^- 9 J «■; /■J "/S 7yv^:'\ 3ohxx ^bams \ >^. N THE CUSTODY OF THE B05TON PUBLIC LIBRARY. 5HELF N° AOAMS "«««iBij » f >;*î *» • 'S ^ ,'i- r "H ^«• .> Vf. i'i t.. ■V- r» 4 /• .' DIC ï i RAI S O N N É I V E R S U D'HISTOIRE NATURELLE è îD* TOME SIXIEME. AI SO N N È UNï/ERSEL D'HISTOîllE NATURELLE; C ONTENANT L^HÏSTOÏÏIE BES ANÏMAUX, DES VÉGÉTAUX ET DES MINÉRAUX, Et celle des Corps céleftes, des Météores, & des autres principaux Phénomènes de la Nature; AVEC L'HISTOIRE ET LA DESCRIPTION DES DROGUES SIMPLES TIRÉES DES TROIS REGNES ^ Et le détail de leurs ufages dans la Médecine, dans l'Économie domeitique & champêtre, & dans les Arts & Métiers: Plus ^ une Table concordante des Noms Latins ^ & le renvoi aux objets mentionnés dans cet Ouvrage. Par M. Val M ONT de Bomare, Démonflrateur d'Hifloire Naturelle avoué à\i Gouvernement; Cenleur Royal; Diredeur des Cabinets d'Hiftoire Naturelle , de Phyfique, &c. de S. A. S. Monfeigneur le PRINCE DE CONDÉ; Honoraire de la Société Économique de Berne ; Membre des Académies Impériale des Curieux de la Nature , Impériale & Royale des Sciences de Bruxelles ; AlTocié Regnicole de l'Académie des Sciences , Belles-Lettres & beaux Arts de Rouen; des Sociétés Royales des Sciences de Montpellier, Littéraires de Caen, de la Rochelle, &c. d'Agriculture de Paris; Maître en Pharmacie. Nouvelle Edition , revue & confidérablement augmentée par r Auteur, TOME SIXIEME. A PARIS, Chez B R u N E T , Libraire , rue des Écrivains , vis-à-vis le Cloître Saint Jacques de la Boucherie. M. D C C. L X X V. Avec Approb at ion , et Privilège du Roi. ^ AOAHS^O.V AÎ V I? mmii MWiii «miiw II ■■ tmt/JMÊaétÊfi i fr*T;c^*7^-^g^t^^ty/--vw»yw;a''aiBgg*ag3griPFg A^Ti«g aaa Ajaasaajitft jt!tMJ.L:mag T. 1 ABAC , tahacum. Plante ufiielle, médicinale pour les uns , de pur agrément pour les autres, dont le luxe ou la mode a féduit toutes les Nations, en fe répandant de l'Amérique jufqu'au Japon. Les efpeces de tabacs qu'on emploie aéluellement dans les Manufadures de France, font les feuilles de la Louifiane, de Virginie, de Flandres, de Hol- lande , du Palatinat , d'Alface, de Pologne, d'Ukraine & du Levant. Il faut que les raifons qui nous empêchent de nous procurer cette den- rée par nous - mêmes , comme il étoit permis autrefois , foient très- fortes. ( En France, il eft défendu d'en faire des plantations, & la Ferme du tabac a le privilège excluilf du débit.) Je voudrois ignorer qu'en 1750 on eftima que le Maryland & la Virginie ptoduifoient chaque année aux Anglois plus de cent mille tonnes ou boucauts de tabac , dont ilsgardoient à- peu -pré? la moitié pour leur confommation , & faifoienc Tome V L A z T A B TAC exporter en France une grande quantité c?u refte , ce qui les enrichidoît annuellement dune fom"ne de neufmillons deux cents mille livies de France. Quel objet de commerce ! Par les préparations qu'on fait lubir au rabac , Se dont on trouve le détail circonftancié dans le Dicl des .-ircs & Métiers , il paroît qu'on peut regarder le tabac comme une matière végétale à demi putréfiée. Que n'ufe t on des plantes de notre pays ? Il y en a qui procurent des |)oudres fttrnutatoires plus agréables, & donc l'ufage e(l moins dangereux que ne l'eft celui du tabac. Quanta ladefcrip- tion du tabac, voye:^ /'article Nicotiane. TABAC DES VOSGES. Oa a donné ce nom à Varnica. Voyez à l'article Doronic. TABACOS ou POLYLT. Les Efpagnols du Mexique donnent ce nom à des morceaux de rofeaux longs de trois pieds, 8c remplis d'un mélange de tabac, d'ambre liquéfié , d'épices , & d'autres plantes fort échauflRintes. Ils allument ces rofeaux par un bout , & ils afpirent par l'autre la fumée j dont la narcoticité les endort en leur ôtant toute fenfation de laiîîtude 5c de travail : c'eft-là l'opium des Mexicains. TABAQUEUR. Go'édard AonnQ ce nom à un papillon qui vole fort vite , &c qui provient d'une chenille qui fe nourrit àQs grandes feuilles du tabac , lorfqu'elles font en maturité. TABAXIR. C'eft la fubftance concrète que produifent naturellement certaines cannes Indiennes nommées mambous ; c'eft un remède fore célèbre en Afie pour la dyflenterie & les fièvres chaudes : on l'appelle dans ces venions ^facar - mambus o\\ fucre de mambou. Voyez aux articles Canne a sucre & Bambou. TABOURET ou MALETTE A BERGER. Foyei Bourse a Pastlur. TABROUBA. Grand arbre qui croît à Surinam : fes fleurs font d'un blanc verdâtre , & fuccédées de fruits qui renferment des graines blan- ches femblables à celles des figues. On en tire un fuc qui noircit au foleil , & qui fournit aux Indiens une teinture dont ils fe peignent le corps» Les branches du tabrouba incifées , diftillent un fuc laiteux & fort amer, quifert aux Sauvages pour fe frotter la tète à deflein d'en écarter les in- fectes incommodes. TABURIN. /^oj'^ TiBURON. TACAMAQUE ou TACAMAHACA. Foye^ Résine Taca- MAQUE. TAC T ^ D ? TACÂTACA. AuBrefil on donne ce nom à un oifeau que nous appel- ions toucan. Voyez ce mot. TACHAS ou THACHASCH. Moyfe a employé ce nom dans l Exode , pour exprimer un gros animal <\\iArtedi croit être le poiiron cétacée que Iqs Anglois nomment manalec , les Efpagnois manatï ou monati , les ï^ot- tiigais pe^^e - m ou lier ou muger , &c les habitans d'Amboine dujcng; c'efl: \q lamentln Aqs Naturaliftes. M. Jault ^ Savant dans les Langues Orien- cales , dit que la peau du tachas fervoit chez les Juifs pour couvrir le Tabernacle &; les vafes facrés. TACON. Nom donné au jeune faumoii. Le ^/c^rrf eft la femelle du faumon. Voyc-^ Saumon. TACLOVO. Efpeced'huîtredes Indes orientales , & qui pefe plufieurs livres. Il y a des barris ( finges des bois ) qui en font fort friands , & vont les chercher fur les rivages. Comme ces huîtres font fouvent ouvertes , & que le fi lige craint que quand il veut les manger, elles ne lui attra- pent la patte en fe refermant , il Jette une pierre dans la coquille qui l'empêche de fe fermer & , enfuite il mange l'huître fans peine. TADOP^NE ou TARDONE , tadoma. Eipece d'oifeau qui tient du canard \ il eO: peu commun en France. La tadorne, dit Be/on, efi: plus grande que le canard, 8c approche de la grandeur d'une moyenne oie : elle a le plumage de la tète noirâtre , ainlî que les yeux ; fon bec , qui eft aufil court que celui d'une canne £c audi large que celui d'une oie , eft rouge par-deffus, & comme enfellé : il a une tache noire de chaque côté, 5c une autre au bout, avec un tuber- cule charnu à la nailTance du bec. Cet oifeau a les jambes plus longues que le canard : la couleur de fes jambes &C de fes pieds tire fur le rouge ; fa poitrine eft ornée d'un collier de couleur roulTe j le devant de Teftomac 6c le tour du cou eft blanc ainfi que le corps j le de(îus des ailes eft noie & barré d'une ligne rouire ; le bout de la queue &c des ailes eft noir. H plonge rarement entre deux eaux , mais il aime à être fur l'eau , èc porte fa queue comme les cannes j fon cri eft fembiable à celui du canard : fes ailes étendues, quoique noires, paroifTent fur -ombrées d'un vert brillant^ mais étant pliées , ce vert devient roux. La tadorne , femblable- ment au renard , fait fon nid dans des trous en terre , c'eft pourquoi quelques Naturaliftes l'ont nommée vuipenfer : on la trouve dans ie Nord , ;&: même en Angleterre près des rivages de la mer. T^DA. Nom donné aux branches inférieures du pin des montagnes , Ai] 4 T A E T A j- lêfciuelles font remplies de réfine , &c feirvenc pour cela de torches l éclairer. TAELPE. C'eft une efpece de rat , qu'on trouve fréquemment dans certains cantons des Kalchas dans la Tartarie orientale. Cet animal creufe en terre des trous pour s'y loger : chaque mâle fait le Tien ^ parmi ces animaux il y en a toujouis un qui fait fentinelle , &C qui fe précipite dans fon trou , lorfqu'il voit approcher quelqu'un j mais la troupe ii'échappe pas pour cela aux ChalTeurs. Lorfqu'ils ont une fois découvert le c^îte , ils l'environnent: ils ouvrent la terre en deux ou trois endroits, 5c ils y jettent de la paille enflammée, qui les oblige auffi-tôt de fortir pour fe fauver: c'eft alors qu'ils en prennent facilement un très -grand nombre, qu'ils écorchent ; les peaux en font à fort bon marché dans le pays. Ow emploie à Pékin la peau de ces animaux pour faire des mantilles. T-/EN1A : voye\ Ruban Marin. On donne auffi le nom de tc-enia ou ténia ^iViVcr folitairc qui prend naillance dans le corps des animaux. Voye\ Ver solitaire. TAFIA. Nom que les Naturels ^^^ Antilles donnent à Teau-de-vie de cannes , c'eft-à-dire , à celle qui fe fait avec les écumes &: les gros iîrops du fucre de cannamelle ou de canne à fucre : les François l'ap- pellent guldive , &C les Anglois rhum, TAGUAN. Nom que des habitans des îles Philippines donnent au chat - volant. Voyez ce mot. TAJACU ou PECARI , porchus mofchiferus. Efpece de fanglierou de cochon naturel à l'Amérique : c'eft une des efpeces d'animaux les plus nombreufes ôc les plus remarquables qui fe voient dans le Nouveau Monde j les François de la Guiane l'appellent cochon noir. Cet animal reffemblc au premier coup d'csil à notie fanglier , ou plutôt au cochon de Siam , qui , comme on le fait, n'eft , ainfi que notre cochon domefti- que , qu'une variété du fanglier ou cochon-fauvage. Le tajacu a le cou court Se épais ; les oreilles droites , pointues , longues d'environ trois pouces \ les yeux petits j il ne paroît point avoir de queue. Tout fon corps eft couvert de foies, plus groftes que celles des cochons ordinaires , & fl roides , qu'elles reftemblent plutôt aux piquans du porc - épie : elles font noires , mêlées d'un peu de blanchâtre. Ces foies font courtes au bas des flancs , & de plus en plus longues à mefure qu'elles s'approchent; du dos , où il y en a qui ont cinq ou iix doigts de longueur, T A J 5 Le rajàcu diffère principalement des autres efpeces de fon genre , par ane force de bourfe qu'il a fur le dos vers la partie poftérieure , d'où fuinte 6c découle une liqueur d'une odeur défagréablc. Ainfi ce quadru- pède ell de tous les animaux le feul qui ait une ouverture dans cette récrion du corps (car cette bourfe ou glande odoriférante efbiîtuée fur le dos près delà croupe, & préfente une fente de deux ou trois lignes de largeur , mais qui pénètre à plus d'un pouce de profondeur. ) Les civettes y le blaireau , la genette , ont le réfervoir de leur parfum au - deffous des parties de la génération. Uondatra ou rat mufqué , le mufc ou le chevreuil dumufc^ l'ont fous le ventre. Le tajacu eft le caaiguara de Marcgrave r Edouard Tifcn en a donné la defcription* anatomique dans les Tranfacl^ JPhilofoph. n. 153, pag. 379. Ray dit qu'il a la mâchoire inférieure plus alongée que la fupérieure , & le ventre nu. 11 a , au milieu de la tcte , entre ■les oreilles un paquet de poils hériiTés , la plupart noirs j les ongles du pied de derrière plus longs que ne les ont ordinairement les animaux X pied fourchu. On trouve le tajacu ou tajafTu dans la Nouvelle Efpagiie , au Mexique , dans la Terre -Ferme & dans le Brefil. Ces animaux font très -nom- breux dans tous les climats chauds de l'Amérique méridionale : ils vont ordinairement par troupes , & font quelquefois deux ou trois cents enfem- ble j ils ont le même inftinft que le cochon pour fe défendre , & même pour attaquer , fur - tout les perfonnes qui veulent enlever leurs petits j ils fe fecourent mutuellement ; ils enveloppent leurs petits , les défen- dent avec vigueur , èc bleflent fouvent les chiens & quelquefois les Chafleursj ils habitent les montagnes, les forêts où ils fe nourrifTent de fruits fauvages, de graines &: de racines. Bolivar à^ix. qu'ils mangent auilî les ferpens , les crapauds , les lézards , qu'ils écorchent auparavant avec leurs ongles. On peut aifément priver ou rendre domefliques les petits , en les prenant jeunes : ils perdent leur férocité naturelle, fans devenir familiers , car ils ne connoilTent perfonne, ne s'attachent point à ceux qui les foignent^ mais ils reviennent d'eux-mème au gîte. Cette efpece de fanglier craint le froid , & ne pourroit fubfifter fans abri , dans notre climat tempéré , comme notre fanglier ne peut lui -même fubfifter dans les climats trop froids. Le tajacu eft une efpece très- diftindte de notre cochon d'Europe j car ils ne produifent point enfemble, quoique cepen- (/£•/> ignobïlls ^vihs & pauperiorumcibus ; lePocte Aufone ^ qui félon Willughby eft le premier qui a parlé de la tanche , l'a défignée fous le nom de vulgl fûlatium : ces expreffions prouvent le peu de cas qu'on faifoit autrefois de ce poiftbn. On trouve dans la tête de ce poilTbn , deux petites pierres, qu'on eftime abforhantes , déterfives Se diurétiques : on en prend pour arrê- ter le cours de ventre. Les Continuateurs de la Matière Médicale difent quef la vertu des tanches eft célèbre pour la cure de la jaunilfe : on les applique vivantes fucceflivement fur la [région ombilicale Sc fur celle du foie , jufqu'à ce qu'elles meurent. On prétend qu'après cette opération , le poiflon eft jaune Se enflé du côté par lequel il a été appliqué, TANCHE DE MER , eînca marina. Ce poifTon faxatile a la chair très- molle, & refl^emble beaucoup à la perche de mer par iow mufeau pointu S}C alongé , la fituation , le nombre & la figure de Îqs nageoires \ mais fa bouche eft plus grande : la mâchoire fupérieure eft aufll munie de dents plus grandes que celles de la perche de mer, & la tête eft plus groiTe \ fes nageoires ne i'owx. point marquées de petites taches rouftes, & elle n'a point aufii les lignes tranfverfales noires qu'on remarque fur la perche de mer. On voit à fa tête, &: aux opercules des ouies , de petites lignes Sc des points bleus. Le mâle eft couvert d'écaillés plus larges & plus noires que celles de la femelle. La tanche de mer vient frayer dans l'algue , où fes œufs éclofcnt à l'abri des tempêtes. On fait rarement ufage de ce poillbn dans les alimens. TANESIE ouTANAlSlE, tanacetum. Cette plante, qu'on nomme aufiî i^ah ^"^ y^f^f croît prefque ^^r-tovit le lon^ des cherpins Se des prés, dans TAN 17 '3aiis k s champs Se aux bords des lieux humides : fa racine eft longue , ligneufe, fibrée , ferpentante Se vivace ; elle poufie des tiges rondes , rayées, moelleufes &c un peu velues : {es feuilles font grandes, longues, ailées , ornées de découpures qui font difpofées par paires , &c dentelées en leurs bords; leur couleur eft verte jaunâtre; elles ont une odeur forte &: une faveur amere : fes fleurs renaifl^ent en Juillet de Août aux fommets des tiges par gros bouquets arrondis, rangés comme en ombelle, compo- fés chacun de plufieurs fleurons évafés Se dentelés par le haut, d'une belle couleur jaune dorée, luifante, rarement blanche. Se foutenus par un ca- lice écailleux : à ces fleurs fuccedent des femences menues, ordinairement obîongues. Se qui noirciflent en miiriflant. Toute la plante a une odeur forte, défagréable, Se un goût amer. On trouve quelquefois des pieds de tanéfie , dont les feuilles font découpées , menues & comme frifées, qu'on appelle tanaifie Angloifc ou. crépue^ Ce n'eft qu'une variété de la précédente \ on la cultive dans les parterres a. caufe de fa beauté. La couleur des feuilles de -cette plante varie aufli; de là le tanacetum verficolorÀQ Parkinfon, qui fait une autre variété panachée de blanc Se de vert La tanaifie eft regardée comme ftomacale » fébrifuge., fudorifique , carminative Se défobftrudive. On a des exemples que l'infu/îon de fes feuilles provoque les menftrues,& nettoyé très- bien les conduits urinai- res, &:quefonfuc, pris à la dofe de quatre onces, convient dans les pâles couleurs Se l'hydropifie. On troivve dans les boutiques une eau diftillée de cette plante, dont on fait ufage dans les potions anrivermineufes. On fait avec ies feuilles une conferve utile pour l'épilepfie Se pour le veiti<7e. Dans quelques pays du Nord, on fait, vers le temps de Pâques, des râ- teaux où l'on fait entrer le fuc Se les jeunes feuilles de cette plante : 011 s'en fert, difent les Continuateurs de la Ma iere Médicdle, pour fortifier l'eftomac.& diffiper les vents que les aliments du Carême engendrent or- dinairement. Bien des perfonnes fubftituent les fommités. Se notamment la femence de tanaifie, à celle de la poudre aux vers; mais elle eft bien moins amere,. parconféquent moins antivermineufe. Au refte il eft très- difïicile de faire prendre ces remèdes aux enfants, à caufe de leur amer- .tume Se de leur mauvaife odeur. Quant à l'ufage extérieur de la tanaifie , on eftime fon fuc pour les ■engelures des mains, pour les dartres Se pour la teigne : en cataplafme Tome VL C 't8 t A1^ elle convient pour le; fouiures 8c les entorfes. On prétend à Paris, que cette plante étant mife autour du lit ou entre deux matelas , tue £■: chalTa les puces &c les punaifes. On fait un vin de tanéfie , utile pour lesrhu- matifmes, & pour fomenter les jambes des Hydropiques. TANGARA. Dans le Brefil &c à Cayenne , on donne ce nom à un oifeau gros comme un chardonneret qu'on appelle Vevêque : il eft d'un bleii- verdâtre. Le tangara. de Canada eft d'un beau rouge , fes ailes & fa queue font noires. Celui qu'on appelle le pape a la tête bleue , le cou la poi- trine rouge , le dos & les ailes vertes &: la queue brune On voit audi dans le Pérou & dans les Indes orientales , des tangaras d'un très beau vert nuancé d'aurore. On en voit à Cayenne & aux Barbades de tout bleus , de tout verts èc de noirs , de cendrés , ainfi que dans d'autres contrées de l'Amérique. Il y en a aufli à couleurs pidées &; de huppés. En un mot , les variétés des tangaras font nombreufes , & pour s'en con- vaincre , il fuffit de jeter un coup d'œil far les planches enluminées de M. Daubenton. Le bec de cet oifeau eft conique , mince & efElé. On trouve encore des tangaras à Amboine , à la nouvelle France , au Mexi- que , à S. Domingue , &c. TAGEDOR. Foyei Boiciningua. TANGUE DE MER. C'eft un fable marin , léger & terreux , que les Pviverains des côtes maritimes de la BalTe-Normandie , de la BafTe Bre- tngne , &c. ramafient fur les terres baftes de la mer, pour la culture Se l'engrais de leurs terres, ou pour en former le fel au feu. Lqs Labou- reurs bordiers des côtes de la mer , diftinguent quatre efpeces de tangue.. La première eft d'un gris-blanc ou cendré clair, c^ ne forme guère que deux lignes d'épailTeur fur le rivage. La deuxième fe nomme tangue forte'.- elle eft pefante , d'une^couleur d'ardoife , & forme une couche de quinze à dix-huit pouces d'épailTeur. La troifieme eft la tangue légère^ dont on a retiré le fel : on la tranfporte durant les chaleurs , fur le fond des marais falans qu'on laboure &: qu'on herfe pour unir ces deux terres enfemble. La quatrième eft la tangue ufée ^ celle dont on a retiré deux fois le fel r il refte a cette dernière aflez de qualité pour l'ufage des labours. Cette foire d'engrais, qui devroit être libre, caufe quelquefois beaucoup der défagrément aux Cultivateurs. TANIERE. Nom donné à la retraite des bêtes fauvages : c'eft ou le; fond d'un rocher, ou quelque cavité fourerraine , ou le touffu d'une. TAN T A O II forêt. On dit la lanière d'un ours , d'un lion, d'un renard : on dit audi la bauge du loup. TANREC ou TENRAC. Petit animal un peu femblable à notre he- rijjon _, qui fe trouve aux Indes Orientales, il difîere du hérifTjn par piufieurs caraderes dillindifs : il ne le met point en boule comme lui ; il fe plaît dans l'eau , ô: y féjourne plus long -temps que fur terre. Cet animal eft de la grandeur de notre hetiUon , bc n'a de piquans que fur la tête , le cou 6^ le garrot j le refte de ion corps n'eft recouvert que d'un poil rude. 11 ditfere auiîî par ces caraderes d'un autre animal qu'on trouve dans le même pays , qui n'eft que de la grandeur d'un rat , & dont le corps eft tout couvert de piquans plus petits , mais aulli ferres que ceux du hcrilîon : on le nomme tendrac. L'un 6c l'autre grognent comme les pourceaux , fe plaifent à fe vautrer dans les lagunes de la mer : ils ne peuvent marcher que fort lentement , leurs jambes étant très courtes. Ils fe creufent des terriers où ils reftent pendant l'hiver dans un état de torpeur, ainiî que le loir : alors le poil leur tombe & renaît après leur réveil. Leur chair , quoiqu'aftez fade , eft du goût des Indiens & des habitans de Madagafcar. Les tanrecs font très ardens en amour ôc mul- tiplient beaucoup. TANTALE ou PÉLICAN D'ARBRE DE L'AMÉRIQUE , tantalus foculator j aut pelicanus Amerïcanus arboreus, Oifeau à long bec, & monté fur de grandes jambes : il approche de l'oie pour la grandeur \ fon bec a neuf pouces 6i demi de long : il eft conique &: courbé au bout \ il l'ou- vre de plus d'un pied de large. Il a la queue &; les pieds noirs , & les premiers articles des doigts joints par une membrane. C'eft un oifeau ftupide aulîi bien que le flamand & la palette. Il fréquente les arbres , & y fait fon nid. Chardin dit que les Perfans donnent au tantale le nom de talah &: de mïfe Voyez Pélican. TANTAMOU. Plante qui croît dans l'Ile de Madagafcar : elle ref- femble au nénuphar j mais fa (leur eft violette. On fait cuire la racine dans l'eau ou fous la braife. Les habitans en font ufage lorfqu'ils veu- lent s'exciter à l'atte vénérien. C'eft un philtre amoureux qui leur rend les forces épuifées par la jouiirance. TANTE. C'eft le c<2//«jr; voyez ce mot. TAON , tabanus. Infede à deux ailes , qui eft armé d'un aiguillon , avec lequel il fuce en été le fang des rhennes & des bœufs qu'il rend fu- ïieux par i^s piqûres. Le taon eft non feulement la terreur des bètes à 20 T A O corne , maïs encore des chevaux & des ferpens. Cet infede diffère de la mouche afiU par la ftrudtiue de la bouche , ain(i que nous le dirons plus bas. Le taon j pour le port extérieur , reffemble alTez à une mouche extraor- dinairement giolfe. Ses yeux font grosj & lorfque l'animal eft vivant, ils font panachés ( du moins dans plufieurs efpeces ) de raies d'un jaune vert, & de bandes brunes rougeâtres. Son ventre eft gros &: large j fes" ailes font aiïez fortes & ornées de nervures confidérables. Dans quelques efpeces ces ailes font joliment panachées de taches blanches & de bandes noires. Les couleurs de ces infedes font en général afTez oblcures. Les taons ont deux cara6teres bien diftindifs : favoir , des antennes ar- ticufées qui reffemblent à un fil court qui fe termine en pointe par le bouti l'autre caraclere eft celui de la bouche , laquelle eft armée de deux dents aiguës , qui fe meuvent de droite à gauche, & dont la mouche fe fert comme de crocs aigus pour percer la peau épaifle à^^ chevaux , des bœufs, desrhennes, des ferpens, & même de l'homme, afin d'en fucer avidement le fang avec fa trompe. La ftrudure de cette trompe eft nés- curieufé : elle eft la miême que celle de la trompe du coujln : voyez ce mot j mais toutes les parties en font bien plus groftes 6c bien plus dif- tinâres. Swammerdam ajoute qu'au déEiut du fang d'animaux , leur trompe peut leur fervir a pomper le miel dQS fleurs. On diftingue plufieurs efpe- ces de taons qui différent par la grandeur, la couleur, &c. C'eft dans les grandes chaleurs que ces infedtes font plus redoutables j ils s'acharnent fur les beftiaux. Les bœufs font quelquefois tellement incommodés de leurs piqûres, qu'ils s'agitent oc en deviennnent furieux. Mais le vil in- fede fe moque de la fureur du taureau , il revient à la charge , le harcelé j enhardi par l'impunité , il femble le défier au combat , & tout glorieux des mugiffcmens qui retentilfent dans la plaine , il brave la force du quadrupède irrité , le pique , le face , fe gorge de fon fang, & fe donne ainfi les honneurs 6c les fruits d'une viétoire qu'il ne doit qu'à fa peti- tefte méprifable. On les trouve abondamment dans les prés bas Se les bois humides. L'afile , que quelques-uns appellent Mouchk asile, a/y lus ^ diffère du taon , parce que fa bouche n'eft armée que d'une fimpie trompe ai- guë , dure , piquante ôc plus longue. ( C'eft , félon d'autres , la mouche à corfelet armé de M. de tiéaunmr : cependant la mouche à corfelet armé ne picjue point, dit M. Delcu^e _, de diffère eiïentiellement par-là, ainfi T A O il *[ue par d'autres caracfteies de la mouche afile. ) Elle s'attache auffi avec fureur aux ânes & à tous les troupeaux, ^tyc^ Mouche a corselet ARMÉ. Le taon a , ainfi que la mouche afile , les antennes fétacées , co- niques , trois petits yeux lilTes fur la tète j une bouche formée par une trompe , mais accompagnée de deux dents qui fe joignent :, & que n'a point la mouche afile. En général ces infedes (onz afîez variés : ils ont deux ailes Sc le corps alongé , leur ventre fur-tout eft long & mince j leur corps eft velu. On doit prendre toutes les efpeces de taons avec précaution , car ils piquent alTez fortement avec leur arme aiguc, pour produire une douleur vive. Il y a lieu de croire que les vers d'où naiflent les taons Sc les mouches afiles vivent dans l'eau , où ils ont été dépofés dans l'état d'œufs par la mère y car c'eft toujours dans les endroits aquatiques que fe trouvent ces mouches 11 ne faut pas les confondre avec l'œftre , dont la larve prend nailTance dans le nez des animaux ruminans, ou dans le fondement des chevaux , ou qui habitent tout l'hiver fur le dos des bœufs. Les efpeces de ce genre fonta(Tez nombreufes. L'infeéle qui s'attache particulièrement aux ihennes , fur tout l'efpece à ventre jaune, que les Lapons appellent curbma , & que les Naturaliftes ont regardée comme une véritable ef- pece de taon , n'eft pas un afile , mais un œftre : c'eft Xœjîrus rangiferinus de Linn. Faun. Suecïc. 1225. Cet infede , dit M, Linnâius ^ refte tout l'hiver en nymphe fur le dos des rhennes, entre cuir & chair : il fait à ces animaux des tumeurs & des plaies qui les amaigrifiTent , & les font confidérablement fouffrir : les jeunes rhennes en font communément chargés de fix ou huit; en un mot , le curbma molefte tellement ces animaux , qu'il les fait fuir tout furieux à travers les montagnes, les pré- cipices & les vallons \ ils fe déchirent contre le tronc des arbres , ou con- tre les rochers. La piqûre de l'infeéte , pour dépofer fes œufs , caufe une cicatrice qui gâte le cuir. Foye-^ aux articles Rhenne , Œstre &: Ver DE LA Mouche asile. TAON MARIN. Rondelet parle d'un taon qu il dit être un petit animal marin , de la grandeur d'une araignée , lequel tourmente les dauphins , les thons , 6cc. Il eft de la figure d'un fcorpion , & s'attache aux nageoires du thon. Ce taon marin, au lieu de bouche, a un petit tuyau longuet, qui relïbmble, pour la forme, à la queue du fcorpion : il eft armé de deux 21 T A P efpeces de mains qui fe tournent vers fa bouche : il a fîx pattes. Cet ani- mal s'attache aux nageoires des poiflons par le bout du tuyau qui lui fert de bouche 5 ^ il s'y applique de manière , qu'il n'eft pas poflible de l'en arracher. Il fuce le fang des poiflTons ; de quand il eft plein , il tombe comme mort. Il tourmente quelquefois fi cruellement les poif- {ons qu'il fuce , qu'on en voit fauter 5c s'élancer de douleur dans 'les navires ou fur le rivage. TAPAYAXÎN, lacertus crblcularis. Lézard de la Nouvelle Efpagne , •très-rare & fort fingulier : fon corps , ainfi que fa tête, fes pieds & fa queue , font comme hériffés d'épines blanchâtres &: piquantes comme des aiguilles. Cet animal qui eft aufli large que long, eft revêtu d'écaillés de diverfes couleurs ; \qs pieds font écailleux en defflis 5c en delTous , & armés d'ongles très-pointus , crochus & marbrés de belles écailles qui les couvrent jufqu'au bout. Il a la tête courte , dure, triangulaire , adez fem- blable à celle du caméléon , & obtufe par devant. Depuis la pointe du nez s'avance une efpece de bouclier qui va jufques fur les yeux , qui font grands 5c brillans. Son corps eft rond , le delTus eft couvert de petites écailles uniformes 5c barrées de raies rhomboïdes , artiftement rangées 5c tirant fur le jaune. La queue , qui eft faite en anneaux , eft écailleufe tout autour: on en voit la figure à-xw^ Séba ^ Thef^ i , Tab, 80, n. i & 1. Le même Auteur donne encore la figure, Tab. 8 , /z. 7 , d'une féconde ef- pece de tapayaxin j qui fe voit au Cap de Bonne-Efpérance. Ce lézard eft plus petit que le précédent : le deftus de fon corps eft peint très-agréa- blement de blanc , de noir , &c. On dit que le tapayaxin eft froid au toucher, 5c (\ parefteux , qu'il fef remue à peine de fa place , même quand on l'y excite. Quoiqu'armé de piquans , c'eft néanmoins un anim.al doux , très-apprivoifé , familier, 5c qui paroît aimer à être touché 5c manié ; mais ce qui eft fort extraordi- naire , c'eft que fi on le blefTe à la tête ou aux yeux , il fort avec précipi» ration quelques gouttes de fang de la partie blelTée. TAPECOxN ou RESPONSaDOUX. PoifTon de mer, qui eft Vuranof- copus des Naturaliftes. P^oye'^ ce mot & celui de Raspecon. TAPERA. Hirondelle du Brefil , nommée par les Portugais andorïnha : elle rellemble à V hirondelle jacobine de notre pays. Foye'^ HiRONDfcLLE. TAPERIER. Nom que l'on donne en Provence au câprier. Voyez ce mot. ■ TAPETY. Foyci Tavitu TAPIA ou TAPIN. Arbre des Indes , grand comme un hêtre : fou bois , facile à rompre 6c plein de moelle comme le fureau , eft couvert d'une écorce lifTe , cendrée ^ fes feuilles font difpofces trois enfemble fur une queue , vertes , lilTes & luifantes ; fa fleur eft compofée de quatre pé- tales , blanches , longues d'un doigt , &c accompagnées de quatre autres petites feuilles courtes, verdâtres. Se de plufieurs étamines rougeâtres ^ fes fruits ont la figure , la couleur & la groifeur des oranges : leur écorce eft aulîî alTez femblable , mais d'une odeur dégoûtante j cependant les fruits font bons à manger , Ôc d'un goût doux. Les feuilles de cet arbre, écrafées , font un e>:cellent remède 8c fort ufité parmi les Sauvages Indiens contre les inflammations de l'anus j,. iauxquelles ces peuples font fujets. On les applique en cataplafme : on en mer aufli dans les oreilles pour calmer les douleurs de tète , qui pro- viennent d'une grande chaleur. Le tapia vient avec ôc fans culture aux environs d'Olinde j &c aux iles 'd'Amérique. TAPIR , tapiras. Efpece de quadrupède qui fe trouve communément au Brefll , dans le Paraguay , notamment près de Vera-Crux &: dans l'ile de Maragnan. Les Efpagnols du Pérou difent que le dante eft le plus grand des quadrupèdes de l'Amérique méridionale , ils l'appellent danta ; les Portugais établis au Para & au Breiil le nomment anta ; les Brafiliens tapir Ôc tapira : c'eft le tapiier- été de Marc grave de de Pi/on , le tapihlre de Thevet , leîapiroujfou de Léry , Vante de Herrera, le l^éori de la Nou- velle Efpagne , ï âne -vache au. Brefil de quelques voyageurs, Vé/an de Quito de M. de la Condamine. M. de la Condamine dans fon Voyage de l^ Amérique méridionale ( Mé- moire de l'Acad. des Sciences , 1745 , pag. 468 , ) dit que le danta ne fe rencontre au Pérou que dans quelques cantons boifés de la Cordiliere orientale j mais qu'il n'eft pas rare dans les bois de l'Amazone , ni dans . ceux de la Guiane xow l'appelle vagra dans la langue du Pérou, tapyra. dans celle du Brefil, may pourri dans la langue Galibi fur les côtes ou bords de la Guiane , ôc manipouris à Cayenn^ , dit Barrere. Le tapir , dit aulîi M de Buffon , eft l'animal le plus grand de l'Ame-- rique , de ce nouveau monde où la Nature vivante femble s'erre rapetiflTée ou plutôt n'avoir pas eu le temps de parvenir à ï^qs plus hautes dimen- fions : au lieu de mafl^es coloflales Cjue produit la terre antique de l'Afle, âu- lieu de l'éléphant, du rhinocéros ^ de Thippopotame, de lagiraffe ôc 14 T A P du chameau, nous ne trouvons dans ces terres nouvelles , dit notie Autour i* que des fujets modelés en petit j des tapirs, des lamas [thamas ) des vigognes, des cabiais , tous vingt fois plus petits que ceux qu'on doit leur comparer dans l'ancien Continent \ & non-feulement la matière eft ici prodigieufement épargnée , mais les formes font imparfaites ôc paroiflent avoir été négligées ou manquées. Les animaux de l'Amérique méri- dionale , qui feuls appartiennent en propre à ce nouveau Continent , font prefque tous fans défenfes, fans cornes & fans queues \ leur figure eft bizarre, leurs corps 6i leurs membres mal proportionnés, mai unis enfemble , &:quelcjues-uns , tels que les fourmilliers , les parefleux, &:c. font d'une nature iî miférable , qu'ils ont à peine les facultés de fe mouvoir S<. de manger : ils traînent avec douleur une vie langui^Tante dans la foli- lude du défert, & ne pourroient fubiîfter dans une terre habitée, où l'homme &: les animaux puilïans les auroient bientôt détruits. Telle e(i la réflexion de notre grand Philofophe. M. BrïJJon dit que l'efpece du tapir fait un genre à part : cet animal efl: ^e la grandeur d'une petite vache ou d'un zebu ; la figure de £on corps «ft arquée & approche de celle d'un cochon j fa tète eft grofiTe , longue &c ne porte point de corne , ainfi que plufieurs Auteurs l'ont ditj à la lèvre fupérieure eft un appendice que l'animal peut étendre &: contracter ,à volonté, prefqu'à la manière de la trompe de l'éléphant ou du rhinocé- ros : cette lèvre eft infiniment plus longue que la mandibule inférieure, elle eft aufli très - élevée & lîllonnée dans fa longueur. Sa Bouche , qui eft «garnie de quarante dents , favoir , dix dents incifives & tranchantes à chaque mâchoire , & autant de molaires , féparent abfolument le tapir du genre des animaux rumiuans. Ses yeux font petits , £es oreilles arrondies , peu grandes , quelquefois droites , d'antres fois pendantes , fuivant l'âge j la queue , à peine apparente, pyramidale & fans poils ; Içs jarnbes font courtes .& à peu près comme celles du fanglier.; les pieds antérieurs garnis chacun de quatre ongles noirâtres , &: ceux de derrière ,de trois feulement : le poil du corps eft très- court \ dans les jeunes il eft difcerner. TARDONE : voye^ Tadorne. TAREFRANKE ou TAREFRANCHE. Nom qu'on donne a Bordeaux, a V aigle de mer. Voyez Pajlenaque.. TAREIBOYA. Serpent du Brefil qui fe trouve, tantôt dans reau,.&: tantôt fur terre. ïïay dit qu'il n'eft pas fi dangereux que les Euiopéeas le prétendent. Ce ferpent eft noir & de moyenne grandeur j quand cm. l'irrite il mord , mais fa bleffure eft facile à guérir. Sa partie poftérieure eft de couleur de boue -.il eft moins à craindre par fon poifon, qui n'eft T A R 4^ |)as mortel , que par la deftrudtion qu'il fait de la volaille : c'eft le fléau d'une baffe- cour Ray. Quad. p. 319. TAREIRA. PoifTon du Brefil, dont Marcgrave diftingue deux efpeces j favoir , l'un de mer appelé tareira d'alto ^ feu marina ^ ôc l'autre de ri- vière nommé tareira de rlo j feu fluvlatïlïs. Le premier tareira eft de figure ronde , long de huit pouces &: épais de cinq \ fagrofieur va en diminuant vers la queue, fa tête, qui reffemble à celle d'une couleuvrej eH garnie au-deffus des yeux de deux tubercules jfes yeux ont riris decouleurjaun^ \ fa bouche efb pointue & grande , jaune en' dedans & munie de dents pointues j toutes its nageoires font aufîi minces que des feuilles de pavot, & bordées d'aiguillons mous j fes écailles font fi bien arrangées , que fa peau paroîr unie au toucher : il a le ventre blanc ; les côtés &" le dos font ftriés en long de lignes jaunes & vertes j la nageoire du dos eft marquée de lignes brunes , tes autres font jaunes , & fa queue eflr ftriée de brun. Le fécond tareira, qui efl: un poifTon de rivière, eft long d'un pied': il a le corps oblong, le dos droit , le ventre élevé, la mâchoire infé- rieure plus longue que la fupérieure j toutes deux font armées de dents fort aiguës \ la tète reflemble afTez à celle du brochet ; {qz yeux font grands & élevés j la nageoire du dos eft grande & droite j {q% écailles font aflez grandes & brunes fur le dos , celles des côtés font brunes & argentées^ fa tête eft couverte d'une peau brune : tout fon ventre eft blanc , & fes nageoires font brunes & ondées de noir en travers ainfî que fa queue j la chair de ce poiffon eft bonne à manger. TARENTULE ou TARANTOLA.Efpece de lézard que l'on voit en Tofcane, &: qui fait la chafle aux araignées rc'eft le même que \q lérard étoile ou [lellion. On lui donne aufli le nom de tarentule ; mais il ne faut pas le confondre avec la véritable tarentule qui eft une arai^^née :- yoye-^ ce mot. TARENTULE , tarantula. Infede dangereux, dont la rhorfure a donné le nom à la maladie appelée taràntifme. Voyez Araignée enragée. Quel- ques-uns mettent aufli dans la clafte des tarentules , de groftes araignées de là Martinique, veloutées, très belles , & qu'on peut manier fans danger : il y en a de petites à Saint- Domingue ^ qu'on appelle arai- gnées à cul rouge y dont la morfure eft j dit -on, fi vive, que plufieurs perfoniies n'en ont pu fuporter la douleur & cn-fonr rxiOïiQsvvoyer Tes- $6 T A R mots ARArGNÉE Se PhAiange. On donne encote , mais improprement^ le nom de tarentule ou Jlellion au lézard étoile* TARERONDE P^oye^ Pastenaque. TARET. f^oyei Tarière & CardcU Vers rongeurs de digues et DE VAISSEAUX. TARI ou SOURY. Non donne à une liqueur agréable qu'on rire des palmiers & des cocotiers : elle tient lieu de vin dans la plus grande partie des Indes orientales j elle fortifie \ elle enivre même : mais elle n'eil bonne qu'étant récente j car dans Tefpace de vingt -quatre heures elle devient aigre. FARIER. C'eft , félon Belon ^ un petit oifeau de la Lorraine , de la grandeur du traquer j mais différent de tous les autres petits oifeaux , par fes mœurs , fa façon de vivre &c de faire fon nid. Il vit dans les builTons comme le traquer \ fon bec eft grêle , propre à prendre les mou- ches & les vers dont il fe nourrit; il aies jambes, les pieds & les ongles noirs ; le refte du corps relTemble au pinçon montain : il a une tache blanchâtre au travers des ailes. Le mâle a des taches fur le dos , autour du cou & de la tète , comme la grive : le bout des ailes & de la queue eft un peu purpurin. Cet oifeau eft rare & difficile à attraper : Belon croir cependant , & avec raifon , que le tarier eft une efpece de traquée. Voyez ce mor. TARIERE ou Ver qui perce le bois , ou taret félon M. Aianfon^ en latin , teredo. On compte plufieurs efpeces de vers qui rongent &: percent les bois : les uns nuifent aux arbres , comme aux chênes , poiriers , pommiers ; les autres fe trouvent dans les mers, rongent & percent les vaifteaux & les digues. Ils font connus fous le nom de vers rongeurs de digues & de vaif- féaux : voyez ce mot , où nous parlons des véritables carets. Les vers furnommés tarières j qui fe trouvent dans les bois durs , tels que les chênes 5 poiriers, pommiers, châtaigniers, noyers, frênes, né- fliers, ormes, même le gayac, le tilleuls l'ébene, &c. &: qui s'en nour^ riftent , font produits par de grands & forts fcarabées, Lorfque les œufs du fcarabée femelle ont été fécondés par le mâle, elle va les dépofer non -feulement dans les fentes, dans les crevaftes des arbesdéjà coupés, S<. qui commencent a fe gâter dans quelques endroits , mais encore dans l^^ feJîtes du bois mort , & même dans la fente de l'çcorcç de ces même? T A R ^f arbres , lorfqu'ils font en pleine végécati'on. Au bout de t?ois ou quatre jours, il fort de ces œufs de petits vers, ou' plutôt des mittes, qui ron- gent l'arbre peu -à -peu, & qui, à mefure qu'elles acquièrent de la force , fe creufent de larges ôc profondes cavités dans la fubftance de l'ar- bre. On prétend qu'elles rongent plus les arbres dans la pleine lune que dans tout autre temps , à caufe de la trop grande humidité de l'air : l'hi- ver & le froid les font périr. On voit quelquefois, dans les bois, des vers de la longueur du petit doigt, de couleur blanche 8c prefque femblables à des chenilles : ces vers font furnommés cojjons blancs, TARIN , llnarla virldis j aut ligurlnus. Cet oifeau, nommé ainfi parce qu'il femble prononcer ce mot en chantant, eft très-commun en France &: du genre du char donner et woye^ ce mot. 11 diffère du ferin commun &: de Canarie , i °. par fon cou, quieft de couleur cendrée ^i^ . par fon ven- tre, qui eft tout vertj 3°. par fa queue, qui eft un peu fourchue j 4"^. par quelques taches qu'il a aux côtés j 5°. enfin, parce qu'il eft plus gros & moins rare que le ferin. Il ne pond pas fi fouvent que lui , mais fa couvée eft de fept ou huit œufs. Belon dit que le tarin tient le fécond rang pour le chant après le ferin, en effet fon ramage eft des plus agréables. Il fe nourrit de femences de chardons & d'autres plantes , & non de vers : doux , facile à apprivoifer , "on l'élevé en cage , & on le nourrit avec du chenevis. 11 y a plufîeurs autres efpeces de tarins ; les uns font tout noirs ou tout verts. Celui du Mexique recherche les rofeaux. TARIRI. Arbre que les Indiens fugitifs du Para ont porté aux habi- tans de la Guiane. Ses feuilles fervent à teindre le coton en violet & &en pourpre : on foupçonne qu'ils s'en fervent aufïi pour teindre leurs hamacs. TAROUGOUA ou TAROUGOAGI. Nom qu'on donne au Brefil à deux efpeces de fourmis , dont l'une eft noire & l'autre fauve. Voye-^ Fourmi. TARSIER. Quadrupède qui ii^xiiàM furlkat y du loris &z du parejffhus: fluet de Séha. Voyez ces mots. TARTARIN. Efpece de finge nommé aufTi magot, Voye^^^ ce mot & Vanicle Singe. TARTARUGA. Les Portugais donnent ce nom a une efpece de tor-^ tue du Brefîl : c'eft le jurucua de Marcgrave. TARTONRAIRE , thymdeafoUis candUantibus ferla ïnfiar moUlbu.u j.i T A R Efpece de thymelée qui croît en aibrifîeau aux environs de Marfellle ; dans les fables , près du bord de la mer ; elle diffère des efpeces de law^ rsoie p:kY Ces feuilles très-courtes, un peu arrondies, foyeufes Se blan- châtres. Ses fleurs nailTent des aiffelles des feuilles : elles font très-petites y on les met au nombre des purgatifs violcns F'oje^ Laurèole & Thy<" MÊLÉE. TARTRE , tartarum. Subftance falino - végétale , acide & cona'ete , que l'on trouve formée & attachée immédiatement après la fermentation fpiritueufe du vin de raifin , contre les parois intérieures des tonneaux qui ont contenu pendant un certain te.ms des vinsgrofîîers & très-acides \ tels que (ont certains vins de Languedoc. Cette fubftance ne fe diffout guère que dans vingt- deux fois fon poids d'eau bouillante, tandis qu'à la température du dixième d^gcé au-defliis de zéro du thermomètre de M. de Réaumur p un once d'eau diftillée ne peut , félon M, Spïdmann , tenir en dilTolution que trois grains de tartre purifié. Il y a du tartre gris blanc & du tartre rouge : on conçoit aifément que le premier provient du vin blanc , &: le fécond d'un via .dont la partie colorante eft rouge : les gros vins a'Allemagne produifent beau- coup de ce dernier : voye\ à la fuite de r article Vigne. Autant les mor- ceaux de tartre blancs ou gris font communément minces &: petits, autant ceux du tartre rouge font épais : ce font autant d'amas de cryftaux poin- tus, durs, brillans, grouppés tumultuairement par couches, & mêlés avec une fubftance terreufe. On trouve dans le Pic forme des monticules. Dégagée par là , elle part de ce point pour fe livrer de nouveau à l'ouvrage , &: plus elle avance ou perce profondément, plus elle multiplie les taupinières. Elle en fait quatre ou cinq à chaque reprife. La taupe, en fouillant de la forte, femble ne cher- cher qu'à fatisfaire fes premiers befoins, ceux de la nourriture ou de l'ac- couplement : la commodité vient enfuite. Pour fe mettre au large elle déblaie fa retraite. Dans Tété , foit caprice , foit délaffement , on la voit quelquefois fortir de fon ennuyeufe & fombre demeure fans fuivre au- cune route , & donnant au contraire toutes les marques de l'inconftance & de la légèreté. On lui voit faire plufieurs culbutes, courir en zicr-zag d'une manière fi brufque & fi rapide , que l'œil a de la peine à la fuivre. Mais par une crainte naturelle , elle quitte bientôt un féjour qui ne lui eft point deftiné. Dans le moment elle creufe un trou qui la dérobe aux yeux &; la met à couvert. Comme les taupes ne fortent que rarement de leur domicile fouter- rain , elles ont peu d'ennemis , & échappent aifément par leur yiiQÇ[Q aux animaux carnaffiers. Leurplus grand fléau eft le débordement àcs rivières : -an les voit, dans les inondations, foi tir de leur domaine, fuir en grand E i; f(r- TAU nombre a la nage , & faire tous leurs efforts pour gagner les terres les^ plus élevées ; mais la plupart périfTent excédées de fatigue ou entraînées par leur propre poids. Cette mort violente que tous les animaux cher^ chent à éloigner , produit dans celui-ci un fentiment de colère qui va fouvent [ufqu'à la fureur. Irrité par l'élément fluide qu'il voudroit évitée, on le voit tourner, revenir fur Tes pas, s'inquiéter & ne finir cet exerr- cice qu'en foufflant vivement contre l'eau qui le gagne & le fubmerge. Ce même élément fait aufli périr leurs petits qui reftent dans les trous- ; fans cela les grands talens que les taupes ont pour la multiplication nous deviendroient trop incommodes. La taupe animée par le vœu de la Na- ture fufpend (es opérations ordinaires pour ne s'occuper que de fes amours , & fe livrer route entière aux foins de fa famille. Ceft vers la fin de l'hiver que cette pafîîon commence à fe faire relTentir. Le mâle cherche fa femelle avec ardeur : dans le temps de l'accouplement ils (oï.- tent de terre pendant la nuit. Le mâle ne fouffre point de rival : il l'ar- taque , le chafTe & le pourfuic avec ardeur ; il ne fe contente pas de l'éloigner de fa compagne pour afiurcr la paix dans fon petit ménage j il" Toblige à fortir de fon fouterrain , & ils s'expofent alors à devenir l'un Se l'autre, dans un combat acharné , la vidime des hommes & des brutes. Quelquefois l'accouplement fe fait fous terre. Les femelles ne porceîit pas long temps j car on trouve déjà beaucoup de petits au mois de Mai. Il y en a ordinairement quatre ou cinq à chaque portée j & il eft aflez aifé de diftinguer parmi les mottes qu'elles élèvent, celles fous lefquelles. elles mettent bas. Ces mottes font faites avec beaucoup d'art, &c font ordinairement quatre à cinq fois plus grolïes & plus élevées que les au- tres. M. de Buffon croit que ces animaux produifent plus d'une fois pa-r an. Ce qu'il y a de certain , c'eit qu'on trouve des petits depuis le mois d'Avril jufqu'au mois de Septembre : peut-être auflî que les unes s'ac- couplent plus tard que les autres. Les petits croilTent fort vîte : un ef- pace de temps aufli long deftiné à la multiplication de i'efpece , annonce une très-grande fécondité La taupe allaite {qs petits à la manière des rats & des fouris. Elle les gardé dans leur enfance y mais quelles font les bornes de cet attachement ? Tout eft eonjedure : c'eft pour nous un myftere d'autant plus difficile a pénétrer , que les ennailles de la terre en recèleront toujours le fecret. Si quelque chofe peut nous faire juger de fa tendrelTe &c de fes foins , c'eft l'attention que prend la taupe à préparer à- fa famille un lit commode. Ce domicile où elles font leurs> T A- XJ 37 petits, mériteroit une defciiprion particulière ^il eft édifié avec une in- telligence & àes précautions infinies. Toute l'induftrie des aurres ani- maux n'offre rien de plus folide , ni de plus recherché Elles commen- cent par poufTer la terre , & en former une voûre alTez élevée \ elles laif- fenc des cloifons & des efpeces de piliers de didance en diOance ^ elles preflent ôc battent la terre , la mêlent avec des racines & des herbes, de la rendent fi dure &c fi folide par deflous , que l'eau ne peut pénétrer la voûte , à caufe de fa convexité Se de fa folidité : elles élèvent enfuite un tertre par-de(îous & y apportent de l'herbe , des racines & des feuilles pour faire un lit à leurs petits. Dans cette fituation ils fe trouvent au-deffus du niveau du terrain , ôc par conféquent à l'abri des inondations ordinaires , & en mcme temps à couvert de la pluie , par la voûte qui recouvre la terre fur laquelle ils repofent. Ce tertre eft- percé tout autour de plufîeurs chambres qui com- muniquent les unes aux autres : c'eft: une efpece de labyrinthe. Ce font des boyaux ou trous en pente qui s'étendent plus bas , Se defcendent de tous côtés, comme autant de routes fouterraines par où la mère taupe peut fortir & aller chercher la fubfiftance néceffaire à {es petits. Ces fen- tiers fouterrains font fermes & battus , s'étendent à douze du quinze pas. Se partent tous du.domicile , comme des rayons d'un centre. On y trouve y aufli bien que fous la voûte , des parties de racines tendres Se délicates, & fur-tout celles qui font bulbeufesj des débris d'oignons de colchique , qui font ^apparemment la première nourriture qu'elle donne à fes petits. La femelle a donc foin , dans le temps de fes portées , de choifir des terrains où les douceurs de la vie & l'abondance des vivres fe préfenrent fans peine. Rien ne diftingue mieux les vieilles taupes des jeunes , que la différence de leurs ouvrages. Celles-ci, fans s'afTujettir aux travaux léfîéchis d'un âge plus mûr , fe livrent entièrement au premier feu d'une jeunefle vagabonde Se fans expérience. Ardentes à la continuation d'un manège aufll bizarre que défedueux , elles ne font que de légores trar- nafibs , fans ordre Se fans fuite. Se pour ne point s'arrêter, félon toute aparence , dans leur courfe rapide , ou perdre le temps à rejeter une terre incommode, elles en efïleurent la fuperficie (]in fuffit à peine pour les couvrit. On voit bien par cette difpofition que la taupe ne fort jamais qu'a une dift:ance peu confîdérable de fon domicile , Se que la manière h. plus ûmple Se la plus fure de la prendre avec fes petits > eft: de faire a»- 3t TAU tour une trancKce qui l'environiie en entier , Se qui coupe toutes les communications. Mais comme la taupe fuit au moindre bruit, & qu'elle tâche d'emmener fes petits , il faut trois ou quatre hommes qui , tra- vaillant enfemble avec la bêche , enlèvent la motte toute entière , on faflent une tranchée prefque dans un moment , & qui enfuite les fai- iîflent & les attendent aux iflTues. A juger du caradere de des qualités de ce petit quadrupède, il femble devoir être placé au nombre de ces êtres malfaifans mis fur terre pour exer- ,cer la patience des hommes. Les bois , les vignes , les jardins, les champs Ôc les prés en devenant fucceflivement le lieu de fa demeure , le font auiÏÏ de fes défordres. Auflî adif que volage , dit M. de la Faille , cet animal tranfporte à chaque inftant fon domicile d'un lieu à un autre \ pour cet effet il franchit tout obftacle , murs , foflés , canaux , &: pour éviter de périr au milieu des flots, ou de confumer fes forces contre des re- tranchemens qui lui coupent fouvent le paffage , il fait par un induftrie merveilleufe , conduire ies galleries à une profondeur très-grande fous les rivières 6c fous des fondements épais. Rencontre-t-il un obftacle in- furmontable , en ingénieur habile on le voit alors fonder les voies & le terrein, tourner autour des rochers ou des montagnes, & employer toutes les reffources de fon génie pour fe frayer une route j mais nous l'avons déjà dit , la taupe eft un ennemi deftrudteur qui ne marche jamais fans répandre la défolation par-tout où il pafle : il endommage le terrain , il blefle ou coupe les racines les plus profondes àes arbres. Toiit annonce que cet animal eft fauvage par nature , méchant & nuifible par tempé- rament^ habitant les ténèbres, il mené une vie errante & cachée. Quelques Auteurs ont dit mal-à-propos que la taupe & le blaireau dor- moient fans manger pendant l'hiver entier. La taupe dort fi peu pendant tout l'hiver , qu'elle poulie la terre comme en été , & que les gens de la campagne difent , comme en proverbe : les taupes poujfent , le dégel nejl pas loin ; elles cherchent , à la vérité , les endroits les plus chauds ; les Jardiniers en prennent fouvent autour de leurs couches au mois de Dé- cembre , de Janvier & de Février. Si elles ont un temps d'inadion ou de cepos, cen'eft que dans les momens où il gelé fort , ou que la chaleur eft exceflive. Childrey , dans fon Hiftoire des Singularités d'Ecoffe & du pays de Galles, dit qu'il y a auprès de Porrsmouth une race de chiens , petits a & dont on fe fert en ce pays là pour faire la chafïe aux taupes. Putre le.chiea , la taupe a ejicore poui ennemis le chat , le renard j le TAU ^5 hériflon ôc quelques oifeaux de pioie qui la faifîlTenc au fortir de fou clapier. Il n'en eft pas de même de la belette , fa conformation lui permet d'y entrer aifément. Des Economes propofent pour détruire les taupes dans leur reaaite, d'y jetter des noix entamées par un côté 6c qu'on aura fait bouillir dans une forte leiîive j dès que la taupe a mangé de ces noix elle périr. Confuliez le Mémoire de M, de la Faille , fur les diffé- rens moyens qu'on peut employer pour détruire les taupes. La taupe ne fe trouve guère que dans les pays tempérés Se cultivés : il y en a peu dans les déferrs arides Se brûlans , Se point dans les climats froids , où la terre eft gelée pendant la plus grande partie de l'année. On en diftingue plufieursefpeces, qui dans les qualités nuifibles portent toutes le même caradere, mais qui varientfuivant les climats moins dans la forme que dans la couleur : celles d'Europe offrent cinq variétés, i"^". La taupe vul- gaire, rt2//7^ /2o/?rûj' j caudata, nigricans ; (on poil eft d'un noir plus ou moins foncé. 1^. La taupe blanche, ta/pa albica : elle eft d'un blanc de lait : elle eft plus commune en Hollande qu'en France : on en conferve une dans le cabinet des curiofités naturelles à Chantilly , laquelle a été prife dans l'Artois. 3^. La taupe du pays d'Aunis , talpa major Rupellenjls ceryico/or ; {on poil eft roux , fort clair Se tirant fur la couleur de ventre de biche , fans mélange ni tache j elle eft plus grofle que la taupe vulgaire. 4°. La taupe du territoire d'Alais , talpa cltrina AUJienJis j toute fa robe eft d'une belle couleur de citron j on la trouve dans la partie du Bas-Languedoc qui tou- che aux Cevennes. 5°. La taupe variée, ta/pa maculata ; elle offre une variété de couleurs qui la rend curieufe Se agréable à la vue j celles de rOoft Frife ont tout le corps parfemé de taches blanches Se noires. La taupe de l'île de Java a les quatre pieds , ainfi que la moitié des jam- bes , d'un blanc mat. L'animal qu'on a appelle taupe de Sibérie^ qui a le poil vert Se or roux g eft d'une efpece diftérente de nos taupes vulgaires , qui ne fe trouvent en abondance que depuis la Suéde jufqu'en Barbarie. La taupe de Sibé- rie , ta/pa SïberLca j ecaudata ^ vêrjîcolor a les pieds de la taupe rouge d'Amérique : tout {on corps eft plus ramafté fur le train de derrière ; elle ;i'a point de queue,, fon mufeau eft étroit Se court. La taupe qu'on trouve au Cap de Bonne- Efpérance , talpa Ajrïçana ,- monfirofo volumine , eft trois fois plus grofte que notre taupe Européenne, elle creufe fous terre des boyaux ou galeries qui rendent \q^ voyages fors- 40 TAU difficiles tant à pied qu'à cheval. Voyez le Journal hî/lorlc^ue du Voyage dâ M. l'Abbé àQ la Caille, p. 299. La taupe de Virginie eft cependant allez femblable à la nôtre , à l'ex- ception de la couleur du poil , qui eft mclé de pourpre foncé j mais la taupe rouge d'Amérique eft un autre animal , talpa Americana rubra ; elle ref^ femble à notre taupe commune par la grodeur & la figure du corps » mais elle en diffère par celle des pieds j ceux de devant ont trois doigts , & ceux de derrière en ont quatre j le doigt extérieur des pattes de devant eft le plus long , plus fort &: crochu \ fon poil eft roux. La dernière efpece eft la taupe du Canada, talpaCanadcnJis y caudà nodûsâ long'ijjlmây nafo multïplïcïbus mufculïs - tamquam fpïnïs j coronato. Cet animal qui eft nouvellement connu & décrit par M. de la Faille j tient du rat &: de la taupe vulgaire. Sa queue longue de trois pouces eft noueufe ôc prefque nue \ i^^ pieds ont chacun cinq doigts armés d'un ongle ou écaille fauve. Cet animal eft plus élevé de terre, moins rampant que la taupe , & a la légèreté du rat : fon corps eft effilé , couvert d'un poii noir, gioffier & allez long j le mufeau eft relevé d'une mouftache, ou bordé de vingt-cinq mufcles charnus , très -déliés , qui ont l'air & l'ef- fet d'autant d'épines : toutes ces pointes d'une belle couleur de rofe , agif^ fent à la volonté de l'animal, de façon qu'elles fe rapprochenr & fe réu- nilïent au point de ne former qu'un corps aigu & très-délicat •, quelque- fois aufii ces mufcles épineux s'ouvrent & s'épanouilTent à la manière du calice des fleurs , ils enveloppent & renferment le conduit nazal auquel ils fervent d'abri. De quelle utilité peut être à la taupe du Canada une telle organifacion ? Cet animal fe trouve dans les contrées du Canada \ il n'y eft pas très -commun. Il palle la plus grande partie de fa vie fous la neige , fort très-peu de fa tanière , même dans le beau temps : il manœu- vre comme nos taupes , mais avec lenteur \ auffi fes taupinières font-elles peu abondantes Se affez petites. Il femble qu'une inclination fédentaire l'attache & le fixe au moins pour quelque temps au lieu qu'il s'eft choifi , tandis que nos taupes Européennes, condamnées par une loi de la Nature à vivre fous terre , à éviter le grand jour, favenc fe dédommager de cette profcription par l'aifance &: la commodité de leurs demeures. L'auteur des Obfervations fur l'Hiftoire Naturelle (M. Gautier) a àowwç. la dcfcription de toutes les parties intérieures &: extérieures de la taupe. Il dit auffi que cet animal jouit dç l'organç de la vue, & que i^^ yeux T A l^ 41 Ko paioilîent petits , quô parce qu'ils font cachés par les poils qui les cou- vrent, iefquels environnent le mufcle cutané de leurs globes : que cet habi- tant des ténèbres ne fe fert que de l'odorat dans les routes obfcures Se tor- tueufes qu'il fuit pour chercher fa retraite Se fa nourriture. ( A voir l'air hébété , la démarche gauche Se incertaine de cet animal, on juge facile- ment que la lumière n'efl pas faite pour lui , Se qu'il n'a peut être dans le j-néchanifme oculaire que la partie matérielle. Eu effet , les taupes voient il peu diftinélement, quelles fe heurtent contre les corps qu'elles ren- contrent , Se en fui vaut leur route , elles fe précipitent fouvent fans def- fein. ) Sa chair a l'odeur de celle du lapin , Se la fubftance de fa peau eftépailfe comme celle du chamois j les parties de la génération font bien configurées Se beaucoup plus compofées que celles de riiom.me Se des animaux quadrupèdes. M. Gautier penfe que la conftrudion de ces par- ties dans la taupe lui fournit à propos la femence , fans qu'il foit befoin d'aucun mouvement: cette obfervation eft nouvelle Se mérite l'attention des Naturaliftes. Ses pattes antérieures qui font plus larges que celles de derrière , Se armés d'ongles fort tranchans , Se toujours tournés en dehors, ont une force extraordinaire : la fupination & la pronation en font fuppri- iîî.ces, par conféquent toute la force des mufcles fe réduit au mouvement de flexion Se d'extenfion, ce qui augmente ces deux adions fî nécefîaires à la taupe pour creufer la terre. Ses pattes poftérieures ont beaucoup moins de force. Se font plus flexibles : fes mufcles font raccourcis, épais, char- nus , Se aux extrémités ils font tendineux Se prefque oiïeux j {es os font bien articulés Se folides j fon jlçrnum eft élevé Se tranchant comme celui des oifeaux. Les vers & divers infeéles font la principale nourriture àes taupes : c'^ft pour cela qu'elles aiment les fumiers de nature Se qu'elles fe plaifenc dans les terres fumées : elles mangent beaucoup de racines potagères : elles deviennent à leur tour la pâture des fcarabées foiToyeurs. Jgrïcola orétend que l'on fait des chapeaux de taupe , qui font d^une extrême beauté. Cet Auteur dit avoir vu des habits fourres de la peau de zqs animaux : Pline j lïy. 8 j chap, 58 dcfonHiJl. Nac. cite les couvertures de lit faites de peaux de taupe , qu'il a vues à Orchomene. On eftime le fang de la taupe pour rétablir les poils j il eft aufli d'un ufage merveilleux dans plufieurs fortes de maladies cucanées , comme, par exemple, pour guérir les ulcères qui fe forment à la racine des ongles j fa grailîe , au contraire, contribue dic-on , à faire tomber la trop grande quantité de cheveux , enfin , le Tome V L F 4ï TAU bouillon de taupe eft un remède de bonne femme pour guérir les enfans de l'incommodité de piller au lit. Toutes ces vertus de la taupe, en Mé* decine, font fabuleufes ou négligées. TAUPE. Des Conchyliologiftes donnent ce nom a un coquillage uni* valve de la famille des porcelaines, & dont la coquille offre fur fon dos- quatre zones ou fafcies violettes , fur un fond fauve. TAUPE- GRILLON. Infed:e coléoptere appelé courtUlc ou courdUiere , & dont nous avons parlé au mot Grillon Taupe. TAUPE DE MER. Nom qu'on donne en Normandie à une fcohpendte de mer : voyez ce mot. TAUPIN ou EscARBOT Sauterelle, ou Maréchal , ou ScarabIf A RESSORT, OU NoTovEDE '. elater au£ notopeda. Genre d'infedte coléop- tere , dont les antennes , en fcie chez les mâles ^ èc à. filets chez les femel- les , fe logent dans une rainure formée en delTous de la tête. Le corfelet de ces petits animaux eft terminé en deflous par une pointe longue ôc dure, qui entre comme par reffort dans une cavité du ventre : c'eft par le moyen de ce refiort , que ces infedes , lorfqu'ils font renverfés fur le dos , peuvent s'élancer afTez facilement en l'air j & en retombant , fouvent ils fe trouvent retournés fur leurs pieds. Le corps du taupin eft alongé j fes étuis (ont durs j fes tarfes ont cinq articles à toutes les pattes. Sa larve fe trouve dans les trous de faules Se d'autres arbres pourris où elle vit. ôc fe métamorphofe. Il y a le taupin rouge y le jaune à corfelet velouté , le porte croix j le cuivreux j le bedeau j &c. TAUPINIERE. Çetk monceau de terre, qu'une taupe a élevé en creu- fant deilous : voye^ à l'article Taupe. TAURACO. On donne ce nom a Toifeau appelé le Roi de Guinée ^ 8c J par/^/^i/2j Voifeau couronné du Mexique, quoiqu'il fe trouve dans l'Afrique Méridionale, vers le royaume de Congo, fur les confins du Cap de Bonne-Efperance : il a deux doigts devant & autant derrière, TAURE. Nom donné à la lunaire 3.\7i genijfe &c même à la.vache q\d- n'a point encore vêlé : voje:^ ces mots, TAUREAU , taurus. Quadrupède bifulce , ongulé èc cornupede, dont le caradere, dit M» Brijfon , eft de n'avoir point de dents incifives à la mâchoire fupérieure , d'en avoir huit à l'inférieure, d'avoir le pied four- chu de les cornes fimples , tournées vers les cotés. Le taureau, que nous- voyons à la tête de nos troupeaux, étant un animal d'une très -an- cienne domefticité, a néceflairement dégénéré du taureau fortant des TAU 4) mains de la Nature , Se jouidant de toute fa foïCQ Se de toute fa liberté : • on a lieu de penfer que le taureau domeftique vient originairement de l'aurochs ou urus , qui lui eft fupérieur par la force , la grandeur , &:c. voye^ h mot Aurochs. Le taureau fert , de même que l'aurocTis , à la propagation de l'efpcce ; & quoiqu'on puifTe auffi le foumettre au travail , on n'en eft pas plus sûr de fon obéifTance, Se il faut être en garde contre Tufage qu'il peut faire de fa force, La Nature , dit M. de Buffon , a fait le taureau indo- cile &fier. Dans le temps du rut, il devient indomptable ^ Se fouvent furieux : mais par la caftration l'on détruit la fource de ces mouvemens impétueux , Se l'on ne retranche rien à fa force ; il n'en devient que plus gros, plus mafîif, plus pefant. Se plus propre aux ouvrages auxquels on ledeftine:il devient aufîl traitable, plus patient, plus docile Se moins incommode aux autres. Un troupeau de taureaux ne feroit qu'une troupe effrénée que l'homme ne fauroit dompter ni conduire j mais un nom- breux troupeau de bœufs fuit paiiiblement le chemin du pâturage ; s'ils «'écartent, dociles à la voix d'une femme , d'un enfant , ils reviennent auffitôt. On les conduit de même Se fans réfiftance de leur part , aux tra- vaux les plus pénibles. L'âge le plus convenable à la caftration , eft celui qui précède immé- diatement la puberté j pour le bœuf c'eft dix -huit mois ou deux ans î ceux qu'on y foumet plutôt, périftent prefque tous j cependant les jeu- nes veaux , auxquels on ôte les tefticules quelque temps après leur naif- fance j Se qui furvivent après cette opération, fi dangereufe à cet âge , deviennent des bœufs plus grands, plus gros, plus gras que ceux aux- quels on ne fait la caftration qu'à deux, trois ou quatre ans \ mais ceux- •ci paroiftent conferver plus de courage & d'adivité , Se ceux qui ne la fubiftent qu'à l'âge de fix , fept ou huit ans , ne perdent prefque rien des autres qualités du fexe mafculin : ils font plus impétueux , plus indo- ciles que les autres bœufs j Se dans le temps de la chaleur des femelles , ils cherchent encore à s'en approcher, mais il faut avoir foin de les en écarter. L'accouplement, & même le feul attouchement du bœuf, fait naîtte à la vulve de la vache des efpeces de carnofités ou de verrues j qu'il faut détruire Se guérir, en y appliquant un fer rouge. Ce mal peut venir de ce que ces bœufs , qu'on n'a que biftournés , c'eft- à- dire aux- «juels on a feulement comprimé les tefticules , ferré Se tordu les vailfeaux Fij 44 TAU qui y abontifTent , ne laiiTent pas de répandre une liqueur apparem- ment à demi- purulente. Le taureau , ainfi que les rhinocéros , entre en fureur à la vue de la couleur rouge : effet bien fingulier j mais que l'expérience démontre. Il combat généreufement pour le troupeau, &c marche volontiers le pre- mier à la tête , en s'annonçanr par un mugiffement grave , ainfi qu'on l'obferve dans les premiers jours du printemSj où ils viennent prendre poiïeffion du pâturage. S'il y a deux troupeaux de vaches dans un champ , les deux taureaux s'en détachent & s'avancent l'an vers l'autre j animés par le fentiment de jaloufie , les mugillemens font le fignal de l'ac- tion : alors les deux rivaux fondent l'un fur l'autre avec impétuolité ôc fe heurtent avec violence j le premier choc eft fuivi d'un fécond , d'un rroifieme , &c. ils fe battent avec acharnement , & ne ceiïent le combat que lorfqu'on les fépare , ou que le plus foible eft contraint de céder au plus fort. Alors le vaincu fe retire trifte &c tout honteux : au lieu que le vainqueur retourne avec nobleiïe & orgueil vers fonférail, tête levée, triomphant & tout fier de fa vidoire. Le plus foible n'ofe alors appro- cher les femelles en chaleur que lorfque celui-ci eft éloigné, ou que ^ fatigué de {qs travaux , il ne difpute plus la jouiflTance. L'homme fait ufer en maître de fa puiffance fur les animaux : il choi- fît ceux dont il peut tirer le plus d'avantages pour l'aider dans {es tra- vaux, ainfi que ceux dont la chair flatte fon goCit j il en a fait des efcla- ves domeftiques : il les a multipliés plus que la Nature ne l'auroit fait y il en a formé des troupeaux nombreux : c'eft ainfi qu'il a multiplié les chevaux, les bœufs, les vaches, les moutons, les chèvres, les cochons , &c. Le bœuf, le mouton Se les autres animaux qui paiifent l'herbe , font non -feulement les meilleurs, les plus utiles, les plus précieux pour l'homme, puifqu'ils le nourrilTent, mais ce font encore ceux qui con- fomment & dépenfent le moins. Le bœuf fur-tout eft, à cet égard , l'a- nimal par excellence j car il rend à la terre tout autant qu'il en tire. Se même il améliore le fond fur lequel il vit : il engraiffe fon pâturage * au lieu que le cheval , Se la plupart des animaux , amaigriflent en peu d'années les meilleures prairies. Le mouton Se la chèvre coupent l'herbe de fi près, qu'ils détniifenr la tige Se gâtent les racines j le cheval choific l'herbe la plus fine. Se laifie grainer Se multiplier la grande herbe, dont les tiges font dures j au lieu que le bœuf, qui ne peut brouter que TAU 45 î'herbe longue, à caufe de Ces giofles lèvres, &: qui n'a point de dents incifives à la mâchoire fupéneure , ne coupe que les groffes tiges , Se détruit peu- à -peu l'herbe la plus grofliere j ce qui fait qu'au bout de quelques années la prairie , fur laquelle le cheval a vécu, n efl: plus qu'un mauvais pré j au lieu que celle que le bœuf a broutée devient un pâ- turage fin. Mais ce ne font pas les feuls avantages que ce bétail procure à l'iiom- me: fans le bœuf, les pauvres &c les riche sauroient beaucoup de peine à vivre j la terre demeureroit inculte j les champs 8c mcnne les jardins feroient fecs &c ftériles : c'eft fur lui que roulent tous les travaux de la campagne j il eft le domeftique le plus utile de la Ferme ; il fait toute la force de l'agriculture, autrefois il faifoit toute la richeffe des hommes. Les Germains en faifoient fi grand cas, qu'au rapport de Tacite, ils donnoient pour dot des bœufs à leurs filles. Les Athéniens , qui s'en fer- Toient auili pour le labourage & pour mettre à leurs chars, furent très- long- temps fans immoler de ces animaux dans leurs facrifices. Eiien rap- porte que Phrygès fut condamné à mort pour avoir tué un bœuf qui travailloit à la charrue. Le bœuf eft encore aujourd'hui la bafe de l'opu- lences des Etats, qui ne peuvent fe foutenir & fleurir que par la cul- ture des terres Se par l'abondance du bétail , qui font les feuls biens réels , puifque tous les autres , Se même l'or Se l'argent , ne font que des biens arbitraires , des repréfentations , des monnoies qui n'ont de valeur qu'autant que le produit de la terre leur en donne. Le bœuf, ainfi que l'obferve M. de Buffon , ne convient pas autant que le cheval, l'âne, le chameau, &c. pour porter des fardeaux. La forme de fon corps Se de fes reins le démontre ; mais la grofl~eur de fort cou , la largeur de fes épaules , indiquent affez qu'il eft propre à tirer Se à porter le joug. C'eft aufli de cette manière qu'il tire le plus avan- tageufement. Se il eft fîngulier que cet ufage ne foit pas général , Se que dans des Provinces entières on l'oblige à tirer par les cornes La feule raifon qu'on a pu m'en donner, dit M. de Buffon , c'eft que quand il eft attelé parles cornes, on le conduit aifément. Il a la tête très-forte. Se ne laifte pas de tirer aftez bien de cette façon , mais avec beaucoup moins d'avantage que quand il tire par les épaules. Il femble avoir été fait exprès pour la charrue j la mafte de fon corps , la lenteur de £es mou^ vemens, le peu de hauteur de £es jambes, fa tranquillité même Se Ça. patience dans le travail, femblent concourir à le rendre propre à la cul- 4^ TAU ture des champs , Se plus capable qu'aucun autre de vaincre la réfiftancÇ confiante & toujours nouvelle que la terre oppofe à fes efforts. Le che- val, quoique peut-être aufli fort que le bœuf , eft moins propre à cet ouvrage :il eft trop élevé fur fes jambes j fes mouvemens font trop grands , trop brufques, & d'ailleurs il s'impatiente &fe rebute aifémenr. On lui ôte toute la légèreté, la fouplelïe de {es mouvemens, toute la grâce de fon attitude &: de fa démarche, lorfqu'on le réduit à ce travail pefanc pour lequel il faut plus de conftance que d'ardeur , plus de mafle que de vîtefle , & plus de poids que de refïorr. Les bœufs , comme les autres ajiimaux domefliques , varient pour la couleur j cependant le poil roux paroît être le plus commun , & plus il eft rouge , plus il eft eftimé. On fait cas aufli du poil noir , de l'on pré- tend que les bœufs fous poil bai durent long- temps j que les bruns durent moins , &c fe rebutent de bonne heure j que les gris , les pom- melés ôc les blancs ne valent rien pour le travail j les mouches & les taons les attaquent de les tourmentent aufli beaucoup plus que les roux èc les noirs j auflî dit-on qu'ils ne font propres qu'à être engraiflés. Mais de quelque couleur quefoit le poil du bœuf, il doit être luifant .j épais ôc doux au toucher; car s'il eft rude au toucher ou dégarni , on a raifon de fuppofer que l'animal fouffrcj ou du moins qu'il n'eft pas d'un fort tempérament. Un bon bœuf, pour la charrue, ne doit être ni trop gras ni trop mai. gre : il doit avoir la tête courte ôc ramafîée ; les oreilles grandes , bien velues & bien unies j les cornes fortes , luifantes , de moyenne gran- deur j le front large, les yeux gros & noirs, le mufïle gros &: camus, les nafeaux bien ouverts, les dents blanches & égales, les lèvres noi- res, le cou charnu, les épaules graiïes &: pefantes, la poitrine large; le fanon, c'eft-à-dire la peau du devant, pendant jufques fur les ge- noux y les reins fort larges , le ventre fpacieux & tombant , les flancs grands, les hanches longues, la croupe épaifîe , les jambes Se les cuifles groffes & nerveufes, les dos droit ôc plein , la queue pendante jufqu'à terre, ôc garnie de poils touffus de fins, les pieds fermes, le cuir grof- /ier ôe maniable , les mufcles élevés , ôe l'ongle court ôc large. Il faut aulfi qu'il foit fenfible à l'aiguillon, obéiffant à la voix, Ôe bien drefïé ; mais ce n'eft que peu -à -peu ôe en s'y prenant de bonne heure , qu'on peut 'accoutumer le bœuf à porter le joug volontiers & à fc laifTer con- duire aifément. TAU 47 Dès l'âge de deux ans 5c demi ou de trois, ans, il faut commencer k l'apprivoifer & à le fubjuguer : fi l'on attend plus tard, il devient indo- cile &z fouvent indomptable. La patience. Se même les careiïes, font les feuls moyens qu'il faut employer j la force Ôc les mauvais traitemens ne feroient propres qu'à le rebuter pour toujours. 11 faut donc lui frotter le corps, le careiïer, lui donner de temps en temps de l'orge bouilli, des fèves concalFées & d'autres nourritures de cette efpece , dont il eft plus friand, 8c toutes mêlées de fel, qu'il aime beaucoup. En même temps on lui liera fouvent les cornes ; quelques jours après on le fhettra au joug. Se on lui fera traîner la charrue avec un autre bœuf de même taille , &: qui fera tout dreflTé. On aura foin de les attacher enfemble à la mangeoire ,> de les mener de compagnie au pâturage , afin qu'ils feconnoifient 8c s'ha- bituent à n'avoir que des mouvemens communs. On. n'emploiera jamais l'aiguillon dans les commencemens : il ne ferviroit qu'à le rendre plus intraitable. Il faudra aufiî le ménager , & ne le faire travailler qu'à petites reprifes j car il fe fatigue beauconp, tant qu'il n'eft pas tout-à-fait drelTé 5 8c par la même raifon , on le nourrira alors plus largement que dans tout autre temps. Le bœuf ne doit fervir que de puis trois ans jufqu'à dix : on fera biea de le tirer alors de la charrue pour TengrailTer 8c le vendre , la chair en fera meilleure que fi on attendoit plus long-temps. On connoît l'âge de cet animal par les dents 8c par les cornes. Les premières dents de devant tombent à dix mois , 8c font remplacées par d'autres qui ne font pas fi blanches Se qui font plus larges. A treize mois les dents voifines de celles du milieu tombent, 8c font aufîi remplacées par d'autres; & à trois ans , routes les dents incifives fontrenouvellées : elles font alors égales, longues & aiïez blanches; à mefure que le bœuf avance en âge , elles deviennent inégales 8c noires. C'eft la même chofe pour le taureau 8c pour la vache, Ainfila caftration ni le fexe ne changent rien à la crue &: àla chute des dents j cela ne change rien non plus à la chute des cornes, car elles tom- bent ou fe déchaufient également à trois ans au taureau , au bœuf & à la vache* Se elles font remplacées par d'autres cornes, qui , comme les fécondes dents, ne tombent plus : celles du bœuf & de la vache devien* nent feulement plus groiïes 8c plus longues que celles du taureau. L'ac- croiflement de ces fécondes cornes ne fe fait pas d'une manière uni- forme, ni par un développement égal. La première année, c'eft- à -dire' la quatrième année de l'âge du bœuf, il lui poulTe deux petites cor- 4S TA U nés pointues, nettes, unies & terminées vers la tète par une efpece de bourrelet : Tannée fuivante ce bourrelet s'éloigne de la tête , poulfé par un cylindre de corne , qui fe forme Se qui fe termine aufli par un autre bourrelet, & ainfi de fuite; car tant que l'animal vit, les cornes croif- fent. Ces bourrelets deviennent des nœuds annulaires, qu'il eft aifé de diftinguer dans la corne, 8c par lefquels l'âge fe peut aifément compter, en prenant pour trois ans la pointe de la corne jufqu'au premier nœud, ôc pour un an de plus chacun des intervalles entre les autres nœuds. Main- tenant il convient de dire que cette chute ou déchaufTement de la corne ongulée dans les individus de l'efpece du taureau , arrive plus rarement danf certains pays que dans d'autres. Ce déchaufTement ne feroit-ilpas l'effet de frottemens accidentels , ou d'une maladie particulière? Le cheval mange nuit & jour lentement , mais prefque continuellement ; lebœuf au contraire mange vite, ôc prend en alfez peu de temps route la nourriture dont il a befoin , après quoi il ceiTe de manger Se fe couche pour ruminer. La rumination dépend de ce que les deux premiers eftomacs du bœuf»' c'eft-à-dire la panfe ^ Se le bonnet qui n'eft qu'une portion de la panfe, çtant remplis d'herbes, autant qu'ils peuvent en contenir, cette mem- brane tendue réagit alors avec force fur l'herbe quelle contient, qui n'eft que très - peu mâchée , à peine hachée , & dont le volume augmente beaucoup par la fermentation. L'animal remâche ces herbes , les macère , les imbibe de nouveau de fa falive , & rend ainfi peu- à-peu l'aliment plus coulant j il le réduit en une pâte alfez liquide pour qu'elle puiffe couler dans le conduit étroit qui communique du fécond au troifieme eftomac, où elle fe macère encore avant que de paflTer dans le quatrième , Se c^eft dans ce dernier eftomac que s'achève la décompofition du foin qui y eft réduit dans un parfait -mucilage. Ce qui confirme la vérité de cette ex- plication , c'eft que tant que ces animaux tettent Se font nourris de lait Se d'autres alimens liquides Se coulans , ils ne ruminent pas , Se qu'ils ru- minent beaucoup plus en hiver Se lorfqu'on les nourrit d'alimens fecs qu'en été , pendant lequel ils paiOTent l'herbe tendre, yoye-^ à l'article RUMINANS. On. prétend que les bœufs qui mangent lentement refirent plus loiig- tenips au travail que ceux qui mangent vite j que les bœufs àcs pays éjevés Se fecs font plus vifs , plus vigoureux Se plus fains que ceux àes pays bas Se humides j que tous deviennent plus forts lorfqu'on les nourrit de TAU 49 de foin fec , que quand on ne leur donne que de l'herbe molle ; qu'ils s'accoutument plus difficilement que les chevaux aux changemens de cli- mat, &: que par cette raifon on ne doit jamais acheter des bœufs pour le travail que dans fon voifinage. On doit nourrir les bœufs ôc les vaches avec du foin , de la paille , & même leur donner un peu de [on. Se d'avoine : en été on leur donnera de l'herbe fraîchement coupée , ou bien de jeunes pouffes de feuilles de frêne , d'orme , de chêne , ôcc. mais en petite quantité , fur tout de celle du chêne ; l'excès de cette nourriture , qu'ils aiment beaucoup, leur eau- faut quelquefois un pilTement de fang dont ils périlTent : peut-être fe- roit-il prudent de ne leur en point donner. M. Bourgeois obferve qu'on ne doit point même lailîer paître les vaches 6: les bœufs dans les bois où ces végétaux croilîent , jufqu'à ce que leurs poulfes foient formées en feuilles , & même déjà un peu dures j alors cette nourriture devient beaucoup moins dangereufe. La luzerne , la vefce , les lupins font de très bons alimens pour les bœufs j il n'eft pas nécelTaire de régler la quantité de leur nourriture , ils n'en prendront jamais plus qu'il ne leur en faut. La grande chaleur incommode ces animaux, peut-être encore plus que le grand froid \ ainli on doit éviter de les faire travailler à la grande ardeur du foleil. \\s ne demandent pas autant de foins que les chevaux ; cepen- dant Cl on veut les entretenir fains &c vigoureux , on ne peut guère fe difpenfer de les étriller tous les jours , de les laver , de leur grailfer la corne des pieds , & de leur donner de bonne litière , ôcc. De la Vache & du Veau, Dans les efpeces d'animaux dont l'homme a fait àt^ troupeaux , & o?i la multiplication eft l'objet principal , le nombre des femelles eft plus nécelTaire & plus utile que celui à.ts mâles. Le produit de la vache eft un bien qui croîtjSc qui fe renouvelle à chaque inftant ; ce qui rend fa vie plus précieufe encore à l'efpece humaine, c'eft qu'elle eft le foutien du ménage champêtre. Oui , fa fécondité nous enrichit, augmente nos trou- peaux , étend notre domaine , fournit des fecours pour l'agriculture, ou des vivres pour notre fubfiftance. La chair du veau eft une nourriture aufli abondante que faine & délicate : le lait eft l'aliment à^^ enfans j le beurre, l'atTaifonnement de la plupart de nos mets \ le fromage, la noutnture la plus ordinaire à^^ habitans de la campagne. Que de pau- Tome VI* G yo TAU vres familles font aujourd'îmi réduites à vivre du produit de leurs va- ches î On peut aufîî faire fervir la vache à la charrue y ôc quoiqu'elle ne foit: pas aufli forte que le bœuf, elle ne laifTe pas de le remplacer fouvent y elle en a la docilité , l'inftinâ: & les bonnes qualités ; mais lorfqu'on veut l'employer à cet ufage , il faut avoir attention de l'alTortir , autant qu'on le peut , avec un bœuf de fa taille & de fa force , afin de conferver l'égalité du trait & de maintenir le foc en équilibre entre ces deux puif- fances j. moins elles font inégales , & plus le labour de la terre eft fa- cile & régulier. Au refte , on emploie fouvent fix & jufqu'à huit bœufs dans les terrains fermes , & fur- tout dans les friches caillouteufes, ou qui fe lèvent par grolfes mottes 5r par quartiers. Deux vaches fuffifenr pour labourer dans les terrains meubles &c fablonneux. On peut aullî dans ces terrains légers , poulTer à chaque fois le fillon beaucoup plus loin • que dans les terrains forts. Les Anciens qui confervoient avec tout le foin poiTible les animaux de labour, avoient borné à une longueur de cent vingt pas la plus grande étendue du fillon que le bœuf devoit tracer par une continuité non interrompue d'efforts & de mouvemens j après quoi , difoient-ils, il faut cefier de l'exciter , Se le lailTer reprendre ha- leine pendant quelques momens , avant que de pourfuivre le mcme fillon ou d'en commencer un autre. Le printems eft la faifon où les vaches font le plus communément en chaleur j la plupart dans ce pays-ci reçoivent le taureau depuis le 1 5 Avril jufqu'au 1 5 Juillet; mais il ne laifle pas d'y en avoir beaucoup dont la chaleur eft plus tardive. Se d'autres dont elle eft plus précoce : elles por- tent neuf mois , Se mettent bas au commencement du dixième. On a. donc des veaux en quantité depuis le 1 5 Janvier jufqu'au 1 5 Avril : on en a aufii tout l'été afiez abondamment , Se l'automne eft le temps où ils; font le plus rares. Les figues de la chaleur de la vache ne font point équivoques: elle mugit alors très-fréquemment Se plus violemment que dans les autres temps j elle faute fur les bœufs , fur les vaches Se même furies taureaux; la vulve eft gonflée Se proéminente au-dehors. Il faut profiter du temps de cette forte chaleur pour lui donner le taureau ; G on laiifoit diminuer cette ardeur , la vache ne retiendroit pas auflî fure- ment. Le taureau doit être choifi , comme le cheval étalon , parmi les plus beaux de (on efpece. Il peut faillir les vaches depuis trois ans jufqu'à neuf; mais on ne doit pas lui en livrer plus de quinze par mois. On lui TAT7 51 iait manger alors det'avoine, de l'orge Se de la vefce, pour lui donner de l'ardeur &c lui procurer une plus grande abondance de liqueur femi- nale. Les vaches retiennent fouvent dès la première , féconde ou troifieme fois ; &: Cnot qu'elles font pleines le taureau refufe de les couvrir , quoi- qu'il y ait encore apparence de chaleur : mais ordinairement la chaleur ce(\^Q prefqu'auffi - tôt qu'elles ont conçu, 6c elles refufent aufîi elles- mêmes les approches du taureau. Les vaches font alTez fujertes à avorter , lorfqu'on ne les ménage pas. Six femaines ou deux mois avant qu'elles mettent 4)as , on les noiu'rira plus largement qu'à l'ordinaire : on cefiera auifi dans ce même temps de les traire j le lait leur eft alors plus néceflTaire que jamais pour la nourri- ture de leur fœtus ; aufii y a-t-il des vaches à qui le lait tarit abfolumenc, un mois ou fix femaines avant qu'elles mettent bas. Celles qui ont du lait jufqu'aux derniers jours , font les meilleures mères ôc les meilleures nourrices ; mais ce lait des derniers temps eft généralement mauvais & peu abondant. Il faut les mêmes attentions pour l'accouchement de la vache que pour celui de la jument, &c même il paroît qu'il en faut da- vantage j car la vache qui mer bas paroît être plus épuifée , plus fati- guée que la jument. On doit la mettre dans une érable chaude fur une bonne litière, & lui donner abondamment de bonne nourriture. Une attention très importante, dit M. Bourgeois j c'eft de prendre garde qu'elle ne mange fon arriere-faix ou délivre , dont elle eft très-avide. Le fait eft certain, dit-il, quoiqu'il foit très-difticile d'en rendre une raifon phy- sique fatisfaifmte , que les vaches qui le mangent tombent à vue d'œii dans un amaigriftement dont elles périftent à la longue , malgré tous les fecours qu^on leur donne. On lailfe le jeune veau auprès de fa mère pendant les cinq ou fix premiers jours, afin qu'il foit toujours chaudement, & qu'il puiile teter aufli fouvent qu'il en a befoin. Mais il croît ôc fe fortifie allez dans ces cinq ou fix jours , pour qu'on foit dès- lors obligé de l'en féparer, fi l'on veut la ménager j car il l'épuiferoit s'il éroit toujours auprès d'elle. Il fufïira de le laiiïer teter deux ou-trois fois par jour ; Se il l'on veut lui faire une bonne chair &: i'engraiflTer promptement, on lui donnera tous les jours du lait bouilli , dans lequel on mettra de la mie de pain Se des CEufs. Au bout de quatre ou cinq femaines ce veau fera excellent à man- ger. On pourra ne laifter teter que trente ou quarante jours les veaux Gii St ' TAU qu'on voudra livrer au Boucher j mais il faudra* laifler au lait pendant deux mois au moins , ceux qu'on voudra élever. On doit févrer les veaux à trois ou quatre mois : il faut beaucoup de foins pour leur faire paffer le premier hiver ; c*eft le temps le plus dangereux de leur vie j car ils fe fortifient affez pendant l'été fuivant , pour ne plus craindre le froid du fécond hiver, La vache eft à dix-huit mois en âge de puberté , & le taureau à deux ans : mais quoiqu'ils puiffent déjà engendrer à cet âge , on fera bien d'attendre jufqu'à trois ans pour leur permettre de s'accoupler. Ces ani- maux font dans toute leur plus grande force depuis trois ans jufqu'a neuf; après cela les vaches & les taureaux ne font plus propres qu'à être en- graiflTés. Comme ils prennent en deux ans la plus grande partie de leur accroiffement j la durée de leur vie eft auffi , comme dans la plupart des autres efpeces d'animaux , a-peu-près de fept fois deux ans ; &c communément ils ne vivent guère que quatorze ou quinze ans. Dans tous les animaux quadrupèdes la voix du mâle eft plus forte &c plus grave que celle de la femelle , c'eft aufli ce qui eft dans le taureau. Ce qui fait croire qu'il a la voix moins grave , c'eft que fon mugiftement n'eft pas un fon fimple ; mais un fon compofé de deux ou trois odaves , dont la plus élevée frappe le plus l'oreille. Mais en y faifant attention, on entend en même temps un fon grave , & plus grave que celui de la vache, du bœuf de du veau. Le taureau ne mugit que d'amour : la vache mugit plus fouvent de peur que d'amour ; ôc le veau mugit de douleur , de befoin de nourri- ture , & de defir de fa mère. Les animaux les plus pefans &: les plus parefTcux ne font pas ceux qui dorment le plus profondément, ni le plus long temps. Le bœuf dort , mais d'un fommeil court & léger ; il fe réveille au moindre bruit : il fe couche ordinairement fur le côté gauche , & le rein ou rognon de ce côté- là eft toujours plus gros & plus chargé de grailfe que le rognon du côté droit. On doit donner à la vache le même foin & la même nourriture qu'au bœuf; mais la vache à lait exige des attentions particulières, tant pour ia bien choifir , que pour la bien conduire. On dit que les vaches noires font celles qui donnent le meilleur lait, &c que les blanches font celles qui en donnent le plus. De quelque poil que foit la vache à lait , il faut qu'elle ibi: en bonne TAU 53 chair , qu*elle ait VœW vif, ia démarche légère , qu'elle foit jeune, ôc que fon lait foiu abondant Se de bonne qualité. On les traira deux fois par jour, tant en été qu'en hiver. Se une fois feulement par jour le dernier mois qu'on les trait . iorfqu'elles portent le veau , c'eft-à-dire dix fe- maines avant qu'elles accouchent. Si on ne les trait qu'une fois par jour n'étant pas pleines» elles perdent infenfiblement leur lait, dit M. Bout" g€ois ; Se fi l'on veut augmenter la quantité du lait, il n'y aura qu'à les nourrir avec des alimens plus fucculens que l'herbe. Le bon lait n'eft ni trop épais , ni trop clair j fa confiftance doit être telle , que lorfqu'on en prend une petite goutte , elle conferve fa rondeur £ins couler : il doit être d'un beau blanc j celui qui tire fur le jaune ou fur le bleu ne vaut rien : fa faveur doit être douce , fiins aucune amer- tume Se fans âcreté j il faut aufli qu'il foit d'une bonne odeur ou fans odeur. Il eft meilleur au mois de Mai Se pendant l'été que dans l'hiver , Se il n'eft parfaitement bon que quand la vache eft en bon âge Se en bonne fanté. Le lait des jeunes genilTes eft trop clair : celui des vieilles vaches eft trop fec , Se pendant l'hiver il eft trop épais. Ces différentes qualités du lait font relatives à la quantité plus ou moins grande des parties butireufes , caféeufes Se féreufes qui le compofent. Le lait trop clair eft celui qui abonde trop en parties féreufes j le lait trop épais eft celui qui en manque , Se le lait trop fec n'a pas aftez de parties butireufes •& féreufes. Le lait d'une vache en chaleur ne vaut rien , non plus que celui d'une vache qui approche de fon terme , ou qui a mis bas depuis peu de temps. On trouve dans le troifieme Se le quatrième eftomacdu veau qui terre , des grumeaux de lait caillé. Ce lait caillé contient beaucoup de fel volatil acide. Se fert de levain pour la digeftion des alimens que le veau prend. Ces grumeaux de lait féchés à l'air font la préfure dont on fe ferc pour faire cailler le lait. Plus on garde cette préfure, meilleure elle eft Se il n'en faut qu'une très-petite quantité pour faire un grand volume de fro- mage. On voit, quoique rarement, des vaches qui ont la mauvaife habitude de fe teter elles-mêmes ; Se comme il n'eft guère poftible de les corriger de ce défaut, on eft obligé de les engraifter pour s'en défaire. On en a vu d'autres qui fe laiffoient teter par des ferpens ou par des couleuvres. Les vaches Se les bœufs aiment beaucoup le vin , le vinaigre , le fel , qui leur excite beaucoup l'appétit j aufli lorfqu'ils font dégoûtés leur 54 TAU donnet-t-on de Therbe trempée dans du vinaigre & faupoudrée d'un peu defel. M. Bourgeois a cbfervé que le vin produit le même effet fur les vaches que fur les hommes j il les fortifie Ôc leur donne de la gaieté de du courage. Lorfque nos Vachers de SuifTe , dit-il , conduifent nos vaches fur nos montagnes, il s'en trouve plufieurs qui font il fatiguées, quelles ne peuvent plus marcher j alors ils ont foin de leur faire avaler un verre où on les appelle vaches fiandrlne^. Ces vaches font en effet beaucoup plus grandes $c plus maigres que les vaches communes , & elles donnent une fois autant de lait & de beurre ; elles donnes aufli des veaux beaucoup plus grands t< plus Forts. Il faut des pâturages excellents pour ces vaches j mais comme elles reftent toujours mai- gres j toute la furabondance de la nourriture fe tourne en lait : au lieu qu9 les vaches ordinaires deviennent gralfes, & cèdent de donner du lait dès qu'elles ont vécu pendant quelque temps dans des pâturages gras. Avec un taureau de cette race S?c des vaches communes , on fait une autre race , qu'on appelle bâtarde^ &c qui eft plus féconde Se plus abondante en lait que la race commune. Ces vaches bâtardes donnent fouvent deux veaux à la fois , 6c fournilTent du lait pendant toute l'année. Ce font ces bonnes vaches à lait qui font une partie desrichelfes de la Hollande, d'où il fort tous les ans pour des fommes confidérables de beurre &c de fromage. Ces vaches, qui fourniffent une ou deux fois autant de lait que les vaches de France , eu donnent fix fois autant que celles de Barbarie. Maladies des Taureaux ^ des Bœufs & des Vaches» Les maladies des bœufs viennent prefque toutes d'excès dans le travail : on lit dans la nouvelle Maifon Ruftique , la defcription des maladies qui proviennent de cet excès j on les guérit aifément la plupart avec à&s foins ^ du repos. Mais les plus terribles de toutes , ce fpnt les maladies épizoo- çiques, ces contagions épidémiques, ces pertes qui ont caufé en France , 6c dans les pays du Nord, pendant les apnées 1745 , 174^ ^ ï747> ^^ mortalité de plufieurs millions de bètes à cernes. De tous les remèdes qu'on a employés jufqu'à préfent contre la maladie des beftiaux , qui a affligé il y a quelques ajinçes pvefquç toute l'Europe , il n'y en ^ ^ucun qui ait été trouve t A U 57 trouvé efficace , foltpour prévenir ou pour guérir'le niai des bètes infec- tées : on a mcme découragé ceux qui auroient été en état de faire des ex- périences fur les beftiaux malades , par la publication d'une loi qui ordon- noit de l^s tuer au moment que la maladie fe déclaroit, & cela fous peine d'une grofîe amende j cependant un Gentilhomme de la Province d'Yorck, en Angleterre, a tenté avec fuccès , dir-on , une forte d'inocu- lation pour préferver fes beftiaux des fuites de la contagion. Pour préparer labèteà cornes à cette inoculation , il faut la faire faigner, &c lui donner deux ou trois purgations rafraîchiiTantes ^ faire enfuite une incifîon d^ins le fanon 'y mettre dans cette plaie des étoupes trempées dans 1 humeur qui coule des yeux & des narines des bêtes malades , & les y laiiïer deux ou trois jours : c'eft tout le temps qu'il faut à la maladie pour fe manifefter. Enfuite il faut mettre la bête dans un pré , & l'y laiiTer juf- qu'à ce que la crife du mal foit pafTée : les vailfeaux de l'animal étant dé- femplis, & la mafife des humeurs diminuée. La maladie devient bénigne, &c l'animal fe tire aifément d'affaire. Il ne faut point pendant cette ma- ladie lui donner de nourriture feche , mais de temps en temps du fou détrempé [a). Il a régné dernièrement ( en 17^3 ) une maladie fur les bctes à cornes , qui , dit-on , a commencé L'es ravages dans le Poitou Se dans le Berri : on a perdu des beftiaux j mais par la fagefte des Intendans des Provinces , qui ont fait diftribuer ia recette du remède propre à cette maladie , le mal ne s'eft point étendu avec autant de force qu'on avoir lieu de le craindre, &C beaucoup de pays en ont été préfervés. La même épizootie a régné dans Je midi de la France en 1774. Suivant les obfervations diftribuées en ij(^ } , par les Intendans , cette maladie s'annonçoit par une ou plufieuis vefties qui paroifToient fur la langue de la bête malade. Ces veiîies étoient d'abord blanches j elles rou- giftoient enfuite, &z enfin devenoient prefque noires j elles crevoient, ôi ( p ) M. Bourgeois dit que la prétendue analogie que Ce Gentilhomme Angloistrou- •voit fans doute entre l'inoculation de la petite vérole Se celle des maladies conta» £,ieufes des bêtes à cornes , lui avoit fuggéré cette idée abfurde par un défaut de connoiflances médicinales. J'aimerois autant , dit - il , qu'un Médecin confeillât 3. tous les habitans d'un pays l'inoculation des maladies épidémiques malignes, de la peftç fnême , lorfqu'elle regneroic , afin de fe préferver de la contagion. Tome y L jj 58 T A IT laifToient après elles un ulcère chancreux qui creufoit dans l'épai^Teur de la langue du côté de la racine, la coupole en entier , de faifoit peu de temps après , périr l'animal. Dans l'efpace de vingt- quatre heures on voyoit le commencement, le progrès & la fin de cette maladie, qui étoit d'autant plus dangereufe , qu'elle ne fe manifeftoit par aucun fymptome extérieur, & que la bêtebuvoit, mangeoic & travailloit à fon ordinaire, jufqu'à ce que fa langue fut tombée : on a même dit que les chevaux avoient été auiH attaqués de cette contagion. (M. Bourgeois obferve que cette maladie de la langue eft même plus commune aux chevaux qu'aux bêtes à cornes y mais quoiqu'elle paroilTe être la même , quant à fa nature Se à fes effets , il ne ■paroît pas qu'elle fe Communique des chevaux aux vaches : j'ai vu plus d'une fois , dit-il , des chevaux attaqués de cette maladie , dans la même ctable où il y avoir des vaches , fans qu'elles en aient été attaquées ). Cette maladie, quoique des plus dangereufes, n'étoit rien, lorfqu'elle étoit traitée dès fa nailTance. Pour cet effet , il falloir vifiter la lani^ue des animaux deux ou trois fois par jour. Aufii-tôt qu'on appercevoit une ou plufieurs velfies adhérentes à la langue , on les faifoit crever fur le champ 5 en la ratifTant avec une pièce d^argent , à laquelle on avoir fait des dents , èc on étuvoit la plaie avec du fort vinaigre , dans lequel on avoit mis du poivre , du fel , de l'ail & des herbes fortes. On pafToitfur les lèvres de la plaie un morceau de vitriol de Chypre : ce remède guériffoir tous les animaux attaqués j mais on étoit quelquefois obligé de le réitérerpluiieurs fois. On avoit grand foin de féparer lesbeftiaux fains des malndes j car ce mai étoit contagieux ; il paroît même que c'é;toit un poifon fubril qui fe com- muniquoit par la circulation j l'on a prétendu que l'on a vu quelques per- ionnes mourir, pour avoir eu l'imprudence de mettre dans leur bouche les pièces d'argent qui avoient fervi à crever ces veffies : mais ce fait eft-il bien vrai ? Nous ajoutons à cet article l'extrait de dîverfes obfervations très-inté- relfantes fur les maladies épizootiques qui affeéterent les befbiaux de la Hollande en 1744, 1745 ^ ^74^- ces obfervations nouvelles font dues à M. Clerc ^ ancien Médecin des Armées du Roi, &c. &c. Cet homme utile , après avoir parlé de la contagion humaine , traite de la contagion des brutes , ou de la mortalité des bêtes à cornes. Les premiers fignes de la contagion font , la perte de l'appétit , le poil hériffé , les yeux enflam- més ou faiiieuxj les narines trcs-morveufes , les membres convuKifs, Iss TAU $9 ^încemens de dents , ( qvielquefois l'animal paroît abattu d'une triftefTe profonde ) , un bubon aux aines ou au fanon : les cornes & les oreilles deviennent: froides ^ la langue ou aride , ou couverte d'une écume oa mucofité blanchâtre ; tout l'intcrieur de la bouche ulcéré, le ventre tendu. Les excrémens font d'abord jaunes , noirs, puis liquides & putrides j la difficulté de refpirer , la rigidité ou l'extrême foiblelTe de ces animaux qui ne peuvent plus fe coucher ou fe tenir fur leurs jambes : voilà les fymptômes, les périodes qui précèdent la mort , laquelle arrive vers le quatrième ou cinquième jour de la maladie. Al. C/erc prérend que chaque partie du corps animal offre des milliers de toutes â la contagion , mais qu'il y en a deux par où elle fe tranfmet, plus généralement r par la bouche & par les narines, ou par l'infpiration & la déglutition. Il dit aufli que les propriétés de ce venin feptique dé- pendent eifentiellement d'une âcreté alkaline, unie à un principe de feu phlogiftique , univerfellement répandu dans la Nature. Voici les moyens que notre Auteur propofe pour remédier à la morta- lité du bétail. Dès que la bête paroît malade , il faut la faigner abondam- ment par une grande incifion faite au cou ou à la poitrine : répéter la faignée les deux jours fuivans , en cas que la maladie devienne opiniâtre. On ne faignera pas au-delà du troifieme jour : la faignée feroit inutile &c même mortelle ; donner quelques lavemens compofés chacun avec deux livres d'huile de lin , une once de fel commun dilTous dans un verre de fort vinai- gre j cefler les lavemens s'il y a un cours de ventre. On nourrira l'animal avec le fon , la farine de feigle : on peut lui donner aulli des pommes &c des citrouilles bouillies avec un verre de vinaigre. Il faut fe garder de lui donner du foin , mais lui faire avaler d'heure en heure du lait tiède èc aigre. U faut auflfi faire avaler à l'animal , de trois en trois heures, une d^mi once de, poudre compofée avec le nitre, le tartre blanc, de chacun demi- livre; crème de tartre deux onces , & camphre une once. Entre chaque prife de poudre , on donnera à 1 animal un breuvage compofé de boilTon tiède 6c de deux cuillerées d'un mélange fait fur le feu avec fix livres de vinaigre de vin $ autant de miel cru, demi-livre de nitre, &demi once d'huile de vitriol. On ne négligera pas de frotter plufieurs fois le jour la bouche, la langue, les gen- cives des bêtes malades avec un mélange de vinaigre, d'eau-de vie, d'huile de lin, parties égales de chaque, & y joindre un peu de nitre: on ne doit quitter l'ufage de ce remède que peu-à-peu, à mefure que l'animal fe rétablit. M. Cierc ordonne encore de frotter deux fois le jour les bêtes H il Co TAU malades avec une étrille. Il recommande aufliTufage d'un cautère aia fanoirv on le fait avec une grofle aiguille d'acier enfdée d'un (éion ou corde faite avec huit ligneuls très-poillés & non retors. On doit changer fouvent la litière & l'éloigner du village j aérer l'étable du côté de l'Orient j la par- fuiiier fréquemment avec du fort vinaigre verfé fur des briques bien chaudes \ y mettre du fumier de cheval ; y tirer quelques coups de pifto- let , de y brûler Aqs baies, de genièvre &:de lauriers concafTés. L'on doit profcrire l'ufage de l'ail, de l'eau-de-vie , du foufre, de la rhériaque , qui, félon notre Auteur, favorifent & perpétuent la mortalité. On doit fur-tout empêcher toute communication d'hommes & d'ani- maux avec la communauté qui eft affligée de la contagion. Il faut avoir peu de commerce avec les Bouchers & les Tanneurs j enterrer profondé- ment & dans un lieu éloigné du village , les bêtes mortes j avoir foin de battre la terre de la foife. Les perfonnes qui auront foigné ces bêtes malades, doivent quitter leurs habits s'ils font de laine, & les expofer à la vapeur du foufre en combuftion. Au rede il convient de répéter ici que la contagion n'attaque guère que les animaux de la même efpece j M. Bourgeois prétend que les maladies contagieufes des animaux dépen- dent de trois caufes générales, i^. àes viciffitudes de l'air de l'athmof^ phere j 2^. des exhalaifons putrides &c venimeufes , dont il eft chargé j 3''. de lamauvaife qualité Aq^ nourritures dont ils fontufage. Or, comme ces trois caufes peuvent varier à l'infini, agir conjointement ou féparé- ment, attaquer différens vifceres & caufer des altérations furies liqui- des , qui différent quant à leur nature & à leur degré j il n'y a point de remède univerfel qui puifTe être falutaire & efficace dans les différentes maladies contagieufes qui les attaquent j mais M. Clerc nu. voulu proba> blement indiquer ci deflus que les remèdes fpécifi^^ues dans l'efpece à% «ontagion dont il a été qucftion. Divers avantages que Von retire du Boeuf & de la Fâche. On a publié il y a quelques années un nouveau remède pour [a gûérifon des maladies de poitrine j c'étoit le féjour dans l'étable des vaches. Ce remède a eu quelques fuccès \ tous les phthillques à face hypocratiquc n'en ont pas toujours été guéris. Outre les avantages que Thomme retire de ces animaux domeftiques pendant leur vie , ils lui font encore d'une tics-grande utilité après leur TAU ^1 mort : on en mange la chair bouillie, rôtie Se en ragoût. En Irlande , en Angleterre, en Hollande, en SuifTe ôc dans le nord, on fale & on fume des quantités immenfes de chair de bœuf, foit pour l'ufage de la marine , foit pour l'avantage du commerce : pour cela on commence par le dépecer en gros morceaux , qu'on faupoudre de fel blanc j on le laifl~e dans le fel pendant deux ou trois jours , puis on le met en prelfe entre deux planches j on le fufpend enfuite dans une cheminée , aifez loin de la flamme, pour que la graiHe n'en foit pas fondue, & l'on fait delTous un feu qui donne beaucoup de fumée : pour cet effet, on préfère le bois vert de genévrier, qui donne au bœuf fumé une faveur aromatique : on le prépare mieux à Hambourg Se dans le Duché de Gueldres que par- roue ailleurs. Quand il eft fumé on le coupe en tranches fort minces ., on le mange cru ou cuit , fur des beurrées ^ &:c. Il fort aulli de ces pays une grande quantité de cuirs. La peau du bœuf j & même celle du veau fer- vent , comme l'on fait , à une infinité d'ufages : voye^ aux mots Peau ôc Poil. La graifle eft aufli une matière utile : on la mêle avec le fuif du mou- ton. Le fumier du bœuf eft le meilleur engrais pour les terres feches &c légères. La corne, dont eft armée la tète de cet animal , eft vraifembla- blement le premier vaifTeau dans lequel on ait bu , le premier inftrument dans lequel on ait fouftlé pour augmenter le fon , la première matière tranfparente que l'on ait employée pour faire des vitres , des lanternes, de que l'on ait ramollie , travaillée , moulée pour faire des boîtes , des peignes Se mille autres ouvrages. On fait une colle forte , taurocolla , avec les nerfs, les cartilages , les rognures de peau Se les pieds de bœuf, qu'on fait macérer, bouillir Se dilToudre dans de l'eau far le feu, jufqu'à ce que le tout devienne liquide: on jette ce mucilage animal Se énaiffi fur des pierres plates ou des moules j Se étant congelé , on le coupe par morceaux:. Se on lui donne la forme gue Ton veut. Cette colle , qui eft la véritable taurocollc ou xilocolle , eft claire , nette , tranfparente , de couleur rou^e- brun , Se ne fent point mauvais \ elle fert aux Menuifiers pour co-ller &: joindre leur bois , pour les ornemens de carton , pour les chapeaux , Sec, On la tire de Hollande ou d'Angleterre , car celle que Ton fait à Paris eft bien inférieure , elle eft obfcure & fent mauvais. La colle forte que l'on fabrique en Flandres eft encore plus pure , plus tranfparente que celle d'Angleterre : elle fe fait avec plus de choix Se de propreté : on l'emploie d'ans les groifes peintures en détrempe. M. Tenon , membre de l'Acadé- inie Royale des Sciences de Paris, a préfenté en lyGG ^ à cette favants (>% TAU Compagnie les premiers eiïais d'une coUe animale faite au moyen des ten- dons du boeuf. Cette efpece de toile eft gioffijre à la vérité , mais d'une force & d'une élafticité hngulieres : d elt probable que les fibres tendi- n^ufes de plufieurs autres animaux ont la mcme piopriété. Le lait de vache eft un des meilleurs alimens que l'on connoilTe : il eft vrai qu'il ne convient pas également à tous les tempéramens. En général ce lait eft une nourriture médicamcnteufe , très-excellente , & qui convient dans toutes les maladies où il s'jgit d'adoucir l'âcreté du fang. Le lait employé extérieurement eft un puilf-^nt anodin j il calme les douleurs aiguës qui accompagnent les tumeurs inflammatoires & les conduit à la fuppuration. C'eft dans cette vue , dit M. Bourgeois ^ qu'on fait ufage des cataplafmcs de mie de pain ou de riz avec le lait de va- che , qu'on applique fur ces fortes de tumeurs & fur les panaris. Tout le monde fait que la férofîté que l'on retire du lait , ou qui s'en fépare naturellement, eft \q petit-lait _, qui eft (i propre à rafraîchir & à calmer Tetfervefcence du fang r on lui alTocie quelquefois les fucs de diverfes plantes , fuivant le genre des maladies , comme les anti fcorbii- tiques ou l'infulion de fumeterre, pour purifier le fang. Le petit-lait ne peut jamais être nuifible , lorfqu'il pafte bien dans les premières voies : il convient dans prefque toutes les maladies chroniques qui proviennent d'obftrudions produites par l'épaiflilTement du fang ou de la lymphe : il eft auiîi très- efficace dans toutes les maladies des reins & de la velîie, & dans toutes celles qui ont pour caufe la trop grande abondance , & la dépravation de la bile. On retire du petit-lait par criftallifation une efpece àe fcl ^ qu'on nomme fucre de lait à caufe de fa douceur : on en fait ufage dans tous les cas où le petit-lait convient \ mais il a moins de vertus que le petit- lait. Quelques Médecins ont beaucoup célébré les vertus de qq fucre de lait pour toutes les maladies qui avoient pour çaufe un acide acre & corrofif répandu dans les humeurs. Il paroîr qu'il y a beaucoup de fucre dans ce fel. Le beurre que l'on retire du lait en le battant, eft propre, lorfqu'il eft bien frais , à tempérer toutes fortes d'acrimonies , à raifon de fa fubftance graifteufe & huileufe. Voyc-:ç^ V article Lait. Le fiel de bœuf eft préféré au fiel des autres animaux, comme plus acre, plus vohtil & plus pénétrant: on l'emploie dans les lavemens laxa- tifs pour y fervir d'aiguillon , lorfque le ventre eft dur & conftipé. La teinture de ce fiel eft auftî un cofmétique très-eftiiaé : on la tire du fiel TAU c anodine qui la rend très- propre à appaifer les inflammations , fur tout dans la goutte : on en tire par fublimation le ^ibcthum occidentale. C'eft fans fondement que les An- ciens avoient dit que le fing de taureau étoit un poifon : on a reconnu au contraire qu'il eft utile dans la dyffenteriej les crachemens de fang &t dans les potions vulnéraires aftringentes. Dans les fucreries , on s'en fert pour purifier le fucre : on l'emploie aufii dans la préparation du bleu de Pruiïe. Quant à l'extérieur , il a les propriétés communes au fang des animaux : on s'en fert en Uniment , lorfqu'il eft queftion d'amollir & de difcuter les tumeurs , d'efficer les taches de la peau , & de difiîper les verrues. Mais fon ufage principal eft lorfque quelque membre eft foible &: atrophié : on fait alors plonger la partie affligée dans la gorge d'un tau- reau ou d'un bœuf nouvellement tué , ce qui la ranime , la rend plus fou- pie & plus propre au mouvement. L'ufage de l'urine de vache en Médecine n'eft pas nouveau y on lui s donné le nom ^cau de mille fleurs pour ôter l'idée fale 6c dégoûtante que fait naître le nom èiurïne. Cette urine eft purgative, & évacue les féro- fîtés fans tranchées. La baudruche dont les Batteurs d'or font ufage pour interpofer entre les lames ou feuilles du métal qu'ils aminciflent à coups de marteau , n'eft que la pellicule d'un boyau de bœuf apprêtée. Aujourd'hui des perfonnes font ufage de la peau mince qui a été deftinée par la Nature à contenir l'urine de cet animal \ c'eft la vejjie : On en prend un morceau lavé deiïeché , on le ramollit un peu , & on le met entre les deux fe- melles de foulier ; par ce moyen 1 humidité ne perce point au travers de la féconde femelle dans le foulier. Enfin , combien d'ouvrages fembla- bles à ceux de l'ivoire ne fait-on pas avec les os de bœufs î P^oye^ à l'ar- ticle Os. TAUREAU ÉLÉPHANT ou TAUR ÉLÉPHANT. C'eft, dit Ludol- •phe 3 un animal du double plus grand que nos taureaux : on en a amené un d'Afrique à Conftantinople. Le taur-éléphant a la figure du taureau ^ <Î4 TAU T A Y mais , par la peau 5 par la couleur Se la grandeur » il a un certain rapport avec l'éléphant : c'eft ce que Bernier confirme ; il dit même qu'il a vu une des cornes du taur-éléphant chez le Grand Mogol. Cependant M. de Biifj-on croit , avec beaucoup de vraifemblance , que ce n'eft qu'un fort bœuf d'Ethiopie. TAUREAU DE MER. PoifiTon qui fe trouve à la côte d'Yvoire j on le nomme auffi poijfon cornu. Quelques Naturaliftes loupçonnent que fi cet animal exifte véritablem.ent , comme l'atteftent divers Voyageurs, ce peut être ou le lamcntïn ^ ou ï hippopotame ^ ou le narwhal. TAUREAU VOLANT. On donne ce nom aux gros cerfs volans, fur-tout à l'efpece qui fe trouve dans le Brefil : voye-^ Cerf volant. Quelques Naturaliftes difent que le vrai taureau volant eft la grolTe ef- pece de fcarabée , dont les élytres font d'un vert jaunâtre , & qui eft ap- PqWqq 'ixnmo^x.em.Qni mouche taureau QM mouche cornue: voyez ce dernier mot. M. le Beau ^ Docteur en Médecine, a apporté de la Louifiane une efpece de fcarabée qui paroît appartenir à la mouche taureau : il a plus de deux pouces de long , &: environ un pouce de large. M. le Dodeur Mauduït , qui en a donné la defcription dans le Journal de Phyjlque & d'HiJloire Naturelle j mois de Novembre 1774, le défigne 2i\n(\'. fcara- h(S.us Amerlcji meridionalis , viridefçens j nigro maculatus ^naji-cornls j taurï- yolantïs congener. TA U T E. A Marfeille Von donne ce nom au calmar & à la fêche; Voyez ces mots. TAYBAYBA. Petit arbrifteau qui croît dans l'île de Ténérife : on en exprime un jus laiteux qui s'épailTit en peu de momens, & qui forme une excellente glu. Hijloire générale des Voyages ^ T, //. TAYOVE. C'eft le chou Caraïbe que l'on cultive à Cayenne : fa ra- cine eft une des meilleures denrées de la Guiane. Elle nourrit plus que l'igname : elle fe plante par morceaux , Se rapporte , pour ainfî dire , trois fois l'année. Quatre mois après qu'elle a été plantée , on fouille au pied avec précaution pour ne prendre que les racines formées : on recouvre telles qui ne le font pas , pour ne les prendre que quatre mois après. En- fin , au bout de l'année on arrache le pied en entier : on en fait de la bouillie, on la met auffi , au défaut de navets ou d'autres légumes , ^ans îa foupe , à laquelle , dit M. de Préfontaine j elle donne un bon goût i Voye-[ la defcription de cette plante au mot Chou Caraïbe. TAYRA ouGALERA. Cet animal qui paroît ctrç une grofte belette ou T A Z TEC ^5 ou une efpece de petite fouine brune noiiatie du Brefil, eft de la gran- deur d'un petit lapin. Il a l'art de fe creufer un terrier : il a beaucoup de force dans les pieds de devant, qui font confidérablement plus courts que ceux de derrière j (on mufeau eft alongc , un peu pointu & garni d'une mouftache : la mâchoire inférieure eft plus courte que la fupé- rievurej il a fix dents incifives ôc deux canines à chaque inâclioire , fans compter les mâchelieres j fa langue eft rude comme celle du chat j fa tête eft oblongue j fes yeux qui font aufli un peu oblongs , font à une é<7ale diftance des oreilles & de l'extrémité du mufeau ; fes oieilles font plates , alTez femblables à celles de l'homme ; fes pieds font forts de faits pour creufer , les métatarfes font alongés ; il y a cinq doigts à tous les pieds : la queue eft longue de droite, & va toujours en diminuant j le corps eft oblong ôc reffemble beaucoup à celui d'un gros rat : il eft couvert de poils bruns , dont les uns font aftez longs , Se les autres beaucoup plus courts. On prétend que cet animal fe trouve aufli dans la Guiane, êc qu'en fe frottant contre les arbres il y laifte une efpece d'humeur ondueufe, donc l'odeur approche beaucoup de .celle du mufc« TAZARD. FGye:^ Tassard. TCHA-CHERT. roje^ Langraien. TCHA-HOA. Plante qui fait l'ornement des jardins en Chiite : on en diftingue quatre fortes , dont les fleurs font très-agréables. Les tcha-hoa ont du rapport à notre laurier d'Efpagne par le bois ôc par le feuillage ; le tronc eft gros comme la jambe j le bois eft blanchâtre & lifle , les feuilles font alternes , les fleurs ont la grandeur d'un double louis d'or 'y elles font rougeâtres ôc doubles. TCHUCHA. C'eft le cinabre des Chinois : le plus beau ou le plus pur vient de la ville de Chienteou dans la Province de Honguang. On le vend fort cher : les grofles pièces font de grand prix : leur couleui* ne s'altère pas fenfiblemenc à l'air. P^oye:^ Cinabre, TECHICHl. yoye:^ à l'article Chien. TECHNOMORPHITES. Les Naturaliftes donnent ce nom aux pierres qui portent l'empreinte de figures techniques , c'eft à-dire , qui reiïem- blent à des corps faits par l'art, /^oye^ Vardch Lithoglyphites. TECOIXiN. Séba donne ce nom à deux efpeces de lézards goitreux du Mexique , qui font faxatiles ( habitans des rochers ) , & qui reifem- 1 blent par la tète à la falamandre. Le premier a le fac petit , mais le peigne fort dentelé j la langue épailfe , les écailles bleues ôc comme on- Tomz P^ L I 66 TEC T E I déts fur les cuifles, &c blanches fur le corps. La féconde efpece a une groiTe queue , les écailles grifes , ombrées de roux , & heriffées d'épines blanchâtres , ainfî que la tête &: les cuilTes : les pieds de devant ont qua- tre doigts , & ceux de derrière cinq, TECUNHANA. Lézard du Brefil , dont le delTus du corps , de la tète & de la queue eft orné de bandes de plufieurs couleurs : celle qui va le long du dos eft blanche , tiquetée de points bruns j les autres bandes font bleues, tiquetées de noir, &: barrées de raies jaunes; la tête eft d'un bleu clair, marquetée de taches noires j les cuifles , les pieds & les doigts font d'un bleu pâle, tachetés de blanc j fa queue eft cerclée d'un grand nombre d'anneaux d'un brun foncé. Séba, Thef. i , Tab. 91 /2. ^« TEGUIXIN : voye:^ à la fuite du mot Tejuguacu. TEGUMENT, tegumen. Nom donné a la peau , à l'épiderme , au corps réticulaire, à la graifle : en un mot, aux parties qui recouvrent le corps de tous les animaux dont les os font à l'intérieur : voye:^ ce que nous en avons dit aux articles Peau, Graisse & Nègre. TEIGNE , tinea. L'hiftoire des teignes nous préfente des faits fort cu- rieux, £<: il eft d'autant plus intéreftant de connoître ces fortes d'in- fedes, qu'il y en a des efpeces qui font un grand dégât dans nos meu- bles &: dans nos pelleteries j c'eft pourquoi nous détaillerons aufli la ma- nière de les diftinguer , de s'en garantir & de les détruire : en un mot , nous donnerons une idée de leur origine, de leurs métamorphofes , de leur travail , de leurs dégâts , de leur habitation , de leur nourriture 6c de leur induftrie, d'après ce qu'en a dit M. de Réaumur. Quelque communes que foient les teignes, il y a peu de gens qui les connoiffent , parceque ces infedes vivent à couvert : ce font des en- nemis d'autant plus dangereux, qu'ils nuifent fans être apperçus. Ce5 teignes font des efpeces de chenilles qui, ayant une peau rafe, tendre & délicate, ont befoinde fe faire des habits en forme de fourreau pour fe couvrir , belles le font en effet. Les unes ont l'induftrie de fe faire des four, reaux qu'elles tranfportent par -tout avec elles ,& celles -là font les vm- tabks teignes.Yy ^wiiQs fe font des fourreaux plus ou moins longs , qu'elles ne tranfportent pointavec elles : ils font ordinairement fixés fur le corps, dont elles fe nourrilfent , quelquefois ils leur fervent de galeries où elles marchent à couvert. M. de iî/jw/w^r appelle ces deïnierQsfauJfes teignes La plupart des teignes font de véritables chenilles qui fe chancrent en papillons j car il y a aufli certaines efpeces de teignes, ou faudes T E I Cy teignes, qui font des vers, dont les uns fe changent en mouches, & les autres en fcarabées, tels que les charanfons ; mais on diftingue les vers, ( difons les larves,) d'où doivent naître des mouches, parce qu'ils n'ont point de pattes ; ceux d'où doivent naître des charanfons , parce qu'ils n'ont que fix pattes écailleufes : au lieu que ceux d'où doivent forrir des papillons en ont quatorze. Et pour ne pas confondre fous une mcme dénomination générique des infettes de genres fi différens, qui n'ont de commun qu'un rapport encore aflez imparfait, entre leurs larves, il con' vient, dit M. JDeleu-:^e ^ de reftreindre le nom de teignes ^ à ceux de ces infectes qui deviennent des phalènes à antennes en filets. Parmi les véritables teignes, il y en a qui fe tiennent fur des matières très différentes de celles que d'autres teignes emploient au même ufage. Les teignes les plus connues, & les feules prefque qui le foienr, font celles qui décèlent les défordres qu'elles font dans les meubles, les habits & les fourrures : on peut nommer ces teignes teignes domejîiques. Teignes domejîiques qui fe font des habits j de la laine y & du poil de nos pelleteries. Ces teignes font de véritables chenilles, mais qui font très -petites. Leur tête, leurs ferres, leurs fix jambes, fituées proche de la tête, & une partie de leur premier anneau eft tout ce qu'elles ont d'écailleux. Leur premier foin, dès qu'elles font nées, eft de fe vêtir; elles ne peu- vent fouftrir d'être nues; elles s'établiffent fur une étoffe de laine , ou fur une pelleterie; elles filent autour d'elles- mêmes un petit tuyau foyeux, renflé par le milieu comme un fufeau ; enfuite elles arrachent avec leurs ferres les poils de l'étoffe, & elles les collent fur cette gaze de foie , avec une gomme foyeufe qu'elles tirent de leur corps. Leur habit fe trouve avoir la forme d'un fourreau ouvert par les deux bouts ; fon tiffu eft de laine, tantôt bleue, tantôt verte , tantôt rouge &c. félon la couleur de l'étoffe que l'infede a dépouillée : quelquefois qqs couleurs font mêlées fur leurs fourreaux , quelquefois rapportées par bandes , lorfque l'étoffe mangée eft compofée de plufieurs couleurs combinées. A mefure que la teigne prend de l'accroiffement, fon fourreau devient trop court & trop étroit; auffi l'infede travaille- 1- il à l'alonger & à l'élargir : il fait fortir fa tête par un des bouts ouverts , arrache \q$ 6$ T E I poils de laine qui font le plus à fon gré , & les colle à fon fourreau ; iî fe retourne enfuite dans ce fourreau , ôc il l'alonge de même par le bouc oppofé j veut-il l'élargit j il le coupe dans fa longueur, & y rajoute une pièce de la couleur de l'étoffe fur laquelle on a tranfporté la teigne; & fi on la tranfporté d'une étoffe fur une autre d'une autre couleur lorf- qu'elle eft prête à élargir fon habit, on a le plaifir de lui voir faire un habit d'arlequin. La teigne n'a que fa mâchoire pour tout înftrument , tant pour fabri- quer fon étoffe , que pour la tailler , la fendre & la coudre : cet inftru- ment confifte en deux dents écailleufes qui lui fervent à faire la trame de garnir le tilTu: ce font {qs cifeaux ôc fa navette. Il paroît que les tei- gnes , pour corflruire leurs habits , préfèrent de certaines couleurs à d'au- tres, apparemment parce que les matières dont les couleurs font compo- {ées peuvent être plus ou moins agréables à leur goût. Les laines de nos étoffes ne leur fournilTent pas feulement de quoi fe vêtir; elles leur fervent auffi de nourriture, & ces infedes digèrent j en forte que les couleurs de l'étoffe fe trouvent dans leurs excrémens , 8c même fi bien confervées, que l'on peut les en retirer très - facilement. En ramaffant ces excrémens tels que les teignes les rendent, &: en les délayant dans un peu d'eau , on peut en faire de ces laques ou pâtes dont les Peintres en miniature fe fervent dans leurs ouvrages. Lorfque la teigne eft parvenue à (on parfait aceroiffement, elle aban- bonne ordinairement les étoffes fur lefquelles elle a vécu de pris fa pâ- ture , & va s'établir , attacher fon fourreau , dans les angles des murs & même au plafond de nos appartemens , c'eft-là qu'elle étale à nos yeux les trophées 'de fon induftrie ôc de fon brigandage , nous parlons de fon fourreau : elle s'y change en chryfalide , &c refte fous cette forme environ trois femaines , après lefquelles elle fort fous la forme de papillon nodurne ou phalène. Depuis le milieu du printems , jufques vers le milieu de l'été , &c fur -tout le foir, on voit voler dans les appartemens ces petits papillons , d'un blanc un peu gris , mais argenté : ils cherchent à s'unir & à pondre enfuite fur nos meubles j l'éclat de la lumière les attire , 6c ils viennent s'y brûler. Les procédés de ces infeéies pour la confervation de leur efpece, ne différent des procédés ordinaires que dans la durée de leur union , pour laquelle il faut atfez communément une nuit entière. Les ccufs qu'ils T E I ^9 dcpofent font extrêmement petits : les petites teignes en cclofent en- viron trois femaines après, & trouvent à leur tour, en nailTant fur nos meubles , la nourriture & le logement. Les teignes font un bien plus grand ravage fur les pelleteries, que fur les étoffes : elles y trouvent beaucoup plus de facilité ; elles coupent le poil à fleur de peau. Le crin du cheval n'efl point , par fa dureté, à l'abri de leurs dents : on n'a que trop d'exemples de teignes qui s'éta- blilTent dans le crin dont les fauteuils font rembourés, & qu'elles ha- chent de mettent en pièces. On fait encore que les teignes domeftiques attaquent aufli les plumes des oifeaux empaillés , & en emploient les dé- bris, comme elles font ceux des laines ôc des pelleteries, à la confiuélion de leurs fourreaux. En général les teignes font un fléau dans les cabinets où l'on conferve des oifeaux. Ces infedes préfèrent communément l'obfcurité au grand jour ; c'eft à la faveur des ténèbres qu'ils exercent leur brigandage, qu'ils pillent & fourragent tout à leur aife : ils fe repailfent dans les garderobes : ils fe tiennent plus fouvent fur le dos de nos fauteuils, que fur le devant; c'efl: ce qui a fait abandonner l'ufage de la ferge pour faire ces dos : ainii les fauteuils font bien plutôt à l'abri des teignes , en reliant fans être couverts , que lorfqu'on les enveloppe. Le moyen de faire périr les teignes , eft d'empoifonner l'air qu'elles refpirent ; pour cet effet on prend une cuillerée d'huile eflentielle de térébenthine, on y ajoute le double d'efprit-de- vin, &c on frotte de cette liqueur avec une broflTe les meubles & les tapifleries que l'on veut garantir. Cette vapeur en tuant les ?jeunes teignes , exterminent en même temps les puces & les punaifes , foit qu'elles foient déjà nées , foit qu'elles foient encore dans les œufs : car cette odeur agit auflî puif- fament fur les œufs , que fur les infeéles mêmes. On peut mettre dans les armoires des feuilles imbibées de cette même huile : on doit faire cette opération en Avril &c au milieu de l'été. Cette huile eflentielle , bien loin de gâter les meubles, eft: d'ufage pour enlever de defllas les étofi'es les taches de graifle , de cambouis. Se de toute autre forte d'huiles. On •^ propofe encore un autre procédé pour garantir les étoffes de laine, du ravage des teignes ; il confift;e à enduire légèrement les étoffes de laine , ou les laines , avec la même eflence , avant de les mettre à la teinture ; & par ce moyen fîmple on garantit les étoffes &c les laines pour toujours du dégât de ces infedes. Ce même procédé, dit M, Bourgeois- ^ ne 70 T E I poiirrolt-il pas être mis en ufage, avec le même fuccès pour les pelle- teries? il n'y auroitqu'à enduire les peaux , en les préparant , avec l'huile eiïentielle de térébenthime. Le mercure & le foufre produifent le mcme effet, mais le premier eft dangereux pour notre fanté , & le fécond eft fatal aux couleurs : l'odeur de la fumée de tabac fait auiîi périr les teignes ; mais il faut faire durer cette fumée pendant vingt-quatre heures , de elle eft plufieurs jours à fe difîî- per : celle de la thérébenthine au contraire , fe diflipe en très-peu de temps. Les toifons des moutons ne font point attaquées des teignes fur l'ani- mal, parce qu'elles font enduites d'une graiiïe, donc l'odeur déplaît aux teignes. Une tapifferie ou une pelleterie qu'on frotteroit avec cet anti- dote , fe trouveroit par-là affez bien défendiie contre les teignes qui vou- droient en approcher , mais celles qui y feroient ne lâcheroient peut-être pas prife. Une obfervation importante , c'eft que les teignes s'attachent de préfé- rence aux étoffes dont le tiffu eft le plus lâche. Plus la laine des étoffes eft torfe &c plus le tilfu eft ferré , moins elles font recherchées par ces ani- maux , parce qu'ils ont plus de peine à en arracher les poils. On voit d'an- ciennes tapifferies qui fe font confervées bien entières , parce que leur fabrique a ces deux avantages , que leur laine eft bien torfe , & que leur tiffii eft bien ferré: au lieu qu'on en voit de nouvelles qui font entière- ment mangées , parce qu'elles n'ont pas ces qualités. C'eft par cette raifon que les tapitferies d'Auvergne font bien plus fajettes à être mangées des vers, que les tapifferies de Flandres ; c'eft auflî ce qui nous fait abandon- ner le plus qu'il eft poflible les meubles de cadis & de ferge. Le travail des teignes des laines ôc celui des dignes des pelleteries , ne diffère aucunement : elles fe font des fourreaux de même forme , & les conftruifent de la même manière ; ces fourreaux ne différent que par la qualité des matières dont ils font faits. Ceux des teignes des fourrures , font des efpeces de feutres ; ils approchent de la qualité àe^ étoffes de nos chapeaux : au lieu que ceux des autres approchent plus de la qualité de nos draps. Le travail des teignes des pelleteries n'eft pas facile à voir, parce qu'elles s'attachent immédiatement contre la furface des peaux , & qu'elles y font entièrement couvertes par les poils qui s'en élèvent telles y font bien d'autres dégâts, & plus prompts que ceux que les autres font dans les étoffes de laine \ celles-ci ne détachent des laines des étoffes , quç ce qu'il leur T E I 71 en faut pour fe nourrir &c fe vêtir, & leur travail eft difficile , au lieu que celui des teignes des pelleteries ne l'eli: pas. L'infede coupe cà 6c là les poils à fleur de peau, «Scilfemble qu'il prenne plaifir à cette manœuvre : il les coupe & les anache fi bien , qu'il n'en refte aucun brin fur la peau , ainfi qu'on le voit dans les Cabinets des Curieux où il y a des animaux à poil empaillés. Teignes champêtres, La claiTe des infedes qui fe conftruifent des habits efV très nombreufe en efpeces différentes : la forme , la matière de leurs vêtemens , & l'art avec lequel il les conftruifent , varient pareillement. Si ces infedes étoient d'une grandeur propre a frapper nos yeux , les Kommes feroienr bien éton- nés de voir percher fur nos arbres & paître dans nos campagnes des infec- tes qui paroifTent avoir la forme de poiffons , de fagots , de crofTes , &c d'autres figures iingulieres. Nous parlerons feulement des efpeces les plus propres à piquer la curiofité. Les teignes champêtres paffent leur vie dans les bois, dans les champs, dans lesjardins: elles fe tiennent fur les feuilles des arbres & des plantes, & s'en nourrifl~ent. Ce font des animaux fédentaires, qui marchent très rarement, & qui ne quittent leurs fourreaux que pour en changer, lorfque le befoin l'exige abfolument. Ces fourreaux font couverts de feuilles feches, 6c ils en font fabriqués , ce qui fait qu'on les confond fouvent avec tous ces petits fragmens de feuilles que le vent difperfe , & qui «^arrêtent indifféremment fur tous les corps qu'ils rencontrent. Ces teignes fe fixent prefque toujours fur le revers des feuilles. Leurs fourreaux font j comme ceux des teignes domeftiques, des efpe- ces de tuyaux, mais bien autrement travaillés , Se avec bien d'autres pré- cautions. Les teignes que l'on trouve fur différenttes efpeces d'arbres, fur- tout fur les plus grands, comme les chênes, les ormes, les hêtres, &c. différent auffi , tant en efpeces , que dans la forme qu'elles donnent à leurs fourreaux j mais ce qu'elles ont de commun , c'eft d'être de véritables che- nilles. Les teignes qui habitent les ormes , font celles dont les fourreaux font les mieux façonnés : la forme de ces fourreaux préfente à la première vue celle d'un poiffon : ce qui aide le mieux à tromper l'œil , c'efl qu'outre cette forme , on y voit une queue plate & large , ôc des dentelures fur le dos, qui imitent cette arête que l'on appelle pinne , dont le dos de certains poilfons, tels que la perche, eft hériffé. 