m D. H. HILL UBM>y NOBTH GftOLirM STATE COLLEGE ■% ENTOMOLOCIC4L COLLECTION mOXtL IL-.XWL^ '. omB- tique. _ l..' . \ 1,1 CAS, M1LSE-EDW- ,bre de la Société entomoiog'.que de Fram e. [11. 1. IARDS, D.-M., -membre de l'Institut, etc. [M E Zoophytes ou Rayonnes (Éeuiuoderuies. Acalèpbes, Forarninifères, Polypes, Spongiaires et lufusoires.) AI.CIDE D'ORBIG^Y, membre de la Société pl.ilumati- que. -le. [A. D'O.] Botanique Bkéb.] 1)IJAI11>I\, mqWe de l.Soriété philomatique, atc. [Dsrj j MILME-EDWARDS , D.-M.. membre de l'Institut, etc. [M. E.] déplus DE BliKBISSOA. , u BROKGK1ART , DM. membre de l'Institut, professeui -admi mstrateur au Muséum d'Histoire naturelle. [Ad. B. DECAISKE, aide-naturaliste au Muséum d'Histoire naturelle membre de la Société pliilomatique. [.I. D. DEJLSSIEU, D.-M.. membre de l'Institut, piotesseur-artiui ,i.*ti iteuran Muséum d'Histoire naturelle. [Au. J. .EMA1RE, ancien professa., de l'Université, mena- sieurs sociétés savantes- EÉVEII.I.É.D-M.. membre de la Société pbjtoina.ique et de plusieurs «utres sociétés savantes. lut ' MO.VTAGNE. D.-M.. membre de la Société phitom.tiqu.ee, de pluMeursaut.es sociétés savantes. RICHARD, D.-M., membre de l'Institut, professeur a la ta- culte de médecine. L ' M>ACH , ..de-naturaliste au Muséum d'il,,, naturelle |M Géologie , Minéralogie. COKD1ER , membre de l'Institut, professeur-administrateur au Muséum d'Histoire naturelle . pai. de France , inspei tcur-gencr.il ,i, ines , conseiller d'Etat. [L- C] DEI.AFOSSE , professeur de minéralogie à la faculté des scien- ces, etc. [»"••] DESNOYERS , bibliothécaire au Muséum d'Hist. nat. IQ - [tons géologiques sous le point île vue historique.) [J.Dtss J ÊME DE BEAÛMOKT, membre de **%*** SS^H au Collège royal de France, ingénieur en cl.ei des mm ^ r] CHARLES D'ORBIGSY. membre de plusieurs ««^«.^"j tes, etr. _ . COSSTA!\T PRÉVOST, professeu. .de géologie a I- ;"';,', des sciences, etc. Chimie, Physique et Astronomie. ARAGO , secrétaire perpétuel de l' Académie des sciences, de- I PEI.T1ER, D.-M.. membic delà Société pbil. itKt" [ ■] ,.ote. etc. [Aa] pELOEZE , memb.e de l'Institut, professeui de cl.in.ir a Collège royal de France et a l'Ecole polytechnique, etc. 1.1 et.J _..„.:_..« .1. rl'mo I- BECQUEREL, membre de l'Institut , piotesscur-admrmstr leur au Muséum d'Histoire naturelle. [Becq.j i i>UniWrsiti leur au ....se i j . ,, o.ofesseur de s. iences physiques, de I unu ■ ' DUMAS, membre de l'Institut, professeur de chimie a la Fa- 1 RIVIERE, piotesseur u K culte de médecine età la Faculté des sciences, etr. [Do..] royale. Paris.— Imprimerie de BOlîHGOGNE ei Maktinet. rue Jacob , :>0. DICTIONNAIRE UNIVERSEL RESUMANT ET COMPLETANT li m-, les faits présentés par les Encyclopédies, les anciens dictionnaires scientifiques, les Œuvres complètes de Buffon, et les meilleurs traités spéciaux sur les diverses branches des sciences naturelles; — Donnant la description des êtres et des divers phénomènes de la nature, l'étymologie et la définition des noms scientifiques* et les principales applications des corps organiques et inorganiques à l'agriculture, à la médecine, aux arts industriels , etc.; PAR MESSIEURS ARAGO, BAZIN, BECQUEREL, B1BR.ON , BLANCHARD, BOITARD, DE BRÉBISSON, AD. BRONGNIART, (.. BROUSSAIS, BRILLÉ, CHEVROLAT, CORDIER , DECAISNE , DELAFOSSE. DESHAYES, DESMAREST, J. DESNOYERS, ALCIDE ET CH. D'ORBIGNY DOYÈRE , DUJARDIN , DUMAS, DUPONCHEL , DUVERNOY , MILNE-EDWARDS , Kl 1K DE l',E\rMONT,FLOURENS, GÉRARD, GERVAIS, IS. GEOFFROY S. -HILAIRE, AL. DE HUMBOLDT, DE JUSSIEU, DE LAFRESNAYE , LAURILLARD , l.EMAIRE, LÉVE1LLÉ, LUCAS, MARTIN ST-ANGE , MONTAGNE, PELOUZE, PELTIER, C. PRÉVOST, DE QUATRE F AGES, A. RICHARD, RIVIÈRE, ROULIN , «SPACH , VALEXCIENNES , ETC. DIRIGÉ PAR M. CHARLES D'ORBIGNY, Et enrichi d'un magnifique Atlas de planches gravées sur aciei . »-»0-o-0 O -OO-o-o TOME DEUXIÈME. — o->o O D OC-G-G-o-- PARIS. Al BUREAl PRIltfCIPAIi DES IIU I I I 1«* RUE DE SEINE-ST. -GERMAIN, ifl . ET CHEZ I.AIVGLOIS ET LECLERCQ, | FORTIN, AfASSON ET <: , Rue Je la Harpe, 81. Place de l'Ecole de- Médecine, I. Menus mniaons , cl)e= S. HXrcljelsen , h Ceipaig. 1845 1,1 S T JE DES ABRÉVIATIONS EMPLOYEES DANS CET OUVRAGE. (Les abréviations en petites capitales placées au commencement de chaque article indiquent la grande classe à laquelle il appartient.) Acal Acalèphes. Anal Anatomie. Ann Annales. Annèl Annélides. Arach. . . . Arachnides. Asir Astronomie. Bot Botanique. Bot. cr. . . . Botanique cryptogami que. Bot pk. . . . Botanique phanéroga- mique. Bull Bulletin. Chim Chimie. Cirrh Cirrhopodes. Crust Crustacés. Fchin Échinodermes. Fig Figure. Foramin. . . Foraminiieres. Foss Fossile. G. ou g. . . . Genre. Géol Géologie. Helm Helminthides. Hist. nat. . . Histoire naturelle. Infus Infusoires. tns Insectes. Mam Mém. . ... , Météor. . , . Min Moll Myriap. . . . Ois Paléonl. . . . Ph.ouPhan. Phys Physiol. . . . Pi Poiss Polyp .... Rad Rept Spong .... Systol Syn.ou Synon Téral V. ou foy. Vul9 Zool Zooph. . . . Mammifères Mémoire. Météorologie. Minéralogie. Mollusques. Myriapodes. Oiseaux. Paléontologie. Phanérogame, ou pha- nérogamie. Physique. Physiologie. Planche. Poissons. Polypes, Polypiers. Radiaires. Reptiles. Spongiaires. Systolides. .Synonyme. Tératologie. Voyez. Vulgaire. Zoologie. Zoophytes DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE. APIJE APHODIE. Aphodius (à.oo-J'oi, excré- ment), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Lamellicornes, établi par Illiger, et adopté par Fabricius , Duméril , Latreille , etc. Ce dernier le range dans la tribu des Scarabéides coprophages , et lui assigne les caractères suivants : Palpes la- biaux , presque ras ou peu velus , compo- sés d'articles cylindriques et presque sem- blables. Antennes courtes , de neuf arti- cles, dont les intermédiaires très courts, et les trois derniers en massue arrondie et feuilletée. Tète en forme de croissant ou de demi-cercle , et offrant dans plusieurs , chez les mâles surtout , trois petites élé- vations ou tubercules. Corps ovalaire ou ovoïde, arrondi aux deux extrémités, con- vexe en dessus et plat en dessous; écus- son distinct et triangulaire; étui embras- sant ordinairement les côtés de l'abdomen. Pattes séparées entre elles , à leur naissance, par des intervalles égaux ; jambes robustes; les antérieures tridentées au côté externe ; les autres incisées , ciliées ou épineuses. Les Aphodies sont des Coléoptères de pe- tite taille. Leurs habitudes sont les mômes que celles des Bousiers, c'est-à-dire qu'ils vivent comme eux dans les fientes et les excréments. Leur démarche est lente ; mais ils volent avec facilité, et leur apparition annonce le retour du printemps ; on les rencontre en assez grande quantité dans les premiers jours de cette saison. Leurs larves ont des formes , une organisation et des mœurs semblables à celles des autres Scara- béides. Ce genre est un des plus nombreux de la tribu. M. Dejean , dans son dernier Catalo- gue , en mentionne 156 espèces, dont plus de la moitié sont exotiques. Nous citerons parmi les esp. européennes VAph. fossor , Fabr. , qui peut être considéré comme le type du genre ; VAph. fimetarius, id., ou le Scarabée bedeau de Geoffroy; VAph. ter- restris, id. , et VAph. conspurcatus , id. Toutes ces espèces sont figurées dans Oli- vier, et se trouvent dans les environs de Pa- ris. M. Sturm ( Veutschlands Fauna, t. I ) a figuré et décrit les espèces propres à l'Al- lemagne. Depuis, le docteur Schmidt [Zeit- schrift fur die Entomologie von Germar, p. 81-175, 1840), a publié sur le même sujet , et pour le même pays, une Monogra- phie comprenant 76 espèces. (D. et C.) * APHODIIDES. Aphodiidœ (d'Ap/io- die, qui ressemble aux Aphodies). ms. — Tribu de Coléoptères pentamères , éta- blie par Mac-Leay dans sa famille des Péta- locères , division des Saprophages , et qui se compose des g. Aphodius et Psammodius. Les Aphodiides , suivant lui , se distinguent des Scarabéides par leurs mandibules cour- tes, dilatées, coriaces, et par de longues paires de pattes placées à égale distance les unes des autres. Elles sont séparées des Tro- gides par le labrum , caché sous le chape- ron , et par leurs mandibules déliées, com- primées, et à peine cornées. Elles ont toutes l'écusson distinct. Leur manière de vivre varie beaucoup , quoi qu'il y ait entre elles la plus grande conformité de structure; les unes sont coprophages, et d'autres vivent sur les plantes putréfiées, principalement les plantes marines. — De tous les Pétalocères saprophages, les Aphodiides sont les plus communes en Angleterre, et semblent y rem- 1 APH APH plir le vide des Scarabéides. Elles paraissent répandues en égale quantité sous toutes les zones tempérées ; on n'en a pas encore reçu de la Nouvelle-Hollande, quoiqu'on en con- naisse plusieurs espèces du Cap , qui est presque sous la même latitude. Cette tribu porte le nom de famille dans le Catalogue des Insectes de l'Angleterre , parStephens. (D. et C.) * APHODITES. Aphodites ( «poJ'gs, excrément), ors. — Sous-tribu de la tribu des Créophages, famille des Lamellicornes, établie par M. Delaporte dans son Histoire naturelle des Coléoptères , faisant suite au Buffon - Duménil, et qu'il caractérise ainsi : Écusson très distinct ; toutes les pat- tes insérées à égale distance les unes des autres. Elytres recouvrant entièrement l'ex- trémité postérieure de l'abdomen. Celte sous-tribu renferme les genres Aphodius , Oxyomus , Psammodius et Euparia. Voy. ces mots. (D. et C.) APHODIUS. r\s. — Voyez aphodie. ♦APHONINA, Neck. (<*y*vijSj obscur). bot. ph. — Syn. du genre Pariana, de la famille des Graminées. Sp.) *APHORA,Neck. («yo^o;, stérile). bot. ph. — Syn. du genre Viryilia, de la fa- mille des Légumineuses. (Sp.) *APHOTISTLS ( cJpriv.; ?£,-, lumiè- re; par opposition à d'autres espèces du même genre qui sont lumineuses ou phos- phorescentes), ras. — Sous-genre de Coléo- ptères pentamères, famille des Sternoxes , tribu des Élatérides, établi par Rirby sans indication de caractères ( Fauna borealis americana, p. 149), et auquel il donne pour type VElater œneus de Fabricius , qui ap- partient au genre Ludius de Latreille. Voy. ce mot et celui de Dyacanthus pour les caractères. (D. et C.) APHOTISTUS (<î?ciT«ros, privé de lumière), bot. cr. — M. de Humboldt [Fions Frib. spec, p. 118) a donné ce nom a un genre de Champignons qu'on trouve sur les planches et sur les poutres qui ser- vent d'étais dans les souterrains où la lu- mière ne pénètre jamais. Ses caractères gé- nériques sont les suivants : Champignon ra- meux, corné, terminé par un corps mem- braneux et pulpeux. L\iph. fnscus Humb., ;eule espèce décrite, est décombant, très fra- gile, d'une couleur brune ou cendrée tirant vers le noir ; sa surface est glabre et brillante. Les rameaux sont très nombreux, flexueux, épais, fascicules, demi- cylindriques ou com- primés, longs de trois ou quatre pouces; leur substance interne est d'un blanc de neige, sèche et cornée comme celle du Sphœria hypoxylon ; le corps qui les ter- mine, et dans lequel existent peut-être les organes de la reproduction, est dilaté, strié, cunéiforme ou inégalement divisé, blanc, fila- menteux, et d'une consistance molle et fon- gueuse. Ce champignon, comme le pensent MM. Ch. G. Th. Fr. et Ludw. Nées d'Esen- beck, n'est probablement qu'un état anormal de quelque Cryptogame, causé par l'absence de la lumière. (LÉv.) * APHRAGME. Aphragmus, Andrz. , in DC Prodromus , t. I , p. 209. — Oro- bium, Reichb. Consp.). — Oreas, Cham. et Schlechtend. ( in Linnœa , t. I, p. 29 , lab. 1 ) ; Hook. (Flor. Bor. Amer., t. I, p. 67 ) (àpriv.; ypotyftx, cloison), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères (Siliculeuses , Spach. Tribu des Camélinées DC. ), offrant lescaract. suivants : Sépales presque étalés, carénés, point gibbeux à leur base. Pétales onguiculés , obovales. Étamines 6 , subi - somètres ; filets inappendiculés. Stigmate subsessile. Silicule lancéolée , comprimée , 2-valve , 1-loculaire, 4-6-sperme ; valves planes, 1-nervées. Graines immarginées, sus- pendues; funicules filiformes, allongés. Em- bryon à cotylédons incombants , plans , con- vexes; radicule ascendante. — Herbe basse, touffue , ayant le port du Cardamine belli- difolia; feuilles roselées, longuement pé- tiolées , subradicales , spatulées , un peu charnues, très entières, 1-nervées; hampes aphylles ; fleurs en grappes corymbifor- mes , garnies de bractées foliacées ; pétales rouges ou blancs. On n'en connaît qu'une seule esp. ( Aphragmus Eschscholtzianus , Andrz.) de l'Amérique arctique. (Sp.) *APHRAGMIA ( «priv.; P/sây/**, cloi- son ). bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées , tribu des Ruelliées , formé par Nées (in Lindl. Introd. to Bot., édit. 2), avec ces caract. : Calice 5-parti , à lacinies inégales , dont 2 plus étroites. Corolle hy- pogyne , infundibuliforme ; à limbe 5-ûde , égal , obtus. Etam. 4, insérées au tube , in- cluses , didynames. Anthères biloculaires ; à loges étroites , parallèles , égales. Ovaire APH biloculaire; loges bi-ouilécs. Style simple ; stigmate bifide. Capsule onguiculée , à loge subuniloculaire par avortement par- tiel de la cloison, 4 ou 2-sperme par la même cause , loculicide - bivalve ; valves septifères au milieu. Graines soutenues par desrétinacles. — Une seule esp., du Mexique. Pédoncules axillaires , dichotomes ; fleurs sessiles dans la dichotomie , à bractées des divisions foliacées , semblables aux feuilles caulinaires ; bractéoles nulles. (C. L.) * APHRASTUS (cfywwros, caché), ins. — Genre de Coléoptères , section des Té- tramères, famille des Curculionides, di- vision des Cyclomides , désigné par Schoen- herr, dans le tableau synoptique qui est en tête de son grand travail sur cette famille, et auquel il donne pour type le Curcul. tœ- niatus de Say, mais dont il ne parle plus dans le corps de cet ouvrage. (D. et C.) * APHRIE. Aphria ( à.s. — Genre de Diptères, établi par 91. Robineau-Desvoidy dans sa famille desMyo- daires , tribu des Entomobies , section des Thryptocérées , et qu'il caractérise ainsi : Troisième article antennaire d'un tiers plus long que le deuxième ; le deuxième article du chète plus court que le troisième. Péri- stome plus long que large ; division inférieu- re de la trompe solide. Corps cylindrique , noir ou noir- fauve ; cellule y. C, s'ouvrant avant le sommet de l'aile. Ce genre est fon- dé sur deux espèces nommées par l'auteur, l'une A. abdominalis, et l'autre A. Servil- lei, sans indication de patrie. (D.) APHRITE, Rarsten ( â •APHRODISIENS (dtyodbtOf ■,, qui se rapporte aux Aphrodites). a;\:nél. — Au- douin et Milne-Edwards. — Famille com- prenant le genre Aphrodita , Linné , et quelques autres plus récemment établis. Voy. APHRODITES. (P. G.) APHRODITE. Aphrodita ( Àfpofcv , nom de Vénus). AJlNÉt. — M. Savigny, fai- sant du genre Aphrodita, Linn., modifié par Bruguière, une famille à laquelle il laisse le nom d'Aphrodites , donne la déno- mination à'Halithea à un des genres de cette famille. C'est à celui-là que les auteurs ultérieurs ont laissé le nom A"1 Aphrodita en propre, et voici comment MM. Audouin et Milne-Edwards le caractérisent : Treize paires d'élytres sur le dos, fixées à des pieds qui ne portent ni branchies ni cirrhes supé- rieur» , et qui alternent depuis l'extrémité antérieure du corps jusqu'au vingt-cinquième segment avec d'autres pieds n'ayant pas d'élytres, mais pourvus d'un cirrhe dorsal et de branchies. Quelques paires d'élytres supplémentaires, fixées sur les anneaux sui- vants , mais paraissant et disparaissant dans un ordre différent. Trois antennes. Mâchoi- res petites et cartilagineuses ou à peu près nulles. Les espèces de ce genre se rapportent à deux sections : 1° Elytres recouvertes et cachées par une voûte épaisse, ayant l'aspect d'étoupe, et formées de soies flexibles. Rame supérieure de tous les pieds pourvue de trois ordres de soies. Telle est l'Aphr. hérissée , Aph. aucleata, un des Annélides dont les couleurs ont le plus de brillant. Elle est de nos côtes. 2° Les Hermiones , dont on a fait un gen- re à part. Voy. iiermio*e. (P. G.) APHRODITE. Aphrodita ( ÀfpoMn , nom de la Vénus grecque), moll. — Nous trouvons dans les mémoires de M. Lea, pu- bliés dans les Transactions de la Société philosophique de Philadelphie, pour l'année 1854, un genre Aphrodite que l'auteur met dans le voisinage des Cyrènes. Nous n'avons pas été peu surpris en trouvant dans la co- quille , décrite comme nouveau genre , le Cardium groënlandicmn des auteurs. Ce qui nous étonne le plus , c'est que M. Lea ne donne aucune synonymie à cette coquille , APH et semble croire qu'elle n'a jamais été dé- crite. Tous les Conchyliologues savent cepen- dant qu'elle a été décrite depuis long-temps par Chemnitz. Cette coquille étant natu- rellement un Cardium , le genre de M. Lea doit être regardé comme non avenu. (Desh.) APHRODITES. Aphroditœ (d' Aphro- dita, g. d'Annélides). anhél. — M. Savi- gny ( Syst. des Annélides ) nomme ainsi la famille d'Annélides marines sétigères dont le genre Aphrodita de Linné est le type. M. de Blainville écrit Aphrodites. MM. Au- douin et Edwards préfèrent le mot Aphro- disiens. Cette famille renferme plusieurs g., outre celui d' Aphrodita , Linné , Brug. ; ce sont les suivants : Hermione, Eumolpe, Polyodonte, Pholoë , Acœte , Sigalion et Palmyre. Les caractères des Aphrodites peuvent être ainsi résumés , d'après MM. Audouin et Edwards : Tête bien distincte et portant des antennes. Trompe en géné- ral armée de quatre mâchoires réunies par paires. Pieds très développés , dis - semblables , et alternant dans une étendue plus ou moins grande du corps , les uns sans élytres, mais pourvus d'un cirrhe supé- rieur, et accompagnés en général de bran- chies ; les autres ayant ordinairement des élytres, mais point de cirrhe supérieur ni de branchies; branchies, lorsqu'elles existent, peu développées, situées à la partie supé- rieure de la raie dorsale , au dessus du cir- rhe, et en forme de crêtes ou de tubercules. (P. G.) *APIIROPHORA(,àP/35?, écume; .ç , sel ; à cause de son inaltérabilité à l'air), Mrx. — Nom donné par M. Beudant au Sulfate de potasse naturel. Voy. sulfa- tes. (Del.) * APHTHONA (k?9ovo5, abondant). iNS. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Chrysomélines , établi par M. Chevrolat, et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue (3e édit.\ Ce g. cor- respond à la cinquième division du g. Hal- tica d'IIliger , désignée par cet auteur sous le nom de Sallatrices. Ses caract. , suivant M. Chevrolat , peuvent se résumer ainsi : Corselet sans aucun sillon transverse. Pre- mier article des tarses postérieurs égalant en longueur les deux suivants, dernier lé- gèrement renflé; épine de l'extrémité du tibia postérieur simple, arquée; élytres ponctuées çà et là ou lisses. Corps ovale ou arrondi. Les Haltica cyparissiœ, euphorbiœ et rubi, de Fabricius et des auteurs moder- nes, font partie du g. Aphthona. M. Dejean y rapporte 21 espèces, dont 4 d'Afrique, 2 d'Amérique , et le reste d'Europe. (D. et C.) APHYE ( à?J>i , nom grec de tous les petits poissons ou du fretin ). poiss. — Sous ce nom on désigne quelquefois spécialement le frai des Athérines , qui demeurent pen- dant quelques jours , après leur naissan- ce, rassemblés en masse considérable. On les pêche sur le littoral de la Méditer- ranée, pour les préparer avec du lait en une sorte de bouillie, ou pour les faire frire et les vendre publiquement dans les rues , en les criant sous le nom de Nonnats (qui n'est pas né . Ces peuples conservent encore la trace du préjugé qui les faisait appeler Aphyes par les Grecs, croyant que ces amas de petits poissons , provenant de génération spontanée , étaient lies fœtus non nés d'au- tres poissons semblables à eux. Souvent , chez les Grecs , àyJij est le synonyme de éiv.Tî;', espèce particulière d'Aphyc , qui se composait de toutes sortes de très petits poissons mélangés , tels que du fre- tin de Muges, d'Anchois, de Gobies, de Crabes , même de Calmars. Ce nom d'A- phye a été employé comme épithète d'une esp. de Gobie ou de Cyprinoïde , du g. des Ables (Leuciscus, Cuv.). (Val.) *APHYLAX (à priv.; pù>*?, défenseur). bot. pu. — Genre de la famille des Com- mélinacées , formé par Salisbury et réuni comme synonyme au g. type de la famil- le , dont il forme une division , sous le nom (VAneilema, K. Br. , ainsi caractérisée • In- volucre nul {unde ri'imen). Inflorescence en panicule lâche. (C. L.) APHYLLANTHE. Aphyllanthes ( i priv.; (?Mov, feuille; «vôos, fleur ). bot. ph. — Genre dont la place dans les familles naturelles n'est pas encore suffisamment déterminée , mais qu'on s'accorde assez généralement à réunir à celle des Asphodé- lées. Formé d'abord par Tournefort , il a été revu et corrigé ensuite par divers bota- nistes, qui l'ont ainsi caractérisé : Périgone corollacé, sex-parti , égal, marcescent-déci- du; à lacinies conniventes en tube à la ba- se , étalées au sommet. Étam. 6 , insérées au dessus de la base du périgone ; fila- ments filiformes , glabres. Anthères peltées. Ovaire triloculaire; ovules basilaires , ana- tropes, solitaires dans les loges. Style fi- liforme ; stigmate trilobé. Capsule mem- branacée, triloculaire, loculicide -trivalve. Graines à test crustacé , noires , à ombilic nu. Embryon axile , à extrémité radiculaire infère. Une seule esp. {VA. monspeliensis) com- pose le genre ; elle croit dans les endroits arides du midi de l'Europe. Ses nombreu- ses scapes , garnies seulement de petites feuilles vaginantes à la base , forment touf- fes, et sont uni ou à peine pauci- flores. (C. L.) *APHYLLAIVTHÉES.4p/iy//cmt/teœ [à priv.; pu/>cv, feuille ; àvflo; , fleur), bot. — Bartling a donné ce nom à une tribu de la famille des Joncées , fondée sur le g. Aphiillanthe. (C. d'O.) APHYLLE ( â. priv.; jwttov , feuille ). bot. — On appelle ainsi toutes les plantes lont la tige est privée de feuilles. Telles sont la Véronique aphylle , la Cuscute , etc. La Hampe [scùpus] , étant dépourvue de l'euil- 6 API les et de branches , est une sorte de tige aphylle. Quelquefois , les feuilles sont rem- placées par des écailles , comme cela se voit dans les Orobranches. (C. d'O.) APHYLLOCALPA (SpuMos, sans feuille; x«>*i], urne, vase), bot. cr. — Ca- vanilles (Ann. de las ciencias natur., t. V, p. 14) a formé sous ce nom un g. de Fougè- res , qui n'est qu'un double emploi de YOs- munda ( Voy. osmonde ). C'est par erreur typographique qu'on a écrit Aphyllocarpa dans Y Encyclopédie et dans le Nomencla- tor de Stcudel. (G....N.) APHYLLOCAULON ( rf?uMov , sans feuille ; xxMf, tige ; tige sans feuilles) . bot. ph. — Ce g. , établi par Lagasca , est syn. de Gerbera. Voy. ce mot. (J. D.) * APHYLLODIUM , DC (à priv.; ?u>- >ov, feuille ). bot. ph. — Syn. du g. Di- cerma. (Sp.) APHYOSTOMES (à?^, je suce; 5to>« , bouche ). poiss. — Nom composé par M. Duméril pour désigner une famille de Poissons cartilagineux , dans la Zoo- logie analytique. Elle n'a pu être conser- vée , car elle est composée de trois g. très différents les uns des autres , qui n'ont pas le squelette cartilagineux , et qui même n'ont pas dû tous les trois prendre place dans la Méthode ichthyologique , parce qu'ils sont des doubles emplois d'autres genres conservés et mieux caractérisés. Le g- Macrorhynque ( Voy. ce mot ) est un Scombéroïde pris dans l'Atlantique , et non pas des mers de la Chine , comme on l'a dit; il est très voisin des Gempylus , si ce n'est le Gempylus serpens , lui-même. Le g. Solenoslome ( Voy. ce mot ) de K.lein ne comprend pas les Poissons que Lacépède a ainsi dénommés ; mais le plus grand nombre des esp. dont l'auteur al- lemand a composé son g. sont des Syngna- thes , genre que l'on voit reparaître dans la sixième famille, celle des Ostéodermes de rauteur de la Zoologie analytique. Le g. Centrisque ( Voy. ce mot ) est très voisin des Fistulaires et des Aulostomes , et appartient , par conséquent , à la famille lies Poissons à bouche en flûte de Cuvier. (Val.) APIIYTEIA ( « priv. : tp-jzeix, végéta- lion ; qui ne se développe pas ). bot. ph. • Genre fort singulier de la famille déjà si API singulière des Cytinées , formé par Linné (Amœn.) , et synonyme du g. Hydnora de Thunberg. Voy. ce mot. (C. L.) API. bot. ph. — Nom vulgaire d'une variété de pommier. (C. L.) * API ACÉES («tiov, persil), bot. ph. — Nom substitué par M. Lindley (Nat. Syst. , éd. 2, p. 21 ) à celui oVOmbellifères. (Sp.) APIAIRES. Apiariœ (apis, abeille), ras. — Latreille désigne sous ce nom une section ou mieux une tribu de sa famille des Mellifères , de l'ordre des Hyménoptè- res , qu'il a caractérisée d'après la languet- te , dont la division moyenne est au moins aussi longue que le menton ou sa gaîne tubulaire , et en forme de soie ; et d'après les mâchoires et la lèvre fort longues , con- stituant une sorte de trompe coudée, et re- pliée en dessous dans l'inaction. Latreille admet dans cette tribu plusieurs groupes : ce sont les Andrénoïdes , les Dasygastres , les Cuculines , les Scopulipèdes et les Apiai- res sociales. Dans notre Histoire des Ani- maux articulés, nous avons augmenté le nombre de ces groupes, et adopté pour tous une nomenclature en rapport avec les autres parties de notre ouvrage. Ces groupes sont les Apites , Méliponites , Bombites{ Api ai- res sociales) , Anthophorites (Scopulipdes Lat.), Osmiites (Dasygastres Lat.), Xylo- copites ( Andrénoïdes Lat. ) , ISomadites (Cuculines Lat.). Voy. ces noms , et l'arti- cle MELLIFÈRES. (BL.) * APIARIDES. INS. — M. Lepeletier de Saint-Fargeau (Hist. nat. des Ins. hym. , suites à Buffon) forme sous ce nom une famille comprenant seulement les deux groupes des Apites et des Méliponites. (Bl.) *APIARITES. ras. — Synonyme tfA- pites, employé par M. Lepeletier de Saint- Fargeau ( Hist. des Ins. hym.; suites à Buffon). (Bl.) APIASTRUM, Nutt. (Mss. ex Torr. et Gray, Flora ofnorth Amer., t. I, p. 643). (Allusion à Apium, Ache). bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères , que MM. Torrey et Gray rapportent avec doute à la tribu des Coriandrées, en lui assignant pour caract. : Limbe calicinal presque in- apparent. Pétales suborbiculaires, entiers, concaves , point infléchis. Disque petit. Sty- API les très courts. Fruit didyme, fortement contracté à la commissure. Méricarpes ova- les-globuleux, à 5 côtes peu élevées, ru- gueuses; bandelettes solitaires dans chaque vallécule. Carpophore 2-fide. Graines cym- biformes ( concaves antérieurement , cour- bées aux deux bouts). — Plantes (de la Califor- nie) annuelles, glabres, dichotomes. Feuil- les multipartites, à segments linéaires. Om- belles axillaires, sessiles, pauci -radiées, dé- pourvues d'involucre et d'involucelles. Fleurs blanches. Fruit aromatique. On n'en connaît que deux espèces. (Sp.) * APICAL ( apex , sommet, pointe ). zool. — Rirby donne ce nom aux aréoles qui se terminent à la pointe de l'aile des Insectes, ou près de cette pointe, comme dans VAnthrax apicalis. (C. d'O.) *APICALES. ras.- M. Nées von Esen- beck {Hymen. Ichn. affin. Monog.) donne ce nom à une petite division qu'il a établie dans le g. Encyrtus , d'après les antennes , dont l'extrémité est blanche. (Bl.) * API CIL AIRE. Apicilaris(apex, som- met , pointe ). bot. — On donne cette épithète, en botanique , à tout organe qui est inséré au sommet d'un autre. Ainsi on dit que V embryon est apicilaire quand il est placé dans la partie du périsperme op- posée au hile. Le placentaire est apicilaire quand il occupe le sommet de la cavité pé- ricarpienne ; la déhiscence est apicilaire quand , le placenta étant central, la capsule, uniloculaire par suture des carpelles, reste entière à sa base , et s'ouvre et se déchire à son sommet. Enfin , Yarête qui termine la glume est dite apicilaire. (C. d'O.) APICRA {eactxpos, non amer), bot. pu. — Genre de la famille des Liliacées, tribu des Aloïnées , formé par Haworth , réuni ordinairement au g. Aloës , et qui mérite cependant d'en être distingué par son port, ses fleurs et ses graines. Nous examinerons plus amplement ce sujet au mot hawor- TUIA. (C. L.) *AP1CULE. Apiculus (dimin. d'apex, pointe), zool., bot. — On donne ce nom à toute pointe terminale sans consistance Cette expression appartient surtout à la ter- minologie botanique ; mais Ehrenberg l'a appliquée aux prolongements filiformes du corps des Infusoires. O na fait d'Apicule l'adjectif apiculé. (C. d'O.) API 7 * APID^E {apis, abeille), iiss. — Syno- nyme d'Apiaires, employé par Leach.et adopté par les entomologistes anglais. (Bl.) * APIDES. ™s. — M. Westwood dési- gne sous ce nom un groupe de la tribu des Apiariœ ou Apidœ, répondant aux Apiaires sociales de Latreille , ou à nos Apites , Mé- liponites et Bombites. (Bl.) APIE. ras.- Voyez apics. * APUVELLA, Neck. {Elem. [dira. d'A- pium, ache] ). bot. pu. — Syn. du genre Trinia, de la famille des Ombellifères. (Sp.) * APIOCARPA (««ov, poire; xupxdf , fruit), bot. cr. — Genre de la famille des Mousses, division des Acrocarpes aplopéri- stomées , établi d'abord par Bridel sous le nom d'Oreas, nom que M. Hùbener a chan- gé en celui à^Apiocarpe pour éviter toute confusion possible avec un homonyme fondé par Chamisso , et adopté par les botanistes ; mais, comme M. Hiibener n'a pas tenu com- pte du nom de Mielichhoferia { Voy. ce mot), donné antérieurement à ce genre par Hornschuch {Bryolog. germ.) , il en résulte que, sans violer les lois de la priorité , nous ne pouvons admettre le nom d'Apiocarpa. Il faut encore noter que M. Hooker ne sé- pare pas ces Mousses des Weissies. (C. M.) *APIOCERA («*wv, poire; xî/jkî, cor- ne), uns. — Genre de Diptères , division des Aplocères, subdivision des Tétrachœtes , famille des Tanystomes , établi par West- wood {Isis, t. XXXI, p. 8G). —Ce g. se rapproche , pour le port , des Mydas , des Corsomyses et des Némestrine< , et a pour caract. : Tète transverse. Antennes plus courtes que la tête : 1« article épais, 2e petit ; tous deux garnis de soies roides ; 3e petit , piriforme , terminé par une soie. Trompe avancée , plus longue que la tête. Palpes découverts, spatuliformes. Abdomen obconique , presque deux fois aussi long que le corselet. Cuisses postérieures non épaisses ; tarses bipulvinés. Nervures des ailes disposées comme dans le g. Mydas. L'auteur ne rapporte à ce g. que deux esp., qu'il nomme, l'une A. asilica, et l'autre À. fuscicollis , toutes deux de la Nouvelle- Hollande. (D. et C.) APIOCRIIVIDÉES. Apiccrinidœ, A*" 8 API ciilc d'Orbigny. pol. foss. — (Echinoder- nies.) Famille de Tordre desCrinoïdes. Nous avons établi cette famille (Histoire naturelle générale et particulière desCrinoïdes, p. 1), pour renfermer lesCrinoïdes, dont l'ensemble est formé: 1° d'une racine fixée au sol ^"d'u- ne tige plus ou moins longue, ronde, penta- gone ou elliptique, diminuant graduellement de diamètre vers l'extrémité, toujours sim- ple , dépourvue de verticilles , et composée d'un grand nombre d'articles perforés au centre, dont la surface articulaire est le plus souvent radiée ; 5° d'un sommet pyriforme ou cupuliforme, placé à l'extrémité supé- rieure ; ce sommet est presque toujours for- mé des premiers articles très élargis de la tige et d'un calice pierreux , distinct , très épais, pétaliforme en dessus, composé de pièces très épaisses disposées par séries de cinq, superposées les unes aux autres ; ces pièces constituent un ensemble solide , sus- ceptible de se séparer du reste , et dont la partie supérieure seulement est creusée ; de sorte que la cavité est peu grande et ne sau- rait contenir qu'une très petite partie des viscères ; 4° d'une niasse viscérale renfer- mée dans une poche dont la partie inférieure est. contenue dans le sommet ; 5° d'une sé- rie de cinq ou de dix bras composés de pièces simples ou alternes , se subdivisant une ou deux fois, et pourvus de ramules ronds, toujours simples, courts, articulés et canaliculés en dedans. Cette famille comprend les genres Guet- tardicrinus , Apiocrinus , Millericrinus , Bourgueticrinus , Encrinus et Eugenia- crinus , caractérisés par le nombre des étages de pièces qui en composent le som- met. Les genres de cette famille paraissent ap- partenir chacun à une époque géologique distincte. On les trouve : 1° dans ie Muschel- kalk, où les Apiocrinidées se montrent pour la première fois au sein des couches terres- tres, sous la forme VEncrinus ; 2° dans la formation oolitique; elles manquent dans les couches inférieures, tandis que, dans les louches supérieures de ce même terrain, elles abondent sous les formes des genres Guettardicrinus, Apiocrinus, Millericrinus et Eugeniacrinus ; 3° dans les couches cré- tacées supérieures , où les Apocrinidées ne sont plus, représentées que par le genre API Bourgueticrinus (VApiocrinites ellipticus des auteurs ). (A. d'O.) *AP10CRI1XITES. pol. foss.— Syn. d' apiocrinus. Voyez ce mot. A. d'O.j * APIOCRINUS. vol. foss.- Genre de la famille des Apiocrinidées, de l'ordre des Crinoïdes(Échinodermes). Miller (Crinoidea, etc. ) a établi ce g. sous le nom VApiocri- nites , et y a placé deux types bien dis- tincts , dont nous avons formé deux genres. A l'un nous avons conservé le nom VApio- crinus , en appelant l'autre Bourgueticri- nus. Sous le nom VApiocrinites , M. Gold- fuss ( Petrefacta Germaniœ -, y a joint en- core une autre modification , que nous avons nommée Millericrinus. Le g. Apiocrinus , tel que nous l'envisa- geons, est ainsi caractérisé : Ensemble for- mé d'une racine , d'une tige ronde et sim- ple , radiée à sa surface articulaire , et d'un sommet généralement pyriforme, composé: 1° de plusieurs articles dilatés , formant à sa base un cône renversé ; 2° d'une série de cinq pièces basales , le plus souvent transverses ; 5° de deux séries de pièces in- termédiaires , avec ou sans pièces accessoi- res; in d'une série de cinq pièces supérieu- res , pourvues en dessus d'attaches brachia- les doubles, et de deux canaux brachiaux. Les bras , au nombre de dix au point de départ, reposent sur ces pièces supérieures, ils sont composés d'une seule série de pièces simples ; les ramules des bras s'articulent de deux en deux aux pièces brachiales. Les Apiocrinus ont donc le sommet compose de quatre étages de pièces, caractère qui les distingue nettement des Guettardicri- nus , qui en ont six, et des autres genres, auxquels on n'en compte qu'un ou deux seulement. On ne connaît jusqu'à présent que quatre esp. d' Apiocrinus (Yoy. notre Histoire des Crinoïdes , où elles sont figurées ) , tou- tes des terrains oolitiques moyens et supé- rieurs , mais non des mêmes couches. Les Apiocrinus Parkinsoni et elegans appar- tiennent au calcaire à polypiers ou Forest marble des Anglais, tandis que les deux au- tres , les A. Roissyanus et Murchisonianus, sont propres seulement à VOxford clay. La grande longueur de la tige et le peu d'attache de fa racine doivent faire suppo- ser que ces animaux vivaient à de grandes API profondeurs ou dans les anfractuosités des bancs de coraux. Cette dernière hypothèse paraît d'autant plus admissible, qu'on ne trouve ces fossiles que près des bancs ou dans les bancs mêmes de Polypiers. (A. D'O.) * APIOMERUS (&M3V , poire; ,ke/m>« , cuisse ). rvs. — Genre de la famille des Ré- duviens, de l'ordre des Hémiptères, section des Hétéroptères , établi par Hahn (Wan- zenart. Jnsekt. ), et adopté maintenant par tous les entomologistes. — Ce genre se di- stingue de ses congénères par un corps fort épais , couvert de poils longs et très serrés ; une tête petite comparativement au volu- me du corps ; des pattes antérieures , ayant des jambes renflées , excessivement velues, avec une cavité très profonde, et des tarses fort grêles ainsi que leurs cro- chets. Les Apiomerus faisaient partie du g. Reduvius pour Fabricius et Latreille. On en connaît aujourd'hui une trentaine d'esp. ; toutes sont de l'Amérique méridio- nale , et remarquables par la villosité de leur corps. Les plus répandues sont les A. morbillosus (Reduvius morbillosus Fab.), A. hirtipes (Reduvius hirtipes Fab.), etc. (Bl.) APION (xkiov, poire), ws. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, famille desCurculionites, fondé par Herbst aux dé- pens des Attélabes de Fabricius, et adopté par la majeure partie des entomologistes qui sont venus ensuite. Latreille lui assigne pour caract. : Antennes terminées en une massue de trois articles , et insérées sur une trompe allongée, cylindrique ou conique, non dilatée à son extrémité. Tête reçue postérieurement dans le corselet. Point de cou apparent. Epe- rons des jambes très petits ou presque nuls; abdomen très renflé, presque ovoïde ou presque globuleux. Le genre Apion est un des plus nombreux de la grande famille des Curculionites , et les espèces qui le composent sont à peu près les plus petites de cette famille , car la plus grande n'a guère que 5 millim. de lon- gueur. Schœnherr, dans sa Synonymie des Curculionides , en décrit 198 esp. de tous pays ; mais le plus grand nombre appar- tient à l'Europe. Nous n'en citerons que quelques unes , savoir : L'Apion rouge (Ap. "rumentarium), Oliv. (Coléopt., t. V, n° 81, T. II. API 9 pi. 5, fig. 47) , qui peut être considéré com- me le type du genre ; l'Apion des Vergers (Ap. Pomonœ), Oliv. (Ibid. , pi. 3, Gg. 45) ; l'Apion bronzé ( Ap. œneum ), Oliv. (Ibid.. pi. 3, fig. 45), et l'Apion bleu ( Ap. cya- neum), Oliv. (Ibid., pi. 3, fig. 46). M. Rirby (Linn, Trans. ofLondon, vol. IX, 1808, p. 1-80, tab. 1, fig. 1-20 ) a donné une Mo- nographie de ce genre , dans laquelle il en décrit 60 esp. et en figure 20. (D. et C.) *APIONIDES. Apionides (iiuov, apion ; secTo;. ressemblance ). ws. — Nom donne par Schœnherr à une division de ses Or- thocères , dans la famille des Curculionides, et qui se compose de celles qui ont le rostre ou museau-trompe peu avancé , cylindri- que ou filiforme ; les antennes composées de onze articles , et insérées vers le milieu ou à la base du rostre ; la tête allongée der- rière les yeux ; les élytres ovales , voûtées couvrant l'anus. Cette division ne renfernv que deux genres : Eurhyncus et Apion. Voy. ces mots. (D.^ APIOS, Mcench ( Méth. , p. 165). ^ Rradlea, Adans. (non alior.). bot. ph, — Genre de la famille des Légumineuses (sous -ordre des Papilionacées , tribu des Phaséolées), fondé sur le Glycine Apios , L. , et offrant pour caract. distinctifs : Calice campanule , 4-denté : la dent supérieure et les deux latérales presque inapparentes ; la dent inférieure plus longue. Carène falci- forme, subspiralée, renversée. Étamines diadelphes. Légume substipité, cylindracé, grêle, polysperme, septulé transversalement. Graines subglobuleuses. — ISA. tuberosa , Mcench (vulgairement Glycine tubéreuse) , originaire des Etats-Unis , et fréquemment cultivée comme plante d'ornement, consti- tue à elle seule ce genre. C'est une herbe à racine tubéreuse et mangeable ; les tiges sont volubiles, très longues; les feuilles impari- pennées, 5-ou 7-foliolées, non stipulées; les pédoncules horizontaux ou défléchis , plus courts que les feuilles ; les fleurs , pa- nachées de rose et de pourpre-noirâtre , sont disposées en grappes courtes et très denses. (Sr.) APIOSPORIUM («wov, poire; ™ôfioç, spore), bot. cr. — Genre de Champi- gnons, de l'Ordre des Périsporiés de Fries , créé par Kunze (Mykol. hef., t. I, p. 8). Il est caractérisé par des sporanges adnés ; 1" 10 API piriformes , entassés , pulvérulents , et d'une consistance ferme , qui renferment dans leur intérieur des spores globuleuses, trans- parentes, mélangées avec une matière géla- tineuse. On ne connaît encore que deux espèces de ce genre : l'une qui croît sur le bois du saule, et l'autre sur celui du sapin. Elles ressemblent à des Spbéries dont la surface serait pulvérulente : l'examen mi- croscopique peut seul faire saisir la diffé- rence. C'est avec doute que l'auteur du Systema mycologicum a réuni à ces deux espèces le Stilbospora maxima de Schwei- nitz , qui , dans la Caroline , recouvre quel- quefois , dans une très grande étendue , les rameaux de quelques arbres morts. (LÉv.) *APIROPHORUM, Neck. (Elem.) ( à priv. ; pirus, poire ; yêpt* , je porte ). bot. ph. — Syn. du genre Pirus , de la famille des Pomacées. (Sp.) APIROPODES( &mpost infini, sans nombre; «oCs, icofât, pied : c.-à-d. pattes très nombreuses), ins. — M. Savigny, dans son se- cond Mémoire sur les animaux sans vertè- bres, nomme ainsi ceux du type des Articulés chez lesquels les pieds sont articulés, et au nombre de plus de six ; ce qui les distingue des Hexapodes ou véritables insectes, qui n'en ont jamais que trois paires ; aussi , comme le rapporte l'auteur cité , Mongez lui proposait-il , comme synonyme du mot Apiropodes , celui d'Hyperhexapodes. M. Savignyjconsidérait alors les deux groupes des Hexapodes et des Apiropodes comme deux classes. Les Insectes apiropodes sont les Entomostracés , Pycnogonum , Scor- pions , Araignées , et autres Insectes sans antennes, ainsi que les Crustacés, les Scolo- pendres et les Iules. (P. G.) APIS. ins. — Nom latin de Pareille. (C. D'O.) *APISTA («irtïTo;, dont on doute; ou «nuTTos, inconnu?), bot. ph. — Genre de ia famille des Orchidées , tribu des Van- dées , formé par Blume ( Bijdr. , 296 ) , et qu'on réunit généralement, comme synony- me, au g. Podochilus du même auteur. (C. L.) * APISTE ( àmv-di, perfide), poiss. — Genre de Percoïdes à joues cuirassées, de la tribu des Scorpènes. Ils ont, comme ces Pois- sons une dorsale unique et des dents au pa- API lais. Ils s'en distinguent parce que les rayons de la nageoire pectorale sont tous branchus. Un second caractère distinctif de plus haute importance se prend dans le sous-orbitaire , dont la grande pièce est armée d'une épine souvent très longue , acérée , très mobile , que le poisson peut écarter de sa joue , et dont il se fait une arme offensive , à laquelle vient en aide l'épine du préopercule. Ces armes sont d'autant plus dangereuses , que ces épines sont, dans le repos, cachées dans des rainures creusées pour les recevoir , de sorte que , dans cet état, on ne les aperçoit qu'avec peine. On distingue dans ce genre deux divi- sions. Certaines espèces ont le corps écail- leux, comme les Scorpènes, et d'autres l'ont nu et sans écailles , comme les Cottes. Quelques espèces de ce genre ont aussi un caractère qui rappelle celui des Trigles : ce sont celles qui portent sous la pectorale un rayon libre et détaché de la nageoire ; mais ce caractère n'est pas commun à tou- tes , et il n'a pas assez d'importance pour s'appuyer sur lui , et faire un genre distinct des esp. à rayon libre. Tous les Apistes con- nus viennent de la mer des Indes. Nous en possédons quinze esp., dont quatre à rayons libres au devant de la pectorale , treize avec des écailles sur le corps , et dont deux seu- lement ont la peau nue. Les esp. à rayons libres ont des pectorales très grandes , dont elles se servent pour, voler au dessus de l'eau, comme les Dactyloptères (Trigla vo- litans , Lin.) , ou les Prionotes ( Trigla punctata et Fr. carolina, Lin.). M. Eh- renberg a observé une de ces espèces très abondantes à Tor, au pied du mont Sinaï. C'est, suivant ce savant voyageur, le seul poisson volant commun dans la mer Rou- ge. Il a cru qu'il faut entendre de lui ce que l'on trouve dans l'Exode sur les Cailles « qui servirent à la nourriture du peuple juif, pendant le temps où il a erré sur les rives de la mer Rouge ». C'est par suite de ces observations que cet Apiste a pris le nom tfÂp. Jsraelitarum. M. Ehrenberg pense que les interprètes ont traduit par Caille un mot hébreu qui avait un sens tout différent. Aujourd'hui les Arabes nomment ce poisson Gherad el bahr; ce qui veut di- re Sauterelle de mer. Un autre Apiste a une particularité notable dans l'insertion APL des rayons de sa dorsale. Les trois premiers rayons épineux de cette nageoire sont avan- cés sur la niique , de manière à y simuler une sorte de première dorsale , semblable à la nageoire épineuse des Vives ; aussi avons- nous appelé l'espèce Ap. trachinoides. MM. Kuhl et van Hasselts nous ont appris que ce poisson vit caché sous le sable à Java , comme les Vives de nos côtes , et qu'il est dangereux à cause des piqûres qu'il fait aux pieds des pêcheurs qui s'avancent sur la plage. (Val.) * APITES. ms. — Nous avons employé cette dénomination (Hist. des Anim. art. , t. IV, p. 398) , pour désigner un groupe de la famille des Mellifères , tribu des Apiaires ou Apidœ , dont les esp. vivent en sociétés nombreuses, composées de trois sortes d'in- dividus (des mâles, des femelles et des neu- tres). — Ce groupe est caractérisé par un corps ovalaire ; des antennes filiformes, vi- bratiles; trois ocelles disposés en triangle; une languette ou lèvre inférieure presque cylindrique , d'environ la longueur de la moitié du corps; des ailes ayant une cellu- le radiale , et quatre cubitales , dont la der- nière incomplète ; des jambes postérieures dépourvues d'épines à leur extrémité , avec le premier article de leurs tarses dilaté à l'angle extérieur de sa base , et la présence d'un aiguillon chez les femelles et les neu- tres. Ce groupe ne renfermant que le genre Abeille [Apis) , nous renvoyons à cet arti- cle pour tous les détails sur l'organisation et les mœurs de ces Insectes. (Bl.) APIUM. Tourn. bot. ph. — Synonyme latin du genre Ache, de la famille des Om- bellifères. (Sp.) APIUS ( sbreov , poire ). ms. — Billberg désigne ainsi un genre de Coléoptères té- tramères , de la famille des Curculionites , qui correspond au genre Apion des autres auteurs. Voy. ce mot. (D. et C.) * APIUS (apis , abeille), ms. — Jurine (Nouvelle méthode pour classer les Hym. et les Dipt.) a appliqué ce nom à un genre d'Hyménoptères de la famille des Crabro- niens , qui avait déjà reçu de Fabricius la dénomination de Trypoxylon. Voy. ce mot. (Bl.) * APLATIES. Complanatœ. arachin. — Nom employé par M. Wakkenaér pour APL M désigner un petit groupe dans le genre Al~ tus. (H. L.) ♦APLATIS. Depressi. ms. — Tribu de l'ordre des Coléoptères pentamères , fa- mille des Brachélytres, établie par Latreille, et qui se compose des genres Prognathe , Zirophore, Ozorius, Oxytèle, 'Pieste, Oma- lie , Lestève, Protéine et Aléochare. (Voy. chacun de ces mots). Les caract. de cette tri- bu sont : Palpes maxillaires courts, ayant leur quatrième article saillant et très dis- tinct. Jambes antérieures souvent épineuses. Tête de plusieurs mâles cornue. Tarses n'offrant souvent que trois articles distincts, dont le dernier fort long comparativement aux précédents. (D.) * APLECTA ( àtr>Éxr>i , qui n'est pas plié, sous-ent. aile), ms.— Genre de Lépido- ptères, de la famille des Nocturnes, établi par M. Guénée aux dépens des genres Polia et Phlogophora d'Ochsenheimer, et placé par lui dans la tribu des Hadénides. Voici les caract. qu'il lui assigne : Chenilles à seize pattes , rases , cylindriques, allongées , de couleurs sombres , généralement marquées de chevrons ou lozanges sur la région dor- sale ; à tète subglobuleuse. Elles vivent de plantes basses, et se cachent ou du moins s'abritent pendant le jour. Chrysalides lis- ses, allongées, à partie postérieure souvent obtuse, contenues dans des coques de terre peu solides et enterrées assez profondément. Insectes parfaits : Antennes simples ou sub- ciliées dans les mâles, filiformes dans les femelles. Palpes dépassant un peu la tête , velus ou peu ascendants ; leur second arti- cle large à l'extrémité ; le dernier court , nu , tronqué au sommet. Thorax robuste , carré , sinué antérieurement , chargé , en- tre les ptérygodes , d'une huppe fortement bifide à sa jonction avec l'abdomen. Ce- lui-ci, long , dépassant notablement les ai- les inférieures, velu latéralement et terminé carrément dans les mâles, en cylindre al- longé , puis brusquement terminé en cône grossier dans les femelles. Ailes supérieures allongées, ayant toutes les lignes et toutes les taches , même la claviforme , distinctes ; les deux taches supérieures très dévelop- pées. Au repos , les supérieures couvrent les inférieures ; et , quoique disposées en toit peu incliné , donnent à l'insecte une forme assez allongée, à cause de leur longueur. i: APL L'auteur rapporte à ce genre 10 espèces qu'il a retranchées des g. Polia et Phlogo- phora , et qu'il sépare en deux groupes. Le type du groupe A est la Pol. serratilinea de Treitschke, et celui du groupe B la Phlog. empyrea du même auteur. Toutes deux sont Ggurées dans VHist. nat. aes Lépid. de France. M. Boisduval , dans son nouvel Index, a adopté ce genre, mais sans y comprendre aucune des espèces du g. Phlogophora. (D.) * APLECTRUM , Blume ( in Flora , 1831 , p. 502) (Ariflxr/sov, sans ergot, éperon), bot. pu. — Genre de la famille des Mélastomacées (tribu des Mélastomées , sous-tribu des Miconiées, DC.). Son auteur lui assigne les caract. suivants : Calice ovale- globuleux, agone, à limbe tronqué ou ob- scurément 4-denté, persistant. Pétales 4. Etamines 8, anisomètres, alternativement fertiles et ananthères (celles-ci plus courtes). Anthères inappendiculées, ovales, grosses, obtuses aux deux bouts , déhiscentes par un seul pore terminal. Ovaire adhérent, 4-lo- culaire , couronné de 4 crêtes. Style fili- forme; stigmate simple. Baie 4-loculaire, polysperme , subglobuleuse. Graines cunéi- formes.— Arbustes sarmenteux. Feuilles non ponctuées , très entières , sub-5-nervées. Inflorescences axillaires et terminales , pani- culées.— Ce g. est propre aux îles de la Son de. M. Blume y rapporte trois esp., signalées antérieurement par lui sous les noms de Melastoma stipulare, Melastoma viminale, et Melastoma rostratum. (Sp.) * APLECTRUS ( àriîx^ov , sans ai- guillon ou épine ). uns. — Genre de Coléo- ptères tétramères, famille des Longicornes, tribu des Cérambycins de M. Serville, fondé par M. Dejean (Catal. , 3e éd.) sur une seule espèce originaire du Mexique, et nommée Chjtoïdes par M. Dupont. Ce genre participe des CaUidies et des Clytres, et s'en distingue par ses antennes mutiques, dont les troisième et quatrième articles sont «régale longueur; par son corselet, plus long que large , et moins globuleux que dans ces deux genres; par ses élytres, allant en se rétrécissant vers !c bout, comme dans les Leptures, et dont les angles numéraux sont élèves et saillants; par l'extrémité de ces mêmes élytres, qui est tronquée et denle- iée. Voici, au reste, une courte description APL de l'espèce unique qui lui sert de type : D'un noir à reflets blanchâtres. Tête, corselet et ecusson, recouverts d'un léger duvet soyeux d'un blanc jaunâtre; chacune des élytres marquée de 5 taches orangées 1,2,2, dont les deux dernières se réunissent quelquefois. Pattes rougeâtres. Long. 16, larg. 5 millim. — M. Chevrolat propose de donner à cette espèce le nom de Lepturoïdes , qui ré- pondrait en effet mieux à son faciès que celui de Clytoïdes , qui lui a été imposé par ÎVI. Dupont, et que M. Dejean a adopté dans son dernier Catalogue. (D. et C.) *APLESIOIV, Rafinesque (à pr. ; ir/Wov, voisin , parent), poiss. — M. Rafinesque a ainsi dénommé la première subdivision du neuvième genre établi par lui dans son Ichthyologie de POhio, sous le nom de etheostoma. Voyez ce mot. (Val.) * APLEUROSPERMÉES. ( àpriv. ; «ïvjpà'-t, côte ; <;aéo'o5, simple). i\s. — Gen- re de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Troncatipennes, éta- bli par M. Hope , et adopté par M. Brullé . •lui le caractérise ainsi : Bord postérieur du corselet sans prolongement. Crochets des tarses sans dentelure; leur quatrième arti- cle simple , c'est-à-dire ni échancré ni bi- lobé, et sans aucune dilatation ; articles des palpes presque cylindriques. Ce genre est fondé sur une seule espèce, des Indes-Orientales , nommée par M. Hope Aploa picta ; elle est décrite et figurée dans le tom. Ier des Transacl. de la Soc. zool. de Londres. (D. et C.) APLOCENITRUS ( «fermes , simple , xévt/jûv, épine , aiguillon ). poiss. — M. Ra- finesque a ainsi nommé , dans son Ichthyo- logie de VOhio, un genre de Poissons qu'il caractérise par un corps elliptique et com- primé , une tôle petite ; îles mâchoires gar- nies de lèvres et de dents; un opercule lisse APL 1.1 et flexueux; une seule épine à la dorsale, qui est allongée. Comme M. Rafinesque a décrit et établi ce genre sur le dessin d'un poisson fait par M. Àudubon, et non pas sur l'observation directe de l'animal , il est permis de rester incertain sur ce genre , dont l'auteur dit qu'il est singulier et intermédiaire entre les Coryphènes, les Spares (Cyna>dus) et les Labres. J'avoue que les affinités entre les Coryphènes et les Labres me parais- sent difficiles à saisir. L'auteur ne parle que d'une seule espèce , qu'il appelle Aplo- centrus calliops, qui est un beau pois- son de l'Ohio, dont les noms vulgaires sont Red-ye, Bride perch , Bachelors perch. Greenbars. Il est varié de lignes flexueuses noires. Il atteint jusqu'à un pied anglais de long. (Val.) * APLOCERA (à»c).o(55, simple; *é,*x;, corne), evs. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , tribu des Phalé- nides , établi par M. Stephens , qui le range dans sa division des Semi-Diurnes, tribu des Géométrides (Steph. Nomenclature ofBri- tish Insects). Ce genre se compose de trois espèces, dont l'une, Geom. plagiata , Linn., appartient à notre genre Anaitis , et les deux autres , cœsiata et flavicinctata , Hiibn. , qui n'en font qu'une , ont été ran- gées par nous dans le g. Larentia de Treit- schhe. Voy. a>vitis et lakentia. (D.) APLOCÈRES, ou SIMPLÎCICOR NES ( àiz/àoi , simple; *£/;«;, corne), ins. — Nom donné par M. Duméril à une famille de Diptères qu'il caractérise ainsi : Suçoir nul ou caché ; bouche en trompe rétractile dans une cavité du front. Antennes sans poil isolé, latéral. Elle se compose des gen- res Rhagion , Bibion, Sique , Anthrax, Hypoléon, Stratiome , Cyrte , Midas, Né- motèle et Cérie. Voy. chacun de ces mots. 31. Macquart, dans son ouvrage intitule : Diptères exotiques ou peu connus , emploie aussi le mot d'Aploc'eres pour désigner une grande division de ces Insectes, qui com- prend tous ceux dont le dernier article des antennes est simple , comme dans les En- tomoccres. Toutefois ce caractère essentiel ne doit pas s'entendre d'une manière abso- lue : car, si le dernier article des antennes n'osJ jamais divisé en plusieurs segments ou anneaux, irest'lc plus souvent accompa- V 14 APL gné d'un style semblable à celui qu'on voit dans la plupart des Notacanthes , lequel se compose de 1 à 5 parties', est très variable pour la forme, se montre ordinairement sous celle de soie , et est inséré , tantôt à l'extrémité de l'antenne , tantôt sur le dos du troisième article. Les Aplocères se divisent naturellement en deux sections : les Tétrachœtes , dont la trompe contient un appareil de succion composé du labre de la languette et des deux soies maxillaires , et les Dichœtes, dans les- quelles ces deux dernières parties n'existent pas ou ne sont pas distinctes. (D.) *APLOCNÉMIE. Aplocnemia (àit>oos, simple ; xwj/rç , cuisse ). ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Longi- cornes, établi par Stephens , qui , dans son Entomologie d'Angleterre, lui assigne les caractères suivants : Palpes courts , avec le dernier article fusiforme ; les maxillaires un peu aigus. Antennes velues , de la longueur du 'corps ; bords latéraux du corselet en- tiers ou mutiques. Corps oblong , élargi , un peu convexe. Élytres ponctuées, arron- dies à l'extrémité. Ce genre est fondé sur le Cerambyx nubilus, Olivier, Lamia nebulo- sa, Fabr., qui appartient au genre Mesosa de Mégerle. Voy. ce mot. (D. et C.) * APLOCNEMUS ( àridos, simple; *wj/mi , cuisse ). ins. — Genre de Coléoptè- res pentamères , famille des Malacodermes , établi par Stephens, et auquel Westwood donne les caract. suivants, dans son Syno- psis of gênera, etc. : Antennes courtes, en scie intérieurement. Corps obtus , oblong ; jambes courtes. Ce genre, qui appartient à la famille des Mélyrides de Leach, a pour type VHispa 4-pustulata, Fabr., ou genre Dasytes des auteurs. (D. et C.) *APLODACTYLE {&*Moe, simple; tTà/Tu)os , doigt), poiss. — Genre de Pois- sons de la famille des Percoïdes, à six rayons branchiaux , à rayons des pectorales simples et libres à l'extrémité ; à dents aplaties et crénelées sur le bord , sur trois rangs à la mâchoire supérieure, et sur deux seulement à l'inférieure. Le bord du préopercule n'a point de dentelures. Les deux nageoires dor- sales sont assez distinctes ; les ventrales plus reculées que celles des autres Poissons tnoraciques. Ce poisson réunit un ensemble de caractères assez curieux. Il est voisin APL des Cirrhites par ses pectorales; mais les dents sont semblables à celles qui arment la bouche des Crenidens , parmi les Sparoï- des, ou les Acanthures , dans la famille des Teuthies. On n'en connaît encore qu'une esp., des côtes du Chili , où on l'appelle Machuelo. Il se nourrit de fucus. (Val.) * APLODERUS (***e'os, simple; Ji/ioç, peau), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Brachélytres , tribu des Slaphylinides, établi par Stephens, et adop- té par Westwood , qui lui donne pour type le Staphylinus brachypterus Marsham. Cet- te esp. est la même que VOxytelus cœlatus de Gravenhorst, qui appartient aujourd'hui au g. Phloenœus d'Erichson. Voy. ce der- nier mot pour les caractères génériques. (D. et C.) APLODINOTUS. poiss. — M. Rafi- nesque avait institué sous ce nom , dans un mémoire publié sur soixante genres nou- veaux d'Animaux américains, un genre de Poissons, qu'il a changé ensuite en celui (TJmblodon. Voy. ce mot. (Val.) *APLODISCUS (sWdos, simple ; JcVaôs, disque), bot. ph. — Nom d'une des sec- tions du genre Aplopappus , laquelle ren- ferme les espèces dont les capitules sont discoïdes , et non radiés ; les fruits plus ou moins velus, et les corolles dilatées à la gorge. (J. D.) APLODON ( àrlo'w , simple ; idovs , ovTOi , dent ). moll. — On trouve ce g. in- stitué par M. Rafinesque, dans le Journal de Physique de Vannée 1819. Dans ce genre , M. Rafinesque introduit une Coquille ter- restre, qui ne diffère en rien des Hélices proprement dites. Elle est ombiliquée ; elle a une seule dent à l'ouverture , et elle n'est pas la seule, dans le g. Hélice, qui offre ces deux caract. A peine ces caract. suffi- sent-ils pour établir une sous -division très secondaire dans le grand g. Hélice. — Ce g. de M. Rafinesque n'a point été adopté. Voy. HÉLICE. (Desh.) * APLODON [àgôos, simple; èfovs , dent ). bot. cr. — M. R. Brown {Supplém. au Voy. de Parry ) avait fondé ce g. et celui de Cyrlodon pour deux espèces de la famille des Mousses , que Bridel a réunies , avec deux autres, sous le nom générique tfEremodoniVoy. ce mot). M. Hooker con- APL serve , au contraire , les deux genres de son illustre compatriote, et donne pour type du premier YEremodon Wormskioldii , Brid. , et pour type du second YEremodon Splacli- noides du même auteur. Le genre Disso- don , de MM. Gréville et Arnott , est aussi synonyme du dernier de ces deux genres. Enfin , autant que j'en puis juger d'après un herbier normal de Mousses d'Europe que vient de m'adresser M. Schimper, ce bryologiste, et son collaborateur, M. Bruch, adoptent aussi le genre Aplodon ; mais ils paraissent le circonscrire tout autrement que l'illustre botaniste qui l'a établi , puis- qu'ils y font entrer de vrais Splachnums , c'est-à-dire des Mousses dont le péristome est formé de dents rapprochées ou réunies deux à deux. Je ne suis pas à même de don- ner des éclaircissements à cet égard. Les Duumvirs conservent d'ailleurs les genres Splachnum et Eremodon. Voy. ces mots. (C. M.) *APLODOI\TIE. Aplodontia [£«Mos , simple; e'ffovs, o'vros, dent), mamm. — M. Richardson , dans un Mémoire inséré dans le Zoological Journal , nomme ainsi un g. de Rongeurs de la famille des Sciuriens ou Écureuils, et dont l'espèce type, A. lepo- rina Rich. , ne paraît pas différer de YAni- sonyx rufa Rafinesque , considéré par plu- sieurs naturalistes comme une espèce de Marmotte. J.-B. Fischer change en Aplu- dontia le nom du genre de M. Richardson ; voici quels en sont les principaux carac- tères : Incisives fortes , convexes en avant , simples; molaires de chaque côté. Tête aplatie. Nez subarqué , épais , obtus. Yeux petits. Oreilles courtes, arrondies. Pieds 5-dactyles , à plante nue. Queue courte , velue. Six mamelles , dont les deux anté- rieures sur la même ligne que les membres. (P. G.) APLOLOPHIUM. bot. ph. — Voyez HAPLOLOPHIUM. (C. L.) APLOME (âir/o'oî, simple), min. — Nom donné par Haùy à une variété de gre- nat calcaréo-ferrugineux, dodécaèdre, de couleur brune , à faces striées parallèlement à leurs petites diagonales , et dont Haùy a fait une espèce particulière à laquelle il attri- buait le cube comme forme primitive. Voy. GRENATS. (Del.) * .VPLOMERA (ànîàoi , simple ; mPo'oî, simple; «««iros, aigrette), bot. ph. — La plupart des es- pèces de ce genre faisaient partie des As- ter. Il a pour caractères : Capitules multi- flores, radiés; ligules 1-sériées, femelles APL (nulles dans une seule espèce), les fleurs du disque hermaphrodites, 5-dentées. Récepta. cle plan, marqué de légères dépressions , ou alvéolé et fimbrillifère. Écailles de l'invo- lucre imbriquées, linéaires, aiguës; les fruits, oblongs , cylindracés ou turbines , sont en général revêtus de poils soyeux, et terminés par une aigrette 1 ou pluri-sériée ; à soies inégales, mais cependant de même nature. — Toutes les espèces de ce genre sont ori- ginaires du nouveau continent. (J. D.) APLOPÉRISTOMÉES (a*>rfos, sim- ple ; KépiTcojaM, péristome ). bot. cr. Bridel, MM. Hooker et De Notaris, rangent soUs ce titre tous les genres de la famille des Mousses dans lesquels l'orifice de la capsule est muni d'une seule rangée de dents , ou , pour parler d'une manière plus générale, présente un seul verticille péristo- mique. (C. M.) * APLOPH YLLUM ( t&rfos , simple • pùMov, feuille), bot. ph. — Nous avons sé- paré sous ce nom , de l'ancien genre Rue (Ruta), les espèces à feuilles simples, où le nombre des parties de la fleur est quinaire. Voici ses caract. complets : Calice court , 5- parti, caduc. Pétales 5, plus longs, munis d'onglets, à limbe plan et entier. Étam. 10, dont 5 plus courtes , opposées aux pétales , à filets dilatés inférieurement et velus en dedans , à anthères ovoïdes surmontées d'une petite glande. Cinq ovaires soudés entre eux par leur axe , et en formant ainsi un seul à 5 lobes , porté sur un disque en cône renversé, qui le déborde ordinaire- ment et porte sur son contour les pétales et les étamines ; à chaque lobe correspond une loge renfermant 2 ou plus rarement 4 ovules presque amphitropes , l'un situé un peu plus haut que l'autre. Cinq styles nés de l'angle interne des ovaires , là où finit l'axe central, se réunissant presque aussitôt en un seul , qui s'élève à la hauteur des étami- nes , va en s'élargissant de la base au som- met , et se termine par un stigmate en tête, papilleux , marqué de 5 sillons rayonnes. Le fruit est une capsule dont les loges , soudées, s'ouvrent en haut et en dedans. Les graines, réniformes, offrent un test scrobiculé ou tu- berculeux à la surface et un périsperme char- nu de même couleur que l'embryon , qui est légèrement arqué et presque également lar- ge dans toute sa longueur. — Les espèces, APL au nombre de 15 à peu près , habitent la partie australe de la zone tempérée arctique de l'ancien continent, principalement l'O- ricnt. Ce sont des herbes vivaces ou plus rarement des sous arbrisseaux; à feuilles alternes , simples , criblées de points trans- parents , dépourvues de stipules ; à fleurs jaunes ou plus rarement blanches , disposées comme dans la Rue , c'est-à-dire en cymes imitant la panicule. (Ad. Juss.) * APLOPORA. zooph. — M. Rafines- que ( Analyse de la nature ) appelle ainsi un g. de lui , mais qu'il ne décrit pas , et il le place dans le groupe des Tubiporés. (P. G.) * APLOPSES (âiridcs, simple ; i>i>, œil). iptf. — Sous-famille d'Infusoires de M. Ra- finesque {Anal, de la nat., p. 159), et dont les esp. sont , d'après lui , gymnexes, c'est-à- dire sans organes externes, et aussi dépour- vues de viscères ou d'organes internes. Ils sont simples, et non agrégés. Il paraît que ce sont des animaux voisins des Bacillaires; je dis il paraît , car M. Rafinesque n'y pla- ce que des genres nouveaux , et dont il ne fait connaître ni les esp. types ni les carac- tères. (P. G.) *APLOPUS («ic>8os, simple ; «oû«, pied). ras. — Nom employé par Megerle, et ad- opté par Dabi, dans son Catalogue, pour dé- signer génériquement le Rhynchœnus equi- seti, Fabr. , Ins. Coléoptère tétramère , de la famille des Curculionides, que Schœn- herr comprend dans son g. Grypidius. Voy. ce mot. (D. et C.) * APLOPUS (âdtdw, je développe, j'é- tends ; iroûj, pied), ras. — Genre de la fa- mille des Phasmiens , établi [par M. Gray (Syn. of the spec. of ins. belong. to the fam. of Phasm. ) , et adopté par la plupart des entomologistes. M. le docteur Bur- meister ayant, avec raison , changé ce nom en celui (VHaplopus , nous renvoyons à cet article pour donner l'exposition des caract. du genre. (Bl.) * APLOSCELIS (tW.dos, simple ; a-Aloç, jambe), ras. — Genre de Coléoptères tri- mères , établi par M. Chevrolat , et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue. Ce genre , créé aux dépens du genre Eu- morphus de- Fabricius, s'en distingue au premier coup-d'œil par une forme ovalaire , plus allongée et moins dilatée ; par des an- T. II. API 17 tennes plus grêles , et dont la massue est proportionnellenrent moins forte , et parce que les mâles ont l'épine des jambes anté- rieures située à l'extrémité. Du reste, ses ca- ract. sont semblables à ceux des Eumorphes. Ce g. renfermait trois esp., originaires de Madagascar; mais M. Guérin, dans une Monogr. du g. Eumorphe , a démontré que deux d'entre elles n'étaient que les deux sexes de YEumorphus atratus de Klug (Be- richt ùber cine auf Madagascar veranst Samml. , etc. , p. 126 , lab. V, fig. 12) , qui n'a connu que la femelle. (D. et C.) * APLOSONYX [âmUltt simple; S-^Ç, ongle), ras. — Genre de Coléopt. tétramè- res, famille des Chrysomélines , établi par M. Chevrolat dans la tribu des Gallérucites , et qu'il caractérise ainsi : Palpes maxillaires à pénultième article conique , dernier turbi- né ; crochets des tarses simples , grands. M. Dejean a adopté ce g. dans la 3e éd. de son Catalogue, et il en désigne 5 esp., tou- tes de Java. Depuis, M. Chevrolat en a fait connaître une sixième provenant des Phi- lippines, et qu'il nomme A. smaragdipen- nis (Revue de la Soc. Cuvier., année 1858, p. 288, et Mag. zool., p. 68, pi. 253-4). Tou ■ tes ces esp. sont remarquables par leur gran- de taille; leurs couleurs brillantes et com- me lustrées. Nous citerons comme type Y A. albicornis de Wiedemann. (D. et C.) * APLOSTÈGUES ( Adidos , simple ; n-ejrt , loge), iuoll. — Nom donné par AI. d'Orbigny à une section des Céphalopodes- foraminifères , comprenant ceux qui n'ont qu'une seule cavité par loge. (C. d'O.) APLOSTYLIDE. bot. ph. — Voyez HAPLOSTTLIS. (C. L.) * APLOTARSUS ( cWsoj, simple ; x*p- «j's, tarse ). ras. — Genre de l'ordre des Co- léoptères pentamères , famille des Sternoxes, tribu des Elatérides, établi par Stephens, qui lui assigne pour caract. : Tarses simples , antennes ayant le second article très court , presque globuleux ; le troisième allongé , thorax légèrement déprimé , non gibbeux , yeux médiocres, à peine proéminents; pal- pes sécuriformes. Ce genre se compose, des Elater testaceus et rufipes de Fabricius , ainsi que du Quercus d'Olivier. Les deux premiers sont placés par M. Dejean dans le genre Cardiophorus d'Eschscholtz. Voy. ce mot. (D. et C.) 9 18 APL * APLOTAXIS («it>do{ , simple ; *&; , rangée; à cause de l'aigrette formée d'une seule série de soies), bot. ph. — M. I>e Candolle a formé ce genre aux dépens des Saussurea , dont il ne diffère que par l'ai- grette, composée d'une seule rangée de soies, tandis que dans les Saussurea la série est double. Ce caractère, quoique de première valeur dans certains groupes , ne semble pas ici suffire à l'établissement d'un genre. La difficulté est souvent très grande pour distinguer, dans les Saussurea, la rangée extérieure de l'aigrette , dont les soies, outre leur caducité , sont très courtes et peu nombreuses. La plupart des espèces d'Aplotaxis sont originaires des hautes montagnes de l'Inde. (J. D.) APLUDA, L.; Diectomis , Paliss. (dans Pline , ce qui se disperse au vent quand on vanne le blé), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Graminées, tribu des Andropogo- nées, formé par Linné [Gen., 1147), et ad- opté par les agrostographes modernes, avec ces caract. : Épillets biflores ( fleur super, hermaphrodite, fleur infér. mâle), ternes, bractées ; l'intermédiaire sessile , fertile ; les latéraux pédicellés , se desséchant. Glu- mes 2, mutiques : la super, carénée-navicu- laire ; l'infér. lancéolée , subcanaliculée , bifide au sommet. Paléoles 2 , plus courtes que les glumes ; l'infér. (dans la fleur her- maphrodite) aristée au dessous de son som- met bifide. Squammuks 2, glabres, tron- quées-sublobées. Etam. 2. Ovaire sessile, glabre. Styles 2 , terminaux ; stigmates plu- meux. Caryopse subcylindrique , libre. — Ce g. se compose d'un petit nombre d'esp. propres à l'Asie tropicale et au Cap ; à feuilles planes , à inflorescence en panicule très ramifiée. On en cultive quelques unes dans les jardins. (C. L.) APLUDOIXTIA. mam. —Voyez aplo- dohtie. (P. G.) * APLURE. Aplurus. poiss. — Sous cette dénomination, M. Lowe a publié dans son Mémoire sur les poissons de Madère un Scombéroïde déjà observé dans le détroit de Messine par M. Cantraire , qui avait dé- posé dans le Musée de Leyde les individus rapportés par lui sous le nom de Rovettus Temminckii. Voy. ce mot. Dans les Proceeditigs de la Soc. zoolo- gique de Londres pour 1839, p. 78, on lit APL que M. Lowe pense que le g. Aplurus doit rentrer dans celui des Thyrsites. Il y a af- finité entre les Aplurus, ou , ce qui est la même chose, les Rovetlus de M. Cantraire, et les Thyrsites; mais ces deux genres sont distincts. (Val.) *APLUSTRUM {Aplustrum, girouet- te), moll.