunâtre, recouverte d’un coten fauve. Cette espèce, qui n’est guère nuisible, etsetrouve dans la même localité que l'espèce précédente, se tient auprès des branches d’arbres et des vieux troncs ; sa demeure est souvent bien décorée avec des petites épines et des lichens. L'auteur l’a dé- diée à son ami G. S. Macleay, membre de la So- ciété linnéenne de Londres. M. Pæœy a découvert une nouvelle espèce de ce genre dans l'île de Cuba. Elle sera décrite dans sa Centurie des Lé-: pidoptères de Cuba. (I. L.) OISEAU, Avis. (z001.) L'article Oiseaux fera connaître tout ce qui concerne l’organisalion et les mœurs de cette classe d'animaux, et le mot Ornithologie présentera l’histoire de la science des Oiseaux. Nous ne devons donc donner ici qu’une liste très-abrégée des principaux noms, plus ou moins vicieux, employés par le vulgaire et par un grand nombre de voyageurs. Il existe une foule de ces noms; mais nous ferons un choix de ceux qui nous semblent utiles à connaître pour l'inteili- gence de la lecture des anciens voyageurs ou des ouvrages dont les auteurs n'étaient pas ornitholo- gistes , et qu'on peut cependant lire avec fruit, quand on sait le vrai nom des objets qu'ils ont voulu désigner sous des noms plus ou moins ri- dicules, Oiseau ageizee. Les Oiseaux-Mouches et les Co- hbris. Oiseau Dp'Arrique. Le Casse-noix et la Pintade. Orsgau AqQuATIQUuE. Le Bec en fourreau. Oiszau arcrique ( Edward). Le Labbe. 7. STERCORAIRE. Oisxau Bazrimore. L'Oriolus Ealtimore. F. TrouPIALE, Orssau DE Banana (Albin). L'Oriolus icterus, V. TrourrALe. Oiseau Des Bannières. Le Coccizus septorum, : OISE - 246 OISE RE URL EEE te Oiseau À BEC TrancmanT. Le Pingouin. Oiseau BËnr. Le Motacilla. Troglodytes. F, Svr- VIE. Oisseau ère. L’Emberiza Lia., dus. g. Bruanr. Oiseau gceu. La Poule sultane, un Merle et le Martin-Pêcheur. Ouseau pe sœur. Le Héron crabier, Ardea æqui- moctialis. Oiszau ne Bonkue. Le Jaseur. Oiseau À sonner Nom. Le Parus palustris. F. Mésance. Oiseau soucuer. Syn. de Piegrièche. #7, cemot,. Orseau gourpon. Divers Oiseaux-Mouches et au- tres Colibris. Oiseau rame. Le Falco pondicherianus. W. AIGLE. Orseau px capavre. La Chevêche. Oiseau pe caucur. L’un des synonymes très- impropres du Dindon. Oiseau Des Canaries. Le Serin, Fringilla Ca na ia. Oiseau canne. L’Emberiza olivacea, du s.-g Bnuanr. Oùrssau pu chpre. Une variété du Jaseur. Ouisau cézesre. On nommait ainsi les grandes espèces du genre Faucon qui volent très-haut. Ouissau nes cerises. Le Loriot commun. Oiseau cHameau. L’Autruche. Orsrau De cuaroane. L'Oricou, espèce du genre Vautour. Ÿ, ce mot. Oiseau cuar, Le Muscicapa caroliniensis, nommé Cathird dans le pays. 7. Men. Oiseau pe cimerikre. Le Grimpereau de muraille. Oiseau À cozzter (Nitremberg). L’Alcedo tor- quata. V. Marrix-Pécueur. Oiseau DE comBaT. Le 7ringa pugnax. V. B£- CASSEAU. Oiseau À cou DE serpenr, Le Plotus Levaillantir. V, Annie. Orseau pes courans. L’Alca pica. V, Pincourx. Orsgau À couronne. L’Ardea pavonina. V. Grues. Oisrau DE LA couronne. Môme chose que Oi- seau du Cèdre. OrsEau couronné Du Mexrous. Le T'ouraco lourt. Oiszau couronné noir. Le T'augara melanictera. J. Tancara. OxstAu DE La croix. Le Bouvreuil à sourcils roux, Orszau pe Guracao. Syn. de Hocco. Ÿ. ce mot, Oxseau De Cyruïre. Le Columba risoria. V, Pr- GEON. Oiszau De Dawrren. Le Calao de Céram, Bu- ceros plicatus. Orseau pe pécour. La Dronte. Ÿ. ce mot. Oiseau pu pesrin. Le Buceros abyssinicus. WF. Carao, OrsEau À Deux 2ecs. Le Buceros ginginianus, Oissau pu prasze. Même chose que Oiseau de Tempête. Oiseau pragcomm. Le Larrus catharactes. F. STERCORAIRE. Oiseau px Dieu. Syn. de es de Paradis. Orsgav De Drouin. Le Puffin, Ÿ. Pérrer. Oiseau punerre, Syn, de Grive, #7, Menzg, Oiseau réricne. Le Butor. 7. Iron. Oiseau ne Feu. Un Troupiale et un Tangara, Oisgau rou. La Sistèlle de la Jamaïque.” Oiscau pes cLaces. L’Ortolan de neige. #, Bruanr. Oussau corrreux. Le Pélican blane.: Oiseau pe querre. La Frégate. Oiseau sauNE. Syn. de Bruant commun et de Sylvia æstiva. On a encore appelé ainsi le Loriot commun. Oiszau De soncs. L’Ortolan de roseaux. 74 Bruanr. Oiscau De dus. L’ Einbeñica paradisea. WF. Gros gEc. Oissau pe Live. La Grue tendrée. Oiseau pe mar. La Calandre. | Ousezau marcuanr. Le Vultur aura. VW. Ga- THARTE. OisSEAU DE MAUVAISE FIGURE. Cnousrre. Ouseau pe Mépit. Le Paon. Oiseau ne meurtre. La Litorne. 7. Merze. ! Oiseau À minoir. Syn. de Gorge bleue, espèce du genre Sylvie. V, ce mot. Ode Mon PÈRE. LeCorvus calvus. 7. CorAcINe. OrsEau DE monraGnes. Les Hoccos. Orseau pe La mort. L’'Effraie. 7. Cnouerrs. Oiseau px murmurg. Les plus petites espèces du genre Colibri dont le vol produit un léger bour- donnement particulier. OistAU DE NAUSÉE. Même chose que Oiseau de L'Effraie. 7, Dégoûüt. Far De Nazane ou DE Nazareru. Le Didus Nazarenus, qui n’était probablement quele Dronte. F. ce mot. s Oissau ne nerers. La Niverolle, l’Ortolan des neiges et le Lagopède. 7. Gros 8ec, Bruanr et TE- TRAS. Oiseau ne nerTe. La Litorne. Ÿ, Merre. Ousrau nrais. Le Canard siffleur. Ourssau nom. Le Tangara atra, espèce mainte- nant placée dans le genre Stourne. Ÿ, ce mot. OrsEau DE NOTRE DAME. Syn. d’ÆAlcedo hispida. V. Marrmn-Pêcreur. Oiseau De Nuwpre. La Pintade et l’un des syn. impropres de Dindon. 7. ce mot. Oissau D œvur. Le Sterna vittata. PV. STERNE. Oirsxau D'or. Le Monaul. 7. ce mot: Oiszau pe Paramkpe. La Grue cendrée. Orssau DE parapis. Ÿ. Parapisier. Oiseau rfcueur. Le Balbuzard. /, Arezes. Oissai DE LA Penrscore. Le Loriot commun. Ouszau À rrerrx. Le Pauxi, VW. ce mot. Ouseau ne pLurss. Syn. de Tacco, espèce du genre Coua. 7. ce mot, Orseau PzuvIAL. Le Pic vert; Oiseau De PpLumEs. Même chose que Oiseau Royal. Oiseau rourené. Le Fulica porphyrio. 7 .Tarkve. Oissau PrénicArEur. Nom commun à la plupart des Faucons. 77. ce mot. Oiseau quarer. Le Diomedeu fuliginosa. V. Ax- BATROS, FT 4 IS D) TE Pl. 422. Oiseaux . £. Guérin dir. Te TT ATEN ET RTE ES A EE ne) OISE Oisrau rmmocéros. Un Calao. 7. ce mot. Oiseau run. Le Cuculus ridibundus. PV. Cou- cou. Oiseau DE riz. L'Emberiza -oryzivora. V. Gros BEC. Orseau nor. Le Lanius tyrannus , syn. de Tyran, sorte de Gobe-Mouche. /. ce mot. Orseau rovaz. L’Ardea pavonina (v. Grue) et le Manu: aude. » Oiseau pgs Savanss. Le Passerina pratensis. W. Gros Bec. OisEau SainT-3EaAN. Le /'alco lagopus. V. Fav- Cox. ; £ Orseau Sarnr-MarTix. Le Busard. #7. Faucon. . Oiszau De Sainr-Prerre. Plusieurs espèces de Pétrels ont été ainsi désignées, Orssau sans aILes. Les Pingouins et les Man- chots. Ousrau DE sauce. La Fauvette des roseaux. #7. SYLVIE. Orssau sizencreux. Un Tangara. W. ce mot. Oiseau pu sozzir. Le Caurale et le Grèbe foul que. Ÿ’. ces mots. Oiseau sorcier. L’Effraie. Oiseau soumis. Les espèces du genre Coliou ont été indifféremment désignées sous ce nom. Oiseau Tercxe. Le Martin-Pécheur commun. OisEau De Tempête. Le Procellaria pelagica. VF. P£rreza. Oiseaux DES TERRES NEUVES (Belon). L’Aracari vert: Ÿ’. Aracanr. Ouszau rocan (Feuillée). Le Rhamphastos ery- throrhynchus. V. Toucax. Oiseau Tout Bec. Syn. de Toucan et de Ara- Cari. /. ces mots. Oiseau rrowreTTe. Syn de Agami. Ÿ”, ce mot. On a donné le même nom au Buceros africanus et à l'Oiscau Royal, Ardea pavonina. V. Carao et Gauz. f Orscau D TroPique. Le Paille-en-queue. Y. Pnakron. Ouseau De Turquie. L’un des syn. vulgaires de Casse-Noix. (Guér.) OISEAU-MOUCHE , Trochilus. (ors.\ Buffon, ce sublime écrivain qui possédait à un si haut de- gré le pouvoir de faire disparaître l’aridité d’un su- jet sous le coloris poétique du langage; ce peintre immortel de la nature dont les teintes prestigieu- ses cachaient si bien l'erreur qu’elles la faisaient même adopter ; Buffon, disons-nous, a jeté dans sa courte histoire de l’Oiseau-Mouche , autant d’é- clat que les petits êtres qui en font l’objet enr épan- dent. « Les pierres et les métaux polis de notreart, dit-il, ne sont pas comparables à ce bijou de Ja na- ture. Son chef-d'œuvre est le petit Oiseau-Mouche; elle l’a comblé de tous les dons qu’elle n’a fait que partager aux autres oiseaux : légèreté, rapidité, prestesse, grâce et riche parure; tout appartient à ce petit favori. L’émeraude, le rubis, la topaze brillent sur ses habits ; il ne les souille jamais de la poussière de la terre, et, dans sa vie tout aé- rienne, on le voit à peine toucher le gazon par anstans ; 1l est toujours en l’air, volant de fleurs 247 EEE EEE OISE en fleurs ; il a leur fraîcheur comme il a leur éclat : il vit de leur nectar , et n’habite que les climats où sans cesse elles se renouvellent.» Certes , rien ne marque à ce petit tableau du maître : c’est bien là cet être presque idéal, presque imperceptible, qui , sans cesse agité, plus léger que le papillon qu'emporte le vent, se balance, capricieux comme lui, devant chaque fleur pour en extraire le suc ; c’est bien là cette éclatante miniature étalant au soleil des tropiques toutes les riches couleurs que nous ne cessons d'admirer dans nos cabinets : c’est bien aussi ce petit lutin qu'a si gracicusement dé- peint un de nos plus admirables poètes, Béranger, lorsqu'il dit : Au jour qui naît et brille, Son petit corps scintille D'émeraude et d'azur Et d’or pur. Fleur qui cherche sa tige Le voilà qui voltige : L’aurore en a souri. C'est que vraiment Lout paraît être poésie et caprice dans ce frêle animal! tout jusqu'à ses mœurs, jusqu'à son caractère. Lorsque, meitant de côté ce qui nous frappe dans sa parure , nous le suivons dans sa vie errante, alors nous som- mes étonnés de voir en lui tant d'énergie et tant de pétulance.On dirait que l'intention de la nature en le créant, a été de rassembler sous un petit vo- lume tousles excès : elle lui a donné des passions vi- vesetturbulentes. L'impatience, ditencore Buffon, paraît être son âme » ; car lorsqu’en cherchant des fleurs , il en rencontre de fanées , il se dépite , se met en colère, les déchire, et disperse au loin leurs pétales ; un rien l’irrite; égoiste et jaloux, il cher- che à éloigner, à coups de bec, de l’arbuste qui lenourrit , les oiseaux même de son espèce ; d’au- tres fois, un sentiment qu'on ne sait trop com- ment caractériser le porte à attaquer ceux d’au- tres espèces , qui sont plus gros que lui; mais alors il ne le fait jamais seul, on dirait qu'il a la cons- cience de sa faiblesse, et qu'il veut Ja compenser par le nombre. Pourtant, ces petits égoisles qui veulent être seuls, du moins le plus grand nom- bre, lorsqu'ils sont à la recherche de leur nour- riture , se plaisent à toute autre heure à vivre en société. Stedman (Voyage à Surinam et dans l'in- ttrieur de la Guiane) en a vu à Espérance, vol- tiger sur les tamarinières, en si grand nombre, que, dit il, on les eût pris pour des essaims de Guëépes. Sans répéter ici ce que nous avons déjà dit des Corigris (voy. ce mot) , dont les mœurs et les habitudes sont les mêmes, nous ajouterons cependant, pour ce qui est relatif à leur reproduc- tion, que, l'amour pour leur progéniture est tel, qu’ils ne craignent pas d'entrer même dans une chambre où l’on a placé leur nid, pour vaquer aux soins de la paternité ou de la maternité, Quelques auteurs, Ximénès le premier, el après lui Molina, ont attribué à cesoiseaux, la faculté de s’engourdir lorsque les fleurs commencent à leur manquer , et de passer dans cet élat toute la mau- vaise saison : mais, on le sait, l'erreur est fille de j l'ignorance, et ceux qui ont avancé de parcils con- mm OISE tes, avaient sans doute oublié que les Oiseaux- Mouches, habitant les contrées les plus chaudes du Nouveau-Monde , volent continuellement , se- lon l’heureuse idée de Buffon «sur Paile des zé- phirs à la suite d’un printemps éternel». D'ailleurs il paraît qu'ils se nourrissent également de très-pe- tits insectes , el que le pollen des fleurs n’est pas pour eux un aliment exclusif, M. de Blainville a depuis fort long-temps publié un travail dans le- quel il prouve par des faits anatomiques, que les Colibris et les Oiseaux-Mouches doivent se nour- rir d'insectes. C’est donc à tort qu'ona rejeté l’o- pinion des voyageurs, qui disaient avoir trouvé de lout petits moucherons dans l’estomac des Oiseaux- Mouches , puisque l’organisation l’a confirmé. Les noms les plus gracieux, les plus doux et les plus caractéristiques soit de leur beauté soit de leur petite taille ont tour à tour été employés pour les désigner et par les voyageurs qui les ont dé- couverts , et par les naturels des pays qu'ils babitent. Pour ceux-ci ce sont des Rayons du soleil, des Cheveux de l’astre du jour , des Oi- seaux murmures ; pour ceux-là ce sont des 7'omi- nos, c'est-à-dire des êtres qui n’ont pas plus de poids qu'une tomine (le tomine chez les Espagnols équivaut à douze grains) ; ailleurs on les appelle Bourdons, Frous-Frous, du bruit qu'ils font en volant; ce sont aussi des Suce-fleurs ( Wellifuga où Chupaflores) ; en un mot, c’est ioujours un nom en rapport ou avec l'éclat de leur plumage, ou avec leur petitesse , ou avec leurs habitudes. Les Oiseaux-Mouches vivent très-difficilement en captivité. [ls ont besoin d’activité et de mouvement ; une volière a trop peu d'espace pour eux; ils n'ypeu- vent plus choisir les alimens qui leur conviennent; ils languissent et périssent bientôt. On peut cependant les alimenter avec du miel ou dusirop de sucre, on a l'expérience que ces soins ont réussi quelquefois. Labat rapporte dans son Voyage en Amérique que le père Montdidier a conservé pendant cinq ou six mois des Oiseaux-Mouches huppés, et qu'il lear a fait élever leurs petits dans son appartement, en leur donnant pour nourriture une pâtée très-fine et presque claire faite avec du biscuit, du vin d’Es- pagne et du sucre, dont ils prenaient la substance en passant la langue dessus; mais le miel a paru préférable à cet aliment, parce qu’il se rapproche davantage de ce nectar délicat qu'ils recueillent sur les fleurs. Latham, le plus célèbre des orni- thologistes anglais , dit qu’on a apporté de ces oi- seaux vivans en Angleterre, et qu'une femelle, prise au moment de l’incubation., avait couvé ses œufs en captivité. Voici comment il rapporte ce fait : Un jeune homme, peu de jours avant son départ de la Jamaïque pour l'Angleterre, surprit unc femelle de Hausse-col vert, espèce commune à la Jamaïque et à Saint-Domingue, qui couvait. L’ayant prise, et désirant se procurer le nid sans l’'endommager , il coupa la branche sur laquelle il était posé, et apporta le tout à bord du navire. Cette femelle se familiarisa , et ne refusa point la nourrilure qui lui fut offerte ; elle vécut de miel, et continua de couver avec une telle assiduité, que 248 OISE / RE les œufs sont éclos durant le voyage; mais elle survécut peu à la naissance de ses deux petits, qui arrivèrent vivans en Angleterre. Ils résistèrent à l'influence du climat près de deux mois, chez lady Hamon, et Ctaient tellement familiers , qu'ils venaient prendre leur nourriture sur les lèvres de leur maîtresse. À ce fait, Latham en ajoute un se- cond , ñon moins intéressant , et qui donne en ou- tre le moyen ingénieux de conserver ces frêles et délicates créatures. Le général Davier ayant pris plusieurs Oiseaux-Mouches rubis, adultes, était parvenu à les conserver plus de quatre mois en vie, en les nourrissant avec du miel ou du Sirop , -ou enfin avec un mélange de sucre brut et d’eau, qu'il placait au fond des corolles de fleurs artifi- cielles , faites en forme de cloches , comme celles de certaines campanules, imitées avec la plus grande perfection possible. D’Azzara rapporte que don Pédro de Melo de Portugal, gouverneur du Paraguay, conserva pendant plnsieurs mois un Pi- caflor pris adulte , et qu'il devint si familier qu’il donnait des baisers à son maître , ou volligeait au- tour de lui pour lui demander à manger. On le nourrissait en lui donnant de temps à autre des fleurs fraîches , et le plus ordinairement en lui of- frant du sirop dans un verre que l’on penchait pour qu'il pût aisément l’atteindre. La faute d’un do- mestique fut cause de la perte de cet intéressant oiseau, Les Péruviens et les Mexicains savaient mettre à profit l’éclatante dépouille de ces petits chefs-d’œu- vre de la création; ils en faisaient des tableaux d’une rare beauté et d’une grande fraîcheur ; Xi- ménès et les autres anciens historiens des brigan- dages espagnols dans ces belles contrées {(1), ne cessent d’en faire les plus grands éloges. Les jeu- nes Machakalis, ces vierges de la nature, habitan- tes des forêts du Brésil, ornaient leurs fronts de bandeaux composés de leurs plumes, et suspen- daient à leurs orcilles leur corps entier, desséché et revêtu de leur brillante enveloppe. £ Les Oiseaux-Mouches , comme tous les êtres que la nature à créés faibles, ont denombreux ennemis ; mais Je plus cruel et le plus acharné paraît être celte grosse et monstrueuse araignée velue, très- commune dans toutes les contrées chaudes de l’'A- mérique , nommée Araignée aviculaire, Vivant or- dinairement sur les arbustes que fréquente les êtres frêles dont nous parlons, elle tend ses filets aux alentours de leurs nids, guette l'époque à la- quelle les petits éclosent à la lumière , et les dé- vore après avoir chassé le père et la mère, qui su- bissent le même sort que leur progéniture , si une prompte fuite ne les soustrait à leur ennemi. La petite taille, l'éclat extraordinaire du plu- mage de l’Oiseau-Mouche, n’ont point sufli pour (1) Pourrait-on qualifier autrement les actes de ces avides aventuriers, qui, non contens de venir spolier un peuple qui jouissait en paix de son bonheur et de sa liberté, épuisaient encore contre lui, poussés qu’ils étaient par le fanatisme re- ligieux le plus déplorable, tous les raffinemens de la cruauté, parce que ce peuple voulait rester attaché aux dieux de ses pères ? À * Pl 420. D z.0iseau-mouche lerztre gris. D eco Ur. D. De RE rene L'A. Æ. Cuérin dir ÎL. 419 7. Oiseau-mouche de Delalande . Petit rubtw . Rubis topase L. Cuérin du OISE 249 OISE le rendre intéressant , on y a joint le merveilleux, et les fables les plus absurdes ont été débitées sur son compte : ainsi on a dit qu'il était moitié oiseau, moitié mouche ; des ecclésiastiques assurent l’avoir vu naître d’une mouche, etc. Les Colibris ne dépassent jamais les limites de la zône intertropicale ; il n'en est pas de même des Oiseaux-Mouches ; ils vivent indifféremment sous l'équateur et dans les zones tempérées, jusque sur les limites des latitudes glaciales, soit dans l’Amé- rique du Sud, soit dans la province de Massachus- sets, au Nord. Le Sasin s’avance sur la eôte nord- ouest jusqu'à la baie de Nootka; et on découvre tous les jours dans le Paraguay, le Chili, le Pérou et le Mexique beaucoup de belles espèces ; cepen- dant le plus grand nombre d'entre elles , semblent avoir plus de prédilection pour le Brésil et la Guiane. Si la nature ne s'est pas montrée avare en ras- semblant sur d'aussi petits êtres tout le brillant et tout l'éclat des métaux et des pierres les plus pré- cieuses , on peut dire également qu’elle a été pro- digue d'espèces. Plus de cinquante bien constatées composent celte gracieuse et aimable famille. La Monographie que M. Lesson en a donnée, et dans la- quelle on regrette de ne pas toujours rencontrer une synonymie exacte et complète, dans laquelle surtout on trouve beaucoup trop de nouveaux noms , créés pour des espèces que l’on connaissait déjà sous d’autres dénominations, est le seul tra- vail dans lequel on ait réuni le plus grandnombre d'Oiseaux-Mouches (1). Le bel ouvrage d’Audebert et Vieillot, intitulé : Oiseaux dorés, est également très-précieux en ce que non seulement beaucoup d'espèces s’y trouvent figurées , mais que ces mé- mes espèces y sont représentées par le mâle , la femelle et quelquefois par le jeune âge. Tous les Oiseaux-Mouches mériteraient sans nul doute une description ; mais l'étendue del’ou- yrage nous commande de choisir parmi les plus intéressans : L’Oiseau-Moucne céanT, ou, ainsi que ce nom l'indique , le pLus cranD nes Oiseaux-Moucnes , T. gigas, Vieill. Il paraît avoir moins été favorisé que les autres espèces , sous le rapport des cou- leurs. Tout le dessus du corps est brunâtre , avec des reflets verts, et tout le dessous est d’un roux léger , mélangé de brun, et même de brun verdä- tre, sur les flancs. Ses dimensions totales sont en- viron de huit pouces. Le Géant habite les forêts de l'intérieur du Re RE Sr Lo Etude > 2 2 vaut lim Tin (4) M. Lesson, dont les travaux comme voyageur naturaliste, sont connus ( Voyage de la Coquille, partie zoologique, par Garnot et Lesson }), a, ce nous semble, nous le disons à re- grét parce que nous professons une profonde estime pour ce Savael, a trop souvent sacrifié des noms connus à des noms nouveaux. La dénomination générique d’ornismuya qu'il a em- ployée pour cette famille (ornismuya venant de pt, oiseau et le zutz. mouche ) est très-heureuse il est vrai, et nous l’eus- sions adopté et si la synonymie latine érochilus n’était généra- lement admise ; mais ses dénominations spécifiques nous pa- raissent intempestives, car c'est embarrasser la science que de créer de nouveaux noms lorsqu'elle en possède déjà qui suffi- sent à l'intelligence de chacun. Avant M. Lesson, Lacépède avait séparé les Oiseaux-Mou- , ehes des Colibris sous le nom d’Orthorhynchus. Cuvier a con- servé celle section dans son Régne Animal. TL VE Chili , et s’avance dans le pays des Araucanos, et jusque dans les pampas sauvages des Puelches, au sud du vieux Chili, et au pied des Andes, L'O.-M. r£rasornore, 2. petasoplorus ; Pr. de Wied. Ce qui caractérise principalement cet Oi- seau-Mouche, et ce qui a contribué en même temps à lui donner le nom qu’il porte, ce sont les deux touiles de plumes larges rigides et arrondies , d’un violet métallique à reflets pourprés, qui naissent au dessous des oreilles , et qui, séparées du reste du plumage, forment sur chaque côté du cou une pendeloque fortremarquable ; le plumage du corps, soit en dessus, soit même en dessous, est d'un vert d’aigue-marine doré éclatant. Le Pétasophore est encore rare dans les collec- tions ; c’est un des oiseaux qui vivent dans les cam- pos de l'intérieur du Brésil, sur les buissons des lieux sauvages et inhabités. L’'O.-M. 4 coLLIER ou JACOBINE , 7. mellivorus, Linn. L'un des plus remarquables et des plus an- ciennement connus, l'Oiseau-Mouche à collier , comme son nom l'indique, se distingue par une ceinture verte dorte qui traverse la poitrine en s'étendant sur les flancs, et qui encadre le blanc de neige qui forme sur le ventre une plaque large et ovalaire. Le dessus de son corps est d’un vert doré métallique très-éclatant. Cette espèce vient de la Martinique. L'O.-M. Deraranne, 7°. Delalandii, Vieill. Cette. gracieuse espèce se distingue par les vives couleurs d’un vert doré métallique qui ornent le dessus du corps, mais surtout par une petite huppe de plumes d’un vert d’émeraude très-chatoyantqui se redresse sur l’occiput, et d’entre lesquelles partent, deux, et souvent une seule plume droite, effilée, d’un bleu d’azur très-pur qui s'élève verticalement de la manière la plus gracieuse. Cette espèce que nous figurons pl. 419, fig. à, vient du Brésil. L'O. M. rugis, 7, rubinus, Vieill. Le dessus de la tête, du cou, du dos, du croupion est d’un vert foncé et uniforme; un vert doré plus brillant et plus frais couvre le devant du cou et de la poi- trine ; toutes les parties inférieures du corps se trouvent colorées d’un vert doré métallique foncé, tirant au brun sur le bas-ventre ; un plastron occupe la gorge etle devant du cou , et forme sur ces par- ties une plaque étincelante de tout le feu du rubis, et glacée d’or sous certains aspects, MM. Quoy et Gaimard ont rapporté du Brésil le mâle dans son plumage parfait, de sorte qu'on ne peut douter de la patrie de cet oïseau, que la plupart des ornithologistes indiquent être de Cayenne. Probablement il se trouve au Brésilet àJa Guiane. , Le Pemir-Rumis, 7. colubris , Viell. « Quoique » cet oiseau , dit Vieillot, qui a eu l’occasion de » faire sur lui des observations pendant son séjour » aux Etats-Unis (Oiseaux dorés, p. 66 et suiv.), »habite pendant quatre ou cinq mois des régions »très-septentrionales de l'Amérique , et qu'il se » trouve à New-York au commencement de mai, » et au Canada vers la fin de ce mois jusqu’à l’au- 432° Livraison. 32 = A ———— OISE rtomne, ilécule en beauté ceux qui ne quitlent »pas la zone Lorride. Îlen est même peu qui aient la » morge ornée de couleurs plus vives: sous: un point »de vue!elle a le feu et: l'éclatidu rubis; sous un raulr@elle est d’un:vert: brillant: sous un troi- Ke É re »sième l'or encouvre les côtés; si on regarde F'oi- »seau en dessous, il offre une couleur dé: grenat #sombre. Onnepeutdécriretoutes les nuancesqu’il »présonte. Le Petit-Rubis se retire pendant l'hiver »dans les Florides, et’ on le’ rencontre: rarement wdans les Antilles Iln’est pas farouche, mais dès » qu'on en approche pour le saisir, il part et dispa- »raît comme l'éclair. Ges petits: êtres: sont extrê- » mement jaloux.les uns des autres ; s’ils se rencon- rtrent plusieurs sur les mêmes arbres en fleur, ils »s’aitaquent avec la plus vive impétuosité, et ne ressent de se poursuivre, avec tant d’ardeur ct » d’opiniâtrelé qu'ils entrent dans les appartemens, » où le combat continue et ne finitque par la fuite »du vaincuiet la:perte de quelques plumes. » Les Rubis ne peuvent supporter la privation »totale du mitlatique pendant douze où quatorze »heures au plus ,et souvent il en périt à l’automne, » lorsqu’ayant été retenus par des couvées tardives, »les fleurs se trouventidétruites par des gelées pré- »coces, el les ressorts de leurs ailes affaiblis par »le défaut de nourriture, les mouvemens de l’oi- »seau ne s’exécutent plus a'ors avec cette rapidité » qui Je maintient suspendu sur la corolle déposi- »taire de la substance nutritive. Plus le besoin aug- »mente, plus les forces diminuent; il se perche »souvent, vole avec moins de vélocité, se pose à »terre , languit et meurt. Les jeunes des tardives » couvées sont exposés à ce ma’heur, et souvent » cn automne , on les trouve dans cet état de dé- » périssement. » La difficulté de se procurer ces jolis oiseaux » sans en gâter le plumage a fait imaginer différen- »tes manières pour les prendre : les uns:les noiïent » avec une seringur ; d’autres les tuent avec un pis- » tolet chargé de’ sable, et même lorsqu'on est très- » près , l'explosion de la pondreiest quelquefois suf- » fisante pour lesétourdir et les faire tomber. Il est » inutile de dire que le plomb le: plus fin ne saurait » être employé pour la chasse de ces petitsoiscaux, » carunseul grain lesécraseraitet n'en laisserait que » des débris. Gomme ces moyens ont encore des: » inconvéniens, l’eau gâtant les plumes, et le sable » le: faisant tomber, j'ai eu recours à deux autres » méthodes. J’ai employé avec succès le filet » nommé toile d’araignée dont Fentourai les ar- » brisseaux à an pied ou deux de distance. Cet oi- » seau fend l'air avec une telle rapidité qu'il n’a- » vait pas le temps d'apercevoir le fie, et s’y pre- » nait aisément. Je me suis aussi servi d’une gaze » verte en forme de filet à papillons; mais cette » manière demande de la patience et ne peut être » employée que sur les plantes et sur les arbris- » sceaux nains. [ faut d’ailleurs se tenir caché ; car, » quoique l’oiseau se laisse approcher de très-près, »il n’en est pas moins méfiant, et si un corps » étranger lui porte ombrage, il quitte les fleurs, » s'élève à environ un pied au dessus de la plante, 200 à 2 on I ee SR OISE » y reste stalionnaire , fixe l’ebjet qui inquiète , et, après s'être assuré que sa crainte est‘fondée, » Jette un cri et disparaît. Pour avoir quelques suc- ».cès dans cette chasse , il faut construire une pe- » tite niche, le plus bas possible, avee les plantes vet les arbrisseaux voisins, et de Jà envelopper »l’oiseau avec le: filet:,. de la même manière que »lon prend les papillons. » Enfin, ayant remarqué qne souvent les Oiseaux- »Mouches se perchaient sur les branches sèches ».aes arbrisseaux, ebvoulant contempler au soleil! »vsur l’anrmal vivant, toute la beauté d’un piu- »mage resplendissant de mille nuances dont la »mort ternit l'éclat, j'instrais dans les fleurs de »petites bâchettes-où ils venaient se percher. J’a- » vais ainsi pendant une minute le plaisir de les »voir darder la langue dans les vases nectarifères, »pour en aspirer un suc approprié à Ja délicatesse » de leurs organes. » Cet oiseau place son nid'sur les arbres et les »arbrisseaux, etle compose avec un duvet brun qui »se trouve sur le sumac, et le recouvre * l’exté- »rieur de lichens, Celui que j'ai conservé était sur » une petite branche de cèdre rouge, Le mâle ap- » porte les matériaux, et la femelle les arrange. Tous » deux couvent alternativement. La ponteest de deux »œufs d’une grosseur proportionnée à l'oiseau » De ce qui précède, il résulte que le Petit-Rubis ar: rive aux Etats-Unis au printemps, lorsque les ar- bres à noyaux sont en fleurs, et se retire pendant l'hiver au Mexique et aux Antilles, et sans doute alors dans les provinces limitrophes de la Floride et de la Guiane. Nous l'avons figuré pl: 419, fig. 2. Le Rugis-ToPpaze, 7°. moschitus, L. Le Rubis- Topaze, représenté dans notre Atlas, pl. 419, fig. 5, et 5 a, son nid est le plus commun de tous les Oiseaux-Mouches , et cependant c’est celui sur le- quel les yeux se portent avec le plus d’admiration , par l'éclat sans pareil dont jouit son plumage. «IT a les couleurs etil jette le feu, dit Buffon, des deux » pierres précieuses.dont nous lui donnons le nom.» L’éclat extraordinaire que possède en effet ce petit oiseau n’est pas facile à rendre, et l'éclat des pier- res précieuses qui scintillent sur sa tête et sa gorge , échappe aussi bien aux descriptions qu'à la peinture. Le Rubis-Topaze mâle adulte atrois pouces huit lignes de longueur totale; la partie cornée de son bec n’a pas au-delà de six lignes ; la queue à quinze lignes; les tarses et le bec sont bruns. « Jusqu'à ce jour, les erreurs les plus graves, » dit M. Lesson , ont obscurci l'histoire de ce char- »mant Oiseau-Mouche; ses variétés d'âge et de » sexesurchargent les nomenclatures d'Histoire na- » turelle, par leurs noms d’espèces, et c’est ainsi, » qu'on en a fait tour à tour des Trochilus hypo- » phœnsiet maculutus, qui sont des jeunes ; Leuco- » gaster, qui est une jeune femelle ; le Carbunculus, » qui est un vieux Rubis-Topaze; le Pelagus, qui » est un jeune âge ; le Thawmatia de Séba, qui est »encore cet oiscan; et enfin le l'rochuilus obs'u- vrus de M. Vieillot, qui est une jeune femelle, » Le Rabis-Topaze habite la Guiane. C’est une dés 2291 OISE espèces les plus communes ; et cependant l’on n’a | d'unsvert doré qui occcupe la poitrine et les flanes, puissent servir. à. donner du charme à son histoire, L'O.-M. azuré, T, cyanus, Vieïll, ,.a la tête, la gorge, le devant du cou et le haut de la poitrine d’un bleu violet, éclalant sous un-aspect , sombre sous un. autre ; la queue égale et d’un bleu noir ; les pennes des aïles d’un violet rembruni ; le-reste du plumage. d’un vert peu doré, à l'exception de deux petites marques blanches sur le côté de l’a- aus; le bec blanchätre , avec la pointe noire, ; les pieds bruns. Longueur totale, trois pouces environ. Cette espèce habite le Brésil , où elle a été dé- couverte par MM. de Langsdorff et Delalande. La #emelle n'est point connue. M. Lesson a décrit sous le nom d’O.-M. Anna, 7. Anna, une espèce qui provient des plages de la Californie, d’où elle a-été rapportée par le docteur Botta. Elle a les parties supérieures du col, du “dos , le croupion , les petites couvertures des ailes, d'un vert doré brillant : le devant de la gorge gri- sâtre ; et les parties inférieures mélangées de vert et de gris. Les plumes de la région anale blanchä- tres , et les couvertures inférieures de la queue vertes et'bordées de gris. On ne possède aucun détail sur les habitudes de ce charmant petit Oiseau-Mouche. L'O.-M. À vEeNTRE GRIS , OU LE PLUS PETIT DES Oisraux-Moucnes, T. minimus, L. Cette espèce, la plus petite sans contredit de toutes celles que lon connaît, n’a, d’après Vieillot, qui l’a décrite et observée dans les pays d’où elle est originaire (St-Domingue), que deux pouces quatre lignes, depuis le bout du bec jusqu'à celui de la queue. Nous en donnons une figure de grandeur naturelle, pl. 420, fig. 1. Elle a tout le dessus du corps d’un brun vert cuivré, tout le dessous d’un gris blanc, avec.quel- ques taches brunes sur la gorge. Vicillot dit que quelques. individus :posent Jeur nid (pl. 420, fig. 1 «) sur les branches, et.que d’autres. les, at- tachent à:des rameaux par le côté. L’extérieur de ce nid est recouvert de lichen, tandis que l’inté- rieur est lissé avec la ouate du , Bombhax ceiba Il arrive parlois que les filamens se trouvent entre- Jcés au milieu de longues épines, et celte dis- osilion donne aux nids une solidité et une fixité que leur délicatesse ne paraîlrait pas susceptible de recevoir. Cet oiseau vit solitaire: On neile rencontre ap- parié qu'à l'époque des amours. Cependant l'atta- chement des mâles pour leurs femelles est 1rès- grand et se mani!esle parune foule de-petits soins. La ponte est de deux œufs dont l’incubation dure douze jours ; les petits éclosentle treizième , .etisé- journent dans le nid de. dix-sept à dix-bui jours. Ces oiseaux préfèrent pour se percher; les branches sèches , et l'arbre qu'ils affectionnent: leplus «est le Cytise cayan. L'O.-M. aurré, 2’, cristatus, Vieill. ; siremar- quable par une huppe qui brille d’un vert d’éme- raude le plus vif et le plus pur, et par la ceinture _ est plus remarquable encore parsesmæurs. «Il fré- »quente les jardins , dit Vieillot, se plaît dans les » habitations, s'approche volontiers des cases , at- | »tache quelquefois son nid, soit à un brin saillant » d’une couverture, soil à une branche d'oranger, »de chèvre-feuille ou «de: jasmin.‘Ce charmant oi- » seau devient audacieux si on lui enlèveses petits; » sa tendresse pour eux lui fait tout braver ; par- | »toubil les-suit , et ne craint pas d'entrer dans un “appartement pour les nourrir, Si l'on garnit cet »appartement de fleurs, on se procure le plaisir »de posséder plus long-temps cet oiseau ; car le »père et la mère, qui y trouvent des alimens, ÿ »séjournent et se familiarisent tellement qu'ils y »passent Ja nuit avecileurs :petits. » C'est. à l'époque de Fhivernage que l'Oiseau- Mouche huppé fait son nid à la Martinique. Cette saison: est: celle at le feuxlage reverdit, où les ar- bres se chargent de [leurs et de fruits ; aussi, pres- sés par le besoin de se reproduire , ils tissent leur | nid et le suspendent aux rameaux des mélastomes, ou:sousiles feuilles:diu mancenillier redoutable. L'O.-M. À TÊTE crise, 2. tephorocephalus, Vieül, Cette espèce, apportée du Brésil par M. Delalande fils ; a trois pouces neuf lignes de longueur totale; de dessus de la tête gris ; toutes les parues supérieu- res d'un vert doré; la gorge, le devant du cou, la poitrine et les flancs du même vert, à reflets | brillans sous un aspect et gris sous un autre ; le milieu du ventre et les parties postérieures, de cou- leur blanche ; la queue , qui est un peu fourchue, ‘est d’un vert doré surles deux pennes intermédiai- res, et.d'un vert boutcille sur les autres , les pennes des ailes sontide cette dernière teinte; les pieds bruns; le becest noirâtre en dessus et jaunâtre en:dessous , si ce n'est à la pointe. Le Hurrs-Coz, 1. ornatus, Vieñll. Get.oiseau, quisporte sur;la tête une huppe couleur de rouille très-vive , est pourvu emoutre des plumes touf- fues d’une rare élégance, qui forment sur les côtés ‘du cou, deux faisceaux divergens ;les plumes, ter- minces par une .paillelte:verte, ‘brillante et gla- cée , sont d'un roux vil: Le dessus du corps est généralement d’un vert doré ; c'est celle que nous dounonspl. 42o,ifig. 2; 2 4, son nid, LeHuppe-Col habite.les environs de Cayenne;dans la Guiane. et le Brésil. Le prince:Maximilien de. Wied le. men- tionne:sur les bords: du Guajitinbo;, dans les prai- ries découvertes, .sèches, couvertes de buissons de Lantana et: d’asclépiaside Guracao. « Là, dt ce »voyageur june, multitude de colibris voltigeaient »a lentour, en: sucant comme les abeilles ; les fleurs de cesvégitaux. Les espèces les plus coin- »munes étaient le Saphir à gorge bleuëé , et à bec ». d'un rouge de corail, et le charmant Huppe-Col »avec son aigrette d'un rouge de rouille. » :L'O.-M. Himonpezse, /7, hirundinaceus, Briss. Ce qui distmgue surtout cette rare et précieuse es- pèce, estle-bleu éclatant, avec quelques: reflets violets , qui recouvre la poitrine et la partie posté- rieure d'1cou jusqu'au manteau, ainsi que les Joues, les jugulaires , la gorge jusqu'à la poitrine. Sa OISE queue imite à faire illusion, la queue de l’hiron- delle. D'après Brisson, cet oiseau habite la Cayenne ; on lesait aussi du Brésil , où il estnéanmoins rare. L’O.-M. 4 or&iLLEs D'Azur, 7’. aurilus, Gmel. Ainsi nommée à cause de deux pinceaux de plu- mes plus longues que les autres, et dirigées der- rière les oreilles ; la première de ces toulles a une couleur verte chatoyante , et la deuxième d’un bleu passant au violet. Le dessus du corps est d'un vert uniforme glacé d’or et tout le dessous est d’un blanc de neige. Gelte espèce est très-commune à la Guiane et au Brésil. Nous le figurons, pl. 420, fig. 3, L'O.-M. À naquerres, 7. platurus. D'un vert plus ou moins sombre sur tout le corps, cet Oi- seau Mouche ne se distingue, ainsi que l'indique son nom, que par les deux rectrices extérieures de la queue, qui finissent , en dépassant les au- tres, par des Liges sans barbes, terminées tout d’un coup à leur extrémité par des palettes obo- vales. L'Oiseau-Mouche à raquettes n’a jusqu’à ce jour été observé’ qu’à la Guiane, où son espèce paraît d’ailleurs très-rare. | L’O.-M.Sasrx, 7°. Sasin.Laëh.Le caractère distinc- tifde cette espèce, est la jolie couleur rouille, ou plu- tôt de cannelle, qui orne les plumes des joues, des côtés du cou, des flancs, du ventre , du croupion et de la queue. À cette teinte fort nette, se mêle du vert doré sur le front, le sommet de la tête, le derrire du cou et le dos. Le Sasin est de tous les Oiseaux-Mouches celui qui s’avance le plus au nord de l'Amérique. Dans l'été on le trouve sur les rivages de Wootkvs sound, par 49 degrés de la- titude boréale, il paraît qu'il se réfugie vers la Ca- ifornie pendant la saison rigoureuse , lorsque les glaces s'emparent de la côte nord d'Amérique : il se trouve aussi aux environs de Monterey et de San-Francisco. Cook, le premier, a fait mention du Sasin, et lui a conservé ie nom qu'il porte chez les naturels. On connaît encore une foule d’Oiseaux-Mouches qu'il serait trop long de décrire. Nous nous bor- nerons à citer ceux qui nous paraissent les mieux caractérisés. Tels sont : L’Oiszau-Moucne A LonG Bec, /!. longirostris, Vieill. ; l'O.-M. Lucrrer, TL. Lucifer, Swainson ; l'O.-M. connu, T. cornutus , Vieill. ; PO.-M. aux OREILLES BLANCHES, 7. leucotis, Vieill. : L’O.-M. à QUEUE siNGULIÈRE , T°, enicurus, Vieill. ; l'O.-M. £cussonné , T. scutatus, Temm. ; JO.-M. à mère Noire, T. polytmus, Lath. ;l O.-M. A QUEUE FOURCHUE, T', furcatus, Gmel. ; lO.-M. ÉGAILLÉ, 1. squammosus, Temm. ; lO.-M. vert ET GRIS, /, cirrhochloris, Vieill. ; l'O.-M. À ec RE- COURBE, 2. recurvirostris, Swains. ; le Hausse-Cor 8LANC, Del. ; le Sapnir £MERAUDE, 7°, bicolor ,Buff.; V'O.-M. 4 osier BLEU, T. Audeberti , Less. ; | O.-M. sAPHIR, Î, saphirinus, Vieill.; l'O.-M. Maucé, TJ, Maugei, Vieill.; VO.-M. anzequiN, 2, mul- ticolor ; VO.-M. rour vert, 2’. viridissimus, Vieill, M. Lesson a décrit deux autres espèces, l'O.-M. À VENTRE BLANC, 2”, albiventris, et V'O.-M. À çou er VENTRE BLANC, T2, albirostris, que quelques ornitho- 29 OISE logistes pensent n'être, l’un, que la femelle, et l'autre le jeune âge de l’Oiseau-Mouche tout vert. Cet auteur, dans la Monographie qu’il a faite de ces oiseaux, a encore donné comme espèces dis- tinctes l'O.-M. CLémence, Ornismyia Clemenciæ, VO.-M. 4 »errr Bec, O. brevirostris ; le WAGLeR, O0. Wagleri, que Vieillot croit être le Saphir mâle ; le Swainson , O. Swainsonic, V'O.-M. Vrzrr- LOT, ©. Wieillotii, lO.-M. À GoRGE BLANCHE, O. albicollis; VEryruronore, O. erythronotos ; l'O.-M. A QUEUE VERTE ET BLANCHE, ©. viridis ; le Grau- coris , O, glaucopis ;l'AuÉruysre , O. amethystina; l'O.-M. pew-peuiz , O. lugubris , placé par Vieil- lot parmi les Colibris ; VO.-M. méprasrin, O. me- soleuca ; VO..M. Sapho, O. Sapho; VO.-M. Lancs- porrr, O. Langsdorflu ; l'O.-M. vesper, O. vesper; J'O.-M. À coURONNE vioLerTE, ©. stephanoïdes ; VO.-M. con, O. cora, et l'O,-M. Rivozr, O. Rivoli, On doit à M. Gervais la connaissance de deux nouvelles espèces d’Oiseaux-Mouches. Il les a dé- crites et figurées dans le Magasin de Zoologie de M. Guérin , année 1825 , l’une sous le nom d'O.-M. canwezze, T. cinnammomeus, cl. IE, pl. 43, et l’auire sous celui d’O.-M. ne Ricor», T. Ricordi, cl. IT, pl. 41 et 42. (Z: G.) OISEAUX, Aves. ( zoo. ) Placés dans la série des êtres animés à côté des Mammifères et immé- diatement après eux, les Oiseaux composent la deuxivme classe des Vertébrés. Le nom général dont on se sert pour désigner cette classe, celui d’Oiseaux, a été fait, selon Ménage, de Aucellus, formé par corruption de avicellus dont la racine est avis. Mais quelle est l’origine de cette synonymie latine ? quelle particularité d'organisation ou de mœurs chez les animaux dont nous parlons a pu la motiver ? Nous savons ce qui autorise les mots Mammifères , Reptiles, etc.; les uns portent des mamelles , et les autres rampent ; la dénomination de avis est-elle aussi aisée à concevoir ? Nous allons le voir. Les anciens, qui s’attachaient souvent à décou- vrir de quelle source venait un mot qu'ils em- ployaient, n'ont laissé sur cette question rien de bien positif. « /ndilum tis id nomen, dit Johnston (Pr æfalio in historiam naturalem de avibus ) , non tam quod pervia discurrant tisdemque delectentur, ut Isidoro et Perotlo placet : vel ab adventu , quod inde venient, unde quis non suspicetur , ut F'esto : quam vel a volando, ut Martinius in leæico deducit. » On le voit, Les sentimens sont-divers et les mterpré- tations varient. Les uns veulent que avis vienne de pervia , parce que les Oiseaux se plaisent à parcou- rir dans tous les sens des lieux ouverts de toutes parts, c’est-à-dire les airs; les autres de ab ad- ventu , VU qu’on ne sait souvent pas ni d’où vien- nent, ni où vont ces‘'animaux ; ceux-ci le forment de a volando, ce qui exprime leur mode de loco- motion aérienne, etc. Les auteurs postérieurs à ceux dont nous venons de citer les opinions, ou n’ont fait que copier les anciens pour ce qui est relatif à ce point , ou ont négligé de s’enquérir de la raison pour laquelle la dénomination de avis avait été créée, Pour nous, s’il nous était permis a OISE 253 OISE (A mm nn de dire notre pensée, il nous semblerait plus naturel d'admettre que avis a été fait de a privatif et de v'a, route, comme indiquant que les Oiseaux avancent sans roule tracée et dans un milieu où toûle route est même impéssible. Le mot, il est vrai, serait hybride; mais combien n’en trouve- t-on pas qui ont leur source dans deux langues différentes ? D'ailleurs , en donnant notre opinion, notre intention n’est pas de la faire prévaloir. Nous dirons aussi que ce n’est qu’une conjecture que nous avons formée, et que notre interpréta- tion , sans être plus vraie que les autres, peut être tout aussi valable. Quoi qu'il en soit, de avis, comme nous l'avons avancé plus haut, a été fait aucellus , et de à Oiseau. Maintenant nous devons définir les Oiseaux, comme l’a fait Cuvier dans son Règne Animal, pag. 501: «des Vertébrés ovipares à circulation et respiration doubles , organisés pour le vol. » Ces quatre caractères distinguent nettement cette grande classe d'animaux de celles qui l’avoisinent. En effet, si, sous le rapport de la génération (1), en d’autres termes de l’oviparité; si même, sous celui de la circulation, les Oiseaux offrent quelque analogie avec les Reptiles ( les Sauriens principa- lement }, ils en diffèrent essentiellement sous ce- lui de la locomotion. Nous parlons en général ; car nous n'ignorons pas qu'il est quelques espèces, les Apténodites ou Manchots, chez lesquelles les membres qui servent à la progression aérienne ont subi des modifications qui les rapprochent à cet égard de certaines tortues aquatiques. D’un autre côté, les anciens ont pu être séduits par le mode de locomotion dequelques Mammifères (les Chauve- souris , par exemple, qui se soutiennent dans les airs au moyen de membranes étendues des mem- bres antérieurs aux postérieurs }, au point de les rapprocher, à cause de cette particularité, des Oi- seaux; mais l'erreur sur ce point a, depuis long- temps déjà, cessé d'exister; car on a reconnu qu'il y avait dissemblance entre les uns et les autres sous le rapport de la respiration , de la circulation, et, ce qui était évident au point de ne permettre aucune méprise, sous celui de la génération. Les anciens , Aristote, Pline, Elien, Scaliger, n’igno- raient point ce fait : on trouve dans leurs écrits relatifs aux Oiseaux : « Ova ferunt omnes , Vesperti- lione excepto, qui animal. » Tous portent des œufs, à l'exception de la Chauve-souris, qui met bas un animal ; mais ayant pris le vol seul pour base de leur détermination caractéristique , les Mammife- res dont il vient d’être question jouissant de la fa- -culté de voler, étaient pour eux des Oiseaux, ou « (4) M: Lesson, séduit sans doute par le mode de repro- duction de l'ornithorhynque et par quelques autres caractères extérieurs , avait, dans une édilion de son Manuel d’ornitho- logie, proposé d'établir dansla classe des oiseaux et pour ce mam- mifére un IX: ordre, qu’il désignait par le nom de paradozaux. Nous aimons à croire que M. Lesson a depuis fort long-temps cessé de confondre avec les Oiseaux dont les caractères sont tellement tranchés, qu’il serait presque inutile de les dire, un animal qui pouvait être paradoxal, il y a quelques an- nées encore, mais que les travaux de M. De Blainville et de M. R. Owen, ont remis à sa vraie place. du moins étaient classés parmi les Oiseaux. Ceux-c pourtant pouvaient être assez bien définis, puis- qu'il suffisait d’avoir seulement égard au dernier des caractères que nous venons de signaler, comme étant celui qui s’offrait tout d’abord. Ce qu'il ya de bien positif, c’est qu'aujourd'hui les Oiseaux ne peuvent être confondus avec aucun autre animal actuellement connu. Aux caractères cités , caractères qui sont pure ment physiologiques, peuvent s’en joindre quel- ques aulres tirés des organes extérieurs. Ainsi ce qui sert encore à caractériser cette classe, c’est un bec corné dépourvu de dents proprement di tes, et surtout, ce qui n’est pas sans être d’une importance réelle sous plusieurs rapports, ce sont les tégumens dont est couvert le corps de l’Oiseau, c’est-à-dire les plumes. Ces sortes d'appendices de la peau n’ont été départis qu'à cette classe; ils peuvent par conséquent en être considérés comme l'expression la plus caractéristique, De tous les êtres qui s’agitent sur notre planète, les Oiseaux sont peut-être ceux qui ont le plus at- tiré l’attention de l’homme. Multipliés à l'infini , parés des couleurs les plus variées, utiles même sous plusieurs rapports, agréables par leur gentil- lesse , pouvait-il en être autrement ? Tout en eux ne devait-il pas exciter la curiosité et l’admiration ? Vraiment e’est que tout dans les Oiseaux est un sujet d'étude. Il n’est pas jusqu’au plus petit de ces animaux auquel l’homme n’accorde le plus vif intérêt. C’est la gravité, l'air imposant et majes- tueux , le courage et la hardiesse qui le frappent dans ceux-ci ; ceux-là, au contraire, se font re- marquer. de lui par leur timidité, leur lâcheté , leur faiblesse et leur stupidité même. Les uns plai- sent encore par leur aimable pétulance , leur co- quetterie et leur gai caquetage; par leur douceur et leur attachement ; ils plaisent par leur mélodie pleine de charmes et de grâce, par leurs refrains , quelque étourdissans qu’ils soient ; les autres fixent notre attention par l'élégance de leurs formes , leur légèreté; nous les aimons pour nos besoins ; d’autres encore nous éblouissent par la beauté de leur plumage, par l'éclat et la bizarrerie de leur parure; par les mille couleurs que la nature pro- digue a versé sur eux avec profusion. Et sous ce rapport, les Oiseaux sont bien réellement , si lon peut dire, les pierres précieuses du Règne animal ; car ils brillent parmi les êtres animés, comme l’é- meraude et le saphir parmi la matière brute et inorganique ; ce sont d’autres fleurs de la création détachées du sol et se mouvant de leur libre ar- bitre dans les airs: comme ces dernières, ils ont un éclat et une fraîcheur que rien n’égale. Les Oiseaux, nombreux et répandus comme ils le sont, et rapprochés de l’homme , ne pouvaient manquer d’avoir de nombreux historiens. Depuis Aristote jusqu’à nos jours , une foule décrits aux- quels ils ont donné lieu se sont succédé, qui tous ont eu pour but de les faire connaître, soit dans leurs rapports réciproques , Soit dans leur nature , soit dans leur utilité pour l'espèce humaine. Cer- tainement bien des choses ont été dites en ce qui les concerne ; mais on ne saurait se dissimuler qu'il reste encore beaucoup à faire. Ilest peu de parties de l’histoirenatureilequisoient aussi vastesque celle | qui traite de l'histoire des Oiseaux. Les espèces | sont si variées et si nombreuses , elles diffèrent tellement entre elles sous le rapport des mœurs, qu'en vérité on n’a jamais tout dit. Comment, en effet, embrasser dans une histoire générale, plusieurs milliers d’espèces dont les habitudes naturelles du plus grand nombre ne sont pas en- tièrement connues , sans laisser beaucoup à dési- rer ? Aussi voyons-nous la plupart des auteurs qui ont écrit sur les Oiseaux, s’etre attachés plus parti- culièrement à traiter de la méthode, c’est-à dire de cette partie de la science qui cherche des rap- po entre les êtres d’une même classe pour les réunir par groupes naturels. Cette partie, à laqucile on à donné le nom d'OnniTHOLOGIE {voy. ce mot), ne doit nous occu- per ici que d’une manière secondaire. Ce que nous devons avoir en vue, et ce qui doit réellement faire le sujet de cet article, c’est l’organisation des Oiseaux, leurs mœurs; nous devons parler de leur utilité pour l'homme, et par suite des moyens à employer pour leur conservation ; puis nous terminerons par le catalogue des espèces que-x0s- sède la France. Le plan que nous nous sommes tracé est im- mense sas doute. Le remplir , sinon compléte- ment (ce qui, nous devons le dire, nous paraît difficile), du moins assez bien pour que rien d’es- sentiel et rien de ce qui peut intéresser n'ait été oublié : tel est notre désir; mais si, malgré nos intentions, nous restons au déssous de la tâche, nous aimons à croire que l’on prendra en considé- ration l'étendue du sujet, et que ce motif {era ou- blier le côté par lequel nous aurons faiili. $ 1°. ORGANISATION DES OISEAUX. Les Oiseaux sont encore trop haut placés dans l'échelle zoologique pour que leur organisation s'éloigne essentiellement de cequ'on connaît chez des Mammi!ères. Ils offrent à constater des diffé- rences imporlantes, sans doute; mais ces diflé- rences ne sout pas Lellement fendamentales qu'elles excluent l’analogie. Eu égard à la-disposition , les organes sont de l’une ch l'autre classe à peu près les'mêmes ; sous celui du nombre, l’on conçoit “qu'ils puissent différer; quant à la forme ;' elle n’a “une importance réelle querelativement à certaines fonctions. physiologiques. D'ailleurs , les Oiseaux généralement destinés à un genre de vie-différent tde celui des Mammifères, ont dû nécessairement recevoir une organisation qui rendît possible leur manière d’être. « Comme rien ne peut exister ; dit Cuvier-dans “on introduction au Règne Animal ; s’il ne réunit les'conditions qui rendent son existence possible, les différentes parties de chaque être doivent être eoordonnées de manière à rendre possible l’être “otal , non-seulement en lui-même’, mais dans ses rapporis avec ceux qui entourent: et l analyse de ces condilions conduit souvent à des lois générales OISE 2 OISE tout aussi démontrées que jehe qui dérivent du calcul: ou de l'expérience. » Une de ces lois, l'on pourrait peut-élredire la seule, qui régissele règne animal, car seule ‘elle renferme le principe g œ6- néral et constant des conditions d'existence , € Fest à- dire de finalité, est celle qui se résume par ces mots : l’organisation d'un animal est toujeurs.en rapport avec ses besoins onses habitudes. Ge principe est tellement vrai, tellement évident et nniversel,, qu'on le heurte pour ainsi dire à chaque pas que l'on fait dans Forganisme d’un étre. Ainsi, pour ne pas sorlir de node sujel , pour ne par! crique des Oiseaux si semblables entre eux en ce qui con- cerne le plan général d'après lequel ils ont été construils, qui ne voit, même l'esprit le plus vulgaire , que la nature , en les formant, leur a donné une organisation con'orme au genre de: vie qu'elle leur à départi? Qui ne voit que, destinés s'élever dans un milieu gazeux, à demeurer presque constamment comme suspendus entre la terre et les cieux, à -sillonner l'espace en tous sens , tout dans les Oiseaux a été admirableu.ent combiné et prévu pour cette fin. D'abord c'est un corps taillé de la manière la plus favorable pour fendre l'air sans trop de ré- sistance, et pour s’y soutenir sans eflort. Tout y est disposé pour une progression rapide-et un équilibre parfait. La forme générale du corps de . lOiseau peut être représentée par deux cônes que l’on supposerait unis par leur base , et c’est vers le point de celte union supposée que sonb attaches les deux rames alaires qui, mises: en . mouve- ment, doivent, faire avancer l’ensemble sur le- quel elles prennent leur point d'appui. L’on con- coit que si le corps de l'Oiseau avait eu une autre forme, si sa, parlie antérieure avait été évaste au licu d’être comme anguleuse ; la progression eût été plus difficile : l'on. conçoit aussique si la moitié postérieure , celle qui doit être entraîn-e, avait..oflert plus d’étendue ou de largeur que la moitié antérieure , Je mouvement eût. été égale- ment beaucoup pins pénible. Nous comparerions volontiers l’Oiseau à un navire, si ce n'était que la comparaison paraîtrait triviale ; pourtant elle. se- rait vraie dans {oute son étendue ; car si un navire a‘un lest, c'est-à-dire un poids vers sa Cale propre à le maintenir debout, :si vers ses bords est, au contraire , toute la légèreté, l’Oiseau est pareille- ment à lui lesté, pour conserver l'équilibre dans une mer gazeuse peu résistante, Tout le poids qui lui est fourni par les viscères abdominaux, celui des muscles pectoraux, sont un lest qui repose dans le bas, tandis que sur les côtés de:la colonne vertébrale et entre les côtes sont encastrés des lobes pulmonaires qui , en communication avec de vastes sacs aériens gonflés d’air, rendent légère cetie partie. Sous ce rapport ( qu'on nous permette encore ce. rapprochement }, l'oiseau a quelque chose d’un aérostat dont le ballon rempli de gaz gagne les Cicux, et dont la nacelle tend vers Ja terre. On le voit, les lois de la physique ont été rigoureusement observées, et c’est au point que, si une cause quelconque détruit l’harmonie de ces SR —— = 209 lois, l'équilibre cessant, l'animal devient inapie au vol, bien qu'il fät: doué de cette faculté à un haut degré, Ainsi, ame: dé fois n’a-t-on pas vu! dans les. plaines d'Afrique, linsatiable Vautour , après s’étré repu outre mesure de la proie qu'il vient de rencortrer,, ne plus pouvoir prendre son essor, et être arrôté sur le:sol par le poids des chairs-que sa gloutonaerie lui à fait avaler (1) ? I paraît qu'en Gétruisant les sacs aériens le résultat est le même; l'Oiseau éprouvant pour s'élever une difficulté queiquefois msurmontable, Mais si la nature a pourvu ceux des Oiseaux dont la vie se passe dans.les airs de: moyens puis- sans de voler, sielle a combiné cette puissance de robravec la légèreté nécessaire, elle a donné à ceux qui occupent le rang opposé dans la série ornitho- logique, à ceux qui vivent constamment dans l’eau, qui sont exelusivement attachés: à cet élément, comme l’Aigle et: le Colibri: le sont à l’air, eile leur à donné, disons-nous, avec un corps à peu près semblable, mais. plus taillé par le bas en forme de carène , des membres disposés en rames. Chez quelques uns môme, les Manchots, par exemple, les ailes ne-sont plus destinées au mode de locomotion général des Oiseaux, en d’autres termes, au vol, mais à la progression aquatique. Elles ont pris la forme de nageoires. Enfin nous verrons de plus en plus, en entrant dans les détails de l’organisation , que la loi de fi- naliié est partout présente, et que la nier, c’est, comme le disait un génie puissant, d’un rêve heu- reux dans lequel se sont bercés un moment les hommes , c'est nier le soleil. « Les Oiseaux, créés d’après le même plan, n'offrent pas, dit M. de Blainville, dans leur orga- nisation , de ces différences importantes qui tien- nent à la dégradation. » Toujours ce sont dans tous lesmêmes parties , modifiées toutefois pour telle ou {elle fonction , et, nous ne saurions trop le répé- ter, modifiées selon les besoins de l’animal. S'ils différent entre eux, ce n’est par conséquent que d’une manière secondaire et spéciale. Or, en partant du principe énoncé tout à l'heure, principe qui a été depuis long-temps développé et prolessé par plusieurs .anatomistes, mais surtout en France par le savant zootomiste dont nous ve- nons de citer le nom ; nous verrions, si nous vou- lions entrer dans toutes les particularités organi- ques qu'offrent à considérer les Oiscaux, que les différentes parties dont se compose leur être sont en rapport avec des habitudes ou plus ou moins aéricnnes > où plus ou moias terrestres, ou plus ou Moins aquatiques, el nous aurions encore entre ces trois termes, le vol, la marche et la natation, tous les degrés possibles d'organisation. Mais l'étendue et la nature de cet ouvrage ne nous permettront pas d'entrer fort au long dans des considérations qui sont du domaine de l'anatomie philosophique. Pourtant nous ne pourrons nous dispenser de tou- cher à ceux des faits principaux, et de citer ceux nd QUE ! 10h bre sh-s#eadans (4) On à trouvé jusqu'à sept et dix livres de chair dans le jabot de certaines espèces de Vautour. des exemples les jlus saillans qui établissent des différences. Etudié sous le point:de vue, topographique, le: corps de l'Oiseau se, présente comme un tout divis , sible en régions elles-mêmes subdivisibles en plu- : sieurs autres parties. Ainsi on peut lui distinguer. comme dans celui des Mammilères, une région an- . térieure dans laqueile on reconnaît une extrémité | rostrale ou rostre et une tête; une région moyenne qui: comprend trois, régions secondaires appelées. cou, thoraxetabdomen , et une région postérieure subdivisible,, en bassin ou. post-abdomen, et em extrémité caudale. ou queue. C’est l’ensemble de, ces régions nommées rosire, tête, cou, thcrax, abhdomen, pelvis.et:queue que l'on désigne géné: ralement sous le nom de tronc, et.c'est sur les cô- tés de ce tronc que sont annexés. les appendices, qui servent à la locomotion: Ces appendices sont les. ailes dont nous avons déjà parlé dans un ar- ticle spécial,(voy. Aires.) et les jambes. Mais si l’étude et la notion des différentes régions que l’on distingue dans un, animal: fournissent em général au, zoologisie des. caractères extérieurs très-liportans ; la connaissance d’une nomencla- ture spéciale de chaque région est également in- dispensable pour la détermination et la description, rapide, des, espèces. En, ornithologie surtout, il élait de toute nécessité d’assigner aux diverses par- ties, du corps. de l’Oiseau des noms qui pussent servir à les différencier. Notre intention n’est pas d'entrer ici dans des détails à ce sujet , d’autant plus d’ailleurs que chaque partie sera nommée en temps et lieu, et d'autant plus aussi que les figures de. la planche 422, que nous accompagnons d’un texte explicatif assez détaillé, nous dispensent d’exposer en, ce moment la nomenclature des p:rties. Nous: devons maintenant prendre connaissance des principaux groupes d’organes, en les considé- rant sous le point de vue anatomique et physiolo- gique, et en les. étudiant, autant qu'il nous sera possible , successivement et dans leur subordina= tion à la, constitution de l’organisine animal. Ge quenous devons tout d'abord faire connaître, c’est, l'appareil de protection où la pruu. Par elle- même la peau proprement dite n'offre rien de bien remarquable. Elle est composée d’un derme peu dense dans les.endroils que recouvrent les plumes, | mais d’une épaisseur assez considérable dans ceux ‘qui n’en sont pas revêtus : aux pattes des Oiseaux marcheurs, par exemple, sa densité est très- grande, On y distingue aussi un réseau vasculaire excessivement. développé; un pigmentum, mais seulement dans les parties dépourvues de plumes ; une couche nerveuse extrêmement faible, et un épiderme généralement fort mince sur toutes les parties du corps que recouvrel’appareil phanéreux, inais remarquable par sa densité partout où il y a absence de cet appareil. Il semblerait que la nature ait pris soin de protéger par des moyens autres que des plumes les endroits qui devaient en être privés. Sur ces points , lépiderme est déve- | loppé en raison inverse des tégumens phanériques; ji sy épaissit, s’y, dispose par plaques qui pren- = : De $ à OISE deviennent pour lui , d’après la forme qu'elles af- fectent, un moyen de classer un grand nombre d'espèces par groupes naturels. En effet, ces écail- les, placées les unes à côté des autres, ou légère- ment imbriquées, et recouvrant, comme nous PSE vons dit, les parties dénudées de plumes , les pattes, par conséquent, sont d'assez bons caractères, soit que, régulièrement disposées, ces écailles prennent une forme écussonnée, soit que , réliculées comme les mailles d’un filet, elles en affectent la disposi- tion. Mais les pattes ne sont pas les seules parties de l’Oiseau qui aient des plaques écailleuses ré- sultant de l’épaississement de l'épiderme , le tour de l’œil de certaines espèces en est également pourvu ; elles paraissent alors remplacer les cils, dont cette classe est généralement privée. Si beaucoup de Mammifères présentent un appareil crypleux, souvent très-considérable, et stcrétant chez la plupart des matières plus ou moins odorantes: les Oiseaux, sous ce rapport , n’ont à nous offrir rien de semblable. Tout ce qu’on peut constater chez eux, c’est un amas de cryptes situé à la partie postérieure du dos. Ce sont ces cryptes qui fournissent à l'Oiseau la matière hui- leuse qu'il exprime avec son bec, et dont il se sert pour oindre et lisser ses plumes. Chez le Canard , et chez tous ceux en général qui ont des habitudes aquatiques, cet organe est ordinairement beaucoup plus volumineux que chez les espèces qui vivent le plus à ierre, et même chez celles dont la vie est entièrement aérienne. Mais le caractère dominant de la peau des Oi- seaux consiste dans le grand développement des tégumens phanéreux, c’est-à-dire des plumes de- venues non seulement une sorte d’organe de pro- tection propre à retenir la chaleur qui s’exhale du corps de l’animal , mais encore un moyen de loco- motion (1). Les plumes, dont il sera fait mention dans un article spécial (voy. Prumes), mais sur lesquelles nous ne pouvons nous dispenser de don- ner ici quelques détails, sont des productions cor- nées, émantes d’un phanère, comme les poils, et comme eux composées d’une partie productrice et d’une partie produite. Un fait physiologique remarquable , surtout quand on se rappelle que les Oiseaux sont des ani- maux appelés à une vie aérienne, est celui qui a rapport à la manière dont l'implantation des plu- mes a lieu. Elle se fait, en général , toujours de la tête à la queue, de la partie qui doit être projetée en avant, à celle qui doit être entraînée, De cette manière , l'Oiseau peut , si nous pouvons ainsi dire, glisser dans les airs, sans que cette disposition ra- lentisse la progression. Si les plumes avaient eu une autre direction, si, au lieu d’être appliquées les unes sur les autres dans le sens dont nous parlons, nent pour l’ornitholosiste le nom d’écailles, et qui ( (4) D'après Tiédemann (Zoologie, tom.xx, p. 155), les plumes auraient cela de remarquable, qu’elles sont enclines à admettre la tension électrique ; et Carus pense que la faculté dont les oiseaux jouissent de pressentir les variations du temps, dépend de ce que l’état électrique de leur plumage change en même temps que celui de l'atmosphère. 286 OISE elles avaient été inclinées de la partie postérieure à la partie antérieure; dans l’action du vol, l'air qui serait venu les frapper les eût forcées à se re- dresser, d’abord à cause de leur direction, en- suite eu égard à leur légèreté, et la locomotion eût été, sinon impossible, du moins excessivement. pénible. Mais tout a été prévu par la nature, et ces organes de protection ont pris la même drrection que celle suivant laquelle l’Oiseau se meut. Régulièrement disposées par plaques , par ban- des, par rayons, ou presque comme confusément jetées sur le cor, s de l'animal , les plumes peuvent être mises en mouvement par des muscles parti- culiers fort difficiles souvent à distinguer, mais qu’on ne saurait nier à cause de leur action. Cepen- dant quelques uns de ces muscles spécialisés pour la locomotion sont susceptibles d’être décrits ; par exemple ceux des plumes de la queue, des ailes, et ceux aussi qui font mouvoir la huppe dont sont parées certaines espèces. Un autre fait non moins curieux , mais qui nous entraînerait trop loin si nous voulions l’exposer dans toute son étendue ( ce que nous nous réser- vons de faire au mot général PLumes }, est-celui qui a rapport au développement de ces organes et à leur peu de densité. Une opinion émise bien souvent, et l’on peut dire, généralement admise, est celle qui veut que le climat influe sur les productions natu- relles. En effet, lorsqu'on embrasse par la pensée celte foule d’êtres qui composent le règne animal, lorsqu'on les compare entre eux , lorsqu’ensuite on en fait la répartition géographique , on ne peut s'empêcher d'admettre qu'il y ait ce qu’on ap- pelle vulgairement des airs de famille entre ceux qui habitent les mêmes contrées. Mais ce qu'il y a surtout de bien remarquable, c’est que telle modification de l’appareil tégumentaire est tou- jours , ou presque toujours, en rapport avec telle température. Les pays froids admettent telles dis- positions, et les pays chauds telles autres. « Ainsi, quant aux plumes, dit M. de Blainville , à qui nous empruntons la plupart des détails que nous don- nons, elles sont d'autant plus nombreuses que l'Oiseau vit davantage dans les climats froids , ou ce qui revient à peu près au même, qu'il vit plus habituellement plus haut dans les airs, ou qu’il plonge plus habituellement dans l’eau. » Mais c’est surtout sur la couleur du plumage que le climat paraît avoir de l’influence. En général, les Oi- seaux des pays froids ont des couleurs ternes , tandis qu'au contraire ceux des elimats chauds ont l'éclat et l'élégance des contrées d’où ils sont originaires, « En ellet , les espèces les plus remar- quables sous ce rapport, continue l'auteur des Principes d'anatomie comparée, viennent de la zone torride. Les Oiseaux de l'Inde qui ont une couleur métallique , ont cette couleur plus glacée, plus ternie que ceux de l'Afrique, et surtout que ceux d'Amérique. On trouve cependant quelques. espèces de Canards dont le plumage est très-bril- lant, et qui vivent dans les climats froids. Mais | presque jamais, dans ces climats, on ne voit ces. couleurs * (OISE 297 OISE (re RS couleurs irisées et surtout métalliques qui ornent la robe des Oiseaux-Mouches , des Oiseaux de pa- radis. Dans le même genre naturel , les espèces les plus riches en couleurs appartiennent toujours aux climats chauds ; c’est ce dont on peut trouver des exemples dansles genres des Merles et même parmi les Oiseaux de proie. Bien plus , dans la même es- pèce, les individus des parties les plus chaudes de la zone qu'elle habite sont plus vivement colorés que les autres. » L'âge et le sexe font aussi varier les couleurs des plumes et apportent des diflérences souvent considérables. Ainsi l’on dirait que la nature s’est plu à distinguer les mâles de beaucoup d’espèces en leur donnant ce qu’on appelle des pavillons d’a- mour , en jetant sur eux une livrée que ne portent jamais les femelles, du moins tant qu’elles sont en âge de reproduire ; car il est des observations qui ‘ prouvent que celles-ci peuvent prendre le plamage du mâle alors qu’elles ont cessé dé pondre (1). Les Gallinacés surtout en offrent de fréquens exem- ples. D'ailleurs, toutes ces particularités, sur les- quelles nous ne pouvons insister, et dont nous avons déjà dit quelques mots à l’article Mug, se- ront exposées plus au long au mot où il sera ques- tion d’une manière plus spéciale des plumes. Nous ne devons pourtant pas oublier de dire que les tégumens plumeux, qui, comme on le sait, va- rient beaucoup en grandeur, ont recu des déno- minations diverses suivant la place qu’ils occupent. Les uns, en général courts et comme squamifor- mes, ont conservé le nom de plumes proprement dites, ce sont celles qui recouvrent la plus grande partie du corps de l’animal ; les autres, toujours plus ou moins longues, plus ou moins fortes, et modifiées pour le vol, ont recu le nom de pennes. Nous renvoyons à la planche 422 et au texte qui l’accompagne, pour les dénominations diffé- rentes qu'ont recu les plumes, selon les parties aux- quelles elles sont affectées. Nous avons aussi à l’ar- ticle Aires, que l’on peut consulter, donné la signi- fication de celles qui entrent dans sa composition. Mais les plumes ne sont pas le seul produit pha- (4) Nous avons vu dans les galeries anatomiques de Bonn, ville universitaire d'Allemagne, un fait de ce genre d’antant plus remarquable , qu’il est fourni par une jeune femelle de Paon, qui s'était développée avec tous les caractires de son sexe , jusqu’à l’âge de deux ans, époque à laquelle elle fit quelques œufs et qui tout à coup, cessant de pondre, prit suc- cessivement tous les attributs du mâle. Ses éperons sont forte- ment prononcés, sa poitrine et son cou sont d’un bleu d'azur magnifique, et sa queue, des plus longues et des plus belles, ne diffère en rien pour l'éclat et les variétés de ses ceuleurs, de celle que l’on sait être la propriété exclusive du Paon. Une modification profonde qu'a moniré:la dissection de cet indi- vidu ét qui explique physiologiquement toutes les mutations survenues à l'extérieur, est celle qu'a subie Povaire ; if était entièrement cartilagineux. Cette désorganisatÿon de l'orgaue essentiel de la génération rendant impossibles les fonctions de reproduction, ctles fluides sanguins qui affluaient vers Ini à se portant dès-lors par métaslase sur le système dermoïde il en est résulté celte mélamorphose que nous signalons. Ce qu'on a pu connaitre des antécédens de cette femelle, que l'on a consérvée plusieurs années vivante, c'est qu'elle avait essayé de couver le petit nombre d'œufs qu'elle avait pondus : mais qu’elle n'a pas tardé de les abandonner. Les modifications qu'avait subies son organisation, 6nl probablement été provoquées par Ja ponte mêne. TVE nérique que présente la peau des Oiseaux. On trouve encore chez eux de véritables poils ; tels sont ceux qui, réunis en bouquet, ornent la poi- trine du Dinde mâle ; tels sont encore ceux qui se trouvent à la base du bec des Corbeaux, des Gué- piers , des Barbus, des Engoulevens, etc. Le duvet qui protége les jeunes Oiseaux, cette sorte de matière moelleuse et cotonneuse qui, chez le Cygne nouvellement éclos, devient une pelleterie recherchée par le monde élégant et co- quet, à cause de sa finesse et de sa blancheur sans macule, ce duvet, disons-nous, n’est le plus sou- vent formé que par des poils extrêmement fins. Ici nous devons encore examiner certains orga- nes qui font partie de l’appareil de protection; nous voulons parler de ces expansions cornes qui ont pris les noms d'ongles, lorsqu'elles enveloppent la dernière phalange des doigts ; de bec, lorsqu'elles recouvrent les mandibules ; d’éperons, lorsqu'elles protégent en prenant une forme plus ou moins Co- nique , une saillie osseuse , etc. Les ongles dans les Oiseaux, composés comme ceux des Mammifères, par des poils agglutinés, va- rient comme chez ces derniers, selon les besoins de l'animal. Nous ne parlons ici que des ongles qui se trouvent aux doigts des pieds. Ceux que l’on re- marque à l’aile de certaines espèces, chez les Mar- tinets, les jeunes Foulques, par exemple, qui s’en servent pour grimper ou pour s’accrocher aux corps solides, chez l’Autruche également qui en possède deux; quant à ces ongles, disons-nous, ils ne sont que des cas exceptionnels, et il doit nous suffire de signaler leur existence. Mais nous ne saurions ne pas entrer dans quel- ques détails à l’égard de ceux qui terminent les doigts, tant à cause de leurs rapports avec les mœurs , que de leur importance ornithologique. Les ongles, en effet, deviennent un caractère quelquefois précieux. Ils servent, joints à d’autres signes caractéristiques , à faire distinguer un genre d’un autre genre, et cela d’une manière nette et précise. En outre, si l’organisation, ce qui est hors de doute , traduit les mœurs, ef vice versä , si des mœurs on peut déduire l’organisation , dans la forme, la grandeur et l’étendue des ongles, l’on concoit que l’on puisse à priori lire les habitudes naturelles d’un Oiseau , et celles-ci étant connues, qu'il soit possible approximativement de connat- tre quelques points caractéristiques de son orga- nisation. Ainsi il suffirait de voir la serre crochre et puissante d’un Faucon pour penser qu’elle est devenue chez lui l’auxiliaire nécessaire de l’organc de préhension, et que l’Oiseau doit s’en servir pour saisir et déchirer une. proie vivante. Chez ceux-ci, l’ongle sert encore à la préhension , comme dans les Perroquets et un grand nombre de Passereaux grimpeurs , mais à une préhension sans efforts ; la proie n’est plus vivante : aussi, avec la même forme que dans les Oiseaux de proie, elle a acquis un degré de faiblesse notable. Chez ceux- R , dans tous les Oiseaux branchiers en général , c’est-à-dire chez tous ceux qui se tiennent habi- tuellement sur lés arbres, l’ongle, plus faible en- 433° Livraïson. 33 OISE 258 OISE core, est aussi moins crochu. Enfin, les Oiseaux marcheurs et nageurs-ont.généralement cet organe droit, épais et mousse, ou aplati. Gette forme n'est pas absolue; car on trouve parmi les Passereaux et les Echässiers des espèces dont: les ongles sont très-aigus ; nous ne citerons que celles. du genre A. les Mégapodes et les Jacanas. Ghez ces derniers, ils sont tellement longs et acérés qu'ils ont valu à l'espèce type du genre.et même à. plu- sieurs autres le nom de Chirurgien, © Les ongles ne sont pas également longs à tous les doigts ; ordinairement c'est celui du doigt mé- dian qui acquiert le. plus d'extension ; quelquefois, pourtant , c'est celui de l’externe ou du pouce. On voitaussique, parmi les Gallinacés et les Echâssiers, il est des espèces chez lesquelles Fongle du doigt du milieu s’élargit et se pectine , comine dans les Hérons. Quant aux épérons qui existent au poi- gnet ou aux tarses de beaucoup d espèces, quant aux cornes où aux éminences qui existent à la tête du Kamichiet du Casoar de la Nouvelle-Hollande, ils sont toujours déterminés par une saillie osseuse existant au dessous de l'enveloppe cornée, seule visible à l'extérieur. Nous verrons, en parlant des mœurs, quelle peut être leur utilité pour lOiï- seau, Mais s’il est une partie de l'appareil de protec- tion sur laquelle nous croyons devoir revenir , bien que nous en ayons déjà parlé, c’est le Bec ( voy. ce mot), ou du moins la partie dure et de nature identique à celle des ongles qui recouvre les os mandibulaires. Comme c’est sur lui que re- pose principalement la classification, on a dû re- chercher si, dans la série des animaux plus élevés, cet organe trouvait son analogue. Les dents des Ma naifères ont paru représentées dans la classe dont nous nous occupons, par l'enveloppe cornée du bec, On devait être conduit à cette détermina - tionanalogique, nonseulement par la nature de l’or- gane, mais encore par ses usages. Le bec, en ef- {et , que l’on peut encore considérer comme faisant partie de l'appareil digestif, sert, comme chacun le sait, à la préhension et à la trituration des ali- mens. M. Geoffroy Saint-lilaire, qui a fait, sur le développement de cet organe, un travail fort inté- ressant, à reconnu que les très-jeunes Oiscaux non encore éclos possédaient de petits noyaux cornéis qu'il a été conduit à considérer comme des dents; de sprte que, d’après lui, les animaux de ette classe auraient ces organes à l’état transitoire; car l’animal adalte, celui mème qui à peine vient de briser sa coquille, n'en offre plus aucunetrace. Ces exe mples de petites masses pulpeuses recevant des nerfs et des vaisseaux impairs quaat au nom-. bre, lui ont été fournis, par de très-jeunes em- bryons de Perroquets, dont le bec acquiert dans l'adulte un développement très- remarquable , comme on le sait, et par quelques autres espèces. Cette découverte, et ses recherches sur les jeunes Baleines , dans les alvéoles desquelles il a reconnu de véritables dents qui s’atrophient pour faire place aux fanons, vulgairement connus sous le nom de baleines, l'ont. conduit à admettre que les céta- cés forment, sous le rapport du système dentaire, un passage naturel aux Oiseaux. S'il nous était permis de donner notre opinion sur Jes dents primitives dont, seraient pourvus les Oiseaux, nous dirions , sans toutefois nous pro- noncer d'une manière positive , que M. Geoffroy , pour lequel d’ailleursnous professons une profonde estime, nous paraît ne) pas avoir suffisamment ex- pliqué le fait qu'il avait sous les yeux. Lorsque nous avons voulu nous assurer par nous“même de ce qui avait fait l’objet du travail du savant zoologiste, nous avons vu sur.des Oiseaux qui, ilest vrai, n'étaient peut-être pas très-favorables pour l aie servation, bien que nous ayons pu parfaitement distinguer les petites masses dont parle M. Geof- froy, nous avons Vu, disons-nous, sur des em- bryons de Poulets à divers âges, que ces petites masses de forme déterminée , et sous l'aspect de points opaques au milieu dela substance honrogène : qui à celle époque compose le bec de l'oiseau , existaient À la terminaison des vaisseaux qui se rendent et se disposent d’une manière régulière dans cet organe. Etudiées sous un fort grossisse- ment, ces masses nous ont paru un dépôt com- mençant de la matière qui plas tard prend un carac- tère corné. Nal doute que ce ne füt là ce que le savant professeur avait pris pour des dents transi- toires; car, lorsque, sur des embryons d’un âge plus avancé, nous avons cherché à découvrir les mêmes poinis opaques, nous les avons vus ou con- fondus déjà, ou commencant à se confondre par leur circonférence. Dès-lors il nous a para que l'on pouvait avoir pris le commencement d’un phéno- mène pour un phénomène accompli, et que le fait de dents transitoires dans les Oiscarixi, pouvait exister en apparence , mais nün en réalité. D'ailleurs, nous le répétons, nos recherches à ce sujet n'ayant été faites que sur une espèce, nous n’oserions encore nous prononcer affirmativement sur ce point, et si nous sommes entrés dans des considérations qui font opposition à l'opinion de M. Geoffroy, ce n'est pas pour détrure le fait énoncé par lui, puisque nous le confirmons , puis- que comme lui nous avons constaté la présence de petites masses se distinguant du tissu environnant par leur opacité ; ; nous avons voulu seu/ement dire qu on pouvait donner à ce fait une tout autre si- gnification. Ges points ne seraient pas pour nous des dents, ni même les représentans de dents ; ils ne traduiraient que le premier terme d’an phéno- mène qui se continue jusqu à la réalisation com plète de la matière cornée qui enveloppe les mandi- bules. Il est vrai de dire que M. Geoffroy a aperçu les capsules dans lesquelles, de même que dans les dents des Mammifères , les petites masses pulpeuses étaient renfermées. Nous avouons que cette cir- constance, dont nous n’avons pas été témoin, est une preuve en faveur de l'opinion du savant z00- logiste, et c’est là la cause pour laquelle nous croyons devoir ajourner toute détermination défi- nitive. Actuellement nous avons le soupçon de læ chose sans en avoir l'entière conviction. Des re— cherches ultérieures faites , soit par nous, soit par | | | | | OISE d’autres , viendront peut-être le confirmer ou le détruire. Quoi qu’il en soit, le bec ( nous ne parlons ici que de la partie cornée, il sera question des par- tie, osseuses essentielles, de celles qui en déter minent toujours la forme, au mot SQUELETTE }) , le bec qui, plus que tous les autres organes de 259 Oiseau , paraît être.en rapport avec son genre de | vie , offre, quant à sa forme, des diflérences im- menses, eb c'est sur cette variété de formes qué | repose surlout, comme nous l'avons dit plus haut , le système de classification. Quelle diversité dans sa conformation ne conslaterions-nous pas si nous voulions l’exam'ner chez les grandes familles sen- | lement ? Chez les uns il est courbé dans toute son étendue ; chez les autres il est droit dans sa lon- gueur ct son extrémité seule présente un léger crochet ; dans ceux-ci il offre une échancrure à sa pointe, dans ceux-là il est droit et comprimé ho- rizontalement à sa base ; il en est chez lesquels il se présente comme un Cône ; chez d'autres il est convexe ; chez d’autres encore il est droit et flé- chi en haut vers le bout; enfin toutes les formes ossibles se retrouvent dans les becs, depuis le -plus faible, le plus effilé, le plus droit , le plus an- guleux , le plus cylindrique , jusqu’au plus fort, au plus courbé’, au plus obtus , au plus plat. Mais c'est surtout sous le rapport de la fonction que le bec , dans certaines espèces, offre des par- ticularités remarquables : si dans les uns ilest or- ganisé pour déchirer une proie, pour briser un corps dur, ou pour triturer des semences, si la corne a, à cet ellet, acquis tout le degré de dureté convenable, chez d’autres, chez ceux qui barbo- tent dans la vase pour en extraire les parties nu- trilives qui s’y trouvent en suspension, chez ceux encore qui sondent la terre pour en extraire des vers, l'enveloppe cornée est molle et comme pul- peuse; le bec, chez ceux-ci, ayant été spécialisé pour le tact, il était nécessaire que la parie enve- loppante acquit plus de sensibilité en acquérant plus de mollesse , et en admettant de-plus grands filets nerveux ; c'est ce qui a eu lieu chez les vraies ! Bécasses , les Oies , les Canards. Chez ces derniers surlout, les mandibules sont pour ainsi dire cré- nelces à leur face buccale par une foule. d’éminen- ces plus ou moins pulpéuses qui simulent des dents. Les Harles, qui font leur nourriture pres- que exclusive de poissons vivans et qui avaient be- -soin de moyens propres à retenir une proie aussi facile à s'échapper, ont ces dentelures excessive- ment prononcées et entièrement cornées. Ce n’est donc ni pour triturer ni pour mâcher leurs, alimens que certains Oiseaux sont pourvus de pareilles saillies dentiformes, mais pour ipalper et pour retenir. Chez les Oiseaux de proie eux-mé- mes , et chez les Pies-grièches , la dent si forte que présente la mandibule supérieure ne: paraît pas avoir d’autre usage. Le bec est pour beaucoup d’Oiseaux un moyen puissant de défense ou d'attaque. C’est quelquetois la seule arme qu’il emploie contre ses ennemis , | c'est aussi le seul instrument qui lui serve dans la OISE construction souvent si admirable du petit lit qu’il prépare à sa famille. (7. Nip, ) C’est avec lui qu'il lie, qu’il fascicule ensemble, mieux que ne pour- raitle faire le meilleur ouvrier , et assez solidement pour résister aux intempéries de plusieurs saisons, les matériaux les plus disparates et les plus inaptes à contracter ensemble une liaison durable. S'il est une circonstance où l’on doive admirer et se taire, c’est bien lorsqu'on voit avec un aussi faible moyen que le bec, l'Oiseau travailler si merveilleusement. Il est à remarquer aussi que toujours, ou presque toujours , c’est , aidés de lui seul, que les Oiseaux dressés en cage accomplissent leurs diverses fonc- tions , attirent à eux les alimens , prononcent cer- tains mots, etc. En traitant des mœurs, nous re- viendrons sur ce sujet, Commie dépendance de l'appareil de protection ou de la peau, et comme se rattachant directe- ment à l'organe dont nous venons de parler, nous devons encore mentionner cette membrane qui enveloppe la base de la mandibule supérieure des Oiseaux de proie principalement, et qui porte en ornithologie le nom de cire. Les diverses excrois- sances charnues qui se voient autour du bec de plusieurs espèces, par exemple, du Dinde mâle, du Coq, etc., se rattachent encore à cet appareil, D'après le lieu qu'occupent ces excroissances , Carus est porté à les considérer comme les analo- gues destentacules quiexistent dans certains inver- tébrés. Nous ne saurions admettre cette analogie ; car, pour qu'elle pût se soutenir, il ne faudrait pas: que ces caroncules se montrassent comme fait spé- cial et comme attribut du mâle seul dans la géné- ralité des cas. D’après les considérations que nous venons de donner, l'on peut déjà préjuger quel doit être le développement de l'appareil dans lequel réside le: sens du toucher, Sous ce rapport, les Oiseaux ont été certainement moins favorisés que les Mammi- fères. Chezeux, ce ne sont pas seulement les plu- mes dont leur corps est couvert , les écailles qui enveloppent leurs pieds, les ongles qui arment- leurs doigts , la corne qui recouvre leur bec, qui s'opposent à J’action du toucher :; la transforma- ton des membres antérieurs en ailes est encore un!’ obstacle à la perfection de ce sens. Quelques ana- tomistes pensent que les appendices de la locomo- tion aérienne en subissant cé!te transformation qu'on leur connaît, peuvent eprouver des sensa- tions spéciales , et doivent être considérés comme: des organes .du toucher pour les courans d’air. Pourtant, le tact paraît ne pas être tout-à-fait éteint chez certaines espèces : nous citerons en- core les Bécasses et les Gamards dont le bec jouit réellement de la faculté de sentir les corps qui leur conviennent comme nourriture , et de savoir les reconnaître au seul contact. Il semblerait que les doigts des membres postérieurs, organisés assez favorablement, puisqu'ils sont composés de pha- langesirès-mobiles, puisqu'ils sont susceptibles: de pouvoir s’écarter les uns des autres, et puisque aussi le système nerveux qu'ils recoivent est assez considérable, il semblerait, disons-nous ;‘que ces 0 OISE 260 OISE EEE doigts dussent être propres à l’action du toucher ; | mais il n’en est rien : affectés à la locomotion, la : sensibilité en eux a été émoussée , et l’Oiseau ne s’en sert que comme d’un organe de préhension. Si le toucher est obtus, si même on peut le con- sidérer comme nul, le goût n’est pas , à beaucoup près, plus développé que lui."Les Oiseaux ne mâ- chant plus les alimens dont ils se nourrissent et les avalant presque toujours à la hâte, il eût été facile d’en déduire à priori quelles devaient être les mo- difications qu'a dû subir chez eux l'appareil affecté au sens du goût. L’on serait nécessairement arrivé à cette conséquence, que les membranes qui ta- pissent l’intérieur de la bouche, et la langue , comparées à ce qu'on connaît chez les Mammi- fères, devaient avoir perdu de leur mollesse, de leur consistance , si nous pouvons ainsi dire , et de leur mobilité. Ce que la simple induction eût con- duit à admettre est confirmé par l'observation di- recte. En effet, lorsqu'on étudie anatomiquement les organes que l’on s'accorde à considérer comme propres à percevoir la sapidité des corps, on voit que la langue , qui est le siége principal de ce sens, est en général privée de papilles nerveuses. Elle est parfaitement lisse à sa surface , elle ne recoit plus, comme dans l’homme, le rameau lingual ou gustatif de la cinquième paire , elle n’est charnue que dans un très-petit nombre d'espèces , et man- que par conséquent en général de la mollesse et de la spongiosité nécessaires pour devenir réellement organe de goût. Et puis, en outre de l’enduit carti- lagineux ou corné qui revêt la langue de presque tous les Oiseaux, ce qui , on doit le concevoir , est le plus grand obstacle à la perception des saveurs, un os hyoïde souvent considérable soutient encore cet organe. Ge fait est loin de s’accorder avec un haut développement ‘de sensibilité en elle. Les autres parties de la cavité buccale offrent une or- ganisation plus ingrate encore que celle de la lan- gue, et peu susceptible de faire admettre qu'il ait de leur part une participation quelconque à l'exercice du sens gustatif. L’on ne saurait cependant nier que les espèces dont la langue est encore assez charnue et qui mà- chent ou déchirentleur proie, comme les Perroquets et les Rapaces, n’aient ce sens plus développé que celles chez lesquelles cet organe, sans être pres- que entièrement carlilagineux , n’a cependant plus ce degré de mollesse et de flexibilité qui sont des conditions nécessaires de la sensibilité. Chez les Pics, les Torcols, les Canards, etc., la langue , bien que charnue, ne nous paraît pas propre à la gustation. Selon nous, elle serait plutôt affectée à l’action du toucher. Gette opinion paraîtra peut- être hasardée; mais que l’on réfléchisse à l’usage qu'en fait l'Oiseau , et l’on jugera des motifs qui nous font l’émettre. Les Pics la dardent dans les crevasses , dans les trous, sous l'écorce des arbres, non pas pour goûter si l’insecte qui y est caché leur convient, mais pour le sentir et le saisir avec cette même langue. D'ailleurs l'enduit gluant qui l'invisque serait seul capable de s’opposer à la per- ception du goût. Il en est de même pour les Tor- cols. Quant aux Canards, il est tellement évident que la langue, chez eux, sert à toucher les ma- tières nutritives qui se trouvent dans la vase, que tout dans leur bec, ainsi que nous l'avons déjà avancé plus haut, a été modifié pour une sorte de tact en rapport avec leur genre de vie. Quelques ornithologistes ont voulu juger de l’é- tendue du goût des Oiseaux, par le choix que font quelques uns des fruits dont ils se nourrissent. S'ils savent préférer le grain mûr à celui quine l’est pas, si à côté d’un fruit vert ils choisissent celui qui ne l'est plus, c’est que, selon eux, les Oiseaux ont dans le goût un degré de finesse qui ne léur défaut jamais. Nous ne pensons pas que l’on doive argu- menter de la sorte. Il y a dans ce choix plus d’ins- tinct que de goût. Ils savent distinguer et juger de ce qui leur convient, comme nous pouvons en juger nous-mêmes. La vue et l'instinct les guident. La langue , dans les Oiseaux, sert encore à la déglutition ; elle est dès-lors accessoire de lappa- reil digestif; elle sert aussi à l’articulation des sons, c’est-à-dire à la parole et au chant. Tout le monde sait que les Perroquets, et même beaucoup d’au- tres espèces, ce que nous dirons plus bas, ont la faculté de pouvoir prononcer et lier ensemble plu- sieurs mots. Si limitation de la voix humaine , chez les Perroquets, est poussée si loin, c’est que presque toute cette famille a une langue qui se rapproche le plus par sa forme et son organisation, de celle des Mammifères. S'il est vrai que les sensations soient en harmo- nie avec l'organe qui les recoit, l’odorat, dans la classe qui nous occupe , doit nécessairement être très-faible ; car les narines , percées ordinairement au dessus du bec, sont non seulement très-impar- faites chez le plus grand nombre d'espèces , mais encore elles sont souvent recouvertes par des plu- mes, des poils, des écailles, ou par un repli charnu. Les molécules odorantes doivent donc ren- contrer, dans la généralité des cas, un obstacle qui s'oppose à ce qu’elles puissent frapper direc- tement la membrane sensitive qui doit les perce- voir. Les autres parties de l’appareil olfactif sont du reste assez développées pour qu’on ait pu sup- poser que l’odorat, chezles Oiseaux, n’était pas tout- à-fait nul. Ainsi la membrane muqueuse est géné - ralement , comme dans les Mammifères , rouge et tomenteuse ; les fosses nasales peu étendues , el séparées l’une de l’autre par une cloison en partie osseuse et en partie cartilagineuse, renferment trois cornets de forme variable suivant les genres ; et le nerf olfactif, en général très-grêle dans les Gallinacés et les Passereaux, est plus fort dans les Rapaces , les Palmipèdes, et surtout les Echässiers, où son volume est proportionné à la grandeur des cornets supérieurs du nez, sur lesquels ce nerf se répand. En un mot, l’organisation de l'appareil ol- factif, dans les Oiseaux, diflérant dans sa totalité, assez peu de ce que les Mammifères nous présen- tent , il serait assez rationnel d'admettre, comme on l’a fait, que le sens de l’odorat peut être assez étendu. ee PE OISE raison soutenir l'opinion de Buffon, à ce sujet. Il nous semble (qu’on nous permette cette locution) que les Oiseaux sentent plus par la vue que par l'o- dorat, et que lorsque/de fort loin ils se dirigent sur les corps qui peuvent leur servir de nourriture, c’est le premier de ces sens qui les guide, plutôt que la perception des odeurs qui émanent de ces corps. Les Vautours , auxquels on a plus particulièrement at- tribué la faculté de sentir, parce qu'ils ne tardent pas à arriver de toutes parts et à se jeter en grand nombre sur une proie qu’on vient de leur aban- donner, ne doivent cette réputation qu’à la per- fection de leur vue. Vivant le plus ordinairement en troupe, toujours sur des lieux élevés, si l'un d'eux apercoit un cadavre gisant, il se dirige sur lui avec célérité; dès-lors l’éveil est donné, et toute la bande s’y précipite. D’ailleurs cet instinct long-temps attribué aux Vautours de reconnaître à de grandes distances et par la finesse de leur odo- rat, les charognes dont ils se repaissent, n’est rien moins que prouvé; au contraire, des expériences faites dans ces derniers temps au Jardin du Roi par MM. Isid. Geoffroy et Bourjeot démontreraient le contraire (1). Nous sommes loin de nier complétement le sens (4) Ona pris de la chair fraîche et de la chair corrompue ex- balant une odeur fétide ; on a caché plusieurs morceaux de ces -chairs sous le sable qui garnit les cages qu'occupent les Vau- tours, el ceux-ci n’ont jamais fait un mouvement qui dounât à penser qu’ils soupconnaient la présence de l’appât. Des petites boîtes en bois remplies de ces chairs corrompues leur ont éga- lement été abaudounées, et l’odeur insupportable qui en sortait n’a pas paru les affecter davantage. Les mêmes expériences ont été répétées pour le Corbeau , il est inutile de dire que les résultats ont été les mêmes. Quelle cause aurait pu s’opposer à faire découvrir à ces oiseaux la nourriture qui était si près d'eux? Aucune, sans doute; car tout avait été combiné pour qu'ils pussent facilement sentir sans voir. On doit donc considérablement réduire ce qui a été dit de l’odo- rat des Oiseaux que nous venons de citer. Il est de fait qu’il est certains cas où il serait difficiie de ne pas admettre que le sens de l'olfaction ait servi aux Corbeaux , par exemple, à dé- couvrir des cadavres. Ceux qui pensent que ces animaux odo- rent, citent, en leur faveur, des faits qui ont eu des témoins oculaires , et qui se sont passés pendant nos guerres de la ré- publique et de l'empire. Des soldats morts auraient été trou- vés au milieu des forêts les plus épaisses, et quelquefois ca- chés dans des broussailles, qui déja, étaient devenus la proie des Corbeaux. Sans nous enquérir de l'authenticité du fait, nous dirous que malgré broussailles et autres obstacles , ces Oiseaux qui vont toujours quêtant partout, ont bien pu être servis par leur vue perçante. ( Les anciens ont également écrit qu'après la bataille de Pharsale, les Vautours® d'Afrique et d'Asie passaient en Europe pour y dévorer les cadavres , mais ils n’ont pas dit que ces Oiseaux eussent été attirés par l'odeur, ce que quelques commentateurs ont cru, mais à tort, devoir ajouter. ) Les personnes qui auront vu des Corbeaux voler ; qui auront remarqué les mouvemens continuels de leur tête qu'iis dirigent tantôt à droite tantôt à gauche , afin que rien de ce qui est au dessous d'eux ne puisse leur échapper; qui après les auront vus, comme nous, se Jeter sur une charogne gi- sante au milieu des roseaux où elle avait été abandonnée, pen- seront peut-être comme nous, qw’iln'ya rien de bien étonnant que des Corbeaux aient pu apercevoir des. cadavres humains à W'avers des broussailles, Ces animaux, d’ailleurs, habitent les bois et les forêts; pourquoi dans leurs excursions à travers les arbres, l’un d'eux aurait-il pas découvert la proie dont plus tard toute une loupe a fait sa curée? Les Corbeaux sont comme les Vautours ; il suffit qu’un seul voltige en rond au dessus d’un cadavre ; Pour que tous ceux des environs le devinent et ar- rivent dessus. Au reste, pour qu’un corps répande une odeur q'1 puisse se sentir d'aussi loin qu’on prétend que le peuvent les Corbeaux ‘et autres Oiseaux à qui cette faculté est reconnue, 261 TT NN PT PNR PR RE TRE EE. Mais nous pensons que l’on peut avec plus de | qe l’odorat chez les OISE Oiseaux, nous croyons seule- ment qu'il a fort peu d’étendue, et que tout ce qu'on en à dit mérite restriction. Il paraîtrait, d’a- près les observations de Scarpa, que l’odorat est plus parfait chez les mâles que chez les femelles, Nous admettons ce fait ‘sans commentaires, vu qu'il n’a pas encore été en notre pouvoir de le juger. Mais revenons. Les narines ou orifices externes ( par opposition aux orifices internes ou arrières- narines situées vis-à-vis de la glotte), percées comme nous venons de le dire, dans la mandibule supé- rieure , offrent de nombreuses différences dans la forme et la position. Elles sont ou rondes , ou ova- les , ou linéaires , ou operculées , etc. Quant à leur position , elles sont basilaires ou basales , médianes, dorsales , latérales ou marginales. Ce sont là tout autant de caractères employés en ornithologie pour l'établissement des genres et même des gran- des familles. Mais si le tact, si le goût et si l’odorat sont peu développés dans les Oiseaux, la vue et l’ouie ont au contraire acquis un degré de perfection que l’on rencontre difficilement en dehors de cette classe. La vue surtout est, de tous les sens qui mettent l'Oiseau en rapport avec le monde exté- rieur , celui qui à le plus d’étendue. Aussi l’appa- reil dans lequel réside ce sens offre-t-il des parti- cularités remarquables. D'abord ce qui frappe lorsqu'on met à décou- vert les yeux d'un Oiseau, c’est le volume de ces il faut certaines conditions ; il faut que la putréfaction, par exemple, s'empare de ce corps : c’est ce qu'admettent les per- sonnes qui sont le plus portées à accorder aux Oiseaux un odo- rat excellent. Eh bien! nous pouvons affirmer que bien sou- vent nous avons vu des Corbeaux se jeter sur des chiens ou des brebis galeuses qui venaient de mourir. L'air n’é. tait certainement pas encore surchargé de molécules odoran- tes , autres que celles qu’exhalait l'animal pendant sa vie, et pourtant celui-ei était déjà la proie de l’Oiseau qui guette les charognes. D’autres fois, nous avons été surpris de voir des Corbeaux s’abattre sur des animaux qui reposaient. Cis Oi- seaux, trompés par un état de mort apparente, ne tardaient pas à fuir au moindre mouvement que faisaient ces animaux. Ici, comme toujours, c'était la vue qui les guidait : s’il en était autrement, on ne conçoit pas pourquoi, à moins que la faim ne les pressât, ils ne se jeteraient également pas sur tous ceux qui sont vivans, attirés qu'ils seraient par l’odeur qu'ils ré- pandent. , Après ce que nous venons de dire, nous ne nous amuserons pas à réfuter ceux qui pensent que les Pies et quelques autres Oiseaux fuient bien vite en sentant la poudre que porte avec lui le chasseur qui les poursuit. Ce sont là tout autant de fables inventées par l'ignorance la plus grossière et adoptées par ceux qui acceptent, sans réfléchir, une opinion, de quelque part qu'elle vienne, surtout lorsque cette opinion renferme en elle quelque chose qui flatte l'imagination. L’extrême défiance de ces espèces, qu’en a dotées bien gratuitement d’une faculté qu’ils sont loin d’avoir, est la seule cause qui les détermine à éviter l'approche d’un ennemi qui cherche à les surprendre ; car, soit qu’on ait un fusil, soit qu'on n’en ait pas. quelque direction que l'on prenne pour les atteindre, elles n’en fuient ni moins vite, ni moins soigneusement. D'ailleurs, que penser des Oiseaux qui peuvent sentir la poudre, éviter , par consé- quent les suites qui en résultent souvent pour eux, et qui viennent d'eux-mêmes s'offrir au coup meurtrier lorsque le chasseur les attend caché sous la ramée ? Nous avons vu plus d’une Pie se laisser ajuster tranquillement à dix pas de dis- tence et être victimes d’un sens qui leur faisait probablement défaut alors. Nous le répétons, celle erreur que nous ne com- battrons pas davantage, est des plus grossiéres , et l'admetire serait tomber dans l’absurd* OISE organes par rapport au crâne. En effet, enchâssés dans des orbites profondes et largement évasées, ils otcupentune grande étendue des parties lattrales de la tête. Généralement et proportionnellement plus grands que ceux des Mammiières, leur forme, au lieu d’être globuleuse comme chez ces dermers, c’est-à-dire orbiculaire, est hémisphérique. Ils of- frént en outre ceci de très-curicux, qu'à la demi- sphère représentée par la partie postérieure des globes oculaires, est adaptée une demi-sphère plus 22 pétite, constituce en partie par un cercle de pièces | osseuses dont nous allons parler , et par là cornée transparente. La plus excentrique des parties de Pæil des Oi- séaux, celle qui chez tous les Vertébrés porte le nom de sclérotique , de nature fibreuse, en géné- ral assez mince dans toutes ses parties, mais un peu plus en arrière , où elle est percte d’un trou pour le passage du nerf optique, est soutenue, au niveau et autour de la cornée transparente, par un cercle de pièces osseuses ou cartilagineuses dont le nombre et la disposition varient, mais qui tou- jours forment, en s’imbriquant les unes sur les aütres, une sorte de cylindre ou d’anneau assez dur et résistant. La cornce adaptée à l'extrémité de ce cylindre est remarquable par le degré de cour- bure qu'elle acquiert chez quelques espèces. À part ectte particularité, elle n'offre rien de bien inté- réssant à noler : il en est dé même de la choroïde de l'iris et de la rétine. Mais un organe nouveau , qui semblerait appar- tenir à cette classe seule, et qui a donné lieu à bien des conjectures sur les fonctions qu'il est destiné à remplir et sur sa nature , est celui auquel on a donné la dénomination de peigne ou bourse noire. Cel organe, avons-nous dit, paraît n’exister que chez les Oiseaux ; cependant M. de Blamville, qui le considère comme un appendice de l'enve- loppe vasculaire ou choroïde, pense qu'il n’est pas exclusif aux Oiseaux, comme on le croit géntrale- ment, et qu'il existe, modifié toutefois, chez beau- coup d’autres animaux. M. Giraldes, dans un ex- cclient mémoire sur l’organisation de l'œil, donne une opinion qui viendrait à l’appui de celle du sa- vant zoolomiste ; car il considère le peigne comme un grand procès ciliaire , destiné sans doute à ai- der l’action des autres. Quoi qu'il en soit, ce peigne, dont la structure est cellulo-vasculuire , paraît tirer son nom de la forme carrée et lamel- leuse qu'il présente, bien toutefois que cette disposition ne soit pas générale; car chez quelques espèces, telles que le Casoar, l’Autruche, le Hi- bou, etc., elle ressemble à une bourse conique. Les plis qu'il offre, retenus dans une situation fixe par une lame de tissu cellulaire qui se distingue, par sa blancheur , de la teinte noire qui colore le peigne, varient de trois à seize. Comme cet organe prend naissance à la face interne du nerf optique pour se porter de là jusqu’au cristallin, à la partie postérieure duquel il paraît s'attacher , quelques anatomistes ont cru voir en lui un organe créé pour un but physique. Ils.ont dit que par cemoyen l'Oiseau avait la faculté de reculer ou d'avancer le OISE cristallin, et qu'il pouvait par conséquent ainsi habituer son œil aux distances: Cette faculté est en cfiet chez eux très-développée ; mais est-elle due. à cette particularité d'organisation que nous venons de signaler ? nous n’oserions l’affirmer. Nous ne dirons rien des parties accessoires ow deperfectionnement qui concourent encore à com- pléter l’appareil de la vision dans-la classe qui fait le sujet de cet article. Rien en elles de bien remar- quable à noter : toutes , l'humeur vitrée , l'humeur aqueuse , le cristallin , les muscles , les glandes la- crymales , diffèrent fort peu de ce qui existe chez les Mammifères. Au reste nous renvoyons au mot OEiz pour plus de détails. Un seul fait essentiel , important, autant que peuvent l'être tous ceux qui dominent dans une organisation, est celui de l'existence d’un troi- sième voile palpébral. Tous les Oise:ux ont, outre les deux paupières horizontales l’une su- périeure, l’autre inférieure, dont les bords, dé- garnis de cils, sont pourvus quelquefois de petites. plumes particulières qui en tiennent lieu; ious les Oiseaux, en outre de ces deux paupières, ont “encore, disons-nous , une troisième membrane: palpébrale, placée verticalement au dessous des autres. « C’est, dit M. de Blainville, un repli fort étendu de la conjonctive, translucide, situé obli- quement à l’angle nasal de l'œil, de forme triangu- laire, et dont le bord libre est oblique de haut en bas et de dehors en dedans , du moins quand elle est étendue; car dans l'étai de repos cette mem- brane se plisse verticalement dans l’angle de l'œil.» Cette paupière, par l'action d’un muscle spécial (le pyramidal) ; peut être déroulée ou tirée comme un rideau au devant de l’œil, et servir par consé- quent, soit à nettoyer cet organe et à le débarras- ser des corpuscules qui seraient venus s’y fixer, soit à le protéger contre l’action trop violente de la lumière, en diminuant par sa présence l’inten- sité des rayons lumineux. On ne saurait se refuser à réconnaître que ce ne soit à l'existence de cette troisième paupière que les Oiseaux de proie doi - vent la faculté de pouvoir regarder fixement le so- leil ; faculté dans laquelle le vulgaire a vu quelque chose d'insolite qu'il n’a pu s'expliquer , et de la- quelle sont nées des interprétations fausses et le plus souvent superstitieuses. Il phraîtrait aussi que c'est pour affaiblir la trop grande activité de la lu- mière que qüelques espèces d’Oiscaux ont leur pu- pille susceptible, comme celle des Chats, d’une contraction ou d'une dilatation plus ou moins grande , suivant que la lumière est plus ou moins vive. Les Oiscaux de proie nocturnes sont géné- ralement dans ce cas. Il est inutile de dire que le nerf optique est le sensus de l'œil , et que c’est lui qui percoit les im- pressions du monde extérieur. On se tromperait fort si l'on croyait que tous les Oiseaux ont l'organe de la vue développé au même degré. Chez eux, il est vrai, on ne trouve pas de différences essentielles ; mais il.en est quel- ques unes qui sont assez intéressantes pour que nous croyions devoir en parler, et ces différences OISE 263 ————— Se toutes spéciales sont en rapport, d’après le savant | auteur des Principes d’anatomie comparée , ou avec le mode de nourriture , soit pendant le jour , soit durant la nuit, ou avec le séjour habituel des Oiseaux. Ainsi, ceux qui se nourrissent de proie vivante qu'ils chassent et poursuivent de vive force, ont, en général , l'organe de la vue plus développé et, par “conséquent , ce sens plus parfait. Nous ne pré- tendons pas seulement parler ici des Oiseaux de proie proprement dits, dont tout le monde con- naît la puissance de vol et l’étendue de la vue. Qui n’a, en effet, une-fois au moins, été frappé d'éton- nement en voyant le Faucon du haut des airs et d’une distance qui le rendait presque impercepti- ble, tomber sur un tout petit animal? Mais pour nous, ceux-là se nourrissent aussi de proie vivante, qui chassent les insectes au vol, et ceux-là n’ont pas moins été favorisés par la nature sous le rap- port de la vue; car si nous sommes surpris qu'un Epervier ou une Crécerelle ait pu apercevoir de ‘fort loin le Mulot ou l’Alouette qui couraïent dans l'herbe , nous devons l'être également lorsque nous voyons un Gobe-Mouche s téérer contre le Mou- cheron qui vole, l’Hirondelle happer sous nos yeux la Mouche qu’elle avait déjà apercue d’une distance fort grande , où le Martinet dont la vue est telle- ment perçante qu ’il peut distinctement apercevoir un objet de cinq lignes de diamètre ( ce qui est certes beaucoup plus petit qu'un Passereau où un Rat) à la distance de plus de trois cents pieds. Les Oiseaux erépusculaires, ou ceux qui cher- chent leur nourriture lorsque la nuit se fait, ont proportionnellement les plus grands yeux. La ré- tine , chez eux, est très- sie et susceptible de sentir une petite quantité de rayons lumineux ; la upille peut aussi se dilater Étues ra de sorte qu'il y a dans l'œil de ces espèces une combinaison et une modification admirables, pour qu'à la fa- eur d’une lumière excessivement faible , l’animal puisse apercevoir sa proie. Ce qui paraît le plus apporter des différences dans l'appareil de la vision, chez les Oiscaux , c’est la densité du milieu dis lequel chacun d'eux est appelé à vivre. Depuis l’Aigle, qui s'élève dans les airs, jusqu’au Pingouin, qui a des habitudes es- sentiellement aquatiques ; depuis les espèces ter- restres, telles que les Gallinacés, jusqu'à celles qui s'y rendent quelquefois, comme certains Echâssiers et certains Palmipèdes, on peut obser- ver des différences caractéristiques , surtout dans la forme du cristallin. En vérité, plus on y réfléchit et plus on voit que la nature, dans son admirable prévoyance, n’a rien négligé pour rendre possible l'existence des espèces. « fe sens de la vue, dit Buffon, étant le seul qui produise les idées dé mouvement, le seul par lequel on puisse comparer immédiatement les espaces parcourus , et les Oiseaux étant de tous les animaux les plus habiles, les plus propres au mou- vement , il n’est pas étonnant qu'ils aient en même temps le sens qui les guide plus parfait et plus sûr que celui des Mammifères. Ils peuvent parcourir dans un très-pelit temps un grand espace ; il faut donc qu’ils en voient l'étendue et même les limites. Si la nature, en leur donnant la rapidité du vol , les eût rendus myopes, ces deux qualités eussent été contraires ; l'Oiseau n'aurait jamais osé se ser- vir de sa légèreté ni prendre un essôr rapide ; il n'aurait fait que voler lentement, dans la crainte des chocs et des résistances imprévues. La seule vitesse avec laquelle on voit voler un Oiseau peut indiquer da portée de sa vue, jé ne dis pas la por- tée absolue, mais relative : un Oiseaw dont le vol est très-vif, direct et soutenu, voit certainement plus loin qu'un autre de même forme qui néan- moins se meut plus lentementet plus obliquements et si jamais la nature a produit des Oiseaux à vue courte et à vol très-ra pide ; ces espèces auront péri par cette contrariélé de qualités , dont l’une non seulement empêche l'exercice de l’autre, mais expose l'individu à des risques sans nombre : d'où l’on doit présumer que les Oiseaux dont le vol est le plus court et le plus lent sont ceux aussi dont la vue est la moins étendue, comme l’on voit dans les Quadrupèdes , ceux que l’on nomme pa- resseux (l’Uneau et l’Aï), qui ne se meuvent que lentement , avoir les yeux couverts et la vue baëse. » De cette page ingénieuse du maître, la finalité ressort tout entière pour venir confirmer le prin- cipe que nous avons énoncé en commençant. La nécessité pour l’Oiseau d’avoir avec uu:vol rapide, dmeet ou soutenu, une vue excellente, est un fait qui n’a pas d'exception. 11 semblerait même que dans la nature l’une de ces facultés ne peut exister sans l’autre. | Bien que chez les Oiseaux on ne rencontre pas ce qu'on appelle une conque auditive, c’est-à-dire un organe propre à colliger les sons , l’on peut dire qu après la vue, l’ouïe est ch°z eux le sens qui a acquis le plus de finesse. Nous ne citerons pas pour seule preuve la facilité avec laquelle la plu- part retiennent les airs qu’on leur apprend et mème des paroles; nous ne verrons pas dans le plaisir qu'ils trouvent à chanter continuel'ement , à ga- zouiller sans cesse, comine le dit Buffon, surtout lorsqu'ils sont le plus heureux, nous ne verrons pas là le seul indice d'un sens perfectionné ; non. Mais, prenant des caractères plus généraux, SUS— ceptibles de pouvoir être appliqués à toute cette classe, nous donnerons encore comne preuve de l'exc ellence d: ce sens dans les Oiseaux, la faculté qu'a chaque espèce de pouvoir distinguer de fort loin le chant ou les cris d’ appel de son espèce , lorsque les chants ou les cris d'appel d’une foule d'autres Oiseaux se font entendre en mème temps. Ils paraissent être plus particulièrement affectés des sons qui leur sont connus ; ils les percoivent = bien que faibles et couverts par mille autres sons, avec une facilité presque incroyable. L'appareil auditif en lui-même n'offre de remar- quable que sa simplicité relalivement à ce qu’on connaît dans l'homme. Nous avons déjà noté que les Oiseaux sont dépourvus de conque auditive, à moins qu'on ne considère comme telle la valvule OISE 264 OISE membraneuse que l’on distingue dans l'oreille des : Hiboux et des Chouettes, ce que quelques anato- mistes sont portés à admettre. Nous ferons encore remarquer qu'on ne trouve plus, comme dans les Mammifères , de limacon proprement dit ; un petit tube terminé par un cul-de-sac en tient lieu; la chaîne des osselets est également dans une dispo- sition différente , et tend à passer aux fouctions de déglutition. Les canaux demi-circulaires , au nom- bre de trois, deux à peu près verticaux, et l’autre horizontal, s’étendent dans le crâne et sont envi- | ronnés de nombreuses cavités aériennes en com- municalion avec la caisse du tympan. De tous les Oiseaux, ceux qui se nourrissent de proie qu'ils chassent durant la nuit , ont l’appareil d’audition le plus perfectionné. Quelques physio- logistes ont prétendu qu’en général le sens de l’ouie dans les Oiseaux est plus étendu que celui des Mammifères. Cette opinion est susceptible d'être controversée. Si les Oiseaux, dans beaucoup de cas, peuvent percevoir un son quelconque à une distance considérable et telle qu'il serait im- possible à un Mammifère d’entendre , c’est que les premiers se meuvent dans un milieu où le son peut leur arriver sans obstacles , tandis que les seconds vivent habituellement dans des lieux qui empé- chent celui-ci de se propager et par conséquent d’é- tre percu de fort loin. Un Oiseau qui repose à terre ou sur l’arbre de la forêt, celui dont le vol est bas, entendra certainement à des distances bien moins grandes que cet autre qui vogue dans les airs : c’est ce dont il est facile de se convaincre (1). « Mais il ÿ à un sixième sens qui, quoiqu’in- termittent, semble, lorsqu'il agit, commander à tous les autres et produire alors les sensations do- minantes, les mouvemens les plus violens et les (4) Lors du passage annuel qui a lieu ordinairement en septembre et octobre (ici, nous prenons à témoin toutes les personnes qui, poussées par le plaisir de la chasse, ont suivi ce passage), il arrive fréquemment que la prévision d’un mauvais temps est cause que les Oiseaux volent en rasant pres- que la terre; d’autres fois, c’est le vent qui les force à s’a- baisser ainsi. Eh bien! dans ces cas, il est rare de les voir se rendre à la voix qui les appelle; ils passent outre sans s’arrè- ter (toutefois, lorsqu'ils sont en dehors de certaines limites, car, comme nous allons le dire, S'ils passent assez près pour que la voix des appeaux leur arrive, ils donnent , selon l’ex- pression des chasseurs ) ; lorsqu’au contraire , le ciel leur pré- sage une belle journée, lorsqu'ils tiennent le haut des airs, alors la chasse est fructueuse; car alors ils tombent au moindre cri d'appel quelqu’élevés qu'ils soient; on les voit même se retourner bien souvent pour voler à leur perte, lorsque déjà ils ava ent dépassé les filets, et que le pipcur, à cause de leur éloignement, désespérait de s’en emparer. Comment expli- . quer ce fait, qui, nous le répétons, se présente fréquemment; si ce n'est par les circonstances de position qui ont servi plus ou moins favorablement l’onie de l’'Oiseau? Dans un cas , nul obstacle ne s'opposait à ce que la voix des appelans arrivât jusqu’à lui, et dans l’autre, son vol près de terre ne lui per- mettait pas de recueillir les sons, ni aussi nettement, ni d'aussi Join , et ce qui le prouve, c’est que si la distance qui sépare celui-ci de ceux qu’on a placés pour je piper, est assez peu grande, on le voit se rendre à leurs cris. Pour nous, il reste- rait donc encore à juger si les Oiseaux ont l’oute plus étendue que les Mammifères. Il est probable que, si Pon placait ces derniers, ceux du moins qui ont ce sens convenablement dé- veloppé, dans les mêmes circonstances, l’on verrait qu'ils ne le cèdent en rien, sous ce rapport, aux animaux dont nons faisors l'histoire, puisque ceux-ci placés près de terre, parais- sent ne pas inieux entendre qu'un Mammilére, affections les plus intimes; c’est le sens de l’a- mour, » Buffon , à qui nous empruntons ces paro- les, en admettant ce sixième sens dans les ani- maux, n’a pas été assez heureux pour trouver par- tout des convictions. Il a parfois rencontré une vive opposition , qui presque toujours a démontré jusqu'où peut être poussée la discussion lorsqu'on n’attache pas la même valeur aux termes dont on se sert. La plupart des physiologistes, ne conser- vant le nom de sens qu’à ces facultés qui mettent un animal en rapport avec le monde extérieur, ont refusé de donner cette dénomination à des sensa- tions intimes, toutes spéciales, qui naissent du rapprochement des sexes; et pourtant si la vue d’un objet, si le son, si la saveur, si l'odeur que produit un corps quelconque, si l’attouchement d’une chose impressionnent le cerveau de telle ou telle autre manière, l’on peut avouer aussi que l’étreinte amoureuse de deux êtres, le contact qui en résulte, affectent le système nerveux d’une fa- con toute particulière. M. Laurent, qui a compris toute la pensée de Buffon , a, en considérant et en invoquant les faits qui lui étaient fournis par les mammifères (les didelphes ou marsupiaux princi- palement) et les insectes , a, disons-nous, démon- tré et prouvé d’une manière irrécusable, dans ses savantes lecons de la Faculté des sciences, l’exis- tence de ce sixième sens, qu’il nomme sens du toucher génital. Rallier les esprits à la même opinion est chose difficile, nous le savons; aussi, quelle que soit celle de nos lecteurs au sujet de ce sixième sens, le considérant, nous, comme admis et comme prouvé, nous indiquerons les parties par lesquelles il paraît s'effectuer; mais comme ces parties sont une dépendance des organes de la génération , don- ner une description totale de ceux-ci, ce sera les faire connaître. Chez les Oiseaux, les organes génitaux présen- tent des caractères trè$-remarquables. En général, les mâles sont dépourvus d’organe excitateur , c’est- à-dire de pénis ; du moins le tubercule qui en tient lieu dans le plus grand nombre d'espèces est telle- ment réduit, il est si peu distinct par lui-même , qu’en vérité on ne saurait le considérer comme existant réellement. Nous sommes pourtant loin de vouloir donner ce caractère comme absolu ; nous disons seulement que l’absence de pénis n’est constatable que dans la généralité des mâles. Quel- ques espèces, en ellet, semblent faire exception. Il est vrai que le tubercule qui, chez les Oiseaux tels que le Casoar, lAutruche, la Cigogne, le Hocco, et les Canards en général, tient lieu d’or- gane excitateur, et que l’on considère comme tel, est loin par sa structure et par sa forme de ressem- bler au pénis des Mammifères; mais il en est au moins l’analogue par ses fonctions ; car chez les espèces que nous venons de citer, il ya intromis- sion, sinon complète, du moins partielle à de ce tubercule , et c’est par le moyen d'une gouttière creusée à sa face supérieure , lorsque cet organe est rentré dans le cloaque, mais devenant infé- rieure lorsque l’accouplement se fait, que le fluide fécondateur, oo OISE fécondateur est porté vers les organes génitaux de | Ja femelle, On peut donc encore constater, chez certains Oiseaux, la présence d’une verge, . de forme toutefois variable selon les espèces , et dans la structure de laquelle entrent des muscles et des tissus fibreux et caverneux. C’est en elle que ré- side le sens du toucher génital mâle. Müller , dans un mémoire lu à l’Académie royale des sciences de Berlin (Séance du 17 nov. 1836 ), sur les organes sexuels des Oiseaux mâles du genre Autruche , a reconnu deux types divers dans la structure de ces organes chez cette famille, Nous nous bornerons à signaler ce travail; entrer dans des considérations qui sont du domaine de l’ana- tomie purement descriptive, telle n’est point la tâche que nous nous sommes imposée. Disons seulement que , d’après Müller, ces Oiseaux, par la forme de leur verge, se rapprochent autant et même plus des Reptiles amphibies que des Mammifères. Mais l’organe essentiel de l'appareil génital mâle consiste en deux testicules (1) situés au dessus des reins sur la ligne médiane. A ces testicules sont contigus , par l'intermédiaire de l’épididyme, les canaux déférens, étroits et flexueux, qui se rendent dans le cloaque à côté de l’ouverture des uretères. Il paraïtrait d’après les remarques de Tannenberg et de Tiédemann, que le testicule gauche est toujours plus gros que celui du côté droit. Ce fait énoncé par des auteurs dont le nom seul est une garantie pour la science, semble éta- blir la plus grande analogie entre les parties géni- tales du mâle et celles de la femelle. L’on sait, en effet, que, chez celle-ci, ce sont les organes de gauche qui persistent, tandis qu’au contraire ceux de droite s’atrophient. Il est bien remarquable pourtant qu'un animal qui, primitivement, offre , quant à son appareil génilal, une parfaite symétrie, qui possède deux ovaires comme aussi deux ovi- ductes très-distincts les uns des autres et très-iden- _tiques, perde plustard,en avançant vers l’âge adulte, cette conformation symétrique; et ce qui a lieu d’é- tonner , ce qui à fait naître bien des conjectures, c’est que ce soit en général l'organe de gauche qui s’accroisse au détriment de celui de droite. Celui-ci est en effet réduit à un petit tubercule , comme Emmeret l’a reconnu le premier, lorsque l’autre acquiert un développement normal. Il n’est pas sans exemple pourtant que l'ovaire et l’oviducte droits aient persisté pour remplir les mêmes fonctions que ceux de gauche ; mais ce sont Ià des cas éx- ceptionnels très-rares , et, chose digne d’être no …tée, ces cas n’ont encore été offerts que par les Oi- seaux de proie. :, Quoi qu'il en soit, deux parties entrent ordinai- rement dans la composition de l'appareil génital _ femelle; ce sont l'ovaire et l’oviducte. L'un et ————————— (4) Il est rare qu’on en rencontre plus de deux; mais assez souvent on n’en voit qu’un seul. C'est avec ces parties, aux- quelles l’art culinaire donne fort improprement le nom de ro- gnons, extraites des Coqs et jointes aux crêtes que fournissent les mêmes Oiseaux, que l’on fait des ragoüts fort estimés par les gastronomes. T. VI 265 OISE l’autre diffèrent beaucoup de ce qui existe chez les Mammifères. L'un, tout bosselé et ayant la forme d’une grappe de raisin , renferme les œufs, et l’au- tre, dans lequel M. Geoffroy Saint-Hilaire a rée- . connu un pavillon, une trompe de Fallope, un utérus et un vagin ( distinction qui peut bien se déduire de l’analogie, mais que n’a point établie la nature } , livre passage aux œufs pour être rejetés au dehors. ( /’oy. pour plus de détails à ce sujet l’article Ovoocrs. ) Dans l’un et dans l’autre sexe les organes géni- taux éprouvent d’une manière bien sensible l’in- fluence des saisons. Durant l’époque des amours, ils acquièrent un développement notable. C’est ce qui avait déjà été remarqué dans les temps an- ciens, chez le mâle. Antequam coëant, dit Aristote, quibusdam sunt parvi, quibusdam obscuri , tempore coïtis majores fiunt. (Aristoteles in Jonston, præfa- tio de Avibus. ) L’âge influe également sur le dé- veloppement de ces organes. Chez les vieilles fe- melles , l'ovaire et l’oviducte reviennent à des pro- portions presque aussi exiguës que celles qu'ils avaient pendant les premiers temps de la vie. Enfin , chez les Oiseaux, les plexus incubateurs, dont nous parlerons en traitant de la circulation , peuvent être considérés comme des organes géni- taux accessoires. Il est inutile de dire que, l’appareil sexuel mâle et femelle étant très-peu perfectionné, le sens du toucher génital chez les Oiseaux doit l'être également peu. D'ailleurs l’on sait générale- ment que la copulation , chezle plus grand nombre d'espèces , se fait par affriction ou par simple juxta- position en raison de l’absence d’un pénis; il est dès-lors probable que les sensations qu'ils éprou- vent, sans être moins vives, peuvent ne pas être aussi complèles que dans les Mammifères. Tels sont les sens qui mettent l’Oiseau en rap- port avec le monde extérieur, et par conséquent aussi avec ses semblables, et qui le déterminent à agir de telle ou telle manière. Mais pour que l’ac- tion s’accomplisse, pour qu’il y ait mouvement ou déplacement de la part d’un animal , il faut des or- ganes propres à l’exécuter. Ces organes sont les os, les muscles, etc., dont l’ensemble constitue l'appareil de progression ou de locomotion. Or, est-il, sous ce rapport, une classe de Vertébrés, nous dirons plus, un seul être qui puisse l’empor- ter sur les Oiseaux? non sans doute. Le reptile L ° 7° A lourd et pesant est fixé au sol qui l’a vu naître ; le poisson , dans son élément humide, fait bien quel- quefois des trajets considérables avec une vitesse extrême ; le mammifère peut parcourir aussi en peu d’instans des distances très-éloignées ; mais rien n'égale la célérité et la durée du mouvement de l’'Oiseau. Favorisé par des moyens locomoteurs puissans , plongé dans un milieu qui lui offre peu de résistance ;, lui seul peut parcourir vingt lieues à l'heure (1). Le principal mode d'action , le plus (4) Pour donner quelque idée, dit Buffon, de la durée et de la continuité du mouvement des Oiseaux, et aussi de la proportion du temps et des espaces qu'ils ont coutume de parcourir dans leurs voyages, nous comparerons leur vitesse avec celle des Quadrupèdes, dans leurs plus grandes courses: 434° Livraison. . 84 OISE imporlant des mouvemens de lOiseau, étant le vol , tout contribue’ àle rendre!facile. D'abord c’est , comme nous l’avons établi plus haut, un corps favorablement construit, des plumes ‘d’une’ légèreté remarquable, puis, ce que nous al- Jons dire ; ‘une disposition générale qui permet à l'air de pénétrer presque toute l’organisation. Les os mêmes, silourds dans les autres Vertébrés'et remplis dans leur intérieur d’une substance hui- leuse qui ne contribue nullement à en diminuer le poids , non seulement sont vides dans les Oi- seaux (1), mais de vastes cellules aériennes les parcourent encore (2). 11 n’est pas jusqu’à ceux de la tête qui ne présentent ce caractère. En effet, on est surpris de voir non seulement chez les espèces dont le crâne est le plus mince, mais encore chez celles dont la tête est surmontée d'énormes émi- nences osseuses , Où est surpris, disons-nous, de voir un diploé d'autant plus vaste que les os ou les protubérances osseuses sont plus forts ; contribuer considérablement à eur -donner cette apparence volumineuse : ailleurs il sera question de la signifi- naturelles ou forcées. Le cerf, le renne et l'élan peuvent faire quarante lieues en un jour;le renne attelé à uu traîneau en fait trente , et peut soutenir ce même mouvement plusieurs jours de suite. Le chameau peut faire trois cents lieues en huit jours ; le cheval, élevé pour la course, et choisi parmi les plus légers et les plus vigoureux, pourra faire une lieue en six ou sept minutes; mais bientôt sa vitesse se ralentit, et il serait incapable de fournir, une carrière un peu longue qu'il aurait entamée avec celte rapidité. Nous avons cité l'exemple de la course d'un Anglais, qui fit, en onze heures trente-deux mi- nutes, soixante-douze lieues, en changeant vingt et une fois de cheval; ainsi les meilleurs chevaux ne peuvent pas faire quatre lieues dans une heure, ni plus de trente lieues dans un jour (”). Or, la vitesse des Oiseaux est bien plus grande; car, eu moins de trois minutes on perd de vue. un gros Oiseau , un Milan qui s'éloigne , un Aigle qui s'élève et qui présente une étendue dont le diunètre est de plus de quatre pieds; d’où l’on doit inférer que Oiseau parcourt plus de sept cent cinquante-trois toises par miautes,.et qu'il pentse transporter à vinstlieues dans ue heure : il pourra donc aisément parcourir deux cents ieues tous les jours en dix heures de vol; ce qui suphose plusieurs intervalles dans-le-jour, etla muit-entière de repos. Nos Hi- ronlelles et nos autres Oiseaux voyageurs: peuvent donc se rendre de notre climat sous la ligne en moins de sept à huit jours. M. Alanson à vu étleuu, à la côte du Sénégal, des Hirondelles arrivées le 9 octobre, c'est-à-dire huit à neuf jours après leur départ d'Europe. Pietre della Valle dit. qu'en Perse ( Voyase, tom. 1, p. 416 ), le Pigeon messager fait en un jour plus de chemin qu'un homme de pied ne peut en faire en six. On conuaît l’histoire du faucon de Henri IT, qui s'étant emporté après une canepetière à Fontainebleau, fut pris le len- demain à Malte, etrecounu à l'anneau qu'il portait; celledu Fau- conles Canar es envoyé an duc de Lerme, qui revint d'Andalou- sie à l’île de Ténérife en seize heures, ce qui fait un trajet de deux cent cinquante lieues. Han; Sloane assure qu'à la Bar- bade, les Moneltes vont se promener en troupes à plus de deux cents milles de distance, et qu'elles reviennent le même jour. Une promenade de plus de sent trents lieues indique assez. la possibilité d'un voyage de deux cents; et je crois qu'on peut conciure de la combinaison de ces”faits, qu'un Oiseau de haut vol pent parcourir chaqne jour quatre ou cinq fois plus de chemin que le quadrupède le plus agile. (1) Dans le jeune âge pourtant, ils sont remplis de substance médullaire, qui se résorbe peu à peu, pour'être remplacée chez l'adulte par un vaste creux :qui règne dans toute l'étendue de l'os. (2) Carus voit encore une nouvelle /canse d’allégement dans <è que Pair-qui-remplit-les-différentes-cavités, ayant-servi à la ‘respiration , content une plus grande quantilé d'azote que d'air extérieur. (*) J'observerai cependant , à ce sujet, que si le cheval ne portait ‘point un cavalier, sans doute $onsaglité sevait beaucoup plus grande et ilpoavriit fournirunerplustonere carrière. L 266 OISE cation des os. ( ’oy. au mot SoueceTTe.) Ici nous entrerons simplement dans quelques considéra- tions qui sont du domaine de la physiologie plutôt que de l’anatomie. Jetons d’abord un coup d'œil sur la colonne vertébrale. Si, dans les Mammifères, si plus en- core dans les Repliles sauriens, ophidiens, etc., cette partie du squelette sert à la locomotion , il n’en est: pas de même dans ‘les Oiseaux; jamais celle-ci ne s'exécute au moyen de la colonne ver- tébrale. [1 y avait exigence physiologique pour immobilité complète d’une série de vertèbres ; il fallait qu’elles prétassent un point d'appui solide aux membres qui exécutent le mouvement ; aussi forment-elles en se soudant-un levier -inflexible. Cette disposition est surtout très-prononcée dans les Oiseaux voiliers (1). Cependant la colonne vertébrale n'est pas complétement immobile, ce caractère n’attemtque les vertèbres dorsales et sa- crées. Celles du'cou, dont le nombre varie deneuf à vingt-trois, peuvent êlre mues dans tous les sens. Une erreur que nous devons signaler parce que nous l'avons retrouvée dans quelques ouvrages modernes qui ne laissent pas que d’être estimés , est celle qui veut que la longueur du cou ( qui dé- pend du nombre ou de l'étendue des vertèbres qui composent celle région } soit toujours en rapport avec la longueur des jambes. Les auteurs qui ont ainsi conclu n’ont eu sans doute en vue que quel- ques espèces d’Echâssiérs, tels que les Grues , les Gygognes , les Hérons, chez lesquels il y a harmo- nie entre la longueur de la région cervicale et celle des membres postérieurs ; mais combien d’autres espèces ne trouve-t-on pas qui, avec des jambes fort courtes , possèdent un cou très-long, ou d’autres qui , avec un cou court ; ont les jambes fort longues ? Nous ne cilerons que deux exemples dont tout le monde pourra apprécier la valeur. Qui n’a été frappéde la longueur qu'offre le cou du Cygne (2)? pourtant ses pieds sont excessive- ment courts. Qui n’a vu ’'Echâsse, dont le cou contraste si bien avec l'étendue , l’on pourrait dire démesurée , des membres qui lui ont valu le nom qu’elle porte ? D'où vient que ces Oiseaux par leur organisation sont si manifestement en dehors d’une loi que l’on croyait applicable à toutes les espèces ? Nous le répéterons encore, c'est que la nature a fourni à chaque être des moyens en rapport avec ses besoins. Le Gygne, dans sa vie aquatique, cherchant sa nourriture au fond de l’eau, devait avoir un long cou afin de pouvoir atteindre les bas fonds ; et l’'Echâsse, trouvant la sienne à la sur- face du même élément, avait besoin non pas - qu'un grand nombre de vertèbres cervicales vinE (4) Dans le vieux Coq, les vertèbres dorsales finissent éga- lement par se souder depuis les vertèbres du cou jusqu'aux vertèbres sacrées; c'est au point même que les muscles s’atro- phient et que les tendons s’ossifient, lorque, les vertèbres se soudant entre elles le mouvement est devenu impossible. (2) Ce fait de la longmeur du cou dans le Cygne est telle- ment connu , qu'il est d'usage de dire d’une femme ; dont'le cou sort un peu dela règle ‘ordinaire ; qu’elle a un cou le Cygne. MA ie. ue np end Ne OISE 207 OISE a augmenter l'étendue de-cette région ; Mais au con: bréchet } qui sert à l'insertion des principaux traire que les os des membres postérieurs prissent | agens de la locomotion aérienne , c’est-à-dire des: le: plus grand développement possible en longueur, | muscles pectoraux; chez eux le plastron sternal afin qu'ils. fussent un moyen pour cet Oiseau, | n'a plus cette grandeur extraordinaire que présente qui passe sa vie sur les rivages , de s’avancer jus-| celui des Colibris, des Martinets, des Engoule- qu’à une certaine distance dans l’eau. Quelque point de l'organisation des Oiseaux que l’on con- sulte, on y découvre toujours le but final. L'on voit dès-lors que, la nature, pour arriver aux mé- mes fins , ayant modifié ou varié les moyens, il ne peut y avoir rien d’absolu dans cette prétendue loi.qui veut que la longueur du cou soit propor- tionnée à celle des jambes. Nous admettons pour- tant que c’est là un fait général; mais nous som- mes loin de vouloir en faire une règle que des ex- ceptions nombreuses et telles que celles que nous venons de citer détruisent infailliblement. Après les vertèbres cervicales, celles dont se compose le coceyx jouissent encore d’une certaine mobilité. On conçoit qu'il doive.en être ainsi, sur- tout dans les Oiseaux voiliers; car, les pennes qui les-dirigent dans le vol ( les rectrices ou pennes de la queue } s’attachant sur cette partie, il:deve- nait nécessaire qu’elles ne fussent pas entièrement fixes pour que leur mouvement favorisât: ceux qu’exécutentlesrectricesdans l’action de lalocomo- tion aérienne. Les vertèbres coccygiennes, variant de huit à dix, offrent encore ce caractère remar- quable, qu’au lieu-de diminuer insensiblement de la première:à la dernière, comme dans les Mam- mifères, elles conservent à peu près le même vo- lume jusqu’à la dernière qui s’élargit tout à coup, acquiert le, plus de développement, et offre des crêtes. saillantes, pour l’attache des muscles et l'insertion des pennes. Cependant , dans les Apté- nodites, dont la queue est .très-faible, pour ne pas dire nulle , les vertèbres vont en diminuant , la dernière étant quelquefois réduite à un petit os conique, comme cela se voit d’ailleurs d’une manière bien plus saillante, dans les espèces du genre Autruche. Elles rappellent à cet égard les vertèbres coccygiennes des Mammifères. Mais un perfectionnement qu'offre seul le sque- lette des Oiseaux, est celui qui est relatif à la dis- position du thorax, que: concourent à former les côtes et le:sternum. Il est vaste, jouit d’une mobi- lité excessive, et a de plus acquis un degré de so- lidité remarquable par la réunion des côtes entre elles au moyen de petites apophyses osseuses ; par la pièce sternale, qui est fort grande et formée d'un seul os, et par la soudure des vertèbres dorsales, comme nous l'avons déjà indiqué. Toute l’action; pendant le vol, se concentrant sur cette partie, le thorax, 1l devenait nécessaire qu'il y eût harmo- nie entre elle.et les forces qui devaient se pro- duire. Aussi veyons-nous les Oiseaux qui ne volent pas , tels que les Casoars, les Autruches, avoir le sternum (1) dépourvu de cette crête osseuse ( le (4) Le sternum des Oiseaux a été assez long-temps l’objet de discussions vives. Ces discussions, qui ont eu lien au sein de l'Académie, entre Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire, étaient relatives à la manière dont se fait l’ossification de cet os dans { vens, que l’on sait être d'excellens voiliers ; il est étroit et affecte une forme. bombée en avant; les apophyses qui contribuent à consolider les parois latérales de la cavité thoracique sont étroites ct grêles. Gette dégradation; si l’on peut ainsi appe- ler une modification dont le but est physiologique, se remarque déjà dans plusieurs Echâssiers au vol pesantet lourd, et dans un grand nombre de-Gal- linacés. Mais un fait:qui aurait lieu d’étonner, s’il n'était expliqué parles mœurs de l'Oiseau , est ce- lui que fournit le, sternum des Manchots. Sous le rapport de son développement, il ne le cède pres- que en rien à ceux des meilleurs voiliers. Gette exception apparente est due à l'usage que cette es- | pèce fait de ses membres antérieurs pour la nata- Lion : à cet effet son membre alaire a été également pourvu d’une sorte de rotule. Chez les Oiseaux’ marcheurs ou coureurs, les parties postérieures se sont développées en raison inverse des parties antérieures. Si, chez eux, le: sternum et tous les os attenans ont pris un carac- tère de faiblesse, s’ils ne sont pas pourvus de ces claviculés fortes, solides et élastiques qui servent à favoriser la locomotion ‘aérienne, en se déten- dant comme un arc et en repoussant les ailes, lorsque celles-ci, pendant action du vol, sont rapprochées du corps par les puissances musculai- res ; si, chez eux , l’omoplate ; l'humérus, les os de l’avant-bras et'ceux de la main, comparés à ceux des Oiseaux de-proic, des Pétrels, des Fré- gates, se trouvent être réduits à leur plus simple: expression, comme dans les Autruches, les Ca- soars ; l’ôn peut dire que, par compensation, leurs: membres: postérieurs et’ leurs’ dépendances ont, plus que dans les Oiseaux voiliers, acquis un de- gré dé’ solidité remarquable. Chez eux, les os du bassin offrent des surfaces plus vastes , des dé- pressions plus profondes et des saillies plus grandes. pour l’attache des muscles; les os des jambes sont les Oiseaux. En laissant de côté le :cas exceptionnel de ceux qui n’ont pas de bréchet, et notamment de l’Autruche, Cu- vier n'avait connu que deux modes d’ossification, par deux points-etpar cinqétilétaitporté à penser que ces deux modes étaient les:seuls dans toute la série ornithologique , le premier paraissant être propre aux vrais Gallinacés , l’autre à tous les Oiseaux. Mais, M: Lhérminier, qui a depuis long-temps pu- 'blié-unstravaiksur la -conformation-des sternums, tendant à | confirmer, par des observations nombreuses, la pensée qu’a- vait feue et qu'avait déjà exécutéé M. de Blainville , de faire servir cet os comme caractère zoologique propre à bien éta- blir.les familles naturelles ( moyen: qui, nous devons le dire, commence à être employé avec succès, après avoir eu de nom- breuses improbations), M. Lherminier, disons-nous, a re- connu que si aucun antre Oiseau ne présente exactement les cinq pièces sterniles des Gallinacés , il en est, tels que les, Faucons, les Bécasses, les Mouettes, les Pingouins, qui of- frent ces cinq pièces disposées d’une manière analogue. IL a vu aussi que parmi les Oiseaux où le nombre des poinis d'os sification diffère , beaucoup présentent un mode de dévelop- pement différent de celui du Canard, certaines espèces ayant tois pièces principales, et’ d’autres quatre. Enfin, il a con- staté que l'on pouvait en compter jusqu’à six dans les Piscons, ! mm mets OISE 268 OISE RE ————————————— — —————————_— — — ….…— — .————_—_—_—_—_—_—_…__ . gros, forts et solides; il y a donc, sous ce rap- port, antagonisme entre les membres antérieurs et les postérieurs : l’un est toujours développé en raison inverse de l’autre. Ce fait, qui paraît être général, n’est pourtant pas absolu ; car on trouve que les espèces qui se servent du membre postérieur pour saisir une proie ou pour se retenir à des corps , ont le sque- lette de cette partie presque aussi perfectionné que celui duquel dépend la puissance de vol. Nous de- vons cependant citer ici un cas en apparence ex- ceptionnel, surtout si l’on n’a égard qu'à la lon- gueur des parties osseuses, et ce cas nous conduira à réfuter une opinion émise par plusieurs ornitho- logistes et adoptée par un grand nombre de per- sonnes. Nous voulons parler du peu d’étendue que présentent en même temps les os de l'aile et ceux de la jambe des Martinets et des Colibris. On est étonné de voir combien sont courtes les parties solides de ces deux membres; mais lorsqu’on ne se hâte pas de porter un jugement de visu, lorsqu'on vient à les comparer attentivement , on constate que les os des ailes , bien que courts, sont larges , forts et parsemés d’aspérités saillantes, tandis que ceux des jambes sont faibles et grêles ; en outre , le sternum , les clavicules, les omoplates , annon- cent un vol énergique, lorsqu'au contraire les os du bassin portent avec eux un caractère de fai- blesse qui indique combien peu ces Oiseaux font usage de leurs membres postérieurs. D’ailleurs les organes accessoires de la locomotion aérienne, les pennes alaires, par leur développement et leur disposition, sont un type de perfection. C'est parce que tout le monde connaît la vitesse avec laquelle le Martinet vole, que nous le choisi- rons pour exemple , afin de démontrer que la ra- pidité du vol ne coïncide pas avec une aile vaste, large , et dont les leviers sont longs, ce qu'ont prétendu quelques ornithologistes, mais bien avec une aile étroite et des os excessivement courts (ici nous ne prétendons parler que des os qui composent l'aile et qui en déterminent la lon- gueur ). La grandeur de l'aile indique une grande étendue dans le vol ; l'Oiseau peut se soutenir dans les airs long-temps et sans efforts ; sa progression peut même être quelquefois rapide comme celle de V'Albatros ; mais c’est ordinairement avec des le- viers courts que l’action est prompte, et plus ils le sont, plus la rapidité est grande. Voyez la Taupe : avec quelle énergie ne creuse-t-elle pas la terre ? Voyez le Martinet : quelle vélocité à fendre les airs! L'un et l’autre ont les membres antérieurs excessivement réduits , mais forts et servis par des muscles puissans. L'un fait dans la terre ce que l’autre fait dans l’air ; tous les deux avec les mêmes moyens, et tous les deux avec la même prompti- tude. Les Oiseaux-Mouches , qui ont recu, sous le rapport du squelette, une organisation en tout pa- reille à celle des Martinets, passent, au dire des voyageurs , rapides comme l'éclair. Nous n’entrerons pas dans de plus longs dé- tails au sujet du squelette ; nous laissons à l’anato- mie le soin de discuter les autres points importans, et nous renvoyons par conséquent au mot général SQUELETTE. Quant aux muscles, sur lesquels nous n’avons que fort peu de choses à dire, ils jouissent en général d’une contractilité extrême et ont un caractère qui se rattache d’une manière intime à celui de l’or- ganisation générale. En effet, avec une circulation rapide d’un sang très-chaud et riche en oxygène , avec une respiration vive et étendue , enfin avee un perfectionnement notable du système nerveux , toutes choses sur lesquelles nous reviendrons tout à l'heure , le système musculaire ne pouvait qu’ac- quérir le caractère qui le distingue. La fibre qui compose les muscles, sèche et ferme, est d’un rouge intense qui fait opposition à la couleur blan- che nacrée des tendons qui la terminent. Ce qui est d’une importance physiologique digne d’être notée, c’est que, à l'exception des Oiseaux de basse-cour, de ceux que l’homme a soumis pour ses plaisirs ou ses besoins, on ne voit pas dans les interstices musculaires de ces couches épaisses de tissu cellulaire que l’on rencontre assez souvent chez les Mammifères. Le mouvement développant les organes en rai- son inverse de l’inertie, et les Oiseaux étant de tous les êtres ceux qui paraissent le plus constam- ment agités, il eût été facile d’en déduire le grand développement des muscles. Mais de plus, en faisant l'application de cette loi aux diverses parties de l’Oiseau , on peut préjuger quelles sont celles qui, par l'accroissement qu’elles ont pris , dominent les autres. Nous avons déjà vu que, chez les Oiseaux voiliers , l'appareil osseux qui concourt à l’exécution du vol, a acquis un degré de solidité que n’offrent pas, chez les mêmes Oiseaux, les membres postérieurs, condamnés pour ainsi dire: à l'inaction. Or il en est de même des muscles. Les pectoraux étant les principaux agens de Ja lo- comotion aérienne, sont chez eux forts et puis- sans. Les Manchots, qui nagent au moyen de leurs deux paires de membres, et chez lesquels, par conséquent , tout le système musculaire est mis continuellement en activité, ont également les muscles pectoraux très-développés. Le fait mverse se rencontre chez les Coureurs ; les parties osseu- ses et charnues de la poitrine et des membres an- térieurs sont comme atrophiées , tandis que chez eux les muscles de la ceinture et des appendices postérieurs ont pris un accroissement prononcé. Mais en outre de cet accroissement , indice d’une progression terrestre très-énergique, le tissu fi- breux des muscles de la jambe est envahi par un dépôt de matière calcaire qui se dispose sous forme de lames osseuses, lesquelles, en augmentant la densité des organes dont elles font partie, sont en- core une disposition favorable à l’action des puis- sances (1). (4) Ces lames osseuses, dont nous parlons , sont à la con: naissance de tout le monde; car il n’est sans coutredit per- sonne qui n'ait constaté leur présence dans celte partie du Poulet, de la Perdrix ou de la Dinde, cte., que l’on romme vulgairement , mais fort improprement la cuisse : c’est jambe que l’on devrait dire, ‘OISE Les divers modes de locomotion des Oiseaux sont la progression terrestre ou la course , le saut et la marche; l’action de grimper , qui s'exécute , soit à la faveur d’une direction particulière impri- mée aux doigts, soit au moyen du bec ; la nata- fon, qui s'effectue au moyen des membres posté- rieurs organisés favorablement pour frapper l’eau ; l'action de plonger, qui, d’après Carus, doit ré- sulter autant de la compression des cellules aé- riennes que de la direction que l’Oiseau donne à ses pattes, et le vol. Celui-ci, le plus important de tous, s’exécute par les chocs successifs que les ailes impriment à l'air. Les Oiseaux, après s'être élevés, se dirigent dans l’espace à l’aide des plu- mes de la queue, qui agissent comme le gouver- nail d’un vaisseau, et en diminuant aussi le mou- vement de l’une ou de l’autre aile ; ils planent en étalant largement les rémiges et les rectrices, et en remplissant d'air leurs cellules aériennes, et ils se précipitent, ils fondent sur un objet avec plus ou moins de rapidité, en comprimant ces mêmes cellules, en rapprochant les ailes du corps et en les laissant dans l’inaction. Mais s’il est une fonction qui , chez les Oiseaux, domine toutes les autres, c’est, sans contredit, la respiration. Elle est, chez eux, plus étendue que dans aucune autre classe d'animaux, et est deve- nue en quelque sorte générale, puisqu'elle s’exé- cute dans presque toutes les parties du corps de l'animal: chez eux, il n’y a plus de diaphragme proprement dit pour tracer les limites des cavités thoracique et abdominale ; de ce muscle vaste et si caractérisé chez les Mammifères , il n’existe que de petits faisceaux de nature fibreuse plutôt que musculeuse ;, rejetés sur les parties latérales du corps; chez eux il y a donc communication entre les organes respiratoires et les viscères abdomi- naux, et, l'air pénétrant dans toutes les parties , même dans les os, comme nous l'avons déjà dit plus haut, il y a, si nous pouvons nous servir d’une expression qui traduit un état pathologique, il ya, disons-nous, un emphysème de presque tout le corps de l'Oiseau. Mais procédons à l'examen que nous avons à faire des parties qui concourent à former l’ensem- ble de l'appareil respiratoire des Oiseaux , de ma- nière à apprécier successivement tous les faits par lesquels s’accomplit la respiration. Les cavités naturelles que l'air traverse lorsqu'il est expiré et respiré , les fosses nasales et la bou- che, dont au reste nous avons parlé ailleurs , doi- vent être négligées pour ne nous occuper que de l'appareil essentiel de la respiration. Comme dé- pendance de cet appareil, nous parlerons d’abord de la irachée-arière, dont la forme générale pré- sente quelques caractères que nous ne devons pas négliger. Ce qui frappe d’abord dans la trachée-artère , c'est son excessive longueur par rapport à celle du cou. Chez les mâles de certaines espèces, son étendue est si grande qu’elle forme ‘divers replis qui, au lieu de se loger , comme il semblerait que A A D . . cela dût être, dans l’intérieur du thorax, se pla- 269 OISE cent dans l'épaisseur même de la crête du sternum, développé considérablement à cet effet. Ce fait se rencontre chez le Gygne chanteur ( Cycnus cano- rus } et chez la Grue; chez d’autres, ces flexuosi- tés sont moins grandes, la trachée étant plus courte , et elles sont seulement alors placées sous le jabot ; chez d’autres enfin , elle est assez longue pour former des anses qui ne se logent plus ni dans la crête sternale ni sous le jabot, mais au devant de la poitrine , entre la peau et les muscles pee- toraux (1). ; La structure de la trachée est également fort remarquable. De véritables anneaux presque en- tièrement osseux , séparés par de larges interval- les, de manière à pouvoir aisément être mus et changer de volume pour produire toutes les modu- lations de la voix; des muscles nombreux, mieux développés que ceux des Mammifères , entrent dans sa composition. Mais c’est surtout chez les Oiseaux chanteurs mâles que l’organisation de la trachée est arrivée à une perfection admirable. Les Palmipèdes et les Echâssiers offrent également des modifications fort remarquables de l'organe dont il est question. Chez eux, certains anneaux se soudent ensemble, se dilatent, produisent des renflemens qui affectent des formes différentes se- lon les espèces , et qui influent puissamment sur l'étendue de la voix. Ce caractère est exclusifaux mâles : les Canards, les Harles, l’offrent d’une manière très-prononcée. Les Oiseaux sont les seuls animaux chez lesquels on rencontre immédiatement à la division de la trachée, c’est-à-dire à la naissance des bronches, un second larynx, comparable au larynx supé- rieur (voy. Larvnx ), et dont la conformation est à peu près analogue à celui des Mammifères. C’est dans ce larynx inférieur, servi par des muscles nombreux chez les Oiseaux chanteurs et chez ceux qui ont la faculté d’imiter les sons étrangers, que se produit la voix. * Mais le caractère dominant de l’appareil respi- ratoire des Oiseaux est dans le poumon et dans les cellules aériennes , répandues , comme nous l'avons dit, par tout le corps de l’animal. Les poumons , remarquables par leur volume, le sont encore par leur non-division ; ils ne forment chacun qu’une seule masse sans lobe distinct, à moins qu'on ne considère les mamelons qui sont déterminés par 1 (4) Telles sont les modifications que la natare a apportées dans l’organisation des animaux d’une même classe, que l’homme doit apprendre par elles à être sobre de conclusions. Jusqu'à ce jour , on ne connaissait comme fait particulier d’un développement excessif de la trachée, que celui qu’offraient les espèces ( Cygne et Grue ) que nous venons de citer. Il sem- blait qu'un organe aussi essentiel que l’est celui qui donne passage à l'air, devait toujours , lorsque son étendue est trop grande, être protégé comme il l’est dans ces espèces ; mais voilà qu'un Oiseau nouvellement découvert, ou mieux ob- servé, vient, par la position qu’a prise chez lui la trachée, prouver le contraire. En effet, chez le Phonigame, la trachée, en sortant des poumons, se dirige en avant jusqu’au sternum, sur lé bord antérieur duquel elle se courbe pour descendre en arrière sur l'abdomen, en dessus des muscles qui ferment cette cavité et sous les tégumens qni constituent la peau. Cet exemple singulier est le seul encore qu’ait fourni la série ox= | nithologique. (7. pour plus de détails au mot PHONIGAME.) OISE ) 2 l'enfoncement.de, ces organes, dans l'intervalle des côtes, comme formant, des: lobes, ce qui serait abuser de la valeur de ce mot. En outre, toute leur surface est.criblée d’une infinité, de trous destinés à faciliter l’épanchement de l'air dans les cellules circonvoisines (1). Celies-ci, dont la disposition et le nombre varient selon les espèces, sont en com- munication avec les sacs aériens creusés dans les os,, de sorte qu'il ya une circulation, si nous pou- vons ainsi dire, de l'air, danstoutes les parties de l'Oiseau. Cest au point que, par un trou pratiqué soit au fémur, soit à l’humérus, on peut insufller le corps tout entier. Il en résulte, comme l'ont démontré les expériences de Vrolik et d’Albers, que. la respiration, chez les Oiseaux, peut être ou peut-être un goût plus agréable , après qu'elle avait été trempée dans l’eau, aller lui-même faire macérer cette substance dans son abreuvoir, avant de s’en nourrir. Evidemment cet acte de sa part résullait d’une comparaison ; or comparer, c esl Juger, D'ailleurs, si nous avions besoin de nous ap- puyer d’une puissante autorité, Cuvier dirait avec nous « que les Oiseaux ne manquent ni de mé- moire ni même d'imagination; car ils rêvent» ; or, avec de la mémoire et de l'imagination, il paraît impossible qu’il puisse n’y avoir en eux autre chose que de l'instinct. Virey dit également, dans le Dictionnaire de Déterville , que l’on peut enseigner aux Perroquets mille choses qui exigent non seu- lement de la docilité et une certaine flexibilité dans l’organisation, mais même beaucoup de mémoire et quelques lueurs de raisonnement. Ce qu’on a dit de l'intelligence bornée de cer- tains Oiseaux est quelquefois exagéré : l'esprit hu- main à cru voir dans la stupidité apparente de quelques uns, matière à proverbes ; ainsi il a dit : béte comme une Oie, pour désiguer le dernier de- gré d’intellect, dans son espèce ; tete de Linot , pour un homme de peu de sens ; butor (nom d’un Oiseau que l’on s’est plu à considérer comme l’em- blème de la stupidité), pour une personne stupide ; mais des proverbes ou des maximes qui émanent d’une observation mal faite ne prouvent rien : l’Oie, le Héron, et surtout le Linot, ne sont pas plus dépourvus d'intelligence que la masse COM mune des Oiseaux. Pourtant il paraîtrait que cette faculté est plus considérable, à mesure que l’on remonte des Palmipèdes , par les Echässiers et les Gallinacés, aux Passereaux, aux Rapaces, et aux Grimpeurs. Nous avons dit la nourriture des Oiseaux ; nous avons dit leurs amours ; nous avons parlé de leur reproduction, de leur chant, de leur langage na- turel, de leur intelligence ; eh bien ! toutes ces fa- cultés, tout ce luxe de plumage dont nous avons vu la plupart des mâles se revêtir , tous ces témoi- gnages d’une affection vive , d’une sympathie étroite , toute cette exubérance de vie, ces chants, ces jalousies , ces combats, en un mot tout ce que le printemps avait fait naître en eux de beauté, d'amour, de tendresse , tout cela cesse, tout cela disparaît avec les beaux jours. Le printemps avait commencé une métamorphose , l'automne en opère une autre, et ce changement ne s’effec- tue pas seulement à la superficie de l'animal ; ce ne sont pas seulement des plumes qui tombent pour faire place à d’autres plumes ; c'est quelque chose de plus profond , ce sont les organes de la génération qui se rapetissent , et avec cette mo- dification en eux, les sentimens qui s’éteignent. L'Oiseau redevient égoïste , il paraît ne plus vivre que pour lui. Il a impérieusement obéi à la nature en accomplissant le grand acte de la reproduction. À cet effet, son instinct l'avait guidé vers des lieux propices ; son instinct le conduit maintenant vers d’autres lieux. [i part, et lorsque l’influence des saisons se fera encore sentir, alors seulement ses affections renaîtront pour disparaître encore. Ce besoin général de voyager , favorisé par des moyens puissans de locomotion qui permettent aux Oiseaux de se transporter dans tous les lieux, contribuera à rendre toujours leur distribution scographique difficile à établir, surtout lorsqu'on LU 000 cn US NE CEE NU RER OISE aura plutôt égard aux genres qu'aux espèces; car | les genres sont soumis à des lois d'autant plus va- riables, que les espèces qui les composent sont plus haut placées dans la strie. Ge qui i favorise en- core leur cosmopolilisme, si nous pouvons ainsi dire, c'est une nourriture facile à trouver par- tout, et une organisation susceptible de suppor- ter toute sorte de températures. Or les Faucons sont favorisés sous ces deux rapports; aussi les rencontre-t-on dans tous les pays du monte. Celui qui habite nos contrées se retrouve également dans toute l’Europe centrale , et dans ar les régions où la température n'est pas très-éleyée. Les Oi- seaux de rivage se voient aussi sur presque tous les points du ‘globe. Beaucoup de genres, on re saurait le nier, sont cependant soumis à une cir- conscription géographique bien déterminée. Nous ne citerons que l'exemple des Colibris, que l on n’a encore pu éludier que dans une partie limitée de l'Amérique. M. Lesson, faisant son point de départ de la Ge- nèse du globe, attribue Ja dispersion de certains Oiseaux sur tous les points de notre univers, à la créalion successive des espèces, créalion.qui, pour- tant, aurait précédé ou suivi immédiatement le dégagement des terres du sein des eaux. « La création des espèces, dit-il, n’a pu être que successive, et non simultanée ; car si l’on admet que la surface de la terre a été couverte d’eau , il faut admettre aussi que les Oiseaux palmipèdes ont été créés pour vivre dans un fluide qui seul renfermait alors leur pâture ; que par suite les Ra- paces, fixés sur les sommets sourcilleux.des hautes montagnes , vivant de proie ou de charognes reje- ices par les flots, apparurent lorsque a terres se dégagèrent du sein des mers; qu’enfin les Echàs- siers se disséminèrent sur les-grèves, au niveau de la ligne des eaux , et que c’est ainsi qu’on peut se rendre compte de l'identité de quelques espèces sur presque tous les rivages du globe. Enfin lors- que la végétation se fut établie , apparurent les Oi- seaux omnivores, etc.; les Granivores ne purent naître que lorsque les plantes herbacées qui don- nent les graines dont ils s’alimentent , ou les végé- taux qui portent des fruits se furent développés. » IL y a dans cette manière d’expliquer la disper- sion de quelques espèces sur toute la terre, quel- que chose qui ne manque ni d’ori iginalité ni 13 pro- fondeur, Mais cetie opinion que n’a point assez am- plement développée son auteurpour la faire adopter sans scrupules, ne détruisant aucunement celle qui attribue la présence de telle ou telle autre GEPÊcE sur tous les points du globe à des circonstances gé- nérales et locales, . dont nous avons parlé plus haut, nous nous permettrons de consi- dérer celte dernière comme très-satisfaisante, et nous l adopterons jusqu’à ce que des faits nouveaux et positifs , tels que ceux, par exemple , que pourraient-fournir les débris fossiles (1), viennent nous convaincre que quelques espèces de Faucons, LE (4) On a rencontré beaucoup d’ossemens fossiles d'oiseaux - mais les terrains dans lesquels on les a rencontrés prouven” que ces débris sont dus à des perturbätions locales. Les gypses, 286 OISE que certains Canards , que quelques Echâssiersque l’on retrouve partout , datent à peu près de la sortie des terres du sein des flots. Les Oiseaux ont une vie très-longue, il en est, dit-on, qui vont au-delà de cent ans. Hésiode, par exemple, au rapport de Pline, donne à la Cor- peille neuf fois la vie de l'homme, ct trois fois au Corbeau; ce qui, d’après son caïcul, ferait pour l’une 720 ans et pour l’autre 240. Nous ne dirons pas quelle croyance l’on doit attacher à de pi reils contes. Ce ge il ya de bien certain, c'est que les petites espèces peuvent atteindre la ving- tième année. Au dire des observateurs, les Oiseaux de proie et les Perroquets iraient jusqu'à cin- quante ans. La captivité à laquelle on réduit quel- ques espèces abrége presque toujours le cours de leur vie. S Nous donnerons les moyens de conserver les Oiseaux en peau, et de les prendre aux piéges sans les endommager, à l’article TAxIDERMIE (veyez ce mot). $ UT. De L’UTILITÉ DES OISEAUX POUR L'HOMME ET DE LEURS MALADIES. L’attachement que l'homme a pour une chose quelconque est en raison des avantages ou des plai- sirs qu’il peut retirer de celte même chose. C’estlà un axiome de tous les temps, tellement clair et tel- lement démontré, qu'il suffit de l’énoncer pour que tout le monde l’admette. Ainsi les animaux qui lui sont le plus utiles, ceux .qui partagent ses travaux et ses faligues, ceux qui veillent sur lui, | ceux qui lui procurent une nourriture facile et agréable en même temps, sont aussi ceux sur les- | quels il veille, qu'il élève auprès de lui, ou dont il favorise la propagation par des moyens qu’il em- ploie à cet effet. Ù Si les Oiseaux n'avaient eu qu’un extérieur agréable ; sileurs mœurs n'avaient été que douces, gaies et aimables, ils n’auraient peut-être mérité de notre part qu’une admiration passagère ; mais, aux agrémens de leur physique, comme à leur gentillesse, se joignait une utilité réelle qui nous les rendait très-précieux, et nous en avons fait Ja conquête. Il est une foule d'espèces chez lesquelles toutes les parties, ainsi que les produits qu’elles donnent ctles services qu’elles rendent, sont d’un immense avantage pour le commerce social et pour l’agri- date: et celles-là l'homme, les a multipliées. en assez grand nombre pour que ses besoins ensoient satisfaits. L'Oie, le Canard, la Poule, la Dinde, le Pigeon, le Pain en un mot toutes les es- pèces qu'on est convenu d'appeler Oiseaux de basse-cour, qui lui fournissent , outre une nour- riture lente , l'une des Red l’autre du du- les calcaires d’eau douce de France et d'Italie, les terrains tertiaires et secondaires , surtout les premiers, en ont beau- coup fourni , et, L'on peut dire, de tous les ordres. Dans les calcaires d’eau donce , les Palmipèdes et les Échâssiers sont excessivement nombreux. On a même trouvé des œufs-et des plumes fossiles. Faujas Saint-Fond et l'abbé Croizet ont, dans des mémoires spéciaux, fait connaître. de nombreux exemples en ce genre. //oy. OISEAU FOSSILE, L A iii te és tt a ait te 287 OISE OISE nome mm ns vel, celle-ci des malitres fécales qui, desstchées et mises en poussière, sont pour les terres sur lesquelles on les épand, un tonique puissant et ar conséquent une cause de bonne récolte, enfin celle-là lai rend encore des services éminen; en détruisant les insectes nuisibles aux champs. Au reste, la chair des Oiseaux en général est pour tout le monde un aliment agréablé et sain; si l’on estime davantage celle qui est blanche, c’est parce qu’elle est plus délicate au goût, plus saine et plus facile à digérer ; telle est la chair des Galli- nacés; pourlant celle qui est noire, c’est-à-dire celle des Bécasses, des Vanneaux, enfin de presque tous les Insectivores, n’est ni moins savoureuse ni moins nourrissante que la chair des Oiseaux dont nous venons de parler : elle n’est qu'un peu plus excitante. D'ailleurs, de gustibus non est disputan- düm, et ce qui le prouve, c’est que l’Autruche est un régal chez les Africains , comme le Poulet en est un parmi nous. Nous ne répéterons pas ici ce que nous avons dit ailleurs , que, de tous les œufs des Oiseaux, ceux de la Poule sont lès meilleurs. (Voyez OEvr.) Mais c’est principalement sous le rapport des arts, du luxe, et de la mollésse, que les Oiseaux sont d’un emploi, l’on pourrait dire, général et ct d’une grande utilité. Ainsi, le duvet de certains Oiseaux d’ean,tels que l’Eider,le Cygne, fournissent à la molle volupté des coussins ou des vêtemens chauds et doux; les plum:s de l'Oie, du Canard, de la Poule et d’une foule d’autres espèces, pro- curent des lits en même temps élastiques et sou- ples, et de leur côté la coquetterie et le luxe em- pruntent quelquefois aux Oiseaux leur plus belle parure. « L'art qui s'occupe à parer nos femmes, dit Valmont de Bomare , emprunte des Oiseaux différentes plumes; tantôt il les attache à leurs. vêtemens , tantôt il les pose sur leur tête qu'il couronne; souvent il en orne le manchon des- tiné à garantir leurs mains de l'impression du froid. Dans tous les temps et chez toutes les nations sau- vages ou policées , les plumes ont servi de parure ; c’est avec les plumes de l’Autruche qu’on orne quelquefois le chapeau des rois, le casque des héros, et communément aujourd’hui le bonnet des dames: celles du Coq, de la queue du Paon, et notamment les plumes de l'Aigrette, dont les barbes fort longues sont fineset désunies ; les lon- gues plumes qui flottent sous les ailes et sur les deux flancs de l'Oiseau de Paradis , servent aussi à faire des panaches, » ‘ Là toutefois ne sont pas les seuls avantages que l’art retire des Oiseaux. C’est dans les grandes pen- nes des ailes de quelques espèces, telles que lOie et le Cygne, que l’on a trouvé des moyens d'écrire; celles du Corbeau servent à armer les touches du clavecin et deviennent d’une grande utilité pour les dessins à l'encre de Chine. Enfin, les anciens uti- lisaient encore les plumes des Oiseaux en en gar- nissant leurs flèches, qui, par ce moyen, acqué- raient un degré de justesse et de rapidité dont elles étaient dépourvues ; les sauvages les emploient encore aux mêmes fins. Ces avantages que l’homme retire de la plupart des Oiseaux, seraient seuls suflisans, sans doute, pour expliquer pourquoi il a attiré les uns auprès, de lui et pourquoi il.fait une guerre continuelle: aux autres ; mais ilest d’autres espèces qui lui en: fournissent de non moins réels, ce qui a valu à cesi mêmes espèces la protection des peuples. Telles sont: quelques Echâssiers qui purgent la terre des reptiles venimeux, tels sont encore les Oiseaux derproie, qui: ont un appétit prononcé pour les taupes, les rats, lés mulots, les chenilles, lés limacons, les vers, et pour une multitudé d’autres insectes, dont ils dé- barassent nos champs et nos moissons. L’Ibis, la: Cigogne étaient protégés par les anciennes lois de: l'Egypte; de nos jours, les Cathartes aura et: urubu le sont encore par celles du Chili et surtout» du Pérou. Les habitudes de ces espèces sont'telle- ment familières, qu’on les voit n'éprouver nulle: crainte, et vivre comme des Oiseaux de basse. cour, au milieu des.rues-et sur les toits des mai- sons, Leur utilité est d'autant mieux appréciée: sous une température constamment élevée et sons: un ciel habité par la race espagnole, que ces Oi- seaux semblent seuls chargés de l’exercice de la: police relativement aux préceptes d'hygiène publi, que, en purgeant les alentours des habitations, des charognes et des immondices de toutesorte que: l’incurie des habitans sème au milieu d’eux. Des: amendes assez forlés sont imposées à ceux. qui tuent un de ces Oiseaux, comme jadis à Thèbes, à Alexandrie, à Damas, etc., on punissait de mort celui qui avait eu l’imprudence de tuer le, dieu protecteur de l'Egypte, l'Ibis. Le Jaccana devient encore pour l'homme un, serviteur fidèle , il apprend à garder les trou- peaux, il fait la ronde ; 1l appelle de sa grande voix: les brebis qui s’éloignent, et devient, à cet égard, le rival de l'animal le plus intelligent et le plus utile à l’homme, le Chien. Nous pouvons encore tirer des avantages des Oiseaux de proie nobles, en lés dressant à la chasse {usage qui s’est perdu chez nous et qui n’existe plus que chez quelques uns de nos voisins), tout comme en Chine on sait en retirer des Gormorans qui deviennent d'ha- biles pêcheurs au profit de leurs maîtres. En un mot, les Oiseaux sont d'une utilité reconnue, et, sous plus d’un rapport, procurent des. avantages à l'homme. : Mais ne lui causent-ils pas des dommages ? ib n'est que trop yrai que , quelquefois , ils sont ex- trêmement nuisibles à ses moissons et à ses autres récoltes: aussi a-t-il fait parfois contre eux des lois sévères. Le gibier ou le poisson que quelques uns d’entre eux peuvent détruire , ne saurait être pris en considération eu égard aux services que: ces mêmes Oiseaux rendent en dévorant égale- ment les petits animaux nuisibles; mais ce que l'on doit considérer, ce sont les ravages des espè— ces granivores, € c’est contre elles que des lois ont été lancées , la plupart ge ces espèces ne peu— vent compenser le mal qu’elles font à nos fruits et à nos granges. s Pourtant il est des personnes assez 1gnorantes OIS 288 OIS des faits pour entreprendre de faire l'apologie des Oiseaux qui font le plus de tort à l'homme. Les grains et les fruits qu'ils dérobent au propriétaire leur étaient dus; car sans eux, toute une moisson, toute une récolte serait devenue , à les entendre, la proie des insectes. C’est un grand crime de tuer la Pie qui s’avance dans nos basses-cours, pour couper la tête à nos Poulets (bien que la Pie soit innocente d’un pareil acte); de faire la chasse au Bouvreuil, parce que cet Oiseau détruit une fleur en voulant saisir un insecte (quoique le Bou- vreuil soit essentiellement granivore , et qu'il ne se nourrisse jamais d'insectes ) ; mais surtout, ce ne doit être que par une aberration intellectuelle des plus fortes sans doute, que l’homme a dicté ces lois qui frappent d’anathème et vouent à la mort une des plus aimables et des plus utiles familles, celle des Pigeons bisets. Certes , nous comprenons aussi bien que ceux qui se font les justificateurs des déprédations des Oiseaux , que l’homme n’est pas le maître exclusif de la terre , et que tous les autres animaux ont leur part au soleil et aux pro- duits de la nature; car celle-ci en les créant a voulu qu’ils vécussent. Mais cette mêmenature, en faisant que l’homme füt leur ennemi , en lui don- nant les moyens d’en détruire des quantités consi- dérables et par conséquent de s'opposer à la trop grande multiplicité de ceux qui auraient pu lui être nuisibles, n’a-t-elle pas voulu établir par là un équilibre, comme elle a voulu que les carnivo- res fussent proportionnellement moins nombreux que les petites espèces qui doivent leur servir de pâture. Tout est providentiel dans ce monde ; l'homme ne fait, à l’égard des autres êtres, que ce qu'il devait faire; car la nature, en le créant roi de la terre, a sacrifié tout le reste, soit à ses besoins , soit à ses intérêts. Quoi qu'il en soit, ce qu’il y a de bien certain, c’est que, depuis des milliers d’années que les Oiseaux sont des victimes de la barbarie humaine, on n’a pas d'exemples (dans nos cantons toute- fois, car dans les pays chauds, en Egypte, à l’île Bourbon même, les récoltes qui sont encore en herbe, souflrent quelquefois de la trop grande abondance des insectes; l’on peut voir à l’article Marin ce que nous avons dit à ce sujet), dans nos pays, disons-nous, l’on n’a pas d'exemples que les insectes aient fait la guerre aux produits que l’homme récolte, au point de les détruire en entier; ce qui prouverait qu'il reste des vola- tiles en assez grand nombre pour dévorer les en- nemis déclarés de l’agriculture. S'il y a des exem- ples tels, on peut les expliquer, non par le nom- bre des Oiseaux rendu moindre par la barbarie humaine , mais par des circonstances qui ont fa- vorisé le développement des insectes, Mais ce qu'il y a de plus certain encore, c’est que, si on laissait multiplier l’innocent Biset, qui, lui, n’a jamais détruit un insecte, si on le Jais- sait multiplier, et vagabonder sans porter contre lui des lois qui permettent de le tuer à telle épo- que de l’année, celle des semences, par exemple, il est bien certain, disons-nous, qu’au Jieu d'ouvrir une belle moisson, au lieu de voir prospérer un. champ de fèves, de haricots, de pois, etc., on n'aurait à contempler que de rares épis, de l’ivraie, ou des chardons , et l’homme alors bénirait la na- ture de ce qu'elle a bien voulu lui envoyer pour son agrément, un Oiseau qui détruit ses espé- rances. Si ceux-là mêmes qui se font ainsi les apologis- tes des plus grands déprédateurs de nos champs, avaient vu,, comme nous, des coteaux de vigno- bles ravagés par des Perdrix et des Merles , et ne plus offrir au vendangeur une seule grappe, peut être leur amour pour ces Oiseaux n’eût été poussé jusqu'à l’apologie, qu’en les voyant servir sur leur- table. Mais, en général, les dégâts que font les Oiseaux et surtout les grandes espèces granivores et les petits frugivores, sont avantageusement compensés- par l'utilité de ces mêmes espèces comme ali- ment. De sorte que nous répéterons ce que nous avons dit plus haut d'une manière générale, que les Oiseaux sont plus utiles que nuisibles à l'homme. Si nous voulions dire tous les services que les. Oiseaux ont rendus ou rendent à l’homme, nous aurions encore à parler de ces espèces pélagiennes. qui viennent apporter l'espoir au navigateur perdu entre le ciel et l’eau, en lui annoncant une côte prochaine ; nous dirions que ce sont eux qui, dans l'enfance de l'humanité , ont probablement indi- qué au laboureur l’époque des cultures. Nul doute que l’homme n'ait cherché à se diriger dans ses travaux , soit d’après l’arrivée, soit d’après le dé- part de telle ou telle autre espèce. Avant qu'il eût appris à mesurer l’année, avant que pour luiily, eût des mois et des saisons, les Oiseaux devaient être son guide. D'ailleurs, même encore de nos jours, le peuple de la campagne ne voit-il pas dans le chant nocturne du Coq un indice de pluie, dans l’apparition inaccoutumée, soit d’une troupe de Jaseurs , soit des volées innombrables des Cor- neilles ou des Canards que le froid chasse du Nord, le pronostic certain d’un hiver rigoureux ? Nous trou- verions encore des faits qui tendraient à prouver que les Oiseaux n'étaient pas étrangers à certaines déterminations que jadis le laboureur prenait pour hâter sès semailles ou pour retarder ses récoltes. Et ne voyons-nous pas dans une époque qui n’est pas encore éloignée de nous de deux mille ans, un peuple, lorsqu'un besoin de connaître l'issue d’un événement futur le tourmentait , cher- cher à lire cette issue dans le vol, dans les cris d’un Oiseau ? Ne voyons-nous pas ce peuple, tant sa superstition était grande, tant ses préjugés. étaient enracinés , se laisser abattre ou relever son courage en entendant le devin se prononcer sur la manière dont les Poulets sacrés avaient mangé ? Tout cela se passait à Rome, à une époque où Rome n’était pas encore allée chercher dans la Grèce d’autres superstitions ; car la patrie d’Aristote a eu les siennes en ce genre, et c’est dans les livres grecs que les Romains, qui nous avaient transmis toutes ces fables, avaient puisé que de l’Ibis ou. du Courlis l’homme a appris à prendre un lave- ment, OISE ment, que l’Alcyon lui avait donné l'exemple de l'amour du prochain, le Vautour brun (ce qu’on a attribué au Pélican), celui de la famille, et le Cygne, les moyens d'avancer sur les flots. Nous le répétons, l’enfance de presque toutes les nations semble avoir eu des hommes qui ont jeté leurs regards sur les Oiseaux, pour leur demander soit des services réels, soit des services factices ou ima- ginaires. Maladies des Oiseaux. Les Oiseaux, outre les maladies qui leur sont articulières, ne sont pas étrangers à quelques unes de celles qui afligent notre espèce; et c’est surtout ceux que l'homme a réduits en captivité ou en domesticité, pour ses plaisirs ou pour ses be- soins, qui sont le plus sujets à des infirmités. Ceux qui vivent libres sont quelquefois soumis à des épidémies mortelles ; telle est, par exemple, celle qui a régné en avril dernier, dans le canton de So- leure. « On trouve, disait un journal suisse, de- puis quinze jours , dans les campagnes , une grande quantité d'Oiseaux mourans ou morts, la plupart de la famille des Grives. Ce n’est ni à la faim, ni au froid , que les Grives supportent à un haut dé- gré, que la cause de leur mort doit-être attribuée. Un grand nombre de ces Oiseaux, recueillis et soignés dans les maisons, ont également péri. On a remarqué que le caractère dominant du mal, était l’inflammation de la rate. Dans quelques contrées, une maladie analogue régne parmi les animaux domestiques. D’après l'avis d’un profes- seur d'Histoire naturelle, la cause provient d’ex- halaisons terrestres acidifères ; on sait qu'il est une opinion qui donne à la grippe la même origine, » + Mais ces cas d’épidémie générale sévissant sur les Oiseaux qui vivent en liberté, sont rares et ex- ceptionnels, et ceux-là seuls sont sujets à de nom- breuses maladies, qui sont devenus la propriété de l’homme. Or, il était naturel que celui-ci en se les associant , cherchât à connaître les diverses affections qui peuvent les attendre, et par suite, les moyens de les prévenir ou de les guérir : c’est ce qu'on a essayé de faire. Mais les Oiseaux n'ayant avec nous que des rapports physiques, il était assez difficile de pouvoir distinguer les unes des autres , les maladies qui les atteingnent ; ce- pendant, on est parvenu à en noter un grand nom- bre qui se trahissent toujours par des signes exté- rieurs , tels que le désordre des plumes, les ailes pendantes, l'air chagrin et mélancolique , et leur silence. Un bon signe pathognomonique est encore la station bipède durant le sommeil. On a remar- qué, en eflet, que les Oiseaux qui, d'ordinaire , dans l’état de santé sont dans l’habitude de dor- mir sur une seule palte, reposent sur deux, lors- qu’une indisposition , même légère, se manifeste en eux. Nous indiquerons , d’après les auteurs qui ont écrit sur cette matière, celles des maladies qui sont le mieux caractérisées, et nous dirons quels sont les moyens qui ont été mis en usage pour déterminer la guérison. Des abcès jaunes se montrent assez souvent à VE 289 Calandres , sont très-sujets à la constipation, ma- A3%° Livraison. GISE | la tête des Oiseaux d’un naturel chaud, et par | viennent quelquefois à la grosseur d’un pois chi- che. On les gucrit en froltant la partie ayec du beurre frais, du sain-doux, ou bien encore, à l'aide dn cautère actuel, d’une grosseur propor- tionnée à l’Oiseau sur lequel on va l’appliquer, On le nourrit, en outre, de feuilles de laitue, de poirée, de sénecon, de mouron et de raves, si c’est un granivore; et, si c’est un insectivore, on met du suc de bette, au lieu d’eau, dans son abreuvoir. Souvent de petits ulcères qu’on a nommé aplthes ou chancres, s’attachent au palais des Oiseaux; pour les en débarrasser, il faut, pendant quelques jours, mettre dans l’eau qu'ils boivent, de la se- rence de melon mondée et dissoute dans ce li- quide ; porter légèrement sur le palais un mélange de miel rosat et d’un peu d’huile de soufre, au moyen d’une plume, en ayant soin de renouveler celte opération pendant plusieurs jours. Quelquefois l’Oiseau est enroué ; il ouvre sou- vent le bec; si on touche sa poitrine, on y sent une palpitation extraordinaire. On a donné à cette affection le nom d'asthme, et on a conseillé, comme assez bon remède , le mélange dans son abreuvoir, de sucre candi simple ou violat, ou d’oxymel, pendant deux ou trois jours : on fait aussi, autant que possible, tomber dans son bec quelques gouttes de cet oxymel, au moyen d'un pinceau. Les petits Oiseaux réduits en domesticité, et | entre autres , les Linottes , les Chardonnerets , les ladie que l’on reconnaît aux efforts qu'ils font. On les guérit ordinairement en istroduisant, deux fois par jour, et pendant quarante huit heures, une plume frottée d'huile commune dans leur fondement, et en leur donnant le suc de beite pour boisson. On pourrait, par des moyens pro- phylactiques , tels que la mercuriale, la laitue , la chicorée sauvage, la poirée , le mouron , mélangés avec leur nourriture, les préserver de cet état maladif. Dans plusieurs espèces, et surtout dans celles d’une complexion délicate , telles que les Fau- vettes , les Mésanges, les Rossignols, les Lo- riots, etc., on voit les pieds gonfler, devenir ra- boteux, prendre la couleur du plâtre; le malade ne peut se soutenir qu'avec difficulté ; ses plumes sont toutes hérissées ; il a la goutte. Comme le froid paraît être la cause première de cette maladie, on la prévient en tenant l'animal chaudement; pour l'en guérir, on lave ses pieds dans une décocticn d’ellébore blanc , dans de l’eau commune, ou bien dans celle que la vigne rend lorsqu'on l’émende. En sautillant dans sa cage, l’oiseau peut embar- rasser quelque part ses jambes et les casser, sinon toutes les deux, du moins une. On doit, après cet accident, retirer de cette cage tous les bâtons du juchoir, poser dans le bas, le boire et le manger, tout garnir de petit foin et de mousse, et placer le blessé dans un lieu tranquille, afin que, n'étant pas inquiété, il voltige le moins possible : après, c’està lanature qu’on abandonne la guérison. On pourrait, à la rigueur , poser sur la jambe un bandage formé 37 © OISE d’une ligature composée d’étouppe trempée dans de l'huile de pétrole en ayant soin de couper cette ligature Jorsqu’elle se dessèche, ce qui arrive souvent. On voit quelquefois aussi le corps de l'Oiseau s’enfler, sa chair se recouvrir de veines rouges; sa poitrine devenir extrêmement maigre, lui-même ne s'occuper toute la journée qu'à jeter les grains qui font sa nourriture habituelle. Il faut alors, si on veut le guérir et lui faire reprendre son embon- point, changer son régime $ c'est-à-dire lui donner des graines de navette, s’il vit de chenevis, en un mot, il faut remplacer sa nourriture par un autre genre de nourriture. On doit également édulcorer son eau avec un peu de sucre candi, Une maladie qui lisse peu d'espoir de guérison, parce qu’ordinatrement son premier accès est mor- tel, est le mal caduc. Si par hasard. l’Oiseau ne succombe pas à cet accès, on a conseillé de lui couper le bout des ongles, de soufil: r sur lui, avec la bouche, du bon vin, et de ne pas l’exposer à un soleil trop ardent. En traitant de l’organisalion , nous avons parlé d’un petit amas de cryptes situé à la partie posté- rieure et supérieure du dos; c’est de cet appareil crypteux que les Oiseaux relirent la matière hui- leuse dont ils se servent pour oindre leurs plumes. Or, ceux qui sont réduits en captivité, par li- naction à laquelle les condamne leur état, sont sujets à avoir cet amas de cryptes ( connu vulgai- rement sous le nom de bouton), gonflé plus qu'à l'ordinaire. Il paraît que les Oiseaux en sont d’or- dinaire fortincommodés; ils deviennent. mélanco- liques ; aussi faut-il couper la pointe de ce bouton, ou mieux le comprimer, si on s'aperçoit qu'ils ne livrent pas eux-mêmes, par le moyen de leur bec, passage à la matière purilorme et jaunâtre qu’il contient. L’extrémité de la langue, chez les Oiseaux do- mestiques surtout, se recouvre souvent d’une pel- licule blanchätre à laquelle on a donné le nom de ptpie. Cette pellicule gêne d’abord, puis empêche tout-à-fait les mouvemens de la langue, et par suite l’acte de la nutrition devient impossible, L'animal est dès-lors voué à une mort certaine si on ne vient à son secours. Il faut, le plus tôt possible, enlever cette pellicule; le plus ordinairement les ongles suffisent; d’autres fois on coupe l'extrémité dela langue qui en est recouverte, Au bout de très-peu de temps, on voit l'Oiseau reprendre lassanté et faire entendre son cri ou ses chants ordinaires. Quelques person- nes ne croient pas.