7i T E I Lorfqu'une teigne naKTante veut faire fon premier habit, elle fe fixe fur une feuille dont elle perce fimplement l'épiderme : elle fe gli(Te entre les deux membranes qui compofent la feuille , ôc fe fait place en mangeant la pulpe ou le parenchyme de la feuille j elle coupe alors ces membranes , ôc les réunir avec des fils de foie : cette efpece de pinne ou arête qu'on y remarque eft formée par les dentelures de la feuille , &c cette figure de queue de poinTon dépend de ce que l'infede laifie plus de largeur à la partie poftérieure. L'infeéie ainfi vêtu fe tranfporte ailleurs pour percer de nouveau une feuille & fe couler de même entre deux membranes, mais ce n'eft plus dans le deflein de fe retirer, c'eft feulement pour y vivre caché. Ces mem- branes font fi minces &C fi tranfparentes , que l'on voit l'infecte comme entre deux verres. On le voit s'avancer à mefure pour manger , traîner avec lui fon fourreau. Si l'on veut fe procurer le plaifir de voir un de ces infeéles fe tailler un habit , il ne faut que lui arracher fon fourreau Sc le mettre à nud, on le verra prefqu'aufii-tôt fe mettre à l'ouvrage \ mais la conftruilion de cet habit eft pour cet infede une affaire de douze heures. La teigne champêtre n'ayant point l'art d'élargir & d'alonger fon habit comme les teignes domeftiques , eft obligée de fe faire un habit neuf toutes^ les fois que le fien devient trop étroit j mais elle n'en a que trois à faire dans tout le cours de fa vie. Les teignes, comme toutes les chenilles , fe changent en chryfalides fans fortir de leurs fourreaux, puis en papillons , qui font fi petits , qu'on a befoin de la loupe pour les voir en détail. 11 y a d'autres infedes que les teignes , qui fe nourrifientdu paren. , thyme des feuilles , Sc qui travaillent dans leur épaifieur : tels font ceux qu'on nomme vers mineurs • voyez ce mot. On ne fauroit confondre les endroits d'où ceux-ci tirent le parenchyme avec ceux d'où il a été tiré par les teignes ; car les endroits fucés & delTcchés par les teignes ont toujours une de leurs membranes percée par un trou de grandeur fenfi- ble , qu'on ne voit point à ceux qui l'ont été par les vers mineurs. Teignes â falbalas, C'eft une efpece de teigne qui perce les feuillesde la plante nommée ajtragalc , pour vivre de la pulpe qu'elle en tire. Le fond de fa robe eft, comme celui des autres teignes , une étoffe de pure foie quelle file elle - même , T E î 73 elle même ," mais la garniture eft faite de membranes de l'aftragale appli- quées fur l'étofte en manière de falbalas ondoyans. L'habit entier, lorf- qu'il eft complet , repréfente la forme d'un cornet recourbé , très-évafé par un bout &c pointu par l'autre. Ces falbalas font d'un blanc fale : on ne voit dans tout le fourreau que trois rangs de cette efpece d'ornemenr, qui fe furpanfent chacun en diamètre , parce que la teigne n'alonge fon habit que trois fois dans fa vie j c'eft aufïi ce qui lui donne la forme d'ufi cornet. Teignes ligni - perdes. Il y a un autre genre de teignes dont parlent Arljîote ôc Pline ^ &c que les Latins ont nommées ligni-perda. Ce nom leur a été donné , parce qu'on croyoit qu'elles gâtoient & corrompoient le bois j mais elles ne font que fe fervir de celui qui fe perd pour en couvrir leurs habits , en- core la plupart des efpeces de ce genre fe couvrent-elles plus volontiers de brins d'herbes ôc de petits morceaux de feuilles, que de bois. Les unes recouvrent leurs fourreaux de foie, de petits morceaux de gramen^ qu'elles coupent avec régularité & les arrangent comme des tuiles fur un toit. D'autres efpeces y font moins de façon , &: fe fervent des premières feuilles qu'elles rencontrent. C'eft toujours fur le revers des feuilles que l'on trouve ces infedes fufpendus : on en rencontre fur-tout très-fouvent fur les char- milles. Une autre efpece de teignes choifit les tiges du gramen y qu'elle pré- fère a toute autre plante , parce que ce font de petits tuyaux creux &: légers; elle en couvre fon habit de foie. De ces bâtons les uns font longs , les autres font courts \ 8c l'infede ainfi aj'ufté a vraiment l'air d'un petit fagot ambulant. Toutes ces teignes fe changeur en petits papillons. Teignes aquatiques. Ces teignes font aulÏÏ du genre des ligni perdes; ce lont de vraies che- nilles : elles habitent dans les eaux, où elles fe conftruifent un fourreau dont l'intérieur eft, à l'ordinaire, liflfe . poli & foyeux : enfuite les unes recouvrent leurs fourreaux de fragmens de feuilles ou de bois & de brins d'herbes, d'autres le recouvrent de petites coquilles de moules, princi- palement de plan-o.rbis 6c de buccins fluviatiles , & les ajuftent fur elles Tome FL K « 74 T E 1 comme elles Us rrouvent j aalîl voic-oii beaucoup de ces petties garnitures qui font vivantes. Une autre forte de teigne aquatique rapporte fur fon fourreau des grains de fable. Les teignes chargées de cette matière pefante feroient obligées de ramper au fond de l'eau , & ne pourroient s'élever à fa fur- face , fi elles n'avoient l'induftrie de fe procurer des contre-poids. L'in- fede colle donc fur fon fourreau de petits morceaux de bois léger ou de plantes, jufqu'à ce qu'il ait trouvé l'équilibre exadb, qui lui per- mette de monter Ôc de defcendre dans l'eau avec facilité. On en ren- contre afifez fouvent qui fe contentent de deux grandes pièces de bois <]u'elles ajuftent aux deux côtés de leur fourreau , comme les apprentis nageurs s'attachent des calebalTes fous les bras. Rien de plus fingulier que cet afïublement j on diroit que ce font autant de petits fagots ambulans : on eft tout étonné de voir dans le courant d'une petite rivière ces mor- ceaux remonter contre le fil de l'eau. Ce dernier genre de teignes aquatiques n'eft point de la clafTe des chenilles j ce font des vers à fix pieds. Ces vers ont deux crochets à leur extrémité poftérieure , par le moyen defquels ils retiennent leur fourreau SfC empêchent qu'il ne s'échappe lorfqu'ils en font fortir toute la partie antérieure de leur corps pour nager de chercher leur nourriture , qui confifte en petites feuilles de plantes. Lorfque l'infecte fera changé en nymphe , il ne pourra fuir la pourfuite d'un nombre prodigieux d'enne- mis voraces dont les eaux fourmillent, entr'autres les vers afiaffins j mais il prévient ce danger d'une manière fort ingénieufe. Des grillages faits de gros fils de foie & placés à chaque bout du fourreau , interdifent toute entrée aux infeéle^ , & laiffent un libre palfage à l'eau , qui lui eft auiîî néceiïaire dans cet état de nymphe. De cette nymphe fort un individu qui devient habitant de l'air ^ c'eft une mouche du genre des mouches pa- pïlionacees j ainfi nommées, parce que leurs ailes ont quelque apparence de celles des papillons , fans en être : elles manquent de ces pouflieres, ou plutôt de ces écailles faiineufes qui caraélérifent les ailes des papillons. En un mot, c'eft une phrygané^ dit M. Deleu-^e : voyez Phrygané. Teignes de murailles. Cette efpece déteigne, de la clafTe des chenilles terreftres, fefait un T E I 7) habit garni du fable qu'elle tire de nos murs : elle mérite une attention particulière , tant par rapport à des fmgularités qui lui font propres , que pour avoir donné lieu à un Savant du dernier fiecle d'avancer comme un fait certain , qu'il y a des infedres qui vivent de pierres , de qui dévorent nos édifices les plus folides. Ces trous que l'on obfetve dans les pierres , Si que ce Savant attribuoit à ces infedes , & dont le peuple nous donne communément la lune pour auteur, font l'effec d'une force gelée , lorf. qu'elle furprend les pierres dans le temps que leur furface eft imbibée de l'eau de la pluie. Ces chenilles ne fe nourriiTent véritablement que des moulTes &c des lichens qui croifTent fur les vieux murs : elles fe conilruifent des four- reaux de foie , auxquels elles donnent la forme d'une chauffe d'hyppo- cras ; elles les recouvrent de petits grains de fable qu'elles décachent avec leurs mâchoires : voilà tout le tort qu'elles font à nos murs. La rareté de cet infeâ:e, fa petiteffe , la courte durée de fa vie, le peu de poufîîere qu'il lui faut pour couvrir un pareil habit » peut faire juger qu'il lui fau- droit bien des fiecles , & peut-être des centaines de fiecles pour réduire en poudre la valeur d'une pierre de taille. M. de Réaumur a trouvé de ces teignes fur le petit mur de la terraffè des Tuileries du côré du manège où font plantés des jafmins : il a obfervé , il y a plus de trente cinq ans , que ce mur efl: très-peuplé de ces infeâes , & il n'a point apperçu qu'ils l'aient aucunement dégradé. Lorfque ces teignes fe préparent à leur métamorphofe , elles attachent à demeure la large embouchure de leur fourreau fur la pierre où elles ont vécu : elles s'y changent en nymphe & enfuite en un petit papillon qui fort par le bout oppofé. Le mâle de ce papillon vole , eft vif & léger j la femelle eft lourde , mafîive S<, fans ailes j elle pond des œufs à travers un long canal compofé de plufieurs pièces, comme une lunette d'approche : elle a été pourvue apparemment de ce tuyau pour placer £qs œufs avan- tageufement & avec choix. Teignes qui fe foru des habits de pure foie , en forme de crojfe , & qii elles recouvrent a un manteau* D'autres teignes fe font des habits de pure foie. Le tuyau dans lequel les unes font logées , a un de i^^ bouts contourné en quelque forte en crolïejc'eft celui qui eft occupé par la partie poftcrieure de l'infede. Quelques K i| 7 7^ T E I efpeces recouvrent cette «oiTe d'une pièce de foie , qui peut bien pafTet pour un manteau , ou plutôt pour une capote , n'étant point appliqué contre le fourreau , mais attaché fimplement au fommet de la crolTe fur laquelle il pofe. La tiflure de cette étoffe eft très finguliere. Lorfqu'on la regarde à la loupe , ou même avec les yeux feuls , on apperçoit que cette foie forme de petites écailles tranfparentes & arrangées à -peu -près comme celles des poiflojis : on obferve que tout l'ouvrage eft enduit d'un glacé qui le fortifie & lui donne le luifant d'un certain taffetas que nos ou- vriers enduifent de gomme. On trouve affez communément ces efpeces de teignes fur les chênes : on en rencontre auffi fur les ceriiiers, fur les charmilles & fur quelques autres arbres. Lorfque leurs habits deviennent trop étroits , ces teignes les clargiiTent de la même manière que s'y prennent les teignes de la laine & des four- rures. Dans les mois de Juin, de Juillet & d'Août toutes ces teignes fe transforment en de petits papillons blancs. Teignes du coton. C*eft une efpece de teigne qui appartient à la claffe des vers qui fe trans forment en mouches à deux ailes. Ces vers reffemblent affez à ceux de la viande : ils ne font pas pourvus des organes propres à faire de la foie, & ils ne font pas en état de lier enfemble des brins ou Aqs pièces de certaines matières , pour SQn façonner les habits ou fourreau dont ils ont befoin. Ces teignes fe forment donc des fourreaux avec le coton ou duvet qui fe trouve attaché aux graines de faule : elles en difpofent les poils circulairement comme font ceux d'un manchon fur lequel on a pafTé la main pour les coucher. Cet habit eft chaud & très-léger : la tête de l'in- fede fort par l'ouverture dont le diamètre eft le pins grand. Le coton dont ces teignes fe fervent, n'eft pour nous d'aucun ufage, non plus que celui de beaucoup d'autres plantes, parce que les poils en font trop courts pour être filés. Ces vers fe métamorphofent à la manière de ceux de la viande : leur propre peau devient une coque , dans laquelle la nymphe fe trouve logée, & doù l'infede fort fous la forme d'une mouche à deux ailes. Teignes des lis j de Porge & de l'avoine^ Les prétendues teignes des lis font des infedes qui paroifTent d'abord T E I 77 revêtus d'une manière fort hideufe , mais qui deviennent enfuite de très- jolis fcarabées. ( }A.Deleuy^^e dit avec raifon que ces infedss font de genre & de clafTe fort différens des teignes , avec lefquelles la manière dont ils font couverts ne leur donne qu'un rapport bien éloigné. M. Geoff'roy leur a donné le nom de crioccre. Voyez ce mot). Cette faufle teigne le tient fur les lis, ronge les pétales des fleurs, &c n'en laiiTe quelquefois pas unfeul. Sur les feuilles qu'elle a attaquées, on voit de petits tas d'une matière humide , de la couleur &: de la confiftance de feuilles un peu macérées & broyées. Lorfqu'on vient à les examiner, on reconnoît qu'ils contiennent les teignes j (ce font les larves du criocere). La Nature a enfeigné à cet infede une façon finguliere de mettre fa peau tendre à couvert des impreflions de l'air extérieur , & de celle des rayons du foleil ; elle lui a appris à fe couvrir de (qs propres excrémens : aufli fon anus eft-il placé fur le dos à la partie poftérieure. 11 ne faut que quatorze ou quinze jours à ces faufles teignes pour croître ; alors elles ne font plus couvertes de leurs excrémens : elles defcendent dans la terre aux pieds des lis, fe forment une coque recouverte à.es grains de terre qui les en- vironnent, & fe changent en nymphe, d'où fort enfuite un très- joli fcarabée. Les fourreaux de (qs ailes & le deflus de £on corfelet font d'un beau louge qui approche du vermillon. Sa tète, (qs antennes, qui font à fi- lets grenés ^ &; les autres parties de fon corps , font d'un noir luifanr. Son corfelet eft cylindrique , & il a quatre articles aux tarfes. Quand on le tient &: qu'on l'enferme dans la main, il fait entendre un petit cri produit par le frottement des derniers anneaux du ventre contre les four- reaux des ailes j car plus on prefîe les fourreaux des ailes contre le corps , & plus le cri eft fort. Le mâle pour s'accoupler , monte fur fa femelle : leur accouplement dure au moins une heure, ou peut-être plufieurs. La femelle fécondée dépofe fes œufs fur les feuilles : ils y adhèrent par le mucilage dont ils font enduits : ils font d'abord rougeatres , enfuite bruns j & au bout de vingt jours il en fort des vers qu'on voit paroitre fur les lis j on doit détruire cette petite famille grouillante , (î l'on veut conferver ces fleurs & les plantes. 11 y a fur l'orge & fur l'avoine de faufles teignes qui fe nourriiTent de leurs feuilles, & qui s'enveloppent de même de leurs excréments : ce font aufTi des criocéres. On reconnoît les tiges fur lefquelles il y a de yS TEl ces infectes , parce qu'on y remarque des bandes longues Se étroites ,~ dirigées de la longueur de la feuille, quiparoilTent feches, & font de cou- leur jaunâtre, parce qu'elles ont été rongées par ces infedes. M. Z)e/e//:{e dit qu'on trouve des infedes de ce genre fur diverfes plantes. L'afperge en nourrit une fort jolie efpece , dont les fourreaux font marqués d'une croix d'un bleu foncé luifant, fur un fond jaune. Teignes de chardons ^ quife forment des parafais avec leurs excréme^s. La figure du corps de cette efpece de fauffe teigne eft plus plate que celle des autres. A fon extrémité poltérieure font deux efpeces de four- ches , qu'elle élevé plus ou moins , à volonté , fur fon dos. C'eft fur ces fourches qu'elles fait couler i^cs excrémens qui font une mafTe de grains noirs, &c qui lui forment, étant foutenus de la forte, une efpece de toîc ou de parafol , fous lequel l'infede fe trouve à l'abri de la pluie & du foleil. Il fubit fes métamorphofes fur les feuilles mêmes des plantes: on le trouve affez fréquemment fur les feuilles de l'artichaut. Lorfqu'il fe métamorphofe, il quitte , avec fa peau , les fourchons qui lui avoient fervi à foutenir fa couverture : il quitte aulîi les épines qui tenoient à fa peau 5 mais le contour de fon corps eft hcriffé de nouvelles épines. Au bout de douze à quinze jours , il fort un fcarabée de l'enveloppe de la chryfa ^ lide ou de la nymphe de cette forte de teigne. Ce fcarabée ou infeâie coléoptere s'appelle caffide. Voyez ce mot. Teignes du Faucon, On appelle encore teignes , des efpeces de vers qui fe mettent ordi- nairement aux pennes des oifeaux de proie ou de fauconnerie. Les unes rongent les pennes par le bout du tuyau j les autres les font tomber. Les Fauconniers ont des fecrets pour remédier à ces accidens. Fauffes Teignes j ou Teignes fauffes. M. de Réaumur donne ce nom particulièrement à des infedes qui , pour fe couvrir, fe font des fourreaux qu'ils ne tranfportent point avec eux quand ils marchent. Il y a nombre d'infedes qui fe font de cc$ foites T E 1 79 de fourreaux avec des grains de fable, ôc avec des fragmens de coquilles ; telles font des infedes de mer, qui fe tiennent, foit fur le fable , foit fur des pierres, foit fur divers coquillages, comme, par exemple, les vers de mer , furnommés vers à tuyau Voyez ce mot. Il n'eft pas auiïi facile aux Obfervateurs de faifir les circonftances qui mettroient à portée de fuivre les procédés de ces infedes de mer : il leur a été plus aifé d'examiner quelques efpeces de faufTes teignes, dont nous avons plus à nous plaindre : c'eft ce qu'a fait très - exadement. M. de Réaumur. Faujfe Teigne des blés. yoye-^ fon article intérelTant au mot Papillon de la fausse Teigne DU BLÉ. Faujfe Teigne de la cire, Fûjei (on article au mot Abeille, pag 24. T, I. Faujfes Teignes des cuirs. Les fauiïes teignes des cuirs font des chenilles à feize jambes , & de médiocre grandeur : elles font de couleur d'ardoife foncée , & ouel- quefois même d'un beau noir. Comme les faulTes teignes de la cire , fe font un long tuyau , qu'elles attachent contre le corps qu'elles ron- gent journellement: elles recouvrent ce fourreau foyeux de grains qui ne font prefque que leurs excrémens. Il y a de fauffes teignes qui fe trouvent dans l'écorce des ormes , ôc qui font femblables à celles-ci ^ qô ces faulTes teignes vient un phalène de la troifieme cla(îè, laujfes Teignes du chocolat. Ces fauffes teignes font de petites chenilles à feize jambes, dont la tète eft couleur de marron. Ces infedes choififï'ent le chocolat pour fe nicher : ils donnent la préférence à celui qui eft le mieux conditionne ; & fur-tout à celui qui eft le mieux parfumé. C'eft en Septembre que ces fauffes teignes fe changent en papillons. TEIGULGHITCH. Nom que les habitans de la Péninfule de Kam- tfchatka donnent à une efpece de rats voyageurs^ ou qui changeur d'ha- So T E 1 T Ê J bitation comme les hordes errantes des Tartares. M. Krakenlnicoff tn a donné une defcription, où l'on lit que quand ces animaux ne trouvent plus rien pour fubfifter , ils ont l'indind de s'étrangler en preflant leur cou. entre des rameaux fourchus : c'eft ainii qu'ils réulliflent à fe pendre. il nous paroît que ces petits quadrupèdes font ceux dont nous avons parlé fous le nom de lémlng. Voyez ce mot TEINTURIER , tïnclona athor. Grand arbre du Royaume de Jenago en Ethiopie \ il porte un fruit femblable à la datte, dont on tire une fubftance huileufe qui donne une couleur d'un beau jaune j les habitans en tei- gnent leurs chapeaux qui font tiffus de paille &: de jonc : il l'emploient aiifii pour alTaifonner tous leurs alimens. IXay ^ Hljl. Plant. TElTEl ou TEITET. Oifeau du Brefil , qui eft de la grandeur d'une rouée- gorge ou d'un ferin de Canarie : fon bec eft noir , gros & court : font plumage furpérieur eft d'un noir bleuâtre, très-brillant j le plumage des parties inférieures eft d'un beau jaune doré : fa tête eft variée. La femelle diffère du mâle par des mouchetures vertes, jaunes & grifcs. On élevé cet oifeau en cage à caufe de la beauté de fon plumage & de la douceur de fon chant. Cet oifeau fe trouve aufli à l'île St. Catherine, où on l'appelle guranthé-engera. TEJUGUACU. Efpece de lézard du Brefil , qu'on foupçonne être une efpece de temapara , &c qui a une certaine reflemblance avec X^fcnembï : il en diffère cependant par fa couleur noire , tiquetée de blanc vers les extrémités de fa queue ; il a comme des aiguillons blancs 6c dentelés : fa qu- eue eft greffe à l'origine \ fa langue eft fourchue : il fe nourrit volontiers d'oeufs , mais il fouffre patiemment la faim. Marcgrave dit qu'au Brefil l'on mange la chair de cet animal. Ce même Auteur rapporte avoir confervé un tejuguacu en vie pendant fept mois fans lui avoir donné aucune nourriture : il dit aufli que fi l'on coupe la queue de ce lézard , elle renaît de nouveau. Séba donne le nom de tejuguacu a plufieurs efpeces de lézards de diflérens pays, parmi lefquels il compte entre autres le lézard de mer des François , & le teguixin , efpece de lézard à qui les Orientaux ont donné le nom àQ fauve- garde. M. Linnaus j en parlant du teguixin , dit que le lézard a la queue ronde, plus longue du double que le corps, 6c compofée d'environ deux cents fegmens : fes quatre pieds ont cha- cun cinq doigts j les ongles font très -aigus 6: un peu courbés; (l'orteil extérieur du pied de derrière eft plus éloigné 6c plus court que les autres ) d'un T Ë 3 TEL Si fa couleur eft blanche , mêlée de bleu , fur laquelle font des bandes d'un brun grisj le dos Ôc les cuilïes font tiquetés de taches blanches ovales. TEJUNHANA. Lézard d'Amérique , qui eft de la grolTeur du petit doigt; il a le nez fort pointu, la queue effilée, fort longue ôc couverte d'écaillés carrées très -minces & fort fines; fa tcte eft couverte d'écaillés brunes , celles de la gorge ôc du ventre font carrées , blanches ôc tique- tées de rouge ; Ces flancs &c {es jambes font couverts d'une peau mem- braneufe comme farinée , rayée de brun de de vert, parfemce de taches noires, qui courent fur toute la longeur du corps. Ray ^ Sinopf. Qua- druped. Ce lézard paroît différer peu de celui appelle tccunhana de Séba ik. de Klein. Voyez Tecunhana. TEK ou THEK. Arbre de la famille des ciftes: il croît aux Indes Orien* taies : comme {on bois eft fort dur , on l'emploie dans l'Inde à la conf- trudion Aqs vaifteaux j c'eft peut-être le même arbre- que le teka . voyei Theca. TELLEGIE. Les habitans du Ceylan donnent ce nom à une liqueur douce, très - agréable & fort faine, qu'on tire en abondance d'un arbre qu'ils appellent hétule ^ lequel paroît être Une efpece de cocotier. TELLINE, tcUina. Efpece de coquillage bivalve du genre des mou- les, fuivant M, à'Argenville ^ mais qui félon M. Adanfon ^ difïere peu des cames : nous en faifons la fîxieme famille des bivalves. En général les tellines ont une forme oblongue , elles font plus éva- fées, plus minces & plus légères qae les moules; leur charnière ôc le fommet des valves font toujours plus ou moins éloignés du milieu de leur longueur; & elles ont la plupart, dit Lijler^ à l'extrémité de la partie la plus courte une efpece de bec qui s'élève tant foit peu : il y eji a auiîî dont une extrémité eft cambrée ; telle eft Tefpece qu'on appelle épaulée On remarque que les tellines , à la différence des moules , ont deux mufcles qui les attachent à leurs coquilles : on les nomme en Ncrr mzwêiie fiions , ôc en quelques provinces tenilles. On peut divifer les tellines en trois genres ; 1^. Le genre des tellines de forme oblongue afïez plate , dont les cotés font inégaux ou plus larges d'un côté que de l'autre , & la charnière ainfi que la tête, en font placées près du milieu. Ces tellines fon exac- tement fermées ou tronquées, béantes feulement à l'une des extrémités : ' telles font la langue d'or^ elle eft demée ^ violette ou jaune en; de- jQme F L h §2 ' TEL T E M dans j c'eft la telline- feuille de Rumphius ; la grïbktte bariolée Je violée & de blanc \ Xz pince de chirurgien j elle forme un bec alongé à l'une des extrémités ; la telline de la Chine à ftries , couleur de rofe ; la vol- felle y couleur de citron \ la telline rude _, appelée la langue de chat y la tel- line blanchç & chagrinée, 2°. Les tellines oblongues, dont les côtés font égaux en largeur, peu bombées dans toute leur longueur , la charnière alïez éloignée du milieu , béante aux deux extrémités : telles font la telline violette ^ qui a plufieurs zones blanches tant en dehors qu'en dedans j on l'appelle \q foleil levant -y la telline blanche des Indes j la lanterne ou la papyracée j la telline unie 6c bariolée 'de fafcies blanches &c couleur de rofe j les tellines chevelues ou revêtues de leur épidémie , de la Méditerranée èc de l'Océan j le bec de. canard à valves contournées , & fe joignant uniquement près de la tête; le refte de leur contour refte toujours béant , la charnière a une denc fort fînguliere. Les tellines du Canada , des Açores , du grand banc de Terre-Neuve , & celle de Saint-Savinien : on voit cette dernière commu- nément polie dans les Cabinets â.QS Amateurs , & alors elle eft d'un beau couleur de rofe &c argent. 5"^. Le genre des couteliers ou manches de couteau ^ dont la forme eft extrêmement longue , également large & bombée dans toute leur lon- gueur. Ces coquilles font béantes aux deux bouts , dans l'un defquels eft jfituée la charnière. Voye-;^ Coutelier. M. de Re'aumur a expliqué l'allure de ce coquillage dans les Mémoires de F Académie des Sciences j année 3710. On prétend que les tellines parviennent en peu de temps au pé- riode de leur g-randeur. TELLINITE. Eft la tellin« devenue foiïile ou même pétrifiée. Foye':^ Telline. TEMAMACAME. Foye^ Mazame. TEMAPARA. Magnifique lézard d'Amérique , dont la queue eft très- longue : il a la peau d'un gris rouge ; la tête grande , blanchâtre & fur- femée de grandes écailles noirâtres , mêlées de brun ; les yeux étincelans ; l'intérieur des oreilles eft rouge j la mâchoire inférieure , tout le bas- ventre & les jambes font d'un cendré clair, ainfi que les écailles de defîus le corps & de la queue. Séba, Thef, Tab. 88 , «. 4. TEMBOUL. Foyer^ Betele. TEMOCHOLI. Foyei à Carticle Hocos. TEMPÊTE , tempejlas. Eft un mouvement violent des vents qui a i- T E M T E N gj teht fortement l'eau de la mei" : ce nom fe donne aufH à un orage de pluie , accompagné de grêle , de neige j à' éclairs & de tonnerre. Voyez ces mots, & ceux d'OuRAOAN, Gouffre, Nuées. - Il y a des endroits dans la mer plus fujets que d'autres aux tempêtes. Par exemple , vers la partie feptentrionale de l'Equateur, entre le qua- trième Se le dixième degrés de latitude , on a toujours , entre les mois d'Avril & de Septembre , des ondées , des éclairs , des ouragans qui fe fuccedent fort rapidement les uns aux autres. Les côtes d'Angola fe ref- fentent aufli fouvent àes tempêtes. Quiconque fur terre ou fur mer a ref- fenti les défordres d'une affreufe tempête , eft dans le cas de réfléchir fur ce phénomène de la Nature : il femble qu'en un inftant tous les vents fortent impérueufement de leurs cavernes j le jour femble fuir ; des nuages épais dérobent le ciel au fpedateur , qui fe trouve plongé dans les ténèbres : des éclairs enflamment inceflamment l'air j alors tout eft: dans l'étonnement , la crainte Se le filence : le tonnerre qui fuit ces mé- téores terribles fe fait entendre avec fracas à travers les nuag-es , la tem- pète augmente , déracine & brife les arbres , fait mugir la mer , Se fait de {qs ondes écumantes autant de gouffres où les vaifleaux s'engloutif- fent. Mais quand l'orage de pluie approche , les vents (ifllent Se forment des tourbillons ^ les éclairs tracent alors des filions plus larges , Se le ton- nerre gronde encore avec plus d'éclat : auflîtôt une flamme livide fe dé- ploie j le nuage s'ouvre Se fe ferme fans cefle , s'étend , fe culbute , fe déchire j la foudre tombe , écrafe ou détruit tout ce qui refpire ; un dé- luge de grêle bruyante Se de pluie chaude en grofles gouttes, fe précipite avec fracas : alors les nuages ouverts forment une cataracte qui verfc des torrens dans les campagnes, les défoîe , Se fait encore treffaillir fes habitans , ou les fait errer en défordre. Après cette grande fcene , qui nous imprime une religieufe horreur, la Nature fe pare*le nouveau de tout fon éclat \ Se le calme fe répandant en peu de temps , l'air s'éclaircit , Se nous laifle revoir l'azur le plus pur du firmament. Foye'^ Ciel. TENAGODE , imagodus. M. Guettatd donne ce nom à un genre de vermiculaire dont l'animal eft: inconnu. Le tuyau eft: conique, contourné en fpirale plus ou moins parfaite , Se qui fe diftiinçue par une fente lon- gitudinale , en quoi confifte le caraéiere efl^entiel de ce genre de rnyau. TENAILLE, pïfcis forcipinus. Poiflon des Indes Orientales, nommé ainfi , parce qu'il a la bouche faite en forme de tenaille : cette partie eft dure Se recourbée par en haut. B.uifch dit qu'on ne pèche ce poiflx)n que L ij U T E N près de l'i/e des Lions j voifine d'Amboine. Ce même Auteur dit que îa gueule ou mâchoire de la tenaille n'eft pas cartilagineufe comme fes na- geoires : c'eft une boule de chair. TENDRAC. Efpece de hériffon ou de porc-épic de l'île de Mada- gafcar : les Infulaires trouvent fa chair excellente. Flacoun dit cependant qu elle eft flafque , longue & moUafle. Nous avons obfervé à l'article Tanrec que cet animal a les mœurs & les habitudes du taniec , dont il ne paroît différer que par le poil. ^oycT^ Tanrec. TENDRE ACAIOU, ou TENDRE A CAILLOU. Nom d'un arbre de l'Amérique , ainfi appelle de fon extrême dureté : il eft haut de vingt- cinq à trente pieds , & même davantage j mais il n'a pas plus de douze à feize pouces de diamètre ; fon écorce eft aflez unie , blanchâtre , grife & peu adhérente : il a peu de branches & de feuilles , & fa fève fe feche bientôt lorfqu'il eft abattu. M. DujacquelUn nous mande que fes fleurs font des efpeces de chatons fort alongés. Sa feuille eft dentelée & étroite. Son bois eft très-propre pour bâtir : on en fait des poteaux qu'on met en terre , 6c qui durent foixante & quatre-vingts ans. Cet arbre mort fuc pied , les outils d'une trempe commune plient ou caftent en le travaillant. Cet arbre vient dans les terrains arides , que l'on nommQ fredoches dans le pays de Saint-Domingue. Il y a une autre efpece de tendre acai'ou , & qui vient dans les montagnes & les terrains gras. Son écorce tire fur le brun & eft raboteufe , même galeufe. Sa feuille & fon fruit refterablens aflez à l'autre j mais fon bois ne dure pas en terre. On l'appelle tendre acaïou de montagne, TÉNÈBRES , tenebra. C'eft la privation de la lumière. Lorfque ^^le foleil n'éclaire plus notre horizon , que la nuit eft fort fombre , que l'obfcurité eft grande , enfin , que nous fommes entièrement privés de clarté j alors on marche dans les ténèbres. Voye-^ Jour & Nuit. TÉNÉBRION , tenebrio. Genre d'infeéte coléoptere à antennes fili- formes : les deux premières paires de pattes ont chacune cinq articula- tions aux tarfes \ la dernière en a quatre : fon corfelet eft uni & garni d'un rebord, La plupart des ténébrions volent ^ cependant il y en a qui , manquant d'ailes , ne volent point du tout , mais en récampenfe ils courent aflez vite. On diftingue encore les ténébrions : les uns , dont les antennes à articles globuleux font un peu plus grofles vers le bout \ les autres, dont les antennes à articles longs font égales par-tout. En gé- néral les ténébrions fenient aflez mauvais : ou les trouve communément T E N TER 8s dans hs campagnes &c dans les jardins parmi les ordures. Dans l'état de vers ils reftent cachés dans la terre 8c s'y métamorphofent. TENIA. /^qye:^ Ver SOLITAIRE, TENJA-TU. Palmier à coca. TENILLES ou FLIONS. f^oyei Tellines & le mot Plions. TENRAC. F'ojei Tanrec. TENTELE. Nom que les habirans de l'île de Madagafcar donnent au miel, dont leur pays produit phifieurs efpeces. P^oye^ à fardde Abeille. TEPETOTOLT. P^oye^ à Farcide Hocos. TERCOL, ou TERCOU. Foye^ Torcol. TÉRÉBENTHINE & TÉRÉBINTHE. Foyei TiiéRÉBENxiNE ôc Tnâ- RÉBiNTE. TEREBRATULE ou ANOMIE, concha anomia. On donne auffi à'cette coquille bivalve les noms de coqS>c poule ^ o\x poulette ^o\x bec de perroquet: cette coquille, qui femble être du nombre des huîtres , eft ordinairement compofée d'écaillés unies , dont l'une eft plus petite que l'autre \ la grande , qui eft l'inférieure , a un petit bec crodiu 6c un peu recourbé pardeflTus l'autre , comme celui d'un perroquet : ce bec eft percé d'un trou plus ou moins rond , par où pafTe un petit nerf qui fixe cette co- quille à un autre corps. Telles font les téréhratules de mer, que l'on voit aujourd'hui dans les collerions de coquilles. La charnière efV dans la valve inférieure , compofée de deux petits crochets qui embralTent des linus correfpondans de la valve fupérieure ; il y a auflî deux petits ap- pendices intérieurs recourbés & fixés vers le haut de celle-ci. Parmi les anomies de mer, tant des Indes que de la Méditerranée, on en diftin- gue dont la robe eft de couleur obfcure & à ftries longitudinales très-*^ fines j d'autres font lilfes , blanches , papyracées. On trouve beaucoup àQ térébratuUtes ^ c'eft-à-dire d'anoraies fofliles 5 mais elles font plus communément ftriées. Les varictés de ces coquilles folîîlesfont très nombreufes &: très uniformes danschaqueefpece.il yen a , dit M. Bertrand i de rondes & de renflées dans le milieu j d'autres font oblongues, d'autres applaties,d'autresfillonnées 8c liffes, ou avec des ftries; d'autres font à lacunes plus ou moins profondes ou redoublées , ou à trois lobes , comme fi elles avoient été mutilées ; d'autres font alongées vers le bec , ou fort évafées en forme d'ailes : enfin il s'en trouve dont les ftries font fimples ou mêlées de raies plus profondes & plus larges, comme les coquilles tuilées. On en trouve beaucoup de toutes les variétés 8c des travaux des premiers hommes , ni aucuns veftiges fenfibles du fcjour primitif de Fefpece humaine j ou , conmie le prétendent quelques autres Nacuraliftes , la mer, qui a (es lois de mé- canique , en fe retirant de certains endroits pour en envahir d'autres , a rongé peu-à peu les bords du Continent , ôc /entraîné dans fon fein ce qu'elle a arraché de la terre fimple Se homogène, pour en refermer une autre , nouvelle , grofliere & compofée. ( Confulte'^ les Obfervations de Celiius. Mémoires de Suéde ^ Vol. V ^ ann. 1743 ). D'autres ont recours à des caufes plus violentes & plus terribles dans leurs effets : ils embrafent la terre jufqu'au centre j ils font concourir avec le feu , l'eau &; l'air renfermés dans des fouterrains. Tous ces élémens agités , & luttant les uns contre les autres , écartent, foulevent, bouleverfent tout, difperfent la mer d>c fes habitans, lancent les montagnes dans les airs & les portent au loin , creufent les vallées, rempliflent les cavernes de monumens étrangers à l'intérieur de la terre, & forment au milieu de la çonfufion une efpece de régularité. Peu fatisfait de toutes cqs fuppofitions, un Auteur illuftre de nos jours n'entr'ouvre point le fein delà terre; mais il appelle du haut de notre tourbillon un globe enflammé qui a dû verfer fur notre féjour un déluge de feu. Le voilà embrafé, vitrifié & tout-à-fait dénaturé j enfuite la mer intervient, Se ce que la comète a commencé dans un inftant, les eaux l'achèvent pendant une fuite innombrable de fiecles qui iront fe perdre dans l'érernité. Quelques uns , moins admirateurs de ce phénomène tapide, que du fubiime & hardi génie qui le propofe, admettent pour caufe unique de toutes 1 TER Zc, toutes les révolutions qui font arrivées , ôc qui arrivent journellement à notre globe, la nutation de l'axe. Ce feul moyen, difent-ils, a fafë pour en changer la ftrudure générale, & fur-tout la forme extérieure. D'autres prétendent que notre globe , avant que la féparation de {qs parties fut faite , étoit une terre ou difToute , où détrempée , qui na- geoit dans une mafle immenfe d'eau. A la voix du Créateur , cette terre fe dépofa par couches parallèles ôc horizontales , &c l'eau fe retira en partie dans la mer, dans les lacs. Se en partie dans l'abyme que l'on place au centre de notre globe : la terre détrempée & précipitée ne tarda pas à fe fécher & à fe durcir par le laps du temps , 8c fut bientôt com- pofée de plaines , de vallées , de fentes perpendiculaires , de de monta- gnes que nous voyons encore aduellement , ( & appareat arida ; & faàum eji ita ) Wifion j qui ne regarde le déluge que comme une des caufes prin- cipales du déplacement des corps , fait concourir avec ce phénomène l'effet de la preflion fur les mers , produite tantôt par une comète," & tantôt par une colonne d'eau, ce qui produifit à^^ marées excellives , & fit déborder ces mers : alors les êtres qui y faifoient leur féjour , îo\.zis ^ comme par une loi naturelle , de fortir avec elles , eurent pour nouvel afyle les terres que les eaux détrempoient ; la retraite tranquille de ces eaux forma de nouveaux lacs, de nouvelles mers , & lailTa à la terre en- core molle de nouveaux habitans : mais le deiïechement & l'endurcifle- ment de la terre les fit périr , &: les y enfevelit comme dans un fépulcre éternel. Telle eft , félon lui , l'origine des corps marins qu'on trouve dans la terre, M. de Maillet ( ou Tellïamed ) prétend , avec un autre Auteur célèbre , que la terre que nous habitons a lervi pendant un nombre prodigieux de fiecles de baflin à la mer, & qu'ainfi les vaftes amas de corps marins que nous y trouvons ne doivent être confidérés que comme le produit d'un nombre infini de générations de ces animaux. La profondeur ordi- naire de la mer étant de cent cinquante brafles , & fa plus grande pro- fondeur d'environ trois mille, il fuivroit de ce fyftême , dit M. TTright ^ que les coquilles pélagiennes ne devroient fe rencontrer qu'à cette pro- fondeur ; au lieu qu'elles fe trouvent fouvent à la fuperficie de la terre • & aux faîtes de certaines montagnes , ainfi que les coquilles littorales, . M. ff^right va même plus loin j il prétend qu'avant le déluge il n'y avoir ni marbre , ni craie , ni pierre calcaire j que ces difrérens corps Tome V L M 5)0 TER ne proviennent que des débris ou de la décompofuion des coquillages j & que danSjl'ancien Monde ou les montagnes primitives , on ne rencon- tre aucun de ces corps. La-^are Moro dit, d'après Ray j que la terre fut d'abord créée parfaite- ment ronde & égale , c'eft-àdire , environnée d'une croûte pierreufe Se uniforme qui exifte encore à préfent, &c que Marfdï appelle \q fond ejjen- tiel de la mer. Il ajoute que les feux fouterrains ont foulevé , élevé, crevé & boulverfé cette croûte avec tout ce qui étoit delTus , de la même façon que nous voyons des volcans le faire encore de nos jours. Le même Auteur foutient aulli que c'eft à ces mêmes feux fouterrains que les montagnes doivent leur origine : le Père Générelli j qui fe déclare partifan de l'opi- nion de Moro , tâche de mettre ce fyftême en évidence par des raifons phyfiques tirées des exemples journaliers de montagnes & d'îles nouvelle- ment produites par des volcans , ôc de la quantité de corps calcinés & vi- trifiés qui fe trouvent dans d'autres j & M. de la Condamïne ^ dans fa lettre auDoéleur Mathy au fujet de la ftruétare de la terre ^ paroîtpancher auiïi pour l'opinion de Moro. Enfin, quelques Auteurs plus circonfpe6ls dans leurs hypothefes , oa mefurant la capacité de leurs vues avec la vafte étendue de l'Univers, n'onc pas voulu fuivre les démarches de la nature en grand : ils n'ont cru voir que barrières pofées par la main de l'Etre fuprême. Leur penfée & leur foi leur ont fait dire que la terre eft fortie des mains du Créateur relie que nous la voyons \ Se que fi nous y remarquons des corps femblables à ceux qui nagent dans l'Océan , c'eft que l'Auteur qui a tout créé s'eft plCi à établir cette efpece d'analogie entre les diverfes produélions. Au milieu de ces opinions, quel parti prendre ? Sera-ce celui de Pline , qui n'en prit aucun , ou celui de quelques Naturaliftes Se Phyficiens , tels que Woodward , Scheuch'^er ^ Leibnif^^ Burnet ^ Newton ^ 6c. qui ont attribué à l'univerfalité du déluge , les monumens que renferment les montagnes Se les autres endroits de la terre , en un mot , l'état aéïuel de notre globe. Se qui prétendent que la terre a été faite pour que l'homme en jouît , Se non pour qu'il en difcutât la formation. L'habile Traducteur de Léhmann , &: de plufieurs autres Ouvrages uti- les, obferve avec jugement que l'Ecriture Sainte ne dit rien qui limite les- fentimens des Naturaliftes fur les effets phyfiques que le déluge , ou le mouvement naturel des mers , Se le repos des eaux fur les terres j ou d'au- tres caufes, ont pu produire j Se nous peufons avec lui que c'eft una TER 91 queftloii que TAuteur de la Nature paroîc avoir abandonnée à nos dif- puces. Nous avons dit que le Continent que nous habitons ne montroit à chaque pas que des inégalités à fa furface , de longues chaînes de mon- tagnes, des collines, des vallées j en un mot, des ruines & des débris, A l'afpeddes traces marquées de révolutions, & fur-tout d'inondations , rien ne femble plus naturel , au premier coup d'œil , que de recourir toux fîmplement a la plus grande, la plus ancienne, 8c la plus générale ca- taftrophe dont il foit mention dans l'Hiftoire : cependant ceux qui s'en tiennent à cette apparence n'ont pas bien pefé toutes les circonftances du phénomène à expliquer. Pour peu qu'on ait obfervé , on demeure con- vaincu que la multiplicité des couches de la terre , les difFérens corps ma- rins & les coquilles qu'elles renferment, tous dépofés allez régulièrement dans le même fens 8>c par familles, le parallélifme que les couches gar- dent alTez conftarament entr'elles , font l'ouvrage paifible de pluiîeurs fiecles ; & non pas feulement l'effet d'une caufe fubite , paiïagere , vio- lente, ôc troublée dans fon adion. En vain diroit-on que les corps orga- nifés devenus folîiles , appartiennent de toute antiquité à la terre. Suivant l'Ecriture , notre globe n'a été généralement couvert des eaux que deux fois y au temps de la création & dans le déluge : quant à l'effet phyfîque de ce dernier phénomène , nous venons de l'expofer en partie. Remonte- t-on aux premiers jours de la création ; il n'yavoit, ni poifTons, ni plantes, ni aucuns corps organifés détruits , ou , s'il y en avoit , il faudroit les re- garder comme les reftes d'un monde antécédent : rien ne nous ledit, tout ceci paroît démontrer qu'on ne peut en trouver dans les couches an- tédiluviennes. Expofons d'autres/aits qui tendent à étayer la probabilité de notre fyftème. Des orages , des pluies infiniment moins générales que celles du dé- luge, ont caufé des changemens fenfibles, fans s'étendre fur la totalité de la terre. On découvre tous les jours avec étonnement des rochers cal- caires , des carieres de plâtre , des mines de fer &c de cuivre , dont des parties font facilement atténuées & comme diffoures par l'agitation des eaux : cela produit en peu d'années des fentes de roches , des grottes , des labyrinthes, des fondrières & des précipices j mais j les matières ré- duites en poufïiere, ou comme dilloutes, entraînées au loin dans des ca- vités , s'y précipitent en forme de fédiment, ôc forment bientôt des tufs , des incrufcations , des ilalaétites^ des ochrieres , desfablieres, &c. aufiî Mrj SI TER eft-il poflîble de fixer l'époque de raccrécion de quantité de minières, de pierres à chaux , de grais , ôcc. Les ftaladites feules , que nous avons dit être produites par des eaux gouttières des carrières , fuffiroient pour en donner un exemple. Quand on voyage dans des vallées arides & feches, éloignées de la mer 6c des rivières, & qu'on obferve ces vallées remplies de fable , de gravier , de petites pierres de différentes natures j fi on jette enfuite un coup d'œil fur les montagnes qui bordent & entourent ces vallées, on reconnoîtra que ces rochers efcarpés comme déchirés ou culbutés les uns fur les autres , font l'origine des fubftances qui recouvrent les vallées. Ce font les débris de ces grofles malTes de rochers que des averfes d'eau, en fe précipitant en torrens momentanés ^ ont boulverfé Ôc dégradé. On trouve vers la bafe de ces montagnes, les traces plus ou moins profondes des ravins , remplies de quartiers de pierre , les graviers font chariés plus loin , les fables fins le font encore davantage. Ces dégradations dans toutes les montagnes exiftent , de elles fe font d'une manière moins lente &c plus fenfible dans celles dont la maffe eft principalement compofée de fibie , ainfi qu'on peut le voir aux environs d'Etampes. Les roches qui ont pour alîife une couche de fable, écroulent après que l'eau a dégradé la couche : d'autres fois les roches englobées dans le fable fe trouvent à découvert par cette même caufe qui a mis auffi à l'air ces amas de roches de grès dont les montagnes d'Etampes , de Palaifeau , de Fontainebleau ôc de plufieurs autres endroits en France font recouvertes. L'infiltration des eaux à travers les montagnes , d'où proviennent les ftaladites , eft encore une des cau- fes de la dégradation de ces montagnes ; elles s'infinuent quelquefois juf- qu'à la bafe de ces lieux élevés , d'où elles forrent en formant des fontai- nes : on préfume bien que les eaux en s'infinuant ainfi à travers les bancs déterre ou de fables qui peuvent entrer dans la compoficion de ces mon- tagnes, elles en détachent &c entraînent peu à peu des quantités qu'elles portent au loin , ces parties qui fervent de foutien ou de lien aux malfes de pierres renfermées dans l'intérieur de ces montagnes n'exiftant plus, ces pierres s'affaifent , s'écroulent ou s'étendent dans les vallées ou dans les plaines adjacentes. On peut citer en exemple l'écroulement d'une partie de la montagne où étoit fitué le village de Pardines, près d'IlToire en Auvergne, & qui arriva le 24& 25 Juin 1733 : il commença dès le 3,3 fur le foir j ce n'étoient d'abord que quelques légers indices qui n'ef- frayoient point les habitans parce qu'ils s'y étoient accoutumé depuis plu- TER 55 iîeiirs années. On vit la terre s'entrouvrir de temps à autre , fanscaufer un dégât confidérable , jufqu'à ce qu'enfin une partie de la montagne fe fé- para de l'autre : quelques maifons ôc les rochers qui les portoient , s'en- gloutirent comme dans un abyme affreux , fans qu'il en reftât la moindre trace j aufîî-tôt le terrain des environs n'étant plus foutenu , &z chargé de quantité d'autres rochers , s'éboula fur le premier , ôc pouffa par fon pro- pre poids , à plus de 300 toifes de long fur 200 de large, la colline dont la pente étoit fort douce : tout ce qui fe trouva fur fa route fut ravagé. Le lendemain on vit fe détacher un autre quartier de terre de la montagne, qui , tombant avec un fracas épouvantable fur les premiers rochers , caufa , par fon poids énorme, une fecoulfe qui renverfa quelques autres mai- fons , &z ébranla jufques dans leurs fondemens , celles qui n'avoient pas été encore endommagées. La fouftradion des terres &c des fables , occa- fionnée par l'infiltration des eaux dans le corps de cette montagne fut la caufe d'un tel événement : c'eft encore à l'adion de femblables eaux fou- terraines qu'on doit rapporter ces affaiflemens de terres moins confidé- rables qui fe font fubitement au milieu des champs, ôc offrent des trous allez ronds plus ou moins remplis d'eau dont on ne peut pas toujours trouver le fond j c'eft fouvent en vain que l'on tente de combler ces trous , l'eau courante fouterraine travaille fans ceffe de renouvelle les affaiiTe- mens. L'eau recelée dans les fouterrains produit de grands phénomènes j le 18 Décembre 1 5 9(> , près de Wafram dans le Comté de Nortingham , un terrain de 80 perches de long & de iS de large s'enfonça d'environ fix pieds , avec tous les arbres dont il étoit couvert , fans qu'ils euffent changé de fituation j le lendemain il s'abaiffa de 1 5 pieds , le troifieme jour , il avoir 80 pieds de profondeur j il continua de même pendant onze jours, jufqu'à ce qu'on ne pût voir aucun veftige de la terre ni des arbres , les eaux ayant rempli ce précipice en i6cfz. Une montagne près de Portmo- ran dans la Jamaïque, fut tout à-fait engloutie lors du terrible ouragan qui ravagea cette lie, &c la place qu'elle occupoit, n'offre aujourd'hui qu'un grand lac de quatre ou cinq lieues. Cefl ainfi que le fol extérieur change dans fa figure & fes propriétés. Des alluvions ou averfes d'eau , en dépouillant fucceffivement de à chaque inftant le fommet , la circonférence des hautes montagnes, de leur croure de terre fertile ou poreufe , même de leur matière compade & volumi- jieufe , ne nous offrent plus qu'un pic ou le noyau de la montagne elle- 5)4 TER même ; ce font des roches pelées , arides &: comme ifolées , ou des mafTes de mines ( telle eft peut-être la montagne de Taberg en Suéde : voyei à l'anick Fer ). Mais la bafe de ces montagnes , toujours évafée , eft com- pofée de nouvelles couches de terre plus ou moins liée ôc dure : phéno- mène iîngulier qui, pour le dire en paflTant , prouve clairement la dégra- dation ôc la diminution de la hauteur des montagnes , èc leur élargilTe- ment en leur bafe , fans ceiTer de détruire le faux fyftême de Taccrétion fenlible ôc générale de la terre. La diminution univerfelle de l'eau n'eft peut-être pas plus conftante. Enfin en multipliant les liecles" à venir, les montagnes aduelles doivent difparoître , ôc des circonftances locales don- neront naiiïance à d'autres élévations. Ces mêmes alluvions font déborder les fleuves , les rivières Ôc les lacs , Ôc produifent des inondations fur différentes terres , dont la fuperficie eft bientôt dégradée , détrempée ôc emportée avec ces eaux jufqu'à la mer. Le i(> Juillet 1750, le ruilTeau qui traverfe la petite ville de Sirkes , fituée en Lorraine fur le bord de la Mofelle , ôc qui n'a ordinairement a fon embouchure que deux ou trois pieds d'eau, s'enfla tout-à-coup Ci prodigieufement, que l'eau s'éleva à la hauteur de 22 pieds , fur la largeur d'environ 40 toifes : cette crue d'eau renverfa le gros mur d'enceinte , une tour ôc toutes les maifons qui étoient fur fon paflage à l'endroit où ce ruifleau fe jette dans la Mofelle j il fufpendit pendant quelques mo- mens le cours de cette rivière , ôc porta de l'autre côté de la Mofelle les décombres des bâtimens qu'il venoit de renverfer. Confultez les Mémoires de r Académie royale des Sciences ^ année 1750 page i^^de l'HiJloïre. Les alluvions font encore une des caufes des attérilfemens d'efpeces d'îles, de ces couches extraordinaires de gravier lavé ôc arrondi ou des bancs de fa- bles , qui fouvent fe forment à une légère diftance du lieu où le cours d'un fleuve eft ralenti, ôc où il fait confluent ( Voye\l'HLp:oire de l'Aca- démie ann. 1721.) C'eftainfl que l'on peut conjecturer que les eaux du Rhin ont formépeu-à peu le terrain vafeux ôc fablonneux de la Hollande, Ôc les eaux du Rhône celui de l'île de la Camargue. Le Volga, qui a plus defoixante &: dix embouchures dans la mer Cafpienne, le Danube qui en afept dans la mer noire , ôc le Nil qui en a autant dans la Mé- diterranée , nous perfuaderont fans peine de ces aflertions : on peut dire aufli que des vallées fe trouvent comblées ainfi. Parmi ce sfables ôc gra- viers, on trouve, fans ordre, fans difpofition régulière , des coquilles flaviatiles , des coquilles marines , mais folfiles , brifées ôc ifolées , des TER 5>5 débris de cailloux , des pierres dures , des morceaux de marne arrondis , des os d'animaux terreftres, des inftrumens de fer, des morceaux de bois, des feuilles j ôc les différentes parties de cet alfemblage fe lient quelque- fois avec un ciment naturel produit par la décompoiîtion de certains gra- viers, ôcc. Si dételles eaux fe répandent dans des endroits bas &c maréca- geux , dont le fond ell un mélange de végétaux , alors la terre limoneufe , comme dilîoute , fe précipitera ôc fe moulera fur les rofeaux qui s'y ren- contreront : delà les incrujlations &c les empreintes. En un mot , on obferve par-tout que les grandes inégalités de la furface du globe n'ont pas d'au- tre caufe que celle du mouvement des eaux de la mer , des fleuves 6c des éruptions fouterraines. Après ce que nous avons dit des montagnes, fur- tout de celles qui courent parallèlement, il eft alfez évident que les cou- rans qui ont d'abord fuivi les direélion de ces inégalités ( même les couiâ rans dont les mouvemens combinés rejettent l'eau , tantôt d'un côté tantôt de l'autre) leur ont donné cette correfpondance des angles faillans tou- jours oppofés aux angles rentrans : voye\^ V article Courans. Ajoutons à cela ce qu'une expérience journalière & funefte nous ap- prend. Les vents orageux , fécondés de pluies d'une longue durée , fe font un partage entre les lits de pierres : ils en défunilfent la matière vifqueufe & argilleufe , qui leur fert de lien commun \ ces pierres s'altèrent à la fu- perficie , par l'adion du foleil 5c de l'air , une partie devient friable &; eft emportée 6c difperfée par les vents , d'autres parties s'amollifTent enfin au point de s'affaifler , de s'unir , 6c de former un nouveau corps. Des vents orageux de mer emportent aufli des nuages de fable , bc des frag- mensde petites coquilles qu'ils dépcfent fur les bords des mers , ôc y for* ment des dunes. La nature rend par-tout témoignage de ces révolutions. Delà on préfume , avec aflez de fondement , que ce font des vents déchaînés qui, ayant agité trop violemment les eaux de la mer, arrachè- rent autrefois la Sicile de l'Italie, les îles de l'Archipel du Continent de l'Afie , 6c la Grande-Bretagne du Continent de la France. Si l'on fe pro- mené dans un Canton du Brabant HoUandois , voifin de la Gueldre Pruf- fîenne ô^ Autrichienne ( Canton nommé Peeland, Se qui eft entièrement tourbeux) on ne verra" point fans étonnement le phénomène fingulier que préfente ce grand marais : fous la tourbe fe trouve une grande quan- tité d'arbres ôc fur-tout de fapins, enfevelis quelquefois à une très-grande profondeur , ôc cependant très-bien confervés : ces arbres font tous cou- chés vers le Sud-Eft ^ ce q^ui femble prouver c^^q c'eft uii ven^ du Nord-. 9<^ TER Oiiefl: qui les a renverfés , Se qui a caufé la révolution Se h déluge de de fable dont tout ce pays a été inondé. La tourbière de Langenfaltza en Thuringe , n'efl; pas moins curieufe : elle offre des couches de terre végétale , de tuf en tuyaux , de fable mêlé de coquilles de rivière , de pierres à bâtir , de bois , de tourbe , d'argile grife , des plantes , des co- quilles de mer , des fruits , des mâchoires Se des olTemens. En Picardie , près de Péquigny , on a trouvé une chauffée entière enfevelie fous de la tourbe. Enfin , on lit dans les Mémoires de l'Académie de Suéde , Tom, Vlli année 1745 j que dans le territoire d'Hiulfoé en Weftmanie, on rencontre dans la tourbe la plus compacte de ce pays , des racines de fa- pin j Se même il eft arrivé de trouver une fois au fond de la tourbière , la charpente entière d'une grange , qui ne peut y avoir été enfouie que par . une grande inondation. Le briquetage de Marfal , cette efpece de malfif fait de briques de différentes figures formées à la main , non moulées Se qui n'ont pas été cuites : ce maflif élevé , fuivant M. d'Ane:^e de la Sauvagere , dès le temps des Romains , ne le fut que pour bâtir defFus Marfal , Se rendre ainfi le fol du marais folide Se ferme j ce briquetage eft actuellement en différens endroits , chargé d'un nouveau marais qui l'a recouvert , Se dans la ville même de Marfal , il ne fe rencontre quel- quefois qu'à plus de vingt pieds de profondeur au-defTous du fol aduel de la ville, qui eft à dix lieues de Metz. Qu'il nous foit permis de citer encore quelques autres particularités non moins frappantes que les précédentes j Se qui démontrent évidem- ment que les changemens furvenus au globe terreftre procèdent de caufes Se d'effets très- différens entr'eux , foit que ces effets aient été produits par plufieurs caufes combinées , qui dans certaines circonftances ont frayé la route aux ravages ou aux altérations terreftres. On a vu plufieurs lieux maritimes qui , fans avoir eu l'apparence de volcans, ont enfanté les îles de Santorin ou de Thérafie, Rodes Se Delos , les Terceres , les Açores , Sec. On a vu des terrains très-folides privés d'éruptions foiiterraines , qui cependant ont été arrachés au Continent, moins par le flux Se reflux de la mer que par fes inondations extraordinaires. Se qui ont formé des îles , des prefqu'îles , des promontoires ou des caps : ailleurs l'on a vu le Dol- lart ( aujourd'hui le golfe Doffart entre Groningue Se Embden ) Se plu- fieurs autres pays Se villes entièrement fubmergés. Toute l'Europe fait que la mer a englouti la moitié de la Frife : on voit encore une partie des clochers de dix-huit villages près le Mordich, qui s'élèvent au deflus de fes TER 97 fes înondntîons 5^ qui céderont bientôt à l'effort des vagues. Le bras de mer (le Hondt) qui s'efl: introduit entre la Flandre & la Zélande par l'embouchure occidentale de l'Efcaut, n'ctoit qu'un canal dans fon ori- gine en 5)î)0, mais une terrible inondation qui furvint en 1377 & qui fubmergea plufieurs villages dans cet endroit, en fit un bras de mer tel qu'on le voit aujourd'hui. On fait encore que depuis la Rochelle jufqu'à Luçon, on compte près de trente lieues de pays que la mer a miné. Si l'on examine les Dunes du Poitou dans un lieu appelle la Tranche , on reconnoît que des attérilTemens f;iits à la droite d'une Auberge bâtie fur un rocher , ont forcé la mer d'anticiper un peu fur le continent à la droite de l'Auberge, de forte qu'on a été obligé de porter TEglife de la Tranche un peu plus loin dans le continent : la mer a re- couvert de fable l'endroit où éroit anciennement cette Egllfe , & elle découvre quelquefois une allée d'arbre qui conduifoit à ladite Eglife C'eft encore un femblable attériiïement qui a enfoui une allée d'arbres de plus de deux cents pas fur la côte de Balfe-Bretagne ; dans les baflTes ma-» rées on apperçoit la cime de ces arbres qui font enfevelis dans une grève dont le fable naturellement offre des endroits noirs. On a fait fouiller , '^èc on a reconnu que les uns de ces arbres font bien fains , & d'autres font réduits en pourriture. Parmi les mieux confervés Se qui avoient en- core plus de quinze pieds de longueur, garnis de leurs racines , quelques branches & leur tronc recouvert d'écorce , on reconnut que c'étoit du. chêne. Voyez la Galette de France du 1 5 Juin i -767, Combien d'autres échancrures dans toutes les terres que l'Océan baigne ! combien d'Archi- pels femés au milieu des eaux ! combien de fois encore n'a-t-on pas vu àics affiilïemens fubits des toîts de quelques vaftes cavernes aqueufes dans l'intérieur du globe , faire bailTer ou écrouler les montagnes , & produire en peu de temps un déluge local des plus confidérables, en faifant re- monter les eaux ou former un lac dormant, ou une mer morte, ou un golfe. Si quelquefois nous voyons en ruine le pied des montagnes qui eft baigné par un grand fleuve, pendant que la pente qui eft à l'autre bord du fleuve eft beaucoup plus douce , c'eft que les eaux portées contre le pied de ces montagnes ne minent peu à- peu que la partie plus ou moins dure & réflftante : c'eft-là qu'à force de détruire il fe prépare un écueil oii les eaux viennent avec effort fe brifer 6c fe réfléchir à une diftance peu confidérable contre les montagnes du côté oppofé, qui les rejettent auflî contre d'autres parties de montagnes qu'elles fapent encore ; ces effets Tome F U N 5>5 TER procîuifeiir auflî des inégalités de montagnes qui fe correfpondent. I.*oti lent bien que dans ces vallées coupées à pic , il doit fe trouver prefque toujours au pied des rochers des pierres dangereufes pour les vaifleaux; Quand l'agitation des eaux de la mer a détruit, ufé, rongé, diminué le terrain ou afîife des côtes à la hauteur des eaux , ce qui eft au-deffiis n'é- tant plus foutenu , tombe par grandes malles qui fc caiTent dans leur chute j ôc dont la mer emporte les débris ci & là. C'eft de ces mêmes dé- bris que fortent les cailloux connus fous le nom de galet : voyez ce mot. Ainil les eaux produifent, aufli bien que les feux fouterrains ou les volcans , des cavernes , des précipices , des abymes , des affailïemens de terre confidérables , des éboulemens, des chutes de rochers, des ren- verfemens de montagne, dont on peut encore donner plufieurs exem- ples nouveaux, i°. foit en citant le renverfement fubit ôc affreux de la montagne de Diableret en Valais, arrivé en 1714, qui fit périr quan- tité d'animaux, même plufieurs hommes, &c écrafa plus de cinquante- cinq cabanes en couvrant de {es débris propres plus d'une lieue carrée de terrain : ces amas ont arrêté à leur tour des eaux qui forment de nou- veaux lacs fort profonds j i^» foit en rapportant l'exemple remarquable des collines deFolkoften dans la Province de Kent, lefquelles ontbaifié de diftance en diftance par un mouvement infenfible 6c fans aucun trem- blement de terre local ; mais elles ont jeté dans la mer des rochers & des terres qui en étoient voifins. En i(5i8 , la ville de Pleurs en Valte- line fut enterrée fous les rochers au pied defquels elle étoit fituée. En T ^7 S il y eut une grande inondation en Gafcogne, cauféeparl'affaiffèment de quelques morceaux de montagnes dans les Pyrénées , qui firent fortirles eaux qui étoient contenues dans les cavernes fouterraines de ces monta- gnes. En 16S0 il en arriva encore une plus grande en Irlande, qui avoit auflî pourcaufe l'affailTement d'une montagne dans des cavernes remplies d'eau. Nous répétons qu'on peut concevoir aifément la caufe de tous ces effets par le moyen des eaux fouterraines qui entraînent peu-à-peu les fa- bles & les terres à travers defquelles elles pafient , & par conféquent elles peuvent détruire peu- à-peu la couche de terre fur laquelle porte cette montagne *, ôc cette couche de terre qui lui fert de bafe venant à man- quer plutôt d'un côté que de l'autre, il faut que la montagne fe renverfe : ou fi cette bafe manque à- peu- près également par-tout, la montagne s'affaiflTe fans fe renverfer. Lifez le Alémoire fur la dégradation des mon' ta gnes faite de nos jours par Us fortes pluies ou averfes d'eau ^ par les TER '99 fleuves i les rivières & la mer ^dinsle tioifieme volume de l'ouvrage inti- tulé Me'moiresfur diff'erentes parues des Sciences & Arts, Tous ces bouleverfemens &: affaifTemens que la furface de la terre a elTuyés, & tout ce qui porte l'empreinte du travail de la Nature, ne peuvent être cachés qu'à ceux qui ne veulent pas les voir. Ces obfervations fortifiées d'une infinité d'autres j ont renverfé il y a long- temps , l'hypothefe de Wooiward ôc de fes Seârateurs , ôc afllgné la préférence au fentiment de quelques Phyficiens qui ont imaginé que depuis la création du monde , & pendant des fiecles dont aucun Peuple ne nous a confervé le fouvenir, la partie feche la plus confidérable du continent que nous habitons aujourd'hui, a été le lit de la mer qui la couvroit de fes eaux. On peut même dire que la mer a couvert la terre en différens temps, &c que toutes les parties du globe ont été fuccefïi- vement terre ôc mer. Le fyftême du féjour de la mer fur notre continent efl: d'une très- grande antiquité : les premiers Philofophes ( Xénophane , ce Fondateur de la Secle Eléatique, Hérodote ^ le Géographe Strabon, Avicenne) ont eu cette idée des modernes [Jérôme Fracajlor &C Odoardi) l'ont renouvelle© & mife dans une grande évidence. L'hiftoire de la Bible nous dit en termes clairs que tout lé globe terrejîre a fervi de fond aux mers. Aiguës- mortes , Fréjus, Ravenne , qui ont été des ports &c qui ne le font plus, font des preuves évidentes que la met abandonne en peu de temps (qs anciens ri« vages. La mer fe retire tous les jours de Rofette & de Damiette, où l'on abordoit du temps desCroifades , & eft aétuelLement à dix milles au mi- lieu des terres. Suivant M. AJlruc ^ il efl: vifible que les étangs qui s'éten- dent le long de la côte du Bas - Languedoc depuis Aiguës - mortes jufqu'à Agde, ont fait partie autrefois de la mer, dont ils n'ont été féparés que par un long banc de fable qui s'efl: formé entre deux, connu fous le nom de la plage; leur fituation , leur niveau avecla mer, la falure de leurs eaux ne permettent pas de douter de ce fait. On doit aflîgner la même origne aux étangs d'Efcamandre & d'Efconte, des grands marais qui font auprès le long de la Robine & du Vifl;re , &c. Il paroît que ce font les eaux du Rhône &: d'autres rivières adjacentes qui ont apporté les matières de ces attérifiemens, & que c'eft la mer qui en les rejetant aura produit ces féparations : ainfi les dépôts prefque continuels de ces rivières ont en cet endroit comblé &: reculé les bords de la mer Méditer-- Eané<£ On fait que le Roi Saint Louis s'embarqua à Aiguës -mortes poiif Nij »oo TER la Terre Sainte l'an ikjc) : la mer en fe retirant n'a point baiffé, maïs les dépôts des rivières ont formé une nouvelle plage , diftante de celle du temps de S. Louis de trois à quatre mille toifes j à cette nouvelle plage les vagues & l'agitation des hautes mers ont amoncelé les fables Se ont formé des dunes : on voit même près d'Aiguës -mortes les dunes de l'ancienne plage. Prefque tout l'efpace que la mer a laiiTé entre l'ancienne & la nouvelle plage , eft reilé d'abord en étang : des dépots limoneux dans le temps de grandes eaux ne celTent de diminuer continuellement rétendue & la profondeur de ces étangs, dont des parties fe font déjà chan- gées en marais, ôc même font devenues des terres labourables ou des prairies. On demandera peut-être ce que deviennent les cailloux que le Rhône ôc les rivières qui fe jettent dedans y charient, puifqu'on ne trouve pas un de ces cailloux dans les attérififemens dont il s'agit j voici l'explication de ce fait : les cailloux que Ton voit &c que l'on entend def- cendre & rouler dans le Rhône dans le temps des grandes eaux, difpa' roilTent au delTous d'Arles &c près de Fourques où le Rhône n'a plus qu'une pente fort douce j les cailloux par leur propre pefanteur fe préci- pitent, s'arrêtent ôc fervent de barrière aux fuivans, ce qui forme bien- tôt en difFérens endroits des amas de ces cailloux qui font couverts parles fables , ainfi qu'on l'obfervc en faifant fonder &c fouiller ces fortes d'ar- tériflTemens : les eaux en diminuant lailTent d'abord & fouvent àfec, i*^. les cailloux, 2^. le fable, ^^. le limon ou la terre glaifeufe. Confultez les Obfervations de M. Pitot dans les Mémoires de l'Acad. ann. 1741 , ■pag. 2(>5 & fulv Prefque généralement embraflée de nos jours par tous ceux qui ont examiné la Nature avec attention j toute cette théorie pafîe pour la feule qui rend raifon de la quantité d'animaux , de corps ma- rins & de végétaux qu'on trouve dans le fein de la terre , de la forma^ tion ou accrétion de diverfes terres , ainfi que d'un grand nombre de phénomènes: les gros anneaux de fer, pour amarrer les vaiiTeaux , que Ton a trouvés dans les montagnes, les ancres les débris de navires, les poteaux , les chaînes , les haches , le defléchement des pêcheries & dz-s> ports , &c. n'ont pas d'autre origine. La feule fuppofition du féjour de la mer a donc paru faffifante à k plus faine partie de nos Philofophes pour expliquer les étranges mura'- tions &: altérations les plus marquées qui fe font produites à la furface de la terre, &l pour détruire le préjugé de ceux qui prétendent que rOcéan eft un monde nouveau. TER loî Si nous entrons dans un plus grand détail fur l'arrangement des ma- tières qui compofent notre globe , nous trouverons que Vkumus ou la première couche qui l'environne n'eft pas par-tout d'une même fubftance : ici c'eft du «^ranite , là c'eft du fable , ailleurs c'eft de l'argile : fi nous péné- trons plus avant , on trouve des couches de pierres à chaux , de marne , de coquillages , de falun, de gravier , de craie & déplâtre : W^arenius à\i qu'on en a rencontré de plus de vingt efpeces en creufant un puits à Amiler- dam , jufqu'à la profondeur de deux cents trente -deux pieds. Ces cou- ches font toujours pofées parallèlement les unes fur les autres.: chaque lit , pris à part a la même épaideur dans toute fon étendue. Dans les collines voifines les unes des autres , quoique fcparées par des gorges ou des vallons, les mêmes matières fe trouvent au même niveau. Quelque- fois un lit de terre participe, jufqu'à une petite épaifleur, de la couleur de la couche fupécieure. Si nous fouillons à une grande profondeur de la terre, nous y rencojitrerons, comme fur la cime de certains monts, & dans les lieux les plus éloignés de la mer , ou des coquilles , ou des fquelettes de poiflons de mer 6c d'animaux terreftres , ou des plantes ma- rines, &c. on trouvera toujours que les rochers affaiiïés ou éboulés font portés fur des glaifes ou fur des fables \ que les lits de pierres à chaux font horizontaux j tandis que le grès fe rencontre en malles plus ou moins grolTes & irrégulieres : les laves , le^ ponces , les cendres & les terrains calcinés, ne fe trouvent que près des volcans. On voit combien les grands travaux de la Nature font frappans pour un Obfervateur. En quelque lieu que l'on voyage , on remarque que \qs couches ou lits du globe terraqué , ont dès courbures, des inflexions, & alors des épailTeurs différentes. Ces lits , dit M. Bertrand, s'inclinent fous les lacs & les mers, s'élèvent avec les montagnes qu'ils forment &s'abaiirent ave^ les vallées qu'ils foutiennent. Il eft des couches, dit le même Auteur, qui doivent leur origine à la création : ce font àQS couches frlm'nves > d'autres tirent leur origine du déluge univcrfel , ce font les couches dilu^ viennes ; enfin , un grand nombre ont été formées par des inondations , & d'autres révolutions locales , ce font les couches marines ou acciden- telles. Infiftons fur la théorie de ce paragraphe, Lorfqu'au fommet d'une montagne les couches font de niveau, toutes les autres j qui compofent fa mafle font aulli de niveau j mais les lirs du fommet panchent-ils , les autres couches de la montagne fuivent la même inclinaifon. Dans certains vallons étroits, formés par des monca- ioz TER gnes efcarpées, les couches que l'on y apperçoit coupées à plomb Se tranchées, fe correfpondent par rapport à la hauteur, à l'épaiffeur à la difpofition , à la matière qui les compofent , comme fi la montagne eut été réparée par le milieu : ainfi ces phénomènes de la furface de la terre paroiffent liés avec ceux de la configuration intérieure , & nous la dé- couvrent. En général on peut diftinguer fept fituations & formes diffé- rentes dans Jes couches terreftres : i*'. de parallèles à l'horizon , ce font les plus étendues ^ z**. de perpendiculaires j 3 ^. de diverfemènt inclinées > 4". de cflurbées en arc ou convexe ou concave ; 5". d'ondoyantes j (> ".d'ar- rondies j 7^. d'angulaires. Ces différentes formes paroifTent dépendantes des bafes fur lefquelles les lits ou aflifes font pofés. Nous difons encore que l'orfqu'on voyage fur la partie feche du globe, on apperçoit fans peine que les diverfes portions des Continens affeôlent des pentes aflez réguliè- res depuis leur centre, ou depuis les fommets élevés des chaînes de montagnes qui les traverfent, jufques fur les côtes de la mer, où le terrain s'abaifTe fous l'eau pour former la profondeur de fon balîin : ré- ciproquement en remontant des rivages de la mer vers le centre des Continens , on trouve que le terrain s'élève jufqu'à certains points qui dominent de tous côtés fur les terres qui les environnent : 6c ces élévations font les points de partage dont il effc mention à l'article Fleu- ves & Rivières, inféré à la fuite du mot Fontaine. Si l'on fonde la profondeur des mers , on trouve qu'elle augmente à mefure qu'on s'éloi- gne davantage des côtes, en forte que le fond de la mer gagne, par une élévation infenfible , les roches à fleur d'eau , les îles ôc toutes les terres qui s'élèvent au delTus des flots : dans le mcme examen , on dé- couvre que la vafte étendue dubaflin de la mer, ofîre des inégalités cor- refpondantes à celles des Continens ; il a (es vallées Scfes montagnes : on obfcrve en outre que la diredion des fleuves dans tout leur cours , eft aflu- jettie aux configurations des montagnes & des vallons où ils coulent; enfin, fi nous obfervons les bords de la mer Baltique , la figure des côtes de la .Méditerranée & de la mer Noire , les différens endroits qui abouti fTent a ces mers , &c les lies de l'Archipel , on fera tenté de croire que ces lieux , £c notamment celui que la Méditerranée occupe , étoient anciennement uu Continent dans lequel TOcéan s'eft précipité , ayant enfoncé les terres qui ^éparoient l'Afrique de l'Efpagne. Avant de finir cet article difons encore que les troncs de palmiers trou- yésdans les pays froids, OC les os d'éléphans déterrés vers la mer glaciale , TER loj prouvent très-évidemment que l'axe de notre globe a changé , ainfi que la poficion de toutes (es parties. Ces faits préparent aux Aftronomes , conime aux Géographes ôc aux Naturaliftes un travail aufîi continu que l'exiftence de la terre. Il réfulce de tout cet expofé , qui eft la defcription raifonnée des grands phénomènes de notre globe, que la terre nouvelle doit différer abfolumenc de la terre ancienne , au moins dans fou arrangement : que les change- mens arrivés à la furface du globe , peuvent être dus à cinq caufes princi- pales j favoir , i°. au déluge univerfel ; i^. aux flux Se reflux de la mer , & aux autres mouvemens de fes eaux le long des côtes ou des falaifes , mais fur-tout à leur déplacement total j 3*^. à la nutation de l'axe, & à la dimi- nution de l'obliquité de l'écliptique d'une portion de degré par fiecle : di- minution qui changeant la difpoiition de notre planète , doit changer auflî par degrés le lit des eaux 6c découvrir toujours quelques terres, tandis qu'elle en couvre d'autres; 4**. à l'effet des trompes, des pluies , des gelées , des vents , à la fonte des neiges , à la chute des torrens ôc inonda- tions fubites , Ôc à l'adion conft:ante , continue 6c permanente des eaux courantes , tant fupérieures que fouterraines j 5 ^. aux tremblemens de terre ôc aux écroulemens des montagnes qui jettent du feu, 3c qui doivent ce phénomène aux embrafemens de l'afphalte Se des couches de charbons de terre , aux décompofîtions Se inflammations des pyrites , en un mot , à la dilatation de l'air comprimé. S'il y a encore dans cette folution quel- que difficulté phyfique , c'eft aux fiecîes , aux temps Se aux progrès de nos connoiflances à les réfoudre , S>c nous croyons , avec M. de Buffon j que les changemens qui font arrivés au globe terreftre , depuis deux Se même trois mille ans , font fort peu confidérables en comparaifon des révolutions qui ont du fe faire dans les premiers temps, après la création. Au relie , la Nature eft un grand livre qui parle aux hommes le même langage , Se qui écrit en caraderes uniformes pour tous ceux qui veulenty lire. Ilsy recon- noîtrontaufli que la fuite des corps fofliles dont notre globe eft compofé , forme un grand cercle qui rentre toujours en lui-même; que le nombre des corps primitifs eft très-petit ; que les divers mélanges de ces corps forment plulieurs différens fofliles compofés, & le mélange de ces derniers forme des furcompofés : ceux-ci rendent quelquefois à l'eau leurs principes primitifs ; l'eau, ce grand véhicule de la Nature , les porte ailleurs pour y former de nouveaux mixtes : ainfl l'étude de celui qui veut connoître phi- lofophiquement les corps fofliles dont l'origine n'eft due ni à un oeuf ni à 104 TER une femence , doit fuivre les traces de ces formations , de ces altérations , de ces révolutions, de ces combinaifons locales & fucceffives. Comme ce que nous avons dit des vents , des trem'f lemens de terre ^ des volcans , de l'air j des pyrites ^ des bitumes j àes eaux , des n?ontagnes , des îles , même du feu •& de la mer ^ eft néceflairement lié avec les différens phénomènes , ou la théorie de l'architeélure de la terre , nous prions le Ledeur de jeter un coup d'œil fur ces différens mots, ainfî que fur ceux de craie j Jîalacîites ^ falun^ filons^ f'^l'l^ y empreintes fojjiles ^ grottes , cataraclcs ^ tourbes, mines ; même les mots déluge ^ glaciers ^ 3c celui de jleuve ou de rivière , inféré à la fuite de l'article Fontaine. Divijion des Terres. Nous donnons aujourd'hui le nom de terres, des fubftances fofîîles; peu compaéles , feches de leur nature, qui n'ont point de faveur , de cou- leur ni d'odeur \ qui font compofées de particules impalpables, nullement liées les unes aux autres, qui s'amolliiTent&fe gonflent un peu dans l'eau , fans y être folubles, & fans contrader une forte adhérence avec elle j en- fin , qui réfiftentau feu , &: qui ne font mêlées d'aucuns corps étrangers. Tel eft le caradere que nous alîignons à la terre fimple , ou au moins à celle qui approche le plus de la terre primitive , élémentaire ou ancienne, laquelle fe trouve encore quelquefois à une très-grande profondeur dans le globe , bc qui fert de bafe à tous les autres corps de la nature. Mais comme prefque toutes les efpeces de terres aduelles font entremêlées de particules pierreufes, falines , bitumineufes & métalliques, ce qui produit une grande différence entr'elles , on ne peut les confidérer que comme des corps compofés , &: en marquer les différences relafivcment à leurs mélanges : cela pofé , on ne doit regarder la craie ou terre marine , la glaife, la terre gypfeufe , même les fables, les marnes , &: toutes les ef- peces de terres calcaires 6c argileufes, que comme des terres nouvelles &: accidentelles. Nous nous aftreindrons à confidérer ici les terres par leurs propriétés principales ou générales , & nous les diviferons en deux ordres \ c'eft-à- dir^en terres argileufes & en terres calcaires. 1°. Les Terres argileuses , terrée argillof(Z. Elles ne font point atta- quées parles acides; elles empâtent la langue «S: s'endurciflentau feu. On en diftingue de plufieurs qualités principales : la première eft compo- fcQ TER to5 fée des terres en poulTîere , urr& dijjipabdes ; ce font celles dont les parties font friables & fans liaifon , même dans l'eau. La deuxième renferme les terres poreufes qui fe gonflent dans l'eau , & s'embrafent dans le feu , terr(& inflammabiUs, Voyez les articles Terreau & Tourbe. La troifieme com- prend les terres grafles , urvA glutinofc tenir un peu aux doigts quand on la manie j mais être douce au toucher , &c répandre une odeur non fétide après la pluie j n'être pas trop liante quand elle eft arrofée d'eau , avoir au moins un à deux pieds de bon fonds , être meuble j car quand elle eft trop gluante &c maflive , en un mot qu'elle approche trop de l'argile , elle na pas grand mérite pour les enfemencemens, étant trop froide ôc trop pefante. Plus les terres font fortes , plus on doit les labourer fouvent Se profon- dément : on choifit pour cela un beau temps: Se on les fume légèrement. Les terres humides font ftériles dans les années pluvieufes , à moins qu'on n'y falTe des tranchées pour écouler les eaux. Dans les terres légè- res Se fablonneufes , la plante périt fouvent pendant les grandes chaleurs : un fol de cette nature demande des labours légers Se de forts engrais. Si la terre eft très-pierreufe, il faut labourer profondément Se par un temps fiumide. Les terres meubles font celles qui font faciles à labourer , Se qui néanmoins ont de la fubftance : on augmente leur fertilité en multipliant Se renouvellant leurs furfaces à l'aide des labours , Se on les réchauffe à l'aide des fumiers. Des expériences faites tout récemment par M. Kirchber^ guer j membre de la Société Economique de Berne, démontrent que le gypfe calciné, femé en poudre fur les terres, eft un excellent engrais. Con- fultez le Journal de Phyjique & d'HiJloire Naturelle j pag. i 8 Juillet \ 774. On appelle terre neuve , celle que l'on tire d'un endroit où la végétation n'a pas eu lieu depuis long-temps. Les principes de l'agriculture Se de la végétation doivent être établis fur l'analyfe des terres , fur les différcns engrais , Se fur les phénomènes que nous préfentent leurs combinaifons. L'air Se l'intempérie desfaifons, comme nous l'avons dit à l'article Plante, ne laiffent pas que de con- • tribuer elTenticllement à la végétation, ainfi que l'eau. M. Home a ex- pofé quelques faits chimiques relativement à cette queftion \ Se il pré- tend que la méthode d'élever la terre d'un champ en différentes murailles. TER III afin qu'elle préfente plus de furface à l'air , & qu'elle en reçoive mieux les influences, eft très-utile. Des expériences réitérées en EcofTe , ont mis à portée d'affirmer qu'une pareille méthode épargne les frais de l'en- grais ordinaire , & rend les terres beaucoup plus fertiles, M. Zachane Wejibeck nous propofe une manière de femer & de fumer plus promprement les terres que par la voie ordinaire. Il confeille de jeter enfemble la femence & le hunier dans la terre en labourant : par ce moyen, dit-il, on épargneroit beaucoup de travail M. Tull. nous a aufîî donné un Traité de l'Agriculture des terres , qui a d'abord été adopté par M. Duhamel ; mais cet Académicien a enfin abandonné cette doârrine , & a publié une autre méthode qui établit que plus on divife les molécules de la terre, plus on multiplie îç.s pores inté- rieurs , & plus on met le terrain en état de fournir de la nourriture aux plantes \ mais cette divifion de la terre ne peut s'opérer que pat des la- bours réitérés & faits dans des circonflances convenables , dans des terres dont la nature foit de bonne qualité , & foutenue par de bons engrais. Les principes fondamentaux de cette culture fe réduifent donc, i*'. a rendre la terre très -meuble par des labours fréquens & faits à propos j 2^. à choifir de bonne femence j 5°. à ne point la jeter avec profufîon , comme l'on fait ordinairement , mais au moyen de bon femoirs , &: à la diftribuer uniformément, afin que chaque grain fe nourriffe également; 4". à l'enterrer à une médiocre profondeur , de façon qu'elle foit exade- ment recouverte ; 5 *'. enfin , à bien cultiver les plantes tant qu'elles font en terre , comme l'on fait dans les potagers. En apportant toutes ces pré- cautions, même dans les travaux en grand , on épargne la moitié fur la femence , & on ne laifTe pas fouvent de doubler fa récolte. On fait que la géofcopie , c'efl-à dire la connoiiTance des qualités de la terre , eft une fcience très- utile : c'efl: fous ces points de vue que le Gouvernemenr de France a créé tout récemment des Sociétés d'agriculture dans chaque Pro- vince de ce Royaume. Nous confeillons à notre Ledeur de confulter les articles Terreau , Marnes, Lande & Cendres. TERRE DE LEMNOS. Terre dont les Anciens & les Modernes ont dit beaucoup de merveilles. Qui croiroit que Busbecq en 1685, crut devoir envoyer fur les lieux un Savant éclairé pour favoir à quoi s'en tenir! Galïen fît plus autrefois, il y alla lui-même en perfonne. Voyez ce que c'eft que la t-.rre de Lemnos au mot Bol^ m TER TERRE DE MAQUI - MAQUI. Foyei ci-deffous Terre de Mas- QUIQUr. TERRE DE MASQUIQUl. Sous ce nom on nous apporte communé- ment du Levant une préparation de cachou fort friable : voye:^ Cachou. Souvent aufli le mafquiqui n'eft qu'une terre farineufe , un guhr marneux que les Naturels Algonquins ramafTent fur le haut à^s montagnes : ils la pétriiïent avec de l'eau , & lui donnent la forme fous laquelle nous 1 a recevons. On prétend que la terre appellée maqui - maqui eft très-bonne pour toutes fortes de dartres vives & farineufes. Pour s'en fervir il faut la bien pulvérifer \ enfuite la mettre tremper dans du vinaigre , le plus fort que l'on pourra trouver , & l'appliquer fur la dartre. Auparavant il faut frot- ter les dartres avec un gros linge jufqu'au vif, afin que la terre détrem- pée puiflTe s'introduire dans la peau. TERRE MÉRITE, TERRA MERITA, ou SOUCHET DES IN- DES, ouCURCUMA, ou SAFRAN DES INDES 5 c'eft une racine dont il y a deux efpeces , l'une longue , l'autre ronde. Le Terra mérita long, curcuma longa ^ eft une petite racine oblon- gue , tubéreufe, noueufe, pefante, compacte & coudée , de la groffeur du petit doigt, garnie de quelques fibres, pâle en dehors , ôc de couleur Jaune ou de fafran en dedans , &: donnant la couleur jaune , qui devient pourpre par la fuite , aux liqueurs dans lefquelles on l'infufe : elle eft d'une faveur un peu acre &: amere , d'une odeur foible de gingembre \ elle naît attachée à une plante que l'on nomme curcuma radice longâ : de chacun des nœud^ de la racine fortent des feuilles d'un beau vert, apla- ties, pointues, femblables aux feuilles du balifier. Delà plus vigoureufe tubérofité de cette racine , il s'élève ime tige de neuf pouces de longueur , cpailfe cylindrique , pleine de fuc , grofte comme une plume à écrire , d'un vert pâle , nue en fa bafe j mais à commencer du milieu de fa hau" teur elle eft garnie de petites feuilles vertes , pâles d'abord , enfuite jaii- nes-rougeâtres , larges de deux doigts, terminées infenfiblement en ma- nière d'écaillés , les une^ furies autres, entre les jointures defquelles eft une humeur tenace &: vifqueufe. Ces feuilles donnent à la fommité de la tige I2. forme d\in épi cylindrique : de plus , d'entre chaque écaille for- cent fucceftivement de longues fleurs femblables à celle du balifier , mais %ioïs fois plus petites , communément d'un jaune pâle ou purpurines , & compofées. TER I i 3 fompofces 3 félon Thrmann j de quatre feuilles ; l'ane fiipérieure , qui s'é- leve obliquement en haut , les deux inférieures en lignes droites , &: une intermédiaire , comme tortillée & frangée. M. LinriAus a donné une defciiption détaillée de cette Heur , d'après la plante deflechée , dans i^z genres de plantes j pag. 8Z9. II refaite, félon ce Botanifte, que le calice de cette fleur eft formé par plufieurs fpathes ; que la fleur ell: un pétale irrégulier dont le tuyau eft fort étroit : le necianum eft d'une feule pièce , les étamines font au nombre de cinq j le piftil eft un embryon arrondi t]ui fupporte la fleur, & poulfe un ftyle de la longueur des étamines , furmonté d'un ftygmate Ample & crochu. Le péricarpe ou fruit eft cet embryon, qui devient une capfule arrondie , à trois loges réparées par des cloifons , laquelle contient plufieurs graines. On ne retire de la terre la racine du terra mérita qu'aorès la matu- rité de fa racine, & que (qs fleurs font féchées. Cette plante eft fi fa- milière aux Indiens, qu'à peine peut-on trouver un jardin en Orient où elle ne foit cultivée , &: même pour en faire ufage ; cartons les habitans emploient cette racine, comme un bon afl'aifonnement , dans leur riz &: dans tous leurs mets , qif il colore en jaune j Aq-Vx vient que quelques- uns l'ont nommé fa fran Indien : ils en mettent avec des fleurs odorantes dans les pommades, dont ils fe frottent tout le corps; ils l'emploient, ainfi que nous, pour la teinture. Les feuilles de l'efpece de curcuma ^ que l'on appelle vanhom au Japon, font, ainfi que celles du gingembre fauvage , regardées comme alexipharmaques. En Médecine, on l'eftime un excellent remède pour réfoudre les obftrudions : il provoque les règles & fert dans les accouchemens diflîciles. Mais , difent les Continuateurs de la Matière Médicale ^ c'eft fur- tout un remède fingulier & fpécifique dans la jaunilfe : on le prend en fubftance depuis un fcrupule jufqu'à un gros , oC on le prefcrit jufqu'à deux en infufion ou en décoélion. L'autre cfpece de curcuwa^ que l'on appelle terra mérita rond ^ cur~ cuma radice rotunda ^ eft le rai^ de fafrao des Portugais : il eft aflez rare dans les boutiques. Cette racine qui a* les mêmes propriétés en Méde- cine que la précédente , eft ronde , grolfe comme une prune moyenne, compade , fort dure , comme fi elle étoit pétrifiée : lorfqu'elle eft coupée tranfverfideraent , on y'remarque différens cercles d'un jaune rougeârre. Les Teinturiers , les Gantiers , les Parfumeurs & plufieurs autres Arti- fansont éprouvé que X^çerra mérita rond colow'n ou teignoir moins bien en Xûrj2s rr. p rr4 TER jaune que le curcuma long y qui, mis en poudre, eft d'un jaune-rouge. Nos Teinturiers trouvent que le terra mérita ordinaire ne donne pas uiî jaune auffi durable que la gaude j mais il eft admirable pour rehaufter la couleur rouge des étoffes teintes avec la coclienille ou le kermès , comme les écarlates. On prétend que quelques Artiftes ont l'art de fixer fa teinte jaune fur certains métaux ( notamment fur le cuivre ) pour leur donner une couleur d'or : on s'en fert aufli pour jaunir les boutons de bois qu'on veut couvrir de fil ou de trait d'or. TERRE MÉTALLIQUE. Foyei à l'article Ochre. TERRE MIRACULEUSE, terra miraculofa. Voyez à l'article Farine rosiLE. TERRE MOULARD. Voyci à V article Terre cimolée. TERRE NITREUSE. Voye-^ à l'article Nitre. TERRE DE NOCERA , ou TERRE D'OMBRE. Voyei k V article CcHRE. TERRE NOIRE DES JARDINS. Voye^ à V article Terreau. TERRE-NOIX , hulbo cajlanum. Plante qui croît dans les lieux hu- mides & dans les terres à blés. Sa racine eft un tubercule gros comme une grofte noix , charnu , noir au dehors , blanc en dedans , jetant pla- ceurs fibres , d'un goût doux &c agréable , approchant de celui de la châ- taigne : fa feuille eft femblable à celle du perfil , mais d'un goût bien plus foible y fa tige eft rameufe , portant à fes fommets des ombelles garnies de fleurs blanches à cinq feuilles , & difpofées en rofe : à la fleur palTée fuccede un fruit compofé de deux graines menues , un peu longues , noires , d'un goût aromatique &: acre. On mange fa racine cuite fous la cendre ou à l'eau, fur-tout dans le Nord &c en Angleterre : elle eft aftrin- Tente &: propre pour arrêter le fang j fa femence eft apéritive. TERRE NOVALE , terra novalis. C'eft celle qui ne portoit que du bois ou de l'herbe , & que l'on change par le labour en terre à grain. On dit terre neuve ou terre naturelle d'une terre fortant des mains de la Na- ture , qui n'a point encore été éventée ni fouillée , en un mot qui n'a encore rien produit : on la tire communément à cinq ou fix pieds de profondeur. TERRE D'OMBRE. Foyei Ochre s. TERRE D'OR , ou PIERRE D'OR , ou TERRE SOLAIRE. Des Au- teurs ont donné ces noms à la terre martiale &: pyriteufe qui fe trouve TER 115 dans le pays de HelTe, terra folarîs Hajfmca. La terre d'or de Modene, terra vergine d'oro , eft une terre abforbante , blanche , à laquelle on ac* tribue autant de vertus qu'il y a de maux. TERRE DE PATNA. Efpece de terre argileufe bolaire qui fe trouve fur le bord du Gange , &; avec laquelle on fait ces bouteilles légères appellées gargoulettes du Mogol. Voyez au mot Bol. TERRE DE PERSE, ou ROUGE D'INDE, ou ROUGE -BRUN, ou ALMAGRA. Ceft YIndian red ( rouge Indien ) des Anglois. On die qu'elle fert à des Dames Indiennes pour fe rougir le vifage. Foye-:ç^ RouGE-BRUN à la fuite du mot Ochres. TERRE A PIPE. Ceft une terre tendre , liante 6c légère ,\ douce au toucher j on la travaille aifément fur le tour, quand elle a été humedée : elle blanchit au feu. Il y en a de ditFérentes couleurs : celle qui eft grife fert à faire de la faïence ; celle qui eft blanchâtre fert à faire des pipes. Cette terre eft argileufe, &: contient quelquefois, mais accidentellement, un peu de craie : ft ou lui fait fubir un degré de feu violent & continu , elle prend alors à fa furface un enduit qui eft une efpece de vernis vitreux. M. Wallerius dit que la terre de Sa/nos ^ dont on faifoit anciennement tant de vafes , étoit une terre à pipe blanche. Les HoUandois ont été long-temps dans la réputation de connoitre feuls la manière de préparer la terre à pipe j & d'en pofteder les meilleu- res carrières j tandis qu'en effet ils n'avoient que le fecret de la venir prendre où elle étoit , fans que les gens du pays fe doutaftent de fou utilité. Ils venoient aux environs de Rouen avec de petites barques , &" enlevoient la terre à pipe de ce canton , fous prétexte de prendre de quoi lefter leurs navires. J'ai appris qu'ils la tirent aujoiu'd'hui des en- virons de Cologne & de Namur. Ceft à Gouda ( Tergoë ) que font éta- blies les Manufactures de pipes : on y compte trois cents Maîtres, 6c plus de trois mille Ouvriers. Une pipe pafte par les mains de vingt-deux Ouvriers avant d'être entièrement façonnée. On prépare la terre en la diftblvant en quelque forte dans l'eau : on palTe cette bouillie par un tamis de fil de laiton; on décante l'eau , & le réfidu, ou plutôt le pré- cipité eft une pâte qu'on pétrit en la battant fans cefte. Voilà l'ouvrage des hommes : celui des femmes ouvrières confifte à prendre cette pâte terreufe , à la rouler de à lui donner la forme grofliere d'une pipe ; une autre perce ce rouleau avec une longue aiguille de laiton : enfuite on le ni^t dans un moule de cuivre jaune à charnière j c'eft alors qu'on arron Comme ce que nous avons dit de la manière de préparer ces animaux à rarricle Ci-uftacées ^ efl infiniment trop fuccind, nous devons réparer ici ces omifïions en fàveur de ceux qui veulent conferver des cancres , des crabes , des homards , &c. pour l'ufage des cabinets. On prépare les crabes & les cancres en détachant le teft qui les couvre ,. en enlevant par l'ample ouverture qui fe préfente , les vifceres & les chairs , même celles qui font contenues dans les pieds. Cette opération eft lort aifée : on remet enfuite le teft en place, & on le fixe avec un ruban qui entoure le corps , & qu'on peut oter quand on n'a plus deflein de remuer l'animal. On répare le corps des homards en deux , ainfi que celui de tous les animaux du même genre , dont le corps eft fort long : cette féparation fe fait à l'endroit où la queue tient au corps, par une peau qu'on incife dans toute fa circonférence. On vide enfuite chacune des deux pièces , puis on les rapproche , & on peut les contenir par le moyen d'un bâton qui entre à force dans l'une &; l'autre, & qui foit de longueur proportionnée. Il refte les pinces que ces animaux ont très - volumineufes , & qui con- tiennent beaucoup de chairs : elles peuvent s'y deîTécher , même après avoir fermenté , fans attaquer leur enveloppe qui eft allez dure : cepen- dant il on veut éviter la mauvaife odeur , on peut arracher de force la plus petite pièce de la pince ou mordant, puis, par l'ouverture qu'elle lailfe, arracher avec un crochet les chairs renfermées dans la plus greffe pièce , & qui tiennent peu. On obferve qu'en arrachant la pièce la plus petite, on tire avec elle une fubftance élaftique, un appendil^e appîati g ovale Se taillé à-peu-près en queue d'arondej- cette pièce eft telle , qu'erî la faifant rentrer & la remettant à fa place , elle retient la partie qu'on avait arrachée. Voici la manière d'encaifter ou erffballer les cruftacées pour les en- voyer dans un pays plus ou moins éloigné , fans que leurs longs & frêles appendices fe brifent dans la route. EtabliHez au fond d'une boîte une couche épaifte de plufieurs pouces de fciure de bois ou de fon , que ces jTubftances foient bien feches \ arrangez les cruftacées qui ont un certain volume fur cette couche , recouvrez-les enfuite entièrement de fciure ou de fon que vous y verferez doucement pour qu'ils s'inrroduifent, fe coulent & fe glilTent plus aifément dans tous les vides. Frappez douce- ment & par intervalles avec un petit marteau fur les parois extérieures 4e la boîte , pour que ces fubftances en rempliftent mieux tous hs iu- TÊT ijt tedices. Vous pouvez arranger d'autres cruftacées fur le lit qui recouvre les premiers, ôc remplir ainfi toute la boîte ; ayez foin qu'elle foit bien pleine, & que la dernière couche foit de fon ou de fciure en aflez grande quantité pour que le couvercle les comprime , & qu'il ne puiffe pas y avoir de mouvement en dedans j ayez foin de mettre les petits crufta- cées à part dans une boîte , & les emballez de même. On doit, avant de faire defïécher ces animaux , avoir donné a leurs membres les attitudes au naturel. Ils n'ont pas befoin d'yeux factices comme les poiflons , &c. ceux des cruftacces fe delTechent, & ils fuffifent. On peut aulîi envoyer les crUftacées dans une liqueur confervatrice. On trouve quantité de robes de teftacées , foffiles Se même pétrifiées : il y en a auffi de minéralifées. On les appelle toutes teftacées. Le nombre en eft très étendu : il y en a de toutes les familles que nous offre le fein des mers. Cependant quelque refïemblance qu'il y ait entre les coquilles marines & fofîiles , le Naturalifte y trouve fouvent ou prefque toujours des différences fenfîbles. Il efl: prouvé que plufieurs de nos fofliles ont leurs analogues vivans dans des mers très- éloignées : de même nos co- quilles vivantes ont leurs analogues fofîiles dans des terres étrangères ; a mefure que le monde vieillira , on découvrira de nouvelles mers , de nouvelles terres, & par conféquent les analogues des coquilles tant ma- tines que fofliles. Chaumont en Normandie , & Courtagnon en Cham- pagne abondent en teftacites. La décoloration des coquilles devenues fofliles peut avoir été occafionnée parla corrofion des acides différens dans l'intérieur de la terre , où ils font dans une fermentation continuelle. TÊTARD ou TESTAR, gyrinus. On appelle ainfi la nymhe ou le ver de la grenouille qui nage dans la glaire ou frai dont il tire fa nour- riture , & où il fait fon afîle quand il eft las de nager. Sa tête , fa poitrine & fon abdomen forment enfemble une mafle globuleufe fous une en- veloppe commune , dit Swammerdam : le refl:e , dit Harvey ^ n^eft autre chofe que la queue dont l'animal fe fert pour nager. Quand cette nym- phe va pafTer à l'état de grenouille , fa peau fe fend fur fon dos près de la tête : c'eft par cette fente effedivement que la tête pafle, & l'on voie alors la bouche du têtard qui fait partie de fa dépouille , & qui diffère notablement de la bouche énorme de la grenouille. Les jambes anté- rieures , qui jufqueslà étoient cachées fous la peau, commencent à fe, déployer au-dehors, &: la dépouille efl: toujours repouffée en arrière : le îefte du corps , les jambes de derrière Si la queue elle-même fe tirenç i3i TET fiiccefîîvement de cette dépouille j après quoi la queue va toujours en diminuant de volume , au profit des jambes, jufqu'à ce qu'elle difpa- roiiïe entièrement. Lorfque c'eft un mâle , il a aux deux côtés de la bouche , derrière les yeux, une véficule d'air, &: le pouce des pieds an- térieurs eft plus gros &c plus grand que dans les femelles, f^oye:^ ce que nous avons déjà dit du têtard ^ à la fuite du rr.ot Grenouille. TETARD ou TÊTU. Efpece de meunier. Voyez ce mot. TETE , cjput. C'eft la partie la plus haute du corps d'un animal : elle ■contient le crâne & la face appellée visage , vultus. C'eft le fiege des prin» cipaux organes des fens. En effet elle renferme les fens admirables de U vue , de l'ouie , de l'odorat , du goût, & le cerveau que quelques uns re, gardent comme le principe des fenfations. La tête varie beaucoup fuivant l'efpece d'animal. Voye^:^ l'article Homm-e , & celui de Squelete, inféré à lu fuite du mot Os : voye-^ auffi à l'article Insecte. TETE D'ANE. Nom qu'on donne dans le Languedoc à un petit poif- fon de rivière que nous nommons chabot. Voyez ce mot. TÊTE BLEUE. Sorte de chenille qui fe nourrit de feuilles de cerifïer. Dans le mois de Juin il en fort un petit papillon d'une couleur aflez bi- farre , femblable à un habit compofé de pièces , 5c ayant un cou mêlé de blanc 5c de noir. TÊT E DE BGEUF. Efpece de limaçon de lac , de rivière 5c de marais ; c*eft la neuvième efpece'de M. Linn^us : Voyez Limaçon. TÊTE DE CHIEN. Efpece deferpent non venimeux delà Dominique» nommé ainfi parce qu'il a la tête femblable au chien ; 5c qu'il mord comme €et animal ; il fait une guerre continuelle aux rats 5c anx poulets. Ce fer- pent monte fur les arbres pour manger les petits oifeaux dans le nid , ou pour fe mettre à fec pendant la pluie. Voye-^ Serpent a tête ds CHIEN La graiffe du ferpent à tête de chien ^ eft , dit-on , infiniment meilleure que celle des vipères pour les douleurs froides , les foulures de nerfs , pour la paralyfie 5c la goutte : on y mêle quelquefois un peu d'efprit-de- vin pour que la fridion foit plus pénétrante. Le ferpent à tête de cfiieia ji'eft peut être qu'une variété àw ferpent cros de chien. Voyez ce mot. TÊTE DE CLOU. Les Epiciers Droguiftes donnent ce nom au poivre de la Jamaïque. Voyez ce mot. TÊTE DE DRAGON, dracocephalon Americanum. Plante d'Amérique fort fînguliere 5c unique de fon efpece. Elle eft naturelle X la Virginie ; TÊT IJ5 on la nomme a.uCC\ kataleptlcjue.SQS feuilles font plus étroites que celles du pécher : fes fleurs qui croiffent en petites guirlandes , font placées aux nœuds des tiges , & repréfentent , en quelque manière , la gueule ou- verte d'un ferpent. M. de la Hire prétend que fi l'on fait aller & venir horizontalement ^es fleurs dans l'efpace d'un demi-cercle , elles relient en quelque en- droit que ce foit de cet efpace , fitôt que l'on celle de les poufler , comme il leur pédicule étoit articulé à deflein de fe prêter à ces pofitions extraor- dinaires , & comme il arrive aux perfonnes attaquées de la maladie appeU lée catalcpjle. Ce phénomène dépend donc de la feule fituation des fleurs , de leur figure , & de la manière dont elles font attachées à la tige de la plante qui les porte. Ow trouve la repréfentation de cette plante dans les Mémoires de V Académie des Sciences ^ 171 z. On peut voir auflî à l'article Plante j & à celui de Sensitive , la théorie de ces fortes demouvcmens bizarres dans les végétaux. TÊTE JAUNE. C'eft, félon Goedard . une forte de papillon dont la couleur eft jaunâtre, ôc qui provient d'une efpece de chenille quife nourrit de feuilles de rofier. A. t TETE DE MEDUSE, caput meduf M. Donati , dans fon Hijioire Naturelle de la Mer Adriatique , donne I.a defcription de deux efpeces de téthyes. TET tîV La première ed fnhérique , 8c fo. furface eft formée par des tubercules demi ronds, avec une vertèbre au centre. Dès que cette téthye eO: tirée de l'eau, fi furfaee efl: molle & glidance: elle devient rude ôc raboteufe après avoir été expofée à l'air pendant quelques heures : elle a la figure & la crjolTeur d'une balle ou paume à Jouer. Cet animal eO: compofé de deux fubftances, l'une eft olFeufe &c l'autre efl: charnue : fa vertèbre efb fphérique, compofée d'épines très-déliées j elles ont à-peu-près la figure d'un fufeau , Se font placées fans ordre j des fibres tendineufes les lient étroitemaent les unes aux autres : delà fphere fe détachent des rayons fans nombre , garnis d'épines parallèles , qui , pendant que l'animal eft: en vie , fe rendent à la circonférence par le chemin le plus court : ces rayons font i-peu-près cylindriques , de forment , par la longueur régulière d'une certaine portion , un cône épineux. La partie de cet animal , qui ert entre la vertèbre 8c la fubfl:ance qui fert d'enveloppe , & dans laquelle entrent &c fe cachent les rayons , eft charnue &c molle, forte &c un peu fpongieufe : (qs cavités renferment une lymphe claire j la chair eft beaucoup plus folide & ferme j de plus , entre un cône 6c l'autre font pofés des faifceaux de fibres tendineufes. Quand ces fibres fe cont-iadent toutes à la fois , la téthye devient moins volumi- neufe j & dès que les fibres fe relâchent , elle reprend fa groîTeur ordi. naire par l'éledricité des rayons. Ceft ainfi qu'on voit dans cet animal un mouvement de fyftole & de diaftole : mais fi les, faifceaux de fibres fe raccourciftent fuccefiivement , alors deux ou plufieurs cônes fe rappro» chent, la téthye perd l'équilibre , & tombe en roulant du côté oppoCé j mais ce mouvement de rotation n'a pas lieu dans tous les âges de la té- thye. En voici un exemple dans l'efpece fuivante. La féconde efpece de téthye eft fphérique j mais fa furface eft garnie de tubercules inégaux , & fa vertèbre eft petite & hors du centre. Cet animal ne reffemble pas mal à la racine de l'iris : £qs rayons &c les cônes qui les terminent font inégaux en longueur, &c l'efpece de peau ou en- veloppe répond à la longueur des cônes j elle eft fort épaifte d'un côté ^ très-mince de l'autre. Ce mécanifme n'empêche point le mouvement de rotation , fur-tout dans la jeunefte de l'animal, dont alors la furface eft encore unie, pro- pre ôcflixible. Dans la vieillelfe au contraire, l'animal eft fouvent in- capable de fe mouvoir lui-même : c'eft peut-être en reftant longtemps fans fe rouUr, que la téthye donne lieu aux teftaçées,^aux piètres /7Ai^ Chirurgofum , la fcience des Chirurgiens. THEAMEDE. Pierre dont les Anciens ont fait mention , &: qui a !a propriété de repoufler le fer : on foupçonne que c'eft ou lârî^urmaline , ou une pierre d'aimant dont le pôle eft variable ou incertain. THE , thea. Nom qu'on donne vulgairement à des feuilles de plantes defléchées & roulées , dont on fait ufage en infufion ou décoction nour differens befoins , ainfi qu'on le verra ci-après à la fuite de l'article des différentes efpeces de thé. THÉ D'AMÉRIQUE , ou THÉ DE LA RIVIERE DE LIMA. Foyei f article Thé de la Martinique. THÉ DES ANTILLES. Herbe qui croît abondamment entre les fentes des rochers , fur les vieilles murailles, ainfi que dans les favannes & les jardins de ce pays , où on l'arrache comme une mauvaife herbe nuifible. Cette plante s'élève à trois pieds de hauteur j Çqs branches font chargées de petites feuilles d'un vert foncé , longues & étroites , terminées en pointe & dentelées fur les bords comme celles du thé de la Chine : on les eftime fudorifiques. THÉ DES APALACHES, ou APALACHINE, ou CKS^mE , cacina Floridanorum j eft une feuille d'un vert brurt , ferme & caflante , longue d'un pouce & large de trois à quatre lignes , dentelée fur les bords , d'un goût de thé léger. Cette feuille eft difpofée alternativement fur un ar- brifleau qui reffemble à l'alaterne, & dont les fruits font des baies qua- drangulaires. ( C'eft Valaternoïdes Af ricana , lauri ferrat& folio de Corn- foelin, Prœl. 6\.) On dit qu'il naît abondamment dans la Caroline. Depuis quelques années on nous apporte l'apalachine du Miflîfllpi , & elle prend iow nom des Apalaches , Nation Indienne qui fait un c^rand ufage de l'infufion de cette feuille. Ximenes & La'èt ont parlé de qqix.q boilïbn , qu'ils nomment cajfincj de qu'ils eftiment propre contre la goutte i4i THE ôc lanéphrérique. P^oye^ The de la mer du Sud (S'Thé du Paraguay* THÉ DE BOERHAAVE. roye:( Arbre laiteux des Antilles. THÉ DU CAP DE BONNE -ESPÉRAxNCE. Nom que l'on donne auflî à Vapalachine : voyez ce mot. THÉ DE LA CHINE & DU JAPON , thea officinarum. On trouve fous ce nom dans les boutiques différentes fortes de thés qui ont été ra- mafTés fur des arbriffeaux qui croifîent dans l'Empire de la Chine ôc du Japon. Les Chinois diftinguent quatre arbuftes principaux à thé ; favoir , le fong-lo j le wou-y j le pou-cul Se le iong'-an. Des Botaniftes défignent l'ar- brilfeau du thé par cette phrafe latine : Evonimo affinis arbor ^ oruntalis ^ nucïfcra ^ fiore rofeo ; on dit pUis communément, the Sinenjlum ^ Jivc tjia Japonenjibus. M. Haller prétend que le thé de la Chine eft d'une clafle alTez voifuie des ronces, qui en différent cependant par le fruit ; une efpece de thé de la Chine eft , dit-il, à iix pétales, & une autre à neuf. Voici la defcription de cet arbud-e. Les racines de l'arbufte à thé font menues , fibreufes &: traçantes ^ l'arbriffeau eft haut de cinq à iix pieds, touffu ôc fort rameux : (qs feuilles font d'un vert foncé, pointues , longues d'un pouce, larges de cinq li* gnes, 6c dentelées à leur bord en manière de fcie ; fes fleurs font en grand nombre, femblables-à celles du rofier fauvage , compofées ordi- nairement de fix pétales d'un blanc pâle , portées fur un calice partagé en fix petites feuilles rondes, obtufes , SsC qui ne tombent pas. Le centre de cqs fleurs eft occupé par environ deux cents étamines jaunâtres \ le piftil fe change en un fruit fphérique , tantôt à trois ou à deux angles, 6c à trois ou deux capfules, fouvent à une feule , chaque capfule contient une graine dont la figure reffemble à une aveline \ elle eft un peu moins groffe , couverte d'une coque mince, lifle , roufsâtre, ( excepté la bafe qui eft blanchâtre ) laquelle contient une amande d'un blanc pâle, ridée, huileufe , couverte d'une pellicule mince 6c grife, d'un goût douceâtre d'abord , mais enfuite amer. Se excitant des naufées, enfin brûlant d)C trèsdefféchant. On cultive cette plante dans le Japon d>c dans la Chine : elle fe plaîc dans des plaines bafTes di. fur le revers à^s montagnes tempérées Se ex* |»ofées au foleil , & non dans des terres fablonneufes ou trop graffes. Le thé eft devenu d'un iifage fi fréquent dans l'Europe, qu'on s'inté- refte ncceflaiiement à fon hiftoire. Voici la manière dont on culxive cet , T H E 145 arbrifFeau dans le Japon : on creufe des fo(ïes rondes dans la terre à la profondeur de fept a huir pouces , dans chacune defquelles on jette pèle mêle quarante ou cinquante follicules qui contiennent la graine de thé \ on recouvre enfuite ces fofTes : une partie de ces petites graines fe développe bientôt j elles pullulent de forment fix , dix ou douze petits arbriiïeaux , quelquefois plus , quelquefois moins. Les Cultivateurs n'y font pas d'autres façons , fi ce n'eft qu'ils ôtent les herbes inutiles qui s'y mêlent. Il eft rare que l'on recueille des feuilles de thé dans les trois premières années j mais après ce temps on en fiit tous les ans une récolte abon- dante , obfervant néanmoins de ne pas laifler trop grandir les arbuftes ; car , abandonnés à eux-mêmes , ils s'éleveroient de plus de huit à dix pieds de haut : on ne doit pas non plus les kilTer vieillir , parce que leurs feuilles deviennent tiop épaiffes 6c trop dures. Vers la fin du premier mois de l'année Japonoife , c'eft- à-dire, dans les premiers jours de Mars , les mères de famille , les enfans &c les fer- vantes fortent du logis , vifitent les arbres à toutes heures , cueillent les feuilles qui viennent de paroître , lorfque le temps eft fec , & fur-tout iorfque la chaleur eft la plus grande j & fur le foir elles les emportent chez elles dans des paniers j enfuite elles les mettent toutes fur une platine de fer poli & chaude : elles les retournent continuellement avec la main jufqu'à ce qu'elles fe fanent : elles les placent enfuite fur des nattes ou fur du papier , & elles les éventent pour les refroidir: après cela , elles les froilfent dans des corpeilles plates , faites de rofeaux in- diens, jufqu'à ce qu'elles fe rident davantage; elles les remettent de nouveau fur une platine de fer , nette & modérément chaude ; elles les retournent continuellement comme auparavant avec les mains , jufqu'à ce qu'elles foient médiocrement dures j elles les retirent Se les refroi- diftent en faifant du vent y elles les retournent encore une troifieme &c une quatrième fois fur la platine de fer, en diminuant la chaleur par degré , afin qu'elles deviennent plus feches Se plus dures: enfin elles les renferment Se les confervent dans des bouteilles de verre bien bouchées, & plus communément dans des boîtes d'étain groiîîer enfermées dans des étuis de fapin , dont les jointures font bouchées avec du papier. Après les avoir gardées pendant fix jours environ dans ces vafes, elles les en retirent Se les trient, en féparant les plus petites parties 6^ les plus tendres de celles qui font les plus grandes Se les plus dures : elles M4 T rf E les feclient une cinquième fois fur la platine de fer , pour une plus grande fureté, &c alors elles peuvent fe conferver un grand nombre d'années , fi on les renferme exadement. ^ On apporte plus de foin &c plus d'attention pour le thé de l'Empe-- reur & des grands Seigneurs Chinois : on fait un choix fcrupuleux de ces feuilles dans la faifon convenable : on cueille les premières qui paroif- fent à peine déployées au fommet des plus petits rameaux j on les ré - ferve ( fous le nom de thé Impérial Chinois ) pour ceux du pays qui ont le moyen de les acheter à grand prix : on en conferve pour l'Empereur dans des vafes de porcelaine. Les autres feuilles qu'on récolte en dernier fur l'arbre, font d'un prix médiocre 5 on les feche toutes à l'ombre, & on les renferme pour l'ufage du peuple dans de grands pots de terre donc l'ouverture efl: étroite. Parmi ces feuilles on retire encore celles qui font plus petites ; car le prix varie félon la grandeur des feuilles : plus elles font grandes, moins elles font chères. On donne encore à ce thé le nom de thé mandarin Se de thé bourguemejîre j félon fon odeur , fa couleur & la grandeur des feuilles. On prétend que le thé des Courtifanes Orien- tales n'eft compofé que de la fleur de l'arbufte à thé. Le pluseftimé au Japon eft celui d'Udfi , petite ville allez proche de Meaco. Tout le thé qui fert à la Cour de l'Empereur & dans la Famille Impériale , doit être cueilli fur une montagne qui efl proche de cette ville , & qui forme un beau point de vue : on le cultive avec une précaution inconcevable j le plant eft environné d'un vafte &; profond folfé ; les arbrilfeaux y font dif- pofés en allées, qu'on ne manque pas un feul jour de balayer. Ceux qui en font la récolte doivent s'abftenir de manger du poiiTon & de certaines viandes : il faut auffi qu'ils fe lavent au moins deux fois par jour dans un bain chaud & dans la rivière j l'on ne doit même toucher [es feuilles qu'avec les mains gantées. Le premier Pourvoyeur de la Cour Impériale entretient des Commis qui veillent à la culture, à la récolte & à la pré- paration de cette forte de thé j qu'on envoie bien empaqueté à la Cour fous bonne & fure garde avec une nombreufe fuite. On vend en Europe une efpece de thé Impéri al ioxx. cher,non-feuIement à çapfe du choix de fes feuilles , mais à caufedeleur odeur fubtile^" agréable qui eft tant eftimée des Indiens mêmes. Ce thé n'eft pas le même qui porte ce nom en Chine , & qui eft réfervé pour les Grands du pays. Le thé Impérial d'Europe a la feuille aftez grande , lâche ou moins roulée , ^ fa couleur eft d'un afïez beau vert, M. UalUr obferve que le thé le plus T H E^ t4y plus agréable efi: celui qui no\is vient de la Chine par terre , Ôc que U Caravane apporte à Petesbourg. Il a une odeur de violette fort douce , que les thés arrivés par mer n'ont pas. ■ " Le thé- vert des boutiques eft en feuilles longuettes, plus fortement roulées , tirant fur le vert : quand elles font nouvellement préparées , leur infufion efl: claire &: verte , d'une faveur agréable , d'une douce odeur de foin nouveau , ou d'iris ou de violette \ mais les Chinois pré- tendent que cette odeur ne lui eft point naturelle ; toujours eft -il vrai qu'en Europe on fe plaît à lui procurer ou confervcr , ou augmenter ce parfum , en mettant dans les cailFes remplies de thé , des chapelets de racines d'iris de Florence : ce thé eft légèrement aftringent ; le fucre que nous y mettons en corrige l'âcreté \ mais à la Chine , l'ufage eft de le boire pur. Le thé-bohca^ outké bout ^ow thé roux j eft d'un roux-noirâtre ^ la feuille en eft petite , arrondie ou très - roulée : elle a été plus froiffée & plus rôtie que le thé -vert ; on n'en fait la récolte qu'en Avril & Mai : cette ef- pece de thé donne à l'eau une couleur jaunâtre : elle a peu d'âcreté j elle a le goût & l'odeur du thé -vert : celui-ci fe prend volontiers à l'eau , & le thé -bout au lait. On diftingue encore le thé ~ pehao , àont les pointes font blanchâtres : fes feuilles font longues & petites , allez tendres j on ne s'en fert guère en France qu'en médicament ; & je me fouviens qu'en Illande c'eft la feule efpece de thé dont on fafte ufage en boifton avec du lait, du miel j Se quelquefois un peu d'eau-de- vie de genièvre. Le thé heyfven-skine eft roufsâtre &: comme bleuâtre. Le thé faot-chaon eft d'un noir fauve. Le thé fonlot y ou plutôt yo/2^-/o, eft d'un vert- brun. Le Me kampkou Q{i verdâtre. Au refte , toutes les fortes de thé du commerce ne proviennent pas d'autant d'arbuftes diftérens , puifqu'il n'y en a guère que quatre fortes, dont nous avons fait m'ention y mais la plus grande différence de ces feuilles confifte dans le temps qu'on les a recueillies, &: dans la manière dont on les a préparées , la quelle eft particulière à chaque Province ; enfin le terroir , l'âge de l'arbufte , &:c. préfentent aufti àQs différences dans les diverfes efpeces de thé. il y a une Province en Chine & à Siam où l'on expofe les feuil- les de thé nouvellement recueillies à la vapeur de l'eau bouillante, afin de les amollir : on les étale enfuite fur des plaques de cuivre» fous lef- Tome y l. T i^S THE quelles on enrrerient: da feu: les feuilles, en fe fcchant, acquierentune Gouleui: brune ,& fe uoulent d'elles- mêmes. La grande confommacion utile & agréable que l'on fait en Europe &• dans to'.ue l'Inde, du thé ( puifqu'il s'en débite aduellement en Eu- rope , par les diverfes Compagnies , huit à dix millions de livres par an; juilifie aflTez les Chinois de la préférence qu'ils donnent à ces ar- bulles. Les feuilles de thé font d'autant meilleures , qu'elles forment imeboifion plus douce. En France, les Payfans, le commun du Peuple, &: même beaucoup d'autres Particuliers, font dans l'ufage de faire bouillir les feuilles de thé j mais cette méthode eft mauvaife. En Angleterre , en Hollande , dans tout le Pays Bas , en Allemagne & dans tout le Nord, on verfe de l'eau bouillante fur le thé & à diverfes reprifes, jufqu'à ce qu'on en ait retiré toute la teinture, enfuite on les jette &: on en met aulîi-tôt de nouvelles j fi la première teinture eft trop chargée, on la coupe avec de l'eau chaude , pour en tempérer l'amertume èc la rendre plus agréable. On fuit en cela la méthode des Chinois, qui ont, ainlî que les HoUandois , des théières & des fourneaux faits exprès : ces derniers , en buvant cette teinture , tiennent du fucre candi dans leur bouche. Les Japonois pilent, ou plutôt font moudre leur tch'ui ou thé en une poudre fine, par le moyen d'une meule d'ophite : ils mettent avec de petites cuillers cette poudre verdatre , & qui a une aflez bonne odeur, dans leurs taiïes j ils verfent deffus de l'eau bouillante avec un petit feau fait exprès ; ils agitent enfuite cette poudre avec de petits pinceaux de rofeaux Indiens , découpés avec art, jufqu'à ce qu'il s'élève de l'écume ; iisprennentainli cette liqueur fans fucre. Leur thé, qu'ils appellent chaaj, a les feuilles petites , d'un vert jaune, mais d'une odeur &: d'une faveur agréables: nous lui donnons le nom ào. fleur de thé. Les Japonois & \qs Chinois font aufli ufage de l'extrait de thé ôc de paftilles de thé aroma- tifées qui font d'un goût aflTez agréable. A la chine il y a certaines efpeces de thé dont les feuilles , dans toute leur grandeur , & mêlées fans choix , font vendues aux Tartares qiTÎ s'en accommodent très- bien : quoique la décoction qu'on en tire foit âpre, elle facilite la digeftiondes viandes crues dont ces penplesfe nourrififent j s'ils en celTent l'ufage , ils ont des indgeftions continuelles. Plufieurs Marchands Chinois vendent quelquefois pour du thé , des feuilles de diverfes autres plantes : ils joignent au mot thé une épithete prife du pays ^où croît la plante. C'eft aiiifi que nous appelions thé THE ,47 de Suîjfe un mélange d'herbes vulnéraires, connues fous le nom de faUtranchs &c» Les Chinois difent que le mot r/ze eft un mauvais mot de la Province de Fokien, & qu'on devroit prononcer tcha ^ qui eft le terme delà Laneue Mandarine. Ils attribuent au thé des vertus excellentes ; il ré- tablit , difenc-ils, la conditution du fang , (S<: diminue les vertiges j il convient dans la néphrétique &: aux hydropiques , parce qu'il eft diu- rétique , il guérit les rhumes catarreux \ mais il empcche le fommeil , fur-tout dans ceux qui en boivent beaucoup lorfqu'il Ji'y font pas habi- tués : le thé facilite la digeftion. On prétend que les Chinois font exempts de la goutte, de la fciatique &: de la pierre, par le grand ufage qu'ils font du thé : c'eft encore le premier antidote dans le Japon , contre la foiblefTe de la vue & les maladies des yeux , qui font très-fréquentes dans ce pays. Quoique cette plante ne foit pas dépourvue de toute vertu, comme le prétendent quelques perfonnes , il eft conftant qu'elle ne podede pas les propriétés fans nombre que les Chinois lui affignent. On fait par expé- rience que le thé, pris en fubftance ou en infuiion dans l'eau ou dans du lait, eft utile dans les flux de ventre &; dyfl^enteriques , &: qu'il excite la fueur j mais d'un autre côté on a obfervé dans les Indes & en Hollande , que les grands buveurs de thé à l'eau font maigres , &: ont quelquefois des mouvemens convulfifs : ceux au contraire qui ne prennent du thé au lait que"" comme remède, en font très-foulagés dans les rhumes. L'ulage fré- quent du thé ou plutôt de l'eau chaude, détruit l'eftomac , le ton & le reftort du genre nerveux. Cette boilTon détruit auflî les digeftions de ceux qui en îoni un ufage habituel & journalier. On doit encore obferver que le thé contient des parties volatiles quil €ft utile de conferver , foit en le deftechant lentement quand on l'a re- cueilli , foit en le fcxifant infufer dans des théières couvertes , avec de l'eau bouillante , comme nous avons die ci-deftus. Ceci étant, on feroit tenté de croire que les feuilles fraîches du thé devroient ctre préférées dans l'ufaî^e qu'en font les Chinois &: les Japonois \ mais fuivant^^;;2/7/frj les feuilles non delTéchées font d'une amertume défagréable , narcoti' ques , ennemies du cerveau qu'elles troublent, & des nerfs auxquels elle caufent des tremblemens. Ce n eft que par l'exficcation qu'elles per- dent toutes ces mauvaifes qualités. M. //a/Zt^r prétend que le thé par lux- rnème eft aftringent , puifqu'il donne de l'encre avec le vitriol de mars \ Tii M» THE mais ce n'eft pas de la nature de la plante que dépend, dit-il , l'effet de la boidon. THÉ D'EUROPE. Voye^ Véronique mâle. THÉ DE FLANDRES. Des Colporteurs appellsntainfi une efpece de thé de la Chine , dont on a déjà tiré une légère teinture dans le Pays- Bas, & même en Angleterre : on en vend beaucoup en France & en Alle- magne , aux gens du peuple dans les campagnes où l'on fait un grand ufage de thé. Ce thé eft à grand marché : (es feuilles font grandes, & ref- femblent à celles du thé vert infufé : quelquefois on y mélange Aqs feuilles àQ faïnfoïn. Voyez ce mor. THÉ DE FRANCE ou DE PROVENCE Les HoUandois donnent ce nom i tant à Batavia qu'à la Chine , & dans le relie de l'Inde Orientale ^ à la petite fauge qu'ils font ramafler fur nos côtes de Provence. On fais dans l'Inde un grand cas de ce thé François^ & les HoUandois le van- tent extraordinairement aux Indiens. V oy e\ a V article Sauge THÉ DU FORT SAINT- PIERRE , cuam'.u. Ceft une efpece de ca- r'iophyllata y qui poulie une tige haute de trois ou quatre pieds, droite-, grêle , carrée & cannelée, rameufe & d'un vert pourpre : Çqs feuilles fonc oblongues , pointues , s'élargilîant vers le milieu, & ayant la figure à\\u. fer de pique, un peu velues, dentelées en leurs bords, difpofées par cinq le long d'un nerf, de couleur verte obfcure \ fes fleurs naiffent aux fommets des branches : elles Çont en bouquets à fleurons jaunes j il leu^ fuccede de petites têtes rondes , garnies de deux crochets qui s'atta- chent aux habits des palTai^s : elles contiennent des femences longuettes ^ dentéesàleur fommet j fes racines font menues ^ rameufes &filamen- teufes , d'une odeur de girofle quand on les concafle. Cette plante eft dcterfive , incifive , atténuante , céphalique , vulnéraire , propre pour diffbudre le fang caillé, prife en décodionou en poudre: on SQn fert à Li Martinique, fur-tout au Fort Saint-Pierre, comme nous-nous fcrvoni ici du thé. THÉ DE LA MARTINIQUE. On y donne ce nom a deux efpeces de plantes dont l'une s'appelle cuambu , & dont nous venons de parler dans l'article précédent , l'autre eft appelée Thé d'Amériq^je ou Thk DE LA RIVIERE DE LiMA , capraaria Peruviana ageracl j foUis ahfque pedl- culis. Ceft un arbrilfeau originaire du Pérou , m.ais qui n'y cft connu que depuis 1709 'fes qualités qui font les mêmes que celles du thé ds ij. THE t49 Chine, firent bientôt abandonner celui-ci aux Péruviens, pour ne fe fervir que de celui qu'ils avoient chez eux. Le Père Feuillée allure qu'en 171 1 on n'y parloir plus dans ce pays que du thé de la rivière de Lima, La racine ligneufe de cet arbrideau , de même que les fibres & le che- velu dont elle eft ch^i'gée , eft couverte d'une éccrce grifatre & fort mince. Sa tige ligneufe eft haute d'environ deux pieds , pouffant plufieurs ra- meaux à la hauteur de fept ou huit pieds , grêles j d'un verd cendré , chargés de beaucoup de petites feuilles alternes , dentelées en leurs bords ^ verdârres , fucculentes , d'un goût foible de creflTon. Ses fleurs naiiTenc des ailTelies des feuilles : elles iont d'une feule pièce , découpées profon» dément en cinq parties , blanches j leur piftil devient un fruit divifé en deux loges qui renferment des femences menues comme de la pouiîiere & grifàtres. Cet arbiilTeau croît aux lieux pierreux , &: près du rivage de la mer : les habitans de la Martinique &: du Pérou fe fervent de fa feuille comme nous nous fervons du thé ordinaire j mais elle ne donne pas à l'eau une teinture fi forte que celle du cuambu. THÉ DU MEXIQUE ou AMBROISIE DU MEXIQUE , botrls aut chenopod'ium ambrqfioides Mexîcanum. Plante étrangère , fort utile pour les femmes en couches , & pour les crachemens de fang. Nous en avons' parlé à la fuite du mot Botrys , à l'article Botrys du Mexique. THÉ ou CASSÎNE DE LA MER DU SUD. Mi/^r dit que les In- diens de ces contrées en font grand cas , & que c'eft prefq^ue le feul re- mede dont ils faiïent ufage à la Caroline. Dans un temps fixe de l'année 5 ils accourent de fort loin fur les bords de la mer , dont cette force de' cafflne n'eft jamais éloignée : ils prennent fa feuille, la mettent dans une chaudière pleine d'eau , qu'ils font bouillir fur le feu. Quand la décoc- tion en eft fuffifamment faite , ils s'afteient autour de la chaudière, &c chacun en avale dans une grande taflfe qui fait la ronde : ils continuent l'ufage de cette infufion pendant deux ou trois jours ; elle a la propriété de les faire vomir fans effort, fans douleur , fans tranchées-, «Se fans qu^ils foient obligés de fe baiffer. Lorfqu'ils fe croient affez purgées, ils fe char- gent tous d'une braffée des feuilles de cafflne , & s'en retournent dans leurs habitations. M. Fre'iieràii que les Efpagnols ufent de ce remède contre les exha- laifons des mines du Pérou , èc qu'on en fait grand «fage à Lima , où od l'apporte feche 6c prefque réduite en poudre. On met fa feuille dans une lalfe de calUbalTe montée en argent, qu'on appelle maté ; on y ajouie I50 THE du fucre , ôc l'on arrofe le tout d'eau chaude , qu'on boit fans donner le temps à rinfufion de fe faire. Pour ne pas avaler les feuilles , on fe. fert d'un clialumeau qui a une boule percée de trous a£on extrémité. Ce cha- lumeau tait la ronde : on remet du fucre & de l'eau fur la feuille , quand la tafle efl: vide : au lieu du chalumeau , qu'on appelle bombilla ^ d'autres enlèvent les feuilles avec une petite écumoire appellce apartador, cette liqueur eft préférée au thé : elle a un goût plus agréable j l'ufage en eft ii commun , que les habitans les plus pauvres en prennent le matin Se même à toute heure du jour. Le commerce de ce thé du Sui ^ fe fait à Santa -fé : on l'apporte par la rivière de la Plata. On en diftingue deux efpeces : l'une appelléeje/'v^ tfd Pa/os , Se ï^iitïe yerva de Camini ; celle-ci , qui vient du Paraguay., fe vend la moitié plus cher que l'autre^ On afTure qu'on en tire tous les ans plus de deux cents cinquante mille livres pef^nt: ce détail nous porte à croire que V apalachine Se Yherhe du Paraguay j font les deux plantes qui forment les deux efpeces de cajjlne ou thé de la mer du Sud. Voyez The des Apalaches & Thé du Para- guay, f^oyei aujjî Yerva camîni. THÉ ou HEREE DU PARAGUAY ou MATTE. Plante qui , félon quelques-uns , pourroit être mife au nombre des cafimes ou thé des Apa- laches , parce qu'elle en a l'odeur Se le goût. Les Milïïonnaires établis dans le Paraguay en font un commerce C\ confidérable avec leurs voifins Méridionaux , Se fur-tout avec, les Efpa- gnols, qu'ils en tirent en échange de quoi fournira toutes les efpeces de befoin de leur pays j ils ont l'attention de ne le vendre qu'en poudre grofliere , afin de déguifer la forme des feuilles qui compofentce thé dont on fait tant d'ufage dans le Pérou , en Efpagne , Sec. Il paroît cependant que c'eft le thé de la mer du Sud , peut-être celui qu'on appelle thé de la r:v'iere de Lima ; voyez ces mots. M. de Bougainville nous a donné une boîte de ce thé dont il a rapporté une grande provifion en France, lors de fon voyage dans la mer du Sud Se à l'île Taïti j il nous a fait boire de ce thé à la manière des Paraguays , c'eft- à-dire, avec le chalumeau, comme il eft dit à l'article ci-defliis , Se nous l'avons trouvé d'une odeur Se d'une faveur très -agréables. Comme cette herbe eft très-rare en Europe, l'on peut y fubftituer le yiburnum pinni-folium de Linnc de la diftance que les eaux ont à parcourir dans les fouterrains. Ceci rend ïaifon aufli de la caufe qui fait que telle eau minérale eft plus ou i^ioins déc^outante & purgative qu'une autre : voye:^ à Vaiticle Eau. Les Anciens ont aufTi appelle therines la borne ou le ri^ne d'arbre placés dans les champs pour fervir de féparation entre les héritages. Ces, bornes furent mifes au nom.bre àQs Dieux par les Romains : leur culte, alloit Jufqu'à l'adoration ; on couronnoit ce Dieu de fleurs , on l'emmaillo- toit avec des linges on lui offroit des facrifices de fruits , d'agneaux ^ de cochons de laiç. Il faut avouer j dit un Auteur moderne j. que ce Difii^ Tome y l. Y 154 T H î T H L pacifique, dont les fondions avoient pour objet le partage des biens, la pofifeffion des héritages & la tranquilité publique , étoit un des plus utiles de l'antiquité. THIAREj voye:( à /'ardcle Baccm On trouve à l'île de France une thiare fluviatile j d'un vert foncé , à fept orbes couronnés de tubercules aigus en forme d'épines. Celles de la rivière de S. Thomé aux Indes orientales font de couleur fauve. THIN. Les anciens Auteurs, & fur-tout les Médecins Arabes , ont défigné par ce mot les terres bolaires d'ufage en Pharmacie :voye:^ Bols. THLASPl ou TARASPIC. Des diverfes efpeces de thlafpi connues j nous ne citerons que les trois fuivantes , qui font les feules d'ufage. i°.Le Thlaspi ouTharaspic ordinaire, appelle par quelques uns MouTARi^E OU Sénevé SAUVAGE , thlafpi vulgatius. Cette plante croît aux lieux inculies , pierreux & fabloneux , mais expofés au foleil , quel- quefois entre les blés , &: fur les toits & contre les murailles. Sa racine eft alïez groGTe 5c hbreufe , ligneufe , blanche & un peu acre j elle poulie des tiges à la hauteur d'environ un pied, rondes, velues, loides rameu- fes, garnies de feuilles fans queue , pyramidales , cernelées en leurs bords, d'un vert blanchâtre & d'une faveur acre & piquante ; (qs fleurs qui pa- roilfent en Mai, font petites, blanches, nombreufes, compofées cha- cune de quatre pétales en croix , avec fîx étamines à fommets pointus : à ces fleurs fuccedent des fruits arrondis, applatis , en bourfe, ailés & échancrés par le haut, divifés en deux loges , qui contiennent àQS graines applaties ,d'un rouge noirâtre , d'un goût acre &c brûlant, comme la mou- tarde & le crelfon alenois ; elles mûriffent en Juin. On nous en apporte du Languedoc & de la Provence , parce qu'elle eft plus forte & mieux nourrie qu'en nos pays tempérés. 