— Nom latin que M. Schumacher donne à un genre Pavillon, établi pour le Bulla aplustra des auteurs. Voy. pavil- lon. (Desh.) APLYSIE. Aplysia ( ùnïvrjix , saleté , malpropreté), moll. — On doit à Linné la création de ce genre. On le trouve pour la première fois dans la douzième édition du Systema naturœ. Il est à présumer que , par suite d'une faute d'impression , ce genre a pris le nom de Laplysia, qui n'a aucune signification, tandis que celui d'Aplysie, qui a été restitué par Cuvier, convient de tous points au genre dont il est question. Avant cette époque, Linné confondait les Aplysies avec les Lernées , dans les 4e et 6e éditions du même ouvrage, et avec lesThé- tis, dans la 10e. Les Animaux compris au- jourd'hui dans le genre Aplysie étaient connus des anciens sous le nom de Lepus marinus. Dans ces temps, où la science était peu avancée, ces Mollusques inspiraient une horreur profonde , soit parce qu'ils ont une forme repoussante , soit parce qu'ils répan- dent une liqueur dont l'odeur est nauséa- bonde. Les préjugés anciens étaient tels, que l'on soupçonnait d'empoisonnement les per- sonnes qu'on surprenait touchant ces Aply- sies. Ces préjugés de l'antiquité se sont long- temps continués, et peut-être a-t-il fallu du courage aux auteurs du seizième siècle qui ont voulu faire connaître ces animaux par des figures et de nouvelles descriptions. Walton est le premier auteur qui ait donné du Lièvre marin une bonne descri- ption , que Rondelet et Belon ont incom- plètement copiée. Aldrovande , plus exact qu'eux , pourra être consulté avec intérêt. Charleston fait mention des Aplysies dans ses Exercitationes , qui datent de 1677; depuis cette époque jusqu'en 1744, il n'en est question nulle part. Linné les confondit d'abord avec les Lernées ; plus tard , il les comprit dans le g. Thétis , et , enfin , il di- visa ce dernier genre , et créa le g. Aplysie pour le Lepus marinus. Tous les auteurs APL qui adoptèrent la classification de Linné n'apportèrent aucun changement à ce g., quoique Bohadsch ait donné sur ces ani- maux des détails anatomiques fort intéres- sants. Cuvier vint enfin , et fit un travail com- plet sur les Aplysies; c'est seulement depuis lors que leur organisation est connue. Tous les naturalistes qui l'avaient précédé , et le célèbre Linné lui- même , plaçaient le Liè- vre marin à la suite des Céphalopodes , en- traînés par l'habitude de ranger les animaux mous dans une même classe , sans égards pour leur conformation. Il démontra le premier que la présence ou l'absence d'u- ne coquille extérieure n'est pas un carac- tère de première importance , et que les Mollusques nus ne diffèrent en rien de ceux que protège une, coquille. Par suite de ces vues nouvelles , il rangea les Aplysies par- mi les Gastéropodes , entre les Thétis et les Limaces; mais, dans son Règne animal, il range les Aplysies avec les Dolabelles , dans sa famille des Pleurobranches. En 1809 , Lamarck proposa de former une fa- mille des Aplysiens, comprise entre les Phylidiens et les Limaciens; mais, plus tard , il modifia aussi ses premières vues. M. de Férussac , qui ne fit que changer en ordres les familles de Cuvier , laissa les Aplysies dans les mêmes rapports que Cu- vier et Lamarck. Enfin , pour terminer ce qui a rapport à l'histoire des Aplysies, nous ajouterons que M. Rang, officier distingué de la marine française, observateur habile, après avoir recueilli , dans le cours de ses voyages, un grand nombre d'esp. d'Aplysies et de Dolabelles, aidé de la collection du Mu- séum, publia, pour le grand ouvrage de M. de Férussac , une excellente monographie de la famille des Aplysies, qui, jointe au travail de Cuvier, fait connaître cette famille aussi complètement que le permet l'état actuel des observations, et autant que peuvent le dési- rer les naturalistes. A ces travaux déjà con- sidérables sur les Aplysies, il faut ajouter encore ceux de M. Delle-Chiaje, qui font par- tie de ses Mémoires sur les Animaux sans vertèbres des mers de Naples. Les Aplysies sont des Mollusques nus , gé- néralement assez gros , qui ressemblent as- sez , comme Dioscoride lui-même l'a dit , à de grosses Limaces. Ces Animaux sont gé- néralement ovalaires , allongés, épais vers le APL 1:> dos, terminés en pointe du côté postérieur. Ils rampent sur un pied large, et qui déborde le corps. A sa partie supérieure , et un peu au dessus de sa circonférence , ce pied se confond insensiblement avec le manteau. Ce plan locomoteur s'avance jusqu'au branchial; après avoir donné les artères particulières des feuillets branchiaux, elles restent quelque temps lisses et entières ; mais une partie se courbe à gauche , derrière le point d'attache de l'opercule, et une autre à droite, vers la base du rebord saillant de ce côté. Ces deux branches se portent ainsi en avant, et pren- nent subitement une structure extrêmement singulière. En effet, leurs parois, composées d'une multitude de rubans fibreux, entrecroi ses , sont percées d'un grand nombre d'ou- vertures sensibles à l'œil , et à travers les- quelles peut facilement s'échapper le liquide qui est contenu dans ces vaisseaux. C'est à Cuvier que l'on doit la découverte de cette disposition extraordinaire des artères bran- chiales; et ce grand zoologiste regarde ce fait comme le plus extraordinaire que l'on puisse citer dans la Physiologie générale des Animaux. Il est fort extraordinaire, en effet , de voir qu'à la volonté de l'animal, le sang peut se répandre dans la cavité abdominale, ou bien recevoir directement dans sa masse les liquides qui peuvent être contenus dans sa cavité viscérale. Le système nerveux est des plus considé- rables. Sa portion céphalique consiste en trois gros ganglions , dont l'un est antérieur et su- périeur , et les deux autres sont inférieurs et postérieurs. Des filets de commissures assez gros forment , avec ces trois ganglions , un anneau complet , à travers lequel passe l'œ- sophage. Les branches nombreuses qui par- tent, en rayonnant, de ces ganglions, se distribuent à toutes les parties du corps; mais il y a deux branches viscérales princi- pales qui gagnent l'arrière du corps, et produisent un ganglion pour les organes de la génération. La partie à laquelle on donne le nom d'Opercule branchial contient , comme nous l'avons vu , dans un sac formé par une duplicature du manteau , un corps solide , mince , corné , transparent , subquadran- gulaire , épaissi en un point qui est aussi ce- lui de son adhérence. Ce corps solide a été justement considéré comme une coquille a 20 ai>l l'état rudimentaire. Kn eflei, ce corps a toutes les apparences d'un rudiment testacé ; il a , dans certaines espèces, une tendance à s'enrouler latéralement , lors de l'accou- plement, sur les parties latérales de la tête , entre les deux tentacules. Cet organe excitateur est totalement isolé du reste des organes de la génération , qui se trouvent assemblés vers l'extrémité postérieure du corps. La seule communication qui semble exister entre cet organe et les autres par- ties de la génération consiste en un petit sillon creusé à l'extérieur, dans l'épaisseur de la peau. Ce sillon parcourt le côté droit de l'animal, depuis la base du tentacule antérieur jusqu'à une ouverture située vers le milieu du dos , et qui est cachée par l'opercule branchial : cette ouverture est celle des organes femelles. Le testicule est un organe sphéroïde qui semble former un long prisme tourné en spirale sur lui-mê- me. Ce n'est cependant qu'une apparence , car il est homogène à l'intérieur ; mais il est entouré à l'extérieur par un petit ru- ban qui le parcourt en formant trois tours de spire. Ce ruban , au moyen de deux pe- tites lèvres saillantes , constitue un vérita- ble canal. Un épididyme surmonte le testi- cule, et enfin il se lie d'une manière très interne avec l'oviductc ; il se continue néan- moins en un canal déférent , qui est accolé au canal de l'oviducte , et ils sortent en commun , à l'extérieur, par l'ouverture dont nous avons déjà parlé. Les organes femelles se composent d'un ovaire considé- rable , qui occupe l'extrémité postérieure de la masse commune des viscères ; il en part un oviductedont le diamètre s'accroît assez rapidement, et qui est fortement tortillé sur lui-même. Bientôt il se joint au canal déférent , et, non loin de cette jonction, vient s'implanter sur lui la vésicule copulatrice , portée par un canal grêle et court , qui s'ouvre dans l'intérieur du second oviducte. Un peu en arrière, s'implante sur l'oviducte un organe dont l'usage n'est pas encore dé- terminé. Il a la forme d'une petite grappe de vésicules ; ce qui lui a valu de la part de Cuvier le nom d'Organe en grappe. Les organes de la circulation et de la re- spiration sont d'un volume assez considéra- ble. Le cœur consiste en un ventricule et APL une grande oreillette. Ce que ces organes offrent de plus particulier, c'est que l'artère branchiale communique librement avec la cavité abdominale. Le système digestif a pour origine une ou- verture buccale fendue longitudinalement , et recouverte en partie par le voile de la tête, qui y forme des lèvres épaisses. C'est un appareil musculaire assez considérable, com- posé de plusieurs paires de muscles destinés à opérer le broiement des aliments. Des glandes salivaires vermiformes, descendant jusque dans la cavité abdominale , viennent déboucher à la partie postérieure de la bou- che , vers l'origine de l'œsophage. Cet œso- phage est assez long; il tombe bientôt à l'extrémité supérieure d'une grande poche stomachale , contournée sur elle même , et d'une forme assez semblable à une corne- muse. Un second estomac succède à celui-ci, et lui est attaché latéralement. Ce second estomac peut être considéré comme un vé- ritable gésier ; il est épais , musculeux , et , sur sa paroi interne , s'élèvent des pyrami- des cartilagineuses, quadrangulaires, dont les sommets s'entrecroisent. Cet appareil est destiné, sans contredit, à broyer de nou- veau les matières alimentaires avant de les laisser parvenir dans un troisième et dernier estomac. Cette dernière cavité est moins grande que la première, mais plus étendue que la seconde. Sur une petite partie de ces parois s'implantent de petits crochets carti- lagineux dont la courbure est dirigée vers l'entrée du gésier. A l'extrémité inférieu- re se prolonge un appendice cœcal assez considérable , à l'origine duquel on trouve trois grands méats biliaires, surmontés d'une sorte de valvule , qui se trouve entre l'origine de l'appendice cœcal et l'entrée de l'intestin. L'intestin sort de l'estomac immé- diatement à côté de l'appendice vermiforme. Cet intestin reste cylindrique ; il fait plu- sieurs grandes circonvolutions dans l'épais- seur du foie , et vient aboutir derrière le pédicule des branchies , où il se termine par un anus flottant. Le foie est très volumineux; il constitue à lui seul une grande partie de la masse viscérale ; il est divisé en plusieurs lobes, et les vaisseaux biliaires, réunis en trois troncs principaux, viennent porter le liquide sécrété dans le troisième estomac. Les Aplysies, comme tous les Animaux APL de môme ordre , sont monoïques. Tous les individus ont. les deux sexes; mais il faut que deux se rapprochent pour opérer la fécondation. Les organes mâles consis- tent en un organe excitateur placé à la partie antérieure du corps , et qui est en dessous de la tête, dont il est séparé par un sillon transverse, peu profond. La tête est grosse ; elle est portée par un col assez court , qui se continue en grossissant rapi- dement avec le reste du corps. Sur cette tête s'élèvent 4 tentacules ; il y en a une paire qui est antérieure, et l'autre postérieure. Les tentacules antérieurs sont les plus grands ; leur forme ressemble beaucoup à celle des oreilles du Lièvre. Aussi lorsque l'animal, contracté, prend une forme subglobuleuse, il a assez exactement l'apparence d'un Lièvre accroupi ; d'où est venu le nom vulgaire de Lièvre marin , donné aux Aplysies. Les ten- tacules postérieurs sont coniques, et c'est à leur base que Ton trouve le point oculaire. Les yeux sont sessiles, situés à la partie an- térieure de la base des tentacules. Le man- teau se divise en deux grands lobes qui viennent se croiser sur le dos de l'animal , et concourt à couvrir ses organes bran- chiaux. D'après les observations de plusieurs naturalistes , l'animal se sert quelquefois de son manteau pour nager; alors il en déploie les deux lobes sur les parties latérales de son corps. En dessous des parties libres du manteau se trouve une sorte d'opercule consolidé par une Coquille cartilagineuse, engrenée dans un sac membraneux. Cette sorte d'opercule branchial est élargie , et ranimai peut cacher entièrement ses bran- chies par dessous. A la jonction du sac membraneux de l'opercule avec la partie postérieure du manteau, et justement dans la commissure de ces deux lobes , l'animal est pourvu d'un tuyau charnu, qu'il peut allonger beaucoup, et qui a pour usage de porter l'eau sur les branchies. Lorsque l'on renverse l'opercule branchial, on trouve au dessous une branche considérable divisée à son sommet en un grand nombre de houppes flottantes , dans lesquelles les vais- seaux se ramifient un grand nombre de fois. Si maintenant nous pénétrons à l'intérieur, nous trouvons une organisation assez com- pliquée , composée , comme dans tous les Mollusques, des appareils de plusieurs fonc- APL 21 tions importantes. La tête , vue à son extré- mité antérieure . présente , un peu en des- sous, une bouche assez grande, sous la forme d'une fente longitudinale. En ouvrant la cavité intérieure de la bouche, on la trouve garnie de plaques cornées , sur les- quelles font saillie de petits crochets rangés en quinconces avec une extrême régularité. Dans ses recherches sur la famille des Aply- siens, M. Rang a fait voir que les Coquilles des Aplysies se consolident peu à peu, et finissent, dans une série d'espèces, par a- voir une extrême ressemblance avec celles des Dolabelles. En traitant de ce dernier genre , nous aurons occasion de parler des observations intéressantes de M. Rang. On trouve des Aplysies dans presque tou- tes les régions du globe , non seulement sur les côtes du continent, mais encore sur le rivage des îles. Elles ont des mœurs diffé- rentes selon les espèces ; elles habitent ordi- nairement les plages peu profondes , vaseu- ses ou sableuses; elles se cachent à une pe- tite profondeur, et font sortir, au dessus du sable qui les couvre, le tube branchial qui apporte l'eau nécessaire à l'entretien de la respiration. D'autres espèces se tiennent sur les rochers, se cachent dans leurs anfrac- tuosités, ou se tiennent à l'abri sous les pierres détachées des falaises. Elles se rap- prochent des rivages , dans nos régions, vers le mois de juin, et commencent à les quit- ter au mois de septembre. C'est au prin- temps qu'a lieu la fécondation 5 la ponte se fait vers le mois d'août, et les œufs de la plupart des espèces sont disposés en longs filaments auxquels les pêcheurs donnent le nom de Vermicelle de mer. Dans le Mé- moire que nous avons cité de lui , Guettard est le premier qui ait observé les œufs des Aplysies, et qui les ait reconnus. Avant lui , les agglomérations considérables qu'ils for- ment avaient été prises par les naturalistes pour un Alcyon, et avait reçu le nom d'Al- cyonum vermiculatum. Les observations de M. Rang ont confirmé pleinement celles de Guettard, et, puisqu'il est vrai que cha- que paquet de filaments est produit par un seul individu, il faut convenir que les Aply- sies jouissent d'une prodigieuse fécondité. Les Aplysies se nourrissent particulièrement des fucus qui couvrent les plages basses de la mer : elles choisissent les plus tendres; 22 APL mais elles mangent aussi de petits Animaux marins , des Mollusques nus , des Annélides et même de petits Crustacés. Le nombre des véritables Aplysies est assez considéra- ble ; M. Rang en distingue vingt espèces , et il est bien à présumer que ce nombre s'accroîtra considérablement lorsqu'on aura fait de nombreuses recherches sur ce genre dans un grand nombre de points où il a été complètement négligé. On ne connaît point encore jusqu'à présent de restes fossiles du genre Aplysie ; les Dolabelles, beaucoup plus solides, manquent également parmi les fossiles. Nous avons pensé pendant quelque temps que l'on pourrait bien rapporter aux Aplysies le corps auquel les paléontologistes ont donne le nom de Posidonie ; mais des observations plus complètes, comme nous le verrons à l'article posidonie de ce Dic- tionnaire , nous ont fait changer d'opinion. (Desji.) *APLYSIEIVS. Aplysiacea(à*hetco, je ferme ). ins, — Genre de Diptères , division des Bracho- cères, subdivision des Aplocères, section des Tétrachœtes , famille des Tanystomes , tribu des Asiliques , sous-tribu des Asilites, établi par M. Macquart dans son ouvrage in- titulé : Diptères exotiques nouveaux ou peu connus , et qu'il caractérise ainsi : Fa- ce plane ; premier et troisième articles des antennes à peu près d'égale longueur. Ar- mure copulatrice des mâles petite. Oviducte des femelles terminé par un cercle de poin- tes divergentes. Cuisses antérieures très ve- lues. Deuxième cellule sous-marginale ap- pendiculée ; première postérieure fermée au bord de l'aile. Ce genre , qui se rapproche des Erax par la cellule appendiculée des ailes et des Proc- tacanthes par les poirttes qui terminent la tarière des femelles , diffère des uns et des autres par la face plane , et par la première cellule postérieure, fermée. Il est fondé sur 2 esp. rapportées d'Egypte par M. Bovée,' et nommées par M. Macquart, l'une A. fusca- na, et l'autre A. pallida. Leur nom généri- que fait allusion à la première cellule posté- rieure de leurs ailes, qui est fermée. (D.) *APOCOPTOIVA (àwoxoftrM, je coupe). ins. — M. Kirby désigne ainsi , mais sans en donner les caract., un genre de Coléo- APO ptères tétramères , de la famille des Longi- cornes , ayant pour type la Lamia ampu- tator de Fabricius, qui se trouve dans plu- sieurs contrées chaudes de l'Amérique. La femelle de ce Coléoptère, après avoir dépo- sé ses œufs sous l'écorce d'une jeune bran- che du Mimosa Lebbek, coupe circulaire- ment , à l'aide de ses fortes mandibules , la portion de la branche qui les renferme; et c'est dans cette partie ainsi détachée, et qui tombe à terre , que les larves se développent et vivent aux dépens du bois mort , jusqu'à leur changement en nymphe. L'insecte par- fait en sort au bout de quelques mois. ( Linn. transact., t. XIII, p. 604 ; Zoolog. journal, t. VIII, p. 488.) Le g/dont il s'agit répond à celui d'Oncideres de M. Serville. Voy. ce mot. (D. et C.) * APOCRYPH A {\j?n, apocryphe). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Mélasomes, établi par Esch- scholtz dans V Atlas zoologique duvoyage du capitaine Kotzebue , et qu'il caractérise ainsi : Antennes de 11 articles; dernier ar- ticle elliptique plus long que les précédents. Palpes sécuriformes. Tarses garnis de poils denses en dessous. — Ce g. a pour type une esp. de la Californie , que l'auteur nomme A. anthicoïdes. Elle est figurée pi. XVIII , fig. 7, dudit ouvrage. D'après cette figure, le g. Apoerypha serait très voisin du g. Tenty- ria de Latreille. (D. et C.) APOCRYPTE ( froxpi*™ , je me ca- che ). poiss. — Genre que j'ai démembré des Gobies , et qui est caractérisé parce que les dents, pointues, sont sur une seule rangée aux deux mâchoires. Il n'a pas de dents en velours. D'ailleurs , les espèces rappor- tées à ce genre ont , comme les autres Go- bies, les ventrales réunies en une seule pour faire une sorte de ventouse sur leur poitri- ne. Le corps est allongé, à deux dorsales, à caudale longue et pointue. Les écailles sont très petites. Le nom que j'ai donné à ce genre avait été employé par Osbeck pour une espèce de Chine dont Linné a fait son Gobius pectinirostris. Ces Poissons vivent enfoncés sous la vase , à l'embouchure des fleuves ou dans les étangs salés. On n'en con- naît que 5 esp., dont 4 ont été observées sur la côte de Coroinandel ou du Malabar. La 5e vient des mers de la Chine et du Ja- pon. 1VAL.) APO 23 APOCYN. Apocynum ( «tco, loin de; xu'coy, chien ; dont il faut éloigner les Chiens; plante qui tue les Chiens), bot. ph. — Genre de la famille des Apocynacées , tri- bu des Echitées , formé par Linné, et ad- opté par tous les botanistes modernes , a- vec ces caract. : Calice 5-fide. Corolle hy- pogyne, campanulée, 5-fide ; à tube pourvu intérieurement de 5 denticules aiguës, in- cluses , opposées aux lobes du limbe ; à gorge nue. Etamines 5 , insérées au bas du tube de la corolle, incluses ; filaments très courts. Anthères sagittées , cohérentes avec le milieu du stigmate, à appendices dé- pourvus de pollen. Ovaires 2; ovules nom- breux , attachés à la suture ventrale. Styles presque nuls; stigmate dilaté, à sommet conique. Cinq squammes hypogynes. Folli- cules grêles , distinctes. Graines nombreu- ses , chevelues à l'ombilic. — Les Apocyns sont des plantes herbacées , vivaces , dres- sées , croissant dans l'Amérique et l'Asie boréales , très rarement dans l'Europe au- strale. Leurs feuilles sont opposées, mem- branacées , glabres ; l'inflorescence en cy- mes. On en connaît 5 ou 6 esp., dont la plus intéressante , et que l'on cultive dans les jardins , est VA. androsœmifolium , vulgairement appelée Gobe-mouche , de l'Amérique septentrionale. Les 5 nectaires qui entourent le pistil de cette plante sé- crètent une liqueur sucrée, abondante , qui attire les mouches, lesquelles, enfonçant leurs trompes dans ces cavités perfides , en excitent l'irritabilité, et les font se replier sur elles-mêmes, et retenir ainsi les mou- ches prisonnières. On en voit souvent un très grand nombre surprises ainsi sur la même plante. Une seconde esp. , cultivée comme plan- te d'ornement , mériterait les honneurs d'une culture en grand . pour utiliser l'ex- cellente filasse que fournissent ses tiges : c'est VA. cannabinum. (C. L.) APOCYNÉES. Apocyneœ. bot. ph.— Famille déplantes dicotylédones, à corolle monopétale hypogyne, offrant les caractères suivants : Calice persistant , 5-fide ou 5 parti, très rarement 4-ûde, en général court, quel- quefois foliacé, muni en dedans de squammel- lesou de séries de poils alternes avec les divi- sions. Corolle infundibuliforme ou hypocra- tériforme, à tube et gorge dépourvus, ou, 24 APO dans certains g., munis d'écaillés entières ou découpées; limbe 5-fide ou 5-parti, quelque- fois 4-parti, àdivisions très obliques, inéqui- latérales, à estivation contournée ou très ra- rement valvaire. Étamines en nombre égal aux divisions de la corolle, égales , insérées sur le tube ou à la gorge de la corolle, in- cluses ou saillantes; filaments en général très courts ou presque nuls, quelquefois di- latés dans leur partie supérieure. Anthères introrses, biloculaires, ovales, acuminées ou mucronées, souvent sagittées ; loges rem- plies de pollen granuleux, et terminées par des appendices basilaires coriaces, ou elles- mêmes cartilagineuses, libres, dressées ou conniventes, souvent appliquées longitudi- nalement par leurs bords, de manière à for- mer une sorte de petit cône qui cache le stigmate et fait saillie en dehors du tube de la corolle ; ces anthères se fixent plus ou moins intimement contre le stigmate qui reçoit immédiatement le pollen. Ovaire com- posé de deux carpelles distincts ou connés , simple ou double, biloculaire ; placentaire situé sur la face ventrale correspondant à la ligne de suture des carpelles, très rarement simple, uniloculaire, à placentation pariétale. Ovules en nombre indéfini, ou solitaires dans un très petit nombre de genres, campuli- tropes ou anatropes. Style simple, renflé au sommet en une sorte de cylindre terminé brusquement en une pointe fendue plus ou moins profondément ; la partie stigmatique correspond à la portion cylindrique , contre laquelle viennent se coller les anthères. Fruit (follicule) géminé ou simple par avortement, plus rarement capsulaire, à deux loges qui résultent souvent alors de la soudure de deux carpelles , quelquefois drupacé ou baccifor- me, mono-polysperme, rarement capsulaire, uniloculaire, bivalve. Graines de forme va- riable , très généralement comprimées, en- tourées d'une aile membraneuse, ou munies de poils soyeux à leur point d'attache, lesquels sont placés, dans certains genres , à l'extré- mité opposée au hile. Ces graines, recouvertes d'un test mou ou subéreux, renferment un périsperme charnu ou cartilagineux peu épais ou même quelquefois nul ; l'embryon droit, souvent foliacé , présente des cotylédons plans ou rarement convolutés. Les Apocynées présentent , par leur fruit pacciforme ou drupacé, des affinités avec les APO Oléinées et lesLoganiacées; les connections que l'on a cru pouvoir indiquer avec les Ru- biacées sont plus apparentes que réelles, et dépendent presque uniquement de la forme des organes floraux et de la position des feuilles : car l'insertion épigynique des Ru- biacées doit les éloigner des familles que je viens de citer, et en particulier des Apocy- nées , lesquelles diffèrent au contraire à peine des Asclépiadées , si ce n'est par la forme de l'appareil staminal , et surtout par la structure remarquable du pollen, qui, au lieu d'être pulvérulent, comme 11 l'est ici, forme une masse unique dans chacune des loges. Les Apocynées habitent pour la plupart les régions tropicales des deux continents ; l'Europe n'en possède qu'un petit nombre , parmi lesquelles je citerai la Pervenche et le Laurier-Rose. Leurs propriétés sont en général très prononcées ; leur suc , laiteux , passe pour un poison très violent ; mais ces propriétés énergiques, répandues dans la pres- que-totalité des Apocynées, ne sont cepen- dant pas générales , car on mange les fruits charnus de plusieurs d'entre elles. Plusieurs d'entre elles fournissent du caoutchouc. Les espèces de cette famille sont des arbres souvent très élevés, des arbrisseaux ou des herbes à feuilles opposées , ternées ou al- ternes, simples et toujours entières, sans stipules, mais offrant souvent, ainsi que les Asclépiadées et les Loganiacées, soit des glandes, soit des oreillettes interpétiolaires. Les fleurs, régulières et parées des plus bril- lantes couleurs, exhalent souvent des odeurs extrêmement suaves qui font cultiver cer- taines espèces , et les femmes de toutes les îles de l'Océanie recherchent celles des Ph<- meria pour s'en faire des ornements. Les travaux les plus complets sur les Apo- cynées sont ceux de R. Brown, insérés dans les Mémoires de la Soc. Wernérienne, et la récapitulation de tous les genres dans l'ou- vrage de M. Endlicher, auquel j'emprunte les divisions secondaires, et le catalogue des genres tel qu'il est admis aujourd'hui. Il partage les Apocynées en quatre tribus dont le principal caract. est tiré de la consistance du fruit, qui est charnu, drupacé ou en follicules. Les premières tribus se subdivi- sent elles-mêmes en groupes secondaires qui sont les suivants : APO Gemies. Sous-ordre I. CARISSEES. Ovaire unique, biloculaire ; placentas placés sur la cloison , ou uniloculaire, à placentas pariétaux et correspondant à la suture des carpelles. Fruit bacciforme ou très rarement capsulaire. — Carissa, L.; Hancornia, Go- ruez ; Ambelania, Aubl. ; Pacouria, Aubl.; Collophora, Mart. ; Landolphia, Palis. ; Me- lodinus, Forst. ; Couma, Aubl.; Chilocar- pus , Bl. ; Willughbeia , Roxb. ; Leucono- tis, Jack; Allamanda, L. Sous-ordre II. OPHIOXYLÉES. Ovaire double, fruit drupacé. — Vallesia, R. et P. ; Ophioxylon , L. ; Tanghinia, Thouars ; Thevetia, L.; Cerbera, L.; Ochrosia, Juss.; Kopsia, Bl.; Rauivolfia, Plum.; Condylo- carpon, Desf. ; Alyxia, Banks. Sous-ordre III. EUAPOCYNÉES. Ovaire double. Fruit folliculaire; follicules souvent charnus ou pulpeux. Tribu I. PLUMÉRIÉES. Graines dépour- vues de soies et souvent peltées. — Hun- teria , Roxb. ; Urceola , Roxb. ; Taber- nemontana, L.; Voacanga, Thouars; Or- chipeda, Bl.; Aspidosperma, Mart. et Zucc.; Plumeria , L. , Cameraria, Plum. ; Gonio- ma, E. Mey. ; Rhazya, Decaisn.; Amsonia, Walt. ; Vinca , L. ; Lochnera, Reichb. ; — Plectaneia, Thouars. Tribu II. alstomées. Follicules coriaces ; graines peltées, ciliées; cils allongés, formant une sorte de chevelure aux deux extrémités des graines. — Alstonia, R. Br. Tribu III. échitées. Follicules coriaces ou membraneux, distincts ou rarement sou- dés de manière à constituer une capsule. Graines chevelues vers leur point d'attache. — Echites, R. Brown ; Ichnocarpus, R. Br. ; Beaumontia, Wall.; Holarrhena, R. Br. ; Pachypodium, Lindl. ; Isonema, R. Br. ; Thenardia , H. B. R. ; Vallaris , N. L. Burm. ; Parsonsia, R. Br. ; Ecdysanthera, Hook. et Arn.; Heligme, Bl. ; Lyonsia, R. Br. ; Pottsia, Hook. et Arn.; Apocynum, L.; Ectadium , E. Mey. ; Cryptolepis , R. Br. ; Prestonia, R. Br. ; Balfouria, R. Br.; Nerium, L. ; Strophantus, DC. Tribu IV. wrightiées. Graines munies d'une chevelure à l'extrémité opposée au hile ou point d'attache. — Wrightia , R. Br.; Kixia, Bl. Genres douteux. Alafia, Thouars; Sy- strepha, Burch. ; Anabata , Willd. ; Disso- APO 25 lena , Lour. ; Vahea , Lamk. ; Cercocoma , Wall. cat. ; Crypsolobus, Wall.; Syringos ma; Zucc. ;J. D-) * APOCYRTUS ( i*b , sans ; tffi,0i , courbé ). rvs. — Genre de Coléoptères té- tramères , famiile des Curculionites , établi par Erichson , qui le caractérise ainsi : An- tennes de longueur médiocre; les deux pre- miers articles du funicule allongés ; les au- tres courts , ronds , égaux ; massue en ovale allongé, presque solide. Rostre assez court, épais , séparé du front par un sillon. Yeux ronds , peu saillants. Prothorax convexe , arrondi sur les côtés. Élytres réunies. — Ce g. appartient à la division des Pachyrhyn- chides de Schœnherr , et se place entre les g. Pachyrhynchas et Psalidium de cet au- teur. Il a pour type une esp. trouvée dans l'île de Luçon , et nommée par Erichson Apocyrlus inflatus. Cette esp. est décrite et figurée dans le premier supplément au 16e vol. des Nouveaux Actes de l'Acadé- mie des Curieux de la nature , p. 252, tab. 36, flg. 8. Schœnherr cite trois autres esp. des Indes : VA. profanus d'Esch., l'A. impius d'Eiichs. , et le Curculio œneus, qui est le même que le Margarita d'Oliv. (D. et C.) *APODA ( à priv.; iroîs, pied ). rxs. — — Haworth désigne ainsi un genre de Lé- pidoptères de la famille des Nocturnes et de la tribu des Cocliopodes , lequel corre- spond au g. Limacodes de Latreille. Voy. ce mot. (D.) *APODANTHE ( à priv.; *o3s , ™>dv;, pied; avôvi, fleur; fleurs sessiles ). bot. ph. — Genre de la famille des Rafflésiacées, formé par M. Poiteau (Annal. Sc.nat., t. III , p. 421 , t. 26 , f. 1 ), qui n'en a connu et décrit que l'individu femelle , et qu'on rapporte avec quelque apparence de certi- tude au g. Frostia de Bertero. Voy. fro- STIA. (C. L.) APODANTHUS. bot. cr. — Ce nom, créé par de M. de La Pylaie pour un préten- du genre de Mousse , doit être définitive- ment rayé de la nomenclature de cette fa- mille , et ne doit plus faire partie que de son histoire. Ainsi que Bridel l'annonce à la fin de sa Bryologie universelle, et que nous nous en sommes assuré nous-même en vi- sitant l'herbier de l'auteur, le genre en question avait été fait sur une capsule du 2' 20 ÀPO Splachnum amputtaceum , séparée de son pédoncule et incrustée dans une sorte de terreau formé par les débris du même Splachnum et d'autres végétaux. (C. M.) APODE ( à priv. ; «;3;, irocios, pied). zool. et bot.— Les Ichthyologistes appellent ainsi tous les Poissons privés de nageoires ventrales. Cuvier n'applique cette dénomi- nation qu'aux Poissons anguilliformes. M. de Blainville donne le nom d'Apodes au troi- sième ordre de sa deuxième tribu des Pois- sons , aux Serpents , au troisième ordre de ses Lacertoïdes , et étend cette désignation à la huitième classe du sous-type des Ento- mozoaires , tandis que Lamarck la restreint aux Annélides. Les Entomologistes appellent Apodes les larves des insectes qui sont dépourvues de pieds. Les Botanistes ont donné cette épithète à une Fougère , le Trichomanes apodum, dont les frondes sont communément sessi- les , et à une Mousse à épis sessiles , le Ly- copodium apodum. Pendant long-temps on a cru que les Oi- seaux de Paradis étaient privés de pieds, ce qui leur avait fait donner le nom de Paradi- siaapoda; mais on a reconnu que cette er- reur était produite par la coutume des Pa- pous de leur arracher les pattes avant de les livrer au commerce. (C. d'O.) APODÈME ( cWiw, je lie, j'attache ). anat. —Mot employé par MM. Audouin et Milne- Edwards pour désigner les lames in- ternes du squelette tégumentaire des ani- maux articulés , qui naissent souvent des lignes de soudure des pièces principales de ce squelette. (M. E.) APODERE. Apoderus (««rocTé/so, j'écor- che ). uns. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionites, fondé par Olivier aux dépens des Attélabes de Linné et adopté par la plupart des autres entomo- logistes. Schœnherr le range dans sa tribu des Attélabides. Les Apodères ont de grands rapports avec les Attélabes ; mais ils s'en distinguent par leurs antennes de 12 arti- cles , dont les 4 derniers forment la massue; le rostre , épais , à peine dilaté à son extré- mité; la tête, prolongée en arrière, et séparée du corselet par un cou étranglé très distinct ; le corselet, très rétréci en avant. D'après son dernier Catalogue , M Dejean rapporte APO a ce genre 22esp., dont 6 seulement d'Eu- rope ; les autres appartiennent à l'Asie et à l'Afrique. Nous citerons parmi les premiè- res VA. avellanœ ou Attelabus, idem, de Lin- né , qui peut être considérée comme le type du genre. Cette esp. est répandue dans toute l'Europe, et a été figurée dans plusieurs ouvrages , entre autres dans Olivier (Ent., t. LXXXI, p. 12, n° 14 ). C'est la Tête écor- chée, ou Rhynomacer coryli de Geoffroy, qui se trouve aux environs de Paris. Il est d'un rouge vermillon luisant en dessus, avec la tête et l'extrémité des pattes noires. (D. et C.) APODES ( à priv., «ou« , nâ-Ja , pied ; c'est-à-dire sans pieds ). annél. — M. de Blainville donne ce nom à une classe des Ani- maux articulés qui comprend non seulement les Annélides apodes de Lamarck , etc. ; mais aussi la plus grande partie de ses Vers intestinaux. Plusieurs ordres de ces der- niers reçoivent en particulier le nom d'An nélidaires et sont considérés comme con- stituant les termes extrêmes de la série des Vers, et comme conduisant aux Animaux rayonnes, à la plupart desquels ils sont mê- me inférieurs , si l'on considère en particu- lier chacune de leurs fonctions. Voy. les articles yers et apode. (P. G.) * APODIPDXS. ins.— Genre établi par M. Spinola (Ess. sur les Hémipt. hétéropt.) dans la famille des Scutellériens, de l'ordre des Hémiptères , pour deux esp. rapportées par tous les autres entomologistes au g. Halys. M. Spinola les distingue des espè- ces de ce dernier g. par l'insertion du ros- tre , situé en avant du trou antennaire ; mais ce caract. ne nous a pas paru facile- ment appréciable , et , pour cette raison , nous avons cru ( Hist. des an. art. , t. IV ) ne pas devoir séparer génériquement les Apodiphus des Halys. Les deux esp. signa- lées sont les A. Spinulosa (Halys Spinulo- sa Lefebv.) de Syrie, et A. Hellenica (Ha- lys Hellenica Lefebv.) de Grèce. Voy. ha- lys. (Bl.) *APODOGYNUS , DC. (Prodr. t. III, p. 65) ( « priv.; *o3s < «o'-^s, pied ; yuvnj , fem- me , pistil ). bot. ph. — Section établie par M. de Candolle dans le genre Goniocarpus , Rœn., de la famille des Haloragées , et ca- ractérisée par des stigmates sessiles , tuber- culiformes. APO Cette section comprend les Goniocarpus mtcranthus, Thunb.; scaber, Kœn.; et mï- crocarpus, DC. (Sp.) "APODONTIS,.Bennett. («ko, distant ; otToîs, o'vroç, dent), poiss. — Nom gé- nérique d'un groupe de Poissons que M. Bennett a proposé pour remplacer celui d'Apolectus , sous lequel il avait d'abord établi un nouveau genre ; mais il a dû faire ce changement , parce que nous avions déjà employé ce mot pour la dénomination d'un autre genre de la même famille , celle des Scombéroïdes. Le g. Apodontis , tel que le connaît M. Bennett, est caractérisé par un corps allon- gé , presque sans écailles ; à ligne laté- rale couverte d'écaillés semblables entre elles. Les deux dorsales sont rapprochées, presque continues; les dents maxillaires sont fortes , coniques et éloignées. L'auteur dit que ce g. est très voisin des Cybium , dont il diffère à peine par les dents coni- ques et écartées. Il croit qu'il faut y join- dre le Scomber maculatus de Mitchill , que nous avons cru devoir ranger parmi les Cybium. M. Bennett ne cite qu'une seule espèce , nommée par lui Apodontis immunis, à torps sans taches, bleu pâle en dessus, et argenté sur les côtés et sous le ventre ; la dorsale antérieure est noire. Ce poisson faisait partie d'une collection présentée à la Société zoologique de Londres par le capi- taine Belcher, qui l'avait formée sur les côtes du nord de l'Afrique baignées par l'Atlantique. Il est à regretter que M. Ben- nett ne soit pas entré dans plus de détails sur ce poisson , qui doit être , je crois , rangé dans le g. des Cybium. (Val.) * APODOTES, Benth. ( àwi, Sxohs , sans pieds ). bot. ph. — Section établie par M. Bentham (Labial., p. 79), dans le g. Hyptis (famille des Labiées) , et qu'il carac- térise comme il suit : Capitules sessiles, sub- distincts. Faux verticilles tous distancés. Bractées nombreuses , apprimées. Calice fructifère dressé. (Sp.) *APODYKOMÈNE, E. Meyer ( Comm. Plant. Afr. austr. , p. 111 ) (««à , sans ; fùvxfiii , force), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses, sous-ordre des Papilionacées , tribu des Lotées, sous-tribu «1rs Galégées , voisin des Tephrosia , dont APO 27 il diffère : 1" par des fleurs accompagnée? chacune d'une bractée spathacée, scaricuse, nerveuse , ovale , semi-bifide ; 2° par des graines horizontales , à hile terminal. L'au- teur de ce g. en énumère 4esp., dont l'une ( A. grandiflora E. M. ) est le Trphrositt grandiflora Pers. , ou Galega grandiflora Vill. , remarquable par l'élégance de ses fleurs , et fréquemment cultivée comme plante d'ornement. (Sp.) *APOGETOî\, Schrad. bot. ph.— Syn. du g. Aponogeton , Thunb. , de la famille des Saururées. (Sp.) *APOGO!\ (« priv.; * ^ barbe), bot. ph. — Ce genre fait partie de la tribu des Chicoracécs, parmi les Composées : il réunit presque, par ses caractères , les Lampsana aux Hyoseris. Ces caract. sont les suivants : Capit. 8-10 flores ; involucre composé éga- lement de 8-10 écailles ovales , acuminées, disposées sur deux rangs ; réceptacle nu ; ligules plus longues que l'involucre. Fruits oblongs , cylindracés , dépourvus d'aigrette , ou seulement d'un rebord membraneux très court qui en tient lieu. — Les deux espèces connues sont originaires de l'Amérique bo- réale. Ce sont des herbes à feuilles caulinai- res , semi-amplexicaules ; celles du somme! presque opposées , renfermant , pour ainsi dire , plusieurs pédicelles disposés en om- belle et munis chacun d'un capitule de fleurs jaunes. (J. D.) APOG01V («wrriywv, sans barbe), poiss. — Genre de poissons de la famille des Percoïdes à deux dorsales distinctes , plu- tôt nommé par Lacépède qu'établi par cet auteur sur ses véritables caractères. Ils consistent dans la disposition suivante : La bouche est garnie de dents en velours aux deux mâchoires sur les palatins et sur le vomer. Le préopercule a un double rebord horizontal ; le rebord montant est finement dentelé. La langue est lisse et libre ; la membrane branchiostège a sept rayons. Les deux dorsales sont peu étendues et séparées; les écailles assez grandes , tombant facile- ment. L'estomac est petit et charnu ; le py- lore est muni de 4 appendices cœcaux; l'in- testin fait deux replis ; il y a une grande vessie natatoire. Cet ensemble de caractères montre l'affinité des Apogons avec les Per- ches. Ils s'en distinguent surtout par la double crête qui existe le long du boni ho- 28 APO rizonlal du préopercule. Il n'y a ici aucu- ne des pointes qui existent dans les Perches ou dans les Bars : ceux-ci ont la langue hé- rissée de dents; les Apogons n'en ont, pas. Toutes les esp. de ce g. sont de très petite taille ; l'une d'elles abonde dans la Méditer- ranée ; aussi est -elle connue des premiers ichthyologistes. Gessner en a donné une bonne figure, Willughby une bonne descri- ption ; et comme l'Apogon est nommé en quelques endroits Roi des Mullets (Mullus), Artedi et Linné l'ont considéré comme une espèce de ce genre privée de barbillons , et l'appelèrent Mullus imberbis. Ce rappro- chement inexact a induit en erreur presque tous les successeurs de ces deux natura- listes, et les a empêchés le plus souvent de reconnaître l'Apogon dans cette déno- mination de Mullus imberbis , et dès lors ils lui en donnaient de nouvelles, qui ont été fautives pour plusieurs naturalistes. Grono- vius en a en fait son genre Amia , nom qui aurait dû être conservé, mais que l'on a ap- pliqué ensuite à un poisson des eaux dou- ces d'Amérique bien différent de celui dont nous parlons ici. M. Lacépède a supposé que le Mullus im- berbis avait tous les caractères des Mulles , sauf les barbillons ; c'est ce qui l'a engagé à appeler le genre qu'il voulait créer Apo- /*« , opercule ; <7ro>x, bou- che), moll. — Menke donne ce nom à un sous -ordre de Tordre des Gastéropodes, comprenant ceux dont la coquille est dé- pourvue d'opercule. Férussac écrit Apo- mastomes. (C. d'O.) APOMECYJVA («ire/tflxuvw, j'allonge). INS. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Longicornes, établi par M. De- jean aux dépens des Saperdes de Fabricius, et adopté par M. Serville , qui le place dans la tribu des Lamiaires , sous-tribu des Con- vexes ( Ann. de la Soc. ent. de France , t. IV, p. 77 ). Les caract. en sont : Corps ovalai- re-convexe. Tête assez grosse , avec sa face antérieure un peu bombée. Mandibules très petites. Palpes courts, filiformes , ayant leur dernier article grêle et pointu. Antennes glabres, moitié moins longues que le corps , écartées à leur base , ayant leur premier ar- ticle allongé , en cône renversé ; le second, court; le troisième, cylindrique , ainsi que les sept suivants; le plus grand de tous, le quatrième , moitié plus court que le troi- sième ; les autres , diminuant graduellement de longueur; le onzième, très court et pointu dans les femelles. Corselet en carré long , ayant son bord antérieur coupé droit, et ses bords latéraux mutiques. Écusson presque triangulaire. Élytres longues, un peu ovalaires, assez étroites, et mutiques à leur extrémité. Pattes courtes , d'égale lon- gueur ; cuisses non en massue. Parmi les 5 csp. rapportées à ce g. par M. Dejean , dans son dernier Catalogue , nous citerons comme type VApomecyna albo-guttata , Mégerle, des Indes orientales , qui est peut- être la Saperda hislrio de Fabricius. (D. et C.) APOMESOSTOMES(^, sur; fdnt, milieu ; oro>«, bouche). Écurv. — Klein a donné ce nom à une section qu'il a proposé d'établir dans la famille des Oursins pour y ranger ceux de ces animaux dont la bouche n'est pas centrale. (c. d'O.) APOIVA («W? remèdes contre les douleurs ou la lassitude), bot. cr. (Phy- cées.) — Genre d'Algues, f]e la tribu des APO Batrachospermées , créé par Adanson , mais trop imparfaitement déterminé pour que l'on puisse être certain de la place qu'il doit occuper. Quelques unes de ses esp. sont rapportées au g. Batrachospermum. (De Bréb.) APONÉVROSE. Aponeurosis ( àroveu- pt&h, nom grec de l'Aponévrose), apîat. — Les Aponévroses sont des membranes blan- ches, luisantes, très résistantes, et compo- sées de fibres entrecroisées. Celles qui se trouvent à l'extrémité des muscles se nom- ment Aponévroses d'insertion. Il y a aussi les Aponévroses dites d'enveloppe ; elles ont la forme des membres ou des organes dont elles recouvrent et maintiennent les muscles. (M. S. A.) APONOGETON (apon, mot celte qui signifie eau; yetzciv , voisin), bot. ph. — Genre de la famille des Saururacées , formé par Thunberg (Nov. Gen., 72) , revu et ad- opté par les botanistes modernes , avec ces caract. : Epis floraux terminaux, conjugués- binés , enveloppés d'un involucre diphylle , persistant , coloré , alternant avec les épis ; fleurs unilatérales en dedans, sessiles, distan- tes; chacune soutenue par une bractée soli- taire ou double et géminée-colorée; les ter- minales tri -bractéées , la plus infér. sessile dans la dichotomie des épis. Périgone nul. Étam. 6-18, imparfaitement périgynes; fila- ments subulés, adnés à la base extrême de l'ovaire ; quelques uns parfois abortifs. Anthères à loges opposées , bordant le con- nectif. Ovaire 3-5-loculaire , ô-5-rostré , se terminant en autant de stigmates subrecour- bés ; ovules 2-4 , ascendants , orthotropes , attachés à la base de l'angle central des lo- ges. Capsule 3-5-loculaire , 5-5-fide , dé- hiscente en dedans ; à loges i-4-spermes. Graines dressées, oblongues ; à test coriace, lisse. Embryon très petit , antitrope , dico- tylédon ; à radicule supère , dans une po- che située dans une cavité au sommet d'un albumen cartilagineux. — Ce g. renferme 5 ou 6 espèces herbacées , à rhizome tubé- reux, vivace, donnant naissance à des feuilles longuement pétiolées , ovales-allon- gées, lancéolées, nutantes , nervées, a bords pétiolaires vaginants ; leur inflore- scence en épi bifurqué, terminant une scape molle , et se dressant à peine à la florai- son au dessus de l'eau. — On en cultive AFO plusieurs dans nos serres, et la plus re- marquable est VA. distakyon, dont l'odeur des fleurs est extrêmement suave , et rap- pelle celle de l'Héliotrope. (C. L.) * APOPHYLIA , C. ( sùropv>tos> étran- ger, qui n'est d'aucune tribu), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Chrysomélines , établi par M. Chevro- tât , et adopté par M. Dejean , qui , dans son dernier Catalogue, y rapporte seule- ment 2 esp., qu'il nomme l'une A. cœrule- scens, du Sénégal , et l'autre A. smaragdi- na, du cap de Bonne-Espérance. D'après les renseignements que M. Chevrolat a bien voulu nous fournir sur ce g. inédit , il ap- partient à la tribu des Gallérucites , et peut être caractérisé ainsi : Tête arrondie , très grosse relativement au corselet, qui est très étroit , transverse , sillonné. An- tennes de douze articles : le premier forte- ment en massue ; le deuxième moitié plus petit que le troisième ; de 5 à 11 égaux ; le dernier fort court , acuminé. Labre é- pais, relevé, circonflexe. Yeux oblongs, semi-sphériques. Crochets des tarses parais- sant simples , larges , courts , subitement recourbés. M. Chevrolat rattache au même genre la Galleruca chloroptera Dej. , du Brésil. (D. et C.) APOPHYLLITE, Haùy [&*oM&w , s'exfolier ). min. — Syn. : Jchthyophthal- me d'Andrada , Zéolithe d'Hellesta , Rinn- mann ; Fischmigenstein , W. — Espèce de l'ordre des Silicates hydratés , non alumi- neux , cristallisant en prismes ou en octaè- dres droits , à base carrée. Cette substance est ordinairement incolore et transparente ; elle est un peu plus dure que la Fluorine. Elle se clive avec facilité parallèlement à la base de sa forme fondamentale , et mon- tre dans ce sens un éclat légèrement nacré ; dans toute autre direction , elle est vitreu- se. Elle a une grande tendance à s'exfolier soit par le frottement contre un corps dur , soit par l'exposition à la flamme d'une bou- gie. Elle est composée de Silice, de Chaux, de Potasse et d'Eau , dans les proportions de : Silice, 51 ; Chaux, 26,4 ; Potasse, 5,6; Eau , 17 ; composition que l'on peut for- muler ainsi : Si30 Ca» K1 Ag'6 (en admet- tant que la Silice résulte de la combinaison d'un atome d'oxygène avec un atome de Silicium). •"* APO 31 Sa forme fondamentale est un octaèdre à base carrée , dans lequel l'angle des faces adjacentes sur la même pyramide est de 104°2', tandis que l'angle des faces qui se rencontrent dans les arêtes latérales est de 121°. Les formes qui dominent dans les cris- taux sont tantôt la forme octaédrique, tantôt la forme prismatique , et souvent celle d'u- ne table très aplatie , dont les bords sont chargés de facettes. Au chalumeau , l'Apo- phyllite perd sa transparence , se boursou- fle , et fond en un verre bulleux. Elle don- ne abondamment de l'eau dans le matras. Elle est sujette à s'altérer dans ses couches superficielles , et à passer au blanc mat , probablement par la perte d'une portion de son eau de cristallisation ; et c'est sans doute à cette cause que l'on doit attribuer les variations singulières qu'elle manifeste dans ses propriétés optiques. Elle est solu- ble en gelée dans les acides ; la solution précipite abondamment par l'oxalate d'Am- moniaque , et laisse ensuite un résidu alca- lin. Après Tévaporation et la calcination , la pesanteur spécifique est de 2,3. L'Apophyllite , d'après son système de cristallisation , doit avoir un seul axe opti- que ; cependant il existe des variétés , de forme prismatique , dont la structure ne paraît pas être uniforme , et qui offrent , comme l'Analcime , une sorte de mosaïque ou combinaison régulière des parties , les unes à un axe , les autres à deux axes opti- ques. C'est à ces variétés que M. Brewster a donné le nom de Tessélite. Parmi les Apophyllites à structure uniforme et à un seul axe, les unes se font remarquer par les teintes extraordinaires que présentent leurs anneaux polarisés ; d'autres offrent cette particularité que leurs anneaux sont alter- nativement blancs et noirs. M. Brewster a donné à ces dernières le nom de Leucocy- dites. Le même physicien a décrit sous le nom tfOxahvérite un minéral qui, par sa for- me , sa composition , et tous ses caractère? extérieurs , paraît se rapporter à Tesp. que nous décrivons. Il a été trouvé sur les bords de la source chaude d'Oxahver en Islande. — La substance nommée primi- tivement Albin , à cause de sa teinte d'un blanc mat , dont Haùy avait fait d'abord une variété de Mésotype , et qu'il a ensuite .'' APO réunie à l'Apophyllite , n'est rien autre chose qu'une Apophyllite devenue opaque par altération. On la trouve dans les cavi- tés d'un Phonolite , à Marienberg en Bohê- me. L'Apophyllite est le plus souvent inco- lore; cependant elle présente quelquefois des nuances de bleu ou de rougeàtre. Elle est presque toujours en cristaux implantés , souvent fort nets, mais quelquefois lamini- formes , et groupés alors les uns sur les au- tres , de manière à donner à la masse une structure lamellaire. — On la trouve dans les dépôts de Fer magnétique du terrain de Gneiss, en Suède et en Norwége, particu- lièrement à Nordmarken , à Hellesta, et dans l'île d'Uton; dans les calcaires qui accompagnent les minerais de Cuivre de Cziklowa dans le Bannat,£t les minerais d'Argent d'Andreasberg au Harz ; enfin , elle se rencontre assçz fréquemment dans les roches amygdaloïdes de Marienberg , près d'Aussig en Bohême , de Fassa en Ty- rol , des îles Feroë , de l'île Disco au Gro- enland , etc. (Del.) APOPHYSE ( àizofvofiut , je nais de). zool. — On appelle Apophyses les éminen- ces naturelles des os. Les noms qui leur ont été donnés expriment leur forme : Apophy- se odontodoïde (en forme de dent), cora- coïde (en bec de corbeau), styloïde (en style ) , mastoïde ( en mamelon ) , etc. ; ou bien rappellent le nom de Panatomiste qui les a dénommées le premier ; ex. : Apophyse d'Ingrassius. Elles en changent aussi suivant leur configuration. On nomme empreintes les Apophyses peu saillantes et développées en largeur ; lignes , celles qui sont minces et linéaires ; crêtes, les éminences plus pro- noncées que les lignes; bosses, les saillies arrondies ; protubérances , celles qui sont irrégulières. On leur donne aussi des dé- nominations qui en indiquent l'usage, comme Trochanter, qui fait tourner; ou, d'après leur position , l'on y joint les épi- thètes de verticale , transverse , etc. On n'appelle Apophyses que les saillies complètement ossifiées, faisant corps avec l'os; tant qu'il reste un point d'insertion cartilagineux , elles sont appelées épiphyses. Voy. ce mot, ainsi que l'art, os. (C. rVO.) En botanique, famille des Mousses, APO on donne le nom d'Apophyse à un renfle- ment qui se voit au bas et un peu au des- sous de la capsule , et dont la forme est très variable. LesPolytrics et les Splachnes sont les deux genres qui présentent ces renfle- ments de la manière la plus évidente. Dans les derniers surtout , l'Apophyse surpasse quelquefois en grosseur la capsule elle-mê- me. Le plus ordinairement elle est due à la dilatation du pédoncule ; mais, dans quel- ques cas aussi, c'est aux dépens de la cap- sule que le renflement a lieu. Tantôt c'est tout simplement un bourrelet ou un anneau non interrompu autour du sommet du pé- doncule ; tantôt c'est une dilatation sphéri- queou piriforme; tantôt enfin c'est un sim- ple renflement unilatéral , en forme de dent, comme dans le genre Oncophorus de Bri- del. Dans ce dernier cas , on a donné à cette sorte d'Apophyse le nom spécial de Struma ou Goître. (C. M.) *APOPLANESIA, Presl. [Symb., 1. 1, p. 63, tab. 41) ( àxoTdàvi-.au , qui trompe, égare ). bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses, sous -ordre des Césalpi- niées. Son auteur en donne les caract. sui- vants : Calice 5-fide ; lobes presque égaux , 5-nervés, accrescents. Corolle rosacée, ré- gulière, 5-pétale. Étamines 10, monadel- phes. Ovaire 1-ovulé. Légume sessile, com- primé, subelliptique, mucroné, verruqueux, indéhiscent. Graine comprimée, à embryon curviligne. — Ce g. est fondé sur une seule esp. [A. paniculata, Presl.). C'est un arbre dont la patrie est inconnue. Ses feuilles sont imparipennées, multifoliolées, non sti- pulées ; les fleurs en épis paniculés. (Sp.) APORETICA , Forst. ( à«opr,Tu6<;, douteux , incertain ). bot. ph. — Synon. du genre Schmiedelia, de la famille des Sa- pindacées. (Sp.) * APORHINA , C. {à*o, loin de; ph, nez ). ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Curculionites , établi par M. Boisduval dans la partie entomolo- gique du Voyage de V Astrolabe, mais sans indication de caract. M. Dejean, qui l'a adopté , le place , dans son dernier Catalo- gue , entre les g. Eurhynchus de Schœn- herr et Apion d'Herbst. Il est fondé sur une seule esp. trouvée dans l'île de Wai- giou ( Océanie ) par le capitaine d'Urville , qui l'a nommée A. bispinosa. (D.) APO * APOROBRANCHES Aporobran- chiata { «nopoç, imperforé; Gpàyxix, bran- chie ). moll. — M. de Blainville , dans son Traité de Malacologie, donne ce nom à un ordre qui renferme dans 3 familles les Ptéropodes des auteurs. C'est à l'art, mol- lusque que nous nous proposons d'exposer d'une manière générale les divisions de pre- mier ordre , les classifications les plus re- commandâmes. Nous renvoyons , en consé- quence , à cet article. (Desh.) *APOROCÉPHALÉS. Aporocephala ( à priv. ; iro>&s , pore ,- rtftùi , tête ). hel- minth. — Premier ordre de la sous-classe des Annélidaires, Blainv., ainsi nommée par- ce que la tête ne présente pas de pore en forme de ventouse, destiné à la loco- motion , comme dans les Amphistomes et genres voisins. La bouche des Aporocépha- lés est le plus souvent terminale. Cet ordre comprend les Térétulariés (Borlasies, Pro- stomes, etc.), qui, joints aux Dérostomes , correspondent à la majeure partie des Tur- bellaria rhabdocœla de M. Ehrenberg , et les Planariés, dont les espèces à intestin rameux reçoivent du savant de Berlin le nom de Dendrocœla. (P. G.) * APOROSA ( airo/jo,- , embarrassant ; difficile à classer), ins. — Genre de l'ordre des Diptères , division des Némocères , fa- mille des Tipulaires, tribu des Tipulides Brévipalpes, établi par M. Macquart, et auquel il assigne les caract. suivants : Fa- ciès des Limnobies. Tête presque sphéri- que. Rostre un peu plus long que la tête , cylindrique , terminé de chaque côté par un petit tubercule. Trompe sortant pres- que horizontalement du rostre , trois fois plus longue que la tête , menue , s'effilant vers l'extrémité , et se terminant en deux petits lobes divergents ; une soie dépassant un peu la trompe. Antennes filiformes , de quatorze articles : les deux premiers assez épais; le premier assez court, un peu coni- que ; le deuxième cyathiforme ; le troisième cylindrique, à peine aussi long que le pre- mier; les autres ovalaires, ailés. Une cellule marginale; une sous-marginale; une discoï- dale ; quatre postérieures. M. Macquart rapporte à ce g. deux esp., l'une de l'île Bourbon , et l'autre des îles Canaries. Il nomme la première A. fuscana , et la seconde A. maculipennis. Celle-ci a été T. II. APO 33 décrite et figurée par -lui dans VHistoire naturelle des Canaries de MM. Webb et Berthelot. Le nom générique tfAporosa exprime , dit l'auteur, son incertitude sur la place qu'occupe ce g. dans l'ordre naturel. Par la conformation de la trompe , les Aporvses se rapprochent des Culicidcs ; mais , par le reste de l'organisation , elles appartiennent aux Tipulides, et sont voisines des Limno- bies. Yoy. ce mot. (D.) *APOROSA '«wo/soç, sans issue ; incertai- ne), bot. ph. — Genre de plantes dicotylé- dones, formé par Blume flftjd.,514), et dont la place dans les familles naturelles n'est pas encore déterminée , en raison de ce qu'il n'a pu être suffisamment caractérisé par son auteur , qui le regarde comme voisin du g. Cecropia. Endlicher et Lindley le réunis- sent, mais avec doute, aux Urticacées. Voici les seuls caract. connus jusqu'ici : Fleurs dioïques , dont les mâles en épis très denses. Périgone profondément 4-par- tite , à lacinies bisériées. Étam. 2, courtes ; loges des anthères arrondies. Ovaire rudi- mentaire central. — Une seule esp. indigè- ne au Japon. C'est un arbrisseau à feuilles alternes , oblongues , aiguës à la base , très entières, veinées , scabriuscules en dessous ; à inflorescence mâle en épis très serrés , axillaires , pédoncules. (C. L.) APORRHAIS (&Ko?>pcuu , je dépouille). moll. — Il est difficile de reconnaître exac- tement les Coquilles qu'Aristote a désignées sous cette dénomination. Ce pourrait être une esp. de Murex ; mais Rondelet, Gessner et Aldrovande , croient retrouver VAporrhais d'Aristote dans une Coquille qui fait au- jourd'hui partie du g. Ptérocère de La- marck : Pterocera Chiragra. Voy. ptéro- cère. (Desh.) *APORUM, Bl.; Schismoceras , Presl. ( « priv. ; »co/9os , ouverture , pore ). bot. ph. — Genre de la famille des Orchida- cées , tribu des Dendrobiées , formé par Blume (Bijd. , 334, fig. 39) , qui le caracté- rise ainsi : Folioles extérieures du périgone charnues, dressées ; les latérales plus gran- des , obliques , connées avec la base du gy- nostème ; les intérieures plus petites. La- belle articulé avec la base du gynostème , dirigé en arrière , indivis ou trilobé ; à lim- be calleux , cristé ou nu. Gynostème semi- 3 34 APO cylindrique , longuement prolongé à la ba- se. Anthère biloculaire, sessile, quelque- fois membranacée au sommet. Pollinies 4 , collatésales par paire. — Ce genre renferme quelques plantes herbacées, épiphytes, cau- lescontes, de l'Inde; à feuilles distiques, équitantes , ancipitées ; à fleurs ordinaire- ment verdâtres , presque solitaires , et sor- tant de squammes membranacées. (C. L.) *APORUS (unopoç, rare), ms.— Genre de notre famille des Sphégiens , groupe des Pompilites , de l'ordre des Hyménoptères , section des Porte - Aiguillon , établi par M. Spinola (Insecta Liguriœ) , et adopté par Latreille et tous les autres entomologistes. Les caract. essentiels de ce g. sont tirés : 1» des mandibules , arquées et bidentées; 2° du thorax, long et convexe ; 3° des ailes antérieures, ayant une cellule radiale étroi- te et presque triangulaire ; deux cellules cubitales complètes et le commencement d'une troisième , la seconde recevant deux nervures récurrentes ; 4° des pattes lon- gues , avec les jambes garnies d'épines ; et 5° de l'abdomen, ovalaire et presque sessile. On ne connaît que quelques esp. indigè- nes de ce genre, dont le type est VA. bi- color, Spin. (Bl.ï *APOSERIS («iro, près; eépis, laitue ou chicorée), bot. ph. — Genre de la tribu des Chicoracées , parmi les Composées. Il a pour caract. : Capitules mulliflores. Invo- lucre caliculé ou double : l'intérieur 1 - sé- rié, 5-8-phylle; l'extérieur 5- phylle , plus court. Réceptacle nu. Fruits oblongs, ter- minés par un bec court et dépourvu d'ai- grette. — La seule espèce connue , VA. fœ- tida, est une plante vivace , du port du Leontodon ou de VHyoseris , glabre ou lé- gèrement velue à la face inférieure et sur les nervures des feuilles, lesquelles sont radicales , roncinées , pinnatipartites. La hampe, à peu près égale aux feuilles , porte un seul capitule de fleurs jaunes. (J. D.) * APOSTASIE. Apostasia. bot. pu. — Genre établi par Blume (Bijdrag., p. 423), adopté par Rob. Brown ( In Wallich pi. asiat. rar., t. I, p. 74) , et par M. Lindley, qui en a fait le type d'une famille nouvelle, voisine, mais distincte, de la famille des Orchidées , tandis que pour R. Brown , ce g. forme une simple tribu de cette dernière APO famille. Voici les caract. du g. Apostasia , tels qu'ils ont été donnés par R. Brown. Le calice est formé de 6 divisions profondes et régulières. Les étamines, au nombre de trois , dont deux anthérifères , ont leurs filets opposés aux deux sépales intérieurs et latéraux , et soudés à leur base avec le sty- le , qui est cylindrique. Ce style porte com- munément le filament stérile de la troisiè- me étamine, un peu au dessus de la réunion des deux autres , et opposé au sépale ex- terne et antérieur. Les anthères sont bilo- culaires, et s'ouvrent par une fente longi- tudinale; leur pollen est pulvérulent et à grains simples. Le stigmate est obtus, ù deux ou trois lobes. Le fruit est une capsu- le triloculaire , polysperme , s'ouvrant en trois valves septifères sur le milieu de leur face interne. Les graines sont petites , ovoï- des. — Ce genre ne se compose guère en- core que de trois espèces : 1° Apostasia odorata Blume [l. c); 2° Apostasia Wal- lichii Brown (L c.) , t. LXXXIV, p. 75 ; 3" Apostasia tiuda, ibid., t. LXXXV. La pre- mière croît sur les parties les plus élevées du mont Salak, dans l'île de Java ; les deux autres ont été récoltées dans les montagnes du Népaul. Ce sont des plantes vivaces ; à tige simple ; portant des feuilles alternes , engainantes, très rapprochées, lancéolées, presque linéaires , très aiguës ; des fleurs jaunes , assez petites , disposées en grappes terminales. (A. R.) *APOSTASIEES. Apostasiaceœ. bot. ph. — Nous avons dit dans l'article pré- cédent que MM. Lindley et Blume avaient considéré le g. Apostasia comme formant le type d'une famille distincte des Orchi- dées, tandis que M. Rob. Brown regardait ce groupe comme une simple tribu de cette dernière famille. Peut - être l'opinion de MM. Lindley et Blume doit-elle être préfé- rée , car le g. Apostasia diffère des vérita- bles Orchidées par plusieurs caractères im- portants, et surtout: 1° par ses trois éta- mines , généralement développées , et sou- dées par la partie inférieure de leur filet avec un style cylindrique, que termine un stigmate à deux ou trois lobes ; 2° par ses anthères à deux loges, s'ouvrant chacune par un sillon longitudinal, et contenant des grains de pollen simples et distincts , c'est- à-dire non réunis en masses comme dans APO les Orchidées; 5° enfin, par son ovaire, et, par conséquent , par son fruit capsulaire à trois loges, contenant chacune un grand nombre de graines très fines et ovoïdes , s'ouvrant en trois valves septifères sur le milieu de leur face interne , et adhérentes entre elles par le sommet et par leur base. Au genre Apostasia, qui forme le type de cette petite famille, on doit joindre le gen- re Neuwiedia de M. Blume , et peut - être le genre Rhyncanthera du même auteur. (A. R.) * APOSTASIMÊRIDES. Apostasi- merides [ckcdaTtxati , intervalle ; t*ypài , cuis- se), ms. — Nom donné par Schoenherr à la deuxième division des Gonatoccres dans la famille des Curculionides , et qui se compo- se de celles qui ont les pattes antérieures séparées à leur base , et dans l'intervalle desquelles la poitrine est tantôt unie , et tantôt sillonnée. Elle renferme 105 genres , qu'il serait trop long d'énumérer ici, et qui sont répartis dans deux subdivisions, savoir : les Cholides , dont la poitrine, entre les pattes antérieures , est plane et entière , et les Cryptorhynchides , qui ont cette partie plus ou moins creusée pour recevoir la trompe. Voy. ces deux mots. (D.) * APOSURES ( à priv. ; tous , pied ; vjaS , queue ). ins. — Nom donné par Ca- vier à une tribu de Lépidoptères dont les Chenilles sont dépourvues de pattes anales. Telles sont celles des g. Platypteryx, Har- pyia et Dicranura. Voy. ces mots. (D.) *APOTEMNOUM (cfararipmje divise). bot. cr. — Genre de Champignons établi par Corda, et rangé par Nées et Henry (Syst. der Pilze , p. 17) parmi les Coniomycè- tes. Il diffère des Stibospores en ce que les spores se divisent spontanément au ni- veau des cloisons. Je n'ai pas encore eu l'occasion d'étudier ce genre. (LÉv.) * APOTERIUM , Blume. bot. ph. — Genre qui paraît appartenir à la famille des Guttifères, et que l'auteur (Bijdr., 218) caractérise comme suit : Calice inapparent. Corolle 4-pétale. Etamines très nombreu- ses, submonadelphes par la base; anthères oblongues , longitudinalement déhiscentes. Ovaire 1-ovulé. Style filiforme , infléchi ; stigmate pelté , déprimé. Drupe charnu , à noyau 1-sperme. —Ce genre est constitué sur une espèce : arbre de Java , où on le APO 35 nomme Sulatri ; ramilles tétragones ; feuilles elliptiques, axillaires, oblongues, obtuses; pédoncules axillaires , fascicules , courts , pluriflores ; pédicelles en ombelle. (Sp.) APOTHÈCE. bot. cr. — Voy. apo- THÉCIE. (C. M.) APOTHÉCIE. Apothecium ( Atb'fl^, lieu de réserve), bot. cr. — Acharius dé- signait sous le nom d' Apothecium cette partie des Lichens qui renferme les orga- nes de la reproduction. Les Lichénographes français , en traduisant ce mot , en ont sin- gulièrement varié la désinence. On trouve , en effet, Apothèce, Apothécie (Brongn.), Apothécion (Fée) , Apothèque (DC). L'eu- phonie seule nous fait préférer le second de ces noms. L'Apothécie est composée de deux parties distinctes : le Thalamium et VExcipulum {Voy. ces mots). Dans les Li- chens angiocarpes , ce dernier manque quel- quefois. La position , la forme et la couleur des Apothécies, sont d'ailleurs fort variables. Sous le rapport de leur position , elles peu- vent être stipitées (Bœomyces), sessiles (Lecidea) , ou tout à fait enfoncées dans le thalle {Endocarpon). Leur forme est sphéri- que dans les Sphérophores , hémisphérique dans les Cladonies et les Biatores, discoïde dans les Parméliées , ovoïde dans les Verru- cariées, et linéaire , simple ou rameuse , dans les Graphidées. Chacune de ces formes est ensuite très diversifiée , selon les différents genres de Lichens, et ces variations servent merveilleusement à mettre de Tordre dans leur classification, et contribuent à faciliter leur distinction d'espèce à espèce. Quant à la couleur, il faudrait la considérer dans VExcipulum et le Thalamium; mais elle y est trop variée pour qu'on puisse en parler d'une manière générale. Nous renverrons pour le faire aux mots Excipulum , Lame proligere et Lichen. (C. M.) APOTHÉCION. bot. cr, — Voy. APOTHÉCIE. (C. M.) APOTHÈQUE. — Voyez apothé- cie. (C. D'O.) * APOTOMA (àicoro'y-cs, coupé). I\S. — Nom donné par Kirby à un g. de Coléoptè- res pentamères , famille des Malacodermes , qui correspond au g. Telephorus de Schoef- fer, qui lui est antérieur. Voy. ce mot. (D.) * APOTOME («toto>o?, coupé à pic). 36 APO MIN. — Éptthète donnée par Haùy aux cristaux dont les faces , ayant fort peu d'in- clinaison , forment un angle très aigu avec leur axe. (C. d'O.) * APOTOMODÈRE. Apotomoderes ( àiroTouoî, coupé; eTi/Oï] , cou), iss. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Cur- culionides , divis. des Brachydérides , établi par M. le comte de Mannerheim , et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue. Ce genre est le même que celui auquel Schoenherr a donné le nom d'Apotomus , «lui n'a pu être conservé , attendu qu'il avait été déjà appliqué à un g. créé par Hoffman - segg dans la famille des Carabiques. Le g. Apotomodère ne renferme qu'une seule esp., originaire de Saint-Domingue, nom- mée parle comte de Mannerheim A. latéra- les. Voici les caract. assignés parSchoenherr au g. dont il s'agit : Antennes médiocres ; tige presque claviforme ; les deux premiers articles du funicule assez longs , obconiques; les autres presque turbines ; massue en ovale allongée. Tête resserrée et comme coupée derrière les yeux. Rostre assez court, presque plan en dessus, canaliculé au milieu. Cor- selet bi-sinué à la base, légèrement dilaté au milieu , plus étroit antérieurement. Elytres oblongues , presque ovales , convexes ; cha- cune d'elles arrondie à la base. Cuisses an- térieures légèrement renflées , armées d'une forte dent du côté interne. (D. et C) * APOTOMOPTERUS(à*0r0>05, cou pé ; «repôv, aile). i\s. —Genre de Coléo- ptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Simplicipèdes de Dejean , établi par KL Hope (The ColeopterisVs Manual, 1838, p. 47) , sans indication de caract. — Ce g. a pour type un grand et beau Carabe de la Chine , nommé Prodigus par M. Erichson , et qui se distingue des autres par la base à peine sinuée du prothorax , et surtout par une profonde échancrure à l'extrémité de chaque élytre- (D.) APOTOMUS ( ùkotov.0; , coupé net , séparé ). ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Carabiques , tribu des .Scaritides , établi par Hofl'mansegg , et ad- opté par Latreille et M. Dejean. Ce der- nier, dans son Species, lui attribue les ca- ract. suivants : Menton articulé. Lèvre su- périeure légèrement échancree ; palpes la- biaux très allongés; le dernier article cy- APP lindrique. Antennes filiformes , à articles allongés et presque cylindriques. Corselet orbieuîaire. Jambes antérieures non pal- mées. Hoffmansegg a fondé ce g. sur le Scariirs rufus de Rossi et d'Olivier. Latreille l'avait d'abord placé dans ses Subulipalpes , près des Bembidium; mais, après un examen plus approfondi , il l'a mis dans cette même tribu , à côté des Ditomus. Les Apotomus sont de très petits insec- tes d'une couleur roussàtre, et plus ou moins pubescents , qu'on trouve sous les pierres, où ils paraissent vivre en société. M. Dejean , dans son dernier Catalogue , en mentionne deux esp. seulement : VApot. rufus Oliv., déjà cité , qu'on trouve dans le midi de la France , et VA. testaceus Dej. , de la Russie méridionale. (D.) APPAT, zool. — Ce mot , qui appar- tient au vocabulaire de la chasse et de la pêche , sert à désigner certains moyens qu'on emploie pour attirer les animaux dont on veut se saisir. La nature a doué les animaux de moyens semblables pour arriver aux mêmes fins. Les Pics ont la langue couverte d'une humeur visqueuse qui attire les fourmis ; et , pour s'emparer de ces insectes , ils introduisent leur langue dans les fourmilières et les trous d'arbres , d'où ils la retirent chargée de proie. Plu- sieurs Poissons jouissent d'une propriété sem- blable , entre autres la Baudroie ( Lophiux piscatorius ) , qui se cache dans la vase , agite les appendices vermiformes qui gar- nissent sa bouche, et attire les petits pois- sons dont elle se nourrit. Pour l'histoire des divers moyens employés par les animaux pour faire tomber en leur puissance les êtres vivants qui servent à leur nourriture , nous renvoyons à l'article instinct des ani- maux. (C. d'O.) APPAT DE VASE, poiss. — Nom vulgaire que l'on donne sur nos côtes à VArnmodyte appât (Amm. tobianus). Voy. ce mot. (Val.) APPENDICE (c'est-à-dire ajouté à). zool. et bot. — Ce mot, très fréquemment employé en zoologie descriptive ainsi qu'en stéréotomie animale , a une véritable va- leur , dans le second cas surtout. Il s'appli- que principalement aux diverses sortes de membres qui sont ajoutés aux anneaux du API» corps des animaux articulés intérieurement ou extérieurement , animaux dont on a fait les deux types ou embranchements des Vertébrés et des Articulés. MM. de Blainville et Savigny ont les pre- miers fait voir toute l'importance qu'il fal- lait attacher aux Appendices , soit dans la classification des animaux qui les présen- tent, soit dans la détermination philoso- phique ou la signification des diverses par- ties dont le corps est composé. Les Appendices offrant des variations de position dans ces deux grandes catégories d'animaux , et ne se correspondant pas le plus souvent d'une manière homologue , nous indiquerons successivement les ca- ractères chez les uns et chez les autres. Animaux vertébrés. — On peut admet- tre deux genres d'Appendices : les uns sont pairs ou bilatéraux, et constituent les mem- bres ( Voy. ce mot ) , dont le nombre n'ex- cède jamais quatre (ces Appendices n'exis- tent pas toujours); les autres sont impairs et placés sur la ligne médiane du corps. M. de Blainville leur donne le nom commun de Lophioderme. Telles sont les nageoires impaires des Poissons. Le même auteur (Ostéographie , fascicule ?, p. 8) considère comme constituant une autre sorte d'Appendices les pièces de chaque articulation annulaire du corps des Animaux vertébrés, qui partent bilatérale- ment de la pièce médio-infère (sternèbre) ou médio - supère ( vertèbre ). Le nom de cornes qu'elles portent à l'hyoïde , ou ce- lui de côtes qu'on leur donne au thorax, leur conviendraient également. Voy. ces îtiots. C'est parmi cette troisième sorte d'Ap- pendices que M. de Blainville range les mâchoires ou appendices des vertèbres de la t.vle. Il en admet, comme on le fait généra- lement , deux paires : la première ou supé- rieure, comprenant l'Apophyse ptérigoïde interne , le palatin, le maxillaire et l'incisif; la seconde ou inférieure, formée par le temporal , les osselets de l'ouïe ( en con- nexion avec le bulbe auditif ou rocher ) , l'os de la caisse , le cercle du tympan , et le maxillaire inférieur, composé lui-même de plusieurs pièces chez les Ovipares. On sait que , pour d'autres naturalistes , cl particulièrement pour M. Oken , les APP :n mâchoires et leurs dépendances seraient des Appendices libres, représentant à la tê- te les membres du tronc ; bien que toutes deux naissent des vertèbres , tandis que la paire antérieure des membres , lorsqu'elle a un point fixe d'insertion , le prend , au contraire , à la première pièce sternale an- térieure , et que la deuxième paire s'articu- le seule avec la colonne vertébrale. La considération de la position des qua- tre sens spéciaux par rapport aux quatre vertèbres céphaliques semblerait aussi de- voir donner un classement particulier des Appendices céphaliques. Peu importe que l'on considère ceux-ci comme des Appen- dices libres, c'est-à-dire des membres, ou comme des Appendices costaux ; la premiè- re vertèbre ( vomer et os du nez ) , portant le sens de l'odorat, aurait alors les os incisifs ou intermaxillaires pour Appendices; la deuxième ( frontale ou visuelle ) aurait le maxillaire supérieur et ses dépendances ; la troisième (pariétale ou auditive), le tempo- ral , le maxillaire inférieur , etc. ; et la qua- trième ( occipitale ou gustative ) , les cornes antérieures de l'hyoïde. Cette vue théorique a aussi été présentée avec de légères va- riantes par plusieurs anatomistes, entre au- tres par M. Halmann , et , en France , par Dugès (Physiol. comp., t. I, p. 344). Animaux articulés. — Chez ceux-ci , la concordance des Appendices céphaliques maxillaires ( mandibule , mâchoire , lèvre inférieure ) avec ceux de la locomotion a été facilement démontrée , ainsi que les beaux travaux de M. Savigny l'ont fait voir. D'ailleurs , les anneaux ou articles du corps enveloppent les organes du tronc et rési- dent dans le tégument extérieur : aussi les a-t-on partagés en arceaux supérieur et in- férieur, qui peuvent avoir chacun des Ap- pendices. Les ailes des Hexapodes sont des Appendices de l'arceau supérieur ; les pat- tes, les mâchoires, les fausses pattes abdo- minales, dépendent de l'arceau inférieur. Tel est le cas de tous les Entomozoaires â pieds articulés ( Hexapodes et Apiropodes , Sav.). Dans le groupe des Vers pourvus d'Ap- pendices, ceux-ci, dans la majorité des cas , se présentent avec leur triple caractè- re. Ils sont composes de trois parties : une scnsoriale, l'autre respiratricc , et »a troi- 38 APP sième locomotrice ; celle-ci n'est plus arti- culée. Les Crustacés montrent aussi d'une manière évidente que la branchie est , par sa position , dans la dépendance de la pat- te. Quant aux Appendices céphaliques sen- soriaux , tels que les antennes et les pédon- cules des yeux lorsqu'il y en a , on les con- sidère comme des Appendices à part ou de l'arceau supérieur. Les animaux articulés ont rarement des Appendices médians, et seulement à la partie antérieure du corps , comme l'antennule impaire de certaines Néréides , ou à la partie postérieure , com- me la tarière , l'aiguillon ; encore la com- position originairement binaire de ces Ap- pendices postérieurs est -elle facilement dé- montrable. Mollusques et Zoophytcs. — Les Appen- dices des autres animaux sont fort variés de forme ; mais leur signification est plus dif- ficile que celle des Appendices des animaux vertébrés. Ce sont, dans beaucoup de cas, de simples pincements ou lobes de la peau , comme les tentacules , ou le pied, ou le tu- be des Mollusques, ou des papilles éreçtiles de celles-ci , comme les Cirrhes des Échi- nodermes , etc. Les cils des animaux infé- rieurs , les tentacules des Polypes , les bâ- tons des Oursins , pourraient aussi recevoir ce nom , mais sans qu'il fût possible de leur supposer la moindre analogie avec les Ap- pendices des animaux articulés des deux premiers types du règne animal. Nota. — Dans quelques cas , on a donné en particulier le nom d'Appendice à un petit article qui fait suite à la hanche des insectes , et qu'on appelle plus communé- ment le Trochanter. Dans une signification également spécia- le, le mot Appendice s'applique, dans dif- férents cas , à des prolongements de plu- sieurs organes. C'est dans ce sens que l'on dit : les Appendices cœcaux du pylore des Poissons , l'Appendice vermiforme du cœ- cum de l'homme , les Appendices cœcaux de l'estomac de certaines Sangsues, des Faucheurs, des Acariens, des Astéries, etc. (P. g.) En botanique , les petits prolonge- ments qui garnissent la corolle de cer- taines Boraginées s'appellent Appendices; on donne le même nom aux écailles qui entourent l'ovaire des Graminées , aux APP prolongements du limbe des feuilles qui accompagnent le pétiole jusqu'à leur inser- tion , et à la partie supérieure de la squam- me de certaines Synanthérées. On appelle Appendice terminal le petit filet qui se prolonge au dessus de l'anthère, et Appendices basilaires les petits prolon- gements qui se trouvent quelquefois à la partie inférieure des loges de l'anthère ; on donne encore à ces derniers le nom de Soies. M. Cassini appelle Appendice collectifere l'extrémitç des branches du style des Synan- thérées , quand le stigmate ne se prolonge pas sur cette partie , qui ne porte que des Collecteurs. Voy. ce mot. (C. d'O.) *APPENDICIFORME. Appendicifor- mis. bot. — Quand la squamme est entiè- rement avortée , et qu'il ne subsiste plus que son appendice , on dit qu'elle est ap- pendiciforme. Ce phénomène se voit dans le Xeranthemum et le Catananche. (C. D'O.) * APPENDICULAIRES. Appendicite laris. bot. — M. Turpin (Essai d'une Ico- nographie élémentaire et philosophique des végétaux ) a donné ce nom à des végétaux de deuxième formation, dont la tige, au lieu d'être, comme dans ceux qu'il appelle Axi- fères(voyez ce mot), composée d'un axe sim- ple, diversement modifié, donne naissance à des organes appendiculaires tels que les co- tylédons, les écailles, les feuilles, etc., et dont la structure organique se compose de tissus cellulaire et vasculaire. Ce groupe com- prend les Mousses, les Fougères, les Mono- cotylédones et les Dicotylédones. (C.d'O.) * APPENDICULAR1 A , Sering. , in DC. Prodr. , t. III, p. 114 ( Appendicula- ris , appendiculé ). bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées , tribu des Rhéxiées, DC. Son auteur lui assigne les caract. suivants : Tube calicinal ovoïde , suburcéolé , inadhérent ; limbe subcampa- nulé , à 4 dents larges et obtuses. Pétales 4, obovales. Étamines8, isomètres; anthè- res déhiscentes au sommet par un seul pore; connectif prolongé au delà des. 2 bouts de l'anthère en appendice filiforme , et muni , à l'articulation , de 2 longues soies. Ovaire inadhérent , nu au sommet. Capsule oblon- gue , sèche , 5-loculaire , 3-valve , polysper- me ; placentaire central, columnairc, libre après la déhiscence. Graines cymbiformes, APR à hile basilaire , orbiculaire. — Ce genre ne comprend qu'une seule espèce ( A. thymi- folia DC — Rhexia thymifolia Bonpl., Rhex., tab. 50): c'est une herbe (indigène de la Guyane ) annuelle , garnie de poils glandulifères. Ses feuilles sont pétiolées , ovales , 3- ou 5-nervées , ciliolées - denticu- lées ; les fleurs petites , blanches , en cymes terminales. (Sp.) APPENDICULE. Appendiculum (di- minut. tfappendix , prolongement), zool. — On a jusqu'à ce jour employé cette ex- pression pour désigner les épines des Asté- ries , ainsi que les branches cartilagineuses qui soutiennent l'enveloppe extérieure du corps de ces animaux ; mais quelques na- turalistes s'en servent pour désigner un pe- tit Appendice. (G. d'O.) *APPENDÏCULÉ. Appendiculalus.— Cette épithète, qui appartient à la Termi- nologie générale des sciences naturelles , s'emploie pour désigner des organes qui sont munis d'Appendices. On dit en bota- nique qu'une squamme est appendiculée quand elle change brusquement de nature ou de direction à un certain point de sa hau- teur, comme dans l'Artichaut. Les anthères, les filets des étamines , les feuilles , la co- rolle , etc. , sont dits appendiculés quand ils sont pourvus d'un prolongement quel- conque , qui ajoute à la structure de l'or- gane , ou constitue , pour ainsi dire , un organe accessoire. C'est dans un sens iden- tique qu'on emploie ce mot en zoologie. (C. d'O.) *APPRESSÉ. Appressus. bot.— Cette expression s'emploie pour désigner la posi- tion des branches des rameaux et des feuil- les quand ils sont dressés le long de la ti- ge. On dit aussi Apprimé. (C. d'O.) APPRIMÉ. bot. — Synonyme d'Ap- PRESSÉ. (C. D'O.) APRADUS , Adans. bot. ph. — Synon. du genre Arclopus, de la famille des Om- bellifères. (Sp.) * APRIOIX , Mull. et Henle ( à priv. ; K/9ÎMV, scie, non dentelé), poiss. — M. Mul- ler a établi sous ce nom une troisième division ou sous -genre des Carcharias , caractérisé en ce que les dents de la mâ- choire supérieure et inférieure n'ont pas de dentelures sur leur bord. Il y rapporte trois espèces: une de Java, APR 39 une de la mer Rouge, et la troisième , des côtes de l'Amérique septentrionale. (Val.) * APRION ( à priv. ; «pltav , scie), ins. — Genre de la famille des Locustiens , de l'ordre des Orthoptères , établi par M. Serville ( Ins. Orthopt. — Suites à Buff. ) , qui en a tiré les principaux caractères : 1° des palpes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux , terminés en massue allongée et arrondie à l'extrémité, et cana- liculés au côté interne ; 2° des élytres une fois plus longues que l'abdomen, dilatées au milieu ; et 5° des ailes plus courtes que les élytres. — Ce g., très voisin desPseudophyl- les , Serv., s'en distingue par les caractères que nous venons d'énoncer ; l'auteur y rap- porte deux espèces de l'île de Java, ce sont les A. virescens et A. ? semivit reum, Serv. (Bi») APROCTOME. Aproctomus. ainivél. — Genre trop incomplètement connu pour qu'on dise à quel groupe des vers il appar- tient ; c'est un de ceux que M. Rafinesque a établis. Voici comment il le caractérise : Corps flottant , gélatineux , déprimé, mulique, sans apparence de bouche, mais à canal ali- mentaire interne ; animal transparent , ob- long, à extrémités aiguës. Longueur, un pied. (P. G.) APROIV. Aspro ( Asper, rude ). poiss. — Genre de la famille des Percoïdes , qui diffère des Perches en ce que les deux dorsales sont éloignées et ne se touchent pas , et que le museau est saillant et ca- verneux. Ce dernier caract. avait fait d'a- bord penser à M. Cuvier, ainsi qu'on le voit dans la 1" édition du Règne animal , que ce g. devait être rangé parmi les Sciénoï- des ; mais, quand il eut appris, par ses études sur ce poisson , que le palais est hérissé de dents, il n'hésita pas à ramener ce genre aux Percoïdes , auxquels il appartient sans aucun doute. Outre ces principaux caract., il faut aussi remarquer que les Aprons ont le préopercule finement dentelé, l'opercule terminé par une pointe aiguë ; la membrane branchiale a sept rayons; l'estomac est en cul-de-sac peu allongé, trois appendices cœ- caux au pylore, et l'intestin replié deux fois. On ne connaît que deux espèces d'A- pron : l'une l'Apron commun (Aspro vul- 40 APR garis ), habite le Rhône et ses affluents ; on le trouve aussi dans le Danube et les riviè- res qui s'y jettent. C'est un petit poisson long de quinze à dix-huit centimètres, d'une couleur ver- dâtre, à écailles très rudes. Il était déjà connu de Rondelet. Sa chair est blanche , légère, et agréable au goût. Il fraie, en mars et avril ; ses œufs sont petits et blanchâtres. Rondelet a donné cette espèce sous le nom d'Apron , que l'on ne connaît plus aux en- virons de Lyon, et qui paraît se nommer aujourd'hui Sorcier. On dit que son nom allemand , sur les bords du Danube , est Strœber. L'autre espèce, beaucoup plus grande, car elle atteint jusqu'à quarante centi- mètres, est le Cingle ou le Zingel (Perça Zingel, Linn.). Cette espèce, du Danube, ne se trouve pas en France. Le corps est gris- jaunâtre , avec quatre bandes noires longi- tudinales; sa chair a les mêmes qualités que celles de VApron ; et , à cause de sa taille , on le sert sur les meilleures tables. M. de Lacépède avait rangé ces deux Aprons dans son genre Dipteradon , qu'il caractérisait par l'absence de dentelures ou d'épines aux pièces de l'opercule. On voit que ces deux Poissons ne pouvaient appar- tenir au genre de M. de Lacépède. (Val.) * APROSOPE. Aprosopus ( à priv. ; rcyooWtov , face), ins. — Genre de Coléo- ptères longicornes, de la tribu des Lamiaires, établi par Guérin-Méneville ( Icon. Règne anim. , texte ) , très voisin des Hippopsis de Serville , mais remarquable par la lon- gueur extraordinaire de sa tête; par son front parallèle au sol ; par sa bouche portée en arrière ; par ses pattes extrêmement courtes, à cuisses renflées et à jambes antérieures ar- quées ; par ses antennes beaucoup plus lon- gues que le corps , à articles garnis en tous sens de longs poils divergents , dont le pre- mier article , un peu plus épais , n'est pas plus long que le troisième. Ce genre est très rapproché de celui que Guérin nomme Eutheia ( loc. cit.) ; mais celui-ci s'en dis- tingue par le premier article de ses anten- nes, qui est beaucoup plus long que le troi- sième, et plus épais. L'espèce unique, type de ce nouveau genre, vient du Brésil , c'est VA. Buquetii ,Guer. Il est très allongé, pa- APR rallèlc, brun, avec la tête et le corselet cou- verts d'un duvet jaune d'ocre, et les pattes et l'anus noirs. Sa longueur est de vingt ai un millimètres, et sa largeur de trois. (C. D'O.) *APRQSTERIVA (à priv. ; *p6, de- vant ; Teijiiw , poitrine ; sans prosternum ). ins. — Sous-genre de Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes, établi par M. Hope dans le genre Mimela de Kirby (Transact. ofthe entomolog. Society, t. ï, pag. 117) pour y placer une espèce de la Chine nommée par Kirby Mimela nigri- cans, figurée pi. 10, fig. 7, dud. ouvrage. Yoy. le g. mimela. (D.) * APROSTOCETUS. ins.