à ce mal an bout de la langue , elles prétendent que ce sont des ulcères qui viennent au dedans du bec des Oiseaux, que Jon prend pour la pépie. L’une de ces maladies n’ex- clue pas l’autre, il peut se faire réellement qu'il y ait ulcèresau dieu du mal que nous venons d'indi- quer ; dans ce cas, l’on concoit qu'il faudra s’ab-- stenir de conper le bout de la langue, opération qui, quélquefois , fait périr le malade, et avoir re- cours au-trailement que no. avons indiqué .ci- dessus en parlant des aphthes 290 OISE seaux sans exception , est la mue. Gette crise n’est pas dangereuse pour eux si elle a lieu dans les mois chauds, de juillet ou d'août, parce qu’alors la chute des plumes anciennes et l'accroissement des plumes nouvelles sont favorisés par la chaleur qui main- tient, en outre, autour d'eux, la température dont ils ont besoin et dont.ils seraient privés par la chute et l’éclaircissement de leur tutamen. Si au.con- traire la muc se fait lorsque règnent des vents froids, il arrive souvent que les plumes se gonflent, au point qu’eux-mêmes sont forcés de les arracher avec leur bec; alors.ils prennent un-air triste,-et fi. piraien{ par succomber si on ne les secouraitpoint, On a conseillé de ne,pas les exposer.au. froid du matin et du soir, de les arroser modérément. avec du vin tiède, de les tenir au soleil ou devant le feu, jusqu'à ce qu'ils soient parfaitement secs. Il peut arriver que les Oiseaux contractent des maux d'yeux ou même deviennent aveugles, On.a beaucoup préconisé dans ce cas le jus de bette ou poirée mêlé à un peu d’eau et un peu de sucre et pris en boisson tous les deux jours. On alterne en leur donnant un jour de cette liqueur et un jour de l’eau ordinaire ; on conseille aussi de leur-tou- cherles yeux avec du lait de figuier, avec de l'écorce d'orange ou du verjus, ou de les laver avec de l’eau dans laquelle aura bouilli de l’ellébore blanc, ou simplement avec de l’eau de vigne. Si les Oiseaux chanteurs s’enrhument et perdent leur chant, ce à quoi ils sont sujets, il faut leur donner pendant quelques jours une décoction su crée composée de jujubes , de figues. sèches , de réglisse concassée et d’eau commune ; après, pen- dant deux ou trois autres jours du suc de poirée ; les tenir au serein en les garantissant de la-rosée , si c’est l'été, et les garder renfermés dans toute au- re saison, Quelques insectes parasites, ce qui n’est pas à proprement parler une maladie, les Pouxou Ricins (les Punaises poux les Hirondelles),;incommodent beaucoup les Oiseaux par leur. présence etsurtout par leur abondante multiplication; ils font quel- quefois périr les jeunes; les vieux maigrissent et peuvent même succomber si, une circonstance fa- vorable ne les débarrasse de ces. hôtes importuns: On à prétendu qu'un bâton de figuier placé dans l’endroit où nous renfermons nos, Oiseaux. domes- tiques , avait le pouvoir de les débarrasser de ces insectes ; d’autres.assurent qu'un bâton de sureau dont on a retiré la moelle, après en. avoir enlevé l'écorce ,. et qu'on a percé. de petits trous de dis- tance.en distance, guérit cette petiteincommodité, parce que, cesiinsectes venant se réfugier: dans. ce bâton, qu'on a placé près de l'endroit où per- chent les Oiseaux, on peut les. détruire, facile. ment en les nettoyant tous les jours ; mais ilarrive que-ces insectes sont si nombreux que ces moyens sont insuflisans , «et alors.il faut retirerles Oiseaux de leur habitation accoutumée ; et laver celle-ci avec de l'eau. bouillante. Par ce moyen, la plus grande vartie de ces. parasites périt, leurs œufs même disparaissent ; ceux qui parviendraient às'£- Une maladie à laquelle sonc soumis tous les Où- | chapper vont se réiugier dans le baton ereuxtde OISE sureau , el on fait par les détruire si on a soin.de de nettoyer tous les jours. Les Oiseaux en liberté, pouvant à leur gré varier leurs alimens, sont peu exposés aux maladies dont nous venons de parler ; il n’en est pas ainsi de ceux que l’on a réduits en domesticité. Un aliment, qui souvent leur est étranger , compose presque tou- jours leur unique nourriture ; celle qu'ils préfèrent vient bien rarement les réjouir. Aussi, ne pou- vant plus varier leurs mets, ils perdent l'embon- point et sont dès-lors plus sujets à contracter une foule de maladies, qui quelquefois deviennent épi- démiques et en enlèvent un grand nombre. 1] faut s'appliquer à éviter cettemauvaise disposition qu'ont les Oiseaux à perdre leur santé, en variant leurs ali- mens , en leur en donnant, de temps à autre, qui agissent sur eux médicinalement , sil’on peut ainsi dire. Les Insectivores , en effet, pouvant être pur- gés par les fruits, les Vers de farine et les Araignées, on doit leur en procurer deux fois par an; deux jours après, il faut mettre dans leur eau un mor- ceau de sucre candi de la grosseur d’une noiselte : la graine de melon mondée, et toutes les herbes rafraîchissantes , telles que les feuilles de laitue , de rave, de poirée, de mouron, etc., purgént les Granivores ; on doit leur en fournir de temps à autre, et leur donner aussi du sucre candi comme ci-dessus. Quelques Oiseaux, tels que les Rossignols et les Serins, sont soumis à des maladies particulières dont nous parlerons en faisant l'histoire de ces es- pèces ; ( 7. Rossiexozs et Senixs }. Au reste, la meilleure hygiène que l’on puisse employer pour préserver les Oiseaux caplifs d’une foule de maladies qui les aflligent, serait sans contredit de leur procurer de temps en temps de l'exercice , en les laissant errer librement et pen- dant une demi-journée au moivs, dans une cham- bre. Nous croyons qu'on pourrait épargner ainsi aux Oiseaux un grand nombre de petits maux, el nous conseillons fortement ce moyen, aux per- sonnes qui, tiennent à conserver long-temps, ceux auxquels elles sont attachées. S IV. Oiseaux DE France. Ï nous reste maintenant à mentionner , comme on l’a fait pour les Mammifères , les Oiseaux que possède la France. Mais avant, et pour motiver le mode d'exposition que nous avons adopié dans ce catalogue , nous donnerons un apercu succinct et rapide de la distribution des Oiseaux en ordres. C'estentrer dans des considérations qui sont du do- maine-exclusif de l'ornithologie , nous de:savons ; cependant nous croyons qu'il ne sera pas inutile d'indiquer simplement ici quelles sont les grandes coupes que l’on a faites dans la série ornithologi- que; d’abord pour le motif que nous venons d’ex- primer , ensuile pour que le lecteur puisse avoir sous les yeux , et sans qu’il soit nécessaire d’avoir recours à d’autres indications, les caractères prin- cipaux dont on s’est servi pour établir les grandes divisions que nous allons passer en revue, 291 OISE | | Les Oiseaux forment une classe tellement natu= relle, qu'il sera toujours difficile de les bien dis- tribuer; pourtant, d’après leurs affinités, c’est-à- dire d'apres les rapports qu'ils présentent entre eux , rapports qui sont puisés dans leurs caractères extérieurs , l’auteur du Règne animal, le seul que nous ayons à consulter en ce moment, a cru devoir les distribuer dans six ordres : les Oiseaux de proie , les Passereaux, les Grimpeurs , les Gallina- cés, les Echässiers et les Palmipèdes. Si, sans avoir égard à la subordination métho- dique , nous nous attachons seulement à voir quel est de tous ces ordres celui qui se circonscrit le Mieux par ses caractères distinclifs, nous trouve- rons que c'est celui que composent les Palmipèdes, qui ont, avec des tarses courts et comprimés lalé- ralement, les doigts ou entièrement palmés, ou semi- palmes , ou simplement bordés d’expansions membra- neuses assez larges. Les Echâssiers ou Grallés, ainsi nommés à cause de leurs formes légères , élancées, et de la hauteur que les tarses ont prise chez le plus grand nombre d'espèces, forment ensuite l’ordre le plus naturel, Le caractire essentiel de ces Oiseaux, c’est que le bas de leurs jambes est en partie dénude de plu- mes ; ils ont aussi les doigts réunis à leur base par une membrane peu développée. L'ordre des Gallinacés, voisin de celui des Echâs- siers, s’en distingue toutefois par un port plus lourd, des jambes généralement plus courtes et non dénudées, et par des narines largement percées dans un espace membraneux de la base du bec et recouvertes par une écaille cartilagineuse. Les Oiseaux de proie qui paraissent former un ordre que caractériserait distinctement la cire qui enveloppe La base de lu mar dibule supérieure , peu- vent cependant encore étre confondus avec les Per- roquets :( dans l'ordre des Grimpeurs ), par les raisons que ceux-ci ont également une cire , et que certains Oiseaux de proie nocturnes ont, comme un grand nombre de Grimypeurs, le doigt externe qui se porle en arrière. Gependani, en ayant égard à l'acuité du bec et des ongles, faits, dans les Oiseaux de proie, pour saisir fortement et pour déchirer, on ne saurait les confondre. L'ordre dés Grimpeurs composé d'espèces chez lesquelles Le doigt ræterne se dirige en arrière comme le pouce, ne parail pas être assez naturel, en ce sensiqu’il réunit des Oiseaux qui ont entre eux des rapporis fort éloignés, et en ce sens aussi que le seul caractère qui-le; distingue esipeut-être insuf- fisant. Quelques ornithologistes le réunissent à celui des Passereaux que forment tous les Oiseaux dont les:caactères sont-négatifs , c'est-à-dire tous ceux qui n'ont niles doigts palmés, ni le bas de la jambe dénudé , nide cire à la base de la mandibule supérieure , ni le doigt externe porté en arrière. En un mot, les caractères de cet ordre sont la né- gation de ceux:des autres ordres. L’on peut prendre une idée de tous ces ordres , par le tableau iconographique que nous en donnons à laplanche 41. Après cet exposé, voyons quels OISE sont les Oiseaux que l’on compte dans les limites de notre territoire, Nous devons noter en commencant que nous ne possédons pas d'espèces qui soient particulitres à notre sol] ; toutes, ou à peu près toutes , se retrou- vent dans le reste de l’Europe tempérée avec au- tant de constance que dans nos pays. En outre, il est une foule d’Oiseaux qui ne nous rendent que des visites passagères ; d’autres ne demeurent chez nous que quelques mois; d’autres enfin ne font que traverser noire sol sans jamais s’y arrêter ; de sorte que, toutes ces espèces étant considérées par les ornithologistes comme particulières à la France, leur nombre, comme on doit le concevoir , s’en augmenie considérablement, L’on en compte jus- qu à 52°, ce quiest certes déjà beaucoup, lorsqu'on sait que dans toute l’Europe l’on n’en a vu jusqu’à ce jour que 440 à peu près. Il n’est pas d’ordre qui n’y soil représenté par plusieurs genres à la fois. Les Ciseaux de proie, les Passereaux, les Grim- peurs, elc., y sont en nombre infini, les Passe- reaux surtout. Mais cette quantité réellement in- nombrable d'espèces que l’on attribue à la France diminuerait beaucoup si, comme d’ailleurs cela devrait être, on ne considérait comme telles que celles qui s’y propagent. Ces espèces-là pourraient avec juste raison alors être dites de France. Notre tâche se compliquerait trop s’il nous fal- lait, dans l’état actuel de nos connaissances orni- thologiques, dire les espèces seules qui se propa- gent chez nous. Ge travail ne peut s’exécuter qu'au moyen d'observations que personne n’a encore songé à faire : aussi, prenant ce que les auteurs ont écrit sur les Oiseaux di!s de France, nous con- signerons dans notre Catalogue ceux qu'ils ont énumérés comme tels. Nous nous sommes bor- nés à citer les noms spécifiques ; mais nous avons eu le soin de faire précéder le nom du genre et quelquefois du sous-genre. Cette méthode permet- tra de voir aisément à quelle division, à quelle sous- division générique, à-quel ordre même, comme on le verra , appartient telle ou telle autre espèce que l’on a sous les yeux. En outre, par le moyen de signes abréviatifs , nous avons indiqué si les espèces élaient rares, communes ou passagères (1), nous espérons atteindre ainsi le but que nous nous som- mes proposé, celui de consigner dans le moins d'espace possible la quantité considérable d’espè- ces que les ornithologistes donnent comme appar- tenant à la France. Premier ordre. OISEAUX DE PROIE. Oiseaux de proie diurnes. Genre Vautour, /’ultur (1). Les Vautours proprement dits : le V. arrian, 77. cinereus, Lin., r. et p.; le V. fauve, 7. fulous , Lin. (2). Les Percnoptères : le P. d'Egypte, vulgaire- ment V. blanc, Vult. percnopterus, Lin., c. (4) Les chiffres entre parenthèses désignent les sous-genres on seus-divisions. Le signe c., signifie commun ; v., rare, et p., passe; de sorte qu’en combinant la première ou la seconde de ces lettres avec la dernière, on peut voir si l'Oiseau se trouve habituellement ou non chez nous; s’il est commun ct de passage, ou s’il est rare et de passage également. Ceux aux- 202 | OISE G. Griffon, Gypaëtos : le G. barbu, G. barbatus, Cuv. , r. G. Faucon, Falco (1). Les Faucons proprement dits : le F lanier, F. lanarius , Lin., r.; le FE. pélerin, F. peregrinus » Lin. ,c.; le F. hobereau, 7. subbuteo , Lath. , c. ; le F. émé- rillon, F, æsalon, Lin. , e.; le F. cresserelle , F. tinnuculus, Lin., c.;le F cresserellette, F. tinnuculoïdes, Natter , r. et p.; le F. à pieds rouges ou kobez, F. rufipes, Beseke., r. (2). Les Gerfaulis : le F. gerfault, F, éslandicus, Lin. , r. (3). Les Aigles : l’'Aigte royal, . fuluus, Lin., c.; VA. criard, Finœvius, Lin., ».; VA. botté, F, pennatus, Lin., r. et p.; VA. pygargue, F. albicilla, Lath., ce. (4). Les Balbuzards : VA. balbuzard, F. ha- liætus, Lin., c. (5). Les Circaëtes : l'A. Jean-le-Blanc, #. brachydaciylus, Wolf. ,r. (6). Les Autours : l’Autour ordinaire, F. palumbarius, Lin., e. ; l'Epervier, F. nisus, Lin. , e. (7). Les Milans : le Mil. commun, #. milous, Lin., c.; le M. noir, f. ater, Lin., r. (8). Les Bondrées : la Bond. commune, F. apivorus, Lin. , c. (9). Les Buses : la B. commune, °. buteo, Lin. , c.; la Buse patue, Æ. lagopus, Liu. , r. (40). Les Bu- zards : le Buz. harpaye, #. rufus, Lin. , r. et p.; le Buz, Saint Martin, F. cyaneus , Montagu, c. 4 Oiseaux de proie nocturnes. Genre Hibou, Sérix (4). Les Hiboux proprement dits : le H. moyen Due, S4r. otus, Lin., c.; le H. brachiote, Str. bra- chyotes, Lath. (2). Les Effrayes : l’Effraye vulgaire, Str. flammea, Lin., c. (3). Les Chats-huans : la Huiotte ou Chouette des bois , Str. stridula, Lin. ,c. (4). Les Ducs : le grand Due, Str. bubo, Lin. , r. (5). Les Chevèches : la Ch. de l’Oural, Str. uralensis, Pallas, r. et p.; la Ch. à pieds emplumés, Sér. T'engmalmi, Gmel., r. et p.; la Ch. commune, Str. passerina, He c. (6). Les Scops : le Scops ou petit Duc, Sér. scops, In-5C. Deuxième ordre. Lrs PAssEREAUXx. Passereaux dentirostres. Genre Pie-grièche, Lanius. La P.-g. orise, L. excubitor, Lin.,e.; la P.-g. méridionale, L. meridionalis, Tem., c.; la P.-2. à poitrine rose, L. minor, Tem. , r.; la P.-g. rousse, L,rufus , Briss., c. ; la P.-g. écorcheur, L. colluris fBriss., €. G. Gobe-mouche, Muscicapa. Le G.-m. gris, M. grisola, Lin., ©. ; le G.-m. à collier, A1. albicollis, Tem., r.; le G.-m. bec-figue , M. luctuosa, Tem. , €. » G. Jaseur, Bombycilla : Le Jaseur de Bohême, 2. garrula, r. et p. G. Diese Turdus (4). Les Merles proprement dits : le Merle commun, 2°. merula, Lin., c.; le M. bleu, Z°. cyaneus, Gmel. ; le M. de roche, 7°, saxatilis, Lath.; le M. à plastron, 7’, torquatus , Lin., r. (2). Les Grives : le Merle draine, 7’, viscivorus, Lin., c.; le M. litorne, 7°. pilaris, Lin. , c. ; le M. grive, 2°, musicus, Lin., e.;le M. mauvis, 7. iliacus, Lin, , €. (3). Les Cincles . le Cinele plongeur, vulgairement Merle d’eau, Cinclus aquaticus, Lin. , €. G. Martin, Gracula: Le Martin roselin ou Merle couleur de rose, Gr. roseus, Tem., r. et p. G. Chocard, Pyrrhocoraz. Le Chocard des Alpes, P. corvus , Lin., p.; le Ch. coracias, 2. graculus, Tem., r. et p. G. Loriot , Oriolus : le Loriot d'Europe , ©. galbula , Lin., c. G. Bec-fin, Motacilla et Sylvia (1). Les Traquets : le Tra- quet pâtre, Motacilla rubicola, Lin., c.; le T. tarier, 4. ruberka, Lin. , c.; le T. motteux ou Cul blanc , M. œnanthe , Lio., c.; le T. rieur, Â1. cachinnans , Tem., v.; le T. stapa- zin, M, stapazina, Tem , v. et p. (2). Les Rubiettes : le R. rouge-gorce, Sylvia rubecula, Lath.,c.; le R.-gorge bleue, Sy. suecica, Lath.; le R.-gorge noire ou Rassiguol de muraille, Sy. phænicurus , Lath., c.; le R. rouge-queue, Sy. thytis, Sco- polli, e. et p. (3). Les Fauvettes : la Fauvette rousserolle , Sy. turdoïdes , Meyer , c.; la F. loeustelle, Sy. locustella, Lath., la F. aquatique, Sy. aqguatica, Lath., r. et p.; la F. de ro- seaux ou Effarvatte, Sy. arundinacea, Lath., ce. ; la F. verde- rolle, Sy. palustris, Bechst.; la F. Bouscarle, Sy. cetti, Mar- mora, r.; la F. Rossienol, 5y. luscinia, Lath., €. ; la EF. Phi- lomèle, Sy. Philomela, Bechst., v.; la F. Orphée, Sy. Orphea, Tem. , c.; la F. à moustaches noires, Sy. melanopogon, Tem., r. etp.; la F. rayée, Sy. nisorio, Bechst.,r.; la F. à tête noire, Sy. atricapilla, Lath., c. La F. des Fragones, Sy. rus- ticola, Vieill., r. et seulement en Provence ; la Fauvette pro- prement dite, Sy. hortensis, Lin., ©.; la F. phragmite, Sy. phragmitis, Bechst.; la F. grisette ou grise, Sy. cinereæ, Lath, , e.; la F. babillarde, Sy. curruca, Lath. , c.; la F. des saules, Sy. luscinioides, Savi; la E. pittechou, Sy. provin- cialis, Gmel., r.; la F. passerinette, Sy. passerina, Gmiel. (4). Les Accenteurs : la F. des Alpes ou Pégot, Sy. alpina, Cuy., quels ces indications manquent , ne sont ni rares ni communs. | c.; la F. Monchet on Traîne buisson, Sy. modularis ; Cu. (5). 41 PR OISE 295 OISE —————————————————"———_—_————— ——— Û _—_—————— Les Roitelets où Figuiers : le Roitelet ordinaire, Sy. regulus, Lath., c.: le Pouillot, Sy. trochilus, Lath., c.; le grand Pouillot ou Fauvette à poitrine jaune, Sy. kippolaïs, Lath., c. ; le Bec-fin siffleur , Sy. sibilatrix , Bechst., c.; la petite Fau- velle rousse, 9y. rufa, Lath., €.; la F. ictérine; Sy. icte- sine, Vieill. , ». et p.; la EF. Bonelli, Sy. Bonelli, Vieill., c. en Provence; le Roitelet triple bandean, Sy. ignicapilla, Brehem, €. (6). Les Troglodytes : le Troglodyte d'Europe, nommé en plusieurs lieux, Roitelet, Sy. troglodytes, Lath., ce. G. Hoche-queue et Bergeronette, Motacilla : la Berg. In- gubre, M. luyubris, Pall., ce. la Ber”. grise ou Lavandière, A. alba, Liu., c.; la Berg. jaune , M. boarula, Lin., r.; la Bers. printanvière, A2. flara , Lin. , ce. G. Farlouse ou Pigit, Anthus : La Farlouse proprement dite ou Alouette des prés, Anf. pratensis, Bechst ; le Pipit des buissons, Anf. arboreus, Bechst, r. et p.; la ‘Rousseline, Ant. rufescens , Term. , €. ; le Pipitspioncelle, Ant. aquaticus, Bechst, r. et p:; le Pipit Richard, Ant. Richardi, Vicill., r. el p. Passereaux fissirostres. Genre Martinet, Cypselus : le Mart. à ventre blane, Cy. al- pinus, Tem., c.; le M. noir ou grand Martinet, Cy. murarus, Tem., c. F G. Hirondelle, Airundo : VHir. de cheminée, Æ. rustica, Lin. , e. ; lHir. de fenêtre, Æ. wrbica, Lin. , c., l’Hir. de ri- vage, À. riparia, Lin., ec. ; l'Hir. de rocher, À. rupestris , Lin. ,r. etp. G. Engoulevent , Caprimulqus : L'Engoulevent ordinaire , Capr. europœus, Lin. , c. Passereaux conirostres. Genre Alouetle, 4lauda : VA, des champs, À. arvensis, Lin., c. ; l'A. huppée ou Cochevis, 4. cristata, Lin. , c.; l'A. des bois ou Cujellier, 4. arborea, Lin , €. ; l'A. calandre, 4. calandra, Lin., c.; l'A. calandrelle, 4. brachydactyla, Tem. ,r.; l'A. Dupont, 4. Duponti, Vieill., p. accidentel- lement en Provence. G. Mésange, Parus (1). Les Mésanges proprement dites : la M. charbonnière, Parws major, Lin., c.; la petite charbon- nière, ?. ater, Lin., c.; la M. bleue, P_ cœruleus, Lin., e.; la M. huppée, P. eristatus, Lin., c.; la M. nonnette, 2. palustrès, Lin., e. ; la M. à longue queue , P. caudatus, Lin., ©. (2). Les Moustaches : ia M. à monstaches, P. biarmicus , Lin. , ». et p. (3). Les Réinz : la M. Rémiz ou Penduline, 2. pendulinus, Lin. , €. G. Bruant, Æmberisa : le B. commun, Em. citrènella , Lin. , c.; le B. crocote, Æ. melunocephala, Tem. , très-r. et p.; le B. fon ou de pré, Æm. cia, Lin., e.; le B. des haies! Em. cirlus, Lin., c.; le B. de roseaux, Æm. schœniclus, Lin.;leB desmarais,Æm. palustris? Savi, r.et p., le Proyer, £m. miliaria , Lin., c.; l'Ortolan, Æmn. hortulana, Lin., €.; le B. mitilène ou Gavoué, Æm. lesbia, Gmel., ec. aux Alpes; le B. deneige, Æn. nivalis, Lin., p.; le B. cendrillard, Er». cœæsia, Crets , très-r. et p. seulement en Provence; le B. montain ou Pinçcon de montagne, Em. calcarata, Tem., p. G. Moineau, Fringilla (4). Les Moineaux proprement dits : le M. domestique, F. domesticu', Lin. , e.; le M. des bois on Friquet, Æ. montana, Lin., c.; le M. espagnol, F, hispa- nolensis , Tem. , p. (2). Les Pincons : le P. ordinaire, F. cœlebs, Lin. , c.; le P. de montagne ou d’Ardenne , F, mon- tifringilla, Lin., p.; le P; de neige ou Niverolle, F. nivalis, Lin., p. (3). Les Linottes et Chardonnerets : la L. ordinaire, Æ, cannabina, Lin., c.; la L. de montagne, F. montana, Gmel. , e.: le Siserin, Cabaret ou petite Linotte, 7. Lina- via, Lin., p. (4). Les Serins ou Tarins : le Ser. de Provence ou Cini, À, serinus, Lin., c.; le Venturon, F. citrinella, Lin. , p.; le Tar. commun, Æ. spinus, Lin. , r. et p. (5). Les Gros-becs : le Gros-bec commun, Coccothraustes , Tem.; le Verdrier, ÆF. chloris, Lin. , c.; le Soulcie, Æ. petronia, Lin. , p.; le G.-b. incertain, F. éncerta, Risso, p. G. Bouvreuil, Pyrrhula : le B. commun, Py. vulyaris, Briss. , c.; le B. githagine, Py. githaginea, Tem., très-r. et p. E éescroisé, Loxia : Xe B.-c. perroquet ou des sapins, Loz. Pytiopsittacus, Bechst., p.; le B.-c. des pins, Loæ. curvirostra, Lin., c. et p. G. Etourneau, Séurnus : Lin., c. G. Corbeau, Corvus (1). Les Corbeaux proprement dits : le C. vulgaire, C. coraz, Lin., c.; la Corneille, C. corone , Lin., c.; le Freux, C. fregilus, Lin., ce, ; le Choucas, C. monedula, Lin., c.; le C. chouc, €. spermologus, Frisch (2). Les Pies : la Pie, C. pica, Lin., c. (3). Les Geais : le Geai d'Eu- rope , C. glandarius, Lin. , c. (4). Les Casse-noix : le Casse- noix ordinaire, C, caryocatactes, Lin., p, VEt. vulgaire, Sé. vulgaris, G. Rollier, Corucias : le R. vulgaire, Coracias garrula, Lin. Passereaux ténuirostres. Genre Sittelles, vulgairement Torche-pots , Sitéa : le Tor- che-pot commun, S%. europæa, Lin., c. G. Grimpereau, Certhia (1). Les vrais Grimpereaux : le Grimp. d'Europe, Certhia familiaris , Lin. , ce. (2). Les Eche- lettes : le Grimp. de muraille, Certhia muraria, Gmel. G. Huppe, Upupa (4). Les Craves : le Cr. d'Europe, Cor- vus graculus , Lin. , r. (2): Les Huppes proprement dites : la H. commune , Upupa epops, Lin. , €. Passereaux syndactyles. Genre Guépier, Merops : le G. commun, M. apiaster, Lin. , c. G._ Martin-Pécheur , Alcedo : le Mart.-Pêcheur d'Europe, Al. Ispida, Lin. , c. Troisième ordre. Les GrimPrurs. Genre Pic, Picus : le P. noir, Picus martius, Lin. , v.; le P. vert , P. viridis, Lin. , c.; le P. cendré, P. canus , Gmel., r.; le P. epeiche, 2. major, Lin. , €.; le P. mar. on moyen Epeiche, Picus medius, Lin. , r.; le P. epeichette, 2. minor, r. ; le P. tridactyle ou picoïde , P. éridactylus, Lin., r. G. Torcol, Funx : le T. ordinaire, Y. forquila, Lin., c. G. Coucou, Cuculus : le C. vulgaire C. canorus, Lin., c.; le CG geai ou tacheté, C. glandarius, Lin., r. et p. Quatrième ordre. Les GaLLiNAcÉs. Genre Faisan, Phasianus : Lin. , c. Nota. Bien que cette espèce ait, dit-on, été apportée des bords du Phase par les Argonantes , nous la considérons, avec M. Temminck, comme naturelle à notre sol, parce que dans beaucoup des localités elle vit en pleine liberté. G. Tétras, Z'etrao (1). Les Coqs de bruyère : le grand Coq de bruy., T°. wrogallus , Lin., r.; le Coq de bruy. à queue fourchue, 7°, tetrix, Lin., assez c.; la Gelinotte ou Poule des coudriers, 7”. bonasia , Lin. , €. (2). Les Lagopèdes : le L. ordinaire ou Perdrix des Pyrénées, 7”. lagopus, r. (3). Les Gangas : le Ganga ou Gelinotte des Pyrénées, 7”. alchata,. Lin., r. (4). Les Francolins : le F. à collier roux, 7°. francoli- nus, Lath., r. (5). Les Perdrix : la P. bartavelle, Perdrix saæatilis, Meyer, r. ; la P. rouge, 2°. rufus, Lin., c.; la P. gamba, 7. petrosus, Gmel., r. et p.; la P. grise, 7°, ci- nereus, Lin., €. (6). Les Cailles : la C. commune, 7. cotur- nix , Lin., c. G. Pigeon, Columba : le P. ramier, Co. palumbus , Lin., €. ; le P. colombin ou petit ramier, Col. œnas, Lin., p.;le P. biset, Col. livia, Briss. , ec. ; le P. Tourterelle, Col. turkur, Lin., c. le F. vulgaire, PA. colchicus, Cinquième ordre. Les Ecnassters. ÆEchässiers pressirostres. Genre Outarde, Otis : la grande Outarde, Of. tarda, Lin., P.; l'O. cancpetière, Of. tetraz , Lin. , r. Genre Pluvier, Charadrius (1). Les OEdicnèmes : l’OE. or- dinaire , Char. œdienemus , Lin., e. (2). Les Pluviers propre- ment dits : le PL. doré, Char. pluvialis, Lin., c. et p.; le PI. guignard, Char. morinellus, Lin. , c. et p.; le PI. à col- lier, Char. hiaticula, Lin. , e. G. Vanneau, Z'ringa (4). Les Van. pluvier : le Van. oris, Trin. squatarola, Lin , c. (2). Les Van. proprement dits : le Van. huppé, T7. vanellus, Lin., c. G. Huîtrier, Hœmatopus : ŸH. d'Europe, Hæm,. ostrale- gus , Lin.,c. 5 G. Coure-vite, Cursorius : le C.-vite Isabelle, Curs. Isa- bellinus, Meyer , r. et p. Echüssiers cultrirostres. Genre Grue , Grus (1). La G. cendrée ou commune, Grus cinerea, Bechst., p. G., Héron, Ardea (4). Les vrais Hérons : le Blongios, Ard. minuta et danubialis , Gmel. ; le H. cendré , 4r. cine- rea, Lah.; le H. pourpré, Ær. purpurea, Lin. (2). Les Aisrettes : le H. aigrette, 4. eigreta, Lin., r. et p.; le H. garzette ou petite Aigrette, 4. garzetta, Lin., r.etp.; le H. crabrier , 4. comata , Pall., p. (3). Les Butors : le H. grand butor, Ard. stellaris, Lin., © (4). Les Bihoreaux : le B. à manteau noir, À. nycticoraxz, Lin. G. Cigogne, Ciconia : la Cig. blanche, C. alba, Belon; la Cig. noire, €. nigra, Belon, r.; la Cig. maguari, C, ma- quart, Tem., très-rare et de passage. accidentel. Quelques individus seulement ont éLé tués sur notre sol, OISE «G. Spatule ou Palette, Platelea : Ja Spatule blanche , PI. deucoroida , Lin., r. et p. Echässiers longirostres. Genre Bécasse, Scvlopaz (4). Les Ibis : l’Ibis vert ou noir» Scol. falcinellus, Lin., r. et p: (2) Les Courlis : le Courlis d'Europe, Sool. arquata, Lin , e. et p.; le petit Courlis ou Courlieu, Scol. phæopus, Lin. , r..et p. (3). Les Bécasses : la Bécasse, Scol. musticola, Lin., c.; la double Bécassine, Seol, mäjor, Lin. , r. elp.; la Bécassine ordinaire, Scol. gallinago, Lin., ce. ; la Bécassine sourde , Scol. gallinula, Lin., e. (4). Les Barges : la Barge rousse, Limosa rufa, Briss., e.; la Bar à queue noire, Lim. melanüra, Leisler, c. (5). Les Maubèches où Bécasseaux : la Mawb. noirâtre, Zrènça maritima | Brün ; le Béc. Temmink, Zrin. T'emminkii P le Béc. échâsse, Trin. minute, Leisler,r. etp.5 la Maub.canut, Trin.cinerea, Gmel., r. (6). Les Sanderlings : le Sand. variable, Chwradrius calidrès, Wils. (7). Les Alonettes de mer: l'AL de mer, petite Maubêche ou Bécasseau brunette, Prin. cènclus, Gméel., c. (8). Les Co- corlis : le Bécasseau cocorli, Scolopaæ subarquata , Gmel. ,r, et p. (9). Les Combattans : le Bécasseau comb., TYin. pugnaæ. Lin., c. (40). Les Tourne-pierres : le T..pierre à collier, Zyëx. interpres, Lin. ,r. et p: (41). Les Chevaliers : le Chev. aux pieds verts . Scolopaz glottis, Lin., r. et p:;.le Chev. noir, TL'otanus fuseus, Leisler, r. et p.; le Chev. gambetle on aux pieds rouges, To. calidris, Bechst., c. et p. ; le petit Chev. aux pieds verts, Pot. stagnatilis, Bechst., c.; le Chev. cul blane, Trinÿa ochropus, Lin., c. et p.; le Chev. sylvain ou des bois, Trin. ylareila ; Gel. , r. etip.; le Chev. guignette , 7rin. hypoleucos, Lin. . e. et p. (2). Les Echässes : l'Ech. à manteau noir, Himantopus melañopterus, Meyer, p: G. Avocelte, Recurvirostra : Y'Avoc. à nuque noire, Rec. avocetta, Lin., e. et p. Echâssiers macrodactyles. Genre Rale, Rallus : le R. d'eau d'Europe, À. aquaticus, Lin., c.; le R. de gênets ou roi des cailles, À. creæ, Lin. , €.; le R. tacheté ou marouette, À. porzana, Lin:, c.;le R. baïllon , #. ballioni, Vieill.,r.; le R. poussin, 2. pusilus, Naum., c. Geure Foulque, Futica (1). Les Ponles d’eau : la P: d’eau commune, Ful.chloropus, Lin., e: (2). Les Foulqués.propre- ment dites : la Foul. macroule on morelle , Fat. atra, Lin.se G. Glaréole où Perdrix de mer, Glareola:: la Perd..de mer ordinaire on Glaréole à’collier, Gl.:torquatæ, Mey. , p: G. Flammant, Phœnicoplerus : le Flamm.. roûge., Paœn. suber, Lin.,.c. et p:, sur les côtos'de la Provence. Sixième ordre. Les PAzwIPknes. Palnipèdes plañgeurs. Genre Plongeon, Colÿmibus (1). Les Grèbes : le G. huppé, Col. cristatus, Gmel., c.; le G. à joues grises , Col. rubicol- dis, Lath. , rs et pa; le G.-eotnu.; Col, cornutws ; Gel. , v. et p.: le G. orcillard, Col. auritus, Briss., e.; le G. casta- gneux, Col. minor, Gmel., c. (2). Les Plouigeons proprement dits : lergrand Plong. , Col. glaciatis, Lin, r.-et p.; le Plone. Lumme, Col. areticus, Lin. ,r. et p.', le petit Plong. , Col. seplentrionalis, Lin., e. (3). Les Guillemots :‘le grand Guill., Col. troile, Lin. ,e. et p.; le Guill. à miroir blanc , CoZ. grülle, Lin. , r. et p. (4). Les Céphus, vulgairement Colombes de Groënland : le Guill. nain ou Pigeon du Groënland, Col. alle, Vieill., r. et p. accidentellement. G. Pingouin, 4lcu (4). Les Macareux : lé M. moine, Ale. arctica, Lin., €. et p. (2): les Pingouins proprement dits. Le Pin. commun, lc. torda, Gmel., p. Pulmipèdes longipennes ou grands voiliers. Genre Pétrel, Procellaria : le Pet. Puffin, Pro. Pufinus, Gmel. , c. et p.; le Pet. Mauks, Pro. anglorum, Tem. , r. et p.; le Pet. Leach, Pro. Leachii, Tem., r. et p. accidentel- lement. ; G. Goëland, Larus (4). Les Goëlands proprement dits : le G. à manteau gris ou bourguemestre, Lar. glaucus, Gwel., r. etp.; le G. à mantean noir, Lar. marinus, Lin. , ce. et p.; le G: à manteau bleu, Lar. argentatus , Gmel. , c. (2). Les Mau- ves ou Mouettes : la M: à pieds jaunes, Lar, fuseus , Lin. , ec. et p.; la M. äpieds bleus, Lar, canus , e. et p.3 la M: try- dactyle ; Lar. tridactytus, Lalh., r. et p! ; la M. rieuse, Lar: ridibundus , Leisler, c. et p. (3). Les Stercoraires : le Sterc. ou Labe à longue queue, Lar. parasitus, Gmel. , v, et p. G. Hirondelle de mer, S£erna : l'Hir. de mer Pierre garin, St. hirundo, Lin, e.; petite Hir. de mer, S6. minutu, Lin., c. ; l’'Hir. de mer noire, S£. nigra, v. et p. accidentellement ; l'Hir, de mer Monstac, S£. leucopareia, Natterer, r. et p. ac- cidentellement ; l'Hir, de mer à bec noir, 56, cantiaca , Albin, 294 en gr OISE r,‘et p. ; l'Hir: de mer Tsehegrava, 54. caspia, Pallas , r. et P- Palmipèdes totipulmes. Genre Pélican, Pelecanus (1). Les Pélicans proprement dits : le Pél. ordinaire, Pel. onocrotalus , Lin. , v. et p. ac cidentellément (4). Les Cormorans : le grand Cormoran, Let. crabo, Lin., ce. ; le Cor. nigaud ou petit Cormoran, Pel, yra- culs , Gmel., r. et p. (8). Les Fous : le Fou de Bassan, Pel. bassanus , Lin. , r. et p. Palmipèdes lamellirostres. Genre Canard, Anas (4). Les Cygnes : le Cy. sauvage, 4x. cygnus, Gmel. , r. et p.; le Cy. tuberculé, 4x. olor, Lin. , c. en domeslicité, r. à l’état sauvage (2). Les Oies : l'O. de neise, An. hyperborea, Gmel. , r. et p. ; VO. ordinaire, 4a. anser , Lin., r. et p.; l'O. sauvage, An. seÿetum, Gmel. , c, et p.; l'O. rieuse, An. albifrons, Lin. r. et p.; l'O. ber- nache, An. leucopsis, Term. , v. et p.; l'O. cravant, 4x. ber- nicla, Lin. ,r. et p. (3). Les Canards proprement dits : le C. macreuse, Àn. nigra, Lin., c. et p.;le G. double macreuse, An, fusca, Lin., e. et p.; le C. Eider, An. mollissima, Lin., r. elp.; le C. arlequin , An. histrionica , Lin. , ret p.5 le C. garot, An. clançgula, Lin., p.; le C. millouin , An: ferina ; Lin., c. et p.; le C. siffleur huppé, 4n. rufina, Pall., r. et p:;le C. milloninan, 4. marila, Lin., e. et p.; le C. mo- rillon , 4n. fulijula, Lin. , ce. et p.; le C. souchet, An, cli- peata, Lin., c. et p.; le C. tadorne, An. tadorna, Lin., c: et p. ; le C. à longue queue ou pilet, An. acuta, Lin. c. et p.; le C. sauvage, An. boschas, Lin., c. et p. ; le C. chipeau ou Ridenne , An. Strepera, Lin., ce, et p:; le C: siffleur , 4x. Penelope, Lin., c. et p.; le C. sarcelle ordinaire, 42. quer- qaedula, Lin. , e.; le C. petite Sarcelle, An. crecca, Lin., c. et p.; le C. à Iris blanc, 4n. leucophthalmos, Bechét , retp: ) Genre Harle, Mergus : le grand Harle, Merg. merganser ; Lin., c. et p.; le H. huppé, Merg. serrator , Lin. , c: etp:5 le H. piette ou petit Harle, Merg. albellus, Lin. ,te. et p. Nota. On cile encore comme passant très-accidentellenrent quelques autres Oiseaux que nous croyons devoir passer sous silence à cause du pen d’intérét qu'ils offrent. L'on pourrait } à ces espèces qui habitent constamment notre solou qui ne font que des visites plus ou moins longues, joindre quelques autres espèces. qui de temps immémorial sont en France, et qui s'y reproduisent tellement bien: qu’on pourraitles en dire origi- naires. De ce nombresont, le Coq, Phasianus gallus; la Dinde; Meleugris gallo-pavo ; le Seria des Canaries , Æringilla Ca narra. Explication de la planche K?2, Les différentes parties de l’Oiseau ayant recu diverses dénominations , nous avons cru nécessaire et surtout utile pour nos lecteurs de donner une planche théorique dans la- quelle toutes ou: à peu près toutes ces parties se trouvent dé- signées, Fig. 4. Pour prendre'une'idée des diverses régions de l’Oi- seau dans leur erisemble. Le dessus (notœum)(A),, indiqué'par une ligne ponctuée quis'étend du bee à la queue, comprend (toujours vus par leur partie supérieure) : la #4chotre ou man- dibule supérieure (42), à laquelle on distingue la pointe (a), le sommet ou Parète (8) et les narines (c) généralement percées à la face supérieure ou'sur les parties latérales dercet organe; le bonnet (G), divisé en front (d), en vertéx(e) el'en sinéi- put (f);, le chignon (E), qui comprend la nuque (uw) et le bas du cou (auchenium) (v); le dos (C), sur lequel'on compte l’inser- tion des ailes (éaterscapulium) (a), le dos proprement dit (y} et le croupion (2). Voyez pour la qneue, la fig. 4 Le dessous (gastrœum) (B), à partir de la sxandibule infé- rieure (13) divisée en extrémilé (g) et cn menton (4), offre : la gorge (H) qui comprend la gorge proprement dite (s), et le devant du cou (ywyulum) (r) ; la poitrine (X); l'abdomen (D), subdivisible enfépigastre (0), en ventre ‘p) et en région anale (crissum) (q). Le cou (1) est toute cette région qui se tronve comprise entre la tête et léttronc , vers le haut de ses -partics latérales est la région parotique (2). La tête a été encore divisée en région ophthalniique (»), en région surcilière (2), en joues (X), en anthies (4) et en lorum (j). Les hypochondres on flancs (F) sont cette partie quitest com- prise au dessous de l’aile. Les plames qui recouvrent ou qui s’implantent aux ailes se distinguent entectrices, en rémiges et en pennes policiales (2) qui constiluent l'aile batarde : les tectrices sont ou petites (1) ou moyennes (1°) ougrantles. (4) : les rémiges sont ou primai- res (3) ou secondaires (8?) : l'aile elle-même se divise en épaule (4) et en poignet (5). Les jambes, a- leur articulation avec le tarse, forment le talon (6), Le tarse lui-même peatse distinguer en partie posté- OISE rieure (7) et antérieure (8). Le: pied , se divise en pouce (9) et en doigts (10) que l’on comptede l’intérieur à Pextérieur et que terminent des ongles (41) qui affectent des formes différentes selon les espêces. Fig. 2. Portion de la tête d’an Oiseau de proie ( Buse com- mune ), pour indiquer ce qu'on entend par cire. C'est cite membrane (ce), ordinairement assez molle lorsque lanimal est vivant, qui.couvre plus où moins la base de la mandibule su- périeure. Fis. 3. Représentant une aile étalée dont on a enlevé les tectrices afin de montrer l’attache des ramiges ou pennes, sur les. os de l’avant-brasiet de la main. On a figuré le système solide de l'aile , c’est-à-dire les os, afin de montrer les rapports 4e ces organes entre eux et de la peau avec ces organes. L’hu- mérns (4) est articulé avec le raitius (r) el le cubitus (c) dont tout le bord externe est occupé par les pennes secondaires où cubitales (s), séparées, par un espace plus où moins. considé- rable , des pennes primaires où mélarcarpiennes (p), bxées, elles-mêmes aumétacarpe; d’ailleurs, l'articulation (æ) du méta- carpe.sur l'avant-bras indique celte séparation. Les quatre premières penues métacarpennes ont été nommées par M. de Blainville, pennes digitales, parce qu'elles prennent leur point d'attache sur les doigts. Deux lames de tissu fibreux, étendues de l'extrémité des.doigts aucoude (4, ? ), embrassent le tube de la plume jusqu’à une certaine étendue ; elkes ont pour but «de les maintenir fixes et à distance égale, Mais il est un troi- sième ordre de penness qui.est constitué par celles que l’on nomme bétardes (b) et, que. M..de Btainville appelle pennes policiales , en ayant égard au pouce sur lequel ces pennes ‘'attachent. Fig. 4. Queue vue de face et par sa partie supérieure ; lle montre les:douze pennesiou rectrices dontelle:se compose He plus ordinaicement. Les, pennes de la queue se comptent par paires en commencant de la. partie externe à Jl’intérne ; par conséquent la plus externe (4), a recu le nom depremière, ainsi de suite jusqu’à la plusinterue »qui aété appelée coceygienne par M. de Blainville, parce qu’elle est immédiatement eu con- tael avec le coceyx, C’est cette paire qui acquiert souvent un développement de luxe fortsingulier, comme dans les Veuves, V’Araus , etc. Les deuxième, troisième, quatrième et cinquième paires peuvent également recevoir le nom d’intermédiaires. Selon la forme que la queue affecte , elle est carrée, arrondie comme celle que nous figurons ; élagée, cunéiforme, échän- crée , bifurquée , etc. Les plumes qui, descendent du:cronpion (4) sur l'insertion des pennes, caudales, portent le nom de tectrices supérieures, ou d'inférieures si elles sont au dessous (6). (Z. Gene.) OISEAUX FOSSILES, A près avoir traité de l’a- natomie: et de la physiologie ainsi que des mœurs et de la classification des. Oiseaux, nous devons consacrer quelques dignes, aux débris que ces ani- maux, ont. anciennement laissés dans différentes couches de l'écorce du globe. Les Ornitholithes, ou, Oiseaux. fossiles, sont recherchés depuis assez long-temps des savans et, des amateurs, Quelques naturalistes des siècles précédens ont signalé leur existence, mais souvent on. a pris pour tels, des SUS— ceptible de prendre un très-beau poli, ne se fen- dille point, et n’est point sujet à devenir ver- moulu. J’ai vu de beaux et bons meubles faits avec ce bois. La racine surtout en fournit un qui rivalise, par ses jeux, et ses nuances avec les bois recherchés à l’étranger et même avec le buis ce nos montagnes. On est dans l’usage de dépouiller l'Olivier d’un grand nombre de branches : le proverbe banal du pays fait ainsi parler cet arbre victime de l’igno- rance : Déshabille-moi , je l’habillerai, Ce précepte des premiers cultivateurs de l’Olivier veut dire simplement de ne pas négliger de l’émonder lors- qu'il en a besoin , de le soulager de toutes les bran- ches qu’il ne peut nourrir, ou qui absorbent toute la sève au détriment du fruit, mais non pas de le mettre à nu, ainsi qu’on le pratique trop géné- ralement. L’Olivier veut être traité comme un ar- bre fruitier ; il veut qu’on lui conserve ses rameaux de deux ans et qu’une main habile vienne alors lui enlever tout ce qui lui nuit : il ne faut le faire que l’année où il a donné sa bonne récolte, jamais dans l’année qu'il produit peu de fruits , parce qu’on ôte- rail nécessairement beaucoup des branches desti- nées à portier la récolte suivante. Il importe de savoir encore que l’année de la taille est pour l’ar- bre celle qu’il emploie à remplacer le bois dont on l’a dépouillé : il travaille pour lui cette année, l'année d’après sera pour son maître. J'ai dit plus haut que l’Olivier nous avait été ap- porté par les Grecs de la Phocée et par les Ro- mains, parce que , en effet , toutes les variétés que nous possédons se rapportent à deux types bien distincts qui demandent des méthodes de culture différentes et souvent tout-à-fait opposées. (#. ce que j'ai consigné au mot Ouve sur le fruit de chacune. ) Le type grec est à fruit charnu et rougeatre , très-garni de feuilles , a peu de bois, l'écorce sur- chargée d’excroissances ; il supporte mal la taille , demande seulement à être émondé, donne peu, mais chaque année, et l'huile qu’il fournit con- serve toujours une teinte verdâtre. L'arbre s’élève peu ; il aime les terrains calcaires et s’altère sensi- blement dans les régions intermédiaires, comme on le voit aux environs d’Olioulles et de Toulon , à Vidauban et aux Arcs , département du Var, etc, Sa sève très-abondante fait souvent couler le fruit, ou lui donne des formes bizarres et monstrueuses. Le a OLIV 313 OLIV Le type romain est à fruit noir et grêle ; il est fort de bois et faible de feuillage ; l’arbre est haut et superbe ; mais il ne donne des récoltes qu'à des intervalles assez longs, et sa fructification très-ir- régulière dépend principalement de la taille. En effet , il porte d'autant plus de fruits qu’on lui re- tranche plus de bois. Il s’acclimata d’abord dans le pays granitique ct schisteux qui occupe tout le littoral du département du Var ; puis il s’estétendu -dans toute la région intermédiaire jusqu'au point où le calcaire alpin plonge sous le calcaire juras- sique. Dans cette région, son fruit a acquis plus de développement, il est devenu plus charnu , moins noir, mais donnant plus d'extractif ; son huile est lampante plutôt que grasse, et sa cou- leur est d’un jaune qui imite le brillant de l'or, L'un et l’autre type veulent être écartés des grandes plaines et rassemblés sur les coteaux et sur les penchans des vallées. L’Olivier tenu dans les plaines emploie toute sa force au développe- ment du bois ; ses fruits sont beaux en apparence, mais ils donnent de la mauvaise huile et en petite quantité ; l’arbre épuise alors les sucs nourriciers de la terre dans un rayon excessivement tendu. Aussi, blâme-t-on avec raison ceux qui entourent leurs propriétés d’un cordon d'Oliviers , comme le -font les cultivateurs du bassin de Marseille, des environs de Toulon , d'Hyères, de Brignoles, etc. Depuis les froids de 1789, de 1820 et de 1830, on abandonne dans plusicurs parties les hauteurs d’où coulaient des fontaines d'huile , selon l’expres- sion des anciens de la contrée, pour descendre l’Olivier dans les plaines et les parties basses des vallées : c’est ruiner entièrement une culture im- portante , c'est augmenter les frais et les travaux, pour n’avoir qu'un fruit médiocre et peu d'huile. Les cultivateurs des plaines de Noves, de Cliâteau- Renard, de Tarascon, de Saint-Remi et de la Ca- margue , département des Bouches-du-Rhône, qui s’en tiennent particulièrement au type grec, con- tinuent à le proscrire de leur territoire, qu'ils plan- tent en mûriers et en amandiers, et le laissent sur les flancs des collines, même au milieu des rochers: aussi l'Olivier jes paie largement des soins qu'ils apportent à sa culture et à sa facile reproduction. Du tronc de tous les deux types que je viens de nommer sorl spontanément un suc concret que l'on nomme d'ordinaire Gomme de l’Olivier , et qu’en Jtalie on désigne plus spécialement sous la dénomination de Gomma di Lecca. C’est une résine contenant une substanee particulière étudiée par Pelletier , appele par les anciens Olivila, par eux employée contre les maux d’yeux, de dents, et pour le traitement des blessures, unie à un peu d’acide benzoïque. L’olivile cristallise en aiguilles obtuses; elle est inodore , d’une saveur amère légèrement aromatique, peu soluble dans l’eau froide , mais elle l’est dans celle qui est chauffée ; on n’en fait aucun usage, Les feuilles seules sont aujourd’hui recherchées comme fébrifuges : cette propriété pa- raît résider dans la substance cristalline particu- lière qu’elles fournissent à l’analyse chimique. I] en est de même de l’écorce, que certains au- TL VI teurs proposent comme succédanée du quinquina. L’Olivier est déshonoré par un grand nombre d'insectes , les Bostriches , les Pucerons , les Psyl- les , les Kermès , le Scolyte, la Teigne, le Diplo- lèpe et deux chenilles; l'Adonide, qui s’attache à Ja partie inférieure des feuilles et sur les pousses les plus tendres ; et la Mineuse, qui ronge les bour- geons naissans. J’ai précédemment fait connaître la maladie appelée Morrée (». ce mot, t. V, p. 445 et 446), dont l’Olivier est affecté; il me faut ici montrer les ravages que le froid exerce sur lui. On reconnaît qu’un Olivier a souffert du froid à la couleur sombre et terreuse de ses feuilles : quand , sourd au mouvement vital des arbres tou- jours verts, il conserve entièrement ses feuilles mortes et desséchées ; quand ses branches ont l'air raide, qu'elles se montrent comme forcées dans leur attitude, et que l’écorce est d’une couleur jaune foncée. Il faut l’élaguer sans pitié jusqu’à la naissance des branches principales, et prendre pour celte opération toutes les précautions que commandent le lieu,'le temps et l’âge de l'individu. Quant à celui qui ne donne aucun espoir de re- tour , il faut le recéper entre deux terres ou bien l’arracher avec la plus scrupuleuse attention ct en- lever jusqu’à la plus petite racine. Dans le premier cas, on déchausse le pied de l'arbre et on abat le tronc à coups de hache , en l’entaillant successive- ment dans tout son pourtour , de manière à ce que le corps de l’Olivier abattu se termine en pointe comme un pieu. La partie du centre demeurée en terre présente alors la forme d’une jatte que l’on couvre de terre légère ou de terre neuve, On doit aller plus bas encore, et jusqu'au vif, si le cœur du tronc est vermoulu , ainsi que cela se remarque souvent chez les vieux Oliviers. Cette méthode de recépage aide singulièrement aux repousses , qui montent en buisson, et facilite plus tard l’enlève- ment des jeunes plants. Il convient d’abriter ce buisson de la dent des animaux, qui en sont très- friands , et de ne point l’éclaircir afin que les jeunes plants demeurent serrés et viennent plus droits. Chaque année de non-rapport, on enlève plusieurs brins pour donner aux autres plus de vigueur, et l'on finit par n’en laisser, en définitive, que trois, ceux de belle venue, les plus éloignés de l’an- cienne souche, pour avoir des racines de bois neuf. L'opération dont nous venons de parler doit se faire à la fin de mars et être terminée avant les derniers jours d'avril. On se sert d’instrumens très-tranchans, afin d’avoir une coupe nette. A mesure qu'on enlève un ou plusieurs rejetons , il faut les mettre en pépinière. Si parmi ceux con- servés à la souche, il s’en trouve de sauvageons , on greffe ceux qui sont en état de l'être ; les autres se réservent pour l’année d’après. Les Oliviers ne doivent être élevés que sur une seule tige ou sur un seul pied ; dans aucun cas ils ne doivent l'être sur plusieurs rejetons : cette réunion est nuisible aux individus qui lacomposent, par les mutilations multipliées qu’ils essuienten raison de leur nombre, Dans le second cas, c’est-à-dire lorsqu'on est obligé d’arracher, on ouvre une fosse de quinze L4o° Livaaisox. Âo OLIV pr décimètres carrés et de la profondeur d’un mètres elle reste pendant une année exposée à l’action de l'air ct du soleil, pour que la terre se purifie et prenne de la qualité ; si l'onvne veut pas'attendre, on remplace la terre sortie du trou par une terre riche en humus. On remplace l'arbre'arraché par des Chevilles ou rejetons, : depuis le milieu de janvier jusqu’à la fin de février. On peut prolonger celle plantalion , mais avec moins d'avantages , jus- qu'aux premiers jours d'avril, sion n’y est forcé par les circonstances. Il convient de choisir des rejelons jeunes, hors de l'enfance, ayant une souche saine , pourvue de racines , une tige droite _présentant vers le milieu trente-six millimètres de circonférence, et.revêtue d’une écorce: unie, lui- sante. Si vos rejelons viennent de loin, mettez-les dans l'eau pendant vingt-quatre heures , puis plan- -tez-les, après avoir enlevé, avec une forte ser- pelte, tout.le bois mort, et uni la base de la sou- che au moyen d’un instrument bien tranchant. On comble le trou jusqu'aux deux tiers, on place la cheville au centre; on foule le sol avec la main toutautour , afin de remplir les vides ,'et on achève de presser légèrement, avec le bout du manche de la bèche, La cheville étant recouverte de cinquante- quatre millimètres de.terre, on répand dessus un peu de fumier, pourvu toutefois que la plantation se fasse en janvier .ou, fevrier, On achève alors.le comblement, et l’on buite la tige à huit ou dix centimètres de hauteur. Ge. buttage est nécessaire our dévier les eaux pluviales, dont le séjour nui- rait à la plante. On termine l'opération en versant un arrosoir d'eau. Îlest des cultivateurs qui n’a- chèvent pas de combler les trous et croient bien faire en établissant ainsi une espèce de réservoir pour les eaux pluviales, dans la vue de les faire pénétrer au fond du sol remué. Cette méthode. est vicieuse, parce qu'un terrain nouvellement remué s’affaisse, dans le courant de la première année, de six centimètres par,mètre; l'Olivier.suit.cet.af- faissement et se trouve trop recouvert l’année sui- vante, ses racines les, plus, près du sol sont:sépa- rées de sa superficie par une forte couche.de terre et ne peuvent plus profiter des influences atmo- sphériques, (foir la pl. 423: La fis. 2 présente un rameau fleuri de notre Olivier commun ; 2,4, la corolle et les organes sexuels grossis à la loupe ; 2, b, fruit entier de grosseur naturelle ; 2, c, le même coupé horizontalement, laissant voir . le noyau; 2, d, le noyau. ) Varm£rés, Le nombre des variétés est très-grand ; leur nom change selon les localités : ici c’est le can- ton où l'arbre prospère qui lui donne son nom; ‘à cest la couleur ou la forme de son fruit; plus loin, il est l'indice. des qualités bonnes où mau- yaises ,ou bien il a trait à l'huile que l’on obtient en grande ou en faible quantité. Malgré la difficulté de meltre d'accord ces différentes dénominations, de saisir justement les circonstances qui les ont dé- terminées eb de connaître pourquoi teile appella- uon est conservée, quoique la cause qui la fait paîlre soit totalement changée, je vais indiquer les meilleures variélés, et, comme je l'ai fais jus- 314 OLIV qu’ici , j'en rapporterai la nomenclature àides ty- pesiavérés. Mais avant ; je dois parler d'un usage remarquable de-nos départemens dursudsest. Autjour'fêté par les catholiques:sous-le:nom de fête dés Raneaux, les habitans de cette contrée se visitent mutuellement portant: des branches d’Oli- wier auxquelles sont appendus des’fruits/secs ;-des gâteaux, des rubans et des fleurs. Ils se: font des -cadeauxau milieu de cris de joie, L'usage remonte aux Phocéens, il rappelle les rameaux:des sup- plians que les enfans portaient en accompagnant celui qui chantait l’trésioné aux premiers: âges de la Grèce; mais il a changé de but. Orivier AGLANDAU, que l'on nomme aussi Cayanne et Ca’one à Marseille , Worajolo en Gorse, est: J’arbre que les Romains appelaient Licinon: A est très-recommandable, soit par son port élevé , ses rameaux redressés supérieurement s’inclinant inférieurement vers la terre, soit par-son écorce épaisse, brune, parsemée de tâches blanchâtres , soit enfin pour son fruit hâtif, petit et arrondi, donnant une très-belle huile aux-environs d'Aix, département des Bouches-du-Rhône , mais en trop petite quantité. L’Aglandau porte:des feuil- les vertes en dessous, n'ayant point ce duvet blanc qui caractérise les variétés délicates que l'on doit tenir en buissons: il aime à être tailé sou- vent; il.se plaît sur des terrains secs et élevés ; il craint fort peu le froid. Aux environs de Montpel- lier, il a conservé son nom latin. OxiviER À FRUIT BLANC. Variété fort connue, dès le seizième siècle, des botanistesret des culti-- vateurs: francais ; elle a une belle apparence ; sés rameaux sont pendans , ses feuilles grandes, lar- ges, luisantes , d'un vertun peu foncé: le fruit est petit , délicat , noirâtre , produit peu d'huile , mais elle a l'avantage d'être blanche. Le nom vulgaire que l’on doune à cette variété n'est point exact , puisque l'olive est lég'rement verte , tardive , et devient noirâtre à l’époque de, la maturité. Ouxrvier À FRurT Doux. Variété rare , aux feuilles grandes et nombreuses, dont le fruit très-doux, hâtif, de moyenne grosseur, se mangesans aucune préparation, sur l'arbremême, en octobre. Ouvier AMANDIER, appelé aussi Amellaou, Amyg- dalin, Amellingue , Raymet-becu ,et Plant d'Aix. Arbre gros, très-répandu; écorce lisse ; rameaux pendans ; feuilles fort larges, courtes, arrondies au sommetet terminées par: une petite pointe d'un assez beau vert ; il charge beaucoup et veut être cultivé dans les terrains caillouteux.: c'est là que son fruit gros , pulpeux, noirâtre , tiqueté, renflé d'un côté, porté sur un court pédoncule , ressem- blebeaucoup à celui de l’amandier, d’où lui est venu son nom; il donne une très-bonne huile, et il réunit les qualités convenables pour être con- fit. Son noyau est peu sillonné ;petit em: propor- tion avec l’Olive, allongé ,:très-pointu à son som- met ; tronqué à la base. On le cultive abondam- ment aux environs de Draguignan , à Gignac, à Saint-Chamas , etc. Orivrer souquerren ; le même que le Boutiniane, le: Bouteillaou ; la Ribière, le Rapugnan, le:Gaïon OLAV: 315 OLIV à grappe; le Rouget de Marseille’ et le Plant d'Aups: Cetarbre;, dontleportetl'aspectrappellent le chêne vert, n’est-point délicat sur le sol, redoute peu le froid, devient très-gros ; comme il ne- charge pas souvent, et quand il donne, c’est. à ou trance ( on doit le ménager à la taille à cause des rameaux qui sont courts), Ses feui les, d’un vert sombre , sont moins grandes, moins larges, et en. général plus arrondies à leur sommet, que chez les autres variélés. La disposition de ses fruits rassem- blés en bouquets sur:un même pédoncule; l’a fait regarder par certains botanistes comme une espèce particulière. Son fruit est arrondi ; de couleur noi- râtre, contenant; un noyau court, renflé, peu aplali d’un côté, terminé en pointe dans sa partie supérieure , sillonné sur:toutes les faces ; il donne peu d'huile, mais elle est excellente, et quand il w'alteint pas sa grosseur ordinaire, il reste aussi pelitque des grains'de poivre; en parvenant à Pépo- que de la maturité, souvent il se montre très-aplati, le plus souvent ilaflecte des formes irrégulières. Ouivier cAssaANT , ou Gros: Ribiès, est:un arbre montant assez haut et acquérant une bonne di- mension, à écorce très-gercée et raboteuse, aux rameaux drous:,, courts et chargés de feuilles gran- des.et larges; d'un vert foncé. S'il ne se reposait quelquelois plusieurs années de suite, il serait un arbre précieux; à cause de l'abondance de sa ré- coke, de son olive oblongue el grosse, de'son huile: claire, d’un beau jaune, à laquelle une manuten- tion particulière ferait perdre bientôt son goût peu délicat. On a tort de le tenir dans des terrains.gras et humides ; le bois est cassant ; il faut peu le tail- ler, ses rameaux élant courts et les pousses lon- gues à prendre de la consistance. Ouwier catzzer-BLanc. Arbre de moyenne grandeur, cultivé surtout aux environs de Dragui- gnan.et de Toulon, garni de rameaux très-nom- breux ; de feuilles grandes; rapprochées les-unes des. autres; et plus blanches que chez les autres vamiéiés. Il pousse beaucoup de gourmands: et‘de- mande: à être rigoureusement:{aillé ; ceux de ses rameaux -qui, ont fructilié . périssent d'ordmaire pendant l'hiver suivant. Les-olives du GaiHet-blane sent. grosses, charnues;, peu :co'orées ,: À moins qu'elles ne soient en petit nombre ; lorsqu'elles abondent ;;elles restent blanches, même: à Fépo- que. de, la maturité; quelquelois elles se montrent: avec) unelgère teinte rouge. Elles donnent tous. les ans, une huile abondante, On confond souvent: celle olive avec,celles: de: l'Olivier-blancane:, qui: vitaux environs: de Niceetest irès-rare en France: : O1ivEsR DES DEUX: SAISONS, que’ l'on ;nonmne: aussi Santanna:et Ginevrina Originaire: du village de la Roehetlta, près de Venafro, dans les états de’ Naples; cet arbre.;, d'une, grandeur médiocre, a été, introduit en France: pars de Simety’, de Mar sille , et,cultivé, pendant pluside vingt ans aux environs. de cette ville, IL s'est; par-sestsoins ; ré- pandu,dans le département des Bouches-du-Rhône etautres circonvoisins. L'Olivier des deux saisons. produit mn.effet agréable par sa forme élégante-et: la-régularité de-sa tête; d'écorce: dela tige etides branches est lisse, bien compacte et point sujette aux maladies des autres Oliviers. Les feuilles qu'il porte sont aussi plus longues, plus larges; leur verdure et leur blancheur sont plus brillantes: I fleurit deux fois l’an:; en France, les premières fleurs s’épanouissent üu commencement de mai , les secondes de la fin. de juin à la mi-uille, lors- que.le fruit des premières est noué, Lesolives pri- mes sont grosses , longues , lerminées: en pointes, d’une couleur vert clair; les autres, disposées en grappes serrces, 1rès-peliles, rondesteomme les baies du genivvre, ne:sont'en quelque sorte que des pelites vessies douces; remplies d’une huile excellente. Ces deux fruits: quoique noués à deux époques différentes, viennent en même temps à malurité dans le cours: du mois de novembre. Orivier De Tous LES Mois ou prolifère, Variété qui rapporte des fruits quatreet cinq fois par an- née, quand la température est élevéeet régu- lière. Ses olives sont pelites ; ovales , noïrâtres,, et l'huile qu’on en relireest d’une excellente qualité, Les fleurs qui les précèdent s’épanouissent depuis le mois d'avril jusqu’en septembre, de sorte que l’on voit sur la même tige etla fleuret le fruit. Les anciens ont faitmention de cette intéressante variété, Oxuivier pu Lucoves. Bel arbre peu délicat et presque point sensible au froid , que l'on trouve très répandu dans les environs de Lunel, de Bé- ziers, de Montpellier, de Nimes, et dans un petit nombre de localités des départemens des Bouches- du-Rhône, dela Drôme et du Var, si l'on excepte le canton d'Entrevaux. Son fruit est odorant, pe- tit, allongé, long-temps vert, fort doux, exquis pour Ja tableiet pour confire. Le noyau, caché sous une pulpe vineuse , est long , étroit, sa partie supérieure est plus aiguë: que l'inférieure : lors- qu'il est décharné et bruni-par l'air, on le pren drait pour la-chrysalide d’un Lépidoptère, L'huile en est fort belle «et douce. Cet Olivier demande. un bon sol; il charge beaucoup; les feuilles ‘qu'il porte: sont darges:, nombreuses ; peu pointues a sommet; eb la pointe plus allongée vers la base, Ouen prcnownr, du nom dela famille qui læ première l'a lait’connaître et eréé la inéthode d'en confire:l'olivevavant sa: mraturité ;: lorsqu'elle est encore verte. Cette fanulleest établie à Saint: Chamas, département des Bouches-du-Rhône. On connait ‘troisi sous-variétés :qui portent lé: même nom La première:se cultive à Saint-Chamas ; sa feuillérest wrande el pointue ; son fruit allongé ; d’unnoir iolacé ‘tirant plus sur le rouge à l’épo- quede‘kamatuitté :sou noyau est sillonné. L'arbre charge-considérablement quand-on a soin de bien fumer: latterre- qui le mouvrit. Son olive, outre l'emploi que l'oncen fait pour la table ; fournit ane: tiègbonne huile’ La seconde sous-variété, très- estimée aux environs de Béziers et de Pézénas , où elleporté quelquefois lenom de Piquette, est um avbée: qui charge égalément beaucoup’; ses feuilles sont fortallongées et très-étroites ; ses fruits pres: qué ronds; ui pew pointes au sommet, d'une cou Jeurtrès-moire:, à pulpe fortement colorteiet dont le-noyaa lisse ne montre presque aucune suture, OLIV 316 OLYM La troisième, plus spécialement cultivée dans les départemens de l'Hérault et du Gard , a les feuilles courtes et élroites ; ses olives sont allongées et ob- tuses. Leur huile est de haute qualité. Orivigr PLEUREUR, que l’on connaît aussi sous les dénominations plus ou moins bizarres de Cour- naud, Cormaou, Courgeale, Tagliasqua, Rapu- gnier , Olivier de Grasse, etc. Get arbre , du plus l eau port, et décoré du plus riche feuillage , s’é- lève beaucoup, développe à tout âge une vigueur remarquable, surtout lorsqu'il habite les vallées ; cur les hauteurs il redoute la sécheresse. IL donne chaque année très-abondamment ; son fruit est de grosseur moyenne , arqué , d’un noir foncé , porté sur de courts pédoncules ; mais il donne une huile très-fine. Ses rameaux , longs et pendans comme ceux du Saule de Babylone, Salix babylonica , le font distinguer de fort loin ; le tronc prend de belles dimensions. L’Olivier pleureur a besoin d’être taillé et élagué soignepsement. Ozivier sALONEN. Arbre dont les rameaux s’in- clinent également vers la terre, mais dont la tige reste constamment basse; il est très-productif; ses récoltes sont intermiltentes , régulières durant son jeune âge , très-irrégulières quand il a vieilli, Ses feuilles, assez étroites , obtuses, sont d’un vert peu clair ; ses fruits, arrondis, de grosseur moyenne, deviennent blancs en approchant del’époque de la maturité, et finissent par être noirs lorsque celle-ci est arrivée, Il réussit mieux sur un sol sec que sur celui soumis aux arrosemens ; sa croissance est ra- pide, et l'huile que l’on en obtient est une des meil- leures. Les Grecs modernes l’appellent Coronéide. Ozrvier vERDALE ou Verdaou, ainsi nommé de la couleur verte que son fruit garde long-temps ; s’il rougit, c’est presque insensible. [1 vient à toutes les expositions convenables aux Oliviers, et n’est point répandu. Ses feuilles, longues, renflées dans le mi- lieu, allongées aux deux extrémités , se présentent d’un vert assez clair en dessus et blanchâtre en dessous. L’olive qu'il donne est grosse, de forme ovoïde, un peu pointue à l'extrémité supérieure , tronquée à la base, et sujette à pourrir lorsqu'elle devient noire. Comme elle est de belle apparence, on la cueille verte et on la met à conlire. Le pé- doncule qui la porte est long. Avant de terminer cet article, que l'importance de l'arbre et la richesse qu'il assure m'ont obligé d'étendre beaucoup, je dois parler de l'Ocrvier SAUVAGE , que l’on rencontre dans les terrains agrestes, dans les haies de nos départemens du midi, où il est appelé Aulivier-fer, Soubagié et Olivastro. Ce sont des individus nés spontanément d'individus autrefois cultivés et abandonnés. Ra- rement il présente d'aussi belles tiges que celles existantes en diverses localités de la Grèce, de la Sicile, de la Péninsule italique et même de l’Ibéri- que. [ls sont petits , grêles , d’une forme irrégulière et d’un aspect rude , analogue aux lieux qu'ils habi- tent, Les feuilles qu'ils portent sont petites, raides et-parfois munies de piquans. Les jets sont. d’au- tant plus vigoureux qu'ils se trouvent moins abri- tés, les plus beaux se voient dans les montagnes, Quant à l’olive, elle est pelite, sèche, luisante , donne une huile légtre, limpide, très-fine, par- fumée, peu abondante, d’abord légèrement amère, puis très-douce et très-claire. L'arbre n’est point épineux , quoiqu'il paraisse l'être. On prend pour des piquans les bouts de rameaux secs que la géli- vure ou le broutis des animaux ont rendus bois mort, L'Olivier sauvage présente aussi plusieurs sous-variélés fort smgulières. Il y en a une dont la feuille est si-petite qu’elle ressemble à celle d’un myrle naissant; sa tige prend la forme pyrami- dale, tandis que toutes ses branches affectent une direction horizontale et se croisent d’une manière étrange. Quant à celle que l’on nomme à feuilles de buis, ce n’est point une sous-variété, mais une altération que toutes les variétés sont susceptibles de présenter dès qu'elles croissent dans des terrains très-secs , très-pierreux, ou bien que leurs pousses deviennent la pâture des Chèvres et des Moutons. | £ (T.». B.) OLIVIER pe BOHEME. Nom improprement donné dans certains cantons au Chalef, Æ£læugnus angustifolia, à cause de la ressemblance de son fruit avec une petite olive. | (T. ». B.) OLIVILE. (cmim. )} Substance cristallisable et particulière trouvée par M. Pelletier dans la gomme d’olivier. Ce chimiste obtient l’Olivile de la ma- nière suivante : il dissout la gomme d’olivier dans de l'alcool aqueux ; il filtre la liqueur , expose cel- le-ci à l'air où elle s'évapore et où elle ne tarde pas à cristalliser , en partie da moins, car une au- ire parlie se dépose entraînée par de la matière résincuse, Pour enlever cette dernière, on traite le dépôt par l’éther , on dissout l’Olivile dans l’al- cool , on filtre, et on fait cristalliser une seconde fois. On obtient alors un corps blanc, pulvérulent ou sous-forme de cristaux aiguillés, d’une saveur tout à la fois amère, douceâtre et aromatique, fusible à 70°, peu soluble dans l’eau froide, da- vantage dans l’eau bouillante ; également peu so- luble dans l'alcool froid, mais très-soluble dans l'alcool bouillant ; insoluble dans l’éther , et l’a- cide sulfurique étendu , peu soluble dans les hui- les grasses et volatiles ; soluble dans l'acide nitri- que, les alcalis, l'acide acétique , etc. ; ce corps c’est l’Olivile pure. (4) OLIVINE. (cm.) Silicate de magnésie que l’on trouve dans la nature sous des formes et à des degrés de saturation différens. L’Olivine proprement dite, ou Chrysolithe, Cyncophane , est très-dure et peu fusible ; l'acide et la terre qui la constituent sont combinés entre eux dans des proportions telles que tous deux renferment la même quantité d'oxygène. On rencontre l’Olivine dans les terrains volcani- ues, (F. F.) OLYMPE. (céocr. pays.) Plusieurs montagnes ont porté ce nom dans l’natiquité, deux en Grèce, une dans l’Asie mineure , une autre encore dans l'ile de Chypre ; mais la plus célèbre est sans con- tredit l'Olympe de la Thessalie, dont nous avons à parler. Cependant quelques particularités rendent assez Curieuse la montagne de l'Asie - Mineure | pour qu’on nous permette d’en dire d'abord quel- A OLYM ques mots. L’Olympe, en turc Kechich-Daghy (montagne du moine) , est située dans la Turquie d'Asie, Anatolie , Sandjak de Kodaveddkiar; à ‘8 lieues de la mer de Marmara, et s'élève jusqu’à 1,290 pieds ; la ville de Brousse (//rusa ad Olym- Pin) a été construite sur son versant seplentrional ; sa base qui cotoic les bords d’une vallée très-pro- fonde, appelée Gogdéré (vallon céleste), forme un amphithéâtre de roches énormes cachées par des forêts de coudriers, de châtaigniers, de char- mes et de trembles. Quand on marche pendant une heure sur le haut des précipices de cette val- lée, on arrive sur un vaste plateau composé de prairies verdoyantes où se trouve la principale sta- tion des Turcomans nommés Turak (nomades) , peuplades de pasteurs, qui, au nombre de huit cents familles environ, y habitent, pendant l'été, des cabanes basses et recouvertes en feutre. Au- delà de ce plateau , se présente la seconde région de l'Olympe, couverte encore d’arbres et de ro- chers ; après deux heures de marche, on voit les rochers et les pins se remplacer tour-à-tour, et l’on n’est pas arrivé au sommet que presque toute la végétation a déjà cessé; enfin l’on entre dans les neiges : le sommet , couronné par des roches d’une forme bizarre , se partage en deux cimes , et la plus élevée a été nommée le Moine, parce que, si l’on en croit la tradition populaire , un solitaire chrétien y avait fixé sa demeure, Olympe maintenant Olymbos ou Lactra, est une montagne de la Grèce, qui sert de frontière à la province turque de Romélie, à l’exirémité orientale d’un chaînon des monts helléniques, près de la côte occidentale du golfe de Salonique; son som- met, par 40°, 4', 52" de latitude N. , et 20° , 1, 38" de long E. , est élvé de 7 ,120 pieds. L'Olympe commençait près de Tempé, et, se joignant aux monts Cambuniens , séparait la Thes- salie de la Piérie. Les Grecs, ne connaissant pas de montagne plus élevée, en avaient fait le sé- jour de leurs dieux ; ils croyaient que Jupiter avec toute sa cour y faisait sa demeure. Paul Emile campa dans un lieu qui manquait d’eau; mais, voyant que le mont Olympe était couvert d'arbres irès-verts, il jugea qu’il conte- nait des sources , et fit creuser des puits au pied de la montagne. À peine eut-il eflleuré la surface, que l’on découvrit plusieurs sources. Cet événe- ment tout naturel fut regardé par les soldats comme une faveur des dieux. Le Pénée, ne pouvant se décharger dans la mer, inondait autrefois la Thessalie, qui n’était alors qu'un vasle marais. - Un tremblement de terre sépara le mont Ossa, du mont Olympe, et ouvrit un passage aux eaux du fleuve entre ces deux montagnes, par l’agréa- ble vallon de Tempé. Le pays se dessécha , et la Thessalie fut habitable. Ce célèbre vallon de Tempé, presqu’à l'embouchure du Pénée, qui le traverse; était situé entre l'Ossa et l'Olympe, et commencait à la ville d'Homolis. Il était cou- vert de bois, et occupait cinq milles de terrain en longueur, et presqu’un arpent et demi en largeur. : 317 mm OLYR Les rives du fleuve étaient tapissées d’herbes tou- jours fraîches , et habitées par des oiseaux dont le gazouillement formait d’harmonieux concerts. C'était là que les dieux et les déesses , quittant les sommets de l’Olympe et leurs superbes demeures, venaient se promener et se délasser du soin péni- ble de gouverner les hommes. Tempé était le séjour du berger Aristée. Il aima Eurydice, qui, fuyant sa poursuite, fut piquée au pied par un serpent caché sous l’herbe, et mou- rut le jour même de ses noces. Les nymphes, tou- chées de ce malheur, tuèrent les abeilles d’Aristée. Protée lui conseilla d’apaiser les mânes d'Eury- dice, en sacrifiant des animaux, des entrailles des- quels sortirent des essaims d’abeilles. Plutarque raconte qu'après sa défaite à Phar- sale , Pompée , dans sa fuite, traversa la vailée de Tempé; pressé par la soif, il se coucha sur le ventre et but dans la rivière ; ensuite, il gagna le bord de la mer et se cacha dans une misérable hutte de pêcheur. Enfin une petite barque vint le chercher et l’amena au vaisseau qui le recut à son bord. (J. H,) M. de Verneuil nous a donné quelques détails sur la géologie du mont Olympe, qui, d’après l’in- téressante relation du voyage de M. le duc de Ra- guse, n'aurait que 2,247 mètres d’élévation. Cette montagne est composée de tale-schistes, et de cal caires , qui en revêtent la base, de gneïss, de mi ca-schistes et de graniles qui forment une grande partie de la région moyenne des pentes septentrio- nales et le centre de l’'Olympe. M. Visquenel y a aussi trouvé des cristaux de grenats dans les cal- caires, au contact des filons granitiques. Mais parmi les choses dignes d'intérêt et relatives à ce pays, j'ai vu des échantillons de granites, qui passent insensiblement, non pas à des gra- nites porphyroïdes , mais bien à de véritables porphyres. Ainsi, tandis qu'aux environs de Cons- tantinople des échantillons trachytiques passent à l’eurite plus ou moins porphyroïde, au mont Olympe, des échantillons de granite deviennent de véritables porphyres. (A. R.) OLYRE , Olyra. (vor. pxan.) L’intéressante famille des Graminées renferme, sous le nom de Olyra, une graine analogue à celle de l'orge que ies auciens possédaient , puisqu'on la trouve nom- mée dans Homère , dans Théophraste et dans Dios- corides; sa culture était nouvelle aux dernières années de la république romaine. Les commenta- teurs et les écrivains qui se permettent de pronon- cer sans avoir acquis de certitude sur leslieuxmêmes indiqués par les textes, confondent fort maladroite- ment avec notre Epeautre,'7riticum spelta, L., l'O- lyra des Grecs, des Romains, etsans aucun doute des autres peuples avec lesquels ils étaient en relation directe. Il serait plus raisonnable de le rapprocher de l'orge faux riz que nous cultivons , l’A/ordeum zeocriton. Le genre Olyra des botanistes modernes, que Adanson rommait Mapira , est composé de douze espèces vivaces, toutes indigènes au climat de l'Amérique méridionale et des Antilles, Il a été, en,28 17, le sujet, d'un examen approfondi par le : professeur, Schlechtendal. de:Berlin; on n'en con- naissait alors.que.six.espèces , l’'Olyra paniculat, etl'O. pauciflora de Swartz; l'O: longifolia, VO. micrantha, et YO. cordifolia de Willdenow ; l'O. orientalis de Loureiro, qui doit être expulsé. pour former genre à part, ou, mieux étudié, rentrer dans un genre déjà.créé. Delamarck a décrit , sous le nom de Olyra latifolia, la première de ces espèces, que l’on dit être la plus commune, et se, faire re- marquer par la largeur de.ses feuilles et la hauteur de ses chaumes, qui montent à plus de deux mè- tres ; ses fleurs sont grandes , disposées ent pami- cule simple, les mâles sous les. femelles; el sous le nom de Olyra axillaris la seconde: espèce dont Palisot de. Beauvois fai le type-d’un. genre. /i- tachne. Kunth a augmenté le genre Olyra de cinq: espèces nouvelles recueillies par. Bonpland, et constitué le genre base_de la nenvième section des Graminées sous, la dénomination de Olyrées. (T. ». B.) OMALIE, Omalium. (ixs.) Genre de l’ordre des Coléoptères, section des Pentamères , famille des Brachélytres, tribu des Aplatis, établie par Gra- venhorst aux dépens du genre Staphylins de Fa- bricius, et ayant pour caractères: palpes courts ; filiformes,, peu avancés; les maxillaires composés: de quatre articles-et les labiaux de trois; mandi- bules arquées , pointues, simples ;-antennes insé- rées devant les, yeux, sous-un rebord ; dela lon-+: gueur.de la tôteet. du! corselet, grossissantinsen- siblement, vers/leuwr extrémité , avec: le premierar- ticle allongé, et renflé, Tête entièrement dégagée, labre: entier: corselet transverse ; rebordé latérale- ments; élytres plus longnes:que lui pattes sim. ples ou:à peine -épineuses, Ce:genre se distingue,» des Oxycèles ,- qui emsontsles plus-voisins pardés tarses, quuyne; se #cphient:pas dans une rainure-de 1: la jambe, comme:cela a. lieu.ehez les: Oxytèles; les Protéines, en sont, distinguées par, leurs palpes emalène:;: enfin les Lestèves et les Aléochares.en / sonb séparées-par. des -caractères.tirés dela forme des antennes et de leur imscrtinn:tLes Omaliessont généralement de’ très-petite, taille; leurs mœurs sont à peu-près les mêmes.que-celios:des-Staphy- linss on«les trouve-dans. les! mousses; et: surtout dans, les,fleurs; quelquessespèces vivenL dans:kes: bouses ,, d’autres, fréquentent. les agaries-en dé- composition, Ce-genresestiassezonombrenx.enies- | pèces; .etparmiiles plusremarquables:, nous, cie terons.;: j L'Ovauie À TÊRE noire, O. melanocephalumis, Deg., Cat. , Go, Nitidularmelanocephala, Sierm,. Cat, Elle est-longue de trois: quarts de digne; d'un. jaune, ferrugineux, avec: listète d’ün: nair : assez; | brillant. La 1ôtesest triangulaire ; beaucoup moins: large quele;prothorax,, finement.ponetuée , avec. deux fortes jimpressions longitudinales ; l'intervalle! est assez relevé, arrondi, avec une petite éléva- - tion en-chevron,surilevertex;les:palpes.et les an- tennes sont d’un-ferrugineux 6bseur; celle-ci as- sez fortement en.massue,ct.pubescentes. Les yeux sont médiocres ;;avrondis:et sailans. Le prothorax OM 318 OMAL. est beaucoup: plus large que long , un peu échan. cré à sa parlie antérieure, avec les angles de celle- ci,assez saillans et obtus; très-légèrement rélré- ci; coupé. carrément à sa base, dont les angies sont assez aigus el non proéminens , fortement ar rondi et légèrement rebordé sur les côtés, assez convexe dans le milieu, couvert d’une ponc- tuation fine et serrée, avec une impression longi-. tudinale assez large sur le disque, une autre courie, transversale , à la base de-celle-ci, et deux autres peu marquées sur les bords latéraux. L’écusson est triangulaire, finement ponctué. Les élytres sont couvertes de points enfoncés, assez gros , disposés presque en ligues régulières. L’abdomen est lisse, assez fortement rebordé, Les pattes sont de la lon- gueur du corps. Cetle espèce, qui est assez com- mune à Fontainebleau, se trouve sous les pierres et quelqueloisisur les fleurs. L'Omauz oparaauwique, ©. cphthalmieum , Payk., Faun, suec. , 112, 409, O. pallidum , Grev., Monogr., micropt., 217, Gyl, Ins., suec., 11, 209. Sa longueur égâle environ un cinquième de ligne. Cette espèce est d’un jaune testacé plus ou moins ferrugineux etassez brillant, La tête pré- sente deux pelits points enfoncés , assez: marqués sur le vertex; les’antennes sont fortement:en mas- sue, Les yeux sont noirs, arrondis et saillans. Le; prothorax est -transversal,, subquadrangalaire , presque droit sur les côtés, légèrement ponctué à : 5 la loupe; avec une: sillon longitudinal presque obso - lète dans son milieu; l'écusson est triangulaire et: lisse. Les clytres-sont du double plus longues que: le.prothorax , légèrement élargies et coupées car- rément à leur extrémité, sub-déprimées, un peu plus, fortement ponctuées-que le prothorax. Les: pattes sont de-la couleur du corps. Se trouve sur les fleurs, (H. L,) OMALISE,, Oinalisasu: (ins:) Genre de: l’orire:. des. Coléoptères:; section-des Pentamères , famille des, Serricornes:; tribuides Lampyrides ; établi per: Geoffroy, etiadopté par la plus: grande partie ces Entomologistes, avecces caractères: dernier ar- ticle, des-pal pes maxillairestronqué:;tête en grande partie découverte, second'et:troisième articles ces antennes très-courts ; yeux écartés: à peu près de la même grosseur dansiles-deuxisexes ; angles pos- térieurs du. corseletprelongés etirès-pointus ;: 61y- tres-plus fermes que-dansles autres Malacodermes. | Ce: genre a beauçcoupid’analogie avec:celuicde Ly-. cus ; mais il en est bien;distingué par sa bouche, qui n'ayancelpas-en forme de museau , et parles antennes; )qui , dans dés Lycus; sonttrès-compri- mées, plus ou moins en scie, avecrde:broisièmeiar- Licle. semblable aux suivans. Lies Lampyÿres-se dis- lisguent des Omalises parleur corselet demi-cir- culaire,; cachant-lastête ; elzpar leurs-palpes-maxil- laies.terminés par unsarticle aigu: La tête: des 1 Omalises est unipew plus égroite :que le: corselet; les yeux sont arrondis ebsaillans ; lés antennes;sont filiformes , rapprochées à leur:base;:plus’longueso: que le corselet ,etcomposées desonzeiarticles-donts le premier estun peurenflé; le-second et, letroi- . sième pelits et arrondis,etles autres,cylindriques;c! | À OMBE 319 “OMBE ralèvre supérieure eskpelite, cornée, arrondie’et : généralement ‘ciliée; les mandibules sont cornées, >assez longues ,-ninces) Wès-arquées , simples, et terminées en pointe aiguë ; les mâchoires sont:cor- nées à leur base, ‘simples ; membraneuses et ar - rondies à leur extrémité; leurs palpes sont plus longs que les labiaux,. presque en massne, et com- . posés derquatrerarticles’dont le premier est très- petit, à peine apparent ; les autres coniques , et Je -odcrnier ovale et:gros;la lèvre: inférieure est cor- née et échancrée, elle porle deux palpes courts , . il formes ,et'composés:de troisiarticles; le corse- let est déprimé, un peu rebordé , presque carré , sn peu‘plus étroit que les élptres ; et terminé pos- térieurement de chaque côté em pointe aigné. 1bes élytres sont dures, un peu déprimées,, \etrde la grandeur.de Pabdomen; elles cachent deux ailes anembraneuses, repliées ;-les pattes sontide lon- gueur moyenne ; avec des tarses filiformesi, termi- més par/deuxonglesicrochus. Lies Omalises se trou- vent dans les lieuxisecs.,-sur les herbes cet sur les .jeunes, charmes, Gelle.que l’on trouve. aux/envi- -æons -de Paris ; se plait, dans les prairies, près. des bois ou dans les clairières entourées.d'arbres. Son ‘volest léger lorsque le temps est chaud et secs ce- pendant elle fait, peu d'usage de ses ailes. Comme - beaucoup d’autres insectes dépourvus dedéfenses, elle se laisse tomber, en contrefaisant la morte, quand-on approche pour la. prendre. Ses larves et ses métamorphoses sont encore inconnues. Ge genre se compose de plusieurs espèces dont la plupart sont propres à l’Europe. La plus commune et celle qui a servi à Geoffroy pour l'établissement -de ce genre, est : L'Ovauise suTUuRALE, O. suturalis, Fabr., Oliv., Latr., Omalisus Fontis bellaquæt, Fourcroy , l'O- malise, Geoffroy, Ins. des.environs de Paris , 4.1, _ pag. 180, n° 1, pl..2, fig. 9. Elle est longue de deux lignes et demie. Le corps est déprimé ; les an- tennes sont noires , un peu velues, de la longueur _de la moitié du corps; le corselet est noir, les ély- tres sont d’un rouge obscur, avec la suture noire, beaucoup plus large à la base qu'à l'extrémité ; le dessousdu corps et lés ‘pattes sont noirs. Gette “espèce se trouve dans toute la France, mais sur- “tout dans le Nord. (H. L:) - OMAMAO. (o1s.) Nom que les naturels de Taïti donnent au Gobe-Mouche de Maupiti, Garn. , figuré dans la Zoologie du Voyage autour du monde de {4 Cogulle. (P. Gars.) OMBELLE. Umbella: (8oT. pra. ) Mode d’in- florescence commun à un grand nombre de végé- taux, et surtout à une dés principales familles na- turelles , qui en a tiré son nom (les Ousestrrères ). Le mot ombelle rappellera à chacun l’image d'un ‘parasol, et la disposition de ses parties, L’Ombelle florale des botanistes présente, en effet, une réunion de plusieurs pédoneules com- “muns partant tous d'un même point, divergeant : comme les rayons d’une demi-sphère, et se ter- minant à peu près à la même distance; ces pé- “doncules communs forment eux-mêmes! des'om- bellules, ou représentations en petit de: JO mbelle générale. Cependant, l'Ombelle est ‘quelquefois | simple, c’est-à-dire que les pédoncules ne seidivi- sent point enrayons,:etsc terminent par la fleur -“uniqueseoxemples : ecrläines espèces de Primeytie et d'Aïl,et;/presque par exception , l’#/ydrorotyle wnbetlata. G.' Pichard'donne à l'Ombelle simple le nom:de Sertule. Latbase de l'Ombellesest ordinairement en- tourée de quelques folioles en ‘collerette, qu'on nomine » involucre ; celles de .Y'ombellule forme l'involucelle, OMBELLIFÈRES. Umbelliferæ. nor van. Une des principales familles du règne végétal , classe ‘des! Dicotylédonées ; tellement naturelle partises caractères, par sonportiet son facies partioulier, qu'elle a été: instituée dès l’origine de la science, -et n'a subi que.peude:modifications dans les: di- verses méthodes qui se sont succédé. L’anifor- mité remarquable des plantes qu'eleivenfermeren ferait, pour ainsi dire) un:grand genre composé d'une soixantaine d'espèces ; présentant chacune plusieurs variétés ; il a fallu uné’étude! minutieuse pour yidistinguer des genres , et surtout des/espè- ces ; aussi les auteurs et surtout les monographes s'accordent pew aw sujet des Ombellifères ; 1attri- buant plusou moins d'importance à:des caractères :toubartificiels ils ont publié-des classifications fort différentes, quireffraient) l’écolier par la :mul- tiplicité des détails. Nous citerons tout à l'heure celle qui se rapproche le plus des vrais principes de’ classification naturelle ; énumérons d’abord les caractères généraux des Ombellifères. Tige. Herbacée , très-rarement fratescente ;1an- nuelle ou vivace ; simple ou ramifiée;1offrant des nœuds pleins de distance-en distance; pubescente ou glabre; lisse ou anguleuse, souvent fistuleuse et cannelce. Feuilles. Alternes, ayant leur pétiole ‘engat- mant, plus ou moins dilaté et membraneux; dans quelques espèces, deux stipules libres remplacént la dilatation membraneuse du pétiole, Limbe géné- ralement divisé, et simulant une feuille pinnée ou bipinnée, Rarement la feuille est simple, ou plutôt elle me l'est jamais (Richard), et celles qu'on désigne ainsi sont de véritables pétioles di latés, le limbe avortant (ex. : le genre Buplévrei) Fleurs. Petites, sans éclat: ordinairement blan- ches ou rosées, jaunes dans un petit nombre de genres. Disposées en ombelles simples ou compo- sées, excepté dans quelques genres anomaux. Les ombelles et leurs ombellules sont souvent accom- pagnées d’involucres et d’involuceiles ; parmi les genres, les uns ont involucres et involucelles ; les autres n’ont que l’une de ces deux espèces de col- lerette; enfin, plusieurs en sontabsolument privés. .Culices Limbe, souvent à peine distinct, entier ou marqué de cinq petites dents. ques Corolle. Ginq pétales tantôt égaux, tantot iné— gaux , s’accroissant souvent dans les fleurs sitaées au bord de l’ombelle ; ils sont roulés vers le centre de la fleur avant son épanouissement, el paraissent souvent éordiformes par l’inflexion d'une: bande dongitudinale qui occupe leur partie mo ÿenaè! OMBE 320 OMBE Organes sexuels. Cinq étamines, alternes avec les pétales, et insérées , comme ceux-ci, autour d'un disque épigyne, Anthères recouvertes, avant l'épanouissement de la fleur, par les deux pétales contigus. Deux styles simples, de longueur varia- ble, portant à leur sommet un stigmate en tête et très-petit, el terminés , chacun à leur base, par un élargissement glanduleux , dont la réunion forme un disque épigyne à deux lobes. Fruit. L’ovaire, infère , à deux loges contenant chacune un ovule, présente après la fécondation et la maturité, un fruit didyme, de forme très-va- riable, composé de deùx akènes réunies par une espèce de columelle ou d’axe central; tantôt la surface de ce fruit est marquée de stries, tantôt elle est lisse; d’autres fois, on y remarque des lames plus ou moins saillantes. Nous allons dé- tailler les caractères particuliers du fruit, en par- lant de la classification de Hoffmann. Ce savant professeur a considéré : 1° sa commis- sure, c’est-à-dire la face interne qui réunit ses deux moitiés; 2° chacune de ces deux moitiés, masquée ordinairement de cinq côtes saillantes , que séparent autant de sillons (valleculæ ) ; 3° des bandelettes (vittæ), ou lignes colorées qui exis- tent très-souvent au fond de ces sillons , et parais- sent être des faisceaux de vaisseaux remplis de sucs résineux. C’est surtout d’après le nombre et la disposition de ces bandelettes, que Hoffmann a ca- ractérisé et classé ses genres. Ainsi, il les distribue en deux grandes sec- tions, selon la présence ou l'absence des bande- lettes. Les genres dont les fruits n’en ont point (se- mina evittala) se classent d’après leurs côtes : nues , Buplevrum, Conium , Ægopodium , etc. ; hérissées, Ayrrhis, Scandix, Anthriscus, elc. ; utriculées, Astranlia ; nulles, Odontites. Lorsqu'il existe des bandelettes , elles peuvent être, soit visibles à l'extérieur (vittæ epicarpit) , soit invisibles et recouvertes par une membrane propre (vitlæ epispermit). De là, deux divisions principales dans la section intitulée Semina vittata. Les bandelettes visibles extérieurement peu- vent être situées à la fois sur le dos et sur la commissure du fruit; c’est ce qu’on voit dans les genres Crithmum, Cicuta, OEnanthe, Bunium , Carum, lhellandrium, Chærophyllum , Ane- thum, Apium , Pimpinella, Acthusa, Selinum, elc. ; à côtes nues; Cuminum, Daucus, Caucalia ; à côtes velues ou hérissées ; Pastinaca, Heraclewn, T'ordylium, etc. ; sans côtes, ou bien les bande- lettes sont situées sur le dos seulement du fruit, Wendia; ou sur la commissure , Coryandrumr. Quand les bandelettes ne sont pas visibles, on classe d’après les côtes : nues, Ængelica, Ar- changelica, etc.; utriculées, Ostericum , Pleuro- spermum ; nulles, Cachrys, Rumia, Sanicula. Telles sont les bases de la classification de Hoff- mann, fort ingénieuse, mais souvent fort diflicile à appliquer en pratique. Dans une Flore des environs de Paris, M. Che- valier a pris la forme du fruit pour base de son travail sur les Ombellifères , et il les distribue em plusieurs sections, que nous citerons parce qu'elles peuvent servir à l'étude pratique de cette fa- mille. Fe Section. Fruit sphérique : Coriandre. IT: Sect. Fruit ovale , arrondi , légèrement déprimé au milieu : Ciguë. HI° Sect. Fruit ovale : Ammi, Berte, Seseli, Ache, Buplèvre, Hydrocotyle, etc. IV: Sect. Fruit ovale oblong : Boucage, Ego- pode, Carvi, etc. Ve Sect. Fruit oblong cylindrique : Cerfeuil , Myrrhide, etc. VI< Sect. Fruit ovale, comprimé dans le sens parallèle à la commissure : fenouil, Peucedan, Selin, Panais , etc. VII: Sect. Fruit comprimé parallèlement, ailé, de plusieurs manières, à commissure s’amincis- sant en membrane : /mpératoire. VIII: Fruit plane, en forme de disque épaissi et calleux sur les bords : Tordyle. IX° Sect. Fruit ovale-oblong , parfois cylindri- que , hérissé d’aiguillons crochus : Caucalis, Ca- rotte, Sanicle. X° Sect. Fruit oblong, cylindrique, sans ai- guillons , sillonné, comme tronqué et couronné par les dents raides et épineuses du calice et par les deux styles : OŒEnanthe. Mais de toutes les classifications proposées pour la famille des Ombellifères, la plus naturelle est sans contredit celle de Sprengel, rédigée d’après les principes que M. de Candolle a si heureuse- ment appliqués à la botanique ; c’est aussi celle - que M. Richard a adoptée, sauf de légères modi- fications. Sprengel répartit les véritables Ombellifères en huit tribus, dont voici l'énumération succincte : 1e Tribu. HxprocoryzinÉEes. Ombelles impar- faites ; involucres nuls ou presque nuls; feuilles simples ou divisées; fruit ovoïde, solide, le plus souvent strié. Genres : Aydrocotyle, Bolax, Bow- lesin , Spænanthe , etc. 2° Tr. Burzévninées. Ombelles complètes ou presque complètes ; involucre composé de folioles larges , feuilles simples, ou plutôt pétioles planes et dilatés. Genres : Buplevrum , Odontites , T'eno- ria , Hermas. 3° Tr. Pimrixezzées. Ombelles parfaites , par- fois dépourvues d'involucres et d’involucelles. Fruits ovoïdes, solides, à cinq côtes. Feuilles composées. Genres : Pimpinella , Seseli, Sion, Carum, Œnanthe, Apium , Meum, etc. 4° Tr. Suyrniées. Ombelles parfaites, le plus souvent sans involucres, fruits subéreux à l’exté- rieur , solides ou comprimés. Genres : Smyrnium, Cachrys, Coriandrum , Cicuta, Aethusa , Tordy- lium , etc. 5e Tr. Caucaunées. Involucres polyphilles. Fruits hispides ou épineux. Genres : Caucalis , Daucus, Atamantha, Bubon, Bunium , etc. 6° Tr. Scannicinées. Fruits allongés, pyrami- daux, terminés par deux pointes à leur sommet. Pas t ; [ Co OMBI 321 OMBI ———— “0 Pas d’involucre.. Genres : Cliærophyllum, Anthriscus. 7° Tr. Auwpées. Fruits ovoides, à côtes très- marquées, Genres : Ammi, Cuminum, Sium, Contum, elc. 8° Tr. SéÉuinées. Fruits comprimés, planes, souvent munis d'ailes. Genres : Selinum , Peuce- danum , Heracleum, Pastinaca, F'erula, Angelica, Imperatoria, Laserpilium , etc. Il nous reste à dire un mot des Ombellifères anomales, dont la principale est l'Eryngium ; leurs ombelles sont très- incomplètes , et les fleurs gé- néralement disposées en capitule, Au genre que nous avons cité, M. Sprengel joint, dans une tribu particulière, l'Arctopus, V'Echinophora, V As- tantia, le Pozoa, YExoacantha, le Dondia, et enfin le Sanicula ; ce dernier genre ne nous semble pas tellement irrégulier, qu’on n’eût pu le placer dans l’une des huit tribus ci-dessus, par exemple, dans celle des Caucalidées. L’exposé de ces diver-es classifications, toutes fondées sur l'organe le plus important, le fruit, à fait suffisamment connaître les caractères généraux et particuliers des Ombellifères. Cette famille se distingue au premier coup d'œil de toutes les au- tres familles naturelles ; le seul groupe des Aralia- cées en est très-voisin , et devrait même lui être réuni. (L.) OMBELLULAIRE , Ombellularia. (zoopn. po- yP, ) Genre établi par Cuvier sous le nom d’Om- bellule, pour une espèce de grande pennatule de la mer du Nord, et désigné ensuile de cette ma- nière. par Lamarck. Voici quels sont les caractères de ce genre, qui ne renferme qu'une seule espèce ; Polypes très-grands, pourvus de huit tentacules dentelés sur les bords, et placés à l’entour d’une bouche garnie de deux lèvres, et réunis par l’ex- trémité de leur corps, qui est allongé en une masse arrondie en forme d’ombelle, à l'extrémité d’une tige subcylindrique, vésiculeuse à son origine , et soutenue dans le reste de son étendue par une pièce grêle à quatre faces et fort longue. La seule espèce connue est l'Ombellularia groen- landica, décrite par Ellis, d’après un individu qui Scandix, Myrrhis , fut trouvé à 236 brasses de profondeur , et com- posé de vingt-trois polypes réunis sur trois rangs , et d'une belle couleur jaune. Leur corps était con- slilué par un muscle assez résistant, et contenant dans ses cavités des particules aplaties, qu'Ellis re- garde comme des corps reproducteurs. A la base musculeuse qui leur servait d'union, le même ob- servaleur à vu une membrane creuse qu'il consi- dère comme l’analogue de la vessie nataloire des poissons, La tige calcaire était d’une grande blan- cheur, mais recouverte par un carlilage d’un jaune brunûtre. (V: M.) OMBELLULE. Umbellula. (Box. Puax.) Voyez OnsEzrs. (L:) OMBILIC. (anar.) C’est ainsi qu’on nomme le point où s’insérait le cordon ombilical au moment de la naissance, Ce point est situé vers le milieu de la ligne médiane de l'abdomen. On dit généra- lement, et assez improprement, que ce point d'in: T. VI, 441 Livraison. sertion est une cicatrice, comme s’il résultait de la rupture ou de la section des parties qui se con- tinuaient avec lui. L'Ombilic remplace une ouver- ture qui dans le fœtus donne passage à l'Ouraque (voy. ce mot), et aux parties qui constituent le cordon ombilical. Il est d’autant plus profond , d’autant plus marqué, qu’on est plus avancé en âge; il paraît aussi très-enfoncé chez les personnes très- grasses , parce qu’il adhère toujours très-fortement aux tégumens, Son contour, dur et irrégulier , est formé de quatre plans de fibres, qui s'entrecroisent par leurs extrémités. C'est à l’ombilic que viennent se réunir du côté de l'abdomen , les cordons fibreux qui résultent des artères de la veine ombilicale et de louraque, atrophiés et oblitérés. L’Ombilic donne son noin à la partie moyenne de la région dite Ombilicale. (P. G.) 3. OMBILIC. (morr.). Ouverture plus où moins marquée qui se voit dans beaucoup de coquilles spirales à la base de l’axe ou de la columelle, (/'oy. Coquirres.) (P. G.) OMBILIC et OMBILIQUÉ. (mor. Pnan.) Les mots Hile, Cicatricule , Ombilic sont trois synony- mes qui désignent le point où la graine était atta- chée au placcnia dans l'ovaire, par le moyen de funicule ou.cordon ombilical ( Podosperme de quelques auteurs). Ges noms expliquent bien la si- militude parfaite qui existe entre ce funicule et le cordon ombilical des animaux, entre le hile des végétaux et l'Ombilic de ceux-ci; et cette simili- tude est telle que Jes botanistes emploient indiffé- remment ces mots les uns pour les autres. L'Ombilic est très-remarquable dans quelques espèces de grainès , dans les légumineuses par exemple ; les pois, les haricots. Dans le fruit de l'OŒEsculus hippocastanum(Marronier d'Inde), l'Om- bilic ou hile est très-vaste; il occupe une grande partie de la graine; c’est une large tache blanche (quand le fruit est frais) située à la face inférieure; Je pomt central du hile, par lequel les vaisseaux nourriciers du placenta arrivaient à la graine , con- serve une apparence particulière, et prend le nom d'Omphalode ( Onphulodium , Turp. ). Ge point à l'intérieur, dit aussi Ombilic interne , prend sou- vent le nom de Chalaze. Nous développerons la théorie du fruit à l’article Ovuze (voy. ce mot), où nous tâcherons de mettre nos lecteurs au cou- rant de cette partie si importante et si difficile de la botanique. ÎLest inutile d'ajouter, qu’on dit Ombiliquée , toute graine qui porte la cicatrice du funicule et que par extension, d’autres organes végétaux, quand ils présentent sur un point de leur surface, une dépression marquée, adoptent aussi cet adjec- tif; ainsi les stigmates, les ovaires ; les fruits, peu- vent être ombiliqués, dans ce sens que leur som- met peuvent montrer un enfoncement distinct; le suügmate de l//ura crepitans , les fruits des Rosa- cées, pommes, nèfles, etc. (G. Len.) OMBILICAIRE , Umbilicaria. (0T. cRYPT.) Lichens: Genre fondé par Persoon dans les actes de la société Vétéravienne , réuni par Acharius ; d’abord aux Lecidea , puis avec les Gyrophores; 41 OMBI 522 dont Mérat a formé le genre Lasillia, etique Fée, a conservé et placé parmi les Lichens, à thalle, fo- liacé. : Les ombilicaires, ont pour, caractères un, thalle foliacé, membraneux, pelté, attaché au: centre ; des apothécies (patellules turbinées) orbiculaires, sous, concaves, sessiles , pourvues d’une: marge peu distincte; un disque légèrement rngneux, re- couvert d’une membrane colorte (noire), intérieu- remenkt similaire, Les Ombilicaires se rencontrent habituellement sur les pierresioù elles sonb assez intimcinent fixées. Elles habitent l’Europe, les! Elats-Unis et le cap deBonne-Espérance. Leurs espèces peu nombreu- ses! se reconnaissent, »° à.leurthallereievéen bos- selures convexes el, grenues , creusé ;en fossettes irrégulières , lacuneux , marqué de fentes noires , -réticulées etlanguleuses.ou de granulalions ; il at ordinairement ample; à lobes assez larges, pres- que jamais polÿphylle; 2° à leur apothécie creu- sée. et marquée, à disque granuleux et ridé, Comme principalésiespèces ; nous citerons : JO. PUSTULEUSE, W,pustulata, d'IJoffmann, qui est si commune:sur: les rochers de presque toute l’'Eu- rope; 2° l'O.:ne Pensyzvanie, Ü. pensylvanica de Hoffmann ; 3° l'O. de Mulhenberg, U. Mulhen- bergüi , d'Acharius, qui croît ordinairement sur les montagnes de l'Amérique septentrionale; 4? VO. pgs Horrenrors, Ü. hoitentotu , de Fée: qui a été récoltée au cap par Aubert Du Pelit-Thouars, et qui se distingue, par un thalle d'une belle cou- leur rousse lie-de vin :très-prononcée , serobiculé, lacinié sur:ses bords, n'aticignant pas les propor- tions des précédentes, et par ses apothécies nom- . breuses, sessiles , à disque creusé, à marges tantôt entièrés, tantôt crénelées, noires, et siluées sur- tout vers le sommet du-thalle, (F, F.) OMBILIGAL. (Gorpon). (anar.) Faisceau vas- culaire qui, du placenta , s'étend jusqu'à l'ombi- dic du fœtus , et porte à. celui-ci la matière de la nutrition. Les parties qui servent à former ce fais- ceau sont enveloppées par un prolongement de l’amnios et du chorion qui leur: forme une sorte de gaine, eb se confond au voisinage de l’ombilic avec la peau du fœtus, Quelques physiologistes ont prtendu que le cordon ombilical n'était pas la seule voie employée par la nature pour nourrir le produit de la conceplion; mais on ne sauraïtinier du moins qu'elle est la principale. Dans les pre- micrs mois de la grossesse, il esb très- court et formé par la vésicule ombilicale, par les vaisseaux emphalo-mésentériques, par les art reset la eine embilicale, etplus tard: par ces trois derniers tvais- seaux seu'ement. Vers la fin de la gestation, la 'on- gueurc ordinaire du cordon est de dix-hut à vingt pouces; mais il se trouve souvent beancoup plus ou beaucoup moins long. Sa situation au moment de l'accouchement n’est pas moins variable que sa longueur. On sait que parlois il se contourne-au- tour du cou du fœtus, et que cette disposition exige des précautions et certaines manœuvres de la part de l'accoucheur. Sa grosseur n’est pas non | OMBR de la grosseur du petit doigt; quelquefois ce-vo- lume est double, parfois au contraire il(est si frêle que l& plus faible traction suffit pour le déchirer. Il n’est, pas: parfaitement cylindrique, s4 surface est noueuse , bosselée. Les renflemens qu'elle of- fre sônt formés, par les anses de ‘la veine ombili- cale, les spirales des‘artères du méme moin et la sérosilé visqueuse , accumulée dans le tissu céllu- laire qui réunit ces vaisseaux. La couleur du cor- don Ombilical est presque toujours grisâtre et quelquefois d'un blane nacré. Ouemicaz (corpon). (Bor.) On nomnie ainsi la parlie qui unit la graine à la plante mère, et qui est adhérente au placenta. Cet organe n’est pas toujours apparent, ainsi qu’on peut s'en assurer dans les Plantaginées et les Primulacées; mais il est très-long, au: contraire, dans certaines plantes : dans lé Wagnolia glandiflora, par exemple , les graines, sorties de leurs loges, restent pendues au fruits comme par des fils. M: Richard à donné au Cordon Ombilical des végétaux le nom de Podo- sperme, (P: G.) OMBRE. Thymallus. (poiss ) Ce genre est un des nombreux démembremens faits par Artédi et Cuvier dans le grand genre des Saamons de Linné, il se compose d espèces qui ont la bouche très peu fendue ; leurs dents sont très-fines ; la première dorsale est longue et haute; leurs écailles sont en- core plus grandes que chez les Saumons, etles en distinguent facilement; d’ailleurs ces poissons ont à peu près Jess mêmes habitudes; et le bon goût des Saumons; leur estomac est un sac épais!, et leurs ouïes ont sept ou huit rayons à la membrane branchiostège. Tel est l'Ourre commun, Sabno thymallus, Lino., Bloch, pl 24, est la seule espèce que ce genre possède. Ge poisson se distingue aïsé- ment par sa première dorsale, haute et longue, par la beauté, et les diverses couleurs de la na- geoire du dos; la tête estpetite , arrondie , parse- mée de petits points noirs, brune par en haut , et sur les côtés d’an blancitirant surle bleu; lorsque la boucheestfermée , lamâchoire inférieure-avance un peu sur la supérieure. Dans les deux mâchoires on‘trouve une rangée de petites dents ; le corps est allongé, couvert d’écailes; les côtés sont'un peu aplatis, et leur couleur:consiste en un mélange de gris et de bleu, le long des côtes ; une ligne droite sur chaque rang d'écailles descend de la tête jusqu’à la queue ; le ventre est blanc , les nagevires’de’ la poitrine sont également blanches; celles du ventre, de l'anus etbde la queue sont rougtâtres ; la na- gcoire du dos est d’un beau violet. Ge poisson aime l'eau rapide, froideiet pure , avec-un fond de sa- ble ou de cailloux; on le trouve:dans'les raisséaux ombragés, et qui sont dans le voisinage dés mon- tagnes. En Laponie il est si commun , que/lés ha-. bitans deice pays se servent de ses viscères au lieu de‘pressure , pour faire du fromage avec le lait des rennes ; il ne paraît pas êtrenaturél à la Norwéges on le trouve ‘en Silèsie , ‘en! Prusse; il se nourrit d'escargots et d’autres coquillages dont on trouve plus constamment la même , ilest le plus souvent | les débris en grande-quantité dans-son estomac, OMBR 323 OMBR demênre que d'autres:insectes et de petits poissons, il aime de préférence les œufs de la truite , ceiqui fait présumer aux pêcheurs suédois que les truites ne sont pas loin, quand ils l’apercoivent, Il croit si vite qu’en peu de temps, il devient long d'un où de deux pieds , et pèse alors deux à trois livres. Ce poisson {raie en avril el en mai, et dépose ses œuls sur les pierres du fond , il nage fort vite, et est par conséquent fort difficile à prendre hors du temps du frai. On prend l'Ombre avec le coleret, la louve, la nasse et la ligne, surtout quand on met des insectes pour appat ; sa chair est blanche, douce, et de très-bon goût; les anciens en fai- saient grand cas, et de nos jours il y a divers en- droits où cetle pêche est réservée au seigneur. Afin de le laisser grossir, il faut que les mailles des filets dont on se sert pour le pécher, soient as- sez larges pour laisser passer les petits poissons. L'automne est le temps où il est le plus gras ; mais c’est en hiver qu'il est de meilleur goût, surtout quand il fait bien froid ; comme d’ailleurs il ne se corrompt pas aisément, on peut le faire prendre comme nourriture aux personnes maladives ; non seulement on a donné à ce poisson l'avantage sur tous les autres; mais on attribue aussi à l'haile-que l'on tire de sa graissse , la propriété de guérir les marques de la pelite-vérole , les taches de la peau, et d'autres maladies externes. Ce poisson ne mul- tiplie pas considérablement , d’abord parce quelles oiseaux pêcheurs en sont très-avides ; il périt dès qu'il.est hors de l’eau , et même dans une eau tran- quille ; aussi il est difficile de le mettre dans d’au- tres eaux que celles qu’il habite ordinairement , à moins que ce ne soit dans un lac profond, où il y ait des ruisseaux ou des fontaines; si l’on veut con- server ces poissons duns des huches, il faut qu’elles soient placées dans le courant d’une rivière. Une chose fort remarquable , c’est l'odeur très-agréable qui s’exhale de leur corps. Ælien l'a comparée au thym , et, Ambroise à l'edeur du miel. Pennant nie l'existence de cette.odeur; la chose ne paraît cepen- dant pas sans fondement; car tous les Ombres ava- lent des insectes qui portent une odeur forte qu’ils peuvent communiquer à ces animaux. Tel est le Tourniquet, qui, selon Ræsel, a tant d’odeur, que lorsqu'ily.a plusieurs de ces petiis animaux réunis ensemble, on peut les sentir à-cinq ou six pas; ear, comme ces insectes ne se rencontrent pas toujours et.en égale quantité, on peut regarder l’odeur de l’'Onbre comme une qualité variable qui existe dans un temps, et qui disparaît dans un autre. Au printemps, les Ombres remontent la mer du Nord et la Baltique,et entrent dans les fleuves, de même.que le Saumon , pour y déposer leur: frai. Ces poissons sont connus sous diflérens noms. On les, nomme 4sch, en Allemagne:; Kressing , en- Suisse, la première année, dser,la seconde , 0£s- cherling ensuite ; Sprensling,; en Autriche; Harr, en Suèdet en Norwége ; Charius, en Russie; Gray- ling,, en Angleterre, et enfin Thyme, dans iquel-: ques provinces de France, d’où le nomde 1 hy-: mallus leur à été imposé par diflérens naturalistes; , (Aura Gr) } | tek: OMBRELLE , Omlrelle, (morr.) Les Ombrelles sont des animaux mollusques de la classe des Gast téropodes et que Lamarck rapporte à la famille des Semi-phyllidiens (Patelloïdes , Blainv.) ; leur coquille a été connue avant qu'on les eût obser- vésen nature, ct M. de Blaniville est le premier naturaliste auquel se soit offerte l’occasion d'étu- dicr une Ombrelle avec un animal; mais : ar iëno- rance où par supercherie, la coquille avait été placée en dehors dé ses rapports! naturels et 'at- lachée au pied, au lieu de l'être sur le dos. M. de Blainville en fit alorsle genre Gastroplax; mais ilre- connut bientôt après son erreur. 'L'Ombrelle, dit ce naturaliste a le corps ovaltire , très-déprimé, pourvu inférieurement d'un pied fért épais et très- large, coupé obliquement en dessus, dépassant beaucoup les bords à peine marqués du manteau, et dont l’extrémité antérieure ofire une ouverture en forme d’entonnoir, au fond de laqueile sont deux tentacules foliacés et la bouche. Les tentacules su- périeurs sont enroulés en cornet lamelieux à l’in- térieur; lesbranchies, en forme de folioles, sontas- sez nombreuses , disposées en un cordon qui oc- cupe la partie antérieure et droite du pied; anus est à la partie postérieure de la branchie , et les orifices des organes de la génération sont très-rap- prochés, La coquille de l'Ombrelle est extrêmes ment déprimée ou tout-à-fait plate, subcirculaire, non symétrique , à bord irrégulier et à sommet à peine marqué. On a décrit deux espèces dans ce genre; l’une de l'Inde, Oinbreilu indica, Lamk; l’autre de Ja Méditerranée, Ombrelluiedterrunea, du même au- teur. Celle-ci s’observe jusque sur les côtes de France. M. Bonneau l’atrouvée X Toulon, et M. Vé: rani à Nice. (Gerv.) OMBRELLE, Scopus. (o1s.) Genre de la Famille des Dentirostres de Cuvier, établi par Brisson, et adoplié par tous les méthodistes. Les caractères qu'on lui assigne sont les suivans : bec comprimé, mou, en lame courbée à la pointe; la mandibule surmontée dans toute sa longueur par une arête saillante , accompagnée d'une rainure ; narines ba- sales , lincaires, longues , à moitié fermées par une membrane ; quatre doigts, les trois de devant réu- nis jusqu’à la première articulation par une mem- brane découpée; le pouce libre’ét portantà terre; ailes sub:obtuses. Ce genre ne renferme qu'une espèce d'Afrique dont les mœurs sont entierement inconnues, c’est l'Ousreuce pu Séxécaz, Scopus ombre ta, Lath., Bull, en. 746. Son plumage est généralement d’un brun cendré avec des reflets irisés violets, plus apparentssur les rémiges ; la nuque est.gar- nie delengues plumes touflues, étroites et flexibles, qui retombent sur le dos en forme d’aigrette. Elle’ a le:becetles pieds noirs. Sa taille est celle de la! corncille, (Z. G:) OMBRINE, Umbrinu: (Porss. ) Neuf espèces de poissons thoraciques de l'ordre des Acanthoptéry- gienstant européennes qu'étrangères, forment uwgoenretrès-distinctdansla famille des Sciénoïdes, lèvent surtoutde’ces dernières par leur mu OMBR ————— seau beaucoup plus saillant que dans aucune au- tre sciène; elÿ par une seconde nageoire du dos également plus grande et beaucoup plus longue que la première ; leur préopercule est dentelé , et leurs dents en velours. Il résulte de l'examen que nous venons de faire, que tous ces animaux ont les plus grands rapports avec la Sciène et plu- sieurs autres genres de la même famille, par leur organisation tant intérieure qu'extérieure, si ce n’est cependant qu’elles portent un barbiilon sous la symphyse de la mâchoire inférieure , ou le menton, caractère qui les distinguera con- stamment des sciènes parmi lesquelles ils sont comptés. On estime généralement pour la plus belle es- pèce de ce genre, l'Ou8riNe commune, Umbrina vulgaris. Guv., où SGIÈNE BARBUE, Sciænu cirrhosa, Bloch., figurée par le mème auteur , planche 300. Sa tête est comprimée, toute écailleuse et forme une pointe obtuse ; la mâchoire supérieure avance sur l'inférieure : elles sont toutes deux armées en forme de lime. À la mâchoire supérieure on voit pendre un barbillon court , le tronc est comprimé et large , le dos arrondi et arqué, les écailles sont grandes, rhomboïdales, le fond de la couleur de ce poisson est jaune citron ; aux côlés l’on voit des raies ondoyantes, métalliques, allant du dos à la tête, le ventre est blanc, la nageoire de l'anus rougeûtre, les dorsales sont brunes, la postérieure est ornée de cinq ou six lignes bleuâtres. Les nageoires du ventre et de la poitrine sont noirâtres ; ce poisson atteint une grandeur considérable. Il se trouve, selon quelques auteurs anciens , dans les endroits pierreux, il fraic en automne, et dépose ses œufs près des rivages entre les éponges de mer. Il se nourrit de vers, et principalement de zoophites que l’on trouve dans son estomac. Il a la chair ferme et digestive, comme tous les poissons qui vivent dans les fonds pierreux; petit on le mange frit, on cuit les grands au sel et à l’eau, et on les sert à l’huile ou au beurre fondu , avec du jus de citron. Il faut que la tête de ce poisson ait passé autrefois à Rome pour un morceau très-friand , puisqu'il en fallait faire, suivant Rondelet, des résens aux {riumvirs. La plus distincte de ces espèces est ensuite, l'Ougnie Des Erars-Unis, Umbrina alburnus, Cuv., à laquelle les Anglais américains ont donné le nom de King-fish (poisson royal), à cause de l'estime qu'ils en font. Cette espèce n’est pas rare à New-Yorck, mais elle devient plus com- mune, au dire de plusieurs voyageurs, sur les côtes de la Caroline; elle se tient au fond des eaux, et se prend aisément à l’hamecon, surtout quand la mer est tranquille. Sa forme est plus al- longée et moins bombée que dans l’'Ombrine de la Méditerranée. Ses dents, à la mâchoire supé- rieure, sont fortes, pointues et espacées; mais à la mâchoire. inférieure, elles sont toutes également en velour serré ; sa couleur est d’un gris obscur , avec des reflets argentés ; quelquefois il. devient blanc , et des bandes foncées et un peu nébu- leuses s’y dessinent avec assez de constance ; l'in: 324 OMMA can d dividu sur lequel repose eette description est long d’un pied. ° Nous signalerons enfin comme une troisième espèce, une Ombre du Brésil, beaucoup plus grêle que la barbue, et celle des Etats-Unis. Aussi l’a-t-on nommée Ougnne crêLe, Um- brina gracilis, Cuv. , toute entière d’une couleur uniforme gris roussâtre, avec éclat métallique et reflets argentés. Du reste, pour tous les détails, elle ressemble à celle d'Europe. | (Azru, G.) OMMASTREPHE , Ommastrephes. ( moLz. ) M. Alcide d'Orbigny a fondé sous ce nom un genre de Céphalopodes, de la famille des Déca- podes, démembré du grand genre Calmar, dont il ciffère surtout par ses nageoires terminales qui forment ensemble un rhombe plus large que long, tandis que le contraire à lieu chez les Calmars proprement dits. Les Ommastrèphes se distinguent encore des Calmars par leurs yeux qui sont mobiles et garnis de paupières, par leur osselet interne qui est composé d’une tige plane sans expansions la- térales , et par plusieurs autres caractères qu'il se- rait superflu d'énumérer ici. Ce genre se compose actuellement d’une dou- zaine d'espèces ; ce sont des animaux a sac allongé comme les Calmars, avec la tête munie de dix bras garnis, en totalité ou en partie , de ventouses pédonculées, contenant un cercle corné presque toujours garni de pointes à son pourtour interne. (Voyez pl 424, fig. 1,b. c. d. e. f. } Deux de ces bras sont rétractiles sur eux-mêmes , et se lo- gent presque enlièrement dans une cavité de la tête, ils servent à ces animaux de moyens de pré- hension, quand ils veulent saisir leur proie à une certaine distance, car ils peuvent, comme les vrais Calmars et beaucoup d’autres Céphalopo- des, les projeter vivement en avant, et dès qu'ils ont touché la proie sur laquelle ils sont lancés , les ventouses dont leur extrémité est garnie , établis- sant le vide, les font adhérer fortement aux ani- maux ainsi péchés, et l'Ommastrèphe parvient à les amener jusqu’à sa bouche. Les Ommastrèphes, dit M. d'Orbigny, couvrent toutes les mers, depuis les régions les plus chau- des jusqu'aux pôles. Nous les avons rencontrés dans tous les parages où nous avons navigué ; et, d’après les voyageurs, nous pouvons aflirmer qu'ils habitent depuis le banc de Terre-Neave, vers le nord, où, pendant une saison ils se trou- vent en troupes assez nombreuses pour servir spé- cialement d’appât pour la pêche de la morue, jusqu’au parallèle du cap Horn, vers le sud, et même bien en dehors. C'est dans les régions tem- pértes et froides qu'ils abondent surtout. Ils sont la nourriture presque exclusive de ces myria- des d'Albatros qui couvrent les régions austra- les, depuis le cap Horn jusqu’au cap de Bonne- Espérance. Ils s'étendent aussi vers les tropiques, ? principalement sur les côtes occidentales de l’A- mérique méridionale , ct inondent de leurs bancs’ certains rivages où ils vont s’échoucr. Se figure-t:" on quelle’en doit-être la multitude dans ces mers ne til F == 7 = ÿ 5 À | h | Il TE DA! 2. Ommastrèphe Gert D les pecheurs. he Il ML ‘{ LR \ AU 1lf d 1 || l | OMMA 405 OMMA où, de toutes parts, la surface des eaux en pré- sente les débris, qui fournissent, toute l’année, “ne nourriture abondante à des nuées d'oiseaux | ° | voraces ? Ces grandes troupes ne se montrent plus sous la zône torride ; les espèces y sont peut-être plus multiplites; mais elles ne sont jamais aussi nombreuses en individus que vers les parties froi- des et tempérces. Ils ne vivent qu’en pleine mer, et ne viennent jamais, comme les autres Cal- mars, à des époques fixes, pondre sur le littoral des continens. Les Ommastrèphes vivert toute Jannéc en pleine mer, el si quelquefois on les recueille sur les côtes, c’est qu’une force majeure les y amène. Tout au moins sommes-nous sûr qu'ils n'y viennent pas pondre, à une seule es- pèce près, l'Ommastrèphe gigas , dont les indivi- dus sont souvent assez nombreux sur les côtes de l'océan Pacilique, pour les couvrir de leurs dé- bris. Les Ommastrèphes jouissent aussi, au plus haut degré, de la faculté de changer de couleur. Leur peau, lrès-mince, couverte de tâches con- tractiles plus où moins nombreuses et plus ou moins rapprochces, qui s’élargissent et se con- tractent successivement, est des plus propres à changer entièrement les teintes de chaque espèce, à la volonté de l'animal ; ils n’existe chez tous les Ommastrèphes connus, que des teintes toujours analogues, qui se retrouvent successivement dans toutes les espèces; c’est le rouge bistré sur tout le corps , et la tache bleue au dessus des yeux; aussi trouverions-nous facile, même sans avoir vu les espèces vivantes , de leur donner les couleurs qui les distinguent à l’état de vie. Jusqu'à présent , beaucoup des figures données, dessinées sur des individus plus ou moins décomposés dans Ja li- queur , ont présenté des teintes tout-à-fait fausses, dépendant le plus souvent du caprice des pein- tres; mais on peut aujourd'hui revenir sur ce point, comme sur beaucoup d’autres, à des ré- gles naturelles et constantes. Leur liqueur défensive n’est pas toujours noire ; elle devient presque jaune dans l'Ommastrèphe Bartramii. Les Ommastrèphes , étant destinés à vivre dans les hautes mers, sont pourvus , à cet effet, des organes de natation les plus puissans. Ils possè- dent des nageoires latéralement plus larges et de forme plus aiguë que tous les autres. Leur sac, toujours plus cylindrique , accuse plus d’aptitude pour une natation accélérée; mais ils se distin- guent surtout par les membranes latérales de leurs bras, qui prennent un très-srand développement dans certaines espèces, comme, par exemple, dans l'Ommastrèphe Oualaniensis, dans l'Omma- strèphe Bartrami, et dans notre Ommastrèphe gigas. Ces membranes ne sont jamais aussi déve- loppées chez les Calmars ; ceux-ci étant plutôt ha- bitans momentanés des côtes. Les Ommastrèplics sent bien certainement les animaux qui! nagent avec la plus grande vitesse , en avant et surtout en arrière. : Nous avons vu dé nuit sauter! sur Je pont d’un navire élevé de quinze à vingt : ieds' au moins au dessus de l’eau, un Ommastrèphe Bar- trami, qui, sans doute, cherchait à se soustraire à la poursuite de quelques poissons, On peut Ja- ger, par-là, de l'énergie de ce refoulement des eaux qu'exécutent leurs bras réunis, refoulement qui leur fait fendre les flots avec la rapidité de la flèche. Les Ommastrèphes sont , sans aucun doute , avec quelques poissons des hautes mers et les Onychoteuthes , les plus forts nageurs et ceux qui changent le plus facilement de direction , non pas en raison de la flexibilité de leur corps, puisque leur corps même n’est susceptible d’au- cun mouvement ; mais par l’action contraire de leurs nagcoires et de leurs bras. Ils sont spéciale- ment nocturnes, ne paraissant jamais le jour à la surface des mers; mais la couvrent , la nuit, de leurs myriades , afin d’y pêcher les animaux pela- giens sans nombre et les Ptéropodes qui S'y pré- sentent en même temps qu'eux. [ls sont aussi de tous les mollusques, ceux qui jouissent de l'appa- reil visuel le plus complet. Leurs yeux, au lieu d’être fixes et sans mouvement , comme ceux des Calmars , sont susceptibles de se mouvoir dans tous les sens, avec presqu'autant de facilité que dans les mammifères, par exemple; aussi leur vue doit-elle être très-percante. Nous croyons qu'ils se nourrissent surtout de Piéropodes , qui abondent dans toutes les mers, et de poissons; au moins avons-nous constam- ment trouvé dans leur estomac des restes de ces animaux. Ce sont aussi les plus sociables de tous les mollusques. On ne peut douter qu'ils ne pondent en pleine mer. MM. Quoy et Gaimard ont souvent rencontré d'énormes cylindres de leurs œufs ; et nous-mêmes, nous en avons vu de flottans , surtout au milieu de la zone propre à chaque espèce. Des jeunes voyagent de con- cert et viennent la nuit à la surface. Les Ommastrèphes paraissent également répan— dus dans toutes les mers. On en a, jusqu’à présent, trouvé partout, et l’on en trouvera probablement encore beaucoup d’autres. La Méditerranée même a ses espèces , ainsi que l'océan Atlantique , ainsi que le grand Océan boréal, équatorial et austral ; ainsi que toutes les mers de l'Inde et de l'Océanie. Parmi ces espèces, nous n’en pouvons désigner aucune comme exclusivement propre à l'Améri- que; mais celles que nous allons décrire ont été pêchées non loin des côtes américaines, et, dans ce nombre, il en est plusieurs qui viennent con- stamment s’y échouer. C’est dans le genre Ommastrèphe que se trouve la plus grande espèce connue parmi les Céphalo- podes Décapodes ; elle a été découverte par M. d'Orbigny, sur les côtes du Chili, et publiée dans la partie zoologique de son grand Voyage en Amérique. L'Ouuasrnipne céAnT. O. gigas, d'Orb. Voyage en Amér., etc., t. 5, p. 50, pl. 4, atteint jusqu'à un mètre 50 centimètres de longueur totale, (en- viron 4 pieds 1/2). Nous reproduisons la figure qu’en a donnée M. d'Orbigny , pl. 424, f. 1. Son corps ést rougedtre foncé, allongé, cylindrique; tsminélen, pointe(enarrière, avec, des, nageoires grandes , occupant unpeu moins.de la moilié:de la longueur du sac. Sa, tôle, est, Uès-courle,, aussi large. que le corps, munie en dessus, à, sa réunion avee celui-ci, de-cing. côtes.saillantes blanches, qui vont s’'attacher,en dedans du sac. Les yeux sont.gros, ovales, libres, munis de paupières min- ces, Jormant en avant un angle Jacrymal bien marqué. Les dix bras qui couronnent la tête, sont assez longs, incgaux, déliés, terminés en pointe aiguë, muniestde deux rangées de yentouses (fig. 1, b, c, d. } Quelques uns des latéraux, soni munis en dehors d'une.nageoire assez large; ils ont ious en dedans, et, dans toute leur longueur, deux rangées de ventouses pédonculées et ebli- ques, à J’exceplion des deux bras pédonculés qui n’ont de ventouse qu'à leur extrémité élargie. Ses couleurs, plus foncées que dans les autres es- pèces, sont, par conséquent, moins variables que beaucoup d’autres, dit M, d'Orbigny ; elles pren- nent plus ou moins d'intensité, suivant les impres- sions de l'animal, mais ne disparaissent jamais en- tièrement, comme dans quelques autres espèces , à cause de la ténuité ou du rapprochement in- time des taches contractiles de son épiderme, si petites, en effet, et si rapprochées, qu'elles for- ment un ensemble plus ou moins foncé, mais cons- lamment d’un violet sale, légèrement mélangé de bisire. On remarque Loujours, sur la ligne médiane, une large bande plus foncée, Le dedans des bras est presque blanc, L’osselet est d’un blanc lrans- parent, aplali, élargi en haut, et terminé à l’ex- trémilé postérieure par un pelit godet en forme de cornet à bout recourbé (fig, 1, a.) Le bec est composé de deux fortes mandibules, comme chez les Calmars, nous avons représenté l’une d'elle de grandeur naturelle (fig. 1, g.). Cette espèce, poursuit M. d'Orbigny, paraît habiter, pendant une partie de l’année, les parallè- les du 4o° au 60° degré de latitude sud, à l'ouest des côtes de l'Amérique méridionale, mais à une grande distance des côtes; c’est au moins là que nous en avons, à plusieurs reprises , vu flotter de nombreux débris à la surface des eaux, où plu- sieurs parties assez entières, nous ont aussi fait re- connaître tous les caractères de l'espèce que nous avions précédemment vue jetée sur la côte de Val- pa’aiso, Nous avons vu la mer couverte de débris d'Onmastrèphes, surtoutjau mois de février et de mars, en approchapt des côtes du Chili, par 34 dégré de latitude Sud. et, à la même époque, nous en avons vu jetés en grand nombre et encore vivans, à la côte de Vaiparaiso, sur toute celle du Chili, de la Bolivia et du Pérou, à Cobija, au 23° degré de latitude sud, puis au port d'Arica. Là, il y en avait tant, que la police s'était vue forcée , dans l'intérêt sanitaire du pays, .ordinai- rement /insalubre, de faire recueillir les cadayres de ces, animaux, dont la putréfaction pouvait rendre l'air. plus malsain encore, On voit donc que cette espèce couvre tons les.ans de ses my- riades une longueur de, côte de, rien moins de, trois cents licues, en:y.comprenant les sinuosités ; car.nous.l’axons vu s'étendre sur quatorze degrés de Jalitude; Qu'on se figure combien de, miliiers d'Ommastrèphes il, faut pour inonder un espace égal de terrain, et combien de leurs myriades doivent remplir le sein des mers ; car il'est présu- mable qu'une très-pelile. portion seulement -dés troupes qui couvrent alors les côtes, est jeté à la greve, et qu'un bien. plus grand nombre encore cchappe, tous les ans , aux dangers du pélerina- ge. Gomme celle espèce ne vient sur les,côtes que dans. les mois de février et de mars, qu'elle y sé journe très-peu,, et qu’elle paraît, le reste de l’an- née, habiter des régions bicn plus australes, nous nous sowmes souvent cemandé Ja cause de cette migralion annuelle et, si nombreuse. L'espèce y vient-elle afin d'y pondre ? ce qui paraît proba- ble; mais alors, que devient le frai? Où sont les jeunes, que lon n'apercoit jamais, on que du moins, NOUS n'avons pas va succéder aux troupes de leurs adultes , comme font ceux des : Calmars et des Seiches de nos côtes de France? s’enfon- ceraient-ils de suite dans.la mer, et retournez raient-ils dans leur zône habituelle d'habitation ® Toules ces questions sont difficiles à résoudre, ja mais il ne paraît de jeunes à la côte, et nousen avons trouvé, en assez grand nombre plus au Sud, parmi les troupes des adulles. Nous ne pour vons attribuer cetle migration ni à la saison, ni au froid, puisque ces troupes viennent seule ment en automne,elnerestentpas l'hyver, Dans.ce cas, il yaurait, chaque année, pour ces animaux, commepour {ous ceux qui émigrent, deux passa ges, l’un d'aller, l’autre de retour, tandis que l'on ne les aperçoit que pendant une seule saison. Néanmoins, il faut bieu qu'ils suivent une autre direction pour retourner chez eux, ou qu'ils vien nent exprès pour Ja ponte. C'est effectivement en élé que la plupart des Calmars pondent en Eu- rope, nous croyons donc que cette espèce, qui habite oydivairement du ,30° au 60°.degré de Ilati- tude Sud , remonte chaque automne jusqu'au 18°, et, parcouxrk dans ses courses annuelles, un espace de: plus de 4o dégrés, C'est spécialement au mois de janvier, ou au temps des chaleurs, qu’elle passe dans les régions {roides; car on, ne laper- coit plusien hyver , parune latitude aussi-australe. Elle vit.alors, sans doute , en,des zônes,plus tem pérées. C’est une des,espèces que-nous avons pu le mieux. étudier, et l'une. de la série qui présente le plus beaultype.de formes et de mœurs, C'est encore, et bien évidemment, une espèce purement nocturne, jamais aux lieux qu’elle ha- bite, on n’en voit le jour un seulindividu À Ja surface des eaux, non pas même-surles côtes-ow elle s’'échoue pendant la nuit, pour se soustraire à Ja voracité des poissons qui ne.cessentde Ja poursuivre. Le jour, elle. s'enfonce plus profondé- ment dans Ja mer ; aussi les, Ghiliens, exercés à ce genre de pêche , et qui aiment-beaucoup ce Mol lusque, parcourent-ils ,tous.les matins, avec leurs progues, toutes les sinuosités des, côtes-assezipla+: nes pour, retenir les Ommastrèphes qui s’y .élans. cent, la. nuit, hors de l'eau, afin d'échapper aux: OMMA poissons ; Landis qu'on né voit jamais un seul in2 divida s’y échouer-vivant, pendant le jour. Leur #aïson est aussi celle, où une foule de poissons, et'des nutes d'oiseaux aquatiques abondent au Chili, et gagent les attérages qu'ils fayaient nat guère. Nous avons vu que ce sont les plus sociables té Aous/Jes animaux, leur vie commune, leurs voyages en société , Lout annonce en eux dés! faz cultés que l'on nelratrouve, parmi les Mollusques, quelchez tes Céphalôpodes, Plusieurs expérisnees fuites’, (dès la pointe du jour, sur des individus lraiéhementiéchouées, nous ont prouvé que, dé toutes Iles “espèces que nous avons pu observer ; c'estrune de icelles'qui'nagent avec plus de viva Gités lên avant, (mais surtout en! arrière. C'est nsi qu'elle s'élance à terre, sans calculer là portée de son monvéimnent, Cette espèce parait apporter l’abondance avec elle suriles côles où elle arrive, par le’ grand nombre! de poissons qu'elle y attire. Elle est aussi soisneasément recherchée pour-elle-même par les péchéurs, qui la regardent, avec raison, comine a«nexcellent manger. Les Chiliens, les Boliviens et’les Péraviens des côtes, Id recucillentiavec avi: dité,' surtout les premiers, qui hui donnent le nom de Gibia, nou espagnol de la Seiche ; appli: quépar les Espagnols à cette espèce isculemrent ; cärles autres espèces portent un mom différent dans le pays. M: d'Orbigny décrit encore deux espèces de ce genre ; dans son beau voyage en Amérique : Ce sont les Oinmustrephes cylindraceus, d'Orbi, et 0. Burtramu, Lesueur. Cest cette dernière espèce qui -sauta à bord du bâtiment où se trouvait notre voyageur ; voicicomment il raconte ce fait curieux : Parluné: de ces belles nuits du mois d'octobre, dans l'héinisphère austral, dans une traversée de Riv-Janeiro à Montevidéo, à quelques degrés en dehors des côtes de l'Amérique , au 34° degré de latitude Sud , nous étions sur le pont du navire, lorsqu'il sauta à bord, presqu'en même temps, deux imdividus deéette espèce, malgré la hauteur de la lisse, élevée au moins de quinze pieds au- dessus du niveau de larmer, Nous les saisimes aus- sMÔt, et les mimes! dans l’eau pour les conserver ; mais ils ne vécurent que quelques instans. Les matins qui avaient fait plusieurs fois cette traver- sée', nous assarèrent qu'il est assez fréquent de les voir sauter à bord des navires. Quelle force de re- foulement ne’lear faut-il pas, en effet, pour s’é- lancer de quinze à vingt pieds au-dessus de l’eau? Ges sauts périlleux sont, sans donte, nécessités par la poursuite obstinée de quelques poissons ; mais l'espèce est, sans contredt, la plus propre à cé genre de sauts, en raison des larges membra- nés/de ses bras sessiles; aussi doit-elle être encore celle qui nage à reculons avec le plus de vélocité, fout indiquant, au reste, dans sa conforination, qu'elle doit être douée, au plus haut degré, de la faculté de fendre les eaux. Dans Iles’ parages où sautèrent à-bord, les individus de cette espèce, nous vimes, plusieurs corps flotter à la surface des caux. Un grand nombre d'Albatros couvraïent les gi) 18 I 327 OMAMA 105.0, SRE TRIER mérs ; en méinc temps que diverses espèces de Pétrels. Nous priies plusieurs de ces oiseaux, et nous! ne trowvâmes dans leur estomac que des res- tés d'Ommastrèphes, surtout des têtes, ce qui nous fit Soupconner, comme noûs l'avons vérifié plus fard, que tous ces grands voiliers suivent les troupes de Céphalopodes dans Leurs grindes mi grations, et S'en nourrissohit presque exelusivez meñt, Parmi les autres espèces connues de ce genre, M: d'Orbigny cite le Loligo sagiriate, Ham, comme étant le seul dontles bras pedonculés, sont convérts de'ventouses jusqu'à la base. I range encoré dans les Ommastrèplies , les Loliga otidtanensis, Lessons ‘2 Broneniirtic, Blainr:s La tllecebrosa, Lesneur; £: vañicoriensis, Quoy et Gaym, ; probablement, le Z, pèluszis, de Bose; etrenfin, le L:piscatorius, que M de/Ea Pilaiera fait connaître: dans les Annales des scienées natu- relles, et qui est leéspèce la plus intéressante, à cause de l'emploi qu'ontien fait à Terre-Neuve; pour la pêche de la:morue: Nous allons-extrairé du Mémoire de M. de’ a Pilaie les observations quil a pu faire sur les inœurs de ce Mollusque, qu'il. a étudié pendantun séjour assez prolongé à 'lerre-Neuve. Ce Mollusque , que nous représentons ( pli424 fig...) , est longide 53: centimètres ;1blanchatre, persomé de pomis ocellés- purpurins ‘plus foncés et'plus rapprochés sur le milieu du dos; oùais forment une ligne: dorsale forcée. Du reste, :sa forme est assez semblable X celle des’autreos- Gal mars; mais la queue estmumie de nagéoires!, law: ges, terminales, dont l’ensemble représente: Ja forme d’un cœur très:évasé latéralement. On ne peut statuer positivement ; dit ce voÿya- | geur, sur la longueur de latvie de l’Encornet(e est PE le nom vulgaire que lui donnent les Pècheurs); mais il me paraît assez probable, d'après l’obser- vation de M. Fuec, chirurgien-inajor de la colomie de Saint-Pierre et de celle-de Miclon:, ique l'exis- tence de ce Mollusque’ne se prolonge point au- deià de la belle saison. M. Fuec , que nous venons de ciler , a remarqué au moment de:l’apparition des Encornets sur le banc de Terre-Neuve, qué ceux-ci étaient petits et à peine de la moitiéide la grandeur qu’ils atteignent à la fin de l'automue , qu’on ne les trouve que çà et là, rejetés à la côtes À cette époque, on en trouve, des bancs entiers jetés sur le sable, au fond des golles, et lonen a vu des quantitésentassées jusqu'à la hauteur d’un homine dans la partie nord de l'erre-Neuve. Les troupes où bancs de cet animal, poursuit M. de La Pilaie, nous offrent l’image d’une-agita- tion continuelle, qui fournit le-spectacle le plus curicux pour l'observateur placé surun: bateau, au mieu de ces Mollusques ; lorsqu'ils se tien- nent à la surperficie des eaux ; les uns montent; d’autres descendent; les aatres immobilesdé corps, n'agitent que leurs tentacules , tandis que d'autres courent en! tous sens, traversant la masse avccune étonrantevélocité.. Quand l'Encornetse-diventit, sclontle langage des Pécheurs ; ivse-4iént horizon. OMMA 328 OMMA talement sur lamer, qu'il-bat en la frappant avec { des pêcheurs auxquels ils restent adhérens jusqu’à les deux côtés de la membrane sagittiforme qui garnil son extrémité inférieure, ce qu'il opère en se renversant alternativement de droite à gauche , et parfois encore il plonge celle-ci pour devenir erpendiculaire, n'ayant plus que la tête seule à fleur d’eau. Il tient alors ses pieds et bras ou tentacules étalés en roue , et lance à diverses reprises de pe- tits jets d’eau de la grosseur d’un doigt , à la ma- nière des Souflleurs. Mais les mouvemens rétro- grades sont les plus vifs, en ce qu'ils sont favorisés par la forme du corps terminé en pointe : celui-ci représente même assez bien un javelot dans son ensemble, élant muni à son extrémité de deux membranes latérales qui la font ressembler au fer de la flèche ou d’une lance. L’Encornet, au moin- dre bruit, ou s’il aperçoit son ennemi, se trouve saisi de frayeur, et c’est un trail qui part comme ’éclair. Ses huit pieds et ses deux bras étalés en roue , selon sa coutume, ont frappé de toute leur force , à la manière d’un ressort qui se débande , la masse d’eau qui était davant Jui, et dans l'élan qu'il a pris, il traverse une étendue considérable avec une extrême vitesse, tenant ses pieds et ses bras réunis derrière lui en un faisceau serré, afin d'offrir au liquide déplacé par son volume le moins possible de surface. Ce mollusque a en outre l'avantage de dérober sa fuite par le voile épais qu’il laisse derrière lui, en troublant l’eau par l’émission de sa liqueur noire; mais quand il ne peut plus se soustraire à de nou- veaux dangers , il rejette tout ce qui lui est possi- ble de cette substance ; puis reste immobiie au mi- lieu de ce nuage protecteur qui le rend invisible , et détermine ainsi ses ennemis à l’abandonner. L'Encornet n’a donc, pour veiller à sa conser- vation, que la promptitude de sa fuite et cette liqueur noire ; Car son bec est trop court pour pou- voir le défendre : son corps, de même que ses membres tout charnus, ne trouvent point l'abri d’aucune enveloppe testacée, Aussi, chaque fois qu’il craint pour sa vie, recourt-il de suile à ses ar- mes ordinaires. Quand on prend J'Encornet à la main , il vous l'enveloppe et la serre avec ses tentacules , cher- chant à vous mordre avec son bec qui pourrait pé- nétrer même assez avant dans la chair; mais l’on se dégage avec facilité. Si l'on a saisi l'animal sans précaution, il vous inonde aussitôt le visage d'a- bord avec l’eau qu’il contenait, puis avec sa liqueur noire , qui, si elle atteint les yeux, cause la dou- leur la plus vive. L'eau de mer qu'il rejette ainsi forme un jet de la grosseur d’un petit doigt, qui parvient jusqu’à trois pieds de distance, auquel suc- cèdent une ou deux émissions semblables de cette liqueur noire dont nous venons de parler. Ces matières sont alors lancées plus vigoureusement que quand l'Encornet s’amuse ; et sortent avec le même bruit que s’il les expulsait en soufllant avec force. Etant jetés dans le bateau où on les amoncelle, les Encornets s’agitent encore quelque temps et viennent saisir avec leurs bras et pieds les boltes ce qu'ils aient entièrement cessé de vivre. Mais ils. ont bientôt mis en usage et consommé tous leurs moyens de défense, et dès qu’ils ont rejeté toute l’eau qu’ils contenaient, et leur encre ensuite, ils restent anéantiset ne tardent pas d’expirer, comme si cette substance était le principe de leur force vitale. Le noir d'Encornet est très-pénétrant et caus- tique. Je ne peux mieux faire connaître ses pro- priétés qu'en rapportant la réponse de divers pé- cheurs que j'ai questionnés à ce sujet : « Quand nous ôtons de nos lignes les Encornets qui vien- nent s’y prendre, nous évitons le plus possible , en les tournant convenablement, qu’ils puissent jeter sur nous leur encre; car nos habits en se- raient tachés , et cette matière est si mordante que dans la saison où l'Encornet abonde , étant obligés de le couper par morceaux pour en faire de la bouète (1), nous avons la peau de nos mains man- gée jusqu'au vif. La cuisson qui en résulie est aussi forte que si nous étions brûlés. D’après cette qua- lité corrosive , et la douleur extrême que nous éprouvons quand elle nous atteint les yeux, il est certain que nous aurions bientôt perdu la vue si nous négligions de nous laver aussitôt, » Les troupes d'Encornets ne font que courir çà et là; vous en preniez ici tout-à-l’heure en quan- tité, tout à coup il vous manque, et il faut le pour- suivre avec voire chaloupe ; mais il a disparu en s’enfoncant. sous les eaux, vous n'êtes averti de sa direction que parle succès continu de la pêche de vos voisins, Ces mollusques aiment les journées les plus chaudes et les plus calmes de l'été. C’est alors qu'on en prend le plus, quoique les bancs se tiennent en géntral à des profondeurs très- inégales, l'on a remarqué qu’ils venaient davantage à la surface de la mer lorsque le temps devait changer; et si l’on voit alors les Encornets vivement agiter l’eau dans les lieux où ils se trouvent ; et la lancer par jets qui s'élèvent même à deux et trois pieds de hauteur, vous avez la certitude d’avoir de la pluie le lendemain. Les habitans des îles Saint-Pierre et Miclon, ainsi que les pêcheurs, font paraître l’Encornet sur leurs tab'es; mais ce n’est que comme variété ou par caprice de la part des premiers : on l'y pré- sente en friture ou à la sauce blanche, ou bien coupé par tranche. Il est préférable surtout lors- qu'il est farci. Sa chair qui est très-blanche, est tou- jours coriace, et ne fournit qu’un met lourd; c’est elle qui est l’appât le plus estimé pour la pêche de la morue, parce que c’est de cette espèce d’ani- mal qu’elle se montre le plus avide. Quand l'En- cornet manque, l’on y supplée par des tronçons de hareng ou de maquereau, selon les circon- stances. Les Encornets arrivent tous les ans à Saint-Pierre au moins de juillet: on ne le voit qu'en: août au port aux Basques et sur quelques autres points de om (1) On appelle bouète, à Terre-Neuve, toute espèce d'appât avec lequel on amorce le poisson. la partie EP OMMA la partie méridionale de Terre-Neuve, que les ha- bitans de nos deux petites colonies nomment la grande terre. Mais ce n'est plus qu'en septembre qu'ils paraissent à la baie Saint-Georges située à l’ex- trémité sud de la côte occidentale de Terre-Neuve : Von en prend encore quelquefois à Bonne-Baie, 30 lieues plus au nord , à peu près à la même époque; puis ils manquent complétement au-delà, selon les pêcheurs. Un phénomène digne de remarque est la fixité des époques auxquelles l'Encornet arrive tous les ans dans les lieux qu'il fréquente ; rarement il se trouve en retard de huit à dix jours. Jamais il ne change de parages , se rendant constamment dans les mêmes endroits ; et comme il n’habite point non plus indistinctement toute la côte par légion , il n’y a que certaines localités , certains havres autour de l'ile de Terre-Neuve , où l’on puisse le trouver en abondance ; pour peu que l’on franchisse ces limi- tes , à peine peut-on en rencontrer un seul, selon le rapport des marins. Les localités qu'il affec- tionne particulièrement, sont, par exemple, sur la côte ouest de Terre-Neuve, le port aux Bas- ques , le Tou , et quelquefois la baie de la Poële ; l’on n’en trouve ensuite que d’isolés et bien rare- ment, sur {out le reste du rivage. Cependant rien p’annonce extérieurement que ces autres localités dussent être choisies d’une manière particulière par ce mollusque. L'on en rencontre également sur la baie de Terre- Neuve; mais il y manque souvent : il en est ainsi de la plage occidentale de l'ile de Miclon, où il n’est jamais fort abondant. Dans la rade de l’île Saint-Pierre , au contraire, il s’amoncèle presque tous les ans, et même jamais il n’y manque totalement. Aussi l'y vient-on pé- cher de Miclon, puis des baies de Fortune, de Plaisance , et de celles des Burins, en un mot de toute la partie orientale de la côte sud de Terre- Neuve, où il ne se porte jamais, quoiqu’elle soit très-voisine. La pêche de l’Encornet n’exige pour toute amorce qu’un corps brillant dans l’eau. L'on fait en con- séquence une espèce de petit fuseau en plomb, qu'on suspend par une extrémité à la ligne , et qui a son extrémité opposée garnie tout autour d’épin- gles recourbées en crochet de bas en haut. L’on nomme Turlut ce petit instrument qui est long d’un décimètre au plus; les Basques en ont été les in- venteurs en 1785, et s’en sont servis les premicrs à l'île Saint-Pierre comme appât pour l’Encornet : c'est ce qui leur a donné un grand avantage sur les autres pêcheurs, auxquels ils ont tenu leur se- cret caché bien soigneusement, le plus long-temps possible. Quant à l'usage de l'Encornet pour pren- dre Ja morue, c’est une vieille femme francaise née à la baie de Plaisance, qui la première l’a employé comme appât, ayant jugé que la Mo- rue devait en être très-friande puisqu'elle en trou- vait dans l'estomac du plus grand nombre. Aucun pêcheur avant elle n’avait tenu compte de cette observation journalière, Pour prendre l'Encornet , il suffit de descen- TVR 329 Eee ES OMMA dre le Turlut au milieu de ses innombrables lé gions. L’éclat de ce petit fuseau en plomb qu’on a soin de tenir le mieux poli possible, est aperçu par ces animaux, lesquels affluent de toute paré pour voir ce corps étrange qui brille au milieu de leur élément. En le retirant un moment après, l’on enlève à la fois plusieurs Encornets qui se sont accrochés aux verticilles d’épingles recourbées , soit par le corps ou par leurs tentacules. Comme cet animal paraît extrêmement curieux; l’on peut amener ses légions à la surface des eaux par le moyen le plus simple, même lorsqu’elles sont par cinq ou six brasses de profondeur. Il suf- fit de descendre le Turlut au milieu d’elles et de l’élever successivement en retirant la corde. Les Encornets poursuivent ce corps brillant, remon- tent et viennent jusque sur l’eau , où il n’y a plus qu'à les prendre avec la main. Quand l’Encornet abonde , un homme peut en prendre 1,200 par heure ; mais il faut se borner à la quantité dont on peut avoir besoin pour pé- cher pendant deux à trois jours, car il ne peut se conserver davantage. Putréfié, son odeur est in- supportable par sa fétidité, Lorsque l'Encornet est rare il faut recourir à- des corps-qui brillent plus dans l’eau que le plomb, quelque soin que l’on mette à gratter celui-ci pour le rendre le plus éclatant possible, en enlevant l'oxide qui se ferme à sa surface. L’on a substitué quelquefois avantageusement des Turluts d'argent à celui de plomb ; mais l’on préfère encore à ce moyen une petite bouteille de verre que l’on rem- plit de mercure. Quelquefois ce mollusque se ren- contre dans diflérens golfes des environs de Saint- Pierre ; mais c’est toujours dans la rade qu'il afllue de préférence , peut-être en raison de ses deux en- trées , et sa pêche est négligée sur les autres points, La pêche de ce mollusque se fait toujours dans le plus morne silence , surtout lorsqu'il est a fleur d’eau. J'ai vu la rade de l’île Saint-Pierre remplie de chaloupes françaises et anglaises sans entendre une seule parole des gens de l'équipage. Les bâti- mens anglais seuls se trouvaient au nombre de 300 ou davantage; les habitans de nos colonies en avaient au moins un nombre égal , de manière que le port entier avait l’aspect d’une forêt. Comme c'est du succès de cette pêche que dépend celle de la morue, les navires ne tirent jamais le ca- non soir et matin, afin de ne pas efflrayer l’En- cornet, ce qui le ferait fuir de ces parages. C’est avec l'Encornet qu’on complète et termine la pêche de la morue, à laquelle neuf à dix mille Francais sont occupés tous les ans, L’on a fait Ja remarque que dès que les troupes de capelans ar- rivent autour de Terre-Neuve, la morue, selon l'expression des pêcheurs, ne veut plns manger que de ce pelit poisson , et refuse entièrement Ja chair de la myia arenaria , avec laquelle on com- mence la pêche. Il faut par conséquent ne plus lui présenter que du capelan , lequel vient ordinaï- rement vers le milieu de juin. Cette période de la pêche finit au mois de juillet, ou paraissent les En- cornels, sur lesquels se déchaîne de nouveau toute 442° Livraison. 42 OMOP 450 OMOP lavoracité de la morue, d'une manière non moins | lement adopté. Les caractères génériques sont : exclusive; et comme, ce serait en:vain qu'on lui ésenterait alors toute autre espèce. d’appât.il faut faire la meilleure provision possible d'Encor- nets, afin de. continuer la pêche jusqu’à la.fin de septembre, époque ou elle:se termine. Comme il est rare que la science; possède des observations un peudétaillées sur les mœurs.des animaux inférieurs, et que l’histoire de cette es- ce est des plus intéressantes sous les rapports scientifique. et économique, nous avons saisi avec empressement l’occasion de la faire connaître à nos lecteurs, et nous sommes. certains qu'ils nous en sauront gré. (GuËR:) OMNIVORES. (zoo1.) De omnis, tout, et voro; je mange. On emploie ce moten zoologie pour dé- signer les animaux qui se nourrissent à peu près indifféremment de substances animales ou végéta- les. L'homme , les Ours, la plupart des animaux domestiques sont dans ce cas. Les animaux qui sont pourvus d’un canal intes- tinal très-développé , paraissent destinés par la na- ture à se nourrir de végétaux. L’aliment végétal passe vite , et sans les anfractuosités, les divers es- tomacsetlarumination qui leur sont propres, ces animaux n'auraient pas eu en quelque sorte le temps d'en extraire toutes les particules nutritives. Ceux au contraire quiont cet appareil plus court, parais- sent plus propres à se nourrir de substances ani- males, dont la digestion plus prompte et dont les parties peu assimilables nécessitent un séjour moins rolongé que dans les Herbivores. On remarque el- : RAA d'accord avec ces principes, que les animaux s’alimentent de végétaux ou de chairs sui- vant la capacité de leur tube digestif. IL résulte de ces faits, que lorsque le canal in- testinal présentera une étendue moyenne entre ce- lui des Herbivores et celui des Garnivores, on pourra conclure qu'il ÿ aura possibilité de se nourrir à peu rès. de tous les alimens. C'est le cas où se trouve l’homme, qui, en ellet , est Oinnivore. Les animaux domestiques, quelle que soit leur nature, contractent dans la société de l’homme quelques unes de ses habitudes ; c’est ainsi qu'ils ont une tendance manifeste à devenir Onnivores, comme on le voit dans le Chien , le Ghat, les Pou- lets qui se nourrissent presque indifféremment de végétaux ou de chair , tandis que dans l’état de na- ture ils sont plus exciusivement les uns Carnivo- res , les autres Herbivores. Il y a quelques états maladifs où l'homme doit être exclusivement Carnivore ou Herbivore. :n gé- néral, la nourriture végétale est plus profitabl: à l'homme sous le rapport de la santé, et.elle est plus généralement employée que l’autre. (A. D.) OMOPHRON, O uophron. (ins.) Ge genre, quiap- partient à l'ordre des Coléoptères, section des Pen- tamères, famille des Carnassiers , tribu des Cara- biques, avait d'abord été établi par Fabricius sous le nom de Scolyte, déjà employé par Geoffroy pour des insectes d’une autre famille, et adopté par Latreille, qui, plus tard, lui donna le nom qu'il | premier article des tarses antérieurs légèrement di- laté dans les mâles, et.en forme:de cône allongé. Dernier article des palpesallongé , presque ovalaire et tronqué à l'extrémité ; antennes: filiformes,; lè: vre supérieure-entière ou. très-légèrement, échans crée ;mandibules avancées non dentées.intérieure- ment;avecunedentbhifideaumilieude!’échancrure du menton; corps court et presque orbiculaire ; corselet courtet s’élargissant postérieurement; ély- tres courtes en demi-ovale. Les Omophrons se dis: tinguent de tous les genres de la tribu par leur forme raccourcieet presque ronde. Leur tête est as: sez large , presque transversale etcomme emboîtée danse corselet. Lalèvre supérieure est assezétroite un peu avancée, entière ou très-légèrement échan- crée. Les mandibules sont plus on moins avancées plus ou moins arquées, assez aiguëset, non dentées intérieurement. Le menton a une dent bifide au mi- lieu de son échancrure. Le dernier article des pal- pes est assez allongé et presque ovalaire. Les an- tennes sont filiformes el à peu près de la longueur de la moitié du corps. Les yeux sont assez grands et très-peu saillans. Le corselet est courtet s’élar- git postérieurement ; Les élytres sont courtes, con- vexes et presque en demi-ovale; les pattes sont as- sez longues; l'échancrure qui termine les jambes antérieures en dessous, est irès-légèrement obli- que, et s'aperçoit un peu sur le côté interne ; le premier article des tarses est légèrement dilaté dans les mâles en forme de carré allongé. Ces Co- léoptères semblent fairele passage des Carnassiers terrestres aux aquatiques, et Clairville les a même placés à la tête de sa division des Adéphages aqua- tiques. On les trouve toujours sur les bords des rivières , dans les sables baignés par l’eau, à la ra- cine des plantes (Omsphron lin atum), et surtout dans les lieux où croissent celles qu’on a nommées vulgairement l'Argentine, la Renouée persicaire.On n’en rencontre jamais hors du sable pendant le jour; mais c’est le soir qu'ils sortent et qu'ils vont même dans les endroits où l'eau arrive. Lalarve de l’es- pèce que l'on trouve aux environsde Paris, a été dé- couverte par Desmarest; elle tient le milieu entre celles des. Dytiques et des Carabes ; son corps est conique, allongé et déprimé, ayant sa plus grande largeur du côté de la tête; il est composé de douze anneaux ou segmens, sa couleur est d'un brun sale, à l'exception de. la tête qui est couleur de rouille. Elle a deux petits yeux noirs ; et deux pe- tites. antennes sétacées, formées de cinq articles, et placées au devant des yeux. La bouche,est pour- vue de deux fortes mandibules arquées et dentelées; les deux mâchoires portent chacune deux palpes; et une lèvre inférieure également munie de deux palpes. La tête a la forme d'un trapèze, elle est plus étroite que les anneaux suivans. Les trois pre- imiers donnent naissance à trois paires de pattes écailleuses, toujours dirigées en arrière et termi- nées par deux angles aigus. Le dernier anneau est terminé supérieurement par un filet relevé, com- posé de quatre articles, dont le dernier porte deux porte actuellement, et qui est maintenant généra- | poils. On connait quatre on cinq espèces d'Omo- L== : OMPH 531 OMPH ee ER ‘Phrons ; elles se trouvent dans les pays chauds et | “bonne à manger, tandis que le reste jouit de ver- tempérés de l'Europe , l'Asie, l'Afrique et l'Amé- | rique ; celle qui est la plus commune en France est : L'Omornaron gorDÉ, O. limbatum , Lat. , Cara- bus limbatus, OI. col. 111, 55, 89, pl. 4, fig. 43, a, b; Scolytus limbatus, Fabr., Syst. elem., t. 3,2, 247, Clairv., Ent. helvét. , t. 2, p. 168, tab. 26. Cette espèce est longue de près de trois li- gnes , ct large de deux: son corps est aplati, d'un jaune rouillé ; mais la bouche, les palpes, les ‘antennes et les pattes sont plus pâles; la tête est large et marquée de deux traits qui, de la base des antennes, se dirigent obliquement au milieu de la tête, où ils se joignent et représentent un V, derrière lequel le reste de la têie est vert métalli- que et pointillé. Le corselet, dont le milieu est oc- cupé par une grande tache du même vert métalli- que , est carré , plus large que long; il se relève un peu à la partie supérieure, ou estun peu échan- cré du côté des angles, tandis que le milieu de sa base s’avance en pointe, comme dans les Dyti- ‘ques ; il n’a point d’écusson ; les élytres ont des Stries formées par des pointes ; elles ont la suture verte et trois bandes transverses de la même cou- leur et très-sinueuses, Le dessous du corps est un peu “plus ferrugineux que le dessus. Cette espèce se “trouvait assez communément dans une des îles de Ja Seine, vis-à-vis de Sèvres; maintenant on la “rencontre en assez grande quantité à l’île Saint- Ouen. (H. L.) OMOPLATE. (axar.) L'Omoplate est un os mince , de {orme irrégulièrement triangulaire , qui s'articule avec l'humérus ou os du bras , et qui forme l'épaule. (Foy. SQUELETTE.) (A. D.) OMPHALIER, Omphalea. (BoT. PHAN.) Ce genre de plantes dicotylédones, de la famille des Eu- phorbiacées de jussien (tribu des Hippomanées) , de la Monæcie monadelphie de Linnée (ou mona- delphie di-triandrie) , établie par cet auteur, n’est ‘encore représenté que par deux espèces, qui mieux étudiées, seront peut-être elles-mêmes séparées plus tard en deux genres diflérens. Voici d’abord les caractères de TOmphalier : Fleurs monoïques; dans les mâles , un périan- “he simple à quatre divisions , un androphore , dis- ciforme , pelté, glanduleux, bi ou trilobé au som- “net ; deux ou trois anthères didymes , enfonctes ; dans les fleurs femelles , périanthe simple à quatre “ou cinq divisions ; ovaire supère , à trois loges uni- ovulées; style court, épais, à stigmate trifide; fruit gros, slobuleux, à péricarpe (capsule) charnu, ‘tricoque, Ge genre ne renferme jasqu'aujourd’hui que deux espèces , dont l’une est un arbre, et l’autre un arbrisseau grimpant. Toutes deux sont particu- lières à l'Amérique méridionale;et portent des feuil- les alternes , stipulées , un peu charnues, entières, etréticuléces en dessous, Les fleurs sont disposées en panicules, les femelles à l'extrémité , les mâles à la base; les panicules partielles , sont accompa- gnées d’une stipule très-longue , bi-glanduleuse , et se réunissent en grandes panicules terminales, L’amande des graines de ces plantes est très- tus purgalives assez énergiques. Il est probable que la thérapeutique pourrait retirer quelques avanta= ges précieux de ces végétaux , si la chimie portait sur eux le flambeau de ses investigations , et nous écrivons ces lignes dans l'espoir d’appeler sur ce sujet l’intérêt des savans. Voici la description des deux Omphaliers connus. Omphalea diandra, Linn., Omphalier à deux étamines , Omphalier grimpant, Omphalea cordata, Swartz. Arbrisseau à rameaux sarmenteux et très- longs , s’attachant aux arbres dont ils atteignent le sommet pour retomberensuite jusqu'à terre. Feuil- les pétiolées, alternes, cordiformes, aiguës, entières, un peu pubescentes à la face inférieure. Chaque pétiole porte au sommet deux glandes et à sa base deux petites stipules lancéolées et caduques. Fleurs diandres, petites, verdâtres, avec bractées , lan- céolées obtuses. Fleurs mâles : périanthe à quatre folioles inégales, arrondies , concaves, charnues ; androphore violet, portant deux anthères roses, recouvertes en partie par les plus longues divi- sions du périanthe ; fleurs femelles : ovaire globu- leux, comme trigone, avec trois sillons : pour fruit, une grosse baïe jaunâtre , succulente , divisée en trois loges ; dans chacane un noyau enveloppé d’une matière blanche, molle et filandreuse, à coque dure, brune, contenant une amande bonne à manger. Cet arbrisseau croît sur les plages dans toute la Guiane, où les créoles appeilent ces fruits graï- nes de l’anse, du nom des enfoncemens que la mer forme sur ses rivages. On prétend que les sar- mens de cet arbrisseau contiennent un suc tel- lement limpide et abondant , qu’il étanche la soif, sans le moindre inconvénient. On ajoute qu'il est iusipide. Un auteur rapporte que ce suc répandu sur du linge y forme tache , ce qui impliquerait quel- que contradiction avec l’assertion précédente. Ses feuilles sont employécs'en décottion pour déterger les plaies et les ulcères. L’amande , un peu hui- leuse, est, dit-on enfin, comparable pour Ha sa- veur à celle de nos amandes fraîches ; mais, avant de les manger , il faut avoir la précaution d'en re- tirer la radicule etles cotylédons, ou vulgairement le germe , qui jouit de hautes propriétés purgatives. Orphalea triandra, Linn. , Omphalier à trois étamines. Noisetier d'Amérique (Omphalea nuct- fera , Swartz). Arbre de plus de quarante pieds de hauteur, à feuilles alternes, éparses , subcordifor- mes, oblongues, obtuses , très-entières , très-gla- bres, longues de huit à dix pouces , sur six de lar- geur , et d’un vert pâle avec deux glandes à la base: fleurs disposées én panicules de deux pieds de lon- sueur ét plus, d’abord dressées, puis pendantes, Ces fleurs sont triandres, petites, verdâtres. Dans les mâles : un périanthe à Cinq divisions, dont trois lus Jongues, colorées et membraneuses à leurs LATE androphore d’un rouge pourpre, chargé de trois anthères, purpurinés ; ovaire allongé > SUT- monté d’un stigmate presque sessile et trifide ; pour fruit , une grosse baie, pendante, sphéroïde, à trois logés, renfermant chacune un noyau, dont l’a PR ONAG 3352 ONAG RS D A mande , étant fraîche, diffère peu du goût de nos noisettes, mais est sujette à rancir prompte- ment. On en exprime une huile fort analogue à celle que nous fournissent les amandes douces. Get arbre croît communément aux Antilles. ( G. Len.) OMPOK. (poiss) Le genre formé par Lacépède sous ce nom dans son Histoire des Poissons, tom. IV, pag. 219, rentre parmi les Silures de Cuxier; la dénomination d'Ompok a été donnée notamment au Silurus bimaculatus de Cuvier, d’après ses rap- ports de conformation avec ces derniers, l’inscrip- tion attachée à l'original indique que le nom donné à cette espèce est celui qu’elle a recu dans le pays qu’elle habite. (Azrx. G.) ONAGRARIÉES, Œnothercæ (BoT. puan.) Fa- mille de plantes dicotylédonées, appartenant à la pé- ripétalie, constituant la quarantième famille de la méthodenaturelle proposée par Linné, et ayantpour type le genre OEnothera, qui va nous occuper. Elle se compose de végétaux herbacés, très-rarement li- gneux, portant des feuilles simples, opposées, alter- neset des fleurs, ordinairement axillaires, grandes, formant une sorte de grappe ou d’épi à la sommité de la tige et des rameaux. Le fruit est une capsule dans les genres Circæa, Ludwigia et Serpicula de Linné, Lopezia de Cavanilles, Montinia de Thun- berg, qui constituent la première section de cette fa- mille, et sont caractérisés par des étamines le plus habituellement en nombre égal avec celui des pé- tales ; il est également capsulaire dans la deuxième section , chez qui les étaminesse montrent en nom- bre double à celui des pétales; elle est composée des genres Epilobium, Gaura , Jussiæa, OEnothera de Linné, et Clarckia de Pursh. Dans la troisième section, qui, plus tard, cessera de faire partie des Onagrariées, le fruit estune baie très-charnue, les étamines existent en double du nombre des péta- les, et les genres qu’elle renferme sont le 7 uchstia et le Memecylon de Linné, le Bæckea de Loureiro et l’Ophira de Burmann. On a voulu changer le nom de cette famille en celui de Epilobiées ; mais il n’a pas été adopté. Dans l’origine, elle se divisait en cinq sections, mais les deux autres ont été dépouillées successive- ment des différens genres qui les composaient pour entrer dans des genres déjà existans avec lesquels des rapports très-intimes les associaient. (T.n.B.) ONAGRE, Ofnothera, L. (80T. PHAN. et nonr.) Genre de plantes exotiques, etoriginaires de lAmé- rique, et cependant de pleine terre pour toute la France ; il fait-partie de l’Octandrie monogynie et sert de type à la famille des Onagrariées. Les vé- gétaux qui constituent ce genre sont nombreux, tous herbacés, annuels ou bisannuels, à l’excep- tion de deux seules espèces qui sont ligneuses. Ils demandent peu de soins, se reproduisent d’eux- mêmes, souvent beaucoup plus que ne le voudrait l’horticulteur, qui les recherche comme plantes d'ornement. Sous ce point de vue, nous indique- rons les espèces dignes d’un choix particulier. Di- sons d’abord les caractères du genre : calice long, cylindrique, grêle, tubuleux, adhérent par sa base à l'ovaire qui est infère, à quatre folioles caduques, étroits; corolle de quatre pétales larges, incom- bans, contenant huitétamines dressées, à anthères oblongues, linéaires , vacillantes et penchées ; cap- sule longue et cylindrique , à quatre angles obtus, quatre loges , quatre valves à cloisons polyspermes ; semences nues, nombreuses, anguleuses, attachées à un réceptacle central. ONAGRE BISANNUELLE, OE. biennis, L. que l’on nomme soltement dans le langage vulgaire Herbe aux ânes, puisque ces animaux ne la recherchent pas plus que les autres plantes. Elle a été apportée de la Virginie en Europe dans l’année 1614, et à peine introduite dans nos jardins, elle s’est jetée dans les bois et le long des chemins; en un mot, elle s’est tellement assise sur notre sol, qu’on la trouve presque parlout, comme spontanée. Cette plante forme une rosette sur la terre durant la première année ; dans la seconde ils’élève de son centre une tige assez forte , épaisse, cylindrique, légèrement velue, de un mètre à un mètre ct demi de haut. La racine qui la fournit est très-longue , grosse , pivotante, charnue, quelquefois un peu rougeä- tre à l’intérieur. La forme et la couleur de cette racine Jui font donner le nom vulgaire de Jambon du jardinier. Les feuilles lancéolées, et dont les pé- tioles courent sur la tige et sont dentés dans les feuilles radicales , présentent une page d’un vert jaunâtre avec une nervure blanche ; elles sont pres- que entières, pointues et longues. Au sommet des tiges et desrameaux s’épanouissent successivement, vers la fin de juin, en juillet, août et septembre des fleurs grandes, jaunes, bien ouvertes, exhalant une odeur suave , et disposées en un long épi. L'Onagre bisannuelle vient bien partout, pourvu que le sol ne soit ni trop sec m1 trop marécageux. Elle produit un bel effet dans les parterres. En Saxe on la cultive comme plante comestible ; sa racine se mange assaisonnée avec du sel , un peu de beurre ou du lait ; elle y paraît sur toutes les tables , ainsi que dans plusieurs autres localités de l'Allemagne, sous la fausse dénomination de /aiponce rouge. En France nous l’abandonnons aux pourceaux, qui s’en montrent très-friands. Les capsules cylindri- ques qui succèdent aux fleurs renferment un grand nombre de graines jaune-pâle, sans aigrettes, que l’on sème dès la fin de septembre; si l’on attend au printemps, la plante ne fleurira qu’à sa seconde année. On peut aussi donner une destination éco- nomique aux tiges en les employant à fournir de la potasse , à chauffer Je four , et comme elles con- tiennent abondamment du tannin, d’abord à rem- placer la noix de galle dans la teinture et la fabri- cation des encres, puis à servir au tannage des cuirs. ONAGRE oDORANTE ou à grandes fleurs, OE. sua- veolens. Superbe espèce annuelle donnant de très- belles fleurs jaunes d’or, fortement odorantes, dont la durée n’excède point le cours de l’astre qui les a vues naître le matin. Le lendemain, d’autres corol- les remplacent celles de la veille, et le phénomène se succède ainsi tout l'été. Cette plante veut en même temps une bonne terre tenue fraîche et une expo- RS ONCE silion directe au soleil. Elle est aussi grande que la précédente, a le même port, mais elle en diffère en ce qu'elleestannuelle, et parce que ses corolles, qui sont beaucoup plus grandes, exhalent une odeur assez semblable à celle de la fleur de l'O- ranger: Ses parfums sont plus prononcés, plus pénétrans le soir que durant la journée. Onacre POURPRÉE , OE. purpurea. Jolie plante annuelle des côtes occidentales de l'Amérique du Nord, dont la tige s'élève à deux décimètres de haut, est garnie de feuilles vert-glauque , lancéo- lées , pointues aux deux bouts, très- entières, et de fleurs rouges, de grandeur moyenne, s’épa- nouissant en juillet et donnant des capsules ovales, anguleuses et sillonnées. Oxacre Rose, OX, rosea. Rapportée du Pérou par Dombey , cette espèce se fait remarquer par ses corolles de moyenne grandeur , d’une couleur rose très-suave, disposées en corymbe terminal , se succédant de juin en octobre, et répandant au- tour d'elles un doux parfum. Ses feuilles inférieures sont légèrement lyrées, les supérieures ovales, pointues, pétiolées , vertes , souvent rougeâtres, La capsule est en massue, la tige très-rameuse, vi- vace et d’un bel aspect. Dans nos départemens si- tués au nord, elle est sujette à souffrir durant les grands froids. Une autre espèce plus pittoresque encore , que nous devons au Canada, et que l’on cultive en pleine terre depuis un siècle environ, c’est l'Oxa- GRE FRUTIQUEUSE , OE. fruticosa, L. De ses racines fibreuses et vivaces, s’élèvent plusieurs tiges cylin- driques, dures, presque ligneuses, chargées de poils, simples inférieurement , très-rameuses supé- rieurement. Les feuilles qui les décorent sont lan- céolées, assez longues, légèrement dentées , d’un vert brun , et le plus ordinairement rougeâtres. Les fleurs étalent leur corolle jaune sur laquelle s’ap- puient les étamines , dont les anthères oblongues sont rouges, parsemées de points noirs ; elles sont portées sur de courts pédoncules et disposées, au nombre de huit, en une sorte d’ombelle. Cette plante produit un très-bel effet, quand surtout on place à ses pieds les tiges couchées, soyeuses de l’O- NAGRE BLANCHE , VE. tetraptera de Cavanilles. Elle est annuelle , se charge de grandes fleurs d’un beau blanc depuis l'aurore jusque vers trois heures ,qui passent alors au rouge pourpre pour se faner en- suite et céder la place à de nouvelles. Leur épa- nouissement commence en juillet et se succède jus- qu'à la fin d’août. (T. ». B.) ONCE, Felis uncia. (waw.) L'histoire des gran- des espèces tachetées du genre Chat , est, comme chacun sait , fort difficile à débrouiller. Buffon et Daubenton, qui donnèrent de plusieurs d’entre el- les de bonnes figures et des descriptions très-soi- .gnées furent induits en erreur sur la synonymie de l'un des plus remarquables de ces animaux. L’indi- Vidu qu’ils appellent Panthère femelle, était un ani- malaméricain de espèce du Jaguar (dont les peaux sont connues dans le commerce sous le nom de grande Panthère), et leur Panthère mâle une vraie Panthère de l’ancien monde, de l'espèce appelée de- 233 ee PI ONCE puis Panthère par G. Cuvier, et Léopard par M. Tem- minck. C’estle Marguay que Buffon etDaubentonont publié souslenom de Jaguar. Depuis lors on a mieux distingué le véritable Jaguar (Felis uncia, Linn.) et on a désigné deux espèces de Panthères de l’ancien- monde, le Léopard et la Panthère (voy, l'art. Car, tom. Il, pag. 97). Les observations récentes ont fait voir qu'il fallait aussi admettre comme espèce distincte, ou au moins comme race particulière, un Chat décrit par Buffon et Daubenton sous le nom d'Once, et que les zoologistes systématiques ont nommé, d’après Schreber, L'elis uncia ; Gajus s'était servi long-temps auparavant du mot Once, Uncia, pour désigner la Panthère proprement dite, et l’a- nalogie qu'il présente avec celui d’Onca , employé par Linné pour le Jaguar, a porté M. Ehrenberg à le changer en /rbis. Burs irbis est le nom d’une Panthère de l’Asie septentrionale , qui est précisé- ment de la même espèce que l'Once de Buffon. Erxleben dans son Systena regnianimalis, supprime l’Once, F'elis uncia de Schreber , pour le rapporter au Felis panthera ou Pardus. Pallas eut la même opinion, quoiqu'il ait connu l’'Once d’après un in- dividu de la Russie asiatique. En 1809, G. Cu- vier déclarait avoir fait de vains efforts pour se pro- curer une nouvelle peau de l'Once (celle de Buf- fon ayant d’ailleurs disparu des collections), et cherchait à démontrer 1° que les caractères fon- dés sur l’infériorité de la taille que lui avait assignée Buffon, tenaient à ce que ce dernier ne l’avait pas réellement comparée à la Panthère d'Afrique, mais au lelis unça , et que la teinte et l’irrégularité du poil, autres caractères assignés à l'Once, pou- vaient bien appartenir à une seule variété de Pan- thère d’un fauve plus pâle, comme on en trouve quelquefois des peaux chez les fourreurs. Cuvier conclut que l’Once n’est qu’une variété de la Pan- thère de l’ancien continent. Une circonstance importante pour la connais- sance du L'elis uncia fut la publication du Règne ani- mal de Griflith. M. Smith y inséra de nouvelles ob- servations sur ce mammifère, dont il donne la figure d’après un individu qui a vécu à la tour de Lon- dres, où il avait été amené du golfe Persique. L’au- teur, considérant les longs poils de cette Panthère, pense qu'elle vit dans les contrées montagneuses et couvertes de la Perse; il la décrit en outre comme différant des autres espèces de Panthères ar sa livrée et son habitude générale , et comme ressemblant à l’'Once de Buffon. Néanmoins il n’ose pas l’ériger en espèce particulière. Etant à Semipalatna dans l'Irtysch , au voisinage du mont Altai, M. Ehrenberg put se procurer une peau complète et non tannée de cette Panthère à longs poils, et il se convainquit de nouveau qu’elle diffère non seulement de la Panthère d’A- frique, mais aussi de ceile de l'Asie méridionale, du Léopard et de la vraie Panthère par conséquent. Elle est surtout caractérisée par sa queue plus lon- gue, son corps blanchâtre marqué de grandes ta- ches noires irrégulières et en anneaux ocellés , ainsi que par son poil plus long. On a connu suc- cessivement dans la science quatre individus de E ONE 534 ONCH cette espèce qu'on nommé Once ou rbis : Te pre- mier existait au Muséarm de Paris, du temps de Buffon ; on ignoré ce qu'il est devenu ; le deuxième provenant du lac Baikal , est conservé au Musée de l'académie de St-Pétersbourg, depuis le temps de Pallas; le troisième est l'individu de Perse qui a vécu à la tour de Londres ; il a été représenté par M. Smith. Le quatrième sujet a servi aux obser- vations de M. Ehrenberg, et fait partie du Musée de Berlin ; ilressemble parfaitement à celui deSt-Pé- tersbourg, et on pourrait dire de un comme de l’au- tre qu’ils ont servi à la figure donnée par Buffon, tant ils lui ressemblent ; én outre, la ressemblance entre le dessin de Buflon et celui de M. Smith est évidente. Les renseéignemens que M. Ehrenberg s’est procurés, et qu'il a consignés dans son inté- ressant mémoire (Ann. se. nat. XXT) lui font ad- mettre que cet animal se tient au mont Wala-Tau, près de Semisei jusqu'à Kaschgar. Suivant Pallas, il vit dans les contrées montagneuses et boisées de la Sibérie orientale, sur le bord des rivières de Semisei et Kountschouk , et sur ceux de l’Outh et de l'Amour. Les Sakoutes le redoutent beaucoup, et, d’après les journaux de Gmelin, on en a tué un à deux cents werstes de l'embouchure de l'Olentz , et un autre vers le milieu du trajet que parcourt le Léna, près de Balajansk. L’individu qui ést monté au Musée de Pétersbourg , a été tué près de Tounkinsk, au voisinage du lac Baikal. Pallas raconte que cette Panthère monte sur les arbres comme un Lynx, fait qui reste à vérifier, Nous ajouterons qu'il existe depuis peu au Muséum de Paris une panthère d'Alger à pelage pâle, qu'on peut regarder, comme an Once. On l’a fait repré- senter à la planche 451, fig. 4, de ce Diétionnaire. (GErv.) ONCHIDIE , Onchidiuin. (morz. } Buchanan afait connaître sous ‘ce nom un genre d’ani- maux mollusques, voisins des Limaces, auxquels il assigne pour caractères d’avoir les bras ou appendices aux côtés de la tête, deux tenta- cules, la bouche antérieure, ét l'anus à la par- tie postérieure du corps est infère, Ce naturaliste décrit une seule espèce d’Onchidie ; voilà la traduc- tion de ce qu'ilen dit : le corps de cet animal, con- vexc en dessus, est oblong; sa longueur est d’un pouce trois quarts quand il est en repos ; lorsqu'il marche, 1ldéviént linéaire, obtus aux deux bouts, et Sa longueur va à deux poucesenviron sur six ànéuf lignes de largeur ; alors la tête est visible. Le dessous du corps est plat et lisse, tandis que ledessousest con- vexe , verdätre ét couvert de tubercules réguliers en grosseur et en position. Le pied, qui est linéaire êt de trois lignes de large , obtus aux deux éxtré- mités , est d'un jaune foncé ; il est formé par un grand nombre de rides transverses, à l’aide desquel- les l’animal marche et adhère à peu près comme un ver de terre. La tête est jaunâtre , petite, placée entre la partie antérieure du manteau qui déborde, et celle du pied ; elle change considérablement de forme quand animal marche. Lorsqu'elle est com- plétement éténdue , elle est plate et ovale. L’ori- lice de la bouche varie de la forme circulaire à la fortne linéaire ; de chaque côté de la tête est un bras (ienitacule ?) semblable à celui des Scyllées , et qui varie de forme à tout moment; il est solide, com- primé et comme palmé quand il est tout-àfait étendu. De la partie supérieure de la tête sortent deux tentacules entièrement semblables à ceux des limaçons, et ayant l'apparence d’ycux à l’extré- mité. L’Onchidie vit sur les feuilles du Typhaele- Phantina, commun sur les bords du Gange. Ce mollusque terrsstre et pulmoné a été rap- proché des Limaces par les auteurs , et laissé dans la même famille que ces derniers, bien qu'ils en diffèrent, au dire de Buchanan, parce qu'ils sont dioïques au lieu d’être monoïques. Au retour de l'expédition du capitaine Baudin , G. Cuvier , ayant eu l’occasion d'examiner un mol- lüsque recueilli par Peron sur les côtes de l’île de France, le considéra conme une seconde espèce d'Onchidie (0. Peronit) et en fit une anatomie fort soignée , qui parut dans les Annales du Muséum. Mais ce second Onchidie , comme le remarque Cu- vier est véritablement bisexué monoïque , et, quoi- qu'il ait également la respiration aérienne , il est marin. L’individu recueilli par Peron rampait dans l’eau , et non sur le sec comme la structure de ses organes respiratoires aurait pu le faire supposer. M. de Blainville a fait de l'O. Peronit un nouveau genre qu’il appelle Péron'e, et qu’il place dans une autre famille queles véritables Onchidies ; quant à ces dernières, il pense qu’on devraleur adjoindre comine congénère, l’espèce qu'il avait décrite d’abord sous le nomde Véronicelle, et qui de- viendra l’'Onrhidium lœve, ainsi que le Virginule de Taunay-Férussac , dont il a fait l’anatomie ; l’une et l’autre on! le corps lisse et non tubercu- leux , comme celle du Typha ; la première est de l'Inde , et la seconde de l’Amérique méridionale, M. de Blainville doute que l’Onchidie du Typha ait véritablément les sexes séparés. M. Rang, qui a observé vivantes les F’eronicellus punctuatus et Krau- sit, qu'il a communiquées 4 M. de’Férussac, con- firme cette manière de voir. Les Onchidies, ajoute M: Rang, se composent maintenant de plusicurs es- pèces; mais quelques unes d'elles sont très-mal connues. On les dit terrestres et d’eau douce ; nous -ne des avons jamais rencontrées à Bourbon et à la Martinique , que dans les bois et les jardins, sous les vieux troncs renversés. Revenons maintenant à l’Onchidie de Peron ct aux autres Onchidies marines que M. de Blainville appelle Péronnies ; on en a égalenrent signalé divers ses espèces. Ce naturaliste nomme Peronia muu- r'itiana ; celle que Cuvier a fait connaître. Nous de- vons parler plus longuement de la suivante qui est denôtre pays , et dont on doit aussi la première in - dication à G. Cuvier. O. cezrique , O. celticum. MM. Audouin et Milne Edwards rapportent à l’espèce indiquée sous ce nom par G. Cuvier, mais non décrite , une espèce du genre Onchidie qu'ils ont observée avec soi sur nos côtes. L’Onchidie celtique habite en grand nombre le port de Solidor; sa couleur est d’nw vert olive, et la surface supérieure de son corps PL. 425. 