2°. Le Thlaspi des champs a large silique, thlafpi arvenfe flliquh latis. Cette plante, qui dure depuis le commencement du printemsjuf- qu'à la fin de l'automne , croît alTez par - tout. Sa racine eft petite &: obli- que , d'un goût légumineux , un peu amer : fes tiges font hautes d'un pied, anguleufes, cannelées & ailées j les feuilles font longues, larges, lifles , dentelées , d'un vert noirâtre , d'un goût acre , & d'une odeur qui tire fur celle de l'ail j {q,^ fleurs naiflent a la fin d'Avril, comme en épi, aux fommités des tiges, petites, blanches , reflemblantes à celles de la bour. fette, & compofées chacune de quatre feuilles difpofées en croix : qWqs font fuivies par des fiiiques larges, un peu renflées dans le milieu, d'ailleurs T H O 155 femblales aux précédentes, aiiifi que les femences qui font d*un rouge- brun. M. Haller dit que c'eft ce thlafpi donc on fait de petits monceaux dans les greniers ; Çon. odeur en écarte les charançons. 3". Thlaspi a odeur d'ail, thalfpi allium rcdolens.\5Vj^^ Aldro- vande eft le premier qui ait parlé de cette plante : il l'a nommée fcoro- dothlafpi y c'eft- à -dire Thlafpï f entant l'ail. On. la cultive dans les jar- dins curieux relie produit des fleurs & des filiques dans le mois de Juillet. Sa racine eft fimple , peu fibreufe : elle poufte beaucoup de feuilles, qui reflemblent à celle de la pâquerette , & dont quelques-unes font légè- rement laciniées j d'autres entourées de petites dents j d'autres ne font, ni dentées, ni découpées, portées ordinairement fur de longues queues, nerveufes ôc vertes. Du milieu de ces feuilles s'élèvent de petites tiges, revêtues de feuilles qui les embralfent alternativement. Ces tiges, portent en leurs fommités des fleurs en croix , comme les précédentes : les fruits font des efpeces de bourfes ovales, qui contiennent des graines arron- dies & applaties. Toute la plante a une odeur d'ail très fendble, même fans qu'on y touche , &c un goût de légume agréable qui laiflTe un peu d'âcreté dans la bouche. La femence de ces trois efpeces de thlafpi fert également en Méde- cine : elle a une faveur acre , piquante , qui lailTe dans la bouche un goût d'ail ou d'oignon : on la regarde comme incifive, déteriive & apé- ritive, propre à procurer les menftrues j à difloudre le fang caillé, à faire mûrir & déterger les [abcès internes. On en prend un demi-gros dans un véhicule convenable. Les femmes grofles ne doivent pas en ufer , dans la crainte d'avorter: on peut fe fervir de cette femence en guife de mafticatoire , pour décharger le cerveau d'une pituite furabondante ; elle mondifie &c déterge les ulcères externes : c'eft un des ingrédiens de la grande thériaque. THON, thunnus. Poiflbn de mer, maffîf & ventru, couvert de gran- des écailles & d'une peau déliée: on le place dans le genre du maquereau: il a le mufeau pointu & épais , les dents aiguës &; petites , les ouies doubles , deux nageoires auprès des ouies & le dos noirâtre : fa queue eft large & formée, dit Lémery y en croifl'ant j c'eft en elle que confifte fa force & fa défenfe. ■ Ce poiflbn eft naturellement fort craintif , & il fuffit défaire beau- coup de bruit, ou qu'il tonne pour le faire fauver & jeter étourdiment dans les folfes où les filets font tendus : il habite les lieux limoneux de Vij 15^ T HO la mer ; il mange de l'algue Se de plufieuis autres plantes mafitirties"; il va toujours en troupe. On connoîr qu'il approche , par le bruit qu'il fait en agitant violemment l'eau de la mer par où il pafTe. La vîtelïe av€C laquelle nagent les thons & plufieurs autres poilTons, & la du- rée confiante de cette vîtefle , ne paroîtroient pas vraifemblables , fî elles n'étoient pas bien connues. M. le Chevalier de Chïmbaud y étant parti de la Martinique pour France par la voie de Marfeille j dit que dan-s cette traverfée-, qui fut de plus de cent jours, il rencontra une quantité prodigieufe de thons qui l'accompagnèrent pendant quarante- fept jours* 'ils difparurent tous au moment que l'on quitta l'Océan pour entrer dans le détroit de Gibraltar. Cependant le thon fe trouve en abondance dans la Méditerranée > & principalement fur les côtes de la Provence : on y en prend qui pefent jufqu'à cent vingt livres Se plus. Ovi a préparé pour cela une pêcherie qu'on appelle madrague : on l'y prend avec une efpece de rets ou de ■grosrilet, qu'on appelle Mo/z/ztzir^. Il n'ofe fortirdece filet, &' principa- lement loi'fqu'on a trouvé le moyen de le faire coucher fur le dos : il meurt en peu de temps quand il efi: pris. Il fe fait auflî une pèche abon- dante c apéntives.. L'eau citée du tronc du uileul par mcifiou eft comptée parmi les rcme^ 174 T I L TIN des anti-épileptiques : on fe fertplus communément de l'eau de fes fleurs tirée par la diftillation. M. Dalhmatiy Suédois, a effayé , il y a quelques années, de faire du fucre avec la fève du tilleul. Pendant l'efpace de fept jours , huit de cqs arbres lui ont fourni quatre-vint quatorze pots de fève, qui , après avoir été foumife à l'ébullition pendant quelques heures, ont donné trois livres & demie de fucre brun , une demi-livre de drop ou de melaiïe , & quatre onces de fucre en poudre j ce fucre a de la douceur & une faveur particulière qui n'eft point défagréable. La décodtion des jeunes branches du tilleul eft très-recommandée contre l'hydropifie \ les femences mifes en poudre , font eftimées propres à arrêter le faignement de nez , fi on en fait ufage en guife de tabac. TILLI. Oifeau du genre du merle , ôc que les Naturels d'Améri- que nomment ainfi , félon le témoignage de Feuillëc, Son plumage eft tout cendré. TIMBO. Efpece de liane fameufe au Brefil : elle eft quelquefois de la grofteur de la cuifte j elle grimpe en s'entorrillant jufqu'au fommet des plus grands arbres. On prétend que {on écorce jetée dans l'eau y fait mourir tout le poifton. Voye\ l'article Liane. TINKAL , ou TYNCAL , ou TINCHAR. Matière peu connue en Europe , ou mal défignée par les Auteurs. Les Commerçans donnent le nom de tïnkal ^ dans l'Inde Orientale , au borax brut très-terreux. C'eft, à proprement parler, la terre vifqueufe &: vitrefcible du borax, privée de pierres , mais chargée des parties falines &; non criftallifées du borax. On prétend que c^nie fubftance eft infiniment plus efficace en Médecine, plus propre à la vitrification , & qu'elle eft aufîi plus propre à brafer & fonder les métaux. M. Cadet ^ connu par fes travaux chimiques , a fait des recherches fur la terre du borax , & les a communiquées à l'Académie des Sciences , qui les a fait imprimer parmi fes Mémoires. En \-GC) ^ nous avons lu à. la mcme Académie un Mémoire dans lequel j'ai donné une defcription du borax , de fon origine & de fon raffinage à la manière des Hollandois : j'ai examiné la nature de ce fel , en quoi peut confifter la partie cuivreufe qu'on y foupçonne, & fi elle y eft eiïentielle ou now^ &c. Voye\ Canicle Borax de ce Didionnaire. l'INE DE BEURRE. Nom donné à une coquille du genre des cornets t fa tète eft applatie , formée d'orbes un peu bombés , à clavicule aiguc ; fa robe eft de couleur jaune , tachetée par zones de points bruns ou noirs. TIN T 1 P 175 Cette coquille , qui nous vient des Indes , eft connue aufli fous le nom de pelotte, TINTENAQUE. On donne ce nom à la toutenague alliée , ou au plomb , ou à l'étain avec un peu de cuivre. Voye-^ l'article Zinc & celui .E , lathyr'is ^ croit à la hautc-ut d'environ dei;x pieds : elle a une racine fimple, garnie de quelques fibres capillaires j fa tige eft groflTe comme le pouce , fonde, folide , rougcâtre, rameufe en haut, chargée de beaucoup de feuilles longues de trois doigts, femblables à celles du faule, difpofées en croix d'un vert bleuâ- tre, li^Fes & douces au toucher, C'eft aux fommités de la tige & des bran- ches que nailîent les fleurs formées en godets , découpées en quatre parties. A ces fleurs fuccedent des fruits plus gros que ceux des autres tithymales , d'une figure triangulaire, portés, comme ceux de toutes les plantes de ce genre, dit M. Deleu^c ^ par un pédicule, qui fort entiè- rement de la fleur , & divifés intérieurement en trois loges, qui ren- ferment chacune une femence arrondie, moelleufe ôr de la grofTeurd'im grain de poivre. Toute !a plante jette un fuc liireax, de mcme que tou- tes les efpeces de tithymale : elle croît en tous pays très communément: dans les jardins, où elle fe multiplie tous les ans de graine jufqu'à de- venir incommode : elle fleurit en Juillet j mais i^on. fruit mûrit en Août & Septembre; elle pafle l'hiver, ^ périt dès que fa graine eft parfaire* ' Les graines & les feuilles de l'épurge évacuent violemment par haut & par bas: elles purgent particulièrement les férofités , fur -tout les grai- nes *, on en avale dix à douze; mais ce purgatif ne convient point aux perfonnes d'une conftitution foible & délicate. Le fuc de l'épurge eft un dépilatoire, fi l'on en humeéte les parties velues. Les Mendians de pro- feîlijn , fe fervent ordinairement de (on lait pour fe défigurer la peau _, afin de mieux émouvoir la compaffion des Paflans. Lorfque les poiflons mangent des feailles ou des fruits de l'épurge jetés dans un étano- ^ ils viennent peu après à la furface de l'eau couchés fur le côté , comme sMs étoient morts , enfjrte qu'on peut les prendre à la main ; mais en les changeant d'eau, ils reprennent bientôt leurs fens & leur agilité. L'EsuLE, efula çd une plante dont on connoît deux fortes dans les boutiques ; l'une, qui eft l'éfule proprement dite, s'appelle {^petite cfule l'autre eft la grands éfule, La PETITE EsuLE OU TiTHYMALE DES VIGNES , efuld m'inor , cft Une ef- pece de tithymale dont la racine eft plus grolfe que le petit doifTt, li- gneufe , fibreufe & peu rouge & rampate, d'une faveur acre, nauféabonde : elle poufle plufieurs tiges hautes d'une coudée, branchues à leur fom- met ; fes feuilles font nombreufes, étroites comme celles du pin : elles font d'abord femblables à celles de la linaire , molles , & enfuite il en ^ i i l8î naîr de plus menues C<. cap'iUacces^ lorrqiic îa tige C^ p:irrr.~? en bran- ches, fes feuilles oncle goût d'une amande j fes fleurs naiflenr au fcm- met des rameaux , dirpofces en parafol , petites & herbeufes : leur piftil fe change en un fruit triangulaire à trois loges qui contiennent trois graines arrondies, toutes les parties de cette plante font laiteufes. Il n'y a que l'écorcede la racine d'ufage en Médecine , elle efl: propre à purger dans l'ydropifie , la léthargie, la frénéfie , elle évacue les hu- meurs crrolieres. L'éfule croît abondamment dans le Lancrnedoc & la Provence : il fort quelquefois de la même racine plufieurs petites tiges feuillées qu'on croît ctre une éfule avorton ou parafite -, malgré le rap- port des feuilles de cette efpece de tidiymale , avec celle de la linaire, elles différent elTentieliement l'une de l'autre: l'éfule eft remplie de lait &c la linaire n'en a point j c'ert ce qui a donné lieu de dire : Efula lac-» tefclt ^ fine Lcie linaria crefcït. La GRANDE ÉsuLE, efuhi majov ^ vient dans les champs : fa racine eft grofle comme le pouce, longue d'un pied, un peu fibreufe &: d'une fa- veur acre \ celle - ci n'eft qu'une variété de la précédente. La véritable éfule grande eft la tuhymale des marais autrement le turthïth noir ou bà" tard.i efula palujirls : [3. racine eft groffe, blanche, vivace & rampante; fes tiges font hautes de trois pieds j rougeâtres, rameufes S>c revêtues de feuilles alternes , un peu femblables à celles de l'épuige : elles périftent avec les tiges , à l'entrée de l'hiver ; fes fleurs font petites , jaunes , Se naiffent en ombelles aux fommités des tiges Se des rameaux. M. Zi/2- n£us. dit que ces fleuts font de deux fortes : les unes font mâles ou fté- riles à cinq pétales ; Sc les autres hermaphrodites , à quatre pétales ou feuilles entières : à celles - ci fuccedent des fruits relevés de trois coins ^ en forme de verrue, Sc intérieurement divifé comme ceux de la petite éfule. Cette plante croît abondamment fur les bords fablonneux des ri- vières Sc des étangs : on la cultive aufli dans les jardins j elle en em- preinte d'une abondance de ftVc laiteux, acre Sc cauftique qui caufe à la bouche Sc aux gencives une inflammation qui dure l'ong-temps : mais on ne fe fert en Médecine que de l'écorce de fa racine. La plus petite por- tion de cette écorce mâchée Sc avalée laifle une impreflion de feu dans la (Torge, dans l'œfophage Se dans l'eftomac même; néamoins on tem^ père fon âcreté , en la faifant infufer dans des acides végétaux. On prétend que les fommités de l'efpece d'éfule appellée Réveille- matin , tithjmaius helio/copius y appliquées fur les yeux ou fur quelque 181 TIT partie que ce foie ou corps , y produifetit une inflammation ou éryfi- pele , à laquelle fuccede un emphyfeme ou enflure confidérable , qui peut dit- on , dégénérer en gangrené 6c conduire à la mort. Mais cette propriété eft p!us qu'exagérée j cependant il efl: très-imprudenc de jouer avec ce végétal nuifible, & on devroit s'interdire Tufa^e & même la déguflation des plantes qu'on ne connoît pas, La PETITE TiTHVMALE A FEUILLES d'amandif.r , t'uhymalus amigâcL" lo'ides 3 eft encore une forte de tithymale qu'avant fa fleur on ne peut guère diftin^uer d'avec la linaire , que par fon fuc laiteux : fa racine eft menue, librée , vivace & ligneufe, brunâtre en dehors, blanche en dedans, amere 6r acre; elle poufle plufieurs tiges hautes d'un pied ou environ , grofles comme le petit doigt , rondes & rougeâtres , garnies de beaucoup de feuilles longuettes , plus petites que celles de l'aman- dier , & d'un vert de mer : fes fleurs naiifent pendant l'été , en ombel- les, aux fommets j elles font noirâtres, & herbacées, formées en go- dets découpés : il leur fuccede un fruit verdâtre, en trois loges, comme dans les précédentes efpeces de tihymales. Cette plante croît abondam- ment dans tous les pays chauds : on la trouve même aux environs de Paris, à l'entrée du bois de Boulogne, près du Château de la Muette j on la rencontre auili en Champagne , dans les plaines fablonneufes , contre les haies, les murailles & les remparts. Toutes ces efpeces de tithymales font remplies d'un iv.z laiteux qui eft plus ou moins cauftique & mordicant: elles purgent violemment par le bas, & caufent fouvent des inflammations de gofier,des coliques vio^ lentes, &r ulcèrent quelquefois les inteftins, en troublant l'eftomac j ce remède ne convient guère qu'à des temperamens robuftes , pour les gué- rir des fièvres qui ne dépendent fouvent. que des mauvais levains des pre- mières voies : il faut bien fe garder d'en donner aux femmes groffes , &; aux perfonnes dont la complexion eft délicate. Tous les jours des Charlatans tuent nombre de malades par ces fortes de purgatifs vio- lens , donnés indiftinétement. Le bétail ne peut pas éviter quelquefois de manger quelques efpeces de tithymales j & on a vu en Italie de mauvais effets furvenus après qu'une compagnie avoir mangé des froma- ges faits avec du lait infe6lé par la quantité de tithymale, qui croît fur les pâturages où les moutons avoient été nourris. On voit des chèvres & d'autres animaux brouter avec plaiflr la tithymale, qui en certaines oc- pafions paroît les ranimer , leur donner une vigueur nouvelle. Si on fait TIT 185 digérer le fuc laiteux de toutes les tithymales mis en digeflion avec le fel de tartre, puis épaiflî , il en réfultera une matière aufîî purgative que la fcammonée de Sinyrne , mais plus acre , plus caurtiqae , par conféquent plus dangereufe : il vaut mieux fe fervir de la poudre de Jalap qui remplit les mêmes indications , & que la Nature a tellement modifiée dans fes principes , qu'elle purge très-bien , de fans irriter. Ou peut employer ex- térieurement le fuc laiteux des tithymales pour détruire les verrues , ôc pour diiliper les dartres , ou en qualité de dépilatoire. M. Linnaus donne le nom à'euphorbia a la rithymale. TITIRI ou TITRl. PoilTon ainfi nommé par les Sauvages de l'Amé- rique : il fe trouve dans la plupart des îles Antilles. Le nom de titiri eft Caraïbe. Ce poilTon s'appelle petit pifquet à la Guadeloupe , & latta- rini en Italie : on prétend qu il s'en trouve quelquefois dans la Méditer- ranée , fur-tout quatre ou cinq jours avant ou après les pleines lunes, de- puis Juillet jufqu'en Octobre. Dans les premiers jours ce poilFon eds d'un beau blanc , &: délicat j mais à mefure qu'il groflît il devient gris , & d'un goût moins exquis. Le ritri n'eft pas plus gros qu'un fer d'aiguillette : on diroit d'un poiffon nailïant , & il a tout le corps marqueté de noir & de gris , avec deux petites empennures , dont l'une fur le dos , & l'autre fous le venTre : il a deux petites nageoires proche de la tcte , qui font , ainfi que la queue , mêlées de trois ou quatre couleurs différentes, de rouge, de vert, de bleu, ècc. ces couleurs font extrêmement vives. En certains temps de l'année on voit ces poilTons remonter de la mer vers les montagnes , & en fi grande quantité, que l'eau àes rivières en paroît toute noire. Comme ces rivières font ordinairement des torrens qui fe précipitent avec impé- tuofité à travers des rochers , ces petits poiffons gagnent &: côtoyent tant qu'ils peuvent le long cies rives où les eaux ont moins de rapidité ; & quand ils rencontrent une cafcade d'eau qui les emporte , ils s'élancent hors de l'eau , & s'attachent contre la roche , fe glilTant , à force de rc' muer, jufqu'au deiï'us du courant de l'eau: on en voit quelquefois des amas de plus de deux pieds de largeur , & de plus de quatre doigts d'é- paiiTeur , attachés fur une roche j ils font tous les uns fur les autres , & feniblent fe difputer à l'envi le prix de la courfe , c'êft à qui aura plutôt gravi , gagné le deflus : c'eft-là qu'on les prend : on avance un bateau près du rocher , afin de recevoir ceux que l'on fait tomber avec la main. i84 T I T T L E Le P. Labat dit que la pêche de ces poiflons eft facile. Quatre perfon* nés , dit il , prenneiit un linge chacune par un coin, & le tenant étendu , elles le pa^Tent entre deux eaux aux environs de l'endroit où elles voient fourmiller une grande quantité de ces poilfons, & l'élevant en l'air, elles en prennent des milliers. Lorfque ces poillons fe tiennent au fond de l'eau, il n'y a qu'à marcher dans la rivière pour les faire lever & les pccher. L'a- bondance &c la délicateiïe de ce poilîon fait que tout le monde en mange, même avec la cuiller j mais il faut le manger àhs qu'il eft péché, car il ne peut fe garder. La manière de le préparer confifte à le laver dans plufieurs eaax pour en féparer le fable dont il eft toujours couvert , enfuite on le fait cuire dans l'eau avec du fel , du beurre & des fines herbes. Il n'y a ni écailles à ôter , ni arêtes à craindre j il eft gras ôc bon de quelque ma- nière qu'on l'accommode. On prétend que le titri fe nourrit d'œufs de crabes : ce pourroit être le même poiftbn que le lombo des indes Orien- tales dont parle liuifch ^ Jom. I . p, 11 j Tab. 7 j 11. 4. TITMOUSE. Voyei à Vardcle Mésange. TLANHQUACKUL, eft le beau courlis rouge du Brefil ^ fon cou eft cerclé d'un beau collier noir :voye^ Corlieu. FLAPALEZPATLI. On foupçonne avec beaucoup de vraifemblance que c'eft le niême arbre qui donne le bois né^ hrétïque : voyez ce mot. TLAQUATZIN. Nom que les Américains donnent à Vopaffum. lia- nande^ appelle tlaquati^ln épineux mie efpece de porc-épic du Brefd : ^o-^jQt. ces mots. TLEHUA ou TLEVA, Efpece de vipère de CélebeS , île de Java j elle furpafte , dit Séba y toutes les autres vipères par fa parure \ elle eft toute couverte de petites écailles grifes &: claires , mélangées d'au- tres écailles brunes & comme armoriées : du bout de la tête à la queue on diftingue une large chaîne qui ferpente fur le dos de couleur d'alezan brûlé , accompagnée d'une rangée de taches orbiculaires \ fous cette rangée de taches règne près du ventre un fécond cordon formé comme de petites perles j il y en a un de chaque côté : les écailles du ventre font bordées fur toute leur étendue d'une rayure blanche , marquetée de points noirâtres ou plombés. Les Portugais donnent au tlehua le ncm de yipcre ignés j parce que fon venin eft brûlant comme le feu. Les habitans de la Nouvelle Efpagne appellent auffi tleva une vipère qui fe trouve chez eux, & qui eft ornée de taches en manière des flam- mes brunâtres : fa tête eft relevée d'une madrure tout-à-fait particulière} T O A r O D i$f elle a les yeux er*nds de les dents petites. Cette efpece de vipère vie de rats , de loirs , 3cc. Se pourroit bien être le mcme ferpent que le tleort du Brefil, qui habite les montagnes j fa morfure eft mortelle - TOAS ou TOUS. Efpece de chique du Brefil Ôc du Mexique. Voye:(^ Chiques. TOCANHOHA. Fruit de l'île de Madagafcar , qui donne la mort aux chiens. Il paroît que c'eft une efpece de noïx vomique. Voyez ce mot. TOC KAYE ou TOCQUET. Efpece de lézard fort commun dans le Royaume de Siam : il eft deux fois plus gros que les lézards verts que l'on voit en France \ on l'appelle ainfi à caufe de fon cri qui articule très- diftindement toc-kaye. Quoique le ton de fa voix foit bas & grave , il crie néanmoins avec tant de force , qu'il fe fait quelquefois entendre de plus de cent pas, ce qu'il fait fouvent jufqu'à dix &: douze fois défaite. Le dos du toc-kaye eft couvert d'une peau chagrinée & bigarrée de ta- ches ondées , garnie de plufieurs rangs de pointes coniques d'un bleu mourant : le ventre eft d'un gris pâle & moucheté de rouge j la queue eft prefque aulTi longue que le corps 6c la tête enfemble : elle eft grofTe à fou origine; la tête eft défigure triangulaire \ les doigts font garnis d'ongles très-aigus 6c recourbés ; chaque doigt eft encore muni d'une membrane large & de figure ovale , qui eft elle-même garnie d'un certain nombre de pellicules parallèles entr'elles, & perpendiculaires à la membrane du pied : cette difpofition donne a l'animal une facilité finguliere pour s'at- tacher à des corps fort unis. L'œil de ce lézard eft fort grand, & le trou qui forme l'oreille eft ovale. ConfuUe-;^ Us Mémoires de l'Académie des Sciences de Paris , Tom. III. Part. II, Cet animal fe retire ordinairement fur les arbres bc dans les maifons : il court avec urne très-grande agilité fur les branches des arbres , 6c fur les murailles les plus unies j il ne mord point qu'il ne foit provoqué : mais fa morfure n'eft pas toujours fans conféquence. TOCOCO ou TOYCOU. Foyei Bf,ghaiiu. TODDA-PANNA. Foy ei à r article Sagou. TODDA-WADDI. Efpece de plante mimeufe. F'oye'^ à la fuite du mot Sensitive. TODDI. Liqueur fpiritueufe que les habitans de l'Indoftan tirent par iticifion d'une efpece de palmier appelle palmier à vin. TODIER, todus. Nom donné à un genre d'oifeau dont le bec eft 4roit , fort long , afïez plane ôc obtus : les doigts font femblables à ceux Tome VL A a isé TOI toi: du martin-pêchcur : voyez ce mot. Il y a le todier vert à poitrine rouge j de rAmériqae feptentcionale. Le defliis de fon corps eft d'un beau vert 5 èc une partie du deflous eft d'un blanc jaunâtre mêlé d'une large teinte de couleur de rofe, cette dernière reparoît fur les cotés. Les plumes de la gorge font rouges & terminées par une petite tache blanche fort appa- rente. Le todier varié des Inles. Son plumage eft mélangé confufément de bleu, de noir & de vert, excepté la gorge &; le cou, qui font d'un bleu tirant fur le noir : le bec , les ongles & les pieds font noirs. Le todier cendré de Surinam a le plumage du àos ardoifé , celui da ventre eft d'un beau jaune \ le (inciput ou defîus de la tète eft noir , & les plumes des ailes fout obfcures & à pointes blanchâtres. Ces oifeaus ue font guère plus gros que le roitelet. TOIBANDALO. Les Efpagnols donnent ce nom au pantouPùer ^ polf- fon dont il eft parlé à l'article Marteau. Koye-^ ce mot, TOISON , fe dit de la peau de la brebis chargée de fa laine ^ & le plus fouvent de la laine féparée de la peau. J^oye-;^ Laine^ TOJUGUA. Serpent couronné de la Nouvelle-Efpagne : £on front eft- revêtu de «grandes & de larges écailles, toutes mélangées de blanc & de noir ; celles de dellus le dos font d'un beau noir de Jay^et : le cou de ce- reptile eft remarquable par une tache blanche , relevée en bofte & fut- montée d'une couronne noirâtre j la queue finit par une pointe ofTeufe :: les écailles de delfous le ventre font bai-brunes & à bordure blanche. On met le tojugua au rang des plus beaux ferpens» Voye-^ Séba,, Thcf, //, Tab. 105 j /2. 4. TOLAI. Quadrupède qui habite les terres voifines du lac Baikal era Tartarie. On préfume que c'eft notre lapin un peu changé par la variété' du climat. Le tolai eft cependant un peu plus grand qu'un lapin , mais iî !ui relTemble par la forme du corps , par le poil , par les allures , par la;- qualité, par la faveur, la couleur de la chair, & auftl par l'habitude de ereufer de même la terre pour fe faire une retraite j il fcm.blc non dif- férer que par la queue qui eft confidérablement plus longue que celle dii, lapin j il eft aulîi conformé de mcme à l'intérieur , & produit beaucoup^, M. de Buffon foupçonne aufïi que le tolai ne différant du lapin que pair la feule longueur de la queue, il ne fait pas une efpece réellement diffé^-- rente , n-iais une fimple variété de celle du lapin. - TOLCANA. Oifeau d'Amérique qui fc plaie, coaune nos étounieaux T O L TON 1S7 d'Europe, dans les joncs &z les plances aquatiques, fa tcte efl: brune, Se touc ie refte de fon plumage efl: noir. Cet oifeau n'a point de chant, mais feulement un cri ; & il a cela de commun avec beaucoup d'autres oifeaux d'Amérique, qui font généralement plus recommandables par l'éclat de leurs ceuleurs, que par l'agrément de leur ramage. TOLMERUS. Nom que Li/ier a donné à un infede qui efl: Xhéméro- hius de LintiAus ^ Se la mouche dnformlca/eo des François. /^'by^çHÉME- ROBE 6" /"rfmc/e Demoiselle. TOMATE. C'efl; une variété de la pomme d'amour ( Ijcopsrjtcon : } ce fruit efl: delà grofl'eur d'une orange médiocre,, verdâtre d'abord , pais d'un jaune rougeârre j enfin , totalement rouge Se cannelé , ou pai côtes , ou d'une forme inégaie. La plante de la tomate efl: placée, par quelques Auteurs, parmi les efpsces àtfolanum. M. de TournefonVQn aféparée : yoye^ Pomme d'amour. E;i général , le fruit des folanum ne fe n;ange point "5 mais on a obfervé que ceux qui font rouges , & qui contiennent de l'acide , ne fonr point dangereux. On. mange aujourd'hui beaucoup de tomates : on les déguife dans différentes fauces. Nous avertiflons que Ci par hafard quelqu'un s'en trouvoit incommodé , le remède ferait de faire auffi-tôt ufage de vinaigre. TOMENTUM. Ce mot lignifie la bourre ou la laine en flocons , ou îe duvet des feuilles. TOMINEIO. Des Efpagnols établis au Brefil donnent ce nom à l'ef- pece de petit oifeau mouche qui fe trouve dans ce pays , parce que le nid & l'oifeau ne pefent enfemble qu'un tomin d'efpagne : il efl; de toute beauré. f^oye^ Colibri. TOMTOMBO. Genre de Poilfon rond Se armé , qui fe trouve dans les mers des Indes. Ruifch , ( Collecl. P'ifc, Amboin.pag. 9 6' i o Tah, & lui donnent la facilité de les manger. De ces faits il réfulte évidemment i*^. que la commotion eft produite par rémillion du fluide électrique , hors an poiflon. i*^. Que cette émilîion cft volontaire, dépendante de l'animal qui s'élance pour fadéfenfe, foit lorfqu'on le touche, ou lorfqu'il eft en ealere. 3'^. Qu-e l'exiftence des- particules de ce fluide dépend de la vie de l'anguille , &c qu'elle fe ter- mine par fa mort. 4^. Que ces particules font également élancées de chaque partie du corps. F( ye-^maincenant Anguille de Cayinne. TORRENT , torrens ^ fe dit d'une efpece de li& de rivière ou de ruif- feaudans une vallée par où les pluies & les neiges qui defcendent des montagnes s'écoulent avec une grande rapidité, & dont le débordement fait quelquefois de grands ravages, Les torrens croifl'ent tout- à coup &: .roulent avec grand bruit , de temps en temps , après les pluies extraor- dinaires ou la fonte des neiges, après quoi ils relient fouvent à fec, Foye'^Ehv & Fleuve. TORSCK. En Suéde on donne ce nom à la morue de diverfes couleurs qu'on pêche en quantité dans la mer Baltique &: Occidentale , aux en- virons de Gothland 6c d'Œland . c'ell le dorsch des Allemands. Voye:^ au mot Morue.- TORTELLE. Foyei VELAn. TORTUE, tefiudo. Efpece d'animal amphitie , ovipate , d'une forme èc d'une ftrudlure finguliere. Au premier coup d'oeil il paroît un être né- gligé ou difgracié de \x nature relie lui a refufé la fouplefle , l'agilité »■ le génie, prefque le fentiment & le mouvement, peut-être même L'or- gane de la voix &: le (ens de Touie. Mafle informe & groiliere , à peine peut-elle fe traîner pour chercher fa nourriture. Cependant on recon- noît toujours la tendrefl^e 6c les foins de la nature dans les êtres qu'elle néglige le plus.... Mais donnons l'Hiftoire des différentes tortues, 0\\ divife les tortues en tortues d£ terre j en. tortues de mer ôc en tortues d'eau douce. La tortue de terre ^ autrement dite tortue dès h ois ou de montagne^ efï: un- animal recouvert en deflus & en delTous par une écaille ample , £0- ii(i T O R lide , voûtée , faite en éculTon & inaibiée de diverfes couleurs r on n'ap* perçoit de cet animal que la tête, qui relTemble à celle d'un ferpent : fa queue ôc {es pattes relfemblent en quelque forte à celles d'un lézard. Dans la plupart des tortues les mâchoires font revêtues d'un cartilage très-dur qui forme plufieurs rangs de dents, ou pour mieux dire, des dentelures découpées de entaillées en forme de fcie. La carapace oiïeufe de récaille qui la recouvre , concourent l'une & l'autre à fervir de rem- part impénétrable au corps de l'animal , & fournirent aufli une retraite fûre à fa tête, à fes pattes & à fa queue qu'il retire à volonté en dedans à l'approche du moindre danger. Cette enveloppe ou carapace extérieure qui efl: , pour ainli dire , à la tortue ce que la coquille eft a l'huître , fupplée au défaut des os du corps , fi on excepte ceux des extrémités de la tête, du cou, des quatre patres Ôc de la queue. Quel art dans la fim- plicité de ce fquelette compofé d'un fi grand nombre d'os , qui ne laifient pas de répondre fuffifamment à tous les différens ufages dont ils peuvent être à l'animal ! Cette cuirafie ofleufe de la tortue efl: à futures, 6c fi ferme qu'un carrolTe pourroit paflTer defTus fans l'applatir. C'eft un bouclier dont elle eft perpétuellement couverte , &c qui , ainfi que nous venons de le dire , la met en fureté contre les attaques des ennemis aux- quels la lenteur de fa marche l'expofe. La ionue de terre fe trouve fur les montagnes, dans les forêts, dans les bois & fe plait dans les champs Se dans les jardins : elle vit de fruits , d'herbes , Bc de ce qu'elle peut trouver fur la terre j elle mange aufli des vers , des limaçons & d'autres infeéles : on peut la nourrir à la maifon avec du fon ôc la farine. Elle marche fi lentement que la lenteur de fa marche a paflé en proverbe j elle fe cache en hiver dans les cavernes , ôc y pafie même quelquefois toute cette faifon fans manger , comme font les ferpens, les lézards & plufieurs autres animaux j elle a la vie très-dure, & vit fort long temps. On dit que la tortue de terre n'aime point l'eau , 6c qu'elle n'eft point amphibie : cependant , ainfi qu'on le verra ci-après , laflrudure du cœur & des poumons de ces efpeces de tortues eft femblable à celle des tortues d'eau. Selon les Voyageurs elle fe trouve en abondance dans les déferts d'Afrique , & notamment dans la Lybie & dans les Indes, où on en fert fréquemment fur les tables. De toutes les efpeces de tortues il n'y en a point qui air la chair fi délicate , ni fi famé \ mais les Grecs 6c les Turcs n'ofent en ufer, à caufe de la défenfc faite par leurs lois. On trouve T O R 217 trouvé aufli beaucoup de tortues terreftres en Tlitace Se en Macédoine , à Amboine , dans le Ceylan , dans le Brefil S>c à Cayenne : on en trouve aufli en Languedoc. La plus finguliere eft celle dont le teft oiTeux a trois filions , de quelquefois davantage , fur le dos : la plupart ont leur cara- pace formée d'ccailles rhomboïdales , tiès-artiftemen: colorées j elles ca- chent leurs œufs fous la terre. Pour donner une idée des fingularités que préfente la ftrudure de la tortue , nous ferons ufage de la defcription d'une tortue de terre apportée des Indes , &c qui avoir été prife aux côtes de Coromandel : cette def- cription curieufe fe trouve dans les Mémoires de l'Acad. des Scienc. Cette tortue étoit bien plus petite qu'une torrue de mer j où les ani- maux deviennent ordinairement plus grands que ceux de la même efpece qui vivent fur la terre. Son écaille n'avoir que trois pieds de long fur deux de large : cette écaille étoit d'un gris fort brun , &; compofée par- deflus de plufieurs pièces de figure différente, dont néanmoins la plupart étoient pentagones. Toutes ces pièces étoient pofées & collées fur un os aL-oî,t plutôt appartenir à un der méfie : yoye? ce mot, TOR\Ç^AC T O R T O U 25J TORWAC : voyei Walîius. Quelques-uns donnent le nom de tor- "Wac au narhwal. i TOTAN. Oifeau aquatique aflez femblable à la bécaffe \ il fiéquente le bord des fleuves, les étangs, les endroits marécageux j il efl: du genre des glaréoks : voyez ce mot. TOTOCKE , tococifera arhor Ordlanenfmm. Grand arbre du Pérou, gros & branchu : {q^ feuilles font faites à-peu-près comme celles de l'orme \ iQ% fleurs font à peines vifibles : il leur fuccede un fruit arrondi , couvert d'une écorce ligneufe , dure , épaifîe & (triée. Ce fruit eft divifé en fix lo^ ges, contenant huit noix de couleur roufsâtre, & longues de deux pouces : chaque noix a un noyau femblable à une amande, renfermant une fub- ftance blanche un peu huileufe & bonne à manger. Comme les totockes font trcs élevés, & que le fruit lui-même eft fort pefant, les naturels du pays n'ofent pas alors entrer dans les bois, fans munir leur tête de quelque ron- dache pour fe garantir de l'effet de la chute de ce fruit. Ray^ I^ift- Plant, TOUCAN , tucana , avis nafutus. Genre d'oifeau Américain , ilngulier par fon bec ou jaune ou rouge , courbé , fouvent denticulé , qui eft monf- trueux , à proportion de fon corps , & par fa langue , qui eft prefqu'aufll longue que le bec , & qui reflemble à une plume déliée , & pafle pour avoir de grandes vertus en Médecine : fes pieds ont deux doigts antérieurs & deux poftérieurs. ' Cet oifeau, dit Albin ^ prend prefque la même nourriture que les per- roquets ordinaires j mais il aime le poivre, l'amome, & fi fort le raifin, que fi quelqu'un lui en jette des grains, il les attrape adroitement dans l'air l'un après l'autre. La chair du toucan eft entièrement d'une couleur violette foncée. Cet oifeau eft un peu plus grand que la pie ordinaire \ la tête , le col , le deftus du dos & les ailes font d'un blanc cendré j la poi- trine eft d'un jaune luifant ou fafrané ; le ventre & les cuiHes font d'un beau vermeil , ou de couleur écarlate , & eft intercepté par une bande noire & large qui finit en un beau rouge \ les jambes , les pieds & les giifFes font noirs ou d'un gris bleuâtre j le bec a plus de fix pouces de longueur, & plus de deux pouces de largeur à la racine \ la partie fupérieure du bec forme dans fa longueur une figure à-peu-près triangulaire , convexe par-defllis, creufe , pointue & courbée vers le bout en forme de faux j l'une & l'autre mâchoire font dentées en manière de fcie , elles s'emboîtent l'une dans l'autre , & font d'une fubftance mince, comme raembraneufe & ofFeufe, "Xomc V h G g 254 T O U & couvertes d'une écaille tirant fur la corne : cette écaille eft mince Se en. même temps fort légère , luifante &c un peu tranfparente \ elle eft jaune ÔC nuancée d'un vert bran : le bout du bec eft rougeâtre \ les narines font fort petites &c exadement iicuées au-dellus de cette fubftance , fur le bec & tout près de la tête , laquelle eft grande & grofte , afin de pouvoir fupporter un bec auffi monftrueux pour un fi petit oifeau. Sa queue eft longue d'environ quatre pouces j fa langue eft prefque aufli longue que le bec, mais très- €troite de très-applatie , elle pri^fente une efpece de barbe de plume dé- coupée. Ses yeux font ronds , beaux & vifs , enchâirés dans deux joues nues , couvertes d'une membrane azurée. La couleur de l'iris varie dans. les différentes efpeces , ainfi que celle du bec & des plumes. On diftingue pliifieurs efpeces de roucans j le toucan au croupion rouge ^ le toucan à gorge Se au croupion jaunes j le toucan à gorge & au croupion blancs ; le toucan au croupion vert , avec un bec en partie coloré , l© toucan au croupion cendré & au bec citron j le toucan à collier du Mexique : celui-ci fe nourrit de poiftons , & ne fe voit que près des rivages. Il y a le toucan tout jaune & le toucan tout bleu. Le bec extraordinaire du toucan a rendu cet oifeau fi célèbre , qu'on l'a placé dans le ciel parmi les conftel- iations auftrales , ou de l'hémifphere méridional : les Aftronomes l'ap- pellent anfer Americanus (l'oie d'Amérique) j il eft compofé de huit étoiles-. On afture que les toucans font leurs nids dans les trous qu'ils creufent: eux mêmes dans les arbres , où ils mettent leurs petits à l'abri des finges : c'eft pourquoi les Efpagnols appellent cet oifec.ii c arpent ero. Les habitans du Brefil lui donnent le nom de tacataca , ou toucaraca j à caufe de la fingularité de fon cii j de Thevet l'appelle oifeau mange poivre j avis pipe- rivora , parce qu'il dévore ce fruit avec avidité. Le toucan fe familiarifc volonriers avec les poules ; alors il fe préfente quand on l'appelle : il fe nourrit volontiers de ce qu'on lui donne. Le toucan eft ailez agréable à voir ;. on en rencontre beaucoup au Brefil: le long de la rivière de Janeiro, vers le Cap de Prie, de a Tîle Sainte-Cathe- rine : il ne fauroit vivre dans les pays froids. Les plus petits fe trouvent: au Pérou j les autres fe rencontrent dans la Guiane , à Cayenne. Le champ? du pennage de ces derniers eft tout noir fur le dos j le bout de la queue, eft compofé de plumes d'un très beau rouge , entrelacées parmi les noiresî. le pennage eft d'un jaUfte vif orangé. Les Sauvages fe fervent de (ts plus-. T O U 235 telles plumes pour garnir leurs épées, leurs chapeaux Se leurs antres orne- mens. Ils font des prcfens honorables aux étrangers , des peaux de toucan bien garnies de leurs plumes. TOULOLA. Les Caraïbes donnent ce nom à une plante de leur pays , Se qui a en quelque forte le port d'un petit balifier : fa racine eft bulbeufe , blanche , fibrée , conique j on diroitqu elle eft compofée d'écaillés comme l'oignon : la feuille de la plante eft verdâtre , quatre fois plus longue que large , Se terminée en fer de pique j cette feuille eft coriace Se fe roule d'elle-même auflî-tôt qu'elle eft cueillie. Sa fleur eft blanche , renfermée dans un calice vert r long, pointu & découpé en trois quartiers : à cette fleur fuccedeun fruit triangulaire , rougeâtre Se contenant une petite graine raboteufe. Les Caraïbes eftiment leur toulola un fpécifîque contre les plaies faites par les flèches empoifonnées \ d'où vient que les François ont nommé cette plante X herbe aux flcchcs. On pile la racine pour en tirer le fuc : onapplicine en même temps la même racine pilée Se broyée fur la pîaie j S: communé- ment ce remède réufllt mieux que le fuc employé feul , fi Qn. le met en ufage auflî tôt qu'on a été bleflé par la flèche empoifonnée dans le fuc de certaines /ia/zei ; voyez ce mot. Ce font les Indiens Tiennas q^^com- pofent ce poifon : ow doit être furpris que chez des Sauvages qui ont â leur difpofition un moyen auflî sûr Se auflî prompt pour fitisfare leurs haines , leurs jaloufies Se leurs vengeances , un poifon auiîî fubtil ne foie communément employé qu'envers les finges Se les oifeaux des bois du pays. Confultc":^ les Mémoires de l'Académie des Sciences j i 745 _, ^. 489. On a un exemple bien frappant de l'étrange adivité du poifon duquel font enduites les pointes des flèches chez les habitans du Maranon , Sec. M. de Réaumur voulant fe défaire d'un ours , lui fit avaler une once d'arfenic , une noix vomique , Se une quantité de fublimé corrofif , fuflî- fante feule pour empoifonner un plus gros animal. Ce quadrupède 'aQn refl~entit aucune incommodité ; mais piqué en deux endroits au défaut de l'épaule par les flèches empoifonnées , il fuccomba , Se mourut en moins de cinq minutes. Une femblable piquure faite fous l'aile d'un aigle , lit ïnourir cet oifeau en deux fécondes. Hijl, de l'Acad. 1746', TOUPIE ou TROMPE. Petit coquillage uuivalve , large du côté de Lt bafe , Se terminé en pointe par le fommet j c'eft une efpece de Jabot, Voyez ce mot. 25^ T O U TOUR DE BABEL , turrls Babel, Efpece de joli buccin qui a une échancrure fort finguliere. Voye:^ l'article Buccin. TOUR DE BABYLONE , turris Bahylon'ca. Efpece de limaçon dont la coquille eft faite en fpirale , & d'une feule couleur. Foye-^ Limaçon. TOURBE, turfa, C'eft une matière poreufe , communément légère &r fîbreufe , d'un brun noirâtre , grafle plus ou moins , bitumineufe & in- flammable , laquelle fe trouve dans certaines prairies à une très petite pro- fondeur. Cette matière , qui depuis long-temps fertde chauffige dans les pays où elle eft abondante , & où le bois n'eft pas commun , brûle allez bien ; mais quoiqu'elle donne un feu vif, elle ne produit que peu de flamme > & la chaleur n'en eft pas toujours d'une grande inreniitc , elle répand en brûlant une odeur plus moins défagréable : ces deux inconvé- niens ont fait néglioer l'ufage de la tourbe dans les endroits où l'on a été à portée de fe procurer du bois commodément. Il paroît cependant, félon les obfervations de M. Guettard ^ que pour une infinité d'ufages , cette matière combuftible pourroit être fubftituée au bois avec économie de la part des particuliers, & avec avantage pour l'Etat, qui trouvcroit dans cette reftburce li prochaine & fi facile les moyens de diminuer d'un coté la confornçnation de bois qui devient effrayante ^ & de l'autre verroit aug- menter le nombre des terres cultivables que la nécefîité du chauffage oblige de planter en bois. La tourbe , fuivant le fentiment affez général des Naturaliftes , adopté en ce point par M. Guettard ^ n*eft qu'une fubftance végétale formée des débris d'herbes , de feuilles , de racines & de plantes pourries &: converties par cette putréfaction en une mafle noirâtre , ondueufe & combuftible.. Ceci étant , la nature de la tourbe doit varier fuivant celle des plantes qui l'ont produire. On préfume que la tourbe de Hollande , qui pafle pour une des meilleures qu'on connoifte , ne doit ce degré d'excellence qu'aux plantes marines dont elle a été formée \ peut-être même s'en trouveroit- il de cette efpece dans plufieurs autres endroits échappés aux eaux , ces plantes ayant pu y être portées par des inondations dont on trouve tous îes jours à^s veftiges. Au refte , tout pays qui a éprouvé de la part des eaux des révolutions continuelles, renferme néceffiircment dans fonfein une tourbe plus oxi moins bonne. En Hollande on s'alTure fi un terrain contient de la tourbe , en enfonr ^anr en terre des pieux , lefquels entrent facilement quand une fois la T O U 137 première croûte , qui forme le gazon de la prairie , eft percée. Sous cette croûte la terre eft molle , comme détrempée : de tels terrains femblent trembler fous les pieds , Se ne préfentent aucune réfiftance jufqu'à ce qu'on foit parvenu A la couche de fable , qui ne fe trouve fouvent qu'à une profondeur afi'cz cor.ildcrable : on enlevé la matière limoneufe , on la porte far une prairie où l'on a préparé une aire ou enceinte entourée de planches pofées fur le tranchant. Le limon ou bourbier diminue à mefure qu'il fe delTeche pendant l'été j mais avant que la terre ait perdu toute fa mollefTe , on s'en fert pour retenir les eaux dans les viviers. Quand on la deftine à brûler , on y forme des lignes en longueur & en largeur avec un inftrument tranchant , afin de pouvoir divifer plus aifément la tourbe après fon delTéchemenr. Chaque motte de tourbe a huit à neuf pouces de longueur, & quatre à cinq pouces d'épaiffeur. L'on voit en plufieurs en- droits de la Hollande des efpeces de lacs qui ont été formés par la main des hommes , dans les endroits d'où l'on a tiré la tourbe. Les prairies hautes qui contiennent de la tourbe de mauvaife qualité, font remplies de prêles, de joncs , de rofeaux & d'autres mauvaifes herbes» mais fur-tout de plantes graminées comme les fouchets , les cypéroïdes , ôc'même des coquilles. Dans celles qui font baffes & en forme de vallées, les eaux qui ny coulent que dans le temps des orages , ne contribuent pas pour peu à la produdion de ces matières combuftibles & à leur excel- lence , en ce qu'elles lavent la furface des montagnes & des vallées qui font communément recouvertes de parties de végétaux qu'elles entraînent de dépofent fucceffiveinent dans les trous &c à différentes hauteurs : il y a des endroits où l'on fouille la tourbe depuis deux pieds jufqu'à vingt de profondeur. L'ouverture que l'on fait pour tirer cette fubftance inflam- mable , eft fouvent de quatre toifes carrées. On obferve , dans la coupe dei bords , différents lits horizontaux de tourbes : communément le premier , qui eft placé immédiatement au* deflous du fol ou gazon de la prairie, a enviion un pied d'épaiffeur^j^ il eft rempli d'une a(fez grande quantité de coquillages de différentes ei^ peces, tant terreftresque fîuviatiles. Ces coquilles, qu'on pourroit aifé- ment trouver dans le banc même de tombe qui les contiejit, fe ramafîenc encore bien plus aifément dans le coin des tourbières que l'eau a remplies t elles foni ordinaitemenr toutes blanches , & il ne leur a manqué que le temps pour les déduire entièrement: ce font elles qui font que qiiantiré de tombes produifent un. mouvement d'efFervefcence dans les lioiieaiâ. 23« r o V ' acides. On trouve encore dans ce même premier banc de tourbe une quan-» tiré affez coniîdérable de terre mêlée qui en altère beaucoup la qualité. La tourbe qu'il donne eft , pour parler le langage des ouvriers, terreufe ^ co- quUleufe Sc efcargoteufe. Celle des bancs qui fe trouvent enfui te , eft meilleure, & d'autant meilleure , que les bancs font plus profondément places : on n'y trouve aucun veftige de coquillage j mais on y rencontre quelquefois des fragmens de végétaux plus ou moins détruits. Au refte , les tourbes ne font, comme il eft dit ci-de(Ius , qu'un amas de parties végétales plus ou moins pourries qui s'accumulent journellement , &: qui j étant épuifées , fe reproduifent enfuite par un nouvel amas des mêmes matières. Les ouvriers qui travaillent à l'exploitation des tourbières , Çonx. ordi- nairement partagés en trois bandes , les Bêcheurs j les Broueucurs & les Puifeurs. Les Bêcheurs font ceux qui lèvent la tourbe par pains ou quartiers en forme de carrés longs : ils fe fervent pour cela d'un outil qu'ils nomment louchet à aile : cet outil n'eft qu'une bêche dont le fer a environ fix pouces en carré , & qui porte à 1 un de fes côtés un aileron de quelques pouces de largeur 6c de longueur. C'eft à l'aide de cet inftrument qu'ils enlèvent les mortes de tombe \ ils les jettent avec cette bêche même aux Brouetteurs qui font fur le bord de la tourbière , & qui les reçoivent dans leurs mains : ceux-ci les portent à l'aide de leurs brouettes fur une aire difpofée à les recevoir , où ils les arrangent en pyramides carrées , qu'ils nomvaQnx. pilett s, Lorfque les pilertes font feches , ils les detrui- fent & forment avec les tourbes des tas en forme de parallélipipede redangle , c^u'ils nomment chatelcts : au bout de quelque temps on défait encore ces chatelets pour arranger les tourbes en lanternes , c'eft- à-dire , pour en former une efpece de cône à jour j le but de tous ces différens arrangemens eft de bien faire fécher les tourbes j & lorfqu'aprês avoir fuftifamment refté en lanternes , on les trouve aftez feches j on en fait de groftes piles d'une toife carrée de bafe , qu'on couvre avec de la paille j & elles font alors en état de fervir. On conçoit aifément que le creux qu'on fait en enlevant la tourbe dans une prairie toute imbibée d'eau, en feroit bientôt rempli, fî on n'avoir le foin de l'épuifer continuellement ; c'eft à quoi font employés les Puifeurs , &c leurs machines portatives ne font pas plus compliquées que celles dont nous venons de faire mention. T O U i59 Non-feulement la tourbe en groffe pile peut être employée à faire du feu, mais encore on peut en faire un charbon qui n'a plus l'odeur défa- gréable que la tourbe en nature jette en brûlant : ce charbon fe fait en arrangeant la tourbe dans des fourneaux , à-peu-près conftruits comme les fours à chaux, garnis au fond d''un peu de bois pour allumer la lourbe , 6c d'une voûte percée qui fert à la foutenir : des que la tourbe a fufîifamment pris feu, on bouche exaélement toutes les ouvertures, de on la laiiïe brûler peu-à-peu j on connoît qu'elle eft cuite lorfqu'elle ceflTe les caceiTes , i'e;!icùe à la îlouilTance ôc ïenimaQ aux ^ laiilxs T 0 XJ 155 jufqu'aii t«mp$ de la ponte > où elle fe trouve forcée de partager fon temps Se de donner des foins à fa famille. La tourterelle aime peut - être plus qu'aucun autre oif^au , la frai- cîieur en été & la chaleur en hiver : elle arrive dans notre climat fort tard au printemps , & le quitte dès la fin du mois d'Août. Toutes les tourterelles fans en excepter une , fe réunitTent en troupes , arrivent , partent &c voyagent enfemblc ; elles ne féjournent ici que quatre ou cinq mois 5 pendant ce court efpace de temps elles s^apparient, nichent, pondent &c élèvent leurs petits , au point de pouvoir les emmener avec elles : ce font les bois les plus fombres &c les plus frais qu^'elles préfè- rent pour s'y établir. Les tourterelles font , comme les pigeons , fujettes a varier, S: quoique naturellement plus fauvages , on peut néanmoins les élever de même , ôc les faire multiplier dans les volières. On unit aifément enfemble les différejntes variétés j on peut même les unir au pigeon & leur faire pro- duire des métis ou des mulets , &c former ainfî de nouvelles races ou de nouvelles Variétés individuelles. On voit dss tourterelles toutes blanches , même dans nos climats. La femelle ;de la tourterelle des Indes orientales eft blanche par - tout le corps , excepté les pieds qui font rouges \ fon bec eft noir comme celui du mâle. Celui-ci a la tête , le cou , la poitrine & une partie des ailes, de même que le cou jufqu'au croupion , d'un brun rougeâtre \ le bas du ventre eft jaunâtre , l'iris de couleur écarlate , le cou cerclé de noir. On en élevé dans des cages en Angleterre , où on les nourrit de chenevi , de millet , & fur- tout de blé. Il y a la tourterelle de la Chine , dont le plumage eft rayé ou par ftries. La tourterelle d' Amérique , qui fe trouve dans les petites iles , eft plus petites j mais plus gralTe que celle de France. On en prend beaucoup avec des filets ou lacets : elles fe nourriffent de fruits de monbin , Se de ceux des oliviers fauvages. La chair de cet oifeau eft autant eftimce des Infulaires , que celle de l'ortolan Teft parmi nous. On voit auffi à Cayenne deux efpeces de tourterelles : l'une nommée tourterelle des grands hais , & Tautre tourterelle vulgaire ou baroutous. La tourterelle de 'a Ja» maïque a la tête & le menton d'un bleu charmant , & bordés de blanc , le reftedu plumage eft d'un brun jaune. La tourterelle de l'île des Bar- hades , n'eft pas plus grande qu'une alouette: elle reftemble beaucoup à la petite colombe fauvage du Brefil ; le haut de fa tête eft bleu , le; 154 T O tf dos d'un bmii clair , les ailes tiquetées de bleu Se de pourpre ; fon vol eft auffi court que celui des perdrix. M. Brijjon fait mention de la tourterelle de Portugal ; elle eft un peu plus grande que la nôtre \ de la tourterelle de Canada , de celle de la Caroline : voy^:^ Tourte j de celle d'Amboine , du Cap de Bonne - Efpérance j celle-ci eft fort petite : ( il y a aufli la grande tourterelle lïlas du Cap de Bonne - Efpé- rance j elle eft de la taille de notre pigeon pattu : elle a la tête , la poi- trine, le ventre & les cuifTes d'un gris -cendré clair ; le cou eft d'un gris vineux , garni de plumes longues , étroites , Se qui paroiflènt n'avoir point de tuyau \ les petites plumes des ailes , dit M. Sonnerat , font de couleur de lacque dans leur commencement , & blanches à leur extrémité j les grandes plumes de l'aile & de la queue font noires : il y a autour des yeux une tache dénuée de plumes de couleur rouge \ le bec, riris Se les pieds font noirs ) \ viennent enfuite la tourterelle du Sénégal \ voye-{ Tourocco ; la tourterelle à collier y turtur torquatus , Sc la tourterelle midet : celle - ci provient d'une tourterelle ordinaire Sc d'una tourterelle a collier \ fon plumage eft varié , Ornithologie ^ Tom. I, Nous avons vu en l'année i -/66 , à Amfterdam , chez M. Vander-Meu'en , deux fort jolies tourterelles d'un brun jaunâtre: on les avoir apportées d'Arickelfe dans les Indes d'Efpagne. Celle de Batavia eft verte par-tout le corps : fa tête eft cendrée : fon croupion Se fa gorge font jaunes , Se fa queue eft rouge, TOU TERELLE DE MER , columha Groenlandica. Voyez à la fuite du mot Colombe. TOURTERELLE. Poilfon cartilagineux , ou efpece de raie, qui eft la pajienaque. Y oyez ce mot. TOUS, ^oye^ Chiques. TOL^SELLE. C'eft une forte de froment fort commun en Languedoc: il a l'épi fans barbe , la tige alfez haute , le grain plus gros que le froment ordinaire : on en fait du pain fort blanc. TOUTE-BONNE. Foye^ Orvale. TOUTENAGUE ou TUTANEGO. M. Charles - GuJIave Ekeherg , premier Subrécargue de la Compagnie des Indes de Suéde , dit que cette fubftance métallique, qu'on avoit prife jufqu'ici pour un alliage de zinc & de bifmuth , fe trouve en Chine , dans la Province de Wohnam. Les Chinois l'appellent /^ac/ij'yw : dans l'état de minerai, elle a une couleur bleus-grifâtre , brillante comme de la mine de ftr : elle eft pefante , tendre T O U T O X 255 Tous terre , mais fufceptible de fe durcir à l'air. Il n'eft pas rare d'en trou- ver en filons depuis deux pieds de la furface de la terre , jufqu'à quatre- vingt toifes de profondeur. La couche de terre qui couvre cette fubftance , cft d'un jaune verdâtre , mêlé de noir : on trouve rarement le tutanego tout pur j fon minerai fe fond aifément : quand on le grille & qu'on le fait fondre , il en part une fumée épaifle , puante & mal-faine. Mém. de r Académie Royale des Sciences de Suéde ^ ann, 17^6. Les détails précé- dons nous font foupçonner que cette fubftance métallique eft la même que le zinc. Voye\ à VarticU Zinc. TOUTE-SAINE , androf&mum. Plante qui croît dans les îles & dans les jardins, & qui diffère , félon Lémery ^ du millepertuis, en ce qu'elle cft rameufe comme un petit arbrifTeau : fa racine eft longue & ligneufe 5 elle poufTe plufîeurs tiges à la hauteur de deux ou trois pieds , rougeâtres , rondes, ligneufes, dures en leur bafe, enfanglantant les doigts de ceux qui l'arrachent de terre : fes feuilles reftemblent à celles du millepertuis j elles font comme perforées de même \ mais elles font trois ou quatre fois plus grandes , vertes-brunes au commencement de l'été , & d'un rouge obfcur vers l'automne; i^^ fleurs naifl^ent aux fommités des branches, & font compofées chacune de cinq feuilles jaunes , difpofées en rond , grandes & belles : il leur fuccede une baie qui noircit par la maturité, & qui contient des femences menues & brunes. On eftime cette plante apéritive , vulné- raire , réfoluiive , propre pour tuer les vers \ en un mot, contre une innnité de maladies \ c'eft pourquoi on l'a nommée toute-faine* TOUYOU. Voye-i THOUYOU. TOXICODENDRON. C'eft un arbufte vénéneux de la Caroline, dont on diftingue trois efpeces. Les feuilles des deux premières efpeces font compofées de trois folioles ovales , attachées à l'extrémité d'une queue commune : celles de la troifîeme font formées d'un nombre de folioles longues , pointues &: attachées deux à deux fur une nervure com-^ mune , qui eft terminée par une foliole \ cette efpece a les fleurs vertes : €lle porte le nom de vernis ou de vernix. Les fleurs de ces arbuftes font en rofe : il leur fuccede èes capfules feches, ftriées , qui contiennent la femence. On prétend que le fuc de tous les toxicodendron , pris intérieurement , empoifonne : cefuGâcre&:; corrodf appliqué fur la chair , y caufe des éryfipeles , & en quelque forte îa gale *, c'eft ce qui leur a fait donner le nom ai' herbe à la puce. C'eft traiter- hi&xi- ^vorableineut ,. dit M. Duhamel^ une plante qui a. caufé plufieurs 1^6 T O X T R A fois en Canada des éryfipeles très-fâcheux : on fait que M. Katm a confirma fur lui-même l'effet venimeux de la vapeur même du fuc de cet arbre. Au Japon , dit M. Adanfon^ on regarde le vernix comme un poifon , parce que les exhalaifons de cet arbre caufent des exanthèmes fur la peau , & de petites taches rougeâtres comme des éryfipeles. Cet Auteur ditfavoir par expcrieiice , qu'un léger attouchement de fes feuilles produit des déman- geaifons très incommodes , lorfqu'on porte les mains aux yeux & à la bouche j & que fon fuc féjournant un peu fur la peau , y occafionne des puftules qu'on confond peut-être mal-à-propos avec la gale. Au refte , l'efpece qifon nomme chez nous vernis ^ fait un joli arbufte , fur-tout en automne où Îqs feuilles font d'un très beau rouge : il mérite d'être multi- plié , pour eiïayer fi fa fève pourroir fournir un beau vernis. M. l'Abbé Sauvage &: M. l'Abbé Ma^eas ont découvert la propriété qu'ont auffi pla- fieurs efpeces de toxicodendron de Virginie , de teindre les toiles d'un noir beaucoup plus parfait que toute autre préparation connue , & avec beaucoup moins d'acrimonie. Ni la leffive de favon , ni la lie des cendres de bois vert n'ont pu diminuer la force & le brillant de ce noir. Kempfer dit que les Japonnois noircillent leurs uRenfiles, & que les Calicutiens font peints avec le fuc de cet arbufte : ils fe procurent ce vernis en incifant l'arbre ; alors il en découle dans des vaiffeaux de bois une liqueur blanche & vifqueufe , qui noircit en l'expofant à Tair , on la conferve dans un vafe couvert d'une peau huilée. Il y a une efpece de toxicodendron au Jardin du Roi dans les plate- bandes, en forme de buiifon. Cet arbufte dépouillé de (qs feuilles, noir, trifte , d'une forme peu agréable , ramaftee j defféchée , femble porter le caradere de la réprobation. TRACHEE. Nom donné au vaiffeau aérien ou poumon des plantes : voye:( ce que nous en avons dit dans l'alphabet fecondaire de l'article général Plantf. A l'égard de la trachée artère des animaux , c'eft le canal du vent ou de l'air , appelle vulgairement le jf/^^r. La trachée artère des oifeaux eft remarquable par fa bifurcation , & eft toute différence tant dans les volatiles que dans celle des quadrupèdes & de l'homme : voye':ç^ V article Cygniï & celui de /'Économie animale , imprimé à la fuite du mot Homme, TRAGAGANTHE. Foye^ Barbe de renard. TRAGLLAPHE , tragelaphus Animal du genre àes cerfs : c'eft le ihenne , dit M. Linndus* Belon donne aufll le nom de tragelaphe au bouquetin : T R A 257 îîonquetîn : M. Brljfon dit que c'eft la chèvre du Levant. M. Kïeln dif- tingue d'avec le bouquetin le tragelaphe qu'il nomme muffion & la femelle battingen : il dit ( Difput. quad, p. 11 } que cet animal n'eft ni bouc , ni cerf , mais qu'il tient de l'un &c de l'autre j cependant il ajoute qu'à caufe de fa tcte , qui efl la partie de l'animal qui fe diftingue le plus , & à caufe de {qs cornes qui font fimples , il faut plutôt le mettre dans la famille des boucs que dans le genre des cerfs. M. de Bujjon croit au contraire que le tragelaphe n'eft qu'une efpece de cerf. P^oye:^ ce qui ejl dit à la fuite de l'article Cerf dans ce Diclionnaire ; voye:^ (2w/7z Mouflon. TRAINASSE. Foye^ Renouée. TRALE ou TOURET. C'eft le mauvis ; voyez à l'article Grive. TRAPP, Les Minéralogiftes Suédois défignent par ce mot une pierre argileufe, dure , d'un grain plus ou moins fin , d'une figure rhomboïdale & de couleur obfcure comme ferrugineufe j il y en a cependant de diffé- rentes couleurs : elle forme quelquefois des montagnes entières j mais le plus communément elle forme des veines pierreufes , figurées &c envelop- pées de roche d'une autre çfpece. Cette pierre expofée au feu , fe calcine , rougit $c fe convertit en un verre noir , compa6be j elle a une dureté fuffi- fante pour prendre le poli de l'agate, fur-tout celle qui eft noire ôc très- compade. M. Cronjîed la regarde comme une efpece de pierre de touche. Confultez VEjfai d\me nouvelle Minéralogie Suédoife j publiée en 175S. On nous a montré à Londres une pierre à laquelle on donnoit le nom de trapp ; cette pierre , qu'on nous a affuré être l'unique morceau qui fe voyoit en Angleterre , nous a paru n'ctre qu'une forte de petrojilex jafpé j il me paroît donc qu'on n'a pas à Londres la pierre trapp. Dans le riche envoi des minéraux que le Roi de Danemarck a fait à S. A. S, Mgr. le Prince de Condé , il y a un gros morceau de trapp noir de Gothaab en Groenland , il fe rapporte à la defcription de M- Cronjîed. M. Wallerius {Mineralogia latina, Holm. Edit, 1771) regarde \q trapp comme une efpece de roche ou pierre de corne [corneus trape:^ius) ; nous avons encore examiné avec attention les divers échantillons de trapp qui font partie de la fuperbe coUedion minérale que Gustave III , Roi de Suéde , a aufii envoyée à S. A. S. Mgr. le Prince de Condé , & nous avons reconnu que ces échantillons qui ont été recueillis dans les mines métal- liques de Sahlberg en Weftmanland , de Windgrufvan en Socderroan- land , Sec. femblent participer de la nature du cos &z du fchifte : il n'eft Tome KL K k pas rare d'y remarquer de la pyrite, On trouvé le erapp dans les écrat- mens tant perpendiculaires qu'horizontaux , des montagnes & à la ma- nière des veines de pierres fchifteufes Se de grais j on l'en retire en maffes qui fe réparent, ou en cubes , ou en rhomboïdes , ou en parallélogrames, ou en trapèze : d'autres fois le trapp fe divife en éclats tranchans , concaves par une face , convexes par l'autre , comme la pierre fufiliere. On prétend que le nom de irapp que les Minéralogiftes Suédois ont donné à cette pierre , vient du mot échelle ou efc aller ^ parce que cette pierre qui eft par mafifes , offre des veines & à^s écartemens en figure d'échelle , & que les fragmens qui en font détachés , donnent au refte de la mafTe la forme d'un efcalier. Confultez notre Minéralogie ^ vol. I j p, zzc) & i^o , édition de 1774. TRAQUET ou GROULARD, rubetra. Petit oifeau qui ne vit que d'infedes , Se qui ne diffère du tarler que parce qu'il eft plus petit j ainfî le tarier eft le grand traquet. Albin j qui n'admet que peu ou point de différence entre ces oifeaux , dit que le traquet eft fort plaintif j il habite ordinairement les bruyères j il a cinq pouces de longueur Se huit & demi d'envergure \ fa mâchoire ftipérieure eft courbée & plus longue que l'in- férieure j fa langue eft fendue \ l'iris eft de couleur de noifetce j les jambes» les pieds & les griffes font noirs j fa tête eft grande, & celle du mâle eft prefque entièrement noire , aulli bien que la gorge fous le bec j la tête* de la femelle eft bicarrée de noir & d'un rouvre fale. Cet oifeau femble avoir une palatine blanche autour du cou j le milieu du dos eft noir , inais le dehors des plumes eft bordé d'un jaune luifant j la poitrine eft d'un' ïouge jaunâtre \ le ventre eft orangé pâle ; les ailes , tant du mâle que de- la femelle , font embellies d'une tache blanche fur les plumes contigucs au. dos. Belon dit que le traquet fe tient auffi fur le fommet des branches les. plus élevées des buiffons, où il remue toujours les ailes comme le traquet d'un moulin J il approche rarement des villes & des habitations j il ne^ vole guère en coir.pagnie , excepté quand il eft en amour j alors il renonce- à la vie folitaire Se farouche. Sa femelle a l'indaftrie de cacher fi bien {q\\ nid , d'en fortir & d'y entrer fi fecretement , qu'on a bien de la peine à le trouver : elle fait cinq œufs à chaque ponte j la coque en eft d'un blanc fale , tachetée de noif. Cet oifeau eft plus commun en Lombaidie qu'ailleurs. T R A T R E 159 On trouve des traquées dans les Philippines , dans l'île de Luçon , à MadagafcAU , au Sénégal , &c qui font d'une grande beauté. On donne le nom de traquet blanc à un oifeau du genre des alouettes"; •c'efl: Vemhcriia blanc de Gefne- _, la calandre de Ray j le cocheyis de Belon, Albin en donne uulli la defcription. Les Naturalides donnent encore le nom de traquet à un poilTon que Rondelet appelle ronce ^ ôc qui eft une efpece de raie. F'oye:(_ Raie. TRASGOBANE. Serpent du Brelîl , qui eft le même que ïamphlsbene, Foye^ ce mot. TRASL Nom vulgaire qu'on donne au fouchet rond &c bon à manger. f^oye:if Souche r [Cyperus efculentus.) TRAVATES. Nom donné à des ouragans terribles qui fe font fentic fur la côte de Guinée. Les travares ne durent guère qu'une heure \ ils s'annoncent par un nuage noir , qui d'abord erre dans les airs , femblable à un point d'une peritenTe extrême , mais qui s'étend tout à coup avec une rapidité furprenante , couvre tout l'horizon, forme une tempête horrible, lance les éclairs 6c le tonnerre avec tant de^violence &: de célérité , qu'en rafe campagne on n'a que le temps de fe jeter par terre , ceux qui navigent fur mer font obligés de couper leurs voiles & leurs cordages , de peur d être emportés ou engloutis fous les eaux. Ce phénomène paroît tenir au iyftême des vents : voyez ce mot , ainfi que ceux de Tempête & Ou- ^AGAK. Les /ravflfe^ font auffi de certains vents inconftans qui parcourent quelquefois les trente-deux rumbs en une heure j ils font ordinairement accompagnés d'éclairs , de tonnerre & d'une pluie abondante, TREFLE. Animal quadrupède qui n'eft guère connu que depuis cin- quante ans : il fe trouve aux environs de la côte de Tempie , ficuée entre la Nouvelle-Orléans & le Mexique j cette côte eft inabordable , parce que les bancs fort avancés dans la mer empêchent les navires d'en approcher» Des Efpagnols qui ont échoué proche de cette dangereufe côte , habitée par des Sauvages très-cruels , & qui n'ont aucun commerce avec les autres Sauvages leurs voilins , ont rapporté que le trèfle eft un animal très-rare. 11 vit d'herbes j les dents de la mâchoire fupérieure ne font point féparées, le dentier a un pied &: demi de cercle j chaque dent de la mâchoire infé- rieure a trois pouces de large. La grolfeur de cet animal approche de celle du rhinocéros à un huitième près j il n'eft pas fi lourd , ni fi pefant dans fa marche ) fon cou eft court & fa tète raccourcie j ion mufeau a la figure K k ij 169 T R E d'une feuille de trèfle ; fes pieds , fes jambes & fon poil font comme ceux du bœuf, & il a fi fort la figure de cet animal, que s'il avoit des cornes 5 on le prendi'oit pour une efpece de bœuf fauvage. TREFLE ou FOIN DE BOURGOGNE : voye^ Luzerne. Tourne/on diflingue quarante-quatre efpeces de trèfles outre les lotiers ; mais il nous fuffira de décrire les trèfles les pkis ufités. TREFLE DES PRÉS ou TREFLE VULGAIRE ou TRIOLET ORDI- NAIRE j trifolium pratenfe purpurcum. Cette plante croît par-tout, dans les prés , dans les pâturages , aux lieux légèrement humides ou un peu marécageux: fa racine efl: prefque grofle comme le petit doigt, ronde , longue, ligneufe , rempante &c flbreufe j elle poufl^e des tiges à la hauteur d'environ un pied & demi , grêles , canelées , quelquefois un peu velues , en partie droites & en partie couchées par terre j fes feuilles font les unes rondes , les autres oblongues , attachées trois enfemble à une même queue , marquées au milieu d'une tache blanche ou noire , qui a prefque la figure d'une lune \ {qs fleurs naiflent en Avril , Mai &: Juin aux fommités des tiges d'une feule pièce , reiîemblantes aux fleurs légumineufes , difpofées en tête ou en épi court & gros , de couleur purpurine , empreintes au fond d'un fuc mielleux j doux & agréable , d'une faveur légèrement aftrin- gente , &: d'une odeur qui n'eft pas défagréable j les abeilles font fore friandes de ce fuc : à ces fleurs fuccedent de petites capfules rondes, enve- loppées chacune d'un calice & terminées par une longue queue , lefquelles contiennent chacune une femence qui a la figure d'un petit rein , & qui , pour être eilimée , doit avoir une couleur verdâcre avec une teinte de ious:e : elle doit aufll aller au fond de l'eau. Cette plante, nommée en Anglois dover ^ efl: une plante fore recher- chée pour l'améliorarion qu'elle donne au terrain argilleux fur lequel elle croît , pour la bonté de fon foin , & pour le mérite de fa graine. C'eft une des plus excellentes nourritures pour engraifler toutes les efpeces de beftiaux qui broutent l'herbe , pourvu que ce ne foit pas par un temps de brouillard , mais à la fuite de plufleurs beaux jours. Ce fourrage échauffe beaucoup moins que la luzerne : on peut le faucher plufieurs fois dans l'année , quand il efl cultivé dans un terrain favorable , un peu gras «Si humide. On ne feme la graine vers le mois de Mars, ou au commencement d'Avril : o\\ doit le couper quand il efl: en fleur , bc non plutôt ; ctix.^ plante eft dans toute fa force à la troifieme année» Néanmoins la durée T R E 2^1 d'un femis de trèfle ne paffe guère la troideme année àe fa levée , il faut le dérruire pour lors vers la fin d'Oclobre par un premier labour j on fait fuccéder un fécond à celui-ci, après quoi on feme le champ d'avoine ou de pois , ou même de froment. Le lin eft de toutes les plantes celle qui fe plaît le mieux dans une pièce de trèfle nouvellement défrichée {a). On lit dans les affiches de 1754 , qu'à Callum , près d'Abington . ville d'Angleterre, un troupeau de vaches étant entré dans un champ de trèfle, & ayant beaucoup brouté de cette plante, toutes les vaches, au bouc d'une heure , étoient devenues enflées ; que dix étoient mortes fur le champ, & qu'on n'avoit fauve les autres qu'en leur faifant une prompte faignée. Cette maladie ne venoit que de ce que ces vaches avoienr mangé du trèfle mouillé avec trop d'avidité, &c en trop grande quantité. En Médecine on eftime cette plante rafraîchiflante , adouciflante. Se propre contre les inflammations j la décodion efl: utile aux femmes fu- jettes aux fleurs blanches : on en diftille une eau qui eft eftimée propre à dilliper la rougeur des yeux. Lé Petit Trèfle des champs ou Pied de lièvre, tagopus vulgaris ^ aut pes leporïs 3 croît abondamment dans les champs, parmi les blés. Sa tige devient plus haute ou plus bafle , fuivant que les terres font plus ou moins grafl^es : fa racine eft menue , ligneufe , fibreufe , tortue , blanche ( a ) Selon M. Bourgeois , le trèfle cultivé dont on forme des prairies artificieîles, a eu beaucoup de vogue en Suifîc pendant quelques années > mais il a beaucoup perdu de Ton crsdit , & on en cultive moins aujourd'hui, quoiqu'il, demande peu de culture , car il fuffit de le répandre au commencement du mois de Mai , parmi le froment & le méteil. Le trèfle, dit encore M. Bourgeois , a plufieurs inconvéniens 3 :°. il eft fort difficile à ramalTer pour en faire du fourage ; s'il eft trop fec il perd toutes fes feuilles j s'il eft trop humide , il fe moifit & fe gâte au tas 5 s'il reçoit la pluie quelques jours, il noir- cit , & les beftiaux le rebutent : z'. il ne réulTu bien que dans les terres de bonne qua- lité bien amendées , ni trop feches , ni trop humides , & plutôt légères que fortes : on peut dire que tout fol où le trèfle réuflit bien , produira de l'herbe naturelle , étant bien préparé 5c amendé , qui paroît à tous égards préférable : 3 **, le trèfle , foit en vert , foit en fourage, donne très-peu de lait aux vaches , mais il les erigraiffe beaucoup , fur-tout en vert : 4°. enfin on trouve qu'il dure trop peu j car il périt prefqu'cntié- lement après la troideme année , & on perd dans les champs la récolte des Mars de différente efpecc , ou du feigle qu'on feme après le froment. Au refte on peut confulter un Mémoire raifonné fur l'avantage de femer du irefie en prairies ambulantes , par M» df Ferrand , Chevalier de l'Ordre de Saint Louis , à Paris, chez Fétil ;, Libraire, iGi t R E èc annuelle j fes tiges font hautes d'environ demi pied, rameufes, droi- tes , &c couvertes d'un duvet blanchâtre : fes feuilles naiflTent trois à trois fur une queue , plus petites que les précédentes , lanugineufes , blan- châtres , fur-tout au revers : fes fleurs , qui paroiflent vers la fin de l'été , & qui durent jufqu'en Odobre , font petites, blanches, attachées à des épis lanugineux & mollets : à ces fleurs fuccedent des capfules qui con- tiennent chacune une petite femence rougeâtre. Cette plante efl: d'une faveur aftringente : on aflure qu'elle convient dans les dévoiemens dyflentériques , dans les maux de gorge & pour les hernies j mais elle n'eft pas d ufage en Médecine. Lémery j Traité univers fel des Drogues j page 47 1 , dit que la graine mêlée parmi le blé, & écra- fée au moulin , rend le pain rougeâtre j aufli les Payfans, dit- il , rejet- tent le blé dans lequel ils remarquent cette graine, & ce blé eft d'un tiers à meilleur prix aux marchés. M. Antoine de JuJJieu nous a appris , dans fes favantes Leçons de Botanique , au Jardin du Roi , que cette plante étoit rare autrefois ; qu'il n'y a guère que cent foixante ans qu'elle eft devenue fi commune , & que , comme la farine de fa graine mêlée avec celle du froment donne un pain couleur de rofe ou de chair , cela a penfé caufer des révoltes à Paris , le Peuple s'imaginant que les Bou»» îan^ers y avoient mis du fang. TREFLE ou TRIFOLIUM DES JARDINIERS. Foyei à V article Cy- tise. TREFLE DE MARAIS , ou TREFLE AQUATIQUE , ou TREFLE DE CASTOR : voyeT^^ Ménianthe. Le buck-héan ^ plante d'un ufage bien remarquable dans le Hampshire , en Angleterre, n'eft que \t trèfle des marais. Nous avons dit à l'article Buck-béan que les Brafl^eurs du pays s'en fervent dans leur bierc à la place du houblon : elle conferve aufli cette boiflbn , & lui donne une amertume qui n'eft dçfagréable ni 4 l'odeur, ni' au goùt^ d'ailleurs elle eft bienfaifante , & a cet avantage qu'il n'en faut que la huitième partie de la quantité de houblon, f'^oye^ BucK-BEAN & Ménianthe. TREFLE MUSQUE. C'eft le lotier odorant ou faux baume du Pérou. f^oye^ à l'article Lotier. TREFLE ODORANT, ou BITUMINEUX, ou DES JARDINS, tri^ folium bitumen redolens- Il croît abondamment dans les pays chauds , en Candie , en Sicile & dans nos Provinces méridionales , aux environs de Montpellier & de Narbonne , fur les coteaux pierreux voifins de la mer : T R E 1^5 ©n le cultive aufÏÏ ici dans les jaidins des Curieux , où il fleurit ep Juin , Juillet &c Août : il peut fupporter le froid d'un hiver ordinaire. Sa racine efl: dure , ligneufe &c fibreufe ^ elle pouflTe une efpece de fous arbrideau à la hauteur d'environ deux pieds, divifé en plufieurs branches roides , canelées , blanchâtres ou noirâtres : fes feuilles , qui font portées trois à trois fur une queue , font rondes d'abord, mais elles finilTent par s'alon- ger en pointe aiguë: elles font blanchâtres, velues, vifqueufes au tou- cher , Se d'une odeur forte de bitume ; fes fleurs naillent aux fommités de la tige Se des rameaux , difpofées en tête oblongue , de couleur pourpre violette, légumineufes : à ces fleurs fuccedent des capfules enveloppées de leur calice, qui contiennent une femence rude, pointue, noirâtre» de même odeur que le refie de la plante. Se d'un goût de drogue. Jean Bauhln alTure que la graine de ce trèfle , venue d'Irlande , Se femée en Allemagne , donne une plante d'odeur bitumineufe ; mais que la graine d'Allemagne femée de nouveau , produit une plante qui n'a ni faveur, ni odeur. On prétend que ce trèfle nous fournit un aflez bon remède intérieur contre le cancer. Se que fon fuc donné à la ào^Q d'une cuillerée, dans trois verres d'eau , efl: excellent pour corriger l'humeur qui produit le virus cancéreux La vertu du quinquina, dit M. Bourgeois . efl: furement préférable. Se beaucoup plus conft:atée par un grand nombre d'expérien- ces contre le virus cancéreux de caufe interne. L'huile , tirée par expref- . ficn de la graine de trèfle odorant, & employée en ondion, efl; fort efti« mée pour les parties aflligées de parai y fie. On diftingue encore plufieurs plantes à qui l'on donne le nom de trèfle ; tel eft le lotïer hémorrhoïdal ^ dont les filiques reflemblent à des crotins de rat j tel efl: encore le petit lotier , appelle trèfle fauv âge jaune ^ Voyez LoTiER. TREFLE A QUATRE FEUILLES, quadrlfolium honenfe alBum. Cettr plante diffère du trèfle commun, en ce qu'elle porte aflez fouvent quatre feuilles fur une même queue. Ces feuilles font en partie purpurines Se noirâtres^ fes fleurs font blanches. Cette plante croît aux lieux ombra- geux : on la cultive aufli dans quelques jardins j elle efl: déterfive , hu- medante Se rafrakhiflTante : on l'emploie intérieurement en décoction pour les fièvres malignes ou pourpreufes des enfans. TREFLE SAUVAGE JAUNE. C'eft le louer: vovez ce mot.. TREMBLAI^TE. Eft une efpece d'anguille que l'on trouve dans les. i(Î4 ^ T R E eaux douces à Cayenne , & qui produit à-peu-près le mcme efFet que la torpille. La ti'emblante eft nommée ainfi , parce qu'en la touchant , ou de la main , ou avec un bâton , elle caufe un tremblement forcé & in- volontaire. T^oyei Anguille de Cayenne & l'article Torpille. TREMBLE. Foyei Peuplier. TREMBLE. PoifTon de mer. Voye^ç^ Torpille. TREMBLEMENT DE TERRE , terra motus. Ce font ces fecouffes violentes par lefquelles àes parties confîdérables de notre planète font ébranlées d'une façon plus ou moins feniible. Qu'il nous foit permis de nous étendre fur cet article. La nature d'un tel phénomène eft digne des recherches du Philofophe , du Chimifte &: du Phyficien. La mer fculevée de fon lit immenfe \ des montagnes fendues , tranfportées , écroulées ; des villes renverfées j des Provinces entières englouties j des contrées immenfes arrachées du Continent j des îles forties tout-à-coup du fond des mers j de vaftes pays abymés fous les eaux , d'autres découverts & mis à fec ; des rivières qui changent de cours : tels font les fpeétacles affreux que nous préfentent les tremblemens de terre. L'Europe eft à peine reve- nue de la frayeur que lui a caufée l'affreufe cataftrophe de la Capitale du Portu<7al. Doit-il être étonnant que des événemens fi funeftes , après avoir effrayé les hommes , aient aufll excité leur curiofité , & leur aient fait chercher quelles pouvoient en être les caufes ? Mais entrons en ma- tière. Jufqu'ici l'on en attribue les effets à deux caufes : i°. à l'élafticité de l'air interne , extrêmement raréfié par l'inflammation des pyrites , la- quelle eft caufée elle - même par l'humidité des eaux qui altèrent ces mixtes, les décompofent , les font tomber en efïlorefcence , &: les en- flamment ; 2°. à la force prodigieufe de cette eau même réduite en va- peurs. Ce fyftême nous paroît très plaufible , puifque la raréfaélion de Teau eft infiniment plus grande que celle de l'air : ainfi le feu , l'air & l'eau concourent à ébranler la terre qui les contient. Ces agens ou prin- cipes produifent , félon les circonftances locales , diverfes modifications ou propagations dans les fecoufTes j delà la diftindion des tremblemens de terre : favoir , i^. ceux à'ofcïllation ou de balancement : on peut aufîî les nommer par incllnaïfon. La terre, femblablement aux vibrations d'un pendule, bahmce alors plus ou moins également de coté & d'autre , trem- ble &; fe meut vers la droite ou la gauche , fait perdre la diredion aux édifices, aux murailles, qui s'écroulent Je plus fouvent. 2*^. Le tremble- ment T R E i^5 ment <îe terre par pulfatlon ou foulevemenr \ alors les entrailles de la terre en commotion foulevent les voûtes , les cavernes , & font éclater ou déchirer les terres & pierres qui font au-defîus d'elles. 3°. Le tremble- ment de terre par explojion ; lorfque la terre , par des mouvemens treC* faillans, fouffre des fecoulîes , des vibrations de toutes parcs ; bientôt elle s'ouvre , il fe fait une éruption , le goufie vomit en mugiffant; ces com- motions donnent lieu au volcan. Fb>e| les anicles Pyrites , Volcan & TtRRE De ces diiférentes agitations réfultent des commotions irrcgulie- res, brufques, fuivies de grands défaftres. Les ravages que les tremblemens de terre ont caufés depuis l'époque fatale de la ruine de Lisbonne , le i Novembre 1755, & en divers en- droits, tant de l'Europe que de TAfiique, ont donné lieu ^ bien des réflexions & à p'ufieurs écrits : on fent plus que jamais combien il feroic avantageux pour le genre humain de connoître la nature de ces étrani^es phénomènes , s'il y a quelques préfages qui les annoncent, &: par quels moyens on pourroit piévenir & empêcher ces révolutions tragiques, ou du moins fe garantir de leurs terribles effets en fuyant à l'approche du danger. Nous croyons qu'il eft inutile de chercher hors du globe terreftre la caufe phyfique d'un phénomène naturel , qui s'opère tout entier dans fes entrailles ; mais comme l'intérieur du globe eft inacceffible à une cer- taine profondeur, contentons nous de voir jufqu'où l'œil humain peut pénétrer j étudions les principales citconftances de cqs phénomènes fi étendus , lî terribles , fi multipliés , &: cherchons le mécanifme de ces commotions défaftreufesqui fe tranfmettent à des diftances immenfes, en faifant éprouver, à la face de notre globe , les changemens les plus mar- qués & les révolutions les plus funeftes ; en un mot, obfervons les ma- tières que les volcans vomllfent , lorfque le tremblement de terre elfc aflez fort pour caufer une éruption. Ces matières font des cendres qui teignent le fol où elles tombent, des pierres dénaturées, des laves de différentes qualités. Les gouffres des volcans font tapiifés ôc environné? de foufre, d'alun , de fel ammoniac, de vitriol , de pyrites & d'une terre femblable à de la pozzolane. Les tremblemens de terre font ordinaire- ment précédés d'une grande pluie ou d'u}! vent impétueux : c'eft ce qu'on fi obfervé au Japon , à Lima & en Sicile , où ces phénomènes font de% plus fiéquens ; & s'il eft arrivé que les tremblemens de terre fe foient fait fen tir dans un temps très-calme, les montagnes voifines ou corref* Tomu VU » l i :k6 T R E pondantes au même fol ont toujours éprouvé les mêmes fracas , & foiî* vent les mêmes explofions. Ce que Lémery^ Homberg ^ Newton y Hoffman de Boerhaave difent du mélange du fer , du foufre & de l'eau qui produit en petit des effets très- analogues aux phénomènes des volcans ou des tremblemens de terre, peut aufîî s'opérer par la décompofition d'amas immenfes de pyrites fnlfureufes & fernigineufes, lefqu'els pour fe détruire , ont befoin d'eau. Par la ren- contre de cet élément , dont la terre contient une quantité prodigieufe ^ même à de très -grandes profondeurs , elles s'échauffent , le foufre s'en- fJanime ; & alors l'air qui, félon M. Halles ^ fe trouve à la quantité de quatre-vingt-trois pouces cubiques dans un pouce cubique de pyrite vi- triolique , prelïe en toutes fortes de directions , & reprend fon reffort qui eft encore augmenté par l'eiîet du feu. L'acide vitriolique fe combinant avec le fer, opère une chaleur confldérable , enfui:e une ébullition , bien- tôt une inflammation qui jette une fumée très-épaiffe & d'une odeur in- fupportable. Cette inflammation fe communique de proche en proche , & dilate ou raréfie les mafîes d'air concentrées dans les cavités fouterrai nQS. Ce font ces mêmes maffes d'air & de vents fouterrains emprifonnés qui, preffés par le fèu , font effort pour forrir, mais ne trouvant aucun pafTage, foulevent les rochers qui les environnent, & par-là ils pro- duifent <\es balancemens, des ébranlemens violens , en un mot à^s trem- blemens de terre. Souvent ils brifent avec explofion les parois de leur pri- fon , Se s'échapent avec impétuofité par des crevalTes. C'eft par ces mêmes crevaffes que les matières enflammées fortent &: produifent ce que l'oiî appelle volcans ^ ces monftres redoutables , dont on ne peut ni prévoir, ni adoucir , ni détourner la fureur renaiffante j mais comme l'air & l'eau , chafles par le feu, rencontrent plufieurs cavités foute rrain es , dont ils font obligés de brifer les parois , ils doivent produire autant de différentes fecouffes, dont l'effet fe reffent plus ou moins vivement & en différens lieux , fuivant la réfifbance des barrières & leur direélion. Si l'on réfléchit que la terre ell remplie , en une infinité d'endroits , de matières combuf- tibles, telles que charbons de pierre, bitumes, foufres , d prennent feu d'elles -mêmes 6c répandent une véritable Eamme j fi i'ç>îi f^ T R E i^7 i-appelle que les fouterrains des mines , 2i notamment de celles des pyrites & des cliaibons de pierie , font foiivent remplis de vapeurs étouffantes qui prennent tiès aifcment feu , en fe mêlant avec l'air pur qu'elles met- tent en expatiiîon, & qui produifent alors des effets aufli violens que ceux du tonnerre ; Ci l'on convient que l'adiondu feu réduit l'eau en va- peurs , & que rien n'approche de la force irréfiftible de ces vapeurs mifes en expanfion, on concevra fans peine la caufe &c les effets de l'artillerie fou- terraine. Toutes les relations font pleines du récit des ravages caufés par le feu des éruptions fouterraines. Ce font tantôt des flammes qui s'élancent dans l'air , m!;Iées de pierres , de cendres 8c d'autres matières qui vont retomber à de très grandes diftances :. tantôt des torrens de lave fondue ôc bouil- lante, qui inondent les campagnes voifines ôc confument tout ce qu'ils rencontrent j tantôt des tourbillons de fumée qui obfcurciffent l'air. Une partie des maifons de Lisbonne furent confumées en 1755 P^'^ ^^^ tour- billons de flammes qui fortoient de la terre, dans les endroits où elle s'étoit entre ouverte : une autre partie fat la viétime d'un feu fourd Se caché. En vain croiroit-on que l'eau ne doit pas jouer un rôle confldérable dans les tremblemens de terre : il femble d'abord que ce fluide feroit plu- tôt propre à fufpendre & à arrêter l'inflammation des matières fulfureufes ; cependant l'expérience de la fermentation du fer ôc du foufre avec de l'eau , nous prouvent le contraire. La pratique des Forgerons, qui confifte à jeter de l'eau fur le feu de charbon minéral pour en rejiouveller la vio- lence , eft une autorité de plus. On lit aufli dans les Mémoires de l'Aca- demie de Paris ^ que quelqu'un ayant jeté de la neige & des glaçons fuir des flammes que l'on voit à la montagne de Pietta-Mala dans l'Appennin, la flamme, loin d'en être éteinte , en parut plus vive , & s*étendit avec plus de vîtefl'e & de force j c'eft ainfl que fut ruinée l'ancienne ville de Hoey, près de Cologne. Il efl: donc certain que l'eau concourt aux trem- blemens de terre , en augmentant la vivacité du feu fouterrain , en con- tribuant aie répandre: elle produit des eflets prodigieux lorfqu'elle vient à tomber tout d'un coup dans les amas de matières embrafées j c'ell alors qu'il fe fait des exploflons terribles. Pour fe convaincre déplus en plus de cette vérité , on n'a qu'à faire attention à ce qui arrive loifqu'on lailfc im- prudemment tomber une goutte d'eau fur un métal tenu en fufion : on verra qu'en plus grande quantité cela eft capable de faire eiitiérement fauter les atteliers , & de mettre la vie è.QS Ouvriers dans le plus grand L lij 2(r8 T R Ê danger. Une expérience commune Se journalière peut même donner aux moins inftruits une idée de la manière dont ces phénomènes peuvent s'o- pérer : fi dans une cuifine le feu prend à l'huile ou à la graiiTe fortement chauffée dans un poclon, & qu'alors on y verfe de l'eau pour l'éteindre, le feu Ce répand en tous fens^ la flamme s'augmente, & l'on court rifque de mettre le feu a la cheminée. Les eaux peuvent encore contribuer à animer & étendre les feux fouterrains , en ce que par leur chute elles agitent l'air & font la fondion des foufflets hydrauliques dQS forges. Les habitans de l'iflande ont obfervc que lorfque les glaces & les neiges s'entaf- fent fur les montagnes ignivomes au point de boucher le foupirail par oii le feu s'exhale , il arrive prefqu'aufli-tôt des tremblemens de terre 5c de fortes éruptions : on a écrit , il n'y a pas long-temps , qu'il y a aduellement dans cette île une montagne nommée Kofleyan ^ qui eft dans ce cas, & qui caufe des inquiétudes à ceux qui demeurent dans le voifinage : on craint auflî quelque violente inondation , ou quelque écueil nouveau fur le ps- rage de cette île. Le tremblement de terre qui a brifé le mont Ararat , & qui Ta rendu d'un afped hideux & effroyable, arriva pendant une allu- vion mémorable qui duroit déjà depuis plufieurs jours. Tous les puits que l'on creufe entre le mont Véfuve & la mer , font remplis d'une eau qui vient du côté de la montagne : & il y a apparence que ces eaux , raffem- blées à une certaine profondeur , forment un baffin qui vraifemblable- ment entretient les petits ruilTeaux qui fortent en quelques endroits du mont Véfuve , & qui font quelquefois des torrens d'eaux imprévus , dont la chute produit un grand bruit. Il eft encore bien remarquable que les lieux maritimes font plus fujets aux tremblemens de terre que les hautes montagnes qui en font éloignées. En Italie & en Amérique ce font les parties les plus avancées ou les plus près de la mer, qui rellentent les tremblemens de terre les plus furieux. L'île de Milo , dans l'Archipel , ne cefle d'être en éruption ou de fumer. Sa ville capitale eft conftruite de gros morceaux de pierre ponce légers & ftriés \ la plus grande partie du terrain en eft brûlée êc prefque en char- bon. Une autre partie de cette île , qui eft baignée de la mer , eft toute crevairée,& il en fort un bruit fourd : l'on trouve dans c,ette contrée beau- coup d'alun , de vitriol de fer , de foufre , d'orpiment : plufieurs endroits font comme voûtés , poreux , brûlans, & fonnent le creux fous les pieds àes Voyageurs , dont le teint vient en peu de temps fort livide. Indépen- damment de ces éciives nacurelles, ou y trouve encore quantité de four^ T R E iS^ tes extrêmemêfît chaudes , Se des bains fulfureux ou chalibés Se fudatoires. Les rochers qui font abreuves par Teau marine , tremblent, retenrlATent Sc font fouvenc aiïltiffes, culbutés. Lima , Capitale du Pérou , qui n eft éloi- gnée que de deux lieux de Collao , Port de la mer Pacifique, après avoir éprouvé en 1 67S 8c en 1(382 des tremblemens de terre , a été enfin totale- ment détruite, avec Collao , en i74(î. Ce défaftre culbuta tout en cinq minutes de temps. La mer s'éloigna du rivage à une grande diftance j elle revint enfuite avec tant de furie , qu'elle couvrit de fes eaux tous les édi- fices de Collao , & noya tous les habitans : il n'y eft refté qu'une tour j ÔC de vingt-cinq vaifTeaux c]u'il y avoir dans ce Port , il y en a eu quatre qui ont été portés à une lieue dans les terres , Sc le .refte a été englouti par la mer Sc tout couvert de fable. Combien de belles chofes dans cette partie du monde ont été effacées du livre de vie par un révolution également prompte Sc inopinée ! On a remarqué que les fecoufles des tremblemens de terre fe font fentlr plutôt en automne, en hiver Se au printems qu'en été j c'eft peut-être parce que ces trois faifons font plus pluvieufes. Par cette mêm.e raifon ces défaftres arrivent plutôt la nuit Sc le matin , qu'en plein midi, parce qu'alors les côtes delà mer font plus chargées de brouillards. En effet,, le trem.bîement de terre de Lima eft arrivé la nuit au mois d'Octobre ; celui de Lisbonne de 175 5, au mois de Novembre, dans la matinée. Ce même jour les eaux minérales Se thermales de Chaufontaines , à deux lieues de Liège, acquirent de nouveaux degrés de chaleur. Une ville célèbre, près du Port de Pifco au Pérou , Sc fituée fur le rivage de la mer , a été engloutie par un affreux tremblement de terre arrivé la nuit du ic)06lobre i6'Si. Enfin les fecoufîes affreufes qu'on fentit dans les Terceres ou Açores en 1757, arrivèrent à minuit ; Sc l'impulfion du tremblement, qui d'abord étoit verticale, devint tout de fuite horizontale. La terre de ces parages n'a point été tranquille pendant les trois mois fuivans. On prétend que; l'île de Marigalande, l'une des Antilles, a été féparée en deux au com- mencement de 17(^5, par une violente fecoufiede tremblement de terre. Les moindres effets des tremblemens de terre font des fecouiTes légè- res y la fufpenfion de quelques ruifTeaux ; l'altération de certaines rivières vers leurs embouchures j la formation de nouvelles fources j le char-ge- ment de couleur de certaines eaux j le gonflement des autres par le foule- vement des terres qui leur fervent de lit. Lorfque les fecoufTes font plus violentes, réi)ranleraent de la terre culbute Sc engouffre les édifices 3 les 170 T R E monragnes s'ouvrent avec un bruit effroyable , l'on diroit un tonnerre foucerraindes plus épouvantables. (Pline nous apprend que fous leConfu- lat de L. Marcius de de S. Julius , un tremblement de terre très-bruyant , fît que deux montagnes voifines, dont les fommets s'avançoient l'un fur l'autre , Ôc reculoient alternativement , fe heurtèrent enfin fi vivement Tune l'autre, qu'elles écrafercnt dans leur conflit les fermes & les édifices qui fe trouvèrent entre elles : fpe6tacle dont un grand nombre de Che- valiers Romains 5c de Voyageurs furent témoins). Les matières enflam- mées en fortirent avec furie, Se lancèrent au loin les rochers, les pierres, les métaux Se les autres corps qui étoient renfermés dans leur fein : c'eft ainfi qu'au rapport de Bonnus 6>c de M. Bouguer ^ dans des éruptions de vol- cans, il a été quelquefois jeté à la diftance de pluheurs lieues , des pierres fi grofles que vingt hommes n'auroient pu les remuer, Anderfon dit qu'une montagne fituée dans l'île de Portland en Iflande , s'étant en- flammée tout d'un coup en lyii, au moment de cette terrible explo- fion un morceau d'une pefanteur énorme fut jeté par l'élafticité de l'air x une lieu du bord , bc porté par la force du coup bien avant dans la mer. Souvent les ouvertures qui fe font faites à la terre pour vomir des flammes , des pierres, des eaux, fe referment fur-le champ : on en voit cependant qui reftent au même état. Quelquefois ces fecouifes englou- tiflent des montagnes j d'autrefois de vaftes pleines deviennent hériflées de rochers. Tantôt la mer fe retire de plufieurs lieues, & laifTe les vaif- feaux à fec pour revenir enfaite fabmerger les terres avec violence ; tantôt des terrains confidérables changent de place , coulent comme de l'eau , & vont remplir des lacs. Le même tremblement de terre qui, en 1538 , forma le Monte di Cenere ^ auprès de Pouzzol , remplit en même temps le lac Lucrin de pierres , de terres Se de cendres , de forte qu'aéluellement ce lac efl: un terrain marécageux. Dans un tremblement de terre qui arriva aux îles Açores, en 1^58 , des feux fouterrains élevèrent des rochers du fond de la mer , dans un lieu où les Pêcheurs avoient coutume de trouver plus de foixante brafTes d'eau. Dans un autre tremblement de terre encore plus affreux , arrivé en Canada en 166^ , un efpace de cent lieux de rochers s'applanit, juf- qu'à n'offrir aux yeux qu'une vafte pleine. Cette contrée eft fituée entre la mer du Nord Se celle qu'on appelle Pacifique : elle eft de plus entre- coupée d'une multitude de lacs Se de ruifleaux. Si ces bouleverfemens ar- nvent fous la mer , on verra , dit M. Thomas , des îles nouvelles fortir T R E 171 du foncî de l'Océan , & d\iutres difpauoître. Lorfque la mer en ces lieux eft trop profonde, l'éruption , caufée par l'élafticité de l'air, fouleve les eaux ôc forme , dans le temps le plus ferein , une de ces trombes ou dra- gons Cl redoutables aux PalTagers. Quelquefois la fecoufTe s'eft fait fentir au travers des eaux de la mer , de manière à faire croire au Navigateur , qu'il avoit touché fur un roc , quoiqu'il y eût fous fon vaifTeau plus de deux cents braffes d'eau. On prétend que l'altération de l'air extérieur eft une fuite des éruptions & des vapeurs & éxhalaifons fouterraines : on ajoute que les météores ignés qui paroifTent la nuit, les globes de feu li efFrayans , les ouragans, les tempêtes , les pluies fréquentes , les inondations dépendent aufll des mouvemens inteftins de la terre : on veut encore que , dans de pareilles circonftances , les gelées foient médiocres j aufli y en a-t-il eu très-peu l'hiver de 1755 &: I75c la plus forte fecoulTe fut de l'Eft à l'Oueft , & commença à fept heures Se demie du foir : les autres , quoique moins vives , fe font fuccédées prefque fans interruption jufqu'au neuf fuivant ; tous les édifices publics ou particuliers des villes , du port-au~Prince , de Léogane Se du Peti-Goave ont été renverfés ou confidérablement endommagés : nombre de perfonnes Se d'habitations ont été enfevelies fous des ruines : il s'eft ouvert un volcan dans le Rapion , montagne voifine de la ville du Petit-Goave : la petite rivière blanche du Cul-de-fac fervant à l'arrofement de vingt fucreries y a difparu. Le 9 du mcme mois on éprouva quelques défaftres des commo- tions fouterraines à Maftreick Se à Cologne. M. Laborie ^ Avocat au Cap François , n jus a mandé le 20 Juillet 1771, que les tremblemens de terre Xe faifoient toujours fenrir au Port-au Prince, que le 9 de ce mois il y eut une fecouffe qui renverfa plufieuts des bâtimens qui avoient été rétablis fur les habitations ou. les ruines de 1770 j que ces fecouffes font toujours T R E 275 précédées d'un bruit fouterrain effroyable , qui eft toujours fuivi d'une commotion proportionnée. Tout récemment , une montagne firuée près du village de Burglééfau , a quatre lieues de la ville de Bamberg , s'eft féparée en deux paities avec un fracas épouvantable : la partie orientale s'eft entièrement écroulée , & l'autre eft reftée dans fa fituation ordinaire : on y a feulement remarque en différens endroits de petits monticules alfez femblables à des tas de fable : un payfan a été affez hardi pour enfoncer fa hache dans un de ces monticules qui s'eft alors affaifte avec un bruit fourd. L'explication qu'un Phyficien de nos jours a voulu donner des fecouffes e ou thymelée ou garou voye:^ Bois genti. TRETTE - TRETTE. Animal de l'île de Madagafcar , qui eR de la grandeur d'un veau de deux ans. L'auteur du Diclionaire des Animaux dit <]ue ce quadrupède a la tète ronde & la face reflemblante à celle de i'homme : les pieds de devant & de derrière font femblables à ceux du finge : il a le poil frifé, la queue courte, & les oreilles comme celles d'un homme. Fîacourt alTure qu'il refTemble à un autre quadrupède tïovdmé tavocht y lequel eft décrit ^:ii Ambroife Paré, Au refte le trette- trette eft un animal fort folitaiie que les Infulaires évitent avec autant de précaution que cet animal a foin de les fuir lui-même. TRIBADES. Voye^i à l'article Hermaphrodite. TRIBULE AQUATIQUE , tribulus aquaticus ; trapa natans ^ Linn, Cette plante que l'on noiTime audi macre ou macle^ cornuelk^ corniohy châ- taigne d'em yfaligot & truffe d'eau j cïoît dans les rivières, fur-tout dans les lacs , dans les étangs , dans les foflfés des villes & dans les endroits où il y a des eaux croupiflTantes , ou dont le fol eft limoneux ou maré- cageux. Sa racine eft très-longue, garnie par intervalles d'un grand nom- bre de fibres , en partie flottantes dans l'eau , ôc en partie attachées au iimon ou vers le fond de l'eau j en grofîîfTant elle poufte vers la fuper- ficie de l'eau plufieurs feuilles larges , prefque femblables à celle du peu- plier ou de l'orme , mais plus courtes , ayant en quelque forte , dit Lémery ^ la forme rhomboïde, relevées de plufieurs nervures , crénelées en leur circonférence , attachées à des queues longues & grofles : Çqs fleurs font petites , compofées chacune de quatre pétales blancs , avec autant d'étamines j à ces fleurs fuccedent des fruits femblables à de pe- tites châtaignes, mais atmés chacun de quatre grofles pointes ou épines o T R O le vaiiïeau, 8c pourra le faire périr ou au moins le mettre dans un trèî» grand danger , fi l'on n'a pas eu le temps de fe préparer à cet effet fubit Se de carguer les voiles. Les grandes rivières produifent aufîl des trombes». Confuàe^ le fécond volume des Mémoires fur différentes parties des Sciences & Arts. TROMPE. Nom que l'on donne à un organe qui fe trouve au bout du nez de quelques animaux , & dont la conftru6tion , la forme &c l'ufage font fouvent très-ditférens. J^oye-^ l'articU Trompe aux mots Éléphant & In- secte. On donne auffi le nom de trompe à la toupie ôc au fabot. Voyez- ces mots. TROMPETTE , pfophia crepitans. Nom que l'on donne à des oifeaux qui ont un chant que l'on prétend rendre quelques fons approchans de- celui de la trompette. Le Père Labat dit que ces oifeaux font tout noirs j de la groiïeur & prefque de la ligure d'un coq d'Inde. Ce qu'ils ont de particulier , c'eft un bec double , ou plutôt deux becs l'un fur l'autre , dont celui de delfus pourroit être regardé comme un nez creux, qui vraifemblablement con- tribue beaucoup au fon de trompette que cet oifeau fait entendre. Cec oifeau, qu'on nomme aufli monocéros^ a trois doigts devant & un der- liere : il efl: fort commun fur la rivière des Amazones. C'eft le trompeteto des Efpagnols. Cet oifeau eft fort familier, & n'a rien de particulier que fon efpece de chant ; c'eft mal-à-propos , dit M. de la Condamine j qu'on a pris ce fon pour un chant ou pour un ramage. Il paroît qu'il fe forme dans un organe difïéreiit, & précifément oppofé â celui de la ^oïge-Mém. de VAcad^. des Sciences j année Ï745. Cette defcription qui convient aiïez aune efpece de calao j voyez ce mot , n'a aucun rapport avec l'oifeau appelle trompette , envoyé de la Co- lonie de Surinam , & que nous avons vu vivant dans la ménagerie de la; Haye. M. f^ofmaërle décrit très-bien dans l'ouvrage par cahiers qu'il donne.- du Cabinet de curiofirés du Stathouder. 11 ne faut lire que cette defcrip- îion j toutes celles qu'en ont donné les Auteurs fyftématiques , font ob- fcures , défedueufes. Le corps de cet oifeau nous a paru être de la groflfeur de celui du faifan ordinaire , ôc tient affez de la figure de la grue. Sa hau- teur, de la terre où portent (qs pattes jufqu'au fommet de la tête , eft de dix-huit pouces : la longueur des jambes jufqu'au ventre eft de huit pouces 2c decii. Le bec reftemble affez à celui des outardes ; il eft un peu recour- T R O î$)i hé au bout, Se la couleur eft d'un vert fale j Tuis efl: d'un jaune obfcLir; la langue eft cartilagineufe , plate & frangée à fon extrémité : la lète Se le cou font garnis de petites plumes courtes comme du duvet, de d'un noir pâle ; c'eft: le même plumage d'une partie de la poitiine, de tout le dertbus du corps, des cullfes, &c de la plus grande partie àa dos. A la bafe du cou, fur le devant Ôc fur toute la poitrine les plumes font plus grandes , fort belles , d'une couleur changeante de vert , de bleu , de rouge & de jaune-doré. Les jambes font verdâtres ; les pieds ont trois doigts antérieurs , ôc un très-petit par derrière : les ongles font courts ôC pointus. Sous les pieds , près du talon , il y a des durillons ronds. Cet oifeau n'eft ni farouche ni peureux j il eft même careiTant , re- connoifTant ôc fi familier qu'on peut le prendre avec la main lorfqu'il mange ce qu'on lui préfente. Il a la démarche de la grive : tantôt il court avec vîtefte , tantôt il marche à grands pas & avec un maintien grave; quelquefois aufiî il fautille fort gaiement. Pour fe repofer il fe tient le plus fouvent fur un pied ôc retire l'autre. Dans cette attitude fon corps prend un pofition plus horizontale; le dos fe courbe ou s'élève davantage, & le cou fe raccourcit. Si on inquiète l'oifeau , alors il fe redrefîe , alonge le cou, incline le corps Se paroît être de toute autre efpece. Le trompette eft un oifeau qui aime à fe tenir propre ôc à pafiTer par fon bec les plumes de fon corps ôc de fes ailes. Veut-il jouter avec ceux de fon efpece , ils fe mettent à fauter 5c donnent d'aftez forts mouvemens & battemens d'ai- les. Ils mangent volontiers du farrahn, du pain, même de petits poiftons ôc de la viande. Ce goût pour le poison , ôc leurs jambes alTez longues font préfumer qu'ils appartiennent aux oifeaux imantopedes qui fré- quentent les lieux aquatiques. Une propriété retnarquable qui diftingue ces oifeaux , confifte dans le bruit tout-à-fait fingulier qu'ils font fouvent •> mons, eft de l'épaifleur d'une groffe plume à écrire , oATeuie , &: abfo* ?> hmient cylindrique. Dans la poitrine elle devient cartilagineufe , &; fe 53 divife en deux canaux hémicicles , qui prennent leurs cours vers les 3^ poumons, &: dont le gauche eft fort court, mais le droit s'étend juf- » qu'au fond du bas-ventre , de eft féparé par des membranes tranfverfes » en trois ou quatre lobes «'. Ce font donc , dit M. Vofmaèr ^ ces pou- mons qu'on doit regarder en grandes parties comme les caufes motrices des divers fons que donnent les oifeaux. L'air prefté par ra<9:ion impul- fîve des fibres, cherche une iflue par les grofTes bronches du poumon char- nu , rencontre en fon chemin de petites membranes élaftiques qui excitent des frémiftemens , lefquels peuvent produire toutes ces fortes de tons» Confultez \t% Mémoires de V Académie des Sciences de Paris ^ann, 1755». pag, ^cj^. Voyez maintenant Grue Criarde. TROMPETTE. Grand poiflon-anguille des Indes orientales. Ruîfch- dit, que quand la nuit eft arrivée & que la mer eft calme, ce poifibn forme uii grand bruit qu'on peut entendre jufqu'à une demie-lieue du lieu où il- Hage \ c'eft ce qui lui a fait donner- le nom àepoijfon trompette. Sa couleur eft jaune, variée de lignes blanches : il a des aiguillons fur le dos, mais point de nageoires , fi ce n'eft proche de la queue où il fe trouve deux larges nageoires prefque carrées; il a un bec long Se oifeux , & quand ce poiflTon veut fiffler , il n'en ferme pas l'extrémité , mais l'avançant fur l'eau , attire l'air, ce quf lui fait former des fons , des fifflemens* TROMPETTE DE MER ou CONQUE DE TRITON. Coqurilage «nivalve fait en cornet, long, tors, fur- tout vers le fommet ou petit bout, fort ventru , très-évafé par la bouche, la lèvre extérieure dentelée^ la robe eft cannelée & imite le plumage de la perdrix : on en trouve dans-- les m.ers des Indes, de l'Amérique Se dans la Méditerranée j c'eft le vrai- buccin des Anciens : voje:^ Buccin. On perce le petit bout de cette coquille ^. & on s'en fert comme d'un cor pour fe faire entendre de: loin. TRONC, troncus. Nom donné à la tige principale d'un arbre, ou à; la partie des plantes qui naît de la racine , & à cette partie du corps ^s- animaux > comprife depuis la tête jufqu'au coccyx, f^oye:^ U mou T R 0 293 Arbre , & ce que nous avons dît à ^article Squelette , inféré à lafu'iu du mot Os. TRONCHON. PoifTon de mer , bleu , plus large que le derhïo ^ mais plus court , plat &: fans écailles ; fon dos eft bleu & ion ventre blanc : il a deux traits qui vont de la tête à la queue \ celui de defTus eft tortu , & celui de delTous droit. Les parties intérieures de ce poifTon font femblables à celles du derbio j efpece de glaucus. Sa chair eft molle &c de fort bon goût ; on pêche le tronchon dans la Méditerranée. TROPILLOT. Foyei Aura. TROUPEAU , fe dit d'un nombre plus ou moins confidérable d'ani- maux du même genre , & qui vivent en fociété. On dit plus communé- ment un troupeau de moutons ou de bêtes à laine. Nous avons parlé de la multiplication & de la confervation de ces fortes d'animaux à l'article Bélier. TROUPIALE j icîerus. Genre d'oifeau de l'ordre des pies : les trou- piales dont on diftingue plufîeurs efpeces , ou onze variétés bien dif- tinétes , ont quatre doigts , trois devant &: un derrière \ la plupart ont un plumage où le noir , le brun , & fur-tout le jaunâtre , dominent. Huit efpeces appartiennent au Nouveau-Monde , & les trois autres a l'ancien Continent. Le trcupiale des Jntïlles ou de la Guiane eft d'une couleur Jaune orangée fur le dos , tout le refte eft noirâtre \ il eft de la groffeur du merle. Parmi les autres efpeces de troupiaïes , il y en a qui reffemblent à uti étourneau , & à plumage de bruant \ il y en a auflî dont le plumage eft noir & rouge. Le troupiale , appelle cajjlque jaune du Brejil , eft d'une grande beauté \ c'eft le japu du Brejll j il y en a auflî de rouges. Il y a une efpece de troupiale à queue annelée , icierus cauda annulata _, &" qui eft du volume d'un pigeon ordinaire. L'on diftingue encore le trou- piale huppé de Madras : le troupiale aux ailes rouges idierus pterophœ" niceus^ , c'eft Xétourneau rouge-aile d'Albin. L'oifeau appelle baltimore eft le troupiale du Maryhnd. Nous avons dit qu'on en conno-ît deplu- iîeurs couleurs &: de différentes contrées d'Amérique. Les oifeaux appel- lés carouges j appartiennent encore au genre des troupiaïes. Il paroît que le nouveau Continent eft la vraie patrie , la patrie originaire des troupiaïes Se de tous les autres oifeaux cités ci-deflus , 65 ^u on a rapportés à ce genre. Quoique les troupiaïes reJlTemblent dans h plupart de leurs avions l 294 T R O T R U l'étourneau , 8c qu'ils paroiïfeAt médians , cependant ils doivent avoîif les mœurs très-fociales , puifque l'amour qui divife tant d'autres focié- tés , femble au contraire refîerrer les liens de la leur : bien de fe fépa- rer deux à deux pour s'apparier ôc remplir fans témoin les vœux de la Nature fur la multiplication de l'efpece , on en voit quelquefois un très- grand nombre de paires fur un feul arbre , ôc prefque toujours fur un arbre fort élevé de voifin des habitations , conftruifant leurs nids , pon- dant leurs œufs , les couvant &c foignant leurs familles naifiantes. Ces nids font de forme cylindrique , fufpendus à l'extrémité des petites bran- chies des arbres les plus élevés • 8c flottans librement en l'air j en forte que les petits nouvellement éclos y font bercés continuellement. Mais certaines gens , qui fe croient bien au fait des intentions des oifeaux , aiïurent que c'eft par une fage défiance que les pères Se mères fufpen- dent ainfi leurs nids , ôc pour mettre la couvée en fureté contre certains animaux terreftres , & fur-tout les ferpens. On met encore fur la liLle des vertus fociales du troupiale ia docilité , c'eft-à-dire la difpofition naturelle à fubir l'efclavage domeftique , difpo- fition qui fe rencontre prefque toujours avec l'humeur fociale. TRUEN. Efpece d'oifeau aquatique de l'île de Féroë : il eft nommé îruen j qui iignifie voleur j parce qu'il dérobe aux autres oifeaux leur nour- riture y il leur donne la chaflTe ôc les pourfuir à coups de becs , jufqu'à ce qu'ils laiffent échapper leur proie ; alors il fond defTus. avec rapidité , ôc Tattrappe même dans l'air. C'eft ainfi qu'il trouve le moyen de fe nourrir , ne pouvant pas lui-même plonger pour attraper les poifibns au fond de l'eau ; c'eft peut-être lejirund-jager. Voyez ce mot. TRUFFE : voye^ au mot Champignon. 11 eft fait mention aufiî de la truffe de cerf, tubefa cervina ^ à l'article Champignon. TRUFFE D'EAU. Foye^ Tribule aquatique. . TRUFFE ROUGE. C'eft la pomnie de terre , ou l'artichaut des Indes , ou la batatte commune des jardins : elle eft quelquefois blanche. Foye:^ Batatte. . -; . TRUIE ou TRUYE. C'eft la femelle du verrat ou pourceau mâle. Voye'^ à VanlçU Sanglier. TRUITE ou TROUTTE , trutta. Poifibn de rivière à nageoires molles , ôc du genre èi^-i faumons. U y a les truites fimplement dites ou de rivière , ôc les truites faumonées , foit de lac , foit d'étang. La truite , die WUlughby , eft plutôt longue que large , Ôc femblable T R XJ 25,5 au faumon : elle a la tête courte , arronoie ; le mufeau mouiïe ; le corps épais , terminé par une queue large ; l'ouverture de la bouche ample , & les mâchoires garnies d'une fnnple rangée de dents fur leurs bords: le palais eft aufli garni de trois rangées longitudinales & parallèles de petites dents j la rangée du milieu eft la plus grande j la langue eft armée ordinairement de dix ou fix dents recourbées ^ les yeux font un peu grands ^ l'iris, d'un jaune argenté j les narines doubles ; le corps eft couvert de petites écailles ôc d'une peau qui fe ride , & qui fe détache aifément de la chair j le dos eft brun , mais quand le poiflbn eft grand , il eft femé de taches noires fréquentes , même fur la tête j les côtés font aufti tachetés de rouge comme du vermillon , mais jaunâtres au-deiTus des lignes latérales qui s'étendent depuis les ouies jufqu'au-deffus de la queue : il a deux nageoires au dos, dont Tantérieure eft compofée de douze à treize rayons , de marquetée de beaucoup de taches noires j la nageoire poftérieure eft petite , grafte, fans rayons , Se rouge par le bord j la queue eft plus large que celle du faumon , & taillée en fegmens de cercles à lifieres rouges j les nageoires du ventre font à rayons &C de couleur jaunâtre ou rougeâtre. La truite , dit Anedi j a foixante vertèbres en tout , & environ trente côtes de chaque côté : ce poiftbn reflemble beaucoup au faumon à l'exté- ïieur , &: même dans l'intérieur j ils ont l'un & l'autre la chair rougeâtre , de petites écailles, le corps marqueté , le bec recourbé , de l'agilité pour fauter en l'air Se remonter contre le fii de l'eau , la bonté &: l'excellence du iToûr. M. Lïnnms dit que la truite ordinaire atteint rarement un pied de longueur , au lieu que la truite faumonée eft communément longue de deux pieds : la chair en eft plus blanche & plus pâle en hiver qu'en été ; les truites noires font rares , les jaunes le font encore plus. Au refte, il femble que cette forte de poiftbn diffère en couleur, en grandeur, &c. félon le lieu qu'il habite. Jean de Muralto penfe que la grande truite , ou la truite de marais, eft la truite faumonée : elle eft commune , dit-il , dans le pays de Zurich. M. Bourgeois obferve qu'on pêche de la truite faum.onée & de la blanche dans le lac d'Yverdon, qui ne différent pas en grandeur: on en prend des deux efpeces qui ont deux pieds & demi de longueur , 6c qui pefent plus de vingt livres : on en trouve même dans le lac de Genève ^ui ont trois pieds de longueur , & qui pefent jufqu^'à trente livres. On prétend que les truites fe plaifent , dans le temps du frai, à fe laifTer gratter & chatouiller le ventre \ alors il n'eft pas difficile aux Pêcheurs de xç)6 T R U les faifîr. Ce poîflbn eft vorace : il fe nourrir tîe certaines mouches de rivieie , d'éphémères , de vers du coufîn , & d'autres infedes aquatiques j on dit mêm.^ qu'il attaque des fangfues, de petites perches & d'autres petits poinbns , mais principalement les loches , les goujons &; les vairons , même Us petits de fa propre efpece , il les pourfuit fouvent avec tant de force & d'avidité du fond de l'eau jufqu'à la furface , qu'il fe jette quel- quefois d«ns de petits bateaux qui fe rencontrent à fon paflage. Les truites font fi avides de mouches , qu'elles fe lailTent amorcer par des mouches artificielles. Elles jettent leurs œufs à la fin de Novembre & au commence- ment de Décembre , dans des fofTes qu'elles fe creufent dans les lits de torrens pleins de gravier ou pierreux. Contre l'ordinaire àQS autres poif- fons , elles ne font pas fi eftimées , quand elles font pleines & prêtes à frayer , quoique leur frai foit extrêmement délicat : c'eft fur- tout dans les mois de Juillet & d'Août qu'elles s'engraifTent , 5c qu'elles font plus exquifes. La pêche de ce poifTon eft plus facile & plus abondante au lever du foleil , & par un temps couvert , qu'en plein jour , quand il fait beau. La truite eil fort craintive : le bruit du tonnerre l'épouvante tellement , qu'elle demeure comme immodile : cependant elle naît & vit volontiers dans de petites rivières pierreufes , &: qui coulent rapidement, ou tombent par cafcades entre des montagnes efcarpées. 11 s'en trouve d'alTcz grandes & de très-belles dans de petits ruilleaux qui fe précipitent du haut des rochers. Les truites qui fe trouvent arrêtées dans des eaux flagnantes , marécageufes ou croupilTantes , font pâles, &: étant cuites leur chair n'eft pas fi ferme ni d'un fi bon goût que celles qu'on tire immédiatement des eaux vives d'un ruilTeau ou d'une rivière bien rapide , àc dont fol eft de gravier ou d'un beau fable. On prend à. Vallorbe , dans le canton de Berne , à la fource de l'Orbe qui fort d'un rocher , une efpece de petite truite qui eft aufli rouge & ferme que le faumon ; elle a le goût des écreviftes de rivière : elle palTe pour la meilleure efpece de truite qui foit connue , lorfqu'on la mange au fortir de l'eau j M, Bourgeois dit que beaucoup de gourmands la préfèrent au faumon. En général , la chair de la truite fait les délices de nos tables : elle fournit un bon fuc , & fe digère aifément \ elle convient même aux con- valefcens : mais nous le répétons , il faut la manger prefque au fortir de l'eau , &c en été ; car comme elle a la chair tendre , gralTe &c délicate , elle fe gâte & fe corrompt très promptement. En plufieurs pays on fale ce ppillon ^omme Iç hareng , pour pouvoir le tranfporter j mais il n'eft pas , TSE T S I '^'■'■" '^'^^■' 297 à beaiicôlip près , fi bon alors ni fi fain , que quand il eft mangé frais. On marine aufli dans l'huile la grande truite du lac d'Yverdon , pour la con- fervei 8c la tranfporter ; elle eft préférable au thon. Il y a une autre efpece de truite qui a une odeur de thym : nous en avons parlé au mot Ombre j c'eft une efpece de faumon. roye^ Ombre. Les Naturaliftes font encore mention de truites étrangères j favoir , la truite des Indes ou d'Amboine : fon corps eft bleu &c tacheté de noir ; fes nageoires font violettes. La truite de Larice : fa tête eft violette , &c fon corps d'un jaune doré ; elle eft d'un goût plus exquis que nos truites, La truite faumonée des Indiens a la tète roufte & le corps bleuâtre. TSE-SONG. C'eft le grand genévrier de la Chine. Foy e^GEtiEVKiER. TSHINCA. C'eft le giroflier royal des Moluques. Foyei à l'anïcU Girofle. TSl-CHU ou THl-CHOU. Foyc^i Arbre du Vernis. Le thon-chu eft Y arbre dont on retire de l'huile. Voyez ce mot. TSIELA ou TSIAKELU. Grand arbre fort branchu , èc dont le fruit n'a point d'odeur ni de goût. Ce fruit reffemble à nos grofeilles , & con- tient aufli quantité de petits grains rougeârres. C'eft \q ficus Malabar ica j fruclu fibefil de ÏHort. Malabar. On fait des cordes d'arc avec ion écorce. Son fruit donne une couleur rouge , qui fert à teindre les draps de Cam- baie. TSIEM'TANI. C'eft le myxa pyriformi ojficulo trîfpermo de Ray. Ce grand arbre croît dans le Malabar , & fon écorce eft une efpece de pana- cée dans le pays. Le TsiERiAM-CoTTAM du Malabar eft un arbrilfeau toujours verd , &: dont le fruit baccifere a quelque relîemblance avec nos grofeilles. La dé- codion de fes feuilles eft un excellent gargaiifme pour les gencives molles & enflammées : fon écorce eft très-bonne contre les aphtes. Le Tsieroe-Katou eft une efpece de prunier du Malabar , qui rend par des incifions deux fucs diiférens j l'un eft gommeux , odorant , & noircit au foleil j l'autre eft un fuc rougeâtre , acre , & qui ulcère la peau : le fruit eft oblong , bleuâtre & cotonneux. On le cultive dans les champs femés de ri? , pour en écarter les oifeaux , à caufe de (qs qualités perni- cieufes. Les Teinturiers fe fervent du fuc de fon fruit avec la chaux pour teindre leur coton mêlé. TSIN. Les Chinois appellent ainfi une fubftance minérale d'un bleu foncé , & qui fe trouve dans quelques mines de plomb près de Canton &c Terne V L ^P 198 T S I T U B Pékin. Les Ouvriers Chinois s'en fervent pour peindre en bleu îeu? porcelaine. Je foupçonne que le tfin eft le bleu du cobalt : voyez ce jnor. TSIOEI. Nom que Séba donne à deux magnifiques oifeaux : le premier eft des Indes Orientales j on l'appelle autrement kakopit , c'eft à-dire petit roi des fleurs , parce que fon plumage varié de jaune , doré , de blanc argenté, de vert & de plufieurs autres couleurs, paroît réunir toutes les plus belles couleurs des fleurs : le milieu du corps &: le bout des grolTes plumes des ailes font d'un jaune enfumé j fa tête eft petite j fon bec eft long , gros , crochu & blanchâtre; fes pieds &: fes ongles font noirs. Cet oifeau fe nourrit de jeunes chenilles qu'il tire des fleurs où elles naiftent^ Ceux qui apportent en Hollande ces oifeaux , difent qu'ils font origi- naires de Macacar «Se de Bâti. Séha ^ ( Thef, i . Tak. 6 ^ j n. 5.) Le fécond eft un oifeau d'Amboine. Valemïn , dans fon Hiflolre d'Am- hoine , dit qu'on appelle d'ordinaire cet oifeau d'un nom qui Cgnifie eiï François , oifeau au plumage de foie : on le nomme aufli le petit roi des fleurs. La charmante variété à^^ couleurs de fa parure enchante la vue : fes plumes font rouges fur la poitrine , vertes fur le ventre , de couleur aurore fur le cou , cendrées fur le dos , grifes fur la tête , nuancées de vert & de jaune fur les ailes , lefquelles font dorées & vertes aux bords 5 tandis que le haut des ailes eft d'un beau noir bordé de jaune : toutes ces- couleurs enfemble jettent un grand éclat \ fon bec eft jaune , long &: cro- chu \ fes pieds font courts. Les ferpens font friands de ces fortes d'oifeaux , qui pourroient bien n'être que des oifeaux de paradis. Séha^ ( Tkef. Il ^ Tab. 61 ^ n. 2') TSIO-TEI. Myrte du Japon qui eft fauvage , & le même , fuivant K^rvpfer 3 que le myrte commun d'Italie. TU AL. Dans les îles Moluques on donne ce nom à la liqueur laireufe qui découle par incilion du palmier à fagou : voye-^ Sagou & Palmier. TUBERCULES. Ce font des proéminences qu'on obfcrve fur diffé- fentes produdlions naturelles & organiques, TUBÉREUSE ou JACINTHE DES INDES : vpyei fon article à la fin-. du mot Jacinthe. TUBÈROIDE. M. Duhamel donne ce nom à une plante parafîte qui tire fi nourriture de l'oignon du fafran , s'attache à fa fubftance & la faiî périr : voye^ Safran. TUBIPORE ou TUBULAIPvES ,, tubipora aut tuhularla. On donne cç T U B 299 nom à des côt:^^ pierreux qui repréfencent un amas de tubuîes , c'eft-à- dire , de tuyaux prifmatiques ou hexagones , ou irréguliers , fort faillans , quelquefois ronds , toujours branchus , fouvcnt fourchus , d'autres fois difpofés par étages , rarement épineux , de différentes -^rolTeurs : ces tuyaux font étoiles comme ceux des aftroïtes, mais au lieu d'être joints enfemble par leurs côtés , ils font ifolés en partie , & ne font joints que par leur bafe. Les tubulaires font des produdions qui femblent tenir le milieu entre les madrépores &c les coquilles : plufieurs font d'une figure qui ferpente. Les polypes vivans occupent l'extrémité des cellules j en général nous regardons les tubipores comme des tubules étoiles ou à trous , & ceux qui n'auront pas d'étoiles ni trous comme des tubulaires , dont il y en a même de cartilagineux & d'élaftiques. Les tubulaires différent , dit M. Bertrand ^ des madrépores ôc des mil- lepores par leurs tuyaux branchus , par leur bifurcation , & par l'irrégula- rité de leurs jointures , quoiqu'ils aient auffi fouvent des pores ou des étoiles, mais plus irrégulieres ou plus groffiérement faites: ilsrelTembîent, dit cet Auteur, aux corallines en forme de buifîbn j cependant ils en différent en ce qu'ils font compofés de tubes creux , & \qs corallines de branches folides : fous ce rapport, les tuyaux de mer ou vermiculites, l'orgue de mer , ôc Tarrofoir, Tantale & le dentale font des efpeces de tubulaires. Il y a des tubipores folîiles : dans cet état ils font fouvent réunis en une maffe continue par de la terre ou matière étrangère. Ce font les tuhiporites. TUBULAIRE : voye- Tubipore. TUBULITES. On nomme ainfi les tubulaires ou tuyaux ifolés Se vermiculites _, ceux qui font grouppés j les uns & les autres devenus fofïiles. Les tubuUcoles font les vers à tuyaux. Ces petits animaux font attachés à un tube ou étui fouvent teftacé , long , Se qui diminue peu- à-peu vers l'extrémité poftérieure èi|i^iquelle on ne voit aucune ouver- ture. Ils ont quelque reflemblance avec les néréides tubïco es : voyez ce mot. M. Pdllas affigne le nom de ferpula aux vers tubuUcoles , ou comme on dit ordinairement, a.uy: vers à tuyaux. On en rencontre fré- quemment la grande efpece parmi les coraux dans les Ifles des Cari- bous : fa forme &c la couleur de fes ouies , qui reffemblent à des fleurs doubles , lui ont fait donner le nom de fleurs animales par les habicans ^00 T U C TUF du pays. Ses couleurs font rrès-variées *, leurs tubes font toujours féden- raires , c'eft-à-dire , attachés aux rochers qui les ont vu naître, TUCAN. On défigne fous ce nom un petit quadrupède de la Nou- velle Efpagne , qui par fa grandeur, fa figure , fes habitudes naturelles, approche plus de celles de la taupe que d'aucun autre animal. 11 me paroît , dit M. de Buffon , que c'eft la taupe rouge d' Amérique de Séba, Le tucan efft peut-être un peu plus grand que notre taupe j i! eft comme elle criras & charnu , avec des jambes fi courtes que le ventre touche à terre j il a la queue courre , les oreilles petites & rondes j les yeux (î petits qu'ils lui font pour ainfi dire inutiles \ mais il diffère de la taupe par la couleur du poil qui eft d'un jaune roux , & par le nombre des doigts , n'en ayant que trois aux pieds de devant &: quatre à ceux de derrière , au lieu que la taupe en a cinq à tous les pieds \ il paroît en- différer encore en ce que fa chair eft bonne à manger , & qu'il n'a pas l'inftind de la taupe pour retrouvrer fa retraite lorfqu'il en eft forti ; iî creufe à chaque fois un nouveau trou ou terrier , en forte que dans de eettaines terres qui lui conviennent , les trous que fait cet animal font en fi grand nombre & fi près les uns des autres , qu'on ne peut y mar» cher qu'avec précaution. Voye-![^ maintenant l'article Taupe. TUE-CHiEN : voye-:^ le mot Apocin, G' celui de CoLCHiquE, TUE-LOUP : voyei Aconit. TUF , tophus aui lapis topkaceus ; eft une concrétion pierreufe, de Ta- nature des ftaladites , poreufe , afTez légère , peu compade , formée par un alfemblage de molécules terreufes plus ou moins atténuées , 8c dépofées par incruftation fur des corps qui, en fe dctruifant, y laiffene fouvent leur empreinte. C'eft ainfi qu'on trouve avec le tuf, qui n'eft pas éloigné de la fuperficie de la terre , des mouifes , des feuilles ôc d'autres végétaux pétrifiés ou incruftés, même des coquilles rerreftres. Le tuf fe forme journellement j il y en a même d'argileux, de fablon- neux , de marneux , de minéral , 4te diffcrenies confiftances , figures 8c couleurs j c'eft à proprement parler une fei^.e de ilaladire limoneufe , yoyci Stalactites. Les dépôts terreux figurés , les cftcocoles , les fédimens des eaux thermales font , en ce fens , des efpeces de tuf^ ftaladites. On trouve auffi beaucoup de tuf ochreux Se glaifeux dans les terres d'étang : il convient pour les engrais des terres j mais le tuf pierreux ou ftaladite eft fore contraire au plant, parce que les racines ne peuvent TUF T tJ L 301 îé pénétrer : il leur nuit fur-tout dans les terrains où il fe rencontre des parties tufFeufes mêlées parmi le fol , parce qu'elles s'infinuent avec les parties aqueufes dans les tuyaux des plantes qu'elles bouchent & obftruent , 8c elles ne peuvent plus recevoir des parties nutritives j ce qui les fait fécher & périr. M. Bourgeois dit même qu'on obferve tous les jours , que les eaux imprégnées des parties tuflPeufes , produifent la mortalité de toutes les bonnes efpeces de plantes dans les prairies qu'elles arrofent : il n'y a que les joncs ôc les rofeaux auxquelles elles ne fonr pas très-nuifibles , parce que leurs tuyaux font beaucoup plus grands que ceux des autres plantes y les parties tufFeufes y entrent &: reflTortent avec les parties aqueufes fans y caufer d'obftrudtions ; auill doit-on toujours éviter de planter fur le tuf pierreux ; mais une telle pierre eft excellente pour s'incorporer avec le mortier des Maçons. TUFO. Nom donné par les habitans de Guinée à une efpece de fleur au foleil , dont ils fe fervent en déco6lion pour fe laver les yeux enflammés. TUI. Dans le Brefd on donne ce nom à plufîeurs efpeces de perro- quets qui volent toujours en troupes ou deux à deux \ les forêts en font pleines j il n'eft pas rare d'en voir quatre ou cinq cents enfemble per- chés fur le plus haut des arbres , où ils font un bruit terrible : voye:^ l'article Perroquet, TUILEE : voye^ Faîtière. TULAXODE , tulaxodus. M. Guettard donne ce nom a un genre de vermicuîaire , donr l'animal n'eft pas connu. Le tuyau eft conique & divifé intérieurement dans fa longueur , ou feulement à fa partie infé- rieure , ou la plus étroite , en chambres par Aqs cloifons tranfverfales, minces & dures, & qui ne font pas percées centralement par un tuyau eu fiphon. TULIPE. Les Amateurs de coquilles donnent ce nom à une jolie coquille univalve du genre des rouledux : elle eft pointillée & mêlée de bleu. Ils l'appellent brunette ^ lorfque fes marbrures font brunes ;: voye-:^ Roulfau. On appelle aufti tulipe ou clochette une efpece de gland de mer : voyez ce mot. Il y a une autre coquille dans la flrmille des buccins qui porce encore le nom de tulipe. TULIPE , fulipa. La tulipe eft , pour la beauté , une des fleurs privi-^ ïegiées de la Nature , mais aulFi une des plus délicates. 