- Genre de la famille des Chalcidiens , de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Westwood (Zool.journ.),et réuni au g. Entedon, dont il ne diffère pas essentiellement, par M. Wal- ker (Entom. Mag.) et nous (Hist. des anim. art. 4). M. Westwood résume ainsi les ca- ract. les plus saillants de son genre Apro- stocetus : Antennes de huit articles ; les deu- xième, troisième, quatrième et cinquième, égaux ; épaississant graduellement. Abdomen allongé, sessile, deux fois aussi long que le thorax ; tarière saillante. Tarses de quatre articles. On ne connaît encore qu'un petit nombre d'espèces de ce genre ; toutes sont indigènes et d'une taille très exiguë. Le type est VA. caudatus, Westwood. (Bl.) * APROSTOMA ( « priv. ; «r,«rf , devant; izàfia. , bouche ; bouche non avancée ). ins. — Genre de Coléoptères tétramères , éta- bli par M. Guérin-Méneville ( Revue zoolo- gique , année 1839 , n° 6 ) sur un nou- veau Coléoptère rapporté de Madagascar par M. Goudot. Cet insecte, suivant M. Guérin , est voisin de son g. Calodromus , et lie les Rhyncophores aux Xylophages. Il lui donne le nom spécifique de Filum, et lui assigne les caract. génériques suivants : Antennes filiformes , un peu épaissies vers le bout ; de onze articles légèrement en scie , avec les quatre derniers plus longs. Bouche non avancée ; palpes très visibles , terminées par un article un peu en hache. Tête courte , profondément refendue anté- rieurement , avec les antennes insérées en avant et au dessous des yeux. Corselet très allongé, comprimé sur les côtés. Elytres deux fois plus longues que le corselet, é- APS troites et parallèles. Pattes courtes , à tarses île quatre articles distincts , formant ensem- ble deux fois au moins la longueur de la jambe ; le premier plus long que les trois autres réunis. D'après l'examen que nous avons fait nous-mème de VApr. filum , il nous a pa- ru , par sa tète non prolongée en bec ou en trompe , appartenir à la famille des Xylo- phages plutôt qu'à celle des Curculionites , bien que , par sa forme très allongée et presque linéaire , il ait un peu le faciès des Br entes. (D.) APSEUDE (#rjcfy<;, vrai }. ckcst. — Genre de Tordre des Isopodes et de la fa- mille des Asellotes, établi par Leach , mais très mal caractérisé par ce savant. On peut le reconnaître aux traits suivants •- Les an- tennes de la première paire sont courtes , grêles, et terminées par un seul filet; les pattes de la première paire sont terminées par une main didactyle , et celles de la se- conde paire par une espèce de rame aplatie et épineuse ; enfin le sixième et dernier an- neau de l'abdomen est très grand, lamelleux, et garni d'une paire d'appendices composées chacune d'un pédoncule cylindrique et d'un long filament détaché. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre , VApseude talpi- forme. Desmarets a confondu ce genre avec le g. Eupheus de Risso. (M. E.) APSEUDÉSIE (*M\is, vrai ). polïp. foss. — Genre établi par Lamouroux d'après un petit Polypier fossile des terrains juras- siques de la Normandie et caractérisé par cet auteur de la manière suivante : Polypier fos- sile presque globuleux , ou hémisphérique, couvert de lames saillantes de 5 à 4 millim. au moins, droites ou peu inclinées, con- tournées dans tous les sens , unies ou lisses sur un côté; garnies, sur l'autre, de lamel- les presque verticales , variant beaucoup dans leur longueur, leur inclinaison et leur forme. Lamouroux rapproche ce Fossile des Agaricées et des Pavonies ; mais sa structure est trop imparfaitement connue pour qu'on puisse assigner sa place dans une classifica- tion naturelle. (M. E.) *APSIDA, C. {&pts, voûte). e\s. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Taxicornes , établi par M. Dejean dans la tribu des Diapériales de Latreille , mais dont il n'a pas publié les caract. Il y rap- T. II. APT 41 porte 2 esp., qu il nomme l'une A. chryso- melina, et l'autre A.inornata; la première de Carthagène , et la seconde de Cayennc. N'ayant pu nous procurer la vue de ces deux espèces , qui n'ont pas encore été décrites, nous ne pouvons rien dire de plus précis sur le g. qu'elles ont servi à fonder , et nous ne le mentionnons ici que pour mémoire. (D) APS1S (à'^tç , voûte , arcade), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramè- res, famille des Curculionites, établi par Germar, et fondu depuis dans le g. Myo- rhinus de Schœnherr. Voy. ce mot. (D.) APTÉIVODYTE. Aptenodytes («W, sans ailes ; tftaqs , plongeur), ois. — Genre établi par Latham , adopté par Vieillot pour une seule des espèces que Latham y avait rangées, et qui est un Gorfou pour Cuvier et pour nous. Voy. ce mot. (Lafr.) *APTENODYTES ( «™,v , sans ailes ; awr/i? , plongeur), ois. — C'est le nom ad- opté par Cuvier pour son genre Manchot. Voy. ce mot. (Lafr.) * APTERAIMTHES ( à priv. ; xrépov , aile ; ikvdoç , fleur : fleur dépourvue d'aile ). bot. ph. — Mikar. a fondé ce g., qui appar- tient à la famille des Asclépiadées, sur une plante trouvée dans ces derniers temps dans l'île de Lampedouse.Gussonc la décrivit sous le nom de Stapelia europœa; c'est jusqu'à présent la seule esp. d'Asclépiadée charnue trouvée en Europe. Ses caractères sont les suivants : Calice 5 - parti. Corolle rota- cée, 5-fidc. Gynostème saillant. Couronne staminale simple, à cinq lobes subtriangu- laires, plans, légèrement tronqués, couchés sur le stigmate. Anthères simples ; masses polliniques dressées, fixées par la base. Stig- mate plan. Follicules lisses. — La seule esp. connue est une plante vivace charnue , à tiges tétragones lisses , dentées sur les an- gles, à l'aisselle desquels naissent des bou- quets de fleurs brunes semblables à celles des Bucerosia. (J. D.) APTÈRES. Aptera ( Sàneprk, privé d'ai- les), zool. — On désigne généralement sous ce nom, en zoologie, les animaux articulés dé- pourvus d'ailes. Linné et quelques autres na- turalistes comprenaient sous cette dénomina- tion les Crustacés , les Arachnides, les My- riapodes, les Thysanoures, les Parasites, et même les Vers ; en un mot tous les animaux 42 APT articulés n'acquérant jamais d'ailes à leur état parfait. Plus tard , chacune de ces clas- ses ou ordres ayant reçu un nom spécial , Lamarck appliqua le nom d'Aptères seule- ment à l'ordre que Latreille a désigné ensuite sous le nom de Syphonaptères. ( Voy. ce mot.) EnGn, dans les derniers ouvrages de Latreille , la dénomination d'Aptères n'a plus été appliquée spécialement à aucun ordre ; mais, depuis, on l'emploie adjective- ment pour désigner tels ou tels animaux ar- ticulés privés d'ailes ; et , dans un sens plus restreint , on dit que la femelle de telle esp. est aptère , c'est-à-dire qu'elle manque d'ailes ou qu'elle n'en a que de rudimen- taires. On dit aussi que certains Coléo- ptères sont aptères lorsqu'ils manquent de la seconde paire d'ailes , bien qu'ils en aient la première , connue sous le nom tfélytres; tels sont les Carabes , les Pimélies, etc. — Voy. insectes et articulés. (Bl.) *APTERIA ( à priv.; mepov , aile), bot. pu. — M. Lindley rapporte ce genre, qu'il signe du/iom de Nuttal, à la famille des Burmanniacées. Il n'en est nullement ques- tion dans Endlicher {Gênera plantarum), et nous manquons complètement de rensei- gnements à son égard. Voy. Burmannia- cées et Burmaxm A. (C. L.) * APTÉRINE. Apterina («arspos, sans ailes), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, division des Brachocères, subdivision des Dichœtes , tribu des Muscides , section des Acalyptères, sous-tribu des Sphserocérides , établi par M. Macquart aux dépens du g. Borborus de Meigen, et dont le nom indique l'absence presque complète des ailes, qui ne sont que rudimentaires. Ses caractères sont : Ecusson hémisphérique ; abdomen oblong , deuxième segment allongé , à ligne enfon- cée; pieds finement velus; premier article des tarses postérieurs dilaté ; balanciers non distincts ; ailes rudimentaires.— Ce genre se compose d'une seule espèce européenne, A. pedestris, découverte d'abord à Ham- bourg par M. Von Vinthen , et retrouvée depuis dans les environs de Lille par M. Macquart. (D.) APTERIX. ois. — Voyez aptéryx. (C D'O.) *APTERNUS («*t£/30ç, sans ailes), ois. — Sous-g. formé par Swainson pour le Pic U idactyle, et synonyme du g. Picoïde , La- APT cépède , qui lui est de beaucoup antérieur. Voy. pic et picinée. (Lafr.) *APTERNYX (&*vepos, sans ailes), ois. — C'est, dans la classification de Swainson, le g. synonyme de celui d'Aptéryx , Shaw , plus anciennement formé. Voyez ce dernier mot. (Lafr.) APTÉRODICERES. Apterodicera (stirre/jos, sans ailes ; dïxs^o;, à deux cornes). ins. — Latreille , dans son Gênera Crusta- ceorum et Insectorum, désigne ainsi une sous-classe d'Insectes , composée de ceux qui sont aptères, ne subissent point de mé- tamorphose , et ont deux antennes et six pieds. Elle comprend l'ordre des Thysa- noures et celui des Parasites. Voy. ces deux mots. (D.) * APTEROESSA ( Simepos, sans ailes ; e*i7K , étant ). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Cicindélètes, fondé par M. Hope sur une seule espèce du Coromandel , Cicin- dela grossa de Fabricius. Il lui donne pour caract. : Corps grand , aptère. Antennes comme celles des Cicindèles. Mandibules cultriformes, avec une dent large, striée à sa base, et deux plus petites au bord inter- ne. Palpes maxillaires aussi longs que les labiaux ; le 1er est très court , le 2e quatre fois plus long , le 5e moindre que le suivant et dernier; celui-ci est ovale, allongé et tronqué à son extrémité. Menton divisé en deux lobes avancés , avec une dent aiguë au milieu de Péchancrure. Labre court, garni de chaque côté de trois dents aiguës , et dont le milieu se termine par une petite épine. Corselet plus large que la tête , et presque autant que les élytres. Ce g. est très voisin du g. Dromica de M. Dcjean, et l'espèce qui lui sert de type est figurée avec les caract. génériques dans un ouvrage de M. Hope , intitulé : The Coleo- pterisVs rnanual , etc. (2e partie) , qui a paru à Londres en 1838. (D. et C.) APTEROGYNA (feryot, privé d'ailes ; V'Jvi , femelle), ins. — Genre de la famille des Mutilliens , de l'ordre des Hyménoptè- res , section des Porte-Aiguillon, établi par Latreille, et adopté par tous les entomolo- gistes. — Ce g. est parfaitement caractéri- sé par des antennes longues, grêles et séta- cées dans les mâles ; un thorax de forme cubique et sans divisions apparentes dans APT les femelles , et des ailes seulement dans les mâles , n'offrant que des cellules bra- chiales , et une seule cubitale, petite , et de forme rhomboïdale- Les esp. connues de ce g. sont peu nombreuses et propres aux pays chauds. Le type est VA. Olivierii Latr. , d'Arabie. (Bl.) APTÉRONOTES ( forces , sans na- geoires; vû>-o;-, dos), poiss. — Genre de Pois- sons ainsi nommé par Lacépède , en même temps que Bloch rétablissait, dans son édi- tion posthume publiée par Schneider, sous le nom de Sternachus. Il appartient au groupe des Malacoptérygiens apodes, et il est très voisin des Gymnotes. Il s'en distin- gue en ce que l'anale est terminée avant d'atteindre le bout de la queue, et en ce qu'il a une nageoire caudale. La tète est oblongue, peu comprimée; le corps est écail- leux. Les pièces operculaires sont, comme dans tous les Anguilliformes , cachées sous la peau. Les dents sont en très fin velours , à peine sensibles. On n'en connaît qu'une espèce, originaire d'Amérique comme les autres Gymnotes. (Val.) *APTEROPEDA, C (&mepos, sans ai- les ; Tri^àw, je saute), ras. — Genre de Coléo- ptères tétram., famille des Chrysomélines, établi par M. Chevrolat , et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue (3e éd.). Ce g. se compose de trois espèces aptères d'Europe qui rentrent dans la 6e division du grand g. Haltica d'Illiger, désignée par lui sous le nom de Strialœ. Les caract. en sont , d'après M. Chevrolat : Corselet ponctué, non sillonné transversalement; élytres aux 2 tiers sphériques, avancées et arrondies an- térieurement , légèrement acuminées sur les côtés , à stries ponctuées; 1er art. des tar- ses postérieurs assez épais , conique , aussi long à lui seul que les deux suivants; épine à l'extrémité du tibia postérieur, aiguë. Corps globuleux , sillonné latéralement, et non ailé. Nous citerons comme type VHal- tica ciliata d'Olivier. (D. et C.) * APTÉROPHASMIEIVS ( «*«/»fls , privé d'ailes ; yà^x , spectre ). ins. — M. Gray ( Synops. of the sp. belortg. to the fam. of phasmid.) a appliqué cette dénomi- nation à un groupe qu'il a établi dans la fa- mille des Phasmiens , d'après l'absence des ailes; mais, comme plusieurs de ces Phas- miens aptères se trouvent être des larves APT 43 obtenant des ailes quand elles sont parve- nues à l'état d'Insectes parfaits, et que d'autres sont des femelles dont les mâles sont ailés , cette division a été rejetée par tous les entomologistes , avec d'autant plus de raison , que la présence ou l'absence des ailes n'offre pas un caractère assez important pour établir des divisions , puisqu'il est sou- vent le propre d'un sexe. (Bl.) *APTÉRURE (Sirre/sos, non ailé; aùpx, queue), crust. — Famille de l'ordre des Décapodes et de la section des Anomoures, proposée par Milne-Edwards , et caractéri- sée par l'absence d'appendices vers l'extré- mité de l'abdomen. Ces Crustacés se rappro- chent des Brachyures proprement dits par la forme générale du corps, et constituent qua- tre petites tribus naturelles, savoir: IesDro- miens, les Homoliens , les Raniniens et les Pactoles. (M. E.) APTERURUS («ocre/90?, sans nageoires ; ou/sa, queue), poiss.— Nom que Rafinesque a appliqué aux espèces de Raies , du genre Céphaloptère de Duméril. Voy. ce mot. (Val.) *APTERYGIDA (« priv.; nipo-j , aile). ins.— Genre établi par M. Westwood (Gen. syn.) dans la famille des Forficuliens, de l'ordre des Orthoptères , et caractérisé par l'absence des ailes, et par les antennes, com- posées seulement de douze articles. Ce g. , qui, d'après nous, ne devrait former qu'une division du g. Forficula , a pour type la F. pedestris Bonn , répandue dans une grande partie de l'Europe. (Bl.) *APTÉRYGIENS. Apterygia (terêpv- ■/oç, sans ailes), moll. — M. Latreille, dans ses familles naturelles du règne animal, en- visageant les Mollusques d'une manière gé- nérale et exclusive d'après un caractère de leur organisation, les partage, d'après la pré- sence ou l'absence du pied , en deux gran- des classes : les Ptérygiens pour ceux qui ont un pied , et les Aplérygiens pour ceux qui manquent de cet organe. Il suffit pres- que de rappeler cette division pour en faire sentir les défauts. Il y a des Mollusques acé- phales ( comme les Huîtres , par exemple ) qui n'ont jamais aucune trace d'un organe locomoteur, et qui se trouveraient séparés des autres Conchifères; tandis que presque tous ceux-ci, réunis à tous les Mollusques gastéropodes , seraient entraînés dans la 44 APT classe des Ptérygiens. Les Zoologistes ont reconnu sans doute l'imperfection de ces grandes divisions , et ils n'ont jamais songé à les introduire sérieusement dans la mé- thode. Voy. mollusques. (Desh.) *APTERYGINÉES. Apteriginœ (du g. Aptéryx, faisant partie de ce groupe). ois. — Sous-famille de la famille Struthio- nidées de Bonaparte ( Prodromus syst. or- nith.), que nous croyons devoir adopter. Ses caract. sont : Bec très allongé, très grêle , analogue à celui des Scolopacidées. Tarses armés de forts éperons. Queue nulle. Cette famille ne se compose que du seul g. Aptéryx. Voy. ce mot. (Lafr.) APTÉRYX. Aptéryx (anre/sos, sans ailes ). ois. — Genre faisant partie des Bré- vipennes de Cuvier , des Nullipennes de Lesson ( Trait. (VOrn.), et des Coureurs de Temminck. Il fut formé par Shaw sur une csp. unique de la Nouvelle-Zélande , et des plus remarquables dans toute la série orni- thologique , puisqu'à des ailes rudimentai- res et impropres au vol elle réunit un bec de Courlis ou de Bécasse , et des pattes de Gallinacées. Ses caract. extérieurs sont : Bec très long, grêle, droit, mou, sillonné de chaque côté , par une rainure tubuleuse ; renflé et recourbé à sa pointe , près de la- quelle sont percées les narines, en forme de trous ; base du bec couverte d'une cire garnie de poils. Ailes presque nulles , ter- minées en moignon muni d'un ongle fort et arqué. Tarses très robustes , très courts , scutellés en avant , terminés par quatre doigts vigoureux, trois devant, un derrière ; entièrementJibres, et munis d'ongles robus- tes, acérés et droits. Queue nulle. La seule dépouille de l'esp. type connue existait depuis long-temps en Angleterre , et faisait présumer fortement que ce genre devait faire partie des Brévipennes , lors- qu'en 1838, le corps de cet oiseau étant par- venu à Londres , on a reconnu que toute son anatomie et son ostéologie venaient confirmer ces présomptions. Les os, effecti- vement , ne sont point percés pour l'intro- duction de l'air , qui n'entre pas non plus dans la cavité abdominale. Le sternum est d'une petitesse remarquable , et dépourvu de cr"ête ou bréchet , comme chez les Bré- vipennes; il en diffère cependant par la pré- sence de deux trous circulaires , situés de APT chaque côté Je la ligne médiane , près de la grande échancrure antérieure , et par la dimension beaucoup plus forte des deux échancrures postérieures. Du reste , tout l'appareil alaire n'est que rudimentaire et atrophié, comme chez les Autruches, et il n'y a que quelques pennes courtes et fortes, attachées au métacarpe. Toute son ostéolo- gie le lie donc intimement avec le groupe des Autruches , quoique les deux trous ou- verts entre l'origine des muscles pectoraux soient une des singulières bizarreries du squelette de cet oiseau. Dans la longueur du fémur, on commence à reconnaître une dé- viation du type Autruche , dit M. Owen, et une tendance vers le type Gallinacé dans la brièveté du segment métatarsal. Le déve- loppement du pouce est une autre dévia- tion qui , selon le même auteur , le rappro- cherait du Dodo , qu'il range dans le grou- pe Autruche. Tout en ne pouvant figurer que dans l'ordre des Brévipennes, ce singu- lier oiseau forme transition , par ses pattes, avec celui des Gallinacés , et , par son bec , avec celui des Echassiers. M. Owen a donné les détails les plus circonstanciés sur son anatomie dans les Proceedings , 1838 , p. 47, 71 et 105. L'Aptéryx austral ( Aptéryx australis , Shaw) est de La taille d'une Poule. Son plu- mage est brun-ferrugineux , décomposé , et tombant comme celui de l'Emeu de la Nouvelle-Hollande ; son bec rappelle , pour la forme , celui de la Bécasse , et ses pieds robustes , voisins de ceux des Gallinacés , en font un oiseau mixte des plus singuliers. Les derniers renseignements que l'on ait sur les mœurs de cet oiseau ont été fournis par M. Cunningham à la Société zoologique de Londres en mai 1839 , et communiqués par les nouveaux Zélandais eux-mêmes, par l'entremise des missionnaires. Nous en ex- trayons ce qui suit : « Cet oiseau , que les naturels appellent Kiwi , se tient dans les forêts les plus four- rées et les plus sombres de l'île du Nord. Dans ces humides forêts , il reste blotti le jour sous des touffes de grandes herbes ma- récageuses , espèce de Carex abondant par- tout dans ces bois, ou se cache , pour mieux éviter la clarté du jour , dans des cavités qui sont entre les racines de l'arbre Rata (le Mctrosideros robusta A.C.— N. S.)- C'est APT là aussi qu'il construit son nid , très peu soigné, et où il ne pond qu'un œuf, de la erosseur à peu près de celui d'un Canard ou d'un Oie. Aussitôt qu'il fait nuit , il se met en marche pour chercher sa nourritu- re , qui , d'après tous les renseignements connus, ne consiste uniquement qu'en vers, qu'il attrape en grattant le sol avec ses pat- tes , et introduisant son long bec dans les terrains mous et marécageux qui le recou- vrent en certains lieux. Il n'est pas douteux qu'un instinct particulier et puissant lui sert à trouver la nuit ces endroits où sa nourriture abonde , car ses yeux sont fort petits ; mais à l'orifice de ses narines , pla- cées à l'extrémité de sa mandibule supé- rieure , réside probablement une grande finesse d'odorat. » Le Kiwi ne vit point en troupes, et on le rencontre presque toujours par paires, mâle et femelle. Son cri , pendant la nuit , ressemble à un fort coup de sifflet , et c'est en imitant ce cri que les naturels parvien- nent à les attirer. Ils s'en emparent alors soit en lâchant des Chiens après eux ou en les éblouissant par l'apparition subite d'une torche allumée qu'ils tiennent cachée sous leur natte. Ils peuvent ainsi les prendre tous vivants en les saisissant par le cou. Ils choisissent, pour faire cette chasse , les nuits les plus obscures ; et , comme ils peu- vent distinguer au cri le mâle de la femel- le , ils commencent toujours par s'emparer de celle-ci , sachant bien qu'alors ils pren- dront facilement le mâle , qui ne s'éloigne pas du lieu, pour chercher et protéger sa compagne. » Lorsque le Kiwi est inquiété dans sa forêt , il se sauve précipitamment vers son obscure retraite, et avec une vitesse incroya- ble , quoique ses jambes , d'après leur briè- veté et leur grosseur , paraissent plus pro- pres à fouiller qu'à se mouvoir rapidement. Elles sont pour lui un puissant moyen de défense , et , lorsqu'il est sur le point d'être saisi par les naturels et leurs petits Chiens , il s'en sert avec avantage contre ceux de ces Chiens qui ne savent pas s'en garantir en le saisissant. » Avant l'arrivée des Européens à la Nou- velle-Zélande, les naturels se livraient sou- vent à cette chasse, tant pour se nourrir de la choir du Kiwi que pour employer se» APT 45 plumes à la fabrication et à l'ornement de leurs nattes , en les cousant sur des tissus de leur lin indigène. Ils avaient même fini par en détruire l'esp. dans quelques dis- tricts où ils étaient abondants autrefois ; et aujourd'hui , quoiqu'il se rencontre encore dans les cantons boisés et moins habités , on ne se le procure que difficilement , par- ce que les naturels, ayant déjà perdu de leur ancienne vigueur et de leur énergie , depuis qu'ils ont adopté les usages des Eu- ropéens, se décident difficilement, même pour une récompense assez forte , à passer une nuit obscure à la recherche de cet oi- seau , et , sans leur aide , il n'y a pas moyen de se le procurer. » M. Cunningham ajoute que « quelques naturels , habitants du district du Cap de l'est au sud de la Baie des îles , lieu où il avait recueilli l'Aptéryx qu'il adressait à la Société zoologique , lui avaient fait observer que les Kiwis de leurs forêts étaient beau- coup plus grands et plus forts que celui-ci , qu'il avait recueilli près des missions, sur la rivière d'Hokianga , et il en conclut que ces individus , d'un canton plus méridional , pourraient bien appartenir à une espèce différente. » J'ajouterai , à propos de la taille de cet oiseau , qu'ayant examiné dernièrement "à Londres les trois individus que possède la Société zoologique , j'ai été fort surpris de voir que ces oiseaux n'étaient guère que de la grosseur d'une Poule, m'étant figuré, d'après la description que j'en avais lue, qu'ils étaient au moins de celle d'un Din- don. (Lafr.) * APTINOTHRIPS ( x£êu, je fais du bruit?), iss. — Genre de l'ordre des Diptères, établi par M. Robineau-Desvoidy dans sa famille des Myodaires, tribu des En- tomobies, et auquel il donne pour caractè- res : Antennes descendant jusqu'à Pépisto- te portion de la face dénuée de plumes , me ; les deux premiers articles très courts , le troisième long , cylindrique ; chète apical à premiers articles très longs. Front assez large ; angle frontal très prononcé ; optiques argentés ; face oblique ; faciaux ciligères ; péristome carré , à épistome non saillant ; corps conique, couvert d'un duvet gris pul- vérulent ; la cellule de l'aile ouverte bien avant le sommet , avec la nervure transverse cintrée. Les Arabettes sont les Parasites des Hymé- noptères fouisseurs, tels que les Scolies , les Pompyles, les Sphèges , et voici comment. On sait que les femelles de ces Hyméno- ptères creusent dans le sable ou dans la terre un trou où elles déposent un œuf, après y avoir enseveli préalablement une araignée ou une chenille pour servir de nour- riture à la larve qui sortira de cet œuf. L'A- rabette saisit l'instant où PHyménoptère fouisseur s'éloigne de son trou pour y pé- nétrer , et se hâter d'y pondre avant qu'il l'ait fermé ; de sorte que c'est pour une pos- térité ennemie que celui-ci a fait des pro- visions : car la larve de l'Arabette ne tarde pas à se développer , et absorbe la nourri- ture destinée à celle de PHyménoptère avant Péclosion de cette dernière. M. Macquart comprend dans son genre Metopia les Arabettes de M. Robineau-Des- voidy, qui en décrit dix espèces. Nous n'en citerons qu'une seule, qui est très commune sur les talus sablonneux percés par les Hy- ménoptères: c'est Y Araba leucocephala , Tachina id. de Meigen. (D.) ARABI. poiss. — Nom que Forskal a indiqué comme la dénomination vulgaire du Mugil crenilabris , mais qui parait s'ap- pliquer à plusieurs espèces. (Val.) AR ARIDE. Arabis, Linn. bot. ph.— Genre de la famille des Crucifères ( Sili- queuses, Spach ; type de la tribu des Ara- bidées, DC.) , dont la circonscription est fort diversement envisagée par les auteurs modernes. Nous allons exposer ici les ca- ract. que lui assigne M. C. A. Meyer (in Le- deb. , Flor. Alt., t. III, p. 15), quoiqu'il nous semble que la délimitation de cet auteur soit loin d'être assez restreinte; et que, par- mi les 8 sections ou sous-genres qu'il y éta- blit , il se trouve probablement plusieurs genres très distincts. — Sépales dressés : les latéraux à base soit égale , soit sacciforme» 52 ARA Glandules hypogynes au nombre de 4, de G ou de 8. Filets libres, non dentés. Stigmate indivisé. Silique non stipitée, allongée , li- néaire , aplatie , 2-loculaire , 2-valve , po- lysperme; valves presque planes, 1-nervées (par exception innervées) ; nervures-placen- tairiennes à dos arrondi. Graines margi- néesouimmarginées, 1-sériées, comprimées, suspendues ; funicules filiformes , libres, ou moins souvent adnés au diaphragme. — Herbes annuelles, bisannuelles, ou viva- ces, ou rarement suffrutescentes, plus ou moins rameuses, en général pubescentes ou cotonneuses; poils le plus souvent bifur- ques ou étoiles. Feuilles indivisées ou moins souvent lyrées , en général éparses : les ra- dicales roselées , ordinairement pétiolées ; les caulinaires le plus souvent sessiles , à base souvent bi-auriculée , amplexicaule. Grappes terminales, aphylles. Pétales blancs, ou roses , ou rarement bleuâtres , onguicu- lés, ou linéaires-spatules, toujours indivi- sés , quelquefois rétus. Filets subulés. An- thères elliptiques, ou suborbiculaires,ou ob- longues. Style en général nul ou columnaire et court. Pédicelles-fructifères dressés. Grai- nes lisses ou finement chagrinées. Cotylé- dons minces, plans, rectilignes, accom- bants. Radicule ascendante, rimale. M. C. A. Meyer établit dans ce g. les sous- divisions suivantes : Euarabis , Pseudo- Arabis, Dendro- Arabis, Leptostylis , Cara- daminopsis , Turritella , Catolobus , et Campylocarpus. ( Voy. ces mots. Voyez , en outre, pour des g. ou sous-g. établis sur des Arabis par d'autres auteurs: abasicar- PO\ , ARABID1UM, ARABISA, LOMASPO- ra, turritina et turrita.) — La section désignée par M. de Candolle {Syst. , t. II, p. 214; Prodr., 1. 1, p. 142) sous le nom oVAlo- matium est tout à fait artificielle , et com- prend toutes les esp. dont les graines sont soitimmarginées, soit légèrement marginées. La plupart des Arabides croissent en Eu- rope ou dans les contrées extra-tropicales de l'Asie. Le nombre des espèces a été porté à environ 80; mais il est sans doute exagéré, et ne saurait être fixé que par un bon tra- vail monographique. (Sr.) *AR ABIDÉES. bot. ph.— M. de Can- dolle {Syst., t. II , p. 146; Prodr., t. I, p. 142) donne ce nom à une tribu de Crucifè- res, à laquelle il attribue pour caract. di- ARA stinctifs : Silique déhiscente , à diaphragme linéaire, plus large que les graines. Graines ellipsoïdes, comprimées, souvent margi- nées. Cotylédons plans , accombants , paral- lèles au diaphragme. (Sp.) *ARABIDIA, Tausch {Hort. Canal., fasc. I [allusion à Arabis] ). bot. ph. — Genre ou sous-genre de la famille des Saxi- fragées, fondé sur le Sa.rifraga stellaris, L., et quelques esp. voisines. Ses caract. dis- tinctifs sont les suivants : Calice inadhé- rent , 5-parti , à segments étalés ou réflé- chis. Pétales longuement onguiculés ( quel- quefois anisomètres ). Filets subulés. — Herbes vivaces , touffues. Feuilles roselées, planes , non cartilagineuses aux bords , sub- persistantes. Tiges-florifères aphylles, an- nuelles. (Sp.) *ARABIDIUM, Spach. {Hist. desplan- tes ph. , t. VI, p. 436). (Allusion à Arabis). — Arabis , sectio Euarabis , C. A. Meyer. bot. ph. — Genre de la famille des Cruci- fères (Siliqueuses) (tr. des Arabides, DC), fondé sur VArabis alpina, L. (auquel nous rapportons comme variétés ou synonymes : VA. albida, Stev. ; VA. caucasica, Willd. ; les A. Billardieri, brevifolia, longifolia et viscosa, DC. , etc.). — Les caractères di- stinctifs de ce genre sont les suivants: Sé- pales dressés, naviculaires : les deux laté- raux plus larges, sacciformes à la base. Pé- tales onguiculés, obovales. Glandules hypo- gynes au nombre de quatre (1 devant chaque sépale ) : les deux latérales scutelliformes , 2-appendiculées à la base. Étamines 6 : les filets des deux impaires filiformes, ascen- dants; les quatre autres plus gros, ancipi- tés, élargis à la base , rectilignes , dressés ; anthères sagittiformes-oblongues. Ovaire li- néaire, comprimé parallèlement au dia- phragme , 2-loculaire , multi-ovulé. Style court , columnaire ; stigmate pelté , hémi- sphérique. Silique linéaire, apiculée, apla- tie, 2-loculaire, polysperme; valves immargi- nées, planes, minces, finement 1-nervées; nervures placentairiennes filiformes, super- ficielles. Graines suspendues, 1-sériées dans chaque loge, comprimées, marginées ; coty- lédons plans , rectilignes , accombants. — Herbes vivaces, touffues , stolonifères , cou- vertes ou .parsemées d'une pubescence en général étoilée. Stolons ascendants , radi- cants , suflfrutescents, feuilles, finalement ARA allongés en tige florifère. Feuilles dentées : les radicales et celles des stolons pétiolées, spatulées ; les caulinaires sessiles, à base am- plexicaule , 2-auriculée. Grappes termi- nales ou axillaires et terminales, aphylles, ébractéolées , longuement pédonculées , très lâches après la floraison. Pédicelles fructifères filiformes , tantôt ascendants , tantôt horizontaux ou plus ou moins diver- gents , tantôt défléchis. Fleurs assez gran- des. Corolle blanche. Filets libres, inappen- diculés , tétradynames. Anthères isomètres, jaunes. Silique rectiligne ou un peu arquée. Graines finement chagrinées , à rebord étroit , membraneux. L'esp. type de ce g. ( A. alpinum, Sp. ) est connue en horticul- ture sous les noms de Tourette ou Ara- bette printanière , ou Arabette des Alpes ( la variété à feuilles non cotonneuses ) ; la variété à feuilles cotonneuses est désignée par les noms d'Arabette blanchâtre ou Arabette du Caucase. C'est une plante d'or- nement très commune, et précieuse à cause de sa floraison précoce. (.Sp.) *ARABIDOPSIS, DC. {Syst., t. II, p. 480 ; Prodr., t. I , p. 195, sub Sisymbrio ). bot. pu. — Section du g. Sisymbriitm famille des Crucifères , que M. C A. Mcyer .(in Ledeb. Flor. Alt., t. III, p. 156 ) caractérise ainsi qu'il suit : Grappes aphylles. Fleurs blanches ou roses. Silique subcylindrique. Style court (par exception , allongé ). Diaphragme sans nervures. — Herbes en général parsemées d'une pubes- cence rameuse. On rapporte à cette section une dizaine d'espèces , dont le S. thaliana Gay. ( Arabis thaliana, L. ) peut être con- sidéré comme type. (Sp.) *ARABIQUE ou FAUSSE ARLE- QUI1XE. moll. — Nom vulgaire que l'on donne à l'une des espèces les plus commu- nes du genre Porcelaine. Yoy. porcelai- ne. (Desh.) *ARABIS. Adans. (nonL.). bot. ph,— Synonyme du genre lberis, L., delà famille des Crucifères. (Sp.) *ARABISA, Reichb. (allusion à Ara- bis), bot. ph. — M. Rcichenbach ( Flor. Germ. excurs., p. 677) donne ce nom à un sous -genre qu'il établit dans le g. Ara- bis (famille des Crucifères) , et auquel il at- tribue pour caract. distinctifs : Pétales à lame étalée. Silique subcylindrique , toru- ARA 53 leuse. Graines ailées à l'extrémité inférieu- re. — Ce sous- genre comprend V Arabis vochinensis, Spreng. ; VA. ovirensis, Wulf., et VA. Halleri, L. (Sp.) *ARACANTHUS {&,<* , est-ce? à*****, épine), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, de la famille des Curculionites , di- vision des Entimides, créé par Say et adopté par Schœnherr (Gen. et sp. Curcul., t. V, page 821 ) , qui lui donne les caractères suivants : Antennes médiocres, un peu grê- les; leur scapus dépassant à peine les yeux ; le premier article de leur funicule un peu allongé, piriforme, les autres courts et ob- coniques; massue ovale. Rostre court, très épais , parallélipipède , légèrement aplati en dessus, can&liculé. Yeux grands, ronds, dé- primés. Corselet un peu oblong, tronqué à la base, un peu arrondi latéralement, lar- gement lobé de chaque côté dans sa partie supérieure. Écusson invisible. Élytres oblon- gues , subovales , tronquées à la base , avec les épaules carrées. Pattes fortes, toutes mu- tiques. — Ce genre a pour type VA. palli- dus, Say, de l'Amérique septentrionale. (D. et C.) ARACARI. Pleroglossus , Illig. [nzipo-j, plume; v>Û!7T5(, langue ). ois. — Genre de l'ordre des Grimpeurs de Cuvier, de celui des Zygodactyles de Vieillot , et de no- tre famille Ramphastidée. Ses caractères sont : Bec très grand , mais faible , quoique plus fort et moins cellulaire que celui des Toucans , plus long que la tête et quelque- fois du double , presque aussi épais qu'elle à sa base supérieure , qui est un peu dépri- mée et élargie, emboîtant exactement le front ; les deux mandibules courbées en bas, vers le bout , et crénelées sur leurs bords. Narines orbiculaires , contiguës au front , et situées dans les premières plumes frontales. Langue médiocre , étroite , cartilagineuse et en forme de plume. Tarses médiocres ; doigts externes , allongés et grêles; les deux antérieurs soudés ensemble jusqu'à la se- conde articulation. Ailes à rémiges fort courtes , un peu concaves , obtuses ou sur- obtuses , ne dépassant que de peu la base de la queue. Celle-ci composée de dix rectrices, allongée et très étagée. Ruffon avait déjà distingué les Aracaris des Toucans. En" Amérique , ils le sont éga- lement par tes indigènes, qui leur donnât 54 ARA aussi ces deux noms différents. Vieillot n'en a fait qu'une section de ses Toucans , sous le nom de Toucans-Aracaris. Ils diffèrent, des premiers par leur bec , moins long et moins gros , mais plus dur et plus solide ; par leur queue , plus longue en général et très étagée , tandis qu'elle est carrée chez les Toucans. Ces oiseaux, particuliers à l'Amé- rique méridionale comme les Toucans, sont frugivores , et quelquefois insectivores ; mais , dans le temps de la nidification , ils font, dit Azara, une grande destruc- tion d'œufs et de jeunes oiseaux , qu'ils ava- lent entiers, les lançant en l'air avec la pointe de leur bec, et les recevant dans leur large gosier , comme ils font pour tous leurs aliments. Ils vont ordinairement par petites troupes, ont le vol peu facile, et assez ana- logue à celui de la Pie ; aiment à se tenir dans les bois , vers le haut des arbres , où ils sautent de branche en branche avec assez de prestesse ; mais ne grimpent jamais com- me les Pics. A terre , où ils ne descendent que rarement, ils sautillent obliquement, de mauvaise grâce et les pieds très écartés ; ils font leur nid dans des trous d'arbre , et leur ponte n'est que de deux œufs. Quoique ces observations aient été faites sur des Tou- cans proprement dits, les Aracaris n'étant réellement que des Toucans de moindre taille , à queue étagée , il n'est pas douteux qu'elles ne puissent également leur être ap- pliquées. Nous ajouterons à ces détails une observation que nous avons pu faire nous- même sur un Toucan vivant : c'est que , lorsque cet oiseau dort, il cache, comme tous les Oiseaux , sa tête entre les plumes de son dos, et son énorme bec se trouve alors étendu jusqu'à l'origine de la queue ; mais, de plus, il a la faculté de relever et de rabat- tre cette queue sur son dos pour en recou- vrir son bec et sa tête, en sorte que, dans le sommeil, sa longueur totale paraît être ré- duite à celle du tronc. Les espèces d'Araca- ris les plus connues et figurées dans Buffon sont PAracari grigri {Ramp. aracari, Lin. ; Buff., Enl. , 166) ; — l' Aracari vert (Flero. viridis, Enl., 727, 728; — L'Aracari kou- lik (Piperivorus , Enl. , 557). Dans ces derniers temps, M. Gould a for- mé parmi ces Oiseaux un nouveau genre sur l'Aracari à bec sillonné { Pteroglossus mlcatiis, Swains.; Tcm., Col. 356), sous le ARA nom tfAulacorhynchus. Cette espèce nou- velle présentait , en effet , dans la forme de son bec, fortement sillonné latéralement,, et dans son plumage uniformément vert , deux caractères nouveaux dans ce groupe , mais peut-être insuffisants pour en former un genre. Cependant M. Gould a cru y recon- naître encore d'autres caractères distincts de ceux des Aracaris , tels qu'un bec plus court, plus large et plus aplati en dessus, la base de la mandibule inférieure s'étendant obliquement au delà de la ligne des yeux; des ailes très courtes et très arrondies, la 4" penne la plus longue; les 5e, 6e et 7e, à peu près égales, et enfin une queue plus courte et moins étagée. Il a alors placé dans ce nouveau g. quatre ou cinq autres nouvelles espèces à plumage uniformément vert com- me l'Aracari à bec sillonné , mais ne pré- sentant plus comme lui ce caractère de sil- lons au bec ; caractère qui , selon nous , au- rait été , avec ce genre de coloration , le seul caractère distinct : nous possédons trois espèces de ce nouveau groupe ; et, après de scrupuleuses comparaisons avec nos autres Aracaris , nous n'avons pu y reconnaître d'autre différence que celles-ci. \SAulaco- rhynchus prasinus (Gould, Proceed., 1834, p. 78 ) ne présente pas les moindres vestiges de sillons , et plusieurs vrais Aracaris en ont même quelque indication , qu'il n'offre pas. Sur nos trois esp., une seule présente ce ca- ract. : c'est notre Pterog. cœrulei-cinctus , espèce nouvelle rapportée par M. d'Orbigny. Le seul caractère de forme vraiment distinct, celui de bec sillonné, disparaissant donc en- tièrement chez quelques espèces de ce grou- pe, mais la coloration verte uniforme demeu- rant constante chez toutes, il nous a paru qu'elle n'était pas assez importante pour donner lieu à la formation d'un genre ou même d'un sous-genre , et nous proposerons (i'en former seulement dans le genre Aracari une section sous le nom d' Aracaris prasinus (Pteroglossi prasini), et qui ne diffèrent réellement des Aracaris que par un plumage uniformément vert-pré , un peu olive ou doré en dessus , plus clair et quelquefois un peu bleuâtre en dessous, avec la gorge blan- che , quelques espèces présentant d'ailleurs un bec sillonné dans sa longueur. — Dans cette section figureront alors l'Aracari à bec sillonné [Pterog. sulcatus, S\v. ; Tem. ARA Col. 556); — L'Aulac. prasinus , Licht. (Gould, Proceed., 1834, p. 78); — L'Aul. hœmatopygus (Gould, id., ibid., p. 147); — VAul. derby anus (Gould, id., 1855, p. 49), et nos deux nouvelles espèces Pter. cœrulei- cinctus et albivitta , cette dernière décrite par nous dans le Mag. de zool. , et nous ayant été vendue par M. Boissonneau com- me venant de Santa-Fé de Bogota. Parmi les véritables Aracaris, nous citerons com- me espèce remarquable l'Aracari à crête bouclée (Eydoux et Gervais), Voy. de la Favorite, et Mag. de Guérin, pi. 62, décrit antérieurement par Gould (Proceed., 1855 , p. 58 , et Monogr. of Rhamphastidœ), dont la tête est couverte de plumes sans barbes , élargies en lamelles, bouclées en copeaux 9ur le dessus de la tête, droites et en spa- tules sur ses côtés et sur îa gorge ; la colora- tion du bec et du plumage étant variée, du reste , comme chez les autres Aracaris. Quant à cette singularité de plumes lamel- leuses , qui se retrouve encore chez un Bec ouvert, un Coq, un Ibis, un Cassican , et chez nos Jaseurs, je l'ai encore observée dernièrement à Londres, au Muséum de la Société zoologique , chez une nouvelle esp. de Malkoha rapportée des Philippines par M. Cuming , et dont la tête et le haut du cou offrent le même caractère que l'Aracari cité ci-dessus. (Lafr.) *AR ACATCH A (Aracacha suivant l'or- thographe espagnole), bot. ph. — Nom vul- gaire donné par les habitants de la Colom- bie à VArracacha esculenta. Voyez ar- RACACHA. (SP.) ARACÉES. Araceœ. bot. ph. — M. Schott (Meletemata , p. 16) a nommé ainsi la famille des Aroïdées. Voy. Aroïdées. (A. R.) ARACHIDE. Arachis , Linn.; — Arà- chidna, Plum. ( Gen. , tab. 57; Mcench , Meth.); — \Mundubi, Adans. (Fam.). bot. ph. — Genre de la famille des Légumi- neuses suivant M. de Candolle , sous - or- dre des Césalpiniées, tribu des Géoffrées; suivant M. Bentham , sous-ordre des Papi- lionacées , tribu des Hédysarées , et voisin du g. Stylosanthes. M. Bentham (Tram, of the Linn. Soc, t. XVIII, p. 155) en expose les caract. ainsi qu'il suit : Fleurs polyga- mes-monoïques : les unes hermaphrodites , stériles; les autres femelles, fertiles. — ARA 55 Fleurs hermaphrodites: Tube calicinal très long , filiforme ; limbe profondément 2- labié ; lèvre supérieure courtement 4-den- tée ; lèvre inférieure étroite , indivisée. Co- rolle papilionacée , insérée à la gorge du calice. Étendard suborbiculaire. Ailes ob- longues , libres , transversalement plissées ; carène courbée , rostrée. Étamines 10 ( ou accidentellement 9, par l'avortement de l'é- tamine vexillaire), monadelphes, ayant mê- me insertion que la corolle. Anthères alter- nativement suborbiculaires (médifixes) et oblongues ( basifixes ). Ovaire subsessile au fond du tube calicinal , petit , 2-ou 5-ovu- lé. Style filiforme , égal aux anthères ; stig- mate inapparent.— Fleurs femelles apétales, anandres. Ovaire stipité, pointu, 1-loculaire, 2 à 4-ovulé ; ovules ovoïdes, anatropes, 1-sé- riés. Style très court, terminé par un stigmate dilaté. Légume hypogé, oblong, subtoruleux, 2 à 4-sperme , fragile, indéhiscent, réticulé. Graines irrégulièrement ovoïdes. Embryon rectiligne , huileux. Cotylédons gros , char- nus; radicule courte, obtuse. — VA. hy- pogœa, L. (A. africana et A. asiatica , Loureir. — A. americana, Ténor.), connue sous le nom vulgaire de Pistache de terre, constitue à elle seule ce genre. C'est une herbe annuelle, rameuse, poilue. Ses feuilles sont pari-pennées , 4-foIiolées , pé- tiolées ; à stipules adneVis , inéquilatérales , acérées , et à folioles obovales , entières , obtuses. Les fleurs sont petites, jaunes, axillaires , sessiles , ordinairement gémi- nées. Après la fécondation , le stipe de l'o- vaire des fleurs femelles , court dans l'ori- gine , s'allonge peu à peu , et finit par éle- ver l'ovaire au dessus du tube calicinal , lequel persiste sous forme de pédoncule. Alors le jeune fruit se recourbe vers la ter- re , s'y enfonce , et y accomplit sa matura- tion à plusieurs pouces au dessous de la surface. On ignore la patrie de cette plante, qui est fréquemment cultivée dans la zone équatoriale , ainsi qu'en Chine et dans les provinces méridionales des Etats-Unis; elle réussit aussi dans les parties les plus chau- des du midi de la France. Ses graines, qui ont la grosseur d'une noisette , et une sa- veur assez agréable (surtout après avoir été torréfiées ) , fournissent beaucoup d'huile grasse, qu'on dit être d'aussi bonne qualité 56 ARA ARA que l'huile d'olives , et qui se conserve fort long-temps sans rancir. On a prétendu que les Pistaches de terre peuvent remplacer le Cacao pour la fabrication du chocolat. (Sp.) *ARACHIDIVA , Mœnch Meth. {àpây- vttTa, espèce de gesse \ bot. ph. — Syno- nyme du genre Arachis, L* , de la famille des Légumineuses. (Sp.) *ARACIII\E, Neck. [àp&xn, araignée). bot. pu. — Synonyme du g. Ândrachne , de la famille des Euphorbiacées. Voy. ân- drachne. (Sp.) ARACHNIDES ( àpixn , araignée ). zool. — Les Arachnides constituent , dans la méthode la plus généralement répandue aujourd'hui, la seconde classe de l'embran- chement des Animaux articulés. Cette classe, établie par Lamarck , adoptée par Latreille et la plupart des autres naturalistes, offre des caractères qui la séparent nettement des Crustacés, des Myriapodes et des Insec- tes. La tête est confondue avec le thorax, et forme, ainsi que dans le plus grand nombre des Crustacés , un ensemble inséparable , nommé Céphalothorax. La bouche est com- posée 1° de deux mandibules monodac- tyles ou didactylesse mouvant en sens con- traire des mandibules des insectes, c'est- à-dire de haut en bas , ou ayant la forme de deux lames pointues dans les Arachnides, dont la bouche est en forme de suçoir ; 2° d'une languette placée au dessous des mandibules , et fixée entre les mâchoires ; 3° d'une paire de mâchoires supportant cha- cune un palpe de plusieurs articles , sou- vent très développé , et 4° d'une lèvre infé- rieure nommée sternale, formée par un prolongement du sternum. Les organes de la vision ne consistent qu'en de petits yeux simples, analogues aux ocelles ou stemma- tes de certains insectes, en nombre variable, groupés de différentes manières, selon les familles et les genres. Le corps est divisé en anneaux ordinairement peu nombreux, et offre à sa surface des ouvertures stigmati- ques destinées à l'intromission de l'air. Les pattes sont au nombre de huit, c'est-à- dire de quatre paires. Les Arachnides sont , ainsi que les Crus- tacés et les Myriapodes , complètement dé- pourvues d'ailes, et ne subissent aucune mé- tamorphose; mais elles éprouvent seulement quelques mues ou changements de peau. Leur corps est généralement de consistance molle, surtout l'abdomen , et peu garni de poils propres à le protéger: aussi la plupart de ces animaux vivent dans des endroits trè? retirés, ou se tiennent élevés au dessus du sol. Les Arachnides manquent totalement de labre ou de lèvre supérieure; leurs mandi- bules paraissent généralement situées très en avant de la tête, et, quand elles sont mo- biles, elles ne se meuvent jamais dans le sens latéral, comme celles des Insectes. Latreille alors a pensé que les mandibules des Arach- nides ne devaient pas être considérées com- me analogues à celles des Insectes , mais plutôt à leurs antennes ; et , pour cette rai- son, il leur donne le nom de Chelicères ( an- tennes-pinces ). Quoi qu'il en soit , nous ne croyons pas que l'opinion de Latreille soit juste : car , en donnant des antennes aux Araignées, on ne leur trouverait plus rien de comparable aux mandibules des Insectes, et leur position au dessus des mâchoires , et tout à fait en avant de la tête, ne nous sem- ble pas permettre de les considérer comme des appendices d'une toute autre nature que les mandibules des Insectes. Si l'on ad- met en effet que le bord antérieur de la tê- te , ou épistome , supporte un appendice analogue au labre des Insectes , leurs man- dibules se trouveront alors absolument dans les mêmes rapports. Ce labre , si développé chez les Coléoptères carnassiers, est presque rudimentaire dans les Prioniens (fam. des Longicornes); il disparaît entièrement chez certains Crustacés. Pourquoi n'admettrions - nous donc pas qu'il en soit de même chez les Arachnides ; et d'ailleurs, d'après toutes les lois d'analogie, on pourrait presque affirmer que, si l'on venait à découvrir quelque Arach- nide pourvue d'antennes, ces antennes se- raient situées en avant des yeux , au dessus de l'insertion des mandibules , et vers les angles antérieurs du céphalothorax. Quant aux mâchoires, elles ont trop de ressem- blance avec celles des Insectes, pour que l'analogie soit contestée ; la languette nous paraît entièrement comparable à la lèvre inférieure des Insectes , qui serait refoulée entre les mâchoires ; enfin , d'après ce que nous venons d'exposer,, la bouche des Arach- nides ne différerait de celle des Insectes que ARA par l'absence du labre et par Je prolonge- ment du sternum formant une seconde lèvre inférieure, pour clore exactement en dessous l'orifice buccal. Les Arachnides sont, avons-nous dit, munies de quatre paires de pattes ; ces pattes, situées sur les côtés du tho rax, à égale distance les unes des autres, pré- sentent un certain nombre d'articulations que nous croyons pouvoir assimiler à celles des Insectes, mais auxquelles M. Savigny a appliqué des dénominations différentes. Elles offrent d'abord un premier article, qui est la hanche ou rotule ; vient ensuite un second article (exinguinal , Savign.)qui n'est autre chose que le trochanter ; ensuite la cuisse (fé- moral, Savign.), puis l'article dépendant de la jambe (genual, Savign.); ensuite la jambe proprement dite (tibial, Savign.), et enfin le tarse, ordinairement composé de deux arti- cles, et quelquefois de trois. Les pattes des Arachnides ne présenteraient dès lors d'au- tre différence avec celles des Insectes que la division de la jambe en deux articles. L'ab- domen des Arachnides est attaché au thorax par un simple pédicule , ou fixé dans toute sa largeur, ou enfin entièrement annexé au thorax sous un derme commun. Sous le point de vue anatomique , les A- rachnides ont été beaucoup moins bien étu- diées que les Crustacés et les Insectes ; la cause en est due à la petite dimension des individus qu'on a pu observer , à la mol- lesse des téguments, et à l'extrême délicatesse des organes , en sorte que plusieurs points essentiels de l'anatomie de ces animaux sont encore fort douteux. Les importants travaux deTréviranus, de Lyonnet, de L. Dufour, de Marcel de Serres, et, dans ces derniers temps, de M. Brandt, quia publié avec M. Ratzeburg quelques dé- tails curieux sur l'anatomie des Arachnides dans son ouvrage intitulé : Getreue Dar- stellung und Beschreibung der Thiere die in der Arzneimittellehrein Betracht kom- men , et qui a ajouté de nouveaux faits dans un Mémoire spécial inséré dans les Annales des sciences naturelles , nous fournissent bien la description plus ou moins exacte des divers organes dans quelques espèces , mais le nombre en est trop peu considé- rable pour que nous puissions en déduire des faits généraux : car ce sont surtout les Arachnides inférieures , celles chez lesquel- T. II. ARA 57 les nous observons la plus grande diversité dans les formes, dont l'anatomie est presque complètement ignorée , bien que pour les csp. les plus parfaites cette étude soit encore très peu avancée. Nous n'avons, sur le système musculaire de ces animaux, qu'une description trop peu détaillée de quelques uns des principaux mus des de l'Épeire-diadème pour que nous puis- sions rien préciser de général. Quant au système digestif, il se compose d'un canal intestinal présentant , dans les esp. les plus parfaites, un œsophage élargi d'avant en ar- rière, formant un proventricule divisé en deux parties égales par une ouverture ronde. Il offre, de chaque côté, cinq tubes en forme de sac, dont la première paire est dirigée en avant et les autres vers l'insertion des pattes. Le canal intestinal se rétrécit considéra- blement en passant par le pédicule de l'ab- domen, et se renfle ensuite en un estomac propre, de forme oblongue, atténué en ar- rière, où il est pourvu d'un appendice ob- long, en forme de sac. Tréviranus a signalé des vaisseaux biliaires qui seraient simples à l'extrémité , comme ceux des insectes, et M. Brandt prétend qu'ils offrent plusieurs ramifications étalées dans l'intérieur de l'ab- domen. Dans les Arachnides trachéennes, le canal intestinal est beaucoup plus linéaire, et il ne présente pas de tubes latéraux ni de ré- trécissement très prononcé dans son milieu, le corps ne diminuant pas de largeur. Le système nerveux, dans la plupart, nous offre un volumineux ganglion central situé à la partie médiane du thorax , présentant en avant deux autres ganglions dont la réunion n'est point complète, et qui donnent nais- sance aux nerfs optiques , partant , deux à deux, de chacun de ces ganglions (au moins chez les espèces pourvues de huit yeux), et qui, se bifurquant ensuite, se rendent sépa- rément aux yeux. Deux autres branches prennent naissance sur les mêmes ganglions et paraissent destinées aux parties de la bouche. Le ganglion central émet , de cha- que côté, quatre rameaux aboutissant aux pattes, et, en arrière , deux grands cordons nerveux, se divisant, à la base de i'abdomen, en quatre ou cinq rameaux se subdivisant eux-mêmes. Chez les scorpions, les ganglions ne sont 4* 58 ARA point réunis en une masse centrale, comme dans la plupart des Araignées , mais ils sont à peu près également espacés sur deux cor- dons longitudinaux. La respiration s'effectue, chez les uns, au moyen de poumons, sortes de petites po- ches composées d'une grande quantité de petites lames, unies et rapprochées entre elles comme les feuillets d'un livre. Ces po- ches communiquent à des ouvertures exté- rieures transversales , nommées stigmates, et pour lesquelles Latreille avait proposé la dénomination bien préférable de pneumosto- mes ; ces ouvertures pulmonaires varient en nombre : quelquefois il en existe huit, quel- quefois quatre, et souvent deux seulement. Chez les autres, la respiration s'opère, com- me chez les insectes, au moyen de trachées. Enfin, d'après quelques observations assez ré- centes, certaines Arachnides, déjà pourvues de poumons , auraient encore des trachées analogues à celles des Arachnides inférieu- res, et réuniraient ainsi les deux modes de respiration. Le système circulatoire consiste en un cœur ayant la forme d'un gros vaisseau al- longé, donnant naissance à des artères qui se rendent aux diverses parties du corps; mais , dans les Arachnides trachéennes, il n'existe très probablement, dans la plupart, qu'un simple vaisseau, sans ramifications, analogue au vaisseau dorsal des insectes. Les organes générateurs existent à la base de l'abdomen. Plusieurs observateurs avaient pensé qu'ils étaient situés chez les mâles à l'extrémité des palpes; mais ces parties ne sont évidemment que des organes excita- teurs. L'appareil générateur mâle se com- pose de deux testicules, d'un double canal afférent terminé par la verge , et de quel- ques autres pièces accessoires ; l'appareil femelle est composé des ovaires , consistant en deux tubes auxquels sont suspendus les œufs en forme de grappe, de l'oviducte , et de la vulve. La plupart des Arachnides sont ovipares ; les petits éclosent quelques jours après la ponte, et ils ont déjà la même forme que les adultes, sauf quelques espèces, qui nais- sent seulement avec six pattes et en acquiè- rent deux autres après un changement de peau ; mais , en général , ces animaux ne sont propres à reproduire qu'après le qua- ARA trième ou cinquième changement de peau. Les Arachnides se nourrissent en géné- ral de divers insectes ; les unes les saisissent dans des toiles, les autres dans des fils soyeux jetés çà et là; d'autres les prennent à la course ou en sautant ; d'autres, enfin , s'attachent sur différents animaux et sur l'homme lui-même , et occasionnent quel- quefois, par leur grandeur , des ulcères et des plaies très considérables. La classe des Arachnides était confondue par Linné et plusieurs autres zoologistes dans la classe des Insectes, sous la dénomi- nation vague d'Insecta aptera ; Brisson en forma, avec les Crustacés , une classe parti- culière ; mais l'importance des caractères qu'elle fournit ne permettait pas de la lais- ser réunie à l'une ou à l'autre de ces deux classes, quoiqu'elle présente réellement dans plusieurs familles des caractères qui la lient avec l'une et avec l'autre. En effet, les Arachnides se rapprochent des Crustacés par l'absence totale d'ailes , par la réunion de la tête avec le thorax , par le mode de circulation, par la permanence des formes dans tous les âges; mais aussi elles s'en éloi- gnent par les pattes , n'excédant jamais le nombre de huit-; par les ouvertures situées sur les côtés du corps pour l'intromission de l'air respiré au moyen des poumons ou des trachées, et par l'absence d'antennes. Certaines Arachnides trachéennes offrent de grands rapports avec la classe des In- sectes par leur mode de respiration , par le nombre des pattes, qui n'est alors que de six au moment de leur naissance, comme chez les Insectes; mais l'absence d'antennes, les organes de la vision ne consistant qu'en de petits yeux simples , ou n'existant même plus, et enfin le nombre de pattes qu'elles présentent quand elles sont adultes , les éloignent bien sensiblement des Insectes. Les Arachnides, dans la méthode de Fa- bricius , constituent la classe des Vnogata , qu'il caractérise ainsi : Deux palpes avan- cés, une mâchoire cornée ou onguiculée. Il divise cette classe en cinq genres ; ce sont les genres Trombidium , Aranea , Phalan- ghim, Tarantula et Scorpio, et il place à la fin l'ordre des Antliata (Diptères), lé genre Acarus, et de plus les genres Nymphon et Pycnogonum, regardés par Latreille comme devant constituer une famille de l'ordre des ARA Arachnides trachéennes, et placés depuis, par M. Milne Edwards dans la classe des Crustacés; ces animaux ne présentant aucune ouverture extérieure pour la respiration. Latreille, dans son Précis des caractères génériques des Insectes , avait appliqué la dénomination d1 Acéphales à la classe des Arachnides, prenant essentiellement en con- sidération l'absence d'une tète distincte. Dans ses ouvrages postérieurs, il lui substi- tua celle dAcères, indiquant l'absence d'an- tennes ; enfin , dans le Règne animal de Cu- vier , il adopte le nom d'Arachnides , pro- posé par Lamarck, et il divise la classe en deux ordres: les Arachnides pulmonaires et les Arachnides trachéennes. L'ordre des Arachnides pulmonaires com- prend les Araignées pourvues de sacs pul- monaires, ayant un cœur et des artères très distincts; ce sont celles qui ont la plus grande analogie avec les Crustacés , elles ont deux mandibules terminées par un onglet ou sorte de doigt; de plus, dans quelques g., l'extré- mité de l'article antérieur se prolonge , et forme un autre doigt, qu'on désigne sous le nom dindex ; et l'inférieur constitue alors le pouce. Les mâchoires supportent chacune un palpe ayant souvent la forme d'une patte, et d'autres fois terminé en pince, comme les pattes antérieures des Crabes et des Écrevis- ses. Elles ont généralement de six à huit petits yeux lisses; mais chez plusieurs ce nombre s'élève à dix et à douze. Cet ordre se partage en deux familles, dont la première est celle des Arachnides fileuses ou Aranéides. Celles-ci ont des mandibules terminées par un onglet mobile, replié in- férieurement. Ces mandibules sont perfo- rées, et ont à leur base une vésicule conte- nant un liquide venimeux qui s'épanche par le canal interne et donne la mort aux in- sectes qui ont été piqués par la pointe de ces mandibules ; chez ces Aranéides , les palpes sont en forme de petites pattes sans pince à l'extrémité ; l'abdomen est attaché au thorax au moyen d'un pédicule fort court; il offre en dessous quatre mamelons coni- ques, perforés à leur extrémité par une infi- nité de petits trous destinés à donner passage aux fils soyeux partant de vaisseaux inté- rieurs qui sécrètent la matière soyeuse. Latreille subdivise ces Aranéides en deux poupes. Le peemier comprend le g. My- ARA 59 gale et quatre autres sous-genres ; le se- cond , le genre Aranea et vingt-sept sous- genres, groupés dans plusieurs sections. La seconde famille des Arachnides pul- monaires (les Pédipalpes) est caractérisée par un corps revêtu d'un derme assez soli de ; des palpes fort grands terminés en pince ou en griffe ; des mandibules à deux doigts, dont l'un mobile, et un abdomen sans fi- lières , composé de segments très distincts. Ces Pédipalpes se divisent en deux grou- pes : l'un caractérisé par des mandibules en griffe ; par un abdomen dépourvu de peignes à sa base et d'aiguillon à l'extrémité , et attaché au thorax par un pédicule très étroit; l'autre par un abdomen intimement uni au thorax dans toute sa largeur , présentant à sa base deux lames mobiles en forme de pei- gne , terminé par une queue noueuse, et armé d'un aiguillon. M. Walckenaër, qui a donné, dès 1805, un tableau présentant la classification fort ingénieuse des Aranéides (c'est-à-dire de la première famille des Arachnides pulmonai- res") d'après le nombre et la disposition des yeux, nous donne, dans les Suites à Buffon, un travail général sur la classe des Arachni- des, dont malheureusement il n'a encore paru que la première partie. Il conserve pour la classe entière la dénomination d'A- cèrks, et il la divise en six ordres : les Ara- néides (Arachnides fileuses) ; les Phrynéides, correspondant au premier groupe des Pédi- palpes de Latreille ; les Scorpionides, corres- pondant au second groupe de la même fa- mille ; les Solpugides, analogues à la famille des Faux Scorpions ; les Phalangides, iden- tiques avec la tribu des Phalangiens , de la famille des Holétres; et, enfin, les Acarides, analogues à la tribu du même nom dans les ouvrages de Latreille. M. Walckenaër divise ensuite, comme Latreille, les Aranéides en deux tribus. Il désigne la première sous la dénomination de Téraphoses, et la seconde sous celle d'Arai- gnées ; nous renvoyons à l'article Aranéides pour de plus amples détails sur la classifi- cation de cet ordre , d'autant plus que Sf. Walckenaër n'a pas encore fait connaître sa classification pour les autres ordres. Le second ordre de la classe des Arachni- des , les Trachéennes, est essentiellement ca- ractérisé par les organes de la respiration , co ARA consistant en trachées communiquant à l'ex- térieur par deux ouvertures stigtnatiques, et par les yeux , seulement au nombre de deux ou de quatre. La plupart de ces Arach- nides trachéennes sont d'une très petite taille. Quelques unes se rapprochent des Arachnides pulmonaires par les parties de la bouche ; mais , chez le plus grand nom- bre , ces mêmes parties forment une sorte de trompe ou de petit suçoir. Latreille di- vise cet ordre en trois familles : la pre- mière , celle des Faux Scorpions , est ca- ractérisée par un thorax articulé avec le segment antérieur en forme de corselet : par des palpes très grands en forme de pattes ou de pinces, et des mandibules di- dactyles : cette famille ne comprend que deux genres. La seconde , les Pycnogoni- des, est remarquable par l'absence d'ouver- tures respiratoires , et c'est pour cette rai- son que M. Milne-Edwards l'a reportée der- nièrement à la fin de la classe des Crusta- cés. La troisième famille , les Holëtres , nous offre un thorax et un abdomen réunis en une masse, sous un derme commun , et la partie antérieure avancée en forme de museau. Elle renferme deux tribus : la pre- mière, celle des Phalangiens , ne comprend que quatre genres , et la seconde , celle des Acarides , a pour type le genre Mite , Aca- rus, et renferme en tout dix-neuf genres. Tels sont les travaux réellement impor- tants sur la classification des Arachnides ; il n'existe d'ailleurs que quelques mémoires sur des familles ou des genres isolés , quel- ques descriptions jetées çà et là , mais au- cun autre corps d'ouvrage qui nous pré- sente ces animaux considérés dans leurs rapports entre eux, et il faudra certainement encore de longues études pour arriver à !a connaissance complète de ces animaux, com- me on y est déjà arrivé pour quelques fa- milles rie la classe des Insectes. (Bl.) ARACHNIDES FILEUSES. Voy. ARANEIDES. (BL. * ARACHNIMORPHA («v&v,, arai- gnée ; pojn, forme ). Desv. ( in Hamilt. Prodr. 28). bot. ph.— Synonyme ( suivant M. de Candolle) du g. Rondeletia , Plum., de la famille des Rubiacées. (Sp.) *ARACHI\IMORPHA(^xv>!, arai- gnée; nopfî, forme). i\s. — Kirby (Zool. journal, t. III, p, 158, 1827) désigne ainsi, ARA sans indication de caract. , un s.-genre de Coléoptères pentamères lamellicornes, tri- bu des Mélolonthides , auquel il rapporte YAnisonyx cinereum {Melolontha cinerea, Oliv.), et quelques autres espèces analo- gues. Voy. le genre lepitrix. (D. et C.) * ARACHNÏODES ( àxn, araignée ; «oûs, pied ou patte), ms. — Genre de Co- léoptères tétramères , famille des Curculio- nites, établi par M. Guérin dans la partie entomologique du Voyage de la Coquille , [Zool. , t. II , part. 2 , 1" div. , pag. 127) , et auquel il assigne les caractères suivants : Antennes courtes, assez épaisses, insérées *ers le bout du rostre ; le premier arti- cle aussi long que le funicule , un peu renflé à son extrémité ; le second et le troi- sième allongés , obconiques ; les suivants courts, devenant insensiblement plus épais jusqu'au neuvième; les dixième et onzième diminuant et se terminant en pointe arron- die. Rostre long, cylindrique, courbé, ayant deux sillons obliques sur les côtés. Lèvre inférieure linéaire ; mandibules saillantes , bidentées. Corselet très étroit en avant, très élargi en arrière , arrondi sur les côtés ; ayant en dessous un faible sillon impropre à recevoir entièrement le rostre dans le re- pos. Elytres coniques en arrière, assez bom- bées. Pattes très grandes , avec les cuisses un peu renflées et ornées d'une petite dent en dessous. Tarses courts, larges, aplatis, avec Favant-dernier article en cœur, pro- fondément bilobé. Ce nouveau genre vient se placer, suivant l'auteur, entre les genres Cleogonus elOcla- dius de Schœnherr. Il renferme deux espè- ces trouvées à Doreï dans la Nouvelle-Gui- née : l'une est nouvelle , et a été nommée par M. Guérin Arach. striga; l'autre, sui- vant M. Boisduval , est le Curculio Gazel- la d'Olivier. (D. et c#j * ARACHIVOSPERMUM (à^Xv„, arai- gnée ; cxéc/tx, semence; graine qui ressem- ble à une araignée), bot. ph.— Steudel cite ce genre commesynonyme de VHypochœris. Voy. ce mot. (j.D.) *ARACHIVOTHÈïlE. Arachnothera ARA ( Ap&xvn, araignée ; Sépfa , je chasse ). ois. — Genre formé par Temminck , et démem- bré de celui de Souimanga pour recevoir les Souimangas modestes , à long bec et à joues jaunes , du même auteur, pi. col. 84 et 588. Les caract. en sont : Bec très long et assez gros dans une partie de sa longueur, légèrement arqué. Mandibule supérieure élargie à sa base , et recouvrant les bords de l'inférieure jusque près de sa pointe. Narines entièrement membraneuses , n'ayant qu'une ouverture inférieure en forme de scissure arquée et horizontale. Bords des deux mandibules finement striés ou denticulés, comme chez les Souimangas. Pattes assez ro- bustes, conformées comme chez les Souiman- gas. Ailes à rémiges allongées, à premiè- re penne bâtarde ; obtuses ou surobtuses , c'est-à-dire que la 4e ou la 4e et la 5e sont les plus longues. Queue courte, légèrement ar- rondie. Langue courte et cartilagineuse. Oiseaux se nourrissant uniquement d'arai- gnées , selon le naturaliste voyageur hollan- dais Van Hasselt. Ce dernier caractère de forme et de mœurs, que M. Temminck trouva consigné dans les manuscrits de ce voyageur après sa mort, l'engagea à former ce genre Arachnothère , qu'il ne fait encore qu'annoncer dans ses pi. col. , art. Soui~ manga à joues jaunes , et qu'il se contente d'indiquer plus tard , et sans caractéristi- que, dans le tableau méthodique qui a ter- miné son magnifique recueil. Les caract. de forme qui éloignent ce petit groupe des Soui- mangas sont donc des formes en général plus robustes , le bec plus grand , plus lar- ge à sa base surtout , et moins comprimé ; les pattes plus robustes , une plus grande taille en général , un plumage ni brillant ni métallique , mais uniformément vert-olive et jaunâtre, et enfin un dernier caract. le plus important, et d'où résulte un genre de nour- riture différent : celui d'une langue courte et cartilaginense , et non filiforme , tubu- leuse, bifurquée et rétractile, comme chez les Souimangas, véritables Melliphages. Nous sommes étonné que M. Swainson, ad- optant ce genre dans sa classification , l'ait indiqué comme ayant le bec entier, et l'ait placé dans son groupe des Philédons plutôt que dans celui des Souimangas. La denti- culation des bords des mandibules est si prononcée chez YAr. à joues jaunes , qu'il ARA cite comme type , qu'elle est très visible à Tœil nu. (Lafr.) ARACIIUS, Neck. bot. ph.— Genre non admis , fondé sur le Vicia bithynica, L., famille des Légumineuses, espèce qui, suivant M. de Candolle, appartient aux La- thyrus, et, suivant M. Reichenbach, aux Fa- ba. (Sp.) *ARACIOIV. Aracium {àpà./.io-j , fiole, bouteille), bot. ph. — Genre de la famille des Synanthérées , tribu des Cbicoracéés, proposé par Monnier dans ses Essais mono- graphiques sur les Synanthérées. Ses ca- ractères différentiels sont : Fruit colum- naire , strié ; aigrette composée de poils raides , barbellés et de couleur rousse ; cli- nanthe nu et alvéolé, et péricline imbrica- tif. On rapporte à ce genre les Hieracium paludosum, L., et cœruleum, Scop. (C. D'O.) *ARADIENS. iiss.— Famille de l'ordre des Hémiptères , section des Hétéroptères , ainsi désignée d'abord par M. Brullé (Hist. des Ins., t. IX), et ensuite par nous ( Hist. des anim. art. , tome IV). Cette famille , déjà circonscrite par Latreille sous le nom de Membraneuses (membranacei), est sur- tout caractérisée par un corps fortement déprimé ; une tête pointue , avancée entre les antennes; un bec inséré dans une cavité dont les bords sont toujours saillants, et des élytres presque membraneuses, reçues, ainsi que les ailes, dans une dépression située au dessus de l'abdomen. Les Aradiens sont gé- néralement de petite taille ; ils sont peu nombreux, et cependant répandus dans les diverses parties du monde; leurs habitudes sont aussi très variées: les uns sucent le sang, les autres attaquent les insectes vivants , d'autres enfin vivent de matière végétale. Nous rapportons à cette famille les genres Cimex, Brachyrhynchus , Dysodius, Ara- dus, Tingis, Eurycera, Piesma, Phlœa , Phymata, Macrocephalus (Syrtis), et quel- ques autres que nous rattachons à ceux-ci comme de simples divisions de genre. (Bl.) * ARADITES. ras. — M. Spinola {Es- sai sur les Hémipt. hétéropt. ) applique ce nom à sa quatrième famille des Géoco- rizes, de l'ordre des Hémiptères, ne com- prenant que les genres Aradus, Aneurus et Dysodius, et formant, avec les autres genres que nous avons rapportés à la famille des ARA C3 Aradiens , deux familles distinctes sous les noms de Tingidites et de Phymatites. ÇRh.) ARADUS. evs. — Genre de la famille des Aradiens (membranacei, Lat.), de l'or- dre des Hémiptères , section des Hétéro- ptères, établi par Fabricius (Syst. Rhyngot.) et adopté par tous les entomologistes. Tel qu'il est restreint maintenant , ce g. est ca- ractérisé principalement par un corps très déprimé , des antennes cylindriques ayant leur dernier article généralement aussi grêle que les précédents; un bec plus long que la tête, s'avançant plus ou moins entre les pat- tes, et des élytres recouvrant entièrement l'abdomen. Les Arades vivent sous les écor- ces des arbres. On en connaît une dizaine d'esp., la plupart sont européennes; le type est VA. betulœ (Cimex betulœ, Lin.), répan- du dans la plus grande partie de l'Europe. (Bl.) * AR/ECERUS ( «>«os , mince ; xs- p*a , antenne ). nss. — Genre de Coléo- ptères tétramères, famille des Curculionides, division des Anthribides, établi par Schœn- herr ( Gen. et sp. -Curcul., t. V, pag. 273) aux dépens du genre Anthribe de Fa- bricius , et auquel il assigne les caractères suivants : Antennes peu longues , minces , insérées librement près des yeux, sur la face supérieure du rostre; massue allongée, é- troite, composée d'articles séparés. Rostre court , large , défléchi , tronqué à l'extré- mité. Yeux latéraux , proéminents , arron- dis. Thorax court , transverse, bi-sinué à la base, bordé, avec les angles postérieurs presque aigus. Élytres oblongues, convexes, arrondies à l'extrémité. Pattes peu robustes, tarses longs. Ce genre a pour type l'Anthribe du café , Anthribus coffeœ, Fabr., qui se trouve aux Indes-Orientales , au Cap de Bonne-Espé- rance et dans l'Amérique méridionale. Sa larve vit aux dépens des graines de cet ar- brisseau. Cette espèce est la même que le Macrocephalus cacao, décrit et figuré par Olivier dans son Entomologie , tom. IV, p. 15, n» 21, tab. 2, fig. 21, a, b. On la rencontre fréquemment dans les envois de denrées coloniales. M. Dejean , qui adopte le genre Arœce- rus dans son dernier Catalogue , n'y rap- j porte que deux espèces : celle dont nous G4 ARA venons de parler , et une de l'Amérique du nord qu'il nomme Cinerascens : mais Schœn- herr en décrit quatre autres, savoir: VA. si- mulatus, ainsi nommé par lui ; VA. fallax, VA. rhodopus de Dalman, et VA. suturalis, toutes quatre de Java. (D. et C.) *ARyEOCERUS C«/a«%, mince; *=>;, corne, antenne), ins. — Genre de Coléo- ptères pentamères, famille des Brachélytres, tribu des Fissilabres , établi par M. Nord- mann ( Symbolœ ad monographiam Sta- phylinorum ) , pour y placer une seule es- pèce de Montevideo qu'il nomme A. niger ; mais M. Erichson , dont nous suivons la méthode comme la plus récente et la plus complète sur les Brachélytres, n'a pas ado- pté ce g. , et rapporte l'esp. qui lui sert de type au g. Pinophilus, Grav. (Gen. et Sp. Staphyl., p. 672). Voy. en conséquence ce dernier mot pour les caract. génériques. (D. et C.) *AR>EOCNEMUS( V°«, mince; xvfaij, jambe), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Brachélytres, tribu des Fissilabres, établi par M. Nordmann (Sym- bolœ ad monographiam Staphylinorum , 1837, pag. 163), et auquel il donne pour type le Staphylinus fui gens de Fabr. , le même que le violaceus d'Oliv. M. Dejean [Calai., 3' éd., 1837) et M. Delaporte (Études ento- mologiques , 1834, pag. 118) ont fondé sur cette même espèce , le premier son genre Plochionocerus, et le second son genre Ster- culia, qui doit prévaloir sur les deux autres comme étant le plus ancien ; aussi M. Erich- son l'a-t-il adopté dans son Gen. et Spec. Staphylinorum, 1840. Voy. en conséquence ce dernier mot pour les caractères géné- riques. (D. etc.) *AR^EOPUS (Apxias, grêle ; *w;, pied). I^s. — Genre de la famille des Fulgoriens, de l'ordre des Hémiptères, section des Ho- moptères, établi par M. Spinola (Ann. de la Soc. entomol. de France, t. VIII ) sur une seule espèce [A. crassicornis, Fabr.), qu'il a détachée du genre Asiraca, Lat. , dont elle ne diffère que par de très légères modifica- tions, dans la proportion des articles des an- tennes , dans la forme de l'échancrure des yeux, etc. (Bl.) *\RAGALUS, Neck. bot. ph.