1.2. Onchidies . 3. Onichoteuthe . 4.0nite . 5. Ontophage , 6. Opégraphe - L, Cuérin dir. ONCE, est convexe. et tuberculeuse, comme cclle de plu- sieurs Doris ;. elle rampe sur le sol et se déplace ainsi avec beauçoup de facilité ; mais lorsqu'on les inquièle, ces animaux se contractent avec force, se roulent incomplétement en boule, et;se laissent tomber, comme le:font.les Sphéronomes et quel- ques Oscabrions.. Ainsi que Peron l’avait observé, ces mollusques, bien qu'ilsisoient pourvus de pou- amons, vivent dans l’eau ; mais. ce que ce nalura- liste n’a! pas remarqué , c’est qu'ils,ne sauraient ÿ séjourner, et qu'ils ont besoin de respirer l'air pen- dant long-temps sans interruption , et peut-être à des intervalles réguliers ; en effet, en ne les trouve que dans des endroits que, la mer abandonne à cha- ue marée, et lorsque, pour les mieux étudier, MM. Audouin. et Edwards les plaçaient dans un grand bocal à moitié rempli d'eau de mer, ils ne tardaient pas à s'élever au, dessus du liquide en æampant le long des parois du.vase; si on les dé- tachait, ils se laissaient tomber sans nager, et bientôt on les voyait monter de nouveau le long des parois du bocal pour venir se placer hors de l'eau afin de respirer l'air atmosphérique, La figure de l'Onchidie celtique, n'ayant pas encore étépubliée, on areprésenté comme types des Onchidies marines ou Péronies deux des intéres- santes espèces de M, Quoy; l’une l'Oxcnimie p1- QuETÉE ( pl. 425, fig. 1 }, a le corps ovale, varié de jaune ou de,brun, avec des points noirs ; les, tu- bercules. des parties postérieures sont ramiliés ; l’autre, l’'Oncumnis pécourée ( pl. 425, fig. 2 ), a le corps vert en dessus, garni de tubercules assez gros. Son corps est à peine long de deux à trois lignes. Cette espèce se trouve sur les rivages de l'ile de l'Ascension. L’Onchidie piquetée, que les babitans de la Nouvelle-Guinée appellent Baiï- niem, se trouve au havre de Dorcy. Elle y est très-commune. (Gerv. ) ONCHIODORE, Onchiodoris, (moz.) Ce genre appartient à la,classe des Moliusques Gastéropodes, famille des Cyclobranches; il été distingué par AL de Blainville pour un mollusque tenant à la fois des Doris et des Onchidies, et dont on ne possède qu’un seul individu d’origine inconnue, conservé dans le Musée britannique; c’est l'Oxcuropone pg Leacu, O. Leuchir. (Genv.) ÿ ONCIDIE, Oncidium. ( 8oT. pan. ) Sw. L'un des plus beaux genres de la famille si anomale des Orchidées , dont les fleurs , pour la plupart char- mantes, offrent des formes si étranges, si agréa- bles, souvent si éclatantes par leurs vives couleurs, et d’une odeur si suave ; il a été. établi par Swartz, qui lui a assigné les caractères suivans : périanthe simple, à cinq pétales ouverts et étalés ; les deux intérieurs plus grands ; le Labellum , où à propre- ment parler, le sixième pétale , très-grand , étalé, libre, non éperonné ; tuberculé, lobéet comme en crête à sa base ; appareil sexuel (colonne de quel- ques auteurs ) ailé au sommet ; une anthère termi- minale, operculée, à masses polliniques divisées en deux paquets portés par un pédicule commun (tige nulle, remplacée par un faux bulbe ; hampe simple ou ramifiée, Nob. ). 339 TIYY-SCCE,.,RR——————————hns ! 4 4 ONCI . Les Oncidies; sont des plantes à bulbes progres- sifs, croissant soit au pied, soit sur le tronc des arbres, intéressantes par la beauté de leurs fleurs , un peu moins irrégulières que. celles des autres genres. de la. famille, et.appartenant toutes aux contrées les plus chaudes du globe ; partieulière- ment à celles du nouveau continent, On en cor- naît une trentaine d'espèces, Le genre Oncidium. fait partie, de la famille des Orchidées de Jüssieu (tribu des Vandées de Lind- ley.) , et de la Gynandrie monandrie du système sexuel. Voici la description de quelques espèces.:: Once De CanTHAGENE, Oncidium carthagi- nense, Sw, Racine brune, épaisse, filiforme; de son faux bulbe, épais, un peu sillonné , brunâtre , s'élèvent trois à quatre feuilles, planes, charnues , elliptiques, d’un pied de longueur environ, quel- quefois tachetées. de noir ; de leur centre sort une hampe brune à la base, très-ramifiée à son som- met, et portant de grandes ct belles fleurs alter- nes, accompagnées de bractées ovales - acuminées; les cinq pétales supérieures sont ovales, obins, panachés de blanc, de pourpre et de brun; l’in- férieur partagé en trois lobes inégaux; antüère fort grande; capsule grosse, assez longuement pé- dicellée, à trois valves hérissées intérieurement de poils crépus, Cette Oncidie est commune à la Ja- maique et à la Nouvelle-Grenade, Oncinie PANACRÉE , Oncidium variegalum , Sw. Faux. bulbe: ovale; racines longues , rampantes ; feuilles lancéolées, canaliculées, à bords cartila- gineux-dentés ; hampes raides, filiformes , munies de quelques écailles éparses, et comme ramifiées en panicule au ‘sommet ; fleurs de très-belle appa- rence, presque sessiles, formées de cinq pétales inégaux, dont quatre ouverts en croix ; de ceux-ci, deux sont pelits, rouges et concaves , et deux plus grands spatulés, ondulés; le cinquième ( label- lum ) très-développé , à trois lobes inégaux, dont le médian, très-large, réniforme, est blanc, pa- naché de rouge à sa base, et les deux latéraux plus courts, oblongs, et recourbés en faucille ; capsule sillonnée, torse à sa base. Celte plante croît à Porte-Rico et dans la Nouvelle-Espagne. Oxcivre Joue , Oncidium pulchellum , Hooker. Racines tortueuses, blanchâtres, ramifées ; feuil- les engainantes à la base, qui est striée, compri- mée, membraneuse , puis carénées, triangulaires , charnues, d’un vert foncé , sans stries , distiques, linéaires-lancéolées, très-aiguës au sommet, de trois à cinq pouces de long; hampe s’élevant sur le côté de la plante, de six à sept pouces de hau- teur , grêle, munie de quelques bractées el termi- née par un épi de dix à douze fleurs élégantes ; périanthe composé de,cinq pétales , petits, blancs, dont les trois postérieurs sont ovales , subonguicu- lés, le médian concave, les deux antérieurs cor- nés et formant en apparence à la base du labellum un pétale simple, linéaire, spatulé, bidenté ; la- belle très-large, étalé horizontalement, partagé en quatre lobes presque égaux, blancs, teintés de rose à la base et mouchetés de jaune auteur de Ia crête ; appareil sexuel semi-cylindrique, accomypä- © À ONCI 5 36 ONEG a oné de deux ailes ovales, roses, délicatement ré- fléchis : lobes de l’anthère ovales ; masses pollini- ques en deux lobes, portés par un pédicelle blanc et pourvu d’une petite glande à sa base. Cette élégante espèce a été trouvée à Demerari, dans l'Amérique, croissant sur les arbres. Le fa- cies est remarquable en ce que le labellum , au lieu de se trouver en bas, se trouve au contraire en dessus dans toutes ses fleurs, qui se trouvent ainsi retournées. Once TrÈs-ÉLEVÉE , Oncidiumallissimum , Sw. Très-belle espèce croissant sur le tronc des arbres, dans les bois de la Martinique. Faux bulbe gros, ovale, arrondi; racines brunes, nombreuses, en touffes ; plusieurs feuilles petites ; une très-longue, aiguë , ensiforme, lisse, épaisse; hampe nue de plus de quaire pieds de hauteur, de couleur lie de vin, ramifiée à son sommet et portant de nom- breuses fleurs jaunes, mouchetées de pourpre foncé, et formées de cinq pétales oblongs, un peu charnus, étroits, ondulés , presque égaux, et d’un sixième presque carré, jaune, sans tache; la belle panduriforme, a lobe médian, subréniforme et bilobé; ailes de la colonne disposées en cornes. Commune aussi à la Nouvelle-Grenade et dans les Antilles. Onciniz TACHETÉE, Ofcidium pictum, Kunth. Gette espèce approche beaucoup de la précédente par son facies général; bulbe ovale, garni de ra- cines blanchâtres , épaisses ; feuilles planes, linéai- res-aiguës, longues d’un pied ; hampe paniculce au sommet, à rameaux flexueux; fleurs jaunes , mouchetées de rouge, formées de trois pétales extérieurs lancéolés, presque égaux ; deuxintérieurs latéraux, de même grandeur, oblongs, oblus et su- bonguiculés à leur base; le sixième panduriforme (en forme de violon), plane , redressé en côte à sa base, garnie de sept ou huit tubercules charnus ; appareil sexuel, ascendant, ailé, terminé par un bec court, subulé, cou bé ; les deux ailes linéaires- aiguës ; pollen partagé en deux paquets globuleux, sur un pédicelle court etlinéaire. Trouvé par Hum- boldt au pied des Andes de Saint-Jean, Amérique méridionale. ONGIDIE COULEUR DE CITRON, num, Lind. Très-voisine des deux précédentes , dont on la distingue principalement par les carac- ières suivans : sa hampe est simple et non rami- fiée ; ses fleurs sont d’un jaune päle, très-distantes les unes des autres, et beaucoup moins mouche- tées ; la crête du labelle consiste en huit verrues environ, légèrement velues, et non en neuf ex- croissances unies , digitiformes ; le stigmate est or- biculaire , et les ailes de la colonne sont extrême- ment petites ; enfin le faux bulbe très-allongé , est ainsi que les feuilles teinté de jaune ; les pétales extérieurs sont légèrement panachés de vert et de brun. Cette jolie espèce a été trouvée à la Trinité. Oxciie mÉRISSÉE , Oncidium echinatum , Kunth. Racines blanchâtres , filiformes et rameuses ; bulbe recouvert par la base des feuilles distiques , pla- nes, coriaces, lancéolées , de deux pouces de lon- sueur; hampe dressée, paniculée au sommet , eee ed mm Oncidium ‘citri- : d’un pied de hauteur, à pédicelles glanduleux ; fleurs jaunâtres, composées de cinq pétales lan- céolés, acuminés, presque égaux; d'un sixième très-grand , partagé en trois lobes, dont le médian plus grand que les deux autres; colonne sexuelle très-courte , accompagnée de deux ailes, en pointe courbée, divergentes, subulées , Jancéolées ; ovaire hérissé de glandes nombreuses, en massue ; masses polliniques, globuleuses, portées par un pédicelle long , tubulé et crochu à sa base ; capsule hérissée. Cette plante est du Mexique. (G. Le.) ONDATRA. ( ma. ) L'Ondatra est un mammi- fère rongeur fort voisin des Campagnols par ses caractères extérieurs et par son système dentaire ; mais il est beaucoup plus grand que toutes les es- pèces de ce groupe. On le trouve dans l'Amérique septentrionale ; Buffon Jui a donné le nom sous le- quel nous le signalons ici; Brisson l'appelle Rat musqué du Canada, et Linné Castor zibethicus. Les Ondatras ont seize dents, deux incisives et six molaires à chaque mâchoire; ces dernières sont composées , comme celles des Campagnols , de la- mes disposées anguleusement. Les ;picds de ces animaux sont pentadactyles en arrière comme en avant; mais les doigts postérieurs ont leurs bords garnies d’une rangée de soies raides et serrées ; la queue est longue, ronde à sa base, et compri- mée dans le reste de son étendue. On ne connaît qu’une espèce d’Ondatra; Lacé- p'de en fait un genre particulier; elle est en des- sus d’un brun teint de roux, et en dessous d’un cendré clair; sa longueur cst de douze à treize pouces. Elle vit en petite famille sur le bord des eaux, où ses pieds, garnis de poils raides comme ceux des Desmans, etc., lui permettent de nager ; elle se construit des demeures à la manière des Castors, et exhale une forte odeur de musc. (GERY.) ONDULE. (Bor. pnan.) Les pétales des fleurs et les feuilles sont dits ondulés quand leur bord pré- sente des plis arrondis ou des ondulations, qui ré- sultent de ce que le bord du limbe est plus long dans sa circonscription ou circonférence que le limbe lui-même. Les exemples de pétales et de feuilles ondultes sont très-nombreux dans les végé- taux. En voici quelques uns : Les pétales des Mat pighia, Lagarthemia , Géranium phœum, Metho- nica superba , Scialla undulata, etc. ; les feuilles du Chou, des Malva crispa, Polygonum hydropi- per, Lilium candidum , Josione montana, Ceras- lium aqualicum , Inula pulicaria, etc. Les ondula- tions dans les feuilles , donnent un aspect particu- lier et pittoresque aux végétaux qui en sont pour- vus. La Mauve crépue, entre autres, fait pour cette raison un bel effet dans les jardins paysagers. (G. Len.) ONÉGA (Lac). (céocr. Puys.) Le Lac Onéga est situé au milieu du gouvernement d’Olonetz, dans la Russie d'Europe, à l’E.-N.-E. du lac Ladoga ; entre Go 50! , et 61° 50! delat. N., et entre 82° et 54° de long. E. Sa longueur est d'environ 50 lieues du N. au S., et sa plus grande largeur entre Pétroza- vodsk et l'embouchure de Ja Vodla, est de 2o lieues, il reco:t D ONEG 357 ONGL il recoit dans son sein plusieurs cours d’eau , tels ue Ja Mégra au S., la Chouïa à l'O. ; la Sodla à l'E., ct la Sytagra au S.-E. qui lie Marüenskoiï-Ka- nal, fait communiquer avec le bassin du Volga. l'écoulement des eaux du lac se fait au S.-O. par le Svir, qui se décharge ensuite dans le Ladoga. Vers sa partie septentrionale , les bords de l’'Onéga sont découpés par une foule de baies dont quelques unes forment des golfes assez étendus , et sont en outre couverts de rochers , dont plusieurs, en s’a- vancant sur le lac en forme de promontoires , pré- sentent un coup d'œil très-pittoresque ; on rencon- tre toujours vers le nord , une foule de petites îles d’un aspect très-varié ; sur les unes on voit s’éle- ver des chapelles consacrées par de pieux et re- connaissans navigateurs, à la Vierge qui secourt les marins. Sur d’autres , on n’apercoit que de sim- ples cabanes habitées par les pêcheurs du lac , et autour desquelles se dressent quelques bouquets de bouleaux; c’est sous ces toits pauvres, mais hos- pitaliers, que le matelot en danger cherche un re- fuge , lorsque la tempête soulève les flots de l'O- néga en lames immenses , ou que l'ouragan , aug- menté par la fureur d’un vent glacial , emporte à travers les airs d’épais tourbillons de neige, Pen- dant le calme les eaux sont claires, transparentes, et la pêche y est fort abondante. Mais, indépen- damment des dangers occasionés par la tempête, plusieurs bas-fonds présentent de nouveaux périls aux navigateurs, qui doivent avancer avec de gran- des précautions et connaître le lac avant de se ha- sarder à sa surface. Lesilots dont nous avons parlé paraissent formés de rochers d’un marbre blanc magnifique qui sont peut-être la continuation du système calcaire ex- loité à Ruscoli, au nord du lac Ladoga; c’est à Enéçol que se trouvent les immenses carrières d’où l’on tire lesmarbres quis’embarquentsur le Ladoga, puis descendent la Néwa, pour venir décorer les monumens de la capitale des Russies , et avec les- quels M. de Montferrand a élevé la superbe église de Saint-Isaac, On ne voit surles bords del’Onéga que deux villes, Povenietz et Pétrozavodsk. C’est à Pétrozavodsk que se trouvent les vastes fonderies d’où sortent ces piè- ces de fonte colossales, peut-être uniques en Eu- rope ; et dont quelques unes , telles que des co- lonnes, des travées, sont d’une proportion de 25 à 50 pieds. Ces usines importantes sont dirigées par un Français, M. Foulon , que ses talens et son zèle ont élevé au grade de général du génie. Le sol qui environne l’Onésa , surtout du côté du district du même nom, est pierreux et riche en minerais de fer ; on y remarque des hydroxides de fer, qui, mélangés aux géodes de quartz cristallisés, produi- sent ces beaux échantillons de minéralogie qu’on admire dans tous nos cabinets d'Europe. Le sol plat, où l’on trouve beaucoup de bouleaux et de pins, produit d’ailleurs fort peu de céréales ; l’on y trouve aussi quelques sources salées qu’on n’exploite pas encore , et de vastes forêts ; c’est de leur sein que sont tirés ces grands radeaux de bois de mélèze, qui, au printemps et lorsque les eaux sont hautes, E VE 445° Livraison. flottent sur le fleuve Onéga à travers les chutes nombreuses, jusqu’à la ville d’Onéga. Le lac Onéga ne peut manquer de devenir fort important sous lerapport commercial, ainsi que les deux villes citées plus haat, si l’on exécute le projet d'établir une communication entre ce lac et la mer Blanche par les lacs Ségo et Vygo. (J. H.) ONGLES. (anar.) On définit l’Ongle en anato- mic humaine , une lame cornée qui revêt la face dorsale de la dernière phalange des doigts et des orteils. Cette définition, très-exacte à l'égard de l'homme et de la plupart des quadrumanes, n’est plus applicable à l’anatomie comparée. Le plus or- dinairemert, en effet, lorsqu'on examine cette pro duction cornée dans les animaux, l’Ongle n’est pas une simple lame qui recouvre la face dorsale de Ha dernière phalange ; c’est une sorte d’étui qui en- toure cetle dernière, comme dans la plupart des Onguiculés, où 11 constitue alors une griffe, et sur- tout comme chez les Ongulés, où il forme un sabot, Ainsi les Ongles sont donc des prolongemens cor- nés qui arment et protégent l'extrémité des doigts dans les mammifères, les oiseaux et les reptiles. Is sont ordinairement en même nombre que les doigts, et leur forme paraît dépendre de celle de la dernière phalange. Ils sont à peu près à ces pha- langes ce que sont les cornes creuses aux proémi- nences du frontal qu’elles revêtent, Les Ongles sont comme enchässés dans une du- plicature de la peau. On nomme racine la partie qui est renfermée dans cette duplicature. C’est par cette portion qu’ils acquièrent leur développement, absolument comme les poils; mais ils s’usent à l’ex- trémité opposée par suite du frottement sur le sol], ou par les autres usages auxquels l'animal les fait servir. Aussi on les voit acquérir un développe- ment considérable dans les animaux qu’on tient em captivité en leur laissant peu de mouvemens. n’y a de sensible dans l’Ongle que la partie qui est adhérente à la peau. Celle qui est libre peut être coupée ou déchirée sans occasioner aucune douleur. Dans l’homme, les Ongles se manifestent dès le troisième mois de la conception. Le développe- ment a lieu par des espèces de cartilages qui pren- nent de plus en plus la consistance nécessaire. Pres- que tous les animaux naissent ainsi avec leurs On- gles plus ou moins développés. Les Ongles de l’homme et de la plupart des On- guiculés paraissent formés de couches superposées extrêmement minces. Les lames supérieures sont plus longues que celles de la face inférieure. Sou- vent on voit à la superficie de l’Ongle des stries ou côtes parallèles très-fines et longitudinales qui pa- raissent dues à la manière dont cette partie s’est moulée sur les papilles qu’elle recouvre. Les Ongles manquent généralement aux doigts que les animaux n’emploient ni pour marcher ni pour saisir, On en voit un exemple dans les chau- ves-souris, dans les ailes des oiseaux, à l’excep- tion de quelques espèces du genre Kamichi, Van- neau, Pluvier et Jacana ; dans les pattes de quel- 45 . .ONIT ques reptiles aquatiques comme-les-Grenouilles ; les Salamandres ;,étc, Lesoiscaux n’ont généralement d'Onglesiqu'aux doigts -des. pieds; ils ;sont forts et semblables à ceux des-Carnassiers dans les oiseaux de :proie, plats «dans les Palmipèdes , grîles et :très-allon- gés sur le doigt postérieur des Alouettes :et des Jacanas. Il ya un Ongle surnuméraire, une.sorte de corne sur le tarse du plus grand nombre des.Gal- linacés. On le nomme éperon ou ergot. Le Paon de la Chine en a deux; ils sont fort longs dans le Coq. Les sabots diffèrent des Ongles en ce qu'ils en- veloppent la phalange en dessous comme en dessus, et qu ils ne sont ni pointus ni tranchans , mais que la rencontre de leurs deux surfaces forme un con- tour arrondi et mousse. (A. D.) ONGLET. (8or. .Pnan.) Le point d’attache par lequel un pétale adhère à l’ensembled’une fleur, se nomme Onglet. Il peut être fort court et peu ap- arent, comme dans un très-grand nombre. de pue on dit alors le pétale sessile ; exemple ,.les Vitis, Cissus, Elatine, Gipsaphila, Fabricia, etc. IL peut manquer entièrement comme dans les Li- liacées , les Cactées, elc., ou être plus ou moins longuement développé, et former alors un rétrécis- sement brusque, comme dans les Statices, Mono- petala, Armeria, les Malpighiacées. les Cheiran- thus, ainsi que d’autres Crucifères, et particulière- ment toutes les espèces du genre Dianthus, où il est le plus prononcé. Dans le Berberis, l'Onglet ést pourvu d'une glande à sa base, et d’un appen- dice dans le Xælreuteria, etc. Ces deux exemples indiquent suflisamment que cet organe n’est pas toujours simple , et qu'il est quelquelois accompa- gné lui-même d'organes particuliers. (G. Lew.) * ONGUICULÉ. (Bor. PHAN.) Tout pétale pourvu d’un onglet, par lequel il adhère à la fleur, est dit Onguiculé , et c’est le cas du plus grand nom- bre; mais on donne spécialement ce nom aux pé- tales chez lesquels ‘cet organe est plus particuliè- pement développé, comme dansles œillets parexem- ple, et les’fleursdes Malpighia; car dans beaucoup de fleurs il manque tout-à-fait, où est très-peu'ap- parents 'ces pétales, dans lelpremier cas , sont ap- elés sessiles. Voy. l’article ci-dessus. (G. LE.) ONITE, Onitis. (s.) Gegenre, qui appartient à l’ordre des Goléoptères, section des Pentamères , famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides, di- vision des Goprophages , a été établi par-Fabri- eius aux dépens du genre Bousier (Copris de Geof- froy). Les caractères distinctifs de ce genre sont : les quatre jambes postérieures courtes où peual- longées, en cône long, très-dilatées , ou beaucoup lus-épaisses à leur extrémité; les intermédiaires insérées à une plus grande distance l’une de l’autre que des autres. Dernier article des palpes labiaux très-distinct ;,corsélet plus court que les élytres, presque aussi long.que large, Abdomen déprimé , plane-en dessus; jambes antérieures très-longues et awquées dans les deux sexes; un écusson:très-petit ctivisible. Les Onités.ont beaucoup d’analogic avec ONIT': EE lesBousiers proprement dits ; eependantils s’en dis- tinguent par (leurs palpes labiaux: dont: le! second article.est.très-sensiblement plus: long que le pre- mier et,le troisième , tandis que dans:les Bousiers le premier article: de, ces: palpes: est-le plus grand detous, Les oniticelles:se distinguent des Onites par des caractères-de la: même-valeur. La tête-des Onitess’emboîte postérieurement:dans le corselet ; elle a un petit rebord , et est marquée :supérieure- ment par des lignes élevées, transverses , et quel- quefois par une petite corne, Les yeux sont arron- dis, plus apparens en dessous qu'en dessus. Les antennes ne sont composées que de neuf articles apparens ; le premier est allongé, un peu renflé à son extrémité ; le second court, et assez gros ;les quatre suivans plus, petits, plus courts, mais:s'é- largissant, et les trois derniers formant une mas- sue ovale, lamellée, et. dont les feuillets .:s’emboi- tent un peu l’un dans l’autre. La lèvre supérieure est entièrement cachée sous le chaperon ; elle est fort mince, assez large, de consistance coriace, arrondie et ciliée à sa partie antérieure. Les man- dibulcs sont pelites , presque ovales , fort mincesi, coriacées à leur baseet à une partie de leur: bord interne, transparentes dans leur moitié supérieure, et fortement; ciliées à leur bord interne. Les mâ- choirès sont cornées, assez grosses , presque cylin- driques depuis leur base jusqu’à l'insertion des-pal- pes; elles sont ensuite bifides ; la division‘extérieure est plate , dilatée, arrondieet coriace ; la division interne, a la même forme, mais elle:est beaucoup plus petite. Les palpes maxillaires sontfiliformes, plus longs que les labiaux , composés de quatre ar- ticles dont le premier est petit, les-deux suivans presque égaux et le dernier un peu allongé;,:à peine renflé dans sa partie moyenne. La lèvre:inférieure est ibifide ou divisée en deux jusqu'à sa:base ; ses palpes sont composés de trois articles dont lepre- mier est bien apparent, un peu plus court querle second,:qui est assez grand ; le dernier est très-pe- tit et presque cylindrique. Ges palpes sont /héris sés de longs poils. Le corselet estsrand,-convexe! ordinairement-un peu plus large que les-élytres , et marqué de:quatre fossettes dont unede chaque côté près:du bord ; et deux rapprochées vers l'é cusson. Ge dernier est bien apparent ; très-petit et terminé par -une pointe aiguë: Lesrélytres sont aussi longues dans leur milieu qu’à la base ;1au dessous: se-trouvent deux ailes membraneuses. 1e corps-des Onites aune forme plus allongée et moins ovale! que dans la plupart des Bousiers.Lesipattes antérieures ont quelquefois aux cuissesietaux jam bes-des épines très-remarquables. Les: mâlesiont les pattes antérieures plas longues » Sans serres et souvent même différentes des:mêmes danses {e- melles.-On trouve les Onites dans les:paÿs-chauds de-l’ancien continent ; les provinces méridionales dela France-en nourrissent quelques espèces ; on les:trouve, comme: les Bousiers , dans les ifientes des: animaux ; ils creusentedes-trous-dans la terre sous les bouses, s’y-enferment pour y déposerdenrs œufs et des provisions nécessaires aux larvesiquiven naiont.: Ge/genre rénferme un assez grandmom- ‘OMT 550 ONON bre d'espèces Olivier-les avéparticsdans deux cou- pés ; nous-oiterons comme type de ces coupes les espèces qui-suivent. 1,-Un:écusson très-apparent. Onre aveuze , O, aygulus, Latr., Oliv., Ent., Searab., pl.-15, fig 120, Fab, syst. Eleuth., Sca- rubœus, Fabr.,mant., Ins. Cette espèce est longue de’septà huit lignes ; la tête et le corselet sont d'un vert bronzé luisant , ce dernier étant très-finement pointillé; les élytres sont sétacées , légèrement al- longées ; le corps est brun en dessous avec les pattes d’un vert bronzé, Suivant Olivier , cette es- pèce se lrouverait aux Indes orientales, et au gap de Bonne-Espérance, 24 Un:écusson à peine apparent. Onure m1soN, O. bison , Fabr. , Oliv. , Latr.; Co- pris bison, Oliv., Encycel., Scarabœus bison , Linn., Fabr.., Rossi, Faun. etrusc., t. 1, p. 27. n° 7, représenté dans notre Atlas, pl. 425, fig. 4, Long de près de six lignes, noir. La tête est armée de deux petites cornes éloignées l’une de l’autreset réunies par une petite crète transversale; le’ corselet est plus large que long , très-finement pointillé, et:ayant en avant une corne aplatie , avancée et plus grande dans le mâle; les élytres sont lisses, sillonnés; les pattes sont noires. On trouve assez communément cette espèce dans les provinces-méridionales: de la France, en ltalie , en Espagneet même en Barbarie. (H. L.) ONITICELLE , Oniticellus. (xs.) Genre de l’or- dre des Coléopières , section des Pentamères , fa- mille-dés Lameillicornes, tribu des Scarabéïdes , division des Coprophages , établi par Ziégler aux dépens des Onthophages de Latreille, et adopté ‘ce dernier ‘entomologiste dans ses familles na- turclles. Ge genre est ainsi caractérisé : pattes in- termédiaires beaucoup plus écartées entre elles, àrleur imsertion-que les autres. Écusson petit, mais distinct; owunespacce scutellaire, libre, laissé parles élytres; comps allongé ; corselet aussi long que large; élytres allongées. D’après ce peu de caractères, il est facile de voir, que le Onites, se, distinguent des Oniticélles par la massue de leurs antennes en forme de:carré À angles adoucis ,. dont’ le diamètre’ len- gitudinahine surpasse pas!le transversal, et par: la forme des articles qui: composent, cette massue ; lespremier étant infundibuliforme , le second plus countiquedes deuxauires , eb presque entièrement renfermé entrereux;, le-dernier en forme de cap- sule renversée. -Dans!les OEschrotès , La massue des antennes à aussi les deux diamètres presque égaux; le-corselet est; fortement échancré-sur les bords latéraux depuis le milieu jusqu'à la partie stérieure ;" les! élytres ont leurs côtés rabattus. Enfin les Onthophages. diffèrent des Oniticelles par l'absence d'écusson; parela forme plus raccourcie de leur corps;et par leurcorselet; quiiesb toujours plus large que long. Les Oniticellés viventaussrdans les bouses devaches, de chevaux et d’autres ani- maux; on n'en trouve jamais dans-les fumiers èt les excrémens humains. Ces insectes sont propres aux pays chaudsét tempérés ; on en trouve en-Eu: rope , en Afrique «et dans l'Inde. L'espèce type de ce genre est': l'OnrrionLLe FLAvIPÈDE, O. flavipess Ateuchus flavipes ; Fabr, ; Onthophagus flavipes', Lavr. ; Copris flavipes, Oliv. Encycl. méth. ; Co pris-flavus, capite æneo, elc. Gcoffr:, Ins., t! 1, p. 90; n°6, Schæfler, Iconogr. , Ins. ,t. 1 , tab, 74, fig. 6. Cette espèce varie de grandeur depuis deux: jusqu’à quatre lignes ; sa tête est d’un ver- dâtre bronzé, avec le chaperon légèrement échan- cré antérieurement; le corseletest d’un jaune pâle sur les bords, avec le milieu d’un brun verdâtre , et échancré en'avant pour recevoir la tête, plus large , ordinairement rebordé , et ayant une petité impression de chaque côté et une espèce de sillon court à sa base, vis-à-vis de l’écusson. Les élytres sont à peu près deux fois plus longues que larges, d’un jaune sale, avec quelques petits traits longitut dinaux plus obscurs; la suture est un peu élevée et verte. On voit sur chaque élftre, et près de son extrémité une très-petite élévation de la même couleur ; le dessous du corps et les pattes sont d’un jaune livide à reflets verts. Se trouve assez com- munément dans le midi de la France: on la rencontre aussi aux environs de Paris, maïs bien lus rarement, (H: L.) ONOCLÉE., Onoclea: (nor. crxpT.) Fougères. De ce genre de végétaux , dans lequel Linné en avait réuni beaucoup d’autres qui, depuis, ont été successivement rayés et placés dans des genres nouveaux ou dans d’autres , tels que les Lemaria de Willdenow , les Stegania de Brown; il ne reste plus pour type et seule espèce que l'Onoclea sensi- bilis , très-belle Fougère de l'Amérique du Nord, dont les formes très-minces et très-délicates sont assez différentes, suivant qu’elles sont stériles ou fertiles. Les frondes stériles sont pmnées une seule fois seulement ; les pinnules sont larges et sinueuses ; les frondes fertiles sont deux fois pinntes. Chaque pinnule porte un groupe assez gros de capsules. Les capsules sont enveloppées par une sorte d’involu: cre scarieux, et composées de plusieurs écailles imbriquées, ebimitañt assez bien tme sorte de baie; leur structure’est assez seinblable à celle des cap- sules de toutes les Polypodiacées. Tels sont les caractères’ à laîde- desquels on pourra reconnaître l’Onoclea sensihilis; espèce unit que, avons-nous dit. ‘Cependant il ne serait pas déraisonnable-d’en rapprocher P Orortea strathie= pteris. de Swartz, Osmunda'stiuthiopteris de Linné, Struthiopleris germanica de Willdenow, espèce qui croît en France, en Allemagne, en Suède, en Norwége ,etc:'; etc:, dont les seules et légères dif- férences se trouventi, d'abord dans les groupes de capsules qui sont beaucoup plus petits, puis dans les écailles de’ l'involucre qui sont plus distinctes et moins nombreuses. ga ONONIDE ; Oronis. (or. rnan.) Linn. Dont une espèce est appelée vulgairement la Bugrane, l'Arrête-Bœuf ; genre de plantés dicotylédones de la famille des Lésumineuses de Jussieu (séction des Lotoïdes, D. C.) et'de la Diadelphie Décandrié de |Linné.’ Ce genre, très-nombreux en espèces (une centaine étiplus), renferme des sous-arbris- ONON seaux et des herbes, à feuilles ternées, rarement unifoliolées, et plus rarement encore impari- pennées , souvent garnies de dents aiguës , et dont la majeure partie, si ce n’est toutes, croissent dans l’ancien continent. Voici les caractères du genre : Périanthe double; calice un peu campanulé , quinquéfide , àlaciniures linéaires ; étendard grand, strié. Etamines monadelphes, le style quelque- fois presque libre. Légame souvent renflé, sessile, oligosperme (peu de graines), fleurs axillaires, tan- tôt pédonculées , tantôt sessiles, jaunes, ou un peu pourprées , plus rarement blanches. Stipules su- périeures soudées en une bractée. Voici quelques espèces appartenant particuliè- rement à notre pays, et dont nous donnerons la description sans citer les sections auxquelles elles appartiendraient, et telles que les auteurs les ont établies pour les classer aisément. BucrANE ÉPINEUSE, O. spinosa, L., vulsairement Arrête-Bœuf, Herbe à l’Ane. Tiges vivaces diflu- ses, redressées, pubescenies et garnies d’épines assez longues, surtout quand elles vieillissent. Feuil- les vertes, glabres ; les supérieures simples, les in- férieures à trois folioles ovales et oblongues , den- telées en scie au sommet, entières et cunéilormes à la base , à pétioles garnis de stipules cordiformes, entières ou finement dentées ausommet; fleurs gran- des, roses , axillaires , solitaires ou géminées, pres- que sessiles; légume presque globuleux, velu. Cette plante croît dans les lieux secs et arides de toute la France et aux environs de Paris : elle fleurit en juin et juillet. Ses épines blessent d’une manière douloureuse. Elle a produit plusieurs variétés, qu'il est inutile de signaler, et qui sont, comme le type, employées en médécine. Leurs racines sont re- gardées comme apéritives, et fort utiles dans la jaunisse et les obstructions du foie. Appliquée ex- térieurement , leur décoction est un bon détersif, et, en y ajoutant un filet de vinaigre, on en obtient un bon gargarisme contre le scorbut,. BuGRANE FÉTIDE À ODEUR DE BOUC, ©. nirenia, Jacq. Tige vivace de deux à trois pieds au plus de hauteur, dressée, pyramidale et élégante , à ra- meaux velus, visqueux, sans épines, étalés ; feuil- les grandes ; les inférieures à trois folioles ovales, ou ovales cunéiformes très-obtuses, et denticulées le long du bord et un peu déchiquetées à l'extrémité, les supérieures simples, stypules grandes, em- brassantes , dentées en scie ; fleurs axillaires , sou- vent géminées à la partie supérieure des tiges , où elles formentune sorte d’épi ; légume presque glo- buleux, velu ; fleurs purpurines de juin en août, Commune dans toute la France, et se trouve près de Paris, dans la forêt de St-Germain. Bucranz DE Corumxa, O. Columnæ, AI. Plante vivace, basse, atteignant à peine six pouces de hauteur ; tige légèrement pubescente, visqueuse , rameuse à la base, garnie de feuilles composées de trois folioles (les inférieures) obovales, cunéiformes, obtuses, inégales , striées, denticulées au bord, ainsi que les stipules, qui sont lancéolées et appli- quées sur les tiges; fleurs axillaires , presque ses- 340 tte ONOP siles et formant par leur ensemble des sortes d’é- pis terminaux; périanthe extérieur scarieux, dé- passant la corolle et égalant le légume en longueur; celui-ci globuleux, pubescent. Fleurs jaunes , (pe- ttes, en juin et juillet. se trouve sur les côteaux arides dans toute la France, aux environs de Paris, à Sèvres , St-Cloud , au bois de Boulogne , etc. BucranE GLuANTE , O. natrix, L. Tige dressée, rameuse , haute d’un à deux pieds, étalée , velue, visqueuse, presque ligneuse; feuilles ternées, à folioles lancéolées , distantes, obtuses , très-entià- res à la base, et dentées au sommet ; stipules très- longues , entières, lancéolées , pédoncules axillai- res plus longs que les feuilles, uniflores et munis au sommet d’une bractée étroite , plus courte que le calice. Fleurs disposées en longues grappes, grandes et de couleur jaune , à étendard quelque- fois panaché de rouge; légume long, velu, pen- dant. Celte plante fleurit en juin, juillet et août. Se trouve dans tout le midi de la France et près de Paris, à St-Maur, Sèvres, etc. Elle a produit des variétés. ‘ (G. Len.) ONOPORDE, Onoperdon. Linn. (2oT. Pan.) Ge genre de plantes, peu nombeux en espèces, appar- tient au vaste groupe des Synanthérées, tribu des Gnaracées , section des Carduinées , Cass., et à la Syngénésie polygamie superflue de Linné. Voici ses caractères spécifiques : involucre ventru, im- briqué ; à écailles lâches, étalées, et terminées par une pointe aiguë; réceptacle nu, alvéolé à bords membraneux, tronqués, dentés; graines lisses , tétragones , sillonnées transversalement ; au resle, caduque, simple, sessile, à poils rudes, soudés en anneau à la base. Ce genre renferme une quinzaine d'espèces pro- pres à l’ancien continent, dont une seule croît aux environs de Paris. Ce sont des herbes épineuses , à hautes ou moyennes tiges, bisannuelles ou an- nuelles, croissant spontanément dans les lieux ari- des, le long des fossés, sur le bord des chemins;etc., nous en décrirons quelques espèces. S Tiges élevées , feuilles décurrentes. OxoPORDE ACANTHE , O. acanthium, L. Vulgai- rement Chardon acanthe, Pédane, ainsi nom- mée à cause de son habitus général, qui est à peu près celui de l’acanthe branche - ursine. Plante bisannuelle, haute de quatre pieds et plus, entièrement blanchâtre et cotonneuse ; feuilles ovales-oblongues , sinuées-dentées , décurrentes ; terminales , très-grandes , épineuses ; fleurs en co- rymbes terminaux; pédoncules à quatre ailes ; in- volucre pubescent , à folioles épineuses, étalées , linéaires, subulées et velues à la base ; fleurs pur- purines, rarement blanches. Fleurit en juin et juil- let, et se trouve abondamment le long des che- mins, dans les décombres, etc. Commune partout aux environs de Paris. Le réceptacle de cette plante est bon à manger, et a le goût de celui de l’artichaut, qu’on lui pré- fère toutefois , parce que celui-ci est beaucoup plus gros. La culture pourrait cependant améliorer ce- lui de l'Onoporde acanthe. Un auteur prétend Ce ONOP 341 ONTH EE LU qu’on peut retirer de ses nombreuses graines, une huile excellente pour les lampes, et qui a la pre- priété de ne point figer. Un seul pied, dit-il, peut fournir douze livres de graines, et clles-ci trois li- vres d'huile. Nous croyons cette assertion un peu exagérée, mais nous pensons que nos économistes agricoles retireraient de bons profits de la culture en grand de cette plante, culture qui ne demande- rait probablement pas de grands soins. Il y en a une variété à feuilles plus vertes. Onvoporne VERDATRE, O. virens, D. C. Plante de deux à trois pieds et plus de hauteur, un peu pu- bescente et glutineuse, rameuse dès la base ; feuilles grandes , larges, presque glabres, vertes et à une grosse nervure apparente aux deux faces, planes , largement sinuées, anguleuses, faiblement épineu- ses, ainsi que les ailes des rameaux, qui sont peu saillantes ; les feuilles supérieures sont allongées , comme linéaires à peine épineuses et presque entiè- res au sommet ;écailles de l’involucre dressées, éta- lées, larges, lancéolées, un peu pubescentes , vis- queuses, et terminées par un piquant. Fleurs pur- urines, très-grosses, de deux pouces de diamètre. Fteurit en juin et juillet, etse trouve dans le midi de la France. Onoponpe TRÈS-ÉPINEUX , O. horridum, Viv. , Lois. Plante de trois pieds et plus de hauteur, très- robuste, et tellement cotonneuse, qu’elle semble entièrement recouverte dans toutes ses parties d’une toile d'araignée ; quelques pieds cependant sont un peu moins lanugineux. Tige munie d’ailes nombreuses, très-saillantes , dont les lobes sont armés d’un fort piquant ; feuilles radicales de plus d’un pied de longueur, sinuées et découpées lar- gement, presque jusqu'à la nervure médiane; co- riaces, fortement épineuses, réticulées, lanugi- neuses , vertes en dessus ; les caulinaires plus petites ; écailles de l’involucre élargies à la base, lancéolées, rétrécies au milieu, terminées par un faible aiguillon et glabres, les intérieures dressées , les extérieures étalées et réfléchies. Cette espèce varie assez pour la taille, selon Ja nature des lieux où elle croît. Elle fleurit en juin et juillet, et donne des fleurs purpurines, de mé- diocre grandeur (dix à douze lignes de diamètre). Se trouve dans le midi de la France, en Corse, en Morée , etc. Oxoporpe D’ILLyrie , O. {llyricum , L., Lam. Plante de deux pieds environ de hauteur , d’un fa- ciès tout blanc, très-cotonneuse , simple ou un peu rameuse au sommet; feuilles oblongues , si- nuées, dentées, épineuses; pédoncules ailés, garnis d’aiguillons nombreux ; écailles de l’involucre élar- gies inférieurement, lancéolées, rougeâtres au som- met, les extérieures réfléchies, les intérieures éta- lées ; fleurs purpurines , rarement blanches, gros- ses. Fleurit de juin à août. Dans les lieux arides et stériles du Midi, elle est annuelle, On en indique une variété de cinq pieds de hauteur, irès-ro- buste et épineuse, moins blanchâtre et moins co- tonneuse, et. divisée au sommet en quatre ou cinq rameaux. S IL. Tiges basses, feuilles presque radicales. OnoporDe DES PYRÉNÉES , O. Pyrenaïcum, D. Gy Acaulon , Lois., tiges basses; feuilles pétiolées, oblongues, pinnatifides , dentées, épineuses , très cotonneuses , plus blanches en dessous qu’en des- sus ; involucres ovales, agrégés , presque sessiles; écailles lancéolées, épineuses , un peu dressées ; fleurs blanches. Fleurit en juillet. Se rencontre fré- quemment dans les Pyrénées; vivace ? (C. Len.) ONOSME, Onosma. (8oT. PHAN.) Vulgairement Orcanette , nom sous lequel ce végétal est confn dans les arts industriels ; il appartient par ses cæ- ractères à la famille des Borraginées de Jussieu, tribu des Lithospermées, etc. Voy. OncaneTrs. (G. Len.) ONTHOPHAGE , Onthophagus. (1xs.) C’est un genre de l’ordre des Coléoptères , section des Pen- tamères , famille des Clavicornes , tribu des Scara- béides , division des Coprophages , établi par La- treille , et se distinguant des Bousiers proprement dits, par les caractères qui suivent : antennes de neuf articles, terminées par une massue de trois ar- tüicles , lamellée, presque aussi longue que large; palpes maxillaires de quatre articles dont le dernier est ovalaire ; les labiaux ayant leur dernier article presque nul; écusson nul. Corps court, déprimé en dessus, et ovale. Ce genre se distingue des Phanées (Gopris de Fabricius), qui en sont les plus rap- prochés , en ce que la massue des antennes de ces derniers est infundibuliforme , et par leurs tarses postérieurs composés d'articles aplatis. Les Bou- siers proprement dits sont distingués des Ontho- phages par leur corps convexe en dessus, et par d’autres caractères tirés des palpes et des pattes. Enfin les Oniticelles, Onites et OEschrotès, en sont bien séparés par leur écusson qui est plus ou moins visible, ce qui n’a pas lieu chez les Ontho- phages. La tête de ces insectes est arrondie anté- rieurement, armée de cornes, d’éminences et de tubercules, selon les espèces ; le labre et les man- dibules sont membraneux et cachés sous le cha- peron. Les mâchoires sont terminées par un grand lobe membraneux, arqué, large, tourné en de- dans. Elles donnent attache chacune à un palpe de quatre articles, dont le dernier est médiocre ment allongé et presque ovale. La lèvre infé- rieure est irès-petite ; elle porte deux palpes très- velus , de trois articles, dont le premier ct le se- cond sont ovalaires et le dernier presque nul. [æ corselet est plus large que long , armé le plus sou- vent d’éminences en forme de cornes ou de tu- bercules ; il n’y a point d’écusson ; les élytres sont arrondies postérieurement , et laissent à décou- vert l'extrémité postérieure de l’abdomen. Les ai- les sont pliées sous les élytres. Les pattes sont cour- tes ; les hanches intermédiaires sont irès-écartées entre elles, les autres plus rapprochées; les qua- tre jambes postérieures s’élargissent subitement et grossissent vers l'extrémité ; les tarses intermédia- res et postérieurs sont composés d'articles cylin- drico-coniques, légèrement aplatis et terminés par des crochets apparens. Les insectes de ce genre ont. és rmémesthabitedés/quettésBousiers et les Onites; comme eux, ils vivent dans les bousesset dans les excrémens. On en trouve dans:toutes les parlies du'monde. L'Europe et l'Afrique sont les pays où il y en a plus. Les espèces renférmées dans ce genre sont très-nombreuses; on peut les placer dansles trois divisions suivantes, qui ont été établies dans l'Encyclopédie méthodique, I. Tête bicorne daus les mâles. OnrnopnAGE TAUREAU , O. tuurus, Latr. ; Copris teurus, Ohv. ; Scarabæus tuurus, Lin., Fab. : Sca- rabæus ovinus, Bay. , Tus., pag. 105, 2; Scara- bœus illyricus, Scop.; Copris niger, etc., Geoffr., Ins.,t. 1, pag. 92, n° 10; Scarabœus corniger, Fourcr. Cette espèce est longue de près de deux lignes et demie, noire; le corselet est simple; la tête cstarmée de-deux longues cornes arquées. Ces cor- nes sont beaucoup plus courtes dans les fémelles. Représ. dans notre Atlas, pl 425, fig. 5. Des en- virons de Paris. j IT. Tête unicorne dans les mâles. Onrnopnace Nucmrorme. ©. nuichicornis, Latr.; Coprisnuchicornis, Oliv. Encyel. et'Hist. nat. dés Coléopt., Scarab. , pl: 7, fig, 53 ; Scarabœus nu- chicornis, Fabr., Geoff:, Ins. , t* 1, 89, Get, Degéer, 4, 265, 9, etc. ; etc. Longue de près de trois lignes . de couleur bronzée. Les élÿtres sont sétacées ; la tête avec une corne postérieure, éle- vée et déprimée à la base. Se trouve assez commu nément aux environs de Paris. HI. Tête sans cornes dans les deux sexes: ONrnoruace pe Somiven, O0: Schreberi, Latr:, Aieüchus Schreberi, Fabr:, Oliv., Entom. , t. 1, ph 19; fig. 176 ; Scarabæus Schrebert , Fabr., Bin. opris niger , ebc. Geoffr. Ens:, € 1 , pag. 91, 7. La longneur égale environ deux lignes ; elle: est presque ronde, noire , luisante:et pointillée , avec deux taches rougessur chaque élytre dont l’une à la baseret l’autre l'extrémité, Commune dans le midi déla France. Rare auxenvirons de Paris. : (H: L.) ONYCHOTEUTHE-, Owychoteuthis. (mor. ) Genvre-formé par Lichtenstein poar dés Calmars dont les bras sont armés de ventouses et de griffes, et dont le rudiment testacé à'trois tranchans. Ges Céphalopodés sont très-voisins des Calmars ctsurtout dugenre Ommastrèphie de M. &'Orbi- guy ; comme ces derniers, cé sont des animaux pé- lagiens, organisés pour nager continuellement, et pouvant exécuter desisauts-hors de l'eau’pour'se soustraire à leurs ennemus. Ils sont nocturnes , ‘ét vivent principalement de petits poissons et’ de mol- lasques ptéropodes. Ils semblent également répan: dus dans toutes les mers ; mais ils sont encore assez rares dans lés collections , paree que peu de voya- geurs se sont avisés de les pêcher la nuit} ét que, lu le jour , ils se tiennent à de grandes pro ondeurs. On connait pluside douze espèces de ce geñré? curieux ; nous nous bornerons à citer celle que M. Quoy a:fait connaître dans le Voyage de’ la corvetle l’Astrolabe yet! nous reproduirons dans! notre Atlas, pl: 4957 fig. 3,114 figure détaillée qu'il en a donnée. À el "L'Okrcnorevrre ANMÉ, ©. armatus, Quoy, est: une‘ dés plusrpetites espèces du genre. Ge céphalo- | podèn’a qu'un pouce de long, son corps est coni-. que, terminé en pointe aigue; les deux nageoires qui le terminent sont larges et taïllées en cœur à léur'insertion sur le dos. Une arète assez saillante: occupe toute la longueur dorsale de l'animal. La tête est grosse ; les yeux sont grands ; les tentacules sont médiocres, de même que les bras qui ne dé- passent-pas la longueur duscorps, ‘et lélargisse- ment ‘terminal des-tentacules ou ‘bras rétractiles (pl 425, fig. 3,.c), est excessivement rétréci, muni d’une rangée extérieure de ventouses denti= culées et d’une rangée interne de crochets s mais ce qui est particulier à.cette espèce, c’est: que tous les bras, au lieu d'être couverts de ven- touses n’en ont-qu’à leur extrémité (fig. 3, a), et quelle reste de leur.étendue est garni de deux rangs: de crochets dont chacun est'enveloppé:en partie d'unemembrane (fig. 3, b):Get Onychoteuthe était mort quand M. Quoy. l’a observé; dans-cet état , la-couleur du corps était rouge-brun, piqueté-de: points de la même couleur. La tête offrait une cou-. leur, d'acier bruni en dessus, et la nageoire était blanche, seulement sur le limbe.On a trouvé cette: espèce dans la mer des Moluques, près de l’île Célèbes. (Guér.) ONYX. (un) Variété de Calcédoine , présen- tant diverses teintes qui forment des espèces de raies parallèles, et qui donnent alors à la pierre, une certaine ressemblance avec les ongles de nos. mains. Pour les autres détails; voy. l’article Acars.. (A: R.) OODES ,Oodes. (ixs.) Genre de l’ordre des Co- léoptères section des Pentamères, famille des Car- nassiers, tribu des Chlænides , établi par Bonelli, et adopté par Latreille et Dejcan, avec.ces carac- tères : les-trois premiers articles desitarses anté- rieurs dilatés dans les mâles:; dernier article des palpes allongé , presque ovalaire.et tronqué à l'extrémité ;-antennes filiformes ; lèvre supérieure presque transverse, coupée carrément ou légère- ment échancrée ; mandibules peu avancées, légè- rement arquées et assez aiguës ; une dent simple au milieu de léchancrure du menton; tête pres- que triangulaire et un peu rétrécie poslérieure- ment ; corsélet trapézoïde, rétréci antérieure- ment et aussi large que les élytres à la base. Ces insectes se distinguent des ÂAmares ét autres gen- rés voisins par! la forme des articles de léurs tar- ses’et par les caractères tirés des palpes. Les Chlæ- nies «ont lé dérnier article des palpes maxillaires cylindrique ; lès Callistes ont le ie allongé ét rétréci postériéurement ; enfin les Epomis et les Dinodes ont le dernier article des palpes extérieurs comprimé, dilaté, en forme de triangle renyersé. Cé genre renferme untrès-pétit nombre d'espèces, dént deux apparlïiennent x l’Europe, et parmi les- quelles nous Citerons : . L'Oovs mérorroïpe , O. helopioïdes , Latr., Dej., Col: des Goléopt. t. 2, p. 378, Carabus helopioi- dés’, Fabr., syn., ns. t; 1, p. 205 , n° 100 ; Har- lpalus helopioides ;Gyllenhal , t, 2, p.135, n° 45,” Longue de troisilignes .et.demie à quatre lignes , .de;couleur noire ; la.tête est lisse, très-légèrement concaye, ayec.deux, petites impressions peu mar- quées.entre.lessantennes; les palpes sont d’un brun æoirâtre;.les antennes sont un peu plus courtes que Ja moitié du : corps; leurs trois premiers ar- ticles.sont.d'un noir un peu hrunâtre , et les au- :tres.sonk: obscurs. et.pubescens ; les yeux sont.bru- nâtres,, arrondis,et peu saillans ; le corselet est un eu,plus.large, que la tête à sa partie anttrieure, et du, double plus large à sa base, lisse et un peu con- exe ;.il ya. une ligne enfoncée, très-peu marquée au, milieu,.et deux pelites impressions à peine marquées. vers sa. base; l’écusson. est assez grand, lisse, et triangulaire ; les.élytres sont.de la krgeur du corselet, presque parallèles , assez allongées , arrondiesel très-légèrement sinuées à l'extrémité, avec des siries légèrement ponctuées, et deux points, enfoncés entre Ja seconde et, la troi- sième strie ; le dessous du corps et les pattes-sont de couleur moire, Cette espèce qui se trouve sous * les. débris.des végétaux, particulièrement dansles toulfles de.joncs, est.assez commune aux environs de-Paris.. (H.,L.) OOLITE.ou CALGAIRE OCLITIQUE, (eto:) Roche,calcaire, composée d'une agglomération de petits grains ou.de ,pelits noyaux |plus.ou moins yariables.en grosseur. On a donné le nom dOo- lite miliaire à, celle quiest formée de parties de la grosseur d’un grain de millet, et que certains géo- logues.regardent, comme le résultat de petites co- quilles.. Si cette opinion se confirme ; on ne devra plus. voir qu'une texture organique dans l'Oolite et la Jamachelle. Au reste, il paraît, que les grains du calcaire: oolitique sont souvent composés d’un rain .de.sable recouvert de couches de calcaire, L'Oolite abonde principalement dans les terrains ju- rassiqueetdu lias,que, pour cetteraison,on nomme terrain,oolitique. foy. l'arlicle Terrain. (A.R.) - OPALE. (mix.), Substance minérale composée de silice.et.d’eau ; infusible ;. blanchissant au feu; donnant,de l’eau par Ja calcination , et n'ayant pas «encore. offert d'indice, de cristallisation, mais formant des rognons, des veines,, des, noyaux, el présentant aussi des formes organiques. L’Opale æaie; le,verre..est, assez fragile, fait difficilement feu, ayec le..briquet, quelquefois même elle est rayée,par une pointe d'acier ; enfin sa densité est entre 2,11 et 2 ,. 30. Nous,regarderons l’hyalite, la fiorite , la geysé- rite, larésinite, ménilite, elc.,.comme de simples variétés de l’Opale , puisque ces substances ne dif- fèrent entre elles et dela dernière que par l'aspect plus ou moins vitreux ou plus ou moins résineux, etqueparla faculté deprendre peuou point de poli. L’opale proprement dite,est un minéral remar- quable par les reflets qui Jaillissent de son inté- rieur , en présentant souvent des teintes très-vi- veset très-variées. Sa couleur propre est. habituel- lement d’un blanc bleuâtre ; d’autres fois cette cou- leur est. comme marquée par des nuances mobiles qui offrent, soit toutes les couleurs de l'iris, soit OPAL dominc,, la pierre paraît: comme en feu, d’où on V’a nommée Opale à flamme ; lorsque c’est le jaune on l'appelle Girasol; enfin si plusieurs couleurs. se montrent; à-la fois, on,a l'Opale;arlequine, l'OEil du monde, elc., elc. L’Opale,est ordinairement très-translucide , presque transparente ; quelques variétés sont ,hydrophanes, c’est-à-dire que leur translueidité augmente lorsqu'elles sont plongées dans l’eau , et alors elles happent à Ja langue. L'O- pale se trouve en veines, principalement dans.les terrains trachytiques ; beaucoup viennent de Ja Hongrie , et. les Gpales x flammes nous arrivent des filons métallifères de Zimapan , au Mexique. Cette pierre est employée en joaillerie : lorsque sesire- flets sont vifs et présentent de belles teintes, élle est très-recherchée et d’un prix fort élevé. L'hyalite a un aspect vitreux ;.elle est quelque- fois transparente ; elle se présente en mamelons , en slalaciiles et en, croûtes qui s’étendent.sur d’au- tres substances, La forite, qu’on irouve :notam- meut à Santa+Fiora en Toscane , est, d’une trans- parence laiteuse,i et accompagne, comme l’'hyalite, principalement les: roches ,pyroïdes. La geyscrite offre une couleur: blanchâtre,, tachetée, de brun rougetre , quelquefois de jaunâtre;,son aspect.est terne ,, sa .Gassure imparfaitementconchoïdeetisa densité, ne paraît être que, 18:Gettesubstance forme des concrétipns. légèrement mamelonnées, Qui-re- couvrent divers, corps autour des.sources chaudés du Geyser, en, Islande. Le résinite.estune Opale plus ou. moins résineuse, faiblement translucide ou opaque: On distingue : le résinite commun, quiest légèrement translucide, rarement opaque, quelquelois terreux ,. hydro- phane, d’autre fois il ressemble à de Ja.cire ou bien à de la poix. Ses couleurs sont très-variées,. mais elles ne sont presque jamais vives; aureste, elles sont disposées, soit uniformément, soit par ban- des, soit enfin par taches., Sa, cassure est con- choïde, et il.a parfois la forme du bois dont les divers, organes sont très-bien, conservés. Le rési- nile se trouve, comme l'Opale, dans les terrains py- roïides ; mais.l.se présente aussi dans. les terrains neptuniens , Gtinotamment en rognons, el en: vel- nes. On a donné le nom de ménilite au résinite opa- que, brun, passant au grisâtre , et qu’on rencon- tre en plaques, ou en,rognons dans le.terrain nym- phéen de Ménilmontant près de Paris. Le résinite gélatineux est remarquable par sa propriété de se trouver dans un état plus ou moins mou lorsqu'on l'extrait. de l’intérieur du, sol; tandis qu’il se.sèche, se fendille et ne peut être entamé que par une pointe d'acier quand.il a été exposé à l'air. Le résinite fer. rugincux ou.jaspoide contient, toujours plus-ou moins d’oxide derfer. IL.ressemble beaucoup au jaspe, dont ilne diffère, quélquelois que par la pré sence de l’eau, dans,sa compositions il est égale ment opaque, compacte et à cassure conchoïde, Ses couleurs sont plus vives. et plus variées, que celles du résinite commun, mais son gisement est le même que-celui de, ce; dernier et de l’Opale, Le résinite amphibolifère se distingue par. une multi- l'une ou l’autre de.ces ;couleurs. Quand..le rouge | tude de petits points qui paraissent, être de, l’ana . : Si D PET OPAT 544 OPEG ES LE hibole. Le plas souvent il est opaque et quelque- bis translucide, Le résinite calcarifère est un ré- sinite mélangé de calcaire, comme l’indique son épithète ; au reste, il est ordinairement blanchä- tre , opaque et plus ou moins fusible. (A. R.) OPATRE , Opatrum. (1ns.) Ge genre qui appar- tient à l’ordre des Coléoptères, section des Hété- romères , famille des Mélasomes , tribu des Téné- brionites , a été établie par Fabricius, qui est le premier entomologiste qui l'ait distingué des Té- nébrions, avec lesquels Linné, Geoffroy et Degéer les confondaient ; Linné avait même placé une es- pèce d'Opâtre parmi les Sylphes; Fabricius leur avait associé deux espèces, avec lesquelles Latreille a fait le genre Elédone, dont Fabricius a changé le nom en celui de Bolétophage ; le genre Aside de Latreille en a aussi été extrait. Les caractères principaux du genre Opâtre sont : palpes courts, terminés par un article plus gros , en massue tron- quée ; antennes grenues, grossissant vers leur ex- trémité ; une entaille au milieu du bord antérieur du chaperon , et recevant le labre; corps ovale, déprimé; corselet transversal, rebordé latérale- ment, échancré en devant; jambes antérieures droites, souvent presque triangulaires et élargies à leur extrémité; des ailes. Ces insectes ne diffè- rent des Pédines de Latreille, que parce qu’ils ont des ailes, tandis que ceux-ci n’en ont pas. Les Asides se distinguent principalement des Opâtres par leur chaperon entier ou à peine échancré, et par les antennes dont le pénultième article est plus gros que les précédens , et le dernier plus petit. Les Cryptiques ressemblent beaucoup aux Opâtres, mais ils n’ont point d’échancrure au cha- eron , et leur labre est avancé et transversal, avec ke palpes maxillaires terminés par un article for- tement en hache. Le corps des Opâtres est allongé, “rs cylindrique ou peu déprimé en dessus ; eur tête est petite, un peu enfoncée dans le cor- selet, et plane à sa partie supérieure ; les yeux sont placés à sa partie antérieure, petits, arrondis, et un peu enfoncés ; les antennes sont plus courtes que le corselet, composées de onze articles, dont le premier est un peu allongé , plus gros que les suivans ; le second est plus petit que celui-ci, as- sez court ; le troisième est un peu allongé ; les qua- tre suivans sont grenus, presque coniques ; les qua- tre derniers vont un peu en grossissant ; elles sont insérées à la partie latérale antérieure de la tête, à quelque distance des yeux. La lèvre supérieure est cornée, petite, un peu échancrée antérieure- mentet placée dans une échancrure plus profonde du chaperon ou de la partie antérieure de la tête. Les mandibules sont cornées, courtes, creuses à leur partie interne , et presque bidentées à leur ex- trémité. Les mâchoires sont courtes et bifides ; el- tes portent chacune un palpe court, composé de quatre articles dont le premier est petit ; le second allongé et conique ; le troisième une fois plus court que le second; ce dernier court, assez grand et tronqué. La lèvre inférieure est très-petite, co- riace , bifide, insérée à la partie antérieure un peu interne du menton, qui est corné plus large que la lèvre supérieure. Les palpes labiaux sont très courts, de trois arlicles, dont le premier petit , le second presque conique , et le troisième un peu renflé et tronqué. Le corselet est ordinairement aussi large que les élytres, un peu convexe et'à bords tranchans sur les côtés. L’écusson est petit, presque en cœur , et arrondi postérieurement. Les élytres sont rugueuses , chagrinées ou strices sui- vant les espèces ; quelquefois elles sont couveries d'une poussière grise qui s’enlève par le froilement, Les pattes sont de longueur moyenne , et les tarses sont filiformes. Ces insectes vivent dans les lieux chauds et sablonneux ; on les rencontre d:ns tous les pays du monde, mais plus pariiculièrement dans les parties chaudes de l’ancien continent. Leur démarche est lente , mais lorsque les rayons du soleil sont ardens, ils courent très-vite. Leurs larves sont inconnues. Parmi les espèces nombreu- ses que ce genre renferme, nous citerons comme type : L'OPATRE pu SABLE, O. sabulosum , Latr., Oliv., Col. 3. 58,1, 4, Fabr., Illig., Panz. Herbst, Sylphia sabulosa, Linn., Scop.; Tenebrio atra, Geoffr.; Ins., 1, 550, 7. Cette espèce est longue de quatre lignes, mais paraissant ordinairement d’un gris cendré; le corselet est un peu plus large que le corps ; des lignes élevées, entremélées de tu- bercules, qui se réunissent souvent avec elles sur les étuis. Très-commune dans les environs de Pæ ris et dans toute l’Europe. (H. L.) OPÉGRAPHE, Opegrapha. ( B0T. cRyPT. ) Li- chens. Genre ainsi caractérisé : thalle crustacé , membraneux ou lépreux , uniforme , avortant quel- quefois , mais rarement; d’une couleur qui varie entre le blanc cendré, le glauque, le blanc de lait, le jaunâtre, le brun, le verdâtre, l’olive et leblane farineux. Apothécies (lyrelles) allongées, oblon- gues ou ovales, simples, sessiles, à disque étroite- ment marginé, intérieurement similaire , ordinaï- rement superficielles, toujours noires et homogè- nes , quelquefois enfin , mais très-rarement , voilés par le thalle, ce qui simule un peu le genre Gra- phis ; mais, dans ce cas, une coupe horizontale et verticale démontre l’absence du nucleum, etle doute n'existe plus. Le genre Opégraphe, qui tire son nom de la forme deslyrelles, qui ressemblent assez bien à une écriture ou gravure en creux, à été établi par Per- soon, modifié par Acharius, mal circonscrit par Adanson, adopté par Eschweiler, Fries et beau- coup d’autres, etenfin rejeté par Meyer on ne sait trop pourquor. On distingue le genre Opegrapha, 1° du genre Hysterium par la présence d’un véritable thalle, et par celle de gongyles fort différentes des thèques d’où s’échappent les sporules ; 2° du genre Ænte- rographa, par les lyrelles qui sont superficielles, et par la fente longitudinale qu’on y remarque ; 5° en- fin du genre Graphis, par l'absence du nucleum et par sa constante homogénéité. : Le nombre des espèces du genre Opegrapha, qui s'élève à quatre-vingts, s'accroît tous les jours. Ces petits végétaux envahissent principalement les par- ties j u OPEG ties des arbrés ; ou troncs ou des branches encore’ recouvertes de leur écorce ; cependant on en trouve quelques uns sur les calcaires, le silex et même le granit; mais alors le thalle avorte. Une chose digne de remarque; c’est que l’air et la lumière sont tel- lement nécessaires au développement des Opégra- phes; qn’on n’en trouve que vers la partie de l'écorce qui regarde le ciel. M. Fée, qui s'occupe spéciale: ment de cryptogamie, et qui a décrit un grand nom. bre d'espèces nouvelles d’Opegrapha qui végètent sur lesécorces de quinquinas, de cascañilles, etc. , en a observé deux espèces fort curieuses sur les feuilles vivantes d'arbres de Cayenne et de Saint-Domin- gue; l'une serait fixée sur la fronde d’un /)ipla- zium ; et l’autre sur la feuille d’un 7 heobroma. Comme exemple , M. Fée n’a décrit dans le Dic- tionnaire classique d'Histoire naturelle , que les deux espèces suivantes, renvoyant pour toutes les autres à son Essai sur les cryptogames des écorces exotiques officinales. 1° OPÉGRAPIE À LIRELLES CONNIVENTES , Opegra- pha connivens, Fée. Caractères : thalle carlilagi- neux, roussâtre , lisse, présentant sur ses bords une teinte noire: foncée, assez large , inégale et on- dulée, Apothécies ( lirelles) conniventes , revêtues dans leur jeunesse par le thalle , noires, ovales ou punctiformes, éloignées ou rapprochées par l’une de leurs extrémités , s'ouvrant par une fente étroite; celte espèce existe sur l’écorce de l’angusture vraie des pharmacies. 2° OPÉGRAPRE DEs MURS, Opegrapha murorum , Fée. Cette Opégraphe à été trouvée en 1895 par M Fée sur les tours de l'observatoire du Blancy , près de Calais. Elle à pour caractères : un thalle blanc, avec une teinte bleuâtre, fen- dillé, lisse, sans limites: des apothécies allon- gées , flexueuses , terminées en pointe aiguë, épar- ses ou rapprochées , mais non étoilées, ets’ouvrant par une fente canaliculée. Les écorces de quinquinarouge , le bois de Gaïac nous offrant quelques exemples d'Opégraphes, voici les principales : Opegrapha condaminea. Caractères : Thèques quittant le tissu du muléus , accompagnées de leurs enveloppes ; elles sont claviformes , très-dévelop- pées, et renferment sept à dix sporidies ellipsoïdes, à spores ovoiïdes , transverses ; elles ont de l’analo- gie avec les thèques des Opegrapha peruviana et umbrata ; thalle légèrement bleuâtre, membra- neux , léger; de forme peu prononcée ; apothécies (lirelles ) d’un beau noir, saillantes , éparses; sim- ples, bifurquées ou mêémerameuses par confluence, flexueuses, recourbées , et terminées en une pointe tantôt aiguë, tantôt émoussée ; disque représenté seulement par une ride ; marge épaisse et légère- ment saillante, Gette Opégraphe a été trouvée sur les écorces du quinquina rouge de Mélambo. Opegrapha Bomplandi. Caractères : thèques ovoïdes , assez grandes , hyalines ; réfraciant la lumière , gélatineuses, À contours purs et non onduleux, renfermant plusieurs sporidies, étroitement rapprochées , dans lesquelles sont LME 345 OPER nichées ‘six à huit spores , arrondies ét aggluti- nées ; thalle d’un blanc légèrement jaunâtre quand la’ planté est jeune, puis d’un roux brun quand” elle est plüs avancée en âge ; toutefois cette nuance” tient à la déliquescence des lirelles. L'Opégraphe de de Bonpland se présente sur les’ écorces de Farabo du Brésil , sur celle dite astrin-’ gente des pharmacies allemandes , et sur la gaïac offininal, Opegrapha globosa. Caractères : thèques très- volumineuses , un peu opaques , gélatineuses , lé- gèrement colorées en jaune , elliptiques , également arrondies vers les deux extrémités ; elles se bri- sent, sans laisser échapper les spores; celles-ci sont pelites, arrondies, agglutinées et disposées par séries transversales au nombre de quatre àsix ; thalle blanchâtre, avec ou sans limites, à peine tuberculeux; apothécies ( lirelles ) globuleux , toujours distincts et épars. Examinée à l'œil nu , l'Opégraphe globuleuse a l'aspect d’une verrucaire ; vue à la loupe , les apo- thécies paraissent sillonnées et entourées à la base par le thalle. Assez rare sur le quinquina gris, cette espèce a été trouvée par M. Fée sur l’£xostemma floribunda. On connaît encore beaucoup d’autres espèces de ce genre; nous en avons représenté une dans notre Atlas, planche 425, figure 6, d’après les belles planches du Dictionnaire des sciences natu- relles; c’est l'O. serpentina de De Candolle, qui n'est pas décrit dans l’article Opégraphe du Dic- tionnaire que nous citons. Ses lirelles (figure 6, a sont noires, rameuses , sinuées , bordées de blanc. Cette espèce vit sur l'écorce de divers arbres de France. | OPERCULAIRE , Oper cularia, (Bo. pra. ) Une douzaine de plantes dicotylédonées recueillies dans les îles de l'Océanie , et plus particulièrement sur les côtes de la Nouvelle-Hollande et de la Nouvelle- Zélande ; par Solander et par Labillardière, ont servi à Gaériner pour conslituér un genre nouveau de la Pentandrie digynie, famille des Rubiacées. 11 lui‘a donné le nom de Opercularia à cause de l'espèce de calotte fermant le limbe du calice, laquelle est le réceptacle, qui porte supérieurement plusieurs fleurs, et recouvre autant de graines placées au dessous. Les caractères de ce genre sont bien tran- chés : tiges herbacées , rameuses , garnies de feuil- les simples , opposées, offrant à leur base des sti- pules interpétiolaires , quelquefois bifides: fleurs disposées en capitule globuleux, axillaire , entière- ment soudées cinq à six ensemble par leurs ovaires qui sont infères ; calice divisé à son limbe en trois et quatre lanières raides, inégales, persistantes ; corolle monopétale, infundibuliforme , supère , à trois, quatre et cinq lobes égaux, dressés, peu profonds; étamines aux filets gréles, capillaires , insérés à Ja base de la corolle ; leur nombre le plus ordinaire est de cinq; il varie cependant de une, deux à quatre ; l’anthère est ovoïde, introrse, À deux loges, qui s'ouvrent en un sillon longitudi- nal; style simple, très-court, bifide; le fruit est disposé comme les fleurs, en capitule; seulement il 44° Livraison. 44 même du tube corollaire ; mais un examen plus sé- vère, et la présence, de la plus grande partie. des espèces, ont prouvé par l’existence constante, des ; stipules à la base des feuilles, par celles du. péri- sperme charnu entourant l'embryon , et par la ra- dicule qui est inférieure, qu'il appartient positive- ment à la famille, des Rubiacées. Un très-petit nombre d’espèces figure chez quel- ques amateurs distingués, De l’orangerie, où on les tint d’abord, elles ont passé sans difficulté dans la pleine terre. Les plus recherchées sont: l'OPrrcu- LAIRE A SOMMITÉ, ELEURIE. ©. apiciflora, Labillar- dière, dont les gazons hauts de trente-deux cen- timètres couvrent la terre de Van Leuwin, dans la Nouvelle-Mollande ; l'OPERGULAIRE A, ELEURS SEssI- Les, O. sessiliflora, Juss., remarquable par ses té- tes de fleurs hémisphériques,, sessiles, dans la bi- furcation des rameaux ; l'OPERGULAIRE A OMBELLES, O.umbellata, Gaërt., aux tiges pileuses, aux fleurs blanches réunies en forme de parasol , aux feuilles petites et ovales; enfin l'OPERGULAIRE RUDE, O. as- pera, également de Gaërtner, qui, sur des tiges à peinc longues de trente centimètres ; se couvre de fleurs petites , de la grosseur, d’un pois, réunies trente à cinquante ensemble et formant.une tête blanche fort agréable, On ne connaît encore aucune utilité à ces diver- ses plantes, si ce n’est qu’elles embellissent les massifs de verdure , le bord des eaux doux-murmu- rantes. (T. ». B.) OPERCULE,, Operculum. ( mozx. ) ‘Terme em- ployé en conchyliologie pour désigner une pièce de forme assez variable, de consistance cornée ou calcaire, et qui a pour fonction de rendre plus completencore l'appareil protecteur de certaineses- pèces de Mollusques. On ne trouve d’Opercule que chez les Univalves, et seulement dans la, classe des Gastéropodes; celte partie s’insère à la face supé-. rieure de l'extrémité du pied, et lorsque l’animal rentre dans sa coquille, il s’applique sur l’ouver- ture de celle-ci et,la ferme plus ou moins complé- tement. Il ne faut. pas confondre l’Operculeavec cequ’on: nomme, Diapraeue (voy. ce mot), et qui, rem- plit accidentellement les mêmes fonctions. Le dia- phragme. est le résultat de la concrétion d’un mu- cus chargé de sels calcaires; il sert aussi à obstruer lorifice de Ja coquille; mais il n’est pas enrapport constamment. Quelques. auteurs, et. parmi eux Adanson, ont regardél'Opercule comme représen-; tant chez. les Univalves.qui.en sontmunis, la ses: conde: valve; des: coquilles bivalves; plusieurs au-, teurs modernes adoptent cette; détermination:que, | M de, Blainville regarde, comme; dépourvue: de; fondement : «car, dit-il; sa pésition ; par rapport au. corps de l'animal, n'indique aucune analogie: Les deux valves d’une, Bivalve sont: placées, une: de.chaque côté de son corps, si, ce n’est dans les: Palliobranches , tandis que.dans les Malacozoaires. operculés, la coquille,seule, dépendant du man- teau, occupe constamment la face dorsale, et que: l’'Opercule n’a jamais de connexion qu'avec la face: dorsale ou supérieure du pied, quelquefois à l’an- gle de sa jonction avec le pédicule du corps, ra-. rement, à son extrémilé, postérieure, et: le plus: souvent dans sa partie moyenne, » M. Dugès a de- puis lors admis au contraire l’idée d’Adanson. « Ge: rapprochement éminemment philosophique est jus- tifié , dit ce naturaliste , non seulement par la formes extérieure, mais encore par l'union musculaire des: deux pièces de la coquille dans l'an et l’autre cas; par l'existence de dents destinées à une sorte d’en- grenage pour certains Opercules comme pour cer: taines valves , et enfin parun mode d’accroissement: souvent comparable dans les uns et dans les autres. » Envisagé sous le rappport de sa nature chimi- que , l’'Opercule est calcaire, cornéo-calcaire ow corné,, trois manières d'être qui peuvent être /em- ployées avec beaucoup d'avantage dans la classifi- cation des Mollusques ; les Nérites etles Néritines sont un:exemple du premier; les Tubos, les Pha- sianelles, etc., du second, et les:Natices, les Cy- clostomes, du troisième, Quant à la disposition des: élémens qui les composent, M; de Blainville rap- porte. les Opercules à plusieurs catégories; lis sont spirés , multispirés , paucispirés, unispirés, subspi- rés, etrnonspirés, dans .ce dernier cas, on les dit lamelleux, onguiculés.; radiés et squameux. Il résulte d'observations dues à M: Dagès que c’est toujours.le collier (. partie du manteau qui fournit aussi la coquille.) , et non la peau du piéd que forme et accroît l’Opercule ; quelquefois tout le pourtour du collier, mais plus souventila partie postérieure, est l'organe de cette production ; le bord. columellaire, et l’extrémité postérieure de l’Opercule sont:le: point où s'appliquent les pièces d’accroissement de, plus en plus grandes ; et con- séquemment les parties les plus anciennes sont de plus en plus repoussées en, dehors et en avant; d’oùrésulte l’enroulement spiral de certains Oper- cules et la disposition squameuse de certains au- tres.: Dans toutes mes recherches, dit: M. Dugès'; je n’ai pas tenu compte de la différence de con- sistance entre les divers Opercules. Le mécanisme de leur production est évidemment le même ; mais quelque disposition organique doit aussi présider à l'absence du carbonate calcaire dans les uns, à sa présence dans les autres. Il:m’a semblé que les Opercules ‘cornés. étaient généralement plus éloi- gnés que les autres de la poruon du manteau à la- PASDDETESS x Dates à . %\ ee. ds < = À = m}»0), £ DZ À 1, Ophicéphale : 2. Ophoglasse 9. 0phion . F° Cuérin dir ‘OPHI — OPHI mn atrante she = SES ‘quelle nous «en sattribuons la production. Ainsi de Z'rochus Pharaonis, la Fivipare, le Turbo litto- reus , le Buceinum undatum, ont léur Opercule at- taché:sur l'extrémité de Ja queue, et il est corné; aù contraire chez deux Nérites, chez les 7 urbo pica et-Chrysostoma ; chez la Phasianelle, lOper- Æœule qui est calcaire, occupe la partie du pied la plus voisine du manteau , et touche le collier. J’ai æonstaté la même chose chez le Cyclostoma ele- gans et le Weritina fluviatilis. » (Genv.) OPERCULE, Operculum, (por. pra.) Ge mot, qui signifie couvercle, est donné à différentes par- tes des végétaux, lorsqu'elles simulent ‘un objet de cette sorte. Ainsi dans les mousses, le péricarpe (lurne, parce qu'il en à la forme } est presque tou- jours surmonté d’un petit couvercle conique, qui se détache au moment de la dissémination des graï- nes, et qui-est un Opercule, Dans un grand nombre de fruits, tels que ceux des Asparagus, Comme- dina, Tradescantia, Conna, Phænix, les graïnés sont pourvues au sommet d’un renflement eñ forme de calotte , situé à une distance quelconque du hile ; correspondant à la radicule, et qui, aù moment de la germination, ouvre une issue par la- quelle l'embryon s'élève ; ce renflement n’est autre chose qu’an Opercule. Dans lesPortulaca, Anagal: lis, Lecythis, Hyosciamus,ete., dont les fruits por- tent le nom de pyxides ; la valve supérieure du pé- ricarpe est un véritable Opercule. Enfin dans quel: ques Melastoma et le Calyptranthus, etc., le périanthe ne s’ouvre que par le mécanisme singu- lier d’un organe semblable, Enfin nous citerons comme un exemple frappant d’Opercule l'organe qui ferme les feuilles extraor- dinaires des Nepenthes et des Sarracenia, et qui éstlun véritable couvercle s’ouvrant ou se fermant selon l’état hygrométrique de l'atmosphère. (7. Ne- PENTRES. ) (G. Len.) OPERCULINE. ( mozr. )M. d'Orbigny nomme ainsi un petit genre de ses Céphalopodes micros- Copiques qui rentre dans la même famille que les Cristellaires et les Spirolonés. (GER. ) OPHÉLIE,, Ophelia: ( annér. ) Genre de Ne- réidées établi par Savigny pour une espèce dépour- vue de dents et armée de deux, paires de tentacules courts; ses autres caractères consistent en deux paires d’yeux, en une trompe courte , avec plis longitudinaux, en des appendices locomoteurs, bi- ramés. (V.M.) OPHICALCE. ( con. ) Roche ordinairement phanérogène ; composée de calcaire dominant et de silicate de magnésie. La couleur des sub- stances talqueuses ést souvent (verte, ét celle du calcaire blanche, L’Ophicalce! forme des couches, des amas , des filons de diverses textures ; au reste, ilLarrive que les matièresttalqueuses constituent des espèces: de, réseaux: qui ‘envéloppent ‘des noyaux calcaires: très-rapprochés les uns des autres: Elle est ordinairement subordonnée dans les talc:schis- tes. les stéa-schistes , les ophiolites ; etc. ; qui, en général, appartiennent äux terrains talqueux. Elle donne des, marbres estimés ; tels sont le- Vert-ant tique, le Polzvera , le Seraucolin , Ie marbre cam- ani, CC. L’Ophicalce se confond , d’un côté avec le cal- caire'et de l’autre avec les ophiolites , les taschis- tesi,'etc. Nous verrons au mot Rociie Comment ‘faut concevoir ces espèces de fuSons: nous ren voyons aussi à cet article toutes les fdéés généraz les qui sont relatives aux roches considérées par rapport à leur classification, ét pär rapport aux rô- les qu’elles joueñt dans la composition n Arte OPHICÉPHALE , Ophicephälus. (Bors. ) OU. céphale, de qu, serpent, et de ‘#92, tête. Nom qui convient très-bien aux espècés auxquelles on l'a donné, et qui indiqué d'avance que ces pois- sons ont certains rapports avec les Ophidiens où Serpens. Ils ont, en ellet, la tête dépriméé cemmé ces derniers , le corps allongé et presque cylindri: que, couvert , ainsi que la tête dé grandes écaillés, rappelant un peu la forme de celles de la tête des Serpens : un museau court 'et obtus ; une gueule fendue , des dents'èn râpe, et quelques unes gran: des et en crochets éparses principalement sur les côtés, sont antant de caractèrés dû genre qui va faire le sujet de cet article. Outre céla, ajoutons qué les Ophicéphales ont, comme tous lés poissons de la famille des Pharyn* giens labyrinthiformes, dont ïls font partie, aû dessus de leurs branchies, de chaque côté, uné cavité divisée par des lames saïllantes et propre À bien retenir l’eau; énsorte que celle que con< tiénnent les petites loges ou cavités ne s’évaporè pas’aisément, et,-coulant sur les branthies, les eti- pêche dé se dessécher. Gés cavités, comme nous venons de le voir, destinées à rétenir l’eau dont les Ophicéphales sont pourvus ; leur donne, comme à plusieurs genres de cette famille (Pharyngieris labyrinthiformes) , là faculté de vivre assez long= temps hors de l'eau, Non seulement on peut les transporter au loin, mais ils sortent eux-mêmes volontairement de leür élément favori en rampänt sur la terre; à des distances considéräbles pout aller chercher d'autres eaux. On ignore ce qui porte ces poissons à qtutter leur retraite ; mais il est pro: bable que c’est le besoin de chercher letr nouf2 riture qui les attire’ ainsi sr le bord des rivières qu'ils fréquentent ; et lé peuple qui lés rencontré ainsi sur la terre, sé figure qu'ils sont tombés du ciel. Les jongleurs, dont l'Inde aborde, en ont tou: jours avec eux pour divertir la populace, et les enfans s'amusent dés mouvemens qu’ils leur font faire pour ramper sur le sol. Leur vie est si dure qu'on leur arrache les'entraillés et qu’on en coupé dés morceaux sans :lés tuer d’abord, et sur Îés marchés l'on én venñd'ainsi des tranches aux con somimialeurs ; mais aussitôt qu'on en a assez enlevé pour que le poisson ne remue plus, ce qui resté pérd beaucoup de son prix. La chair des Ophicé- phales ,sansi avoir beaucoup’de goût, est légèré etide facile digestion ; cependant les Indiens seuls lesmangent: on n’en sert point sur les tables des Européens ; peut-être à cause de leur r'essem- blance avec quelques reptiles; il paraît que ces pois- AR) OPHI 348 OPHI oo sons nagent mal, car ils se tiennent presque tou- jours cachés dans la vase, de sorte qu'il faut pour Jes prendre des paniers d’osier, qu’on enfonce aux endroits où l’on présume qu'il s’en trouve ; et alors les mouvemens qu'ils impriment au panier annon- cent leur présence, le pêcheur passe son bras par l’orifice du panier et saisit le poisson, Nous venons d’exposer les points les plus impor- tans de l’organisation des Ophicéphales , et nous avons eu soin de mettre en regard , pour les faire saillir davantage , les faits les plus curieux de leurs habitudes et de leurs mœurs ; actuellement il ne nous reste plus qu’à indiquer les espèces , et d’as- signer à chacune des caractères à l’aide desquels on puisse les distinguer les unes des autres. On peut, suivant Cuvier , diviser les Ophicéphales d’a- près le nombre de leurs rayons dorsaux ; les uns n’en ont que trente et quelques ; d’autres en ont quarante ou davantage ; d’autres enfin en ont plus de cinquante. Parmi celles dont le nombre des rayons dorsaux ne s’élèvent pas au-delà de trente et quelques, nous citerons particulièrement. L’OpPnicéPHALE KAROUVÉ, O. punctatus, figaré à la planche 426, fig. 1 de notre Atlas. Ce Ka- rouyé a le corps cylindrique à l’endroit des pecto- rales ; plus en arrière, il se comprime latéralement; sa têle est un peu déprimée horizontalement et aplatie en dessus; sa mâchoire inférieure avance un peu plus que la supérieure. Toutes les parties de la tête , les mâchoires etla membrane des ouïes exceptées , sont couvertes d’écailles comme cellés du corps : dans la liqueur, sa couleur est sur le dos et les côtes d’un gris yerdâtre, sombre ,eten üessous un blanc-grisâtre. De grandes bandes nua- geuses noirâtres au nombre de huit, descendent obliquement en avant jusqu’à la ligne latérale, et se continuent au dessous, mais en reculant un peu. Sa longueur est de six à sept pouces. M. Leschenault dit que le Karouvé habite en abondance les rivières et les étangs d’eau douce des environs de Pondichéry, qu’il est bon à man- ger. Selon John, ce poisson est commun dans les rivières et les lacs de la côte de Coromandel ; dans Ja saison des pluies , tous les étangs , les ruisseaux et les canaux en fourmillent « au mois de juillet, il remonte dans les lacs pour y frayer, La plus distincte de ces espèces est ensuite l’O- phicéphale bordé, O. marginatus, fort semblable au précédent, et n’en diffère que parce qu'elle est plus courte, plus large et plus arrondie en avant. Les filamens de ses narines sont également plus longs , sa teinte générale est d’un brun roussâtre, un peu plus pâle en dessous ; la dorsale et l’anale sont d’un brun noirâtre, avec un petit liseré qui paraît blanc, avec quelques inégalités ou apparen- ces de bandes sur le dos. On ajoute qu'il arrive quelquefois à un pied de longueur, mais que ra- rement il passe deux pieds qu'il est très-commun dans les étangs et les fossés du Bengale, et que c’est une espèce sur laquelle l’idée qu’elle tombe avec la pluie est la plus répandue parmi le peuple. En effet, dès les premières grosses pluies de la mau- vaise saison, on en voit qui rampent sur l’herbe ; on pense que cette habitude tient seulement à ee que fatigué de l’eau bourbeuse et corrompue à la- quelle il est réduit à la fin de la saison sèche, dans les fossés étroits qu'il habite, les premières pluies qui mouillent l’herbe des environs , l’attirent hors de sa triste demeure pour chercher une eau plus pure et une nourriture plus fraîche. C’est parmi les espèces à quarante et quelques rayons que se range le Sola du Bengale, ou l'O- phicéphale strié, O. striatus, figuré dans Bloch, planche 359, se distingue par sa tête déprimée , arrondie en avant ; sa mâchoire supérieure est aussi un peu plus avancée que l’inférieure , et des dents en cardes garnissent l’un et l’autre. Il atout le des- sus du corps d’un vert brunâtre , varié de bandes obliques et irrégulières noires ; les flancs au des- sous de Ja ligne latérale ont des bandes brunes et jaunes, et le dessous est blanc. La dorsale et l’a- nale sont jaunâtres, avec plusieurs petites taches noires entre les rayons. Il est répandu dans les étangs et les rivières de toutes les parties de l'Inde. Il atteint deux pieds de longueur et la grosseur du bras. Il se tient dans la vase des lacs et des étangs, et ne se prend point avec des filets, mais avec des bires d’osier tordu, en forme de cônes hauts de deux pieds, larges par le bas d’un pied et demi ; et ne laissant dans le haut qu’une ouverture à pas- ser le bras. On enfonce cette machine dans l’eau, jusqu'à ce qu’on. sente qu’il y a un poisson de pris. Nous passons enfin aux Ophicéphales à cinquante rayons dorsaux et plus; la première espèce ; ou l'OPxiCÉPHALE MARULE , O. marulius, a la tête un peu plus étroite que dans plusieurs autres, ses dents sont en velours partout, et il:y en a cinqou six d’un peu plus fortes de chaque côté de la mà- choire inférieure verdâtre , avec quelques bandes obliques irrégulières en travers du dos, qui se ter- minent sous la ligne latérale par de grandes ta- ches irrégulieres noirâtres , le dessous du corps est blanchâtre ; à la racine de la queue est une tache ronde et noire, entourée d’un cercle blanc. L’in- dividu est long d’un pied. M. Buchanan a observé ce beau poisson dans les étangs et toutes les riviè- res de l’Indostan , et même dans les endroits où la marée arrive , mais jamais dans la mer même, ni dans les étangs d’eau salée. [lrègne à son sujet dans le bas Bengale une superstition singulière. Les Indous dévots croient que ce serait s’exposer à quelque malheur de dire s’il est bon ou s’il est mauvais, et, en définitive , sa chair est inférieure à beaucoup de ses congénères. (Arr. G.) OPHICHTHYCTES. (porss.) Dénomination don- née par M. Duméril dans sa zoologie analytique à l’une des familles de l’ordre des Malacoptérygiens apodes , laquelle comprend les genres Anguille, Ophisure, Murénophis et autres. Cuvier n’adopte point ce nom , et le change en celui d'Anguillifor- mes. Cette famille sur laquelle nous sommes déjà entrés dans quelques détails , estirenvoyée au mot AnGuizzirorMe de ce Dictionnaire, pour plus am- ples renseignemens, . (Azrm G:) 222 ———_——— Rte OPHI OPHIDIE. (porss.) Synonyme de Donzerce. Voy. -deOpopanax chironium. L’Opopanax , assez rare aujourd’hui :dansile commerce à l'état de pureté ; doit être choisien larmes irrégulières , anguleuses, opaques , légères et friables, d’une. couleur rougeñtre à l'extérieur, d’un jaune marbré à l'intérieur, d’une, saveur, âcre et amère. d’une odeur,aromatique: très-forte, rap- pelant.celle de lache et de la myrrhe. M. Pelletier a trouvé. cette gomme-résine com- posée. de : résine ,,,42,0 3 gomme, 35,4; amidon, 4,2; extractif et acide malique, 4,4 ; ligneux,, 9,8; cire, 0,3; huile volatile et perte, 3,9 ;.sur cen!. L'Opopanax est peu usité PAPERS e OPOSSUM. (mam. ) Ce nom, que l’on a gone à plusieurs Sarigues , appartient plus particulière- ment à une espèce de ce genre, assez répandue à la Guiane, et qui paraît commune à Surinam ; c’est le Didelphis opossum!: sa taille est un peu supé- rieure à celle de l’Ecureuil d'Europe ; sa queue un peu plus courte quele corps et la tête, et son pelage d’un roux cannelle sur toutes les parties supérieu- res: Cette couleur diminue d’intensité sur la. tête et au dessous des yeux, et elle passe au blanchätre vers l'angle dé la bouche. La teinte rouge perd de sa pureté sur la partie inférieure des quatre mem- bres, et tout le dessous du corps est d’un blanc jaunâtre ; l'œil est entouré par un cercle delà même leinte rousse que leideos. "(GErv.) “OPPOPANAX. ( cmm. BoT. } Foy. Opopanax. OPPOSÉ. (mor. Prax. } Différentes parties des végétaux sont dites Opposées, quand elles sont dis- posées par paires et placées vis-à-vis lune'de l'au- tré X la même hauteur. Les branches, les rameaux sont Opposés dans les lilas ; les frênes , le marron- nier , le Spartium radiatum , etc.; les feuilles sont Opposées dans les Mesembrianthemum , le Mirabt- lis jalappa, Veronica officinalis, dans les labiées , les gentianées , le V’iseum , les Hypericum , etc. Les cotylédons sont Opposés dans toutes les plantes qui ont'leurs' eotylédons partant ‘de deux points opposés à la même’ hauteur sur le’blastème. Les fleurs sont Opposées dans la Lysimachia nummu- laria ; le Teucrium chamæpytis , etc. Enun mot , toutes les) parties d’un végétal peu- vent'être dites Opposées quand elles réunissent les conditions que nous avons énoncées ci-dessus F ainsi les pétales, les étamines, les cloisons du fruit ,'etc., sont Opposés, quand ils rentrent dans ces conditions. (G. Le.) OPTIQUE (Nerf). (anar.) Voy. Nenes, mm 364 OPTI OPTIQUE. ( Pays. } L'Optique est cette partie de la physique qui s’occupe des phénomènes que la lumière éprouve dans sa nature et dans ses pro- prictés, toutes les fois qu'à l’aide d’instrumens convenables , on l’applique à l'étude de l’astrono- mie, de l’histoire naturelle, de la navigation, ou de quelques unes des autres sciences naturelles qui enfantent les idées de l’homme, stimulent son gé- pie, ou contribuent à son bien-être, à son entre- tien, à sa conservation. La lumière ayant déjà fait le sujet d’un article général de notre Dictionnaire , la vision devant en faire un autre non moins important, faisons con- naître ici les instrumens principaux de l'Optique proprement dite. Instrumens d’Optique. Les principaux instru- mens d'Optique sont la loupe ou le microscope simple, le microscope solaire, le mégascope, la chambre noire , le microscope composé, le micro- mètre , les lunettes astronomique, terrestre et de Galilée, le télescope de Newton, celui de Gregori, la chambre claire, etc. Tous ces instrumens sont classés en trois espè- ces, qui correspondent à trois divisions de la science. Ainsi ceux de la première espèce , ou les in- strumens dioptriques, sont composés de verres ou de lentilles seulement : ce sont les loupes, les mi- croscopes , les lunettes, etc. Ceux de la deuxième espèce, ou instrumens catadioptriques , sont com- posés de lentilles et de miroirs, et comprennent les chambres claire et noire, la lanterne magique, etc. Enfin la troisième espèce comprend les instrumens catoptriques fondés sur la seule réflexion de la lu- mière. Voyons chacun de ces instrumens en par- ticulier. 1° Loupe ou microscope simple. La loupe est une lentille à foyer plus ou moins court dont se servent habituellement les personnes qui veulent observer des objets de très-petite dimension, les organes sexuels des plantes, par exemple. La lentille , loupe ou microscope simple, est un verre limité des deux côtés par une surface convexe. Cette lentille, présentée au soleil, réunit ses rayons parallèles en un point plus ou moins éloigné suivant la courbure des côtés de la lentille ; ce point est ce qu’on ap- pelle le foyer. On se sert de cet instrument , qui grossit considérablement les objets, en plaçant Fobjet étudié très-près de l’æil, et en interposant la loupe entre l'œil et l’ebjet; la position de la loupe varie nécessairement , et elle doit être telle que l’objet soit vu très-distinctement, Avec la loupe , le grossissement a lieu parce que l'angle visuel est beaucoup agrandi, et aussi parce que le nombre des rayons lumineux est augmenté, On sait encore que les milieux réfringens terminés par des surfaces courbes produisent sur la lumière des effets tmès-variés suivant la nature et la dispo- sition de Ja surface courbe. Cette surface courbe est-elle convexe? les rayons de lumière qui vien- nent la frapper sont réfractés en sens opposé, et viennent se réunir derrière elle , en un point qu’on appelle foyer de la lentilie. Les rayons sont-ils pa- OPTI rallèles ? le point de réunion se nomme foyer prin- cipal. , Quand la surface courbe des verres est concave, voici ce qui arrive. En considérant ces verres comme des prismes circulaires opposés par leur sommet, au lieu de l’être par leur base , comme cela a lieu pour les verres convexes, on verra de suite qu’il doit y avoir divergence des rayons, ou du moins diminution dans leur convergence. Soient, pour exemples , deux rayons parallèles tombant sur un verre concave ; ces rayons diver- geront, après leur passage dans le verre , dans une direction telle qu'il ne pourra pas y avoir de foyer réel: on aura seulement un foyer virtuel, c’est-à- dire un foyer imaginaire. Si les verres concaves ne peuvent donner l’image des objets, ils servent à modifier la trop grande convergence des rayons qui pénètrent dans l'œil, ils diminuent le volume des objets, et par consé- quent ils affaiblissent l’angle visuel. /’oy. Vision. Maintenant si nous examinons une lentille ter- minée par deux portions de sphère, la courbe de celle-ci pourra être considérée comme formée par un grand nombre de petites lignes droites, et leur surface comme composée d’un grand nombre de petits plans présentant toutes sortes d’obliquités , mais parfaitement symétriques, Enfin la courbure de la surface d’une lentille n’est pas la même, quant à son incidence, pour tous les rayons lumineux; elle varie nécessaire- ment suivant le parallélisme, la convergence ou la divergence de ces mêmes rayons, en sorte qu'il n’y a pas de foyer unique ; mais en ne faisant usage que de lentilles à surfaces peu étendues et d’une faible courbure, on peut considérer le foyer comme à peu près absolu. Les microscopes simples ne sont pas tous formés avec des verres. Par exemple, si on fait un trou avec une épingle dans une feuille mince de métal , et si on introduit une goutte d’eau dans cette ouver- ture, on aura, des deux côtés de la feuille de mé- tal, une convexité sensiblement sphérique formée par la goutte d’eau. La seule objection à faire à cet instrument, c’est que le liquide qui le consti- tue ne tarde pas à s’évaporer. On a bien proposé (M. Brewster ) de remplacer l’eau par un vernis transparent; mais celui-ci, s’il ne s’évapore pas, se dessèche promptement, et cet inconvénient équivaut à l’autre. M. Sivright, d'Edimbourg , procédant à peu près comme Della Torre, Leeu- wenhæck et autres, préfère à ces deux medes de fabrication , des feuilles de platine extrêmement minces, percées d'ouvertures d’un vingtième à un dixième de pouce de diamètre, et remplies de glo- bules de verre fondu au chalumeau. L’instrument amplifiant, qui peut se ranger immédiatement après la loupe ou lentille dont il vient d’être question , est la loupe montée, ou mi- croscope simple monté. C’est, sans contredit, le plus commode; car l’on n’a pas besoin de le tenir à la main, et l'observateur peut dès-lors disséquer les objets sous divers grossissemens en gardant pour ce travail le libre usage de ses mains. Get instru- Te ll it me Optique. E Chérie &r Re ————— a ——— OPTI ment a été construit pour la première fois, à notre connaissance, par Guff, et a été employé en 1756 par Ellis, qui a fait avec son secours ses belles dé- couvertes sur les polypiers flexibles. Il se compo- sait alors d’un pilier de cuivre A (pl. 427, fig. 4) servant de soutien à tout le microscope; d’un bras B terminé par un anneau, et dans lequel s’engage un verre plat C pour supporter les objets mis en observation ; d’une verge cylindrique D qui peut se hausser et se baisser pour chercher le foyer de la lentille; d’une branche de cuivre E mobile en di- vers sens, où l’on fixe la lentille FF, enchâssée au milieu d’un miroir concave d’argent, et que l’on peut changer à volonté; enfin d’un bras H portant un miroir concave Î pour réfléchir la lumière. Cette construction si simple a été perfectionnée peu à peu ; M. Raspail, dont le nom, placé si hono- rablement parmi ceux de nos plus savans natura- listes, fera époque dans nos annales politiques, y a fait quelques changemens et s’en est servi pour faire les belles observations que l’on connaît de lui (1). 369 | Wollaston a vraiment apporté un nouveau per- | fectionnement à l'instrument de Cuff, en y appli- quant ses lentilles formées de deux verres et appe- lées doublets ; ces nouveaux verres ont considéra- blement augmenté le grossissement qu'on peut obtenir , sans nuire à la clarté; enfin M. Charles Chevalier, ingénieur opticien au Palais-Royal , a cherché , en suivant les conseils de plusieurs sa- vans qui se servent continuellement de loupes montées , à donner aux doublets le plus de perfec- tion possible , les mouvemens variés et la forme la plus appropriée à tous les genres d’observations , tout en le laissant à un prix assez modique pour être abordable à toutes les fortunes ; ainsi perfec- tionnée , cette loupe montée est entre les mains des savans qui s’occupent de botanique, d’ento- mologie et de recherches physiologiques; il est impossible de s'occuper avec succès de ces scien- ces sans avoir besoin de s’en servir tous les jours. Nous avons représenté cet instrument dans notre Atlas, pl: 249, fig. 10, à la suite de l’article Instru- mens d'Histoire naturelle. Microscope solaire, Le microscope solaire est formé d’une simple lentille devant laquelle on place les objets à observer. On éclaire fortement ces objets par la lumière solaire concentrée par deux lentilles convexes et renvoyée dans une direction horizontale par un miroir rendu mobile au moyen de vis de rappel qui servent à suivre la marche du soleil et à maintenir les rayons sur l’objet qui se trouve ainsi constamment éclairé par une vive lu- mière. Comme nous l’avons dit, en avant de cet objet est placée une lentille convergente d’un court foyer, qui, par ses propriétés déjà décrites pré- cédemment , va peindre sur un écran placé à dis- tance une image agrandie de cet objet, qui sera d'autant plus grande que la lentille sera plus con vexe et que l'écran sera plus éloigné. ER LS ee et (1) Cette lonpe montée de M. Raspail, a été établi 5 M. Deleuil, opticien à Paris. pas ablie par OPTI Si on soumet au foyer du microscope solaire un peu de poussière qui tombe du fromage ou un atome de colle de farine, on apercoit sur le carton des figures d'animaux qui, par leur longueur, leur forme et leurs mouvemens offrent à l'observateur le spectacle le plus curieux et le plus extraordinaire. Tout le monde peut faire cette expérience en s’y prenant de la manière sui- vante : au volet d’une chambre obscure, placez le microscope solaire ou un miroir plan et une lentille ; faites en sorte que le miroir soit mobile afin que la lumière puisse être dirigée parallèle- ment à l’axe de la lentille, et placez la lame de verre sur laquelle est mis l’objet à observer au foyer principal. Le microscope solaire, dont jadis les images manquaient de netteté , a été rendu achromatique, dès 1824, par M. Charles Chevalier, qui a ajouté à cet appareil un nouveau verre concave achroma- tique qui augmente le grossissement et la clarté de cet appareil, un des plus curieux et un des plus intéressans de l’Optique. Les objets y sont souvent vus avec une netteté presque comparable à celle qu'on obtient des microscopes composés de bonne construction. Le microscope au gaz est, quant à sa disposition optique , le même que le microscope solaire, seu- lement, dans celui-ci, la vive lumière du soleil pour éclairer les objets est remplacée par une lu- mière artificielle produite par des jets de gaz dé- tonnant ( oxygène et hydrogène ) projetés sur du carbonate de chaux. La lumière extraordinaire ainsi obtenue artificiellement suffit pour éclairer les objets; mais elle est loin d’égaler celle du so- leil, comme on l’a prétendu quelquefois ; aussi les microscopes solaires sont-ils préférables. Cooper, à Londres , est le premier qui a employé cette lu- mière, inventée par Drummond pour éclairer les miroscopes. C’est encore M. Charles Chevalier qui le premier a construit cet appareil en France. Mégascope. Le mégascope, instrument qui or- dinairement ne grossit les objets que de une à vingt fois, a été proposé par Charles de l’Institut et uti- lisé par M. Chossat pour déterminer les courbures des diverses parties de l’œil. Il ne diffère du mi- croscope solaire qu’en ce qu’il sert à observer des objets de grande dimension, qu'il peut comporter plusieurs miroirs au lieu d’un, et que les objets peuvent y être placés un peu au-delà du foyer principal. La lanterne magique est l'instrument d’où déri- vent tous ceux qui représentent les images sur un écran; enfin la fantasmagorie est une lanterne mu- gique perfectionnée. Le microscope composé est un instrument formé d’un tube de longueur variable et de deux lentilles. L'une des lentilles est appelée objective, l’autre ocu- laire. Ce microscope sert à observer de très-pelits objets avec un grossissement considérable. Le tube ést formé ordinairement de trois tuyaux ; au premier, ou supérieur, qui a reçu le nom de porte-oculaire (fig. 6, AB), est fixée la lentille oculaire PR, Ce premier tuyau glisse très-faciic- OPTI ment dans le second DG,,qui glisse également: dans le troisième FIX, qui est,plus,large,.et à la, partie inférieure duquel est;fixée la lentille objective mn. Ce tuyau s'appelle porte-objectif. Entre le deuxitme et le troisième tuyau, onplace.un diaphragme. 1K circulaire d’un diamètre. connu. Le, tout ainsi dis- posé , on fait mouvoir le porte-oculaire de manière à voir nettement le diaphragme qui est.alors arrêté juste au point où devront être jamenées, par la,ré- fraction lesimages ou objets que l’on veutobserver. Au dessous et,en face.du, perte- objectif, il y aun anneau circulaire double ;;ou plutôt. deux anneaux soudés l'un, à l’autre par. un: des points de leur circonférence ,, de manière à. laisser entre.eux.un écartement propre à recevoir une lame.de verre ST, sur laquelle on. place les objets. Telle est la construction générale, du microscope, COMpOsÉ., construction .qui, permet ,. comme . on le: voit, d'approcher ou d’éloigner J’anneau de l'objectif. Comme il est nécessaire d'éclairer fortement les objets que l’on a à ,obseryer, on y parvient..de.la manière suivante: : .sont-ils transparens ;.on,:les éclaire par dessous au moyen d’un miroir conçave V placé au dessous de la lame de verre : sont-ils opa- ques ; on les éclaire par dessus. La construction du microscope, composé a subi quelques: modifications que, nous, allons indiquer sommairement. L'une d'elles , due à, Delbarre, consiste à avoir des..oculaires composés. de,cinq lentilles. Cette combinaison:est maintenant recon- nue pour la plus mauvyaise.M. Selligue a présenté à l’Institut un microscope dont, la lentille, objec- tive était composée;de,.quatre: lentilles .açhroma- tiques à: deux verres ,,el superposées : il.futcons- truit par. MM. Vincent;et, Charles Chevalier, qui plus, tard en ont composé.un qu'ils ont, présenté à la Société d'encouragement ;..celui-ci avait, une lentille achromatique. à,deux.yerres, et. un..ocu- laire également, à deux:verres.. Mais comme il, ya une assez grande , difficulté: à; donner,.un .çourt foyer aux lentilles, achromatiques ,:les mêmes op- ticiens ont fai usage de deux, leutilles,de.quatre lignes de foyer qu’ils, ,ont, superposées et qui; ainsi, disposées , équivalent, à une, lentillesde. deux lignes. de foyer. M. Amici, savant:italien , a construit. il y.apeu d'années un microscope composé comme ceux ;ci- dessus, et dont le principal avantage était l’hori- zontalité ; il a joui,, à l’époque.de son.apparition , d'une grande réputation , qui, du reste, était, mé- ritée. .M. Charles Chevalier, ingénieur opticien au Palais-Royal, à qui l’on doit la première construc- tion en France des lentilles achromaliques pour les microscopes (1825), a aussi construitdes,mi- croscopes horizontaux, mais sur un nouveau mo- dèle qu'il qualifie du titre d’universel Parce qu'ef- fectivement ces instrumens peuvent à volonté. de- venir horizontaux ou , verticaux, ou. simples. ou chimiques, Gette,dernière disposition, entièrement nouvelle, permettra, à n’en pas douter ; de faire une foule d’expériencès impossibles avec les autres instrumens, Ge:microscopeest représenté dans, sa 306 OPTI position. horizontale, figure '5..A.est la, colonne qui le supporte; BI une charnière destinée à.don- ner,.diverses positions à l'instrument , lorsqu'on Jemploie avec le tube droit ( sans:prisme }sscarla partie du tube D se,sépare de celle E F ;-qui tient le prisme ; le centre G sert, à disposer l'instrument pour des opérations, de chimie, où tout le système se trouve retourné de manière à ce que la lentille vient,se placer sous la lame de verre préalablement mise sur le support G: Parce moyen les vapeursne viennent plus ternir Ja lentille objective, ainsi que cela avait lieu quand elle se trouvait au-dessus de:la goutte,.de liquide.en observation: Gomme.dans.les autres. microscopes ;:la plaque ou platine: G sert; à supporter Jlestobjetss le miroir L.est,destiné à leur éclairage; les diaphragmes:HK,,sont employés comme modérateurs ;: le, bouton I est la tête-du pignon qui sert. à monter plus ou. moins.le porte- objet pour le,placer à,son,juiste-pointaui dessous de la lenulle; la tige KM-est-unetringle carrée mu- nie d’un, engrenage,sur daquellelglisse-un tube-por - tant le porte-objet et un autre tenant le (miroir dont quelquefois on doit varier la distance; afin d'obtenir sur l’ebjet une lumière: plus-oumoins vive; «enfin.ce microscope.est muni de tout ce: qui est nécessaire, à observateur ; il.esti-le meilleur que l’on connaisse actuellement comme l’a:con- stalé: le rapport du,jury.central,.surules produits de l'industrie française ; «en:2834 ,0 rapport:dans Jequei MM.ile baron Thénard ; Séguier; etMMSa- vart.et Pouillet s’exprimaient,ainsi en décernant une,.médaille: d'or. à M... Charles. Chevalier : « Les microscopes, achromatiques dont nous:connais- sions déjà.les effets remarquables ;.ont.particuliè- rement,aftiré, notre attentions Nousles avons, com- parés,avec un excellent.miçrescope d’Amici ,+le meilleur; de; çeux,-.qu’on,possèdei x: Paris; :nous avons dû reconnaître ;, non.sans étonnementsemais avec; une, vive,satisfaclion.;.qué le microscope ode M. Charles Chevalier,est véritablementssüpérieur à celui, d' Amici, » Lunette astronomique: Gette lunette »ainsi nom- mée. à: cause, de,,son usage: destiné, à d’examensdes corps célestes , est la plusisimple de:toutes, Nous la.représentons dans notrei Atlas :plo427s figi 7. Elle.est, formée,de; deux lentilles (unsohjectif AB _et.un,oÇçulaire CD). Dans. cet:instrument ; l'ebjet:éloigné fonmexne image renyersée au foyer principal-de.Jla lentille objective, et cela, parce. que, vu la; grande; dis- tance; de l’objet.examiné.et,la pelitesse,del’ouver- ture dela lunette, les rayons lumineux qui partent d’un même point,du. corps,.céleste, approchent | beaucoup,du parallélisme. «Dans, cet, instrument.Ja grandeur, de, l’objet, vu à l'œil, nu, sera; à,la; grandeur, de.cet,ebjet, vu avec la.lunette , comme Ja, distance. focale;de l’o- | culaire est à la distance focale.de l'objectif. Quand on.veut , avec cette, Junette!,! observer les passages des astres au méridien, on place au foyer de son oculaire trois où cinq ffils très-fins d’iraignée, d’argent ou, de platine ; chaque.fil est placé verticalement, à égale distance l’un del’au- OPTI tré», et coupé dans son milieu par un autre fil ho= rizontal ; enfin la-lunette’est placée dans le méri- dien même. Lunette terrestre, owlunette à quatre verres, Un dés grands mconvéniens de”la lunette astronomi- qe, c’est de présenter des images renversées. On’y remédié”en ajoutant deux autres verres à la lunette ci-dessus ; on a alors la lunette terres- tré, lunette ainsi nommée à cause de son usage pour observer les objets qui se trouvent sur la terre. Voyez notre Atlis , pl. 427, fig. 8. _ Dans la lunette terrestre, les quatre lentilles sont placées dans un tuyau composé de trois parties mo- biles ; l'objectif AB.et l’oculaire GH sont. chacun dans un tu yau séparé , et les deux lentilles intermé- dires EF, CD, sont liées ensemble dans un même tuÿau. La première image formée est placée au foyer de la première lentille; mais, cette image étant d'autant plus rapprochée de l'objectif que l’objet sera plus éloigné, la première lentille doit être mo- bile; de plus, comme l'entrecroisement des faisceaux est au foyer commun des lentilles, celles-ci doivent être liées ensemble, afin de parer aux inconvé- niens résultant de la diversité des vues. . Bien que.le grossissement de la lunette terrestre soit égal à celui de la lunette astronomique, les astronomes préfèrent cette dernière, parce qu'elle absorbe moins de lumière , qu’elle a un plus grand champ, et qu'elle peut supporter un oculaire d’un plus court foyer. M. Charles Chevalier a fait une modification aux objectifs achromatiques pour longues-vues; son verre objectif se compose de! deux lentilles achromatiques placées à distance et qui diminuent l’aberration de sphéricité, ce qui par conséquent augmente la clarté des images. Lunette de’ Galilée , ou lunette de spectacle, Nous venons. de. voir que la lunette astronomique pré- sentaitles.objéts renversés , que la lunette terrestre absorbait, une:grande quantité de lumière, circon- stances défavorables quand on à à observer ou à regarder des objets terrestres peu éclairés ; que faut- il faire pour détruire l’un et l’autre de ces inconvé- niens? Remplacer la lentille convergente de la lu- nette astronomique: par une lentille divergente : c'est ce qu'a fait Galilée et ce que l’on fait tous les jours dans la fabrication des lunettes de spectacle. Dans cette lunette, que nous représentons pl 427, fig 9, chaque faisceau de lumière est dé- viétèt éloigné de laxe d’une quantité telle , qu’il faut que l'œil de l’observateur soit placé tout près de l’oculaire pour recevoir la lumière, L’oculairé CD doit être rapproché de l'objectif AB'pour les myopes ( personnes à vue courte ), et = pour les presbytes ( personnes à vue lon- ue’). 8 Télescopes: Instramens composés de miroirs pla- céside manière à produire par la réflexion de la luñiièré des images très-distinctes'; celles-ci sont vues à travers un oculaire. Le plus'simple des télescopes, celui d’Herschell, est formé d’un seul miroir d’une surface assez grande’ ét placé devant l'objet que l’on veut étu- diér (un astre ordinairement } dans ne position inclinée, Dans le téléscope de Newton, qui ne diffire du précédent que par un affaiblissement un peu plus fort de l’image, l'axe du miroir est dirigé vers l’astre , et l’image , réfléchie latéralement par un miroir plan, ou par un prisme convenablement placé, est vue à travers uné loupe. AvantNewton,, en 1663, Grégori avait composé, avec deux miroirs concayes et une lentille , un té- lescope qui a été perfectionné par Jean Halley , en 1719, et dont voici la description et une figure ; pl. 427, figs10. AB est un miroir métallique percé d’une ouverture dans son milieu. Les rayons MN venant frapper en AB , sont renvoyés vers un second miroir concave CD, en avant duquel ils for- ment'une image renversée mn;en avant du foyer; le spéculum CD renvoie à son tour les rayons pa= rallèlement vers les lentilles E, F, qui composent l’oculaire ; comme la distance des objets fait varier la netteté des images, le spéculum CD commu- nique avec: une vis de rappel qui permet de l’a- vancer et de:le reculer à volonté. Enfin Cassagrain' a apporté au télescope de Gré- gori la modification suivante : le petit miroir-con- cave est remplacé par un miroir convexe. De cette manière, les aberrations de-sphéricité produites par les deux miroirs ( grand et petit.) se compen- sent mutuellement. Microscope catadioptrique: Le microscopé de ée genre , perfectionné par M. Amici, est représenté dans notre Atlas, pl: 427, fig. 2 ; il se compose d'un tube de cuivre AB long de douze poucés en- viron, et placé horizontalement sur une tige R; à l’une des-extrémités; que nous appellerons A+ ou objective , est un miroir métallique concave, elliptique. Les foyers de l’ellipse se trouvent, l’un à deux pouces six dixièmes, l’autre à douze pouces du centre de la surface du miroir, Au des- sus, et un peu en avant de l'extrémité À , se trouve ( dans l’intérieur du tube, bien entendu) un petit miroir plan, ovale ; formé par la section oblique d’un cylindre métallique du diamètre de cinq dixiè- mesde pouce. Le milieu de la surface de ce miroir, que nous désignerons par la lettre E, correspond à l'axe du grand miroir A , et est éloigné de son cen- tre d’un pouce et demi. Sur ce miroir viennent frapper immédiatement les rayons de l’objet ob- servé, Au dessous du-miroir E est une ouverture F qui laisse passer la lumière de l'objet observé, et l’image de celui-ci est réfléchie sur le miroir con- cave À , par le miroir E, placé au dessus de l’ou- verture F,. B représente le second foyer où se forme l’image de l’objet observé. Enfin , à l’aide d’une crémaillère R ; l'objet est placé au foyer le plus voisin du miroir concave,.et son image va se former au foyer de l’oculaire. Pour bien éclairer l’objet dans le microscope ca- tadioptrique, on dispose au dessous du porte-ob- jet'© un miroir concave S disposé comme dans les | autres microscopes. L Chambre'claire (Camera lucida), pl 427, fig: 1. OPTI 5 Appareil destiné pour le dessin , et qui a pour par- üc principale un prisme quadrangulaire AB. Ce prisme est disposé de manière à ce qu'il présente la face AB perpendiculairement à la direction des rayons lumineux envoyés par les objets exté- rieurs. Après leur entrée dans le prisme, les rayons éprouvent deux réflexions sur les faces BL et LE , de sorte que l'observateur croit voir horizontalement les objets vus verticalement à travers ce même prisme ; et si l’œil O est placé de manière à ce que les rayons réfléchis n’occupent que la moitié de la pupille, on pourra voir l'i- mage de l’objet, et en suivre tous les contours à l’aide d’un crayon à pointe fine. Telle est la Ca- mera lucida de Wollaston, à laquelle plusieurs physiciens , et entre autres M. J.-B. Amici, de Mo- dène, et Charles Chevalier à Paris, ont apporté des modifications. Ce dernier en a surtout étendu l’emploi d’une manière très-avantageuse au dessin des objets vus par des instrumens d’Optique, tels que le microscope, les longues-vues, etc. C’est ainsi qu'on peut dessiner facilement tous les objets très-grossis vus au microscope ou à la loupe, en mesurer les dimensions et apprécier la grandeur réelle de ces objets et le pouvoir de l'instrument. I y a encore une foule d’applications de ce curieux instrument basé sur un des phénomènes les plus remarquables de la physiologie, c’est-à-dire une double vision produite par deux parties distinctes de la pupille. M. Charles Chevalier a prouvé qu’une Camera lucida fixée à l’oculaire d’une longue vue indiquait rigoureusement et en un instant le pouvoir ampli- fiant de cet instrument ; mais l'application la plus utile qu’il en a faite est certainement celle d’avoir rendu la Camera lucida propre à la mesure des distances bien plus facilement qu'avec le micromè- tre de Rochon. Ces curieuses expériences sont soumises à la Société d'encouragement. Chambre obscure, ou Chambre noire. Voyez notre Atlas, planche 427, figure 3. Caisse en bois à laquelle on adapte une lentille convergente. Sur l'écran placé au fond de cette caisse viennent se peindre , dans une position renversée et sous des dimensions très-petites, tous les objets exté- rieurs qui se trouvent en face de la lentille. MM. Vincent et Charles Chevalier , à Paris, ont inventé une chambre obscure dans laquelle la len- tille et le miroir sont remplacés par un {prisme convexe-concave. La partie convexe du prisme re- garde les objets, et la partie concave est tournée vers le papier sur lequel l’image va se peindre. C'est la seule employée maintenant, vu la netteté des images qu'elle prodnit et la simplicité de sa construction, Toutes les théories d’optique et descriptions d’instrumens que nous venons d'emprunter, pour la plus grande partie, à M. Despretz (Traité élémentaire de physique } , ne sauraient être bien comprises si nous ne les faisions suivre de quelques considérations sur les. lunettes en général , et sur quelques propriétés de la lumière 68 | OPTI mn à dessein au mot LuwièrE , et que nous savions de-: voir traiter ici. Ces propriétés sont la double ré- fraction et la polarisation. Comme considérations générales relatives aux lunettes, nous avons à dire quelque chose de l’a- berration de sphéricité , de l’aberration de réfran- gibilité ; et des moyens imaginés pour l’achroma- Uusme, L’aberration de sphéricité, que l'on rencontre dans tous les instrumens dioptriques, tient évi- demment à la forme sphérique des verres lenticu- laires dont on fait usage ; cette forme, comme on le prévoit déjà, ne permet qu’à un certain nom- bre de rayons, qu'à ceux qui sont très-voisins de l'axe de la lentille , de se réunir en un point com- mun. Ceux (les rayons), au contraire, qui sont éloignés de l'axe de la lentille, sont réfractés da- vantage, et par conséquent coupent l’axe en decà du foyer commun des rayons précédens. De là ce fait, que le foyer de tous les rayons émanés d’une même partie d’un objet donné, n’est pas point unique; de Jà aussi la confusion dans les images ; de là enfin la nécessité de placer dans l’intérieur des lunettes un diaphragme qui arrête tous les rayons qui partent des bords de l’objectif. Un autre fait encore important à noter et à dé- truire dans les observations faites avec les instru- mens d'Optique, c’est l’inégale réfrangibilité des rayons, C'est-à-dire cette cause qui fait que les images produites par les lentilles, images qui , dans notre supposition , élaient incolores, sont toujours plus ou moins colorées, plus ou moins bordées de franges irisées. Cette cause, ou ce défaut capital offert par les lunettes, est connue sous le nom d’aberration de réfrangibilite. Euler, réfléchissant à la structure de l’œil , con- cut l’idée , malgré l'opinion du grand Newton, qui regardait l’anéantissement de la diffusion des foyers comme impossible, de détruire ce grand inconvénient des lunettes. Pour cela il composa des lentilles de plusieurs substances ; il varia les dimensions et les courbures des objectifs ; enfin il créa l’achromatisme. Pour bien entendre ( Despretz, Traité élémen- taire de physique, pag. 624 ) la construction des objectifs achromatiques , il faut d’abord distinguer la dispersion de la lumière de la réfraction de cette même lumière. La réfraction des faisceaux lumineux est laï dé- viation qu'éprouve le rayon moyen (le vert). On se rappelle le nombre et l’arrangement des rayons qui composent le spectre solaire. La dispersion est l'excès de la réfraction durayon le plus réfrangible ( le violet ) {sur celle du rayon le moins réfrangible (le rouge ). Si, comme semblait l’annoncer une expérience de Newton , la dispersion était proportionnelle à la réfraction , l’effet de la dispersion ne pourrait être détruit sans qu’on anéantit en même temps l'effet de la réfraction, c’est-à-dire qu’il n’y aurait des- truction de couleurs que pour des rayons divergens parallèles aux rayons incidens ; le concours des en particulier , propriétés que nous avons négligées | rayons vers l’axe des lentilles n'aurait pas lieu, et 92 à OPTI 6] Re 1 = en conséquence l'impossibilité de former des ob- jecti!s achromatiques serait évidente. Mais l'hypo- ihèse d’une dispersion proportionnelle à la réfrac- tion , cst loin d’être conforme à la vérilé. On trouve bien qu’en général les substances qui réfractent le plus la lumière , sont aussi celles qui la dispersent davantage ; mais ce même cas offre des exceptions. Ainsi le pouvoir dispersif de l'essence de térében- thine est. plus fort que celui du crown-glass , tan- dis que son pouvoir réfractif est moindre. Le flint-glass ( cristal ) et le crown-glass (verre ordinaire } ont à peu près le même pouvoir réfrac- üf; le pouvoir dispersif du premier est au pouvoir dispersif du second comme 3 est à 2, et ce sont ces deux substances que l’on emploie depuis long- temps pour la construction des lunettes achroma- tiques. Le diamant paraît également propre à faire de petites lentilles épaisses pour des microscopes samples. M. Pritchard, de Londres, à fait, avec une picrre de la plus belle eau, une lentille fort mince, doublement convexe, à rayons égaux, ayant une grande puissance réfraclive , peu de dis- persion, une aberration longitudinale très-faible , un grossissement cinq fois plus fort que celui du verre, et dont le foyer est la 125° partie d'un pouce. Dans la construction et la théorie de ces lunet- tes, on ne s'occupe que de l’aberration de réfran- gibilité de l'objectif, on néglige celle qui provient de l’oculaire, comme étant de peu d'importance et facilement supportée et redressée. par l’œil de l'observateur. Au surplus , l’'achromatisme complet n’est pas nécessaire ; il suffit d'éviter les franges les plus éclatantes , telles que les jaunes et les rouges, et bien qu’il faille autant de prismes qu’il y a de couleurs différentes, on se borne seulement à l'emploi de deux ou trois prismes. Dans la séance de l’Académie des sciences , du 15 mai de cette année ( 1857), M. Capocci, di- recteur de l'observatoire de Naples, a présenté une lunette dite dialylique, construite par M. Plossel , de Vienne en Autriche. Ce nouvel instrument d'Optique paraît devoir offrir sur les anciens des avantages marqués, puisque la lentille de flint glass se réduisant à la moitié de son premier diamètre, et sa longueur absolue n'étant que des deux tiers de la longueur ordinaire des autres lunettes, on pourra obtenir les mêmes effets à bien meilleur marché, et on pourra l'appliquer avec succès aux grands instrumens d'astronomie, où la flexion et le frottement des parties se trouveront considérable- ment diminués. Ces nouvelles lunettes pourront également, a ajouté M. Capocci dans sa communi- cation, améliorer beaucoup la construction des grandes lunettes à lentilles objectives fluides, à cause de la facilité plus grande avec laquelle on ob- tient l’achromatisme à l’aide d’une lentille de cor- rection d’un diamètre comparativement si petit (1). Double réfraction de la lumière. On sait que tou- tes les fois qu’un rayon de lumière tombe sur un milieu diaphane sous une incidence convenable , il y pénètre en éprouvant une déviation ; cette dé- viation , égale au point d'incidence, est appelée T, VE 69 OPTI réfraction simple. On sait encore que si un rayon lumineux tombe sur un corps cristallisé dont la forme primitive n’est ni un cube ni un octaèdre, le rayon est parlagé ou réfracté en deux parties bien distinctes, une appelée rayon ordinaire et qui suit la loi de la réfraction simple , l’autre nommée rayon extraordinaire, et qui suit une marche beaucoup plus compliquée. C’est à cette marche, à ce phénomène, qu'on a donné le nom de double réfraction. La double réfraction , observée pour la première fois par Erasme Bartholin, a exercé la sagacité d'un très-grand nombre de savans ; Huyghens et Newton doivent surtout être cités. Après ces grands génies viennent Malus, en France, Wollas- ton, en Angleterre, puis Biot, Arago, Fresnel, Brewster , etc. De tous les cristaux connus, le spath d'Islande est celui dans lequel les phénomènes de la double réfraction se manifestent avec le plus d'énergie; c’est aussi celui où on les a observés pour la pre- mière fois. D’autres substances, telles que le phos- phate de chaux , le béril , la tourmaline , la topaze, le sulfate de baryte , le sulfate de chaux , etc., peu- vent également doubler les images. Suivrons-nous pas à pas les recherches et les découvertes faites sur la double réfraction par les physiciens francais et étrangers qui se sont occupés de cette propriété de la lumière? non; ce serait sorlir du cadre qui nous est tracé, et d’ailleurs , nous ne pourrions que transporter ici ce que nos lecteurs peuvent voir comme nous dans tous les ou- yrages de physique. Nous nous contenterons donc d’énoncer quelques uns des faits les plus simples. 1° Dans les cristaux où les lois de la double ré- fraction sont les plus simples , il existe toujours une certaine direction autour de laquelle les choses se passent de lamême manière de tous les côtés. Cette direction est l’axe du cristal. Toutefois, cette di- rection n’est pas unique; il peut y avoir plusieurs axes dans un même cristal. De là des cristaux à un et à deux axes. M. Biot a trouvé deux axes dansle mica. On n’a pas encore irouyé de cristaux à érois axes. 2° Dans la double réfraction on appelle section principale le plan mené par l'axe et perpendiculai- rement à la face du cristal, et on appelle axe de ré- fraction la ligne qui joint les deux angles trièdres obtus. 3° Si l’on place un rhomboïde de spath d'Islande sur une ligne noire , et qu’on le fasse tourner, il y aura une position dans laquelle on n’apercevra qu’une seule image, ce sera celle où l'œil et la ligne seront dans le plan de la section principale. Si l'on continue à tourner le cristal, la ligne se divise en deux parties , dont l’une, qui est l’image ordinaire, reste immobile, tandis que l’autre, qui est l'image extraordinaire, se meut avec le cristal. Si l’on sub- slitue un point à la ligne, on voit deux images dans toutes les positions ; seulement dans celle où Ja li- + (1) M. Charles Chevalier a aussi présenté une note sur ce sujet. 445 Livraison. 47 d OPTI 370 OPUN î ï = | tn S24 = | né L Le * Let É à gne paraît unique, les deux images du pointetl’æil | instrumens d'Optique , grossissement qui est égal sont dans le même plan. 4° Siunrayon incident dans le plan de latsection principale , est incliné ou perpendiculaire à la-sur- face , il se divisera én deux rayons qui seront'en- core contenus dans le plan dela section principale, ètqui, parvénus à la face inférieure du rhomboïde, sortiront parallèlement au rayon incicent. Si le rayon se trouve dans un plan différent de celui de la section principale , le rayon extraordinaire s’é- cartera du plan d'incidence; mais les deux rayons divergens n’en seront pas moins parallèles au rayon incident. 5° Dans les cristaux à deux axes, les axes sont en général inclinés également sur les faces corres- pondantes de cristallisation, et Pangle qu’ils: font entre eux varie dans la plupart des cristaux pour lés rayons de diverses couleurs. 6° M. Fresnel a reconnu que dans les cristaux à deux axes , il n’y a pas de rayon ordinaire propre- ment dit. 7° La lumière , par sa réflexion à la première surface des cristaux doués de la double réfraction, ne paraît pas éprouver de modification particu- lière; mais pour la lumière qui à traversé un cristal de ce genre et qui éprouve à la seconde surface une réflexion partielle, chaque rayon subit une nou- velle bifürcation, et de là quatre raÿons apparens. 8° En divisant la lümière en deux faisceaux dis- tincts pär une combinaison de prismes de verre comprimés, M! Fresnel a démontré ce qu'avait en- trévu d’abord M. Brewster , que le verre comprimé ou dilaté acquérait la propriété de la double réfrin- gence. 9° M. Fresne]l à mis également én évidence la propriété du verre comprimé de colorer la lumière polärisée, propriété reconnue pour la première fois par M. Breister. Dans cette réfraction, les deux faisceaux sont polarisés, l’un parallèlement et l'autre pérpendiculairement à la direction de la compression. Les applications les plus importantes de la double réfraction sont au nombre de deux : le micromètre de Rochon , et l'emploi de ce micromètre à la me- sure du grossissement des instramens d'Optique. L’instrument de Rochon consiste principalement en un double prisme ‘rectangulaire formé par la réunion de deux prismes triangalaires adhérens l'un à l’autre par une couche mince de térében- ‘thine. Imäginée pour mésurer les diamètres apparens des corps célestes , tels que le soleil et la lune, cette lunette, à cause de son défaut d’achromatisme , ne peut réellement servir qu’à apprécier la distance des objets dont on connaît lagrandeur, Le micromètre ‘de M. Arago, dans lequel le double prisme de cris- tal de roche est placé hors de la lunette et contre l'oculaire , est supérieur à celui de Rochon. Par cette modification , le double prisme ne peut plus s’inclinet à l’axe dé la lunette, comme cela a lieu dans le micromètre de Rochon, et la production des couleurs est également détruite. Pour mesurer le grossissement qui a lieu dansles au rapport des angles sous lesquels le même objet est vu à l’œil nu et à travers la lunette, M. Aragose sert d’un double prisme de cristal de roche sembla ble à célui qu’il emploie pourttablir son micromè- tre. Il place contre oculaire’ et la lunette dont il veut connaître le grossissement , un prisme dont l'angle debifarcation est connu d'avance! Il regarde alors un disque que lon peut éloigner ou approcher convenablement , pour que les deux images vues au foyer soient en contact. Connaissant la grandeur du disque et la distance à laquelle il se trouve de la lunette , on aura le diamètre sous lequelil cstwu. Polarisation de la lumière. On appelle polarisa- tion le changement qu’éprouve la lumière , soit pen- dant sa transmission à travers les lames douées ou non douées de la double réfraction , soit pendant sa réflexion sous certaines incidences sur les surfaces polies. Cette singulière et importante propriété de la lumière étant beaucoup plas du ressort de la phy- sique proprement dîte que de l’histoire naturelle , et notre article Optique dépassant peut-être déjà les limites qui nous étaient tracées , nous renvoyons pour tous les phénomènes, lois et théories qui appartiennent à la polarisation, aux ouvrages de MM. Biot, Pouillet, Despretz, Person, etc., où toutes les parties de la science sont traitées avec tout le talent et toute la lucidité qui distinguent ces ho- norables physiciens. (F.F.) OPUNTIA, Opuntia.'( BoT. pan. ) Tourn. Genre de plantes de la famille des Gactées, indi- qué par Tournefort et Miller , resté long-temps confondu parmi les nombreuses espèces du genre Cactus, et enfin élevé ‘au rang de genre lui-même par Haworth, De Candolle,-etc., avec ces caractè- res : sépales nombreux, en forme defeuilles, larges, planes, courts ; les intérieurs pétaliformes ;obova- les, étalés , disposés en rose , et ne formant point tube sur l'ovaire ; étamines plus courtes que les pé- tales, À filamens ténus, irritables au toucher ; style cylindrique, étranglé à la base ; trois à huit sugmales dressés , épais ; pour fruit une baie ovale, ombiliquée au sommet, tuberculeuse , souvent hérissée d’épines ; embryon en spirale, assez mi- nime ; cotylédons un peu grêles, foliacés à la ger- mination, planes et épais ; plamule petite. Les Opuntias sont des arbrisseaux à tronc et àra- meaux cylindriques, ou à tige composée d’articula- tions comprimées , ovales ou oblongues , munies de faisceaux d’épines ou de soies, disposés en quin- conce ou en spirale , à feuilles subulées , sédiformes, très-caduques , situées sous chaque jeune faisceau , à fleurs jaunes, rouges ou blanches, sortant des faisceaux ou du bord des articles ; fruits petits ou gros, jaunes ou pourpres, souvent en forme de figues, comestibles, et mûrissant ordinairement la seconde ou la troisième année. Nous ferons les observations suivantes au sujet de ces caractères : les Opuntias , comme les autres Cactées, n’ont point de sépales, puisqu'ils n’ont point de véritable calice; le périanthe est unique, et toutes ses divisions ‘ontpétaliformes et colorées dès la naissance sur l'ovaire, Nous l'avons déjàidé- + OR 97 1 OR AG montré dans notre article Cactées. (Foy. Maumiz- | LARIA. } Aucune espèce connue ne donne de fleurs blanches, car l'Opuntia Salmiana, citée par Pfeif- fer, qui en porte de telles, au dire de Parmentier, est au moins un fait très-douteux ; les fleurs sor- tent toujours des faisceaux d’épines et non ailleurs; enfin les fruits mûrissent toujours la même année, sous leur climat natal; mais dans nos.contrées , nos froids si prompts, empêchant leur maturation complète, ces fruits mettent deux et trois ans à l’opérer ; souvent même elle avorle , et le fruit de- vient un article, qui porte d’autres articles, ou même des fleurs et des fruits à son tour. Au sujet des sections établies dans ce genre si nombreux en espèces très-diversement modifiées , nous ajouterons qu'il est indispensable de séparer les espèces cylindriques où subcylindriques,, et d’en créer un genre sous le nom de Cactus, comme nous l'avons proposé à l’article précité. Notre genre comprendrait la plupart des espèces comprises dans les Glomeralæ de Pfeiffer, et toutes les Cylindraceæ. , Ainsi toutes les espèces réelle- ment cylindriques, subcylindriques , dans l’ac- ception littérale de ce mot, et articulées , entre- raient dans la première section de notre genre, et * Loutes les espèces cylindriques, continues ou,lon- guement articulées, en formeraient la seconde. Dans article. Cacré£es, l’on a déjà établi sommairement les caracières distinctifs du nou- eau, genre, el comme depuis son impression , les matériaux ont manqué pour le consliluer dé- finitivement , nous renvoyons le lecteur au mot Rlipsalis, autre genre de la famille, pour lui faire connaître nos travaux. définitifs. Nous dirons seu- lement iei que nos études préparatoires nous met- tent de plus en plus dans la nécessité d'opérer cette séparation des Opuntias. Les yeux les moins exercés des curieux font eux- mêmes celle distinction, et ils s’étonnent de voir sous le même nom des plantes si différentes d’as- pect, et de formes ; mais ce que pense le vulgaire ne saurait être règle pour le botaniste, afin de sépa- rer ce que, la nature a réuni; or ici les caractères botaniques sont d'accord avec les formes extérieu- res pour opérer celte séparation. C’est ce que nous nous réservons de démontrer complétement à l’ar- ticle Rupsazis, où nous présenterons les faits de manière à offrir une section qui sera agréée, comme nous l’espérons , par tous les botanistes. | (G. Len.) OR. (mn.) Substance métallique, plus ductile et plus tenace que tous les autres métaux, sans ex- ception , plus molle que tout autre métal, excepté le plomb, fusible au chalumeau, tout en l’étant moins que le plomb, l’étain et l'argent ; l’Or le cède en cela au cuivre , au fer, et à plus forte rai- son au platine; cette substance est d’un jaune plus ou moins pur , tirant quelquefois sur Le blanc- jaunâtre , le verdâtre ou le rougeâtre. Nous devons ajouter que ce métal est attaquable seulement par l'eau régale, avec un précipité de chlorure d’ar- gent. Ses solutions précipitent pourpre par Je chlo- rure d'étain, " Sa pesanteur spécifique est de 19,2581 à l’état de pureté ; il est donc plus pesant que tous les mé- taux, excepté le platine. IL cristallise dans le sys- tème cubique, et comme tous les autres métaux ductiles, il n’est pas susceptible d’être clivé, Voyez:pour plus de détails les anticles ; Crivacr , Lavace, Mérazruneie et Métaux, Minéraux et MiNÉRALOGIE. ORAGE. (méréor. ) C’est un grand et magni- fique spectacle que. celui d’un bel, Orage ; il n'est pas dans, la nature entière de phénomène plus:ma- jestueux, plus digne d’inspirer la crainte et l’ad- miration. Tout semble se. réunir pour rendre celte vision tout à la.fois plus terrible et plus admirable ; les animaux, parleurs rugissemens , les plantes elles-mêmes, par leur silencieuse immobilité, veu- lent servir aussi à compléter l’ensemble du ta- bleau. L'action Ja plus puissante dans les Orages. est sans contredit Ia foudre ; ce phénomène , dû à l’é- lectricité atmosphérique, . mérite. d’être examiné ayec soin, el nous allons on parler ici Comme tout le monde le sait, c’est à Franklin que l’on doit cette: précieuse.découverte, que, la foudre n’est qu'une. étincelle électrique. Cepen- dant, il est juste de dire qu'avant lui on avait déjà quelques soupcons de cette grande vérité. Ainsi , par exemple, l'illustre inyenteur de la machine pneumatique, l’ingénieux Otto de Guericke , bour- guemesire de Magdebourg , est le premier qui re- connut dans la foudre quelque apparence d’étin- celle électrique. Un autresayant, le docteur Wall , vivant à peu près à la même époque que Guericke,, rapporte dans un mémoire, que, dans une expé- rience électrique faite sur un grand cylindre d'am- bre, il en tira une grande étincelle , qui en partant fit tant de bruit, qu'immédiatement il compara ce résultat à l'éclair de la. foudre ,et.au bruit du ton- nerre., On. discourrait donc beaucoup dans notre vieille Europe sur l’étincelle électrique et sur sa ressemblance ayec la foudre, quand Franklin eut l’idée de reconnaître exactement.ce qu'était au juste ce phénomène naturel, et pour cela il voulut aller chercher la foudre. dans les cieux et l’amener sur la terre à sa disposition, Les nombreuses expé- riences qu’il avait déjà faites sur la bouteille de Leyde et sur les propriétés des pointes, lui don- naient un vif désir de voir terminer promplement un clocher très-éleyé qu’on bâtissait à Philadel- phie; mais comme les travaux ayancçaient lente- ment , et que sa savante impatience le tourmentait trop vivement pour qu'il pût attendre plus long- temps. il résolut de se passer du clocher et d’user d’autres, moyens. IL se rappela un, jeu de son en- fance, et,armé d’un cerf-volant fait en, étofle de soie , il se dirigea dans une plaine écartée, sans autre compagnie que son fils, n'ignorant pas, dit- il, le sourire moquour qui accueille de pareilles expériences, lorsqu'elles ne réussissent point. V oilà donc le cerf-volant lancé ; le ciel orageux promet- tait une bonne récolte, et cependant deux nuages avaient déjà enveloppé de Jeurs-yvapeurs le jouet | d'enfant, élevé à la dignité d'insrument de phy- ORAG 372 ORAN sique, sans offrir aucun signe qui indiquât la pré- | de là ces nuages qui se précipitent l’un sur l’autre q Lo) | S sence de l'électricité. Un troisième nuage arrive et produit quelque effet. La ficelle du cerf-volant fut agitée à plusieurs reprises. Enfin, à une quatrième épreuve, Franklin porte l'extrémité du doigt au bout de la ficelle ; il en jaillit une étincelle : la foudre était donc descendue sur la terre à l'appel d’un homme qui maintenant allait la diriger à son gré. Il n’est pas besoin de répéter ici que celte fameuse expérience , qui eut lieu en juin 1752, fut répétée dans tout le monde savant aussitôt qu'elle fut con- nue. Mais ce qu’il importe de dire ici à l'honneur de la France, c’est qu’un magistrat français, de Ro- mans, assesseur au présidial de Nérac, qui avait eu connaissance des propriétés reconnues aux pointes par Franklin, avait imaginé comme lui de se servir du cerf-volant, et même il avait eu l’heureuse idée de mettre un fil de métal dans toute la longueur de la ficelle : par ce moyen, il avait obtenu un excellent conducteur qui lui fournissait des étincel- les d’une très-grande dimension. Ecoutons-le par- ler lui-même : « Imaginez-vous de voir des lames » de feu de huit à dix pieds de longueur et d’un » pouce de grosseur qui faisaient autant et plus de »bruit qu’un coup de pistolet. En moins d’une »heure, j’eus certainement trente lames de cette » dimension, sans compter mille autres de sept » pieds et au dessous. » La décharge électrique fut même une fois si puissante que notre habile expé- rimentateur fut jeté sur le côté. Ainsi donc, sans Ôter à Franklin tout l'honneur d’une pareille découverte , qu'il nous soit permis à nous autres Français d’en distraire une partie pour la reporter sur un compatriote, qui, sans avoir connaissance de l’idée de Franklin sur le cerf-vo- lant, usa vers la même époque du même moyen , et même le perfectionna de prime abord, en ren- dant plus parfait le conducteur dont il voulait se servir, La foudre n’était donc plus qu'une étincelle élec- trique; c'était là un résultat que personne ne pou- vait plus nier. Maintenant , comment cette électricité est-elle répandue dans les nuages? La question est assez diflicile à résoudre: jusqu’à présent même on ne peut en donner la solution, parce que nous igno- rons entièrement la constitution électrique des nuaces, c’est-à-dire de quelle manière l'électricité y est répandue ; tout ce que nous pouvons affirmer dès aujourd'hui, c’est que les nuages orageux ne sont pas tous électrisés, et que, parmi ceux qui le sont, les uns subissent l'influence de l’élec- tricité vitrée, les autres de l’électricité résineuse : dans un Orage, le vent n’est donc plus le seul mo- bile qui fasse agir les nuages , les deux espèces d’é- lectricilé, qui, comme chacun sait, donnent aux corps la propriété de s’attirer ou de se repousser , suivant qu'ils sont de même électricité ou d’élec- tricité contraire, viennent apporter ici leur puis- sance et aider aux vents contraires. De là ces effets si opposés dont on ne se rend pas bien compte “lorsqu'on n’admet que l’action mécanique du vent: comme des combattans furieux, et qui se repous- sent tout à coup avec une puissance incroyable : de à ces tournoiemens si rapides qui enveloppent les nuages comme dans un vaste tourbillon. Nous pensons devoir nous arrêter ici dans la description des phénomènes naturels qui accompa- gnent ordinairement l’Orage : ceux de nos lec- teurs qui voudront avoir de plus amples renseigne- mens sur les curieuses découvertes dontüls ont été l’objet, voudront bien se reporter aux divers arti- cles de ce Dictionnaire qui en traitent spéciale- ment , tels que ceux Gnèze , Foupre , Tox- NERRE, elc., etc. (C. d.) ORANG. (ma. ) C’est un mot malais qui si- gnifie homme, et qui, réuni à l’épithète Outang, c’est-à-dire saurage, est employé par les habitans des îles de la Sonde, Sumatra et Bornéo, pour in- diquer des singes susceptibles d'acquérir une grande taille et une force prodigieuse, Ces animaux, que par imitation nous appelons Orangs-oulang , con- stituent un groupe fort intéressant et que plusieurs traits de son organisation et de ses mœurs tendent à rapprocher de l’homme, dont il est pour ainsi dire la représentation sauvage , ainsi que son nom l'indique. Brièvement définis , les Orangs-outangs sont des animaux de Ja famille des singes, ayant trente-deux dents, comme toutes les espèces de l’an- cien continent, mais dont les molaires sont à tuber- cules mousses comme celles de l’homme, des Chim- panzés, des Gibbons et du singe fossile de Lartet. (Voy. l’art. Quanrumanes. ) Ils manquent de queue, n’ont point de callosités fessières, et leurs mem- bres antérieurs sont excessivement longs, propor- tionnellement aux postérieurs qui sont, faibles et comme contournés, ainsi que cela se voit aussi chez les Gibbons. Ceux-ci sont les singes les plus voisins des Orangs et forment une catégorie du même sous-genre; quant au Chimpanzé, c’est à tort que l’on a voulu le réunir aux Orangs ; il doit former un autre sous-genre , prendre place en tête de la série des singes , et conserver comme nom générique ou sous-générique celui de Pithecus. On ne saurait en effet lui laisser le nom de T'roglody- tes; car, celui-ci lui ayant été imposé comme déno- mipation spécifique, on ne pourrait changer ainsi sa valeur sans brusquer les règles fondamentales de la nomenclature. De même aussi le nom de Saty- rus , qui.est celui de l’Orang-outang tel que l'ont connu Linné et Camper, deyra être conservé avec sa valeur spécifique et ne pourra jamais signifier la réunion générique des Orangs, même si l’on re- connaît que le groupe de ces animaux renferme plusieurs espèces. On a trop souvent en zoologie embrouillé la synonymie, en modifiant aussi légè- rement la valeur de dénominations déjà reçues. Long-temps inconnus aux observaleurs, es Orangs-outangs , c’est-à dire les animaux de l'ar- chipel Indien qui présentent les caractères que nous venons d'indiquer brièvement et sur lesquels nous reviendrons, ont été plus tard mal compris , erronément décrits ct confondus avec divers au- tres singes. P. Camper à prétendu que Galien avait \ <\SH VUS + Pres PL. 428% RP RO LL hs - af g — Orane: : Outan E Gui dé 0 oo ORAN 679 ORAN EEE TT disséqué des Orangs ; mais M. de Blainville à fait voir que le Magot, S$. inuus, qui est de Barba- rie, était au contraire le singe dont le médecin de Pergame s'était servi pour ses belles recherches anatomiques. Ce n’est pas néanmoins qu'on ne puisse démontrer que les autres singes dont l’or- ganisation sc rapproche le plus de l’homme, et qui manquent de queue, fussent connus dès l'époque où écrivait Galien; quelques savans admeltent même qu'on doit voir des Chimpanzés dans ces Go- rilles que trouvèrent les Carthaginois lorsqu'ils s’a- vancèrent vers les parties tropicales de la côte africaine, et des Orangs-outangs , ou plutôt des Gibbons , dans ces Satyres dont Pline nous parle comme d'animaux qui habitent les montagnes de l’orient de l'Inde. L'observation a, eneffet, démon- tré qu’on trouve des Gibbons , non seulement dans les îles de l’archipel Indien, mais encore sur une assez grande partie du continent; mais l’Orang est-il de la terre ferme ? c’est, comme nous le ver- rons plus loin, ce qui n’est pas encore suflisam- ment constaté. D'ailleurs les Romains eux-mêmes ont pu entendre parler des Orangs de Bornéo, puisque leurs premières relations avec les îles de l'archipel Indien remontent jusqu’au commence- ment de l’ère chrétienne, mais on n’a sur leurs connaissances à ce sujet aucun renseignement positif. Ce n’est que dans le dix-septième siècle qu’il fut vraiment reconnu que l'Inde possédait des ani- maux si rapprochés de l’homme par l’organisation et même par l'intelligence , qu’on avait pu les ap- peler /ommes des bois ; mais on mêla aux traits -Caractéristiques des Orangs plusieurs de ceux qui sont propres aux Chimpanzés, tous deux furent également regardés comme fort voisins de l’homme, et cependant , combien, sous ce rapport , le Ghim- panzé est supérieur aux Orangs. Voici, au rapport de M. Roulin ( Revue des deux Mondes , avril 1837, pag. 688), ce qu'avait ob- servé Peiresc, déjà cité par Buffon, et l’un de ceux qui fournirent les premiers renseignemens sur ces animaux : « Si les détails que donne le P. Du Sarric sur les grands singes africains n’ont rien de contraire à la vraisemblance , il n’en est pas de même de ceux dont j'ai maintenant à par- ler, quoiqu’ils nous aient été transmis par un écri- vain d’une grande sagacité et qui n’a jamais passé pour crédule. Get écrivain, c’est le philosophe Gassendi. Le passage dont il s’agit ici se trouve .dans sa Vie de Peiresc; il a été souvent cité , mais ‘toujours d’une manière inexacte, et je crois devoir de traduire ici littéralement. « Vers la fin de l’année 1633, Peiresc, dit notre auteur, reçut la visite du célèbre poëte Saint- Amant , qui revenait alors de Rome avec le duc de, Créqui. II le garda plusieurs jours dans sa mai- son, prenant g'and plaisir à s’entretenir avec lui , à lui faire lire ses vers, mais surtout à lefaire par- ler de choses singuhères que lui etson frère avaient eu occasion d'observer durant leurs voyages dans les Indes et autres pays lointains. Saint-Amant , un jour, racontant, entne autres choses, qu’il avait vu à Java de grands animaux qui tenaient le mi- lieu entre l’homme et le singe (quæ forent naturæ homines inter et simias intermediæ ), comme plu- sieurs des personnes présentes semblaient douter de l'exactitude de cette assertion , Peiresc cita les renseignemens qu'il avait obtenus de différens pays, et principalement de l'Afrique... » Est-il question dans le récit de Saint-Amant d’un Gibbon ou d’un Orang-outang ? c’est ce qu'il est difficile de décider. Il dit de grands animaux, ce qui sem- blerait plutôt se rapporter à ceux-ci qu'à ceux à ; mais on doit faire remarquer d'autre part que les recherches de M. Diard et des autres voyageurs du gouvernement hollandais ont fait voir, à ce qu'il paraît, que Java, qui a des Gibbons, ne nourrit pas l’Orang-outang. Vers l’époque où Peiresc obtenait de Saint- Amant des détails sur les grands singes de Java, et où il rappelait ce qu’un médecin nommé Noël lui écrivait de Guinée, des marchands hollandais venaient de rapporter vivant en Europe ce même singe d'Afrique , pour en faire présent au stathou- der Frédéric-Henri, prince d'Orange. C’est celui que Tulpius , quelques années plus tard, fit connai- tre dans ses Observationes medicæ, ouvrage publié en 1636, c’est-à-dire cinq ans avant celui de Gas- sendi. Tulpius en parle sous le nom de Satyre in- dien, nom assez mal trouvé pour un animal de la côte d’Angola ; mais.il” pensait qu'il était de la mêmé espèce que celui de la Sonde. (était en réa- lité le Chimpanzé, S. troglodytes. ÿ En 1658, Bontius, qui avait résidé à Batavia , ublia dans son Histoire médicale et naturelle de l'Inde , quelques études qu'il avait faites sur lO- rang-outang de Bornéo. La figure de Bontius est à la vérité fort exacte; mais un savant se croit en mesure de prouver que cette planche n’est pas, comme on l’a supposé jusqu'ici, la reproduction du dessin original. ( Roulin, Loc. cit., pag. 691 et 692. ) Le chapitre que Bontius a consacré à cet animal est très-court. Après avoir rappelé ce que Pline dit des Satyres de l’orient de l'Inde , animaux qui ressemblent beaucoup à l’homme, surtout quand on les voit courir debout, il ajoute que la ressemblance ne se borne pas à la configuration extérieure. « Ce qui est encore bien plus fait pour exciter l'admiration, dit Bontius, c’est ce que j'ai observé moi-même chez plusieurs de ces Satyres de l’un et l’autre sexe, particulièrement chez la femelle dont je donne ici la figuré. Quand des inconnus la regardaient attentivement , elle pa- raissait toute. confuse; elle se couvrait le visage de ses mains, versait d’abondantes larmes , poussait des gémissemens , et avait, en un mot, des ma- nières si semblables aux nôtres , qu’on eût dit qu'il ne lui manquait que la parole pour être de tout oint une créature humaine. Les Javanais , à la vé- rité, prétendent que ces Satyres pourraient parler. mais qu’ils ne le veulent pas faire, de peur qu'onne les oblige au travail; opinion trop ridicule pour que je prenne la peine de la combattre. Isle désignent sous le nom d'Orang-outang , qui signifie //omme de li forét , et font sur son origine d'étranges histoires, » EE —————————————————————p ORAN 574 OPEN —————————…—…—…—…—…_—_———— = Dans son excellent traitédu Ghimpanzé, Tyson | cite dans le chapitre relatif x lartaille' que peuvent atteindre les Hommes des bois, des renseignemens du P. Lecomte qui ont rapport aux Orangs. C'est dans une lettre à l'abbé Bignon ‘que se trouve le passage en question , reproduit quelques années lus tard par l’auteur dans ses nouveaux Mémoires sur l’état présent de la Chine ( IT, 501). Après avoir parlé de plusieurs animaux des Indes ; il poursuit en ces Lermes : € Ge qu’on voit dans l'île de Bornéo est encore plus remarquable; et passe tout ce que l’histoire des animaux nous à jusqu'ici rapporté de plus surprenant. Les gens du pays as- surent comme une chose constante qu’on trouve dans les bois’äne espèce de bête nommée l'Homme sauvage, dont la taille, le visage, les bras et les autres membres! du: corps sont: aussi semblables aux nôtres, qu'à la parole prèslon aurait bien de la peine à ne-pas les confondre avec certains. bar- bares d'Afrique ; qui sont eux-mêmes - bien peu différens-des bêtes. Cet homme sauvage , dont je parle, a-une force extraordinaire; et quoiqu'il marche, sur ses deux pieds seulement , ilest sileste à la course , qu'on a bien de la peine à le forcér : les gens de qualité le courent comme nous coürons.ici le cerf, et cette chasse fait le-divertissement le plus ordinaire du roi. Il:a la peau fort velue ; les yeux enfoncés, l'air féroce ; le visage brûlé ;: mais , tous,ses traits sont réguliers , quoique rudes; et grossis par le so- leil. Je tiens toutes ces. particularités d'un de nos principaux marchands, français .qui : a : demeuré long-temps en cette île. Cependant, je, ne. crois pas qu'on doive aisément ajouter foi à ces sortes de relations ; il ne faut, pas aussi les rejeter entière- ment , mais attendre que le témoignage uniforme de. plusieurs voyageurs nous éclaircisse plus par- -ticulièrement sur cette vérité. «Pour moi, ajoute le jésuite, en passantl de la Chine à la côte de Coromandel je vis dans-le détroit de Malaque une espèce de singe qui me rendrait assez croyable ce que je viens de racon- ter de l’homme sauvage. …. » Vers le milieu du dix-huitième siècle , Edwards publia une excellente figure de l’//omme des bois ; Jhan, compatriote d'Edwards, a reproduit dans sa planche 4 la figure donnée par ce dernier , et il a joint celles de Vosmaër (pl. 3) et celle d’Alla- mand gravée dans l'édition hollandaise de Buffon. Divers autres naturalistes se sont encore occupés du même animal ; mais c’est au célèbre P. Cam- per, que la science doit les plus précieux rensei- gnemens sur ce sujet. Ayant disséqué plusieurs Orangs-outangs, il a pu donner sur leur espèce des détails fort exacts. Voici quelques unes de ses observations sur leurs viscères. « En ouvrant le ventre je trouvai au premier coup d'œil beaucoup de rapports entre les intestins et les viscèrés de cet animal et ceux de l’homme ; mais, après un examen plus attentif, je découvris qu'il y avait à plusieurs égards une fort grande différence. » Le foie, qui était grand relativement à la taille Jaire ; plus courts et plus sin de l'animal, se trouvait en grande partie du côté droit; mais il occupait cependant aussi une place asséz considérable à gauche, ainsi que cela a lieu däns.presque tous les singes. Il ressemblait au foie du Gibbon dont Daubenton nous a donné la des- cription et à celui du Chimpanzé de Tyson ; seule- ment les lobes-portes étaient plus apparens ainsi que l’était aussi le lobule de Spigelius. » L’estomac était appuyé comme dans les chiens, fortement musclé vers le pylore; il différait par conséquent beaucoup. de celui de l’homme :, au- dessous était le pancréas, qui avait ainsi que le canal une grande ressemblance avec celui de l'homme. Le [péritoine et lépiploon étaient Jort minces , à peu près comme chez l’homme. Il n’y avait nireplis dans le duodénum et danslejéjunum, ni rides dans le reste des intestins grèles; mais les villosités étaient fort apparentes. L’appendice vermiforme ressemble beaucoup à celui de l’homme ; cet insestin ne-se trouve point chez les singes à queue, ni chez celui d'Egypte, mais bien chez le Pygmée de Tyson (Chimpanzé) ainsi que dans le Gibbon etle Wouwon. » Camper a découvert chez le jeune Orang: ou- tang, et Wurmb chez le Pongo , une poche placée au dessus ‘du sternum , et qui communique avec le larynx, l'air qu’elle recoit de celui-ci étant susceptible de la dilater fortement. Une autre par- ticularité non moins curieuse a été reconnue pour la première fois par Gamper : l'articulation coxo- fémorale diffère de celle des autres animaux et en particulier de l’homme par l’absence du ligament rond , lequel a pour usage chez les autres. espèces d’attacher la tête du fémur à la cavité cotyloïde. Quant aux autres parties du squelette, elles dif- fèrent peu de celles des autres singes, si ce n’est par les proportions. Les Orangs ont les membres supérieurs aussi développés que ceux des Gibbons, leur coccyx est rudimentaire , et leur sternum est plat et élargi comme celui de l’homme, des Chim- panzés ou des Gibbons. Nous verrons plus loin que la forme du crâne présente de très-grandes diffé- rences suivant les âges ; c’est une disposition ana logue à ce que présentent plusieurs autres sujets , et qui, de même que chez ceux-ci, a rendu très- difficile la détermination spécifique des Orangs- outangs. La forme extérieure de ces animaux n’offre pas moins d'intérêt que leurs caractères intérieurs. Éminemment organisés pour’ vivre’ dans les arbres tout, comme à l’intérieur, rappelle le genre de vie auquel ces animaux sont destmés. Leur tronc est court ét trapu, et leurs.membres sont forts et pleins d’agilité ; les antérieurs, comme nous l'ont montré les squelettes, sont remarquables par leur longueur; ils sont aussi d’une grande force muscu- gulièrement confor- més, ceux de dérrière donnent aux Orangs une physionomie fort différente de celle des autres singes. Is leur servent avec beaucoup d'avantage pour grimper, en leur permettant de s’accrocher avec force aux branches; mais’ ils sont peu favora- blement disposés pour'la marche, et à-terre les ORAN allures des Orangs sont toujours embarrassées; assez semblables à des espèces de Guls-de-jatte, ils paraissent se remuer avec peine, el toujours en appuyant leur quatre extrémités ; ils portent sur Ja face dorsale des doigts, ce qui tient à la manière-dont leur main est à demi fermée. Leurs membres postérieurs aussi bien que les antérieurs peuvent leur servir à saisir les objets; mais ils se servent plus volontiers des seconds, qui sont d’ail- leurs plus longs. Ils les emploient avec beaucoup d'adresse, soit pour saisir leurs aliments et les porter à leur bouche , soit pour jouer , soit enfin pour prendre,connaissance par le toucher des ob- jets qui se trouvent auprès d'eux. Nous ne fini- rions pas si nous. voulions exposer les.diverses sor- tes d'actions qu'ils peuvent accomplir; il suffira de dire que, plus adroits que beau oup d’autres sin- ges ou mieux servis par leur intelligence. ils, ont dans leurs gestes de plus frappantes analogies avec lhomme. On leur apprend, comme nous l'avons vu pour celui qui vivait à Paris, l’an passé, à manger avec une cuillère , à boire avec un verre, à y tremper un biscuit ou un morceau de pain, Mais on ne pourrait, comme on ledit, les dresser à servir à table; leur conformation ne s’y prêtant pas, et d’ailleurs, comme disaitle capitaine qui avait ap- porté celui de Paris, leur gourmandise, y fàt-elle le seul obstacle , elle seule empêcherait d'obtenir un tel résultat. C’est plutôt au Chimpanzé que ceci s'applique; on a malheureusement mis sur le compte d’une même espèce ce qui se rapporte au Chimpanzé etfà l'Orang,et comme celui-ciest le plus connu de nom , on s’en est fait une idée com plétement fausse. L'intelligence des Orangs est dans certains cas vraiment digne de remarque, quoiqu’elle ait été beaucoup exagérée et que d’ailleurs la conforma- tion de ces animaux ainsi que celle des singes étant assez voisines de celle de l’homme, on soit en général fort porté à lui attribuer des actes qui ne sont en définitive qu’une conséquence de leur organisation ; quelques faits néanmoins doivent être cités, puisqu'ils indiquent chez les Orangs des sentimens dont on pourrait les croire dépour- vus. La mémoire et la reconnaissance qui ont ren- du le chien si célèbre, sont aussi le partage des Orangs. En voici une preuve fournie par celui qui est venu à Paris, et que M. de Blainville m'a communiquée. Après être passé des mains de son premier maître dans celle du gardien auquel le muséum l'avait confié, le jeune animal semblait avoir oublié celui-là; mais ayant pu le revoir, après quelques mois de séparation, ille regarde d’a- bord avec attention, puis s’élançcant dans ses bras, il témoigne par mille caresses, la joie qu’il éprouve de le retrouver. Ce singe avait coutume d’écouter “avec une véritable exactitude les injonctions de'son gardien, et les menaces de celui-ci suflisaient le plus souvent pour le faire obéir. Parfois néanmoins il fallait en venir à plus de sévérité, et le jeune ani- mal subissait avec résignation la correction qu'il avait méritée; il se mettait autant que possible dans un coin, et le visage caché dans ses mains, il avait em que ORAN & l'air d'un enfant aussi repentant de sa faute que désappointé par ce.qui en était la conséquence. I ,aimaitifort,la,société , et.pour, peu qu’on voulût bien jouer, avec-lui, le rouler à terre, le balancer, ou le laisser grimper quelque part, il s’inquiétait assez. peu si les personnes au,milieu desquelles il se trouyait lui étaient, familières ou non, et pen- dant tout le temps qu’on a pu l’étudier à bord du bâtiment qui l’a conduit en France, comme à Pa- ris , il s’est toujours montré ayec les mêmes dispo- sitions, A.la ménagerie de Paris, il vivait avec fa- miliarité avec les enfants de son gardien, qui formaient sa société habituelle. Ii avait pour eux tous les égards que leur faiblesse aurait pu atten- dre d’une personne raisonnable , et avec tous les enfants il montrait les mêmes dispositions bien- veillantes ; avec les personnes adultes il jouait avec moins de ménagement. Peu difficile sur le choix de la nourriture, il était devenu le commensal de son gardien, et mangait de tout comme lui et sa famille. Il aimait assez les choses sucrées, et lorsque certains mêts avaient besoin d’être mangés avec précaution, il savait s’en tirer parfaitement. Il prenait les uns après les au- tres les grains des grappes de raisin qu'où lui don- nait ; si c'était du pain avec des confitures, il imi- tait les enfans qui commencent parfois par celles-ci et font ensuite fi du premier. Un jour qu'on lui avait donné de la salade tropivinaigrée, nous l’avons vu, en présence de plusieurs autres personnes, éponger entre deux plis de la couverture sur la- quelle il reposait les feuilles trop acidulées, et les porter-ensuite à sa bouche ; il les mangeait après les avoir goütées de nouveau. Cet Orang qui a vécu six mois à Paris, et qui est figuré dans notre Atlas, pl. 428, d'après les beaux dessins de M. Wencer, était origi- naire de l’ile de Sumatra. M. de Blainville ayant eu connaissance par un de ses élèves, M. Marion de Procé, de son arrivée à Nantes, le fit acheter pour le Muséum de Paris. Voici quels renseigne- mens un journal publiait à son sujet : «Le capitaine Vanisghen, qui a lui-même amené son jeune Orang au Muséum, a bien voulu nous dire son histoire : elle intéressera certainement nos lecteurs. Il s’a- dressa pour avoir un Orang, à quelques chasseurs de l’île. de Sumatra. Ceux-ci, s'étant mis aussitôt en recherche, rencontrèrent une femelle portant son petit encore fort jeune. Cette femelle, poursui- vie avec ardeur, se réfugia sur un arbre dont toutes les branches furent successivement abattues par les chasseurs. Une seule branche restait encore, celle qui supporlait l'animal : celui-ci, se voyant cerné de toutes parts, allait s’élancer sur un arbre Voisin , lorsqu'un homme dela troupe lui coupa d'un coup de hache une des mains de devant. La mère saisit alors son petit avec la main qui lui restait; mais comme il lui fut dès-lors impossible de se soute- nir au milieu des arbres , elle ne tarda pas à tom- ber au pouvoir de ses aggresseurs. Elle fut alors emmenée ainsi que son petit, mais les fatigues du voyage et la chaleur extrême augmentèrent la gra- vité de sa blessure, et une dégénérescence gangré- à ORAN neuse Ja fit bientôt périr. Le petit survécut : son âge fut approximativement évalué à six semaines ; cet animal était entièrement nu, et ce ne fut que plus tard que les poils qui couvrent aujourd’hui son corps commencèrent à se développer. Geux du dos parurent d’abord, puis ceux du ventre et des parties inférieures. Néanmoins l'animal avait déjà fait ses dents incisives; les canines et les molaires, aujourd’hui au nombre de deux de chaque cÔlé et à chaque mâchoire, se montrèrent plus tard, mais sans occasioner aucun malaise appréciable. Le jeune Orang-outang fut nourrien partie avec de la bouil- lie qu'on était obligé de lui donner comme on la donne à un enfant ; il était très-faible et peu intel- ligent ; maintenant il est très-actif, doux de carac- tère et sensible aux caresses. Il affectionne surtout M. Vanisghen; mais il est familier avec tout le monde ; 1l prend la main, s’accroche aux jambes de ses visiteurs et monte jusque sur leurs épaules. C’est en lui donnant des soufllets et même des coups de corde que le capitaine le corrige quand il est trop turbulent ; il s’assied alors dans un coin, se cache la figure de ses bras et pleure parfois. Dans ce dernier cas, il porte ses mains sur les yeux comme pour les essuyer. » On n’avait jusqu'ici possédé en France que deux Orangs-outangs vivans ; ils n’y avaient vécu que peu de jours; ils étaient également jeunes, comme ceux de Camper, et tous les autres qu’on a vus en Europe. A la suite de ces renseignemens sur les jeunes Orangs-outangs, nous croyons convenable de pla- cer, sans les modifier en rien, ceux que M. Clarke- Abel a fournis sur un très-grand individu tué en 1825, à Sumatra, et qui esi sans doute l’âge adulte de l'espèce ordinaire, bien que plusieurs au- teurs aient été portés à en faire le type d’une es- pèce particulière. « L’équipage d’un canot sous le commandement de MM. Craygimann père et fils, officiers du brick Marie- Anne-Sophie, étant débarqué au lieu nommé Ramboom, près Touramand, dans la côte nord-est de l'ile de Sumatra, sur un canton bien cultivé qu'ombragent des arbres clairsemés , apercut un animal gigantesque de la race des singes. À l'ap- proche des hommes, cet animal descendit de l’ar- bre sur lequel il était perché ; mais quand il vit qu’on s’apprétait à l’attaquer,, il se réfugia sur un autre et rappela dans sa fuite l’aspect d’un homme de la plus grande taille, couvert de cheveux lui- sans qui paraissaient noirâtres , mais dont la dé- marche eût été chancelante, et qui, pour ne pas broncher, appuierait ses mains de temps à autre sur le sol où , en se servant d’un bâton, il cheminait alors assez doucement. Bientôt on jugea de son agilité et de sa force lorsqu'il fut parvenu sur une cime, d’où, s’élancant à l’aide des grosses bran- ches, il passait d’un arbre à l’autre aussi leste- ment que l’eût fait le plus petit et le plus vif des singes. Il eût été impossible de s’en rendre maître dans un bois touflu et serré ; car alors la rapidité d’un cheval au galop n’eût pas été plus considéra- ble que son allure. Ses mouvemens étaient si 376 2 EEE ORAN prompts, qu’on avait à peine le temps de l’ajuster. Ce n’est qu'après avoir abattu plusieurs arbres et en agissant de ruse, qu’on parvint à l’isolér, et alors il fut successivement frappé de cinq balles , dont une parut avoir pénétré dans les entrailles. Ses forces s’épuisèrent avec rapidité et semblèrent complétement éteintes, à la vue d’un vomissement copieux d’un sang noir. Néanmoins il se tenait toujours dans le feuillage. Quelle fut la surprise des chasseurs, lorsqu’après avoir forcé le dernier asile de cet Orang-outang, on le vit se relever avec vigueur, ct s’élancer sur d’autres arbres! Mais bientôt sa faiblesse le fit retomber presque mou- rant, et tout en lui annonçait qu’il allait exhaler le dernier soupir. Les marins se croyaient assurés de leur proie, lorsque ce malheureux animal re- cueillit ce qui lui restait de force et se mit en pos- ture de se défendre jusqu’à la dernière extrémité. Assailli à éoups de pique, sa vigueur et l'énergie de ses membres robustes ne se démentirent point; il brisa comme un fragile roseau la tige d’une pique qu'il avait saisie dans ses mains. Cet effort épuisa ce qui lui restait de vigueur, et, renonçant à une défense qui devenait inutile’, il prit alors l'expres- sion de la douleur suppliante. La manière piteuse avec laquelle il regardait les larges blessures dont il était couvert toucha tellement les chasseurs, qu’ils commencèrent à se reprocher l’acte barbare qu'ils commettaient sur une créature qui leur sem- blait presque humaine, non moins par la manière dont elle exprimait ses douleurs que par ses formes corporelles. Lorsque cet animal eut terminé son existence , les naturels, accourus autour des Eu- ropéens , contemplèrent sa figure avec un égal étonnement. Etendu sur le sol, il semblait avoir sept pieds anglais de hauteur (six pieds cinq pou- ces de France); mais quand il était debout, dé- passant de toule la tête l’homme le plus grand de l'équipage, on ne lui en aurait pas supposé moins de huit: le corps était fort bien proportionné, la poitrine Jarge et carrée, le bas de la taille mince ; les yeux étaient grands ; mais cependant petits pro- portionnellement à ceux de l’homme ; une barbe frisée , couleur de noisette, longue de trois pou- ces, ornait les lèvres et les joues , plutôt qu’elle ne défigurait ces parties; les bras étaient bien plus gros que les membres postérieurs ; les organes sexuels retirés se laissaient entrevoir; les dents parfaitement complètes et d’une grande blancheur annonçaient que cet individu n'était pas très-âgé ; on comptait quatre incisives à chaque mâ- choire, etc. ; les poils qui constituaient le pelage étaient partout doux et luisans. Ce qui surprenait le plus les assistans, était la tenacité de la vie qui avait Jong-temps résisté à tant de blessures. La force musculaire devait avoir été bien considéra- ble ; car l'irritabilité de la fibre se manifesta encore d’une manière très-frappante, lorsque ce cadavre ayant été transporté à bord et hissé pour être écorché, le scalpel produisit un mouvement ef- froyable de contraction même long-temps après la mort. Cette irritabilité fut telle lorsque l’on at- icignit les plans musculaires des gouttières verté- brales, D En La nt re ce To RE AIT TRES Ti Ge À Re ORAN 377 ORAN ee brales , que le capitaine Cornfoot en eut horreur, et que, dans la persuasion où il fut que ces mar- ques de sensibilité ne pouvaient avoir lieu sans de vives douleurs, il ordonna de ne pas continuer la dissection, qu’on n’eût séparé la tête du tronc. » Cet Orang-outang, comme dépaysé, devait avoir voyagé pendant assez long-temps avant d’être parvenu au lieu où il fut tué ; car il avait de la boue jusqu’au genou, et les habitans de cette par- tie de Sumatra n'avaient aucune idée d’avoir ja- mais vu un semblable animal. Les Malais qui peu- plent ces côtes ne s’enfoncent jamais dans les vas- tes et impénétrables forêts qui commencent à deux lieues de Ramboom, et ils ignoraient complétement qu’un tel animal y existât. Ils lui attribuèrent les cris singuliers qu'on avait entendus depuis quel- ques jours, et qui n’avaient aucune analogie avec ceux des animaux carnassiers qui viennent de temps à autre rôder la nuit autour de leurs de- meures. L'examen de la dépouille de cet Orang à permis à M. Clarke Abel d’en résumer les carac- tères de la manière suivante : le visage est ridé et complétement nu, si ce n'est au menton et au bas des joues, où se développe la barbe que les ma- rins de la #/arie- Anne-Sophie trouvèrent si bien placée et si belle; quelques cheveux d’un noir plombé tombent sur les tempes et sur les côtés de la tête; les cils touffus garnissent les paupières ; les oreilles sont petites , collées le long de la tête, et hautes à peine de dix-huit lignes ; elles ressem- bleraient parfaitement à celles de l’homme , si elles avaient un lobule ; la bouche, grande et projetée en avant, a des lèvres minces et étroites : la supé- rieure est recouverte par des espèces de mousta- ches très-longues et de la couleur de la face ; les ongles qui terminent les doigts sont robustes, convexes et très-noirs ; le pouce ne dépasse pas la première articulation du doigt indicateur , le pe- lage est généralement d’un brun rouge passant au brun foncé en quelques endroits, et au rouge vif en d’autres ; partout ce poil est très-long en dessus et surtout sur le dos, où il forme une ligne plus épaisse et plus fournie , etc. » La connaissance des diverses races ou espèces que l’on doit admettre parmi les Orangs-outangs, n'est pas encore définitivement établie, bien qu’on ait aujourd'hui sur ce sujet quelques données po- sitives dues surtout à la comparaison qu’il a été possible de faire de quelques crânes de ces ani- maux réunis dans nos musées. Après avoir confondu en une même espèce les Chimpanzés et les Orangs (c’est ce qu’ont fait tous les auteurs jusqu'à Linné exclusivement , mais en y comprenant Buffon), et avoir omis que ces singes dépourvus de queue et que l’on appelait indis- tinctement Pongos, Jockos, Orangs-outangs, etc., sont à la fois de d'Afrique occidentale, des îles de la Sonde et même du continent de l'Inde , on en vint à l'opinion que le Chimpanzé constitue une pre- mière espèce ( Simia troglodytes , Linn., voy. l’art. Cmaxzé ), et l’Orang-outang ou la race in- Lane une autre espèce, qui fut le Simia salyrus, Inn. TL 'VE 448° Livraison. Pendant quelque temps ce dernier, de même au reste que le Chimpanzé , ne fut connu que par son jeune âge, observé par plusieurs auteurs et dont P. Camper devait bientôt s'occuper avec le talent que caractérise ses travaux. Comme les jeu- nes Orangs diffèrent assez des adultes , il n’est pas étonnant que ces derniers étaient considérés, lors- qu'on les rencontra, comme des animaux d’une autre espèce; on fit même plus, on les regarda comme devant former un autre genre. En effet, Vurmb ayant décrit sous le nom de Pongo, parce qu'il le croyait être l'animal ainsi nommé par Buffon , un grand singe de Bornéo, M. E. Geoffroy se crut autorisé, en 1798 (Journal de Physique), à faire de ce prétendu Pongo un genre adopté depuis par presque tous les auteurs, et classé au- près des Cynocéphales à la fin des singes de l’an- cien monde, tandis que le groupe des Orangs com- mencait la série de ceux-ci. Nous avons dit plus haut quels étaient les caractères spécifiques assi- gnés au Pongo; voici ceux que MM. E. Geoffroy et G. Cuvicr lui donnent dans leur travail sur la clas- sification des singes comme le distinguant généri- quement : angle facial de 30 degrés ; queue nulle ; bras excessivement longs ; canines fortes ; crêtes sourcilières , sagittales et oecipitales fortement prononcées ; des sacs thyroïdiens au larynx ; des abajoues, point de callosités aux fesses ; 32 dents, En 1817, M. G. Cuvier fut conduit par l’inspec- tion d’un crâne d’Orang, envoyé de Calcutta par M. Wallich, et intermédiaire à ceux duPongo et des Orangs , à admettre que ces animaux sont peut- être deux âges d’une même espèce, ou au moins de deux espèces congénères. Tilesius et Rudolphi, cités par Guvier dans la seconde édition de son Règne animal, eurent aussi la même idée. Voici comment M. de Blainville rapportait et commen- tait celle de Cuvier lorsqu'elle fut émise devant l’Académie. « M. G: Cuvier, dans la séance du 9 février de l’Académie des sciences, a annoncé que comme nous ne connaissons encore l’Orang-outang roux, que dans son très-jeune âge, il se pourrait qu’à l'état adulte, son crâne que l’on regarde comme exempt de toutes crêtes surciilière et occipitale , en acquit peut-être d'aussi fortes que dans le Pongo ; ce qui l’a porté à penser ainsi, c’est la con naissance d'un crâne d'Orang-outang, envoyé de l'Inde par M. Wallich, mais dont on iguore au juste la patrie, et qui offre un museau et des cré- tes occipitales et surcillières assez prononcées, pour pouvoir être regardé comme intermédiaire à ceux de l’Orang roux et du Pongo. Ne se pourrait- il pas aussi qu'il y eût plusieurs espèces d'Orangs- outangs; c’est ce que paraît penser M. Cuvier. M. le docteur Leach avait en effet cru, qu'il y a un Orang-outang qui a constamment un ongle aux pouces des pieds , et un autre qui n’en a pas. C’est à Camper que nous devons le caractère donné comme spécifique de l’Orang roux de Bornéo, et qui consiste dans l’absence de l’ongle aux pouces de derrière ; et, en effet, sur huit individus qu'il eut l’occasion d’observer avec soin, sept (tous 48 qq me li SU de Er TES + ORAN femelles) n’en avaient aucun , el un seul (mâle), en $ : é ; offrait un petit à un:seal pied; d'après ce-que m'en.a dit M. Beach, unindividu actuellement vi- vant à Londres, et: que doit décrire M: Hall , dans son Histoire dela dernière ambassade à la Chine, n’en;a pas, non plus qu'un autre conservé dans la Collection du-collége royal des chirurgiens ; d au- tre part, l'individu femelle que M: F: Guvier a dé- critdans les Annales du Muséum , et donbla peau bourrée existe au Muséum d'histoire naturelle, à un ongle parfait à tous les pouces; il en est de même de celui dont M. Tilesius nous a donné la description dans ses produits d'histoire naturelle, recueillis dans l'expédition autour du monde de l'amiral Krusenstern, et il est certain que Wurmb, le-seul qui ait.observé ces animaux vivans dans leur patrie, et qui à décrit l'Orang-oulang roux et le Pongo sous le même nom générique d Orang- outang, en les distinguant seulement par les épi- ihètes de petit pour le premier, et de grand pour le second, dit positivement quetous les doigts sont pourvus d'ongles noirs, presque semblables à ceux de l’homme, sice n’est aux gros orteils oiuils sont beaucoup plus étroits et plns courts, ce qui pro- vient peut-être , ajoute-t-il, d'un usage pour quel- que effort. Or, comme on ne trouve aucune autre différence entre les individus qui ont un ongle aux pouces de derrière et ceux quin’en ont pas, il pa- raît que son absence est une sorte d anomalie HA moins qu’on aime mieux croire, qüe les individus mâles seuls en sont pourvus, où mieux que cet organe n’acquiert tout son développement qu avec l’âge: 4 Mais ce crâne intermédiaire à celui du Pongo ; ue prouverait-il pas aussi le rapprochement que nous avons constamment fait de ces deux animaux, ct-peut-être même l'opinion de M. Tilesius, qui pense que celui n'est qu'une:variété d'âge ou de séxe de celui-ci? c’est ce qui nous semble fort probable ; en effet ; la disproportion des membres, lat forme des mains.et des pieds:tont-à-fait sem- blables; l'ongle du pouce du pied de dernière est également plus courteet plus étroit ; le prolon- sement considérable du museau dans, le Pongo, peut être considéré comme dépendant.de l'âge, et par conséquent aussi, le grand développement des crêtes occipitales qui doivent donner insertion aux muscles extenseurs de la tête; dans l’un comme dans l’autre, il y a des sacs thyroïdiens considéra- bles et de même forme; la couleur rousse de l'Orang-Outang, n'est-elle pas aussi un passage à celle du brun presque noir, qu'offre le Pongo, et dépendant de l’âge, comme on en a eu dernièremst un-exemple remarquable dans l’Alouate noir, qui n’estévidemmentque l’âge plus avancé de l’Alouate roux? Enfin, le véritable Orang n’a été trouvé, comme le Pongo , que dans l’île de Bornéo, et les squelettes sont tout-à-fait semblables, (Blainville , Journ. de physique , t. 86, 1818. Depuis lors, quelques auteurs, et parmi eux, MM, Desmarest, Lesson (cours de mammalogie), ont continué à faire du Pongo un animal diffé- ‘ent, comme espèce et comme genre du Simia 378 0 EE ORAN satyrusy: mais cette opinion fut elle-même rempla- cée définitivement parcelle déjà émise que , sous le nom d'Orang, on confond plusieurs animaux d'espèces voisines et congénères , mais faciles né- anmoins«à distinguer «entre elles: Lés caractères tivés-par Leachides pouces postérieursret dedeurs ongles, caractères: dont: M: de Blainvilles avait montré l'insuffisance , furent néanmoinsabandon- nés; mais: on, eut égard.de préférence à ceux de la face qui est caronculée ou non, dela couleur du poil qui est rousse ou blanche , et.desla forme des orbites: qui sont tantôt ovalaires, tantôt, au contraire arrondis; MM. Harwoodet Geoffroy, ete., aperçurent les premiers ces ‘caractères, et. on adopta que: le Pongo de Wurmb , était un ani- mal congenère. de l'Orang-outang roux, mais d'espèce néanmoins différente. Quant à l’hon- neur d’avoir fait. le premier le rapprochement en- tre le Pongoet l'Orang-outang , on concevra que nul auteur, n’a le droit de le revendiquer, si l’on se rappelle que Wurmbs avait déjà dit que son Pougo n'était qu'un grand Orang-outang , comme le rédacteur du Journal de physique le fait remarquer, que Camper avaiteaussi admis ce rapprochement fort juste; c’est du moins ce que MM. E. Geoffroy et G. Cuvier nous apprennent dans leur mémoire sur les Orang-outangs:(Maga- sin encyclopédique.) , où ils disent , en cri- tiquant Ja classification de Buffon, à laquelle pourtant, ils ont eu recours depuis lors. « Outre ces anciens défauts , les espèces nouvellement dé- couvertes :onb produit d’autres exceptions. Le singe décrit-par la société:scientifique de Batavias sous le nom. de Pongo, dont ic squelette-se trouve dans la collection stathoudérienne (1), et a étéindi- qué par Camper, sous le nom de yrand Orang- outang ( dissertation sur l’Orang-outang), ne peut être rangé, que parmi les mandrills. Cepen- dant il manque de cette queue courte par laquelle Buffon. lescaractérise.:» M; Fischerdans son Synopsis mammalium donne au, singe: de Wurmb le nom de Simia Wurmbii, et réserve à l'Orang roux le.nom de 5. Satyrus, Le premier n’était donc alors connu qu'à l’état adulte , et celui-ci dans son jeune âge seulement, à moins qu'on ne considère; ce que ne fait pas néan- moins M. Fischer, le singe décrit par Abel comme un Orang roux adulte; M. Fischer l'appelle Simia Abelu. Dans son excellent travail sur les Orangs, (Trans. zool. soc., t.:1; p. 373, 1835.) M. Rich. Owen termine en admettant qu’une seule espèce. Le Pongo.est pour lui comme pour Tilesius ; Cuvier, etc:; le nom de l'adulte : « Pongo, a name for the adult, originally applied:to the Chimpanzee. » Le S. satyrus habite: seulement les îles de Java et de Sumatra. Pendant la même an- née. (novembre 1835), M. Temminck écrivait : Nous venons enfin d'obtenir la certitude de l’iden- (4). Ce squelette, qui esticelui de lindividu même qu'a dé- crit Vurmb, fait maintenant partie de la collection du Muséum de Paris, ORAN titérspécifiqué du Sémia satyras, avec le prétendu Pongo Wurmbii des catalogues. Plusieurs peaux d’'Orangs et quelques squelettes, hauts de quatre pieds et demi, obtenus récemment au musée des Pays-Bas, et faisant partie des objets rassemblés par M. Diard, à Bornéo , ne laissent plus aucun doute sur cette identité ; un autre sujet également adulte, envoyé de Sumatra, sert de preuve que ce quadrumane est propre à ces deux îles. Les détails nouveaux sur ce singulier animal, dont la jeune femelle seule est connue, paraîtront dans le second volume des Monographies de mammologic. (Temm. Coup d'œil sur la faune des îles dé Ja Sonde et de l'empire du Japon, p. 6). Le même auteur dit à la p. 8 : « L'Orang-outang , ou l'Homme des bois , notre Simia satyrus , vit à Sumatra et à Bornéo, mais ne se trouve pas à Java. On a ällégué erronément dans un Journal anglais , que l’Orang de Sumatra est différent de celui de Bornéo. » M. Temminck, ainsi que nous allons le voir ; et M. Owen , se trompent ainsi que ce dernier l’ad- metmaintenant, en croyant que le Pongo est l’a- dulte de l’Orang roux; c’est celui: d'une espèce voisine eb du même genre, et au lieu de dire que lOrang-outang de Sumatra est différent de celui de Bornéo , on doit reconnaître au contraire que l'Orang roux, $. sa!yrus, se trouve:dans chacune de cesîles , mais’ que Bornéo renferme en outre sun Orang (5. wrmbii) qui n’a point encore’été signalé à Sumatra, M: de Blainville (comptes rendus de l’Académie des sciences, 18 janvier 1856 ) vient de rendre cette proposition incontestable en faisant connaître le -crâne d’un Orang-outang adulte aussi robuste quecelui du Pongo , et qui ade même que celuides Jeunes S. satyrus , de nos collections , les orbites ovalaires et non arrondis comme le Pongo, S$. Wurmbii. Outre ces deux espèces, qu’il regarde come certaines, M. de Blainville en soupçonne une iroisième (S. W'allichü), dont on ne possé- derait que la seule tête envoyée à Calcutta par M:Wallich. Celle-ci ‘est-elle bien :du Bengale ? rien ne le-prouve quoiqu’élle-ait été envoyée ! de Galcuttaymais Fopinion de M. Geoffroy-qu’elle-est des iles de la Sonde , de: Java , où cependant'on s’accorde àne pas reconnaître d'Orang-outang, est moins probable encore. Cette: tête arses or- bites aypeu près circulaires , ce qui avait engagé M: Geoffroy :(Gours-dé mammifères } à larvegar- der Comme étant celle d’un jeune: Pongo , mais M. de Blainville remarque qu’elle s’en ‘éloigne d'une-manière top sensible pour qu’on admette que la différence tient seulement à Fâge, «En effet, dit ce savant (loc. cit. p.75 ) le ocräne - d’après l'inspection duquel G:: Cuvier a été -con- duit à penser que l'Orang-outangret le Pongo pourraient ne former qu'uneseule-espèce ,ndiffère notablement de ‘celui 1durmême âge ide l'Orang- outang , pour-se rapprocher: du Pongo. Les 1or- bites sont, à ‘peu! près ronds et propôrtionnelle- ment plus grands; les zygomatiques offrentau- dessous de leuriarticulation ; avec l’apophyse or- bitaire externe-du: frontal, une dilatation: assez 379 ORAN considérable *qui n'existe ni dans le Pongo ni dans l'Orang-outang : et comme ce crâne vient de Caleutia , il est à présumer qu’il existe sur le con- tinentune espèce particulière d'Orang. On peut également concevoir :que la grande espèce de singe décrite-par M. Abel , sous le nom d'Orang-outang de Sumatra, serait distincte--de l’'Orang roux et du Pongo , d'abord, par sa très- grande taille, qui est au moins de 6 à 7 pieds , et ensuite par la longueur proportionnelle beaucoup moindre des doigts, qui, chez ces derniers! ani- maux, sont véritablement de longs crochets. » D’a- près ces observations , on-pourra admettre:provi- soirement et dans le but-de-solliciter les recher- ches à ce sujet, que dans la idivision des Orangs- outangs proprement dits , existent les quatre es- pèces suivantes : 1°. L’Orang-outang proprement dit; l’Orang roux dans le jeune âge ; l'Orang à ponimettes lo- bifères chez le mâle adulte ;: de Sumatra et de Bornéo. 