301 T U L Cette plante bulbeufe eft , cîit-on , appellée tulipe j parce qu'elle ref- femble au turban des Turcs , qui lui ont donné parmi eux le nom de tulipan ou tulpens ; elle eft très-commune en ces pays , de fur-tout dans les près de Tartarie , où les Originaires la connoilTent fous le nom de la/e. Gefner a décrit la première tulipe qui fut apportée de Conftanti- nople en Europe, en 155)0. La tulipe a une tige ronde , moelleufe , accompagnée de quelques feuilles aflfez longues , larges , épaiiTes & dures. On voit croître & s'épa- nouir en fa fommité une feule fleur , qui a lix feuilles un peu évafées , & qui a le ventre fouvent plus large que l'ouverture. Cette ouverture eft grande , enrichie des plus belles couleurs , jaunes ou purpurines , ou rouges , ou blanches , ou variées. A cette fleur fuccede un fruit d'une forme oblongue , relevé de trois coins , & rempli de graines fort applaties. La racine de la tulipe eft un gros oignon jaunâtre ou noi- râtre compofé de plufieurs tuniques emboîtées les unes dans les autres. On voit chez lesFleuriftes une variété infinie de tulipes , qui différent beaucoup les unes des autres , &: qui , lorfqu'elles déploient toutes leurs beautés , effacent toutes les autres plantes d'un jardin. On admire dans CQS fleurs l'élégance de la forme , la beauté du deflin , le ton des couleurs , la richeffe des nuances. Quelle fineffe , quelle délicatefTè dans le pinceau de la Nature 1 Les noms qu'on donne aux tulipes font ordinairement relatifs à leur couleur & à leur grandeur. On peut voir dans le Traité des Tulipes une très - longue lifte des différentes efpeces de ces fleurs. Dans le dernier fiecîe l'amour des tulipes étoit une maT nie 5 une efpece de fureur ( on connoît le proverbe fou-tulip':er ) : on y vit quelquefois des familles ruinées par la paflion pour cette fleur \ des carreaux de tulipes étoient pour eux des tableaux momentanés qui fe prifoient des quinze ou vingt mille francs. M. Bourgeois dit qu'il n'y a point de nation qui poulTe plus loin l'amour des tulipes , encore aujour- d'hui , que les Turcs, 5c qui les paye fi chèrement. On célèbre tous les ans, au mois de Mai dans le Sérail du grand Seigneur, une fête des tulip s avec une grande pompe. Les tulipes les plus renommées font les baguettes ; ce font celles qui fleurilfent le plus hnut. On demande dans une belle tulipe que le pa- nache ' ce font les traits jaunes ou blancs, ou d'autre couleur qui font fouvent accompagnés d'un filet noir ) tranche nettement fur le fond de la couleur de la tulipe , de qu'il la perce des deux côtés de la feuille T U L 305 pour jeter un éclat plus vif. Ainfî une tulipe parfaitement belle efl: celle dont la couleur & le panache font bien iuftrés , bien oppofés entre eux Se relevés de beaux trairs noirs. Les tulipes les plus eftimées des Fleuriftes font celles qu'ils appellent paltodi j morillon _, agate j & fur-tout les marquetrines. Elles ont quatre ou cinq couleurs ; le fond de ces fleurs doit être bleu célefte , les éta- mines bleues , mais foncées, la tige haute & droite , les feuilles en de- hors & en cloche renverfée. On appelle adïmian une tulipe amarante , panachée de rouge & de blanc. Les tulipes font ou printanieres , ou tardives , ou mcdionelles ; les premières fleuriffent en Mars , Si les tardives en Mai : on les diftingue auiîi en doubles & en (impies. Les tulipes de graine font celles qu'on feme pour avoir de belles couleurs fantafques. Celles qui viennent d'un caïeu qui eft enveloppé par la pellicule qui entoure l'oignon , ou d'une portion d'oignon qui fe fépare , deviennent panachées & femblables à la fleur de l'oignon dont elles ont été féparées : par cette méthode on conferve les efpeces , & en femant on fe procure des variétés. Lorfqu'on veut avoir des tulipes qui n'aient point encore été vues, il faut femer & tirer la graine d'une tulipe dont le fond de la couleur foit d'un cramoifi tirant fur le violet pourpré : on doit femer la graine en Septembre. La première année l'oignon de cette plante ne fera pas plus gros qu'un grain de bled \ mais loifqu'elles ont paru deux fois hors de terre , on peut les ôter de la caifTe 5^ les planter dans un car- reau de terre naturelle , fablonneufe, bien criblée , & on les verra fleu- rir cinq ou fix ans après qu'elles auront été femées. Si le Planteur ne fe décourage point pour la longueur du temps que c^s plantes relient en terre fans fleurir , elles le dédommageront bien de fon attente Aind on doit en femer tous les ans, Se on aura fuccefllvement de nouvelles variétés , quand une fois la première pépinière commencera d fleurir. C'eft au moment que les planches font couvertes de ces jeunes fleurs , qu'on peut admirer le jeu merveilleux de la Nature : dans plufieurs mil- liers de tulipes , on n'en trouvera pas une feule parfaitement femblable à une autre. Quiconque , dit Brailey j a cultivé de ces tulipes venues de graines 3 Se que l'on appelle nourricières j doit favoir qu'elles paroifTent d'abord fous une couleur uniforme ^ que ces fleurs font toujours grandes Sc grofles j que c'eft d'elles que font ordinairement produites les fleurs les ^64 T B C plus recherchées pour leur belle couleur panachée , 8c que ^e temps ea temps il en fort de beaux mélanges de couleurs variées. Les Jardiniers croient que cette altération des tulipes eft un effet du hafard : mais je. penfe , dit Bradley _, que cette couleur unie vient d'une force de nature , puifqu'on eft sur que les diveriités de couleurs dans toutes les fleurs font des marques de foiblelle ou d'un défaut de nourriture : voici deux obfer- vations qui éclaircifîent ce myftcrc. Il y a auprès de Bruxelles un homme fort connu par un petit efpace de terrain , dans lequel , par une vertu finguliere , à ce qu'on rapporte , fes tulipes fe changent en de belles fleurs diverfifiées \ de forte qu'on y apporte des oignons de toutes parts en penfion pour y être élevés ôc pla- cés enfuite parmi les plus belles colledions de fleurs. Il eft rare qu'en cet endroit de cinq plantes il n'y en ait pas trois de panachées au bout d'un an. Pour expliquer ce changement , il faut faire attention que le fol de ce terrain n'eft autre chofe que des gravats ordinaires piles , & qu'il s'y trouve tout au plus une vingtième partie de terre naturelle. Il eft bien clair qu'un terrain de cette nature doit appauvrir l'oignon , & conféquemment que les fleurs doivent de façon ou d'autre en être altérées. On obferve aufli qu'à mefure que la fleur fe panache, l'oignon diminue de grolfeur , les feuilles fe rétréciflent , la lige s'amoindrit ôc ne produit prefque plus de caïeux. L'expérience a appris que pour per- pétuer les diverfités de couleur des tulipes , on doit les lever de terre tous les ans auflî-tôt qu'elles font défleuries. Voici une autre obfervation qui tend à prouver que la beauté àes tulipes n'eft due vraifemblablement qu'à un défaut d'abondance de fuc nourricier. J'ai vu dans un jardin près de Londres, dit encore Bradley , un carreau de tulipes , à chaque coin duquel il y avoit une belle tulipe bien panachée , fans qu'il fe fût fait le moindre changement dans les autres : cela fut caufé , je crois , par quatre ifs en pyramide qui étoient alors aux quatre coins du carreau , ôc qui avoient épuifé autour d'eux la force naturelle du fol. En Hollande, où fe trouvent les plus belles colledions de cette efpece de fleurs , ( on y voit des tulipes qui fleuriffent à plus de trois pieds de hauteur , ) le terrain eft naturellement fablonneux , &c contient deux parties de fable de mer contre une de terre noire ordinaire. Les Curieux du pays obfervent toujours deux chofes en plantant leurs tulipes : la pre- mière , de planter toutes les précoces enfemble dans un carreau j 8c quand T U L 50J quand ils plantent les efpeces tardives , ils mettent les plus grandes dans le milieu du carreau ôc deux rangées des plus courtes de chaque côté Le mois d'Odobre eft la vraie faifon de planter. On donne à ces plantes un peu d'abri jufqu'à ce que les boutons de la fleur paroiiTent j Se alors on les garantit de la rouille avec des paillalTons ou de la toile cirée, foute- nue fur des cerceaux : cette couverture fert aufli a mettre les fleurs , quand elles font épanouies, à l'abri de la pluie Se de la grande ardeur du foleil , qui détruifent bientôr les fleurs : voilà les moyens de prolon- ger de quelques inftans la jouifl~ance du Cultivateur ou de l'Amateur. En les plantant on doit les arranger de manière à nuancer & contraftei: les couleurs ^ elles en brillent davantage par oppolition. On doit lever les oignons de terre dès que les fleurs commencent à f e faner, ôc les conferver féwhement jufqu'à la faifon de les planter. Les oignons ôc les caïeux de tulipes font fujets à plufieurs maladies : (î on n'a pas foin de les couvrir pendant les mois rigoureux , les pluies froides qui les pénètrent leur occafionnent un mal qu'on appelle tache de Mars : cette maladie contagieufe eft une pourriture qui attaque la pre- mière feuille à fleur de terre. Dès qu'on s'en apperçoit, il faut couper ce chancre Jufqu'au vif, fans quoi on perdrait l'oignon. Quelquefois les oignons fe dépouillent de leur peau , parce qu'ils n'ont pas été plantés èflez profondément en terre. Les caractères d'un bon oignon font d'être dur , &r d'avoir la peau rougeàtre. Il arrive très- fouvent que l'oignon venu d'un caïeu jette une ou plufleurs fortes racines , qui refl^emblent aflez par la figure à une petite rave , & qui devient un oignon. Quand les tulipes ont refté plufieurs années dans la même place , on trouve tou- jours les oign3ns enfouis en terre à une profondeur qui va quelquefois à plus de huit à dix pouces , quoiqu'ordinairement on ne les plante qu'à deux pouces. Les tulipes fe multiplient encore d'une manière oppofée , c'eft-à-diie qu'entre le piincipal oignon &c le bas de la tige il fe forme des Oignons ou caïeux placés pour l'ordinaire hors de terre. Comme il y a plufieurs foins qui font communs à toutes les belles fleurs, voyez les mots Jacinthe , CEillet , Oreille d'ours , Renon- cule. TULIPIER , ou ARBRE AUX TULIPES, ou BOIS JAUNE , ttj/l^ plfera arhor Le tulipier eli originaire de Virginie \ mais il peut s'élever très- bien ici C'efi: Un des plus beaux arbres qu'on puifie cultiver. Voyei^ Arbre aux tulipes. Tome VI Q q 5oc très-forte , pour en faire àes fangles a bateaux. Dans la mer de Kamtfchatka on trouve aduellement beaucoup de vaches marines , ou bêtes à la grande dent j leur longueur ordinaire y efl: de vingt-quatre à vingt-fix pieds j leur peau eft noire , fort épaifle & il dure , qu'on ne peut la couper qu'à coups de hache. Cet animal s'attache fi fortement avec (qs pattes , qu'on a de la peine à l'enlever avec un cro- chet 5 la peau refte quelquefois collée au rocher. Ils marchent en troupe dans les temps calmes près de l'embouchure des rivières j les petits nagent toujours devant leurs mères, mais le refte du troupeau les entoure des deux côtés. Ils vivent en famille, & chaque mâle a fa femelle; celle-ci met bas en été un feul petit à la fois j elle a deux mamelons à chaque ma- melle. Les vaches marines font très-voraces de peu attentives à leur fureté : douces par nature , on les touche quelquefois fans qu'elles s'enfuient j aufli choifit-on celles du troupeau que l'on veut prendre. Un homme fore fe met dans un bateau conduit par trois ou quatre Rameurs , &c tient à fa main un grand crochet de fer bien aigu qu'il enfonce dans le dos d'un de ces animaux *, ce harpon e^. attaché à une grofle corde qu'une trentaine d'hommes tirent du rivage , tandis que ceux qui font dans le bateau percent le malheureux animal jufqu'a ce qu'il expire. Lorfqu'une vache marine fe fent accrochée , elle fe débat pour fe dégager , & {qs compagnes cherchent aufii-tôt à la fecourir ; les unes s'étendent far la corde comme pour la cafter , d'autres eftaient d'arracher le harpon à coups de queue 5 quelquefois elles entrent en fureur , Se renverfent le bateau en le foule- vant par deftbus, Sz le font couler à fond en le frappant &c le perçant de côté & d'autre avec leurs défenfes ofleufes : enfin plus odacieufes par né- ceifité, elles brifent les armes ou les font tomber des mains de ceux qui les attaquent. La tendrefte du mâle pour la femelle eft très finguliere : lorfque le mâle n'a pu venir à bout de délivrer la femelle bleftee , il la fuit jufque fur le rivage , & on l'a vu quelquefois refter jufqu'a trois jours à coté de fou cadavre. V A C 311 Ou fait îa cliafle à ces animaux pour leur enlever leurs défenfes , aind que leur graille , dont on retire une huile auffi bonne que celle de la ba- leine. Leur membre génital eft olfeux Ôc long d'environ deux pieds. Banholin en fait grand cas pour certaines maladies, étant pris en poudre. On vovoir autrefois dans la Baie d'Horifont ou d'Harritron & dans celle de Klocli beaucoup de phocas ôc de vaches marines , mais aujour- d'hui il en refte fort peu. Sans crainte &C fans foupçon , les uns ik les autres fe rendoient pendant les grandes chaleurs de l'été dans les plaines qui en font voifines , Se on en voyoit des troupeaux de quatre- vingt, cent Se jufqu'à deux cents qui y reftoient quelquefois plusieurs jours de fuite , jufqu'à ce que le befoin les ramenât à la mer. Lorfque ces vaches marines étoient avancées dans les terres , on mar- choit de front au devant d'elles , pour leur couper la retraite du côté de la mer j elle voyoient tous ces préparatifs, croyant être en fécurité , & fouvent chaque ChaflTeur en tuoit une avant qu'elle pût regagner l'eau : en faifoit une barrière de leurs cadavres , 5c on laifloit quelques gens pour alTommer celles qui reftoient derrière ; on en tuoit ainii quelquefois crois ou quatre cents. On voit par la prodigieufe quantité d'oflemensde ces amphibies dont la terre elt jonchée dans ces contrées , qu'ils ont été autre- fois très-nombreux. Mais ces animaux ayant été ainfi pourfuivis cruelle, ment , ceux qui ont échappé au carnage font devenus plus fauvages , plus craintifs. Se ont donné aux autres l'exemple de la méfiance : auflî fe tien- nent-ils plus communément près des bords de la mer pour s'y replonger au moindre danger ; les plus forts veillent à la confervation des plus foi- bles. C'eft donc au milieu des glaces 8c des eaux qu'on va aujourd'hui les chercher Se les harponner , comme il a été dit ci-defTus \ on tâche de les aînener à bord fur un glaçon plat. On en trou voit autrefois'dans les mers des zones tempérées , dans le golfe du Canada, fur les côtes d'Àcadie, niais l'efpece eft maintenant confinée dans les mers Arétiques : on ne la retrouve en grand nombre que dans la mer glaciale de l'Afie, depuis l'em- bouchure de rOby jufqu'à la pointe la plus orientale de ce continent, dont les côtes font très-peu fréquentées. A l'égard de la vache marine du Cap de Bonne Efpérance, dont Kolbc donne une defcription fi différente de la vache marine du Groenland , c'eft le hehemoth de Job , c'eft-à-dire, \ hippopotame : voyez ce mot. M. Klein parle de la vache marine fous le nom de rofmarus ^ Se il met ctl animal dans la famille des anomalopcdes ; c'eft Xoiobenus de M. Brijfon^ Tome VI, S s 322 V A C phoca dentihus exen'is de M. Linn&us^ 8>c Vhippopotamus falso dlcîus de Rayt Le dugon eft une faufTe efpece de morfe de la mer de TAfrique & des Indes orientales j on VsL)p^Q\\QÏkan~dugungii l'ile de Lethy ouLeyte , l'une àQS Philippines. Ses grandes dents font beaucoup moins longues & moins grofifes que dans le Ao/z/i'i^rwj' du Nord : ces dents font plutôt de grandes incifives que des défenfes; elles ne s'étendent pas diredlement hors de la gueule , elles font (ituées au-devant de la mâchoire & tout près l'une de l'autre comme des dents incifives j au lieu que les défenfes du rofinarus ou morfe laitTent entre elles un intervalle confidérable , &c ne font pas fi- tuces à la pointe, mais fur les côtés de la mâchoire fupéiieure. Les dents inâchelieres du dugon différent aulTi , dit M. de Buff'on , tant pour le nom- bre que pour la pofition & la forme des dents du morfe. On a pris un dugon près du Cap de Bonne Efpérance qui avoir dix pieds de longueur & quatre de grofleur , la tête comme celle du veau d'un an , de gros yeux. affreux, les oreilles courtes, avec-tme barbe hériffée , les pieds fort lar- ges , ôc les jambes fi courtes , que le ventre touchoit à terre. Inigo de Ber'- villas fait mention de cet animal fous le nom de lion marin ^ mais à tort j. le dugon dont il vient d'être fait mention, avoit deux dents qui fortoienc hors de la gueule , le lion marin n'a point ces défenfes , mais des dents femblables à celles du phoque : le dugon a plus de rapport avec Vours- marin ; voyez ce mot. VACHE MARINE DE LA CHINE. On voit dans les mers de la Chine un animal appelle vache ^ qui vient fort fouvent à terre , l/. qui attaque les vaches domeftiques. Dans le combat cette vache marine fe ferc de fa défenfe cornée pour heurter fon adverfaire j mais quand elle a de- meuré un peu de temps hors de l'eau , elle eft obligée de fe retirer à la. mer pour faire reprendre la première dureté à fa corne qui s'eft amollie à' l'air. D':ciionn. des Animaux. VACHE DE QUIVIRA, Cet animal ^es Indes Occidentales eft de \^ grandeur &: de la couleur de nos taureaux; mais il a des cornes petites,.. prefque droites , fort aiguës , avec une bofle entre les épaules. Son poil eft comme de la laine, plus long au devant du corps, qu'il n'eft par derrière, crcpu fur le cou & fur l'épine du dos. 11 mue tous les ans , & le poil qui lui revient eft d'un noir tacheté de blanc \ {qs jambes font courtes & fore: velues \ le poil c]ui couvre le front encre les cernes, eft auffi fort long ï celui de delTus la gorge pend fi bas, qu'on le prendroit pour une barbe- de bouc. Les mâles ont la q^ueuc longue ôc veJue au bout \ de forte qu'ils» V A C 325 'Onr quelque cliofe de commun avec le lion & le cîiameau : ils frappent des cornes, &: quand ils font irrités, ils tuent même les chevaux. Cet animal eft difforme , & d'un regard affreux & cruel : fa chair efl de fort bon goût ; le Sauvages fe couvrent le corps de fon cuir : ils en couvrent aulîî leurs cabanes. Il y a dans le Pérou des animaux reflemblans à de petites vaches fans corne , dont la peau eft C\ dure, qu'elle fert de cuirafTe. Diclionnairc des Animaux. VACHES SAUVAGES DE GUINÉE. Elles fe trouvent dans les bois &c fur les montagnes de ce pays \ leur couleur ordinaire eft le brun : elles portent de petites cornes noires & pointues j elles multiplient fi prodi- gieufement, que leur nombre feroit infini, fi les Européens & les Nègres ne leur faifoient fans celle la guerre. Hlfi. Génér.de Voyages ^ L. VIL VACHE DE TARTARÎE. Cet animal dont M. Gmelin a donné là defcription dans les nouveaux Mémoires l' Académie de Pétersbourg j 8c qu'il a vu vivant & fait delTmer en Sibérie , venoit du pays des Cal- moucks ; fa longueur étoit de deux aunes &: demie , mefure de Paiflie ; fon corps redembloit à celui d'une vache ordinaire j (qs cornes étoienx torfes en dedans ; le poil du corps & de la tête étoit noir , à l'exceprion du front & de l'épine du dos , fur lefquels il étoit blanc. Son cou avoit une crinière, & tout fon corps, comme celui du bouc, étoit couvert d'un, poil très long , & qui defcendoit jufque fur les genoux , en forte que les pieds paroiftoient très courts j le dos s'élevoit en boiïe ; la queue ref- fembloit à celle du cheval , elle étoit d'un poil blanc & très-fourni j les pieds de devant étoient noirs , ceux de derrière éroient blancs , & fembla- bles à ceux du bœuf j fur les talons des pieds de derrière, il y avoit deux houppes de longs poils, l'une en avant & l'autre en arrière j & fur les talons des pieds de devant, il n'y avoit qu'une houppe en arrière. Cet animal ne mugiftoit point comme le bœuf, mais avoit un grognement comme un cochon : il étoit fauvage &: même féroce j car à l'exceptioiî de la perfonne qui lui apportoit à manger , il donnoit àes coups de tête à tous ceux qui l'approchoient ; il ne fouftroit qu'avec peine la préfence des vaches domeftiques. M. de Buijon eft porté à croire que cet animal n'eft qu'un bifon , (S: ne fait point une efpece particulière, & que ce grognement , femblable a celui du cochon , n'étoit peut-être qu'un affec- tion particuliere-de cet animal. VACIET : voye'^ à l'article Camarigne. S s i] 324 V A C V A I VACOS. Efpece de fourmi de l'île de Ceylan , dont refpece efl: tics^ nombreufe , mais d'une grandeur médiocre. Ces infedes, qui marchent toujours à couvert, ont beaucoup de rapports avec [es poux des bois _, les fourmis blanches j èc notamment avec les fourmis mineufes des Indes orientales. Les vacos ont le corps blanc &c la tète rouge : elles dévorenî tout ce quelles rencontrent, ameublemens, paille, cuir, tout en un mot,, a l'exception du bois & de la pierre. Dans les lieux qui font fans maifons elles élèvent de petites montagnes de terre , hautes de quatre à fix pieds , & fi fortes qu'on les abat difficilement, même avec des pieux. Ces petites huttes, qui fe nomment hombofes ^ font compofées de voûtes ou d'arca- des , &: bâties d'une terre très-fine, dont le Peuple fe fert pour fabriquer des idoles. Les vacos multiplient prodigieufement , mais elles meurent auffi pat pelotons. Lorfque les ailes leurs font venues, elles s'envolent en fi grand nombre vers l'Occident, qu'elles forment des nuages qui empêchent de voir le foleil : elles s'élèvent à une hauteur qui les fait perdre de vue , & elles ne ceflent de voler que pour tomber mortes après s'être épuifées. Les oi^ féaux qui fe retirent tard en font leur proie. Les poules du pays s'en nout' rident plus volontiers que de riz , &c les préfèrent même à toutes les au-? très fourmis , dont il y a un grand nombre d'efpeces différentes dans l'île de Cevlan. Il s'en trouve de très-méchantes , & qui mordent cruellement quand on les. irrite : elles font des excurfions en troupes innombrables , fans qu'on fâche quel eftle terme de leur marche. On les fait mourir li ©n les expofe au foleil : /^oyeç à ranicleVovKUis Étrangères , F'oL JIj pas. 809 & fuïv^ voyez auffi l'article Pou de bois. V AGRA , ou TAPYRA , ou MAYPODRI , ou BEORÎ , ou DANTE , ou ANTA : voye^ Tapir. VAGUES. C'efl: l'effet du mouvement imprimé à la furface des eaux 5^» tels que les flots d'un fleuve &: les grandes ondes de la mer agitée : voye-^ à l'arîic/e Mek. VAGUE-VAGUE. Fcyei à rartïde Pou des bois. VAHOU-RANOU. Plante aquatique de l'île de Madagafcar : fi racine eft un très-gros oignon , dont on mêle un peu dans les alimens. des enfans , afin de chaiTer les vers. Les feuilles de cette plante, battues &; broyées avec de l'eau , la font éciimer comme du favon. On s'en fert dans ce pays pour fe nétoyer le vifage. VAIRON , yarïus j feu pho,\inusJeyis, Petit poifTon blanc &c de riviero^ V A I VAL 325 à nageoires molles : c'eft une efpece de pcûî goujon : voyez ce mot. On le trouve ordinairement dans les gués couverts de pierres ou de fables : en un mot dans les e «droits où il y a peu d'eau. VAISSEAU DE MER ou DE GUERRE. Nom d'un oifeau noir de la Jamaïque , autrement appelle le petit alhatrofs. Albin dit que c'eft un oifeau de proie , &: qu'il fe nourrit le plus fouvent de poiflfons qu'il fait rendre ou céder à un oifeau appelle benêt. Celui-ci eft fort adroit à prendre le poiffbn que le dauphin chafiTe : mais dès qu'il l'a faifi, au moyen de ion bec , le vaifTeau de guerre vole &: s'élance fur le benêt, avec grande vîtelfe , ce qui le faifit de frayeur : dans ce même moment il l'oblige à lâcher le butin qu'il ne manque pas de recevoir avant qu'il tombe dans l'eau. Albin alTure lui avoir vu faire fouvent ce manège dans la mer des Indes. Le bec du vailTeau de 2;uerre mérite d'être connu par le mécanifme fingulier àes os qui le compofent. ^ Ce bipède a le crâne de quatre pouces de longueur Se autant de hau- teur. La longueur du bec eft de fept pouces, la hauteur de deux & demi, & la largeur d'un pouce & demi. La partie fupérieure du bec eft creufe Se compofée de fix os, dont celui qui eft au-delTus des p.utres a quatre pouces & demi de longueur , Se un demi-pouce de hauteur : cet os eft courbé en dehors. Ceux du milieu ont chacun quatre pouces de longueur , Se une ligne Se demie d'épaifteur : leurs bords font cannelés obliquement Se pro- fondément, tant par devant que par derrière. Tous les cinq font courbé's par en haut, de manière qu'ils reftemblent à une felle. Le fixieme eft prodigieufement fort , Se exadement courbé Se creux , comme le becd'uri perroquet : les bords en font tranchans , Se élevés en dehors j ils font deux angles aigus ou pointus. Les narines font très-longues : le deftousdu bec eft compofé de trois os , dont les deux de derrière font durs Se cannelés comme ceux de deffus j le troiiieme os eft creux à la pointe du bec, au- ilelfus des bords de ce bec inférieur , il y a une cheville qui part du bec même , Se qui augmente en ligne droite vers le crâne : cette cheville a près d'un pouce Se demi de longueur. M. Klein met le vaifïeau de guerre dans la famille des aifeaux pahnés à trois doigts. VALÉRIANE , yakriana. Plante dont on diftingue quatre efpeces principales, par rapport à leur ufage en Médecine j favoir î 1°. La GRANDE Valériane, valeriana major kortenjts odoratâ radice» Cette plante, que l'on cultive dans les jardins fous le nom de vaUrians 3i(? VAL ' franche j croît nanu-ellement dans les Alpes &: fur les hautes montagnes: on la tiouve aufîi dans les bois, mais raiement. Sa racine eft grolTe comme le pouce , ridée , fituée tuanfverfalement & à Heur de terre , gar- nie en-deflous de plufieurs groiTes fibres qui fe croifenr, de couleur jau- nâtre , d'une odeur forte , défagréable , fur-tout quand elle eft feche. Elle eft d'un goût aromatique : elle poulie des tiges hautes d'environ trois pieds, grêles , rondes, creufes, rameufes , garnies d'efpace en efpace de feuilles oppofées & lifles , les unes entières , les aunes découpées pro- fondément de chaque coté , longues &: obtufes : (qs fleurs nailTent dans le printems , comme en ombelles , aux fommités des tiges &c des ra- meaux, formant une efpece de girandole j elles font petites, blanchâ- tres , tirant fur le purpurin , d'une odeur fuave qui approche un peu de celle du jafmin. Chacune de ces fleurs , dit Lémery j eft un tuyau évafé en rofette taillée en cinq parties, avec quelques étamines à fommets ar- rondis : à chaque fleur fuccede une femence applatie , oblongue & cou- ronnée d'une aigrette. La racine eft la partie principale de cette plante dont la Médecine fafle ufage j c'eft la meilleure &; la plus eftimée des valérianes , après la fuivante. Les chats aiment à fe rouler deflus, comme fur la cataire. On l'eftime apéritive & diurétique , &: même un peu alexitere & fudorifique: on l'emploie avec fuccès dans l'afthme & pour les obftru6tions du foie j on la prefcrit à la dofe de demi-once en décoélion , ou à la dofe d'un gros en fubftance. On prérend qu'elle fortifie auffi la vue. M. Bourgeois dit qu'elle foulago confidérablement la maladie des yeux , produite par de petites obftruélions du criftallin , où le malade croit voir à chaque mo- ment des toiles d'araignées , ou des mouches voltigeantes devant {qs yeux, qui l'empêchent de s'appliquer prefque à aucun travail, fur- tout à la ledure 3c à l'écriture. Alors on en prend matin èc foir un demi-gros en poudre pendant quelques mois dans l'infufion d'eufraife. Cette racine de grande valériane entre dans la compofition de nos plus fameux anti- dotes. 2°. La Valériane sauvage & des boîs, ou Valériane commune, valerïana fylvejirïs ; elle croît dans les bois taillis &: les broulTailles. Sa racine eft fibreufe , blanchâtre , rampante , d'un goût aromatique 6»: d'une odeur fort pénétrante &: défagréable : elle pouffe des tiges à la hauteur d'un homme, droites, grêles, fiftuleufes, cannelées, entre-coupées de noeuds d'efpace en efpace , un peu velues : fes feuilles font femblables VAL 517 a celles de l'efpece précédente, mais plus dlvifées , plus vei'tes , dente- lées en leui's bords , un peu velues en delTous , &c parfemées de grofles veines inodores , d'un goiit falé &c amer. On a remarqué que quand cette plante fe trouve aux lieux humides Se ombragés , elle donne une variété de feuilles plus larges j plus lifTes > d'un vert plus luifant , &c X tiges plus fortes : fes fleurs , qui paroiflTent en Mai & en Juin , reflem- blent alTez à celle de la valériane des jardins : fes femences font égale- ment à aigrettes : elles font mûres en Juillet. La racine de cette valériane abonde en fel volatil, aromatique , hui- leux : ces principes la rendent anti-épileptique , vermifuge , fudorifique, Iiyftérique, 6<: propre pour provoquer les menftrues j elle foulage beau- coup les afthmatiques & ceux qui ont des vapeurs , des mouvemens convuliifs ôc l'épilepije. Columna a cru devoir fa guérifon à cette racine , Ôc M, Marchand a renouvelle cette expérience, dit M. Haller. On doit cueillir cette racine au printems, avant la pouffe des tiges , la faire fé- clier à l'ombre , &: la mettre en poudre. 3°. La PETITE Valériane aquatique, ou la Valériane des prés ou DÈS MARAIS , valcùana palujîrh mïnor : elle croît dans les prés, aux; lieux marécageux , & fur les bords des ruitTeaux j fa racine eft menue > rampante , blanchâtre & fibrée , d'une odeur aromatique, nullement défagréable , mais d'une faveur aflez forte & amere : elle pouflTe wwq Tige haute d'environ un pied, anguleufe, grêle , rayée, creufe , entre- coupée de nœuds où naiflent les feuilles oppofées t-L découpées j fes fleurs forment en Avril &; en Mai, au haut de la tige , une manière d'ombelle , comme dans la valériane des bois \ elles font d'un blanc Fougeâtre : il fuccede à chaque fleur une femence aigrettée , qui elV mure en Juin. Cette plante polTede les mêmes propriétés que les deux valérianes pré- cédentes, mais dans un degré bien inférieur. 4°. La Valériane Grecque , polemonium vulgare caruleum. Plante qu'on cultive dans les jardins , Sc qui eft d'un genre entièrement diffé- rent de la véritable valériane : fes racines font fibrées , blanchâtres & ferpentent en terre. De fes racines fortent àts feuilles verres pendanc" l'hiver , longues d'un pouce , rangées par paires , dix ou douze fur une côte terminée par une feule feuille. Chaque feuille eft traverfée longi-^ tudinalement par trois neifs allez gros : entre Qiu , Mines & Exhalaisons. Dans le fyftême phyfique , il faut qu'il s'élève dans les airs des vapeurs de notre globe aqueux & terreftre, & que ces vapeurs , réunies en quantité , retombent fur notre fol , mais fous honneurs funéraires que l'on rendoit autrefois chez les Romains aux: morts , on faifoir accompagner le convoi par un certain nombre de femmes, payées pour pleurer. Elles répandoient des larmes à volonté , ou elles avoient l'art de les exciter. Elles recueilloient leurs larmes avec foin dans de petites urnes ou fioles. On trouve de ces urnes de verre dans les tom- beaux. Divers Antiquaires ont jeté des doutes fur L'ufage de ces fioles 5. à, caufe de leur forme étroite peu propre à recueillir des pleurs. Ils ont penfé que ces petits vafes fervoient à mettre les baumes liquides qu'on Yerfoit fur les os lors de la combuftion. Il y avoir aufll les Vases cinéraires , urnét, cineraris. Il étoit d'ufâge chez les mêmes Romains de brûler les corps, & de renfermer les cendres dans des urnes deftinées à cetufage. Ces y^(qs funéraires étoient de diffé- lentes formes & matières. Quelques-uns étoient ornés de bas reliefs Se. de figures. Les cendres- des Empereurs étoient recueillies dans des urne? d'or. L'urne de Trajan fut pofée fur cette belle colonne que l'on voit encore à Rome , & qui porte fon nom. Les urnes de terre étoient pour ks gens du peuple. Comme on prenoit moins de foin pour réduire leurs cadavres en cendre^ on Les tenoit plus grandes , & propres à recevoir les. os qui n'étoient pas entièrement confumés ; ( on pouvoit les nommer vafes: ojja'cres.) Les cendres d'une famille entière étoient quelquefois réunies dans la même urne. L'Hifioire nous apprend que les Romains n'avoient pas, moins de refpeél que nous pour les cendres de leurs concitoyens. Les; urnes étoient précieufement gardées., ou dans l'intérieur des maifons , ou; dansxîes tombes , ou fous des voûtes fépulcrales. Les Egyptiens enfer~ moient q^uelq^iiefois leurs momies dans dss urnes d^ terre cuite recou-* VAS 3^1 vertes d'hiéroglyphes. Foye^ Momie. Les faaires dans lefquels on bruloic les cadavres étoient tifliis d'amiante ; voyez ce mot : ôi. l'on éclairoit les mânes avec des lampes fcpukrales ; voyez ce mot. Parlons maintenant des Vases de porcelaine. L'invention de la. porcelaine eft très-ancienne \ elle eft due aux Chinois & aux Japonais : ils ont fait en ce genre une multitude d'ouvrages plus variés les uns que les autres. Ces ouvrages qui joignent à la propreté, à l'élégance , &: même à la magnificence , une blancheur , une finelle , une rranfparence , un coup d'oeil des plus agréables , font à la Chine un des plus beaux ornemens des tables & des appartemens des Grands ^ ils font auiïî très-recherchés en Europe j on fait fur-tout un cas fingulier de l'an-? cienne porcelaine de la Chine & du Japon j on la trouve beaucoup plus blanche que la moderne : les anciennes porcelaines colorées font auiîî des plus recherchées , parce que quoique colorées , elles ont beaucoup de dureté, qualité qu'il eft très-difficile d'obtenir. La Chine a , ainfi que la France , & toute l'Europe , fes Antiquaires , que des gens un peu intel- ligens &c fripons tâchent de duper. La porcelaine antique , fur-tout celle qui dans les temps des révolutions fous les premiers Empereurs a été enfe- velie dans la terre , & que l'on trouve au milieu des décombres , eft des plus recherchées. Ces porcelaines qui ont ainfi vieilli en terre , ont pris une teinte de couleur particulière , & ne font plus fonores. On parvient a les contrefaire , dit un Auteur moderne : on prend de la pâte à porcelaine , on en fait des vafes, on leur applique pour couverte un enduit fait de pierre jaune mêlé avec de l'huile ordinaire ^ on les fait cuire , la couverte prend alors une couleur de vert de mer ^ on les met pendant plus d'un mois dans un égout bourbeux j lorfqu'on les en retire , ils ont le coup d'œil de por- celaine antique & non fonore ; ( un fragment de porcelaine verdâtre , lamafle dans un cloaque , a donné lieu à cette imitation ). La porcelaine a été employée pour l'embelliiTement de quelques édifices , on en a fair «fage à la Chine pour l'ornement d'une fuperbe tour : elle eft conftruite en maibre, revêtue de porcelaine avec un art fingulier, terminée par une pomme de pin d'or. La lumière du foleil , en dardant i^QS rayons fur cette tour , réfléchit diverfes couleurs des plus riches , on la diroit toute d'or , d'éméraudes , de rubis. A ce fpeclacle fe joint le bruit d'une multi- tude de petites clochettes fufpendues à la circonférence de la tour , &: Biifes en branle par le vent.. Les porcelaines de la Chine & du Japon ont paru fi agréables , que dan$ diverfes contrées de l'Europe on a cherché i 542. VAS les imiter. Ces travaux difFérens ont donné nailTance à des porcelaines qui , quoiqu'à- peu-près femblables au premier coup d'oeil , différent beau- coup par leurs qualités. Les unes font vitreufes j poulTées au. feu, elles fe fondent j ces porcelaines font de mauvaife qualité : les bonnes porce- laines qui imitent celles de la Chine Se du Japon , font dans un état de demi- vitrification , ôc réfiftent au feu le plus violent fans fe fondre m quitter cet état. Ce qui préfente les plus grandes difficultés , eft de pouvoir réunir la qualité à la beauté ; la Nature paroît avare des terres propres à réunir ces deux avantages dans la porcelaine. Ce n'eft qu'après des eifais mille fois réitérés , ôc par l'ingénieufe fagacité des Savans qui préfident aux travaux de la manufaélure royale de Sèves en France , qu'on vient, dit-on , de parvenir à y faire des porcelaines qui réuniflent enfemble ces qualités au degré le plus éminent. La beauté des formes , le goût , l'élé- gance, le fini des deflins en font aujourd'hui la plus belle porcelaine que l'on ait jamais vu : les talens réunis des Savans & des Artiftes en ont formé un des plus beaux chefs-d'oeuvre des Arts. Le P. à' Entrecolles j Mifîion- naire à la Chine , nous a appris qu'on employoit pour la fabrique de la porcelaine de la Chine deux fortes de terre , l'une connue fous le nom de petun-'^e y & l'autre fous celui de kaolin : voyez ces deux mots. En France, pour faire les vafes de porcelaine , on prend une argile bien blanche ôc de la qualité requife , on la mer avec des fables broyés au moulin j on forme les vafes fur le tour , on les laiffe fécher , en fuite on les met au feu pour les faire cuire : après qu'on les en a retirés, on lés plonge dans du fable quartzeux comme le précédent , bien broyé , délayé dans de l'eau en confiftance de lait , (dans quelques Manufactures on joint à cette eau un fel alkali qu'on appelle \e fondant j cqCz de la potaiïe j d'autres ajoutent à cette potade une quantité de verre de glace en poudre) j ces vafes étant bien fecs , fe pénètrent un peu de cette liqueur préparée, s'en trouvent enduits : c'eft là la matière de la couverte. On les remet dans le four fous des moules , on donne le coup de feu néceifaire : ces vafes font alors de- venus une belle porcelaine demi-tranfparente , fonore , & d'un coup d'oeil brillant très-agréable. On trace fur ces porcelaines des deflins, on y applique toutes ces diverfes couleurs fi belles Se ii bien nuancées, en remettant ces vafes de nouveau, dans le four , mais à un moindre degré defeu. La porcelaine , avant d'être enduite de fa couverte , n'a pointée coup d'oeil brillant ; en cet état on l'appelle bifcuit : elle reflemble à de l'albâtre blanc , ou A ces vafes faits en fucre. On en fait des corbeilles , V A T V A tJ 343 Hes vafes-, de petites ftatues charmantes, où l'on voit biiller le goût des Aitiftes. On a fait à Florence rlans une Manufadure de porcelaines , des ftatues de cette matière de demi-nature ou bifcuits^S^. modelées d'après les plus belles antiques. La Manufadure de Saxe a déjà tenté des elîais qui promettent beaucoup. Celle de Clignancourt, au bas de Montmartre , quoiqu'à {es premiers commencemens , a déjà donné des morceaux donc la beautés la folidiié ont furpris de véritables connoifTeurs. VATMAR. Foye\ Bergeronette. VAUTOUR , vultur. Grand oifeau de proie d'un genre, particulier , '^ dont on diftingue plufîeurs efpeces. Il y en a qui égalent les aigles en grandeur; d'autres font plus petits. On diftingue, dit M. Klein ^ les vautours d'avec les aigles, i*^. parce qu'ils ont le tronc du corps hori- zontal à la terre , & droit -, la poitrine & le corps élevés , de façon que des doigts de derrière à la tête , lorfqu'elle eft droite , on peut prefque tirer une ligne verticale, i"^. Les jambes &c les pieds des vautours font courts & courbés. 3". Le vautour eft couvert de plusieurs fortes de plu- mes , & il a peu de pennes , excepté aux ailes & à la queue qui en font fournies , & fous lefquelles il y a des plumes velues ou cotonneufes qui paroiftent quand il y a une ou deux des pennes arrachées. 4°. Le vautour apréférablementaurefte du corps la tète & le cou garnis de peu de plumes qui font très-courtes; quelques-uns de ces oifeaux , au lieu de duvet, ont des efpeces de petits crins. 5>\ Le vautour a un grand &: vafte jabot , qui a la figure d'un fac quand il eft plein , & qui eft très-maniable quand il eft vide. 6^. Les vautours vont quelquefois deux ou plufieurs enfemble : au refte, M. Klein convient que les bufards , qui font des efpeces de fau- cons , s'attrouper>t aulîî. 7^. Le vautour , comme l'outarde , a de la peine à s'élever : il eft obligé d'eftayer trois ou quatre fois fon vol avant que de le prendre. 8^. Le bec du vautour , fort & alongé , ne commence point à fe courber dès fa racine comme celui de l'aigle : il s'alonge peu- d-peu dans une jufte proportion, jufqu'à la longueur de deux pouces ^ fous la mâchoire inférieure, avant qu'il devienne courbé au bout. 9°. Les ongles des vautours font moins le croifTant que ceux des aigles : c'eft ce qui fait qu'ils reftent rarement fur terre. Au refte , le caraélere féroce èc carnafiier fe reconnoît dans ces animaux à la forme de leur bec crochu & de leurs ongles acérés. Us font leur nid dans les lieux folitaireis , fur les arbres les plus élevés des forets, pourfuivent plus leur proie au vol qu'à lacoiirfe, fe nourriilent de fang 5c de carnage. L'ancienne Pharmacie 544 V A tr comptoitciu nombre de fes remèdes plufieurs parties de ces oifeaux, fur-tout leur fîe«îe Se leur fang ; mais la fage expérience a abandonné ces faufles richeîTes , ainfi que bien d'autres. On a donné aux aigles , dit M. de Buffon _, le premier rang parmi les oifeaux de proie , non parce qu'ils font plus forts & plus grands que les vautours , mais parce qu'ils font plus généreux, c'eft-à-dire, moins bafle- ment cruels j leurs mœurs font plus fieres , leurs démarches plus hardies, leur courage plus noble , ayant pour le moins autant de goût pour la guerre que d'apétit pour la proie. Les vautours , au contraire , n'ont que rinftinct de la baffe gourmandife & de la voracité j ils ne combattent guère les vivans que quand ils ne peuvent s'airouvir fur les morts. L'ai- gle attaque fes ennemis ou fes victimes corps à corps \ feul il les pour- fuit, les combat, les faifit \ les vautours, au contraire, pour peu qu'ils prévoient de réflliance , fe réuniffent en troupes comme àes lâches aflTaf- lîns , &: font plutôt des voleurs que des guerriers , des oifeaux de car- nage que des oifeaux de proie j car dans ce genre , il n'y a qu'eux qui fe mettent en nombre &: plufieurs contre un j il n'y a qu'eux qui s'achar- nent fur les cadavres au point de les déchiqueter jufqu'aux os ; la cor- ruption , l'infeârion les attire au lieu de les repoufîer \ les éperviers , les faucons & jufqu'aux plus petits oifeaux montrent plus de courage ; car ils chalTent feuls , $C prefque tous dédaignent la chair morte, & refu- fcnt celle qui eft corrompue. Dans les oifeaux comparés aux quadrupè- des , le vautour femble réunir la force &: la cruauté du dgrc avec la lâ- cheté &c la gourmandife du chacal ^ qui fe met également en troupes pour dévorer les charognes Se déterrer les cadavres \ tandis que l'aigle a le cou- raf^e , la noblefle & la magnificence du lion. Tous les grands vautours ne pondent qu'un œuf ou deux ; ils font leurs nids dans des lieux fi hauts , &: d'un accès fi difficile , qu'il eft très- rare d'en trouver j ce n'eft que dans les montagnes élevées & défertes que l'on doit les chercher j ils habitent ces lieux de préférence pendant toute la belle faifon ; ce n'eft que quand les neiges & les glaces com- mencent a couvrir ces fommets de montagnes qu'on les voit defcendre dans les plaines , 6c voyager en hiver du côté des pays chauds j car il pa- roît que les vautours craignent plus le chaud que la plupart des aigles : ils font moins communs dans le Nord \ ils font très- nombreux dans les climats chauds , en Arabie, en Egypte, dans les iles de l'Archipel, &: /dans plufieurs autres provinces de l'Afrique & de l'Afie j on y fai^ me me r AT3 $4! même grand ufage de la peau des vautours , le cuir en ert: prefqu*au(îà épais que celui d'un chevreau y il eft recouvert d'un duvet très-fin, très-, ferré & très-chaud , Se l'on en fait d'excellentes fourrures. Des Auteurs dilHnguent jufqu'à onze efpeces de vautours j fa voir, 1**. Le Vautour ordinaire. Selon Albin ^ cet oifeau eft de lagran- P<^g 32.0. Cet animal pourroit bien n'être qu'une gelée de mer ou une efpece à^ holothurie. Voyez ces mots 6c l'article Galère. VELOURS-VERT, crypt^cephalus vlridi auratus fericeus , Geofroy, Efpece de gribouri , différente du coupe-bourgeon que M. Linnatus a placé parmi les chryfomeles , &: qui eft le fléau des Vignerons. Son corps eft d'un be?m vert brillant & foyeux \ il eft plus alongé que celui du gri- bouri \ fon corfelet un peu bombé & couvert de petits points fcparés les uns des autres \ les antennes & les t.iifes font noirâtres \ les étuis touc couverts de points qui fe touchent entr'eux , ce qui rend cette robe moins lifte & fait paroître fa couleur plus riche. Le velours-vert habite aufti le faule \ il n'eft pas rare aux environs de Paris j il s'enterre en automne &: reparoît le printems fuivant pour caufer de nouveaux dé- gâts. VELUE. Nom que Go'èdard donne à une chenille qui fe nourrit ds feuilles de laitue \ elle fait la morte quand on fait quelques mouve- mens autour d'elle , ou qu'on veut la toucher. Alors elle fe roule &; hé- rifl^e fon poil comme un hérifton : fi on veut la prendre par le poil , il refte à la main. Ni les moineaux , ni les autres oifeaux ne veulent point manger de ces chenilles ; ce qui peut venir ou de ce qu'elle eft venimeufe , ou de ce que ces poils , ne pouvant fe digérer , les incommoderoient. Cette chenille fe métamorphofe dans le mois de Juillet en un beau & grand papillon naturellement tacheté comme le bois de Brefil , & qui jette fes œufs en Août , d'où il fort en Odobre de petites chenilles qui paftent l'hiver dans la terre. VELVOTE ou VÉRONIQUE FEMELLE , elatïne. Ceft une efpece de linaire , dit M. Huiler. Cette plante croît communément dans le bois de Boulogne , pies de Paris , & dans les champs entre les bleds : fa ra- cine eft blanche, fimple , grêle, peu fibreufe , plongée perpendiculaire- ment dans la terre j fa tige eft menue , cylindrique , haute d'un pied , répandant de côté &; d'autre des rameaux fur la terre \ {qs feuilles font d'un vert pâle , velues &: molles, le plus fouvent entières , quelquefois dentelées à leurs bords , d'une faveur amere &: aftringente : de chaque ailfelle des feuilles s'élève un long pédicule grcle qui porte une fleur VEN J51 fembhible à celle de la linaiie ; elle ed petite , d'une ibuls pièce , irrc- gu'iere, en malque , de garnie d'un petit éperon, d'un vert jaunâtre ^ à cette fleur fuccede une coque membraneufe , arrondie , féparée par une cloifon mitoyenne en deux loges , ôc remplies de plufieurs petites graines. Cette plante prefque inconnue en Médecine eft fort vulnéraire , ten> pérante , déterfive , appéritive &c réfûlutive j on en prend l'infudon pour guérir la lèpre , l hydropifie , les écrouelles, le cancer ôc la goutte j cette même décodion prife en laveirtent eft utile pour le flux de ventre & la dyflenterie. VENCU. En Chine on donne ce nom à un excellent fruit très-commun dans les Indes Orientales j c'eft le jambos ^'Acolla , le pojnpebinos des HoUandois de Batavia , &; le jamboa ou jambcïro des Portugais. Voy^n^ Jambos. VENEN. Arbre de la Chine : l'infufion aromatique de fes fleurs efi: très-eftimée contre les maux de tète 6^ les palpitations de cœur. On fait avec fon fruit une liqueur agréable à boire : voilà tout ce qu'on fait fur le venen. VENGERON. Foye^ à l'article Koss^. VENGOLINA. Petit oifeau d'Afrique , du genre des verdiers j il eft gris - blanc j & le mâle fe diftingue de la femelle par une tache jaune fous le croupion. Cet oifeau eft très - familier & un chanteur très- agréable. VENIN v^/2^;2tt/7z. Voyez à l'article Poison. VENT, ventus.hes vents ne font autre chofe que l'air pouflé, agité, & qui pafle d'un endroit à l'autre d'un trait continu : ce font eux qui puri- fient l'atmofphere , qui répandent ces pluies fi précieufes , fources de la fécondité , & qui tranfporrent les vaifleaux d'un hémifphere â l'autre j mais lorfque cet air eft trop comprimé & pouflé avec trop de viol-ence , il occafionne alors des ouragans terribles. Rien ne paroît plus irrégulier de plus variable que la force Se k direc- tion des vents dans nos climats ^ mais il y a des pays où cette irrégularité n'eft pas fi grande , Se d'autres où le vent foufïle conftamment dans la même direâiion , Se prefque avec la même force. Ainfi on peut diftin- guer quatre fortes de vents ^ favoir , i"^. les vents généraux Se conftans, tels font ceux qu'on nomme proprement vents alifés , 2' . les vents pério- diques j 3'"*. les vents de terre & de mer j 4 '. les vents variables. 55* VEN Les Marins comptent quatre vents cardinaux ; favoir ie Sud , qui vient du Midi 5 le Nord , qui vient du Septentrion j l'Oueft , qui vient du Couchant ou Occident, & i'Eft , qui vient du Levant ou Orient. Entre ces quatre vents les Navigateurs en placent encore d'autres qui ont un nom compofé des deux entre lefquels chacun eft fitué. C'eft par le moyen de ces difFérens vents que les Marins conduifent leurs vaifTeaux, ôc ils ont l'adrelTe de s'en fervir de plulieurs à la fois pour avancer leur che- min. Ils tirent pour cela fur les cartes marines des efpeces d'étoiles de huit 5 de feize & de trente-deux pointes : on appelle ces étoiles des compas de mer j & chaque trait ou pointe de ce compas marque ce qui s'appelle un rhumb de vent ou un air de vent. Le vent le plus favorabld pour la navigation , eft le vent de côté ou de quartier , c'eft-à-dire , que voulant aller vers le Sud , les vents de Nord-eft & de Nord-Oueft font plus favorables que celui du Nord , quoique le vaifTeau l'ait en poupe. De même lorfqu'on va vers le Nord, les vents de faveur viennent du Sud-Eft& duSud-Oueft. Les vents allfés j qui font conftans ou permanens , foufflent pendant toute l'année du même côté : les tropiques font les limites de leur em-» pire 'y ils s'étendent peu au-delà. Ils foufflent tous les jours , &: conti- nuellement le long de la furface de la mer , de l'Ell: à l'Oueft , c'eft-rà-. dire d'Orient en Occident : ces vents conftans font la fuite de la raré- fadion de l'air , occafionnée par la chaleur du foleil. Les vents réglés ou périodiques font ceux qui fouftlent pendant un certain temps d'un côté , & enfuite d'un autre : ils font très -communs fur la mer des Indes , entre la côte de Zanguebar & Tîle de Madagafcar , fur les côtes de Coromandel & de Malabar ; on les nomme moujfons ^ ôc les Anglois les appellent à jufte titre vents de commerce j car ils font très- favorables à ceux qui font le commerce àss Indes. Sur cette mer des Indes , ces vents fouftlent pendant trois ou iix mois de l'année du même côté , Se pendant un pareil efpace de temps du côté oppofc : effeétive- ment ils font Sud-Eft depuis OdVobre jufqu'en Mai, de Nord-Oueft de- puis Mai jufqu'en 0<51:obre. Les Navigateurs font obligés d'attendre celui qui leur eft favorable. Lorfque ces vents viennent à changer , il y a plulieurs jours ôc quelquefois un mois ou deux de calme , ou de tempêtes dangereufes. Les vents de terre & de mer fe font fentir dans la mer Méditerranée : le vent foufïle de la terre vers la mer au coucher du foleil , & au contraire , de V E N 355 de la mer vers la terre au lever j en forte que le matin c'eft un veiic du Levant &:.le foir un vent du Couchant. Ces vents font du nombre des réglés ou périodiques. Les vents variables ou de pcijfage font ceux qui n'ont aucune direc- tion , ni aucune durée fixe , foit par rapport aux lieux , foit par rap- port nu temps. Le vent général eft alifé ^ Sc on ne peut guère le regarder comme tel qu'en pleine mer j car près des côtes ôc fur terre il eft interrompu par des vents particuliers j par les montagnes , par des nuages, &c. Les vents particuliers renferment tous les autres , excepté les vents généraux alifés» La principale caufe des vents eft la chaleur du foleil j mais en général, toutes les caufes qui produiront dans l'air une raréfadion ou une conden- fation confidérable , produiront des vents dont les diredions feront tou- jours directes ou oppofées aulieuoùferalaplusgranderaréfadionou la plus Grande condenfation. Le mouvement de rotation de la terre ou de fa aravi- ration vers la lune , la prefîion des nuages j la fonte 6.qs neiges , les exhalai- fons de la terre, les éruptions vaporeufes , l'inflammation des météores , la réfolution des vapeurs en pluies , font des caufes qui produifent auflî le défaut d'équilibre dans l'air & ces agitations confidérables dans l'atmof- phere \ & chacune de ces caufes fe combinant de différentes façons, elles produifent des effets différens , Ainfi il paroît, comme le dit très- bien M. de Buffon, qu'on tenteroit vainement de donner une théorie des vents; il faut fe borner à travaillera en faire l'hiftoire, & l'hiftoire d'un tel météore leroit un ouvrage très- utile pour la Navigation Se pour la Phyfique. Sur la mer les vents font plus réguliers que fur la terre , parce que la mer eft un efpace libre, & dans lequel rien ne s'oppofe à la direc- tion du vent: fur la terre au contraire , les montagnes , les forêts, les villes, &c. forment des obftacles qui font changer la diredion des vents, êc qui fouvent produifent des vents contraires aux premiers. Sur mer quand des vents funeftes foufflent diredement dans U côte , ils bou- chent les havres &C s'oppofent à la fortie des vailfeaux Le flux & le reflux de la mer produifent au^fi des vents réglés qui ne durent que quelques heures, & dans plufieurs endroits on remarque des vents qui viennent de terre pendant la nuit, ôc de la mer pendant le jour, comme fur les côtes de la Nouvelle -Efpagne, fur celles de l'orne yL Y y ■554' VËN Congo , à la Havane , &:c. Il y a aufîi des vents réglés qui font pro- duirs par la fonte des neiges. On remarque fouvent dans l'air des courans contraires ^ on voit des nuages qui fe meuvent dans une direélion , Se d'autres nuages plus éle- vés ou plus bas que les premiers qui fe meuvent dans une diredion op- pofce ; mais cette coiitrariété de mouvement ne dure pas long- temps Se n'eft ordinairement produite que par la refiftance de quelque nuage à i'adion du vent, & par la répullion du vent dited qui règne feul dès que l'obftacle efl: diffipé. Les vents font plus violens dans les lieux élevés que dans les plaines 5 de plus on monte fur les hautes montagnes , plus la force du vent aug- mente , jufqu'à ce qu'on foit arrivé à la hauteur ordinaire des nuages, c'efi:-à dire, à environ un quart ou un tiers de lisue de hauteur per- pendiculaire j au-delà de cette hauteur le ciel efl: ordinairement ferein, au moins pendant l'été , & le vent diminue. L'air fe trouve quelquefois tellement agité &■ comprimé , fuivant cer- taines circonfl:ances, qu'il fe forme des ouragans terribles j les vents fem- blent alors venir de tous les côtés à la fois j ils ont un mouvement de tourbillon 5c de tournoiement auquel rien ne peut réfifter. Le calme précède ordinairement ces horribles tempêtes, &c la mer paroît aufli unie qu'une glace j mais dans un inftant la fureur des vents élevé les vagues jufqu'aux nues. Il y a des endroits dans la mer où l'on ne peut aborder , parce qu'alternativement il y a toujours des calmes ou des ouragans de cette efpece. Les Efpagnols ont appelle ces endroits calmes èc tomados i les plus remarquables font auprès de Guinée, dans un ef- pace, dit -on , de plus de dix mille lieues carrées; le calme ou les orages font prefque continuels fur cette côte de la Guinée, & il y a des vaiiïeaux qui y on été retenus trois mois fans pouvoir en fortir. Lorfque les vents contraires arrivent à la fois dans le même endroit comme à un centre , ils produifent ces tourbillons Se ces tournoiemens d'air par la contrariété de leurs mouvemens^ comme les courans con- traires produifent dans l'eau des gouffres ou des tournoiemens. Mais lorfque ces vents trouvent en oppofition d'autres vents qui contreba- lancent de loin leur adion , alors ils tournent autour d'un !7rand ef^ pace dans lequel il règne un calme perpétuel , Se c'efl: ce qui forme les calmes dont nous parlons, & donc il ell impoflible de fortir: mais je V E N 555 fuis porté à croire , dit M. de Buffon , que la contrariété feule des vents ne pourroit pas produire cet effet, fi la direction des côtes, la forme particulière du fond de la mer dans ces endroits n'y contribuoient pas. Les gouffres ne paroiffent de même être autre chofe que des tournoie- mens d'eau j caufés par l'adion de deux ou plufieurs courans oppofés \ ainfî il n'eft pas néceffaire , pour en rendre raifon , de fuppofer au fond de la mer des trous ôr desabymesquiengloutiffent continuellement les eaux : tel eft le MaUfirom de Norwege. Ce n'eft que la mer qui fe con- tourne autour de quelques îles toutes de rochers, &: qui y forme des tournans qui parollTent & difparoiffent alternativement. Comme ces prétendus gouffres de la mer font produits par le mou- vement de deux ou plufieurs courans contraires &: que leflux & le reflux font peut - être la principale caufe des courans , enforte que pendant le reflux ils font en fens contraire \ il n'eft pas étonnant que les gouffres qui réfultent de ces courans attirent &: engloutiffent pendant quel- ques heures tout ce qui les environne, & qu'ils rejettent, enfuite pen- dant tout autant de temps tout ce qu'ils ont abforbé : voye-;^ Vanlclc Courans à. la fuite du mot Mer & le mot Gouffre. Dans les ouragans la vîteffe du vent eft prodigieufe : l'ouragan de 1705 parcouroit environ foixante-trois pieds par féconde, c'eft-à- dire , dix- fept à dix-huit lieues par heure ^ un vent qui parcourroit feule- ment trente -deux pieds par féconde, déracineroit les arbres : voyc^ Ouragan. En Egypte il règne fouvent pendant l'été des vents du Midi qui font fl chauds , qu'ils empêchent la refpiration \ ils élèvent une /i grande quantité de fable, que le ciel eft couvert de nuages épais j ce fable eft il fin , & il eft chaffé avec tant de violence , qu'il pénètre par - tout , 5c même dans les coffres les mieux fermés : lorfque ces vents durent plu- fieurs jours, ils caufent des maladies épidémiques , & fouvent de gran- des mortalités. Le vent appelle Harmatan produit le même effet, quoique provenant de caufes contraires. Voye-:^ Harmatan. 11 s'élève quelquefois en Perfe un vent plus chaud Se plus terrible que ceux d'Egypte. Ce vent eft fuffocant &: mortel : fon adion eft prefque femblable à celle d'un tourbillon de vapeurs enflammées ,^& on ne peut en éviter les effets lorfqu'on s'y trouve malheureufement enveloppé. Ces tourbillons font communs auflî à la Chine &: au Japon. J'ai vu , die ^ellarmin, une fofle énorme creufée par le \Qnt , &: toute la terre dç 55<^ V E N cette fode emportée fur un village, enforte que l'enclroit dont la terre €toit enlevée , paroifloit un trou épouventable , & que ie village fut entièrement enterré par cette terre tranfportée. Le 24 de Juin 1773 > à trois heures après midi , on éprouva Teffer d'un tourbillon de vent au Château de Montagne , Paroifle de Saint Honoré , Eledion de Nevers 5 ce tourbillon accompagné de quelques gouttes de pluie, éleva en l'air une halle toute entière de quatre-vingt pieds de long. Ce bâtiment retomba dans la même place , f e brifa , écrafa & bleffa dangereufement plufieurs perfonnes. Ce même coup de vent enleva auffi une chairette & les bœufs qui y étoient attelés , les emporta à plus de trente pas ôc les culbuta Ce tourbillon arracha dans une courfe de deux lieues tous les arbres , les édifices , Stôr que l'eau le couvre un peu plus qu'il ne faut , il eft mal à fon aife j il s'éloigne j fi au contraire l'eau le couvre moins , il s'en approche dans l'inftant. Tome VL Z z 3^2 VER Lorfque ce ver marche , il refte plié en Typhon , Ôc c'eft l'anneau qui eft au milieu du coude qui va le premier. Il a dix jambes , mais qui font Ci courtes , qu'on ne peut les appercevoir qu'avec la loupe : elles font atta- chées a fon dos , c'eft à-dire , au côté oppofé à fon ventre. Je prends fon ventre , dit M. de Réaumur j du même côté où on le prend dans les che- nilles èc autres infedes qui ont quelque rapport avec celui-ci par leur fi- gure j c'eft le côté vers lequel font les ouverutres de l'anus, de la bouche , & vers lequel la tète eft ordinairement inclinée , que l'on nomme le ventre. Or , félon cette définition , c'eft au dos de l'infede que nous, examinons , que font attachées fes jambes. De là il fuit qu'il eft continuellement couché fur le dos, comme lej autres le font fur le ventre , & que fa bouche eft tournée en haut. Cette dernière circonftance ne lui eft pas particulière : nous connoilTons dts efpeces de mouches & d'infedes aquatiques qui nagent toujours fur le dos , & cela parce qu'ils fe nourrifTent des infedes qui nagent ou qui marchent fur la furface de l'eau; c'eft par cette même raifon qu'il étoit néceftaire que l'infede dont nous parlons eût toujours la bouche tournée en haut. 11 eft aifé de concevoir que lorfque cet infede veut avancer , il n'a- qu'à porter fes jambes en arrière , & fe poufTer enfuite j par ce moyen ,. il marchera diredement : mais s'il veut aller à reculons , ou faire aller fa tète & fa queue les premières , fes jambes ne fauroient lui fervir. Ce ver peut aulîî , à l'aide de fes jambes, fe mouvoir de coté. Lorfqu'il eft entièrement plongé dans l'eau , il s'y étend tout de fon long , Qc nage comme les autres vers , en fe pliant à diverfes reprifes par un mouve- ment d'ondulation. Ce ver a fept ou huit lignes de longueur. Les petites^ touffes de poils de fa bouche qu'il agite continuellement , forment des, tourbillons dans lefquels font entraînés de petits infedes & des animal- cules dont il fe nourrit. L'agrouelle eft auGlî un ver aquatique : vqye:^ Agrouelle. VER KSSKSSX^ y vcrmis Jicarius. Voyez Scarabée aquatzqu» ( grand ). VER DE BLÉ ou VER DE HANNETON, ou VER de MEU- NIER. Efpece de ver blanc ou de larve qui refte fous cette ferme trois- ans en terre , &: qui s'y change enfuite en hanneton. Voyez ce mot. JA. Dejlandes y dans fon Traité fur la manière de conferver les grains ^y dit avoir reconnu une troifleme efpece àC'mi'idit difFcrent des teigneyS:C VER ',C^ àe^ charanfons : c'eft un ver très-mobile &c compofé de huit anneaux. On ne pourroit diftinguer fa tète fans deux petites cornes rougeâtres en forme de cifeaux , qui s'en échapent : ces cornes peuvent percer ; & en fe croifant l'une fur l'autre elles peuvent encore couper. On voit en- cr'elles une petite trompe , d'où cet infede fait fortir plufieurs fils très- fins &: très-gluans , par le moyen defquels il s'attache à tous les corps dont il eft environné , &: alTure fa marche. Cette manœuvre relTemble afïez à celle des arraignées , avec cette différence que les arralgnces filent la foie avec leur anus. Ces efpeces de vers ne vivent guère fous la forme de larve plus de deux mois : ils fe changent enfuite en moucherons , dont les ailes font argentées , mais qui au furplus n^onr rien de rare , ni de particulier. Ces moucherons s'accouplent en volant, comme les différentes efpeces de dcmolf elles , & produifent à leur tour de nouveaux vers. VER DE CANTHARIDE. C'eft, dit Schwenkfeld ^ un ver blan- châtre , un peu velu, alongé , de la grofTeur du petit doigt , & compofé de plufieurs anneaux. Il habite fous terre, 6c c'eft fous cette forme de ver que ia cantharide pénètre dans les fourmilières. Koye'^ Cantharide. VER DE CHAMPIGNON. Les champignons qui végètent , & qui font attachés par leurs racines à la terre ou aux arbres , font fouvent le domicile de petits vers munis de pattes , qui ont une houpe fort courte , & qui paroît entourée d'une petite bande noire. Dès que ces vers ont pris l'accroiftement néceifaire dans les champignons qui leur ont donné naiftance , ils en fortent & n'y rentrent plus. Chaque ver s'enferme en- fuite dans un petit cocon de foie, dans lequel il refte pendant un certain nombre de jours déterminés ; palfé ce temps , il fjrt du cocon un in- fede ailé , qui eft tantôt une petite mouche à longues pattes , tantôt inie mouche delà mcme grofTeur, qui eft noire, qui a quatre ailes, e;{ Crinons.'Ou parvient à préparer le ver de Guinée fans rien liù ôter de fa longueur , qui eft tiès-confidérable, quoiqu'il foit très délié , &: à lui conferver aufîi îà couleur au nicurel. VER HEXAPODE. Ce font des vers à fix pieds , très vifs & très- adifs , qui dévorent la peau des oifeaux j il efl parlé dans les TranfaUion& Phïlofophlques d'un enfint qui vomit trois de ces vers hexapodes j voye^ Pou. VER HOTTENTOT : voye:^ à l'article Teigne des lis. Ce ver eft aulîi la larve du cnocere ; voyez ce mot. • VER DES INTESTINS DES CHEVAUX : voyei Mouches des in- TESTINS DES CHEVAUX , & V artlclc (EsTRE. VER-LÉZARD A ÉCAl LES LISSES. Petit animal qu'on voit ra- rement dans les cabinets des Curieux , 6c qui fe trouve au Cap de Bonne* Efpérance dans les endroits marécageux , où Ton prétend qu'il fe nourrit d'infeétes : divers Auteurs en ont fait mention. Les Anciens lui ont attri- bué une propriété très-nuifible , en un mot que fa morfure étoit veni- meufe & corrompoit la plaie. M. Vofmacr vient de donner une defcrip- tion de cet animal avec ligure fous le nom de Lé-^ard-vcr Africain & à. écailles lijjes : cet Auteur dit cjue c'eft le cœcilia major d'ImperatuSj le iacerta chalcidica ^ Aldrovandus ^ de Columna ôc de Rayj le chalcidis de M. Linn&us y &c icfcincus de Gro/wvius, M. P'ofmaér ^ ajoute que M. Lin- VER ^ji nxus a dédit d'abord le lézard-ver comme tridaél^de" & enfaire comme re- tradadlyle , & que M. Gronovius a raifon de le regarder comme une efpece de fcincus penradadyle. Le Naruralifte Hollandois , M. Vofma'èr j dit que ces animaux font afïez petits, (à peu-près de quatre à cinq pouces de longueur, ) la couleur dominante du dos eft le brun-roux , fur lequel \q^ petites écailles délices, lilfes & ferrées forment un joli defîîn de taches noires ou d'un brun obf- cur \y le ventre eft entièrement d'un blanc cendré ; la peau efl: fiijette a la mue comme chez tous les ferpens & les lézards : la tête eft parallèle avec le corps , un peu applatie en deiïus : l'animal peut fermer les paupières à la manière des autres lézards j les oreilles font rondes & placées en ligne droite à quelque diftance de la bouche ; la queue eft cylindrique & fe ter- mine en pointe obtufe : les quatre petits pieds font ronds, recouverts de petites écailles comm3 fur le corps , ayant chacun cinq petits doigts très- diftinéls, qui font armés chacun d'un petit onglet blanc , crochu ôw ai- gu ; l'anus paroît immédiitement derrière les pattes poftérieures. VER LUI:!)ÂNr, lampyrls. Genre d'inletSte coléoptere , à antennes fîmples , filiformes & pyramidales, dont la tête eft cachée à volonté par un large rebord du corfelet, & les côtés du ventre plies en papilles. M. Geoffroy , [H.'Ji. des '/ifcci. des environs de Paris) , dit que pendant loncr- temps l'on n'a connu que la femelle d'une efpece de ce genre d'infede , qui, n'ayant point d'ailes, ni d'étuis, rampe fur terre, & reflemble à. une efpece de ver : on lui a donné le nom de ver luïfant ^ à caufe de la lueur que cet animal jette pendant la nuit. Effedivement ces femelles aptères ont , ainfi que nous l'avons obfervé plusieurs fois dans les jardins, dans les campagnes &: dans les prairies , pendant l'été &: l'automne j ces infedes , dis je , ont la propriété de luire dans l'obfcuiité à un degré beaucoup plus confidérable que leurs mâles, qui n'ont que quelques points lumineux : cette lumière phofphorique que jettent les vers luifans femelles eft fouvent fi vive , qu'on la prenHroit pour \\\\ charbon ardent. Plus l'infede eft en mouvement , plus l'éclat de ce phofphore eft vif & d'un bleu vert brillant. J'ai nourri des vers luifans en l'année \-jGé^ & j'pj obfervé que quand leur lumière commençoit à diminuer , il me fuffifoit d'agiter, d'irriter l'infede & de le faire marcher, auffi tôt la clarté air(ri mentoit & reprenoit fa première vivacité. Quelques Auteurs on fait mention de cet infede lumineux fous \qs. Aaft ij 57^ VER noms de cicindela ^ nociïluca feu nocluyïg'da ^ Sec. On voit que toutes ces dénominations font prifes de la lumière que cet in fede répand pendant- la nu't. M. Géer, Correfpondant de l'Académie , & le Kéaumur du Nord,. a donné fur cet infede , dans le fécond Volume des Mémoires préfentés à l'Académie , un Mémoire très-curieux , dans lequel on trouve différentes obfervacions àoïii nous allons parler. Ces vers luifans , fi commims dans les champs , font tous des vers fe- melles, car les mâles ne font pas fi aifés à trouver : ces derniers font du genre àts cantharldes , ils ont des ailes couvertes de deux fourreaux éeailleux. 11 paroît qu'il y a des vers luifans de pUîfieurs efpeces , 6c quel- ques-uns dont les femelles font ailées commes les mâles , & dont les mâ- les répandent de la lumière de mcme que les femelles. M. Gco^roy mec dans cette famille le ver lui faut femelle fans ailes, le ver lui fan l hém'iptere ôc le ver luifant rouge. Le ver luifant femelle que M. Géer a obfervé , étoit long d*environ un pouce & large de trois lignes : il étoit applati , ainfi que le font toutes ces efpeces de vers ; il avoir fix jambes écailleufes j £on. corps étoit di- vifé en douze parties annulaires & angulaires, chaque anneau étoit re- couvert d'une pièce horizontale de couleur brune &; comme cruftacée. Ce ver a, ainfi que les chenilles, neuf ftigma tes de chaque côté : il a deux antennes & en devant delà tête deux dents longues, courbes & dé- liées. Cet infede marche fort lentement j il s'aide de fon derrière dans fa marche. M. Géer ignore ce qu'il mange, mais il l'a entretenu en vie fur de la terre fraîche , où il avoit mis de l'herbe & quelques feuilles de diffé- rentes plantes , ayant remarqué qu'il devenoit foible & languifïant quand il le laiiroit manquer de terre fraîche. Cet infede eft fort pacifique Se craintif j dès qu'on le touche, il retire la tète , fe met en boule & refte longtemps immobile. Nous en avons nourri deux ainfi pendant quatre mois. M. Géer j fâchant qu'ordinairement ces vers luifans femelles n'ont point d'ailes , croyoit ce ver dans fon état de perfedion , c'efl- à-dire , qu'il n'avoir ni à changer de figure , ni à muer j mais il obferva que ce ver, après avoir reflé quelque temps fur le dos , fe changea en une véritable nymphe. Dès qu'il fe fut dégagé de fa vieille peau, la nymphe fe courba le corps en arc , Se perdit par la fuite tout mouvement : elle a de parti- culier , qu'elle reffemble beaucoup à la figure du ver j Se qu immédiats- VER ^7> ment après le changement de peau , elle peut mouvoir ii tète , les an- tennes & les jambes. Cette nymphe dès le foir même répandit une lu- mière vive 5c brillante , ayant une teinte d'un beau vert.. Cette remarque oblige de fe détacher de l'idée de galanterie oii l'on étoit que cette éclat lumineux étoit un phare allumé qui fervoit à attirer le mâle quand il voltige dans les airs , puifque cet infeile brille dans fon état d'enfance , dans fon état de véritable ver ou larve , & même après qu'il a pris la forme de nymphe , temps où il ne pourtoit pro- fiter des careffes du mâle , attiré par ce lignai amoureux, il faut donc croire que cette lumière que répandent les vers luifans , doit leur fervir a un ufage qui nous eft inconnu jufqu'à préfent. Toujours paroît-il que cet infede a la faculté de luire quand il veut, &c de faire difpa- roître fa lumière quand bon lui femble^ foit en fe roulant, foit en fe contradant. Le 24 de Juin, quatorze jours après fa transformation à l'état de nymphe, le ver fe retira de fa peau de nymphe , & marcha enfuite de coté ôc d'autre. Dans cet état , ce ver eft propre à la génération ; il ne doit plus fubir de méramiorphofe. La figure qu'il a au fortir de la nymphe , a beaucoup de reflemblance avec celle qu'il avoir d'abord , mais elle a des caradteres diffé- rens. Ce ver eft alors plus petit •, il eft réduit de douze lignes à neuf: au lieu de douze anneaux , il n'en a plus qu'onze : la forme des trois premiers anneaux , que l'on peut regarder comme le corfelet ,a chancre j le corfelet en deftous eft d'un couleur de rofe très-agréable j la tête, les antennes Se les jambes font bien différentes de ce qu'elles étoient aupara- vant : ils font d'une figure ordinaire à celle de beaucoup de fcarabées ôc d'autres infedes qui font parvenus à leur dernier état. Le delfous des trois derniers anneaux du corps de cet infede eft d'un blanc jaunâtre : c'eft de-là que part fa lumière. Dans ce dernier état il a beaucoup plus d'éclat que dans les précédens. Dans le jour il fe cache fous les feuilles; à l'approche de la nuit il marche çà & là , & c'eft alors qu'il répand une forte lumière à volonté j elle eft femblable à l'éclat d'une belle opale. Sur le deftous du dernier anneau , on voit feulement deux «grandes taches latérales , lumineufes j car le milieu en eft obfcur , ou fait pa- roître fort peu de lumière j ainfi leur éclat lumineux paroît' dépendre d'une liqueur fituée à l'extrémité pofténeure de l'uif^de ; & la preuve que cette lumière dépend d'une matière phofphoiiqu^i , c'eft qu'on peut ccjrafer ranimai j «3c quoique mort & dé%uié , brifé , il refte fur la main 374 VER une fubftance lumineufe qui ne perdfon éclat que lorfqu'elle vient à fe deflTécher. Telle eft l'hiftoire du vei" iuifant. Dans les belles nuits d'été, les eaux de la mer biillent & étii» -.ellent fous les coups des rames. Ces points lumineux , que l'on peut appelleir vers lui/ans de mer y &c qui quelquefois paroilTent comme des traînées de feu dans les eaux de la mer > font occahonnés par des animaux très petitf , d'une confiftance très-molle , formés d'anneaux , avec deux petites na- geoires & deux petits filets qui leur fervent de queue. Ces vers qui. s'attachent aux herbes ôc à la mouffe , Rwppés par les rames , paroilfent tout lumineux. Voilà ce que le peu de temps a permis à M, l'A!' ' "o.7(;c d'obferver. M. Griie/Ii _, qui a examiné ces petits animaux avec là der- nière attention , les regarde comme des efpcces de petites fcolope -es marines. Ce font ces animaux qui occaficnnent le riche phénomène de la mer lumineufe: voye^ notre ohfcrvat'io. à l'artic'e Mer. iumincu^e. Au refce , ces animaux ne font pas les feuls phofphores vivans : vo.c':^ Cucuju à l'ardcle Acudia , Mouche luisante , Porte j.antlrne. Il y a aufli une ferre de ver Iuifant dans les huîtres : voye^^ aiijfi à l'arùcle Scolopendre de Mer ou Marine. . VER-MACAQUE. C'eft le cuUbrllla àes Indes Orientales, \q fugla^ curu des Maynas. Ce ver eft connu à Cayenne fous le nom de ver Jinoc ou macaque. Il eft très-mena par les extrémités; fon corps a plufieurs pouces de long. Cet animal fe loge entre cuir & chair , &: y excite une tumeur de la grofteur d'une fève : pour faire fortir l'animal , on amollit la tumeur avec un onguent \ dès qu'on apperçoit fa tète , on tâche de la lier avec un fil ;on le roule peu-à-peu fur un petit morceau de bois, comme fur une bobine enduire de quelque graifTe dans la crainte de le brifer ou de le féparer. Le ver macaque ne feroit-il pas le même que le ycr de Guinée ? Voyez ce mot : voye:^ aujjl l'article Suglacuru. VER DE MAI. On donne ce nom à des vers qui paroiffent au mois de Mai , & qui donnent le fcarahéc onctueux. Voyez ce mot. VERS DE MER , appelles vermiculalres ^ VERMISSEAUX DE MER , fulvant M. d'Argenville , ou VERS A TUYAUX , fuivant M. de Réaumur j vermcs tubulati ; ferpula de M. P allas. On peut divifer les vermilfeaux de mer en deux efpeces principales • ceux de la première clalTe reftent dans le fable, fans coquilles ni tuyaux propres ; tels font ceux qui habitent ordinau-ement les bancs de fable , & dont le travail eft ii fuigulier. Chaque ver a iow trou , qui eft une VER 375 efpece de tuyau fait de grains de menu fable Se de fragmens de coquilles, qu'il lie à l'aide d'une glu dont les a pourvus la Nature. Le nombre de ces vers eft étonnant j il y en a de rouges & de noirs ; ceux-ci font les plus gros. On voit fur le fable , avec une furprife agréable , lorfque les eaux de la mer font baillées, l'extrémité de tous ces tuyaux formés par une glu qui ferc de ciment à ces vers marins. On ramail'e ces vers pour garnir les hameçcns j on préfère les noirs. L'animal qui habite ces tuyaux n'a guère qu'un pouce de longueur Se quelques lignes de diamètre. L'extrémiré de fa tète, inftrument de fon domicile , eft plus large qu'aucun endroit du corps j ce qui facilite l'ani- mal de former l'efpece de tuyau friable dans lequel il q9l toujours à l'aife. Au-deirus de la tête il a trois appendices en manière de nigeoires des deux cotés. Sa figure approche de celle d'un cône , Si fe termine pat- une longue queue. D'efpace en efpace on voit fur fon corps de petites parties charnues faites en crochets recourbés vers la queue. Ces efpeces de crochets font difpofés fur trois rangs différens qui vont de la tète à la queue. Peut-être, dit M. de Réaumur ^ que ces crochets lui tiennent lieu de jambes ou de mains lorfqu'il veut s'élever jufqu'à l'ouverture fupé- rieiire de fon tuyau , ou lorfqu'il veut s'enfoncer dedans. Voye-^ à l'ar- ticle CoRALLîNES , Scolopcndrc de mer qui confirait des efpeces de tubu- laires ^ tom. II. Les petits vers ou vermififeaux de mer de la féconde clafTe , font ceux qui s'attachent enfemble à tous les corps , Se qui ne cherchent qu'Hii point d'appui ; le même fuc qui forme leur coquille fert a leur adhéfion. Leurs différens replis forment des figures Se des monceaux femblables à ceux que feroient plufieurs vers de terre entrelacés. Il y a encore d'autres efpeces de vermideaux de mer dont les tuyaux font d'une fubftance cornée , molle , flexible , Se cependant élaftique ; on les appelle vermicuLxïres non tefi cées ; ce ne ioni fouvent que des coral- lines tubuleufes. Voye^ à l'article Corallines. M. d'Argenville , qui définit les vermifleaux de mer des coquillages , fait connoître trois efpeces de vermiCTeaux. De la première font le vermifiTeau difpofé en ligne droite ; Vorgue de mer couleur de pourpre , cette efpece de ruche teftacée d'une régularité fi élégante \ voye^ Orgue de Mer : ceux qui font de couleur tirant fur le roux j ceux qui imitent les tuyaux d'orgue ; ceux qui font unis ôC pleins de ftries j Se enfin ceux qui ont des ftries Se des cannelures. 57^ VER De la féconde efpece font les vermifTeaux difpofcs en plufieurs arcs ; ceux qui imitent TafiTemblage des boyaux ; ceux qui font ondes de diffé- rentes manières ; ceux qui finirent par une belle vis tortillée , Se ceux qui font ridés Se de couleur brune. De la troilteme efpece font les vermifTeaux difpofés en plufieurs ronds ; ceux qui font formés comme des vers j ceux qui font folitaires à cloifon avec un fyphon (ceux-ci font des tuyaux de mer) j ceux qui adhèrent aux rochers & qui font dans le limon ; ceux qui font attachés aux huîtres , aux moules ; ceux qui font faits en réfeau Se tirant fur le roux j ceux qui font fauves Se tortillés j Se enfin ceux qui font blancs Se de couleur de l'ofe. L'entortillement de ces vermifTeaux les avoir fait mettre dans la cîaiTe des multivalves ; mais n'étant joints que par leur glu , en peut à la rigueur les regarder comme féparés l'un de l'autre j auffi M. d' Argenville les a-t-il fait rentrer dans la clafîe des univalves. Aucun coquillage, dit cet Auteur , n'eft mioins attaché à fa coquille que les veimilTeaux le font à, la leur. Ils ont des pieds des deux côtés de leurs parties antérieures , avec des trous placés à leur extrémité. Leur tête s'élargit , Se leurs yeux font placés , ainfi que dans les limaçons , à l'ex- trémité de leurs cornes , au milieu defquels eft la bouche. Si la Nature les a privés d'un opercule pour fceller leur maifon , elle a fu fabriquer leur demeure de façon qu'ils font parfaitement à couvert par leurs replis tor- tueux. Ces vermitTeaux tortueux , ftriés légèrement Se d'un diamètre égal , font différens des tuyaux de mer, qui font folitaires, prefque droits, ftriés profondément , Se d'un diamètre égal, f^ove:^ Tuyaux de mer. La figure des vermifleaux de mer varie fuivant les efpeces : les uns ont la forme d'un ver de terre ordinaire j leur tête repréfenre le bouton d'un gland de chêne, àla pointe duquel eft un petit trou imperceptible quiform.e la bouche entourée de poils fervant à tâter le terrain. Quand il veut fe retirer, la tête (e concentre , les poils s'appliquent fur l'orifice , l'animal fe vide , Se par ce moyen rentre dans fon tuyau. D'autres vermilTeaux ont la figure de vraies fcolopendres , à l'exception qu'ils n'ont des pattes que dans le tiers de leur longueur, à commencer de la tête. Leur tête a la figure d'un croisant alongé : elle eft entourée de quatre cornes qui s'é- cartent Se fe rapprochent ^ les deux plus courtes font les plus proches. Se les deux autres, en fe collant fur les premières , cachent Se enveloppent fous leur couverture cette partie délicate. Par tout ce qui précède , on. voit VER J77 voie que chacun de ces animaux a fa manière de bâtir , ôc fon arciiiteclure particulière. M. Adanfon , dans fon Hiftoire des coquillages du Sénégal , met ceî teftacées, dont il fliit un genre, & qu'il nomme vtrmet y dans le r.ng des operculés , parce qu'efFedivement il leur a trouvé un opercule. VER DE MER DU BRESIL. Séba^ qui en donne la figure , Thcf I, Taïr, 73 , i7. 4j dit que cet infede aquatique eft long, délié , &: qu'il reiïemble parfaitement au cloporte. Il porte au-devant de la tête deux petites cornes pointues : tous ces pieds , hériflTés de poils 5c de petites épines , jettent un bel éclat de diverfes couleurs. VER DE MER DU CAP DE BONNE- ESPÉRANCE. Kolhe dit que dans cette contrée on trouve très-fouvent fur le fable au bord de la mer , certaines efpeces devers qui relTemblent beaucoup à ceux qui s'engendrent dans le corps ^qs enfans. Lorfque la mer eft calme ils y vont en grande foule pour y chercher de la nourriture, & y reftent jufqu'à ce qu'il s'élève quelque tempête j alors ils montent au-delTusde l'eau, & font portés au bord par les vagues. Dès qu'ils font arrivés fur le fable , ils fe cachent dans des creux qu'ils y font. Diverfes autres efpeces de vers ne quittent jamais cet élément. Il y a une efpece d'animal de mer qui attire l'attention par fa forme i on pourroit donner à cet animal le nom de cheval marin ^ puifqu'à l'égard de la tête , de la bouche & du poil , il reflemble au cheval ordinaire \ la partie de derrière finit en pointe , & eft crochue. 11 n'a pas plus de fix pouces de longueur , & à l'endroit le plus gros de fon corps il a environ un pouce. Le tronc du corps au-delfus de ce qu'on appelle le cou , eft un peu applati , & paroît avoir des côtes j il a le dos noir &: le ventre blan* ùvixxQ.Kolhe dit qu'il n'en a jamais pu voir de vivants , & qu'il en a trouvé une infinité de morts fur le fable, qui y avoient été jetés par les flots: voyei^ Hippocampe. On trouve encore dans cette mer une efpece de ver rouge , approchant aiïez pour la forme d'une chenille velue. Lorfqu'on le manie , il pique comme une ortie ; & fi Ton crache delfus , il crevé , dit- on , & répand alors une mauvaife odeur. VER MERDIVORE. Voyc-^ à V article. Mouche stercoraire. Tome VU Bbb %7^ VER F'ers { larves) qulfc métamorphoftnt en mouches, folt à deux ailes yfoiz à quatre ailes* Comme ce feroit un détail trop immenfe que de préfentei: ici la def- «ription de chaque efpece de ver qui donne chaque efpece de mouches > nous nous contenterons de donner une idée des clalTes dans lefquelles M. de Réaumur les a diftribués \ ôc pour le détail , nous renvoyons aux excellens Mémoires de cet Auteur fur les infedles : on peut aufli conful- ter les difFérens articles Mouches de ce Didionnaire. Ces efpeces de vers ont plufieurs différences ejitre eux j la plus remar* «juable & la plus propre à nous frapper , eft celle de la conformation d« leurs têtes. On trouve à quantité defpeces de vers qui deviennent des mouches , des têtes dont la figare eft très-variable. Il y a des têtes qui font tantôt plus 3c tantôt moins longues , tantôt plus &c tantôt moins applaties , tantôt plus ôc tantôt moins raccourcies , Se qui font contour- nées tantôt dans un fens & tantôt dans un autre ^ ces têtes font charnues ^ & font faites de chairs très flexibles. Il y a d'autres efpeces de vers donr les têtes , d'une confiftance plus folide , confervent très-conllamment la même "figure. Après ces obfervations , M. d€ Réaumur a fait deux clafles principales de ces vers y favoir , celle des v^r^ à têtedejigure variable , 8c celle des vers à tête de figure confiante. La difpofition , la nature & la ftruélare des différentes parties àes vers de ces deux clafles générales , fourniflent âcs fous-divi/îons en plulieurs autres clafles , & qui font fubordonnées aux premières. Les uns n'ont: point de jambes, d'autres en ont j les uns les ont toutes membraneufes,. les autres n'en ont que d'écailleufes. Enfin les différentes efpeces de vers offrent des variétés fingulieres dans la pofition ,.. le nombre & la figure des organes. Les vers de la première cîaffe , à têie de figure variable y ont fur le derrière les principaux organes de leur refpiration ; poim de jambes tcailleufes , ni même de niembraneufes bien formées : ces caradteres fonj: communs à un très grand nombre de genres & d'efpeces de vers. qui. £e transforment tous en. des mouches à deux ailes. Cen'eft pas à dire pou c cela que toutes les mouches à deux ailes aient été des vers de cette efpeco;.. Les variétés qu'offrent Itsfiigmates mettent en état de diftinguer divers^, genres de ces vers à the de figure variable. On voit dan« la mûne claiîo: VER 579 ides vers à co^s très-courts & kénjfes de piquans , èc on en trouve de chargés de poils longs & durs : c'eft cette clafTe qui fournit le plus d'ef- pece de mouches à deux ailes. Les mouches qu'on trouve par- tout , & les feules prefque qui foient connues de ceux qui n'ont pas étudié ces infe6tes ailés , ont été àes vers de la première clalTe. Les vers de la féconde clafle à têtes de figure variable & memhraneufes , différent des autres vers , parce qu'ils font pourvus de jambes. Entre les vers de cette clalfe , ceux dont on trouve le plus d'efpcces font très-aifés à caractérifer & à défigner par une queue charnue qu'ils peuvent rendre plus ou moins longue. M. de Réaumur appelle cette forte de vers des vers à queue de rat ; ils fe changent en mouches à deux ailes. La troiiieme clafle comprend les vers qui ont une tcte de figure conftante ; tnais qui n'ont point de ferres. Aucun des vers de cette clafle n'a de jambes écailleufes : cette claiïe efl: fort étendue j elle comprend beaucoup de de genres , tant de vers terrefires que de vers aquatiques ^ qui tous donnent des mouches à deux ailes. La quatrième clafTe àQS vers de mouches efl: la première qui donne des mouches à quatre ailes. Ce font des vers dont la tète a une fi/ure confiante, & qui ont deux dents mobiles ou mâchoires , mais qui n'ont point de jambes écailleufes. Dans la cinquième claflTe font ceux qui ont une tête de figure confl:ante , armée de dents , qui jouent l'une contre l'autre j ces vers ont fix jambes écailleufes. Le nombre des genres de ces fortes de vers eft très-grand î de ces vers , difons larves ^ il y en a qui fe transforment en des infectes de bien des clalTes différentes, comme en fc arabe es j ew punafics y en fauterelles y &cc. ( Je répète qu'il faut nommer larves ce qu'on appelle ici vers; aucun ver, dit avec raifon M. Deleu-^e , ne devient punaife , ni fauterelle : il dit encore que les larves des infedes de cette claffe ref- femblent en tout , aux ailes près , à l'animal parfait. ) Diverfes efpeces de ces vers font aquatiques , 5c donnent beaucoup de différentes efpeces de demoifelles : les vers d'où nailTent les mouches éphémères l'ont de cette claffe. La fixieme claffe comprend les vers à fix jambes ^c^m donnent quel- ques efpeces de demoifelles : il n'y en a que peu de ce genre. Ceux de cette claffe au lieu d'une bouche en ont deux , mais bien finguliére- ment placées : les mouches qu'on peut rapporter à cette claffe font le formica - ko ou fourmi - lion de le lion des pucerons voyez ces mots. Bbb ij iSo . VER Les vers de la feptieme clafiTe ont le corps alongé comme celui des chenilles, &/îxjambesécailleafes Ce qui leur eft propre , ce font de deux erneces crochets placés à leur bout poftérieur ^ on trouve ces deux parties à piufiears efpeces de teignes aquatiques j qui fe font des fourreaux fui- guliers de diverfes matières, ôc qui fe métamorphofcnt Qn mouches p a- pilionacéss. Voyez Teignes aquatiques. Le favant Académicien a réfervé pour la huitième & dernière clafTe les vers auxquels il a donné le nom d^fauffes chenilles j parce que la forme de leur corps les fait prendre pour des chenilles. De ces faulfes chenilles viennent les mouches â fcie , dont l'hiftoire préfence les faits les plus curieux. Foye:^ Mouches a scie. VERS MINEURS DE FEUILLES ou MINEURS. Nom que l'on donne à àes infedes très - petits , & fort aifés à trouver. Il fuffit de voir une feuille pour reconnoître fi quelque mineur s" (^d logé dans-fon intérieur 5 quoique faine & verte par- tout ailleurs, elle eft defléchée, jaunâtre ou blanchâtre , ou du moins d'un vert différent du refte vis-à-vis les en- droits que l'infecte habite ou qu^il a habités, M. de Reaurura. été le premier qui a déterminé que la clalTe de ces infectes ePc nombreufe eii efpeces, &c compofée d'animaux bien petits. Il y a peu d'arbres & de plantes, fuppolé qu'il y en ait, dont les fetiilles ne foient attaquées par les mineurs. Les uns , dit ce célèbre Na- turalifte , s'établilEent d.ins les tendres feuilles du laiteron ; c'eft une des plantes oii l'on en trouve le plus : d'autres fe logent vers la fin de l'été dans celle du houx , c'eft -à -dire , dans le temps où ces feuilles font les plus dures. 11 n'eft pas rare de voir des feuilles d'un même pommier qui ont été minées, tant en galeries qu'en grandes aires j par différentes ef- peces de mineurs. Ces petits animaux fe transforment en des infedes ailés de trois clartés les plus nombreufes en genres & en efpeces. Par exemple , quan- tité de petits che.ùlles mineufes fe métamorphofent en papillons '^ quan- tité àe vers mineurs 3 fe transforment en /wawc/jfjj & une infinité d'autres vers mineurs fe métamorphofent ewfcarahées II n'eft pas facile de recon- noître les différentes efpeces de chenilles mineufes d'avec les vcrs mineurs , à moins de les fuivre dans leur état de transformation. La plupart des nnneurs ^ tant qu'ils font vers ou chenilles vivent dans une grande folitude : chaque galerie & chaque efpace miné plus en grand cft l'habitation ifolée de chacjue infede. Après avoir vécu jufques-Ià VER " 3S1 dans d'étroites galeries , il fe font des demeures plus rpacieufes, 11 y a quelques mineurs qui dès leur naiflance s'érabliiïent dans les feuilles de /i/ijj, plus de vingt ou trente eafemble dans une même cavité, qu'ils agrandiffent enfuite journellement pour fe nourrir. Les vers qui les compofentfont blancs & ras: ils oncfix Jambes écailleufes j leur derrière \qs aide à marcher & fait l'office d'une feptieme jambe. M. de Réaumur dit c]uc , quoique les mineurs foient très -petits, une bonne vue fuffit feule pour en faire diftinguer les clafTes , les genres y & m^-me quelquefois les efpecesjmais on a befoin pour bs bien voir du iccours d'une loupe. Tous les infectes mineurs ont une peau tranfpa-" rente & rafe : tous ne l'ont pas de la même couleur ; la plupart cepen- dant font blanchârres , ou d'un blanc dans lequel il y a une légère teinte de vert j d'autres font d'un rouge , ou vif ou pâle , ou rofe : il y en a un grand nombre d'efpeces qui font d'un alTez beau jaune ambré \ c'efl: la couleur des •.henilles mincuf es tn grand du pommier. La tète des mineurs eft armée de deux dents ou crochets : voilà les uilenfiles dont ils fe fervent pour fe creufer des galeries entre le parenchyme des feuil- les. Ces galeries ou aires ne font point des féjous obfcurs, ils font clairs , vitreux , tranfparens. La lumière y pénètre ; & l'air y circule par les pores des feuilles. Ces animaux y vivent à l'abri de tous enne- mis , &c y trouvent la nourriture & le logement. Lorfque le temps de la dernière métamorphofe eft achevé , & que ces infedes ont acquis des ailes, ils cherchent l'occafion de s'accoupler. Les femelles vont dépofer quelques œufs fur chacune des feuilles propres a nourrir les petits qui en doivent éclore : il eft difficile d'appercevoir ces œufs tant ils font petits. Les vers mineurs qui doivent fe transformer en mouches à deux ailes , n'ont point de jambes , & leurs tètes ne font point écailleufes : ces mouches ne relfemblent pas à celle ê^Qs autres mineurs^ Les vers mineurs qui doivent devenir des mouches , lorfqu'ils minent en grand ou en galerie, ont encore une mécanique toute diftérente. M. <^ Réaumur dit qu'ils femblent piocher à peu-près comme nous piochons pour creufer la terre : il y a encore quantité d'autres détails très curieux fur les travaux & la métamorphofe de ces fortes d'infeétes. ConfuUe-:^ le Mémoire /j du Tome ^^ fur les Infectes , par M, de Réaumur. VER DE LA MOUCHE ASILE Ce ver , vu a l'œil nud , dit Swa-n- merdam j paroît compofé de doflzc anneaux , en y comprenant la tète. De toutes les parties de ce ver , qu'on peut obferver fans microfcope , c'eft jSi VER la queue & le bec qui méritent le plus d'attention. L'extrémité de la queue eft bordée ou cerclée de poils , qui font eux-mêmes garnis d'autres poils plus petits, de chaque côté de leur tige , c'eft au moyen de cette touffe circulaire de poils mobiles que Tinfede flotte fur l'eau de fe tient i fa furface , tandis que fon corps demeure fufpendu la tête en bas , le plus; fouventfans faire aucun mouvement. Dans le milieu de cette queue eft une petite ouverture , dans laquelle s'ouvrent deux ftigmates , par où l'infede refpire. n Lorfque Tinfede veut aller au fond de l'eau , il ne fait que courber ou rapprocher les poils de l'extrémité de fa queue , de manière qu'ils s'incli- nent ou fe preflentles uns vers les autres : en fe courbant ainfi , ils lailfent entre eux une petite cavité de figure ovale , dans laquelle fe trouve ren- fermée une bulle d'air, qui pour l'ordinaire refiTemble afTez bien en ap-, parence à une petite perle. Cette petite bulle fert à faire remonter le ver, pour peu qu'il s'aide en même temps d'un léger mouvement. La même chofe s'obferve aufïi dans les vers & les nymphes , qui donnent naiflance aux coufms , & dans les propres vers des taons. Si la bulle d'air venoir à s'échapper de fa cavité , le ver efl le maître de la remplacer par une autre femblable , qu'il fait fortir quand il veut de fon propre corps , c'efl-à- dire des trachées qui aboutiffent à cette cavité : il lui arrive même quel- quefois de faire fortir fuccefîivement de fa queue plufieurs bulles d'air , qui s'élèvent à la furface de l'eau , ôc vont fe réunir avec l'air de l'atmof- phere. La preflion de l'eau oblige ces parties d'air , qui font fpécifique- ment plus légères , à fe porter en haut , où il y a moins de réfîftance. Pour voir ces phénomènes bien à fon aife , il faut mettre ce ver dans ua goblet de cryftal plein d'eau : on verra, avec une forte de plaifir, cette bulle d'air tranfparente , enfermée, comme nous l'avons dit plus haut, dans la petite boule creufe , formée par les poils de la queue. Il eft donc évident que ce ver fe fert de fa queue pour nager ôc pour refpirer : c'eft par les ftigmates qui s'y ouvrent , que l'air entre 5c fort alternativement j les poils qui la bordent font de nature à ne jamais fc mouiller. Lofque ce ver veut avancer dans l'eau , il replie fon corps à la manière des ferpens. La tête de cet infeéle eft comme partagée en trois parties : les yeux font placés auprès du bec , qui eft d'une écaille noire j on voit auiTi deux petites antennes. Ce qu'il y a de plus fmgulier dans ce ver, c'eft la fituation de fes jambes : elles font placées tout auprès du bec , c'eft-â-dire de la bouche j de façon qu'au premier coup d'oeil , j*aî VER 3S3 cru , dit Swammerdam j que cet infede s'acciochoit avec fon bec, comme les perroquets , à tout ce qu'il rencontroit : mais , tout bien examiné , j'ai reconnu que fes pattes étoient prefque placées dans fa bouche. La peau de ces vers eft comme chagrinée. Je fuis perfuadé , dit le même Auteur , que les Ebéniftes & les Tourneurs pourroient s'en fervir, auflî-bien que du chagrin , pour polir l'ivoire ou les bois durs & compares , comme l'ebene & le buis. On obferve que la bouche des vers du taon a trois di- vifions d'où for tent trois petits corps pointus, qui font dans un mouve- ment continuel, comme les langues des ferpens. On trouve ces vers dans des eaux , foit douces , foit falées , vers le commencement de Juin : il y a des temps où on en voit en quantité. Ils habitent communément les foliés qui bordent les prairies , mais fur-tout les endroits de ces foffés où la furface de l'eau eft couve4:te de plantes aquatiques. Us fe plaifent à ramper 6^ à fe traîner de côté & d'autre fur ces petites herbes. On les trouve fouvent fur les bords des ïoi{és , à la furface de l'eau , la queue en haut , la tête en bas j ils font occupés , dans cette attitude, à fouiller dans la boue de dans la vafe avec leurs jambes, pour chercher leur nourriture. Le mouvement de leurs inteftins elt fou- vent aflfez facile à diftinguer. Ces vers fe changent en nymphe, puis en une mouche, (\xir\omvc\QQ mouche ajîle ^ dont on peut voir la defcription à la fuite du mot Taon. VERS DE LA MOUCHE ÉPHÉMÈRE. Foye^ Éphémère. VER DE LA MOUCHE STERCORAIRE. Foyei Mouchs ster- coraire. VERS DE LA MOUCHE DU NEZ DES MOUTONS. Ceft une cfpece d'ceftre. Foye:^ CSstre &: Mouche du nez des moutons. VERS DES NOISETTES. Ceux d'entre ces vers qui fe trouvent dan? les noifettes cueillies nouvellement, font toujours dans leur écorce mem- braneufe : ils fe changent en fcarabées. Ceux qui naiflent dans les noi- fettes feches & tirées de leur écorce , dans les amandes, les pignons, les femences de melons ^ de concombre & autres graines oléagineufes, font de l'efpece des chenilles \ car certains petits papillons dépofent leurs œufs fur ces femences , S>c de ces œufs il fort à^s chenilles. Les générations fe lenouvellent ainfî deux ou trois fois Tannée, fuivant les faifons. Quan4 on veut faire fubir aux vers des noifettes leur métamorphofe, il faut leur préfenter du fable humide , dans leqael il relient pendant tout l'hiveu Aiiiiî il paroit Jhots de doute que daA§ les hpis , lorfque ces vers font fortin VER — » des noifetres. ils defcendent en terre pour fe changer en nymphes : eiv fuite au printems ces nymphes deviennent des infedes ailés. VER DES OLIVES. M. Sieuve q^aï a étudié la culture des oliviers, Se le développement de leurs fiuits jufqu'au terme où on exprime l'huile, die que l'olive eft fujette à la piqûre d'un ver. Cetinfede a deux ou trois lignes de longueur, eft divifé en cinq anneaux , &c blanchâtre : fa tête eft termi- née par une efpece de trompe & armée de deux pinces ou crochets de cou- leur tannée : c'eft à l'aide de ces pinces que l'infede entame extérieure- ment les olives, & il épuife au moyen de fa trompe les fucs les plus voi- fîns de la brèche qu'il a faite; peu à-peu il s'infmue dans la chair de l'olive, la corrode , &z lailfe fouvent le noyau à fec. L'animal a foin de pouffer toujours fes excrémens vers l'ouverture qu'il a faite au fruit en y entrant, afin de la boucher ^ on préfume que cette précaution lui fournit un rem- part contre les aftauts de la fourmi , fa plus mortelle ennemie j cependant la fourmi le furprend quelquefois en s'infînuant dans un autre trou que l'animal eft obligé de faire après avoir épuifé les fucs voifms de la pre- mière ouverture ; alors la fourmi attaque le ver, celui-ci fort de fa re- traite, prend la fuite , mais la fourmi le pourfuit , s'empare de lui Se l'emporte auprès de fes compagnes pour partager la proie. Le ver après avoir féjourné près de trois mois dans l'olive en s'y nourrilfant du fuc de ce fruitjpaifeà l'état de chryfalide , & y refte depuis le lo Novembre jufqu'au 15 Décembre , puis il fe métamorphofe en une mouche , donc le corps eft aflfez délie , petit ôc velouté , Se d'une couleur dorée. Cette mouche étant fécondée dépofe {es œufs dans les gerçures de l'écorce de l'olivier , Se meurt communément dans le lieu même où elle a confié ce dépôt. Ces œufs éclofent vers le milieu du mois de Mai , Se les vers qui en fortent, commencent dans celui de Juin, à ramper fur les branches de l'arbre j ils s'attachent d'abord aux feuilles Se en tirent quelque fub- ftance en attendant que le fruit leur procure une nourriture plus fuccu- lente. Nous avons vu que fouvent ces vers font attaqués à leur tour par des fourmis, c'eft une reftource de plus dans la nature même pour la def- trudion d'un inf^de aufïi funefte aux oliviers. On propofe un autre préé fervatif^ le voici: c'eft une compofition de goudron qui doit être appli- qué tiède au moyen d'un pinceau au-deffous des fourches de chaque pied d'olivier. Quelques Anciens ont défgné ces vers fous le nom éCaruca , aujourd'hui on les appelle chirons, VER OMBILICAL. On appelle ver ombilical ^ dans les enfans, une forte VER 3S5 forte de maladie rare , dans laquelle , quoiqu'ils aient une bonne nour- riture & qu'ils tettent bien, ils deviennent maigres, inquiets, Ôc fe tourmentent comme s'ils avoient des tranchées. On ne fauroit connoître ce ver par un moyen plus sûr , qu'en appliquant , lorfqu'cn le foup- Gonne , un goujon fur le nombril de l'enfant. Le lendemain on trouve ce poilTon à demi rongé par le ver : on peu en remettre un fécond , Se même un troifieme , pour n'avoir pas à douter de la préfence de ce ver ombilical. Lorfqu'on s'en eft ainfi alTuré , on remplit la coquille d'une noix de criftal bien pulvérifé , avec un peu de fabine en poudre, ôc on mêle le tout dans du miel. On applique la coquille de noix le foir fur le nombril de l'enfant. Le ver attiré par la douceur du miol , ne manque pas d'en manger j mais la fabine &c le verre le font mourir. On tâche enfuite de faire évacuer ce ver à l'enfant. M. Bourgeois obferve que la plupart des Médecins doutent de l'exif- tence des vers ombilicaux : il eft vrai , dit-il qu'on a quelques exemples de vers fortis par le nombril j mais n'étoit-ce point des vers des inteftins , qui ayant percé le boyau s'étoient fait un partage au travers des tégumens &L du nombril ? il a eu occalion de voir un fait femblabie , il y a quel- ques années. On prétend qu'il y a quelquefois dans les dents attaquées de carie , des vers qui font fouffrir des douleurs continuelles : mais le cas eft très- rare ; on appaife ces douleurs, ou en recevant la vapeur narcotique de la fumée de la graine de jufquiame, ou en tenant dans la bouche de la iabine cuite dans du vim La faim canine eft quelquefois caufce par des vers. Plufieurs Médecins croient que les divers fymptômes des fièvres malignes , ne dépendent que des vers qui s'engendrent dans ces maladies. D'autres Médecins , par le moyen de la loupe , ont obfervé de petits vers dans les puftules de la petite vérole. Pierre de Cajiro a vu pendanc la pefte de Naples , des bubons qui en fourmilloient. VER DU PALMISTE. Il y a une efpece de grand charanfon noir , très-commun aux Antilles , lequel dépofe fes œufs dans la moelle des palmiers abattus. Les vers palmiftes y nailïent , s'y nourriffent ,. paffent à l'état de chryfalide : dans cet état on ne peut mieux les comparer, dit le Père Labat ^ qu'à un peloton d-e graifte de chapon , qui feroit enve- loppé d'une pellicule fort tendre &: fort tranfparente. Cet Ecrivain dit avoir manp-é de ces vers nymphes ,j qui font regardés comme un mets délicat Tome V L C ce jSi? VER & très-eftîmé tant à la Martinique qu'à la Grenade. Pour les préparer otf les noie dans du jus de citron j on les fait rôtir au feu , en les enfilant à une petite brochette de bois. Cette graijfe répand une odeur délicieufe > elle flatte & invite d'y goûter \ la peau eft mince & croquante j mais la figure de l'infedte doit modérer la friandife de ceux qui n'en ont pas encore mangé Quand on expofe ces infed:es quelque temps au foleil , ils rendent une huile qui eft admirable pour les douleurs froides & pour les hémorroïdes. Il faut en oindre la partie malade ; mais ne jamais chauffer l'huile, parce que le feu diflîpe fes efprits, ôc les fait éva- porer. VERS PÉTRIFIÉS : VOje:^HELMINTHOIITES.- VER PLAT , nom donné au tœnia : voyez Ver Solitaire, VER POLYPE. Nom donné , par M. de Réaumur ^ à caufe de fa figure extérieure, à une efpece de ver qui fe trouve dans les eaux , & dont les ftigmates font des tuyaux cylindriques qui font environnés de longues appendices , femblables aux bras des polypes. De ces vers naiffent des ù. ules cuUciformes. Voyez Tipule. VER DE PORC ou de POURCEAU. Gocdard donne ce nom à un ver qui fe trouve ordinairement dans les égouts ou les lieux d'aifance s yoye-^ Mouche Abeilliforme. VER A QUEUE DE RAT: voyei à l* article Mouche. VERS RONGEURS de digues & de vaifleaux, ou VERS TARIE- RES , ou TARETS. Le plus petit animal , lorfqu'il fe maliiplie à un certain point , peut devenir pour l'homme un fléau des plus redoutables, îl y a des vers de mer qui rongent les vaifleaux , & qui les attaquent en jfi grand nombre & avec tant de fureur , que les poutres & les bois des bordages en font tout criblés , ce qui met quelquefois les navires en grand danger de faire eau & de périr. On allure qu'il n'y a qu'environ foixante ans que nos vaifleaux connoiflent ces nouveaux ennemis j qu'ils les ont pris dans la mer des Antilles , & les ont rapportés dans nos mers , où ils fe font prodigieufement multipliés. On les regarde comme des efpeces de tarières. L'Auteur du Didionnaire des Animaux, dit qu*on compte deux ef- peces de ces vers tarières : les uns ont des pieds, & les autres n'en ont point. Ceux ci font les véritables tarets venus des Antilles , dont nous parlerons à lu un de cet article. Les autres, qui ont des pieds, font des efpeces de yers fcolopcndres de mer ^ que M. Dejîandes avoit pris mal-à- VER .3«7 propos pour le véritable taret j ainfi qu'on le verra par ce qui fuit , &: qui eft extrait des Mémoires de l'Académie des Sciences , ann. 1710. Ces efpeces de vers, dit M. Dejlandes ^ ont depuis trois lignes juf- qu'à un demi-pied de longueur. Tout leur corps eft compofé de difFérens anneaux : ils ont des deux côtés du ventre , une infinité de petites jam- bes routes armées de crochets. Ce qu'il y a de fingulier , c'eft la tète : elle eft couverte de deux coquilles toutes pareilles , placées des deux côtés , pointues par le bout comme le fer d'un vilebrequin de Menui- fier ou d'une vrille , & qui peuvent jouer féparément &: différemment l'une de l'autre. Cette efpece de cafque , qui enveloppe la tète du ver, eft très-dur en comparaifon du refte du corps , qui eft fort mollaffe , & qui fe feche bientôt à l'air & fe réduit en pouflîere. Il n'en demeure que la tète , qui a été préfervée par fon cafque. C'eft elle qui fait tout le travail du ver, &; qui fournit à fa nourriture & à fon logement : elle perce le bois par le moyen de fes deux coquilles , qui fe difpofent en fer de vilebrequin \ ôc comme elle eft plus grofte que le refte du corps , le paftage qu'elle a ouvert fufHt toujours. Le ver ronge le bois où il eft entré , s'en nourrit , croît j & fa tète , devenue plus groflè , lui ouvre enfuite un plus grand partage dans la fubftance du même bois : il y avance toujours fans fe retourner en arrière , & fans jamais en for tir. L'air extérieur ou ambiant lui eft Ci contraire , qu'il n'a garde de le chercher. Il fuit toujours à l'abri , le fil du bois , & continue fa route ténébreufe en droite ligne, fl ce n'eft que quelque nœud ou quelqu'autre obftacle l'oblige de fe détourner, La pointe de fon cafque, inftrumentqui lui eft abfolument néceffaire , s'émoufTeroit contre un corps trop dur , Se devien- droit inutile j & fi l'animal ne pouvoir plus travailler , il périroit faute de nouvelle nourriture , détenu dans fa dernière excavation. Jamais il ne perce le bois de part en parc , ce qui diminue un peu le danger que feroit courir aux vaifteaux une infinité d'excavations différentes faites dans leurs bordages. Comme cqs vers fuivent toujours le fil du bois , il leur arrive quelque- fois, en minant ainfi dans le bois, de fe rencontrer tète contre tète j alors aucun d'eux ne recule, il en coûte la vie à l'un ôc l'autre cham- pion , parce que les pointes de leurs cafques , qui font leurs armes , s'émouflent & fe brifent l'une contre l'autre; ou ils fe percent tous deux> ou ils reftent emprifonnés n'ayant plus de pioches pour fe former de C c c i j ysg VER nouveaux chemins. Ce ver emploie la multitude prodigleufe de crochets ^ dont fes jambes font garnies, à fe cramponner aux libres du bois, afin qu'étant bien appuyé, il travaille de fa tête avec plus de force. M» Dejlandes conjedture que quatre crochets , qui fortent d'entre les deux pièces de fon cafque , de même figure & de même confifhance que les jambes , mais trois fois plus longs , lui fervent à fonder l'endroit par où il peut attaquer le bois le plus avantageufement. Cet Obfervateiu- 5 en examinant la furface du bordage d'un vaiiïeau , dont le bois étoit rongé par ces vers , remarqua que cette furface étoie toute piquée de petits trous , qui avoient , félon fa penfée , contenu les oeufs d'où étoient éclos les vers habitans &: deflructeursde ce vaifleau : ils y étoient tous entrés obliquement pour prendre le fil des fibres. Dans ce cas les œufs auroient été dépofés là par des vers de la même efpece , mais habitans de la mer \ car il ne paroît pas que ceux qui font une fois dans le bois , puifTent ni s'accoupler , emprifonnés chacun à part comme ils font , ni fortir de leur prifon , pour aller au-dehors fur la furface du bor- dage. Il y a apparence que ces infeéles de mer peuvent vivre & dans l'eau & dans le bois , mais qu'ils ne trouvent que dans le bois une nourri- ture propre à flatter leur goût & à les faire beaucoup grofîîr j que c'eft pour cela que ceux de l'eau le cherchent , & y dépofent les œufs qui ons été fécondés par un accouplement fait dans l'eau. De forte que l'efpeco ji'ell: perpétuée que par ceux qui demeurent dans l'eau , où ils ne fons peut-être pas rcconnoifiables pour être de la même efpece. C'efi: ainfi que quelques vers du corps humain , les i&nia _, par exemple , ne refTemblens à aucuns vers qui fe trouvent fur la terre , quoiqu'il y ait tout lieu de croire qu'ils en viennent. L'on' voit bien que toute cette defcriprion ne défigne qu'une efpece de fcolopendre , dangereufe par les dégâts qu'elle fait aux vailfeaux» Le même M. Dejlandes , manda de Breft à M. de Réaumur ^ aue dans le mois de Juillet 1728 , on mit fur le coté le vaifTeau Y Hercule ^ ôc qu'on en trouva tous les fonds chargés d'un nombre infini d'animaux d'une efpece particulière j ils avoient deux à trois pieds de long. Ces vers croient enfermés dans des gaines d'une matière toute femblable à un cuir que l'on auroic long-temps lailTé tremper dans Teau. Ils avoient tous une queue prefque ronde , découpée , qui s'ouvroit ôc fe fermoir comme urîi parafol. Par cette queue ils tenoient au bordage d'une manière fi forte ;► qu'à -peine les po.avoit-on arra.cher avec la main , mais atiiîî-tôt qu'oa VER 389 préfenta le feu aux carennes , ils fe détachèrent tous te tombèrent dans la mer. Il paroît que M. Dejlandes s'eft encore trompé , & qu'il a pris la tête pour la queue de l'animal, lequel n'étoit que \q pinceau de mer» Voyez ce mot. Le remède qu'on a trouvé pour garantir les navires des vers qui en rongent le bois , eft de doubler les vailTeaux j c'eft-à-dire , d'appliquer contre le franc-bord , quand il eft frais caréné , du ver pilé & de la bourre de vache , de de revêtir ce premier appareil de planches de fapiu d'envi- ron un pouce d'épaiiïeur , qu'on attache avec des clous dont la tête foit large ; car d'après ce qui a été dit , il aifé de voir que ce qui fauve ces vailfeaux doublés , c'eft , 1 "^. la grandeur de la tête des clous du doublao-e & leur grand nombre , qui empêchent les vers de la mer de dépofer leurs ceufs j du moins en grande quantité j z". l'obftacle continuel que fe- roient aux vers entrés dans le doublage , les tiges de ces mêmes clous j 3°, ce verre pilé & la bourre de vache , autres obftacles qui les arrêtent , ou qui ne leur conviennent pas pour leur fervir d'aliment. Les vers , furnommés vers de VUe de Madagafcar , qui rongent les vaif- feaux , paroiffent être des efpeces de tarets dont nous allons parler. A l'égard des mïlle-pieds de mer d' Amholne j qui fe fourrent dans les vieux pilotis enfoncés dans la mer , & qui ont la tête hériffée de petits faif- ceaux foyeux & luifans , comme les pinceaux dont les Peintres fe fer- vent , ces vers font encore une efpece de pinceau de mer. Il nous refte maintenant à faire connoître le véritable taret , d'après M. Adanfon. Le taret y ce dangereux animal , qui avoir été peu &c mal obfervé par ceux mêmes qu'il inquiétoit & alarmoit tant , eft unver aqua- tique 5 que cet Académicien met dans le rang des coquillages multival- ves , parce que les coquilles des tarets font, à proprement parler, des tuyaux de mer mult'ivalves ; ils différent des tuyaux de mer univalves par deux valves ou deux paires de petites valves qu'on trouve en dedans , qui , lorfqu'elles ne font qu'au nombre de deux, peuvent faire reo-arder la coquille comme trivalve ^ & comme quintlvalve lorfqu'elles font au nombre de quatre. Le taret , cet animal qui fait tant de rava^^es dans les ports de mer & dans les digues , ne perce point le bois pour fe nourrir , comme l'ont prétendu tous ceux qui en ont fait l'hiftoire ,mais feulement pour fe loger , ainfi que M. Adanfon l'a prouvé dans une Differtation lue en i75(^ 5 dans les Alfemblées de l'Académie des Sciences. La ma- 39« VER niere même , ajoute-t-il , dont cet animal perce le bois , paroît moins un ^fïet de fon entendement que d'une mécanique dépendante d'un mouve- ment naturel , occafionnée par l'entrée & la fortie de l'eau qui doit fournir à fa nourriture. M. Adanfon renvoie à fon Mémoire j où il explique cette mécanique & les divers fentimens des Auteurs , fur les mœurs , la géné- ration , la manière de vivre & de travailler du taret de l'Europe j c'eft le nom qu'il donne à xe ver rongeur de digues & de vaiHeaux , en le com- parant à celui qu'il a obfervé au Sénégal. Il dit qu'on trouve le taret dans les racines des mangliers qui bordent le fleuve Niger 6c celui de Gambie j il les perce verticalement quelque- fois à deux ou trois pieds , mais pour l'ordinaire à fix pouces au-delfus de terre , rarement au-defïous : fa coquille eft compofée de cinq pièces fort inégales , dont la principale & la plus grande a un tuyau à-peu- près cylindrique qui enveloppe ôc cache toutes les autres. Ce tuyau eft percé aux deux extrémités , de manière que l'ouverture inférieure qui eft orbiculaire a deux ou trois fois plus de grandeur que la fupérieure j ce tuyau eft d'une grande dureté ôc lifte extérieurement ; il eft quelquefois recouvert d'un fécond tuyau femblable , fort mince ôc très-luifant , que l'animal a d'abord collé contre le bois. La furface extérieure du tuyau porte les impreflîons des fibres du bois fur lequel il a été appliqué. M, Adanfon a obfervé que la fituation de ce tuyau eft verticale dans les pièces de bois qui font verticales , & prefque horizontale dans celles qui font couchées horizontalement \ mais il eft inféré de manière que , quoi- que fouvent un peu tortueux , fon extrémité fupérieure fort toujours un peu au-dehors , ôc communique avec l'eau , pendant que l'extrémité infé- rieure refte cachée dans le cœur du bois. Celle-ci fe bouche entièrement par une fubftance pierreufe ôc femblable à celle de la coquille dans les tarets qui ont atteint leur jufte grandeur. Les quatre autres pièces de la coquille font placées aux extrémités de ce tuyau. Lorfqu'on l'ouvre , ou qu'on le cafte avec précaution , on voie à fon extrémité inférieure deux petites pièces de coquilles très-minces , allez égales , ôc qui reftemblent aux deux battans de la pholade ôc des conques bivalves. Ces battans ont chacun la forme d'une portion de fphere , creufe en dedans ôc pointue vers l'extrémité. Ils ne joignent jamais bien enfemble , ôc laiftent une ouverture aftez grande fur chacun de leurs côtés j leur furface extérieure eft convexe ôc hériflée dans fa VER 3^t. longueur de vingt-cînq rangs de petites dents taillées en lofange , oa artez fembiables à celles d'une lime j c'eft par leur moyen (],ue l'animal, doit petcer dans le bois la cavité hémifphérique. On trouve à l'extrémité fupérieure du tuyau les deux dernières pièces de coquilles qui reflemblent à deux petites palettes afTez cpailTes , appla- ties , quelquefois un peu creufes en dedans, légèrement échancrées ou arrondies à leurs extrémités. Ces palettes s'écartent lorfque l'animal fait fortir fes deux trachées j mais lorfqu'il les fait rentrer dans fa coquille » elles fe rapprochent & les couvrent , en fe joignant affez exadtemenc pour leur ôrer toute communication avec l'eau du dehors. La couleur de, la coquille 8c de l'animal eft ordinairement blanche. Cette defcription du taret du Sénégal fait voir qu'il diffère peu de celui de l'Europe , lequel en 1731 & 1732- donna une terrible alarme aux Pro- vinces Unies par les ravages qu'il fit dans les pilotis qui maintiennent les digues de Zélande. Tout le monde a été inftruit que cette Province, l'une des principales de la Hollande , a été à la veille d'être entièrement fubmeigée dans le temps que ces vers redoutables rougeoient fi rapidement fes digues : elles étoient faites avec de grofTes poutres , dont les unes en- foncées dans la mer & mifes en pente , étoient foutenues par d'autres poutres qui avoient leur point d'appui dans la terre j celles qui étoient enfoncées dans la mer étoient revêtues de madriers , c'eft- à-dire , de planches très-épaiffes, capables de foutenir & de rompre l'effort impétueux des eaux, & de mettre à couvert les terres grafTes & les fafcines dont elles étoient garnies par derrière. Malgré cette formidable barrière , il eft heu-^ reux que ces funeftes animaux aient prefque totalement abandonné les parages de cette ile ; fi ces mineurs intrépides euffent continué à multi- plier dans la même progreftion , ils l'auroient criblée , ôc ce fléau auroit rompu les digues , & donné lieu à un épanchement des eaux de la mec qui auroit couvert le fol de la Zélande , lequel eft , ainii que celui de quantité de pays des Provinces-Unies , plus bas que le niveau de la mer. Je dis que ces vers ont prefque totalement abandonné les parages de la Zélande j car érant pafté en ij6o dans cette île à deflein d'y faire des re- cherches fur l'efpece de fièvre que la plupart des étrangers y gagnent lorf- qu'ils y boivent, foit de la bière , foit du lait, foit de l'eau, ou quelque boifton naturelle au Pays , je me plongeai plufîeurs fois dans la mer où les digues font continuellement baignées, & j'y découvris non feulement quelques poutres fortement rongées par les vers carets , mars les vers 59^' VER mêmes quî y étoienc encore. Je conferve dans mon cabinet quelques-uns de ces vers, & un échantillon du bois rongé, que j'ai détachés & rappor- tés. Ce n'eft pas ici le lieu d'expofer mes obfervations fur la fièvre de Zélande j 'fen inférerai le détail dans le Journal de mes voyages. Quant aux tareîs j confultez l'Ouvrage de M. Majfuec , intitulé Recherches inté-^ rejfantes fur l'origine j la formation j &c. de divcrfes efpeces de vers à tuyau qui infefLcnt les vaijfeaux j les digues j &c. de quelques-unes des Provinces^ Unies. L'on prétend que les petits animaux qui détruifent les pilotis de Venife font très-différens du tarer , & l'on foupçonne que les vers qui rongent aujourd'hui les bouchots à moules conftruits à Efnandes près de la Rochelle , font les mêmes que ceux qui rongent nos vailTeaux & les digues de Hollande. M. Dupaty fixe l'époque de l'irruption de ces vers au naufrage d'un navire revenu de long cours , qui échoua en. 1730 fur ces parages. Voyez l'article Bouchots à moules à la fuite du mot Moule. VER ROUGE. C'efl: l'ennemi le plus redouté des abeilles maçonnes : V(3y£r:{ fon Hiftoire au mot Clairon &c à la fin de l'article Abeilles maçonnes à la fuite du mot Abeille. VERS SANS JAMBES, Ennemis des pucerons. Il n'eft pas conce- vable à quel point les pucerons fe multiplieroient , s'il n'avoit été établi qu'ils ferviroient de pâture à un grand nombre d'autres efpeces d'infeéles crès-voraces. Les infeéles à la nourriture defquels les pucerons font defti- nés , peuvent être divifés en trois claffes ; ceux de la première clafie fe transforment en des mouches qui n'ont que deux ailes j ceux de la féconde clalîe deviennent des mouches â quatre ailes j &c les autres à.Qsfcarabécs. Il y a de ces vers de couleur différente. Il y a des mouches que l'inftinél: porte à venir dcpofer leurs œufs fur des tiges ou fur des feuilles où ces pucerons font établis. Les vers qui fortent de ces œufs font avides de proie dès leur naifiance j ils naiffent au milieu d'un petit peuple pacifique qui n'a été pourvu ni d'armes ofFenfives, ni d'armes défenfives , & qui attend paifiblement Se fans défenfe les coups mortels qu'on veut lui porter j il ne femble pas même connoître (qs enne- mis. Pour attaquer les pucerons , ces vers font armés d'un dard brun de nature cîe corne ou d'écaillé , qui à fa bafe a deux autres pointes plus Courtes , avec lefquelles il forme une efpece de fleur de lis : il n'eft point d'animal de proie qui chafle autant à fon aife que le fait ce ver j couché fur une feuille ou fur une tige , il eft environné de toutes parts des infedes dont il fe nourrit. 11 peut bien en prendre une centaine fans changer do place. VER 59^ placé. Quand ce ver a fucé le puceron pendant quelque temps » il le jette ; 8c alors le puceron eft fec. Il n'eft point d'endroits où les pucerons s'établirent, où l'on ne trouve quelques vers j il y en a où l'on en trouve un grand nombre. Ils pénètrent jufques dans les veines des feuilles de peuplier. M. Geoffroy a obfervé dans des veines de feuilles d'orme un de ces vers à trompe j couché fur un lit de duvet de ces petits animaux. Les vers dont nous parlons font différens du ver furnommé le lion des pucerons &: du hénffon blanc. Voyez l'hiftoire de cqs infedes à chacun de ces mots. VERS DE SAUMURE. Efpece d'infecle que M. Schloffer a décou- vert en i'7^6 dans les leflives concentrées de fel marin à Limington dans la Province de Hamp. Cet infeéte eft très-agile , rougeâtre & aptère. Son corps a la forme d'un tube cylindrique d'environ un pouce de longueur : fa tête eft terminée par deux antennes très fines &" aftez courtes ; il a deux yeux noirs placés fur le côté , & l'Auteur foupçonne que la tache noire qui fe voit au milieu de la tète peutfervir de troifieme œil : la bou- che eft courbe & applatie contre la poitrine : on compte à chaque coté de (on corps onze jambes natatoires. Le mâle a entre la tète Se les premières jambes antérieures deux efpeces d'appendices longues , plates & fort mo- biles. Les femelles ont un gros fac mou & membraneux placé fous le ventre. Les mâles , en preflant ce fac qui contient la progéniture , font accoucher les femelles. Cet infede fe trouve , en hiver comme en été , principalement dans la faumure ou leffive de fel concentrée par évapo- ration. VER DE SCARABÉE. Foye^ à l'article Tarière. VER DU SCARABÉE MONOCEROS. Foyei à l'article Scarabée monocéros. VER SINGE. Foye^ à l'article Ver macaque. VER A SOIE , bombyx. Le ver à foie a été appelle de ce nom , parce que de toutes les chenilles connues , c'eft celle qui donne la plus belle foie. Il a été apporté de la Chine , fon pays natal , ainfi que l'art de reti- rer la foie de fa coque. Les vers à foie fe font très bien naturalifés dans plufieuLS de nos Provinces méridionales où on les élevé avec fuccès , & où on les a multipliés au point que la foie qu'ils fourniftent eft l'objet d'une des plus belles parties du commerce. 