— Syn- onyme du genre Astragalus , de la famille des Légumineuses. (Sp.) ARA ARAGIVE. zool. — Nom de l'Araignée dans divers dialectes du midi de l'Europe. On a, par analogie, donné ce nom au Gobe- Mouche gris , à certaines espèces de Crabes, dont les pattes sont démesurément allon- gées , et à la Vive (Trachinus draco) à cause de sa morsure. C. i>'0.) ARAGNO. poiss. — Nom provençal de la Vive, Trachinus draco, L. (C. d'O.) ARAGOA.bot. pu.— Voyez aragoa- cées. (Sp.) *ARAGOACÉES. bot. ph.— M. Don avait établi sous ce nom une famille ayant pour type le g. Aragoa , que son auteur, M. Runth, mettait avec doute à la suite des Bignoniacées. Maintenant , on s'accorde à le placer parmi les Scrophularinées , dans lesquelles vient se confondre la famille pro- posée par M. Don. (Ad. J.) * ARAGUAGA. poiss. — Marcgrave a figuré sous ce nom lu Scie (Squaluspristis), qui se trouve sur les côtes du Brésil. (Val.) *ARAGUS, Neck. bot. ph.— Synonyme du genre Astragalus , de la famille des Lé- gumineuses. (Sp.) ARAIGNEE. Aranea(âpxxv,, araignée). iivs. — Latreille a conservé ce nom pour un g. delà tribu, ou même famille selon nous, des Araignées de l'ordre des Aranéides, caracté- risé essentiellement par leurs quatre yeux antérieurs disposés en une ligne courbe d'a- vant en arrière , et par leurs deux filières supérieures, plus longues que les autres. Le g. Araignée renferme quelques espèces con- struisant dans les maisons , dans les angles des murs , sur les haies , une grande toile presque horizontale, ayant, à sa partie su- périeure , un tube où l'Araignée se cache pour guetter sa proie. Le type est l'Araignée domestique (Aranea domestica, Linn.), qui vit dans nos demeures. Latreille avait d'a- bord appliqué à ce genre le nom de Tegue- naria , adopté par M. Walckenaër , qui pensait que la dénomination â'A raignée de- vait s'appliquer à toutes les esp. de la fa- mille. (Bl.) ARAIGNÉE DE MER, or SCOR- PION, zool. — On donne dans nos pro- vinces ce nom à la Vive, Trachinus draco , h. Voy. akagîso et vive. Les amateurs et les marchands de coquil- les désignent, sous ce nom, diverses espèces ARA du genre Ftêrocère, de Lamnrck, à causo des appendices digités dont est munie leur lèvre antérieure, ce qui les a fait comparer aux pattes d'Araignées. Le Murex tribulus , L. , a aussi reçu le nom d'Araignée de mer, à cause des épines divergentes dont sa coquille est armée. Plusieurs espèces du genre Maïa, de Tor- dre des Décapodes, sont aussi connues sous ce nom dans nos provinces méridionales. (G. d'O.) ARAIGNÉES. Aranece. ras. — Linné, Fabricius et tous les anciens auteurs, compre- naient sous cette dénomination toutes les Arachnides fileuses de Latreille , ou Ara- néides de Walckcnaèr ; Latreille , dans ses derniers ouvrages, regardant les Arachnides fileuses comme une famille de l'ordre des Arachnides pulmonaires, la divise en deux genres principaux, auxquels il rattache tous les autres comme sous-genres. Le premier est celui de Mygale , le second celui d'Arai- gnée {Araneà). M. Walckenaër regarde ces deux genres comme deux tribus qui , selon nous, devraient avoir le nom de familles ; la première est celle des Téraphoses, et la se- conde celle des Araignées. Ces Araignées sont caractérisées par des mandibules cylindriques ou coniques, de moyenne longueur dans les femelles , plus longues et plus grêles dans les mâles ; par des palpes peu allongés, de cinq articles, insérés au côté externe des mâchoires près de la base, ayant leur dernier article ovalaire, ren- fermant , à son extrémité , un organe ser- vant dans l'acte de la copulation ; par une languette avancée entre les mâchoires, et des sacs pulmonaires réduits au nombre de deux, ainsi que les ouvertures stigmatiques. La plupart de ces Araignées filent des toi- les dans lesquelles elles saisissent divers in- sectes ; quelques autres ne construisent point de toiles, mais elles vont à la chasse des in- sectes, et se retirent dans des trous ou des cavités qu'elles tapissent de leurs fils ; enfîn, il en est une espèce qui vit dans l'eau, en s'y construisant avec ses fils une véritable clo- che à plongeur. Voyez argyronète. Nous pourrions donner de beaucoup plus longs détails sur les mœurs des Araignées , si , dans cet article , nous les considérions comme les anciens auteurs ; mais ici nous ne voulons que parler d'une tribu ; et, pour T. II. ARA 65 éviter les répétitions, nous renvoyons au mot Aranéides, pour le développement complet de l'histoire de ces animaux intéressants. En effet, sous la dénomination d Aranéides , on comprend aujourd'hui ce que tout le monde connaît sous le nom d'Araignées , tandis que les zoologistes ne comprennent sous ce même nom qu'une partie de l'ordre. Il paraîtra , sans doute, dès lors beaucoup plus convenable que les mœurs et habitudes diverses de toutes les Araignées composant l'ordre des Aranéides soient développées en même temps. Au con- traire , ici nous eussions été obligé de pas- ser sous silence la tribu des Téraphoses, si remplie d'intérêt , pour ne parler que de la tribu des Araignées proprement dites. C'est pour éviter de trop séparer ces deux tribus, qui ne diffèrent réellement entre elles que par un caractère purement zoolo- gique, que nous renvoyons à aranéides. Latreille {Règne animal) établit, dans son grand genre Araignée , plusieurs divisions d'après les mœurs et les habitudes, afin de grouper plus facilement tous les sous-genres qu'il y rattache ; la première de ces divi- sions est celle des Araignées sédentaires, qui construisent des toiles ou jettent au moins des Gis pour saisir leur proie ; celles- ci se partagent alors en Rectigrades et en Latérigrades , d'après le mode dont s'effec- tuent leurs mouvements de progression. Les Rectigrades se subdivisent encore 1° en Tubitèles ou Tapissières , ayant des filières cylindriques; elles comprennent les sous-g. Clotho, Walck. (Uroctea, Duf.) ; Drassus , Walck. ; Segeslria , Lat. ; Clubiona, Lat. ; Aranea ( proprement dit ), et Argyroneta; 2° en Inéquitèles ou Araignées filan- dières, pourvues de filières coniques, et comprenant les sous-genres Scytodes, Lat. ; Theridion , Walck. ; Episinus , Walck. ; 3° en Orbitales ou Araignées tendeuses ayant des filières presque coniques et dis- posées en rosette ; celles-ci renferment les s.-g. Linyphia , Lat. ; Uloborus , Lat. ; Te- tragnatha, Lat. , et Epeira, Walck. Les Araignées latérigrades , ayant la facul- té de marcher dans tous les|sens, de côté, à reculons, en avant, se composent des sous- g. Micrommata, Lat. (Sparassus, Walck.); Senelops, Duf.; Philodromus, Walck.; Tho- misus, Walck. Viennent ensuite les Arai- 5 (S AH A gnéea • vagabonde» , qui se- partagent en Citigrades , comprenant les sous - genres Oxyopes , Lat. {Sphasus , Walck.); Clenus, Walck.; Dolomcdes, Lat. ; Lycosa, Lat. ; et Myrmecia, Lat. ; et en Saltigrades , ren- fermant les sous-genres Tessarops, Kaflin. ; Paitpimanus , Duf. ; Ercsus, Walck. ; et Saïticus, Lat. (Attus, Walck.). M. Walckenacr (HisU nat. des ins. apu- res ) classe les Araignées d'après le même système, mais il en fait une application un peu différente. En effet, il divise d'abord sa tribu des Araignées en Terrestres , ha- bitant sur terre , et en Aquatiques , habi- tant au milieu de l'eau ; il partage ensuite les Terrestres en Vagabondes, courant pour chercher leur proie , en Errantes , errant à l'cntour de leurs nids , et en Sédentaires , construisant des toiles pour attraper leur proie. Les Vagabondes sont ensuite divisées en Tubicoles, vivant dans des tubes soyeux : celles-ci renferment les genres Dysdera et Scgestria; en Cellulicoles , se composant des g. Up dotes et Scytodes ; en Coureu- ses, comprenant les g. Lycosa , Dolomedes , Storena, Ctenus, Bersilia, Sphasus, Dyc- tion, Dolophones; en Voltigeuses, renfer- mant les genres Myrmecia, Eresus, Chersis, Àttus ; et en Marcheuses, se composant des genres Arhys , Delena , Thomisus , Sele- nops, Eripus, Philodromus, Olios, Sparas- sus, Clastes. Puis M. Walckenacr partage les Araignées errantes en Niditèles, se compo- sant des genres Clubiona , Desis , Drassus ; clenFilitèles, comprenant les g. Clotho, E- nyo, Latrodectus, Pholeus et Artema; il di- vise ensuite les Sédentaires en Tapit'eles, renfermant les genres Tcgenaria, Lachcsis, Âgelena, Nyssus; en Orbitales, comprenant les g. Epeira, Plectane, Tetragnalha, Ulo- borus, Zosis; en Napitèles, se composant du seul genre Linyphia >• et en Rétiteles , comprenant les g. Argus, Episina, Thcri- dion. Viennent enfin les Aquatiques, nom- mées encore TSageuses et Aquitèles , et ne renfermant encore que le genre Argyro- neta. Telles sont les différentes méthodes que l'on a employées pour classer cette grande famille des Araignées. Le tableau présenté par M. Walckenacr est réellement très bien ordonné et trè3 facile à saisir , mais nous pensons que , lorsque l'étude des Araignées sera plus avancée sous le rapport des orga- nes externes et internes , on en viendra à prendre en considération certains caract. qui jusqu'ici ont été négligés. (Bl.) * AR AÎNÉES. Arainœ (de Ara, un des genres de cette sous-famille), ois. — Sous- famille de notre famille des Psittacidées , ayant pour caract. : Bec très fort, très arqué dessus et dessous , à mandibule supérieure prolongée en une pointe tombante et dé- passant de beaucoup celle de l'inférieure ; cette pointe munie en dedans de petites stries élevées, transverses et obliques, for- mant des espèces de chevrons brisés très rapprochés , et , de plus , d'une petite carè- ne souvent peu saillante et même obsolète , où vient s'appliquer l'extrémité de la man- dibule inférieure; celle-ci beaucoup plus courte , aussi haute que large , et souvent beaucoup plus haute que longue; la supé- rieure ayant ses bords ou simplement si- nueux ou munis d'une forte dent élargie et obtuse. Tarses courts , assez aplatis , ro- bustes. Doigts externes allongés, plutôt grêles que gros , surtout dans les grandes espèces. Queue longue ou très longue , très étagée dès la base , longicône. Ailes aiguës ou subaiguës, à rémiges allongées. Cette sous-famille, toute naturelle et toute géographique , ne se compose que de? Perroquets à longue queue conique du Nou- veau-Monde. Elle renferme le genre Ara , avec ses sous-genres Perriche-Ara et Per- riche. Voy. ara. (Lafr.) ARALIA, Linn. bot. fh. — Genre type de la famille des Araliacées. Suivant nos observations, ses caractères sont : Lim- be calieinal marginiforme , 5-dcnté. Disque annulaire , ou confluent avec la base des styles. Pétales 5 , imbriqués en préflorai- son. Etamines 5 ; filets subulés ; anthè- res médifixes , échancrées au sommet, bi- fides de la base jusqu'au milieu. Ovaire 5- loculaire, 5-ovulé. Styles 5, courts , obtus , soudés par la base ; stigmates petits, subca- pitcllés. Drupe (en général 5-coque) à 5 noyaux comprimés, chartacés, 1-spermes. Graines inadhérentes, conformes aux noyaux; tégument membraneux. Périspcrme charnu, huileux.Embryon minime. — Arbrisseaux, ou herbes vivaces. Feuilies digitées , ou pen- nées, ou bipennées, ou tripennées, ou sub- ARA tritcrnées, stipulées; folioles incisées ou dentelées, articulées par la base , penniner- vées ; pétiole cylindrique, articulé et noueux aux ramifications , à base élargie en gaîne omplexicaulc ou semi-amplexieaule. Inflo- rescences terminales, ou axiilaires et termi- nales. Fleurs jaunâtres ou blanchâtres , pe- tites, disposées soit en ombelle , soit en pa- nicule composée d'ombellules ou de capi- tules. Inflorescences partielles en général accompagnées d'une collerette de bractées persistantes. Pédicelles nus , ou couronnés d'un calicule cupuliforme. Calice turbiné , ou subglobuleux, ou ovoïde. Pétales inon- guiculés, ordinairement réfléchis. Anthères suborbiculaires , ou elliptiques, ou oblon- gues. — M. de Candolle {Prodr., IV, p. 257) rapporte à ce genre 42 espèces, mais il n'en est que huit à dix qu'on y puisse admettre avec certitude. La plupart de ces dernières habitent les régions extra-tropicales de l'an- cien continent ; les espèces douteuses appar- tiennent à la Flore équatoriale. IPA.spinosa, L. (vulgairement Angélique épineuse), indigène des États-Unis, se cul- tive comme arbrisseau d'ornement; il se fait remarquer par une tige haute de huit à douze pieds, en général très simple, héris- sée d'aiguillons, et couronnée d'une touffe de feuilles qui atteignent deux à trois pieds de long ; l'inflorescence est également ter- minale, formant une panicule large d'un à trois pieds. Les feuilles de cet Aralia ont une odeur analogue à celle de la carotte. L'écorce de sa racine est un drastique fré- quemment employé par les médecins anglo- américains. — VAralia umbraculifera , Roxb., qui croît aux Moluques , est égale- ment remarquable par un port très pitto- resque : c'est un petit arbre à tronc très simple , couronné d'une touffe de feuilles longues de six pieds, et d'une panicule très ample. — La décoction de la racine de VA. racemosa , L. , plante herbacée , qu'on trouve dans les forêts du Canada et des États-Unis , passe pour un excellent remède anti-rhumatismal.— Enfin , la racine de VA. nudicaulis, L. ( vulgairement Salsepareille de Virginie ), espèce indigène des mêmes contrées que VA. racemosa, participe, sui- vant le docteur Barton, aux propriétés mé- dicales de la Salsepareille. (Sp.) ARALIACÉES. bot. pu. — Famille ARA 07 de plantes dicotylédones, polypétales, éplgy- nes , dont les caractères sont les suivants*. Calice soudé avec l'ovaire, entier, ou à dents égales en nombre aux pétales et alternes avec eux. Pétales 5-10 , à préfloraison val- vaire , caducs , et manquant dans un petit nombre de genres. Étamines insérées avec les pétales sur le pourtour d'un disque qui surmonte l'ovaire , égales en nombre et al- ternes avec eux , plus rarement doubles ; à filets courts et subulés ; à anthères intror- ses , biloculaires. Ovaire à loges contenant chacune un ovule pendant et anatrope ( lo- ges dont le nombre, quelquefois binaire, est ordinairement plus grand , et peut .s'é- lever jusqu'à lo ) , couronné d'un disque glanduleux , du centre duquel s'élèvent au- tant de stigmates sessiles qu'il y a de loges, ou autant de styles courts , terminés chacun par un stigmate simple , ou , plus rarement, un seul style résultant de la soudure do plusieurs. Dans le fruit , le sarcocarpe est charnu ou sec , et , scus lui , l'endocarpe , chartacé ou membraneux , se sépare en au- tant de noyaux monospermes. Graines à test crustacé , contenant au sommet d'un. gros périsperme charnu un petit embryon droit , à radicule supère plus longue que les cotylédons. Les Araliacées sont des ar- bres ou arbrisseaux souvent grimpants, ou, plus rarement , des herbes originaires des régions tempérées et surtout tropicales; à feuilles ordinairement alternes , simples ou composées , portées le plus souvent sur de longs pétioles dilatés à leur base , dépour- vues de stipules ; à fleurs régulières , her- maphrodites ou plus rarement polygames, disposées en ombelles ou en têtes qui se groupent en grappes ou en panicules , nues ou accompagnées d'un involucelle , axiilaires ou terminales. Gexr.es. * Fleurs pétalées : Panax, L. ( Araliastrum, Vaill. ; Plec- tronia, Lour. ; Aureliana , Catcsb. ). -» Cussonia , Thunb. — Maralia , P. Th. — Gilibertia, Ruiz Pav., non Gmel. [Wan- genheimia, Dietr.; Ginnania , Dictr.). — Gastonia, Juss. — Polyscia, Forst. — To- ricellia, DC. — Aralia, L. [Schefflera, Forst.)— Sciodaphyllum, P. Brov/n. ( Acti- nophyllum , Ruiz Pav. ). — Hedera, L.— Paratropia, DC. {Heptapleurum, Gœrtn.). — Artrophyllum , Biume. G8 ARA ARA * Fleurs apétalées : Botryodendron , EndI. — Miquelia, Meisn. A ces genres, la plupart des auteurs ajou- tent YAdoxa , L. , dont la place dans la sé- rie naturelle peut cependant donner lieu encore à quelques doutes , et dont la fleur singulière a donné lieu à des interprétations diverses. C'est avec plus d'incertitude enco- re qu'on rapproche des Araliacées le Tou- roulia, Aubl. (Robinsonia, Schreb.). (Ad. J.) ARALIÉES. bot. pu. — Voyez ara- liacées. ARAMACA. poiss. — Marcgrave a donné sous ce nom un pleuronecte des cô- tes du Brésil. p (Val.) * ARAMINÉES. Âraminœ ( Âramus , nom latin d'un des g. de cette s.-famille ). ois. — Sous-famille de notre famille Ardéi- dées. Ses caract. sont : Bec plus long que la tête , grêle , comprimé , droit , presque cy- lindracé ; à carène aplatie en dessus , se renflant en dessous , à quelque distance de sa pointe, qui est légèrement arquée en dessus. Narines non membraneuses , situées vers la base du bec , dans un sillon latéral , profond et prolongé. Jambes à moitié dé- nudées , fort longues, ainsi que les tarses et les doigts ; ceux-ci sans membrane interdi- gitale à leur base dans l'un des deux gen- res qui composent cette sous -famille, en étant munis dans l'autre. Pouce posant sur le sol ; ongles médiocres , légèrement ar- qués ; celui du pouce le plus court. Les deux genres américains , le Courliri et le Caurale , qui forment à eux seuls cet- te sous-famille, ne nous ayant pas paru susceptibles de figurer naturellement dans les Grues, à la fin desquelles Cuvier les pla- çait , ni dans les Hérons ou les Cigognes , d'après la forme grêle et cylindracée de leur bec , l'absence de la membrane interdi- gitalc du Courlan , la brièveté de l'ongle de leur pouce , la non-denticulation de celui de leur doigt médian , et aussi d'après la dif- férence de mœurs et de nourriture de ce dernier, selon Azara , qui Pa observé au Paraguay , nous avons pensé qu'au lieu de les intercaler dans l'une de ces sous-famil- les, où ils n'auraient figuré que comme genres exceptionnels , il serait plus naturel, et même plù3 méthodique i d'en former uno petite sous-famillo américaine , faisant partie toutefois de notre famille Ardéidée , et voisine de notre sous-famille Ibisinée. Nous les aurions même placés dans celle- ci , dont ils ont à peu près le bec , sauf la courbure , s'ils n'en eussent pas autant dif- féré par les pattes. Ce sont évidemment de» genres de transition des Ardéidées aux Ral- lidées. Voy. les genres courliri et cau- rale. (Lafr.) ARAMUS. ois. — C'est le nom latin donné par Vieillot au g. Courliri ( VArdea scolopacea de Linné ). Voy. courliri. ( Lafr. ) ARAIVEA {àp&yyn , araignée), aracii. — Syn. latin d'ARAiGNÉE. Voyez ce mot. (C. D'O.) ARANEIDES. {Aranea, araignée.) arach. — M. Walckenaër a le premier em- ployé cette dénomination pour le grand genre Araignée de Linné, qui maintenant forme un ordre de la classe des Arachnides. Ces Aranéi- des nous offrent des mandibules mobiles de haut en bas, et terminées par un seul crochet mobile , très acéré , courbé inféricurement , et muni vers son extrémité d'une ouverture pour la sortie du venin ; des palpes pédifor- mes , terminés dans les femelles par un pe- tit crochet, et ayant dans les mâles leur der- nier article fortement renflé , et renfermant quelques petites pièces cornées, servant au moins d'organes excitateurs dans l'acte de la copulation ; une lèvre inférieure appliquée entre les mâchoires , et une seconde lèvre formée par un prolongement du sternum. Le céphalothorax des . Aranéides 'présente ordinairement une impression en forme de Y , semblant indiquer le point de réu- nion de la tête et du thorax; il offre en avant six et plus souvent huit yeux , grou- pés de différentes manières , selon les gen- res. Les pattes sont toutes de même forme , mais elles varient souvent par la taille ; le dernier article de leurs tarses est terminé par deux crochets dentelés , et quelquefois aussi par un troisième plus petit et sans dentelures. Les yeux des Aranéides sont ramassés et rapprochés en un seul groupe sur la partie médiane antérieure du céphalothorax , dans la plupart des Téraphoses (1™ famille de l'ordre des Aranéides ) , écartés et dissémi- nés sur le devant et sur les côtés dans ton- ARA les les autres Araignées ( 2° famille de l'or- dre); ces yeux sont presque toujours au nombre de huit. M. Walckenaër signale seu- lement cinq genres où ce nombre n'est que de six. Les mandibules , qui ont encore reçu les dénominations de forcipules , de chélicè- res, antennes - pinces , serres, sont tou- jours placées au dessous du bord antérieur du céphalothorax , et composées de deux pièces , la tige et l'onglet ; la tige , qui est considérablement plus grosse que l'onglet , est aplanie à sa face interne , de forme plus ou moins cylindrique ou en cône tronqué. Souvent ces mandibules présentent, à leur extrémité et vers leur côté interne, une rai- nure garnie d'épines aiguës, dans laquelle s'insère le crochet ou onglet ; ce crochet , arqué , extrêmement dur et pointu , offre, près de la pointe, un petit trou pour le pas- sage du venin avec lequel l'Araignée donne la mort aux insectes. Les mandibules des Aranéides sont gé- néralement couvertes de poils très courts et serrés ; et, dans quelques unes, on en re- marque de beaucoup plus longs vers la par- tie supérieure. Dans la famille des Téra- phoscs , les mandibules sont arquées hori- zontalement, très comprimées latéralement, avec leur dos arqué ; dans la famille des Araignées, au contraire , elles sont articulées 6ur un plan incliné, et peuvent se mouvoir latéralement ; elles sont cylindrico-coni- ques , diminuant de grosseur de la base à l'extrémité. Dans quelques mâles seule- ment {Tétragnathes ), elles sont fort allon- gées et renflées au milieu ; mais presque toujours les mandibules des mâles sont un peu plus longues que celles des femelles. Les mâchoires et la lèvre sternale sont , dans toutes les Aranéides, dirigées, en avant, c'est-à-dire dans le sens de la longueur du corps. Ces mâchoires, offrant de grandes va- riétés de formes , nous fournissent de bons caract. pour la distinction des genres ; elles sont ou arrondies ou tronquées oblique- ment à l'extrémité, ou terminées en pointe. (Nous renvoyons, pour la forme particulière qu'affectent les mâchoires des Aranéides, aux divers genres , dont elles fournissent un des principaux caractères.) Les palpes, insé- rés au côté externe des mâchoires , ont la forme de petites pattes ; ils sont composé* ARA G9 de cinq articles terminés en massue ova- laire dans les mâles , et par un crochet dan» les femelles. M. Savigny a appliqué des dé- nominations h chacun de ces articles : ainsi, le premier est Vaxillaire , le second Vhu- méral , le troisième le cubital, le quatrième le radial, et le dernier le digital ; mais nous devons dire qu'il serait très facile d'assimi- ler ces articles à ceux des pattes. La lèvre sternale représente souvent un parallélogramme plus ou moins allongé ; quelquefois elle est allongée ou ovalaire, ou même triangulaire. g La languette , nommée aussi epichèle , située au dessous des mandibules et entre les mâchoires, est semi-cartilagineuse, et velue latéralement et à l'extrémité; elle pré- sente dans son milieu une petite fente que plusieurs naturalistes regardent comme l'ou- verture buccale ; mais d'autres pensent que cette ouverture existe au dessous de la lan- guette ; cette languette varie beaucoup par la forme : elle est souvent échancrée , quel- quefois pointue ou carrée. Telles sont les pièces qui entrent dans la composition de la bouche des Aranéides. Dans notre article arachnides, nous avons exposé la structure des pattes, le rapport de leurs articles avec ceux des pat- tes des insectes, etc.; nous n'y reviendrons donc pas ici. L'abdomen est mobile , ordinairement mou, souvent fort gros par rapport à la par- tie antérieure du corps ; il est fixé au thorax par un pédicule court et extrêmement min- ce; et, en dessous, il présente à sa base une ouverture médiane qui est l'orifice des or- ganes de la génération, deux ou quatre stig- mates pour l'intromission de l'air, et de plus, vers l'extrémité, quatre mamelons ar- ticulés , cylindriques ou coniques , perforés au bout par une multitude de petits trous donnant passage aux fils soyeux, dont la matière est fournie par les réservoirs inté- rieurs. L'anatomie des Aranéides étant encore très peu riche en faits, et ayant eu d'ail- leurs l'occasion d'en donner l'exposé à l'ar- ticle arachnides , nous y renvoyons le lecteur. Nous nous contentons d'ajouter seulement pour les Aranéides quelques dé- tails sur les sécrétions et sur les organes de la respiration. ?0 Les sécrétions, chez les Aranéides, sont de deux sortes : l'une, dont le siège se trouve à la partie antérieure du corps, consiste dans la sécrétion du venin. Ce venin est contenu dans une vésicule située à la base des man- dibules, qui communique, -par un conduit ex- créteur renfermé dans l'intérieur de la man- dibule, à l'extrémité de son crochet, auquel est pratiquée une ouverture pour son émis- sion. Lorsque l'Araignée atteint un insecte, elle le perce avec le crochet de ses mandibules. La pression qui a lieu détermine l'éjacu- lation du venin dans la plaie, et cause promptement la mort de l'insecte blessé. On a prétendu, et l'on prétend encore dans certaines localités , et principalement en Italie , en Espagne et dans le midi de la France, que le venin de certaines espèces d'Araignées peut être funeste à l'homme, et môme , en certains cas, lui causer la mort; mais il est à peu près certain qu'il n'en est rien , car M. YValekenaër, qui s'est fait pi- quer par différentes espèces, nous assure n'en avoir éprouvé aucun mal , et nous en avons fait autant, sans en avoir éprouvé d'effets fâcheux. En Italie et en Corse, on rencontre une espèce du genre Théri- dion, le Theridion marmignatto ( Theri- dion lù-guttalum ), dont on redoute beau- coup la morsure, quoique ce Theridion soit fort petit; mais il parait que les couleurs noire et rouge dont cette espèce est ornée l'ont fait regarder comme diabolique. Personne n'ignore toutes les fables racon- tées et si complaisammeut reproduites par tant d'auteurs sur la Tarentule. D'après tous ces récits , les personnes atteintes d'une pi- qûre de Tarentule éprouveraient une exci- tation nerveuse des plus violentes , et jus- qu'à présent on n'aurait trouvé d'autre re- mède que la musique pour guérir les ta- renlolati (c'est ainsi que l'on nomme les personnes piquées par la Tarentule); on aurait été jusqu'à indiquer les différents tons regardés comme les plus propres à guérir le malade. Peut-être est -il réel, quoique nous en doutions beaucoup , que la piqûre de la Tarentule occasionne une excitation nerveuse ; mais il est plus certain qu'en Ita- lie on rencontre des charlatans qui , abu- sant de la bonne foi publique , donnent en spectacle des personnes soi-disant piquées ARA par la Tarentule-, et réunissent un plus ou moins grand nombre de musiciens qui exé- cutent des symphonies , pendant lesquelles le malade se livre à des danses et à de grands mouvements qui, dit-on, doivent prompte- ment Je guérir. La sécrétion produite à la partie posté- rieure du corps consiste dans l'émission des Gis soyeux. Elle a lieu au moyen d'organes intérieurs situés à la partie postérieure de l'abdomen, et composés de vaisseaux allon- gés, contournés et renflés dans leur milieu; près des filières extérieures, on remarqueen- core d'autres vaisseaux beaucoup plus petits , contenant dans leur intérieur une matière qui paraît différer de celle contenue dans les grands vaisseaux. Ces vaisseaux ne sont pas identiques dans toutes les Aranéides : en effet, ils varient par le nombre, par l'absen- ce ou la présence de ramifications, et par la plus ou moins grande quantité qu'ils en présentent. La matière renfermée dans ces vaisseaux ressemble à une gomme visqueu- se , insoluble dans l'eau et dans l'alcool , se cassant comme du verre , et n'offrant do souplesse que lorsqu'elle est divisée en fils fort minces; l'émission de cette matière, comme nous l'avons annoncé plus haut , s'ef- fectue au moyen de quatre filières situées vers l'extrémité de l'abdomen , et fermées par une petite plaque perforée d'une infini- té de petits trous , évalués à plus de mille pour certaines espèces. La inatièr» soyeu- se , venant à s'écouler par ces ouvertures imperceptibles, forme une quantité de fils d'une ténuité incommensurable, en nom- bre égal à celui des trous, et qui, se réunis- sant tous ensemble à leur sortie , forment les fils destinés à construire les toiles ; l'A- raignée les dévide par le seul poids de son corps ou à l'aide de ses pattes. Les fils sécrétés par ces Aranéides sont de différente nature: car, dans les Orbitè- les , les fils disposés en cercle sont agglu- tinants, les fils disposés en rayons ne le sont pas ; et le sac destiné à contenir les œufs est d'une toute autre texture , et quelquefois il est encore recouvert d'une bourre de soie. D'après ces observations, il est bien éta- bli que les Araignées ont des réservoirs pour différentes sortes de matière soyeuse ; mais jusqu'à présent on ignore quels sont les vaisseaux propres a eécréter tels fils ARA plutôt que tels autres. Au moment où les fils viennent de sortir des mamelons, ils sont gluants, et ce n'est qu'au bout de quelques instants que la dessiccation a lieu , quand l'évaporation de l'humidité s'est effectuée ; mais , lorsque la température est élevée, il suffit d'un moment, car ces Araignées s'en servent dès qu'ils sont sortis de leurs filières. Tout le monde a observé, dans les beaux jours du printemps et de l'automne , après un temps brumeux, des flocons blancs soyeux voltigeant dans l'air , et désignés vulgaire- ment sous le nom de fils de la Vierge. On ne doute plus aujourd'hui que ces fils ne soient formés par des Araignées, et princi- palement par des espèces appartenant aux genres Epeire etThomise; maison avait cru long- temps 'qu'ils se formaient dans l'at- mosphère. L'analyse chimique a parfaite- ment démontré qu'ils avaient complètement la nature des autres fils d'Araignées ; et , de plus , l'observation attentive faite en des endroits où des Araignées se trouvaient en plus ou moins grand nombre ne laisse plus maintenant aucun doute. Ce sont surtout les plus grands fils, ceux devant servir à consti- tuer les rayons de la toile, qui, affaissés par l'humidité , se rapprochent et finissent par se rouler en peloton. On doit en attribuer aussi à de très jeunes Araignées qui, n'ayant pas encore assez de soie pour construire des toiles , jettent seulement quelques fils. Quelques personnes ont cherché à utili- ser la soie des Araignées ; mais, comme cette industrie n'était pas susceptible d'une ap- plication en grand , les essais produits n'ont fourni aucun résultat important. On a fa- briqué avec cette soie des bas et des gants ; on rapporte aussi que Louis XIV voulut en avoir un habit; mais le peu de solidité qu'offrait l'étoffe dont il était confectionné l'en dégoûta bientôt. M. Alcirîe d'Orbigny , bien connu par ses longs voyages dans l'A- mérique méridionale , et par ses travaux zoologiques, a rapporté au Muséum d'his- toire naturelle un échantillon de la soie d'une Araignée, dont il m'a assuré avoir re- cueilli en Amérique une très grande quan- tité, qui lui avait servi à se faire confection- ner un pantalon qu'il a long-temps porté. Nous avons dit que les Aranéides respi- raient au moyen d'ouvertures situées à la AF.A. 7î base de l'abdomen ; que ces ouvertures étaient au nombre de deux ou de quatre : or, comme nous l'avons déjà exposé dans notre article arachnides , ces ouvertures com- muniquent à des sacs pulmonaires formés par la superposition de feuillets triangulaires extrêmement minces , qui tous convergent à l'orifice des stigmates. Les deux ouvertu- res postérieures, chez les Aranéides, qui en présentent quatre, communiqueraient, comme ftugès l'a si bien démontré par la belle anatomie qu'il a figurée dans la nou- velle édition du Règne animal de Cuvicr, à des vaisseaux trachéens. Le même savant a le premier observé que les Aranéides pré- sentaient , au point de soudure du sternum avec l'épisternum , une élévation formée par l'épiderme, et entourée d'un sillon car- ré ; que , dans l'angle postérieur de ce car- ré, on apercevait des ouvertures stigma- tiques, et que ces ouvertures communi- quaient à des vaisseaux trachéens. Ainsi les Aranéides seraient pourvues de deux systè- mes d'organes de respiration : elles respi- reraient par leur thorax au moyen de tra- chées analogues à celles des insectes, et par leur abdomen au moyen de sortes de pou- mons propres seulement aux Arachnides pulmonaires; de plus, ceux de ces ani- maux présentant quatre ouvertures respira- toires à leur abdomen en auraient deux con- sacrées à la respiration trachéenne, et deux à la respiration pulmonaire. Tels sont les faits découverts assez récemment sur le mode respiratoire de l'ordre des Aranéides. Maintenant que nous avons présenté les détails spécialement relatifs à l'organisation des Aranéides , nous allons exposer d'une manière générale leurs habitudes et leurs mœurs , renvoyant , pour les faits particu- liers , à chacun des genres de l'ordre. Pendant long-temps on est resté en grande dissidence sur le siège des organes de la gé- nération chez les Aranéides, et, de là , on s'est mépris sur la manière dont s'opérait l'accouplement. Aidé de l'anatomie , Trévi- ranus avait parfaitement reconnu la place qu'occupent les organes générateurs des Araignées mâles, et très bien démontré que leur orifice devait être situé à la ba- 60 de l'abdomen , comme chez les femelles ; mais tous les autres naturalisées jusqu'à lui, f eG plusieurs même de nos jours , ont pris , 73 ARA pour l'organe reproducteur mâle , les peti- tes pièces cornées situées à l'extrémité du dernier article des palpes. Cependant il est bien certain aujourd'hui, pour la plupart des naturalistes , que cet organe situé à l'extré- mité des palpes n'est qu'un organe excita- teur, et que l'orifice des organes mâles se trouve à la base de l'abdomen , comme l'a- vait si judicieusement pensé Tréviranus. Les Araignées mâles sont généralement plus petites que les femelles , et ces derniè- res , paraissant souvent peu disposées à re- cevoir leur approche, les tuent et même les dévorent quelquefois : aussi les mâles prennent-ils toutes les précautions imagina- bles pour atteindre leur but sans être victi- mes de la fureur des femelles. Chez les Arai- gnées sédentaires, le mâle va trouver la fe- melle sur sa toile , en ayant soin de ne ja- mais se présenter devant elle ; mais il la guette par derrière , épjant avec la plus grande attention le moment favorable. Si la femelle fait un mouvement , il recule , se rapproche ensuite , et si la femelle ne l'a pas poursuivi, il finit par s'élancer sur elle; alors , avec ses palpes , il la caresse, il la ti- tille, il l'excite en les passant sous son abdo- men ; mais tout cela n'est évidemment qu'un prélude. La femelle finit par céder aux dé- sirs amoureux du mâle : elle se laisse ren- verser un peu de côté , et alors l'accouple- ment a lieu ventre à ventre. Dès que l'acte est terminé , le mâle fuit aussitôt , car alors il serait , de nouveau , exposé à être dévoré par la femelle. Dans les espèces qui ne construisent pas de toiles , les mâles ne sont pas obligés à moins de précautions; l'accouplement seule- ment se fait à terre. Pour l'Araignée aqua- tique, comme nous le verrons à l'article Argyronètc, le mâle est encore contraint à employer de plus grands stratagèmes. Cel- le-ci se tenant renfermée dans une- cloche qui n'a qu'une ouverture inférieure par où jamais elle ne laisserait entrer le mâle , celui-ci n'a d'autre ressource que de con- struire Une cloche près de celle de la fe- melle ; il fait ensuite une galerie communi-i quant d'une cloche à l'autre ; il perce alors celle de la femelle pour s'élancer sur elle, et la forcer à se soumettre a ses désirs. Les Araignées prennent le plus grand soin de leur progéniture; les femelles forment AH A avec une soie des plus fines et des plus douces une sorte de petite coque dans la- quelle elles placent leurs œufs. Les Arai- gnées sédentaires fixent leur cocon dans une encoignure de muraille , dans quelque cavi- té, et toujours contre leur toile. Les espè- ces errantes, ne construisant pas de toiles , placent leur cocon dans leur retraite. Cer- taines espèces, telles que les Thomises, res- tent toujours sur leur cocon, et semblent le couver ; d'autres enfin, appartenant à la di- vision des Coureuses, le portent avec elles, attaché à leur abdomen, et ne s'en séparent jamais tant que les petits ne sont pas éclos. Si l'on vient à détacher ce cocon du ventre de la femelle, elle s'arrête aussitôt, et cher- che à ressaisir son fardeau; l'en empêche-t-on, elle tourne aux alentours , emploie tous les moyens de reprendre ce qui lui a échappé, et ne se décide jamais à abandonner le ter- rain qu'elle ne soit parvenue à recou- vrer le berceau de sa progéniture ; à peine a-t-elle pu s'en saisir, qu'elle l'at- tache de nouveau à son abdomen , et fuit en toute hâte. Quand elle appréhende une attaque nouvelle , elle emporte même son cocon entre ses pattes , et ne l'attache que lorsqu'elle se croit hors de danger. Les cocons des Araignées offrent entre eux quelques différences : généralement, ils sont parfaitement arrondis; plusieurs sont ovalaires , d'autres sont plus ou moins comprimés. Le développement des œufs des Araignées a été l'objet d'observations très intéressan- tes de la part de M. Moritz-Hérold. La trans- parence de certains œufs lui a permis d'é- tudier toutes les phases du développement de l'Araignée dans son premier état. Nous allons exposer succinctement , d'après les observations de cet auteur , les faits prin- cipaux qui se rattachent à ce premier âge dans les Aranéides. Les œufs des Araignées sont générale- mcnt'globuleux ou ovalaires, et ne présen- tent qu'une seule enveloppe revêtue d'une pellicule extrêmement mince. Cette pellicule recouvre entièrement la surface de l'œuf, excepté dans l'endroit où l'œuf se trouve accolé contre un autre œuf; l'enveloppe est transparente dans cet endroit , mais elle est opaque dans le reste de son éten- due , et l'on ne parvient à la rendre ARA transparente qu'en l'imbibant d'huile. Alors on peut aisément distinguer trois parties distinctes : le vitellus , tout à fait à l'inté- rieur , formé de globules ; Valbumen , lim- pide , sans globules , entourant le vitellus ; et le germe , qui est blanchâtre , lenticu- laire, et formé de petits globules. Le germe se dilate d'abord du centre à la circonfé- rence, et quelques uns de ses globules com- mencent à se mouvoir et à se confondre avec l'albumen ; ensuite le centre blanchâ- tre de l'œuf se porte vers l'extrémité , sans se détacher de la partie unie avec l'albu- men ; ce mélange du germe et de l'albu- men forme un composé que M. Hérold nomme Colliquamentum. Ce mélange de vient bientôt opaque et brillant, et cache entièrement le vitellus. M. Hérold nomme ce composé le cambium ; c'est dans ce com- posé ou cambium , qui n'occupe guère en volume que le quart de celui du vitellus , que les parties de l'Araignée commencent à se développer. Il s'opère d'abord une division en deux parties : la plus petite occupe l'espace où se trouvait le germe ; c'est là le composé céphalique , dans lequel se développent promptement les palpes et les parties de la bouche ; la seconde partie constitue le com- posé pectoral, d'où naissent bientôt les pattes. Le vitellus reste dans la partie pos- térieure de l'œuf; des plissures et des im- pressions marquent au bout de peu de temps la séparation du céphalothorax et de l'abdomen. La partie antérieure s'allonge , ainsi que les pattes ; le vitellus jaunâtre remplit la cavité de l'abdomen et les côtés du céphalothorax, et bientôt après, une ligne dorsale , qui n'est qu'un rudiment du cœur, se montre sur le dos du vitellus. Plus le développement de l'œuf fait de progrès, plus l'enveloppe se tend et s'applique con- tre les parties qui se forment. La partie antérieure du céphalothorax , les pattes et le sternum , qui restent blancs, sont formés seulement du cambium ou com- posé. Au contraire, la partie postérieure du céphalothorax et l'abdomen sont colorés et composés des globules du vitellus ; enfin , les yeux paraissent ; les organes de la bou- che et les articulations des pattes se dessi- nent. Quand l'Araignée est ainsi formée, la coque de l'œuf se fend sur le céphalothorax, la tête se montre la première , les mandi- T. II. ARA 73 bules , les palpes paraissent , les pattes enfin se dégagent; et, par des mouvements de contraclion et d'expansion, l'enveloppe se fend entièrement , et l'abdomen se trouve débarrassé. Au moment où l'Araignée vient de naître, elle est comme engourdie et d'une extrême faiblesse , et ne peut se mouvoir qu'avec peine; elle est obligée de rester encore plu- sieurs jours dans le cocon avant de pren- dre son essor, car, avant d'être aptejà aller chercher sa proie, elle doit encore subir une dernière mue , qui souvent n'a lieu qu'au bout d'une semaine ; mais dès que l'A- raignée a dépouillé cette peau , elle com- mence à marcher, quitte aussitôt le cocon natal, tire de ses filières un fil qui l'emporte dans l'air , et va ainsi se fixer à quelques branches. Alors la petite Araignée fileuse construit une toile proportionnée à sa taille, et mène déjà le même genre de vie que les adultes. Les couleurs de la petite Araignée sont encore pâles et uniformes , mais au bout de très peu de temps elle se colore , et sa peau acquiert un peu plus de consistance. Toutes les Araignées (Aranéides) font leur nourriture de proie vivante; il n'en est aucune qui vive de matière végétale ou de matière animale morte. Il faut que l'A- raignée elle-même ait donné la mort à l'in- secte pour qu'elle s'en nourrisse. Générale- ment les Aranéides font leur proie d'insectes proportionnés à leur grosseur et à leur force; et, pour les prendre, elles emploient différents stratagèmes. Certains voyageurs rapportent que, sous les tropiques, et principalement dans l'Amé- rique équatoriale , les grosses Mygales , ces géants de la classe des Arachnides, attaquent jusqu'à des Oiseaux-Mouches, des Colibris, et de petits Reptiles. Cependant ces Arai- gnées ne construisent point de toiles : elies ont seulement des tubes dont elles font leur retraite , et sont obligées de combattre corps à corps. Dans notre pays , dans le midi et le nord de l'Europe , et dans d'au- tres contrées , on connaît une foule d'Arai- gnées qui ne font pas non plus de toiles , et qui cependant ne vivent que de rapine. Les unes, que M. NValckenaër appelle Tubicoles et Cellulicoles , se retirent dans des tubes ou des cellules; mais elles n'ont aucun moyen d'y attirer leur proie : aussi font- 74 ARA elles des excursions pour so procurer leur nourriture. Les Coureuses, telles que les Lycoses, etc. , courent avec agilité, et sai- sissent leur proie à la course. Les Voltigeu- ses (Saltigrades, Lat. ) se tiennent immo- biles dans certains endroits, et s'élancent sur les petits insectes qu'elles aperçoivent , soit en sautant sur eux d'un seul bond , soit en s'élançant avec une telle agilité , qu'elles semblent voltiger. Les Marcheuses ( Latéri- grades et Citigrades , Lat. ) sont générale- ment peu agiles ; elles ne construisent ce- pendant pas de toiles, mais lancent quel- ques fils dans lesquels elles saisissent des insectes. M. Walckenaër dit que des espè- ces des genres Olios et Delena attaquent jusqu'à des Rakerlacs. Les Filistales er- rent à l'entour de leur retraite , mais elles tendent de longs fils pour attraper leur proie ; au contraire , toutes les Araignées appartenant à la division des Sédentaires, et que M. Walckenaër subdivise encore en Tapitèles, Orbitèles , Napilèles, Rétitèles, construisent de grandes toiles variant par leur structure, mais ayant toutes pour but de prendre au passage les insectes qui viennent s'y précipiter. Les Aranéides qui construisent ces toiles se tiennent toujours sur le côté ou dans le milieu; dès qu'un insecte vient s'embarrasser dans les mail- les , elles achèvent de l'enlacer par de nou- veaux fils ; et, quand elles s'en sont ainsi ren- dues maîtresses, elles les percent du crochet de leurs mandibules, qui leur donne bientôt la mort : l'Araignée suce aussitôt sa victime , et abandonne ensuite sa dépouille, qu'elle ne saurait digérer. Enfin , les Araignées aquatiques, nageuses, aquitèles, ne peu- vent vivre qu'au sein des eaux ; et pourvues d'organes de respiration tout à fait analo- gues à ceux des Araignées terrestres , elles se construisent une cloche qu'elles remplis- sent d'air , pour en faire leur demeure , tendant aux alentours des fils pour saisir les petits animaux qui vivent dans Peau , et dont elles font leur nourriture exclusive. Ainsi, parmi les Araignées, les unes sont courageuses , attaquent audacieusement la proie qui s'offre à elles, comme le lion et le tigre ; les autres , au contraire , selon l'ex- pression du savant Kirby , offrent la ruse tranquille et sédentaire du Paresseux, et la dextérité amphibie de la Loutre. ARA Tout le monde sait que les mouches corj" stituent la nourriture la plus générale des Araignées faisant des toiles , et que souvent ces dernières en prennent de beaucoup plus grosses qu'elles; mais il paraît que certains insectes , môme d'une taille inférieure à la leur, les effraient à tel point, qu'elles aban- donnent plutôt leur toile que de se défen- dre : les fourmis semblent être du nombre de ces insectes. Toutes ces Araignées n'ont de cou- rage que sur leur toile ; autrement elles sont timides, et n'attaqueraient jamais les insec- tes qu'elles prennent si bien dans leurs la- cets. Les Aranéides peuvent vivre fort long- temps privées de toute nourriture ; le plus grand nombre hivernent; elles s'enferment dans leur retraite au commencement de l'hi- ver et n'en sortent plus qu'au printemps suivant. Avant l'hiver nation, ces Araignées, qui ont pris en abondance une nourriture succulente, sont très grasses; mais, après l'hiver, elles ont vécu, comme tous les ani- maux hivernants, aux dépens de leur propre graisse, et elles sont extrêmement mai- gres quand on les trouve au printemps. D'après ce qui précède, on peut juger do l'utilité des Araignées. Ces animaux , bien loin de nuire aux produits de l'agriculture, détruisent au contraire une foule d'insec- tes très nuisibles aux végétaux : aussi M. Walckenaër a-t-il nommé une espèce d'Ara- néide Théridion bienfaisant ( Theridion be- nignum), parce que cette petite espèce se tient ordinairement dans les grappes de rai- sin , et s'empare des petits insectes qui vi- vraient aux dépens de ce fruit. Mais les Aranéides ont aussi de nombreux ennemis. Il existe un grand nombre d'oi- seaux et de reptiles, quelques mammifères, comme des Singes, des Écureuils , qui leur font une guerre à outrance ; il y a aussi des Scolopendres et un bon nombre d'insec- tes qui ne sont pas pour elles des ennemis moins redoutables, comme, par exemple, des espèces de Sphégiens , Craboniens, qui font la chasse aux Araignées pour en approvi- sionner leurs petits. Le Sphex ou lePompile perce l'Araignée de son aiguillon, et l'em- porte dans son nid. Celle-ci est complète- ment engourdie ; elle est dans un état de torpeur indéfinissable , de manière qu'elle ARA sert de pâture aux petites larves du Sphcs ou du Pompilc. Certains Ichneumonitcs et Clial- cidites ne sont pas moins redoutables pour les Araignées, car ils percent leurs oeufs avec l'extrémité de leur tarière et déposent un ceuf dans son intérieur. Les Aranéides sont répandues sur la pres- que-totalité du globe ; mais c'est principale- ment sous les tropiques que vivent les es- pèces d'une grande taille et celles aux for- mes bizarres, aux couleurs éclatantes et variées. Ces belles Epeires dont on a formé le genre Argyope , qui se font remarquer par l'éclat de leurs couleurs argentées et dorées , et ces autres espèces hérissées de longues et fortes épines (les Gastéracan- thes ) ne se trouvent que dans les parties les plus chaudes de l'Amérique, de l'Asie et de l'Afrique. Celles qui construisent des toiles paraissent aussi devenir moins nom- breuses quand on se dirige vers le nord ; au contraire , dans le sud , elles semblent être de plus en plus abondantes. Dans le nord , les espèces qu'on rencontre le plus fréquemment sont des Thomises, des Lyco- ses , des Clubiones , des Tégénaires, toutes espèces vivant dans des cavernes , sous des pierres; ce sont aussi celles qu'on retrouve encore sur les hautes montagnes; mais les A- raignées qui ont les plus belles couleurs sont celles qui , comme les Epeires , font leurs toiles au grand air ; celles, comme les Tho- mises, les Sparasses, etc., qui fréquentent les fleurs. Au contraire , les Clubiones , les Tégénaires, les Lycoses, qui ont des couleurs brunes ou grisâtres, sont celles qui vivent dans les endroits les plus sombres et les plus retirés. On a rapporté bien des histoires sur l'in- stinct des Araignées et sur leur goût pour la musique ; mais on doit certainement en regarder la plupart comme erronées. L'opi- nion que les Araignées sont sensibles à la musique paraît très accréditée. On raconte à ce sujet , dans divers ouvrages , que des Araignées blotties dans des encoignures de muraille arrivaient vers l'endroit ;où; l'on faisait de la musique. On cite aussi l'histoi- re d'une Araignée qui s'était accoutumée à venir sur le piano de Grétry dès qu'il jouait , et qui s'en allait dès qu'il avait cessé. Nous n'oserions pas avancer comme une chose certaine que les Araignées ne possèdent pas ARA 75 la faculté d'entendre, car nous sommes jloin d'en avoir des preuves ; mais elles man- queraient de ce sens, que nous n'en serions nullement étonné : en effet, leur genre dévie ne semble pas rendre ce sens indispensable ; ceux de la vue et du tact , chez les Arai- gnées, jouent certainement le plus grand rôle ; et d'ailleurs on peut en faire l'expé- rience comme nous l'avons fait souvent, et l'on restera convaincu que le bruit ne paraît influer sur elles en aucune manière. Certes, si l'on observe une Araignée au mi- lieu de sa toile , elle reculera bientôt si l'on approche de trop près ; elle reculera également si l'on agite sa toile , même très légèrement ; mais elle restera immobile quand on fera entendre les sons les plus pénétrants. Nous n'avons jamais pu remar- quer non plus que les sons les plus suaves d'un piano agissent d'une manière agréable sur les Araignées, car toutes celles que nous avons observées restaient immobiles , ou le plus souvent cherchaient à regagner leur retraite. II suffit qu'une histoire de cette na- ture ait été dite une fois pour qu'elle soit répétée pendant plusieurs siècles; mais c'est aussi une raison pour vérifier si de tels faits que Ton reproduit trop facilement sans exa- men ne sont pas faux. Nous devons ajouter que nous ne sommes pas éloigné de penser que les insectes per- çoivent les sons par vibrations au moyen de leurs antennes , et que les Araignées, étant dépourvues de ces organes, pourraient bien manquer du sens de l'ouïe ; toutefois , ce n'est pas l'absence des antennes qui nous a fait concevoir des doutes sur la faculté d'entendre chez les Aranéides, mais bien les expériences que nous avons faites sur elles et sur des insectes. On assure généralement aussi avec hardiesse que les Araignés peu- vent parfaitement être apprivoisées ; ce sont là encore des choses peu certaines pour nous, surtout au point où on le croit généralement. Tout le monde a entendu parler de l'Araignée de Pélisson, ce fameux prisonnier de la Bastille. D'Olivct raconte que Pélisson , enfermé dans un lieu qui ne recevait le jour que par un soupirail , et n'ayant pour toute compagnie qu'un Basque stupide qui ne savait que jouer de la mu- sette , entreprit d'apprivoiser une Araignée ARA qui construisait sa toile à rentrée du soupi- rail. Il mettait des mouches près d'elle, tandis que son Basque jouait de son instru- ment. Peu à peu l'Araignée s'accoutuma à en distinguer le son, et à sortir de son trou pour chercher sa proie ; au bout de quel- ques mois, elle était si bien instruite, qu'elle sortait de sa retraite au moindre si- gnal , allait prendre une mouche au fond de la chambre, et jusque sur les genoux du prisonnier. Nous ne serions pas étonné que l'histo- riette eût été au moins un peu brodée par le narrateur. M. Léon Dufour avait accoutumé aussi une Lycose tarentule à venir prendre une mouche entre ses doigts ; mais cela se com- prend très bien , car cette espèce, ordinai- rement trèsvorace, et sans doute privée de nourriture dans quelque boîte , se jetait vo- lontiers sur une mouche tenue entre les doigts , quoique probablement elle eût pré- féré aller la chercher elle-même. M. Wal- ckenaër nous raconte aussi qu'une Araignée conservée par une jeune demoiselle dans un petit flacon s'était également très bien habituée à venir chercher la mouche qu'elle lui présentait. Mais comme les histoires rapportées sur l'éducation des Araignées sont toutes à peu près semblables, nous n'en dirons pas da- vantage. Nous engagerons seulement les na- turalistes à faire, sur ce sujet intéressant, des observations qui puissent détruire ou corroborer les opinions assez généralement reçues. La classification de l'ordre des Aranéides doit les progrès qu'elle a faits aux importants travaux de M. Walckenaër. En effet, avant lui, l'étude zoologique de ces animaux était bien peu avancée. Son tableau des Aranéi- des, publié en 1805, a été le premier ouvra- ge important sur cette matière, et il a paru généralement très commode pour étudier les Araignées , car jusque là l'on ne savait réellement pas quelles étaient les parties pouvant servir à établir des coupes généri- ques dans cet ordre. M.Walckenaër a trouvé que les yeux, par leur nombre, par leur po- sition, variaient considérablement ; et, dès lors, mettant ce caractère en première li- gne , et y ajoutant tous ceux fournis par les parties de la bouche , il o pu créer des gen- ARA rcs, en leur assignant des caractères faciles à saisir. Latreille a adopté la plupart des gen- res de M. Walckenaër, et il a formé de pe- tites divisions établies d'après les mœurs , pour grouper plus facilement les genres. M. Walckenaër, prenant en considération les habitudes des Aranéides, nous donne, dans son Histoire des insectes aptères, un tableau présentant la division de ces animaux en deux tribus (les Téraphoses et les Arai- gnées, auxquelles nous renvoyons pour l'ex- position des divisions et des genres qu'elles renferment), et il les partage ensuite en un certain nombre de divisions basées sur les habitudes. Certainement nous trouvons très bien que l'on attache une grande importan- ce aux mœurs, mais il serait essentiel que des caractères zoologiques pussent s'ajou- ter à ceux fournis par les habitudes , pour que ces petites divisions, que nous désignons dans nos ouvrages sous le nom de groupes, aient toute l'importance qu'on y attache. Tels sont les principaux faits relatifs à l'organisation, aux mœurs et à la classifica- tion des Aranéides. (Bu) * ARAIVÉOIDES. Araneoides (Arar nea, araignée ; «cTos, ressemblance), arach. — Ficinus et Carus ont donné ce nom à la famille des Aranéides. Voy. ce mot. (G. D'O.) ARANÉQLE. poiss. — Nom qu'on donne sur nos côtes à la petite, Vive {Tra- chinus vipera), ou à la Vive commune {Tra- chinus draco) quand elle est jeune. (Val.) *ARAIVÉOLOGIE. Araneologia(Ara- nea , araignée , Xo'yos , discours), arach. — Traité des Araignées. (C. n'O.) ARANIA. poiss. — Voy. tive. ARANJAT. bot. cr. — Nom donné à VAgaricus aurantiacus L., dans quel- ques uns des pays méridionaux de l'Euro- pe. (C b'O.) AR APARACA, Adans. (Nom vernacu- laire ou idéal ). bot. pu. — Synonyme du genre Spigelia, de la famille des Spigélia- cées. m lSp-) ARAPÊDE. moll. — D'après d'Argen- ville , ce nom est donné aux Patelles sur nos côtes de Provence. (Desh.) * ARAPONGA. ois. — Nom brésilien d'une espèce de Cotinga du genre Averano de Temminck. Voy. averano. (Lafr.) ARA ARARA. ois. — C'est, dans Spix (Aves bras., etc.) , le nom générique syno- nyme de Perruche -Ara dans Buffon, et de Psittacara de Vigors ; et , dans le 5m" vol. des Perroquets de Levaillant , par M. Bourgeot Saint -Hilaire, c'est le nom que cet auteur emploie pour exprimer en latin celui d'Ara; c'est aussi le nom vulgaire de l'Ara rouge. Voy. ara. (Lafr.) ARARACA. ois. — C'est le nom que les naturels du Paraguay donnent aux Aras, ainsi que celui de Guaha, selon Azara. Foy. ara. (Lafr.) ARARACANGA. ois. — C'est le nom que les Brésiliens donnent à VAra rouge. (Lafr.) ARARAUNA. ors. — C'est le nom que les Brésiliens donnent à l'Ara bleu. (Lafr.) ARASSADE. rept. — Nom vulgaire des Salamandres. Voyez ce mot. (C. D'O.) *ARATINGA. ois. — C'est, dans Spix (Av. bras.), un nom de genre, synonyme de celui de Perriche à longue queue de Euf- fon, et de Conurus de Kuhl. Voy. ara. (Lafr.) ARAUCARIA, bot. ph. — Genre de Conifères, établi, dans le Gênera plantarum, par A. L. de Jussieu , qui a tiré son nom de celui des Araucanos , nation qui occupe les parties du Chili austral , où croît la pre- mière esp. connue du g. Araucaria. Ce même g. avait déjà été désigné par Lamarck sous le nom de Dombeya , en l'honneur du célèbre voyageur qui l'a recueilli le pre- mier; mais ce nom, déjà appliqué à un autre g., a dû être rejeté. Plus récemment, Salisbury a donné aux esp. américaines qui ont servi de type à ce g. le nom de Colum- bea, qui a été également rejeté , et le nom d'Araucaria est généralement admis ; mais , peu à peu, le nombre des esp. rapportées à ce g. s'est accru. A V Araucaria du Chili , auquel on doit conserver le nom spécifique de chilensis , donné par Lamarck (Dom- beya chilensis Lamk. ; Araucaria imbri- cala Ait , Hort. Eev. ; Columbea quadri- faria Salisb. ) , est venue se joindre l'esp. très analogue du même continent, V Arau- caria du Brésil ( A. brasiliensis ) ; puis on a rangé dans le même g. le Pin de l'île de Norfolk (Araucaria excelsa) , et l'esp. ana- ARA 77 logue de la Nouvelle-Hollande ( Araucaria Cunninghami ). Mais ces plantes , très dif- férentes par leur feuillage et par leur ger- mination , et qui présenteront peut-être d'autres différences dans leurs organes de reproduction lorsqu'ils seront mieux con- nus, doivent former un g. distinct , que Sa- lisbury avait déjà désigné par le nom d'£w- tassa. Voy. ce mot. Les vrais Araucaria ou Araucaria amé- ricains sont de très grands arbres à tige droite , portant , comme les Sapins , des branches rapprochées en faux verticilles très réguliers. Ces branches , surtout dans l'esp. du Brésil , se détruisent vers le bas de la tige; celles voisines du sommet per- sistent , s'allongent , et retombent en par- tie , de manière à donner à cet arbre un port très remarquable , qui a été bien re- présenté dans le Voyage au Brésil de Ru- gendas. Les rameaux sont couverts, dans ces deux espèces, de larges feuilles lancéolées, aiguës, beaucoup plus longues et étalées dans l'esp. brésilienne , plus courtes et lâchement im- briquées dans celle du Chili. Ces feuilles sont coriaces , très dures , sessiles , et ne tombent que très tard par suite de leur de- struction. C'est à l'extrémité même des ra- meaux que se développent sur des individus différents, cas fort rare dans les Conifères , les fleurs mâles et les fleurs femelles. Les chatons mâles sont simples , très vo- lumineux, composés d'écaillejs nombreuses très rapprochées, terminés par un prolon- gement subulé ; chacune d'elles porte à sa face inférieure 12 à 20 anthères étroites, li- néaires , disposées sur deux rangs superpo- sés , et fixées par leur extrémité opposée à l'axe de la partie élargie de l'écaillé. Les chatons femelles ou les jeunes cônes terminent de même les rameaux , et leurs écailles ne sont, pour ainsi dire, que la suite des feuilles de ces rameaux ; chacune pré- sente une cavité formée par la réunion de l'écaillé proprement dite et de la bractée ; et dans cette cavité ouverte supérieurement se trouve contenue une seule graine réflé- chie , c'est-à-dire fixée par la chalaze vers l'extrémité libre de l'écaillé , et dont le mi- cropyle est dirigé vers l'axe du cône. Les cônes mûrs sont très gros , égalant presque le volume de la tête d'un enfant ; les écail- 78 ARA les, renfermant chacune uno grafno, sont ca- duques, terminées par un appendice subulé. La graine cylindroïde, plus grosse que celle du Pin pignon , renferme un périsperme très épais , doux et bon à manger. L'em- bryon, cylindrique, présente deux cotylédons appliqués l'un contre l'autre , et qui , dans la germination, ne sortent pas de la graine. Par ce caractère , ces Araucaria se distin- guent de toutes les Conifères dont la germi- nation est connue , et surtout des Entassa ou Araucaria de l'Australie , qui ont qua- tre cotylédons foliacés portés sur une lon- gue tigelle. Les deux Araucaria américains, tous deux propres aux parties australes et tempérées de l'Amérique méridionale , l'un abondant surtout dans l'île de Chiloë , l'autre dans la province de Saint-Paul au Brésil , sont des arbres d'une taille très élevée , dont le bois paraît d'une très bonne qualité. Tous deux pourraient peut-être se cultiver en pleine terre dans les parties méridionales de l'Eu- rope , et l'espèce du Chili paraît même pou- voir résister aux hivers de l'Europe tem- pérée. Les Araucaria, tesEutassa, les Dam- mara , et peut-être quelques autres Coni- fères , présentent une structure de leurs li- bres ligneuses qui les distingue facilement des Pins et de la plupart des autres Coni- fères. C'est la disposition des ponctuations des parois latérales de ces fibres qui for- ment plusieurs rangées longitudinales sur chaque fibre, ordinairement 2 ou 3, et dont les ponctuations alternent dans deux ran- gées contiguës. Ce dernier caractère les di- stingue des bois de quelques Conifères, tels que les Taxodium, qui ont aussi deux ran- gées de ponctuations , mais formant des sé- ries transversales perpendiculaires à la di- rection des fibres ligneuses. (Ad. B.) ; * ARAUCARITES. bot. foss.— Ce nom a été donné par M. Endlicher ( Gen. pi. , p. 265 ) à des bois fossiles découverts dans les terrains houillers ou dans des for- mations aussi anciennes, et qui ont la struc- ture essentielle des Conifères du g. Arauca- ria. Cette structure, comme nous l'avons indiqué à l'article Araucaria, consiste dans l'existence , sur les parois latérales de cha- cune des fibres ou cellules allongées qui constituent le bois , do ponctuations dispo- ARA sées non en une seule série comme dans les Pinus , ou en deux séries, dont les ponctua- tions sont opposées à la même hauteur, com- me dans les Taxodium , et quelquefois dans les Pinus , mais en deux ou trois séries al- ternant entre elles. Ce caractère appartient aux Araucaria d'Amérique , type de ce genre, aux Eutassa ou Araucaria de l'Au- stralasie, et aux Dammara , qui constituent un groupe naturel et remarquable parmi les Conifères. Les mêmes caractères essentiels ont été trouvés dans plusieurs bois fossiles apparte- nant à la formation houillère, et qui ont été décrits et figurés dans le Fossil flora de MM. Hutton et Lindlcy, sous le nom de Pi- nites , quoiqu'ils diffèrent essentiellement des Pinus actuels par la structure de leur bois ; les analogues de ceux-ci ne se trou- vent que dans les terrains plus récents. Le Piniles Brandlingii, Fossil flora, n° 1, est surtout très analogue aux Araucaria , et peut être considéré comme le type des Araucarites. Le Pinitcs Withami des mê- mes terrains s'en éloigne davantage. Plusieurs des bois fossiles figurés par M. Wilbam , tant parmi ceux originaires des terrains anciens que parmi ceux trouvés dans le lias, paraissent offrir aussi une orga- nisation analogue à celle des Araucaria , et devoir se ranger dans le groupe des Arau- carites. (Ad. B.).. *ARAUJIA(nom d'homme), bot. pu.— Ce genre, qui appartient à la famille des Asclé- piadées, a été établi par Bertero, dans les Trans. Linn. Soc, t. XII. Il a pour synon. le PJtysianihus , fondé par M. Martius. Ses caractères sont : Calice 5-parti , à folioles étalées, grandes, persistantes. Corolle cam- panulée ; tube renflé à la base , et présen- tant cinq sortes de poches alternant avec les folioles calicinalcs ; limbe à 5 divisions lan- céolées, aiguës, étalées ou réfléchies. Gy- nostème inclus ; couronne staminale mem- braneuse , courte , à 5 lobes opposés aux étamines. Anthères terminées par un ap- pendice lancéolé; masses polliniques ova- les , pendantes ; corpuscule surmonté d'une membrane courte et tronquée. Stigmate conique, bifide. Follicules géminés, oblongs, gros, étranglés vers la base, déprimés au sommet. Graines nombreuses, garnies de soies vers l'ombilic— Les Aravjia sont des ARB plantes du Brésil à tiges volubilcs , garnies de feuilles glauques blanches en dessous ; les fleurs, grandes, blanches, et parfois lavées de rose , sont portées sur des pédoncules assez courts. On cultive dans les serres les A. sericofera Brot. — Physianthus albens de M. Martius. ( J. D.) * ARBACIA. Arbacia. éches. — Nom d'un genre établi par M. Gray ( Pro- ceed. zool. soc. Lond., 4835, p. 58) dans la famille des Échinides ou Oursins. Ses ca- ractères sont : Corps déprimé ; aires des am- bulacres très rétrécies ; ambulacres droits , minces; quatre ou cinq tubercules mame- lonnés sur chaque plaque, ou dix rangées pour chaque aire, peu marqués sur le dos ; trou de l'anus ovale, fermé par quatre pièces operculaires couvertes d'épines ou de pi- quants. Espèces types : Echinus pustulosus et punctulatus , Lamarck, ainsi que les au- tres espèces de la section A des Echinus de VAclinologie de M. de Blainville. (P. G.) ARBALÈTRE ou ARBALÉTRIER. ois. — Nom vulgaire du Martinet noir, Hi- rundo apush. (C. d'O.) ARBOIS. bot. piî. — Nom vulgaire du Cytise des Alpes. Voy. ce mot. (C. d'O.) * ARBORÉE (tige). Coulis arbore- us. bot. — Ce mot , qui désigne une tige ligneuse et dépourvue de feuilles, a été introduit dans la science comme correspon- dant à celui de tronc ; mais cette dernière expression est préférable et plus généra- lement adoptée. (C. d'O.) * ARBORESCENCE. Arborescentia. bot. — État d'un végétal qui a acquis la hautour ou la grosseur d'une arbre. (C. D'O.) * ARBORESCENT. Arborescens. bot. — On donne cette épithète aux plantes à tige ligneuse et nue qui sont de véritables arbres , et à celles qui en affectent le port , comme le Datura arborea, le Lavatera ar~ borca , etc. (C. d'O.) * ARBORISATION, iwrv. — On a donné ce nom aux dessins arboriformes qui se rencontrent dans certains grès et calcai- res, dans les marnes qui alternent avec le gypse des carrières de Montmartre , et sur- tout dans le quartz agate. Ces dessins , que l'on peut comparer aux charmantes végéta- tions qui, l'hiver, couvrent les vitres de nos fenêtres, sont dus à la cristallisation de sno- arb 79 lécules de fer ou de manganèse interposées par infiltration entre les couches de ces ro* ches, et affectant la disposition particulière à laquelle on a donné le nom d'arborisation. Quand ces cristallisations sont restées à la surface des roches , elles prennent le nom de superficielles , et on les appelle profon- des lorsqu'elles en ont pénétré la sub- stance. On désigne sous le nom d'herborisations les agrégations cristallines légères ressem- blant à des mousses ou à des herbes. Le synonyme scientifique d'arborisation est Dendrite. (C. D'O.) *ARBOR VERNICÏS, Rumph. (Am- boin. , t. II , p. 259 , tab. 86 ). bot. ph. — Jack (Malayan Mise, in Iîook. Bot. Mag. Comp. , t. I , p. 267) rapporte ce synonyme û son g. Stagmaria de la famille des Téré- binthacées (Anacardiécs ou Cassuviées R. Br.). (Sp.) ARBOUSE, bot. ph. —Fruit de l'Ar- bousier. Voy. ce mot. (C. d'O.) ARBOUSIER. Arbutus (? altération du nom celte de cet arbrisseau), bot. ph. — Genre de la famille des Éricacées, tribu des Andromédécs, formé par Tournefort , et adopté par tous les botanistes modernes, qui le caractérisent ainsi : Calice 5 -par- ti. Corolle hypogyne , globuleuse ou ovée, campanulée , à limbe 5-fide , réfléchi. Éta- mines 10, insérées au bas de la corolle, à fi- laments courts ; à anthères comprimées d'un côté , fixées par le dos au dessous du sommet, biaristees-réfléchies, déhiscentes au sommet par deux pores. Ovaire quinquélo- culaire, ceint d'un disque hypogyne, ou se- mi-immergé, à loges multi-ovulées. Style simple ; stigmate obtus. Baie subglobuleuse, granulée-tuberculée , 5-loculaire, à placen- tas libres , pendants du sommet de l'angle central. Graines assez rares, anguleuses , à tissu coriace. — Les Arbousiers ou Arboises sont des arbustes ou des arbrisseaux, répan- dus dans l'Europe australe, les îles Canaries, l'Amérique boréale , dans le Mexique et le Chili ; à feuilles alternes , très entières ou dentées ; a inflorescence en grappes termi- nales paniculées , dont les fleurs sont pédi- cellées , bractéées , blanches et rosées. On en connaît environ une douzaine, presque toutes cultivées comme arbrisseaux d'orne- ment dans les Jardins. L'espèce la plus com- 80 ARB mune, Arbutus unedo L., a fourni sept ou huit variétés aux cultivateurs; ses fruits, d'une saveur aigrelette, de la grosseur d'u- ne cerise et de la forme d'une fraise , sont recherchés par les enfants et surtout par les oiseaux ; ils mûrissent à l'entrée de l'hiver, tandis que ses fleurs paraissent dès les mois de mars et d'avril. Sous notre climat , il faut rentrer en orangerie la plupart de ces plantes. (C L.) ARBRE. Ârbor. bot. ru. — Ge nom, suivi d'une épithète significative, a souvent été employé par le vulgaire , ou môme par les voyageurs, pour désigner cer- tains végétaux ligneux, presque toujours re- marquables par quelques unes de leurs pro- priétés. Il est donc souvent utile de rappor- ter, autant que possible , ces dénominations vulgaires à des espèces végétales bien déter- minées. Nous signalerons ici quelques unes de ces déterminations. Ainsi, on a nommé : Arbre a l'ail, plusieurs arbres dont les feuilles ou quelques autres parties exhalent l'odeur de l'ail. Tels sont, au Pérou, suivant Ruiz et Pavon, l'arbre dont ils ont fait leur genre Cerdana ; au Brésil , les espèces du genre Seguieria. • Arbre d' amour , selon Durante , le Gai- nier, Cercis siliquastrum L. Arbre d'argent , le Protea argentea , au cap de Bonne-Espérance. Arbre aveuglant ( arbor cxcœcans ), VExcœcaria agallocha, qui croît dans l'In- de , et appelé ainsi par llumphius parce que la tige contient un suc acre et ^véné- neux, qui détermine de violentes inflam- mations des yeux. Arbre des Banians , le Ficus benga- lensis L. Arbre de baume , plusieurs arbres qui fournissent des matières balsamiques et ré- sineuses : tels sont le Bursera gummifera, encore connu sous les noms de Gomart et de Baumier à cochon ; VHedwigia gummifera; et , aux lies de France et de Bourbon , une espèce de Badamier, ou Terminalia, et les Hypericumangustifolium et lanceolatum. Arbre a beurre, le Bassia butyra- cea , palmier qui croît dans l'Inde. Arbre a bourre , selon Bory Saint- Vincent, VAreca crinita, à l'île Bourbon. Arbre a brai, un arbre de Manille, encore inconnu des botanistes, qui donne ARB nnc matière résineuse employée dans les constructions navales. Arbre du Brésil, ou Brésillet, ou bois du Brésil , le Cœsalpinia echinala. Arbre a calebasses , le Crescenlia cujete. Voyez calebassier. Arbre de Caroni, le Galipea officina- lis , dont l'écorce porte le nom d'Angustu- re vraie. Arbre de Castor , le Magnolia glau- ca, dans l'Amérique du Nord. Arbre du ciel ou de Gordon, le Gen- go, Gincko biloba. Voyez gengo. Arbre a cire, plusieurs végétaux qui laissent suinter de leur écorce ou de leurs fruits une matière tout à fait analogue à la cire des Abeilles : tels sont le Myrica ceri- fera , de l'Amérique du Nord , et le beau Palmier des Andes , décrit et figuré par Ilumboldt et Bonpland sous le nom de Ce- roxylon andicola. En Chine, on donne le nom (T Arbres à cire à plusieurs arbres sur lesquels un insecte encore mal connu dé- pose une cire blanche et pure. M. Stanislas Julien a donné des détails très intéressants [Voyez les comptes-rendus de l'Acad. des sciences, 15 avril 1840) sur cette cire et les arbres qui nourrissent son insecte. Les Chi- nois , selon M. Julien, élèvent les insectes à cire sur trois sortes d'arbres, dont deux sont bien connus en Europe : ce sont le Ni»- tching (Rhus succedaneum, se\onM. Adolphe Brongniart) ,1e Tong-tsing [Ligustrum gla- brum de Thunberg), et le Choui-kin, qui pa- raît être de la même famille que le Mou-kin (Hibiscus syriacus) , c'est-à-dire une malva- cée. Voy., pour plus de détails, le mot cire. Arbre des conseils, le Ficus religiosa L., cultivé dans l'Inde, auprès des temples et des pagodes, et sous lequel les habi- tants ont coutume de s'assembler. Arbre de corail, VErythrina corallo- dendrum , à cause de ses grappes de fleurs d'un rouge éclatant , et Y Arbutus ]Andra- chnc , à cause de ses branches nues, lisses, et quelquefois d'un rouge assez vif. Arbre a cordes , selon Bory de Saint Vincent, plusieurs Figuiers dont l'écorce fournit, à l'île Bourbon, des liens très soli- des. Arbre de Cypre, dans nos Antilles, le Cordia gerascanthus ; à la Louisiane, le Cyprès chauve ( Taxodium disiiehum ) , et ARB dans diverses contrées de l'Orient, le Pinut alepensis, et même d'autres espèces du g. Pin. Arbre de Cythère , le Spondias cythe- rea Lamk. , aux îles de France et de Bour- bon. Arbre du diable ou Pet du diable, le Hura crepitans ou Sablier , dont le fruit éclate avec fracas quand il est parvenu à sa maturité. Arbre de Dieu, le Ficus religiosa, dans l'Inde. Arbre de Dragon ou Dragonnier , le Draeœna draço. Arbre d'encens , plusieurs arbres qui donnent des matières résineuses, et, entre autres, les diverses espèces des genres Amyris et Icica. Arbre a enivrer, le Piscidia , aux An- tilles, parce qu'il est employé pour étour- dir , stupéfier les poissons. On se sert enco- re, pour le même usage, des fruits connus sous le nom de Coques du Levant. Arbre de fer , le Mesua ferrea , dans l'Inde ; à l'île de France , le Stadmannia de Lamarck. Arbre de la folie , V Amyris carana de Kunth. Arbre a fraises, l'Arbousier (Arbutus unedo , L.) , dont les fruits , rouges et mamelonnés , ont en effet quelque ressem- blance avec ceux du Fraisier. Arbre a franges, le Chionanthus vir- gineus , à cause de ses belles grappes de fleurs blanches, dont les pétales sont linéai- res et très longs. Arbre a la glu, le Houx (Ilex aquifo- lium,L.), parce que son écorcc sert à la préparation de la glu. Le même nom est ap- pliqué, à la Martinique, à VHippomane bi- glandulosa. Arbre a la gomme, divers Acacies qui donnent les gommes arabique et du Séné- gal. Le même nom a été appliqué par quel- ques voyageurs à des arbres résineux de la Nouvelle -Hollande, tels que V Eucalyptus resinifera , et le Metrosideros costata. Arbre a GRivES,'le Sorbier, Sorbus au- cuparia, dans plusieurs cantons du midi de la France. Arbke de Gordon. Yoyet arbre du ciel. , Arbre d'huile ou a l'huile, le Dryan- T. II. ARlî 81 dra vernica d'Ad. de Jussieu , et le Termi- nalia catappa, L. Arbre immortel, VErythrina coral- lodêndrum et VEndrachium madagasca- riense. Arbre impudique ou indécent , plu- sieurs esp. de Vaquois {Pandanus), des îles de France et de Bourbon , à cause de leurs grosses racines aériennes charnues et pen- dantes. Arbre de Judas ou de Judée, le Cercis Siliquastrum , en France , et le Kleinhovia hospita, dans les Antilles. Arbre a lait , plusieurs Apocynées et Euphorbiacées qui sont remplies d'un suc blanc et laiteux. Arbre aux. lis, le Tulipier, à cause de ses grandes et belles fleurs, semblables à des lis. Arbre de mai ou de Saint-Jean , aux Antilles, un Millepertuis et un Panax qui fleurissent communément aux mois de mai et de juin. Arbre a la main, le Cheirostemon pla- tanifolium , de Bonpland , au Mexique , à cause de ses cinq étamines groupées comme les doigts de la main rapprochés. Arbre de mature, selon Sonnerat, Wvaria longifolia. Arbre a la migraine , selon Bory de Saint -Vincent, le Premna integrifolia, à l'île de France. Arbre de mille ans , le Baobab (Adan- sonia digitata). Arbre de Moïse, le Mespilus pyracan- tha, L., également connu sous le nom de Buisson ardent, à cause de la couleur rouge de feu de ses fruits. Arbre ordéal ou à épreuves, VErythro- phleum , ou Casa , du Congo ; arbre de la famille des Légumineuses, dont on fait boi- re la décoction aux accusés, comme une sorte de jugement de Dieu. S'ils la suppor- tent sans succomber, ils sont déclarés inno- cents. Arbre de neige, plusieurs arbrisseaux à fleurs blanches : le Viburnum opulus , le Chionanthus virginicus, etc. Arbre a p aux , VArtocarpus incisa. Arbre a papier, le Broussonetia pa pyrifera , ou Mûrier à papier. Arbre a la pistache , lo Staphylea pinnata , L. G 82 ARB Arbre pluvieux, le Cœsalpiniapluvio- sa , DC. Arbre au poivre, dans le midi de l'Espagne et en Sicile , le Schinus molle , dont les fruits ont une saveur piquante et aromatique. Arbre puant, le Fœtidia, le Sterculia fœtida , VAnagaris fœtida , à cause de la mauvaise odeur répandue par leur bois. Arbre aux quarante éciis , le Gine- ko biloba. Arbre saint, le Melia azedarach, dont les noyaux servent à faire des grains de cha- pelet. Arbre de Saint-Jean. Voyez arbre DE MAI. Arbre de Saint-Thomas, le Bauhinia variegata, parce que, suivant Zannoni , les chrétiens de l'Inde croyaient que les fleurs de cet arbre avaient été teintes du sang de ce saint au moment de son martyre. Arbre a sang, à la Guyane, une esp. de Millepertuis arborescent ; probablement une espèce du genre Vismia , qui donne , par incision , un sucre propre , d'une couleur rouge de sang. Arbre de seringue ou à seringue, VHe- vea guyannensis, d'Aublet, d'où découle le suc qui , en se concrétant , forme le caout- chouc , avec lequel on fait quelquefois , aux Antilles , des bouteilles et même des serin- gues. Arbre de soie , plusieurs arbres ou ar- brisseaux qui donnent un duvet blanc et soyeux, comme certaines Apocynées. Le môme nom est donné au Mimosa julibri- sin, à cause des longs filaments de ses éta- mines. Arbre a suif , le Croton sebiferum. Arbre triste , le Nyctanthes arbor tristis, L., dont les fleurs restent constam- ment closes pendant le jour. Arbre aux ti-lipes, le Tulipier, Lirio- dendron tulipifera, L. Arbre a la vache, le Galactodendron ulile de M. de Humboldt, qui donne un suc blanc, doux et agréable, tout à fait comparable au lait. Arbre a velours, le Tournefortia ar- gentea , de la famille des Borraginées. Arbre au vermillon, le Quercus cocci- fera , sur lequel se développe l'esp. de Coche- nille connue sous le nom de Kermès végétal. ARB Arbre au vernis , plusieurs espèces de Terminalia , le Rhus vernix, L., etc. Arbre de vie, les espèces du genre Thuya. Arbre du voyageur, VUrania specio- sat dont les feuilles , terminées inférieure- ment par une vaste gaîne, contiennent quel- quefois une quantité considérable d'eau, qui peut être d'une grande utilité pour les voya- geurs. (A. R.) ARBRE, chim. — Les anciens chimis- tes ont donné le nom d' Arbres à certaines cristallisations artificielles qui imitent la forme arborescente , et produisent à la lu- mière un effet vraiment magique. C'est une des plus séduisantes applications populaires de la Chimie, et nos pharmaciens s'en ser- vent encore pour attirer sur leur étalage , naturellement peu attrayant, les regards curieux des passants. '?