2°, L'Orang de Wallich, du continent Indien ; 3°. L’Orang d’Abel,;tde Sumatra ; 4°. Le Pongo;-de Bornéo. » M. de Blamville, ‘ayant depuis étudié FO- rang-outang de Sumatra , mort dernièrement: ‘au Muséum et qui est-le roux,:a entrepris sur les animaux de ce genrerun travail complet qui ma malheüreusement point encore paru , et dont nous regreltons de n'avoir pu nous servir. Remarquons ici quelamère du jeune Orang qui a vécu à Paris, était rousse commelui; ainsi qu'on peut s’en assurer par l'examen de la peau désséchée, qu'à rapportée le capitaine Vanhisgen, en.même temps que son individu vivant. Gette espèce ne-devient donc pas noire comme le Pongo.-M. Owen à ; au contraire, publié sur l'anatomie de-ces animaux, divers dé- tails qui rendent-plus complet -ce-que nous en avait appris; le beau travail de Gamper. M: Tiéde- mann arfait connaître avec détails , le cerveau des Orangs*outangs qu’il compare à celui-de l’homme. Depuis que sontmémoire et/quelques notices sur-la splanehmelogie ctila-myologie-des Orangs, -motices inséréesrdansrles Procedimgs of 200l:-soc. Bondon, ontrétéramisessautjour ;:M: Owen: a fait “connaître àlalsociété zoologique deLondres (25 oc- tobre 1856), quelques renseignemens!sur lesidiver- ses espèces du genre des Orangs, qui se rapprochent beaucoup de larmänièret de voir ‘dé M. de Blain- ville: Jene connais encore cette Communication , .que'par d'extrait qu'en a-publié le journal français l'institut (1837 :p209)."M Owen venait alors d'étudier trois crâmes d’'Orang-outang, deux ‘de -Bornéo etun deSumatra ainsi que la: peau-tde l'individwauquelibavaitsappartenu: Celui-ci est de lespèce:ordinaire letà demi rousse ; les deux autres diffèrent entre-eux d'une‘manière notable , l’un appartient px Aasmémie espèce :que le crâne de «Bornéo; déposé aucollégé des chirurgiens, qui est ucaractérisé par le plan“plüs oblique des narines, -et'diffère du $:7# anmbiis Ge serait donc, si je ime:me trompe ,an-annimal adulte du 18. »satyrus , -espèce à laquelle le-jeune singe. -décrit-par M. F. ORAN Cuvier et plusieurs autres de Sumatra, de Bornéo, appartiennent également ; il est donc analogue au crâne adulte que M. de Blainville avait recu de Sumatra. L'autre crâne, de Bornéo dont parle M. Owen , lui paraît distinct des Sénia Wurmbu et Abel, l'auteur le regarde comme indiquant une nouvelle espèce qu'il appelle 8. #orio. Nous n’en avons point encore recu la description ni la figure. (GERv.) ORANGE et ORANGER. Joy. Cirronnier. ORANGE, (c£ocr. ruys.) (Rivière d'Orange ou Gariep.) Elle prend sa source dans le versant occi- dental des monts Niewield qui font partie de la grande chaîne de montagnes qui commence vers le cap de Bonne-Espérance pour se prolonger jusque sous l’équateur ; elles ont recu les noms de Montagnes de neige, de Witteberg, de Bokkveld, de Camtrani, de Lupata. L’Orange, for- mée du Gariep noir et du Gariep jaune, coule d’abord du sud-est au nord-ouest pendant plus de 50 lieues; après ce trajet, elle traverse les monts Karrié; puis, suivant une direction géné- ralement occidentale, elle se jette dans l'océan Atlantique, vers les 15° de longitude, les 29° de latitude. Son cours a environ 270 lieues de long. Parmi ses afiluens sont le Boschiman, qui prend sa source à la jonction des monts de Cuivre et de Lupata, et le Lack, qui vient des monts Nie- weldt. (A: R.) ORBE. (porss.) Nom employé par les pêcheurs de nos côtes pour désigner les espèces du genre Diodore, qui ont la faculté de se gonfler comme des ballons en avalant de l'air, et en remplissant de ce fluide leur estomac ; lorsqu'ils sont ainsi gon- flés , ils culbutent, leur ventre prend le dessus , et ils flotient à la surface sans pouvoir se diriger ; mais c’est pour ces animaux un moyen de défense, parce que les épines qui garnissent leur peau sere- lèvent ainsi de toute part. Nous sommes déjà en- trés dans quelques détails sur ces poissons , à l’ar- ticle Dionore. Woy. ce mot. (Acpu. G.) ORBICULAIRE. (awar.) Qui a la forme arron- die, ou plutôt la forme d’un cercle. On désigne ainsi certains muscles à fibres circulaires , qui ta- pissent le pourtour de quelques unes des ouver- tures naturelles du corps; tels sont les muscles Or- biculaires des paupières , le muscle Orbiculaire des lèvres. (P. G.) ORBICULAIRES , Orbiculata. (crusr.) Tribu de l’ordre des Décapodes , famille des Brachyures, établie par Latrcille (Fam. nat, du Règn. anim.), et dont une partie formait, pour lui (Règn. anim.) la quatrième section de la famille des Brachyures. Dans le premier ouvrage que nous avons cité, La- treille a mieux circonscrit cette coupe, et en a éloigné quelques genres qui en faisaient partie dans son Règne animal; tels sont les genres Atélécycle et Thia, qu'il réunit à la tribu des Arqués. Les Pi- nothères sont placés à côté des Gécarcins, dans la famille des Quadrilatères, et les Hépates, qui -étaient placés près du genre Crabe , ont été rap- prochés des Corystes et des Leucoies dans la tribu des Orbiculaires, Mais dans son dernier ouvrage, 380 ORAN ou les Cours d'Entomologie, les Hépates ont été retirés de la tribu des Orbiculaires pour être placés dans celle des Christimanes ; maintenant cette tribu est ainsi réduite au genre Coryste et à celui de Leucosie de Fabricius, composant dans la mé- thode de M. Leach , une petite famille, celle des Leucosidées (Leucosidea). Le rétrécissement de la cavité buccale, la forme étroite, allongée et plus rétrécie vers l'extrémité supérieure du troisième article des pieds-mâchoires extérieurs ; souvent en- core la petitesse des yeux et des antennes latérales et le nombre de ligamens de la queue ,qui n’est que de quatre, dans les deux sexes, Voilà les prin- cipaux caractères qui distinguent celte tribu de ses congénères. (A. L.) ORBICULE, Orbicula. (wozz.) Genre créé par Lamarck et placé par lui dans les Acéphales pal- liobranches. Cuvier l’a placé dans ses mollusques Brachiopodes, et l’a caractérisé de la manière suivante : les Orbicules ont deux valves inégales , dont l’une ronde , conique , ressemble, quand on la voit seule, à une coquille de Patelle; l’autre est plate et fixée aux rochers. L'animal, ajoute ce grand naturaliste, a les bras ciliés et recourbés-en pointe comme ceux des Lingules. L’Orbicule se rencon- tre dans les mers du Nord, où elle se fixe aux ro- chers. Elle a d’abord été décrite sous le nom de Paticila anomala, parce que sa valve adhérente avait échappé à l'attention des observateurs. L'on en connaît plusieurs espèces. M. Owen nous a donné (Transaction of the zoo- logical society, vol. 1, deuxième partie, pl. 22°et 28). L’anatomie de l’une de ces espèces (l’O. la- mellosa, Broderip), en même temps que celle des Térébraiules et des Lingules, c’est-à-dire des deux autres genres qui constituent avec celui qui nous occupe la famille des Mollusques brachiopo- des. Le mémoire de M. Owen a ététraduit dans les Annales des sciences naturelles (2° série, année 1859; Zoologie , t. 3, pag. 52 , pl. 1 et 2). Nous allons en extraire ce qui suit. Les bords de la coquille (lO. lamellosa, Brod., atl., p.429, fig. 1) sont, dit M. Owen, égaux et d’une texture molle, les couches d’accroissement sont grandes,relativement aux dimensions dela coquille, très-irrégulières dans leur contour, et plutôt cor - nées que calcaires vers leur bord. La face interne de la coquille est lisse et polie. La valve aplatie est perforée par une fissure longitudinale, ayant près de troislignes delongsurune demi-ligne de large et placée au milieu d’une dépression ovalaire. Le pied ou l'organe d'adhésion traverse cette fissure , et s’élargit immédiatement après en un disque ou ventouse arrondie , qui remplit en entier cette dé- pression, et cache les bords de la fissure. Immé- diatement au devant de cette ouverture ; se trouve une lame longitudinale d’environ uneligne de long qui fait saillie à l’intérieur de la coquille dans une largeur d’environ une demi-ligne; plus loin on voit une ligne élevée et plus large , qui se conti- nue jusqu’à une distance de deux lignes, au bord antérieur de la valve. Tout autour de la circonfé- rence de la coquille on remarque des cils brillans A mn 2. Orbicules 2.0réosome 3. Orgues œcologiques 24 — LA L. Cuerin di Fils brisé ORBI qui avancent de deux à quatre lignes ; ils naissent tout autour du bord de chacun des lobes du man- | teau, elsont beaucoup plus longs que chez les Té- rébratuleset la Lingula anatina ; ils sont aussi plus longs que chez la Lingula Audebur dit, Brod. Lorsqu'on enlève avec précaution la valve non perforéc ; on découvre lemanteau vasculaire avec ses bords entiers ,.dans toute la circonférence. Les muscles et les viscères forment une masse ar- rondie, située dans la moitié postérieure de la coquille. On remarque d’abord les extrémités de deux muscles de forme oblongue, qui convergent antérieurement , et qui ont en dimension deux li- gnes sur une. Dans l’espace triangulaire compris entre ces muscles, se trouve le foie, dont la cou- leur est verdâtre et en arrière de ce viscère, l’o- vaire dont la teinte est grisâtre ; enfin à la partie postérieure du cercle , sont situées les extrémités de deux muscles plus petits; les quatre impres- sions pour l'insertion de ces muscles se voient sur la face externe de la valve coquillière. Lorsqu'on enlève la valve inférieure, on met à nu le lobe correspondant du manteau vasculaire , dont les bords sont également libres ; mais les vis- cères sont entièrement cachés par l'élargissement du disque ou pied de l'animal. Chaque lobe du manteau peut être reployé en arrière dans l’étendue de cinq lignes, et en avant dans une longueur d’une demi-ligne ; mais ils adhèrent trop fortement à la masse viscérale pour pouvoir en être séparés sans déchirure. Quand on les reploie de la sorte, on apercoit à leur face-in- terne un grand nombre de vaisseaux branchiaux. Sur le lobe du manteau, correspondant à la yalve non perforée, ces vaisseaux convergent bien évidemment des bords branchiaux vers quatre troncs vasculaires, beaucoup plus courts que chez les térébratules. Sur le lobe opposé ces vaisseaux ne forment , en se réunissant, que deux troncs. Dans chaque lobe du manteau les troncs prin- cipaux se réunissent et débouchent dans deux si- nus ou cœurs, situés près de deux membranes tendineuses qui circonviennent la masse viscérale et adhèrent fortement à ces mêmes lobes du man- teau. Les artères qui sortent de ces cœurs traver- sent obliquement cette membrane, et on peut les voir donnant des rameaux au foie, à l’oyaire. Dans lun des individus , je parvins à injecter, par l’un es ventricules , les vaisseaux de l’un des lobes du manteau; la solution de carmin employée à cet usage se répandit dans le sens opposé à celui de la circulation, jusque dans les ramuscules nombreux qui prenaient naissance de l’une de leurs grosses branches. En examinant cette pièce à l’aide d’une forte loupe, on voyait distinctement le long de chaque ironc vasculaire , une petite ligne non injectée qui me paraissait être les artères branchiales ; si elles . étaient des muscles rétracteurs du manteau, leur direction aurait été probablement plus droite vers la marge du manteau. Près de la base des cils, on trouve un grand nombre de ramuscules latéraux qui se détachent à angle droit du vaisseau dont ils 381 À ORBI naissent, et qui forment près de ce bord une chaine vasculaire ou vaisseau circulaire. Ces cils sont non seulement plus longs que chez les Térébratules, mais aussi plus serrés, et au mi- croscope, on voit qu'ils sont eux-mêmes garnis de petites soies, disposition qui leur donne pro- bablement la faculté d’exciter avec plus de force les courans respiratoires. Cette distribution abondante de vaisseaux, à la surface d’une membrane unie, nous offre un exem- pie du mode de structure le plus simple d’un or- gane respiratoire aquatique ou branchial, et, en même temps qu'elle prouve l'extrême aflinité qui existe entre les Brachiopodes et les Ascidies , elle présente une analogie remarquable avec la forme élémentaire des organes respiratoires aériens , telle qu’on la rencontre chez les Gastéropodes pul- monés, Le système musculaire des Orbicules diffère à quelques égards de celui des Térébratules; on y trouve huit muscles distincts, les bras labiaux non compris, les quatre muscles forts et épais, qui for- ment les paires antérieure et postérieure, déjà mentionnés, ne se croisent pas, mais passent un peu obliquement d’une valve à l’autre. Sur la valve inférieure ils sont fixés au bord de la saillie formée par la dépression ovalaire qui se remarque à la sur- face externe de la coquille. Quelques unes des f- bres de la grande paire antérieure traversent la fente de la valve perforée, et se répandent dans l'organe d'adhésion. Dans l’espace compris entre ces divers muscles on en trouve deux autres pai- res qui sont minces et divergentes ; ceux de la paire inférieure naissent de la partie antérieure de la membrane résistante qui entoure et protége les viscères au dessous de l'estomac, et entre dans les insertions des muscles antérieurs de la coquille ; de là ils montent en divergeant de chaque côté du canal alimentaire , et se fixent à la valve opposée en dehors des muscles postérieurs de la coquille. Les muscles de la paire inférieure proviennent du côté du cercle membraneux, et se rapprochent l’un de l’autre en passant sous les précédens, pour s'attacher à la valve perforée du côté interne des muscles postérieurs de la coquille. Il en résulte que, tandis que les grands muscles remplissent les fonctions plus importantes de protéger l'animal en fermant la coquille, les petits permettent l’en- trée de l’eau en faisant glisser le bord de l’une des valves sur celui de l’autre; ils sont disposés aussi de manière à comprimer les viscères. Les appendices labiaux ou bras ne sont guère mieux conformés pour saillir au dehors, que chez la Terebratula chitensis, les seules parties libres étant leur courte portion spirale; mais, par la texture plus musculaire de leur base ou tige, ils se rapprochent davantage de ce qui existe chez les Lingules. Ces deux appendices sont réunis par leur tige au dessous de la bouche, et y forment une portion basilaire commune ; transversale, semi- lunaire, frangée et convexe antérieurement , qui est fixée à la partie antérieure de la ceinture ten- dineuse des viscères. Sur les côtés de celte por- ————_———————————— ———————…——…— —.————————————— ——————_ ORBI 382 ORBI tion basilaire , les-bras sevecourbent brusquement sur eux-mêmesrvors lashbouche ;tautdeseus et'au devant-de laquelle leursportion terminale décrit un tour de :spiretet demi. Les parties “ainsi recour- bées adhèrent intimement l’une à l'autre etme sont pas libres comme chez les Lingules en se contrac- tant de l'angle de flexion vers la bouche ; elles doi- vent nécessairement s’épaissir, et, de la sorte, presser contre la coquille et l'ouvrir un peu. Lors- qu'on fend la portion basilaire’des bras, ‘on y trouve de chaque côté une cavité cireulaire bien définie qui commence près de la ligne médiane dans la portion transversale au dessous de la bou- che, et se continue-dans l'extrémité spirale, Jai injecté ces canaux; mais je n'ai pu y découvrir aucune connexion ‘avec le système vasculaire ,'et aucune portion de l'injection ne pénètre dans les filamens composant les franges. Le séjour prolongé des animaux dans l'alcool ; rendit: le déroulement des tentacules ou bras impossible, quelle que fût la force que j'employai pour le tenter ; mais cepen- dant je crois que ces canaux servent à déterminer la prostration de l'extrémité libre de ces organes à l’aide de leur distension ; opérée par un liquide qui y serait poussé de’dedans au dehors , genre de mouvement dont nous trouvons ‘des exemples dans les tissus érectiles d'animaux plus élevés dans la série zoologique. Les filamens branchiaux ; vus à la loupe ; pré- sentent une forme cylindrique et une surface lisse ; ils sont transparens et d’une texture plus muscu- laire que chez le 7. chilensis ilssont aussi plus épais et plus courbés ;r leur: base est couverte du côté interne da bras par un petit repli membra- neux. La bouche consiste-en unipetitorificé froncé et se voit mieux lorsqu'on enlève la basé transversale “des bras. :«L/æœsophage ‘traverse obliquement l’enveloppe tendineuse -des viscères, en’se ‘dirigeant vers la valve supérieure après avoir passé'entre les mus- cles antérieurs de la coquille ;ilse dilate un peu et constitue l'estomac: qui est entouré par le’ foie: et est moins grand que dans les térébratules ; l’intes- tin se continue en ligne droite jusqu’à l'extrémité opposée de la cavité viscérale, et'Jà se contracte de nouveau ; puis se -courbebrusquement ,etpasse en décrivant une petite-eourbure sigmoïde jusqu’au milieu du côté droit dela cemture viseérale, qu'il ‘traverse obliquement ; ‘enfin il se términe‘entre les lobes du-manteau , à environ une demi-ligne au-dessous de la courbure du bras. Le foie est -d’une-belle: couleur verte et consiste en une agré- #ation äntime de follicules allongés ; qui commu- miquent. avec l'estomac par des orifices nombreux. Il n'y a au devant du foic-aucunerglandelanalégue aux glandes salivaires ; chez les Térébratules yonne découvre non plus aucune glande; et:»sous cerrap- port ,.0es- mollusques! ressemblent auxbivalves or- dinaires ;:«comme-chez-celles:ci , la bouchetestidé- pourvue -de parties dures-servant à saisir. où à di- viser les alimens ;et;par conséquent, ne nécessite pas la présence d’un -apparéil/salivaire, Les parois | de l'estomac sont épaisses el pulpeuses et paräis sent glandutaires. Toute la partie de la cavité viscérale qui est si- tuée en arrière du foie, et qui n’est pas occupée par les muscles ou par les vaisseaux, est remplie par des masses verdâtres d'œufs. On ne pouvait dis- tinguer des granules dans ces masses, mais entre les membranes qui entourent les viscères, c'était facile de reconnaître des œufs d’une teinte plus brune. Je suis porté à croire que ces derniers étaient en route pour gagner les lobes du manteau, où on ‘en trouverait probablement chez des indivi- dus plus âgés. Poli a’très-bien figuré les œufs de la cranta personata , suivant le trajet des vaisseaux branchiaux ,-et les obscurcissant ; À raison de cette circonstance , il appelle ceux-ci les ovaires , et fait observer qu’ils ornent très-agréablement le man- teau (testacea utriusque Siciliæ, vol. 11, pl. XXV, fig. 4). “Malgré tous mes soins , il me fut impossible de découvrir le système nerveux chez les Térébratu- les. Mais dans une Orbicule que je disséquai avec célte intention , je réussis à trouver sur les côtés dé Pœsophage vers Ja valve perforée, deux petits ganglions . desquels partaient deux filamens qui ac- compagnent ce canal à travers l'enveloppe mem- ‘braneuse! des viscères , et s’écartent aussitôt après pour passer en dehors des muscles antérieurs de la coquille en accompagnant les artères jusque vers le cœur, au-delà duquel je ne pus les pour- suivre. ‘Je ‘puis affirmer qu'il n’existe ici, ni de Pun ni de l'autre côté des :viscères , aucun cordon ganglionnaire longitudinal, analogue au système nerveux des Cirrhipèdes. Du côté opposé de l’œso- “phage ;-se trouve un-seul petit ganglion , mais sur un‘niveau inférieur à celui occupé par les précé- ‘dens ; Je-soupconne cependant que celurct est le ganglion cérébral, et je-crois qu’il envoie des nerfs aux extrémités couronnées des tentacules, près de -la base desquels il est lui même situé. Nous citerons encore-parmi les espèces connues d’Orbicules, L'O. ne Norwéce , O. norwegica , Lamk. ; Pa- “téila anmomala ; Gmel. Coquille radiée à sa surface ‘convexe, couleur ‘brunâtre. Mers dé Norwége et -d'Ecosse. O. uisse , O. levis , Sowerby! Plus petite que la ‘précédenteet lisse. Gôtes d'Afrique ? Les'espèces’sutvantes’sont fossiles, O. mRerxissÉE, 10; cancellata , Sow, ; Valve su- périeure’élégammentet fmement treïllissée par des stries räyonnantes , coupées par des: stries régü- “lières d’aceroissement ; elle est aplatie et moins régulière que les espèces vivantes. O.rériéone, O: réflexa. Sow.; hsse; plus épaisse que: la précédente tellyptique , plus aiguë posté- ‘rieurement; valve-supérieure, convexe, à'sommet ‘submarginal etmon marginal, comme celui de l'O. cancellata ; Ja valve mférieure’est plane ; le som- met non central ; les bords sont infléchis. ? (VM: ) ORBICULINE, Orbiculina ( mois. ). Genre de Multiloculaires microscopiques placé par Lamarck D RE RÉ EE ee EU ORBI 389 ORBI RS qui en est le fondateur; dans: sa famille des cris- tacées, Depuis; Mi d'Orbigny l’a mis ainsi que toutes les coquilles multiloculaires, dont les loges en renferment d’autres plus petites dans: les ento- mostèques. Voici les caractères de ce genre Orbi- culine. Goquille, discoïdale tranchante, à spire ex- ceutrique.et, visible. des deux côtés ; loges telles que nousivenons,delles décrire, et à bord termina! percé d’un,grand nombre de pores placés longitu- dinalement, M. d'Orbigny nedécrit que l'espèce suivante ; ORBIGULINE NUMISUALE, O, numisnalis, Lamk. O..angulata,, id, IL considère celle-ci comme Ja jeune. O.uncinatu, id, L’adulte, suivant le même observateur, Vautilus ; Orbiculus, Angulatus, Auduncus. Fichtel. et Moll. Cette espèce unique vil aux Antilles et aux Mariannes. (V.M) ORBITE. (asrr.) Tout corps destiné à rou- ler dans l’espace, est obligé de: subirl’action de forces variées dans leur nature, et qui cherchent à lui imprimer une.direction différente : ces efforts simultanés, se résument suivant les principes de la statique , en une,résultante unique qui-détermine d'une manière fixe.et invariable la route que:sui- vra le, corps,en question. Et comme-les mêmes conditions, se représentent toujours, et qu'aucune nouvelle force ne. vient changer l’équilibre établi, ouconçoit parfaitement que les mêmes phénomè- nes se renouvelleront sans cesse, et que la nature du,chemin suivi sera toujours identique. C'est pré- cisément cette route, ce chemin suivi parle corps dans l'espace, que l’on a nommé son Orbite: Ainsi donc, chaque corps mis en mouvement dans l’es- pace, trace une Orbite indiquée par Ja ligne que décrit, dans celte évolution, le centre du corps lui-même. ILest facile de comprendre que les corps qui roulent dans l’espace étant de matière différente , et. les forces qui les mouvent, n’agissant pas éga- lement,sur. chacun, d'eux, les Orbites doivent varier dans leur.forme et leurs dimensions. Ainsi j dans, notre,.univers, les deux forces principales dont, chaque:corps doit nécessairement subir l’ac- Lion, sont la, force d'attraction exercée par le so- leil, commeicentre,, et la force d'impulsion impri- mée à chaque,corps qui fait partie du système. Or, ces,deux forces ne,sont pas de même valeur pour tous les corps: la force d'attraction, par exemple, sera plus puissante pour tel corps placé près du soleil que pour tel,autre placé loin. du centre d’ac- tion ; la force d'impulsion ne sera pas la même non plus pour ,un,corps d’une grande densité el pour un corps presque semblable, au liége. Aussi verrons-nous, les dimensions des Orbites varier . d'une manière remarquable. Pour donner à nos lecteurs les moyens de se pénétrer de ce sujet, nous leur indiquerons ici, pourexemple , les différentes modifications remar- quées dans les Orbites des planètes inférieures , et les conséquences qui en découlent. Nes lecteurs savent déjà.comment est établi notre système pla- nétaire. Le Soleil occupe le centre; à l’entour vien- nent se grouper successivement Mercure, Vénus, la Terre, Mars, Vesta, Junon , Cérès, Pallas , Jus piter, Saturne et Uranus. L'espace occupé par ce système ainsi disposé, est assez étendw, paisque Mercure, la plus rapprochée des planètes, est à 15,600,0001licues da Soleil, tandis que Uranus ; lüplus éloignée, est:1à 666,400,000 lieues du méême-centre Au surplus, pour se faire une idée plus matérielle de’ce vaste système, on peut se. re- présenter sur une plaine bien unie, un globe de deux pieds de:diamètre, qui sera l'image du so- leil ; Mercure, alors, sera un grain de moutarde, situé à 82 pieds du gros globe: Vénus deviendra un pois distant de 144 pieds; la Terre, un autre pois un peu plus-volumineux à une distance de‘ 205 pieds; Mars une grosse tête d'épingle, à 328 pieds; Vesta, Junon:, Gérès ét Pallas, seront re- présentés par des grains de sable’à une distance de 5 à 600 pieds; Jupiter sera une orange demoyenne grosseur, placée à: 1066 pieds ; Saturne ; une orange plus petite, à 2050 pieds; Uranus, enfin, une: grosse. cerise, distante: de :40:8 pieds. Cette disposition, nous l’espérons, aura fait compren- dre plus facilement:à nos lecteurs les rapports de distance des-planètes entre elles. Nous pouvons donc maintenant aborder la question des Orbites. Parmi.les planètes ; il enest qui accomplissent leur révolution sidérale. commerde véritables sa- tellites du soleil ; ces planètes, quisont d/ercure et Vénus, ont été dénommées planètes inférieures. Si un observateur: attentif cherchait à représenter sur une surface plane la marche dans le ciel , il au- rait une ligne courbe fort irrégulière, sur laquelle la planète:, tantôt s'avancerait avec vitesse, tantôt resterait stationnaire, tantôt, enfin, serait rétro- grade. Cette singulière marche s'explique facile- ment lorsqu'on pense que l'observateur est-placé sur Ja Terre, qui elle-même tourne autour du So- leil, d'un mouvement moins prompt que les deux planètes en question ; qui sont placées entre la Terre et le Soleil. IL suit deces diverses positions, et de ces différences de mouvement, des effets d’optiquesqui. font croire à ces irrégularités de marche que nous: indiquions tout à l'heure. Mais le calcul rend:hientôt raison de tout cela, et nous montre que Mercure et Vénus s’avancent toujours d’une manière fort convenable , et font leur révo- lution autour du Soleil, sans qu’on ait aucun re- proche à leur faire sur leur manière d’agir. En calculant successivement leurs différentes élonga- tions ou distances au Soleil, on a remarqué qu’elles n'étaient pas toujours de même valeur. Il en est résulté cette conviction que leurs Orbites n'étaient pas circulaires, mais bien elliptiques. Mercure met 87 jours 23 heures 15 minutes 43 secondes à faire sa révolution sidérale ; Vénus, plus éloi- gnée. du Soleil , met plus de temps : elle en à pour 224 jours 16 heures 49 minutes 8 secondes. Mais que nos lecteurs se rappellent bien ici que nous parlons des révolutions sidérales , etnon des révo- lutions synodiques. Gette dernière espèce de révo- lution , qui , comme nous l’avons déjà dit en par- lant. de la Lune, se rapporte au retour apparent des planètes à leurs élongalions orientale et occi- ORBI 584 ORCA dentale, donne d’autres chiffres. Ainsi , il ne faut pas moins de 116 jours pour que Mercure nous apparaisse dans son plus grand éclat, comme étoile du soir, et Vénus met près de 584 jours, pour acquérir cette même position. La vitesse de la course de Mercure surson orbite,est de 176,059,090 mètres à l'heure, et celle de Vénus est de 128,831,740 mètres. Nous ne pouvons abandon- ner Mercure et Vénus sans indiquer à nos lecteurs qu’elles ont des phases comme la Lune. Leurs po- sitions entre le Soleil et la Terre fait comprendre parfaitement qu’elles doivent être successivement en conjonction, en opposition, qu'elles ne peu- vent renvoyer à la Terre que les rayons solaires qui éclairent la partie de leurs corps opaques tour- nées vers nous. C’est un phénomène qui ne peut se produire que pour Mercure et Vénus, planètes inférieures , placées dans le système solaire, entre la Terre et le Soleil, et non point au-delà de la Terre, comme les autres planètes. Nous en avons dit assez pour faire comprendre à nos lecteurs ce que c’est qu’une Orbite. Afin d'éviter des répétitions , toujours trop nombreu- ses dans un dictionnaire , nous renvoyons nos lec- teurs à l’article PLankres, où le sujet se trouvera naturellement traité dans son entier. Ils ont déjà pu s’enquérir exactement, à l’article Lune, de toutes les parties constitutives de l’Orbite de ce satellite de la Terre; plus loin , ils trouveront tous les renseignemens les plus exacts sur les Orbites des planètes et de leurs satellites. (CG. d.) ORBITE,. (anar.) On désigne sous le nom d’Or- bites deux cavités situées à la partie supérieure de la face , destinées à loger les yeux et leurs parties accessoires. Un grand nombre d’os du crâne et de la face, entrent dans leur composition. Voyez Saur- LETTE., 4. (A. D.) ORBITELES, Orbitelæ. (aracun.) C’est une tribu de l’ordre des Pulmonaires, de la famille des Aranéides, de la section des Dipneumones, qui a été établie par Latreille, et qui correspond entièrement à la quatrième section des araignées Fileuses (Règn. anim.) , en comprenant les arai- gnées Tendeuses de plusieurs auteurs. Ces Aranéi- des ont, comme les Inéquitèles, les crochets des mandibules repliés en travers, le long de leur côté interne ; les filières extérieures , presque coniques, peu saillantes, convergentes et disposées en ro- seltes , et les pieds grêles ; mais elles en diffèrent par les mâchoires qui sont droites et sensiblement plus larges à leur extrémité. La première paire de pieds, et la seconde ensuite, sont toujours les plus longues, Les yeux sont au nombre de huit et dis- posés ainsi : quatre au milieu formant un quadri- latère , et deux de chaque côté. Ces araignées se rapprochent des Inéquitèles par la grandeur, la mollesse , la variété dans les couleurs de l'abdomen et par la courte durée de leur vie ; mais elles font des toiles en réseau régulier , composé de cercles concentriques croisés par des rayons droits, se rendant du centre à la circonftrence. Quelques unes se cachent dans une cavité ou dans une loge qu'elles se sont construite près du bord de la toile, | qui est tantôt horizontale, tantôt perpendiculaire. Leurs œufs sont agglutinés, très-nombreux, et renfermés dans un cocon volumineux. D’après une observation communiquée à Latreille par le cé- lèbre astronome M. Arago, les fils qui soutiene nent la toile de ces araignées peuvent s’allonger environ du cinquième de leur longueur, et on s’en sert pour les divisions du micromètre. Une espèce d'Épeire , genre appärtenant à cette tribu, sert comme d’aliment savoureux aux naturels de la Nouvelle-liollande et de quelques îles. de la mer du Sud qui les mangent à défaut d’autre nou- riture. Cette tribu depuis les nombreux travaux de M. Walckenaër sur la famille des Aranéides, renferme maintenant cinq genres, qui sont : Linvpuie, Uronore , TÉTRAGNATHE, EPEirE et Zozis. V. ces mots. (H. T..) ORBULITE. (ross.) Lamarck a donné ce nom à un Gri qui ne diffère des Ammonites que parce que le dernier tour de la coquille enveloppe tous les autres et est par conséquent le seul visible. (V. M.) ORCANETTE. (Bor. PHAN.) Sous ce nom les au- teurs désignent ordinairement cinq plantes appar- tenant à des genres de la famille des Borraginées, très-distincts les uns des autres, sur lesquels il importe de nous arrêter pour rendre compte des propriétés tinctoriales que l'industrie peut leur demander et pour faire cesser le désordre de la no- menclature vulgaire à leur égard. I — La véritable Orcanette s'obtient de la ra- cine de la BucLosse-TEIGNANTE, Anchusa tinctoria et GRÉMIL DES TEINTURIERS, Lithospermum tincto- rium. La première de ces deux plantes indigènes est vivace , rude, presque laineuse ; elle croît dans les cantons sablonneux de nos départemens méri- dionaux, où elle s’élève seulement à la hauteur de vingt-deux à trente centimètres. Les feuilles lan- céolées-linéaires qui garnissent sa tige faible , her- bacée et un peu couchée, sont d’un vert blanchä- tre. Les fleurs bleues, variant du pourpre au blanc, répandent de juin à tout le mois d’octo- bre , une odeur assez désagréable et forment des épis unilatéraux, roulés, placés à l’extrémité des tiges et des rameaux. Leurs étamines ne dépassent point le centre de la corolle. C’est de l'enveloppe corticale de la racine, rameuse, dure, couleur de pourpre très-foncée, sans odeur, que l’on re- tire une jolie couleur vermeille » peu tenace , dont on ne fait usage que pour la teinture du petit teint; quand on veut une couleur plus solide; il faut re- courir au Safran bâtard, Carthamus linctorius, où bien à des végétaux exotiques , tels que le Brésil- let, Cæsalpinia vesicaria, le raisin d'Amérique , Phytolacca decandra, etc. Les confiseurs les dis- tillateurs , et jusques aux cuisiniers se servent de la couleur de la Buglosse-teignante pour varier l'aspect de leurs divers produits. Les pharmaciens la font entrer dans les médicamens dont ils ont besoin de masquer l'aspect désagréable, et sur- tout pour colorer les corps gras el les huiles, Lorsqu'on mâche cette race, elle imprime à la salive une teinte rouge foncé ; infusée et versée sur le papier, elle le rend rouge violet. Il. - Le ORCH 389 ORCH ro, I. — Le principé colorant de la seconde plante pommée, le Grémil des teinturiers, réside égale- ment dans la portion corticale de la racine. J'ajou- terai à ce que j'ai dit plus haut de cette plante (voy. tom. IIT, pag. 497), que le principe coio- rant est d’un blanc rouge, et que, retiré au moyen de l’éther hydratique, il est tellement foncé qu'il araît brun. On préfère l'obtenir par sa solution dans l'alcool ou dans un corps gras liquéfié. Le rouge imprimé par ce dernier ne cède point à l’âc- tion de l’eau ni au frottement. Si l’on fait bouil- lir la solution alcoolique, mêlée préalablement avec une petite quantité d’eau, la couleur passe de suite au violet; si l’ébullition est soutenue durant un temps suflisant, la liqueur devient tout-à-fait bleue par la concentration; le résidu qu'elle laisse est noir , il colore l'alcool et l’éther en lilas, les huiles en beau bleu, les acides en vert. La po- tasse, la soude, la baryte, la strontiane et la chaux, forment avec la racine du Grémil des tein- turiers diverses combinaisons bleues. C'était l'Orcanette , obtenue de l’une ou de l’au- tre de ces deux plantes, qui jouissait chez les matrones de l'antiquité, principalement chez les Grecques et les Romaines, des prérogatives de rappeler sur leurs joues décolorées par l’âge, la maladie ou les jouissances trop indiscrètement ré- pétées , le tendre incarnat de la jeunesse et de la beauté. Nos coquettes du jour négligent cette res- source innocente, non pas qu’elles n’en aient be- soin, mais elles aiment mieux recourir aux dro- gues toujours nuisibles que leur vendent très-chè- rement de prétendus chimistes, sans se douter qu'elles sont le jouet de cruelles déceptions et qu’elles se préparent des pertes irréparables. Pour employer la racine colorante de l’une ou de l’autre de ces deux plantes, il suffit de la né- toyer, de la mettre à sécher; on la fait ensuite infuser dans de l’eau ou dans de l'alcool : ce der- nier produit une couleur plus délicate et en même temps plus durable. ill. — Une autre sorte d'Orcanette est fournie par l'OxosuE viPÉRINE, Onosma echioides, L,. Comme chez les plantes précédentes, sa racine est recouverte d'une enveloppe rouge, qui sert de même à la teinture; on l’arrache durant l'hiver, arce qu’elle est alors plus colorée; on choisit les petites de préférence aux grosses. Autrefois on en faisait une plus grande consommation qu’aujour- d’hui ; l'industrie néglige trop les productions de notre sol ; elle veut tout de l'étranger, qui absorbe ses bénéfices, sans penser à la patrie, qui seule peut la soutenir et la rendre florissante. Nulle part l'Onosme vipérine n’est cultivée ; elle vit spontanée aux lieux les plus arides et sur les montagnes les plus sèches, exposées au midi. Ses fleurs jaunä- tres, terminales , distribuées sur deux ou trois épis légèrement contournés, s’'épanouissent au mois de mai. Pallas nous apprend qu’elle pullule en Sibérie et sur les bords de la mer Caspienne , où elle est recueillie soigneusement pour la tein- ture des étoffes communes. Les jeunes filles des Baschkirs et des Kirghiz s’en servent, unie à LOVE une huile fine , pour réveiller l'éclat de leur teint fatigué par les travaux qui leur sont imposés. Une charmante espèce du même genre, l’OrcA- NETTE GIGANTESQUE , Onosma gigantea , Lamarck, originaire du Levant , où elle a été découverte par André Michaux, et par lui répandue dans nos jardins de botanique, est très-recherchée dans sa patrie, où l’on fait usage de sa racine pour teindre les étoiles. Sa tige est haute d’un mètre à un mètre demi, divisée dès sa base en rameaux épars, garnis de feuilles oblongues, lancéolées, rétrécies en pé- tiole à leur naissance, surtout les inférieures, char- gées de poils blancs qui les rendent rudes au tou- cher, et de fleurs jaunes, pendantes, formant dans leur ensemble une grande et belle panicule, IV. — Enfin on appelle OrcaNeTTE À vessie , la Lycopside vésiculaire, /ycopsis vesicaria, L., que Desfontaines change maladroitement, dans sa Flore atlantique , en Æchioides viclacea. Gette plante an- nuelle, commune dans les moissons et les champs cultivés de l'Europe méridionale , étale en juin et juillet ses épis feuillés et terminaux , de fleurs bleues ou rougeâtres, qui sont regardées comme pectorales et légèrement sudorifiques. Je ne sache point que la racine soit employée dans les arts. (T. ». B.) ORCHEÉSIE , Orchesia. (1xs. ) Genre de l’ordre des Coléoptères , section des Hétéromères , famille des Taxicornes, tribu des Crassicornes , établi par Latreille, et ayant pour caractères : antennes terminées par une massue de trois articles ; dernier article des palpes maxillaires fortement en hache ; jambes postérieures ayant deux longues épines à leur extrémité, avec leur tarse beaucoup plus long et composé d'articles presque cylindriques, les tarses des quatre pattes antérieures beaucoup plus courts, et ayant le pénultième article échancré au milieu , et comme bilobé. Ce genre a été confondu par Illiger et Paykul avec les Hallomènes ; Fabri- cius l’a placé dans son genre Dircæa ; enfin La- treille l’avait d’abord réuni aux Anaspes de Geof- froy; mais il en diffère en ce que la tête n’est point distincte du corselet par un étranglement en forme de cou. Les Léiodes, Tératomes et Eustro- phes, s’en distinguent parce que le pénultième ar- ticle de leurs tarses antérieurs et intermédiaires n’est pas échancré antérieurement, el par l’ab- sence des deux longues épines des pattes postérieu- res. Les Serropalpes en sont bien distincts par les antennes et les palpes. IL en est de même des Hallomènes, avec lesquels on avait confondu le genre qui nous occupe. Les Orchésies ont le corps allongé, rétréci antérieurement et postérieure- ment ; leur tête est petite, inclinée, avec les yeux allongés ; les antennes sont composées de onze ar- ticles, dont le premier long, fusiforme; les sept suivans plus courts, presque égaux entre eux , et allant un peu en augmentant de largeur jusqu’au neuvième, qui est plus grand; le dixième est encore plus large, et enfin le dernier est beaucoup plus long, en forme de cône aplati, dont la base est appliquée sur l’article précédent ; ce sont ces trois derniers articles qui forment la massuc. Ces an- 449° Livnarson. 49 EEE 386 ORCH ORCH a] ——_—_—————————"—————_———…—…—…"…"—…— "————.’ …"….…"…"…"…"…"…"’…’….….…..….…"’…’……...……….…"….…""_— …"…"…"…"…"…"……—_…_….….…"—_…_.—…_… —…—— tennes sont insérées à nu au devant des yeux ; le | labre est saillant; les mandibules sont triangulai- -res, allongées, peu courbées et bifides leur ex- trémité ; les mâchoires sont terminées par doux petits lobes membraneux'et velus ; elles portent un palpe de quatre articles , dont le: premier est très petit, le second plus grand, triangulaire , dilaté en forme.de dent de scie au côté interne ; le troi- sième plus large, également dilaté intérieurement , mais plus court que le précédent ; enfin le dernier presque aussi grand que les trois premiers ensem - ble , en forme de triangle , dont le plus grand côté est le côté interne ; la lèvre mférieure est petite , échancrée ; les palpes labiaux sont filiformes ; le corselet est presque demi circulaire , sans rebords ; l’écusson ‘est très-petit ; les élytres sont étroites , terminées en pointe; les pattes sont grêles; les quatre antérieures paraissent plus courtes que les postérieures , parce que leurs tarses sont à peu près de la longueur de la jambe , quoique composés de cinq articles ; ces articles sont presque égaux ; les trois premiers sont entiers , un peu aplatis ; le qua- trième est un peu plus large , échancré antérieu- rément; enfin, le dernier s’insère sur le dos du précédent , et se termine par deux crochets cour- bés ; les tarses postérieurs ont plus de deux fois la longueur de la jambe ; ils sont composés de quatre articles cylindriques , dont le premier est presque aussi long que les trois autres ensemble , et dont le dernier est terminé par deux crochets recourbés ; la base des jambes postérieures est armée de deux longues épines aplaties , dentelées sur leurs deux tranchans , et qui doivent servir à l’insecte pour exécuter les sauts qu’il fait quand on l’inquiète, La larve de l'Orchésie luisante vit dans les bo- lets; on la trouve en grande quantité vers l’au- tomne ; elle est longue de plus d’une ligne, d’un ‘rose clair très-pur, etcomposée de douze anneaux, la tête non comprise; cette tête est assez grande , d’une ‘consistance plus ferme que le rèste da corps , et armée de deux mandibuies cornées , bi- fides , de deux mâchoires portant chacune un pe- tit palpe de trois articles distincts, et d’une très- petite lèvre inférieure ‘ou languette sur laquelle on voit les vestiges de deux très-petits palpes ; les trois premiers anneaux, qui correspondent au thorax -de l’insecte parfait, portent chacun une paire de pattes de cinq articles , terminées par une pointe un peu cornée ; les autrés anneaux sont simples , munis de quelques poils épars ; la chrysalide pré- sente toutes les parties de l’insecte parfait ; la tête paraît en dessous ; elle est entièrement cachée par le thorax quand on la regarde en dessus ; les an- tennes , les palpes et les pattes sont très-apparens; les fourreaux desélytres sont très-allongés , et on apercoit les sillons qui seront sur les élytres de Vinsecte parfait. Ces nymphes éclosent au prin- temps. L'espèce qui peut servir de type à ce genre est l'OncHÉSIE LUISANTE , Orchesia micans, Latr.; Anaspis clavicornis , Latr.; Dircæa micans, Fabr.: Megastoma picca , Herbst. , col. 4, 97, 5 , tab, 30, fig. 5: Mordella boleti, March., Entom. brit., Panz., Faun. germ., fasc. 17, tab, 18. Elle est longue de plus d’une ligne ; les antennes sont testa- cées ; le dessus du-corps-est d'un brun testacé plus eu moins foncé , tout couvert de poils fins , courts, couchés , et qui le rendent soyeux-et luisant ; les élytres ont ‘un léger rebord tout autour, même à la suture ; le dessous du corps est d'un brun tes- tacé plus clair que le dessus. Ge petit msecte a la faculté de sauter x ‘peu près comme les Mordelles; aussi Olivier était-il d'avis de placer ce genre dans la famille des Mordellones. Gette espèce se trouve en France, en Allemagne, mais elle est rare ; la larve a été trouvée aax-environs de Paris. (H. L:) ORCHESMIE , Orchestia. ( crusr. ) Ce genre, qui appartient à l’ordre des Amphipodes , à la pre- mière famille des Crevettines , Gammarine ( Cours d'Entom. de Latreille, 1** année), a été établi par Leach et adopté par Latreiïlle dans ses'familles na- turelles du Règne animal de Cuvier et dans ses au- tres ouvrages. Les caractères de ce genre sont : antennes supérieures sensiblement plus courtes que les inférieures , devant de la tête non prolongé, ayant une serre à deux doigts dans la femelle, ou à un seul doigt dans le mâle; mais très-grand et très-comprimé, Ces Crustacés se distinguent des Crevettes et des autres genres voisins, parce que ceux-ci ont les antennes supérieures plus courtes que les inférieures; les Atyles, qui en sont très-voi- sins , en diffèrent sensiblement parle devant de leur tête, qui se prolonge en forme de bec. Les Tali- tres ont les pieds presque semblables entre eux et sont terminés par un seul doigt ; enfin, les genres Corophie , Podocère et Jassa en sont bien distin- gués par leurs antennes inférieures qui sont très- grandes etpédiformes. Les Orchesties vivent dans la mer; elles nagent’ de côté ou se‘trouvent sur le sable. Elles sautent en se servant de leur queue comme d’un ressortsen général , leurs-mandibules ne diffèrent pas de celles des Crevettes et des au- tres genres voisins. L’espèce la mieux connue et qui sert de type au genre, ES L'Oncnesrie 11TroRALE , Orchestia littorea , Leach, Edimb. Encyclop. ; Trans. soc. linn., tom. XI, pag. 36; Cancer gammarus littoreus, Montag.; T'alytrus gammarus , Latr., Risso ; Onis- cus gammarellus , Pal, Spicil., fase. 9, tab. 4, fig. 8 Elle est longue de six à sept lignes ; d’un vert pâle nuancé de rougeâtre; tête pe- tite ; pinces très -grosses ; queue composée de trois appendices bifides, dont celui du milieu est fort court. On connaît une variété de cette es- pèce, qui est entièrement d’un jaune pâle. On trouve cette espèce sous les pierres ou sous les tas de plantes marines rejetées par les vagues, dansle midi de la France et sur les côtes de Nice. D’après Risso , la femelle pond des œufs jaunâtres plusieurs fois dans l’année. (H. L.) ORCHIDE et ORQUIS, Orchis. (BoT. pHAN. et £con. pou. ) Etudiées et employées médicalement et comme alimentaires depuis la plus haute anti- quité, les plantes qui constituent ce genre de la Gynandrie diandrie ont fournile type de la famille 4om. 1? Coléopt., pag. 4943; Hallomenus micans, | des Orchidées. On les trouve dans les prairies-et ELLE ORCH 5 87 ORCH les terrains: humides , dans les. bois et sur les col- lines de la majeure partie de nos départemens , surtout ceux situés au voisinage de nos quatre grands fleuves ; elles abondent autour du bassin si pittoresque de la Méditerranée. Leur végétation se manifeste à nos yeux dès le mois d'avril ; l'élégance et la belle couleur de leurs fleurs, disposées en panaches, brillent au dessus de toutes les corolles épanouiesen mai. La bonne odeur de quelques unes appelle encore l’atiention sur elles. Les racines, composées de fibres simples et cy- lindriques, partent de deux bulbes, dont l’un, celui qui donne naissance à la tige actuelle , d’a- bord le plus gros, devient flasque dès le printemps, se ride à mesure que celle-ci approche du terme de son existence , et finit par se détruire tout-à- fait ; l’autre , renfermant les rudimens de la plante qui se développera l'an prochain, est ferme, plein de force. Ces bulbes sont charnus , succulens, et se montrent tantôt ovales ou globuleux, tantôt di- gitéstet tantôt palmés : de là la division des espèces du genre en trois sections, Du bulbe en pleine végétation s'élève une tige herbacée, annuelle, droite , cylindrique, légère- ment cannelée, et des feuilles alternes, simples , entières, parfois réunies en rosette à la base de la tige, d'autres fois alternes et amplexicaules sur elle. Les longs épis de leurs fleurs, assez généra- lement purpurines , et accompagnées de bractées, présentent les caractères suivans : calice dont les trois divisions rapprochées forment une sorte de casque pointu ou déprimé; corolle de trois pétales inégaux , partagés en deux lèvres, les deux supé- rieurs à peu près égaux et plus ou moins conni- vens ; le troisième ou labelle, plus grand que les autres, est étalé, pendant, prolongé à sa base en un éperon dont la longueur varie ; une seule éta- mine placée au sommet du style, munie de deux anthères dressées, dont les deux loges rapprochées, mais distinctes, contiennent chacune une masse pollinique granuleuse, agglutinée, et portant à leur base une glande rétinaculifère. (Les modernes ne voient ici qu'une seule anthère, Linné en voit deux, et je partage absolument son sentiment. ) Ovaire infère, triangulaire , presque toujours tordu, surmonté d’un style membraneux , con- vexe en dessus , concave et comme creusé en nacelle dans sa partie interne ; capsule allongée, uniloculaire, à trois côtes, s’ouvrant par'ses an- gles et renfermant des graines nombreuses, brunes, d’une finesse extraordinaire. Semées,, ces graines lèvent difficilement ; il n’est point rare d'en voir sur mille une seule prendre racine ; les bulbes auxquels elle donne naissance se trouvent, au bout de douze à quinze ans, à quarante centimètres. du lieu oùle semenceagermé. À Le) Ce mode, de propagation, cette sorte de: marche sont dus au développement successif du bulbe qui succède à celui qu'il a vu s’épuiser aile nourrir , ainsi que la tige, les feuilles , les fleurstet les grai- nes sorties de son sein. On à fait jusqu'ici de vains efforts pour faire vivre les Orchides plus de, deux ans dans Jes parterres, où elles produisent un bel fl effet quandielles sont réunies ; on est plus heureux dans les, gazons et sous l'ombrage tutélaire des bos- quels paysagers, quand on les transplante avec leur motte enlevée profondément ; car, sans cela, l’on n'aurait que les tiges sans les bulbes. 11 ne faut ja- mais bêcher autour d’elles ni leur donner aucun soin ; elles veulent être livrées à elles-mêmes pour prospérer et se décorer de tous leurs charmes. Le sol qui leur convient le mieux est une terre fran- che, légèrement humide et sablonneuse. Quant à l'exposition , elle doit être la même que celle des lieux où elles ont été prises. On les couvre de, feuilles sèches lorsqu’en hiver il ne tombe pas de neige et que le froid est à dix degrés centi- grades. Mais ce n’est pas seulement comme plantes agréables et singulières que nous avons à considérer les Orchides, c’est encore comme plantes utiles. Leurs bulbes ont dans plus d’une circonstance of- fert un supplément efficace pour la nourriture de l'homme; le mucilage qu’ils renferment est des plus abondans et des plus sains. Il satisfait l’estomac le plus exigeant , pris en pelite quantité, comme nous .le verrons tout à l'heure. Ces bulbes varient de volume et de qualité suivant les terrains qui les nourrissent : ceux des prairies humides sont plus visqueux , plus blancs et bien meilleurs que ceux tirés des marais fangeux qui bordent la Méditer- ranée; ces derniers exhalent un principe volatil d’une odeur fort déplaisante , et leur matière ex- tractive a quelque chose d’âcre et d’amer que l’on ne trouve pas dans les premiers. Outre l’amidon formant leur base essentielle, les bulbes des Or- chides renfermentcncore de la bassorine. Recueillis chaque année avant la floraison, où même immé- diatement après cette époque (plus tôt, ils n’ont pas encore acquis toutes. leurs qualités ; plus tard, elles sont tout-à-{ait perdues, quoi qu’en dise Pey- rilhe ), parfaitement nettoyés de la terre qui les couvre, on met les bulbes à bouillir dans de l’eau chaude l’espace de huit à dix minutes, pour qu'ils perdent de leur blancheur ; qu’ils se durcissent et acquièrent une transparence analogue à celle de la corne fondue. On fait égoutter , puis on les réunit en chapelets; d’autres les divisent par tran- ches, pour les sécher au soleil ou bien au four après la sortie du pain. Ainsi préparés, les bulbes se conservent fort long-temps ; surtout:si l’on a soin de des.tenir en lieu sec ; j'en ai vu.qui, mis en ré- serve depuis dix années , n'avaient éprouvé aucun changement sensible. Pour s'en-servir, on les réduit en poudre fine que l’on cuit au lait, au beurre, au bouillon, à l'eau sim- ple oumêlée à. des jus-de viande, ou bien encore avec. du chocolat ; la dose est de quatre grammes pour un kilogramme de liquide. On: y ajoute du sucre, de l’eau de fleurs d'oranger , de la cannelle ou autres aromates , selon laspnéférence accordée par le goût.ou l'habitude. Onen forme une gelée, des tablettes, des pastilles , que l'on administre aux 1nalades , aux vieillards, aux enfans , aux con- valescens'et aux personnes chez lesquelles l'organe de Ja digestion est affübli, ORCH 388 ORCH Ce fut en 1791 que Marsillac tenta d'employer en grand les Orchides , très-abondantes dans les départemens du Puy-de-Dôme, du Cantal, de la Corrèze et de l'Aveyron, pour en faire un salep indigène et le mettre à la portée de toutes les bourses, comme Geoffroy le recommandait en 1740. Cette fécule gélatineuse, nourrissante et tonique, est identique avec le salep de Perse si vanté; son œil ‘est plus agréable; elle est paillée et nullement opaque et grisâtre comme lui : c’est peut-être de toutes les substances alimentaires celle qui contient le plus de principe nutritif sous le moindre volume. Une observation de Jacques Lind ( que les circonstances ne m'ont pointencore permis de vérifier , mais que l'autorité du médecin anglais ne permet pas de révoquer absolument en doute ) , prouve que trente grammes de bouillon en tablettes et autant de salep indigène en poudre, fon- dus dans un kilogramme d’eau bouillante , donnent une gélatine épaisse, suffisante pour nourrir un homme durant une journée , et en d’autres termes un kilogramme de chacune de ces substances pour un mois. Une autre remarque bonne à noter, c’est que l’eau dans laquelle on a fait cuire les bulbes donne par l’évaporation un extrait d’une odeur agréable, semblable à celle du mélilot, que l’on peut em- ployer pour aïguiser les fourrages de médiocre qualité. Aux yeux des anciens, les Orchides étaient des plantes merveilleuses ; la ressemblance de leurs bulbes avec une partie de l'organe mâle chez les animaux leur valut d’abord le nom de Orchis , qu’elles portent encore aujourd’hui, puis la répu- tation plus qu’usurpée d’être un puissant aphro- disiaque , réputation cependant qu'elles ont encore dans tout l'Orient. On y croit encore, comme au temps des magiciennes de la Thessalie , dont par- lent Théophraste et Dioscorides , que le tubercule de l’année prochaine , mangé par un homme, lui fait engendrer des enfans mâles, tandis que celui en pleine végétation, mangé par une femme, lui amène des filles. J’ai combattu plus haut (4. IT, pag. 994 ) ceux qui prétendent reconnaître les bulbes des Orchis dans le Doudaïm des Hébreux , pour lequel Rachel consentait à laisser partager à sa sœur Lia le lit de Jacob; je dois ajouter ici qu'il faut rire du misérable fondement donné à ce mot doudaïm par les étymologistes, qu'ils font venir de Dodim , mamelles, ou de Dadam , témoins et voisins, tandis qu'il désigne positivement une Cucurbitacée, ainsi que Forskaël nous l’a dé- montré. Nous possédons en France une grande partie des espèces du genre Orchis. Nous allons indiquer les plus intéressantes, en les distribuant sous les trois catégories désignées ci-dessus. [. Espèces A BULBES ARRoNDIs. C’est parmi ces espèces qu'il convient de choisir pour avoir de beaux bulbes, bien gros , bien nourris , et les plus propres à fournir abondamment une fécule amy- lacée très-pure. À leur tête on place l’'Oncmpe MALE , O. mascula, L., qui n’est point rare dans nos bois et dans nos pâturages, où il étale ses feuil- les oblongues-lancéolées , souvent marquées de ta- ches irrégulières, noires, et où il présente, en avril et en mai, ses épis longs de huit centimètres, chargés de grandes fleurs purpurines, rarement blanches: et l'OrcmidE Bourrons , O. morio, L., dont les pétales rapprochés en forme de casque , sont pourpres, en pelit nombre, épanouis en mai et juin : c'est de cette espèce que Théophraste parle dans son Histoire des plantes, liv. 9, chap. 19, et non pas de l’Orchis militaris, ainsi que l’estime le savant Billerbeck. Dioscorides l'appelle 6y DEpariac. Viennent ensuite l’'OrcHIDE PYRAMIDALE , O. py- ramidalis, L., ainsi nommée de la disposition de son épi floral , court, dense, et couvert de corolles purpurines , munies d’un épcron grêle très-long. On la trouve en fleurs au mois de juillet, dans les prés secs, surtout aux environs de Compiègne et de Fontainebleau , de même que sur les pâturages des montagnes. L’OrcHIDE À DEUX FEUILLES , O. bi- folia, L., aux fleurs d’un blanc jaunâtre , un peu écartées entre elles et répandant au loin une odeur extrêmement suave. Il n’en est pas de même de l'OrcmiDE puANTE , O. cortophora, L., qui porte en mai et juin des fleurs nombreuses , d’un rouge mêlé de vert, en épi peu serré, dont l’odeur de punaise est repoussante, L’OrcHine MiriTAmE , O. militaris, L., est remarquable par sa tige haute de quaranie à cinquante centimètres , couronnée par un bel épi de fleurs variées de pourpre et de blanc, plus grandes que dans toutes les espèces du genre; elle aime les bois et les lieux ombragés, où ses co- rolles s’épanouissent durant tout le mois de mai. L'Orcumne pe Rogerr , O. robertiana , Lois., Flor, gall., 606, que Bivona Bernardi appelle ©. longi- bracteata , dans sa Flore de Sicile, 1, p. 57. Cette espèce, découverte en 1805 sur les collines de la Corse et sur celles des environs de Toulon par le docteur Robert, directeur du jardin de la marine de cette ville, s’élève à trente-deux centimètres de haut, se termine par un épi de dix à quinze fleurs d’un pourpre clair, bordé de brun et moucheté de rougeâtre, qui se montrent en pleine floraison et répandent une odeur très-agréable au mois d'avril. Elle existe dans plusieurs de nos départemens du midi, dans l'Italie et dans plusieurs autres contrées. Je dois nommer aussi l'ORGHIDE SINGE , O. simia, Lamarck, l'O. tephrosanthos de Willdenow , habi- tant la lisière des bois et les pâturages des monta- gnes , où ses fleurs blanchâtres , tachées de pour- pre, sont épanouies en mai, et dont les quatre découpures profondes du labelle représentent la figure d’un petit singe pendu. (7. pl. 451, fig. » de notre Atlas. ) IL. EsPkces À Burses Pazmés. Ici les bulbes, étant palmés à leur extrémité, présentent une pellicule par trop surabondante pour pouvoir être employés à donner le salep ; d’ailleurs, comme ils sont naturellement bruns et très-opaques , leur f6- cule , lors même qu’on les dépouillerait de l’enve- loppe corticale , ne flatterait nullement par sa cou- leur foncée. Ce n’est donc pas sous le rapport éco- ORCH 339 ORCH nomique que nous cilerons les espèces suivantes. Leur nombre est peu considérable ; elles ne don- nent le plus souvent qu'une seule tige, rarement elles en ont deux , et presque jamais rois Sur les collines de nos départemens du midi , comme sur celles de l'Italie et de l'Allemagne , on rencontre l'ORGHIDE 0DORANTE , O. odoratissima , L. Sa tige grêle , garnie à la base et dans sa partie inférieure de fetilles très-étroites et même Jlinéai- res, est couronnée , en juin et juillet, par un épi cylindrique de petites fleurs entièrement purpuri- nes, répandant autour d'elles une odeur agréable. Elle vit avec l'OncmiDe 4 LONG ÉPERON, O. conop- sea, L., dont les fleurs, également purpurines , d’une couleur uniforme, quelquefois tout-à-fait blanches, très-odoriférantes, embaument l’atmo- sphère; et avec elles l’Orcuine MacuLÉE, O. macu- lata, qui marieensemble d’une manière tranchéeses feuilles tantôt d’un vert foncé, tantôt d’une cou- leur plus tendre, marquées de thés d’un pourpre noirâtre, ses épis allongés et ses fleurs panachées de blanc et de pourpre. Cette espèce est fréquem- ment accompagnée de jeunes plantes, dont les dix à douze petits bulbes sont accolés au bulbe prin- cipal, sans paraître y adhérer. Je les considère comme des caïeux qui en proviennent. Ce n’est, il est vrai, qu’une opinion que j’émets ici; car il est diflicile de vérifivr le fait, Parmi les herbages de nos chaumes vosgiens , comme sur ceux des Alpes, l’'OncHine Noire, O. nigra, se montre presque toujours solitaire, Sa tige, à peine haute de dix-huit centimètres , dé- nonce sa présence par les parfums qu’exhalent ses ses fleurs d’un pourpre foncé, quelquelois de couleur rose, pressées sur un épi court et co- nique. JET. cEs A BULBES piGiTÉés. Chez les espèces ui Co sent cette troisième section du genre, les bulbës sont ovoïdes, un peu comprimés, di- visés À leur extrémité inférieure en deux, trois , quatre et six lobes oblongs, cylindriques, droits et disposés à peu près comme les doigts de la main. Nous en possédons une belle espèce dans VOncmiDE À LARGES FEUILLES , O. latifolia , L. Elle est commune dans les prés humides. Sa tige‘fistu- leuse, feuillée dans toute sa longueur , hante de quarante et cinquante cehitisaètres 3 présente à son sommet un épi cylindrique , serré, garni de fleurs purpurmes , quelquefois blanches , accompagnées de bractées beaucoup plus g grandes qu’elles. Les autres espèces sont exotiques. : (T°2. B.) ORCHIDÉES, Orchidce. (8oT. PHAN.) Famille très-naturelle de plantes monocotylédonées, créée par Linné, par Jui placée en tête de la Gynandrie, et qui a pris son nom d’un de ses principaux gen- res. Les formes souvent bizarres que ces plantes affectent, leur organisation singulière et leur mode de végétation exercent chaque jour encore la pa- tience et l'imagination de tous ceux qui se livrent à leur examen. C’est principalement depuis 1820, époque à laquelle Swartz publia sa monographie des Orchidées, que nous les voyons subir des cou- pes, des subdivisions plus ou moins nombreuses, plus ou moins méthodiques, et nous offrir des preuves non équivoques du léger empressement que l’on met à créer une nomenclature nouvelle pour un phénomène observé sous une seule de ses faces. Je n’en veux citer que deux exemples. Il n’est point rare de remarquer sur la même tige des fleurs du Myanthus barbatus et du Âona- canthus viridis de Lindley, les unes dans leur po- sition normale, les autres dans un état de supina- tion, ou bien des corolles de Afonacanthus viridis unies à celles du Catasetüm tridentatum. Doit-on regarder ces unions comme adultères ou bien comme une simple condition de la loi d’anomalie à laquelle les Orchidées sont soumises ? Ce qu’il y a de certain, c’est que Linné ne comp- tait que huit genres dans cette famille ; De Jussieu ‘lui en donnait treize en 1789; Swartz, qui eut occasion d'étudier un grand nombre d'espèces vivantes , la composa def vingt-cinq genres distri- bués en+trois sections, d’après la HAE des deux anthères relativement au filet: Willdenow en porte le nombre à vingt-sept, divisé en deux sec- tions, caractérisées par l'existence ou l'absence d’un éperon à la base du labelle ou tablier, C. Ri- chard n’a que vingt-deux genres; mais il les répartit en quatre sections d’après les modifications con- stantes que lui offre l’organisation intime des masses polliniques renfermées dans les anthères. Robert Brown, dans sa Flore de la Nouvelle-Hol- lande et dans la seconde édition de l’'Hortus Ke- wensis, en élève le nombre à quarante-huit, rangés en cinq sections fondées, sauf quelques modifica- üons, sur les caractères adoptés par Swartz. Du- petit-Thouars , qui, sur le sol des trois îles aus- trales de l’Afrique, observa quatre -vingt-onze espèces d'Orchidées, dans les diverses phases de leur végétation, qui les dessina sur le vivant et les rébtieille avec soin, distribua en soixante genres les sept cents et quelques espèces répandues sur toutes les latitudes des deux hémisphères, qu'il sépara en trois coupes d’après certains caractères pré- férés. Si nous ajoutons à cette masse tous les nou- veaux genres proposés par Ruiz et Pavon dans la Flore du Chili et du Pérou, par Kunth, d'après les matériaux que lui ont fournis les explorations de Bompland et Humboldt, par Hooker, par John Lindley, par Colla, Théodore Descourtilz et A. Mutel ; an sentira qu il faut arrêter le torrent dans sa course vagabonde, s'occuper d’une sage réforme, la faire en présence de la nature vivante (car ici, plus que dans toute autre famille , la dessiccation est un obstacle insurmontable pour bien connaître les formes et les déterminer d’une manière régu- lière), donner définitivement à la famille des Orchidées une constitution fondée sur des carac- tres fixes, et ne plus troubler l'ordre par des circonstances que le temps efface ou soumet à des modifications nouvelles. En attendant ce travail difficile , disons que les Orchidées sont des végétaux tous vivaces , tantôt habitant de préférence les forêts, les prairies hu- mides et ombragées , tantôt croissant sur l'écorce: des arbres, grimpant %e long de leur füt, s’attachant ORCH 3ÿ0 ORCH aux branches voisines, y formant d’amples festons el de riches guirlandes ornées, de fleurs qui joi- gnent à la diversité des, couleurs, fort souvent les parfums les plus suayes, aux formes les plus bi- zarres,, les plus inattendues, des, différences nota- bles dans la structure de la. plupart des organes de la végétation et de la reprodaction dépendantes du mode d'existence et de la localité affectée, Les Orchidées: que l’on peut appeler terrestres sont munies de bulbes, le plus ordinairement au nombre de deux, tandis que les parasites offrent. à la base des feuilles, et quelquefois de leur, tige, en.forme de hampe, un renflement charnu, bulhiferme, entièrement différent du bulbe proprement. dit. Les unes et les autres ont la tige herbacée, simple, rarement rameuse ; les feuilles alternes dont les radicales sont vaginées, chargées de nervures, d'ordinaire terminées par une gaîne plus oumoins longue, entière ou fendue,.et les caulinaires-sessi- les, souventen formes d’écailles, Les fleurs varient beaucoup en éclat, en grandeur, en couleur et dans leur disposition ;soit en épis plus ou.moins denses où lâches, soit en grappes rameuses , soit en cymes, ousolilaires, mais constammentaccom- pagnées chacune d’une seule bractée, plus. ou moins longue, La corolle des Orchidées est anomale; on y signale trois parties principales : le casque, les aîles et le labelle, Trois parties extérieures servant d’enveloppe au reste de la fleur, avant l’anthire, constituent, 1° le casque (galea),, dent la couleur particulière est d’une teinte foncée, quelquefois verte ; l’analogie sert à:y faire reconnaître le. ca- lice; 2° les ailes (alæ) qui.se composent de: deux pétales latéraux plus ou moins étroits ; le troisième est le tablier (labellum) , partie inférieure, suscep- tib'e de prendre les formes les plus extraordinaires et les plus variées. L’éperon, existant, dans plu- sieurs espèces, n’est qu'une dépendance du labelle. Au milieu de ces appareils s'élève le pistil,, non moins irrégulier : il offre une substance fongueuse à laquelle sont adnées deux anthères, contenant un grand nombre de petits globules agglomérés qui composent, la masse polhnique. C’est. à cette soudure des étamines et du pistil qu'on donna jadis le nom de colonne , et qui, depuis Claude Richard est appelée gynostème par les botanistes vivans ; elle est recouverte par une sorte d’appen- dice, en forme de capuchon, désigné par le mot. de petile bourse. Souvent. on aperçoit aux.pieds des organes mâles et femelles, de très-petits sta- minodes ou étamines avortées. L'ovaire devient en mürissant une capsule uniloculaire , à trois angles plus ou moins saillans, dont les valves, à l’époque de la maturité, lancent au dehors des graines nom - breuses, très-menues, que Gaertner compara à deJa sciure de bois. Dans4da Vanille la capsule ess lon- gue, en forme de silique, à deux valves, et pul- peuse à l’intérieur ;,elle, est ovale et: sonvent.hexa- gone dans J’Angrec,, £pidencdrum. Sans m'arrêter à nommer les genres nombreux plus ou moins solides, adoptés ou proposés jusqu’à ce jour, j'estime, avec quelques botaistes, que l’on peut séparer les genres, en détruire beaucoup, pour augmenterle nombre des bonnesespèces, etles ran- ger.en quatre coupes bien distinctes, savoir : les OParypéss, chez qui les anthères sont terminales-et les masses polliniques sans adhérence, munies d’un caudicule ou prolongement diaphane ; les Limono- RÉES , dont les espèces, généralement terrestres , en présentent quelques unes qui sont parasites; les anthères, situées au sommet du siyle, S'y montrent couronnées par la lèvre supérieure du stigmate en guise d’opercule ; et leurs deux masses polliniques blanchâtres, attachées par un connectif fortmince, de la même substance que le pollen, se partagent chacune en trois, rarement en quatre, globules ovales arrondis; les ÆrrneNprées, aux espèces toutes parasiles, aux anthères terminales et aux masses polliniques solides; et les Cyprréméss ayant deux étamines très-distinctes et latérales , les masses polliniques pultacées et granuleuses, les racines Lantôt formant.un faisceau de fibres cv- lindriques , un peu menues, tantôt présentant un bulbe brun et déprimé, Parmi les Ophrydées, les genresles mieux établis sont les suivans : Ophrys et Orcluis de Linné, Sera pias el Satyrium de Swartz. (/’oy. aux mots ELrs- BORINE, OPHRYDE, ORGHIDE, SERAPIAS et SATYRION. ) Les autres genres , celui surtout que Willdenow appelle habenarta, demandent un examen sévère avant d'être généralement adoptés. Dans le nombre des Limodorées, nous avons choisi pour sujet d'un article spécial le genre: Neotüia (voy: plus haut pag. 3 et.4) ; quand nous nous eccupérons du Thiehautia, ee sera le. mo- ment de faire connaître les caractères qui le sépa- rent du genre Limodorum, avec lequelil aété long- temps confondu, et de donner sur ce dérnier quel quesnotes oubliées précédemment. Le genge7’anilia de Swartznous occuperaplus tard. (/oy.faizz rc.) Les genres des Epidendrées sont nombreux; ils ont pour type l’Angrec, Epidendrum, genre appar- tenant à l'Inde et que l’on découvre dans quelques parties de l'Amérique méridionale. Ses espèces sont nombreuses ; on ne peut les conserver et les voir fleurir que dans les serres chaudes; encore y sont-elles fort. rares, leur conservation n'étant point facile. Toutes aiment lépaisseur des forêts assises sous la zone torride, les unes pour élancer leur hampe grimpante le long de leurs tiges, les autres pour jouir à leurs pieds d’une atmosphère humide et chaude en même temps, toutes pour y étaler leur feuillage d’un vert foncé et les couleurs variées de leurs fleurs bizarres, disposées en grap- pes lâches, ne se développant: que successivement et quaire au plus ensemble, Une des plus belles espèces, l'Æpidendrum cochleatum des Antilles, se cultive depuis près de trente ans dans quelques jardins dont les serres sont parfaitement tenues : elle y produit un eflet fort remarquable. Les au- tres genres qui nous ont.paru mériter une atten- tion-plus particulière, sont le Cymbidium et Y'Onci- dium de Swartz (traités l’un tom, Il, pag:44a et. 442; l’autre plus haut, pag. 535) ; il nous res- tera à dire plus tard, quelque chose du genre Ÿanda LIN ounuiiiluE oo LL Te ES ORCH 591 de Robert Brown etde la division dont il est le type. (77. aux mots Vanpa et VanDées.) Enfin les Cypripédiées, dont le genre unique est le Cypripedium de Linné, nous ont fourni un article que l’on trouvera dans notre II° vol., pag. 452 et 456. Æhéedore Descourtilz a découvert dans les en- virons de /Bananal, province de Saint-Paul au Brésil, plasieurs (Orchidées nouvelles ‘du plus grand intérêt; dans le nombre j'en distingue rme, que je-possède en naiure eben dessin, qui lie entre elles.les Orchidées et les Orobanches. Cette plante, ane. des, plus petites connues , à peine haute -de quatre-vingts millimètres, part d’un bulbe arrondi, parfois légèrement fusiforme, d’un brun très-pâle, et muni de racines longues et capillaires; sa hampe cylindrique , fléchie en S,.est unique, et terminée par une seule fleur campaniforme, de couleur ; orange, transparente et pourvue à sa-base:de-trois bractées d’un blanc de lait qui descendent jusque sur, le sol, s'y accroissent et forment un triple soutien à la ‘hampe. On la trouve au pied des arbres, sur un sol humide, ‘très-couvert: La plante.est inodore, peu consistante ; deux ou trois heures ,suflisent à l'épanouissement dela corolle, qui.esttrès-caduque. Elle est en pleine floraison en octobre. Lorsque sa hampe, dans le principe cour- bée en anneau, vient à se développer, la corolle, comme crispée, semble fixée au sol par ses longs filamens; une fois développée ces mêmes filets se colorent d’un jaune aurore terminé en bleu irès-pâie. (T.». B.) ORDRE. (2001. et 8or.) Chacun parle de FOr- dre , et à voir Femploi que l’on.en fait, il est fa- cile de remarquer que personne n’entend vérita- blement ce mot, qui renferme en lui-même la preuve que tout est à sa véritable place , que tout marcheavec régularité , que la justice et la raison président à l’arrangement, et que toutes les volontés travaillent de concert à le maintenir. Ce n'est pas seulement en politique et dans la vie privée, que l'Ordre.n’est point compris , il ne l’est pas davan- tage par les naturalistes, qui s’en servent cepen- dant comme complément d'une bonne méthode. En effet, on |trouve à chaque instant le mot Ordre usité comme simple synonyme du mot Fa- mille , tandis qu'il marque seulement le deyré de parenté des genres entre eux, ou si l’on aime mieux, la communauté des:formes et des pro- priétés, qui lesrange les uns à la suite des autres, selod l'importance des aflinités réciproques. C'est donc parce queile.point où commenceet où finit _ la.série des genres , n’est pas et ne peut même pas être encore rigourensement fixé , sans que quelque espèce ou quelque genre secondaire n’y puisse entrer ouen être exclus , malgré le système adopté, que l'Ordre est venu fournir les moyens de les colloquer d’unemanière convenable, sans les obli- ger à. changer de place ni de nom, sans: blesser l'identité des connexions et des analogies , sans détruire la loi.des attributs variables et fugitifs. Il ya des lacunes plus ou moins considérables entre les familles mises en regard:les unes des au- ORCH tres ; les découvertes à venir reimpliront ces lacu- nes par des Ordres nouveaux, trouvés soit parmi les’ êtres vivans aujourd’hui, soit parmi les débris fossiles des races pérdues à la suite des grandes. révolutions physiques où politiques qui ont marqué les temps écoulés. J'ajoute ici les révolutions poli- tiques aux grandes commotions de la nature, parce qu'il n’y à pas de doute que les progrès de Ja civi- lisation, que les habitudes de la chasse, que le fléau de la guerre , quelles’besoins de l'industrie , en refoulant sans cesse certains êtres vers des lo- calités’ plus ou moins réirécies ou reculées, ont singulièrement contribué x leur lente diminution, et par suite nécéssaire , à leur destruction totale. Prises isolément , lés familles offrent un très- petit nombre d’entre elles positivement naturelles; ces dernières! sont les seulés constantes dans tous les systèmes , quelque différente qu'en soit la base, ce Isont' celles où les êtres qu'elles com- prennent sé conviennent {ous par un ensemble positif de relations intimes, j'allais presque dire consanguines. Parmi les autres, il en ‘est beau- coup que la manie de les refaire sans cesse prouve ne devoir long-temps encoré être considérées que comme des genres groupés, tant bien que mal, et qui dénoncent elles:mêmes Virrégularité de’leaur fondation, quoique établie } selon Texpression de l'inventeur ; sur la considération des ensembles. Le fait est incontestable : nos classifications ac- tüclles ; mêmelles plus parfaites , ou du moins es- timées telles, ne peuvent corriger cétte irrégularité, encore moins la faire disparaître : le temps seul y parviendra. Ce sera le fruit des investigations qui seront dirigées avec méthode, soutenues avec zèle et patience , recueillies avec soin et probité. Comme nous le concevons, l'Ordre est donc un groupe composé d’un certain nombre dé genres ayant entre eux des rapports faciles à saisir et exprimés en très-peu de mots ; ou, pour nous ser- vir d’une expression du grand Linné, l'Ordre est le genre des genres, generum genus est Ordo (Phil. bot., (1204). Ses caractères sont où com- plets, ou incomplets, ou seulement essentiels. Le caractère complet d’un Ordre est celui qui, d’après les bases adoptées par le méthodiste, n’o- met aucune des notes caractéristiques communes à tous les genres qu’il renferme. L’incomplet est celui qui ne comprend-qu’une partie de ces notes caractéristiques , suffisante pour faire distinguer l'Ordre de la famille, mais qui ne le serait pas si l'on voulait ke comparer avec tous les Ordres pos- sibles. Enfin, le caractère essentiel est celui qui par un, deux outroïs mots au plus , c’est-à-dire de la manière la plus laconique , peint à la pensée Ordre et la place qu’il occupe dans la famille à laquelle les genres appartiennent ; ainsi les mots : bulbes arrondis où palmés ; feuilles alternes ou opposées ; semences nues ou aigrettées, etce., sont des caractères essentiels d'Ordres botaniques excellens. Tout mot d’Ordre tiré de celui d’an genre avec lequel les autres genres du même Ordre ont une analogie parfaite , est le meilleur de tous: on peut véritablement l’appeler naturel, Il cesse de l'être, OREI OREI r) 9 L] : 9 quand l'Ordre n’a qu'un genre, et le genre qu une seule espèce. Cependant, si l'espèce absolument nouvelle nécessite de créer un genre, il vaut mieux l’établir pour le maintien des affinités posi- tives, que de former ces Ordres insolites , ces genres sans place déterminée , encerlæ sedis , Ces espèces anomales qui déshonorent certaines mé- thodes ; c’est outrager la nature dont les lois sont toutes régulières; ses vues profondes ne frappent pas toujours nos yeux, parce que nous sommes pliés sous le joug d’une école, parce que nous nous traînons en esclaves dans le sillon ouvert, parce que nous voyons le but à travers un prisme qui s’obscurcit à mesure des progrès de la science. Le défaut d'ensemble dans nos investigations, la précipitation de nos jugemens, ou peut-être même le manque d’études approfondies , sont les causes premières qui nous empêchent de décou- vrir avec certitude la place occupée par chaque être ou lié au système des autres êtres : les vides ne sont qu'apparens; plus tard, je le répète, ils se rempliront. Voyez aux mots Fame, MÉrnone, NomENcLATURE, etc. (T. ». B.) OREILLARD. (maww. ) Daubenton a nommé ainsi une espèce de Mammifère chéiroptère d'Eu-: rope, que les naturalistes systématiques appellent en latin Vespertilio auritus. Cette espèce, que l’on trouve dans presque toute la France, quoiqu'elle ne soit pas aussi commune que la Pipistrelle, est remarquable par l'extrême développement de ses oreilles, qui sont presque aussi longues que le corps, réunies à leur base interne dans la hauteur d’une ligne , et ont leur bord antérieur plissé en arrière et garni d’une série de poils rangés comme les cils des paupières de l’homme ; leur hauteur est de dix-huit lignes, et leur oreillon, en forme ‘de poignard élargi, à huit lignes dans son plus grand diamètre. La tête de l’Oreillard est aplatie, son museau assez large et renflé des deux côtés : sa gueule est très-ouverte , et ses dents sont ainsi disposées : à incisives, + canines et ? molaires de chaque côté ; total : 56 dents. Le pelage est gris- brun sur les parties supérieures , cendré aux infé- rieures, et les poils, examinés séparément sont bruns en très-grande partie avec leur pointe grise au dessus , et blanchâtres à leur extrémité, sur la face inférieure du corps. La longueur totale est de 3 pouces 9 lignes; sur lesquels la queue mesure 1 pouce 8 lignes, l’envergure est de 10 pouces et demi. M. Geoffroy a pris l’Oreillard pour type d’un genre particulier auquel il donne ce nom, et qui a pour principal caractère le grand, développe- ment des oreilles ; la Barbastelle est une seconde espèce européenne de ce genre, que divers natura- listes n’admettent pas, parce qu'il comprend des animaux à dentition assez différente ; les Barbas- telles, en effet, n’ont que trente-quatre dents au lieu de trente-six. Plusieurs Chauye-souris exotiques se rappro- chent des Oreillards, par leur forme extérieure, et ont été rangées dans le même groupe par di- vers auteurs. De ce nombre sont le Fespertilio ma- crotis , qui est de l'Amérique septentrionale ; le Vespertilio Mauget, distingué par M. Desmarest , sur l'inspection d’un dessin fait à Porto-Rico , par feu Maugé. Ajoutez-y l'Oreillard de Timor, et l'Oreillard voilé, Plecatus velatus, Is. Geoff. , Mag. de zool., ex. 1, pl. 2. Celui-ci est du Brésil; on en doit la découverte à M. Auguste Saint-Hilaire. (GERv.) OREILLE. ( awar. ) L’Oreille ou l'organe qui met les animaux en rapport avec les sons et fait connaître leurs nombreuses variations, est très- compliqué. Pour en faciliter l'étude, on a divisé cetorgane , 1° en Oreille externe qui se compose du pavillon del’Oreille et du conduit auriculaire; 2° en Oreille moyenne ou tympan ; 5° en Oreille interne ou labyrinthe. 1° De l’Oreille externe. À. Du pavillon (pl. 430, fig. 1 ). Il occupe de chaque côté les parties laté- rales de la tête, au dessus de laftempe, au devant de l’apophyse mastoïde, Sa grandeur varie suivant les individus , ainsi que sa forme que l’on peut cependant d’une manière générale rapporter à celle d’un ovale dont le grand diamètre serait vertical, et dont la grosse extrémité serait dirigée en haut. La face externe du pavillon de l’Oreille présente plusieurs saillies et enfoncemens notables qui vont de haut en bas : l’hélix (pl. 430, fig. 1, a.a.a.a), sorte de bourrelet ou de repli qui contourne l'extrémité supérieure du pavillon; la rainure de l'hélix (fig. 1, b), espèce de sillon qui suit tout le trajet de l’hélix en dedans et au dessous de lui ; l’a- thélix (fig. 1, c), éminence qui a son principe dans la rainure précédente par une extrémité bi- furquéc dont l’une des branches est supérieure (id. d }, large, obtuse , oblique, et l’autre infé- rieure ( id. e ), étroite, plus saillante et horizon- tale ; la fosse naviculaire ou scaphoïde (id. ), pe- tit enfoncement superficiel qui sépare les deux ra- cines de l’anthélix; le fragus ( id. g ), sorte de petit mamelon placé au devant de l’orifice du con- duit auriculaire qu’il semble cacher ; l’antitragus (id. h }, autre mamelon plus petit que le précé- dent , situé vis-à-vis de Jui en arrière et au dessous del’anthélix ; ilest conique; son sommet est tourné en haut et en avant; la conque( id. ï ), cavité pro- fonde , limitée en arrière par l’anthélix ; partagée en deux portions inégales par l’hélix , bornée en devant par le tragus, et en bas par l’antitragus ; le lobule ( id. j }, éminence molle, arrondie, plus ou moins longue , qui termine inférieurement la circonférence du pavillon de l’Oreille ‘et qu’on à coutume de percer pour y suspendre des anneaux. La fuce interne du pavillon de l’Oreille , inclinée en arrière , est libre dans une grande partie de son étendue, et se continue ‘en devant avec la région temporale. Le pavillon de l’Oreille présente une organisa- tion qu'il n’est pas sans intérêt d'étudier. La peau qui le recouvre est en général d’une grande fi- _ nesse ; elle est très-adhérente au fibro-cartilage. Au sommet et sur la face interne du tragus , elle est recouverte de poils plus ou moins longs et plus ou moins nombreux, destinés à empêcher l'introduc- tion Oreille £ Cuerin di PR RE ne sr Le # ST, EEE OREI | 39 ro tion dans l’Oreille des corpuscules qui voltigent dans l'air. Un fibro-cartilage existe au dessous de la peau et détermine la forme du pavillon. Il pré- sente toutes les cavités ct toutes les éminences que nous avons notées à l'extérieur de l’Oreille , avec cette différence qu’elles sont beaucoup plus marquées que lorsque la peau les recouvre. Trois ligamens servent à fixer le paviilon de l'Oreille sur les côtés de la tête : l’un , supérieur, s'attache der- rière la conque, au haut de la convexité qu’elle présente dans ce sens, el va se terminer en s’élar- gissant à l'aponévrose épicränienne ; l’autre , anté- rieur, part de la base du tragus et de la région voisine de l’hélix pour aller s'implanter à l’apo- physe zygomatique ; le troisième , postérieur, va de la convexité de la conque à la base de l’apo- physe mastoïde. Des muscles appartiennent aussi au pavillon de l'Oreille ; les uns, qui ne font que s’y fixer par une de leurs extrémités, servent aux mouvemens géné- raux de la partie; les autres sont placés en divers points du pavillon sur son fibro-cartilage. Les premicrs sont au nombre de trois, qu'on a distingués par leur position en : Muscle auriculaire supérieur, qui est appliqué sur l’aponévrose temporale , et qui porte lOreille en haut et tend l’aponévrose épicrânienne ; muscle auriculaire antérieur , qui est placé au devant de l’'Oreille et qui tire l'Oreille en haut et en avant ; muscle auriculaire postérieur , qui a pour usage de porter l'Oreille en dehors. Les muscles de la seconde espèce, qui entrent dans la composition même du pavillon de l’Oreille, sont : le muscle du tragus, assez large, fort appa- rent, plus constant que les autres, et qui recouvre presque entièrement la face externe du tragus, de la base duquel on le voit naître pour se terminer à son sommet ; le muscle de l'antitragus , qui est moins large, mais plus épais que le précédent, et qui occupe l'intervalle situé entre l’antitragus et l’anthélix ; le grand muscle de l'hélix , long et grêle, qui recouvre dans l’espace de quelques lignes l’o- rigine de l'hélix au dessus du iragus ; le petit mus- cle de l'hélix, qui manque très-souvent, est bien plus grêle que le précédent, et se trouve placé au dessous et en arrière de lui, sur la saillie de l’hé- lix; enfin le muscle transversal, qui , placé derrière le pavillon de l’Oreille, naît de la convexité de la conque , et va se perdre en arrière sur la saillie que forme postérieurement la rainure de l’hélix. B. Du conduit auditif externe. Placé entre l’ar- ticulation temporo-maxtilaire et Vapophyse mas- toïde, ce conduit ( voy. pl. 430, fig. 7, où il est représenté coupé en a } s'étend depuis le fond de la conque jusqu'à la caisse du tympan, dont il est séparé par la membrane du même nom. Il estlong d'environ dix à douze lignes, courbé de manière à présenter une convexité en haut et une concavité en bas, et plus large à ses extrémités qu'à sa partie moyenne. Ce conduit est formé par une portion osseuse qui appartient à l'os temporal, par un pro- Jongement du fibro-cartilage de la conque et par une sorte de membrane fibreuse. La peau du pa- T, VI ORET villon se continue dans son intérieur et le tapisse. Le fibro-cartilage est une lame assez large, trian- gulaire , dont la base se continue avec celle du tragus, Recourbé irrégulièrement de bas en haut et d'avant en arrière, il ne décrit pas un cercle entier et forme une portion de conduit que com- plète une membrane fibreuse et qui est moins lon- gue chez l'adulte que la portion osseuse. Une membrane fibreuse réunit en haut et en arrière les deux bords du fibro-cartilage et complète le conduit en cet endroit; quelquefois celle est fort peu apparente ; mais celle se prolonge tonjours en- tre le fibro-cartilage et le contour du conduit au- riculaire osseux , et les unit l’un à l’autre. La peau qui revêt le conduit auriculaire est un prolonge- ment de celle qui revêt le pavillon de Oreille. Of- frant d’abord la même teinte et la même épaisseur que celle-ci, elle perd de sa blancheur et de sa force à mesure qu’elle approche de la membrane du tympan sur laquelle elle se réfléchit en formant une espèce de cul-de-sac. Un petit duvet très-fin la recouvre, et elle présente une grande quantité de porosités qui sont les orifices excréteurs des glandes cérumineuses. Elle adhère très-faiblement aux parties subjacentes et leur est unie par un tissu cellulaire lamelleux. Les glandes cérumineuses se rencontrent au dessous de la peau en haut et en arrière du conduit auriculaire. Elles ont une forme sphérique ou ellipsoïde, une couleur orangée et une densité assez remarquable. Chacune d'elles a un orifice excréteur spécial qui s’ouvre dans le conduit et y verse le cérumen. Gette humeur jaune, épaisse , visqueuse , qui s’amasse souventen grande quantité dans le conduit auditif externe , et qui peut par son accumulation produire la surdité, semble avoir pour usage d’arrêter les corps étran- gers que l'air pourrait pousser dans l’Oreille, ou les insectes qui chercheraient à s’y introduire. 2° De l’Oreille moyenne où 7'ympan. Le tympan ou tambour est une cavité d’une forme difficile à déterminer , creusée dans la base du rocher en- tre le conduit auriculaire et l’Oreille interne pro- prement dite ou labyrinthe. Sa largeur est peu marquée , mais elle est susceptible d'éprouver des variations à cause des mouvemens auxquels est sujette la membrane du tympan ; elle est, au reste, toujours plus large en haut qu’en bas. Une mem- brane muqueuse la tapisse dans toute sa surface. On y distingue six parois, dont l’interne un peu oblique de haut en ‘bas, de dehors en dedans, et de derrière en devant, est formée presque entière- ment par la membrane du tympan (pl. 450, fig. 6, a., où elle est vue en dedans), espèce de cloison qui ferme l'extrémité interne du conduit auriculaire. La figure de cette membrane est celle d’un cercle ; son étendue est plus grande que celle de l’ouver- ture qu’elle est destinée à boucher, d’où il résulte qu’elle est susceptible d’éprouver des mouvemens alternatifs de relâchement et de tension très-pro- noncés. C’est pour cela aussi qu’on la trouve ordi- nairement convexe en dedans, où elle présente une élévation partielle produite par la présence du manche du marteau. La circonférence de Ja mem- 450° Livraison, 50 OREI 894: ORET brane du tympan est comme: enchässée dans la rainure dontesi creusée l'extrémité interne de ce conduit. Cette membrane esi mince, sèche, fi- breuse, dépourvuede vaisseaux sanguins, n’oflreau- cupe ouyerlure qui permetle une commumicalion enire le 1yÿmpan elle conduit auditif externe. La pa- roiinterne dutympan (pl.430;fig. 7, a)estunpeu in- clinée en arrière. Les objets qu’en y remarque sont : 1° La fenétre ovale: C'est une. ouverture: dont le rom indique la forme ei qui fait,communiquer le tympan avec le vestibule, Son grand diamètre est horizental; le petit est vertical et la base de V'étrier est destinée à la boucher, au dessus dé la fenêtre ovale se remarque une petite, saillie qui in- dique le passage de l'aquéduc de Fallope dans ce point. 2° Le premontoue. C'est une autre émi- nence luberculeuse assez large, de: figure varia- ble, qui borne cn bas la fenêtre ovale. Cette sail- lie est fermée par le côté externe du vestibule et par la rampe correspondante du limacon. 3° La fe- nétre ronde placée au dessous el un peu en arrière du promontoire, elle a des dimensions moins consi- dérabies que la fenêtre ovale et fait communiquer la ran pe interne du limacen avec le tympan. Elle est située au fond d'une espèce d’fendibulum. qui la soustrait en grande partie aux regards du côté du tympan. Elle n’esi'yas ronde comme son nom sen bleruit l'indiquer ; mais elle est de forme irian- gulaire. Elle est fermée par une membrane spé ciale, qui est tapissée par deux fcuillets muqueux. La paroi supérieure présente un grand nombre de porosités pour le passage de pelits vaisseaux san- guins, La paroi infericure laisse apercevoir la scis- sure glénoïdale, sorte de fente par laquelle :sor- lent Ja longue apophyse du marteau. et la. corde du {ympan el par où entre Je muscle antérieur du maricau el quelques vaisseaux sanguins. La paroi postéricure oflre en baut un canal court, raboteux, non lapisse de lissu compacte, comme! le sent les autres cenduils osseux, placé au : dessus! de: la courle branche de l’enclume, à crifice-triangu- lane et libre, sans aucune. membrane:qui le ferme, Ce canal conduit dans les cellules mastoi- diennes, creusées dans l'épaisseur de l'apophyse masloïde, variables en nombre et en figure, com- mupiquant enire elles et séparées des cellules du diploë de l’os par un prolongement dela-mem- brane muqueuse du tympan, Au dessous.de l’ou- verture des cellules mastcïdiennes, derrière.la fe- nêtre ovale , est une petite éminence creuse, coni- que; c'est la pyromuide, Son sommet est tournéien avant et laisse sortir le tenden du muscle deJ’étrier dont le corps charnu est renfermé dansun conduit qui occupe le centre de l’éminence. Au-dessous de Ja Lase de Ja pyramide est une petite ouverture qui communique avec l’aquéduc de Fallope.et par où Je rameau supérieur du perf vidien pénètre. dans le tympan, La paroi antérieure du: tympan présente une pelite. lame osseuse mince, saillante, courbée sur elle-même, etnemmée bec de cuiller. Cette lame sépare deux canaux, placés l’un au des- sus de l'autre. Le canal-supérieurtest rempli par le muscle interne du marteau; il présente l'ouver- ture d’un conduit très-fin qui donne passage à un: filet nerveux: L’inférieur forme la portion osseuse dela trempe d'Eustachi, On nommie ainsiun con duit (pl 430, fig. 7, b) en partie osseux, en partie fibro-cartilagineux etmembraneux qui : s'étend? depuis la caisse du tympan jusqu'à la partie supé- rieure du pharynx. Il a environ deux pouces de longueur. Sa portion osseuse, longue de huit à dix lignes , située-au dessus du'canal carotidien est évroite et arrondie dans sa partie moyenne. Sa portion fibro-cartilagineuse augmente progressive- ment de diamètre et se trouve comprimée de ma- nière à présenter-une coupe elliptique. Elleise ter- mine derrière l’ouverture postérieure de la fosse nasale correspondante, par une espèce de pavil- lon évasé (fig. 7, c\ libre, renflé, dont les bords sont appliqués l’un contre l’autre, de manière à ne représenter qu’une fente très-peu large dans la- quelle s'engage la membrane muqueuse du pha- ryDx,. Outre les particularités que nous venons de si- gnaler , la cavité du tympan est traversée par une série de quatre petits os articulés entre eux, mis en mouvement par quelques muscles particuliers et étendus de la membrane du tympan à la fe- nêtre ovale. Nous les avons représentés grossis considérablement, et dans leur grandeur natu- relle, On leur donne le nom de marteau, d’en- clume, d’osselet lenticulaire et d'étrier. Le mar- teau (fig. 11) est placé à pea près verticale- ment sur la partie interne et supérieure de la membrane du tympan, c’est le plus long des osse- lets de l’ouïe. On le divise en trois parties ; la tete ( fig. 12, a), qui en est la partie la plus volu- mineuse , lisse et ovoïde, s'articule en arrière avec l'enclume; et ce mode d’articulation est repré- senté fig. 6, b, à l’aide de deux enfoncemens séparés par une saillie et recouverle par un car- tilage tr's-mince ; le col (fig. 11, b ) est une es- pèce d’étranglement placé entre la tête et le manche. Il est fort court, mais assez épais ; incliné en dehors, il est libre en‘arrière ; en avant il sup- porteune apophyse grêle, très-allongée(fig. 11, c), qui traverse la scissure glénoïdale et donne attache par son. sommetau muscle antérieur du mar- teau : on la nommerapuphyse de Ruw ; le manche; beaucoup plusiétroit que le col, formelavec lui un angle: obtus, rentrantren dedans. Son extré- mité inlérieure, mincetet arrondie, est inclinée en avant et-répond au centre de la membrane du tympan. De la supérieure naît en dehors une apo- physe étroite et courle qui se dirige un peuten ar- rière et donne attache au muscle: interne, du marteau. L’enclume:( fig. 2,), placée à côté du martéau.et en arrière de-lui, répond à la:partie postérieure et externe dela cavité du tympan vers l'orifice des cellules mastoïdiennes. Elle ressemble | assez: à une dent molaire à deux racines un peu écartées..Le corps (fig: 2, a } présente: à sa face antérieure : deux «enfoncemens :encroûtés de:carti- lage qui-s’articulent aveeile marteau (fig. 6, b).. La branche supérieure (fig. 2, b) est horizontale, plus courte, correspond par son sommet aux. OREI 399 OREI «æellulesmastoïdiennes, Lin férieure (pl. 4304fig. 2, ie plus longue; plus grêle , presque’.parallèle’ au -manche du marteau, ‘éloignée d’une ‘demi-ligne -de membrane du tympan, présente à son som- metune pelite cavité qui s'articule avec l'osselet len- sticulai e.( fig. »,;où on la représenté coupé ver- ticalement ). Ge dernier ; à peine visible , excessi- vement petit, arrondi et légèrement convexe sur ses deux faces, est interposé entre la longue branche de l'enclume et la tête de l’étrieriet s’ar- -ticule avec ces deux parties. L'étrier (fig. 4) res- semble parfaitement à l'instrument dont'il portele nom, ebest placé horizontalement entre l'osselet Jlenticulaire et la:fenètre ovale. Lartête (fig. 4;"a) “très-pelite , situéeen dehors , est soutenue-par un col (fig. 4,:b) fort court qui résulte de la réunion des deux-branches et qui donne’attache à un pe- ‘itsmusele, Son sommet ‘offre ‘un: enfoncement "pour son articulation ‘avec l'os jenticulaire. Des -deuxbranches ;, l’une est antérieure et l'autre pos- sdérieure. : La: base (fig. 4, c) qui forme Ja partie la plus interne, offre une forme analogue à cëlle de la fenêtre ovale qu’elle bouche ‘inexactement et à laquelle elle est unie par-une membrane. Les muscles des ossulèts de l’ouie :sont'au nom- “bre derquatre: de muscle interne du marteuu (Kg. 7,4); qui.a pour usage de tendre la ménibrane durtympan, :en. tirant lemarteau en dedans ; 4e tomuscle antérieur idurmarteau bien plus grèle que:le sprécédent, relache probablement la membrane xdu tympan , en tirant le:marteauen dehors et en savant; le imuscle externe du marteau ‘quai semble sagir-de: la même ‘manière que le ‘précédent ; ‘le omuscle de l'étrier (fig. 7, e), qui paraît imprimer ‘à cet os un mouvement de bascule ‘en vertu -duquel l'extrémité postérieure de'sa base est en- foncée. dans! le vestibule , tandis que l'antérieure se relève dans la caisse du tympan. Une membrane muqueuse revêt la cavité du tym- pausz;elle provient ‘évidemment de la membrane amuqueuse div pharynx, qui pénètre par la trompe 1d’Eustachi Parvenue dans le tympan; elle en revêt toutes les parois, elle contribue à fermer la fenètre ovale-etlafenètre ronde ; etélle s'applique contre . lacmenrbrane ‘du ‘tympan ‘dont’ elle est séparée parle ananche du marteau 13°. de l'oreille interne ou labyrinthe. Cette por: itionde:l’organe de l'audition placée entre le tym- pan et leiconduit auditif interne , est composée de plusieurs -cavités qui communiquent ‘ensemble ét «pion désigne-sous1le:nom de vestibule ; delima- æon, vel: de canaux demi-cinciwlaires ; nous l'avons xeprésenié,;)vu-en dehors, pl.-430, fig. 8. au Bervestibule-estiune cavité dontla forme assez - irrégulière, se rapproche :cependant ‘un peu dé selle d’un, sphéroïde (fig. 8;1a, à): Il est si: dué.en dedans du tympan; dans lequel il fait ane saillie qui: contribue à la formation du promon- doie!, ‘en dehors du conduit auditif interne ; au devant des canaux demi-circulaires et en arrière du limacon: Ilest partagé en deux’ portions iné- gales par une:crête osseuse qui’s’élève de sa paroi Jntérieure, On trouve dans le vestibule, 1°/en de: horslouverturedela fenêtreovile (pl. 430, fig'8,b) . , -Sten haut , les‘deux orifices antérieurs des canaux “demi-cireulaires vertical supérieur (fig. 8, d) et “horizontal (id; e); 5° en avant et en bas, l'o- rifice de la rampe externe du limacon; 4° en ar- rière, les deux orifices séparés des canaux demi- circulaires vertical postérieur et horizontal, et une ouverture commune aux deux canaux verticaux ; celle-ci est précédée par un sillon , tandis que les autres orifices sont pratiqués dans un simple en- foncement ; 5° en dedans, plusieurs perluis qui donnent passage à des vaisseaux sanguins et à des filets du nerf'acoustique. Un conduit extrêmement étroit, ‘appelé aquéduc du vestibule, fait com'au- niquer cette cavité avec la base du crâne. [l com- mence dans le vestibule par un orifice arrondi, souvent presque’imperceplible en dedans, et très- près de l’ovifice commun des deux canaux demi- circulaires verticaux. De là, il se dirige d’abord en haut, puis en arrière et en bas, ct vient s'ouvrir en s’élargissant, sur la ‘face postéricire du ro- cher, dans une petite cavité de la dure-mère (fig: 8, T1). Le limaçon est une cavité formée de deux ca- naux coniques contournés en spirale, comme la ‘coquille dont elle porte le nom. Elle est creusée dans la partie antérieure du rocher, en avant et “en dedans ‘di vestibuüle et du conduit auditif in- terne. On'distmgue au 'limacon un axe où noÿau céntral, une’ laine qui en forme les parois, une cloison spirale et an aquéduc. L’ave du limiçon commencevers le fond dæ‘con- duit auditif interne , et’se dirige presque horizon- talement’en avantet en: déhors. Tlest conique ; sa base , assez/large, est creusée d'un enfoncement qu'on ébserve au fond du conduit auditif interne ; cet enfoncement loge la branche Timacienne du nerf acoustique et la transmet dans l’intérieur de la’ cavité par ‘un grand nombre ‘de porosités. Il se ‘termine en'se rétrécissant vers le sommet de Paxe lui-même, qui est éreusé d’une petite cavité nommée in/undibuluwn. La surface de ce noyau osseux est taillée en vis par une double rainure, ILa lame des contours forme une sorte de deiñi- canal dont les bords , ‘un peu plus épais que le reste sont fortement unis/à l'axe, autour duquel elle ‘décrit deux tours et demi de spirale. Ces tours sont étroitement unis ensemble dans le lie de leur rencontre et forment une cavité Egalement spirale qui va en décroissant successivement. La ‘cloison spirale du ‘liniçon (fix. 9,'a, a) partage cette cavité dans toute sa longueur en deux parties. Ossease dans la portion qui tient à l'axe , elle est membraneuse dans celle qui tient à lame des contours. Plus large vers la base du limacon , elle finit sur l’axe vers le milieu du se- cond contour par une espèce ‘de bec où crochet, Dans sa portion osseuse , elle est composée de deux lamelles entre lesquelles existent un grand nombre de petits canaux pour des nerfs. | On appelle rarpes du limacon , les deux cavités qui résultent de la présence de cette cloison. L'une, interne, commuaique avec la caisse du OREI 396 OREI tympan par la fenêtre ronde. L'autre externe, s'ouvre librement dans le vestibule. Elles commu- niquent l’une avec l’autre par l'ouverture du som- met de Ja cloison, et vont toujours en sc rétré- cissant depuis leur origine jusqu'à leur point de communication. La coupe verticale de chacune d'elles, offre à peu près la forme d’un demni- cercle. L’aquéduc du limoçon est un conduit très-étroit dont le sommet se voit dans la rampe tympani- que, près de la fenêtre ronde, et l’inférieur , sur le bord postérieur du rocher, au devant de la fosse jugulaire. Long de trois à quatre lignes, il descend obliquement en avant et représente un cône creux très-allongé. Souvent il est fort peu apparent et même semble manquer absolument. _ Les canaux demi circulaires, dont le nom indi- que la forme, sont creusés dans l’épaisseur du ro- cher et s'ouvrent, par leurs deux extrémités, dans l'intérieur du yestibule. Ils sont au nombre de trois, et leur direction est différente; deux. sont verlicaux, l’un supérieur, l’autre postérieur ; le troisième est horizontal. Ils laissent entre eux un espace pyramidal dont la base est tournée en de- hors, et le sommet en dedans et en arrière. Le canal vertical supérieur (fig. 8, d), un peu moins étendu que le postérieur, mais plus grand que l’horizontal, présente la convexité de sa cour- bure directement en haut. Il commence à la partie supérieure et antérieure du vestibule, par une ouverture assez large et elliptique, voisine d’une de celles du canal horizontal. Il se termine en se réunissant en arrière et en dedans avec le canal vertical postérieur, et forme avec lui un conduit commun, long d'environ deux lignes, qui s'ouvre à la partie supérieure et interne du vesti- bule par un orifice arrondi. Le canal vertical postérieur (fig. 8, c). offre sa convexité en arrière ; une de ses extrémités est tournée en avant et en haut, l’autre en avant et en bas. La première est unic, comme nous l'avons dit, au canal précédent ; la seconde s’ouvre isolé- ment en bas et en dedans du vestibule , un peu au dessous d’une des ouvertures du canal horizontal par un orifice évasé et elliptique. Le canal horizontal (fig. 8, e) est le plus petit des trois. Situé entre les deux autres, ‘il commence en devant par une ouverture assez large, infundibuliforme, entre celle du canal ver- tical supérieur et la fenêtre ovale, et se termine en dedans du vestibule par une ouverture étroite entre l’orifice commun des deux canaux verticaux, et l’orifice inférieur du postérieur. Sa convexité est tournée en arrière. ÿ Les parois des canaux demi-circulaires sont for- mées d'une lame compacte, plongée dans le tissu spongieux du rocher. Leur surface interne est lisse et polie. Une membrane très-fine et très-délicate tapisse toutes les cavités de l'oreille interne, On trouve en outre dans chaque canal demi-circulaire , un tuyau membraneux d'un calibre beaucoup plus petit que le conduit osseux lui-même, et attaché à celui-ci par un tissu cellulaire très-fin et comme muqueux.Les orifices isolés des canaux verticaux, et l’orilice antérieur du canal horizontal , sont garnis chacun d’une ampoule ou renflement membra- neux qui les masque quelquefois. Ces parties sont remplies d’une humeur qui donne au sac comme l'apparence d’une bulle d'air , et aux tuyaux mem- braneux celle de vaisseaux lymphatiques ; le tout flotte d’ailleurs dans l'eau du labyrinthe. Un auire petit sac, conligu au précédent, ne communiquant point avec Jui, tapisse immédiate- ment le vestibule et adhère fortement à ses parois. IL est rempli d’une humeur propre et composé de tuniques lortes et épaisses dans lesquelles vien- nent se perdre les ramifications vestibulaires du nerf acoustique. Il envoie un prolongement dans l'aqueduc du vestibule, et ce prolongement se termine par un petit cul de-sac. La membrane du veslibule s’introduit dans le limacon par l’orifice de la rampe externe ; celle parcourt celle-ci dans toute son étendue, et redescend dans la rampe Lympanique. Système nerveux de l'organe de l’ouïe. Le nerf auditif après avoir pris naissance , ainsi qu'il a été dit (voyez Nrrrs), ne tarde pas à prendre une certaine consistance; creusé d’abord en dedans d’une goutiière qui loge le nerf facial , il ne tarde pas à s'engager avec ce dernier, dans le conduit auditif interne ; il s'en sépare et se divise bientôt en deux branches : 1° La branche du limacon. Elle est formée par un cordon blanc non filamenteux qu'on observe en arrière du nerf, peu après son origine. Elle se dirige en haut et en avant dans le fond du conduit auditif ; arrivée dans l’excavation qui est à la base du limaçon, elle se partage en un grand nombre de filets très-déliés, qui pénè- trent dans le limacon par autant de petites ouver- tures que présente cette base. Ces filets, parallèles à l'axe du limaçon, répandent leurs ramifications sur la lame spirale qui les sépare en deux rampes. Elles sont d'autant plus courtes et plus fines qu'elles sont plus rapprochées du sommet, et forment une sorte de réseau sur la partie mem- braneuse de la cloison. En donnant ces filets, le nerf semble se contourner sur lui-même autour de l'axe du limacon, et celui de ces filets qui le termine, plus fort que les autres, traverse le ca- nal central et va se distribuer à l’infundibulum et au dernier demi-tour de la lame spirale. 9° La branche du vestibule et des canaux demi-circulaires. D'abord , unie à la branche précédente, elle s’en isole dans le conduit auditif interne , se dirige en arrière, et en dehors et forme un renflement grisà- tre gangliforme, d’où partent trois rameaux d'un volume différent. Le grand rameuu, placé en ar- rière des deux autres auxquels il est supérieur par le volume , pénètre dans le vestibule par plusieurs porosités et s’y partage en deux portions. L’une s’épanouit dans le vestibule lui-même ; et forme une sorte de membrane composée de fibrilles ner- veuses réticulées et très-molles ; l’autre se rappro- che des orifices des conduits demi-circulaires , vertical supérieur et horizontal ; là il se bifurque, PT RQ OREI 397 OREI oo U e se confond avee la pulpe qui se renfle en forme d’ampoules à leur origine, et disparaît insensi- blement. Le rameau moyen, arrivé dans le vesti- bule, se partage en deux filets et se perd dans la membrane qui tapisse cette cavité par une foule de ramifications très-déliées, blanchâtres et d’une extrême mollesse. Le petit rameau, situé au des- sous des autres, entre dans le vestibule par une ouverture particulière placée à la partie externe du conduit auditif interne. Il se porte vers le ca- nal demi-circulaire vertical postérieur , et paraît se plonger dans son intérieur après s'être divisé sur l’ampoule pulpeuse qui se trouve à son ori- fice. De l'oreille chez les Mammifères. L’organe de l’ouie chez les Mammifères, se rapproche beau- coup de celui de l’homme ; cependant, quand on l’étudie dans les différens genres de cette classe, on le voit tantôt par l'absence de l'oreille externe, tantôt par la diminution du nombre des osselets, s'éloigner plus ou moins de l’oreille de l'homme qu’on peut en considérer: comme le type général, tantôt passer, d’une manière évidente, à ce qu’on observe dans les classes moins élevées. 1°, Oreille externe. L'on observe chez certains mammifères l'absence complète de la conque. Ce cas, a lieu dans les cétacés, chez plusieurs ?ho- ques, dans la Marte, chez les Monotrèmes, dans les Taupes et dans les Musaraignes. Chez d’autres, la conque a diminué seulement d'étendue , et est réduite à un très-petit volume ; tels sont les Pa- …resseux, chez lesquels la conque ne figure plus qu'une sorte de jente perpendiculaire, dont le bord postérieur seul fait une légère saillie. Dans - d’autres espèces, au contraire, la conque prend un développement très-considérable , comme dans le Vespertilio auritus où Oreillard. Du reste, le cartilage auriculaire se compose à peu près des mêmes parties que l’on rencontre chez l’homme. Souvent des muscles très-forts procurent à ces dif- férentes pièces cartilagineuses une grande mobilité les unes sur les autres ou bien à la totalité de l’O- reille. Dans quelques Chauve-souris, et celte dis- position ne se trouve pas ailleurs , l’Oreille est en- tièrement membraneuse et peu pourvue de mus- cles [La Musaraigne présente une disposition toute particulière de l'Oreille externe. L’antiélix en de- hors, et l’antitragus en dedans, peuvent , suivant la volonté de l'animal, fermer complétement le conduit auditif ou bien l’ouvrir largement, de sorte que cet orifice externe du conduit auditif res- semble assez bien àupe valvule. On doit à M. Geof- froy Saint-Hilaire une belle description de ce mé- canisme, qu'il à inséré dans les Mémoires du + Muséum. L’Oreille externe de l’homme n’est faite en quelque sorte que d’une pièce; le pavillon devient tubuleux et se continue ainsi jusqu’au méat osseux, auquel il se soude; dans les animaux dont les Oreilles sont un peu longues et très-mobiles, le tube de l'Oreille est partagé en deux parties, dont - l’une tient à la conque; l’autre forme ün cartilage particulier et tubuleux, qui s'attache au méat os- seunx par un ligament, el qui a, ainsi que la portion qui tient à la conque , une fente longitudinale. Il résulte de cette division que le tube peut se rac- courcir ou s’allonger , comme se dilater et se ré- trécir. Ces animaux ont de plus un troisième car- tilage aplati, posé au dessus de la partie tubiforme, ne faisant pas partie de la concavité de l’Oreille, mais servant seulement de point d'appui à plusieurs muscles. Ce cartilage, qui est triangulaire dans le Cheval, en forme de croissant dans le Monton, rhomboïdal dans le Chien, est celui que Cuvier propose de nommer l’écesson. Les muscles de l'Orcille des Quadrupèdes sont très-nombreux. On peut Jes diviser en quatre classes : ceux qui viennent de quelques parties de la tête s’insérer à Pécusson ; ceux qui, venant de la tête, s’insèrent à la conque ou à son tube ; ceux qui réunissent l'écusson et la conque ; enfin ceux qui vont d’une partie de la cenque à une autre. Leur usage est de tirer l’Oreille dans toutes sortes de directions ou de ja faire tourner sur son axe et de manière que sa surface supérieure se tourne en avant ou en arrière, et l’inférieure dans le sens opposé. Les Chéiroptires ont un conduit auditif externe qui est fort court. Les Carnivores, tels que les Chiens et les Chats, se rapprochent d’eux sous ce rapport. Le conduit auditif osseux n'existe pas dans les Cétacés, tandis que le cartilagineux est étroit et long, d’après Cuvicr. Home, qui partage la même opinion, évalue à deux picds et demi sa longueur dans la Baleine. Le conduit auditif os- seux est étroit etlong chez la plupart des Ongulés. Dans les Monotrèmes, le conduit auditif externe est très-long, cartilagineux , et courbé en demi-cer- cle. Sa longueur s’élève à une ligne et demie, et sa largeur à trois lignes. Il se porte de dehors en dedans, d'avant en arrière, puis de nouveau en avant, où il se termine à la membrane du tympan. On ne connaît pas d'autre animal chez lequel il affecte une semblable direction. Oreille moyenne ou caisse du tympan. Chez les Mammifères , la caisse du tympan est encore bien close comme chez l’homme , et ses parois sont for- mées entièrement par l'os temporal. Cette cavité est aussi accrue par plusieurs cellules accessoires ; mais ce qui contribue surtout à son agrandisse- ment, c'est un renflement particulier sur lequel nous aurons occasion de revenir, nommé Bulla ossea, ou Ampoule osseuse. La membrane du tympan est généralement concave chez les Mammifères; dirigée obliquement en bas, elle occupe l'extrémité interne du conduit auditif externe et offre une surface d’autant plus étendue que l’angle sous lequel elle coupe le con- duit est plus aigu. C’est ainsi que dans la Taupe elle est excessivement large ; elle forme le couver- cle de la caisse du tympan et le fond du conduit auditif externe. C’est dans cette circonstance et dans l'étendue des canaux demi circulaires qu’il faut chercher la cause de la finesse de l’ouïe de la Taupe. Mais la Baleine franche est sans contredit celui des Mammifères qui offre la membrane du es OREI tympan la plus remarquable. . Cette. membrane 398 OREI et munie d’une large ouverture. Treuler prétend forme, en eflet, une grande saillie convexe en de - |-‘qu'elle manque dans le Cavin porcellus ; cependant hors dans le.condnit auditif élargi de haut en-bas, -et l'on peut apercevoir facilement, comme chez -JEléphant, dans sa membrane moyenne , des fi- bres musculaires bien distinctes. Elle n’a pas non plus , suivant les recherches de M; Home ; la moin- dre connexion immédiale avec les osselets :de l’ouie ; car le marteau s’unit avec-la membrane at- d'antres-z0ologistes , et M; Carus entre autres }di- sent l'avoir aperçue bien :distinetement- sous ‘la forme d’une fente située derrière le voile du palais, et qui mène dans la caisse du tympan. Oreilie internerou labyrinthe: Le limacon déerit communément deux tours et-demi , comme-chez l'homme ; il est plus grand que les canaux demi- tachée au fond du grand os tympanique roulé en | circulaires et saillant en :entier/dans la eaisse du ‘forme de cornet. On ignore si le nerf appelé corde du tympan existe chez tous les: Mammifères ; mais Bojanus l’a rencontré dans le Veau et la Brebis. IL partait du canal de Fallope, se réfléchissait sous la courte -apophyse du marteau , sortait au-devant du con- -duit auditif externe par un :pelit trou dans l'inté- rieur, duquel il serenflait en un petit ganglion , “devenait ensuite plus grêle, et s’unissait avec le le rameau lingual. Un fait très-remarquable: a été aussi découvert par Otto , ct nous ne-pouvons nous dispenser de le signaler : c’est que.chez Ecureuil Vartère.carotide ; non seulement-traverse la caisse du tympan, mais encore passe dans un caual:os- seux, à travers l'ouverture de l’étrier. Laplupart.des Mammifères ontainsique homme trois osselets de Pouiïe. Chez l’'Ornithorhynque il m'en existe que deux. Meckel:en admet bien un troisième , qu'il compare au marteau et: qui a Ja forme d’une moitié de petit anneau complétant le cadre de: la membrane du tympan. : L’étriersoffre surtout -des variétés de formes très-nombreuses. Lorsqu'on l’étudie dans une certaine série conve- nablement disposée , on voit-qu'il m’arrive-que gra- duellement à la forme d'un étrier.:Ghez le: Cochon d'indeet: le Morse ;: chez T'Ornithorhynque et:le ‘Kanguroo , ses branches sont très-serrées l’une contre l’autre, et chez le Kanguroo ; elles:se pro- dongent supérieurement en‘untpédieule. La'Faupe dorée du Gap présente-en outre; d’aprèsiles recher- ches de Rudolphi,sun quatrième losseletrassez-gros -étreylindriquerqui se-trouve entrelenelame et le marteau , et-quisest libre dans uné petite cavité!di- rigée vers la fosse /zygomatique.-Chezde:Hérisson , la pièce moyenne:du marteau se prolonge en une large pièce osseuse qui occupe une: grande: partie de laicavité tympanique. La”Faupe nous offre .en- core une particularitéremarquable, c'est querlen- clumeetlemarteau sontcreux etrque la: cavitéde ces deux os s'ouvre largement dans la cavité-du tympan. Les muscles des osselets delouie Isont aussi plus forts chez-les Mammifères que ‘«hez Fhomme ; Tréviranus a signalé la dispasition «des muscles des osselets-de:l’ouïe dansrle/Renard, et la forte tension qu'ils peuvent imprimer paresüite de leur contraction , à la membrane duitympan: Larompe:d'Eastachi, chez les Cétacés ;s’ouvre dans le:conduit nasal: de son côt6;-son ouverture est garnie d’une valvule qui empêche leau:d’y pé- nétrer; elle est peuétroitc et plus propreàrecueil- sir Jeson qu'à ui:servir de conducteur: Dans le Cheval et l'Ane, Ja trompeise dilate considérable- ment: Dans:les Monotrèmes, la trompe-est ample tympan ,. comme-chez les Chsuve-souris ; dont le rocher constitue du resté à la base du crâne unos particulier qui ne tient qwassez faiblement aux autres. D’après les observations de Guvier, le Li- maçon aurait, ainsi que dans plusieurs autres es- pèces , un‘tour de plus que chez l'homme. Selon Camper , la spire du limacon , dans la Baleine ; ne s'élève point, mais s’cnroule presque-à plat. Des observations de Home: et une figure qu'il a publiée dans les Fransactions philosophiques , année 1819, ne s'accordent pas avec l’observation: de Camper. Ce que l’on peut dire , c’est que communémentil ne décrit pas tout-à-fait deux tours-ehez les Géta- cés. Dans les Monotrèmes , on trouve déjà un com- mencement de ce que nous observerons chez les oiseaux, c’estainsi que Home-n’atrouvé dans VÉ- chidné, au Jieu d’un véritable Hmacon , qu’ane simple corne-recourbée. Chez lOrnithorhynque , Meckel n’a observé non plus qu'un demi-tour à la place du limacon complet. Les trois canaux demi-circulaires ‘se retrouvent chez tous les ‘Mammifères ; mais leur proportion etcelle du limacon varient considérablement. Ainsi, dans la Taupe , les conduits demi-circulaires sont btrès-grands , eu -égard au limaçon. Ils sont libres et entourés sealement,comnmetleillimacon , d'un diploé fort lâche. Hs laissent aussi entreeux une ‘fosse profonde qui loge les-lobules litéraux du cer- -velet: Quant à ces’ fosses remapquables ereusées au-milieu de lorgane de l’ouic ;:cb qui recoivent -unepartie du cerveau M. Carus les a retrouvées dans tous-les Mamifnifères où il es archerchées ; elles étaient il est vrai, moins prolondes ; parec rique Ja Inrasse .osseuse formait une couehe:plus épaisse suriles canaux demi- circulaires. Dans les »Cétacés!, les canaux demi-cireulaires sont si petits queCamper a été jusqu'wnier leurexistence/ Mais on a reconnu depuis lerreur-de: cel anatomiste. Au veste , chez les Mammifères le labyrinthe est bpresque toujours entouré d’unemasse osseuse très- dure. Elle acquiert: même une dureté pierreuse dans les Dauphins et les Baleines , owlerocher constitue un os distinct suspendu à -la ‘base du crâne. LE LP + SÉUSORS La distribution du nerf auditif est la même-chez les Mammifères: que chez l'homme: Cependant il résulte des observations d’Autenrieth qu'il règne parmi :eux de grandes différences par rapportiau degvé de-mollesse du nerfauditifeomparce à celle du nerf facial. ot 1310 Del'Oreille chez les Oiseaux. Oreille externesiliès Oiseauxn’ontpas d'Oreille-externe charnue et:cat- -dilägineuse ; cependant on’doit regarder/comme OREI COS RE s'en rapprochant la grande valvule membraneuse de plusieurs Chouettes; elle occupe en eflet le bord postérieur d’une grande conque divisée en plusieurs compartimens ; qui ‘est forméeen partie par les os ducrâne couverts seulement de la peau, envpartie aussi par le bord postérieur du globe de l'œil et par plusieurs ligamens tenidineux transver- saux: | Le!conduit auditif externe est excessivement court, purement membraneux , et présente à son orifice externe des plumes raides ; généralement courtes, et très-rarement longues. Oreillemoyenne.La membrane dutympan (pl. 430, fige 19°), que l'on aperçoit au fond de ce con- duitaudilif, et qui se trouve ainsi très-rapprochée deJ’exitrieur , est bombée de dedans en aehors et se dirige obliquementen bas. Caisse du tympan ( fig. 19, où l’on a représenté l'Oreïlle intérne du Dindon ). Chez les oiseaux, la caisse du tympan est bornée en avant par l'os carré ( fig. 19, b). Elle s'ouvre sur plu- sieurs points dans le diploé celluleux-et plein d’air dés osdu crâne, par l'intermède duquel s'établit : même une communication entreles caisses du tympan de chaque côté. Les osrelets de l’ouïe sont bien moins nombreux que dans la classe précédente ; ils pe consistent plus que dans une petite colonne osseuse (fig. 12, columelle du Dindon ) dont la plaque ovale in- terne;, qui est mobile, ne remplit qu'à demi la fenêtre ‘ovale du vestibule, mais dont l'extrémité externe tient ordinairement à la membrane -du tympan par le moyen de trois cartilages flexibles. Un muscle qui vient de l’occiput peut la tendre ainsi que Ja membrane du tympan , et sa forme varie dans les divers genres. Quant à la trompe d'Eustachi, elle est presque entièrement logée dans le tissu osseux ; elle com- mence dans la caisse du tympan par un orifice un peuévasé , se rétrécit ensuile et s'ouvre immédia- tement en face de celle du côté opposé au fond d'une large cavité, sécrétant beancoup de mucus , quise trouve à la voûte de l’arrière-gorge, der- rière l’orifice postérieur du conduit nasal. Oreille interne ou labyrinthe. Le limacon , chez lestoiseaux ; est tout-à-fait incomplet et ne repré- sente qu’un rudiment de cet organe. Il s’apercoit > l'extérieur sous la forme d’une corne légèrement recourbée ( pl. 430, fig. 19 ). D’après Cuvier, c'est chez l'Autruche que celte partie de l'O- reille interne est la plus petite, On doit à Tré- viranus la découverte d’une disposition toute par- ticulière de ce rudiment de limacon (fig. 10 qui représente l'Oreille interne du Faucon). Deux minces cartilages le séparent dans le sens de sa longueur en une chambre supérieure etune autre inférieure ; la fenêtre ronde conduit à la première, et-la: fenêtre ovale à la seconde. Aubout du cartilage, et à l’extrémité libre du cône osseux, se trouveiun réservoir carlilagineux® que Tréviranus appelle la bouteille (fig. 19). I recoit une bran- che particulière du nerf cochléaire, Entre les deux pliques cartilagineuses, on apercoit une ouverture | 399 OREI oblongue par laquelle ‘pénètre la plus grosse bran= che dunerf cochléaire, et de chaque côté de cette” ouverture se trouvent au dessus des cartilages co chléaires les feuillets auditifs, sur le côté convexe desquels un réseau de V&isscaux sanguins se répand, Ainsi dans cette: classe il existe donc un organe fort compliqué qui représente en quelque sorte la lame spirale dulimacon hamain dans ses nombreux replis , et quant à la forme totale du limacon , fi- gure au moins le commencement du premiertour, De l'Oreitle des Reptiles. L'Oreille externe man- que complétement chez les Reptiles ; on peut ce- pendant considérer comme le premier vestise du pavillon de l'Orcille ce que l'on observe chez le Crocodile. L’organe auditif est en effet protégé en dehors par deux espèces de lèvres charnues qui ressemblent beaucoup à des paupières. (Voyez pl:18, a, a, qui représente l'Oreille externe du Crocodile. ) Le labyrinthe du Crocodile est exactement en : veloppé par l'os et toujours pourvu de noyaux crétacés ; il offre à un degré plus prononcé que celui des autres Reptiles un appendice inftrieur de forme conique et courbé en avant , dont l’intérieur est partagé par une cloison transversale en deux conduits qui s'ouvrent, l’un ‘dans le vestibule , l’autre dans la caisse du tympan, ce dernier au moyen d’un petit trou bouché par une membrane qui correspond parfaitement à la fenêtre ronde de l'Oreille humaine. D’après la situation de cet ap- pendice, sa forme et sesouvertures , on peutle con- sidérer avec raison comme étant le premier rudi- ment du limacon , el, comme on peut le voir, il y a la plus grande analogicentre cet organe imparfait et celui que l’on voit exister chez les oiseaux. La caisse du tympan, chez la plupart des Sauriens , est assez spacieuse ; l’osselet de l’ouie de ces ani- maux adhère à une membrane du tÿmpan mince et large qui est tout-à-fait perpendiculaire quand elle est à l'extérieur, comme chez l'Iguane, mais se dirige au contraire en haut chez le Crocodile. Dans quelques Sauriens, l’organisation de l’Oreille beaucoup moins parfaite se rapproche des genres inférieurs ; c’est ainsi que chez le Caméléon et chez les Grvets, la membrane du tympan se trouve re- couverte par des parties charnues. . Chez les Chéloniens, la caisse du tympan est complétement ossifiée, longue et divisée en deux portions , l’une interne, nommée antivestibulum par Bojanus, l’autre externe ; elle est bouchée par une épaisse membrane du tÿmpan , composée de deux couches membraneuses entre lesquelles on aper- coit un disque cartilagineux qui adhère à la colu- melle. Elle communique avec la cavité gutturale par une trompe d'Eustachi assez longue et étroite. Pour osselet de l’ouie,, il existe ici un long pédicule osseux nommé columelle, qui plonge dans la mem- brane du tympan, qui s’élargit par le bas, et dont la base ovalaire repose-dans la fenêtre ovale, Un rudiment de limacon existe dans ce genre ; il forme ici une simple vésicule légèrement plissée qui est unie au labyrinthe par un court canal , se trouve placée derrière la fenêtre ronde , et près de OREI 400 OREI laquelle le nerf facial traverse l’Oreille interne. Ge rudiment de limacon est , comme nous le verrons, faiblement indiqué chez les Poissons. Levestib ile des Chéloniens et leurs canaux demi- circulaires sont disposés, quant au fond, dela même manière que chez les reptiles des autres ordres, où nous allons bientôt l’étudier, avec cette seule différence que la chambre qui correspond au sac veslibulaire des Poissons et qui contient une con crélion crétacée, est séparée d’une manière plus distincte, tandis que le vestibule lui-même se trouve rempli d'une eau très-limpide. Les Grenouilles et les Crapauds ont un labyrin- the garni d’un noyau crétacé ; ils présentent une caisse du tympan. Elle n’est pas entièrement enve- loppée de parois osseuses comme dans l'ordre pré- cédent : elle est en grande partie membraneuse et située derrière la côte de la vertèbre auditive. Elle contient des osselets de l’ouie qui, indé- pendamment d'un opercule cartilagineux pour la fenêtre ovale, consistent en une pelite colonne osseuse qui a recu Le nom de columelle comme dans l’ordre précédent, et en un manche osseux uni à angle oblus avec la columelle et adhé- rant à la membrane du tympan. Gelte caisse du tympan souvre aussi dans la gorge par une courte el large trompe d'Eustachi. Les orilices des deux irompes sont très-faciles à voir dans la Gre- nouille, quand on écarte fortement les mâchoires l’une de l’autre. D’après Mayer, les deux orifices se confondent dansle Pipa, pour n’en former qu’un seul. Le Bufo igneis, d'après les recherches de Huschke manque complétement de trompe d’Eu- stachi ; il n’a pas non plus de caisse ni de mem- brane du tympan. Il n'est peut-être pas inutile de rappeler ici que l'absence ou la présence de la membrane du tympan et de la trompe d’Eustachi ontservi à Muller pour diviser les Batraciens en trois familles. : Du reste, nous observerons que Scarpa a déjà faitremarquer que la trompe d'Eustachiseren- contre chez tous les animaux qui ont une caisse du tympan; mais ce qui paraît avoir moins fixé l'attention, c’est que, chez la plupart des Grenouil- les, des Crapauds et des Orvets, où l’on commence pour la première fois à la rencontrer, elle a des dimensions énormes, ce qui permet d'admettre que son but principal est de constituer le premier canal auditif pour la conduite du son à l'Oreille interne. Plus tard, lorsque l’on voit le conduit audilif externe se développer davantage, on voit la trompe d'Eustachi perdre graduellement de ses dimensions, et agir moins comme conduit auditif qué comme canal qui amène l’air dans l’Oreille interne, Chez les Batraciens, la membrane du tympan se trouve tout-à-fait à la surface exté- rieure du corps; elle est à peu près perpendicu- lire, située derrière l'articulation de la mâchoire et couverte par les tégumens communs. Chez la plupart des vrais Serpens une pièce os- seuse adhère à lopercule de la fenêtre ronde ; mais, au lieu de se plonger dans une membrane du tympan, elle se perd dans les muscles de l’articu- lation de la mâchoire, Les Orvets, suivant Scarpa, font exception à cet égard. Suivant ce célèbre anatomiste, leur organe auditif est conformé à peu près comme celui des Grenouilles; et ce qu’on appelle improprement la membranc du tympan, se trouve recouvert par des parties charnues. Mais | dans les Serpens proprement dits, on apercoit déjà auprès du labyrinthe un petit appendice en forme de bouteille, qui contient une branche ner- veuse particulière, et que l’on peut considérer comme le premier degré de développement du limacon. Voilà pourquoi aussi ces animaux, outre une fenêtre ovale, ont encore une fenêtre ronde. Les Reptiles branchiés et d’autres Batraciens , tels que les Salamandres et le Bu/fo igneus , se rap- prochent entièrement des poissons cartilagineux supérieurs. Îls ont aussi un petit labyrinthe com- posé d’un vestibule et de canaux demi-circulaires, dans lequel se retrouve aussi un noyau crétacé. Cet organe auditif si incomplet est plongé , comme chez ces poissons, dans les parois latérales du crâne, de manière néanmoins que, chez le Protée, la cavité labyrinthique communique encore avec la cavité crânienne par une large ouverture. Il s'ouvre également à l'extérieur par une espèce de fenêtre ronde, maïs qui, au lieu de se montrer à la surface du corps, se trouve cachée par un pe- tit opercule cartilagineux , ainsi que par la peau et les muscles de la tête, Le nerf auditif qui se distribue au labyrinthe membraneux, constitue un nerf cérébral à part chez tous les Reptiles. Il aboulit tant au sac qu'aux renflemens des canaux demi-circulaires du laby- rinthe mou. Le nerf facial traverse également ici le conduit auditif, De l'oreille des Poissons. Chez les Poissons car- tilagineux, le labyrinthe est encore plongé dans les parois latérales du crâne. Sur la région moyenne et un peu enfoncée de l’occiput des Raies, on aper- coit de chaque côté deux ouvertures dont la posté- rieure, close par une membrane mince, mène dans la cavité carlilagineuse et pleine d’eau , qui entoure le vestibule du cartilage membraneux, mais non dans ce dernier. On pourrait, avec raison, com- parer celte ouverture à la fenêtre ronde de l’Oreille humaine. L’antérieure conduit à une dilatation située entre la peau et le crâne ct pleine d’un liquide blanchâtre et calcaire, qui, par le moyen d’une ouverture comparable à la fenêtre ovale de l'Oreille humaine , mène dans le sac du labyrinthe membraneux au moyen d’un petit canal. Du reste, un muscle particulier peut donner à cette dilata- tion antérieure un degré de tension plus ou moins considérable. Dans le ficquin, on ne trouve de chaque côté qu'une ouverture bouchée par la peau et qui conduit dans la cavité cartilagineuse du vestibule. Chez les poissons à branchies cachées comme les Raies et les Squales, le labyrinthe membra- neux est entouré de toutes parts d’un cartilage qui l’isolc de la cavité crânienne. Tous les pois- sons, à l'exception des cyclostomes, offrent les dispositions suivantes : on voit s'ajouter au sac membraneux que nous retrouverons seul dans les classes OREI classes inférieures, les trois canaux demi-circu- laives de l'oreille interne, qui représentent très- imparfaitement le labyrinthe. Une poruon de ce labyrinthe membraneux forme un sac qui con- ent toujours un noyau plus solide, souvent même chez les poissons osseux, un ou plusieurs corps pierreux ; on distingue ordinairement dans le sac membraneux et rempli de liquide, deux parties dont la première, à laquelle aboutissent les canaux demi-circulaires, porte le nom de vestibule, tan- dis que l’autre ; qui contient le noyau osseux le plus considérable, est appelé le sac proprement dit, et n’a point de communication appréciable avec la première. Chez plusieurs poissons, comme la Carpe et le Brochet, le vestibule membraneux de chaque côté se prolonge postérieurement en un long canal qui, d'une part, communique avec celui du côté opposé par un conduit transversal impair, et, d'autre part, offre à son extrémité pos- térieure ou inférieure des dilatations communi- quant de diverses manières avec la vessie natatoire, d’après les belles recherches de Weber sur lO- reille interne des poissons. Tantôt, en eflet, ces dilatations recoivent les ébranlemens de l’air con- tenu dans la vessie natatoire par le moyen des _rudimens mobiles des côtes, qui remplacent en quelque sorte, les osselets de l’ouie; tantôt, la vessie natatoire elle-même se bifurque à son extrémité antérieure , et pénètre par plusieurs di- latations de chaque côté dans le crâne, de ma- nière que son extrémité pleine d’air finit par en- trer en contact immédiat avec le prolongement rempli d’eau du labyrinthe. Dans le Poisson- Lune et l'Esturgeon , le vestibule et le sac proprement dit ne sont pas séparés, d’après Cuvier, et les noyaux osseux sont moins durs. Les noyaux osseux fragiles des poissons osseux ont des formes très-variées. Le plus petit de ces osselets se trouve ordinairement dans le vestibule le plus gros dans la grande portion du sac, et le second pelit; dans la plus étroite. Les canaux _demi-circulaires (pl. 450, fig. 16, a, b, c.) , l’un postérieur, l’autre antérieur , et le troisième ho- _rizonial, tantôt sont parfaitement libres, tantôt, comme dans le Brochet ou la Baudroiïe, tournent autour d'une petite columelle osseuse. Souvent on les voit présenter un renflement considérable à l'endroit où ils s'ouvrent en arrière et en devant dans le vestibule. Les branches moyennes du pos- térieur et de l’antérieur s’abouchent avec le ves- tibulé à l’aide d'un orifice commun. Le Lepi- dopterus trachyrhynchus dont Giorna et Risso : nous ont donné la première description, présente déjà une sorte de conduit auditif externe , dont la découverte appartient à Otto. On voit descendre de la surface antérieure de l’occiput, sur l’un ou Vautre côté, un enfoncement dont l'extrémité n'est séparée du canal demi-circulaire postérieur , que par une substance cellulo-gélatincuse. Le sac labyrinthique de ce poisson se fait aussi remar- quer par son ampleur et par le volume de la pierre qu'il renferme. Chez les Cyclostomes, qui occupent un rang si a: PE re RE 451° Livraisox. D Loi OREI peu élevé dans l'échelie animale, le développe- ment de l'organe auditif est extrêmement impar- fait. Chez eux cet organe se trouve logé dans les boules cartilagineuses qui se voient entre la première et la seconde vertèbre crânienne, Cha- cune de ces boules est creuse , et ne communique avec la cavité crânienne que par deux petits trous. L'un de ces trous livre passage au nerf auditif, l’autre à de petits vaisseaux destinés à la poche vestibulaire. Cette dernière est formée par une membrane mince et renferme une substance ani- male à l’état liquide, mais elle ne contient pas de pierre comme dans les Ecrevisses. Selon Weber, cette membrane présente trois petits plis que l’on peut considérer comme les vestiges de trois canaux demi-circulaires. | Del’Oreillechez les animaux articulés. Lestravaux de Fabricius, de Minasi, de Scarpa, et d’autres z00- logistes n’ont démontré positivement l'existence de cet organe que chez les crustacés décapodes. Quand on examine la tête de l’Ecrevisse commune, on ne tarde pas à apercevoir en dessous cet organe , sous la forme d’une sorte de papille conique 1rès- dure qui appartient aux grandes antennes , et qui renferme la partie la plus essentielle, le sac du vestibule. Cette papille n’est pas séparée de la ca- vité céphalique par des os; mais elle n’est pas non plus close en dehors ; on la voit en eflet se termi- ner à l’extérieur par une ouverture ronde sur la- quelle est tendue une forte membrane , et qui sem- ble avoir quelque analogie avec la fenêtre ronde de l'oreille humaine. Le nerf qui se rend au peüt sac est une branche de celui qui appartient à la grande antenne, et il naît du ganglion cérébral. Le sac lui-même ne contient pas de petite pierre. L’oreille de l'Ecrevisse a été représentée à la pl. 460, fig. 17. Il a été jusqu'ici impossible d’assigner d’une manière positive le siége de l'organe auditif des insectes. Cependant il est impossible de douter de l'existence du sens de l’ouie, d'autant plus que plusieurs d’entre eux produisent des sons à vo- lonté, et qu'on découvre quelquefois une analogie remarquable entre la conformation de ces organes vocaux et celle de l’appareil auditif d’animaux su- périeurs. Comparetti a bien décrit les organes au- ditifs de plusieurs insectes ; mais les renseignemens inexacts et incomplets qu'il donne à cet égard n’ont pas permis à d’autres anatomistes de vérifier l'exactitude de ses descriptions. Ce qui paraît être le plus probable, c’est que, comme chez les Décapo- des, le siége des organes auditifs se trouve près des antennes antérieures. En effet, dans les gros Coléo- ptères, tels que Lucanus et Prionus, on voit sur une saillie du dermatosquelette quise trouve au devant del'œil, sous l’antenne etimmédiatement derrière la mandibule, une fossette qui très-probablementtient lieu d’organe de l’ouïe. Cependant on n’y découvre pas de sac auditif. On pourrait penser aussi que chez la Locusta verrucivora, la membrane qui unit les antennes à la tête et présente une surface assez étendue, est une espèce de membrane du tympan ou de membrane d’une sorte de fenêtre vestibu- D1 ' OREI laire que le mouvement des antennes pourrait tendre ou relâcher. D’autres observations viennent encore à l’appui de ces considérations. Treviranus a considéré comme l'organe auditif de la Élatta ofientalis une ouverture ovale située immédiate- ment derrière l'insertion des antennes, et couvente d’une peau blanche concave de dehors en €edans. Ramdobr a cru aussi reconnaître l'organe auditif de l'abeille, dans une vésicule placée à la racine des mâchoires, et Straus-Durkeim a considéré les antennes feuilletées du Hanneion comme le :siége de l’organe de l'audition. Chez des cigales, M. de Blainville a trouvé, à lapartie postérieure de la tête et des deux côtés, une petite ouverture condui- sant dans une cavité qui lui paraît être un organe d’audition. Enfin Tréviranus est tenté de regarder comme des organes de l’ouie les cavités internes tapissées de membranes délicates et entourées de vésicules aériennes, qu’on trouve chez quelques Hyménoptères, Diptères et Névroptères. Muller considère aussi comme le même organe deux en- foncemens placés sur le dos de la troisième ver- ‘tèbre pectorale, dans le Grillus hieroglyphicus et fermés par une membrane. Derrière eux existe une vésicule pleine de liquide qui recoit des nerfs du troisième ganglion de la moëlle épinière. De l'Oreille chez les Mollusques. Tous les Mol- lusques, à l’exception des Céphalopodes supérieurs, paraissent être complétement privés de l’organe de l’ouie. Des expériences entreprises par Swammer- dam et Lehmann pour découvrir si le.limacon possède la faculté de percevoir les sons, ont dé- montré qu’il ne ressentait rien qui püt être com- aré à la sensation des sons. C’est seulement chez les Géphalopodes supé- rieurs, chez les Seiches, les Calmars et les Poulpes, que l’on commence à trouver deux organes audi- tifs bien développés, mais à leur état le plus rudi- mentaire. Ces animaux possèdent, dans la portion du cartilage céphalique située au devant du pha- rynx, deux petites cavités closes en dehors, dont chacune est tapissée par une membrane mince .et remplie d’une matière animale primaire à l’état liquide, dans le milieu de laquelle on voit nager un petit corps plus dense ayant à peu près la con- sistance de l’empois. (A. D.) Le mot Oreizce à aussi été employé nominati- vement pour désigner, avec quelques épithètes,.des animaux et des plantes, chez lesquels on trouvait quelque ressemblance avec telles ou telles Oreilles ; ainsi l’on a appelé vulgairement : Oræiire D'aggé. (Bor. ) Le spathe des Gouets qu’on appelle aussi Oreille d'âne, et le Cotiledon um- bilicus. Ones D’ANE (8or.). L’Oreille d’abbé, le Nos- toc et la grande Consoude, — (mor. ) Une Ha- liotide et un Strombe. Orne De sœur. (mozr.) Un Bulime. OREILLE DE GAPUGIN OU DE COCHON. (BOT. Z00L.) Diverses Trémelles, une Moule ét un Strombe, qu'on nomme aussi Oreille déchirée. Onerzce DE Dians. (5or.) La même chose qu’O- reille d’abbé. 402 0 OR à Oreiize DE GÉANT. ( mor. } La grande Halio- tide. OneILLE GRANDE où 6RANDE Oreece. (porss.) Le Thon. Orenve nome. (8or.) L'Asarwm ou Cabaret et-des Champignons parasites. OnexE we Jupas. (mor ) L'Oreille d’âne et une Pézize. Onerire DE Lièvre, (8or.) Des Buplèvres, l’4- grostemma Githago, le Trèfle des champs. Ormize DE Marcnvs. (vor.) Des Champignons parasites qui nuisent beaucoup aux troncs sur les- quels ont les voit se nourrir. Onriire De mer. (mors. } Les coquilles du genre Haliotide. Orerte DE Minas. (mozr. ) Les coquilles du genre Auricule, et un Hélix dont n’a pas parlé Férussac dans son grand ouyrage. Onercze DE murairce. (sor.) Le Myosotis lap- pula. OnurrLe n’ours. (Bor.) Une espèce de Primula très-cultivée pour sa merveilleuse beauté et ses variétés innombrables. OrEILLE DE RAT ET DE souris. (Bor.) Le Myoso- tis ; une Epervière, Æieracium, et un Céraiste, Ce- restium. OREILLE DE SAINT Pierre, (mour.) L'animal des Fissurelles. Onizze sans Trous. (mozz.) Le Sigaret de La- marck. | Oreinze DE Sizène. (mozr.) Un Bulime. Oreize DE Vénus. (mor. ) La même chose qu'Oreille de mer. Paulet, dans sa bizarre nomenclature , a aussi beaucoup énuméré d’Oreilles parmi les Champi- gnons; il avait ses Oreilles d'âne, ses Oreilles d'ours, des Oreilles coquillères , etc., etc. ; mais comme tous ces synonymes ne sont usités ni dans le langage vulgaire ni dans la science, nous ne nous y arrêterons pas ici. (Guér.) OREILLETTES. (anar.) Cavités supérieure et postérieure du cæur , une à droite et une à gau- che, chacune d'elles communique avec le ventri- cule situé au dessous , mais point entre elles. L’o- reillette droite recoit les deux veines caves et les veines cardiaques ; l'oreillette gauche recoit les quatre veines pulmonaires. Les parois des Oreil- lettes sont douées de moins de force que celles des ventricules , les premières n'ayant à pousser le sang que vers les dernières , tandis que celles-ci, par un effort considérable, doivent le chasser à une grande distance. Les bords de l'ouverture qui fait communiquer le ventricule et l’Oreillette, sont garnis d’un grand repli membraneux, disposé de telle sorte, qu'il s’aflaisse lorsqu'il est poussé de haut en bas, et qu'il se relève et ferme l'ouverture lorsqu'il est poussé en sens contraire; il en résulte que pendant la contraction du ventricule , le sang venu de l’Oreillette ne peut retourner dans celle- ci. ( Voyez Cour. ) (P. G.) En botanique l'on donne vulgairement le nom d'Oreillette à lÆsarum europæum. ( Voy. Asa- RET.) (Guér.) OREILLON , Tragus. ( mamm. } On appelle ainsi une partie de la conque des Chauve-souris qui fait saillie dans la cavité de cet organe, et affecte des formes assez bizarres et variables suivant les espè- ces ; l'Oreillon n'existe pas chez tous les Chéirop- ières , les Roussettes ne le présentent jamais, quel- ques Chauves-souris à feuille nasale en sont dé- pourvues , tels sont les Rhinolophes , et parmi les genres dépourvus de feuilles , on compte certaines espèces dont l’Oreillon est tout-à-fait rudimentaire, tels sont quelques Molosses. L'Oreillon ne varie point dans les individus d’une même espèce , aussi fournit-il, ainsi que Daubenton,de fort bons caractè- res, Daubenton a presque toujours eu soin d’y recou- rir,et c’est à tort que depuis lui,quelques auteurs ont négligé de s’en servir. Chez les Molosses on a quel- quefois nommé Oreillon externeune partie dela con- que à laquelle il vaut mieux donner le nom d’Oper- cule, Aucune autre famille que celle des Cheiroptères ne renferme d’espèces pourvues d'Oreillons. Foy. les articles Oreizze et Traqus. (GErv.) ORÉNOQUE. (aftocr. puysro. ) L’Orénoque, fleuve de l'Amérique méridionale et qui arrose prin- cipalement la Colombie, s'appelle dans la langue des indigènes Orinoco, et prend sa source très-pro- bablement dans un lac appelé /pan4, d’où ilsort par deuxissues, département de Maturin, à 5° 30’ delat., N. età 67° 35’ delong.O. Il circonscrit d’abord dans son cours la Sierra Parime et forme en partie vers l'Ouest le département de Maturin, vers le territoire des Indiens indépendans, et dans les dé- partemens de l’Orénoque et de Venezuela, puis il rentre dans le département de Maturin, et au nord de sa source se dirige enfin presque toujours vers l'est, à Saint-Raphaël, vers 8° 25 ‘lat. N., et 64° 20’ long. O.; de ses deux branches, la moins impor- tante prend sa direction vers le nord, avec le nom de Manamo et se décharge dans le golfe de Pazia ; la plus considérable continue à couler vers l'Est, en gardant le nom d’Orénoque, et débouche dans l'océan Atlantique à 8° 26'lat. N. et 62° 30’ long. O. Les terrains renfermés entre les deux cours d’eaux sont coupés par des branches secondaires , mais nombreuses, qui forment alors une multitude d’iles dont nous nommerons plus 1ard les sauvages habitants. La principale embouchure du fleuve est située entre la côte orientale de l'ile Cangrejos et le cap Barima, large de 9 lieues environ ; elle n'est naviguable que dans l’espace d’une lieue seule- ment. Quand le flux a lieu, les eaux ont 17 pieds de profondeur à la barre qui s’avance un peu plus loin que le cap dans la mer; après la barre, en regard de l'ile Cangrejos, les eaux ont 4 à 6 toises de profondeur, et pas plus d’un pied et demi vers le Cap. À partir de l’île l’étendue des basses dans la mer est de 7 lieues, à partir du Cap elle est de 2 lieues. C’est après un cours de 600 lieues environ que l’Orénoque se jette dans Y’Atlantique. Ce fleuve a plusieurs tributaires dont les principaux sont : à droite le V’enituari, la Caura et le Caroni ; à gauche, le Guaviare, le Meta et 403 OREN l’Apure, À la gauche du fleuve, le Cassiquiare ou Cossiquiari, s’en sépare vers 3° 10’ lat. N. et 68° 57! long. O., pour se réunir au Rio-Negro , affluent du Marasnon, ou fleuve des Amazones ; pendant long-temps on avait été réduit à des con- Jectures sur cette communication, mais dans son voyage en Amérique, M. de Humboldt l’a consta- tée, et notamment par le péril imminent qu'il courut en opérant son passage de l’un de ces fleuves à l’autre. C Le volume d’eau versé par l’'Orénoque dans l'Océan est prodigieux, il est large de 2,500 à 3,000 toises à 200 lieues de lamer, etsans que l’on y rencontre une seule île : près d’Angostura , il a 3,850 toises de largeur, et au mois de mars, c’est- à-dire lorsque les eaux sont très-basses, sa profon- deur est de 65 toises. Il traverse un pays de mon- tagnes dans sa partie supérieure, et c’est alors qu'il fait des chutes immenses ; par exemple aux villages de Maypures et d’Atures, entre 4° et 6° lat. N.,M. de Humboldt a remarqué que ces cataractes ne présentaient pas, comme le saut du Niagara, la chute d’un volume d’eau considérable qui se pré- cipite tout entier et d’un seul coup ; au contraire, elles forment une foule de petites, cascades qui tombent les unes sur les autres comme par des de- grés successifs et qui sont souvent séparées par des îlots et des rochers : au milieu de chacune de ces chutes on voit se dresser quelques bouquets de Palmiers. Après avoir décrit une espèce de spi rale depuis sa source, à sa partie inférieure il tra- verse, et d’une manière plus régulière, un immense pays plat sur lequel ses inondaticns s'étendent , dans la saison des pluies, à la distance de 25 à 30 lieues de chaque côté; c'est au mois d’avril que commence la crue de l’Orénoque, au mois d’août elle est terminée. Pendant le mois de sep- tembre entier il garde l’énorme volume d’eau qu’il a acquis pendant les cinq mois qui précèdent; alors son aspect est vraiment imposant. À la dis- tance de 368 lieues de la mer, sa crue a encore 13 brasses. Octobre arrive, et les eaux commencent à baisser; enfin au mois de février elles sont reve- nues à leur niveau lé plus bas, jusqu’au mois d’a- vril rien n’est changé. Pendant son débordement, l’Orénoque se jette dans l'Océan par 50 embou- chures ; de ces canaux 7 seulement sont naviga- bles et pour de légères embarcations , mais en ces endroits la navigation est très-difficile ; le pilote a besoin d'adresse et de prudence; il n’est pas rare de voir les Indiens pêcheurs se perdre au milieu des détours de ces canaux, et être forcés de se laisser aller au courant qui les entraîne jusqu’à l'Océan ; le courant, dans quelques uns de ces canaux, est si peu sensible, qu'il faut au navigateur une grande expérience pour se reconnaître ; dans d’autres les vents et les tournans impriment au cours une di : rection contraire. L'Orénoque abonde en poissons de toutes es- pèces et en animaux amphibies, surtout en caïmans ou alligators qui sont très-dangereux ; ces réptiles se cachent dans les roseaux et les autres plantes marines dont les bords du fleuve sont couverts et I OREN n’en sortent que pour venir dormir au soleil, ou faire leur proie du voyageur imprudent qui foule tables. Ë Les rives de l’Orénoque offrent aux yeux de l’é- tranger d’admirables paysages, dont la perspective, variée par tant d’accidens que présente une belle nature, ne saurait se décrire. Ici les eaux du fleuve sont bordées par les colonnades d’une forêt im- mense où des arbres de toutes les formes, de toutes les couleurs, confondus, croissant ensemble, élèvent dans les airs leurs massifs verdoyans à une hauteur qui fatigue les regards. Là, sous l'épaisseur de ces feuillages, sous ces dômes de verdure, mille plantes aromatiques répandent au Join les odeurs les plus suaves, mille fleurs étincelantes épanouissent leurs couleurs ; on voit des îles de pisira et de nénu- phar voguer sur les flots, et leurs roses jaunes balancer doucement leurs flexibles pavillons. Une multitude d’oiseaux superbes ornent ces. demeures enchantées ; des perroquets bariolés comme de riches cachemires , grimpent sur le haut des ché- nes, des colibris dorés brillent comme des perles suspendues aux voûtes des bois, des flammans roses, des hérons bleus à la pose silencieuse, droits comme des statues, attendent leur proie sur les rives du fleuve ; des singes, par milliers, escaladent les troncs robustes de l’acajou , s’élancent de lé- rable à l'alcée, s’entrelacent dans les arches que forment les lianes anx cent bras, ou suivent en troupe, à travers les bois, les pas du voyageur. Soudain le tableau change d'aspect, et ces forêts presqu'impénétrables sont remplacées par de vastes savanes qui, se déroulant peu à peu comme les plis d’un immense tapis, soulèvent au loin leur surface verdoyante; puis, si le vent agite les lon- gues herbes qui les couvrent, on les voit, sembla- bles à un Océan de verdure, s’onduler, frémir, et, confondant bientôt leurs teintes affaiblies avec l’azur du ciel, s’évanouir au milieu de ses bleuâ- tres vapeurs. Les contrées qu’arrose l’Orénoque, et où l’on a vu naguère les Colombiens conquérir leur indé- pendance, sont habitées en partie par des Indiens ; parmi ces nombreuses tribus, on remarque celles des Guaranis et des Marinsas, qui peuplent les îles situées entre les deux bras supérieurs du fleuve. Vers le nord ces Indiens vivent dans une barba- rie profonde ; d’autres peuplades ont recu, mais à grand’peine , quelques principes de civilisation. Quant aux farouches habitans du sud, ils ont tou- jours repoussé les lumières que venaient leur apporter avec la foi de courageux missionnaires, et les efforts les plus constans n’ont pu les arra- cher à la barbarie qui pèse sur leurs esprits ; mais ne perdons pas tout espoir; les mains qui ont ar- raché le Paraguay à ses déserts, travaillent encore à Ja vigne du Seigneur, pour parler avec l’Ecriture, et d'ailleurs que ne doit-on pas attendre du dévoue- ment de ces généreux apôtres, martyrs de leur zèle , qui ont laissé avec leurs derniers restes sur toutes les plages du Nouveau-Monde des marques d’une constance et d’une charité sublimes ! (J. H.) | 4o4 Li sans précaution ces rives charmantes, mais redou- OREO nn Depuis le voyage de Adam Debauve , jeune savant francais, qui, après avoir exposé mille fois sa vie et après avoir fait des recherches géographi- ques extrêmement précieuses, est allé à la Guyane mourir de fatigues et de chagrin de voir ses pei- nes et ses découvertes rester sans récompense , tandis que d’autres, n’ayant que l'intrigue pour recommandation, sont comblés d’honneurs et de richesses, depuis le voyage de ce malheureux ex- plorateur, dis-je, nous savons que l’Orénoque à deux sources. La première dans le pays des Indiens Waïcas entre les 4° et 5° de lat. N., et les 66° et 67° de long. O.; la seconde entre les 3° et 4° de lat. N. et à la même longitude que la précédente ; elles se trouvent au milieu des savanes presque au pied des montagnes qui vont du $. E. au N. O. peu après la réunion des deux bras entre les 3° et 4 de lat. N. etles 67° et 68° de long. O. Il existe une cataracte très-dangereuse; en eflet, après cinq ou six jours de navigation en descendant le fleuve; Debauve fut entraîné par le courant et préci- pité dans la cataracte qui, m’a-t-il dit, n’a pas moins. de 20 pieds de hauteur. Il se sauva lui cinquième de 57 personnes qui l’accompagnaient ; il se ré- veilla, nu, sur les bords du fleuve, ayant sa femme etson enfant évanouis et accrochés à sa chevelure. Toutétait perdu; mais au milieu d’un pays sauvage et inconnu il reprit courage et guidé par quelques Indiens errans il regagna , en quatre mois de re- cherches pénibles et de privations de tout genre le fort Sant-Joachim. Debauve, en remontant le Rio Bianco qui s’u- nit au Rio Negro, avant l'entrée de celui-ci dans l’'Amazone, avait déjà atteint le fort portugais Saint-Joachim, au pied de la chaîne de montagnes, où l’on place le lac Parince et toute la vallée del Dorado. Mais ce lac, d’après l’intrépide voyageur, n’est qu'une mare dans l'été, et ses bords tapissés de sulfure de fer cristallisé, ont donné naissance à la fable des monceaux d’or qu'on y trouve. SCA) ORÉOSOME, Oreosoma. (rorss. ) Le corps montagneux, telle est l’idée que fait naître la tra- duction du mot Oréosome. Les animaux compris dans ce genre, ou plutôt l’Oréosome de l’atlanti- que Oreosoma atlanticum représenté à la planche 429, f. 2 de ce Dictionnaire, qui est la seule espèce que les naturalistes connaissent aujourd’hui, est un petit poisson ovale dont le tronc est hérissé en dessus et en dessous de gros cônes de substance cornée, qui lui font comme des montagnes. Il y en a quatre sur le dos et dix sous le ventre , sur deux rangs et plusieurs petits entre ces rangs. Le dos porte nne petite dorsale de quatre à cinq rayons, sa seconde est.sur cette partie comprimée qui appartient à la queue; des dents en velours pa- raissent garnir les mâchoires , le devant du vomer et les palatins. Le fond de la couleur de l’Oréosome paraît en- tièrement d’un gris cendré, avec l'iris de son œil doré : ce genre appartient à la famille des joues cuirassées. Il a été établi par Cuvier. (Azrn. Guicx.) ORGA Lo ORGA ORFRONE, L'alco ophragus. (ois.) On a long- temps donné ce nom (qui désigne une espèce dis- tincte), à un oiseau du genre aigle, que les orni- thologistes modernes ont reconnu être le jeune du Pycanqur. (7. ce mot. Gé) ORGANES , ORGANISATION. (z001. gor.) Un Organe est une partie d’un être organisé, destinée à exercer une fonction quelconque. Ainsi, l'oreille est l'organe de l'audition, les yeux sont les orga- nes de la vue, les muscles ceux du mouve- ment , etc. Les animaux et les végétaux sont for- més par l'assemblage de ces organes unis les uns aux autres , el remplissant des fonctions dont l’en- semble constitue la vie. C’est à cet ensemble de parties, qui forme l'être organisé, ainsi qu'aux lois qui le régissent, qu’on a donné le nom »'or- GANISATION. Nous avons déjà vu que les corps or- ganisés diffèrent entièrement par leur origine des Corps Brurs (voyez ces mots). Ces derniers ont existé depuis la création du monde, ou bien se forment par la combinaison d’autres corps qui ne leur ressemblent en rien. Les corps vivans, au contraire , proviennent toujours d’un être sembla- ble à eux, d’un parent à qui ils tiennent d’abord, et dont ils se détachent lorsque leur développe- ment est assez avancé pour qu'ils puissent vivre par eux-mêmes. Mais ils se distinguent encore par d’autres circonstances : leur corps est toujours formé par une réunion de parties dissemblables entre elles , et dont les unes sont solides, les au- tres liquides. C’est un tissu spongieux composé de lames ou de fibres solides et très-extensibles, qui laissent entre elles des interstices remplis de fluides. Pour assurer , en effet, à ces corps , une forme quelconque , il leur fallait évidemment des parties solides; et, pour y entretenir le mouve- ment nutritif, c’est-à-dire pour faire pénétrer dans leur tissu intime les substances étrangères destinées à y être incorporées, pour entraîner au dehors celles qui devaient cesser d’y appartenir, il fallait aussi des fluides ; enfin , pour être pénétrées dans leur profondeur, comme à la surface , il fal- lait aux parties solides une texture spongieuse aréolaire, Aussi retrouvons-nous cette organisation dans tous les êtres vivans , dans les végétaux comme dans les animaux. La nature chimique des mo- tières qui constituent les corps organisés, ne les différencie pas moins des corps bruts. Si l’on trouve dans les parois un certain nombre de sub- stances qui peuvent se rencontrer aussi dans les derniers , telles que l’eau, par exemple; les pro- duits qui forment la base essentielle de toutes les parties ‘solides des corps vivans, appartiennent absolument au règne organique, et présentent des propriétés fort remarquables. Le nombre de ces substances est très-considérable, et elles dif- fèrent beaucoup entre elles ; mais cependant elles sont, pour la plupart, formées des mêmes élé- mens réunis en proportions diverses. En général, disent les chimistes, ce sont des composés d’oxi- gène, d'hydrogène, de carbone, d'azote; mais, sui- vant M. Raspail, des trois premiers de ces élémens gazeux seulement, l'azote appartenant, selon lui, à l’ammoniaque qui fait partie des sels dont le plus- grand nombre se retrouve dans les cendres. La division établie dans le règne organisé n’a point de limites assez tranchées, pour qu'il soit possible de les indiquer absolument. Linné a dit : Les minéraux croissent ; les végétaux croissent et vi- vent, et les animaux croissent, vivent el sentent. Mais cet aphorisme applicable lorsqu'on compare, par exemple, le cristal au chêne, le chêne à l’homme, cesse de l’être lorsqu'on rapproche lé ponge animale, d’un côté, le fucus végétal de l'au- tre, le zoophyte d’un côté , la conferve oscillatoire de l’autre. Lorsqu'on néglige un instant les faits qui servent ainsi d'intermédiaire et de Lransi- tion entre les deux grands déparitemens du règne organisé, on trouve des différences marquées en- tre les animaux et les végétaux. C’est ainsi que dans les premiers il existe un système de fibres contractiles, qui leur donne la faculté de se mou- voir et qu'on ne trouve rien de semblable dans les végétaux. On n’y trouve rien d’analogue non plus au système nerveux. Dans les animaux, les sub- stances nutritives, prises à l’extérieur , séjournent dans une cavité particulière, s’y élaborent, sont reprises par les vaisseaux chylifères et portées dans le torrent de la circulation ; dans les végé- taux, ces substances absorbées sont directement répandues dans toutes les parties du végétal, sans élaboration préalable, c’est-à-dire sans digestion. ( Voyez Animaux et VÉcéTaux.) Sans pousser plus loin cette comparaison, qui trouve mieux sa place aux deux mots auxquels nous venons de renvoyer, nous examinerons successivement les parties élé- mentaires des végétaux et les élémens organiques des animaux. Nous avons dit que tous les êtres organisés ont pour base de leur organisation un tissu cellu- laire ou aréolaire ; ce tissu, en se modifiant à l’in- fini, forme tous les appareils organiques que nous remarquons dans les plantes. Il est presque à l’é- tat de simplicité dans la moelle de certains arbres; il forme le bois, l'écorce, l’épiderme ; dans les feuilles , les fleurs , les fruits, il se présente à des états différens. Lorsqu'au lieu d’être disposé en cellules ou aréoles qui communiquent ensemble, il se contourne sur lui-même pour donner naissance à des vaisseaux ; il change alors son nom de tissu cellulaire, en celui de tissu vasculaire. Le tissu cel- lulaire proprement dit se compose de cellules contiguës les unes aux autres, et dont la forme dé- pend , en général, des résistances qu’elles éprou- vent. On avait d’abord pensé que les parois qui divisent ces cellules étaient communes à celles qui se touchent; mais les recherches de M. Du- trochet et du professeur Amici prouvent que chaque cellule forme une sorte de petite vésicule qui à ses parois distinctes , et que, là où deux cel- lules se touchent, la membrane qui les sépare est formée de deux feuillets qui appartiennent à cha- cune d'elles. Dans les parties où ces cellules éprou- vent de la résistance, comme dans les parties li- gneuses , ces cellules, au lieu d’affecter une forme hexagonale, assez semblable aux alvéoles des ORGA 406 ORGA Abeilles, s’aplatissent, se déforment, sallon- gent et c’est à cette dernière modification, que Link a donné le nom de tissu allongé, plus ordi- naire, au reste, dans les végétaux que le tissu cellulaire régulier. Le tissu vasculaire, avons-nous dit, est formé du tissu élémentaire, dont les lames se roulent sur elles-mêmes de facon à former des canaux. Les parois de ces canaux ou vaisseaux sont quelquefois assez épaisses, peu transparentes, et percées d’un grand nombre d'ouvertures , au moyen desquelles ils répandent une portion des fluides gazeux ou liquides qu’ils chassent, Ces vaisseaux ne sont pas continus depuis la base jusqu’au sommet de la plante ; mais ils s’anastomosent fréquemment en- tre eux et finissent par se changer en tissu aréolaire. On à distingué sept espèces de ces vaisseaux, et on les a désignés par la forme qu'ils affectent. ( 7oy. Varsseaux, VEcéraux.) Ces différentes espèces de vaisseaux se réunissent souvent plusieurs entre elles , etconstituent des faisceaux allongés , soudés ensemble par le tissu cellulaire et forment alors les fibres proprement dites, Ces fibres constituent la trame de la plupart des organes foliacés des vé- gétaux. Cn nomme, au contraire parenchyme, la partie ordinairement molle, composée essentielle- ment de tissu cellulaire, que l’on observe dans les fruits, dans les feuilles, etc. Cette expression s'emploie en opposition au mot fibre : tout ce qui n’est point fibreux est composé de parenchyme. C'est en s’unissant et se combinant de diverses manières , que les tissus parenchymateux et fibreux constituent les différens organes des végétaux. Dans tous, en effet, on ne rencontre, par l’ana- lyse, que ces deux modifications essentielles du tissu fondamental. Dans les parties constituantes ou élémentaires de l’organisation végétale , il faut encore ranger les Glandes et les Poils. Les glandes paraissent formées par un tissu cellulaire très- fin dans lequel se ramifient un grand nombre de vaisseaux. (Voyez GLANDES.) Les Poils sont des organes filamenteux, plus ou moins déliés, servant à l'absorption et à l’exha- lation des végétaux , et dans beaucoup de cas de ca- naux excréteurs aux glandes végétales. On les à dis- tingués, en raison de‘leurs usages, de leur situa- tion, de leurs formes, etc. ( Voyez Poixs.) Ces rudimens, ou parties élémentaires, par leurs combinaisons diverses , forment ainsi tous les or- ganes qu’on rencontre dans un végétal, à son der- nier degré de développement ou de perfection. Ces organes sont : la racine , la tige, les feuilles, les fleurs , le pistil, les étamines , la corolle, le calice, le fruit, le péricarpe, les graines, l'épisperme, V'a- mande. Mais toutes ces parties ne sc trouvent pas toujours réunies sur un même végétal. Les Orga- nes des végélaux sont, en raison de leurs fonc- tions, divisés en deux classes, 1° suivant qu'ils servent à puiser dans le sein de la terre où dé l’at- mosphère , les substances nulrilives, propres à leur développement : on les appelle Organes de la nutrilion , ou de la végétation. Tels sont la racine, Ja tige , les bourgeons, les feuilles , etc. ; 2° suivant qu'ils servent à la reproduction de l'espèce : on les nomme Organes de la reproduction, ou de la fruc- tification. Tels sont la fleur , ses différentes parties, lé fruit qui lui succède. Le corps des animaux renferme un nombre considérable d’Organes différens ; mais si l’on exa- mine comparativement la structure de ces diverses parties, on ne tarde pas à se convaincre que les matériaux dont elles se composent sont bien moins multipliés qu'on ne l'aurait d’abord supposé. Ce sont, en eflet, les mêmes tissus diversement com- binés, et affectant des formes particulières qui con- stituent la plupart des Organes. Les principaux tissus organiques sont au nombre de trois, savoir : le tissu cellulaire , le tissu musculaire , etle tissu nerveux. Le tissu cellulaire, comme dans les végé- laux, est ainsi nommé à cause de sa texture aréc- lire et spongieuse, C’est de tous les matériaux constitutifs des Organes le plus généralement ré- pandu. Dans les animaux les plus simples ; il sem- ble former la presque totalité du corps ; et‘ dans ceux d’une structure plus compliquée, comme l’homme , il existe en couches plus ou noïns épaisses, entre tous les Organes; il remplit les interstices que ces parties larssent entre elles, et se rencontre aussi dans l'épaisseur de leur sub- stance, où il sert à unir les diverses portions dont elles se composent, comme il sert à unir au de- hors les divers appareils de l’économie. Ge tissu est formé d’une substance blanchâtre, demi-trans- parente , très-élastique, qui se compose de fila- mens et de petites lamelles plus où moins consis- tans et réunis irrégulièrement , de facon à laisser entre eux des lacunes ou cellules de grandeurs va- riables ; ces cellules n’ont que des parois incom- plètes, et ne sont séparées les unes des autres que par une espèce de feutrage spongienx ; aussi com- muniquent-elles toutes ensemble , et livrent-elles passage aux fluides qui tendent à les traverser ; Enfin , elles sont toujours imbibées d’un liquide aqueux , chargé de particules albumineuses et connu sous le nom de sérosité. (Voyez CerrurATRE et Tissu.) Le tissu musculaire constitue ce que l’on nomme vulgairement Ja chair des animaux ; il est l'agent producteur de tous leurs mouveméns, et consiste toujours en fibres susceptibles de se rac- courcir. Quelquefois ces fibres sont, pour ainsi dire, disséminées {dans la substance des Organes ; d’autres fois, elles sont rassemblées en masse et forment des musclés; mais, quelle que soit leur disposition , on les distingue toujours par leur fa- culté contractile, et dans le corps de l’homme, de même que chez la plupart des animaux, on les rencontre partout où il y a des mouvemens à exé- cuter. Enfin, le tissu nerveux estune matière molle et presque toujours blanchâtre, qui forme le cer- veau et les nerfs, et qui est le siége des sensa- tions. Les autres tissus organiques qui concourent avec les précédens à former les diverses parties du corps, sont les membranes séreuses et mu- queuses, les diverses variétés de tissus fibreux (ten- dons, aponévroses, elc.), les carlilages, les ORGA L os, etc. ; mais:il paraît que ce ne sont que dés mo- difications du tissu ceulaire. Nous devons ajou- ter que-tous cesitissus, de même que le tissu cel- dulaire primitif, le tissu musculaire et le tissu ner- veux, paraissent composés en dernière analyse, de petites globules visibles seulement à l’aide du microscope, et réunies.en chapelets dont la dispo- sition varie. Mais nous avons vu que les corps organisés sont formés de parties fluides , aussi bien que de parties solides. Dans les animaux, ces liquides sont en grande quantité, l’eau pour base; celle-ci tient en dissolution ou en suspen- sion différentes substances. La souplesse et les fonmes arrondies des diverses parties, sont dues à la présence des liquides ; aussi le desséchement les rend-il rigides , et leur fait-il perdre leurs for- mes rondes. Qu'un tendon soit déposé à l'air , à la chaleur, il diminue de volume, perd sa souplesse , sa blancheur , son éclat satiné. Mais sion le plonge dans l’eau, ilreprend bientôt ces diverses qualités. D'après cela , il.est facile de prévoir que le dessé- chement d’un corps organisé, porté à un certain degré, doit y produire la mort. Quelques expé- riences tentées à ce sujet, prouvent que le dessé- chement de certains animaux peut suspendre chez.eux la vie, qu’on leur rend en les plongeant de nouveau dans l’eau; c'est ce qui arrive chez les vibrions du blé, ou les rotifères des gouttières. La quantité de liquides contenue dans un animal, est toujours considérable, Ainsi les tendons con- tiennent plus de la moitié de leur poids de liqui- de , et cette proportion est plus forte dans d’autres organes. Le corps d’un homme contient environ les neuf dixièmes de son poids de liquides ; un cadavre pesant 120 livres, desséché au four pen- dant seize à dix-sept jours, a été réduit au poids de 12 livres; on a trouvé des momies qui pesaient à peine sept ou huit livres. Au reste, plus les ani- maux sont jeunes et d’une structure simplé, plus la quantité des liquides l'emporte sur celle des solides, Dans les animaux dont la structure est la plus uniforme , tous les liquides de l’écono- mie sont semblables entre eux; ils ne paraissent être que de l’eau plus ou moins chargée de par- tücules organiques ; mais dans les êtres qui occu- pent un rang plus élevé dans la série zoologique , les humeurs cessent d’être toutes de même na- ture, etil en est une qui est destinée d’une manière spéciale à subvenir aux besoins de la nutrition, c'est le. San (voyez ce mot). Ce sang ne doit pas seulement réparer les pertes que subissent les Organes vivans et les nourrir, mais en- core produire dans ces parties une excitation sans laquelle la vie ne saurait s y maintenir. Mais en agissant ainsi sur les Organes avec lesquels il est en contact, ce liquide en éprouve à son tour des modifications , et il yperd bientôt ses qualités wivifiantes. (/oyez SANG ARTÉRIEL, SANG VEINEUX, Respiration.) Des diverses combinaisons des tis- sus arganiques entre eux et avec les fluides, naissent les divers Organes qui constituent les corps des ani- maux. Lorsque plusieurs de ces Organes concou- “rent à un même phénomène, leur assemblage se 407 qe © ORGA nomme appareilet l’action de ces Organes isolés où de ces appareils, s'appelle fonction. Comme les fonctions de l'individu ont pour but l'entretien ou accroissement du corps, les relations avec les êtres qui l’enviroennent et la reproduction, il en résulte que les Organes, en raison de ces fonc- tions, ont été divisés en Organes de la nutrition, de relation et de génération. La manière dont les fonctions des animaux s’exécutent , varie extrême- ment. Dans les uns ces actes sont peu nombreux , et la vie ne se manifeste que par un petit nombre de facultés ; chez d’autres, au contraire, on ob- serve les phénomènes les plus variés, et il existe une multitude de facultés dont les premiers ne sont pas doués. Dans les animaux dont les facultés sont les plus bornées et dont la vie est la plus simple , le corps présente partout la même struc- ture. Les parties qui le composent sont toutes semblables entre elles. Mais, à mesure qu’on s’é- lève dans la série des êtres , que l'on se rapproche de l'homme, on voit l'Organisation se compliquer davantage : le corps de chaque animal se compose de parties de plus en plus dissemblables entre elles, tant par leur forme ei leur structure que par leurs fonctions. Ainsi, plus la vie d’un animal consiste en phénomènes variés , et plus ses facultés, sont exquises; plus aussila division du travail est portée à un haut degré dans l'intérieur de son corps, et plus la structure de ce corps est com- pliquée. Il en résulte que la destruction d’une partie quelconque de ce corps doit produire dans l'économie un trouble d’autant plus grand que l'animal est doué de facultés plus parfaites, et que ces êtres doivent résister d'autant mieux aux mutilations que leur structure est moins compli- quée. Ainsi il existe des animaux dont on peut diviser le corps en une multitude de morceaux, sans y arrêter le mouvement vital ; au contraire, chaque fragment prend par cette excitation un développement insolite, et constitue bientôt un nouvel animal, semblable par sa forme à celui dont il provient , aussi parfait , exercant les mêmes fonctions, vivant de la même manière. Les Polypes d’eau douce ou Hydres, que l’on trouve souvent sous des lentilles d’eau , offrent ce phénomène bizarre. En les mutilant de la sorte , loin de les tuer on les multiplie. Pour expliquer ce phénomène il faut savoir que la substance du corps de ces polypes est partout identique; c’est une masse gélatineuse renfermant des globules , d’une petitesse extrême et dans laquelle on n’aper- çcoit aucun organe distinct. Or, toutes les par ties de leur corps, ayant la même structure , doi- vent remplir les mêmes fonctions; chacune d'elles peut sentir , se mouvoir et reproduire un nouvel être. On peut même appliquer ce principe à des êtres dont la structure est moins uniforme, au Ver de terre, par exemple ; mais il n’en est plus ainsi aussitôt qu’on s'élève davantage dans la série des êtres animés. On voit alors la division du travail physiologique’augmenter de plus en plus; les di- verses fonctions deviennent l'apanage d'autant d'appareils particuliers ; chacun des actes qui s’y ORGE rattache est exécuté par un instrument spécial ; en sorte que la perte de chaque portion du corps prive l'animal de quelque faculté , et trouble d’au- tant plus l’ensemble de l’économie que cette fa- culté est plus importante pour l'entretien de la vie. Ce que nous avons dit sur l'Organisation des animaux et des végétaux, résume, autant qu'il nous est permis de le faire , les faits généraux re- cueillis depuis long-temps dans les divers traités d'anatomie et de physiologie végétale ou animale; mais ces faits prouvent assez que la science n’a embrassé que de grandes généralités et qu’elle ne s’est avancée qu'avec lenteur lorsqu'il a fallu abor- der les détails. Lorsqu'on arrive, en effet, à l'étude du développement de chacun des Organes en par- ticulier, les difficultés s’accroissent; aussi ne trou- ve-t-on rien d’assez positif dans les travaux publiés à cet égard, pour l’exposer dès à présent comme vérité. L’académie des sciences a si bien compris qu'il fallait enhardir les expérimentateurs et les pousser dans la voie de nouveaux essais, qu'elle a proposé en 1899 un prix sur cette question : Éxa- miner st le mode de développement des tissus orga- niques chez les animaux peut être comparé à la mü- nière dont se développent les tissus des animaux. Ge prix a été décerné à M. Valentin de Breslau, dont le travail a indiqué la route ; mais il n’a point at- teint le but. L’académie a encore décerné l’un des prix Monthyon à M. Gaudichaud pour ses belles re- cherches sur le développement et l'accroissement des tiges, des feuilles et des autres Organes végé- taux; mais les brillantes expériences de ces sa- vans ont encore besoin d’être confirmées, et les lois de l’organisation animale et végétale avant d’être fixées, seront encore l’objet d’études longues et sé- rieuses. Il serait impossible toutefois de ranger dans un article général ce qui s'applique au développe- ment de chacun des Organes en particulier, mais à mesure que l'ordre alphabétique nous conduira à l'étude spéciale de ces instrumens de la vie, nous ferons connaître le mode par lequel ils se développent. (P. G.) ORGANISME. Ce mot, pour la plupart des phy- siologistes modernes, est un synonyme d’organisa- tion ; il sert plus spécialement à désigner l’ensemble des lois qui régissent les êtres organisés, animaux ou végélaux. (P. G.) ORGANISTE, (o1s.) Nom d’une espèce de Tax- car. Woy. ce mot. _(GuËr.) ORGASME. On a défini ce mot une tendance vers l’organisation, et la nécessité qui la complète après l'avoir déterminée. (P. G.) ORGE, Zlordeum. (mor. PHAN. et an.) L’his- toire de ce genre de plantes monocotylédonées, faisant partie de la Triandric digynie et de la famille des Graminées, est singulièrement racontée chez tous les écrivains anciens et modernes. Les pre- miers se font, selon les pays qu'ils habitent, les seuls inventeurs de sa culture et de ses applications économiques ; les seconds, copistes serviles, ré- pètent sans examen préalable ce que leur a trans- mis une tradition roulinière. L'importance de cette | Lo8 ORGE utile graminée, le rôle qu’elle a rempli dans les fastes agricoles des peuples de tous les temps et de tous les lieux, ainsi que le besoin de rétablir les faits dans la plénitude de leur puissance, me font un devoir de résumer ici ce que mes investigations m'ont appris àson sujet. L'Orge n’est point originaire de l'Orient, elle appartient à toutes les climatures, depuis l’équa- teur jusqu'aux dernières terres avoisinant le pôle. On la cultive aussi bien sous les zones tempérées qu’au voisinage des glaciers, où elle produit douze pour un dans les mauvaises années et trente pour un dans les bonnes. L’Orge est, de toutes les gra- minées associées aux besoins de l’homme et de la maison rurale, celie qui supporte le mieux les froids ; sa semence se multiplie bien davantage et elle mûrit très-promptement. C’est aussi la pre- mière céréale qui ait servi à la nourriture des peu- ples. Ses composés lui donnent cet avantage ; elle contient un peu de résine jaune, une bonne por- tion d'extrait gommeux sucré, quelques portions de gluten et beaucoup d’amidon. La chimie lui a trouvé, de plus, un cinquième principe immédiat qu’elle a nommé hordéine. Nos pères les Geltes et leurs voisins les Germains, cultivaient l'Orge à deux rangs, appelée gauloise par Columelle, et l'Orge à quatre et à six rangs dont parle Virgile ; ils s’en servaient non seulement pour faire du pain et des gruaux, mais encore pour la fabrication de la bière, une de leurs boissons fa- vorites ct habituelles. Trois espèces de ce grain paraissent avoir été les seules employées par les an- ciens Égyptiens ,; à la confection de la bière et du pain : l'Orge carrée, celle dite distique , et l'Orge céleste; du moins, les diverses substances trouvées dans leurs hypogées semblent le prouver d’une manière irrécusable. Leurs Orges étaient un tiers plus grosses .que nos plus beaux fromens durs; leur forme ventrue les à fait prendre pour du blé par quelques observateurs légers, et le pain qui en provenait ne présentait aucune cellule, c'était une masse brunâtre , une pâte mate, contenant farine et son, d'une cassure rougeâtre , s’émiettant faci- lement, mal pétrie, sans levain et n’ayant point. subi la fermentation dont le principal effet est de rendre le pain léger et celluleux. (7. au mot Parx.) On torréfiait le grain pour le broyer plus aisé- ment. Les Grecs, pour qui c'était une sorte de de- voir de tout rapporter à leur patrie, assuraient que ce fut dans les plaines d'Éleusis que l'Orge s’est vue pour la première fois soumise à une cul- ture régulière, à l'usage des gruaux ebdes pâtes diversement préparées , et enfin à la panification. Pour preuve de semblables assertions, ils citaient l'antique usage des sacrifices ; de plus, ils mon- traient à Delphes un trou, placé dans le temple de Rhéa, dans lequel on jetait tous les ans une charge d'Orge ou Ko, en mémoire de l’eau du déluge (sans doute celui de Deucalion arrivé seulement 1505 ans avant l'ère vulgaire), qui s’écoula par ce gouffre. Homère ne fait point mention du pain proprement dit, et l'expression artos employée par Hésiode PR ORGE 409 ORGE PS Hésiode désigne simplement ces sortes de gâteaux que l’on cuisait sous la cendre, Il en fut de même du pain d'Orge mangé par les Romains, jusqu’en l’an 580 de leur ère (un siècle environ avant notre ère vulgaire) , époque à laquelle un Celte, esclave, leur apprit l’art du boulanger. (Voy. encore au mot Paix. ) Les Hébreux aussi panifiaient l'Orge , soit pure, soit mélangée avec du froment ; ils cul- tivaient ce mélange et en faisaient, de plus, la base de la nourriture des animaux domestiques. De ce qui précède, il est facile de conclure que l'Orge fut, en effet, la première graminée, à la- quelle l’homme demanda une nourriture substan- tielle. On la torréfia d’abord pour la réduire en farine, et former cette pâte molle que les Ita- liens appellent encore polenta, que l’on mangeait chaude et froide ; préparée ensuite avec de l’eau, du lait, de l'huile, et même avec du vin additionné de miel , elle donnait des gâteaux plus ou moins légers et délicats, destinés aux repas et que l’on mettait à cuire quelques instans avant sous la cen- dre. Privée de sa tunique extérieure, ou , comme nous disons maintenant, mondée, l'Orge se con- vertissait en gruaux ou était soumise à une décoc- tion que les médecins, Hippocrate à leur tête, re- commandaient dans les maladies aiguës, et dans celles inflammatoires : l’art médical s’en sert en- core aujourd’hui. Le Malt ou l’Orge disposée pour faire de la bière, prenait généralement le nom de vin d’Orge ; les Égyptiens etles Grecs, afin de lui donner de l’amertume, lui additionnaient le lupin ; quand déjà les peuples du nord et du centre de l’Europe emploiaient le houblon, coutume con- servée d’âge en âge jusqu'à nous. Quant au pain d’Orge pure, il n’est plus, depuis long-temps, mangé que dans les cantons pauvres, que dans les campagnes les plus maltraïtées de la nature, Ce grain, mêlé à un cinquième de son poids au Jevain de farine de froment, donne un pain de couleur assez blanche; la pâte est un peu visqueuse, bien liée et oflre toutes les apparences d’une par- faite confection. Uni à parties égales avec du seigle ou du froment, son pain est excellent, souple, frais, doux et comparable au meilleur de froment pur. Ce- pendant il est essentiel de noter ici que de toutes les espèces d’Orge, il faut excepter dans cette ca- tégorie l’Orge à six rangs ; le pain qu’on en obtient a bien une saveur très-agréable, mais il a le triple inconvénient de garder beaucoup d'humidité, de présentér une masse assez noire, de s’aigrir et de moisir très-facilement. Durant plusieurs années les habitans des Alpes firent de ‘ce pain deux et trois fois par an ; comme il était mince et plat, ils lé suspendaient au foyer au moyen d’une ficelle passée dedans, et, lorsqu'on voulait le manger, on le mettait à tremper dans du lait ou du bouillon. Depuis 1800 cette nourriture grossière est rem- placée par le pain de froment. Aux anciens usages, les modernes ont ajouté l'emploi de l'Orge pour les tanneries, en la faisant férmenter et aigrir dans l’eau ; elle sert à la prépara- tion de certains cuirs. On fait avec cette graminée le sirop d’orgeat, le sucre d’orge et l'orge perlée, LUN 452° Livraison. ainsi nommée de la forme ronde que lui imprime le moulin en enlevant sa balle et ses deux pointes. On en retire aussi, par la distillation, une sorte d'alcool, dont l’odeur et la saveur sont moins agréables que celle de l’eau-de-vie ordinaire, 11 en est de même du vinaigre; il est plus décomposable que celui du vin. L'Orge est très-utile dans Ja maison rurale ; elle sert à engraisser les volailles, les vaches et surtoutles cochons, on la fait moudre et bluter, puis on la mêle avec de la menue paille de froment ou d'avoine ; en été on y ajoute de Ja pomme de terre cuite et en automne du marc de raisin. Cette remplée, comme on la nomme vulgai- rement, s’administre trois fois le jour. Au bout de six semaines, les vaches, qui ont donné beaucoup de lait durant cette nourriture, sont grasses et peuvent être livrées à la boucherie; le lard des porcs est ferme, d’un très-bon goût et leur viande blanche est moins lourde sur l'estomac. Voilà les propriétés économiques de l'Orge; examinons-la maintenant dans ses caractères bota- niques et dans ses espèces tant sauvages que culti- vées. Sous le premier rapport, les Orges sont des plantes herbacées, à feuilles alternes , linéaires, engaînantes à leur base; chacune s'élève depuis soixante centimètres jusqu’à un mètre de haut et porte huit nœuds ; les fleurs sont glumactes , poly- games, disposées en épis simples, serrés trois par trois ; celle;du' centre est dicline et sessile ; les deux latérales mâles et pédicultes; ces derniè- res avortent dans quelques espèces plus ou moins entièrement. La floraison ne dure que sept jours. La graine germe ct lève dans le même espace de temps : du premier élan de la végétation à la ma- turité , l’on compte quarante jours. * Espèces sauvages. — Nous en comptons quatre en France, l'ORGE A CRINIÈRE, //. jubatum, L, qui est annuelle et abonde sur le bord des chemins de nos départemens du sud-est ; l'ORGE QUEUE DE sov- Ris, #, murinum , L, qui fait le désespoir des fer- miers quand elle se mêle à la luzerne, et celui des jardiniers qui la voient usurper leurs gazons; ét lOnce Des prés ou Sécalin, A. nodosum, L. que Hudson appelle Æ. pratense, lune annuelle, l’autre vivace, très-connues toutes deux dans les prairies, au bord des chemins et aux pieds des murailles, tant de l’Europe que de l’Asie ; enfin l'OrGe mani- TIME, A, maritimum d’Allioni, qui croît dansles sa- bles au bord de l’Océan et de la Méditerranée. On a voulu faire entrer l'Orge des prés dansles prairies artificielles, mais elle y produit moins que le Ray- grass. ** Espèces cultivées. — Parmi celles-ci je n’en nommerai que quatre, parce qu'elles sont les plus importantes et celles auxquelles on doit donner Ja préférence sur toutes les autres. 