11 n'y a pas long-temps que les vers à foie ont été connus en France, Bc que leurs coques y ont été filées pour être employées dans nos JVlanu- Tome FI. Ddd 35)4 VER fadures. Les ouvrages de foie étoient encore fi rares, même a la Cour du temps de Henri 11 , que ce Prince fut le premier qui porta des bas de foie. Autrefois les étoffes de foie étoient fi précieufes & fi chères , qu'elles fe vendoient au poids de l'or j il n'y avoir que les Empereurs qui en por- taient. Les Perfans ont long-temps vendu la foie aux Romains & aux peuples de tout l'Orient , fans que tant de Nations aient pu découvrir fon origine. Ce ne fut que dans le temps de la guerre que l'Empereur Juftinien eut avec ces peuples , qu'on fut que c'étoient des infedes qui travailloienc la foie. Deux Moines furent envoyés aux Indes par ce Souverain , &c en. rapportèrent des œufs , la façon de les faire éclore , d'en élever &c nourrir les vers , & d'en tirer la foie. Tout le monde fait combien la foie eft deve- nue aujourd'hui commune par les foins qu'ont eus plufieurs de nos Rois d'exciter l'émulation pour élever ces précieux infedes , Ôc par la protediort qu'ils ont donnée aux Manufadures. Si la laine a fervi de premier vête- ment , la foie a des beautés particulières &c des avantages réels fur la laine pour des ouvrages de plufieurs genres. Comme le vers à foie n'eft qu'une vraie chenille rafe , en préfenrant la ftrudure intérieure de cet infede , nous préfentons le tableau de celui des autres efpeces , & en même temps celui d'un grand nombre d'autres in- fedes qui ne font point de leur clafie : quelque différence qui paroiffe en eux 6c dans leurs figures , les principales parties , celles qui fervent immé^ diatement à la vie, ont beaucoup de re(femblance. Les Malpigki , \çs Swainmerdan ^ les VallïfnLcrï ^ les Réaumur ^ ont jeté beaucoup de lu- mière lur ce fujer , qui étoit abfolumenc ignoré des Anciens. Nous allons donc , d'après les connoiffances fournies par ces excellsiis Naturaliftes , mettre fous les yeux & montrer en détail les principaux refforts qui meuvenc ces petits êtres. Nous allons faire voir le dedans de leur machine & le jeu des parties qui la compofent. Defcrîption de la Chenille furnommée Ver à foie. Il eft inutile de décrire la figure extérieure du ver à foie. Il n'eft per- fonne qui ne la connoilTe : mais admirons les merveilles que fon intérieur nous préfente j ôc pour les mieux obferver , il faut les confidérer dans une chenille grande & vigoureufe , telle que la chenille de la tïthymale à feuilles de cyprès j les parties s'y voient fenfiblement ; c'cfl la même ftruc- ture que celle du ver à foie de de toutes les autres chenilles. Pour fe VER 395 rendre maître de la chenille ou du ver à foie , on l'cnrerme d'abord dans une bouteille avec un fragment de 'papier imbibé d'huile elTentielle de térébenthine : les vapeurs de cette liqueur bouchent les ftigmates de l'in- fede , le font tomber bientôt en convulfion , puis en paralyfie , &: il pa- roîc comme mort pendant un temps allez long pour l'arranger à volonté j 013 l'attache pour lors avec quatre épingles fur une tablette de cire : Tin- fecte étant tranquile, l'œil curieux obferve d'abord fa tête, où l'on re- marque la lèvre fupéiieure , les mâchoires, deux corps charnus qui lui ^ fervent comme de lèvre inférieure , pour poufler les alimens dans fa bouche, & la filière, inftrument qui mérite tant d'être connu par les fervices qu'il nous rend. Cette filière eft un mamelon charnu , p^xé d'un petit trou où fe moule la liqueur foyeufe. Sur la tête du ver à foie on apperçoit fix petits grains noirs , prefque arrangés fur la circonférence d'un cercle pofé fur le devant , & un peu fur le côté de la tête j trois de ces grains font convexes , hémiphérifques & tranfparens , ce qui les a fait regarder comme de véritables yeux. Sur les anneaux , le long des côtés de l'animal, on obferve de petites ouver- tures ovales en forme de boutonnières , qui font les ftigmates , organes de la refpiration , dont la ftrucSture eft des plus admirables, ainfi qu'on peut le voir à fon article au mot Insecte. P^oyc^ aujjl les mots Chenille & Papillon. La première chofe qui fe préfente , lorfqu'on ouvre la chenille , c'eft Teftomac qui fe reconnoît à fa couleur verte ; c'eft un canal qui va en li- gne droite de la bouche à l'anus. La première partie de ce canal tient ' lieu de gofier ou d'oefophage \ elle fe termine vis-à-vis de la dernière paire de jambes écailleufes , où elle eft fermée par une foupape : ce qui fuit eft le véritable eftomac , qui fe termine vers la fin par un fécond étranglement. Un des objets des plus importans à connoître , ce font deux vaiiïeaux qui defcendent de la tête & viennent fe coucher fur l'eftomac, où , après quelques finuofités , ils vont fe ranger du côté du dos. Ces petits vaif- feaux, ordinairement jaunâtres, quelquefois blancs, font les réfervoirs de la foie j chacun d'eux aboutit à la filière ; mais avant que d'y arriver, ils deviennent h déliés , que ce ne font que deux filets parallèles l'un à l'autre : ils font dans le corps de la chenille des plis & replis qui s'en- trelacent prodigieufement jufqu'â leur dernier bout, qui eft abfolument Ddd ij 3c;6 VER fermé , & ne permet pas à la liqueur foyeufe d'en fortir. Ces vailTeaux ne s'introduifent ni dans l'eftomac , ni dans quelqu'aucre partie où ils pourroient puifer cette liqueur, de par conféquent ils doivent la rece- voir par des canaux de communication infiniment déliés, puifque tous nos favans Anatomiftes nom encore pu les découvrir. Une précaution bien néceffaire pour fuivre ces vailTeaux dans leur route , c'eft de faire périr l'animal dans de l'efprit-de-vin , &c de l'y lailTer pendant deux ou trois jours : les vaiiïeaux à foie y deviennent très-fer- mes, de la liqueur qu'ils contiennent s'y durcit au point, qu'il eft aifé d'enlever tout d'une pièce chaque vaiifeau à foie. On obferve le corps graiiïeux , qui eft un aflemblage d'efpeces de vaif- feaux que leur entrelacement &c leur molleife rendent difficiles à fuivre. Son ufage fe manifefte, lorfque le temps des métamorphofes eft arrivé ; c'eft de ce corps graiffeux que ce papillon tirera une grande partie de ce qui doit le compofer. Le cœur joue un rôle trop important dans tous les corps animés, pour qu'on ne foit pas curieux de le connoîrre , fous quelque forme qu'il fe préfente; on le regarde communément conime le centre de la vie. Celui àes chenilles eft de toute la grandeur de leur corps j c'eft un vaifteau de couleur d'eau que l'on voit appliqué tout du long du milieu du dos^ depuis la tête jufques près de l'anus. Quelques Auteurs l'ont appelé une longue artère j mais on ne peut lui refufer le nom de cœur , puifqu'il en fait les fondions. La membrane de ce cœur eft aufli tranfparente que le verre le plus fin : on voit couler dans fon intérieur une liqueur qui s'élance par jets , qui relfemblent à des flots , ôc qui rendent le cœur vifible , en foulevant la membrane qui les couvre chaque fois qu'ils paftenr. Ces flots coulent toujours de l'anus vers la tète. On n'a point encore découvert les veines qui reçoivent cette liqueur pour la rapporter au cœur , ainfi il eft encore incertain fi ce fang circule , ou s'il n'eft que battu par un mouve- ment périftaltique de la membrane du cœur , femblable à celui de nos inteftins. Un fait des plus finguliers , de qui prouve combien ces infeéles ont la vie dure , c'eft que fi l'on fouleve la moitié fupérieure du cœur , en la détachant de delTus la peau de l'infeéle , ôc qu'on la pofe comme une corde de violon fur un chevalet, formé par une épingle pliée , cette con- trainte n'arrête point le courç des liqueurs , 6c l'on voit continuer les VER 397 mouvemens de fyftole Se dediaftole du cœur , qui porte le fang vers la têre , &c durer ainfi pendant fept à huit heures de fuite , après que i'in- feâ:e a été ouvert. On ne trouve dans le ver à foie nulle trace vifible , nul indice des parties propres à perpétuer l'efpece : ces organes ne fe forment &c ne fe démêlent que pendant la fermentation qui fe fait dans la chryfalide. Il y a cependant des chenilles dans lefquelles on trouve les œufs tout formés quelque temps avant leur transformation en chryfalides. La foie n'eft qu'un extrait des alimens dont l'infedte fe nourrit : la preuve en eft , que fa perfe6lion dépend de là qualité des alimens. On obferve que les mûriers noirs ne fourniiïent à nos vers qu'une foie grof- fiere , que les mûriers blancs en donnent une plus fine ^ Ôc que la foie de la Chine eft la plus parfaite de toutes. La culture des mûriers étant nécelTairement liée à l'éducation des vêts à foie qui font un objet de commerce fi beau &c fi important, nous nous fommes attachés à donner, d'après les traités modernes, un précis de leur culture. F^oye:^ l'article Mûrier. Lorfque la matière à foie fort du corps de l'infede par la filière , elle eft une gomme molle , fondue & remarquable par trois qualités qu'on croiroit n'avoir eu que nous d^ nos befoins pour objet j i°. par celle de fe fécher dans l'inftant qu'elle prend l'air ; mais de ne fe fécher qu'au- tant qu'il convient, pour que les fils fe collent légèrement l'un fur l'au- tre , fans nous priver des moyens de les détacher &c de les dévider j 1°, par celle de ne pouvoir plus être ramollie par l'eau, lorfqu'elle eft une fois feche; 3°. enfin, par celle qu'elle a encore, lorfqu'elle eft feche , de ne pouvoir plus être ramollie par la chaleur. Ce font ces trois qualités réunies qui rendent cette liqueur fi propre à nos ufages , après qu'elle a été filée par le ver. Ces trois qualités font auflî celles que l'on exige du beau vernis que les Chinois ont trouvé avant nous , &z que nous avons enfin imité. Puis donc que la matière de la foie 6c celle des vernis eft la même , les vers d foie femblent nous indiquer, en filant leur foie, que nous pourrions filer les vernis & en faire des étotfes. Voici une expérience qui prouve que la foie des chenilles eft un vrai vernis , ik. que l'on poui- roit tirer des chenilles des vernis tout faits. Si l'on ouvre plufieurs de ces animaux , que l'on tire promptement de leur corps les vaifteaux à foie , qu'on les jette aiifti-tôc dans l'eau chaude 59^ VER pour les empêcher de fécher : que l'on écrafe ces vaiffbaux pour en expri- mer la liqueur & la répandre dans l'eau : cette fubftance foyeufe y ref- tera liquide. Après une évaporation fufnfantc de l'eau , &c en avoir amaiTé par ce moyen une petite quantité , que l'on en frotte un papier imprimé, il reftera vernilTé d'un enduit jaunâtre, mais tranfparent, qui laiiïe voir l'écriture aufli bien que le verre le plus fin , ôc que l'eau ne peut altérer. Ce feroit encore un fecret pour défendre nos papiers contre l'humidité la moififlure ôc les vers qui les percent ; car on ne connoît point d'in- fedes qui mordent fur la foie. Cependant plufieurs perfonnes difent que la foie 5 après un très-long-temps,, mais fur-tout la foie crue , c'eft-à- dire celle dont on n'a point encore enlevé la gomme , efl fujette à être^ quelquefois hachée par un petit infede aflez femblable à une mite. Toutes les foies des diverfes chenilles n'ont pas la même perfedion , nî le même luftre. Il y en a qui fe caflent très - aifément , d'autres ont une force égale à celle de nos vers à foie j d'autres , telles que celle qui pro- vient des chenilles à tubercules , font filées en brins aulli gros que des cheveux. Les foies des différentes chenilles n'ont pas non plus toutes la même couleur : il y en a de blanches , de jaunes , de vertes , de bleues, de brunes: celle de la même chenille n'ert pas toujours d'une couleuc continûment égale, La coque du ver à foie eft , de toutes les coques connues , celle de delïus laquelle on peut tirer le fil avec plus de facilité. Mais ce qu'on ne peut pas filer, ne peut -on pas le carder, comme on fait la laine ? il eft certain qu'il y a plufieurs coques dont on pouroit tirer un pari utile par ce moyen. Il y a lieu de croire que fi l'on vouloir éprouver les foies de toutes les différentes efpeces de chenilles , foit comme gomme liquide , en la tirant immédiatement de leur corps, foit comme fil propre à fabriquer des étoffes , on pourroit leur découvrir des ufages utiles , où du moins agréables. On peut avoir quelque lieu de penfer que la nature a eu deC fein de nous gratifier de cette précieufe liqueur , lorfqu'on voit la quan- tité prodigieufe qui s'en va en pure perte. Plufieurs cheniles , telles que celles de la tithymale , celle qui donne le papillon à tète de mort, toutes celles qui ne tirent de leur réfervoir qu'un fimple cordon pour fe lier, toutes celles qui fe pendent par les pieds de derrière , ont toutes proportion- nément autant de matière à foie que celles qui font des coques , ôc ce- pendant en dépenfent infiniment moins. VER 399 Outre Us avantagea confidérables que les arts ont fu tirer de cette H'atlere animale, la Médecine y a trouvé un remède d'une grande effi- cacité pour la fanté des hommes , dans certains momens critiques : ce font ces gouttes fi renommées, que l'on appelle gouttes d' AngUttere ^ qui ne font autre chofe que les produits de la foie diftillée dans une cornue bien luttée. Le Dodeur Goidari eft l'inventeur de ce remède , qu'il vendit fort cher à Charles II , Roi d'Angleterre : confuhe^ Mém, deVAcad. ann, 1700. Il faut convenir que les efprits volatils qu'on re- tire des autres parties des animaux feroient aulli efficaces. Quant à la foie crue , teinte en cramoifi , 6i qui pafiTe auffi pour avoir la vertu de mo- dérer les règles trop abondantes des femmes , de calmer les pertes uté- rines, & d'empêcher l'avortement ; cette vertu n'eft due qu'aux parties colorantes de la teinture de la cochenille. Lorfque le ver à foie eft repu de feuilles de mûrier , & que le temps de fa métamorphofe ou transformation eft arrivé , fon corps devient luifant, & comme tranfparent: d'abord il fe purge parla diète jil devient flafque & mollaiïe, puis il cherche un endroit où il puilfe travailler à la ftruc- ture de fa coque fans être interrompu. On lui préfente quelques me- nas brins de balai j il s'y retire, & commence à porter fa tête à droite &: à gauche pour attacher fon fil de tous côtés. Tout ce premier travail pa- roît informe , mais il 'eft pas fans utilité : ces premiers fils font une efpece de coton ou de bourre, qu'on appelle Varraignee ou. la. i^ouretee ^ qui fert a écarter la pluie , car la nature ayant deftiné le ver à foie à travailler fur les arbres en plein air, il ne change pas de méthode lorf- qu'il fe trouve à couvert. Cette foie groffiere fait comme la bafe de fa coque , dite ordinairement cocon ou coucon. On nomme cette foie groffiere fleuret ; & lorfqu'elle eft préparée on lui donne le nom àQfilO" felle. Quand l'infede fe trouve fuffifament environné de cette bourre, il commence fa véritable coque , en conduifant fa foie plus régulière- ment , non pas comme nous tournons des fils autour d'un peloton , mais en l'appliquant en zigzag contre cette bourre qu'il foule en même- temps , & repoufle continuellement avec fa tête, pour donner à l'intérieur de fon petit édifice une capacité ronde & régulière \ (o\\ corps fe tenant plié prefque en deux j il n'y a que la moitié fupérieure qui agifle& qui fe tourne fur l'inférieure , comme fur un point fixe j c'eft-là ce qui donne une rondeur exade à la coque, & en même temps une forme oblongue parce que la filière fe trouve à l'extrémité de cette partie du corps qui 400 VER tourne & fetciime. Après avoir achevé cette première furface, Tinfedela double d'une féconde couche de foie , compofée de fils conduits pareil- lement en zigzag, ôc il forme ainfi jufqu'à fix couches. La longueur d'un fil de foie qui peut fe dévider de deffus la coque eft, fuivant Malpighi ^ de 1091 pieds & quelques pouces, mefure de Paris, M. Lyonnet leur a trouvé ordinairement entre fept &: neuf cens pieds de longueur. Le ver à foie emploie ordinairement deux jours , quelquefois trois a finir fa coque : il y a des chenilles qui font les leurs en un feul jour \ d'autres en font de très-bien travaillées en quelques heures. Nous avons dit plus haut que le ver à foie a deux réfervoirs de ma- tière foyeufe j tous deux contribuent pour l'ordinaire à la formation de chaque fil de foie : le microfcope ou la loupe nous fait découvrir que ce fil eft en quelque forte plat , & que le milieu de chaque fil eft creulé comme en gouttière. Après que le ver s'efl: épuifc à fournir la matière & le travail de fes trois couvertures, il perd la forme de ver, en fe dépouillant de fa qua- trième peau j & il fe change en chryfalide , que l'on nomme auiîi fève y nymphe^ aurélïe. Voy. au mot Chrysalide, & fur-tout au mot Nymphe , les phénomènes qui arrivent dans cette métamorphofe. De cet état il pafie à celui de papillon, après voir refté vingt-un jours dans l'état de chryfalide. Le papillon du ver à foie eft de la clafTe des papillons nodurnes , ou des phalènes à antennes peétinées , qui n'ont point de trompe fenfible, & qui ne mangent point. Les papillons des versa foie, tant les mâles que les femelles , font d'un blanc fale ou jaunâtre. Ce que le papillon mâle offre de plus remarquable dans l'accouplement, c'eft qu'il agite fes ailes avec vîtefTe à différentes reprifes. Malpighi a pris plaifir à compter le nombre des agitations d'ailes , &: il a remarqué que le plus fouvent il les abailTe & les élevé cent trente fois de fuite : ces mouvemens fe fuccedent les uns aux autres avec une très - grande vîtefle , après quoi il refte comme mort pendant un quart - d'heure , &c quelquefois il fe fépare de la femelle j au bout de ce tems il. fe raccouple de nouveau, paroît avoir repris vigueur, &c commence à mouvoir fes ailes avec vîtelfe , mais cette fois il ne les agite & ne les élevé que trente-fix fois de fuite j enfin vient un nouveau temps de re- pos , après lequel le papillon ne donne que peu de mouvemens de i'uite ^ fes ailes: les reprifes de l'accouplement durent pendant quatre jours. Voye-^ VER 401 F'oye:[ au mot Papillon de quel ufage il y a lieu de penfer que peut être ce mouvement des ailes , ainfi que la defcription de la ftruduie des parties intérieures du papillon. Éducation des Vers à foie* Nous avons confidéré jufqu'à préfent le ver à foie du côté phyfique; nous avons vu ce que (on induftrie nous préfente d'admirable \ nous allons le confidérer préfentement du côté des richelTes annuelles qu'il procure à plufieurs de nos Provinces, M. Lefcalopier , ci-devant Intendant de la Généralité de Tours , per- fuadé de la nécelîîté d'éclairer cette branche économique de l'Agriculture & du Commerce , èc convaincu du bien qu'elle peut procurer aux ha- bitans des Provinces confiées a (qs foins , a propofé à la Société d'Agri* culture , nouvellement établie à Tours, de former un précis de ce qui a été écrit de plus intérelîant fur l'éducation des vers à foie , de le dégager de toute théorie , de n'indiquer que des pratiques faciles , à la portée de tous ceux qui élèvent cet infeéte , ôc il a fait diftribuer gratuitement ce précis pour tous ceux qui défireroient former quelqu'établifTement en ce genre. Nous ferons ufage de ce précis pour donner une idée des foins nécelTaires à prendre pour l'éducation de ces infedes. Il y a deux manières d'élever les vers à foie. On les peut lallfer croî- tre te courir en liberté , fur les mûriers même , ou les tenir au logis dans une place uniquement deftinée à cet ufage , en leur donnant tous les jours des feuilles nouvelles. Quelques Curieux ont fait effai de la première méthode , & elle a îéuffi lorfque lafaifon s'eft trouvée favorifer les précautions qu'ils ont eu foin d'apporter. C'eft la pratique qu'on fuit à la Chine , notamment dans la province de Quanton , où le printems eft prefque perpétuel , & les arbres toujours verts : on la fuit aufli à Tunquin 6c dans d'autres pays chauds. Sous un ciel heureux , cqs vers font élevés fans foins fur les arbres, & ils s'accoutument à foufFrir les intempéries de l'air j ce qui les rend beaucoup plus forts &: beaucoup plus robuftes que ceux qui font élevés délicatement en chambre , te leur graine doit produire àQs vers plus vigoureux. Ainfi les papillons venus de ces vers à foie choifiiïent fur le mûrier un endroit pour pofer leurs œufs, te ils les y attachent avec cette glu dont Tome VI» E e e 40Z VER la plupart des infedes font pourvus pour difféieiis befoins. Ces œufs pafTent ainfi l'automne Se l'hyver fans danger : la manière dont ils font placés ôc collés les met à couvert de la grêle , qui quelquefois n'épargne pas le mûrier même. Le petit ver ne fort point de fon œuf qu'il n'aie été pourvu de fa fubfiftance , ôc que les feuilles ne commencent à fortir de leurs boutons. Lorfque les feuilles font venues» la Nature invite les petites chenilles à percer la coque de leurs œufs, à fe répandre fur la verdure j elles groiîi fient peu -à- peu &c filent, au bout de quelques mois fur le même arbre , leurs cocons qui paroiflent comme des pommes d'or au milieu du beau vert qui les relevé. Cette façon de les nourrir efl: la plus sûre pour leur fanté, 6c celle qui coûte le moins de peine. Mais la température inégale &c inconftante de nos climats , rend cette mé-» thode fujette à bien des inconvéniens qui font fans remède. 11 eft vrai qu'avec des filets ou autrement , on peut préferver les vers des infultes des oifeaux j mais les grands froids qui furviennent en Europe fouvent tout d'un coup après les premières chaleurs, les pluies, les grands vents , les orages enlèvent &c perdent tout. Il faut donc prendre le parti de les élever à la maifon. On choifit pour cela une chambre expofée en bon air , où le foleii donne , qui foit garantie des vents du Nord &c du Midi par des fenê- tres bien vitrées ou par des châfiis couverts de fortes toiles : on a foin que les murs en foient bien enduits , les planchers bien fermés , en un mot que toutes les avenues foient interdites aux chats, aux rats, aux fou' ris, aux lézards, à la volaille. Se généralement à tous les infectes &c oifeaux qui les dévoreroient. Au milieu de la place on élevé quatre co- lonnes qui forment enfemble un allez grand carré : on étend d'une colonne à l'autre, par différens étages , des planches &: différentes claies d'ofier , & fous chaque planche une claie avec un rebord. Ces claies & CQS planches font pofées fur des coulifies , Se fe placent ou fe dépla- cent à volonté, de façon néanmoins que les ordures de l'une ne tom- bent point fur l'autre. On donne à ces lieux le nom de tabarlnage. Ceux qui élèvent des vers à foie donnent le nom de graine aux œufs du ver. En Europe de toutes les graines étrangères de vers à foie , celle d'Efpagne a jufqu'à ce jour pafie pour la meilleure après celle de Piémont & de Sicile. Le choix de la graine eft fans contredit ce qui exige le plus d'attention dans l'éducation de ces vers , puifque c'eft d'elle que dépend le fuccès de toutes les opérations fubféquences. Les graines étrangères VER 405 fôiic en général aflez incertaines , foit parce qu'elles font trop vieilles » foie parce qu'elles ont éprouvé de la part de l'air des variations préju- diciables, foit même parce qu'elles ont été quelquefois pafiTées au four pour détruire le germe de leur fécondité. Celui qui veut élever des vers à foie doit fe procurer lui- même de la graine , d'autant mieux qu'il n'y en a aucune qui approche en qualité de celle qu'on forme dans chaque pays propre à l'éducation du ver à foie. La raifon phyfique en eft, que cette graine étant naruralifée au climat, elle a plus d'analogie avec le mûrier , duquel elle a reçu fa principale fubftance , &c que d'ailleurs ellel-éfifte bien mieux aux varions Se viciflitu- des particulières de l'air du pays où ont vécu les vers 8c les papillons qui l'ont fournie. On reconnoît que la graine eft propre à produire avantageufement , fi elle eft caftante , ft elle contient une liqueur qui ne foit ni trop épaifte , ni trop fluide , fi elle porte un œil vif, lucide j Ci fa coideur tire plus fur le gris obfcur que fur toute autre j fi enfin , en la mettant dans du vin , elle fe précipite au fond. Paftbns maintenant au moyen de l'obtenir dans tout pays. Lorfque les vers ont formé leurs cocons , on en choifit un nombre pro- portionné à la quantité de graine qu'on veut faire. L'expérience apprend qu'un gros de graine contient au moins cinq mille vers ou graines. Comme il périt aftez ordinairement la moitié des vers avant qu'ils faftent leurs cocons , un gros de graine ne donne que deux mille cinq cents cocons, qui fufïifent , quand ils font médiocrement bons , pour en tirer une livre de foie. On doit choifir pour la graine les cocons les plus fermes & les premiers formés , parce qu'ils annoncent les vers les plus vigoureux , ôc par confé- quent les plus propres à la propagation. Les cocons mâles font ferrés, longs , pointus , &: la foie en eft ordinairement plus fine que celle des femelles : le cocon femelle eft rond , gros , fort ventru , Se la foie en eft plus unie Se un peu plus égale que celle du mâle. 11 eft cependant encore plus fiir de choifir les vers mâles Se les femelles avant que les cocons foient formés: on reconnoît facilement les premiers, puifqu'ils ont les yeux plus marqués Se plus diftinds que ceux des femelles. Dans ce triage on doit préférer ceux dont la couleur tire le plus fur le jaune pâle, comme fourniffant parmi les quatre efpeces de jaunes la foie la plus parfaite. Lorfque les papillons font fortis, on donne à chaque femelle fon mâle, £ e e ij 4o4 VER & on les place fur un morceau d'étamine. Lorfque la femelle a été fé- condée , elle dépofe fes œufs environ dix à douze heures après l'accouple- ment : ces œufs s'attachent fortement à l'étamine à l'aide de la fubftance glutineufe dont ils font enduits. Chaque femelle donne quatre un cinq cents œufs j ainfi un cent de femelles donne une once de graine , & l'on mettra à part , pour chaque once qu'on voudra faire , au moins deux cents cocons , moitié mâles , moitié femelles. On conferve ainfi ces morceaux d'étamine jufqu'au mois de Septembre, qu'on travaille à détacher les œufs qui y font attachés. Pour y parvenir on fouffîe fur la graine quelques gorgées de vin pour détremper la fubftance glutineufe , 8c on la détache enfuite facilement avec une barbe de plume : on l'enferme dans un cornet de papier qu'on met dans un lieu cjui ne foit ni trop chaud , ni trop froid , ni trop humide» On doit fonger à faire éclore la graine lorfque les feuilles de mûrier commencent à poufiTer. Dans les années hâtives , cela arrive entre le lo & le 1 5 d'Avril : quand les gelées font fréquentes , & que l'ennée eft tar- dive , on obligé d'attendre jufqu'au i o ou 1 1 de Mai. 11 y a deux manières de faire éclore la graine , la naturelle & l'artifi- cielle. La naturelle confifte à laifiTer agir l'air extérieur , êc attendre l'effet de- fon adion ou Je fa température , pour développer le principe de la fécon- dité des œufs. L'artificielle confifte à employer la chaleur du feu , ou d'autres moyens^ de cette efpece. Cette dernière eft beaucoup plus en ufage que l'autre ?: on la croit cependant moins naturelle ôc moins analogue à ïa^ïencQ àw ver. La couvée naturelle doit fans condredlt être préférée dans tous les pays, où la rcmpéracure , toujours égale &c plus propre à développer les prin- cipes de fécondité , agit avec fureté & fans aucun-fecours étranger : ma)V dans lx;s climats fnjcts à variations , tel , par exemple , que celui de la Tou- t-aine , il y auroit de l'inconvénient à compter fur fes effets. Le point effen- tiel eft- de concilier la nailTance du ver avec le moment où le mûrier fe développe pour fournir à fa nourriture. Pour faire la couvée artificielle , on divife la graine par onces : on em forme de petits paquets qu'on enveloppe d'un linge recouvert de coton 5, f^âs trop ferrer b graine : les femmes ou filles, qui font com.munémenr caAVi^és& de cette opération 5 portent, eiifuite ce linge fur elles ^ ne Tag»»- (VER 405 puochent que peu-à-peu de leur peau , & finifTent par le dépofer dans leur fein pendant le jour , & elles le confervent pendant la nuit dans leur lit : elles le vifitent le deuxième jour j fi elles apperçoivent que la graine foie rouge , elles la rejettent fur le champ pour en couver d'autre, attendu que cette couleur annonce qu'elle a perdu fa qualité pour avoir éprouve une chaleur trop vive : fi au contraire la graine porte une couleur de gris- blanc , elles la mettent dans des boîtes propres , fans odeur ; elles gar- jiifient ces boîtes de papier blanc , mettent dedans la graine fans trop l'entalfer , la recouvrent d'une feuille de papier percée de petits trous par lefquels fortent les vers à mefure qu'ils font éclos , pour chercher les feuilles tendres de mûriers qu'on a mifes au-defTus : on pourroit fe fer- vir en place de papier de petits filets. On place ces boîtes fur un lit de plumes, au milieu de deux oreillers , fous une couverture de laine j on a foin d'entretenir par le feu la chaleur de la chambre au même degré , ou d'y fuppléer par des bouteilles d'eau chaude que l'on place fous le lit de plume , & que l'on renouvelle à me- fure que l'on voit les vers éclore. Lorfque la graine eft bonne, & que le degré de chaleur eft donné à propos , la plus grande partie des vers éclofent dans les deux ou les trois premiers jours : au-delà du cinquième ou fixieme jour , lorfqu'ils ne font point éclos, il n'y a plus rien à efpérer , êc il fauc recommencer l'opération avec de nouvelle graine. On fe fert quelquefois d'une poule qui gloulfe , fous laquelle on place des boîtes remplies de graine , qu'on recouvre de paille &c de quelques CEufs par-deiTus ; le bain marie &c la chaleur de la cendre /ont encore en iifage. A mefuie que les vers font éclos , on les place par couvées , fuivant la date de leur naiffance , dans de nouvelles boîtes garnies de feuilles de mûrier : on doit leur en donner de nouvelles deux fois par jour. C'eft dans les commencemens qu'on doit apporter plus de foin pour la confer- vation de ces infedes : leur extrême délicatefie les rend fufceptibles des jncindres variations de l'air ; &r l'on ne réufîit à les garantir de tous les dangers auxquels ils font expofés que par la plus grande exaditude à pourvoir à leurs befoins , à les entretenir dans une propreté continuelle, êc à les maintenir dans un deçié de chaleur uniforme. Le plus difficile eft de conferver une même température d'air toujours également fain. Pour y parvenir , on fait ufage avec fuccès du therracp- metre de M. de Réaunmr ^ qui , par des expériences crès-fuivies fur les 4^6 VER vers à foie, a reconnu que le dix-huitieme degré de fon thermomètre- eft celui qui indique la chaleur la plus analogue èc la plus convenable à la nature ôc au tempérament de cet infedte. Toutes les perfonnes qui en ont fait ufage l'ont employé avec fuccès. Cependant pludeurs Natura- liftes du premier ordre ont obfervé en Touraine que les vers éclos dans cette Province au dix-huitieme degré , fur-tout dans les années hâtives , ne produifent qu'une foie foible & d'un travail pénible , tandis que ceux qui prennent naidance au quatorzième ôc quinzième degré de chaleur , font une foie forte , nerveufe &c d'une qualité fupérieure. Lorfque les vers font un peu forts , on les arrange 3c on les difpofe dans l'attelier , qu'on nomme tabarinage ^ dont nous avons donné la defcription plus haut. On doit obferver dans le premier âge , & pendant les quatre iTiues , de ne leur donner que les feuilles les plus tendres de mûrier blanc , & après les mues jufqu'à la foie , des feuilles fortes' ôc bien nourries. A l'égard de la quantité, on doit leur en donner le matin ôc le foir , depuis leur naiiïance jufqu'à leur féconde mue ; trois fois le jour , depuis leur troifieme mue jufqu'â la dernière, ôc cinq ou fix fois depuis la dernière jufqu'à ce qu'ils faffent leurs coques. Les feuilles de mûrier blanc fau- vageon fournirent aux vers une foie très-belle , mais elle eft toujours en petite quantité : les vers nourris de celles de mûrier d'Efpagne donnent au contraire beaucoup de foie , mais elle n'eft ni belle ni bonne. Les feuilles du mûrier franc , ou enté avec la greffe du mûrier blanc , font très -propres aux vers j elles fourniffent tout à la fois beaucoup de foie & d'une qualité fupérieure \ elles font d'ailleurs meilleures que les autres à tous les états du ver. Ces arbres donnent leurs feuilles bien plutôt que les autres. V^oyei à l'article Mûrier la manière la plus favorable de les cultiver ôç d'en tirer le plus grand avantage (û). (d) M. 'Bourgeois i\.i qu'on n'efl: pas d'accord fur le choix de la feuille de mûrier blanc la plus utile pour nourrir les vers à foie. M. Thomé , de Lyon , &: cjuclc^ues-uns defes fcdlateurs , donnent à tous égards la préférence à celle du mûrier rofe d'Italie enté. D'autres Obfervatcurs du Languedoc prétendent avoir remarqué , depuis quelques années , que cette feuille produit moins de foie & d'une moindre qualité que celles de ce même mûrier fauvageon & de quelques autres bonnes efpeccs non-entées : ils attribuent à la quantité de mûriers rofcs entés , qu'on a introduits depuis un demi- ficcle dans pluficurs provinces de France, la diminution confidérable qu'on remarque VER '407 On doit avoir attention de ne point donner aux vers à foie des feuilles mouillées, ni gâtées , ni de qualités différentes , comme de mûrier blanc 5c de marier noir. Il y a des années où les mûriers font attaqués de pu- naifes , dont l'odeur eft mortelle pour les vers r-l'injeâiion de fivon eft un moyen sûr pour détruire ces punaifes , ou la vapeur de fiente de bœuf deiféchée &c brûlée au pied de l'arbre. Chaque millier de vers con- en ce royaume , à-peu-près dès cette époque , tant du produit des vers que de la qua- lité de la foie. Enfin M. le Capitaine IViUermeu , de la ville de Bienne en SuifTe , prétend que pour concilier ces deux partis on doit faire ufage de fa méthode , qui confifte à varier les efpeces de feuilles dont on nourrit les vers à foie, fuivant les difFérens âges ou états par où ces infedes paiïent , jufqu'à ce qu'ils filent leur foie. Cet objet paroît fi intérefiant pour ceux qui s'appliquent à cette branche d'économie , qu'il teroit à fouhaiter qu'il n'y eût plus déformais d'incertitude à cet égard. Pour cela il faudroit que des perfonnes exaélcs , intelligentes , fifient des expériences réitéiées & fans prévention, en élevant une quantité déterminée de vers dans le même temps, avec différentes efpcces de feuilles , fans les changer pendant tout le cours de leur vie , ou en les variant dans leurs difFérens âges, comme il fera dit ci-après , & ea comparant enfuite exadlement les produits & les qualités de chaque efpcce de foie. Au printems de 1768 , qui fut très-défavorable aux vers dans ce pays , à caufs des retours de froids S>c de vents durs , fréquens , M. le Capitaine IVildermett fît ^clore une once de graine de vers à foie; il les nourrit dès leur naiffance jufqu'à !a féconde mue, avec la feuille de l'efpece de mûrier qu'on élevé ordinairement en haie dans quclqu'endroit abrité , afin de l'avoir plus printaniere. Voye^^ à l'article Mûrier , le Mûrier fauva^eon o>dinaire. Dans cette époque il les nourrit avec la feuille de mûrier- rofe - fauvageon, jufqu'au temps qu'ils font à la brife. Dès ce temps jufqu'à ce qu'ils fullent en cabane, il les nourrit avec les feuilles de mûrier - rofe d'Italie enté. Enfin il leur donna pour dernière nourriture la feuille romaine , qui eft fort analo- gue à celle du mûrier noir. Les vers provenus de cette once de graine , nourris de cette façon , ont produit le poids double des cocons qu'ils donnent ordinairement en France ; Si fept livres envi- ron de ces cocons ont rendu une livre du plus bel organfin, M. ïVilderm tt conclut de cete expérience , que les perfonnes qui travaillent à établir des plantations de mûiiers d'une certaine étendue , devroient au moins cultiver de ces quatre efpeces diffère nés , fans négliger encore quelques autres bonnes efpeces dont nous avons parlé à l'article Mûier. On pourroit peut ■ être encore , dit M. Boiirgwis j faire qdelqa'autre expérience de cette nature, qui augmenreioit le produit de ce précieux infctle & la qualité dç fa foie, 4oS VER fomme cinquante livres pefant de feuilles depuis leur naiflance jufqa'i ce qu'ils montent dans les brins de bruyères pour filer leurs cocons. Perfonne n'ignore qu'il y a des années où les feuilles de mûrier font très- rares , foit par le défaut de fève , foit par l'abondance des vers à foie j la néceflité à fait recourir à différentes fubftances , telle que la laitue , les feuilles de ronce , de chêne , de charme j mais leur ufage n'a point rempli les idées S>c les efpérances des nourriciers. Plus les années font hâtives , plus les récoltes font abondantes & certaines. Le Languedoc &c les Pays méridionaux jouilTent à cet égard de tous les avantages de la Nature : leurs mûriers plantés fous un ciel tempéré , donnent de la feuille de bonne heure. Les vers y font précoces , & la récolte y devance d'un mois de plus le temps des orages , qui leur font fi préjudiciables. Ce n'a été qu'après beaucoup d'épreuves qu'on s'eft aflÂué qu'on ne réuflira que très-difficilement à faire dans un climat froid des récoltes abondantes de foie , tant qu'on ne trouvera point le moyen de nourir les vers un mois avant que les mûriers pouffent , en leur fourniffant une fubf- tance qui leur foit propre, ôc qui puifTe fuppléer en quelque façon à la feuille tendre &c nouvelle que le pays refufe. Ce moyen eft de faire fé- cher de la feuille de mûrier de la pouffe d'automne dans un grenier. Les vers étant éclos au commencement de Mars ou d'Avril , on fera bouillir de l'eau dans un vafe , on y laifïera tremper pendant une minute cette feuille feche : lorfqu'on l'en retirera , on aura la fatisfadion de voir que de fanée qu'elle étoit , au point qu'en la froiffant un peu on eût pu la réduire en poudre , elle fera devenue verte & tendre comme fi elle étoit nouvellement cueillie : on a le foin de l'effuyer avant que de la donner aux vers à foie. Comme les vers à foie fe font nourris avec fuccès de la feuille de mû- rier ainfi préparée , il y a lieu de penfer que la feuille delféchée con- tient encore beaucoup de la fubflance ptopre aux feuilles de mûrier , 3c que l'eau en la ramolliifant la met en état de pouvoir fervir de nourriture aux vers. On a donc imaginé , pour perfectionner cette découverte , de fé- parer la fubflance de la feuille fous la forme d'extrait. Cet extrait fe fait en pilant dans un mortier une certaine quantité de feuilles de mûriers fraîches pour en exprimer le jus , que l'on fait enfuite épaifîir par le feu. On conferve cette fubflance extraite dans des vafes à goulot , en les rem- plifï'ant d'huile de quelques travers de doigts. Lorfqu'on voudra ramollir la feuille defféchée , on jetera dans l'eau bouillante une quantité propor- tionnée VER 40^ donnée cie cette fubftance extraite. Pliifieurs rarfons qui fe font fencir d'elles-mêmes donnent lieu d'efpérer de ce nouvel elTai un fuccès encore plus heureux & plus certain. Les vers à foie font fujets à quatre mues ; ces mues font diflinguer en cinq âges la vie de ces infsdtes. Le premier âge commence depuis leur naiiïance jufqu'à leur première mue , qui fe déclare le fix ou le feptieme jour après leur naiflTance. Ils s'endorment alors , deviennent comme immobiles , la tête leur groflît de ils changent de peau. Cette opération dure ordinairement trois ou quatre jours ; ôc quand il fait froid ou des temps pluvieux, les vers font quelquefois quinze jours entiers, à comptée du jour qu'ils font éclos , à fortir totalement de cette première mue : ils en forcent cependant le neuvième ou dixième jour , quelquefois plutôt quand ils font dans un lieu dont la chaleur eft toujours égale. Les trois autres mues qui fe fuccedent arrivent pareillement de fepten fept jours, ou de huit en huit jours. On compte le cinquième âge , depuis la dernière mue jufqu'à ce qu'ils falfent leur foie. La propreté efl: un des articles elTentiels du gouvernement des vers a foie : on ne fauroit porter trop loin l'attention pour les retirer de delTus leur litière , auiîi fouvent que leur âge , les débris qu'ils font des feuilles, & la chaleur de la faifon l'exigent : cette opération fe fait de la manière la plus prompte &c la plus facile , en fe fervant de filets légers donc les mailles font affez larges pour laiflTer paiïer les vers , qui viennent cher- cher avidement les nouvelles feuilles qu'on met deffus : de cette ma- nière on tranfporte facilement Se furement les vers fur une nouvelle claie. On reconnoît que les vers veulent monter pour filer par leur agitation en courant parmi la troupe fans penfer à manger , par une couleur de chair tranfparente qu'ils prennent alors , notamment fur la queue. C'efl en ce temps qu'on doit les placer dans les atteliers ou tabarinages, garnis de bruyères , ou de genêt , ou de buis , ou d'autres rameaux d'arbuftes fecs , dénués de feuilles de d'épines , mais ayant leur écorce. Dans ces tabarinages où l'on difpofe les brins de bruyères en arcade , les vers trou- vent aifément de la place pour travailler , ôc on n'eft guère fujet à avoir des cocons doubles , parce que les vers n'étant point gênés , ne font point fujets à confondre leur travail par leur trop grande proximité : il eft 4'autant plus avantageux d'éviter cet inconvénient , qu'outre la diffi- TomcFL Fff 410 VER culte qu'on éprouve dans le tirage de la foie de pareils cocons, elle efl encore très-inférieure en qualité ôc en quantité. C'eft dans ces bruyères que les vers à foie conftruifent ces cocons blans ou jaunes d'une ftruc- ture Cl merveilleufe qui nous fournilfent la foie. Lorfqu'on enlevé les co- cons qui font faits , on doit éviter d'ébranler les cabanes , car la moindre fecouffe fuffit pour empêcher le ver de finir fon travail *, de fans cette dernière opération, toutes les peines 5c les dépenfes font en pure perte. Le ver à foie demande encore étant prêt à filer , de même pendant tout le temps qu'il eft en cabane , qu'on parfume fouvent la chambre , car c'eft la feule chofe qui réjouifle & qui ranime le ver j on doit aufîî frotter les planches des atteliers avec de fort vinaigre , ou avec des plan- tes aromatiques chaque fois qu'on les nettoyé. Les vers à foie font fujets à pluheurs maladies , dont les unes font naturelles 8c inévitables, parce qu'elles dépendent de leur conftitution ; telles font les différentes mues qui les attaquent fuccefiivement tous le* fept jours depuis leur naiffance. L'abftinence &c le repos pendant trente- fix heures, font les moyens que la Nature emploie pour les guérir. La plupart des autres maladies viennent pour avoir donné des feuilles mouillées ou brouies aux vers, ôc pour ne point les avoir aiTez préfer* vés de l'humidité. Leurs maladies font aulli très-fouvent occafionnées par l'intempérie de l'air, par des vents durs &c un temps froid qui fur- viennent fubitement : ce n'eft que par des foins extrêmes que l'on pour- roit les en garantir j les exhalaifons des plantes odoritéranres font un puiifant remède pour ces vers , mais il faut prendre garde que l'odeur n'en foit trop forte ou défagréable ; car loin de les ranimer , elle les rend plus languifians : l'ail , le mufc, le tabac leur font contraires, ainlî que la fumée du charbon. Lorfque les vers font parvenus à faire leurs cocons , qu'ils ne per- fedionnent qu'en fept ou huit jours , ils y reftent cependant enfermés pendant dix-huit ou vingt jours ; mais fi on attendoit plus tard pour en retirer la foie , on trouveroit tous les cocons percés , &c on en retire- roit que du fleurer. Le moyen le plus sûr d'étouffer les vers, ou plutôt les chryfalides, eft de mettre les cocons dans un four affez chaud pour les faire périr , fans cependant caufer de l'altération à la foie : on re- connoît qu'il eft temps de les ôter du four , lorfqu'on entend un pétille- ment femblable à celui d'un graiii de fel qu'on jetceroit dans le feu. Cette opération une fois faite , il ne s'agit plus que de tirer la foie que peuvent produite les cocons. La bonté & la beauté de la foie dépendent, comme nous l'avons dit , des climats fous lefquels les vers à foie ont été élevés , des efpeces de mûriers dont ces vers ont été nourris , &: des foins qu'on a pris d'eux* On diftingue auffi pluficurs efpeces Se qualités de foie relativement aux différens apprêts qu'elles peuvent recevoir. On donne le nom defolegrege a la foie telle qu'elle eft tirée de defflis les cocons, avant que d'avoir été filée , ou qu'elle ait fouftert aucun apprêt. La plus grande quantité de cette foie nous vient du levant par pelottes ou en mafle. On donne le nom de foie crue à celle que l'on tire de deffiis les cocons , & que l'on dévide fans la faire bouillir. Comme on a nommé foies crues les foies qui n'ont pas pafle au feu, on ^^^^qWq foies cuites ^ celles qu'on a fait bouillir pour en faciliter le filage & le dévidage. Ce font les plus fiines de toutes les foies employées dans nos Manufactures. On en fabrique ces beaux ouvrages de rubannerie & les plus riches étoffes , telles que les velours , les fatins , damas , taffetas , &c. Il y a encore une autte forte de foie cuite , qu'on appelle aufli foie décreufée ; c'efl: celle qui a paffé a l'eau de favon, qui facilite le travail de la foie, en lui enlevant une certaine quantité de parties gommeufes étrangères à la fubftance du fil. On peut auffi décreufer la foie, &; même beaucoup plus avantageu- fement par l'alkali de la fonde , comme M. Rigaud l'a démontré dans un Mémoire qui a remporté le prix que l'Académie de Lyon avoit pro- pofé fur cet important fujet. Le décreufemeni diminue le reffort de la foie , & la rend par-là plus facile à travailler. On. a donné le nom d'or- ganfn à la foie apprêtée & moulinée. L'étoupe ou filafle foyeufe qui recou- vre les cocons , ainfi que tous les bouts de foie caffés, étant cardés enfem-. ble , font une bourre foyeufe. , dont on fait de petites étoffes. Quand on ne retire pas cette bourre de deffus les coques , on peut les teindre en cet état de différentes couleurs, & elles fervent alors à faire des fleurs artifi- cielles qui font très - agréables. Ici l'induftrie de l'homme met à profit, avec un art étonnant , les dons de la nature ; & l'on voit reparoître la foie fous une multitude de formes différentes plus élégantes les unes que les autres , &: nuancée de mille couleurs diverfes. A mefure que l'on a mieux connu l'ufage de la foie , les Nations com- merçantes ont cherché à multiplier chez elles les infedtes qui la produi- fent. Quoique les climats chauds paroifïent être les plus propres à \qs Fffi; 4^t^.. VER élever, cependant plafieurs Etats du Nord , la Pmflê , le Dannemarck commencent à cultiver des mûriers, &c à élever des vers à foie, même- dans des climats aflez froids. On en élevé aufîi en Suifle autour de Bienne. En France, ce font les parties méridionales qui s'appliquent le plus à cette culture : on y recueille prefque d'auflî belle foie que dans le Pié- mont. Il n'y a point aujourd'hui en France , de Province qui n'ait un nombre plus ou moins confidérable de mûriers. Plufieurs grands chemins en font bordés, &le Gouvernement a veillé à ce qu'il y eût des pépi- nières de mûriers toujours fubfiftantes, afin d'en délivrer gratuitement à ceux qui en veulent élever fur leurs terres. Quoique cet établiiïemenc foit encore naiflant , cependant plufieurs Négocians habiles ont calculé que la fomme de nos récokes en foie , peut déjà égaler celle que nous achetons de l'étranger, L'Efpagne commence à rouvrir les yeux fur le commerce de la foie qu'elle avoir trop négligé , & elle recueille préfentement beaucoup de foies de Grenade qui font fort eftimées : elles font très-fines 8>c très-unies. La Sicile eft encore très-riche par fes foies. Les Florentins , les Génois ôc les Lucquois en font le principal négoce. Les différentes efpeces der foies que fournirent les îles de l'Archipel , font peu recherchées : le fil ea ett dur , ôc fe rompt aifément au travail Les guerres cruelles qui dévaf- tentlaPerfe depuis long- temps , ont beaucoup diminué l'exportation de& foies , qui fe fait à Smyrne par les Caravanes, L'Indoftan &c la Chine font tiès-riches en foie j mais il en paffe très- peu en Europe , parce que cette foie n'y feroit pas auflî eftimée pour l'u- fage des fabriques , que celle qui nous vient du Levant. On fait cepen- dant quelque ufage en France des foies de Sina , qui font du nombre des foies de la Chine : elles entrent fpécialement dans la fabrique des gazes. M. Moyfe Bcrtram vient d^^nnoncer dans les T ran factions philofoph'iques de Philadelphie^ la recherche qu'il a faite des vers à foie fauvages, dans l'A- mérique feptentrionale j ces vers à foie font plus aifés à élever que 1-es vers à foie ordinaires d'Italie, ils ne font point fujets aux maladies , & ils éclofenc fi tard dans le printems qu'ils n'ont rien à craindre du froid. Les éclairs & le tonnerre ne leur font point éprouver d'accidens funeftes \ de comme ils ref- tent long-temps dans leurs cocons, fous la forme de chryfalide, on peut at- tendre l'hiver pour les dévider. Un autre avantage qu'ils ont , eft que leurs cocons pefent quatre fois plus que ceux d'Italie , d'où il fuit qu'ils doi-. VER 4M Vent doiineu une plus grande quantité de foie. On peut les élever eu mettant dans des boîtes remplies d'eau les branches des arbres dont ils fe noiurifTent. Il feroit à defirer que cet Obfervateur nous eut donné des connoifTances de la nature de la foie que donnent ces vers : fi elle n'eil point câlfante, bouchonneufe j fi elle eft aufll bonne, ôc Ci elle prend la teinture aufli-bien que celle de nos vers à foie d'Europe. Quelques autres animaux , tels que la pinne marine Se Varaignée j fournilTent auffi une efpece de foie. Celle de la pinne marine eft en ufage : fa foie eft extraordinairement fine \ à Palerme & à Tarente , il y a Aes manufactures employées à la travailler. On n'a pu parvenir à profiter de celles que filent les araignées : voye-^ aux mots Pinne marine & Arai- gnée les recherches qu'on a faites fur ces objets. VER SOLITAIRE , ténia aut tAnia. Entre les différens vers qui vi- vent dans le corps humain , & dans les inteftins de quelques bêtes , celui que l'on appelle foLitaïre j eft fans doute un des plus finguliers. La forme de ce ver approche de celle d'un ruban, c'eft- à-dire qu'il eft long , mince & large : ce qui Ta fait nommer en latin tAnia ^ & ver folïtaire en fran- çois , parce qu'on a cru qu'il étoit feul dans un même fujer. Cet animal eft blanc & fort mince : fon corps va en diminuant vers l'une de] fes extrémités , où il fe termine en un fil délié \ fon corps eft articulé d'un bout à l'autre. Les articulations font plus ou moins ferrées dans différens vers. Il y a de ces animaux qui font dentelés prefque d'un bout à l'autre : leur mouvement eft ondulé ou vermiculaire. Le féjour de Qt% vers rongeurs eft ordinairement dans les inteftins ou ils fucent la fubftance la plus pure de l'homme , l'affament & le réduifent le plus fouvent dans un état horrible de maigreur. On ne peut appren- dre fans étonnement que la longueur de cet infedle , qui va aftez ordi- nairement à quatre aunes, peut aller quelquefois jufqu'à trente, ainii qu'on le fait de Tilluftre Boerhaave _, témoin oculaire. Qu'y avoir -il de plus à défirer pour le bien de l'humanité, qu'un moyen sur &: efficace d'expulfer du corps humain ce reptile fi extraor- dinaire? de cette foule immenfe de remèdes, il n'y en avoir aucun qui opérât bien furement. Le malade rendoit par bas plufieurs morceaux, & quelquefois plufieurs aunes de ce ver j mais ce n'étoit qu'allez rarement qu'il fortoit en entier. Le hafard , auteur de bien d'autres découvertes , a préfenté un fpécifique , dont l'efficacité femble laiiTer peu de chofes â iéfirer. Le polTelTeur d'un fécret fi utile eft M. ticrrenfçhwunds ^ Doç-> V4 VER teur en Médecine, natif de Moraten Suide. Mlle. Nouêffer de la même ville polTede , dit - on un femblable fpécifique. M. Haller s'eft aufïi procuré un remède contre ce ver plat. Il promet, en bon citoyen , ainfi que M. Herrenfchwands , d'informer dans la fuite le Public de tout ce qu'il lui importe de favoir fur cette matière. Le fpécifique de M. Herrenjchwands paroît être une poudre végétale , légère , très -fine , de couleur d'olive , dans laquelle on remarque , à l'aide des verres mi- crofpiques, des particules brillantes, qu'on pourroit foupçcnner être des particules d'éthiops minéral ou marnai : elle a une odeur qui tient de celle du fafran , & elle a un petit goût falé (quelques-uns prétendent que c'eft un mélange de gomme gutte ôi de fel de tartre ). Une feule prife de cette poudre fufïit quelquefois pour chaffer le tétnia \ quelque- fois aufli cet ennemi redoutable ne déloge qu'à la féconde ou à la troi- iieme prife : mais il fort vivant , &: toujours aufli entier qu'il peut- l'être j on s'en affure en remarquant la partie antérieure de l'animal , qui eft comme un fil délié : ce qui eft très - elTentiel. Ce remède a opéré fur un très - grand nombre de perfonnes avec tout le fuccès poffible. Nous devons cependant convenir que ce remède ne paroît agir avec ef- ficacité, que fur le t.mia de l'efpece a anneaux courts , &: qui fe ren- contre fréquemment chez les habitans des environs du lac de Genève, de Neufchatel de Bienne & de Morat en Suifie. En effet M. Herrenf-' chwands n'a pu expulfer à Paris le tdiniis. à anneaux longs. Comme le re- mède de M. Haller, dit M, Bourgeois ^ n'eft pas auilî efficace contre le ver à anneaux courts , que contre l'efpece à anneaux longs très -com- mune aufiîi en SuilTe ; on doit donc trouver par i'ufage de l'un ou de l'autre remède , le moyen d'expulfer l'un ou l'autre tAnia. On lit dans les Obfervations nouvelles de Médecine par M. Af^rc à Berlin, qu'un ma- lade attaqué du ver folitaire ayant pris une forte d'ofe d'un opiat com- pofé avec de la limaille d'étain &; du miel , le fuccès furpafia l'efpéran- ce, & un ver à tête fendue ou fourchue , qui avoir cent aunes de lon- gueur , fut heureufement expulfé. Au refte les Naturaliftes fe trouvent préfentement dans le cas de mieux obferver cet infede , puifqu'ils peuvent le polféder vivant. Auiîi M. Bonn.t a-t il fait un grand pas vers l'entière connoifTance de cet animal fingulier , dont l'hifloire , quoiqu'étudiée par un grand nombre de Naturaliftes , étoit encore très -incertaine, tant ils étoient de fenti- mens divers. C'efl dans fon excellent Mémoire, imprimé dans le Tome I VER 4M des Mémoires prérentés a TAcadémio, que nous puifeuons ce' que nous allons en dire dans cet article La tète de ce ver a excité beaucoup de difputes parmi les Natura- ]iftes, les uns prétendant que ce ver en eft dépourvu; les autres foute- nant au contraire l'avoir obfervée dans l'efpece de r^^^m à anneaux longs. M. Andry eft de ce nombre , mais il convient ne l'avoir pas encore vu dans le tdima à épines ou à anneaux courts. Un objet des plus frappans dans les vers folitaires , c'eft un vaiiTeau qui paroît étendu d'un bout du corps à l'autre , &: qui en occupe précifément le milieu. Cette partie n'a pas conftament la même forme extérieure. Dans les wns ^ elle ne paroît que comme un cordon bleuâtre ou pourpré ; dans d'autres elle femble com- pofée d'une tile de corps glanduleux , en manière de fleurs, & qui for- ment furTinfedle un travail qui fe fait confidérer avec plaifir. C'eft dans le milieu de chaque articulation ou anneau que font placés ces corps en forme de fleurs :on ne peut bien les obferver qu'à l'aide du microfcope. Quelques - uns ont régardé ces corps glanduleux , comme autant d'efto- macs qui donnoient entrée aux aiimens, M. Tyfon, dans une Diflertation fur le ver folitaire , a donné , fur fa ftrudure, un fyftême fort ingénieux , mais que M. Bonnet a combattu par plufieurs raifons j & la découverte qu'il a fait enfin de la tête dans le unia à anneaux courts, lui donne lieu de s'en former une autre idée, M. Tyfon prétend que ce ver a autant de bouches que d'anneaux, & même plus. Il a regardé comme telles , certaines ouvertures, qui, dans quelques t&nia , font placées fur les bords de chaque anneau _, & qui , dans d'autres, lui ont paru fituées dans le milieu de la partie fupérieure. Quel parafite ! A la partie antérieure du tdnia 3 laquelle eft terminée par un fil délié , on remarque une tache noire où fe trouvent quatre tubercules. Ces tu- bercules paroifTent formés chacun de deux boutons pofés l'un fur l'autre: ce font ces mamelons que M. Bonnet regarde comme autant de fuçoirs, & il croit par cette raifon que cette partie eft la tête de l'animal. Que de problêmes ce ver fingulier ne préfente-t-il pas à réfoudre ? Quelle eft fon origine ? comment fe propage-t-il? y en a-t-il de plufieurs efpeces ? eft-ce un feul & unique animal , ou une chaîne de vers? fe re- produit-il après avoir été rompu ? eft-il toujours feul de fon efpece dans le même fujet? Tous problêmes que M. Bonnet a examiné avec beaucoup 45^ VER defagacité, mais dont quelques-uns ne pourront être abfolument réfolus qu'avec le temps 6c par des expériences réitérées. Un des fentimens les plus probables fur l'origine du ver foUtaire , li- on en juge par analogie, eft celui qui fuppofe que les vers du corps hu- main , Ôc en particulier le t&nia j tirent leur origine de dehors , foit par le moyen d'œufs répandus en plufieurs endroits, foit par d'autres moyens analogues. Cette hypothefe paroît favorifée par les obfervations curieufes de M. de Réaumur j fur certaines efpeces de vers qui habitent différentes parties du corps de quelques quadrupèdes; tels font les vers des tumemrs àQS bêtes à cornes, ceux qui habitent les finus frontaux des moutons, ceux qui vivent dans les inteftins du cheval , enfin ceux qui fe tiennent dans les bourfes charnues de la langue du cerf. Si on ne favoit aujour- d'hui que tous ces vers doivent leur naiffance à des mouches , ne feroit- on pas auffi embarraflé d'expliquer leur origine , qu'on l'eft encore d'ex- pliquer celle du ver folitaire & des autres vers que nous nourriflbns^ Comme le t pant, rond , mou , charnu, d'un rouge pale , de la groffeur d'une plume d'oie , fans os , fans oreilles , fans yeux ^ fans pieds. Cet animal que l'on foule aux pieds, on fur lequel on jette un regard de mépris & de dédain , quelque vil qu'il paroifTe, jouit cependant',, comme tousTes êtres créés , de la vie, du mouvement , de la fenfation &: de toutes les facultés animales : & comme l'a dit le célèbre JJ^ilUs j.. le ver eft admirablement pourvu de tous les organes qui lui font nécef- faires j fes articulations , fes vifceres font formés avec un art merveilleux. Tout fon corps , difons l'enveloppe extérieure , fa peau n'eft d'un bouc à l'autre qu'un tiflTu ou un enchaînement de mufcles annulaires , dont les fibres circulaires, en fe contradant, rendent chaque anneau, auparavant ample & dilaté , plus étroit & plus long ; aullî , pendant le rampement du ver 3 on voit tou'ours quelques parties de fon corps dilatées, & quel- ques autres contractées , qui fe changent & fe relèvent lucceflivement \ dans les parties dilatées le corps fe trouve alongé te rétréci , les anneaux élargis &: le diamètre de ces efpeces de cercles diminué ; c'eft le contraire dans les parties contradées \ les parties dilatées font toujours en mo e:^ au mot Cuivre (S» à r article Ochre. Le vert de montagne da commerce vient de Hongrie \ il eft ordinairement d'une confiftance friable : on s'en fert pour peindre en vert d'herbes. Le vert de montagne folide , fe trouve dans prefque toutes les mines >de cuivre , fur-tout en Chine , en Suéde & en Sibérie. C'eft , à pro- prement parler , une efpece de malachite. Feu Madame la Marquife de Pompadour nous en a fait voir des morceaux de la plus grande beauté , •ils avoient été ramaflés en Sibérie. Elle en fit faire une tabatière qui , fui- vant les points de lumière auxquel on l'expofoit , avoit la propriété de -chatoyer comme une étoffe d'argent ondée ou moirée. Nous donnâmes à cette fubftance le nom de malachite albâtrée. VERD DE TERRE ou D'EAU : voyei à l'article Pierre Armé- nienne , & vers la fin du mot Nerprun. VERD DE VESSIE. Pâte dure qu'on prépare avec le fruit d'une ef- pece de nerprun : voyez ce mot. VERDIER ou VERDRIER ou VERDERE, chlorïs aut luteola. Petit oifeau à gros bec, qui a quatre doigts fimples , trois devant & un der- rière. On en diftingue de plufieurs efpeces qui toutes font du genre da moineau : favoir , Le verdier commun^ c'eft le chlois à'Arifiote : il eft d'une couleur vertequitire fur le jaune ;il eft de la grandeur d'une alouette ou du bruant; il a la gorge jaune , l'eftomac & le ventre pâles , la queue longue , les ■deux plumes des bords blanches , le devant de la tête jaune , une ligne dioira à chaque côté , le bec court àc de couleur plombée; le plumage du dos fembîable à celui de la linotte, celui du croupion eft fauve ; les ailes VER 4M ailes font comme celles du cochevis j les jambes Se les pieds font blan- châtres , ainfi que dans le veL-dier fiiivant. Le verdïer de haie ^ tient le milieu entre le verdier précédent &: le pinfon ; il a le plumage du dos &: des ailes comme celui du moineau inontain: fa tête & fa poitrine font plus vertes qu'au précédent j mais il eft moins jaune , excepté fous le ventre : îon bec eft fait comme celui du proyer. Il a une éminence au palais , & la mâchoire inférieure plus grande que celle de déiTus comme dans l'autre verdier. Belon dit que fon vol , fa manière de vivre & celle de chanter & de faire fon nid ^ font les mê- mes que dans le verdier commun. Il pond quatre ou fix œufs , dont le nid fait par terre auprès des haies , eft garni en dedans de bourre & de iaine , de plumes & de poils. On voit aufli des nids de verdier dans les haies mêmes : la partie extérieure eft faite de foin ou de chaume 6^: de moufte. Leurs œufs font d'un vert pâle mouchetés de taches rouges. Cet oifeau brife très-bien le grain du blé ôc celui de l'orge: il fe -nourrit comme les linottes & les chardonnerets •, il eft d'un caradere gai & doux , peu rufé , prefque niais j il chante agréablement. On pré- tend que les verdiers changent de pays dans certaines faifons \ ils voya- gent comme les oifeaux de pafTage. j4lbin donne la defcription de trois verdiers , qui ne différent des pré- cédens que par la bigarrure. Kolbe fait aufti mention du verdïer du Cap ^e Bonne Efpérance : il eft de la groffeui' du roflignol j fon plumage eft vert , & noir. Il y a encore le verdier des Indes orientales ; celui de Java. Le verdier de la Louifiane porte le nom àQpape-j le verdier de Bahama, il fréquente les bois. VERDON, curluca. Oifeau de laçrrandcur de la rouée çorge. Son bec eft long, délié , d'une couleur noirâtre : le plumage fapcriei.u- eft brun &c tiqueté de rouge. On diftingue à la poitrine & à la tête , une teinte bleuâ- tre j celle du ventre eft plus claire , les jambes font d'un brun fombre. Albin dit que cet oifeau eft commun en Angleterre j on en trouve dans les buiflTons. Cet oifeau eft doué d'un bel organe : fon chant eft agréable, mélodieux, & les tons en font variés j il fait fon nid d'une belle moufte verte, d'un peu de laine & de paille. Sa ponte eft ordinai- rement de cinq œufs d'un bleu pâle , & qui éclofent au commencement .de Mai. En Angleterre , on élevé le verdon en cage , pour jouir de (qs talens -yERDûNE. PoiiTon à nageoires épineufes, qui a les lèvres gran- To.'ne VL Hhh • 42(r VER des , élevées & épaifîes : il eft prefque par-tout de couleur vôrtô. C'efs une efpece de tourd. VERDURE D'HIVER. Foye^ Pyrole. VERGADELLE. Nom que l'on donne à la merluche: voyez ce mot. On donne aufli le nom de veraadclU à la falpe. VERGE A BERGER ou VERGE DÉ PASTEUR. Efpece de chardon à Bonnetier. Voyez ce mot. VERGE DORÉE ou VERGE D'OR, vir^:^ aurea. On en diftingue deux efpeces j Tune à larges feuilles , & l'autre à feuilles étroites. Tourneforc en fait même un genre compofé de vingt-neuf efpeces , dont on orne les parterres des grands jardins. Mais nous ne parlerons ici que de la commune : virga aurea vulgaris latifolia. Sa racine eft genouillée , tra- çante , blanchâtre , & d'une faveur aromatique \ elle poufTe des tige& hautes de trois pieds, droites, fermes , rondes, cannelées, & remplies d'une moelle fongueufe. Ses feuilles font oblongaes , alternes , pointues, velues dentelées, & d'un vert noirâtre. Ses fleurs qui paroilTent en Juillet, Août & Septembre , font radiées (Se difpofées dans la petite verge dorée , en épis, le long de la tige \ dans la grande verge dorée , elles font en manière d'ombelles. Les abeilles y font d'abondantes récoltes de mieL Ces fleurs font de couleur jaune ou d'or, &z fuivies de femences oblon- gués à aigrettes. Cette plante croît fréquemment dans les bruyères _, aux lieux montagneux , fombres Si. incultes. On emploie les feuilles & les fleurs en infuflon théiforme , à titre de remèdes vulnéraires aftuinciens & pour les maladies des reins ôc de la veflle , Se contre les hydropifîes naifl^antes. Les feuilles & les fleurs des deux efpeces que nous venons de décrire ,. fe trouvent en quantité parmi les vulnéraires de Suiffe ^ auxquels on donne le nom àefalUrancks. Voyez ce mot. VE*RGE D'AARON. C'eft la baguette divinatoire. Voyez ce mot. VERGE MARINE. F'oyc'^ Membre marin. La verge de mer ailéù eft Xd. plume marine. Voyez ce mot. VRRGLAS , pruina hybernalis. On donne populairement ce nom à des vapeurs aériennes & humides , qui en fe dépofant dans l'hiver fur des corps terreftres, s'y attachent foitement & s'y congèlent comme de: la glace. VERGNE. Voye^ Aulne. VERINE, Nom d'une des quatre fortes de tabac ^ Se qui pafiTe pou.tr la meilleure :. ce font les Efpagnols établis dans la province de Vene>- VER V \^■^ ïuîa dans l'Amérique méridionale , qui cultivent cette plante. Voyci^ NiCOTIANE. VERJUS , agrejla. Efpece particulière de raifin âpre , acide , que Ton cultive abondamment aux environs de Paris , & dont on exprime le jus que l'on conferve pour l'employer dans des a(Taifonnemens. On en fait aufli des gelées d'un goût exquis. Le verjus exprimé [omphacium) eft aftringent & rafraîchilTant. On prétend que quelques Ciriers font ufage du fuc de verjus pour purifier leur cire. Les larges feuilles de cet arbriiïeau forment d'agréables berceaux. Dans bien des pays on fe fert de raifin vert en guife de verjus /^oi^e:^ Vigne. VERMEILLE. Pierre précieufe d'un rouge cramoifi , tirant fur celui du grenat ; c'eft le g'iacinto guarnacino des Italiens. Il y a des vermeilles plus ou moins riches en couleur, & auxquelles les Joailliers Italieijs don- nent d'autres dénominations, f^oye^ àl'anicie Grenat. VERMET. il^oye:^ à la fin du mot Vers de mer. VERMICHEL ou VERMICELLE, vcrmïcdlï. Nom que l'on donne à une pâte faite avec de la fine farine & de l'eau , 6c formée en filets , par le moyen d'une prefie criblée d'une infinité de petits trous : on fait enfuite fécher ces filamens & on les garde. Us font blancs , quelquefois aufli ils font jaunes : pour cela, il fuffit de mêlel^^ns la pâte un pea de fafran & de jaunes d'œufs j fouvent on y ajoute du fucre pour les rendre plus agréables. Cette compofition fe fait principalement en Italie , où elle eft beaucoup plus d'ufage qu'en Frajice j on en met fur le potage. On donne encore plufieurs autres formes à la pâte du vermichel. On i'applatit & on l'étend en ruban large de deux doigts j c'eft que les Ita- liens appellent ka^ne \ on les découpe par les côtés, alors c'eft la la-^agm , on en fait des bâtons gros comme une plume \ c'eft le macaroni On en forme aulfi des grains de chapelet \ c'eft ce que les Italiens nomment patres. Enfin on réduit cette pâte en poudre grenelée \ c'eft ce qui forme la férroulc. On eftime ces préparations de froment , pectorales & ref- taurantes. VERMICULAIRE ACRE ou BRULAiNTE,ou PAIN D'OISEAU, ilhcebra. Efpece de petit joubarbe. Voye:^^ à la fuite de l'article Jou- barbe. VERMICULAIRE MARIN. Foyei Vers de mer. VERMICULITES vcrmicuiui. Les Lithologiftes donnent ce nom aux Hhhi; 4i8 VER coquilles foiïîles, univalves &en tuyaux groupés: elles font quelque- fois changées enjilex ou enjpath. Voyez Vermisseaux de mer & Vers A TUYAU. VEMILLON. Nom que l'on donne à la poudre de cinabre. Voyez ce mot. Le vermillon d'Efpagne & de Portugal , eft le fafranum ou le fafran bâiard à! Allemagne : voye:^ â l'article Cartame. Le vermillon de Pro- vence eft le kermès. Voyez ce mot. VERMISSEAUX DE MER. Efpece de tuyaux marins. Foye^ l'arùcU- Vers de mer. ^ VERNINBOK. Bois de teinture du Brefil, qui fe nomme bois rouge.- C'eft une forte de bois de Fernambouc. Voyez ce m-ot. VERNIS Foye^ ToXICODENDRON. VERNIS DE LA CHINE ouTHI- CHOU Voyei Arbre du vernis; VERNIX. Nom donné à la fandaraque , dont il eft mention à l'article du grand genévrier. VÉROLE Les amateurs de coquilles donnent le nom de petite- vérole à un coquillage univale , de la famille des porcelaines : fa robe eft de couleur blanche, furfemée de petits grains aiïez élevés. Cette coquille n'eft pas c<^mune. Foye^ Porcelaine. VERON , varius. Petit poiftbn de rivière , fort reffemblant à celui dont nous avons parlé au mot vairon', il a le dos couleur d'or , le ven- tre couleur d'argent, & les côtés un peu rouges j il eft couvert d'uner peau unie , tachetée de noir , ôc fa queue finit en aile large & dorée y fes nageoires font molles. VERON Foyei Gorge -gozier. VÉRONIQUE, veronica. Plante dont on diftingue quarante - trois" efpeces. Elles ont toutes, ce qui en fait le caradere générique , dit M. Deleu-^e , des fleurs monopétales , en rofette à quatre quartiers , dont uiï eft beaucoup plus petit que les autres j un calice divifé profondémenr en quatre pièces j deux étamines & un piftil auquel fuccede une capful;^ membraneuftî à deux loges arrondies. Nous ne donnerons ici l'hiftoire que de celles c]ui font en ufage en Médecine. La VÉRONIQUE DES BOIS OM i>i£.s Hkiis ^ vcTonlca rotundifoUa ^ croît fréquemment dans les pâturages , dans les bois le long des haies : fa racine eft déliée , fibreufe & rampante j elle poufle plulieurs tiges hautes d'un pied ou environ, menues., rondes, velues, garnies de- feuilles oppofées VER 429 1*11116 à Tautre , dentelées en leurs bords , vertes , ridées , arrondies &c reiïembbntes à celles de la vraie germandrée , Des ailTel les des feuil- les nailTent , en Avril ôc Mai , des fleurs d'une feule pièce , difpofées en maniera de tliyrfe , ôc bleuâtres : il leur fuccede des capfules fémi- nales applaties, divifées en deux loges , de remplies de petites femences rondes. Toute la plante eft d'une faveur amere , fans odeur j les feliil- les du haut des tiges , ont contre la règle ordinaire ^ des queues plus longues que celles d'en bas. La Véronique a épi , veronica fpicata^ croît dans les bois & les pâtu- rages arides & fablonneux : la racine eft fibreufe, oblique & vivace:fa tige eft haute d'un demi- pied & même plus, garnie par intervalles de feuilles étroites pointues & crénelées 6c velues. Cette tige eft terminée ■par un long épi de fleurs bleues j laquelle fleurit peu -à -peu de bas en haut, en Juillet & Août : les graines qui fuccedent à ces fleurs font renfermées dans des capfules applaties en cœur, La Véronique femelle , elatïne. Cette plante , différente des véro- niques , eft aufli nommée vdvote.Voye-z ce mot. La VÉRONIQUE MALE OU le Thé DE l'Europe , veromca mas fupina & vulgatïjjima ^ croît communément aux lieux incultes, pierreux, dans des bruyères, même le long des haies &: fur les coteaux expofés au foleil. Sa racine eft traçante & vivace : elle poufle des tiges menues, lontrues, rondes , nouées , velues & ferpentantes à terre \ fes feuilles font oppofées & reflemblent à celles du prunier , velues , dentelées , d'une faveur amere & acre: fes fleurs, qui paroiftent au printems & en été, font en épi, communément bleuâtres, 6c naiflent de l'aiftelle des feuilles j chacune d'elles eft une rofette à quatre quartiers ; il leur fuccede des fruits en cœur 5 partagés en deux loges, lefquelles contiennent les femences, qui ibnt rondes 6c noirâtres, La VÉRONIQUE DES PRÉs , OU la Germandrée bâtarde , veronlca j^raunfiSy croît abondamment dans les prés le long des eaux courantes , 6c rarement d'ans les bois. Sa racine eft rampante 6c vivace \ {qs tiges font communément couchées par terre, quelquefois velues ^ ligneufes j fes feuilles font dentelées : fes fleurs naifl^ent en Juin , vers l'extrémité è,^% tiges , qui fe féparent ei> deux ou trois rameaux ; elles font difpofées en épi , 6^ d'un bleu alfez agréable : il leur fuccede des capfules ^ des graines femblables à celles de la véronique mâle. Toute la plante de la véronique mâle eft d'un ufage fort célèbre en Médecine j mais on choifit comme la meilleure celle qui croît aux pieds 450 VER des chênes : elle demeure verte toute l'année. On la préfère , lotqu'oit en a, à toutes les aunes. Ses feuilles font ameres, fudorifiques, vulné- raires , diurétiques & propres à débarrafTer le poumon des matières gluan- tes Ôc purulences. On en fait un firop très recommandable pour la toux feche , l'enrouemenr , l'afthme , le crachement de fang Se l'ulcère du pou- mon. Sa décodion s'emploie avec fuccès dans la jaunifle &c les obftruc- tions , pour la gravelle & la néphrétique. La fumée de fa déco6tion dans l'eau ôc un peu de vinaigre, reçue dans la bouche par un entonnoir, eft Un fpécifique dans les fuffocations èc la difficulté de refpirer , caufée par un amas de la pituite dans les bronches. Bien des perfonnes font un, ufage théiforme de fes feuilles feches dans un bouillon dégrailfé , pour les maux de tète ôc les alToupilTemens. Cet expofé démontre qu'on a préconifé cette plante avec enthoufiafme j il eft difficile d'en deviner la raifon. Nous avions confeillé auffi , d'après notre propre expérience , l'ufage de cette plante aux perfonnes de cabinet. Ce thé nous a paru rendre fouvent la tète plus libre & plus capable de foutenir l'application & l'étude , & tempérer la vivacité du fang j mais il ne nous a pas tou- jours réuffi. Pour ne pas paflër les bornes que nous nous femmes ptef- crites dans ce Didionaire , nous renvoyons , pour le furplus des pro- priétés de cette plante, à {on hiftoire écrite par /. Frank, ôc imprimée à Paris fous le nom de Thé de l'Europe. N'oublions cependant pas d'inférer ici que M. Haller dit qu'il faut fe méfier de ces Panégyriftes qui , comme ceux des héros , ne mettent aucune borne aux vertus de l'objet de leur éloquence. La véronique a , dit-il , quelque chofe de rude j elle donne avec du vitriol une couleur noire ^ ôc c'eft fur le pied d'une plante af- tringente qu'il veut qu'on la confidere. M. Haller ne doit plus craindre , la grande réputation de cette plante eft prefque tombée dans l'oubli. VERRAT. Nom donné au mâle de la truie, ôc qui eft deftiné à la multiplication du troupeau, f^oye^ à rarticle Sanglier. VERRE DE yiO^COYl^ , glacies MarU. On trouve ce beau mica, fur-tout en Sibérie, dans le voifinage des rivières de Witim ôc de Mama , par lames ou tables engagées ôc répandues fans ordre dans une roche fort dure. C^e mica n'eft point en couches fuivies , ni par filons. On en voie des morceaux également lamelleux , ôc qui ont quelquefois trois ou qua- tre pieds en carré , ôc quelques pouces d'cpaifieur. On préfère celui qui eft très blanc, ôc on le paie dans le pays jufqu'à deux roubles la livre. D'i quelqu^^ pays que foit ce mica , on peut toujours le divifer en'feuillets, on l'emploie fur-tout pour faire les vitres des vailfeaux de flotte, parce VER 451 tju'elles font moins fujettes à fe cafler pat rébuanlement des falves de la canonade. Voye'^ le mot Mica. VERRE NATUREL , vitrum nativum. Quelques-uns donnent ce nom aux pieireries , aux ciiftaux de roches & du mica de Ruflîe. Il eft pla conféquejit d'appeller verre naturel une vitrification qui fe trouve quel- quefois parmi les laves des volcans , fur-tout au pied du mont Hecla' en Iflande ; c'eft un verre noir, opaque, très-pefant, fort dur, fufceptible d'un beau poli. Ce verre réfifte à Tadion de l'air de tous les dilTolvans , & n'entre en fuiion dans un creufet que par un feu très-violent : c'eft l'agate noire de plufîeurs Naturalilles modernes : il s'en trouve auflî de moins compade en plufîeurs endroits du Pérou : les Efpagnols le nom- ment piedra di gaUinaço ; on en fait des vafes ôc des bijoux, f^oyer Lave , PiERiit obsidienne & l'article Vases, VERTEBRES ^vertebra. Nom donné aux os qui compofent la colonne offeufe principale qui fe trouve dans la plupart des animaux. Les vertè- bres varient de forme, félon les efpeces d'individus d'où elles font tirées , mais toutes font de la plus belle conftrudion j elles s'articulent les unes aux autres avec une grande jufteffe. Il nous fuffira de citer ici en exemple les vertèbres de l'homme , celles du cheval , celles de la baleine & de la morue , celles de la vipère , celles des étoiles de mer arborefcentes , ôcc^ Les vertèbres font percées y elles donnent palîage à la moelle alongée y qui n'eft qu'une expanfion du cerveau. Toutes les vertèbres jouent les unes fur les autres , à raifon de leur forme , de la liqueur qui les abreuve^ dans leurs articulations. Des liens vigoureux les empêchent de fe féparer les unes des autres : leur défunion occafionneroit la mort par la rupture de la moelle alongée. On a vu toutes ces parties flexibles s'offifier chez ces Bon2es qui , croyant plaire à la Divinité , font vœu de pafler toute leur vie dans une même attitude très forcée. l^oye:( aux articles princi" paux de chaque clajfe du rcgne animal ^ & l'article Squelette à la fuite du mot Os.. VERTEBRES FOSSILES ou VERTEBRITES , vertebra fojjlles. Les vertèbres foffiles des poiffons fe nomment ichtyofpondyles ^dc les vertè- bres de cornes à^mmon fpondylolïthes. Les entroques , &'en général les zoophytolites , peuvent être aulli regardées comme des vertèbres foffiles ;: on trouve beaucoup de vertèbres foffiles dans les îles de Malthe , de; Sheppei & dans le Comté de Kent en Angleterre : v.:{ Zoophytolites. VERVENE ou VERVEINE , verbena. Plante qui croît le long des^ chemins , contre les haies & les murailles y & auu-es lieux intaltes* Sa 43i V E R^ racine eft oblongue^ un peu moins groiïe que le petit doigt,' garnie de quelques fibres , blanche , d'un goCic amer : elle pouffe des tiges hautes d'un pied &c demi , anguleufes , dures , un peu velues , quelquefois rougeâtres ôc rameufes. Ses feuilles font oblongues , oppofces deux à deux, découpées profondément, ridées, verdâtres , d'un goût amer 5c défagréable. Ses fleurs nai(Tent dans l'été en épi long & grêle, formées en gueule , ordinairement bleues : à chaque fleur fuccede une capfule ïemplie de quatre femences jointes enfemble , grêles & oblongues , renfermées dans le calice , dont l'orifice fe contracte dans la maturité. Cette plante efl: eflimée déterfive , hyftérique & fébrifuge j on en fait iifage à l'intérieur & à l'extérieur. Le vin dans lequel on a fait infufer la verveine pendant la nuit , eft propre contre la jaunifle ôc les pâles couleurs , pour les maux de gorge , les ulcères de la bouche , ôc pour affermir les dents. Mife en poudre , elle eft bonne pour l'hydropifie naiflante , &c s'applique avec fuccès fur les ulcères les plus dangereux* Prife en guife de thé , elle abat les vapeurs &c diiîipe la colique. Son eau diftillée procure le lait aux nourrices , de modère promptement les inflammations des yeux : fes feuilles pilées & appliquées en cataplafme fur la tète , font utiles dans la migraine. On les applique aufli fur le côté dans la pleuréfie : la férofité qui échappe alors par les pores de la peau , jointe au fuc de cette herbe , teint les linges qui couvrent la partie , ^'une couleur rougeâtre y ce qui en impofe au vulgaire , qui s'imagine que la verveine attire au dehors le fang extravafé fur la plèvre. On lit dans la gazette de {3.nté [feuille du ^ Septembre 1774 ) une obfervation qui tend à conftater les bons effets des feuilles de verveine dans la goutte : on les applique de leur côté lilfe fur l'endroit douloureux j il s'y élevé au bout d'un certain temps de petites puftules véficulaires , qui rendent de la férofité , èc pour lors le malade fe trouve beaucoup fou- lage. On ne peut difconvenir que la verveine ne foit une excellente plante médicinale. Les anciens Druides avoient pour cette plante une vénéi'ation fingu- liete: avant de la cueillir ils faifoient à la terre un facrificej le moment qu'on les envoyoit annoncer la paix ou la guerre. M. Haller obferve .cepenciant qu'on appelloic chez les Romains , verbena^ le- premiei gazon c[u'on tiouvoic fous les pieds. VESCE , vicia fativa vu/garis.DQ trente efpeces de vefce que compte Tourne/on , nous ne parlerons que de la noire &: de la blanche. La vefce poulTè plufieurs tiges de la hauteur d'un pied ou de deux pieds Ces tiges font anguleufes , velues & creufes j fes feuilles font conju- guées , formées de dix ou douze folioles oblongues , rangées par paires , & le filet qui les fupportefe termine par une main ou vrille. Les fleurs de la vefce font légumineufes , tantôt bleues , tantôt purpurines j le piftil de- vient une goufTe compofée de deux colTes ou panneaux. On trouve dans l'intérieur de ces goulTes une file de femences qui font rondes 5< noires dans une efpece , ôc blanches dans une autre. Dans les Provinces méridionales du Royaume , on feme la vefcQ avant rhiver , car cette plante fupporte a^Tez bien les gelées ] néanmoins dans nos Provinces on feme la vefce fur les terres dellinées pjur les mars, auxquelles on donne un labour d'hiver, de un fécond en Février ou Mars pour femer. La vefce vient d'autant plus haute ôc plus forte , que la terre eft de meilleure qualité j mais dans les terres ordinaires , quand Tannée n'eft point trop feche , elle peut donner du fourrage. Quand il y a une grande difette de fourrage , 6c fur - tout de foin , on coup l'herbe de la vefce en vert , pour la donner aux bœufs & aux vaches , & même aux chevaux. Si l'on veut en tirer un fourrage délicat &: fortappé- tiiïant pour le bétail j on ne la fauche que quand la graine efl: formée, & avant qu'elle foit mûre : il eft étonnant de voir combien une pièce de vefce fournit de fourrage quand le terrain eft bon. Ce fourrage eft fain &c engrailTe promptement les animaux. Il donne beaucoup de lait aux vaches &c d'une bonne qualité. Lorfqu'on feme la vefce pour nourrir les bœufs , on la mcle le plus fouvent avec de l'avoine, ôc on coupe l'un ôc l'autre en vert, ôc avant la maturité de la graine. La farine de vefce eft aftringente , épaifîîflanre , confolidante, ôc pro- pre dans le cours de venrre : on l'emploie dans les cataplafmes pro^ près pour amollir , réfoudre ôc fortifier. On s'eft trouvé quelquefois réduit à faire du pain de vefce, comme en 1709 ; mais ce pain eft de Kès - mauvaife digeftion. La farine des plantes légumineufes eft plutôt TomcFL lii 454 V E S V E U propre a être mangée en bouillie , qu'à être réduite en pâte pour faire du pain. Tout le monde fait que la graine de vefce eft la nourriture ordinaire des pigeons Les poules n'en mangent pas aifémenr, ôc l'on prérend qu'elle eft pernicieufe aux canards. VESCE SAUVAGE ou VESSERON , vicia fegeton parva. Cette plante croît dans les champs entre les blés : elle poulfe des tiges grêles & re- meufes. Sqs feuilles font étroites , vertes , oppofées deux à deux ou par paires , attachées le long d'une côte , qui finit par une main ou vrille avec laquelle elle s'attache aux plantes voifines. Ses fleius font blanches, & les goufifes qui leur fuccedent font velues. Cette petite vefce eft réfolutive appliquée extérieurement. On donne encore le nom de vefce fauvage ou de magjon à une plante que les Botaniftes appellent lathyrus arvenjis repens tuberofus. Ses fleurs font odorantes , &: (qs racines font des tubercules en forme de glands , charnues, aftringentes, & attachées par des fibres très-longues, ce qui les a fait appeller glandes terreflres. . VESSE DE LOUP : voye^fon article au mot Champignon. On donne auflî le nom de vejje de loup à une efpece de fongite fojfde : voyez FoNGITE. VESSIE , vefxa, Eft le fac deftiné à recevoir les urines féparées du fang par les filtres des reins. Ce fac eft compofé de plufieurs tuniques : les unes font charnues , les autres nerveufes \ elles font fufceptibles d'une contradion , à l'aide de laquelle elles fe déchargent de l'urine dont elles font le réfervoir. La face interne de la veflie eft abreuvée par une lymphe mucilagineufe , qui la garantit des impreffions rrop vives de l'urine: par fon long féjour l'urine irrite les fibres, tous les muf- cles entrent en contraction , compriment la veflie & donnent lieu à l'é- vacuation de l'urine. Il fe forme dans la vefile , par la réunion de cer- taines circonftances fâcheufes , des pierres ou bézoards : voye-:^ Le mot Calcul. VESSIE DE MER, vejlca marina. Animal qui paroît être le même que la frégate , efpece de zoophyte marin , plus connu fous le nom de ga- lère : voyez ce mot. Quelques-uns foupçonnent que la veflie de mer eft le mcme animal que la velette \ mais elle paroît en différer un peu ; Voye\ Velette, VEUVE, vidua cmberi-^a, C'eft un petit oifeau des Indes, &: plus commun en Afrique \ de la grofleur d'un moineau , décoré d'une belle VEU VIE 455 cjtieue noire , où fe trouvent deux longues plumes qui tombent Se fe renouvellent tous les fix mois. Sa taille eft fvelte & élégante j fa gorge & le defTous de Ton corps font d'un noir de velours , mêlés dans quel- ques-uns de petites taches roulTâtres : il change de robe fuivant la faifon , & c'efl: en V"- ■ nu'il perd les deux plumes de fa queue, qui font tou- jours beauco'jp plus longues que les autres , & donnent à cet oifeau un air fmguiier. On voit cet oifeau dans les cabinets des curieux. M. Bn(jon le place parmi les moineaux : il y a la grande, la moyenne & la petite efpece. La veuve d'Angole a la queue longue & les pieds rougeâ- tres ; fon plumage cPi varié de brun , de noir & de blanc. Ces petits oifenux peuvent vivre fous notre climat : on en voit quelques-uns en, cage que l'on nourrit avec du millet. VEUVE. Nom donné à un coquillage univalve , de la famille èiQ% limaçons. C'eft une efpece de fabot operculé. Le fond de fa couleur eft noir marbré , & comme larmoyé d'un grand nombre de taches blanches obliques, qui lui font donner par quelques Auteurs, le nom de veuve; & par d'autres , celui de rie. On diftingue le burgau , ou veuve perlée & le deml-diUÏL Voyez Burgau & Sabot. M. Deleufe dit qu'on donne auffi le nom de veuve ou fieur de veuve à une efpece de fcabieufe qu'on cultive dans les jardins. VIANDE. Nom donné à la chair des animaux deftinés à la nourri, ture de l'homme , comme le veau , le mouton , le bœuf, ôcc. Le lièvre , le cerf &; le fanglier , font viandes noires ; le veau , les poulets , font viandes blanches. Le gibier eft viande menue j le bœuf eft 2,ïoOLQviande ou viande de boucherie. On fe fer ten vénerie du mot viander y pour dire qu'un cerf eft à îa pâture : ainfi le viandis eft la pâture des bêtes fauves. VIEILLARD ou MONE : voyei Singe varié. VIEILLE , afellus pifcis. Nom que l'on donne, dit M. Barrere , à ua pdilTon de l'île de Cayenne , qui pefe ordinairement deux cents livres , &: quelquefois quatre cents livres : on le prend à la ligne , à laileche & au fllet : on le fale , &: il a un goût femblable à celui de la morue verte. Ce poifton fe trouve auffi dans l'Afrique occidentale. Les Anglois l'appellent vieille femme ; les François le connoilTent fimplement fous le nom de vieille ; les Hollandois lui ont donné , à plus jufte titre , le nom de grojje morue. En effet , il en a la forme 5 la peau , la chair , & il mord avec la même avidité à l'hameçon, Ainfi on doit regarder le poiftba I i i i j 45^ VIE vieille j comme une monte de la plus grande efpece. Sa chair eft blanche y graffe , cendre , ferme 6c fe levé par écailles ; fa peau eft grife , &c cou- verte de pecites écailles : elle eft épaiffe &:grafte. Ce poiftbn eft fi goulu, qu'il fe jette fur l'hameçon aufti-tôr qu'il le voit paroître , &: fins Texa- miner davantage , il l'avale avec grande avidité : mais quand il fe fent arrêté par la ligne , & que l'hameçon lui pique les entrailles , c'eft alors qu'il fait des efforts extraordinaires pour fe débarrafter. Cela va fi loin , qu'il fe renverfe tout l'eftomac pour tâcher de rendre ce qu'il a pris trop vite j mais ce mouvement ne fert qu'à l'écoufter plutôt, ôc à abré.- ger l'exercice du Pêcheur. Quoique fa chair foit bonne nouvellement pèchée , elle eft encore meilleure &: plus délicate quand le poifton a été couvert de gros fel pen- dant cinq ou fix heures j elle fe digère auffi plus aifément 6c nourrie beaucoup. La tête , eft dit-on , admirable pour faire de la foupe j on ac- commode le refte du corps à toutes fortes de fauces. L'on doit avoir atr- tention d'en bien faire cuire la chair , autrement elle cauferoic du défor- dre dans l'eftomac. On fale la vieille comme la morue de Terre neuve ; mais comme elle eft plus grofte , il faut lui apporter plus de foin, la faler deux fois, la bien preffer, la faire fécher ôc la mettre en barriques avec précaution. Moyennant cela elle peut fe conferver long-temps , fe tranfporter par- tout ôc devenir le fonds d'un très-bon commerce. Auflî le P. Labatàït que les Hollandois ont toujours un grand nombre de barreaux occupés a cette pêche , tant pour la fubfiftance de leur garnifon d'Arguin , que pour trafiquer aux îles Canaries , aux Açores 6c à la Côte de Guinée. Le poilfon vieille qui fe trouve à l'île de France, offre des caraderes- différens de ceux dont nous avons parlé ci defTus. 11 a deux pieds Se demi de long , 5c eft couvert en entier de grandes écailles minces ^ le fond de fa couleur eft blanchâtre , parfemé par tout le corps de taches bleues , placées fur le bord de chaque écaille \ les nageoires font grifâ- très i il y a deux bandes bleues qui coupent d'un bout à l'autre \qs na^- geoires du dos S<, de l'anus ^ les premiers rayons des nageoires peétorales font bleus j la nageoire dorfale offre neuf rayons épineux SiZ onze ofleux , celle de l'anus deux épineux S>c neuf olfeux j la pedorale treize ofleux , la ventrale fept Ôc la queue treize. L'arrangement de (es dents imite la forme du bec d'un perroquet : voye^ Perroquet de mer. 11 eft un temps où l'ufage de ce poiffon eft dangereux , &c où il eft VIE V57 prudent de s*en abftenîr : ce temps eft celui des mois de Décembre , Janvier , Février , Mars , Avril , parce que c'eft le temps employé par les polypiers , habitans des madrépores , à leur multiplication j alors lextrémité des polypiers efl colorée en violer , rouge , bleu , jaune j les habitans des parages difent qu'alors le corail eft en fleur , ôc l'ex- périence de l'habitude du local leur ont appris que les vieilles doi- vent être rejetés alors comme un aliment dangereux , parce qu'ils man- gent ces jeunes polypiers , qui rendent leur chair acre de ciuftique : cette caufticité , aidée par la chaleur naturelle , fe développe davantage dans l'eftomac des perfonnes qui en ont mangé : l'eftomac fe contrade avec violence, la circulation du fluide vital eft troublée, interrompue. Ce trouble par la fimpathie des nerfs , eO; bientôt communiqué à tout le genre nerveux : l'ébranlement j l'agacement eft général j bientôt les con- vulfions fuccedent aux cantorfions des membres , à l'épaiflîfl^ement de la langue, à la ficcité des yeux , aux mouvemens convulfifs des mufcles du vifage, à la difficulté de la refpiration , aux tranchées horribles, fi quelques portions de ces alimens ont pafle dans les fécondes voies , l'on éprouve des fueurs froides , & en peu de temps le malade périroit dans cet état cruel , fi par des remèdes prompts on ne s'oppofoit aux dangers de ces accidens effrayans. Le premier foin doit être de débarrafler les premières voies , en admi- niftrant les émétiqaes à grande dofe, fans redouter leurs effets quelque- fois trop puifl^ans , qu'on arrête à volonté aft moyen des corps gras 5 on emploie enfuite les huileux & les lavemens, dontl'ufage fait cefler tous- îes accidens : les cordiaux jouent un grand rôle dans ces circonftances , où il eft néceflaire d'obtenir des fueurs très-abondantes. Quand tous les ac- cidens ont difparu , on donne avec fuccès les acides végétaux en limo- nade , 6c la cure fe termine par les minoratifs. Telle eft la méthode qu'à fuivi M. Munier y Médecin, dans le traitement de cette maladie pen- dant fon féjour aux îles de France 8c de Bourbon. Rondelet donne encore le nom de vieille à un poiflon faxatile , qui eft une efpece de tourd. On le donne aufli à la.poule de mer : voy. ces mots. VIEILLE RIDÉE, concha rugofa. Des Conchyologiftes appellent ainfi une efpece de came tronquée de couleur fauve , qui a fur {qs valves de grandes rides circulaires , dont les extrémités fe terminent en petites pointes ou feuilles vers l'enfoncement latéral, Foye:^ Came, Jataron & C de l'olivier , de fur-tout de la vigne ; tel fut le motif de leur entreprife fur l'Italie. C'eft aux Gaulois établis le long du Pô que nous devons l'invention utile de conferver le vin dans des vailTeaux de bois exadement fermé- , & de le contenir dans les liens malgré fa fougue. Depuis ce temps la garde & le tranfport de- vinrent plus aifés , que quand on le confervoit dans des vailfeaux de terre , fujets à fe brifer , ou dans des facs de peaux fujets à fe découdre ou à fe moilir. L'art de former des vignobles trouva dans la Bretagne Se dans le Nord de la Belgique des obftacles infurmontables du côté de la Nature ; mais on en forma dans tous les pays ou ils purent réuflir : on en fît des plus beaux en Bourgogne , en Champagne , parce que la nature des terrains y fut des plus favorable. On cultive la vigne dans prefque toute la France j & peut-être les vignes attirèrent elles les Francs dans la Gaule comme elles avoient attiré les Gaulois en Italie. Les autres Alle- mands qui n'avoient plus de conquêtes à faire, elTayerent de défricher quelque canton de la Forêt Noire , & plantèrent des vignes le long du Rhin. La Hongrie eut aufli les fiennes j Se depuis qu'elles fe font ainfi multipliées par-tout , les Peuples contens de leur fort, n'ont plus cher- ché à s'aiïurer ailleurs de nouveaux établiffemens. Ce n'eft que depuis la multiplication des vignobles que les Peuples de l'Europe ont ceffé de faire des émigrations , Se s'en tiennent à leur terre natale. On lit dans le Traité des Arbres de M. Duhamel j que la vigne croît naturellement dans les bois de la Louifiane Se du Canada : elle s'y mul- tiplie d'elle-même , peut-être aufli quelquefois par rejetons ; mais il efl vraifemblable que c'eft le plus fouvent par femences \ ce qui doit occa- fionner le grand nombre d'efpeces ou de variétés qu'on y rencontre. 44® V î G Aucune de ces efpeces n'a paru jufqu'à préfent reffemblet à celles âe France. On ne fait point de vin ni dans l'une ni dans l'autre de ces Co- lonies. En Canada on ne cultive pas , même pour en manger le fruit , au- cune des efpeces de vigne du pays j on préfère celles de France , quoique difficiles à préferver des rigueurs de l'hiver de ces climats. Lesraifinsdu pays viennent rarement en maturirc dans la faifon où on pourroit en faire ufage. On en a cependant vu â Qaehec qui étoient mûrs à la fin de Sep-- tembre : le grain en étoit très-petit j il avoir bon goût , mais la peau en étoit très-épai(fe ; ils rontenoient quantité de gros pépins ÔC très- peu de jus , d'un rouge très-foncé. Nous apprenons qu'un Particulier a femé des graines de raifins , & par les foins qu'il y a portés, il efl parvenu à fe procurer des vignes dont les différentes efpeces ou variétés font très propres à faire du vin parfait qui a l'avantage de moins pouflTer à la fermentation putride : un tel fuccès mérite qu'on tente de nouvelles expériences, Oefcription de la Vigne & fa culture, La racine de la vigne eft longue , peu profonde , ligneufe &: vîvace ; elle pouiïe un aibriÏÏeau qui s'élève quelquefois à la hauteur d'un arbre , & dont la tige eft mal faite , tortue , couverte d'une écorce brune , rou- geâtre &: crevaflée j portant plulîeurs farmens longs , munis de mains ou vrilles qui s'attachent aux arbres voifins. Ses feuilles font grandes , belles, larges , incifées , vertes, mais de forme un peu différente dans plufieurs efpeces : fes fleurs naidentdaiis les ailfelles des feuilles ; elles font petites , compofées chacune de cinq pétales , difpofées en rond , de couleuc jaunâtre, avec autant d'étamines droites à fommet fimple. Lorfqne les fleurs font tombées , il leur fucede des baies rondes ou ovales , ramalTées & prefTées les unes contre les autres , vertes & aigres au commencement j mais qui en mûriirant prennent une couleur blanche , rouge ou noire; c'eft le fruit qu'on nomme raïfin ^ & qui eft plein d'un fuc doux & agréable. Cette plante , à l'aide d'appui , s'élève en peu de temps à une très grandi hauteur , fi l'on n'a foin de l'arrêter en la taillant \ elle croît même juf- qu'à furmonter les plus grands ormes \ elle fleurit en été , & fes fruits ou raifins mûriffent en automne. Les efpeces de la vigne font variées à l'infini : nous parlerons de celles qui font eftimées les meilleures , foit pour V I G 441 pour faire du vin , foit pour planter en efpalîer pour en manger le fruit , foit enfin pour faire fécher, afin de le conferver pour l'hiver. La manière de cultiver la vigne , les foins 8c les attentions que l'on prend pour préparer le vin , joints à la bonne qualité du terroir &c a la bonne expofition , font les conditions nécefTaires pour fe procurer des vins d'excellentes qualités. De toutes les différentes méthodes dont on fait ufage dans les diverfes Provinces de France , on n'en voit nulle part qui approchent des foins &c des précautions que prennent les Champenois depuis environ cinquante-cinq ans. Leur vin étoit dès auparavant très- fin ôc très-eftimé ; mais il fe foutenoit peu Se lie fe tranfportoit pas loin. Par la méthode qu'une longue expérience leur a fuggérée , ils font par- venus à le rendre à volonté couleur de cerife , œil de perdrix , de la der- nière blancheur, ou parfaitement rouge, & de l'affermir au point que, fans rien perdre de fon agrément , il fe foutient fix ôc fept années , de fouvent beaucoup plus. Cette même méthode, exactement obfervée à Cuilîî , à Pargnan & dans d'autres cantons du pays Laonnois en Picardie , y produit des vinsjque toute la Flandre eflime prefque autant que ceux de Bourgogne Se de Champagne. Enfin cette même méthode , portée en différens endroits de Bourgogne , tire de temps en temps de l'obfcurité , & met en vogue des vins qu'on ne connoifToit pas- auparavant^ Expqfitions convenables à la Vïgne^ Les collines font fans contredit les expofitions les plus favorables à la •vigne ; ce font , pour ainfi dire , autant de grands efpaliers où la vivacité de la réflexion des rayons du foleil fe trouve unie à l'influence du plein air. Ce font les vignes plantées dans ces lieux qui donnent le vin le plus délicieux , fur-tout lorfque la terre eft un peu maigre , légère , feche plutôt qu'humide, mélangée de petits cailloux 6' de pierres à fufil, qui réfléchiffent merveilleufement bien les rayons du foleil , & procurent cette chaleur fi propre à former , à concentrer & exalter le fuc des raifins. L'adion Se les influences de l'air pénètrent facilement dans ces terrains légers , y répandent 6c développent mieux les principes les plus fins de la végétation. Les terres font d'autant moins bonnes pour la vigne ^ qu'elles font plus fortes Se plus argileufes. En général les vignes plan- tées dans ces fortes de terrains, ne produisent qu'une liqueur revêcheS.: groflierc. Jome VL Kkk 442. V 1 O L'expoficion au Midi eft en général la plus avant.igeufe, quoique l'expérience ait appris qu*en certains cantons , comme le long de la mon- tagne de Rheims , les terroirs expofés au Nord ôc au Levant produifent des vins plus parfaits que ceux qui font expofés au Midi j d'où l'on peut inférer que l'expoiition au Midi n'eft pas la feule caufe qui donne au vin £on excellente qualité , mais plutôt le grain de terre j car chaque vignoble a un grain de terre qui lui eft propre : aufii dans les pays de vignobles y a-t-il des vins de certaines côtes plus renommés que d'autres. Uafliette la plus heureufe pour la vigne eft celle d'une colline un peu élevée , applatie &c un peu arrondie au - delTus , parce que le foleil la voit de tous côtés, de que l'eau en defcend facilement j car l'eau abondante eft toujours défavorable à la vigne , & c'eft par cette raifon que les années pluvieufes ne donnent jamais de bon vin. Les coteaux moyennement élevés & expofés à des vents doux , & qui reçoivent obliquement & non .perpendiculairement les rayons du foleil, produifent un vinferme, chaud & durable. Il réfulte de ces principes , que les caufes fpécifîques de la bonté du ■vin , c'eft la qualité du terrain , la bonne afllette du vignoble , & la bonne qualité du plant. A ces caufes fe joignent l'état de l'atmofphere : le vent du Nord-Oueft eft le plus pernicieux à la vigne , parce qu'il eft chargé d'humidité Se qu'il amené les pluies froides. Le vent qui lui eft: Je plus favorable eft celui du Nord , parce qu'il en éloigne tout ce qui lui eft nuilible , comme les nuages, les pluies, les brouillards qui lui font mortels. On doit remarquer à cette occafion , que dans les années abon- dantes en fruit, le vin eft plus fouvent de moindre qualité que dans les années ftériles. Choix des Plants de Vignes, Gn plante la vigne ou de bouture , ou de plants enracinés : on peut îa renouveller aufll en tout ou en partie , par le moyen des provins &ê des marcottes. ' . Les provins font des branches ou brins des plus vigoureux de la vi^ !»;nej que Yov\ couche à droite & à gauche, & dont on enterre un oii deux yeux pour y refter, & fans rien couper juiqu'au temps de la taille; c'eft à ces yeux que fe forment les chevelus : on doit ne coucher qa© des branches qui aient du bois de trois ans. Lorfque la partie couchée d pris racine , on en coupe trois ou quatre boutons au temps de U VIG 44J talîle ; on la coupe fous les racines , & on tfanfplante les nouveaux: ceps où l'on veut. Les marcottes fe font des meilleurs brins de la vigne : oh pa(ïè ces brins à travers un panier rempli de terre , ou a fon défaut au travers d'une motte de gazon où l'on fiit un trou pour paffer le brin: on met le gazon en terre, & lorfqiie la marcotte a pris racine, on la tranf- plante avec le gazon. On plante chaque marcotte à trois ou quatte pieds de diftance Tune de l'autre \ ce plant porte fon fruit au bout de deux ans , & en cela il eft préférable aux autres : on s'en fert pour regar- nir les vignes. L'avantage de cette méthode , ell que l'on tranfporte le plant avec la terre qui l'environne. On doit choifir le plant qui a cru dans un terrain de pareille nature , c'eH:- à - dire de même climat & de même expoficion , que celui dans lequel on veut planter- Il faut oren- dre le plant d'une vigne qui n'ait que fept à huit ans au plus \ car fi elle eft vieille, elle ne poudera que des jets foibies éc languiflans : en géné- ral, le plant de raifin noir & vigoureux , eft celui qui réulîit le mieux. Parmi les efpeces de raifins les plus propres au vignoble, on compte le morillon noir, appelle en Bourgogne pineau ^ de à Orléans auvernas , parce que le plant eft venu d'AuvevgnQyvitispritcox ac'in'is dulcïhus nlgrï- cantihus. Ce raifin eft doux, fucré, excellent à manger : il vient très- bien dans toutes fortes de terre; fon bois a la coupe plus rouge qu'au^ cun autre. Le meilleur eft celui qui eft court, dont les nœuds ne font pas efpacés de plus de trois doigts : il a le fruit entafié Se la feuille plus ronde que les autres de la même efpeco. Il y a une efpece de morillon qu'on z^^qWq pineau algret ^ o^m porte peu & donne de petits raifins peu ferrés ; mais le vin en eft fort 5c même meilleut que celui du premier morillon. Le pineau aigret a le bois long, plus gros, plus moelleux & plus lâche que l'autre, les nœuds éloignés les uns des autres de quatre doigts au moins , l'écorce fore rouge en dehors, & la feuille découpée en trois ou en pacte d'oie. Le morillon taconne ou meunier j vitis fubhirfuta j ainfi nommé , parce que fes feuilles font blanches & farineufes, fait de bon vin ^ charge beaucoup , & par cette raifon on la beaucoup multiplié depuis plufieurs années dans les vignobles àt^ environs de Paris , au préjudice du pineau qui charge moins , mais dont le vin eft bien meilleur 'à: •beaucoup plus eftimé. Le bourguignon ou trejfeau eft un raifin noir a^Tez gros, meilleur K k k i ; 444. ' V î G ^ faire du vin qu'à manger : il charge beaucoup ôc donne de grofles grappes. he/anmoireau fe nomme quilU de coq j aux environs d'Auxerre. C'eft un raifm noir ,. excellent à manger «Se à faire du vin ; il a le grain un peu long ôc prelTé. he fromenteau eft un raifin exquis 8c fort connu en Champagne j il eft 4'un gris rouge, la grappe en eft alTez grolTe , le grain fort ferré , la peau durs, le fuc excellent. C'eft à ce raifin que le vin de S'dlery doit fon mérite &: fa réputation. Les raifins propres à l'efpalierj font le ckajfelas blanc & noir j le mujcat liane ( vitis aplana j j le mufcat rouge & violet , le corinthe j le mufcat d' Alexandrie i le raiiin précoce de la Magdeleine ou morillon hatif, le doutât^ &c. On doit planter les diverfes efpeces de vignes fuivant la nature des jerres. Dans les terres fortes , on ne doit planter que des morillons ou pineaux noirs , &: y mêler des treffeaux ou bourguignons j dans les ter- res légères , des trelTeaux & des morillons ou meuniers j dans de gros iable le meillet j dans les pierreufes dont le fond eft jaunâtre, le pineau & le trelfeau : ils font un vin plus délicat. Il voudroit mieux , fuivant l'obfervation d'habiles Cultivateurs, féparer en différentes portions les cépages , dont la nature eft de mûrir plus tôt , d'avec ceux qui mûriflenc plus tard, c'eft-à-dire démettre ceux qui mûrifTent naturellement tard dans un terrain élevé , chaud , fec & léger \ ôc ceux qui mûrifïent natu- rellement de bonne heure j dans les terrains bas , gras Si froids. 11 eft bon d'obferver aufïi de placer dans les terres légères les efpeces déli- cates , celles qui demandent le moins de nourriture j dans les terres fortes les efpeces qui chargent le plus. En général , les raifins noirs produifent un vin puifTant , vigoureux , chaud Se durable ; les blancs ne produifent qu'un vin foible , d'une cou- leur jaune Se terne : on doitobferver encore qu'une vigne qui porte peu de fruit le produit meilleur , Se qu'une vigne vieille , produit des vins fupérieurs aux autres. Au refte, nous ne pouvons trop le répéter, la qua- lité Se la nature des vins varient fuivant les différens pays. Se fuivant les efpeces de plants. Dans le canton de Berne en Suiffe , dit M. Bourgeois ^ les vins blancs de la Vaux Se de la Côte , font beaucoup plus chauds Se plus durables que les vins rouges du pays : plus ils font vieux Se plus il? acquièrent de qualité. On en conferve en bouteilles, dit-il, au-delà de trente ans dans toute leur bonté. V I G 445 On ne doit jamais planter une vigne la même année- dans une terre où on en a arraché une vieille j il faut laiQer repofer la terre, ou y planter du fainfoin pour deux ou trois ans. Le temps de planter la vigne eft en automne fuivant quelques Auteurs , fur- tout dans les terres feches &c légères ; d'autres au contraire font d'avis qu'on doit la planter au com- mencement du prîntems. Selon l'Auteur de la. Nouvelle méthode de cultiver la vîgnc^ ilréfulte toutes fortes d'avantages à efpacer beaucoup le plant, & à lailfer quatre pieds de .diftance entre chaque cep (trois pieds d'efpace pourroient fuffire dans la plu- part des terrains.) Les racines étant les principaux organes de la nutrition des plantes &: de leur frudification, elles doivent être le premier objet de la cul- ture , & il eft certain que les racines des ceps aind éloignées , ne fe trouvent point affamées par les pieds voifins , & fournilTent à leur cep une nourriture plus abondante. La vigne doit naturellement rapporter plus ou moins à raifon de ce que fes racines font plus ou moins fortes , plus ou moins longues j enfin de ce quelles ont plus ou moins de terre pour s'étendre, &: par conféquent plus ou moins de fuc à pomper du fein de la terre. Dans cette manière de planter , les racines ayant quatre fois plus d'efpace que âans la manière ordinaire , elles doivent fournir à leur cep quatre fois autant de nourriture, &: par la fuite quatre fois autant de fruit: la fève qui auroit été employée à former le bois des ceps furabondans , tourne au profit de la récolte du fruit ; de plus la tranfpiration étant en raifon de la furface des plantes , y ayant moitié moins de ceps , il y a moitié moins de tranfpiration , & par conféquent plus de moitié moins de perte de fève. Il y a donc tout à gagner à écarter les ceps , & tout à perdre à les rap- procher. En vain objederoit-on , dit cet Auteur, que fi leur écartement convient dans certaines terres , il peut zkmq nuifible dans d'autres. Les vignes de Provence, \qs graves de Bordeaux & quelques autres endroits où les ceps font encore plus éloignés que nous le recommandons, détrui- fent entièrement cette objedion. Les vignes plantées de cette manière donnent de fortes tiges, il eft vrai, mais on peut les rabattre, & même étendre les branches de droite & de gauche, comme en contre-efpalier, de la manière que cela fe pratique en quelques vignobles de Franche- Comté. Les autres avantages qui réfultent de cette nouvelle méthode, c'eftque les ceps ne font prefque point fufceptibles de la gelée, parce que l'air circu- lant librement chalfe l'humidité. Bailleurs la vigne étant moins chargéf 44^ V I G dliamldiré, elle ed moins fujette à couler, 8c fes grappes font moins fufcep- tibles de Te pourrir. I/air circulant librement , de la vigne n'étant point fur- charo-ée d'humidité, les raifins mûriiïent mieux 8c acquièrent une toute autre qualité que dans les vignobles ordinaires, d'où fuit naturellement la plus grande perfedion du vin. Un autre avantage très-confidérable dans cette méthode , eft l'économie confidérable des échalas, des façons 8c autres dé- penfes de la vigne. Travaux annuels nécejfa'ires à la Vigne. Ces travaux confident dans la taille 8c dans les labeurs : la taille doit dépendre de la vigueur de la vigne; fi elle eft foibie il faut la railler courte \ fi elle efl forte , il faut la railler à vin , c'eft-à-dire , y lailTèr de longs bois. Il faut retrancher rigoureufementfur chaque cep tous les vieux bois , toutes \qs têtes qu'on n'y juge pas abfolument nécefiaires, fauf àcon- ferver de longs bois , 8c à'donner plus de taille aux brins qu'on a laifiTés. La fiifon la plus favorable pour tailler la vigne, cft l'automne. On taille la vigne : i ° . afin qu'elle poulTe un plus gros bois : i°. pour empêcher qu'elle ne porte trop de fruit, 8c qu'ainii elle nes'épuife en peu d'années : 5°. pour faire mûrir le raiiin : 4°. pour lui faire produire de nouveaux rejetons au- deffus de la tête. On doit donner à la vigne trois labours chaque année j le premier en Mars j le fécond quinze jours avant la fleur, 8c jamais dans ce temps 5 le troifieme fe fait quand le fruit eft formé, 8c qu'il eft en verjus, c'eft-à- dire, dans le mois de Juin , 8c par un temps couvert : on peut en donner encore un quatrième en automne, qui eft très-utile, parce qu'il ouvre les pores de la terre , 8c la met en état de recevoir les inj-iuences de l'air. C'eft dès le mois de Mars , ou du moins au commencement d'Avril qu'on doit ficher les échalas : on doit obferver de les placer cà l'Orient des ceps. Cette attention , en abritant une partie du cep des premiers rayons du foleil levant, fert fouvent à le préferver de la gelée ; c'eft aufii dans ce temps qu'il faut lier le vieux bois à l'échalas : le bois vert ne fe lie qu'après l'extinction de la fleur. L'ébourgeonnement fe fait ordinaire- ment en Mai 8c quelquefois en Juin : on ne peut le faire trop tôt ; il con- fifte à retrancher tous les nouveaux rejetons qui croifl~ent au-delfous de la tête du cep , 8c qui fortent du tronc : on fupprime aufli tous les bour- geons qui pouflent fur le bois delà dernière taille, lorfqu'ils n'ont point V I G • • - 447 àe grappes, Se qu'ils ne font pas nccefTaiics. Quelque temps après que ii Heur de la vigne eft paflée , il eft nccefïaire de la rogner, c'eft-à-dire j d'arrêter ou couper le bout des branches , &c de retrancher les menus re- jetons qui fortent du bas des côtés de la fouche : ce foin aflure une fève abondante aux fruits qui fe font déclarés , &c facilite aux rayons du foleil les moyens de mûrir les raifins. A l'égard des ceps qui poufïent beaucoup , ce foin n'eft pas néceffaire , parce qu'il n'eft propre qu'à faire naître fur le brin qui a été pincé , de foibles jets dont on ne peut faire ufage. La fécondité de la terre devant nécelTairement s'épuifer par {es pro^ du(5tions fuccellives , il paroît néceffaire d'en renouveller les fucs de temps en temps : mais fi cela eftindifpenfable, ce doit être principalement dans les terres plantées , foit en arbres , foit en vignes , où les labours ne pou- vant pénétrer aufii avant que les racines, il femble qu'il n'y a que les engrais qui puilTent reftituer à ces terres les fels & la fertilité qu'elles ont perdues. Dans la méthode que nous avons indiquée , les engrais ne font prefque pas nécelTaires, parce que dans ces plants, les racines de la vigne étant plus fortes, plus longues , & plus vigoureufes qu'elles ne peuvent l'être dans l'ufage ordinaire , elles doivent toujours donner une fev.(? abondante à leur cep. La méthode ordinaire, eft d'amender les vignes au moins tous les fept ans au mois de Novembre j le fumier de vache & de bœuf eft le meilleu* ,-pour les terres maigres Se légères, celui de cheval, de mouton, de pi- geon , de poule , eft bon pour les terres fortes , humides ôz pefantes. Pour bien fumer on doit déchaufter les pieds des ceps, & y faire une pe- tite foffe profonde d'un pied , dans laquelle on met le fumier j mais il ne faut pas que le fumier touche aux racines , de peur qu'il n'altère U qualité du vin. Dans certains endroits de Champagne, au lieu de fumer les vignes, . on y apporte des gazons , parce que les végétaux dont ils font compofés, fourniftenr, en fe détruifant, d'excellens engrais, qui ne peuvent nulle- ment altérer la qualité des vins : en effet , on dit que le fumier fait graiffer le vin blanc , & donne un mauvais goût au vin rouge. Toujours eft-il vrai qu'une vigne trop fumée donne un vin plus vert, moins fpi- ritueux , & qui fe conferve moins. Confuke:^ le Journal Econom. de Berne ^ ann. ij66. Un des meilleurs engrais eft celui que les habitans du Pays Meffin ont trouvé , de dont ils font ufage. Cet engrais n'eft autre chofe que les ongles des pieds des moutons , qu'ils nomment ingllottss. G# 445 V I G font les ergots du derrière des pieds. Lorfqu'ils provignent, ils mettent une poignée de ces ongles fur chaque provin. Cet engrais ne communi- que au raiiin aucun goût, ni aucune mauvaife qualité; il produit fon effet dès la première année, &c procure pendant fix ou fept ans une fé- condité fuflifante. On ravale tous les quinze ans les vignes hautes au mois de Novem- bre , c'eft-à-dire qu'on les abaifle & qu'on les couche dans une folTe d$ deux pieds de large , de prefqu'auflî profonde que le pied du cep. Quand le pied du cep eft couvert de terre , on étend de côté ôc d'autre les trois ou quatre plus beaux jets qui y tiennent, & on les couche dans de petits foflTés de fix pouces de profondeur , pour faire autant de provins. Le vieux bois travaillant ainfl dans une nouvelle terre , reprend une nou- velle vigueur. Il n'en eft pas de même des baHTes vignes où on recueille le meilleuî vin : c'eft tous les ans qu'on les ravale ou qu'on les enterre quelque peu en les labourant; de forte qu'un cep de vigne occupe fous terre un ef- pace de plufieurs pas , fouvent de plufieurs toifes , après un nombre d'an- nées. On prend la précaution d'abaifler le cep toujours également. Se d'empêcher qu'il ne fafTe le coude , ce qui l'expoferoit à être coupé pal le travail de l'année fuivante. Quand on s'apperçoit que les vignes font vieilles , il faut les arrachef ou les greffer. Lorfque la vigne jette encore un bois vigoureux , maïs fans fruit , on la greffe. On prend alors la précaution de coucher forte- ment en terre tout le vieux bois. Se on ne laiffe fortir que deux ou trois jets de l'année, fur lefquels la greffe réufîit mieux que fur le vieux bois, qui fe fend plus difficilement. Se qui par fa groffeur a peu de proportion avec la greffe. Le ravalement profond qu'on donne aux vignes hautes difpenfe de les terrer , c'eft-a-dire d'y rapporter de nouvelles terres ; mais tous les quinze ans, dans les terres les plus nourrilTantes , on rapporte de nouvelle terre au pied des vignes hautes. 11 n'en faut qu'une médiocre quantité , Se la règle eft de mettre toujours un pied de diftance entre une hottée Se une autre. Une terrure plus forte pourroit dénaturer les vignes , ôter la fînefTa au vin , Se former fur le pied une épailfeur capable de le priver de ces influences de l'air qui y portent le feu Se les fucs les plus parfaits. Au refte , quelque travail qu'on ait à faire a la vigne , on n'y doit point en- trer après la pluie , ni après les gelées : rien ne fait plus jaunir la vigne. M. V I G 449 M. Duhamel a elTayé fur la vigne fa nouvelle méthode de culdveL- les terres en plates-bandes , dont nous avons parlé à l'article du BU. Pour cet effet il a établi la vigne en planches, en obfervant de laifler une plate-bande entre deux planches , ôc les proportions de ces planches a cinq pieds de largeur , pour y pouvoir planter trois rangées de ceps , qui par confcquent doivent être à la diftance de trente-un pouces l'une de l'autre \ ôc dans l'autre fens il a mis aufîl les ceps à pareille diftance les uns des autres. On diminue beaucoup par cette méthode le travail de la vigne , qui fe fait tiès-promptemenc avec des charrues. Une pièce de vigne , cultivée fuivant cette méthode , a rapporté deux cinquièmes de plus à proportion de la récolte qui avoir été faite dans la vieille vigne : elle a produit fur le pied de vingt- trois muids ôc quatre-vingt- feize pin- tes par arpent. Le vin a été eftimé de très-bonne qualité. Lorfque l'on coupe au printems les fommités de la vigne qui efl: en fève , il en diftille naturellement une liqueur purement aqueufe , qui e(t eftimée fort apéritive étant prife intérieurement. On en lave aufiî les yeux pour en déterger la fanie de pour éclaircir le vue j on s'en fert en- core pour les dartres & les démangeaifons de la peau : voyez Larme de vigne. Les bourgeons de la vigne ont une qualité aftringente. Des Mé- decins , pour guérir les dysenteries , font prendre dès le matin dans un bouillon ou dans de l'eau tiède un demi-gros de poudre de feuilles vertes de vigne à raifin mufcat féchées à l'ombre j on en prend autant le foir. Les farmens de la vigne , & fur-tout leurs cendres , conviennent dans rhydropifie afcite. Maladies & acc'idens auxquels les vignes font fujettes, La vigne a parmi les infeéles trois dangereux ennemis : ce font le grlbouri ^ la bêche y le velours verc _, ajoutons y le ver coquin & le limaçon. Le gribouri eft de la couleur & de la figure d'un hanneton ^ mais d'une efpece beaucoup plus petite. 11 pafle l'hiver en terre dans l'état de ver blanc ou de larve ^ il ouvre des tranchées &: pénètre jufqu'aux racines j il s'attache aux pieds des ceps , fur-tout des jeunes vignes , dont il ronge les racines les plus tendres , àc les fait fouvent périr. Il fort de terre en Mai , & fe jette fur le feuillage encore tendre j il s'en nourrit , & coupe les bourgeons , ou pique les boutons à fruit 6c les jeunes jets j ce qui fait fouvent mourir tout le nouveau bois. On donne utilement le change au :rome VL LU 450 VIG gribourl en femant des fèves en bonne quantité dans pîufisurs endroits de la vigne. Il quitte trcs-fouvent la vigne pour ce nouveau feuillage qu'il eft facile de multiplier en peu de temps. On enlevé <à propos ce feuillage inutile &: l'infede qui y loge, pour brûler le tout au pied de la vigne. On prévient par-là autant qu'il eft pofiible le dommage qu'ils pourroient faire , Se un autre encore pire que le premier. Ces infedes piquent le raijtn quand il eft mûr , pour y inférer leurs œufs , d'où fortent des légions de Vers qui caufent la pourriture des raillns , &: détruifent tout à la veille de la vendange. Le foleil pompe fort vite tout le fuc d'un railin attaqué , &: le réduit en poudre. Les vers repus cherchent une retraite pour fe chan- ger en chryfalides j & puis en. gribouris ; voyez ces mots. S'ils trouvent du fumier , ils s'y logent j bien des propriétaires ont foin en conféquence d'en faire mettre au pied de la vigne. Ce fumier eft le rendez-vous de ces infedes , & de bien d'autres. On y met le feu à la fin de l'hiver , ôc on extermine à coup fur bien des animaux malfaifans. Les cendres de ce fu- mier font un engrais prefque aufli bon que le fumier même. La bêche ou /ifene eft une autre efpece de petit fcarabée ou de charan- fon , moins gros qu'une mouche ordinaire , revêtu dans les femelles d'une écaille verte , (chez les mâles elle eft bleuâtre) qui eft relevée d'un bout à l'autre par l'or le plus éclatant. Il a au-devant de la tête une efpece de trompe dure , fort longue , armée de plulieurs fcies , avec lefquelles ii fkit beaucoup de tort aux raifms j il n'en fait pas moins dans le mois d$ Juin aux feuilles encore tendres , qu'il roule autour de lui en fpirale comme un cornet , & qu'il tapifte d'une forte de voile ou duvet pour y dépofer fes œufs qui font clairs , tonàs , &c dont la couleur eft d'un blanc jaunâtre j la grofteur de ces œufs n'excède pas celle d'une petite tête d'épingle. Le ver ou la larve qui en provient au bout de dix jours , efi: long de fix lignes : la peau de fon corps eft blanche & lifte , ôc celle qui recouvre fa tête eft jaune. En hiver ce charanfon rouleur Çq retire fous terra ou dans les fumiers , où il demeure endormi. On s'applique à rechercher les cornets qui renferment les œuft , & on les brûle au pied de la vigne. Foyei Lisette & Velours vert. Les limaçons ou efcargots font un tort confidérable a la vigne. On choifîc îe temps de la tofée ou de la fraîcheur du matin pour leur faire la guerre, parce qu'ils fe cachent durant la chaleur qui les defteche trop. L'ufage où Ton eft en Languedoc d'en faire des ragoûts, y rend cette recherche plus animée. Mais en vain un particulier laborieux travaillera-t-il feul à déii- V I G 45^ vrer fa vigne de ces animaux. Il faut que tous les habitans d'un canton s'entendent & concourent à employer les mcmes moyens , autrement on fe fatiguera beaucoup pour tuer un cent d'ennemis qui ont leurs retran- chemens dans une vigne , tandis qu'il y en a deux mille en marche , de prêts à y paffer des vignes voifmes. A l'égard de la vigne chevelue ôc du raifin barbu , ce n'eft autre chofe "que la cufcute qui rampe le long du cep , &c infinue dans le ràifm la partie avec laquelle elle tire fon fuc nourricier : voilà tout le phénomène , tour le myftere du rai/în barhu. Le Grand Maître de Malte aducUement ré- gnant nous a fait voir par fon AmbalTadeur à la Cour de France j une grappe de ra'ijln chevelue & défichée j on la lui avoir préfentée comme une rareté inconnue : c'étoit de la cufcute dont les tiges fibreufes de près de trois pieds de longueur s'étoient implantées dans hpulpe ài^s grains de raifîn. Voye-;^ Cuscute. La vigne eftfujette à plufieurs accidens : il fe fait quelquefois une trop grande effuiion de fève hors du bois au printemps ; ce qu'on reconnoît aifément , parce que les feuilles fe fanent. On doit alors faire des entailles aux groiïes racines, &" y mettre de la lie d'huile. Lorfque la fève eft trop abondante par l'excelTive nourriture du terrain trop fumé , la vigne ne pouiïe qu*en bois \ le remède eft de découvrir la fouche , 6c d'y répan'^re du fable de rivière , ou de celTer de fumer pendant quelques années. Les pluies trop abondantes nuifent au bois de la vigne. La gelée lui nuit aufîî beaucoup, fur-tout la gelée blanche, lorfque le bois eft mouillé j car alors il le foleil paroît , il brûle le nouveau farment qui a cru après la taille. Lorfque la grêle frappe le railîn , il fe delTeche & contracte de l'âcreté j mais fi elle eft grofte 6c qu'elle foit poulfée par un grand vent , elle prive la vigne de fon fruit, brife le bois, 6c lui fait un tort confidérabîe pour plufieurs années. La fleur de laWigiîe eft auffi fujette à couler ^ c'eft- à-dire , que les poufïîeres des étamines font emportées , & ne peuvent par confé- quent féconder les piftils lorfqu'il furvient des pluies dans le temps qiib la vigne eft en fleur. Les vignes durent plus ou moins long-temps. i°. Selon leur efpece , la vigne blanche dure plus que la noire \ i". félon la qualité de la terre , elles durent plus dans les terres fortes que dans les terres légères \ '^^. félon le climat , elles durent plus dans les pays voifins du Nord que dans' ceux qui font au Midi ; 4". félon la manière dont elles font traitées : ainfi , par exemple, les vignes rabaiffées en terre chaque année durent plus Lliij 4U V I G long-tempj que celles auxquelles on ne fait point cette opération. Quand la vigne a atteint l'âge de foixante ans, elle doit palier pour vieille ôc ufée. Cueillette du Raijin ; manière défaire k vin. Pour faire de bon vin , il faut faire crois cueillettes dans les mêmes vignes. La première doit être des raifins les plus mûrs , les plus fins & les moins ferrés j on en ôre tous les grains pourris ou verds , & on coupe la grappe fort court i caufe de l'âcreté & de l'amertume de la queue. La féconde doit être des raifins gros , ferrés & moins mûrs. La troifieme des raifins verds ou pourris , delTéchés , en un mot, de rebut. De ces trois cueillettes on fait trois cuvées différentes. Ce premier travail qui eft de la dernière importance , peut fe perfedion-" ner encore par une autre attention. Parmi les vignes il y en a de différentes qualités j les unes fituées dans une terre extrêmement légère & pierreufe,, donnent un vin qui a beaucoup de fi nèfle & d'odeur ; d'autres placées dans un fonds plus nourriflant , donnent un vin qui a plus de corps. On peut réunir ces bonnes qualités dans un même vin, &: perfectionner l'une par l'autre, ou en mélangeant les raifins de ces différens cantons avant que d'en exprimer le jus, ou en mélangeant les différens vins qu'on aura exprimés j mais il vaut mieux mélanger les raifins, parce que ces liqueurs faites ont peine à s'unir parfaitement : celle qui eft la plus foible change de couleur , & communique fon Àt^diiit à l'autre, aii lieu d'être corrigée par la bonne qualité de celle. qu'on lui alTocie ; & le moindre mal qui puilfe en arriver, quoiqu'il foit fort grand , c'eft un œil louche, un nuage , une petite lie qui ternira toujours la beauté de la couleur , & lui ôtera la perfection du goût , & ce qu'on appelle le clair fin. H n'en eft pas de même lorfqu'on marie ce qu'il y a de raifins parfaits dans une vigne avec ce qu'il y a de rai- fins parfaits dans une autre. Du concours de ces différens fruits exprimés ^ fermentes enfemble , il fe forme une liqueur exquife qui a la fermeté , la délicatefïe , l'odeur, la couleur viv^e , & qui dure plufieurs années f^uis la moindre altération. C'eft la connoiffance du bon effet que produifent les raifins de trois ou quatre vignes de différentes qualités , qui a porté à la perfedion les fameux vins de Silleri , d'Aï & d'Hautvilliers. Tous les agrémens qui peuvent flatter la langue , femblent y être réunis. Un des moyens de donner la plus grande perfedion aux vins , eft d'é- grapper les raifins avant que de les jeter dans la cuve : en féparant ainfi les ïaifms de leur grappe, on enleye toute l'âcreté qu'elle leur communique. VIO 453 S: alors on peut fans ccalnte laifler fermenter le moût jafcja'à parfaite cuifTon du grain. Les vins qui ne fonr point chargés de parties groffieres &: hétérogènes de la grappe, font beaucoup plus moelleux, & en même temps plus colorés , plus fermes , au moins plutôt faits , & l'on alTure même qu'ils font plus de garde. Ce que nous avons die du choix Se de l'afTortiment des différens rai- fins , convient également, foit qu'on veuille faire du vin gris j foit qu ou veuille faire du vin ronge ; car en quelques cantons de la France , on retire à volonté ces vins différemment colorés des mêmes laifins. I.e laifin blanc ne donne qu'un vin blanc , qui a communément peu de force Se de qualité , qui jaunit p.romptement , Sz tombe avant l'été. Ces vins blancs ne font prefque plus d'ufage j la Médecine feulement les confeille quelquefois : mais le vin grii _, ainfî nommé en Champagne , & que nous nommons vin de Champagne ^ quia l'œil vif. Se qui efi: d'une blancheur Se d'un éclat qui imitent le cryftal , provient des raifins les plus noirs , Sc fa blancheur ne fe foutient jamais mieux que quand on a pris fo^in d'arracher tous les ceps de raifins blancs. Autrefois le vin d'Aï duroit à peine un an \ la liqueur Aes raifins blancs, dont la quantité éroic grande en ce vignoble , venant à jaunir , prenoit le delTus , & aliéroic toute la mafiTe du vin. Mais depuis que les raifins blancs n'entrent plus dans le vin de Champagne , celui de la montagne de Rheims dure fept à huit ans , & celui de la Marne va aifément à quatre & cinq. Le vin de raifin noir fe colore , pour ainfi dire , comme on veut. Quand en le fouhaite parfaitement blanc , voici ce qu'on fait : les Vendangeu- lês entrent de grand matin dans la vigne , & font le choix du plus beau raifin \ elles le couchent mollement dans leurs paniers , & le mettent encore plus doucement dans les hottes pour ên'e porté au pied de la vi- gne , ou fans le fouler le moins pofilble , on le met dans de grands paniers en lui confervant l'azur Sc la rofée dont il eft tout couvert. Si le foleil eft un peu vif, on étend des nappes mouillées fur les pa- niers , parce que le raifin venant à s'échauffer , la liqueur pourroit en prendre une teinte de rouge. On charge ces paniers fur des animaux d'un naturel paifible , qui les portent lentement Sc fans fecoufife jufqu'au cellier , où Je raifin demeure à couvert & fraîchement. Quand le foleil eft modéré , on vendange fans danger jufqu'à onze heures : quand il e& ^rt Se un peu ardent , on quitte à neuf. ï)h que les paniers font ar- 4^4 V I G rivés à la maifon , au lieu de jeter les raifins dans la cuve on les jette fur le prelfoir, de quelque forme qu'il foit , & on donne bien vice la première ferre. Le vin qui en fort s'appelle vin de goutte : c'eft ce qu'il y a de plus fin. On relevé les raifîns écartés de la mafTe, ôc on donne la féconde ferre , qu'on appelle la raroujje. Le vin qui fort de la première ferre fe met à part, fi le raifin eft bien mûr & l'année fort chaude, parce qu'alors il coule très-abondamment , & qu'on courroit rifque de le rougir en le mêlant avec celui de la féconde ferre : mais ce mélange eft utile , & quelquefois nécelfaire quand l'année n'eft pas chaude , de que la première ferre n'a pas rendu abondamment. Lorfqu'on a fait deux premières ferres , on arrange les extrémités de la mafie , Se on les taille carrément'avec une bêche tranchante , en rejetant deffus les raifins écartés , ôc on donne la troifieme ferre , qu'on appelle première taille. Le vin de cette première taille eft excellent pour faire une boifTon parfaite : on peut aulîi le joindre au vin rouge , fi l'on en fait à part. On donne la quatrième ferre , puis la cinquième &; les autres, qu'on 2.^^Q\\e féconde ^ troifieme & quatrième taille ^ le tout jufqu'à ce que la mafTe ne produife plus de jus. Les vins de taille vont toujours en rougiftant par degrés , parce que l'aélion du prefToir fe fait fentir de plus en plus a la pellicule même qui enveloppe le grain : les particules qui iQ,vi détachent font ce qui donne de la rougeur au vin. L'ardeur du fo- leil ou les fecouffes des charois font quelquefois fi grandes , & agirent fi fortement fur les dehors des raifins, que les liqueurs qui font dans l'enveloppe des grains étant en mouvement, fe joignent dès la première ferre au jus du raifin , & alors on ne peut faire un vin parfaitement blanc : il fera œil de perdrix, ou même plus chargé. La qualité du vin n'en eft pas moindre \ mais le goût &: la mode font d'avoir tout un ou tout autre ^ une blancheur parfaite , ou un rouge vermeil & foncé. On met à part les vins de ces différentes tailles, Se qv^ les mêle fui" vaut qu'ils ont la qualité qu'on fouhaite. Ceux qui ont beaucoup de vi- gnes font deux , trois & jufqu'à quatre cuvées de vin , en choififlant tou- jours les raifins les plus délicats pour les premières , dont le vin vaut toujours un tiers déplus, & celui des fécondes un tiers déplus que celui des fuivantes , toujours à proportion. Dans chaque cuvée, il y a ordinai- rement les deux tiers de vin fin , un demi-tiers de vin de taille , & moins d'un tiers de celui de prefibir. Le marc qui refte fous le preifoir devient VIG 455 dur comme une pierre : oh peut en retirer une eau-de-vie de mauvais goût, mais qui eft utile pour les bleiTures & pour bien d'autres ufages. Il y a des endroits où on le brûle en guife de mocces de tan. Ce marc eft aufîi pour les vignes un alTez bon engrais qui n'altère point la qualité du vin : on afTure qu'il eft très - propre aux afperges •, mais il faut obferver , dit M. Bourgeois ^ qu'il ne convient que dans les terres extrêmement légères &t fablonneufes , parce qu'il donne beaucoup de liaifon & de fermeté à la terre, & il rend les terres déjà fortes, fi te- naces , qu'on ne peut les labourer qu'avec peine & fort imparfaitementé Le marc nouvellement exprimé s'échauffe beaucoup ; & comme il con- tient quantité de parties fpiritueufes , on l'emploie comme un remède efficace contre les rhumatifmes Se les engourdiiïemens â.QS membres. La façon d*appliquer ce remède eft d'enfouir dans un tas de marc échauffé la partie malade. C'eft de ces grains retirés avec foin du marc de vendange qu'on eft parvenu à fe procurer des vignes , ainfî que nous l'avons dit dans cet article. Les Italiens ont l'art de retirer une huile de pépin de rai/în. On préfère pour cela le pépin de raifin rouge ou noir à celui des raifins blancs. Voici comme on procède à cette opération. On jette le marc dans des baquets fuffifamment remplis d'eau j on remue le tout pendant quelque temps avec les mains j on retire le marc qui fumage , & les pé- pins reftent au fond. Ce marc eft également bon pour nourrir les pigeons pendant l'hiver; on fait enfuite fécher les pépins, à l'ombre ou au {o^- leil, très-promptement j étant fecs , on les pafTe par un crible, puis on les fait broyer fous la meule à froment ; on répète cette opération avec la meule en pied , comme pour le chanvre , le colfa, &:c. enfuite on met cette farine qui eft bien triturée dans une chaudière avec un peu d'eau , on en fait une pâte très-molle , qu'on fait cuire dans le même vafe fur le feu \ on remue pendant la cuiftbn la matière avec une fpatule de bois , jufqu'à ce que la furface paroifte brillante ; on porte la pâte cuite an preftbir, & on exprime une huile qui fumage l'eau. Cette huile eft d'ufage chez les Payfans du Parmefan , ils en mangent quelquefois ; ils s'en fervei^ plus communément pour la lampe , & en brûlant _, elle ne répand aucune odeur : on s'en fert aufti dans le pays pour l'apprêt des?peaux de veau. M. l'Abbé Rouler dit qu'on peut retirer à froid cette huile de pépin de raifm j elle eft alors excellence : & l'on pourra enfuire procéder 45*^ VIG fur ce marc de graine exprimé a froid j à la préparation des Italiens , &2 cette féconde huile fera très - bonne à brûler. De ces mêmes raifins noirs , dont nous avons vu que Ton fait du vin blanc en Champagne , on en fait du vin rouge en Bourgogne. On fait par expérience que cette rougeur vient du mélange plus ou moins parfait des liqueurs qui font dans l'enveloppe avec celle qui forme le corps du grain. C'efl: pour donner au vin cette forte teinture , qu'on foule les raifins , & qu'on les fait cuver avant que de les prelfurer. Les efprits &. la chaleur qui travaillent dans la cuve , heurtent de toutes parts contre les tuniques des grains que l'on a crevés en les foulant : cette fubftance rouge qui loge dans le tiffu de la pellicule s'en détache , efl: emportée par la chaleur qui pénètre tout , Se fe mêle à route la malîe de liqueur à proportion du féjour que fait celle-ci dans la cave. Autant on évite l'ardeur du foleil pour vendanger lorfqu'on veut faire du vin blanc autant, lorfqu'on veut faire du vin rouge , on a foin de cueillir le raifin pendant l'ardeur du foleil, dont l'action fur les dehors du grain produit peut-être plus d'effet que ne feroienr plusieurs jours de cuve , &:le raifin fe cuve alors très - promptement. On tire enfuite le vin de la cuve , & on le met dans les tonneaux. Après qu'on l'a lailfé fermenter à l'air un certain nombre de jours , qui varie félon la maturité des raifins & la température de l'année , lorfqu'il efl parvenu au point de la fermentation vineufe qui le rend agréable , on bouche foiblement les tonneaux pour laifTer exhaler encore quelque temps le plus grand feu du vin. N'oublions pas de dire qu'au moment de la fermentation vineufe , il s'élève des vapeurs gafeufes qui détruifent l'élaflicité de l'air , Se deviendroient mor- telles pour ceux qui entreroient dans le cellier fi onne laiffoit a Tair un libre courant (a). ( a ) On lit dans la Nature confidérée , n'. 