£ Les cristallisations les plus brillantes sont l'arbre de Diane et l'arbre de Saturne , qui doivent leur nom à ce qu'on emploie pour former le premier l'argent , que les alchi- mistes appelaient Diane, et le plomb , aux- quels ils donnaient le nom de Saturne, à cause de leur couleur. Pour obtenir ce dernier , on dispose dans un vase de verre à large embouchure, et de deux à trois litres de capacité, des fils de laiton écartés les uns des autres , et imitant le tronc et les branches d'un arbre ; on pend au milieu, en la fixant au bouchon, une lame de zinc, et l'on verse sur le tout de l'eau contenant la trentième partie de son poids d'acétate de plomb. Au bout de cinq à six jours , le zinc et les fils de laiton sont cou- verts de paillettes de plomb qui jettent un grand éclat. L'Arbre de Diane se prépare différem- ment. On met 15 à 20 grammes de mercure dans un vase à pied , et l'on verse par des- sus 50 à 60 grammes d'eau contenant de 7 à 8 grammes de nitrate d'argent. On bou- che le vase et on le laisse en repos. La cris- tallisation commence au bout de quelques jours. (C. d'O.) ARBRES. Arbores, bot. pu. — Déno- mination générale par laquelle on désigne les végétaux à tige ligneuse , par opposition à celles d'herbes ou de plantes herbacées, qui s'appliquent à ceux dont la tige meurt chaque année ; mais cependant les botanistes ARB ont donné au mot arbre une acception plus précise et plus limitée. On a réservé ce nom pour les végétaux ligneux les plus grands , ceux dont la tige est simple inférieurement et ne commence à se ramifier qu'à une hau- teur plus ou moins considérable au dessus du sol , en un mot pour les végétaux qui ont un tronc. Tous les autres végétaux ligneux ont reçu les noms d'Arbrisseaux , d'Arbus- tes et de Sous-arbrisseaux. 1° Les Arbrisseaux ( Arbusculœ ) ont la tige ramifiée dès la base , et rivalisent pres- que avec les arbres par leur vigueur et par leur élévation. Tels sont , par exemple , les Lilas, les Noisetiers, etc. La limite entre ces deux groupes de végétaux ligneux est loin d'être rigoureusement tracée. On voit fréquemment des Arbrisseaux prendre le caractère des arbres , c'est-à-dire avoir une tige simple à la base , tandis que des végé- taux qui sont communément sous la forme d'arbres peuvent, par des causes très va- riées , se ramifier dès leur base et devenir des arbrisseaux. 2° Les Arbustes (Frutiees) ont également leur tige ligneuse ramifiée dès la base; mais ils s'élèvent peu et dépassent rarement la hauteur d'un mètre : tels sont les Bruyères, les Kalmia, etc. 3° Enfin les Sous-arbrisseaux ( Suffru- tices) tiennent , en quelque sorte , le milieu entre les arbustes et les plantes herbacées. Leur tige est ramifiée dès la base, ligneuse inférieurement ; mais leurs jeunes rameaux sont herbacés et meurent chaque année, tandis que la portion ligneuse est la seule qui persiste et vive un grand nombre d'an- nées : telles sont la Rue officinale, la Yigne Tierge, les Clématites, etc. (A. R.) ARBRES VERTS, bot. ph. — On appelle ainsi les arbres et les arbrisseaux qui, conservant leur feuillage pendant l'hi- ver, ne sont dépouillés dans aucune saison : tels sont les Lauriers, les Alaternes, les Yeu- ses, etc. ; mais ce nom est plus particulière- ment réservé pour les Pins, les Sapins, les Genévriers, les Thuyas, et autres arbres ré- sineux de la famille des Conifères. Dans la zone torride , on peut dire que les forêts sont uniquement composées d'arbres verts , car la végétation y est constamment en ac- tivité, et les arbres ne s'y dépouillent pres- que jamais de leurs feuilles. (A, R. ) ARC S3 ARBRISSEAUX, bot. m. — Voyez ARBRES. (A. R.) ARBRISSEAUX (sous-), bot. ph.— Voyez arbrbs. (A. R.) * ARBUSCULAIRE , arbuscularis. zool. — On appelle ainsi les appendices ramifiés à la manière d'un petit arbre, com- me ceux qui garnissent la bouche des Holo- thuries. (C. D'O.) ARBUSTES, bot. ph. — Voyez ar- brbs. (A. R.) ARBUTUS. bot. ph.— Synonyme latin d'Arbousier. (C. L.) ARC-EN-CIEL, mbtbor. — Ce mé- téore , auquel les anciens donnèrent le nom d'Iris, messagère des dieux, n'apparaît que sous deux conditions indispensables : la présence du soleil à l'horizon , et la résolu- tion d'un nuage en pluie ; il faut , de plus , que l'observateur, pour l'apercevoir, soit placé entre le soleil , auquel il doit tourner le dos , et le lieu où tombe la pluie. On re- marque presque toujours deux Arcs offrant les sept couleurs du spectre solaire ; dan» l'Arc interne , les couleurs affectent l'ordre suivant , en commençant par en haut : rou- ge , orangé, jaune, vert, bleu, indigo, vio- let ; dans l'Arc externe , l'ordre est inverse. Il est assez rare de voir apparaître trois Arcs. La partie visible de V Arc-en-ciel n'est pas toujours la même. Si le soleil est à l'hori- zon , l'Arc présente la forme d'un demi-cer- cle ; mais, à mesure que l'astre s'élève, l'Arc va en diminuant ; enfin il disparaît quand le soleil est à 42° au dessus de l'horizon. L'Arc externe cesse d'être visible quand la hau- teur du soleil est de 54°. On conçoit, par ce qui précède, que l'observateur placé sur un point élevé , quand le soleil est à l'horizon , puisse apercevoir un cercle entier. L'Arc-en-ciel résulte de la décomposi- tion , de la réfraction et de la réflexion dei rayons lumineux dans les gouttes d'eau suspendues en Tair. Ce phénomène, pour l'explication duquel nous renvoyons le lec- teur aux traités de physique , offre la plus grande analogie avec celui qui se produit dans le pr'sme. Les couleurs de T Arc-en-ciel se remar- quent souvent à la cime d'un jet d'eau ou à la surface de l'herbe d'une prairie hu- mectée par la rosée. La lumière lunaire 84 ARC donne , dans certains cas , lieu à un Arc-en- ciel complètement blanc. Le phénomène connu sous le nom dMpa- théose des voyageurs est du même genre que l'Arc-en-ciel. Placés sur un des points élevés de la chaîne des Cordillères , aux en- virons de Quito , l'académicien La Conda- mine et ses deux compagnons de voyage vi- rent leur propre image réfléchie dans un brouillard très fin , et entourée de plusieurs cercles concentriques ornés des; couleurs de l'Iris. r (A. D.) ARCACÉES (arca, petit coffre, ar- che), holl. — La famille des Arcacées de Lamarck était , pour ainsi dire , préparée d'avance dans le genre Arche de Linné. On trouve , en effet , assemblées dans ce seul genre, des espèces appartenant à presque tous ceux qui constituent aujourd'hui la fa- mille des Arcacées. Chemnitz avait également compris com- bien est naturel le rapprochement des di- verses Coquilles du genre Arca. Il les dis- tingua nettement en plusieurs groupes qui correspondent assez exactement aux diffé- rents g. proposés plus tard par Bruguière et Lamarck ; mais Chemnitz , par une fausse appréciation des caractères des Per- nes, les rapprocha des Arches, quoique celles-ci soient dimyaires , tandis que cel- les-là sont monomyaires. Proposée pour la première fois dans sa Philosophie zoologi- que, cette famille est composée des cinq genres Nucule , Pétoncle, Arche, Cucullée et Trigonie. Dans l'ordre général de sa clas- sification, Lamarck met cette famille à la suite de celle des Naïades. Il n'y apporta aucun changement dans VExtrait du cours ; mais, dans son dernier ouvrage , il la rédui- sit à quatre genres , ayant établi une fa- mille des Trigonées, dans laquelle se trouve naturellement le genre Trigonie. Cuvicr, dans la première édition du Règne animal, n'a point adopté la famille des Arches. Il rend au genre Arche la valeur que lui don- nait Linné ; seulement il le partage en qua- tre sous -genres, et le place, dans les Ostracées à deux muscles, à la suite des Avicules et des Jambonneaux. M. de Fé- russac a conservé les rapports indiqués par Cuvier, tout en admettant la famille des Ar- cacées de Lamarck. Nous verrons , en trai- tant des genres Arche et Pétoncle, ce qui, ARC dans l'organisation de ces genres , s'oppose à l'adoption de l'opinion de Cuvier, opinion qu'il a cependant conservée dans la seconde édition du Règne animal. Nous pensons que cette famille, réduite comme l'a fait La- marck , peut être conservée dans une mé- thode naturelle ; cependant on pourrait en élaguer encore le genre Cucullée, qui ne pa- raît guère différer des Arches proprement dites. Toutes les Coquilles renfermées dans la famille des Arcacées sont parfaitement caractérisées par ta nature de leur charnière j cette charnière est composée d'un grand nombre de dents petites et sériales, et qui s'articulent avec une grande exactitude. Ces dents sont en ligne droite dans les Arches et les Cucullées, en ligne courbe dans les Pétoncles, et sont disposées sur une ligne anguleuse dans les Nucules. Outre ces ca- ractères, il y a encore celui du ligament, qui a une disposition qu'on ne rencontre dans aucun autre groupe de Mollusques. En effet, le dos de la Coquille présente, au côté interne des crochets, une surface plane sur laquelle le ligament est appliqué comme une sorte de toile. Dans les Nucules, le ligament est rassemblé dans un petit espace triangu- laire , et quelquefois il est porté par un pe- tit cuilleron interne ; enfin, tous les animaux de cette famille ont les lobes du manteau complètement désunis, et presque tous ont un pied bipède au moyen duquel ils peuvent s'appuyer sur le sol , et même , dit-on , y ramper. Dans les Arches , un certain nom- bre d'espèces dont M. Broderip a proposé de faire dernièrement un [genre Bysso-arca ont un pied très gros , au sommet duquel se trouve un byssus épais, corné, qui n'a guère de ressemblance avec l'organe soyeux des Pinnes ou des Moules; mais, par sa na- ture et sa position, on doit le regarder comme l'analogue des autres Byssus. Voy. le nom des genres mentionnés dans cet ar- ticle. (Desh.) ARCACITE. Arcacites (arca, coffret, arche), moll. — On a actuellement aban- donné, dans la nomenclature scientifique, les dénominations qu'on employait pour dési- gner les espèces fossiles d'un genre. Ce mot Arcacite, que des Oryctographes du dernier siècle employaient pour les Arches fossiles , ne te trouve plus maintenant dans aucune méthode.'Foy. arche. (Dbsu.) ARC V ARCANETTE. ois. — Nom vulgaire de la Sarcelle d'été, Anas querquedula, L., en Lorraine. (C d'O.) ARCANIE (arca, coffret), crust. — Genre de Crustacés décapodes, de la section des Brachyures, de la famille des Oxystomes et de la tribu des Leucosieus , établi par Leach,et caractérisé parla forme circulaire de la carapace ; par la disposition du cadre buccal , qui est assez large antérieurement, et par l'existence de fossettes antennaires très grandes et longitudinales. On n'en connaît qu'une espèce, VArcanie hérisson. Voy. Edwards , Atlas du Règne animal de Cuvier, Crustacés, pi. 24, fig. 2. (M. E.) * ARC AS (nom propre), nxs. —Genre de Lépidoptères diurnes , tribu des Lycéni- des, établi par M. Swainson (Zoological illustrations , etc. , pi. 88) , qui lui donne pour caractères : Palpes, dans les deux sexes, deux fois aussi longs que la tête , épais , courbés inférieurement ; tous les articles couverts d'écaillés serrées. Ailes postérieu- res terminées chacune par trois queues. Ce genre a pour type le Pap. imperialis de Cramer, qui appartient au genre Thecla, Fabr. Voy. ce mot. (D.) ARCEAUX [arcus, arc), zool. — On nomme ainsi les parties constituantes des anneaux du corps des Animaux articu- lés, et l'on en distingue deux : l'un supérieur, l'autre inférieur. Voy. les mots anjîeauï: et ARTICLES. (P. G.) * ARCELLE (arcella, petite arche). infus. — M. Ehrenberg a donné ce nom à un genre voisin des Difflugies. Voici quels caractères il lui assigne : Appendices (fila- ments protéiformes émis par le corps) va- riables, nombreux et épars. Carapace dé- primée en forme de bouclier. — Il en ad- met quatre espèces , qui toutes se rencon- trent près de Berlin. MM. Dujardin et Pcl- tier ont retrouvé dans les eaux des environs de Paris des microscopiques de ce gen- re , et constaté que leur organisation est bien la même que celle des Protées , des Difflugies, et des prétendus Céphalopodes microscopiques ou foraminifères auxquels lo premier de ces observateurs a donné le nom de Rhizopodes. (P. G.) *ARCELLI1VES. Arcellina ( arcella, genre d'Infusoires ). infus. — M. Ehren- berg, dans ses travaux sur la classification ARC 85 des Infusolrcs, nomme ainsi une famille comprenant les genres Arcelle , Difflu- gie et Cyphidie ( Voyez ces mots ). Les caractères qu'il donne aux Arcellines sont les suivants : Polygastriques sans canal ali- mentaire ; une seule ouverture au corps , appendices variables , carapace univalve ur- céolée ou scutiforme, avec une ouverture simple. Les appendices sont des filaments protéi- formes et diffluents. M. Dujardin les place parmi les Rhizopodes. (P. G.) ARCESTHIDE {&py.ta9t;, baie du ge- névrier), bot. — Desvaux donne ce nom à un fruit sphérique composé d'écaillés char- nues restant closes à l'époque de la matu- rité, comme dans le Juniperus communis. (C. D'0.)J ARCEUTHOBIUM, Bieberst. (Suppl., p. 629). — Hook. Flor. Bor. Amer., t. I , p. 278, t. 99. (àpxzvOos , genévrier ; /3ios, Yie). bot. ph. — Genre de la famille des Loran- thacées , dont M. Endlicher ( Gen. plant., p. 800) expose les caract. comme il suit : Fleurs dioïques : les mâles sessiles ; les fe- melles courtement pédicellées. Fleurs mâ- les : Périanthe simple , subcoriace, 2-4-par- ti; segments ovales, concaves, étalés. An- thères en même nombre que les segments du périanthe, et insérées au milieu de ceux- ci, sessiles, subglobuleuses, 1-thèques, mem- branacées, déhiscentes par une petite fente transverse. Pistil rudimentaire, glandifor- me , 2 ou 3-lobé. Fleurs femelles : Périan- the simple, adhérent, à limbe 2-denté. Point de rudiments d'étamines. Ovaire ellipsoïde, comprimé, infère, 1-loculaire, 1-ovulé; ovule suspendu. Stigmate sessile, petit, ob- scurément lobé. Baie subcylindracée , pul- peuse, 1 -sperme. Graine à tégument mince ; embryon niché au sommet d'un périsperme charnu ; cotylédons courts , subdivariqués ; radicule épaisse, cylindrique , «npère. — Pe- tit arbuste aphylle, parasite sur les gené- vriers ; tige et rameaux charnus , dichoto- mes, articulés; articles engainants, subté- tragones ; fleurs terminales et latérales, très petites, en général ternées. Le Viscum Oxy- cedri, L., constitue à lui seul ce genre; cette plante habite l'Europe méridionale, le Caucase et l'Amérique septentrionale. (Sp.) ■ ARCHANGELICA , Hoffm. bot. pu. 86 ARC — Genre de la famille des Ombellifères (tribu des Angélicées), offrant pour caract. : Limbe calicinal minime, 5-denticuIé. Pétales égaux, ovales, acuminés , infléchis au som- met. Disque plan , crénelé au bord. Styles courts, d'abord dressés, recourbés après la floraison. Péricarpe elliptique -lenticulaire (comprimé dorsalcment), subéreux, 4-ptère; méricarpes ailés au bord , 5-costés au dos : côtes carénées, assez grosses , rapprochées ; commissure plane , creusée d'un sillon lon- gitudinal. Carpophore 2-parti. Graine in- adhérente (tantôt piano -convexe, tantôt subconvolutée) , couverte de quantité do bandelettes. (Spach, Jlist. des plant, phan., 8, p. 158.) — Ce genre est très caractérisé par ses graines inadhérentes; les 4 ou 5 esp. que plusieurs auteurs de nos jours lui attribuent sont à réunir en une seule , qui est la plante connue sous les noms vulgaires (TArchangélique , Angélique officinale, ou Angélique (sans autre épithète). Cette esp. habite les Alpes et le nord de l'Europe, ainsi que la Sibérie ; toutes ses parties, mais surtout ses racines et ses fruits , sont forte- ment aromatiques. On sait que les confi- seurs , les liquoristes et les pharmaciens , les font entrer dans beaucoup de prépara- tions. Dans le Nord , on mange les jeunes pousses de la plante , qui passent pour un excellent anti-scorbutique. (Sp.) * ARCHANGÉLIQUE. bot. pu. — Nom français de YArchangelica. (Sp.) ARCHARIAS. ins. — Nom créé par Mégerle, et adopté par Dahl, dans son Cata- logue, pour désigner génériquement des Rhynchœnus de Fabr. , avec lesquels Ger- raar et Schoenherr ont formé leur genre Ba- laninus. Voyez ce mot. M. Dejean, dans son Catalogue de 1S21, avait appliqué ce même nom générique oVAr- charias à plusieurs espèces de Curculioni- des, qu'il rapporte aujourd'hui (Catal. Sé- dition ) au genre Homalonotus, de Schoen- herr. Voy. ce mot. (D. etC.) * ARCHASTER ftgi, force; &er*p , étoile), échin.' — Genre d'Astérides pro- posé par MM. Mùller et Troschel pour deux espèces nouvelles d'Astéries pourvues d'a- nus et de deux rangs de tentacules à la face inférieure. Leur corps est aplati aux deux faces, et pourvu de deux lignes de grandes plaques marginales dont les inférieures ont ARC des épines mobiles , et les dorsales des ap- pendices couronnés de soies. L'anus est cen- tral. (P. G.) ARCHE. Arca (arca, coffre, arche). moil. — Dans les premières éditions du Systema natures , Linné confondait les Ar- ches dans sa famille des Conques ; mais déjà, dans le Muséum Tessinianum, il mentionne ce g. à part, sous le nom qu'il lui a conservé depuis ; c'est dans la 10e édition du Systema que le g. Arche fut définitivement caracté- risé , et Linné y introduit sans distinction toutes les Coquilles dont la charnière est composée de petites dents sériales. Mais dé- jà , long-temps avant Linné, Belon, Ronde- let , Gessner, Aldrovande , ainsi que Fabius Colonna, avaient fait connaître plusieurs esp. d'Arche , que ce dernier auteur caractérisa particulièrement par le nom de Concha commissura multidentata. Scilla , dans son ouvrage si remarquable (Lavana spécula- zione), en a fait connaître quelques espèces fossiles , que déjà à cette époque (1670) il regardait comme les analogues de celles qui vivent encore dans la Méditerranée. Lister en fit connaître des esp. vivantes plus qu'au- cun de ses devanciers. Bonanni , Rumfius , Gualtieri et Dargenville^ en ajoutèrent quel- ques unes à celles de Lister. Depuis Linné, le g. Arche fut généralement adopté et con- servé pendant long-temps dans le même état que l'a laissé le grand naturaliste suédois. Ainsi Chcmnitz, Schroter, Schreber, Gme- lin, et tous les auteurs anglais jusqu'à Dil- win, ont conservé le g. linnéen dans son in- tégrité. Bruguière , le premier , indiqua la réforme qu'il était nécessaire d'opérer dans le g. Arche. Il le divisa en trois groupes : les esp. à charnière droite, celles à charnière angu- leuse, et enfin celles à charnière courbe. Dès ses premiers travaux , c'est-à-dire dans sa classification de 1799, insérée dans les Mé- moires de la Société d'histoire naturelle de Paris, Lamarck, avec sa sagacité habituelle, fit un g. de chacune des sections de Bru- guière. A la même époque , Poli travaillait à son grand et magnifique ouvrage sur les Testacés des Deux-Siciles , et il démontrait par les faits anatomiques l'utilité des genres créés par Lamarck. Avant les recherches du savant napolitain, et malgré l'abondance sur nos côtes de plusieurs Arches, de Pétoncles i et de Nucules , on ne connaissait absolument ARC rien de leurs animaux , si ce n'est une très mauvaise figure d'Aldrovand», dans laquelle on croit reconnaître VArca Noë, les valves entr'ouvertes et laissant entrevoir quelques parties grossièrement dessinées de l'animal. Poli distingua très bien les deux genres Ar- che et Pétoncle. Comme le savent les zoolo- gistes , ce naturaliste a créé une nomencla- ture toute nouvelle pour les animaux mol- lusques qu'il observa, et pour leurs coquilles. Il nomme Daphné l'animal du g. Arche, et Daphnoderme sa coquille. Malgré leur sépa- ration en g. distincts, les trois g. sortis des Arches de Linné restèrent inséparablement unis, parce qu'en effet ils ont entre eux les plus intimes rapports. Nous avons vu, en traitant de la famille des Arcacées, que c'est cette famille tout entière qui a varié dans ses rapports, mais non pas un de ses genres pris en particulier, si ce n'est les Trigonies, que Lamarck avait eu tort d'y ajouter après coup. Quoique l'attention des naturalistes ait été portée sur le genre Arche, cependant on ne connaît encore d'une manière complète que l'espèce qui a été anatomisée par Poli ; né- anmoins il y a dans le genre Arche, tel que les collections en rassemblent les espèces , deux groupes qui paraissent bien distincts s l'un serait caractérisé, par exemple, parl'Ar- ca Noë , et contiendrait des coquilles bâil- lantes inférieurement pour le passage d'un Byssus ; et le second, auquel pourrait servir d'exemple l'Arco antiquata de Linné, et dans lequel il n'y aurait que des esp. parfai- tement closes. Il resterait à savoir s'il existe des différences zoologiques considérables en- tre les animaux de ces deux groupes; et, dans le cas où ces différences existeraient, alors on pourrait admettre le genre Bysso-arca de M. Swainson ; mais nous soupçonnons avec quelque raison que cela sera inutile, car nous voyons dans une grande série d'esp. le g. Ar- ca de Lamarck s'établir un passage insensi- ble entre les esp. trapézoïdes et bâillantes, et celles qui sont plus arrondies et complètement fermées. Cette transition d'un groupe à l'au- tre, qui nous a souvent utilement guidé pour apprécier les rapports qui n'avaient point été suffisamment sentis, sert encore aujour- d'hui de base à notre opinion , et nous fait supposer que le genre Bysso-arca ne sera pas confirmé par la suite. Lamarck a encore ARC 87 ajouté un genre à ceux que Brugulère avait indiqués. Ce g., il l'a nommé Cucullée, et il paraît être dans le même cas que celui dont nous venons de parler. Si l'on juge de ce g. d'après la seule espèce vivante , il pa- raîtra suffisamment distinct des Arches et des autres g. de la famille des Arcacées ; mais si l'on y joint le plus grand nombre possible d'espèces fossiles , on voit alors les caract. des Cucullées disparaître insensible- ment, et se fondre avec ceux des Arches. Déjà nous avions fait connaître , parmi les fossiles des environs de Paris, une esp. qui participe à la fois des caract. des deux g. ; mais, depuis, nous avons réuni les espèces provenant des terrains jurassiques , et dans lesquelles l'ambiguïté des caract. se manifes- te avec autant d'évidence que dans l'esp. pa- risienne : aussi nous proposerions de parta- ger le g. Arche en trois groupes principaux représentés par les Bysso-arca, par les Cu- cullées, et par les Arches proprement dites. L'animal des Arches est allongé , trapé- zoïde comme sa coquille ; il a le dos très élargi ; et, comme tous les autres Conchi- fères , il est enveloppé dans un manteau à deux lobes égaux, désunis dans toute la cir- conférence , si ce n'est dans toute la lon- gueur du dos, où ils se confondent. L'animal est pourvu de deux muscles adducteurs, et complètement dépourvu de siphons posté- rieurs. Son corps est formé d'une masse viscérale considérable remplissant une grande partie de la coquille, et de chaque côté de laquelle s'étendent deux grands feuillets branchiaux, et ayant presque toute la lon- gueur de la cavité palléale. Nous ne suivrons pas l'habile anatomiste Poli dans tous les détails d'organisation qu'il a fait connaître dans l'animal des Arches ; nous ajouterons seulement que l'ouverture de la bouche est grande , transverse , garnie de larges lèvres se continuant de chaque côté en palpes la- biaux, adhérents dans presque toute leur étendue. Nous ajouterons que dans ce genre il existe deux cœurs , exception unique jus- qu'à présent dans toute la série des Conchi- fères, et l'on s'explique cette singulière ano- malie lorsque l'on considère l'élargissement considérable du dos, et l'écartement des branchies, qu'il entraîne à sa suite. Chacun des cœurs est composé d'un petit ventricule et d'une petite oreillette. Enfin , nous ajou- 88 ARC terons, toujours d'après Poli , qu'il y a peu de Mollusques acéphales chez lesquels le système nerveux soit aussi considérable. Il nous reste maintenant à parler sommai- rement des coquilles qui appartiennent au genre Arche. Toutes sont transverses, équi- valves, régulières , presque toujours inéqui- latérales. Les crochets sont généralement grands ; ils sont opposés et dominent le bord cardinal. Le bord supérieur est toujours droit , et présente une surface trapézoïde plus ou moins large , quelquefois plane , le plus souvent concave ou formant un angle rentrant dont les bords supérieurs sont plus ou moins écartés. C'est sur cette surface que le ligament, semblable à une toile peu épaisse, semble coller avec force. Des lignes, quelquefois nombreuses, forment des sortes de chevrons le long de cette surface plane , et présentent des trapèzes lorsque les deux valves sont réunies. Le bord supérieur est toujours droit ; chez un grand nom- bre d'espèces, la charnière reste exactement dans la direction du bord , mais chez d'au- tres elle se courbe légèrement vers les extré- mités. Il en est même chez lesquelles les dents deviennent de plus en plus divergentes, et les dernières sont transverses, comme dans les Cucullées. Mais, dans toutes les esp., les dents sont petites, nombreuses, séparées en- tre elles par de petites fossettes assez pro- fondes, dans lesquelles les dents de la valve opposée viennent s'enfoncer : aussi l'on peut très justement comparer ce mode d'articu- lation aux dentelures de deux peignes que l'on intercalerait les unes dans les autres. A l'intérieur , on trouve à chaque extrémité une impression musculaire assez grande , circulaire , indiquant très bien la forme et la position des muscles adducteurs ; ces impressions communiquent entre elles au moyen d'une impression paléale simple , qui s'étend de l'une à l'autre en, suivant les bords. Enfin, en examinant le bord cardinal à l'intérieur , on y trouve une grande im- pression musculaire subtriangulaire : c'est là que s'insère le muscle rétracteur du pied. La plupart des Arches sont des coquilles épaisses qui presque toutes sont ornées de côtes ou de stries longitudinales ; toutes celles que nous connaissons sont pourvues d'un épiderme plus ou moins épais , lisse dans un très petit nombre d'espèces, et très ARC velu dans presque toutes les autres. D'aprè» ce que nous venons d'observer, il devient assez facile de donner les caract. génériques du genre Arche. Caractères génériques : Animal transverse, subtrapézoïde , ayant les lobes du manteau divisés dans toute leur étendue ; deux mus- cles adducteurs écartés ; bouche transverse, grande, accompagnée de palpes adhérents ; deux branchies très allongées et à feuillets presque égaux. Pied coriace , portant un byssus presque toujours transformé en une masse cornée, épaisse ; deux cœurs. Coquille transverse, oblongue, à bord supérieur droit, aplati, recevant un ligament plat appliqué dans toute l'étendue de la face supérieure des crochets; charnière droite, composée d'un très grand nombre de petites dents sériales. On connaît actuellement un grand nom- bre d'espèces dans le genre Arche; nous en comptons près de 80, tant vivantes que fossiles, dans notre seule collection, et nous ne possédons pas toutes celles qui sont ré- pandues dans les cabinets des amateurs. Les esp. fossiles se distribuent particulièrement dans les terrains tertiaires ; il y en a cepen- dant dans les terrains crétacés, et môme dans les terrains jurassiques ; mais nous n'en connaissons aucune dans les terrains de transition. (Desii.) *ARCHÉGOKfE. Ârchegonium ( Apxi, principe ; ytfvos , rejeton), bot. en. — Dans un excellent Mémoire sur la famille des Hé- patiques, M. Bischoff a proposé de donner ce nom à l'organe qui, dans les Mousses et les Hépatiques , correspond au pistil des Phanérogames. Ce savant désirerait même qu'on étendît son application aux premiers développements du fruit dans toutes les au- tres Cryptogames , réservant le nom d'Ar- chégone pistilliforme au pistil des plantes des deux premières familles. Dans tout Archégone pistilliforme, M. Bischoff distingue , comme on le fait pour le pistil des plantes vasculaires, une portion inférieure renflée, à laquelle il donne le nom d'ovaire [germen) , et une partie supérieure amincie qu'il considère comme un style. Ce- lui-ci , terminé par un évasement stigma- toïde composé de cellules plus lâches, est parcouru dans toute sa longueur par un canal d'abord fermé , mais qui s'ouvre dans le stigmate. L'ovaire est lui-même formé ARC d*un épigone stylifère cellulo-membraneux , et d'un cndogone ou nucléus du fruit, des- tiné à devenir, s'il est fécondé, le sporange ou la capsule , tandis que l'épigone , qui ne manque jamais , formera la calyptre ou la coiffe. Le nombre des Archégones est souvent assez grand dans la même fleur, et presque toujours constant pour la même espèce. Il varie entre cinq et vingt; mais le plus com- munément il n'y en a qu'un seul ou du moins qu'un fort petit nombre qui se déve loppent. Les autres avortent, et on les ren- contre dans les Mousses autour de la gaîne ou sur elle , et dans les Hépatiques autour de la base du pédicelle. Ce sont ces corps qu'Hedwig nommait adductores. La posi- tion de ces organes sur la gaîne des Mous- ses prouve que celle-ci peut être considé- rée comme un gynophore , c'est-à-dire un simple allongement du sommet de la tige , ou de ce qu'on pourrait nommer le récep- tacle. Ils sont dressés, et ordinairement ac- compagnés de cellules filiformes cloison- nées qu'on nomme paraphyses, et dont nous traiterons en leur lieu. Si l'on compare les Archégones aux pis- tils des plantes phanérogames, on trouve entre ces organes des différences essentiel- les. Chez celles-ci , le pistil devient le fruit, puisque la feuille dont il est la transforma- tion porte jusqu'à la maturité l'ovule qu'elle renferme ou supporte ; le sommet de cette feuille, style ou stigmate, est intimement uni avec l'enveloppe propre du fruit ou le péricarpe.' Dans les Mousses et les Hépati- ques, au contraire , cette enveloppe n'a pas d'adhérence intime avec le fruit, et ne fait que le recouvrir. La partie supérieure sty- liforme persiste sur la coiffe ou la calyptre; la partie inférieure, on, pour mieux dire, in- térieure, répondant à l'ovaire, ne porte au- cune trace de style, et reste libre avec son pédoncule dans la coiffe. La portion de cette coiffe que l'on considère comme un style n'est donc qu'un simple appendice, et ne peut être regardée comme partie essentielle du fruit. Nous voyons conséquemment avec regret que le nom significatif imposé à ces orga- nes par l'auteur cité n'ait pas été générale- ment adopté , et que plusieurs eryptogamis- T. II. ARC 89 tes persistent à conserver le nom de Pistil. (C. M.) *ARCIIEMORA, PC. (Mém., V, p. 52 ; Prodr., t. IV, p. 188). (Nom mythologi- que), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Peucédanées. Son auteur en expose les caract. ainsi qu'il suit : Limbe calicinal marginiforme, 5-den- té. Pétales obeordiformes , terminés en languette infléchie. Péricarpe elliptique ou obovale , plan , comprimé dorsalement. Méricarpes à 5 côtes filiformes , subcaré- nées, équidistantes , rapprochées; les côtes latérales dilatées en aile membranacée , presque aussi large que la graine. Vallécules remplies par une bandelette solitaire; com- missure à 2 bandelettes. Graine aplatie. — Herbes vivaces, ayant le port des OEnan- the et des Sium. Feuilles pennées. Om- belles dépourvues d'involucre, ou à involu- cre oligophylle. Involucelles polyphyllcs. Corolle blanche. — Ce g. appartient à l'A- mérique septentrionale. M. de Candolle en a énuméré 4 esp., déjà décrites par d'autres auteurs soit pour des Sium , soit pour des OEnanthe. Ces plantes sont très vénéneu- ses. (Sp.) ARCHERS. Toxotes , Cuv. poiss. — Genre de Poissons de la famille des Squam- mipennes , voisin des Brama et des Pem- phérides, dont on ne connaît qu'une espèce qui a été placée dans presque autant de gen- res différents qu'il y a d'auteurs qui en aient parlé. Ainsi Pallas le fit connaître sous le nom de Sciœna jaculatrix; Gmelin , sous celui de Scarus Schlosseri ; M. deLacépède, sous celui de Labrv.s jaculator ; Hamilton Buchanan , sous celui de Coites chattareus. Il est à remarquer que ce poisson ne devait entrer dans aucun de ces genres ; il n'offre aucun caractère qui justifie ce rapproche- ment. Il a des caractères propres qui le constituent en un genre particulier, qui a été établi, par M. Cuvier, sous la dénomination que nous rappelons ici. Ces caract. consi- stent dans la position reculée de la dorsale , recouverte d'écaillés ; dans une anale égale- ment écailleuse ; dans les sept rayons de sa membrane branchiostége; dans ses dents en fin velours, aux deux mâchoires, sur les pa- latins et sur le vomer; dans la fine dente- lure du sous-orbitaire et du bord horizon- tal du préopercule. Les autres pièces oper- 6- 90 ARC culaircs n'offrent rien de remarquable; le corps et la tête sont couverts de grandes é- cailles. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre, verdâtre, à reflets argentés, avec quatre ou cinq bandes brunes verticales. La bouche est très largement fendue , mais elle est peu protractilo, et le museau est aplati en dessus. On trouve ce poisson dans les eaux sauraâtres ou salées de l'Archipel des Indes, depuis le détroit de Malacea jusqu'à la Nouvelle -Guinée. On lui a donné l'é- pithète de jaculator , dont M. Cuvier a tiré la dénomination du genre , à cause de l'habitude fort singulière que ce poisson a de lancer de l'eau , à la hauteur de plus d'un mètre, pour faire tomber les Insectes qui volent au dessus , et en faire sa nour- riture. M. Reinwardt , qui a été témoin du fait , m'a raconté que l'eau est lancée avec force et avec une telle adresse , que l'on s'amuse à Java , où Ton garde ce poisson par curiosité dans les maisons, à lui montrer des insectes avec les doigts, et qu'aussitôt le Toxotes lance l'eau dessus. Je n'ai pas trouvé cependant dans les muscles moteurs des opercules ou du pharynx un plus grand développement , ni aucune particula- rité d'organisation qui explique comment ce poisson de petite taille est doué d'une telle force. (Val.) ARCHES. Arca. moll.— Plusieurs zoo- logistes préfèrent ce nom à celui d'Arcacées, donné par Lamarck à la famille formée des genres démembrés du genre Arche de Linné. Voy. arcacées et arche. (Desh.) ARCHIDIE. Archaias. foram. — Montfort (Conchyl. syst., p. 190) forme, sous ce nom, un g. de Coquille cloisonnée, pris dans Fichtel et Moll. (Test, microsc. , p. 113, t. 22, fig. 6 a e). C'est le jeune âge d'une Orbiculine. Voy. ce mot. (A. d'O. ) *ARCHIDIUM (diminutif d'c«, punaise), ins. — Genre de la famille des Scutellériens , groupe des Scutellérites , de l'ordre des Hémiptères, établi par Henrich- Schœffer (Wanzenartig. insect., t. V) sur quelques espèces détachées du genre Odon- toscelis, remarquables par la surface de leur corps , entièrement couverte de poils laineux, et par les jambes, munies de qua- tre rangées d'épines. Ce genre ne comprend qu'un petit nombre d'espèces européennes et africaines; les plus répandues sont les A. fuliginosus, Panz., d'Europe ; A.plagiatus, Germ., d'Egypte-, etc. (Bi») *ARCTOCRANIA. bot. ph. — Nom de section donné par M. Endlicher {Gen. plant.) aux espèces de Cornus à tiges her- bacées. (Sp.) * ARCTODIUM ( diminutif d'âges , ours), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides , établi par M. Dejean dans son dernier Catalogue, d'après une espèce du Chili qu'il nomme A. villosum. Ce g. avait été nommé antérieurement Cratoscelis par M. Erichson , qui appelle Vulpina l'espèce de M. Dejean. Voy. le mot cratoscelis pour les caractères génériques. (D. et C.) *ARCTOGERON («/»*rv£î, oi- seau). INS. — Dénomination générique sous laquelle Germar réunit les mêmes Lépido- ptères dont Schranck avait formé avant lui le genre Arctie. Voy. ce mot. (D.) ARCTOSTAPHYLOS. Mairania Neck. (a/sxTos, ourse, constellation du nord ; otKfvVii, raisin), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Ericacées, tribu des Andromé- dées, formé par Adanson (Fam., t. II, 165), adopté par tous les botanistes modernes avec ces caractères : Calice 5-parti. Co- rolle hypogyne, globuleuse ou ovée-campa- nulée, à limbe 5-fide, réfléchi. Étamines 10, insérées au bas de la corolle; filaments courts; anthères comprimées latéralement, atta- chées par le dos au dessous du sommet et bi-aristées-réfléchies, déhiscentes au sommet par deux pores. Ovaire quinquéloculaire , ceint d'un disque hypogyne, à loges uni-ovu- lées. Style simple ; stigmate obtus. Drupe subglobuleuse, renfermant cinq nucules os- seux , monospermes. Graines inverses. — Arbrisseaux ou sous-arbrisseaux indigènes dans l'Europe australe et boréale ; à feuilles alternes ; à inflorescence en grappes termi- nales, pédiculées, bractéées. On en connaît cinq ou six espèces, dont quelques unes cul- tivées dans les jardins; la plus commune est VA. uva ursi {unde nomen gencricum), Ar- butus uva uni de Linné. (C. L.) * ARCTOTÉES. ( fyxws, ours ). bot. ph. — Ou Arctotidées, prototypes; suivant Cassini, se caractérisant par les involucres, dont les folioles sont toutes libres et lisses ; par les capitules, constamment pourvus de rayons composés de fleurons femelles ou neutres et de fruits souvent ailés. Les plantes qui con- ARC 95 stituent eette petite division ont le port des Calendulacées. (j. j> \ ARCTOTHECA ( g/sxn* , ours ;' 0.ix», boite), bot. ph. — Ce genre, créé aux dé- pens de quelques esp. d'Arctotis, a pour ca- ract. : Capitule radié ; fleurs du rayon ligu- lées, neutres ; celles du disque tubuleuses, 5- dentées, hermaphrodites ; réceptacle fimbril- lifère. Involucre campanule, eomposé de plusieurs rangées d'écaillés ; les extérieures linéaires foliacées, les intérieures plus gran- des, très obtuses, scarieuses. Étamines à fila- ments papilleux. Fruits ovales, presque té- tragones , dépourvus d'aigrette.— Les Arc- totheca sont originaires du Cap ; ce sont des plantes vivaces, couvertes d'un duvet to- menteux, blanc; les feuilles, pinnatifides-ly- rées, sont rudes ou lisses à la face supérieu- re , et tomenteuses en dessous ; les pédon- cules, qui naissent à leurs aisselles et les dé- passent , supportent un capitule renfermant des Heurs jaunes. Ces plantes se cultivent dans les jardins de botanique. (J. D.) ARCTOTIDÉES. bot. ph. — Les Arctotidées forment, dans les Composées, un petit groupe rangé par Cassini entre les Ca- lendulacées et les Echinopsées. M. de Can- dolle les considère comme une sous-tribu des Cynarées. Ces plantes , qui sont, à un très petit nombre d'exceptions près, origi- naires du Cap , ont pour caractères com- muns de présenter des capitules multiflores, homogames-discoïdes, ou plus généralement pourvus d'une rangée de rayons , dont les fleurons sont neutres ou femelles ; les fleurs du disque hermaphrodites ; celles du centre parfois rendues stériles par l'effet de la com- pression ; les anthères munies de courts ap- pendices basilaires; le style des fleurs herma- phrodites, qui offre, à sa partie supérieure, un renflement accompagné de poils disposés en collerette ou verticilles , se divise, au som- met, en deux lobes rapprochés, couverts de très petits poils à la face externe et de pa- pilles stigmatiques sur le côté interne. Cette structure remarquable a déterminé le rap- prochement des Arctotidées des Cardua- cées , chez lesquelles on trouve les mêmes caractères. Les fruits sont turbines, presque toujours velus, surmontés ou privés d'ai- grette, laquelle est formée d'écaillés paléa- cées ou rarement sétiformes. (J. D.) * ARCTOTIS ( Vaillant institua ce 96 ARC genre sous le nom d'Arctotheca, de fytroi, ours , et Ow , boîte , par allusion à ses fruits velus. Linné transforma plus tard ce nom en celui tfArctotis). bot. j*h. — Ce genre, type delà sous-tribu des Arctotidées, parmi les Composées, a pour caractères : Capitules radiés ; fleurs du rayon ligulées, femelles; celles du disque tubuleuses , 5- dentées, hermaphrodites. Involucre campa- nule, composé de plusieurs rangées d'écaillés libres ; les extérieures petites, presque fo- liacées ; les intérieures plus longues, obtuses, membraneuses en leurs bords. Filets des é- tamincs lisses. Les fruits, de formo ovoïde et munis de trois ailes a la face dorsale , dont les deux latérales sont repliées à l'intérieur, ont souvent leurs bords dentés. Les poils nombreux qui accompagnent ces fruits par- tent immédiatement de leur base ou du court support qui les fixe au réceptacle. L'aigrette est uni-sériéc , composée de deux séries de paillettes, parmi lesquelles , avant l'anthè- se , on en observe très souvent huit de la rangée intérieure, qui sont tordues en spi- rale les unes autour des autres. — Les Arctotis habitent le Cap. On en connaît en- viron une trentaine d'espèces. Ce sont des plantes herbacées ou caulescentes, à feuilles membraneuses , couvertes d'un duvet blanc et mou ; es capitules , solitaires et pédoncu- les , contiennent des fleurs jaunes ou d'une teinte verdàtre. (J- D-) *ARCTURE. crust.— Genre de l'ordre des'Isopodcs et de la famille des Idotéides, établi par Latreille , et caractérisé princi- palement par la conformation remarquable des pattes, dont les quatre, premières paires sont lamelleuses au bout, natatoires, et im- propres à la marche et à la préhension ; tan- dis que celles des trois dernières paires sont ambulatoires. Il est aussi à noter que les antennes de la seconde paire sont pédifor- mes. Cette petite division générique ne dif- fère pas de la division établie par M. John- ston sous le nom de Leachia. (M. E.) *ARCTURUS ( àpxzovpos, arcturc , nom d'une étoile de la Grande-Ourse), ras. — M. Curtis, dans son Catalogue des insec- tes de l'Angleterre , désigne ainsi un genre de Lépidoptères qu'il a créé pour y placer une espèce qu'il nomme Sparshali ; mais M. Boisduval prétend que cette espèce, qui se trouve en Amérique, est étrangère ù l'Eu- ARC rope ; elle a beaucoup do rapports , pour la taille et la couleur, avec les Liparis salicis et Chrysorrhœa. (D.) *ARCTURUS , Bentham. bot. ph. — Sous-genre de la famille des Scrophulari- nées, dont le type est le Celsia Arcturus, Linn. Son auteur le caractérise ainsi qu'il suit : Etamines soit toutes barbues, soit les deux majeures glabres ; anthères toutes mé- diflxes, à bourses confluentes. (Sp.) * ARCTYLE. Arctylus (âpxvùiJaç, our- son ). ins. — Genre de Coléoptères hété- romères, famille des Mélasomes, adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue , d'a- près un premier travail de M. Solier, qui l'a réuni depuis à son genre Calymmapho- rus. Voy. ce mot. (D. et C.) * ARCYPH YLLUM. Elliot , Sketch. [&px\>ç, réseau; vu)/ov , feuille), bot. pu. — Synonyme du genre Rhynchosia, delà famille des Légumineuses , sous-ordre des Papilionacées. (Sp.) ARCYPTERA(S/9xuî, réseau; «répit, aile), ins. — M. Serville {Hist. des orthopt., suites à 2?w/y.) donne ce nom à une division qu'il a établie dans le genre OEdipoda, de la famille des Acridiens , sur les esp. qui , pré- sentant les caractères génériques des vérita- bles OEdipoda , ont le bord marginal anté- rieur des élytres un peu dilaté , et les ner- vures transversales saillantes et nombreuses. M. Serville signale quelques espèces euro- péennes appartenant à cette division, dont les plus répandues sont les OEdipoda (Ar- cyptera) cothurnata (GryUus colhurnatus , Crcutz.), OEdipoda {Arcypter a) parallela (Gryllus parallelus , Zettcrst), espèces ré- pandues en France et dans le midi de l'Eu- rope. (BL0 ARCYRÏA (fyxus, réseau), bot. cr. — Hill (History of plants, p. 47) a décrit sous ce nom un genre de Champignons que Michcli, auparavant, avait nommé Clathroï- des. Il appartient aux Trichospermes de Persoon et aux Dlyxogastres de Fries. Le péridium est simple, membraneux et fugace à sa partie supérieure , qui se sépare régu- lièrement et circulairement. Le capillitium est élastique et adhère à la partie inférieure du péridium , qui persiste sous forme de calice. Cette élasticité du capillitium pour- rait le faire confondre avec le genre Trichia; mais , dans celui-ci , le péridium disparaît ARD1 en totalité ; il en est de môme du g. Stemo- nitis, que l'on reconnaît facilement à Taxe solide qui traverse le capillitium dans toute sa longueur. Les genres Physarum, Dider- ma, etc., ont aussi des caractères qui ne permettent pas de les confondre. Quand les Arcyria commencent à se développer, elles ne présentent d'abord qu'un mucilage dans lequel il est difficile de reconnaître une or- ganisation ; plus tard , les péridies se déve- loppent. A l'époque de la maturité, leur partie supérieure disparaît, et le capillitium s'élance avec élasticité et disperse les spores. Celui- ci reste souvent fort long-temps adhérent au petit calice, ce qui produit un joli coup d'œil. L1 Arcyria punicea, Pers., qui est l'espèce la plus commune, croît sur le vieux bois, et se fait remarquer par sa belle couleur rou- ge ; les autres espèces sont moins brillantes, mais elles flattent aussi agréablement l'œil par leur forme et par la délicatesse de leur structure. (LÉv.) *ARCYTOPHYLLUM, Willd. (fy*w- Ooç, genévrier; ç>ùMov, feuille), bot. ph. — Synonyme du genre Hedyotis, de la famille des Rubiacées. iSp.) *ARDEA. ois.— Nom latin du héron. Voyez ce mot. (C. o'O.) * ARDÉIDÉES. Ardeidœ {Ardea, nom d'un genre de cette famille), ois. — Famille de l'ordre des Echassiers de Cuvier , répon- dant à sa famille des Cultrirostres et à celle des Hérodions de Vieillot. Ses caractères sont : Grande taille ; bec long, gros et fort , comprimé sur les côtés, le plus souvent droit , tranchant sur ses bords et pointu , arqué et grêle dans un seul cas. Cou long et grêle ; tête et cou ayant souvent des es- paces nus et colorés; jambes ayant leur moi- tié inférieure dénuée de plumes ; tarses et doigts longs et robustes ; ceux-ci réunis à leur base, du moins l'externe et le médian, par une courte membrane; pouce, ou long, et appuyant sur le sol dans toute sa lon- gueur, ou court , élevé sur le tarse, et l'at- teignant à peine à son extrémité. Cette famille nombreuse, qui renferme la plupart des grandes espèces d'Échassiers, ne serait que le représentant des Cultrirostres de Cuvier , si nous n'avions cru devoir lui réunir les Ibis, faisant partie de sa famille suivante (les Longirostres) , parce que ces oi- seaux , quoiqu'on apparence très voisins , par T. II. ARD 97 leur bec grêle et arqué, des Courlis, auxquels on les réunissait, en diffèrent réellement par des caractères essentiels qui les rappro- chent au contraire de nos Ardéidées. Tels sont une taille généralement plus forte, des espaces nus sur la tête et sur le cou, un bec plus robuste et quadrangulaire à sa base, un pouce plus long et s'appuyant sur le sol , quelquefois des espèces de panaches dor- saux formés, comme chez les Tantales, par les tertiaires à barbes décomposées et pro- longées ; un plumage le plus souvent bril- lant et à reflets métalliques , et enfin un caractère anatomique important , qui con- siste dans la forme de leur appareil sternal, fort différent , selon M. Lherminier et d'a- près nos propres observations , et tellement semblable, au contraire, à celui des Spatules, que ce savant , dans son Essai de la classi- fication des oiseaux , a formé de ces deux genres, d'après la forme du sternum , un petit groupe à la suite de ses Hérodions et avant les vrais Echassiers ou Longiro- stres de Cuvier , avec lesquels il range les Courlis. Quant aux deux genres Courliri et Cau- rale, genres vraiment anomaux et à carac- tères mixtes , que Cuvier a placés dans ses Cultrirostres , comme espèces de transition des Grues aux Cigognes , l'impossibilité de les faire figurer naturellement dans aucune de ces deux sous-familles nous a décidé à en former une nouvelle , faisant partie de nos Ardéidées, et sous le nom d1 Ar aminées, (TAramus, nom latin du Courlan. Notre fa- mille ARDÉIDÉES comprendra donc les sous-familles gruenées , ardéeyées , ci- CONDÎÉES, IBISINÉES et ARAMINÉES. Voy. ces mots. __ (Lafr.) *ARDÉI1VÉES. Ardeinœ (Ardea, nom d'un genre de cette sous-famille), ois. — Sous-famille de notre famille Ardéidées, répondant au groupe des Hérons de Cuvier, et ayant pour caractères : Bec plus long que la tête, robuste, droit, comprimé en carène arrondie en dessus; dans un seul cas, énor- mément large et aplati. Narines recouvertes d'une membrane, et placées dans un sillon prolongé. Jambes dénuées de plumes dans leur moitié inférieure. Tarses très longs , scutellés en avant ; doigts longs et forts , pouce appuyant en entier sur la surface du sol ; ongles souvent allongés , peu arqués , 7 98 ARD celui du pouce robuste , plus grand et plus arqué , pouce articulé sur le tarse , un peu en dedans; ongle du doigt médian serri- forme sur son bord interne. Cette sous-famille, telle que nous la con- cevons , et dégagée des genres Courliri et Caurale, qu'il n'était guère possible d'y in- troduire, est des plus naturelles ; elle ne se compose alors que des g. Savacou et Héron, ce dernier se subdivisant en diverses sec- tions ou sous-genres reconnus depuis long- temps , mais que leurs caractères différen- tiels trop peu importants n'ont pas permis de regarder comme genres. Tous ces oiseaux sont piscivores et repti- livores , habitants des marais et des bords des rivières ; ils se perchent et nichent sur les arbres. Voy. héron et savacou , les seuls g. que renferme cette sous-famille. » (Lafr.) ARDENET ou ARDERET. ois. — Nom vulgaire du Gros-bec des Ardennes, Fringilla montifringilla, L. Voyez gros- bec. (C. D'O.) ARDEOLA ( diminutif cVArdea ). ois. — Genre formé par Ch. Bonaparte , dé- membré du genre Ardea , et synonyme du groupe des Hérons Blongios de Vieillot, et des Crabiers de Cuvier , formés bien anté- rieurement ; nous l'admettons comme nom latin de notre sous-genre Blongios. Voy. héron. r (Lafr.) *ARDÉOLE. ois. — Nom de l'espèce du genre Drome. Voyez drome. (Lafr.) * ARDERELLE , ARDEROLLE , ARDEZELLE. ois. — Nom vulgaire de la Mésange charbonnière, Parus ater, L. Voy. MÉSANGE. (C. D'O.) ARDERET. ois. — Voyez ardenet. *ARI)INGIIELIA. bot. pu. — Com- merson, dans ses Manuscrits, donnait ce nom à un genre d'Euphorbiacées, le Kirganelia. Voy.ce mot. (A». J.) ARDISIA («/syovocvTil?, argonaute), moll. — Nom de genre donné par Linné (Syst. nat., éd. XII) à la coquille d'un Céphalopode connu des Grecs (Aristote, Hist. des an., lib.VI, cap. I.— Athénée, Deip- neisophistarum lib. VII, cap. cv, etc.) sous la dénomination de wwwftos, de vxut kos, Nau- tique, de Pompile, etc., et des Latins (Plinius, Hist. nat., 46 ix, cap. XXIX) sous celle de Nautilus. Linné , au contraire , appli- que , à tort , le même nom de Nautilus à un genre de coquille que ces auteurs ne connaissaient pas ; mais ces genres étant consacrés dans la science, il n'est plus pos- sible de les changer sans inconvénient pour l'avancement de la zoologie. Nous allons donner un aperçu rapide de ce qu'on sait aujourd'hui sur l'Argonaute, dont nous avons traité avec beaucoup de développement dans notre Monographie des Céphalopodes acétabulifères. Il est peu d'animaux marins aussi célè- bres et aussi anciennement connus que l'Ar- gonaute. Les brillantes fictions sur sa navi- gation sont pourtant à jamais détruites par l'observation immédiate , puisqu'il nage à reculons, comme les autres Céphalopodes, par le refoulement de l'eau, au moyen de son tube locomoteur. L'Argonaute n'est plus cet élégant nautonnier enseignant aux hommes à fendre l'onde au moyen d'une voile et de rames , ce joli vaisseau portant en lui-même tous les attributs de la navi- gation , guidant le marin dans sa course aventureuse , et lui présageant une heu- reuse traversée. Non... , ces croyances , plus anciennes qu'Aristote, qui les a sans doute empruntées aux poètes qui l'ont pré- cédé , embellies par le génie des Athénée , des Oppien, des Élien, reproduites par tous les auteurs du moyen-âge, et même par plusieurs de nos écrivains modernes ; ces croyances si naïves et si séduisantes , n'ont pris naissance que dans la fécondité de leurs imaginations exaltées. Il nous faut aussi renoncer à cette jolie fiction d'Op- pien , qui nom présente les Pompiles en- ARG 119 traînés par la Joie la plus vive à la vue des vaisseaux qui sillonnent les mers , les sui- vant à l'envi, sautant et se jouant à la proue de ces chars maritimes. « Comme on voit un prince qui vient de prendre une ville, comme on voit un homme vainqueur dans les jeux publics, le front ceint d'une cou- ronne de fleurs nouvelles , autour desquels se presse un peuple immense, ainsi les Pom- piles vont toujours en foule à la suite des navires, tant qu'ils ne sont pas troublés par la crainte du voisinage de la terre , dont la seule approche semble pour eux une bar- rière infranchissable. O poisson justement cher aux navigateurs ! ta présence annonce les vents doux et amis ; tu ramènes le cal- me et tu en es le signe. » Engendré du sang du ciel , dit Athénée , le Pompile, sous la direction des dieux, conduit la barre et le reste du gouvernail. Homme d'abord , il dut sa métamorphose à une belle passion d'Apollon , épris d'amour pour la jeune nymphe Ocyrrhoé , que les Heures avaient douée des charmes les plus séduisants. Elle était dans l'âge brillant de la jeunesse , lorsque ce dieu puissant essaya de l'enlever , quand elle se rendait à une fête de Diane. Craignant de devenir la proie d'un ravisseur, elle pria certain Pompile, nautonnier qui connaissait tous les gouffres de la mer, de la conduire en sûreté dans sa patrie ; mais Apollon parut à l'improviste , ravit la jeune fille , pétrifia le navire, et changea Pompile en un poisson qui depuis a porté son nom. Il est toujours prêt à ser- vir en mer les vaisseaux qui la traverse ra- pidement. Les Chinois , à l'article Pei-siao de l'En- cyclopédie japonnaise, parlent assez lon- guement du Poulpe à bateau , auquel ils reconnaissent , disent-ils , une propriété vé- néneuse ; de là vient sans doute l'erreur de Bontius , qui rapporte que l'animal , qu'il tenait dans la main , lui causa une douleur très vive, semblable à une brûlure , ajou- tant, à ce sujet, que les Chinois se servaient de cette propriété de l'Argonaute pour em- poisonner les liqueurs données aux Euro- péens , ses compagnons , ce qui, assure-t-il, causa la mort de plusieurs d'entre eux. Rumphius nous raconte que, dans l'Inde, on attache un grand prix à la coquille de l'Ar- gonaute, regardée par les femmes de ce pays 120 ARG comme le pins bel ornement. Dans les jours de fêtes solennelles, où l'on danse le Lego- lego, la première danseuse en porte une dans sa main droite , en l'élevant au-dessus de sa tète , comme un objet appelé à aug- menter la considération qu'elle inspire déjà. L'Argonaute n'est pas moins célèbre par la discussion à laquelle il a donné lieu en- tre les zoologistes, sur la question de savoir si le mollusque céphalopode qu'on trouve dans cette coquille est son véritable auteur, ou si ce n'est qu'un animal parasite qui viendrait s'y loger, après en avoir chassé son véritable propriétaire ; question vive- ment débattue de part et d'autre. Au moyen-âge, Belon, Rondelet, Gessner, Aldrovande, ont regardé l'Élédon comme l'animal de l'Argonaute, tout en reprodui- sant les croyances des anciens Grecs sur la navigation à la voile de l'Argonaute, que Rumphius, le premier, démentit et ramena à sa juste valeur; mais D'Argenville, qui con- sidère aussi à tort l'Élédon comme l'habitant de la coquille, dit plus loin , avec raison, qu'on l'en trouve souvent séparé, tandis que Minasi, tout en décrivant très bien les fonc- tions des bras palmés du véritable animal , combat, dès 1771, le parasitisme. Depuis, MM. Lamarck, Rose, RaGnesque, Leach, Blainville, Say, Sowerby, Broderip, Deshayes et Gray, ont successivement défen- du l'opinion du parasitisme ; les premiers se basant sur la fausse croyance que l'Elédon était l'animal, quelques autres adoptant, d'a- près RaGnesque, l'Oçythoé comme l'animal parasite de la coquille, et s'appuyant surtout, avec raison (c'est l'opinion de M. de Blain- ville), sur la non-adhérence de l'animal avec la coquille ; fait en contradiction avec les lois zoologiques connues. D'un autre côté , MM. Bruguièrc, Mont- fort, Cuvier, Duvernoy, Ranzani, Férussac, Poli, Rapp, Mauriani, Dcllechiaje, Richard Owen,Rang, madame Power et nous, avons soutenu l'opinion contraire par de nombreux arguments basés sur des faits incontestables. La partie est donc à peu près égale. Nous ne pouvons pas ici reproduire tous les points de discussion. Il nous suffira de présenter en abrégé quelques uns des faits nombreux qui, d'après nos observations, nous semblent décider la question en faveur du non-parasitisme : ARG 1° L'animal de l'Argonaute diffère zoolo- giquementet anatomiquementdes Poulpes: zoologiquement , d'après nous , par sa for- me générale, comme ployée sur elle-même ; par la complication de son appareil de rési- stance ; par ses ouvertures aquifères ; par ses bras supérieurs palmés , et par la coquille mince , fragile , représentant une petite na- celle chez laquelle les anciens croyaient voir la proue dans la partie antérieure , et la poupe dans la partie postérieure, etc. ; ana- tomiquement , d'après M. Owen , par des branchies différentes. Ce sont donc des ani- maux distincts quant à leur organisation, et susceptibles dès lors d'un genre de vie tout opposé , bien que normal, par rapport à ces mêmes formes. 2° La forme ployée de l'animal , non en ligne droite, est en rapport avec la forme de la coquille, de même que sa position connue dans la coquille : les rapports de l'un avec l'autre sont dès lors évidents. 3° La forme de l'animal s'oppose à ce qu'il puisse vivre hors de sa coquille. 4° Les rapports des parties coloriées de l'animal avec sa position habituelle dans la coquille sont évidents. 5" Les bras palmés, par leurs membranes extensibles, sont , comme l'a dit M. Rang, destinés à envelopper la coquille. Ils nous paraissent être une dépendance absolue du mode d'existence de l'Argonaute et un trait de conformité de plus entre l'animal et sa coquille. 6° La contexture spongieuse et poreuse du côté interne des membranes est en rap- port avec la supposition que les bras sécrè- tent la coquille. De ces faits, et de bien d'autres que nous ne pouvons placer ici , résulte évidemment que l'animal concorde par tous les points avec la coquille, et que l'un paraît être une dépendance de l'autre. Cherchons mainte- nant , dans l'examen de la coquille et de son mode d'accroissement, d'autres preuves qu'il serait difficile de ne pas admettre : 7° La coquille diffère de celles de tous les Mollusques gastéropodes , par son manque du nucleus, qui se développe ordinairement dans l'œuf. 8° La concordance de la forme de la co- quille avec la natation , et le genre de vie pélagien des Argonautes est parfaite. ARG ' 9° Sa contexture annonce qu'elle a été formée par un organe sécréteur bien diffé- rent de celui des autres mollusques, et se trouve en rapport avec l'hypothèse de sa formation par les bras. 10° La coquille , fraîche , d'abord lisse, polie sur ses bords, se couvre d'un léger é- piderme à quelque distance du bord. Cet épiderme devient de plus en plus épais , jus- qu'au sommet de la spire, ce qui prouve qu'il n'a pas précédé la transsudation cal- caire destinée à former la coquille, comme chez presque tous les mollusques, qui ont, au contraire, l'épiderme d'autant plus épais qu'il approche du bord ; mais qu'il est pos- térieur à la formation de la coquille, et qu'il ne peut dès lors être déposé que par un organe purement extérieur, expliqué en- core par la position constante des membra- nes des bras de l'Argonaute sur la coquille. 11° La coquille n'existe pas dans l'œuf; mais, en étudiant, sur une très jeune co- quille encore cartilagineuse, son mode de formation, nous avons reconnu qu'elle est sécrétée par les bras palmés. i2° L'animal répare sa coquille lorsqu'elle est brisée; il a donc un moyen de sécrétion dans ses bras, qui enveloppent constamment la coquille, comme les lobes du manteau des Porcelaines, qui sécrètent également la matière propre à former et à épaissir la co- quille. La forme , la contexture et l'accroisse- ment de la coquille sont parfaitement d'ac- cord avec l'animal et la supposition que les bras la sécrètent; ainsi : rapports de l'ani- mal avec la coquille, rapports de la coquille avec l'animal. Voyons maintenant quelques faits tirés des mœurs : lô° On a toujours rencontré dans les co- quilles des animaux de grandeur propor- tionnée , ce qui n'a pas lieu pour les Pagures parasites. 14° On n'a jamais rencontré que l'animal à bras palmés dans la coquille, et toujours la même espèce d'animal dans la même es- pèce de coquille. 15° Il est difficile de ne pas croire que les animaux pris par nous à 500 lieues des cô- tes, ayant leur coquille encore cartilagi- neuse, et vivant en troupes avec des individus plus âgés ou h peine éclos, ne soient pas nés T. I!. ARG 121 avec une coquille qui leur appartient, qu'il? ont formée eux-mêmes ; car on ne pourrait supposer que , sortis de l'œuf à 2 ou 500 lieues des côtes, ils aient franchi cet espace pour aller chercher une coquille , et qu ils soient revenus ensuite au point où nous les avons trouvés, en refranchissant la même di- stance. On voit, par ce qui précède , extrait de trente-deux arguments de même nature , que notre opinion sur le non-parasitisme de V Argonaute est toute de conviction, et ba- sée sur des observations prolongées et mi- nutieuses , faites tant sur les lieux que dans le cabinet, sur un grand nombre d'animaux et de coquilles de diverses espèces. On connaît bien positivement trois espèces d'Argonautes : VArgonauta argo , VA. tu- berculata, et VA. Mans, dont les animaux forment , pour quelques auteurs , VOcythoe tuberculata , Piafln. ; VO. antiquorum, Leach , Blainv. , et VO. Crauchii , Leach , Blainv. La première espèce est de la Méditerra- née, des Antilles et de l'Inde; la seconde, de l'Inde seulement ; la troisième, de tout le Grand Océan et de l'Océan Atlantique. On n'a pas encore la certitude d'avoir rencontré d'Argonaute fossile. (A. d'O.) ARGONAUTES ( Nom des Grecs qui s'embarquèrent sur le vaisseau Argo pour aller à la conquête de la Toison d'or), ixs. — Cramer désigne ainsi un groupe de Pa- pillons diurnes, qui comprend ceux dont les antennes sont en massue allongée et les ailes inférieures pourvues de deux appendices en forme de queue. Ce groupe répond à une partie des Nymphales de Latreille , et au genre Charrxes d'Ochsenheimer. Voyez ces deux mots. (D.) ARGONAUTIER.moll. céph.— La- marck a donné ce nom à l'animal de V Ar- gonaute. Voy. ce mot. (A. d'O.) ARGONAUTITE. Argonautites. fo- ram- Montfort (Buffon de Sonnini, lHol- lusq., t. III) a nommé ainsi des coquilles qu'il a représentées, d'après Soldani, en dé- naturant les figures de l'auteur italien. Il les considérait comme des Argonautes fos- siles ; mais nous avons reconnu que ce sont des Pencroplis mal représentés. (A. d'O.) *ARGOPHYLLÉE (fats, Wanc; puA- >ov , feuille ). bot. pu. — Section du genre 8* 123 ARG Eurybia, de la famille des Composées. Elle comprend les esp. dont la largeur des ligu- les dépasse de beaucoup celle des styles , et dont les fruits sont cylindracés. (J. D.) *ARGOPHYLLÉES (allusion hÂrgo- phyllum). bot. ph. — M. Endlicher [Gen. plant., p. 825) a proposé sous ce nom un groupe, jusque aujourd'hui monotype, fondé gur le genre Argophyllum , et qu'il place à la suite des Saxifragées-Escalloniées. Ce rapprochement avait déjà été indiqué par M. Bartling (Ord. nat., p. 428). (Sp.) ARGOPHYLLUM [àpydi , blanc ; ?«>- iev, feuille), bot. ph. — Genre formé par Forster {Gen. nov. Cal. 15), et dont la place dans les familles naturelles n'est pas encore bien déterminée. On le range assez géné- ralement parmi les Éricacées (Vacciniécs). En voici les caractères distinctifs : Calice turbiné-subhémisphérique, sillonné, à limbe 5-6-parti, réfléchi en dedans, persistant. Co- rolle subrotacée, à limbe 5ouG-parli, étalé. Nectaire inséré à la gorge de la corolle, cx- sert, tubulé à la base, 5-6-gone, 5-6-Gde su- périeurement; à lobes frangés , opposés aux lacinies de la corolle. Étamines 5-6 ; stig- mate capité. Capsule semi-supère, turbinée- obovée , un peu déprimée , 5-4-loculaire , 5-4-loculicide, à valves septifères au milieu. Graines nombreuses, attachées à des pla- centas centraux. — Ce genre , peu connu , ne contient qu'une seule espèce découverte à la Nouvelle-Ecosse par l'auteur, et qui ne paraît pas avoir été retrouvée depuis. C'est un bel arbrisseau, à feuilles alternes, entières ou lâchement dentées ; à surface inférieure couverte d'un duvet d'un blanc d'argent. L'inflorescence est en panicule terminale. (Meisen, Gen. plant.) (C. L.) *ARGOPUS [àpyàç, inactif; «o3;,pied). iîvs. _ Genre de Coléoptères tétramères , famille des Chrysomélines, établi par M. Fi- scher de Waldheim (Ent . russe , 1825, t. II, p. 183, pi. 47, fig. 5 et 4). Ce genre, dit l'auteur, est intermédiaire entre les Chry- somèles et les Altises. Il diffère des pre- mières en ce qu'il a les cuisses renflées , et des secondes , parce que , malgré ce renfle- ment des cuisses, il n'a pas, comme les Al- tises, la faculté de sauter. Du reste, le corps des Argopus est plus allongé que celui des Chrysomeles, et plus gros que celui des Altises , dont les cuisses de derrière sont ARG seules renflées, tandis qu'elles le sont toutes chez les premiers; mais ce qui caractérise principalement le genre dont il s'agit , c'est la forme singulière du chaperon, qui s'élève en toit et se prolonge en diminuant jusqu'à l'insertion des antennes. L'auteur n'y rap- porte que deux esp. ; mais on y en compte aujourd'hui une vingtaine, parmi lesquelles nous citerons seulement celles qui sont dé- crites , savoir : A. sicolor, Fischer , de la Russie méridionale; A.nigritarsû, Gebler, de la Sibérie ; A. Arhensii, Germ., de Dal- matic; A. cardui, Rirby , et enfin A. tes- taccus, Fabr. Ces deux dernières se trou- vent en France. (D. et C.) ARGOSTEMM A , Wallich. —Poman- gium, Reinw. [A/ryds , blanc ; aré/^/xx , couron- ne), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées (tribu des Rondélétiées, DC. ), offrant pour caractères : Tube calicinal court, obeonique, adhérent; limbe 5-5-fide, supère, persistant. Corolle 5-5-Dde, rotacée. Étamines insérées à la gorge de la corolle, en même nombre que les lobes de celle-ci , saillantes. Filets filiformes. Anthères gran- des, lancéolécs-oblongues, dressées, conni- ventes , 2-thèques ; bourses déhiscentes au sommet par une fente courte et oblique. Ovaire infère, 2-Ioculaire, couronné d'un disque operculiforme, charnu; loges multi- ovulées; placentaires convexes , adnés à la cloison. Style indivisé, terminé par un stig- mate globuleux. Capsule 2-loculaire , po- lysperme, couronnée du limbe calicinal et du disque, s'ouvrant au sommet par une fente transverse. Graines anguleuses. — Herbes (de l'Asie équatoriale) basses, his- pidules; feuilles opposées (souvent aniso- mètres), ou verticillées-quaternées, pétiolées; pédoncules terminaux ou subterminaux , multiflorcs (rarement 1-flores) ; fleurs blan- ches, en général fasciculées. (Wallich , in Roxb., Flor. Ind., II, p. 524; Plant. Asiat. rar., tab. 185.)— M. De Candolle (Prodr. IV, p. 417 ) énumère huit espèces de ce genre. (Sp.) ARGOUSIER. bot. ph.— Voyez Hip- POPHAE. (C. D'O.) ARGUILLE ou ARTILLE. ois. — Nom vulgaire du Traquet motteux , Mota- cilla œnanthe, L. Voyez traquet. (C. D'O.) • ARGULE. crust. — Genre établi par ARG Millier, et appartenant à la division des Crus- tacés suceurs , famille des Sipbonostomes. Il est remarquable par la forme ovalaire et discoïde de sa carapace, par l'état rudimen- taire de son abdomen , et par la conforma- tion singulière de la seconde paire de pattes- mâchoires, lesquelles sont terminées par des ventouses. LArgule foliacée, qui a servi de type pour l'établissement de ce genre , est un petit parasite qu'on trouve sur le corps des têtards de Grenouille et des Epinocbes. (M. E.) ARGUS (Nom mythologique donné à cet oiseau à cause de la quantité de taches ocu- laires répandues sur ses ailes), ois. — Genre de l'ordre des Gallinacés , formé par Tem- minck dans son ouvrage sur cet ordre, adop- té par Vieillot et par les ornithologistes mo- dernes, mais que Cuvier ne fait qu'indiquer dans son Règne animal , citant l'oiseau qui en est le type comme une espèce de grand Faisan. Ce g. fera partie de notre famille des Pha- sianidées et de notre s.-famille des Pavoni- nées. Les caract. en sont : Bec assez allongé, nu à sa base, droit et non courbé dans cette partie. Mandibule supérieure peu arquée , sa courbure ne commençant que vers les deux tiers de sa longueur, au-dessus de l'extrémité antérieure des fosses nasales, qui sont très grandes et en occupent plus de la première moitié.Narines situées latéralement au milieu du bec, à moitié fermées par une membrane. Tête, joues et cou nus, n'ayant d'autre par- tie emplumée qu'une bande étroite et lon- gitudinale sur la ligne médiane du front, du vertex, et de la partie postérieure du cou ; ces plumes étant de nature duveteuse et soyeuse, ou à barbes décomposées, ets'éle* vant un peu vers l'occiput en forme de pe- tite huppe verticale.Tarses longs, grêles, sans éperons ni tubercules ; doigts antérieurs ré- unis à leur base par de courtes membranes ; pouce grêle, articulé sur le tarse; ongles médiocres. Ailes à rémiges secondaires sin- gulièrement allongées et élargies, dépassant les primaires d'une fois leur longueur chez les mâles. Queue cunéiforme , à rectrices également fort élargies et arrondies à leur extrémité ; les deux médianes excessivement longues, et dépassant la queue d'une fois et demie sa longueur. Tout en reconnaissant que l'oiseau qui est ARG 133 le type et en même temps l'unique espèce du genre, \ePhasianus argus de Linné, ré- unissait des caractères particuliers et assez distincts pour pouvoir figurer bien natu- rellement dans les genres connus , nous sommes étonné qu'on l'ail souvent rappro- ché des Faisans , avec lesquels il n'offre pas les moindres rapports , tandis qu'il en offre de si évidents avec les Éperonniers , qu'on pourrait , selon nous, le classer avec eux comme sous-genre, n'en différant réellement que par l'absence d'éperons. Il a effective- ment leur bec effilé , à narines médianes, courbé seulement vers l'extrémité , et non celui des Faisans, qui est très arqué, courbé dès sa base, et à narines basales ; il a leurs tarses élevés et grêles, leurs plumes soyeuses et décomposées du dessus de la tête et du cou, disposées de même en huppe verticale, ce qui se trouve aussi chez les Paons , tan- dis que chez les Faisans toutes les huppes sont recourbées en arrière. Son genre de coloration, si remarquable , et formé d'une inOnité de petites taches brunes irrégulières, ressortant sur un fond plus clair, se re- trouve aussi chez les Éperonniers, et, comme eux et les Paons, il est surtout remarquable par une profusion de grandes taches ocu- laires répandues sur son plumage. La forme de sa queue, qui, au premier abord, semble s'éloigner entièrement de celle des Éperon- niers, ordinairement élargie et arrondie vers le bout , trouve déjà une analogie marquée dans celle d'une nouvelle espèce, VÈperon- nier chalcure, de Temminck, col. 519; et, quant à la singulière disproportion de ses rémiges, on peut remarquer que, chez les Éperonniers, les primaires sont déjà un peu dépassées par les secondaires. L'Argus giganteus de Temminck , Argus Luen et Pavonimis de Vieillot (Gai., pi. 204), a de longueur totale 5 pieds et quelques pouces, dont la queue occupe 3 pieds 8 pouces. La peau nue de ses joues et de son cou est, selon les auteurs, d'un rouge cra- moisi chez l'oiseau vivant. Quoique le fond de tout son plumage ne soit composé que de teintes ocreuses, rousses ou brunes, que ne relève aucune nuance vive et brillante, elles y sont réparties avec tant d'harmonie et couvertes d'une si grande profusion de petites taches, de points même, tantôt plus foncés, tantôt plus clairs que ce fond, qu'elles 124 ARG produisent l'effet le plus agréable et même le plus rare dans toute la série ornithologi- que. Ses longues et larges rémiges secon- daires sont couvertes , dans toute leur lon- gueur, d'une rangée de grandes taches ocu- laires, imitant merveilleusement le relief de demi-globes, dont la teinte , douce comme celle de tout le plumage , a cependant quel- que chose du bronze antique. Les primaires, à barbes externes blanchâtres, tigrées de brun, à barbes internes fauves, pointillées de blanc , ont leur tige du plus joli bleu de ciel. La femelle n'offre ni le développement extraordinaire de la , queue et des ailes, ni les taches oculaires du mâle. Son plumage est plus obscur, et sa longueur totale n'est que de 26 pouces. Lorsque l'Argus mâle piaffe autour d'elle, il épanouit ses ailes presque jusqu'à terre, selon Vieillot, et re- lève sa queue en forme d'éventail , habitude qui lui est commune avec les Paons et les Dindons, et ajoute encore aux divers motifs qui nous les font grouper avec eux , ainsi que les Éperonniers. Ce superbe oiseau habite les forêts obscu- res et sauvages de Java et de Sumatra , de divers points du continent de l'Inde, et sur- tout de Malacca, où il est très commun. Se- lon Vieillot , l'Argus est très farouche ; son cri est fort et désagréable, comme celui du Paon, et sa chair délicate et savoureuse. Selon le même auteur, il s'accoutume difficilement à la privation de la liberté , et ses yeux s'offusquent de la grande lu- mière du jour , ce qui le rend triste et im- mobile lorsqu'il y est exposé, et lui fait rechercher ^obscurité. Il paraît néanmoins que, depuis quelques années , on est parve- nu à l'habituer dans les basses-cours de Ba- tavia , et nous venons d'en voir un vivant à Londres dans le Jardin de la Société zoolo- gique ; mais, comme l'a remarqué Vieillot, nous avons pu observer qu'il se tenait con- stamment caché au fond de sa faisanderie , où , pour éviter soit notre présence , soit la lumière du jour, il retournait promptement lorsqu'on l'en avait fait sortir. Cette sorte de sauvagerie nous a empêché de faire sur cet oiseau , si rarement vivant en Europe , les diverses observations auxquelles nous nous étions proposé de le soumettre. (Lafr.) ARGUS, ma. — Scopoli a, lo premier, ARG employé ce nom pour désigner générique- ment une foule d'espèces de Lépidoptères diurnes, par le seul motif qu'ils ont les aile» ornées de taches ocellées, bien que, du reste, ils ne se ressemblent nullement. Geoffroy, en adoptant cette dénomination générique, ne l'a appliquée qu'à un petit groupe de Lé- pidoptères très homogènes, qai correspond à une partie des Plébéiens ruraux de Lin- né et des Polyommates de Latreille. Enfln, M. Boisduval, dans son ouvrage intitulé : Icônes historique des Lépidoptères d'Eu- rope nouveaux ou peu connus , avait aussi adopté cette même dénomination en la res- treignant à la division des Polyommates a- zurins (cyanei) de Latreille ; mais, depuis, il a replacé ces Polyommates dans le genre Lycœna, Fabr. , auquel ils appartenaient auparavant ; de sorte que le nom d' Argus, dans l'ordre des Lépidoptères, ne sert plus qu'à désigner une espèce ainsi nommée par Linné. Voij. les mots polyoimmate etLï- COSNA. (D.) ARGUS, arach.— Walckenaër donne ce nom à un g. de la famille des Araignées, de l'ordre des Aranéides , groupe des Séden- taires rétitèles , dont il n'a pas encore pu- blié les caractères ; mais cette dénomination d'Argus , ayant déjà été appliquée à un g. de l'ordre des Lépidoptères, devra nécessai- rement être changée pour celui-ci. (Bl.) ARGUS (nom mythologique). rei»t. — Nom d'une espèce de Lézard de la section des Ameiva, et d'une espèce de Couleuvre de la troisième section de Daudin. (C. B'O.) ARGUS ( àp'/dî , argus , nom mythol.). moll. — Poli a institué ce genre pour ceux des Mollusques acéphales monomyaires, qui, ayant les lobes du manteau complètement désunis , présentent sur les bords libres de cet organe plusieurs rangées de tentacules coniques , parmi lesquelles on en remarque un certain nombre de subitement tronquées, et dont la troncature semble être terminée par un point oculaire. Cette disposition se remarque non seulement dans tes Peignes elles Spondyles que Poli a connus, mai» encore dans les Houlettes, d'après les obser- vations de M. Quoy. Poli, ayant pris ces ca- ractères pour déterminer son genre Argus, y rapportait des animaux qui peuvent faci- lement se distinguer en deux bons genres : AUG celui des Spondyles, crée par Linné, et ce- lui des Peignes, retiré des Huîtres de Linné par Bruguière. Voyez peigne et spoisdy- le. (Df.su.) ARGUTOR, C. (étymologie inconnue). ixs. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques, établi par Mégerle aui dépens du g. Pœcilus de Bonelli , et adopté par M. de Chaudoir (Tableau d'une nouv. subdiv. du g. Feronia , Dej., pages 8 et 14) , qui lui donne pour caractères : Deuxième article des tarses antérieurs des mâles non transversal. Antennes non caré- nées, à articles peu allongés. Corselet carré ou rétréci postérieurement. Il y rapporte seulement dis espèces , parmi lesquelles nous citerons les suivantes : Arg. strenuus, Panzer ; A. pullus, Gyllenhal; A. eruditus, Mégerle ; A. dorsalis, de Cbaudoir; A. chi- lensis , Dejean ; A. rubripes , Hoffmann ; A. negligens, Sturm; et A. ru fus, Mégerle. Dans son dernier Catalogue, M. Dejean a supprimé le g. Argutor, et en a compris toutes les espèces dans la deuxième division du g. Feronia de Latrcille. (D. et C.) ARGUZI A , Amman, bot. pu. — Syn. du g. Tourne fortia , L., de la famille des Borraginées. ( Sp.) ARGYCTIUS. poiss. — Nom imaginé par M. Rafiuesque pour désigner le poisson que Gouan avait appelé Trachyptère, mais qui avait été méconnu, par presque tous les ichthyologistes, depuis la mort du professeur de Montpellier. Il y a dans la Méditerra- née plusieurs espèces de ce genre. Il est très difficile , pour ne pas dire impossible , de rapporter avec quelque certitude à l'une d'elles le poisson nommé par M. Rafinesque Argyctius quadrimaculatus. Voy. au mot TRACnYPTÈRE. (V.4X.) ARGYE. Argya. ois. — Genre formé par M. Lesson , dans son Traité d'ornitho- logie, en 1831, et répondant à celui de Chœ- tops, de M. Swainson , de la même année, dans sa North. zool. M. Lesson plaçait dans ce genre deux espèces de Merles à grandes jambes , dont l'un , le Malurus squamiceps de Rûppel, nous parait faire partie du genre Megalurus , et devoir être placé à côté du Megalurus acacias de Rùppel , tandis que l'autre, le Mérion bridé de Temminck, col. 585, devient pour nous le véritable type du genre Argyc, que nous caractériserons ainsi : ARG 125 Bec médiocre , conformé comme celui des Merles , mais légèrement plus mince et plus arqué , échancré à la pointe. Narines basâtes percées en fente étroite dans une membra- ne ; plumes du front et de tout le pourtour du bec rigides , à tiges prolongées au delà des barbes, et piliformes. Tarses très élevés et robustes ; doigts forts ; les latéraux pres- que égaux , le médian beaucoup plus long ; ougles peu arqués; les antérieurs courts, presque égaux entre eux , le postérieur al- longé. Ailes très courtes, obtuses ou sur- obtuses. Queue assez longue, élargie, étagée et très arrondie. La forme des pattes de l'espèce type, qui est entièrement celle d'oiseau marcheur, nous l'avait fait classer, dans notre Essai de class., dans notre section des Merles mar- cheurs solitaires. Des renseignements ulté- rieurs et circonstanciés sur ses mœurs , qui nous ont été donnés par M. J. Verreaux, qui l'a observé en Afrique, ont pleinement con- firmé nos prévisions , et nous ont indiqué des rapports si marqués entre cet oiseau et les grandes espèces de Traquets d'A- frique , que nous n'avons pas balancé à le regarder comme un véritable Saxicolidée , mais un Saxicolidée à ailes courtes et à queue étagée, formé par conséquent sur un type particulier, tandis que ses mœurs sont en- tièrement conformes aux leurs. Il se tient en effet toujours à terre, sur des terrains a- rides et rocheux, courant à la poursuite des insectes, et se perchant souvent sur les ro- ches elles-mêmes , à la manière des grands Traquets et des Merles de roche. L'espèce type, l'Argye bridé, Argya frœnata, Less. , Mérion bridé, Tem., col., 585, est un peu plus grand que le Moqueur des États-Unis, mais à tarses et doigts plus longs et plus forts, à ailes beaucoup plus courtes. La par- tie supérieure, jusque vers le milieu du dos, est gris-de-cendre, à flammèches noires; le bas du dos, le croupion et le dessous, depuis la poitrine, sont brun-marron vif; la gorge, tout le devant du cou, le haut de la poitri- ne et les lorum, sont d'un noir intense, bor- dé de chaque côté par une longue strie blanche, en forme de moustache prolongée ; la queue est noire , largement terminée de blanc, couleur qui se remarque encore, sous forme do taches, sur les couvertures supé- rieures de l'aile. Nous lui réunissons le 120 ARG ARG Merle podobé du Sénégal, de Buflbn (£n?., 554) , Turdus erythropterus , Gmel. , qui offre en plus petit les mêmes caractères , et une coloration analogue, à queue noire terminée de blanc. Nous ne savons rien sur ses mœurs ; mais ses pattes , conformées comme celles desTraquets, ne nous laissent aucun doute qu'il ne soit marcheur. Une seconde espèce du Sénégal , très voisine de la dernière , mais toute noire , et que M. Swainson a décrite et figurée dans ses Birds ofwest Africa, pi. 29, sous le nom de Me- lasoma edolioïdes, nous paraît devoir y être réunie, et nous sommes étonné que M. Swainson ait placé cet oiseau à bec de petit Merle, à longues pattes d'oiseau marcheur, à queue étagée et à ailes obtuses , dans son groupe des Drongos, qui sont remarquables, au contraire , par leurs tarses courts, leur gros bec, leur queue fourchue, et leurs ailes pointues, à premières rémiges allongées. Ce genre Argye, ainsi composé et re- streint , fait partie de notre famille Saxico- lidées, et de notre sous-famille Argynées. Voy. ces mots. (Lafr.) *ARGYLIA(un duc d'Argyle). bot. ph. — Genre de la famille des Bignoniacées, lypo de la tribu des Argyliées, formé par Don (Edimb. phil. Journ., t. IX, p. 260 et seq.), avec ces caractères : Calice 5-parti. Corolle hypogyne, tubuleuse à la base, ven- true à la gorge; à limbe quinquélobé-bila- bié, dont les lobes obtus, presque égaux. Étamines 4, insérées au tube de la corolle, didynames, sans rudiment du cinquième; an- thères biloculaires , à loges divariquées-éta- lécs. Ovaire biloculaire ; ovules horizon- taux , anatropes , peu nombreux. Style sim- ple; stigmate bilamellé. Capsule en forme de silique, toruleuse , bivalve ; valves sub- crustacées opposées à la cloison séminifère de chaque côté. Graines transverses , compri- mées, subréniformes, tuberculées-convexes sur le dos , un peu concaves à l'opposé , à endoplèvre lâche , membranacée. Embryon orthotrope, exalbumineux ; cotylédons lar- gement réniformes, bilobés , à radicule très courte, centrifuge. — Ce genre, dont le Bi- gnonia radiata, L. , est le type , renferme quelques espèces du Chili, à tiges dressées ou ascendantes, cylindriques, un peu rugueuses, pubescentes , à feuilles alternes , pétiolées, pcltées-digitées, dont les folioles bi tripinna- tlfidcs, étalées, à segments cunéiformes ou oblongs-linéaires, obtus, très entiers ; à fleurs terminales, presque en grappes, dont les co- rolles jaunes, à gorge ponctuée de rouge. (C. L.) *ARGY1\EES. Argyneœ (Argya, un des genres de cette sous-famille), ois. — Sous- famille de notre famille des Scucicolidées, ayant pour caracl.: Bec médiocre ressemblant à un bec de Merle, mais plus comprimé et plus grêle ; tarses fort longs ; doigts robus- tes, mais courts, les latéraux surtout, qui sont égaux , le médian sensiblement plus long. Ongles peu arqués, les antérieurs courts, le postérieur assez long; ailes cour- tes ou moyennes, de forme arrondie ; queue moyenne, ou sensiblement étagée, ou seule- ment arrondie. Plumage en général noir, mêlé de brun marron et de blanc. Cette sous-famille se compose des genres Argye et Thamnobie. Voy. ces mots. (Lafr.) ARGYIXNE. Argijnnis. (Zpyùwos, sur- nom de Vénus), ras.— Genre de l'ordre des Lépidoptères , famille des Diurnes , section des Tétrapodes, tribu des Argynnides, éta- bli par Fabricius et adopté par Latreille, qui y réunit les Mélitées du même auteur, mais à tort, suivant nous: car ces dernières en diffèrent sous plusieurs rapports, non seulement à l'état parfait , mais par leurs chenilles, ainsi qu'on le verra à leur article. C'est pourquoi, en adoptant ce même genro dans notre catalogue méthodique des Lé- pidoptères d'Europe, nous l'avons restreint aux seules Argynnes de Fabricius. La plupart des Argynnes, vues en dessus, sont très difficiles à distinguer entre elles, à cause de l'uniformité de leur couleur, qui est fauve , avec des taches noires disposées de la même manière dans presque toutes les espèces ; mais il n'en est pas de même de leur dessous, qui est orné de taches ar- gentées ou nacrées, dont la forme, la gran- deur et la position varient dans chaque esp. En général, ce sont de beaux Papillons, au vol rapide, qui n'habitent que les bois, et qui se laissent difficilement approcher. Leurs chenilles, qui sont épineuses, vivent pour la plupart sur les violettes ; elles ne mangent que la nuit, et se cachent pendant le jour. Ce g. renferme un grand nombre d'esp. dont plusieurs sont propres aux pays de monta- gnes. Nous ne citerons ici que les plus con- ARG nues : VArg. paphia, Linn., vulgairement appelée le Tabac d'Espagne ; VArg. aglaia, Linn., ou le Grand nacré de Geoffroy ; VArg. lathonia, Linn., ou le Petit nacré, et VArg*. pandera , espèce qui habite le midi de l'Europe et les côtes septentrionales de l'Afrique. ( D.) * ARGYNNIDES. Argijnnidw. wrs.— Tribu de l'ordre des Lépidopt. diurnes, que nous avons établie aux dépens de celle des Nymphalides de Latreille, et qui comprend les g. Argynne, Mélitée et Agraulis. {Voy. ces mots.) Ses caractères sont les suivants : Masse des antennes courte et aplatie. Ailes inférieures ayant neuf nervures, la cellule discoïdale ouverte, et les deux bords inter- nes réunis et creusés en gouttière au-dessus de l'abdomen, qu'elles cachent entièrement lorsqu'elles sont relevées. Chenilles garnies tantôt d'épines, tantôt de tubercules épi- neux sur tous les anneaux. Chrysalides plus ou moins cambrées, tantôt très anguleuses et ornées de taches métalliques, tantôt à angles arrondis et de couleurs variées. (î>.) * ARGYOPE {àflyôç, blanc ; &\>, œil ). arach. — Latreille avait donné ce nom à un genre de l'ordre des Aranéides , renfer- mant un assez grand nombre d'espèces , toutes ornées de couleurs d'Or ou d'Argent ; mais, comme les caractères zoologiques ne permettent pas de séparer les Argyopes des Epeira, M. Walckenaër les regarde comme une simple division du genre Epeira. {Voy. ce mot.) (Bl.) *ARGYRANTIIUS ( ëi/ryvpoi, argent ; avOoç, fleur), bot. pu. — Synonyme du g. Anaxeton de Cass. Voy. ce mot. (J. D.) * ARGYRE. Argyra ( &pyvpo$, argent). ms. — Genre de l'ordre des Diptères , di- vision des Brachocères, subdivision des Té- tracheetes, famille des Brachystomes, tribu des Dolichopodes. Ce genre, formé par M. Macquart de la première division des Por- phyrops de Meigen , a pour caractères : Front déprimé ; face étroite chez le mâle , large chez la femelle. Troisième article des antennes comprimé, pointu. Style inséré près de l'extrémité , pubescent. Yeux velus; appendices de l'abdomen filiformes. Le nom d1 Argyra lui a été donné parce que , dans les principales espèces, le corps est couvert d'un épais duvet argenté, d'un éclat remar- quable. Quelques Argyres sont d'un vert ARG 127 métallique. Parmi les sept espèces euro- péennes décrites dans ce genre par M. Mac- quart, nous ne citerons que l'Arg. diapha- ne, Argyra diaphana, qui est le Dolichopus diaphanus de Fabricius. Cette espèce se trouve communément en mai et juin, et re- paraît ensuite vers la fin d'août. (D.) ARGYREE. Argyreus (fyy»/»os, ar- gent), ms. — Genre de l'ordre des Lépi- doptères diurnes, famille des Papillonides , formé par Scopoli, et qu'il compose de ceux de ces Insectes qui ont les ailes ornées à certaines places de bandes, de taches ou de points ocellés, argentés ou dorés. Il renferme les Argynnes de Latreille , mais aussi d'au- tres espèces qui leur sont tout à fait étran- gères , telles que la Thais rumina , les Co- liades palœno et hyale , et le Polyomm. argus : aussi ce genre n'a pas été con- servé, et ne méritait pas de l'être. (D.) ARGYREÏA. (Lettsonia, Roxb., non R. et P.) ( àpyvficiag, d'argent .. bot. pu. — Genre de la famille des Convolvulacées, tri- bu des Convolvulées, établi par Loureiro {Flor. cochinch.,t. I, p. 166), et dont voici les caract. constitutifs : Calice 5-phylle , corolle hypogyne, cainpanulée , à limbe 5-plissé ou 5-fide. Ftamines 5, incluses ou exsertes, in- sérées au bas de la corolle. Ovaire bilocu- laire, à loges bi-ovulées. Style simple; stig- mate capilé-bilobé. Baie biloculaire. Grai- nes ^ , ob en moins grand nombre par avor- tement. Embryon courbe, mucilagineux-al- bumineux; cotylédons ridés, à radicule in- fère.—Ce genre, divisé en deux sous-genres, Sannudra et Euargyreia (Voy. ces mots), renferme une vingtaine , à peu près , d'ar- brisseaux volubiles, appartenant à l'Asie tropicale; à feuilles alternes, ordinairement cordiformes, amples, entières, tomenteuscs ou soyeuses, blanchâtres; à pédoncules axil- laires et terminaux, uni-multiflores ; à fleurs amples, élégantes. On les cultive comme ornement de serre chaude. (C. L.) ARGYRÉÏOSE. poiss. — Genre de poissons établi par Lacépède pour y com- prendre le Zeus vomer, de Linné. Les caract. de ce g. sont fondés sur la hauteur de la face et du corps, très comprimés, et sur la présen- ce de deux dorsales, dont le premier rayon, et quelquefois les suivants , sont prolongés en filaments ; sur ce que le premier rayon est aussi allongé que ceux de la seconde dor- 128 ARG sale , et sur la grandeur des ventrales , qui cependant n'ont pas de filaments. La ligne latérale n'a pas d'armure, comme celle des Caranx; on voit cependant quelques traces de tubercules de chaque côté de la queue. On ne possède encore qu'une seule espèce de ce genre , qui vit en très grande abondance sur les côtes de l'Amérique, depuis New- Yorck jusqu'à Buenos-Ayres. Cependant ce poisson , très commun , connu depuis le commencement du 17e siècle, est un de ceux dont les ichthy ologistes ont le plus embrouillé l'histoire. C'est lui que Laët , en faisant imprimer Marcgrave , avait figuré sous le nom brési- lien, écrit, selon l'orthographe, pour une pro- nonciation hollandaise, Awah-kattocjakwe. Il plaça à côté de cette figure la description de PAbacatuia, qui est le même nom, écrit selon l'orthographe portugaise. Mais, ensuite, il mit un autre dessin de cette espèce à côté de la description d'un autre poisson nommé Guap&rva. Celui-ci est le Chœtodon arcua- ttis, Linn. Il résulte de là une première confusion qui en entraîne plusieurs autres, et qui a fait croire que le Zeus vomer s'appelait aussi Guaperva. D'un autre côté, on a également confondu VAbacatuia avec le Zeus gallus , poisson de la mer des Indes, tout différent. C'est ce qui explique comment une espèce américaine a été portée aux Indes orientales; mais une autre confusion est encore résultée de ce que Millier a dit de son Zeus cauda bifurca, Zeo vomeri affinis, et que Gmc- lin a pris pour certaine la conjecture du sa- vant Danois, de sorte qu'il a dit du Zeus vomer : Habitai in mari brasiliensi et norvegico. M. de Lacépède , adoptant sans critique cette assertion , explique comment une même espèce peut habiter les climats de la Norwége et ceux du Brésil , et com- ment le climat n'influe pas sur la distri- bution géographique de cette espèce. Tou- tes ces erreurs ont été le résultat d'une simple faute de typographie facile à re- connaître. Nous ne connaissons dans ce genre qu'une seule espèce û'Argyréiose vomer, Lac. {Zeus vomer, Linn.). Cette espèce est très connue sous le nom vulgaire PAbacatuia , d'après Marcgrave, nom que l'on trouve à tort rap- porté , dans tous les autres dictionnaires ARG d'histoire naturelle, au Zeus gallus de Lin- né, espèce d'un tout autre genre. Cet Argyréiose vomer, Lac. , a été aussi mentionné par Lacépède dans un autre genre nommé par lui Selene {voy. ce mot), genre qui doit disparaître de la liste générique en ichthyologie. (Val.) *ARGYRIDES frpyM, argent), mïîv. — Ampère donne ce nom à un genre de corps simples; Beudant, à une famille de Minéraux qui ont pour type l'Argent. (C. D'O.) *ARGYRITE. Argyritis {«fWfias, ar- gent). Kvs. — Genre de l'ordre des Diptè- res, famille des Athéricères, établi par La- treille ( Règne animal, t. V, p. 518, 1829) pour y placer deux nouvelles espèces de Muscides prises aux environs de Montpellier par M. Marcel de Serre. Latreille ne leur a pas donné de noms spécifiques, il se con- tente de les signaler ainsi : « Elles sont, dit- il, de petite taille, et ont un duvet soyeux argenté qui , dans l'une , garnit tout l'ab- domen. » Voici .comment il les caracté- rise génériquement : Antennes insérées au- dessous du front, très courtes, avec le der- nier article un peu plus grand que le précédent , presque orbiculaire et muni d'une soie simple et coudée. Palpes se ter- minant en une massue courte , presque ovoïde et pointue. Du reste, parla forme courte de leur corps, leur abdomen très aplati , presque demi-circulaire , leur tête courte et large et leurs ailes écartées, elles ressemblent aux Phasies. Ce g. ne figure pas dans la méthode de M. Macquart. (D.) ARGYR1TE ou ARGYROLITHE [àpyvpoç, argent; HOo?, pierre), juin. — Noms de la lithologie ancienne, qui se rap- portaient sans doute à des minerais argen- tifères dont on ne peut connaître l'espèce , faute de désignation suffisante. (Del.) *ARGYROCII>ETA ( &wtp°s, argent ; yxi-yi, soie ou chevelure), bot. m. — C'est une des sections du g. Parlhenium (Composées) , qui renferme les espèces à feuilles bipennées, et dont les paillettes qui constituent l'aigrette sont ovales-oblongues, obtuses et membraneuses. (J. D.) ARGYROCOME ( fy'/t^s, argent; roM, chevelure), bot. pu. — Ce mot , ap - pliqué à un genre de la famille des Compo- ARG sée. , sert à désigner aujourd'hui une sec- tion du genre Helipterum, voisin des Im- mortelles. m (J- D.) * ARGYROLÉPIE. Argyrolepia( 5W«- poi, argent ; >e«i«, écaille), ms. — Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes , fondé par Stéphens dans sa tribu des Tortricides, et que nous avons adopté, en le plaçant dans notre tribu des Platyomides ( Hist. natur. des Lépidopt. de France, t. IX, p. 423). Toutes les espèces de ce genre se font re- marquer par l'éclat de leurs couleurs, qui se trouve encore augmenté par les raies et les taches argentées dont leurs ailes sont ornées. La plupart appartiennent aux contrées mé- ridionales de l'Europe, et aucune d'elles n'a encore été observée dans ses premiers états. Parmi les onze espèces figurées dans l'ou- vrage précité, nous citerons celle qui forme le type du genre, l'Argyrolépie deBaumann, Pyralis baumanniana Fabr., qui se trouve principalement dans les environs de Nîmes, où elle paraît en mai et juillet. On la ren- contre quelquefois autour de Paris. (D.) *ARGYROLEPIS, Spach, Hist. des plant, phan., t. VI, p. 36 (a^yu/so? , argent; >eic£s, écaille), bot. ph. — Section du genre Hélianthème , famille des Cistacées , fondée sur le Helianthemum squamatum Pers. , et caractérisé comme il suit: Style long, fili- forme, ascendant, fortement géniculé. Eta- mines peu nombreuses, 1 -sériées; anthères elliptiques-orbiculaires, échancrées aux deux bouts. — Sous -arbrisseaux couverts d'une pubesccnce furfuracée ; feuilles toutes oppo- sées ; grappes terminales, distiques, souvent géminées; pédicelles allongés, épaissis au sommet , défléchis après l'anthèse en deux séries. (Sp.) ARGYROLITHE (&pyv/>oi, argent ; h- Ooi , pierre), min. — Voyez argyrite. (Del.) *ARGYROLOBIUM, Eckl. et Zeyh., Plant. Cap., t. I , p. 184 ['àpvpos, argent; /dStov, cosse, gousse), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses, s. -ordre des Pa- pilionacées , tribu des Lotées, s.-tribu des Gé- nistées. Ses auteurs en donnent les caract. suivants : Calice profondément 2-labié : lèvre supérieure 2-dentée ou 2-fide ; lèvre infé- rieure 3-dentée. Corolle presque glabre ; pétales tous courtement onguiculés: éten- dard semi-orbiculaire , rétréci vers sa base, T. II. ARG 129 ou bien suborbiculaire , ou obovale , échan- cré ; ailes oblongues, obtuses, élargies vers leur sommet; carène 2-céphale , obtuse. Étamines monadelphes ; gaîne soit indivi- sée , soit plus ou moins profondément fen- due en dessus. Style glabre, infléchi; stig- mate terminal , déprimé. Légume linéaire- ensiforme, polysperme, apiculépar le style, pointu aux deux bouts, un peu comprimé, peu ou point toruleux. — Arbrisseaux ou s.- arbrisseaux. Feuilles pétiolées ousubsessiles, 2-foliolées, 2-stipulées. Fleurs 1- ou 2-brac- téolées , subsolitaires , ou en grappes. Co- rolle jaune. Ce genre est propre à l'Afri- que australe ; ses auteurs en ont énuméré 21 esp., parmi lesquelles se trouvent le Cro- talaria argentea Jacq., et plusieurs Dichi- lus d'autres auteurs. (Sp.) * ARGYROMIGES ( «pyvpowv, mêlé d'argent), ins. — Genre de l'ordre des Lé- pidoptères nocturnes, formé par Curtis, et adopté par Stéphens , qui le place dans sa tribu des Yponomeutides. Il a pour type la Tinea blancardella de Fabricius , qui ap- partient au g. Elachista de Treitschke, que nous avons adopté. Voy. ce dernier mot. (D-) ARGYRONETE. Argyroneta (àpyvpot, argent; v«w, filer), arach. — Genre de la famille des Araignées, groupe des Aqua- tiques , de l'ordre des Aranéides, établi par Latreille et adopté depuis par tous les natu- ralistes. Ce genre Argyroneta est caracté- risé par les yeux , au nombre de huit , dont deux de chaque côté très rapprochés l'un de l'autre , et placés sur une éminence, et qua- tre intermédiaires formant un quadrilatère ; par la lèvre sternale triangulaire , et par les mâchoires inclinées sur cette lèvre. Ce genre ne renferme encore qu'une seule espèce, l'Argyronète aquatique {Ara- nea aquatica Lin.) ; mais cette seule espèce est peut-être, dans tout l'ordre des Ara- néides , la plus remarquable par ses mœurs. En effet, condamnée à vivre au sein des eaux, elle ne peut respirer que l'air atmo- sphérique ; elle n'a que des poumons comme toutes les autres Araignées , et aucun or- gane analogue à des branchies , pouvant décomposer l'air atmosphérique dissous dans l'eau , d'où cette Araignée ne sort ja- mais. Certainement que si l'observation n'a- vait pas fait connaître le genre de vie de 9 130 ARG cette esp., on épuiserait toute son imagina- tion sans parvenir à se douter du strata- gème qu'elle emploie. Qui aurait pensé, lorsqu'on a inventé la cloche à plongeur , que , depuis le commencement des siècles, l'Araignée aquatique en faisait usage? C'est pourtant là un fait bien reconnu depuis le siècle dernier. L'Argyronète aquatique fut observée pour la première fois en 1744, dans une petite ri- vière des environs du Mans, par le Père de Lignac. Ce Père de l'Oratoire nous dit, dans un Mémoire spécial, que, se bai- gnant un jour dans une petite rivière , il fut frappé d'étonnement en voyant dans l'eau des bulles qui semblaient se diriger à leur gré , et qu'il eut grand'peur , lorsqu'il s'a- perçut que ces bulles étaient des Araignées enveloppées d'air. Il sortit de là au plus vite ; et, deux ans après, il avait oublié ces Araignées , lorsque, se trouvant à Nantes , une personne de sa connaissance lui deman- da si déjà il avait remarqué de grosses Arai- gnées aquatiques très abondantes dans la petite rivière d'Erdre. L'abbé de Lignac ne se souvenait qu'imparfaitement de cette es- pèce d'Araignée; mais son ami lui en pro- cura plusieurs individus, et, les ayant mis dans une carafe remplie d'eau, il les ob- serva avec le plus grand soin pendant dix- huit mois. L'Argyronète, très peu remarquable par ses formes et ses couleurs, est d'un gris brunâtre sombre, et revêtue de poils assez longs. Elle vit dans les eaux dormantes ou peu courantes , dans les lieux où des plan- tes aquatiques croissent en grand nombre ; c'est là qu'elle fixe sa demeure. Cette Arai- gnée sécrète une matière soyeuse qui s'étale, et prend facilement la forme qu'on lui don- ne. Cette matière lui sert à construire sa cloche. L'industrieuse naïade vient à la surface de Peau, se courbe alors un peu en arc, replie ses pattes, et, rentrant précipitamment dans l'eau , emporte avec elle une grosse bulle d'air qui la fait paraître toute argentée ; elle va aussitôt placer cette bulle d'air sous quelque feuille de plante aquatique, en s'en débarrassant à l'aide de ses pattes; l'Argyronète alors entoure sa bulle de ma- tière soyeuse et transparente, de façon qu'el- le lui sert de moule pour commencer sa ARG cloche, qu'elle fixe, au moyen de quelques fils, aux plantes qui l'entourent. L'Araignée revient bientôt chercher une nouvelle provi- sion d'air qu'elle ajoute à la première, et, en même temps , agrandit sa cloche en éten- dant avec ses pattes la matière soyeuse qui sort de ses filières. Répétant le même manège une dizaine de fois , sa cloche se trouve , au bout de quelques heures, en- tièrement achevée , et elle atteint alors presque la grosseur d'une petite noix. Or- dinairement la forme en est parfaitement régulière et le sommet très bien arrondi mais quelquefois elle est un peu réniforme ou légèrement irrégulière. Elle est tou- jours fermée en dessous, et n'offre qu'une ouverture étroite pour l'entrée de son ha- bitant. Les Argyronètes vivent d'animaux, qu'el- les saisissent dans l'eau à l'aide de fils ten- dus aux alentours de la cloche. Quand on jette une mouche ou quelque autre insecte à la surface de l'eau , elles vont bientôt s'en emparer ; l'attachant par un fil , elles l'en- traînent ainsi dans leur retraite pour s'en nourrir. Elles se dévorent même entre el- les ; aussi , généralement, on les rencontre à une assez grande distance les unes des autres. Quand on en place plusieurs dans un vase, la plupart sont tuées, et quelquefois il n'en reste plus qu'une seule. Au printemps , lorsque l'époque de l'ac- couplement est venue pour les Argyronètes, le mâle, qui ne serait jamais admis à entrer dans la cloche de la femelle, vient s'en con- struire une tout près de la sienne ; mais, quand il l'a terminée , tout n'est pas fini pour lui : il doit encore ajouter une nou- velle construction pour parvenir au terme de ses désirs; il établit alors une galerie com- muniquant à sa retraite et aboutissant à celle de la femelle. Dès que cette galerie ou ce vestibule se trouve achevé et rempli d'air , comme la cloche même , le mâle perce la paroi latérale de la cloche de la femelle , et s'élance sur elle. Quand celle-ci est dispo- sée à l'accouplement, elle demeure au fond de son habitation tenue à la renverse , et le mâle est bien reçu ; mais à peine la femelle est-elle fécondée que le mâle s'enfuit, car la femelle le poursuit souvent jusque dans sa loge. Lorsqu'elle n'est pas disposée à rece- voir l'approche du mâle, elle le poursuit ARG des qu'elle l'aperçoit, et le tue quand elle peut l'atteindre. L'Argyronète femelle forme an petit co- ron de la soie la plus fine , la plus blan- che , la plus éclatante ; elle place ses œufs dans ce cocon, qu'elle fixe dans sa loge avec quelques fils. Au bout de peu de jours , les petites Araignées aquatiques éclosent; et à peine ont-elles vu le jour, que toutes s'agi- tent dans l'eau , vont s'approvisionner d'air et commencent à se construire une cloche. Quoique les Argyronètes ne sortent ja- mais de l'eau , elles peuvent vivre encore plusieurs jours à l'air libre ; mais elles dé- périssent promptement, et ne tardent pas à mourir. L'Argyronète aquatique se trouve quel- quefois en grande abondance dans certaines localités ; mais on la rencontre . aujour- d'hui, assez difficilement. Autrefois on la trouvait communément à la Glacière, près de Paris, dans les environs de Cbarenton ; mais depuis un grand nombre d'années elle semble en avoir entièrement disparu. On la trouve encore dans quelques parties de la Fiance , mais plus particulièrement dans le nord de l'Europe, jusqu'en Suède et en La- ponie. Bl.) * ARGYROPELECUS [&mfios , ar- gent ; ksJekus , hache ). poiss. — Nom donné par M. Anastasie Cocco au Sterno- ptyx de la Méditerranée. Voy. ce mot. (VAL.) *ARGYROPHYTOIV {àpy>P°h argent; vutov , plante), bot. ph. — Synonyme d'Jr- gyroxyphhim. Voyez ce mot. (J. D.) * ARGYROPTÈRE. Argyroptera (apyvpœ, argent ; htts/îo'v, aile), evs. — Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Noc- turnes, tribu des Platyomides, créé par nous, et dont les caract. sont : Palpes courbés en forme d'S. Deuxième article plus écailleux que velu; troisième article nu et cylindri- que. Trompe courte ; corps mince et allon- gé. Ailes supérieures très étroites et termi- nées par une frange très longue. Ce genre est en même temps un des plus naturels et des plus brillants de la tribu à laquelle il appartient; il est pour elle ce qu'est celui de Plusies pour les Noctuélides. Toutes les es- pèces qu'il renferme, à l'exception d'une seule , se font remarquer par l'éclat de leur parure, qui se compose, chez la plupart, de ARG I3i taches ou plaques d'argent ou de nacre, en cadrées d'or. Nous n'en citerons qu'une qui peut être considérée comme le type du g., YArgyropt. lathoniana , ainsi nommée par Hubner parce que les taches d'argent dont elle est ornée ont quelque ressemblance avec celles de VArgynne lathonia, ou Petit nacré. Cette belle espèce n'a encore été trouvée qu'en Hongrie. • ï>.) * ARGYROSE (faty/Mc, argent), min. — Nom donné par M. Beudant à l'Argent sul- furé. Voy. argent. (Del.) *ARGYROSÉTIE. Argyrosetia {&*■/»- poçt argent; tii, o.roi, teigne), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes . éta- bli par Stéphens dans sa tribu des Ypono- meutides, et qui a pour type la Tinea goe- dartella de Linné , que nous plaçons dans le genre OEcophore de Latreille. Voy. ce mot. (D.) * ARGYROTOZE. Argyrotoza {Apyv- (orfroÇBs, qui porte un arc d'argent), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères noctur- nes, établi par Stéphens dans sa tribu des Tortricides, et qui a pour type la Tordeuse de Bergmann, Tortrix bergmanniana L. , que nous plaçons dans le genre Tortrix de Linné. Voy. ce mot. (D.) * ARGYROXIPHIUM l&pyvpos, ar- gent ; Çtyt'ov, épée ; à cause de la forme et de la couleur des feuilles , qui sont couvertes de poils argentés ). bot. ph. — M. de Can- dolle a fondé ce genre sur une plante de la famille des Composées , originaire des îles Sandwich ; elle a pour caractères : Capitule multiflore hétérogame : fleurs du rayon I- seriées, ligulees, femelles ; celles du disque hermaphrodites, 5-dentées. Réceptacle nu, plan. Invol. campanule, formé de 2-ô série? d'écaillés lancéolées-linéaires , presque éga- les , et à peu près de même longueur que les fleurs du disque. Ligules obovales, cunéi- formes, élargies et incisées au sommet. Sty- le à rameaux grêles presque filiformes, di- variqués, recourbés, offrant quelques poils à leur extrémité. Anthères dépourvues d'ap- pendices basilaires. Fruit allongé, glabre, comprimé, présentant quelques cils sur les deux angles. Aigrette persistante, 1 -sériée, paléacée; celle du rayon auriculaire, entière. acuminée, située vers le côté externe du fruit; celle du disque composée de i-3 écailles raides, subfnliacées. irrégulières, dentées.-- 132 AKH La seule espèce connue est une herbe vi- vace, à tige épaisse, dont la texture rappelle celle de quelques Tussilages, Cinéraires, ou Ligularia d'Europe. Les pédoncules qui naissent à l'aisselle des feuilles supérieures portent un capitule de fleurs jaunes. Voy. DC. (Mém. comp., t. VIII). (J- D.) * ARGYRYTHROSE («pyvpos, Ar- gent ; èpvQpos, rouge ). min.— Nom donné par Beudant à l'Argent rouge antimonié - sulfu- ré. Voy. argent. (Del.) ARGYTHAMNIA (s. — Genre de Coléoptères, section des Té- tramères, famille des Curculionides, division îles Phyllobides , établi par Schoenherr [Gênera et species Curculionidum, tom. II, pars 2, p. 465). Ce genre , qui ne figure pas dans le der- nier Catalogue de M. Dejean, ne renferme qu'une seule espèce originaire du Bengale : 'Arhines languidus de Schuppel, dont voici ARH la description : Corps oblong. noir, peu con vexe, couvert d'un épais duvet grisâtre. An- tennes, jambes et tarses d'un jaune testacé. Rostre ayant une carène étroite. Corselet rugueux et ponctué. Élytres avec des stries de points dont les intervalles sont lisses. (D. etC) * ARHIPIS ( à priv. ; pi*U, éventail ). nvs. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Sternoxes, établi par M. Dejean (Catal., ùc édit.) sur une seule espèce rap- portée de Cayenne par M. Lacordaire, et nommée par lui A. ambulator. Le nom gé- nérique donné à cette espèce par M. Dejean semblerait indiquer que ses antennes sont simples; cependant il le place dans son Ca- talogue à côté du g. Callirhipis de Latreil- le, dont les antennes sont flabellées dans les mâles, et qui appartient, par ce motif, à la tribu des Rhipicérides. Au reste, n'ayant pas vu l'espèce dont il s'agit , nous ne pouvons rien dire de ses véritables caractères géné- riques, qui n'ont pas encore été publiés, et nous ne la mentionnons ici que pour mé- moire. ( D.) * ARHIZES (« priv., et piCx, racine ou radicule). bot. ph. — Le professeur L.-C. Richard, ayant pris pour base de la divi- sion première des végétaux les modifications du corps radiculaire de l'embryon , dési- gnait sous le nom d'Arhizes les végétaux privés d'embryon, et par conséquent de ra- dicule. Cette division correspond exacte- ment à celle des Acotylédonés ou Inembryo- nés. Voy. embryon. (A. R.) * ARHIZOBLASTE ( « priv. ; fA* , racine; (ilà.art\, bourgeon), bot. — Wilde- now désigne sous ce nom les embryons qui restent cachés sous terre lors de leur ger- mination et sont privés de racines ; il est opposé à Rhizoblasle. (C. d'O.) * ARHOPALE. Arhopala (à priv.; pôKxlov, massue), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille d«s Diurnes, tribu des Lycénides, établi par M. Boisduval, et fondé principalement, ainsi que l'indique son nom, sur l'absence de la massue dans les antennes des Papillons dont il se compose. Ce genre, qui ne renferme que des espèces de l'Océa- nie et de l'archipel indien , a pour type le Pap. helias de Cramer. M. Boisduval, dans la partie entomologique du Voyage de l'Astro- labe, en décrit deux nouvelles espèces, l'une- AR1 de la Nouvelle-Guinée, et l'autre de la Terre des Papous. 11 appelle la première A. phry- xas, et l'autre A. meandcr. Elles sont figu- rées toutes deux dans l'Atlas de l'ouvrage précité. (DO *ARHOPALUS (* priv.; pdncàov, mas- sue ). ras. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Longicornes , tribu des Cérambycins , établi par M. Serville {Ann. de la Soc. ent. de France, t. III, p. 77) aux dépens du g. Callidie, dont il ne diffère que par le corselet , peu déprimé en dessus , et par les cuisses , de longueur moyenne , en massue allongée et comprimée. M. Serville y rapporte six espèces, parmi lesquelles nous citerons, comme type , le Callidium rusti- cum Fabr. , qui se trouve en France et en Allemagne. — Ce g. correspond à celui que M. Dejean désigne dans son dernier Catal. sous le nom de Criocephalum, que M. Mul- sant, dans son Hist. des Coléoptères de France, a changé, nous ne savons pourquoi, en celui de Criocephalus. (D. etCO *ARHYNCHUS ( « priv.; /5uyXos, bec). i>s. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Curculionites, établi par M. De- jean dans la troisième édit. de son Catalo- gue , mais dont il n'a pas publié les carac- tères. Il y rapporte deux esp. nommées par lui, l'une A. luridus, et l'autre A. tomento- sus, toutes deux de l'Amérique septentrio- nale. N'ayant pas va ces espèces, nous ne pouvons dire en quoi elles diffèrent gé- nériquement des Peloporus et des Haplu- rus de Schoenherr, entre lesquels il les place. ( D.) ARIA, Sering. (nom ancien de l'Alisier commun ). bot. ph. — Syn. du genre Ali- sier ( Cratœgus , L. ; Spach), de la famille des Pomacées. Beaucoup d'auteurs ne le considèrent que comme une section du g. Pyrus. (Sp.) AR I ADIVES {Ariadne, nom mythol.). arach. — M. Savigny avait appliqué ce nom à un genre que M. Walckenaër regarde seulement comme une division du genre Dysdera, et qui est caractérisée par les yeux intermédiaires de la ligne postérieure, plus gros que les autres , et par les mâchoires, arrondies à leur extrémité extérieure. Le type en est le Dysdera {Ariadne) insidiairix Sav., trouvé en Egypte. Voy. dysdera. (Bl.) ARI 133 «ARICIADEES. Anciadœ {A'Aricia, genre d'Annélides ). an^nél. — Nom donne par M. Johnston aux Ariciens de MM. Au- douin et Edwards. (P. G.) * ARICIE. Aricia (Nom d'une prin- cesse athénienne), IMS; — Genre de l'ordre des Diptères, division des Brachocères, sub- division des Dichœtes , famille des Athe- ricères, tribu des Muscides, section des An- thomyzides. Ce genre , formé aux dépens des g. Anthomyia de Meigen , Musca de Linné, Fabricius et Fallen , répond à la sec- tion des Aricinœ terrestres de M. Robineau- Desvoidy , et a les caract. suivants : Styles des antennes plumeux. Abdomen ovale , ordinairement muni de soies. Cuillerons as- sez grands ; la valve inférieure dépassant la supérieure. Ailes écartées. Le genre Aricie présente des rapports avec les Muscies ; ce- pendant il en diffère par l'ouverture de la première cellule postérieure , par la médio- crité des cuillerons, par les soies à l'abdo- men , et par la couleur ordinairement fer- rugineuse des pieds, et quelquefois du corps. Les Aricies fréquentent les lieux frais et hu- mides ; les larves se développent dans les détritus de matières végétales. M. Macquart en décrit 32 esp., qu'il partage en deux di- visions : celles qui ont les yeux velus, et celles qui les ont nus. Nous en citerons une de chaque : l'A. lardaria, ou la Musca id. de Fabricius, qui est commune partout, et VA. testacea ou Musca id. du même auteur, qui se trouve dans toute l'Europe. (DO x\RICIE. Aricia { Aricie , fille de Pal- lante). anivél. — Genre d'Annélides sétigè- res marines , de la catégorie des Errantes , établi par M. Savigny , adopté par M. de Blainville, et considéré par MM. Audouin et Edwards comme type de la famille des Ariciens; M. de Blainville le rapporte aux Néréides Acères. Il a pour principaux ca- ract. : Tête conique ; antennes nulles ou ru- dimentaires; pieds de deux sortes, et rele- vés sur le dos ; ceux de la partie antérieure du corps composés de deux rames très dis- semblables , et les autres composés de deux rames ayant à peu près la même forme. Le corps est allongé et la bouche pourvue d'une trompe très courte , sans papilles ni dents. Trois espèces des côtes d'Europe : A. sertulata Sav.; A. Cuvierii Aud. et 134 ARl Edw.; A. Latreillii id. MM. Audouin et Edwards pensent qu'on devra y rapporter aussi le Nereis armiger Mùll. , type du g. Scoloplos de Blainville. (P. G.) *ARICIENS (d'ineia, g. d'Annélides). a»él. — MM. Audouin et Milne-Edwards établissent sous ce nom , que M. Johnston remplace par celui d'Ariciadées, une famille d'Annélides sétigères errantes, dont le genre principal est celui des Aricia. Ceux qui s'y rapportent avec lui sont les suivants : Leuco- dore , Johnst. ; Nérine , id. ; Aonia, Sav. ; Ophelia, Sav.; Cirrhalula , Lamk. , ainsi que ceux de Scoloplos et Scolelepis de M. de Blainville. Les Anciens ont pour caract. communs : Pieds peu saillants et d'une struc- ture peu compliquée, tantôt similaires, tan- tôt dissemblables; dans les différentes par- ties du corps, mais jamais alternativement , pourvus et dépourvus de certains appendi- ces mous; branchies nulles ou très simples; tête rudimentaire ; antennes et yeux nuls ou rudimentaires. En général , un seul cir- rhe à chaque pied , et le second , lorsqu'il existe, est rudimentaire. (P. G.) * ARICINE. cuiM.— Matière colorante rouge, insoluble, des fruits de YAreca Cale- chu. (C. d'O.) *AR!CI1YES. Aricinœ. ins.— Nom d'une tribu de Diptères, établie par M. Robineau- Desvoidy dans sa famille des Mésomydes, division des Muscivores , et qui correspond aux premières sections des Anthomyes de Meigen. Les Aricines se divisent en terrestres et en littorales ou aquatiques. La première division comprend dix genres, et la seconde vingt-et-un. Les larves de ces Diptères vivent dans les débris de tous les végétaux en décomposi- tion. Les Insectes parfaits préfèrent en gé- néral les lieux retirés, frais, humides, et même aquatiques. Quelquefois les femelles se jettent en quantité sur les quadrupèdes herbivores dans les pâturages , et leur sont fort importunes. (D.) ARID. poiss.— Nom donné par M. Rup- pel comme la dénomination vulgaire de son Rhombus pantherinus. (Val.) * AR1E. poiss. Aria. ins. — Genre de l'ordre des Diptères, établi par M. Robineau- Desvoidy dans sa tribu des Macropodées , famille des Myodaires , et qu'il caractérise AKI ainsi : Caractères des Eslhéries et des Dinè- res , mais chète villeux. Epistome plus sail- lant ; corps assez déprimé ; la cellule yC fer- mée et non pétiolée au sommet de l'aile. — Ce genre n'est fondé que sur une seule es- pèce, que M. Macquart comprend parmi ses Omalogastres : c'est VAria fulvicrus R.D., qui se trouve en France, au printemps. (D.) * ARIETINUM. bot. ph. — Sous le nom d Arietinum americanum Beck {Bot. ofnorth and midd. st. 352) a décrit le Cy- pripedium arietinum de Brown , qui ne diffère par aucun caractère important des autres espèces du même genre. Yoy. cyprf PEDIUM. (A. R.) ARILLE. Arillus. bot. — On a dé- signé sous ce nom un organe très varie dans sa forme, qui recouvre en partie ou en totalité certaines graines, et qui souvent en a été considéré comme un des téguments, tandis qu'en réalité il fait partie du péri- carpe, et non de la semence. En effet, l'arille peut être défini : Une expansion ordinaire- ment charnue du trophosperme se répan- dant sur la graine, qu'elle recouvre en partie ou en totalité Quelques exemples vont éclai- rer cette définition. Dans beaucoup d'Euphor- biacées, on trouve à la base de la graine un petit corps charnu, caronculiforme, à l'aide duquel la graine était adhérente au péricar- pe : ce corps est un arille. Dans le Polyga- la vulgaris, la graine est embrassée à sa base par un petit corps charnu cupuloïde trilobé : c'est encore un arille. Dans les diverses es- pèces du genre Cupania , de la famille des Sapindacées, l'arille constitue une cupule entière qui recouvre la graine dans sa moi- tié inférieure. Dans les Turnera , l'arille se redresse sur l'un des côtés de la graine, dont il égale la hauteur, et les dentelures qui dé- coupent son contour lui donnent quelque ressemblance avec une feuille d'acanthe. Tout le monde connaît ces lanières irrégu- lières, charnues, anastomosées, qui, sembla- bles à un réseau, recouvrent la graine du Muscadier : c'est encore un arille, qui, dans la matière médicale , est employé sous le nom de macis. Dans le fusain à bois galeux {Evonymus ver rucosus L.) , l'arille recouvre les deux tiers inférieurs de la graine; enfin, dans notre fusain commun ( Evonymus eu- ropœus L. ) , il s'étend sur toute la graine , AKI et l'enveloppe d'une membrane charnue d'un rouge éclatant. L'arille, même quand il enveloppe com- plètement la graine, n'est nullement adhé- rent avec sa surface. Il n'y adhère qu'en un point, le hile ou ombilic externe, par lequel les vaisseaux nourriciers du péricarpe pénè- trent dans la semence. Sur tous les autres points, il y est simplement appliqué, et peut être enlevé avec la plus grande facilité et sans produire aucune déchirure. Nous avons dit précédemment que Parille était une expansion, un épanouissement, en quelque sorte , du trophosperme ou du po- dosperme sur la surface externe de la graine; mais c'est le tissu utriculaire seul du tro- phosperme qui constitue l'arille ; tout le tis- su vasculaire de cet organe pénètre dans le tégument propre de la graine. On a quelquefois considéré comme des a- rilles des parties entièrement différentes de cet organe ; ainsi : 1° tantôt le tégument pro- pre de la graine , manifestement charnu , comme dans le Jasmin, le Tabernemontana . 2° tantôt l'endocarpe lui-même, plus ou moins adhérent à la graine, comme dans le Café et quelques Rutacées. Une loi qui a été établie par mon père, et qui, jusqu'à présent, n'a pas encore offert d'exception , c'est que l'arille ne se ren- contre que dans les polypétales et jamais dans les vraies monopétales. Les plantes monocotylédonées sont également dépour- vues d'arille. (A. R.) * ARILLEE (graine), bot. — La grai- ne arillée est celle qui est pourvue d'un arille , par opposition à celle qui manque de cet organe. [A. R.) * ARILUS. iss.— Genre de la famille des Réduviens , de l'ordre des Hémiptères, section des Hétéroptères , établi par Hahn ( Wanzenartig. Insect. ) , adopté par MM. Burmeister (Handb. der Ent.) et Spinola (Ess. Hémipt.), et regardé par nous ( Hist. des anim. art., t. IV ) comme une simple division du genre Zelus. Ce genre, en effet, ne présente pour caractères propres essen- tiels qu'une tête grêle, offrant un long cou ; des jambes postérieures sans aucun renfle- ment , et un abdomen plus court et plus large que les élytres. Quelques espèces se font encore remarquer par leur thorax élevé en forme de crête. ARI 135 Le g. Arilus se compose d'une vingtaine d'esp. exotiques ; la plupart sont de l'Amé- rique méridionale. Le type est VA. serratus ( Cimex serratus Lin. du Brésil. (Bl.) ARI MANON- ois. —Nom d'une esp. de petite Perruche. (Lafr.) * ARINE. Arina. ras. — Genre de l'or- dre des Diptères, établi par M. Robineau- Desvoidy dans sa tribu des Palomydes, et qui est intermédiaire entre ses Pherbines et ses Pherbellies. Il s'en distingue par le chète villeux, et le troisième article anten- naire , cylindrico-conique. Il est fondé sur une seule esp. , qu'il nomme A. obscura, trouvée par lui dans les environs de Saint- Sauveur. (D.) *ARIOCARPUS (ario? r.xpcàç, fruit \ bot. pu. — Genre de la famille des Cactées, que M. Scheidweiler (Act. Acad. BriiT. , 1839) formait, en même temps que nous l'établissions nous-même , dans nos Cactearum Gênera nova Speciesque novœ, sous le nom d'Anhalonium. (Voyez ce mot dans ce Dictionnaire, et l'ouvrage cité, pour apprécier les causes qui déterminent l'adop- tion de ce dernier.) 'C. L.) *ARIODNE. ras. — Genre de Lépi- doptères diurnes, de la tribu des Nympha- lides, proposé par Horsfield (Lepid. ofJava), et qui a pour type le Pap. Ariodne des au- teurs. Ce g. correspond à celui d'Ergolis de M. Boisduval. Voyez ce mot. (D.) ARION. ÇSom mUh.) moll. — Depuis Swammerdam , tous les zoologistes savent que la Limace rouge, si commune dans les lieux humides en France et en Allemagne , porte à l'extrémité postérieure du corps un crypte muqueux assez considérable. M. de Férussac , dans ces derniers temps, a voulu faire deux genres parmi les Limaces, et il a réuni, sous le nom d'Arion , toutes les esp. qui, comme celle dont nous venons de par- ler, ont un pore muqueux à l'extrémité du corps. Ce caractère ne se traduisant à l'in- térieur par aucune modification apparente dans l'organisation, toutes les personnes qui s'occupent avec soin de la science des Mol- lusques ont rejeté ce genre comme inutile. Voy. LIMACE. (Desh.) *ARIOXA, ARJONA (noms estro- piés.) bot. pu. — Syn. du genre Arjoona, Cavan.,de la famille desSantalacées. (Sp.) * ARÏSARÉES. bot. ph.— Premier» 136 ARI AR1 s.-tribu établie par Scïiolt {Melethem., p. 16) dans la tribu des Dracunculinées , de la fa- mille des Aroïdées. Voy. aroïdées. (A. R.) ARISARUM ( Bc/tiaapov , nom , chez les Grecs, d'une esp. d'arum.3), bot. ph. — Famille des Aroïdées , s.-tribu des Arisarées. Genre d'abord établi par Tournefort, réuni par Linné au genre Arum, puis rétabli de nouveau par le professeur L.-C. Richard dans les notes de M. Kunth sur quelques g. de la famille des Aroïdées. Dans le g. Arisarum, la spathe est tubuleuse inférieu- rement, terminée en languette à son som- met. Le spadice est monoïque ; les anthères sont bivalves; les ovaires, placés à la par- tie antérieure et inférieure du spadice, con- tiennent un grand nombre d'ovules dres- sés. Ce genre ne se compose que de deux espèces : Arisarum australe Rich., et A. proboscideum Schott; plantes vivaces à feuilles entières , qui croissent dans les ré- gions méridionales de l'Europe. (A. R.) * ARI SEME. Arisœma («/»««, espèce d'a- rum? O.T/JLX, sang; allusion aux taches des feuilles et des spathes). bot. ph. — Fa- mille des Aroïdées. Genre établi par le pro- fesseur Martius , et appartenant à la tribu des Arisarées. Voici ses caractères : La spa- the est roulée dans sa partie inférieure ; le spadice porte des fleurs polygames. Les éta- mines ont des anthères qui s'ouvrent en quatre valves. Les ovaires sont placés circu- lairement autour du spadice , et terminés chacun par un style assez long qui se con- tinue avec leur sommet. Chaque ovaire con- tient généralement quatre ovules attachés à la partie inférieure de sa cavité , et dres- sés. Ce genre a été formé aux dépens du g. Arum, et a pour type VArum draconlium L. Dans quelques espèces , le spadice sup- porte des fleurs monoïques ou dioïques. Le genre Arisœma se compose d'une douzaine d'espèces qui croissent, soit dans l'Amérique du Nord , soit au Japon ou dans le Népaul supérieur ; leurs feuilles sont généralement pédalées, et se développent en même temps que les fleurs. (A. R.) ARISTA. bot. — Voyez arête. ARISTE. Aristus («/awros, courageux). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères penlamères , famille des Carabiques , tribu des Scaritides, établi par Ziegler aux dé- pens des Ditomes de Bonelli , et adopté par Latreille et par M. Solier. Ce dernier lui donne pour caractères distinctifs : Échan- crure du menton peu profonde; dent de son milieu très obtuse ou tronquée , atteignant presque la hauteur des lobes latéraux , qui sont obtus. Prothorax trilobé en dessous en avant; ses angles antérieurs aigus et sail- lants, embrassant la tète. M. Solier y rap- porte cinq espèces, que M. Dejean, dans son Species et son Catalogue , laisse dans le g. Ditomus. Nous n'en citerons qu'une seule , VA. sulcatus , dont Fabricius avait fait un Scaurus. Les caract. génériques de cette esp. sont représentés grossis dans le t. III des Ann. de la Soc. entomol. de France , pi. 17. Les Aristes se tiennent ordinairement ca- chés sous les pierres ; leurs larves sont très carnassières, et vivent dans des trous prati- qués en terre. (D.) *ARISTE, EE. Aristatus, a (arista, arê- te), bot. ph. — Cette épithète s'emploie pour tous les organes qui sont munis d'une arête. Dans la famille des Graminées, on dit que la glume est aristée, par opposition à glume mutique , quand cet organe est dépourvu d'arête. Voy. arête. (A. R.ï * ARISTEE. Aristœa {arista, arête). bot. ph. — Famille des Iridées. Genre établi par Aiton Hort. kevo.) pour VIxia africana L. , qu'il distingue par les caract. suivants : Le calice, pétaloïne, est étalé et régulier ; son limbe est persistant et roulé en spirale après la floraison. Les trois étamines et le style sont déclinés. Le stigmate est concave en forme de coupe, ouvert, simple ou trilobé. La cap- sule est oblongue, prismatique, triangulaire, à trois loges polyspermes. Les graines sont comprimées latéralement, et comme chagri- nées à leur surface. — Ce g. se compose de trois ou quatre espèces , toutes originaires du cap de Bonne-Espérance , et qui ont le port des Ixia. (A. R.) *ARISTELLA.4m«elfa (arista, poil, arête), bot. cr. — M. Rùtzing(Sunop. Dia- tom. , p. 55, f. 42) a établi ce genre parmi les Diatomacées , d'après une seule espèce habitant les eaux douces, et parasite sur les tilaments de la Conferva glomerata. Voici les caract. qu'il lui assigne : Individus (ellip- tiques ou cunéiformes) parasites, sessiles,' terminés par un filet simple, muqueux, fu- gace, excessivement délié. N'est-il pas à craindre que le caractère si fugace auquel AR1 on distingue celte production du genre Exi- larin ou du genre Frustulia ne lui soit complètement étranger ? Pour nous , à qui ce g. est inconnu , nous nous contentons de faire part de nos doutes, sans oser rien affir- mer de positif à cet égard. (C. M.) ARISTÉNIE. Aristenia (arista , barbe, poil). AXifÉL. — Genre établi par M. Savi- gny (Système, p. 64), et qui n'est pas suffi- samment connu. M. de BÎainville le consi- dère comme de la famille des Amphinomes. Il le caractérise ainsi dans le Diction, des se. net., t. LVII, p. 453 : Corps fort allon- gé, s'atténuant graduellement d'une extré- mité à l'autre, et composé d'un grand nom- bre d'articulations. Tète et yeux inconnus ; tentacules id.; branchies pectinées et supra- dorsales; pieds bi rames; les soies raides et d'autant plus longues qu'elles sont posté- rieures; les cirrhes au nombre de sept à chaque pied. Type : A. conspurcala Sav., Egypte, pi. % fig. 4. (P. G.) ARISTIDE. Aristida (arista, barbe de blé), bot. ph. — Grand genre de la famil- le des Graminées , tribu des Stipacées, éta- bli par Linné , et adopté depuis par tous les auteurs et par tous les agrostographes, avec quelques modifications. Voici la manière dont il est caractérisé par M. Kunth((i /-«//*., tome I, page 187) : Les épillets sont uni- flores ; la Heur est stipitée. La lépicène est à deux valves membraneuses , inégales, or- dinairement mutiques ; l'inférieure est plus courte. Des deux paillettes de la glume, l'in- férieure est coriace , roulée sur elle-même , et terminée à son sommet par une arête tripartite ou simplement trifide, quelquefois articulée à sa base. La paillette supérieure est mutique et très petite, à peine plus lon- gue que les paléoles. Les étamines varient d'une à trois. L'ovaire est stipité et glabre. Les deux styles sont courts et terminaux, et portent chacun un stigmate plumeux, à poils simples. Les paléoles sont glabres et entiè- res, adnées à la base du support de l'ovaire. Le fruit est cylindrique et glabre. Tel qu'il vient d'être caractérisé, le genre Aristida comprend plusieurs genres qui a- vaient été formés à ses dépens , comme les genres Chataria et Curtopogon, établis par Palissot de Fjeauvois , et le genre Streptachne de M. Iiunth. Il comprend environ quatre- \ ingts espèces, annuelles ou vivaces , toutes T. II. ARI i:v7 étrangères à l'Europe, mais dispersées dans les autres contrées soit de l'ancien , soit du nouveau continent. Aucune de ces espèces n'offrant d'intérêt spécial, nous ne croyons pas nécessaire d'en mentionner aucune en particulier. (A. K.) * ARISTIFORME. Aristiformis (aris- ta , crête , arête ; forma , forme ). bot. — Qui est en forme d'arête. (C. d'O.) ARISTOLOCHE. Aristolochia, L. (i- pirrolvxix, aristoloche : herbe qui, selon les anciens, facilitait les accouchements). bot. pu. — Genre type de la famille des Aristolochiées ou Aristolochiacées (Asari- nées , Bartl.), dont les caractères essentiels sont les suivants : Périanthe marcescent ou caduc, tubuleux, ventru à la base ; à limbe soit liguliforme, soit bilabié et ringent , soit à 5 segments presque égaux , valvaires en préfloraison. Étamines 6 ( par exception 5 ), adnées au style ou au stigmate ; filets nuls ou confondus avec le style; anthères ex- trorses. Ovaire à 6 loges multi-ovulées (par exception, à 5 loges); ovules horizontaux, l- sériés. Style court ou nul ; stigmate discoï- de, ou subglobulcux , ou stelliforme et à « lobes. Capsule 6-valve ou irrégulièrement ruptile, polysperme. — Herbes ou arbustes ; tiges dressées,, ou diffuses, ou volu biles. Feuilles indivisées ou palmatilobées , péda- tinervées, alternes, pétiolees, quelquefois accompagnées d'une stipule oppositilbliée. Pédoncules solitaires ou fascicules, axillai- res, 1-2-ou pluri-flores., nus , ou garnis vers leur milieu d'une bractée foliacée. Fleurs très amples chez certaines espèces, ordinai- rement de couleur livide. Voy., pour les genres, sous-genres et sec- tions fondés sur des Aristoloches, les articles Cardiolochia , Dictyanthes, Einomenia , Endodaca, Glossula , Hocquarlia, lsotre- ma, Niphus, Pistolochia, Serpentaria, Si- phidia, Sipho et Siphonolochia. On connaît près de cent espèces de ce genre , dont la plupart appartiennent à l'A- mérique intertropicale. Ces végétaux sont en général remarquables par des propriétés médicales très prononcées ; leurs racines sont le plus souvent aromatiques etamères: de ce nombre sont notamment, parmi les espèces indigènes, VA. Clematitis L.; VA. longa L. ( vulgairement Aristoloche lon- gue), et VA, rotunda L. ( vulgairemeul 9" 138 AH1 Aristoloche ronde) , qui passent pour être d'excellents remèdes toniques et stimulants; VA. Serpentaria L. (vulgairement Serpen- taire de Virginie), indigène des Etals-Unis; sa racine a une odeur analogue à celle de la Valériane , et une saveur très piquante. Les médecins anglo-américains l'adminis- trent contre les fièvres typhoïdes : on la re garde aussi , à tort ou à raison , comme un antidote contre la morsure des serpents ve- nimeux. La racine de VA. odoratissima s'emploie, aux Antilles , à titre de fébrifuge et d'anti-dyssentérique ; il en est de même de VA. fragrantissima Ruiz et Pav., indi- gène du Pérou. Toutefois, certaines espèces exotiques sont extrêmement fétides et parais- sent être plus ou moins vénéneuses ; entre autres, VA. grandiflora Sw., espèce des Antilles , est un poison pour tous les ani- maux domestiques , et sa racine , de même que ses fleurs, exhalent une odeur nau- séabonde analogue à celle du Chenopodium Vulvaria. Beaucoup d'Aristoloches sont re- marquables par l'ampleur de leurs fleurs , et se cultivent, pour cette raison, pour l'or- nement des serres : telles sont surtout l'es- pèce que nous venons de citer, ainsi que VA. labiosa Ker. (Bot. Reg., tab. 689. — Nouv. Herb. de l'Amat., Il); VA. Sipho L'IIérit., connue sous les noms vulgaires d'Aristoloche siphon ou Aristoloche à grandes feuilles , originaire des États- Unis, est fréquemment cultivée comme ar- buste d'agrément , parce que ses longs sarments et son ample feuillage la rendent très propre à couvrir les murs et les ber- ceaux. (Sp.) ARISTOLOCHIACÉES. bot. ph.— Voy. ARISTOLOCHIÉES. (AD. J.) ARISTOLOCHIÉES. bot. pu.— Fa- mille de plantes dicotylédonées, apétales, épigynes. Elle a reçu de M. Lindley le nom d'Aristolochiacées , et celui d'Asarinées de M. Agardh et de M. Bartling, qui réservait le nom d? Aristolochiées à un groupe plus considérable , ou classe , composé de plu- sieurs familles (Balanophorées , Cytinées , Asarinées, Taccées). Notre famille a les ca- ract. suivants : Calice adhérent à l'ovaire, pro- longé au dessus en un tube souvent renflé que terminent trois segments tantôt égaux , tantôt très inégaux , à préfloraison valvaire. Etamines 6-12, ou très rarement en nombre Ahl indéfini, portées sur un disque annulaire épi- gynique ou soudé avec la base du style; h anthères presque sessiles, biloculaires. Ovai- re à six, plus rarement à trois ou quatre loges ( dont chacune renferme un grand nombre d'ovules attachés sur deux rangs à l'angle interne, ascendants ou horizontaux), se terminant en un style court en forme de colonne que couronne un stigmate divisé en autant de rayons qu'il y a de loges. Fruit charnu ou plus ordinairement capsulaire, à déhiscence loculicide , partagé en autant de loges polyspermes. Graines aplaties ou an- guleuses, présentant, vers le sommet d'un gros périsperme charnu ou légèrement cor- né, un embryon très petit, droit, dont la ra- dicule , plus longue que les cotylédons , se dirige vers le point d'attache. — La plupart des Aristolochiées se rencontrent dans la zone intertropicale de l'Amérique, ainsi que dans les zones tempérées des deux hémisphères, et surtout dans la région méditerranéenne. Rares aux Indes , elles disparaissent com- plètement au Cap et dans la partie de la Nouvelle -Hollande située hors des tropi- ques. Ce sont des plantes herbacées ou des ar- brisseaux souvent grimpants, à feuilles alter- nes, simples, pétiolées, où les stipules (quand elles ne manquent pas) se soudent en une seule de l'autre côté de la tige, et prennent souvent un développement foliacé. Les fleurs sont solitaires ou fasciculées à l'aisselle des feuilles, plus rarement disposées en grappes. La tige des espèces frutescentes offre une structure remarquable, et différente en quel- ques points de celle qu'on est accoutumé à trouver dans les végétaux dicotylédones. Le liber forme un grand nombre de petits fais- ceaux disposés en cercle au milieu du paren- chyme cortical et vis-à-vis les faisceaux du bois; mais ils ne croissent pas comme ceux-ci, qui continuent à s'allonger en se multipliant par division complète ou incomplète dans le sens des rayons médullaires. On a dit, à tort, que ce bois est dépourvu de zones concen- triques : il en présente dans les espèces li- gneuses soumises aux vicissitudes de nos saisons, mais toujours sans formation an- nuelle de liber. Genres. — Asarum, Tournef. ; Tle- terotropa, Dec. et. Morr. ; Aristolochia , Tournef. (Glossjda , Pistolochia, Siphisia AR] Endodaca et Einomcnia, Kalin.; llocquar- tia, Dumort.); Bragantia, Loiir. {Cera- niiiim, Blum. ; Munmcfttd , Reich. ; Van- hallia, Schult.); Thottea, Rottb. A ces g. on en ajoute deux autres impar- faitement connus, dont quelques caractères, notamment la dicecie des fleurs, diffèrent de ceux qui ont été précédemment exposés : ce sont les Trichopodium, Lindl. (Trichopus , Gœrtn.); Trimeriza, Lindl. (Ad. J.) ARISTOTELA. bot. ph.— Ce genre, de la famille des Composées , et consacré par Adanson à la mémoire d'Aristote, com- prenait, selon son auteur, les genres Jaco- bœa , Comm. ; Jacobœastrum , Vaill. ; Othonna, Lin., et Callhoides , Juss., dont Tinvolucre était formé de sept à dix folioles soudées entre elles, et renfermant , à la cir- conférence, des fleurs rayonnées ">-dentées, et des fleurs hermaphrodites 5-dentées au centre. — Ce genre se trouve actuellement réuni à VOthonna. (J. D.) ARISTOTELIA, L'Hérit. {kpiarori- *r,i, Aristote). bot. pu. — Genre sur la classification duquel on est loin d'être d'ac- cord : A.-L. de Jussieu le place parmi les genres non classés; suivant M. R. Brown, il appartient à la famille des Homalinées ou Homaliacées; M. Reichenbach le place dans les Escalloniées; M. Endlicher le met à la suite des Ternstrémiacées; enfin, M. Lindley le regarde comme le type d'une famille dis- tincte, qu'il appelle Maquinées , et qu'il as- socie aux Philadelphées. Ce genre offre les caractères suivants : Calice turbiné , 5-ou 6-fide ; segments lancéolés , pointus , im- briqués en préfloraison. Pétales 5 ou 6, ob- cordiformes , insérés à l'extérieur d'un dis- que hypogyne. Étamines 15 ou 18, ayant même insertion que les pétales , opposées 5 à 5 aux segments calicinaux. Filets courts. Anthères dressées, oblongues , pointues , 2- thèques : bourses déhiscentes chacune par une courte fente terminale. Ovaire 3-locu- laire; loges 2-ovulées; ovules superposés, suspendus. Styles 3, soudés par leur base. Baie subglobuleuse, 3-gone, 3-sulquée , pulpeuse, 3-loculaire. Cloisons très min- ces , membranacées. Graines géminées dans chaque loge, superposées, anguleuses. Test osseux. Hile ventral. Chalaze termi- nale, orbiculaire. Embryon axile dans un pé- risperme charnu, rectiligne, presque aussi ARJ 139 long que le périsperme, parallèle au hile. Cotylédons elliptiques, foliacés, plissés lon- gitudinalement. Radicule subcylindracée , supère, éloignée du hile. — L'espèce (A. Maqui L'Hérit.) qui constitue ce genre est un arbrisseau indigène du Chili , où on le nomme Maqui. Les feuilles en sont subop- posées , pétiolées, coriaces , dentelées , ac- compagnées de stipules caduques ; les fleurs en sont petites , verdâtres , disposées en cy- mules axillaires; les baies en sont mangea- bles , et l'on en prépare , au Chili , une boisson vineuse. (Sp.) * A RISTOTELI A (Lpinotéfa, Aristo- te). bot. ph. — Loureiro, dans sa Flore de Cochinchine, désigne sous le nom d'Arislo- telia spiralis une variété du Spiranthes auslralis de Lindley. (A.R.) * ARITHMEMA (âpidt^/i* , nombre), i-vs. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Trachélides, Latr., ou des Yési- cants, Dej., tribu des Cantharidées, Latr., établi par M. Chevrolat aux dépens du g. Hyclœus de Latreille. Il n'en diffère essen- tiellement que parce que ses antennes ont un article de moins que celles du genre Hy- clœus, c'est-à-dire huit au lieu de neuf, et parce que le dernier est moins gros et plus allongé que chez celui-ci. Ce g. a pour type le Mylabris \0-guttata de Bilberg {Arith. iO-guttata Chevrolat), figuré dans 17cono- graphie du Règne animal , par M. Guérin- Méneville, pi. 35, fig. 2, et fig. 2 a (antenne grossie); mais, par erreur, ces deux figures sont indiquées au bas de la planche comme se rapportant au g. Hyclœus. Depuis, M. De- laporte ( Buffon-Duménil , t. II, p. 268) a formé de cette même espèce son g. Acteno- dia, et M. Dejean, dans son dernier Catalo- gue, l'a rapportée à son g. Synamma, sous le nom de \1-guttata Dej. (D. et C.) ARITRILLIS. bot. pu. — Synonyme de Mercuriale ( Voy. ce mot ). (C. d'O.) ARJOONA, Cavan. (botaniste espa- gnol), bot. ph. — Genre de la famille des Santalacées , auquel son auteur (Je, IV, p. 57 , tab. 353 ) attribue les caract. suivants : Fleurs hermaphrodites. Périanthe 2-brac- téolé à la base, tubuleux, 5-fide, non per- sistant. Disque épigyne, charnu, annulaire, très entier. Étamines 5, alternes chacune a- vec une très petite squammule poilue. Ovaire 3-ovulé. Style filiforme ; stigmate obscure- i40 AKK nient 3-lobé. Baie 1 -sperme. — Arbrisseau (du Chili) à racine pivotante , fusiforme , garnie de fibres tuberculeuses ; feuilles alternes, se- mi-amplexicaules, nerveuses, glabres, très rapprochées ; les florales laineuses. Fleurs en capitules terminaux. On n'en connaît qu'une espèce. (Sp.) ARKOSE. géol. — M. Brongniart ap- pelle Arkose tous les grès qui contiennent du Feldspath , soit intact , soit plus ou moins décomposé , mêlé avec des quantités variables de Quartz. M. Cordier forme trois espèces distinctes de roches résultant de ces diverses associa- tions, savoir : 1° Grès feldspathique , les mélanges dans lesquels le Feldspath est pré- dominant ; 2° Arkose , les mélanges de Feldspath et de Quartz dans lesquels ce der- nier élément est prédominant ; 3° enfin Mé- taxite, les mélanges de Quartz et de Feld- spath décomposé (Kaolin). Ces trois espèces de roches ont été obser- vées avec détail, pour la première fois , dans les assises inférieures des terrains du Lias ; mais, depuis, on a reconnu qu'elles figurent à plusieurs reprises, soit à l'état de terrains, .soit à l'état de couches subordonnées, dans presque toute la série des étages qui com- posent l'ensemble de l'écorce secondaire de la terre. M. Cordier en a reconnu de beaux gisements dans les terrains de la période phylladienne de plusieurs parties de la Fran- ce. On en trouve également dans les ter- rains de la période palœothérienne d'Auver- gne et du département du Tarn , et même dans des étages plus récents, tels par exem- ple que le Crag. Voy. grès feldspathi- que et MÉTAXITE. (C. D'O.) ARKT1ZITE («/îxtos, ours, venant des régions arctiques), mev. — Nom donné par Werner à la Wernérile (VArcndal , en Norwége. Voy. wernérite. (Del.) ARKYS (Hpxvi, ret, filet ). arach. — Genre de la famille des Araignées, de l'ordre des Aranéides , groupe des Marcheuses terrestres , établi par M. Walckenaër ( Ins. Aptères) sur une seule espèce du Brésil , qu'il nomme A. lancearius. Ce genre est caractérisé par des yeux au nombre de huit, tous à peu près d'égale grosseur , et placés sur deux lignes occupant la partie antérieure du céphalothorax ; les quatre yeux intermé- diaires soht disposés en carré , et les latc- Aîi.M taux sont rapprochés entre eux sur les côtés du céphalothorax. Les parties de la bouche et la longueur proportionnelle des pattes contribuent encore à caractériser ce genre. (Bl.) ARLEQUIN, ois. — Nom d'une es- pèce de Colibri. (Lafr.) ARLEQUIN DE CAYENNE. vus. — Nom vulgaire d'une belle et grande es- pèce de Coléoptères du genre Acrocinus. Voyez ce mot. (D.) ARLEQUINE. moll. — Ce nom vul- gaire est donné à une Porcelaine qui resta rare pendant fort long-temps dans les col- lections , et qui , depuis quelques années, y est devenue fort commune: c'est IcCyprœa Histrio de Linné. Une autre esp., du même genre , ayant beaucoup de rapports avec la première, est connue des marchands sous le nom de fausse Arlequine. Linné l'a inscrite sous le nom de Cyprœa arabica. Voy. por- <;elai-se. (Desh.) *ARMA.i\s. — Hahn (Wanzenart. in- seet. ) a établi sous ce nom un genre de la famille des Pehtatomiens , de l'ordre des Hémiptères , adopté depuis par M. Spinola, et réuni par M. Burmeister à son g. Asopus. Les Arma ne paraissent en effet caractérisés que par les angles numéraux prolongés en une petite épine. On en connaît un petit nombre d'espèces; les plus répandues sont les A. lurida {Cimex luridus Fab. ), et A. custos [Cimex custos Fab- ). (Bl.) * ARMADELLIDÉE. crust.— Genre de l'ordre des Isopodes, de la famille des Cloportides, de la tribu des Cloportides ter- restres et de la division des Armadelliens, établi par M. Brandt pour les espèces du g. Armadille de Latieille, chez lesquelles l'ar- ticle terminal externe des dernières fausses pattes est grand , lamelleux au sommet de l'article précédent, et remplit presque en entier l'échancrure comprise entre les deux derniers anneaux de l'abdomen. (M. E.) 'ARMADELLIENS. crust.— Dans la classification des Crustacés employée par M. Milne-Edwards, ce nom est donné à une division de la tribu des Cioportkles terres-, très caractérisée par la conformation de l'abdomen, dont les dernières fausses pattes sont visibles en dessus entre les deux der- niers anneaux du corps, mais ne se prolon- gent pas au delà du bord postérieur de ces ARM anneaux. On y range les genres Armaêille, Armadellïdée et Diploexoque (M. E.) ARMADILLE. crust. — Le genre Armadille de Latreillese compose des Crus- tacés, de Tordre des Isopodes et de la fa- mille des Cloportides, dont le corps ne pré- sente pas, à son extrémité postérieure, d'ap- pendices saillants, mais offre, dans l'échan- crure située de chaque côté, entre les deux derniers anneaux de l'abdomen , une ou deux pinces lamclleuses, représentant la dernière paire de fausses pattes. M. Brandi, à qui Ton doit un travail spécial sur les Oiiiscoïdiens, restreint davantage les limites du genre Armadille , et ne réserve ce nom qu'aux Armadelliens ayant 1° l'article termi- nal des demi; res fausses pattes ruriimentaire et inséré au bord interne du précédent qui remplit l'échancrure située entre les deux derniers anneaux de l'abdomen ; "2° les an- neaux thoraciques dépourvus d'apophyses horizontales naissant de leur bord posté- rieur. (SI. E.) ARMADILLE. Armadillo , Briss. mam. — Voyez tatou. (A. de Q.) ARMADILLUS SQUAMMATES. mam. — Séba a désigné sous ce nom, en les distinguant par les épithètes de major et de minor , deux espèces de Pangolins. Voyez ce mot. (A. de Q.) ARMAIXIA (nom d'homme), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, qui a pour caractères , d'après M. de Candolle : Capitule multiflore hétérogame ; fleurs du rayon ligulées, neutres, 1-sériées, jaunes; cel- les du disque hermaphrodites, à tube court, à gorge large , cylindracée , terminée par un limbe à cinq dents. Involucre formé de trois rangées d'écaillés apprimées; réceptacle plan, paléacé ; les rameaux des styles, appartenant aux fleurs hermaphrodites, sont simplement tronqués et terminés par des poils. Le fruit, obeomprimé, elliptique, cartilagineux , cou- vert de poils, est couronné antérieurement de deux soies raides, et presque lisses. — La seule espèce connue est un sous-arbrisseau dé- couvert par Bertero , à l'île Sainte-Marthe , dans la partie de l'hémisphère austral voi- sine de l'Amérique. M. de Candolle place ce genre près des Coreopsis. (J. D.) ARME. Armatus. zool. — Qn donne cette épithète aux Poissons dont le corps est couvert d'une épaisse cuirasse ou hérissé Ali M I il d'épines. Tels sont VAspidophorus armatus et le Siluriis miUtaris. — En entomologie , on appelle ainsi les insectes à mandibules longues ou dressées comme des cornes , exemple : VAnisotoma armatum. (C. d'O.) ARME, poiss. — Nom spécifique don- né par Lacépèdc à plusieurs esp. de Pois- sons , BaJiste armé, etc. Voy. baliste. (Val.) ARMEL, bot. ph. — Syn. de Peganum Harmala L. Voyez ce mot. (C. d'O.) * ARMEN1 ACA, Tourn. (Armeniacus , d'Arménie), bot. ph. — Sous ce nom, Tour- nefort et plusieurs auteurs modernes ont éta- bli un genre fondé sur l'Abricotier et sur une ou deux autres espèces du g. Prunier (Pru- nus), lesquelles ne diffèrent absolument de leurs congénères que par le fruit à sur: face cotonneuse. (Sp.ï ARMENTA, Laët. mam. —C'est le Bi- son d'Amérique. Voy. boeuf. (A. de Q.) *ARMENTAIRES. Armentariœ (ar- mentum, troupeau), ras. — Nom donné par M. Robineau-Desvoidy à une section de la famille des Muscides comprenant des es- pèces qui tourmentent à l'excès les grands quadrupèdes. (D.) * A RMERI A (nom présumé d'une espèce d'OEiilet chez les anciens), bot. ph. — Genre de la famille des Plumbaginacees, tribu des Staticées , formé par Willdenow (Hort. Be- rol., 333 ) aux dépens de quelques espèces du genre Statice de Linné, et dont le type est VArmeria vulgaris ( Statice armeria L.). Il renferme une vingtaine d'espèces, toutes européennes , acaules, vivaces, à feuil- les radicales réunies en touffes, linéaires ou lancéolées , nervées ; à inflorescence dispo- sée en pédoncules monocéphales, scapifor- mes. La plupart sont cultivées comme plan- tes d'ornement et servent à faire d'élé- gantes bordures. Voici les caractères de ce genre : Fleurs réunies en un capitule in- volucre; à gaine renversée, à réceptacle paléacé. Calice infiindibulifonue, à limbe 5-denté, 5-plissé, scarieux sur les bords. Co- rolle hypogyne de 5 pétales, dont les onglets velus, cohérents à la base. Etamines .">, insé- rées à la base de l'onglet de ces derniers. Ovaire uniloculaire ; ovule unique , anatro pe, appendu à un placenta libre, filiforme. Styles 5, terminaux, distincts, évidés en stigmate au sommet, l'tricule caiyptriforme, 142 ARM membranacé , monosperme, enserré par le calice ; libre ensuite à sa base, et multiflde. Graine inverse ; embryon orthotrope , dans un albumen farinacé peu abondant, à radi- cule supère. (C. L.) * ARMÉRIACÉES [d'Armeria). bot. ph. — M. Marquis a désigné sous ce nom une famille de plantes ayant pour type le genre Armeria. Voy. ce mot. (C. d'O.) ARMES. Arma. bot. et zool. — Ce nom a été employé par quelques auteurs pour désigner les moyens de défense dont sont pourvus certains végétaux , comme les Epines, les Aiguillons , dans les Rosacées , les Légumineuses , etc. , les poils excrétoi- res de VOrtie , du Malpighia urens , de la Loaza , etc. Cette épithète sert aussi à dé- signer les moyens d'attaque et de défense des animaux. (C. d'O.) * ARMICEPS. Armicipites (arma, ar- mes; caput, tête), poiss.— Latreille a don- né ce nom à une tribu de la famille desClu- péides, comprenant les Poissons dont la tète est défendue par des pièces osseuses ou des écailles pierreuses. (C. d'O.) * ARM1DE ( nom propre ). crust. — Genre de l'ordre des Isopodes , proposé par M. Risso , mais qui n'a pas été adopté par les autres zoologistes; il a pour type l'Ido- tée hectique, espèce qui ne paraît pas de- voir être séparée génériquement des autres Idotées. (M. k.) •ARMIDEUS. (Armide, nom propre.) ins. — Nom donné par Ziegler, dans le Ca- talogue de Dahl (1823), à une division des Géotrupes de Latreille, avec laquelle M. Fi- scher de Waldheim, dans VEntomographie russe, a formé son genre Ceratophyus. Voy. te mot. ^ (D. et C.) *ARMIGEIVES. Armigenœ [arma, ar- mes; gêna, joue), poiss. — Plusieurs au- teurs ont désigné sous ce nom les Poissons à joues cuirassées. (C. d'O.) ARM1LLARIA. (Armilla, bracelet). bot. cr. — Troisième tribu des Agarics, à spores blanches, de Fries, présentant les ca- ract. suivants : Chapeau charnu , convexe , dilaté ; épiderme lisse ou écailleux, pouvant se détacher. Lames aiguës aux deux extré- mités, sinuées ou décurrentes ; spores blan- ches. Pédicule plein , solide , ûbreux , muni d'un anneau persistant, quelquefois fugace. — Cette tribu a les plus grands rapports ARM avec celle des Lépiotes, dont les lames sont toujours libres , et le pédicule cotonneux à l'intérieur. On peut regarder comme type de cette tribu VAgaricus melleus, qui est comestible, et croît très abondamment en automne au pied des vieux arbres dans les forêts. (LÉv.) ARMIJVE. Arminia (Arminius, nom histor.). moll. — Ce genre, à peine indi- qué par M. Raflnesque , semble se rappro- cher par quelques caract. des Linguelles de M. de Blainville , qui elles-mêmes ne sont que des Diphyllides de Cuvier. Avant de se prononcer définitivement sur le genre de M. Raflnesque, il serait indispensable d'avoir de ce naturaliste des renseignements au moyen desquels on pourrait compléter les caractères de son genre. (Desii.) ARMODILLO, Wagn. mam.