1° L’Once commuxe, A, vulgare, L., appelée vulgairement Orge carrée, grosse Orge, et irès- improprement dans quelques localités Épeautre, Sa culture est très-répandue, surtout dans les pays de montagnes; on la préfère à celle de l'avone, aux environs de Paris, parce qu'un hectare d'Orge v rend moitié plus de grain et que son prix 52 ORGE est plus élevé à la vente. Gette espèce vient partout excepté dans les sables ;:elle exige une terre bien amendée ; on la: sème en avril et quelquefois en mai, La nielle l'attaque, mais elle lui cause peu de dégât. Selon Olivier, elle nous est venue dela Perse; selon Heyne, c'est de l’Attique , des envi- rons d'Athènes ; selon d’autres, elle provient de la Tartarie; la vérité, c'est que l’Europe centrale la possède et la cultive depuis de longs siècles. Elle offre deux variétés bien distinctes, l'Oncr ckLssT8 ou OrGE NUE que les marchands et: certaines so- ciétés d'agriculture ont beaucoup vantée sous les lesnoms de blé d Egypte et de bléde mai; sa vé- gétation est prompte; elle mûvit ordinairement quinze jours avant ses congénères, se plait sur les montagnes où elle donne jusqu’à cent pour un ; son grain est revêtu d'une pellicule ow balle florale très-mince , qui s’enlève comme celle du froment par le seul effet du battage; sa farine est aussi blanche et aussi savoureuse qu'elle:est abondante. (Joy. ce que j'en ai dit plus haut, tom. IV, p. 304, au mot Kyzcesrais.) La seconde variété est l'OrGE NorrEe , dont l’originerest américaine. Elle est an- nuelle en Franceiet dans sa patrie, souvent bisan- nuelle en Allemagne ;! elle se sème avant l'hiver; sa croissance est encore plus rapide que celle de l'Orge céleste et offre: le:grain le plus précoce. Ses épis sont beaux, garnis d’un grain plus gros que celui de l'Orge commune; mais cette qualité ne peut vaincre la sorte de répugnance que son aspect excite. Non seulement les barbes et la balle sont noires, mais encore, l'enveloppe du grain : ce qui est plus fâcheux, c’est que la farine participe de cette couleur, et que le pain en provenant a la même teinte, quoique moins profonde. Sans doute le noirestici l'indice d’une plus grande vigueur de végétation, comme nous lobservons dans deux variétés: d’épeautres ; Pavoine et le blé. de Tanga- rock, les unes à barbes et-les- autres à épis entiers uoirâtres ; sans. doute, elle m'est pas un motif pour éloigner l’Orge noire de nos culturés ; car ; selle ne vient pas ajouter aux alimens de l’homme, elle peut servir très-utilement à la nourriture-des bes- tiaux. Il faut la récolter quelques: jours avant sa parfaite maturité; les passereaux en sont très- friands , dans une seule matinée ils peuvent en dé- vaster un champ tout entier. 2° L’Once Escouaeon, //. lieæaticon, L., appelée aussi Orge àsix rangs et Soucrion, chez.qui lalon- sueur et le volame de l’épi varient selon: la nature du sol; ilest constamment ascendant; ses grains petits, régulièrement disposés sur six rangs , sont términés par une barbe très-longue.eb produisent beaucoup: d’ai toujours vu que cette espèce ,: de bonne qualité, donne seize fois la semence an- née médiocre et cinquante fois quand. la :saison est belle. Où la cultive avec succès :sur divers points de la France, et tous les propriétaires qui l'ont adoptée en sont-très-satisfaits; le grain est, malgré sa petitesse, d’un poids supérieur à.celui du fcoment. Îl demande sune terre ‘substantielle. ni trop forte ni trop tenace et argileuse. 3° L'Orce en Évenratmoupyramidale, 1. zeocri- 410 ORGE ton, L. , désignée tantôt sous la dénomination de faux-rizet de riz d'Allemagne, tantôt sous celle d'Orge locular, et d'Orge blanche où raquette. Gelte espèce peu. cultivée, si lon excepte.les dé partémens d’Ille-et-Vilaine, de l'Allier et de la Nièvre, où clle vienb très-bien sur les terres Jégè- res, à été vantée par les grainetiers et par les agro nomes de cabinet; ils ont voulu la faire passer pour une espèce de riz provenant dela Cochin- chine, inférieure au riz ordinaire pour le goût et la force des grains , mais ayant sur lui l'avantage de ne point demander une eau stagnante, Super- cherie des spéculateurs ; puisque l’Orge.en éventail est originaire de Allemagne et qu’elle n’a aucun rapport avec la plante base alimentaire de l’Inde etde toute l'Asie orientale. Le seul mérite de l’es- pèce d'Orge qui nous occupe, c’est d’avoir une balle adhérente,au grain même à l’époque de sa parfaite maturité. Son rapport est, de huit à onze pour un: Quand le grain est mûr, les arêtes se détachent, ce qui met alors une sorte de ressem-- blance entre ses épis-et ceux du froment, 4 L'OrGE DisriQue ou petite Orge, /Z. distichon, L., dite encore Pamelle ou Paumoule, Orge piliet etOrge à longs épis. On l'estime comme préférable à l’Orge commune, dont elle double la meilleure récolte; sa. paille est moins dure eb avidement re- cherchée par, les vaches. C’est l’espèee que les Scandinaves eultivaient ; clle.est descendue depuis long-temps dans plusieurs, de nos départemens. En 1705; elle fut introduite. dans le dépaïtement de l'Eure; oitelle a été apportée, du Havre prove- nant du déchargement d'un navire anglais capturé par un corsaire de ce port. Elle se sème beaucoup plus tard que les fromens et réussit partout, dans les terres calcaires les plus légères, et même: dans les sables au milieu des plus grandes chaleurs. Aux. pays montagneux elle rapporte communément vingt-quatre et trente pour un, Chaque.pied denne au moins deux chaumes, le plus souvent le nom- bre va de trois à cinq. Le grain n’adhère point, à la balle; comme il ne donne presque pas-de son, sa farine est bise, mais excellente, Parmi les varié- tés que je lui connais, je nommerai. seulement l'OnGe À caré que l'on à proposé d'employer comme succédanée du calé, aux, lieu et place. de l'insipide racine de chicorée, Je rappellerai aussi la sous-variété accidentelle dite ORGE DE MIRACLE, que Adanson a trouvée en 1765 dans les plaines d'Ivri près Paris. Gultivée deux années de suite,‘ elle est, revenue aussitôt à son type. Malgré tous les avantages que l'Orge assure à la maison rurale, ilest bon d'observer qu'elle effrite le sol plus qu'aucune, autre céréale ; el qu’elle absorbe une grande’quantité. d’humus, Un sage cultivateur évitera donc de la semer deux an- nées de suite dans la même terre. Unie au trèfle, elle n’épuise nullement le terrain, Il arrive souvent que, par suite d’orages violens.et réitérés ; l'Orge renversée ne donne aucun produit, où du moins ne rapporte presque pas au-delà de la semence; ne désespérez. point une, indemnité ; les graines tombées germent, et l’année suivante la récolte, ORGE han ORGU estfortremarquable. Un dicton rural recommande de semer l'Orge dans la poussière ; le mot pris à la lettre entraînerait dans une faute, car cette gra- minée, pour profiter largement, exige une culture préparatoire et redoute les sols privés d'humidité. Elle ne réussit jamais mieux que dans les champs où l’on a recueilli des pommes de terre, des raves, des turneps. La distinction vulgaire d'Orge d'été et d'Orge d'hiver est une sottise, puisque les di- verses espèces viennent indifféremment à l’une ou à l'autre de.ces deux saisons : cela dépend des semailles , lorsqu'on les fait avant l'hiver, on doit choisir un temps sec ct avoir disposé le terrain par des labours préparatoires ; après l'hiver, le labour sera croisé et profond. On coupe l’Orge quand elle est bien mûre et qu'elle montre la belle couleur qui la fait recher- cher; on laisse les épis étendus sur le sol exposés à l’ardeur du soleil au moins un jourentier; on lie ensuite en javelles que l’on retourne plusieurs fois jusqu'à ce que le grain soit parfaitement sec. IL faut bien se garder de les amonceler en gerbier tant qu'ils renferment encore une certaine humi- dité. Comme on le voit, une coupe prématurée serait la perte totale de cette graminée, quoi qu’en disent ceux qui osent la recommander. L’Orge convient mieux aux bestiaux en grain qu’en herbe, et il ne faut pas la leur donner aussitôt qu’elle est coupée. (T. ». B.) ORGE MONDÉE. (£cox. DOMESsT.) On se sert à cet elflet, de l'Orge commune très-sèche, passée au crible, puis humectée également, exposée ensuite à l’air, et enfin versée dans une ripe ou auge de forme circulaire sur laquelle coule une meule mise en mouvement par un seul cheval ou au moyen d’une chute d’eau. L’action de cette meule, quand elle est régulière, conserve le grain entier, enlève sa pellicule et casse ses deux extrémités. De l’auge, le grain, entraîné par une râpe, tombe dans un crible ou ventilateur pour y perdre tout ce qu’il peutavoirencore d’étranger. Ge procédé, modifié sur celui en usage en Saxe, où jadis on préparait exclusivement l’Orge mondée, est pratiqué depuis longues années dans nos départemens du Doubs et du Jura. (T. ». B.) ORGE PERLÉE. Cesont les Hollandais quinous ont appris l’art.de donner au gruau d’Orgela forme . sphérique et la surface polie d’une perle, ce qui lui a valu le nom d'Orge perlée. 1 consiste à pos- séder un moulin à bras armé de deux meules en bois ; celle de dessous est fixe ; celle de dessus, mo- bile, tourne horizontalement et est couverteinférieu- rement de six à huit cannelures pratiquées en quart de cercle, moins creusées à l'angle et plus profon- des à l'extrémité. A la place que la caisse occupe dans Jes moulins ordinaires , et dans laquelle la meule tourne , on met des râpes en 1ôle contre lesquelles l’Orge est sans cesse poussée par le:cou- rant d'air qu'impriment les cannelures. Par suite de ce mouvement centrifuge le ‘grain s’approche des râpes, son écorce s’use et il prend une forme ronde. Les débris et la farine s’échappent par les trous des râpes, glissent sur une toile et tombent dans le coffre, tandis que le grain perlé est reçu dans un sac. On blute ensuite, et les bestiaux re- coivent les débris, qui les nourrissent agréable- ment. (T. np. B:) ORGUES GÉOLOGIQUES. (ctor.) Nom donné par Mathieu à des:espèces de puits que les:carriers des bords de la Meusesappellent Æerde Pyg, cet qu’on retrouve dans les vastes carrières qui pénè- trent sous Paris, où les ouvriers momment #'ontis ces singuliers accidens. Nous, qui avons:visité la montagne de Saint-Pierre à Maëstricht depuis que M. Bory de Saint-Vincent a! décrit ces Orgues Géologiques, nous avons reconnu que la descrip- tion publiée par ce savant; est fidèle, et que nous aurions fort peu de chose à y ajouter. Ainsi, mous croyons bien faire en rapportant les propres ex- pressions de l’académicien français, sauf quelques légers changemens. Le nom d'Orgues géologiquesnous a paru le meil- leur, lorsque nousavons aux mêmes lieux que le ca- pitaine Mathieu; examiné ce qu'il décrivit sibien, et nous l'avons adopté. Guvier et Bronguiart ont ap- pelé puits naturels de pareilles cavités qui,disent-ils, sont assez exactement cylindriques, percent toutes les couches calcairesetsonticomplétementremplies d’argile-ferrugineuse et de silex, roulés et brisés, Ces savans les ont remarquées dans les carrièresdes communes de Houille et de Carrière-Saint-Denis, au nord-ouest de Paris. Is en ont trouvé dans une autre carrière ouverte surla droite de Paris à Triel. En celieu, les puits naturels sontverticaux, à parois assez unies et comme usées par de frottement d’un torrent ; ils ont environ cinq décimètres de dia- mètre, et sont remplis d’une argile sablonneuse et ferrugineuse , et de cailloux roulés ; ces puits sont assez communs dans le calcaire marin des en- virons de Paris; il y a même peu de carrières qui n’en présentent pas. Il ÿ en a un grand nombre à la carrière dite du Loup, dans la plaine de Nanterre, et tous sont remplis d’un mélange de cailloux siliceux et calcaires dans un sable argilo-ferrugineux. Bosc avait déjà men- tionné de tels puits dans les anciennes carrières de Wesseguicours dans le département de l'Aisne, sur la lisière de la forêt de Saint-Gobin, tra- versant un banc de calcaire coquiller marin; ils y sont ou verticaux ou légèrement incli- nés ; leur diamètre surpasse quelquefois un mètre; leurs parois sont assez lisses et enserrent une terre argileuse, pareille à celle des couches supérieures. Gillet-Laumont:a trouvé sur les bords de l'Oise, près des communes d'Anvers et de Méry, des es- pèces de-tuyaux, peu äinclinés à l'horizon , de la grosseur du doigt, quelquefois très-nombreux, traversant un banc de calcaire grenu, qui con- tient des coquilles marines, et dont la puissance est de cinq à six mètres; ils sont la plupart remplis d’un sable ide calcaire siliceux, mêlé de parties très.- fines de chlorite; plusieurs présentent des renflemens qui, avec leurs parois plus compactes que la masse environnante, les ont fait prendre par quelques personnes pour des ‘ossemens fos_ siles. Ge savant pense avec raison que leur décou _ ORGU AE ORGU verte peut jeter quelques lumières sur les puits de Maëstricht ; en effet, les petits cylindres indiqués à Gillet-Laumont comme des ossemens fossiles, ne sont que nos Orgues géologiques en petit, de vé- ritables acrde-pygs , proportionnés au peu d’épais- seur du banc calcaire qu'ils ont criblé. Je fus conduit à la colline de Saint-Pierre; dit Mathieu, par Bebr, ancien officier au service de la Hollande ; en parcourant l’extérieur de la colline du côté de la Meuse, je fus singulièrement surpris à l'aspect d’un grand nombre de trous cylindriques, qui me paraissaient partir d’un point où je me trouvais, et aller jusqu’à la surface supérieure de la colline; je les pris d’abord pour des soupiraux faits afin de faciliter les travaux d’exploitation ; mais leur nom- bre , leur rapprochement dans un même lieu , et bien plus leur position, sans nul rapport avec les travaux des carrières, me firent bientôt sortir de l'erreur où je me trouvais; je remarquai alors que tous les trous se continuaient dans la profon- deur de la montagne, et que, dans leur situation verticale, ils affectaient des sinuosités et des ren- flemens qui me parurent dater d’une époque fort ancienne, J’observai scrupuleusement le gravier et les nuances de la surface intérieure de ces cy- lindres ; la différence de la texture de cette sur- face avec la masse générale , et de petites aspérités formant comme des stalactites légères qui les /re- couvraient, me prouvèrent que ces trous étaient indubitablement l'ouvrage de la nature. Ces cavi- tés cylindriques sont remplies d’un amas de cail- loux mêlés de terre, semblables à la grève qui couvre le plateau de la colline (nommé Camp de César) : ceux de ces trous qui sont coupés par les souterrains d’excavation, sont vides dans la par- üe supérieure , le dépôt de cailloux s’y étant natu- rellement affaissé par son propre poids. Nous avons visité les mêmes lieux que Mathieu avec le digne fils de ce colonel Behr, qui lui servit de guide , et examiné plus de cent de ces puits naturels ou Orgues géologiques ; ils nous ont paru affecter constamment une disposition verticale, quelquefois légèrement oblique et souvent assez sinueuse, pour que des courbures en fissent dispa- raître une partie de la surface des rocs, dont le bri- sement met à jour le reste de leur longueur. [ls sont tellement rapprochés en plusieurs endroits ; que quelques uns d’entre eux se touchent et circulent pour ainsi dire, les uns autour des autres; il en est même qui paraissent se souder ensemble pour de- meurer réunis ou pour se séparer encore. On pourrait les comparer à des cônes excessivement allongés , se terminant constamment en pointe par le bas, et présentant toujours un évasement plus ou moins considérable à mesure qu’on re- monte vers le haut ; ils sont généralement cylindri- ques, et laissent souvent sur les pans de rochers qui les ont mis à jour en se partageant d'eux-mé- mes , des traces creusées en larges gouttières. Ici la section à été complète sur toute la surface du massif calcaire fracassé; alors il ne reste qu’une leurs cette section n’a eu lieu que dans la portion supérieure du tuyau d'Orgue, laquelle est de- meurée remplie de débris des couches d’en haut, ou vide dansla partie brisée. Mais on voit dans la masse calcaire , le tuyau continuer sa route vers les plus grandes profondeurs , toujours rempli de sable et de galets ; là quelque autre tuyau d’Orgue , mis à | jour longitudinalement sur la paroi d’une galerie | souterraine par quelque imprudent carrier, a laissé échapper, pour en former un petit cône à la base du pilier de support, des fragmens du sol supé- rieur, qu'il tenait renfermés dans la longueur de la section, tandis que les portions de ce sol étaient tellement tassés au dessus du point où commenca l’éboulement, qu’elles continuent à encombrer le haut du conduit. D'une autre part des tuyaux pa- reils ont été coupés horizontalement dans leur diamètre , et leur tranche, souvent fort considé- rable , se voit sur les voûtes plates des galeries, sans qu'il en soit résulté d’effondrement , tant la pression des matières qui s’y sont introduites, jointe à quelque ciment calcaire produit par l’in- filtration des eaux, a rendu compacte le contour de ces puits. Dans quelques uns on dirait un véri- table poudingue , une nouvelle pierre indestruc- tible, et comme un bouchon placé par la nature afin d'empêcher l’enfouissement du sol superficiel par des canaux qui semblent n’avoir pas été faits pour que l’homme vint les intercepter. Les carriers intelligens évitent soigneusement les puits naturels ; quand ils en rencontrent, ils les tournent, et s'ils ne le peuvent, ils les murent ou leur conservent une sorte d'encaissement. Lorsque par malheur ou par nécessité ils les ont mis à nu, de manière à redouter un éboulement , ils ne ces- sent de les observer, et pour peu que quelques cailloux s’en détachent , on les voit fuir avec rapi- dité; car l’eflet d’un effondrement est: souvent terrible. Les substances étrangères contenues dans des canons verticaux d’un genre si extraor- dinaire , pressés de tout le poids des conches su- périeures, se précipitant par l'issue qui leur est donnée , selon les lois de la pesanteur qui accélè- rent avec fracas la chute des corps, des cailloux de tous les volumes roulent au loin avec un bruit confus , et remplissent en peu d’instans une éten- due des galeries proportionnelle au diamètre du tuyau d’Orgue parlequel l'effondrement s'opère; il arrive cependant que ces effondremens n’ont pas toujours lieu d’une manière également: brusque ; ils se forment et s’accroissent aussi peu à peu par l'effet de chaque hiver pluvieux: Dans'tous les cas, ilen résulte des cavités À en forme decratère, qu’on trouve à la surface du plateau de Saint-Pierre , et dont on voit (pl. 429, fig. 3) , la coupe perpendi- culaire avec celle du sol où ils s’enfoncent; on y voitaussi des cryptes C, D,et laroche quepercentles tuyaux, B. Ces cavités, dans notre planche, présen- tent l’idée de grandes horloges à sable, où la na: ture, qui ne tient pas compte dela durée des temps par rapport à son ensemble, mesure cependant trace plus où moins profonde, munie de légères | ceux qui sont nécessaires pour que le plateau de aspérilés, et dégagée de tout corps étranger. Ail- | Maëstricht descende dans les travaux de l'homme : ER SR ORGU 413 ORGU et les efface. Lorsque tous ces sabliers naturels ; | que les points naturels descendissent aussi profon- dont les Orgues géologiques représentent le con- duit de communication, marqueront l'heure où ces lieux auront dû changer de face, le plateau maura plus rien de commun avec la description que nous en donnons; ses vastes galeries intérieures se- ront comblées, les portiques encombrés de ses cryples demeureront inconnus à des générations qui peut-être ignoreront l'existence des nôtres ; sa surface anfractueuse, creusée, déchirée , dé- pouillée, ne se couvrira plus de riches moissons , et le géologue d'alors , en considérant un tel dés- ordre, n’en pourra deviner les raisons. Un bouleversement qui pourrait bien être ana- logue à celui que nous osons prédire, a déjà été observé dans les provinces illyriennes par M. Oma- lius d'Halloy. Get observateur nous apprend que dans les environs de Trieste et de Sienne surtout, une grande quantité d’enfoncemens considérables renversés donnent au pays un aspect extraordi- paire. Ces cavités ne retiennent point les eaux pluviales qu'elles laissent au contraire filtrer ; de sorte que, lorsque les pentes n’en sont pas trop rapides, on y cultive l'olivier. Le savant qui men- tionne cette disposition du terrain, n’a pu se ren- dre raison de ce phénomène ; il s’est borné à nous faire observer qu'il ne peut être attribué à un af- faissement local du sol ;-car les couches dans les- quelles sont creusés les entonnoïrs , ne présentent aucun dérangement particulier, et conservent la même disposition que toute la masse du terrain environnant. Il leur soupconne de l’analogie avec les cavernes dont l’Illyrie est remplie, cavernes qui, dit-il, communiquent peut-être avec les en- tonnoirs. N’est-il pas, en effet, certain que cette Il- lyrie, si antiquement habitée, était couverte, au temps où les arts florissaient en Grèce , de villes populeuses et de monumens? Les hommes qui éle- vèrent ces monumens et ces cités en trouvèrent les matériaux dans leur sol calcaire ; ils creusèrent celui-ci dans toutes les directions , et, comme on Va fait dans le plateau de Saint-Pierre, ils tran- chèrent une multitude d’Orgues géologiques, qui ont successivement occasioné le transport supé- rieur, dans l'intérieur des galeries} souterraines , galeries qu'on retrouverait à coup sûr sous le sol criblé d’entonnoirs , décrits par M. Cmalius d'Hal- loy ; si l’on se donnait la peine de les y chercher. Il est difficile d'apprécier la longueur des tuyaux d'Orgues géologiques du plateau de Saint-Pierre ; si l’on en croit les carriers, ils traversent le grand banc calcaire, dépassent les parties inférieures où l’on voit les assises de silex, et descendent jusqu’au niveau de la Meuse. Nous ne savons sur quelles données s'établit une telle croyance, qui aura peut-être déterminé Claire, ingénieur dés mines, dans un Mémoire sur les terrains des environs de Maëéstricht, à supposer aux Orgues géologiques jusqu'à soixante mètres de longueur. Nous avons vainement cherché leurs traces au niveau de Ja ri- vière , sur ces escarpemens qui la bordent en murs éblouissans de blancheur. Nulle part nous n’ayons aperçu le moindre indice qui pût autoriser à penser dément dans la masse solide ; nous sommes portés à croire qu'ils ne dépassent pas la région où les bancs siliceux commencent à présenter une strati- fication continue, Quoi qu'il en soit, nous en avons observé de bien formés, c’est-à-dire de ceux qui, descendant depuis la surface du banc calcaire, traversent les cryptes , dont le diamètre varie prodigieusement, et depuis deux ou trois centimètres jusqu'à quatre mètres et demi. Plus communément ce diamètre égale un ou deux mè- tres. Les tuyaux qui dépassent quatre mètres sont les moins fréquens ; ils occasionent ce qu’on peut appeler des effondremens complets; après avoir donné passage aux portions du sol supérieur qui les encombraient , ils demeurent entièremeni vides ainsi que des évens de mines, et comme pour lais- ser pénétrer quelque clarté aux divers points des galeries. Les Orgues géologiques, que leur position ou leur mise à nu permet d'examiner , nous ont pré- senté les aspérités que le capitaine Mathieu com- para à des stalactites légères, et les renflemens qu’il y observa, nous les avons trouvés formés d’une croûte dure , plus compacte que le calcaire à gros grains environnant, et cette croûte, dont l’épais- seur est en raison du diamètre de chaque tuyau d'Orgue, forme un conduit dont la substance par- ticulière se confond extérieurement et graduelle- ment avec la masse qu’il perce. Le plus curieux nous paraît être celui que nous avons figuré en E. Le fracassement du banc calcaire qu’il traversait et qui s’est brisé précisément dans sa longueur, en a représenté les moindres détails. Le pan de rocher par lequel il dut être long-temps caché, et qui , gisant couché sur la terre, à peu de distance, conserve encore sur un de ses flancs une em- preinte demi-cylindrique, n’emporta dans sa chûte qu’une petite portion de la croûte compacte du tuyau d’Orgue révélateur. Ce tuyau est légèrement sinueux, sa circonférence intérieure peut avoir trois, mètres au plus, et est faite comme le serait la moitié d’une grosse colonne détériorée, mais taillée d’un seul fût, sur un antique mur de con- struction cyclopéenne. En approchantde cette sail- lie, on apercoit bientôt qu’elle estinterrompue vers sa base, let cette interruption n’est qu’une brisureen forme de porte par laquelle on pénètre dans l'in- térieur du conduit , où l’on peut se tenir debout et par l'extrémité supérieure duquel on apercoit le ciel au dessus de sa tête. Le naturaliste qui, chas- sant ou herborisant dans une vieille forêt, aura cherché un abri dans le cœur d’un arbre en dé- crépitude, où l’on peut entrer par les déchiremens de son tronc en ruine, se formera une idée très- juste du tuyau! d’Orgue géologique dont il vient d’être question. On concevra encore l'ellet que produisent sur certaines faces de rochers la con- fusion et le rapprochement des traces de vingt pieds de.terre détériorée et mis à jour, en Jelant les yeux sur, les murs limitrophes de ces maisons fort élevées et détruites dans une grande cité > OÙ, abstraction faite de la suie qui les noircit, divers ORGU 44 ORGU conduits de cheminées se croisent ou s'élèvent, tantôt parallèlement, tantôt en serpentant d'étage en étage, Ondiraitalorsl'empreinte de madrépores gigantesques ou d'énormes traces de tarets: dans le bois vermoulu d’un vaisseau, et nous n'avons pas été surpris qu'à cet aspect, Mathieu , n’ayant eu la possibilité d'examiner ces lieux que superficiel- lement , ait pensé qu'on pourrait attribuer la for- mation des Orgues géologiques à quelque animal monstrueux qui; autemps: où la masse de rochers n'avait point acquis Ja consistance qu’ellecprésente maintenant , l’eût sillonnée, ainsi que da Taupe creuse la terre , et que l'Araignée maconne con- struit son admirable demeure dans une roche en- core très-tenace. Dans cette hypothèse ; il eût été cependant plus naturel d'attribuer les tuyaux d'Or- gues géologiques à quelques pholades colossales et détruites comme tant d’autres races puissantes des temps anciens du globe , puisque les pholades ac- : tuclles creusent sous l’eau, dans une pierre ana- logue à celle de Maëstricht, mais d’an grain plus fn, de véritables Orgues géologiques en diminutif. Ni des lithophages, dont on ne voit point de dé- bris , ni aucun animal probable, n’eussent pu for- mer les puits de terre; ce ne dut pas étre non plus le dégagement d’un gaz qui aurait autrefoïs pénétré de ses bulles ascendantes un sol délayé et presque liquide, ainsi que du carbure d'hydrogène oude l’a- cide sulfh ydrique traverse la vase molle des marais en y laissant pour quelques instans les traces cylin- driques de son passage: Nous doutons encore que des torrens ou des couransen puissentexpliquer l’'o- rigine : on abuse trop de pareilles explications. En vain Cuvier voudrait-il essayerde rendreraison par ce moyen de la formation d’un conduit qu’il a ob- servé dans les carrières de Sèvres, et qui; selon lui, ressemblentà un canaloblique sillonné par un-cou- rant. ILétait résorvé à Gillet-Laumont d’entrevoir la véritable cause à laquelle’on doit attribuer la forma- tion des puits de terre, J’ai regardé, dit ce savant, les tuyaux observés sur les bords de l'Oise, près d'Anverset de Méry;comme formés parl’infiltration des eaux dans une masse composée de grains peu adhérens les uns aux autres. Mais pour que cette infiltration ait pu s’opérer, il n’est pas nécessaire de remonter à l'époque où l'Oise devait être plus éle- vée qu’elle ne l’est'aujourd’hui; des masses d'eaux supérieures , Stagnantes ou coulantés peuvent y avoir été tout-à-fait étrangères , et non seulement les puits de terre des bords de l'Oise , de la plaine de Montrouge , de Sèvres et ‘du plateau de Saint- Pierre, ont pu se former àune époque fort recu- lée; mais il s'en forme encore tous les jours , let nous avons pris à cet'égard la nature sur leifait. En descendant par la -plas méridionale des en- trées des galeries souterrames de Maëstricht , nous rémarquâmies dans la'paroï droite du chemin, de fort petits -puits’de tvrre. Îl's'en trouvaitidepuis quelques pouces ‘jusqu'à quelques piedsde lon- gueur ; à mesure que ceux-ci s’allongeaient ; leur forme conique svipérdaitipour passer à-celle ‘d'un cylindre , dont l’extrémité inférieure se terminait toujours en pointe, D'abord, ces tuyaux naïissans ne sont pas remplis de sable ou de galets; le grain de la pierre grossière y prend seul une dis- position nouvelle ; l'eau qui le pénètre goutte à goutte en sépare les parties , et dissolvant du cal- caire, dépose latéralement cette substance durcie, en laissant le milieu du tube inégalement obstrué d’une terre bolaire brunâtre;, et qui souvent affecte une disposition rubanée,, avec de petits interstices longitudinaux. Gétte disposition est remarquable dans une moitié d’Orgue. géologique; longue de deux mètres environ, etque l'on nous avait an- noncée comme un madrépore fossile; son diamè- tre est de douze à quinze centimètres ; on l’aper- coitsur le flanc d’un gros rocher comme suspendu sous Lichtenberg, et qui semble menacer les cu- rieux d’une chute que le momdre ébranlement suffirait pour déterminer. Après avoir soigneusement examiné les phé- nomènes que présentent les Orgues géologiques ; nous essayämes de rivaliser avec la nature , et d’en faire comme ellé. Afin de ne pas trop attendre le résultat de nos expériencés , nous avons choisi une substance aisément pénétrable par l'eau , et dont la cristallisation confuse , ou l’agglomération des parties offrit quelque rapport avec le calcaire gros- sier de Maëstricht : ayant fait tomber de l’eau goutte à goutte; sur dés morceaux de sucre, nous avons obtenu des puits naturels. Pour répéter nos expériences d’une manière plas concluañte , nous avons ‘pris un pain de sucre rafliné, nous l'avons taillé en parallélipipède long de trois décimè- tres, large. de douze centimètres, et, aütant que nous l'avons pu, d'un décimètre d'épaisseur. Dans _ | le but d'obtenir plus de ressemblance entre le morceau de sucre et le plateau calcaire qu'il de- vait représenter , nous avons creusé, sur la partie que mous, destinions à devenir le dessous, de peti- tes galeries de {rois à cinq décimètres ; de sorte que tout l'ouvrage, posé sur une table de marbre, ressemblait à la moitié supérieure de la coupe re- présentée dans la planche reproduite ici: Nous avons ensuite établi au dessus, à quelques lignes de la-surface de notre simulacre , des morceaux de tube d’un thermomètre brisé, dont la partie supérieure avait été dilatée en entonnoir, par le secours du chalumeau ; ‘et nous avons fait couler lentement par ces conduits grêles , de très-petites gouttelettes d’eau , car d’eau en trop grande quan- tité ‘eût détruit nos espérances. Ges gouttelettes dissolvant lentement le sucre, aux points seuls sur lesquels nous les faisions tomber successive- ment, yiont pénétré peu à peu; elles ont formé des cylindres de la grosseur d’untuyau-de plume, ! quelquefois sinueux, inégaux, raboteux intérieu- rementy et-quandils furent secs, leursiparois, ta- pissées d’une sorte de ‘cristallisation, devenues. plus dures que lerreste de la masse, nous présen- tèrent de véritables Orgues géologiques dont plu- sieurs s’enfoncèrent jusque:dans nos ‘plus petites. -galeries ; à traversdeurs voûtes plates ; où en cre- vant quelques uns de leurs piliers latéraux. | Partoutoù l’on aobservé des Orgues gévlogiques, | ‘ondes a trouvées, lorsque des accidens n’en avaient ORGU pas vidé les tuyaux, remplis de substances pa- reilles à celle dont se compose la croûte du sols comme si les Orgues d’une formation antérieure avaient été obstruées au moment où les couches extérieures de terre, de sable ou de galets, furent déposées sur les bancs calcaires dans lesquels l’in- filtration les avait percées. Cette antériorité est | probable pour les plus grands tuyaux du plateau de Saint-Pierre, et généralement pour les tuyaux intacts remplis de corps étrangers qui n'ont pas occasioné, à la surface du terrain, d’entonnoirs en forme de cratère; mais, comme nous l'avons dit , ilse perce continuellement detels puits ; nous en avons trouvé qu'on peut considérer comme en bas âge, et ceux-ci, acquérant avec les siècles des proportions assez considérables pour absorber une grande :partie des couches supérieures, devront occasioner également dans ces couches une dé- perdition, de substance d'où résulteront les en- tonnoirs'cratériformes ; mais les effondremens fu- turs se: feront probablement peu à peu, tan- dis que ceux qui proviennent de la coupure infé- rieure et accidentelle d’un puits de terre, s’o- pèrent ordinairement en peu dinstans él avec fracas, Gillet-Laumont , ayant soupconné la véritable origine des Orgues géologiques, s’est néanmoins rapproché du sentiment de Cuvier, qui y crut voir des: conduits dont les parois auraient été usées par le frottement d’un torrent. Pour étayer cette opinion difficile à soutenir, il a cité des puits verticaux de trois à cinq mètres de profondeur, observés par M. Cordier, dans un schiste argilo-quarzeux, sur lequel se précipite la cascade de Saint-Juéry , dé- partement du Tarn, ainsi que d’autres puits d'une très-grande dimension, .creusés par le fleuve de Saint-Laurent, entre les lacs Erié et Ontario dans une roche calcaire ,en bancs horizontaux dont se compose le,pays environnant, puits que Maclure a fait connaître. Patrin explique par le mécanisme d’un agent. à peu près semblable, l’origine de cette excavation qui se trouve sur la partie la plus élevée du mont Salève, appelée caverne d’Orjobet, par Saussure, qu'il la décrit ainsi : C’est une espèce de puits immense; il est percé, dans sa partie infé- rieure, par une ouverture sémblable à un grand portail qu’on aperçoit dela plaine , et qu'on nomme le. Creux de Brifault ; j'ai observé qu'il est cannelé du, haut en bas de,sillons larges et profonds, et ces sillons règnent dans toute la circonférence inté- rieure , et, dans ‘toute la hauteur qui va à cent soixante pieds. Nul doute que le puits de Saussure ne soit du genre de ceux qu'ont observés Maclure et M. Cordier ; mais ces puits n’ont aucun rapport avec les Orgues géologiques ; ils sont très-fréquens dans tous les pays de montagnes, où ils varient par. leurs dimensions. Nous en avons trouvé de pa- reils. dans le lit de toute eau torrentueuse qui sil- lonne des: rochers, particulièrement dans les schistes anciens de la Sierra-Morena , entre l’An- dalousie et l'Estramadure, ainsi que dans les laves basaltiques compactes dont, se forment les lits des ravines de l’île de Mascareigne. Quand ces puits | 415 ORGE ne sont pas;dus à la destruction de quelques corps étrangers contenus primitivement dans les sub= stances qu'ils percent, c’est la ‘chute des eaux .et leur tournoiement au fond des trous sur lesquels on les voit se précipiter , qui les formèrent en gé- ntral; ce tournoiement frotte , use et polit Le fond des moindres cavités, surtout quand des particu- les de sable et d’autres corps durs qu'il met en mouvement, ajoutent à son action. Au reste, n’y aurait-il pas de ces puits qui résulteraient des fen- dillemens du sol ? L'ingénieur Claire, parle d’un autre phéno- mène qu'il dit avoir observé dans le calcaire de Maëstricht, et: qui, selon lui, presenterait des caractères particuliers , d'autant plus importans, qu'ils semblent, dit-il, repousser l’idée d’une ori- gine par filtration, qu'on est presque forcé d’attri- buer aux Orgues géologiques: Ce phénomène con- siste dans ce que Claire regarde comme une espèce de puits naturel et qu'il décrit de la manière sui- vante : La seconde espèce de cavité, qui est autant remarquable par ses formes et:sa position, que par la matière qu'elle contient, consiste en des trous plus allongés dans un sens:que dans d’autres, qué j'ai observés dans là couche du milieu, et dont plusieurs n’ont gutre que quelques mètres de len- gueur, tandis que d’autres ont à peine quelques, décimètres. Ils présententune multitude de formes dans leur: coupe; leur position n’a rien de régu- lier ; tantôt ils sont. horizontaux, tantôt inclinés, d’autres fois perpendiculaires , etc. Ces trous sont ordinairement remplis desterre végétale , qui quel- quefois est mêlée avec des cailloux roulés de,même nature que ceux qui remplissent les tuyaux verti- caux. On remarque que, ces amas-de ;tevre, végé- tale se rencontrent souvént à une profondeur de plus de soixante à quatre-vingts mètres du sol dans la masse calcaire. Quelque confiance qu’in- spirent les observations de l’auteur que nous venons de. citer, nous nous trouvons contraint de douter de l'exactitude de celle-ci; le phénomène dont il est question eût pu, nous échapper sans doute, mais il ne se füt pas soustrait à la sagacité de nos compagnons de voyage Behr et de Kin. Nous croyons donc qu'on peut, douter de J’existence de cavités polymorphes, isolées et remplies de terre végétale , que Claire croit avoir découvertes, et dont la formation nous paraîtrait, comme à lui , totalement inexplicablé, L'introduction du terreau végétal dans des cavités sans:issue ; au cœur d’un épais rocher, ne nous semble pas plus possible que celle de reptiles que tous les .carrièrs disent avoir rencontrés dans le centre des pierres les, plus compactes, mais que personne, digne de foi , n'ya jamais vus. Nous avons bien observé assez fré- quemment des amas de terre, de sable et de ga- lets, former sur les parois des galeries, ou sur leurs voûtes des figures irrégulières, dans le genre de celles que Claire regarde comme la coupe de ses cavités extraordinaires ; mais partout nous avons reconnu, dans ces amas, des tranches d'Orgues géologiques, verticales ou -obliques, isolées. ou contigués, tranches dont la forme varie selon CRIB qu’elles sont opérées en travers, en biais ou en long, et plus ou moins profondément dans l'é- paisseur des tuyaux d’Orgues. En faisant dégager de tout son contenu , l’intérieur de l’une de ces prétendues cavités éparses, on se fût aisément convaincu qu’elle appartenait à quelque puits de terre sinueux, irrégulier, et se prolongeant de haut en bas, en formant quelque renflement ; puits tels que nous en avons vus dont la tranche , mar- quée sur le plafond des galeries , correspondait à la tranche opposée que nous foulions aux pieds, en laissant , sur les parois de certains piliers voisins , des traces de quelque ancien coude. A. R. ORGYE, Orgya. (1xs.) Genre de l’ordre des Lépi- doptères, famille des Nocturnes, tribu des Faux- bombyx, établi par Ochsenheimer et adopté par Latreille dans ses Familles naturelles. Les caractères de ce genre sont : langue très-courte; antennes très-pectinées dans les mâles, à peine ciliées dans les femelles; chenilles couvertes de longs poils fas- ciculés ; se métamorphosant dans une coque d’un üssu lâche ; les mâles des Orgyes volent en plein jour. Les femelles sont presque toutes aptères. On en a décrit quatre à cinq espèces ; la plus com- mune est L'O. £roirée , Orgya antiqua, Bombyx antique, Latr.; Fabr.; Ross. Le mâle a les ailes supérieures fauves avec deux raies transverses , noirâtres, et une tache blanche vers l’angle interne ; la femelle est aptère et son abdomen est très-volumineux. Se trouve communément aux environs de Paris. Les deux sexes et la chenille sont représentés dans notre Atlas, pl. 451, fig. 3 et 5, a. , (H. L.) ORIBATE, Oribata, (aracw.) Genre de l’ordre des Trachéennes , famille des Acarides, établi par Latreille et qu'Hermann fils a désigné depuis , dans ses Mémoires aptérologiques , sous le nom de No- taspis. Les caractères de ce genre sont : mandi- bules en pinces; palpes très-courts et cachés ; corps recouvert d'une peau ferme, coriace ou écailleuse, en forme de bouclier ou d’écusson : pieds longs ou de grandeur moyenne, Ces Arach- nides se distinguent des genres Trombidion et Erythrée , parce que ceux-ci ont les palpes saillans et terminés en pointe, avec un appendice mobile ou une sorte de doigt inférieur. Les Gamases et les Cheylètes ont aussi des palpes saillans, mais sans doigt inférieur ; les Uropodes, qui ont le plus de rapports avec les Oribates, en sont distingués par leurs palpes qui sont très-courts et par un fil qu'ils ont à la partie anale et qui leur sert à se fixer sur le corps de quelques Coléoptères: enfin les Eylaïs en sont séparés par leurs pieds propres à la natation. Le corps des Oribates est ovoide et ar- rondi ; il est enveloppé d’une peau plus solide que celle des autres acarides , qui leur forme une es- pèce de bouclier ou une carapace comme celle des Tortues et de certains Tatous. Plusieurs espèces ont des cuisses renflées et en massue. Le nombre des crochets de tous ces tarses varie selon les espèces, de un à trois; enfin le bouclier offre des variations très-remarquables dans sa figure et dans 416 ORIG ses proportions. Les Oribates ne sont point para- sites , ils vivent sous les écorces et dans les mous- ses et on les trouve errant cà et là, mais avec len- teur , sur les pierres et sur les arbres. On connaît une douzaine d’espèce de ce genre ; la plus com- mune est L'O. cénicuzée , Oribata geniculata, Latr. Oliv. acarus corticalis, Degéer; acarus, Geoffr. Im. Tom. 2, pag. 696. n° 11; Herm. ném. aptérol., pag. 88, pl. 4, fig. 7, reproduite dans notre atlas, pl. 431, fig. 5. Cette espèce est longue d’un quart de ligne, ovoïde , arrondie postérieurement ; conique en de- vant, brune et parsemée de poils très-fins ; les pattes sont de la longueur du corps; les cuisses sont renflées ; les tarses sont munis de trois cro- chets à leur extrémité. Elle se trouve aux environs de Paris et dans toute l’Europe. (H. L.) ORIFICE (awar.), de os, oris, entrée, bou- che. C’est l'ouverture qui sert d’entrée ou d’issue à un organe quelconque, à un canal. Tels sont l'estomac, dont l’extrémité inférieure est l'Orifice pylorique et l’extrémité supérieure est l'Orifice cardiaque. On dit aussi l’Orifice de l’urètre, l'O- rifice de l’utérus, l’Orifice de l'anus. Quand les Orifices s'ouvrent à l'extérieur et qu'ils doivent donner lieu au passage de matières susceptiblés de s’amasser, on trouve presque toujuurs dans leur pourtour un muscle circulaire ou sphincter qui a pour objet de fermer l’Orifice à la manière d’un cordon de bourse afin d'empêcher l'écoulement incessant des malières et d’en régler le rejet selon la volonté de l'animal. (G. G. pe C.) ORIGAN, Origanum. ( soT. PHAN. ) Genre de plantes appartenant à la famille des Labiées, sec- tion des Népétées ou des Saturéiées, selon divers auteurs , et à la Didynamie gymnospermie de Linné, qui, en formant ce genre , lui a assigné les caractères suivans : périanthe double, l'extérieur très-variable dans sa forme et sa structure , tantôt à cinq dents égales, ou les deux inférieures à peine plus courtes, nu pendant la maturation, ou alors garni de poils, tantôt très-brièvement cam- paniformes à sa base , à limbe bifide, aplani, dilaté au sommet, très-entier, arrondi, en forme de bractée, nu à la gorge, ou divisé en deux lèvres, dont la suptrieure très-grande , trilobée médiocre- ment, l'inférieure profondément bifide ; périanthe intérieur tubulé, cylindrique , comprimé, nu inté- rieurement et égalant le calice en longueur ; limbe à deux lèvres, la supérieure dressée , obtuse et échancrée , l'inférieure à trois lobes entiers, pres- que égaux; quatre étamines didynames, droites , écartées , aussi longues ou plus longues que le pé- rianthe; style filiforme, terminé par un stigmate bifide ; pour fruit, quatre caryopsés globuleux réunis dans le périanthe externe persistant. Linné avait réuni à ce genre le Majorana de Tournefort, malgré des différences assez notables dans les formés du périanthe externe. Moench, de- puis, l'en sépara avec raison. L'Origanum est très-voisin du T'hymus (le Thym); mais on Ven distingue aisément par son calice régulier ou dt- laté en forme de bractée. Ce genre se composé d’une ORIG 17 ORIG oo d’une vingtaine d'espèces environ, appartenant presque toutes à l’ancien continent. Comme la plupart des autres genres de la famille, ce sont des plantes herbacées, communes dans les con- tirées méridionales de l’Europe, et autour du bas- sin de la Méditerranée. Nous en décrirons les prin- cipales espèces. OnIGAN COMMUN , Origanum vulgare , Linn. Tiges d’un à deux pieds de hauteur, tétragones, velues, un peu rameuses supérieurement ; feuilles pétio- lées, ovales, lancéolées, rétrécies au sommet , terminées par une pointe obtuse, un peu dentées en scie, longuement arrondies à la base, velues surtout vers les bords et leurs faces postérieures , vertes en dessus ; fleurs disposées en épis oblongs ou cylindriques, dont l’agglomération forme des corymbes ou panicules très-denses au sommet de la plante; elles sont accompagnées de bractées ovales , obtuses , colorées, glanduleuses , presque toujours glabres, couvrant ou dépassant même le périanthe externe, qui est tubulé, glabre ou un peu pubescent, glanduleux et à cinq dents égales ; la couleur pourprée des bractées et du double pé- rianthe , donne à cette plante un aspect agréable. Elle est très-commune dans tous nos bois , le long des haies , des chemins, surtout dans les par- ties montueuses de l’Europe tempérée ; on l’a aussi trouvée, dit-on , dans plusieurs contrées de l'Amé- rique septentrionale. Elle a produit un grand nom- bre de variétés sous le rapport des feuilles, des bractées et des fruits, et dont nous épargnerons la liste assez longue au lecteur. Froissée entre les doigts, cette plante répand une odeur agréable qui est due sans doute à une huile abondante contenue dans les vésicules nom- breuses qui sont situées sous le derme des feuilles et des sommités des tiges, On les à préconisées long-temps comme stomachiques, sudorifiques , _ emménagogues , céphaliques et expectorantes ; on les a employées contre la suppression des mens- trues , les flatuosités, les maux de tête, les étour- dissemens et les affections catarrhales du thorax : on les prépare en infusion à l'instar du thé, et on s’en sert dans les bains ou en fumigations aromati- ques , contre la paralysie et les rhumatismes chro- niques. Scopoli rapporte qu’un évêque italien , grand consommateur de champignons , se garan- tissait de l'effet délétère de ceux-ci en buvant une infusion théiforme de feuilles d’Origan. On se sert encore aujourd'hui de l'Origan , bien qu’un peu tombé en discrédit, dans diverses pré- parations pharmaceutiques. En Suède, dit-on, on rend la bière plus forte et plus enivrante, en y ajoutant une infusion de cette plante. On lui ac- corde en outre des propriétés toniques et excitan- tes. Elle fleurit en juillet et août. Vivace. ORIGAN FAUSSE MARJOLAINE, Origanum majora- noïdes, Willd., D. C., vulgairement la Marjolaine (Majoranavulgaris , Moris. ). Cette plante, comme la précédente , a été fort usitée en médecine. Elle a une odeur aromatique agréable, et est aussi to- nique et excitante, agissant principalement sur le système nerveux, On la citait autrefois comme très T. VI, 45° Livraison, puissante contre les affections du cerveau , et elle était employée contre l’apoplexie, la paralysie , l'épilepsie et les vertiges. Comme jouissant de pro- priétés excitantes à un haut degré, on en faisait usage dans les maladies atoniques de la poitrine ct de l'utérus, tels que catarrhes chroniques , chlo- rose, suppression des menstrues. Elle est aujour- d’hui peu usitée. La patrie de cette plante n’est pas bien déter- minée ; on la suppose originaire des contrées litto- rales du nord de l'Afrique ; on la cultive souvent dans les jardins, où elle fleurit en juin et juillet. L'Origanum majoranoïdes est un peu différent de l'O. majorana de Linné, avec lequel plusieurs auteurs l'ont confondu, On cultive cette espèce dans le midi de la France , pour en aromatiser dif- férens mets, et, indépendamment de ses propriétés condimentaires et culinaires, elle partage avec la précédente ses avantages stimulans et toniques : desséchée et réduite en poudre, on l'emploic comme sternutatoire. Voici sa description : Tiges vivaces, un peu ligneuses à la base, ra- meuses, hautes environ d’un pied, garnies de feuilles pétiolées , elliptiques , obtuses, entières , blanchâtres et cotonneuses, ainsi que toutes les autres parties herbacées ; ses fleurs sont blanches et ramassées en épis, quatre par quatre environ, ce qui lés rend tétragones; ils sont en outre arron- dis au sommet , cotonneux, courts el rapprochés ; les bractées sont arrondies ; le périanthe externe a deux lèvres inégales. Cette espèce, peu distincte de l’Origanum ma- jorana de Linné, n’en est peut-être qu’une varicté, ainsi que le pensent divers botanistes. ORIGAN DICTAMNE , Origanum dictamnus , Linn., vulgairement Dictamne de Crète. Cette plante, originaire des montagnes de l'ile de Crète, est cultivée depuis long-temps dans les jardins bota- niques. Les botanistes modernes l'ont nommée Dictamne, parce qu'ils ont absolument voulu y reconnaître le Dictamne, si célèbre chez les poè- tes grecs et latins. Ce végétal merveilleux, selon la fable, fermait à l'instant les blessures les plus dangereuses et les dieux et les héros s’en étaient seuls réservé la connaissance. Théophraste , à la vérité, donne quelques indications qui se rappor- tent assez exactement à cette plante, mais qui pourraient aussi bien se rapporter à tout autre, et quant à Dioscoride et à Pline qui l'ont copié , leur description se contredit tellement sur les points les plus essentiels , qu'il est impossible d'y rappor- ter aucune plante. Nous soulignons à dessein ces mots, non parce que tel est notre sentiment, qui ne serait au reste que précis et imparlial, mais pour dégoûter à jamais les botanistes et les amateurs de cet étalage d’érudition qui gâte certains ouvrages , érudition vaine et vide de sens que nous avons déjà eu occasion de condamner dans ce Diciion- naire. Le dissentiment des opinions de Dioscoride et de Pline est tel que le premier affirme que le Dic- tamne n’a ni fleur ni fruit ; le second va plus loin ; selon lui, le Dictamne n’a ni fleur, ni fruit, ni tige ; 53 ORIT quelle plante serait-ce.donc alors? toute autre | chose qu_une p,ante, certes !, Comment, en pré- sence de contradictions si ridicules, peut-on avoir l'envie de faire de l'érudition et oser:direque no- tre Origan, dictamne soit ce. fameux dictamne: qui, brouté par les Ghèvres blessées par rune flèche, voyaient, celte arme, sortir d’elle-même:de leur corps; ce dictamne qui guérissait-la morsuresdes serpens, et, comme nous l'avons ditplushaut ; fer- maitinstantanément:les blessures les plus:cruelles? Ajoutons.enfin, pour discréditer tout-à-fait l’éru- dition fuite intempestivement , que la plante-donbil s’agit possède à:un bien moindre degré.queles.au- tres les propriétés pharmaceutiques dont jouissent ses congénères. Quoi qu'il en-soit , voici sa description : Tiges courtes, à peine ligneuses, velues, grêlesun peu pourprées , hautes.de huità dix pouces, rameu- ses-et garnies de feuilles pétiolées , ovales-arron- dies , un peu.épaisses , blanches , cotonneuses;; les supérieures sont plus arrondies , sessiles , un:peu glabres, souvent, rougeâtres , moins velues ;.ainsi que les bractées, et, chargées les.unesiet les au- tres de nombreux, points glanduleux; les: fleurs sont-purpurines , inclinées.el réunies-en épis! assez | courts.et peu serrés. Cultivée dans nos climats ; on la rentre, dans l’orangerie, car elle périt pard'effet des grandes,gelées. L'Origanum. ereticum est, une plante qu'il ne faut pas confondre-avec celle-ci, bien-que toutes deux croissent dans la même:île dont:eette der- nière porte le nom, (G.: Len.) ORIGINE DU: GLOBE, Origine des mondes. ( chor. ) Sujeisiqui, seront:traités) aux mots: Terre et Univers, avec tous les développemens qu'ils méritent. (A: R:) ORITHYE , Orithya. .(-cnusr..) G’est un genre de l’ordre.des -Décapodes , de la famille des /Bra- chyures et de la tribu-des Orbiculaires, qui aiété établi par Fabricius, adopté par Leachet ensuite par Latreille , qui le range danssa troisième:tribu , les Nageurs, Pinnitarses (Cours d’Entomol.; 1'*ann:). Les caractères de ce genre singulier sont : quatre antennes ; les.exlérieures: très-courtes , sétacées; le premier article fortiong ; cylindrique; les autres irès-nombreux et fort petits; les’inférieures une fois plus longues, repliées, de quatre articles, dont le second et le;troisième plus longs; le der- nier très-court, subulé, bifide; corps ovoïde, tronqué en devant, déprimé; queue courte , sans feuillets natatoires au bout; dix pattes; les anté- rieures en forme de bras et terminées par une sorte de main, didactyle, dernière pièce des. trois paires suivantes conique.et pointue ;: celle. de la dernière paire en forme de lames oude nageoires. Ce genre a beaucoup de rapports avec des Portu- nes ; il.en.a aussi beaucoup avec les Dorippes , et semblé tenir de:miheu entre: ces deux genres; 1Cé- pendant il est impossible de le rapprocher du-se+ cond à cause des-pieds postérieurs, quisont placés sur le dos dans,ces derniers ; et, qui neisont:pas propres à la natation, ce qui a lieu chez les Ori- thyes ; ils’éloigne des Portunes et des autres genres 418 ORME voisins par la forme du test et par d’autres consi- dérations tirées des parties de la bouche. Les Ori: thyes , placées par Latreille auprès des Matutesiet dans la même tribu, en sont séparées par leurs pieds ; dont les postérieurs seuls sont terminés en nageoires. Les genres: Coryste:, Leucosie , Hépate et Nursie en diffèrent parce qu'ils n’ont point de pieds natatoires. La «seule espèce connue de ce genre est : L'Onruxe mamzLaIRE , Orithya mamillaris , Fabr:,:Latr., Leach, Desm.; Cancer bimacula- tus, Herbst. Gette espèce est longue d'environ quinze lignes et un peu moinsilarge ; son testest tuberculé ; très-épineux de chaque côté , avec deux taches rougeâitres et arrondies surile dos ; le chape- | ronestavancé, triangulaire, avec cinq dents. Cette espèce, qui a été figurée par M. Guérin-dans l'Ico- nographie du Règn. anim. de Cuv., Cœust., pl 1, fig. 2 ; se ‘trouve dans l’océan Indien. En Chine. (H:L.) ORME. Ulmus. L. (Bor. pan. et acr.) Genre de plantes dicotylédonées, de la Pentandrie digy- nie et du premier ordre de la famille des Amen- tacées. Il est placé entre les Micocouliers ; dont la feuille n’est jamais attaquée parles insectes , et le Fothergille, charmant arbrisseau, remarquable par ses fleurs précoces qui nous annoncent le re- tour si désiré du printemps. Les Ormes présen- tent des arbres de seconde grandeur et: des ar- brisseaux tant indigènes qu’exotiques , aux feuil- les alternes simples, souvent plus longues d'un côté que de l’autre à la base , accompagnées de stipules, et aux fleurs placées surle bois de deuxans, aux aisselles des feuilles , paraissant long-temps avant le feuillage, et ramassées en petits faisceaux ceints d’écailles. Les caractères floraux des Ormes sont d’avoir : 1° Je calice d’une seule pièce, cam- panulé, divisé sur ses bords en quatre ou cinq dents persistantes, toujours colorées en rouge in- térieurement et vertes en dehors ; 2° la corolle nulle ; 5° les étamines, au nombre de trois, cinq et quelquefois six et huit , dont les filets , lé double plus longs que le calice, sont couronnés par des anthères droites, courtes , à quatre sillons ; 4° l'ovaire comprimé, libre dans le calice; et sur- monté de deux stigmates sessiles , velu , quelque- fois porté sur deux styles très-courts; 5° après la fécondation de l’ovaire , le pistil se convertit en une sorte de capsule, que l’on est convenu de nommer, avec les anciens, Samare, sessile ; su- père, ne s’ouvrant pas, presque orbiculaire, plane, comprimée , membraneuse , renflée dans son cen- tre et monosperme; la samare est ovoïde, ap- pendue à la branche par la base de son petit dia- mètre; chacun des côtés est arrondi , extré- mité, qui se trouve opposée à celle de son pédi- cule , est échancrée en forme de cœur; 6° les se- mences lenliculaires, dépourvues d’albumen, tom- bant presque toutes aussitôt la maturité, laquelle dévance ie développement complet. des feuilles, fait unique dans les arbres indigènes à l’Europes On a calculé que chaque pied, année commune, donne devingt-cmqàtrente mille graines ; Dodart L Sol l | D Ro ORME a trouvé ce nombre, s’élevant àcinqi cent-vingt- neuf mille. Un arbre parvenu àsa centième an- née, aurait ainsi fourni trente trois millions de graines. Les plus anciens naturalistes font mention de l’Orme. Théophraste en distingue deux espèces , l'une de montagne , l'orrrehéa ; l’autre habite des plaines.légèrement humideset le bord desrivières, le. rroéx. Les: auteurs latins en nomment quatre, l'Orme atinien ou des Gaules, que Tremellius Scrofa, appèle Arbor infelix , parce qu'il donnait ‘peu.de graines ; l'Orme d'Italie, lOrme à feuilles touflues, c'est-à-dire dont le pétiole porte plu- sieurs feuilles, et l'Orme sauvage. Les modernes ne sont point.d’'accord sur le nombre et les carac- ières des espèces: que comprend le genre Ulmus ; l'étude et des observations scrupuleuses, faites en présence de chacune d’elles et de leurs va- riétés, me déterminent à n’en reconnaître que dix positives. Cinq habitent l'Europe, deux l'A- sie, et.irois la partie septentrionale de l'autre hémisphère. L’Orme commun se rencontre sur quelques peints de la côte méditerranéenne d’A- frique, surtout aux environs d'Alger, mais aucun voyageur n’a découvert jusqu'ici dans aucune au- tre partie de cette vaste contrée , une ou plusieurs espèces particulières de cet arbre intéressant, Quant à l'Amérique méridionale, malgré l’analo- gie de certains climats avec les régions boréales, elle n’en possède aucune, comme on n’y trouve ni rosiers, ni bouleaux ni frênes : c’est un fait de géographie botanique d'autant plus surprenant, que près de l'équateur, à deux mille sept cent vingt-neuf mètres d'altitude, on y retrouve des vinettiers , des chênes et des aulnes qu’on pourrait au premier coup d'œil, confondre avec nos espèces, indigènes. * Espèces indigènes à l’Europe. Parmi les espè- ces d'Ormes. indigènes à l'Europe, deux appar- tiennent plus particulièrement aux contrées tem- pérées,.eb:troïs aux âpres climats du Nord ; lOrme champêtre et lOrme liége constituent les deux premières espèces; : l’Orme pédonculé, lOrme pain, et l'Orme microphylle, sont les trois au- tres. À. :Onur, cHamPÊrre, U. campestris, L., est un axbre de. première grandeur, dont la cime extré- mement branchue. s'élève à plus de trente trois mètres de haut. Sa croissance est rapide et sa fé- condité, vraiment merveilleuse. Il est spontané dans les forêts, et se cultive dans une grande partie de la France, et orne très-communément les grandes routes et les. ayenués, ; les places pu- bliques.et les habitations champêtres: Autrefois , onle voyait, dans nos départemens méridionaux, garnir le bord des rivières, les terrains en pente rapide , ets’opposer ainsi à l’éboulement des terres. Gette espèce a deux sortes de racines , l’une pivo- tante, les autres horizontales, très-fortement tra- cantes, rameuses , couverles de nœuds et organi- sées comme. les-tiges. Elles sont douées d’une si forte succion qu’il n’est-pas rare de les voir s’al- longer à travers un mauvais terraiw,.et loutre: ! 419 ORME passer pour aller au-delà chercher une nourriture plus substantielle ; mais d’un'autre côté, ce quiles rend moins désastreuses , c’est qu’elles sont très- sensibles au hâle et encore:plus à la gelée, Le tronc est droit, bien proportionné , revêtu d’une écorce rude , gercée, à cannelures très-saillantes , princi- palement sur les jeunes rameaux , dont la couleur varie du brun-rougeâtre au gris cendré : sa face intérieure est blanche et souple. Au sommet il est couronné par un dôme touffu. Les diverses variétés de cette ‘espèce forment trois sections distinctes : l’une à larges feuilles , comprenant l'Orue vrrÉAU, très-peu connu de nos jours, quoiqu'il fàt d’un usage général an dix-sep- tième siècle ; l'Orue rene , observé pour la pre- mière fois en Hollande au douzième siècle ; l'Onue MACULÉ ; l'ORwE Nor, ‘ainsi nommé de son écorce qui est lisse et noirâtre ; l'ORME crAs, dit d’Avi- gnon par quelques pépiniéristes ; l’'Orwe de Trra- Non aux fruits allongés,, et l’'ORME FOLLICULACE , dont j'ai vu de superbes individus fux environs d’Ajaccio en Corse. L'autre section à feuilles moyennes renferme deux intéressantes variétés, l'Onue Franc, le Ptéléa de Théophraste, dont j'ai trouvé une curieuse sous-variété dans plusieurs forêts de nos départemens de l’ouest, à feuilles tricuspides , et l'Orne TorTILLARD, si précieux pour le charronnage. La troisième section à petites feuilles: nous présente l'Orme PyrAMIDAL , l'Oréip- téléa des Grecs, que l’on sacrifie presque partout au hêtre, au chêneet au charme ; l’OnuE GLABRE, aux feuilles souvent panachées , et Once , qu'il ne faut pas confondre avec le plant que le pépinié- riste et le jardinier mutilent pour former des haies et des rideaux de‘verdure. B. Onue ice, Ü. suberosa, L. Remarquable pour noffrir habituellement que trois et très-rarement quatre étamines , et surtout par l'écorce épaisse , beursoufilée , se gercant et se relevant des deux côtés en ailes ou'saillies d’une nature et d’une couleur assez semblables à celles du liége, Quer- cus suber , qui couvre ses rameaux dès l’âge de deux, trois et quatre ans , quel que soit le terrain qui nourrisse l'arbre. Cet arbre de seconde gran- deur se rencontre fort souvent en France; il aime de préférence les lieux frais. Ses feuilles sont dou- blement dentées; ses fleurs , réunies en paquets serrés, épars le long des rameaux , donnent nais- sance à des samares glabres. Trois variétés chez qui la partie subéreuse est plus on moins prononcée, présentent un grand arbre aux rameaux unis à partir du tronc, puis relevés d’ailes fongueuses ; un arbrisseau de deux à quatre mètres de haut au plus et dont les ra- meaux sont également coupés en côtes saillantes , et un sous-arbrisseau couché sur le sol. G. Onus réponcuré ; Ü. pedunoulata: Son noble port le rapproche de l'Orme champêtre , mais il s’en éloigne par tous ses autres caractères ; parti- culièrement par ses fleurs disposées en bouquets sous: forme d’ombelles , et portées sur des pédon:- cules-filiformes , pendans, de taille inégale, dont quelques uns ont jusqu’à vingt-huit millimètres dé ORME 420 ORME long. Le nombre de ses étamines n’est jamais in- férieur à six ; il s'élève parfois à sept et à huit. Ses feuilles sont larges , et sous son écorce grise , ra- boteuse , on trouve un bois dense, blanchôtre et dur. Il abonde dans les bois situés aux environs de Soissons, de la Rochelle, et dans le département de l'Yonne, le long de la petite rivière le Cousin , sur la rive droite de laquelle la ville d’Avallon est as- sise. Le sommet boisé de l’Apennin m'en a pré- senté de nombreuses tiges. Il est très-commun dans toutes les forêts de la Russie. Fougeroux de Bon- daroy l’a vu pour la première fois à Paris, en 1784, dans le jardin de l’Arsenal, où il n’existe plus, seulement depuis vingt-cinq ans. Deux variétés se rapportent à cette espèce: l’une est à fruit allongé , l’autre à fruit arrondi. Je ne les connais que par les herbiers. D. ORuE Nain, U. pumila. Je conserve à cette espèce le nom d’Orme nain, qu’elle ne doit réel- lement porter que sur les montagnes, parce qu’il est généralement adopté , quoique Pallas , qui l'ob- serva sur les lieux mêmes, dise qu’elle soit très- multipliée sur le Caucase et dans les régions aus- trales de la Russie, où, dans les vallées et au bord des eaux courantes , elle parvient souvent à la hau- teur d’un chêne : Statura sæpe cerlat cum quercu. Ses rameaux sont étalés, recouverts d’une écorce gris-cendré; ses feuilles petites et bordées de den- telures pointues , toutes égales et simples ; les sa- mares largement orbiculaires, coupées au sommet de dents peu profondes et courbes. Son bois est très-dur et sa racine recherchée pour les ouvrages . du tour. Nous possédons cette espèceen France depuis l’année 1771. E. Onux micropayize, U. microphylla , Per- soon. Originaire de cette partie de la Sibérie voi- sine du grand lac de Baikal, cet arbuste des sables et des coteaux en pente, regardé par quelques bo- tanistes comme une simple variété de l'espèce pré- cédente, m'offre des différences si bien caractérisées et tellement constantes que je ne crains point de Le regarder comme uneespèce positive, et d'adopter le nom que lui imposa l’auteur du Synopsis. D’un tronc revêtu d’une écorce grisâtre partent des tiges quelquefois couchées , des rameaux flexibles, char- gés d'excroissances fongueuses et difformes ; les ieuilles sont petites, alternes, d’un vert pâle, et rappellent Ja forme et la grandeur de l'Euphraise , Æuphrasia officinalis ; les fleurs également petites, d'une jolie couleur pourprée, sont portées sur des pé- doncules courts qui semblent ramifiés; elles parais- sent vers le milieu de mai; la samare est ovale, blanchâtre ; l’un de ses côtés est plus court que l’autre. ** Espèces indigènes à Asie. Deux espèces d'Or- mes sont particulières à l'Asie : la première ha- bite la Chine, l’autre les montagnes du Thibet. F. L'Orue rousours verr , U, sempervirens , est un arbrisseau qui atteint quatre mètres de haut , tale ses rameaux horizontalement, conserve tou- jours son joli feuillage , et donne des fleurs rougeä- tres qui s'épanouissent en août et septembre sous par l’abbé Gallois. On le prit long-temps pour le véritable arbre à thé, Z'hea viridis, et les curieux qui le cultivent en pleine terre le désignent en- core sous le nom ironique de Thé de l’abbé Gal- lois. G. Roxburgh décrit un grand et très-bel arbre des montagnes du Gikar et du pays de Goroman- del qu’il appelle Orme À FEUILLES ENTIÈRES , Ü. in- tegrifolia. I] a le tronc droit, fort élevé, à écorce rude , d’un gris sale , divisé en branches nombreu- ses, chargées de feuilles luisantes , douces au tou- cher , longues de huit à treize centimètres sur cin- quante-quatre millimètres de largeur. *#X Espèces indigènes à l Amérique du nord. Dans la partie septentrionale du continent retrouvé par Christophe Colomb, on trouve trois espèces d’Or- mes, savoir : H. L'Orue PENDANT , U. pendula, que l’on con- naît aussi sous le nom d’Orme en parasol et sous celui vulgaire d'Orme d'Amérique, est un arbre de vingt à vingt-trois mètres de haut; son tronc , assez gros, se montre ordinairement , à l’âge adulte, dégarni de branches jusqu’à onze et treize mètres du sol. Ses rameaux grêles et pendans sont garnis de feuilles de moyenne grandeur , terminées par une pointe crochue; ils portent des samares à peine longues de cinq millimètres , élégamment ciliées sur les bords et contenant une semence ovale et aplatie. Get arbre figure irès-bien dans les jar- dins paysagers. Je regarde comme variétés de cette espèce l'Orne À FEUILLES pouces de Marshall, et l’OruE cELTICOIDE , dont un très-bel individu fut décou- vert en 1804 par Dejean , alors directeur du jar- din botaniqne de Lyon , à Eyzin, village situé aux environs de Vienne, département de l'Isère. Cette dernière variété se confond aisément quand elle est jeune , avec l'Orme champêtre , et dès sa troi- sième année avec le Micocoulier, dont elle a le port et le feuillage. I. One rauve, Ü. fulva de Michaux. Ainsi nommé de l’épais duvet, de couleur fauve, qui couvre ses bourgeons et ses samares. Cet arbre est sujet, comme l’Orme pendant , à se dépouiller de ses branches à une certaine élévation de terre; il porte des feuilles qui varient beaucoup et dans leur configuration et dans la découpure de leurs bords: Sous son écorce, il y a un suc essentielle- ment visqueux , d’où lui vient le nom trivial de Slippery-elm, Orme glissant, qu’on lui donne dans les provinces de New-York et, de New- Jersey. J. Onue aué, U, alata, Michaux, l’Ulmus nemoralis de Aiton. Arbre de troisième grandeur, qui croît dans la Virginie et la Caroline inférieure ; ilest muni d’un feuillage ressemblant beaucoup à celui du Charme ; deux ailes subéreuses accompa- gnent chacun de ses rameaux , et ses samares sont velues et garnies en leurs bords de cils que l'on distingue aisément par leur longueur et leur série. Il a été apporté en Angleterre, en l’année 1760, par James Gordon, et de là il s’est propagé chez le climat de la France , où il a été apporté en 1725 { les amateurs, ere ORME Histoire de l'Orme. Dans un mémoire lu à l’In- “Slätut en 1815, et imprimé dans le quatrième vo- -lume des Actes de la Société linnéenne de Paris , pag. 357 à 357, j'ai démontré par des faits nom- ‘breux et authentiques, contrairement aux asser- tions de Réaumur et d'André Thoüin , que l’'Orme n’avait point été apporté sur le sol de la France au commencement du seizième siècle, et qu’il y était spontané bien avant les âges historiques , puisqu'on le trouve entier et par fragmens irès-reconnaissa- bles dans les tourbières et les forêts sous-marines. d’ajouterai de plus que son existence en notre pa- “rie se lie très-anciennement à l’histoire des mœurs Gi Bennett , rendent plus probable qu’ils ne rment qu'une seule espèce dans laquelle le pe- age présente quelques variations de couleur. Les pieds des Ornithorhynques sont courts, cartés , dirigés latéralement , et garnis en dessous 0 ORNI de palmatures qui dépassent les doigts et même les ongles , quoique ceux-ci soient fort puissans ; les antérieurs sont plus forts que les postérieurs ; ; de même qu'eux, ils ont cinq doigts, mais ceux-ci présentent de plus au tarse, un ergot, acéré , percé d'un trou. C’est par cel ergot, éludié d’ A par M. de Blainville ( Journ. de Physique, t. 85, 1817), qu'une glande placée entre les muscles Le la cuisse et d D on doit la description à MM. Mec- kel et Knox, verse une liqueur particulière et vé- néneuse. Le 18 mars 1817, on Jut à la Société lin- néenne de Londres une étre de sir John Jameson à M. Mac-Leay, contenant la relation d’accidens graves survenus à la suite d'une piqûr e d'Ornitho- rhyrique. Sir Jameson, qui était alors à la Nou- velle-Hollande , blessa un de ces animaux d’un coup de fusil peu chargé. L'homme qui l’accom- pagnait alla ramasser l aie il en recut dans le bras un coup de l'éperon ou ergot dont la jambe de celui-ci est armée Le PR D STE et peu de temps, ettous les symptômes qu ’offrent les personnes mor- dues par des scrpens vénimeux se déclarèrent. Ils cédèrent cependant à l'application exlérieure de l'huile et à l usage intérieur de P ammoniaque,; Mais l’homme éprouva long-temps une douleur aiguë , et fut plus d'un mois à recouvrer l'usage de son nn En examinant l’éperon, on le tu a creux, > par la compression, il en sortit une liqueur qu n'était autre que le venin. Cet € eperon est très- développé chez le mâle, et on n’en trouve que de fibles traces chez la ele son usage n'a point encore été bien réellement constaté, eje ne sache pas que depuis le fail publié par M. Jameson, au- cun autre de la même gravité aitété observé. Beau- coup de voyageurs s A CRM E à rapporter, au Con- traire , que chag l'Ornithorhynque comme chez l'Echidné! celte arme leur a toujours paru inofien- sive ; M. Bennet dit même à ce sujet : l’ergot corné qui arme le tarse du mâle ne produit pas, comme on l'avait cru , de blessures dangereuses. L'animal n’en fait point usase pour se déle ‘ndre. Les natura istes français de la Coquille et de l’Astrolabe avaient déjà fait cette remarque, Les narines des Ornithorhynques sont prises sur la face supérieure de leur bec, et leurs organes génito urinaires et excrémentiliels ne tee à l’extérieur que par un seul orifice, une sorte de cloaque auquel M. Home donne le nom de vesti- bule , appliqué par extension par M. E. Geoflroy à la même partie chez tous les Ovipares. Les mamelles, comme il a été dit, n’avaient pas été aperçues par Blumenbach ; mais, on doit à Meckel d’en avoir signalé Fi LAS Nous avons parlé à l’article HUB E (voy. ce mot) de la déter- minalion que M. Geoffroy a donnée à ces or- ganes. Situés entre le pannicule charnu, fort épais, et le muscle grand oblique, à peu près au milieu du ventre, et assez rapprochés de la ligne médiane, ils se composent d’un nombre assez considéra- ble de gros cryptes intestiniformes, assez longs. fléxuetk, convergeant d'avant en arrière et sur- tout de dehors en dedans. Ces espèces de cœcums vicnnent se terminer tantôt individuellement , tan- ORNI 1ôt après s'être réunis deux ou trois, vers leur embouchure, dans un petit renflement ovale fort surbaissé et percé à l'extérieur d’un assez grand nombre de pores fort gros et dépouryus de poils. M. Maule a constaté que ces organes,sécrèlent, un véritable lait, Si des mamelles nous passons,aux organes générateurs, nous verrons;que le pénis des mâles au lieu d’être simple comme celui-des Monodelphes, ou double à son exlrémité comme cela a lieu chez les Didelphes, à son gland divisé en quatre chez les animaux qui nous occupent, Les testicules ne sont, pas apparens à l'extérieur, Chez les femelles, l'ovaire a ses ovules contenus, comme chez les autres Mammifères, dans de véritables vésicules de Graaf, et après qu'un de ces œufs s’en est échappé pour passer dans la trompe, les vésicules se cicatrisent de la même manière. La structure de l'ovaire des Ornithorhynques mon- tre (ous les caractères de celui des Mammifères : son enveloppe fibreuse est forte, non élastique, et la substance dans laquelle les vésicules sont en- foncées est dense et très-peu extensible. Le con tenu de ces vésicules consiste, en de très-gros granules , dont les plus grands sont conden- sés à la face interne de l'enveloppe ; il y a un ovaire de chaque côté, ainsi qu'un oviducte; mais l’ovaire gauche paraît seul éprouver complétement l'effet de l’imprégnation. Les œufs trouvés dans les voies utérines de trois femelles étudiées par M. Owen avaient deux lignes et demie pour les plus petits, et quatre pour, les plus gros; leur forme était sphérique ; leur couleur, qui à l’état frais , est d'un blanc laiteux , translucide, suivant M. Bennett, était, quand M. Owen les a observés d’un jaune plus ou moins foncé; ils étaient par- faitement lisses, polis et sans aucune adhérence avec l'utérus dans lequel ils étaient mobiles : les plus petits étaient à la partie supérieure, de l’uté- rus, et les plus gros, qui étaient de couleur plus claire, étaient situés dans une dépression ou cel- lule un peu au dessous du niveau de cet organe. Ces ovules utérins étaient composés de deux. en- veloppes séparées par un fluide et d’une masse vitelline qui en formait, la plus grande partie. L’enveloppe corticale ou chorion avait un degré médiocre de consistance; entre cette première en- veloppe et la seconde, que M. Owen désigne par le nom de vitelline, existait un fluide qu’il compare à l’albumen de l'œuf des oiseaux, en faisant cependant observer qu'il n’avait pas été coagulé par l’action de l'alcool. Il n’y avait pas la moindre trace de chalaze attachée à la membrane vitelline, comme par analogie , ajoute M. Owen, on devait en trou- ver , si cet ovule avait été destiné à être dévelappé par l’incubation. L'auteur cité n’a point vu de trace de la membrane caduque. On peut cepen- dant, ajoute-t-il, dire que la membrane corticale ou externe la représente, quoiqu’elle soit d’une structure plus résistante et sans viscosité. M. Owen conclut (comme M. de Blainville) que l’Ornitho: rhynque ne peut être ovipare, comme on l’en- tend ordinairement: car, dit le second de ces naturalistes, un œuf proprement dit, descend de L la grappe ovarienne avec tous le vitellus néces- saires pour.le, développement ultérieur du germe, et il ne recoit dans les voies utérines que de:sces membranes adventices , albumineuses et solides : or la disposition du bassin chez l’Ornithorhynque ne lui permettrait pasile passage avecun diamètre un peu considérable ; ou bien il faudrait qu’il res- tât mou; mais alors, comment s’exécuterait l’in cubation ? D'ailleurs le fait a montré au milieu de M l'utérus , des ovules qui avaient à peine quatre hi- gnes de diamètre et qui n'avaient nullement la constitution d’un œuf véritable ; si donc ils 'deve-« naient tels, il faudrait admettre que! les parois de la matrice qui auraient sécrété la matière albumi- neuse, changeraient subitement de nature, pour: produire la coque;'et dans cette supposition, il n’en résulterait encore qu’un œuf qui n'aurait que quel- ques lignes de diamètre tout auplus :est-celaun œüfs d’une dimension suffisante pour-qu’il pût'en sortir un petit animal d’un pouce et demi de long, comme ceux que. M. Bennett à trouvés entièrement nus dans un nid d'Ornithorhynque et qu'il a regardés comme des nouveau-nés. D'ailleurs l'existence du lait dans les mamel- les chez l’Ornithorhynque étant incontestable ; 4} faut bien croire qu’il doit servir à la nutrition des: petits comme une sorte de substitut du peu de dé- veloppement de la masse witelline, du moins com- parativement avec ce qui existe chez les véritables: ovipares. Ainsi, suivant M Owen, l'Ornithorhyn- que est non seulement mammifère, mais encote\l vivipare. Quani à la nature:et à l'étendue des dif- férences que présente le mode de génération de cet animal], avec.la véritable génération vivipare on ne pourra Jes apprécier, ajoute-t-il, que par} l'examen, d'ovules plus avancés; cependant, | d’après. la structure de la membrane corticale ou du chorion, il.est probable qu'elle ne doit jamais devenir organisée et que les Ornithorhyn- ques, comme.les Kanguroos, sont essentiellement. ce qu'il nomme. ovovivipares avec Ev. Home (sub ovipares, Blainv.). | Toutefois comme la femelle de l’Ornithorhyn= que n’a.pas (comme les Didelphes) de poche abdo- minale pour protéger les fætules prématurément avortés, il est à présumer que ceux-ci acquièrent} une grosseur et des. forces proportionnellemeñt plus grandes par suite d'unséjour plus long-tempis prolongé dans l'utérus. M. Owen a remarqué depuis que dans: lejeune| Ornythorhynque, l'appareil mandibulaire présente: une..modilication de, structuré et une différence dans ses proportions qui le rendent-proprés à la 4 succion:du,lait. Lai langue, au lieu d’être. logé très en, arrière. dans la bouche;est-précisément-de \ la même, étendue; que l’espace vers léquekconver® | genttousles conduitslactifères de lammèresAussime | doit-on pas s'étonner :si, dans. l'estomac. de ftrèé- jeunes individus on.a'trouvé du laït coagulét Ok | trouve. dans, les animaux..-de! cet âge des vestigeb d’une proéminence. dela, mandibule supérieure | analogue à celle qui dansiles-oisraux estemploÿte } à rompre la coquille à la fin. de J'incubätiomii 109 ORNE 439 OROB A —————————————…———— —————————_———_——————_] Les femelles déposont leurs petits dans ane es- ! pèce de nid qu'ellesspratiquent au fond de leur terrier; trois: jeunes «petits ;, pris par M. Bennett dass un deircesterriers; étaient revêtus d’un poil rare.eb avaient'unsipouce = de longueur. On n’a pu apercevoir dans le nid aucune trace dé coquille, pu-af ni riemqui püb faire supposer.que les petits fassent le produit. d'œufs. déposés avant la naissance. Deux-autres petits (pl 432, f. e) de 10 pouces dé ! RAR LES Jones avant été capturés ainsiqué leur mère dans 0 un terrier de 35 pieds: de long, on'ne put, en‘pres! sant lesiglandes-abdominales dela mère, en extraire qu'une très-faible quantité de lait tout-à-fait insu fisante pour despotits de cet âge; ces derniers ayantété conservés pendant quelque temps, per- miventide: faire quelques observations sur leurs mœurs. Gesjeunes animaux furent ahandonnés dans une»chambre:y mais la mère était difficile à contenir;et-d’ailleurs elle endommageait telle- ment les murs qu'on‘fut obligé de la renfermer Mdans une boîte. Pendant le jour, elle était tran- Mquille, ou jouait ayec ses petits; mais la nuit elle devenait très-inquiète , et faisait tous ses eflorts pour s'échapper. Les petits étaient aussi folâtres Met aussi avides de jouer que les jeunes chats; pendant la nuit ils se tenaient ordinairement dans un coin obscur de la chambre qu'ils quiliaient néanmoins au premier caprice; ils n’aimaient pas l'eau profonde; un plat rempli d'eau et d’une touffe d'herbe leur plaisait davantage ; en général, ils n’y restaient pas plus de dix à quinze minutes. Quoique nocturnes en apparence ou au moins pré- férant l'obscurité, léurs mœurs sous ce rapport ont | paru si peu régulières, qu’il n’a pas été possible de | résoudre nettement cette question ; ils dormaient | beaucoup et souvent; l’un d'eux était assoupi pen- dant que l’autre sortait et cela à toutes les heures | de la journée ; leur nourriture consistait en pain trempé dans l’eau, en œufs durs et en viande ha- chée très-mince ; ils ne paraissaient pas préférer le | ait à l’eau pure. Tous deux sont morts après cinq semaines de captivité. Les Ornithorhynques fent leurs terriers sur les bords des rivières et des lacs (pl. 432, fe), et s'ils | Sont nageurs, ils savent aussi fouir avec une facilité remarquable: Leurs membres sont en même temps disposés pour l'an et l’autre de ces exercices; courts et largement palmés pour la natation, ils sont ro- | bustes et armés d'ongles puissans qui aident beau- coup ces animaux dans l’action de fouir. Leur hu- mérus est court, contourné de manière à rappeler celui de la taupe, leur omoplate est allongée, et leur | clavicule double, caractère qui n’existe chez aucun autre Mammifère, si-cè n'est l'Échidné: leur bas- sin est complet, muni {en avant sur le pubis d'os analogues aux os marsupiaux des Didelphes , et leur.articulation fémoro-crurale” se fait égale- mentbparle:tibia et le-péroné, qui sont l’un et l’au- tre, comme.chez les Didelpheset chez les Ovipares, en rapportavec la tête inférieure du fémur: Les Ornithorhynques n’ont point de véritables dents, seulement leurs os maxillaires supportent des es- pèces de tubercules déprimés et de nature cornée RE qui tiennent la place des dents ; il y en à deux de chaque côté de chaque mâchoire. M. Chevreuil, qui aifait l’analyse d’une de ces dents (Blainville, thèse, pag. 27), regarde la matière qui les consti- tue comme fort analogue à la corne; en l’exposant au feu , elle se comporte absolument comme elle, 1 la très-petite quantité de phosphate de chaux qui s’y trouve n’est pas assez considérable pour la rapprocher de celle des Mammifères. Les Ornitho- rhÿnques se nourrissent de vers et de pelits ani- maux aquatiques! qu'ils recueillent dans l'eau au moyen de leur bec à peu près comme le font les canards. Ces animaux vivent à la Nouvelle-Hol- lande ;’ils commencént À devenir nombreux dans les collections, aussi leur prix a-t-il beaucoup dimi- nué, On’ne les retrouve dans aucune autre loca- lité ; et nulle part d’ailleurs il n’existe d'animaux du même groupe qu'eux. (GERV.) OROBANCHE, Orobanche. (Bot. pra.) Genre de là Didynamie angiospermie, placé par De Jus- sieu comme appendice à la famille dés Pédiculai- res ; mais, en 1802, Ventenat l’a constitué type d’une petite famillé sous le nom de OnoBANCuÉES (voy: ce mot). Les caractères de ce genre sont d'offrir des plantes dicotylédonées à tiges herba- cées, plus ou moins charnues ;} garnies dl'écailles scarieuses au lieu de’feuilles, dont la couleur rou- geâtre, bleue ou jaune, ne présente jamais l’aima- ble verdure qui récrée, la vue; leurs fleurs sont grandes, monopétales, réunies en épi terminal et placées chacune à Vaisselle d’une bractée. Le calice monophylle se montre tantôt tübuleux à cinq di- visions inégales, tantôt divisé profondément en déux parties, partagées elles-mêmes en deux lobes plus où moins profonds ; la corolle, tubulée, irré- gulière, ventrue à sa base, a le limbe disposé en deux lèvres inégales, dont la supérieure porte en dessous les deux plus grandes'étämines des quatre que le genre présente ; l'ovaire est libre, oblong, appliqué sur üh disque hÿpogyne,$emi-annulaire ou plutôt en croissant ; et surmonté d'un style simple , à stig- mate bilobé. Le fruit est une capsule ovale-oblon- gue; aiguë, uniloculaire, bivalve, contenant un très-grand nombre de graines très-menués, ovoides, couvertes d’une enveloppe réticuléé, épaisse, fort” counsistante, sous laquelle est une substance blan- châtre, homogène, un peu cornée. Vancher, qui s’est livré à des études suivies sur la germination des Orobanches, qu’il nous à fait connaître en 1825, nous apprend que leur graine, confiée à la terre comme les autres semences, est indolente, ‘et que, pendant plusieurs années, elle ne donne aucun signe sensible de développement quelconque ; mais que, une fois entraînée par les pluies ou les arrosemens ; dans le voisinage d’au- tres ‘plantes, elle se fixe sur leurs racines, se dé- barrasse aussitôt de son fourreau coriace, enfonce ses radicules, forme sur les racines, qu’elle épui- se, une sorte de tubercule hérissé, duquel part l’Orobanche. Mes observations particulières confirment une partie des remarques de Vaucher, mais elles m'ont appris que les Orvbanchés ne sont nullement pa- ï OROB rasites, puisqu'elles ne tirent point leur nourriture des végétaux qui leur servent de point d'appui, mais bien du sol où leur radicule adhère au moyen de huit à dix fibres. Elles ne nuisent positivement aux plantes sur lesquelles elles s'appuient qu’en diminuant la masse des sucs nutritifs qu’elles pour- raient solliciter et obtenir du sol préparé pour elles, en pressant leurs tiges et en les forçant à une sorle de langueur que dénonce la teinte des feuilles. C’est surtout pendant les années sèches que le voisinage des Orobanches est, sous ce rap- port, très-lâcheux pour les plantes économiques. Un printemps constamment humide est contraire au développement des Orobanches, tandis que les luies d'été, quelqu’abondantes qu’elles soient, leur donnent de la vigueur et facilitent singulitrement leur propagation. J’ai vu leurs semences, qui s’é- chappent aisément des capsules, sans rien perdre de leur propriété germinative, attendre dix et mème douze ans, l'agent intermédiaire dont elles ont besoin pour éprouver leur première évolution. Desfontaines a séparé de ce qu'il appelle les Oro- banches vraies , les Phéüpres, dont l’organisation générale est évidemment la même, motivé sur ce que les premières ont un calice divisé jusqu'à la base , qui paraît composé de bracttes ; tandis que chez les secondes il est tubuleux, persistant et par- tagé en cinq lobes ovés. Forskael et Willdenow me paraissent plus raisonnables en conservant en entier le genre Orobunche de Linné, mais en le séparant en deux coupes, l’une dont la corolle présente quatre lobes, et l’autre quinquéfide. Plus tard on sen- tira la nécessité de revenir à ce point de haute portée, mais non pas modifié par Walroth qui veut imposer le nom de Osproteon à la première section et celui de Z'rionychon à la seconde. Les Orobanches se plaisent dans les champs d'avoine , de seigle , d'orge et même de froment; mais elles affectent de préférence les lieux où vé- gètent le trèfle, le lin, le chanvre, les carottes, le tabac, le chou de Milan, le serpolet, le genêt à ba- lais, etc. Ces plantes sont les plus favorables à leur développement rapide; l'orge distique, le navet, le sarrazin, etc., leur sont contraires ; les binages que l’on donne aux haricots, à la pomme de ierre et au maïz les font périr promptement. L’é- tude de ces phénomènes est une lecon pour le cul- tivateur; ses assolemens, calculés d’après eux, sont un moyen de faire disparaître les Orobanches des champs où se trouvent déposés l’espoir et la richesse de l’agriculture. Le chaulage fail avec de la chaux vive employée au sortir du four est, àmon avis, un des plus excellens auxiliaires, ainsi que la lessive de cendres et l’eau de fumier. On connaît une douzaine d'Orobanches; les cinq suivantes croissent naturellement en France : ce sont celles qu’il importe au cultivateur de bien distinguer. Je les inscris ici d’après le mode adopté par Linné. $ I. Corolle à quatre lobes. A cette division appartiennent : 1° l'ORoBANCHE MAJEURE, O. major, qui vit particulièrement dans 44o a ———_——_——_—_—_————— OROB le voisinage du genêt à balais, du ciste hélianthème et autres légumineuses ligneuses : c’est la plus grande espèce du genre. Elle a sa racine épaisse, arrondie , d'où s'élèvent une ou plusieurs tiges, bautes parfois de soixante-dix centimètres, droites, légèrement velues, recouvertes à leur base d’écail- les tr s-rapprochées, d’un jaune roux, comme leurs grandes fleurs disposées en un épi très-long, aux- quelles succèdent des capsules oblongues. Cette Crobanche est très-commune dans les bois, les lieux sablonneux et secs; 2° l'OROBANCGHE VULGAIRE, O. vulgaris, Lam., l'O. caryophyliacea de Willde- now, dont les fleurs, épanouies en juin, eb d’un rouge lie de vin à l’intérieur, répandent autour d'elles une odeur de girofle assez fortement pro- noncée; 5° l'OROBANCHE MINEURE, ©. minor de Smith, remarquable par la petitesse de sa taille et celle de ses fleurs jaunâtres et pubescentes. Ces deux dernières espèces se plaisent sur les pelousses sèches et les terrains en friche. $ El, Corolle à cinq lobes. Dans cette catégorie sont placées les deux es- pèces suivantes : ÜROBANCHE RAMEUSE, O. ramosa, L., laquelie n’est pas touiours rameuse comme son nom semblerait l’indiquer ; je l’ai trouvée souvent à tige simple, haute de seize à trente centimètres, aflectant plus spécialement le chanvre et le tabac arrivé à soixante-cinq centimètres de haut, les as ières, la coréopside annuelle, etc. Ses fleurs bleues petites, peu serrées entre elles, forment un épi lâche assez long. Micheli est le premier botaniste qui, en 1725, ait indiqué les moyens de débarras- ser les chenevières de ceite plante. L’OroBANCuE BLEUATRE, O. cœrulea, Willd., se distingue parfai- tement de ses congénères par son épi composé de dix à douze fleurs d’un bleu violet ; elle se trouve sur le bord des champs, sur les collines et se plaît parliculièrement là où l’on cultive le trèfle ; mais elle ne s’y montre qu’à sa deuxième année. Ceux qui regardent les Orobanches comme des plantes parasites pompant les suçs propres aux végé- taux sur les racines desquels, disent-ils, elles adhè- rent fortement, sont combattus par une expérience de Vauquelin. Ce chimiste s’est assuré que, à l’excep- tion de la couleur jaune commune à l’Orobanche majeure et au genêt à balais, ces deux végétaux n’ont point de principes semblables. Il en est de: même de l’Orobanche rameuse à l'égard du chan- vre. Chaque individu v't de sa propre existence sans éprouver de modifications , seulement, ceux que lOrobanche étreint finissent tôt ou tard par s’al- térer sensiblement, Quelques collecteurs de plantes portentle nom- “bre des espèces du genre à plus de trente; en les examinant avec soin les unes après les autres, et comparativement entre elles, il est aisé de recon- naître qu'ils élèvent au rang d'espèces de simples: variétés et même de véritables sous-variélés. Je dois à Théodore Descourtilz deux espèces re- marquables de ce genre; elles sont nouvelles et proviennent des forêts vierges du Brésil. L'une d'elles offre le type d’un genre particulier auquel j'impose | |: OROB OROB me j'impose d’avance le nom de Tnrononiva (voy. ce mot). Il sera décrit et figuré plus tard. GENDe BA OROBANCHÉES, Orobancheæ. (Bor. puax.) Pe- tite famille fondée par Ventenat, et généralement adoptée. Elle se compose de plantes herbacées, à tiges simples ou rameuses, sur lesquelles on ne voit jamais de feuilles, mais simplement des écailles scarieuses. Si la plante donne parfois une ou deux feuilles alternes, c’est toujours à son collet, et leur durée est fort courte. Les fleurs qu’elles portent, solitaires ou disposées en épi, se montrent con- stamment accompagnées de bractées. Le calice est d’une seule pièce découpée en plusieurs lanières. La corolle, placée sous l'ovaire, monopétale, irré- gulière, renferme quatre étamines, dont deux du double plus longues. A l'ovaire libre, appliqué sur un disque hypogyne et quelquefois unilatéral, présentant une seule loge, succède une capsule ovoide, allongée, terminée en pointe, qui renferme un grand nombre de semences. De tous les genres inscrits dans cette famille, deux seuls sont bien connus: c’est l’Orobanche que nous venons de décrire et lÆyobanche de Linné ; les autres, tels que l’Epiphagus et le Gym- noscalis de Nuttall, le Schuitzia de Rafinesque, l'Ægynetia de Roxbyrgh, demandent de nouveaux examens. Quant au Phelipea de Desfontaines, je crois qu'il doit être positivement supprimé. (T. ». B.) OROBE , Orobus, L. (8oT. PHAN: et AGR.) Un genre de plantes herbacées, vivaces par leurs ra- cines , très-rustiques , inscrit, sous le nom latin Orobus, dans la famille des Légumineuses, et faisant partie de la Diadelphie décandrie, offre aux culti- vateurs des espèces toutes intéressantes comme fourrage, mais auxquelles ils ne donnent pas assez d'attention et qu'ils confondent maladroitement avec les gesses , les pois et les vesces, dont elles diffèrent peu il est vrai. Cependant quand je con- sidère les Orobes et que je les vois mangés avec plaisir par tous les animaux de la ferme, principa- lement par les chevaux; quand je sais qu'ils rap- portent au moins autant que le trèfle, que plusieurs d’entre eux (principalement l'Orobus tuberosus, L,Y sont alimentaires pour l’homme, et que, mêlés à un peu d’eau et de levain, on en obtient une boisson saine et {rès-rafraîchissante ; quand je pense que, admis dans les jardins d'agrément, surtout l’'Orobus vernus, L., l'Orobus varius de Curtis et l'Orobus croccus , ils les embellissent par leurs corolles de couleurs variées, alors que les fleurs sont rares, j'ai tout licu d’être surpris de l'indifférence que l'on a pour eux. Tâchons de fixer sur eux l'intérêt du propriétaire rural en parlant de leurs princi- pales espèces ; mais disons d’abord quels sont les caracières du genre. Comme nous venons de le voir, ilserait difficile de le distinguer des genres voisins Lathyrus, Pisum et Vicia, dont il a tousiles caractères, s’il ne se fai-- sait remarquer par son port élevé, par ses stipules semi-Sagillées, par le petit nombre de ses feuilles ailes sans impaires et terminées par un filet droit, EVE court, simple et non roulé. Ses fleurss d’un assez joli aspect, sont disposées en grappes simples sur des pédoncules axillaires. On compte une quarantaine d’espèces d'Orobes ; plusieurs sont contestables et d’autres confondues ensemble. Le mémoire publié en 1815 par feu | mon ami Picot de La Peyrouse, sur celles particu- lières aux Pyrénées, nous a révélé plus d’une er- reur, et certes, si ses recherches se fussent éten- dues au genre entier, il aurait débrouillé le chaos et empêché les fautes graves commises par Seringe dans sa nomenclature adoptée pour le Prodrome de Decandolle. La plupart des espèces croissent spontanément sur les montagnes de l’Europe mé- ridionale ; quelques unes habitent les pays du nord dans l’un et l’autre hémisphère, beaucoup existent dans l’Orient. Nous en possédons neuf en France; d'elles seules nous aurons donc à parler. Dans nos bois argileux, et dans nos prairies, on trouve abondamment l’OroBE TUBÉREUX, ©. tubero- sus, l'Onose saAuvAGE, O. sylvaticus, et l'OrorE Noi- RATRE, O. niger. Le premier est le plus important ; sa racine est pourvue de beaucoup de filamens sur lesquels sont placés sept à huit tubérosités grosses comme une noisette, excellentes à manger cuites dans l’eau. Les montagnards de l'Écosse les re- cherchent pour cet eflet et dans la vue d’en obte- nir une boisson qu’ils vantent pour être en même temps rafraîchissante et fortifiante. Les tiges angu- leuses , grêles, rameuses et demi-couchées, qui partent du collet, offrent une ressource pour les bestiaux dans les pays de pure argile où les plantes fourragères viennent mal. Son feuillage pinné par trois ou six paires de folioles lancéolées, pointues, vertes en dessus et d’une couleur glauque en des- sous, se marie agréablement à ses fleurs d’un pour- pre rose, quelquefois versicolores, qui passent au bleu peu de jours après l'épanouissement, lequel à lieu en mai et se prolonge jusqu’en juin. L’Orobe sauvage est moins élevé que l'espèce précédente, ses folioles vont de quatorze à vingt, et ses fleurs purpurines varient depuis six jusqu'à douze. L'O- robe noirâtre , ainsi appelé par Linné de la teinte qu’il prend en se desséchant, présente un bouquet de quatre à huit fleurs, d’un violet bleuâtre, au milieu de ses feuilles d’un vert légèrement glau- que. Sur nos montagnes du midi l’on voit 1° l’Orose PRINTANIER, . vernus, très-belle espèce qui se dis- tingue par sa floraison précoce, par ses jolies fleurs purpurines, assez grandes, réunies de quatre à huit ensemble sur un épi fort élégant. Les bestiaux l’aiment beaucoup, et le jardinier devrait lui donner place au bord des massifs, où ses fleurs figureraient très-bien en mars et avril, puis en juillet lorsqu'on a eu la précaution de couper les tiges après la première floraison ; 2° l'Oro8E sAUNE, ©. luleus, aux grandes fleurs safranées et aux tiges hautes de soixante centimètres ; 3° l'OroBE BLANC, O. albus, chez qui les feuilles et les grappes ne sont pont terminées par un filet; 4° sous le nom d’Oronr Des Pyrénées, ©. pyrenaicus, lon a long-temps confondu ensemble quatre espèces distinctes ;. 456° Livraison. 56 ORON 44 ORON d’abord le séperbe Orobe que Tournefort recueilli en septembre 1685, au pic de Lhieris, proche Ba- gnères de Bigorre et qui y est devenu des plus rares malgré la richesse et le luxe de végétation qui brillént sans cesse sur cette montagne: Picot de La Peyroüsea chängé la dénomination pyrénéenne pour’ luïsubstitüer celle de Oro/us T'oirnefbrtil! Cette espèce au port élancé, touffu, masse bien; est gar- nie d’un beäu feuillage entremélé de fleurs pana- chéés de pourpre sur un fond-blanc , nombreuses, élégantes; elle prend place entre l'Orobus luteus’et l'Orobus vernus. La seconde espèce ‘est l’'OroBE DE PiokneT, O. Pluknetit, qui vit à l’ombre sur les rochers ‘au pic de Gard, près de Saint-Béat dans le département de la Haute-Garonne. La troisième, l'ORoZE DIVARIQUÉ, O. divaricatus, dont le nom est déduit de la disposition de ses rameaux, se rencon- tre dans les bois frais près de Barrèges ; enfin la - quatrième, l’'OROBE AUX FEUILLES EN LAME D'ÉPÉE, O.' ensifolius, réunies en bouquet de six ensemble ct'accompagnées de stipules étroites, aiguës, en demi-fer de flèche ; il habite les régions froides et élévées. Cette espèce est voisine de l'Orobus atro- purpureus que Desfontaines a trouvé sur la côte barbaresque. (T. ». B:) ORONGE. (807. crypr.) Nom vulgaire de l4- manita aurantiaca. OroNGE russe ou Fausse OroNGE , nom de |’ 4- manita muscaria. Voy. AMANITE. (T. ». B.) ORONGE, (£con. pou.) Nulle part on ne voit autant d’Oronges qu’en Toscane et dans l’Apu- lie; les bonnes espèces s’y trouvent mêlées avec lé$ mauvaises d’une manière vraiment effrayante, quand on songe aux accidens terribles que la plus Iégère inattention peut produire. Toutes y sont d’une grande beauté; leurs formes sont dessinées avéc grâce, leur substance paraît à l'œil délicate et savoureuse, leurs couleurs sont agréablement nüancées ; aussi, durant mes voyages dans la pé- ninisule italique , plus d’une fois je me suis sur: pris à admirer, sous de verdoyans taillis , les jolis effets de ces chapeaux d’un rouge orangé ( 4ma- nita auriantiaca ), d’un blanc pur ( 4. ovoïdéa) et’du rouge le plus vif ( 4. pseudo-aurantiaca }, Qui croirait qu’elles sont indistinctement recueil- liés, ainsi que les quinze à seize cents espèces d’autres Champignons que possèdent ces deux belles contrées, et qu'on les porte toutes dans la cüisine ? Chez les riches et chez les pauvres; à la ville comme aux champs, c’est le! plat favori, le mets par excellence. J'ai vu sur leurs tables à côté d’Oronges et de Champignons de bruyères, dont la robe rouge écarlate avait plus de vingt- deux centimètres de diamètre, des Morilles aussi stosses que des Melons , des Trufles noires veinées de rouge répandant un parfum très-agréable. J’a- voue que je tremblais de tous mes membres à ce spectacle nouveau pour mes yeux, en pensant aux qualités nuisibles inhérentes à ces perfidés Acotylédonés, en remarquant l’avidité frénétique avec laquelle chacun’ des convives les: dévorait. J'eus beau me rappeler que les Champignons dans leur premier âge ne contiennent point encore tous les principes délétères qu’on y reconnaît plus tard, même Ja fausse Oronge, 4. muscaria, l'Agaric! volvacé, A: volvaceus, le type des Champignons vénénéux, et’ le Bolet azuré; Boletws versicolor , non moins 'dangéreux ; j'eus beau me souvenir que! le Champignon brique, 4garicus déliciosus, et V'A=° gariC laiteux, À, laclifluus, soumis au simple la- vage de l’eau bouillante aïguisée d’alcali perdent entièrement leurs principes délétères fugaces ; j'eus beau me rappeler encore que toutes les sor- tes de Champignons entrent imdistinctement dans presque tous’les ragoûts sous la tente des Kosa- ques , en Chine, dans l'Inde ; qu’on les dévore chez les divérses' peuplades de l'Afrique, dans tous les cantons de l'Europe; j'eus beau’ me demander quelle jouissance peut être altachéé à des végé- taux généralement nauséabonds qui ne fournissent aucun principe natritif ct attirent les insectes vi- vans sut les cadavres ; j’eus beau me récrier et ré- péter avec Régnard que, de la sorte, On creuse son tombeau sans cesse avec les dents; les Oronges et les autres Champignons disparais- saient, pour faire place à des mets succulens où j'en rencontraisencore par fragmens plusou moins gros. Mon trouble fut remarqué; loin d’en rire comme il arrive souvent à l'égard de l'étranger et du no- vice, un ami! voulut me tranquilliser; il me fit conhaître la puissante épreuve que le végétal mal- faisant avait à subir avant d'êtrerservi Ce moyen en‘usage dans toute l'Italie, maïs plus particuliè- : rement chez les Toscanset les Apuliens, garantit des incommodités qui résulteraient de la passion que l’on témoigne à la simple vue de ces superbes Oronges, de ces Champignons variés et séduisans : pullulant autour des habitations rustiques. Quelles que soient l'espèce et la quantité recueil- lies, la manière de lés apprêter leur fait perdre ce qu'ils ont de nuisible et les rend beaucoup moins indigestes aux estomacs délicats. On les met d’a- bord à macérer dans une eau fraîche et limpide sur laquellé on à jeté une forte poignée de sel ma- rin ou muriate de soude, et mis un ognon blanc pelé; puis, on renouvelle l’eau, que l’on place alors sur le feu pour recevoir une légère’cuisson ; enfin on porte sur la täble, on sert en même temps une sauce blanche appelée Mostarda bianca, et l’on mange sans crainte aucune. Cette sauce est, chez les riches, composée d'amandes pelées et de gousses d’ail pilées ensemble dans un mortier , où se trouve un peu d'eau; le mélange bien fait, on’ Jui additionne de l'huile d’olives en petite quantité, du poivre concassé, du jus de citron, et l’on amène le tout, en peu d’instans , à la consistance dela moutarde. Les pauvres gens ont une sauce plus simple, moins coûteuse et ‘tout aussi bonne. Ils préparent leurs ragoûts de Champignons avec des gousses” d’ail écrasées soigneusement avec du gros sel, de l'huile d'olive, du piment et quelques gouttes de vinaigre blanc: cette sauce est la plus générale-" ment employée; cependant, chez de nombreuses” les lois de la prudence. «ORPI familles, j’ai vu qu’elle consistait, simplement dans un verre de yin blanc, auquel on unit un gros ognon dépouillé de sa pellicule extérieure et du piment pilés ensemble. Pères de famille qui ne pouvez vaincre l’habi- tude de, donner accès dans vos cuisines à des vé- gétaux justement suspects, adoptez au moins le correctif infaillible que, sur tous les points de l'I- talie, l’on emploie avec succès, vous préviendrez par à de grands désordres dans la santé de vos enfans, et vous verriez se clore les longues listes de deuil qui se publient chaque année pour con- stater les dangers de ceux de ces Cryptogames réputés les meilleurs et prémunir contre leur usage. Tout Champignon qui a subi l'épreuve de la macération est réputé d’une innocuité parfaite ; lorsque ses propriétés délétères altèrent la cou- leur de l’ognon et celle de l’eau, que cette cou- leurse montre bleuâtre et passe subitement au noir, l’on a la certitude qu’il est.éminemment dangereux. Je “connais à Paris un médecin qui se …fie simplement au sens de l’odorat; je l’ai vu.man- ger impunément le Bolet du Mélèze, Boletus Lary- cis, qui cause toujours des. accidens graves, et jusqu'au. Bolet du Noyer, B. Juglandis, dont l’o- deur est si repoussante. Mais de ce qu’un estomac souffre tout, serait-il prudent.de conclure qa’on peut limiter ? Les aberrations de l’æil, du goût et de l’odorat sont. incalculables ; vouloir en péné- .trer le secret, c’est. descendre dans le domaine de -la médecine, et s’en remettre à leur jugement, c'est se livrer de gaîté. de cœur à tous les écarts, c’est imposer silence à la raison et fouler aux pieds (T. »..B.) ORPHIE, Belone. (porss.) Les Orphies, confon- “dues par Linné avec les Esoces, ne furent séparées de ce genre que par Cuvier ; c’est dans le Règne “animal que ce démembrement eut lieu pour la + première fois ; ce genre fut placé à côté des Bro- …..Æhets, des Scombrésoces et de plusieurs autres de la famille des Esoces, avec lesquels il a ,sans contre- dit, beaucoup de rapports d'organisation; et pré- sente une partie des caractères qui rendent si-re- …marquables les, Brochets ; du reste, il s’éloigne de ces derniers par ses intermaxillaires, formant, le bord de la mâchoire, supérieure qui se prolonge, ainsi,que l'inférieure, en un très-long museau, l'une et autre garnie de petites dents ; son corps est. allongé, .et. revêtu d’écailles. peu apparentes, excepté, une rangée longitudinale carénée de cha- que côté. Leurs os sont bien. remarquables. par …deur couleur d’un. beau vert, qui leur, est inhé- ‘rente, et qui ne dépend ni de la cuisson, ni de la … moelle épinière , comme le pensent.plusieurs,na- turalistes, # Ainsi réduit, le genre que nous décriyonsine comprend plus qu’un très-petit nombre d'espèces, les unes méditerranéennes , et les autres exoti- ques ; parmi celles de nos.côtes , on remarque sur- tout l’Orphie dont tous les auteurs ont parlé. C’est. aussi cette,espèce qui,a fourni le sujet de diverses 443 ee ee ORPI rapporter aux caractères du genre. Il est néces- saire de présenter l'histoire de l'espèce. L'Onrne, /'s0x belone, Linné, où Aiguille des pé- cheurs, et le Charam ou Choram des Arabes, décrite et figure par Bloch, pl. 33. Son corps et sa queue sont tellement déliés, que la longueur totale de l’ani- mal est souvent vingt fois plus grande que sa hau- teur; il n’est donc pas surprenant, comme rons venons de l’exposer plus haut, qu’on lui ait donné le nom d’Aiguille. On l’a nommée aussi Anguille de mer, parce qu'il vit dans l’eau salée, et parce qu'on lui a trouvé quelque analogie avec la forme de la Murène Anguille. Les dents du Bélone sont petites, pointues, égales, et placées de manière que celles de la mâchoire supérieure , lorsque la bouche est fermée, occupent les intervalles de celles de l’autre mâchoire ; ses yeux sont gros ,tel sa ligne latérale placée d’une manière remarqua- ble ; elle part de l’opercule , reste constamment au dessous du corps, et se perd à l'extrémité de la base de la nageoire caudale ; la queue s’élargit, se grossit ; les autres nageoires sont courtes, La pa- rure du Bélone offre, sur le dos et la nuque, un vert mélé d'azur; ses opercules rétléchissent des teintes vertes, bleues et argentines ; la partie su- périeure des côtés est d’un beau vert diversifié par des reflets bleuâtres , l’autre partie répand l'éclat de l'argent le plus pur; du gris ou du bleu sont distribués sur les nageoires. Ce poisson abandonne les profondeurs des eaux, pour venir friyer près du rivage, où il annonce par sa présence la pro- chaine apparition des Maquereaux. L’Esoce Bé- lone parvient à une longueur de près de deux pieds. Sa chair, malgré la prévention qu’inspire la couleur de ses os, est excellente. Elle se nourrit de petits animaux marins, fnais elle devient alors très- souvent la proie des Squales-ou d’autres habitans de la mer. Sa morsure est, dit-on, très-dangereuse, et même mortelle , sans doute à cause de la nature de la blessure que font. ses dents nombreuses et acérées. On prend la Bélone pendant les nuits calmes et obscures, à l’aide d’une torche allumée qui l’attire ; et par le moyen d’un instrument garni d’une vingtaine de longues pointes de fer qui la percent et la retiennent; on en pêche, dit-on, jus- qu'à quinze cents dans une; seule nuit. : Les autres espèces d’Orphies ne sont pas suffi- samment caractérisées par les naturalistes pour que nous puissions iciles mentionner. (Azpx. Guicu.) ORPIMENT , Arsenic. sulfuré jaune. (wix.)-Mi- néral, composé, d’après Klaproth, de 0,62 d’arse- nic et. 0,58 de. soufre ,.tendre et dont la densité est 3,48. IL cristallise , mais-rarement, en prismes .obliques rhomboïdaux de 100° 40’ et 79° 20°,en- viron, plus ou moins modifiés, analogues à ceux du,réalgar et.très-facilement clivables parallèle- ment au plan.des grandes diagonales des bases. IL se présente aussi en fragmens à texture lamincire , feuilletée, globuleuse, grenue, compacte, oolithi- que et.terreuse, Son éclat est nacré dans le sens des clivages, et il a,une couleur jaune d’or , pro- observations. qu’on, peut jusqu'à un certain point | priété d’où dérive son nom. ORPI 444 ORPI m0 On trouve l’Orpiment dans les mêmes gisemens que le réalgar, c’est-à-dire dans l’intérieur de certains filons métallifères , dans les Solfatares ou dans les produits immédiats des volcans ; mais onle rencontre en outre dans les calcaires de la Hongrie. On emploie l’Orpiment en peinture, et les pem- tres ainsi que les marchands de couleurs l’appel- lent Orpin jaune. (A. R.) ORPIN, Sedum. (mor. puan. ) Linn. Genre de plantes Dicotylédones de la famille des Crassula- riées de Jussieu, tribu des Sempervivées (Joubar- bes) , appartenant à la Décandrie pentagynie de Linné, qui, en créant ce genre, lui a assigné les caractères suivans: périanthe double; l'extérieur à cinq divisions ( très-rarement quatre à sep! } , le plus souvent ovales, charnues, renflées , et sem- blables aux feuilles; l’intérieur composé de cinq pétales (rarement plus ), ordinairement étalés ; étamines en nombre double de celui des pétales ; écailles nectarifères entières ou à peine émargi- nées; cinq carpelles, umiloculaires et polyspermes. Les Orpins sont des herbes ou des sous-arbris- seaux, dont les tiges sont souvent rameuses dès la base, et dont les turions stériles portent des feuil- les imbriquées. Leurs feuilles sont alternes , rare- ment opposées, charnues , cylindriques ou planes, très-enlières ou très-rarement dentées. Fleurs dis- posées en cyme, tantôt blanches, pourpres ou bleues, tantôt jaunes , ayant dans quelques unes de quatre à sept pétales et par cette raison de huit à douze étamines. Ils se distinguent suffisamment des Joubarbes par leurs écailles entières et surtout par leur port. On en connaît près de cent espèces, dont la ma- jeure partie appartient®à l’ancien monde et près de trente à la France en particulier. Ce sont des plantes assez peu intéressantes par la beauté de leurs fleurs; quelques espèces nouvelles, cepen- dant, Sedum Sieboldi, Sempervivoïdes, semblent démeniir cette assertion ; mais quelques unes sont usitées en médecine, nous en décrirons quelques espèces principales. $ I. Feuilles planes. OnPIN REPRISE, vulgairement Grassette, Jou- barbe des vignes, Herbe aux coupures , Herbe aux charpentiers , etc. Sedum Telephium; Linn. D. C. Racine tubercu- leuse , vivace ; tiges grosses, cylindriques, glabres comme toute la plante, simples vers la base, un peu rameuses au sommet, hautes d’un pied envi- ron ; feuilles nombreuses, sessiles, épaisses , rétré- cies en pétioles, éparses, opposées ou disposées trois à trois dans quelques variétés, ovales, planes, charnues , lisses, d’nn vert assez pâle et quelque- fois rougeâlres, un peu dentées à leurs bords ; fleurs rassemblées en corymbes serrés, grands et terminaux; elles sont blanchâtres ou à peme pur- purines et paraissent en juillet et en août. Cette plante se trouve sur le bord des bois, dans les vi- gnes , sur les buttes de Sèvres , de Bougival, près Paris, etc. Ÿ Ses racines et ses feuilles ontété regardées long- temps comme astringentes, rafraîchissantes, et surtout comme vulnéraires ; on employait généra- lement les jeunes feuilles à l’extérieur sur les plaies, les ulcères, les hémorrhoïdes , et à l’inté- rieur on les administrait contre la dysenterie et le crachement de.sang. On en distillait même une eau particulière. Aujourd’hui cette plante est à peu près abandonnée sous le rapport médical. OnpIN DES ANCIENS , Sedum Anacampseros, Linn. Les Grecs donnaient à une plante, que l’on pré- sume à tort ou à raison être un Sedum, le nom d'Anacampseros, qui signifie, faire revenir l’a- mour, parce que leurs prétendues sorcières ou magiciennes l’employaient dans leurs phitres, pour ranimer l’amour éleint; Linné appliqua ce nom à l'espèce dont il s’agit. Racine fibreuse , vivace ; tiges un peu couchées à leur partie inférieure, cylindriques, simples, hautes de six à neuf pouces, garnies de feuilles charnues , planes, ovales, cunéiformes , obtuses, presque sessiles , très-entières , d’un vert glauque, et ramassées au sommet dans les tiges stériles ; les fleurs, disposées en corymbe au sommet des tiges, sont petites, rougeâtres et s’épanouissent en juin et juillet. Cette espèce croît naturellement dans le midi de l’Europe et de la France ; on la trouve près de Paris, à Saint-Prix. F ORPIN A FEUILLES DE PEUPLIER, Sedum populi- folium, Linn, f. Racines vivaces ; tiges rameuses, suffrutescentes , dressées , garnies de feuilles alter- nes, distautes, pétiolées, glabres, cordiformes, inégalement et largement dentécs en leurs bords, planes , un peu charnues ; fleurs nombreuses, blan- ches et disposées en corymbes subpaniculés , ter- minaux; pétales ovales, lancéolés. Cette plante, assez jolie , est indigène en Sibérie, d’où elle a été introduite dans quelques jardins d'amateurs. OnpiN PANIGULÉ , Sedum Cepæa, Linn. Le bota- niste suédois a appliqué à cette espèce le nom de Cepæa, que les Latins donnaient à une plante que les modernes croient être le Pourpier ; nous avons déjà parlé dans nos articles de l’inutilité de faire ainsi de l’érudition, nous n’y reviendrons pas. Plante annuelle, haute de cinq à huit pouces et plus; tiges herbacées, ascendantes ; pubescen- tes , rameuses, faibles , grêles, cylindriques, gar- nies de feuilles planes , très-entières , petites. lan- céolées , obtuses (les inférieures sub-spathulées), éparses et opposées (verticillées par trois et quatre dans une variété ) ; fleurs blanchâtres, réunies en panicule, et dont les pétales se terminent en arête; celte plante quelquefois bisannuelle, croît dans l'Europe centrale et australe, dans les haïes, les buissons , sur la lisière des bois , etc. On la trouve près de Paris, à Villc-d’Avray, Yères, etc. ; elle fleurit en juin et juillet, S IT. Z'euilles cylindriques ou ovoïdes. Orpi À FLEURS 8LANCHES , Sedum album, Linn., vulgairement Trique-madame, petite Joubarbe, Vermiculaire. Racine menue, fibreuse , vivace ; ti- ges cylindriques, un peu rougeâtres, glabres, cou- ORPI 445 ORSE chées à la base et se redressant ensuite, hautes de ! tique ct purgatif; mais son emploi ne serait pas quatre à huit pouces au plus, un peu rameuses au sommet; feuilles cylindriques, éparses , sessi- les, succulentes , obtuses, d’un vert gai, souvent rougeâtres ; fleurs petites, blanches , rassemblées au sommét des tiges en un corymbe étalé ; les pé- tales en sont presque obtus, et les anthères pur- purines. Cette plante est assez commune dans les endroits secs, pierreux, brûlés par le soleil, sur les: murs, à Neuilly, au bois de Boulogne, près Paris, etc. Elle jouit d’une saveur légèrement stiptique et est regardée comme rafraîchissante et astrin- gente. Les feuilles, qui jouissent surtout de ces qua- hités, sontmangées en salade dans quelques cantons. Onnin veru, Sedum villosum, Linn. Plante de quatre à six pouces de hauteur, grêle, dressée , rougeâtre, simple ou un peu rameuse, et velue dans toutes ses parties ; feuilles alternes, obiongues, planiuscules supérieurement, convexes en dessus, dressées, distantes, de la couleur des tiges ; fleurs purpurines ou blanches, portées sur des pédoncules axillaires uniflores, flexueux, se réunissant pour for- mer une sorte de panicule ramassée , où un co- rymbe lâche et terminal ; cette plante est annuelle, et croît dans les lieux humides des bois, desmon- tagnes , sur le bord des mares, en Europe, et en France, à Fontainebleau, près Paris. Onp1iN RÉFLÉCHI, Sedum reflezum, Linn. Plante d’un pied de hauteur environ, tiges cylindriques, simples au sommet, glabres, munies à leur base de quelques rameaux recourbés, réfléchis à leur extrémité supérieure et stériles ; feuilles cylindri- ques, aiguës, un peu sétacées, éparses , torlillées et caduques en grande partie lors de la fleuraison, ce qui rend alors les tiges presque nues; fleurs jaunes ; portées sur de courts pédoncules , dispo- sées en un corymbe ramifié, terminal, dont les ra- mifications latérales se penchent inférieurement pendant la floraison et se rêdressent ensuite; le double périanthe est à six divisions obtuses et en- serre douze étamines; cet Orpin fleurit en juillet et août, se trouve partout en Europe et en France, sur les vieux murs, dans les lieux secs, pier- reux, etc, OnpiN ACRE, Sedum acre, Linn. , vulgairement Vermiculaire brûlante, Pain d’oiseau , Poivre de muraille , etc. Racine grêle, fibreuse, vivace ; ti- ges nombreuses, glabres, ramassées en gazon, hautes de deux à quatre pouces, flexueuses, gar- nies de feuilles éparses , courtes, ovales , très-suc- culentes, obtuses, un peu aplaties extérieurement, jaunâtres, et devenant rouges en vieillissant ; fleurs jaunes, peu nombreuses, disposées au sommet des tiges, presque sans pédoncules, Cette plante est très-commune par toute l’Europe, dans les lieux secs et arides, sur les murs, les toits de chaume, sur tuiles, etc. Elle fleurit en juin et juillet, . Toutes les parties de cet Orpin ont une saveur piquante ,-et assez caustique pour laisser sur la langue une impression de brûlure assez doulou- reuse, L’extrait de cette plante est, dit-on , émé- sans danger , en raison des accidens inflammatoi- res qu'il pourrait occasioner. Quelques médecins cependant le citent comme un excellent antiscor- butique, et rapportent beaucoup de cas de scorbut guéris par son moyen. Les uns ont vanté sa pou- dre comme efficace contre l’épilepsie, les autres contre les cancers ; mais de nos jours, l’expérience n’a pas sanctionné ces vertus, et l'Orpin âcre est resté à peu près inusité en thérapeutique, et dans tous les cas, les praticiens ne doivent l'employer qu'avec la plus grande circonspection. (A. Lem.) ORSEILLE. (mor. cryr. et £con. Dom.) La matière colorante connue sous ce nom, provient particulièrement de deux plantes appartenant à la cinquième famille des végétaux agames, Dans le commerce on divise l’Orseille en trois sortes, l'Orseille d’herbe humide, de première et de se- conde qualité ; l’'Orseille de terre et l’Orseille en poudre, ou Cud-beard, également de première et de seconde qualité ; leur prix varie selon la nature et la préparation de la substance qui sert de base à ce produit tinctorial. L’Orseille la plus estimée provient des Canaries, des Acores, des îles du Cap-Vert, de Madère , de la Gorse, de la Sardai- gne et de l’Archipel grec, principalement des ro- chers calcaires qui bordent les rivages sinueux de l’île de Crète. C’est, en effet, dans ces contrées que l’on trouve abondamment le Lichen des tein- turiers, Aoccella tinctoria (Acharius) , dont Dillen a donné la description la plus complète et la meil- leure figure. Théophraste, Dioscoride et Pline , en parlent non seulement comme d’une plante vivant sur les rochers battus par les flots de la mer, mais encore comme étant recherchée pour la teinture des laines. La couleur fraîche que l’on en obtenait alors, et déjà de temps immémorial, était d’un si beau violet qu’elle surpassait celle de la pourpre , qui n’était point rouge comme on le croit com- munément. à Les événemens politiques du Levant firent per. dre et la connaissance de la plante et la méthode d'en extraire la matière tinctoriale chez les an- ciens.fUne famille de Florence parvint, vers l'an 1300 , à retrouver le procédé dans la petite île de Morgopoulo(l’une de l’Archipel grec). Gette famille est celle que l’on connut depuis sousle nom de Ori- cellari ou Ruscellui. La fortune considérable qu’elle acquit par l'emploi de Orseille, la décida à livrer son secret aux Italiens, qui , durant un siècle, al- lèrent demander la plante aux rochers de la Grèce. Au commencement du quinzième siècle, quand on osa de nouveau franchir les colonnes d’Hercule, les îles Canaries, oubliées et perdues depuis les Phéni- ciens , fournirent à l’industrie le lichen roccella en si grande abondance, qu'il devint pour elles une branche de commerce d’une haute importance. Les îles du Cap-Vert eurent ensuite la préférence. En 1749, Adanson vanta plus particulièrement l'Orseille des îles Madeleine voisines du Sénégal. et elle cut la vogue à son tour. Ses tiges sont ramassées en faiscraux,.et élevées au plus de quatre centimètres, Quand elles ap- ORSE 446 ORSO prochent de la maturité , elles se chargent latéra- lement de tubercules alternes, presque sessiles', : d’un cendré blanchâtre, quelquefois d’un gris obscur, Ondes enlève alors sans peine, puis-on les pile en vase clos, avec un: mélange de chaux, d'u- rine et d’alcali pour en obtenir une pâte d'un rouge obscur ; qui, dans le commerce , conserve le nom de la plante, et c’est de cette pâte que les teintu- riers font usage seulement. L'Orseille préparée donne aussi sa couleur dans l’eau froide , .dans Tammoniaque et dans l'alcool. Son infusion dans leau est d’un cramoisi tirant sur le violet: les acides lui communiquent une couleur rouge, l’alun y forme un précipité d'un beau rouge, et la li- queur qui surnage conserve une PAT rouge jau- nâtre; la ane d’étain produit un pré écipité rougeâtre : c’est le mordant le plus capable de fixer cette matière colorante, A l’Orseille en pâte, les Hollandais ont substi- tué l’Orseille en pierre , qui se’ conserve: plus aisé- ment et paraît plus facile à employer. L’Orseille en pierre | est rendue solide au moyen de la racine d'Iris, quin’ajouterien à la couleur, mais au poids. Quant à l’Orseille de terre, on l’obtient d’une autre espèce de lichen, la Parelle, Zochanora Pa- rella de Acharius, confondue maladroitement par quelques auteurs, avec une Variolaire, V’ariolaria Orcina , qui, mêlée avec de l’alun, teint brun de rouille. La Parelle, que Linné nomma Lichen Pa- rellus ; se récolte abondamment sur les rochers granitiques du Puy-de-Dôme et du Cantal, aux- quels elle adhère fortement. On la trouve aussi sur les Pyrénées, les Alpes et les montagnes! de la . Lozère. On_en connaît plusieurs variétés sous les noms vulgaires de Varenne , de Pucelle, de Pe- relle maîtresse, suivant qu’elles sont plus lisses et à glomérules moins proéminentes , et surtout qu'elles proviennent des anciennes laves , où elles ont pris tout leur développemeut, après cinq à six années de végétation. L’Orseille de terre forme à peine saillie: c’est une croûte blanchâtre , gar- nie de petites scutelles , que l’on enlève au moyen de lames de fer très-mou, fabriquées à Saint- Flour , département du Puy-de-Dôme , courbées à leur extrémité et dont on se sert comme le fau- cheur emploie sa faux. Les hommes, les femmes et les enfans s’occupent de ce travail durant l'hyver, et particulièrement dans les temps de pluie, FOr- seille de terre étant alors plus facile à enlever. La personne la plus habile ne peut en recueillir que deux kilogrammes par jour. Pour en faire l’acqui- silion, ceux qui sont faconnés à cette sorte de spéculation se contentent du coup d'œil; les au- tres soumettent le Lichen à l'épreuve de l’urine additionnée d’un peu de chaux éteinte, ou mieux encore à l'épreuve de l’ammoniaque affaibli. La plante propre à la teinture se rembrunit, tandis que l’autre jaunit ou verdit. Dans les Pyrénées, la récolte de l’Orseille de terre a lieusau printemps. La matière colorante qu'elle contient est plus fu- gace que celle obtenue de l'Orseille en pâte ou en pierre, moins à cause de la substance végétale, qu'à raison des parties terreuses qui s’y trouvent mêlées, Elle sert à donner du pied, selon l’ex- pression en usage, c’est-à-dire à rehausser et avi- ver d’autres couleurs. On l’emploie fréquemment dans la teinture en bleu sur drap , dans l'intention d'économiser Findigo. Quand l’Orseille de terre est bien préparée &t tenue en des tonneaux , om peut la conserver pendañt. plusieurs années ; telle: est meilleure au bout d’un an; mais à la troisième année, elle commence à s lues si l’on n’a.pas le soin de l’humecter de temps à autre avec de, lu- rine récente. Dans le vide, son infusion aqueuse perd sa couleur en très-peu de jours. L Plusieurs Lichens peuvent remplacer les deux sortes d’Orseille que je viens de nommer ; tels sont entre autres le Lichen fuciformis, que l’on trouve communément mêlé en assez forte proportion avec le Roccella tinctoria ; le Lichen dealbatus ; le Lichen tartareus, que l’on récolte surtout en Norwége:; le Li- chencorallinus ; le Fariolaria Aspergilla, ete., etc. Très-souvent ces diverses espèces sont mélangées ensemble; on aurait tort de soupconner ici de la fraude, l'accident est dû au peu de différence ap- parente pour des yeux étrangers aux études cryp- togamiques et à Jemploi des verres grossissans. Je ne dirai qu’ un mot de l’Orseille en poudre ow Cud-beard. Pour s'assurer qu’il réunit toutes les qualités réquises , il faut en appliquer un peusur le dos de la main mouillé, l'y laisser séchertet laver ensuite à l’eau froide: si, latache y reste seulement déchargée d’un peu de: couleur, l'Or- seille en poudre est bonne, on esten droit d° espérer qu’elle fournira une teinture francne. La première qualité se vend neuf et dix francs le kilogramme ; la seconde qualité ne se paie que moitié. (T. ». B.) ORSODACNE, Orsodacna. (ans. ) Genre: de l’ordre. des Coléoptères, section des Tétramères, famille. des Eupodes, tribu des Sagrides , établi par Latreille aux dépens du genre Crioceris de Fa- bricius, et auquel il. donne pour, caractères : lan guette profondément échancrée; pointe des man- dibules entière ou sans échancrure ; antennes sim- ples, allongées,, presque entièrement composées d'articles en. forme de cône renversé ; dernier ar- ticle des palpes maxillaires-plus grand , presque - cylindrique; cuisses à peu près de la même; gran- deur, Ce. genre se distingue: facilement-des Méga- lopes par les antennes qui sont courtes et presque en scie dans ces dermivrs,. ete par les palpes.. Les Sagres ont les antennes. composées comme celles des Orsodacnes, mais à articles. inégaux; deurs palpes sont filiformes avec le dernier article ovoide et pointu; mais ce qui les sépare encore mieux des Orsodacnes , ce sont leurs, cuisses postérieures qui sont très-grosses et-renflées. Les Donacies et les autres genres, suivans, ne peuvent. être .con- fondus avec le genre qui nous occupe, parce qu'ils ont la languette. entitre ct sans échanerure. nola- ble. La tête. dés Orsodacnes-est ‘enfoncée dans le corselet ; les antennes sont filiformes , composées de onze articles égaux et.coniques ; la lèvre supé- rieure est membraneuse, assez large, arrondie. et un peu ciliée. Les mandibules sont “cornéesss com- primées , arquées, aiguës, munies d'une dent à ORTA *_ 447 ORTA peine marquée vers l'extrémité. Les mâchoires sont bifides, la division extérieure est un peu plus grande que l’autre, comprimée , un peu dilatée à l'extrémité, arrondie et ciliée. La division inté- rieure est pointue, comprimée, ciliée tout le long du bord interne. Les palpes maxillaires sont composés de quatre articles dont le premier est petit, court; le second, le plus Jong, est conique ; le troisième, également conique; et le dernier, le plus large de tous, est tronqué à son extrémité. La lèvre inférieure est avancée , bifide, sés divi sions sont grandes, disiantes, arrondies à leur extrémité et ciliées. Les palpes labiaux sont courts, de trois articles presque cylindriques. Le corselet est plus étroit que les élytres, il ‘figure un cœur. Les pattes sont de grandeur moyenne ; le corps est oblong. Les métamorphoses de ces in- sectés sont inconnues ; on les trouve au printemps sur‘les feuilles des arbres , tels que le Cerisier, le Prumier, etc.; ils se laissent tomber quand on cherche à les prendre; ce genre est lrès-peu nom- breux en espèces ; comme type du genre, nous citerons : ; L'Orsonacxe ‘cnrororrque , Orcodacna chlo- roticæ, Lat.; Crioceris chlorotica, Oliv. Encycl.; le Priocère aux yeux noirs, Geoffroy, Chir. t. 1, p. 243, n°6; Crioceris cerasi, Fabr. Syst. Eleuth. Crioceris ruficollis, Fabr. Ent. Syst. Cri- oceris fulvicollis, Panz. Faun. germ., fasc: 35, tab. 8; Payk.; Faun. suec. Long de près de deux li- gnes et demie. Les antennes sont d’un fauve obscur; la tête est d’une fauve pâle avec la partie postérieure noire ; le corselet est jaune pâle , très- finement pointillé, l’écusson est noirâtre; les élytres finement ponctuées, jaunâtres. Cette espèce, qui est commune aux environs de Paris et dans toute l'Europe , se trouve sur le cerisier. (H. L.) ORTALIDÉES , Ortalidee. (ins.) C’est une fa- mille de l’ordre des Diptères qui a été établie par Fallen ‘aux dépens des Muscides de Latreïlle, et qui était désignée par ce dernier sous le nom de Carpomyzes. Macquart, dans son Histoire naturelle des Diptères, regarde cette famillecomme une sous- tribu et la caractérise ainsi : tête hémisphérique; trompe épaisse; bouche présentant une saillie plus ou moins distincte sous l’épistome ; face nue, or- dinairement perpendiculaire, convexe ou carénée; front à poils courts; antennes inclinées ; troisième article ordinairement allongé, comprimé; yeux ordinairement oblongs; abdomen oblong, ordinai- . sement de cinq segmens distincts; jambes inter- médiaires terminées par deux pointes; ailes vi- brantes. \ Cette tribu forme parmi les Diptères un groupe particulier qui se reconnaît plus facilement par les habitudes et l'instinct que par les caractères orga- niques. Le port relevé des ailes ordinairement bariolées, le mouvement de vibration de ces orga- nes, et surtout le berceau que ces muscides choi- sissent pour leur-progénitare dans les graines et les fruits , leur donne un mode d’existence qui leur est propre. La nature paraît avoir assigné à chaque espèce un végétal particulier. La palpe de la cerise, les ovaires des fleurs composées nourrissent les larves connues de ces Diptères. Les Ortalidées se caractérisent encore par lab-- domen des femelles dénué d’oviducte saillant; par la saillie de la bouche sur l’épistome; et par la forme oblongue des yeux. Leur organisation se mo- difie de plusieurs manières. Les antennes diffèrent de forme et de longueur: le‘ plus souvent oblongues, le troisième article en est ovale’ dans les Ortalis, concave et pointue en dessous dans les Céroxydes, long et menu dans les Hérines. La face estplus ou moins convexe ; le bord antérieur de cette face est saillant dans les Platystomes et les Loxonèvres. Dans ces deux genres la saillie de la bouche est très-erande et figure une large lèvre supérieures Les Notacanthines ont les cuisses armées de deux’ pointes. Dans les Ropalomères, les cuisses posté rieures sont renflées ; les ailes, outre’la! variété qui s’y répand par la bigvarrure des couleurs, se: modifient un peu dans leurs nervures: Les Loxo- nèvres diffèrent des autres par Ja ’cellule ovale aHongée et terminée en pointe. Ce dernier’ genre tire son nom de l’obliquité de la première nervure transversale. La cellule marginale est fermée dans les Euripalpes; cette tribu -renferme une-digzaine: de genres que ‘nous allons passer successivement en revue. Héniwe, Hérina, Macq. Ortalis, Fall. Tephritis, Fabr. Latr. Revelliw, Kichardie, Rob. Di ‘Face: ordinairement fort convexe; front peu élargi; troi- sième article des antennes’ prismatique’ allongés quadruple du deuxième, et’atteignant l'épistome. Ce genre, quia été emprunté à Robineau-Desvoidy, et auquel on a réuni ses Revellia et ses: Richardiæ, comprend les Ortalis de Meigen, qui se distinguent des autres par ces caractères. Les espèces qui le composent vivent généralement sur le littoral, Ce genre renferme environ une dizaine d'espèces. A. Caisses postérieures simples. Héwne ex peur, A. luctuosa, Macq. A, litu- rata, R. D. N°5. Ortalis luctuosa, Meig., Suppl. 378. O. mærens, Meig. N° 14, longueur 2 lignes, d’un noir luisant. Face et front fauves, bordés de blanc; antennes fauves, à extrémité brune; thorax à du- vet grisâtre; bord extéricur des ailes brunâtre jus- qu’à la cellule médiastine, qui présente deux points bruns; une petite tache entre la base’ et la pre-. mière nervure transversale; les deux nervures transversales bordées de brun; bord postérieur brun dans le mâle. Cette espèce se trouve en France et en Allemagne. AA. Cuisses postérieures renflées ( Genre Ri- chardia, Rob. D). Hérine annecée, 1: annulata, Macq. Longueur 9 lignes. Tête fauve, déprimée; front à deux taches brunes, conniventes, Thorax noir, antérieurement une bande transversale de duvet blanc. Abdomen d’un beau bleu métallique ; base du premier seg- ment brunâtre. Pieds fauves , pâles ; cuisses posté- rieures épineuses en dessous, à large anneau noir ; jambes postérieures arquées, brunes ; ailes à bandes transversales et extrémités noires, dans le mâle. Gette espèce a pour patrie la Colombie. ORTA Onrauine, Ortalis, Fall, Meig., Latr., Macq. Otites, Latr., Scatophaga, Dyctia, Fabr., Musca, Lino. Saillie buccale petite ; épistome non saillant ; antennes n’atteignant pas l’épistome; troisième ar- ticle ovale, comprimé, triple du deuxième. Cegenre, a été formé par Fallen, et a été ensuite réduit par Macquart aux espèces dont les antennes ne sont ni fort allongées comme celle des Hérines, ni termi- nées en pointes comme dans les Céroxydes. Elles vivent sur les herbes des bois ; la larve de l’une d’elles dévore la pulpe de la cerise ; leur nom fait allusion à la vibration des ailes. ORTALIDE A CINQ TACHES , O. quinquemaculata , Macq. Longueur 9 lignes. Cendrée, tête fauve à duvet blanc ; moitié postérieure du front cendrée. Oviducte un peu saillant, large , tronqué dans la femelle; pieds fauves ; ailes à nervures transversales et extrémités bordées de noirâtre ; une tache à l'extrémité de la cellule médiastine et un point à la base de la sous-marginale chez la femelle. Se trouve en France. ORTALIDE DU CERISIER, ©. cerasi, Meig., n° 19. O. uliginosa, Fall., n° 4. T'ephritis cerast, mali et Morio, Fabr., Syst., antl., n°% 17, 18, 27. Tephrt- tis Morio, Latr., Gener. Crust. et Ins., t. 4,p. 355. Musca Morio, Linn., Faun. suec. 1878. Longueur uneligne et demie ; d’un noir un peu métallique. Tête fauve; bord des yeux blanc; tarses fauves ; ailes à quatre larges bandes noires ; les deux antérieures réunies au bord intérieur; les postérieures, au bord extérieur dans le mâle comme dans la femelle. La larve vit de la pulpe des cerises. Céroxine, Ceroxis, Macq. Ortalis, Fall. Scato- phaga, Fabr. Meckelia, Melieria, Rob. D. Musca, Linn. Face perpendiculaire ; troisième article des antennes concave en dessus, arrondi en dessous et pointu à l'extrémité supérieure. Ge genre a été formé par Macquart aux dépens des Ortalis de Fallen dont le troisième article des antennes se ter- mine en pointe ainsi que l'indique le nom qui lui a été donné. A. Style des antennes nus. (Genre Msckezra , R. D.) CÉroxIDE ÉLÉGANTE, C. elegans, Macq., Meckelia elegans, R. D., n° 1. Longueur 4 lignes. D’un noir luisant ; tête fauve; bord des yeux blanc ; thorax à léger duvet brun; abdomen à bandes cendrées, cuisses noires; jambes fauves, ailes un peu fuligi- neuses, à six taches noirâtres sur les nervures; se trouve sur les écorces des chênes et des peupliers. AA. Style des antennes un peu velu. (Genre MELIERIA, R. D.) CÉroxIDE À ÉCUSSON JAUNE, C. scutellata, Macq., Longueur une ligne et demie ; noire; face, front et antennes fauves; écusson d’un jaune citron, un peu brunâtre de chaque côté; pieds jaunes ; cuisses bruntres; ailes : une demi-bande brunâtre passant du bord extérieur sur la base des nervures médiaires ; deux bandes entières passant sur les ner- vures transversales ; bord extérieur au-delà de la cellule médiastine jusqu’à l'extrémité de la nervure externo-médiaire brune ; partie postérieure de cette nervure arquéc dans la femelle. Se trouveen France. Pz 448. ORTA Cuirramte, Cleitamia, Macq. Troisième article des antennes oblong ; style plumeux; cellule mar- ginale fermée à l'extrémité ; deuxième postérieure appendiculée. L'espèce type de ce genre est la : “CLÉITAMIE DE L'AstroLase,C. Astrolabii, Macq. Longueur 3 lignes 1/2, noirâtre ; face brune; front d’un fauve brun; thorax d’un gris noirâtre, à bande transversale brune; écusson brun; pieds noirs; : moitié antérieure des cuisses jaune; ailes noirâ- tres ; quatre taches au bord extérieur vers la base ; une bande arquée, parallèle au bord extérieur , s’élendant depuis la dernière tache costale jusqu’à l'extrémité de l'aile ; une autre bande plus courte sous cette dernière: une bande et trois taches au bord inférieur, hyalines. Habite la Nouvelle-Gui- née. : Auéruyse, Amethysa, Macq. Face plane; épi- stome saillant; troisième article des antennes ob- long, peu allongé; yeux arrondis: première cellule postérieure des ailes un peu retrécie à l'extrémité. La seule espèce connue est l’Améthyse à bandes , A. fasciaia, Macq. Longueur une ligne et demie, d’un bleu vert un peu pourpré, noirâtre. Face à duvet blanchâtre ; épistome fauve; front à moitié antérieur fauve, antennes fauves ; thorax à bande longitudinale grise; hanches fauves; cuisses noires, jambes et jarrets noirâtres ; genoux et premier ar- ücle des jarrets fauves; ailes à quatre bandes noi- râtres ; deuxième courte; troisième et quatrième réunies au bord extérieur dans le mâle. Se trouve au cap de Bonne-Espérance. NorTacanTuine, Votacanthina,Macq.,Scatophaga, Fabr. 7etanocera, Wied. Face inclinée en arrière, épistome perpendiculaire; front saillant; antennes de la longueur de la tête; deuxième article épais, moins large que le troisième ; cellule cylindrique; style à peu près nu;écusson à deux pointes; abdomen ovale, assez large; nervures des ailes, onduleuses ; cellule marginale divisée par une nervure transver- sale; sous-marginale fermée ; base du bord exté- rieur à soies courtes. On ne connaît qu’une seule espèce de ce genre ; c’est la - NoTACANTHINE BI-ÉPINEUSE, !V. bispinosa, Macq., Scatophaga bispinosa, Fabr. Syst. antl., n° 50; Zeta- nocera bispinosa, Wied. Auss. Zwief., n° 5, tab. 10, fig. 7. Longueur une ligne 2/3. D’un bleu d’acier noirâtre, tête jaune; pointes de l’écusson longues et épaisses; cuisses noires ; jambes et tarses jaunes ; ces derniers à extrémité noire; ailes fauves, à ta ches brunes et nébulosités brunâtres. Habite l’A- mérique méridionale. Roparomkre, /opalomera, Wied. Palpes en massue comprimée, face à proéminence, antennes assez courtes, à troisième article ovale ; style briè- vement plumeux; abdomen ovale; cuisses épaisses, ailes à première cellule postérieure retrécie à l’ex- trémité. RopaLouërEe cLavirkpe, À. clavipes, Wied. Auss. Zweif., n° 1. Dictya clavipes, Fab. $. antl., n° 17. Longueur lignes 1/2; ferrugineux; face brunâtre, à proéminence noire et deux taches blanches de chaque côté, front jaunâtre, antennes brunes; tho rax à quatre bandes brunes interrompues; écusson à extrémité ORTA 449 ORTE à extrémité brune ; abdomen brun ; chaque seg- ment à quatre taches blanches ; pieds noirâtres ; jambes brunâtres ; premier article des tarses blan- châtre : ailes brunes à taches hyalines. Se trouve dans l'Amérique méridionale. Eurvrazee , Eurypalpus, Macq. Palpes dilatées en spatules ; épistome saillant ; abdomen cylindri- que, beaucoup plus étroit que le thorax; cellule marginale des ailes fermée ; première postérieure fort rétrécie à l'extrémité; nervure externo-mé- diaire très-sinueusse. EurvPazre TEsrAcÉ, E. testaceus, Macq. Lon- gueur cinqlignes. D’untestacé clair, luisant:; thorax à trois bandes noires ; les latérales divisées posté- rerieument; l'intermédiaire divisée vers l’extré- mité; écusson à extrémité noire; abdomen transpa- rent, lisse ; les ailes un peu jaunûâtres ; bord extérieur jaune ; trois bandes brunâtres vers l'extrémité ; pe- tite nervure transversale près de la base ; cellule anale à appendice. Habite Java. Prarysrome, Platysioma, Latr. Trupanea, Schr. Hesyquillia, R. Desv. Dictya, Fabr. Wuasca, Linn. Saillie buccale, glande et convexe, trompe très- épaisse , saillante ; palpes fort élargis; epistome saillant ; antennes assez courtes ; troisième article oblong ; style nu ; abdomen ovale, de quatre arti- cles distincts ; pointes des jambes intermédiaires très-courtes ; parlie postéricure des nervures sous- marginale et externo-médiaire arquée. Les espèces qui composent ce genre paraissent dès le printemps sur les fleurs des aubépines et des pruneliers. Ce genre renferme sept à huit espèces , parmi lesquelles nous citerons : PLarysrows pes omsraGes, P. umbrarum, Meig. , n° 1. Dictya umbrarum, Fabr. Syst. Antl., n° 1. Trupanea seminationis, Chr. , F. B. 2516. Hesyquil- lia lugubris, Rob. D., n° 1. Longueur 4 lignes ; grise, ponctuée de noir ; abdomen d’un jaune pâle en dessus; face , et quelquefois le front , tesiacés ; bords tachetés de blanc et de noir ; premiers articles des tarses testacés ; ailes taclietées de blanc dans le mâle comme dans la femelle. Se trouve aux envi- rons de Paris. PratysromE ceiNTE , P. cincta, Guérin, Voy. de la Coquille, livr. IT, part. 2. Longueur 4 lignes, tête d’un rougeûtre clair; front à deux bandes trans- verses brunes ; thorax brunâtre; une large bande noire, en avant des ailes, bordée de blanc jaunà- tre ; écusson également bordé de jaune; abdomen noirâtre ; premier segment roussâtre ; pieds fauves ; derniers articles des tarses noirs ; ailes jaunâtres , tachetées de brun ; ces taches forment des bandes étroites, transversales, un peu obliques. Se trouve au Port-Jackson. Loxonbvre, (Loxonevra , Macq. Dictya, Fabr. Saillie buccale grande et convexe; trompe très- épaisse ; palpes peu élargis ; épistome saillant ; an- tennes allongées , atteignant presque lépistome ; style brièvement plumeux, abdomen ovale, con- tourné en dedans, de quatre segmens distincts; cuisses allongées; antérieures épineuses ; jambes [e) antérieures échancrées près de l'extrémité dans le tites ; ailes très-grandes, écartées ; première ner- vure transversale oblique et courbée ; cellule anale allongée et pointue à l'extrémité. Ce genre, qui ne se compose que d’une seule espèce, a été formé sur le Dictya decora de Fabricius. Loxonkvre AGRÉABLE , L. decora, Macq. Dictya decora, Fabr. Syst. Antl., n° 6. Platystoma decora, Wied. Auss. Zweiïf., n° 1. Longueur 5 lignes 1/2. Tête fauve; thorax d’un bleu noirâtre; abdomen d’un beau bleu violet; pieds d’un fauve brunâtre ; cueillerons blancs ; ailes à bord extérieur noir jus- qu’au-delà de la moitié, et bande sinueuse et irré- gulière brune ; bord extérieur à deux points hya- lins vers la base, et une grande tache vers l’extré- mité , hyaline, variée de jaune et de points bruns dans le mâle ; bande des ailes plus étroite dans la femelle. Se trouve à Java. (H. L.) ORTEIL. (anar.) Les Orteils, qui sont au pied ce que sont les doigts à la main , sont au nombre de cinq, et distingués entre eux par le nom nu- mérique de premier, second, troisième, etc., en comptant de dedans en dehors. Le premier a recu aussi le nom de gros Orteil , et le cinquième celui de petit Orteil. Le premier, seul, n’est formé que de deux phalanges , tous les autres en ont trois. La forme des Orteils a été assimilée à celle d’une pe- tite colonne formée de plusieurs portions mobiles qu’on nomme phalanges. Leur volume et leur lon- gueur sont en général proportionnés à la grandeur et à la forme du corps, et au développement par- ticulier des membres inférieurs. Grêles chez les personnes oiïsives, ils sont volumineux chez les personnes qui se livrent à de longues marches et chez ceux dont l'embonpoint est considérable. Chaque Orteil est armé , vers sa face dorsale et à son extrémité, d'une lame cornée désignée sous le nom d’ongle comme pour les doigts de la main. Il entre dans la structure des Orteils beaucoup de parties différentes ; telles sont la peau , des vais- seaux sanguins et lymphatiques, des nerfs, des tendons, des os, des ligamens et des membranes synoviales qui constituent les articulations des di- verses phalanges entre elles. Placés à la partie antérieure du pied, les Orteils en partagent tous les mouvemens généraux. Les mouvemens qui sont propres aux Orteils sont peu étendus. Lorsqu'on s'élève sur la pointe des pieds’, comme dans la danse, par exemple, le mouve- ment n’a pas lieu dans les Orteils seulement, mais bien dans les articulations des premières phalanges avec le métatarse ; aussi, dans cette position, le- pied n’appuie pas seulement sur le sol par l’extré- mité des Orteils, mais bien par toute leur lon- gueur, Ce mouvement d'extension des Orteils a encore lieu dans la course; celle-ci, comme le re- marque Bichat , d’une part , ne serait pas assez lé- gère si le pied appuyait alors par toute sa face plantaire à chaque fois qu’il touche le sol ; d’autre part, elle serait trop vacillante, trop peu assurée; si l'extrémité seule des phaianges y concourait. Dans les chutes sur les pieds, une partie des secousses qui en résultent se perd dans les articulations des mêle ; pointes des jambes intermédiaires très-pe- | phalanges , ce que l’on peut apprécier par Ja diffé- T. VI. 457° Livraison. 97 ORTH rence de commotion que l’on éprouve lorsque l’on tombe , d’une hauteur modérée, sur la pointe des ieds. ou. sur, les talons. Dans: la marche , tandis qu’un.des pieds se trouve en avant , le. pied,qui.est en arrière se détache alors duwsol, successivement du talon versia pointe , par une espèce de .mouve- ment de rotation ‘dont le centre mobile est dans les articulations des phalanges avec les os.du méta- tarse ; en sorte:qu'à la fin du mouvement, le pied ne repose que sur les Orteils : aussi Ja perte d'un Orteil, et surtout du premier, gêne la progression. L'on sait d'ailleurs que.la perte du gros Orteil exempte du service militaire. (A..D. ) ORTHITE. (win. ), Minéral composé, d’après Berzélius, de 0,365 de silice, 0,174 d'oxide de cérium , 0,1,40 d’alumine, 0,114 d'oxide. de fer, 0,087 d’eau, 0,014 d’oxide de manganèse ,, 0,049 de:chaux et 0,058 d’yttria. Ilest fusible avec bour- souflement et bouillonnement en un verre noir et bulleux. Satcouleur est d’un brun noirâtre, etal se résente en baguettes prismaliques. On:trouve l’Orthite aux environs de Falhun ,.en Suède, danses, pegmatites qui contiennent les au- tres minéraux renfermant du cérium et de l’yttria. On a nommé Pyrorthite une substance dont l’a- nalyse a donné,, à Berzélius, 0,514 de carbone, 265 d'eau, 0,139 d’oxide de. cérium , 0,104 de si- lice, 0,061 d’oxide de.fer, 0,049 d'yttria,.0,056 d’alumine , 0,018 de chanx et 0,014 d’oxide de manganèse. Mais cette composition compliquée indiquerait plutôt un. simple mélange qu'une com- binaison appelée régulière en chimie , quoique les chimistes ne sachent pas ‘encore , d’une. manière positive, comment les combinaisons ont lieu et si elles sont réellement .en-proportions définies pour la nature, ainsi que les analyses semblent le con- firmer, ce qui paraîtrait être néanmoins en oppo- sition avec diverses. lois générales de la, nature, lorsqu'on envisage celle-ci d’une, manière phi- losophique. Au reste, la Pyrorthite brûle par laction du chalumeau, elle.est attaquable par les acides, rayée avec facilité par une pointe d'acier et forme des baguettes minces. Sa densité est de 2,19, etsa cou- leur noire ou brunâtre. Ce minéral se trouye.dans le même gisement que le précédent, dont il.n’est peut-être qu'une modification. (A. R.) ORTHOCERATITE. (mor.) M. Sowerby ca- racttrise ce genre de la manière suivante : Coquille droite ou un peu courbée, fusiforme , à cloisons traversées par un siphon, le bord des cloisons uni avec une ou deux légères ondulations.+ Nous allons citer quelques unes des espèces de ce genre. O. conique , Orthoceratites turbinatus, Defrance, Sowerby. Coquille allongée couverte de stries.cir- culaires fines, d’un diamètre de plus d’un pouce, à ouverture oyalaire et siphon marginal. Havre et Angleterre dans le Derbyshire. O. circuzaiRe, O. circularis, Def., Sow. Go- quille cylindrique allongée à cloisons un peu con- caves et à siphon latéral, Dans le Derbyshire ( Angleterre ). 