4. que M. Peyre ayant fait digérer au foleil deux livres de bon vin vieux rouge , avec quatre onces de bol d'Arménie , il fe trouva , au bout de quelques jours , que le vin avoit tellement perdu fa couleur , qu'il reflembloir à un vin blanc clarifié. Il ptit enfaite douze onces de ce vin décoloré, & y mit quatre onces de fel de tartre ; après quoi il fépara , par le moyen du fyphon , la partie fpiritueufe qui furnageoit , & il obtint un efpiit de vin alkalifé, quifoutenoit même l'épreuve de la poudre à canon : il auroit laiffé plus de phlegme dans le vin Comme V I G 457 Comme la bonté ôc la longue durée des vins dépendent particulière- ment du foin qu'on prend de les débarrafiTei* de leur lie, on s'eft appliqué a trouver des moyens sûrs pour les clarifier. Le premier moyen eft de les tirer à clair , le fécond efl: de les coller. Tirer à clair , c'eft faire palTer le vin de deiïus la lie dans un autre vaifTeau bien net , à l'aide d'un boyau de cuir , afin que le vin ne s'évente point j car l'air 6c la lie lui font très- contraires. M. Bourgeois obferve ce- pendant que dans la plupart des pays oùon s'eft appliqué au gouvernement (les vins , on ne fe fert plus de boyaux de cuir & du foufflet pour tirer le vin à clair ; on a obfervé qu'il acquiert beaucoup plus de qualité en fe fervant à^ fcïlks ou d'un autre plus grand vafe que l'on appelle brame en Suilfe. Coller le vin , c'eft y verfer , par chaque tonneau , une pinte de liqueur dans laquelle on a fait délayer de la colle de poijfon. On verfe cette colle liiiToute dans le tonneau ; on agite le vin avec un bâton j la colle fe ré- pand fur la furface du vin , comme un rcfeau qui fe précipite peu-à-peu , &■ entraîne avec lui la graiffe ou l'huile fuperflue , tk généralement tout ce qu'il y a d'impur dans le vin , fur-tout fi c'eft du vin. gris : elle ne lui communique aucune mauvaife qualité. On tire les vins à clair depuis le commencement de Janvier , ou lorfque les gelées ont commencé à les éclaircir naturellement : on recommence quinze jours après j & fi c'eft un vin gris ^ on le colle huit jours avant que de le mettre en bouteilles. En le tirant vers la fin de Mars , lorfque la fève commence à monter à la vigne , on parvient communément à rendre le vin moufiTeux \ en forte qu'il blanchit comme le lait jufqu'au fond du verre au moment où on le verfe. On. réuflit encore quelquefois à faire du vin moufieux , en le tirant durant la fève d'Août. Ceci prouve que la moulTe eft un effet du travail de l'air & de la fève, qui agiftent alors fortement dans le bois de la vigne , & dans la liqueur qui en eft provenue. Mais cette mouffe, qui eft du goût de quelques perfonnes , paroît aux ConnoilTeurs une chofe étrangère à la bonté du vin \ puifque le vin le plus vert peut moufTer , & que le plus parfait ne moufte point ordinairement. On colle de bonne heure , ^pour décoloré , s'il eût diminué la dofe de fon fel alkali , Se au lieu d'efprit de vin il n'eu auroit retiré qu'une eau de-vie , doiit le degré de force feroit en raifon iuvcrfc de la quantité de fel aLkalL Tome VL M m m 45^ VI G l'ordinaire en Mars , les vins tendres , tels que font ceux d'Ai , d'Èpernai , d*Hautvilliers 6c de Piéri , dont la plus grande confommation fe fait en France. On fe trouve mieux d'attendre un an tout entier à coller les vins fermes , comme font ceux de Silleri , de Verfenai &c autres de la monta- gne de Rlieims. Ces vins font alors en état de fe foutenir par-tout pen- dant plufieurs années : ils feront l'honneur des tables de Londres , d'Am- fterdam , de Copenhague , &c de tout le Nord. Quand on met ces vins en bouteilles avant qu'ils aient exhalé ce qu'ils ont de dur & de fougueux , ils caflent une multitude de bouteilles, &c la qualité n'en eft pas fi parfaite. Il eft effentiel de coucher fur le côté les bouteilles dans lefquelles on a mis le vin , parce que fi on les lailTe debout , le bouchon n'étant pas abreuvé fe feche , ôc devenu plus petit, il laifïe un paflage à l'air qui travaille fur le vin 3 8c forme à fa furface une pellicule ou des fleurettes , que Ton reconnoît pour être une efpece ou de moufle ou de champignon. On ne doit mettre le vin rouge en bouteilles qu'au bout d'un an &: plus, parce qu'alors tous les fédimens fe font faits à diverfes reprifes. Si on le fait plutôt , le vin s'aigrit & devient trouble lorfqu'on agite la bouteille , ou bien il devient j^ras comme de l'huile ; on remédie à ce défaut en asi* tant la bouteille , & encore mieux en remettant le vin dans le tonneau , le roulant, le collant , &: attendant une année entière pour le mettre de nouveau en bouteilles. On doit cependant obferver , quand ce vin vient à fe clarifier , de ne pas le laifler long-temps fur fon dépôt glaireux : il faut le foutirer. S'il avoir acquis une légère faveur d'aigre , on le rétabliroit pour quelque temps à l'aide d'un abforbant terreux , tel que la craie bien lavée &: féchée. Quand le vin nouveau a pafl"é trois ou quatre mois , on l'appelle vin de l'année ; on nomme celui de deux , trois ou quatre ans 3 vin de deux j de trois ou de quatre feuilles j ôcc. Des différentes efpeces de Vins. Les différentes efpeces de vins font fans nombre \ elles varient par la couleur , par le goût , par la qualité , & par la durée. On peut dire qu'il y a autant de fortes de vins que de terroirs. Le climat influe aufli beau- coup fur la qualité des vins. Les raifins des pays froids atteignent rare- ment le degré de maturité néceflaire pour obtenir un vin généreux. Les vignobles des pays trop chauds donnent au contraire des vins rudes ,-vio- iens, fujets à s'aigrir. La France, par fa pofition, dpit être par confé- V I G 459 queiit une des Contrées les plus propres a la culture de la vigne. C'efl: aufli la France qui recueille les meilleurs vins , & qui en fournit le plus au commerce. C'eft peut-ctre à l'ufage de cette liqueur enchanterefiTe que le Peuple François doit une partie de fa gaieté : il eft sûr du moins que c'eft à cette branche utile d'exportation qu'il eft redevable de la plus grande partie des richefTes que les Etrangers lui apportent. En général on peut rappeller tous les vins à deux efpeces j favoir , les vins de liqueurs &c les vinsfecs. Les vins de liqueurs font ceux qui ont une faveur douce , fucrée, & approchant plus ou moins de celle du miel. La perfedion de ces vins con- fîfte à joindre à leur douceur une agréable amertume accompagnée de parfum. Les raïjîns mufcats font les plus propres pour faire de ces fortes de vins j mais ils ne mûrilTent parfaitement que dans les pays chauds. Les vins de liqueurs , mufcats ôc autres , les plus eftimés parmi nous , font ceux de la Ciotatj de Saint-Laurent en Provence (u), de Frontignan en Lan- guedoc , de Condrieux en Lyonnois , èHArbois en Bourgogne , de Rive-' faite en Rouffillon , 6c quelques autres. Les vins de liqueurs étrangers font le Tokai j qui vient en très petite quantité fur un coteau de Hongrie ; la Verdée , la Mofcadelle , & le Montefiafcone j tous vins de Tofcane j le vin grec du Mont-Véfuve ^ qui eft jaune comme de l'or , & le Lacrima." Chrijli y vin fort rouge & délicieux , qui fe recueille au pied de la mon- tagne quand le volcan ne porte pas l'incendie & le ravage dans cqs vigno- bles j ce terrain eft léger , fablonneux &: imprégné , dit-on, de particules nitreufes qui s'exaltent par la chaleur fouterraine du volcan, & donnent au vin fa qualité fupérieure : les vins de Malaga , dans le voifinage de Gibral- tar j ceux A'AUcante , de Xérès Se de Rota , 8c plufieurs autres à'Efpagne ; celui de Madère ^ ile qui eft à l'entrée de l'Océan j les vins des iles Cana- ries j dont le plus eftimé vient de l'ile de Palme ; la Malvoijte , vin fort épais , qui fe façonne avec le vin mufcat , dans l'ile de Candie (quelque- fois aufli dans le Royaume de Naples ) , & les autres vins grecs qu'on recueille à Chio , à Ténédos , & dans d'autres iles de l'Archipel. Le vin de Schiras en Perfe eft de même nature. ( a ) Nous avons un bon Ouvrage fur la meilleure manière de faire & de gouverner les vins de Provence , par M. l'Abbé Rosier, Ce Mémoire eft rempli de vues phj-» £ques , chimiques & économiques. M mm i| A^r.o V I G Gn ne parvient à donner à la plupart àe^ vins de liqueurs le jufte tem- pérament qui les rend doux &: piquans , que par une efpece de cuiiTon, Pour mélanger parfaitement leur huile avec leur partie rartareufe , en forte que la douceur de l'un corrige l'âcreté de l'autre par une union in- time , on laifTe ces raifins expofés au foleil fur le cep Jufqu'à ce qu'ils com- mencent à fe flétrir , en un mot, jufqu'à ce qu'une partie du phlegme fe foit évaporée , ce qui rend le moût glutineux j & pour les empêcher de tirer encore de la terre des fucs qui retarderoient la perfection de ce mé- lange , on tord le pédicule qui attache le raifm à la branche , enfuite on exprime la liqueur, qui ne peut manquer de s'être épailîîe comme du firop légèrement cuit. Par ce moyen il ne fe fait qu'une fermentation très-lente Se très-imparfaite , ce qui fait que le vin relie doux. Une autre méthode confifte à faire évaporer en partie la liqueur j mais cette efpece de cuiflx)n forcée donne au vin un goût de feu. Ces vins , dont une quantité de parties volatiles , & beaucoup de celles qui font aqueufes ont été enlevées , ne peuvent être légers , fins & coulans. Peut-être font- ils par cette raifon plus propres que les nôtres pour les pays chauds , où le fang eft plus raréfié &c a befoin d'une liqueur fubftantielle plutôt que fpiritueufe. Ainfi il n'eft pas étonnant que les habitans de l'Italie & des pays méridionaux , étant accoutumés à la douceur de ce firop qui efi proportionné à leurs befoins , il s en trouve beaucoup parmi eux qui font plutôt blclfés que réjouis par la vivacité de nos vins. Les vins fecs au contraire font ceux dans îefquels le fel tartareux n'eft pas émoufle ou affadi , mais au contraire où il agit en liberté fur la langue , & y caufe une agréable imprcfllon ; tels font les vins de France ^ les vins de la Mofelle j les vins du Rhin ^ &c plufieurs vins de Hongrie. L'ufage en eft plus falutaire aux Peuples feptentrionaux , dont il volatilife le fang & dégourdit l'humeur fombre. Les ÇTuands défauts de ces vins fecs font d'être verds ou liquoreux , oii teireftres ou capiteux. La liqueur, c'eft-àdire la faveur fucrée , eft un grand défaut , parce qu'elle affadit le cœur &c trouble l'eftomac , au heu d'y apporter la joie & la bonne difpofition. Mais ce défaut , comme celui d'être capiteux , peut fe trouver dans les plus excellens vins : l'un & Tautre fe corrigent communément par le temps. La verdeur eft moins le défaut du vin que celui de l'année qui n'a pas mûri le fruit, ou du Propriétaire qui le vendange trop tôt. Le goût dur & terreftre eft le pire de tous les défauts : c'eft celui du fol même ou d'une vigne mal cultivée. V I G 4^1 Parmi les vins de France , ceux de Boui'gogne Se de Champagne tien- • iient les premiers rangs. Dans un excellent Mémoire de la Société des Sciences & Belles -Lettres d'Auxerre , on diftingue la Bourgogne en deux parties à l'égard des vins , la bajfe & la haute. La Bafle-Bourgogne cû un vignoble fort étendu, qui contient plufieurs cantons renommés par leurs vins rouges & blancs. Ils produifent année commune plus de cent mille muids de vin , mefure de Paris. Les principaux cantons de la BaJfc^Bourgogne font Auxerre , Couîange,' Creney , Tonnerre , Avalon , Joigny 8c Chablis. Ceux de la Haute- Bourgogne font Pomar, Chambertin , Beaune , le Clos -de- Vougeot, Vollenay, Montrachet, la Romanée , Nuits, ChafTagne & Murfault. Les vins de la Balfe-Bourgogne font peu inférieurs à ceux de !a haute : ils les furpaOTent même dans les années feches \ mais ceux de la Haute- Bourgogne valent mieux dans les années humides. Comme de dix années à peine sqw trouve-t il une feche , il s'enfuit qu'ordinairement la Haute- Bourgogne a l'avantage fur la BafTe. Cependant il fe trouve chaque année dans celle-ci des vins d'élite qui peuvent être comparés àceux de Beaune tk de Nuits. Parmi les vins de Dauphiné, celui qu'on appelle de XHerm'itagc eft celui qui tient le premier rang. Les vins de Champagne vont de pair avec ceux de Bourgogne. PludeurS même leur ont donné la préférence. Il fe trouve en effet des vins de Cham- pagne qui réunifient toute la vigueur des meilleurs vins de Bourgogne , avec une faveur agréablement piquante , qui flntt'? , qui réjouit , & que l'on né trouve pas ailleurs. Les vins de Champr-gne n'ont pas , il eft vrai , cette couleur foncée que l'on admire dans les vins de Bourgogne. On fe perfuade fort à la légère que cette couleur foncée qu'on eftime dans les vins de Bourgogne , eft une marque de leur falubrité \ mais cette rougeur leur eft commune avec les vins les plus grofiîers : elle ne provient, comme nous l'avons dit , que du mélange des particules fort épaiftcs de l'écorce des grains de raifins ; & plus le vin eft chargé , moins il eft fin & coulant : il en eft même plus difficile à digérer. C'eft peut-être par cette raifon que la gravelle &: la goutte , fi ordinaires dans les pays de vignobles, font des maladies prefque inconnues à Rheims & à la rivière de Marne , ou l'on fait ufage d'un vin peu coloré. Au refte , les prétentions dont ces deux grandes Provinces , la Bour- gogne oc la Champagne, fe flattent également, y entretiennent une ému- 4 aujourd'hui j peut être par la négligence des îiabitans. La vigne qui les poire , vitis Corlnthiacajive apyrina ^ eftfemblable aux autres j les feuilles font feulement plus grandes, moins découpées _> obtufes , plus épaiiTes , blanches en dcffous -, les pépins en font aulfi plus petits, & furpaflent à peine ceux des grofeilles \ ils ne font pas durs. On la cultive aujourd'hui dans les îles de Zacinthe , de Céphalonie , & autres de la domination des Vénitiens. On n'y plante que des vignes dont les raifins font noirs. Au mois d'Août , lorfque les raifins font mûrs , on les coupe &: on les fait fé- cher au f oleil \ lorfqu'ils font fecs , on les nettoie , on les porte dans des ma- gafins appellés/er^^Z/o j on les jette par une ouverture qui eft faite exprès au haut du toit , & on en remplit k chambre jufqu'au haut. Ces raifins fe preiTent par leur propre poids, &: ils font bientôt tellement unis & liés en- tr'eux , qu'il faut des fers pointus pour les tirer de là , afin d'en remplir des tonneaux pour les tranfporter. On les foule à pieds nus , afin que les ton- neaux en tiennent une plus grande quantité, & que l'air en étant exclus , ils fe confervent plus long-temps. Ce font les Anglois & les Hollandois qui achètent dans ce pays tous les raifins de Corinthe. Les Angloisles em- ploient dans leurs pâtés de Noël, leurs puddings èc autres mets j les Hol- landois en confomment dans leurs tartes & leurs gâteaux. En France il n'y a guère que les Apothicaires qui en débitent une petite quantité. Les raifins fecs contiennent un fuc doux & mielleux, moins vifqueux que les jujubes 8c lesfébeftes : on les ordonne dans les tifannes pectorales, pour adoucir l'acrimonie des humeurs , & dans plufieurs décoétion.ç, pour diminuer le goût acre &: défagréable de quelques remèdes. Les raifins fecs avec les pépins font aftringens , mais adoucilTans lorfqu'on a ôté les pé- pins. L'efpece de raifin , qu'on nomme bourdelais j fert à faire du verjus , lors- qu'il eft vert. La liqueur qu'on en exprime eft aftringente, rafraîchiffante, propre à exciter l'appétit, & utile dans les fièvres ardentes. En été, on fait avec le fuc de verjus, l'eau & le fucre , une boiftbn agréable & rafraîchiftante, qui convient dans les grandes chaleurs , fur-tout aux tempéramens bilieux» On fait auflî, avec le verjus, d'excellentes confitures. VIGNE BLANCHE. Nom donné à la bryone. Voyez ce mot. VIGNE DE JUDÉE. Foye^ Douce amere. VIGNE DU NORD. Foye^ Houblon. VIGNE SAUVAGE ou LAMBRUS, labrufca, Efpece de vigne qui croît natuïellement aux bords des chemins hc proche des haies. Son fruit 470 V I G VIO eft un fort petit raifiiij qui, quand il mûrit, devient noir j mais quelque- fois il ne mûrit point: on l'eftime aftringent; la plante eft apéritive. On iionne aufli le nom de vigne fauvage à la morelle grimpante. Voye-^ Mo- RELiE & Douce amere. VIGNERON. Nom donné au limaçon pomatia Aqs jardins. Foyai à r article Limaçon. VIGNETTE. Voye-^ Reine des pérs. VIGNOT ou BIOURNEAU. Coquillage univalve & operculé, du genre des limaçons ou de la toupie , & dans lequel M. Bernard de Jujfieu a diftingué les deux fexes. Ce coquillage eft le marnât de M. Adanfon , & \2. guignette de la Rochelle. Sa coquille eft fort fimple, d'un vert noi- râtre coupé de petits filets jaunes : confulte-^ la Zoomorvhofe de M. d'Ar- genville j PL III ^ Lettre A. VIGOGNE ou VIGOGNE. Foyei à l'article Paco. VILAIN Foyei Meunier. VINAIGRIER , En Canada & autres lieux de l'Amérique feprentrio- nale on donne ce nom à une efpece de fumac , dont on fait m\ bon vinaigre par Tinfufion des fruits : voye-:^ Sumach. VINETIER : voye^ Épine - vinbtte. VINETTE : voy^:^ au mot Oseille. VINNE. Xyes Naturaliftes donnent ce nom à une efpece de pinne- marine'y qui eft mince, tranfparenre , qui vit de rapine, & qui faifit elle-même Ôc tue les petits animaux dont elle fait fa nourriture : voye^i l'article Pinne marine. VINULA. On appelle ainfi une très -belle chenille de couleur de vin , laquelle fe trouve fur les faules , les chênes & les peupliers. Cette chenille a la queue fourchue , &: elle eft marquée d'une croix fur le dos j fe métamorphofe en un grand 6c beau phalène. M. Deleu-^e croit que la vinula eft la chenille du faule k double queue : voyez ce mot. VIOLETTE DE MARS ou VIOLIER COMMUN , viola martia^ Plante qui croît par touffes en terre graiïe , dans les folTés le long des haies , contre les murailles , à la campagne &: dans les jardins , où elle fe multiplie aifément par à^s filets longs &: rampans, qui prennent racine ça 5c là: on doit la replanter tous les trois ans 5c l'arrofer dans les temps de fécherefle. M. Tournefon place la violette dans la clafte des plantes anomales. La racine de la violette eft fibrée , touffue 3c vivace j elle ponde beau- VIO 4/1 coup de fciiiiles ptefque rondes, larges comme celles de la mauve com- ninne, dentelées en leurs boids, vercjss& attachées & de longues queues : il s'cleve d'encre elles des pédicules grêles qui , au commencement du princems , portent chacun une petite fleur très-agréable à la vue, d'une belle couleur pourprée ou bleue , tirant fur le noir , d'une odeur fort douce , très - agréable , répandant au loin fon parfum délicieux j elle efl: d'un goût vifqueux &: un peu acre. Cette fleur efl: compofée de cinq petites feuilles, avec autant d'étamines à fommecs obtus ,& d'une efpece déperon ; le tout foutenu par un calice, divifé jufqu'à la bafe en cinq parties. A cette fleur fuccede une coque ovale, qui dans la maturité s'ouvre en trois quartiers , laillant voir plufieurs petites femences, arron- dies de blanchâtres. Chaque panneau de la coque , dit M. De/eu^e , fe plie félon fa longueur en féchant, de manière que les femences atta- chées à fa furface intérieure font lancées fucceflivement a quelque dif" tance par la preflion qu'il exerce fur elles en fe contraétant. On cultive cette plante dans les jardins j elle ne perd point fes feuil- les , ni fa verdure pendant l'hiver j elle donne une jolie variété à fleur tantôt bleue & tantôt blanche , plus rare que la précédente : mais il y a un inconvénient qui fait tort à ces dernières j c'eft: que les queues étant trop foibles pour les foutenir , & les laifllinc traîner par terre , elles font très-fouvent terreufes , fur -tout après la pluie. La racine de violette efl: un peu falée , gluante Se déterfive *, fuivant M. Haller^ fa décodtion devient laxative à une certaine dofc : fes feuil- les font fades , gluantes & émollientes ; fes fleurs font rafraîchi (1 an te s un peu laxatives& du nombre des quatre fleurs cordiales. On en tire une teinture par l'eau bouillante, qu'on édulcore enfuite avec du fucre pour en faire un firop , qu'on novc\mQ Jirop violât ^ Se qui efl: très-flateur au goût &c convient pour les maladies de la poitrine. Les Confifeurs &: les Phar- maciens font aufli une conferve avec les fleurs pilées & le fucre ; elle a les mêmes propriétés'que le iirop , Se convient à'ceux qui ont le ventre parefleux, La dofe efl; d'une demi -once ; on fait encore un miel de fleurs de violettes, dont on fe fert dans les lavemens rafraîchiflans ëc émoi- liens. Les femences de violettes {ont purgatives ôc diurétiques : elles foiTt auflî pedtorales , dit M. Bourgeois &C très -bonnes pour adoucir les cha- leurs de poitrine , la toux feche , & provoquer les crachats dans les maladies infl ammatoires de la poitrine ôc dans la poitrine & dans les ihumes. On doit obferver de tirer la teinture, pour qu'elle foit d'une 47^ VIO belle couleur , dans un vafe d'étain. Si on veut conferver ces fleufs fe- ches avec leur couleur naturelle , il faut les faire fécher dans une étuve où règne une vapeur d'alkali volatil j fechées à l'ombre elles deviennent rouges. La teinture de violette eft une liqueur d'épreuve très-commode; tout fluide qui contient de l'acide , fe décelé en le colorant en rouge. Son changement en couleur verte , annonce la préfence de l'alkali. VIOLETTE, giroflée des Dames, ou giroflée m\xÇ(]}xée ivoye:^ Ju- iiANNE ou Julienne. VIOLETTE DES SORCIERS: voyeiaumot Pervenche. VIOLETTE DE TROIS COULEURS ou VIOLLES : voye^ Pensée VIOLIER BLANC & JAUNE : voye^ Giroflée. VIOLIER D'HIVER : voye^ Perce - neige. VIORNE, ou HARDEAU, ou BOURDAINE BLANCHE, vllur- num, Arbrifleau qui croît fréquemment dans les haies , dans les buif- fons 5 dans les bois taillis, aux lieux incultes & montagneux. Sa racine qui court à fleur de terre , poufle des verges ou branches longues d'en- viron trois pieds, grofles comme le doigt, très -flexibles ô: propres à lier les fagots &: des paquets d'herbes j Técorce en efl: blanchâtre comme farineufe , & le bois moelleux. Ses feuilles font prefque femblables à celles de l'orme j mais velues , crénelées en leurs bords , blanchâtres quand elles font en vigueur , 6c rougeâtres lorfqu'elles font prêtes à tomber; elles ont un goût aftringent : fes fleurs naiffent en été au bout des branches : elles font en ombelles , blanches , odorantes ; chacune d'elles eft: un baflîn, coupé en cinq crenelures, & à cinq étamines avec trois piftils. A ces fleurs fuccedent des baies molles , prefque ovales , allez grofles, vertes en Juillet, puis rouges en Août, & enfin noires en Septembre , temps de leur entière maturité. Ces baies font d'un goût doux , vifqueux , peu agréable : elles contiennent chacune une femence fort applatie , large , cannelée & prefque ofleufe. Les feuilles & les baies de cette plante font rafraîchiflantes & aftrin- gentes : oa les emploie en gargarifmes dans les inflammations de la bouche ^ du gofier pour raffermir les gencives. On s'en fert aufll en décodtion pour arrêter le flux de ventre & celui des hémorrhoïdes. On prépare avec fes racines macérées dans la terre , puis pilées , une glu afl~ez bonne. Les fruits de viorne s'emploient dans la Suifle pour faire de l'encre. VIORNE DES PAUVRES : voyti Clématite. VIPERE , VIP 475 VIPERE , vlpera. La vipère eft une efpece de ferpent qui met au monde (qs petits vivans &: non pas en œufs , comme plufieurs autres efpeces de ferpens : voyez ce mot. Quoique la morfure de la vipère irri- tée , fur-tout celle des climats chauds , porte dans le fang un poifon des plus dangereux , fa chair eft cependant très-eftimée en Médecine Prefque tous les Naturaliftes ont écrit fur les vipères. Les vipères mâles & femelles que nous avons en France, dit M. Charasj font de la groifeur d'un bon pouce par le milieu du corps , lorfqu'el- les ont pris leur croilfance \ mais le corps Aqs femelles eft plus gros , lorfque les vipéreaux font prêts à voir le jour : elles ont d'ordinaire deux bons pieds de long; il s'en trouve même qui ont quelque chofc de plus. Leur tête qui eft plate , a comme un rebord autour des extré- mités de fa patrie fupérieure , & elle diffère en cela des couleuvres , qui ont tout ce tour émoufté &: rabattu , ôc la tête plus pointue & plus étroite à proportion de leur corps. La tête delà vipère a en tout un pouce de long, &C vers fon fommet elle eft de fept à huit lignes de large, puis diminuant peu- à -peu, fa largeur n*eft plus que de quatre ou cinq lignes à l'endroit des yeux Se de deux lignes feulement vers le bout du mufeau. Cette tête a deux lignes & demie de hauteur ou dépaifteur. Le cou , conftdéré dans (on origine , eft environ de la grofteur du petit doigt : celui des mâles eft ordinairement un peu plus gros que celui des femelles : il vs'en trouve néanmoins quelques-unes qui étant pleines, paroiftent avoir le cou plus gros, même que n'eft celui des mâles. La queue de ceux-ci eft toujours plus longue &: plus grofte que celle des femelles , à caufe qu'elle contient les deux membres qui fervent à la génération , outre les deux védcules féminales, elle a environ quatre travers de doigts de longueur j mais celle des femelles nen. a guère que trois. Le haut de la queue des mâles eft dans fon commencement allez conforme en grof- feur à leur cou, & finit en pointe de même que la queue des femelles j mais ces queues ne piquent point &: n'ont aucun venin. C'eft à tous ces caraderes & à ceux que nous allons décrire , que l'on diftingue la vipère d'avec les couleuvres : connoifTance bien importante , puifque fa morfure porte un poifon H terrible. La vipère a la peau marquetée ; mais le fond de la couleur varie , car il eft tantôt blanchâtre, tantôt rougeâtre , tantôt gris, tantôt jaune & tantôt tanné : ce fond eft toujours femé de taches noires qui paroiftent comme des Tome FI, Ooo 474 V I P caraéteres anrangés par des efpaces afiez égaux Se relatifs les uns aux autres , fur-tout au deffus ôc aux côtés du corps : il y a auiîî fur la tcte de ces taches noires,& entr'autres deux en forme de cornesou de la lettre V,qui prennent naiiïance entre les deux yeux , qui s'ouvrent 8c s'étendent vers les deux cô- tés du femme: de la tête , & qui quelquefois ont chacune quatre ou cinq lignes de long & une demi ligne de large: vis-à-vis du milieu de ces deux traits fe préfente une tache de la grandeur d'une petite lentille, en forme de fer de pique , qui , étant à la tête de toutes ces taches , femble les guider le long de l'épine du dos. La peau eft entièrement couverte d'écaillés , dont les plus fortes font celles qui font fous le corps : leur grandeur & leur force font néct iTaiî es , parce qu'elles fortifient la vipère dans l'endroit le plus folble^ d'ailleurs elles la foutiennent Bc lui fervent comme de pieds pour ramper & percer fon corps çà & là. Ces grandes écailles font toujours de couleur d'acier d'un bout à l'autre , & différent de celles des couleuvres, qui font d'ordinaire marquetées de couleur jaune.: elles s'ouvrent & s'ac- crochent lorfque la vipère veut reculer ou s'arrêter. L'extrémité de ces grandes écailles eft comme coufue au bas d'autres petites écailles qui cou- vrent tout le corps : ces petites écailles font merveilleufement bien arran- gées ôc couchées les unes fur les autres , à-peu près comme ces rangs de pe- tites ardoifes , taillées en deini-xond, qu'on voit fur les toits en quelques endroits. On ne remarque que fix ouvertures à la peau de la vipère; la plus grande eft celle de la gueule, les autres font celles des deux narines & celle qui eft au bas du ventre , joignant le commencement de la queue , la- quelle renferme non-feulem.entle trou de l'inteftin deftiné pour vuider les excremens , mais auiîiceux des parties delà génération, tant des mâles que -des femelles : cette ouverture eft bouchéepar la dernière des grandes écailles qui eft avancée en forme de demi-rond , de qui s'ouvre en s'abailTant au temps du coït , de même que quand les vipereaux nailTent, ou que les vi*« pères vident leurs excremens. Les yeux ont des paupières pour les couvrir au befoin : on prétend qu'il n'y a point d'ouverture dans la peau pour donner pafïage à louie, Ôc que la Nature y emploie les ouvertures des narines. Les vipères quittent pour l'ordinaire deux fois l'année cette peau écailleufe ; elles fe trouvent aulîi tôt revêtues d'une autre qui s'étoit for- mée en delîous , & qui paroît d'abord bien plus belle ôc d'une couleur ifeeaucoup plus éclatante que celle qu'elles ont quittée j il s'en forme es- VIP 475 core infenfiblement une nouvelle qui fe prépare pour fervir à Ton tour, lorfque celle qui la couvre fe féparera , en force que la ripere a en tout temps une double peau ; & toutes ces peaux , quoique garnies d'écaillés , font néanmoins tranfparentes quand on les regarde à travers le jour. Le mufeau de la vipère eft compofé d'un os en partie cartilagineux, & recouvert de la peau écailleufc j il y a de chaque côté deux conduits qui forment les narines, lefquelles ont chacune une petite ouverture ronde ôc leur nerf propre qui leur communique l'odorat t les mêmes con- duits fervent aufll à recevoir deux petits nerfs qui fortent chacun de la partie latérale du crâne pour porter, dit-on, aux narines la faculté de Touie. Tout le crâne eft d'une fubftance fort compade Se fort dure. La fubftance du cerveau eft divifée en cinq corps principaux j on y obferve le cervelet j la moelle fpinale femble être un même corps avec ce dernier j elle eft de la grofTeur d'un petit grain de froment , ôc paffant à travers toutes les vertèbres de Tépine du dos , elle vient aboutir à l'extrémité de la queue. Les yeux de la vipère font vifs , ôc leur regard eft fort fixe Se fort hardi ; toutes les parties en font aiïez conformes à celles des yeux des autres animaux y la langue eft grife , longue ôc fourchue le plus ordinai- rement, mais dans quelques vipères elle a tantôt trois, tanrôt quatre pointes grifes j la vipère irritée la darde avec tant d'impétuofiré , qu'elle paroît comme un brandon de feu ou un phofphore. On croyoit autre- fois que cette langue étoit venimeufe , mais elle ne pique point, ôc n'a rien de venimeux : elle fert principalement à la vipère , ainli qu'à la couleuvre , pour attraper les petits animaux qu'elles veulent dévorer : leur langue eft enveloppée d'une efpece de gaine d'un bout à l'autre. Les mâchoires de la vipère font armées de deux fortes de dents j favoir , de grolîes dents dans lefquelles le venin réfide , & de petites : les pre» mieres qui font fes armes fatales, font attachées à l'os de la mâchoire fupérieure ; elles font très-dures &: très-pointues , ce qui fait qu'elles pé- nètrent facilement dans la peau j de plus, elles font crochues &; courbées comme les dents canines de la plupart des animaux carnalîîers ; elles font vifiblement fiftuleufes ou creufes jufques près de leur pointe , ainfi qu'il eft aifé de s'en appercevoir en caftant ces den:s par leur milieu j cette ca- vité fe termine à la partie convexe de la dent par une petite fente visi- ble , exadement femblable à celle d'une plume à écrire , & qui donne paffage au venin. Galien décrit aftez bien cette ftrudture lorfqa'il dit que Ooo i] 47^ V I ^ les Charlatans fe laident mordre par les vipères après avoir eu foin de boucher auparavant avec de la pâte ou de la cire les ouvertures de leurs dents qui donnent paflage au venin, afin de faire croire par-là aux fpec- tateurs qu'ils fe garantilTent de ces mauvais effets par le moyen de leur antidote. La Nature n'a donné une figure crochue à ces dents empoifon- nées , qu'afin que leur pointe , lorfque la vipère veut mordre , fe trouve perpendiculaire à la partie j car cet animal étant obligé de lever la tète pour cet effet , fi la dent qui eft attachée à la mâchoire étoit droite , elle ne pourroit , à caufe de fa difpofition oblique , pénétrer avec aiïez de force , ni afl'ez avant dans la chair. Le Dodeur Méad ^ dit, dans (on Traité des venins , qu'outre ces dents venimeufes qui font pour l'ordinaire attachées perpendiculairement au nombre d'une , de deux ou trois de chaque côté , au premier os de la mâchoire fupérieure , il a découvert quelques autres dents plus pe- tites qui tiennent au même os : leurs pointes font extrêmement dures , & fendues de même que celles des autres j mais leurs racines font molles & mucilagineufes comme les racines des dents des enfans , & elles font toujours couchées le long de la mâihoire : elles fe détachent de l'os pour peu qu'on les touche , ce qui a fait croire à quelques Anatomifles qu'elles tiennent aux mufcles ou aux tendons , puifque fans cela elles eufient été tout-à-fait inutiles j elles font faites pour remplacer celles des grofTes qui viennent à tomber par quelque accident : aufli elles fe durcifient & croiiïent infenfiblement au point de devenir à la fin perpendiculaires à l'os. Une preuve qu'elles ne croilïent pas toutes en même temps , c'eft qu'il y en a qui n'ont aucune dureté ^ d'autres commencent à fe durcir à la pointe , &C ainfi de fuite jufqu'à ce qu'elles aient acquis toute leur grdfieur. Leur nombre n'eft point fixe , car il s'en, trouve quelquefois jufqu'à fix ou fept à chaque coté de la mâchoire, & quelquefois moins ; & c'eft , fans doute , ce qui a partagé les opinions des Anciens , tou- chant le nombre des dents de la vipère. Il y a une grande différence des dents & des mâchoires de la vipère à celles de la couleuvre j car celle-ci n'a point de dents canines , mais elle furpaffe la vipère pour le nombre des mâchoires &: des dents , vu qu'elle a quatre mâchoires fupérieures oc deux inférieures , ( internes & externes ) avec treize dents à chaque mâchoire fupérieure externe , autant à chacune des inférieures , & vingt à chaque mâchoire fupérieure in- terne, en forte qu'on peut compter jufqu'à quatre-vingt-douze dents dans VIP 477 une feule couleuvre ; Se toutes ces dents font crochues, creufes, blan- ches ôc diaphanes , de même que celles de la vipère. Les dents venimeufes de la vipère ont , dans la partie interne de leurs racines , de petites ouvertures qui donnent pa(îage aux vaifleaux qui leur apportent la nourriture dont elles ont befoin. 11 efl; bon de remarquer que la Nature a donné aux vipères des dents fatales , dont la force eft indépendante de l'âge , pour qu elles puilTent accrocher Se tuer leur proie dès le moment qu'elles viennent au monde. Les petites dents , qui font celles de la féconde efpece , font crochues Se recourbées comme les pre- mières , à la réferve qu'elles n'ont ni fente , ni ouverture ; elles forment quatre rangs , deux a chaque côté de la gueule j elles tiennent au troi- ileme os de la mâchoire fupérieure , Se au fécond de l'inférieure , Se fer- vent à la vipère à s'aflurer de fa proie dans le temps qu'elle mord , de peur qu'en fe débattant pour s'échapper , elle n'arrache les grofifes dents. Après avoir décrit les inftrumens qui dardent le venin , nous allons , d'après le Dodeur Mead ^ examiner ceux qui fervent à le préparer Se X le contenir. Cette liqueur eft féparée du fang par deux glandes fituées de chaque côté de la tête , diredement derrière l'orbite de l'œil. Chacune de ces glandes eft immédiatement placée fous le mufcle qui fert à abaiifer la mâchoire fupérieure, de façon que celui-ci ne peut agir qu'il ne la prelFe, ce qui facilite la fecrétion de la liqueur qu'elle contient. Ces glandes font conglomérées ou compofées de plufieurs autres glandes plus petites, enfermées dans une membrane commune , dont chacune envoie un vaif- feau excrétoire qui fe dégorge dans un vailfeau plus grand qui va fe vider dans la véficule des gencives : cette véficule couvre la racine des grolfes dents; elle eft compofée de plufieurs fibres longitudinales Se cir- culaires , à l'aide defquelles elle fe reflèrre dans le temps que les dents fe lèvent y c'eft par le moyen de cette contraction que le venin s'infinue dans l'ouverture qui eft pratiquée à la racine de la dent , Se vient fortir par celle qui eft vers fa pointe. On ne doutera point de la vérité de ce que j'avance , continue le Dodeur Méad j lorfqu'on faura que pour m'en convaincre j'ai coupé la tête a plufieurs vipères vivantes , Se que leur ayant fait ouvrir la gueule ; en leur preftant le cou, j'ai vu jaillir le venin comme d'une feringue. Lorfque la vipère refte tranquile avec la gueule fermée, les dents demeurent couchées Se couvertes de la véficule extérieure; mais 478 V I ^ lorfqu'elle veut mordre, elle ouvre confîdérablement la gueule ; 6c pat le mécanifme qui s*opere alors , fes dents fe trouvent redrefTées. La vipère ne mord jamais quelle n'enfonce fes dents jufqu'à la racine. Se par là les véficules fouffrent une compreflion qui facilite encore mieux la fortie du venin. On remarquera que la vipère peur mouvoir l'un des côtés de la mâchoire fans que l'autre remue , à caufe qu'elles ne font point articulées pir leur extrémité comme dans les autres animaux, ce qui lui eft extrêmement avantageux dans la déglutition ; car tandis que les dents d'un côté reftent immobiles & enfoncées dans la proie pour empêcher qu'elle n'échr\ppe, celles de l'autre s'avancent en dehors pour mieux l'attirer en dedans, ôc ralfujettififent jufqu'à ce que les premières s'avancent à leur tour : elles agilîent fuccefllvement , Se pouflent l'animal entier ( car la vipère n'a ni dents incifives , ni molaires pour le broyer ) dans l'œfophage , dont les fibres mufcuLdres font trop foibles pour pou- voir agir. Il n'eft pas inutile , avant que d'examiner la nature de ce venin , auflî bien que la manière dont il agit, de faire obferver que la fage Nature n'a pas eu defTein , en le produifmt , de nuire au genre humain , & que fon unique but a été de veiller à la confervation de l'individu qui ne fauroir abfolument s'en pafler j car les vipères fe nourriffeiit principale- ment de lézards, de grenouilles , de crapauds , de fouris, de taupes, de rats &C d'autres femblables animaux qu'elles avalent tout entiers uns les mâcher , ôc qu'elles logent dans leur eflomac ; où , fuppofé que ce der- nier vifcere ne foit pas alfez grand pour les contenir, partie dans l'cflo- mac , Se partie dans l'œfophage , qui elt membraneux Se capable d'une grande diftention , ils y relient jufqu'à ce qu'ils aient été diflous parles fucs falivaires de ces parties , fécondés de l'aârion des fibres du ventri- cule , & de la contradion des mufcles du bas-ventre : ils fe convertifTent ainfi en une fubftance fluide, propre à fervir de nourriture à la vipece, ce qui demande beaucoup de temps. Enfuite les os Se les matières qui n'ont pu être digérées font rejetés : le mets avalé Se digéré fuffir pour entretenir les principes de la vie pendant plufieurs mois. C'ell ce qui fait que ces animaux peuvent vivre pendant un an Se quel- quefois plus fans prendre de nouvelle nourriture : à quoi l'on peut ajou- ter que leur fang étant plus groflier Se plus vifqueux que celui de la plu- part des autres animaux, il s'en diflipe fort peu par la tranfpiration , de V î P 479 force qu'il n\i pas befoin ci'cci'e renouvelle Ci foaveiit. La raifon ePt ici d'ac- cord avec les découvertes qui ont été faites par le fecours du microfcope ; car les mufcles de l'eftomac n'ayant pas afTez de force pour broyer les alimens & les convertir en chyle , il faut néceiïairem ent que ie fang ait une confiftance épaifle &: vifqueufe. D'ailleurs le cœur de la vipère n'a proprement qu'un ventricule , &z le fang y circule de la mcme manière que dans la grenouille & la tortue , dans lefquelles il ne pafTe pas plus d'un tiers de ce fluide par les poumons ; ce qui fait qu'il eft beaucoup moins atténué par l'air que dans les autres animaux. Au relte, une pa- reille façon de fe nourrir exige néceffairement qu^ la proie périlTe aufli- tôt qu'elle eftprife, pour qu'elle puifle defcendre dans i'eftoînac , car on lie doit pas croire que la force de ce vifcere fût feule fuffifante pour la faire mourir , la fubtilité de l'animal vivant, jointà la foibleflTe des fibres, étant plus que fuffifante pour éluder ce fort j ccmime en effet an trouve tous les jours des animaux vivans dans l'eftomac de ceux qui les ont :dévorés. C'eft à quoi font deftinés les dents & le venin qu'elles renfer- «nent , 8c l'on ne doit pas être furpris que la vipère fe ferve que'quefois pour nuire aux hommes, des moyens que la Nature lui a fournis pour tuer fa proie, fur-tout lorfqu'on l'excite à mordre , de quelque manière ^^ue ce foit. Ce fuc venimeux eft en lî petite quantité, que ce n'eft tout au plus qu'une goutte qui caufe la mort. Pour connoître fa nature, continue le T)où.Q\ir Mead j j'ai faifî plu- iieurs fois des vipères , de manière à ne pouvoir être mordu , de je les ai agacées au point de leur faire mordre quelque chofe de dur, &: de leuf faire jeter leur venin ; Se l'ayant mis fur une plaque de verre , j'ai exa- miné avec le microfcope auftî exadement que j'ai pu les parties qui le compofent. Je n'ai d'abord apperçu que quelques petites parcelles falines qui flottoient avec beaucoup de rapidité dans la liqueur, mais qui au bout de quelque temps fe font converties en des -criftaux extrêmement pointus & ténus , avec des efpeces de nœuds par- ci , par-là , d'où ils pa- loilToient fortir ^ de forte que le tout repréfentoit comme une toile d'arai- gnée, mais intiniment déliée : & cependant ces piquans tranfpatens ont une telle dureté , qu'ils ont refté plufieurs mois fur le verre fans recevoir aucune altération. J'ai fait plufieurs eHTais avec cette liqueur, à deflein de connoître à quelle clalTe de fels ces criftaux appartiennent j Ôc ce n a pas été fins iliflFculté^ vu la petite quantité de liqueur &c les rifques »donc ces fortes ufcxpéi.iences fout accompagnées^ que je fuis venu à.boiî£ 4^o VIP de découvrir qu'ils rougiiïent la teinture de touniefol , de même que les acides. Je n'ai pas fi bien réufli dans le mélange que j'ai fait de cette li- queur avec le firop violât : il m'a femblé cependant qu'elle lui avoit donné une couleur rougeâtre : mais je fuis pleinement convaincu qu'elle ne l'a point teint en vert , comme elle l'auroit dCi faire , pour peu qu'elle eût été alkaline. Ceci doit fufïire pour faire fentir la faulTeté du fenti- ment de ceux qui , fans le fecours d'une feule expérience , ont avancé que le venin de la vipère eft un alkali , & qu'on doit y remédier par les acides. Cette découverte s'accorde parfaitement avec une relation qui a été communiquée au Dodeur Tyfon par un homme d'efprit , & qui eft très- propre à éclaircir cette matière. Il dit qu'étant aux Indes , un Indien vint fe préfenter à lui avec différentes fortes de ferpens , s'ofîrant de lui mon- trer quelques expériences touchant la force de leur venin. L'Indien en tira d'abord un 'fort gros , qu'il afTura ne faire aucun mal j & en effet, ayant fait à fon bras une ligature pareille à celle dont on fe fert poui: la faignée, il le préfenta à nu au ferpent, après l'avoir irrité pour fe faire mordre \ il ramaffa le fang qui couloir de la plaie avec fon doigt, 5c le mit fur la cuilTe jufqu'à ce qu'il en eût une cueillerée. Il prit en- fuite un autre ferpent appelle cobra de capello ^ qui étoit plus petit, & qu'il affura être infiniment plus venimeux. Pour prouver ce qu'il avan» çoit, il le faiiît par le cou. Se ayant fait fortir environ un demi-graiii de liqueur contenue dans la véficule des gencives , il la mit fur le fan^ qui s'étoit figé fur fa cuifTe : ce fang entra aufïl-tôt dans une fermenta-, tion violente, & devint d'une couleur jaunâtre. La vipère mord avec fes dents longues, &: elle lance dans la plaie un efprit ou une liqueur acide fort volatile, qui s^infinuant dans les vaif- feaux , a la propriété , félon quelques Phyficiens , de coaguler peu- à-peu le fang , Se d'en interrompre la circulation , d'où s'enfuit la mort , fi l'on n eft point fecouru. Cet effet a beaucoup de rapport avec ce qui arrive quand on feringue par curiofité quelque liqueur acide dans la veine d*un chien ou d'un autre animal j car peu de temps après il tombe en convul- fion , Se il meurt : mais ce qui renverfe le fyftême au moyen duquel oi\ foutient que le venin de la vipère eft un acide coagulant , c'eft que l'on trouve dans le cadavre des hommes morts de cette morfure , le fang plus coulant Se plus diftbus qu'il ne l'eft naturellement , Se d'ailleurs les obfer- vations que publia M. Méad en 1745 , plus exades que celles de 173 5 , font VIP 481 font voir qu'il n'y a point d'acide développé dans le venin de la vipeue : elles font voir en même temps que toutes les théories chymiques font bien éloignées d'atteindre à l'explication de ce phénomène. Tout ce que Ion peut conclure à cet égard , d'après des expériences , c'eft que l'alkali vola- til eft l'antidote le plus sûr y les vipères qui rendent par l'analyfe beaucoup de ce fel , portent en elles mêmes leur contre-poifion : aufll leurs moifures réciproques font-elles des plaies fans conftquence. Le venin de la vipère qui n'irrite prefque pas les nerfs de la langue , parce qu'ils font, dit M. Sauvages j comme à l'abri par le vernis de la falive , agit avec force fi'.r les nerfs qui font à nud, quand il a été com- biné avec le fang j il paroît donc que c'eft le fang qui en développe l'âcre- té j cette combinaifon eft corrolive pour les filets nerveux qui fe trouvent dans le tilîu des artères & du cœur. Les remèdes vulgaires contre U morfure de la vipère 5 font extérieurs 8c intérieurs. Les extérieurs font de lier promptement;, fi l'on peut, la partie au-de(Tus de la morfure, ferrant bien la ligature , afin d'empccher le venin de pénétrer : mais fi la partie mordue ne peut pas être liée , il faiu à riuftant appliquer delTiis, la tête de la vipère qui a fait le mal, après l'avoir bien écrafée j ou à fon défaut, celle d'une autre vipère j ou bien on fera rougir au feu une lame de couteau ou un autre morceau de fer plat, & on l'approchera bien près de la plaie pour en faire fouffrir la chaleur le plus que l'cKn pourra j ou bien on fera brûler fur la plaie un peu de poudre à canon , ou bien enfin on fcarifiera la plaie , Se l'on y appliquera de la thériaque ou de l'ail &c du fel ammoniac piles enfemble (une grofle ven- toufe , dit M. Bourgeois j appliquée avec fcarification , eft le meilleur remède extérieur que l'on puifle mettre en ufage fur la morfure de la vipère ). Peut-être que le fuc des plantes crucifères , comme le cochléaria, la pafierage , &c. appliqué à l'extérieur , ôc pris aufll intérieurement, pourroit avoir quelque fuccès. Ces remèdes extérieurs peuvent ouvrir les pores de la plaie , & en faire fortir les efprits envenimés j mais il faut obferver que ces fortes de re- mèdes doivent être appliqués fur le champ , dès que la morfure eft faite î car fi on a donné au venin le temps d'entrer dans les vaifieaux du corps avant de les appliquer , ils feront inutiles , parce que ce venin ne retour- nera pas à la plaie , quelque ouverture des pores que les remèdes puiflfent opérer. . Quoique les remèdes extérieurs ne doivent pas être négligés en cette Tome V L P P P ^îi VIP occafion , ils font pourtant d'un foible fecoiirs , en comparalfon de ceux que l'on doit faire prendre iniérieurement : car le venin de la vipère étant fort fubtil, il en pafiTe toujours dans le fang, quelque précaution qu'on prenne pour l'en empêcher , &c pour l'arrêter au-dehors. Il faut donc faire prendre au malade des remèdes qui puilfent détruire le poifon qui a pafle dans le fang Se les autres humeurs , en entretenir la circulation , en un mot , poufler par la tranfpiration & par les urines ce qui peut s'être introduit du venin de la vipère. Les fels volatils des animaux peuvent fatisfaire à toutes ces indications , parce qu'ils font alkalins , raréfians , fudoriiîques & apéritifs ; celui de la vipère eft préférable à tous les autres , parce qu'il eft le plus fubtil j mais à {on défaut on peut prendre de celui de corne de cerf ou de celui d'urine , ou de celui de crâne humain. La thériaque , pourvu qu'elle foit vieille , eft encore convenable pour remédier à cette maladie , parce qu'elle eft compofée d'ingrédiens , la plupart atténuans & raréfians j mais quand elle eft encore nouvelle , on ne peut pas s'en fervir dans cette ale ef^.ejwrée. On a feulemenp. remarqué que le corps dïoit de la matrice eftordinairernent bien plus rempli d'œufs & de viper.eaux que le gav^çhe; que le ^pombre des œufs, eft aiTez inégal: qu'il y en a quelquefois vingt ou vingt-, cinq, 5c, quel- quefoifs la moitié moins j que les vipereaux prennent leur forme & leur perfedion dans l'œuf où ils font diverfement fitués ôc entortillés j qu'ils ont chacun dans leur œuf une efpeced'arriei'e-faix qui pend à le^ur nom- bril j& par lequel ils tirent leur nourriture j qu'en naiflanr ils; l'entraî- nent avec eux j qu'ils ;en font en partie enveloppés j qu'çniln leur mère les en délivre , Se les nettoyé en les léchant lorfqu'ils font nés.Qn ne fait donc fur quoi les Anciens qui ont traité de la vipère fe font fon- dés, quand ils ont dit que dans le temps du coït, le mile, introdui- foit fa tçte dans la gue^ile'ide; l;a, femelle , ^ qu'il y verfoit {a femence qui tomboitde U dans lamatrice où eile.fonpoit premièrement des œufs^ ôc enfuite des vipereaux j' que la femelle fe fentant chatouillée, par cette émiîîion de femence , coupoit aveclesdents la tête de fon.mâle , de que les vipereaux étant prêts, à naître. , pevçoient la motrice ,& les flancs de leur mère pour fe faire paiTage j de forte qu'en lui donnant la mort, ;ils vengeoient en quelque forte celle de leur père. : , La vipère rampe lentemens, elle ne faute ni ne bondit jamais. Quand >oii lui fait du pial &ç qu'on l'irrite , elle devient-furieufe , Se fait , comme nous l'avons dit, des morfures très-perçantes j maiseile n'attaque j.^î,nais. ni les hommes , ni les gros animaux , fi elle n'efl: provoquée , agacée. Elle n'atta- que que les petits animaux qu'isl^ç veut dévorer pour fa nourriture, comme les cantharides, les fcorpions , les grenouilles, les fouris, les taupes, les lézards, & d'autres femblables, qu'elle avale tout entiers après les avoir tués avec le poifon^ .qpi diftijle de fe$ grolTes Se longues J Je uentS. . ,;,,. [ i.,-r\ -s-Vt'-i i; 4^S VIP La efprlts animaux demeurent encore plufîeurs heures dans la têce ôc ânns toutes les parties du tronc de la vipère après qu'elle a été écor^ chée , vidée de toutes (qs entrailles , & coupée en plufîeurs morceaux. G'eft ce qui fait que le mouvement y continue fort long-temps ; que la tète eft en état de mordre, & que f.i morfure eft peut-être aullî dan- reufe, que quand la vipère étoit toute entière , & que le* cœur même arraché du corps conferve (on battement pendant quelques heures. La vipère ne rend pas beaucoup d'excrémens, & même ils ne font pas puants y au lieu que ceux de la couleuvre le font beaucoup. Les vipères ne font point de trou dans la terre comme- les autres ferpens pour s'y cacher, mais elles fe cachent d'ordinaire fous des pierres ou fous dô vielles mafures, où elles fe trouvent afiTcz fouvent entaflées & entortil- lées en 'grand nombre. Quand il fait beau, elles fe -cachent auflî fous des buirtbns & fous des herbes touffues. Elles s'accouplent ordinaire- itîent deu^ fois l'année*, elles commencent au mois de Mars j & portent quatre ou cinq mois leurs vipereaux* M. Charas à éprouvé que le tabac Se fort e(fence font mourir les cou* feuvres de même que les vipères La vipère peut refter dans Tefprit-de- vin une bonne heure fans y être étouffée : nous confervons deux vioeres dans l'efprit- de- viu qui s'entre -mordoiént encore au bout de quatre heures après avoir éié fubmergces de cette liqueur. I[y âdes vipères prefyae par tout, à Malthe , en Grèce, en Egypte; cnAfie,en Italie, en Efpagne, en Portugal , en Angleterre. EHes fré- quentent volonciers les lieux montagneux, fecs, pierreux, mais elles ne le trouvent point dans les lieux maritimes. Il eft faux, que la vipère s'accouple avec la murène , ainfi que l'ont avancé les Anciens. Comme elle ne va pas naturellement à l'eau, elle n'efl: pas un animal amphi- bie. Lorfqu'elle eft en colère elle fiftle. On aflure avoir vu des vipères a deux queues, &: d'autres à deux tètes; c'étoient des monftruofitésdans l'ordre des autres animaux qui ont accidentellement deux têtes &c. eiî nailfant : voye:^ l'article Monstre, Propriétés de la vipère en Médecine, La vipère fcurnit beaucoup de remèdes : en s'en fert pour réfîfter au venin , pour purifier le fang , pour la lèpre , la gale , les écrouelles Se les dartres rebelles. 11 paroît que la principale vertu delà vipère' efl V I P 487 d'accélérer la circulation du fang , d'en faciliter le mélange , de fondre les concrétions lymphatiques , & de débarralTer par ce moyen les glandes de ces humeurs groflieres & obftruantes , qui , venant à y féjourner ôc à s'y aigrir, occafionnent une infinité de maladies cutanées, auxquelles on donne le nom de fcrrphuleufts &c de lépreuf^s. On eft redevable de CQs bons effets au fel adif & très-pénétrant dont les vipères abondent , & qui vient des lézards ôc des taupes dont elles fe nourriflent : car on fait que ces animaux étant diffous dans l'eftomac , fournilTent une grande quantité de particules volatiles , &: c'eft en cela que confifte la différence de la chair de vipère d'avec celle des autres ferpens , qui , ne vivant que d'herbes & de gazons , font bien éloignés de poflféder les propriétés qui nous rendent la vipère fi utile en Médecine. Les anciens Médecins faifoient manger, pendant long -temps, des vipères en guife de poifion , rôties fur le gril : ils ordonnoient un long ufage àQS vins de vipères , & ils guériffoient par ce moyen les maladies les plus terribles & les plus opiniâtres , telle que la leprc. Les préparations les plus fimples de la vipère , & en même temps les meilleures , font \qs bouillons , la gelée , les firops , le vin de vipère , &: la poudre même qu'on prépare en faifant fécher à l'ombre la vipère écor- chée. On fait fécher au foleil le cœur & le foie de la vipère 5 on les pulvérife enfemble, & l'on appelle cette poudre bi-:çoari animal : elle a les mêmes vertus que le corps de la vipère j elle fe donne dans du bouillon &c dans quelque liqueur convenable. La Chimie fournit plufieurs autres prépa»- rations , qui, fous une forme différente , ont les mêmes propriétés j tels font l'eau diftillée , l'efprit , le fel volatil &c l'huile de vipère. L'efprit & le fel volatil font les remèdes les plus en ufage que fourniffent la diftilla- tion de la vipere^j ils pofTedent eux feuls les vertus les plus efïentielles de l'animal. On s'en fert dans les fièvres malignes, dans la petite vérole, dans l'épilepfie , dans la paralyfie , 8c pour prévenir l'apoplexie , & fe garantir des attaques dont on a été menacé. On^en fait ufage aufiî dans les affeétions fcorbutiques , dans les maladies hyftiériques , ôc contre la pi- qûre de toutes les bêtes venimeufes. Mais M. Bourgeois prétend que les différentes préparations de la vipère ne conviennent point dans les fièvres malignes 8c peftilentielles , comme quelques-uns l'ont avancé. La grailfe ou axongede vipère eft un remède admirable dans les affec- tions des parties nerveufes , fpécialement des articulations provenantes de quelques caufes externes, comme contufions , plaies , piqûres de autres 4SS VIP accidens femblables. Cette grailfe tient lieu de collyres les plus vatité^ contre les affedions des yeux. Lorfqu'il ne s'agit que de fortifier la vue & de difïiper la trop grande abondance d'humeurs qui affluent dans l'œil S>c qui l'incommodent, on fe contente d'oindre les paupières avec ce- liniment. Mais lorfqu'il eft queftion de remédier à des maladies plus preflantes , il faut alors en faire diftiller une goutte ou deux dans l'œil. C'eft un excellent lénitif , un déterfif , un confolidant : c'eft un fpécifique pour les taches, les taies des yeux, &: les excroifTances membraneufes qu'y laiiïe fouvent la petite vérole. Cette graiiïe a cela de particulier , que, quoiqu'elle foit aufifl liquide que de l'huile, lorfqu'elle a féjourné quelque temps dans l'œil , elle en fort épaifle & en forme de beurre blanc, parce qu'elle a apparemment la propriété d'abforber les humeurs acres & falines , d'oùil réfulte une efpece de favon j ou qu'étant déterfive , fans être mordicante , elle s'unit à routes les impuretés qui s'y trouvent. Ses eflets faluraires ne fe bornent point aux maladies des yeux : Wcdel dit en avoir fait prendre avec fuccès intérieurement aux phthifîques. Cette graiffe eft encore un cofmétique qu'on eftime propre à effacer les rides du vifage éc embellir le teint. On fe fert de l'huile de vipère pour guérir les dar- tres, la gratelle &: les autres vices de la peau. Mais de quel ufage peuvent être les têtes de vipères defléchées que certaines perfonnes portent en amulettes , ou en forme de colliers , eft-ce pour le mal de dents , ou pour empêcher la chute des cheveux ? La chair de vipère eft un des principaux ingrédiens qui entrent dans la thériaque. Gn fait venir des vipères de plufieurs Provinces du Royaume , mais principalement du Poitou : on les apporte ou vivantes dans du fon , ou feches par paquets d'une douzaine. On renferme ct^ dernières dans des vaiffeaux qui contiennent du vif-argent ou de l'abfinthe pour les garantir des vers : il faut qu'elles foient garnies de leur cœur & de leur foie , & qu'elles n'aient point de taches de noirceur \ ces taches indique- roient qu'elles {owi mortes d'elles-mêmes. 11 y a plufieurs préparations de vipères qui nous viennent de Montpellier , de Padoue , & auxquelles on a donné le nom de trcchifqws ou de pad'illes de vipères j qui ne font que des vipères delîéchées réduites en poudre , &: incorporées avec du mucilage de gomme adragante , en forme de paftilles , ointes de heaume du Pérou pour les conferver. Les Naturaliftes & les Voyageurs ont fait mention de beaucoup d'au- cres fortes de vipères. M. Hafelquif: a donné , dans les Acles d'Upfal ^ 1750* VIP VIS 4Sc> 1750 , pag, 24 & 27 , la defcription de deux couleuvres d'Egypte, dont Tune fe nomme couleuvre ou vipère cornue ; celle-ci n'a point de dents à la machoiie fupérieure , mais elle a deux ofTelets dans le palais , longs , parallèles , garnis chacun de dix dents pointues, un peu crochues 8c cour- tes ; le milieu de la mâchoire inférieure eft garni de huit petites dents. Cette forte de ferpent porte fur la tête deux aiguillons en forme de cornes , élevés , ronds , pointus , durs , un peu arqués & cannelés j le bout de la queue eft armé d'un aiguillon : les habitans d'Egypte regardent cette vipère comme venimeufe. Se'f-a donne aufli la notice de feize efpeces de vipères , entre lefquelles on trouve la couleuvre de Jararaka j laquelle fe cache ordinairement fous les rejetons d'un arbre qu'on appelle acacia cornu. La vipère mâle des Indes Orientales , dont les tefticules font armés de pointes , & qui a à la mâchoire fupérieure deux défenfes ou grandes dents : on trouve aulîi cette même forte de ferpent dans l'île de Saint-Euftache. Les autres vipères remarquables, dont parle Séba , font le boiciningua , les vipères de Çeylan & d'Anticyre , la vipère du Japon , dont la madrure forme des empreintes qui ne relfemblent pas mal à des caraderes hébraïques, la viper<: cornue d'Efclavonie (c'eft une efpece de cérajle ) , la vipère du Paraguay, dont l'habillement eft trop fingulier pour qu'on puifle en foimer une vraie defcriprion. Enfin , on place encore parmi les vipères \e jaracua de Java, le nepa d'Afrique , le cayata du Brefil , le cobra &c le cencoalt d'Amérique , le jakama y le tamachia j Véch s de l'île de Saint-Laurent , le magoni^a du, Ceylan, le marajfus dQ ÏA^zh'iQ , le p 7 raguajana de VAmétique méridio- nale , le tec^aucoalc de la Nouvelle-Efpagne , le prince afmodéc du Japon , le ■:{_éhon des Hébreux , &c. VIPERE IGNEE. Voye^ Tlehua. VlPEPvE MARINE, vipera marina ^ aut ferpens mar'mus. C'eft une efpece de murène. On trouve des obfervations de Redi fur les différentes parties internes de la vipère marine , dans le To'ne IF des ColUcîions Acadér: iqucs :, page 524. Voyez aufli le mot Serpent marin. VIPERINE DE FRANGE. Foyei Herbe aux Vipères. VIPERINE DE VIRGINIE, l'oyei Serpentaire de Virginie. VIRGINITÉ & VIRIL. Foyei ce que cejl à l'article Homme. VIS , turbo 3 aut Jlrombus. Genre de coquillage univalve , contourné fin un grand nombre de fpirales , ôc donc M. d'Argenville compufe fa Tome FL Qqq 490 VIS neuvième famille des teftacées : cette coquille a la bouche petite , tantôt évafée ou applatie , tantôt ronde , dentée ou non dentée , quelquefois à oreille ou élevée j le delTus eft ou lilfe , ou ftrié ou à tubercules. Les vis font longues , menues , d'une forme conique , très-éffilée , ou -e termi- nant communémer^t en une longue pointe très -algue. Les coquilles qui compofent cette familje , ôc dont le nom eft le plus connu , font Valêne j le c/ou j \q poinçon y Végu'dk , le percoir ou le forêt y V enfant au maillot j le téUfcope y X^i pyramide, ou V obélïfque Chinois ^ \a. tarière ^ la. chenille j le ruban y la vis de prejfoif y Vefcalier onfcalata y la cuiller à poc y Vif j le clocher gothiqne. Il y a des vis d'eau douce comme des vis de mer , qui n'ont point d'autre caraélere que leur figure m.cme , qui eft faire en alêne. M. d'Argenville ^ Z oomorphofe y pi. /^, ajoute avoir trouvé des ,vis ter- reftres avec les buccins. Le mouvement progreflif des vis s'exécute comme celui des limaçons, par le moyen d'une p^ro(Te partie mufculeufe , à laquelle on donne le nom ^empattement dans les limaçons. M. Adanfon place la vis parmi les limaçons univalvesde la famille de ceux qui ont deux cornes , & les yeux placés à leur racine ; c'eft le neu- vième genre de fes coquillages univalves j il lui donne le nom de terehra. en latin. VISAGE , vultus , aut faciès , fe dit de l'alTemblage ,des parties externes qui compofent le devant de la tête. On trouve, à l'article Homme , des détails intéreftans ^i cnrieux fur la variété &; la différence du vifage des hommes : voye-:^ aujfi les articles Homme marin , Géant , N^gre , & le mot Pierre a fard. Le Phiiofophe Naruralifte dit , avec raifon , que le vifage de l'homme eft le miroir de l'efprit : il eft en cela d'acord avec les obfervations des Phyfiologiftes &: des Atiatomiftes. Dans aucun animal on ne trouve point de face abfolumentfemblable à celle de l'homme, & fur laquelle on puilîe obferver tant de fignes de penfécs & de pallions internes. Nous favons que la rougeur monte au vifage dans certaines émotions , 6c que l'on pâlit dans d'autres : ces deux fymptômes , dont l'apparence dépend de la ftrudurc & de la tranfparence du réfeau cutané, forment, nota- ment la rougeur, uniquement chez l'homme, une beauté particulière. Dans nos climats la couleur naturelle du vifage eft la blancheur, la peau de la pommette doit être d'un rouge de rofe : voye-^ à l'article VIS 49Ï p£Au. La couleur pâle du vifage eft toujours fufpede , & la noire eft fouvent un fymptôme de mélancolie Se de bile corrompue : celle qui eft par- tout d'un rouge conftant , annonce que le fang fe porte au cer- veau avec trop d'impétuollté ; une couleur livide eft un fignemorbifique & dangereux ; la couleur jaune eft un figne d'idere ou de cacochymie. Souvent la couleur de la peau eft altérée par un défaut de fommeil ou de nourriture , ou par un cours de ventre. Malgré la diverfité prodigieufe entre les traits du vifage , néanmoins chacun reconnoît fans méprife celui à qui il veut parler. C'eft à l'aide des mufcles peauffiers que celui-ci rit Se annonce par la gaieté de fon vifage celle qu'il va porter dans la fociété j fur le vifage de celui là les pleurs tendent à émouvoir la compafiîon des caradteres les plus durs. Ainfi le vifage eft le rendez - vous des fymptômes des affeâiions hu- maines. VISCACHOS ou VIZCHACA. Efpece de lapin du Pérou , qui a la queue auflî longue que celle d'un chat. Ces animaux font petits Se doux , couverts d'un poil foyeux, couleur de gris - blanc ou cendré; ils fe trou-r vent fur les montagnes plaines de neige. Sous l'Empire des încas, Se même depuis , les habitans du pays en filoient le poil , dont ils faifoienc de riches étoffes. Dicllonnaïre des Animaux , Tom. IV. pag. 557. VISNAGE ou FENOUIL ANNUEL , ou CUREDENT D'ESPAGNE , ou L'HERBE AUX GENCIVES , vifnaga g'ngidium appellatum. Plante qui croît naturellement dans les pays chauds , comme en Turquie, en Italie , en Languedoc , en Efpagne : on la cultive ici dans les jardins. Sa racine eft libreufe Se annuelle : elle poufte une tige haute d'environ deux pieds, cannelée, droite, glabre, genouillée , reftemblante à celle de l'aneth : fes feuilles font découpées en grandes lanières, liftes Se unies comme celles du panais fauvage \ fes fleurs naiftent en été au fommet de la tige , difpofées en ombelles , blanchâtres , longues , roides , gar- nies à leur bafe de petites feuilles qui fe contractent fur elles- mêmes , & forment un creux. A ces fleurs fuccedent des fruits ovales , divifés en deux parties qui renferment deux femences , convexes d'un côté , Se applaties de l'autre j velues, fembîahles à celles de Tache, d'un croût acre : elles mmiffent en automne. Lorfque les pédicules de fes ombelles font féchés , ils deviennent fermes *, &; il y a beaucoup de perfonnes, fur-tout en Efpagne , qui s'en fervent en guife de cure«dents : on choillt ceux qui font liifes, de cou- Qqqij 45>i VIS" VIT leur Jaunâtre , d'un goût afTez agréable Se d'une odeur douce. On attri- bue à cette plante les mêmes propriétés médicinales qu'au fenouil. P^oye^ ce mot. VISON. Efpece d'animal tout-à fait femblable à la fouine par les mœurs, les habitudes naturelles, ôc par la forme du corps. On peut le regarder comme de la même efpece, ou du moins conmie une ef- pece très-voifine de la fouine. On voit cet animal dans l'Amérique fep- tentrionale : fa fourrure eft feulement plus luftrée , plus douce , plus foyeufe, qualité qui lui eft commune avec le cajlor ^ la loutre ^ Scies autres animaux du nord de l'Amérique , dont la fourrure eft plus belle que celle de ces animaux dans le nord de l'Europe. VITRE CHINOISE. Nom donné à une efpece d'huître bien caradé- rifée par la charnière de la coquille : l'une des pièces a deux dents lon- gues & étroites en forme d'arêtes , qui naillent fous le bec de cette pièce 5 & qui s'alongent en s'écartant l'une de l'autre : ces deux dents , qui forment un angle aigu , font reçues dans deux cavités creufées dans des filions , qui fe trouvent fous le bec de l'autre pièce de la coquille. La vitre Chinoife eft appellée tranfparente chez les HoUandois. On pré- tend que les Indiens &; les Chinois les taillent en carreaux & s'en fer- vent en guife de verre à vitre^ VITREC. F^oye^ Cul blanc. VITRIOL , vitriolum. Sel minéral dont la cryftallifation a la figure" d'un lofange. Sa faveur eft ftyptique : il fe fond très-facilement dans le feu , &c devient d'abord fluide comme de l'eau j mais fon humidité étant diflipée , il s'y deflfeche en une matière poreufe & friable. Il y a autant d'efpeces de vitriols naturels, qu'il y a de fubftances métalliques , diftolubles par l'acide provenant de la pyrite , lequel porte le nom diacide vitriolique. Quand la pyrite fulfureufe tombe en eftloref- cence par le contad de l'air & de l'humidité , le phlogiftique de fon foufre fe détruit, & alors la vittiolifation fe fait. Si ce fel , qui eft acide , rencontre dans l'état de diflblution une efpece de terre de la nature des argiles , il en réfulte de l'alun : fi au contraire il rencontre du zinc , il produira par évaporation naturelle de la couperofe blanche : fi la liqueur vitriolique a rencontré du cuivre y il en aura réfulté du vi- triol de Chypre ou bleu \ enfin , fi la même liqueur a imprégné du fer , il en réfultera un vitriol vert martial , nommé aufli couyerofe yerte. V I T 493 î On fait que ces fubftanceS ont difféiens degrés d'affinité avec l'acide dont il eft qiieftion, & que par conféquent ces mêmes fubftances peu- vent être chaffées les unes par les autres quand elles font unies à cet acide : c'eft ainfi qu'en faifant bouillir de l'alun dans une terrine de fer j. la terre de l'alun fe précipite , parce que lacide vitriolique l'aban- donne, ayant plus d'affinité avec le fer, ôc forme avec lui du vitriol vert j c'eft par la même loi que le cuivre, dilTous par l'acide vitriolique, fe précipite quand on plonge dans cette dilTolution une barre de fer , ce qui forme le cuivre de cémentation. Ces fortes de tranfmutations , dont quelques impofteurs ont fait dans le dernier fiecle le fublime de l'alchimie, font trop connues pour nous y arrêter : tout ne dépend que de l'affinité refpeétive , plus ou moins grande , de ces fubftances avec l'acide vitriolique. On trouve dans le Dictionnaire de Chimie , les détails les plus circonftanciés à cet égard. Nous reftreignant ici à notre qualité de Naturalifte , nous nous bornons à dire que le vitriol blanc , appelle coupcrofe blanche ^ eft le vitriol de zinc ou de Goflar. (La découverte de ce vitriol eft de i 570 , & a été faite par le Duc Julien , qui le nommoit z\ox.s alun de m' ne du Rammelsherg). Le vitriol bleu ou de Chypre, ou d'azur , ou de Vénus , ou d'Hongrie , eft le vitriol de cuivre \ le vitriol vert ou couperofe verte eft le vitriol de fer ou de Mars. 11 s'en trouve à Falhun en Suéde. Toutes ces efpeces de vitriols naturels fe trouvent en ftaladites ou en flocons cryftallins contre les parois des cavités fouterraines , ou fe fépa- rent des eaux chargées des principes des pyrites. Les Allemands ont donné le nom de joekels à ces fortes de vitriols. On appelle pierres d'atrament celles qui ne font pas criftallifées. Dans les montagnes de Chemnitz eft une célèbre mine de vitriol , qui a quatre - vingts brades de profondeur. Ce que l'on appelle alun de plume ^ ôc qui a réellement la ftypticité de ce fel minéral , n'eft fouvent qu'un vitriol blanc en plume. A l'égard des vitriols du commerce , ils font produits par l'art , ôc ils contiennent les mêmes principes dont nous avons fait mention : quelquefois on les retire de la pyrite d'un jaune pâle, d'autres fois des terres vitrioliques, même de certains charbons de terre, ou des tourbes vitrioliques j quelquefois auffi des eaux qui contiennent ces fels minéraux , ôc qu'il fuffit d'évaporer pour les obtenir fous une forme folide. Dans le cas où l'on doit retirer le vitriol des pyrites , comme cela fe pratique dans les travaux qu'on en fait 494 VIT eu grand en difFérens pays , comme en Suéde , en Angleterre , mêm'è en Fiance , & notamment d Swartzemberg & à Geyer dans la Haute-Saxe , il faut expofer à l'humidité de Pair les pyrites reconnues propres à cette opé- •ration : lorfqu elles auront fumé , brûlé , qu'elles fe feront gercées de auront produit & perdu aufli-tôt la plus grande partie de leur foufre ou de {on phlogiftique ^ en un mot, quand l'autre partie de l'acide fulfureux aura réagi fur le fer des pyrites , ôc qu'il fe fera formé à leur fuperficie des flocons falins , ( ce qu'on appelle efflorefcence ) alors on les lelîlvera dans des caifles : on trempera même dans cette leffive de vieilles ferrailles pour faturer l'excès d'acide , puis on épurera la liqueur en la lailTant rafifeoir j on la fera évaporer fuffifamment dans une chaudière de plomb j enfin , on procédera à la cryftallifation en mettant la liqueur refroidir dans des tonneaux de bois remplis de chevilles ou de branches entrecroi- fées. Ceft ainfi qu'en multipliant les furfaces , toutes les molécules fa- lines qui tendent à iacryftallifation , fe réunilTent dans un point le plus voifin , ôc prennent la forme de cryftaux , dont la figure j la couleur Se la propriété font toujours le réfultat des matières condiruantes : voye^ ce détail dans noire Minéralogie , /-'b/. 7 j & notre Mémoire fur les pyrites ôc fur la vitriolifation , lu à l'Académie des Sciences en \y6 1 , 8z imprimé dans le cinquième volume des Savans étrangers. Le limon ou dépôt jau- nâtre qui fe trouve dans les caitfes des fabriques , fe vend comme couleur après qu'il a été calciné jufqu'au rouge. Souvent on le mélange avec le colcothar artificiel. A l'égard des pyrites leffivées, on les étend de nouveau en plein air , &c on les lellive au bout d'un à deux ans jufqu'à ce qu'elles foient épuifées en vitriol. Ce dernier réfidu donne très-fouvent de l'alun. Il eft digne de remarque que le vitriol de zinc du commerce fe tire de la mine de plomb , riche en argent , du Ramelsberg. La mine étant grillée & étant privée de (on foufre , on la leflive : on décante le dépôt ferrugineux \ d'ailleurs on lui fiit fubir toutes les opérations comme pour le vitriol martial. Mais par une fingularité remarquable on détruit avec grand foin la cryfcallifation du vitriol blanc ; & pour y parvenir, voici comme l'on procède : des femmes liquéfient ce vitriol dans des chaudières de cuivre , fur le feu Se a. l'aide de fon eau de cryflallifation ; à mefure que l'humidité s'évapore , elles remuent continuellement la liqueur faline jufqu'à ce qu'elle air acquis une confiftance folide , alors le vitriol fe diviuJ en globules cryftallins qui fe réuniffent bientôt en petites malTès informes d'un blanc de fucre , tel qu'il nous vient dans le commerce. V I V 495 Tous les vitriols font d'abord tranfparens \ mais pour peu qu'ils foienc expofcs à Tait ils deviennent bientôt G tels font les polypes, le gordius , Sec, Voyez l'hiftoire abrégée ôc comparée de tous ces animaux , tant vivi' pares c[u ovipares j aux mots génériques Animal, Amphibies, Céîacéfs , Coquillages , Crustacées , Inslcies , Oiseaux, Poissons , Qua- drupèdes , Reptiles , Vers &c Zoophytes j &c pour leur defcription particulière , aux noms fous lefquels chacun d'eux eft connu. UMBILIC DE MER, umbdicus marinus Voyez Nombril marin. UMBU. Efpece de prunier du Brehl : fon tronc eft court , foible & divifé en un grand nombre de petites branches tortillées ; (qs feuilles font étroites & verdâtres; fa fleur eft blanchâtre ; {on fruit d'un blanc jau- nâtre y fa pulpe eft dure , excepté dans les temps pluvieux. Ce fruit eft fort acre au goût Se très-rafraichillant. La racine de l'umbu eft tuberculaire & de bon goût. UMBUA. Nom qu'on donne à Congo au tamandua-guacu du Brefîl : voyejf^ à l'article Tamandua. UN AU. Efpece d'animal fans queue , didadyle, (c'eft-â dire , à deux doigts à, chaque patte,) naturel au Nouveau Monde , &: qui a deux rap'- ports de relTemblance avec XdiSc les nunes parejfeux j mais qui en dif- fère cependant par des cara6i:eres atfez confidérables pour donner lieu de le regarder comme une efpece difiérente des parefteux. L'unau a le front plus élevé, les oreilles plus apparentes que Vai : fon poil eft tout différent, fes vifceres font autrement conformés j mais une différence bien frap- pante , c'eft que l'unau a quarante- iîx côtes, tandis que ïaï ncn a que vingt huit. U N A 497 'Vingt-îiuir. Ce nombre de quarante- fix côtes, dans un animal dont le corps eft Cl court, eft, dkM.de Buffon^ une efpece d'excès ou d'erreur de la Nature j car de tous les animaux, même des plus grands, &: de ceux dont le corps eft le plus long relativement à leur groiïeur, aucun n'a tant de chevrons à fa charpente. \J éléphant n'a que quarante coi^^ , le .cheval trente (ix , {^.blaireau trente, le chien vingt-fix, V homme vm^l' quatre, (Src. Cette diiférence dans la conftrudion de Vunau &: de 1'^/, fuppofe plus de diftance entre ces deux efpeces , qu'il n'y en a entre celle du chien &c du chat , qui ont le même nombre de côtes j car les différences extérieures ne font rien en comparaifon dos différences intérieures '. celles-ci font , pour ainfi dire j les caufes des autres qui n'en font que les effets. L'intérieur dans les êtres vivans , ajoute M. de Buffon j eft le fond dm deffm de la Nature : c'eft la forme conftituante , c'eft la vraie figure j l'extérieur n'eft que la furface & même la draperie , car dans l'examen comparé des animaux, combien ne voit-on pas que cet extérieur, fou- vent très - différent , recouvre un incgrieur parfaitement femblable ; &: qu'au contraire la moindre différence intérieure en produit de très gran- des à l'extérieur, Se change même les habitudes naturelles, les facultés, les attributs de l'animal ? Combien n'y en a-t-il pas qui font armés, cou- verts , ornés de parties excédentes , & qui cependant pour l'organifation intérieure reffemblent en entier à d'autres qui en font dénués. L'unau , dit M. Dauhenton ^ {Ji{ft' Natur. Tem. XIII y pag. 57 , ) n'a point de dents incifîves aux mâchoires , mais il en a de canines &c des molaires ou mâchelieres : favoir , une canine & quatre molaires de chaque côté de la mâchoire fupérieure , une canine & trois molaires de chaque côté de l'inférieure , ce qui ne fait en tout que dix-huit dents , ainfl que dans l'iîi" ou parefTeux. L'unau eft, {q\qïi}A. Vofmaér ^Iq parcjfeux dïdaclyle fans queue _, & Xai eft le parejfeax tridacîyle à courte queue. L'unau , fuivant les remarques qu'a faites M. le Marquis de Mont^ rnirail 3 fur celui qu'il a élevé pendant trois ans dans fa minagerie, quoi- c;ue pefant ôc d'une allure affez mal adroite , marchoit plus vite que l'^: & les autres parejfeux : il montoit & defcendoit plufieurs fois en un jour le plus haut arbre. Sa nourriture ordinaire étoit du pain , des pommes Aq terre, des racines, Se fa boiflon du lait : fa fituation naturelle , & •qu'il paroifToit préférer à toutes les autres , étoit de fe fufpendre à une trajiche le corps renvexfi vers lît-terre j quelquefois même il doxmoit Tomç VL B. rr 49^ UNI dans cette pofîdon, les quatre pattes accrochées fur un mên>e point, fois corps décrivant un arc. La force des mufcles de cet animal eft incroyable i mais elle lui devient inutile lorfqu'il marche , car fon allure n'en eft ni moins contrainte, ni moins vacillante. On trouve cet animal dans l'île de Marignan. UNICORNE. Nom donné à la licorne de mer, qui eft le narhwal àQ^ lilandois : voye^fon hïjlolre à l'article Baleine. UNICORNE FOSSILE ou MINERALE, uni corm fofflle. Les Utho-* logiftes donnent ce nom à des os d'animaux devenus fofliles, ôc commu- nément fî altérés , qu'on ne peut guère reconnoître à quelle efpece d'ani» mal , foit marin , foit terreftre , ils ont appartenu. Les Apothicaires em*; ploient cette fubftance fous le nom d'ivoire fojjîle j ou de corne fqjfile : feroit-ee le mammotovakoft des Ruftes , ou la corne de narhwal ? On en trouve beaucoup dans la Sibérie , à des profondeurs afTez confidérableSj d'une conliftance de craie endurcie, happante à la langue, & fe diflbl- vant avec effervefcence dans les acides , tant minéraux que végétaux. On en trouve auili qui ont la dureté^de l'ivoire ordinaire. On en emploie beaucoup en Médecine chez les Allemands , les Italiens, & en Pologne, pour arrêter le cours de ventre , pour réfifter au venin & pour l'épilepfie g, même pour déterger les vieux ulcères , pour fortifier les yeux \ mais toutes ces propriétés nous paroilfent fort précaires. /^o/^^Yvoire fossilf. UNIQUE, unica. Nom donné à une efpece de coquille tournée erj fpirale , du genre des murex , 5c de la clafTe àQS univalves : fa bouche & les fpires vont de droite à gauche , avec une clavicule auiîî applatie : fa. queue eft pointue : la direétion de fes fpires eft en fens contraire des co- quilles ordinaires , dont les volutes vont de gauche à droite. Cette iîn- gulavité attire l'attention des Curieux , & donne da prix à ces fortes de coquilles. Auilî ce murex n'eft pas commun , dit M.. d'Argenville ^ Con" chiliol. pag. 19 2 , édit. de 1757. On trouve auiïi des uniques dans les buc« cins, dans les vis , &c. UNIVALVES , univalvia. Nom donné à des coquilles d'une feule pièce. Les univalves font la première clafTe des coquillages , tant marins 8c foftiles , que fluviatiles &c terreftres. On en connoît , dit M. d'Argenville y. quinze familles qui font marines, fept parmi les fluviatiles , fîx qui font terreftres , & quatorze parmi les fofliles. On peut aufli fubdivifer \qs uni^ yalves en trois fedions principales, lefq.uelles renferment, 1°, les un> U N I V O I 459 Vaîves proprement dites , & qui ne font aucunement turbinées , ni con- tournées en fpirale à l'intérieur, mais qui ont, ou la figure d'un toit, tels que les Icpas ^ ou une forme de tuyau, tel que Xarrofoïr ^ dcc. 2^. les univalves , qui , fans être turbinées , font cependant contournées en fpirale à l'intérieur , tels font les nautiles j les porcelaines j lès cornes d'ammon j dcc. 3**. & les univalves qui font turbinées, tani*^ l'intérieur qu'à l'extérieur , tels font les buccins j ôcc. Voye^:^ maintenant à l'article Valves. Nous avons expofé le fyftême hiftorique 6c abrégé de ces diffé- rens coquillages au mot général Coquillage , & en outre à chacun des articles ou noms que les efpeces principales portent. UNIVERS , orbis univer/us. C'eft le monde entier, ou l'alTemblage du ciel & de la terre ^ avec tout ce qui s'y trouve renfermé, /^o/e^ Air, Eau , Terre , Planète , Feu , Ciel , Animal & Plante. VOADOUROU ou VOAFONTSI. Fruit célèbre d'une efpece de ba- iifier de Madagafcar , qui tient lieu aux habitans de la noix d'areque pour le mêler avec la feuille du bétel , qu'ils mâchent continuellement. Ce fruit reflemble à une grappe de raifin , & eft de la même longueur qu'un épi de blé de Turquie \ on retire par exprellion de l'huile des baies de cette plante , ou bien on les écrafe pour les réduire en farine, qui , mêlée avec du lait , fait une efpece de bouillie qu'on mange. La plante qui fe nomme dourou produit des feuilles d'une toife de longueur fur deux pieds de large \ étant feches , elles fervent à couvrir les mai- fons , & les tiges fervent à bâtir des murailles. Les feuilles étant vertes font employées à faire des nappes , des ferviettes & autres uftenfiles de ménage. P^oa fignifie/r^ir dans la langue de cette île, &: les noms de la plupart de fes fruits y commence par voa : les citrons s'y nomment vod' /aras. Hubner , Diclionn. univ. VOAMENES. Efpeces de pois de Madagafcar , les mêmes que les conduris des Indes. Piles ôc mêlés avec du fuc de citron , on s'qïi fert , dit-on , comme de fondant pour fonder. VOIE LACTÉE, via laciea. Nom que les Agronomes donnent, ainfi que celui de galaxie j à une multitude immenfe d'étoiles trop éloignées pour être vues féparément & fans le fecours d'un bon télefcope : ces étoiles parolflent fi près les unes des autres, qu'elles donnent, lorfqu'il ne fait point de lune , une apparence lumineufe à la partie du ciel qu'elles occupent. Il femble même que la voie laclee j appellée vulgairement le chemin de Saint- Jacques ^ divife toute la région du ciel en deux parties : R r r ij joo V O I VOL fa largeur ed Inégale j en quelques endroits elle eft double , &c fe divife comme en deux branches : elle n'eft pas aufli femblable par-tout , ni erî couleur, ni également chargée d'étoiles. Peut-être la voie laélée eft elle compofée d'une ceinture ou écharpe d'étoiles, qui, vues à travers d'ac- mofpheres différens , paroifiTent dans le cas des étoiles nébuleufes. Foye:(. Galaxie , et notamment V article Étoiles à la fu'uc du mot Planète. VOILE. Foye:^ Velette. VOILIER. C'eft le nautile. Voyez ce mot. VOIX , vox. S'entend particulièrement de la parole de Thomme , dis ion. ou cri qui fort de fa bouche , ainfi que de la gorge des brutes. Foye':^ ce que nous avons dit du mécanifme de la voix à l'article Homme. Con- fultez auffi ce qui ell dix de la voix & du chant des oifeaux à la fuite de l'article Oiseau. VOL , voiitus. C'eft le mouvement progrelÏÏf & en plein air des oiféanx' Se des infcdles, par le moyen des ailes.. Voye^ les aiticles Oiseau à^ Insecte. VOLAILLE Nom donné aux gros oifeaux domeftiques ou fauvages^ que l'on élevé ou que l'on pourfuit à la chade pour être fervis fur les tables, tels que les oies jXqs coqs-d'inde y les poules j les coqs , les canards j. \qs faifands j les perdrix j los pigeons j \tsbecajjines. VOLANT , planta plumas referens. Nom donné à une plante aquati- tique , dont les feuilles imitent les plumes d'oifeau. On donne aufli le nom de volant à la fleur du Nénuphar ; voyez ce mot. VOLCAN , volcanum. On donne ce nom aux gouffres montueux &: ardens ,. qui. vomiffent avec impétuofité & en différens temps j des fleu* v«s de matières bitumineufes , lulfureufes, embrafées , ou qui lancent comme une grêle d'éclats de pierres, les unes calcinées, d'autres plus ou moins vitrifiées & en fcories , ou. des tourbillons de vapeurs , des nuées de cendres, des torrens de fumée en balons ou en colonnes torfes qui dérobent la clarté du foleil, dont l'effet enfin plus violent que celui de la poudre St dit tonnerre, a de tous temps étonné, effrayé les hommes & défolé la terre. Entre les monraçues ignivomes les plus affreufes & les plus redoutables, les Monts Véfuve, Mihm &c Hécla fufnfent feuls pour nous donner un exemple bien frappant de ces terribles. f:^upiraux de notre globe. Rien n'eft comparable aux fureurs des volcans , puifqu'ils.. attaquent tout enfembîe l'air , la terre & la îner5& portent pat- tout la crainte.,, l'effroi j la défolation <^ la more VOL 501 Ces pîiéiiomenes défaftreux font dus à des feux terribles , recelés dans le fein des cqs montagnes dont ils minent les voûtes : ces feux font ex- cités par l'air , &z la force en eft redoublée par l'eau : les matières les plus rapaces , les plus apyies &c les plus réftadaires ne peuvent réfiftec à la violence de ces feux, ainfi qu'on le voit par la nature de certains morceaux de laves on lavanges de fubftances minérales , de différentes couleurs & dont une partie eft vitrifiée j&: l'autre, qui eft calcinée, rc- fifte à la violence du feu ordinaire de nos fourneaux : voye^ aux mots Lave & Ponce. Nous le répétons , l'adion de ce feu eft fî grande , 6c la force de Texplofion eft 11 violente , qu'elle produit par fa réadion des h- Goulîes alTez fortes pour ébranler Se faire trembler la terre , agiter la mer, renverfer les montagnes , détruire les villes & les édifices les plus folides à des diftances même très - coniidérables. Ces effets , quoique très naturels, dit M. de Buffon , ont été regardés comme des prodiges j ôc les Habi- '^ans de l'iflande regardent l'ouverture de leur volcan comme la bouche de Tenfer : les musiflemens qu'il fait entendre font les cris des damnés enfin les éruptions font , félon ce Peuple , les effets de la, fureur & du dé- fefpoir des malheureux ; combien d'autres pays offrent le même phéno- mène &c la même opinion fuperftitieufe ! Tout cela n'eft cependant que du bruit , du feu & de la fumée. Les éruptions des volcans font ordinairement précédées de bruits fou- terrains femblables à ceux du tonnerre j on entend des fîfïlemens affreux , nn fracas épouventable; &c l'on croît que la terre éprouve un déchire- ment intérieur , ou qu'elle s'ébranle jufques dans fes fondemens : les matières contenues dans le baflin femblent bouillonner ; elles fe gon- flent quelquefois au point de fortir par deffus les bords de la bouche du volcan , &c elles découlent enfuite le long de la pente de la monta- grve, où en fe refroidifîant elles confervenc la figure des flots que le bouillonnement leur avoir donnée. Aufli les environs des volcans font— ils femés d'un amas énorme & confus de cendres ^& de toutes les matières jetées en l'air par les ex^ plofions : on y trouve des laves très dures, de l'alun, du fel ammoniac, des pyrites, des fcories, delà pozzolane , du fable torréfié, des terres pon- ceufes fort chaudes. Les chevaux en marchant fur la plupart de ces terreSg les font retentir comme Ci le terrain étoit creux. On remarque auilî dans les environs des volcans beaucoup de crevafl'es. Ces fortes de che- minées fourifliiTçnt un libre paftagç à l'air de à l'eau qui ont été rais ert 502 , VOL expanfioii pat les fourneaux ou foyers qui font à leur bafe. Dans le joue on en voit fortir la fumée : ces vapeurs paroilTent enflammées ou phof- phoriques pendant la nuit. Sans ces foupiraux, ces agens produiroient fur notre globe , des révolutions bien plus terribles que celles que nous voyons dans les tremblemens de terre : ils feroient toujours accom- pagnés d'une fubverfion totale des pays où ils fe feroient fentir. Les volcans font donc un bienfait de la nature : aufîi voyons- nous que la Providence en a placé dans toutes les parties du monde. Dans tous les pays où il y a des volcans , on y trouve abondamment du fer , des fcories de difFérens minéraux , des fels , des cailloux vitrifiés ou torréfiés ou altérés , du foufre , du pétrole , des eaux plus ou moins chaudes & minérales. Dans les îles de l'Afcenfion & de Sainte-Hélène, auffi bien qu'aux Açores , on rencontre des terres fulfureufes , ôc des fcories femblables à du mâche-fer , ou à la pierre de Périgord. L'analyfe que M. Cddet a faite , en 17^1 , de la lave du Véfuve y démontre du fer, du vitriol martial , de l'alun , &c. Le Japon & la chaîne des Cordillieres au Pérou , où il y a feize volcans , abondent aufli en foufre & en fer. Souvent les éruptions font accompagnées d'eau qui fortent en grande abondance & qui forment des inondations. Le jour même du tremble- ment de Lisbonne ( premier Novembre 1755), après un bruit fouterrain , la terre s'entr'ouvrit à une lieue d'Angoulême , & il en fortit un torrent chargé de fable de couleur rouée. Des Phyficiens modernes , témoins du bruit fubit 6c de la difplofion prodigieufe qui arrivent quand il tombe un peu d'eau fur un métal en fufion , croient devoir foupçonner que l'ouverture de plufieurs volcans, &: même les nouvelles éruptions les plus violentes des anciens volcans, font caufées par la rencontre des eaux qui font fous la terre avec des matières métalliques abondantes , que la violence d'une inflammation a mifes en fufion. Les volcans les plus redoutables ne fe trouvent communément que fur des hautes montagnes , vers les lieux maritimes j il fufïît de citer ceux que nous avons déjà nommés , c'eft-à-dire le Mont Véfuve , dans le Royaume & aux environs de Naples , dont l'élévation n'eft- plus que de feize cents foixance dix-fept pieds au-delTus du niveau de la mer , le Mont Ethna dans la Sicile , le Mont Hécla dans l'IUande , &c. Foye-:^^ rénumération que la Martiniere , Dlclionnaire Géographique ^ a faite êies volcans répandus par toute la terre. Cependant , comme l'on trouve V O t 505 aLondammenc les pierres ponces , non ~ feulement fur les parages des îles , mais encore en pleine mer , on peut dire aufll qu'il y a des vol- cans marins , lefquels forcent , à la vérité , des rochers qui proba- blement ne font que la ciète des montagnes qui font dans le lit de la mer. Combien de fois n'a-t-on pas vu de ces volcans faire fortir de leur fein des ruilTeaux d'eau bouillante , des poiflTons , des coquilles & autres corps marins. En 163 i , pendant une éruption du Véfuve , la mer de Naples fut mife à fcc : elle parut abforbée par ce volcan , qui pea après inonda les campagnes d'eau falée. Au relie, fi les produits des volcans de mer font femblables à ceux des volcans de terre , ces rap- ports font préfumer en faveur de l'unité des caufes , Se de leurs phéno- mènes. Les montagnes qui vomilTent du feu , ou qui ont été autrefois en éruption , font plus nombreufes qu'on ne l'imagine ordinairement : fouvent elles font adoffées à des amas confus de rochers énormes , plus ou moins durs Se de différentes teintes , comme brifés, éclatés, détruits êc entaffés affez itréguliérement les uns fur les autres : les fommets de ces montagnes font arides , tronqués Se largement évafés en creufet ou en entonnoir, ou comme éboulés ou efcarpés : par-tout on y reconnoîc vifiblement les traces qu'ont lailTées des catarades de feu Se les éruptions de différentes matières : en un mot , on y voit le tableau du défordre & de la deftrudion , l'opération des feux les plus âpres , les plus adifs. Ce n'eft donc plus la nature fimple Se première qu'on admire ici j cette" uniformité de couches qui annoncent un travail lent lors de leur for- mation j c'eft une nature fouffrante Se dans un état de deuil : en un mot , ce font les reftes d'un fpedacle chimique digne d'être obfervé dans fon enfemble. On. obferve aufii qu'il y a un plus grand nombre de cavernes dans les contrées fujettes aux volcans Se aux tremblemens de terre que par- tout ailleurs : il paroît encore que l'immenfe quantité des îles de l'Archipel , dont tout le terrain eft aufll caverneux que celui du Monc Ararat , ne font que les fommets d'autant de montagnes élevés par l'effort des volcans marins. Cette idée dont nous avons déjà dit quelque chofe ci deffus , deviendra plus probable encore par les détails qu'on trouvera vers la fin de cet article. Mais qu'arrive-t il lorfqu'un volcan eft en éruption ? Toute explofion agit en fphere de fon activité , ô^ le feu qui en efl: l^ caufe efficiente, s'échappe toujours par le côté où il y a le moins de rd- 504 VOL fîftance. M. de Buffon rapporte que quand le Vcfuve commence a mil-2 gii" &: à rejerei' les matières dont il eft embrafé , le premier tourbillon qu'il vomit a moins de vîtelTe que le fécond , celui ci moins que le troi- Êeme , & ainfi de fuite : les onJes pefantes de bitume, de foufie , de cendres, de métal fondu , paroident , dit-il, des nuages mafllfs j Sc quoiqu'ils fe fuccedent toujours dans la même direûion , ils ne laillent pas de changer beaucoup celle du premier tourbilion , ^ de le pouller ailleurs , & plus loin qu'il ne feroit parvenu tout feul. Il peut arriver que les feux qui s'allument dans les entrailles de la terre , & qui ne paroiffenr pas toujours au-debors , foient fuffoqués immé- diatement après leur nailTance , à défaut de foupiraux par où la fumée puifle fortir. Il feroit peut-être à defirer qu'il y eût à la furface de notre globe un plus grand nombre de volcans. Faute de pareils foupiraux ou- verts, les cavernes remplies d'une exhalaifon extrêmement épailTe , pren- aient feu tout d'un coup, fe dilatent, & les fecouiïesfouterraines neceflTent d'agir jufqu'à ce qu'elles aient foulevé & même culbuté tontes les couches <]ui les recouvrent. La matière de i'exhalaifon étant enfuite confumée , ce qui fe trouve élevé dans la dilatation retombe fouvent par fon propre poids. 11 feroit à fouhaiter aulii que les bouches àQS volcans fuiTent à l'abri de la pluie j car l'on a vu des volcans qui, après avoir ce^t pendant long-temps de jeter du feu , ont recommencé à faire des explofions ter- jibles , occasionnées par de nouvelles eaux qui y étoiont tombées \ c'efl: peut-être la raifon pour laquelle la montagne Fefi, au Japon , qui vomif- foit autrefois du Feu , n'en jette plus depuis qu'une ouverture s'tft faite au flanc le plus déclive de cette montagne. Au refte , la plus grande par- tie des pays où il y a des volcans ne laiflent pas d'iprouver des tremble- jnens de terre , comme avant leurs premières éruptions. Du temps de Séneque , l'île de Thera dans l'Archipel , qui a douze prande lieues de France de circuit , s'eft élevée d-u fond de la mer , à la vue des Mariniers , par la violence d'un volcan , qui depuis a produit fis autres îles dans fon golfe. Ce volcan qui , félon Pline ^ poufla hors de la mer l'île de ïhéraiie , deux -cen-t trente- trois ans avant J. C. n'eft pas encore éteint \ car en 1707, le 23 Mai au lever du foleil , il fe ralluma Bvec plus de furie que jamais , & donna à une lieue de là en mer le fpedacle d'une île nouvelle de fix milles de circuit. Des curieux y allèrent ^trouvèrent que cet écueil augmentoit fous leurs pieds ; & ils en rap- pprterent de b pierre ponce &: des huîtres que le rociier qui s'étoit élevé du VOL 505 fia fond de la mer tenoiz encore attachées à fa furPace. Il y nvolr eu un Jpetic tremblement de terre deux jours auparavant la nailTïince de cet icueil. Le i6' Juillet fuivanc , pufieurs rochers ardens fortirent avec un fracas épouvantable du fond de la mer , qui étoit alors chaude , fort agi- tée , troublée Ôc couverte de flammes en cet endroit , & fe réunirent à riie flottante : tout ce phénomène fut accompagné pendant deux mois da vapeurs fort puantes, de flammes continuelles, d'un bruit affreux, & de •nouvelles explofions qui vomirent des rochers noirs 8c des pierres à plu$ de fept milles de diftance. En un mot, toute la terre a été fi culbutée dans Iqs parages de l'île de Thera, qu'on n'y trouve plus de fond pour l'encrage des vainTeaux. Rhodes , Délos , Hiera ou Volcanelle , font des îles pro- duites par la même caufe. Le volcan de Santorin n'a prefque pas ceffé d'être en éruption jufqu'au 14 Septembre 1711. Cette île fait partie de celles que l'on nomme aujourd'hui Sancprin ou Sant-Erlni _, parce que ,5ainte Irène en eft la Patrone. Entre le 10 5c le 19 Octobre 1710, on vit auprès de l'iîe de Tercere une nouvelle ile \ elle n'étoic que feu ôc fumée , la mer dans les envi- fons étoit couverte de cendres Se de pierres ponces : on entendoit fucceffi- vement des explorons femblables au bruit du tonnerre. En 1 7Z0 , la nuit du 7 au 8 de Décembre il y eut un nouveau tremblement entre les Açores ia mer paru bouillir pendant deux ners de lieue Le Pilote de M. de Mch- tagnac , Conful à Lisbonne , jeta une pierre à la mer , & il obferva que^ l'eau jaillit aufli-tôt: le fond, quoiqu'à quinze brafles , étoit fi chaud, qu'il fondit deux fois de fuite le fuif qui étoit au bout du plomb de la fonde j depuis ce temps l'ile a beaucoup augmenté & deminué enfuire : on obferva encore que le fommet du volcan du Pic de S. George dans Tile de Pic , s'abaifla lorfque la nouvelle île des Açores s'éleva Ceci prouve eufli la communication foumarine de ces deux volcans. Le Mont Véfuve , dont le fommet éroit autrefois élevé au-deflus du golfe de cinq cents quatre-vingt-quinze îoifes , & dont la profondeur du goufre où la matière bouillonne , peut être aduelUment de cinq cents quarante-trois pieds , vomit dQS flammes depuis plus de deux m.ille ans , comme le prouvent les fondemens de plufleurs édihces de l'ancienne Sc infortunée Ville d'Herculane , nouvellement découverte , qui font , dit on , d'une lave pure , femblable au refte de la fameufe voie Apnienne ; le Mont Véfuve , dis je , n'exempte pas le refte d^s cotes matitimes d© l'Italie , des tremblemens de terre. Oii aflure que le premier & notable Tome y J, Ssg )off VOL incendie de ce volcan (arrivé Tan 79 de notre Ere, le 24 d'Août àftpr heures du matin , après avoir été précédé pendant la nuit par des trem-^ blemens de terre ) fut fi violent , qu'il brûla deux villes voifines. Un autre monument effrayant des ravages que peuvent caufer les inondations em-- brafées , eft la ville d'Héraclée qu'on a trouvée dans ces derniers temps , & qui fut détruite la première , & enfevelie fous plus de foixante pieds- d'une forte de cendre , dont une partie fut jetée tant à Rome qu'en Egypte.^ Pline l'ancien voulant confidérer cet incendie de trop près , fut étouffé par la fumée. M. de Buffon dit qu'il y a apparence que la ville de NapleS' efl fituée fur un terrain creux & rempli de minéraux brûlans , puifque le Véfuve & la Solfatare (entre lefquels elle fe trouve à égale diftance) femblent avoir des communications intérieures ; car quand le Véfuve brûle , la Solfatare JQtte des flammes j & lorfqu'il cefiTe, la Solfatare ceiTc aufïi. Par la quantité des phénomènes qui s'obfervent en même temps dans les mers Tyrrhene & Egée , on a lieu de foupçonner qu'elles re- pofent toutes les deux fur des feux fouterrains. Ces phénomènes dureront aufli long-tem.ps que durera la caufe qui les produit j & ils cefTeront en cette contrée dès que cette même caufe fe trouvera conlumée , épuifée ou qu'elle prendra une autre route. Depuis TEre Chrétienne jufqu'en 1(^94 on compte vingt-une éiuptions mémorables du Mont Véfuve. Dans la troifieme Se la quatrième de ces éruptions , les cendres s'en répandirent jufqu'à Conftantinople. Une des plus violentes éruptions du Véfuve (c'étoit la vingt-deuxième de ce vol- can ) a été celle du 10 Mai 1737a la montagne vomiffoit par plufieurs- bouche de gros torrens de matières métalliques fondues Se ardentes, qui fe répandoient dans la campagne & s'alloient jeter dans la mer. M. de Montealegre j qui communiqua cette relation à l'Académie de Paris » obfervaavec horreur un de ces fleuves de feu , & vit que fon cours croit de fix ou fepc milles depuis fa fource jnfqu'à la mer j fa lar^^eur de cin- quante ou foixante pas ; fa profondeur de vingt-cinq ou trente palmes ^ &dans certains fonds ou vallées de cent vingt. La matière qu'il rouloit étoit femblable à l'écume qui fort du fourneau d'une forge : plus d'un mois après cette grande éruption ou voulut dégager le grand chemin que la lave avoir embarraflé j mais les ouvriers furent bientôt forcés d'aban- donner leur entreprife, parce qu'ils trouvèrent l'intérieur de la laveencore fi embrafée , qu'elle rougifToit 5c amoUifloit les outils de fer dont ils fe fervoient pour ce travail. Le 16 Novembre 1767 l'éruption du Véfuve a VOL 507 «té une des plus violentes dont on ait confervé la mémoire : une fumée tiès -épaiire s'éleva de la montagne en colonne verticale , & couvrit tout l'horizon d'une pluie de cendres^ bientôt on éprouva des fecouires des plus fortes : le 20 du même mois , un torrent de lave mugiflante qui avoit fept milles de longueur de deux de largeur , offrit un cours d'un mille pat heure , Se remplit un vallon de foixante toiles de profondeur. Confulteiç_ rUiJi. de l'Acai. 1757 j pag. 7 é" 8. Voyez auffi XHifioire du. Mont' Véfuve j & Vcxpojiùon de fes phénomènes , par le Père Della-Torre , Religieux Somafque ^ & la defcripdon de ce Mont par M. le Marques d'Orècjffan. On ignore la durée du temps qu^il y a que le Mont - Ethna brûle ; cependant Ces éruptions font très-violentes, & les matières qu'il jette (i abondantes , qu'on peut y creufer jufqu'à foixante-huit pieds de profon- deur : on voit les flammes & la fumée de ce volcan jufqu'à Malthe qui «n eft à foixante lieues. On prétend qu'on a trouvé des pierres qu'il & lancées jufqu'à foixante mille pas, ôc qu'en 1^83 ( 16(39 félon quelques- uns ) , il arriva un tremblement de terre «n Sicile fuivi d'une violente cruption de ce volcan : il détruisit entièrement la ville de Catana , &: fit çérirplus de foixante mille perfonnes dans cette ville feule, fans compter ceux qui périrent dans les autres villes & villages voifîns. En ï<36y toute ia Grèce fouffrit de grandes commotions , & au même infiant Ragufe ,, ville de Dalmatie , écroula prefque entièrement par cette fecoufTe ôcpac le feu. Le Mont Hécla en Iflande , qui jette auiïl du feu de temps immémorial » lance fes fîammes à travers les glaces & les neiges d'une terre gelée , &c fes éruptions font auiîi violentes que celles de l'Ethna & des autres volcans des pays méridionaux. Il jette quelquefois, indépendamment des cendres êr des pierres polices , un déluge d'eau bouillante : on ne peur pas habiter à fix lieues de diflance de ce volcan ; l'eau qui eu fort eft épaifïe , couleur de fuie & fade, L'érurption la plus terrible de ce gouffre de feu , fut celle ^5i 5 (celte dernière éruption commença le 13 Févii:(;j Sssij 5«^ VOL & continua jufquês vers la fin du mois d'Août). Celle de lyi^Futd^une bien plus longue durée. La terre des environs du fommet de ce volcan > brûle les fouliers j ôc l'eau de quelques fontaines qui s'y rencontrent , bout continuellement à gros bouillons ; quelquefois auili elle s'élance en l'air comme un jet , mais à la manière àes fontaines horaires. Voyez ce mot. Depuis que l'Hécla ceife de jeter des flammes , d'autres montagnes de riilande ont eu des éruptions auffi fortes j les monts d'iîîcraife , de Krafle , de Portlantsboukht , de Wefteria'kel de de Korlegau fout dans^ ce cas. Il y a trois montagnes brûlantes à Kamfchatka : elles jettent conti?- nueil^ement de la fumée , &c par intervalles du feu. Il s'y fait de temps en temps des éruptions violentes qui couvrent de cendres les campagnes voi- fmes , & font quelquefois accompagnées de tremblemens de terre. L'é-- ruption la plus terrible que l'on cire eft celle du volcan nommé Kamf- chatka ^ en 1737. La montagne brûla pendant une femaine entière , de relTembloit à un rocher ardent. Les flammes s'élançoient par différentes ouvertures, d'où jaillilToient avec un bruit effrayant des torrens de ma- tières embrafées j de dans le fein de la montagne on entendoit àts explo- rions fréquentes & terribles , femblables aux éclats du tonnerre. Les, Kamfchadales regardent auflî les. volcans & les lieux ou fe trouvent le* ^eaux chaudes , comme les habitations des efprits malins» Le plus fameux volcan de l'Afîe efl le mont Albours , auprès du mont Taurus , à dix-huit lieues de Herat : il fume continuellement, Sujette fouvent des flammes &: une extrême abondance de cendres & de laves. En 1(^93 l!ile de Sorca , l'une des Moluques , étoit encore très-habitée^ jnais la haute montagne qui fe voyoit au milieu de cette ile , étoit un volcan qui vomit du bitume & des matières enflammées en fi grande quantité, qu'il fe forma un lac ardent qui s'étendit peu-à-peu, &; enfiix toute l'ile fut abymée & difparut. Un des plus fameux volcans des îles de l'Océan Indien , &: en mtme temps un des plus nouveaux , eft celui de Panarucan dans l'ile de Java. En 1772. , le II du mois d'Août , un volcan produifit des ravages affreux dans la Province de Cheribou &" Palimban. Cette Province , dont la capitale eft lituée à environ quarante lieues à l'Eft de Batavia , fur la côte feptentrionale de Java , eft une des plus précieufes polTeflions de la Compagnie Hollandoife dans cette ile^ Cette contrée abondoit en riz , café, fucre j indigo , coton a aréquiers avant l'événement qui vient d'y V O t 50,' j^f^ér h dè(ohncffi. On âppêrçut à minuit un nuage ttanfpafent qui cou- vroir toute la montagne \ on entendit en même temps des bruits femblable» à des coups de canons réitérés. Les habitans épouvantés cherchoient leur falut dans la fuite , quand une partie de la montagne d'environ trois lieue* de circonférence s'abyma fous leurs pas , de les engloutit. Cette made énorme s'enfonçant de fe relevant aJcernativement comme les flots de la mer agitée , lailfoit échapper une quantité prodigieufe de globes de feu , qu'on appercevoit de très loin , Se qui jetoient une lumière aufiî vive que celle du jour. Toutes les plantations ôc trente-neuf ÎScgreuies ont été en- glouties y plus de deux mille habitans ont perdu la vie , fans compter les étrangers. Il a péri également une quantité immenfe de bêtes à cornes , de chevaux S>c d'autres animaux. Le volcan qui s'eft élevé aux Manilles, au màlieu d'un fac en 17*4 après un tremblement de terre de trois mois , eft prefque aufîi récent, 8c quelquefois aufli redoutable: celui du mont de Gonapidansl'ileGumanapi (appellée par les François la Grenade de Banda ) près celle de Banda, n'efl: guère moins affreux. Les habitans àQS iles de Banda viennent d'éprouver un nouvel exemple du malheur arrivé dans cette contrée de l'Archipel Afiatique au Sud des iles Moluques , contrée où croiiTent les mufcadiers. Une malTe de pierre en feu fe détacha un foir du volcan ou de la montagne brûlante de Gonapi , (Gunnanoppi) & tomba fur le magafîn des équipages: elle fendit par le milieu une poutre de feize pouces avec un cordage de dix- huit pouces d'épailTeur. La grande chaleur que les morceaux de cette pierre avoient confervée, malgré la quantité d'eau qu'on y verfa, em- pêcha de les déterrer d'abord ; on ne put le faire que fix jours après.. Plufieurs de ces morceaux pefoienc trois cents livres. Dans l'éruption du fiecle dernier , les canons de la citadelle difparurent fous un déluge de cendres qui s'élança des entrailles du volcan , avec une grêle de pierres. Nous apprenons les détails les plus fâcheux des ravages que le volcan de l'île de Ternate , l'une des Moluques, y a fait en Odobre 1773^^ L'éruption commença le 25 de ce mois j la montagne jeta une quantité immenfe de pierres & de cendres : peu après , au bruit affreux de ton- nerre & d'éclairs qui en fortoient, elle fut couverte d'une nuée noire fort épaifle , & le ciel ^ obfcurcit au point que le jour fe changea en nuit la plus profonde. Loriq^ue cttte obfcurité fe fut diffipée infenfiblementa. ji* vol l'on vit la terre couverte d'une infinité tie petits lumignons , qu'on re- connue enfuite être des reftes d'arbres & des plantes incendiés. La quan- tité de laves Se de malTes ardentes que le volcan vomit , fut fi extraordi- naire ôc fi terrible , que les montagnards de ce canton fe voyant à cha- que inftant prêts à être brûlés, écrafés ou engloutis, fe réfugièrent tous dans les plaines du côté de la mer : un grand nombre même crut trouver fon falut fur cet élément ; mais au milieu de la confternation & de l'effroi ils fe jetèrent avec tant de confufîon de de précipitation dans leurs ca- nots , qu'étant trop chargés , la plupart coulèrent à fond avec ceux qui s'y étoient embarqués. Dans catte horrible lîtuation , on reffentit dans l'efpace de vingt ~ quatre heures environ quatre vingt fecoulfes de trem- blement de terre , toutes très-fortes , mais deux fi violentes , que l'île pa- loifToit devoir s'abymer dans le moment. Les pluies de pierres & de cen- ,dres durèrent pendant trois heures confécutives ; & fi ce terrible phé- nomène eût duré encore un jour , il efl probable qu'aucun habitant de l'île n'en auroit échappé. Les volcans des îles de Bourbon & de l'Afcenfîon offrent aufïï des «ruptions terribles. Les habitans de l'île de Bourbon fe reilouviendront long-temps de l'éruption de 1 75 j. La caverne appellée Beniguaievalj auprès de Fez en Afrique , eft en- core un volcan qui jette toujours de la fumée & fouvent des flammes. Dans l'île de Fuogue, au Cap Vert , il y a un volcan dont les effets ont obligé les Portugais à n'y plus faire d'habitations. Le Pic de Ténériffe aux Canaries , &c que l'on voit en mer de plus de quarante lieues , jette aufîi du feu , 8c du founmet vers la côte du Sud coulent des ruifTeaux de foufre fondu à travers les neiges. Ce foufre fe coagule bientôt , & forme dans la neige des veines qu'on peut diflinguer de fort loin. M. Heberden ^ favant Médecin établi dans l'île de Madère , dit que les enviions de cette montagne brûlante font compofés de fables & de précipices , & que plus on approche du volcan , plus on croit voir les débris du monde, les ruines mêmes de la Nature; beautés affreufes, dont le fpedacle im- prime l'horreur & l'admiration ! La terre eft dans cet endroit mêlée de bitume & de crevanfes, d'où s'exhalent àts vapeurs : on entend bouillon- ner fous fes pas les matières que le feu a liquéfiées : ces matières embra- fées font quelquefois renvoyées en maifes par les voûtes fou terraines au fbnd du gouffre \ d'autres fois elles s'accrochent à ces voûtes & en dif- ÛOS'Ut , ce qui caufe un mouvement continuel à\ck.\on de de iç^Ptioih VOL 5.1 Ce feu paroît & biùle à travers les eaux glacées , & ces deux clémens confondus préfentent l'image du chaos. En Amérique, il y a un très -grand nombre de volcans qui n'empê- chent pas qu'on n'y retTente plus fréquemment qu'ailleurs des tremble- mens de terre, fur-tout dans les montagnes du Pérou & du Mexique. Le plus terrible volcan du Pérou eft celui d'Aiéquipa , à quatre -vin^t-dix lieues de Lima. En i^co il vomit afTez de cendres & de fable calciné pour couvrir tous les terrains des environs jufqu'à trente & quarante lieues à la ronde : on compte enfuite les volcans de Carappa & de Mala- hallo , le Cotopaxi & le Pitchinca. Au Mexique , les plus confidérables font Pùpocampêche & Popocatepec. On trouve auffi des volcans Ôc mon- tagnes de foufre à la Guadeloupe & à Tercere. Il y a dans les mon- tagnes appellées CordiUieres , plulleurs précipices & de larges ouvertures' qui font autant de reftes de fouinaifes délailTées , mais que le temps n'a point effacés, dont les parois font noires &: brûlées, comme dans le précipice du mont Ararat en Arménie, qu'on appelle Vabyme, ôc dont M. de Tournefort a vu au commencement de ce fiecle les effroyables dégra=*" dations. Ces abymes font , dit aulïi M. de Buffon ,. d'anciens volcanS' qui fe font éteints. Enfin , le volcan hydropyrlque , connu fous le nom de Fontaine' brûlante , près de Bofeley dans la Province de Shrop , préfente un des^ phénomènes les plus furprenans. La fontaine de Bofeley fit fa première- éruption il y a foixante - cinq ans , immédiatement après un fort oura- gan. A peine la tempête eut-elle ceflé , qu'au milieu de la nuit un bruic^' terrible réveilla tous les habitans , qui , voyant la terre fort agitée" comme bouleverfée , 'crurent toucher au moment de la deflruélion géné- rale. Plufieursd'entr'eux eurent afTez de couragf^ ou de fang froid poui'' fortir de leurs maifons , & aller vers une petite montagne arrofée par- la rivière de Severne , & d'où le bruit paroifloit venir : la terre s'y élevoit' %c s'y abailToir plufieurs fois dans l'efpace d'une minute. Le plus hardi' des fpedateurs prit un couteau avec lequel il fit dans la terre un trou^ de quelques pouces de diamètre, aufïi loi il en fortit avec impétuofîté^ une eau jailliffante , dont l'éruption fut fi violente, que cet homme en- fut renverfé. Un inftant après le même homme ayant pafTé près de la'- fource avec une lumière , l'eau s'enflamma &" vomit des flammes : oiï^ intercepta l'accès de l'air, &: la ^flamme difparut. Depuis ce temps îa^ fontaine a toujours les mêmes propriétés , c'efl-à-dire , elle s'eufîammê- $it VOL dhs qu'on efi approche une chandelle aUumée , Se l'adivité âe ce feu éft telle, qu'elle réduit en un moment de gros morceaux de bois vert en cendres. Mais ce qui eft encore très-fingulier , c'eft que malgré la «violence de la flamme, l'eau n'a pas le moindre degré de chaleur, èc éft auflî froide que celle des autres fontaines. Près de Velleia en Italie efi: une fource dont l'eau s'enflamme en fa fuiface lorfqu'on en approche «ne allumette on une mèche allumée : cette flamme dure jufqu'à ce que quelque coup de vent l'éieigne. Près de là eft un petit terrain ardent, comme celui du Dauphiné , & les flammes y paroilfent lorfque le temps eft couvert. 11 paroît aufli que prefque toute la province de l'Au- vergne a éprouvé autrefois les ravages caufés par l'effet des feux fou- terrains. Lifez la Dijfcrcatïon fur les débris des v Ica s d'Auvergne ^ &c, -par M. Monnet, Chanoine, &c. inférée dans le Journal j^t Phyfique ^ d' Hljloire naturelle , page 65 , Juillet 1774. Lifez aufli dans ce Didion- ■iiaire la théorie des articles Terre de Trciublement de terre , qui eli liée avec celle de volcans. VOLUCELLE , vo/z/c au refte, auroient pcur- ctre cédé de même à l'ufage de la moufte ordinaire. r s Q V U N 519 USQUÎEPATLI. Animal quardiipecle ciela Province de Gnatimaîa dans laNoiivelle-Efpagne, aux Indes Occidentales , qui reflemble au renaid pour la rufo & la finelTe. Selon l'Auteur du Dlcllonnaire des Animaux :, cet animal eft long de deux palmes \ il a la gueule petite , ainfi que les oreilles , les ongles courbés , la peau noire & velue j fa queue efl: fort longue & mêlée de blanc & de noir. 11 vit dans les cavernes entre les rochers , & fe nourrit d'efcarbots, de vers de terre , de poules & autres oifeaux , dont il mange la chair quand il peut en attraper. Son urine & fa fiente font d'une puanteur infupportables & gâtent tovu ce qu'elles tou- chent : on prétend que le vent que cet animal lâche en fuyant a la mcme puanteur , &c que la nature ne lui a point donné d'autres armes pour fe défendre contre les Chalfeurs, Cet animal paroît reffembler beaucoup an bhireau puant du Cap de Bonne-Efpérance , ôc à la bête puante de la Loui- flane : voye^ ces mots. M. de Vofmaer foupçonne que c'eft un putois. USUN. Efpece de cerife du Pérou , d'un goût doux &: gréable , mais qui , comme quelques efpeces de champignons de la Provence , a la pro- priété fînguliere de teindre l'urine de couleur de fang. Cette propriété alarme vivement les perfonnes qui n'en font pas prévenues j mais au bout de dix à douze heures il n'y paroît plus. UTIAS. Efpece de lapin de la grandeur d'un rat, qui fe trouve dans les Indes Occidendales , d^ que l'on chalTe la nuit en s'éclairant avec un infe6le lumineux , dont nous avons parlé fous le nom à'acuiia. Il paroît que l'utias eft une petite efpece ^agouty. Voyez ces mots. VUE , vifiis. Organe dont nous avons parlé plus particulièrement à l'article des Sens à la fuite du mot Homme. Voyc^ ce mot & celui d'CEil. VULCA^IN. Voyei^ ce mot à V article Amiral. VULNÉRAIRE DES PAYSANS , vulnerarïa rujlica. Plante qui croît aux lieux montagneux , arides fablonneux & dans des pâturages crayeux expofés au foleil. Sa racine eft fimple , longue , droite , ligneufe & noi- râtre , d'un goiit légumineux : elle pouffe des tiges à la hauteur d'environ un pied , grêles , rondes , velues , un peu rougeâtres , couchées par terre ; {qs feuilles font rangées par paires le long d'une côte (impie terminée par une feule feuille , femblables à celles de la rue de chèvre , mais plus moël- leufes , velues en deffous & tirant fur le blanc , d'un vert jaunâtre en def- fus,d'un goût doux mêlé d'âcreré. Celles qui foutiennent les fleurs font plus larges que les autres , oblongues ôc membraneufes. Sqs Heurs nailfent $10 V U L W I A en Mai Se Juin aux fommets des branches , difpofées en bouquets, légu- mineufes , jaunes, foucenues chacune par un calice fait en tuyau , enflé, lanugineux & argentin. Lorfque la fleur eft paiïee , ce calice s'enfle en- core d'avantage, ôc devient une veflîe qui renferme une capfule membra- neufe , remplie ordinairement d'un ou deux petites femences jaunâtres qui mùriirent en Juillet & Août. Cette vulnéraire, cultivée dans les jardins, donne une variété à fleur blanche ; toute la plante eft vulnéraire , confolidante , propre pour guérir les plaies récentes , étant pilée 8c appliquée delTus en cata- plafme. VULNÉRAIRES DES SUISSES. C'^ft un mélange d'herbes dont on fe fert pour guérir les plaies , Se dont nous avons oarlé au mot Fall- TRANCKS & Plantes. UZAS. Efpece de cancre du Brefil qui fe trouve dans la boue auprès du rivage Se en très-grande quantité. Il eft , dit-on , de bonne faveur Se fain , pourvu qu'on ait foin de boire de l'eau fraîche immédiatement après en avoir maneé. W, ou double U. Nom donné à un phalène dont les ailes font blanches Se cendrées par-defTus. Il provient d'une chenille d'un jaune vert, tacheté de noir : elle fe trouve fur le grofeiller épineux. F'oye:^ à l'article double ce de ce Dictionnaire, WALRUS ou WALROS. Efpece de cétacée dont nous parlons fous le nom de vache marine. Les Grocnlandois vendent ies deux grandes dents ou défenfes fous le nom de torwac, WALUHORA. '^on-', qu'on donne au Ceylan au manucodiata , dont la qu2ue eft très- longue : c'eft une efpece à'oifcau de paradis. Voyez ce mot. WANDURA. Foyei à l'article SmG^, WHANG-YU. Efpece d'efturgeon de la Chine , qui pefe plus de deux cents livres. Sa chair eft très-ferme , Se d'un bon goût : on en fait une grande pèche dans la profonde rivière de Fuchen , par àcs méthodes fort ingénieufes ; on y étend à^s filets fur quatre pieux , lefquels s'a- baiftent Se fe relèvent par le moyen d'une perche atiachée à terre : au centre eft un grand puits , d'où le poilTon ne peut fortir quand une fois il y eft entré. On prend encore cqs poiflx)ns avec une autre efpece de filets. WlANAQUE. Nom , dit Wood , qu'on doanoit autrefois aux grolfes brebis WIN W O L 511 brebis fauvages qu'on rencontré dans les terres duPort-defiié , à quelque diftance du détroit do Magellan. Ce font des vigognes. Voyei^ à l* article Paco. WINDHOVER. Les Anglois donnent ce nom à l'oifeau que les Fran- çois appellent cercdle ou quercerelle. Voyez ce dernier mot. WIVFISCH. Les Groënlandois donnent ce nom allemand à l'efpece de baleine qui n'a des dents que par en-bas, dit Anierjon [Hïfi. Natm de Grocnl. p. 148 ). Ce poiiïbn a la tète pointue \ il n'a point de na- geoires au dos , mais de chaque côté il en a une qui eft pafTablemenc longue j il n'a qu'une feule ouverture pour rejeter l'eau : il a deux trous dans la bafe du crâne , mais ils fe réunifTent dans un feul tuyau charnu,' pour produire un feul jet d'eau. Le wicfifch eft d'un blanc jaunâtre : il a quinze â feize pieds de long ; il ne donne guère que deux tonneaux de graifle : elle eft fi molle-, que le harpon n'y tient prefque pointa quitte aifément \ ce qui eft caufe qu'on chalie rarement ce poifTon ; mais on eft bien aife de le rencontrer , parce qu'on regarde fon arrivée comme uîx préfage d'une pêche abondante de baleines. Martens ^ dans fon V^oyage. de Spif^herg j Part, IV ^ ch. 6 , n"^. 5 j parle auill de cette baleine. WITLING. Foyei à l'article Morue. WOLERAM ou WOLFx\RT. Nom que les Mineurs donnent à une efpece de mine de fer afenicale que quelques-uns confondent fouvent > mais mal-â-propos . avec la mine d'antimoine : elle reftemble quelquefois à la galène de plomb , mais elle eft plus dure qu'elle : plus communé- ment elle reftemble beaucoup à la mine d'étain criftallifée : il n'eft pas rare de la rencontrer dans les mines de ce métal , Se même aftez fouvenc elle en contient un peu. On trouve beaucoup de wolfram en criftaux rou- geâtres dans les mines de l'ile des Ours en Ruftîe , & à Eibenftack en Saxe. On prétend que le wolfram ^ après avoir été réduit en poudre ÔC cnfuite torréfié , eft attirable à l'aimant. Le wolfram eft le /puma lupi autjovls des Naturaliftes Latins. Voye^ l'article Mine de fer arseni- cale, à la fuite du mot Fer. Terne FL Vw 52Î X A N X A X X. ^^ AND A RUS. C'eft le même animal que le tarande ^ lequel eft le rhenne Je la Laponie : voye-^ Rhenhe. XANTOLINE : voye-^ Poudre aux Vers. - ] XAN7^HURUS DES GRANDES INDES PoilTcii des Indes Orien- tale? qu<2 les HoUandois appellent geeljlard : il eft de la guolfeur & de Li forme d'une carpe j l'es mâchoires font armées de petites dents ferrées & fo: t pointues \ fon dos eft jaune , Se fa queue l'eft encore davantage j fon ventre eft d'an bianc bleuâtre : fe-î nageoires font d'un beau rouso , mais fa. tète eft brune. On prend ce poilfon à l'hameçon , entre les rochers , fur fur le bord de la mer : fa chair eft d'un bon goût & faine. XANXUS. Selon Lémery c'eft un gros coquillage , femblabîe à ceux que le Peintres donnent ordinairement pour attribut aux Tritons. Les HoUandois le font pécher vers l'ile de Ceylan,ou à la côte de la Pêcherie, dépendante du Royaume de Travançor : ceux qu'on pêche fur cette côte ont leurs volutes de droite à gauche. S'il s'en trouvoit quelqu'un dont les volutes fufTent difpofées naturellement de gauche à droite, les Indiens 1 eftimeroicnt infinnnent , parce qu'ils croient que ce fut dans un xanxus de cette efpece qu'un de leurs Dieux s'eft autrefois caché. On prétend qu'il eft défendu à ces Indiens de vendue ce coquillage à d'autres qu'à la Compagnie de Hollande, qui , les ayant par ce moyen à bon marché, les revend fort cher dans Je Royaume de Bengale , où on les fcie pour en faire des .bralîelets. On nous a montré de ces coquilles en Hollande, c[ui n'étoient que de très grands buccins. XAXATHUA ou XALXALHUA. Couleuvre du Mexique, d'une grande beauté. Ses écailles font blanchâtres , tachetées de points de cou- leur d'alezan clair j fa tète eft ornée de deux taches oblongues , fauves , qui paroitlent comme façonnées autour en forme de cornichons, d'où il eft arrivé que les anciens Ecrivains l'ont appelle improprement ferpent cornu ; fa gueule eft large 8c ronde. A la hauteur des yeux il re<^ne un X É X I L 5M double cordon fur le nez j fes dents paroiflent petites , parce qu elles font profondément enfoncées dans leurs alvéoles. Séba a repréfenté ce ferpent avec deux tefticules oblongs, Thef. II ^ Tab. 77j «• 5- La femelle eft parée plus magnifiquement que le mâle j fa peau eft par-tout décorée d'en- jolivemens finguliers, XÉ DES CHINOIS ou ANIMAL MUSQUÉ , animal mofchiferum, M. LintiAusàn que c'eft une efpecede cerf qui n'a point de cornes , &:dont les dents fupérieures canines font découvertes : on en conferve un dans le Cabinet de la Société Royale de Londres , & il paroît différent de la ga- zelle , qui fournit aufli le mufc. Le xé j dir M. Grew ^ eft long de trois pieds quelques pouces. Sa tète a un demi pied de long, & fon front eft beaucoup plus large : il a le mufeau pointu comme celui d'entre les chiens de chafte que les Anglois nomment grey hound. Sts oreilles font femblables à celles des lapins : elles ont trois pouces de long , & elles font droites. 11 a les pieds très- bien f'îndus , garnis d'ongUs tiès-longs & larges. Le poil de la tète & des jambes eft long d'un demi- pouce , air.fi que celui du delTous du ventre, & il n'eft pas épais \ mais fur le dos & aux telfes , il a trois pouces de long , & il eft blanc & brun , de même que celui de la tète & des cuifies \ celui du ventre & de la queue eft blanc & comme crépu. A chaque côté de la mâchoire inférieure il y a une touffe de poils gros , courts Se rudes , égaux , longs de près d'un pouce. Le poil de la veflie où eft enfermé le mufc j eft long de trois pouCes. Le xé eft timide : comme fon ouie eft fort délicate , il entend de fort loin , & s'enfuit dès qu'on s'approche de lui. Cet animal fe trouve à la Chine dans les Provinces de Kenfi & de Sachuen : il eft de la grandeur du chevreuil. On en tire de bon mufc , que l'on trouve dans une tumeur qui lui vient, dit-on , fous le ventre tous les mois au temps de la pleine lune: ce mufc eft le plus parfait & le plus odoriférent de tous. Les Le- vantins en font grand cas : voye:^ ce que nous avom dit de la Gazelle c que l'oifeau peur élever en forme de huppe •, les côtés de la tête font couverts d'une peau nue, non membraneufe , mais rougeâtre , & au milieu de laquelle font les yeux , dont l'iris eft jaune : cet efpace nud eft; entouré en-deîTus Se en-deftous d'une bande de petites plumes épaiftes variées de blanc , & de la couleur générale du corps ; la gorge eft dénuée de plumes , la peau en eft rouge & femée de poils noirs ', tout le cou eft couvert de plumes brunes ; on y remarque des reflets verds & de couleur de cuivre , & en outre des mouchetures de blanc , ainfi que fur la poi- trine j chaque plume des couvertures des ailes a une bordure blanche Y A C 5i7 prefque imperceptible , Se l'on remauque inie teinte rouiTârre fur les grandes plumes des ailes , qui , lorfqu'elles font plices , ne paflent guère Torigine de la queue, dont les pennes étant déployées, pavoiflent arran- gées'en tuyaux d'orgue. Se font dans l'impuiiTance de fliire la roue; le ventre eii brun , nuancé de gris j la queue eft de la couleur du corps en- delfiis Se brune en delfous \ les pieds Se les doigts font d'un rouge allez vif, Se les ongles bruns , le doigt du milieu eft beaucoup plus long que les autres : cet oifeau nu point d'éperon. La femelle de Vyaccu a auffî une huppe , mais nioins fournie , nioins belle Se moins longue j fou corps eft auûl plus gros ; elle a le bec plus long , la peau nue de la gorge moins rou^e , Se celle qui entoure les yeux d'un cendré bleuâtre *, voila en quoi confifte la différence des couleurs entre ces bipèdes , obfervées Se décrites par les Auteurs , Se ce qui avoir fait regarder le marail comme un oifeau différent de l'yacou ; car du refte la femelle eft entièrement femblable au mâle. Le marad eft un oifeau peu farouche , il s'apprivoife mcme très-aifé- ment ; M. Sonnïnï dit en avoir vu un dont la familiarité étoit impor- tune \ il étoit fenfible aux careffes , & lorfqu'on répondoit aux fiennes , il témaignoit la joie la plus vive par fes mouvemens & par {k^s cris fem- blabhs à ceux- d'une poule qui raffemble fes pouflîns autour d'elle j le cri du marail exprime affez le mot guan ou quan , quart ; yacou j yacou [a) Dans l'état de liberté, fes mœurs font douces , ion caractère tranquile. il habite les lieux folitaires , Se fe nourrit de fruits fauvages j la femelle fait ion nid fur les arbres , Se pond deux œufs , dont l'un produit le mâle & l'autre la femelle j ce couple uni dès fa naiffance , ne doit plus fe féparer \ dès que l'âge permet à leur jeuneffe de fe fevrer des foins. pa- ternels qui leur ont été prodigués avec la tendreffe ^i plus vive , ils prennnent leur effor, choifilîent les lieux qui leur conviennent le plus par l'abondance de la nourriture qui leur eft propre : ils ne fe quittent jamais. Se conftans dans leur goût, dans leur demeure autant que dans leurs amours quand la faifon en eft venue , ils donnent à leur tour l'exif- tence à des êtres aufli doux Se auflî paifibles qu'eux , Se dont ils partagent r éducation. ( 4 ) M. Sonnîni obferve que les Indiens ne donnent prefque géncrakmenc pour nosn aux oifeaux que leurs cris luêmes. 5iS Y A C Notre Auteur dit , contre robfervatlon de PifoUj qu'on ne ren- contre jamais les marails en troupe, chaque paire fe fuffifant à elle- même , ils ne cherchent pas leur femblables , ils fuient la fociété j ils font les premiers oifeaux qui annoncent l'aube du jour par leurs cris qui ne répondent pas à leurs bonnes qualités j leur voix eft des plus défagréable , pronnonce avec force les fyliables dont on a com- pofé leurs différens noms j heureufement ils les léoetent peu, & prefque jamais dans le jour j ils chantent feulement au foleil couchant comme au lever de cet aftre j c'eft à cette tranquilitc pendant la journée , qu'ils doivent leur fureté j on ne les découvre que difficilement fur les arbres j mais malheur à eux fi on les furpend au moment où ils cher- chent à terre leur nourriture , car ils fe contentent de voler fur l'arbre le plus prochain , où ils ne peuvent échapper aux traits du Chaireur. Un des deux époux une fois tué, l'autre ne doit pas lui furvivre , car il ne fuit pas , ou fi le bruit d'un coup de feu l'a contraint à s'éloigner pour un inftant , il revient bientôt à l'endroit où il a laiflé fon com- pagnon , 6c il y reçoit la mort que fa douleur feule lui auroit peut- être donnée. Il femble que la cruauté des hommes cherche à détruire ce qu'elle ne peut imiter. . M. Sonn:ni obferve encore que le marail dans les vafces folitudes qu'il habite , fans fujets de crainte , fans goûts deftrudeurs , doit avoir natu- rellement les mœurs douces & tranquiles , placé au milieu de nos pays habités , l'inquiétude continuelle où le tiendroient les embûches multi, pliées & la pourfuite des hommes changeroit bientôt fon naturel pai- fible en un caradere farouche &: femblable à celui de nos faifans : notre Obfervateur prétend encore qu'à Tégard de la manière dont les marails nichent fur les arbres , elle vient de la néceflité de garantir les œufs & les jeunes oifeaux de la voracité d'une multitude d'animaux de toute efpece , dont ils feroient la proie s'ils faifoient leurs nids à terre com- me nos faifans j néanmoins M. Sonninl regarde le marail comme ua faifan. Les marails font donc prefque toujours perchés j ils ne defcendent a terre que pour y amafler les fruits &: les graines qui fervent à leur nour- riture: le peu de longueur des ailes, comparée à la grandeur du corps, démontre aiTez que leur vol ne peut - être élevé ni de longue durée ; î^ufll volent - ils pefamment &; avec beaucoup de bruit j mais en revan. che ils courent à terre avec une vîteiTe extraprdinaiie en déployant leurs ailes î Y A N Y E B s^9 iaîles : on voit que leur mouvement progrefîîf eft abfolument le même des gallinacées : leur chair eft affez bonne, fur -tour celle des jeunes, celle des autres eft ordinairement dure. M. Sonnini dit encore que la grande difpolicion à s'apprivoifer que l'on remarque dans les marails , fait juger que ces oifeaux du Nouveau Monde feroient très -propres à peupler nos balfes - cours j il y a lieu de croire qu'avec quelques foins ils réuilîîroient en Europe, où leur" chair devenue meilleure par l'édu- cation fourniroit une nourriture faine & fucculente. TANDON ou YANDEU. Noms que l'on donne dans les îles de Mada- gafcar & de Maragnana , à une certaine efpece d'autruche , qui fem- ble voler en marchant , tant elle porte peu à terre. Cet oifeau eft très- Icger, & cependant il eft auflî grand qu'un homme. YAPA. Oifeau du Brefd qui relTemble à une pie: il a tout le corps noir , à l'exception de la queue qui eft jaunâtre. Il a les yeux bleus , le bec jaune , &: une aigrette compofée de trois plumes , qu'il redrefte à volonté. C'eft un oifeau qui fait grand plaifir à voirj mis il exhale une mauvaife odeur quand il eft en colère. Au refte il eft très -utile car il fait fa nourriture odinaire des araignées, efcarbots & grillons, qu'il fait tirer adroitement de leurs trous dans tous lescoinsdes maifons. YAPPÉ ou QUEUE DE BICHE SAVANE. Nom que les habitans de Cayenne donnent à une mauvaife herbe , dont il eft fâcheux , dit M. de Préfontaine , que les favanes foient couvertes , on ne l'y conferve , dit- il que jufqu'à ce qu'on ait les moyens d'y planter du chiendent qu'on prend en ce pays fur le bord de la mer. L'yappé ne fait aucun profit aux beftiauxi mais quand on manque abfolument de feuilles pou^ couvrir les cafés , on sqw fert à cet ufage : on le prend en touffe ou par poignée , & on l'arrange comme le chaume. Toute médiocre qu'eft la couverture d'yappé , elle eft préférable a celle de la paille de cannes. YATTOUHAl : voye^ Bois d'agouty. YCHO. Efpece de jonc du Pérou, dont toutes les montagnes de la Puna font couvertes, C'eft la nourriture ordinaire des Llamasx voyez à l'article Paco. YEBLE ou YABLE ou PETIT SUREAU , ebulus aut fambucus humilis 6- herbacea. Plante que l'on trouve fréquemment le long àe^ grands che- mins & des terres labourées : elle reftemble au fureau & eft de même genre \ mais elle eft beaucoup plus bafle , car elle ne croît guère qu'à Tome n. " Xxx 550 Y E B Y E C la hauteur de trois pieds. Sa racine eft de la grolTeur du doigt : elle n'eft point ligneufe, mais cîiarnue, blanche , épaifTe de côté & d'autre ^ d'une faveur am^re , un peu acre 8c qui caufe des naufées- Ses tiges font rameufes , herbacées , cannelées , anguleufes , noueufes , moelleu- fes comme celles du fureau &c elles périment en hiver. Ses feuilles ont une faveur amere j elles font placées avec fymétrie, & font compofées de trois ou quatre petites feuilles portées fur une côte épailTe, terminées par une feuille impaire. Chaque petite feuille eft plus longue , plus aiguc & plus dentelée que celle du fureau : elles font aufTi d'une odeur plus forte, fes fleurs font difpofées en parafol , petites, nombreufes, & d'une odeur approchante de celle de la pâte d'amandes ameres, blan- ches, ôc en rofette. ( L'ombelle ou cime, dit M. Deleu-^e , eft compofée de trois bouquets dont les pédicules font dans un même plan) A ces fleurs fuccedent des baies rondes, qui en mûnlfant deviennent noires, anguleufes , Se pleines d'un fuc qui tache les mains d'une couleur pour- pre : elles renferment quelques femences longuettes & huileufes. L'écorce de la racine de cette plante , fes feuilles & fes baies font d'ufage. On attribue au fuc d'yeble la vertu de purger fortement par les felles j fes racines produifent cet effet très- efficacement , & fur-tout leur ccorce moyenne. Les baies & les graines font ameres Se aftringentes j* les jeunes pouiTes Se les feuilles font plus douces , ainli que la fubftance in- térieure de la racine. On fait un rob ou extrait des baies d'yeble , dont on fe fert pour évacuer les eaux des hydropiques , il eft aulli très-bon contre l'afthme humoral j les feuilles font employées en fomentation pour difcuter , réfoudre & pour fortifier les nerfs j on les applique avec fuccès vertes fur les parries attaquées d'enflures Se d'œdemes : employées en théiforme, elles font bonnes contre les enflures des hydropiques. On af- fure que ces mêmes feuilles étant vertes Se mifes en quantité dans un grenier où il y a des charanfons , détruifent ces infedes. On prétend que le fuc d'yeble entre auflfi dans la compofition d'une efpece de favon noir qui eft fort en ufage dans les Pays-Bas. YECOLT ou YCOLT. C'eft un fruit de l'Amérique qui , au rapport de Lémery j eft long , couvert de plufieurs écailles , de couleur de châ- taigne , Se a quelque relTemblance avec la pomme de pin ; mais il y en a de différentes figures Se grandeurs : il renferme une efpece de pruneau long qu'on mange avec plaifir. Ce fruit croît en la Nouvelle-Efpagne fur un palmier de montagne , nommé en latin yqfoltus arbor. Les Améri- x^ Y E R Y E U 531 cains Tappellent guiche/e popotli y &c c'eft celui dont Gafpard Bauhïn parle fous le nom de arhor fruclu nu îs pineA fp cie : cet arbre poulTc , d'une feule racine , deux ou trois troncs qui portent des feuilles longues , étroites , épaiffes comme celles de l'iris, mais beaucoup plus grandes \ fes fleurs font compofées chacune de fix feuilles blanches, odorantes, dif- pofées par grappes fur un fort pédicule : on fait avec fes feuilles un fil alfez fin, mais très fort; on en forme d'excellente toile. YERVACANiENI. Nous ne pouvons adurer ii la plante que les Ef- pagnols établis dans le Paraguay nomment ainfi , eft la même connue fous le nom yerva de canini dont nous avons parlé à l'article Thé ou Cas SINE DE LA MER DU SuD. On pourroit avoir prononcé différemment ces deux mots par corruption. Quoi qu'il en foit , on lit dans les papiers publics d'Angleterre que la plante yerva-canieni a la vertu finguliere de purifier toutes les eaux, quelque ameres , falées ou corrompues qu'elles foient : il fulîit pour cet effet de l'y laifler infufer. Les habitans du Pé- rou, lorfqu'ils font le voyage de Buenos Aires , ou du Chili, portent toujours cette plante avec eux , & n'héfitent Jamais de boire l'eau qu'ils trouvent dans la route , après l'y avoir lailïée infufer pendant quelques minutes. Quand cette plante a été infufée , elle reffemble beaucoup à notre thé vert : on prétend que c'eft la même plante que Moïfe jeta dans les eaux ameres de Mara ou Amara. L'yerva canieni croiiToit donc dans le pays qu'habitoit Moïfe. YERVA DE PITOS. Voycx^Varûck Pito. YEUSE , ihx arhorea j major glandiftra. C'eft , dit Lémery , un arbre qui porte du gland , & qui reftemble beaucoup au chêne , ' c'eft même une efpece de petit chêne vert ) : il eft grand comme un pommier & re- vêtu d'une écorce brune \ fon bois eft dur & comp:.