— Voyez PANGOLEV. (A. DE Q.) ARMOISE (corruption dWrtémise ). bot. ph. — On désigne sous ce nom plusieurs plantes officinales de la famille des Compo- sées, qui appartiennent en grande partie au g. Artemisia, qui a pour caract. : Capitules discoïdes homo- ou-hétérogames. Fleurs du rayon 1-sériées , femelles, 3-dentées, munies d'un style fendu profondément ; celles du dis- que 5-dentées , hermaphrodites, ou parfois mâles ou stériles par suite de l'avortement de l'ovaire ou de la corolle. Les folioles de l'in- volucre, membraneuses sur les bords, entou- rent un réceptacle plan ou convexe , nu ou couvert de fimbrilles très délicates. Les fruits, obovales, dépourvus d'aigrettes , présentent à leur sommet un petit disque épigyne. Plusieurs espèces de ce genre vivent en société, et forment souvent à elles seules, au centre de l'Asie, entre l'Altaï et les Mus- tag , de la grande muraille de la Chine jus- qu'au lac d'Aral , dans une largeur de plus de deux mille lieues, les steppes les plus élevées et les plus vastes du monde. Les propriétés toniques, communes à toutes les esp. de ce g. , ont permis de les employer indistinctement aux mêmes usa- ges, dans les pays tempérés et froids de l'hémisphère boréal, qu'elles habitent exclu- sivement. Les plus communes et les plus généralement usitées sont V Armoise Ab- sinthe, originaire des régions tempérées de l'Europe. L'excessive amertume de cette AKM plante est passée en proverbe. On se sert communément de ses feuilles, et surtout des grappes de ses fleurs , soit en infusion dans le vin, soit pour en former, par distillation, une liqueur qui porte le nom d'Absinthe. On assure qu'elle peut en outre, et sans in- convénient , remplacer le Houblon dans la fabrication de la bière. L'Estragon ou Serpentine (Artemisia Dracunculus). Cette espèce, ainsi nommée par la ressemblance de sa racine avec celle d'un Dragon ou d'un Serpent plusieurs fois replié sur lui-même , est employée comme condiment , à cause de sa saveur acre , un peu piquante, aromatique, qui rappelle le goût de l'Anis ou du Fenouil : on s'en sert principalement pour aromatiser le vinaigre. Cette plante habite les parties froides et montueuses de l'Europe orientale. On la rencontre sur les bords de la mer Caspien- ne, dans l'Adzerbidjan , sur les monts Altaï, jusque sur les confins de la Mongolie chinoise. Les montagnards de la Suisse désignent sous le nom de Genipi plusieurs espèces voisines de V Artemisia glacialis, qu'ils font entrer indistinctement dans leur vulnéraire, et avec lesquelles ils fabriquent un vinaigre tout à fait semblable à celui d'Estragon. L'Aurone , Citronelle, Garde-robe (Ar- tem. Abrolanum), indigène du midi de l'Eu- rope, se cultive fréquemment dans les jar- dins à cause de son odeur. L'Artem. judaica ou Semen - contra (sous-entendu vermes ) produit , à ce qu'on suppose , la poudre connue dans les offici- nes sous le nom de poudre à vers ou de semen-contra, et qui nous est envoyée sèche, du Levant, par la voie du commerce. Cette poudre ne se compose pas, comme son nom l'indique , de graines ou de fruits épurés , mais de capitules plus ou moins écrasés, au milieu desquels on rencontre des fragments de feuilles, d'involucre qui probablement agissent plus directement que ne le feraient les fruits eux-mêmes. L'Artem. moxa ou chinensis produit , sur ses tiges et ses feuilles, un duvet assez abon- dant pour être recueilli et employé, dans le nord de la Chine, en guise d'étoupe ou d'a- madou , pour établir des moxas qu'on al- lume sur les parties affectées de goutte ou de rhumatisme. Enfin , les propriétés amères , aromati- AltiW 143 ques et un peu astringentes, des Armoises, font que plusieurs d'entre elles ont été pro- posées comme succédanées du thé , et no- tamment VAbrotanum. Ces propriétés sont dues, suivant M. Braconot , à une matière animalisée extrêmement amère qui forme les 18/100 de son poids. Cette plante renfer- me , en outre , une huile volatile et un acide qu'il croit nouveau , et qui s'y trouve com- biné avec de la Potasse. L'Armoise commune ou Herbe de Saint- Jean croît dans les lieux incultes et sur les bords des chemins ; elle est apéritive , stimulante ; extérieurement elle passe pour vulnéraire et détersive , ainsi que plusieurs autres espèces du même genre. nacrocarpa Wald. et Rit.), plante connue sous les noms vulgaires de Cram ou Cran de Bretagne, Cranson de Bretagne , Cran- son rustique , Cran des Anglais , Raifort sauvage, Grand raifort, Moutardelle , Moutarde des Allemands, et Moutarde des Capucins, est la seule espèce qu'on puisse rapporter avec certitude à ce genre. C'est une herbe vivace , à racine pivotante, grosse, charnue , atteignant deux à trois pieds de long. La lige est paniculée, et atteint jus- qu'à cinq pieds de haut. Les feuilles sont tantôt indivisées, tantôt pennatiOdes : les in- férieures grandes, pétiolées; les autres ses- siles. Les fleurs sont disposées en grappes terminales et oppositifoliées, nues, denses, à pédicelles filiformes, plus ou moins diver- gents après la floraison. Les sépales sont d'un jaune verdàtre, membraneux aux bords; les pétales blancs.— La racine de cette plante a une saveur extrêmement piquante, analogue à celle de la graine de moutarde , mais beaucoup plus forte ; lorsqu'on la broie étant fraîche , elle provoque des éternu- ments fréquents et une abondante sécré- tion lacrymaire ; elle jouit de propriétés ver- mifuges, stimulantes, diurétiques, et surtout anti-scorbutiques ; appliquée fraîche sur la peau, elle agit comme épispastique. En An- gleterre, en Allemagne et dans l'ouest de la France, on fait beaucoup usage de cette ra- cine comme assaisonnement , en guise de moutarde. (Sp.) ARMOSELLE. bot. ph. — Syn. du genre Seriphium, L. Voyez ce mot. (C.B-'O.) ARNEBI A, Forsk.( Flor. Mgupt.). bot. ph. — Synon. du g. Lithospermum, Tourn., de la famille des Borraginées. (Sp.) ARNICA (par corruption de Ptarmica, qui vient de nra^ix^ sternutatoire). bot. pu. — Genre déplantes appartenant à la fa- mille des Composées, tr. des Sénécioriidées, lequel a pour caractères : Capitules hétéro- games, radiés, multiflores. Fleurs du rayon 1-sériécs, femelles, renfermant quelquefois des rudiments d'étamines ; celles du disque hermaphrodites. Involucre campanule, formé de deux séries d'écaillcs linéaires-lancéolées, égales entre elles. Réceptacle velu ou cou- vert de paillettes très fines. Corolle à tube AKN velu ; rameaux du style tronqués ou termi- nés par un petit cône , et couverts extérieu- rement de papilles qui se prolongent sur le style lui-même. Les fruits , cylindriques , amincis aux deux bouts , légèrement velus et sillonnés, sont couronnés par une aigrette formée d'une rangée de soies assez raides et scabres. — Ce genre renferme une dizaine d'espèces particulières à l'hémisphère bo- réal ; ce sont toutes des plantes à feuilles entières, opposées, et garnies de capitules assez grands de fleurs jaunes. L'Arnica montana , très répandue dans les parties montueuses de la France, passe pour un puissant sternutatoire; il est même appelé Tabac dans les Vosges , où l'on en fait un fréquent usage contre les chutes, les contu- sions, etc. (.T. T>. ) * ARNIDIUS. iivs. — Genre de Coléo- ptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Scaritides, établi par Leach, et qui correspond exactement au g. fondé long- temps auparavant par Bonelli sous le nom de Carenum , d'après le Scarites cyaneus de Fabricius, espèce de la Nouvelle-Hollan- de, à laquelle Leach a donné le nom de.4r- nidius emarginatus. C'est ici le cas de re- lever une erreur assez singulière commise par l'auteur de la Faune entomologique du Voyage de l'Astrolabe (2e part., p. 23 et 24). Non seulement il ne s'est pas aperçu que le g. de Bonelli et celui de Leach ne faisaient qu'un, mais il a cru que le Carenum cya- neum du premier était une espèce diffé- rente de VArnidius emarginatus du second; de sorte que d'une seule espèce il a fait à la fois deux espèces et deux genres distincts, et cela sur le recto et le verso du même feuillet. Voy. carenum. (D. et C) ARNOGLOSSUM, Endl. Gen., p. 347 (xpoç , agneau ; y/o-r**, langue), bot. pu. — Section du genre Plantago, L., comprenant les espèces dont la capsule est à 2 loges 4- spermes : par exemple le P. major L. , le P. maxima Ait., etc. (Sp.) *ARNOLDIA, Arnold (botaniste an- glais ). bot. ph. — Ce genre, fondé par Cas-_ sini aux dépens du Calendula chrysanthe- mifolia Vent. , se trouve aujourd'hui réuiii aux Dimorphotheca , où il constitue une section caractérisée par ses fruits trigones et lisses, appartenant aux fleurs du rayon. (J. P.) ARNOPOGON ( 5/>î , âpvàs , agneau , et irw/ojv , barbe ). bot. ph. — Synonyme il'Urospermum. Yoy. ce mot. (J. D.) ARNOSERIS («/«s, o/jo«, por- teur ; il eût fallu écrire Harpephorus). ins. — Nom donné par M. Hope à un genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabi- ques, tribu des Scaritides, lequel paraît correspondre au genre Oxygnatus de M. Dejean. Voy. ce mot. (D. et C.) ARPIDIPHORUS. ixs. — Mot estro- pié dans le Dictionnaire classique d'histoire naturelle , ainsi que dans celui de M. Dra- piez , et dont la véritable orthographe est Aspidiphorus. Voy. ce mot. (D.) * ARPITIUM, Neck. bot. ph. — Syn. du genre Laserpitium, de la famille des Ombellifères. (Sp.) ARPOPIIYLLUM ( &/m , faucille ; T, EMBERISAGRE et emberizoïde , et de plus les mots ta- NAGRIOÉES et TANAGRIIVÉES. (LAFR.) * ARREIXG ( Arrenga , du nom javanais de l'espèce type), ois. — Genre formé par Lesson, dans son Traité, sur l'oiseau décrit'et figuré par Horsfield (Reis. in Java) sous le nom de Turdus cyaneus, et par Temminck , pi. col. 194, sous celui de Brève bleuet (Pitta glaucina), et plus tard dans ses gé- néralités du genre Myiophone, sous celui de Myiophone bleuet ( Myiophonus glau- einus). t;,6 ARR Les caractères assignés au genre par M. Lesson , tant dans son Traité que tout ré- cemment in litteris , sont : Bec fort , re- courbé , à arête vive , terminée par une pointe crochue , fortement dentée , très comprimé sur les côtes. Narines nues , ron- des, percées dans une fosse triangulaire. Plu- mes de la commissure décomposées , à bar- bules très fines ; pas de soies. Ailes longues, atteignant les deux tiers de la queue, à pre- mière penne bâtarde , les 2e et 3e étagées , i', 5e, 6e, égales et les plus longues ; queue médiocre , égale. Tarses longs, robustes , à pouces robustes. Ongles crochus, recourbés. (Des îles d'Asie , une espèce.) Quoique la réunion de cette espèce par M. Temminck à ses Myiophones paraisse des plus fondées , M. Lesson persiste ( in litteris, et dans la Revue zool. , Guérin , 1840, p. 267) à l'en séparer. Pour nous , après l'avoir scrupuleusement comparée aux trois Myiophones connus, nous avons trouvé qu'elle en réunissait complètement les ca- ractères génériques et le système de colo- ration à taches pectorales luisantes. Voyez MYIOPHONES. (LAFR.) * ARRÉNURE. Arrenurus {'âppv, mâle ; oùpx , queue ). arach. — Genre éta- bli dans la famille des Hydrachnes par Dugès, et comprenant les Hydrachna emargina- lor, albator, testudo, etc., des auteurs, et un nombre assez considérable d'espèces nou- vellement décrites par M. Roch. Ses caractè- res sont : Palpes courts, claviformes, à qua- trième article plus long et plus fort que les autres , le cinquième falciforme. Mandibu- les onguiculées. Bec court. Corps cuirassé, pourvu, dans le mâle, d'un appendice cau- diforme. Yeux écartés. Cuisses très larges ; le bord de la vulve aplati. Larves non en- core observées. (P. G.) *ARRESTERON. bot. cr.— Ce mot, qui signifie, en patois gascon, petit râteau , sert à désigner, dans les environs de Dax, l'IIydne sinué , Hydnum repandum Lin. Voy. hïdse. (LÉv.) ARRÊTE BOEUF, bot. ph. — Nom vulgaire de VOnonis spinosa, et de quelques autres espèces congénères. (Sp.) ARRETE NEF. poiss. — Dénomina- tion vulgaire de VEcheneis Rémora. Voy. ce mot. (Val.) ARRI1EI\ACIII\E(«ÀV, mâle; &xn, ARR paillette ). bot. ph. —Ce genre , fondé par Cassini , fait aujourd'hui partie des Bac- charis. (J. D. ": ARRHÉNATHÈRE. Arrhenathe- rum («ppiiv , mâle ; àdi,p , barbe d'épi), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées , tribu des Avénacées , établi par Palissot de Beauvois , adopté par Trinius, Runth , et tous les agrostographes modernes. Ce g., qui a pour type V Avena elatiorli., offre les caractères suivants : Les épillets sont bi- flores, avec le rudiment d'une troisième fleur sous la forme d'un filament. La fleur inférieure est mâle, et la supérieure est her- maphrodite. La lépicène se compose de deux valves membraneuses et concaves ; la supérieure, un peu plus longue , est de la même hauteur que les fleurs. Les paillettes de la glume sont herbacées : l'inférieure est concave et aristée ; la supérieure est bica- rénée. Dans la fleur mâle , l'arête est très lon- gue, tordue à sa partie inférieure, etnaissant de la base de la paillette ; dans la fleur her- maphrodite, au contraire, elle est beaucoup plus courte , et naît un peu au dessous du sommet. L'ovaire est piriforme, poilu au sommet. Les stigmates sont presque sessiles, en forme de pinceaux, et à poils simples et denticulés. Les paléoles sont glabres , très longues, et lancéolées. Ce genre ne se compose que de deux es- pèces : l'une, Arrhenatherum avenaceum Beauv. {Agr., 55, t. II, f. 5) , Avena elatior L., est une grande plante vivace, très com- mune dans tous nos prés ; l'autre, Arrhena- therum pallens Link. (Hort. ber., t. I , p. 124 ), croît en Portugal. (A. R.) ARRHÉNODES ( «*A4«iid\|« , viril, fort), ins. — Genre d'insectes Tétramèresr famille des Curculionides, ordre des Or- thocères, divisioa des Brenthides , établi par Steven aux dépens des Br entes de Fa- bricius, et adopté par Schœnherr, qui le ca- ractérise ainsi : Antennes ou courtes, ou médiocrement longues , dont les articles sont ou obeoniques inférieurement , et sub- cylindriques extérieurement, ou entièrement de forme presque ronde. Bostre avancé , très souvent cornu et dilaté dans les mâles, avec les mandibules exsertes , grandes , ro- bustes , arquées et acuminées chez la plu part-, allongé, mince, presque filiforme , ARR avec les mandibules petites dans les femel- les. Tête très souvent courte dans les deux sexes , assez large postérieurement, et cou- pée devant les yeux ; cou bulbiforme. Cor- selet ovale-oblong, plus étroit antérieure- ment , convexe en dessus. Elytres allongées, subcylindriques, convexes. Ce genre ligure dans le dernier Catalogue de M. Dejean, qui y rapporte 27 espèces toutes exotiques, à l'exception d'une seule, VArrhenodes coronatus de Germar , qui se trouve en Italie et en Illyrie, et qui est la même espèce que le lirenlus italiens de Bonelli. (D. et C.) * ARRIIENOPLITA («A$*v , mâle ; oir).«rsî , armé), iss. — Sous-genre de Co- léoptères hétéromères , famille des Taxicor- nes , tribu des Diapériales , établi par Rirby (Fauna Borealis Americana, pag. 255, an- née 1837) aux dépens du genre Diaperis , Fabr., et auquel il donne pour type la Dia- peris hœmorrhoidalis Fabr. Ce genre correspond au genre Neomida de Ziegler (Catalogue de Dahl), et au genre Oplocephala de MM. Delaporte et Brullé (Ann. des sciences naturelles, t. XXIII, p. 538 ). Voyez oplocephala. (D. et C.) ARRHENOPTERUM {&&*>, mâle; mep6-j , aile), bot. cr. — Genre de la fa- mille des Mousses, division des Acroearpes, établi par Hedwig, et qui, depuis sa fonda- tion, a subi plusieurs vicissitudes, rejeté par les uns sous le prétexte que son périslo- me ne le distinguait pas suffisamment des Bryum , admis par les autres, à cause des différences notables qu'il présente dans ses caractères essentiels , et enfin assez solide- ment établi par deux des bryologistes le plus justement célèbres , MM. Hooker et Schwaegrichen. En voici les caract. : Cap- sule ovale -cylindrique, courbée et striée dans le sens de sa longueur , munie d'un anneau. Péristome double ; l'extérieur com- posé de 16 dents portant un sillon longitu- dinal ; l'intérieur très délicat, hyalin, divisé en un nombre égal de dents lancéolées , li- néaires, très étroites , percées de trois trous ou lacunes , qui se confondent presque en- semble , et séparées l'une de l'autre par trois cils capillaires qui les égalent en longueur. Pédoncule né d'une gaîne ovoïde , court et incliné au sommet. Opercule convexe, sur- AKR 157 monté d'un bec court et recourbé. Coiffe subulée, étroite, un peu plus longue que la capsule. Séminules petites. Fleurs mo- noïques, les mâles composées d'anthères nombreuses, oblongues , accompagnées de paraphyses plus longues qu'elles, filifor- mes , articulées , et situées dans l'aisselle des feuilles caulinaires ; les femelles pla- cées au sommet des tiges , et consistant en un petit nombre de pistils dont un seul fé- condé , également environnées de paraphy- ses. Le port, les fleurs mâles latérales, rappro- chent ce genre des Hypnes ; mais le réseau des feuilles n'appartient ni aux Hypnes, ni aux Brys. Il se compose d'une seule espèce, propre au continent de l'Amérique sep- tentrionale. (C. M.) ARRHIZES {Plantes), bot. — Voyez ARHIZES. (C. D'O.) ARRIAIV. ois. — Espèce de Vautour très commune dans les Pyrénées. C'est le Vultur arrianus de Daudin. (C d"0.) ARRIÈRE-FAIX. Secondinœ. Secon- dine ou Délivre, zool. — Organes mem- braneux , vasculaires et épidermoïdes , dé- pendant du fœtus de l'homme, de celui des bipèdes et de celui des quadrupèdes pen- dant la gestation , et expulsés de la matrice le plus ordinairement après la parturition. Voy. circulation du sang chez le FOETUS , CORDON OMBILICAL , OEUF , et PLACENTA. (M. S.-A.) ARROCHE. Atriplex, Tourn. bot. ph. — Genre de la famille des Chénopo- dées. M. Moquin-Tandon {Chenopodearum Monogr., p. 50) en expose les caractères comme il suit : Fleurs monoïques ( très ra- rement hermaphrodites). — Fleurs mâles (et fleurs hermaphrodites ) ébractéolées. Pé- rigone 5-5-phylle , inappendiculé . Étami- nes 3 ou 5, insérées au réceptacle. — Fleurs femelles 2-bractéolées; bractées finalement amplifiées, dressées, conniventes, tantôt dis- tinctes, tantôt soudées inférieurement. Péri- gone nul. Styles 2 , soudés inférieurement. Péricarpe très mince, friable, membranacé, recouvert par les bractées ( hastiformes ou rhombiformes). Graine verticale , inadhé- rente, sublenticulaire; tégument double, l'extérieur coriace ou suberustacé. Périspei - me copieux , farineux, blanc. Embryon an- nulaire , blanchâtre; radicule infère , quel- 158 ARR qnefois subascendante. Herbes ou sous-ar- brisseaux; parties herbacées le plus souvent pulvérulentes ou couvertes d'une pubes- cence furfuracée. Feuilles alternes ou rare- ment subopposées, pétiolées, le plus souvent subhastiformes ou triangulaires, anguleuses, ou sinuées-dentées, ou très entières. Fleurs glomérulées; glomérules disposés en épis interrompus. M. Moquin- Tandon énumère quarante- neuf espèces de ce genre , parmi lesquel- les ne sont pas comprises un certain nom- bre d'espèces considérées par plusieurs auteurs comme des Atriplex, mais qui ap- partiennent au g. Obione , Gaertn. On trou- ve des Arroches dans presque toutes les ré- gions du globe. L'Arroche dks jardins ( Atriplex hortensis L. ) est la plante potagère con- nue sous les noms de Belle-Dame , Bonne- Dame et Follette. Cette plante, comme on sait, a des qualités analogues à celles de l'Épinard; ses graines, au contraire, sont émétiques et purgatives , mais on n'en fait plus usage en thérapeutique. Plusieurs es- pèces rangées dans ce genre par Linné (no- tamment VA. Halimus) constituent le g. Halimus. (Sp.) ARROCHE PUANTE, bot. ph. — Nom vulgaire du Chenopodium Vulvaria. (Sp.) ARRONDIES, arach. — M. Walcke- naër emploie cette dénomination pour dési- gner une petite division du g. Thomisus, ca- ractérisée par un abdomen déprimé et ar- rondi. Voy. thomisus. (Bl.j ARROSOIR. Aspergillum. moll. — I)ès 1685, Lister, dans son Synopsis conchy- liorum, fut le premier qui donna une figure exacte d'une coquille de ce genre; il lui imposa le nom de Phallus marinus, et il la plaça dans le voisinage des Dentales , des Vermets et des Serpules. Quelques an- nées après, Bonanni, dans ses Observations microscopiques , représente une espèce très voisine de celle de Lister, et l'indique com- me une coquille jusque alors inconnue, ap- partenant à la classe des Vers marins. Rum- phius, Gualtieri, d'Argenville, ont également donné des figures de quelques autres espè- ces, et Ebcnstret, dans son Muséum richte- rianum, mentionna le Phallus marinus avec le Taret dans un genre qui renferme à la ARR fois des Dentales, la Cloisonnaii e, l'Arrosoir, un Siliquaire et des Vermets. Dans la pre- mière édition du Systema naturœ, Linné comprenait les Arrosoirs parmi les espèces de son genre Dentale. Linné conserve le même arrangement dans la sixième édition du Système, et l'on conçoit qu'avant les observations récentes sur le genre Clava- gelle il était très difficile de classer con- venablement le genre Arrosoir. L'embarras devint bientôt plus grand , lorsque Marvye, dans un petit opuscule intitulé : Méthode nécessaire aux marins et aux voyageurs pour recueillir et conserver les divers ob- jets d'histoire naturelle , fit représenter un groupe d'Arrosoirs d'après lequel il semble- rait que ces animaux, attachés aux corps sous-marins, à la manière des Serpules , se relèvent et se détachent les uns des autres. Confiants dans celte figure , les auteurs ont dû croire que les Arrosoirs appartiennent à la classe des Annélides tubicoles , et c'est d'après cette opinion que Linné plaça l'es- pèce qu'il connaissait dans son genre Ser- pule. Tous les auteurs linnéens sans excep- tion conservèrent au genre qui nous occu- pe les mêmes rapports que Linné. Favanne contribua à accréditer l'opinion générale- ment reçue, en donnant de l'Arrosoir une figure conforme à celle de Marvye. Bruguière ne tarda pas à ébranler l'opinion vulgaire au sujet des Arrosoirs, en créant le premier, sous le nom qui lui est encore conservé, le genre Arrosoir, pour le Serpula pénis de Linné. Dans les tableaux qui sont en tête du premier vol. de VEncyclopédie , Bruguière place son genre Arrosoir parmi les Coquilles univalves, entre les Serpules et les Siliquai- res. Dans sa première classification , La- marck adopte cette opinion sans modifica- tion; et Cuvier, dans son Tableau élémen- taire d'histoire naturelle, adopte une opi- nion peu différente de celle de Bruguière et de Lamarck. Lorsque Lamarck étudia les fossiles des environs de Paris, et publia les Mémoires dans lesquels il décrivit les es- pèces recueillies avec tant de soin par M. Defrance , ce savant naturaliste eut occasion d'observer un genre très curieux, qu'il confondait alors avec les Fistulanes, et dont il fit depuis son genre Clavagelle La connaissance de ce genre pouvait le conduire à établir les véritables rapports ARR des Arrosoirs; mais, en cela, il fut précédé parM. de Roissy, qui, avec une sagacité peu commune, prévit que les Arrosoirs devaient faire partie des Coquilles bivalves, et n'é- taient pas éloignés des Fistulanes et des Ta- rets. Il était certainement difficile de devi- ner plus juste, surtout dans un temps où rien n'était encore préparé en faveur de cette opinion, et où il fallait lutter contre la ma- nière de voir des principaux zoologistes. M. de Roissy adonné plus d'une fois la preu- ve qu'il saisissait avec une grande justesse les rapports naturels des êtres, ce qui nous a toujours fait regretter que son dévoûment à la science se soit borné à la publication des deux volumes qui terminent la Conchy- liologie du Buflfon de Sonnini commencée par Montfort. Lamarck ne manqua pas d'adop- ter l'opinion de M. de Roissy lorsque , dans sa Philosophie zoologique, il créa des fa- milles naturelles dans le règne animal. Les Arrosoirs font partie de la famille des Phola- daires, à la suite des genres Pholade, Taret et Fistulane. Dans les Mémoires sur les Fossiles de Paris , Lamarck avait indiqué d'une manière précise la transition des Fis- tulanes aux Arrosoirs par l'intermédiaire d'une espèce attribuée alors à ce premier genre , et dans laquelle il avait observé que l'une des valves était comprise dans l'épais- seur des parois du tube. Ce ne fut qu'en 1812, dans VExtraitdu cours, que Lamarck créa le genre Clavagelle , dont la nécessi- té fut confirmée depuis par toutes les ob- servations qui y ont rapport. Malgré l'im- portance des faits qui venaient appuyer de plus en plus l'opinion de M. de Roissy «t de Lamarck , Cuvier, dans la première édition du Règne animal, persista dans sa première opinion, et considéra toujours les Arrosoirs comme des tubes appartenant à des Annélides tubicoles , voisines des Am- phitrites. Comme on doit le croire , La- marck, dans son Histoire des animaux sans vertèbres, ne renonça pas pour cela à son opinion; et, quelques années plus tard, nous y ajoutâmes un nouveau degré de pro- babilité en faisant connaître pour la pre- mière fois la Clavagelle couronnée, terminée à l'extrémité antérieure en un disque aplati, sur l'angle duquel naissent des tubulures branchiées. Jusque alors, l'animal de l'Arro- soir était reste inconnu, et comme il existe ARK 159 des Annélides qui se terminent par un grand nombre de tentacules , et chez lesquelles ces tentacules sont protégées à leur base par des tuyaux calcaires , on pouvait très bien leur comparer les Arrosoirs , et soute- nir, avec Cuvier, que ce genre appartient à la classe des Annélides. L'examen de plusieurs espèces d'Arrosoirs, et surtout de l'esp. à manchette, admirablement figurée dans le grand ouvrage d'Egypte, rendait désormais impossible d'admettre comme vraies les fi- gures de Marvye et de Favanne. Nous som- mes convaincu que ces pièces de collec- tion, payées à des prix très élevés par des amateurs du dernier siècle, étaient le résul- tat de l'industrie des marchands, qui ne se faisaient pas scrupule d'ajuster sur de véri- tables Serpules des tubes d'Arrosoir, et de dissimuler avec artifice ce rapprochement , calculé par l'intérêt, de deux choses qui n'ont entre elles aucun rapport. On doit la dé- couverte de l'animal de l'Arrosoir à man- chettes à M. Ruppel , qui , dans un voyage sur la mer Rouge , fut assez heureux pour se le procurer. Cette découverte est venue complètement confirmer les prévisions de M. de Roissy et de Lamarck , et de tous ceux des conchyliologues qui s'y sont asso- ciés. L'animal rapporté par M. Ruppel , et figuré par lui dans la partie zoologique de son Voyage en Abyssinie, a la plus grande ressemblance avec celui des Fistulanes, et il en a également beaucoup avec celui des Clavagelles, dont on doit la connaissance anatomique à M. Owen. Il résulte de l'état actuel des observations que le genre Arro- soir doit venir commencer la série des Mol- lusques acéphales, si, avec Lamarck, on adopte une classification marchant du sim- ple au composé. Tel qu'il est actuellement connu, le genre Arrosoir peut être caracté- risé de la manière suivante : Animal cylindrique, terminé postérieu- rement en deux siphons réunis et très con- tractiles. Les lobes du manteau, soudés entre eux , fort épais, sans aucune trace de leur séparation, si ce n'est à leur extrémité antérieure , où l'on trouve une très petite fente correspondant à celle du disque. Masse abdominale médiocre , surmontée d'un pied rudimentaire , placée en face de la fente du manteau. Une paire de branchies de chaque côté, s'étendant sur ICO AIU\ mute la longueur du siphon ; deux muscles postérieurs s'insérant dans l'intérieur des valves de la coquille. Tube testacé, allongé, cylindracé, terminé antérieurement en un disque hérissé de courtes tubulures, et pré- sentant, au milieu, une petite fente longitu- dinale. Sur la circonférence de ce disque s'élève une rangée de tubulures rapprochées et dichotomes. Une petite coquille bivalve, régulière, symétrique, insérée en entier sur le côté dorsal et antérieur du tube. Ce tube, terminé postérieurement par une ouverture simple , ovale ou arrondie , est quelquefois garni d'une ou de plusieurs expansions folia- cées en forme de manchettes. Les Arrosoirs sont des coquilles tubu- leuses, cylindracées, claviformes , dont l'ex- trémité antérieure ressemble, en quelque sorte, à la corolle d'une fleur. On y trouve un disque central hérissé de petites tubulu- res, et au milieu duquel existe constam- ment une petite fente longitudinale, courte et étroite. A la circonférence de ce disque s'élève une rangée de tubulures beaucoup plus grandes, très rapprochées , régulières , et qui , parvenues à une certaine hauteur, se divisent en deux ; de sorte que , quoique rayonnants , les tubes sont aussi rapprochés à leur extrémité libre qu'à leur point de départ. Sur la ligne dorsale et médiane du tube, et à peu de distance du disque, on remarque une impression dans laquelle on reconnaît toutes les formes d'une petite co- quille bivalve dont les valves, très étalées, ont leurs contours saisis dans l'épaisseur du tube , et laissent saillir au dehors leurs crochets. Ces valves diffèrent de formes selon les espèces; et, si on les examine à leur surface intérieure , on y découvre des impressions musculaires par lesquelles l'a- nimal est attaché dans l'intérieur du tube qu'il habite. Les Arrosoirs vivent enfoncés perpendiculairement dans le sable. En cela, ils ressemblent à plusieurs Fistulanes ; aussi remarque-t-on ce fait, commun aux deux genres, que certaines espèces , en sécrétant leurs tubes , saisissent, dans l'épaisseur des parois, des grains de sable et les autres corps étrangers qui les touchent. On con- naît peu d'espèces appartenant au genre Ar- rosoir, et pendant long-temps on a cru qu'il n'en existait aucune à l'état fossile. Cepen- dant M. Hœninghaus de Créfelt en a fait ARR connaître une provenant des terrains ter- tiaires de Bordeaux. Néanmoins les person- nes qui, sur la localité même, s'occupent le plus des esp. fossiles du bassin de l'Adour , prétendent que cette coquille n'est point fossile. M. Pefrance a cru trouver une très petite espèce d'Arrosoir fossile dans les sa- bles du Grignot; nous pensons toutefois que le petit corps dont il est question , n'ayant aucune trace de fente ou tubulure sur le disque , ni aucun prolongement tubulifor- me , n'est point un Arrosoir ; ce serait plu- tôt l'opercule d'une Annélide tubicole. (Desh.) *ARROSTlA , Rafin. bot. ph. — Syn. du genre Gypsophila , de la famille des Caryophyllées. (Sr.) ARROUFLE. bot. ph. — Voyez a- rousse. (C. d'O.) ARROUSSE. bot. vn.-Votj. arous- SE. (C. 1>'0.) ARROWSM1TH3A (nom d'homme). bot. ph. — M. de Candolle , qui a fondé ce genre de Composées, a cru devoir le laisser à la suite de cette famille parmi les Incertce sedis. Ses caractères sont les suivants : Ca • pitulcs multiflores hétérogames; fleurs du rayon 1-sériées , femelles ligulées ; celles du disque 5-dentées , hermaphrodites. L'in- volucre composé d'écaillés imbriquées, ci- liées , de longueur inégale , les extérieures ovales-aiguës , les intérieures oblongues , membraneuses au sommet , entourent un réceptacle couvert de soies raides, scabres, plus longues que les ovaires. Le tube des corolles est couvert de poils dans sa partie supérieure; les anthères se terminent infé- rieurement par de courts appendices; les rameaux du style appartenant aux fleurs femelles sont linéaires-obtus, glabres en dehors; ceux des fleurs hermaphrodites, au contraire , sont ovales et légèrement velus sur leur face externe ; les fruits , dépourvus d'aigrette, présentent à la base une aréole cornée. Ce genre, indigène du Cap, semble se rapprocher des OEderiées plus que de tout autre groupe. Voy. Deless. icon. selecl. t. 100. (J. D.) * ARROZIE. Arrozia. bot. ph. — Schrader a désigné sous ce nom un genre de la famille des Graminées, tribu des Ory- zées, formé avec le Caryochloa Brasilien- sis de Nées et Mart., FI. Bras., II, p. 229, ARS el qui ne paraît nullement rentrer dans le même g. que le Caryochloa Montevidor.- sis de Sprengel ( Voy. caryochloa). Le g. Ârrozia offre des épillets uniflores, mâ- les et femelles , mélangés dans une même panicule. Les écailles sont mutiques; les paillettes manquent complètement. Les éta- mines, au nombre de six , et les stigmates, sont plumeux. Le fruit est globuleux et li- bre. Une seule espèce , Arrozia micrantha Schrad., in Kunth, Gram., I, p. 11, est une plante touffue, à feuilles linéaires et planes, et à fleurs disposées en panicule. Elle est originaire du Brésil, où on la connaît sous Je nom d'^lrro: de mato, ou Riz sauvage. (A. R.) *ARRUDEA,Cambess (nom d'homme). bot. pu. — Genre de la famille des Guttifè- res, et que son auteur ( Mém. du Mus. , t. XVI, p. 421) caractérise comme il suit : Fleurs hermaphrodites. Calice à sépales nombreux, imbriqués , inégaux , les extérieurs plus pe- tits. Pétales 9 ou 10, subéquilatéraux , convo- lâtes en préfloraison , étalés lors de l'anthè- sc. Staminés très nombreuses, multisériées, insérées sur un réceptacle conique, soudées en masse compacte ; anthères adnées , 2- thèques , déhiscentes par deux pores apici- hires. Ovaire 8-loculaire, enfoncé dans le réceptacle ; loges 1-ovulées- Style court , gros ; stigmates 8 , cunéiformes , distincts , disposés en étoile. Fruit inconnu. — Arbris- seau à feuilles très entières. Fleurs solitai- res , terminales ; corolle grande , rose. Ce genre ne comprend qu'une seule espèce , qui croît dans les fonts vierges du Brésil méridional. (Sp.) ARSÉNIATES. min. — Genre com- posé de différents sels résultant de la combinaison de l'acide arsénique avec les bases. Ces corps , lorsqu'ils sont chauffés dans un tube de verre fermé par un bout , ne produisent pas de sublimation ; avec le charbon , ils donnent de l'acide arsénieux et l'odeur d'ail. Si on les fond avec le Car- bonate de soude, on obtient un sel solubie dans l'eau, dont la solution précipite en brun par le nitrate d'argent, en blanc par le nitrate de plomb. Le précipité de plomb est réductible au chalumeau sur le charbon, en dégageant l'odeur d'ail. Les Arséniates étant isomorphes avec les phosphates de même formule atomique , ces deux genres rie T. II. ARS *.•;•■ sels sont souvent mêles entre eux en toutes proportions. Dans ce cas, le précipité de plomb ne se réduit qu'en partie ; il en reste une portion qui se fond et produit un glo- bule polyédrique. Ces sels , enfin , renfer- ment aussi quelquefois des Chlorures, et offrent alors les réactions propres à ces composés, lorsqu'on les fond avec le Sel de phosphore et l'Oxyde de cuivre. La nature nous offre une douzaine d'es- pèces d'Arséniates , que nous partagerons en deux séries ; les Arséniates à bases mé- talliques, et les Arséniates à bases d'oxydes terreux. A la première série se rapportent les Arséniates de fer, nommés Pharmacosi- dérite et Scorodite; les Arséniates de cui- vre, appelés Èrinite, Liroconitc, Olivénile , l'uchroïle et Aphanèse ; les Arséniates de Cobalt et de Nickel , et l'Arséniate de Plomb chloruré , ou le Mimélèse. Nous renvoyons la description de ces espèces métalliques aux mots fer , cuivre et plomb. La se- conde série ne comprend que les Arséniates de chaux hydratée, auxquels on a donné les noms d'Haidingérite et de Pharmacolitc, I. Haidingérile , Turner. Substance blanche, en petits cristaux minces, allongés, ayant la forme de tables rectangulaires , bi- selées sur tous les côtés. Cette espèce a une grande analogie d'aspect avec la suivante, qui est beaucoup plus répandue; mais elle s'en distingue par sa cristallisation et par sa composition chimique. Ses cristaux, qui, se- lon M. Haidinger, appartiennent au système rhombique , dérivent d'un prisme rhomboï- dal droit de 100° et 80°, facile à cliver dans le sens de la petite diagonale. Elle est com- posée, d'après M. Turner, d'Arséniate an- hydre de chaux , 85,45, et d'eau 16,66. On croit qu'elle provient des mines de Ricgels- dorf, en Hesse. IL Pharmacolile, Karsten. Chaux arsé- niatée , H. Arsénicite. Substance blanche, ou accidentellement rosée par son mélange avec l'Arséniate de Cobalt , en aiguilles ou petits mamelons fibreux, translucide, vi treuse, présentant un éclat perlé sur ses faces de clivage. Ses cristaux dérivent d'un prisme rhomboïdal oblique , dont les pans antérieurs sont inclinés l'un sur l'autre de 117°24', tandis que la base est inclinée sur eux de 95°46'. Ce prisme se clive avec beaucoup de facilité dans le plan des diago- II lG-i ABS nales obliques. Cette substance est rayée par le Calcaire ; sa densité est de 2,7. Elle est solublc dans l'acide nitrique , fusible en émail blanc , et donne de l'eau par calcina- tion. C'est une substance de filons , qui se trouve dans les différents gîtes d'Arséniures ; elle remplit les fissures ou cavités de la gan- gue, et même de la roche environnante. A W ittichen , en Souabe , elle repose sur un granit à gros grains, avec du Gypse et delà Barytine. On la rencontre aussi à fticgels- dorf, en liesse; à Andreasbcrg, au Harz, et à Sainte-Maric-aux-Mines , dans les Vosges. Le minéral appelé Pikropharmacolite n'est qu'une variété de Pharmacolite mélangée d'un peu d'Arséniate de Magnésie. (Del.) ARSENIC. Arsemeum (arsenicum, arsenic, Pline), ciiim. — Brandt est le premier qui ait étudié l'Arsenic, en 1733. C'est un métal d'un gris d'acier, très éclatant lorsque la cassure en est récente , très fa- cilement pulvérisable, qui se sublime à 180° sans se fondre, à moins qu'on ne le chauffe sous une pression beaucoup plus considéra- ble que celle de l'atmosphère. Sa texture est lamellcuse , sa densité de 5,7. Exposé à l'air, il s'y recouvre d'une couche terne, qui est un mélange d'Acide arsénieux et d'Arsenic , ou , suivant quelques chimistes , un sous-oxyde particulier. Lorsqu'on chauf- fe l'Arsenic au contact de l'air, il absorbe ra- pidement l'oxygène, en répandant une odeur alliacée tout à fait caractéristique, et se convertit en acide arsénieux. Ce composé , connu dans le commerce sous les noms d'Arsenic, de Mort aux rais, est un poison très violent. On le rencontre sous forme de masses amorphes, tantôt transparentes, tantôt opaques. Ces deux variétés d'acide dif- fèrent par quelques caractères. La solubi- lité de l'acide vitreux dans l'eau est moin- dre que celle de l'acide opaque : l'un rou- git la teinture de tournesol , l'autre ramène au bleu celle qui a été rougie par un acide. Tous deux, à l'exception de ces caractères, se comportent de la même manière aux réactifs. L'acide arsénieux est inodore; la saveur en est légèrement douce et cause un sentiment d'ûcrcté dans la gorge; il est peu solu- ble dans l'eau , plus solublc dans les acides et notamment dans l'acide hydrochlorique. Il forme, avec la crème de tartre un coni- ARS posé analogue à l'émétique ; il se dissoul dans la Potasse, la Soude, et forme avec ces bases des Arséniates mal définis. Les Arséni- tes métalliques sont insolubles ; on ne les ob- tient que difficilement. L'acide arsénieux produit , avec l'hydro- gène sulfuré, un précipité jaune de sulfure d'Arsenic ; Avec le nitrate d'argent ammoniacal , un précipité jaune ; Avec le sulfate ammoniacal de cuivre , un précipité vert d'absinthe. La présence de matières organiques peut souvent masquer ces caractères. Nous ren- voyons à l'article empoisonnement la description des procédés à employer pour découvrir l'Arsenic dans les cas de médecine légale. Lorsqu'on ajoute à une dissolution d'acide arsénieux du peroxyde de fer de la con- sistance d'une pâte claire , il se produit une réaction par suite de laquelle l'acide arsé- nieux disparaît, et le mélange cesse d'être vénéneux. Dans ce cas , l'acide arsénieux se convertit en acide arsénique , en réduisant le peroxyde de fer en protoxyde , et se com- bine avec ce protoxyde. L'hydrate de protoxyde de fer doit être gé- latineux ; on le prépare en ajoutant un excès de bicarbonate de soude à un sel de per- oxyde de fer. On a conseillé celte prépara- tion comme antidote de l'acide arsénieux. Quelques médecins emploient aussi les diu- rétiques. Chauffé avec du charbon , l'acide arsé- nieux est réduit, l'Arsenic est mis en liberté, et il se dégage de l'acide ca;bonique mêlé d'oxyde de carbone. L'acide arsénieux est très employé dans les arts : il entre dans la composition du vert de Schéèle, sert à la préparation des pièces anatomiques ; on l'emploie dans les verreries et cristalleries, à dose très minime, pour faciliter la vitrification. On le prépare en grillant certains mine- rais arsénifères, le Cobalt arsenical, le Mis- pickel, ou l'Arséniure de fer. Il se présente sous la forme d'une poudre blanche ; cette poudre, appelée (leur d'arsenic , est portée par des tuyaux dans des chambres où elle se condense, puis elle est raffinée par la su- blimation. L'acide arsénieux opaque a pour densité aus AUS 1G:> 3°G9' , l'acide transparent 5°73\ Ce der- nier se change spontanément en la premiè- re modification. Dissous à chaud dans un mélange d'eau et d'acide hydrochlorique , il se dépose de la liqueur des cristaux oc- taédriques nombreux, opaques, et chaque cristal, en se déposant, produit un jet de lu- mière assez intense pour permettre de lire l'heure à une montre dans une chambre noire. Cette lumière ne se manifeste que lors du passage de l'acide arsénieux de l'état vi- treux à l'état opaque : car l'acide opaque cristallise dans les mômes circonstances, sans répandre de lumière sensible. L'acide arsénique , ainsi que l'indique la terminaison ique , renferme, pour la même quantité d'Arsenic, plus d'oxygène que l'aci- de arsénieux. Le symbole de l'arsenic est : Ar = 940. L'acide arsénieux.... ArO\ L'acide arsénique.... ArO\ On convertit l'acide arsénieux en acide arsénique en le faisant bouillir avec de l'a- cide nitrique, qui, dans cette réaction, se décompose en oxygène, lequel s'ajoute a l'aci- de arsénieux , et en acide hyponitrique, qui se dégage. L'acide arsénique se présente, après l'évaporation , sous la forme d'une masse blanche amorphe , qui , chauffée au rouge , dégage de l'oxygène et reproduit l'acide ar- sénieux. Exposée à l'air, elle en attire l'humidité et tombe en déliquescence. L'Arsenic forme avec l'hydrogène un com- posé gazeux, l'un des poisons les plus vio- lents qu'on connaisse. Ce gaz a une odeur fétide alliacée. L'eau aérée le décompose et en sépare l'Arsenic. Le Chlore le compose de la même manière ; mais l'action est plus énergique. La chaleur seule en sépare les éléments. Lorsqu'on bride ce gaz dans un espace étroit, ou lorsqu'on refroidit la flamme qu'il produit, avec une soucoupe de porcelaine , par exemple, il se produit un dépôt d'Arse- nic sous forme de taches brillantes , qui disparaissent dans l'acide nitrique ; c'est un des carad. les plus sensibles de l'Arsenic. L'hydrogène arsénique reçu dans une dissolution de nitrate d'argent produit un précipité d'arséniure d'argent. L'hydrogène arsénique se produit lors- qu'on traite le Zinc par l'acide sulfurique cl l'eau au contact d'une substance renfermant de l'Arsenic libre ou combine. In chimiste an- glais , Marsh , a fondé sur celte propriété le mode le plus sensible de reconnaissance de l'Arsenic. On prépare l'hydrogène arsénique en trai- tant par l'acide hydrochlorique un alliage de parties égales d'Arsenic et de Zinc , ou d'Arsenic et d'Etain. L'Arsenic se combine au Soufre en plu- sieurs proportions. Le Réalgar , celui des sulfures d'Arsenic qui contient le moins de Soufre, se trouve dans la nature et peut être obtenu par divers procédés. Il est so- lide, rouge orange , insipide, absorbe faci- lement l'oxygène à chaud , et se convertit en acide sulfureux et acide, arsénieux. L'Orpiment , appelé autrement acide sul- fo-arsénieux , correspond, par sa composi- tion, à l'acide arsénieux, le Soufre rempla- çant l'oxygène. Il se rencontre dans la na- ture, et se produit quand on traite, par l'hy- drogène sulfuré, une dissolution d'acide ar- sénieux dans l'acide hydrochlorique. Il se présente sous la forme d'un précipité d'un jaune pur, insoluble dans les acides, solublc dans l'Ammoniaque. L'Orpiment est très employé dans les arts par les peintres et les fabricants de toiles peintes. Knfin , l'hydrogène sulfuré produit , dans une dissolution bouillante d'acide arséni- que, un précipité pulvérulent, d'un jaune plus clair que l'Orpiment. Ce nouveau sul- fure est à l'acide arsénique ce que l'Orpi- ment est à l'acide arsénieux. Il se comporte, dans toutes ses réactions, comme un acide; soumis à l'action de la chaleur, il fond et se sublime sans se décomposer. (Pel.) ARSENIC. Mrs. — Ce métal est , dans les méthodes minéralogiques de Haiiy et de M. Brongniart , la base d'un genre composé de quatre espèces, dont l'une est le métal même à l'état natif, et les autres résultent de sa combinaison avec l'Oxygène ou avec le Soufre. I. Arsenic natif. — Il se rencontre dans la nature en masses aciculaires , fibreuses , grenues, et tuberculeuses- testacées. Les indices de cristallisation qu'il présente alors ne sont pas assez nettement prononcés pour qu'on puisse déterminer sa forme, ni même le genre de son système cristallin ; mais l'Arsenic fondu cristallise facilement , et i&i ARS Ans ï'est d'après cette cristallisation artificielle ijite nous en ferons connaître les caractères spécifiques. Le système cristallin de l'Arsenic n'est ni h système régulier , comme le pensait Haûy , ni celui de l'octaèdre à base carrée , comme de Bournon l'a prétendu, mais bien le système rhomboédtïque. L'Arsenic est isomorphe avec l'Antimoine ; comme ce der- nier métal , il a pour forme fondamentale un rhomboèdre obtus, clivable non seule- ment dans la direction de ses faces , mais encore perpendiculairement à l'axe. L'an- gle dièdre de deux faces situées vers un même sommet du rhomboèdre a pour me- sure 114° 26'. On a aussi observé ce métal sous la forme d'un rhomboèdre aigu , de 85° et demi. Ses variétés naturelles ont leur gisement dans les filons métallifères , no- tamment dans ceux qui renferment de l'An- timoine , de l'Argent , du Cuivre et du Co- balt. Les substances pierreuses qui lui ser- vent le plus souvent de gangue sont le Quartz, la Fluorine, le Calcaire et la Baryti- ue. La Saxe , la Bohème , le iïarz, la Soua- be , et les Vosges en France , sont les prin- cipales localités où il se rencontre. II. Arsenic oxydé ou Arsenic blanc , l'a- cide arsénieux des chimistes. — On le trou- ve cristallisé quelquefois en octaèdres régu- liers; mais, le plus souvent, sous forme aci- culaire , à la surface de certains minerais arsénifères. Outre la forme octaédrique dont nous venons de parler , on obtient en- core , par voie artificielle , une autre forme incompatible avec la précédente , savoir celle d'un prisme rhomboïdal droit , d'en- viron 127°, et , dans ce dernier cas , l'Arse- nic oxydé est isomorphe avec l'Antimoine oxydé naturel. L'Arsenic oxydé est formé , sur 100 parties , de 73,8 d'Arsenic , et de 24,2 d'Oxygène ; il est tendre , de couleur blanche , et pèse spécifiquement 3,7. III. Arsenic sulfuré jaune ou Orpiment, Rauschgelb, W. — Substance laminaire d'un jaune citrin et d'un éclat métalloïde , d'une dureté très faible , divisible à la ma- nière du Talc en lames minces , flexibles et non élastiques. Elle est facile à racler avec le couteau , et sa poussière conserve la cou- leur jaune , qui devient seulement un peu plus claire. Il est rare de la trouver cristal- lisée autrement qu'en niasses lamellaires ; cependant on observe quelquefois à la sur* face de ces masses de petits cristaux ayant la forme de prismes rhomboïdaux , termi- nés par des sommets tétraèdres , dont les angles paraissent être à peu près les mômes que ceux des sommets semblables que l'on voit sur les cristaux d'Antimoine sulfuré. Ces deux substances, l'Antimoine sulfuré et l'Arsenic sulfuré jaune , étant de même formule atomique , seraient isomorphes en- tre elles , et l'analogie de cristallisation s'étendrait jusqu'à ce caractère remarqua- ble d'offrir un seul clivage d'une netteté parfaite , dans un sens parallèle à l'axe du prisme fondamental. L'Orpiment est compo- sé de deux atomes d'Arsenic et de trois de Soufre, ou , en poids , de 61 d'Arsenic et de 39 de Soufre. Sa pesanteur spécifique est de 5,S. On le rencontre dans les terrains secondaires , au milieu des marnes et des argiles (Tajowa, près de Neusohl en Hon- grie ) , et aussi dans les filons , avec l'espèce suivante, mais toujours en très petite quan- tité. IV. Arsenic sulfuré rouge ou Réalgar, Rauschroth , W. — Substance d'un rouge aurore , fragile , à poussière de couleur orangée , acquérant, à l'aide du poli , une sorte d'éclat demi-métallique , volatile com- me la précédente par l'action du chalu- meau, en répandant une odeur alliacée. El- le a presque le même degré de dureté et la même densité que l'Orpiment, avec le- quel Haùy la réunissait dans une même es- pèce ; mais sa composition atomique et sa forme cristalline s'opposent à ce que l'on maintienne ce rapprochement. Le Réalgar est composé d'un atome d'Arsenic et d'un atome de Soufre , ou, en poids, de 70 d'Ar- senic et de 30 de Soufre. La forme fonda- mentale de ses cristaux , qui ne sont pas très rares dans la nature , est un prisme rhomboïdal oblique , dont les pans sont in- clinés entre eux de 74°30' , tandis que l'a- rête d'intersection de ces pans fait avec la base un angle de 115°16'. On trouve le Réalgar en cristaux implantés , en enduits , en petites veines ou en nodules , dans les filons ou au milieu des roches des terrains primordiaux, et notamment dans le Gneiss, le Schiste argileux et la Dolomie. On le ren- contre aussi dans les terrains trachytiques , et même dans les terrains volcaniques mo- ARS dénies, où il a été produit par sublimation, et déposé avec le Soufre sur différentes la- ves , dans le voisinage des cratères , au Vé- suve , à l'Etna , à la Guadeloupe , au Japon. (Del.) * ARSÉNICITE. min. — Voyez ar- SÉN1ATE DE CHAUX. (DEL.) * ARSÉNICOXYDES. min. —M. Beu- dant donne ce nom à un genre de minéraux comprenant les combinaisons de l'Arsenic avec l'Oxygène. (C. d'O.) * ARSÉIVIDES. me*. — Ce nom a été donné par M. Beudant à une famille de mi- néraux comprenant l'Arsenic seul ou à l'état de combinaison , et par MM. Ampère et C. Pauquy à une famille de corps simples ayant l'Arsenic pour type. (C. d'O.) * ARSÉNIURES. min. — Genre mi- néralogique , composé d'espèces qui résul- tent de l'union des métaux avec l'Arsenic , ce dernier élément jouant, dans ces combi- naisons, le rôle de principe électro-négatif. Toutes ces espèces possèdent l'éclat métal- lique , et donnent par le grillage une fu- mée blanche , à odeur alliacée. Si l'on en excepte l'Antimoine arsenical , qui est plu- tôt un mélange qu'une combinaison des deux éléments isomorphes qui le consti- tuent, toutes laissent, après cette opération, un résidu sensible ; elles sont toutes atta- quables par l'acide nitrique , et leur solu- tion donne par les réactifs l'indice des bases qu'elles contiennent. On connaît mainte- nant six esp. d'Arséniures, sans compter les combinaisons sulfo-arséniurées dont nous parlerons ailleurs : ces Arséniures sont ceux de Fer, de Nickel, de Cobalt et d'Argent. Nous renvoyons la description de chacune de ces espèces à l'article concernant le mé- tal qui lui sert de base. (Del.) * ARSÈS. Arses. ois. — Genre formé par Lesson , dans son Traité , pour recevoir quelques Muscicapidées, et auquel il assi- gne les caractères suivants : Bec médiocre, crochu , comprimé , peu large. Ailes am- ples, allongées. Queue étalée , un peu élar- gie. Tarses courts , peu robustes. Cet auteur réunissait alors , sous ce g. , aux Gobe-mouches ornoir et à lunettes, es- pèces remarquables du Voyage de la Co- quille , où elles sont figurées pi. 18-1 et 2 , deux autres espèces, dont l'une de Suri- nam et l'autre du Sénégal (le Muscicana MIT 165 tnclanoptera). Depuis, il nous a fait con- naître (in litteris) que le genre devait être restreint à la seule espèce de l'Ornoir [Mus- cicapa chrysomela Garnot). Swainson , dans sa classification et dans sa monographie des Gobe-mouches (Fly- catchers) place dans le genre Monarcha , d'Hors, et Vig., qu'il change en Monacha , et qui est synonyme de celui de Drymo- phile de Temminck, mais antérieur, ces deux espèces de la Coquille , leur trouvant tous les caractères du genre. Nous renvoyons donc à ce genre Monarche , dans lequel Arses figurera peut-être comme sous-gen- re , si d'ici là nous sommes à même de pou- voir comparer ces deux espèces fort rares avec les Monarclies d'IIorsfield, que nous possédons, et de reconnaître entre elles des caractères suffisamment distincts. Voy. mo- narche. (Lafr.) * ARSIKOE (nom mythologique ). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Carabiques, tribu des Troncati- pennes, établi par M. Delaporte et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue. Il ne renferme qu'une seule espèce , du Cap de Bonne-Espérance, nommée par M. Chc- vrolat A. quadrigutlata, et qui est figurée dans les Études entomologiques de M. De- laporte, pi. 2, fig. 6. Cet insecte a été dé- signé depuis par M. de Chaudoir ( Descri- ption de quelques genres nouveaux et de quelques espèces nouvelles inédites de ( o- rabiques , p. 11 ) sous le nom (TAxinopso- phus quadrisignatus. (D. et C.) ARSIS, Loureir., Flor. Cochinch. (a/s- ^s, élévation), bot. ph. — Synonyme du g. ou sous-g. Microcos ( Grewia ) , de la famille des Tiliacées. (Sp.) * ARTAROTRYS, R. Brown. bot. ph. — Genre de la famille des Anonacées, offrant les caractères suivants (R. Brown, in Bot. Reg-, sub n° 425. — Blume, Ano- naceœ in Flor. Jav. ) : Calice triparti. Péta- les 6, connivents par leur base et recou- vrant les organes sexuels. Étamines nom- breuses. Ovaires 5 à 11 , ou rarement plus, distincts, 2-ovulés. Ovules collatéraux, ana- tropes, renversés. Styles et stigmates sou- dés. Péricarpe composé de plusieurs baies distinctes , charnues , ovoïdes, pulpeuses en dedans , dispermes , ou, par avortemenl , 1- sDermes. Graines solitaires ou collatérales, 1CG ART renversées, inarillées, planes d'un côté, con- vexes de l'autre. Test osseux.— Arbustes sar- menteux , glabres ; ramules oncinés au som- met. Pédoncules uniflores , subterminaux , fascicules. Fleurs d'un jaune tirant sur le roux. Ce genre , dont on ne connaît que quatre espèces, paraît être propre à l'Asie équatoriale. Ces végétaux sont remarqua- bles par un port élégant et des fleurs très odorantes. (S**.) AIVfAMIE. Arlamia (de Artamus , nom latin donné au genre Langrayen par Vieillot), ois. — Genre formé par M. Isid. G.-Saint-IIilaire dans son Mémoire intitulé Considérations sur les caractères employés en Ornithologie , etc. ( Nouvelles annales du Muséum d'hist. nat. , t. I , p. 357). Ce genre est un démembrement de celui de Langrayen pour recevoir le Langrayen san- guinolent de Temminck, col. 499, et quel- ques autres espèces différant comme lui des vrais Langrayens sous plusieurs points im- portants. Les caractères assignés par l'au- teur à ce nouveau genre sont : Bec allongé, non renflé à sa base, triangulaire, à arête bien marquée ; mandibule supérieure un peu arquée , terminée par un crochet bien prononcé, et présentant une échancrure très distincte ; mandibule inférieure pré- sentant aussi , de chaque côté , une petite échancrure. Narines percées à la base du bec, et comparables à des triangles de forme allongée, ayant leurs sommets en avant. Tar- ses courts, écussonnés. Ongles comprimés, de longueur moyenne. Queue longue , car- rée. Ailes moyennes, se terminant au niveau de la moitié de la queue , et obtuses. Ces caractères ainsi posés conviennent parfaitement à l'espèce type (le Langrayen sanguinolent), mais non au Langrayen vert ou le Tchachert de Buffon, Enl., 52-2, qui a la queue courte , avec les ailes en attei- gnant l'extrémité, et qui cependant ne peut rester avec les Langrayens , et doit figurer ici. Il nous semble donc qu'au lieu de former encore une subdivision dans le gen- re Artamie , il serait plus simple de modi- fier la caractéristique en disant: Queue de longueur variable , carrée. Ailes moyen- nes et obtuses , ou se terminant vers la moitié de la queue ou en atteignant l'extré- mité; ce qui se remarque chez le Langrayen vert. ART Nous regardons comme des plus naturel- les la séparation générique de ces espèces d'avec les Langrayens , si remarquables en- tre tous les Passereaux dentirostres par leurs ailes d'hirondelle, longues, pointues, aiguës ou sur-aiguës, et par leurs pattes robustes , qui , comme celles des Martinets, semblent destinées à les maintenir cramponnés. Ce double caract. de forme indique , sans nul doute, quelques particularités de mœurs qui ne doivent pas se retrouver chez les Artamies à ailes obtuses et à pattes plus faibles. M. Lesson, dans son Traité publié en 1851 , avait déjà formé dans le genre Lan- grayen deux sous-genres , dont le premier renfermait les Langrayens proprement dits, et le second , sous le nom de Langrayens - Merles , renfermait le Langrayen sanguino- lent de Temminck, et le Langrayen vert. Dernièrement , ce savant a publié dans la Revue zool. de Gucrin, 1840, le nouveau genre Érythrolane (Erytltrolanius) pour re- cevoir deux seules espèces, dont encore le Langrayen sanguinolent et une nouvelle es- pèce , à laquelle il donne le nom iVEryth. rubricollis. Nous sommes étonné de ce nouveau nom pour un genre qui, outre ce- lui à'Artamie de M. Is. Geoffroy, avait en- core pour synonymes celui d\inalcipus, de Swainson , et celui de Philocurpus , de Muller, que M. Lesson cite tous trois com- me synonymes du sien. Comme il n'indi- que point l'époque de sa formation, nous ne pouvons savoir si elle est antérieure ou non à celle d'Artamic. Ce dernier a été adopté par M. Temminck dans son Tableau méthodique , qui a paru dans la dernière livraison de ses pi. col. ; il y range son Langrayen sanguinolent , col. 499, et son Èchenilleur bicolore , col. 278. Nous y pla- çons encore le Langrayen vert ou Tcha- chert, Buff., Enl., 32-2, le Schet-bé de Ma- dagascar ( Lanius rufus Gmel. , Enl. , 298- 2), que nous possédons, et le Tchachert-bc de Madagascar (Lanius leucocephalus L., Uni., 374), qui, d'après ses formes et sa co- loration , nous paraît tout à fait voisin du Langrayen vert. Ces différentes espèces , originaires de l'Afrique méridionale et des îles indiennes , forment un groupe de transition entre les vrais Langrayens et les Pies-grièches, avec ART lesquelles elles se lient par les Tephrodor- nis de Swainson. Voy. ocyptériinées. (Lafr.) ARTAMUS. ois. — Nom latin donné par Vieillot au genre Langrayen , que Cu- vier avait déjà désigné antérieurement par celui d'Ocypterus. Voy. la.ngra\e\. (Lafr.) * ARTAMUS (à^r^, je suspends), a- rach. —Genre d'Aranéides, de la famille des Thomisides, établi par M. Koch [Ueber- sichl des Arachnidensystems , p. 27, 1837), et rentrant dans la famille des Thomisides. Il comprend YAranea lœvipes Linn., et le Thomisus griseus Hahn , p. 121 , pi. 34, f. 91, ainsi que deux espèces nouvellement décri- tes par M. Koch. (P. G.) * ARTAIXEMA , D. Don. bot. pu. — Genre de la famille des Scrophularinées, fondé sur le Torenia scabra K. Br. ; sui- vant M. Bcntham , il doit être réuni au genre Achimenes , Vahl. (Sp.) * ARTE. itns. — Aom donné par Ste- phens à un genre de Lépidoptères de la fa- mille des Nocturnes, et de la tribu des Pha- lénites, lequel correspond aux genres Fido- nia et Zerene de Treitschke. Voy. ces mots. (D.) ARTEDIA.L. (Artedi, naturaliste sué- dois . bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Daucinées, offrant les caract. suivants : Limbe calicinal inappa- rent. Pétales obovales, échancrés, terminés on languette infléchie ; ceux des fleurs exté- rieures radiants , bipartis. Péricarpe aplati dorsalement. Méricarpes à 5 côtes primaires , cl à 4 côtes secondaires ; côtes primaires fili- formes: les deux latérales situées sur le plan commissural , les trois autres dorsales ; les deux intérieures des côtes secondaires filifor- mes ; les deux extérieures aliformes , sinuées- lobées; bandelettes nulles; carpophore bi- parti. Graine aplatie. (Koch, Umbell. , p. 76, fig. 9 et 10. ) — Ce g., très bien carac- térisé par son fruit à ailes élégamment dé- coupées, n'est constitué que par une seule espèce ( A. squamata L. ); c'est une plante annuelle, très glabre , grêle, indigène de Syrie. Ses feuilles sont profondément dé- chiquetées en lanières filiformes. Les om- belles sont composées, munies dïnvolucre et d'involucelles à bractées semblables aux touilles. Les fleurs sont blanches , les ra- ARï 1G7 diantes grandes, à corolle très irrégulière. (9p.) ARTEMA. aracii. — Voyez artè- ME. ^C. DU) *ARTEMATOPUS l&pwu**, ««s, ap- pendice; irows, pied\ iss. — Genre de Co- léoptères pentamères , famille des Serri- cornes, tribu des Ptiniores, établi par M. Perty,qui lui donne pour caractères essen- tiels : Antennes filiformes, de la longueur du corps. Les 2e, 5e et 4e articles des tarses, munis d'appendicules membraneux. Corps ovale.Ce g. est fondé sur une espèce du Brésil, nom- mée par l'auteur Artematopus longicornis, et figurée et décrite dans un ouvrage qui a pour titre : Delectus animalium articula- tormn quœ in itinere per Brasiliam , an- nis 1817-1820, coUigerunt D. J. B. de Spix et D. C. F. Ph. de Martius, Monachii. 1830, page 115, tab. XXII, fig. 16. — Ce genre correspond à celui que M. Chevrolat a créé depuis [Coléopt. du Mexique, 2e centurie , n° 150, 1835) sous le nom de Brachymor- phus , et que M. Dejean , dans son dernier Catalogue, place dans la tribu des Térédy- les, entre les genres Corynetes et Eno- plium. M. Chevrolat n'y rapporte qu'une espèce, originaire de Tuspan, et qu'il nom- me A. vestitus. Ce Coleoptère est carnassier, et fait sa proie des autres insectes , uu'il poursuit sur les branches mortes. (D. et C] ARTEME. ema (x^r/iya, tout objet suspendu), arach. — Genre de la famille des Araignées, de l'ordre des Aranéides, di- vision des Errantes filitèles, établi par M. Walckenaërsur quelques espèces exotiques. Ce genre est caractérisé par des yeux au nombre de huit, disposés sur deux lignes courbées en arrière , les intermédiaires pos- térieurs étant plus écartés entre eux que les antérieurs; par les mâchoires, longues et étroites, la lèvre large, surtout à sa base, et par les pattes grêles et très longues. Les espèces décrites par M. Walckenaër sont VA. allanta , de l'Amérique méridio- nale, et VA. mauritiana, de l'île de France. (Bl.) *ARTEMIE. Artemia. crfst.— Genre de Crustacés branchiopodes , de l'ordre des Phyllopodes et de la famille des Branchip- piens, établi par Leach pour recevoir un petit Crustacé qui se trouve dans les marais ÏG8 ART salants , et qui ressemble beaucoup aux Brancbipes, mais s'en distingue par la forme de la nageoire caudale et des antennes. Dans ces derniers temps , M. Payen a at- tribué à la présence des Artémies la colora- tion en rouge qui se remarque souvent dans les eaux des salines prêtes à cristalliser , et qui donne à ces eaux un aspect sanguinolent ; I mais, d'un autre côté, M. Joly a constaté que kcc phénomène curieux ne dépend jamais des Artémies, mais bien de l'existence d'un nom- bre immense de Monades d'une espèce par- ticulière. (Voy. Annales des Se. nat., 2e sé- rie, Zoologie , t. XIII , p. 225.) (M. E.) * ARTÉMIS. Artemisus. crust. — Nom employé par Lamarck pour désigner le g. Artemia de Leach. (M. E.) ARTÉMISE. Artemisia. crust. — Nom que Latreille a substitué par erreur à celui A^ Artemia , employé par Leach pour désigner un genre particulier de Crustacés branchiopodes. (M. E.) ARTEMISIA ( nom mythologique ). bot. ph. — Synonyme latin du g. Armoi- se. (C. D'O.) * ARTÉMISÎÉES. bot. pu.— Tribu du groupe des Composées , ayant beaucoup d'affinité avec la sect. des Hélianthées et des Ambrosiées ; elles ressemblent aux Sénécio- nées et aux Inulées par la forme des stigma- tes, mais elles s'en distinguent par les au- tres organes floraux. Les Artémisiées ont les capitules discoïdes , homo ou hétéroga- mes; les fleurs du disque hermaphrodites, àstylebiûde, celles du rayon souvent fe- melles uni ou plurisériées; les fruits cylin- dracés , parcourus par des côtes plus ou moins saillantes, s'insèrent sur un récepta- cle dépourvu de paillettes , et sont dépour- vus d'aigrettes. Les plantes qui forment ce groupe sont la plupart aromatiques. Voy. ARMOISE. (J. D.) ARTÉMISIOIDES (Artemisia, èUoe, forme, aspect; qui ressemble à V Artemisia). bot. pii. — Section du genre Piqueria {Voy. ce mot) , établie par M. de Candollc , comprenant les espèces à tiges ligneuses , glabres, ainsi que les feuilles , pubescentes ou visqueuses au sommet. (J. D) ARTEMISUS. crust. — Voyez ar- témis. t (C. D'O.) ARTÈRES. Arteriœ {ipz^pi*, tranchée, artère), aisat. et zool. — On donne généra- j ART lement ce nom aux vaisseaux qui , parlant du cœur, conduisent le sang dans toutes les parties du corps. Les anciens se sont faits diverses idées sur la nature de ces vaisseaux, et sur les usages auxquels ils sont destinés. Quelques auteurs grecs semblent avoir con- fondu sous une même dénomination les artè- res avec les veines. Érasistrate s'est servi le premier du mot artère pour désigner les vaisseaux connus aujourd'hui sous ce nom ; Gallien a parlé de la communication qui existe entre les dernières ramifications arté- rielles et les radicules veineuses ; Vesale et Fallope ont jeté encore plus de jour sur la nature de ces conduits sanguins , et les au- teurs modernes enfin ne laissent rien à dé- sirer sur cette question. Caractères distinct! fs des artères. — Le premier de tous, celui qui les fait recon- naître au premier abord, c'est : 1° le batte- ment, ou pulsation, appelé pouls; il naît de l'impulsion vive et brusque que le cœur im- prime au sang qu'il lance dans leur inté- rieur , et de l'élasticité des parois artériel- les. 2° La plus petite ouverture pratiquée à une artère donne lieu à un jet de sang qui sort par saccades à chaque contraction du cœur , et la compression de ce vaisseau ou- vert, faite entre le cœur et la plaie, arrête immédiatement la sortie du sang. 5° Les parois des artères ont plus d'épaisseur que les autres vaisseaux , et leur calibre ne s'ef- face pas après la mort. On a dit aussi, mais à tort , que la nature du sang que contien- nent les artères est d'un rouge vermeil , sans faire attention que les artères pulmo- naires, généralement très volumineuses, con- tiennent du sang noir ou veineux, et que, chez les Reptiles comme chez le fœtus de l'homme lui-même, c'est du sang artériel et veineux , mélangé dans le cœur, qui pas- se ensuite dans toutes les artères. C'est donc d'une manière beaucoup moins géné- rale qu'on peut dire des artères qu'elles contiennent du sang rouge ou vermeil. Considérations anatomiques. — Les ar- tères représentent une succession non inter- rompue de canaux décroissants , qui nais- sent de troncs communs. Les grosses artè- res ont, d'une manière absolue , des parois plus fortes que les petites; mais, relative- ment à leur calibre , l'épaisseur des parois augmente à mesure qu'on s'éloigne du ART cœur. Les artères pulmonaires et leur tronc , qui forment un système artériel à part {Voy. pulmonaire, tro'nc ), présentent quelques variétés de texture qui expliquent jusqu'à un certain point la rareté des ané- vrismes et le petit nombre d'altérations pa- thologiques de ces vaisseaux. Trois tuniques superposées constituent les parois des artè- res; l'externe est constituée par un tissu fi- lamenteux, aréolaire, nommé tunique cel- lulaire. C'est à cette tunique que M. Cru- vcïFhier croit devoir rapporter tous les phé- nomènes de contractilité qu'on a attribués à la tunique moyenne. Celle-ci, nommée tunique propre des artères , est jaunâtre , serrée , épaisse , composée de fibres circu- laires qui s'entrecroisent à angle très aigu. Elle est extensible, fragile, se déchire avec la plus grande facilité par les tractions exer- cées suivant sa longueur , et se coupe sous la ligation. La tunique interne est une pel- licule transparente, d'une excessive ténuité, d'une couleur légèrement rosée , et lubré- fiée par de la sérosité. A l'intérieur des artè- res il existe , au niveau de chaque division ex- térieure , une saillie qu'on nomme éperon , formée par la membrane moyenne elle même, recouverte en ce point, comme partout , p; r la membrane interne. Cet éperon sail- lant est situé du côté opposé au cœur quand ('angle de division est aigu, moins marqué et placé du côté du cœur lorsque cet angle est obtus ; lorsqu'il est droit , une saillie circulaire, égale dans toute la circonféren- ce , remplace cet éperon. La disposition et la structure anatomiques de ces espèces de valvules , propres à modifier le cours du sang, ont, dans ces derniers temps, fixé l'attention de M. le docteur Vernois, qui, dans une thèse fort remarquable, soutenue à la Faculté de médecine de Paris, a jeté un nouveau jour sur ce point. Les vaisseaux sanguins des artères sont très nombreux ; ils portent le nom de vasa asorutn. Des nerfs accompagnent ces arté- •ioles du système céphalo-rachidien , et ils viennent plus particulièrement du tri- SPLAischnique ( Voy. ce mot), auquel le sys- tème artériel sert , pour ainsi dire, de char- pente. Quant aux vaisseaux lymphatiques des artères , ils ne sont bien démontrés que sur les gros troncs. Le tissu artériel, examiné sous le rappor! T. II, ART ICO chimique, se compose, suivant les uns, de gélatine et de petites proportions de fibrine. Voilà quant à la structure et à la composi- tion chimique des artères. Maintenant, si nous envisageons l'ensemble du système ar- tériel sous le rapport des anomalies , nous trouvons qu'il est le plus sujet aux variétés anatomiques, et que ces variétés portent tantôt sur le trajet , tantôt sur l'origine des troncs. Les artères principales suivent en gé- néral la direction de l'axe des membres ; elles sont presque rectilignes, et les légères in- flexions qu'elles présentent donnent à l'ar- tère une longueur plus considérable que celle du membre auquel cllesappartiennent, ce qui prévient la déchirure c'u vaisseau dans letat d'allongement et d'extension des organes. On peut constater l'utilité des courbures artérielles en examinant les par- ties qui sont soumises à des alternatives de dilatation et de resserrement considérable: telles sont les artères du cœur , de l'utérus, celles qui se distribuent aux lèvres, etc. Dans le cours de leur trajet , les artères communiquent entre elles par des branches, qui tantôt unissent l'un à l'autre deux troncs différents , tantôt font communiquer deux parties d'un même tronc : ce mode de com- munication porte le nom ^anastomose. Les artères sont toujours en rapport avec des veines qui leur sont accolées. Lorsqu'il existe deux veines satellites pour une artère, celle-ci est toujours intermédiaire. Les ter- minaisons des artères ont lieu dans l'épais- seur des organes. Le nombre de ramifica- tions qui se distribuent dans chacun d'eux est en rapport avec l'activité de ses fonc- tions; les organes qui sont chargés d'une sécrétion quelconque sont bien plus riches en vaisseaux que ceux qui sont bornés aux fonctions nutritives. Enfin les artères aboutissent au systèn e capillaire , et communiquent par ce moyen avec les veines. Elles paraissent se former en même temps que celles-ci , et les deux systè mes de vaisseaux existent avant la formation du cœur. Le tissu artériel est très mou dans le premier âge ; sa consistance devient plus grande chez l'adulte ; il est sec , et pour ainsi dire cassant, chez le vieillard. Il finit souvent, à cette époque, par s'ossifier ; mais cela n'est pas constant , car on cite des cen- tenaires dont les artères ne présentaient point 11* 170 ART cette ossification. Voy. cuttWLATiON et VAISSEAUX. (M. S. A.) ARTHÉjYIIDE. Arthemis (Arthemis, surnom de Diane , Myth. ). moll. — Poli est le créateur du g. Arthemis; avant lui , les Coquilles qui en font partie étaient comprises par Linné parmi les espèces de son g. Venus , et , avant Linné , ces mêmes espèces étaient rapportées par Lister à son g. Chaîne, et confondues avec des Coquil- les d'un genre très différent. Chemnitz , Muller, et tous les auteurs modernes , ont adopté le sentiment de Linné, qui reçut de Lamarck une modification peu importante lorsqu'il sépara lesCythérées des Vénus. Les Arthemis de Poli furent entraînées à la sui- te des Cythérées. On savait , par quelques observations d'Adanson , que les animaux des Vénus ont les lobes du manteau réunis à leur partie postérieure, et prolongés, de ce côté, en deux siphons séparés dans toute leur étendue. Poli a confirmé ce fait par un grand nombre d'exemples ; mais il y a ajou- té un grand nombre d'observations anato- miques, et il a fait voir, entre autres, qu'une Vénus de Linné dont Lamarck a fait le ty- pe de son g. Cythérée avait les deux si- phons réunis ; aussi Poli , rigoureux dans l'application des caract. génériques qu'il a formulés dans son ouvrage, a-t-il compris cette coquille dans le même g. que celui des Martres, la séparant ainsi des Venus de Linné. Quant au g. Arthemis , Poli en a trouvé le type dans la Venus exoleta de Linné, et ce genre , que l'on a trop long- temps négligé, mérite, par ses caractères, d'être introduit dans toutes les méthodes de conchyliologie. L'un des premiers , nous a- vons cherché à faire apprécier la valeur de ces caractères , et , depuis , plusieurs con- chyliologues l'ont mentionné dans leurs ou- vrages. L'animal des Arthemis est orbicu- laire ; les lobes de son manteau sont désu- nis dans une grande partie de leur circon- férence : ils se joignent à la partie posté- rieure , et se prolongent, en arrière , en un seul siphon, réunissant, sous une même en- veloppe, deux tuyaux inégaux. La masse ab- dominale est assez considérable ; elle se ter- mine inférieurement en un pied dont la forme est toute particulière à ce genre , et qui se rapproche cependant assez de celui des Pétoncles. En effet , il est sécuriforme , AÏ1T tranchant à son bord , et non fendu sur et bord, comme dans les Pétoncles. Il y a donc, relativement à ces deux parties de l'animal, le siphon et le pied , une combinaison par- ticulière qui ne se montre point dans les autres Mollusques acéphales. De chaque cô- té de la masse abdominale viennent se plaf- cer des feuillets branchiaux fort inégaux ; ceux du côté interne sont beaucoup plus grands que ceux qui sont à l'extérieur , et ils ne se réunissent point à la partie posté- rieure du corps. L'ouverture de la bouche est très petite ; on la voit à la réunion du pied et du muscle adducteur antérieur ; elle est très petite et garnie de deux paires de palpes labiales triangulaires et très molles. Lorsque l'animal est vivant, et qu'il fait sor- tir les bords de son manteau , on le voit découpé en petites lanières , sur lesquelles s'implantent de très petits tentacules; par cette disposition du manteau, cet animal se rapproche de celui des Vénus. Ce que nous venons de dire suffit pour faire admettre le g. Arthemis de Poli , puisqu'il offre dans ses caractères zoologiques une combinaison qui ne se montre dans aucun autre. Nous devons ajouter que, dans ce genre, le muscle rétracteur des siphons est en proportion plus étroit, toujours d'une forme triangulai- re , et se prolongeant obliquement jusqu'au milieu des valves. Quant aux coquilles , toutes , sans exception , sont orbiculaircs , lenticulaires , peu épaisses. Toutes celles que nous connaissons sont striées transver- salement ; toutes ont une lunule cordifor- me plus ou moins enfoncée. Leur charniè- re, très voisine de celle des Cythérées , s'en distingue cependant par quelques différen- ces. Le bord cardinal est généralement lar- ge en proportion de la grandeur de la co- quille ; le ligament porté sur une nymphe déprimée , et presque toujours , en grande partie , cachée par le bord du corselet. Sur la valve droite, en allant d'arrière en avant, on trouve une dent postérieure étroite , et allongée dans la direction de la nymphe. Immédiatement au dessous du crochet tom- bent presque perpendiculairement , et un peu en divergeant, deux petites dents iné- gales, qui laissent entre elles une petite lossette très étroite ; enfin , à l'extrémité de la dent la plus antérieure , on trouve une petite fossette destinée à recevoir la dent ART latérale antérieure de la valve opposée. Sur la valve gauche , toujours en suivant la charnière d'arrière en avant , on trouve une grande fossette oblongue , où s'intro- duit la grande dent oblique de la valve droite. En avant s'élève une dent oblique postérieure, jointe à son sommet à une au- tre dent qui est antérieure, et qui s'in- cline dans le sens de la lunule. Cette dent , très mince dans la jonction des valves , se place entre les deux dents antérieures de la valve opposée ; enfin , un peu en avant de cette dent, et à sa base, on en trouve une petite latérale antérieure , qui , dans presque toutes les espèces , reste à l'état rudimentaire. Les impressions mus- culaires sont généralement grandes, l'an- térieure est ovale , subtrigone , et descend jusque vers la moitié de la longueur de la coquille. La postérieure est semi-lunaire , et descend quelquefois plus bas que celle du côté opposé. La sinuosité de l'impres- sion paléale correspond exactement à la forme du muscle rétracteur des siphons ; elle est étroite, très profonde; et, si l'on fait- passer une ligne par son ave, cette ligne vient presque toujours tomber vers l'extré- mité supérieure de l'impression musculaire antérieure. Il résulte de ce que nous venons d'exposer que le genre Arthemis peut cire caractérisé de la manière suivante : Caractères génériques. — Animal orbi- culaire, comprimé latéralement, ayant les lobes du manteau frangés et désunis dans toute la longueur du bord inférieur, et terminé postérieurement en deux siphons coniques réunis dans toute leur longueur. Pied comprimé, demi-circulaire , tranchant à son bord et occupant tout le bord infé- rieur et antérieur de la masse abdominale ; une paire de branchies de chaque côté com- posée de deux feuillets inégaux fort larges. Coquille orbiculaire, déprimée, peu épais- se, striée transversalement. Crochets petits, très pointus , dominant une lunule cordi- forme , profonde et toujours nettement cir- conscrite. Charnière ayant à chaque valve trois dents cardinales, inégales, dont la pos- térieure est toujours la plus grande; une dent latérale antérieure, rudimentaire; im- pression musculaire , grande et presque é- gale. Sinus paléal étroit , profond , oblique 1 1 très aigu au sommet. AKT 171 Le nombre des espèces appartenant au genre Arthemis est assez considérable; elles sont répandues dans presque toutes les mers , et l'une d'elles est très communé- ment répandue dans la Méditerranée et dans les mers d'Europe. Cette coquille offre cette particularité qui vaut la peine d'être notée , qu'elle se trouve depuis le cap Nord jusqu'au Sénégal et dans toute la profon- deur de la Méditerranée. Cette espèce, inté- ressante par le grand espace qu'elle occupe, se trouve fossile en Sicile, et quelques unes de ses variétés septentrionales dans des ter- rains tertiaires, connus des géologues anglais sous le nom de Crag. Elle existe également fossile dans les terrains récents de la Suède et de la Norwége. Nous en connaissons ac- tuellement une vingtaine d'esp., dont la plu- part vivantes et quelques unes fossiles , re- marquables par leur grandeur, proviennent des terrains tertiaires d'Italie et de ceux de l'Amérique septentrionale. (Desii.) * ARTHENEIS. ixs. — Genre de la famille des Lygéens, de l'ordre des Hémi- ptères, établi par M. Spinola (Ess. sur les Hémipt.) sur deux petites esp. trouvées ré- cemment en Italie. Ce genre , qui parait avoir de grands rapports avec les Cymus de Hahn par l'ensemble général du corps et par les antennes , s'en distingue surtout par un long canal situé à la partie inférieure de la tète, pouvant loger complètement, pen- dant le repos , le premier article du rostre. Le type du g. est VA. cymoides Spin., des environs de Gènes. M. Spinola pense que sa seconde espèce, A. foveolata, de Sardai- gne, pourrait constituer un genre distinct. (Bl.) * ARTHONIA. (fy><&», j'arrose), bot. CR. — Acharius , dans sa Lichenographia vniversa, donne ce nom à un genre qui ne peut être conservé. Les Arthonies de cet auteur se composent en effet de Lichens dont les Apolhécies ont subi des anamor- phoses plus ou moins profondes. Elles con- sistent alors en de simples taches noires plus ou moins difformes, sans aucun rebord ni propre , ni thallodique , et dans lesquel- les Pexcipulum et le nucléussont confondus en une masse pulvérulente noirâtre. On peut bien encore, à l'analyse , y trouver des thèques; mais celles-ci ont elles-mêmes changé de formé et sont méconnaissables. 