450 ORTH O. chan, O. giganteus, Def., Sow. Coquille conique àouverture.ovalaire , à cloisons droites et grandes , à siphon subcentral. À. Closeburntdans le. Dumfrieshire (Angleterre). | (VAL) ORTHOCERE, Onthocera. (mou. ) Lamarck a créé ce genre pour de petits corps crétacés droits ou légèrement courbes , assez semblables, pour la forme, à des baguettes d’oursin, et que Linné avait considérés comme des espèces de Nautiles. Voici les caractères qu’on leur assigne : Coquille plus ou moins droite, subconique , marquée en dehors de stries longitudinales nom- breuses , divisée par des cloisons transversales et traversées par un sillon marginal ou central, O. Rave, O. Jiaphauus, Nautilus Raphanus, Lin., Gmel. Droite conique articulée à siphon sub - latéral. Bords. de la Méditerranée. . O. o8uique, O. obliquu , Naut. obliquus , Lin., Gmel., Gualt.Un peu arquée conique, articulations subcrénelées et striées obliquement, siphon central. Mer Méditerranée , Adriatique. O. aiGue, O. acicula , Lamk. Très-droite, très- aiguë, striée longitudinalement. Mer Méditerranée, (V. M.) ORTHOCHILE, Orthochile. (ins. ) Genre de l'ordre des Diptères, famille des Tanystomes, tribu des Dolichopodes, établi par Latreiile avec les ca- ractères suivans : antennes très-rapprochées , fort courtes, de trois pièces, disposées.en.une tête glo: buleuse , avec une soie longue, presque terminale ; trompe avancée, très-courte, terminée par deux lèvres dont l’extrémité. forme une pointe recon- verte en dessus par deux palpes de sa longueur, avancés et presque coniques. Ces Diptères.ont la plus grande analogie avec les Dolichopes ; mais ils en diffèrent par les palpes qui, dans,ces.derniers,, sont aplatis et étroits ; la trompe des Dolichopes n’est pas si avancée et si pointue , etne se prolonge pas en forme de bec comme cela a lieu chez les Orthochiles. Le genre Callomyie de Meigen.en.est distingué par ses antennes qui sont notablement plus longues que la tête; le corps des Orthochiles est oblong ; leur tête est verticale et a une forme trigone avec les angles obtus ;:les yeux sont grands; les antennes sont insérées entre. les yeux près du milieu de la face antérieure de la tête, plus courtes qu'elie, presque contiguës à leur base, élevées et de trois articles : le premier est un peu allongé, presque cylindrique, an peu plus gros vers le bout, plus grêle que les suivans, et formant au second une sorte de pédicule : celui-ci n’est pas cupulaire ; le troisième , ou le dernier , est en cône très-court, avec une soie allongée, avancée, simple, insérée sur le dos et un peu de côté ; la trompe est mem- braneuse, beaucoup plus courte que la tête, très- petite, avancée, et d'une figure conique; les pal- pes sont de la longueur de la trompe et la recou- vrenten s’avançcantets’inclinant sur eile; le corselet est élevé ; les ailes sont couchées horizontalement sur le corps, et ressemblent presque, quant à la disposition des nervures, à celles des Dolichopes EP ORTH 45n ORTH et de la mouche domestique; les balanciers sont | Dej. , Sp. des Col., t. 1, p. 280; Plochionus alter- découverts ; l'abdomen est conique, comprimé, un peu arqué sur le dos; les pattes sont longues et terminées par deux pelotes; elles paraissent pro- portionnellement plus grosses et moins longues que dans les Dolichopes. Les métamorphoses de ce genre nous sont encore entièrement inconnues. L'espèce type de ce genre est : L'Orrsocue BLUE Tr, Orthochile nigro-cæruleus, Latr., Gener. Crust, et Ins., t. 1v, p. 289. Long d'une ligne ; d’un bleu foncé, avec une teinte violette et du vert sur les côtés de l’abdomen ; an- tennes noires; contour inférieur de la tête bordé de petits poils gris ; yeux grands, d’un brun noirâ- tre ; espace compris entre eux tirant sur le vert, et paraissant d’un blanc soyeux et argenté près de la bouche ; dessus du corselet ayant quelques poils noirs; ailes sans taches avec des nervures noires et un reflet doré ; balanciers jaunâtres ; abdomen violet en dessus, vert sur les côtés et garni d’un léger duvet; pattes noires et un peu pointues. Cette espèce a été trouvée aux environs de Paris, dans les prairies du Petit-Gentilly. (H. L.) ORTHOGONIE, Orthogontus. (ins.) Genre de l'ordre des Coléoptères , section des Pentamères, famille des Carnassiers , tribu des Carabiques, établi par M. Dejean, et ayant pour caractères : Crochets des tarses dentelés en dessous ; dernier article des palpes cylindrique ; antennes plus cour- tes que le corps’, et filiformes ; articles des tarses triangulaires ou en cœur; pénultième fortement bilobé , corps long , tête ovale, peu rélrécie posté- rieurement ; corselet plus large que la tête, assez court, transversal et coupé carrément pustérieu- rement; élytres larges, en carré assez allongé. Ce genre se distingue des Lébies et des Coptodères de Dejean, parce que le premier de ces genres a le bord postérieur du corselet prolongé dans son milieu, et que le second a le pénultième article des tarses non bilobé. Les Plochiones se distin- guent des Orthogonies , parce que leurs palpes la - biaux sont terminés par un article sécuriforme, ce qui n’a pas lieu chez ces derniers. Ce genre, dont le nom signifie rectangle, paraît, à la pre- mière vue, se rapprocher beaucoup des Harpales ; mais il s’en distingue facilement. Le corps est large et un peu aplati. La tête des Orthogonies est ovale, presque pas rétrécie postérieurement ; lés antennes sont plus courtes que le corps et fili- formes ; le dernier article des palpes est cylindri- que ; le corselet est plus large que la tête, court, transversal, coupé carrément antérieurement et postérieurement, et arrondi sur les côtés ; les ély- tres sontun peu plus largesque le corselet, très-légè- rement convexes, plus ou moins allongées et en forme de rectangle ou de carré long; les {rois pre- miers articles des tarses sont longs et plus ou moins triangulaires ou en cœur; le pénultième est très- fortement bilobé ; les crochets des tarses sont for- tement dentelés en dessous. Ces insectes habitent les pays chauds et l’ancien continent. On en con- naît quaire ou cinq espèces. Nous citerons : L’Onruocomes azTERNaNT, Orthogonius alternans, | nans, Wied., Zool., Mag. , t. 2, p. 259, n° 55. Long. de six à sept lignes et demie; d’un noir un peu brunâtre, tête assez allongée, ridée, avec quelques enfoncemens entre les yeux; lèvre supé- r'eure, bouche, palpes et antennes, d’un brun ferrugineux ; corselet déprimé, plus large que la tète, court, transverse et coupé carrément en avant'et en arrière, avec les côtés arrondis et les angles postérieurs nullement saillans ; élÿtres plus larges que le corselet, presque en forme de carré long et presque arrondies à l'extrémité ; elles ont chacune neuf siries assez profondes et finement ponctuées ; les intervalles sont alternativement plus larges ; les plus étroites sont presque lisses , ét l’on aperçoit, sur les plus larges, des points en- foncés, rangés en lignes longitudinales ; elles ont, en outre, plusieurs points enfoncés, distincts entre la sixième et la septième strie. On trouve cette espèce dans l’île de Java. (CH. L.) 7 ORTHONIX, Orthonyr. (o1s.) M. Temminck a établi sous cette dénomination latine (1) et dans son ordre des Anizodactiles un genre qu'il carac- térise ainsi qu'il suit: bec très-court, comprimé, presque droit, échancré à la pointe ; narines laté- rales ct placées vers le milieu du bec, ouvertes, de part en part et surmontées de soies ; tarse plus long que le doigt du milieu , celui-ci et l’externe égaux ; ongles plus longs que les doigts, forts, peu arqués, cannelés latéralement; aïles surobtuses; queue large, longue, à pennes fortes et terminées par une pointe aiguë très-longue. La seule espèce de ce genre , et par conséquent celle quien est le type, est le SpinicauDz, Ortho- nix spinicaudus, Temm. Il a le dessus du ccrps d’un brun marron, la tête surmontée de plumes effilées marquées de mèches noires et formant une huppe; les joues grises, la nuque et les scapu- laires brunâtres, les tectrices alaires, traversées par quatre bandes, deux grandes et noires et deux plus petites d’un gris terne ; la gorge est rousse encadrée de noir, et le milieu de la poi- trine et du ventre sont blancs ; les rectrices ter- minées par une pointe de cinq et six lignes de lon- gueur, garnie latéralement de soies raides, ce qui a valu à cet oiseau l’exacte dénomination spécifique deSpinicaude (ou épine en queue), sont d’un brun terne ainsi que les plumes qui, leur servent de cou- verture ; le bec est noir, les pieds noirâtres et les ongles bruns. Sa taille est de sept pouces six li- gnes. La femelle a la gorge blanche. Quoiqu’on ignore complétementJes mœurs ‘et les habitudes de cet oiseau, très-rare jusqu’à présent dans les cabinets, et point encore observé, ce- pendant, si l’on a égard à quelques points de son organisation extérieure, c’est-à-dire à la disposition. de sa queue, à lalongueur et à la force de ses ongles, on peut penser qu’il doit vivre à lamanière des Picu- cules, des Torchepots, des Grimpcreaux, à côté a —————————— — ——— © ———— © ——— — — — (4, Le nom francais du genre est OneuicuzÉ; mais celui sous lequel: nous le faisons. connaître nous paraît devoir lui étre préféré, en ce qu’il est plus scientifique. ORTH 452 ORTH desquels M. Temminck le place; du moins, telle est l'opinion de quelques naturalistes et celle sans doute de tous les ornithologistes qui ont étudié cet oiseau. Il habite la Nouvelle-Hollande, et vit, dit-on, aussi dans la Nouvelle-Zélande. (Z. G.) ORTHOPTÈRES, Orthoptera. (ins. ) Sous ce nom est désigné le sixième ordre de la classe des Insectes , suivant la méthode de Latreille dans le Règne Animal de Cuvier. Les caractères qui dis- tinguent cet ordre de tous les autres, sont : bouche composée d'organes propres à la mastication ; deux ailes pliées longitudinalement et quelquefois en outre transversalement ; recouvertes par des ély- tres coriaces, souvent chargées de nervures ou ré- ticulées ; des yeux lisses dans le plus grand nombre ; antennes ayant ordinairement plus de onze arti- cles. Ces insectes se distinguent très-bien de tous les ordres voisins au moyen des caractères que nous venons d'exposer ; les Coléoptères quien sont très-voisins, en sont séparés par leur mode de mé- tamorphoses et par d’autres caractères pris dans les organes de la manducation ; on ne peut confon- dre avec eux les Hémiptères qui en sont les plus rapprochés par leurs métamorphoses, mais dont la bouche est composée d’organes effilés et formant un sucçoir ; enfin les autres ordres s’en distinguent tellement au premier aspect, que nous croyons inu- tile de faire ressortir les différences qui existent entre eux. Quoique Linné ait placé les Orthoptères parmi les Coléoptères, il avait cependant senti qu’ils en étaient distincts, et il les avait rangés à la fin de cet ordre. Geoffroy, en suivant la méthode de Linné, a fait subir quelques changemens à lar- rangement des genres de cet ordre et l’a moins distingué des Coléoptères. C’est Degeer qui, le pre- mier, sépara les Orthoptères des Coléoptères , en proposant de leur donner le nom de Dermoptères (Dermoplera) , et c’est ce nom qui aurait dû être adopté par les entomologistes ; cependant, sans avoir égard à l’antériorité acquise par ce savant, Fabricius désigne le même ordre sous le nom de d’Ulonates (Ulonata) , et Olivier vint encore après Jui assigner celui qui a généralement prévalu, et qui est adopté actuellement. Il n’y a que le genre For ficula qui forme pour Kirby et Leach un ordre particulier qu’ils ont nommé Dermoptères, et qui tout récemment a été adopté par MM. Boisduval et Lacordaire , dans la Faune entomologique des en- virons de Paris. Léon Dufour, auteur d’un mé- moire rempli d'intérêt sur ces insectes, préfère adopter pour les Forficules, qu’il regarde également comme un ordre distinct, le nom de Labidoures, que Duméril avait proposé long-temps auparavant comme nom de famille. Cette manière de voir fut aussi celle de M. Delaporte, qui rendit aux Or- thoptères en général la dénomination sous laquelle Degéer les avail désignés. Le corps des Orthoptères est généralement al- longé, de consistance molle et charnue; il est composé, comme celui de tous les insectes, de trois parties que lon peut envisager séparément, et dont nous ferons connaître les principaux traits. Ces | trois parties principales sont: la tête, le tronc ou le thorax, et l'abdomen. La tête des Orthoptères varie beaucoup pour la forme, la grandeur et même la position ; elle est grosse, verticale , et offre, dans le plus grand nombre, deux ou trois petits yeux lisses, dont la position varie ; le ‘ront se prolonge quelquefois en forme de cône, comme cela a lieu dans certaines Tryxales et dans quelques Mantes ; d’autres fois il porte un appendice charnu qui vient retomber en avant de la tête, et que l’on pourrait presque comparer à une espèce de voile, comme cela se voit dans le Grillon d'Espagne (Grillus umbraculosus), les yeux occupent les côtés de la tête ; ils sont souvent très-grands, à réseau ; les antennes sont insérées ordinairement au devant des yeux, et quelquefois au dessous et entre eux; elles sont de longueur variable , composées d’un plus ou moins grand nombre d’articles distincts ; ces antennes sont filiformes , sétacées , en massue, perfoliées, et quelquelois ensiformes ou semblables à une lame d'épée ; la bouche est composée d’une lèvre supérieure ou labre, de deux mandibules cornées, de deux mâchoires et d’une lèvre infé- rieure ; le labre est fixé au chaperon par une su- ture distincte; il est mobile, toujours extérieur, demi-coriace;, un peu voûté et presque demi-cir- culaire, arrondi en devant et s’avançant sur les mandibules ; celles-ci sont écailleuses, triangu- laires, courtes, épaisses, avec le côté extérieur arqué et l’intérieur armé de plusieurs dentelures inégales. D’après les observations de Marcel de Serres, ces dentelures sont en rapport avec le mode de nourriture de ces insectes ; il les distingue donc comme dans les Mammifères, en dents inci- sives, laniaires ou canines et molaires. Ces der- nières sont les plus grandes , et chaque mandibule n’en offre jamais qu'une située à sa base. Ces trois sortes de dents n'existent pas toujours simultané- ment, et c’est par leur présence , leur absence ou leurs modifications de formes, qu’on peut recon- naître la nature des matières dont se nourrissent les Orthoptères. Les Mantes et les Empuses, par exemple , qui sontentièrement carnassières , n’ont que des dents laniaires. Les espèces qui n’ont que des incisives et des molaires, sont uniquement her- bivores. Les Omnivores ont des laniaires et des molaires ; mais elles ont des proportions moins considérables. En général, les mandibules des Or- thoptères sont de grandeur inégale , quand ces or- ganes sont très-rapprochés, les dentelures de l’un se placent entre celles de l’autre, comme cela a lieu dans les animaux supérieurs. Les mâchoires ont beaucoup de ressemblance avec celles des Goléop- tères carnassiers : elles sont très-fortes, cornées au moins à leur partie supérieure, qui forme une sorte de dent conique, grande et munie de deuxou trois dentelures ; ces mâchoires ont, comme dans ies Coléoptères carnassiers, deux palpes ; mais celui qui est nommé palpe interne chez ces derniers, est ici transformé en une pièce membraneuse, inar- ticulée, quelquefois cylindrique, d’autres fois trian- gulaire et dilatée , mais toujours voûtée en dessus et recouvrant l'extrémité des mâchoires. C’est cette EEE EURE ORTH 453 ORTH pièce ou ce palpe maxillaire interne que Fabricius | a nommé galea, casque, et qu'Olivier a traduit , nous ne savons trop pourquoi, par le mot français Galette. Les palpes maxillaires externes, les seuls aperçus , sont composés de cinq articles, dont les deux premiers sont très-courts, et c’est dans ces palpes qu'Olivier et Marcel de Serres pensent que se trouve le siége de l’odorat. Ce dernier auteur a vu, dans leur intérieur, deux nerfs se répandant sur la membrane vésiculeuse qui termine leur der- nier article; ‘il les nomme nerfs olfaltifs; l’un est fourni par la cinquième paire qui part des faces inférieures du cerveau , et l’autre par la première paire des faces latérales et supérieures du premier ganglion situé dans la tête. Entre ces deux nerfs est, suivant Marcel de Serres, une trachée qui, avant d'arriver à la membrane vésiculeuse, com- mence par former une poche pneumatique ; cette poche se développe entièrement lorsqu'elle a pé- aétré dans l'intérieur du paipe, et jette de nom- breuses ramifications qui se répandent et se dis- tribuent dans la cavité de cet organe. C’est cet ap- pareil qui a fait penser à Marcel de Serres et à Olivier que les palpes étaient le siége de l’odorat. Latreille n’a pas été convaincu de ce fait, et il au- rait désiré que de nouvelles expériences vinssent à l’appui des observations anatomiques. La lèvre inférieure des Orthoptères, ou la languette, est pres- que membraneuse , allongée, un peu élargie à son extrémité, et divisée en deux ou quatre lanières. On voit dans l’intérieur de la bouche une autre pièce que l’on peut considérer comme une espèce de langue ; elle est charnue, longitudinale, carénée en dessus, plus large à sa base, un peu resserrée en avant; son extrémité antérieure , arrondie , un peu échancrée en ce point, et immobile ; le menton est coriace, en forme de carré transversal, et un peu plus étroit au sommet. Les palpes labiaux sont composés de trois articles ; le thorax est composé , comme à l'ordinaire, d'un prothorax, d’un méso- thorax et d’un métathorax assez grand ; le prothorax est, le plus souvent, le plus grand de tous ; c’est le seul qui soit découvert, il présente des formes variées et quelquefois très-bizarres. Il est prolongé postérieurement en manière de pointe, et c’est ce prolongement qui remplace lécusson. Ce pro- thorax donne attache aux pattes antérieures; les autres segmens du thorax donnent attache aux quatre paites suivantes, aux élytres et aux ailes. Les élytres, dans le plus grand nombre, sont co- riaces, minces, flexibles, demi-transparentes vues à la lumière et chargées de nervures ; quelquefois elles sont presque horizontales avec la suture droite, comme dans les Coléoptères ; mais le plus souvent elles s’inclinent plus ou moins entoit, et lorsqu'elles sont couchées sur le corps, leurs bords internes se croisent ; les ailes sont plus larges que les élytres, membraneuses, très-réticulées et plissées longitu- dinalement en manière d’éventail ; il n’y a que celles des Forficules qui soient, en même temps, plissées transversalement , comme celles des Coléoptères. Quelques femelles, et même quelquefois les deux sexes, sont privés de ces organes. Les élytres de plu- sieurs mâles sont aussi très-courtes et rudimentai- res ; en général, les ailes et les élytres des Orthoptè- res sont ornées de couleurs variées et souvent très- agréables. Dans plusieurs mâles, une portion du bord interne des élytres ressemble à du tale ou parche- min, et présente de grosses nervures irrégulières. Le frottement réciproque de ces parties produit un bruit monotone ou une espèce de chant qu’on désigne sous le'nom de stridulation. Quelqnes es- pèces produisent cé bruit en frottant leurs cuisses postérieures, qui agissent comme des archets sur leurs élytres. Les pattes sont quelquefois toutes semblables, quelquefois les antérieures sont ravis- seuses et armées d'épines ou de pointes propres à saisir la proie ; d’autres fois elles sont dilatées, fort comprimées , fortement dentées en dehors et pro- pres à creuser la terre. Les pattes postérieures sont souvent beaucoup plus grandes que les autres et propres au saut; les quatre pattes postérieures sont plus écartées entre elles à leur origine, ou plus rapprochées des côtés de l’arrière-poitrine , que dans les Coléoptères. Le nombre des articles des tarses n’est pas le même dans tous les Or- thoptères , et on pourrait se servir de cette consi- dération pour diviser cet ordre en sections ; iln’ya point, comme dans les Coléoptères, d'espèces hété- romères. En général, les articles des tarses sont garnis, en dessous , de pelotes membraneuses ; le dernier article est toujours terminé par deux cro- chets. L’abdomen est allongé , ovale , cylindrique ou conique ; il est composé de huit à neuf anneaux extérieurs et souvent terminé par des appendices saillans. Dans un grand nombre de femelles , son extrémité postérieure est armée d’une tarière ou oviducte plus ou moins long, en forme de stylet , de sabre ou de couteau, composé de deux pièces appliquées l’une contre l’autre , et destinées à en- foncer leurs œufs dans la terre ; les stigmates sont placés sur les côtés de l'abdomen. Tous les Orthoptères ont un premier estomac membraneux ou jabot, suivi d’un gésier muscu- leux, armé à l’intérieur d’écailles ou de dents cor- nées, selon les espèces ; autour du pylore sont, excepté dans les Forficules, deux ou plusieurs in- testins aveugles, munis à leur fond de plusieurs petits vaisseaux biliaires. D’autres vaisseaux de même genre, très-nombreux, s’insèrent vers le milieu de l'intestin. Les intestins des larves sont les mêmes que ceux des insectes parfaits. Suivant Marcel de Serres, qui a fait une étude particulière de l’anatomie de ces animaux, les Orthoptères à antennes sétacées, tels que les Blattes, les Mantes, les Taupes-grillons , les Grillons et les Sauterelles, n'ont que des trachées élastiques et tubulaires, et qui sont de deux ordres : les unes artérielles et les autres pulmonaires. Celles-ci distribuent seules l'air dans tout le corps, après l'avoir recu des premières. Dans les Orthoptères à antennes cylin- driques ou prismatiques , comme les Criquets, les Tryxales, des trachées vésiculeuses remplacent les trachées pulmonaires, Elles sont mues par des cer- ceaux cartilagineux ou côtes mobiles, et recoivent l'air au moyen des trachées tubulaires ou élasti- ORTH 454 ORTH ques, venant, desitrachées artérielles. Le système nuiritif est plus;ou moins -développé et présente quatre modifications principales. Les Grillonsetles Taupes-grillons, l’emportent, à:cet-égard:, sur les autres. Le jabot est en forme de cornemmse et placé de côté, tandis-que dans les autres: il est dans la direction du gésier. Iciles-vaisseauxihépati- ques s’insèrent isolément ; dans les premiers , c’est au moyen d'un canal déférent commun. Les Try- xales et les-Criquets, quoique d’ailleurs rapprochés des Sauterelles sous le rapport du système digestif, en diffèrent néanmoins par leurs vaisseaux hépa- tiques supérieurs, qui n'ont plus à leur-extrémité de vaisseaux secréteurs, et ne forment plus .de poches élargies, mais des canaux cylindriques et allongés. Les intestins des Blattes et des Mantes ne présentent que deux divisions; leur système nuiritif est.d’ailleurs le même. Toutes les fois qu'il n'y a qu'un seul testicule, la femelle ne présente qu'un ovaire,; tous ceux qui ont,des trachées vési- culaires sont dans ce cas. Ceux. qui n’ont que des trachées élastiques ou tubulaires ont deux tes- ticules et deux ovaires. Les vessies destinées à lu- brifier le canal spermatique.commun sont doubles ou uniques, suivant qu'il y a deux ou un seul tes- ticule. Les femelles ont aussi une vésicule lubré- fiante à l’oviducte commun. Les Forficules, dont il ne parle pas, s’éloignent, selon Guvier, de tous les insectes du même ordre, .en.ce qu'elles man- quent de vaisseaux hépatiques supérieurs. (/oyez à cet égard le mot Forricuse.) Les Orthoptères proviennent.d'œufsquisont pon- dus le plus.ordinairementen.masse ; la femelle les enferme dans laterre,.les fixesur.la tige desplantes, ou les. dépose même à la surface de la terre, selon Ja famille à laquelle elle, appartieut. Ces femelles sont, en général, très-fécondes ,.et quelques.es- pèces causent d'effrayans ravages par leur prodi- gieuse multiplication, Presque: tous les Orthopt:- res se nourrissent de végétaux ; la seule famille des Mautiens renferme des insectes carnassiers, dont Jes femelles s'en prennent même à leurs mà- les, après avoir recu leurs caresses. Ils ont tous des habitudes terrestres et sont ordinairement agiles, si l'on excepte toutefois quelques espèces de la famille des Phasmiens ; on n’en connait au- cune espèce aquatique, Les pays chauds, leur con- viennent de préférence, et présentent quelquefois des preuves afiligeantes de leur voracité. Quel- ques Acrydiens voyagent par bandes innombra- bles, causent des dégâts affreux en dépouillant des provinces entières de toute leur. végétation. Des nuées de Sauterelles arrivent souvent des lieux éloignés, s’abattent sur les champs ense- mencés , détruisent l'espoir de la récolte en peu d'heures, et souvent {par le nombre prodigieux de leurs cadavres, occasionent des maladies conta- gieuses , dans les pays qu’ils ont dépouillés de toute production végétale. Cependant , quelques peuples sauvages s’en nourrissent avidement , et les Orien- taux, en particulier , ontl’habitude de les manger rôtis. Les anciens ont donné à ce peuple le nom | Afrique , en Asie-et danse midi de l'Europe, que ces: insectes sont très-abondans.. Les espèces les plus connues de-cet ordre sont le Cricri, insecte de-ka ville et des champs; la Sauterelle que l’on désigne autour:de Paris sous le nom de Cigale; les Perce-oreilles,, redoutés, mais à:tort, comme pouvant causer des blessures , à l’aide des pinces de leur:abdomen. Quoique les Orthoptères soient placés dans le voismage des Coléoptères, ils ‘en diffèrent beau- coup-par leurs métamorphoses et par leur. mode d’accroissement. Quand un jeune Orthoptère sort de l'œuf, il ressemble à l’insecte qui lui a donné naissance, si ce n’est qu'il n’a pas encore acquis les organes du vol; à l’aide de plusieurs mues suc- cessives, Il augmente de grosseur, et les rudimens d’ailes et d’élytres semontrent à l’avant-dernière; c’est alors qu'omle regarde comme nymphe. Un dernier changement de peau, c'est ordinairement le sixième, le fait passer à l’état parfait; les onga- nes du vol sont alors aussi développés qu’ils doi- vent l'être , et l'msecte peut s’accoupler. Nous ne retréuvons plus ici cet étatide nymphe immobile, cette inévitable période: d’engourdissement, par laquelle passent les Coléoptères ; nous ne, VOYONS plus égalementun premier état bien distinct sous lequel la larve diffère: de l’imsecte parfait , au point que. l’ebservation seule a pu nous apprendre à quel insecte elle appartenait. Aucontraire, l’ac- croissement des Orthoptères est plas analogue à celui des animaux élevés : 1la-seulement conservé le-caractère qui le distingue dans la classe des in- sectes; c'est de n'avoir lieu qu'au moyen de plusieurs changemens de peau. Il se déclare ce- pendant, d’unemue à l'autre, quelques modifica- tions dans Ja forme extérieure ; c'est ainsi que le thorax, indiqué;d'abord par-an seul segment, ce- lui que l'on nomme ordinairement cerselet, ac- quierL peu à-peu un développement plus complet. Les deux autres segmens se distinguent de: ceux qui forment l'abdomen ; is prennent unplus grand volume , et dans da période qui précède le passage de l'état.de larve àd’état parfait, dans cette période qui répond. à l'étatide nymphe des autres insectes, ces segmens sont pourvus. de: fourreaux , qui ren- ferment les organes du vel. Sans attendre une nouvelle. mue, ces fourreaux, confondus d’abord sur le même segment, se: détachent , et l’onserait tenté de,croire-queJ’insecte; dans.ce dernier cas, vient de subir une. nouvelle mue. Il n’y a donc pas de différence bien nette-entre l’état de nym- phe et celui de,larve, et c’est par une simple ana- logie avec les autres ordres, que l'on désigne dans les Orthopières. ces époques de la vie qui chez eux sont bien moins distimctes. Leur, développe- ment, s'opère peu à peu, et.n’est point compara- ble au développementdes insectes à métamorphoses dites complètes. L'état de nymphe n’est bien re- connaissable que: vers la fin de sa durée ; il n’a pas jusque-là plus d'importance que les périodes qui l’ont précédé. On pourrait donc, à la rigueur, n’admettre que deux états chez les Orthoptères, d’Acridiphages, C’est. dans les pays chauds, en | l’état de larve et celui d’insecte parfait. 0 TR ORTH 455 ORTH a enaaerateeeeenermecr ennemi L'ordre des Orthoptères est undes moins nom- breux en espèces, et.il a été divisé de diverses manières. Duméril(zool. anal.) le partage en quatre familles : les Labidoures, les Blattes , les Anomi- des et les Grylloïdes. Elles correspondent aux grands genres de Linné. Thunberg , dans les mé- moires de l’Académie ‘des sciences de Saint-Pé- tersbourg, place ces insectes avec les Hémiptères , mais 1l en fait une division particulière, sous le nom de Mâcheliers (Waæillosa). Latreille , dans le Règne animal de Cuvier. divisait les Orthoptères en deux familles. Danses familles naturelles du Règne animal, il a converti ces familles en deux sections, en à ajouté une qui renferme le genre Criquet de Geolkroy, et il a divisé ces sections ainsi qu'il suit : Prembae ssemion. (Famille des Coureurs , Règne animal. ) Elytres et ailes horizontales ; pieds uniquement propresvà Ja course. Aucun individu ne possé dant d’organe musical ou stridulant. Familles : Forficulaires, Blattaires, Mantides et Spectres. Deuxième secrion. (Partie de la famille des sau- teurs. Règne anim.) Elytres et ailes en toit, excepté dans la pre- mière famille ; pieds postérieurs, dans tous, pro- pres à sauter, leurs.cuisses étant fort grandes. Les mâles produisant ane sorte de chant ou stridula- ton en frottant l’une contre l’autre les parties internes de leurs élytres; premier segment abdo- minal-n'offrant aucun organe aérien particulier ; anus de toutes les femelles pourvu d’un oviscapte ou tarière bivalve, saillante , en forme de sabre, d'épée, ou de longstylet. Ges Orthoptères enfon- cent leurs. œufs sans les envelopper. Familles : Grylloniens, Locustaires. Troisième secrion. (Partie de la famille des Sau- teurs. Règne animal.) Elytres et ailes toujours en toit; pieds posté- rieurs,.propres au! saut; tous les tarses de cinq articles. Les deux sexes produisant une stridula- tion au moyen d'ua frottement alternatif et ins- tantanément réliéré de leurs cuisses postérieures contre les élytres; élytres semblables dans les deux sexes; premier segment abdominal offrant , de chaque côté, dans le plus grand nombre, une sorte, de tambour distingué extérieurement par un operculémembraneux, circulaire ou lunulé ; tarière composéeide quatre pièces et faisant saillie. Famille : Acridiens, Enfin, le même auteur, dans son dernier ou- vrage : le Règne animal de Cuvier, nouv. édit., . revient à son: ancienne manière de voir, dans la première édition, c’est-à-dire que l’ordre des Or- thoptères est divisé de nouveau en deux grandes familles : les Coureurs et les Sauteurs. Les Coureurs RCursoria. ? Pieds semblables, uniquement propres à la course; étuis et ailes couchés longitudinalement sur le corps; femelles dépourvues de tarière cor- née. Ces Orthoptères forment trois genres : Forfi- cula, Blatta et Mantis. Les Sauteurs , Saltatoria. Cuisses de la paire. postérieure beaucoup plus grandes que celles des autres, ce qui lear donne la faculté de sauter. Miles produisant un bruit aigu ourune espèce de:stridulation ; ce sont des Or- thoptères sauteurs, et en quelque sorte musi- ciens, La plupart des femelles déposent leurs œufs dans la terre, Cette famille comprend les genres suivans : Gryllus, Gryllo-T'alpa, Fridactylus., Myrmecophila, Locusta,. Acridium , Pnemora , Proscopia , Tryxalis et Fetrir. M. Audinet-Serville , dans un travail ayant pour titre : Revue méthodique des insectés de l’ordre des Orthoptères , adopte la classification de La- treille; mais, afin de rendre cet ordre: plus facile à l'étude, il a cru y devoir établir une soixantaine de nouvelles coupes génériques. Voici, au reste, un résumé de ce travail. PREMIÈRE SECTION. Coureurs, Cursoria. Première famille. Forricuraimes , Forficularia. Genres. Pygidicrana, Spongiphoræ, Forficula, Forficesila, Diplatys, Pyragra, Psalis, Apa- chyus, Chelidoura. Deuxième famitle. Brarrames, Blattariæ. Genres. Blaberus, Panesthia, Kakerlac, Blatta, Pseudomops, Corydia, Phoraspis, Perñisphærus. Troisième famille. Mantes, Mantides. Genres. Æymenopus , Blepharis, Empusa, Har- paz, Oxypilus, Chæradodis, Epaphrodita, Acan- thops, Mantis, Thespis, Schizocephala. Quatrième famille. Srectres, Spectra. Genres. Phasma, Cladoxerus, Cyphocrana , Xerosoma, Prisopus, Phylliun, Bacteria, Ba- cillus. Deuxrème section. SAUTEURS, Saltatoria. Première famille. Grivconiens ; Grillides. Genres. OEcanthus. Deuxième famille. Lecusraimes, Locustarieæ. Genres. Gryllacris, Steirodon:, Phylloptera , Pseudo-phyllus, Pterochroza, Platyphyllum, Hexa- centrus , Scaphura, Copiphora, Conocephalus, Me- roncidius, Acanthodis, Locusté,' 4szrcætia ; Po- byancistrus, Mecopoda, Decticus, Anisoptera’, Pha- neropteræ, Xiphidion, ÆEæxocephala, Listroscelis , Hyperhomala, Saga, Bradyporus , Ephippigera, Phalangopsis. sk Troisième famille. Acripires, Æcridites. Genres. Pneumora, Proscopia, Truxalis, Me- sops, Opshomala, Aficera , Porthetis, Xiphicera, Tropinotus, Prybliophorus, Pæœkilocerus, Phyma- teus , Petasia, Romulea, Monachidium, Acridium, Calliptamus , Ommezxecha, Oxya, OEdipoda , Po- disma , Gomphocerus , Tetrix. MM. Audouin et Brullé, dans leur ouvrage sur l'Histoire naturelle des insectes , n’adoptent pas tous les genres qui ont été créés par M. Serville, dans sa Revue méthodique. De plus , ces auteurs divisent cet ordre en sept familles. Dans le tableau qui suit, nous désignons toutes ces familles avec leurs principaux caractères , et tous les genres } que chacune d'elles renferme. ORTH 456 ORTH terminé par une pince; tarses de trois articles.. . . . . . . . : . . . . Are famille. FoRFICULIENS. Genre. ÆForficula. à rayisseuses, c’est-à-dire en crochet armé d’épines. 2° famille. MANTIENs. Genres. Heteronytarsus. Eremiaphila. , Mantis. composés de plusieurs articles. . . . 3° famille. BLATTIENS. plus long : Genres. Blatta. que Pseudomops. les autres Polyphaya. segmens , Corydia. <: pattes Phoraspis. a antérres filiformes. . . . 4e famille. ACRI:IENS. S propres ou prismatiques . Genres. Z'ryæalis. Teratodes. E à la d Pamphugus. Monachidium. = marche; QE T'rybliophorus. Acridium. filets 8 articles; Dictyophorus. Phlocerus. de antennes Pneumoru. Ommezxecha. l'abdomen de à Tetriz. 2 articles longues , sétacées. 5° famille. GRYLLIENS. au plus; Genres. OEcanthus. Sphærium. tarses Phalangopsis. Platydactylus. Gryllo-T'alpa. sans Gryllus. Tridactylus. pince, de 4 articles, antennes sétacées. 6° famille, Locusriens. prothorax Genres. Prochilus. Xiphidion. Pterochroza. Locusta. Pseudophyllus. Decticus. * Acanthodis. Meconema. Platyphyllum. Acripezsa. Polyancistrus. Bradyporus. Mecopoda. Barbitistes. Phyllophora. Megalodon. Aspidonotus. Saya. Phaneroptera. Listroscelis. Scaphura. Gryllacris. Gymnocera. Schisodactylus. plus court que les autres segmens , tarses de cinq articles. . . . 7° famille. PHasmrens. Genres. Cyphocrana. Tropidonotus. Aplopus. Phyllium. Bacteria. Prisopus. Cladoxzerus. Xerosoma. Bacillus. Phasma, Pachymorpha. Perlamorphus. Eurycantha. Beaucoup de ces genres n’ont pasété traités dans notre Dictionnaire , car ils offrent peu d'intérêt ; nous n'avons décrit que les principaux, ceux qui servent de type aux familles, et auxquels se rat- tachent presque toujours les autres. (H. L.) ORTHOSE. (min.) Substance minérale dont on représente la composition par la formule KOS:O5 + A/O5S:305. L'analyse de la variété adulaire a donné à M. Ber- thier 0,642 de silice, 0,184 d’alumine, 0,169 de potasse et des traces de chaux. L’Orthose est fu sible au chalumeau en émail blanc et elle est inat- taquable par les acides. Elle cristallise en prisme oblique rhomboïdal, dont les angles sont de 120° et 60° environ, et dont la base est inclinée sur les pans de 112° et 68° à peu près; ils sont rarement simples, le plus souvent modifiés sur les angles solides ainsi que sur les arêtes et fréquemment dé- formés par l'élargissement de certaines faces par rapport aux autres. [ls sont quelquefois groupés de manière à présenter toutes sortes d’angles saillans et rentrans; enfin ils sont susceptibles de deux clivages, l’un suivant les bases, l’autre, suivant le plan qui passe par deux diagonales opposées, et qui font dès-lors un angle droit entre eux. L’Orthose forme aussi des masses et des frag- mens à texture laminaire , lamellaire , saccha- roïde, schistoïde, grenue et compacte, Sa pesan- teur spécifique est comprise entre 2,59 et 2,58. Elle raie le verre; elle offre tous les degrés de transparence, un éclat vitreux ou mat et quelque- fois moiré. Elle est limpide, blanche, rouge, verte, chatoyante ou aventurinée, c’est-à-dire parsemée de petites paillettes brillantes , de couleur d’or ou de cuivre rouge. - L'Orthose est extrêmement abondante dans la nature, du moins dans les terrains plutoniens. Les variétés cristallines se présentent rarement en grandes masses pures ; mais elles sont au contraire presque toujours mélangées avec d’autres matiè- res, et constituent l’un des élémens de nombreuses roches complexes. Les plus beaux cristaux d’Orthose nous vien- nent du Saint-Gothard, d’où l’on a tiré le nom d’adulaire qu’on donne aux variétés limpides. Les variétés chatoyantes (pierre de lune) et aventuri- nées (pierres du soleil) sont employées dans la bi- jouterie. L'Orthose, en éprouvant une certaine décom- position et en perdant sa potasse, donne naissance au kaolin, c’est-à-dire à l'argile à porcelaine. Les kaolins les plus estimés sont ceux de la Chine et du Japon ; au reste, on en exploite aussi dans plu- sieurs localités de l’Europe, notamment à Meissen et à Limoges. (A. R.) ORTHÔTOME, Orthotomus. (o1s.) Sous ce nom Horfield a décrit dans le tome XIIT des Transac- tions philosophiques de la société Linnéenne un oiseau que plusieurs ornithologistes et M. Lesson entre PL. 4338 2. Orthotome . 2.0rte. 3. Oryctérope. LE Guérin dr mo om ge ORTH 457 ORTH ee 2 Le entre autres ont cru être très voisin des Pomatho- riens , des Sitelles et des Souimangas et dont on a fait le type d’un genre nouveau auquel on a donné pour caractères : un bec grêle, allongé, presque droit, un peu déprimé et élargi à sa base, à bords mandibulaires lisses et droits, à arête vive entre les fosses nasales qui sont percées à la base, assez grandes et revêtues en dessus d’une membrane ; des ailes fort courtes et très-arrondies, les quatrième, cinquième et sixième rémiges étant les plus longues et égales entre elles; une queue médiocre étagée à rectrices moles et étroites : des tarses alongés , grêles; des doigts munis d'ongles courbes et assez forts, surtout celui du pouce. Ce genre qui naguère ne comptait encore qu’une espèce , en admet déjà trois, toutes originaires de l'Inde. La première, celle qui a servi de type, est TOrtaorome cmiccer , Orthotomus sepium, Horsf, Getoiseau auquel nous conservons la dénomination spécifique de Chiglet, que les Javanais lui donnent, est en entier d’un fauve olivâtre:; sa tête et les _ plumes qui revêtent les tarses sont de couleur fer- rugineuse ; les rémiges sont fauves ; la gorge et la poitrine sont noïrâtres ; le ventre est jaunâtre; sa taille ne dépasse pas quatre pouces. On ne connaît encore rien de ses mœurs. La deuxième espèce, que M. Lesson est porté à considérer comme pouvant faire un genre, pour lequel il propose la dénomination d'Édèle, est l'Orruorom À TÊTE rousse, Orthotomus rufa, il a tout le dessus de la tête d’un roux vif, le man- ieau d’un vert olivâtre, la queue à peu près de même couleur et tout le dessous à partir de la gorge d’un blanc grisâtre satiné ; sa longueur totale est de quatre pouces neuf lignes, les deux filets qui ornent la queue dépassent celle-ci de neuf à dix lignes. L'Orthotome à tête rousse par son mode parti. culier de nidification, est un oiseau des plus remar- quables. Son nid, que M. Lafresnaye a fait connaître (Mag. de Zool. , sixième année, pl. 55), et que nous figurons, ainsi que l'espèce dont il est question, à la pl. 455, est placé artistement entre deux grandes feuilles faufilées ensemble par leurs bords, avec des fils de coton ; il y est lui-même assujetti au moyen d’autres fils qui sortent de ces feuilles par de pe- tits trous, et forment à l'extrémité des espèces de nœuds ou de petites houppes qui y sont appliquées comme pour l'y retenir. Ge nid est composé d’une bourre souvent roussâtre et des plus molleites, et de fibres de graminées très-déliées. Les œufs, selon le colonel Sikes, sont au nombre de deux, d’une forme oblongue, de couleur rouge, et long de treize vingtièmes du pouce anglais. «Le nid que je pos- sède, dit M. Lafresnaye, est profond de deux pouces sur seize à dix-huit lignes de diamètre à l'ouverture. » Est-ce à cet oiseau, poursuit-il, qu’on doit appliquer la description de la Sylvia sutoria des auteurs ? je ne le pense pas, d’après la description trop succincte de Gmelin : Tota flava, minime, tres pollices longa; or cette description ne convient à notre espèce ni par le plumage ni par les propor- üons : ilest donc présumable que plusieurs pe- AVE s tites espèces indiennes (car le sy/via suloria est de l'Inde) ont ce genre si particulier de nidifica- tion. | » Je crois retrouver dans la forme étroite et profonde de ce nid, dans la manière même dont ilLest en quelque sorte faufilé aux deux feuilles qui l'entourent, les plus grands rapports avec les nids de quelques unes de nos petites espèces de nos fauvettes des roseaux ; étroit et profond comme lui et comme lui faufilé, non à des feuilles, mais à des joncs ou à des graminées entre lesquels ils sont placés et fixés au moyen de fils que l'oiseau a en- tortillés, autour de leurs tiges, qu’il à souvent même fendues pour les ÿ faire passer de part en part, avec la pointe de son bec, ». Ce grand rapport de nids, joint à un que je retrouve dans les formes des Orthotomes et de certaines rousseroles , tels que les tarses longs et déliés, les ailes très-courtes et très-arrondies, une queue étagée et un bec mince, délié et droit, me font penser qu’ils doivent être groupés près d’elles; si toutelois ils ne leur sont pas congénère, Si les feuilles entre lesquelles les nids sont placés appar- tenaient à des plantes ou à des arbustes de ma- rais, ce serait un fait de plus à l’appui de mes conjeclures ; mais les auteurs.n’en disent rien, » Le colonel Sikes a décrit sous le nom d'Ortho- tomus Bennettit (Sik. proceding, 1852, pag. go) une troisième espèce d'Orthotome, qui paraît dif- férer de la précédente par sa couleur brune olivâtre en dessus, et blanche en dessous, et par sa lon- gueur totale, qui est de cinq pouces et demi. Cette espèce, ajoute-t-il, diffère de celle dont on à fait le type du genre, par la brièveté de sa queue ; mais elle en à d’ailleurs tous les caractères pour être rangée dans la même section générique. Les sexes diffèrent peu entre eux sous le rapport des couleurs. Cet oiseau se nourrit principale-: ment de fourmis et a la même patrie que l'espèce précédente. (Z. G.) ORTHOTRIC, Orthotricum. (BOT. cryPT. ) Mousses. Genre créé par Hedwig, qui se rapproche beaucoup des Macromitrion, Ulota, Schlatheimia, genres dus à Bridel ou à Schwægrichen, et dont voici les caractères : capsule droite, lisse ou sillon- née longitudinalement ; péristome externe, formé de seize dents rapprochées par paires, larges et courtes, déjetées en dehors après l’émission des graines ; l’interne formé de huit ou seize cils alter. nant avec les dents, réfléchis en dedans et man- quant dans quelques espèces; coiffe campanulée, le plus souvent laciniée à sa base et hérissée exté- rieurement de poils droits et raides ; fleurs mâles disposées tantôt en têtes terminales, tantôt à l’ais- selle des feuilles. Les Orthotrics croissent sur les rochers et sur les troncs des arbres; leur tige est droite, rameuse, garnie de feuilles nombreuses, souvent courtes ct obtuses, imbriquées ou étalées. Le nombre des espèces, tant indigènes qu exo tiques ; s'élève jusqu’à près de soixante , et c’est avec les dernières, les exotiques, que l’on a formé les genres Schlathemia et Macromitrion dont nous 498° Livraison, 98 ee a ———— —— ORTI 458 ORTI allons indiquer la légère différence avec les vraies | Orthotrics. Dans le Schlathémia le péristome est interne, ses lanières sont plus larges dans les Or- thotrics, et presque soudées en une membrane plissée, dressée et'conique. Dans les Macromitrion la coïfle est grande , glabre et laciniée à sa base. Enfin dans le genre Ülota , rapproché également des Orthotrics, la coiffe est velue , divisée à sa base en quelques lobes profonds, les feuilles sont lon- gues et crispées. (FE EF) ORTIE, Urtica. (BoT. PHAN. et Acr. } Le sort des plantes qui portent ce nom , font partie de la Monoécie tétrandnie, et ont fourni le type de la famille naturelle et intéressante des Urticées , est bien différent selon les cantons où elles abondent. Je les ai vues maudites, arrachées , jetées en tas, ne Servant absolument à rien, tandis qu'ailleurs, elles sont cultivées, données aux vaches, qui s’en nourrissent avec plaisir; dans d’autres endroits , on fait avec l’écorce un fil dont on fabrique d’assez bonnes toiles. Gette diversité d'opinion et de con- duite semble être une contradiction , mais elle est facile à expliquer. L'homme industrieux sait pro- fiter de tout ; il tire parti des obstacles mêmes, et ce qui décourage l’homme privé d'instruction , pa- resseux ou routinier, devient entre ses mains un instrument qu’il fait concourir à ses opérations et dont il dispose à son gré, toujours avec succès et dans l'intérêt de la maison rurale. Puisqu’il n’est rien autour de nous qui ne puisse servir utilement, étudions, à son exemple, ce que la nature nous pré- sente à chaque pas, c’est le moyen de répondre à ses vues bienfaisantes et d'augmenter la masse de nos jouissances. Des très-nombreuses espèces dé ce genre (on en compte plus de cent trente ), quelques unes, et c’est le plus petit nombre, croissent en Europe ; les autres sont répandues dans les contrées équa- toriales de l’un et l’autre hémisphère. Toutes sont herbacées dans nos climats ; ailleurs elles se pla- cent au rang des arbrisseaux ; leurs tiges droites , simples ou rameuses, portent des feuilles, tantôt opposées , tantôt alternès, accompagnées de sti- pules servant à diviser le gènre en deux sections ; lés fleurs monoïques, plus rarement dioïques; on les voit disposées en faisceaux arrondis aux aisselles des feuilles où bien en grappes pendantes; elles n’ont rien d’éclatant. Les fleurs mâles naissent en grappe , sur un calice de quatre folioles arrondies, concaves , renfermant quatre-étamines, rarement cinq, dont les filets, courbés durant l'anthèse, sont terminés par des anthères à deux loges : à leur base on remarque ordinairement le rudiment glanduleux du pistil. Les fleurs femelles forment de petits capitules et sont composées d'un calice à deux valves profondes, d’un ovaire supère cou- ronné par un style court et un stigmate velu: Le fruit est une graine entourée par le calice persis- tant, membraneux, ou ayant l'apparence d’une baie dont l'embryon est droit, Personne n’ignore que le simple contact avec les tiges et les feuilles fraîches des Orties cause une impression désagréable ét même une déman- | geaison brülante et douloureuse. Autour de la pi- qûre se manifeste une sorte de tuméfaction plan- che qui disparaît bientôt et fait place à une tache rouge. Celle piqûre est déterminée par des poils extrêmement fins; aigus, qui reposent sur une vésicule oblongue remplie d’un suc âcre, causti- que, transparent, incolore , vésicant , et injectant cette liqueur sous la peau. Dans nos climats elle n'a point l'énergie qu'elle acquiert sous les zones intertropicales. Ilexiste dans le Bengale une très- . jolie espèce, l'Urtica crenulata de Roxburg, dont les poils très-courts et très-faibles sont éminemment vénéneux ; les douleurs insupportables qu'ils cau- sent , sont peu de chose en:comparaison des désor- dres qu’ils portent dans toute la constitution phy- sique ; ils sont tels qu'ils donneraient la mort si l'é- ternument fréquent , le flax aqueux des narines , la contraction des-mâchoires et la prostration de tou- tes les forces se prolongeaient plus de vingt-quatre à trente heures. L'emploi de l’eau fraîche rend les souffrances plus atroces. Elles s’affaiblissent pro- gressivement, mais elles ne disparaissent entière- ment qu’au neuvième et même au quinzième jour. À Java, l’Urticw stimulans, sur les montagnes de l’île de Timor et sur celles des Moluques, une espèce .arborescente, l'Urtica bacciféra, nommée par les indigènes , tantôt: Daoun satan (feuille dia- bolique) tantôt Cossir (plante mortelle), sont re- doutées et évitées avec le plus grandi soin. Sous le point de vue médical , on se:sert de l'Ur- tica urens, prise.en décoction, à-dès doses modé- rées, soit pour rappeler:la sécrétion du lait dans les seins dont l'activité vitale a été déplacée: par une maladie grave, soit pour combattre la diathèse:, et pour produire une.dérivationieflicace dans l’hydro- thorax etl'hydrocéphale. Dès la plus haute’anti- quité nous voyons faire usage des tiges fraiches de cette espèce d'Ortie comme moyen certain de-ra- nimer : la sensibilité diminuée: ou’éteinte du tissu de la peau , d'auginenter la puissance des muselés et de rendre plus facile le jeu des articulations, Dans ces différens: cas; l’urtication esttropnégligée des médecins modernes. Je plains ceux quirecou- rent à elle pour réveiller les désirs: vénériens lan= guissans : ils brisentiavec-rage le: vaseide la vie: Quant aux: propriétés économiques des Orties , elles offrent aux bestiauxune nourriture verte d’au- tant plus précieuse;qu’elle est extrêmement pré: coce et qu'elle augmente la masse et la qualité‘du lait chez les: femelles qui: nourrissent ou qui sont destinées à fournir àla consommation cette liqueur bienfaisante. La crême:est plus abondante-et le beurre d’un beau jaune: doré. On leur donne; de- puis les premiers. jours du printemps jusqu’au mi- lieu:de; l'été, les feuilles et les jeunes pousses après les:avoir:laissées sa faner à l'air; où bien*strati- fiées avec du foin ow.de la’ paille , dans le-rapport d’un quart au plus et d'un sixième au moins : on prévient ainsi l'action de leur piqûre sur la bou- che. Passé cette dernière époque , l’Ortie est dure, d’une saveur amère, d’une odeur très-forte | et ne peut plus servir que coupée en automne pour /li- tière , laquelle. fournit un excellent fumier. Les aim ORTT 459) ORTI tiges de cette plante ; étant. brûlées,: produisent une quantité {rès-notable. de potasse: Les semen- ces plaisent à la volaille, surtout aux Dindonneaux ; l'huile qu'onen retire est bonne ; mais ces avanta- ges pâlissent quand on considère la belle filasse qu’on en,obtient. On le saït depuis des siècles , elle rivalise de bonté, de finesse; de qualités avec la filasse dulin, du chanvre ; et est supérieure aux autres plantes textiles: La France, l'Angleterre, la Suède, la Chine, le Japon et.le Canadaise dispu- tent l'honneur du!premier emploi de cette filasse, Les faits que chaque pays apporte à l'appui-de:ses prétentions prouvent! l'importance. de: la: décou- verte, que j'estime remonter à des) âges fort récu- lés', puisque je la vois:connue des vicux Égyptiens; par des Celtes- et les peuples du-nord de Eéurope etimême dans quelques cantons-de l'Asie sépten- trionale. C’estiau Mans, département de:la Sarthe, disent, certains auteurs , que l’on fabriqua-pour la . première fois, en France, de la-toile d'Ortie ; et la date qu'ils fixent remonte à l’année 1766 ; mal- heureusement pour. eux, , Olivier: de Serres ; un des.oracles. de notre agriculture, parlait déjà de cette toile comme. nationalement essayée:plus de cent cinquante ans auparavant. Voici ses propres expressions :.« L’Ortie rend une exquise-miatière , ».dont sent faictes des bellesiet desliées toiles; mais »il y en a si peu, qu’on-n'en peut faire autre estat, »ique-pour/la-curiosité. » ( Théât, d’agr:, iv: V, chap. 16.) Quand on veut écrire l’histoire ‘des plantes, on devrait au moins avoir la probité: de: faire, d’utiles recherches et ne pas s’en ténir à quel- ques:traditions et aux misérables écrits: des com- pilateurs. Les nouvelles ‘expériences:-tentées: au! Mans ; et à la même époque à Angers, quoique ré- pétées en-grand, en 1771, à Colombe, près:de: Vienne, département de l'Isère, par netreril- lustre Rozier , en 1780; aux environs de:Paris; par -le ‘frère du naturaliste! Valmont de Bomare; , eten,17881par Victor: Y vard ; quoique toutes:cow-" _ ropnées par.le plusbrillantsuecès ; sont demeurées: comme de,simples essais pour l'instruction à venir. En 1809, Bartolini. de Sienne: a fait -conriaître! aux, Toscans.les'avantages que leur procurerait le’, filiassez joli et d’une assez grande force ded’Urtica niuea et.de,l Urticaidioicas. En 1825; le jardinier! Milloix, de Montpellier, a répété les mêmes essais” surila première.de ces.deux espèces nouvellemient{ acclimatée surletsol.francais, : - Inserivons.ici.les procédés à suivre; ils profite. ront peut-être à d’autres, L'Ortie doit être cüeillier en.aoûL , souvent même en septembre, selon que: la,saison.est plus .ou moins sèche ou humide; le: degré de maturation parfaite semanifeste 1°par les, feuilles. qui se tiennent. alors habituellement pen-- chéesou vont se flétrissant, 2° parla-couleur.jaunä- tre ou rouge, obscur quercontractent les tiges, «et.3°, par les graines qui se détachent aisément, de leur: enveloppe: Pour la récolte , on se/munit degants et d’unefaucille-bien: afutée ; on coupe les tigés le) plus près possible du collet, et l’on fait attention de ne pas les arracher. On les met à sécher, et'on se réserve de les faire rouir.en.été, On les traite comme celles du chanvre, seulément on né les laisse sous l’eau que six ou sept jours ; la fibre cor- ticale se détacherait d'elle-même si la macération sewprolongeait ‘davantage: En sortant de l’eau les faisceaux d'Orties ; on les fait sécher ; et ayant de lés passer sous la broie ; oh les: jette au ‘four dont onanetiré le pain! Les procédés ultérieurs con- sistént dans la préparation de‘lx filasse ; pour la- quelle on'sesert des mêmes instrumens que pour le chanvre. La toile que Fonien fait est de la niême couleur.et de la: même consistance que celles du chanvre; on peut;:enbroyant la filasse ét en la triturant bien,:ayoir ur duvet très-fin propre: à remplacer le coton etàconvertir en papier, ainsi que lessaya Leorier de l'Isle, en 1786, à Langlée, près de Montargis: | Nommons maintenant les espèces indigènes ou cultivées ;:en! les rangeant'dans les deux ‘catégo- ries indiquées par la position de leurs feuilles. * Orties à feuilles alternes. — Injustement re- gardée commie plante pärasite, l'ORTIE BLANCHE , U. nivea ,. originaire de la Chine’et de lInde,'se cultive dans-quelques jardins x'cause de la beauté de:son port; de la grandeur de ses féuilles non pi- quantés ; d’un vert {oncéen dessus, d’un blanc'de neige en dessous; qui; lorsqu'elles sont abitées par le vent, produisent un ‘effet très-pittoresque: dJ’ai vu cultiver cette plante en Italie sur les terres les plus:sètheset devenirun-élénrent de fortune pour lescantonéles moins favorisés: Quand'on lui donne uneiterre légère’et fraîche elle fournit un bon pâ- turage vert; elle ‘offre à lart culinaire ses jeunes poussés ; que l’on prépare comme les épinards et avecsafilasseoh fait de belles et bonnes toiles. J'en ai porté des chemises ,:et je n’aieu qu’àrme louer? dé’ léur-souplesseret'de-leur-dürée.- On'la ‘cultive: dans quelquesjardins de mos-départemens méri- dionaux:: Onrdevrait accorder Ia rême faveur dans ! nos dépaärtemehs/septentrionaux à FOrTir's01Ss0N- NEUSE , VU, caudensis, qui est spontanée au Ca4) näda ;"elle fornierun-gro$ buisson arrondi , garni de beäucoupde tiges et de rameaux} d'un-mètre de ! haut ; et depuis août jusqu'en octobre, chargé de fleurs disposées en/panicule! Cetteespèce est égar lement nénipiquante: * Ortiesva feuttles opposées. En‘tête de’ cette: section est l'Orrirtcnéegrougnièche:, qué l'on ap+ pelle aussi Ortiebrälaite et petite Orties Uurèns , que l'on voitieroftrer-aussitôt où l’homme fixe son” habitation; que ce!soit dans!la ‘plaine où sur‘le! montélevé. Ellerest ' très-commune dans toûte: l’Europe; ellé pénètre. aursein-destcours et des 'jar- dinsoùélle fait le désespoir des horticulteurs. La plüs-belle ‘espèce rindigèné; l'OrRtis proique où grande Ortie; Ÿ.'didicæ (figurée däns'notre Atlas; planche: 433; figure:2 }'1végète avec force ; sans” cultüre ; sans engrais," sur les ‘sols couverts! de pierres ; maisayant du fond. Ses racines vivaces ‘et articulées tracentheauvoup; ses tiges ; hautes d'un mètre} peivent étre coupées deux fois dans Ves- pace destrois semaines!,- tant: leur végétation est? puissante. Ses feuilles Sont du goût'de tous les’ bes-! tiaux qui vont les chercher sous les haies, parmi! ] + 2 ORTO les décombres, le long des chemins. L’homme mange ses jeunes pousses accommodées dela même manière que les épinards : c’est un mets assez agréable. L’ORTIE A FEUILLES DE CHANVRE , U. can- nabina, qu'on a laissé perdre dans l’Europe sep- tentrionale, et dans nos départemens situés au-delà du 48° degré de latitude, où elle abondait comme aujourd'hui en Sibérie , produit des tiges d’un mètre et demi de haut, dont la fibre corticale ser- vait à faire des filets de pêche , des cordages et des toiles, comme celle de l’espèce précédente. Il se- rait facile de l’introduire de nouveau dans nos cli- wats, ce serait une richesse de plus. Le nom d’Ortie se donne vulgairement à des plantes différentes de genres et de famille et n'ayant avec les véritables Orties aucun rapport direct. En voici quelques unes. OnïIE BLANCHE. Dans quelques localités, on désigne sous ce nom une Labiée , le Lamier blanc, Lamium album. Une Campanulacée , la Gantelée, Campanula trachelium, est appelée ORTIE BLEUE, Deux Epiaires , le Stachys annua et le S. sylvatica portent le nom vulgaire de OrTiE p5s CrapauDs. Dans les Antilles, l’'ORTIE GRIMPANTE est une plante de la famille des Euphorbiacées, le Tragia volubilis. Dans nos campagnes, quatre plantes ont recu le nom de OrTiE MorTE, les Galeopsis tetrahit, et G. galeopdolon , la Mereurialis annuu, le: La- mium vulgare et le Stachys palustris. Sous le nom de OrTIE PUANTE, on veut encore parler du Stachys sylvatica, et sous celui de OnriE ROUGE, du Lamium purpureum et du Galeopsis versicolor , etc. , etc. 1 (T. ». B.) ORTIE DE MER. (zoopx. AcAL. ) C’est le nom vulgaire que l’on donne, sur les côtes de la Médi- terranée, à des Médusaires et surtout à des Acti- nies qu'on ne touche pas impunément , parce que la plupart causent à la peau une inflammation douloureuse que l’on compare à la piqûre des Orties. (Guér.) ORTOLAN. (ors.) Nom d’une espèce de Bruant, l'Emberriza hortulana, Linn. , fort estimé des gourmands et dont on fait un commerce assez considérable dans quelques parties du midi de la France. Il en a été déjà parlé à l’article Bruanr, mais trop brièvement pour que de nouveaux dé- tails ne soient pas nécessaires ici. L'Oriolan paraît confiné dans les contrées mé- ridionales de l'Europe, où on le trouve en tout temps. Néanmoins , les individus de l'espèce n’y sont pas sédentaires toute l’année : il se trouve parmi eux des voyageurs qui, au printemps, quit- tent ces belles contrées pour se répandre dans celles qui sont intermédiaires entre le Nord et le Midi. Cependant, ils ne s’arrêtent.pas indifférem- ment dans toutes pour y propager leur espèce : on dit même qu'ils ne restent qu’en Allemagne ; dans nos départemens méridionaux, en Lorraine et en Bourgogne et en fort peu d’autres cantons de la France, Dans les pays de vignobles, ils placent ordinairement leurs nids sur les ceps : ils les com- posent assez négligemment d'herbes sèches et d’un peu de crin, La femelle y pond , deux fois par an, 460 ORVE quatre ou cinq œufs grisâtres : en Lorraine ils font leur nid à terre , et le plus souvent dans les champs de blé. C’est presque toujours vers le mois de mai, à peu près dans le temps où les cailles reviennent parmi nous, que les Ortolans arrivent du midi dans l’intérieur de la France ; ils en repartent en sep- tembre, pour le pays d’où ils étaient venus. Dans le temps de ce double passage annuel, qui n’est qu’instantané pour nos départemens intermédiai- res, on en prend un grand nombre, quoiqu’ils ne s'arrêtent que le temps nécessaire pour prendre leur nourriture. On les prend à l’abreuvoir ou avec le filet d’alouette ; il suffit, pour les attirer, d’at- tacher un des leurs par la patte, et de répandre quelques grains de millet dans l'intervalle des fi- lets. Ce n’est qu’à leur passage d'automne , que les Ortolans sont chargés de graisse et bien plus re-° cherchés des chasseurs. Au contraire, à leur ar- rivée au printemps ils sont fort maigres, à cause du voyage prolongé qu’ils ont fait et parce qu'ils sont alors en amour ; c’est alors que les oiseleurs les en- graissent dans des lieux obscurs, éclairés seule- ment dans un point par une lanterne autour de laquelle on a répandu beaucoup d'avoine et de millet. Ces oiseaux mangent continuellement , ne prennent aucun exercice et ne tardent pas à ac- quérir l’embonpoint nécessaire. L’Ortolan ordinaire , que nous avons représenté dans notre Atlas, pl: 57, fig.° , est de la grosseur de notre Linotte des vignes ; il est long de six pouces trois lignes, de l'extrémité du bec à celle de la queue. Le sommet de sa tête ainsi que le haut du derrière de son cou , sont d’un olivâtre cendré; son dos et ses plumes scapulaires sont un mélange de roux brun et de noirâtre ; son crou- pion , de même que les couvertures du dessus de sa queue, sont d’un brun marron. Les grandes couvertures de ses ailes sont brunes, bordées de gris en dehors et terminées de même ; les moyen- nes sont d'un brun noirâtre terminées de fauve, et les petites, brunes en entier. Toutes les pennes des ailes sont de cette même couleur, avec cette différence , que les grandes sont bordées en de- hors de gris cendré, et les moyennes de roussà- tre ; celles de la queue, au nombre de douze, sont également brunes, mais d’un brun plus foncé, bordées extérieurement de roussâtre ; la plus exté- rieure de chaque côté, l’est en dehors de blanc sale, I] a le tour des yeux et la gorge d’un jaune de paille. Cette dernière partie est bordée, de cha- que côté, par une ligne longitudinale d’un gris cendré ; la poitrine et tout le reste du dessous du corps sont d’un jaune aurore , qui se dégrade in- sensiblement en une nuance plus claire à mesure qu’elle approche des couvertures du dessous de la queue ; celles du dessous des ailes sont d’un beau jaune soufré. On connaît plusieurs autres espèces de Bruans Ortolans , mais ils sont tous étrangers à l’Europe. (Guér.) ORVET. (repr.) Nom vulgaire d’une espèce du genre AnGuis. oyez ce mot. mn ORYCG ORYC EE ORYCTÈRE, Orycterus. ( mam. ) Le nom d'Oryctères, déjà employé par M. Duméril ( Zoo- logie analytique), pour signifier une famille de l’ordre des Hexapodes hyménoptères, fort voisin de celui d'Oryctériens que M. Desmarest appliquait à la famille des Tatous, a été employé par M. F. Cuvier comme s'appliquant à un genre de l’ordre des Rongeurs, et que ce naturaliste caractérise dans son ouvrage sur le système dentaire. Le Mus maritimus et le Mus capensis, animal considéré comme identique avec la petite taupe du Cap de Buflon, rentrent tous deux dans le genre Oryc- tère, On doit remarquer toutefois que chacun de ces animaux avait été considéré par Illiger comme formant le type d’un genre distinct : le Mus ca- pensis forme son genre Georychus, dans lequel prend également place le Aus talpinus de Pallas, etle Mus marilimus compose le genre Batkyergus. Comme il existe entre ces deux sortes d'animaux des différences réelles, nous suivrons la marche adoptée par Illiger : c’est d’ailleurs celle que M. F. Cuvier a lui-même préférée, dans un petit Mémoire inséré dans les Annales des sciences naturelles, et qui n'a paru qu'après l’article Baraverque de ce Dictionnaire. On doit aussi distinguer comme groupe assez voisin des Georychues, mais dont les molaires, quoiqu’en même nombre, sont de nature un peu différente, les Spalax, animaux dont on connaît plusieurs espèces également de l’ancien monde , et qui ont, de même que les précédens, les molaires pourvues de racines. Tous sont des Rongeurs de taille ordinairement assez petite, et dont l'espèce la plus grande est le Mus sumatra- nus de Raflles. Leurs ongles, surtout ceux des membres antérieurs, sont fort développés et très- propres à fouir ; leur queue est nulle outrès-courte, et leurs yeux fort petits et quelquefois cachés sous la peau. Ces animaux creusent à la manière des ‘taupes et sortent peu de leurs galeries. Ils parais- sent représentés en Amérique par les rats à bourse Ascomys et Saccomys, à côté desquels se placent tous ces petits Rongeurs dont on a fait les genres Octodon ou Dendrobius, Ctenomys, Pæœphagomys ou Psammoryctes, dont nous croyons devoir par- ler aussi dans cet article. Tous ceux de ces ani- maux qui ont huit molaires à chaque mâchoire, ont d’ailleurs été réunis par M. de Blainville sous le nom d’Oryctomys, bien préférable à celui d’O- ryctère puisqu'il ne rappelle pas comme celui-ciun groupe d’insecte , ou bien une famille de mammi- fères édentés, comme cela a lieu pour Orycté- riens dérivé d'Oryctère. Nous le laisserons à chaque sous-genre du groupe des Oryctomys et aux Spalax, ainsi qu'aux Georichus par lesquels nous commencerons, les noms qu’on leur a donnés. Les Géoryques sont, comme on le pense bien, d’une tribu diflérente de celle des Oryctomys et plus voisins des Bathyergues. Genre SpaLax , Spalaz. Il en sera question avec plus de détails à l’ar- ticle Spaiax; les espèces qu’on y comprend sont toutes de l’ancien monde, et se distinguent par de ce genre, qui comprend aussi le Mus sumatra- nus de Raflles , dont G. Cuvier à fait le Spalux Sa- vanus et M. Temminckle Nyctoleptes Deccan. Voyez le mot Sparax. Genre G£ornyque, Georychus. leurs dents molaires, au nombre de six à chaque mâchoire , et dont l’émail forme des replis et non un simple bourrelet. Le Mus Tiphus, le Mus As- palaz ou Zokor, sont deux des principales espèces Établi par Illiger , il renferme des Rongeurs à douze dents molaires sans replis, à doigts munis d'ongles peu développés , les trois moyens étant à peu près égaux. L'espèce type est le Mus capensis de Pallas , qui vitau cap de Bonne-Espérance; elle est de la taille d’un Loir et se creuse des galeries souterraines. Il faut sans doute rapporter au même genre ( Georvch. splendens ) animal d’Abyssinie que M. Ruppel nomme PBathyergus splendens , et que, dans notre article MamwrèrEe , nous avons signalé comme doué, jusqu'à un certain point, de reflets métalliques. [l est un peu plus gros que l’Arvicola. amphibius ; son poil, assez long et fort doux au toucher , est brun plombé à sa base et fauve doré à sa pointe ; la tête et le ventre sont bruns; les dents incisives supérieures sont marquées sur leur milieu d’un sillon peu évident ; la queue est comme chez les Campagnols ordinaires. Genre BaruyerGte , Bathyergus. Ils ont quatre dents molaires pourvues de ra- cines de chaque côté des deux mâchoires ; leur queue est petite et plate. M. F. Cuvier en signale quatre espèces dans son travail inséré dans les Annales des sciences naturelles ; toutes les quatre sont du Cap. BATHYERGUE MARITIME , B. maritimus. C’est la grande Taupe du Cap de Buffon, le Aus ma- ritinius de Gmelin; ses incisives supérieures sont marquées d’un sillon profond; ses pieds sont courts et puissans , tous garnis de cinq doigts , dont les externes des pieds antérieurs sont les plus grands ; la queue est courte et déprimée ; les poils du corps sont mous et luisans ; le corps est légèrement brun en dessus et gris en dessous. Cette espèce préfère les collines sablonneuses ; elle creuse surtout dans la terre humide et dans les endroits où croît le Cunonia capensis, dont les ra- cines paraissent être son principal aliment. BATHYERGUE HOTTENTOT , Bath. holtentottus. C’est un animal décrit par MM. Lesson et Gar- not. M. Brandt l’a depuis fait connaître sous le nom de B. Cœæcutiens, Lichtenstein , et M. Smith sous celui de B. Ludwigii. Il est démontré de taille plus petite que le précédent, a le pelage d’une teinte uniforme de brun gris, passant au cendré en des- sous , et sa queue, bordée de poils distiques, est fort peu sensible. La longueur totale de ce Ba- th yergue est de quatre pouces et demi. Cnle trouve dans différens endroits du Gap; et, comme l'espèce | précédente , il vit quelquefois dans les jardins. Barayercue De Burron, Bath. Buffonit. M.F.Cu- | vier fait remarquer que la petite taupé du Cap oRYG, de S Enfbo. qu’on ayait HUE au, M us capen- SUR type du genre Georychus en est distincte. Chez cette espèce, la première molaire, est la plus petite, et celles q qui viennent après vont, en augmentant de grandeur , de sorte que, c'est la dernière qui est la plus grande ; les, incisives, sont lisses et sans sillon. Une quatrième Eire de ce genre, est signalée, par M. F. Cuvier, d’après un squelette du cabinet d'Anatomie comparée de Paris. On n’en connaît pas la peau , et les caractères de son système dentaire et de son ostéologie n’ont pas encore été décrits. Nous passons Hainteant à l'énoncé rapide des principaux caractères que nous présentent les Rongeurs américains à huit dents molaires, que M. de Blainville, dans son cours de Mammalôgie, fait en 1834 à É Sorbonne, réunissait aux pau thyergus , sous le nom d'Oryctomys. M. Eydoux et moi avons parlé de cette observation dans la Zoologie du voyage de la Favorite ; nous ferons remarquer que les Bathyergues, à cause de leurs dents à racines, ne peuvent rester dans le même genre que les Oryctomys américains. Genre SaccoPnonus ou Ascouvs, Établi sous le premier nom par Kuhl, et par Lichtenstein sous le second, ila pour type T animal décrit par Shaw, sous la dénomination de Mus bursarius. Les pieds antérieurs des Ascomys ont cinq doigts comme Jes postérieurs , et, sont armés d'ongles | puissans inégaux : il a une queue, sembla- ble à celle des Campagnols, Ce genre renferme trois espèces , dont june est, très-connue sous le nom de Mus bursarius, On la, trouve aux États-Unis et au Canada ; sa couleur est, roussâtre et ses dents incisives présentent antérieur, rement deux sillons, l’un médian très; -marqué, l’autre moins évident et placé : au bord interne ; les deuxième et troisième molaires sont ovalaires tran- sverses, SACCOPHORE MEXICAIN, Asçomys mexicanus, Lichr, tenstein et Brandt. Ses denis incisives supérieures présentent un seul sillon submédian, et, ses deuxième et troisième molaires sont ovalaires., transverses, Cet animal a un pied de longueur. or. tale; on l’a trouvé au Mexique ; sa couleur. est. bee ou bien d’un roux marron :; NOUS, AVONS ob-, servé le crâne de la var été rousse. S\CcOPHORUS DE DoucLas, Succophor: us Dougla- sit. C’est le Geomys Douglasii de Richardson, (Fauna béreali-americana, p. 200, pl. XVIII B,,et Bott); l'Oryctomys ( Sucéophorus) Botte, Blainv., in, Eyd. et Gervais, Zool. de la Favorite, p. 23, pl. 8,, f."4. On le trouve en Colombie et en Californie. pu Sa couleur est roussâtre, plus claire à la gorge et, sous les abajoues ; ses cuisses et ses, Jambes sont, fauves comme le Corps, et ses quatre, extrémités, d’un blanc sale, Il se distingue aussi bien que les, deux espèces. précédentes par les particularités de, son système dentaire, et fournit une, nouvel 6 preuve que les caractères empruntés des variations de là forme des dents sont plutôt spéciliques que génériques, Ses incisives supérieures n’ont point ORYG Fr TE (verticaux, peut-être cependant pourrait- on. admettre, que. le sillon du bord interne est re- présenté par une très-légère impression. Le:sillom médian n'existe pas, et.les deuxième et troisième molaires de la mâchoire supérieure sont en forme: de cœur,de carte à jouer,au lieu d’être régulière- ment, ovalaires ;, l'extrémité aiguë de cette sorte de cœur est du côté externe; la première molaire: est, didyme, et la quatrième estirrégulièrement ar- rondie ; les molaires inférieures diffèrent très-peu des supérieures. La longueur totale du Saccophore de Douglas. est.de bat. pouces ; sa queue en, parti- culier mesure, deux pouces. Genre Dipcosroue , Diplostoma. Ce groupe, établi par M: Rafinesque, est mal connu , ainsi que la plupart de ceux qu’on doit à ce naturaliste ; peut-être ne diffère-t-il pas des Sac- comys de M. F; Cuvier, ou bien des Saccophorus ou Ascomys ; il'a, comme ces derniers, de fortes abajoues ; mais il paraît que ses doigts sont au nombre de quatre seulement aux pieds de deér- rière et à ceux de devant. Genre Saccomys, Saccomys. Les abajoues . sont un et les ongles sont, fouisseurs, mais à peu près égaux; le pouce anté- rieur est presque nul et les dei AS ec ont été décrites d’après un jeune sujet. IL y a en tout seize molaires : la première a une large échancrure an- guleuse au côté interne, et au milieu de cette échancrure on voit une portion circulaire qui tient par l'émail. L'animal type du genre est des. États-Unis, sa taille ne dépasse pas celle d’une souris; il a des abajoues extérieures et. vit de fleurs. Les abajoucs de celui qu’a étudié M. F. Cu- vier, l’auteur du genre , étaient remplies de fleurs de SC ce qui lui a valu le nom de Sacco- mys. anthop hilus. Genre Porpaacouys, Pœphagomys. Ils n’ont point, de grandes, abajoues; les ongles, sont fouisseurs ; les, doigls, au nombre de. cinq. à ; | chaque pied, comme chez tous ceux qui suivent, sont garnis de ‘poils raides, dirigés en avant; enfin, les molaires sont toutes didymes et à peu près. en... forme de 8. On ne connaît qu'une espèce dans ce, genre, . c’est le Penh ater,, F, Cuvier, Ann. SC. pat. Zool., t. 1,, P- 321,. pl. 13 (2°.série),, dont nous.avons aussi donné Ja, figure et.la description . dans le Voyage, de la Favorite, p. 17, plr17:. 06e. animal est du Chili, M. Poeppig l'a depuis , publié sous le nom de Psammoryctes noctivagans.(.Wies- | mans, archiv,) ; sa taille est celle d’un, Campag gnoL. ordinaire, Genre Créxomys, Ctenomys.. Il a été, établi par M. de Blainville pour une es- . pèce du Brésil, chez laquelle les dents sont virguli-, formes et assez analogues, sauflenombre,.à RATE des Georychus; les pieds, etc., sont comme chez les Pœæphagomys. Crémonys ou Brésiz, Cf, .brasiliensis,,Blainvs, Bull. de la soc. philom., 1826, p. 62, pli Ilale;; pelage doux, fin, court, d'un gris.ardoisé à la: ORYC 465 ORYC._ $ase, et d’un brun-roûssâtre lisant dans tout le reste de son étendue;'se fondant en déssous en blanc roussâtre ; les poils de la queue sont d’un brun noirâtre, Taille du rat d’eau. M. Alc. d’Or- bigny.a rapporté de l'Amérique méridionale des débris fossiles que nous rapportons à ce groupe; et qui. peut-être ne diffèrent pas de l'espèce dont il est ici question, Crénomys DE MaGerLante, (t. magellanicus, Bennett, Trans. zool. soc, Lond. IT, p. 84, pl 17. Gris fauve nuancé de brun, il est plus pâle en dessous , et ses pieds et sa quéue sont blanchâtres. M: King, auquel on en doit la découverte, remarque qu'ilest très-timide , qu’il recherche les endroits où il y à de l'herbe. Les Patagons le mangent; il habite dans des terriers qu’il creuse, et; si l’on €n-juge d’après le nombre des terriers, il doit être fort commun. M: Lichtenstein admet un at- tre Giénomys sous le nom de Ct. T'orquatus. Genre Ocronon, Octodon. C’ést le genre Dendrobius de Meyen, établi peu de temps avant par M. Bennett sous le nom que tous adoptons; la queue des Octodons est plus longue ét garnie de poils plus longs à sa pointe ; sés molaires, irrégülièrément triangulaires à l’une des mäâchoires, sont à peu près en forme de 8 à l’autre. M: Bennett nomme l’espècé type Ocronon cu- Mirenr, ét M. Meyen, qui la considère comme le Sciürus deu de Molina, l'appelle Dendrobius degu. Genre Agrocome:, 4brocoma. M.. Waterhouse nous a:dit qu'il avait établi sous ce-nom un,genre, non encore publié, et auquel il rapporte une tête osseuse de la collection du Muséum, rapportée de la montagne de Coquimbo par. M:Gaudichaud, Cest pour nous un animal fort: voisin.des Oryctomys qui précèdent, et qui semble.les lier par les Octodons aux Callomys ou Chinchilla,, etaux. Caviens à molaires lamelleuses. Nous avions donné, dans la Zoologie du: voyage précité, une. figure. de. la tête, rapportée par M..Gaudichaud..Elle est remarquable par le dé- yeloppement des caisses auditives, ce qui a aussi liew chez les Chinchilla, chez certames Gerboi- ses. et. chez beaucoup d’autres rongeurs. Ses molaires. sont.au nombre de quatre à la mâchoire supérieure ; les trois premières sont didymes'et à peu-près de la-même forme que la lettre H; la quatrième.est à! trois divisions et représente assez bien larlettre M: Nous n'avons pas vu la mâchoire inférieure. M; Waterhouse nous communique que le reste de l’organisation de lÆbrocoma confirmée l'opinion que nous nous étions faite de’cet animal. Ce naturaliste connaît deux ou trois espèces "de cette nouvelle coupe , et doit en publier prochaine- ment des descriptions et des figures. (Grnv.) ORYCTÉROPE, Orycteropus. (wanw.) Le Mam- milère voisin-des Tatous et des Fourmiliers, que ‘les auteurs dusiécle dernier nommaient Cochon de terre, commeon l'appelle encore aujourd’hui au cap de Bonne-Espérance, et dont Pallas a parlé sous le nom de Myrmecophaga capensis ; est devenu pour M: E. Geoffroy-St-Hilaire le type d’un genre par- | ticulier pour lequel ce naturälisie proposa en 179E la dénômimätion d'Oryctérope. C'est ün quadru- pède d’üné physionomie assez disgracieuse; sa taille est aussi considérable que celle d’une grande Lôuütré; il est de même, bas sur jambes : son corps, mésuré du bout dû museau à l’origine de la queue, a trois pieds ét démi, et celle-ci un pied neuf pouces ; $a hättéür né dépassé pas un pied ou treizé pouces. Ce Mammifère est garni de poils courts, peu serrés et dont la couleur est généra- lément d’un gris roussâtre ; Sa queue est presque blanche, et ses membres sont noirâtres. Nous ävons vu qu'on l'avait d’abord placé dans le même? genre que les vrais Fourmiliers où //yr- mécophaga ; mais, à la cüirasse près, il se rappro- che davantäge des Tatous ; sa langue est extensible comme celle des Fourmiliers et de beaucoup d’autres espèces qui se nourrissent des mêmes in- sectes ; ses oreilles sont longues et pointues ; sa quèué assez longue et traînante ; il a quatre doigts antérieurement et cinq en arrière , les uns et les aütres armés d’onglés plats et propres à fouir. Presque tous les auteurs qui ont parlé de ce genre , ont remarqué que les mâchoires pourvues de dénts de formes particulières, fournissaient l'un des meilléurs caractères qu'on peut lui assi- gner ; ils lui donnent six molaires à chaque mä- choire, mais M. F. Cuvier a fait remarquer qu'il én avait réellement sept à la supérieure. En effet, il existe, de plus qu’on ne l'avait dit, une très-pe- tité dent placéc én avant et assez loin des autres, ais peu visible et à péine sortie de la gencive, Aü résté, la séconde dent est elle-même très-pe- tite, ét c’est séulemént la troisième qui commence à servir à la mastication ; sa coupe représente un ovale très-allongé ; la quatrième et la septième sont dé même longueur, mais beaucoup plus lär- ges que celle-ci, et les deux autres, les plus gran- dés dé toutes, présentent un large sillon sur cha- cuné de leurs faces latérales et semblent résulter de! déüx portions de cylindre réunies. Les trois premières dents de la mâchoire inférieure sont asséz semblables à la seconde, à la troisième et à | là quatrième d’en haut; mais elles sont plus pe- tités : au contraire, les trois dernières molaires in- férieures sont un peu plus grandes que les supé- rieurés auxquelles elles correspondent. L'Orycteropus capensis, représenté dans notre Atlas pl. 455, fig. 5, est un animal fouisseur et noctarne qui se creuse les terriérs qui lui servent dé démeure; sa nourriture ordinaire consiste en fourmis, ce qui donne à sa chair un goût très- prononcé d'acide formique. «La terre, dit Kolbe, sért dé demeure à cet animal; il s’y creuse une grotte, ouvrage qu'il fart avec beaucoup de vivacité et de promptitude , et s’il a seulement la tête et les pieds de devant dans la 'térre, il sy cram- ponne si bien, que l'homme le plus robuste ne saurait l'en arracher. Lorsqu'il a faim, 1l va cher- chér une fourinilière. Dès qu'il a fait cette bonne trouvaille , il regarde tout autour de lui pour voir si tout est tranquille et s’il n’y a point de danger. Ilnemange jamais sans avoir pris celte précaution; ORYC 464 ORYC x alors il se couche en plaçant son grouin tout près de la fourmilière, il tire la langue tant qu'il eut : les fourmis montent dessus en foule et dès qu'elle en est bien couverte, il la retire et les gobe toutes: ce jeu recommence plusieurs fois et jusqu’à ce qu'il soit rassasié. Afin de lui procurer plus aisément cette nourriture, la nature, toute sage, a fait en sorte que la partie supérieure de cette langue qui doit recevoir les fourmis, est toujours couverte et comme enduite d’une matière visqueuse et gluante, qui empêche ces faib'es ani- maux de s’en retourner lorsqu'une fois leurs jam- bes y sont empêtrées : c’est là sa manière de man- ger. Il a la chair de fort bon goût et très-saine, les Européens et les Hottentots vont souvent à la chasse de ces animaux. Rien n’est plus facile que de les tuer. Il ne faut que leur donner un petit coup de bâton sur la tête, » Levaillant dit que les Kaminougois nomment Goup les cochons de terre; ces animaux passent, dit-il, parmi les Hottentots et les colons, pour un manger délicieux auquel rien ne peut être comparé; ils m'en avaient apporté un et me tenaient le même langage. Je voulus en goûter quand on l’eut tué; mais je lui trouvai un fumet si musqué , un goût de fourmi si détestable qu'il me fallut rejeter le morceau que j'avais à la bouche : un autre voya- geur, De Grandpré, parle aussi de l'Oryctérope comme d'un animal très-commun au Cap et fort bon à manger. On trouve en Europe des débris fossiles fort voi- sins des animaux de ce genre, et parmi eux nous de- vons signaler ceux que M. Lartet a découverts dans Je département du Gers et qui se rapportent à un animal d’une taille beaucoup plus grande que l’'O- ryctérope ; peut-être celte espèce ne diffère-t-elle pas d’après M. de Blainville, de celle que G. Cuvier re- garde commeun Pangolin, et dont il possédait seule- ment quelques débris. ILest certain qu’elle a des dents molaires, caractère que ne présente pas le Pango- lin ; M. Lartet l'appelle Macrotherium. (GEerv.) ORYCTES, Oryctes. (1ns.) Genre de l’ordre des Coléoptères, section des Pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides, divi- sion des Aylophiles, établi par Latreïlle aux dé- pens du grand genre Scarabæus de Linné, et ayant pour caractères : labre entièrement caché sous le chaperon ; mâchoires coriaces, à un seul lobe ; côté extérieur des mandibules sans crénelu- res ni dents ; massue des antennes plicatile, com- osée de feuillets allongés ; corps ovoide, convexe ; côtés du corselet dilatés et peu arrondis. Ge genre se distingue des Scarabées, avec lesquels il a de grands rapports, par les mâchoires, qui dans ces derniers, sont entièrement cornées ou écailleuses , plus ou moins dentées ; les mandibules des Sca- rabées sont dentées au côté extérieur, ce qui n’a pas lieu chez les Oryctès. Les Phileures en diffè- rent, parce que leurs mâchoires sont cornées et deniées ; ils ont les mandibules conformées comme celles des Oryctès ; mais leur corps est déprimé. Enfin les genres Iexodon, Rutèle, Chasmadie, Macraspis, Pélidnote, Crysophore et Oplognate, sont bien séparés des Oryctès et des Scarabées. par leur labre qui est saillant et très-apparent , et par d’autres caractères tirés des mâchoires et des antennes. Le corps des Oryctès est en général deux fois plus long que large, cylindrique, velu en dessous et de couleur rougeûtre ; la tête est de forme triangulaire, insérée dans une échancrure, sinueuse du corselet et beaucoup plus petite que lui: les antennes sont de la longueur de la tête, coudées à la massue, insérées en avant des ÿeux et séparées d’eux par un prolongement corné ; ceux-ci sont placés tout-à-fait à la base de la tête, touchent au corselet et sont divisés en deux parties par cette lame ou prolongement corné de la tête dont nous avons parlé. Les mâles ont toujours une corne recourbée vers le dos et placée sur le mi- lieu de la tête; les femelles n’ont qu’un tubercule pour remplacer cette corne ; le corselet est aussi large à sa base que les élytres , arrondi sur les cô- tés, diminuant de largeur vers la tête, et sinué à son insertion avec le tronc ; il est tronquéet creusé en devant, et présente, dans les mâles surtout, deux élévations ou tubercules dirigés en avant, qui sont quelquefois assez longs et en forme de cornes. L’écusson est assez grand, triangulaire, mais à angles arrondis; les élytres sont longues, plus ou moins lisses , arrondies postérieurement et laissant la partie anale à découvert; les pattes sont fortes, de grandeur moyenne; les antérieures ont le plus souvent trois dents au côté externe des jambes ; les tarses ont leur dernier article le plus grand de tous ; ces tarses sont terminés par deux crochets recourbés entre lesquels on voit une pièce en forme de poil raide et divisé en deux à son extrémité. Les larves de ces Insectes vivent comme celles des Scarabées , auxquelles elles res- semblent entièrement, dans les matières végétales en décomposition ; celle de lespèce commune à Paris (le Vasicornis) vit dans la terre de chêne à demi pourrie, et dans les couches des jardins ou ce terreau est employé. Cette larve est d’un jaune sale, mêlé de gris, avec la tête d’un rouge vif parsemé de petits points. On voit que ce n’est qu'après quatre ou cinq ans qu’elle parvient à prendre tout son accroissement et qu'elle passe à l’état de nym- phe; avant de se changer , elle se construit une coque ovale, allongée et très-lisse intérieurement; cette nymphe est de la même couleur que la larve: elle présente toutes les parties de l’insecte parfait et demeure couchée sur le dos, quand elle s’est métamorphosée. L’Oryctès, devenu Insecte parfait, reste environ un muis dans sa coque pour laisser le temps à son corps de se raffermir. Ces Insectes s’accouplent en juin et juillet; aussitôt après, la femelle cherche les lieux où il y a du tan; elle s’y enferme et y dépose ses œufs qui sont oblongs, d'un jaune clair et de la grosseur d’un grain de chenevis.iCe genre est peu nombreux en espèces; elles sont propres à tous les climats de la terre ; celle qui se trouve dans les environs de Paris et dans toute l’Europe, est L'orvcrks NasIcORNE, Oryctes nasicornis , Latr., Scarabœus nasicornis, Linn. Bosc, Ins. IT, VI, PL. 494 z. Oryctes. 2.3.0smies. ÆE Guérin dr pe DORE le pag —. emo em cemmmee ORYS 465 ORYS CES NE GR VI. Nous avons représenté cette espèce dans no- tre Atlas , pl. 454. La fig. 1 offre un mâle à l’état parfait; 1 a, la femelle; 1 b, une nymphe; ic, une larve prête à se métamorphoser ; 1 d, de jeu- nes larves , et 1 e, des œufs. L’insecte parfait est long de quinze lignes, d’un brun marron luisant avec la pointe du chaperon tronquée ; une corne conique , arquée en arrière, plus ou moins longue suivant le sexe, est placée sur la tête ; le devant du corselet est coupé, avec trois dents ou tubercules à la partie élevée ou postérieure ; ies élytres sont lisses avec une sirie près de la suture et des lignes de très-petits points enfoncts. Cet insecteest très- commun aux environs de Paris, surtout dans les serres du Jardin des Plantes. (H L.) ORYCTOGNOSIE.. ( xx. ) Nom que certains savans donnent à la partie de la minéralogie qui traite de la description des espèces. (A. R.) ORYCTOGRAPHIE, ( céor. } On donna ce nom à l’étude des fossiles , lorsque la connaissance des restes organisés sur lesquels on écrivait peu philo- sophiquement ne méritait pas encore d’être consi- dérée comme une science. Ce mot est tombé en désuétude; cependant nous croyons qu'il serait bon d'appeler Oryctographie la réunion de l'Orogra- phie et de la Géognosie, À la vérité, plusieurs au- teurs regardent les mots Géologie et Géognosie comme synonymes ; d’autres ne comprennent dans la géognosie que la partie tout-à-fait positive de la géologie; mais il nous semble convenable d'entendre uniquement par géognosie les parties descriptives de la pétralogie et de la palæontologie réunies , ou la description des terrains. Or, comme ily a quatre manières d'envisager la géologie ( car on peut étudier la terre dans des buts descriptif, spéculatif, industriel et comparatif, ce qui consti- tue alors la géographie, la géogénie, la géotechnie et la science que nous nommons géo-synontono- mie), il-est évident que la géographie comprendra Paérographic , l'hydrographie et l’'Oryctographie. Puisque nous sommes sur ce sujet, nous pen- sons qu'il n’est pas besoin de faire voir que les -expressions de géographie physique, de géogra- phie politique, etc., sont très-vicieuses , et qu’il est à regretter que divers savans recommandables emploient encore un pareil langage. (A. R.) ORY CTOLOGIE. ( céoz. ) Autrefois on nom- mait ainsi la science qui traitait des minéraux, des roches et des fossiles. Cette définition fait voir que -lacception que nous donnons au mot oryctogra- phie n’est pas sans un véritable fondement. (A. R.) ORYGOMA. ( sor. crypr. ) Nom donné par Necker à la cavité ou fossette qui se voit à la sur- face des feuilles de certains Marchantia , et qui est “due à la rupture de l’épiderme. Dans cette fossette existent les corps reproducteurs. M. Mirbel est le -seul auteur qui ait adopté ce mot. (F.F.) - ORYSSE , Oryssus. (ins. ) Genre de l’ordre des Hyménopières , section des Térébrans , famille des Porte-scies , tribu des Urocérates, établi par La- - treille, sous le nom d’Orussus ( opaaw, je creuse), dans un mémoire Ju à l’Institut, en l’an 1v, et auquel Fabricius a donné le nom d’Oryssus ( Suppl. Ent. T. VE Syst., pag. 209 et 210 ). Ce genre a pour carac- tères : antennes insérées près de la bouche, de dix à one articles ; mandibules sans dents ; palpes maxillaires longs et de cinq articles; extrémité postérieure de l'abdomen presque arrondie , et fai- blement prolonge, et dont la tarière est capillaire et roulée en spirale dans l’intérieur de l'abdomen. Quoique ce genre ait la plus grande analogie avec les Sirex de Fabricius, ou les Urocères de Geof- froy , il s’en distingue cependant au premier coup d'œil par sa tarière qui est cachée, tandis qu’elle est saillante chez ces derniers. Scopoli est le pre- mier qui fit mention de l'espèce qui.,a servi de type à ce genre et qu'il place parmi les Sphex. Fa- bricius en plaçait une espèce ( O. coronatus ) dans son genre Sirex. Christ décrivit et figura, sous le nom de Îeuthredo degener , une espèce qui paraît avoir beaucoup de rapports avec l’Orysse couron- né, ou du moins dans les Xyphidries ; il appliqua la synonymie de Scopoli à un Pompile que La- treille croit être le Coccineus. Le corps des Orysses est cylindrique ; la tête est verticale, un peu plus large que le corselet , comprimée en devant; les yeux sont latéraux, assez grands, ovales et en- tiers ; les trois petits yeux lisses sont égaux, écar- tés , el forment un triangle équilatéral sur le som- met de la tête ; les antennes sont filiformes, un peu courbées, vibratiles, un peu plus courtes que le corselet, et composées de onze articles dans les mâles et de dix dans les femelles ; la lèvre supérieure est apparente , coriace, pe- tite, plane , arrondie et ciliée en devant ; les man- dibules sont cornées , saillantes, courtes , épaisses et terminées par une pointe sans dentelures ; les mâchoires sont coriaces , en demi-tu yau comprimé, un peu bombé au milieu du côté extérieur et se terminant par une pièce membraneuse, large, ar- rondie, un peu velue , et qui recouvre, dans le repos, l'extrémité de la lèvre inférieure ; le palpe est large, inséré sur le dos de la mâchoire , pres- que sétacé , pendant et composé de cinq articles ; la lèvre inférieure est petite, membraneuse, re- couverte , près de sa rainure, d’une pièce coriace, transverse , en forme d’anneau, et se lermine en un demi-cercle n’ayant point d’échancrure appa- rente ; les palpes sont insérés immédiatement au dessous de la petite pièce coriace ou de la petite gaine qui enveloppe extérieurement cette lèvre ; ils sont trois fois plus courts que les maxillaires et composés de trois articles ; le corselet a la figure d’un ovoide tronqué ; les ailes sont couchées hori- zontalement , et s'étendent jusqu’à l'extrémité pos- térieure du corps ; les supérieures ont cette portion marginale et calleuse nommée point par durine, et stigmate par d’autres, très-grand, ovale ; elles n’ont qu'une cellule radiale ou marginale, qui est grande et incomplète ; les cellules cubitales sont au nombre de deux ; la premièrerecçoit seule une nervure récur- rente; l'abdomen est une fois plus long que le cor- selet, cylindrique , un peu rétréci , arrondi posté- rieurement , et composé de huit à neuf anneaux plus larges que longs ; les pattes sont de grandeur moyenne ; les tarses sont longs, minces et cylin- 459° Livraison. 59 OSCA driques ; tous ceux des mâles ont cinq articles ; mais dans les femelles les deux antérieurs n’en ont que trois, et celui de la base se prolonge en pointe au dessus du second. On trouve les Orysses au printemps et dans les bois ; ils courent avec ra- pidité sur le tronc des vieux arbres exposés au so- leil, et s'arrêtent un peu lorsqu'ils sont menacés. Le sapin , le hêtre et le chêne sont les arbres qu’ils semblent préférer. On ne connaît pas leurs méta- morphos3s ; mais il est probable que leurs larves vivent dans le bois. Ge genre est très-peu nombreux en espèces. ORYSSE COURONNE, O. coronatus , Latr., Fabr., Jur., Goq., Illust., Iconogr., Ins., déc. 1, tab. 5, fig. 7, a b le mâle, ibid, fig. 7, c la femelle; Oryssus vespertilio, Klug ; Sphox abictina, Scop.; Sirex vespertilio, Panz. De couleur noire; deux lignes blanches sur le devant de la tête; abdomen fauve, avec la base et l’extrémité inférieure noi- res. Gette espèce a été trouvée par Latreille à Brives ( Corrèze ), sur de vieux charmes; elle se trouve aussi en Autriche. L'Onvsse uNIGOLORE , O. unicolor, Latr., Encyel. Noir, avec la tête, l'abdomen et le corselet sans taches. Cette espèce a été prise par Latreille au bois de Boulogne. (H. L.) OS. ( Anar. } On désigne sous le nom d’Os les arties solides da corps humain qui en forment la charpente osseuse ou le SQUELETTE. Voy. ce der- nier mot. (A. D:) OS DE SEICHE. Voy. Sercur. OSGABRION, Chiton (wozr.). Ge genre, qui a été établ' par Linné, a été depuis adopté par tous les zoologistes. Mais il s’en faut beaucoup qu'il y ait le même accord sur la place qni doit lui être assignée dans la série animale, les uns le considé- rant comme un mollusque voisin des Patelles et des Phyllidies; ce qui est l'opinion émise d’a- bori par Adanson, puis adoptée ensuite par La- marck et Guvier ; les autres, à l’instar de Linné, le placent parmi leurs vers testacés multivalves. Cette divergence d'opinions se conçoit facilement, dès qu'on a jeté un coup d'œil sur l’organisation et les caractères mixtes de ces êtres remarquables, et l’on ne tarde pas à se ranger à l'opinion de M.de Blainville qui les considère comme un degré d’or- anisation particulier, formant une classe distincte entre les Malacozoaires et les Entomozonires. On concoit que le seul moyen de décider cette intéressante question est d'étudier, en mêine temps que les caractères extérieurs , l'organisation de ces animaux; c’est ce qu'a fait M. de Blainvilleret c’est ce que nous allons faire d'après lui, c’est-à- dire en lui empruntant presque texturllement tous les détails qui suivent, et dont l'intérêt et Vimpor- tance feront aisément excuser la longueur, Le corps d’un Oscabrion est; en général, plus ow moins ovalé; arrondi presque également aux extrémités, mais quelquefois subeylindrique , de manière à ressembler ; dans le premier cas à une Phyllidie , ét dans le second à une larve de quel- que gros Coléoptère; convexe en dessus et plus ou-moins plane dessous; il présente du côté du 466 OSCA | dos une sorte de bouclier ou de manteau qui dé- borde de toutes parts ; la face inférieure plane est occupée dans toute sa longueur , et dans une plus ou moins grande partie de sa largeur, par un dis- que musculaire assez épais, ordinairement ridé en travers , et qui ressemble assez bien au disque lo- comoteur des mollusques Gastéropodes. Le bou- clier dorsal est constamment solidifié dans sa par- tie moyenne , et dans toute sa longueur , par une série longitudinale de huit pièces calcaires, ou valves, souvent fort épaisses , souvent imbriquées d'avant en arrière, mais quelquefois, quoique ra rement, se touchant à peine, et dont le mode d’ac- croissement paraît être semblable à ce qui a lieu dans les coquilles des véritables Mollusques. Ge système particulier de coquilles est saisi plus ou moins largement par les bords avancés du reste du bouclier, qui est complétement charna , muscu- laire , et dont la surface du limbe, rarement lisse, est le plus souvent recouverte d'espèces d’écailles ou de poils calcaires et même de soies ou de poils plus longs et de filets flexibles. Dans un certain nombre d'espèces, ontre cette série de valves et ces poils calcaires, il ya de chaque côté, et rangés bien symétriquement par paires, d'assez gros fais- ceaux de soies profondément implantées dans la peau, et même dans sa couche musculaire ou ‘contractile. La tête des Oscabrions n’est pas distincte, et par conséquent il n’y a aucune trace d'appareils des sens, ni yeux, ni tentacules. Au dessous de l'extrémité antérieure on aperçoit seulement une sorte de. bourrelet labial, tout-à-fait au niveau du pied, en forme de fer à cheval, fort plat en des- sous, etau milieu, à peu près, duquel est percé l'orifice antérieur du canal intestinal. Son: orifice postérieur, beaucoup plus. petit et beaucoup plus caché, est_également médian et: inférieur, situé au bord postérieur dû pied, au dessous-du rebord du manteau où du bouclier. Il est à l'extrémité d'ua petit tube dont l’orifice est transverseet plissé. De tout:ce qui paraît à l’extérieur,, il ne nous reste plus à noter que les branchies qui:sont com- posées de petites pyramides. triangalaires, com- primées , placées entre le rebord: du manteau etle pied, et formant ainsi en-arrière une sorte de fer à cheval Gont les branches. s’avancent plus où 1noins du côté de la bouche , et:la terminaison de l'apparcil'générateur , qui se fait par deux. paires d’orifices latéraux situés de chaque côté de la par- tie postérieure du sillon du manteau, l’un entre la ‘racine des deux dernières branchies, et l’autre à deux ou trois branchies en avant. Ces orifices sont bordés de petites lèvres comme squameuses. L'organisation des Oscabrions est aussi-particu- lière que leur formeextérieure. ro L'enveloppe cutanée est peu ou ‘point distincte dutissu musculaire sous-jacent, du moins dans sa partie principale ; on y distingue très-bien une par- tie épidermique, subcornée, rarement lisse:, et beaucoup plus souvent hérissée ‘de petites tubé- rosités calcaires en forme d’écailles ou de tuber- { cules plus ou moins pointus, Les écailles sont dis- OSCA 467 OSCA posées en quintonce et d’une manière bien régu- lière comme celles d’un serpent; les tubercules épineux ne sont jamais dans ce cas. Enfin il existe : en outre des poils plutôt cornés que calcaires; mais nous avons déjà indiqué leur disposition en par- lant de la forme générale extérieure des animaux qui nous occupent, Nous avons également déjà fait remarquer qu’il n’y a aucun organe spécial de sensation, pas même de cirrhes tentaculaires, ni sur les bords du man- teau, ni même à l'orifice buceal. L'appareil de la locomotion, qui est encore composé de fibres contractiles dirigées dans tous lessens , et qui se confondent avec la peau, offre une particularité remarquable dans la manière dont celles du dos se sont fasciculées pour le mou- vement des valves de la coquille. On trouve d’a- bord que toute l'enveloppe dermo-muscuiaire forme une espèce de fourreau ou d’étui, dans le- quel-est contenue la masse pelotonnée des viscè- res, sans quil y ait presque d'autre adhérence que celle produite par les vaisseaux qui du collier se rendent au canal intestinal, ainsi que par la terminaison de celui-ci et celle de l'appareil de la génération. Toute la face interne de cette gaine, beaucoup plus épaisse sous l'abdomen, où elle con- stitue le pied, qu’au dos, est tapissée inférieure- ment par yne couche de fibres soyeuses , transver- sales, et qui, vers les parties latérales du corps, serapprochent en faisceaux dont la terminaison se fait à chaque articulation. Outre cela le dos offre des faisceaux musculaires distincts quoique peu épais, et qui se distinguent en longitudinaux et enobliques. Les longitudinaux sont tout-à-fait mé- dians; les obliques vont de la pointe ou du som- met d’une valve à la base antérieure de la précé- dente. Outre cela, il y a des faisceaux de muscles qui s’attachent aux lames d’insertion des valves, en même temps que la plus grande partie de la face interne de la valve donne attache à des ban- des musculaires transverses , auxquelles les fais- ceaux longitudinaux et obliques s’attachent plutôt qu'à la coquille elle-même. La bouche, dont nous avons indiqué la position tout-à-fait inférieure et au milieu d’une lèvre plis- sée:et comme radiée, conduit, au moyen d’un pe- tit tube vertical et ensuite recourbé à angle droit, dans une cavité buccale assez considérable. Gette cavité est partagée en deux parties, comme dans beaucoup de moilusques , l’une supérieure et l’au- tre inférieure. La première , de beaucoup la plus grande et la plus longue , est formée par une mem- brane transparente assez mince, qui paraît devoir être susceptible d’une assez grande dilatation la- térale. On voit, en effet , à la partie supérieure, deux espèces de plis en fer à cheval très-serré, qui doivent faciliter cette dilatation. À la partie tout- à-fait supérieure de cette cavité, se voit, de chaque côté, un petit organe dentelé vers ses bords ; c’est évidemment la glande salivaire; en enlevant la pa- roi supérieure de la membrane buccale, on trouve la cavité elle-même dans laquelle on apercoit un petit bouton antérieur en forme de V, dans lequel est le ruban lingual de couleur noire, puis uné espèce de lèvre ou demi-canal à la paroi supé- rieure de là cavité, et qui communique avec le canal inte: tnal ou æsophage. De chaque côté de celte partis se voit un corps comme bulbeux qui est formé par la face interne de la lame membra- neuse de l1 masse buccale, dont nous allons par- ler, et qui y forme une sorte de repli. Dans la dis- position générale des viscères, celte partie passe au dessous de la masse buccale, et entre elle et l’œsophage est un grand nombre de petits fais- ceaux musculaires qui s’attachent à la partie supé- rieure de la peau; enfin, après un demi-canal, cette partie de la cavité buccale communique avec l'œsophage. Dans l'autre partie de la bouche, se continuant sous la masse buccale , est une longue gaîne droite , presque carrée en arrière, qui n’est autre chose que le ruban Jlingual: Ce ruban qu'on voit dans la première partie de la bouche à son plan inférieur , est large et composé de deux ran- gées de dents squameuses, sur un fond garni d’un grand nombre d’autres beaucoup plus petites ; | il se prolonge plus ou moins en arrière sous le ca- ral intestinal entre lui et les lobes antérieurs du foie. Toute cette cavité buccale est au milieu d’une masse musculaire beaucoup plus forte et bien plus compliquée que dans aucun animal que j'ai dissé- qué (le lecteur ne doit pas perdre de vue que c’est M. de Blainville qui parle) ; aussi est-elle fort dif- ficile à décrire. Les faisceaux de même usage et de même direction sont pour ainsi”dire décomposés en petits cordons sub-cylindriques, ce qui rend la complication encore plus grande, Les muscles peuvent cependant toujours être partagés en su- périeurs, inférieurs et antérieurs ;ils proviennent pour la plupart d’une sorte de lune sub-cartilagi- neuse , pliée sur elle-même et formant de chaque côté comme une espèce de mächoire. Les muscles supérieurs constituent une masse conique qui, du milieu de la seconde valve et de l'espace intermé- diaire à cette valve et à la premitre, plonge pres- que perpendiculairement, un peu d'avant en ar- rivre, en s’allachant à toute la partie supérieure du pharynx, entre les deux masses latérales. Les mus- cles latéraux sont au nombre de trois : un anté- rieur qui, des côtés de la masse buccale, se porte obliquement vers le bord antérieur du man- teau; un moyen beaucoup plus court en arrière du précédent, et des côtés de la gaîne du corps vers la seconde articulation ; enfin un postérieur ne formant qu'un seul pelit faiscau , et qui, de la pointe postérieure, se porte aussi sur les côtés de la gaine. Eufin, il y a encore un petit faisceau unique, tout-à-fait antérienr, et qui, d’un côté de l'extrémité antérieure du manteau, se porte au côté opposé de la masse buccale. rio Ces muscles inférieurs ont leur direction princi- pale d’avant en arrière, c’est-à-dire qu'insérés à la gaîne du manteau, au dessous du second anneau, ils se portent vers l'extrémité postérieure de la masse linguale, qu'ils doivent porter fortement en avant. Il ÿ en à en outre quelques uns dont le point mm À OSCA fixe est à peu près le même, mais qui vont au con- traire à l'extrémité antérieure de la masse buccale. Outre ces muscles extrinsèques , les plaques buccales en ont encore d’intrinsèques qui, en dessus comme en dessous, se portent d’une partie de ces plaques à l’autre ; ils forment un très-grand nombre de cordons ou de faisceaux. L’œsophage est court et renflé au point de son insertion dans l'estomac tout-\-fait droit. Celui-ci, immédiatement appliqué contre l’œsophage, dont il est séparé par un étranglement, est placé tout- à-fait en avant dans la cavité viscérale. Il est sim- ple, membraneux , à peu près globuleux; sa paroi interne est plissée longitudinalement. Il est comme enveloppé par une partie des lobes du foie. Cet organe est assez considérable, et ce qu’il offre de plus remarquable, c’est qu’il suit le canal intestinal dans presque toutesa longueur, et surtout qu'il est formé par un grand nombre de petits cœ- cums jaunes à peu près de lamême longueur; ceux-ci s'ouvrent successivement dans un grand canal qui a commencé vers la pointe postérieure, et qui s’est accru peu à peu à mesure qu'il s’est avancé vers l'estomac ; lorsqu'il est près de s'ouvrir dans cet organe par un orifice très-considérable , il reçoit l’embranchement du lobe antérieur du foie. L’intestin proprement dit, qui vient de l'extrémité de l'estomac dans la direction duquel il est à peu de chose près, est extrêmement grêle, et fort al- longé , et fait un très-grand nombre de circonvo- lutions dans la substance même du foie; après quoi, il passe au dessous du cœur et se termine à l'anus, dont nous avons déjà signalé la position dans la ligne médiane au dessus du rebord du manteau entre lui et le pied. Nous avons déjà eu l’occasion, en décrivant les parties extérieures , de parler de la disposition de l'appareil respiratoire. Ajoutons seulement ici que chacune des pyramides qui le composent est for- mée de petites lamelles qui tombent à angle droit entre deux bords longitudinaux vasculaires. L'appareil circulatoire est composé, comme de coutume, de veines, d’artères et d’un organe d’im- pulsion on d’un cœur, Les veines ne se voient bien que dans deux gros troncs qui suivent la partie inférieure du rebord du manteau, creusées dans le derme lui-même sans parois distinctes, et qui servent probable- ment à la fois de veines caves et de veines pulmo- naires, c'est-à-dire qu'eiles recoivent successive- ment le sang qui revient des parties et celui qui arrive des pyramides branchiales. Cela est certain pour celles-ci, et l’on voit même, outre la ramifi- cation branchiale principale, celles qui reviennent de chaque lamelle. Elles grossissent donc à mesure qu’elles s’approchent de l'extrémité postérienre du corps, qu'elles suivent dans la circonférence, et elles s'ouvrent à la pointe de l'oreillette. Le cœur, beaucoup plus grand proportionnelle- ment que dans les mollusques, est parfaitement symétrique et placé tout-à-fait à la partie posté- ricure du dos de l’animal. IL ne m'a pas paru d’abord, dit M. de Blainville, 468 OSCA conteuu dans un véritable péricarde, mais seule- ment situé au dessus d’une espèce de diaphragme, qui sépare l’extrémité postérieure du corps en deux parties, l’une inférieure pour l’extrémité anale des viscères de la digestion et de la génération; mais ensuite j'ai vu distinctement un péricarde formé par une membrane fort mince qui s'attache en arrière des organes de la génération. Les oreillettes bien paires, bien symétriques, sont fort grandes et triangulaires , la base étant contre le cœur et le sommet extérieur et antérieur au point de jonction de la veine cave, Leurs parois sont fort minces et transparentes. L’orifice de communication avec le système veineux ne pré- sente rien de digne de remarque; mais la commu: nication avec le ventricule se fait par deux petits orifices ovales, situés l’un en avant et l’autre en ar- rière , vers la pointe du ventricule, et bordés par deux lèvres charuues, faisant l'office de valvules. C’est du moins, ajoute M. de Blainville, ce que j'ai vu d'une manière bien évidente sur l’Osca- brion aiguillonné des mers de l’Archipel américain. Dans une autre plus grande espèce je n’ai cepen- dant vu qu’un orifice auriculo-ventriculaire. Le ventricule situé tout-à-fait dans la ligne médiane, occupant la longueur des trois valves postérieures est très-grand, allongé et rigoureuse- ment fusiforme , c’est à-dire renflé au milieu et aminci aux deux extrémités. Ses parois sont assez épaisses et présentent à l’intérieur un très-grand nombre de colonnes charnues dirigées dans beau- coup de sens obliques, et surtout suivant la lon- gueur. La pointe postérieure est obtuse et donne naissance à une petite aurte pour les parties pos< térieures du corps. De l'extrémité antérieure au contraire j'en ai aisément distingué une bien plus grosse qui suit la ligne moyenne du dos. Sa dis- tribution aux diflérens viscères ne m'est pas exactement connue, dit M. de Blainville; mais il m'a semblé, par ce que j'ai vu, qu’elle n’effrait rien de bien remarquable. Celles qui vont aux viscères y parviennent presque wrticalement dans un très- mince mésentère dorsal. Il m'a été facile de suivre une artère dans tout le bord du manteau, qui pro- vient très-probablement de laorte postérieure. Elle est dans le tissu charnu même, et elle fournit à chaque branchie à mesure qu’elle passe devant elle une artère branchiale qui s’y distribue à la manière ordinaire. Ce gros tronc artériel est d’un calibre sensiblement plus petit que celui de la veine. Les parois des artères libres sont aussi minces que celles des veines, ce qui ren l’étude de la distribution du système vasculaire en général fort difficile. L'appareil générateur se compose d’un ovaire considérable un peu flexueux, qui occupe toute la ligne dorsale, depuis l'extrémité antérieure du corps , jusqu’à la postérieure. Il est formé d’une partie l'ngitudinale ou centrale, beaucoup plus épaisse au milieu et amincie aux deux extrémités, de chaque côté de laquelle sont une foule de petits cœcums, ou mieux, d'espèces de pelits arbuscules, qui vont se loger dans leur développement, dans 2 ——— 2 — .OSCA 469 — OSCA les interstices musculaires jusqu'à la ligne de jonction du manteau avec les branchies. Leur cou- leur est d’un blanc grisâtre. L’ovaire lui-même est évidemment divisé en lobules aplatis, palmés d'une manière fort irrégulière, et la membrane est excessivement mince. Outre cet ovaire, on trouve (continue le savant auquel nous empruntons ces détails) , à la partie postérieure, et presque confondu avec lui, un autre organe, que M. Poli a regardé comme appartenant au sexe mâle; mais que je serais plus volontiers porté à croire l’organe de la glu ou de la viscosité qui doit entourer tous les œufs avant leur sortie, Get organe est formé d’un double renflement, sé- paré par un étranglement, dont le postérieur est pyriforme , le renflement en avant, la pointe en arrière, et le tout enveloppé en très-grande partie dans la membrane ovifère qui lui adhère. Ses pa- rois sont extrêmement minces et présentent à l'in- térieur un corps ovalaire, roulé comme une coquille de bullée et dont la partie renflée est creuse. Toutes les parties de cet organe étaient remplies, dans l'individu que j'ai disséqué, par une très- grande quantité d’une matière coagulable comme muqueuse. La terminaison de l'appareil générateur est réellement fort singulière, en ce qu'elle a lieu à droite et à gauche. L’extrémité postérieure de l'ovaire, ou mieux, de la partie terminale, arrivée à la pointe antérieure du cœur, se bifurque ou donne naissance à un canal plus étroit que lui, qui se dirige vers le bord du manteau, où il passe dans la même échancrure que l'artère pulmonaire pour se terminer à l’un des tubercules et peut-être aux deux tubercules que nous avons dit exister sous le rebord du manteau. Les œufs contenus dans l’ovaire étaient innom- brables, d'une finesse extrême et d’un brun foncé, probablement par l’action de la liqueur conserva- trice. Le système nerveux qui nous reste à examiner, pour connaître complétement l’organisation des Oscabrions est ainsi constitué : on voit de chaque côté de la masse buccale, mais non pas appliqué contre elle, un assez fort ganglion, ou un plexus nerveux, duquel part un très-gros cordon médul- laire , qui fait le tour du bord antérieur du Corps , Jlogé dans une sorte de sillon; il est cependant réellement au dessus de l’œsophage; c’est là ce qu’on doit regarder comme le cerveau lui-même; du bord interne du ganglion latéral naît un petit cordon qui se porte en dedans, et qui va se réunir à un très-pelit ganglion, placé sous la masse buc- cale et du bord antérieur duquel partent les filets qui vont à la bouche, Il y a axssi un filet transver- sal, qui sert à réunir les deux ganglions latéraux, en sorte que l'anneau æsophagien est complet. Il part aussi de cet anneau inférieur quelques filets qui vont à l’œsophage. Enfin, de l'angle postérieur de chaque ganglion latéral naissent deux gros.cor- dons dont, un extérieur et bien plus considérable, suit tout le bord des corps, ou mieux du pied, contenu dans une sorte de gaîne comprise entre Ja peau proprement dite et la couche de fibres transverses, argentées. Il se continue aussi tout le long de la racine des branchies, et va probable- , ment se terminer par une anastomose à la partie | postérieure et moyenne du corps. Enfin, l’autre rameau postérieur est beaucoup plus grêle ; il s’en- fonce dans les fibres musculaires et presque mé- diaires du pied auquel il se distribue. D’après ce qui précède et qui doit être rapporté en entier à M. de Blainville, on peut aisément dé- cider quelle est la place que doivent occuper les Oscabrions dans la série dont nous parlons , mais là encore nous allons nous laisser guider par ce savant. Nous avons déjà, dit M. de Blainville, fait l’ob- servation qu'Adanson, et depuis plusieurs zoolo- gistes modernes, ont pensé que ces animaux avaient beaucoup de rapports avec les Patelles ou avec les Phyllidies. Voyons jusqu'à quel point celte comparaison est fondée. Dans la forme générale, paire et symétrique, il est évident que ces deux genres ont quelques rapports; mais la ressemblance se borne presque à. En effet, les Phyllidies comme les Patelles ont au moins deux organes des sens, des tentacules et des yeux dont il n’existe pas de traces dans les Oscabrions. Dans ces mêmes genres, il y a par conséquent une véritable tête, quoique couverte plus ou moins par les bords du manteau, ce qui n'existe nullement dans ces derniers. La disposition du système locomoteur est toute différente; ainsi la peau des Oscabrions est cons- tamment couverte d’écailles, de tubercules ou d’épines calcaires ou cornées, ce qui ne s’est encore rencontré dans aucun mollusque et pas plus dans les Phyllidies que dans les Patelles ; outre que cer- taines espèces ont des poils fasciculés par paires, comme dans certains animaux articulés. Le corps protecteur qui se développe constam- ment, mais à des degrés un peu différens, à la face dorsale des Oscabrions n'existe jamais dans les Phyllidies, et diffère tellement de celui des Patelles, qu'on doit être étonné qu'on ait pu l’envisager assez superficiellement pour dire que c’est une coquille de Patelle brisée dans sa longueur. Le système musculaire a dû suivre et a suivi en effet ces différences puisque dans les Oscabrions il y à au dos des muscles bien symétriques, fracturés en autant de parties qu’il y a d’écailles ou de valves à la coquille. Dans l'appareil digestif, les deux orifices du canal intestinal sont également terminés, ce qui est extrêmement rare parmi les mollusques acéphales, et n’existe certainement ni dans les Phyllidies ni dans les Patelles, où l’anus est toujours supéro- dorsal dans les unes, et plus ou moins antérieur et latéral dans les autres. Ce caractère est cependant d’une grande importance. Il est bien vrai que la masse buccale a quelque ressemblance avec ce qui a lieu dans les Patelles, non pas cependant dans les muscles qui la con- stituent , mais à cause du renflement lingual placé et constitué à peu près de même, et hérissé éga- lement de denticules en crochets. , OSCA 470 OSCA Quant à la forme du reste du canal intestinal, | comme il est également impossible d’en faire des à celle de l'estomac et surtout à la structure du foie, la ressemblance devient moins évidente quoi- qu'il y en ait encore un peu, si ce n’est dans le mode de terminaison. L'appareil de la respiration au premier aspect offre aussi quelques rapprochemens avec les Phyl- lidies. Cependant les branchies de ce genre de mollusques sont bien moins complètes et autre- ment conformées que dans les Oscabrions. Avec les Patelles il n’y a aucune espèce de compa- raison. puisque ce genre n’a réellement pas de branchies. Les organes de la circulation offrent encore plus de différences, même en établissant la comparai- son avec les Phyllidies , les seules avec lesquelles elle puisse avoir lieu ; en effet, la position du cœur, tout-à-fait en arrière du corps, la disposition et la forme des oreillettes ainsi que des ventricules , sont réellement toutes différentes de ce qui existe dans les Phyllidies, et rappellent davantage ce qui se remarque dans les Bivalves. L'appareil générateur permet encore moins de rapprocher les Oscabrions des Phyllidies ou des Patelles. En eflet, ces dernières, sous ce rapport, n’offrent aucune différence avec les autres Mollus- ques hermaphrodites, c’est-à-dire qu'il y a un ovaire circonscrit, un oviducte, une sorte de ma- trice pour la partie femelle ; un testicule , un canal déférent , un organe excitaleur pour la partie mâle; les deux parties se terminent dans un seul et uni- que tubercule situé du côté droit et plus ou moins auprès du col. Or y a-t-il rien de cela dans les Os- cabrions , qui nous ont au contraire offert un ovaire non borné et susceptible d’une extension énorme, comme dans les Bivalves ; à peine, et d’une ma- nière douteuse , une parlie mâle fort incomplète ; enfin une double terminaison, l’une à droite et l’au- tre à gauche, et dont je ne connais d’exemple que dans les Octopodes , les Décapodes , elc., etc. Le nombre immense des œufs des Oscabrions est aussi tout différent de ce qu’il est dans les Phylli- dies par analogie, et certainement dans les Pa telles. Enfin, dit en terminant M. de Blainville, la disposition du système nerveux ne permet non plus, ce me semble, aucune comparaison , puisque dans les Oscabrions il n’y a rien qu’on puisse assimiler à l'anneau œsophagien des Phyllidies et des Patel- les, de même que dans celles-ci il n’y a pas les cordons latéraux des Oscabrions. E Ainsi, en résumé , il ny a aucune comparaison à faire dans le système nerveux, non plus que dans les appareils des sens ni de la locomotion. S'il y a quelque ressemblance dans l'appareil digestif, les différences sont au moins équivalentes ; celles qu’of- frent les appareils respiratoires et circulatoires sont encore bien plus grandes , et l'appareil générateur est complétement dissemblable et présente même un type particulier. Il est donc impossible , dans une méthode naturelle, de rapprocher des animaux aussi différens. Ce n’est donc pas parmi les Mollus- ques que les Oscabrions doivent être placés ; et animaux du type des Entomozoaires , puisque leur système nerveux locomoteur n’est pas à la partie inférieure du canal intestinal, il paraîtra à peu près impossible de faire autrement que d’en con- stituer un groupe classique distinct entre les En- tomozoaires et les Malacozoaires. Ils sont donc à peu près dans le cas des Nématopodes ou Cirrhipèdes, et peuvent former avec eux une division du règne animal, ce que le génie admirable de Linné avait pressenti en établissant la division des Multivalves. Il serait même peut-être possible de voir quelques -rapports dans la coquille de ces deux classes d'a- nimaux, en ce que, dans l’une comme dans l’au- tre, il y a une valve orale et une valve anale, les intermédiaires servant à les réunir. Les Oscabrions vivent dans presque toutes les mers , où ils s’attachent à différens corps avec une force souvent prodigieuse ; leurs mœurs sont in- connues ; on ignore quel est leur genre de nour- riture et leur mode de reproduction. La distinction des espèces d’Oscabrions m’est pas, dit M. de Blainville, aussi facile qu’elle paraît au premier abord, et nous pouvons assurer posi- tivement que tout ce que les auteurs les plus esti- més ont fait à ce sujet est'bien incomplet , en sorte que , les figures qu’ils ont jointes à leurs descrip- tions étant elles-mêmes souvent fort mauvaises , il en résulte que nous ne voudrions pas assurer que nous ne nous sommes pas trompés dans la sy- nonymie. Les organes sur lesquels nous appellérons suc- cessivement l'attention pour la distinction des es- pèces, sont les suivans : 1° L'existence ou l’absence de paires de fais- ceaux ou soies , disposées bien régulièrement de chaque côté du limbe, qu'il soit resêtu ou non d'écailles, d’épines ou même de‘poils ; 9° La disposition des branchies commencant plus ou moins en arrière et se lerminant plus au moins en avant; 3° La forme des valves de la coquille , considérée spécialement dans l'existence plus ou moins mar- quée des aires latérales ; 4° La grandeur proportionnelle de ces valves et leur degré d’occlusion ; 5° La forme des lames d’insertion et le nombre de leurs échancrures ou dents; 6° Enfin la disposition des couleurs de la co- quille. Le nombre des espèces mentionnées par M. de Blainville est considérable , et cependant il s’est depuis assez notablement accru, surtout par la publication de la Zoologie de l’Astrolabe, où MM. Quoy et Gaymard en ont décrit de fort inté- ressantes. Nous nous bornerons ici à donner la description de l’une des espèces de chacun des groupes établis par M. de Blainville : À. Espèces à aires latérales distinctes ; à limbe couvert de petites écailles. 1° Dents d'insertion pectinées. L'O. Écarrzeux, C. squamosus, Linn,, Gmel. ; OSCA Enc. méth., pl. 162, fig. 3, 4. Gorps ovale un peu allongé , également arrondi aux deux extrémi- tés; coquille assez large, subcarénée , de huit val- ves , dont les intermédiaires ont leurs aires trian - gulaires latérales bien marquées, grossièrement granulées et denticulées à leur bord postérieur ; les terminales presque semblables , à stries tuber- culeuses , divergentes en s’arquant du sommet à la circonférence ; le bord articulaire étroit, partagé en: dix-sept dents courtes et pectinées ; le limbe couvert de très-petites écailles ; couleur d’un vert bleuâtre plus ou moins foncé. Des mers de Cayenne. 2° Dents d'insertion non pectinées. L'O. part, C. festious ( Coll. du mus. ). Co- quille assez allongée , carénée; valves étroites, en toït* anguleux , très-finement granulaires partout ; les’aires latérales peu marquées ; les lames d’inser- tion:antérieure étroites, les terminales quadriden- tées; couleur variée de brun, de rouge et de cou: leur de chair à l'extérieur , blanche avec un trait rose à l’intérieur. Des mers de la Nouvelle-Hol- lande. B. Espèces à aires latérales distinctes ; limbe irré- gulièrement pileux ou tuberculeux ; dents d’in- sertion non pectinées. L’O. ne Macezcanw, C. magellanicus, Linn., Gmel. , n° 12, Seba, Mus., 3,t. [, fig. 14, 15. Corps ovale’, épais, convexe en dessus ; couleur générale d'un bran foncé, avec une bande noire médio- dorsale entre deux bandes longitudinales plus étroites, jaunes. Cette espèce , qui atteint une assez grande taille, vit dans le détroit de Magellan. C: Espèces à aires latérales peu ou point distinc- tes; limbe irrégulièrement pileux ou tubercu- leux; dents d'insertion pectinées. 1° En avant et en arrière. L’O. cranuzeux, C. granulatus, Linn., Gmel., Chemn., Conch. 8, t. 96, fig. 806. Corps ovale, épais, plan en dessus , ou au moins arrondi, cou- vert de points élevés nombreux, disposés en sé- ries; le limbe large, coriace et épineux; des ai- res noires et blanches alternes, sans dents sur * leurs bords. De l'océan Américain. 2° En avant seulement. L'O. némissé, C. hirsutus, Peron. Corps ovale, large , un peu épais, déprimé , à limbe médiocre, couvert d’un:très-grand nombre de petits tuber- cules, squamo-épineux; coquille de. huit valves, comme dans.les:espèces précédentes, mais moins longues et plus. larges ; les stries marginales d’ac- croissement bien marquées , grossières ; les som- mets et les aires peu prononcés; le bord adhérent de l’antérieure, irès-court, pourvu de onze dents pectinées, celui. de la postérieure presque nul et entier ; couleur. générale blanche , avec des taches irrégulières brunes sur le limbe. Des mers de l’île King. : D: Espèces aires latérales peu ou point distinctes; limbe irrégulièrement pileux ou tuberculeux ; lames ,d'insertion-dentées ou non , mais jamais pectinées. 473 ep OSCI 1° Des dents à la valve antérieure seulement. L'O: à côres, C. coslatus, Corps ovale, sensi- blement plus large au milicu qu'aux deux extré: mités ; limbe couvert de poils assez longs ; coquille subcarénée de huit valves, les intermédiaires bien plus grandes que les autres, ayant un sommet subonguiculé, etes aires latérales séparées de la médiane par une côte saillante, la terminale anté- rieure petite , semi-circulaire , relevée de dix côtes rayonnantes ; couleur générale dela coquille jau- nâtre , variée de taches brunes, plus foncée au de- hors, blanche-en dedans. Du port du Roi-Georges, 2° Des dents aux valves terminales antérieure et pos- térieure, L’O. punaise , C. cimex , Linn., Gmel., Chemn., Conch. 8, 1. 96, fig. 815. Petite espèce carénée, diaphane, avec des bandes noirâtres et plus clai- res, alternantes ; les valves extrêmes très-finement ponctuées. Des mers de Norwége. E. Espèces en général plus allongées ; la partie co- quillière plus étroite et quelquefois presque en- tièrement cachée ; neuf paires de pores symé- triquement rangés de chaque côté du dos et donnant insertion chacun à un faisceau de soies : les branchies beaucoup moins avancées ; point d’aires latérales ; lames d'insertion très-grandes, dentées , non pectinées. L’G. rascrouzaime, ©. fuscicularis, Linn., Gmel., n°4; Enc. méth., pl. 165, fig. 11, 12; représentée dans notre Atlas, pl. 374. Coquille cendrée, lisse, légèrement carénée, avec dix paires de faisceaux de soies blanches. Des côtes d'Afrique. (V. M.) OSCILLATIONS. (euys.) Si l’on suspend à un fil un morceau de plomb , ou d'autre matière, et qu'on l’abandonne , après cela , à l’action de la pe- santeur, il en résultera que ce poids, avant de s'arrêter à une position fixe, sera soumis à un mouvement qui s’exécutera toujours dans un même plan et deviendra de moins en moins étendu, jus- qu'à ce qu'enfin il prenne une position invariable. Ces mouvemens fort importans par leurs proprié- tés dont nous parlerons tout-à-l’heure, se nom- ment Oscillations, et cette espèce d’instrument formé d'un fil et d’un poids, se nomme pendule. Si l’on met le pendule dans une position incli- née, il retombera au point le plus bas, le dépas- sera, et remontera de l’autre côté, en décrivant un arc de cercle, puis il repassera par tous les points déjà parcourus, et continuera ainsi sa mar- che à droite et à gauche de la verticale. Il est fa- cile de concevoir que le pendule, lorsqu'il des- cend , met plus de rapidité dans sa marche , que lorsqu'il remonte. Gomme nous l’avons déjà dit, le mouvement complèt se nomme Oicillation ; et chaque moitié du, mouvement de l’un et l’autre côté de la verticale, demt-Oscillation, ascendante ou descendante, suivant sa direction. L’angle formé par le pendule dans les deux poiuts extrêmes de sa course, a reçu la dénomination d'angle d'é- cart. Ainsi, nos lecteurs se trouvent déjà fixés sur différeus mots assez importans pour la compré- A ————————————_—_—_—_————…——_——…“—…—…——…—“—…—…—…—û———— OSCI UVE) OSGI hension de ce qui va suivre : ils savent ce qu’on doit entendre par pendule, Oscillation, demi-Os- cillation ascendante et descendante , et angle d’e- cart. Ajoutons ici que l'amplitude de l'Oscillation est l’étendue de l'arc parcouru par le pendule, mesurée en degrés , minutes et secondes , et que la durée de l'Oscillation est l’espace de temps qu’em- ploie le pendule à parcourir l'arc. Les Oscillations dä pendule sont soumises à différentes lois que nous allons exposer ici : la pre- mière et la plus importante de toutes, est la loi de l’isochronisme. Gette découverte , qui a été la source de tant et de si heureuses conséquences, est due à Galilée. Dans sa jeunesse, un jour que le futur jusliciable de la sainte inquisition, se trouvait dans l'église métropolitaine de Pise, ses regards furent frappés des balancemens d’une lampe suspendue à la voûte ; il remarqua la pério- dicité de ces mouvemens, et l’égalité de leur du- rée. Il n’en fallut pas davantage pour donner l’é- veil à ce génie si fin, et si habile à déduire des faits les plus simples les conséquences les plus imprévues. Il répéta l'expérience et vit, en effet, que toutes les Oscillations du pendule étaient c:0- chrones, quêlle que fut, d’ailleurs, l'amplitude de l'Oscillation. Cette grande vérité, démontrée ri- goureusement par les principes de la mécanique, paraît au premier abord un peu surprenante ; en effet, on concoit difficilement que le pendule ne mette pas plus de temps à parcourir une ampli- tude de dix degrés qu’ une amplitude de + de de- grés. Mais cet étonnement cessera si l’on se rap- pelle que dans le premier cas, la pesanteur agis- sant plus obliquement et d’une manière plus effi- cace , augmente beaucoup la vitesse et la rapidité de la course , tandis qu’elle a bien moins d’action dans le second cas. Ainsi donc, toutes les Os- cillations sont isochrones, soit que leur am- plitude soit très-étendue, soit au contraire, qu'elle soit tellement petite, qu’elle ne puisse être observée à l'œil nu. Disons toutefois ici que cette loi n’est vraie que pour les pendules de même longueur. La seconde loi, aous apprend que la durée des Oscillations est la même, quelle que-soit la nature de la substance , ou le poids de Ja boule qui ter- mine le pendule. Ainsi donc, si l’on compare les Oscillations de plusieurs pendules, dont les boules sont indiffé- remment en fer, enivoire, en cuivre , en une ma- tière pondérable quelconque, on verra que les Oscillations seront les mêmes, quelle que soit la na- ture de la substance. Cela ce conçoit facilement : en effet, la pesanteur qui agit sur le pendule et lui imprime son mouvement , agit de la même manière, et séparément sur chaque atôme. En supposant, par exemple , qu’il n’y ait qu’un seul atôme de fer suspendu au fil, cet atôme sera poussé avec la même vitesse que s’il y avait deux atômes, puisque chacun des atômes à une force séparée qui agit sur lui; il en sera de même pour cent atomes comme pour deux; chaque atôme élant conduit par une force séparée de même valeur. Ainsi donc , peu importe la dimension de la boule. D'un autre côté , comme la pesanteur agit sur toute espèce de corps de la même manière et avec la même intensité, il en résulte que, quelle que soit la nature de la boule , elle sera soumise à la même force. L’Oscillation aura donc la même durée, soit que Ja boule soit de fer, d'ivoire, de cui- vre, etc., elc. Enfin , la troisième loi nous indique que les durées des Oscillations sont entre elles comme les racines carrées des longueurs de pendules. Pour démontrer la vérité de cette loi, on se sert de pendules de différentes grandeurs; dont les longueurs peuvent être représentées par des nom- bres carrés d’autres nombres; tels seraient, par exemple, trois pendules dont les longueurs res- pectives seraient de 1°, 4°, 9°. Les Oscillations de ces pendules, comparées entre elles, seraient alors comme les nombres simples 1, 2, 8. qui sont les racmes carrées de 1, 4, 9. Gette expérience est facile à faire ; tous nos lecteurs pourront se convaincre par eux-mêmes , en la ré- pétant , que le premier pendule fera deux Oscilla- tions , quand le second n’en fera qu’une, et que le troisième n’en fera qu’une, pendant que le pre- mier en fera trois. Telles sont les considérations que nous avions à présenter sur les Oscillations du pendule : nous ne voulons pas anticiper ici sur un autre sujet; sans cela, nous donnerions encore de nombreux ren- seignemens qui appartiennent à M de OSCILLAIRE et OSCILLATOIRE, pod (acoryzén.) Genre de plantes acotylédonées , de- venu type d'une division dans la famille encore obscure des Confervées , auquel on attribue des mouvemens spontanés et dont les nombreuses es- pèces demandent à être étudiées plus scrupuleuse- ment qu’on ne l’a fait jusqu'ici, d’abord pour les réduire, ensuite pour leur assigner des caractères bien tranchés, et en suivre les diverses évolutions, afin de les purger des méprises incalculables qu'il me serait très-facile de signaler. Sans doute l’histoire de ces singuliers végé- taux est enveloppée d’une obscurité profonde, et l'extrême difliculté qu’il y a de saisir des carac- ières essentiellement spécifiques dans des produc tions aussi simplement organisées, présentant dans leurs rapports ou leurs mänières d’être beaucoup plus d’analogies que de différences ; sans doute elle exige de celui qui se livre à leur examen une patience à toute épreuve, une grande habitude des explorations, de la probité dans les dessins , une sévère exactitude dans les descriptions : une erreur commise de bonne foi profite plus à la science que les écarts d’une imagination poétique ui vient couvrir d’une robe brillante les aberra- tions de l'œil et du jugement. Voyons quelles ont été jusqu'ici les opinions émises sur les Oscillaires; nous reviendrons alors au résultat de nos propres observations. En 1803, ces productions commencèrent à de- venir le sujet d’une étude spéciale ; le mouvement a été OSCI 475 OSCI -a été imprimé par Vaucher, de Genève, qui leur donna le nom de Oscillatoria dans le bel ouvrage ‘il publia, à cette époque, sur les Conferves d’eau douce. Il déclara positivement que les Oscillaires ne sont autres qu'une agglomération d’animal- £ules, consistant en filets simples et cloisonnés, dont la réunion forme des tapis ou des flocons werts , soit au fond des eaux, soit à leur surface. Les filets se meuvent en oscillant constamment de droite à gauche et de gauche à droite. Cependant, Tong -temps avant ce savant naturaliste, Adanson, en 179, ct l'abbé Corti, en 1774, avaient fait des observations et des expériences très-curieuses sur ces productions : le premier, s’étant assuré que les filets qui les composent étaient doués de la fa- £culté de se mouvoir dans tous les sens, les avait classées parmi les animaux; le second crut re- connaître que leur mode de reproduction s’opère à la manière des Polypes , c’est-à-dire par la sec- tion des parties, et confirmait ainsi les opinions de son devancier. De Saussure décrivit, en 1789, une espèce d'Oscillaire qu’il découvrit dans les eaux ther- males d’Aix en Savoie. Elle vit à une température de 4o à 75 degrés centigrades. Elle a été successi- sement retrouvée , en 1792, par Springsfeld, dans les eaux chaudes de Carlsbaden en Bohème, et recut de Schrank et Schreber le nom de Conferva thermalis ; puis ramassée à Tœplitz, à Bath, à Valdéric, à Vénézuela, à Barrèges, à Dax, à Néris, à Chaudes-Aigues et à Plombières. C’est elle que j'ai vue à Ischia , en 1802, aux bains de Mon- 4ecatini en Toscane, et de Lucques, en 1805 , et que l’on fait figurer dans les livres de botanique des plus estimés sous quatorze noms différens. Ce qu'il y à d’important, c’est qu’elle devint le pré- texte de nouvelles recherches afin de lui fixer une place dans l’échelle des êtres organisés. Bosc d’Antic, à cette époque, remplaca juste- ment le mot Oscillatoria par celui plus simple de Oscillaria. C’est donc à tort qu’on attribue ce chan- gement à un botaniste vivant, en le faisant re- monter à l’année 1797. Il date seulement de 1803, et est authentiquement consigné dans le seizième volume, pag. 417 du Dictionnaire d'Histoire Na- turelle, publié par le libraire Déterville. Tous les mycologues l’ont adopté. De ce moment on a re- marqué le singulier mouvement dont les filets des Oscillaires sont doués ; on a pris plaisir à en suivre les jeux variés, à calculer les différentes courbes, les nombreux angles qu’ils décrivent, à constater la vi- tesse des uns, le repos desautres, sur lesquels l’ac- tion du froid le plus vit et du chaud le plus intense ne semble pas influer sensiblement comme le pen- saient Adanson et De Saussure. En effet, ces mou- yemens sont les mêmes chez l’Oscillaire qui vit dans les eaux les plus chaudes comme dans les eaux les plus froides ; et chez celles qui sont fixées sur la 4erre, le limon ou sur les vieux murs humides. Ils se conservent pendant plusieurs jours et même tout le temps que l’Oscillaire n’est pas décomposée, Les anes et Jes autres ont une prédilection marquée pour la lumière; elles se dirigent constamment He VI L vers elle, ainsi que De Saussure et Vaucher l’ont démontré. Un an avant l'impression de l'ouvrage de ce der- nier naturaliste , Girod Ghantrans avait replacé les Oscillaires dans le règne animal, fondé sur ce que leurs mouvemens, qu'il estime ne pas être pure- ment mécaniques, et leur mode de reproduction dépendent , dit-il, d’une action animale. En 1819, Agardh vint appuyér cette opinion de ses recher- ches sur les métamorphoses des Algues , en assu- rant que l’Ænchilis pulvisculus de Müller, par exemple , qui est un véritable animal , se changeait en Oscillatoria limosa, et que l’Oscillatoria fleæuosa, qu'il considère comme un végétal, passait à l’or- ganisation moniliforme du Nostoch, dont il a, ajoute-t-il, constaté l’animalité. C’est ici le mo- ment de rappeler Girod Chantans avancant, en 1802, que les Nostochs sont des Polypiers, tan- dis que Vaucher les considérait plutôt comme des animalcules que comme des plantes. (Pour bien con- naître le Nostoch, on me permettra de renvoyer à ce que j'en ai dit plus haut, t. V, p. 268 et 269: j'y parle d’après ma propre expérience et non d’après les théories plus ou moins fantastiques, plus ou moins brillantes que l’on copie sans les examiner et qui ne sont appuyées que sur l’amour du mer- veilleux. ) En rapportant les caractères génériques que l’on donne aux Oscillaires, nous avons vu que leurs filets sont remplis d’une matière verte. Cette ma- tière, qui recouvre la surface des eaux croupis- santes et stagnantes, est regardée par Priestley comme intermédiaire entre les végétaux et les ani- maux. Elle sert, selon moi, de gangue, ou, si l’on aime mieux, de berceau aux bourgeons, sémini- formes des Oscillaires ; mais je ne pense pas, avec quelques observateurs, qu’elle ne soit autre chose que la division extrême des filamens d’autres es- pèces méconnues jusqu'ici, quoique l'opinion et les expériences de Girod de Chantrans soient à mes yeux d’une très-haute autorité. L’accroiïsse- ment de ces productions est d’une extrême rapi- dité, comme leur existence est d’une durée fort courte ; elles se décomposent facilement et passent à une putréfaction très-fétide qui se rapproche beaucoup de celle des substances animales. L’es- pèce de croûte qu'elles laissent après elles, se montre en peu d’instans et suceessivement verte , bleue, d’un très-beau violet et enfin d’un rouge sang: LE Tel était l’état de la science relativement aux Oscillaires quand, en 1825, Bory de Saint-Vin- cent vint demander pour elles la création d’un nouveau règne, d’un règne mixte dont les créatures ambiguës sont pour lui de véritables plantes hydro- phytes, ayant leur aspect, leur texture, leur mode de croissance,et en même temps de véritables animaux jouissant de la faculté d’agir en tout sens selon une sorte de volonté. « Dans ce règne nouveau, dit-il, »les Oscillaires se font remarquer par leurs habi- » tudes, par la propriété de braver les températures »les plus extrêmes, et par la profusion avec la- » quelle on Jes trouve répandues, soit à Ja surface 460o° Livraison, 6o OSCI 74 | eg 3O8SCI »de Ja terre soit, dans la, profondeur desseaux. | basses desiyieux murs exposés à l’ombre:et à l'hu— » Rangées p:imi nos Arthrodiées, elles y sont le: »,type-d'anc. famille composée de plusieurs genres, | noù. toutes les espèces sont: douées.de mouvemens | »spontanés. » À Beaucoup, de jeunes,nataralistes ont, adaptéce ! règne mixte, plutôt séduits par Ja poétique desson | inyenteur que,par la conviction; que; donnent.des | études approfondies. Pour moi, je sens leihesoin | de. faire connaître :ici.ma, pensée. tout entière, puisque, je n'ai fait que l'indiquer dansymon Traité élémentaire, de. botanique, et de physiologie végé- tale pag. 10. ÎLest impossible que jamais un être | normal, tel microscopique soit-il, ayant un centre vital d'organisation , puisse appastenir à. deux rè- gnes aussi tranchés que le, sont, les végétaux.et les animaux, et qu'il forme un corps. plus.compliqué que celui, obtenu.dans nos ‘cultures au moyen de la greffe par approche. La nature ne fait pas de sauts, natura non, facit saltus, a dit Linné; mais elle ne rompt pas.ses lois éternelles ; lapides ,cres- cunt, vegelabilia crescunt et vivunt , animalia cres- cunt, viount et sentiunt ; elle a imposé aux miné- raux les règles de l’a:giomération, aux végétaux elle a donné la vie et l'accroissement, les animaux joignent à la. faculté de croire et.de vivre , celle de sentir et par conséquent d’agir d’après le sen- timent de Jeur propre existence. Chaque. espèce d'êtres organisés, ,animal ou végétal , tels que nous les observons au moment actuel, vit pour son propre compte ,.se perpétue, décrit son cercle et meurt en faisant, place à la nouvelle génération qui lui succède et remplira le même rôle sans puuvoir le dépasser ou l’intervertir. Les prétendues créatures auxquelles on attribue donc bien gra- tuitement les facultés attachées à la vie animale, je veux. dire le mouvement volontaire ou la loco- motion, avec celles de la vie végétative, ne sont qu'un jeu d’une imagination ardente. Les êtres microscopiques ne sont qu'une continuité natu- relle de gradation pour arriver des dernières limites du monde organisé au monde visible à l’œil nu ; ils ne se comportent pas autrement que les êtres d’une série plus élevée. Les Oscillaires se lient na- turellement aux Confervées ; elles sont comme elles assujetties à la loi commune d’accroissement, elles grandissent de la base au sommet, et si elles se rapprochent des animaux par les Eponges, il est hors de doute qu’elles ne sont pas en même temps végélaux et animaux; elles ne peuvent point être rangées parmi ces écarts échappés par rayon- nement d’un type normal, puisqu'elles se perpé- tuent d’elles-mêmes et que les individus qui.en | proviennent leur ressemblent. Toute théorie con traire à ces principes est erronée et doit. aller grossir la masse des faits aventurés pompeusement proclamés à la suite d'observations superficielles , peu suivies, adoptées avec enthousiasme et soute- nues par habitude ou par amour-propre. On rencontre des Oscillaires, ainsi que nous l'avons déjà dit, dans les eaux froides croupis- santes et stagnantes, sur la terre humide, dans les rues, sur Jes leviers; elles tapissent les parties &L - amidité; quelquesunes.se plaisent ausein des eaux thermales; dont la température:est plus.ou:moins £levée ;. d'autres viyent aux sources des, fontaines, dans le lit des ruisseaux, des, canaux, :des:fossés,, des,étangs, où elles recouvrentiles: morceaux de hois.à demi,déeomposés ;lesotroncs: d'arbre ; les racines, les feuilles mortes.ebautres, débris des wégétaux; des pierres; les rochers; le:fondterreux des. bassins; de; nos jardins;.ou: bien; s’étendant-en rayonnant à;.la.surface:de,l'onde;pendant-qu’elle est en repos parfait y forment,des éteiles:ou ro- settes filamenteuses :très-élégantes; de:dimensions variées. Les, Oscillaires.se montrent..fréquemment sous la. forme, de,membranes ou de pelliculesvertes, douces au toucher.et d’une, mature mucilagineuse. Ce caractère.les rapproche des Tremelles, quoique certains naturalistes, disent qu’elles, en sont: aussi éloignées que l’est un Agaric d’une Sertulaire. Les membranes offertes par les Oscillaires:sont formées d’un tissu extrêmement serré, composé:lui-même par le rapprochement et l’entrelacement:des filetss les unes sont simples, les autres le plus souvent juxta- posées de manière à.donner lieu à:des feutres plus ou, moins, épais : dans cet état, elles»se tiennent constamment sur des, corps étrangers. Des recherches-sur, la matière colorante:rouge- bleue, que l’on remarque;sur,le, dépôt .limoneux formé par la décomposition des Oscillaires, la font attribuer à une matière .voisine, de l’albumine ou plutôt elle ressemble à la couleur bleue-retirée du blanc d'œuf, par Caventou:et Bonastre, l'aide du traitement par l'acide hydrochlorique ,+«et comme elle est tantôt rouge, tantôt bleue, et qu’elle con- serve, même après une seconde macération , une très-forte odeur fétide, de marécage, Néès d'Esen- beck, auteur, de l'observation, ‘lui impose:le nom de Saprochrôme , des deux :mots grecs carpis, pu- tride, et xp@4x, couleur. Gette propriété du dépôt limoneux, des Oscillaires explique non seulement le phénomène appelé Pluie de sang, mais encore l’eau de,sang du. lac Lubotin,-examinée par Kla- proth, et la substance retirée,par Vauquelin de la source de Vichy en 1825. Le nombre d'Oscillaires tant membraneuses que filamenteuses, est aujourd’hui assez considérable, Vaucher en a décrit douze espèces; Lyngbie en cite dix dans son Hydrophytographie ; Agardh en a mentionné trente tant dans ses Décades et :sa Distribution des Algues, que dans son Synopsis, et Grateloup cinquante ; Bory n’en cite que vingt- neuf. Elles se divisent en trois sections : 1° les espèces filamenteuses, dont les filets sont ou sim- ples ou rameux; 2° les espèces membraneuses ; 3° et les espèces pulvérulentes. Je n’en nommerai que quelques unes afin de faire connaître chaque section. Première section. — OsciLLAIRE VERTE, O. viri- dis. Dillen l'appelle O. imosa; Roth, O. fontinalis; Agardh, O. tenuissima; Bory, O. smaragdina. Elle recouvre le limon des petits ruisseaux, le bassin des fontaines, la terre humide auprès des puits, sit «8 OSGI 475 oscI le:bas des murs ombragés ; elle croît particu-' | des maisons’, en automne et au printemps après” Lèrement au printemps après les pluies. Elle res-*| les pluies. 1 (T."D2 5] sémble à lOscillaire d’Adanson: — OscirLATRE OSCILLARIÉES. Famille créée en 1822 par BRUNE, O. fuvca, de Vaucher, ©. autumnalis, de | Bory £t-Vircent dans ce qu’il appelle le règne in- Chauvin, l'O. urbica de Bory, se présente en | termédiaïre entre le végétal et l'animal; il lui donne: grandes masses dans les eaux pures et tranquilles | pour type le genre Oscillaire que nous venons’ durant l'été, au bas des murs humides ; dans les | d'examiner. En 1824, Agardh proposa dé changer villes, ellé se propage dans les interstices du | le nom de cette famille en celui de Oscillatorinées, pavé, le long des rues peu fréquentées, dans les | et il eût tort, puisqu’un premier existait et qu'il cours des maisons et sur les places publiques du | valait mieux aprofondir la question que de s’occu- côté que le soleil frappe le moins. Elle est d’un brun | per de mots inutiles. (T. ». B.) sale et jamais verte. — OsciLLAIRE TRÈS-TENDRE , OSCILLATOIRE. Nom donné primitivement” O. mollissima, que Bory appelle O. pannosa ; très- | au genre Oscillaire, ainsi que nous l'avons dit plüs ! belle espèce qui forme dans le Midi des tapis or- | haut. (T. ». B.) biculaires plus ou moins étendus, d’une grande OSCINE, Oscinis. (ins.) Genre de l’ordre des densité, d’un vert ferrugineux pendant sa jeunesse | Diptères, famille des Athéricées, tribu des Musci- et d’un brun olive foncé dans l’âge adulte. Quel- | des, établi par Latreïlle et auquel il donne pour quefois elle est verte au centre et olivâtre à la cir- | caractères : trompe membraneuse, billahiée, re- conférence : etc. tractile, portant deux palpes presque filiformes ; Deuxième section. — OscitLAIRE UTRICULÉE , | antennes en palettés, comprimées, plus courtes” O! ütriculata, le fameux Fucus thermalis de Secvn- | que la face de la tête, insérées au sommet du front, dat, la 7 remella thermalis de SpingsfeldetdeThore. | écartées , avancées, un peu inclinées, de trois ar- Cette singulière espèce, qu'il ne faut pas confondre | ticles ; le second et le troisième sont presqué de la’ avec celle que Vaucher dédia à Adanson, tapisse le | même longueur ; celui-ci, presque ovoïde ou pres- fond du bassin et les murailles des bains chauds | que orbiculaire , arrondi en haut, avec une soie de Dax et d’Aix-la-Chapelle jusqu’à l'endroit où | simple sur le dos; corps et pattes peu allongés ; l'eau cesse’ de les couvrir ; elle est composée de | balanciers découverts; ailes grandes, couchées petites vésicules arrondies, un peu pointues par | l’une sur l’autre, un peu écartées ; sommet de la une extrémité, et forme des plaques d’un très- | tête paraissant seul être coriace ou écailleux, et en beau vert. —OseizLatRE D 'ADAnson, O, 4dansonii ; | forme de triangle. Ce genre, qui appartient à la elle présenté des touffes, tantôt d’un vert clair, | famille des Micromyzides de Fallen, était très- tantôt d’un bleu foncé , assez épaisses , douces au | difficile à circonscrire, et Latreille a beaucoup toucher , vivant au fond des eaux chaudes d'Aix, | varié à son égard dans ses divers ouvrages ; mais entre les parois du bassin des fontaines, et tantôt | Macquart, dans son Histoire naturelle des Diptères, des plaques noirâtres à la base de certains murs | a très-bien distingué ce genre. Il diffère des Calo- humides. Elle est très-répandue et se montre üne | bates, parce que ceux-ci ont le corps allongé avec grande partie de l’année ; — OscirLaiRe BLANCHE, | les pattes grêles, et que leur tête est ovoide et glo- O: alba ; elle a été découverte par De Saussure aux’ | buleuse. Les Téphrites en sont distingués par leur eaux d'Aix en Savoie, où elle forme des moisis= | tête, par les proportions des’ antennes, et surtout sure$ blanches sur les tapis veloutés de l'espèce | parce que les femelles ont à l’abdomen une tarière précédente ; — OscizLaIRE VELOUTÉE, O: velutina, | propre à introduire les œufs dans les végétaux ; sorte de mucosité épaisse, membraneuse, verte ôw’| enfin le genre Otite, que Latreille avait réuni aux d'un! noir pourpre, d’un tissw velouté,, brillänt ,| Oscines, en est séparé par des caractères tirés' recouvrant les bois pourris, la terre} les -pierres'et | de’ la consistance’ plus ou moins coriace de la’ les lieux ombragés; etc. tête'ét/! de la forme de ‘cette tété. Les Oscines'! Troisième \section. — Sur les’ plantes marines! "| ont beancoup d’analogie avec les Moüuches, tant particulièrement sur le Fucus vesiculosus ; Weber] par leur’ forme et leur port, que par leurs habi= et Mohr ont'décoüvert l'Osciiraine pes focuers, | tudes: leur corps est-un peu plus allongé et peu ©. scopulorum; qui'forme dés tapis verts sur'les’| velu; leur tête est moins arrondie et plus avancée, rochers inondés par‘la mer. — L'Oscricame nes | et léurs’cueillerons sont ‘très-petits. Le nom d’Os- CAVES, O. cryptarum, fixe dans les 'cavés , sur lés | cine’ a été donné primitivement par Latreiïlle à un : tonneaux’ ou sur les pièces de bois qui les suppôr: | genre qui comprenait nôn seulement les Chlorops tent, son duvet très:mou!, épais , étendu, très: | etles Agromyzes de Méigen, mais encore/les Otites, ” léger; blanchâtre -lorsqu’elle est jeune, d’une | les Danés et d’autres Muscidés de diverses tribus. couleur brune ou noire'en vieillissant; ‘alors! il | Cependant dans la seconde éditioh du Règne animal, ressemble a$sez bien à de l’amadou ou à un mor: | le mêtiie auteur paraît lavoir limité au premier seu- ceau de drap ;’etc. lement. On’doit donc’le Conserver; mais, comié Je ne terminerai pascet article sans parlérde ‘| celut des Chlorops appartient dé droit au genre!" VOscisrame EN rourneau, O. vaginata; ‘que l’on | qui renferme les espèces aux ÿeux verts, on doit trouve également filamenteuse "et membraneusé | réservér l’autre à celuitci. On'rencontre ces dip- Vaucher estie qu’elle établit le passage du genñré”| tères: sur les arbres et sur les” feuilles de divers Oscillaire au genre Nostoch. Cette plante habité”| végétäux! Les larves de quelques espèces’attaquent ” da terre humide; Je dessus des pierres; lewvoïisinage | les substances les plus utiles à l’homme, telles que oo OSEI 476 OSEI les plantes céréales , et font éprouver de grands dommages à l’agriculture. Parmi les Oscines d’Eu- rope, se trouve la Musca frit de Linné , dont la larve dévore les grains d'orge, et qui a fait quel- quefois de grands ravages en Suède. Parmi les exotiques on comprend, mais avec doute, la Musca lepræ de Linné , Clhorops lepræ de Wiedmann, dont la larve produit l'espèce de lèpre nommée Eiephantiasis qui désole les nègres en Amérique. Ce genre renferme un assez grand nombre d’es- pèces; car Macquart, dans son ouvrage ci-dessus cité, tom. 2, pag. 597, en décrit trente-six es- pèces. Parmi les plus remarquables nous cite- rons : L'Oscine À VENTRE PALE, O. pallidiventris, Macq. Histoire naturelle des Diptères, tom. IT, pag. 600; elle est longue d’une ligne, d’un jaune fauve ; les yeux sont bronzés, avec le thorax noir en dessus et le métathorax de même couleur. L’abdomen est d’un jaune sale, à taches dorsales brunâtres, peu distinctes, et avec l’extrémité noirâtre ; les pieds sont noirâtres, avec les genoux de couleur jaune. Les nervures transversales des ailes sont très-rap- prochées ; la deuxième est fort éloignée du bord interne. Gette espèce se trouve dans le nord de la France, au mois de mai, dans les prés. L'Oscine BIPONCTUÉE , O. bipunctata, Macq. Histoire naturelle des Diptères, tom. IT, pag. 601; longue d’une ligne; la face est jaune, avec la partie antérieure du front fauve ; les antennes sont bru- nâtres; l'abdomen est d’un jaune sale ; le premier segment présente un point noirâtre de chaque côté; les derniers sont brunâtres ; les jambes an- térieures sont fauves. Habite la même localité que l'espèce précédente. (H. L.) OSEILLE, Rumezx. (Box. PHAN.) Linn. Quelques auteurs récens (Dumortier le premier? )ont élevé ce genre de plantes au rang de famille, sous le nom de Rumicinées, qu'ils ont divisée en deux tribus principales; l’une, les Rumicées, contient les genres dont l'embryon est courbé , telsque Rumex, Atraphazis, Tragopyrum, Emex, eic.; et l’au- tre, les Rhéées , dont l'embryon est droit et axile, tels que Rheum et Oxyria. Cette nouvelle famille nous semble une innovation heureuse et naturelle: nous pensons qu’elle sera adoptée. En attendant, le genre Rumex, dont il s’agit, fait partie de la fa- mille des Polygonées de Jussieu ( dont beaucoup de caractères l’éloignent d’ailleurs ), et de l'Hexan- drie trigynie de Linné; voici ses caractères : pé- rianthe simple , composé de six divisions disposées sur deux rangs, dont trois extérieures petites, ob- tuses , réfléchies sur le pédicelle, et trois intérieu- res, persistantes, enveloppant le fruit; les unes opposées aux faces de l'ovaire , les autres à ses an- gles; six étamines à filamens courts, capillaires, insérés à la base des divisions périanthoïdes inté- rieures, et terminées par des anthères droites, à deux loges et à quatre sillons; ovaire turbiné triangulaire, surmonté de trois styles capillaires, portant chacun un stigmate déchiqueté ; fruit nu, trigone , recouvert par les trois divisions internes du périanthe, qui se sont accrues pendant la ma. turation et l’enveloppent comme des valves ; Em brion latéral. Fleurs herbacées. Les Rumex, ou comme on dit en français, les. Patiences , sont des plantes herbacées, ou à peine et très-rarement suflrutescentes ( Rumex abyssini- cus, Lunaria), à foliation alterne, et dont les fleurs, petites, verdâtres et de très-peu d’appa- rence, sont disposées en longues grappes panicu- lées. Onen connaît au-delà de soixante-dix espèces, dont plus de vingt croissent spontanément en France; nous en décrirons quelques espèces re- marquables. $ 1. Divisions périanthoïdes intérieures entières et tuberculiferes. PATIENCE COMMUNE, Pumex Patientia, Linné,. vulgairement la Patience, la Parelle. Racine xi- vace , pivotante ; tige cylindrique , sillonnée , haute d’un à deux pieds ét plus, garnie de feuilles gran - des, planes, les supérieures ovales-lancéolées , les radicales ovales-cordiformes , toutes entières, glabres, d’un vert foncé, ondulées sur leurs, bords, portées sur des pétioles dilatés à la base, qui forme ane gaîne; fleurs herbacées, verdä- tres , petites, nombreuses , disposées en une longue grappe rameuse et terminale. Cette espèce croît naturellement en France, dans les pâturages des montagnes , dans les ruelles des villages, dans les sentiers des jardins, etc., à Meudon, Sèvres, Saint-Mandé, etc., près Paris ; on la cultive aussi dans les jardins potagers , pour l’'employer dans la cuisine. On la trouve aussi em Allemagne, en Suisse, en ltalie, etc. Elle fleurit en juin et en juillet. PATIENCE RAIPONCE, OUFRISÉE, umex crispus , Linn., vulgairement la Patience ou la Parelle sau- vage. Racine pivotante, vivace, d’un rouge bru- nâtre extérieurement ; tige dressée , arrondie , peu rameuse , haute de deux à trois pieds, portant des feuilles lancéolées, un peu linéaires , pétiolées, très-ondulées et crépues en leurs bords, qui sont souvent, en outre, un peu déchiquetés ; les su- périeures plus étroites et sessiles ; fleurs verdâtres, paniculées, comme verticillées, formant une lon- gue grappe rameuse ; pétales ovales, arrondis , entiers, chargés d’un petit tubercule presque rond. Cette plante croît communément dans les bois , dans les prairies , le long des chemins, dans les fossés humides, etc., dans toute l’Europe. Elle possède les mêmes prop iétés que la précé- dente, mais à un moindre degré; cependant on l’'emploie aux mêmes usages que la précédente , parce qu’elle est plus commune qu’elle dans les environs de Paris : sa racine, qui est la seule partie usitée en médecine, jouit d’une saveur amère et légèrement styptique ; on la croit stoma- chique, apéritive et surtout dépurative. On l'em- ploie avec succès en décoction ; contre les débi- lités des organes digestifs, dans les engorgemens des intestins, et principalement pour combattre les affections cutanées, comme la gale et les dar- tres. É PATIENCE AQUATIQUE , Rumex aqucticus, Linné, OSEI 477 OSEI Parelle des marais. Gette espèce est remarquable par la hauteur de sa tige, qui atteint souvent six pieds de hauteur ; elle est rameuse, dressée, épaisse, d'en agir ainsi. Si les conclusions sont directement opposées, la vérité est nécessairement d’un côté et l'erreur de l’autre ; et pour les reconnaître tou- tes deux, force est d’en venir à une constatation nouvelle des faits sur lesquels on les a fondées. Mais , de quelque côté que la vérité se rencontre, on peut aflirmer à priori que ce sera toujours du côté de la raison, et non pas seulement de la rai- son:scientifique , qui est souvent obscure, bizarre, et même boiteuse et cahotée ; mais dela raison générale, commune , vulgaire, accessible aux in- telligences droites et qui se retrouve toujours avec la même lucidité toutes les fois qu'il s’agit de questions d’un ordre supérieur touchant aux des- tinces de l’homme et de la nature. Ceci est univer- sel, et nous pourrions citer des milliers d'exemples de rectifications semblables devenues nécessaires, de ces aflirmations contradictoires reposant sur des faits en apparence bien constatés, lesquels, venant à être observés de nouveau, rétablissaient les cho- ses dans leur état normal, faisaient disparaître l'erreur et arrachaient l'esprit du savant à son état perplexe. $ IL, Signification de l'œuf; ses différences avec le germe. Puisqu'il n’y a point de génération spontanée et que tous les animaux naissent d’un œuf, il n’existe donc point d’être organisé et vivant qui ne soit descendu d'un parent. Gelte conclusion est légi- time, irrécusable; mais elle est aussi la plus pro- chaine qu’on puisse tirer touchant l’origine pre- mière de tous les êtres de la création. Quant à vouloir expliquer comment a été formé le premier parent, celui qui a commencé l'existence de cha- que espèce , il n'y faut pas songer, du point de vue de la science : l'univers est si ancien ! et notre science est toute moderne. On peut bâlir Ià-dessus toutes sortes d’hypothèses ,.on peut attribuer aux milieux une influence plus ou moins marquée sur la formation des espèces ; mais ce dont il faut bien se garder , c’est de faire ce qu’on a appelé de la philosophie zoologique avec une équivoque , et de présenter , à l’aide de cette équivoque , l’homme comme le produit le plus élevé des transforma- tions auxquelles la monade ait pu atteindre jusqu’à présent (1). La question des premiers parens doit donc être mise de côté et réservée aux théogonies, Et ici nous devons dire en passant que si l’on en vient à examiner de près et sans prévention , sans usprit de système, en se dépouillant de tout préjugé , les idées que les peuples se sont faites dans des temps divers , sur ce sujet, on verra clai- rement qu'il est impossible de trouver un récit moins répugnant, plus vraisemblable , moins sus ceplible d’objection, plus certain même, que le ré- cit de Moïse, surtout quand on s'attache à en comprendre l'esprit et qu'on ne persiste point à s’en tenir à la lettre. Au reste, c’est là un sujet sur lequel nous aurons peut-être l’occasion de re- venir dans un autre article ; peut-être au mot Pri- LOSOPHIE NATURELLEChercherons-nous à démontrer que l'astronomie aussi bien que la géologie et les autres sciences natureiles ne sont point en désac— cord sur un pareil sujet, et rendent témoignage ———————_——_——Z (1) Le livre de M. de Lamarck, intitulé PAilosophie zaolo- gique , est entièrement consacré à la question de Ja transfor- malion des espèces. Ce naturaliste s'était persuadé que la vie a commencé sur le globe par des formations élémentaires, et que l'influence des divers milieux dans lesquels la terre s’est trouvée plongée dans la durée des siècles, a seule occasioné la métamorphose de ces formations, et a produit ainsi tontes les espèces d’êtres organisés qui peuplent actuellement le globe terrestre. Il est fâchenx que l'auteur d’un pareil système ait rempli son livre de contradictions dans les raisonnemens et dans les faits, et que sou esprit ait été dupe d'une équivoqne perpétuelle résultant de l'emploi du mot nature, qui , sous sa plume , change à tout instant d’acception. 528 OVOL à l'historien des Juifs , qui n’est lui-même , comme chacun sait, qu’un écho fidèle des traditions ré- pandues dans l'univers, en ces temps reculés. Une semblable digression ici, quelle que soit l'in- timité de ses rapports avec les conséquences à tirer de notre manière de voir, ne serait qu’un hors- d'œuvre , et c’est pourquoi nous nous en abstenons. Tout aussi bien, pour le moment, une autre question nous presse. Puisque tous les animaux proviennent d’un œuf, cet œuf, qu’est-il au fond et dans son essence ? Il me semble qu’on ne s’est jamais bien expliqué sur ce point, et que l’on a beaucoup et inutilement discuté sans avoir défini les termes de la discussion. I faut bien distinguer l’œuf du germe. Ces deux mots ont chacun une signification spéciale. Il faut entendre par œuf tout élément organique prove- venant d’un corps vivant , lequel élément , déve- loppé dans des circonstances données, amène la formation d’un être complet, défini, semblable en tout à l'être dont il provient, et comme tel, pou- vant être admis dans une classification quelconque du règne animal. En donnant à cette définition une compréhen- sion plus grande, on en étendrait facilement l'ap- plication aux végétaux. Mais les détails dans les- quels nous serons forcés d’entrer dans la suite de cet article, touchant l'œuf animal, sont trop élen- dus pour que nous puissions embrasser aussi dans notre cadre l’histoire de la germination et du dé- veloppement des plantes. Ce sujet rentre d’ailleurs dans les attributions de ceux de nos collaborateurs qui sont spécialement chargés de la botanique philosophique , et nous avons à cœur de ne pas nous immiscer dans leurs travaux, et encore plus de ne pas leur faire partager en quelque sorte la responsabilité des opinions et des idées qui peu- vent nous êlre particulières sur un point aussi ca pital, en préjugeant les leurs. Cela posé, que signifie le mot germe ? Il est évi- dent qu'on a toujours entendu appliquer cette dé- nomination au rudiment complet d’un embryon. Or l’œuf n’est pas cela ; mais il est apte à le deve- nir , et il le deviendra quand il aura subi l'influence de la fécondation, qui est l’une des circonstances données dont nous voulons parler dans notre défi- nition; circonstance nécessaire, fondamentale, quant au développement de l'animal futur , mais circonstance relative néanmoins , en ce sens que l'œuf a par lui-même et essentiellement une forme et une existence indépendantes de toute féconda- tion. Il est très-vrai, en effet, qu’on peut avoir tous les jours des produits organiques justement appelés œufs et qui ne sont pas des germes , parce que ces œufs, n'étant point fécondés , ne sont pas susceptibles de se développer en embryons. Dans les animaux à sexes séparés, la chose n’est point douteuse; la femelle produit les œufs indépendam- ment du concours du mâle. Dans les espèces her- maphrodites, l'œuf est également un produit à part, le produit spécial de l'ovaire , organe femelle parfaitement indépendant du produit du testicule, organe mâle qui en est toujours séparé. Mais ici , comme la fécondation s'opère dans l’intérieur de l'animal, quand la ponte a lieu, ce sont toujours des germes qui apparaissent au dehors et jamais des œufs ; mais, je le répète, dans l’un comme dans l’autre cas, l’œuf et le germe sont deux choses en- tièrement différentes. Ainsi donc l'œuf n’est pas un germe ; le vérita- ble germe est plus que l'œuf, c’est l'œuf modifié par la fécondation. L'on va voir que cette distinc- tion est essentielle, qu’elle a une très-haute por- tée ; car elle tranche nettement la question de la préexistence des germes. Et en effet, puisque l'ap- parition du germe est le résultat de la fécondation, il est bien évident qu’on ne peut plus être admis à demander si les germes sont préexistans. Maintenant que le germe résulte de l'acte fé- condant , la chose est assez manifeste. N’est-il pas vrai, d’un côté, que l'œuf d’une Poule vierge ne produira jamais un Poulet, que les œufs des pois- sons qui n'auront point été touchés par la laite ne produiront jamais de pelits poissons , et n’est-il pas également vrai, d’un autre côté, que la laite des poissons et le produit de l'organe mâle des autres animaux sont insuflisans pour engendrer des indi- vidus nouveaux? Le germe, tel que nous l’avons défini, n'existe donc ni dans les mâles ni dans les femelles pris à part ; mais il résulte de l’action des uns sur les autres, il est le produit de la féconda- tion, et conséquemment il n’est pas préexistant. Je n’ignore pas qu’on a cité des faits tendant à prouver que l’embryon préexiste dans l’œuf. Ainsi Spallanzani prétend avoir reconnu le têtard tout formé dans l’œuf de la Grenouille avant de l'avoir soumis à l’action fécondante ; mais ce fait est très- contestable, et je le conteste pour plusieurs raï- sons. La première est relative aux moyens d’obser- vation très-imparfaits que pouvait posséder Spal- lanzani; car personne n’ignore que les perfection- pemens apportés au microscope ne datent que d'hier, et Spallanzani a très-bien pu être trompé par une de ces illusions d'optique , très-fréquentes même à présent que nos instrumens sont meilleurs. La seconde raison se tire de ce que depuis qu’on cite le fait de Spallanzani comme un argument, aucun observateur n’est venu le confirmer par des expériences nouvelles. On cite encore les larves des insectes qui pos- sèdent sous leur première peau toutes les formes sous lesquelles elles vivront par la suite. Mais cet exemple prouve encore moins ; il ne s'applique pas à la question. Une larve est un animal qui à vie et qui possède en lui-même , par le fait de cette vie, les élémens de tous ses développemens futurs. I} faut en dire autant de la graine du végétal dans la- quelle on a voulu voir les racines, les branches et même les feuilles de l'arbre futur. Ainsi, l'œuf n’étant pas le germe, et le germe ne se montrant dans l’œuf que par suite de la fécon- dation , il n’y a plus lieu à discuter si Jes germes sont préexistans. « En général, on ne sent pas assez l'importance des définitions exactes. On a dit vaguement que le germe était l'individu réduit à sa plus simble ex- pression 3. OVOL pression; la première chose à faire à ce point, était de rechercher quand le germe commencait à être tel, et par quel effet ; au lieu de cela, on a mis de côté cette question essentielle pour al- ler demander ce germe tantôt à un sexe et tantôt à l’autre. Celui-ci a dit : c’est le sexe mâle qui possède le germe ; celui-là a cru le trouver dans le sexe femelle , et tout le monde a conclu qu'il était préexistant. C’était là un autre préjugé ; enfin , il n’est pas jusqu’à la manière d’être du germe , dans le sexe qui le possède , qui n'ait été l’objet de nouvelles divagations. Ceux qui se sont crus le mieux éclairés dans cette question ont dit que le germe était conservé par la femelle dans un état qu’ils n’ont pas pu définir. Cet état ne doit pas être appelé état de vie, parce que l'individu en germe ne manifeste aucune des facultés de l’état de vie ; ce n’est pas un état de mort ; car la mort est à ja- mais incapable de recevoir la vie; c’est plutôt une sorte de sommeil. Dans ce système, l’autre sexe ne vient concourir à l’acte générateur que pour ré- veiller le germe , que pour le provoquer à la mise en exercice de toutes les facultés vitales. Cette explication n’explique rien, et cependant elle a été à peu près généralement adoptée ; tout le monde s’en est contenté , et l’on a passé outre pour cour- rir à la préexistence, sans s'inquiéter , puisque le germe était en état de sommeil, de rechercher quand il commencait à dormir. Les équivoques sont innombrables dans les scien- ces ; pour peu qu’on y regarde de près, on trouve à chaque instant les mots représentant des idées mères employés ici dans un sens et là dans un au- tre. Il en résulte des notions fausses et des so- phismes d’autant plus captieux qu’ils ont toujours un côté vrai, celui qui regarde le sens particulier dans lequel l’idée mère a étéemployée. Nous avons fait sentir ailleurs à combien de rrisonnemens dé- fectueux avaient donné lie les accepiions diverses du mot Nature. ( Voy. Narure. ) Il est une foule d’autres mots dans la langue philosophique des sciences qui sont dans le même cas, et qu’il faudra bien 1ôt ou tard soumettre à une révision sévère. Mais si les germes ne sont pas préexistans , on peut fort bien dire que c’est l’œuf lui-même qui préexiste. L’assertion, ainsi transposée n’est pas plus vraie dans ce cas que dans l’autre. Qu'est-ce, en eflet, que l'œuf, si ce n’est un produit de l’or- ganisation ? Avant donc qu'il y ait un produit or- ganique, il faut qu’il y ait organisation. Cela est rigoureux. Dira-t-on qu'on a trouvé des ovaires remplis d'œufs dans des embryons de jeunes filles ? D'abord on conviendra du moins que ces œufs-là n’étaient pas mürs, qu'ils étaient en voie de dé- yeloppement comme les autres organes (1). Puis, (4) C'est la pire espèce de logiciens que les logiciens systé- matiques. Ils prennent alternativement l’exceplion pour la règle, et la règle pour l'exception, selon que le besoin de conclure les pousse. Ils sont même ; en général, très-peu scru- puleux sur le choix des faits qui peuvent appuyer leurs idées préconcues ; car ils ne s’enquièrent pas assez de l’authenticité de ces mêmes faits. Pour mon compte, je serais très-disposé à nier qu'on ait vu des ovaires d’embryon remplis d'œufs. Cette prétendue observation traîne depuis long-temps dans les li- T. VL 467° Livraison, or 529 a ———————————— OVOL qu'importe qu'on les trouve à une époque de la vie individuelle ou à une autre ; ne faut-ii pas qu’ils aient eu un commencement ? Or je dis que ce com- mencement est le même que celui des autres par- ties de l'organisme. Il y a un moment de la vie de l'embryon où il n’y a pas de cœur , puisqu'on voit le cœur se former; il doit y en avoir un aussi où il n’y à pas d’ovaire ,et s’il n’y a pas d’ovaire, ilne peut pas y avoir d’œufs. La préexistence des œufs est donc tout aussi impossible que la préexistence des germes. Quant à la question de savoir.comment l’œuf devient germe par suite de la fécondation , c’est là ce que nous ne saurons jamais. C’est un fait qui se passe entre des molécules vivantes qui échappent complétement à nos sens. L’action fécondante est aussi insaisissable que toutes les autres actions de l'organisme , où ce qui était matière brute et inor- ganique en soi recoit la vie et en manifeste les pro- priétés par les seules forces de l’organisation. Ces actions sont très-nombreuses dans les économies vivantes. Tel est, par exemple, l'aliment, qui se change d’abord en sang, et qui devient à la fois os et muscle, nerf et vaisseau. Nous pouvons, jus- qu’à un certain point, suivre les transformations que subit l’aliment pour devenir sang; mais nous ignorons les conditions dernières de ces transfor- mations. Nous savons parfaitement que le bol ali- mentaire devient chyme , que le chyme produit le chyle, qui semble en être l'expression; et cepen- dant en exprimant le chyme , on n’obtient pas du chyle. Il faut que le suc chymeux, pour avoir les propriétés du chyle, traverse les dernières extré- mités des vaisseaux chylilères qui s'ouvrent dans l’intérieur de l’intestin. Le passage du suc chymeux dans les vaisseaux chylifères est très-court, et pour- tant c’est dans ce passage que la transformation a lieu ; comment se fait-elle ? c’est là un mystère de l’organisation. Ce que nous venons de dire, relativement au changement des alimens en Ja substance de nos organes , s’applique à plus forte raison au mystère de la formation du germe. Comment ce qui n’a- vait pas vie en est-il tout à coup doué ? Quelle est l’action intime et profonde qui fait que de l’in- fluence de deux êtres l’un sur l’autre il résulte un troisième individu ? Comment la vie se transmet- elle en se multipliant ? Les philosophes qui ont voulu l'expliquer n’ont émis que des hypothèses plus ou moins probables , toujours impossibles à prouver complétement. C’est qu’au fond notre science se réduit, en cela comme en toutes choses , à la connaissance des formes et des rapports de formes. L’essence des moindres phénomènes nous échappe. Les plus'sim- ples produits de nos mains nous sont inconnus dès qu’il faut pénétrer dans la composition élémentaire vres, et ce n’est guère que depuis 1827, que l’on sait positive- went en quoi consiste un œuf de Mammifére. Avant cette épo- que , c’eût donc été émettre une assertion fort vague et fort douteuse, que d'affirmer qu’un ovaire était rempli d'œufs, quand on ignorait complétement ce qu'étaient les œufs de l'a- nimal auquel appartenait l'ovaire, 67 OVOL des matières premières que nous mettons en œu- vre. Est-il besoin de citer un exemple ? il suffit de prendre le premier objet qui tombe sous la main. Le fabricant de papier sait que la toile usée qu'il emploie est faite avec une matière végélale, ; à ce fair se borne sa science. S'il veut apprendre ce que c'est que le végétal, le botaniste lui répond en “numérant les rapports les plus marqués et les plus constans que ce végétal entretient avec les ‘autres êtres naturels organisés ou inorganiques. Que s’il voulait aller plus loin, il trouverait le chimiste qui, venant à son tour faire l’aveu de .son impuissance , lui dirait en gros : « Le végétal, c'est du carbone et de l'hydrogène combinés d’une facon que je ne saurais vous dire. Il m'est bien possible de vous montrer du carbone et de, l'hydrogène dans votre végétal; mon alambic et, mes fourneaux sont excellens pour cela; ils divisent, ils séparent tous les composés que je leur, soumets; ils font très-bien le départ de leurs élémens ; mais je ne saurais pas réunir ces mêmes élémens pour refaire le végétal. Je, fais l'analyse , et non la synthèse ; je fais la division, mais non la multiplication qui en serait la preuve. » Voilà ce -que dirait le chimiste. Il est donc vrai que nous. ne‘connaissons, les corps extérieurs, que par les rapports qu'ils ont entre eux ou avec nous (1), et qu'à cela seul se réduit tout ce.que nous en pouvons,savoir de, po- sitif. L’essence intime du moindre atome nous échappe et nous échappera toujours, pour peu qu’il ait fait partie d’un corps doué de vie, parce que la viedans l'univers, c’est Dieu (in ipso vivimus,mo- vemur et sumus ), et que Dieu n’a pas voulu être expliqué; il a voulu que nous jouissions de ses œuvres, il nous force à l’adoration par son. im- mensité.et sa magnificence ; mais, toul.en nous in- spirant un vif désir de connaître ses secrets, il ne nous a pas donné les moyens de le satisfaire. En présence de; ce désir ardent qui nous obsède, à la vue de cette opposition de notre nature avide de connaître, avec la nature des choses constituées de facon à n’être jamais connues , des philosophes ont prétendu que c'était. à une grande raison de croire à.une vie future, un motif aussi puissant que celui qui se tire du contraste du, bien et du mal moral dans l'univers, Le fait est qu’il y a dé- sordre dans un cas comme dans l’autre, et que tous les. sayans qui ont la, présomption de vouloir pénétrer les mystères intimes de la nature, sont forcés de s’écrier à chaque instant comme le Caïn de:lord Byron, maudissant l’arbre dela science : «Arbre menteur !.... car nous ne savons rien : il » promettait la science. , au prix de la mort , il est »vrai,, mais la science du moins !.… EEE Ÿ - (4) N'est-ce pas la même idée que Buffon a voulu exprimer “lorsqu'il a dit: « Les choses par rapport à nous ne sontirien enelles-mêmes , elles ne sont encore rien lorsqu’elles, ont un nom; mais elles commencent à exister pour nous, lorsque nous leur connaissons des rapports, des propriétés ; ce n'est même que par ces rapporss que nous pouvons leur donner une définition. (Burron, tome [, in-4, p. 25. Discours sur la manière de traiter l’histoire naturelle.) 530 que sait, OVOL » l’homme ? » ( OEuvres de lord Byron, Caïn , acte deuxième ) (1). S IT. De l'œuf considéré dans læ série animale. Vésicule de Purkinje. Œufs des Mammifères, des Oiseaux, etc. Transformation de l'œuf en germe. Développemens de l'embryon. De ce qui précède,iil doit résulter, pour nos lec- (2); Byronsest.le seul:des.poëtes:de nos jours quisait sw puiser d’heureuses inspirationsdaus la science moderne. Son drame de Caïn en estla preuve manifeste. Lucifer emporte le p'emier- né des: enfans d'Adam dansiles: profondeurs de: la terre pour lui donner une idée de la, mort: là, le,poète anglais, au lieu de se livrer aux écarts de son imagination, comme: l’aurait fat certainement tout autre poètel à sa place, passe en re- vue:les. générations enfouies:que' le génie: de‘Cuviei a le: pre mier. fait, counaître , et ill n’y, a pas. de charme! plus puissant que celui qui frésulte de cette alliance si heureusement éta- blie par le poète entre le génie dela science et celui de la poésie, Les littérateurs de notre époque , en général!, se tiennent trop en deñors du mouvement scientifique. Ils en ignorent quelquefois les résultats les plus frappans. S'ils savaient com- bien. est riche et févonde.la. mine qu'ils négligent: ainsi d'ex- ploiter, et quelles inspirations brillantes y puiserait leur imagination! qu'il nous soit permis de leur citer un exemple emprunté. à l’art oratoire et qui nons estifourni par M: Arago. Euler ,.le.grand'Euler. était très:pieux ; un.de ses:amis, . mi- nistre dans une église de Berlin, vint lui dire un jour: la reli- gion est perdue, la foi n’a plus de-bases , le cœur ne se laisse plus émouvoir même parle spectacle des beantés, des mer veilles, de la création. Le.croiriez-vous®? j'ai représenté cette création dans ce qu’elle a de plus bean, de plus-poétique et de plus merveilleux; j'ai cité les-lanciens philosophes et la Bible elle-même ; la moitié de: l'auditoirerne: m'atpas écouté; l'autre moitié a dormi; ou, a quitté: le-temple. Faites l'expérience que je vais vous indiquer, repartit Eu- ler : an lieu de prendre la description du moadë dans les phi- losophes grecs,où dans la: Bible; prenez le: monde des astro- nomes, dévoilez le monde tel que les recherches astronomiques. l'ont constitué. Dans le sermon qui a été si peu écouté , vous avez probablement, en suivant Anaxagoras,, fait duisoleil une masse. égale au Péloponnèse. Ehibien.! ditesià votre: audituire que , suivant des mesures exactes , incontestables, notre soleil est douze cent mille fois plus grand que la terre. Vous avez sans doute:parlé des cieux: de-cristal emboîtés; dites qu'ils n’existent.pas:, que Les.comètes lesbriseraient ; les: planètes, dans vos explications, ne se sont distinguées des étoiles que par le mouvement; avertissez que ce sont des mondes, que Jupiter est 1,409 .fois plus grand que:la terre, ét Saturne, 900 fois ; décrivez les merveilles. de l'anneau, parlez des lunes multiples de ces mondes éloignés, En arrivant aux étoiles, à leurs distances, ne citez pas de lieues; les nombres seraient:tropgrantis, onine lessapprécieraiti pas; prenez pour échelle la.vitesse de la lumière; dites qu'elle parcourt .quatre- vingt mille lieues par seconde; ajoutez ensuite qu'il n’existe aucune étoile dont la lumière nous vienne en #oins de trois ans; qu'ilen est quelques: unes:à l’égard! desquelles: on: a pu employer. un, moyen d'observation particulier ,.eb dont la lu- mière, nenous vient pas en moins de,treute ans. En passant des: résultats: cerlains à ceux qui mont qu'une grande) probahilité;, montrez! que, suivant: toute-apparence, certaines étoiles pourraient être visibles plusieurs millions d'années après avoir été anfaulies; car la lumière qui en émane emploie plusieurs millions: d’années à:franchir l’espace quilesi sépare. de laiterre. _ Tel fut, messieurs, en raccourci, et seulement avec quel- ques modifications. dans les chiffres, le conseil que donnait Euler. Le: conseil fut suivi: au lieu do monde dela fable, le miuistre découvrit. le monde. de la.science. Euler attendait son ami avec impatience. Il arrive, entin, l'œil triste, et dans une tenue qui paraissait indiquer le désespoir. Le géomètre, fort étonné, s’écrie! Qu'est-il donc arrivé : « Ah! monsieur Euler, répondit.le, ministre ; je suis bien malheureux; ils, ont oublié, le respect qu'ils devaient au saint temple, ils m'ont applaudi. » Vous,le voyez ,. messieurs, le monde de lascience était, de, cent, coudées plus grand que le monde qu'avaient rèvé les imaginations les plus. ardentes. Il y avait mille fois plus dev poésie dans la réalité que dans la fable, (A8aco , Discours prononcé à la chambre des députés dans, la session. de 1836. ) # * OVOL 531 OVOL teurs comme pour nous, l'établissement de deux propositions fondamentales. La première, c’est qu'il n’y a point de génération spontanée ; chaque être a eu son parent ; il y a eu pour chacun un premier père qui a commencé l’espèce. Et, quoi qu’en ait dit Lamarck, il ne faut pas se méprendre sur l’importance de cette propo- sition. En la rejetant, le panthéisme déborde de toutes parts ; elle admise , toutes les rêveries pan- théistiques vont prendre leur place à côté de la fantasmagorie de ce conteur ivrogne qui s’appelait Hoffmann. D’où il résulterait pour nous, dans ce cas, que ce ne serait point seulement une propo- sition de fait que la négation de toute génération spontanée, mais que ce serait encore une vérité nécessaire, absolue , et, si on la considère sous le point de vue de la morale et du fondement des so- ciétés, une vérité d’un ordre si élevé qu’on pourrait -dire d’elle ce que Voltaire a dit de Dicu : Si Dieu n'existait pas, il faudrait l’inventer. Et en effet, si vous admettez la génération spon- tanée pour un seul être vivant , il n’y a pas derai- son pour que vous la refusiez aux autres ; et voici où cela vous conduit avec Burdach et les physio- logistes allemands : «Le seul moyen de concevoir comment notre planète a pu se peupler d'êtres vivans, est d’ad- mettre que les corps organisés se sont développés des corps morganiques, phénomème qui se passe encore aujourd'hui sous nos yeux dans l’hétéro- génie (génération spontanée ). Or on peut admettre deux cas extrêmes , ou qu’il ne s’est formé qu’une seule espèce d'êtres organisés dont les circonstan- ces ont tellement modifié l’organisation , qu’elle a fini par produire toutes les espèces actuellement vivantes ; ou que toutes les espèces qui vivent de nos jours se sont produites en même temps de la matière inorganique. Mais l’un et l’autre cas sont également improbables, et la vérité semble se trouver entre eux. En effet, l'hétérogénie ( géné- ration spontanée ) nous apprend que d’une espèce d'Infusoires ne se développent point toutes les au- tres ; que toutes les espèces ne naissent point non plus simultanément , mais que , de temps à autre, des espèces affines proviennent de ceiles qui sub- sistent déjà, ou paraissent à la même époque qu’elles. Nous devons donc présumer que toutes les espèces d'organismes entre lesquelles on aper- çoit des différences essentielles, sont provenues de la matière inorganique à des époques diverses, et qu’elles sont arrivées peu à peu à l’état dans le- el nous les voyons. » Voilà une hypothèse qui a du moins sur toutes les autres de ce genre le mérite de la netteté et de la précision. Ainsi donc il n’y a point eu de créa- tion, et tous les êtres qui peuplent le globe terres- tre se sont formés spontanément à l’aide de la ma- tière imorganique. À la vérité, on peutobjecter qu’il n'existe plus aujourd'hui de formations semblables, que la génération spontanée ne donne plus nais- sance aujourd’hui à des êtres organisés parfaits. Mais aux yeux des physiologistes allemands, cette objection n’a aucune valeur , et voici pourquoi : 0 « Bien des choses n'arrivent plus maintenant , dit Burdach, qui ont dù avoir lieu jadis ; tout an- nonce qu'à l'instar des corps organisés, la terre a possédé des forces différentes aux diverses époqués de son existence, qu'elle a dépassé maintenant l’âge de la jeunesse, où la vie débordait, pour ainsi dire, en elle de toutes parts, el où sa force plastique s’épanchait en une infinie diversité de produits ; qu'aujourd'hui, enfin , à peine produit- elle encore quelque chose de nouveau (1), maïs se borne à conserver ce qui a été produit, et que par conséquent elle a perdu en grande partie sa force procréatrice..