â:e; (qs rameaux font i-emplis d'un duvet blanc; fes feuilles font oblongues , dentelées en leurs bords , toujours vertes en dcifus, blanchâtres & lanugineufes en deffous, d'un goût aftringent: fes chatons font oblongs , garnis de petites fleurs moulfeufes, de couleur jaune : les fruits naiflent fur le même pied , mais en des endroits féparés : ce font des glands ovales , cylindriques & peu sros , femblables d'ailleurs à ceux du chêne ordinaire. Cet arbre croît dans les bois , notamment dans les pays chauds. M de Tourncfort le diftingue d'avec le chêne , principalement parce qu'il a iXqs feuilles dentelées. Pline cite au Livre XVI ^ Chap. 4^ de fon Hijl. Natur, }Xi\ yeufe ouchêiie vert, qui, d'une feule fouche, avoit produit dix ti- Xxx ij 55S Y E U Y P R ges , chacune de douze pieds de diamètre. Le même Auteur ajoute, au Chap. 40 , qu'il y avoit en Allemagne des arbres fi gros , que leur tronc creufé formoit des canots du port de trente hommes : mais que font ces arbres , dit M. Adanfon y en comparaifon des ctïba ou benten de la côte d'Afrique ! Voye:^ Ceiba, Les feuilles & les glands de l'yeufe font aftringens, & propres à arrêter le cours de ventre étant pris en décoction. F'oyc'^ Chêne vert. YEUX. Foyei CEil. YEUX A RÉSEAU. Foyei à. tartlde Insecte. YEUX D'ÉCREVISSE , oculï cancrl. Voyez ce que c'eft que cette fubftance nommée ainfi improprement, à la fuite du mot Ecrevisse. YEUX DE PEUPLE, ganm<& populi 'igri. Nom que l'on donne aux bourgeons glutineux du peuplier noir. Foyc^ à l'article Peuplier. A l'égard àQsyeux des animaux , ces organes varient beaucoup pour le tiflu extérieur, la mécanique vifuelle, &c. Il fuffit de confulter l'article des Sens à la fuite du mot Homme , & l'article Œil a rézeau à la fuite du mot Insecte, pour avoir une idée des différens moyens que la Na- ture emploie pour parvenir au même but. YEUX DE SERPENT. Foyei Œil de serpent. YGA. Foye^ Yvoire arbre. YOKOLA. C'eft ce qui fert de pain aux Kamtfchadales & aux Peu- ples fauvages de la Sibérie orientale. Le yokola fe prépare avec toutes fortes de poifïons que ces habitans prennent & divifent en fix parties. Ils font fécher les côtés &: la queue en les fufpendant à l'air : ils préparent féparément le dos & la partie la plus mince du ventre , qu'ils fument & font fécher fur le feu \ ils amaftent les têtes dans des creux d'arbres , ou elles fermentent jufqu'à corruption; ils les mangent malgré leur odeur infede : les côtes & la chair qui y reftent attachées fe fechent &: fe rédui- fent en poudre. On feche de même les os les plus gros : ils fervent i nourrir les chiens. La chair de l'efturgeon domine dans Vyokola^ YOLITE. Voye:^ Pierre de violette. YPAPAPIA. Au Brefil on donne ce nom au triton , efpece de monf- tre marin : voyc^ Triton. YPECACUANHA. Foye^ Ipecacuanha. YPREAU ou YPEREAU. Efpece d'orme à larges feuilles, qui rire fon nom d Ypres en Flandres , où il eft commun & d'une beauté extraor- dinaire. Louis XIV eh fit planter â Marly , où ils fe voient encore. Quelj- Y Q U Y V O 555 ques-uns prétendent que c'eft une efpece de peuplier : voye^ les mors Orme & Peuplier. YQUETAYA. Plante du Brefil , que MM. Homberg Se Marchand pré- tendent être notre gva.nde Je rop h uiaire aquatique : voyez ces mots. YSARD. F'oye:^ Chamois. YSQUAUHTLI. Efpece d'aigle huppé du Mexique, dont le bec eft jaune à la racine & noir par le bout. U a les pieds pâles, le ventre efl: blanc & noir , le refte du plumage eft brun : il eft très-hardi & entre facilement dans une colère affreufe , au point de fe jeter fur l'homme &■ de le dévifager : on en a cependant vu recevoir une efpece d'inf- trudion, Séba donne le nom è^yfquauhtlï à un aigle de la Nouvelle - Efpagne qui approche allez du corbeau, excepté par le plumage qui eft d'un roux cendré : il a la queue d'un vert foncé , le bec recourbé , pointu & d'un cendré jaunâtre. YSQUIEPATLI. Foye^ USQUIEPATLI. YTAHU. Dans le Paraguay pn donne ce nom à une efpece de gcode : voyez ce mot. YUCA Foye-^ Manihot 6" Vartlcle Aloes. YVOIRE ou IVOIRE , ehur. Nom qu'on donne dans le commerce à. la grande dent ou défenfe de l'éléphant lorfqu'elle eft détachée de fa mâchoire , & prête à être mife en œuvre : cette défenfe naît aux deux côtés de fa trompe en forme de longues cornes arquées. Les Marchands en gros lui donnent le nom de morfil : on appelle noir de velours ^ le noir d'ivoire broyé à l'eau &: trochifqué, qui fer t à la peinture, &c. Voye-^ l'article Eléphant. L'organifation de l'ivoire eft admirable. Si l'on examine la coupe tranf^ verfale de l'ivoire , ainfi que le dit M. Daubenton^ on reconnoît qu'il eft compofé de couches coniques , concentriques & additionnelles. La cavité de la partie de la défenfe la plus près de la tête eft remplie de dîair & de vaifteaux qui fourniffent les nouvelles couches qui s'oflîhent fucceflivement par degrés , & s'attachent à la défenfe à mefure qu'elle -prend de l'accroiftement : les couches font concentriques comme dans les végétaux. Lorfque les défenfes font entières , qu'elles ne font pas enlevées de- puis trop long-temps à l'éléphant , & qu'on les coupe , on les trouve d'une couleur olivâtre , mêlée d'un peu de couleur verdâtre. L'ivoire en 534 YVO cet étateft nommé par les Ouvriers ivoire vert: cet ivoire à mefure qu'il fe delTeche , devient blanc ^ aiiffi les Ouvriers, après avoir travaillé l'ivoire, l'expofent-ils à la clialeur du feu, pour lui faire acquérir ce degré de féchereire qui l'amené à cet état de blancheur qui lui donne tour fbn prix &: toute fa valeur. Ce même ivoire blanc lorfqu'il refte expofé à l'air , devient jaune aulïî enferme t on dans de petites boîtes vitrées les petites figures d ivoire que l'on veut conferver avec toute leur blancheur. On prérend que l'ivoire de l'île de Ceylan & de l'île d'A- chand ne jaunit point comme celui de la Terre-ferme ; ce qui le rend plus cher que l'autre. Au refte , quand l'ivoire a jauni étant expofé à l'air , la méthode pour le rappeller à fa blancheur primitive , eft de l'arrofer d'eau de fa- von , ou mieux encore de l'expofer à la rofée , fur-tout à celle du mois de Mai , parce qu'elle eft la plus abondante j mais il faut éviter que le foleil ne donne deftus , parce qu'en le deflféchant trop , il le feroit fendre. Indépendamment de ce que l'ivoire eft fuj'et à j'aunir , il a encore quelquefois d'autres qualités qui le rendent défectueux. Les Ouvriers rejettent l'ivoire dont les fibres font très apparentes , & celui qui a des taches : ils défignent le premier par la dénomination (X^ivoir^ grenu , &: ils donnent aux taches le nom àe fèves '. ces taches font occafionnées par un vice tel que la carie ou autre maladie j elles font de différente grandeur , &: pénètrent plus ou moins profondément dans l'ivoire. Le grain de l'ivoire eft moins apparent fur la coupe longitudinale de la défenfe que fur la coupe tranfverfale , parce que les fibres ne s'y croi- fent que dans quelques endroits , & ne fe croifent point du tout dans d'autres : aufti les Peintres préfèrent - ils la coupe longitudinale lorfqu'ils veulent peindre fur l'ivoire. Les Ouvriers n'en font pas toujours autant de cas pour le débit , ils préfèrent la coupe tranfverfale, parce que moins il y a de grain , plus on eft tenté de prendre l'ivoire pour de l'os , quand on ne fait pas allez le reconnoître à fon poli & aux apparences les plus légères de fa ftrudure. Pour faire les dents artificielles d'un bel émail , on préfère l'ivoire tiré de l'écorce de la défenfe , parce qu'il eft le plus dur &; le moins fujet a jaunir ; mais l'ivoire de la dent de V Hippopotame eft encore préférable : l'ivoire des dents de cachalot &C de la défenfe du narhwal ont aulfi leur mérite. Foye^ Hippopotame , Cachalot & Narhwal. YVO 53^ YVOîRE ARBRE, y^^ feu yuvera, C'eft le nom des certains arbres du Brefil , auxquels les Indiens ont donné le nom d'ivoire. Les Sauvages ont, ainfi que l'homme policé, leurs atts, leurs induftiies particulières \ ils réparent l'écorce entière de cet arbre pour en faire de petits bateaux , qui iont capables de porter chacun fix hommes armés & davantage. Cette écorce efl épaifTe d'un pouce , longue de trente ou trente-cinq pieds , ôc large de quatre ou cinq pieds. YVOIRE FOSSILE , eburfojfile. Nom donné tantôt à ï unie orne fojjile^ & tantôt au mammotova-kojl des RulTes. Cette fubftance eft ordinaire- ment une grande dent incifive & en manière d'arc , que l'on trouve plus ou moins dénaturée & plus ou moins entière , enfevelie par divers évé- nemens à différentes profondeurs de la terre. On en rencontre plus com- munément le long de quelques rivières en Sibérie que par-tout ailleurs, & fur-tout dans le territoire de Jakusk : on en a trouvé auiîi dans le canton de Bafle , dans le Margraviat de Bareith , en Angleterre & dans les Pyrénées. L'ivoire fofîile des boutiques n'efl: fouvent autre chofe que des portions de cornes ou d'os d'animaux de terre ou de mer. La dureté &c la couleur intérieure de ce foflile ne font pas toujours les mêmes : il y en a de jaune , de vert , de brun ou noirâtre , mais il eft toujours aflTez blanc dans l'intérieur j il a une faveur de craie & une odeur d'amande 5 il fe divife en lames plus ou moins épailTes , & rarement régulières : cependant fi on fcie tranfverfalement une de ces dents , on y reconnoît les couches concentriques comme dans l'ivoire ordinaire. L'ivoire foflile happe à la langue comme les marnes : on en fait ufage en Aledecine. Foye^ Unicorne Fossile. Des Voyageurs ont obfervé que V ivoire fofflle marbré ou rempli de veines ou taches noires , provient des grandes dents de la vache marine , qui fe trouvent en quantité fur les bords de la mer glaciale. Cet ivoire foiÏÏle eft le véritable os fojfile de mammon ou mammante ou mammotova- koji. On voit à Pétersbourg , dans le Cabinet Impérial des curiofités natu- relles , une dent à'ivoire fojfile j qui pefe cent-quatre-vingt-trois livres. Le Chevalier Hans-Sloane en pofl"édoit une qui avoit cinq pieds fepc pouces de longueur , & dont la bafe avoit fix pouces de idiametre. Les Sibériens choififl^ent les parties de cet ivoire les plus dures , & en font des manches de fabres , de couteaux , des boîtes , &c. Ces dents paroiflent avoir appartenu â des éléphans. On voit aufli dans l'un des Cabinets de y,^ Y V O Y V R Chantilly la bafe creafe d'une très-grofTe défenfe d'éléphant & foflîle 5 elle eft veinée de vert noirâtre. YVOIRE DVi NARHWAL. Ceft la défenfe de la licorne. Voyez ce mot à la fuite de Tarticle Ealf.inf,. M. le Préfident Ogier, ci devant AmbafTadeur de France à la Cour de Danemarck, a fait faire des cannes à main de cette forte d'ivoire. Nous avons obfervé qu'elles font auffi blanches , luifantes , dures & aufli pe- fantes que Ci elles euffent été d'ivoire ordinaire. L'habile Ouvrier de Coppenhague qui a travaillé fur le tour cet ivoire , a obfervé de ne pren- dre que la partie pyramidale de la défenfe , comme étant la plus pleine ou la moins creufe. On y reconnoît jufqu'au centre une trace légère des fpires , dont la défenfe eft naturellement ornée au-dehors. Ces cannes font fort droites , & ont quatre & cinq pieds de longueur jil n'y a point de dents d'éléphans alTez grandes pour qu'on en pût tirer des morceaux auffi longs , pleins & fans courbure. Feu M. Ogier poiïedoit aufli dans fon Cabinet la mâchoire fupérieure du cétacée dans laquelle s'emboîte la défenfe dont il eft queftion ; & en l'examinant nous avons reconnu que la cavité ou l'efpece d'avéol.e de la défenfe eft horizontale , & dans la partie gauche de la mâchoire j cette mâchoire fe divife en deux j la par- tie droite eft abfolument pleine , mais elle eft moins large. YVRAIE ou IVROIE ou ZIZANIE , lolium verum. Efpece de gramen qui croît abondamment dans les champs avec le bled & l'orge j {qs racines font fibrées & pouffent des tiges ou tuyaux de trois ou quatre pieds , fem- blables à ceux du blé , ayant quatre ou cinq nœuds , de chacun de{^ quels naît une feuille longue , étroite , verte , grafte , cannelée , enve- loppant la tige par fa bafe j fes fommités portent des épis longs d'un pied & d'une figure particulière ; car ils font divifés , dit Lémery j en plu- fieurs parties rangées alternativement, de manière que chacun paroît an petit épi ou paquet compofé de quelques étamines qui fortent du fond d'un calice écailleux. A ces fleurs fuccedent des graines plus me- jiues ques celles du bled , peu farineufes & de couleur rougeârre. On prétend que le pain & la bière où il eft entré beaucoup de graine d'ivraie, qui étoit naturellement mêlée avec celle du froment, enivrent & caulent des maux de tète , des éblouiflemens Se des aftbupiftemens , ( infeiix lolium j dit Virgile ) ; cependant M. Bourgeois dit qu'on fait ufigô de l'ivraie mife ou préparée en pâte , & dont on engrailîe les cha- pons Y V R U7 pons Se les poulardes ; elle eft aiifli rrès-bonne, dit-il , poiif nourrir la volnllle. Cecte plante appliquée extérieurement eft déterfive , réfolutive, & rélille à la poiuriture. YVRAIE FAUSSE. Ceù: \e ray-grafs. Voyez ce mot. YVRAIE DE RAT ou YVRAIE SAUVAGE, phxnlx aut gramen îol'iaceum angul'iore folio & fpicâ. Cette plante croît dans les champs , le long des chemins & far les toits des bâtimens \ (qs racines font nouées & fibreu fes ; elles pouffent pi ufieurs tiges hautes de deux pieds, grêles, rondes , ayant peu de nœuds d'où fortent deux , trois ou quatre feuilles longues & étroites , comme dans la précédente efpece j fes tiges font terminées en leurs fommités par des épis femblables à ceux de l'ivraie, mais plus petits , garnis de feuilles à étamines rouges & quelquefois blanches j les graines qui fuccedent à ces fleurs font oblongues & rouges. Cette efpece de gramen eft déterfif & aftringent : pris en décoction il convient dans les cours de ventre , les hémorragies , & même pour le flux d'urine : les rats mangent volontiers de cette ivraie fauvage , & c'eft d'où iui eft venu le nom à'ivraie de rat. ^.p ^ Tome VU Yyy 538 Z A A Z E B PMM—w—i liai 111111111111111111 ir 1111 III I III I ■! ■■Il il' Z. Z AAGVISCH. Nom que les Hollandois donnent à une efpece de poilTon volant de l'Inde , qui porte fur fa mâchoire une trompe dentelée, femblable à de l'ivoire : le vol de ce pollFon eft de peu de durée, f^oye:^ Poisson volant. ZaART SFiCK. Foye^ au mot Morue. ZABELÏ-E. P^oye:^ Zibeline. 7 ACCON , prunus hiericonthica , foliis ole&. Efpece de prunier étran- ger qui croîr près ^qs Eglifes de Zacchéas dans la plaine de Jérico. Cet arbre eft grand comme un oranger : il porte des feuilles ftmblables à celles de l'olivier , mais plus perires , moins larges, plus pointues, fort vertes j fes fleurs font blanches ; fes fruits font gros comme Ats prunes, ronds, verts d'abord, mais en muriîrant ils deviennent jaunes j ils ren* ferment chacun un noyau. On tire de ces fruits une huile par expreflion , qui eft excellente pour difcuter ôc réfouJre les humeurs froides ôc vif- queufes. ZAÏRE ou SAFRE. Foye^ Cobalt. ZAGU. C'eft \efagou. Voyez ce mot. ZAIM ou ZIM. Foyei Zinc. ZAMARUT. Foye^ au wot Émeraude. Z A POTE. C'eft le i^apote blanco des Efpagnols dont nous avons parlé à l'article Sapotillier. ZARNACH. C'eft \ orpiment. Voyez ce mot. ZEBOA. Vipère de l'île de Nera , fituée près de Banda dans l'Océan oriental : elle eft magnifiquement mouchetée fur route l'étendue des côtés , de taches rondes & roufsâtres \ fes écailles fauves fur le dos font furfemées de grandes taches d'un châtain clair , qui formeiit une efpece de chaîne. Sa tète , femblable à celle du cerafte , porte comm.e l'empreinte d'un bouclier tirant fur le rouge, & finiflant en deux efpeces de corni- chons qui vont jufqu'au derrière du cou •, mais ces deux efpeces de cor- nichons font applatis & ne pouftent point au-dehors , ainfi que les an- ciens Naturaliftes l'ont cru faulfement : d'où il eft arrivé qu'ils ont dé- peint ce ferpent avec des cornes fort Taillantes : ce qui n'efi; rien moins 2 E B 5 3^ que vraifemblablô , dit Séba. Thef. 11^ Tah. yS , «. i. Le Rabin Jofepk ^ dans (on Livre fur le Talmud , chap. i , pag. i (> , dit que le ferpenc donc il eft queftion eft le tfeboa bc le fchoim des Hébreux. Nicandcr prétend que la morfure de ce reptile eft non-feulement très-dangereufe , mais incurable. ZEBRE ou ANE RAYÉ ET SAUVAGE du Cap de Bonne-Efpérance, ^thra y aut equus lïnels tranfverjîs verfïcolor. Animal quadrupède & foli- pede , fort relTemblant à l ane. Le zèbre eft robufte , doux oc aftez bien fait : il eft de la grandeur d'un petit cheval j fes oreilles font plus lon- gues que celles d'un cheval , &: plus courtes que celles de l'âne. Il a fix dents incifives à chaque mâchoire ; fa crinière eft courte , fa peau eft d'une beauté finguliere. Tout fon corps eft rayé de belles lignes tranfverfales qui le cerclent : elles font alternativement jaunes & noires dans le mâle, èc alternativement noires & blanches dans la femelle j le poil en eft doux & lifle , fa peau & fon crin (onx comme tachetés de différentes couleurs j fes pieds , fon fabot & fa queue reflemblent à ceux de la mule : fes jambes font menues & bien proportionnées. Cet animal pro- duit chaque année j il marche ordinairement en troupe. Sa courfe eft lé- gère & il vite , qu'elle a paftc en proverbe parmi les Efpagnols Se les Portugais. On affure même qu'il y a peu d'animaux auffi difficiles a pren- dre , à caufe de leur vîtefTe : c'eft ce qui les rend très-rares &: très-chers. Le zèbre , quoique d'un naturel doux , eft difficile à apprivoifer : on en a cependant vu quatre à Lisbonne qui avoient été pris dans la Bafle- Ethiopie , & dont le Roi de Portugal fe fervoit quelquefois pour traîner fon carrofTe : on y nommoit ces animaux hurro domato ou a-^erho. Le zèbre , -dit M. de Bu^on j eft peut-être de tous les animaux qua- drupèdes le mieux fait 6c le mieux vctu ^ il a la figure & les grâces du cheval & la légèreté du cerf. Le zèbre n'eft ni un cheval , ni un âne ; car nous n'avons pas appris , dit le même Hiftorien , qu'il fe mêle & produife avec l'un ou l'autre , quoiqu'on ait fouvent effayé de les appa- reiller. On a préfenté des ânelles en chaleur au zèbre qui étoit à la mé- nao-erie de Verfailles en l'année \i6\ \ il n'en a été aucunement ému, du moins le figne extérieur' de f émotion n'a point paru: cependant il jouoit avec elles & les montoit , mais fans éredioiï ni htnnilTement ; & on ne peut guère attribuer cette froideur à une antre caufe qu'à la difconvenance de nature ou d'efpece \ car ce zèbre , âgé de quatre ans, ctoit à tout autre exercice , fort vif & très- léger. On voit adueilement ce Yyy ij 54^- Z E B zèbre dans l'une des falles du Cabinet du Roi. Sa belle robe recouvre un modèle de cet animal en plâtre. On ne doit pas confondre le zèbre avec V onagre j qui eft l'âne fau- vage que Ton trouve en Arabie , dans le Levant, dans l'orient de l'Afie, & dans la partie feptentrionale de l'Afrique ; ces znes fauvacres ne diffé- rent des nôtres que par la beauté & par la force, lis ont la même couleur, mais beaucoup plus belle, & toutes leurs autres qualités embellies par les dons de la ilmple Nature : voye:;^ Ane sauvage. Le zèbre ne fe trouve que dans les parties les plus orientales & les plus méridionales de l'Afri- que , depuis l'Ethiopie jufqu'au Cap de Bonne-Efpérance , 8c de-là jus- qu'à Congo. Ceux que l'on voit en d'autres pays y ont été tranfportés : leur vrai climat, leur pays natal, eft la pointe de l'Afrique j on y en voit en grande quantité. Les Hollandois ont employé tous leurs foins pour les dompter Se pour les rendre domeftiques , fans avoir jufqu'ici pleinement réufli. On étoit parvenu 1 monter celui qui étoit à Verfailles, mais il falloir prendre bien des précautions. Il avoir la bouche très-dure j pour peu qu'on lui touchât aux oreilles , il ruoit : il étoit têtu comnie un mulet, & rétif comme un cheval vicieux. Tel eft auffi le zèbre que nous avons vu en i j66 à Londres , lequel appartient à la Reine. ZEBRE. On donne aufiî ce nom , ainfi que celui d'âne raye ^ aune coquille que l'on dit être ou terreftre , oufluviatile, lorfqu'elle eft mince 3c légère ; marine , quand elle eft pefante &c épailfe. Ces coquilles font de la famille des buccins. Voyez ce mot. ZÉBU. Petite efpece de h œuf à boJTe ^ que l'on trouve communément en Numidie, en Lybie & dans quelques autres parties feprentrionales de l'Afrique , & particulièrement aux terres des Morabitains. Il eft moi- tié moins gros que notre taureau domeftique : (es jambes font courtes j il a le poil très doux &c très beau , blanchâtre ; (es cornes font noires , courbées en rond & façonnées ; les ongles des pieds noirs & bien fendus. Dans le pays on fe fert de cet animal pour monture. En effet, il eft très-doux & très docile j il eft fort vue à la courfe : il paroît, par la va- riété du poil & la douceur de cet animal , que c'eft une race de bœuf a bofte qui a pris fon origine dans l'état de domefticité , & que l'on a choifi les plus petits individus de l'efpece pour les propager. Le zébu ne peut être regardé , fuivant M. de Buffon j que comme une variété de Yaurochs j qui eft le taureau fauVcTge , ainfi qu'on peut le voir a l'article Aurochs. On donne en Afrique au zébu les noms de dam ôc lampt ; Z E D 541 c&dant ne doit pas être confondu avec le dante d'Amérique , qui eft le tapir : voye-^ ce mot. On voit maintenant un zébu à la ménagerie de Ver- failles. On prend ces animaux plus facilement en été, parce qu'ils ufenc leurs ongles fur les Tablons brûlans à force de courir , & la douleur les arrête tout court, comme elle fait, dit Marmol ^ chez les cerfs & les daims de ces déferts. Leurs peaux préparées font fort chères : on en fait de belles rondaches , dont les meilleures font à l'épreuve de flèches. ZÉDOAIRE, :^edoariû. Dans les boutiques, on dillingue fous ce nom deux fortes de racines ; favoir , la zédoaire longue & la ronde. La Zédoaire longue , :^edoarïa longa y eft une racine tubéreufe , dcnfe, folide , longue de trois pouces , & de la grolTeur du petit doigt, qui fe termine par les deux bouts en une pointe moufle , de couleur de cendre en dehors, blanchâtre ou grisâtre en dedans, d'un goût acre, mucilagineux , un peu amer, aromatique, d'une légère odeur de gin- gembre ou de camphre mêlée de l'odeur de laurier , comme grafle au toucher , & rarement vermoulue. La Zédoaire ronde , \edoaria rrtunda 3 reflemble à la précédente par fa fubftance , fon poids , fa folidité , (oa goût & fon odeur ; elle n'en diffère que par la figure : car elle efl: fphérique & de la grofleur d'un pouce , un beu raboteufe, fe terminant quelquefois en une petite pointe, par laquelle elle a coutume de germer lorfqu'elle eft encore dans la terre. Celle-ci eft plus rare que la précédente : 1 une & l'autre viennent de la Chine. Quelques Botaniftes difent que la zédoaire eft la racine d'une plante qui s'appelle malan-kua ou ^adura herba j dans le Malabar : que cette racine bulbeufe eft couverte d'une membrane coriace , & qu'à cette racine font attachées plufîeurs autres bulbes ovalaires, au nombre de fix, placées deux à deux les unes fur les aurres , liflees &: fibrées : du fommet de la racine s'élève une gaine blanche , membraneufe comme dans le fafran , dans laquelle font renfermées quatre ou cinq fleurs à trois ou fîx pétales , de la longueur du doigt , & panachées de différentes cou- leurs j ces fleurs ont une odeur plus agréable encore que celle de la vio- lette &: des lis, & fortent de la terre avant les feuilles 5 dè^ qu'ells font tombées , leur calice fe renfle & devient une capfule qui contient les graines Les feuilles font longues d'un empan, aflez larges, pointues, lifl'es , unies , d'un verd gai , d'un goût &: d'une odeur de gingembre , foucenues fur une queue épaifl^e 6c très-courte , laquelle par une bafe large 54i Z E D Z É É Se comme feuillée , enveloppe la tige êc donne naiffance a une côre qui traverfe la feuille dans toute fa longueur : les tiges ont à peine une coudée de hauteur. M. Herman , dans fon catalogue du jardin de Leyde , parle d'une autre efpece de zédoaire , qu'il nomme ledodria ^eylanica camphoram redolensT c'eft le haran-^haha duCeylan. Ses feuilles font d'un côté d'un rouge de pourpre obfcur ; les queues des feuilles font faites en forme de quille dd vaifleaux , d'un rouge obfcur & un peu hérilTées , fortant immédiatement de la racine , & non de la tige. On lit dans la Matière Médicale de M. Geoffroy , que la zédoaire dif- tillée avec de l'eau commune fournit une huile eirentielle , denfe & épaid'e , qui fe fige &; prend la forme du camphre le plus fin. Cette racine eft bonne contre les poi fon s , la morfure des animaux venimeux , &: contre la pefte , mais elle eft un fpécifique plus certain contre les coliques hyftériques des femmes : elle eft très-fudorifique , chafte les vents , for- tifie Teftomac , arrête le vomilTement &: ranime la circulation du fang. Elle eft très-utile dans les maladies fcoibutiques &:dans les affeélions qui tendent à l'apoplexie & à la paralyfie : on en fait ufage en mêiant fa poudre avec du fucre & avec les poudres de l'acorus , de la cannelle , de l'ambre sris & le baume du Pérou. On a coutume dans l'ile de Saint- Laurent de confire au fucre cette racine encore verte , & en cet état on en fait nfage comme du gingembre. ZÉEBOT-JE. Poiiïbn de la mer des Indes fort fingulier, dont il eft mention dans fi^dlughby Se Ray. Cet animal nage d'une vîteîTe extraor- dinaire i il a des nageoires longues &: très- fortes ; les deux du ventre font dures, prefque ofTeufes , mais mobiles à leur infertion : il s'en fert très- adroitement pour nager , pour s'arrêter ou pour attaquer d'autres poilfons : en un mot , il peut à volonté faire aller fe§ nageoires en avant , en arrière &:de côté , s'élever , plonger, & par leur moyen arrêter, tourner à droite ou à gauche , ou continuer (on action de nager. Diclionnaire des Ani-' maux. ZÉÉDRAAK ou DRAGON MARIN. Poifton àes Indes Orientales , tout à fait différent de celui de notre dragon marin , qui eft la vive. Ruifch ( Tom. I. vag. \i. n. i.) donne à la vive un bec oiTeux , mais non dentelé comme au zéédraak. Les nageoires que ce poiflon a fur les ouies lui fervent d'ailes \ elles font d'un veid clair , mais rouges à leurs extrémités , ce qui produit un fort bel effet» Ce poillon a deux aiguillons 'Z E M Z É O 545 â la queue ; les naj^eoires des deux côtés font molles &c flexibles. Il n'y a que les plus pauvres paimi les Indiens qui mangent le zéédraak : la chair en eft iniîpide : il eft fi cartilagineux , qu'en l'écoichant il lui refte peu de chair. ZEMNÏ ou ZIEMNI. Quadrupède des Provinces du Nord , & qui fe trouve plus particulièrement en Pologne & en RuPile , de même que le ç//è/j dit M. de Buffon) mais qui eft plus grand , plus fort , plus méchant : il eft un peu plus petit qu'un chat domeftique j il a la tête aftez grolTe , le corps menu , les oreilles courtes & arrondies j quatre grandes dents inci- fîves qui lui fortenc de la gueule , dont les deux de la mâchoiie infé- rieure font trois fois plus longues que les deux de la mâchoire fupérieure; les pieds tiès-courts & couverts de poils, divilés en cinq doigts & armé» d'ongles courbes ; le poil mollet , court & de couleur de gris de fouris \ la queue médiocrement grande , les yeux auflî petits & auffi cachés que ceux de lu taupe : fon naturel , fes habitudes , font à peu-près les mêmes que celles du hamflcr de du ^i/ct ; il mort dangereufement , mange avi- dement , & dévafte les moiffons &l les jardins ; il fe fait un terrier qu'il creufe aftez profondément ; vit de grains , de fruits , de légumes , dont il fait des provifions , des magafins qu'il entaffe dans fa retraite , où il pafle tout le temps de l'hiver : quelques Auteurs lui ont donné le nom de peiit ch,un de terre» ZENDEL ou ZINGEL, ou KOLEZ, lacertus peregrinus. Noms Alle- mands &c Hongrois donnés à un poilTon du Danube, qui , au rapport de Rondelet _, eft fort eftimé. La chair en eft fort délicate , on en voit beau- coup à Vienne. Le zendel eft de la grandeur de la carpe, mais large, épais , blanc , femblable à la truite faumonée ; il a des écailles comme la carpe. Ce poiffon fe trouve aufîl dans le fleuve Ifen & dans plufîeurs lacs ^c rivières d'Allemagne. ZENLiE. On, défigne fous ce nom au Cap de Bonne - Efpérance le "thacat. Voyez ce mot. ZEOriTE , leo/itus. M. Axel. Fr. CronJIedt j a donné ce nom à une nouvelle fubftance , qui conftitue elle feule un nouvel ordre dans les pierres que l'on nomme fimples , & dont il a fait mention dans les Mim, de Stokho'm. Tom. XVllI. ann. i-/^6 ; cette fubftance examinée par le feu, dit M. le Baron de CronJIedt , montre ^es phénomens qui la dif- tinguent de tantes les pierres connues. Cet Auteur en a reçu des échan- tillons de deux endroits diffciens j l'un qui lui venoic de la mine d^ cuivre 544 Z É O de Swapawara clans la Laponie de Toineo , étoit d'un jaune clair , &: pa- roilToit formé de petits cylindres formé par des pyranjjdes , ou des aiguilles dont les fommets fe léiiiniroient dans un centre : l'autre échantillon qui veiioit d'Iflande , étoit blanchâtre , en partie compofé de particules com- padcs^ comme la craie, & opaque , & en partie de coins concentriques di(pofés fans ordre & tranfparens. La léolite a la dureté du fpath ordi- naire ; elle ne donne point d'érincelles lorfqu'elle eft frappée avec de l'a- cier, & elle ne fuit point d'efFervefcence avec les acides ; expofée à la flamme de la lampe d^s émailleuis , elle fe gonfle & bouillonne comme le borax , enfuite elle fe change en verre blanc & rran'^parent , après avoir . répandu une lumière phofphorique. Enfin la pierre qui a le plus de rap- port avec la -^colit. ^ eft Ï^Jchor/ ; mais fafudon n'eft poinc accompagnée des mêmes circonftances : ; oyeç Schorl. Il paroît que la :(eoIire diffère encore peu à l'analyfe des fubftances mi- nérales dont nous avons parlé fous les noms de gc/ee minérale ^ pïcrre écumante. Voyez ces mots Quand ces deux derniers covds font fui : ce- rnent effervefcence avec les acides , ou de nitre ou dr viniol, c'efl: qu'ils font enduits d'une couche de terre calcaire , ou plutôt d'une matière qui a de l'affinité avec ces acides , les colore d'un rouge de cornaline , & leur donne en peu de temps une conl^ftance femblable à celle de l'empois, ou de gelée tremblante. Au refte , l'effervefcence co.'^t fur le-champ, & la liqueur coagulée forme à fa furface de petites éminences conic|uei , com- pofées de rayons qui divergent du centre à la circonférence \ en un mot, cette force de gelée reflemble beaucoup à celle qu'on obtiendroit par le même procédé , fi on verfoit de l'acide vitriolique affoibli fur une efpeçe de verre pulvérifé , & produit d'un mélange d'argile blanche , & de chaux éteinte. Nous n'infifteront pas fur les circonftances chymiques que M. Swab a détaillées dans le XX Tom. des Savans de Suéde ^ ann. 175Î). Nous nous bornerons à dire que la gelée dont il eft qutftion , devient de plus en plus vifqueufe, tenace , compade , acquiert enfin la confiftance d'une pierre caffante &: remplie de gerçures: dans les fraélures , elle eft luifante , 5c fe divife en éclats , comme du verre , ou comme de la pierre àfufil : tout ceci peut nous donner quelques idées fur la formation des pierres àfufil. Nous ajouterons auflî qu'ayant examiné les diverfes for- tes de zéolice que M. le préfident Ogier a apporté du Nord, & celles que les Monarques de Suéde & de Danemarck ont envoyées d S. A. S. Mgr. le Prince de Condé , & dont la colledion quoique moins confidérable que Z E R 545* que celle de M. Ogler efi: fort variée par les formes Se couleurs. Ces i^.'o- /ites qui ont été ramalTées à ^delfors en Smoland j GalLifs-Grufvan , en Jemtlantd j à Swappawara en Laponie , &cc. d>cc. nous ont paru avoir beaucoup de reffemblance avec les fpaths pefants j fulibles j ftriés Sc de différentes couleurs que nous avons ramalTés dans les Vofges : nous avons aulîî obfervé , qu'il fe trouve beaucoup de pierres zéolires fur les bords de l'île de Schepy , dépendante de l'Angleterre. Les Naturaliftes Anglois donnent à cette pierre le nom de iufus natura. La zéolite enfin ne nous paroît être qu'une forte de fpath pefant , en crête de coq ou en ftries. Nous apprenons qu'on vient de découvrir aufll des zéolites dans une caverne du territoire du Margrave de Brandebourg , près d'un Vil- lage nommé GaUenreuth. ZERUMBETH , y^erumhethum. Efl: une racine très • rare dans les bou- tiques , tubéreufe , genouillée , inégale , grofle comme le pouce , & quel- quefois comme le bras, un peu applatie, d'un blanc jaunâtre , d'un goût acre de gingembre, & d'une odeur de zédoaire. Cette racine naît d'une plante qui s'appelle ^ingiber laùfo'lum fylvelire: c'eft le waiiinghuru du Ceylan &C le paco'ceroca du Brefil. (M. Deleu-^e dit que les Botaniftes fonts un genre particulier du paco-ceroca , fous le nom èiAlpïnïa Voyez Paco-cero:a.) Quand la racine eft encore en terre elle eft ( dit M. Geoffroy^ Mat. Medic.) femblable à celle du rofeau , mais d'une fubftance ten- dre & rougeâtrej elle eft fibreufej elle poulTe une tige haute d'environ cinq pieds , épailTe d'un pouce , cylindrique , qui n'eft formée que par les queues des feuilles qui s'embrafTent alternativement. Les feuilles fonc au nombre de neuf ou de dix , difpofées à droite Se à gauche , men- braneufes , de la même figure ^ de la même grandeur & de la même coniiftance que celles du balifier ordinaire, rougeâtres Se ondées fur leur bord , d'un vert clair en defTus , Se d'un vert foncé Se luifant en deiïous. De la même racine & tout près de cette tige, fortent d'autres petites tiges de couleur d'écarlate , hautes d'environ un pied Se demi , épailTes de quatre pouces , Se couvertes de petites feuilles étroites Sc pointues, des aiflelles defquelles nailTent des fleurs d'un beau rouge, qui font rangées comme en épi ^ ou en pyramides , Se compofées comma de trois tuyaux pofés l'un fur l'autre : enfin le calice qui porte un pif- til alongé , devient un fruit ovalaire de la giolfeur d'une prune, charnu , creux en manière de nombril , rouge en dehors Se rempli d'un fuc 4e même couleur j il s'ouvre pat le! hc^ut en trois pîirties. Se eft reui-» Tome VI, Zz z 54^ Z I B pli de piiifieiirs femences roufTes , dures ôc nichées dans une pulp^ filamenceufe. Cette plante fe trouve abondamment dans les forêts humides & le long des ruilTeaux, dans l'île de S. Vincent, vers l'endroit que les Caraï- bes appellent o/izioz/. Son fruit eft: un aliment très -agréable pour les bœufs- Se les autres bêtes de charge. Le P. Plumier dit que le fuc de ces fruits appliqué fur la toile ou fur la foie, donne une couleur violette inef- façable. La racine du zerumbeth contient à -peu -près les mêmes principes que celle de la zédoaire : fes propriétés médicinales font prefque les mêmes: on emploie fur -tout le zerumbeth pour la lienrerie, & pour exciter les règles parelTeufes. La racine feche ôc réduite en farine perd beaucoup de fon âcreté , ôc elle eft même propre à faire une efpece de pain , dont les Indiens fe nourrilfent dans la diferte. Le mucilage qui fe trouve dans les interftices de la tête écailleufe , fe relient un peu de la vertu de cet aromate. On voit par l'expofé hiftorique de cette plante ^ que le zerumbeth eft une racine d'une efpece différente de celle de la zédoaire , ôc que Lémery a eu tort de dire que ces deux racines n*en font qu'une dans la terre , en ce que , dit- il , la zédoaire ronde ou zerum- beth , eft la partie d'en haut ou la tête , & la zéodaire longue , eft la partie d'en bas. Fcye:^ Zédoaire. ZIBELINE , mujldïna -{ibdLna , eft un petit quadrupède fauvage des pays du Nord, &: que les Septentrionaux Danois &: Mofcovites nom, ment \ahdle ou fahU j owfobh ou hermeline. La zibeline reftemble à la maru^ par la forme &: l'habitude du corps, & à la belette par les dents j fa mâchoire fupérieure eft armée de petites dents très -aiguës, ôc on voit à fa mâchoire inférieure, fix dents inci- £ves , &c deux dents canines alTez longues ; fes pieds font larges & armés de cinq ongles , on voit des zibelines de diverfes couleurs , gris blanc , &c. & la couleur du même animal change fuivant les faifons j celui qui dans l'hiver étoit d'un brun noir , eft dans l'été d'un jaune brun. Ces animaux fe plaifent le long des fleuves , dans les bois épais & ombragés j ils ne craignent point l'eau , fe nourriflent de poifTons , ils Tivent auiTi de rats , de fruits , même d'oifeaux de d'écureuils. On les voit grimper 6c fauter d'arbre en arbre avec la plus grande légèreté ; ils redoutent l'ardeur du foleil ainii que la fumée : pendant la nuit ils font dans une agitation étoanante j & le joui: au contraire , fur - tout après Z I B ' Z ï N 547 avoÎL' fait leur petit repas , ils dorment à-peu près une heure , &c font alors dans une forte d'engourdiflement ^ car on a beau les piendre , les fecouer , les pincer, ils ne fe réveillent pas. Les zibelines font très-ardentes en amour j mais alors elles répandent une odeur forte de déf igrable. La chalfe de la zibeline fe fait en Sibérie, où ces animaux font très- fréquensjon prétend qu'on y emploie les criminels & des foldats qu'on y envoie exprès:; ils font obligés de fournir une certaine quantité de fourrures , ils ne peuvent tirer qu'à balle , afin de moins gâter les peaux , ce qui exige d'eux beaucoup d'adrelfe ; les peaux de zibeline les plus noires , (ont les plus eftimées. Cette riche fourrure , fur-tout celle qu'on apporte de Vitimski , fe diftingue de toutes les autres j car lorfqu'on paûfe la main fur ce poil à fens contraire, il s'incline aufli facilement que dans fon fens ordinaire , ce qui n'arrive point aux fourrures des autres animaux. Les peaux des zibelines de Kamtfchatka font plus eftimées que celles de Sibérie , quoiqu'elles ne foientpas d'un il beau noirj ôc les Chinois qui ont le fecret d'en perfedionner la couleur , les achètent à Ci haut prix , qu'on en porte peu en Ruffie. ZIBET OCCIDENTAL , :(Lbethum occidentale : voyez à la fuite du mot Taureau. ZIBET ORIENTAL , \ihethum orientale', voyez à l'article Civette. ZIG-ZAG ou ZIG-ZAC. M. de Réaumur donne ce nom à une che- nille à oreilles , à caufe de toutes les inflexions bizarres &; différentes que fon corps prend à fon gré : elle fe métamorphofe en un phalène ? zoo 557 iéi'vc" fous cet état : on peut les confeiver quelque temps dans des vafes rempL ; d'eau de mer ; les y voir s'étendre , fe replier & jouir de leur fpedacle , puis les faire pafiTer dans des liqueurs confervatrices , où ils fe ferment toujours en mourant , &c perdent l'éclat de leurs couleurs , qui , lélidantes dans leurs humeurs , difparoiirejit à mefure qu'elles s'altèrent. Peut-ctre que fî l'on plongeoit un zoophyte bien épanoui dans une li- queur très-a6bive , telle que l'efprit-de-vin , il y périroit avant de pouvoir fe fermer, & qu'il feroit plus agréable de le conferver ouvert. On peut ufer aalîi des moyens indiqués pour la confervation de quelques polypes à l'article Coralline. Eïiàn , M. Pallas j Dodeur en Médecine , a donné en 17(3^ fon Ou- vrage latin i/28°. fur les ^oophytes. Ce favant Auteur a fait de très-grandes recherches pour déterminer & clafTer les (ouQS d'êtres organifés dont il eft queftion. Voici le réfultat de fes obfervations : Les i^oophytes ou animaux plantes forment le paffage des végétaux aux animaux. Il regarde cette cîaffe comme la feule Province h&rmaphrodits de l'Empire de la Nature, il divife les zoophytes en quinze genres princi- paux 5 favoir : 1°. L'Hydre , hydra» C'eft le polype d'eau douce de M. de Réaumur ^ de le protée de quelques Ecrivains modernes. Il en cite quatre efpeces. 2°. L'EscARE , efchara. C'eft le Flustra de Linnaeus : il en décrit quinze efpeces , parmi lefquellcs fe trouvent la pierre d'épongé des hou- tiques j la faujfe manchette de Neptune. 5^. Le Cellulaire 5 cellularia, C'eft la coralline à cellules àts Au- teurs. Il en cite dix-fept efpeces. 4°. Le TuBULAiRE , tuhulafia. C'eft la férié des noyaux à confiftancd de corne. Ils font flexibles & élaftiques : l'Auteur fait mention de neuf efpeces. 5". Le Polype a bras, ou en bouquet, brachionu-s. Il en cite dix-huit efpeces. 6*. Le S'EKTVLAïKE , fertularia, C'eft une efpece de coralline à articles, applatie , de coniiftance de corne molle. Il en cite trente-fept efpeces g telles que la prêle marine j la cufcute d-e mer ^ \3.fapinette de mer ^ la. queu€ du renard, ■j^. Le Gorgone , gorgonia j contient les cératophytes ou litophytes»- (L'écorce lamelleufe des gorgones eft coloré© , poreufe ou chagrinée ^ï 5 5? ZOO Boerhaave l'a appellée tîtanokeratophyce ). Les individus de ce genre ont le tiiTu de la corne avec la figure & la flexibilité des branches d'arbres. Ces corps ne fonc, à proprement parler, que le fquelette des polypes qui \qs ont habités , & leur ont donné la forme : ce font enfin des zoophytes ou plant-animaux par excellence , tels font l'éventail de mer , le faux antipate , appelle improprement corail noir ^ ôc quantité d'autres. L'Au- teur en cite trente & une efpeces. S°. L'Antipate , antipaches. Produdion à polypier en forme d'arbre , molle, à demi tranfparente , &: dont l'écorce n'eft aucunement calcaire , mais comme gélatineufe. On en compte dix efpeces. 9°. L'Isis , ijis. Nom que M. Linnms a donné au genre des coraux. Il y a le corail rouge , le blanc , ( on en trouve de violet & de jaune ) celui qui eft articulé, foit en rouge , foiten blanc : TAuteur ne cite que quatre efpeces d'ifis. lo". Le MiLLEPORE , millepora ^ eft dur , calcaire , branchu ; fa fubf- tance eft continue & ornée en fa fuperficie de très petits pores : ces pores font cylindriques & étoilées comme dans le madrépore. On en compte dix-huit efpeces, tels font le frondipore , le rétepore ou manchette de Neptune , le coralloïde violet à.QS Philippines , 6c la corne de daim de nier. 11°, Le Madrépore , madrepora. Ceux-ci font toujours branchus ou cellulaires ,. durs , calcaires. L'Auteur en cite trente-cinq efpeces, tels font le champignon de mer, le bonnet de Neptune , le cerveau de Nep- tune , l'amaranthe de mer , l'oeillet de mer , le grand pore ou acropore , le corail blanc des boutiques , le grand madrépore étoile , l'aftroïte , l'abro- tanoïde. II**. Le TuBiPORE , tublpora , eft compofé de tuyaux folides parallè- les , diftindement féparés les uns des autres , & articulés. Il y a un petit iiphon qui communique d'article en article , tel eft le tuyau d'orgue. 13°. L'Alcyon, alcyonium.hes alcyons ont une enveloppe cartilagi- neufe : toute leur fubftance eft molle ; on y obferve beaucoup de pores étoiles , tel eft l'alcyon en arbre de Norwege , la main de mer ou de larron , la pomrne ou bourfe de mer , le raifm de mer , le poumon de mer , la téthye , le guêpier marin. Les efpeces de ce genre font au nom- bre de douze. 1 4°. Le Pennatule , pennatula , eft compofé d'une tige , de doigts zoo Z O P 559 ou lanières dures Se comme ofTeufes intérieurement ^ Se polypeufes à J'extérieur, tel eft le Zoophyte delà mer du Groenland, la plume ma- rine, la flèche de mer. Ce genre comprend onze efpeces. 1 5°. VEv OKGE , fpongia , eft la fabrique Se le nid de certains vers. 11 en cire ving-huit efpeces. Ainfi notre Auteur établit quinze genres de zoophytes, lefquels com- prennent deux cents cinquante efpeces. Il ajoute à la ferie des zoophytes , Se en manière d'appendix , trois genres douteux, gênera ambïgua. Le premier comprend fept efpeces de idinia \ le fécond la famille des volvoccs. Il en cite deux efpeces. Ce deuxième genre , qui eft le volvox j a été découvert par Meflieurs Baker 6e Rœfel. C'eft un animal d'une ftrudure uniforme : on diroit d'un petit globe fans organifation , Se cependant il fe meut Se avance de fon plein gré dans les eaux douces qu'il habite. Examiné à la loupe , il paroîc compofé d'un amas de petits grains ou œufs , comme l'hydre ou protée. M. Pallas veut que les Molécules organiques, qui fe trouvent dans la femence àas grands animaux , foient des êtres animés qui appartiennent à ce genre d'individus. Le troifieme genre renferme les corallines qiilmperad a défignées fous le titre de nodularU ^ Se qui félon notre Auteur , appartiennent au règne végétal , tel que le fucus , plume de paon , l'androface Se la coraliine articulée des boutiques ( nous rangeons celle-ci parmi les polypiers : voye'^ Coralline). Ce genre contient treize efpeces. ZOOPHYTOLITES , ^oophytolui. Nom que l'on donne aux folTiles, ou pétrifications des zoophytes à forme d'aibriffeaux : telles font les étoiles de mer à rayons entiers ^ ou de l'efpece qu'on nomme arborefcente on chevelue ; fouvent on n'en trouve que les vertèbres. 11 y a les ftelUtes , les ajlerics , les entroques étoilées j les encrinites , les trochites ou tro- ques, les entroques radiées ^ les vertèbres du lis de pierre , Sez. Voyez ces mots. ZOOTIPOLITHES , -{ootipoUà. On donne ce nom aux pierres qui portent l'empreinte de quelque animal ou de quelques-unes de fes par- ties ; voye-;^ Empreintes. ZOPISSA. Nom que l'on donne au goudron que l'on détache des na- vires , à leur retour d'un long voyage fur mer : yoye-^ Goudron à l'ar- ticle Pin. 5 chardon commun. Acanthus Germanicus aut carduus benedi6lus , chardon bénit, iativus aut branca urfina Iralorum , acante ou branc-urjîne, vulgaris aut Germanica ( fphondylium ) berce ou branc urjîne M- tarde. Acarna aut carliiia fylveflris minor , carfine petite, . Acarnan : voye:^ A carne. Açarus : voy ^ Ciron & Tique, cancroïdes , fcorpion araignée. cafei & farincE , tique di fromage & de la farine. fufcus , autumnalis textor , tique oxile tijferand d''auîcmntc. longicornis j pince rouge, marinusj polygonope. fcabiei aut fubcu[aneus , tique om ciron delagalUé:. Accipenfer aut fturio , ejlurgeon, Accipiter, épervier & émérillon. Accipitrina aut fophia chirurgorum , thalitron. . Acer , érable, . Acerra : voye-^ à l'article Parfum. Acerabulum marinum , androface de mer,:, Acetofa , ofeille ow fur elle. longifolia , ofeille longue. & lujula , five alléluia ofEcinar. /?5i;2 à coucom-, ovina , ofeille de mouton , ou petite ofeille. rotundifolia horteniîs, ofeille ronde ou franche,- . Achar : voye^ Bois de Bambou. & l'aniclc Manguier» . Achates , agate. Acheta aut gryllus , grillon, Achillaea montana , ejpece de Jacobée,- T A B L E^ u Achillaea millefolium , mUlefcuille Achiolt Indoriim, auc urucu, roucou» Achores, aut tinca, tenche. Acinaria marina aut fargazo, herbe flottanteX paluftris aut oxicoccum , canncberge, Aconiturrij aconit. cœruleum , napel. foliis platani , flore luteo pallefcente, tue-loup, lycodonum : voye'!^ à l'article Aconit. pardalianches aut herba Paris , raijin de renard, pardalianches minus aut doronicum , doronic, pardalianches aut thora : voye:^ Thora. racemofum aut Criftophoriana , herbe de Saint'ChriJîophe, falutiferuni , anthora. Acontias : voyei^ ce mot, Acopon aut anagyris, bols puant. Acorus adulterinus , glayeul jaune onacorus faux, Indicus , acorus des Indes. verus officinis falfo calamus aromaticus , acorus véritable^ Acredula aut lufcinia, rojjîgnol. Acridio-gallus , grillon-criquet. Acroporus aut porus magnus ( acropore) : voye'!^ à l'article Zoophite, Adlcea nigra , herbe de S. Chrifiophe. Acudia : voye^ ce mot. Acula : voye"^ Carcharias. Aculeus , aiguillon [voye-:^ à l'article Plantes). Acus cauda ucrinque pQnnuta , fangfue de mer, Acus pifcis , aiguille. Acynus fylveftris aut clinopodium , baJiHc fauvage, Adamas , diamant. Adarces : voye-^ Adarce & Fleur de sel marin. Adeps , graijfe. Adiantum ( adiante) voye"^ Capillaire, album filicis folio, aut ÇiVicuX^. , fougère petite, aureum , aut mufcus capillaceus &c, perce moujfe, candidum , aut rura muraria,y2z^ve vie. fruticofum , Brafilianum auc Qd^à^n^n^Q y capillaire du Canada, ai] it^ T A B L BS. Adimian : voyé^ a l^anlck Tulipe. Adonis : voje:^ ce mot. Adonium , renoncule à fleur rouge, Adrachna cretenfium, adrackné^ iEgagro-pileus, égagropïle. iEgilops vulgo feftuca , fétu, vulgo avena fterilis : c'efl le feftucago ^xs Botanlflts. iÇlgichalus, aut parus, méfange, . >Egocepliale , francolin. ^L^oceras aut fœnugrîecum , fenugrec. iïUimopus aut hifpidula , pied de chat. ,. Aër , air. Acres, cedrc. JE omeli aut thereniabin , manne liquide':, , ^riigo n:inwA y ver det naturel, iEs aut cuprum , cuivre. Corinthyacum, cuivre de Corinthe. iîfalon , Afalon : voyez Emérlllon. iïfchinoméité, voye-^a V article %i.^%\w^^. iïthyopis aut phlomitis , efpece d. fclarés originaire d'Ethyofic : ç'éjl Icc rneroïdes de Pline. incites lapis, p:erre- d'aigle. Afrodius aut alfordius : ctfl le ferpent almorrhous^. Agallochum , bols d'aloes. Agalugen aut lignum aloës , i'id,.. Agaricum , agaric. auricul^E forma, oreille de Judas.' Agaricus mineralis , agaric minéral. pedis eqiiini facie , agaric de chêne»- Agiahalid v^gyptiuip : vc»y^:{ Agrahalid. Agnil , nil iierba rôtis inarini facie : voye^ Anil ^ l'article InDiGOij. Agnus , agneau, caftus ( poivre Jauvjgc) voye^ Agnus cAstus. Scithycus , agneau de Scythle ou agneau Tartare, . Agredula , aut rana fylveftcis, grenouille des h ois,: Agrefta , aut omphax , verjus. Agrifolium 5 aut aquifolium, houx. TABLE. V Agrîmonia j algremolne. Agrioriganum auc origanum , origan^ Agriotta ( griotte ) voye-^ à l'article CerisiER. Agroftemma : voyez nielle des bleds, Aguacate: r^^ /'Avocat -. voye-^ce mot. Agal aut alhagi : voye:^ Agul. Ahouai nerii. folio. : vqyf:^ Ahouai. Aïros , aigle, Ajuga aut ihamajpitys, ivette. Aizeon , efpece de joubarbe aquatique, acre , aut illecebra , vermiculalre brûlante. hîematoïdes , aut fedum minus , trlquemadame; Ala avis : voye^ Aile à l'article oifeaw. planta : voye-^ Aîle à l'article Plante, - Alabandina gemma : voye-^ Almandine, . Alabaftrites , alabajlrite. Alabaftrum , albâtre.^ Alana tripoli, Alaternoïdes Africana lauti ferratie folio , apalachînei Alaternus , alaterne, Aiauda alouette. Alauda arborea aut fylveftris , alouette des bois ou cujeiien Alâudâ arenariao alouette de mer -., voyez Coulonchau^/. Alauda criltata aut galerita , alouette huppée. Alauda non criltata , Jinge de mer ou percepierre. Alauda pratenfis, alouette de pré, ■ Alauda remigibus albis extrorfum nigris , redricibus nigris-, lateraîibus tribus albis, alouette moineau déneige. Alauda fepiaria , allouette de buijfon* Albardeola , quelques-uns ont défigné par ce mot latin, l'oifesu fpatuîe % ■ voye^ pâle. L'albardeola , efl une efpece de héron blanc»- Albatrus aut Albatroca marina, albatrojf on albâtres* Albecula , gorge blanche. Albellus , piette. Alberas Arabum z\xi^:\.^\iyî-^gz\z, flaphys-aigre, , Albinos : voye:^ à l'anlcU Homme. vr T A B L E. Album Gr.-ecum {ma gnefie animale) voyo^^à VarùcU ChiÈn; Albumen ovi , fe dît du blanc de l'œuf: voye-^ GEuf. Alburnus , able ou ablette, Alca , bec tranchant» Alcabrufy &: alcacadim xvoye^ à l' article Colcotbak , Fossile. Alccea vulgaris (alcée) voye^ Mauve sauvage. TEgyptia vircofa aut bamia mofchata, graine de mufc» Americana vulgb fabdariffa : voyey^ ce mot» velîcaria ( ketmia ) voye:^ K ftmie. Akana : voye-;^ Troène d'Egypte, 6* l'article Esturgeon. Alce aut alces, élan, Alcea rofea Linn. voyei^ mauve de jardin^ Alcedo fluviatilis , Martin Pêcheur^ marina , alcyon. vocalis , roujferole* Alcheron lapis : cejl la pierre qui fe trouve dans le fiel du bœuf, Alchimilla vulgaris , auc leonropodium , ^i^i/ c^e lion, gramineo folio j majore flore: voye-^ à l'article Cochenille ds Pologne. montana minima, percepler on petit pied de lion de montagne, Alcibiacum auc echium , herbe aux vipères, Alcibiadon aut buglolTum , buglofe. Alcyonium : voyei^ Alcyon, voye'^ aufïî le mot Zoophyte & lartlcle Co- RALLINE. Aledlerolophos , aut crifta galli , crête de coq» Alfard , auc lefacli ^ fruit de l'Achanaca, Aiga anguftifolia vitriariorum , algue. Alga marina laiifolia vulgatiflima : voyei^ Fucus & Varec. facharifera : voyd:{ Algue. tindoria : voye:^ Orseille. Alhagi : voyer^^ Agul. Alhana aut alana ( terra tripolitana ) voye':^ Tripoli. Alhenna : voye:^alcana. Alifma, efpecc de doronlc i voye:^ AlIsMA. ' aut betonica montana , bétolne des montagnes, Aiithimum auc fecachul Arabum 6c Maurorum , five paftina Syriaca ." voye\^ AcACHUL, T A B L Ei vn Alkaroa aut ricinus , ricin. Alkekengi : voye:^ Alkekenge. Alkermes ( graine d'écarlatc ) voye^ Kermès. Alléluia aut oxyiriphyWum , pain à coucou. Alliaria aut alliaftruin : voye:^ Alliaire ou Herbe des Aulx. AUio-prafum, aii d'Efpagne. Alliporum aut fcorodoprafuin , ail-poireau, Allium , ai/. lacifolium liliforum Tournef ivoyc:^ Moly. montanumlatifoliummaculatum ( viûorialis) :voye^ Ail Serpen- tin ou Faux Nard. fphoericeo capite , folio latiore aut fcorodoprafiim , ail-poïrcau* Âllocamelus , voye^ à l'article Paco. Aima : voye'^ Jambos. Almagra : voye^ Terre de Perse & Terre adamique, Ain us , aune ou vergne, nigra baccifera frangula, bourdaine» Aloë paluftris : voye-^ Aloïdes, planta , ahes. fuccus ejufdera dicitur caballina, aut hepatica , aut foccotorina : voye:^ à lanicle Aloes. Alopecias oppiani aut vulpecula marina , renard marin QViJlnge de mer^ Alofa : voye-^ Alose. Alp : voy efpece de ketmïe : voye-^ aujfi Ambrette. mofchara aut abelmofch , graine de mufc. Bau , bon , buna , bunchos , bunnu , ceji le cajjier : voye^ ce tnot, Bandura : vo)'e|; Anr amatique. Bangue : voye^ Bangue. Baptifecula aut cyanus , aubifoin. Bacacocca, Armeniaca major , abricotier. Barba , barbe. caprœ floribus oblongis , barbe de chèvre. floribus compadtis ( ulmaria) reine des prés, hirci , tragopogon , barbe de bouc. . Jovis pulchri lucens , barbe de Jupiter. Batbarea [herbe defainte Barbe ) : voyc\ Herbe aux Charpentiers. • Barbo , barbas , barbeau. Barbota pifcis , barbote. Barca : voye":^ Iaca. Bar dan a , bardane ou gloutcron. ^ minor aut xanthium , glouteron petit, Bardi : voye^ à l'article Mulet. Barotfo : voye^ à l'article Caméléon. Barrus aut elephas , éléphant. Bafaltes aut bafanus , bafalte, Bafanos maximus hibernicus : voyc^ à l'article Basalte. Bafella , bafelle. Bafilicum aut ocimum , bajîlic. Batan arbor , cujus frudus duryaoen , flos buaa dicitur , durio : vùy£\ DURION. Batardo : \oye^ à l'article Armadille. Batacas TABLÉ, ^^r Bâtatas âut batttades , batate, Baticula aut crirhmum , hacile ou crifle marine. Batrachites aut bufonites lapis , crapaudine : voye\ aujjl BrontiAs. Bavofa , baveufe. Baurach , borax, Bayrova , bols fucré de la Gulane. Bdellium gummi aut bdella , bdelium. Beccabunga : voye:^ ce mot. Beccaiïa, rufticula , bécajfe. Becheti aut camelus , chameau. Bechion aut tulTilago : voy^i Pas-d'ane. Beculo , radix Brafilienfis, ipécacuanha, Bedeguar : voye:^ ce mot. Bedingian aut melongena , fru6tu incurvQ : voye:^^ Mélongene. Been : voye^ Behen^ Bégonia hirfuta , &c. herbe à echauffure. Beguquella aut fpecacuanha, ipécacuanha. Beidel-oflar aut apocynum : voye^ Apocin 6" Beidelsar. Belemnites lapis , bclemnite. Belingela : voye-:^ à l'article Mélongene, Belinum , five apium dulce , céleri^ Belladona , belle-dame. Bellerici aut bellilegi , bellegu : voye:^ Myrobolans. Belliculus marinus aut umbilicus marinus , nombril marin., Bellis , Margueriie. ca:rulea cauli folio , globularia , globulaire, major aut leucantliemum vulgare, Marguerite, minor aut fylveftris , pâquerette. Belluga : voye-^ à V article Esturgeon. Belmufcus i£gyptia aut abelmofch : voye:^ Ambrette- Belugo , milan marin, Bernbi : voye^ AcoRus des Indes, ^Q\\ \ voye:^ ce mot. Judaeum aut belzuinum : voye^ Benjoin. Benedida aut caryophyllata , bénoite. Benten : voye-^ Cei^a. Xomc VI, d xxYî TABLE. Benzoïnnm autbeizoc, belzoïm , benevinum , benivi ôs belzof: y^yi^. Benjoin, Bepole : voye^ Nimbo. Berberis , epine-vinette, Canadenfis , latiflîmo folio > vlnetier du Canada, Berd ; voye^ Papier du Nil. Bergkias floribus , foliis oppcfîtis acuminatis , kaC'pîre, Bernicla , bernache. Bsrula , efpece de beccabunga» Beryllus : voye-^ Beril & Aiguë marine. Besbahe on bisbefe : voye-^ à l'article Muscade. Beftia , bête. Beca , bette ou po'irée. Becella aut betela-codi , betele. Béton ica , bétoine. alrilis coronai-ia ( caryophylliis hortenfis ) œillet, aquatica, fcrophularia , herbe du Jîege. montana aut alifma , bétoine des montagnes, fylveftrisaut caflida, rtJ^i^e. Betiîla i bouleau. alnus , bouleau- aune, vana aut foliis orbiculatis crenatis : voye'^i^ à l'article MoiNEAr BLANC. Bexuquillo : voye^ IpecAcuanha. Bexuc^o del Peru aut clematicis peruviana, viorne du Pérou, Bezetta : voye-^ à l'article Cochenille. Bezoar : voye^ Bezoar. bovis aut alcheroii lapis : vcye"^ à l'article B^e. radice rubra , aut anchiifa , orcanctte. fylveftre , aut agrefte. Echium , hcrhc aux vipères, Bagula , bugle, fylveftris villofa , c'eji la hugle fauyage* Bulbocaftanum , aut bunium , terrenoix, Bulbocodium , aut bulbus fylveftris j {aïau^ V. Campagne jaune. Buliihus , aut bulithes, {bulithe)» /^.Pierre des Bestiaux. Bulla cadmica , pompholix. Buna & bunchos , cejl le café, Bunias , aut napus , navec, Bunodus , Bunode. Buplevrum. , perce- feuille. I anguftifolium herbariorum , oreille de lièvre, arborefcens falicis folio , fefeii d'Ethyopie : vofe:^ à l*artkU Seseli de Marseille. perfoliarum rotundifolium annuum , perce-feuille annuelle, vulgaciffimum folio fubrotundo , perce-feuille vivace, Biipreftis, aut bupreftus , buprejle Biipthalmum cotula folio , cotula. creticum , &c. V. CEil de Bœuf de Crête cl V article Pyrethre. majus aut leucanthemum , Marguerite. vulgare , lierre terrejlre. Chamsecyftus , aut helianthemum , hélianthcme. Chamiedaphne , aut laureola fbemina , hois gentil. Cliamardris , germandrée. frudicofa fylveftris meliiïlr folio , aut fphacelus , chamarras ou fauge fauvage : V. à l'article Germandrée d'eau. maritima incana , frutefcens , foliis lanceolatis , c'ejî le marum de Cortufus : Voyez Marum vrai. paluftris canefcens. Scordium , germandrée d'eau, Chamxgelfeminum grandiflorum , aut jafminum Hifpanicum , jafmiit ~ d'Efpagne, Chamxgenifta fagittalis. Gq^i^qW^l , fpargelUp Chamœlea , camelé.e, Chamîeleon , caméléon. albus , carline . niger , carline noire. Cham^cmfcluiTJ , aut chamomilla , camomille, chryfantsmum , œil de bœuf. foetidum. Cotula fœtida , maroute, odoratum &: nobile , camomille romaine, Chamxnerion , laurier rofe petit , ou herbe de S, Antoine, Chamaspeuce , aut camphorata , camphrée, Chamspytis lutea , ivette. Chamaepyxos , buis à parterre, Chamaerodendros pontica maxima , nTerpili folio , flore luteo ; voyc^ iEcOLETHRON. Chamîefpartium , aut geniftella , fpargelle. CbamîEfyce , tithymale petit, fi/ flCiiT TABLE, Chamarei : voyê^ à Varûde Ambela. Chamires , came i pétrifiées, Chamoletta , ïrïs bulbeux. Cliara : voy^T .^ l'article Conferva , & celui de GiRANDOLE d'êAI?* Charadrius , plongeon huppé. Cliarantia momordica , pomme de merveille, Charcedonius lapis , calcédoine. Charta emporetica , c'efi le papier à écrire, Chebuli myrobalani : voye-^ Myrobolans. Cheiri , giroflier jaune. Chelapa , aut jalappa ^jalap, Cliela; cancri , pattes noires de crahe : voye-^ Cr.Abe de mer," Chelidonia major , chéldoine grande ou éclaire. minor , fcrophulaire petite : voyez Ckelidoine petits.. paluftris , aut populago , fouci d'eau, Chelidonius lapis , pierre d' hirondelle. Chelifer , aut chelipes , pince. Chelonites , aut bufonites , crapaudinc, aut brontias , pierre de foudre, Chenocopus , cefi Vexcrément de Voie, Chenopodium , patte d'oie. ambrofioïdes Mexicanum , thé du Mexique. vulgaris folio fînuato, botrys , ou piment vulgaire. fœtidum , ( vulvaria) arroche puante. folio (înuato , faturate virence , quinua, folio triangulo , (bonus Henricus ) bon Henri,. ftramonii folio : voye:^ Patte d'Oie. Cherefolium , cerfeuil. Chermes , voye^ Kt.RMÈs. Cherophyllum fylveftre. Anchiûfcus : voye^ Cerfeuil sauvage^ Cherfidium , aut acontias : voye^ Aconïias. Cherupa , aut fnœripa : vo,e^ à l'article Perdrix blanche. Chianfou Chinenfium , ( coftus amarus ) cofius amer, Chibou gummi , gomme de gomwùer, Chica : voyey^^ à l'article Arack. Chilli , aut hoîquahuylc : voye-!{^ Holli, China canna , quinquina. TABLE; xlv China radix , fquine. fpuria nodofa , fquine d'Occident. Chipea , aut alofa , alofe. Chlimia , aut cadmia , cadmie. Chloris , auc fringilla viridis , efpece de pinson verd ; çejl le verdier» Ludoviciana : voye-^ Pape. Choafpires : voye^ Chrysoberil, Chofool. Areca : voyc^ Arec. Chocolatam , [chocolat). Voyez à V article CacA^Ot Cliomir , aut hamfterus , hamjlcr, Clioncul : voye:^ Chungar. Chondrylla , condrille. cœrulea , catanance. verrucaria , -^ante, Chotool : voye-^ à rarticle Cachou".- Chouan femen : voye-^ Chouan. Choucourou : voye-;^ à l'article Mahot» Chryfaëcos , aigle doré. Chryfalis aurelia , chryfalide : Voyez à rarticle Nymphe. Çhryfanth^mum , aut buphtah-num , œil de bœuf. Alplnum incanum foliis abrotoni multifîdis, ( Achilî^a ) efpece de Jacobée, leucanthemum , Linn. marguerite grande. Peruvianum. Corona folis , herbe au folcil. fegetum , vulgare, folio glauco , marguerite jaune, feminibus longis compiefiis , ( tagetes ) œillet d'Inde* tenuifolium bœcicum : voye-i^ ci-après Cotula, Chrydtes, vulgb lydius lapis , pierre de touche. Chryfitis , vulgb lyihargyrus auri , litharge d'or.r Chryfobalanus , Linn. Voye-:^ IcA(^ue. Chryfobates , chrjfobate. Chryfoberyllus , chryfobéril. Chryfocarpos , ( hcedera Poëtica ). Voye'^ à l'article LïERRHg. Chryfocolla. Borax : voye-^ Chrysocolle.^ Chryfûcome , aut coma aurea, ( elichryfum ) bouton d'or'^ ChryTogonum , aut blattaria , herbe aux mittes*. Chiyfolachanum , aiit lampfana p lampfane. xLVi r A B L t.: Chryfolapîs, (hpis BononienGs ) j^ierre de Bologne^ Chryfolitluis , chryfolite, Chryfomela , chryfomele, ChryfoprazÎLis. Chryfopteroii , chryfoprafe, Chryfofplenium foliïs amplioribus auriculatis y faxïfrage dorée. Chryftophoriana , aut aconicum racemofum , herbe de S, Chrijlophel, Cliuenma : voye^ Mulu. Chunno : voye-;^ à rarticiePouUE DE terri, Chiipa , voye:^ Singes du Pérou. Cibus 5 viande. Cica , aut ceica : voye:^ TiquE. Cicada , cigale. fluviatililis , cigale de rivière^ marina j cigale de mer, Cicer arietinum , pois ramé. facivum : voye:^ Ers. flore candido , aut rubro , pois chiche, Cicerbita^ fonclîus , palais de lièvre, ., Cicercula , aut pifum Graecorum fativum, (lathyrus) gejje, Cichorium , chicorée. fylveftre luteum , ( chondrilla ) condrille. verrucarium , ( zacintha ) -parité. Cicindela : voye-^ Cicindelle & Ver luisant, capite , thorace , pedibufque rufis , elytris nigrocaîruleis » bombardier. Ciel a officinarum , ( beta alba ) bette ou polrée. Ciconia avis , cigogne. Cicuca , ciguë, aquatica , ciguë aquatique, Cicutaria , auc cicuta minus foetida , ciguë petite, Cidares ^ ourjins en turban. Cilla vandoh : voye:ç^ Janaka. Cimex , punaife, domefticus, aut ledulariusj punaife de lit.' marina , punaife de mer : Voyez à t article OscAbrion, Cimi-cimi , grenouille de Cayenne. Cimolea terra j terre clmolée. I TABLE. xLvii Cinara , aut fcolymus > artichaut, fpinofa , cardons. Cincinni , ( capilli hominis ). Voye^ à l'article Poil. Cinclida : voy^ Jynx. Cineres clavellati : voye\ , à la fuite du mot Vigne , cendres gravelées. Cingularia , auc lycopodium , pied de loup, Cinis cxruleus , cendre bleue, Orientalis : voyci^^ à l'article Roquette , cendre du Levant, Cinnabaris nativa , cinabre naturel, Cinnamomum , cannelle, Cipipaç voye-^ à l'article Manihot. Circa^a, herbe de S. Etienne ou circée. Monfpelienfis , ( dulca amara ) douce^amere, Circium Italicum. BuglofTum , buglofe, Circus , bufard. Ciri-apoa : voye"^ Cerique. Cirrhi : voye":^ Mains à l'alphabet fecondaire du mot Planta." Cirfîum Arvenfe fonchi folio , ( carduus vinearum ) chardan des vlgnesl Ciftela , cifiele, Ciftiis , cijle, ledon , aut ladanifera cretica , clfie, ledon foliis roris marini ferrugineis , Bauh. mlrthe du Brabant, Citrago , mélijje ou citronnelle. turcica , aut Moldavica , mélijfe de Moldavie. Citrangula , aut citreum , citronnier. Citria , aut citreum , idem. Citrinellaj tarin, CittuUus , citrouille on pajleque, Citrum & citro , citron. Citula j aut faber pifcis , forgeron, Civeta , ( zibethum ) civette. Clandeftina flore fubcxruleo , clandefline ou herbe cachée. Clangula , ( fargon ). Voyez aux articles Canard de mer & Plon- geon PLTIT. Clavaria fungus fobolifera , champignon de la mouche végétante. mllitaiis crocea : voye'^ à l'article Mouche végétante. Clematis daphnoides minor. Pervinca , pervenche. xLviri TABLE. Clematis Peruvîana. Bexugo , viorne du Pérou, Clematicis j clématite ou herbe aux gueux, ereda , fiammule. trifolia , fiorejofeo clavato , ( granadilla ) grsnadllU, Cleriis , clairon. Clinopodium origano fimile j hafdic fauvage. quibufdam maftichina Gallorum : F". Marum Mastich. Clymenum , aut androfœmura , toute faine. Cneorum j Linn. voye-^ Camelée. Cniciis exiguus , capite cancellato , femine tomentofo. Carduus parvus, chardon petit. fativLis, ( carthamus ) cartame. fylveftris hirfiuior , auc caiduus benedidns , chardon bénit, Coachira Indorutn , aiu anil : voye-^ à. l'article Indigo. Coagulum ladtis , fromage : voyez à Varticle Lait. Coanenepilli : voye-;^ Contra-yerva. Coati-mondi : voye\ Coati. Cobaiba : voye-;^ à l'article Baume de Copahu. Cobaltum , cobalt, Cobitis^fluvJaiilis , loche de rivière. Cobra Capella : v:ye\ Cobre de Capello. de Cipo , fcrpeni boitiapo du Brefil, de coral : voye:^ Ibiboboca. de las cabeças , ibijara, de Neufcria : voye^ à l'article Cobre de Capello. verde , c'ejl le bojobi. Voyez aufîî Acontias, Coccigria , cocfigrue : voyez Pulpo. Cocci Orientales j coques du Levant» Coccinella ^ cochenille. fcarabea , bcte à Dieu, Coccos : voye:^ Coco. Coccothrauftes , auc fringilla noftras ^ gros-bec, Cocculi pinei , ( coques du pin). Voyez à l'article Pin. Coccum gnidium _, ( frudus thymelea: ). V. à l'article ThymelÉe OU Garou. Coccus , aut chermes : voye^ Kermès. Polonicus tindorius , cochenille de Pologne, c.adicum , idem, Coccns ,' T  B L E. xt« Coccus , tindcrius ilicis , kermès de Provence. ulmi ,corpore fufco , fericoalbo, CochenUU de Vorme* Cochehue , aut urucu, roucou. Cochit - zapoîc : voye:^ Sapotillier. Cochlea, limaçon. Cielata marina , limaçon de mer. fluviacilis , lïamcon de marais oa d*iau doua, mucronata , coquille e'pineufe, .terreftris , limaçon de terre ou de jardins. veram purpuram fundens : voye:^ Murex 5' Pourpre. Cochlearia , herbe aux cuillers. folio cubicali (raphanus rufticanus ) cram ou grand raiforu Cochiearius , cuiller. Cochlearum femen : voye-i^^ à f article Soude, Coco de Levanti , coques du Levant. Cacoi , auc foco : voye^ à la fuite du mot Héron. Coconam: voye::^ à la fuite du mot Payot blanc Codaga-pala, codagapale. Coddam-pulli : voye'^ Cakcapulli. Codiarainum , aut bulbocodium , aiau. Codomalum Cretenfium ( Diofpyros ) amelancltur. Cœcilia major ; voye-^ Ver-Lezard. Cœlum , ciel. Cœmenta, moilon. Cofïea , aut arbor Yemenfis , fru<5lum cofFe ferens : voyei(^ Ca^fier; Coggygria , aut cotynus , bois de Fujlet. Cohe : voye^ à l'article Hibou. Colchicum , tue - chien ou colchique. luteum majus , aut lilio-narcyflus , lys-narcijfe ou colchique jaune. Orientale, radice ficcata alba :voye-^ Hermodacte. Golcothar, aut chalcitis, colcothar fojfile. Colla , aut glutinum : voyc\àla fuite du mot Colle de Poisson. Collinfonia radix :vqye^ Vipérine de Virginie. (ZoWvi'iXO ^ pie- grief che, Colocaiîa , colocajie. Colocynthis , coloquinte» Tome KL e :4-> T A B LE. Colocynthis oblonga , &c. voy^:^ Calebasse de Terre, Colophonia , colophane ou arcancon : voyez à l'article Pin, Colfa napus , chou colfa, Coltus pinna fecunda dorfi alba : voye\ Draconculi ( poiffon )• Coluber , couleuvre, igneus , tléon. fcucis abdominalihus kTo , fqiiamis caudalibus loo : voye^ Ibiboboca. fciitis abdominalibus i8o, fqiiamis caudalibus 85 , Linn. voye| SiBON. Colubri , colïbru Colubrina lapis , celuhrïne, Virginiana ( piftolochia fenagruel dida ) colubrlne de VlrgïnU». Colubrinum lignum , bois de couleuvre, Columba ; voye-^ Colombe & Pigeon. caudâ fafciâ notatâ , Jamaicenfîs , pigeon à queue armelée de la. Jamaïque» criftata , pigeon huppé, cucullata , pigeon nonain. d a Types , pigeon pattu, domeftica & vulga.ns , pigeon ordinaire onmondaini eques , pigeon cavalier, Groënlandica , tourterelle de mer, Batavorum , podillon» gutturofa , pigeon à grojfe gorge, gyratrix , pigeon culbutant. livia , pigeon bifet, nincobar indica , pigeon des Iles de Nicobar,. Norwegica , perdrix roujje de -Norwcge, percuflor , pigeon batteur. ruipïcoh i pigeon de rocher, tabellaria , pigeon mejfager. tremula cauda , pigeon trembleur. turbila dida , pigeon à gorge frifée. veriîcolor , pigeon Romain. vertaga , pigeon culbutant, viridis Amboinenfis , pigeon d'Amboine, T A B L Er xi: Columbarîs ( vcrbena) v^rv^Wi?. Cokimnifera; , ôcc voye^ MalvacÉes. Colutea Indica herbacea , ex qua, indigo (anil) : voye^ à l'article Îndigo# minima (coronilla ) baguenaudier petit, veficaria , baguenaudier. Colute^ affinis , frudticofa , floribus fpicatis, purpurafcentibus , filiqui* incurvîs :vciy^:{ Inde. Colymbus , colimbe : voyez Grèbe. corniuus , grèbe cornue , ou à capuchon, criftatus , grèbe huppée, major , criftatus , plongeon huppé, pedibus palmatisindivifis , lumme. Coma ( chevelure ) voyc-:^ a Vart'cle Poil. aurea, aut elychrifum , bouton d'or, Comocâli : voye-^ à l'article Figuier sauvage. Comopolii , aut polium montanum , polion jaune, Comarus, aut arbacusj arboujler, Concha anatifera , conque anatifere, cordis ( bucardite ) cœur coquille, exotica , conque exotique. globofa tonne ou conque Perjique, va3.r:<^2LnùÇQï3. i nacre de perles, rugofa , vieille ridée, venerea , pucelage. venerîs , conque de Vénus, Concha pylorides , pylorides. Conchulœ marinae, autpifum marinum , pou de mer* Conchylium , coquillage, byzantinum 6c odoratum , o/2^/eoû?ora/2r, Conchytce , co/zcAirej. Conchyti curvi - roftri , gryphites, ConcontlacoUis ( polyglotta .) quarantes langues : voyez Poliglotte. Conduri , aut condoumani : voye-;^ Laga. Confervagelatinofa omnium tenerrima & minima, aquarum limo innaf- cens. voye^ à l'article Tremelle, reticulata : voyf:^ Conferva. (l Cor : voye^ C(Eur. Coracia , aut graculus , geccL Coragolus Thymalus , faun. fuec. ombre de mer. i Corollachates lapis , agate rouge, Corallina , & ejus varietaces : voye"^ Coralline. veficulata , fparfim & alternatim ramofa , denticulis oppoficis ^ cylindricis , oribus crenatis , patulis , tamaris de mer» Corallites undulatus , méandrite^ Corallodendron triphyllum Americanum , flore ruberrimo , bois immortel, Corailum & ejus fpecies , corail, album ; oculatum , aut ftellacum , corail blanc des boutiq^ues^- geniculatum , corail articule',. Corax , Corbeau. Gorchorus _, corchorc, cratev^ , aut anagallis mas , mouron mâle, Corcopal frudtus : voye-^ M£Locorcopalli^ Cordylus , cordyle, Coriandrura , aut coriander , coriandre, Coriaria , rédoul, Corirîdum, ampliore folio, frudu majore , pois de merveille, Coris : voye:^ Cauris. Corium foffile , cuir fojjlle, Corixa , notonedœ fpecies , cor'ife. Cornalina , aut corneoUis , cornaline^, Cornera de tierra : voye-:^ Paco. Corneus , roche de corne, trapezius, Trapp. Cornlculae , cornillacs). Voyez ^ /'fzmV/(f Corneîll», Cornifer , aut corniger , cornupede, Cornix , corneille, frugilega , freux, marina , aut corvus aquaticus, cormoran. Cornu , corne, alcis , ( ungula alcis). P^oye:^ à l'article Ulau. Ammonis , corne d'Ammon. bovis , ( corne de bœuf ), Voyez à l'article Taureaux cervi , corns de cerf ; voyez à Cardde Daiaw tiv TABLE. Cornu dimx , cor/ie de daim : voyez Daim. fo fille , unicorns minéral. Cornus , aut cornum j cornouiller ou cornier, fœmina : voye:^ Sanguinelle & l'art. Cornouiller sansuin* Corolia : vcrye^ Corolle à l'article Plante & aumotÏLLXiK* Corona Imperialis , couronne Impériale, folis , auc regia , herbe au foleil. parvo flore j tuberofa radice , topinamlour* terrcE. Hedera terreftris , lierre terrejîre, Coronaria , ( caryophyllus hortenfis ) œillet. Coronilla , aut colutea minima , baguenaudier petit. aut coîurea indica , ex quâ indigo : voyei^ Indç. varia : voye-^ à l'article Securidaca. Coron opus , corne de cerf, fylveftris , auc myofuros , queue de fouris» Corpus , corps, Corrira , Coureur. Corruda , afperge fauvage» Cortex 5 écorce. aromaticus Peruvianus , çafcarille. caryocoftinus , ^écorce de caryocofiin ). Voyez Crithmum , bacile ou jenouil mar.n. Crocodylus , crocodile. minor ^ aut fcincus , fcinq marin. Crocus Indicus j ( curcuma ) terre mérite,. fativus , fafran, lylveftris , earthame. Crotalaria afiatica , folio fingulari verrucofo , floribus caeruleis , cro-^ talaire. Crotalophorus : voye:^ à l'article Serpent. Çrpton Nicandri, aut EphedraAnabafîs j efpecece de raijîn de mer petit» febifera , arbre k fuif. tiglium : voye:j; Bois des MoLuqu£?. Crotophagus , bout de petun, Crucialis , table; rvii ■Orucîalis J aut afpôrugo 1 tapette ou porte-feuille* Criiciata , auc crucialis , croifette, CrucifercE ,' crucifères. Cruftacea animalia , crujlacées. Cryptocephalus , grihouri. viridi auratiis fericeus , velours v^rt, Cryftallus j criJiaL lilandica fpathica , cryflal d'1Jland&» minerae , aut montana , cryflal de mine ou de montagne» rupea , cryflal de roche. Cuambu , feu caryophillata thea , thé du Fort S. Pierre. Cubeb.-E , cubebes. Cucculi fcudus Tolani furiod in yEgypto , coques du Levant. Cucitz : voye\ Mabouja. Cucubalus , aut alfine baccifera , fcandens , efpece de morgeline» Cucuji mufcas Indicée : voye^ Cucuju & Acudia. Cuculus , coucou. longirofter , coucou de S. Domîngue. Cucumer fruitu oblongo obfcure purpurafcente ; c'ejl le concombre du Para: voyez à l'article Concombre cultivé. afininus , concombre d'âne ou fauvage : voyez ConcombrEi marinus , concombre marin. fativus vulgaris , concombre cultivé. Cucumis colocynthis , coloquinte. puniceus , ( momordica ) pomme de merveille. fylveftris, aut erraticus ( elaterium ) concombre fauvage. Cucurbita foliis afperis , flore luteo ( pepo ) citrouille. lagenaria _, flore albo , folio molli j courge à flacon : voyez Calebasse d'herbe. fylveftris , fru6lu rotundo minor , coloquinte. verrucofa Melopepo , potiron. . Cucurbitifera arbor Americana , calehajler. Culcas , aut colcas , ( colocafla ) colocajic. Culcul : voyc^ Scecachul. Culebrilla aut fluglacuru : voye-:ç^ Ver macaque, Culcx : voye\ Cousin & Moucheron, Culmus : voye:^ cl l'article Tioa. lome VI. ^ h iViii TABLE, Cuminoïdes , efpece de cumin fauvage, Cuminum , aut cyminum , cumin. Cuminum nigrum Germanicum ( nigelle ) nielle ou nigelle» pratenfe. Carvi ofEcinarum : voyei( Garvi. filiquofum , aut hypecoon , cumin cornu* Cuniculus , lapin, Indicus , cochon d'Inde. Cunila btibula , aut origaniim , origan, fativa , aut fatuieia , farietu, CunolireSj cunoUte, Cuntur , condor. CuprelTus , cyprès. foliis acaciae décidais 5 cèdre blanc. Cuprum , cuivre. Cupula ( calix glandis quercini ) voye^ Gland à l'article Chêne. Curane : voye^ Cubebes. Curbma : voye-:ç^ à l'article Taon. Curcas , aut habelculcul , confulte:^le Dici. de Lemery, Curculio , aut curgulio , charen^on. Bacchus , rouleur ou charencon de la vigne* Curcuraa ofEcinarum , terre mérite. Cureas : voye:^ à l'article Kicit^ , pignon de Barbarie, Curiuca , verdon. Curruca , fauvette. atricapilla , fauvette à tête noire, fufca ^fauvette brune. garrula , fauvette babillarde. iiœvia , fauvette tachetée de diverfes couleurs, rufa , fauvette à tête roujfe, fepiaria , fauvette de buijffon. Curucuîinga : voye:^ à l'article Qxjkvcv, Cufcuta , cufcute. Cyanus j bluet ou aubifoin. floridus ûdoratus turcicus , fleur du Grand Seigneur, Cyclamen orbiculato folio , interne - purpurafcente , pain de pourceau commun. Cydonium , aut cydonia , coignaffier, Cygnus, cygne.^ t A B L Éi Dens cabaliinus, aut hyokhmns , jufquiame OU hannebana, ' T A B L *- txi Dens canis , dent de chien'. elephanti : voye'^ Yvomn & l'anlck ÊlÉphant. leonis , pijfenlu ou dent de lion. Dentaliiim, dentale. Dentaria, dentaire. orobanche , dentaire orohanche. Dentellaria , dentelaire. Dentés , dents, di Cavaillos : voye\ à Vartlcle Sanglier. foflîles j dents fojjiles. Dente'X y dentale , poijlfon. Defcuria , thalitron, Diabolus marinus j aut diavolo di mare j diable de mer, Dials-birds , pie du Sénégal. ■ Diapenfîa , auc fanicula j ofïicinarum , fanicle, Diaperus j diapere, Diaria. Ephemeron , mouche éphémère» Ditftamnus alba , fraxinelle, cretica , diciame de Crête, i montis fipyli, origani foliis : voyei[ à l^anlcle Dictake dk Crête. Didelphus , didelphe, Diervillaj dierville, Dies : voye\ Jour. Digitalis , digitale. minima , gratîola dida , gratiole, orientalis , fefamum dida , féfame. {efaraum dida rubello flore , ouangue ou gingirî. Digitata , ( digités). Voyez aux articles Quadrupède & Feuille.. Diluvium , déluge. Dinotus , dinote. Diopetis J aut rana fylveftris , grenouille des bols, Diofanthos , œillet frangé ou mignardife. Diofpyros ^ amélanchier. Voyez à l'article Néflier, tlieophrafti, aut guajacana : voye-^ ce dernier mot. Dipcadi Chalcedonicum & Italorum , ( mufcari ) oignon mufqué, Diphryges , efpeçe de pomphoUx : voyez ce mot. LXii T A B L ^; Diplolepis , dîplolepe» Dipfacus fati vas , chardon à foulon, Dipfas , dipfade. Difciis : voyei^ Disque à l'article Planti. ^ » Dodaers , dronte. Domina ierpentum , Dame des ferpens, Dominica ferpentum. Nieremberg,, boicïnîngua. Donax. Arundo fativa , canne ou rofeau des jardins, Donzella , don-^elle. Dora , ( mellica ) efpece de millet d'Inde. Doradilla , aiu douradinha : voye-^ à l'article CeterAc» Dorchas mofchi , chèvre du mufc, Doria , aut virga aurea major , herbe dorée, Dormidera : voye-:^ à l'article Sensitive. Doronicum , doronic, plantaginis folio , alcerum , auc arnica , bétoînc des moH" lagnes. Dorftenia : voye^:^ à l'article Contra-yerva, Dos filia: : voye^ à l'article Cyprès» Dourou : voyei^ à l'article Voadourou. Draba , drave, Draco, dragon, arbor indica filiquofa , populi folio , angfana javanenfîs : voy€\ a. l'article Sang de Dragon. cephalon Americanum , tête de dragon^ herba acetaria , aut dracunculus hortenfis : voyei^ Estragon. kephalon , cataleptique : voyez Tête de Dragon. marinus j aut viva ^ vive. fylveftris , aut ptarmica j herbe à éternuer. volans , dragon ailé. Draconites j pierre de dragon. Draconthema. Sanguis draconis , Jang-dragon, Dracunculus , draconcule. efculentus , ejlragon. major , aut dracuntium majus , ferpentaifé* minor j aut arum , pied de veau. pratenfis ferraio folia, ( ptaroiica) herbe à éternuer. TABLE txiii Drakena radix , contra-yerva du Pérou. Dromas. Camelus , chameau, Dromedarius , dromadaire. Drofera , aut dro/îum , feu alchymilla , pied de lion. Drofemeli , auc thereniabin , manne liquide. Drufa fpatica , fpath cyifiallifé en grappes j ou Jpatk dru/en, Drufen : voye:^ Dru se. Dryinus ferpens , auc querculus ferpens , ( Scaliger } dry in, Drymopogon j ( barba caprs ) barèe de chèvre. Dryophicis , aut diopetis. Rana fylveftris , grenouille des bois, Dryopteris. Filix , fougère mâle. Dudaim in bibliis , ( mufa ) bananier. Dujong , tachas. Dulcamara , douce amere, Dulcichinum , aut trafî , fouchet Sultan. Dulcis radix , aut glyzirrhiza , réglijfe, Durio. Duryœns. Duriones : voyer:^DuRloii.. Dutroa ^ & datura : voye:^ ces mots* Dytifcus j dytique. E. E BEN, aut bamia , ketmie, JEbenus , ébêne. Ebulus , aut fambucus humilis & herbacea , y die ou hlahU. Ebur , yvoire. arbor , aut yga , yvoire arbre. foflile , yvoire fojfile. uftum , ( fpodium ) fpode ow. yvoire brûlé, Echinata , aut erucago , roquette fauvage, Echineis vecerum , remore. Echinites , ourfin foQile. Echinodermaium fragmenta , écujfon d'ourjin ^ owfragmens déch'tnit§, Echinomelocadlos , chardon des Indes Occidentales, Echinophora ^ échinophore. Echinopus major , chardon échinope. Echinorum acetabula , mamelons d'ourjln* Lxiv TABLE Echinus Braflilienfis , ( armadillo ) armadille, Echinus marinus ovarius, herijffon de mer. Voyez OvKsm. inuricatus , porc-épic de mer. pecrefadlus , ourjin pétrifié ou échïnïte. porciniîs , auc erinaceus j bonduc. terreftris , hérijjon terrefire. Echis , vipère de VUe de S. Laurent. Echium Italicum fpinofum , ( bugloflTum ) buglofc, lappulatum , auc afperugo vulgaris , rapcttc ou porie-feuilU» vulgare , herbe aux vipères ou vipérine. Eglefinus j èglefin. Egretta , aigrette. Elœagnus , aut falix Syriaca , calaf. Elœphocamelus : voye-^ à l'article Paco. Elaphobofcum. Biiplevrum , perce-feuille. fativum. Paftinaca , panais* Elate : voye:;^ à l'article Dattier, Elater , taupin. Elaterium j concombre fauvage. Elatine ; velvote ou véronique femelle. Eleaterium, chacrilla) cafcarille. Ele^lrum , ( karabe , aut fuccinum ) ambre jaune. Elementa , élemens. Eiemi-gummi , vulgo , gomme élemi. Voyez Résine Élemi. t-'.'I Eleomeli : voye"^ ce mot. Eîeofelinum , aut apium paluflire , ache des marais» Elephas , éléphant. Elettari : voye'^ à l'article Cardamome. Elevi : voye-^ à l'article Coquo. Elichryfum , immortelle dorée. flore majore , purpurafcente , herbe blanche ou pied de chat. Elleborine ferrugînea j ( calceolus ) foulier de Notre-Dame, Eliopon : voye\ Fiatdla, Emberiza _, bruant. Emblici , aut embelgi : voye^^ à l'article MyrobolAns. Eme , aut emeu : voye-:^ Casoar, Emerus TABLE. Lxy Emerus AmericaiiUS ^ filiqua incurvata , Inde-anîL aut colutea filiquola , féné fauvage, Empetrum j (radia albo ^ camarigne, nigro , ( bruyère à fruit noir). Y oytz l'article CamARIGNE.' Emplaftraiio : voye':^ à VartlçU Arbre , greffe à. emporte-pièce* Encardia , encardltesy ^ Encauftum j émail. Encéphalites , encéphalo'îdc. Enchrafichalus , auc apua j anchois, Endivia , endive. fylveftris j ( laduca fylveftris ) laitue fauvagi» Enger , aut anil : voyc^ à l'article Indigo. Enhydrus , enhydre. Enneadynamis Polonorum , aut Parnaflîa, ( gramen hederaceum ) j?^«r du Parnajfe, Fiitomolithi ; voye-[ Entomolites & Insectes pétrifiés. Enula campana , énulc campane ou aunée. Enzada. Ficus Indica , efpece de figuier : voyez Ensade. Epelanus , éperlan, Ephedra maritima , raifin de mer. Ephemeron mufca , mouche éphémère. venenofutn j colchique ou tue-chien, Fphemerum virginianum , flore caeruleo majori : voye-^àlafin de V article Ephémère. Ephippium placenti-forme , felle Polonoife. Epilobiutn : voye:^ Cham-(E-nérion. Epimedium , chapeau d'Evêque. Dodonsei , aut populago , fouci d'eau. Epipadis j aut helleborine , hellcborine* Epifcopus avis , Evêque, Epithymum _, épithyme. Equa y ( cavalle ). Voyez à l'article Cheval. Equifetum , prefie, Bquulus , ( poulain ). Voyez à l'article Cheval. Equus , cheval. lineis iranfverfis verficolor j ( zébra ). F'oyei Zèbre. niloticus , {cheval de riyicre). Voyez Hippopotame, Tome V L i ixvr TABLE. Erânthemum j aur flos adonis j efpece de renoncule à fleur rouge> Erawai _, c'eji le petit ricin d' Amérique, Eretria terra ^ terre étrétrienne, Erica _, bruyère, baccifera , ( empetrum ) camarîgne, foliis imbricatis glabris j bruyère commune: voyez à fart. Tourbe» Erigeron , ( fenecio ) fenecon, Erinaceus lufitanorum , bonduc, marinus j ( echinus ) ourjln, omafus : voye-:^ Feuillet à Varticle RuminAns. terreftris, aut echinus terrenus , hérijfon. Erithacus , ^ut phacnicurus ^ SOf^è^ rouge. Erithronium , aut dens canis j dent de chien, Erithropthalmus , rotengle. Ermeîlinus , aut guajacana : voye-^ ce dernier mot, Ermineus ^ aut mus ponticus , hermine. Eruca j chenille. alba &: purpurea^ ( hefperis ) Julienne. annularia , annulaire, lutea latifolia j five Barbar^ea ^ herhe aux Charpentiers , ou herhe ds Sainte Barbe. maritima Italica haftae cufpidi fimili , cakile, planta , roquette. fativa , roquette des jardins. iînapi , petite efpece de moutarde fauvage» fy Iveftris , roquette fauvage. Erucago fegetum , roquette fauvage des champs^ Ervilium , aut ervilia. Ochrus , ochre. Ervum femine minore , orobe de Candie. verum , ( ers ). Foye^ Orobe. Eryngium , chardon Roland. archigenis, (acarna) carline petite & fauvage, luteum Monfpelienfis, ( fcolymus ) épine jaune, marinum : voye-^ à. la fuite du met Chakdoh-KolA'î^v panlcaui de mer. Eryfimum fophia didum , ( fophia Chirurgorum ). V. Thalitron* Theophrafti folio hederaceo j ( fagopyrum ) Sarrajia, TABLE. Lxvi Eryfîmtim vulgare , vé/^rr ou tortdlc. Eryfifceptum j hols de rofe de la Chine ^ appelle tfétan, Erychraxicon indicum minus, rpinofum , coluts foins j fil^ui fanguflio- ribus , flore ex luteo & rubro elegmter vaiiégatii. Parad. Bac, prodr. 3 3?. { ^oxnc'xzn^i) ^ poincdlade, Eryrhrinus , five riibellio , rouget. Erychrodanum , aut rubia , garance. Efchara : yoye^ Escahe à la fuite de l'article Cokallines. Vefcare eji la giroflée de mer de Lémery. Efula j éfule. Indica , aut apocinum ^gyptiacum ou herbe de la houette. miner j tithymale des vignes. paluftris : \oye-2^ à l'article Tithymale, Ettalche : voy&\ Ettalch. Eulophus j eulophe, Eunuchus , eunuque. Evonimo affinis j arbor Orientalis , Sec, voye^ Tni de lA Chine, Evonimus ^ fufain ou bonnet de Prêtre. frudbu nigro tetragono , Barr. flmarouba, Eupatorium , eupatoire. arbore fcens venenatum , conani franc, cannabinum chryfanthemum , ^ verbefîna ) efpecs de bidens ou d'eupatoire» veterunij (agrimonia) aigremoine, Euphorbia : voye:^ à l'article Tithymale, Euphorbium , euphorbe, Euphrafîa ^ eurafe. Excrementum , excrément. Exhalatio mineralis , exhalaifon minérale, Exhebenus j bol noirâtre de Samos. Exquima : voye:^ à l'-article Singe. Exuvia , aut feneda angium , dépouille des ferpens* ixvîii TABLE; F. F AS a; fève: Bengaleniïs : voyé^ FêVe èe Bengale à'/V^ Myrobolans; cralFa , vel inverfa j anacampferos ) orpin ou rcprife. iEgyptiaca auc San6li Ignatii , fève de S, Ignace. Voyez Noix VOMiqUE. Grœca : voye^ Guaiacana. major , fève de marais. Malacca , fève de Malac ou Anacarde. minor , féverole, Faba purgatrix Indise occidua; : voyc-^ Pignon de Barbarie à V article Ricin. Sandi Ignatii j aut febrifuga y vulgo nux igafur , fève de S. Ignace^ Par les détails que nous avons actuellement de ce fruit ou amande j, il ne faut pas le confondre avec la Noix vomique : voye^ ce mot^ failla , aut porcina , ( hyofciamus) jufquiame ou hanneùane,. Fabago : voye-^ ce mot, vulgo filiquaftrum , gatnîer. Fabaifia j aut anacampferos j joubarbe des vlgnesi Faber pifcis : voyeif^ Forgeron & Dorée» Faciès , vlfage. Facinellus j faux. Fœces vini , ( lie du v'm ). Voyez à l'article Vigne» Fagara , fagare. Fagopyrumj aut fagotritlcum , Sarrajin, Fagus , hctre. fepium , ( carpinus ) charmille, Falcinellus ^ grlmpereau. arboreus noftras , grimpereau-torchepott Falco j faucon. gibbofus , faucon hagard ou boffu. hornotinus 3 faucon-fors. leucocephalus , faucon blanc, facer , faucon-facre, (tellaris , faucon étoile, torquacus , faucon à collier. TABLÉ. ixix Falconello : voye^ Fauconnette à l'anlcU Pie grissche. Falltrancks , ( vulnéraires de Suijfc). Voyez Falltranks. Far venniculum rubrum j aut zea j froment rouge, Farfara j auc farfarella , ( tuflilago ) pas'd'âne, Farfarus aotiquôrum. Populus , peuplier blanc. Farfugiiim , aut populago , fouci de irtarais. Farina j farine. de Palo : voye:[ à l'article M Amuor, feciindans j poujfiere prolifique des plantes, fofîîlis , farine fojjlle. Fario , aut trutta : voye^ Truite. Favagello j aut chelidoniaj chelidoine petite. Favago auftralis ( alcyonium porofum 6c molle ) alcion : voyez Alcyo- NIUM. conchylii : voye-^ à l'article Coquillage. Faufel : voye'^ à l'article Cachou. Fedagofo, aut jacua acanga : voye:^ Gerende, Fel , fiel ; voyez à l'article Homme. bovis j fiel de bœuf', voyez à V article Taureau; terrîE. Centaurium minus , centaurée petite^ Feld - fpath : yoye':^ à l'artick Quartz. <^ Felis , chat, odoratus , aut zibeihina : voye'^ à l'article Civette.' Feriola arbor, lignoin modum marmoris variegatOj^o/j de férolesQVi bols marbré, Fermentum j levain ou pâte aigrie : voyez a l'artiele Pain. Ferrugo : voye'^ Rouille à l'article Fer. Ferrum , fer. equinum , fer de cheval. Ferruminacrix , aut fideritis hirfuta j crapaudine» Ferula : voye:^ Férule. Africana galbanifera : voye:^ Galbanum, ammonifera : voye':^ Ammoniaque [gomme), Ferulago latiore folio , aut galbanifer :voy^ Galbanum. Feftuca graminea glumis hirfutis , aut gramen murorum , fétu, ' Fellucago , aut Fei'tuca avenacea fterilis eiatior. Bcomos herba^ avoine fauyage & bâtarde. Lxx TABLE. Thiolz , JiatoZe, Fiber j ca/îor. Ficaria, aut fcrophularia , fcrophulaire» Ficedula, bec figue, atri - capilla j fauvette. Ficoïdes Occidentale ( echino melocados ) chardon des Indes Occiden" taies. Ficoites , figue ou poire de mer fojjlle. Ficus , figuier. iEgyptia , aut fycomorus ,fycomore. folio cirrei acutiore j frudtu viridi , poirier fauv âge de Cayenne^ Indica admirabilis , figuier admirable ou parcturïer. aut Adami , vulgo mufa : voye-:^ Bananier, vulgo , opuntia, infernalis :voye:{ Figuier INFERNAL à l' article Kicm, Malabarica , frudu ribefii , tfiela, paiïÎE , aut caricae : voye-^ Figues sèches à l'article Figuier, fylveftris : voye^ Figues sauyagçs à rarticle Figuier. Figurata pierres figurées, Filago , herbe à coton. Alpina , aut leontopodium , patte de lion, Filicites , filicite. Filicula , / uge e petite, Filipendula , fiUpendule. Filius ante pacrem ( tuflîlago ) tujfilage* Filix j fugere. florida, aut ofmunda, ofmonde on fougère fieurie. non ramofa dentata j/o:^^e mâle. ramofa nondentata ^ fougère femelle. Filtrum : voye-^ Pierre a filtrer à l'article Grais, Fimpi:vc>ye:{ i /'^r^ic/e Cannelle blanche. Finochio : voy^:(^ '\\\.^c\\\n. y pifiaches, Fiftularia. Pedicularis , pédlculaire des prés, Flamma {\^v\\s) fiamme. . aut flammula jovis ( lychnis ) pajfe-jleur, Flamula. Dcniellaua , dehte.airs. TABLE. Lxxi Fletleta ^ fle';^^ owfiétekt. Floracio & defloratio : voye-^ à l'article Fleur ( fieuraifon )* Flores in capitulum congefti , fleurs en tête : voyez à l'article Plante. {\.xch2i.àos ivoye-:^ à l'article SiTAcnkS, Flos , fleur. adonis , aut Eranthemum , efpece de renoncule à fleur rouge» Africanus. Tagetes, œilla d! Inde, ambarvalis, poliga'a vulgaire, amentaceus : voye^ Chaton à l'article Plante. amoris. Amaranthus , amarante, argenti (lac lunaj) voye-^ Fleur d'argent. cœli , nojloch. ' cancri. Cannacorus , balifler, Conftantinopolitanus, fleur de Conflantinople, cuculi , aut Z2Ct^2,\VL\nQ ^ pajjerage fauvage, flofculofus : voje:^ Fleuron à l'article Plaute. Flos cupri , fleur de cuivre. ferri , aut marris , fleur de fer. Jacobi fandi. Herba Jacobaea , Jacobée. •' mellis. Melianthus , méliante, V2^'XiQms^ fleur de la PaJJion : voyez G REtiAT>TLLE, regius flore purpureo^ ( Delphinium ) p'edd'alouctec, fanguineus, aut cardamindum, capucine petite. folis, aut corona folis , herbe au foleil. Trinitatis, penfée. Fluorés , fluors, FlulT- fpaih , fp<^th fuflble, Fluftra : voye-^ à l'article Zoophyte. Fluvium , fleuve,^ Fodi-merda , fouille merde. Voyez Escarbot coMMUhr. Foeniculum , fenouil, alpinum perenne capillaceo folio odare medicato, meumd'atha- mante ûnnuum origani odore , ammî. umbella eontradara oblonga , herbe aux gencives, dulce , fenouil de Florence. crraticuin , efpece de cumin fauyag^ txxiï TABLE. Fœniculum marinum. Crithmum , hacïle, porcinum , aut peucedanum , queue de pourceau, fînenfe , aut zingi , anïs étoile ou badïan. tortuofum , féfeli, vulgare minus acriori &: nigriori (tmmQ j^ fenouil des vignes". Fœnum , foin. burgundiacum , aut medica , luferne. camelorum, ( juncus odoratus) fchœnante, Grascum , fenugrec, Foina , aut foyna , fouine. Folia alata , conjugata , digitata , flabelliformia ,palmata , peltata , pinnata ; voye":^ à l'article Feuille. Foliatio &: defoliatio .feuillaifon ôc defeuillaifon. Voyez à l'article Feuille, Folio- cytharus j babillard àc feuille poif[on. Folium & frondes, feuille Se feuillage. Indum. Malabathrum , feuille Indienne, Orientale , aut fenna , fénç\ Fongipora , fongipore, Fons , fontaine. Fontalis , aut potamogeton ^ épi d'eau, Forbefina bononenfium. Bidens , eupatoire femelle bâtarde» Forbicina , forbïcine, Forficula , perce-oreille. Formica , fourmi, leo : voyeii Fourmi-Lion & Demoiselle, Formicae-ichneumones ^ fourmis ichneumons. Voyez à la fuite de l'article Pou DE BOIS. Fornites : voye^ à l'article Figuier, Foffilia , fo (files. Fou-ling : voye^ à l'article Squine. Fouraa , baume verd. Fouti-vento : voye'^ Quercerelle. Fragaria ^ fraijier, chilienfisj frudlu maximo , foliis carnofis hirfutis , voye:i(^ Frai- sier DU Pérou à l'article Fraisier. Fragmenta preciofa , fragmens précieux, Fragum , aut fragula , fraifier, Frambie/îâ ; \ TABLE f*^^^^ Frambasfia , framholjier. ^ Francolinus , francoUn, Fiangula , auc alnus nigra baccifera , èourddine. Fratercula , macareux, Fraxinella , diciame blanc. Fraxinus , frêne. humilior , quandoque excelfior : voyc:^ à l'article Manne» Fregata , frégate, Fretum , détroit, ficulum , fare de Mejfine, Voyei^ V article, Détroit. Fringilla , aut frigilla , pinçon. montana , pinçon de momagne. nivalis , niverole, fylvatica _, pinçon à ailes & queue noires. tricolor , Pape, vuigaris , pinçon Jlmple ou vulgaire, Fringlllago , auc carbonarius , méfange charbonnière ^ ou grande mé- fange. Fritillaria , fritillaire, Frondipora , frondipore. Frudus , fruit. palm^ , aut dadylus : voye"^ Dattier»' peregrinus primus , bonduc. Frumentum , bled ou froment. barbatum , aut loculare , (zea) froment locarpw épeautrc fatuum , auc lolium , yvroie ou -{i-^anie, Sarracenicum , auc fagopyrum , Sarrafin. Turcicum , auc Indicum , ( mays ) bled de Turquie ou bled d'Inde. Frutex : voye\ Arbr.isseau à l'article IPlauti., coriarius : voye:^ Redoul. lufitanis camarinnas didus , ( empetrum ) camari'gne, pavoninus. Poinciniana , poincillade, fenllbilis , auc mimofa , fenjïtive. fpicatus , foliis faliginis ferratis , fpiraîa ^fpirée. terribilis, aut alypum : voye-^ à l'article Globulaire. Fuca , aut phycis , phycida, Confulte-^ le Dictionnaire de Lémery, Tome y L fc ixxiy T A B L E^ Fucus : F'oyei'VAKtc & Algue. folliculaceus. Sa'-gnzo , kerhe flottante. lîiaritimus veficulos habens : yoyei^ Varec. mufca , bourdon. telam lineamve referens : voye-:^ à rartidc CoKAiimES, thermalis , fubRantiâ veficulari , fuperficie reticulari , fucus des^ eaux minérales. verrucofus , tinârorius : voye:^ Orseille. Fuga dsmonum : voyc^ à l'article Millepertuis. FuglacLiru ou fliigacuru , ver macaque. Fulca fpinofa , Chirurgien varié : voyez à l'article Jacana. Ftilchrum : voye^ Supports à l'art. Plante. Foye':^ auj/î à l'art. 0&»- Fiîlgur , éclair. Fu i i ca V ulgar is , foulque , jodelle* Fuligo , fuie. Fullo , foulon, le \ûmQn y foudre, Fumaria , auc fumus terroe , fumeterre. Fungi favaginofi , aut boletus efculentus, morille, igniarii : voye-^ .à l'article Agaric de Chên£.. Fungifer lapis , pierre à champignon, Fungites , fongite. Fungus , champignon. agaricus : voye:^ à l'article Agaric de Chêne. campeftris efculentus vulgatiffimus , champignon de coucht^- cavernofus , auc porofus , morille. €X pede equino , champignon , pied de cheval, laricis , agaric du larix, marinas , champignon marin. porofus , auc cavernorus ^ albicans , quafi fuligine infe(51:us , mo-^ rille. rocundus orbicularis , auc lycoperdon bovifta , veffe de loup, fambucinus , ( champignon de fureau ). Voyez Oreille de Judas à lafu'te de l'article Champignon. vernus efculentus, pileolo rocundiori : voye':^ Mousseron à l'article: Champignon. vinofus j champignon des tonneaux des caves. Fur fur , fon. TABLE. , txxv Furîa infeirnalis , furie infernale, Furo. Fuiettus. Furuncukis. Muftela fylveAris , âir vlverra , /«réf. Fufanus , aut evonymus , bonnet de Prêtre ou fufain, Fufcina , aut muftela , belette. G G. A D u S molva , lote, Gagates ,jayeto\i jays. Gagel Germanorum : voye:^^ Myrthe bâtard. Gai nus. Martes , marte ou martre. Galadlites j aut galaxias , galacl'it oti pierre de lait. Galanga major & minor : voy^:{ Galanga. GalangïE fimilis radix ex Horida , ( radix Sandœ Helen^e ) racine de Sainte Hélène. Galbanifer : voje:^ Galbanum. Galbula , jacamar. Galbuli cupreflî : vcye^ Galbules à V article Cyprès. Gale , ( piment royal). Voyez Arbre de Cire & Myrthe bâtard. Galedragon. Dipfacus , chardon à Bonnetier, Galega , rue de chèvre. iïgyptiaca filiquis articulatis : vqy^:^ Sesban. nemorenfis prima, aut orobus fylvaticus, orobe fauvage. vulgaris , floribus cieruleis , rue de chèvre. Galena , galène. grTinnhia. y galène de plomb grainelee, inanis, blende. tcfTulata , Sec. mine de plomb tejfulaire, Galeopfis : voye:^ à l'article Ortie. paluftris, anguili- folio , £œiida, , ortie petite & puante. Galeoti, fe dit des poijfons cétacées : voyez ce mot & l'article PoissoiJ» Galerita alauda , alouette huppée. Galeruca , galeruque. Galeus afterias , aut muftelus ftellaris , chiea. de mer à taches rondes, canis , chien de mer. glaucus , cagnot bleu. dentibusgranulofis, foraminibus circaoculos j/^w^/récieufes. populi nigrx , yeux du peuple, fal , fel gemme, Generatio , génération. Genetta , aut gentthocatus : voye-^ Genette; Genipa , frucbu ovato ( genipanier ) voye:^ JanipAba.' Genipi S.ihaudorum , ceji la petite ahjinthe des Jlpes '.'^oyQz GêNipi. Genifta , genêt. angulofa &c fcoparia ( cytifo - genifta ) efpece de genêt à balais. erinacea , efpece de genêt piquant, juncea , aut Hifpanica ^ genêt d'Efpagne. fpaftium majus, aut fcorpius, genêt vi^uant. ixrvTit TABLE. Genilla fpartîum fpinofum , foliis polygoni. Alhagi : voye:( Acut^ fpinofa Indica , verticillata , flore purpureo cœruleo : voyez Bahel & Genêt épineux. Geniftella herbacea , fpargellc:. fpinofa major , aut fcorpius , genêt piquant, tinâroria , génejîrole ou herbe aux Teinturiers, Génitale marinum , membre marin, Cenciana , gentiane, nigra ofEcinarum , perjil de montagne gr.ind. Géranium, bec de grue, Germen : voye'^ Bourgeon à l'article Plante. Gerontopogen , aut tragopogon , barbe de bouc, Gefminum, aut jafminum , y^yî/zi/z. Geftatio , gefiaticn, Geum , aut fanicula ( caryophyllara vulgaris) benoîte ou galliotte, rotundi-folium majus, geum. Ghitta jamau, aut gummi - gutta , gomme- gutte, Ghoraba cingalenlîbus , vulgb arbor carcapulli : voye:^ Carcapulli. Giacinto guanarcino : voy^:{ Vermeille. G\2i\\o\mo ^ jaune de Naples, Gibba fquilla , chevrette on /a/iloque, Gigantus , géant. Ging - feng : vryt'^ Gens - eng. Gingiber , gingembre. Gengidium fufchi , aut cerefolium , cerfeuil, Hifpanicum , aut vifnaga , vifnage, umbella oblonga. Fccniculum annuum , herbe aux gencives. Giraffa , giraffe. Girafole , gyrafol. Gi relia , don-^elle, Gith , aut nigelk , nielle ou n'gelk, Glacies , ^lace. Marine , verre de Mofcovie, Gladiolus , slaycuL aquaticus. Butomus , jonc fleuri. fœtidus , aut xyris , efpatule ou glayeul puant. luteis Uliis , aut acorus adulterinus : voye^i Acorus paux. TABLE. Lxxix Gladiolus major byfar.tinus , glals ou glayeul. Gladius , iwljjon Empereur ou épée de mer de Groenland, Glandes cerreftres : voye^ Magjon à l'article Vesse sauvage, Glandula : voye^ à l'article Plante. Glans : voje:^ Gland à l'article Chêne. marina , aut balanus marinus , gland de mer, unguentaria , aut nux ben : vo^e:^ Ben. Glareola , glareole. Yoy^z aufli Perdrix de mer, Glaftum indicum j Inde, fativum , ( ifatis ) voye-^^ Pastel. fylveftre Diofcoridis , aut dentellaria , dentelaire, Glaucium , flore luceo , pavot cornu. Glaucus , aut glaucium avis , morillon, Glaux maricima j herbe au lait, Glebx metâUicœ , glehles de minerai : voyez à l'article Mines. Glechoma hederacea , lierre terrejlre. GlefTum , aut eledrum. Karabe : voye^ Ambre Jaune, Glis , loir. Globofitas , globojites. Globularia , globulaire ou boulette, Globulus marinus. Pila marina , balle ou égagropile de mer, Globus , globe. igneus , globe de feu, Gloiïbpetrae , aut odontopetrse , gloffopêtres. , Gluma : voye^ Bale à l'article Plante. Gluten : voye"^ ce mot, alcanak , aut ichihyocoUa : voye^ Colle de Poisson à tarticlç Esturgeon. auri : voye^ Borax:, Glutinum , aut colla , colle, Glycypicros , aut amara dulcis , douce-amere, Glycyrrhiza , aut liquiritia , régUJfe. arborefcens, aut pfeudo-acacia vulgaris , acacia commun, capice echinato , fau^ regliffe ou reglijfe des Anciens & etran^ gère. Germanica , reglijfe vulgaire. Gnaphalium Alpinum j aut leontopodium , pacte di tiotir Biaritimum , herbe blamhc^ txxx TABLE. Gnaphalium vulgare majus. Filago , herbe â coton; Gobaar , voye^ â l'article Pavot blanc. Gobergus j goberge, Gobiiis fluviatilis , aut gobio , goujon. Goînara , aut hobus , efpece de myrobolan : voyez ce mot* Gomphrena , aut fymphonia , amarante tricolor, Gordius medinenfis , dragonneau. pallidus , Sec. vpy^:{ Gordius. Gorgonia , {gorgone). Voyez à l'article Zoophytes» GofTampinus , ( goffampin ). Voyez Fromager. GolTypium , coton. Gracculus , aut graccus , geai, Gramen , chiendent. avenaceum elatius : voyey^ FromentAlJ caninum arvenfe , chienden ordinaire. cyperoïdes aromaticum Indicum , nard-Ind'ien. vulgare , lèche. dadylon , radice repente five officinarum , chiendent pied di.^ poule. dadylon MgyùzQum ^ pied de coq Egyptien, di6tutn loliuni ^ yvroie ou ■^i'^anie, junceum fpicatum , aut juncago j jonc faux. loliaceum , anguftiore folio & fpica , ( phœnix) y vraie de rat, marin um & polianthemum. Statice , ga^on d'Olympe. murorum , aut feftuca graminea , glumis hirfutis j fe'tu. Parnaflî , aut hederaceum , /leur du Parnajfe. fpicatum ^ femine miliaceo albo , graine deCanarie. tremulencum , amourettes tremblantes. Graminifolia paluftris , repens , vafculis granorum piperis, Ray. aut piîis-" laria j pilulaire. Grammites : voye-:^ Grammatias. Grana , aut femen : voyc^ Graine. a6les , aut fambuci : voye-;^ à l'article Sureau. Orientis , f cocci Orientales ) coques du Levant, five granum paradyfi , cardamome gra:d. ïillia : voye'i^ Grains de Tilli à Varticle Ricin. Granadilla , {fleur de la Pajfion ]. Voyez Grenadille. Granai TABLE. LYTxt Cranal Kollandorum , inter aizoa reponenda , plante d'Amérique , tou- jours verte:, & qui crou fuf pendue clu plancher dans Us maifons, Cejl une efpece de feduni, Granata , grenaiier, Granatinus , grenadin, Granatus gemma , grenat. Grando , grêle, ■ ••-; Granilla : voye^ à l'article Cochenillh/ Granitum , granité. Granum , grain. aîzelen Arabum , aut trafi , fouchet Sultan, ben : voyei^ Ben. 2 Gallinace, Guapareiba : voye;^ à l'article Mangle. Guaracigaba , aut guainumbi , efpece de colibri». Guaraquimymia , myrthe du Brejil, Guaratereba : voye-^ à l'article Maquereau. Guart , aut gui , ( arbor triftis ) arbre trijîe. Guavas : voye'^ à l'article Pois sucré de la Guyani. Guayava , guayavier. Guichelle popotli : voye-;^ à l'article Palmier de Montagne & Yecolt. Guilandina aculeata foliolis ovalibus acuminatis , Linn. yoye7^_ Pois de terre. moringua ; voye:^ Bois Néphrétique. Guinetta , guigneten. Gula plumbœa , gorge ou go:(icr. Gulo : voye^ Glouton & Goulu. Gummi : voye:^ Gomme. acanthium , aut Arabicum , acacia. ammoniacum : voye^ Ammoniaque , ( gomme ). animea , réjîne animé. arabicum : voye-^ Gomwe arabique , & Vaniçlc Acacia viR*f TABLEk TABLE. ixxxiir "Gummi Babylonicum , aut Senegalenfe , gomme du SinégaU BalTora , gomme de Bajjora, cancamum , gomme cancame, caranna , réjigne caragne, cedria , réjine de cèdre. cerafi , [gomme de cerijîer). VoyQZ à l'article Gomme de Pays. chibou , auc cachibou : voye:^ à fanicie Gommier. de jemu ^ aut de peru : voye:^ Gomme-Gutte. elemi : voye;^ Résine Elemi, funerum j ( baume de momie ). Voyez à V article Asphalte. giuta , aut gotra : voyc-^ Carcapulli. hedera: : voy^ç à l'article Lierre en Arbre. juiiiperi : voyc:^ à l'art'.cle Genévrier. lîoftras , gomme de pays, olampi , réJine olampi» oppopanax : voye'^-'à l'article Berce- grande. pruni : voye'^ à l'article Gomme de Pays. fagapenum ^ aut feraphicum : voye^ Sagapenum. Saracenicum ^ aut Thebaïcum : voye:^ Gomme Arabique, Senegalenfe , gomme du Sénégal, tacamahaca , re^ne tacamaque, tragacantha : voye'^ à l'article Barbe de renard. turis : voye-^ à l'article Acacia véritable. 'Gundelia Orientalis, acanthi aculeaii folio : voye-^ Hacub, Guranthé-engera , teitei. Gatta , aut lachryma vitis j larme de vigne, gamandra j aut gemou : voyc:^ Carcapulli, Guyapu-guacu : voye^ Evertzen. Guytis. Guiti-iba. Guiti-coroya. Guiti-toroba. Gmù- tniti ^ grand arbre du Brefil. Confulte'^ le Diciionnaire de hémery, Gymnotus eledricus : voye-!^ à l'article Torpille. Gypfeo felenites , gypfs <^Ol/^'^^^i/^'* ■Gypfum, gypfe. tymphaicum : voye:( Pozzolane. Gyrafal-papa ; voye:^ à l'article Jaca. Gyr-falco , faucon gerfault, Gyrinus : \oye^ Grenouille , Têtard & Tourniquet. LXKxiT TABLE; H. A B A s c o N , hatatte de la Virg'nie, Habel affis Tiipolitanis, aiu trafi ^ fouchu Sultam. Habelculcul \ confulte-^ Lémery, Hacchic : voye-^ Caté Indien, HiEdus , chevreau : voyez Cabrie. Hxmatopus , pie de mer : voyez Bécasse de merV Haematites fchiftus : voye:^ Hématite à l^anicU Fer^ Hasmaioxyliim , bois de Campêche. Haemorrlioïdum herba , ( chelidonia ) fcrophulairs petite, HîEmorrhoïs : voye^ Aimorrhous. Haîrnia. On foupconne que c'ejl le fruit du Negundo : voyez ce mût,. HagiofperrDus , ( xantolina ) poudre à vers,- Hahelicoca : voye:^ Caragne,. Halec , hareng. Halicacabum. Alkekengî : voye'^ Alkeicenge. peregrinum. Gor Indum j pois de merveille^. Halinus , pourpier de mer, Halinatrum : f^oye:^ Halinatron. Haliocis , oreille de mer, Halitus : voye^ Exhalaison. Halos: voye-[ à /article Couronne de couledrt. Halofurion , ( Tnentula marina) voye-^ Membre marin.,. Hamamelis, aut diofpyros, amélanchier, Hamfterus , hatnjler. Haouvai : vqye:^ Ahouai» Haraczi , auc alcheron lapis, {pierre de la vejjie du bœuf). Voyez Bœue, Haran-kaha: voyc'^ à T article X^'doaiv.ï., Harengus j aut halec, hareng. Hareomen Arabum , aut dora , efpece de bUdbarbu^ Harmala , aut harmel , rue fauvage. Harundo florida , aut canacorus , balijler, Haftula regia. Afphodelus non r.imo us , afphodck à Jimple tig.e^ Hazon mainihi : voye':( à l'article Ebene, Hedera , lierre. TABLE. ixxxy Hedera arbores ^ lierre en arbre. arbor fœtida , ( anagyris ) bois puant, dionyfios , lierre de Bachus. rerreftris , lierre terrejlre, Hederula faxatilis, aut aflirina : voye-^ Asarine. Hedypnois , aut dens leonis , dent de Lon. Hedyfarum y fainfoin d'Efpagne, alhagi : roye:^ Agul, flore rubence , fulla. niajus , aut fecuridaca : voye^ Emerus des JaRdinîers à ta fuite du mot Séné. Helenium , aut enula campana , aunée, indicum maximum , ( corona folis ) herhe au foleiL Helianthemum vulgare ; voye:^ Héliantheme. Peruvianum , aut corona folis , herbe au foleil, tuberofum , {poire de terre). Voyez Topinambouiw Helianihus , Linn. herbe au foleiL Heliochryfos fylveftre. Filago , herbe à coton, Heliochryfum , immortelle dorée. Heliotropium , ( héliotrope ) voye^ Herbe a.ux verrues.- rricoccum : voye-^ Tournesol. Heliotropius gemma, {^pierre d'héliotrope) efpece de jafpe^ Helleboraltrum ^ pied de griffon. Helleborine latifolia montana , elléborine. tenuifolia , hellébore noir d'Hippocrate,. Helleborus albus , hellébore blanc, niger , hellébore noir. fœtidus , pied de griffon^ Helxine, Parietaria , pariétaire. cilTampelos j ( convolvulus ) liseron.' fylveftris , aut circasa , circée. Hemerobius , hemérobe : voyez ce mot & L'article D'emoîfelle du Hon des pucerons^ Hemerocallis , hé.nérocale. Hemionites , hémionite» Hemiptera ^ hémiptere. Lxxxvi TABLE. liemorrhoïdum herba , aut chelidonia , fcrophulalre petite* Henicophyllos , aut arum maculatum , pied ce veau veiné, Henophyllon , auc unifolium , efpece de fmilax. Hepa margine ferrato , auc corpoie lineari : voye^ à l'article Scorpion AQUATIQUE, Hepar , foie, uterinum , placenta : voyez VartlcU Arriere-faix. Kepatica , hépatique. fontana , hépatique de fontaine. nobilis , hépatique des Fleurifles. paliidris , ( chryfofplenium ) hépatique dorée. ftellaris. Afperula odoraca , hépatique des bois. terreftris , aut lichen arbortus , pulmonaire de chêne. Hepatorium aquatile , eupatoire femelle bâtarde. Heptapbylloii , aut tormendlla , tormentilk. Herba , herbe. anil : voye\ Indigo. Antoniana. Chamcenerion , herbe de Saint Antoine, benedida. Caryophyllata vulgaris , benoîte, cancri , aiu helioiropium j héliotrope ou htrbe aux verrues, cancri. Burfa paftoris j tabouret. carpentorum. Baibarsea , herbe de Sainte Barbe. cunicularis, ( hyofcyamus } voye\ Jusquiame ou Hannebane, délie ferire : voye-^ à l'article Jacée. doria , verge dorée, equina, auc equifetum , /^re/e. Judaïca , aut fyderiris , crapaudine, laurentiana , aut bugula , bugle, mimofa , fenfitive, molucana , herbe molucane, papagalli , aut fymphonia , atnaranthe tricçlor, pappa , aet lenecio , fcnecon, paralyfîs , aut primuia veris ^ prime-verre, paris , ra'ifin du renard, pedicularis , aut ftaphis agria , fiaphis aigre, perfora ta , millepertuis. TABLE. ixxxyii Herba proferpinaca , auc centinodia , centinodui^ ruperti , herbe à Robert» facra , verveine. falutaris , herbe falutiîre, îzwOix, crucis , auc nicociana , nicodane, Kunigundis , ( eupatorium ) eufatolrc^ Mariœ_, ( coftus) herbe du coq, Sandi Pétri , ( crithmum ) cnjîe marine. Stephani , aut circaea , herbe de Saint Etienne, fardoa : voye^ à l'article Œnante. fardonica , aut fcelerata , renoncule dt s marais, fcelerara j renoncule des marais. Siciliana , aut androfaemum , toute -faine. folis j herbe au foleil. ftella , aut coronopus , corne de cerf. ftrumcea , renoncule des marais. tauri , aut vacca; , ( orobanche ) orobancke^ trientalis , efpece de lyjlmachie. Trinitatis , penfée. turca , herniole ou turquette. venti , coquelourde. vinofa. Ambrofîa , ambroijie. viva , aut mimofa , fenfitive. vulnerariaj { perce- feuille vivace). Voyez Oreille de LievRE. Herbarius , aut herbifer , herbier. Herix , aut hericius, (erinaceus ) hériffon. Hermaphroditus ^ hermaphrodite. Hermellanus , herm'-ne. Hefmoda<^ylus , hermodacie. Mefuœi , auc dens canis , dent de chierû niger & rufus , ( colchicum } colchique. Herniaria , herniole ou turquette, Hervas de anil : voye-^ Inde. Hefperis hortenfis , julienne. allium redolens , aut alliaris , alliaire ou herbe des aulx^^ Hereromorpha : voye:^ à l'article Pétrifications, rxxxviii T A B L E. Hecich Indis & ^chyopibus , hétich. Hiaticiila , oijèau de roche, Hia-tfao tom-tchom : voye:^ Plante- Ver. Hiacula , lavignon. Hibifcus Syri eus , guimauve royale, Hi.rac.um , herbe à Vépervier. falcarum , aut ftellatum , ( rhagadlolus ) kcrbe aux ragadas, latifolium ^ chicorée fauvjge. Hierobotane fœmina , aut eryfimum , vélar» Higuero , cujeté, Himantopus , échajje. Hin-Awarii : voje^ Inde. Hinderata , doradilla : voye:^ à farticle Ceterac. Hindifch : voye:(^ k l'article Ail. Hinen- pao : voye-^ à l'article Panthère, Hingifeh , voye^ à l'article AssA Fœhda. Hinnulus , faon ou petit cerf. Voyez aufli à l'article Mule, H'.nnus , auc mulus , mulet. Hippelaphus, hippelaphe. Hippia minor , aur alllne , morgeline. Hippobofca pedibus fexda6lilis , alis divaricatis^ &c. mouche-araignee ^ ou hippchofque. pedibus tetra- dadiylis , alis cruciatis : voye"^ Mouche A Chihn à l'article Mouche-Araignée. Hippocampns , cheval marin ou hippocampe, Hippocaftanuiîî , maronnier d'Inde, Hippogloflum , aut laurus alexandrina , laurier alexandrin. HippoglofTus 5 flétan. Hippolapathum , {rhubarbe des Moines. Rapontic des montagnes). Voyez Patience des Jardins. maximucn aut rhaponticum tliracicum , rapontic du Le- vant. Hippolitus , pierre de cheval ou hippoUte. Hippomane foliis ovatis , ferratls , &c. mancelinier. Hippomanes , hippomane. Hippomarathrum j aut carvi folia , efpcce de fenouil fauvage, Hippo- TABLE. txxi^îx Hippo-phaeS l ailt fpîna purgatiix , hlppopha'és, Hippophxflum j auc calcitrapa y chaujfe-trape. Hippoporamus , hippopotame, falfo didus : voyc^ ci Varûcle Vache marinjb. Hippofelinum Theophrafti , aiir Smyrnium , macéron. Hippo-triorchis aut fiibbuteo j efpece d'epenier d'Egypte. Hippuris , aut hippofetaj ( equifetum ) prêle. aquriiica : voye^ à f article ConTMKY A & PrÊle*. Hippurites corallinus , hippurlte, Hircus , bouc. fylveftris , bouc fauvage ou bouquetin. flirudo , ( fangui-fuga ) fangfue. alpina nigricans : voye-^ à l'article Sangsue.' marina , fangfue de mer. Hirundinaria major , aut chelidonium , éclaire» Hirundo , hirondelle. agreftis aut miner , hirondelle de campagne, plinii , fîve ruftica , martinet, apus j moutardier : voye"^ -Hirondelle de muraille. major apus , roftro adanco , frégate, marina avis, hirondelle de mer y oifeau. pifcis , hirondelle de mer ^ poijjon. riparia , fîve Drepanis , hirondelle de rivière. vulgaris Se domeftica , hirondelle de ville ou de cheminée. Hifpidula , { 'pici de chat). Voyez Herbe blanche. Hifpurus. Sciurus , écureuil. Hirtoria naturalis , Hijîoire naturelle. Hillrix , porc-épic. Hoacalt , boiciningua ) ferpent à fonnettes, Hoaichu : voy^:^ Acacia vrai. Hobus : voye-;^ à l'article Myrobolans. Hœdus , f chevreau ou cabril ). Voyez Bouc. Hœmaroxillum : voye^ Bois de Campeche. Ho-hang-lien , racine d'or. Hoitz-iloxit , (arbor balfami ïndici ). F'oye^ Beaume Du Pbrou. Ho-ki-hao , colle de peau d'âne. Voyez à l'article Ane. HoUi , aut holquahuilt : voye-^ Holli. Tow.c V L m xc TABLE. Holoccnitis Hippocratisj aur trafi , fouchet Sultan. Holofchxnos Theophrafti j aiu fcirpus , jonc d'eau. Holofter affinis j caudâ miiris , queue de fouris^ Holofteum , aut plantago anguftifolia albida , ptantaln argentéo.. Holoileus , auc ofteocolla , ojléocùlle^. Holothuriae , holothuries, Holquahuylt : voye'^ Holli. Hombofes : voye:^ à l'article Vacos. Homo , homme, marinus , homme marin, fylveftris , homme fauvage, Horama , auc harame : voye\ Tacamaque^ Hordeolum , aiu cevadilla , cévadille. Hordeum , orge. perlatum , orge perle, polyfticum bibernum , orge dhîver, verniim , orge avancé. Horminum fativum vnigare , fclarea di6bum j tcutebonne ou orvak, verum , ormin, Horn-blende : voye^ Blende. Horologium mortis , pou pulfateur. Hortulanus , ortolan. Hovus indica pruni facie , c'ejl le Hobus : yoye^ ce mot. Huanacus : voye'i^ Paco. Hugium , aut camelus , chameau, Humanus , humain. Humulus , auc lupulus , houblon. Humus animal is , terre animale. atra , terreau, limo : voye^ Vasf. Hufo , auc exoflis , poijjon ychtlocolle, Huyc zafe : voye^ Mesquite. ■ Hyacinthus gemma j hyacinthe [pierre d' ). Indicus luberofa ladice , tubéreufe,. odoratiflîmus & recemofus di(Sus tib-cadi & mufcari , otgncm: mufque. TABLE. xci Hyacinthus Orientalis j jacinthe des jardins ou du Levant, planta , jacinthe. Poëtarum latifolius , aut xipliion , iris lulhulcux, ftellaris, aut lilio hyacinthus , lis- jacinthe, Hybridus , mulet, Hybris & hybrida , métis 8c mulâtre. Hydatides : voye:^ à l'article Ovaire. Hydra prothea y polype d'eau douce, Hydrargyrus , vif argent ou mercure. Hydrocorax Indicus , calao. Hydrocotile , écuelle d'eau. Hydrolapathiim ^ patience aquatique. Hydrophilus , hydrophile. Hydropiper , aur bidens , eupatoire femelle bâtarde, aut Perticaria urens , poivre d'eau, Hydrus , autnatrix, hydre. Hyœna , hyène. Hyofcyamus , jufquiame. Peruvianus , nicotianc, Hypecoon , cumin cornu, Hypericum vulgare , millepertuis. Hypocyftis , hypocijlc. Hypou - canna , ipécacuanha, HyiTopus , hyfope. Hyftera Petra , hyjlérolite. Hyfteroliilius , hijleroUthe. Hyftrix : voye-^ ci-dejfus Hiftrix. Hyvourahe Brafilianis : voye-:^ Hivourahe. J. J A c A arbor ; voye:^ Jaca. major durio : voye-^ Durion. nemorenfis , aut ferratula , farrette. nigra ( ambrette fauvage ) voyez JacÉe. oleae folio , aut xeranthemum , immortelle, Orientalis , béhen, V m ïy xcn TABLE. Jaca tricolor ( herba Trinitaiis) pcnfée^ vulgaris , jacée, Jaceros in calecut : voye-[ Jaca. Jacobœa , Jacobée ou herbe de Saint Jacques. foliis cannabinis : voye-^ à l'article Jacobée» foliis ferulaceis , Eore minore (achillîea) folio & radice lignofa( clùna radix ) efquine» Jaculator , harponnier, Jaculatrix : voye-^ Acontias 6' Dard. Jaculus : voye'^ Dard- Vandaise. Jacupema : voye-^ à V article YAcoif. Jade lapis : voye-^ Jade. Jagra : voy^^ Coquo, Jagaara , jaguar. Jakama , vipère défile de Saint- Laurent. Jakanapes , Jingcs du Cap Verd. Jalam- banno : vqye:^; à l'article Ébene. Jalappaj aut jalapium : voj'e:^ Jalap à l'article Belle de nuit. Jambeiro & jamboiis {jambes rofades) : voyez Jambos. Jambolones , aiu fambolyn : voye:^ Jambolom. Jamgomas , paliure d'Egypte, Janipaba j génipanier. Jaracua , vipère de Java, Jafminum ; jafmin. Americanum ( quamocîit ) y^y^i/2 rougt. Arabicum : voye-^ Café. ciEruleum Mauritanoriim , lilas, vulgatius flore ti^o y jafmin blanc Jafpis ijafpe. Jayama HifpaniolïE , aut Ananas : voye'^ ce mot. Ibametara Brafilienfibus ( acaja ) prunier de Mombaini M Iberis [pajfferage fauvage ou chajjerage ) voyez Cresson SAUVAGE. Ibirapitanga ( lignum Brefilianum ) bois de Brejil, Ibis : voye^ ce mot & l'article Cicogne. Ibifcus ( alrhxa ) voye:^ Guimauve. Theophrafti , aut abutilon , faujfe guimauve, îchneumon (mus Pharaonis) rat d'Egypte ou ichneumon, T A B L E, ' xciii ïcicatiba : voye:( à l'article Résine Élémi. Ichterus , aut galgulus , loriot. I(5terus : voye'^ Troupiale & Baltimore. pterophœniceus , étourneau rouge-aile d'Albin : voyez à Tarticla Troupiale. Ichtyocolla : voy^:^ Ichtyocolle & l'article Esturgeon* Ichtyolithiis , poijfon pétrifié* Ichtyperia , ichtyperie. Ichtys , aut putorius, putois, Idasa ficus , aut chamscerafus , cerifier nain. radix , aut uva urfi , raifin d'ours, Jecoraria , aut hepatica , hépatique. Jecur, foie. Jetucu, aut;onqui : voye^ à l'article Mechoachan, Igazur , aut nux vomica , noix vom'ique. Ignames , aut batatas , hatatte. Ignavus major hirfutus , pilis Jongis & grifeis : voye-^i à l'article Pa-? resseux, gracilis aut agilis : voye-^ à l'article Paresseux. Ignes fatui , feux -follets. Ignis 5 feu. lambens : voye^ â l'article Feux - Follets^ Iguana , aut fencmbi : voye^ Leguana. Ikaii - dugung : voye^ Dugon, Ilex , ycuje. aculeata baccifera , folio finuato ( aquifolium ) : voyci Houx. cocci - glandifera : voye:^ à l'article Kekuès. arborea j major glandifera : voyei Chêne verd & Yeuse. ïlianaria , Jean ■ le - blanc. lUecebra , aut fedum parvum acre , flore luteo j vermiculaire brûlante^ \mhnd.co i furmulet fans barbillons. Imbricata , faitiere. Impatiens herba ( herbe impatiente ) voyez- à l'article Balsamine, Imperator , Empereur. ïmperatoria major , impératoire, ïmpia , aui filago , hçrbe à coton». Tnciv TABLE. Inana , ignona : voye^ Leguana. Incruftata , încrujlaiicns, \ï\c\ih:iùo y incubaticn» Indian - pink woyei à V article Spigelia. Indian-red , rerrci/i;Per/é, îndica radix , racine de Saint Charles, Indicum, auc Indum : voyey^ Inde. Indigo anil : voye-;^ Indigo. viera ^ colutea: foliis , utiiufqae Indix , Inde» Infelix lolium : voye-^ à Vanïcle Yvraie, Inga niiquis longilllmis ^ pois fucré de la Guyane. Ingluvies , jabot. ïnfedcum ^ infecle. Infitio in fidura : voye':^ Greffe en fente à r article Arbre. Voye^ aujjî à l'article Greffe au mot Plante. înfula , Ile ou IJle. Iiiteftinum terras , mouche à corcelet armé, Inrybum , auc iinubus ^ ( indivia ) voye-;^ Endive. erraticum , ( cichorium fylveftre ) chicorée fauva^e. Inula , au: helenium , aunée. Joekels ; voye^ à ^article Vitriol, Joliius , pierre de violette. Jonquillas , aut narcilFus ]\inQ\-Ço\\\xs , j onquille, Jontlilafpi : voye^ ce mot. Jordkprut : voye^ Pou sauteur. Jovis barba , aut fedum majus j joubarbe. Ippecacuanha , ( racine du Brejil). Voyez IpÉcacuanha. cinerea Peruviana , ipéacuanha gris. fufca Brafilienfis , ipécacuanha brun» îpfida nofliras , Martin pêcheur. indica torquata , Martin pêcheur à cellier des Indes, Iquetaja Brafilienfium j aut fcrophulariaaquatica j herbe dujîege, Iridis 5 aut ireos y iris. Iringus , aut eryngium , chardon Rolland. Irio , aut eryfîmum , vélar, îrion cercalis , aut figopyrum , $ air afin. TABLE. xcxr Iris bulbofa latlfolla j iris bulbeux. florentina > aut illyda y\{ flamba blanche ), Voyez Iris de Flo- rence. lurea , iris jaune. noftras , iris ordinaire ou flambe. palullris lutea j glayeul à fleurs jaunes. Sufiana ^ iris de Sufe. fylveftris j aut xiris, ( efpatule ). Glayeul puant. tuberofa , folio angulofo j ( hermodadylus "). Voye-!