….. Nous et nos pères, depuis des milliers d'années, nous voyons la terre dans 2— (4) C’est à un lieu commun qu'on ne s'attendait guère à rencontrer dans un ouvrage de science. Les poètes et les moralistes onl toujours accusé le temps prèsentet vanté les vertus des siècles passés. Horace disait, il y a deux mille ans, Damnosa quid non imminuit dies P Ælas parentum , pejor avis , tulit Nos nequiores, mox daturos Proyeniem vitiosiorem. Et cependant les sciences et les arts se perfectionnent de plus en plus; chaque jour accroît la puissance de l’homme. Comment concilier ce résultat incontestable avec la débilité sénile du globe terrestre accusée par les physiologistes alle- mands ? Un jour M. Arago voulnt se rendre compte mathématique- ment des effets de cette vieillesse prétendue , et il attaqua pré- cisément le côté de la question relatif à l’abaissement de la température : or, il arriva à ce résultat que dans l’espace de deux mille ans , la température moyenne de la masse génerale de la terre n'avait pas varié de 41/1709 de degré du thermomè- tre centigrade. , Ru ' Voilà ce que lui donna le caleul. Il lui restait à savoir siles faits n'étaient pas en contradiction avec la théorie. On sait que le calorique est l'agent nniversel de la végétation et de toute vie à la surface du globe. M. Arago prouva par des té- moignages historiques que la terre en Palestine produisait au- jourd’hui les mêmes fruits que du temps de Moïse, que cer- taines parties de l'Europe n'étaient point jadis, ui plus chau- des ni plus froides qu'aujourd'hui; que si par exception le climat de la France avait changé , cette variation devait être attribuée aux défrichemens et à la destruction des forêts qui, du temps des druides, occupaient la plus grande partie de son sol. ! Mi " Que faut-il conclure de ce détail? le voici. C’est que si la vie à la surface du globe était, ily a deux mille ans , la même qu'aujourd'hui, il est à présumer que deux mille ans aupara- vant , elle n’était pas différente ; ef que dans tous les cas nous manquons de données pour avancer une proposition con- traire. « La surface du globe qui, à l’origine des choses, dit en- core M. Arago, était probablement incandéscente, s’est ré- froidie dans le cours des siècles , de manière à conserver à peine une trace sensible de sa température primitive. Cepen- dant, à de certaines profondeurs , la chaleur d’origine est en- core énorme. » La suite des temps apportera, de grandes modifications dans les températures intérieures. À la surface ( et les phéno- mènes de la surface sont les seuls qui puissent altérer ou compromettre l'existence des êtres vivans ), tous les change- méns sont accomplis à un trentième de degré près. L’affreuse congélation du globe dont Buffon fixait l’époque au moment où la chaleur intérieure se sera totalement dissipée , est donc un pur rêve! » Amaco, Annuaire du bureau des longitudes pour 4834. ) \ niet IL est certain que les êtres vivans n'ont pu s'établir à la sur- face du globe que quand tous les cliangemens dont parle M. Arago ont été opérés. Si la dernière modification est de- venue permanente, si sons ce rapport les êtres vivans sont restés, depuis leur première apparition sur la terre, dans les mêmes conditions, Sur quoi donc pourrait-on fonder l'opinion qu'ils n’ont pas été tout d'abord ce qu'ils sont anjourd pui P et par suite, sur quéls faits se baser pour croire à une prétendue débilité sénile de la terre? 00 OVOL 532 OVOL son âge de vieillesse, et de ce qu’elle n’a plus la faculté d’engendrer des hommes , nous ne devons pas conclure qu’elle ne l’a jamais possédée..…. Il est plus que probable que les premiers hommes n'étaient point encore ce que l’homme est aujour- d'hui ; car l'humanité ne se développe que peu à peu, et une prédisposition originaire quelconque ne se réalise complétement que dans le cours des siècles. » ( Burdach, Physiol., tom. I, pag. 405 et suivantes. ) Cette explication de la formation des êtres ani- més est le dernier terme de la science de certains esprits sur ce grand sujet. N’est-elle pas cent fois plus claire et plus satisfaisante que celle de Moïse 24 surtout bien mieux prouvée? convenez-en. Il est certes bien permis de ne pas penser comme Aristote; on peut même, en prenant la science pour point de départ, ne pas croire comme Moïse, Mais il est défendu , de par la raison humaine, de sub- stituer à la croyance de Moïse et au sentiment d’A- ristote des hypothèses absurdes ou de pures vi- sions. La seconde proposition que nous avons établie, c'est que les germes ne préexistent pas. Ce qui préexiste réellement, c’est la forme; et encore cetie forme elle-même préexiste en ce sens scule- ment que l’être qui la possède jouit de la propriété de la transmettre par voie de génération. Il nous reste maintenant 1° à étudier l'or - gane qui produit l’œuf, c’est-à-dire l'ovaire ; 2° à déterminer les parties constituantes de l'œuf; 3° nous dirons ensuite un mot touchant les circon- stances et les causes qui transforment l’œuf en germe ; 4° enfin nous terminerons par un apercu des principaux phénomènes qui se manifestent dans le développement du germe, jusqu’à l'apparition première de l'embryon. Art. I, De l'ovaire. L’ovaire est l’organe pro- ducteur de l’œuf ou de la sübstance que le sexe fé- minin fournit pour sa part dans l’acte de la géné- ration. Les recherches anatomiques ne prouvent pas qu’il existe des animaux manquant d’ovaires. À pr'oriilne doit pas en exister. Chez les Hermaphro- dites, quise reproduisent seuls et sans le concours d’un semblable , il y a toujours les deux sortes d'organes : un ovaire qui produit l’œuf et un testi- cule qui fournit le fluide fécondant, qui change l’œuf en germe. Il est permis de croire que tous les animaux microscopiques eux-mêmes dont la structure a été si habilement étudiée et décrite dans ces derniers temps par M. Ehrenberg, sont à cet égard dans le même cas que les autres animaux. Selon ce célèbre micrographe , les organes généra- teurs sont très-prononcés dans les Rotifères , chez lesquels on trouve non seulement des oviductes particuliers renfermant souvent des petits en plein développement, mais même des organes mâles bien distincts. ( Voyez Organisation der Infusion- slierchen , 1830 , pag. 50. ) (1) (4) Quelques unes des figures d’Ehrenberg se trouvent re- produiles dans les planches de l’Anatomie comparée ue Carus. ( Foyez pl. I, fig. 9 et 40.) En Allemagne, on a poussé l’abstraction à cet égard jusqu’à ses dernières limites. « Nulle part, »dit Burdach, une espèce qui se propage n’est »sans femelle, mais beaucoup sont sans mâles. » Tout ce qui est procrté par son semblable a »une mère,et la nature elle-même est un prin- »cipe femelle, la mère de tout ce qui existe. » Gette simple vue nous donne l’idée fondamen- »tale de la sexualité ; la fémininité est le mode »primitif de manifestation de la vie, mode qui » conserve le caractère de la primordialité dans »tous ses développemens; et la masculinité, au » contraire, est une force dérivée , qui provient » de la primordiale par développement... » Le sexe féminin auquel appartient la primor- »dialité, doit renfermer en lui-même, dans la »monogénie (sexes confondus), la réunion des “forces, qui, dans la digénie (sexes séparés); »sont réparties à deux organes ou à deux indi= » vidus..… Lorsque la génération s’accomplit par »le moyen d’une différence sexuelle, l'ovaire ne » perd que la puissance de compléter ses produits, »et il conserve sa forme, comme aussi le pouvoir » de produire Ja substance qui , en se développant, » devient {a base ou la partie primordiale du nou- »vel individu, tandis que le produit du testicule élève cette formation à la dignité de fruit. La » différence sexuelle ne repose donc pas sur une » polarisation complète, sur une scission en deux » facteurs qui s’excluent l’un l’autre; l'ovaire reste jusqu’à un certain point la chose primor- » diale, indifférente, procréatrice de son propre » fonds , et il n’y a antagonisme de polarité entre » lui et le testicule, qu'eu égard à l’achèvement »de ses produits, par conséquent à l'intensité de » sa force. … » Le testicule, au contraire, est toujours un » organe surajouté, qui n’accomplit sa fonction, » qui n’agit pour la génération, qu'à la condition » d’être placé en regard de l'organe qui lui fait »antagonisme, de sorte qu'il repose absolument »sur la différence. Comme tout ce qui vit pro= »crée, mais que l’être primordialement procréa- »teur est femelle, la femelle est aussi une vie » générale et indifférente, tandis que le mâle est »la forme de vie différente, et que c’est seule- »ment lorsqu'il apparaît, qu’on aperçoit la diffé- »rence sexuelle; c’est lui qui, à proprement par- »ler, caractérise la sexualité. » ( Burdach, t. 1, p. 360.) En histoire naturelle, il y a deux facons de com- prendre l'étude de l’organisation : le point de vue descriptif donne les moyens de bien apprécier les fonctions d’un organe ; le point de vue comparatif auquel il faut arriver quand la description est con- nue, sous peine de rendre celle-ci stérile , donne la valeur réelle de ce même organe et fait connaî- tre son importance dans la généralité des êtres vi- vans. Mais la comparaison dont nous voulons par- ler ici ne consiste pas à noter des différences et des ressemblances ; elle tend à abstraire et à résu- mer, pour en former un ensemble À les ualités gé- nérales que les descriptions particulières ont fait EE smesmmmmeneetmennneto nste RenndE nn é S ” OVOL 533 Ferre , OVOL mnt -connaître. Cette abstraction , ce résumé donne ce qu’on appelle la signification de l’organe auquel on Jes applique. A vrai dire, la recherche de cette si- gnification est le véritable but de la science; à quoi bon étudier , apprendre , savoir, si ce n’est pour pénétrer la raison des choses ? la description fait connaître la manière d’être, la composition moléculaire , les relations ; la comparaison abstrac- tive peut seule donner une idée des causalités. Il est fâcheux que cette manière d’étude ait été dis- créditée presque aussitôt qu’elle a été produite, par les exagérations inouïes des naturalistes allemands. En France on a su en faire un meilleur usage , quoique Ja discrétion qu’on y apporte puisse passer pour une sorte de timidité. Cuvier , qui ne l’aimait pas, l’appelait de la métaphysique; mais Cuvier était préoccupé des avantages de la méthode des- criptive à laquelle était attachée sa gloire de natu- raliste; cette préoccupation le rendait injuste et faussait ses raisonnemens. Le fait est qu’il n’y a pas d'étude possible sans abstraction. Les sciences les plus certaines dont l'esprit humain puisse se glorifier , les sciences mathématiques , ne sont que de pures abstractions. Cuvier avait donc tort quand il critiquait comme métaphysique la méthode dont nous nous occupons ici. Îl avait tort au même litre que Napoléon , qui, tout en ayant commencé par _Jes mathématiques, en était venu à ne plus aimer les métaphysiciens ; il les appelait des idéologues : ce sont pourtant ces idéologues qui ont ruiné le système napoléonien. Les anathèmes de Cuvier et ses épigrammes n’empêcheront pas davantage le mouvement progressif. En science comme en po- _litique , les idées gouvernent le monde; ce ne sont pas les faits. On a beau parler de l'empire des faits, les faits ne sont rien quand ils ne sont point au service d’une idée. Ce sont des accidens dont les conséquences sont très-limitées , des accidens ct rien de plus. Pour comprendre il faut donc gé- néraliser et abstraire , comme il le faut pour gou- verner. Mais dans un cas comme dans l’autre, il faut avoir bien soin de ne pas perdre de vue la nature et ses conditions, pour ne pas tomber dans des visions et des utopies. Cela posé , l'ovaire est un organe sécréteur es- sentiellement composé , 1° d’un parenchyme qui forme la plus grande partie de l'organe ; 2° de cel- Jules destinées à recevoir momentanément le pro- duit de la sécrétion ; 3° enfin des vaisseaux qui ap- portent les matériaux de la sécrétion. Les élémens qu'on y trouve après ces trois-Jà lui sont communs avec les autres organes de l’économie de l’être qu'on examine. Quand le parenchyme est surabondant , la sur- face de l'ovaire est presque unie , et les bosselures légères qu’on y remarque sont les signes indica- teurs de la présence des œufs. Tel est le cas de Jovaire de la femme. Quand les cellules prédominent, l'ovaire se présente sous la forme d’un amas d'œufs qui, tantôt sont réunis en masse serrée, et tantôt offrent l'aspect d’une grappe. Dans le premier cas, on a l'ovaire des “poissons; dans le second, PS SR Se c’est l'ovaire des oiseaux et dé tüélques mammi- fères. Quelquefois la forme cellulaire l'emporte am point que l’ovaire prend l’aspect d’un véritable tube. Ce tube est tantôt simple et droit , court , mais large, comme dans les Crustacés et certains insectes ; tantôt il est étroit et long, flexueux et contourné , comme dans l’Ascaride et les Scolo- pendres. D’autres fois, enfin , il est multiple et ra- meux, comme dans beaucoup d'insectes hyméno- ptères, dans la plupart des Lépidopières et dans presque tous les Coléoptères. Les vaisseaux qui apportent les matériaux de la sécrétion ne sont pas toujours des canaux indé- pendans et parfaitement distincts, comme on les rencontre chez les Mammifères et les Oiseaux. Il y à des cas où ce sont de simples bouches aspi- rantes destinées à absorber un liquide quelconque au milieu du suc vital qui les entoure. Mais ce li- quide ainsi absorbé, en même temps qu’il se dé- pose dans l’ovaire , jouit de la propriété de s’im- poser à lui-même des limites et.de revêtir la forme d’un œuf, « J’ai observé, dit Rathke, chez différens insectes, chez plusieurs Isopodes et Amphipodes, enfin chez les Daphnis et les Vereis, cette opéra- tion, qui consiste en ce que les substances dont l’œuf doit être composé se sécrètent dans Ja cavité de l'ovaire pour y devenir des œufs , et je présume que ceux-ci se forment de cette manière chez tous les insectes, la plupart des Crustacés inférieurs, les Vers et les Mollusques. Du reste, il n’est pas sujet au moindre doute que la substance d’où pro- vient l'œuf, acquérant, par l'influence de l’ovaire, l'aptitude à un mode de vie plus relevé , ou la pos- sédant déjà, tend aussi en partie d'elle-même à prendre une forme déterminée. » Aux yeux de M. Geoffrey Saint-Hilaire , les ca- naux qui apportent les matériaux de la sécrétion ont une importance de premier ordre, non pas parce que sans eux la sécrétion ne se ferait pas, puisque les matériaux manqueraient, mais parce que , selon ce naturaliste généralisateur , leur mode de distribution est susceptible de commander, de déterminer la valeur sexuelle de l'organe lui-même. Le sujet auquel il a appliqué ses idées est le Mam- mifère. L’artère qui va à l'ovaire et à la matrice chez la femelle , qui va au testicule et à l’épididyme chez le mâle , porte chez l’un et l’autre sexe le nom d’artère spermatique. M. Geoffroy Saint-Hilaire établit en effet une distinction tranchée entre l’épi- didyme et le testicule, Pour lui le testicule corres- ond à l'ovaire et l’épididyme aux trompes de Fal- lope. L’épididyme, dit-il, est le tube de Fallope ramassé en une seule masse, et le tube de Fallope l’épididyme déroulé (1). Le canal déférent, qui appartient au sexe mâle, a son analogue dans la corne de la matrice qui est spéciale au sexe fe- melle, L'anatomie humaine, il est vrai , n’attribue pas de cornes à la matrice ; mais elle y a reconnu des angles, et, selon M. Geoffroy Saint-Hilaire , 0 (4) Ces parties ont été figurées comparativement dans notre histoire de la génération de l’homme, pl. IL. & dénen 7e OVOL de ce qui est ailleurs avec un développement con- sidérable. D'ailleurs l'anatomie pathologique con- tient plusieurs exemples de doubles matrices chez la femme, et Sylvius a cité celui d’une jeune fille dont, selon ses expressions, l'utérus était divisé en deux cornes. Les cornes de la matrice peuvent donc être regardées comme les analogues des ca- naux déférens. Cela posé, voici ce qui arriye : l'artère sperma- tique, dans l’un et l’autre sexe , se divise toujours en plusieurs, dont les principales, au dire de M. Geoffroy , sont, pour l'homme, la branche qui entre dans l’épididyme et la branche qui pénètre dans le corps testiculaire; et pour la femme, la branche qui ya à l'ovaire et celle qui va aux curnes de l'utérus. « Ces rapports apercus, dit alors M. Geoffroy , Von peut en conclure que les variations de l’un à l'égard de l’autre appareil sexuel dépendent de la situation de la seconde branche spermatique. $es principaux rameaux se répandent-ils à la naissance du canal déférent ( en prenant le canal déférent à la fin de l’épididyme ), ilen résulte les conditions d'existence du sexe mâle : est-ce à la fin du canal déférent ( c’est-à-dire au moment où il ya débou- cher dans les vésicules séminales, qui sont généra- lement regardées comme les analogues du corps de l'utérus)? On ales conditions d'existence du sexe femelle. » Telle est la raison anatomique que M. Geoffroy Saint-Hilaire a trouvée pour expliquer la formation des sexes ; elle est curieuse, elle porte surtout un caractère d'originalité tellement saillant que nous avons cru devoir nous arrêter un instant à la faire connaître. C’est une hypothèse fort in- génieuse , si l’on veut, mais aussi fort singulière, puisqu'elle ferait dépendre les sexes de la gran- deur des angles formés par une artériole. Art. IT. De l’œuf. L’œuf est un produit organi- que ayant une forme sphéroïde. IL se compose d’une membrane particulière contenant un liquide qui a la propriété de se transformer en germe sous l'influence de la fécondation, et de fournir des matériaux aux premiers développemens de l’em- bryon. Le liquide contenu dans la sphère n’est point homogène. Une portion est opaque , granuleuse et jaune, tandis que l’autre portion est liquide, par- faitement transparente et apparaît dans la masse de la précédente comme une bulle de sayon rela- tivement très-petite. De ces deux sortes de liquides contenus dans l'œuf, l’une, la bulle de savon , est essentielle , et l’autre, la masse granuleuse , est accessoire. La première sert de base à la formalion de l'indi vidu nouveau, la seconde est là pour servir d’ali- ment à son premier développement, Comme la portion limpide nage dans la masse grenue et s’y montre à l'instar d’une bulle parfai- tement limitée , iLest probable qu'elle est formée, elle aussi, d’une membrane pellucide excessive- ment mince, servant de réservoir au liquide des- tiné à devenir l'embryon, Ge serait alors une se- 534 ces angles sont un faible rudiment chez la femme | conde vésicule contenue dans la première. Pour OVOL les animaux supérieurs , la chose n’est point dou- teuse; il y a réellement deux vésicules emboîtées: l’une dans l’autre, et la-vésicule intérieure, qui nage dans la masse granuleuse , a même été appelée particulièrement vésicule de Purkinje, du nom de celui qui en a fait la découverte. Mais dans les or- ganisations élémentaires , on doit trouver des œufs qui se composent uniquement de cette vésicule in- térieure (1). Pour se développer complétement , l'œuf a be- soin , en général, de passer dans un lieu différent de celui où il a été produit. « Gette règle, dit Ratkhe, n’est cependant pas sans exception; car l'embryon des Blennius, des Daphnia et des Lyn- ceus se développe assez dans l'ovaire pour qu’au moment où il naît, sa forme , du moins en ce qui concerne les parties extérieures , soit parfaitement semblable à celle des parens. » Il est probable que, dans toutes ces exceptions , l'œuf consiste seulement en une vésicule de Purkinje, dépourvue de parties accessoires. La raison en est que, se déve- loppant au lieu même où il est produit , il n’a pas besoin d’emporter de provisions, la gangue qui à fourni la base du germe pouvant fournir aussi à ses besoins successifs jusqu'à la production d’une vie indépendante. La vésicule de Purkinje n’est connue que depuis 1829. Purkinje la découvrit d’abord dans l’œuf des oiseaux pris à l'ovaire et non fécondé. Ceite vésicule disparaît dans les œufs pondus. Ilest pro- bable que le refroidissement la détruit. Elle n’est pas apparente non plus dans les œufs fécondés , et comme elle ne manque jamais avant la féconda- tion, on en a conclu que cette fécondation elle- même n'avait d'autre effet que de la dissoudre et d’en faire entrer les élémens dans la combinaison nouvelle de laquelle résultent le germe et l’em- bryon. En 1827, Baër en a démontré l'existence dans les Mollusques, les Annélides, les Crustacés et les Insectes , et dans plusieurs Vertébrés ovipares, tandis que de son côté Purkinje en poursuivait la recherche dans ces mêmes animaux, et de plus en constatait la présence dans l'œuf des Entozoaires et des Arachnides. Il restait à la chercher dans l’œuf des Mammi- fères. M. Coste, en France, la démontra en 1834, dans l’œuf de la Lapine , et Valentin et Bernhardt, en Allemagne, vinrent confirmer son observation. Lorsque M. Coste présenta son travail sur l’O- vologie du Lapin, à l'Académie des sciences, il prétendit avec quelque raison, mais, à ce qu'il paraît, d’une manière trop absolue, avoir con. (4) Wagner signale de plus dans la vésicule de Purkinje une: tache oblongue qu'il a appelée fache germinative, et qu'il con- sidère comme l'embryon réduit à sa plus simple, expression. Nous ne croyons pas que l'embryon, puisse apparaître dans l'œuf avant la fécondation, c’est-à-dire avant que l'œuf ait été transformé en germe ; par conséquent, si la tache de Wagner a une valeur quelconque. ce ne doit pas être comme significa= tion de l'embryon. L'opinion de Wagner à cet égard nous/pa= raîit conçue sous l'influence de l'idée de la préexistence des germes dont nous avons démontré l'erreur, oo OVOL 535 OVOL oo staté le premier l'existence de la vésicule de Pur- kinje dans l’œuf des Mammifères; voici ce que les commissaires opposèrent à cette prétention. « Cette vésicule, dirent-ils dans leur rapport , nous semble avoir été aperçue par Baër , qui a noté dans l’œuf des Mammifères l'existence d’ une petite cavité intérieure. On concoit en effet que l'existence de cette petite cavilé intérieure entraîne implicite- ment celle d’une membrane vésiculaire qui la li- mite. Or, comme Baër n’a pu apercevoir cette pe- tite cavité intérieure siluée dans la couche épaisse -de granules qui remplit presque entièrement le petit œuf, qu'au moyen de sa transparence ou de sa moindre opacité , il en résulte que c’est exacte- ment la même chose que ce qui a été vu récem- ment par M. Coste dans l’œuf de la Lapine. Nous avons rendu compte, dans notre rapport sur le travail de cet observateur relatif à l'Ovologie du Lapin, de la découverte qu'il croyait avoir faite de la vésicule de Purkinje. Si, comme cela peut pa- raître probable , l'aire circulaire demi-transparente que l’on voit dans l'œuf de la Lapine est eflective- ment la vésicule de Purkinje , sa découverte réelle appartiendrait à Baër qui, en la voyant, l'aurait méconnue, entraîné qu’il était par d’autres idées; mais 1! resterait à M. Coste le mérite de l’avoir re: connue, » Plus tard , M. Coste fit voir aux mêmes commis- saires la vésicule dans l’œuf de la Brébis. « Get œuf, disent encore les commissaires , ressemble parfaitement à l'œuf de la Lapine. Én le plaçant sous le microscope, on y apercoit de même une aire circulaire demi-transparente, qui, comme nous l'avons déjà dit, peut avec assez de probabi- lité être considérée comme due à l’existence d’une vésicule fort petite qui serait celle de Purkinje ; cette aire circulaire demi-transparente, semblant attester l’existence d’une cavité vésiculeuse , a été vue par Baër, ainsi que nous l'avons dit plus haut. ( Voyez Rapport sur un mémoire de M. Coste in- titulé : Recherches sur la génération des Mammi- fères ; développement de la Brebis. Commissaires : MM. Serres, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire et Du- trochet, rapporteur. Académie des sciences. ) La vésicule de Purkinje est le seul élément con- stituant de l’œuf qui se montre dans toutes les es- pèces animales ; les autres parties sont diverses de forme et de nature , selon les sortes de générations auxquelles les œufs appartiennent. La vésicule de Purkinje est donc le véritable œuf, _et les autres élémens de l'œuf, dans quelque classe d'animaux que cesoit, ne doivent être considérés ‘que comme des élésnens accessoires ayant une va- leur: dont il faut tenir compte sans. doute , mais ue: valeur relative seulement à l'espèce où on les rencontre , et non pas une valeur absolue. Cette considération esttrès-importanteà établir; pour peu qu’on y réfléchisse, on verra qu’elle est . latclef véritable de tous les progrès futurs de l'Ovo- logie, quiest un des sujets les plus intéressans que: l'on puisse étudier. Malheureusement il est aussi le plus obscur; mais il faut le dire , cette obscurité tient moins à la difficulté de l’observation , qui est rès-grande à la vérité, qu’à la fureur de néolo= gisme dont chaque observateur s’est trouvé saisi aussitôt qu'il a eu sous les yeux les membranes d'un œuf, Lisez Carus et Burdach, qui ont résumé les travaux de l'Allemagne; lisez en France Bres- chet, Velpeau et Dutrochet , et vous verrez que pour les comprendre vous aurez beaucoup plus à lutter avec les mots qu'avec les idées. Quoi qu'il en soit, ilest bien avéré maintenant que la vésicule de Purkinje est l'œuf réduit à sa plus simple expression ; ; que celte vésicule, consi- dérée en elle-même ; se compose d’une membrane transparente et d’un liquide excessivement clair, Dansles animaux inférieurs , dans les organismes élémentaires, comme nous l'avons déjà dit, il est probable qu'elle existe seule et sans accompagne- ment d’autres par ties ; mais il n’en est plus de même aussitôt que l'être est plus compliqué. Sous ce rapport , il y a deux classes à établir. La PES RE comprend tous les œufs qui sont destinés à se nn dans le corps de la mère après avoir été transformés en germe ; la seconde se com- pose des œufs destinés n se développer au dehors. Dans le premier cas, la mère fournit aux be- soins du développement à mesure qu’ils se mani- festent. Dans le second, elle donne à la fois tous les ma- tériaux que ces développemens nécessileront, Il suit de là que l'œuf des Ovipares est plus composé, mais non, plus volumineux, plus com- plet que l'œuf des Vivipares, qui, par cette rai son même, a été long- temps méconnu- Maintenant voici, LA NE MA aux uns et aux autres, ce que la science possède de plus certain. Dans l'ovaire des oiseaux, on voit d'abord appa- raitre une petite ampoule limpide comme de l’eau. Bientôt autour de cette ampoule on apercoit un autre liquide également enfermé dans une vésicule qui emboîte la première. Mais ce second liquide est plus trouble que le liquide de la première vé- sicule ; il s “accroît peu à peu, il prend une teinte jaunâtre , il s’épaissit, il devient jaune; c’est le jaune ( vitellus }, La membrane déliée qui le li- mite porte le nom de membrane vitelline ; elle est enveloppée elle-même dans la capsule ovarienne. Cette capsule sécrète la substance qui sert à for- mer le jaune et qui pénètre dans la membrane vi- telline, sans doute par transsudation. Le jaune se forme donc par couches; les plus intérieures sont les plus anciennes ; elles conservent plus long-temps que les autres une assez grande fluidité, Le jaune s'accroît ainsi dans l'ovaire jusqu’à ses dernières li- miles. Lorsqu'il est sur le point d'abandonner la capsule ovarienne qui lui sert de prison, celle-ci se fend , selon la direction d’une ligne circulaire; la partie supérieure de la capsule se sépare de la partie in- férieure, comme le couvercle d’une boîte se sé- pare de la boîte , et le jaune, devenu libre, tombe dans le pavillon de l’oviducte qui s'ouvre sous Jui à Ja facon d’un entonnoir. Pendant que le jaune s’accroît ainsi, la vésicule de Purkinje reste en quelque sorte stationnaire ; ik OVOL 556 OVOL semble qu’elle ait acquis tout d’abord son entier développement; elle se tient au milieu du jaune , mais elle n’y est pas noyée ; car, du lieu qu'elle oc- cupe dans les environs du centre du jaune, à la surface de ce même corps, il règne un canal rem- pli de substance plus liquide et par conséquent plus légère que le reste de l’œuf. Quand la fécon- dation a lieu, c’est-à-dire quand l’œuf se trans- forme en germe, 12 vésicule de Purkinje vient se présenter à la surface du jaune , sous la membrane vitelline; là elle se rompt, et le liquide qu’elle contenait forme alors la cicatricule. C’est cette tache ronde et blanchâtre qu’on voit à la surface du jaune, qui est située immédiatement sous la. membrane vitelline, et qui sera plus tard l'endroit où se formera le corps proprement dit de l’em- bryon. La différence de pesanteur spécifique entre la partie où règne le canal et le reste de l’œuf expli- que parfaitement pourquoi la cicatricule se trouve toujours vers le haut, dans l’œuf entièrement dé- veloppé , quelque position qu’on donne à ce der- nier. Suivant Baër , la vésicule de Purkinje est, dans le principe , très-rapprochée du centre du jaune ; à mesure que celui-ci s'accroît , elle se porte peu à peu vers la surface pour s’y répandre compléte- ment quand la fécondation a lieu. Elle ne se développe pas dans la même propor- ton que l’œuf; elle est d'autant plus petite que l'œuf devient plus gros. Dans un œuf de 0,11 li- gnes , elle avait 0,09 lignes; dans un autre œuf de 0,50 lignes, elle avait o,12 lignes, d’après les mesures prises par Purkinje et Valentin. Ainsi, avant même de quitter l'ovaire, l’œuf des oiseaux s’«ccompagne d’une partie accessoire déjà très-considérable par sa masse. L’oviducte lui en fournit à son tour deux autres qui n’ont pas une moindre importance. L’œuf descend le canal flexueux de l’oviducte , en tournant sur lui-même; la partie supérieure de ce canal lui fournit d'abord une membrane d’enveloppe qui s'applique immédiatement sur la membrane vitelline. À mesure que l’œuf descend, il se dépose à la surface de cette nouvelle mem- brane une quantité déterminée d’albumen ou blanc dont la disposition a lieu en spirales et qui est sé- crétée par la membrane muqueuse de l'oviducte. La masse totale de l’œuf s’accroît donc à mesure que celui-ci descend ; aussi l’oviducte s’élargit-il de plus en plus. Enfin la partie inférieure de ce canal ne sécrète plus d’albumine , mais du carbonate de chaux, qui se dépose à la surface de la dernière couche d’albumine, par voie de cristallisation. Toutefois , les cristaux sont invisibles quand la co- quille a déjà acquis une certaine épaisseur. Nous avons vu que le point du jaune sur lequel la cicatricule existe et qui deviendra le lieu des premiers développemens de l'embryon, se trouve dans des conditions de pesanteur spécifique, telles que ce point se lourne toujours vers le haut. Il est impossible de ne pas voir une cause finale dans J’établissement de ces conditions : elles ont été données à l’œuf évidemment et _uniquement pour que la cicatricule recût les premières influences de lincubation. Il y a plus; pour que cette rotation du jaune fût mieux assurée , la masse de l’œuf a été pourvue de deux véritables axes qui règnent dans le sens de l’axe longitudinal de l’œuf, allant ainsi de la membrane albumineuse à chaque bout de l'œuf. Ces axes ont recu le nom de Chalazes. Voici com- ment, dans notre Histoire de la génération de l'homme, nous en avons décrit la formation (a). « Si l’on casse un œuf dans une coupe pleine d’eau , de manière à ne pas crever le jaune, et sans le séparer du blanc ( albumen), voici ce que l’on remarque: le jaune est suspendu au milieu du blanc et y conserve sa forme sphérique ; de deux points opposés de cette sphère partent deux espè- ces de cordons blanchâtres, mais d’une couleur plus dense que celle de l’albumen; ces cordons sont contournés en spirale , et ils ont pour usage de suspendre le jaune au milieu de la masse du blanc , et de lui fournir ainsi un axe de rotation. » Lorsqu'on déchire avec précaution la mem- brane albumineuse et la membrane vitelline qui enveloppent le jaune, celui-ci sort facilement à l’aide de pressions modérées, et alors on a une poche terminée par les deux cordons, dont nous venons de parler et qui portent le nom de Chala- zes. Si l’on voulait expliquer la formation des Cha- lazes, on pourrait dire qu'elles sont le résultat d’une sorte de torsion éprouvée par la poche dans les premiers points de l’oviducte, immédiatement après que le jaune s’est détaché de l'ovaire et est entré dans ce canal. Rien ne rend mieux l’idée de ce qui peut se passer alors, qu’une balle de la gros- seur du jaune engagée dans un doigt de gant ou- vert aux deux bouts: en roulant la balle et le doigt de gant, et en supposant un frottement aux deux extrémités de l’axe, on oblient deux bouts de corde qui, étant fortement tordus, reviennent sur eux-mêmes par l’eflet de la torsion, comme les Chalazes. » La disposition des Chalazes est toujours telle que nous venons de le dire; ce sont de véritables cordons roulés et assez fortement tordus pour re- venir sur eux-mêmes. On a dit que ces cordons (4) Voyez L'histoire de la yénération de Vhomme , par Ga-- briel Grimaud de Caux et Martin Saint-Ange. Cet ouvrage, imprimé avec un luxe peu ordinaire, traite l’une des questions les plus difficiles de la science humaine, et s’adresse à tontes les classes de lecteurs; mais il n’est pas du tout ce qu’on pourrait le juger, si l'on s’en tenait au titre. Le rapport fait à l’Académie des Sciences, par M. Bory de Saint-Vincent conclut de la manière suivante : « Qu'il nous soit permis d'émettre un vœu que justifie parfaitement limpor- tance du travail que nous sommes appelé à signaler, c’est que la commission des prix Monthyon n'oublie pas, quand elle aura à s'occuper des livres utiles , celui de la génération de l'homme, qui nous paraît avoir, en philosophie sociale, uneimportance que son titre n'indique point assez. » Le: savant, rapporteur avait dit précédemment pour justifier cette conclusion que, «silhistoire de la génération de l’homme était méditée par les hommes qui sont appelés à préparer ou à faire des lois, les codes y gagneraient plus que ne le pense une certaine classe de docteurs qui semblent ne pas se douter jusqu’à quel point les règles de tout droit réel sont écrites dans le grand livre de” la nature ». (Académie des Sciencés , séance du 28 août 4837.) étaient: oo OVOL 537 OVOL oo étaient canaliculés ; les recherches que nous avons faites pour nous assurer de l'existence de cette disposition n’ont amené aucun résultat certain ; et nous ne croyons pas que l'expérience suivante, qu’on a invoquée pour prouver qu'il y a des ca- maux, soit plus concluante. On a cassé la pointe d’un œuf soumis à l’incubation ; on a déposé sur la membrane sous-jacente à la coquille quelques atomes d’un liquide coloré , et l’on a vu ce liquide pénétrer dans le jaune. Cela prouve-t-il que les Chalazes soient canaliculées? ce qu'il y a de sin- gulier, c’est que le même observateur invoque ail- leurs, pour prouver une autre thèse, le phéno- mène de l’endosmose ou de l’imbibition. Il fallait au moins démontrer que, dans le cas présent, l’endosmose n’avait aucune part à la pénétration du jaune par le liquide colorant. Tels sont les élémens constituans de l’œuf de l'oiseau au moment où il est pondu. De ces élé- mens un seul est essentiel en ce sens qu’on le re- trouve dans les œufs de toutes les autres espèces animales ; c’est la vésicule de Purkinje. Les au- tres , tels que le jaune, le blanc et la coquille, sont accessoires et spéciaux. La coquille est un élément de protection pour la masse entière; le blanc et l’axe des Chalazes, après leurs usagés relatifs à la cicatricule, sont absorbés par l’em- bryon et servent comme le jaune à sa nutrition et à son développement. Dans l’œuf des Mammifères , les choses se pas- sent différemment : après avoir abandonné l’ovaire et rompu ainsi les premières liaisons qui l’aita- chaient à la mère, l’œuf vient dans un autre or- gane afin de s’y développer, et pour cela il contracte des adhérences d’une nature toute nouvelle. Son détachement de l’ovaire est presque tou- jours le résultat de la fécondation. Je dis presque toujours, et non pas constamment, parce que, pour l’espèce humaine surtout, il y a des cas où l'ovaire est provoqué au détachement des œufs par des causes autres que la fécondation (1). Par cela même qu'en se détachant de l’ovaire l'œuf des Mammifères n’est pas livré immédiate- ment au monde extérieur , il n’avait pas besoin de parties accessoires , soit de protection, soit de nu- trition; aussi, ce qu'il y a de plus remarquable en lui au premier abord, c’est son extrême peti- tesse quand on le compare à l’œuf des oiseaux. Les phénomènes qui accompagnent sa sortie de l'ovaire sont assez curieux. On sait que l'ovaire de la plupart des Mammifères est d’une apparence glanduleuse , et qu’il est occupé par des vésicules plus ou moins nombreuses. Ces vésicules sont plei- nes de liquide. À l’époque de la fécondation , elles se fendent, le liquide qu’elles contiennent s’écoule, et un petit corps ellipsoïde et transparent, dit M. Dumas , à qui nous empruntons ces détails, formé d’une membrane mince et également pleine de liquide, s'échappe entraîné par le liquide dans (4) Nous avons discuté longuement ces causes dans notre Histoire de la Génération de l’homme, au chapitre intitulé . De l'Impuissance et de la Stérilité dans les deux sexes. T, VE, lequel il nageait, et ne tarde pas à être recueilli par le pavillon qui termine Ja trompe. Ce petit corps est l’œuf, Après la chute des œufs, la cica- trice qu'ils ont laissée s’oblitère ; le tissu voisin s’épaissit et devient jaunâtre; de Ià le nom de corps jaune donné à ces tubérosités, que l’on ob- serve dans l’ovaire des femelles qui ont pondu. MM. Prevost et Dumas ont constaté que l'œuf détaché de l'ovaire n’était pas encore fécondé, et qu'il ne recevait le contact du liquide fécondant que dans la partie inférieure des trompes, et le plus souvent dans les cornes de la matrice elle- même. Ils ont vu en outre que la chute des œufs n’avait lieu que huit à dix jours après l’acte même de la copulation, ce qui place, disent-ils, la fé- condation réelle à une époque éloignée de ce pre- mier acte. Les œufs ont alors au plus un millimètre et demi ou deux millimètres de diamètre, et si l’on ne mettait pas dans l’examen des cornes le soin le plus scrupuleux, on les méconnaîtrait aisément ; mais lorsqu'on est prévenu, qu’on éclaire bien la corne qu’on veut examiner , et qu’on l’ouvre avec précaution, on ne peut guère éviter de rencon- trer les œufs au bout de quelques essais. Ils sont entièrement libres, ne présentent point d’adhé- rence avec les parois des cornes, et l’on peut les enlever sur la lame d’un scalpel, puis les déposer dans un verre de montre rempli d’eau, pour les examiner plus facilement. Cette particularité re- marquable d’un isolement parfait, présente nom seulement un caractère physiologique fort digne d'attention, mais encore elle devient très-utile pour distinguer les œufs des petites vésicules que l’on observe si souvent dans le tissu des cornes, et qui sont probablement des hydatides. Celles-ci sont toujours engagées dans la paroi même de l’or- gane , et ne peuvent s’en détacher sans le secours d’un instrument tranchant. Puisque les œufs sont libres, ce ne sont pas des hydatides, ni rien autre chose de ce genre. Mais cette liberté d’ad- hérence a encore une autre signification, en ce qu’elle assimile sous ce rapport, pendant un temps donné, l’œuf des Mammifères à l’œuf des Oiseaux ; seulement l’un est libre jusqu’au moment où il s'implante pour se nourrir; l’autre au contraire conserve sa liberté, parce qu'il a emporté toutes les provisions nécessaires au développement de l'embryon. Grossis trente fois et vus par transparence, ces œufs paraissent sous une forme ellypsoïde, et semblent composés d’une membrane d'enveloppe unique et mince, dans l’intérieur de laquelle est contenu un liquide transparent. À la partie supé- rieure de l’œuf on remarque une espèce d’écusson cotonneux, plus épais et marqué d’un grand nom- bre de mamelons. (Voyez Dict. classique d’'Hist, nat., Art. OEuf, par M. Dumas. ) - En consultant les travaux de quelque impor- tance, qui ont été entrepris sur l’Ovologie, nous avons vu avec surprise que cette même vésicule de Purkinje avait été entrevue en France par M. Prevost, de Genève, long-temps avant qu’il fût 468° Lrvhaison, 68 OVOL 538 OVOL ueslion de sa découverte par le naturaliste alle- mand. En eflet, on sait que les travaux de Pur- kinje n’ont eu du retentissement en Europe, que ar suite de la publication de son mémoire im- primé à Leipsick en 1830, sous le titre de Symbolæ ad ovi avium historiam ; or, ;voici ce que je lis dans ce même article OEur de M. Dumas. Dans l’œuf de l'ovaire, la cicatricule se mon- tre parfaitement circulaire ; elle est d’un bleu mat dans presque toute son étendue; mais en outre, on observe une tache d'un jaune foncé, qui pa- raît due, soit à une solution de continuité dans la membrane externe et la portion blanche, soit à une solution de continuité dans la portion blanche seulement. Prevost pense que ce point est occupé par une vésicule membraneuse et transparente. Quoi qu'il en soit, ce point central mérite un exa- men approfondi... Nous retrouverons une cica- tricule analogue dans les œufs de tous les autres animaux. Rien de semblable ne s’est présenté ce- pendant dans ceux des Mammifères. Sous ce rap- port, l'existence d’une vésicule en outre de la ci- catricule serait une découverte du plus haut inté- xêt, puisqu'elle rattacherait la forme du dévelop- pement du fœtus dans les œufs à cicatricule , à -celle de ce même développement dans les œufs des ‘Mammifères. Cette découverte importante, nous le répétons , est due plus particulièrement à M. Prevost (loco citato). Si donc il s'agissait d'établir une question de priorité entre l’auteur allemand et M. Prevost, il en adviendrait peut-être de la fameuse vésicule comme de l'Amérique , qui n’a pas pris le nom de Christophe Colomb , qui l'avait découverte le pre- ‘mier, mais celui du florentin Améric Vespuce, qui visita le nouveau continent, cinq ans après le navigateur génevois. L’œuf des Mammifères contracte des adhérences avec la matrice quelques jours seulement après le détachement de l'ovaire. L’objet de ces adhéren- ces est de soutirer à la mère les matériaux nutri- tifs nécessaires au développement du germe et de l'embryon. Il n’avait donc pas besoin , en quittant l'ovaire, d’être muni d’une masse de provisions aussi considérable que celles qui étaient néces- saires à l'œuf des oiseaux, et par conséquent aussi bien des élémens que nous avons signalés dans ce dernier, doivent lui manquer. Comme la matrice le protége contre les atiein- tes du monde extérieur, il n’avait pas besoin d’une coquille renfermée dans le corps maternel; étant destiné à se développer sous une température tou- jours égale, il n’avait pas besoin de chalazes, ni de membrane chalazifère pour lui servir d’axe, et lui faire tourner constamment vers la source de la chaleur son côté le plus sensible. Si donc vous supprimez la coquille, les axes chalazifères, te blanc et le jaune, que restera-t-il à l'œuf des Mammifères ? II lui restera ce qui con- stitue l’essence de tous les œufs, sa partie fonda- mentale, la vésicule de Purkinje. Voyons dans quelle situation on ly trouve et quelles circon- stances accessoires l’accompagnent. La vésicule de Purkinje, ou l’œuf proprement dit, dans le Mammifère, n’est pas ce petit corps ellypsoïde et transparent signalé par M. Dumas. Ce petit corps qui s'échappe de l'ovaire , qui est formé d’une membrane mince et pleine de liquide, et qui est reçu par le pavillon de la trompe, ren- ferme un autre corps également sphérique et d’une transparence parfaite , qui est positivement la vé- sicule de Purkinje. Pour l’apercevoir , il faut pren- dre l’œuf dans lovaire et le placer promptement sous le microscope. Si on attend le refroidisse- ment complet, on ne voit plus rien ; ou le liquide environnant se trouble, ou bien la contraction amenée par le froid crispe les tissus et change l’as- pect des parties. Il faut également aplatir la vési- cule, en la soumettant à une pression légère , à l’aide du disque compresseur. Au moyen de ces précautions , on aperçoit et l’on distingue parfai- tement une vésicule renfermée dans une autre, au milieu d’un liquide que la compression fait fuir des deux côtés ; et comme, malgré l'épaisseur des deux membranes enveloppantes, la transpa- rence est très-sensible , on en conclut que la vé- sicule interne est remplie d’un liquide limpide et que ce qui trouble l'aspect général de la double vé- sicule, quand elle n’est point comprimée, c’est le liquide intermédiaire, celui dans lequel nage la vésicule de Purkinje. Maintenant, si l’on se demande quelle est la véritable signification du liquide dans lequel nage la vésicule de Purkinje et de la membrane qui le limite, on se convaincra aisément qu'il doit être l’analogue du jaune ou vitellus, et que sa mem- brane est la vitelline. Ge liquide, en elfet, est tou- jours granuleux comme le jaune-de l'œuf des oi- seaux , et d’un gris jaunâtre, Il doit avoir les mé- mes usages, c’est-à-dire servir aux premiers dé- veloppemens du germe et de l’embryon, et à le faire vivre, par conséquent, jusqu’à ce qu'il ait contracté de nouvelles adhérences avec le corps de la mère dans l’intérieur de l’organe où il doit accomplir son entière évolution. Mais l'œuf du Mammifère reste fort peu detemps à l’état de liberté, le temps qu’il lui faut rigoureu- sement pour arriver jusque dans l’intérieur de la matrice. Aussitôt qu'il est parvenu dans cet or- gane, il s’y fixe et soutire immédiatement à la mère le flaide nutritif nécessaire à son développe- ment. Voilà pourquoi il n'apporte de l'ovaire qu’une très-petite quantité de Jaune. Nous venons de faire connaître la composition de l’œuf de l'oiseau et de l’œuf du Mammifère; avant de passer à l’examen des circonstances et des causes qui transforment l'œuf en germe , nous jeterons un coup d’œil sur les conditions parti- culières dans lesquelles se trouve l’œuf des espèces inférieures. Reptiles. Les œufs des Grenouilles s’enveloppent dans l’oviducte d’une substance gélatineuse parti- culière. Cette substance se gonfle rapidement dans l'eau, et l’on apercoit alors dans son milieu, le jaune ( vitellus ) , de couleur noirâtre , enveloppé d’une pellicule très - mince offrant une cicatri- 4 (mm OVOL perceptible. Pendant l’évolution du germe , la surface du jaune subit des changemens fort re- marquables, qui ont été observés pour la première fois par MM. Prevost et Dumas. À partir du centre, la cicatricule d'un gris clair se partage d’abord en deux, puis en quatre; enfin, en un plus grand nombre de parties, mais loujours avec une régu - larité géométrique. C’est seulement lorsque ces lignes, qui se succèdent avec une grande rapidité, ont disparu , qu'on aperçoit sur le côté obscur de la surface de la sphère , une ligne enfoncée , autour de laquelle s’en dessinent deux autres, et qui est le premier indice, tant de la colonne vertébrale crânienne, que de la moëlle épinière et du cer- veau. L'’œuf de la Salamandre terrestre se développe de la même manière, mais dans l’intérieur du corps de la mère. « Dans une femelle pleine de Salamandre . j'ai trouvé, dit Carus , les œufs réu- nis par une masse gélatineuse peu épaisse , en un cordon situé dans la double matrice en forme d’in- testin. Le fœtus était parfaitement libre ; il portait des branchies et pouvait vivre hors de l’œuf, car je l'ai conservé vivant, dans l’eau pure , pendant plus de trois semaines. Ce qu’il offrait surtout de remarquable , c'était un grand sac vitellin, sus- pendu au ventre, et autour duquel il se trouvait ployé dans l’œuf. Ce sac faisait évidemment partie intégrante du canal intestinal, » Les œufs de la Couleuvre à collier sont, comme ceux du Boa, très-allongés et couverts d'une coquille coriace. On ne distingue ni jaune: pi blanc dans leur intérieur, c’est plutôt nn mé- lange jaunâtre de ces deux substances. Lorsqu'on les plonge dans l’eau, ils se gonflent considérable- ment. Les œufs de quelques serpens , tels que l’Orvet et la Vipère , se développent et éclosent dans l’oviducte. Pendant le développement, le jaune se.sépare du fœtus d’une manière très-tranchée. La surfaceventrale de celui-cise ferme presque jusqu’à l'ouverture ombilicale , et le jaune dont la forme se rapproche plus tard d’un sac entourant le fœtus lui-même , finit par entrer peu à peu dans la ca- vité abdominale. Au reste, les œufs des Ophidiens non ivipares sont souvent comme ceux des Mol- lusques et des Batraciens , réunis en longues mas- ses par une sécrétion albumineuse des oviductes qui les agglutine ensemble. L’œuf des Sauriens est ordinairement très-al- longé, et il a à sa surface un dépôt épais et solide de carbonate calcaire. Ce dépôt se remarque surtout dans les œufs durs et raboteux des Croco- diles. Toutefois cette circonstance n’est pas gé- nérale ; car les œufs du Monitor et du Lézard gris ne sont couverts que d'une croûte coriace. On trouve toujours sous cetie première enveloppe une autre membrane. Le jaune est très-volumi- neux et entouré d’une très-pelite quantité d’albu- mine, Sa membrane est très-vasculaire, et c’est en elle qu'on commence à apercevoir des vaisseaux et du sang. Ces vaisseaux servent de lien entre le jaune et l'embryon. 539 oo cule d’un gris clair , et entourée d’un blanc à peine | OVOL Les œufs des Tortues sont pourvus d’une co- quille calcaire , dure et blanche , d’un blanc très- abondant mais sans chalazes,et d’un jaune globuleux sur lequel on remarque une cicatricule. La forme et le volume des œufs varient suivant les espèces. Ils sont très-longs dans la Tortue bourbeuse et plus arrondis dans la Tortue grecque. La science manque de recherches précises sur la vésicule de Purkinje dans ces œufset dans ceux des autres reptiles ; mais Ja cicatricule étant regardée comme le résultat de la rupture de cette vésicule, le défaut d'observation directe ne doit pas faire supposer l'absence de cet élément essentiel de tout œuf animal. Poissons. Les ovaires des Poissons osseux for- ment deux grands sacs qui s'étendent des deux côtés du canal intestinal, jusqu’au dessous du foie, et sont attachés à une sorte de mésentère. Les œufs nourris et retenus en place par des vaisseaux sanguins déliés tiennent à des replis ordinairement lamelleux de ces sacs. Ils sont si nombreux qu’à l’époque du frai, les ovaires remplissent presque entièrement la cavité abdominale , et qu’on peut aisément compter plusieurs centaines de milliers d'œufs dans un seul poisson. Voici des nombres qui ont été fournis par M. Rousseau père , qui a laissé un digne successeur dans son fils le docteur Emmanuel Rousseau, aujourd'hui chef des Tra- vaux anatomiques au Muséum d'Histoire na- turelle. Dans une Perche d’eau douce ( Perca fluviati- lis, L. ) pesant une livre deax onces , l'ovaire pesait vingt-huit gros et contenait 167,216 œufs. Une Carpe ( Cyprinus Carpio, L. ) pesant deux livres cinq onces , l'ovaire pesait vingt-deux gros trente-six grains et contenait 167,400 œufs. Un Maquereau ( Scomber Scombrus, L. ) pesant une livre trois onces , l'ovaire pesait vingt gros et contenait 12,920 œufs. Un Brocbet ( Æsox Lurcius, L. ) pesant vingt li- vres , l'ovaire pesait trois livres deux onces quatre gros et contenait 166,400 œufs. Un Esturgeon ( Acipenser Sturio , L. ) pesant cent soixante livres, l'ovaire pesait dix-huit livres quatre onces et contenait 1,467,856 œufs. Les sacs ovariens s’ouvrent immédiatement der- rière l'anus par deux conduits excréteurs très- courts qui ne tardent point à se réunir'en un seul, et qui communiquent avec les organes urinaires. Il y a des poissons qui n’ont point d'oviducte ; la cavité abdominale recoit les œufs tombant des ovaires lamelleux , pour les transmettre au dehors, à la faveur d’ouvertures particulières. Ces ouver- tures s’observent dans l'Esturgeon, les Raïes et les Squales, où elles semblent cependant être plutôt destinées à permettre l’entrée de l’eau dans la ca- vité abdominale, pour y servir à une sorte de res- piration intestinale. Carus a décrit le premier cette dernière forme chez la Truite, et il l'a retrouvée aussi dans le Saumon. Les ovaires de la Truite , assez peu volumineux hors l’époque du frai , sont situés très-haut, près du foie, et les œufs qu’ils contiennent , au lieu d'être tous au même degré = II APE D LAID DDR OVOL de développement, comme dans le Brochet , la Carpe, etc., sont de diflérentes grosseurs. Lors- qu’ils sont arrivés à maturité, c’est-à-dire quand leur volume égale presque celui d’un pois, ils se détachent des lames transversales de l'ovaire, en quelque sorte ouvert par devant, et tombent dans la cavité abdominale, qu’on trouve fréquemment remplie de ces corps à l’état libre ; mais ils en sor- tent ensuite par les ouvertures que ces poissons offrent auprès de l'anus. Gette organisation, que personne n'avait décrite avant Carus, est remar- quable en ce qu’elle répand un grand jour sur les usages des ouvertures abdominales, dont l’inter- prélation avait été jusque-là une énigme ; elles ser- vent ici d'orifices de parturition. Chez la Blennie vivipare (1) le développement des petits a lieu dans l’ovaire même. Cet organe , suivant Rathke, représente un sac allongé formé de trois couches ; les œufs naissent sur les parois de la portion interne la plus large. Cette couche interne se déchire , les œufs tombent, mürissent , et les petits sortent derrière l’anus par la portion extérieure qui correspond à l’oviducte. Il y à des poissons qui ont un organe incubateur : tel est le cas du Syngnathus acus. Les petits se dé- veloppent dans un sac situé derrière l'anus, qui s'ouvre lorsqu'ils sont arrivés à maturité. « Jusqu'à présent, dit Carus , on n’avait envisagé cet organe que comme un appareil externe d’incubation ap- partenant à la femelle , et l’on pensait que les œuls sortis de l'ovaire s’y introduisaient par l’effet d’un ramollissement de la peau du dessous de la queue, suivi bientôt de sa déhiscence. Mais, d’après les observations multipliées de Retzius , c’est au mâle que cet organe incubatoire appartient. Le Syngna- thus acus ( Syngnathe-aiguille } porte sous la queue une fente constante à la peau , dans laquelle la fe- melle pond ses œufs, probablement à l’aide d’une sorte d’accouplement , et où ils se développert en- suite d’une manière complète. D’autres espèces , par exemple le Syngnathus ophidion, n’ont point d'organe incubateur; ici les œufs sont seulement suspendus à la peau du ventre des mâles, où ils se développent à peu près comme le font ceux des Ecrevisses sous la queue des femelles, » Les femelles des Raies et des Squales ont deux oviductes dont chacun recoit les œufs de l’ovaire par une ouverture libre située près du cœur et du foie. La partie inférieure de ces oviductes retient presque toujours l’œuf jusqu’à l’entier développe- ment du petit, qui s’y trouve comme dans une sorte de matrice , et qui sort enfin par une ouverture si- tuée derrière l’anus et munie d’une saillie. Home a toujours rencontré dans le Squalus acanthias plu- sieurs œufs entourés d’une gelée transparente , et renfermés dans une capsule commune qui se ier- mine en pointe par le haut et parle bas, et il a vu les petits se développer complétement dans ces œufs. Suivant le même observateur , le Squalus (1) Dans la nomenclature de Cuvier, ce poisson porte le nom le Zoarcès (Cuvier, Règne animal), Voyez aussi Zoancës, 540 D 2e PE ———]—]——_—_——]—————— OVOL canicula , au contraire, ne pond qu’un seul œuf à la fois. Les œufs à maturité du Syngnathe contiennent un jaune séparé, nageant au milieu d’une petite quantité d’albumine et pourvu d’une tache blan- châtre ou cicatricule , qui indique l'endroit où l'embryon doit paraître. ( Cavolini. ) Dans les Raies et les Squales, ces particularités sont encore plus apparentes , parce que le jaune et le blanc sont plus distincts l’un de l’autre ; ces œufs sont en outre encroûtés de dépôts sécrétés dans les oviductes , et revêtus de coquilles cornées qui ont valu aux œufs des Raïes le nom de Souris de mer, à cause de leur couleur foncée et de leurs quatre grandes pointes. L'œuf des poissons osseux n’est jamais entouré d’une coquille cornée. Il est ordinairement sphé- rique, transparent ou translucide, et mou. Carus a trouvé les œufs du Cyprinus Dobula (1) réunis par un mucus albumineux en grosses grappes adhéren- tes aux plantes aquatiques. Chaque œuf avait un chorion ou membrane externe autour de laquelle se voyait encore une couche épaisse de ce mucus coagulé. L’œuf, ainsi soumis à un fort grossisse- ment, présentait une surface ponctuée d’une ma- nière régulière. En dedans on rencontrait d’abord une couche de blanc, puis la sphère viteliine , con- tenant une goutte d'huile claire, au moyen de la- quelle la région correspondante du jaune se tour- nait toujours vers le haut. La même disposition , sauf toutefois l'absence de la couche externe du mucus albumineux a été observée par Rathke dans les œufs de la Blennie , par Baumgærtner et par Carus dans ceux de la Truite. Seulement , dans ce dernier cas, au lieu d’une goutte d'huile, il y eu avait plusieurs. Dans les Poissons , le côté de l'embryon auquel le jaune donne naissance est toujours le côté ter- gal, par conséquent le côté ventral est celui où le sac vitellin demeure libre le plus long-temps , celui aussi par lequel il est absorbé dans le corps, et par suite c’est la surface ventrale que le nou- vel animal applique sur la convexité de cette po- che. Ghezle Cyprinus Dobula , le premier rudiment de l'embryon se montre d’abord fixé seulement au jaune; il quitte l’œuf au bout de douze jours. Dès le huitième, on l’apercoit qui se meut très-libre- ment dans l’œuf, quoique l’on continue toujours à distinguer fort bien le jaune avec la goutte d'huile qu'il renferme, et qu’une circulation extrêmement simple encore parcoure le corps embryonnaire. Six jours après que le petit poisson , long alors de deux lignes et demie, a quitté l’œuf, le jaune à passé tout entier dans le canal intestinal. Autour de la goutte d'huile, qui continue encore à être visible, et qui paraît se convertir plus tard en vé- sicule biliaire , se forme manifestement la substance du foie. Les embryons du Cyprinus Dobula sont oo (1) Dans le Règne animal de Cuvier, ce poisson porte le nom de Meunier et fait partie du groupe des poissons blancs du genre des Cyprins de la famille des Cyprinoïdes de l’ordre des Malacoptérygiens abdominaux. : or OVOL généralement très-faciles à observer pendant leurs développemens , parce que leur transparence égale presque celle du verre. Chez les Squales, dont les petits ne quittent l'œuf qu'après la sortie de celui-ci du corps de la mère , les coquilles dures offrent de chaque côté deux fentes qui permettent l’accès de l’eau ; tandis que quand les œufs se développent dans l’intérieur de l’oviducte , ils n’ont point de coquille dure, et sont entourés de la masse gélatineuse, qui alors, selon le sentiment de Carus, servirait autant à la nutrition du fœtus qu’à sa respiration. En résumé, on voit que l’œuf des poissons se compose d’une membrane vitelline, quelquefois assez mince pour qu'on ne puisse pas l’apercevoir distinctement au microscope; d’un jaune, ou vi- tellus, qui consiste en un liquide visqueux entre- mêlé de granules albumineux incolores et surmonté d’une graisse presque toujours divisée en goutte- lettes , mais quelquefois aussi réunie en une seule grosse goutte; enfin, d’une cicatricule lenticu- laire et à peu près transparente, qui occupe le ‘quart environ de la surface du jaune. La vésicule -de Purkinje ne se voit qu’autant que l’œuf occupe le lieu oùil s’est formé (Baër). D’après ce que nous avons dit touchant la position de la goutte d'huile qui surmonte toujours le même côté du jaune , on voit que son usage a le même but que les chalazes de l’œuf des oiseaux, c’est-à dire qu’elle tend à faire tourner toujours vers le haut la même partie de l’œuf du poisson , probablement afin que cette partie soit toujours en position d’être atteinte par la laitance quand les mâles viennent la répandre sur eux. Insectes. Ainsi que nous l'avons dit précédem- ment, la vésicule de Purkinje a été trouvée dans l’œuf des insectes , dès 1827, par Baër. Nous nous sommes assez longuement étendu sur le compte de cette vésicule ; nous devons considérer l’œuf des insectes sous d’autres rapports. Tout ici est d’un intérêt puissant ; la manière dont s'opère la ponte, le lieu où les œufs sont déposés, les pré- cautions prises par la mère pour assurer leur éclo- sion à l’abri de tout danger, leur quantité, etc. Les œufs de quelques Diptères sortent réunis en une espèce de collier; chaque œuf est collé à celui qui le précède et à celui qui le suit, au moyen d’une substance gommeuse. Dans les insectes dont la larve est aquatique, la masse des œufs est en- tourée d'une substance analogue à celle qui en- veloppe le frai des Grenouilles. Dans le genre Blatte, la femelle se délivre après un long travail qui dure quelquefois huit jours, d’un ou deux corps oviformes aussi volumineux que la moitié de son abdomen. Ces corps sont d’abord blancs et mous ; mais ils deviennent bruns et se durcissent très-promptement. Ces corps ne sont pas des œufs ; ce sont des espèces d’étuis con- tenant chacun seize à dix-huit œufs disposés sur deux rangs ; les jeunes Blattes en sortent par une fente qui existe au côté droit, et qui se referme assez exactement, après que l’étui a été vidé, pour qu'il paraisse aussi entier qu'auparavant, 941 EE OVOL Mais, le plus généralement, les insectes pondent les œufs un à un; la plupart des Coléoptères et des Lépidoptères , qui les disposent en tas, les pondent avec une grande promptitude, Les Abeil- les, les Fourmis, les Termites, en pondent jus- qu’à soixante et au-delà par minute. Les Sphex, les Ichneumons, les OEstres, mettent un inter- valle de quelques minutes et même de quelques jours entre la ponte de chacun. L’Hépiale du hou- blon , au contraire, dépose une immense quantité de petits œufs pareils à des grains de poudre à canon très-fine , avec une telle vitesse , qu’ils sem- blent courir , suivant l'expression de Degéer, L'abbé Préaux cite une espèce de Tétraptères qu’il a appelée Mouche Baliste , qui lance ses œufs avec la même force que s'ils l’étaient avec une sarbacane. L'instinct des insectes brille surtout dans le choix du lieu destiné à recevoir leurs œufs. Les espèces aquatiques qui constituent la tribu des Hydrophiliens, renferment leurs œufs dans une espèce de poche à la manière des Araignées, Quel- ques uns même portent cette poche à l'instar des Lycoses, en la fixant à la partie inférieure de leur corps; d’autres l’abandonnent après lavoir for- mée. La femelle du grand Hydrophile ( 77. piceus), au rapport de Lyonnet et de Miger , est pourvue de deux filières d’où suinte un fluide soyeux avec lequel elle construit, dans l’espace de trois jours, une coque ovoide surmontée d’une espèce de corne arquée. Cette coque est formée à l’exté- rieur d’une matière glutineuse qui se dessèche et devient impénétrable à l’eau. A l’intérieur elle est garnie d’un duvet soyeux , éclatant de blancheur, au milieu duquel les œufs sont couchés d’une ma- nière symétrique. Le tout reste attaché dans l’eau à quelque plante flottante , et c’est de cette singu- lière prison que sortent les insectes aussitôt qu'ils viennent à éciore. Le Bombyx du saule (Liparis salicis) cache entièrement ses œufs sous une substance blanche et écumeuse qui, étant insoluble dans l'eau, les protége efficacement contre l'humidité. La femelle du Tenthrède du pin fait d’abord, au moyen de la double scie dont elle est armée, une incision lon- gitudinale dans une des feuilles de l’arbre, y dé- pose ses œufs bout à bout sur une seule file et bouche l'ouverture avec de petits fragmens de feuilles qu’elle colle ensemble au moyen d’un fluide verdâtre et glutineux qu'elle rend par la bouche et qui devient friable en se desséchant. La Tenthrède du rosier ( {ylotoma rosæ) emploie le même moyen pour insinuer ses œufs dans les pe- tites branches fendues des arbrisseaux , ayant soin de laisser entre chaque œuf un certain espace afin qu'il puisse se développer à l’aise. Le Rhynchite Bacchus, espèce de Charançon qui fait quelquefois à la vigne autant de ravages que la Pyrale , forme avec les feuilles de la vigne , en les roulant , une espèce de poche dans laquelle il place ses œufs. D’autres espèces de la même fa- mille introduisent les leurs dans les grains de blé les navettes et d’autres fruits alimentaires, et de- EE ERNEST D D OVOL viennent dans bien des cas, un véritable fléau. M. Vallery, inventeur d’un appareil pour la con- servation des grains , a étudié les mœurs des Cha- rancons, en ce qui a rapport à la reproduction de leur espèce. Ces observations ont été consignées dans un rapport lu dernièrement à l'Académie des Sciences , par M. Séguier fils. En voici le résumé : M. Vallery a reconnu que les Charançons quit- ent en automne les monceaux de blé, aussitôt que la température cesse d'être de 8 à 9 degrés centigrades ; ils ne s’accouplent plus pour la re- production de leur espèce, dès que le thermomè- tre est descendu de 10 à 12 degrés. Il a encore constaté que les Charancons aiment essentielle- meni le repos. Aussitôt qu'ils sont troublés, ils quittent les endroits qu'ils habitent et vont cher- cher ailleurs une tranquillité indispensable à leur existence. Les Charancons ne se livrent à la reproduction qu'à la surface des tas de blé ; aussitôt que la fe- melle est fécondée, elle s’enfonce dans l’intérieur du tas et dépose un œuf, non à la surface du grain, mais sous l’épiderme, afin que la larve qui en naît puisse pénétrer immédiatement dans le grain. La femelle rebouche, par une substance glu- üneuse, l’ouverture qu’elle a pratiquée. L’obser- vation apprend que tout œuf déposé ne donne naissance à la larve qu’au bout de sept à huit jours, suivant l’état de la température; trente- quatre ou trente-cinq jours s’écoulent jusqu’au moment où la larve se convertit en chrysalide. C'est après un repos de huit jours que le Charan- con brise son enveloppe et parvient à l’état d’in- secte parfait; d’abord, d’un jaune pâle, il passe promptement au jaune foncé.Neuf ou dix jours après leur dernière métamorphose, ces insectes commencent às’unir pour la reproduction ; soixante à soixante-quatre jours s’écoulent donc depuis la ponte de l’œuf jusqu’au moment où les Charan- cons sont devenus aptes à se reproduire. C’est en appliquant le calcul à ses observations, que M. Val- lery démontre que, pendant les nombreuses jour- nées où le thermomètre ne descend pas au dessous de 12 degrés, dnuze paires de Charancons peu- vent procréer 75,000 individus de leur espèce. (Comptes rendus de l’Académie des Sciences, 1838, n° 2.) Il y a une espèce de Lépidoptères, le Liparis dispar, Chrysorrhea, elc., qui dépouillent leur propre corps des poils dont il est revêtu, pour en former à leurs œufs un vêtement imperméable. Ils commencent par élablir à la surface d’une bran- che, un lit moelleux sur lequel ils déposent plu- sieurs couches d'œufs; ils entourent ceux- ci de nouveaux poils ; et quand la ponte est terminée, ils enveloppent le tout d’un vêtement analogue. Mais une chose digne de remarque, c’est que les poils de l’intérieur du nid sont rangés sans ordre, ceux au contraire qui sont au dehors, sont dispo- sés comme les briques d’un toit, de facon que l’eau qui tombe sur eux glisse à la surface. Cet ou- vrage dure vingt-quatre et quelquefois, quarante- huit heures; quand il est terminé, le corps de 542 OVOL AR J'insecte est totalement dégarni de poils et l’in- secte lui-même expire. Réaumur parle d’un nid de ce genre qui était encore plus singulier. Les œufs y étaient placés en spirale autour d’une branche , et recouverts d’un duvet frais et doux, non pressé et dont chaque poil était horizontal. Dans cet état , dit-il, il ressega- blait à une petite queue de Renard roulée en spi- rale autour d’une branche. Chez les Pucerons, c’est le corps de lamère qui sert d’abri aux œufs quand ils ont été pondus , et voici comment cela se passe. Lorsqu'une femelle a été fécondée, elle se colle à une feuille et resteim- mobile comme si elle était privée de vie. Son corps augmente de volume et devient de la grosseur d'un pois; on n’y distingue même alors aucun vestige de tête ni de membres. Dans cet état elle ressemble plutôt à une excroissance végétale qu'à un véritable insecte. Si on l’enlève, on s'aperçoit que son corps est plat en dessous etqu'il s'applique exactement à la branche de l’arbre dont il n’est séparé que par une légère couche d’un duvet co- tonneux. À mesure que les œufs sortent , elle les pousse entre son ventre et le lit de duvet , jusqu’à ce que tous soient pondus, Aussitôt que la femelle a terminé cette singulière opération , elle meurt ; mais son corps conservant sa forme première, reste collé aux œufs et devient une espèce de toit qui les protége d’une manière eflicace jusqu’au moment de l’éclosion. Souvent , dit M. Lacordaire, qui nous fournit une partie de ces détails , la totalité des œufs pon- dus par une femelle ne forme qu’une seule masse; mais le plus ordinairement ils sont disséminés em plusieurs petits groupes , placés à distance les uns des autres sur une plante ou sur des plantes dis- tinctes. Dans ce dernier- cas le but de la nature semble être d'éviter l’:ccumulation d’un trop grand nombre de convives à une même table, ou d'empêcher que les œufs non encore éclos ne - | soient dévorés parles larves venues les premières au jour, qui les attaqueraient souvent s'ils étaient dans leur voisinage, Quelquelois les insectes jettent leurs œufs au hasard en une masse confuse ; le plus souvent ils les arrangent d’une facon régulière et fort élé- gante. Le Papillon du chou ( Pueris brassicæ ) place les siens côte à côte en colonne serrée, le bout par lequel doit sortir lalarve en dessus, de manière à ce que chaque individu sortant ne dérange pas ceux qui l’avoisinent. Les œufs du Petit Paon ( Saturnia Carpini ) un des plus beaux papillons de: nuit de nos climats , sont oblongs et rangés égale- ment côte à côte sur deux lignes , comme les bou- teilles placées dans des planches trouées. Une es- pèce , le Lépidoptère nocturne ( Bombyx Neus- triæ) , ne pond qu'en automne; et comme: ses œufs ne doivent éclore qu’au printems sui- vant , au lieu de les placer sur les feuilles que le: vent emporte , il les colle autour des branches en guise de bracelet. Deux autres espèces du même: genre ( Bombyx castrensis et franconica ) placent les leurs sur les tiges de graminéeset d'hélyan- Cr ST —— © —————————— OVOL 543 OVOL ——_————————_— thèmes. Chaque anneau se compose de deux à trois cents œufs de forme pyramidale aplatis au sommet, ayant leur axe perpendiculaire à la tige, qu'ils embrassent en formant plusieurs spirales, Les intervalles sont remplis d’une gomme brune et tenace, destinée sans doute autant à les protéger contre le froid qu'à les fixer sur place. Selon Réaumur , le Cousin vulgaire ( Culex pi- piens ) dispose ses œufs d’une manière encore plus singulière. Les œufs, de forme oblongue , assez semblables à de petites fioles , sont accolés côte à côte au nombre d'environ deux cent cinquante à trois cents, en une masse oblongue , pointue et relevée à chaque extrémité, ressemblant assez bien à un bateau. Cette espèce de nacelle flotte sur l'eau, et, quelle que soit l'agitation du liquide, jamais il n’en pénètre une seule goutte dans son intérieur, Le procédé de la femelle pour arriver à «ce but est très-industrieux. Les œufs ont une base trop étroite relativement à leur longueur pour se maintenir debout sur une surface quelconque. Afin d’obvier à cet inconvénient , la femelle s’ac- croche, au moyen de ses quatre pattes antérieures, à une feuille ou à la tige de quelque plante aqua- tique , et laisse son abdomen flotter en liberté sur l’eau ; elle croise alors ses deux pattes postérieures et retient dans l’angle qu’elles forment les œufs à mesure qu’ils sortent , en les coilant les uns aux autres avec une gomme tenace. Lorsqu'elle sent u’il y en a un nombre suffisant pour donner une base solide à son bateau , elle décroise ses pattes et ne les emploie plas qu’à retenir les œufs jusqu’à ce que leur ensemble ait pris la forme qu’elle veut lui donner. La ponte terminée , elle s'envole et abandonne le tout à la surface de l’eau. Toutes les larves qui vivent isolées dans l’inté- rieur du bois , des feuilles , des fruits, des semen- ces , proviennent d'œufs pondus par des femelles pourvues d’instrumens propres à les placer dans le lieu qui leur convient. Le Balaninus nucum et le Balaninus glandium, espèces de (harançons, per- cent avec leur long bec l’un la noix l’autre le gland, et y déposent un œuf solitaire qui donne naissance à la larve, qui détruit ensuite ces fruits. Le Cha- rancon du blé, comme il a déjà été dit, emploie un procédé analogue en percçant un trou dans chaque grain de blé avant d'y déposer un œuf. D’autres fois, au lieu du bec, c’est avec une tarière placée à l'extrémité de l'abdomen que les femelles d’autres espèces pratiquent la même opération. Mais le choix du lieu de la ponte est toujours déterminé par le genre de nourriture que doit prendre la larve , et il y a alors une coïncidence parfaite entre l’époque de l’éclosion et celle de l'apparition des feuilles de la plante dont les lar- ves doivent faire leur aliment. Réaumur a observé ua fait assez singulier relativement aux Ghenilles mineuses , larves de quelques petites Phalènes qui rongent le parenchyme des feuilles et y creusent des galeries tortueuses. La femelle de ces Pha- lènes ne place pas ses œufs dans l’intérieur de la feuille, mais à la superficie, de facon qu’en nais- sant la larve peut s’introduire tout de suite dans \ la feuille qui lui sert de demeure et d’aliment, Les Diptères déposent leurs œufs sur la viande et les abandonnent. Les Nécrophores enfouissent dans la terre le cadavre dans lequel leurs œufs doivent éclore. Certains Sphex et quelques Pom- piles tuent d’autres insectes et les enfouissent de la même facon après avoir déposé leurs œufs dans l'intérieur du mort. Les Ichneumons au contraire laissent vivre l’insecte chez lequel ils déposent leurs œufs. La larve de ces derniers vit alors aux dépens de l'animal qui la recèle, et qui est ordinairement une chenille ; pendant tout le temps que dure son accroissement, «elle se nourrit du corps gras de la chenille, et quand vient le moment de la métamor- phose, alors seulement elle attaque ses organes es= sentiels , la tue et sa peau lui sert de cocon, La fécondité des insectes égale presque celle des poissons , et surpasse beaucoup celle des oiseaux. La Guêpe ordinaire produit trente mille œufs ; les reines d’Abeilles, selon Degéer, en pondent dans une saison, de quarante à cinquante mille. Leu- wenhæck a calculé qu'une Mouche ordinaire pou- vait produire en trois mois sept cent quarante-six mille quatre cent quatre-vingt-seize œufs. Une es- pèce de Termite ( Fermes fatalis ) pond soixante œufs par minute, ou trois mille six cents par heure, ou quatre vingt-six mille quatre cents par jour. En considérant cette multiplication extraordinaire des insectes, Linné disait avec raison que trois Mou- ches étaient capables de dévorer le cadavre d’un cheval aussi vite qu’un lion. Les œufs de beaucoup d'insectes acquièrent après la ponte une augmentation de volume. Tels sont ceux des Ichneumons , des Cynips et des Fourmis. Chez les insectes qui déposent leurs œufs dans des lieux humides, l'enveloppe extérieure consiste ordinairement en une membrane très-mince et transparente , qui permel de voir les changemens successifs de l'embryon. Chez d’autres l'enveloppe extérieure est beaucoup plus solide, surtout quand les œufs sont destinés à passer l’hiver. Ceux des Bombyx Neustriæ sont durs comme de la corne, le coutcau a de la peine à les entamer. Mais leur composition n’a rien de calcaire; car ils ne font point, comme l'œuf des oiseaux , effervescence avec les acides. Sous cette première enveloppe on observe une pellicule très-fine qui renferme un fluide blan- châtre destiné à développer les organes de l’em- bryon. Quand ce développement est complet , l'embryon brise l’enveloppe de l’œuf en gonflant son corps; mais la sortie de la larve est toujours une opéralion laborieuse qui s'exécute de différen- tes manières. En général, lorsque la coquille de l'œuf est d’une certaine dureté , la larve s'ouvre un passage en rongeant avec ses mandibules la partie la plus voisine de sa tête, ce qui lui coûte quelques heures de travail lorsque cette coquille est très-dure. Dans d’autres cas, cependant, la nature, pour épargner tout travail à la larve, à muni l'œuf d’une espèce de trappe ou de calotte, qu’elle n’a qu’à soulever pour sortir. L’œuf du Pou Gui e OVOL 544 OVOL ————————— ————————— —————————“û—————— commun est dans ce cas. Suivant Kirby et Spence, | tuellement quelques fragmens de son mémoire. l'œuf d’un Hémiptère du genre Pentatome, ou- tre une calotte hémisphérique, est pourvu d’un appareil très-singulier, qui paraît destiné à faire sauter cette dernière. Get appareil, d’une sub- stance cornée , a la forme d’une arbalète , dont la corde serait fixée au couvercle de l’œuf et la par- tie opposée aux côtés de ce dernier, qui lui ser- vent d'appui. L’œuf des Insectes peut supporter sans périr une élévation ou un abaissement de température extraordinaires et dont on ne connaît pas les limi- tes. L'absence d’air leur est plus fatale que le froid ou la chaleur. Aussi la nature a-t-elle pris toute sorte de précautions pour que l'air ne leur man- quât jamais; mais ce détail nous entraînerait trop loin. En faisant connaître touchant l’œuf des Insec- tes toutes les particularités dont nous venons de parler, nous avions l'intention de nous arré- ter plus spécialement sur la Pyrale d'Argenteuil , qui, comme on ne l’a pas oublié, a effrayé juste- ment les vignerons du Mâconnais et des environs de Paris , et à la poursuite de laquelle on a envoyé un de nos entomologistes les plus renommés. L’A- cadémie des Sciences elle-même s’est émue à la vue du fléau dont cet insecte accablait tant de vi- gnobles , et elle a demandé, touchant les moyens de destruction , un rapport spécial à des commis- saires ; nous n’entrerons pas dans le détail de tout ce qui s’est passé; nous avons dû le réserver à M. Guérin, qui ayant pris part aux débats acadé- miques , saisira sans doute au mot Pyrale, une oc- casion toute naturelle de donner aux vignerons d’utiles conseils. Nous ferons seulement à ce sujet une réflexion que l’histoire de la science et la connaissance des grands phénomènes de la nature aurait dû rendre présente à tous les esprits; c’est que le développement des insectes destructeurs qui se montrent ainsi tout à coup par myriades, à toujours lieu sous l'influence de certaines consti- tutions atmosphériques dont l’homme n’a pas le pouvoir de modifier ni de prévenir les effets avant leur première manifestation. Et cette réflexion doit servir à consoler le laboureur, que nous avons vu un instant désolé en présence de l'insuffisance des moyens qui Jui furent proposés alors pour dé- truire la Pyrale. Et en effet, si la constitution at- mosphérique est une cause principale du désas- tre , il est évident que le désastre doit cesser ou du moins tendre à disparaître aussitôt que la consti- tution atmosphérique aura changé. On peut tendre des piéges à des Renards et à des Loups, dont les individus sont clairsemés ; maisest-ce bien avec des piéges qu’on peut espérer de détruire un insecte qui apparaît aussitôt qu’il se montre comme les étoiles au ciel: d’abord on n’en voit qu’une, puis cent, puis mille, le moment d’après, le ciel en et tout couvert. Polypes. L’œuf des Polypes a été dernière- ment l’objet d’un travail très-intéressant pré- senté par M. Turpin, à l’Académie des Sciences. Nous ne pouvons mieux faire que de citer tex- « Vers la mi-novembre dernier, dit le savant académicien, M. Gervais m’apporta deux corps or- ganisés presque microscopiques, que le hasard lui avait fait rencontrer parmi les plantes fluviatiles recueillies par lui, pour servir à ses savantes re- cherches sur les petits animaux tentaculaires, dont se compose l’intéressante et très-curieuse famille des Polypes. » À la première vue de ces corps, dont le diamè- tre atteint à peine un millimètre, je crus qu'ils pouvaient être des capsules ou des seminules iso- lées de quelques très-petits végétaux. Examinés en- suite sous le microscope, armé d’un grossissement d'environ quatre-vingts fois, je vis qu’ils étaient orbiculaires et qu'ils représentaient une petite sphère déprimée ou aplatie, dont la surface était mamelonnée et légèrement incrustée de matière calcaire. Ün cercle extérieur , plus transparent et jaunâtre, entourait un disque cenîral de couleur brune ou lie-de-vin : ces deux couleurs, d'intensité différente, prouvaient que ces corps étaient vési- culaires , que le cercle extérieur marquait l’épais- seur de la coque ou de la vésicule, et le disque plus opaque’, la capacité remplie d’une substance. Du pourtour rayonnaient environ seize épines de longueur variable , tubuleuses, jaunes et termi- nées le plus souvent par deux crochets en forme d’hamecon ou de patte d’ancre, ou d’autres fois, par trois ou quatre des mêmes crochets en forme de grappin. La tige de cette sorte d’épine présen- lait encore à sa surface un grand nombre de pe- tits poils courts et âpres , dirigés du haut en bas, et dans son intérieur on apercevait, comme dans certains poils d'animaux , des parties plus opaques coupées par des parties plus transparentes. » À cepremier aspect, mon idée se porta d’abord sur les conceptacles ou fruits sphéroïdes de plu- sieurs espèces d’Erysiphe , particulièrement de l’Erysipha guttata (Lamck.), quioffrent les mêmes dimensions , les mêmes couleurs , les mêmes ma- melons, la même dépression, et qui enfin sont aussi pourvus d’appendicules spinescens, qui s’é- chappent en rayonnant de leur circonférence. » La comparaison que j'en fis ensuite avec mes dessins d'Erysiphe détruisit à l'instant cette ana- logie; mais je ne pouvais savoir encore auquel des deux règnes, végétal et animal , devaient ap- parlenir mes corps spinellés. » Pour m’en assurer d’une manière certaine, j’es- sayai d'écraser l’un de ces deux corps entre deux lames de verre, et au seul craquement qu'il fit en se rompant, je ne doutai plus du règne auquel 1l appartenait. » C’étaitun œuf dont la coque venait de sebriser avec éclat. »Replacé en cet état sous le microscope , On voyait la coque rompue en trois parties et la li- queur albumineuse , blanche et composée, comme l’albumen de tous les œufs, d’une base d’eau et d’un grand nombre de globules variables en gros- seur, couler et se répandre sur le porte-objet. » Mais à quel animal appartenait cet œuf ; quelle pouvait CE OVOL 549 OVOL mm pouvait être la malheureuse mère condamnée à contenir et surtout à pondre des œufs aussi horri- blement hérissés de crochets ? telle était la ques- tion que l'on se faisait, et le pénible sentiment que l’on éprouvait. » Quoique loin d’être satisfait, je m ’empressai, comme on doit toujours le faire dans les sciences, qui toutes n’avancent qu ’à coups de provisoire, de décrire et surtout d'imaginer cet œuf si singu- lier. » À touthasard je conservai, dans une petite fiole débouchée et remplie d’eau, le second de ces œufs qui me restait, en ayant soin toutefois de renou- veler et d’inspecter chaque matin cet œuf, que sa pesanteur spécifique tenait toujours nageant à la surface de l’eau. » Vers le 19 décembre , en regardant le matin , comme de coutume, ma petite fiole placée entre l'œil et la lumière, je vis avec surprise que l'œuf s'était ouvert en deux valves béantes , qui n’adhé- raient plus entre elles que par un seul point, de la même manière que s'ouvrent les deux valves d’une Huître. Ne pouvant douter qu’il ne se fût échappé quelque chose de cette coque bivalve , je jetai les yeux dans le voisinage, et jy aperçus un petit ani- mal composé fort élégant, que je reconnus de suite pour appartenir au groupe des Polypes et être celui superficiellement figuré et très-multiplié par Rœsel, et nommé par Georges Guvier : Cristatella mucedo et Cristatella vagans. » Ce petit animal composé, qui n’était éclos que depuis la veille, peut-être même depuis quelques instans , car il était tout près de son enveloppe, était comme suspendu entre deux eaux; on voyait qu'il éprouvait un besoin, celui d’un point d'ap- pui sur lequel il pût Bet son corps; aussi ne tarda-t-il pas à descendre au fond de la fiole , d’où ensuite il allongea et mit en exercice ses élégans panaches. Le voyant ainsi fixé dans un lieu qui me permettait diflicilement de le bien étudier sous toutes les faces, j'en conçus de l'inquiétude ; car il fallait le détacher et le placer dans un verre de montre, et je craignis avec toute raison, tout en me ser ant d’un pinceau très-doux et très- fin , de détruire Lu unique individu que je possédais et qu’a- lors je n’avais nul espoir de pouvoir remplacer. » À force de le caresser avec la pointe de mon pinceau, j'en vins à bout, et une fois bien établi dans un nouveau lac que contenait un verre de montre, je pus, dans cette situation, le bien voir dans tous les sens, le figurer et le décrire sous le microscope. » Je passe maintenant à la description de l’animal. » Un corps commun, polypiaire , membraneux, ovoïde ou légèrement cordiforme , un peu oblique vers sa base, bombé ou comme Lois sur le dos, lorsqu'on le regarde de profil; non contractile , mamelonné ou papilleux à sa surface , transparent, jaunâtre ou comme bordé d’une marge plus trans- parente, incolore et formée par le prolongement des papilles qui semblent se recouvrir en cette partie , sert d’enveloppe protectrice à plusieurs in- T. VI. | 469° LaVRAIsON, dividus distincts, qui, bien que nés les uns des autres , ne sont cependant qu ’agrégés. » Cette enveloppe , qui est sans contredit un vé- ritable polypier, empêche que l’on ne considère, comme on l’a fait, la Cristatelle comme étant un polype nu. » Au sommet de ce polypier sont trois ouvertures d’inégales grandeurs qui aboutissent à autant de cellules tubuleuses plus ou moins profondes, cel- lules analogues à celles si multipliées et en forme d'étoile qui se remarquent à la surface des Poly- piers pierreux ou madrépores. La plus grande de ces ouvertures est située au sommet du “polypier, tandis que les deux autres , moins ouvertes , sont latérales. Dans chacune de ces cellules loge un in- dividu distinct de la Cristatelle , qui très-probable- ment ne s’en isole jamais , pas plus que l’Huître ne s'éloigne de sa coquille. » Ces trois individus étant parfaitement sembla- bles, sauf un peu moins de développement chez les deux latéraux, il suffira d’en décrire un seul , celui du milieu , en faisant seulement connaître TÉ légères différences que peuvent offrir les deux autres. » La grande transparence du corps polypiaire per- met de voir la forme, la disposition et l’étendue variable des cellules , en même temps que les corps des trois Cristatelles qui s’y trouvent logées et qui s’y dessinent par une couleur plus jaune que celle du polypier. » Ces corps, qui paraissent se borner à n’être qu’une sorte d’intestin digestif, sont cylindriques, obtus à leur extrémité inférieure et légèrement étranglés une ou deux fois dans leur trajet. » Dans leur plus grande extension, la partie su- périeure de ces corps sort un peu de la cellule du polypier, et au sommet de cette partie, qui peut être considérée comme une sorte de col, on voit facilement l'ouverture de la bouche qui, chez les deux individus latéraux , a la forme d’un petit crois- sant, et chez l'individu central celle d’un mamelon percé à son extrémité. » L’anus, comme l’a très-bien observé M. Gervais, est situé dans le voisinage de la bouche , comme chez les Ascidies. Aux deux côtés de la bouche, le corps se divise en deux bras, disposés en fer à cheval , qui parais- sent aplatis, cbtus et bordés par des bandes ; jau- nâtres. Chacun de ces bras est muni d’une cinquan- taine de tentacules vermiculaires, rétractiles, trans- parens, blancs et disposés latéralement et au sommet comme le sont les barbes d’une plume. Ces nombreux tentacules, vus sous un fort gros- sissement du microscope, sont recouverts, arts toute l’étendue de leur surface, d’un nombre pro- digieux de petits cils dont le mouvement vibrant et très-véloce est très-curieux à étudier sous le rapport de son utilité indispensable à l'existence du petit polype. Leur intérieur paraît être tubu- leux et leur tissu composé d’un grand nombre de globules de diverses grosseurs. » Lorsqu'on examine avec attention le mouve- ment des cils, on est étonné de voir qu’ils semblent 69 OVOL 546 OVOL cheminer ensemble, et comme par une sorte de tremblotement , sur l’un des côtés du tentacule, et redescendre de la même manière sur l’autre. C’est à ce singulier mouvement, produit par la vibration successive de chaque cil, mouvement analogue à celui circulaire ou de rotation que l’on observe autour de la bouche des Rotifères, des Vorticelles, des Brachyons, etc., que sont dus ces courans d'eau qui se dirigent vers la bouche du Polype en y portant les molécules nutritives et autres petits Infusoires dont il se nourrit. » Ges courans , sans lesquels ce Polype ne pour- rait pas vivre, les tentacules, manquant de toute faculté prenante , s'expliquent facilement lorsque l’on considère chacun des cils comme étant autant de petites palettes qui frappent les molécules de l’eau en sens différens et de manière à en diriger le mouvement du côté de la bouche. » Toute la peau de cette Cristatelle, au moins celle qui s’allonge en dehors de la cellule du Poly- pier ascidiforme , paraît comme ponctuée ou fine- ment mamelonnée. Les trois individus qui habitent en société le même Polypier proviennent de deux générations successives ; les deux latéraux ont eu pour mère l'individu central, visiblement plus dé- veloppé que ses enfans et auxquelsil a donné nais- sance par le mode de reproduction le plus simple, celui de la gemmation extérieure ou de bourgeon. Agissant d’une manière tout-à-fait indépendante , et chacun pour son propre compte, on voit ces individus, selon les besoins de repos ou d’action qu'ils éprouvent séparément, se contracter, se re- tirer presque entièrement dans le polypier , ou en sortir en étendant au dehors leur élégant panache, On ne peut mieux comparer celte trinité de Cris- tatelles qu’à un végétal dont la tige principale au- ait produit, par extension de ses nœuds vitaux , deux bulbilles latérales qui ensuite se seraient iso- lées et développées en deux autres petites bran- ches. » Quant à l'existence commune d'absorption et d’assimilation que l’on suppose chez les Polypes et les Ascidies composés, on ne peut la nier, tant qu'il y a adhérence organique entre les individus, soit qu'ils proviennent, comme chez les arbres , de bourgeons ou de générations successives, soit que, libres d’abord, ils se soient entre-greffés par approche; mais, comme chez les Polypes compo- sés, cette adhérence n’est que temporaire et sou- vent d'assez courte durée , dès qu’elle cesse, tonte communaute organique disparaît pour toujours. » C’est ainsi, par exemple, qu’à la surface seule- ment des gros polypiers pierreux , réside , dans les alvéoles, un nombre prodigieux de Polypes dis- tincts et parfaitement isolés les uns des autres , mais qui cependant résultent tous de mères com- munes qui ont successivement cessé d'exister ; et dont les cadavres , restés sur place, sont ensevelis -dans la masse calcaire et centrale du polypier. ». Les trois individus de la Cristatelle composée qui fait le sujet de ce mémoire, m'ont paru être arrivés à l’époque de la séparation, autant que j’ai pu le voir dans un être aussi petit; les deux en- fans latéraux semblaient n'avoir plus avec leur mère qu'une simple contiguité. » J'ai possédé pendant trois jours, et dans un parfait état de vie, le petit Polype composé que je viens de décrire. Le lendemain du jour de son éclosion , j'apercus, nageant dans l’eau et entre les trois appareils tentaculaires des individus, trois corps ovalaires , pointus par l’un des bouts, bruns, bordés par un cercle plus clair, et comme remplis par une substance granuleuse. » Ces corps qui, bien certainement, étaient des œufs, ne pouvaient provenir que du Polype, puis- qu'il était complétement isolé dans un verre de montre ; mais quel était celui des trois individus qui avait pondu ces œufs? par laquelle de ces deux issues, la bouche ou l’anus , avaient-ils été expul- sés ? pourquoi des œufs si différens , par leur forme et l’absence des épines, de ceux d’où l’animal est sorti? Cette dernière difficulté peut être résolue par l’analogie, par des exemples à peu près sem- blables d'œufs qui, après avoir été pondus, con- tinuent de croître en dehors de la mère, Tels sont les œufs de plusieurs espèces d’Acariens. Cet accroissement particulier des œufs, et le développement subséquent des épines à crochets, lèvent cette autre difficulté dont j'ai parlé au commencement de ce mémoire : quelle est la malheureuse mère condamnée à pondre des œufs si horriblement hérissés ? » J’ai vu que, dans sa lettre, M. Gervais disait que les deux individus qu’il s'était réservés, et qui, chose remarquable, étaient éclos le même jour que celui que je devais à son obligeance, lui avaient présenté, après quelques jours , un phéno- mène assez singulier, consistant dans le dévelop- pement tardif des deux Polypes latéraux. Quoi- qu’il soit dans l’ordre naturel que le producteur existe avant le produit, je n’ai point été témoin d’un semblable développement. Mon petit animal était, dès au sortir de l'œuf, déjà composé de trois polypes distincts; seulement les deux latéraux , comme plus jeunes, paraissaient aussi plus faibles et plus indolens ; leur panache bifurqué semblait n’être point encore sorti du polypier ; on ne voyait à sa place qu’une petite houppe épanouie et com- posée des tentacules les plus terminaux du panache, » Une chose assezremarquable, c’est que les trois individus de Cristatelle, éclos tant chez M. Ger- vais que chez moi , étaient tous composés seule ment de trois Polypes, tandis que Ræsel en figure au moins quatre et quelquefois un bien. plus grand nombre logés dans le même polypier, auquel il donne le nom de corps en ballon. Du reste, cette plus grande multiplication me paraît naturelle , et il est assez probable qu’elle aurait.eu lieu si nos petits animaux composés avaient vécu plus long- temps, ou mieux , s'ils avaient joui d’un milieg lus convenable à leur nature. » (Comptes rendus de l’Académie des Sciences du 9 janvier 1857.) Art. TE, Des circonstances et des causes qui trans- forment l'œuf en germe. La cause qui transforme l'œuf en germe est uni- mms OVOL 947 OVOL A que ; c’est la fécondation. Gette cause a pour ob- | fères. Voici maintenant comment il concoit ses jet de mettre le fluide fécondant en contact avec l'œuf. Or, si l'on s’en rapporte aux expériences de MM. Prevost et Dumas , ce contact ne serait point instantané , et n'aurait lieu pour les Mammi- fères qu’un certain temps, huit à dix jours et plus après l’accomplissement de l'acte générateur. En eflet , d’après ces expériences, l'œuf détaché de Vovaire n’est pas encore fécondé ; il ne reçoit le contact du fluide fécondant que dans la partie in- férieure des trompes , et le plus souvent dans les corses ou dans la matrice elle-même. En outre, la chute des œufs n’a lieu que huit ou dix jours après Vacte générateur. Lorsqu'on ouvre des femelles de Lapin et deChien vingt-quatre heures après l’accouplement ; aucun changement ne fait soupconner la présence du li- quide fécondant dans leurs organes ; mais, en re- eueillant une portion du mucus qui lubrifie la matrice , on y trouve une grande quantité d’ani- malcules en mouvement. Ces mêmes animalcules ne se retrouvent point dans le vagin ni dans les trompes. Quant aux vésicules de lovaire dans lesquelles les œufs sont renfermés , elles ne pré- sentent non plus rien de particulier. Deux jours après l’accouplement ces mêmes vé- sicules ont acquis un diamètre sensiblement supé- rieur à celui qu’elles ont habituellement, Mais les animalcules sont toujours dans la matrice, et les recherches les plus minutieuses n’en signalent au- eun ni dans les trompes ni dans le vagin. Au bout de trois et de quatre jours , les vésicu- les, qui se sont accrues de plus en plus, ontatteint, au moins quelques unes, un diamètre de sept à huit millimètres. Alors seulement les animalcules commencent à pénétrer dans les trompes ; mais ils sont toujours en bien plus grand nombre dans Putérus et ils y sont pleins de vie. Quant à la sé- rosité qui baïgne l’ovaire, on n’y trouve aucune trace de la présence de ces petits êtres. Après les sixième et septième jours, le nombre des animalcules diminue sensiblement sans que , pour cela , il sen rencontre davantage dans les trompes. Les vésicules de l’ovaire se déchirent successivement , laissent échapper leurs œufs, et Vontrouve à leur place les corps jaunes vides ou remplis de sérosité, mais toujours caractérisés par la présence d’une fente sanglante qui est la trace de l’échappement de l'œuf. Quant aux œufs , on les retrouve , soit dans la cavité utérine, soit dans les trompes, où ils échap- pent fréquemment par leur petitesse, à l'œil de l'observateur. Ils vont toujours en s’accroissant , à mesure qu'ils traversent les trompes pour se ren- dre dans la cavité utérine, et ce qui prouve leur accroissement successif, c’est que les plus gros sont toujours les plus éloignés de lovaire. M. Coste a cherché à se rendre compte des phénomènes qui se passent dans le premier instant de la transformation de l'œuf en germe. Nous avons dit qu'il avait signalé le premier , et selon l’Aca- démie des sciences , l’un des premiers , l'existence de la vésicule de Purkinje dans l'œuf des Mammi- changemens immédiats, Après la conception , dit-il, la vésicule de Purkinje se dissout , l'œuf alors oflre l'aspect d’une vésicule cristalline , parfaitement homogène. Le jaune s’est condensé et a formé une membrane intérieure analogue à celle qu'on a appelée blasto- derme. (fasrés, germe, doux, peau) chez les oiseaux, et l’espace intérieur qu’ occupait le jaune est maintenant rempli par un liquide transparent, Ainsi au premier abord l’œuf ne paraîtrait composé que de deux parties , savoir d’une membrane uni- que et d’un liquide transparent. Mais il n’en est pas ainsi, selon M. Coste; car, en plongeant l’œuf dans l’eau , la membrane s’imbibe, et de ses parois internes on voit peu à peu se décoller une seconde vésicule intérieure qui se montre d’abord ridée et plissée en tous sens, mais qui, s’imbibant à son tour comme la première, prend une forme tout-à-fait sphérique et parfaitement circonscrite. Il y a donc une vésicule dans une vésicule : et l'œuf à son arri- vée dans l’utérus n'est pas composé, comme on pourrait le croire d’abord , d’une seule vésicule, mais de deux. De ces deux vésicules la plus externe est la mem- brane vitelline, celle qui enveloppait le jaune, celle qui était en contact avec la paroi interne de la cellule de l’ovaire de laquelle l'œuf est sorti. Mais Ja seconde , celle qui à succédé à Ja rupture de la vésicule de Purkinje, et dont M. Coste attribue la formation à la condensation du jaune , quelle est sa signification ? M. Coste raisonne de la manière suivante touchant cette seconde vésicule : « Quant à celle dont l’endosmose (l’imbibition }, dit-il, nous a dévoilé l’existence, et dont l’œuf pris dans l'ovaire n'offrait aucune trace, si l’on étudie sa composition, on voit qu’elle résulte de la condensation des granules du vitellus ; en outre , elle renferme dans sa cavité un liquide transparent qui occupe, comme nous l’avons dit, la place qu'occupait celui-ci (le vitellas).Or, tout porte à croire que cette vésicule ne préexistait pas dans l'œuf, mais qu’elle à dû être formée après la concep- tion, c'est-à-dire après la rupture de la petite bulle que nous avons dit être analogue de la vésicule de Purkinje. » Après avoir établi ce point et fait un rappro- chement entre cette vésicule et le blastoderme des oiseaux, M. Coste n'hésite pas à désigner cette vésicule sous le nom de wsicule blastodermique ; car , dit-il , elle a pour nous la même valeur que le blastoderme de l’œuf des oiseaux, puisqu'elle est le siége des mêmes phénomènes , et puisqu'en- fin elle résulte des mêmes causes. Mais, selon M. Coste, la vésicule blastodermique n’est pas for- mée d’une seulé couche ; elle en contient trois, une couche interne, une couche externe ct un feuillet accessoire enveloppant la couche externe. IH est vrai que' l'observation directe ne peut pas démontrer , dit-il, cette stratification ; mais les développemens successifs de l'œuf prou- vent l'existence de ces trois feuillets. Et en effet, c’est à l'aide de ces trois feuillets que M. Coste OVOL 548 OVOL explique le développement de l'embryon. Avec la couche externe il fait la peau de l'embryon, avec l'interne il fait son intestin. J’ai cherché vaine- ment à quoi lui servait le feuillet accessoire. Puis- que M. Coste l’a admis à priori comme les deux autres, il faut pourtant bien qu'il lui soit utile à quelque chose. Nous n’entrerons pas dans les dé- tails de cette théorie , qui ne nous paraît pas avoir fait grande sensation parmi les savans qui s’occu- pent de l’embryologie ; simême on s’en rapportait exclusivement au rapport de M. Dutrochet dont j'ai déjà fait connaître une partie, il y aurait dans l’explication de M. Coste plus d’hypothèses que de faits démontrés. Voici en effet ce que dit le Rap- ort: « M. Coste décide avec assurance que la vé- sicule blastodermique, laquelle devient plus tard la poche qui constitue la vésicule ombilicale , et qui est, comme on sait, un appendice de l'intestin, est formée de toutes pièces par la condensation de la matiere que contient l’ovule ( l'œuf), matière qui est l’analogue de celle que renferme le vitellus de l'oiseau. Nous ne nous arrêterons pas , comme on peut le penser, à l'examen de cette hypothèse ; elle tient à une théorie générale de la formation de l’embryon que MM. Delpech et Coste ont pu- bliéc précédemment , théorie dans laquelle ils constituent l'embryon de toutes pièces avec des matériaux tout préparés et qui n ont besoin que d’être mis en place. Ces matériaux sont ceux qui constituent la matière du vitellus. L'idée de former la membrane blastodermique de l’ovule (œuf) ou, ce qui est la même chose, la vésicule ombilicale du fœtus , par une condensation de la matière con- tenue dans l’ovule , a été depuis introduite par M. Coste dans son Mémoire imprimé sur l’Ovologie du Lapin ; nous ne l’avons point apercu dans son Mémoire manuscrit sur lequel nous avons précé- demment fait à l’Académie un rapport approbatif ; nous n’aurions pas manqué d'exprimer dans notre rapport que cette théorie tout hypothétique de- meurait étrangère à notre approbation, quine por- tail et ne devait porter que sur des faits tout-à-fait démontrés. À l’occasion de ce débordement d’'opi- nions hasardées, nous ferons observer que l’on peut se permettre de les donner au public , mais qu’on devrait s’abstenir de les présenter à un corps sa- vant, grave et sévère, conservateur des bonnes doctrines ; on ne devrait jamais oublier celte ma- xime que les opinions des hommes , même les plus éminens, ne sont rien, qu’elles sont de nulle va- leur pour la science , qui ne se compose pas de ce que l’on croit , mais seulement de ce que l’on sait, c'est-à-dire de ce qui est démontré d’une manière tellement irréfragable que cela doit entraîner la soumission de toutes les intelligences , même des plus récalcitrantes. Tout le reste n’est que jeu de l'esprit ou simple croyance. Le véritable natura- hste et spécialement celui qui travaille à se fonder une réputation, doit éviter soigneusement de s’é- garer dans ces hautes spéculations qui sont, en quelque sorte le grand œuvre de la science. Les jeunes observateurs , emportés souvent par la fougue de leur imagination , saisissent avidement les faits les plus équivoques, lorsqu'ils semblent confirmer leurs idées favorites ; ils les proclament sans hésiter comme des faits irrécusables et dé- monstratifs , tandis que l’observateur froid et im- partial n’y voit que matière de doute ou même certitude de la profondeur de ce que nous igno- rons. » ( Académie des sciences , rapp. cité. ) Ce langage est sévère , surtout dans la bouche de M. Dutrochet, qui, pendant le cours de sa vie scientifique, ne s’est guère épargné les hypothèses et les spéculations. Témoin l’idée qu'il eut un jour de faire de la matière organisée et vivante avec du blanc d’œufet de l'électricité. Assurément cette prétention n’était pas moins exorbitante que celle de MM. Coste et Delpech, quand ils articulaient dans leur premier mémoire que l’organisation de l'embryon et la fécondation elle-même étaient réellement le résultat d’une commotion électri- que dont les agens seraient le père et la mère qui, dans l’acte générateur, rempliraient le rôle d'une vraie pile de Volta (1). IL est vrai que M. Dutrochet, dans une réimpression de ses mé- moires, a fait main basse sur beaucoup d'idées qu'il avait ainsi émises prématurément et sans s’é- tre bien assuré de leur réalité. Mais cette rétracta- tion, qu’il a jugée nécessaire, devait, ce nous semble, le disposer à un peu plus d’indulgence à l'égard des jeunes auteurs. Entre l'approbation et le blâme , il y a toujours un terme moyen qui est le silence. Une trop grande rigueur entraîne le dé- couragement; et, en vérité, le chemin que par- courent les poursuivans de la science n'est pas toujours assez fleuri pour qu’on ne doive pas crain- dre de rebuter ceux qui semblent se dévouer à ses progrès. (4) « Les parens doivent être considérés comme les élémens producteurs de l'électricité, comme les élémens d’une pile; la liqueur séminale, comme l'intermédiaire humide; les par- ties sexuelles , comme les extrémités d’un arc; l'œuf comme le point de concours que forme cet arc. Un courant électrique s'établit: il passe par la cicatricule qu’il aimante en même temps qu'il dépose sur elle des globules masculins, globules qui, désormais placés au plus près pôssible du foyer d’attrac- tion, doivent nécessairement être les premiers appelés, et entrer, pour leur part, dans la formation du système cérébro- spinal qui se place dans l’axe du corps magnétisé. Voilà donc la condition de ressemblance satisfaite. Quant à la possibilité d’aimanter un corps par un courant électrique, et de trans- porter, à la faveur de ce même courant, des globules d’un point dans un autre, personne ne saurait la contester; car tout le monde sait qu’il suffit de placer, par exemple, une ai- guille dans l’axe d’un courant en hélice pour que celle ai- guille s’aimante; qu’il suffit, par exemple, de soumettre du nitrate de mercure à l'influence d’une pile pour qu’il soit possible de suivre avec un microscope les globules de mer- cure se dirigeant vers un des pôles en passant par un conduc- teur humide. Notre théorie remplit donc, comme on vient de le voir, toutes les conditions; nous croyons qu’elle mérite donc d’être sanctionnée ; car les physiciens en proposent chaque jour de moins fondées, en apparence, pour faire comprendre certains faits compliqués. La nôtre a, du moins, l'avantage de faire concevoir l'extrême facilité de la concep- tion, malgré la complication de structure des parties génita- les femelles, qui, dans quelques espèces, semblent avoir été faites pour rendre la réproduction impossible ; elle a l’avan- tage de faire rentrer dans la loi générale des phénomènes qu’on a voulu lui soustraire; de réduire à un problème de phy- sique d’une solution facile un acte qu’on avait qualifié, jus- qu'ici de mystère impénétrable. » (Coste et Delpech, Mémoire sur l'Embryologie, Annales des Sciences naqurelles. ) OVOL Mais nous avons encore une réflexion à faire touchant le même passage de ce rapport, M. Du- irochet dit avec raison que la science se com- pose de ce qu’on sait. Je ne m’oppose pas, en général, aux jeux de mots ; je ne conteste même point leur mérite quand l’auteur y tient ; et M. Du- trochet me paraît y tenir : car il a souligné les mots correspondans. Mais en fait, c’est la science accomplie qui se compose de ce qu'on sait, et non pas la science qui progresse; or il y a deux manières de poursuivre le progrès dans les scien- ces , la voie analytique ou à posteriori, qui con- siste à étudier les faits isolés pour en tirer des conséquences générales , et la voie synthétiqne ou -& priori, qui s'empare de tous les faits connus et les rapporte à un système préconcu , qui quelque- {ois est une erreur, comme les tourbillons de Des- -cartes ; qui, d’autres fois aussi, est la vérité, et une grande vérité comme les lois de Kepler. Il ne “aut donc pas jeter un blâme trop absolu sur la synthèse scientifique ; il faut signaler prudem- ment l’écueil où elle peut entrainer quand on la transporte dans le monde intellectuel ,en l'isolant tout-à-fait du monde physique ; il faut bien éta- blir que la synthèse doit avoir pour unique but d'expliquer des faits mal compris ou mal inter- prétés; mais il ne faut jamais perdre de vue que l'esprit humain doit à cette méthode ses progrès les plus étonnans et les moins contestés. Quand le savant combine des résultats isolés pour les lier à une idée plus générale, et, pour embrasser un plus grand nombre de faits, il lui arrive souvent de ne rencontrer que des hypothèses probables qui peuvent rester long-temps à l’état de probabi- lité, qui peuvent même ne se transformer jamais en certitude. Je demanderai à M. Dutrochet ce qui resterait aux sciences s’il fallait en retrancher toutes les notions qui reposent uniquement sur des probabilités... Non ; le véritable butin du sa- vant se compose à la fois de ce qu'il sait et de ce qu'il cherche à apprendre ; car c’est déjà une ac- quisition pour la science que la vue anticipée d’une vérité non encore établie par l'expérience et par les faits. Nous aurions bien aussi quelque chose à dire touchant la distinction que le savant rapporteur a établie entre les idées qu’on peut émettre en face du public, et celles qu’on doit présenter au juge- ment d’une académie ; n’est-ce donc pas toujours un même public qui juge en dernier ressort les unes et les autres, et qui juge aussi sans appel les savans académiciens eux-mêmes ? Mais nous pas- sons sur celte assertion, d'autant plus hasardée qu’elle tend à faire croire qu’il n’y a point de sa- vans dans le public et que tous les savans sont dans l’Académie. M. Dutrochet sait fort bien que la seule différence qu’on pourrait établir entre les savans qui sont dans le public et les savans de l’Académie, c’est qu’à la fin du mois les uns émar- gent et que les autres n'émargent pas. Mais tout ce que nous aurions à dire là-dessus pourrait bien n'être pas considéré comme scientifique, et c’est pour cela que nous terminons ici le débat. A — OVOL Art. IV. Développement de l'embryon. Nous avons vu comment l’œuf abandonnait l'ovaire ; comment il était saisi par les trompes et amené au lieu où il doit se développer. Nous avons dit sa composition et quelles modifications l'acte géné- rateur provoquait dans ses élémens constitutifs. IL nous reste maintenant à faire connaître ce que la science possède concernant le développement de l'embryon. Cette partie de notre travail eût été plus convenablement placée au mot EmsrYoLocre. Mais l’article n’a pointété traité, et une semblable omission autorise et nécessite même les détails qu'il nous reste à exposer. Tmbryon humain. L’embryon mammifère étant destiné à se développer dans le sein de sa mèr», il fallait qu'après avoir quitté l'ovaire, il restât em- prisonné par quelque moyen dans le lieu fixé par la nature pour son entier accroissement, Gemoyen, c’est le placenta. La membrane externe de l'œuf, généralement connue sous le nom de Vitelline , et que les ana- tomistes ont nommée Chorion, est pourvue, dans les Mammifères, de villosités nombreuses. C'est à l’aide de ces villosités que l’œuf contracte des adhérences avec l'utérus. Elles s’aglomèrent , s’entassent et s’insinuent dans des sillons qui se forment à la surface interne de l'utérus, au point de contact, et elles finissent par constituer cette espèce de gâteau qu’on a nommé Placenta. Lors- qu'il a acquis tout son développement le placenta est mince sur les bords : il a dans son centre une épaisseur de douze à quinze lignes, et son dia- mètre est de sept à huit pouces. Sa substance est assez semblable à une éponge; c’est un lacis de vaisseaux dont les troncs se réunissent pour for- mer le cerdon ombilical auquel l'embryon est at- taché. L’œuf ainsi fixé, comment se comporte-t-il dans l'utérus. Son premier oin est de s’y revêtir d’une nouvelle membrane, de la membrane caduque, qui , par sa position comme par son origine, est évidemment l’analogue de la coque de l'œuf des oiseaux. Voici comment M. Velpeau en a expliqué la formation dans son Embryologie , ouvrage qui se distingue par beaucoup de méthode, une luci- dité parfaite , et une grande érudition. Tout rapprochement fécond a pour premier effet de déterminer dans l'utérus une excitation spécifique qui donne lieu à l’exhalation immé- diate d’une matière coagulable. Gette matière se concrète et se transforme en une ampoule dont la face externe, est en contact immédiat avec toute la surface de la cavité utérine. Il résulte de là que, quand l’œuf arrive , il trouve cette cavité occupée, et en quelque sorte bouchée. Il y pénè- tre cependant et vient y établir son domicile pour neuf mois ; et, à cet effet, il pèse sur le point de la membrane auquel il correspond à l'orifice de la trompe par laquelle il arrive, il l’enfonce peu à peu et finit par s’en coiffer comme d'un bonnet de coton; ce même bonnet de coton , bouchant l'orifice du col de l'utérus comme il bouchait l'orifice de chaque trompe, empêche en même OVOL 550 OVOL temps l’œuf de se perdre en tombant , par cet ori- | époques de la grossesse; elle augmente. d’abord fice, dans le vagin, et en s’exposant ainsi à être expulsé ;avec F. mucosités de cet organe. Ce- endant il s’est fait derrière l'œuf, à l’endroit de la matrice dépouillé par lui ; une nouvelle sécré- tion, qui sert à le recouvrir et à l’enfermer com- plétement. Cest cette nouvelle sécrétion que M. Velpeau a nommée caduque secondine. L'importance de la membrane caduque , qui, comme on vient de le voir, n'appartient pas à lœuf, puisqu'elle lui est BR A par la matrice, n’est donc relative qu’ aux premiers temps de l’ar- rivée de l’œuf, et son action devient de moins en moins nécessaire, aussitôt que celui-ci a contracté des adhérences et s’est fixé à l’un des points de l'utérus. Il n’en est pas de même de la membrane sui- vante qui a recu le nom de Chorion. L’œuf apporte celle-ci avec lui dans la matrice. La face interne de cette membrane qui se moule sur l'œuf est lisse ; mais sa face externe , celle qui est en rap- port avec la cavité de l'utérus,‘ déjà tapissée en plusieurs points par la membrane caduque, est villeuse et parsemée d’un duvet plus ou moins serré. Les villosités ou filamens qu'elle porte s’al- longent , se couvrent de granulations inégales , et Pr par s ‘implanter, par prendre racine dans le tissu même de l'utérus. Il s'y organise des vais- seaux qui deviendront plus tard la véritable source de la nutrition du fœtus. Enfin il existe une troisième membrane qui est la plus interne des tuniques de l'œuf, celle qui en- veloppe immédiatement l'embryon : cette mem- brane est l’Amnios. Dans les premiers temps de l’arrivée de l’œuf dans l’uterus, l’amnios est sé- paré du chorion par un intervalle plus où moins considérable, mais qui va toujours en diminuant au fur et à mesure que l'accroissement se fait, Selon M. Velpeau , la disparition complète de l’in- tervalle de séparation ne se termine guère avant la fin du troisième ou quatrième mois. L’amnios se réfléchit sur le cordon ombilical, qui tient d’un côté au placenta, de l’autre au fœtus; il l’enve- loppe et vient se terminer à Ja face antérieure du bas-ventre, où il se continue avec la portion sail- lante de la peau de cette région qui forme l’om- bilic. M. Velpeau admet cependant à cet égard: la distinction suivante : € Dans le premier mois, dit-il, l’amnios n’a de rapport qu'avec le cordon ombilical, qui semble perlorer cette membrane, pour aller, au devant de la colonne vertébrale du fœtus, qui est déjà formée, se perdre dans quelques uns des viscères abdo- minaux. Plus tard, lorsque les parois du bas- ventre sont complétées, l’amnios s’unit assez in- timement avec la couche épidermique de l’em- bryon pour qu'il soit difficile de ne pas admettre une véritable continuité entre ces deux lames, (Vezrgau, Embryologie.) L’amnios renferme un liquide qui est limpide et transparent dans les premiers temps de la gros- sesse ; sur la fin il devient. trouble et floconneux, | La quantité de ce liquide est relative aux diverses pour diminuer ensuite , de facon qu’au milieu de la gestation , le poids du liquide amniotique fait à peu près équilibre au poids du fœtus. Meckel pense que les eaux de l’amnios servent à la nutrition du fœtus , qui se ferait alors par absorption cutanée, On invoque pour preuve, des observations de fœtus venus au monde avec la bouche close et un cor- don ombilical tout-à-fait séparé du placenta, fermé et arrondi à son extrémité libre. Mais ce mode de nutrition, s'il est constant, n’est utile que dans les premiers temps ; plus tard , les eaux de l’amnios ont pour objet de garantir le fœtus de toute com- motion ou compression; elles entretiennent Ja matrice dans son état normal de distension:; elles établissent une connexion plus intime entre l'œuf et la matrice ; enfin elles modèrent , surtout dans les derniers temps, la pression du fœtus sur l’or- gane utérin. Au milieu de l'espace que nous avons dit exister entre le chorion et l’amnios dans les premiers temps de l’arrivée de l'œuf dans la matrice, se trouve une vésicule qui porte le nom de vésicule ombilicale. Cette vésicule est d'autant plus grande, proportion gardée , que le fœtus est moins avancé. Ëlle contient une matière liquide, d’un jaune pâle très-prononcé , opaque, ayant la consistance d’une émulsion un peu épaisse et différente sous tous les rapports, des autres fluides de l’organisme. Cette vésicule remplit évidemment, à l'égard de l'embryon des Mammifères, un rôle analogue à celui du jaune relativement à l'embryon des oi- seaux; elle lui sert de nourriture , comme le jaune au poulet ; seulement elle disparaît chez l’un bien plus tôt que chez l’autre. L’embryon de l’oiseau, comme nous l'avons déjà dit, se développant en dehors de la mère, et d’une manière isolée , avait besoin d’une provision de fluides nourriciers assez abondante pour fournir à son complet développe- ment dans l’œuf; c’est pourquoi son: jaune ou sa vésicule ombilicale est si développée. L’embryon des Mammifères se trouvait dans une situation dif- férente. En. effet , l’œuf qui la contient n’est libre que pendant un très-court espace de temps ; il se fixe bientôt, et des. vaisseaux se forment aw lieu où il s’est attaché, qui remplissent à son égard toutes les nécessités de la nutrition. Ilne lui fal- lait donc de provisions que pour l'intervalle, de temps qui s'écoule entre son départ de l'ovaire et la formation du placenta. Voilà pourquoi la vé- sicule ombilicale est si petite, et pourquoi aussi elle disparaît si promptement. La vésicule ombilicale , chez l’homme, tient au fœtus par un pédicule qui se continue avec le tube: intestinal. Après le premier mois, ce pédicule s’al- longe : celle de ses extrémités qui va au fœtus se: perd dans le cordon et ne peut plus être suivie jusque dans le ventre. Ce pédicule reste creux jus- qu’au trentième jour environ, et c’est par son ca- nal que le liquide de la vésicule passe au fœtus: Après cinq semaines, ce canal est oblitéré ; som oblitération, d’ailleurs, semble suivre les progrès: de la formation du cordon ombilical. Em OVOL « Quoique la vésicule ombilicale doive exister certainement , dit Carus , chez tous les Mammifè- res, cependant elle s’oblitère de très-bonne heure chez la plupart d'entre eux, comme dans l’homme, ou du moins elle ne tarde guère à se convertir en membrane vasculaire. Ce dernier effet a lieu en particulier chez les Rongeurs, où cependant je trouve encore, dans des œufs assez développés , les vaisseaux omphalo-mésentériques réunis sous la forme d’un cordon à part des vaisseaux ombili- caux. Elle disparaît aussi de bonne heure’chez les Ruminans. Je la trouve également très-chiffonnée et fort petite dans le fœtus de Cavale vers le miiieu de la gestation. Au contraire, chez plusieurs Car- nivores, tels surtout que les Chéiroptères, les Chattes et les Chiennes, elle demeure très-appa- rente pendant toute la durée de la gestation. Dans la Chienne , sa longueur égale à peu près celle du fœtus ; elle est plus longue au début de la portée, et plus courte vers la fin ; sa forme est oblongue, et on la trouve étendue à l’endroit où les vaisseaux ombilicaux se prolongent dans les membranes. Ici comme dans le fœtus de Cheval , et partout sans doute , elle est lâchement entourée par une dupli- cature du chorion , et elle tient à cette membrane par deux bouts , à peu près comme le jaune est maintenu par les chalazes. Dans le Cheval , elle suit la direction du cordon ombilical. » ( Carus’, Anatomie comparée. Nous dirons plus loin comment il faut entendre avec M. Dumas la formation de l'allantoïde des oi- seaux, qui, dans celte classe, remplit comme ja respiration des animaux parfaits une fonction rela- tie à l'oxygénation du sang. Voici comment s’ex- plique encore Carus touchant cet organe chez les Mammifères : « On a donné, dit l’anatomiste allemand, le nom de chorion à l’allantoïde des Oiseaux et des Reptiles. Mais ces deux membranes sont toujours entièrement différentes , et l’allantoïde de l'Oiseau neressemble au chorion des Mammifères que par ses vaisseaux. L’allantoïde est toujours un sac clos de toutes parts, qui s'élève de l’ouraque , qui ne con- tient que du liquide dans son intérieur , et qui se place entre l’amnios et le chorion. Le chorion , au contraire , est l'enveloppe tout-à-fait extérieure de l'œuf, qui renferme dans sa cavité l’amnios, l’al- lantoïde, la vésicule ombilicale et le fœtus, de même que la coquille d’une noix contient l’a- mande. « Chez les Mammifères il ne pénètre ni eau ni air du dehors dans l’œuf, et le fœtus est obligé d'accomplir, par ses réactions avec le corps ma- ternel, la fonction respiratoire , c’est-à-dire l’é- limination de substances combustibles, qui même a lieu plutôt sous la forme d’excrétion que sous celle d'expiration. Cette fonction se trouve donc transportée au chorion ou au placenta ; de là vient que l'allantoïde est dépourvue de vaisseaux; car les vaisseaux ombilicaux qui sortent à sa base se répandent dans le chorion, comme aussi, d’après Mes observations d’Emmert, les vaisseaux eux-mé- mes de la vésicule ombilicale s’abouchent avec A 551 OVOL | ceux du chorion, ce qui x’a jamais lieu dans l'œuf d'Oiseau ou de Saurien. L’allantoïde elle-même s’efface peu à peu de plus en plus, jusqu'à ce qu'enfin , chez l’homme, on ne puisse plus la dé- montrer comme organe à part, etil n’est pas rare non plus que sa cavité, l'espace entre le chorion et l’amnios, disparaisse complétement par l'effet d'adhérences , avant l& maturité du fruit. » ( Zbid. ) Développement de l'embryon des Oiseaux. La fa- cilité que l’on à de se procurer des œufs d'oiseau a beaucoup multiplié les observations de ce genre. Mais les meilleures, les plus exactes et les plus complètes sont encore celles de MM. Prevost et Dumas , qu’on trouve exposées dans les Annales des sciences naturelles, Nous en extrairons rapidement les détails suivans. Ce n’est qu'après vingt-quatre heures d’incuba- tion que les vertèbres du Poulet commencent à faire paraître leurs rudimens qui se manifestent sous forme de trois points arrondis plus consistans dont on voit plus tard le nombre s’accroître avec rapidité, Vers ia trentième heure, un réseou vasculaire commence à s'établir sur la cicatricule. Le sang part à droite et à gauche du Poulet, se divise dans un lacis de capillaires, puis arrive dans un vais- seau général qui le ramène en haut ou le dirige en bas ; de là il revient au cœur. ( Nous reviendrons plus loin sur cette circonstance et nous comparc— rons l'opinion de MM. Prevost et Dumas avec celle que nous avons consignée dans notre Histoire de la génération, et qui a été formulée sur les obser- valions de notre collaborateur et ami M. Martin Saint-Ange, ) Rien de nouveau, continue M. Dumas, ne se montre jusqu’à la quarante-cinquième ou quarante- sixième heure ; mais, à cette époque , on aperçoi£ vers la région abdominale du Poulet une petite vésicule membraneuse et transparente. Cette vé- sicule, d’abord de la grosseur d’une tête d’épingle, se développe rapidement, s'étale , en commencant à la partie supérieure du jaune, et finit plus tard par envahir toute la surface interne de la coquille contre laquelle elle se trouve appliquée. La por- tion de la vésicule qui est en contact avec la co- quille est abondamment fournie de vaisseaux, et le cours ainsi que la nature du sang démontrent que le sang qui s’y rend est veineux et que celui qui en revient est artériel. Gette vésicule est l’ana- logue de l’allantoïde des Mammifères. L’amnios des Mammifères a aussi son analogue dans l’œuf du Poulet; cette seconde membrane est due à un repli de la cicatricule qui enveloppe le Poulet après avoir formé la cavité abdominale. C’est à Pander que l’on doit la première étude des modifications que cette lame éprouve. On voit donc, dit M. Dumas en se résumant , que, dans le développement du Poulet, il ÿ a trois époques bien distinctes. Dans la première , il n’y a pas encore de sang; dans la seconde, la circu- lation se porte principalement sur la cicatricule ; dans la troisième, les vaisseaux de là cicatricule perdent de leur importance ou changent de fonc- el mime nt OVOL 552 OVOL oo tion, et la circulatiôn se dirige sur l’allantoïde. Ge terme atteint, l’œuf n'offre plus de nouvelles mo- difications , le Poulet se développe peu à peu, le jaune se trouve enclavé dans l'abdomen , lorsque celui-ci se ferme, et le jeune animal perce sa co- quille. L’œuf pris dans l’oviducte est entièrement plein. Aussitôt qu’il est exposé à l'air libre , une portion de ses liquides s’évapore, et il se fait dans la co- quille un vide proportionnel. La membrane inté- rieure qui recouvre le blanc se sépare de la coque à l’un des bonts, entraînée par le blanc qui dimi- nue de volume. Une cavité plus ou moins forte s'établit dans ce point, et l’étendue de cette cavité indique assez bien la durée du séjour de l'œuf dans l'air, c’est-à-dire le plus ou moins de temps qui s’est écoulé depuis qu’il a été pondu. Le même vide se forme par l'acte de l'incuba- tion; l’air pénètre alors également dans l'œuf, mais c’est pour y perdre son oxygène. Cependant la présence de l'air ne serait pas tout-à-fait indis- pensable dans les premiers temps de l’incubation , car, M. Geoflroy Saint-Hilaire ayant lié l’oviducte d’une Poule prête à pondre , l'œuf a été couvé dans cet organe ct il s’est développé jusqu’à un certain point. M. Dumas aflirme que cette imcubation in- térieure et à l’abri du contact de l'air extérieur n’a amené l’œuf qu’au degré de développement qu'il acquiert pendant les quinze premières heures. Au- delà de ce terme, dit, la présence de l’air paraît indispensable ; du moins les œufs , quoique couvés plus long-temps dans le corps de la Poule, se sont- ils arrêtés vers cette époque. Remarquons à cet égard , ajoute-t-il, que le jaune paraît en effet in- différemment flottant jusqu’à la douzième ou à la quinzième heure, et que ce n’est qu’à cette épo- que qu’il prend une situation , exigée évidemment par la nécessité de se mettre en rapport direct avec l'air extérieur. Dans les heures suivantes, il n’en est plus de même, et la physiologie aussi bien que la chimie montrent dans l’œuf tous les signes d’une respi- ration active et continue. En effet, à mesure qu'il se forme sous la cicatricule un dépôt de liquide, cette partie de l’œuf acquiert une densité moin- dre que celle du restant du jaune et tend toujours à se placer en haut, La densité de l’ensemble du jaune devient bientôt, par suite de la même cause, moindre que la densité du blanc, et dans quelque position que l'œuf soit placé, le jaune s'élève , s'applique contre la paroi interne de la coque ; et la partie occupée par le Poulet est toujours celle qui se présente immédiatement au contact de la coque. Les vaisseaux du jaune se trouvent ainsi placés sous l'influence de l'air extérieur. Mais plus tard ce mécanisme devient moins utile ; la vésicule allantoïde ayant envahi toute la surface interne de l’œuf, elle fait fonction de poumon. La sim- plicité du but et celle des moyens se font égale- ment remarquer dans ce mécanisme. Tant que le Poulet n’a pas besoin d’air, le jaune qui le porte flotte à l'aventure ; dès que ce besoin se fait sentir , une Jégère diminution de densité porte le jaune vers cet air qui lui est nécessaire , et l'emploi de ce moyen cesse lorsque le Poulet plus développé a: pu envoyer des vaisseaux dans toutes les parties de son étroite prison qui recoivent le contact de- l'atmosphère. L'analyse chimique de l'air contenu dans la ca- vité de la coquille met hors de doute cette vérité. Il y a d’abord de l’air pur; mais à mesure que l’incubation fait des progrès, cet air perd plus ra- pidement son oxygène et se trouve remplacé par de l’acide carbonique qui est d’autant plus abon- dant que l’on se rapproche davantage de l’époque où le Poulet doit éclore. Le Poulet respire donc dans l’œufau moyen de l’air qui se tamise au tra-- vers de la coquille et qui arrive au contact des membranes vasculaires de l'animal. ( Dumas. ) Revenons maintenant sur la seconde période , dans laquelle la circulation se porte sur la cicatri- cule , période qui, comme nous l'avons dit, a été étudiée dans tous ses détails par M. Martin Saint- Ange. Lorsqu'on examine la cicatricule à l’œil nu, elle paraît alors de la grandeur d’une lentille ; elle est d’une couleur blanchâtre et très-apparente sur le jaune. Si on la met sous le microscope, on voit qu'elle est composée de globules demi-transparens qui règnent autour d’un endroit qui occupe le centre , lequel endroit est d’un blanc plus sale que: tout le reste. Après size heures d’incubation , la cicatricule est plus apparente , sa figure est plus allongée, les globules s’en écartent davantage, et viennent se réunir par masses vers la circonférence , qui de- vient par cela même plus opaque. Dans cet éloi- gnement , les globules se réunissent les uns aux autres pour former des globules plus gros , et mé- me des tubes plus ou moins allongés ; ces tubes: sont évidemment le résultat d’un certain nombre de globules qui se réunissent bout à bout. Après vingt-six heures , la cicatricule est encore plus isolée des globules ; ceux-ci, en continuant à se réunir par masses, forment dans l’intérieur de la cicatricule des paquets isolés qu’on a appelés îles de Wolff. Alors on commence à voir paraître à la circonftrence une sorte de vaisseau , dans le- quel, à la vérité , on n'apercoit encore aucun mouvement de liquide. Le vaisseau n’achève pas le cercle , en ce sens qu’il a un commencement et une fin qui ne se joignent pas (1). Après soixante-douze heures d’incubation , les deux bouts de ce même vaisseau, auquel M. Serres a donné le nom de veine primogéniale , au lieu de s’'aboucher l’un dans l’autre , s’infléchissent vers l'intérieur du cercle et marchent à la rencontre &u point central qui a pris maintenant un développe- ment plus grand. Cependant les îles de Wolif ont acquis une forme plus déterminée ; les globules ont continué à s’aboucher et à se confondre pour former de véritables tubes vasculaires ; ces tubes figurent assez bien un lacis de vaisseaux dont les L2 (4) Tous ces détails et ceux qui suivent ont été figurés dans. nobre histoire de la génération, et font la matière principale de la planche XII. l’oyes aussi Atlas du Dict. pitt., pl. 441. troncs, A OVOL 593 OVOL troncs, au nombre de six principax , paraissent se diriger vers la partie centrale, tandis que les racines vont se perdre dans la veine primogéniale. Mais voici le phénomène le plus curieux de l'in- cubation. Jusqu'à présent la partie centrale s’est présentée sous l'apparence d’un ovale plus ou moins allongé , et revêtant un aspect d’un blanc de plus en plus sale et foncé ; maintenant on peut y distin- tinguer les premiers linéamens de l'embryon ; ce- lui-ci ne paraît pas vivre encore par lui-même, c'est plutôt une image formée par un arrangement, selon un dessin déterminé, des molécules qui composaient la cicatricule ; car il n’y a pas encore de circulation proprement dite , il n’y a pas appa- rence d'apport de molécules intérieures; en un mot, il n’y a pas d'assimilation. Vous avez donc sous les yeux les rudimens d’un individu nouveau. Ces rudimens consistent en une tête plus grosse que le reste, marquée par l'œil et fortement recourbée sur Je corps, dont on ne voit que la colonne ver- tébrale allongée , les membres n’étant point encore indiqués. Cependant les deux extrémités de la veine primogéniale avancent de plus en plus vers le cen- tre ; bientôt ils ont atteint le dessin du poulet. Quant aux six troncs principaux que nous avons signalés , deux présentent un courant qui se di- rige vers J'embryon, tandis que dans les quatre autres le courant va du centre à la circonférence. Tout à coup ce mode de circulation change : la rencontre des troncs avec la veine primogéniale se fait aux environs de la place que doit occuper le cœur. Il semble que cette rencontre occasione un choc dans les molécules circulantes , lequel choc, arrêtant brusquement le fluide qui arrive des deux côtés , lui fait rebrousser chemin et le force à refluer vers les troncs ombilicaux. Dès ce mo- ment , l'embryon n’est plus une image, c’est un individu nouveau qui vivra de sa propre vie en as- similant à sa substance les molécules extérieures ; car l'impulsion qui vient de se faire dans la mar- che du fluide circulant des canaux qui lui étaient jusqu'alors étrangers, est pour lui l'impulsion vitale; toute circulation se fera désormais à son profit et ne cessera qu'à sa mort : le cœur est formé par le fait seul de cette rencontre. Les troncs en s’abou- chant avec la veine primogéniale, après l’avoir croisée, déterminent un enroulement qui est la première forme du cœur. Il n’y a que les quatre troncs inférieurs qui concourent à ce résultat ; l'observation démontre en effet que les deux troncs supérieurs ne servent en rien au mode nouveau de circulation, puisque, vingt-quatre heures après, ils ont disparu en même temps que la veine primo- géniale, dont il ne reste de traces que par les rami- fications des quatre vaisseaux permanens. Ges der- niers vaisseaux vont maintenant servir de lien en-. tre le nouvel individu et le jaune qui est destiné à Jui fournir un aliment jusqu’à son entier dévelop- pement dans la coquille. Arrivé à ce point , l'embryon est apercevable à l'œil nu. Tels sont les phénomènes principaux de la for- mation première de l'embryon. Maintenant, pour TL VI. 40° Livraison. . , concevoir l’enroulement du cœur, dont les mouve- , mens seront désormais en Jui un principe de vie, il faut admettre , ce nous semble, que les quatre troncs vasculaires dont nous venons de parler commencent par se joindre et se confondre deux par deux ; qu’ils marchent à la rencontre des deux bouts de la veine primogéniale ; qu’ils croisent les deux bouts et qu'ils ne s’abouchent avec eux qu'a- près le croisement et en revenant les uns sur les autres pour décrire un cercle complet. Nous avons dit que les deux troncs supérieurs disparaissaientles premiers avec la veine primogé- niale ; il faut croire que les molécules qui les com- posaient ont formé les premiers élémens de la nu- trition de l'embryon. Cette nutrition se continue er.suite aux dépens des molécules qui composent l’albumen et le jaune ; le poulet se les assimile peu à peu , jusqu'à ce que finalement, tout étant épui- sé, il lui soit devenu indispensable de sortir de sa coquille pour aller demander au monde extérieur la subsistance commune. Pour observer ce que nous venons de décrire, il ne faut qu’un peu de patience , de bons yeux ct un microscope médiocrement grossissant. Embryon des Reptiles. Nous ne parlons de cet embryon que pour rendre compte d’une observa- tion très-judicieuse faite par M. Dumas relative- ment à l’éclosion de l'œuf. Chez les Serpens et les Lézards, dit le savant physiologiste, l’œuf se com- pose à l’état parfait, comme dans les Oiseaux, d’un jaune à cicatricule, d’un blanc albumineux et d’une coque membraneuse ; mais il ne s’eflectue aucun dépôt calcaire. En outre, la ponte n’a lieu que beaucoup plus tard et l’œuf éprouve toujours un: commencement d'incubation et quelquelois une incubation complète comme chez les Vipères. Ce dernier phénomène ne s'offre jamais chez les Oi- seaux, M. Dumas parvient à se rendre compte de celte différence en examinant la structure d’un Serpent et d’un Lézard femelle en gestation. On y voit la capacité presque entière de l’abdomen oc- cupée par les poumons et les oviductes. Les pre- miers s’allongent presque jusqu’à l'anus , les se- conds remontent beaucoup vers la tête. { Gette disposition est admirablement rendue dans Ja.‘ planche IT de notre Histoire de la génération de l'Homme. ) D’un autre côté, les poumons se pla- cent en arrière , le long de la colonne vertébrale, et les oviductes en avant, le long de la face abdo- minale. Dans la position habituelle de l’animal , qui est toujours horizontale, les œufs sont cou- chés sous les poumons ; les oviductes et les pou- mons sont donc juxtaposés. De plus, les œufs se comportent comme ceux des poules , c’est-à-dire que le jaune se place toujours à la partie supé- rieure de l’œuf, et que dans le jaune lui-même la portion occupée par le fœtus est toujours la moins dense. D’où l’on voit que le fœtus se trouve en contact avec le poumon , à cela près qu’il en est séparé par la coque et l’oviducte ; mais la coque se trouverait aussi un obstacle si l’œufétait dans l’air, et quant à l’oviducte, sa dilatation le réduit à une ténuité si grande qu'il ne peut offrir aucune résis- 70 OVOL tance réelle à la respiration. Les œufs peuvent donc se developper, dans les animaux ainsi -con- struils, sans le secours d’un,placenta. ÆEmbryon des Poissons. Le développement.de l'œuf des Poissons offre, comme celui de quelques Batraciens qui ont été observés , une circonstance œufs commence ses transformations par;une ‘divi- sion d'abord simple, puis multiple au-point que, au lieu de l’homogénéité qu'elle, présentait d’abord , toute la contenance de l’œuf,se, tranforme .en,gra- nules et change ainsi. complétement .de valeur-et d'aspect. MAT. Prevost et Dumas ont parfaitement constalé,ce résultat dans l’œufde la Grenouille, .et Rusconi a confirmé leurs observations sur l’œuf de la Salamandre aquatique et sur celui du Cyprinus tinea. 1 semble que la nature,.en divisant ainsi et en suhbdivisant la substance de l'œuf en une infi- nité.de. parties, prépare par cette. opération les :mo- lécules élémentaires des principaux organes. de l'individu nouveau. Cette circonstance, qui est la seule que. nous si- gnalerons du Poisson a une grande, valeur en,.ce sens qu’elle ruine tout-à-fait la théorie de la pré- existence des germes dont nous ayons d’ailleurs précédemment fait sentir toute, la, fuulité.. Et: en effet il! n’est plus possible de concevoir qu’unin- diyidu nouveau puisse exisler avec toutes ses par- ties, quelque pelit qu’on le suppose, dans une substance qui, pour se développer , a besoin de passe” par une atténuation infinie. Embryon des Wollusques. Les Mollusques ont élé généralement regardés comme des herma- phrodites vivipares. Cuvyier était de cetteopinion, que nous avons adoptée dans unautre ouvrage. Cependant il résulte des expériences de M. Pré- vost sur la Moule des peintres (Uio pictorum ) , que la génération s’accomplit, au moins dans celte espèce, par le concours de deux sexes séparés. Si, vers l'entrée du printemps, dit M: Prevost, nous ouyrons quelques sujets de l'espèce que.nous venons d'indiquer, nous sommes au premier coup d'œil frappés des différences qu’offrent les produits de, leurs appareils générateurs. Tandis que chez une partie de nos Moules, l’on trouve un vérita- ble ovaire et des œufs en abondance, les organes analogues el semblablement placés chez le reste s'crèlent un liquide épais, de couleur lactée, et qui, placé sous le microscope, fourmille d’ani- malcuies en mouvement. Ces différences si tran- chées ne sont ni l'effet du h sard, ni le résultat du passage d’une certaine condition. Je l'ovaire à un état subséquent; les Mo 1'es qui pondent..des œufs ne présentent rien de s° ablab'e au liquide dont nous parlons, et celles où l’on rencontre ce liquide ne produisent pas d'œufs. L'appareil qui renferme les animalcules se com- pose de deux grosses masses placées symétrique-, ment à droile et à gauche sur le corps de J’animal et immédiatement sous la peau. Ces lobes ; très- volumineux au temps de la fécondation, perdent après celle époque la plus grande partie de. leur épaisseur. Un examen attentif nous fait reconnai- n & 594 OVOL : tro-que Jleur:parenchyme consiste‘duns'une aglo- ——————————> oo mération de cellules oise dépose:læ sécrétion:que leurs-vaisscaux laissent échapper. Gette sécrétion coule:ensuite au dehors :par ‘deux conduits assez courts , passablement:larges ; placés l’un à droite, l'autre à gauche, vers les parties‘supérieure et an térieure du corpside la Moule ;iprès de l'insertion des branchies. Si, comme :nous l’avons:dit , l’on soumel) au: «microscopede)liquiderqueiles canaux latéraux -versent-sousiia plus’ légère:spression:,:-on le-trouve composé d'animalcules identiquesientre eux , doués de ce, mouvement ; oscillatoire: vague qui caractérise. tous:les «animaloules:syermatiques que/nous avons observés jusqu'ici ;-mais leur forme n’estplus la même : elle :consisteen deux: éminen- ces-arrondies, dont l’une antérieuremn peu plus grosse; s’unit à la postérieure par un isthme étroit ; vus.avec-un:grossissement linéaire dectroiscents , les êtresque nous décrivons ont r,8*:dedongueur, 0,8* de Jargeur ; comme leurs analogues chez les Vertébrés, ils-sont «n pensaplatis ;: comme:eux encore, pour se mouvoir, ilsse placentsurle tran- chant ; les Acéphales ayant jusqu'ici été regardés comme androgynes, j'ai cherché avec beaucoup de, soin. si. l'organe dentinous parlons-ne:contien- drait pas aussi des-œnfs. J'ai fait cet:examen avec le docteur Mayor ; heureux: de:profiter dans cette circonstance, des: lumières de; ce:savant! anato- miste. Nous avons bien-vu des globules mélangés aux animalcules ; mais ils étaient-en! petit nombre ; ne ressemblaient: point aux œufs ;: et leur :diamè- tre ne dépassait pas 5 *, igrossis trois cents fois. Les ovaires forment aussi deux dobes ‘étendus symétriquement à droiteset à gauche ,immédiate- ment en dessous de la peau ; très-gontlés au temps de la ponte, ils perdent, après qu'elle a cu lieu , presque, toute leur épaisseur : et n'offrent ‘plus qu'une couche mince de tissu celluleux. Le paren- chyme des ovaires participe à l’organisation:géné- rale de'ce viscère , telle qu'on la: rencontre par- tout ; il consiste en. deux: feuillets de tissu cellu- laire très-serré , juxtaposés l’un à l’autre et adhé- rens entre eux. Les œufs se développent entre leurs surfaces de contact ; puis, arrivés à leur ma= turité ,-ils.s’en détachent pour tomber dans des cel- lules où ilss’entassentau nombrede vingt à trente, et s'enduisent d’unsmueus: qui les: colle les uns aux autres. Lescellules, sont:formées par les plis de celte membrane qui-conslitue Povaire et qui con- lracte avec elle-même de nombreuses adhérences. Les œufs:prêts à être pondus ont environ 0,2" de diamètre. Ils ;consistentien un jaune flottant au milieu d'anesalbumine:claire et fort transparente, qu'une -enveloppe facile à déchirer, environne de toutes paris. Les jaunes sont aussi sphériques , leur teinte varie du jaune pâle à la couleur-brique foncée. Leur substance, comme celle du même corps dans, les œufs des Vertébrés, présente au microscope des gouttelettes huileuses et des glo- bulés jaunes de 0,9" grossis trois cents fois. On ne saurait maintenant distinguer sur les jaunes/la cicatricule ; mais lorsque, retenus ‘entre des feuil- lets de l'ovaire , ils n’ontpasencore l’opacité qu'ils D OVOL OVOL a prendront plus tard, on voit à leur surface un petit disque plus clair entouré d’un anneau obscur tout- à-fait semblable à la.cicatricule!des: œufs des: Ver- tébrés, - C’est endéchirant les parois des cellules-queiles œufs sont, émis par deux. canaux pareils en ‘tout à | ceux.de-l’organe qui renferme les animaleules ; en sortant de. l'ovaire, ils vont se loger dans les bran-- chies:,. Celles-ci ; au. nombre deiquatre. et dispo- sées par paires, ne ressemblent pas mal à deux rubans Jarges ,, juxtaposés l’un à l’autre, à droite et à gauche du corps , auquel ils se fixent par leur bord supérieur, tandis que l’inférieur est libre et flottant dans Ja coquille. Chaque branchie forme: une cavité divisée en locules dont l'entrée se remarque vers le bord su- périeur ; c’est dans ces locules que doivent se dé- velopper les embryons; l'accès en est direct et fa- cile pour là branchic interne ; une longue scissure vers le bord supérieur expose aux regards les ouvertures de chacune de ses subdivisions; iln’en est pas tout-à-fait de même pour la branchie ex- terne; cependant on trouve. bientôt postérieure- ment: le large orifice de l'espèce de conduit qui anoutib àses locules, Quelques jours après qu'ils ont été déposés dans lesbranchies ; l’on commence à apercevoir sur les: œufs les premiers changemens que la féconda- tion y apporte; le jaune angmente de volume et devientplus fluide; à sa surface se remarque un: trait en lignedroite , plus foncé que-le champ sur lequel il est placé; plus tard l'on voit se dessiner, à-droite et à gauche du trait, deux courbes symé- triques qui, tournant vers lui leur concavité; vien- nent aboutir à ses points extrêmes. Ces courbes latérales s'étendent , et lorsque les surfaces qu’el- les circonscrivent ont pris quelque opacité, l’on reconnaît en elles le limbe des valves de la coquille ; la ligne moyenne qui paraît la première corres- pond à la charnière. Gette dernière partie prend rapidement de la consistance, et si l’on considère le fœtus: de profil, on la trouve droite et même légèrement concave de convexe qu’elle était aupa- ravant. L'espace situé immédiatement au dessous de.la charnière est fort trarsparent ; il est envi- ronné d'une bande, plus obscure en forme de crois- sant. Si nous disposons la jeune Moule de manière à se présenter entièrement, ouverte sur le porte- objet, l’én voit que cette bande est composée de deux .feujllets semblables ; dont chacun correspond à Ja valÿe au dessous de laquelle il s’est développé. Ces bandes sont les portions latérales des parois de l'abdomen, leurs bords sont un peu plus épais que les, portions latérales du pied. Comme chez les. Vertébrés, l'abdomen du nouvel animal est ouxert, il se fermera dans la suite sur la ligne médiane. Enfin, de même que chez les Verté- brés-ovipares , il recevra dans sa cavité le jaune, dont, le volume est fortdiminué.'Encorerenfermées daus l'enveloppe externe de l’œuf, les petites Mou- les, exécutent déjà des mouvemens fréquens et ra- pides.qui ;contrastent avec la lenteur des mouve- mens, des adultes. Ces mouvemens ont aussi plus | d’étendue, et ceci tient à ce que, la suture moyenne de labdomen n’existant pas encore, l’écartéement des valves de la coquille ne rencontre aucune op: position. Je nem’arrêterai pas davantage sur le dévelop pement de:ces fœtus; plus’ de détails à cet égard m'éloigneraient du but'que je me suis proposé ;'et je passe aux deux conséquences qu’il me semble permis de tirer des faits exposés dans ce travail. 1° Je remarquerai que le liquide blanc sécrété par les organes: d’une moitié à peu‘près'des ind:i- vidus, chez les Moules des peintres ; à trop ‘d’ara- logie avec le sperme des: Vertébrés pour qu'on ne soil pas conduit à le regarder comme une! sub- stance semblable appelée à jouer ici le même rôle, 2° Que: puisque nous ne trouvons pas les œufs et la liqueur:séminale réunis sur le même sujet } les sexes doivent être séparés , contre opinion 'gé- néralement admise, que tous les Ac“phales sont androgynes; la dernière conclusion que j'ébonce demandait toutefois à être confirmée par des expc- riences , et j ai fait les suivantes : J'ai mis dansun large baquet des Moules dontles œufs prêts à être pondus distendaient les ovaires ; je me suis assuré que c'était bien des œufs qu'elles portaient; en en faisant sortir quelques uns'de leur flanc: au mo yen d’une légère poncture. Dans un autre baquet, j'ai placé des Moules que je regardais comme du sexe masculin ayant ; comme dans les précédens , vérifié que leurs organes générateurs contenaïent la semence et non les œufs. Les femelles, au bout d'un mois plus ou moins, ont pondu des œufs stériles, qui après quelque temps onLélé rejetés des branchies, défigurés et à moitié détruits ; les mâles, à la fin du printemps, présentaient encore la semence dans le mêmeétat qu'auparavant ; elle gonflait beaucoup les testicu- les, et de temps en temps il s’en émettait au de- hors. Dans un troisième baquet où j'avais mélangé les sexes, les branchies des femelles renfermaient de jeunes Moules nouvellement écloses , très-vives et bien développées ; les unes étaient encore dans les enveloppes de l'œuf, d’autres les avaient déjà déchirées, et ne se trouvaient retenues que par la couche de mucus: Je n'ai rien vu quant:à la manière dont le mâle féconde la femelle ; il:y'a toute apparence que, placé près d'elle; il répand simplement sa se- mence ; celle-ci, délayée dans l’eau qui baigne l’intérieur-des coquilles, est rejetée au dehors'avec ce véhicule dans le mouvement alternatif qui constitue la respiration de l'animal ; l’eau sperma- tisée vient à son tour en contact avec les œufs de la femelle , soit à leur passage: de l'ovaire dansiles branchies , soit après qu'ils sont arrivés dans cel les-ci. ( Voyez: Annales des: Sciences naturelles ; tome VII. ) Dans ces derniers temps; M. Dumortier , mem- bre dela Chambre des représentans de Belgique , a étudié dans ‘ous ses détails le développement des Mollusques gastéropodes. Voier le résumé de ses observations sur cet intéressaut: sujet. -L’embryon‘apparaît sous la sorme d’un globale Sn ms ce en 22 on OVOL muqueux ( analogue de la vésicule de Purkinje ) qui semble attaché à la paroi de l’œuf. Pendant les premiers jours , il subit quelques modifications de formes ; puis il devient doué d’un mouvement de rotation , et il tourne lentement sur son axe, sans qu’on jpuisse observer en lui aucun organe propre à la motilité. Bientôtil s'opère une cica- trice à la surface de l'embryon, et cette cicatrice produira plus tard le pied et la tête de l’animal. Vers la même époque, on commence à apercevoir à l’intérieur un tissu cellulaire qui devient de plus en plus distinct et qui constitue le foie. La cica- trice, de son côté, s’augmente chaque jour et Hnit par être une large cicatrice qui occupe la moitié de l'embryon. Celui-ci ne cesse de culbuter sur lui-même ; l'extrémité postérieure en avant , et en décrivant une spire elliptique qui détermine la forme que prendra plus tard la coquille. Alors il s'opère un phénomène important : à l’intérieur des cellules primordiales on commence à aperce- voir des cellules secondaires qui, s’accroissant chaque jour de‘plus en plus, finissent par détruire les cellules primordiales , dont les parois seules persistent et deviennent un lacis de petits vais- seaux. Jusqu'ici le tissu cellulaire avait formé une seule masse centrale ; mais lorsque la partie géla- tineuse s’allonge pour former le pied et la tête, on aperçoit, en même temps, qu'il s'opère une pro- duction nouvelle , qui tend à diviser la masse cel- lulaire en deux parties ; c’est le système intestinal qui se forme. Le système cellulaire se présente alors sous l'apparence d’un feutré d’infiltrations fibrillaires quise dirigent de dehors en dedans. De son côté, la grande veine latérale de la spire apparaît presque en même- temps. Bientôt on commence à distinguer les yeux qui annoncent la formation du système nerveux ; le cerveau appa- raît sous la forme d’un lobe jaunâtre, et alors le cœur commence à battre entre les deux lobes du foie. Sa texture excessivement mince est complè- tement diaphane ; d’abord il en existe deux qui bientôt se réunissent en un seul. Dans le même moment , le test commence à se former à l’extré- mité de l'embryon ; d’abord il présente la forme du test d’une Patelle; mais, en s’accroissant chaque jour, il passe tour à tour par les formes de la Tes- tacelle, de l’'Ancyle, du Cabochon, et lorsque l'animal éclôt, il présente celui de la Succinée. Après l'apparition du système nerveux, la vie fœtale commence ; l'embryon cesse de tourner et de culbuter sur lui-même , il marche en avant et se meul avec autant de facilité que l'être parfait. Le manteau se détache , le collier se distingue , la tête et le pied se forment. Le pied est doué d’un mouvement nrupre et peut se dilater jusqu'à l’ex- trémité du crochet. L’embryon se contourne en spirale et reste la tête en bas pour former sa co- quille. On aperçoit au milieu de la face antérieure une large ouverture qui se dirige vers le dos et communique avec le cœur ; c’est l'ouverture de la respiration, Bientôt les bords du manteau se rap- prochent , la cavité abdominale se clot , l’ouver- 556 RS OVOL | ture de la respiration se resserre et ne forme plus qu'un trou , et c’est à celte époque que l’on peut rapporter la formation de la cavité pulmonaire. Le cœur , qui d'abord avait apparu vers le côté droit de l'embryon , se porte vers la région dor- sale , et peu à peu, par suite de la direction spi- rale de l'embryon, il se dirige vers le côté gauche, où il se fixe définitivement dans une large cavité ; son aspect est celui d’un sac ouvert par l'extrémité libre. L’embryon reste tranquille, tous ses organes sont formés ; il demeure cependant encore dans l'œuf pour se fortifier et parfaire son test ; il finit enfin par rompre l’œuf, et, après avoir passé quel- ques Jours dans la coulée albumineuse qui réunit le frai, il sort de toutes ses enveloppes et com- mence à respirer l’eau. (B.-C. Dumortier, Mémoire sur l’'Embryogénie des Mollusques gastéropodes , lu à la séance du 8 mai 1839 de l'Académie des sciences et belles- lettres de Bruxelles. ) M. Emile Jacquemin, qui a étudié le même sujet, a fixé particulièrement son attention sur le mou- vement de rotation que le fœtus manifeste dans les premiers momens de sa vie embryonnaire ; ce phénomène est de la plus haute importance. Carus est le premier qui en ait observé les eflets. « Aus- sitôt que l'embryon, dit ce naturaliste , est par- venu à l’époque où sa forme est discoïde, on voit les premiers mouvemens vitaux s’opérer d’une manière qui m'a rempli d'admiration lorsque j’ai eu occasion de la réitérer. C’est un mouvement de rotation dans le sens horizontal , à peu près comme une assiette qu'on ferait tourner sur son centre, » M. Carus a expliqué plus tard ce mouvement de rotation de la manière suivante : « En exami- nant , dit-il, une Mulette vivante , on remarque à la partie postérieure une ouverture destinée aux voies respiratoires , et lorsqu'elle respire dans une eau parfaitement tranquille , on voit que ce liquide, sortant des branchies par le canal supérieur , pro- duit un tourbillon continuel qu'on aperçoit facile- ment à la surface de l’eau , parce que tous les pe- tits corps qui nagent dans l'endroit où le tourbillon a Jieu se livrent à un mouvement circulaire très- actif. On concoit facilement que la Mulette elle- même doit rester immobile au milieu de ces tour- billons, à cause de sa masse et de sa pesanteur ; tandis que l'embryon nageant dans l’œuf avec un diamètre d’à peu près un dixième de ligne de lon gueur, doit être mis lui même en rolation aussitôt que, par une tension électrique opposée entre la partie respiratoire de son corps et le milieu am- biant, c’est-à-dire par attraction et répulsion, un tourbillon semblable s'établit dans l’intérieur de l'œuf... En résumé, continue Carus , nous voyons que les premiers signes de la respiration de l'em- bryon se manifestent par un mouvement polaire entre la partie respiratoire du corps de l’animal e& le liquide ambiant de l'œuf, et que la rotation dé l'embryon nageant dans l'intérieur d'une cavité OVOL 59 Re SO NORME, €» LSENE 7 OVOL RER TE sphérique dépend d’un mouvement circulaire pro- ! duit par la respiration. » Tel était l’état de la science lorsque M. Jacque- min a fait ses observations curicuses sur le mou- vement {œtal du Planorbis cornea. « Notre première observation, dit ce natura- | liste, est celle-ci : la partie du bord du globule vitellin, devenue transparente par le relrait des granules , commence à opérer un mouvement de vibration ondulatoire d'attraction et de répul- sion par rapport au liquide dans lequel elle est plongée. Voilà la première manifestation du mou- vement vital. Ce mouvement de vibration ondula- toire est excessivement rapide et très-difficile à apercevoir à cause de la transparence de l’em- bryon , de l'homogénéité de l’albumen et surtout de sa petitesse. On n’y parvient le plus ordinaire- ment qu'en observant les petits corpuscules qui se détachent souvent du vitellus sans troubler son développement , ou bien en retirant le globule vi- tellin de l'intérieur de l’œuf et en l’observant plongé dans l’eau. Dans ces deux cas , on voit les corpuscules rapprochés du bord translucide du vi- tellus se livrer à un tournoiement continuel en vertu de la force attractive et répulsive du globule vilellin. Ce mouvement d’ondulation vibratoire se continue uniformément pendant les premières vingt-quatre à trente-six heures , c’est-à-dire pen- dant le troisième et le quatrième jour après la ponte, en augmentant peu à peu d'intensité, de manière que, vers la fin de ce temps, tout le petit globule vitellin se met en mouvement de rotation sur son centre , étant entraîné par le tournoiement qui s’est établi dans l’albumen près du vitellus. Ces rotations sont très-simples , tantôt rapides et persistantes , tantôt lentes et cessant complétement d'intervalle en intervalle. Elles s’exécutent hori- zontalement dans le même point qu'occupait pri- mitivement le vitellus et se maintiennent ainsi pendant les dix à douze premières heures à peu près du quatrième jour après la ponte. Ces mouvemens de rotation, l’un des spectacles les plus curieux que les observations microscopi- ques puissent nous présenter, ont élé vus à Pil- nitz par le célèbre Alexandre de Humboldt, le grand-duc de Toscane et le professeur Savi de Pise , lors de leur passage par cette ville. À Paris, J'ai eu occasion de les montrer à M. le professeur Mirbel et à MM. Laurillard et Laurent, » L'observation que j’expose ici en peu de mots a été l’objet de beaucoup de recherches. I! me fut long-temps impossible de m'expliquer la cause qui fait passer le vitellus de l’état de tranquillité à l’é- iat de rotation , en considérant surtout son déve- loppement si peu avancé qu'il n’y avait d’autre différence avec un vitellus non développé qu’un arrangement autre des granules et une légère transparence sur le bord. 11 m'était toutefois dé- montré que cette cause se rapportait ou à ces deux modifications du vitellus, ou à une influence exté- rieure. Je passai des journées entières à observer le bord , les granules , l’albumen autour du vitel- Ô O 2 lus, jusqu'à ce qu’enfin le hasard me fit voir une parcelle détachée du vitellus nageant dans l’albu- men , exécutant des mouyemens comme si elle était entraînée par un courant. Ge fait me mit sur la voie pour découvrir les vibrations ondulatoires qui s’exercent sur le bord du vitellus ct qui étaient la cause du mouvement imprimé à cette partie. » On ne remarque point de cils sur le bord ; c’est la membrane vitelline elle-même qui exécute ces vibrations. » À Ja fin du quatrième jour, et pendant le cin- quième et le sixième , le mouvement de rotation ans le sens horizontal n’est plus aussi uniforme qu'auparavant, parce qu'un second mouvement embryonnaire , dont nous parlerons plus tard , s’est réuni au premier. Ce temps écoulé, il cesse en- tièrement, parce que le petit embryon a acquis alors trop de volume pour se laisser entraîner par le tourbillon dans l’albumen. » Il n’en est pas de même pour les vibrations on- dulatoires sur le bord des organcs de la respira- tion. Il augmente d'intensité et d’étendue à mesure que l’évolution fait des progrès. À toutes les épo- ques de la vie embryonnaire , il est toujours très- facile , à l’aide des vibrations , de distinguer les organes de la respiration, quel que soit d’ailleurs le retard rudimentaire à l’origine de l’évolution embryonnaire, et environ trente-six heures après Ja ponte, les organes de la respiration occupent la périphérie du vitellus. Le septième et le huitième Jour, leur forme est conique et s’élève en mame- lon saillant. Vers le onzième et le douzième jour , ce mamelon rentre dans l’intérieur de la coquille dont la première pellicule est alors déjà formée. À cette époque , non seulement ce petit mamelon, mais toutes les parties qui l'entourent et qui con- stituent les rudimens de la cavité pulmonaire, sont dans un mouvement de vibration ondulatoire très-actif. Cependant ce mouvement ne parvient au maximum de son intensité qu’au moment de l’éclosion du petit Planorbe et pendant los premiers jours de sa vie extra-ovulaire. » Examinés à cette époque, on voit que, non seulement les organes de la respiration propre- ment dits, mais aussi les tentacules, exéculent ces vibrations. C’est un tremblement d’une vitesse inexprimable, qui fait que les molécules au milieu desquelles nage l'animal sont continuellement repoussées, lorsqu'en vertu de leur attraction et de leur poids, elles viennent toucher la surface de ces parties. D'après ce que nous venons de dire , le phénomène dont il s’agit deviendrait d’une explication facile. On ne devrait y voir, dans ce cas, qu’un mouvement de vibration produit par la force vitale de l’être, et l’eau n’y jouerait qu'un rôle mécanique de simple pesanteur et d'attraction moléculaire; mais ce phénomème est plus com- pliqué. Les réactions entre l’eau et l’animal sont d’une nature plus élevée, et d’autres forces y pré- sident ; car on voit les molécules d’eau entraînées par des courans très-actifs venir de loin, attirées par l'animal , puis toucher le bord des parties pré- cédemment indiquées, suivre wn certain temps le bord et être enfin repoussées avec érergie pour OVOL venir encore parcourir une route semblable, Ce jeu d'attraction, de répulsion et le courant qui en ré- sulte est le plus visible dans la cavité pulmonaire encore très-ouverte à cette époque. Aucune molé- cule n’est en repos; toutes sont successivement entrainées par les courans, dont le plus grand et le plus actif s’accomplit de droite à gauche, en- trant dans la cavité pulmonaire pour en sortir en- suite. Les courans occasionés par les ondulations des tentacules ne sont pas moins actifs ; ils, s’exer- cent autour de ces organes et suivant leur lon- gueur, dirigés de la pointe vers la base ; ils dimi- nunt d'intensité dans le même sens. Leur nombre est de quatre. Deux se voient dans l’espace com- pris entre les tentacules ; les deux autres existent sur ‘les côtés externes de ces mêmes tentacules. Tous ces courans sont très-faciles à voir avec un simple grossissement de deux fois le diamètre ; déjà à l'œil nu on voit de petits corps souvent plus gros que les tentacules être entraînés par eux. » En examinant ce mouvement comme nous venons de le faire, il est impossible, de n’y pas retrouver la plus grande analogie (sinon identité) avec le jeu électrique et les courans qu'il produit ; car si l’eau ne jouait qu’un rôle mécanique par rapport à l’animal, ces molécules seraient sim- plement repoussées parles vibrations, et elles ne se livreraient pas à des courans r‘guliers et perma- nens. Aussi, remarque-t-on , en poursuivant avec persévérance le trajet que parcourt un de ces corpuscules , qu’il touche le bord vibrant dans un point, qu'il suit un peu ce bord, puis, qu'il est repoussé, enfin qu’il reyient pour le toucher de nouveau , mais dans un autre point ,et ainsi de suite. » Quant à l'explication de ce phénomène sin- ilier, je crois devoir exposer mon opinion sans prétendre la donner comme la seule vraie avant que de nouvelles recherches viennent l’appuyer ou la renverser. Je la fonde sur ces deux faits : » 1° Les mouvemens de vibration ondulatoire sont exercés par les organes de la respiration ; ‘» 2° La réaction entre l’eau et le corps de l’a- nimal produit des courans analogues à ceux que fait naître dans ce liquide l'électricité qui naît en- tre les corps hétérogènes. De ces deux faits je tire la conclusion sans doute hasardée , « que la cause » fondamentale du phénomène de vibration est » une force électro-magnétique qui s'établit par » suite de l’hétérogénéité des diverses substances » du corps de l’animal, d’une part, et du milieu am- » biant de l’autre. Elle joue le rôle principal dans » la respiration aquatique, et les courans auxquels » elle donne naissance sont la cause primitive du » mouvement de rotation exercé par le vitellus » ‘pendant la première époque du développement, »- puisqu'ils entraînent d’une manière mécanique » lemême vitellus, dans le sens de leur direction.» « On voit par cette dernière partie de nos conclusions que je m’accorde avec Carus , en re- gardant le tournoïiement de l’eau comme la cause du mouvement de rotation. On doit en même- temps remarquer que je suis allé plus loin en découvrant 598 OVOL. la cause,des-tourbillons.dans,les: vibrations ondu- latoires du bord du vitellus qui avait échappé à,ce profond obseryateur. » La grande utilité de,,ces, vibrations. pour:la respiration est facile à concevoir; les-molécules d’eau qui viennent, toucher les.organes respiratoi- res.et opérer par l'air qu'ils contiennent l'oxygé- nation des liquides nutritifs étant continuellement renouvelés, il en doit nécessairement résulter une plus grande activité, et, une plus grande prompli- tude dans l’acte même de l’oxygénation. » Les mouvemens de vibration une. fois, décou- verts sur les, rudimens des,organes.de la respiration chez les Planorbes, les Limnées, les Unio et, les Anodontes, dont les deux premiers sont. destinés à respirer l'air élastique immédiat, on peut présu- mer qu ils existent aussi chez d’autres .animaux.et même chez les Mammifères, s’il est vrai, comme le prétendent des observateurs ,aussi exacts que MM. FRathke et Muller, que les embryons de-ces derniers possèdent, pendant la première époque de leur développement, des organes qu’à cause,de leurs formes.et de leurs fonctions on ne peut mieux comparer qu'avec les branchies des animaux à respiration branchiale. » M. Jacquemin s’exprimait ainsi au commence- ment de l'été de, 1834, lorsqu'il présenta son Mé- moire à l’Académie des sciences de Paris. On voit qu'il avait présumé l'existence des mouyemens vi- bratiles chez d’autres animaux qui ont, depuis lors , “té effeclivement découverts par Purkinje et Valentin. « Le second mouvement embryonnaire , selon M. Jacquemin , commence à se manifester vers la fin du quatrième jour et pendant le cinquième et le sixième. C’est un mouvement de contraction qui s'exécute d’une manière très-distircte dans, la substance du globule vitellin , notamment dans le point qui correspond à l’angle.que fait, chez l’a- dulte , le pied avec le reste du corps..Ces .con- tractions ne s’accomplissent pas aussi uniformé- ment que les rotations ; elles,se manifestent à des espaces indéterminés et présentent quelque ana- logie avec les mouvemens volontaires, de, animal adulte. » Vers le sixième et le septième jour , le petit animal commence la troisième espèce de mouve- ment embryonnaire ; on le voit se tourner sur lui- même dans tous les, sens ; les rotations uniformes deviennent de plus en plus rares et finissent var disparaître. On observe quelquefois simultanément des rotations horizontales, des contractions et d’autres rotations qui se font dans tous les sens. L’embryon conserve cependant la même. place qu'il occupait primitivement jusqu’à ce que, Vers le huitième ou le neuvième, jour , lorsque le déve- loppement est déjà assez avancé, il commence le quatrième et, dernier mode de mouvement em-, bryonnaire. C’est un mouvement de translation. L’embryon quitte le point où il est né, ils'en écarte de plus en plus ,.et finit par parcourir out, l’intérieur de l’œuf d’une extrémité à l’autre, en suivant surtout les parois internes de cet œaf., OVOL 599 OVOL » C'est/à époque où l'embryon exécute le | c’ést que l'embryon est placé sur le côté opposé deuxième et/le‘troisième mode de mouvement em- bryonnaire, el déjà un peu en avant, que J'ai reliré le petit être de l’intérieur de l’œuf pour observer plongé dins l'eau. Mis dans ce liquide, il Continue’ses nivtivémens pendant plusieurs heu- rés; puis tes mouvernenss affaiblissént peu à peu, etéesséht'enfin au moment où la vie s'éteint, Ce qui m'a totijours beaucoup étonné ; et ce que je puis m'expliquer difficilement , c’est que le globe vitéllin- continue ‘ses ‘iouvémens , même aäprès | que l’on a crevé son enveloppe, et que la matière -qu'elle cütilient s'est plus où moins dérangée, J’ai vu:le vitéllus ainsi déchiré rester immobile pen- dant'quelques momens , puis se mettre dans un mouvement rectiligne très-étendu’et très-rapide, Lorsqu'on ‘ajoute une goutte d’eau fraîche , le mouvement se ranide. » Tous les mouvemens embryonnaires dont nôus venons de parler augmentent peu à peu d’ac- tivité ‘et détendue ; ils se continuent simultané- ment, jusqu à ce que les mouvemens volontiires du jeune ‘animal viennent lés remplacer. Leur acti- vité, en général, l’Enérgie vilale de l'embryon et les progrès de ‘son développement, dépendent , d’üne manière notable , de l’état de l'atmosphère, et des 'Cireonstances éxternes sous l’influencé des- quelles il'est placé. La ‘chaleur et le temps sec, avec unciel serein , favorisént beaucoup le dé- véloppement ’ de ‘ces Molusques, tandis que le froid et une ’atinosplière ‘chargée ‘d'humidité ralentissent la märcLe de cemême développement. L'influence du temps sur l'embryon est tellement forte et ‘prompte, qu’il m'est ‘arrivé souvent, lorsque le témps changeait dans le cours de la joutnée ; de trouver le petit être dans un mouve- ment trs-acuif pendant Ja partie $ercine de la jéürnte, ‘el’ dans’un morivement lent et affai- blipondant autre pañtie. » Ilestdoic diffici'e de déterminer avec préci- -ston ’la “vilesse de ‘ces mouvemens. Nous nous boënérons à dire qu’une rotation complète s’ac- coinplit dans l'espace de dix à quinze secondes , lorsqu elle ést le blus rapide; dans le cas contraire, il'en faut quarante à soixante. Souvent le vitellus paraît entièrement immobile pendant quelques momens. » «D’après les observations de Cärus , l'embryon des 'Anédontes ‘ét des Unio accomplit une ro- {àtiôn) entière en qüinze ‘ou vingt Sécondes , au | moment de sa plus grande activité, tandis qu'il en fañt cinquante etméme jusqu'à quatre-vingts, lors- que les rotations se suivent plus lentement. Carus ne/parle pas d’autres mouvemens embryonnaires ; de sorte que nous ignorons s’il en existe d’au- rés chez Iles Bivalves, et s'ils y présentent la même niaréhe-dañis la succession de leur appa- rition. ». Oa pu rémarquer que dans l'histoire des miotivemens embryotnaires nous n’avons pas in- diqué la diréction dés rotations. Il ést très-proba- ble qu’elles s’accomplissent constäimment de droite x gauche. Sionles voit s'exécuter en sens inverse, ! à celui qu'on observe d’abord, ou bien que les œufs d'un même groupe ne présentent pas tous la même face. » Il est bien probable que des mouvemens aussi prononcés et aussi étendus que ceux-là influent sue la forme de l'animal , et notamment sur celle de sa coquille ; mais , d’uu autre côté, il me paraît trop häsardé , quoiqu'ingénieux, d'admettre que les tours de la coquille soient les traces du mou- vément de rotation de l'embryon qui se sont so- lidifiées, comme le pense Carus. Îl est certain que chez le Planorbe les mouvemens de rotation ont traces de la coquille se manifestent. » Pour résumer ce que nous venons de dire sur la première époque du développement, nous dirons : » Le vitellus , parfaitement globuleux , au mo- nient de la ponte , présente bientôt après des 1a- ches arrondies et claires, qui sont au nombre de quatre au plus; elles résultent de la disposition particulière des granules qui remplissent son intérieur et qui se retirent de la circonférence vérs lé centre. Le bord du viteilus exécute des vi- brations ondulatoires qui produisent un tournoie- ment dans l'abdomen, lequel finit par entraîner lé vitellus en lui imprimant un mouvement de rotation de droite à gauche. » ( Emile Jacquemin , Mémoire sur le développe- mént du P'anorbis cornea. ) Dévetoj pement des ‘’nétutes. Les Sangsues pon- dént des espèces de capsules dans ‘lesquelles se développent plusieurs œuls. La première observa- tion ‘relative aux divers changemens que subit l'œuf dépuis la pônte jusqu’au parfait développe- mént du petit ont été faites par Carena sur l’Ai- rüdo vulyais. Le 17 juin il remarqua un œuf pondu depuis peu et collé contre les parois d’un vase de *erte, qui contenait plusieurs Sangsues adultes. La Sangsue qui venait dé pondre se pro- menait sur l'œuf en l’explorant tout aulour avec sa bouche , comme ‘si elle le flairait ; quelquefois elle fixait sur lui l’orifice buccal pour le compri- mér et le faire adhérer davantage aux parois du väse ; après avoir répété long-temps cette ma- nœuvre, elle fit disparaitre avec sa bouche un gros repli de l'enveloppe générale. Cette enveloppe est de couleur vert jaunâtre, Coriace, très-aplatie et oväle ; é'Te est garnie tout autour d'un bord brun, pär léqui'f elle adhère an vefre. Le même jour, 17 juin, ôn voyüil dans l'enveloppe commune douze petits grains ronds , isolés , disposés d’une manière non symétrique , de couleur un peu plus claire que celle de l'enveloppe. De cés douze œufs, deux se sont oblitérés'duns la suîte ; lés dix autres” grossirent en péu dé jours et parurentälors écumeux en dédans. Le sixitine jour après là ponte, on distingnait déja des pelits corps se remuant les uns sur les atrés ; ché d'eux paraissait une masse oblongue vért-jaunâtre à surface Chagri- née. Au dixième jour , les pétits' étaient considé- rablement grossis ; on les voyait éhtourés d’une: oo OVOL —— substance transparente , débordant latéralement , et se prolongeant fort en avant, à la partie anté- térieure. Au douxième jour, on apercevait très- distinctement le disque des yeux ; ceux-ci étaient roussâtres et ne devinrent noirs que par la suite. A mesure que les petits grandirent, l'enveloppe commune devint de plus en plus bombée. Au dix-septième juur, on aperçut dans quelques unes des petites Sangsues les vaisseaux sanguins ; les individus se mouvaient facilement dans l’intérieur de leur prison , et ne manquaient jamais, en arrivant vers les grandes extrémités de l’ovule que formait l'enveloppe, d”y donner un coup de museau. Cettemanœuvre, souventrépétée, produisit une ou- verture par laquelle une jeune Sargsue s’échappa le 8 juillet, c’est-à-dire le vingt-unième jour, à da- ter de la ponte. Le lendemain et les jours sui- vans , les autres individus sortirent, mais plusieurs d’entre eux revinrent par intervalles se cacher dans leur coque , qui, pendant quelque temps, devint pour eux une sorte de refuge. Le développement des œufs de la Sangsue mé- dicinale a beaucoup de rapports avec celui que nous venons de faire connaître. Les premières ob- servations à cet égar datent de 1821, etsont dues à M. Lenoble, médecin à Versailles, qui, dans une séance de la Société d'Agriculture du département de Seine-et-Oise, annonça que les Sangsues médicinales se développaient dans des espèces de cocons ovoïdes , assez semblables aux cocons du Ver à soie , formés d’un tissu extérieur analogue à une éponge très-fine et contenant dans leur intérieur, tantôt une gelée transparente et homogène et tantôt de petites Sangsues plus ou moins développées , au nombre de neuf, dix, douze et quatorze. M. Collin de Plancy, qui était présent à la séance, dit que les paysans de Ja Bretagne connaissaient depuis long-temps l'existence de ces sortes de cocons, et qu'ils savaient si bien que c’étaient des nids qu'ils les transportaient dans les étangs et les marais qu’ils voulaient repeupler de Sangsues. La science ignorait ces faits vulgaires, et il est probable que, sans les observations du doc- teur Lenoble, ils eussentété encore plus long-temps ignorés. Quoi qu'il en soit, un médecin laborieux, M. Rayer, s’occupa de les vérifier, et bientôt il publia dans les Anrales des Sciences naturelles les recherches qu’il avait entreprises et dont voici les résultats les plus curieux : Les larves des Sangsues médicinales représen- tent un ovoide dont le plus grand diamètre varie ordinairement de six à douze lignes, et le plus petit de cinq à huit lignes. Leur poids s'élève de vingt-quatre à quarante-huit grains, suivant leur grosseur , suivant leur état de plénitude ou de va- cuité, suivant enfin qu’ils contiennent du mucus ou de petites Sangsues. Leur volume lui-même est en rapport constant avec le nombre d'œufs on de Sangsues qu'ils renferment, et avec l'époque de leur formation et leur degré de développement. Leur structure est plus complexe que celle de l'A irudo vulgaris. Parvenus à leur enticr dévelop- pement, ils présentent, 1° une enveloppe exté- 560 —_——_—_—————— Te — OVOL rieure, spongieuse ; 2° en dessous, une capsule analogue à celle observée autour des œufs de l’es- pèce précédente ; 5° enfin, dans la cavité de cette capsule, du mucus, des œufs ou des Sangsues à divers degrés de développement. L’enveloppe exté- rieure entoure la capsule dans toute son étendue , en formant une couche épaisse de deux lignes en- viron; le tissu qui la constitue est fortement orga- nisé , demi-transparent , composé de fibres solides, fines et délices, très-régulièrement entrelacées , de manière à former des espèces de mailles hexa- gonales, à travers lesquelles l’eau peut facilement pénétrer. Ce tissu , qui est élastique , a pour usage essentiel de protéger la capsule ovifère qui lui adhère très-fortement. Celle-ci se montre sous la forme d’un sac ovoïde sans couture , à parois min- ces, blanchâtre , transparente et assez résistante ; l'extrémité de chaque diamètre offre deux petits prolongemens angulaires d’un tissu plus ferme que la membrane, et d’une couleur brune jaunâtre. Souvent la capsule présente vers le point qui cor- respond à la petite extrémité un trou circulaire d’une demi-ligne de diamètre. On remarque moins communément une semblable ouverture à l’extré- mité opposée, et il est plus rare encore d’observer à la fois deux issues sur un même cocon. C’est par elles que sortent les Sangsues lorsqu'elles ont at- teint le terme de leur vie intrà-capsulaire. La cap- sule, lorsqu’aucun germe n’est encore assez déve- loppé pour être distinct, se trouve remplie entiè- rement par une sorte de mucus ou de gelée molle, blanchâtre , peu transparente, à saveur fade, se conservant plusieurs jours sans éprouver d’autres changemens qu’une légère dessiccalion, et se transformant à l'air libre en un corps friable et transparent. Cette matière offre à l'analyse chimi- que une très-grande quantité d’eau, peu d’albu- mine et beaucoup de mucus. Les germes sont au nombre de huit à quinze. Les capsules de l’Hirudo medicinalis ne diflèrent donc essentiellement de celles de l’Æ/irudo vulgaris que par l'existence d'une sorte de bourre ou enveloppe extérieure qui est parfaitement appropriée aux circonstances dans lesquelles les œufs se développent. En effet, la Sangsue médicinale ne les fixe pas à des plantes aquatiques ou à des corps étrangers. Lorsor’elle veut pondre, elle pratique dans la vase une espèce de tube de forme conique, à parois lisses, et dépose dans son fond une capsule. Celle-ci se trouve bientôt enveloppée par le tissu spongieux dont l’élasticité sert non seulement à préserver les germes pendant le développement intra-capsulaire, mais qui fournit encore aux jeunes Sangsues un abri assuré pendant les premiers temps de leur naissance. Le tissu spongieux est formé après la ponte de Ja capsule; la Sangsue le dépose sous forme écumeuse , qui ne tarde pas, en se dessé- chant, à prendre l’aspect d’un réseau. D’après les recherches de M. Léon Dufour, la reproduction du Lombric terrestre est très-analo- gue à celle des Sangsues, et particulièrement à celle de la Sangsue médicinale, Aranéides, L’Araignée pond des œufs très-nom- breux EE OVAIL 5 OVOL GR" ———…——— men breux et les dépose dans un nid commun dont la construction n’est pas la même dans toutes les es- pèces. Les œufs des Araignées et leur développement ont été étudiés par Hérold jour par jour, heure par heure. (Voyez Exercitationes de animalium vertebris carentiim in ovo formatione, pars I: De generatione Aranearum in ovo. ) De leur côté, MM. Prevost et Dumas ont étudié la composi- tion physiologique de l’œuf et y ont retrouvé des élémens à peu près identiques aux élémens de l'œuf du Poulet, savoir : un vitellus ou jaune, un aibu- men et une cicatricule. Plus tard , enfin , Purkinje y a démontré l'existence de la vésicule qui porte son nom, d'où il faut conclure que l’œuf de l’Arai- gnée est aussi complet que celui des Oiseaux. Nous renvoyons à Hérold ceux de nos lecteurs qui vou- dront connaître tous les détails de leur développe- ‘ment; nous passons tout droit à son éclosion. Lorsque l’Araignée est prête à éclore, la mem- brane de l’œuf devient tellement tendre et s’ap- plique si exactement sur toutes les parties du corps de l’animal , qu’on les distingue toutes nettement au travers ; on dirait que c’est une nymphe de Co- léoptère. En cet état , la jeune Araignée ne donne aucun signe de mouvement. Mais bientôt elle fend l’œuf dans la région qui correspond à son corselet, et la jeune Araignée tire d’abord par cette ouver- ture la tête, les mandibules , le corselet et le ven- tre ; mais il lui reste à dégager les pattes et les palpes maxillaires, el c’est là l'opération la plus difhicile. Ces organes , en effet, restent engagés dans la portion de l’œuf qui les enveloppe. Ge n’est qu'avec de grands efforts et à la longue que l’A- raignée en vient à bout; pour cela elle gonfle et contracte d’une facon alternative son corps et ses pattes, et c’est après avoir répété plusieurs fois cette manœuvre qu'elle se dégage et se trouve en- fin libre et capable de marcher. À mesure qu’elle se débarrasse de la pellicule , celle-ci est poussée vers l'extrémité des pattes , où elle est ramassée en un petit paquet blanc. Quel- quefois cette même pellicule se trouve encore un peu adhérente au ventre ; mais l’Araignée n’a pas de peine à s’en délivrer dans ce cas. Cette ob- servation de l’éclosion est due à Degéer. On voit qu’elle est en quelque facon semblable à une mue. Pourtant ce n’est encore là qu'une première nais- sance; car la tête, les mâchoires, les pattes, le ventre de l’Araignée se trouvent encore enveloppés d’une autre membrane qui fournit à chacune de ces parties une espèce de fourreau. En cet état, l'Araignée est embarrassée dans ses mouvemens ; elle ne se déplace qu’avec peine; elle est évidem- ment dans l'impossibilité de se construire une toile et de poursuivre sa proie ; de là la nécessité d’une seconde mue qui s'opère dans l’espèce de bourse qui sert de nid commun , d’où l’Araïgnée sort en- fin par un temps doux au mois de mai ou de juin. Conclusions générales. 1° Il n’y a pas de génération sans parent; 2° Le nouvel être,qui est le résultat d’une géné- T, VL ration se présente toujours sous une première forme qui n’est jamais celle qu’il aura après son entier développement ; 5° L’œuf, en général, réduit à sa plus simple expression, consiste en une vésicule très-pelite , désignée sous le nom de vésicule de Purkinje ; 4° Toute génération est précédée d’une fécon- dation qui transforme l'œuf en germe ; 5° Cette transformation a lieu de deux manières : Dans les animaux à sexes séparés, le sexe femelle fournit des œufs, le sexe opposé un fluide fécon- dant , et c’est de l'application de ce fluide sur les œufs que résultent les germes. Dans les animaux hermaphrodites ou à sexes confondus , il y a un organe femelle qui produit les œufs et un organe mâle qui donne le fluide fécon- dant; ces deux organes émettent séparément leur produit dans un lieu qui leur est commun, et la fécondation se fait de même que dans le cas pré-, cédent ; 6° La transformation de l’œuf en germe, ou la fécondation , est une action d’une nature spéciale, qui n’a rien de commun avec les actions physiques ou chimiques d'aucune espèce. C’est une action du genre de celles que les physiologistes vitalistes appellent actions organiques et vitales. Ceux qui veulent en faire une action purement physique ou chimique en rapportant son principe à l'électricité, tombent dans une grande erreur ; car si les influences électriques ont une action par- ticulière sur les corps vivans et sur leur dévelop- pement, il n’en faut pas moins reconnaître que la vie n’est pas l'électricité. Cette conclusion restera , quels que soient les résultats qu'amènent les faits nouveaux acquis à la science touchant le fluide électrique. On sait que le plus puissant de ces faits , celui qui, au dire de M. Arago, a remué le plus profondément M. de Humboldt, c’est la découverte de M. Matteucci , relativement à l'électricité de la Torpille: Or il ÿ a deux points capitaux dans cette découverte : 1° En tirant des étincelles de la Torpille, phé- nomène qui n'avait point été obtenu avant lui, M. Matteucci a démontré que l'électricité animale est. parfaitement identique avec les autres élec- : tricités ; 2°, En établissant que la source de l'électricité de la Torpille est dans un des lobes du cerveau de cet animal ; il a démontré qu'il existait entre l’a- cent nerveux ét le fluide électrique une analogie d’origine, puisque l’un et l’autre procèdent d’un même. appareil organique. Mais cette analogie d’origine. indique-t-elle et doit-elle faire présumer une analogie de nature et d'essence entre ces deux agens ? Il y aurait de la témérité à le croire ; car les effets connus de ces agens sont troÿ' différens pour ne pas faire suppo- ser dans chacun d’eux'une essence spéciale. Ainsi donc, quoiqu’on puisse aflirmer dès à pré- sent avec raison qu'il y aentre les actes les plus _élevés de l’organisation et de la vie et les effets ’ Ë a électriques , une grande analogie , puisqu ils pro- cèdent d’un organe commun ; cependant 6n ne 471° LivralsON. 7! OYOL, peut.pas dire que l'un.et l'aubre.soieat-identiques. Si nous insistons sur, ce.point , c'est. qu'il nous semble voir dans ces travaux ,des.embryo-, logistes, une tendance: à tout, expliquer par: l’é- lectricité.. Ainsi Carus, examinant le. développement d’une Mulette , y-signale ,comme premier monvement , une rotation: particulière qui est un: des premiers signes: de:la respiration de Fembryom, : ebib attri- bug-cette-rotation à une tension: électrique. M: Jacquemin va-plus loin-et: dit qu'il” est im- possible de ne pas retrouver dans ce mouve- ment la plus grande: analogie ( sinon identité) avec le jewélectrique et les courans qu'il produit. Enfin , on a vu MM. Coste et Delpech soutenir positivement que la génération bisexuelle n’était. aa fond qu'une action électrique; Il y a donc , comme je le disais tout à l'heure, tendance manifeste des embryologistes à tout ex- pliquer par l'électricité, et je.ne pense pas qu'ils soient long-temps à s'emparer des faits découverts par M. Matteucci et à les appliquer à leurs idées. En protestant ici d'avance contre de pareilles inductions , nous,n’avons pas d'autre objet que d'en faire voir le danger et de faire nos réserves en faveur dé la seule doctrine physiologique pôssiblé , la doctrine du vitalisme, , sur laquelle nous aurons à nous expliquer au mot Vie.| Nous ne saurions terminer cet article sans faire connaître le point de vue singulier sous lequel Oken s’est placé dans son Traité de la Génération. Le physiologiste allemand termine ce Traité par les deux conclusions suivantes :| Omve, vivum ex. ovo !, Nullum vivum ex ovo ! L'est -à - dire que le résultat général est égal à zéro, en d’autrestermes ce résultat donne. la! vé:: ritable: signification deszéro. Suivant: Okem, en effet , le zéro: n’est ni quelque chose, ni-rien non plus, sil n'a point d’existence.et cependant il n’est pas dépourvu d'existence ; il n’est ni fini ni in fini; c'est ce qu’on ne peutexpliquer ni peindre paraucun;mot; l'absolu; sans: aucune détermina- tion. La plus haute réduction de l'algèbre est him 0H su p2 io) Toutes les,', propositions:>se! déroulent du zéro, non comine,s’y trouvant déjà contenues ; mais comme réellement créées;de rien, De mêmeila création est ane création; dunéant. | En Allemagne on appe'e cette manière de traiter l'Histoire: naturelle, ‘Philoso »hie de la Nature: Voilà où conduit le dédain du bon sens et dela raison vulgaire. Explication. des Planches. Planche. 439; Fic. A: OEuf humain Agé de quinze À vingt jours. Sa sur- face éxterne «sl garnie de nombreuses villosités destinées à lui fournir des moyens d'union avec l'utérus. Fc. 2. Le même œuf ouvert, a, « Membrane amnios ; b chotidai, e vésicule ombilicale tenant à l'embryon; d, 4 villo- sités:durchorion. ;;, 6 Anead 56»: OYOL: Nota. Ges deux figures, sont tirées, des planches de Lis toire de la génération de l’homme. : Fic: 3. OEuf liumain ;° fætus de trois mois entouré de's+ membrane a,b,c ; d chorion relevé, e villosités du chorion:! Figure empruntéerà un mémoire de. M. Breschet. 6 Fre. 4. OEuf de chien ayant vingt quatre jours de dévelop- pement: [est enveloppéipar un placenta en forme de zône’ ou.ceinture &,u. Gette ceintureest limitée de chaque côté pa un anneau # formé, de villosités plus longues. Les pôles . de V'OŒuf c,c qui ne sont point enveloppés par le placenta, sont. formés parile chorionou membranevitelline. Figure emprur tée. à M. Coste. Fic., 5. Embryon retiré, del'œuf,précédent, ( Idem. ; Fié. 6! OEuf de brebis 4zé de vingt jours: ee Altantoïde di- rigée) dans lessens de axe longitudinal de l'œuf; (elletendiem se développant de plus à plus.à remplir toute la cavité de la: membrane vitelline c,c; 0,0,0,0, vésicule, ombilicale allongée jusqu'à l'extrémité de l'œuf; 2° intestin en- communication aveela vésicule ambilicale. Le pédienle de:l'allantotdey qui esty presqueren: contact avec celui de la, vésicule ombilicale,, s’en , fonce dans la cavité du bassin; g cœur. ( dem.) Fre/ 7. Portion d’utérus’ de Lapine!imprégné, à laquelle sont.aftenans-la-trompes#, l'ovaire-v,w|,-elile ligamentdarger g. Les embryons, encore enyeloppés de la portion de leurs: membranes qui n’a point éié incisée , sont couchés au milieu des circonvolutions: tuméfées’, Le dos’ tonrné-vers la ligne mé- sentérique, | La.trompe,f en continuité avec là cavité, propre de l'utérus, se termine par,un paviHon, » fort large:qui em- brasse une dés’extrémités de l'ovaire v,w , sur léquel on voit depetites saillies;,7,) qui indiquent lesvésicules deGraaff, | dont, quelques unes sont assez.développées, Les trois, saillies! plus petites et une teinte plus foncée, indiquent autant de corps jaunes où débris de vésicules: de ‘Graaf qui ont laissé échapper les œufs quielles gontenaient. Fic,, 8. Ouf dela; Truie. & Liquide,sranuleux, dans lequel . est plongé l’œuf dans la vésicule de Graf, membrane, in- ternc; ? c nrembrane vitelline contenant le jaune composé’ dè granules., Cet-œufest consilérablement, :erossi/, sargrandeur » naturelle ne dépassant passune très-+petite tête d'épingle. Planche 440, Fre. 1.,Bassin et parties, environnantes d'untOrnithorhyn- que fémelle. Les organes gén'to-urinrires sont en rapport. L’utérus gauche contient deux œnfs c,c}'Sui) l’ovaire.corres- pondant .« ,on, voittles corpstiaunes 2.,[fovaire.droit. a n'offre rien de particulier. Les, pavillons d,d placés en dehors des ovaires, présentent une fénte très-2rande, ff Girconvolution de utérus: g Bigamentsuspenseur!:#»Musclesoblique interne. ! & Vessie, urinaire renversée. Fi. 2. Ovaire du même animal et pavillon de la trompe, Trois œufs sont fécondés ét les vésicules de’Graaf qui les ren: ferment sontisaillanteset disposées:en grappe comme dans: 162 » vaire des oiseaux. Cette, disposition: forme. un, caractère/de } transition qui prouye que l'Ornithorynque.établit le passage des Oiseaux’aux Maminifères: Fiç. 3: :0Euf -grossi, trois (fois. 4 Membrane adventivesou » caduque, déchirée et étalée. à Membrane vitelline rompue, de laquelle s’échappent les globules du jaune et un lambeau de la membrane blästodermique: Eire. 3, bis. Counpe:d’une portion d'ovaire ossi sur lequel la fécondation ra eu lieu. a Vésioule de Graaf quia livré, passage à l'œuf, et dont'les parois tuméfées indiquent.la formation du corpsjaune quisuccèdesà œuf. 0 Ourerture/par laquelle l'œuf s'est.échappé « Vésicule;de Graaf de) laquelle omatretivé nn œuf. d Une autre vésicule déchirée renférmant nne couche de substance granuleuse coagulée. La même substance se fait remarquer) dansune autre(vésicule plus .pélite | sitaée au côté ‘ opposé. 6 Fire. 4. Parties génitales, femelles du Kanguro0, 4,4 Ovai- res placés au dessus dés pavillons des trompes. 6,0 Trompes flexueusess e,c'Tubhestutérins. djd Müaseaux de tanthe.l'e,e, 8” Appareil vaginal, Fire. 5. Fœtus .de Kanguroo et ses membranes. & Membrane viteliine ‘ou chorion des auteurs. ‘Amniïos.-c Vésicule ombi- licale incomplète : dans laquelle: rampent -les veinesét les ar- tères omphalo-mésentériques. ë 13e) Les figures de cette planche sont tirées du mémoire de MR. Owen (Transact. philos., année 1834.) l Fi: :6,, OEuf de: Kangüuroo. à Allantoïde)ridéetpan l'alcool, ! ü Vésicule ombilicale ayant.son système wasculaire très-déve- loppé. 6,c,c,d,e, Amnios. ë. Le chorion est confondu avec la Késigslagmhilicale, Cette figure est tirée d’un dessin présenté par M. Coste à l'Académie ,des sciences. L'œuf.qu’elle reproduit, a éjél dissé- qué par lui, dans le laboratoire de M Owen,x Lorrires.yMais | MM. Coste etOwen ne: sont pas d’accord-sur l'interprétation ATT OVOL de ses différentes parties. Cest-da moins ce-que nous avons cru pouvoir inférer d'une réclamation adressée par le-savant anglais , &l'Académiedes-seiences;; etiransmise par M. Arago. (Voyez-séance du 30‘octobre etlasuivante.) Planche 441. © Frc. 4. Orgames génitaux d’une Poule. a Calice:vide d’où est sorli l’œuf d. bb Ovairé qui ‘contient des œufs de dilérentes grosseurs dans leur cälicerespectif. :« Orifice de Poviducte, dont ôn peut suivredes‘cireonvélutions. e Intestin terminé-par ‘un reuflerentau-réctum , {out près de la partie’/inférieure de l’oviducte. (Figure empruntée à Carus.) Fic. 2.OEufide Poule. «& ‘Blanc où’albumien. 4 Jaune cirve- Jdopyé:te la membrane vitélline ét-d’une ménibrane fournie par Yabumen. cChalazes. Fic. 2'bus. La membrane du jaime de l'œnf précédent vidée pour montrer latmanière: dent les Ichalazes se comportent. Æic. 3: Aspect/de la,cicatricule du Ponlet ‘après quelques heures d'incubation. Fic. 4: Même cicatricele , Pincabation étant plus avancée. -ajaga Vemerprimogeniale de M.Senes; :4;0 îles de Wolf; lache centrale:ou champidu Poulet. Fic. 5 Même cicaticule, l’'inicubation ayant marché. a4,a “Veine-primogéniale-s'isfléchissant vers la tache c. Les’îles de Wolf forment:iaintenantunréseau vasculaire ayantisix troncs se dirigeant vers laslache. Les: deux troncs supérieurs, sont isolés des toncs hiférieurs. E Pic: 6. Æa veine primogéniale a attéint la tache etl'embryon du Poulet est {inès; apparent. Du-eôté. de la tête, les -deux Uroncs supérieurs persistent encore. Vers le milieu du corps, es troncs inférieures sont plus marqués. ic: 7. L'ineubationest encore-plus avancée. La véine pri- mogéniale à disparu, ses élémens sont résorbés.; les troncs vasculaires supérieurs n'existent plus. Il ne reste que les quatre oncs inférieurs. Le Poulet s'est infléchi en devant, üe la tête-à li queue. Fic. 8, L'incubation avauce. toujours, le Poulet a.acqnis le rudiment de tous ses organes ; à la place du réseau formé par les îles de Wolf, on trouve -nraintenant un lacis de vaisseaux plus déliés qui embrassent lerjaune , dont la substance nourrira le Poulet en passant par le cordon ombilical, qui attache le jaune au fœtus. Toutes ces figures sont tirées de la pl. XIT de l'histoire de lagénération de homme, par Grimaud de Caux et Martin Saint-Ange. Planche:442. Fic: 4. OEuf de lafSalamandre aquatique. On n’y remarque aucune tache circulaire qui puisse faire croire à existence dune cicatricule. Les deux lignes ovales qui l’entourent appa- raissent quand l'œuf a été mis dans l’eau, el que le liquide a pénétré ses membranes. Fic. 2. Premier sillon qui se forme dans l'œuf, par suite de la fécondation. Si on examine l’intérieur de l'œuf en cet état, on louve que sa substance est divisée au dessous du sillon ou de la membrane propre jusqu'au’centre de Fœuf, comme. il est représenté à la fig. 16, où l’on voit un œuf de la Grenouille commune diviséen deux parties égales , selon les deux lignes latérales de la fig. 2. - r Fire. 3. Un second sillon divisant le premier perpendiculai- rement. Fic. 4. Nouvelle division qui s'ajoute aux précédentes, Lorsqu'on fait durcir un œuf arrivé à cet état, et qu’on le di- vise dans lesens d’uneligne «&,b,, on rematqne:dans son: centre une petite cavité oblongue et ixrégulière, Cette cavité. est re- présentée à la fig. 48. Fic. 5. Nouvélle division, l'œuf est va par dessus. Le nombre des sillons:est:moindre.en: dessous, contrairement à ce qu'avait avancé Baër , qui croyait que l’œnf se fragmentait ainsi selon une progression géomélrique , dont la raison se- Tail F16,:6. L’œuf est devenu granuleux à force de divisions ; mais de plus, on remarque à l’une de ses faces une ouverture déchirée qui communique avec lacavité dont nous avons parlé à la fg. 4. Endivisäntun œuf de'Grenouille commune arrivé à cet. état de dévéloppement,, on trouve une substance d’un blanc jaunâtre en d, séparée par une cavité d’une substance cendrée, qui est en a , fig. 49. Fire. 7. La surface de l'œuf est devenue lisse; mais on re- marque sur l’un de:ses points une ligne arquée et noirâtre r. C’est le premier indice de l'anus de l’animal futur. Fic. 8,9, 40. Cet arc devient cercle, puis il s’allongeen se rétrécissant au point dene former qu'une seule ligne. Fic. 11, 12, 43, 45. Formation de la moelle épinière et du cerveau, au moyen de deux bourrelets d’abord séparés, fig. 41 , puis réunies sur l’œuf, fig. 43 et 45. 563 0 | a OVOL LR ape rm Sep 684,24 3 jomaisidi .S s 1plien &, d’une substance d'un gris scendré; en best une couche brune, et en 4 unie substance dun blanc jaurâtre. -Fic. 18..#oyez fig. 4. _ 49, Foyesig8: 16. 20. Embryon durci. Vingt-quatre heures atipaiavarit ressemblail:à Pembrÿon:des Grecs et 45. SAR dd F6: 24. Cerveau vu pardessous.s;s Ses deux Prolongé- mens hémisphériques. Fic.: 22! Portion de la masse-cérébralé et nerfs olfactifé x indique l’origine de la huitième paire. D Fire: 23: C'est üne moitié-de la fig: 201, divisée selon l'axe longitudinal de l'embryon. Fie. 24. Le même:œuf coupé enttravers pont montrerlés deux cavités qui sy rencontrent-et qi appartiennent: lune à Pembryon; étPautre, la plus grande, à l'œuf. Fic. 25 et 26. Représeritent un: embryon qui s’est déve- loppé jusqu'armomentoû!l’anus est réduit àune simple-fente. L’embryon a été divisé perpendicélairement-et. par moitié , ‘ét art a“enlévé!la peau. $ . Fe. 27. Représente lintérieur ‘d’un |embryon dévélopylé Jusqu'au moment où les deux portiens'de l'axe cérébro-spi- al sont:près de se réunir; & Indique la moitié droite de eét axe ; d la substance granvleuse-d’unblane! janntre qui-existe encore dans:la partie de l'œuf qui doit-servn là formér l'aorte et les parois abdominales. Notà, Tontes:ces figures sont tirées d’anropuscule’de Mauro Rusconi, intitulé : Seconde lettre ‘au professetn® Weber de Leipsick sur l’OEuf de la Salamandre aquatique. Voyez Bibl. Hal: tom. 78°. Milan, 4835. Fic. 28. Fmbryon de Lézmd, long d'une:ligneet dentie, grossi au microscope. a vésicule obbilicale ÿ Gvaisseaux: om- Phalo-:mesentériques,; «cœur: . Fic. 29. OEuf ouvert du Lacerta monitor. a Jaune ; & am- nios ;1e1cordon:onibilical ;-Zembryonréulé dune nianiéré re- Mañqguable ;e coquille coriace de l’œnf. Nota. Ces deux figures sont de Carus. Fic: 30: OEuf.couvé d'Emys amazcnica., après qu'on âten- levé la coquille et étalé les membranes. :& Amnios; 4 allan- toïde ; c-sac vitellin ou jaune. Nota. Cette figure est de Tiedemann. (Sæmmering's “u- belfeier. ) Fic. 31. OEuf du Cyprinus tinca. Fic. 32. Le même œuf avec le gonflenrent qni s’y montre une demi-heure-après qu’il a été fécondé. Fic. 36. Le même gonflement divisé.en deux lobes un peu plus tard. Fic. 37. Après de nouvelles «et de très-nombreuses divi- sions, l’œuf reparaît avec le même: gonflement redevenu lisse. Fic. 34 , 35. Première forme.de l'embryon: du poisson: Fic. 38, 39. La lached’abord oblongue, puis cireuhaire , des figures précédentes devient de nouveau oblongue fig. 38, et finit par. prendre l’aspect du véritable-poisson , figure 39. Dès ce moment , l'embryon continie à s’assimiler larsubstance de l’æœnf'sur lequel il.est roulé, jusru’à ce que, tout étant'ab- sorbé, il réunisse les conditions intégrales d’une’existence in- dividuelle. (Rusconi , première lettre à Weber, Bibl. ital., tom. 79.) Fc: 33, OEuf du Squalusicanicula, avecisesicordons: sus- penseurs 4,8. Figure de Home. (Phil. trans.) Planche 443. Fic. 1. OEuf de Taupe-Grilion a, grandeur naturélle 16 vn au microscope .(Carus.) Fic. 2. OEuf ouverL du bombyæ! péni après. lablation de la coquille. a Membrane interne, à membranewvitellise ‘externe dont les conduits. aériens se: touinent.en.a. vers l'ouverture de la coquille de l'œuf. (Fig. de Sucecow.) F1c. 4. Jaune d’Ecrevissé grossiavant que l'embryon com- mence à-se développer. : F1c. 3. Le même jaune, au commencement de lai se- conde période; la-sürface ventrale; de Vémbryon fatir , avec vestige de la lèvre supérieure, des antennes antérieures et postérieures, et en. dessous, de l'4bilomen et de Vanus ,.desor te que: la région orale et la-région anale sont les preñiëères qui se forment aux dépens du: jaune, à la surface destinte au système nerveux. Fic. 10. Le nrême jaie à-sa troisiènte période, déjà etm- plétement ; dans l’une on verse de l’hydrochlorate de bare ; dans l’autre , de D Si la pre- tière donne un précipité blanc, la présence de acide sulfurique est suffisamment indiquée ; si la seconde montre des flocons flottans , elle contient de l’alumirie ; il y a, par conséquent, de l'alun dans Je Pain, et la loi doit ‘sévir d’une manière exemplaire. Le Pain additionné (d’une certaine quantité de farine provenant du marron d'Inde, prend en sé- chant üne teinte ‘Bleu jaunâtre, et est d’une in- supportable amertume. Le Pain dans lequel Ta fa- rine d’ orge joue le principal rôle, devient noirâ- tre, té constamment humide et'saigrit bien- tôt, ëtc., etc. Ce sont ces fraudes impardormables qui font, hors des grandes villes où la surveillance est un peu plas régulière, regarder le Pain de boulangér comme Huisile à "is santé, et donnér la préférence au Pain de ménage que je désire voir se perfectionner par l adoptiong générale des rè- gles que je viens d'établir ou de rappeler. Diverses sortés de Pain. Dans des temps de di- sette, quand la‘pomme--de“térre n’était point en- core venu porter secours aux pauvres el déjouer les homicides spécutations dés accapareurs , on'eut recours à toutes sortes de plantes , pour 'en obte- nir une succédanée au véritable Pain. 'Au'nombre des végétaux employés , on cite entre autres les Mousses séchées et réduites en poudre à l’aide du moulin à bras. J’ai essayé èt j'ai jugé qu'elles sont réellement susceptibles” de fournir üne nourriture saine, de bün goût, qui plaîtencore de nos jours aux Noïvégièns. ‘Je a préfère au mélange hétéro- | clite que lon fait dans plusieurs contrées du midi de la France, du Froment avec des Citrouilles, où des Fèves-de-Marais; je la préfère également à la pâte du Gland que Ton panifie fins les monta - gnes du Liban et de Näblons, et à laquelle on S’est vu ‘réduit en 1709, dans diverses localités de notre patrie. \ Le Pain d'Avoine pure, additionné d’un cin- quième seulement de son poids en levain de fro- ment, a toute l’apparence des meilleures qualités, Mais sa couleur est d’un gris foncé, sa saveuret son odeur sont fort peu agréables. La farine de Maïz est panifiable; unie par moi- tié avec de la farine d’avoine et un cinquième de levain de chef fabriqué avec des farimes bises de fromeñit ,’élle fournit un Pain dont la mie est un peu visqueuse , à saveur légérement amère ; moitié maïz, moitié orge et un cinquième levain de-fa- rine de froment, donnent un Pain aussi bon que celui où le froment et le seigle entrent par égales portions; sa mie est un peu plus compacte et sa saveur légèrement fade; moitié maïz ét moitié froment forment un Pain très-agréable, excellent , digestif, et se tenant long-temps frais. “Avec l’'Orge pure, mêlée à un cinquième de son poids au levain de farine de Froment, on à un Pain d’une couleur assez blanche, dont la pâte a quelque chose de visqueux, se lie très-bien, et offre. toutes les apparences d’une bonne confection‘: unie en parties égales avec du seigle ou du fro- ment, son Pain ba comparable au meilleur fabri- qué avec du froment pur. Le Pain d’ orge trouvé dans les hypogées égvptiens, n "était qu’uneimasse compacte et brunâtre , parce qu’on y laissait fa- rineet son, qu’on tortéfiait le grain pour lebroyer plus aisément, et qu'il ne br point la fermen- tation panaire de même que le Pain azÿme des Hébreux. Veut-on faire du Pain avec le riz? il faut d’a- bord prendre Das poignées de ce grain que l’on fait cuire de manière X en avoir une eau bouïil- lante, épaissé;et glutineuse. Dès que celle-ci est un peu refroïdie, on la jette sur la farine de riz ,°50n pétrit le tout , en ajoutant le sel et la levure néces- saires. La pate se couvre ensuite de linges chauds, afin de la déterminer à lever. Durant a fermen- tation, cette pâte, d'abord assez ferme, devient molle et tellement liquide, qu’il serait impossible de la réduire en Pain, si l’on n’avait point la pré- caution de tenir le four chaud tout prêt et de l’en- {ourner avant qu ’elle ne s’étende. Le Pain cuit'a une belle teinte jaune, semblable à celle de la pâte destinée à la pâtisserie ; il est, de plus, agréable à l'œil'et au goût ; il peut-être mis dans du bobiltois ét mangé comme le Pain de pur froment, Si Ton veut faire du Pain avec la farine de Sara zin, il convient de la mêler, en parties égales , avec de l'orge ou du seigle, plus un cinquième en levain de fforttent.: vous aurez alors un Pain de belle apparence , dont la pâte sera bien liée , d’une savéur ‘agréable , quoique la mie se trouvera légè- rement visqueuse , et que le Paia conservera un peu trop de l'odeur propre à la farine du sarrazin. TT PAIN Go7 PAIS TT Mais , si ce grain est uni par moitié avec de la fa- ! rine de froment, le Pain sera préférable, sous tous. les rapports, malgré sa couleur très-bise. Je ne parle point, en ce moment, du Pain de Pomme-de-terre, me réservant , quand je traite- rai de la noble Solanée (voyez Pouus-nx-rsrne) , d'entrer, à ce sujet, dans des détails curieux, et pour l'art de le préparer et par les faits historiques oubliés de nos jours, par un corps savant, qui | devrait les avoir sans cesse présens à la pensée. Je dois encore mentionner le Pain de Châtaignes que l’on prépare en Corse , sans mélange d'aucune autre substance ; il n’a point là fermeté de notre Pain de seigle ; il est sain, d'une saveur sucrée et agréable à manger ; on le digère facilement ; il se conserve plus de.quinze jours et fait la base ali- mentaire des montagnards corses, Enfin, je termi- merai cet arlicle par indiquer l'emploi abusif que Jon fait du mot Pain. Nomenclature vulgaire. Dansle langage vulgaire on donne le nom de Pan à diverses plantes , parce qu’elles plaisent plus particulièrement à certains animaux : c’estunabus, maisilest bon de connaître ces noms, pour savoir de quel végétal on entend parler. Ainsi, l’on appelle : Pain Bauer, la Minette dorée, Medicago lu- pulina. Pan Branc, la Viorne dite Boule de neige, Viburnum opulus. Pa n’Augrer , l'Ecorce intérieure du Pin, Pinus sylvestris, et du Sapin de Norwége , Abies —picea. Cette espèce de Pain fait les délices des peuples du Nord les plus voisins du pôle. Pain De Coucou. Tantôt ce sont les samares de T'Orme , et tantôt les fleurs de la Surelle blanche, Oæalis acetosella , parce que les unes et les autres paraissent au. moment où le Coucou commence à chanter. Pain pe CrapauD, le Gouet commun, Arum “maculalum; le Plantain d’eau, Alisma plantago , ainsi que divers Bolets très-suspects. Pain pe Hanneton, les fruits de l'Orme. Par pe Lapin, la grande espèce d'Orobanche, Orobanche major. Pain DE lauïvre, le Gouet aux racines très- âcres, Arum maculatum ; le Laitron commun, Sonchus oleraceus. Pain ne Loup, diverses espèces dangereuses d'Agarics. Pain pe Noix. Nom vulgaire des tourteaux ob- tenus des fruits du Noyer, dont on, a retiré Jhuile. Pain D'Oiseav, l'Orpin brûlant, Sedum acre. Pam pe Pourer, le Lamier aux petites fleurs purpurines , Lamium purpureum. Pain pe Pourceau, le Gyclame d'Europe, Cy- clamen europæum. Pain ne Saint-Jean, les fruits du Caroubier, Ceratonia siliqua. Par pe Since , les capsules pulpeuses du Bao- bab , Adansonia digitata. Paix pe Vacue , les deux espèces de Mélampyre, et une espèce d’Agaric mal notée, Pau pes ANces, la variété de Houque dont le chaume est rempli d’une moëlle très-sucrée , AHolcus saccharalus. Paix pes Anpixns, les racines de deux espèces d’'Igaames , le Dioscorea alutu et le /). sativa , qui fournissent un bon aliment, quand elles sont rôties ou cuites à l’eau. Pain ou Horzxenror, le Zamia cycadis du Cap, et l'espèce de Gouet dile Arum esculen- tum. Pax-Vix, livraie vivace de nos prairies, Lo- lium. perenne. (T. ». B.) PAISSE. (os. ) Ce nom, accompagné de di- verses épithètes, sert vulgairement à désigner plusieurs oiseaux de notre pays; ainsi on ap- pelle : Passe Des Bois, le Pincon d’Ardenne. Passe Buissonnibre et Paisse Privée , le Pegot. Parsse pe sauze. Le Friquet. Passe SOLITAIRE Ou SAUVAGE, Le Merle soli- taire. Enfin PaisserEeLzLe est aussi le nom du Moineau dans quelques cantons de la France. (Gu£r.) PALÆONTOLOGIE. 7, PazéonToLocrs. PALÆOTHÉRIEN. Z, PALÉOTHÉRIEN, PALÆOTHERIUM. (mamm. )} G. Cuvier a, de- puis assez long -temps, distingué sous ce nom un genre de Mammifères dont les espèces assez nom- breuses sont connues à l’état fossile seulement, et ont été principalement recueillies en France. Lamanon, dit M. Desmarest , avait, en 1788, dé- crit quelques ossemens trouvés dans les couches de plâtre de Montmartre, à l’occasion d’un tra- val qu'il avait entrepris sur le gypse des environs de Paris. D'abord ces ossemens ne furent guère re- marqués; mais plus tard, M. Cuvier, leur trouvant de notables différences avec ceux des animaux vi- vans dont ils pouvaient être rapprochés, eut l'm- tention de suivre cette comparaison; et pour se former.ure idée complète des animaux'dont ces os provehaient, il commença à rasseinbler cette col- lecuon de fossiles qui est devenus, vingt ans après, l’un des plis beaux ornemens des galeries du Mu- séum d'Histoire naturelle. Lorsqu'il eut réuni assez de matériaux pour commencer son travail, il décrivit successivement, dans les Annales du Muséum, les os qu'il avait recueillis dans les carrières à plâtre des environs de,Paris , etil pronva que ces os appartenaient à des Mammifères quadrupèdes, nombreux en espè- ces, de taille très-variée et la plupart se rappor- tant à l’ordre des PacuxpErmes ( voyez ce mot). Il forma de ces Pachydermes fossiles deux genres distincts sous les noms d’Anoplotherium et de Pa- læotherium, le premier voisin des Tapirs par le nombre et la disposition de ses dents et surtout par la forme des os du nez, et le second remar- quable en ,ce que les canines ne sent pont saillan- tes, et que toutes les dents forment une série con- tinue à chaque mâchoire ,comme on le remarque par exemple dans celles de l’homme et des Singes. Dans sa dernière édition, Guvier établit aux dé- pens du genre Palæotherium un nouveau genre et NT PALÆ pour des espèces dont les mâchelières inférieures ont des collines transverses et qui rentrent dans le gronpe des Taprornerruu (voyez ce mot) de M. de Blainville. G. Cuvier les appelle Lophiodon. Les Palæotherium ont avec les dents mâcheliè- res des Rhinocéros et des Damans, six incisives et deux canines à chaque mâchoire comme les Ta- pirs, et à chaque pied trois doigts visibles et on- gulés ; ils portaient sans {doute aussi comme les Tapirs une courte trompe charnue, et c’est pour l'insertion des muscles dont elle était mue que les os du nez étaient raccourcis et laissaient au des- sous d'eux une forte échancrure. On en connaît déjà , dit Cuvier, onze ou douze espèces. À Paris seulement, nous en avons trouvé de la taille du Cheval , de celle du Tapir, de celle d’un peut Mouton ; près d'Orléans, il s’en trouve des os d’une espèce qui égalait à peu près le Rhi- nocéros. Ces animaux nous paraissent avoir fré- quenté les bords des lacs et des marais : car les pierres qui recèlent leurs os contiennent aussi des coquilles d’eau douce. Avec les ossemens du Palæotherium de Paris, s’observent aussi ceux de beaucoup d’autres espè- ces , telles que des Anoplotherium, des Tapiro- therium, des Adapis, des Dichobunes, diverses espèces de Chiens et de Felis, des Sarigues, des Chauve-souris , divers rongeurs , et même des dé- bris d'oiseaux, de Tortues d’eau douce du genre Emyde et aussi de poissons abdominaux. Le gypse qui les recèle est postérieur, comme on sait, au calcaire grossier coquillier, sur lequel il est placé, et il paraît être le sédiment d’un lac d’eau douce et tranquille, du moins autant que peut le faire supposer l’horizontalité des couches et la nature de plusieurs des fossiles que nous venons de si- gnaler, Dans ces derniers temps d’autres espèces de Palæotherium ont été indiquées dans plusieurs lieux de la France et dans des couches différentes de celles de nos environs. Celles de Paris ne va- rient presque point, ni pour les dents, ni pour le nombre des doigts, et il est presque impossible “de les caractériser autrement que par la taille; mais parmi ceux qu'on à trouvés ailleurs, il en est qui présentent dans leurs formes quelques diffé- rences susceptibles d'être employées. Voici en abrégé les caractères de ces divers animaux. PazæoTHERITM GRAND, Palæoth. magnum. G.Cu- vier. Ossemens fossiles, t. IIT, p. 244; la taille du Cheval. Cette espèce, dont Cuvier a donné une figure avec les formes extérieures qu'il lui at- tribue , est facile à concevoir : il ne faut pour cela qu'imaginer un Tapir grand comme un Cheval, avec quelques différences dans les dents et un doigt de moins aux pieds de devant ; si l’on peut s’en rapporter à l’analogie. Ce Palæotherium avait le poil ras ; ou même il n’en avait guère plus que le Tapir ou l’Eléphant; il avait quatre pieds et demi de hauteur au garrot, ce qui équivaut à la taille du Rhinocéros de Java; moins élevé qu’un grand Cheval, il était moins trapu; sa tête était lus massive, ses extrémités étaient plus grosses et plus courtes, 608 PALÆ PALÆOTINERIUM MOYEN, Pal. medium, était de la taille d’un Cochon; il avait les pieds assez longs et minces. Cette espèce et l’Anoplotherium com- mun sont celles dont on trouve le plus fréquem- ment les débris dans la pierre à plâtre des environs de Paris. Elle avait les os du nez plus courts , d’où il résulte que sa trompe était plus longue et plus mobile que celle du P. crassum , auquel elle res- semble pour la taille, Elle devait représenter un Tapir à jambes grêles et être dans ce genre à peu près ce qu'est le Babiroussa parmi les Cochons ; sa hauteur au garrot devait être de trente-un à trente-deux pouces. On possède outre les débris de sa tête, son cubitus, son radius, son pied de devant , son tibia et son pied de derrière. PaLæoTnerIuM Aux PIEDS Épars, P. crassum. Celui-ci, de la grandeur du précédent, avait les pieds proportionnellement plus larges et plus courts ; il devait avoir trente pouces de hauteur et ce devait être de tous les animaux dont les res- tes se trouvent fossiles dans nos carrières, celui qui ressemblait le plus-aux Tapirs par la con- formation générale ; mais il leur était Imférieur en taille ; on possède de cette espèce une tête bien conservée , les extrémités de devant et celles de derrière. PALÆOTHERIUM AUX PIEDS LARGES, 2. latum. Ce- Jui-ci dont on n’a retrouvé avec certitude que l’a- vant-bras et les pieds, pouvait être l'opposé du PF. medium par ses formes. D’après la brièveté et la largeur deses extrémités, on peut juger quel était l'extrême degré de sa lourdeur et peut-être de sa paresse. Il était dans la famille des Tapirs ce qu'est le Phascolome dans là sous-classe des Didelphes. On ne peut guère lui supposer plus de vingt-qua- tre à vingt-six pouces de hauteur au garrot ; mais sa tête et son corps ne devaient pas êlre moins gros, ni ses membres moins épais que ceux des précédens. Pacæornerrum court, P. curtum. Cuvier n’a réuni de cette espèce que la tête et quelques por- tions de pieds, d’après lesquels il a pu juger qu’elle ressemblait beaucoup à celle du P. latum, mais qu’elle était considérablement plus petite; sa grandeur totale était à peu près comme celle de la Brebis. PazæoTHERIUM PETIT, À. minus. Il a été trouvé presque complet à Pantin, près Paris, et l’on à recueilli ailleurs plusieurs mâchoires inférieures et plusieurs pieds qu’il est'facile de lui rapporter. Le bassin, le sacrum et la queue restent incom- plets, ainsi que le sommet de la tête; mais on peut très-bien présumer la forme de ce dernier d’après les têtes des autres espèces. Si nous pouvions ra- nimer cet animal aussi aisément que nous en avons rassemblés les os, nous croirions, dit Guvier, voir courir un Tapir plus petit qu’un Chevreuil ; à jam- bes grêles et légères ; telle était à coup sûr.sa fi- gure. | Le Paræzoraerium TRÈS-PETIT, P. minimuuw, était de la taille du Lièvre seulement et avait ses pieds minces; on en a trouvé quelques os des ex- trémités seulement, C’est la septième et dernière: des- =. PALE Gog PALE —————— ——————————— des espèces de Paris qui aient pu être restituées avec quelque certitude. Un fragment de mâchoire inférieure de Palæo- therium , garni de dents, a été trouvé au Puy en Velay, dans une couche gypseuse, par M. Ber- trand Roux. M. Cuvier n'ose, d’après ce seul frag- ment , assurer l'identité de ce Palæotherium avéc ceux des environs de Paris. Les environs de Monterbuzard, près Orléans, renferment aussi, outre des ossemens de Lophio- don, des débris de deux espèces de Palæotherium, différentes de celles de nos environs. L'une d'elles devait être un peu plus petite que le P. crassum et à plus forte raison que le P. medium. La même espèce d'Orléans, paraît avoir présenté quelques débris près de Saint-Geniez, à trois lieues de Mont- pellier, entre les pentes de la montagne Noire, près d'Issel, présentent aussi des os de Palæothe- rium extrêmement semblables à celui d'Orléans , et il se pourrait que certains débris d’ossemens de ce dernier lieu dussent être rapportés à l'espèce d'Issel. Ajoutons que diverses autres localités de France et d'Allemagne , etc., renferment aussi des débris d'animaux fossiles du même genre. ( GErv.) PALAIS. (anaT.) On a donné ce nom à la voûte ou partie supérieure de la bouche. Bornée par l’arcade alvéolaire et les dents de la mâchoire su- périeure en avant, par le voile du Palais en ar- rière ; formée par les os maxillaires et palatins ; revêtue d’une membrane parsemée de nombreux follicules muqueux , elle est divisée en deux par- tics latérales par une ligne médiane. (A. D.) PALATINS. (anar.) Os qui s’articulent avec les os maxillaires supérieurs et qui concourent à la formation de la voûte du palais. QD) PALÉACÉ , Paleaccus. (mor. pxax.) Ce terme est, en botanique, employé sous deux acceptions différentes. D’une part, on l’applique aux objets dont l'apparence , la couleur, la nature ou la con- sistance sont celles de la paille , palea ; de l’autre, on l’ajoute adjectivement au clinanthe des Synan- thérées , par exemple, et signifie alors : formé ou garni de paillettes. Certains fruits ou ovaires sont encore dits Paléacés , quand ils sont surmontés d’une aigrette de celte sorte, comme dans les Centaurea nigra, etc., et un grand nombre d’au- tres Synanthérées. ( C. Len. ) PALÉMON, Palæmon. (crusr.) Cest un genre de l’ordre des Décapodes, de la famille des Macrou- res, de la tribu des Salicoques, qui a été établi par Fabricius, et adopté ensuite par les carcinologis- tes, avec ces caractères : quatre antennes, les exté- ricures longues, sétacées, accompagnées à leur base latérale d’une écaille large, ciliée intérieure- ment ; les intermédiaires formées de trois soies de longueur inégale portée sur un pédoncule de trois articles dont le premier est dilaté; les quatre pieds antérieurs didactyles. Ce genre se distingue des Pénées et des Sténopes en ce que les pieds di- dactyles de ces deux genres sont aunombre de six. Les Alphées, les Nika, etc. ,qui ont, comme les Palé- mons, les quatre pieds antérieurs did: ctyles , s’en distinguent parleurs antennes intérieures quine sont T. VI, composées que de deux filets.Les Palémons font par- tie de la division des Crustacés qne les Grecs nom- maient Karis,nomrendu, parles Latins, par le mot Squilla. Aristote à distingué trois espèces de Karis, les Bossus , les Cranges et ceux de la petite es- pèce ; les caractères qu’il assigne à ses Cranges paraissent convenir aux Squilles des auteurs mo- dernes ; les deux autres espèces renferment des Palémons et des espèces de plusieurs genres voisins. Les Palémons sont connus dans les ports de France sous les noms de Chevrette, Crevette et Salicoque. On les confond avec les Crangons et avec d’autres genres qui en diffèrent fort peu, et qui se trouvent aux mêmes époques et dans les mêmes localités. Le corps des Palémons est recouvert d’untest et deplaquesminces, beaucoup moins solides que les tégumens des autres animaux du même ordre; il est comprimé, arqué, comme bossu, allongé et rétréci en arrière; le testse termine de chaque côté, en de- vant, par deux dents aiguës. De la partie antérieure du milieu du dos , s'élève une carène qui se détache et s’avance ensuite à la manière d’un bec comprimé en forme de lame d’épée, dont la hanche est perpendiculaire, avec une arête ou dent de chaque côté, et les bords supérieurs et intérieurs aigus , ordinairement dentelés en scie et ciliés, Les yeux sont presque globuleux, portés sur un pédicule court; ils sont assez gros , rapprochés, insérés de chaque côté à l’origine du bec, avancés et recus, en partie, dans la concavité de la base du premier article du pédoncule des antennes in- termédiaires. Les antennes latérales ou inférieures sont plus longues que le corps ; elles sont insérées sur un pédoncule court, de quatre articles, dont le second donne attache à une forte écaille ovale, allongée , pourvue à son extrémité et en dehors d’une dent bien prononcée. Les antennes intermé: diaires sont formées de trois filets ; les deux plus longs sont sétacés, multi-articulés, et le troisième est très-court, assez gros et enté sur la base de celui des deux premiers, qui est situé snpérieure- ment ; ces antennes sont portées sur un pédon- cule de irois articles, dont le premier , et le plus grand, est dilaté, comprimé extérieurement, avec une échancrure en dessous pour recevoir la partie inférieure de l'œil; la bouche est fermée par les pieds-mâchoires extérieurs, qui sont avancés et se prolongent jusqu’un peu au-delà des pédoncules des antennes intermédiaires ; ils sont presque fili- formes , amincis vers leur extrémité, étroits , comprimés et velus ; leur second article , le plus grand de tous, est concave ou échancré au côté intérieur , et plus large à son extrémité; le der- nier est très-petit, en forme d’ongle et écailleux ; le palpe flagelliforme est petit, membraneux , sétacé , sans articulations bien distinctes , avec quelques soies allongées vers le bout; les autres parties de la bouche ne présentent pas de particu- larités remarquables ; elles ressemblent en général] à celles des autres Macroures , mais les mandibu- les ont une organisation particulière qui a été ob- servée par Fabricius et qui mérile une description : leur extrémité supérieure est bifide et comme 477° Livraison. 77 ne ee ee PALE 610 PALE mm f ourchue ; son côté antérieur présente une exca- ation assez forte et se.dilate près de l’origine de cet enfoncement, pour former une petite lame comprimée, presque carrée, un peu arquée en dessus, dentelée au bout, se dirigeant vers la bouche et que Fabricius compare à une dent .in- cisive; on peut considérer avec lui comme une dent molaire , échancrée ;angulairement à son extrémité, l’autre branche de la mandibule «ou celle qui la termine et qui.est opposée. à la précé- dente. On remarque :quelques légères différences dans ces mandibules. Ælles portent chacune un palpe court, grèle, presque .sétacé, terminé en pointe, biarticulé , inséré au dessus de l’origine de la dent incisive, s'appliquant contre son bord supérieur, mais n'atieigaant pas tout-à-fait son extrémité. Les pattes-des Palémons sont rappro- chées à leur naissance , généralement longues , grêles et coudées en arrière à la jointure des qua- trièmeet cinquième articles; les quatreantérieures sontterminées en une pince allongée et didactyle ; celles de la seconde paire sont les plus grandes de toutes , et contrastent souvent , sous ce rapport , avec les autres. Les deux premières sont, pliéesien deux,, de sorte que leurs pinces sont cachées en- tre les pieds-mâchoires extérieurs, et que souvent on ne les aperçoit pas au premier coup d'œil; lar- ticle qui précède la pince est simple et sans peti- tes divisions annulaires comme on en-observe dans quelques genres de la tribu, Les six pattes posté- rieures sont terminées par un article conique, comprimé, au bout duquel est un onglet écailleux; les deux dernières sont un peu plus longues ; les quatre autres et celles de la paire antérieure sont presque de la même longueur ; aucune d'elles n'offre de division ou d’appendices à leur base. La queuc:est plus longue queletest, très-comprimée, courbée en dessus, avec les extrémités latérales des plaques dorsales de ses premiers anneaux, cel- les du second surtout, élargies et arrondies; les quatre feuillets de la nageoire terminale sont ova- les, ciliés sur leurs bords, minces et demi-trans- parens ; la! côte des deux feuillets extérieurs est cependant plus épaisse .ou plus crustacée , -et.se prolonge en pointe aiguë, près du sommet. Vue à la lumière, l'extrémité de ces mêmes feuillets présente une division linéaire et arquée qui sem- ble les partager en deux portions. La pièce inter- médiaire de la nageoire est étroite, allongée,;et finit insensiblement en pointe tronquée, au bout de la- quelle sont deux pointes mobiles. On voit près du milieu de son dos quatre petit:s épines disposées parpaires, Les deux fausses pattes ouappen Lces na- tatoiresqui garnissentsur deux rangs le de isous de la queue, consistentchacune en deux lames mem- braneuses, étroites, allongées,ayantle chaque côté un rebord épais , sirié transversalement , ciliées et portées sur un article commun, creux le long de sa face postérieure ou presque demi-tubulaire. Les Palémons peuvent être regardés.comme des Crustacés marins, dont quelques espèces vivent dans les rivières, sice n’est toute l’année, du moins | pendant plusieurs mois. On ,en trouve aussi dans | les marais salés et saumâtres; mais ils fréquentent plus particulièrement, durant la belle saison , Les embouchures des fleuves et les parages qui les avoisinent ; c’est là qu'on va les pêcher au moyen d’un filet en forme de sac attaché carrément an bout d’une perche, et qu’on les prend avec la plus grande facilité. Comme ils s’approchent alors beaucoup du rivage, le pêcheur n’a qu'à entrer dans d'eau jusqu'à la ceinture-et plonger son filet, le conduisant devant lui en le dirigeant vers le ri- vage. Onles pêche aussi avec de grands filets à mailles serrées, qu’on jette au loin dans la mer, et qui en ramènent sur le rivage des quantités in- nombrables. On sale dans le Levant les grandes espèces , et on les conserve dans de grandes cor- beïlles, faites entre autres avec des feuilles de pal- mier ; on les envoie, en cet état, à Constantinople, à Smyrne et dans toutes les villes de la Turquie, où les Grecs ‘etles Arméniens en font une très- grande consommation pendant leur carême et les autres jours .de l’année où ils font abstinence. La chair des Palémons est aussi estimée que celle des Homards, des Langoustes , des Crabes et des autres Crustacés. Les Grecs autrelois préfé- raicnt l'espèce qu'ils désignaient sous le nom de Bossue. Les Romains recherchaient aussi les gran- des espèces de la Méditerranée, comme étant les meilleures , et il paraît que , dans toutes les par- ties du monde, la-chair de ces Crustacés est re- gardée comme un aliment dont on peut faire usage sans danger et même comme un mets assez savou- reux. Rondelet regarde la chair de ces Crustacés comme un aliment nourrissant , de facile digestion et très-utile aux personnes attaquées de marasme ou menacées de phthisie. Ges Crustacés ne vi- vent pas long-temps quand ils sont hors de leur élément, etleur chair se corromprait assez promp- tement si on n’avait la précaution de.les faire cuire au sortir de la mer. C'est dans cet état qu’on les transporte aux dilférens marchés où on cherche àles vendre. Leur couleur, qui auparavant était blan- châtre, jaune, bleue, marbrée ou diversement colorée , suivant les espèces, prend toujours , en cuisant, une teinte plus ou moins rouge; ce qui leur est commun avec tous les Crustacés. C’est au printemps, époque où les femelles portent leurs œufs, qu'on les pêche sur nos côtes, et c’est aussi la saison où leur chair est la plus savoureuse. L'arrivée des Palémons sur les côtes de la mer et aux embouchures des rivières , et elle est toujours suivie d’uneinfinité de poissons qui s’en nourrissent et qui ne regagnent la haute mer ou d’autres pa- rages que les Palémons n’aienteux-mêmes disparu. La consommation que ces poissons en font est pro- digieuse sans doute ; mais la facilité que ces Crus- tacés.-ont de reproduire , est, comme on pense bien , en raison des ennemis qui leur font la guerre. Chaque Palémon femelle pond plusieurs milliers d'œufs, et par ce moyen l'espèce ne peut être dé- truite ni sensiblement diminuée quelle que soit la quantité que la pêche en fasse annuellement dis- paraître, quel que soit le nombre des ennemis qui leur font perpétuellement la guerre, EE PALE G1i1 PALE ————————————————————————————————— "TT TT Ces Crustacés nagent avec assez de célérité pour ternes : leur palpe est très-court, Les pattes anté- échapper assez souvent aux poissons qui les pour- | rieures n’atteignent pas le bout de l’appendice la= suivent. Dans leur état naturel , ils se portent en | avant et nagent au moyen des nageoires qu'ils ont sous la queue; mais , lorsqu'ils sont menacés de quelque danger , ils se servent des feuillets de Ja queue pour se porter, en un instant, à de très-gran- des distances. Îls nagent alors sur les côtés et àre- culons, lant par le moyen des nageoires dont nous venons de parler, qui semeuvent alorsen sens oppo- sé, que par les feuillets de la queue qui, s’ouvrant en éventail, paraissent plus particulièrement des- üinés à frapper l’eau en avant pour porter lammal en arrière ; ils se servent aussi de l’écaille qui ac- compagne les antennes extérieures pour se diriger en divers sens. Nous ne parlerons pas de ce rostre ou bec avancé en lame d'épée ct denté sur ses bords, dont ces animaux sont pourvus , et que Rondelet a cru non seulement suflisant, pour arrêter les poissons , mais propre même à les tuer lorsqu'ils veulent les manger, Il n’est pas douteux que ce ne soit là une arme que la nature leur a donnée pour défense contre des ennemis presque aussi fai- bles qu'eux; mais que pourrait-elle contre des poissons un peu gros ? Elle n’est guère plus dure que l'enveloppe qui recouvre leurcorps , et quiest en général beaucoup plus faible dans les Palémons que dans les autres Crustacés. Latreille pense , avec raison, que cette arme n’est pas destinée à lutter contre de pareils adversaires ; cependant elle empêche le poisson d’avaler sa proie par la tête ; car Risso a observé que les poissons qui se nourrissent de Palémons sont fércés de lés faire descendre dans leur estomac à reculons, et qu’on les trouve toujours dans cette siuation. Ges Crus- tacés se trouvent snr toutes nos côtes; on a re- marqué qu'ils étaient en plus grand nombre à l'embouchure des fleuves et des rivières et dans les parages voisins. On en trouve aussi dans les marais salés et saumâtres; en général, ils s’ap- prochent beaucoup des rivages et se tiennent de préférence sous les fücus et les autres herbes marines, soit attachées au fond, soit flottantes. 1° Espèces ayant le‘bord antérieur de la carapace armé dé chaque côté dé deux épines’ situées l’'une-en dessus, l'autre-en dessous dé l'insertion des antennes externes : Le:Paziuon sers, 2. sérratus: Leach. Malac: brit., pl. 45, fig. 1 à 10: Astacus serratus, Brit: Pénnant, Zool!, & IV, pl. 16, fig. 28: Le rostre dé: passe de beaucoup l’appendice lamelleux des an- tennes.exlernes : il'est très-relevé vers’ le bout, et bifide à son extrémité ; son bord! supérieur est lisse dans près dé sa moitié antérieure , et armé , dans le resté de sonétendue; dé sept à huit dents’; là crête quiren occupe le’ bord: inférieur , est très- large à son extrémité postérieure, et armé de cinq à.six dents. Le petit filet terminal des antennes su- périeures est très-court , et n’atteint pas l’extré- milé du rostre quand: il'est dirigé en avant, ni le bord antérieur dela carapace lorsqu'il est dirigé en arrière: Les pieds-mâchoires externes-ne dé- passent que de peu le pédoncule des antennes ex- | melleux des antennesexternes ; celles de la scconde pare ne dépassent que de peu celte lame, et celles des trois dernières paires , lorsqu'elles sont dé- ployées en avant, ne la dépassent pas. Les mains des deuxièmes pattes sent à peine renflées , et leurs pinces sont à peu près de la longueur du carpe, La couleur est grisätre, avec des rangées’ de petits points rouges et bruns. Cette espèce se’ trouve très-communément sur les côtes de France et d'Angleterre ; on la vend à Paris pendant pres- que toute l'année, C’est sous le test de cette-même espèceque l’on trouvele genre Boryrr. Voy.cemot. Le Parémon squizze, P. squilla. Léach. op. cit. tab. 45, fig. 11 à 13. Astucussquilla, Fabr. ent. Syst, & IL, p. 485. Guér., Icon. du R. a., Crust., pl: 2», fig. 1. Cette espèce esttrès-voisine de la précédente, mais le rostre est beaucoup moins large , il ne dé- passe pas l’appendice lamelleux des antennes exter- nes, etil est presque droit et denté jusqu’au bout, On aperçoit sept à huit dents en dessus et trois où quatre en dessous. Les pattes de Ja seconde paire sont un peu plus longues , et terminées par des pinces beaucoup plus courtes que la portion pal- maire de la main ; les pattes suivantes sont comme chez l'espèce précédente, Se trouve sur nos côtes, Le PALÉMON ANTENNAIRE, P, antennarius. Edw. Hist. nat. des Crust., t. IT, p. 591. Cette espèce, qui est longue d'un pouce, est très-voisine du 2. Squilla, mais elle en diffère par le petit filament des antennes supérieures, qui est uni à l’un des longs filamens dans presque toute son étendue. Le rostre est droit, point bifide à son extrémité, de la lon- gueur de l’écaille des antennes externes , et armé de quatre à cinq dents en dessus et de trois en des- sous. Se trouve dans la mer Adriatique. Le Par£mon Lowc-Nez, P! longirostris. Edw., ouvr. cit., t. IE, p. 392. Cette espèce, dont la lon- gueur égale deux pouces, se distingue du P, Squilla par ses pattes qui sont beaucoup plns grê- les eb plus longues ; celles de la dernière paire , lorsqu'elles sont reployées en avant, dépassent de beaucoup l'extrémité de l’appendice lamelleux des antennes externes. La forme de la main est: également différente. Cette espèce a été trouvée à l'embouchure de la Garonne, près Bordeaux. Le: Parfmon pe Larneisce , /. Treilliunus, Désm., Consid. génér. sur les Crust. , p: 255, Roux , Crust, de la Méditerr., pl. 39: Melicerta Treilliana, Risso, Crust!, de Nice, p. 111, pl 8, fig. 6. Cette espèce à beaucoup d’analogie avec le P, serratus, mais elle s’en distingae par le corps qui est plus grêlé ; par lt crête tranchante qui occupe le bord inférieur du rostre, et des- cend: bien moins en bas'entie là Base des antennes internes, et par le petit filament terminal de ces or- ganes, qui est beaucoup plus long que leur portion: pédonculaire. Les-pattes ont'x peu près les mêmes proportions que chezle ?. serralus. Se trouve” dans la Méditerranée. 2° Espèces:ayant le bord antérieur de la carapace armé de chaque côté d’une seule épine : PALE Giz PALE ————_—————_—_—_—_—…————_——— Le Parkuon caraiN, P. carcinus, Oliv. Encycl. | t. VIIL, p. 659. Astacus carcinus, Herbst, pl. 28, fig. 1. Le rostre est très-long, dépassant de beau- coup les appendices lamelleux des antennes exter- nes, fortement recourbé vers le haut dans sa moilié antérieure , et armé de douze à quatorze dents sur son bord supérieur, et de onze ou douze sur son bord inférieur. Il y a une dent très-forte au bord antérieur de la carapace, pres de l’inser- tion des antennes externes, suivie d’une seconde dent moins grosse , située un peu au dessus de sa base. Les pieds-mâchoires externes sont très- courts , dépassant à peine la portion pédonculaire des antennes externes. Les pattes de la première paire atteignent l'extrémité du rostre ; celles de la seconde paire sont cylindriques , couvertes chez le mâle de petites épines courtes; dans l’âge adulte , ces épines sont plus longues que le corps, et leur troisième article dépasse l’appendice la- melleux des antennes externes ; le carpe est à peu près de la longueur de la portion palmaire de la main ; les pinces sont cylindriques, un peu cro- chues au bout ; le doigt immobile est garni d’une petite crête cornée qui est recue dans un sillon du doigt mobile , lequel est plus gros que le premier, et couvert d'un duvet brunâtre , très-serré. Les pattes des trois paires suivantes sont un peu ru- gueuses en dessus ; leur tarse est court et presque triangulaire. Le dernier segment de l'abdomen est terminé par une pointe aiguë, à la base de laquelle on trouve de chaque côté une épine rudimentaire. Cette espèce acquiert quelquefois un pied de lon- gueur. Habite la mer des Indes et le Gange. 5° Espèces dont les bords préhensiles des pinces sont concaves de facon à laisser entre elles un espace vide : Le PALEMON sPiNIMANE , P. spinimanus. Edw., -ouvr. cit. t. Il, p. 599. Le rostre est presque droit, moins long que le pédoncule des antennes exter- nes, et armé de treize à quatorze petites dents en dessus et de trois ou quatre en dessous. Les pattes de la seconde paire sont grosses , inégales et très-épineuses ; il y a une rangée de grandes épines courbes sur le bord supérieur de la main, et un grand nombre de longs poils flexibles sur la face interne ; les pinces sont courtes, grosses, larges et arquées, de manière à laisser entre elles un grand espace vide garni de poils. Cette espèce , qui est longue de quatre pouces , hahite les Antilles et les côtes du Brésil. 4° Espèces ne présentant pas un seconde épine si- tuée à la base ou en arrière de celle dont le bord antérieur de la carapace est armé de chaque côté: Le Paz£Mon DE Gaupicuaun, P. Gaudichaudii. Edw., ouvr. cit., t. II, p- 400. Le corps est gros et trapu. Le rostre, extrêmement court, ne dépasse pas le premier article basilaire des antennes in- ternes ; il est incurvé, armé de sept à huit dents fort petites en dessus, et de deux ou trois en des- sous. Tout près de son extrémité. [1 y a une dent de chaque coté de la carapace. L’appendice lamel- leux des antennes externes est très-court. Les pat- s defxseconde paire sont renflées, très-inégales, et terminées en pointes courtes chez les petits indi- vidus, mais devenant après longues par le progrès de l’âge. Les pinces sont grosses et aussi longues que la portion palmaire de la main. Les pattes suivantes sont très-courtes. Le dernier segment de l'abdomen est très-court, arrondi au bout, et sans épines notables. Cette espèce , qui est longue de quatre ou cinq pouces , a été trouvée au Chili. (CHCRRE. PALÉOLAIRE , Palæolaria. Cass. (or. A Ce genre créé par Cassini, sur une plante que Cavanilles avait successivement placé dans le Ste- via et l’Ageratum, et dont Lagasca avait fait son Palafoxia , différait essentiellement des deux pré- cédens par la structure du style, différence , que le célèbre bynanthérographe sut facilement saï- sir, et qu'il crut, avec raison, suflisante pour en constituer un genre nouveau. Ce genre appartient à la vaste famille des Sy- nanthérées , tribu des Adénostylées , à la fin de laquelle l’auteur le place immédiatement avant celle des Eupatorinées, avec lesquelles il présente aussi quelque affinité, et à la syngénésie égale de Linné. Voici les caractères qu'il lui a assi- gnés : Péricline (involucre) plus court que les fleurs, oblong , cylindrique , irrégulier, formé de squas- mes peu nombreuses , à peu près disposées sur un seul rang, presque inégales, appliquées, linéai- res , foliacées ; clinanthe (réceptacle) petit, plan, dépourvues de paillettes; calathide oblongue; cylindracées, sans rayons, formée de nombreux fleurons , réguliers , égaux et hermaphrodies , pé- rianthe à tube court, distinct du limbe qui est long , cylindrique , partagé en cinq segmens ? oblongs , très-divergens, réfléchis extérieurement, couverts à l’intérieur de très-petites paillettes ; étamines à filamens glabres, greffées sur le pé- rianthe jusqu’au sommet du tube ; articles anthé- rifères courts, globuléux ; anthères soudées , mu- nies au sommet d’appendices obtus , qui manquent à leur base. Le style ressemble à celui des Adéno- stylées ; il est partagé en deux segmens, longs, grêles , semi-cylindriques, arrondis au sommet, se roulant extérieurement pendant la floraison , à face extérieure convexe, hérissée de grosses pa- pilles, à face intérieure plane, bordée de chaque côté de deux bourrelets stygmatiques cylindri- ques , se réunissant au sommet, de couleur rose, et garnis de quelques papilles. L’ovaire est allongé, grêle, cylindrique ou un peu anguleux, hérissé de longues scies et portant au sommet une aigrette, presque aussi longue que lui, composée d’envi- ron huit à dix paillettes, disposées sur un seul rang, contigués à la base, ordinairement lancéo- lées-aiguës, membraneuses, diaphanes, relevées d’une très-forte côte médiane. Ce genre ne renferme jusqu'ici qu’une espèce, qui est : PALÉOLAIRE A FLEURS ROSES , Palæolaria carnea, Cass. ; Palafozia linearis , Lag. ; Steria linearis, Cuv., etc. Plante suffrutescente , haute d’environ trois pieds, grêle, à rameaux presque sarmen- a \84 MUSE,, Ke Pl. ho. A Durnernie ve. Palæontologie Jere des anunaux fosses recorsiruts ÆCuérin der. Palæontologie ‘ 2 J'erte des vegetaux fossiles recanstructs. L' Cuerin dir. 1 Purnesrritires PALE om PALE TLC mms teux, cylindriques, pubescens ; feuilles générale- ment allernes , quelquefois opposées vers le bas de la tige; elles sont presque sessiles, linéaires, in- nervées , pubescentes , longues d’environ deux pouces , très-entières , un peu charnues ; les cala- thides, longues de six à huit lignes, sont dispo- sées en une panicule corymbiforme , à l'extrémité des tiges et des rameaux, et se composent cha- cune d'environ douze à vingt-et-une fleur, de couleur de chair, à anthères rougeâtres, conte- nant un pollen blanc. Cette plante, indigène au Mexique, est cultivée en Europe, dans les jardins botaniques. (G. Lem.) PALÉONTOLOGIE, de aa, ancien, &v, 6 roc, être, et Ayo», étude. (Go) On appelle ainsi la science qui traite des végétaux et des animaux fos- siles; mais la Paléontologie isolée n’est point une science réellement complète : voilà pourquoi ses différentes parties appartiennent les unes à la phy- tologie ou à la zoologie , ct les autres à la géologie ; car les fossiles doivent être envisagés sous deux points de vue : 1° comme espèces zoologiques ou phytologiques , et alors ils rentrent dans le domaine de la zoologie ou de la phytologie; 2° comme gé- nérations des temps antérieurs et pouvant dévoiler des traits de l'histoire du globe , et dans ce cas, ils appartiennent à la géologie. Dès lors il ne sau- rait être question ici que des parties relatives à la géologie. Outre les substances minérales qu’on rencontre dans l'écorce du globe, on y trouve aussi des ma- tières qui proviennent évidemment de corps or- ganisés. On nomme fossiles tous les restes de corps or- ganisés qui sont enfouis dans l'écorce du globe, soit qu'ils aient changé totalement de nature, soit qu'ils n’aientéprouvé qu’une faible aliération , soit enfin qu'ils n’offrent plus que leurs empreintes , leurs moules ou leurs contre-empreintes. Un fos- sile est donc un corps organisé qui a été enfoui dans la terre à une époque indéterminée , ayant été conservé, ou ayant laissé des traces non équi- voques de son existence. On donne le nom de pétrification à un corps dans lequel la matière organique a été remplacée par une substance inorganique , telle que la silice ou le calcaire : on ne connaît de réellement pétrifiés que certains végétaux et un petit nombre d'animaux. Les empreintes sont les traces qu'offre sur une ro- che la représentation en creux de la surface exté- rieure d’un corps organisé; les moules sont les empreintes intérieures qu'ont laissés les corps or- ganisés ; enfin, lorsque les corps organisés ont été dissous et qu’une matière : ‘organique s’est moulée dans les vides , les moules qui se sont ainsi formés ‘et qui présentent toujours l'extérieur des corps organisés ont été appelés contre-empreintes. La géologie tire un grand parti de pareils débris ; ce sont, en effet, des médailles qui servent à dé- voiler l’histoire de notre planète, dont les divers terrains que nous observons nous retracent comme des monumens Jes phases par lesquelles elle est passée. Deux circonstances nous frappent d’abord dans l’examen des corps, témoins des changemens qu'a subis la surface du globe : la première est celle de la grande quantité de fossiles qu’on ren- contre dans certains terrains, qui en sont presque exclusivement formés ; la seconde est de voir que la majeure partie des fossiles appartiennent à des espèces qui n'existent plus maintenant. Si nous considérons ensuite ces débris sous le rapport de leur nature, nous observons que ceux qui ap- partiennent aux espèces actuelles ont assez géné- ralement conservé leur composition primitive, tan- dis que, parmi les fossiles provenant d'espèces perdues, les principes gélatineux et charnus qui entraient dans la composition des animaux ont dis- paru et sont plus ou moins remplacés par des par- ticules minérales, ordinairement de même nature que les roches dans lesquelles ces débris se trouvent enfouis ; en outre, dans les végétaux, les parties ligneuses sont transformées en pierre ou passées à l’état charbonneux, comme les lignites et les houilles. Nous observons aussi, en examinant les fossiles sous le rapport de leur position , que plus on s’enfonce dans l'écorce du globe , toutes choses étant égales d’ailleurs, plus le changement de composition devient complet et plus les espèces diffèrent de celles qui existent maintenant , de ma- nière que chaque système de couches est pour ainsi dire caractérisé par des fossiles particuliers, et que, si deux systèmes se trouvent posés l’un sur l'autre, sans indiquer l'effet d’un bouleversement ou d’un déplacement accidentel, les fossiles du système inférieur annoncent un ordre de choses | moins semblable à l’état actuel que ceux du sys- tème supérieur. Jusqu'à présent on n’a trouvé des débris de l’homme et de son industrie que dans les terrains les plus superficiels ou les plus modernes. En ou- tre , dans les terrains les plus anciens, les fossiles disparaissent totalement, ce qui démontre que la surface du globe n’a pas toujours nourri des plan- tes et des animaux. On sait combien l’étude des fossiles a dévoilé de phénomènes remarquables de l'histoire du globe, et combien l’examen approfondi de ces générations successives d'êtres organisés pré- sente d’attraits aux esprits philosophiques. Cepen- dant malgré tous les beaux ouvrages qu’on a pu- bliés et les recherches nombreuses qui ont été fai- tes, on est loin encore de connaître tous les ani- maux et tous les végétaux qui ont peuplé tour à tour les eaux et les terres des anciens mondes ; car quelle est la grandeur des pays dont le sol ait été fouillé en comparaison de la surface entière de la terre , et puisque chaque jour de nouveaux voyages, de nouvelles explorations font trouver parmi les êtresorganisés vivans de nouvelles espèces et même de nouveaux genres, que ne doit-on pasespérer de recherches multipliées sur tous les points de la su- perficie du globe et dans les nombreux dépôts fos- silifères qui forment une grande partie de la croûte terrestre ? à Aussi il y a peu de temps encore qu'on regar- PALE G14 PALE dait les fossiles comme un jeu de Ja nature, quoi- que les écrivains de lantiquité en eussent néan- | moins nettement parlé. Plus tard, lorsqu'on les eut étudiés d’une maniére particulière, leur nom- bre s’augmenta rapidement, et aujourd'hui la con- naissance seule des espèces emploierait la vie d’un homme! Mais voilà que parmi les animaux verté- brés, d’autres fossiles des genres Zguanodon , Di- notherium, Busilosaurus, Megalichthys, Psammo- saurus, Geosaurus, Mastodonsaurus , Phytosaurus, Meg alosaurus . Stencosaurus, Teleosaurus , Pleuro- saurus, Mosasaurus, Sivatherium , Flasmotherium , Mericotherium , ainsi qu'unefoule d’autres animaux plus ou moins extraordinaires appartenantà toutes les classes, et tout dernièrement un quadrumane du genre Gibbon , avec une multitude de végétaux jusqu'ici inconnus, sont venus accroître ja liste des fossiles, et, de plus, fournir de nouvelles preuves de la modification des créations ! D’après cela , ne devrions-nous pas nous attendre à voir dans les immenses mers, peut-être même sur les conti- nens inexpiorés, des animaux vivans inconnus , d’une taille ou d’une organisation surprenante , et dans les entrailles de la terre des fossiles parti- culiers qui nous donneraient la clef de problèmes qui intéressent au plus baut degré la géologie. Ainsi que nous l’avons déjà dit, les philosophes de l’antiquité connaissaient l'existence des fossiles , et ils ont très-bien conclu de ce fait que les conti- nens avaient élé produits par les mers, comme le prouvent les paroles qu'Ovide a mises dans la bou- che de Pythagore : …. Vidi factas ex, æqnore terras Æt procul a pelago conchæ jacüere marinæ. Quoi qu'il en soit, Frascatoro:, en 1517, avait remarqué que teus les débris organiques ne pou- vaïent avoir été enfouis à une même époque; et plus tard, Sienon entrevit qu'ils pourraient servir: à distinguer l’âge des masses qui les renferment. En- suite les observations: de Pallas sur les nombreux ossemens d'Eléphans, de Rhinocéros et d’autres animaux de la zone torride, qu’on trouve: enfouis dans le sol glacé de la Sibérie, contribuèrent à étendre nosconnaissances en géologie, et elles leur donnèrent un nouvel intérêt. Mais c’estiencore en France que les recherches sur: les débris des êtres organisés renfermés dans les couches de la terre, ont le plus puissamment contribué aux progrès de lagéologie. Werner avait bien signalé l'avantage de: pareilles recherches, et il avait même tracé un plan d’après lequel elles devaient être faites ; on devait une: suite d’intéres- santes observations sur les fossiles x Blumenbach et à de Schlottheim ; néanmoins cessont les grands travaux de Cuvier qui ont amené un nouvel ordre de choses, et qui forment dans cette partie de la géologie, la plus brillante des époques. Portant l'œil du génie sur ces nombreux ossemens épars ct enfouis depuis des milliers d'années dans nos carrières , ce savant illustre les a rapprochés, réu- nis, et il a opéré en quelque sorte l’étonnante: ré- surreclion des êtres auxquelsils avaient appartenu. a —— à, a ——"— C’est aux nombreuses applications qu’il a faites à la géologie de ses découvertes et de ses profondes connaissances dans l’anatomie comparée ; c’est à l'application que MM. AI. Brongniart et Deshayes oni faite de la connaissance des fossiles aux terrains dés environs de Paris; ce sont les travaux de MM. de France, de Blainville, Geoffroy Saint-Hilaire , Ad. Brongniart, Schmerling, Goldfuss , Agassis, de Buck, Buckland, Marcel de Serres, Desmarest, Croiset, Jaubert, Boué, Tournal, Woltz, de F6- russac, d’Orbigny, Labèche, Kaup, Klipstein, Lau- reillard, de Roissy, Lartet, ete., qui ont élevé la Paléontologie au premier rang des sciences philo- sophiques. Au reste , on peut dire que si la géo- gnosie à pris naissance pour notre ère scientifique à l’école de Werner, la Paléontologie date seule- ment des recherches de Cuvier. L’anatomie comparée, aussi bien phytologique que zoologique, en nous apprenant, en quelque manière, à confronter ces divers témoins, en mon- trant les rapports de ces fossiles, tant entre eux qu'avec les êtres aujourdhui existans; peut mettre: en corrélation l'histoire des règnes inorganiques avec celle des règnes organiques, et elle peut finir par jeter quelque jour sur la nature de l’ancienne population du globe, ainsi que sur les changemens qu'il aurait subis. Dans une étude complète des fossiles, on doit examiner le genre de fossilisation ; ainsi il y a de- puis les êtres tout-à-fait changés en pierre jusqu’à des êtres qui ont conservé leurs parties sans alté- ration. Dans le premier cas, nous avons des fossi- les spathisés , silicifiés, agatisés, changés en ma- tière charbonneuse, en pyrite, en limonite, en: cuivre gris ou carbonaté , en cinabre , en aragonite, en chaux fluatée , en célesline ou même en galène et en. gypse. Îl importe de tenir compte du gise- ment. des fossiles en général et des particularités relatives à leur position , dela distribution de ces debris d'êtres organisés en groupes ou en espèces isolées, des niveaux qu’ils occupent, des rapports des fossiles végétaux et animaux terrestres, ma- rins, d'eaux douces et fluvio-marins, des modes divers d'enfouissement des anciennes créations , enfin des relations qui existent entre les fossiles et les êtres organisés vivans. Ainsi la distribution géologique des plantes et desanimaux dans la croûte terrestre, peut-être con- sidérée sous les rapports des classes, des ordres , des familles, des genres et des espèces , et on peut comparer entre elles les flores et les faunes des di- verses époques ; mais une pareiïlle:étude étant en- core très-incomplète, on ne doit pas s'étonner que dés hommes de génie:se soient trompés dans leurs: généralisations à cet égard; ils voulaient devancer leur siècle et deviner les secrets de la nature, tan- disque le problème était insoluble pour eux faute de données suffisantes. Demême:que les minéraux et les roches n’en- trent pas tous en égale proportion dans la compo- sition de la croûte terrestre, de même parmi les fossiles certaines espèces sont très-abondantes ; tandis que d’autres sont très-rares, Rs PALE 615 PALE 8 PRET NT ET eo ER SR EPS TT en ST TT TT Jadis on attachait une grande importance à la distribution des différentes classes de végétaux et d'animaux, parce qu'on ne pouvait oublier d’avoir lu dans la Genèse l’ordre des créations ; il fallait que toutes eussent procédé, dans leur développe- ment, du simple au composé : aujourd'hui l’évi- dence des faits a modifié les opinions à cet égard. On croyait que les phanérogames monocotylé- dones avaient paru sur la terre long-temps avant les phanérogames dicotylédones; tandis que de toute antiquité il a existé un mélange de végé- taux différens. Les zoophytes avaient dû précéder la création des poissons, des reptiles et des insec- tes; mais actuellement il paraît probable que plu- sieurs de ces classes ont été créées simultanément. Les Mammifères n’étaient regardés que comme contemporains de l’époque du groupe erratique, et l’homme ne devait appartenir qu'à l’époque du groupe historique. Or les trois espèces de Didel- pbes du groupe oolithique d'Angleterre, les Marsu- piaux du grès bigarré en Thuringe, un Gibbon dans le groupe paléothériique de la France méri- dionale, et des crânes humains dans des alluvions, probablement du groupe erratique, sont venus donner un démenti à ces idées systématiques, qui avaient été poussées trop loin, mais qui néan- moins semblent être la traduction générale, et non exclusive, de l’ensemble des faits observés jusqu'ici, et, nous dirons plus, des lois-mères, telles qu'on les entrevoit dans les grands systèmes de la nature. Le règne végétal se divise en agames, en cryp- togames cellulaires et vasculaires, en phanéroga- mes monocotylédones et dicotylédones. La liaison ‘entre les cryptogames vasculaires et les phanéro- games monocotylédones s'établit au moyen des cy- cadées d’un côté, et des conifères de l’autre. Jus- sieu et Linné avaient placé les cycadées parmi les fougères; L. G. Richard fit apercevoir le pre- mier les rapports intimes qui les lient au conifères , et M. Robert Brown compléta une telle réunion. Avec ces deux familles M. Ad. Brongniart a formé sa classe des phanérogames gymnospermes, inter- médiaires entre les cryptogames et les véritables phanérogames. Quoiqu'elles diffèrent beaucoup par leur aspect extérieur , leur feuillage et le mode de développement de leur tige; ces deux familles sont caractérisées par une structure semblable de leurs organes reproducteurs, analogues à ceux des plantes phanérogames ; mais les ovules en sont nus et recoivent directement l'influence du fluide fécondant. De plus, M. Ad. Brongniart place les Equisétacées avant les fougères ; après ces plantes et les Characées, i met les Lycopodiacées, et il commence la classe des phanérogames monocoty- Jédones par les Naïades, Maintenant il s’agit de savoir si l’on doit adopter ou non les idées de M. Ad. Brongniart, si l’on doit regarder comme parfaitement exact son clas- sement des Lycopodites, qui pourraient être quel- quefois tout aussi bien des restes de fougères ou même de conifères: et si l’on doit admettre le genre Voltzia parmi les conifères; les calanites, etc., dans les équisétacées , malgré leur ressemblance avec les v'gétaux monocoiylédons arborescens, etc. La réponse que les botanistes donneront à de pareils doutes , ainsi que la détermination de certains vé- gétaux non classés par M. Ad. Brongniart, régle- ront les déduclions générales qu'il est permis de rer dela distribution des végétaux fossiles. MM. Nicol et Witham ont examiné au micro- scope la structure du bois de conifères et de cyca- dées vivantes, et de très-minces tranches polies de bois fossiles , au moyen de sections opérées dans divers sens. Ces travaux ont fait connaître au mi- lieu des terrains sédimentaires anciens beaucou de ceniferes qui diffèrent véritablement des conifè- res deM. Ad. Brongniart, et qui offrent surtout dans les coupes longitudinales de leurs bois une grande ressemblance avec les dicotylédons. Il est donc éta- bli, contradictoirement aux assertions de M. Ad. Brongniart, que les couches montrant presque les premières traces de végétation, recèlent, non pas seulement des cryptogames vasculaires et des phanérogames monocotylédons , mais encore des phanérogames gymnospermes. Or, pour ceux qui n’admettent pas la validité des raisons de M. Ad. Brongniart relativement à la séparation des conifè- res d'avec les dicotylédons, cela veut dire que toutes les classes végétales ont eu leurs représentans surle globe, du moins depuis l'instant où il y a eu des ter- res émergées. Les phanérogames dicotylédons fossiles n’offrent des genres analogues à ceux aciuellement exis- tans, qu'à partir de l’époque du groupe crétacique: ceci est tout-à-fait conforme à l'aspect étrange que la végétation fossile a l’air de prendre à me- sure qu'on s'enfonce dans l’intérieur de l'écorce du globe. Il n’en est point des plantes comme des ani- maux; pour plusieurs classes de ces derniers , et surtout pour les Mollusques et les Zoophytes, un grand nombre de genres encore existans se retrouvent dans les couches les plus anciennes. S'il en est autrement à l'égard des végétaux, on reconnaît la cause de cette différence dans la fixité des plantes sur un point déterminé et dans leur aptitude plus grande à se modifier suivant les cir- constances extérieures. Dans les groupes grauwacique et carbonique , nous rencontrons, il est vrai, moins d'espèces qu’il n’en existe présentement ; mais nous connaïis- sons aussi des flores insulaires dont le nombre des espèces remplacait celui des genres actuels dans les mêmes îles ; au reste, ce sont très-souvent des genres totalement différens. Ainsi les forêts de co- nifères de genres particuliers , et rappelant quel- quefois les araucaires de Océanie, y sont asso- ciées à des cryptogames vasculaires de genres extraordinaires. Il existe encore plus d’hétérogénéité relative- ment aux genres des phanérogames monocotylé- dons , qui sont tout nouveaux, témoins les Flabel- laires, les Nœggerathia, etc. , de la famille des Pal- miers ; les Cannophyllites de celle des CGannées, lès Sternbergies, les Amulaires, les Astérophyllites, mm PALE 616 PALE a ——————————————— — — ——— —"——————————_—_—_—_———_] ____——— "0 les Volkmannies, etc. L’analogie générique des végétations ancienne et actuelle n’a presque lieu que pour les fougères et les marsilactes; car les prèles fossiles s’éloignent considérablement des espèces vivantes, et il en est de même de beau- coup de Lycopodytes, de Paocites , elc. À l'égard des plantes marines, on trouve des Fucoïdes dans tous les dépôts marins, depuis les plus an- ciens jusqu'aux plus modernes; mais ce ne sont point des espèces de notre époque , et l’analogie ne devient un peu sensible que dans le groupe pa- léothériique. Les découvertes de M. de la Bèche, dans le Devonshire, certains dépôts charbonneux d’Alle- magne, de la France occidentale , ont démontré la difficulté, sinon l'impossibilité de distinguer la végétation des groupes carbonique et grauwacique; nous trouvons dans le grès rouge principalement des troncs de fougères ou de rhizomates, des troncs appelés méduloses et calamitées par M. Cotta. Voilà donc encore à peu près la même végétation que dans les terrains antérieurs, si ce n’est que la nature grossière du dépôt n’a pas permis la con- servalion des parties délicates des végétaux. On ne connaît jusqu'ici dans le zechstein que des débris de fougères et le Cupressites Hulmanni. Le petit nombre de végétaux conservés dans le trias et le lias indiquent une diminution, relalive- ment au nombre des fougères, ainsi que l’appari- tion de quelques genres nouveaux de ces plantes et beaucoup de calamites particulières, des lyco- podiacées, des liliacées, et une quantité considé- rable d'Equisetum, de Voltzia et de Mantellia, deux genres appartenant l’un aux conifères , l’autre aux cycadées, etc. L'époque végétale des groupes oolithique et crétacique semblerait dater du dépôt du grès du lias; en effet, ce sont les couches de grès qui présentent pour la première fois celte abondance de cycadées des genres Za- mia , Pterophyllum et Nelsonia , cette quantité de conifères des genres Taxites, Thuites, Brachy- phytlum , etc. D’après les localités explorées en Europe , on a remarquées dans les fougères seulement des es- pèces nouvelles, ou bien des espèces nouvelles réunies à d’autres identiques avec celles des houil- lères anciennes, et avec des stygmaires, des lépi- dodendrons , des astérophyllites , des calami- tes, etc. Il est tout naturel que, suivant les bas- sins et les localités, on pourra établir des diffé- rences de végétation entre les plantes de certaines couches des groupes oolithique et crétacique. Les dépôts pélagiques , ou formés sur de grandes pla- ges, abonderont en plantes maritimes, tandis que ces dernières seront rares dans les dépôts de delta , ou fluviatiles et marins. Le groupe paléothériique est essentiellement caractérisé par une végétation continentale, dont la plus grande partie des genres, si ce n’est pas tous , se trouvent encore maintenant dans la zone tropicale ou tempérée. Auparavant, la végétation avait presque exclusivement un caractère équato- rial; depuis cetle époque, on reconnut évidem- ment que la zone tempérée boréale actuelle pré- sentait au moins deux climats, l’un propre à la vie: des palmiers, des cocotiers, etc., et l’autre à celle des pins, etc. La classe des phanérogames dicoty- lédons incontestables, avait augmenté sensible- ment et progressivement, il ÿ avait encore des gen- res éteints ; mais on observe que les fougères ont pour ainsi dire disparu, comparativement à la masse des autres végétaux. Au contraire, d’autres genres , tels que les Taxites , les Junipérites, parmi les conifères et d’autres familles, comme les Âmen- tactes, les Juglandées , les Acérinées, etc., sem- blent avoir augmenté en espèces. Plus on remonte dans la série des couches, plus est grande l’analogie des plantes fossiles avec la végétation des contrées qui les recèlent. Néanmoins il faut se défier de ces comparaisons , faites trop légèrement, d’impressions de feuilles avec celles du pays où on les observe. Une telle remarque s'applique, à fortiori, aux impressions semblables trouvées dans le grès vert; il y a même de ces feuilles, qui proviennent de plantes monocotylé- dones et qu’on dirait cependant avoir appartenu à des arbres dicotylédons. Les dépôts paléothériiques marins et ceux for- més dans les eaux douces présentent, comme cela doit être, des végétaux différens. A Bolca, on trouve beaucoup de fucoïdes mêlés à des débris de végétaux terrestres, tandis que le calcaire ou la marne d’eau douce de Paris, de l’île de Wight, offrent des characées ou des nymphéacées. Cer- tains dépôts auront été plus favorables que d’autres à la conservation des parties végétales et délicates; il y a donc des localités riches en graines fossiles et même en fleurs fossiles , comme on en connaît aussi dans le terrain houiller, le trias, etc. Enfin des mousses ont pu se conserver çà et là; d’ailleurs de pareils phénomènes n’excluent point les cryp- togames cellulaires des premières époques, quoi- qu'on ne les y ait pas encore observées. En résumé, on peut dire qu’on est parvenu jus- qu'ici à distinguer sur la terre, ou plutôt dans la zone tempérée de l'hémisphère boréal, cinq es- pèces de végétation, savoir : celle qui existe ac- tuellement, celle de l’époque du groupe paléo- thériique, celle de l’époque des groupes crétacique el oolithique, celle de l’époque du groupe triasique et celle des temps antérieurs. Toutes ces végéta- tions se lient ensemble par des passages; des fa- milles ou des genres disparaissent petit à petit pour- être remplacés par d’autres; en un mot, les diver- ses périodes ne sont que des abstractions analogues à celles par lesquelles on distribue les végétaux actuels en régions. Si l’on compare les déductions de M. Ad. Bron- gniart à celles que nous venons de présenter et qui sont dues au savant M. À. Boué, on n’y observera pas de différence essentielle , à l'exception de l’idée de M. Ad. Brongniart, qu’on peut formuler ainsi : il n’y a eu nulle part sur le globe de continens, lors des dépôts, du grès rouge, du muschelkalk et de la craie. Quoique notre terre montre les traces évi- dentes de grandes révolutions locales , l'hypothèse de RE PALE de M. Ad. Brongniart, comme celle des cataclys- mes généraux, semblerait être démentie, selon M. Boué, par tous les faits géologiques, puisque tous, d’après le dernier géologue, indiqueraient une suilc non interrompue et successive de créa- tions inorganiques et organiques. Or la formation toute locale et littorale des houillères et des lignites est la meilleure preuve de l’assertion de'M. Boué; en effet, ces dépôts de combustibles sont composés , les plus récens prin- cipalement, de conifères, les plus anciens, généra- lement de fougères arborescentes , de lycopodes, de prêles, etc., tandis que d’autres sont des débris de cycadées , de conifères et de végétaux dicoty- lédons. L’ensevelissement de telles masses végéta- les a nécessairement exigé des circonstances rares; car sans cela de pareils dépôts se seraient répétés à toutes les époques et dans tous les lieux. Ilest indif- férent qu'on les regarde comme provenant des tourbières , de débâcles ou d’alluvions fluviatiles ; leur enfouissement n’en est pas moins une anoma- lie qui ne s’est reproduite que de temps à autre , mais vraisemblablement par suite de révolutions locales. Passons maintenant de la vie végétative à la vie animale; nous remarquons dans la distribution comparative des plantes et des animaux fossiles, les mêmes relations réciproques que ces deux di- visions de la création conservent encore aujour- d'hui. Dans la plus ancienne période, la végé- tation exigeait une chaleur tropicale ou même ul- tra-tropicale ; elle était activée probablement par l'acide carbonique, qui était alors répandu dans l'atmosphère en bien plus grande quantité qu’à présent. Or les êtres qu'on a reconnus dans les couches formées pendant cette époque répondent tout-à-fait à une pareille condition d'existence. Nous voyons d’abord une foule de Zoophytes de genres intertropicaux ou éteints, des Poissons en partie sauroïdes , tels que le Mégalichthys ; plus tard apparaissent d'énormes Reptiles, comme le Phyiosaure, l'Iguanodon; ils participent quel- quefois des caractères des Poissons ; dans ce cas, nous citerons les Ichthyosaures et les Plésiosaures; et quelquefois de ceux des oiseaux, tels que les Ptérodactyles. Ensuite les insectes semblent avoir augmenté, et des restes de Mammifères se mon- trent. Puis la terre nous offre les mers habitées par divers Cétacés, et les continens couverts de Mammifères en partie de genres maintenant éteints, savoir : des Paléothères, des Anoplothè- res, des Lophiodons, des Mastodontes, etc.; elle nous présente aussi un mélange d’animaux de cli- mats chauds et tempérés, ce qui montre que les animaux habitaient des lieux situés à différentes hauteurs. Enfin, les genres éteints disparaissent peu à peu, les animaux actuels, ainsi que les hom- mes, prennent possession du globe divisé en zones et climats, selon les latitudes, les longitudes et les hauteurs. Mais, chose digne de remarque , les genres éteints comprennent presque tous les restes fos- siles des classes supérieures , tandis qu’ils sont peu T, VL 617 ee ohne. PALE nombreux pour les Rayonnés et les Mollusques, du moins comparativement à ceux des plantes fossiles. Ces deux classes d'animaux paraissent avoir été formées de toute ancienneté, à peu près comme nous les trouvons encore, principalement entre les tropiques ; or l'échelle inférieure de leur organisa- tion étant plus apte à se plier à des changemens de milieux et à résister à des révolutions terrestres que les autres classes d’animaux et même que les plantes, on comprend facilement l’anomalie que semble présenter l'extinction de certains êtres or- ganisés. On à appuyé spécialement sur six points, savoir : la progression du simple au composé dans la suc- cession des créations, depuis les époques ancien- nes jusqu’à nos jours; l'apparition des Reptiles après celle des Poissons, pendant l’époque du groupe carbonique et même au dessus; la création des Insectes terrestres , des Oiseaux , et des Mammifères après l’époque crétacique ; la créa- tion de l’homme après la période du groupe er- ratique ; les différences paléontologiques obser- vées d’un dépôt à l’autre ; enfin l'identité d’aucun animal des terrains anciens avec ceux existant ac- tuellement : telles sont les propositions sur les- quelles on appuyait. Quant aux premières, des découvertes récentes leur ont porté un rude échec, D'abord , plus on a étudié en zaologiste les dépôts anciens, plus on a trouvé de restes de poissons à formes équatoriales, même dans les couches an- ciennes, comme les grauwackes , les grès pourprés et divers schistes ; ils y sont associés avec des tri- lobites, dont le Brongniartia trilobitoïdes et une es- pèce de sérole des plages magellaniques , semblent nous offrir encore les analogues. En outre, MM. Fle- ming, Murchison et Sedgwick ont reconnu positi- vement des Poissons très-curieux dans le grès pourpré , et même ils y ont trouvé des Poissons d’eau douce et des débris de Toriues voisines des Trionyx. En Ecosse et en Angleterre, les couches du groupe carbonique ont décélé des ossemens d’é- tres moitié Poissons, moitié Reptiles, au milieu d’un dépôt de delta, pétri quelquefois d’Entomo- stracés, de coquilles d’eau douce et de végétaux terrestres; ne faut-il donc pas nous attendre à trouver bientôt de véritables Reptiles dans les ter- rains plus anciens? D'ailleurs ce fait était déjà rendu probable par la présence de Poissons et de Mollusques d’eau douce dans certaines couches houillères, et par celles d’Amphibies, tels que le Protorosaurus Speneri dans le Zechstein. Les végétaux terrestres, les animaux d'eau douce de la période houillère , ainsi que des terrains anté- rieurs , sont des preuves patentes qu’il y avait alors des terres émergées , ou, au moins , de grandes îles. Or rien ne s'oppose, dans la vie des Insectes terrestres et même des Oiseaux, à ce que certains genres aient pu s’accommoder à l'atmosphère qui convenait aux Amphibies. On a découvert, dans le groupe carbonique du Shropshire et du Nor- thumberland , des Arachnides, des Coléoptères et des Néyroptères très-voisins du genre Mautispe , 478° Livraison. 78 D PALE 618 PALE qui forme le passage de: la classe ‘des Orthoptères aux Mantes. Petit à petit, on en trouvera d’autres, eten' attendant, ilest bien établi que les Insectes terrestres ontexisté presque aussitôt qu'il y a eu des continens émergés. } La plupart des restes de Gétacés ont été trouvés jusqu'ici dans le groupe paléothériique ‘et les su- périeurs; nous y voyons des Lamantins:, des PDugongs, des Dauphins, des Narvals, des Xi- phius, des Rorquals et des Baleines (1). Ger- tains ossemens des terrains plus anciens qu’on leur avait attribués ont été reconnus plus tard pour appartenir à des Reptiles; néanmoins on én cite encore des restes dans la craie verte et dans le groupe oolithique. Les Amphibies des genres Phoque et l'richecus accompagnent naturellement ks Cétacés ; il en est de même du genre Dinothe- rium , qui nous offre une espèce, le Dinotherium giganteum , aussi remarquable par ses formes que par ses dimensions extraordinaires. Plusieurs géologues persistent encore à placer Papparition dés Mammifères dans l’époque du groupe paléothériique ; si leur idée systématique ést un peu dérangée par le fait isolé de deux Di- delphes rencontrés dans le groupe oolithique, ils se contentent de reléguer l'exception en note, afin de laisser planer sur une pareïlle découverte des dou- tes relativement à la position véritable de ces fos- siles. D’autres géologues ont voulu reculer l’'appa- rition des Didelphes jasqu'à l'époque du groupe crétacique, en comparant le gîte de Stonesheld à célui de Tilgate. Dans les groupes paléothériique , erratique et historique, on a reconnu jusqu'ici plus de trois cent soixante espèces de Mammifères, dont près d’un quart sembleraient propres à l’époque paléo- thériique, de manière que trois espèces du groupe oolithique disparaîtraient devant cette importante majorité. Il en sera du fait relatif aux Didelphes comme de tant d'autres phénomènes ; on voudra le nier jusqu’à ce qu’on en trouve soi-même. Orne doit-il pas suffire de voir tous les géologues anglais una- nimes sur le gisement, tous les zoologues recon: naître que ce sont bien des restes de Mammifères d’un ordre élevé? Il appartient ensuite aux zoolo- gistes de distinguer le genre de ces êtres pro- blématiques ; car il nous importe peu que ce soient des Marsupiaux ou des Insectivores ; mais le point important est qu’ils soient des Mammi- fères terrestres, et non aquatiques. Tout récem- ment, d'anciennes plages sableuses, changées en couches de grès bigarré, ont offert à Hildburghau- sen en Thuringe, des traces de pas d'animaux, probablement encore de l’ordre des Marsupiaux. Leur marche devait avoir quelque chose de parti- culier. Au reste, jusqu’à présent, on n’a pu se faire une opinion exacte sur ces empreintes; car des zoologistes habiles les ont regardées comme des em mm es . (4) Voyez ma Note sur un énorme fossile trouvé à la Loui- siane, brochure in-8, traces de végétaux, tandis que les botanistes n’y trouvent aucun rapport ayec les plantes. Les Qüadrumanes et l'homme n’ont point paru en même temps que cette foule de grands Mam- mifères de la période erratique; telle est la propo- sition soutenue par bien des géologues. Or les der: nières découvertes de M. Lartet ont prouvé que le genre Gibbon existait à l'époque du groupe paléo- thériique. Les os et les erâneshumains trouvés en Saxe , dans le pays de Badeiet en Autriche, dans le limon argileux déposé probablement lors de la formation du groupe erratique , semblent donner encore un nouveau démenti à l'opinion de la créa- tion récente des hommes. Au reste , là forme de ces têtes paraît étrangère à celle des crânes des races blanches; elle se rapproche au contraire de celle des cränes de races du sud de l'Amérique. Ensuite, pourqnoi ne pas admettre , sauf rectifi- cation, le mélange de ces restes humains au mi- lieu d'ossemens d'animaux éteints. Nereconnaît-on pas qu'il peut y avoir cà et là des remaniemens de pareils dépôts, de manière que des ossemens de différentes races humaines, comme des os d’ani- maux vivans encore , auront pu se mêler avec les couches supérieures des dépôts ossifères anciens. Des cavernes ont pu être habitées à plusieurs re- prises , elles ont pu servir de sépulture ou recevoir des alluvions modernes par les cours d’eau qui les traversent fréquemment. Cependant , quand nous voyons Schmerling mettre le plus grand sein dans l'examen des cavernes de Maëstrich, et trouver non seulement des têtes rappelant les formes afri- caines, mais encore des poteries grossières, des aiguilles en os , etc., ne devons-nous pas nous de- mander s’il n’est pas dans les lois de la nature que la race humaine ait commencé par des espèces ana- logues aux nègres ou aux hommes qui habitent le voisinage de l'équateur ? Au reste, si l'en trouve une grande probabilité à l'existence de l’homme lors de l’époque du groupe erratique, il ne faut point cependant trancher une pareille question et surtout ne pas rejeter les diverses explications au moyen desquelles on a rendu compte des détails paléontologiques, des figurines et des monnaies romaines, des poteries celtiques, etc., à l'égard des cavernes de la France méridionale. Les animaux qui sont ensevelis dans la terre ou qui flottent à la surface des eaux, se décomposent avec le temps et ne laissent à leur place ni pétri- fication, ni Le cachet de leur cadavre. Ce n’est donc pas des hommes morts avant l'événement d’un grand cataclysme dont il faudra espérer de rencon- trer en général les ossemens à l’état fossile; car on ne contestera pas la supposition queleurs restes étaient recueillis et recevaient la sépulture d’une manière quelconque par leurs semblables. Get usage instinctif n’a été méconnu par aucun peu- ple , pas même des Anthropophages. Ainsi, il n°y aurait de fossiles humains que les restes des hom- mes qui furent victimes de la submersion subite de leur séjour. Or, une telle condition ne paraît pas la plus favorable à la formation des fossiles. IL ne faut pas croire, en effet, que tous les ossemens Æ PALE 619 PALE a -qui se trouvent à cet état, particulièrement ceux du dépôt diluviique, ne provicnnent que des ani- maux tués par le cataclysme , ni qu’ils les repré- sentent tous ; ai conlraire , plusieurs considéra- tions rendent probable qu'ilsssont aussi les restes d’une partie des animaux, mortsantérieurementet gisant à la surface du sol, où ils ont pu, pendant ‘un grand laps detemps, se conserver intacts. ILest possible que ces os aient été entraînés avec les “terres qui , se précipitant des collines, sont venues -d'abord:les ensevelir dans les vallons et sur des plaines que les eaux ont dû sabmerger les premiè- res; car les amas les plus considérables de fossiles se trouvent dans les lieux de ce genre que fré- quentaient naturellement Jes espèces dont ils “proviennent: Qu'un grandnombre de ces animaux, qui vivaient alors , aient été saisis par les eaux et enveloppés dans Jes terres qu’elles emporlaient, on ‘doit l’admettre-- évidemment ; mais ilest certain ‘aussi que la-plupart de ceux qui auront flotté sur les eaux auront été détruits. Tel: a été le sort-prin- cipalement des espèces qui habitaient ou qui au- ront pu gagner les hauteurs. Les fossiles des animaux doués de cet avantage sont, en effet, -beaucoup moins nombreux; peut-être encore ne -proviennent-ils que des ossemens épars:sur le sol, “sur le flanc-des coteaux , et qui auraient été :en- traînés dans les vallées. Or n'est-il pas à présumer que l’homme, vu son intelligence et ses habitudes , se soit trouvé occuper une position plus avantageuse que celle de beaucoup d'animaux , et qu'à l'approche de l'inondation il ait cherché à gagner les hauteurs et à fuir le danger d’une manière quelconque. Les individus n’auront alors: été atteints que par le fait -de l'élévation des eaux , et leurs cadavres auront flotté à la surface avec tant d’autres animaux dont il n’est rien resté : et pendant le temps que la dé- composition de leur chair les faisait ainsi surna- -ger , beaucoup de matériaux ont pu se déposer au -dessous d'eux. Il n’est donc pas absurde de: dire que des faits portent à croire que Fespècehumaine n'existait point, en génrral, dans les pays où se dé- ‘couvrent les os fossiles; à l’époque des révolutions qui ont enfoui ces.os. Mais je ne veux pas conclure que l'homme n'existait pas du tout avant cettecépo- que; car il pouvait habiter quelques contrées peu étendues, d’où il a repeuplé la terre après ces évé- nemens terribles. D’autres considérations viennent encore nous recommander de ne rien conclure à l'égard de l'apparition relative du genre humain sur le globe : les contrées de l'Europe sont-elles celles où il faut chercher les preuves irrécusa- bles de l'existence de Fhomme avant: le groupe historique ?-ne serait-ce pas aussi bien dans les régions de l’Asie ou dans celles d’une autre partie du monde ? Or , les connaissons-nous parfai- -tement ? les a-t-on creusées avec :attention et à loisir ; et s’il y a des fossiles: humains ‘ensevelis dans Jeur sol inconnu, ne faudrait-il pas être heu- -reux pour rencontrer Juste cette étroite localité ? Ne devrait-on pas aussi, avant de conclure d’une manière aflirmative ; avoir vérifié ce qui:se trouve a —————————e 9 au-dessous des mers ? Il est en effet des personnes quisoutiennent que les lieux où l'homme vivait ont été abîmés, et que sesos sont ensevelis au fond desmers actuelles , à l'exception du petit nom- bre d'individus qui ont continué son espèce. Dans toute hypothèse, ondoit s'attendre à trou- ver des fossiles humains beaucoup plus rarement que les débris des autres habitans de la terre ; les animaux de ees temps, d’une végétation active et d’une paisible existence, ont dû être beaucoup plus nombreux que l'espèce unique du genre humain. Car, les nations n'étant pas assez répandues sur la terre ne leur avaient pas encore fait une guerre d’extermination. Si l'on admet que le bassin des mers à changé de place , que l'Océan occupait jadis les continens actuels, et que la portion anciennement habitée était à sa place, on doit croire qu’il n’y a pas de débris humains dans les terrains formés sous les eaux marines des temps antérieurs à l’époque du groupe historique. En n’admettant point le déplacement total des mers à la suite d’un grand cataclysme , il est au moins incontestable que des terres autrefois à sec sont aujourd’hui cachées par la masse océanienne; puisque les eaux qui remplissaient les bassins maintenant occupés par leurs sedimens n’y sont plus ,.elles se sont donc transportées ailleurs. Que ce changement ait eu lieu par le fait d’une grande catastrophe , ou-que les eaux se soient parlielle- ment déplacées à la suite d'un affaissement dans les iles, ou bien {que la mer, après avoir détruit quelque portion de ses côtes, se_soit précipitée dans des vallées plus basses que son niveau, où elle aura formé quelques uns de ses bras; dans toutes ces hypothèses , ilest certain qu'elle couvre des contrées qui furent jadis habitables. IL saffit de jeter un coup d'œil sur les archipels, pour se convaincre que plusieurs portions du continent occupées par la mer furent autrefois hors de son sein. Et que connaît-on des:terrains qui forment le lit des mers ? En admettant même l'hypothèse des irruptions itéralives, il-serait difficile de démontrer que nous avons eu au-moins deux successions d'animaux avant celle qui occupe présentement la surface du globe. | ) Supposons qu'une-grande. irruption de la mer couvre d'unamas de:sables ou d’autres débris le continent: de la: Nouveile-Hollande , elle y en- fouiera les cadavres des Kanguroos ; des Phascolo- mes, des Dasyures , des Péramèles, des Phalan- gersivolans, des Echidnés et des Ornithorhynques, et ‘elle détruira entièrement les espèces de tous ces genres ,puisqu'aucun d'eux n'existe aujour- d’hui dans d’autres paysjoque lasmême révolu- tion mette à-sec lesypelits détroits multipliés qui séparent la Nouvelle-Hollande du cantincnt de l’A- sie, elle ouvrira un chemin aux Eléphans , aux Rhinocéros , aux Buflles aux Chameaux , aux Ti- gres-ret à tous les autres quadrupèdes asiati- ques; qui viendront penpler une terre où ils auront ‘été-inconnus ; qu'ensuite ‘un paturaliste , après PALE 620 PALE avoir bien étudié cette nature vivante, s’avise de fouiller-le sol sur lequel elle vit, il y trouvera des restes d'êtres tout différens. Il est évident que le naturaliste se tromperait si, d’après une première observation, il décidait que les Eléphans n’ont paru sur la terre qu'après la disparition des Kanguroos , et que ces races différentes appartiennent à des époques distinctes et successives de la création. Mais il n’est pas moins évident qu'en faisant l'application de l'exemple cité aux fossiles des divers terrains qui se recouvrent, on serait conduit à revenir à la thèse de Linné et à dire que tous les animaux con- nus , soit à l’état fossile, soit encore existans , ont pu être réunis en même temps sur un point du globe, d’où les uns et les autres, selon le déve- loppement de certaines circonstances et à des épo- ques différentes, se seraient inégalement répandus sur les diverses terres précédemment désertes , ou autrement habitées. Alors les Crocodiles auraient été contemporains des Ichthyosaures; les Plésiosau- res auraient vécu en même temps que les ancêtres de nos Gavials, etc. ; notre espèce ne serait pas moins antique que celle des Paléothères, des Lophiodons, etc. L'absence des vestiges des uns et la présence de ceux des autres dans divers terrains, ne se- raient qu’une suite de circonstances qui auraient favorisé ou empêché d’abord leur émigration, et ensuite leur entraînement sur les eaux. En effet, dans le moment présent , l'Amérique , l’A- frique , l'Europe, l’Asie et la Nouvelle-Hollande , ne sont-elles pas habitées par des animaux dont beaucoup sont particuliers à chacune de ces con- trées, sans qu’on puisse établir un ordre d’anté- riorité en faveur d’aucun et sans qu’on puisse assurer que la répartition actuelle sera toujours la même; car mille causes naturelles peuvent évidemment produire ce que l’homme a fait de- puis un petit nombre d’années, en transportant des Chevaux et des Bœufs, par exemple , en Amé- rique, où ils étaient inconnus et où ils ont mulii- plié au point que maintenant ils peuplent d’im- menses savanes, qui auparavant étaient habi- tées par des Tapirs et des Cerfs, dont les races timides et craintives pourront finir par disparaître comme ont disparu les Mastodontes, les Méga- thériums , les Mégalonyx, etc. D’après les réflexions de M. CG. Prévost, ce que la Nouvelle Hollande serait, dans la supposition que nous venons de faire, l’Europe, la Sibérie, une grande partie de l'Amérique le sont effective- ment, et peut-être trouvera-t-on un jour, quand on examinera les autres contrées et la Nouvelle- Hollande elle-même, qu’elles ont toutes éprouvé des révolutions semblables , je dirais presque en échanges mutuels des productions. Car, pous- sons la supposition plus loin; après un trans- port des animaux asiatiques dans la Nouvelle- Hollande, admettons une seconde révolution qui détruise l’Asie, leur patrie primitive; ceux qui observeraient dans la Nouvelle-Hollande, leur se- conde patrie, seraient tout aussi embarrassés de savoir d’où ils seraient venus, qu’on peut l’être maintenant pour trouver l’origine des nôtres. Cette troisième partie de la supposition de Cuvier vient à l'appui de ce que j'ai dit précé- demment ; on voit fnême que, jusqu’à un certain point, l’ordre relatif d'ancienneté qu’on aurait observé entre les fossiles sur une partie de la terre, devrait se présenter dans un ordre inverse sur d’autres points, en cas d'échanges de productions, et que les fossiles semblables ne caractérisent pas des terrains de même âge dans des contrées éloi- gnées les unes des autres; car, dans l'exemple cité, les animaux asiatiques devenus fossiles au moment de la destruction de l'Asie , seront semblables à ceux qui pourront se perpétuer pendant un nombre indéterminé de siècles sur le sol de la Nouvelle-Hollande envahi par eux. Et, si une nouvelle révolution, aussi facile à examiner que les précédentes, vient, après dix siècles, rendre fossile la génération qui existera alors, ou seulement les individus qui ne pour- ront s’échapper sur de nouvelles terres ou même sur l’ancienne Asie submergée et remise à sec pour s’y propager de nouveau; les fossiles récens de la Nouvelle-Hollande seront semblables aux fossi- les anciens de l'Asie, et, comme on le voit, les mêmes espèces pourront se trouver en même temps enfouies dans des terrains très-différens d’âges, et en même temps vivans. Mais on pourrait objecter à de telles considéra- rations que l’état des milieux ambians et la cha- leur étaient plus uniformes pour toutes les parties de la surface du globe dans les temps anciens, et que dès-lors il devait y avoir moins de différence chez les êtres tant végétaux qu’animaux. D'ailleurs les espèces animales, qui sont choisies comme ca- ractéristiques des terrains, appartiennent à des clas- ses inférieures et se trouvent généralement où elles ont vécu. Enfin, s'il est possible que les ossemens des Mammifères et d’autres animaux aient été entraî- nés d’abord par les fleuves, et qu’ensuite ils aient été transportés dans l’intérieur des mers par les courans, que prouverait la priorité de leur arrivée dans les sédimens où ils se trouvent, contre l’an- cienneté des animaux d’un autre point du conti- nent? Or, en observant ce qui se passe encore dans l'Océan, il se présente un fait qui offre ce qui pourrait arriver dans une pareille supposi- tion. Les plantes intertropicales prises par le grand courant que la forme des côtes de l’Amérique force à se diriger vers le Nord, arrivent souvent intactes jusque sur les côtes d’Islande et du Spitz- berg, après qu'une distribution s’en est faite sur un espace compris entre l'équateur et le 80° de- gré de latitude, espace dix fois plus grand que l'Europe. Ces transports ne sont pas continuels ; ils sont sujets à des intermittences ; ils se rappor- tent à de grandes inondations. Au reste, le cou- rant dont je viens de parler, ne transporte souvent que du sable et de la vase. Or, si l'espace com- pris entre la côte de Guinée et celle du Spitz- berg venait à être mis à sec, combien se trom- PALE 621 PALE peraient les géologues qui, de la ressemblance des plantes et des animaux dont ils verraient les restes, concluraient que la végétation était uni- forme sur tous les points du globe , que la tempé- rature était la même, que dans le lieu où l’on rencontrerait des débris de végétation et d’ani- maux terrestres, était un sol découvert, ou bien des lacs d’eau douce, etc.! quelle erreur ne commet- trait pas le zoologiste qui, ne voyant dans ce grand espace des os ni d’Eléphans, ni de Rhinocéros, ni d'aucun des animaux de l’ancien continent ac- tuel, avancerait qu’il existait seulement des ani- maux d'Amérique, lors de la formation des dé- pôts qu'il décrivait; que ceux qui habitaient les rivages surpassaient en nombre les animaux des hautes montagnes, parce qu’il ne trouverait ceux- ci que rarement, si toutefois il les rencontrait , puisque des animaux comme les Chamois, les Chameaux, les Marmottes , etc., sont, par leur manière de vivre et le lieu de leur séjour, rare- ment exposés à être emportés par le courant des fleuves ? Dans quelle faute ne tomberait pas le bo- taniste qui, raisonnant de la même manière, dé- ciderait qu’à l’époque où ces végétaux étaient en- fouis, il n'existait que des végétaux semblables à ceux qui bordent aujourd'hui les rives des fleuves des Amazones, de l’Orénoque et du Mis- sissipi, et que la végétation des Cordilières, de l'Afrique , de l’Europe et de l'Asie était à naître ? Toutes ces hypothèses, bien légitimes sans doute, puisqu'elles ne supposent que les faits mêmes de la nature, sont, avec les progrès de la science, devenues des réalités. On a long-temps cru que les débris d Eléphans, de Rhinocéros et de Mastodontes, ne se rencon- traient que dans les graviers superficules, mais nous savons maintenant qu'on les trouvent ense- velis plus bas dans la série des terrains, et qu'ils habitaient la surface du globe avant que les Päléothères et quelques autres genres de Mam- mifères eussent cessé d'exister. Ainsi, nous pouvons à présent dire que l’époque supposée de la destruction complète des animaux que la science appelle perdus, n’est pas plus prouvée que celle de leur apparition. Plusieurs de ces animaux ont pu exister depuis la dernière ca- tastrophe, et avoir été détruits dans les temps historiques, sans que nous puissions le savoir. Cela est surtout possible pour les gros Pachydermes qui auront plutôt inspiré à l'homme un sentiment de frayeur, que l’idée de les soumettre à son usage, et il aura pu faire à de tels ennemis , une guerre d'extinction, d'autant plus certaine, que leurs habitudes et les dimensions de leur taille ne leur permettaient pas de se soustraire à ses pour- suites. Jadis on croyait que le Cervus giganteus n’a- yait existé qu’à une époque antérieure à l’homme, mais aujourd'hui on reconnaît qu’il a vécu en même lemps que lui. Plusieurs animaux n’ent-ils pas disparu du nombre des habitans de la terre, «ans nos temps modernes ? Si l’on ignorait ce fait de leur histoire, et qu'on trouvât aujourd'hui leurs ossemens parmi les fossiles des terrains des groupes sub-historiques, on serait en droit de conclure qu'ils viennent des races indiennes an- ciennement éteintes, tout aussi bien que les;os dont on n’a connu aucun individu vivant. N’en avons-nous pas un exemple par le Dronte, qui frappa si vivement par sa taille et l'impuissance de son vol, les habitans de l’île Maurice, et qui fut entièrement détruit parce qu'il trompa leur es- pérance d’en faire un aliment? L'existence de ce volumineux oiseau , à laquelle on croyait dans les siècles derniers, a été de nos jours sur le point de passer pour une fable, si quelques débris de son squelette, conservés en Angleterre , n'étaient venus réhabiliter le Dronte, qui, peut-être, existe encore dans quelque contrée de .Mada- gascar , île imparfaitement connue. D’autres animaux , communs autrefois dans cer- taines contrées, y sont devenus rares, et même ne s’y trouvent plus. Du temps d’Aristote, les Lions ne manquaient pas en Grèce. Sous les Romains , l’Aurochs et l’Elan peuplaient les forêts de la Ger- manie. Il n’y a guère que deux siècles que la pêche de la Baleine se faisait dans le canal de Ja Manche , et même jusque dans la Méditerranée : aujourd'hui les pêcheurs sont obligés d'aller jusque sur les côtes du Spitzherg pour trouver ce grand cétacé. Le Bièvre, qui a disparu de la France, y était autrefois assez répandu. Au quatorzième siècle, les Loups s'étaient tellement multipliés en France , que Charles V leva une espèce de taille pour subvenir aux moyens de les détruire , et Fran- cois I°" érigea en dignité l'emploi de louvetier. Dans le Poitou , les Serpens étaient si nombreux, que les habitans en faisaient nn commerce. En résumé , à mesure que les populations civi- lisées se répandent sur les points inhabités du globe , elles emmènent avec elles certains animaux utiles; c’est ainsi qu'une partie des animaux do- mestiques de l'Europe actuelle , tels que le Che- val, l’Ane, le Bœuf, le Coq, etc., paraissent être venus des régions centrales de l'Asie ; que le Che- val et le Bœuf, quipeuplent maintenant les plaines immenses du nouveau monde , et qui se répandent également dans l'Australie , ont été amenés d'Eu- rope. D’autres animaux qui, loin d’être utiles à l’homme , lui sont au contraire préjudiciables, se sont également propagés partout où il a pénétré ; je citerai comme exemple, le Rat, le Surmulot, la Souris , la Blatte orientale, etc., que l’on rencon- tre partout où l’homme a fondé des établissemens. D'un autre côté, l'homme détruit tous les jours certaines espèces qui lui nuisent et qui étaient in- digènes des climats qu’il a envahis ; les Loups sont détruits en Angleterre et diminuent rapidement en Europe, à mesure que la population s'accroît el que de nouveaux défrichemens s’eflectuent ; les autres Carnassiers , des Reptiles venimeux, etc. , sont plus ou moins rapidement refoulés vers des régions moins habitées. La présence de l'homme a fait également fuir certains animaux dont il eût pu tirer parti, mais qui ne s’accommodaient point de son voisinage. Les Castors , par exéemple, ont PALE 1629 PALE rpresque disparu de l’Europe ; en Amérique, ils | toujours caché à Paffût, lorsqu'il possède d’aussi “ont considérablement diminué et se retirent de -plus en plus devant Jui. Sans remonter bien haut dans les âges du monde, sans sortir même des époques historiques , de nouveaux faits s’ajoutent à ceux que nous venons d'indiquer. Les auteurs anciens ne mentionnent -ils pas de grands Carnas- siers, comme existant dans les parties méridiona- les et orientales de l'Europe, et en Asie, où l’es- pèce n'existe plus. Enfin l'homme a-t-il été com- plétement étranger à la destruction de quelques grands Mammifres dont les alluvions modernes et certaines cavernes de l’Europe montrent les ossemens parfois réunis à ceux de l’homme lui- même ? Il semblerait donc; que partout où l'homme s’est établi en force, il a fait successivement disparaître les animaux sauvages et dangereux; cette opinion est fondée en partie; maïs cependant elle ne doit être admise que généralement ; car il existe un fait particulier qui ne permet pas d'en faire une règle absolue. À la Martinique, l’homme est maître du terrain; il est en nombre suffisant ; il possède des moyens de destruction qu'il doit à son génie , et pourtant il est bloqué dans sa maison par un en- nemi qui ne lui fait pas de grâce , et dont les bles- sures donnent la mort en sept ou huit minutes : c’est le terrible Trigonocéphale ou Vipère jaune des Antilles : les habitans en sont si souvent la vic- time , que l’on affirme que dix sur cent des morts de l’île sont dues au venin délétère de ce reptile. Rapide comme la foudre ; il se lance , lorsqu'ilest lové , à une distance double ou triple de sa lon- gueur (il a quelquefois huit pieds }; sa large gueule , ouverte à 85°, embrasse le membre qu’il veut déchirer ; ses crochets à venin , longs de seize à dix-huit lignes, pénètrent dans les chairs et y déposent le germe d'une dissolution organique -qui s'opère en peu d’instaus. L'homme a dû chercher à détruire son-ennemi ; mais les tentatives qu'il a faites dans ce but n’ont réussi qu'en partie; et les classes spéciales, Pin- cendie des bouquets de cannes à sucre conservées pour cet objet, n’ont produit qu’une diminution insensible. Pendant leur possession ‘accidentelle des Antilles, les Anglais ont introduit, vers 1811, et ont cherché à multiplier la Couresse, Couleuvre qui attaque le Trigonocéphale-et le combat avec succès ; mais ce moyen nouveau n’a pas une grande efficacité contre l'horrible fécondité: de_ce reptile. Deux ou trois fois par an , dit M'Moreau de Jon- nès , les femelles jettent dans l’île quaranteou cin- quante petits qui sont déjà dangereux à l’époque de leur naissance , et qui rendraient l’île tout-à-tait inhabitable , si la mère elle-même ne se chargeait pas d’en diminuer le nombre en dévorant ceux qu’elle rencontre dans les momens qui suivent le part. Le nombre de ces Vipères à beaucoup aug- menté depuis un siècle, et si la progression con- tinue , l’île devra être en partie évacuée. C’est à ma connaissance le seul'exemple où l'humanité ait eu le dessous dans sa lutte avec ces animaux nuisi- ‘bles ; mais comment résister à un ennemi presque terribles armes ? Ainsi la présence de certains êtres contribue à multiplier divers animaux ; tandis que le contraire a lieu pour d’autres. Il n’est pas démontré-d’une manière irrévocable que certains individus des espèces dites éteintes n'existent point encore sur quelques:points. 1] fau- drait, pour le nier, que nous connussions toutes les espèces qui peuvent vivre à/la surface du globe. Or, les raisonsque nous aurions de le croire auraient été recevables, peut-être , il y a deux'ou trois siè- cles; mais elles ne le sont plus depuis que la dé- couverie de nouveaux continens nous a montré de nouvelles espèces, et que celui de la Nouvelle- Hollande , dans les seules étroites portions qui ont été accessibles , nous a enrichi d'animaux qui pa- rurent si étranges , lors de la découverte de cette terre, qu'on fut tenté de la regarder comme un pays neuf récemment sorti du sein des eaux, et peuplé par une création spéciale d’êtres également nouveaux. Cependant leurs principaux types ne sont pas moins anciens que ceux des animaux de l'Amérique etde l’ancien continent, puisque, parmi les Mammifères fossiles de l’Europe , on trouve des Didelphes près Oxford, à Montmartre; et même dans ce dernier lieu, Cuvier a reconnu une espèce dont la mâchoire et les dents peuvent à peine être distinguées de celle des Dasyures cyno- céphales qui ne se rencontrent plus vivans qu’à la terre de Van-Diémen. L'organisation si singulière des Echidnés et des Ornithorhynques n’est sans doute pas plus l’ouvrage d’une nouvelle invention de la nature que celle des Ptérodactyles et des Ichthyosaures. M. Roulin a découvert dans les Cordilières une espèce de Tapir qui est noire et revêtue d’un poil épais ; les os du nez sont plus allongés que dans les autres , ce qui les rapproche un peu plus des Paléothères.' Puisqu'il est cer- tain « que les naturalistes n’ont pas'encore traversé tous les continens ‘et'ne connaïssent’ pas même tous les quadrüpèdes qui habitentles pays qu’ils ont'traversés, pourquoi y aurait-il donc , comme on le dit, peu d'espérance de ‘découvrir de nouvelles espèces de grands quadrupèdes ? Con- naissons-nous les déserts de l’Afrique , les vallons ‘qui sont'au pied des montagnes qui les traversent , l’intérieur de ‘la Nouvelle-Hollande , les vastes fo- rêts de l Amérique ? Ces'immenses pays ont été à peine vus ;'et si chaque fois qu'on a découvert des pays inconnus, on a découvert des animaux qui l'étaient aussi, l’analogie ne conduirait-elle pas, au contraire, à présumer que , lorsqu'il sera pos- ‘sible de parcourir les régions jasqu’à présent restées -maccessibles, on pourra rencontrer des espèces nouvelles ? IL ne faut pas y renoncer tant que les voyageurs seront encore obligés de se borner au sujet de certaines îles, que dans leurs tentatives d'exploration ; ‘toujours difficiles et souvent dan- gereuses ; ils ont apercu un quadrupède qui leur a paru appartenir à telle famille ou à tel genre. Les espèces indigènes du continent de l'Asie et de ses îles sont elles toutes connues aux natura- Te PALE G2 listes-européens ? On:le-croyait du moins il y a à peine une quinzaine d'années , alors qu’on regar- dait le Tapir comme.un animal propreuniquement à l'Amérique du Sud: Mais MM. Diard et Duvaucel envoyèrent; de Malacca.cet animal, qui existe aussi à Sumatra, et, à ce qu'il paraît, dans les contrées méridionales de. la Ghine;.ce qui, fit un petit:mé- compte dans un pays où on ne s'attendait pas à le trouver. Ah {quand nos naturalistes auront étu- dié: à loisir les autres parties du, monde comme ils ont. faiten Europe, nous aurons alors une statisti- que. plus:positive sur les habitans de la terre ; mais, emattendant un'telrésultat, le doute n’est pas absolument: interdit sur celle qu’on voudrait nous donner. M: Duvancel n'a-t-il pas découvert ré- -cemment le Panda, placé , par son organisation, entre la Civette.et les Ours ? Ce carnassier se trouve dans: la chaîne des montagnes de l'Hi- malâya, et fréquente les rivières et les torrens qui en descendent, lieux d’un abord peu commode pour. les recherches des voyageurs. Le Gourougaour est aussi regardé par les na- turalistes comme une, espèce nouvelle de Bœuf sauvage qui vit dans l'Inde. L’existence de l 4- tataris. australis n'a été révélée aux naturalistes que par un seul individu de ce genre d'oiseaux. Il en est de mème de l’Aye-Aye ; depuis que Sonnerat en a procuré un au Muséum de Paris, ce singulier mammifère n’a pas été revu. Le Gau- charo, premier exemple d’oiseaux nocturnes parmi les Passereaux Dentirostres , fut découvert en 1799 dans la caverne des montagnes de Caripe, province de Cumana , par MM. Bonpland et de Humboldt. Ges illustres voyageurs en tuèrent quelques uns qui se perdirent dans un naufrage, et loiseau resta inconnu en Europe. En 1834, le docteur Lherminier en adressa un à l'Institut. Dans l'Amérique du Sud, M. AL d'Orbigay a recueilli quarante-six nouvelles espèces de Mam- mifères, dont plusieurs donnent même des genres nouveaux à plusieurs familles, surtout à celle des Ronzeurs. Quant à l’Eléphant Mammouth, trouvé dans les glaces du Nord, et que Cuvier a regardé comme une preuve que la dernière révolution qui a dé- truit les Mammouths a été subite et qu’elle a rendu glaciales les contrées qu'ils habitaient , il n’est pas démontré qu'un tel individu , en parti- culier, n’ait pas vécu après cette dernière ca- tastrophe. Puisqu’il est certain que le Mammouth est d’une espèce particulière couverte de deux sor- tes de poils, et parconséqnent très-capable de supporter le froid, iln’ya pas de raison pour croire qu'iln’ait pas vécu dans les climats mêmes où l’on en déterre les os. S'il n’a pas existé pré- cisément dans le lieu où il a été enseveli , il a pu vivre à quelque distance de là etavoir été transpor- té après sa mort par les eaux qui l’auront jeté sur le rivage, où il aura été enveloppé par les glaces ; du moins, les circonstances dans lesquelles s’est trouvé son cadavre le rendent présumable. En 1799; le chef des Tungouses, Schaumachæff, 5 PALE pendant une excursion faite dans la Péninsule da Tumut, qu'il parcourt, selon son usage, à la fin d'août pour y chasser, un jour , en suivant les bords de la mer, aperçut , dans l’int{rieur d’une masse de glace, le Mammouth sous l'apparence d’un bloc informe ; il ordonna de cacher soigneu- . sement le lieu de cette découverte , et chargea quelqu'un de confiance de garder un pareil tré- sor. La masse, de glace , placée entre les deux points de listhme, était élevée de, 30, à 40 toises, Celte glace était transparente, eb le sommet était, recouvert d’un pied. d'épaisseur, de terre friable.et de mousse ; le Mammouth, était à sept toises de la surface. Vers la. fin de la cin- quième année de sa découverte , la glace étant ca partie fondue, l’animal glissa, par. son, poids , sur une plage sablonneuse, Deux ans après, en 1806, M. Michaal Adams vint visiter cet Eléphant, qu'il trouva presque sur le même lieu, mais dont la chair avait été mangée par les Ours blancs, les Gloatons, les Loups et les Renards. M. Adams rapporte que les vieillards du pays racontèrent , lors de la découverte du Mammouth , qu'ils avaient entendu dire à leurs pères qu'un mons- tre pareil avait paru anciennement dans la Pé- ninsule , et que les membres de la famille qui l'avaient vu étaient morts quelque temps après. La curiosité me conduisit, ajoute M. Adams, sur deux coteaux également éloignés de la mer ; ils étaient de la même nature et également couverts de mousse, Je vis çà.et là d'énormes pièces de boïs de toutes les espèces qui croissent en Sibérie, j’a= percevais encore entre les crevasses de la glace des défenses. de Mammouth en grande quantité, et qui paraissaient d’une fraicheur singulière. Ces diverses circonstances n’indiquent-elles pas qu'il serait possible que le Mammouth eût vécu postérieurement à la catastrophe à laquelle Cuvier attribuait la destruction de son espèce ? son cadayre aurait pu êtreentrainé par les fleuves, avec les gla- cons qui vinrent s’accumuler sur le rivage, et dont la masse n’aura’pas éprouvé jusqu'alors l'influence d’une suite d’étés assez chaux pour la fondre, Si c’est par un effet de la dernière catastrophe, que la glace a saisi le Mammouth, en s’emparant des animaux en des lieux qu'ils habitaient, selon les expressions de Cuvier , on pourrait presque en conclure que depuis cet événement, la température de la terre va, en général, en augmentant dans de semblables ils soutiennent à leur sommet une vaste corbeille, impénétrable aux rayons ardens du soleil, compo- sée de feuilles élégamment découpées , tantôt courbées de mille manières diverses ou étendues horizontalement et que le moindre vent agite avec grâce. Ils occupent à l'équateur la dernière limite où l'homme et les animaux peuvent pénétrer; au— delà sont d'immenses déserts brûlans. Les Palmiers tiennent la”première place dans la quatrième classe des familles naturelles et offrent un groupe de genres que les investigations des voyageurs étendent de plus en plus. Dans le sys- ième sexuel] , ils sont épars, le plus grand nombre est inscrit dans l’'Hexandrie. Linné commenca le premier à distinguer en dix genres ( Areca, Bo- rassus, Calamus, Caryota, Chamærops, Cocos, Corypha, Elaïs, Elate et Phœnix ) cette grande famille, dont tous les botanistes jusqu’à lui ne fai- saient qu’un genre unique sous la dénominatior générale de Palma ; il en sépara de même les Cy- cas et les Zamia comme servant de ‘passage aux deux grandes tribus, les Monocotylédonées et les Dicotylédonées. En 1789, De Jussieu leur ajouta quatre genres nouveaux (le Lalania de Commer- son, le Zicuala de Thunberg, le Wauritia de Linné fils, et le Nipa de Rumph }). Depuis 1823, ce nombre s’est accru de plus de cinquante genres solidement établis et d'environ mille espèces , que Martius , de Munich, a décrits dans sa superbe Mo- nographie des Paniers, ayant sous les yeux les diffé- 80 PALM 654 PALM rentes espèces pour les examiner et les comparer. Ces nobles végétaux, qui furent témoins des plus anciennes catastrophes géologiques de notre planète; dont les congénères se trouvent fossi- les à de grandes profondeurs, sous toutes les cli- matures actuelles, depuis le Groënland, la baie de Baflin et le Canada, jusque dans les brèches volcaniques du Vicentin, en Italie, des monts Conerons, département de l'Ardèche, etc. ; ces nobles végétaux , dis-je, sortent d’un gros turion, entouré primitivement de feuilles qui périssent dès qu’elles ont favorisé l'émission d’un stipe égal dans toute son étendue, ou renflé vers sa partie moyenne, et acquérant, une fois arrivé à deux mètres du sol, son plus fort diamètre. Il se décore alors de grandes Palmes fort amples, ailées, les unes ressemblant à des éventails largement ou- verts; les autres composées de deux rangs de fo- lioles alternes, quelquefois opposées , très-étroites, aiguës. Chaque année elles se détachent d’elles- mêmes, laissant des anneaux ou cicatrices demi- circulaires avec des aspérités saillantes, dues aux pétiole; tombés en partie. Ces anneaux indiquent l’âge de l'individu, comme les couches concentri- ques du bois marquent celui des arbres à deux feuilles séminales. Ils facilitent aussi l'escalade du stipe durant un certain temps, car plus tard ils finissent par s’effacer entièrement et rendent la colonne parfaitement lisse. L'intérieur de cette colonne végétante, offrant l’aspect d’un énorme faseau dans le Chou-palmiste des Antilles, 4reca oleracea , est rempli de lames flexueuses , longitu- dinales , presque parallèles et rayonnant du centre à la circonférence. La substance qui constitue ces lames. acquiert un degré de compacilé remarqua- ble, tel que la lame Ja mieux acérée parvient avec beaucoup de peine. et de temps à l’entamer. Ces fibres on lames se soudent les: unes aux autres, s’anastomosent aux points de contact et forment des taches noires dispersées sans ordre sur un fond blanchâtre. Une vaste et élégante. rosette couronne ce fût et sert de berceau aux organes de la reproduction. Les-fleurs sont tantôt unisexuées , tantôt monocly- nes; elles forment généralement de larges grappes plus ou moins rameuses que l’on nomme régimes, et avant leur épanouissement elles sont renfermées en de grandes spathes coriaces, parfois ligneuses, monophylles ou polyphylles. Dans diverses espè- ces les fleurs se montrent disposées en simples épis ou bien en chatons. On compte six étamines dans la plupart d2s genres, beaucoup. plus dans un très-grand nombre et seulement trois dans quelques uns. Le multiple de trois est le-nonbre naturel du fruit; mais comme le plus ordinaire- ment il y a avortement de deux loges et de deux ovules , le seul fruit qui reste est un drape charnu ou fibreux, contenant un noyau osseux, très- dur, surtout dans le Cocos lapidea, à une ou trois loges monospermes. Ce noyau. est rempli par un périsperme , d’abord mou, quelquefois lactiforme ou succulent , qui se durcit ensuite et prend une Consistance coriace, Martius étant le botaniste auquel la science doit le travail le plus exact et le plus complet sur les Palmiers, nous devons emprunter les coupes u'il a établies pour ranger les genres de cette belle famille, etrenvoyer pour les détails au grand ouvrage qu'il à publié sous le titre de Genera et species Palmarum. D'après la forme des feuilles, selon que les spathes sont polyphylles ou mono- phylles, que l’ovaire est simple ou triple , et selon la nature du fruit, il divise la famille en six sec- tions , les Sabalinées, les Coryphinées, les Lépi- docaryées., les Borassées., les Arécinées et les Co- coinées. I. Chez les SaBaziNÉES , on trouve plusieurs spathes incomplètes, l'ovaire triloculaire, le drupe renferme de deux à trois graines ; les feuilles sont pinnatifides dans le Chamæilorea de Willdenow, et palmées dans le Licuala de Rumph , le Sabal d’A- danson etle Z'hrinax de Linné fils, dont l'embryon est basilaire. IE. Dans les Corxrmnées , plusieurs spathes sont incomplètes; des trois pistils soudés ensemble par leur face interne , un seul parvient à maturité, et donne par conséquent un drupe monosperme, Le Morenia de Ruiz et Pavon a seul les feuilles pinvatifides ; les autres genres les ont flabellifor- mes (le Corypha et le Chamærops de’ Linné, le Palmier éventail de la Chine où ÆRhapis de Aiton, le Livistoma de Robert Brown etle Taliera de Mar- tius }, à l’exception du Phœnix de Linné , qui les a pinnées. III. Les Lérinocaryées ont leurs fleurs dispo- sées en chatons et contenues dans une spathe in- complète; l'ovaire est triloculaire, et, par suite d’a- vortement , il ne fournit qu’une baie monosperme et écailleuse. Les feuilles y sont : 1° flabelliformes dans le Lepidocaryum de Martius, et le Mauritia, de Linné fils que Aublet avait appelé Bache ; 2° pinnées dans le Calamus de Linné, le Sagus de Rumph ou Metrozylum de Rottboll, et le Wipa de Thunberg. IV. Toutes les Borassées ont également les fleurs en chaton enfermées dans une spathe in- complète ; leur ovaire présente trois loges.et à leur maturité la baie contient trois graines. Leurs feuilles sont flabelliformes sur le Borassus de Linné, le Lodoïcea de Labillardière, et pinnées dans le Latania de Commer-on et le. Cucifera, de Desfontaines , nom qui a prévalu à celui de Æy- phœne que Gaertner lui imposait. V. Nulle spathe ou plusieurs bien complètes enveloppant l'ovaire à trois loges des Anhainfes, dont la baie est monosperme, et les feuilles tantôt pinnatifides ; tantôt pinnées et bipinnées, Le genre Leopoldina de Martius est le seul sans spathe ; sur les suivans on en voit une et même plusieurs. L’A yospathe de Martius et le. Geonoma de Will- denow, auquel le savant botaniste de Munich réunit le Gynestum comme lui étant congénère, portent des feuilles pinnatifides. Les feuilles pin- nées se remarquant chez l’Areca de Linné, le P£y- chosperma de Labillardière, auquel on réunira sans, | doute le Sublimia de Commerson; l'Friartea de, PALM PALM ES Ruiz et Pavon, le #'allichia de Roxburgh, YZu- terpe de Gaertner ou Pinanga globosa de Rumph ; le Kunthia de Bonpland et Humboldt, le Sea for- thia de Robert Brown et l'OEnocarpus de Martius. Les feuilles bipinnées existent chez le Caryota de Linné. VI. Une belle section est celle des Cocomkées, dont les feuilles sont ou pinnées ou simples. Gomme les premières Gocoinées sont très-nombreuses, on les di- vise en deux coupes secondaires, selon quele drupe est mono ou trisperme, quoique l'ovaire y soit constamment à'trois loges. Les Cocoinées à feuilles pinnées et à drupe monosperme sont: 1° les gen- res à stipe épineux nommés Desmonchus, Gulielma et Acrocomia par Martius; le Pactris de Jacquin dont le #ocaia de Caïenne doit faire partie ; l’£- laïs, avec lequel!” {{fontia de Kunth est congénère ; le Martinesia de Ruiz et Pavon , et l’Astrocaryum de Meyer ; 2° les genres à stipe inerme, tels que le Cocos de Linné, l'Elate &’Aïton, le Jubæa de Kunth, le Syagrus , le Diplothemium et le Maxi- miliana de Martius. Parmiles Cocoinées à feuilles pinnées et au drupe trisperme, sont inscrits les genres Ærenga de Labillardière, dont le Go- mutus ainsi que le Pinanga saxatilis de Rumph font partie , et V’Ættalea de Kunth. Un seul genre de celte section est à feuilles simples, c’estle Ma- nicaria de Gaertner, auquel se réunit le Tourloury de Caïenne. Quand on arrête les yeux sur les stipes entiers ou les débris de Palmiers qui se montrent enfouis dans des régions où pas une seule espèce ne ré- sisterait aujourd’hui en pleine terre, on demeure convaincu d’un changement très-notable dans dla température. Tous les calculs d’une savante théo- rie échouent devant ces monumens des âges per- dus. Il en est de même pour les contrées méridio- males , où les Palmiers , autrefois très-nombreux, ne se montrent plus, comme dans la Palestine, qu'épars et à peu près stériles. On a beau dire qu'un seul stipe donnant des fruits mûrs {serait suffisant pour légitimer l’assertion contraire , je soutiens que les élémens sur lesquels reposent les systèmes de météorologie, ne sont point éta- blis sur des faits assez exacts, assez nombreux, pour qu’on puisse raisonnablement en faire une base scientifique. Les résultats fournis dans les ta- bles dressées par quelques observateurs patiens n’inspirent rien autre que de simples conjectures. (Woy. au mot Mf£rforoLoGiE RURALE. ) Il n’est pas douteux que le Palmier a servi de type aux architectes égyptiens, indiens et grecs ; on le retrouve dans la forme de leurs colonnes ct celle du chapiteau dans la riche symétrie de son feuillage; mais il ne faut pas dire qu’il en fût de même chez les peuples des régions plus élevées, ainsi que nous le démontrerons plus bas (voy. au mot Pix), ils ont emprunté l’idée de leurs co- lonnes aux arbres verts, au chêne antique, aux grands végétaux qui vivaient autour d'eux. En étendant trop un système quelconque, on commet toujours des fautes graves, et l’on ébranle ses bases, En géntral , les Palmiers se plaisent de préfe- rence sur les hautes montagnes; quand ils sont en plaine , ils aiment à se grouper ensemble; quel- ques espèces aflectent plus particulièrement Îles lieux humides , les bords des sources, le long des eaux courantes ; d’autres ne prospèrent que sur les plages maritimes. Partout ils offrent aux habitans des pays où ils se trouvent abondamment des res- sources importantes; les uns sont alimentaires (le Darrier , le Cocorter, le Doum, l'Anec , l’In- DEL, le SAGOUIER , etc., voy. chacun de ces mots); les autres fournissent de l'huile (lAvoira, Ælais), une matière sucrée de la couleur et de la consis- lance du chocolat ( l’Arenga \, une liqueur vi- neuse (le ÆRaphia ), un principe résineux astrin- gent (le Rotang, Calamus ), des planches et des solives propres aux constructions (le Caryota), ete. Les Palmiers vivent en familles sous les tropiques ; une ou deux espèces se voient autour du bassin de la Méditerranée. Outre les figures que nous avons déjà données de quelques Palmiers , pl. 28, 93, 117, 151, 135, 158, 241 et 294, nous offrons ici, pl. 447, celles de l’Attalea de Kunth, fig. 2; et le Geonoma de Willdenow, fig. 3, qui estle Gynestum ou Wouaïe des autres. Plus tard nous publierons les figures du Raphia et du Sagus. (TD 8.) PALMIPÈDES. (z0o1.) C'est-à-dire pieds pal- més. G. Cuvier désigne ainsi dans son ouvrage sur le Règne animal , un ordre particulier de la classe des Oiseaux, celui qui comprend les Oiseaux na- geurs, dont les pieds sonten effetpalmés. Cet ordre correspond à celui des Anseres de Linné. Schæffer , dans ses Élementa ornithologica , 1774, a, l'un des premiers employé le nom dont s’est servi G. Cu- vier, mais il admet un plus grand nombre d’or- dres parmi les Oiseaux, et ses Palmipèdes, en for- ment trois : 1° Les Palmipèdes tridactyles ; 2° les Palmipèdes à quatre doigts et à pouce libre; 9° les Palmipèdes à quatre doigts, le pouce étant comme les autres doigts, compris dans la mem- branes. Scopoli, 1777 , a aussi un ordre de Palmi- pèdes comprenant la majeure partie des mêmes Oiseaux; il en est de même pour divers autres auteurs; M. de Blainville appelle ces oiseaux Va- tatores, ce que font aussi quelques ornotholo- gistes. M. L'Herminier n’admet point cet ordre non plus que les autres déjà établis parmi les Oiseaux, et dans sa classification qui repose sur le sternum, organe également consulté par M. de Blainville qui l’a le premier employé comme caractéris- tique, il n’admet que des familles ; neuf corres- pondent à l’ordre qui nous occupe, ce sont cel- les des Mouerres, Larus ; des Pérrezs, Procella- ria; des Péricans, Pelecanus; des GanarDs, Anas; des Gnèges, Podiceps ; des PLoncrons, Colymbus; des Pnxcoums, ÆAlca; et des Maxcnorts, Apteno- dytes. Les Oiseaux nageurs se distinguent de ceux des autres ordres, par leurs tarses courts , robustes, et par la membrane qui unit trois de leurs doigts, ou même le pouce avec ceux-ci, et leur a valu le oO PALM 636 PALM nom de Palmipèdes; le bas de leur jambe n’est pas dénudé comme celui des Echässiers. Chez ces Oiseaux , le tronc est ordinairement ramassé , bas sur jambes, et le cou est souvent assez long. Ce sont les seuls Oiseaux chez lesquels il dépasse la longueur des pieds ; les Cygnes comptent parmi ceux qui l'ont le plus allongé. Leur sternum est irès-long , garantissant bien la plus grande partie de leurs visceres, et n’ayant de chaque côté de son bord inférieur qu’une échancrure ou trou ovale, garni d’une membrane. Ils ont généralement le gésier musculeux, les cæcum long et le larynx in- férieur simple , mais renflé, dans Ja famille des Ca- nards, en capsules longitudinales. Les Oiseaux Palmipèdes sont tous aquati- ques , et recherchent les eaux fluviatiles et celles des lacs, ou bien ils passent leur vie à la surface de celles des mers. Quelques uns volent avec peine, ou même sont tout-à-fait privés de la faculté de s'élever dans les airs , et leurs ailes sont alors iransformées en espèces de nageoires ; tel est sur- tout le cas des Manchots, dont l’ineptie à la sur- face du sol est bien connue; d’autres ont, au con- ‘traire, les ailes bien développées et mues par des muscles puissans. Les Mouettes fendent l’espace avec une rapidité qui rappelle celle des Martinets, et les Frégates ne sont pas moins remarquables que c?s derniers, par leur facilité à se tenir au milieu des airs pendant un temps fort long. La plupart des Palmipèdes ont le plumage enduit d’une sécrétion huileuse , qui le rend imperméable à l'humidité ; aussi peuvent-ils impunément se mettre à l’eau. Ils sont encore remarquables par l'abondance de leur duvet, qui est, chez quelques uns, et princi- palement chez les Canards Eiders, d’une qualité si avantageuse, qu’on le recherche généralement. Laissé à la peau des jeunes sujets et même à celle des adultes, il forme une fourrure recherchée et qui, dans les Gygnes, est à la fois précieuse par l’é- clat de sa blancheur et par sa chaleur. Le duvet de ces animaux est aussi fort souvent employé pour les oreillers, les édredons, etc. Les plumes des Cies, des Cygnes , etc., sont commodes pour écrire; la graisse abondante de plusieurs de ces Oiseaux est employée pour la cuisine; la chair de la plupart d’entre eux est un bon manger ainsi que leurs œufs. IL se fait un grand commerce de ceux des Pingouins. L'ordre des Palmipèdes a contribué , pour plu- sieurs espèces d'Oies et de Canards, à augmenter le nombre de nos Ciseaux de basse-cour; et il a fourni à nos lacs et à nos bassins le Cygne, quiest, à la vérité, moins utile et moins réellement do- mestique que ceux que nous venons de citer, mais que son port gracieux, et sa parure d’une si élé- gante simplicité, rendent également intéressant. On partage les Palmipèdes en plusieurs familles. Les principaux genres qu’ils renferment, sont ceux des /nhinga, ou Paille-en-Queue, des Pé- Jlicans dont le bec est si curieux, et auprès des- quels se placent les Fous et les Frégates ; des Alba- tros et autres Palmipèdes bons voiliers, dont les harines sont tubuleuses ; des Mouettes et des Goë- lands ; des Canards dont on a fait la famille des Lamellirostres, à cause des pectinures dont le bord de leur bec est relevé; ils comprennent les Oies , les Gygnes et les Canards ; auprès d’eux se lacent les Harles. Le dernier groupe des Palmi- pèdes est celui des Plongeurs, qui sont les Plon- geons, les Pingouins et les Manchots. Les natu- ralistes s'accordent assez à placer les Palmipèdes à la fin de la série ornithologique. Cet ordre com- prend, en effet, les Oiseaux qui offrent le moins les caractères de cette classe, et qui semblent , sous quelques rapports, se joindre aux Tortues aquati- ques. Les ailes des Manchots rappellent , en effet, jusqu’à un cerlain point, les nageoires antérieures de quelques Tortues marines. Le caractère des pieds palmés, qui a servi a nommer Palmipèdes les Oiseaux nageurs, n’est pas particulier à ces seuls animaux ; il se retrouve dans quelques espèces des autres classes et même dans quelques Oiseaux; nous n’appellerons pas Palmipèdes ceux qui n’ont de palmature qu’à l’an- gle des doigts comme les Gallinacées et les Oi- sceaux de proie, mais il est des animaux de la même classe qu’on ne saurait ranger parmi les Na- tatores, et qui sont néanmoins tout aussi Palmi- pèdes que ces derniers. Telles sont les Avocettes, les Drontes et les Flammans. Les Grèbes ont les doigts bordés par des membranes plus ou moins lobées. Parmi les Mammifères on compte beaucoup de Palmipèdes, et de plus un très-grand nombre d’es- pèces à doigts libres ont ces organes réunis à leur base par une courte membrane ; telles sont beaucoup de Singes, des Martes, quelques Vi- verra et beaucoup d’autres. Les véritables Palmi- pèdes, c’est-à-dire ceux qui ont les doigts réunis par les membranes disposées pour nager, sont les Loutres, les Phoques, les Castors, les Goypous et des Hydromys. Chez ceux-ci, les membres postérieurs sont seuls palmés ; Illiger en a fait la famille des Palmipèdes ; mais s’ils ont de l’analogie, quant aux pieds, ils diffèrent entre eux, du moins les Hydromys comparés aux deux autres, par des caractères importans. On ne saurait appeler Palmipèdes les Cétacés, ni les Gravigrades aqua- tiques ; ce sont plutôt des Pinnipèdes, car ils ont les extrémités en paleltes formant des nageoires. Diverses Tortues marines sont dans ce cas ; d’au- tes, parmi les Fluviatiles, sont Palmipèdes. Les Grenouiiles, etc., sont aussi plus ou moins Pal- mipèdes, Divers autres animaux peuvent aussi re- cevoir ce nom. Quart aux Invertébrés, comme ils n’ont plus les extrémités divisées en doigts, ils ne peuvent être Palmipèdes; mais beaucoup ont les pattes déprimées et élargies en rames, auxquelles s’a- joutent souvent, comme chez certains Coléoptè- res, chez des Crustacés, etc., une bordure de poils qui en augmente le diamètre. Enfin, nous dirons que chez quelques Mollusques céphalopo- des, les appendices qu’on nomme pieds, sont réunis à leur base par une membrane, de manière à former ce qu’on nomme l’entonnoir, et que di- ———————— ————————————————— — —————————— ——————————————————_—_—…——…—aparrrrrs PALM 637 PALO verses espèces de Poulpes ont cette membrane très- | aujourd'hui ils en ont neuf. Cette élévation oblige étendue. Chez les Ocythoës ou Poulpes de l’argo- maute, le pied est plus réellement palmé encore, son extrémité offrant une membrane qui concourt à son élargissement. ( ’oyez Ocyrnoss.) (Gerv.) PALMISTE. (mamm.) C’est le nom d’une espèce de Sciurus (Ecureuil), Sc. palmarum, qui vit dans l'Inde et dont il a été parlé à l’article Ecu- REUIL de ce Dictionnaire. M. Lesson en a fait le type d’un genre particulier qu’il appelle Funam- bule , mais qui n’estpas adopté, et M. Waterhouse a publié que, sous le nom de Sc. palmarum, on a confondu deux espèces dont il donne les carac- tères. (GERv.) PALMISTE, Chamærops, L. (BoT. puan.) On donne ce nom ‘aux plus petits de tous les Pal- miers , au Sabal d’Adanson , que quelques auteurs appellent Chamærops acaulis , parce qu’il n’a point de stipe, et que les modernes désignent sous la dénomination de Corypha minor ; mais le plus or- dinairement au Palmier-éventail, Chamærops hu- milis , le seul de sa famille qui se multiplie facile- ment dans les contrées chaudes de l’Europe. L’I- talie méridionale m'en a présenté de superbes touffes et des pieds magnifiques. Il monte jus- qu'aux rivages de la Méditerranée, qui Lordent notre France. Il se plaît dans les fissures des ro- chers ; à, quand il ne trouve plus de terre ni de passage pour enfoncer ses racines , il se forme une sorte d’étranglement plus ou moins considérable, le stipe monte assez haut et va demander à l’at- mosphère ce que le sol lui refuse. En plaine , il de- meure habituellement bas ( de trente à cent vingt centimètres), son stipe est presque nul; il croît alors moins par le sommet que par la base de la toufle. En Espagne, en Sicile, et particulièrement dans Ja Barbarie , qui paraît être son premier berceau, le Palmiste-éventail atteint deux mètres de haut, et les dépasse très-rarement. Son stipe est un cy- lindre droit, de seize centimètres au plus de dia- mètre, très-simple, le plus habituellement nu dans sa partie inférieure et couvert dans le reste de grandes écailles triangulaires. Ses feuilles pro- fondément digitées et portées sur un pédoncule -épineux, s’étalent en large éventail et tombent chaque année. Elles servent à divers usages domes- tiques et religicux ; on en fait des éventails, des parasols et des balais ; on tresse avec elles des cor- beiïlles, des paniers et des nattes. À chacune des petites fleurs jaunâtres, peu apparentes, qui nais- sent en panicules dans l’aisselle des feuilles, suc- cèdent trois drupes, dont la pulpe mielleuse se mange de même que les jeunes pousses, malgré Jeur légire veine d’amer. La racine est très-grosse ; elle fournit une espèce de fécule blanchätre, de saveur douce, appétissante et que l'on compare au Sagou. J'en ai mangé avec plaisir. Depuis le commencement du dix-huitième siè- cle, le Jardin des plantes de Paris posséde deux beaux individus du Chamærops humilis ; ils avaient quatre mètres de haut au moment de leur arrivée, de retenir le stipe par quatre cordes qui aboutis- sent au-dessous du sommet, et sont attachées aux quatre angles de chacune des deux caisses qui contiennent les deux sujets , afin d'offrir aux vents violents une résistance convenable. On avait un instant inscrit sous le nom PAar- MISTE ÉLEVÉ Ou DE LA CHINE, C. excelsa, et sous celui de PALMISTE DE LA CAROLINE, C. arundi- nacea , deux espèces appartenant au genre Ruavis ( Voyez ce mot), dont les feuilles digitées sont portées sur des pétioles qui partent toujours du collet. Vulgairement on étend, surtout aux Antilles, le mot Palmiste à plusieurs Palmiers du genre Areca, et même à des plantes totalement étran- gères à cette famille. Je ne citerai parmi ces der- nières que l’Umari dédié par Jacquin , sous le nom de Geoffræa spinosa, à Geoffroy, l’auteur estimé de la Table des Affinités chimiques et de la Ma- tière médicale. Get arbre de l’île Haïti, appartient à la famille des Légumineuses , quoique son drupe ovoide, marqué d’un sillon des deux côtés, con- tenant une noix de même forme, presque li- gneuse , à deux valves monospermes , le rapproche davantage du fruit des Térébinthacées, que d’un légume proprement dit. Le bois de l’Umari est dur , pesant, propre aux constructions quoi qu’en dise Pouppée-Desporte. (CT. DB) PALO DE VACA. (por. pxan.) Arbre de troi- sième grandeur, de l'Amérique méridionale, sur lequel les voyageurs les plus récens et les botanis- tes-explorateurs, ne nous ont encore fourni que des renseignemens incomplets. Tout ce que nous avons pu recueillir à son sujet se réduit à savoir qu'il abonde particulièrement dans les belles val- lées d’Aragua et de Caucagua, aux environs de Caracas. Il appartient à la famille des Sapotées, a le port du Caïmitier, Chrysophyllum caïmito, et est décoré de grandes feuilles oblongues, co- riaces , alternes , ayant trente centimètres de lon- gueur, terminées en pointes et marquées de ner- vures latérales , saillantes par dessous et parallèles. Son fruit est un peu charnu et renferme un et quelquefois deux noyaux. Au moyen d’incisions que l’on pratique sur le tronc du Palo de Vaca, on en retire, pendant tout le temps que l'arbre est jeune, un lait très- abondant, assez épais, agréable à boire, recherché comme essentielle- ment nourrissant , et exhalant une odeur bal- samique des plus suaves. C'est le plus parfait qui soit fourni par les PLANTES LACTESCENTES. Dans toute la Cordilière du littoral vénézué- léen, depuis Barbula jusqu'au lac maritime de Maracaybo , l’on prépare avec le lait de cet arbre, un fromage excellent qui fait la base ali- mentaire du peuple. Quand le Palo de Vaca de- vient vieux, le lait qu’il fournit perd de ses qualités et est très-amer. (T. ». B.) PALOURDE. (wozr. or.) On donne ce nom à diverses grosses coquilles bivalves, dans plusieurs cantons de la France , et à une variété de Courge que l’on donne aux bestiaux. , ( Guén. ) PSS — mo PALP * PALPÉBRAL. (awar.) Qui appartient aux Pau- pières. Il y a des artères palpébrales , des folli- cules , des ligamens , uu muscle et des nerfs pal- ébraux. (A. D.) PALPES , Palpi. (cnusr. aracux. ET 1Ns.) Ces Organes sont des petits filets articulés , mobiles , faisant saillie hors de la bouche, et propres aux mâchoires et à la lèvre ; une ressemblance assez prononcée avec les Antennes les a fait appeler , par quelques anciens auteurs, Antennules , mot tombé en désuétude aujourd’hui. Suivant qu'ils appartiennent aux mâchoires œu à la lèvre, les Palpes prennent le nom de Palpes maxillaires , ou de Palpes labiaux. Les premiers sont , dans les Coléoptères carnassiers, au nombre de quatre; par suite de la modification qu’éprouve le lobe supérieur termmal des mâchoires, on les distingue sous le nom de Palpes maxillaires exter- nes et Palpes maxillaires internes. Les labiaux me sont jamais au-delà de deux ; leur substance est toujours solide comme celle des autres tégumens, sauf à l'extrémité qui est quelquelois vésiculeuse et toujours revêtue d’une peau plus molle où vien- nent aboutir des nerfs qui la rendent Île siége de quelque sens , sur la nature duquel les entomolo- gistes ne sont pas d'accord. Leurs articles s’unis- sent entre eux comme ceux des antennes, quelque- fois par articulation cotyloïdienne , et, le plus souvent, par simple rapprochement au moyen d’un ligament membraneux ; mais ils ne jouissent pas de mouvemens aussi variés que ces derniers orga- nes : les leurs s’opèrent dans lemême sens que celui des mandibuleset des mâchoires, c’est-à-dire hori- zonlalement ; seulement ils peuvent faire, avec la bouche, un angle beaucoup plus courtque ces der- nières, La longueur absolue et relative de ces organes varie considérablement; ils sont, en général, beaucoup plus courts:que les antennes ; mais dans quelques Coléoptères aquatiques ( lophorus , h- drophilus ) , ils les surpassent de-beaucoup en lon- gueur , ce qui à valu à la tribu de ces insectes le nom de Palpicornes. Les maxillaires sont , dans la majeure partie des espèces, plus allongés que les labiaux ; dans un petit nombre, tel que les HWe- gacephala, les Leistus , ‘etc., ils sont d’égale lon- gueur ; et chez un plus pelitnombre’encore, com” posé de quelques Prioniens, les labiaux l'emportent à cet égard sur les maxillaires. Quant au nombre des articles, dont les ‘uns et les autres se com- posent , une sorte de loi semble les régir dans chaque ordre, sauf des exceptions plus ou moins nombreuses : ainsi, chez les Goléoptères, le nom- bre normal paraît être de quatre pour les maxil- laires, et trois pour les labiaux. Le premier article, qui est ordinairement le plus petit de tous, disparaît quelquefois comme dans les Stenus, les Notoxus, etc. , et alors les premiers n’ont que trois articles, et les seconds deux. Chez les Orthoptè- res, les maxillaires ont cinq articles, et les labiaux bois, sans que cette règle souffre aucune excep- von. Les Névroptères sont soumis à la même loi, excepté les Friganes et autres genres voisins où €c 638 .PALP nombre est quelquefois moindre, «et les Libellu- lines, qui offrent une anomalie encore plus remar- quable.;Ces dernières paraissent manquer de Pal- pes maxillaires. Le lobe supéricur de la mâchoire, qui forme la languette des Orthopières, se trouve ici changé en une petite épine appliquée exacte- ment:sur le dos du lobe inférieur ,et l’on n’a- perçoit aucun autre organe ‘qui représente le palpe maxillaire externe. Les proportions rela- tives des articles varient, mais moins que dans les antennes. Le premier est quelquefois le plus long etle plus épais de tous, et les autres vont en dimi- nuant insensiblement jusqu’à l'extrémité ; ailleurs c’est le second qui l'emporte surdes autres, ou le troisième , quelquefois le dernier , et enfin souvent tous-sont égaux entre eux. Mais , en général, les différences les plus sensibles ne portent guère que sur de dernier article , ‘et c’est ce qui fournit d’ex- cellens caractères à la nomenclature. l est en conséquence cylindrique ou filiforme (Helolon- tha), moniliforme (MWotoæus), sétacé (Brentus) , en massue { Anobium ) , etc. Il prend également quelques formes qu’on n'observe pas dans les an- tennes ; ainsi les Palpes sont : Sécuriformes , securiformes , lorsque le dernier article est triangulaire, et que son extrémité est coupée carrément, ou arrondie comme le fer d’une hache. Ex. : Epomis ; Aciculés , aciculati, quand ils se terminent par un article très-court , aigü, qui couronne l’article précédent. Ex. : Notiophilus ; Turbinés, turbinati, si le dernier article est renflé à sa base etse termine subitementen pointe aiguë comme une toupie. Ex. : Pembidium. Dans les ordres dont nous venons de parler, les Palpes sont presque toujours glabres. Dans quel- ques carnassiers seuls, tels que les Cicindela , ils sont hérissés de poils très-longs , ordinairement d’une blancheur éclatante; ils sont, au contraire, constamment velus dans d’autres-ordres , surtout celui des Lépidoptères. Les fonctions mécaniques des Palpes , pendant l'acte de la mastication , paraissent être de main- tenir.en place les substances soumises à l’action des mandibules ; on.les voit ,:en eflet ,les retour- ner dans tous les sens, lesimanier, les palper en quelque sorte , d’où ieur vient le nom qu'ils ont recu. Leur dernier article , ‘qui est légèrement concave , et revêtu d'une membrane ‘papilleuse , leur permet de l'appliquer exactement aux ali- mens, elles rend très-propres à cet usage. Dans les Crustacés , lorsqu'un de ces organes (mâchoires ) a atteint son maximum de dévelop- pement , il présente trois parties qu’il importe de distinguer. La première , qui a été désignée sous le nom de tige, constitue la partie essentielle du membre, supporte les deux autres et se compose presque toujours de plusieurs articles placés bout à bout. La seconde partie constituante du membre, ou le Palpe , est un appendice de la tige sur le côté extérieur delaquelle ilnaît presque toujours ; dans la plupart des cas, cette espèce de tranche a = Re PALP son origine à l’article basilaire de la tige; mais quelquefois il ne s’en sépare qu’à l'extrémité du second ou du huitième article. Enfin, le troisième, qu'on désigne au commencement sous le nom de fouet, a également son origine sur la tige , et s’en sépare toujours en dessus du côté externe du Palpe. Ces diverses parties constituantes des membres ese rencontrent pas toujours ; tantôt le fouet n’existe pas , tantôt c’est le Palpe qui manque, et d'autre fois la tige est réduite à un état rudimen- taire ; leur forme et leur grandeur varient aussi beaucoup; et, de toutes ces différences, résultent les modifications nombreuses que l’on observe dans les membres de divers Crustacés. Les Palpes , dans les Aranéides , sont portés par les mâchoires, s’avancent de chaque côté des mandibules, et, comme ils font l'office de pattes ou de bras, on les a nommés pieds ou bras pal- paires, Ils ont été aussi confondus avec les anten- nes. Ils sont formés de cinqavticles (1), et le plus souvent terminés par un crochet dans les femelles, par une massue arrondie ou ovalaire dans les mâ- les. Le premier article , ou l’axillaire, est ordi- nairement court ; lesecond, ou l'huméral, allongé; le troisième , ou cubital , court; le quatrième , ou le radial, allongé; le cinquième, ou le digital , plus ou moins allongé dans les femelles, et se ter- minant en pointe arrondie au bout de laquelle est la griffe. Dans les mâles , ce cinquième article n’a pas de grille ; il est court et renflé, et contient dans une capsule, ou cupule arrondie, ovalaire ou allongée, et quelquefois angulaire à son extré- mité, les organes de la génération, compliqués et multiples , et de formes variées, mais composés cependant toujours d’une à deux valves membra- neuses ou vésiculeuses, susceptibles de gonflement, munies à leur face interne , ou à leur extrémité , de petites membranes ou filets cylindriques ar- rondis , en pointe ou en croissant , contournés en vis , recourbés en crochets , entrelacés en nœuds, et , comme un Protée, affectant nombre de for- mes différentes , selon les genres, mobiles, rétrac- tiles, se tuméfiant et se grossissant, changeant de figure , de grosseur, de couleur , et de transpa- rence dans l’acte de la copulation. On: les anom- més conjoncteurs ; mais ces organes qui n'ont encore été qu’imparfaitement étudiés, ne sont dé- veloppés que quand l’insecte est adulte , ou sus- ceptible de procréer. À vant ce temps, le dernier arti- cle des Palpes, dans les mâles des Aranéides, est un bouton plus ou moins renflé, globuleux ou ovale, dont l’enveloppe ne présente ni cavités ni ouver- tures. Dans presque toutes les Aranéides, le second article des Palpes, ou l’huméral, surpasse les au- tres en longueur , mais la longueur respective du (4) A ce sujet, je ferai remarquer que ce nombre d'articles n'est pas toujours constant; car dans les Actinopus , Perty Pachylos celis, Leucas, genre d’Aranéide qui appartient à la tribu des Téraphoses, les articles qui composent les Palpes des mâles sont au nombre de six, tandis que dans la femelle ces mêmes articles sont au nombre de cinq. J’ai désigné sous le nom de Métadiyital le nouvel article qui se trouve dans les Palpes de ces Aranéides. 659 PALP radial et du digital varie. Dans les genres Mygale, Actinopus , Filistate , Missulène , Ciène, Sphare, Clubione, Drasse, Ségestrie, Scytode, Latrodecte, Sparasse , Storène, certaines familles de Tomise et de Philodrome, le radial est plus allongé que le digital. Dans les genres Lycose, Dolomède, Atte, Erèse, Tégénaire, Agélène, Tétragnathe , dans cer- taines familles d'Epeire, et dans la plupart des famil- les du genre Théridion, le digital est, au contraire, plus allongé que le radial. Dans les autres genres et familles, ces deux articles diffèrent peu entre eax par leur longueur. La grandeur relative de ces deux articles n’est pas toujours la même dans le mê- me genre. Dans les mâles, la proportion des articles varie sans que leur grandeur relative cesse d’être la même. Ainsi donc, les mâles des Mygales, et sur- tout ceux des Filistates, ont le radial plus allongé, et le digital plus court que dans les femelles. Les Palpes sont, dans presque toutes les Ara- néides, plus ou moins velus ou couverts de poils : quelques uns de ces poils sont plus raides, plus allongés , et prennent le nom de piquans : on a lieu de croire que ces piquans sont mobiles ; mais, dans l’état de repos, ils sont, dans certaines es- pèces, couchés et inclinés ; dans d’autres relevés, et alors on dit que les Palpes sont hispides. Les Palpessont très-velus dans les Mygales, les Lycoses, mais encore plus dans les Attes et les Erès. Dans ces deux genres, ils sont si abondans qu'ils font paraître souvent l'extrémité renflée, de sorte qu’il est difficile de distinguer , à la première vue, pour certaines familles, les mâles des femelles. Les Pal- pes sont peu velus dans le genre Théridion ; ils sont presque entièrement glabres, ou dépourvus de poils, dans les Gastéracanthes. Ils sont grêles et minces dans ce genre, dans les Théridions et dans quelques autres ; très-gros , très-forts et très- allongés, et tout-à-fait semblables à des pattes, dans les Mygales ; assez gros et forts dans les Ly- cnrs {(HL.) PALPEURS, Palpatores. (xs. ) On a désigné sous ce nom une tribu, auparavant famille, de l’ordre des Coléoptères, section des Pentamères, famille des Clavicornes , qui a été établie par La- treille ,-et qu'il a ainsi caractérisée dans ses fam. nat. du Règn. anim. Tête ovoide, d'gagée ou sé- parée du corselet par un étranglement ; extrémité antérieure du corselet rétrécie et plus étroite que la tête ; palpes maxillaires renflés vers leurs extré- mités , trè-saillans et de la longueur au moins de la tête ; abdoinen ovalaire, grand, embrassé inté- rieurement par les élytres ; antennes presque fili- formes ou grossissant insensiblement vers leur extrémité, plus ou moins coudées ; palpes labiaux courts; leur dernier article ( astigus), ou celui des maxillaires (Scydmænus), très-petit, pointu, pieds allongés , avec les cuisses en massue, et les arti- cles des tarses entiers. Ces insectes se Liennent à terre, sous des pierres, ou d’autres corps. Quelques uns (Scydmænus) fréquentent les lieux humides. Ils forment deux genres, celui de Masrics , Mastigus (voyez ce mot); et celui de ScYpmÈne, Scydmænus (voyez ce mot.) (H. L.) PALP 640 PALP ee ————————_—_—_—_— ee PALPICORNES , Palpicornes. (is.) C’est une famille de l’ordre des Coléoptères, section des Pentamères , qui a été établie par Latreille et qui a été ainsi caractérisée par ce célèbre entomolo- giste , dans les familles naturelles du Règ. anim. Antennes composées de six ou neuf arlicles , insé- rées dans une fossette profonde, sous les bords la- téraux et avancés de la tête, se terminant par une massue perfoliée ou solide, guère plus longues ou même plus courtes que les palpes maxillaires et souvent même plus courtes que ces derniers or- ganes ; menton grand , en forme de bouclier ; pal- pes maxillaires longs ; corps généralement ovoïde, ou hémisphérique, bombé ou voûté ; pieds dans plusieurs propres à la natation, et n’ayant alors que quatre articles bien distincts, ou cinq, maisdont le premier plus court que le suivant ; tous les arti- cles entiers. Plusieurs de ces insectes vivent dans Peau ; ils ont pour cela des pieds natatoires, et leurs tarses paraissent n’avoir que quatre articles, le premicr étant très-court el souvent peu distinct; en général, ces Coléoptères quand ils sont dans Veau, ne laissent paraître que leurs palpes, qui sont si longs qu’on les prendrait pour des anten- nes; au contraire, quand ils sortent de l’eau, leurs palpes sont cachés sous la tête, et alors les antennes sont mises en avant et semblent leur servir à toucher des corps environnans, et à diri- ger leur marche. Latreille partage cette famille en deux tribus. Ceux dont les pieds sont propres à la natation, avec le premier article des tarses beaucoup plus court que les suivans , et dont les mâchoires sont entièrement cornées, composent la première tribu , celle des Hydrophiliens, Hy- drophili. Les genres qui composent cette tribu, sont les suivans : Ælophorus, Ochthelius, Hy- dræna, Spercheus, Globaria, Hydrophilus, Lim- nebius, Hydrobius, Berosus. La seconde tribu , les Sphéridiotes , Sphæridio- tes, est formée de Palpicornes terrestres , à tarsces composées de cinq articles très-dislinets, el dont le premier est aussi long, au moins, que le sui- vant ; les palpes maxillaires sont un peu plus courts que les antennes, avec le troisième article plus grand, renflé, en forme de cône renversé, Les lobes maxillaires sont membraneux. Le corps est presque hémisphérique, avec le prosternum pro- longé en pointe à son extrémité postérieure, et les jambes épineuses; les antérieures sont pal- mées ou digitécs dans les grandes espèces. Les antennes sont loujours composées de neuf arti- cles , ou simplement de huit, si l'on considère le dernier comme un appendice du précédent. Ces insectes sont petits, et habitent les bouzes et zu- tres matières excrémentilielles ; quelques espèces se tiennent près du bord des caux. Ils compo- sent les genres Sphæridium et Cercydion. Ces tribus renfermant un certain nombre de genres; nous ne ferons pas autant d'articles qu'il exisle de ces genres , seulement nous les rattache- rons, quand ils offriront quelque intérêt, aux genres les plus importans, à ceux dont nous ve- nons de donner les noms, et auxquels nous ren voyons. (H. L.) A0 JUL HE et" sH USE 4 MON 4 189 4, es ST URAL 4 FIN DU SIXIÈME VOLUME. PS RS TT SEE IN » À fe: RU LR. 40 © } & in RE SE ee G HE ps LE es A CARHNUNE PRE ja 12 A wie à