^ Hermodacth. vulgaris lutea , palufiiris , iris jaune de marais. Ifaris fativa , vel latifolia , feu glaftum j guefde ou paflel. indica , roris marini glafto affinis : voye^ Inde. fylveftris & anguftifolia, vouëde. îfca de Jaca ; c^efl l'agaric qui croît fur le Jaca : voye-^ ce mot. Ifchas , aut apios , ef.ece de Tithymale à racine tulércufe. Ifgarum , aut kali , foude. Ifis j je dit du genre des coraux : voye^ Corail. Ifophyllon , aut buplevrumj oreille de lièvre. Ifopyrum Diofcoridis , aut aquileïa , ancolie. Ifîîn glair : voye-^ Ichtyocolle. Italica , mantis didla , mante. îtirana : voye-^ à l'article Gorge-rouge. Iva arthetica , aut chatDcepytis , ivette non mufquée. mofchata j ivette mufquée. Juapecanga : voye:^ Salsepareille. Juba , ( capilli ). P^oye^ à l'article Poil. Juguetede aqua : voye^ Ascolotl. Jujuba , jujube. indica , rotundifoiia , fpinofa j,foHis majorlbus , lanuginofis & iiica- nis , Ber, Julis j aut julia , ( girella ). J^oye-^ à l'article Donzelle, Julus , Jule. Juncago , jonc faux, Juncaria , jonquaire : voyez Rubia îinifolia , ^c, de cette Table^ Junci lapidei : voye'^ Joncs de pierre, Juncus , jonc. acututus 5 jonc aigu ou piquante «cvi TABLE. Juncusangulafus & triangularis Plinii , fouchet rond^ avellanaj aut 1 rafi , fouchet Sulcan» Floiidus. Buromus , jonc fieuri. lœvis , jonc ordinaire des jardins. maximus j aut fcirpus , jo:c dcau. odoratus , aut aromaticus rotondus _, fchénantt, petrofus , auc lirophyton j htophyte. Juni pappaeyma , ( genipa ) génipanier. juniperiis vulgaiis arbor , auc celfior j genévrier en arbre. Afiarica , genévrier d'AJie. grandior , aut ettalche , oxycedre. major bacca rufefcente , ( cèdre ). Voyez à l'article Genevrieh. vulgaris : vqy^:{ Genévrier. Juplcanga ^ aut China fpuria nodofa j fquine d'Occident, Jupiter : voye-^ à l'article Planète. Jufquiamus , aut hyofciamus , jufqu'iame ou hannelane» Juvenca , génijfe. Ixine Theophrafti j aut carlina , carline blanche. Jynx , auc torquilla , feu cinclida : voyc:^ Jynx, K. K A AD s Y : voye-^ h. V article Papier du Nil. Kaatli : voyei^ aux articles Cachou 6* Caté, Kakopit , tfi&i. Kalan : voye-^ à l'article Ongle odorant. Kali j fonde. geniculatum majus , fruticans , Ugnofum Se grandius, perpetuum ^ fouie grandi» Hifpanicutrjj fupinum , annuum , fedi minoris folio ^ foude d'Ej"^ pagne. majus cochlearo femine , ( falfola) foude y appellée falicor, fpinofum , foude falicor épineufe j ou falfovie ou marie. Kamina-mafla : voye-^ Pétrole. Kanna goraka , aut arbor carcapulli : voye^ Carcapulli, Karabe. Eledrum , aut facal , ( fuccinum ) ambre jaune, Karanaphti : voye:j^ ce mot & l'artick Pétrole, Karoulo u i TABLE. xcvî Karoulou : voye^ Calalou. Kaftor : voye-^ à rarùcle Civette,. Katoa-katua : voye^ l'article Feuille Indienne. Kavalam : yoye-^ Bois Caca. Koiri , auc cheiri , [violier jaune). Voyez Giroflier. Kenli , aiit tanli : voye'^ Jachal. Kenna : voye-:^ Troesne d'Egypte à rarticle Alcana. Keratophyra , heratophyte. Kermen : voy^-^ Kermès. Kerva Arabibus : voye-^ à V article Ricin. Ketmia , ketmie. Brafiliends folio ficus , frn6tu pyramidato fulcato : voyei^ Ca- lalou. j^gyptiaca , aut bamia moichata , ( abelmofcii ). Voye-^ Graine DE Musc. iïgyptiaca vitis folio , parvo flore j aut fabdarifïa , ketmie d'E" fincufis j frudu fubrotundo , flore pleno , rofe de la Martinique : voyez à l'article Ketmie. veficaria vulgaris , auc alcea perigrina j ketmie d'Italie, KlkaJon Prophecas Jona:, Ricinus : voye-^ Ricin. Kiki , auc palma Chrifti. Gallis : voye'^ à l'article Ricin. Kilkilj auc culcûl : roye-^ Scecachul. Kimbula : voye-^ à la fin de l'article Crocodile, Kimtchiga : vqy^:^ Saranne. Kinyu : T'oye:^ Poisson p'or à l'artlcleDoR ade, Kipri : voye:^ à l'article Salicaire. Kirjch-wafler : voye^ à l'article Cerisier. Kive : voye^ Belvédère. Knah : voye:^ Alcana. Koaang-fi : voye^ Arbre du Vernis. Kobold , auc cobaltum , cobalt. Koddagapalla , eodagapale. Kolez : voye-^ Zendel. Konderuun : voye-^ Térébenthine de Chîo. Koutrai : voye:^ Gros-Yeux. Krapp : vcye-^ à l'article Garance. Tome VI, û xcviït TABLE. KratzhoL- : voye^ à l'article Chungar. Kfa-maki : voye^ à l'article Sin. Kuil-ka huilia : voye:i Ibiboboca. Kuphus , kuphe» Kupper-nickel : voye^ ce mot» Kynorrhodon : voye'^ Rosier, sauvage. I. J^ A B D a N u M : voye':^ a l'article Ciste. I-abiatCE j labiées. Labina , lauvine : voye-^ à l'article Neige; Labrax , /. up de mer vulgaire. Labrum venerisj aut dipGicus ^ chardon à Bonnetier, Labrus pfituaco-roftratus , perroquet de mer. Labrufta , voje-:^ Vigne sauvage eu Lambrus. Laburnum j aiu anagyris non fœcida : [aubours ou faujfe ébêne ). Voyez Ébêne des Alpes. Labyrinthus j labyrinthe» Lac , lait. lunae , lait de lune fo^ffile. Lacca-gummi : vo>y^^ Aimant. nephreticus : voye\ Jade. Bummularis j pierre nommulaire» numifmalis , pierre numifmale. oblidianus , pierre objidienne. ociilaris , pierre oculaire. olearius , aquarius , molarius, falivarius : voye':^ à l'article Pierre A Razoir. cif TABLÉ. Lapis ollaris j pierre ollalre. ophites j ophïte. ollîfragus : voyc-![^ Osteocolle [pierre des /cmpus )* ovarius , pierre ovaire. panthera ( jafpis flavefcens ) voy^:^ Jaspe. percarum : voyei^ à l'article Perche, petracorius j [pierre de Périgord). Voyez à rartidé Fer^ Phrygius , p'.erre Fhr^ gienne, pifcium j pierre de poljfons. plumbariiis , ( N4oIybda'na ) voye-;^ Crayon. porcinus , aiu fiiillus : voyei^ Pierre puante. ruderum , pierre de Flrence, fabulofiis &c cretaceus , ( ofleocolla ) oJléocGllc. fa mi us , efpece de tripoU. fanguinis : voye"^ Jaspe tacheté de rouge. fanguineus , auc hématites : voye^ Hématite. farcophagus , pierre de Sarcophage : voyez Pierre Assiens. SalTenagenfis , pierre de Sajfenage. fcintillans, pierre fcintillante. fciffilis j aut fchiftus fiflîlis : voye^ Ardoise & Schiste. ferpentinns , ferpentine. ferpentis , pierre de ferpent. fpecularis , pierre fpéculaire : voyez à Varùclc Gypse. fpongi^ , pierre d'épongé, ftellaris : voye-^ Astérie, fuillus , aut fœtidus , [fpath fét'.de ). Voyez Pierre Porc ou Pierre puante. fyderitis , ( magnes ) vqy^:{ Aimant. lyriacus , ( lapis Judaïcus ) voye\ Pierre de Judée. teftudinum , pierre de tortu.es. tophaceus , tuf, Thracius j j^^ys* vaccinus j pierre de vache. variolne , pierre de la petite vérole* vitiefcens , pierre fujihle, vitriolicus , pierre vitrioliquç* Lappa major : yoye^ ^ARDANE, TABLE cm Lâppa minor xamh'mm ^ g/outeron (paît)» Tylveftris , voye^ Circée (herbe de Saint Etienne), Lardites , pierre de lard. Larix folio deciduo conifera , méiefe, Orientalis j c'eji le cèdre du Liban : voyez ce mot, Larva , larve. Larus , mauve , ( oifeau) efpece de Mouette : voye^ Goiland. auc gavia major , canard colin. roftro in^quali , coupeur d'eau. Laferas ; voye'^ Oronge. Laferpirlum Gallicum maffilienfe : voye^ Laser , Sylphium & Assa- FGETIDA. Germanicum , auc imperatoria , impératoire. foliis larioribus lobacis , auc libanocis , faux turhïih des montagnes. On le nomme aujji Laferpitium. Lata Indorum , bonduc. Lathyris, catapuce ou épurge : voye^â l'article Tithymale. Lathyrus , geffe. Arvenfis repens tuberofus j magjon ou vefce fauvage. viciaoïdes , auc clymenum Hifpanicum , flore vario , filiqua articulata ^ geffe d'Efpagne. Latcarini : voye\ Titiri. Lavandula major , lavande grande ou fpic. minor , auc anguPcifolia , lavande des jardins. Lava , lave, La V are tus , lavar&t. Lavaronns , efpece de lavaret, Lavaiera arborea , Linn. voye-^ Mauve en arbre. Laver, aut fium , berle. odoratum , auc nafturtium aquacicum, crejfon de fontaine, Laureola j lauréole ou garoute, foemina , mé^éréon, mas , bois genti. Lauro cerafus , laurier- cerife, Laurum canelliferam Amboïnenfem , &c. voye'^ Coulilawan, Laurus 5 laurier. alexandrina , laurier alexandrin. civ TABLE. Laurus foîiis oblongo ovatis , trinerviis j planij : voye^ à Vartlck Cak^ NELLE. ^ inodora , aut tinus inodorus , petit laurier ^ thym fauvage. Iroquaeorum , ( laurier des Iroquols), Voyez Sassafras. pigma , l.iurier nain. pufilla , r.ut laureola fœmina , bois genti. rofea j aiii oleanàer , laurier rofe , [nérion). tinus , laurier thym. vulgaris , laurier franc. Lea:na, lionne: voyez LiOn. Leberis , aut exuvia anguium j dépouille de ferpcnt. Lebre de mar , lièvre de mer. Ledtipes j aut clinopodium , bajllic fauvage» I-edularius j aut cimex , punaife. Ledum filefiacum , aut myrtus Brabantica , myrthe du Brabant» Lefach , fruit de V achanaca, Legumen : voye^ Légume , 6" Varticle Gousse au ?7zc>f Plante. Indorum , bonduc. leoninum , aut orobanche, orobanche, I^emmus , lé min g. Lendes , aut lens pedicularis : voye\ Linde. J-ens , lentille, lapideus , pierre lenticulaire. lenticularis quadrifolia , lemma. Lenrago Italorum , laurier thym petit & fauvage, Ler.ticula marina ferratis foliis j ( fargazo ), J^oye:^ Herbe flottante; paluftris , lentille d'eau, Lentifcus , lentifque. peruana : voye\ Molle. Léo , lion, cancer , ( grand crable ). Voyez Lion marin. Léo crocota , léocrocotte, thalaflicus mari nus , lion marin» Leonina herba , aut leontobolanus , ( orobanche ). Voyez Orobanche ( grande ), Leonropodium , patte de lion, Leontopodium , TABLE.' CY Leontopodium , didum alchymilla , pied de lïon» Leopardus , léopard. ' .,... LcpaSj (patelle). Voye:^ Lépas. , .,;,. n Lepidium , pa(ferage. auc yberis cardamantica : voye-s;^ Passerage ou Cresson sau- vage. dentellaria di<3;um , dentelaire. humile incanum arvenfe j ( d^aba } c/rdV ( bois de citron ). Voyez Bois de Chandelle. In dieu m , bois d'Inde. inhumatum , bois foffde. litteratumj bois de lettre. Molucenfe y bois des Moluques. nephriticum j aut peregrinum , bots néphrétique* î" À B 1 E. cvn Lignum Polyxandrinum , Bois de Palixandre, Qiiafîîa: , bois de Quajjie. Rhodium ^ hois de Rhode ou de roje. fand^ cruçis j c*ejl le bois d'aLes ou celui du gui. fandtum , gayac, fanum , fain-bois. ferpencarium , bois de couleuvre. tambac , auc calambouc , bois d'aloës. violaceum , ( bois de violette ). Voyez Bois de Palixandrb. Ligurinus avis , efpece de Jerin jaune ou de tarin. Ligufticum j ( féféli de montagne ou fermontaine ). YoyQz LivÊchh. vulgare , foliis apii j livêche. Liguftrum^ troène, Lilac , aut liguftrum Orientale j lilas. Liliaceae , lilacées. Lili-arphodelus j aut liliago , lys afphodde. Liliaftrum Alpinum, aut lilium polyrrhizon : voye-^ Lys de S. Bruno. Lilio-hyacinthus vulgaris , lys-jacinte. narciflus , ( colchique jaune ou narcijje d'Automne ). Voyez Lys Nar- cisse. Lilium album vulgare , lys blanc. polyanthos : yoye"^ à l'article Monstre. aureum , vulgo marcagon. , lys orangé. convallium album , ( lys des vallées ). Voyez Muguet. flore atro rubente , faranne. floribus reflexis montanum , martagon, inter fpinas , ( caprifolium ) chèvrefeuille, lapideum {pierre de lys) voyez Lilium Lapideum «S* l'article Pal- mier MARIN. purpuro croceum, mzjas j hémcrocalle. rubens, aut croceum minus , lys rouge on lys de Saint Jean, Limax nudus , limace ou limas, marinus , limace de mer, ruber , limace rouge, cochlea cvojeç Limaçon ( ^yc^r^or ), Limnefium , aut centauroïdes. Gratiola, gratiole, o \] cviii Tablé Limodorum , efpece d'orohanche» Limon fru6tu aurantii : voye':^ à l'article Pomme d'Adam,^ vulgaris , limonier* Limoiies & limonia mala : voye^ à l'arcicleLiuom^K^ Limonium , efpece de béhen rouge. Limofa , barge, Limus j limon, Linatnentum , fe dit de ïa charpie tirée de vieilh toile du lin,. Linaria : voye;^ LiNAiRE. Argentoratenfis, linnte de Strasbourg. avis , aut œgitus , linote, capillaceo folio , odora , petite linaire, élatine didta , velvote ou véronique femelle. hederacea folio , aut cymbalaria , nombril de Vénus. montana , linote de montagne,. viridis , tarin. LinariuSy aut thunnuSj thon» Lingua, langue. cervina , langue de cerfonfcolopendre vulgaire, ferpentina ( langue deferpent) voyez Herbe sans coutçri. Linguicula^ babillard, Lingula pifcis , languette. vulneraria, aut ophioglofTum , herbe fans couture» Linota , linote. Lintea flore majore , linaire commune. Linum , lin. catharticum , aut fylveftre , lin fauva^e purgatif» prarenfe , flofculis exiguis , id. fativum vulgare , lin ordinaire, vivace , lin de Sibérie, vivum fofllle j aut incombuftibiie : voye^ Amiamts» Liquidambari arbor , liquidambar. Liquidambarum woye-^ à l'article Liquidambar, Liquiritia , aut glyzirrhiza , réglijfe. Lithanthrax ( carbo petrîE ) charbon minéral, Litbargyrium foffile , lithargc foffile^ TABLE. cix Lithobiblia , feuilles pétrifiées, Litho-calami j tiges pétrifiées. Lichodendron ( id eft corallum , five madrepora ) : voyey^ Corail '^:5[ GuAJAcANA arbor,'auc celtis , frudtu nigricmte : yoye"^ Micacoulier.. » campeftris, auc lagopus,^id(/ ûfe/ievr^. hortenfis odora , louer odorant. paluftris ( id eft menianthes ) P^oye"^ Mêniante, Lûxia , bec croïfé. Lucanus , auc cervus volans , cerf volant, Lucerna fepulchralis , lampe fepulchrale. Lucciola , mouche luifante, Luciola , auc ophioglofTum, herbe fans cou.ure. Lucius : voye:ç^ Brochet Lucuma , aut ruema : voye-^ Jaune o'CEur. Ludiis , aut calculus :voye:j Calcul. helmoncii , pierre cloifonnée. Lujula , aut alléluia :voye;{PAiN a Coucou. Lumachella , pierre lumachelle, Luiîibrici terreni , aut lombricus ( lombric ou achcc ) voyez Vers D£ Terre. Lumen , lumière, Luna : voye-[ Lune à Varticlc Planète. Lunaria : voye-:^ Lunaire. botrytis , lunaire petite, Graeca , aut peltata , efpece de jomhlafpi, lutea , aut thlafpidium ^faux thlafpi, radia ta , lufernc fauvage, filiqualongiore , bulbonach, rotundiore, médaille, Lupa ( louve ) voyez Loup. Luparia , aut aconitum : v^j^{ Aconit ou Tuéloup. Luperus , lupere. Lupi crepitus : roye:^ Vesse de Loup à la fuite de l'article Cham- pignon. Lupinus , lupin. fativus flore albo , lupin vulgaire, Lupulus , houblon. TABLE. CXI Lupus, loup. aquaticus , brochet, cervarius , loup cerv'er. Voyez à fartlcie Lynx. marinas , loup marin, pifcis , loup marin , poijfon, falidarius , id eft lupulus fylveftris , houblon Jauvage. Lurida , loriot. Lufcinia , aut philomela : voye:^ Rossignol, Lufcîniola j roujfette, Luforius : voye-^ Tatabula. Lufus Natura; , jeux de la Nature, Luteola , auc lutum herba , ( herbe à jaunir. Voyez Gaude. avis , verdier. Lutra , loutre. marina , loutre marine. Lutum , boue : voyez auffi Limon. Lux , lumière. feptencrionalis , lumière feptentrlonale, Luzzo marino : voye-:^ Spet. Lychnis , œillet de Dieu, agria , aut cyanus , bluet. Chalcedonica hirfuta ^ flore coccineo major , aut flos Hierofoly- mitanus , croix de Jérufalem, coronaria Diofcoridis , fativa , coqueburde des Jardiniers : voyez COUQUELOURDE. fegetum major. Nigellaftrum , nielle dcs bleds. fylveftris quae behen album : voye^ Behen. faponaria vulgo , faponaire on favonniere, alba lîmplex , pajfefieur fauvage. vifcofa , purpurea , aut mufcipula , attrape- mouche. vulgaris , fajfefieur ou œillet de Dieu, Lycio affinis ;ïgiptiaca : voye-:^ Agrahalid. Lycion : voye^ Caté Indien. Lycium noftras ivoye^ Graine d'Avignon à l'article Nerprun. Lycodlonum , aut aconitum , aconit ou tudoup, Lycon , aut fiatola , jiatole. cxii T A B L E. 1 Lycoperdon BovIfU : vo>'^:^ Vesse de Loup à la fuite de l'article Cham- pignon. Lycoperficon , pomme d'amour. Lycopodiiim , moujfe rampante à majfue : voyez Pied de Loup à l'article Mousse. Lycopfia didta bugloflum : voye'^ Buglose. Lycopfis branca lupina , aut cardiaca , agripaume, echii fpecies , efpece d'orcanette. aur echium verum , hcrhe aux vipères, Lycopus cardiaca didus , agripjume, paluftris villofus , marrube aquatique, Lydias lapis , pierre de touche, Lyncurius , bélemnite. Lynx , loup cervier, Lyra : voyei^ Groneau. altéra , &c. malarmat. Davidis, lyre de David, tj Lyroftomus , aut apua , anchois. Lyfimachia, [corneille oa percebojfe). Voyez Chassebosse. Americana liuea corniculara , aut onagra , herbe aux ânes, cœrulea galericulata j aut tertianaria , centaurée bleue. chamiEnerion di6ta latifolia j herbe de Saint Antoine, humi fufa , folio rotundiore , flore luteo. Nummularia , num^ mulaire. lucea major j chajfebojffe ou lyjimachie jaune, vulgaris flore purpureo , aut falicaria purpurea , lyjimachie rouge ou efpece de falicaire, Lyflmachiuiii verum , percebojfe, Lytra , aut lutra , loutre. M. M, .ABOUJA , ( majfue de Sauvage de r Amérique), Voyez Mabouja. Macahalef: voye:jCALAF. Miicaleb , aut macholebum : voye:^ Mahaleb. Macaqwer Virginenfium : voye^ Macoqwer. Macerone ; TABLE. cxiu Macerone , aiit Smyrnium , macéron. Machamona : voye-^ Calebasse d'Amérique, Macir , ( macre) voye^ Macer. Macis : voye\fon article au mot Muscade. Macrocaulon junceum , aut hieracium , herbe à i'epervler^ Macropiper , poivre long, Macularellus , aut fcombriis , maquereau. Macumba : voye:^ Melongene. Madcram , auc balam puUi , ( tamarindi ) tamarins.'^ Madrepora : voye-^ Madrépore , & ce qui en ejl dit à la fuite des articles ZOOPHITE & CORALLINE. Mxna , efpece d'anchois. Magala , efpece de pyretre, Magalea : voye-:^ Manganèse h. la fuite de V article Fer. Magalep : voye-^^ Mahaleb. ' Magjon-: voy^:^ à la fuite du mot Vesce sauvage. Magiftrantia , auc imperatoria , Impératoire. Magnes : yoyey;^ Aimant , & ce mène mot à la fuite de l'article Fer, Magonyza , vipère de riflc de Saint Laurent. Majalis porcus j c'ejl le cochon châtré : voyez Sanglier. Mainatus : voye^ Mainate. Majorana , marjolaine. fylveftris j, aut origanum : voye:^ Origan. Maizum ^ mays, Makkakos , makaque. Mala Armeniaca , abricotier, aurea : vojc:^ Oranger. odore fœtido , aut lycoperficon , pomme d^ amour. Malabathrum , ( malabathre ) voye\ Feuille Indienne. Malachites , aut molochites , malachite. Mala citrina , (citreum ) vqy^:^ Citronnier. Malacociiïus major , aut convolvulus major , grani liferon,, minor , aut chelidonia , petite chélidoine, Mala cotonea j ( cydonia ) voye^ Coignassier, Mala granata , ( punica ) voye\^ Grenadier. Malaguetta ^ ( maniguecte } voye^; Cardamone grand. Tome FI, p cnv TABLE; Mala in fana , aiu iycoperficon : voye^ Pomme d'Amour & i'ar/icU Melongene. limonia , aut limones T voje:( Limon. Malan-kua, aut zadura : voye^ à l'anlcle Zédoaire. Alalayen rotang : voye'^ à l'article Sang Dragon". Malicorium, ( punica) voye-^ à l'anlcle Grenadier. Malina thalla iEgyptiorum , aut Trafi Italorum , fouchet Sultan, JMalIeolus : voye-^ Maillet à l'article Plante. Malpighia afperrima , Sic. voye^ Couratary. frudii cerafino fulcato , cerïjler cannelé. latifolia , cortice fanguineo : voj'é:^ Bois Quinquina. Maltha , efpece de bitume molajje : voyez Poix de Terre. Malva : voye^ Mauve. arborea , mauve de mer en arbre. horaria , aut kecmia veficaria , ketmie. paluftris , aut vifcus : voye-^ Guimaume vulgaire. rofea , rofc d'Ouire-mer ou trémïere : voyez Mauve des Jar- dins. vifcus ^ aut altha:a : roye-^ Guimauve. ulmifolia feminc rolkato : voye^ Herbe a balais. Malvo! , aut malvacea:, malvacées, Malum Armeniacum , abricot. aurantium , aut malus aurantia : voye:^ à l'article Oranger. marinum j pomme de mer, citreum : voye':^ Citronnier. infanum , aut melongc-ena , mayenne. marinum : Albergame de Mer. Malus 5 aut malum : voye^ Pommier. Adami j pomme d'Adam, fruâiifera , flore fugaci : voye-^ à l'article Pommier. Indica^ frudiii pentagono : voye-^ Bilimbi. pomo angulofo , ( carambolas ) voye'^ Chamaroch. mahibarica ^ frudu corticofo , amaricante , femine piano ^ com- preflo , noix vomique. medica , ( citreum ) vo.-^^ Citronnier. perfica : voye-^ Pécher, punica , grenade. TABLE. CUV Mambous , tabaxlr. Mambu : voye^ Bambou. Marnera Lufitanorum , aut papaya : voye^ Papayer. Manacus , manaquïn, Manalec , tachas, Mananaao : voyc-:^ à. l'article Noix vomique. Manaci : vqy^;{; ce mot. Mancandrites , macandrhe* Mançanilla , mancelinier. Mandibula lacii , mâchoire de brochet. Mandioca : vqye^ Manihot. Mandragora , mandragore, fœmina , flore fub-coeruleo purpurafcente j mandragore fc-' melle. rrjas , frudu rotundo , mandragore mâle, Mangaïba , aibor Brafilienfis : voyc^ Mangaïba. manga , arbor Indica , mangue, Mangas , manguier: vcy^;^ Mangle. de velludo , manche de velours* Mangoftans : voye"^ Mangoustan. Mangoiife , mangoujle. Manihoc Indorum , manioque. Manipoy : voye-^ Jacaranda. Manna , manne. laricis , manne du Mélèze ou de Briancon. mafàcliina , vulgo cedria , réjine de cèdre, thuris : voye-^ à. l'article Oliban. Manobi : voye-^ Pistache de terre. Mantîca j valife : voye^ à l'article Cerf. Mantis , mante. Manucodiata , oïfcau de Paradis. Manus marina , main de mer, myrti , aur myrtidanum , nom donné à la tumeur du myrte : voyez d l'article Mirte. nafuta eîephanti j c'ejl la trompe de Véléphant, Maracoc , ( granadiila) voye-^ Fleur de la Passion. Maraka : voye-;^ Calesassier d'Amérique. p ÎJ €xvi TABLE. Marana , ( datura ) voye^ Pomme épineuse. . : ' • Maraflus , vipère de l'Arabie* Marcaffita , marcajfiu. Mare , mer. Marga , marne. porcsllana , terr à porcelaine, M.nrgarirs : voye^ Perles à l'article Nacre de perles. Margus niger , aut fulica , foulque. IMarifcus , aut fcirpus , jonc d'eau» Marmor , marbre. conchites , pierre lumacheUe, Marmofa , marmofe. Maroly : voye^ Pac. Maronœ , ( caftaneas ) voye:^ à l'article Châtaignier. Marrubiaftrum vulgare , faux marrube. Marrubiiun , marrube. album , marrube blanc. agrefte , aut ftachys , épi fleuri. cardiaca didum , agripaume. nigrum fœtidum , ballotte. paluftre hirfutum j marrube aquatique. Mars ) ( ferrum ) voye-^ Fer. Foye':^ aujjî à l'article Planète. Marfuinus : voye:^ Marsouin à la fuite du mot h aleihe. Marta. Marterus , aut martes abietum : voye:^ Marte. Martes fagorum : voyei^ Fouine. Marum Creticum , marjolaine de Crête. Voyez Marum. ^ maftichen redolens , aut thymbra Hifpanica , majorante folio , marjolaine d' Angleterre. Mafeluc Turcorum , aut molucca fpinofa , moluque épineufe, Mafepute : voye:^ Serval. Maflac : voye';^ Banque. Maske : voye:^ à l'article Etites. Mafquiqui terra , terre de Mafquiqui ou de Maqui-maquî, Malla lorda : voye-^ à la fin de l'article Rozeau masse d'eAU* Ma (Tac : voj e^ à l'article Banque. MaiTicot , efpcce de chaux de plomb : voyez Plomb. Maftica de folio, ( piedra de puerco ). Foye^ Pierre de Porc-épic. TABLE. cxvîi Maftiche , aut maftix , majîlc. Voyez Lentisque. Maftichina Gallorum j c'ejl le marum mafiic* Materebe : voye^ à Varûcic Mahot. Marer perlarum : voye-^ Nacre de Perles. fmaragdi : i oye^ Prase. Mares Indorum cineritii coloris , bonduc. Matifta ftadka travo : voye:^ Sarane. Man icaria , matrlcaïre. Matrices , matrice. Marrifalvia major , aut fclaroea , toutcbonne ou orvale, Matrifylva : on donne ce nom au chèvrefeuille & au muguet des bols, Matrix mineralium & metallorum : voye:^ Gangue. Mauronia lesbiis , aut dentellaria , dentelaire» Mauze , aut mufa : voye^ Bananier. Maypouri : voye-^ Tapir. Mays : voye-^ Bled de Turquie. Meandrites , méandrites. Mecafulhil, ( vanilla } voye':^ Vanilie. Mechoachanna Peruviana : voye-^ MéchoAchan. Meconites , meconite : voye-^ Ammite & Oolithe. Meconium , ( efpece û"opium). J^oye:^ à l'article Payot blanc. Medica : voye:^ Luzerne. Medicago , lu'^erne a Italie. Médium Alpinum echii folio , floribus fpicatis , efpece de campanelle, Medulla , moelle. ladis , aut butyrum : -voye^ à l'article Lait. Saxorum , moelle de rocher. Mel : voye:^ Miel. L'hidromel efi une eau miellée : on l'appelle aufjî Apomeli. Melicratum , aqua mulfa. Z'Œnomeli efi le vin miellé _y & l'Oxymel efi le v naigr^ miellé. Le Melimelum efî une marmelade de coing & de miel, arundinaceum , aut faccharum , { mel cannae ). Voye-^ canne àfucre, Melacocyffos , aut Hedera terreftris , lierre terreflre. Melacocyllus minor. Chelidonia , icrophulaire petite. Melampodium , aut helleborus nigei, flore rofeo , ellébore noir des jardins, Melampyrum purpureum : voye-^ Bled noir à l'article Sarrazin. Melanopiper , poivre noir. csYîn TABLE. Melanterîa , mélanterU» Melanthiumauc nigella^ nielle ou nlgelle. Malantzana Ara bu m , mayenne à. fruit recourbé. Melanurus , négœil. Confultei^ Lémery. Meialpermum , aut nigella , nielle, Melax , aiu thus , oliban, Meleagris , pintade. auc fritillaria , frltillalre. Mêles , aut melis, ( talffon) Voyez Blaireau. Melianihus Africanus , méllante. Melica- Sorgo : voyc:^^ Millet grand, Melilotus , mélilot. Germanica , lotler. major , odorata , violacea ^ lotler odorant. filiquâ membranaceâ comprefsâ : voyei^ Mélilot. Meîis , auc caxus , blaireau, Meiiiïa , mélijj'e. Conftantinopolitana , ( tnolucca fpinofa). Voyez MoLuqUE épi- neuse. Mûldavica Americana j trifolio , odore gravi: voye-^ à VartlcU Mel!sse Dt Moldavie. betoniciK folio , flore ca^ruleo , albefcens , me'lljfe de Mol- davie, fylveftris liumilis , latifolia ^ maximo flore purpurafcente , mélljfe Jauvage ou bâtarde. Mclidophyllum Turcicum , ( Moldavica) mélljfe de Moldavie, Melicites , efpece de galacilte : voye^ ce mot. Meilifuga , auc mellivora avis, olfeau mouche: voyez Colibri, Melo , melon. Melocadus Americana , aut echinoinelocados j five melo carduus echi- natus , chardon des Indes Occidentales, Melochia Alpini , ( corchorus ) corchore. Meîochites , mélochlte : voyez Pierre d'Arménie. Melo-corcopali frudus : Voyez Melo Corcopali. Meloc , pro-fcarabée. Melolontha, mclolonte, Melomontis carmel , melon pétrifié. TABLE. cxix Melongena , frudu oblongo , violaceo , mayenne ou mélongens vulgaire ou aubcrs'iiie. Melopepo vc:vuco(us , potiron. Melopeponites , melon pétrifié, Melotus j aut melus , taijfon. Membrana nidticoria j aut niditans ; c'efi la paupière interne cllgno' tante , &c, voye^ à l'article OioEAU. Membrocq : voye^ Pareira Brava. MemîEcylon , aut frudtus arbuti : voye'^ Arbousier, Memphitis lapis , pierre de Memphis. Men cherniabin : voye'^ Manne liquide. Mens, aut me(Te : voj-e^ Mungo. Mentha , menthe. anguftifolia , fpicata, menthe des jardins & à feuilles étroites. aquatica, fatureise folio j pouliot à feuilles étroites,] arvenfis , verticillata , hirfuta , calament des marais. cataria , aut felina. Nepeta , cataire, corymbifera , auc Gra;ca , ( coftus Hortenfis ) herbe du coq, crifpa verticillata , menthe frifée, hortenfis , verticillata , ocimi odore , baume des jardins ou menthe domefiique, rotundifolia , crifpa , fpicata , menthe frîfée. paluftrisj feu aquatica'major , ( fifymbrium) menthe aquatique ou baume d'eau. fpicis brevibus , t aibor [poivrier du Pérou) voyezMoLLE. Mollia, aut Mollufc.t , mous ou Mollufques. Moliugo (Gallium) voye^ Caillelait & petit Muguet. TABLE cxxiii Mollufcum ( hroujfin d'érable) woyQz à l'article Erable. Molou Plinii , aut filipendula vulgaris y fiUpendule. Molua, aut morrhua , /«orz/e. Molucca , moluque. Ixvïs , moluque odorante, fpinofa , moluque épineufe. MolybdiEna nigrica fabrilis ( plumbago ) moUbdene. IfAolyhàdidQs i IJem. Elle tient fouvent de la blende. Momordica elaterium , concombre fauvage. frudtii ftriato , levi ( caigua ): v,à Van, Pomme de merveille. vulgaris , pomme de merveille. Momotovakoft : /^oye:^ Yvoire fossile. Momotus , momot, Monarda, monarde. Mondubi , aut manobi , pijiache de terre. Monedukj choucas - choucette. rorquata , choucas cl collier. Monialis , moine. Monoceros pifcis , aut monodon -.voye-^ Licorne & Yvoire du Narhwal. Monococcon , aut zea , froment rouge. Monoculus ( monocle ) voyez à l'article Binocle & Perroquet d'eau. Monophyllon , 'muguet des vallées petit : efpece defmilax. Monopthalmus , moncpthalmc. Mons , montagne. Monftrum , monjîre. Monti - fringilla , pinçon des montagnes ou des Ardennes. Mordella , mordelle. MordelL^ , mordicantes : voyez aufli Demoiselles aquatiques. Morelîa , aut varius , efpece de petite truite : voyez ce mot. Morhua , morue, Morina Orientalis carlinœ folio , morine. Morinellus, guignard. Anglorum, dotrale, Moringua : voye:^ Bois néphkétique. Motion lapis , aut pramnium , efpece de verme'lle, Morochcus lapis {pierre de lait) morochite. • • cxxiv TABLE, Moronna: Voye\ à l'article Esturgeon. Morfus diaboli , auc fuccifa, mors du diable, Gallina: ( aljine ) voyez Morgeline. ranse , efpece de nénuphar, Morulius ex albo non nihil rubefcens , morille* Morum batinum ( mûre de renard) : voyez Ronce. Morus , mûrier. papyrifera , mûrier à papier. Morrhina vafa : Voye^ Myrrhina. Mofch - Arabiim [ femen mofchi ) amhnttc, Morchata , mufcade. Mûfchacellina foliis fiimari^e bulbofe ( herbe mufquée ) voyez MoscA- TELLINE. Mofchifer , porte- mufc. Mofchocarydion , aut mofchata , noix mufcade. Mofchus '.voye-^ Musc à V article Gazelle. Motacilla ( cauda tremula ) lavandière : voyez Bergeronnette. Motella j auc Iota , lote. Moxa , coton de la Chine* Mucor j moijijj'ure. Mucuna , pois pouilleux. Muger , tachas. Mngil pifcis , muge. Mula j [mule ). Voyez Mulet. Millier , [femme). Voyez à l'article Homme. MuUi : voye^ Molle. Mullus, furmuUt. Multiloqiiax , babillard. Mulus , mulet. Mumia , momie, Mandiguacu : vo'ye-^ ci l'article Ricin pignon de Barbarie. Mandas , monde. Mungo fimilis frudus , aut ha^rnia \ c'ejl le fruit du Negundo : yoye\ ce mot, Muraena , murène. fluvialis , aut lampetra , lamproie. pinnis pedoralibus carens , murène vraie. TABLE. cxxv Murex : voye:^ ce mot. Muria : voye:^ Garum 6* Mûrie. Murucuja : voye^ a l'article Grenadille, Mus , rat. agreftis major j mulot. albus Virginianus, rat blanc de Virginie. Alpinus , marmotte. aquaticus j rat d'eau. araneus , mufaraigne. avellanarum , lérot. campeftris , rat des champs. Indicus. iEgyptusve , auc mus Pharaonis , rat de Pharaon : voyez ICHNEUMON. montanus Norwegicus, caudâ abrupta , corpore fulvo , nigro , ma- cularo , léming. mofchiFerus j rat mufqué. Orienrali.s , rat Oriental. parvus campeftris , campagnol. palmarum _, rat palmijle. ponticus j hermine. Sarmatîcus , aiit Scythicus j ( zibelina ), F'oyei Zibeline. fylvaticus & fylveftris , rat des bo:s. terrenus , aut talpa : voye:^ Taupe. vulgaris domefticus j rat domejîique. Mufa J bananier^ Mularda; cefl la fien.e de rat ou de four is, Mufca , mouche. ephemera , éphémère. fcorpiura , panorpe, Mufcader : voye-^ à l'article Ammoniac {fel). Mufcari & mufcavi , oignon mufquJ. Voyez auffi Mousse Greque. Mufcœ aphidivorac; , mouches aphidivores. Mufci frondefcentes , gemmafcenres plumafcentes : voye:^ à l'article Mousse. romndis quadriparcitis , Pluckenet. aut pilularia , pilulaire. Miifcicapa , auc mufcipeta avis , gobeur de mouches. cxxvi TABLE. Mnk'ipuh, attrape mouche. Mufculus , mu/c/e, Mufcus j mouffe. arboreus , moujfe d'arbre. Aftracanus j ( mouffe d'AJlracan ). Voyez Buxbaumia. aureus capillaris , major , pediculo & capitulo craflioribiis , (adiantum aureum ) ( efpece de capillaire). Foye^ Perce- Mousse. clavatus , aut lycopodium , pied de loup. marinus , coralllne. membranaceus fugax , (noftoch). ^oye:{ Moussemembraneuse FUGITIVE. paluftris , fquamofus ruber j mouffe aquatique : voyez à. l'article Tourbe. pulmonfarius, pulmonaire de chêne. terreftris vulgatior : voye-^ Mousse terrestre ordinaire. urfmus , aut lycopodium , pied de loup : voyez Mousse rem- pante a massue. ^ vulgaris terreftris adianti aurei capitulis : voyei^ à l'article Usnée d'Humains. Mufa^um natufa: , ( Cabinet d'HiJlolre naturelle). Voyez à V article His- toire Naturelle. Muftela j belette. pifcis j mujlele. fylveftris , aut furo j furet, Muftelina zibelina , :(ibeline, Murtella armellina , hermine. Muftellina 5 aut phellandrium Alpinum , meum des A'pes. fluviarilisj lote, Muftelus j efpece de chien de mer : voyez ce m. t. Cefl le Galeus ftellatus des Auteurs. Muftum , ( moût ) fuc de raifin nouvellement exprimé & non fermente, Mufiirda j c'efi l'excrément du rat {crotte defouris). Y ovqz à l'article Souris. Miagro (imilis , flore albo , faux chouan. Miagrum verum , aut fativum , ( alijfon ) cameline. monofpermum minus , faux chouan. TABLE. cxxvii Myax : voye^ ci-dcjfous Myculus. Mylabris , mylabre. Myofocis incana repens , creille de fouris, Myofuros , queue de fouris, Myrica , aut tamarifcus , tamaris, Myrmecoleon , formica-leo , ( fourml-Uon ). Myrrwecophagus , ( tamandua ) fourmillier. -> Myrobûlani : voy^:{ Myrobolans. Sunt hîc fpecies bellerlcxj aur bel- legu. Citrin^ _, aut lûtes. Cepulas j aui chebul^e. Emblicœ aut embelgi. Indicie , aut nigrce. Alyrrha j myrrhe, ftade : voye-^ à l'article Myrrhe. Myrrhina : voye-^ Aromatite. Myrrhis , cerfeuil mufqué. fylveftris , femine ftriato levi , cerfeuil fauvage. Myrracantha , murina fpina j ( rufcus ) houx frelon, Myi:tidanum : voye':^ ci-deffus Manus Myrthi. Myrtillus , airelle ( m, rtille vrai ). Myrtomelis , aut diofpyros , amélanchier. Myrtho lîmilis Indica , fruâ:u racemofo j coca, Myrthus , aut murtus , myrthe. arborea aromatica , foliis laurinis latioribus & Aibrotiindis fru6lu racemofo , caryophilli fapore , poivrier de la Jamaïque, caryophilli aromatici odore : voye^ Cannelle Gero- FIÉE. Brabantica aut cham^leagnus ^myrthe bâtard des Pays froids, Myrus , efpece de ferpent, My tuliteb , moules pétrifiées ou foffiles, Mytulus , aur myax , efpece de moule de mer. Voyez ce mor, Myva cydoniorum : voye'^ à l'article Coignassier, Myxa , aut mixaiia , ( febellen ). Foye:^ Sébêste. pyritoraiis ufliculo trilpermoj tjiem'tani* cxxviii TABLE. N. N ABis, aut camelo-'pardalis , caméUopard. Nacar de perlas j nacre de perles. Nakara : voye-:^ à t article Cochenille, Nana Brafilianis ; cejl l'ananas. Nangeas : voyei^ Jaca. Napellus , auc aconitum cœruleum , napel. Moyfis , aut anthora : voye'^ Anthora. racemofiis , aut Chriftophoriana , herbe de S. Chrlfiophe, NapKta , [naphte) pétrole. Napus j navet. diaboli , navet du diable. Voyez à l'article Bryone. fylveftris , navet fauvage ou navette, Narangion , aut aurantium, orange. M.ircaphîum , narcaphte. Narciiro leucoium , perce-neige Narcifîus , narcijfe. auîumnalis major , narcijfe d'automne, fl juncifolius , jonquille, m maritimus , fcille petite £• blanche y ou narcijfe de mer, fylveftris luteus : voy^^ Ai au ou Campanetie. Nardus , nard ou lavande grande. aereftis j aut valeriana hortenfîs , valériane de jardin, Celtica , fpica gallica aut romana , nard Celtique, Indica , [fpicanard ) nard Indien, montana tuberofa, nard de montagne. ruftica , nard fauvage. , Narka : voye:^ à l'article Poisson, Narthex : voye.-^ à l'article Férule. Narwal, [licorne de mer). Voyez à l'article h AL-EiiiE, Nafturtium aquaticum , crejfon de fontaine. Horcenfe , crejfon Alénois. Indicum , ( cardamindum ) capucine. maritimum didtum , cakile : voyez ce mot. Nafturtiut» TABLE. cxxix Naftiirtium paluftrej aut fîderitis latiflîma, (barbarea) herbe aux Char^. pentiers, pratenfe , ( cardamine ) cardamlne» fylveftre , crejfon des prés* peruvianum , capucine. fylveftre tenuiflîme divifum , ( fophia Chirurgorum ) tha" lïthron. verrucarium , {corne de cerf d'eau ). Voyez Cresson sAUr VAGE. Nater ou Nather , natron : voye^ à l'article Bokak, Natjatam , ( cocci Orientales ) coques du Levant, Natica , natice* Natrix Plinii , aut anonis lutea ^ arrête- bœuf jaune. ferpens : voye-^ les articles Hydre & Charbonnier. torquata , n.igeur, Natrum : voye:^ Natron. Natura , nature. Nautilus , nautile. craffiis indicus j nautile épais & chambré, papyraceus polypofus , nautile papyracé, Nechabar : voye-;^^ à V article Ammoniac ( fel ). Nedarium : voye-^ Nectaire à l'article Plante. Necydalis , nécidale. Negundo : voye'^ ce mot, Nemotelus j némotele. Nepa , vipère d'Afrique. abdominis margine integro : voye^ Scorpion AquATiquE. Nepeta , herbe aux chats ou cataire. montana. Calamintha j calament» Nereis : voye-^ à l'article Scolopendre de mer. Nerita , nériie. Nerium , ( nerion , aut oleander ) laurier roje, Neroly : voye:^ à l'article Oranger, Neuftria , annulaire. Ngou-tong : voye:^ à l'article Arbre de Cire. Nhandiroba : voye:^ Noix de Serpent , AhouAî & AyiLA. Nhandu-apoa : voye^ Jabiru-Guacu. Tome V L r cxxx TABLE, Nicotiana , (^iî^^c). Voyez Nicotiane. major anguftifolia , nicotiane à feuille étroite, latifolia, nicotiane à large feuille, miner fœmina , nicotiane à feuille ronde, Nidicornisj aut bubo , efpece de hibou. Nidus avis , nid d'oifeau ( plante ). Nien-tfi : voye'^ Arbre de Vernis, Nigella , nielle, cretica , nielle de Candie. romana , flore minore fimplici , candido . nielle romaine, fylveftris , auc arvenfis , cornuta , nielle des champs. Nigelînftrum , nielle des bleds, Nigretta , aut merula , merle.. Niiiili album , auc nihilum , pompholix» Nil, aut anil : voyf:{ Indigo & Inde. Avicenn^E , auc ifatis , pajlel. Nilica-maram : voye-^ à l'article Charamats. Nimbo folio & frudu o\qx , auc arbor indica fraxino fimiiis , oîe^ fruâ;u , nimba. Nifi , aut ninfing : voye^ GenS'Eng. Ni cela. Sciurus , écureuil. Nicidula. Cicindela, ver luifant. Nitrum , nitre, Nix , neige. Noftes ferreae : voyei Nuits de Fer à l'article Plante*. Nodiluca , auc noduvigila , ver luifant. Nodua , chat- huant. aurita ^ chouette à oreilles. flammeata j chouette à fi. mmes, guttara , effraye. templorum alba , fréfaye ou effraye, Nodulariciî : voye'^ ce que ccfi à la fhite du mot Zoophytïs» Noiiibo , ibijau, Noli me cangere : voye'^ à la fuite du mot Balsamine, Nonnata , ophie, Norchila : %oyeT^ NEGUNoa Noftoc , mouffe mcmbraneufe fugitive,. TABLE. cxxxi Noroneda j punaîfe à a)/irons, Notopeda , taupin, Nox 5 nuie. Nubes , nuées. Nuces cuprejfîî : voye:[ à Vartick Cyprès. pineae : voye^ Pignons à l'article PiNi Nucifta j ( mofchata ) mufcadier, Nudei , noyaux Nucula terreftris Septentrionalium , aut bulbocaftanum majus , apii fo- lio , terre-noix, Numeius Indicus : vrye^ GuARA. Numenius , corlieu, Niimirmalia , numïfmales. Nummularia , ( herhe à cent maux ). Voyez Nummulaire. Nummus Bratcensburgicus , e'cu de Brattensbourg. diabolicus : voye'^ Pierre lenticulaire. lapideus , monnoie de pierre, Nutatio , nutation. Nux , noix. Acajou , ( noix d'Acajou ). Voyez à tarticle Acajou. aromatica , ( mofchata ) mufcadier. avellana ( corylus) coudrier, ben : voye^ Ben. caryophillata , aut araben-fara , f noix deMadagjfcar ) Voyez à V ar- ticle Cannelle Giroflée. fruiftu ferotino : voye-^ cl l'article Noyer. Indica : voye-^ Coco 6* l'article Cuci. infana , noix narcotique, juglans , noyer. medica , coccos de Maldives. metella Arabum , ( noix métel). Voyez à l'article Pomme Épineuse, raofchata , aut myriftica , mufcade, myriftica , noix mufcade, piftachia , pijlachier. veficaria , ne'^ coupé, unguentaria & aromatica j c'ejl la noix mufcade^ vomica j noix vomique, rij exxxii TABLE. Nydticora l corbeau de nuit. Nymphasa , nénuphar» Nymphoïdes aquis innatans j efpece de nénuphar jaune ; lequ^el nage fur l'eau : voyez à l'article Fleur. o. o BEsiT As : voye'^ A l'article Graisse» Ochio di. ferpe , œil de ferpent^ OchrjE , terrse metalliCc-E , ochres, Ochrus folio integro capreolosemittente , ochre, Ocimaftrum , aut ocimum fylveftre , feu clinopodium , efpece de bafUii fauvage. verrucarium ( circa^a ) circée.- Ocimoïdes album j aut lychnis fylveftris alba. , lichnis fauvage o\i lés^ compagnons blancs, Ocimum , bafdïc. céréale , aut Fagopyrum , Bled noir om Sarrayn» --^ Ocularia , aut euphrafia , euphraife. Oculi cancri , yeux d'écrevijfe : voyez à l'article Ecrevissb». populi nigri : voye^ à larticle Peuplier. Oculus , œil. bovis ( leucanthemum ) Marguerite, Chrifti, œildeChriJl. snundi , œïl-du- monde. ferpentis , œil de ferpenî. folis j girafol. OdcbenuSjaut rofmarus : v(?y^:( Vache maR:INH,« CEdichnemus , courly de terre. CEnanthe apii folio, œnanthe à feuille d'ache. çh^erophylli foliis , aut cicutas facie , facco virofo , croc2Q> œnanthe à feuille de cerfeuil. (Enamhe- avis , cul blanc. (Enanihe - planta : voye:^ CEnante. (Enas, aut vinitorculum , pigeon fauvage des vignes^. (Euotheia : voye^ à V article Planie.. T A B L E. cxxxin CEfypus [œjîpe ) voyez à l'article Laine. CEftrus , o'tjlre, rangiferinus : voye:^^ à l'article Taon. Ognella '.vpye:^^ Rongera. Ola : voye:(^ à l'article Cocos. Olaiou : voye'^ Zerumbeth Olampi giiaimi , gomme olampî, Olea , olivier. Oleander, aut roclodendron ( wo-io/i ) voyez Laurier rose. Olearia rotunda : voye^ à T article Burgau. Oleafterj aiu olea fylveftris , olivier fauvage. Oleofa , grajjette. Olerum , aiit ftercus , voye^ Excrément. Oleum , huile, cadinum vulgare , cade, de kerva, aut cicinum , aut ficus infernalis : P^oyei Ricir*. paliDîE : voye:^ Aouara, petrae , pétrole. flyracinum ,J2yrax liquide. takinum , aur cadinum, cade^ > lerrae , naphte». Olibanum ( thus ) oliban, . Oliva j olivier. Olor , aut cygnus , cygne. Olyra , aut fécale , feigle, Omalifus , omalife. Omafus: vc)y«:{ Feuillet à l'article RuMiNAN?» Ombria terra y terre d'ambre, ^ Ombrias. Brontias , pierre de foudre, Omeg : voye-^ Ciguë aquatique. Omentum , placenta : voyez à l'article Homme. ' » Omphacium ( uva acerba ) voye^ Vertus. Omphalocarpon philantropon (aparine ) grateron, Om^\iûoàes{ petite bourrache) voyez Herbe aux Nombrîlsw Onager, cnagre : s oyQz kn^ sauvage» Onagra , herbe aux âneu cxxxiv TABLE -^• Onca , once. Oiida - bétel : voye^ à ranicle Gordius. Ondatra j rat mufqué. Onifci ( millepedae ) cloportes» «é^ Onifcus ( cloporte aquatique ) voyêZ AsEtLl. Onicis major , aut origanum 5 origan* Onix j autonychium : voye^ Onice. Onohiy chïs , fainfoin. femine clypeato afpero , aut hedyfarum , faïnfoïn d^Ef- pagne. Onochiles , aut anchufa , orcanette. Onocrotalus , onocrotale o\x pélican vulgaire, Onogyros Nicandri , aut fpina alba , épine blanche fauv âge. Ononis, feuanonis, arrête -bœuf. Onopordon , aut onogyros fpina alba fylveftris : voyci^ Chardon com- mun ow Epine BLANCHE SAUVAGE. Onopteris nigra , aut filicula , adiante noir. Onfenka: voye:{ Saranne. Oolithes , oolithe. Opalus , opale. ireos ladteus , opale de couleur de lait. Occidentalis , opale Occidentale. Openant : voyey[_ à l'article Pomme de terre. Opercula , opercules. OphioglolTum j langue de ferpent ou herbe fans couture : voyez Ophio- glosse. Opliiorriza foliis lance-laTo-ovatis , Linn : voye'^ Mungo. Ophiofcorodon , aut allium Alpinuui latifolium ( vi(^oriaIis ) ail fer- pe'.tin, Ophites , ophite. Ophris. Bifolia , double feuille. Ophtalmica, aut ocuîaria ( euphrafia ) eufraije. Opium : voye-^ à l'article Pavot blanc. cyrenaïcum , opium cyrendique. Opocarbafum \voye\ Oppocalpasum. ' Oppobalfamum , baume de Judée. TABLE. cxxxT Oppopanax , herce gtande. Opulus , aut fambucus aquatica , obier» Opuntia, fynonime de figuier d'Inde. Orbis marinus ( rond de mer ) voyez LuNE DE MER. XQX'(^ç\^^t\^^ ^ globe ter refire, Univerfus , Univers. Orca plfcis , épaulard. Orradum lapilli , pierre des orcades. Orchys : vojej^ Satyrion, Orchis & Salep, aboitiva fiifca & rufa j auc nidus avis, nid d'oifeatt, hirci odore. Satyrlon à larges feuilles. moriomas , fatyrlon mâle. Oreofelinum , perfil de montagne. Africanum Galbaniferum frutefcens anifî folio ; voye^ Galba- NUM. Organo , rouget. Oricello , voye^ à V article Orseille. Origanum, origan. Creticum latifolium tomentofiim ( didamnus Creticus , diciame de Crète. minus, aut clinopodium, bafïllc fauvage ^ & petit origan. vulgare fpontaneum , origan commun, Oriolus , loriot. Ormiflao : voye-^ à l'article Serpent. Orminum, ormln. fativum , aut fclarea , toutebonne ou orvale* Orni : voye:^ à l'article Figuier. Ornithogalum vulgare, ornlthogale. maritimum , aut fcilla , fcllle. purpureum , aut chanixbalanus , vefce fauvage ou magjon, Ornithoglo(Ta , yè f/ir du fruit du frêne. Orn'iihopoà'mm { pied d'olfeau) voyez ORi>innovoDE, Orobanche , orob anche. cyftus , clfie orobanche. major caryophillutn olens, grande orobanche. radice dentata, aut dentaria orobanche, dentaire orob anche,- lamofa minor , petite orobanche. cxxxiv TABLE. Orobias : voye:( Ammite 6" Oolithe. Orobites : voye^ à l'article Oolithe» Orobiis , orobe. Brafilienfis , flore luteo pajomiroba didus : voye^ Casse Puante. pannonicus , aut fylvefl.ris , orobe fauvage, fylvaticLis noftras , orobt des bois, VLilgaris herbariorum j orobe vulgaire des herborises, Orphxus. Linn. mocqueur voyez à V article Poliglotte, Orraca : voye-:^ à Varticle Coccos. Orrotha : yoye^ à rarticleGEHs-EiiG. Orihoceratiti , orthocératites. Orthiagorifcus , aut mola , lune de mer. Oïûiy govcïQiïdL'. voye^ Caille, Roi des Cailles. Ortoianus , ortolan, Ojvala , orvale. Orubu , vautour du Brejil. Oryx , chèvre fauvage. Oryza , ris. Os , bouche. Os , aut c(Ta, os. Os de corde cervi : voye-^ à l'article Cekv. Ofmunda : voye:^ Os monde (fougère fleurie ) ou aquatique, Olïar ( apocynum Syriacum ) apocin ou herbe de la houctte, OfiTa wormiana, os Jf^ormiens. Voyez à l'article Os. OfTea , aut cornus femina , faux cornouiller. . ' Os fepia: {bifcuit de mer) voyez Sèche, Officulum , noyau, ^ Oflïfraga , orfraye. ' ^ Ofteocolla, ofiéocolle. Ofteolithes , aut ofteites ( os pétrifiés) voyez Osteolithes. Ofteritium monnnum { afirantia) impcratoire, Oftracites , ofiracite. numifmatici , écu de Brattensbourg. Oftracofolium , huître feuille. Oftcalega, hultrler. O^rea , ûu: oftreum , huitre. Oftreopedinites : TABLE. cxxxvit Oflreopedlnites : voye:^ Hystérolithe. Oftreuni tortuofum , dévidoir. Oftruciuni, aut imperatoria , impératoire, Oftrys , aut oftrya ulmo fimilis , frudu in umbilicis foliaceis ( carpinus) charme. Ofyris Dodona^i , belvédère. Ofyris , aut linaria , /inaire, Othonna major polyanthos, auttagetes, œillet d^ Inde, Otis , outarde. arabica , houbara. minor , anas compeftris vulgo diwla , canne-petiere, Ouatiriouaou : voyeç à l'article Fourmilier. Oviparus , cvipare : voye::^ à l'article Vipipare. Ovis brebis. Oulla ouna : voj^ij;* Gobbe-Mouche. Ovum , œuf. lupinum , aut lycoperdum j vejfe de loup, Oxalis , aut oxilapathum : voye:^; Oseille ou Surelle. minima , aut acetofa minor , ofeille petite oiifauvage. faliva franca rotundifolia repens, ojeille ronde ou franchi, vulgaris pratenfis , ofeille ordinaire ou vinette, Oxya , vulgo fagus , hhre. Oyxacantha ( aub^-épine ) voye:^ à l'article Néflier. Oxycedrus lycia , aut cedrus bacciferus , petit cèdre ou oxicedre, Oxycoccum , canneberge. Oxycrat : voyc'^ à la fuite dumotVïGtiE, Oxylapathum 5 aut acetofa : voye^ Oseille ou Surelle. auc lapathum acutum j patience on parelle, Oxymiifine , aut brufcus (rufcus) voye:^ Houx Frelon. Oxypetra {pierre acide ) voyez Oxipetre. Oxyphœnica , aut tamarindi , tamarins, Oxys : vc petite {rm\x\2i). Pekiaj frudu maxime globofo : voye^ Boulet de Canon. Pela-chu : Voye^ à l'article Arbre de Cire. Pelamis, auc thunnus , thon. Pelecinus , efpece de fecuridaca fauvage, Pelicanus 3 /'//iciî/z. » Americanus arboreus , tantale, Pellis , peau. Pelon-ichiad-oquitli : voye-^ Paco. Peloria , pelore, Peltis bouclier. Pemina , obier du Canada. Peniculiis marinus , pinceau marin, Penna avis , plume d'oifcau. marina , plume marine. Pennamla , pennatule : voyez aujjl t article Zoophyti» Peno abfoii : voye-^ ce mot, Pentacrinus : voye:^ Lilium Lapideum. Pentaphylloïdes , argentine. Pentaphyllum 5 aut quinquefolium : vojK^^ Quintefeuille, cxLiv TABLE. Pencifulces: voye:( à. tartîcU Quadrupèdes. Pépita de bifayas : voye^ à l'article Noix Vomk^ue. Peplus : voye':^ Fabago. Pepo , citrouille. oblongus: voye'^^à l'article Citkoville, virginanus : vqyg:{ Maco(^wer ou Macock. Perça , perche» fluviatilis , perche de rivière. marina , perche de mer, Percepier , aur perchepier , percepier^alchy mille. Perdicium , aut parietaria , pariétaire. Perdix , perdrix. alba ( lagopus avis ) perdrix blanche. Brafiliana , jambu didVa , perdrix du Brejîl, cinerea , perdrix grife. Damafcena , perdrix de Damas. Graeca , perdrix de Grèce. marina (fplça) Cole. montana j perdrix de montagne. nov^e Angli^ , perdrix de la nouvelle Angleterre» rufa , perdrix rouge. ruftica : voye-^ Bécasse. Perebecenuc. Oviedo ( nicotiana } tabac. Perella , pérelle. Perfoliata , percefeuille. vulgaris , percefeuille annuelle Perforara ( hypericum) voye^:^ Mîlle-Pertuis. Perianthus : voye:^ Perianthe à l'article Plante, Periapton faluùs magneticum : voyc'^ Driff. Pericarpium : voye:^ PÉRICARPE à l'article Plante. Periclymenum , aut caprifolium , chèvrefeuille. Periploca , foliis oblougisj aut apocynum anguftifolium : voye^ Apocin. Monfpeliaca , foliis rotundioribus : voye':^ Scammonée de Mont- pellier. Perifterona cratevac , aut iva : voye:^^ Ivette. Perla , perle infecte, Perlx , TABLE. cxLv Péris , perles. mufcîE _, 'Demolf elles aquatiques, Perna , aut aftiira : voye-;^ Jambon. Perofa rafa : voye'^ Raie au long. Bec. Perfea , poirier de la nouvelle Efpagne. Perfica , aut perficus , pêcher., Trapobana j pêche de Trapohane : voyez Gehuph. Perficariaj perjicalre, mitis &: maculofa , perjlcaïre douce tachée &c. orientaîis , nicodanœ folio, calice florum ^\xï\^mQO , perjicairt du Levant. iîliquofa , aut noli me tangere : vc>y^:[ à la fuite du math aj.^ samine. Perfonata j aut bardana, bardane. Perfonatae , perfonnées. Peruicheatle : voj' Voly^dXw'i^ , muUivalves. Poma , auc malus , pomme, citria , auc citreum , citron, Paradyfî , aut ficus Indica , ( mufa ) bananier, Pomaceum, [cidre). Voyez à l' article I^ouia-e. Pomatia , pomacle : efpece de limaçon de jardins. Pomifera Indica maliformis , ( guayava ) goyavier, Pomo fimilis Brafiliana , ( genipa ) génipanier. Pompebinos : voye^ Vencu. Pomoholyx : voye:^ ce mot, Pompilus , pomp'ile. Pompona : voye^ à l'article Vanille. Pornutn Adami , aut pomuni Aiïyrium , pomme d'Adam. amoris majus, ( lycoperdcon ) pomme d'amour. aurantium , oranger. Granatum , aut punica , grenadier. mirabile , auc momordica , pomme de merveille, nerangion , aut nerantium y orange. fpinofum , auc (Iramonium , pomme épineufe. opunciatum , aut echinomelocaélos , chardon des Indes Occidentales. Pomus j aut malus , pommier, Popula^o , auc cahha palufcris , fouci d'eau ou de marais-, Populus , peuplier. tremula , tremble. Porca , feu fcrofa : truie, Porcellana , porcelaine. Porcelliones , feumillepedce , cloportes. Porcellus , {jeune pourceau). Voyez à l'article Sanglier. Indicus , cochon d'Inde. fylvellris , {z^Qï)fanglier. TABLE, ciT Porciis , aut fus , cochon, fluviacilis : voye'^ CaiîiAi. Gtiiricxenfis , porc de Guinée. marinas , auc marfuinus j marfouïn. mofchiferus : voyev^^ Tajacu, fpicatuSj ( hyftrix ) porc-éplc. Pori , pores. Porpliyrio , porphyrlon. Porphyrites, auc porphyrium. Porphir , porphyre. Porrum , poireau ou poreau. commune capitatum , poireau commun, Portulaca , pourpier, marina , ( haliraus ) foutenclk ou pourpier de mer, fativa , pourpier cultivé, {ylvedùs y pourpier fauvage. Porus magnus , auc acroporus , grand pore. Voyez à la fuite du moi ZOOPHYTE. reticulatus , efchara ) efchare. Potamogeton , épi d'eau. Pocentilla, (argentina) argentine. caprin a , barbe de chèvre, Poudingt-ftoone , poudingue, Pongouli : voye:^ Figuier sauvage de Cayennh. Pozzolana , po':^\^ lane, Pramnium lapis , ( morion ) efpece de rubis efcarboucle. Voyez ce mot, Prafinus j aut prafitis , feu prafius , prafe. Prafius lapis : voyei!^ Prase & Chrysoprase. Praffium album , marrube blanc. nigrum fœcidum , ballote ou marrube noir, Priapeïa , ( nicotiana ) nicotiane, PriapoUthes , priapolites. Priapus mentula , mentule ou verge. Prima naturalia , corps primitifs : voyez à l'article ÉlÉmens. Primula veris odorata flore luteo , fimplici , primcrole ou primevère, Prionus j prione. Pciilis : voye^ Espadon à l'article Baleine, V ij cLvi TABLE. Probofcis j feu tuba elephanti , aut ma us nafuta l c'eji la trompe dt l'éléphant : voyez ce mot. Procellaria avis , oïfeau de tempête &: pétrel des Anglois. asquinodialis , Linn. puffin du Cap de Bonne- Efpérance , ou efpece d' oïfeau de tempête. Prodnda igni-vomorum , productions de volcan» Prog-illcE infedti j progalles infectes. Propolis, { efpece de cire). Voyez à la fuite de T article Abeille» Profcarabaeus , fcarabéc onctueux* Profimia , maki. Pruina autumnalis , gelée blanche. hyhernalis , verglas. Pruna damafeena , pruneaux noirs des boutiques. VoYè7. à l'article Pru- nier. infana fpinofa, ( nux infana). Foye^ Noix Narcotiq^î. Prunella , aut brunella j brunelle. cxrulea , aut bugula , bugle. frudus , prunier fauvage. Prunifera arbor, ( catal. jamaic. ) poirier de lanouvelle Efpagne. Prunum , aut prunus ^ prunier. Prunus hiericonthica , foliis , olea: : voye-^ Zaccon. fativa , cefl le prunier de damas noir : voyez à l'article Prunierv febeften : voye:^ Sébestes. fylveftris , prunellier, Pf3;dium. Planta leonis j aut alchymilla : voye-^ Pied de Lioh* Pfeudo-acacia , [faux acacia). Voyez Acacia commun, acorus , {faux acorus). Voyez à l'article AcoKUSi alabaftrum , alabajlrite. amomum , [fruit de grofeiller noir). Voyez Cassis. asbeftus , faux asbejle. afphodelus Alpinus , ( phalangium ). Foye:^ à l'article Pha= LANGE. bezoar , fe dit du be\oard factice ou de celui de la véficule du fiel de la chèvre : voyez Bézoard. bunias , ( barbarea ) herbe de Sainte Barbe. corallium , ef le corail blanc ^ mais poreux des boutiques : voyex TABLE. CLVii Madrépore & ce qui eft dit à la fuite des mots Corail & CoRALLiNE. Pfeado-didamnus , faux diciaine, galena : voye-:^ à l'article Blende. _ Iiepatorium mas , ( eupatorium ) eupatoïrcs linum , aut linaria , linaire, lotus ; c'ejl le guajacana : v Giinopodium , baille fauvage. regium , ( poullot royal) menthe aquatique à larges feuilles. vulgare j poullot commun ou royal. TABLE. clij: Pulex , puce. arborefcenj' , puce aquatique arhorcfcente ou monocle : voyez à Var^ tïch Binocle. miniuiflimiis nigricans , tonga ou talpier, Pullus : voye:^ Poulet à l'article Coq, aquacicus , ( fulica ) foulque, Pulmo marinus : voyf^ Poumon marin & l'article Zoophyte, Pulmonaria j pulmonaire, anguftifolia , petite pulmonaire, arborea j aut lichen arboreus : voye'i^ Pulmonaire de Chêne. Gallorum , pulmonaire des François. vulgaris latifolia , Italorum , ad bugloffum accedens : voye-^ Pulmonaire grande. Pulmo plantée : voye-^ Trachée à l'article Plante. Pulpa j pulpe, Pulfatilla folio craffiore Se majore folio , coquelourdct. Pulver , poujjîere. Pulvis coriarius , tan. Pumex , ponce ( pierre ). Punica j grenadier. balauftus , halaujlier, Puretta , purette. Purpura cochlea , pourpre, Puteus , puits. Purorius , putois, ftriatus , putois rayé. Pygargus , pigargue. ^ Pyra , poire. "^ coconea , aut cydonia , coignajfier. Pyracantha , ( néflier épineux). Foye^ Buisson ardent à l'article Né- flier. Pyraceum , ( cidre de poire), voyez Poirier. Pyrafter , poirier fauvage. Idaeus vel Petrxus , ( diofpyros ) amélanchier, Pyrethrum , ( radix falivaris ) pyrethre, umbelliferum , pied d'Alexandre. CLx TABLE. Pyrhocorax , aut graculus , gea'u Pyrimachus , aut pyrites , pyrite. Pyrites, aut quiffe : voye-^ Pyriib. Pyrola , pyrole, aliines , aut herba trientalis , efpece de lyjimachïe, rotundifolia major , grande pyrole à feuilles arrondies* Pyropus. Rubinus , rubis. Pyrrhula. Rubicilia. Byrriola , bouvreuil ou pivoine. Pyrum , auc pyrus , poirier. Q- \^UABEBES, ( cubeba: ) cubeles. Quadratulus , carrelet. Quadrifolium hortenfe album j trèfle à quatre feuilles, Quadrifulcus & quadrupes , quadrifulce &C quadrupède, Quadrumanus : voye'^ Quadrumane à l'article Singe. Quamoclit foliis tenuiter incifis & pinnatis , Barr. ( jafminum Amerî- canum ) jafmin rouge. Voyez auîîl à r article Étoile- Plante. Quarad : voye^ Acacia véritable. Quartzum , quart^. arenaceum , quarti^ gralnu. coloratum , quarf:^ coloré» compingue ^ quarf^ S^^^' cryftallinum lucidum , quart'{ tranfparent, cryftallifatum , quarf^ cryJlalUfé, _ ladtefcens , quart-^ laiteux. verrufcoum , quarf^ carié. Qua(îîa , quajfie. • amara : voye-^ Bois de Qua&sie. Quatrocchi , ( garrot). Voyez à l'article Canards de Mer. Quebranta-huelfos : voye^ Moutons ( oifeau ). Quenia : voye^ à l'article Hérisson terrestre. Quercula calamandrina , ( chamxdrys ) germandrée. Querculus ferpens : voye:^ Dryinus, Quercus j chêne» Quercus TABLE. ctxï Quercus foliis molli lanugine pubefcentibus , rouvre. gallifer, chêne robre. marina , ( chêne marin ) efpece de fucus, Querquedula ^ cercelle, Quinquefolium , qulntefcuïUe. majiis repens , qulntefeuille rampante. Quinque fragmenta pretiofa , fragmens précieux. Quinquina ^ au: kinakina _, quinquina. fpuria aromaticaj cafcarille. Quis ou Qailfe : voye^ ce mot. Quocolos , pierre à verre. R. R abolane: voye^ Perdrix blanche. Radia tce , radiées. Radicula magna, ( raphanus magnuSj cram ou raifort grand. fativa , c'ejl le radis, fylveftris j aut raphanus aquaticus , raifort aquatique, Radix , racine. Brafilien(îs j ipécacuanha, balbofa j racine bulbeufe. Carlo Sando , racine de S, Charles. cava minima viridi flore , auc mofchatellina , herbe mufquée. fibrofa , racine jîbreufe. \àx2L , ( laurus alexandrina ) laurier alexandrin. ( uva urfi ) , raifin d'ours. mechoacan : voye^ ce mot. San6tae Helenae , racine de Sainte Hélène. tuberofa , racine tubéreufe. viperina Gallorum , herbe aux vipères. Yixgnn2im y ferpentaire de Firginîe. urfina , meum. Raguahil , ( dromadarius ) dromadaire. Raia , raie, afterias , raie étoilée. clavata , raie bouclée ou clouée. Tome VI. X cLxii -TABLE. Raiaeledrica , torpille. fullonica j raie à foulon. laevis , raie lijfe ordinaire. oculata , raie liJfe à miroir. fpinofa , raie cardaire. ftellata , raie piquante étoilée. flellata , raie étoilée* undulata cinerea , raie ondée ou cendrée, Raiz de fafrao : voye^ à l'article Terre mérite. Rai lus 5 râle. aquaticiis , râle aquatique. geniftarum , râle de genêt. niger , râle noir. ruber , râle rouge. torquatus , râle à collier. Rana , grenouïle. arborea , grenouille d'arbre ou raine. fufca terreftris , grenouille brune terrejlre. marina : voye^ Baudroye cl l'article GalAngA. minima fylveftris , grenouille des bois. paluftris venenata : voye:^ à Varticle Crapaud. pifcarrix , ( grenouille pêcheufc. ). Voyez Galanga. Rangifec , rhenne. Ranunculus , renoncule. Ranunculus aquaticus , umbilicato folio , Rydrocotyle , écuelle d'eau^ batraclioïdes , aut fylvedris , c'cjl la renoncule des champs- i. Voyez ce mot. bulbofus , renoncule bulheufe ou bacinet. eyclaminis folio y afphodeli radice : voye-^ Thora. fœniculaceis foliis , efpecc d'hellébore noir d'Hyppocrate. graminis folio , flore caudato , feminibus in capitulum fpica- tum congeftis , queue de fouris. hortorum , renoncule des Fleurijles. Indicus , &c. voye:^ Ana-ColuppA^ latlfolius , auc vernus , ( chelidonia ). Koye'^ Chélîdoîns: PETITE ou SCROPHULAIRE PETITE. longifolius paluftris j c'ejl la douve,- TABLE. cLxiii Ranunculus montanus , renoncule des montâmes, nemorofiis j vel fylvaticus , renoncule des bols, mofchatellina didta , mofcatelUne. paîuftris apii folio , laevis Herba fcelerata ^ renoncule des marais ou pied pou. folio fagittaro , flèche d'eau. pratenfis repens , liirfutus , renoncule des prés, radice verticilli modo rotunda , renoncule tuléreufe ou gre^ nouillette, faxatilis ^ ejl la renoncule des rochers. fylvefiiris . aut polyanthemus macuktus , renoncule des champs. tridenraïus , vernus , flore (împlici csruleo , hépatique de jardin, vernus , rorundifolius minor , chélidoine petite. viridis , ( renette ) grenouille des bois. Râpa , aut rapum , rave. fativa oblonga , feu fœmina , rave en navet. rotunda , radice candida , rave mâle. Raphaniftrum , aut rapiftrum , cefl la rave fauvage. Raphanus , raifort. aquaticus , ( fyfimbrium ) raifort aquatique. major oblongus hortenfis : voye'^ Rave des Pari- siens à l'article Raifort cultivé. marinus , cakile. rufticanus , raifort fauvage. fylvertris : voye-^ Rave sauva-ge , ( raplianiftrum ). officinarum , ( \e^ià.\\\xny\i\gixQ) pa(feragc. vulgaris , radis. Raphidia , raphidie. Raphus , dîonte. Rapum Americanum ; c'efl le hétich des Indiens & des Ethyopiens. Lémery dit que cejl une efpece de batatte : voyez ce mot, geniftsE , ( orobanche ) orobanche. rubram , beta rubra , betterave terrae , & arthanita , ( tydamen ) pain de pourceau. cLxïv TABLE. Rapunculurn vulgare , ( rapunculus efculentus ) raiponce petite de Ca- rême. ' Rapunculas , raiponce. fpicatus, {grande raiponce). Voyez Raiponce sauvage ordi- naire. Rapunticum ma] us , îdeîn, parvum & efculenrum , raiponce, Rapunrium Americanum l^ore Ccxruleo , cardinale bleue, RaftelUim , râteau. RâLOs do matto : voye-^ Paca. Ratms 5 ( mus ) rat. Americanus , rat d" Amérique. Ravcndfara , ( cortex caryophiUacus ) voye:^ Bois de Girofle ou Ca- NELLE Giroflée. R.avend-fara-vao , ( nux carycphillata ) noix de Madagafcar, Rauli : voye-^ à l'article Zinc. Realgal , ( arfenicum rubriim : voye'^ Arsenic & Rêalgar. Reduvius , efpece de morpion. Regina prati , ( ulmaria ) reine des prés. ferpentum , reine des ferpens. Régna , règnes. Regulns , roitelet. ctiftatus , calenduîa vulgo di(5la _, roitelet huppé. non criftatus , roitelet non huppé. Remel : voye-:^ à l'article Cannje a Sugre. P.emiges , plumes des ailes ou ramieres. Rémora , ( arrête-nef ou fucet ). Voyez RÉ more. aratii , ( ononis J arrête-bœuf ou bugrane, Renati : voy^:{ à l'article Colibri. Renecrida : voye:^ à l'article Cochenille. Rengi fulah : voye:^ à l'article Térébenthine de Chio, Reptilia , reptiles. Requiem, ( carcharias ). f^oye';^ Chien de Mer & Requin. Refeda communis , ( herbe maure ou herbe d'amour). Voyez Réséda. foUis fimpUcibus lanceolatis integris : voye':^ à l'article Gaude. linarijc foliis , ( fefamoïdes , frudu flellato ) plante qui a quelque rejfemblance avec la féfame ou jugeoline : voyez ces mots. TABLE. CLxv Refeda minor , aut phyteuma , c'ejl la petite efpece d'herbe maure : voyez Réséda. Refîna , réfine. dida pix : voye\^ Poix Résine aux articles Pin & Sapin, elemi , refîne élem'u fricta. , auc tofta , ( colophane ). Voye\^ aux articles Pin 6' Sa- pin. larigna , ( therebentina larix ). Voye-;^ Mélese. lentifcana, majlich : sq^q,t. à l'article Lehiisc^ve. pini , ( pix ). F'oyei Résine du Pin. Refta bovis , ( ononis ) arrête-bœuf. Recepora , rétépore. Reteporites , rétepores fojjlles. Rericulum , ré':^eau ou fécond ventricule des animaux ruminans : voy^z ce mot. marin um , rets marin, Retortuna peruana cujusdam acacic-e : voye^ Retortuno. Rex Guinenfis , Roi de Guinée. metaliorum j ( aurum ) or, vulturum , roi des vautours, Rha^ ( raponticuiiî } rapontic. Rhabarbarum , rhubarbe, . album Indicum : voy^:{MECHOACHAM. Alpinum 5 aut hippolapatlium , rotundifolium , rhubarbe des Alpes. folio oblongo , crifpo , undulato , flabellis fparfis : voyei^ à Varticle Rhubarbe. forte Diofcoridis & antiquorum. Rhaponticum , rapontic. Monachorum , ( lapathum Alpinum ) rhubarbe des Moines ou patience des jardins. verum , folio oblongo, crifpo , undulato, flagellis fparfis j rhubarbe de la Chine, Rhagadiolus , ( hieracium ftellatum , aut falcatum ) herbe aux rha- gadcs, Rhamnus cacharticus , nerprun ou bourg épine. minor , graine d'Ayignon, cLxvi TABLE. Rhamnus folio fubrotundo , frudu compreflb , ( paliums ) p allure* tercius , ( pyracandia) buijfon ardent, Rhapejoa , aut leonpetalon j cfpece de patte de lion des boutiques, Rhapontica, ( centaurium majus ) centaurée grande» RhapondcLim Thracium , ( rha } rapontic. pharmaceutictim , ( centaurium majus ) centaurée grande, Rhafiit, ( rumigi Maurorum ). Voye'^ Rhasut. Rhea , thouyou. Rheas audorutn , aut papaver erraticum , pavot rouge ou coquelicot. Rheum , ( rhabarbarum ) rhubarbe. Rhinocéros : voyei^ ce mot, avis 'y efpece de Calao : voye'^ ce mot, Rhinomacer , becmare, Rhoar , ( narwal ). Voye-^ Licorne de Mer. à la fuite du mot Ba- leine. Rliodia radix, aut anacampferos , orpin à odeur de rofe. Rhododaphne , aut rhododendron , ( oleander nerion , auc laurus ro- fea ). F'oye-^ Laurier Rose. Rhombi , cylindres ou rouleaux, Rhombus pifcis , turbot. Rhum , tafia. Rhus 5 fumach, culinaria , roux des Cuifiniers , ou roure des Corroyeurs, obfoniorum , aut rhoë , fumac vulgïire. myrtifolia Monfpeliaca , rédoul. Ribes , aut grolfularia rubra , grofeiller rouge des jardins, frudu nigro , folio olente , cajjis. Ribefium , aut ribes vulgaris acidus ruber , grofeiller rouge, Ricini vulgaris nucleus , graine de ricin ordinaire. Ricinoïdes , arbor Americana ^ folio multifido , médiclnier d'Efpagne : voye:^ à l'article Ricin. golFypii folio; voye:^ Pignon De Barba- rie à l'article Ricin. ex quâ paratur magnoc , manihot. ex quâ paratur tournefoi Gallorum, Maurdle, Voyez à l'arr. Tournesol, TABLE, cLxvii Ricinus, ricin* animal , morpion, caninus , £ique du chien. vulgaris , ricin ordinaire. Ridlus , mâchoire inférieure. Rima frudus : voye-^ Arbre du Pain, Ripa , rive. Rifagaltum , aut realgal , réalgar. Ritro , aut ruthrum (echinopus minor ) chardon éch'nope, Rivina : voy^:^ SoLANoiDE. Rizolithi , racines pétrifiées. Robben fchlagers, voye'^ Phocas. Rûbinia , c'efi Varhre aux pois. M. Lînn^us donne auffi le nom de Robinm à l'acacia ordinaire : voyez ces mots. Robur , robre ou rouvre. Rocca malha : voye-:^^ Styrax liquide. Rocella: voye^ à l'article Orseille. Rogga j aut olyra, feu typha cerealis, iîvefiIigo( fécale ) feigle, Ronas : voy^^ Racine d'arménie. Ronn : îoye:^ Rondier, Rorella , aut rorida , feu follirora ( ros folis ) herbe de la goutte, Ros , rofé^, Rofa , rofier. canina ( cynorrhodon ) églantier. de Hiericho , aut Hieiiconrea , rofe de Jéricho, hiericontis, aut chryfanrhemum Peruvianum ( corona folis ) herbe aufoleil. mallos : voye-^ a l'article Oliban & Styrax liquide, Mariae Monachis , aut rofa Hiericonthina , rofe de Jéricho. mariana fativa ,aut flammula jovis ( lychnis vulgaris : F'oye'^ Passe- ILEUR ou COQUELOURDE. fylveftris ( cynorrhodos ) églantier ou rofefauvage. Rofsalbie, aut damafcen^E, aut incarnatœ, aut mofchara: , feu pallidse ^ five rubra: : voye^ à l'article Rose. Rofmarinam coronarium( rofmarinus Horrenfis ) romarin. fylveftre bohemicum , auc Gale ivoye:^ Mirthe du Bra^ bant» CLxvrii TABLE. Rofmarus , aut odobenus. Vacca marina : voye:^ Rosmare & Vache Marine. Ros folis , herhe aux goutteux. Roflellum : voye:^ Radicule à l'article Plante. Roftrum , bec, , Rubecula ^ aut phxnicufus ( eritachus ( gorge- rouge, caerulea , gorge bleue, Rubellio , rouget ou morrude. ( erythrinus ) Pagel, fluviatilis , rote'e, Rubeola (Gallium tetraphyllon montanum cruciatum ) garance petite, moncana odorata ( afperula) muguet des bois, vulgaris quadrifolia laevis , flonbus purpurafcentibus , garance petite ou herbe à l'efquinancie, Rubeta-bufo , crapaud, dida rana fylveftris , grenouille des bois, Rubetra , traquet. Riibia angulofa afpera ( Gallium) cadlelait. cynanchia ( rubeola ) garance petite. linifolia afpera ( juncaria ) jonquaire. Sa tige rejfemble à celle du jonc , & fes feuilles à celles du lin. fylveftris Monfpeflulana major , garance fauvage. tindtorum fativa , garance : voyez aufli Tisavoyane. Rubiacece , rubiacées, Rabicellus , rublcelle :woyQzà l'article Kvbis. Rubicilla , nom latin donné par plujieurs Auteurs au Bouvreuil & au Rouge Queue. Americana j rouge-queue d'Amérique, Bengalenfis j rouge - queue de Dentale, Sinenfis, nuge- queue de la Chine, fub - nigra j rouge - queue j noire. Rubicola , efpece de traquet de Lorraine. Rubigo [rouille) voyez à l'article Bled j & le mot Rouille. Rubini di rocca : voye^ aux articles Grenat & Rubis de roche. Rubinus , rubis, balaflîus, rubis balais, Rubinus TABLE. etvTx Rubinus Orientalis , V/^^ii Oriental, rupium , rubis de roche. fpinellus , rubis fpinel, Rubrica fabrilis : voye:^ Crayon rouge, Rubric^ue 6' Sanguine tîndre. Rubus , ronce, hircinus ( chamacbatus ) voye\^ Ronce sans épine à. la fuite de l'art. Ronce. \àx\xs fpinofus ( frambrsfia ) voye^ Framboisier à l'anicle Ronce, vulgaris , ronce vulgaire. Rucula marina minor ( finapi fylveftre ) efpece de moutarde : voyez ce mot. Rude crafïum & ignobile concretum : voye:^ Osteocolle. Rumen : voyc'^ à V article Ruminans. Rumex acetofus (acetofa ) ofeille. Rumicis fpecies , foliis rubentibus ( lapathum fanguineum ) patience rouge. Rumigi maurorum , rhafut, Ruminales , ruminans. Rupertiana ( géranium) herbe à l'efquinancie, Rupicapra : voye\Y s akuow Chamois. Rupicola, aut vinitorculum (cEnas) efpece de pigeon fauvage qui aime foft les raifins mûrs, avis , coq des roches* Rufcus , aut rufcum, petit houx fragon ou houx frelon. anguftifolius , fru6lu folio innafcente ( laurus alexandrina ) laurier alexandrin, Rufma : voye^ ce mot. RuUicula perdix , bécajfe. marina (/'ie de mer) voyez BécAsse de mer; minor , hécajfine, Ruta , rue. caprarii ( galega vulgaris floribus c^eruleis ) rue de chèvre. hortenfis latifolia ; voye\ Rue des Jardins à l'article Rue. muraria ( falvia vira; ) fauve -vie. prarenfis herbariorum , aut thalidrum majus filiqua angulofa, rui des prés ou fauffe rhubarbe. Tome V L -^ «!t.xjc TABLE. Ruta fylveftris, âiit montana , rue fauvage de montagne % voyez à i^ard-» de Rue. Syriaca magno flore albo , quse dici folet harmala , ef^ece de rucf^w^ vagc : voyez IIarmale. Ruticilla , voye^rojjignol de muraille, Riuro, aut ruchrum ( echinopus ) chardon échinope, Rurula , aut peganion Narbonenfe (ruta fylveftris miner ) rue fauvage Rygchopfalia , bec en cïfeau, Ryfagon :roj'e:{ Cassumuniar» S. A A M o u N A golTampinys , aut ceyba , viticis folio aculeata , /rs*»- mas^er. Sabnarifïa , cfpece de ketm':e : voyez Sabdariffa. SabinvT j fabïne ou favinier, major MonfpeflTiiana , aut oxicedrus , folio cupreffi , { oxcicedre ) voyez Cèdre Petit. Sabris & alfordius , ( afrodius ) aut apis hsmorrhoïs } voye\ Aîmor- RHOUS. Sabulum , fable, Saburra , gravier. Sacalj aut fuccinum , (karabé) voye^ Ambre jaune. Sacar mambus ^ Sachar mamba , c'ejl le tabaxir : voyez Bois de BA\2i»- BOU. Sacchar , aut faccharum , { fucre ) voyez Canne a sucre, Sacchari-vora , fucrier. Saccharum acerinum , ( fucre d^érahle) voyez à l'article Erable du Caj- NADA. fpurium , ( cajfonade ) voyez à l'article Canne a Sucre. Sacoponium , aut fagapenum , ( gomme féraphique ) voyez Saga?2.- NUM, Sacrum cncautum , encre f acre e : voyez à l'article MvKi-^»^ Saffarat , aut nabula , ( girafîa ) girafe, Safranum , aut carthamus , cartame. Sa^apenum , aut ferapinum , [ gomme fagapin) voyez Sagapenu.^;£;. Sap-ina j aut fperjula , efpece de morgéline : voyez Sserjuls.. TABLE. cLxxi Sagitta aquatica major , flèche d'eau» SagittcX formes , flèches de pierre, Sagittarium ferpens , ( javelot ou ferpent ferlnguc ) voyez AcoNTiAs. Sagitiarius avis , fagittaire, Sagiierus , aut fagii Pigafett^E , ( todda-panna ) fagou» Sagri , chagrin : voyez à l'article Ane sauvage. SailTaban : voye:^ Acacia ( cajfie des Jardiniers }, Saki ôc falabi : voye^ à l'article Cafh. Sakkie : voye^ à l'article Térébenthine de Chic. Salagraman : voye-^ à l'article Corne d'Ammon. Sal alembroc. Alkitran , aut fal taberi , fel alemhrot, Sal alkali naturale , fel alkali naturel» Salamandra , falamandra. aquatica : voye^ Lézard d'eau à l'article Salamandre. terreftris , falamandre terreflre, Sal ammoniacum , ammoniaque {fel }, catharticum amarum Ebesbamenfis , fel d'Ebshom, cibarium , aut culinare. Sal minnam ^ fel commun ou /cl marin» Salep Turcarum , aut falop : voye^ Salop. Sal fofTile Se gemmeum montanum ^ fel gemme. Salia , fels. Salicaria j aut lyfimachia purpurea fpicata , fallcalre. 1^ purpurea , Ijflmachle rouge. Salicaftrum , aut glycypicros , folanum fcandens , douce-amerc» Salicornia articulis apice craffioribus j foude grande» geniculata annua , jG/icor .* voyez Soude. femper virens : voye-^ à l'article Soude. Sal ïndicum melleum , tabaxir» Indum , aut pyramidale , fel d'Inde ou pyramidal. Saliunca , ( nardus celtica ) nard celtique» Salix , faule, amerina , ofler franc, caprea latifolia , faule marceau ou marfaut : voyez aufïî Saule- Osier. Syriaca , folio oleagineo argenteo , calaf. vulgaris rubens ; voye^ Osier rouge des Vignes à l'article Saule. • • eixxii TABLE, Su marînum , auc cubicum , fel marin, Salmerinus , faimero , falmerin. . . Salmo , fauman. Sal neucrnm naturale , fel neutre naturel* Salop , falep. Salpa , { faujje vergadelU ) falpe, Sal perrœ , auc nitrum , nitre, Salfa marina , { crithmum ) bacïle ou cr'ijle marine, Salfaparilla j auc farfapara , falfepareille. Salfols genus in hortis ifgarum , ( kali vulgare ) voye'i^ à. l'article Soude. Sal folare nativum , fel ammoniac naturel» Sal caberi , auc alen>brot , fel alembrot. Saltarella, auc falracricula , ( Xoqw^k) faut relie, Salvia agreftis , fauge fauvage ou faux fcurdium, folio cenuiore , fauge de Catalogne, fruclicofa lucea latitol aj fauge en arbre. major , auc fphacelus Theophrafti , fauge ( grande'), minor aurita & non aurica , fauge petite o]X fuge franche y'nx, y auc ruta muraria ^ fauve-vie^ vitri , fel de verre. Salvo garda , fauve garde,. Samara : voye:^ â l'article Orme. Sambali. Noche. Niergundi , auc norchila j négundo^ Sambucus , fureau, aquaiica , auc paluftris , ( apulus ) obier, humilis , auc herbacea , ( ebulus ) yeble, Samin : voye-:^ à l'article Jasmin. Samius after j nom donné à la terre talqueufe de Samos : voyez Terri DE Samos ( terra Samia ). lapis vecerum , ( alana ) tripol', Samolus , ( anagallis aquacica ) mouron d'eau» Sampitam : voye-^ Yppo. Sampfuchum , ( majorana major ) marjolaine. Sampfu^h-is maftichen redolens y c'efl lajeconde efpecs de MAr\im i voye:^. ce mot. Sana munda , ( caryophiilata valgaris ) galliote ou bénoitc. TABLE, CLxxiii Sana-fanda Indorum , ( nicotiaiaa ) nlcotiane, Snndal , ( fantalum ) fantaU Sandalites , fanlalioUtc. Sandaraclia Arabum , ( vernix ) voye^ à l'article Genévrier {grand), Grscorum , ( arfenicum rubrum ) réalgar. Sandaflros lapis , fandajîre. Sandilz Angloruni , ( anguilla de arena ) anguille de fable, Sandix , ( minium ) efpece de chaux de plomb ou majjicot rouge : voyez Plomb, Sanga-fanga : voye:( à l'article Papier du Nil# SangUj ( eitalche ) ettalch. , , Sangueeibomen : voye:^ à l'article Sagueer-drinker» Sanguinalia : V^oye^ à l'article Renouee argentée. Sanguinalis mafcula , aiu centum noJia , ( polygonum mas ) centinode ou renouée. Sanguis , fang. draconis, fang- dragon* herta , auc lapathum fanguineum , patience rougCc Sanguiforba minor , ( pmipinella ) j.imprenelle, Sanguifuga , ( hirudo ) fang-fue, Sanicula , auc diapenfia , fanicle, Alpina , auc cor:ufa , cortufe, foliis Borraginis villofa j ( auncula urfî ) oreille d''ours^ eboracenfis , ( pinguicula ) grajfette. fœmina adukerina , ( aftrantia; voye:^ à l'article Sanicle. guctata , aut cotylédon mjntana, ( geum ) voye^ Sanicle ds Montagne & Geum, moncana^ flore cakari donato , (pinguicula) grajfeue* Saiîtalum , fantaL Sanili : voye:^ Acacia véritable. Santolina vulgb , aliis crefpolina , garde-roht^ Sao-tcheou-tfao : voye:^^ Belvédère. Saphera , aur zaffeta , fa^rc Saphyrus , faphir, aqu^us , faphir couleur d^eau^ occidentalis , faphir çf^cidencal ou hlançMtrz* cLxxrv TABLE. Saphirus orientalis , faphïr oriental. praficis , faphïr verdâtre. Sapo , favon, terrae , favon naturel, vitri , [favon du verre ) voyez Manganaisé. Saponada , faponaire ou favonnlere, Americana, aut aihot: [aplnd^ ^ favonnler. Sapota , fradu ovato majori , fapotiUier. Sarcanda , arbre Anfantal citrin : voye:^ à l'article Santal. SarcocoUa , colle-chair ou farcocolle. Sarcophago Cretenfibus. Dentellaria , dentellaire* Sarcophagus lapis , ( lapis affius ) pierre ajfienne. Sardachates , farde-agate : voyez à l'article Agate, Sârda lapis , auc cornalina ^ cornaline, pifcis, aut fardina , fardine, Sardina , fardine. Sardius lapis , auc cornalina : voye\ Cornaline. Sardonius , herba fcelerara : voye-^ à l'article Renoncule. Sardonicus , aut fardonix , fardoine. Sargazo , auc vitis marina : voye-^ Herbe flottante & Sargasse, Sargus , Jargo. Saroi-bura : voye-^ à l'article Alcyon. Sarracenicum frumencum , farra\in, Sarfaparilla , falfepareille, Saiïaf j aut faffaf fyrorum , aut eleagnus , olivier de Bohême : voye^ Calaf. Sadafras , laurier des Iroquois ou fajfafras, Saffifica Italorum , ( tragopogon purpureum ) ferffi. Satureia , fariette. Cretica , aut thymbra légitima Grteca , fariette de Crète : voyez Tymbre. montana , fariette de montagne. fpicata , aut thymbra San6ti Juliani , furiete vraie, Saturnus : voye-^ Saturne à l'article Planète, Satyrium , aut orchys major , fatyrion. aborcivum , aut nidus avis , nid d'oijeau. ■ TABLE. , CLxxy Sâtyrium ma' us îatifolium j fatyrïon à larges feuilles* mas foliis maculatis , fatyrïon mâle, Satyrus quadrumanus ^ fatyre, Saurus , five faura , (lacerca maridma) voye^ Lézard de Mer ou Dra- coNcuLE Poisson. Saxifraga , faxifrage. alba , faxifrage blanche. Anglorum umbellifera , ant foliis latioribus , radice nigra: , flore candido , (îlao fimilis , au: Angelica Pratenfis , apii folio , faxifrage des Anglais. hircinamajor 5 ( tragofelinum ) voye-^ Boucage ou Bouqetine Blanche. aurearotundifolia, aut chryfoplenium , foliis amplioribus aiiri- culatis , faxifrage dorée. romndifolia alba , faxifrage, rubra , aut alkekengi , coqueret ou alkékenge, Venetorum , aut oreofelinum , perfll de montagne. verna annua humilior , petite faxifrage rouge, Saxum abrotano'ides , efpece de madrépore ou de mlllepore^ mixtum : voye^ à l'article Grais feuilleté, Sban aniliferum Indicum coronilla foliis : voye:^ Inde. Scabiofa , fcableufe. folio integro , ( fuccifa , aut morfus diaboli ) fcableufe des bols, hirfuta vulgatis pratenfis Se ruralis ^ fcableufe ordinaire des prés & des champs. Scalata , efcaller ( coquille vis ). Scambia , aut gytafol : woyQZ ce dernier mot. Scammonea Monfpeliaca , flore parvo , fcammonée de Alontpelllerc Scamonia , aut {c2.mmor)\wv(\ , fcammonée. folio glabro , fcammonée à feuilles liffes. hirfuîo j fcammonée de Smyrne. parva , aut eonvolvulus minor arvenfls , llferon petlc, Syriaca ^ flore majore convolvuli , grand llferon de Syrie oa fcammonée de Syrie. Scammonium Americanum , ( bryonia Americana) méchoacham^ Scampiufa , pforlcc* CLxxvi TABLE. Scandix femine roftrato, aut pe^flen Veneris, {aiguille de Berger) voye» Peigne de Vénus. Scapns : voye-^ Hampe à l'article Plante : voye^ ^"JJi à l'articleTiQ-E^ Scarabelaphus corniuus , ( cervus volans ) cerf-volant, Scarabeolus piftinarius , Meunier. Scarabxus : voye:^ Scarabée & Escarbot. American meridionalis viridefcens , nigro maculatus » nafîcor- nis , tauri-volantis congener : voye^ Taureauvolant. bicornis, aut cervus volans , cerf ■• volant, elephas , efcarbot éléphant. juaximus élegantiflîmus fplendens : voye^ à l'article Scarabis DE l'IsLE de CayENNE, minor domefticus fpadiceus , ravet. ftercorum , efcarbot ou fouille-mer cle, ftridulus &: arboreus vuigaris , hanneton. vulgaris rufus y fcarahéç rouge : voyez Hanneton. Scariola , aut endivia , endive. Scarlatum , aut coccus infedloria , ( graine d'écarlate ) chermès, Scaïus , fcare : voye^ Merlot & Scare. Scecachul, aut illarum Syriacum , fcécachul. fl Sceletum , fquelette. ^ Sceprrum pedagogorum , ( ferula fœmina ) férule. Sch^nantum , aut fchx'naiulios , fch^nante, Sch^eniçlos , alouette de mer, Schcerianum Jacobe^ affine. Achilla^a , efpece de Jacohée, Schatopfe : voye:^ Scatopse. Scherra : voyei à l'article Moineau. Schilus , fchindel, Schiftus , fchijle. Schlakkenettz. Les Métallur gifles Allemands donnent ce nom a la mint d'argent vitrcufe, Sciaina , aut umbra , ombre j poiffon, Sciila , fcille. radice alba j grande fcille blanche ou mule. vulparis radice rubra , grande fcille rouge, Jcincus marinus , fcinc marin. Scirpus, TABLE cLxxvii Scirpus , aut jimcus âquaticus maximus , jonc d'eau. Scifmus , aut gainus , ( martes ) martre. Sciiirus , auc campfurus , écureuil, volans , écureuil volant, Sclarea , aut horminum fativum , toutehonne ou orvale* pratends flore cœruleo : vcye:^ Orvale. vulgaris , foliis finuatis phlomitis : voyei^ ^thyopis dans cette lïjlc alphabétique. Scolopax , fcolopace. avis j ( rufticula ) bécajje. ferpens , fcolopax. Scolopendra , fcolopendre. ^ marina , fcolopendre de mer ou marine, Scolopendria , five lingua cervina , langue de cerf o\x fcolopendre vulgaire, vera , aut afplenium j cétérach, Scolymus chryfanthemos, aut afcolimbroSj épine jaune. vulgb cinara , artichaut. Scolytus , fcoUte. Scombrus , aut fcomber pifcis , maquereau, Scopa régla , aut Carpentorum herba, (Barbarea ) herhe de Ste Barbe ou aux Charpentiers, €cops , duc petit. Scopus , ombrette, Scordium ofïicinarum , aut chamcedris paluftris canefcens , germandrce d'eau Scordotis , aut fcorodonia ( falvia agreftis ) fauge fauvage ou des bols. fecunda Plinii , aut lamium aftragaloides ( cafîida ) toque. Scorfano , voye^ à l'article Scorpene. Scoria aut recrementa ferri , mâchefer^ Scorodonia, CivQ Cpha.ce\us {f3.UÏ3.agve{[[s) fauge fauvage. Scorodoprafum _, aut alliporum , ail-poireau. Scorodothlafpi , auc thlafpi allium redolens , efpece de thlafpi à odeur d'ail. Scorpacna , fcorpeno. pinnulis ad oculos & nares, fcorpene qw fcorpeno, Scorpio , aut fcorpius , fcorpion terrefîre, araneus , fcorpion araignée» Tome VL z iirAxx73 TABLE. Scorpio pifcis ,aut fcorpius maritimus [ fcorpion de mer) ; voyez ScoR- P£NO. Scorpioïdes , bupîevri folio j aut filiqua campoïde hifpida , chenille plante. major , aut colutea (iliquofa ( emeriis ) fené fauvage, Scorpis , aut fcorprena , fcorpeno, Scorpius , aut nepa ( genifta fpinofa major vulgaris , gênet piquant.. maritimus j aut fcorpio pifcis ^y^or/^io/z de mer, Scorzone 3 vove^à l'article Roussette-Poisson. Scorzonera , aut tragopogon peregrinus Hifpanicus , fcorfoneréo Scotanum, au: cotinus coù^nz , fujiet. Scrofa , aut porca woye^ TiiuiE à l'article Sanglier. Scrophula aquatica , agrouellcs, Scrophularia , fcropkulaire. aquatica major. Betonica aquatica , bctoine d'eau ou herbe du fiege oxxfcrophulaire aquatique, aut millemorbia j fcrophulaire. média, aut anacampferos, orpin oxxjoubarhe des vignes. minor ^ aut chelidonia minor , chélidoine petite q\x fcro^ phulaïre petite. îîodofa fœtida , fcorphulaire grande. vulgaris S>c major , grande fcorphulaire commune ou des bois, Scuîli , bahel. Scuriolus , aut campfurus ( fciurus ) écureuil, Scuratus otbis , fuctolt. Scutellaria teucrii facie, aut lamium aftragaloïdes ( c2L^\àa) taqus, Scythica radix , aut glyzirrhiza ( liquiritia ) réglijfe. Sebauj aut feysban Indicum , ejpece de galega d'Egypte à Cliques ar^ îi culées, Sebefta domeftica , febejlier cultivé. Sebeften , fébefles. Sebfcftena fylvertris , febefder fauvage. Seboïm : voye-:^ ZtBOA. Sébum , fulf. Seca 5 aut briza ( fécale ) fe'glc* TABLE. cLxxix Secacul Arabum , fcecachuL Secala \u\iu{2>.ns ^ bled cornu o\x ergot, Secaïe , feigle. SecunJina , feu fecundx mulieris , arrlere-falx on déllvrç, Securidaca , aut emerus hortorum : voye:^^ à l'article Séné. Sedimentum peireum , dépôt pierreux ou réjîdu pierreux : yoye'^ à l'article Stalactifes. Sedum aquatile , aut aizoon , efpece de joubarbe : voyez ce mot, foliîs fubrorundis crenatis ( faxifraga ]faxifrage. majus vulgare , auc femper vivum majus, joubarbe grande, minitnuin acre , flore luteo, feu illecebra; v ^c:^ VtRMiCULAlRE BRULANTE à l'article Joubarbe. minus tereti , foliurn album , triquemadame o\i joubarbe petite, officinarum , auî vermicularis , ibid, Selago Plinii ( camphorata ) camphrée. Selenites , fdénite. Selinon , aut petrofelinum , perJiL Semen : voyc^ Semence 6" Graine. ammeos , ammi, badian , aut anifum ftellatum, anîs de la Chine. contra vermes , aut femen {3.nlomcwm , poudre aux vers. mofchi , aucbelmufchus iEgyptia ( abel-mofc ) ambrette. pifcium, laitance : voyez à l'article Poisson. fandum , auc fantonicum, aut zedoari^ , Jémcnclne ou. poudre à vers. Semenzina. Semen cins , auc hagiofpertrjus , idem. Semi flufculofus : voye:^ Demi -Fleuron à L'article Plante. Semi - metalla , demi - métaux. Semper vivum majus , joubarbe, majus, aut fedum minus , trique -madame. minus vermiculatum acre ( illecebra ) vermiculaire brû" lante. Sempfem , aut fefamum , féfame, Senagruel, aut viperina Virginiana , vipérine de F'irginie. SenQc'io^fénecon. afiaiicus ( china radix ) efqalne. &LXXX TABLE. Senecio major ^ Cive Ros San6li Jacobi ( Jacobasa ) Jacohée. Senecium & herba Pappa (îenecio )fénecon. Senecfîa , auc exuvia anguium , dépouille de Serpent, Senna. Sena , autfolium Orientale , f<.nné du Levant, Iralica , foliis obtufis ^fenné, Occidentalis odore opii verofo ^ orobi pannonici, foliis mucr(5» natis , glabia. ( pajomirioba ) cajfe puante, Senfus , fens. Sentis canis &: cynosbatos ( cynoirhodos) églantier- Sepia , fcche. Sepidion , nut fepidon ,feps, Sepiola j féche petite. Septinervia ( plantage major ) plantain large ou grande Seps ferpens , feps. Sermontanum , aut ligufticum, llvêche, Serapium , auc fagapinum , fagapénum, Serento , pin à trois feuilles, Serichatum , aut thymiama , narcaphte, Sericum crudum , auc bombycis ferica , foie^ Serinus avis , aut acanthis, ferin, canarius, yèri/2 de Canaries hybridus , ferin mulet, \u\go.ns , ferin commun. Seriûla, aiu endiviola, efpece d'endive, C*ejlta chicorée blanche : vojss ce mot. Seriphium abfinthium , aluine de mer, Germanicum ( fophia Chirurgorum ) thaliUron,, Seris , aut endivia , endive. domeftica ( laâuca fylveftris ( laitue fauvagt, fylveftris picris 5 cichoriumj chicorée fauvage^ Ssrpens , ferpent, alarus , ferpent atlé ( efpece de léi(^ard),r hieroglyphicus : voye'i^^ à l'article Serpent» Indicus bubalinus : voye\ Anagandaîa. laticaadatus ^y^rp^/zz à large queue ou à queue ûpplatlu manfuefadus , ferpent famUien^ TABLE. ctxxxi Serpens marinas , aut vipera marina , fcrpcnt marin, volans , acomïas. Serpentaria dracunculus major , ferpentaire» mas, feu biftorta , bijlone. Virginiana, aut fenagruel^ ferpentalre de Virginie^ Serpentine antico OuQnx^AQ , porphyre vert antique. Serpuia {jeune fer pent ) voyez Serpent : yoye-;{^ aujjl Tubipore & VeRS DE MER. Serpyllum , ferpolet, acinarium , ant oxicoccum , coujjinet de marais ou canneherge, citratum , ferpolet ou pillolet commun* horrenCe , aut thymum vulgare, folio tenuiore , thym, vulgare minus, petit ferpolet on thymfauyage ordinaire^ Serra , efpadon ou poijfon ^fcie. Serratula , aut jacea nemorenfis , farrette, Serretta , ferratula, idem. Sertularia (fertulaire) efpece de coralline articulée : voyez CoRAiliNE» Sefama , aut fefamum, féfame ow jugoline. Sefamoïdes, frudu ftellato, aut refeda linariaefoliis, yè^^/T^oiV^r, parvum , aut caranance , chicorée hâtardc Sefamum , féfame ou jugoline, Sesban , aut feysban : voye-^ ci - deffus Seban. Sôfeli iîlthyopicum ( libanotis )faux turbith des montagnes, Creticum tordylium Narbonenfe , minus -, féfeli de Crète Ma/îîlienfe , [aut faeniculum tortuofum y féfeli de Marfeille, maflîlioticum , aut ligufiicum , livêche, officinarum^ aut fermonranum, idem. paîuftre iadefcens , aut thyfielinum , perfll de marais,, Seta , [foie de porc) voyez à l'article Sanglier. marina : vcjye:^ à l'article Gordius Setané : voye^ Acacia (jcaffie des jardiniers J» Setim , boulet de canon. Sevum & febum , fuif, Sexus : voye^ Sexe à l'article Plante. Sferro cavallo , aut folea equinea , ( ferrum equinum ) fer de cheyaii Shelnaina , reine des prés à fruit àérijfé^r cLxxxii TABLE, Siciliana, aut androfxmum , toute -faine» Sideritis j aut herba Judaica , crapaudine. alfines trilfaginis folio , ( marrubiaftrum ). Ses feuilles rejfemhlent à celle de la marjoUne _, & fes fleurs à celle du marrube, Sideroxillon , thé de Boherrave ou arbre laiteux des Antilles,, Sidium , aut malicorium , {^cuir de grenade). Voyez à l'article Gre- nadier. Sigillum beatœ Mari?î offi. inarum, ( tamnus) fccau de Notre-Dame ou racine Vierge. Salomonis , aux polygonatum , fceau de Satomon* Signifer , porte-étendard, Sijah benna : voye:^ à l'article Térébenthine de Chio. Silenus , Silène. Siler montanum , ( llgufticum ) voy^^ LivECHE. Silex : voye-^ Caillou & Silex, Siliculus : voye-^ Galet. Siligo , aut fécale , feigle. Siliqua , fdique. Arabica j ( tamarindi ) vr-je;^ Tamarins. iEgyptiaca , ( caflia ) caffe, edulis 3 five ceratia , carouge ou caroubier. fylveftris rotundifolia , ( arbor amoris ) Caînier* Sliaquaria , oifeau de fauge. Siliquaftra : voyc"^ à l'article Ichtyperie. Siliquailrum , aut arbor Juda; , quae Grands vulgo coucouchias , Gai ier. aut capficum filiquis longis propendentibus , poivre de Guinée, Sllphium , aut laferpitium , lafer. Cyrenaïcum : voye-^ Silphium. Silarus , aur glanis , filure. didus fturio , cjlurgeon, Silybum , aut carduus marianus , chardon de Notre-Dame. Siraarona vanilla : Voyez à l'article Vanille. Simarouba : voye^ ce mot. Simbor mangianum , (ive cornu alcis planta : voye-^ Simbor, Simbûs : voye^^ Zimbis. TABLE. cLxxxiiî Simia , aiit lîmius , Jînge. aut vulpecula marina _, five alopetias , renard marin. marina , Jinge de mer. perfonata : voye:^ à l'arclcle Paresseux. SinanchiciE fpecies , ( juncaria ) j c'eji la joncalre. Sinapi , moutarde. agrefte, auc Barbarea , herbe de Sainte Barbe. echinatum , aiu erucago fegeriim , roquette fauv âge, fativum rapifolio , moutarde grande. iiliqaa hirfuta apii folio , femine albo aut rufo , moutarde blanche. SIngadi , aut arbor triftis j arbre trïjîe Sinus : voye:^ Golphe. Sion , auc lîum : voyei^ Beccabunga. cratevse erucae folium , ( nafturtium aquaticum ) crejfon d*eau. firacoft 5 aut thereniabin , manne liquide, Sirenœ , Sirènes. Siri-gata gamber : voyei à Varticle Cachou. Siriourou : voye-:^ Canne Congo. Sifarum , auc fifer farivum , chervi» Syriàcum , fcécachuL Sifer , aut fifarum , chervi, Sifou, aut petrofelinumcaninum , ( cicuta minor ) ciguë petite, Sifymbrium , aut raphanus aquacicus j raifort aquatique. annuum abfmthii minoris folio , ( fophia Chirurgorum 3 thalïtron. aquaticum , aut nafturtium aquaticum, crejfon de fontaine, didtum mentha aquacica j menthe aquatique. éructe , folio glabro , flore luteo , ( Barbarea ) herbe de Sainte Barbe, Sifyrinchium , ( groin de cochon ) plante qui rejfemble à firis buU beux, Sitca : voye-^ Torchepot. Sium , aut fion , beccabunga, t aromaticum j aut amomum officinarum falAim ^Jifon ou amome, aut cratevx ,'&c, nafturciuui aquaiicum , crejfon de fontaine^ CLxxxiv TABLE, Sium folio infimo cordâto , caaiinis ternutis , omnibus crenatis , Gronov-» C'ejl le Ninzim : voye^ ce mot» verum, auc paftinaca aqaarica , berle, '' Skolinios : voye'^ à l'article Viguieîk. sauvage, Sladi : voye^ à l'article Camphre. Sloana , Jloane. Sma-askeii : voye-^ à l'article Corbeau. Smaragdus , émeraude, Smaris pifcis , picarel, Smeden , aut fmedis : voye:^ Pierre de Lard. Smilax arbor , aut taxus, //. afpera Chinenlis : voye-^ à l'article SquiNE. frudu rubente , liseron rude ou lifet épineux» peruana, ( farfaparilla ) falfepareïlle. hortenfis , ( phafeolus vulgaris ) haricot ordinaire. lïevis, aut convolvulus , /i:{;ero/z. filiqua furfum rigente , auc phafeolus parvus Italicus j c'efi le petit haricot des Pays chauds. unifolia humillima , auc unifolium j c'ejl le fmilax à une feult feuille, Smyris , émeril. Smyrnium , aut hippofelinum , macéron, hortenfe , aut imperatoria , impératoire. Sneuberdado : voy^:j; Armadille. Snoetipa : voye^ Perdrix blanche. Soa-ager : voye^ à l'article Lézard d'AmboïNE, Soboles , cayeupc. Soda , foude. Sol : voye-:^ Soleil à l'article Planète. indianus , auc corona folis , herbe au foleil. Solanifolia , aut circa:a lutetiana , circée ou herbe de Saint Etienne. Solanoïdes Americana circxa , foliis canefcentibus ^ folanoïde. Solanuni arborefcens indicum maximum , foliis œnoplin: five nanenae majoribus , fru6tu rotundo , duro , rubro , femine orbiculari , comprefTo maximo , &c. vwlgb Caniram j Malab. noix vomlque. aut folathrum, morelle. foddum , aut datura , dutroa, Solanum TABLE. cLxxxir Solanumfruâilcofumbacciferum , ( aut amomum Pllnii ) amome des ^po' thiquaires, furiofum , aut lethale , ( belladona ) beUedame ou belladone, lignofum , aut dulcamara , vigne de Judze ou douce amere. maniacum , aut furiofum , bdledame. melanocerafus , aut belladona , belledame, pomiferum/olio rotundo tenui \ c'ejl le cachos du Pérou, frudu oblongo , ( melongena ) voye:^ Mayenne.' frudu rotundo , ftriato , ( molle , lycopeificon ) dorée ou pomme d'amour. porno fpinofo rotunde : ftramonium , pomme épineufe. pfeudo-capHcum , amome des Jardiniers. quadrifolium bacciferum : herba Paris , raijîn de renard. racemofum Indicum , aut phytolacca : voye-^ Laque & Morellè A Grappes. fcandens, aut dulcamara, douce-amere. aculearum , hyofciami folio , flore intCis albo , extùs pur- pureo , grofeiller des Antilles, fomniferum , aut datura : voye^ Dutroa. tuberofum efculentum : voye^ Pomme de terre à l*articU Ba- tatte. veficarium , aut alkekengi , coqueret ou alkéhenge. Solaria , aut ros-folis , herbe aux Goutteux, Solatrum , aut folanum , morelle, Soldanella marina, aut braflîca marina , foldanelle ou chou marini montana aut Alpina , foldanelle de montagne. Soldido pifcis : va/tf:{ Tamoata. Solea aculeata , pégoufe, Solea equinea , aut ferrum equineum , fer de cheval. pifcis , foie, Solemera : voye:^ à l^article Piraguera. Solen , Coutelier. Solidago 5 aut bellis , pâquerette, Sarracenica, aut virga aurea , verge dorée, Solipeda , aut foliungula : voye-^ à l'article Quadrupèdes» Solis flos Peruvianus , aut corona folis , herbe au foleil. Tome VI, a a- cLxxxvï TABLE. Solis gemma j ^/r^/. oculus, aut oculus cari , œil de chat, Solfeqiiium, aut cichorium fylveltre , chicorée fauv âge, Solfirora , aut ros-folis , herbe aux Goutteux. Solum : voye-^ Sol. Somo j fkimmi : voye:^ Anis de la Chine, Soncho affinis , aut lampfana , lampfane. Sonchus , aut laducella , laiteron ou lacéroju Songo \ cefi le chou Caraïbe. Sophia Chirurgorum ^ thalïtron. Sopi : voye^ Salpa. Sorbus j aut forbum , forbïer ou cormier. Sorex mus , fouris . Sorghi album , aut dora , ( melica ) efpece de forgo. Sorgo , aut forgum , millet grand. Sory : voye:^ ce mot. Spadam , efpadon. ^ Spak lapis , aut fpatlium , fpath. Spar , aut fpathum vitreum fufibile , fpath fujlhle. Sparganium ramofum , non ramofum minimum : voye-^ Ruban d'eau. vulgo butomus , juncus floridus ) jonc fleuri. Spariium j efpece de genêt. : voyez ce mot. aphyllon fruticofum, aut erinacea , efpece de genêt étranger & épineux, arboreum trifolium ligno violaceo , bois de la Chine : voyez à l'article Bois de Palixandre, Hifpanicum , aut junceum , genêt d'Efpagne. portulacsE foliis , aculeatum , ebeni materix , ( ébene dû Salm- Domingue). Voyez à l'article Ébene. Spartium fcoparium , genêt commun, Sparverius ^ épervier. Sparus 5 fp<^re. Spatha : voye^ Spathe à tarticle Plante,. aut gladiolus , glaïeul. Spathagus , pas de poulain, Spathula fœtida > auc xyris ; voye'i^ Espatule ou Glaïiui puant^ TABLE. ci^xxxvit Spathum j fpath. arenaceum j fpath graînclé, Iflandicum , cryjlal d'JJlanU^ lamellatum, fpath feuillets, rhomboïdale , fpath rhombûïàaU teïTulare pellucidum ^ aiit cubicum , fpath cubique tranfparent, vitreum fufibile , fpath fuJlbU ou fpath félénueux, Spatka : voye^ Grand Plongeon de mer. Species pfewdo mergi ^ efpece de plongeon huppé. Speckftein : voye'^ à l'article Pierre de Lard. Speâra , auc zea , épautre. Spéculum afininum, {^miroir d'âne') voyez Gypse transparent. Speelvifch , tatabula. Spelunca , grotte. Sperguy : voye-^ Sperjule. Sperjula , fperjule. Sperma , auc femen animalium : voye-^ Semence & Sperme. ceti j blanc de baleine. ranarum , aut rperniola , fperniole. Sphacelus , aut ftackys j épi d'eau, falvia agreftis , ( fcorodonia ) fauge fauvage ou des bois. verus Theophrafti ^ aut falvia minor j fauge petite de Fro- vence, Sphagnon j moujfe aquatique. Sphaera marina , auc pila marina , pelotte de mer. Sphxrocephalus , carduus j aut echinopus , échinope, Sphenifcus , manchot. naevius , manchot tacheté de blanc, Spherdocles j aut tethia , téthye. Sphondylis j fphondyle. Sphondylium hirfutum vulgarCj {fau£e branc^urfne). Voyez Berce. majuSj five pauax heradeum : voj'e:^ Opopanax & grande Berce. Sphondylus lapis, ( mugll ) s'entend de la pierre qui fe trouvre dan^ la, tête du muge, Sphyctçua j fp^t. CLxxxviii TABLE. Spica , épi, aiit lavandula major ^ lavande grande, Cehica , nard Celtique, hortulanaj aut fta:chas : voye':^^ St^chas Arabique, Indica ^ nard Indien ou fpicanard, nardi , idem. Spignel : voye\ Meum d'Athamante, Spina : voye^ Épine & Arête : voye-^ aujjl Epine à l'article PlAntb. acida j aut berberis j épine - vinette, acura j auc oxiacantha j aube-épine. alba hortenfis ^ auc carduus mariaims ^ chardon de Notre-Dame ou artichaut fauvage. Arabica j aut carlina , carline, bourgi Monfpelienfium , auc alaternus j alaterne. cervina , auc rhamnus caiharticus j noirprun o\x nerprun, citrina j aut folftitialis ^ chardon doré, dida anonis miris j arrête- bœuf jaune, hirci j aut tragacanthum , épine de bouc ou barbe de renard. inFedoria ^ aut rhamnus folutivus , nerprun ou bourg^épine, lutea j auc afcolimbros ^ (?^i/2ff jaune, peregrina j aut tetralix fpinofaj (echinopus) échinope, purgatrix id eft hippophaës : voyei^ ce mot, pyrifolio , aut pyracantha j buijjon ardent, folftitialis ^ auc citrina , chardon doré, fylveftris , épine blanche fauvage, Spinaceum olus j auc fpinacia , épinars. Spinacia , fpinachium , Spinachia , ibid, Spinalia : voye^ à l'article Esturgeon. Spinatella , auc carduus ftellatus, ( calcitrapa ) chauffe-trape ou chardon étoile, Spinus albus , auc oxiacaniha vulgaris , épine blanche ou aube-épine, albus avis, aut ligurinus, efpece de ferinchardonnet. vulgo prunus fylveftris , prunier fauvage ou prunellier, Spinzago d'aqua. Avofeta , avocetee. Spipela : voye:^ à l'article Pipit. Spira:a falicis folio , auc frutex fpicarus , foliis faligînis ferratis j fpirée. T A B L E.l CLXxxiac Spirsa Tlieophrafti , aut vibumunij viorne, Spodium , fpode. Arabum , aut antifpodiiim , efi la cendre des racines de rofeaux brûlés, Grœcorum , aut Turhia , tutie, tabaxir Perfianorum ; c^ejl la cendre du bambou : voye-s^^ ce mot. SpondiaSj acaja. Spondylolithes , fpondyles ou articles. Spondylusj feu verticiilus , fpondyle qm fphondyle, Spongia j éponge. bedeguaris, hédeguar, fluviatilis , éponge de rivière, pyrotechnica , mèche noire pour le fujll ou amadou : voyez à V ar- ticle Champignon. Spongiofa non nullis , aut boletus efculentus , morille, Spongites , aut lapis fpongias , pierre d'épongé. Sportula; , aut fpecîes ^ ( épices du Palais ). Voyez Épices. Spumaliipi , auc jovis : voye\ Wolfram. Squacio , aut fqua-jotta : voye-j^ àV article Héron, Squalus j fquale. Squama : voye-^ Écaille à V article Plante^ Squamofus , fquammeux, Squarina , ( ange ) voye-^ Squatine, Squilla pifcis j fquille. Stachys major Germanica , ( épi fleuri ) voyez Stachys, Stade , aur ftaden , myrrhe liquide, Stschas j fléchas. Arabica , fléchai Arabique. citrina latifolia j aut elicliryfum j fléchas citrin^ ou bouton d'or^ ou immortelle jaune, folio ferrato , fléchas à feuilles dentelées. purpurea ^ aut aâhocodes j fléchas Arabique^, Stagnum , étang. Stalactites ^ flalaclites. Stamina : voye-:^ Examines à Varîlcle Plante. Stannum , étain. cxc TABLE. Staphylinus , Jlaphytln, farivus & dauciîs domefticus , (carotta) carotte, fylveftris j auc dâucus vul^^^aris , carotte fauva^ê OU faux chervi» 'Staphylodendron ^ nei^ coupé ou pijîache fauvage, Srnphis - agria j jlaphïs - aigre. Scariki : voye\ à l'article Plongeon. Scarna perdice : voye^ à t article Perdrix grise. Statice , ga'ypn d'Olympe oujlatice. Sratio j rade, z Statumina ^ couches de la terre : voyez à l'article Terre. Sreatires , fiéatite : voyez aufll Pierre de Lard. Stelechites lapis ^ Jiélcckites : voyez Ostéocolle. Scella avis : voye:^ Etoile. cadens , étoile tombante, herba Italis , aut alchimilla , pied de lion. marina , étoile de mer. terrae j aut talcum j talc. ScellatîE , étoilées : voyez à l'article RubiacÉes. Stella : voye:^ Etoiles à la fuite du mot Planète. Scellariaj aut alchimilla j pied de lion. Stellio , aut lacerta ftellaris , U\ard étoile ( petit ). Stellione tarentole : voye-^ à l'article Stellion. Stenocorus j fiencore, Stenomarga j aut medulla Saxorum ^ moelle de rocher, Stercorarius avis & vulgaris , flercoraire vulgaire. Stercus , aut excremenrum , excrément. diaboli , ( merdt du diable ). On donne ce nom à /'afla-fœtida & à la piffafphalre : voye\ ces mots. nigrum \ ccfl la fiente de rat ou de fouris. Stérile nigrum ^ ( molybdxna ) molybdène. Sterna ^ Linn. hirondelle de mer. atricapilla j gachet ou hirondelle de mer à tête noire, Stibium y aut antimonium , antimoine. Sâgma : voye^ Stigmates à V article Plante. Stipa : voye'^ à l'article Tirs a. Stipula : yoyci Stipule à l'article Plante, TABLE, cxci Stirps ^ fouche, Stolones : voye.-^ Drageons à l'article Plante, Scomoxis y Jîomox. Stoparola j Jloparole : voyez Gobeur de Mouches, Stora , aut fturio ^ efturgcon. Storax calamita , jlofax calamité. Stramen cameloriim. Schccnantus j jonc odorant. Sftramonia , aut ftramonium ferox ^ ^o/Tzme e/^i/zez/yè. Stramonioïdes arboreum , oblongo &: intègre folio , frudu laevi , florl" pondio, Strangulatorium , aiitcolchicum j tue- chien ou colchique, Stratiotes 5 aut aizoon , efpece de joubarbe aquatique. major , aut millefolium , millefeuille, Strepera , chipeau, Strigilis : voye-^ à l'article Olivier. Strigmenia : voye-^ à l'article Olivier. Strix : voye'j^ à l'article Hibou. flridulus , chat - huant. Strobili j ant ftrobilus , aut coni , pomme de pin ; voyez à l'artic/c Plante. abietis , cône de fap'n. Strombus , autturbo , vis. Strumaria, autxanthium, glouteron petit. Struthia, aut cydonia majora, c:o/^/2û^^r|^r^«^. Struthio , aut camelus avis , ( cerf oifeau ) autruche» imperatoria , impératoire. Strychnodendros , efpece de folanum en arbriffcau : on le cultive dans les jardins, Strychnon, aut folanum vulgare , morelle. Strychnosj voye^à l'article Noix Vomk^ue. Stultus , fou. Stupefcor , aut torpédo , torpille, Sturio , eJlu:geon, Sturnus , étourneau, Stylus ivoye^ Style à l'article Plante. Styrax arbor ( aliboufier) voyez à l'article StyraXo aceris folio , liquidambar. «xctt TABLE» Styrax folio mali cotonei , Jlyrax ccdamïtu liquidus , Jlyrax liquide. rubra in farillas ^jlyrax enfarïlUs. Subbuteo avis (hippotriorcliis) efpeccd'épervicr» Suber , auc phellos , liège, montanum , liège fojfde, Submerfio : voye-^ Provin à l'article Plante, Subfiiviana : voye^ à Vartide Aurochs. Succinum , aut karabé , ambre jaune» nigrum , jays, Succifa , auc morfus diaboli , fuccife ou mors du dialle. Succolata , auc chocolatum ( chocolat ) voyez à l'article Cacao. Succus , fuc, Sufïrutex : voye^Sovs Arbrisseau à l'article Plante. Sula , fou* Sulphur, yôtt/r^. vegetabile , foufre végétal, Sumach , auc rhus , fumac, Superba , aut caryophyllus plumarius albusj ( diofanthos ) œillet frangé ou mignardife» Sura^ voye\ à l'article Coco. Surculi : voyc'^ Surgeons à Varùcle Plante. Surcucarate : voye^i à Vartide Su. Sus j ( cochon ) SQ^^^T. à Vartide Sanglier. aquacicus , ( porc de rivière) voyez Cabiai. Guinacenfis j cochon ou porc de Guinée. marinus , cochon de mer ou marfouin, maris ^ aut marfuinus : voye'ii^ Marsouin à la fuite de Vartide Ba- leine, Sinenfis^ cochon Chinois, Suyuntus : voye-:^ à V article G Aii-i^ kss'i.. Sycamine 3 auc {y comoiMS j fycomor s, Sycomorus , ibid' Sylva , for et f Sylvia vercice rubro , Cardinal, Symphonia , auc amaranthus tricolor , jaloujîe ou amarante de trois couleurs, Symphytum TABLE. cxciii Symphytum maculofum j aiit pulmonaria j pulmonaire, majus , auc confolida major _, confonde grande* médium , auc bugula j bugle. minus borraginis facie j aut omphalodes j petite bourrache ou herbe aux nombrils. Petrœum Lobelii , (brunella ) brunelle. Synagrisj fynodon , aut dencex , dentale poiffon. Sypho , trombe, Syphonium. Bromos herba j ( feftuca ) fétu. Syra ; voye:(_ à l'article Grassette. Syringa alba , Ç\^q Philadelphus Aihcenei j feringat ou firinga. cserulea j aut lilac , lïlas, Syrius : voyei{_ à l'article Canicule. T. T A B A c ù M , tabac ou nicotiane. Tabanus. Tabe & tabanides j taon. Tabaxir _, aut labaxifera , five mambu arbor , bambou, Taca , aut cica , tique du chien. Tacataca , aut carpentero avis : voyq à Vartick Toucan. Tacamahaca ^ réfine tacamaque, Tacuache 5 efpece de méchoachan, Tadorna ^ tadorne, TxàdL : voye'^ à l'article Pin. Taenia , ver foUtaire. faix : voye':^ Ruban marin. marina , ruban marin ou de mer. ferpens rubefcens : voye:ç^ Ruban marin. Tagetes , ( caryophillus Indicus major ) œillet d'Inde. Tagliarini j aut millefanti , ( vermicelli ) vermichel. Tal , aut papyracea arbor, arbre de la Nouvelle- Efpagne, Talah , Tantale. Xalcum , talc. argenteum, talc blanc. aureum > talc jaune* Tome FI, hh cxciv TABLE. Taleum commune , talc commun. viridefcens j talc verdâtre, Talea : voye^ Boutures à l'article Plante. Talpa j taupe. Africana , monftrofo volumine , taupe du Cap de Bonne'cfpérancc, albica , taupe blanche. Americana , rubra , taupe rouge d'Amérique, Canadenfis , caudâ nodosâ longifïîmâ , nafo multiplicibus muf» culis , tamquam fpinis , coronato , taupe du Canada. citrina Alefienljs, taupe du pays d'Alais, maculata , taupe variée. major Rupellenfis , cervicolor , taupe du pays d'Aunis. noftras , caudaca , nigricans , taupe vulgaire. Siberica , ecaudata , verlicolor , taupe de Sibérie. Tamakia ^ vipère de l'IJle de Saint Laurent. Tamalapatra , aut Malabathrum j feuille d'Inde, Tamandua ou fourmilier.'^ Tamaraka , auc cochyne ^ feu cujete : voye\ à l'article Calebassiim. d'Amérique. Tamarindi , aut tamarindus , tamarins, Tamarifcus , aut tamarix , tamaris, Germanica j tamarifc d'Allemagn.e, vulgaris j tamarifc de Narbonne. Tambul Betre. Betella ^ bétel. Tamnus racemofa j flore minore luteo pallefcente y racine vierge, Tamoata pifcis ^ aut foldido ^ efpece de poiffon armé. Tanacetum , tanéfie. didum flos Africanus , ( ragetes ) oeillet d'Inde, hortenfe foliis & odore meatha: j ( coftus hortorum ) herhs. du coq. Tanapouel ^ aut lycopodium _, mouffe rampante à maffue. Tangedor j aut cafcavel ^ boiciningua ow ferpent à fonnettes, Tantalus foculator , tantale. Tapecon maflilienfe , aut uranofcopus : voye-^ Rapescon» Tapirouflou. Tapihir ^tapirette : v ye^ Tapir. Tapiras j { tapiier été ^jnanipouris ). Voyez TaeiPs, TABLE. cxcv Tapfus barbatus , aut verbafcum j bouillon blanc ou môlcne» Tai'anduSj rhenne, Tarantula : voj^|; Tarantule à la f une de Vartïcle Araignée. Taraxacum , aut dens leonis j dent de lion ou pijfenlit, Tarcon Avicenna; j aut dracunculus efculentus , ejiragon* Tarda avis , aut otis j outarde. Tardi-gradus : voye^ Paresseux. Tarkaia , aut Turchefia j Turquoife. Tartafoli : voye'^ à l'article Pomme de terre. Tartarum , tartre, Tati avis : voye^ Oiseau Mouche à Varticle Colibri. Tatou. Tatus , aut armadillo , armadille, Tatoula, aut dacura : yoye\ Dutroa. Taura paftoribus , aut lunaria botrytis , lunaire petite. Tauro-colla : voye^ Colle-forte à la fuite de l'article Taureau. Taurus , taureau, volans , fcaraba^us major , Brafilienfis , taureau volant du Brejll. Tasus arbor , aut Smilax arbor , if. aut mêles , blaireau ou taijfon. Tcha , aut chaa , thé, Tchout-fe : voye:^ Bois de Bambou Tecamaca . aut tucamahaca , tacamaque. Tecolichos , aut lapis Judaïcus , pierre de Judée. Tegumen , tégument. Te hian-pon , aut accrus Indicus , acorus des Indes. Telephium Diofcoridis, aut fabago : voye:( ce mot, vulgare , aut anacampleros , orpin ou reprife. Tellina , telline. Telluris ftrata , lits de la terre : voyez à l'article Terre. Tembu' j aut tambul. Tamboul , bétel, Tempatlahaou : voye:^ à l'article Canards Étrangers. Tempeftas , tempête, Tenagodus , tcnagode. Tencha , aut tenca , tenche. Tenebrœ , ténèbres. Tenebrio , ténébnon. Teucacula , antennes, bbij excvï TABLE. Tenthredo , mouche à fcîe, Tercellini qiiafi tertiarii , tiercelet : voye^ Oiseau. Terebinthina , térébenthine, Cypria : voy^:{ Térébenthine de Chio à f article PisxA-^ CHIER. Terebinthus , thérébinte, betulae cortice , baume à cochon. Indica , pijlachier. piftaciae frudii non ediili , arbre d'encens. procera balfamifera mbra , bois rouge ou bois de fang, Terebra , vis, Terebratula , térébratule Teredo , tarière. Terfez Africanorum , tuberis genus album , efpecç de truffe de NumidU^ Terniabin , aut thereniabin , manne liquide^ Terra , terre^ Adamica , terre adamique, agromanorum , terre labourable^ alnminora , terre alumineufe, ancediluviana , terre Vierge, argilla , terre argileufe, arfenicalis , terre arfénicale, biniminofa fiffilis , terre hitumineufe feuilletée, turfacea , terre tourbe bitumineufe, Blefenfis , efl la terre bolaire de Blois : voyez Bols. calcarea , terre calcaire, Chinenfis , porcellana : voye"^ Kaolin. Chio , aut felinufia , vel chia , terre Jrgillée du Levanto^ Ciha , terre de Chio* cimolia , terre cimolée. crepoîa , ( terre crêpe ) voyez Laiterok petit. glandes, aut charnsebalanus , vefce fauvage ou magjon,- Japoiiica 5 terre du Japon : voyez Cachou.. Lemnia , aut figillaca , terre de Lcmncs^ Meiitea , aut Sandi PauU j bol de Malthe ou terre de Saint P'auL mérita, aut curcunia , {fafran des Indes) voyez Terre mérite.. miraculofa , terre miracuUufe, TABLE. cxcvii Terra novalls , terre novale. Patna j terre de Patna. Perfica , aut Almagra , rouge d'Inde ou rouge brun» pidloria : v cxcvni TABLE. Tefladinatus echînus , armadïlk, Teftuilo , tortue, Techyum plerumque fphericum , malum aurantium Juficanicum forma & colore referens , quod horifontaliter dilîectum , fibras radiarim ofleas oîlendic : yoye':^^ à l'article Tethye. Tethiys , aut tethya j téthye» Tcngoma.^ procigale. Teîragonia Teophrafti , auc evonymus , fufaîn ou bonritt de Prêtre, Tetrahit 5 aut fyderitis , aut ferruininatrix , crapaudine, Tercalix fpinofa , aut echinopus , échinope, Tecrao major , aut urogalius major , coq des lois : voyez à l'article Coq & le motTkinAS, minor , aut urogalius minor , coq des Bruyères : voyez à l'ar^ ticle Coq. Tetroodon ocellatus ivoyei^ à tarticle Anis de la Chine. Tetrax , aut grigallus avis , o'ifeau de la grandeur d'une oye : Confulte-;^ Lcmcry, Tetyporeiba , aut vitisarbuftina Pifon : voye^ TÉthypotéiba. Teucrium : voye'^ Sauge amere & Germandrée en arbre. TeufFel-dreck , aut ftercus diaboli , mineralis , poix minérale, Tezer-dea Arabum , ichneumon. Thachafch , Tachas, Thaliclium majus, (îliqua angulofa. Ruta pratenfis , herbarlorum.Rue des prés ou faujje rhubarbe. fîve fiTymbrium annuum abfinthiiminorîs folio , thaliclron, Thapfiaj tapjic on turbith bâtard, Th.ipfus barbacus , aut verbafcum , bouillon blanc ou molêne, Thea , thé. officjnarum , thé de la Chine. Theca fabarum , fc dit de la goujffe des fèves de marais : voyez ce moi, Thelypterisj aut fihx fœmina , fougère femelle, Thereniabin , trungibin , aut firacofi: , manne liquide. Theriaack malideh : voye:^ à Vanicle Pavot Blanc. Therma fabaria , aut piperina :voyei à l'article Eaux Thermales au mot Eau. Thermjc, thermes. Thetis leporina , Linn. limace de mer. T A B L E. cxcrx Thetlatian : voy^:^ GuAo. Thlnnus , aut tinus , c'ejl la deuxième efpece de laurier-tin, Thlafpi allium redolens , aut fcorodo-ihlapfi , thlafpi à odeur d'ail. arvenfe fiiiquis lacis , thlap/i des champs à large fîUque oxxfénevé fauvage . bifulcatum afperum , hieraci folium , aut thlafpidium , faux thlafpi, clypeatum ferpilli folio [jonthlapjl) voyez ce mot, montanum lur^çum ( alyjjon ) voyez ce mot. rofa de Hierico didlum , rofe de Jéricho. vulgatius : voye:{THLASPi. Thlafpidium , fau\ thlafpi. Thora , aut aconicum pardalianches : voye^ Thora. Thorax , poitrine ou corfelet. Thryps , trips. Thuchim : voye:^ Paon. Thuia Maflîlienfmm , aut cedrus baccifera , cèdre petit, Thunnus , thon. Thurus , thuron. Thus 5 aut oliban , olihan ou encens* Judaeorum , aut thymiama. Serichatum , narcaphte. Dans quelques Auteurs le thus Judsorum ejl le ftorax rouge : voye^ ce mot. mafculum , aut melax , ( olibanum ) olihan. Thuya , aut arbor paradyfa^a , arbre de vie. Thyites : confulte-^ Lémery. Thymallus , efpece de truite de rivière j dont la. chair a une odeur de thym, Thymbra légitima Gr^ca , aut fatureia Cretica : voye-:^ Tymbre ou Sa- RIETTE DE CrItE. Hifpanica majoranae folio , aut marum maftichen redolens , {marjolaine d" Angleterre), Voyez Marum mAstich. San6ti Juliani , five iatureia vera & fpica, fariette vraie, Thymxlea , thymelée. foliis candicanribus ferici inftar mollibus , tartonraire magnis & tenuibus. Mefuas , ( chamaelea). /^. Caxcéles* îauri folio deciduo , aut laureola fœmina , me\éréon^ îhymiama : voye:^ Narcaphte* ce TABLE. Thymum j aut thymus , ihym» Creticum verum , thym de Candie, minus noftras , thym des jardins à feuilles étroites, Thynnus , aut thunnus j thon, ThyflTelinum paluftre ^ perfil de marais. Tiburo pifcis j tiburon ou tihurin. Tigrinus pulex , ejl la punaife du poirier* Tigris y tigre. Tigrus pulex , tigre puce. Tijac-marum : yoye:^ Jaca. Tilia , tilleul, Timothy-grair: voye-:^ à l'article Prairies. Tinca , auc tencha, tenche, marina j tenche de mer, aut tshinka j caryophiilus regius , gifofle royal, Tinâroria arbor j Teinturier, Tindorius flos primus ^ aut after atticus c^ruleus vulgaris , ajler, Tinea , teigne, l'innunculus , quercerelU, Tinus , laurier- tin, Tipcadi , aut dipcadi Chalcedonicum & Italorum j ( mufcari ) oignon. mufqué, Tipha cerealis , aut fécale , feigle, Tipula j tipule, Tipus cervi , cru de cerf: voye^ à V article Cerf. Tilhymaîus , tithymale, amygdaloïdes , tithymale petit à feuilles d'amandier, annuus folio rotundiore acuminato , péplus. characias radice pyriformi , ( apios ) voyex^ ce mot, cyparilîias-efula , officinai'um , éfule petite, exiguus , glaber , nummularia: folio , cham^Efice ^ efpece de petit tithymale, foliis pini , aut efula piryufa mulcis ^ éfule petite. heliofcopius , réveil matin. latifolius , aut lathyris^ caiapucia didus ^ épurge ou cata" fuçç» Tithymalus TABLE. cet Tichymaliis paluftris fruticofus. Efula major , efule grande. tuberofa : voyei^ Apios. l'icichpa : yoye-;!^ Sarrane. Tleon ferpens , aut tleva j aut coluber igneus , vipcrc ignée : voyez Tlehua. I Tlixochilc , aut vanilla ^ vanille, Todda-paiina ^ aut arbor farinifera : voye:^ Sagou, Waddi : voye-^ à l'article Sensitiye. ToduSj todier, Tokar leouel : voye':^^ à l'article Figuier. Tolmerus : roye-:^ ce mot. Tomates j tomates. Tomentum ^ aut filago : voje:^ Herbe a Coton & Tomentum. Tomineio avis j c'ejl le petit colibri : voyez ce mot, Tonchu j arbre dont on retire de l'huile, Tongu : voye'^ à Varticle Mélongen-2. Tong-yeou : voye-;^ Tong-Chu. Tcnitru , tonnerre. . ' Topazius , topa\e. Tophus 5 tuf. Topiaria , five ectiium lappuîatum , ( afperugo ) tapette ou porte^^ feuille, Tora venenata ^ aut tliora : voye:^ Thora. Tordylion , aut meum , meum d' Athamante, Tordylium Narbonenfe minus , aut fefeli. Creticum minus , féféll d& Crête petit. Tormentilla , tormentille, Tornabona , aut nicotiana , nicotiane» Tornades : voye^ à l'article Vent. Tornefolj aut tournefol. Torpédo. Torpigo. Torpilla : voyen^ Torpille. Torqulila , jynx : voyei aujjî Torchepot. Torrens , torrent, Tota bona ^ aut bonus Henricus , bon-Henri. Toca fana j aut androfxmum j toute-faine* TotanuSj Chevalier, Toms VL f^. CCI! TABLE. Torocifera arbor orelîanenfiiim , totocke, Toucaraca : voye^^ Toucan. Toulola j ( herbe aux flèches ) voyez TouLOLA. Toxicodcndron , herbe à la puce. Trachôlium azureum umbellifcrum , herbe aux trachées, majus , aut cervicaria. Campanula vulgaiior , campanule garjelée ou gand de Notre-Dame, Tr.ichurus : v ye:^^ Maquereau de Surinam. Tragacantha affinis lanuginofa , potçrium ) efpece de barbe de renard. ; gimimi :voy grand petajite, Tuthia , tutle,, ccvj TABLE. Typha major , rofeau ou tnaJJ'e d'eau. Typho , trompe, Typhula, aut typha paluftris minor, Ihïi, Tvphus cervi ( cru de cerf) voyez à l'article QhK^» Typolicus , typoiue : voyez Empreinte, Tyrannus , roitelet huppe'. V. V. A c c A 5 vache. marina , aur odobenus , vache marine, Vaccinia alba, aut diofpyros , amélanchïer. nigra , feu vaccinium , aut vitis idaca , alriV.e ou myrtille, paluftria , aut oxicoccum , couffinet de marais ou canneberge, urfi , aut uva urfi , raijîn d'ours, Vaccinium caule anguiato , foiiis ovatis , ferratis deciduis. Linn. airelle Plinii , mahalep, Vaccinum triticum, aut melampyrum , bled noir o\i rouge herbe, Yaleriana , valériane, cserulea & Gr^eca , aut polemonium ^ valériane Grecque, campeftris inodora , major ( valerianella ) mâche ou poule major hortenfis odorata radice , aur phu , folio olufatri Diof- coridis , valériane franche ou grande, paliiftris minor, valériane des prés ow des marais. fylveftris major, valériane fauvage om des bols, Valerianella arvenfis precox , humilis , femine compreiTo , mâche, Vallès , vallées. Valva , valve, Vampyrus , vampire, Yanellus , vanneau. vocifei , pluvier criard, Vanilla , aut vaynillas , vanille. Vapores , vapeurs, Vardiola , vardiole. Yariolarum lapis , pierre de petite vérole , pierre à picot ^ varloUte» TABLE. ccvii Variiis plfcls , aut phoxinus \xvïs , c'e/2 k vairon. On déjigne quelquefois alnji a ptùte truite des François : voyez aiifli yÉRON. Viiroa-vend-faiM , noix de Madagafcar, Vafa , vafes. Vafabu , auc vaembii : voye-^ à l'article Acorus. Vafaveli, aut arbor ere^peias ciuans , Lufuanis : voye^ PavAte/ Vafce-corundo : voye-^ à l'article Cannelle. Varmai" : voye^ Berger onette, Vaynillas , auc vanilla j vanille, ■ Vechio marino , auc vedel de mar : voye^ à l'article Veau Marin. Velllcula , auc forficula , oràllere ou perce-oreille. Vena médina : voye'iç^ a l'article Crinons. Venas metallica; , veines métalliques, Vencu : voye:^ Jambos. Venerea , porcelaine. * Venter , aut rumen : voye-!^ à l'article Ruminans. Ventus , vent. Venus : voye^ à l'article Planette. Veracrum album j auc helleborus tilbus , hellébore blanc, nigrum , aut helleboraftrum , pied de griffon, Verbafculum pracenfe odoratum , aut primula veris , primevère, Verbafcum fœmina , flore luceo magno , bouillon blanc femelle ou mo" Une, humile alpinum , villofum , borraginis flore & folio, aut au- ricula urfl , oreille d'ours de Mycone, latis falvicE foliis phlomis , fauge en arbre, ' leptophyllon , aut blattaria , herbe aux mittes. mas latifolium luteum. Tapfus barbacus , bouillon blanc mâle ou molène. Verbena , aut verbenaca , vcrvcne, femina & finapi , auc eryfimum , vélar, Verbenifa acmella , acmelle. Verbenna Araericana tuboflore longlflîmo : voye\ Obletia. Verbeflna , aut eupatorium cannabinum chryfancbemum , efpcce de hï" dens ou d'eupatoirCo Verde antico ^ verd antique. ccviii TABLE. Verde laconico l'voyé^i â fanicle Porphyre. Verecillum , auc mentula marina , mentale de mer ou membre marin, Vermes lapideum , vers des pierres, rerreftres , aut lumbrici , ( vers de ten'e ) voyez Achées. tubulati : voye^Y^KS de Mer a tuyaux. Vermicelli , aut tagliarini : voye"^ Vermichel. Vermicnlaris , joubarbe petite ou trique Madame, aut fedum parvum acre , flore luceo , vermiculaire brûlante. 6c craflula minor vulgaris ( fedum minus ) trique Madame, Vermiculiti , vermicuUtes, Vermis , ver. hnificus j aut ferificus , ( bombyx ) ver à foie. fîcarius , ( ver ajffajjïn ). Voyez Scarabée aquatique grand. umbilicalis , ver ombilical. Vernix , aut fandaracha Atabum , fandaraque. Veronica aquatica major folio fubrotundo , aut beccabunga , 3ecca^i/;2^<^ à feuilles rondes. fœmina , aut elatine , velvote ou véronique femelle. folio obloBgo , beccabunga à feuilles longues. mas fupina Se vulgatiflîma , véronique mâle ordinaire ^ ou thé d'Europe. minor foliis imis rotundioribus , aut chamacdris fpuria latifoliaj véronique des bois. rotundifolia , véronique des bois ou haies. - fpicata minor , véronique à épi. fupina facie teucrii , aut chamaedrilfpuria anguftifolia , véronique des prés ou germandrée bâtarde. Verres. Sus , aut porcus , cochon ou porc, fylvaticus , aut aper j fanglier. Verruca chondrylla , aut Zacintha , la chicorée de Zante. Verra cari a , herbe aux verrues, Vertebra » vertèbre. Vertebras fofllles ^ vertèbres foffiles. Verticillatcc , didynamx gymnofpermae , labiées, Vervex j mouton, Vefica , veffie, îîiarina , ve^iz marine, yedcaria, / / TABLE. scix Veficaria vulgarîs , aut alkekengi , co^^ueret ou alkékenge, Veficula pneumacica : voye^i à l'article boisson {vejfic aérienne)» Vefpa , guêpe. Vefparius : voye-:^^ Guêpier. marinas , guêpier marin ( efpece d'alcyon ). Vefpertilio , chauve-fouris. aquacicus , guacucuja. Vetonica , aut betonica , bétoine, altilis , aut caryophillus hortenfîs , câllet, Vetula 5 conque de Vénus orientale» Via ladea , voie lactée, Viburnum , viorne ou bourdaine blanche» Gallorum , aut clematitis , clématite ou herbe aux gueux. Vicia fativa vulgaris , vefce» fegetum parva j aut arachus , vefce fauvage ou vefceron. Vidorialis, aut allium Alpinum , ail fcrpentin on faux nard» fœmina , aut gladiolus , glayeul ou glais, Vicunas j feu vicunnas , aut camelus niger peruvianus , vigogne : yoyet à l'article Paco, Vidua emberiza , veuve ( oifeau ), Vihu : voye-^ Anhima. Vinacea j vinée : voyez à l'article Vigne, Vinago avis aut œnas , pigeon fuyard, Vinca pervinca , pervenche» Vincetoxicum , aut afclcpias albo flore , dompte-venin» Vincibofcum , aut caprifolium Italicum , chèvrefeuille d'Italie» Vinitorculum , aut a;nas , pigeon des vignes, Vinum , ( vin ) voye:^ à l'article Vigne. regionuiîi Sepientrionalium j ceji la bière : voye^ à l'arûc/e Hour BLON. Viola, {violette) voyei^Vi^L^ER» alba bulbofa , aut narciflo-leucoium vulgare , perce-neige, candida , aut leucoium , giroflier ou violier» dentaria , aut Dcntaria , dentaire. fl:immea Sca'igeio , aut cary .phillus hortenfis , œillet. Indica fcandens nallurtii fapore, muxima , odoraca : cardaminduru niâjus , capucine grande» Tome VU tcx TABLE. Viola lunaria , five bulbonach , lunaire, grande ou lulhonac* lutea , aut keiri , giroflier jaune ou violier jaune* martia purpurea, aut viola odorata , violette^ matronalis , aut hefperis ^ juliane ow julienne, fpicata Brafiliana : voyei^ Aguara Ponda, tricolor , aut herba Trinitatis , penfée, Viorna vulgi , aut clematitis , clématite ou herbe aux gueux. Vipera j vipère, Caudi-fona , ferpent à fonnettes. marina , vipère marine, Viperatia , aut fcorzonera Hifpanica , fcorfonere ou cercifi d'Efpagne^ vulgb fenagruel , vipérine de Virgine> Viperina Virginiana , ibid, Vipio , ( gruon) cefi le petit de la grue ( grus ). Virga Aaron , ( verge d'Aaron ) voyez Baguette Divinatoire. aurea anguftifolia minus ferrata , verge dorée à feuilles étroites^ latifolia ferrata , verge dorée à larges feuilles. major , aut herba doria , five pratenfîs akiflîma limonii folio , vergif dorée ou herbe dorée. major foliis glutinofis & grave olentibus , feu coniza major , &C-. herbe aux yunaifes. Paftoris major , aut dipfacus fylveftris , chardon bonnnetier fan- vage. fanguinea , aut cornus fœmina , cornouiller faux o\x fanguin : voyez-, Sanguinelle & à l'article Cornouiller. Virginiana caule nodofo. Banifter , aut ferpentaria , ferpentaire de Vît^ ginie, Virgo Numidica vulgb dida , grue de Numidle. yiride ïeris , aut jerugo , verdet : voyez à l'article CuiVRa. montanum , verd de montagne. Vifcaria fativa , aut mufcipula vulgb , attrape mouche : voye^ ce mot». Vifcum j aut vifcus : voye^ Gui & l'article Glu. Vifnaga , aut bifnaga , vulgb gingidium , vifnage, Vifus : voye'^ Vue. Vitalba , aut clematitis , clémadte ou herbe aux gueux. Yitellum ovi , efl le jaune de l'œuf : voyez Œuf* TABLE, ^v.*î \ritex foîiis anguftioribus , agnus cajlus, Viciculus : voye^ àl'article Tige. Vicifera , aut vitiflora , ( cenanthe avis) eu blanc, Vicis alba , auc bryonia , brione ou couleuvrée, arbuftina Pifonis , téthypothéiba, Corinthiaca five apirina , vigne de Corlnthe, Idœa foliis oblongis crenatis, fru6ta nigcicanci j myrtillus j airelle ou myrtille, foliis carnofis Se veluti pundatis , ( uva urfi ) raljin à! ours. paluftris , aut oxicoccum j coujjinet des marais ou canneberge, prxcox J acinis dulcibus nigricantibus , vigne pineau ou auvernas : voye^ à l'article Vigne. tertia Clufii , aut diofpyros , amélanchier, marina Theophrafti. Sargazo , herbe flottante, nigra j auc clematicis , clématite ou herbe aux gueux, vulgb bryonia baccis nigris : voye-^ à l'article Bryone. Sepcentrionalium , aut lupulus, houblon, fubliirfuta : voye-^ Vigne morillon. fylveftris , Math, aut folanum fcandens, (dulcamara) douce-amere, vulgo labrufca , lambrus ou vigne fauvage. vinifera , vigne. uva perampla virente & acida , ( agrefta ) verjus. Vitraria , auc parietaria, pariétaire. Vitriola , five percidium , ( parietaria ) ibid, Vitriolum j func album , casruleum &: viride ( couperofe ), Voyez à Var-,, ticle Vitriol. Romanum : voye\ Vitriol romain à la. fuite de l'article, Vitriol. rubrum , aut calchitis nativa , colcothar fojfile, Vitrum nativum , verre naturel. ruthenicum , aut glacies Marias j verre de Mofcovie, Vitta , flambeau ou ruban, Vitula , génijfe. Vitulus , veau. marin us , veau marin, Viva , aut draco marin us , vlvô ou dragon de mer, unique, Unicornis j unicorne. Unicornu foflile , aut ebur minérale, yvoire fojfile Ôc unicorne foffds^,. marinum , narhvjal ou licorne de mer. Unifolium Amat, aut ophioglolTum, herbe fans couture. TABLE. ccxiii Unifolium , aut fmilax unîfclia humillima, efpece defmilax ou dQ lifcron, Uiuones , aut MargaricîE, perles. Univalvia , unis alves, Unmara caya , aut darura : voye-^ à i*anick Pomme. Épineuse. XJ nm : voye:^ à l'aniclc M.UR.T1LLE» Voa : voye:^^ Voadourou. Voachirh : vqye;^ Achith. Voafontfi : voye:^ Voadourou. Voafaros : voye:^ Voadourou. Volcanum , aut igni- vomens, volcan. Volitus, vol de l'oifeau. Vol va : voye-^ Bourse à l'article Plante. Volubilis , aur convolvulus , lïferon. afpera , aut fmilax afpera , efpece de lifcron épineux* marina , aut foldanella ^foldanelle ou chou marin, Volucella , volucelU^ Volucrum majus , aut caprifolium , chevrejeuilk, Volvox : voye^ à l'article Zoophyte. VolutîE : voye-{ Cornets. Volutiti , volute^. Votoxus , cuculU. Vox , voix» Uperotus , uperotel Upupa j huppe. Vrac : voye-^ Varec & Fucus. Uranofcopus pifcis , ( regardeur d'étoiles), V, UrANOSCOPE & Raspecon» Urceolaris , aut parietaria , pariétaire, XJria , guillemet. Urina , urine. Urinalis : voye-^ à l'article Linaire. Urns cinerariae , vafes cinéraires. Urnulx fervandis lachrymis , vafes lacrymatoirts^r Ui'ocerus , urocere. Urogallus , aut terrao , coq des ho'.s ou d^ bruyères, Uropigius , croupion» Urûva , raijin d'ours^ ccxïv TABLE. UrfuSj ours, albus maris glacialis , ours blanc de mer» formicarius , fourmilier, marinus , ours marin, Unica , ortie. flore luteo , aut galeopfis , ortîe morte à fleur jaune, iners flore albo , aut lamium vulgare album , ortie morte à fleur blanche, iners fœtidifllma, ortie puante, marina , ortie de mer, minor urens , ortie griefche. Romana pilulas ferens , ortie Romaine, urens major, aut maxima , ortie vulgaire ou grande. Urticatio , urtication : voye\ à l'article Ortie. Urucu , aut achiolc Indorum , roucou, Urucuri , tourloury, Urus, (ure) voye^ Aurochs. Ufnea fugitiva , nofioch. humanorum , ufnée d'humains. ofïîcinarum & commuais, aut mufcus arboreuSj moujfe d'arbre. Uftilago, [charbon du bled) voyez à l'article hh^D, Utchichlei : voye^ à l'article Jacobée. Utias : voye:{ à l'article Acudia. "Utciculus : voye^ Utricule à l'article Plante. natatorius , véficule aérienne : voyez à l'article Poisson, Uva , ( raifln ) voyez à l'article Vigne, acerba , aut agrefta , verjus. aut Ephedra maritima major, raifin de mer, crifpa , aut gcoirularia , grofelUer épineux. marina , grappe marine : voyez Raisin de Mer. ramofa : voye:( à l'article Mousse Grecque. fpina , aut grolTularia , grofelher épineux, urfi j raifin d'ours. Wallinghuru : voye\ Zerumbeth. Wilros , aut WUrus. Rofmarus : voye-^ Vache marine. Wandura : voye-:!^ à l'article Singe. TABLE; ccxv Uva; Corinthiacs : voye^ Raisins deCorinthe à lafuïu du motYiGUE, Damafcen^ , ibid, paiïa: , aut pafluU-e , raljins fecs : voye^ à l'article Vigne. Wellia cadavalli : voye^ Tétraphoe. Wifmuihum , bifmuth, Vulneraria , vulnéraire, ruftica , vulnéraire des Payfans, Vulpecula marina , renard marin, Vulpenfer : voye\ à l'article Tadorne, Vulpes 5 renard. Vulpi afïinis Americana rattoou five racoou , raton, Vultur , vautour. agnorutn^ [vautour des agneaux). Voyez à V article CoiiîiOK, albicans , milan blanc > vautour blanchâtre* Alpinus , vautour des Alpes, aureus , voutour doré. bceticus : voyey^ Faux Perdrieit. barba tus , vautour barbu, criftatus , voutour huppé, lepotarius : vqye;^ Vautour noir. leucocephalos , vautour à tête blanche, Monachus : voyc^ Vautour Moine. vulgo gryps : voyey^ Cuntur ou Condor. Vultus , aut faciès , vifage. Vulva, vulve , fe dit de l'orifice extérieur des parties naturelles des fs"^ melles d'animaux. Vulvaria , ( chenopodium fcetidum } arroche puante, Wolfart : voye^ Wolfram. Uvularia major, aut campanula , campanule ou gantelée* X, X ANT2UM lappa mlnor , aut bardana minor , glaiteron, Mcilabaricum capitulis lanuginofis : voye'^ Tétraph02. Xanrolina j ( xantoline ) poudre à vers. Xanxus : voye^ ce mot. ccxvi TABLE. Xeranthemum , ïmmortdU blanche. Xylagium , aut guajacum , gayac, Xylo-aloës, aut lignum aloës , bois d'aîo'és, balfamum , ( xUohalfame ). P'oye-^ à l'article Beauaie de JuDis, caflia , aut caffia lignea , cajfe en bois. Xylon , aut bombax , officinarum : voje:^ à l'article Cotonnier. arboreum & herbaceum , cotonnier. Xylofteon , efpece de périclymenum j dont le bois efl fort dur. Xyofteites quadrupedum , quadrupèdes pétrifiés. Xyphias , aut xiphias , ( épée de Groenland ), Voyez à la fuite du mot Baleine. Xyphion , aut iris bulbofa latifolia , iris bulbeux. vulgo gladiolus fegetatis , glais ou glayeul. Xyrica : voye:^ à l'article Qi-KiçiVE, Xyrichi : voye^ à l'article Esturgeon. Xyris j aut fparula fœtida , efpatule ou glayeul puant. Xiuhquilich pitrahac , five anil tenuifolia : voye':^ Inde. Il acabanï: voye| Apinei..' Yacumana : voye:^ Coral, Yandeu : voye\ Tandon. Yatrouhai : voye^ Bois d'Agouty. Yccotli , aut ahouai nerii folio , Plumer i voye^ AhouAï. Ycolt : voyei^ Yécolt. Yerva de Camini & de Palos , thé ou cajjlfie de la Mer du Sud. de pitos : voye:^ Pito. tuiïera Hifpanorum , aut auricula utfi , oreille^ d'ours de Mycone» Yga j yvoire arbre, Yin-kiou , arbre de fuif. Ynchi , pijiache de terre. Yocoltus arbor , yécolt. Yokola panis kamts-chadalenfis : voye^ Yokola. Ypapapia , Tritons, Yuca TABLE; ccxvii Yiica foins cannabinis , manihot : voyez aiiffl Vartide AtoBSt Yuireta , auc yga ^ yvoire arbre, Yzard , auc yfard , chamois* z. AccHAR - MAMBu : vt)y^^ à l'article Baxibou {ficre ). Zaccharum , aut faccarum (fucre ), Voyez à l'article Canne A SucRS, Zaccon : \oye-!(^ ce mot, Zacintha j aut cichorium verrucariiim , chicorée de Zantû Zaduar. Zadura herba , zedoaria , ■^^édoaire, Zaphera , aut fafFera , fafre. Zngu , auc todda-panna , fagou. Zamaruc , aut fmaragdus , émeraude, Zanichella', alguette^ Zapheran Arabum , aut crocus Ôrientalis , fafran. Zapote blanco, aut zapotum , fapotlllïer, Zarnabum , aut zarneb : voyc-:^ Calaf. ~ Zarnachum , ( zarnac ) voye-^ Orpiment. Xàïzix parilla , aut falfapara , falfepareille. Zea y auc frumentum loculare , cpautrc ou froment locar. Zébra , auc equus lineis traiifveiTis veiiîcolor , âne rayé ou ^ebre^ Zedoaria , auc zeduaria , :çédoalre, geiduar , auc cafTe-munier , cajfumuniar, Zeylanica camphoram redolens, ( haran-kaha). Voye:^ à Var-. ticle ZÉODAIRE. Zeolitbus , :^éolue. Zepetium , auc civeca , civette. Zerumbethum , i^érumbeth. Zibelina muftelina , gibeline, Zibecha , auc zibethum , civette, Zibethum Oriencale &: Occidentale j ^Ibctk* Zigcxna , i^lgêne. Zinc arco : voye^ à l'article Zinc. Zinchum , ':^inc, Zingi , auc anifum ftellatum , badiane. Tome FI, e e ccxvin TABLE. Zingibel , ant zîngiber , gingembre. Zingiber latifolium fylveftre , lérumbeth» Zinzania Arabum , aut lolium , yvraie ou lî^anie, ^iziphus , aut jujuba major oblonga , jujubier. alba , aut azedarach , fycomore faux. el^agnusOrientalis anguftifolius, &c. olivier de Bohême* capadocia , aut guajacana : voye-^ ce mot. Zobola , aut mus farmaticus , ( muftelina zibelina , -(ibeline. Zonac , \6nes. Zoolith^E : voje:^ Zoolites. Zoophyta , ^oophytes. Zoophytoliti , i^opphytolites. Zootipoliti j lootipoiues. ZopifTa , efpece de goudron : voye^ à l'article Pm. Zuccharum, aut faccharum {fucre ). Voyez Canne a Sucre, Zuccha longa & rotunda , ( cucurbita ) courge, flore luteo , aut pepo , citrouille, Zurumbet ferapii voye^ Calaf. Zygenx , lyg^ne, Zygophillum , fabago. Fin de la Table Latine, CCXIX CATALOGUE ALPHABÉTIQUE "Des Auteurs qui ont écrit fur Us Animaux _, les Kégêtau^ , les Minéraux _, ùc. & dont on a confulté ou analyfé les Ouvrages ^ pour la compojition de ce Diciionnaire. A. A, .cADÉMiES des Sciences de Paris Se des Pays étrangers. Ades Littéraires de Suéde. Acla Societ. Reg. Scient. Upfal. Stock, in-4*. Adanfon ( M. ) Hiftoire Naturelle du Sénégal ( Coquilles Se Famille» des Plantes). Agricola j de S uh ter rancis ^ & de re metaUicâ, Albin , Hiftoire Naturelle des Oifeaux , ornée de 501^ Edampes , qui les repréfentent au naturelj deflinées & gravées par Eléazar Albin , & augmentée de notes & de remarques curieufes , par W. Derham, &c, traduite de l'Anglois. A la Haye 1750 , i/2-4*'. 3 vol. Aldrovande (UlylTe) Règne animal. Alpin (Profper) Hiftoire Naturelle de l'Egypte, &c. A Leyde 1735 » i/2-4^. 1 vol. Altmann ( Ad. ) Defcription de quelques animaux des montagnes de la SuilTe , &c, Anderfon , Hiftoire Naturelle de Groënlande j de l'Iflande , du Détroit de Davis , & d'autres Pays du Nord trad* de l'Allemand, A Paris 1750, in 1 i , 2 vol. Ariftott; , Hiftoire des Animaux. Artedi , Ichthyologie ou Traité des PoilTons. B. Barrere ( Pierre) Eftai fur l'Hiftoire Naturelle de la Ftance Eqiiinoxiale, e e ij ccxx CATALOGUE ou Dénombrement des Plantes , des animaux, &c. A Paris , ïTJî», Du même Aureur'j Ornlthologu fpecimen novum ^Jive ferles Av'ium in Rufcinone ^ Pyrends montïbus , a.tque in Gallia aqu'inociiali obfer' vatorum j in clajfes ^ gênera y é-c. à Perpignan , 1745 , i/z 4**. Bauhin , Hiftoire des Plantes. Bazin ( M. ) Abrégé de l'Hilloiredes Infedes. Belon ou Bellon ^ Hillolre de la Nature des Oifeaux , écrite en fepr livres. A Paris 175;, in - fol. -& portraits d'Oifeaux , d'Animaux > Serpens, &c. A Paris 1757, in-^"". Bertrand (M.) Didionnaire des Foffiles j &c. Bonnet ( M.) Polypes, Pucerons. Confidéraiions fur les Corps organi- {es ; Contemplai-ion de la Nature , &c. Borelli, de Motu Anïmalium. A la Haye , 1741 , 2 vol. in 4°. Bùurguet, Traité des Pétrifications. Bradeley , Obfervations Phyfiqaes fur le Jardinage. Bridon ( M. ) Règne animal. Bufîon & d'Aubenton f MM. ) Hiftoire Naturelle du Cabinet du Roi 5^ ôi plufieurs DifTeriations phyfiques. Cat (M. le) Traité des Sens j 8 in-fol. Lehmann ^ ( Gotlob ) Traités de Phyfique , d'Hiftoire Naturelle Se de Mi- néralogie, ccxxiv CATALOGUE. Lémery , Dldionnaire des Drogues (impies. LefTer , ( M. ) Théologie des Infedes , commentée par M. Lyonnet. A la Haye, 1745» 2 vol. i/z-S**, Lettres édifiantes. Lewenhoech, Obfervations microfcopîques , &rc. LinDc-Eus ^(M.ou Von-Linné ; fur les trois Règnes. ( Sljiema natutâ , &c. ) Lifter j Hiftoire des Coquilles , &c, Lobel , Hiftoire des Plantes. Ludwig^ Diireriation fur les Terres. M. Maifon Ruftiqiie deCayennSj pour les Plantes de ce pays. Malpighi & Nehemie Gre\y , Anatomie des Plantes , &: plufieurs autres Obfervations de Phyfique. Marc Grave , ( Georges ) Plantes étrangères , &c. en Latin , in-foL 5c les Ouvrages de M. Margraff j Cliimifte de Berlin. Marfigly , ( le Comte de ) Hiftoire Naturelle de la Mer Adriatique , 5cc. Machiole fur Diofcoride j Hiftoire des Plantes , ècc, Maupertuis , Syftême planétaire. Mémoires de la Société d'Agriculture de Bretagne, de de la Société Éca-^ nomique de Berne. Mémoires fur différentes parties des Sciences & Arts , par M. Guettard. Merian, ( Madame Marie Sybille) Métamorphofe des Infectes de Suri- nam & de l'Europe. Msrhing, Hiftoire des Oifeaux _, en latin. ABrcme5i75i, in-S°, Moffet , ( Mouftet) Théâtre des Infedes. Monro , Oftéogonie ou Anatomie des Os^ en Anglois. A Edimbourg^ & traduite par M. Sue. Murale, (Muralco). Confulté différentes Obfervations Aratomiques. N. Needham , Obfervations microfcopiques. Newton , Phyfique. Niérembergh , Obfervations d'Hiftoirç Natucelle. ( Hiftoria Naturs maxime DES AUTEURS. ccxxv maxime peregrlnA , libris ii. dïfiïncla ). A Anvers , id'3 5 , ïn-foU NolUt , ( M. l'Abbé ) confulcé fur différens poincs de Phyfique. O. Ouvrnges qui fervent à éclaircir différens points d'Hiftoire Naturelle , pat divers Chimiftes François & Etrangers. P. Pallas , ( M. ) Traité fur lesZoophytes , & Mélanges Zoologiques. Peyerus , (Jean Conrard ) Commentaire fur les Ruminans. Pifon , (Guillaume) Hifloire Naturelle de l'Inde Occidentale^ en Latin, A Amderdam , i^çSj ïn-foL Pline le jeune , Hilloire Naturelle ^ &c. Pluche j { M. l'Abbé ) Spedacle de la Nature. Plumier , Plantes dAmérique , Hiftoire des Fougères. Pomet, Hiltoire générale des Drogues (impies. Pott , Lithogéognofie. R. Ray, (Jean ) Règne animal. Rai, Hiftoire des Plantes. A Londres, lôSfî, 3. vol. i/2-/o/. Latin. Réaumur j Hiftoire desinfedes , &c. à Paris, 1738 , ^o^s de Girofle. Errata du To7ne fecand, Pag. 1 4 , lig. 7 , d'aigle , life^ de bipède. Pùg. ibid. lig. 8, Aigle i Iife:( ^ Condor. Pag. 15, lig. 10 , Ourang j lifez , Orang, Pag. 1 10 & i(jo , les deux articles ChenmoUa 3c Chiremoya n'en font qu'un. Pag. zocj , lig. 1 , muniquent , Hfc\ communiquent. Errata du Tome troijîeme. Pag. ÔÇ , lig' 19 , au panthère , life:^ , à la pantliere. Pa?. io ou gaftri-mithe & ruminant , /i/t':^ , gaftri-mithe ott ruminant. Errata du Tome Jixieme. Pag. 3 , lïg. 6 y dujong , liiez , dugung. lig. 7 , le lamentlriy lifc\ , peut être le lamenùn, lig. S jfacrés , ajouie:^, voyez Dugoi à l'article vache- marine, Pag. 8 , /i^. io , d'huilo de ben , ajoute^ , ou un peu d'huile de cacao. Pag. lOi , lig. 3 , compofent, life^y compofe. Pag. 1 07 , lio. 1 8 , & dans l'eau forte qui n'agit point fur l'ivoire , Ufe^i y 6c dans l'ivoire qui n'eft point attaqué par l'eau-forte. Pag. 131 , lig' 12 5 teftacées, HJei^, teftacites. Errata de la Table, Pag. IV j lig' 3 1 5 l'otis marini , life^ , rorifmarini. Pag. VI, lig' 3 Biflîngua , /(/T:^, Biilingua; lïg, 3 (3 , trufle , lifez , rr^e. Pag. XXVIII , lig» 1 7 , alexandrinus , /i/^;^ , alexandrina." Pag. XXXVI, lig. 22, carbonacius, l'fe-^ ^ carbonarius. Pag. xLiii , lig' S , lièvre terrefire , lifez, lierre terrejlre. Pag xLVi, lig. 13, fluviatililis , Hf^l-, fluviatilis. Pag. Lxvi , lig' 3 , coluta; foliis , filiqui fanguftioribus , ///2:^ , colute» Foliis , filiquis anguftioribus. Pag. Lxxix , lig. 3 , ve£e fauvage ^ lifez, vefce fuuvage. Pag. Lxxx 5 lig. 10 , iEgytiacum , /i/è:^ , ^gyptiacum. Pag. Lxxxii, //^. }0 i guineterif l'iCer.f guîgnette, Pag. Lxxxiv , ^ig- i 7 , halinus , lije:( j halimus. Pag. ex , /ig. 1 . t,. ^,\î J^.\% l^- ^w^^ ^■- N.^^ ^ *..• . rf*a.' .^^^ H )m\ v^\ v< II w f «» if ~ flw- —