172 ART ART Les Graphidées et les Verrueaiïécs ont cer- tainement fourni le plus grand nombre des espèces inscrites dans ce genre : ainsi VA. yibberulosa n'est qu'une forme de la varié- té b. notha de VOpegrapha varia; les A. ra- diosa et Swartziana ne sont qu'une dégé- nérescence de VOpegrapha atra. Quelques autres appartiennent au genre Lecanactis; ex. : A. lyncea Ach. Enfin on y rencontre aussi , mais plus rarement , des Lécidées et même des Parmélies dégénérées ; on ne sau- rait donc l'admettre tel qu'il a été circon scrit par son fondateur. Eschwciler, après avoir lui-même contribué à détruire le g. d'Acharius , a tenté (Mart. FI. Bras., I, p. 109) de le faire revivre en le limitant à une ou deux espèces brésiliennes ; il le définit ainsi : Thalle crustacé ; apothé- cies linéaires et difformes , ou en forme de verrues, nues, renfermant, dans un nucléus gélatineux, des thèques piriformes qui con- tiennent elles-mêmes ce qu'il appelle , lui , des thèques , mais que nous nommons , nous , des sporidies. Il rapporte l'une de ces espèces au Spiloma maculons d'Acha- rius. Nous ne saurions nous prononcer sur la valeur de ce g., qu'Eschweiler donne d'ail- leurs lui-même comme douteux. C'est Ar- donia qu'aurait dû s'appeler ce g., d'après l'étymologie que lui donne Acharius. C'est en effet xp&a (et non xpfa, qu'on trouve dans cet auteur), qui signifie irrigare , ad~ spergere; àpQo* n'est pas un verbe grec. (C. M.) * ARTHOSTEMA, Neck. bot. pu.— Synonyme du genre Thoa, Àubl., de la fa- mille des Conifères. (Sp.) ARTHRATIIERUM [&fiOpov, articu- lation; ùdr,p, arête), bot. pu. — Genre de 1a famille des Graminées, établi par Palissot de Beauvois pour les esp. iVAristida qui ont l'arête trifide au sommet, articulée et cadu- que. Ce genre n'a pas été adopté par les autres agrostographes. Voy. aristioa. (A. R.) ARTHRAXON («.«V*, articulation; a?i>v, axe), bot. pu. — Palissot de Beauvois a nommé ainsi un genre de la famille des Graminées, établi pour VIschœmum ciliare Retz. — Ce genre n'a pas été adopté. Voy. 1SCIIOEMUM. (A. R.) * ARTHRENIA (*p6pw , articulation). iielm. —Genre non décrit de Vers intesti- naux , signalé par 31. Rahnesque ( Analyse de la nature , p. 150) dans sa famille des Arthréniens , qui comprend les Vers articu- lés à la manière des Tœnia. (P. G.) * ARTHRÉNIENS ( VArthrenia ). helm. — Famille des Vers intestinaux, dé- nommée par M. Rafinesque ( Analyse de la nature, p. 150), et comprenant , outre le genre Arthrenia, dont l'auteur ne donne pas les caract. , ceux de Tœnia, Halysis , Ilepaloxylon , etc. (P. G.) *ARTIIRIA ( %fyov, article), ras. — Genre de l'ordre des Diptères , division des Némocères , famille des Tipulaires, tribu des Bibionides, établi par Kirby, et adopté par M. Macquart dans son ouvrage intitulé : Diptères nouveaux ou peu comius. Les ca- ractères en sont : Palpes de quatre ou cinq ar- ticles. Des ocelles. Tarses munis de trois pelotes, de cinq articles. Jambes non épi- neuses ; les antérieures terminées en poin- te. Une cellule marginale. Antennes termi- nées en massue. Ce genre , voisin des Aspites , est fondé sur une seule esp. , nommée A. analis par Kirby dans sa Faune de V Amérique boréa- le. ' (D.) ARTI1R1NIUM ( SLpSpov, article), bot. cr. — Kunze [Mye. Hefte, t. II, p. 101 ) désigne sous ce nom de petits champignons qui se trouvent sur les feuilles mortes des Carex , et que Frics range dans l'ordre des Dématiés. Ils présentent pour caractères un thallus composé de filaments entassés, sim- ples, cloisonnés, comme moniliformes , noirs et parsemés de spores fusiformes ob- scures, beaucoup plus volumineuses que les filaments qui les supportent. — C'est avec raison que Link a séparé de ce g. VArthri- nium puccinioides de Kunze pour en for- mer le genre Goniosporium, dont les spo- res sont anguleuses. L'A. caricicola , qui est le type, forme, sur les feuilles mortes de quelques Carex, de petits points saillants et noirs, du volume d'un grain de moutarde t mais aplatis. (LÉv.) * ARTIIROROTRYS (fyfl^v, ar- ticulation; SoWpui, botrys ). «ot. — W al- lich , dans son Catalogue , a désigné sous le nom (VArthrobotrys macrocarpa une fou- gère du groupe des Aspidiées , que Presl a rapportée avec les Aspidium dilatatum, ri- gidum , cristatum , el quelques autres es- ART pèces moins connues , à une section de son genre Lastrea , qu'il désigne sous le nom donné par Wallich. (Ad. B.) ARTHROCÉPHALÉS (fyfyov, arti- cle, articulation ; wftâ-ij, tête), crust. — ^om employé par M. Duméril pour dési- gner une division de la classe des Crustacés, comprenant toutes les espèces dont la tête est séparée du thorax, telles que les Squel- les , les Crevettes, et autres Amphipodes. (M. E.) * ARÏHROCLADIA i&pOpàv, article, ■Azfos, rameau), bot. cr. — Genre créé par M. Duby (Bot. Gall., p. 971) pour une Phycée dont Hudson et Dillwyn faisaient uneConferve, et M. Agardh un Sporoch- nus. Il est ainsi caractérisé : Filaments flexi- bles, très allongés, d'une substance cornée; rameaux par dichotomies successives , qui vont en s'atténuant peu à peu. Ces filaments portent à chaque articulation un verticille de fils fort déliés , flexibles et rameux eux- mêmes. La fructification consiste en de très petits conceptacles presque cylindriques , réunis bout à bout en petits rameaux pédi- cellés, cylindriques, obtus , sous la forme de silique toruleuse et portés par les cils en question : c'est surtout à la base de ceux-ci qu'on les observe. Les conceptacles s'échap- pent enfin du petit rameau , et le laissent vide, flasque et comme désorganisé. — Se fon dant sur ce que la fronde de cette Algue est articulée, M. Duby la place, en outre, dans sa tribu des Céramiées. M. Greville {Algœ Britann. ) maintient cette plante dans le g. Sporochnus , et nous nous rangeons de son avis. (C. M.) * ARTHROCNEMUM , Moq. Tand. [Chenopodearum Monogr., page 111 ) (««- 0,;cv , articulation ; xvkpq , rayon ). bot. i*ii.— Genre de la famille des Chénopodées, auquel son auteur assigne les caractères suivants : Fleurs hermaphrodites, ébrac- loolées , cachées par les articles des ra- meaux. Périgone subtrigone ou subtétrage- ne , ventru, tronqué ou 3-5-denté au som- met; le fructifère fongueux, inappendiculé. Etamines 1 ou 2 , insérées au réceptacle. Styles 2 , connés inférieurement. Péricarpe membranacé , comprimé, recouvert par le périgone amplifié. Graine inadhérente, ver- ticale, lenticulaire, subrostellée ; tégument double , l'extérieur crusUcé Périsnermc ART 173 central et latéral , copieux , farinacé. Em- bryon semi-annulaire , verdàtre ; radicule descendante. — Sous-arbrisseaux ou herbes, aphylles, glabres. Tiges et rameaux articu- lés. Rameaux florifères spiciformes. Fleurs (non plongées dans les excavations du ra- chis) minimes, en général ternées. — Ce genre est fondé sur le Salicornia fruticosa L. et quatre esp. voisines. Ces plantes ha- bitent la région méditerranéenne , l'Inde , la Nouvelle-Hollande et l'Amérique septen- trionale. (Sr.) *ARTHRODACTYLA [&p9Pw, arti- cle; (TâxTu>os, doigt), ms.- Genre de Co- léoptères hétéromères, famille des Téné- brionites , établi par Klug. Ce genre, voi- sin des Calcar, en diffère par les articles des tarses , qui sont très courts , larges et aplatis, profondément incisés, serrés les uns contre les autres, et recouverts en dessous d'un épais duvet. Il se compose de deux es- pèces rapportées de Madagascar par le voya- geur Goudot , et nommées par Klug, l'une A. elongata, et l'autre A. attenuata. Toutes deux sont figurées et décrites dans un ou- vrage de cet auteur intitulé : Bericht ùber eine auf Madagascar veranstaltete Samm- lung von Insecten aus der ordnung. Co- leoptera, p. 90, tab. 4 , fig. 3 , e-f. (D.) ARTHHODACTYLIS i&pOpov, arti- culation; J«xry),ts , de la grosseur du doigt). bot. ph. — Le genre désigné sous ce nom par Forster (Gen., n. 57) a été réuni au g. Pandamis. Voy. ce mot. (A. R.) *ARTIIRODEIS («/>V^^5, articulé), ras. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Mélasomes, tribu des Érodites , établi par M. Solier aux dépens du genre Erodius de Fabr. (Ann. de la Soc. entom. de France, t. III, 1834, pag. 508 et 513), et dont voici les principaux caractères, sui- vant cet auteur : Tibias antérieurs fortement bidentés. Mandibules ayant en dessus une dent saillante. Labre subtriangulaire ou ca- ché. Antennes n'ayant que dix articles appa- rents , le dernier court , pas sensiblement ovalaire. Il y rapporte 3 esp. d'Egypte, dont 2 nommées par lui A. crucialus et A. obli- teralus, et la 3e par M. Dejean A. rotunda- tus. Ce dernier, n'ayant pas trouvé le g. dont il s'agit assez caractérisé, ne l'a pas adopté dans son dernier Catalogue. (P.) * ARTHRODESAlIES(3.«9/"v, arli" 171 ART rie ; ïesuôi , lien), bot. cr. (Pbycées). — M. Khrenbcrg a donné ce nom , dans son grand ouvrage sur les Infusoires, à un gen- re de Bacillariées qui correspond exacte- ment au genre Scenedesmus , de M. Meyen, créé antérieurement, et consigné dans la plupart des auteurs qui ont écrit sur les Algues microscopiques. Ce changement de nom , dont rien n'indique la nécessité , ne peut donc être adopté. Le genre Scenedes- mus appartient à la tribu des Desmidiées. (Bréb.) ARTIIRODIE [i/iOpaiï*, articula- tion, bot. cr. (Pbycées).— Ce genre a été établi par Rafinesque pour une production végétale , flottant en taches vertes sur les eaux douces de la Sicile , et à laquelle il donne pour caractères de présenter des cor- puscules allongés , libres , simples , plans , divisés en deux articles remplis d'une ma- tière granuleuse , sporulifère. Quelques al- gologistcs ont cru y reconnaître un Micro- cystis ou Palmella ; nous pensons que ce doit être plutôt une Desmidiée appartenant au genre Cosmarium , Cord. ; Helerocar- pella,Turp. (Bréb.) ARTHRODIÉES [&pBp<*$i*, articula- tion), bot. cr. (Pbycées). — Sous ce nom, imposé par M. Bory de St-Vincent, se trou- ve placé un groupe très considérable de la famille des Algues , auquel se réunissent peut-être quelques Infusoires. Les êtres que renferme cette grande division, qui semble de- >oir appartenir principalement au règne vé- gétasse rapprochent néanmoins, pour un cer- tain nombre, assez intimement des Polypiers pour ne pas oser assurer qu'ils ne sont point pourvus d'animalité. Ce sont ces considéra- tions, que les limites de cet article ne nous permettent pas de discuter, qui ont engagé le célèbre physiologiste que nous venons de ci- ter à proposer la création d'un règne intermé- diaire, le règne Psychodiaire , qui prouve- rait, comme le dit cet auteur , « que cette division générale de règnes n'est pas plus réelle que l'existence de classes et de gen- res dont les limites se confondent, au point qu'il est souvent impossible d'assigner au- quel des deux groupes voisins appartien- nent certaines espèces placées sur les con- fins de tant de divisions arbitraires. » Nous nous bornerons à offrir ici les ca- ractères assignés à celte famille; mais ce- ART pendant des observations postérieures nous la font envisager comme composée d'espèces qui ne peuvent être rapprochées , et que nous traiterons successivement aux mots : diatomées, oscillariées et z\ .m. mées, tribus qui correspondent à celles établies par M. Bory de St-Vincent, qui, dès ce temps-là (1822), pensait avec raison qu'elles étaient susceptibles de former au- tant de familles nouvelles très distinctes. Les caractères généraux des Arthrodiées consistent en des filaments généralement simples , formés de deux tubes, dont l'un extérieur, transparent , contenant un fila- ment intérieur articulé rempli de la ma- tière colorante. La première tribu, Fragill.aires, ren- ferme trois genres : Diatoma, DC. ; Ach- nanthes, Bory, et Nematoplata , Bory. — La deuxième tribu, Oscill aires , quatre genres : Dillwynella , Bory ; Oscillaria , Bosc; Vaginaria, Bory, et Anabaina, Bory. — La troisième tribu, Conjuguées, quatre genres : Leda, Bory; Tendaridea, Bory; Salmacis, Bory, et Zygnema, Ag. — La qua- trième tribu, Zoocarpées, trois genres : Anthophysis , Bory; Tiresias , Bory, et Cadmus, Bory. Plusieurs de ces noms n'ont pas été généralement adoptés. (Bkéb.) *ARTHROLOBÏUM, Desv. (Joxrn. de Bot. , t. III , p. 121 , tab. 4, fig. 10 ). — Astrolobium (par erreur typographique, recopiée par la plupart des auteurs) , DC (Prodr., t. II, p. 511) (&/sOpov, articulation, article ; )oSr,. , cosse , gousse), bot. pu. — Genre de la famille des Légumineuses , sous-ordre des Papilionacées, tribu des Hé- dysarées, DC. , compris par Linné dans son genre Ornithopus. Les caractères essen- tiels en sont : Calice tubulcux , 5-dentc , point bractéolé; dents presque égales. Co- rolle à carène minime, comprimée. Étarr.i- nes diadelphes (9 et 1). Légume subcylin- drique, à articles nombreux, 1-spermes, in- déhiscents, cylindracés , tronqués aux deux bouts. — Herbes annuelles; feuilles impari- pennées ; stipules nulles , ou soudées en écaille oppositifoliée, 2-dentée; fleurs jaunes, disposées en capitules dépourvus de brac- tées foliacées. M. deCandolle (Le.) rapporte à ce genre quatre espèces; mais, suivant M. Roch {Ueutschl. Flora, vol. V, p. 201), VA. ebracteatum DO: ( Ornithépus Icevi- Aivr ART 175 ijiitus Smith ; — Ornilhopus ebracteatus Rrotero ; — Ornilhopus exslipulatus Tho- rc ) est la seule qui y appartienne réelle- ment ; tandis que les trois autres doivent être transférées aux genres Coronilla et Hippo- crcpis. (Sp)- ARTÏIROLOBUS, Andrz. , msc. {xp- Otov, articulation; loZài, gousse), bot. pu. — Syn. du genre Rapistrum, Bœrh. , de la famille des Crucifères. (Sp.) ARTÎIROLORUS, Stev. msc. ; non An- diz. (xpQpav, articulation; >oW«, gousse). tioT. pu. — Syn. du genre Sterigma , DC, de la famille des Crucifères. (Sp.) •ARTHROMACRA (&p9pw, article; :j.y.y.{idi, grand ). ins. — Genre de Coléoptè- res hétéromères, famille des Hélopiens, éta- bli par M. Kirby (Fauna borealis ameri- cana, page 238, année 1837), aux dépens de son genre Stenochia, d'après une seule es- pèce trouvée au Canada, et qu'il nomme A. donacioides, à cause de sa ressemblance avec une Donacic. Ce genre est le même que celui créé par Latreille sous le nom de Statyra. Voy. ce mot. (D. et C.) * ARTHRONARIA ( &P9pov , article ; «/5i'a, frêne? ). bot. cr. — Nom donné par M. Fries(Sy$f. orb. Veget. , p. 282) à des taches lichénoïdes , réticulées , noirâtres , qu'on observe sur l'écorce lisse de certains arbres, sur le Frêne, par exemple. L'auteur les compare à VOpegrapha crassa DC, qui est un véritable Lichen, tandis que l'absen- ce des thèques, dans la production dont il est question, doit la faire rayer du catalogue des végétaux. (C. M.) * ARTHRONEMUS (fyfyov, articula- tion ; VÎÏ//K, chaîne', an:vél. — Genre non décrit d'Annélides, voisin des Sangsues et de la même famille qu'elles , signalé sans de- scription par M. Rafinesquc (Analyse de la nature, p. 135). ( P. G. ) ARTHROjXIE. Arthronia. bot. cr. — Voyez arthoma. (C. M.) * ARTIIROPHYLLUM , Blume ( &p- Qpw , articulation ; y u»ov , feuille ). bot. pu. — Genre de la famille des Araliacécs; son auteur (Bijdr. 878) en donne les ca- ractères suivants : Limbe calicinal supère , court, obscurément 5-denté._ Pétales 5, in- sérés au bord d'un disque épigyne. Étami- nes 5. Ovaire 1-loculaire, 1-ovulé. Style très court; stigmate simple, obtus. Baie I- sperme , couronnée. — Arbrisseaux ( (!c Java) inermes. Feuilles 2-pennées, ou im- pnripennées , ou ternées ; folioles très en- tières. Inflorescence en ombelles pétiolaires, composées. On en connaît trois espèces. (Sp.) ARTHROPODE. Arthropodium ( ip- 6pov, articulation ; «eus, o?a, pied), bot. ph. — Genre formé par R. Brovn (Prodr. 276), et ainsi caractérisé : Périgone corollacé , 6- partite ; à segments étalés , dont les 3 inté- rieurs ondulés ou frangés sur les bords. Éta- mines 6 , insérées à la base du périgone , à filaments barbus. Ovaire 3-loculaire, à ovu- les nombreux. Style filiforme , à stigmate hispidule. Capsule membranacée, subglobu- leuse, 3-loculaire, loculicide-3-valve. Grai- nes subanguleuses , peu nombreuses , à om- bilic nu. Embryon courbe. — Il renferme environ une douzaine de plantes herbacées ou à peine suflrutescentes, appartenant tou- tes à l'Australasie. Elles sont glabres; à ra- cines composées de fibres épaisses, fascicu- lées, ou de bulbes pédicellés; à feuilles li- néaires ou ovales-lancéolées-atténuées, flas- ques ; à inflorescence en grappes lâches ; pédicellés agrégés ou solitaires, articulés au milieu (undè nomen); à fleurs pendantes, dont le périgone connivent après l'anthèse, et bientôt circoncis au dessous de sa base , qui persiste en forme de coupe. Bien que ce genre soit encore incomplètement détermi- né, ces derniers caractères le distinguent suffisamment du genre Antheric ( Voy. ce mot ) , dont il est très voisin. On en cultive dans les jardins sept ou huit espèces, dont la plus remarquable est VA. cirrhatum R. B., de la Nouvelle-Zélande. (C. L.) * ARTHROPOGON. Arlhropogon («,*- Bpo-j , articulation ; môyù« , barbe ). bot. pu. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Andropogonées, établi par le pro- fesseur Nées d'Esenbeck ( in Mort. Gram. Bras. 2, p. 520). Les épillets sont tous sem- blables, pédicellés et biflores , articulés sur leur pédoncule, environnés à leur base par des poils mous. Les fleurs sont mutiques : l'inférieure est mâle, la supérieure est her- maphrodite. Les écailles sont un peu coria- ces ; l'inférieure est subulée , la supérieure naviculaire et carénée, bifide à son som- met et terminée par une arête courte. Les paillettes sont minces et hyalines ; l'infé- 17G ART rlcure, clans la fleur màlc, est papyracée. Les étamines sont au nombre de trois. L'ovaire est glabre ; les stigmates sont plumeux et à poils simples. Les paléoles sont glabres et dolabriformes. Le fruit est glabre et nu. — Ce genre ne se compose que d'une seule es- pèce , Arthropogon tnZJosus Nées ab Esenb., l.c, Kunth(G ram. II, p. 573, t. 200). C'est «ne graminée vivace originaire du Brésil. Ses chaumes sont touffus; ses feuilles sont linéaires-lancéolées ; ses fleurs sont en pa- nicule simple. Ce genre est voisin du genre ISeurachne, Brown. Il en diffère par ses écailles soyeuses à leur base, et par son in- florescence. (A. R.) ARTHROPSES. Arthtropsia l&fiSpw, articulation; o\m, apparence ). zool. — Nom donné par M. Rafinesque dans son Analyse de la Nature, p 156 , à la sous-fa- mille des Dermopsia, qui comprend les Jsis et autres Coralliens articulés. (P. G.) * ARTII UOPTERUS {&p9pw , membre, article; «lip?, aile). ins. — Genre de Coléo- ptères tétramères, famille des Xylophages , tribu des Paussides, établi par Mac Leayaux dépens du g. Cerapterus de Swederus (11- lustr. ofthe zoology of South Africa, etc., p. 75, tab. 4, fig. a), et modifié, depuis, par M. Wcstwood (the Entomolog. Magaz., p. 505) , qui le caractérise ainsi : Tête plus étroite que le corselet ; celui-ci presque carré. Antennes renflées à dernier article médiocre. Elytres étroites, plus courtes que l'abdomen ; tihias armés de 2 épines à l'ex- trémité, avec l'angle externe très aigu. — Le type de ce g. est le Cerapt. Macleayi de Donovan , espèce de la Nouvelle-Hollande , figurée dans le premier des deux ouvra- ges précités, ainsi que dans le vol. II, 2e par- tie des Tram, de la Soc. ent. de Londres (p. 95, pi. 10, fig. 7); mais nous devons dire ici que ces deux figures, qui diffèrent notable- ment entre elles par la forme du corselet, ne s'accordent guère avec les caractères gé- nériques de M. Westwood quant aux an- tennes, dont le premier article, dit-il, est médiocre, tandis que les deux figures le re- présentent très volumineux. N'ayant pas vu l'espèce en nature , nous ne pouvons dire de quel côté est l'inexactitude. (D.) *ARTHROSTACIIYA (fyfyw. arti- culation; aziyys, épi), bot. ph. — Fa- mille des Graminées. La plante désignée | A HT par le professeur Link (tlort. berol., I, p. 151) sous le nom (VArthrostachya coarc- tata est VAvena coarctata de Desfontaines (Cat. 1829, p. 22), et appartient réellement au genre Avena. Voy. avoine. (A. R.) ARTHROSTEMMA. bot. ph. — Voyez ARTimOSTEMA. (C. d'O.) * ARTHROSTEMA , D. Don, in Mem. Wern. Soc, t. IV, p. 292. — De Cand., Prodr., t. III, p. 135 {'âpBpov, arti- culation ; arîux , étamine ). bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées tri- bu des Mélastomées, s.-tribu des Osbéckiées, PC. ) , auquel M. de Candolle assigne les caractères suivants : Tube calicinal turbiné ou campanule, souvent poilu , ou sétifère , ou écailleux, à 4 lobes lancéolés, persistants; interstices des lobes inappendiculés. Péta- les 4. Etamines 8; filets glabres. Anthères oblongues, 6'ouvrant au sommet par un seul pore; connectif allongé, 2-auriculé à la base. Ovaire sétifère au sommet. Capsule 4-Ioculaire. Graines cochléariformes , à hile orbiculaire , basilaire. — Herbes ou sous- arbrisseaux. M. de Candolle rapporte à ce genre 25 espèces, toutes indigènes de l'A- mérique méridionale , et qu'il groupe sous cinq sections ou sous-genres, savoir : Chœ- topetalum, Brachyolum, Ladanopsis, Tri* furcarium et Monochœtum ( Voy. ces mots). De même que la plupart des autres Mé- lastomacées , les Arthrostèmes se font re- marquer par l'élégance de leurs fleurs ; aussi en cultive-t-on plusieurs espèces comme plantes d'ornement de serre ; les plus nota- bles sont : VA. versicolor DC. ( Rheœia versicolor Bot. Reg., tab. 10G6),ct VA. ni- tida Hook. (Bot. Mag., tab. 3142). (Sp). *ARTIIROSTENUS ftofyw, membre, article; vtevôç, étroit), ins. — Genre de Co- léoptères, section des tétramères, famille des Curculionides, division des Cryptorhyn- chides, établi par Schœnherr, qui y rapporte trois espèces , dont deux nommées par lui A. spadiceus et A. cinereus , et la troisième A. fullo par Boeber. Cette dernière provient du bord oriental de la mer Caspienne. Ces insectes ont le corps ovale-oblong, convexe, squammeux , ailé ; ils sont de grandeur moyenne, et ont le faciès des Èrirhines. (D. et C.) *AR TIIROSTIGM V Endl. (Gen. PI., ART p. 557, sub Petrophila) (Zpdpov, articula- lion; rrvjtfMt, stigmate ). bot. ph. — Sec- lion du genre Petrophila, R. Br. de la fa- mille des Protéacécs ) , comprenant les es- pèces à stigmate articulé (l'article inférieur glabre, anguleux; le supérieur cotonneux), vl à feuilles filiformes , indivisées. (Sp.) * ARTHROSTYLÉES (&pOpov, join- ture; ïr3>05, style), bot. pu. — M. Dumor- iicr a donné ce nom à sa quatrième série -o. Paris, 1828. AKT ment du Dict. des sciences nalurrrrcs , Fa- ris, 1840% M. Me Blainvillé divise le règne animal en cinq types. Le second, celui des Entomozoaires, comprend les Articulés de Cuvier et tous les Intestinaux , qui ne sont plus séparés, comme en 188$?, en deux sous -règnes et en deux types distincts. Il réunit encore à ses Entomozoaires les Cir- rhopodes et des animalcules. Un naturaliste expérimenté et clairvoyant qui parviendra à comprendre ces différentes combinaisons ne peut manquer d'y décou- vrir des vues de rapports qui doivent con- tribuer, par là même que ce sont des aper- çus sur les ressemblances ou les différences caractéristiques des animaux, à faire appré- cier la méthode naturelle de leur classifica- tion. Pour s'élever à cette juste apprécia- tion , il faudra mesurer exactement la va- leur de ces différences ou de ces ressem- blances , relativement à l'ensemble des or- ganismes. Pour M. Duméril ( Éléments des sciences naturelles, troisième édition, Paris, 1825; et quatrième édition , Paris, 1830 , deux vol. in-8°), le règne animal se partage en deux grandes divisions, les Animaux articulés et les Animaux non articulés. Le première se sous-divise en deux sections : La première section , celle des Ar- ticulés en dedans ou des Vertébrés, com- prend les quatre classes 1° des Mammi- fères , 2° des Oiseaux , 5° des Reptiles , 4" des Poissons. ha seconde section, celle des Articulés en dehors, se compose 5° des Insectes , 6° des Crustacés , et 7° des Vers. Le second type, celui des Animaux non articulés, ne comprend que deux classes : 8° les Mollusques, 9° les Zoophytes. Dans cette classification , l'acception du mot Articulés se rapproche de celle ad- mise par M. de Blainvillé, avec des diffé- rences très grandes dans le nombre des clas- ses et dans leurs limites, celle des Vers ne comprenant pas les Intestinaux de Cuvier, laissés, à son imitation, parmi les Zoophytes. Les mots articulés en dehors expriment sans doute une forme générale, et consé- quemment un caractère extérieur ; tandis que l'expression articulés en dedans signi- fie un caractère de structure caché généra- lement dans Taxe du corps et dans sa pro- ART IS" rondeur. Celte opposition est en même temps une ressemblance, mais une res semblance qui ne se lie qu'à un petit nom- bre d'autres , et ne constitue pas un plan dominant, qui se ferait jour dans toute l'or- ganisation à travers les modifications qui constituent les classes et leurs divisions. Cependant nous devons dire qu'ici la for- me articulée est en même temps symétri- que, et qu'elle coexiste avec un cordon prin- cipal des nerfs situé dans la ligne médiane du corps , sur le canal alimentaire , ou au dessous de ce canal , lequel est toujours sur- monté , à son origine , par le cerveau , lié lui-même avec ce cordon principal, quelle que soit sa position. Ces caractères sont assez remarquables pour pouvoir rapprocher une sangsue ou un lombric de l'animal vertébré le plus parfait ; mais ils ne suffisent pas pour faire comprendre le plan réel , sauf la forme sy- métrique , d'après lequel cette sangsue ou ce lombric et cet animal vertébré ont été organisés. La désignation à' Animaux articulés n'est employée pour aucune des divisions adop- tées par Lamarck dans son Histoire des Animaux sans vertèbres. Paris, 1815 (1). Les deux principaux groupes, celui des a- nimaux apathiques et celui des animaux sensibles , n'y sont guère distingués que par des caractères négatifs. L'auteur avait bien senti que cette classi- fication était défectueuse et ne montrait pas tous les rapports des classes entre elles. Il établissait, dans l'introduction qui est en tête du même ouvrage , que les animaux ne se lient pas les uns aux autres de manière à former une série simple; que leur série est double et rameuse , et que la composi- tion organique progressive n'existe que dans les masses principales ou classiques. Un tableau fort remarquable de tout le règne animal donne une idée de la classifi- cation de ce règne, telle que Lamarck l'avait conçue d'après ces principes. Tous les Animaux y sont rangés en deux séries : celle dç$ Animaux inarticulés , et celle des Animaux articulés. (1) Il paraît une nouvelle édition de cet impor- tant ouvrage, soignée par MiU. Desliayesel Mjlne- Edwards. 188 ART Cette seconde série commence par la clas- se des Vers (épizoaires), de laquelle sortent, comme branches , d'un côté , la classe des Annélides , sans autre succession, et, de l'autre , les Insectes , qui se divisent en di- vers rameaux : le rameau des Arachni- des, qui n'a pas d'autre progression, et ART celui des Crustacés et des Cirrbipèdes (1). L'intérêt de ce tableau, qui a des rapports avec les classifications proposées en dernier lieu , du moins pour le rapprochement des Vers intestinaux et des Annélides, et leur classement dans le groupe des Articulés, me détermine à le présenter ici. ORDRE PRÉSUMÉ DE LA FORMATION DES ANIMAUX OFFRANT DEUX SÉRIES SÉPARÉES, SUBRAMEUSES. SÉRIE DES ANIMAUX INARTICULES. SERIE DES ANIMAUX ARTICULES. Infusoires. Polypes Ascidiens. Radiaires. * 1 5 1 ** 1 Vers s 1 S F 1 Epizoaires. i 1 ij [ Acéphales. « \ Mollusques. - Annélides. Insectes. Arachnides. Crustacés. J Cirrhipèdes. Poissons. Reptiles. Oiseaux. Mammifères. i\) Voyez VHist. des Animaux sans vertèbres de Lamarck, 1. 1 , p. 457, édition de 1818, et p. 2e édition. ART Dans un ouvrage estimable de zoologie, M. Fleming (1) admet les deux grandes di- visions des Animaux vertébrés et sans ver- tèbres. Ceux-ci sont ensuite sous-divisés en 1° Gangliata ( les Mollusques), 2° Annulosa, et 3° Badiata. Les Annulosa , ou les Annelés , se sous- divisent encore en plusieurs groupes de dif- férentes valeurs. La première subdivision comprend les Animaux à corps et pieds articulés, c'est-à- dire 1° les Crustacés, 2° les Arachnides, 5° les Insectes, 4° les Myriapodes. Dans la deuxième subdivision sont réunis les Animaux annelés , sans pieds articulés , dont les uns ont une habitation externe, ce sont les Cirrhipèdes et les Annélides ; les autres vivent dans les autres animaux, ce sont les Entozoa. Dans les Familles du règne animal (Pa- ris, 1825), Latreille distribue tous les ani- maux en trois séries. C'est dans la seconde, celle des Céphaloïdiens, qu'il range les ani- maux articulés , mais sans employer cette dénomination. La série des Céphaloïdiens se sous-divise en races : la première est celle des Mollusques; la seconde celle des Hel- minthoïdes, qui se compose de deux classes: les Cirrhipèdes et les Annélides. La troisième race est celle des Condylopes ; elle comprend quatre autres classes d'articulés : les Crus- tacés, les Arachnides , les Myriapodes et les Insectes. Les quatre types du règne animal sont adoptés par M. Carus dans son Traité élé- mentaire d'Anatomie comparée , mais avec quelques modifications dans la distribution des classes. Celle des Cirrhipèdes est restée parmi les Mollusques , comme dans le Règne animal de Cuvier. La série des animaux articulés commence par les Enthelminthes ( les Intestinaux ) , comme dans le tableau de Lamarck , se con- tinue par les Neusticopodes (les Entomost ra- cés), les Décapodes, les Isopodes, les Arach- nides, et finit par les Hexapodes (2). (1) The Philosophy of zoology , by John Fle- ming, in two volumes. Edinburgh , 1822. (2) Traduit de l'allemand, sur la deuxième édi- tion, par M. Jourdain. Paris, 1835. ART 18<> Pour exposer l'organisation des animaux sans vertèbres, ou plutôt celle des trois der- niers types, des Zoophytes, des Articulés et des Mollusques , M. Delle-Chiaje les admet exactement dans l'acception et les limites du Règne animal de Cuvier, et il en traite dans le même ordre relatif , c'est-à-dire qu'il place les articulés entre les Zoophytes et les Mollusques, et qu'il rapproche ceux- ci des Vertébrés (1). M. R. Wagner (dans ses Éléments d'ana- tomie comparée, publiés en allemand, Leip- zig, 1834 et 1835, un vol. in-8°) admet également les quatre types de Cuvier , avec cette différence que les Zoophytes, les Mol- lusques et les Articulés , font partie de la première grande division du règne animal , celle des Animaux sans vertèbres , la se- conde étant celle des Vertébrés. Les Animaux articulés comprennent cinq classes : 1° Les Cirrhopodes, 2° les Vers annelés, 3° les Crustacés, 4° les Arachnides, 5° les Insectes. Dans cette méthode de classification, les Vers (intestinaux) forment la quatrième classe des Zoophytes, et sont séparés de la classe des Vers annelés ( les Annélides de Cuvier et de Lamarck) par la cinquième classe du même type, celle des Rayonnes (les Echinodermes de Cuvier) ; par le type entier des Mollusques , qui est placé entre celui des Zoophytes et celui des Articulés, et par la classe des Cirrhopodes , la premiè- re de ce dernier type , dans ce tableau pro- gressif de l'organisation du règne animal. M. Milne-Edwards (2) se rapproche beau- coup, dans sa manière de voir les rapports et les limites de l'embranchement des Ar- ticulés, de celle indiquée dans le tableau de Lamarck, que nous avons fait connaître. Suivant ce savant zoologiste , les deux classes des Helminthes et des Annélides constituent un sous-embranchement, qu'on pourrait désigner sous le nom de Fers (3), et (1) Insliluzioni di analomia e fisiologia com- parala, 1. 1. Napoli, 1832. (2) Encyclopédie du 19e siècle , art. vers. (3) Ainsi que le fait observer M. Milne-Edwards, ce serait revenir à l'acception que Cuvier avait donnée au mot ver , dans son Tableau élémentaire des animaux, publié en 1797. 100 ART auquel on devrait réunir Tordre des Infu- soires rotateurs de Cuvier, érigé en classe par Ehrenberg. L'autre sous-embranchement se compo- serait des Arachnides, des Insectes, des Crustacés et des Cirrhopodes. Ces exemples suffisent pour avoir une idée générale des différentes acceptions qui ont été données , sous le rapport des classifica- tions, aux mots animaux articulés. Ils montrent, en même temps, que la plupart des ouvrages dans lesquels on a eu pour but principal d'exposer l'organisation des ani- maux sont précisément ceux où l'on a adop- té exactement, ou avec les modifications les moins importantes, les groupes principaux et la distribution des classes proposés par M. Cuvier dès 1812. g Y. — Du rang que doit occuper dans la méthode naturelle le type des Animaux articulés, et des limites qui paraissant devoir être assignées à ce type, eu égard aux derniers progrès de la science de l'organisation. A présent que nous connaissons le grou- pe des Animaux articulés, tel que Cuvier l'a j reconnu et caractérisé il y a vingt-huit ans, j et les principales acceptions de cette déno- mination ou des désignations correspondan- tes dans les classifications des naturalistes, nous devons examiner si les progrès de la zoologie positive ne permettent pas d'amé- liorer cette partie de la méthode naturelle du règne animal , soit relativement au rang que doivent occuper les Animaux articulés parmi les autres types, soit relativement aux classes qui le composent et aux Animaux des deux autres types inférieurs (des Mollus- ques et des Zoophytes) qu'on pourrait y ré- unir. Les Vertébrés et les Articulés ont été réunis par MM. de Blainville et Duraéril dans un seul groupe , d'après une ressem- blance générale, celle d'être articulés. Nous avons déjà indiqué d'autres caractères qui les rapprochent, tels que la forme symétrique, l'existence d'un canal alimentaire , la pré- sence, dans la ligne médiane du corps, des principaux centres nerveux. Ajoutons que les trois premières classes de ce type ont généralement , pour se mou- ART voir dans /es différents milieux où elles vi- vent, une facilité due à une perfection orga- nique qui les élève, pour la plupart, au des- sus des Mollusques. Leur instinct , et les actions qu'exécutent les Animaux de ces classes, poussés par ce moteur intellectuel, sont très remarquables. En général , les fonctions qui caractéri- sent l'animalité paraissent incontestable- ment plus parfaites dans la grande généra- lité des Animaux articulés que dans le type des Mollusques. Nous pensons que les premiers se rappro- chent davantage, sous les rapports que nous avons indiqués, du type des Vertébrés. Mais il ne faudrait pas perdre de vue, dans ce changement de rang , que la classe des Céphalopodes, parmi les Mollusques, mon- tre aussi plusieurs caractères organiques et fonctionnels qui la rapprochent du type le plus parfait. Relativement aux limites du type des ar- ticulés et aux Animaux qu'il doit compren dre , nous pensons , avec beaucoup de zoo- logistes, que les Cirrhopodes ou les Cirrhi- p'edes, que Cuvier a laissés parmi les Mol- lusques, à la vérité, en les rangeant à la fin de ce type, comme indiquant un passage aux Articulés, décèlent le plan de ces der- niers dans plusieurs des principaux points de leur organisation, et entre autres dans leur système nerveux , leurs mâchoires , leurs pieds, et doivent leur être réunis. On ne doit cependant pas oublier que c'est une classe anormale ou mixte, qui participe du plan d'organisation de plusieurs types, et montre que les principaux groupes du règne animal ne sont pas sans liaison au- : cune. « Nous voici arrivés , dit M. Cuvier en commençant son Mémoire stir Vanatomie des Anatifes et des Balanes (1), à des Ani- maux bien différents de tous les Mollus- ques dont nous avons parlé jusqu'à présent : des membres cornés , articulés en quelque sorte, une bouche garnie de lèvres et de mâchoires , un système nerveux formé d'u- ne suite de ganglions, tout annonce que la nature va nous conduire à l'embranchement (0 Mémoires du Muséum d'histoire naturel/? de Paris, t. II, p. 85-101, avec une pi. Paris. 1815. ART des animaux articulés. Il n'y aurait même rien d'étonnant que bien des naturalistes , d'a- près la description que nous allons donner, pensassent que les Cirrhopodes appartien- nent déjà à cet embranchement , et nous ne blâmerons pas ceux qui croiront devoir les y ranger. "Cependant, ajoute M. Cuvier, comme le corps lui-même n'est pas articulé ; comme nous avons déjà, dans le genre des Tarets, qui appartient sans contestation aux Mol- lusques acéphales, des exemples de mem- bres articulés ; comme enfin la coquille des Anatifes semble modelée sur celle de plu- sieurs bivalves , nous croyons pouvoir lais- ser cet ordre parmi les Mollusques. » En 1817, il en faisait une classe dans la première édition de son Règne animal, et la plaçait à la fin de ce type , rangé lui-mê- me immédiatement avant celui des Animaux articulés. Cette liaison sera conservée en classant les Cirrhopodes à la fin des Articulés, à la suite desquels nous venons de ranger les Mollus- ques. Tous les Insectes, sauf un seul ordre, ce- lui des Myriapodes, n'ont que six pieds à l'état parfait. Les Myriapodes en ont bien davantage (M. Brandt en indique, dans un travail récent, de 10 à 100 paires, et plus, sui- vant les espèces). On observe une grande uniformité dans les anneaux de leur corps , au point qu'on ne peut plus distinguer dans celui-ci , comme dans les Insectes hexapo- j des, le thorax, que supportent leurs six pieds , et auquel les ailes sont attachées quand elles existent; ni l'abdomen, qui n'a dans ces mêmes Hexapodes aucun des ap- j pendices de la locomotion. Ces circonstances ont déterminé plu- sieurs naturalistes, ainsi que nous l'avons vu- dans le paragraphe précédent , à ériger l'or- dre des Insectes myriapodes en une classe , distincte (1). On verra au mot ckustacf.s, et dans l'exposition des caractères et des limites de ART 191 cette classe , s'il conviendrait d'y réunit- la singulière famille des Lernées ( Voy. ce mot\ qui montrent encore des traces de la forme articulée , mais chez lesquelles on n'a pu découvrir de système nerveux. Une observation précieuse de M. Surirey a con- duit MM. Audouin et Milne-Edwards à l'idée que ces animaux sont des Crustacés, recon- naissables à l'état d'embryon, mais qui per- dent bientôt la forme caractéristique de cette classe par la nourriture abondante que leur procure une vie parasite. {Voy. Règne ani~ mal, édit. de 1817, t. IV, p. 36. N. B., et édit. de 1830, p. 255, note 2; et Annales des se. natur., t. IX, p. 345.) La classe des Vers intestinaux , appelés encore Entozoaires, Helminthes, Helmin- thides, doit-elle être transportée tout entiè- re ou en partie dans le type des Articulés? Cette question ne pourra être traitée avec tous les détails qu'elle exige qu'à l'un des mots par lesquels on désigne cette classe , à la suite duquel ses caractères seront suffi samment exposés. En attendant, ce qu'on sait positivement sur quelques points de l'organisation de ces animaux servira à fixer nos idées à cet é- gard, par la comparaison que nous en ferons avec les caractères des Animaux articulés. Les Vers intestinaux ont-ils la forme ar- ticulée ? Cette forme n'existe d'une manière prononcée dans aucun cavitaire. Le corps même des Linguatules , malgré les appa- rences , n'est que plissé, et non articulé. Parmi les Parenchymateux , les uns, tels que les Douves, sont plats et sans aucune divi- sion ; d'autres sont en effet composés d'arti- cles très distincts : ce sont les Témioïdes , sauf les Ligules; mais les dispositions en rayons des suçoirs et des appendices de l'extrémité cé- phalique décèlent le plan des Rayonnes. Celte disposition avait déterminé M. de Blainville à laisser cet ordre des Intestinaux dans le type des Rayonnes , ou de ses Actinozoaires. Ce que nous savons du système nerveux des Intestinaux n'est pas plus en faveur de leur réunion avec les Articules. (•!> C'est à M. Leach qu'on doit la première pro- I P°des dans la classe des Insectes , qu'il divise en position de ce changement. Voir le Bulletin dis \ trois ordres comprenant les Insectes hexapo- tcicnccs, par la Société philomatliique de Paris, ' des, les Myriapodes et les Arachnides trachéenne*. année 1816, p. 51. | {foiez le Journal de l'Institut n. 57-2, février M. Rrandt ne l'admet pas, et conserve les Nlyria- : iSil, p. 43 et suiv.' !92 ART Celui des Ascarides paraît se composer de deux cordons très fins qui occupent la ligne médiane des deux faces dorsale et ab- dominale. On pourrait voir dans chacun de ces cordons l'analogue du filet nerveux d'un rayon d'Astérie. Le Strongle géant aurait , d'après M. Otto , un rudiment de système nerveux d'Articulé composé d'un cordon noueux sous-intestinal, sans cerveau sus-œsophagien. Les Linguatnles, dont trois auteurs , MM. R. Owen , C. Kd. Miram , et Diesing , ont dé- crit presque en même temps l'organisation, leur ont offert un système nerveux à part , qui tient plutôt du plan des Rayonnes que de celui des Articulés. Il est composé d'un ganglion sous - œsophagien , qui produit , comme autant de rayons, plusieurs filets très courts pour les organes de la tête , et deux longs cordons qui se portent en ar- rière, écartés l'un de l'autre loin de la ligne médiane , en longeant chaque côté de l'ani- mal. Aucun ganglion ne vient les renforcer dans ce trajet, pendant lequel ils suivent les sinuosités formées par les plis ou les par- ties rentrantes des téguments. Le système nerveux des Distomes et des Amphistomes , les seuls g. des Parenchy- mateu-x où l'on ait découvert des nerfs , ressemble beaucoup à celui des Linguatules. Ainsi , outre la forme si variable dans les diverses familles des Intestinaux , et très différente de celle des Articulés, leur systè- me nerveux, quand il est évident, ne mon- tre pas la disposition de celui des Articulés, ou ne la montre que très incomplètement ( le Strongle géant ). Les Cavitaires seulement ont un canal alimentaire dans une cavité viscérale, avec une entrée et une issue. Les Parenchyma- leux présentent, à cet égard, toutes les dé- gradations possibles , jusqu'à l'absence en- tière de ce canal (les Ligules). Il ne serait donc pas possible de réunir les Vers intestinaux au type des Articulés sans renoncer à le distinguer par des carac- tères positifs, ainsi que doit le faire la Zoo- logie classique , que j'appelle positive ou pratique , pour la séparer de la Zoolo- gie également classique, mais spéculati- ve. Il n'y aurait plus que des généralités vagues , exceptionnelles , à exprimer sui- te type , et Ton ne pourrait plus lui as- ART signer un plan commun d'organisation. Sans doute la classe des Intestinaux, qui appartient au type inférieur du règne ani- mal par plusieurs caractères essentiels, sem- ble aboutir aux Annélides par l'ordre des Cavitaires ; tandis que l'ordre des Parenchy- mateux montre, par son canal alimentaire ramifié ou nul , par la disposition rayonnée des appendices céphaliques , quand ils exi- stent, et par l'identité de l'organisation et l'indépendance de vie de chaque article, chez les Ténioïdes, des caractères de forme, de structure et d'agrégation , qui en font évidemment des Zoophytes. Cette classe, d'ailleurs, est très naturelle ; je ne pense pas qu'on puisse la scinder en deux types différents. Vivant enfouie dans les organes des animaux, tout son or- ganisme est constitué pour ce séjour , qui devient ici , par cela même , quoi qu'on en ait dit , un caractère très rationnel de clas- se. On sait que tous les animaux de ce groupe manquent absolument d'organe par- ticulier de respiration, et que leur oxygéna- tion n'est qu'indirecte, comme la respira- tion des fœtus de mammifères. Si je n'adopte pas la manière de voir de plusieurs de mes savants confrères relative- ment à la réunion des Intestinaux aux ani- maux Articulés, parce qu'elle ne me paraît pas pratique, je suis loin de blâmer les vues spéculatives qui, dans un enseignement élevé de zoologie philosophique , montre- raient les rapports qui peuvent exister en- tre les Intestinaux et les Annélides. Cuvier a laissé à la fin du type des Zoo- phytes les Animalcules rotifères, tout en pré- voyant que des connaissances plus précises sur leur organisation pourraient changer cette classification, fondée sur un caractère de peu de valeur, l'extrême petitesse de leur corps. On verra au mot rotffèrks si les con- naissances acquises dans ces derniers temps sur l'organisation de ces animaux nous donnent des raisons suffisantes pour les clas- ser dans le second type du règne animal , celui des Animaux articulés. Nous ne le pensons pas , même après avoir étudié at- tentivement les déterminations de leurs or- ganes, proposées par M. Ehrenberg (1). (1) Annales des sciences naturelles , deuxième série, t. IV, p. 185-191. ART Mais , selon toute apparence , quelques Animaux compris dans cette classe sont ré- ellement des Animaux articulés. Dans l'état actuel de la zoologie positive, fondée sur la connaissance de l'organisation et la juste appréciation de ses degrés de complication , le type des Animaux articulés reconnu par Cuvier serait donc placé le se- cond. Il se composerait de six classes, dont cinq normales et une anormale. Quatre de ces classes: les Insectes, les Myriapodes , les Arachnides et les Crusta- cés, forment le groupe des Condylopes , dont le corps et les pieds sont articulés. Une cinquième, celle des Annélides, qui manquent de pieds ou n'en ont pas d'articu- lés , et dont le corps seul est annelé , établit la liaison de l'embranchement des Articulés à celui des Rayonnes, par la classe des In- testinaux. Enûn une sixième , composée des Cirrho- podes , classe très anormale de ce même type, montre encore, dans son plan d'orga- nisation , ainsi que nous l'avons fait remar- quer, plusieurs caractères de celui des Mol- lusques , et particulièrement des Acéphales testacés et des Brachiopodes. <§ VI. Rapports théoriques entre les Ani- maux articulés et les Animaux verté- brés. Nous avons vu , dans les §§ IV et V, les ressemblances générales de ces deux types, et les caractères organiques communs , qui leur ont fait donner la dénomination d'Ar- ticulés. De ces expressions, adoptées par MM. Duméril et de Blainville , que les Vertébrés sont des articulés intérieurement , tandis que les Insectes, les Crustacés, etc., sont articulés extérieurement , on pouvait con- clure en quelque sorte, avec M. Geoffroy Saint-IIilaire, que ceux-ci vivent en dedans de leur colonne vertébrale. Mais la zoologie spéculative a dépassé de beaucoup ces caractères positifs et cette première vue théorique : elle a voulu expli- quer le système nerveux des Animaux arti- culés par celui des Vertébrés, et en déter- minant , dans le double cordon abdominal T. II. ART 193 des Articulés, l'analogue des grands sympa- thiques ou du système nerveux ganglionnaire des Vertébrés , elle n'a pas hésité , pour se rendre compte de la position de ce double cordon nerveux sous le canal alimentaire , d'annoncer que tout animal articulé est un animal renversé. Il est curieux de voir comment un homme de génie (1) qui, à la vérité, n'était pas ana- tomiste, s'est amusé à défaire un animal vertébré pour en faire un animal articulé, absolument comme l'artiste qui s'exerce sur l'argile ou la cire à réaliser ses inspirations avant de les fixer définitivement sur le mar- bre. C'était d'ailleurs oublier qu'il aurait fallu suivre un procédé inverse pour imiter la marche croissante de la complication or- ganique, dans la succession des animaux, suivant certain système de la zoologie spé- culative. C'était surtout oublier que le cerveau existe à la face supérieure du corps, dans les Articulés comme dans les Vertébrés , et qu'il n'a pas été renversé avec le reste de l'organisme. Ajoutons que le système des nerfs stoma- co-gastriques, qui se trouve le plus ordinai- rement placé vers la face dorsale du corps, mais qui peut aussi être situé à sa face ven- trale (dans les Sangsues), paraît être l'ana- logue du grand sympathique des Verté- brés (2). Ce qu'il y a de plus clair dans cette suite d'hypothèses , au moyen desquelles on dé- fait un animal vertébré pour en faire un (t) Nous lui avons été sincèrement attaché, peut-être moins encore par la haute idée que nous avions de sa puissance intellectuelle, que par ses qualités morales : cet homme de génie était le cé- lèbre Ampère. Voir Annales des sciences natu- relles, t. II, p. 255-310, 16 fév. 1834 , et t. III, p. 193. On dit qu'assistant , au Collège de France , à une leçon de Cuvier, où l'illustre professeur réfutait , par la force irrésistible de sa logique, et par dos figures faites avec une rapidité et une justesse ad- mirables, les jeux d'esprit de son ami et collègue, celui-ci ne pouvait s'empêcher de rire, avec l'audi- toire nombreux, des eonséquences de son sys é- me. (2) Voir le beau travail de M. Brandt sur les nerfs slomaco-gaslriques {Annales des scieur:.'. naturelles, deuxième série, t. V, p. 81 et 138). 13 194 ART animal articulé, c'est que ces animaux sont en effet constitués sur deux plans différents , dont nous avons exprimé , nous l'espérons du moins, avec vérité et exactitude, les princi- paux caractères. Nous désirons qu'on puisse reconnaître dans la rédaction de cet article , outre le but d'exposer son sujet aussi complètement que possible, dans les limites qui nous sont assignées , la nécessité de poser des princi- pes pour classer, d'après leur degré de cer- titude , les connaissances de toute espèce dont peut s'enrichir la zoologie, et de don- ner ainsi une pierre de touche pour juger de leur importance. Nous sommes loin de repousser toute idée spéculative ; elles sont parfois un éclair de génie qui fait briller un jour nouveau sur le champ de la science, et elles produisent toujours dans les esprits une certaine fermentation qui peut contri- buer aux progrès réels de la science , lors- qu'elle ne les détourne pas des recherches positives. Afin de compléter notre pensée à cet é- gard , nous terminerons en reproduisant les paroles prononcées par M. Cuvier devant l'Académie des sciences , au moment où il venait de lui exposer les efforts qui avaient été faits en 1820, par plusieurs savants, pour montrer les rapports qu'ils pensaient exister entre les Animaux vertébrés et les Insectes ( représentant les Animaux articulés , à pieds articulés ). «Sur cette route (de la zoologie spécula- tive) , quelque hasardeuse qu'elle soit , les observations les plus précieuses se recueil- lent , les rapports les plus délicats se saisis- sent , et quand , en définitive , on découvri- rait que les Vertébrés et les Insectes ne se ressemblent pas autant qu'on l'avait cru , il n'en sera pas moins vrai qu'on sera arri- \ é à connaître beaucoup mieux les uns et les autres (1). » Duverxoy. * ARTICULIIXE. Articulina, d'O. fo- ram. — Genre de la famille des Agathistè- gues, famille des Multiloculidées , que nous avons établi en 1825 {Tabl. mélhod. des Céph.) pour des coquilles libres, inéquilaté- rales, allongées, formées dans le jeune âge, Cl) Histoire des progrès des sciences naturel- les, par le baron Cuvier, t. III, p. 442. Paris, 18-28. ART comme les Triloculina, d'un pelotonnemenl sur trois faces, puis se projetant en ligne droite. Dans le jeune âge, les loges se recou- vrent de manière à ce qu'il n'y en ait que trois apparentes ; puis , plus âgée , la co- quille abandonne l'accroissement par pelo- tonnement et continue sur une seule ligne, comme les Nodosaires. Ouverture unique dentée ou non. Ce genre , distingué des Triloculines seu- lement par son changement de mode d'ac- croissement dans l'âge adulte, contient deux espèces : l'une, vivante, de l'île de Cuba ( Voy. notre ouvrage sur les Foraminifc- res de Cuba ) ; l'autre , fossile , des terrains tertiaires du bassin de Paris. (A. d'O.) ARTILE ou ARTILLE.ois.— Voyez ARGUILLE. (C. D'O.) ARTIMON ENTORTILLÉ, moll. — Nom vulgaire du Slrombus vittatus L. Voyez STROMBE. (C. D'O.) *ARTTOMORPHES {«pncs, pair ; Ho?- s. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionides, établi par Schuppel, et adopté par Schoenherr, qui le place dans sa division des Brachydéri- des, en lui assignant les caractères suivants : Antennes médiocres , un peu grêles. Scapus claviforme, dépassant les yeux ; premier ar- ticle du funicule sub-obconique , les autres turbines. Massue ovale, acuminée. Rostre très court, épais, large , canaliculé au mi- lieu, cilié avec une échancrure profonde et triangulaire à l'extrémité , Fosse profonde à la base. Yeux ronds peu saillants. Thorax subcylindrique, légèrement bisinué à la base, tronqué au sommet. Elytres ovales-oblon- gues, faiblement convexes, avec la suture ca- rénée postérieurement ; chacune d'elles légè- rement arrondie à la base ; angles des épau- les obtus. Pattes presque égales ; tibias ro- bustes, crénelés en dedans, anguleux au som- met , sub-acuminés. Observations. Corps oblong , ailé, couvert d'écaillés très serrées ; de moyenne gran- deur. — Ce genre , adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue , ne renferme que deux espèces nommées par Schoenherr, l'une A. corycœus, et l'autre A. psittacinus ; toutes deux sont des Antilles. (D.) ARTISONS, ARTUSONS ou AR- TOISONS. i>s. — On donne indistincte- ment ces noms à des insectes qui se nour- rissent de matières végétales ou animales , principalement de pelleteries et de toutes sortes d'étoffes. Ils appartiennent à des gen- res et souvent à des ordres très différents. Voy. AISTHRÈJTE , DERMESTE , TEIGNE , psooue, etc. (C. D'O.) ARTOCARPE. Arlocarpus , Forst. (Plant. Esc. 55). — Linn. 01. (Suppl. 61). — Sitodium, Banks (mGaertn. Fruet,, 1,345). — Rademaehia , Thunb. (in Act. Holm ART 191 i XXXVI, p. 252).— Soccus, Rumph. (Amb., ( I, iO£).— Polyphema, Loureir. (Cochinch.) — Rima, Sonnerat (Voyage, 99). — Vurio, Adans. , non Linn. (Hp-cos , pain; xxpnï; , fruit ). bot. pu. — Genre de la famille des Urticées, Juss. ( sous -ordre, ou , d'après d'autres auteurs , famille des Artocarpées ), offrant pour caractères essentiels : Fleurs monoïques , agrégées en chatons. — Fleurs mâles 1-andres, à périanthe de 2 ou 5 squammules dressées , un peu inégales , plus ou moins cohérentes par la base ; filet linéai- re , aplati ; anthères basifixes , 2-thèques. — Fleurs femelles à périanthe tubuleux , in- divisé, perforé au sommet, pyramidal vers le sommet , cylindracé inférieurement. O- vaire inadhérent, l-loculaire, 1-ovulé ; ovu- le pariétal, pelté. Style latéral, flliforme, saillant ; stigmate indivisé ou 2-Gde , termi- nal. Après la floraison , les périanthes du chaton femelle s'accroissent , deviennent charnus , se soudent et constituent une sor- te de syncarpe très gros , à surface tuber- culeuse ou spinelleuse. La plupart des ovai- res avortent ; ceux dans lesquels la graine parvient à maturité forment des nucules membraneuses ou coriaces, cachées dans la substance charnue du syncarpe. Grai- ne grosse , à cotylédons inégaux , et à radicule courte , supère. — Arbres à suc propre laiteux. Feuilles très entières ou* pennatifldes, courtement pétiolées, un peu scabres en dessous. Stipules grandes , coria- ces, convolutées et recouvrantes en verna- tion , caduques dès l'épanouissement de la feuille. Chatons axillaires , ou latéraux , ou terminaux, ou naissant sur le tronc et sur les branches, globuleux, ou claviformes, ou spiciformes, enveloppés chacun, avant l'é- panouissement , d'une ou de plusieurs brac- tées spathacées, caduques. Ce genre com- prend aujourd'hui environ 15 espèces, toutes indigènes de l'Asie équatoriale , mais dont quelques unes se retrouvent aussi dans la Polynésie. La plupart produisent des fruits comestibles, et sous ce rapport deux espè- ces surtout , au sujet desquelles nous al- lons entrer dans quelques détails, occu- pent sans contredit l'un des premiers rangs parmi les végétaux utiles. L'A. incisa L. est le végétal connu sous les noms de Rimier, ou Arbre à pain. C'est un arbre de trente à cinquante pieds de ffiG ART haut, a tronc très gros, à branches nom- breuses, étalées, fragiles, formant une tête ample et touffue. Les feuilles, qui attei- gnent jusqu'à trois pieds de long, sur un pied et demi de large, sont coriaces, ovales, rétrécies vers leur base, lisses en dessus , scabres en dessous, plus ou moins profon- dément découpées en 5 à 9 lobes pointus ; toutefois, les feuilles des jeunes individus sont le plus souvent très entières et peu vo- lumineuses. Les chatons naissent solitaires aux aisselles des feuilles, vers l'extrémité des ramules ; les mâles sont claviformes , longs d'environ six pouces ; les femelles globuleux. Le fruit est ovale ou presque globuleux, d'un jaune verdàtre à l'extérieur, blanc en dedans, en général du volume de la tête d'un enfant, à surface tantôt a- réolée , tantôt couverte de tubercules pris- matiques très serrés. Cette espèce croît spontanément aux Moluques, aux îles de la Sonde, et dans tous les archipels de la Po- lynésie. Son fruit fournit aux habitants de ces contrées, pendant huit mois consécu- tifs, une nourriture aussi saine qu'agréable. Ce fruit, plus ou moins gros, suivant ses différentes variétés, mais excédant rare- ment 6 pouces de diamètre , se compose, avant sa parfaite maturité, d'une chair blan- che, ferme et un peu farineuse. C'est en cet état qu'on le mange , soit cuit au four en guise de pain, soit bouilli ou accommodé de diverses autres manières; sa saveur est compa- rable à celle du pain de Blé , avec un lé- ger mélange de goût d'Artichaut. Les Poly- nésiens en préparent une pâte fermentée qui se conserve assez long-temps , et à la- quelle ils ont recours pendant la saison où l'arbre à pain reste dépourvu de fruits. Ar- rivé à maturité parfaite, ce fruit devient pulpeux et d'une saveur douceâtre; mais alors il est purgatif et malsain. Les amandes de l'arbre à pain sont du volume des châtai- gnes, et elles servent également aux usages alimentaires. Avec l'écorce intérieure du tronc, les habitants de la Polynésie confec- tionnent les étoffes dont ils s'habillent. Les feuilles sont assez grandes et assez fermes pour tenir lieu de nattes. Enfln, les chatons mâles desséchés s'emploient comme de l'ama- dou, et le suc laiteux qui abonde dans toutes les parties du végétal sert à faire de la glu. Une variété, très remarquable de l'Arbre à pain ART est celle dont les fruits sont dépourvus de graines : cette variété , originaire de Taïti , a été introduite aux Antilles, en 1793, par les Anglais ; et, depuis, sa culture s'est éten- due, non seulement sur ces îles , mais aussi sur beaucoup d'autres contrées de l'Améri- que équatoriale. On assure que 2 ou 5 de ces arbres peuvent suffire à la subsistance d'un homme pendant une année. VA. integrifolia L., nommé vulgaire- ment Jaquier, Jaque ou Jack (de Tjaca, son nom malais), indigène de l'Inde et des archipels environnants , est l'un des végé- taux le plus généralement cultivés dans toute l'Asie équatoriale. Son port ne diffère point de celui de l'Arbre à pain ; mais les feuilles des individus adultes sont constam- ment très entières et n'atteignent que 4 à 6 pouces de long ; les feuilles des jeunes individus sont, au contraire, presque tou- jours divisées en 3 lobes. Les chatons nais- sent immédiatement du tronc et des grosses branches. Le fruit est oblong, jaunâtre, à surface couverte de gros tubercules pointus, prismatiques , serrés ; il atteint 12 à 50 pouces de long sur 6 à 12 pouces de diamètre, et son poids varie de 10 à 80 livres. Certaines variétés sont d'aussi bonne qualité que le fruit de l'Arbre à pain ; mais , en général , ce fruit ne plaît guère aux Européens. Les Malais et les Hin- dous le trouvent délicieux , et en font leur principale nourriture pendant une grande partie de l'année. Les amandes sont presque en forme de rein et du volume d'une noix de muscade ; elles constituent aussi une denrée alimentaire assez estimée en Asie. Le bois s'emploie dans l'Inde à des ouvra- ges d'ébénisterie. Il prend la couleur de l'a- cajou , après avoir été exposé pendant quel- que temps à l'air. (Sp.) ARTOCARPÉES. bot. ph. — Le grand groupe des Urticées, qui formait, dans le principe , une seule famille , a été séparé en plusieurs, dont une a reçu le nom d\lrto- carpées. Elle paraît, en effet, bien distincte et devoir être conservée; mais, pour plus de clarté et de brièveté , nous la traiterons à l'article général urticées. Yoy. ce mot. (Ad. J.) ARTOISONS. ras. — Voyez arti- SONS. (C. D'O.) ARTOLITHE ( fyroj, pain; U6os, AKU pierre ). mis. — Pierre en forme de pain. \oni donné à des concrétions pierreuses de loi nie arrondie et de nature diverse, telles que les gâteaux de Slrontiane sulfatée , les rognons de Gypse compacte ou de Silex , qu'on rencontre dans les couches du sol tertiaire. (Del.) WRTOmilZÉES. Ârtorhizeœ (àfl'd, nourriture; /ôt'Ça, racine), bot. ph. — Clas- se de végétaux phanérogames , comprenant jusqu'ici les Dioscoréacées et les Taccacécs. Ce sont des plantes presque toutes exoti- ques , herbacées ou suffrutescentes, souvent grimpantes, et plus ordinairement dioïques par avortement ; à ovaire infère , 1-5-locu- laire ; à ovules nombreux, anatropes ; à fruits capsulaires ou bacciformes. — Un grand nombre d'esp. ont des rhizomes charnus , dont les hommes se nourrissent ( unde no- men). (C. L.) ARTUSOiXS. uns. — Voyez arti- sons. (C. i>'0.) ARUA1XA. poiss. — L'un des noms vulgaires d'un poisson nommé par Linné Chœtodon Aruanus, et qui est devenu le tjpe du g. Dascyllus. Voy. ce mot. (Val.) ARUBA. bot. ph. — C'est le nom d'un arbrisseau delà Guyane, suivant Aublet, qui en a fait un genre qu'on ne peut distin- guer du Simaba. MM. Nées et Martius ont décrit sous le morne nom plusieurs espèces brésiliennes qui paraissent devoir être dis- tribuées dans les g. Almeidea et Galipea. Voy. ces mots. (Ad. J.) ARUM. bot. pu. — Nom latin du genre Gouet, type de la famille des Aroïdées. Voy. GOUET. (A. R.) ARUXA, Willd. bot. pu. — Voy:>: AROUNA. (SP.) ARUNDINA. bot. ph.— C'est le nom d'un genre de la famille des Orchidées , tribu des Epidendrées , décrit et figuré par M. Blume {Bijdrag., page 401, planche 75), et adopté par M. Lindley Ce genre, qui se compose de quatre espèces , offre des sépa- les extérieurs égaux , lancéolés, étro.is, éta- lés, et un peu soudés ensemble par leur base. Le labelle , continu à sa base avec le gynostème, l'environne et l'embrasse ; il est entier ou à trois lobes, et oflïe, sur sa par- tie moyenne , soit une crête longitudinale , soit des stries plus ou moins saillantes Le A RI 197 gynostème est droit , semi-cylindrique, un peu renflé à sa partie supérieure , et paral- lèle avec le labelle. L'anthère, opercuuformc et terminale, est à quatre loges , qui contien- nent chacune deux masses polliniqucs égales entre elles. Ainsi que nous l'avons dit précédemment, ce genre se compose de quatre espèces, tou- tes originaires des Indes-Orientales. Ce soiit des plantes terrestres, non parasites, ayant une tige garnie de feuilles distiques ensi- formes et plissées longitudinalement. Leurs fleurs, de couleur purpurine , sont grandes et disposées en grappe. Ce genre a les plus grands rapports avec le genre Phajus, dont il diffère surtout par son labelle, dépourvu d'éperon et libre ; par son anthère à quatre loges et ses feuilles distiques. (A. R.) ARUi\DIIVACÉES. Arundinaceœ. bot. ph. — L'une des tribus établies dans la famille des Graminées. Voyez ce mot. (A. R.) ARUXDIKfAIRE. Arundinaria. bot. ph. — Famille des Graminées , tribu des Avénacées. Ce genre , établi par le profes- seur L. C. Richard (m Michx. ft. bor. cm., 1. 1, p. 74), et adopté depuis par tous les bota- nistes agrostographes , peut être caractérisé de la manière suivante : Les épillets sont très comprimés et multiflores; les fleurs sont distiques et écartées ; les deux valves de la lépicène sont petites, mutiques, mem- braneuses, et concaves; la supérieure est deux ou trois fois plus longue que l'infé- rieure. Chaque fleur se compose de deux paillettes lancéolées, aiguës, carénées, à peu près égales, de trois étamines, d'un ovaire glabre , de trois styles très courts se termi- nant chacun en un stigmate pénicilliforme , à poils glanduleux et simples. Les paléoles, au nombre de deux ou de trois , sont lan- céolées , aiguës , minces et comme ciliées dans leur contour. Le fruit est allongé , presque cylindrique , un peu arqué, termi- né en pointe à son sommet. Ce genre a pour type VArundo gigantea, Walther [FI. car., 81) ou Arundinaria ma- crosperma, Michx. (I. c), graminée arbo- rescente et presque gigantesque dont les chaumes ligneux atteignent quelquefois jus- qu'à trente et même quarante pieds d'élé- vation, dont les feuilles sont distiques et les fleurs disposées en une vaste pankule ra- 198 ARU AHV mcuse. tktte plante croît dans l'Amérique du nord. On a rapporté au même genre deux au- tres espèces : Tune, Arundinaria glauces- cens (Bcauv., agr. 144), est originaire de Tlnde; l'autre, A. verticillata (Nées ab Ksenb., Gram. 1res. , et Runth , Gram., t. Iï, p. 485, t. 155 et 156), croît au Brésil. 'A. R.) ARUNDJIMELLA. bot. pu. — Le genre de Graminées ainsi nommé par Rad- di (Agrost. bras., 57) et par Nées ab Esenb. (Agrost. bras., t. II, p. 4G5) , et qui a pour type Vlschœmum hispidum de Runth (in Humb. nov. gen., t. I , p. 194, et Gram., t. 100), appartient bien réellement à ce dernier genre. Voy. isckoemum. (A. R.) ARUNDO (arundo, roseau ). bot. pu. — Ce genre de la famille des Graminées , fort nombreux en esp., a été successivement partagé par les agrostographes modernes en 5 ou 6 g. différents, qui constituent la tribu des Arundinacées dans la méthode du pro- fesseur Runth (Agrost., t. I, p. 256). Ces genres, ainsi formés aux dépens du genre Arundo de Linné, peuvent être partagés de la manière suivante : 1° Épillets uniflores ou subbiflores : Calamagroslis , Adans.; Deyeuxia, Clar. ; Ammophila , Host.; 2° Épillets biflores ou multiflores : Arundo, Runth; Ampelodesmos, Link ; Phragmites, Trinius. Ainsi, le genre Arundo , tel qu'il est aujourd'hui limité par les agrostogra- phes modernes, se trouve déjà débarrassé de toutes les espèces dont les épillets sont uniflores , ou contiennent deux fleurs , dont une stérile. Indiquons maintenant quels sont les caract. qu'il présente , après quoi nous ferons con- naître en quoi il diffère des deux g. Ampe- lodesmos et Phragmites. Ses épillets con- tiennent de deux à cinq fleurs distiques, es- pacées et hermaphrodites. Les deux valves de la lépicène sont aiguës, égales, allon- gées, carénées, membraneuses, de la même longueur que les fleurs et écartées l'une de l'autre. Les paillettes sont également mem- braneuses ; l'inférieure, bifide à son sommet, porte une petite arête entre ses deux lobes, et est recouverte , surtout à sa base , de longs poils soyeux ; la supérieure est plus courte et bicarénée. Les styles sont longs et portent des stigmates plumeux. Les deux paléoles sont glabres et charnues. Le fruit est glabre. Ainsi caractérisé , ce genre a pour type V Arundo donax L. , c'est-à-dire qu'il correspond au genre Donax de Palis- sot de Beauvois et de Trinius. Il diffère des genres Ampelodesmos et Phragmites par sa paillette externe, bifide et aristée à son som- met , qui est entier et simplement subulé dans ces deux derniers genres. Les espèces du genre Arundo sont peu nombreuses. M. Runth en énumère vingt-deux . dont plus de la moitié sont incertaines. Parmi ces es- pèces, nous mentionnerons ici : 1° L'irun- do donax L. , connue sous le nom de Canne de Provence. Elle est originaire des parties orientales de l'Europe. On la trou- ve en Egypte, dans le Caucase, etc., et on la cultive dans le midi de la France. Sa racine est employée en médecine comme sudorifi- que; ses tiges, qui atteignent quelquefois quatre à cinq mètres d'élévation, servent à faire des manches de quenouilles, des can- nes, des manches de lignes, etc. 2° LM. mauritanica Desf., est cultivée, comme la précédente , dans le midi de l'Italie ; elle sert aux mêmes usages, et, de plus, ses ti- ges sont employées aux environs de Rome à faire des échalas. (A. R.) ARUNGANJA. bot. ph. — Nom fran- çais du genre Haronga. (Sp.) ARVAN. moll. — Adanson, dans son Voyage au Sénégal , donne ce nom à une Coquille très commune au Cap-Vert, et qui appartient au genre Terebra de Lamarck. Linné l'aurait comprise dans sa troisième section des Buccines ; mais il n'a pu men- tionner cette esp. Elle a également échappé à Gmelin, à Dillwyn, et Lamarck ne la men- tionne pas non plus. Voy. ris. (Desh.) * ARVELIUS. ins. — Genre de la fa- mille des Pentatomiens , groupe des Penta- tomites, de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Spinola ( Essai sur les Hémipt. ), et regardé par Burmeister et par nous comme une simple division du g. Acanthosoma. Ce g. ne diffère essentiellement des Acanthoso- ma que par les tarses , de trois articles , et par les antennes, dont le premier article est plus court que la tête , avec cette dernière profondément échancrée, et munie de deux épines. Le type du genre est le Cimcx gla- diator Fab., du Brésil. M. Spinola rapporte encore à ce g. deux esp. offrant des carat- ARY tères qui nous paraissent les éloigner beau- coup du type. (Bl.) ARYEiXSIS. bot. — Voyez arviis. (C D'O.) * ARYERSIA , Cambess. , in Saint- Hil. Flot: Brasil., vol. II, p. 184, tab. 112. — Fenzl , in Endl. Gen. plant., p. 960. — Hapalosia, Wight et Arn. (Prodr. Flor. Ind. , I , p. 358 ). bot. ph. — Genre de la famille des Paronychiées ( tribu des Poly- carpées, DC. ), auquel M. Fenzl assigne les caract. suivants : Calice 5-parti; segments herbacés, membraneux aux bords , égaux ou inégaux (les deux ou trois extérieurs plus longs) ; tous naviculaires, comprimés, caré- nés au dos , subcuculliformes au sommet, mutiques. Pétales 3 ou 5, insérés au fond du calice, linéaires, très entiers, 2-dentés au som- met. Étamines 3 ou 5 , alternes avec les péta- les , et ayant même insertion que ceux-ci ; filets filiformes. Anthères 2-thèques, longitu- dinalement déhiscentes. Ovaire 1-loculaire , multi- ovulé; placentaire basilaire; ovules amphitropes. Style 5-parti, à stigmates re- courbés. Capsule membranacée , 1-loculai- re , 5-valve , polysperme ; valves concaves , point convolutées. Graines subfusiformes ; hile latéral , supra- médian. Embryon rec- tiligne au centre d'un périsperme un peu charnu; radicule éloignée du hile. — Her- bes annuelles (habitant la zone équatoriale), multicaules, pubescentes. Feuilles opposées ou subverticillées, étroites, accompagnées de stipules scaiïeuses. Fleurs fasciculées ou en corymbes ; bractées scarieuses; Ce genre comprend quatre ou cinq esp., parmi les- quelles se trouvent le Polycarpon apurense K.unth ; le Polycarpœa memphitica Delile, et le Pliarnaceum depressum L. (Sp.) ARVICOLA , Lin. mam. — Voyez CAMPAGNOL. (A. DE Q.) ARVICOLIENS. mam. — Famille de Tordre des Rongeurs. (A. de Q.) ARVI1V. Arvensis. bot. — Qui croît dans les champs. (C. d'O.) ARYTÈNE. Arytena ( âp-JTauvx , sor- te de coupe ou de vase), moll. — Tel est le nom que M. Oken donne bien inuti- lement au genre Arrosoir, depuis long-temps établi par Bruguière, et adopté par tous les auteurs , sous le nom de Pinicilla , et plus fréquemment encore sous celui (VAs- pergillum. Voy. arrosoir. (Pesii.) ASA 190 ARYTHEIVE.moll.— Voyez auïtè- NE. (DESII.) ARZILLA. poiss.'— L'un des noms vulgaires de la Raie miralet. Voy. ce mot. (Val.) *ASAGRiEA. bot. ph. — M. Lin- dley vient de publier sous ce nom (Bot. Regist. , 1859, n. 53) un genre nouveau, dédié à M. Asa Gray , qui , conjointement avec M. Torrey , s'occupe d'une Flore gé- nérale de V Amérique du nord. Ce genre , qui fait partie de la famille des Mélantha- cées de Rob. Brown , a pour type le Vera- trum officinale de Schlechtendal (Linnœa, VI, p. 45 ), ou Helonias officinalis Don (in Edinb. new phil. Journ. , oct. 1832, p. 234). Les caract. qui lui sont assignés sont les suivants : Les fleurs sont polygames, disposées en un long épi nu. Le calice est à six divisions profondes , linéaires , à peu près égales , épaisses , et marquées d'une fossette nectarifère à leur base. Les étami- nes , au nombre de six , sont alternative- ment un peu plus courtes , à anthères cor- diformes et presque uniloculaires. Les trois pistils sont dressés , rapprochés du centre de la fleur. L'ovaire , à une seule loge , est atténué à son sommet en un style , terminé par un stigmate excessivement petit et à peine distinct. Le fruit consiste en trois fol- licules uniloculaires très minces , s'ouvrant par toute la longueur de leur côté interne , et contenant des graines ailées d'un côté. L'espèce unique dont ce genre se compo- se , Asagrœa officinalis Lindley (Bot. Reg., 1859, n. 55N, est une plante intéressante, qui paraît fournir les fruits connus sous le nom de Cévadille ou Sabadille , employés en médecine comme vermifuges. Elle est ori- ginaire du Mexique, et on la cultive en An- gleterre. C'est une plante bulbeuse ; à feuil- les étroites , carénées, graminiformes , ru- des sur les bords. La hampe est longue de plus d'un mètre. Les fleurs sont blanches. — Ce genre se distingue surtout des Helonias et Veratrum , auxquels l'espèce qui le con- stitue avait d'abord été rapportée , par les segments de son calice , qui sont excavés et nectarifères à leur base , et par la forme de ses anthères. (A. K.) ASAPHE ( âaxpr,ç, incertain ). crust. foss. — M. Brongniart a donné ce nom à une division générique de l'ordre des Tri- 200 AS A lobitcs , caractérisée de la manière suivante : :<£<;?, nom du Gecko dans Aristote). rept. — Genre établi par Fitzinger , adopté au Musée de Vienne , et admis par M. Lichtenstein ( Verz. doubl. zool. mus. Berl., p. 102) comme synonyme de celui de Phyllurus ( Cuvier, Règne ani- mal, 1817). M. Lichtenstein y range le La- certa pipiens Pall. , et VA. Sthenodacty- lus, devenu depuis le genre Stenodactylus , Fitz. Pour d'autres auteurs, Ascalaboles est le nom générique des Platydactyles (Voy. ce mot), ou d'une partie d'entre eux seule- ment, et il comprend, entre autres, le Gecko fascicularis ou mauritanicus du périple méditerranéen. C'est dans ce sens que l'em- ploie M. Ch. Bonaparte ; et il est alors syn- onyme de Tarentola , Gray , et d'une des sections du genre Platydactyle de l'ouvrage de MM. Duméril et Bibron. Ce n'est qu'une ASC partie des Ascalabotcs comme les compre- nait Fitzinger. (P»G.) ASCALABOTES (««i>*6os, le Gec- ko dans Aristote ). rept. — MM. Duméril et Bibron [Erpétologie, t. III, p. 2Ô7) em- ploient ce mot comme synonyme de celui de Gechoticns, appliqué à une famille de Reptiles dont le Gecko du midi de l'Europe est l'espèce la plus anciennement connue. (P. G.) *ASCALABOTOIDES (i«A>*6o«, le Gecko dans Aristote ; dfos, ressemblance). rept. — M. Fitzinger nomme ainsi la famille des Geckotiens. (P. G.) ASCALAPHE. Ascalaphus (àaxiïocfo;, nom d'un oiseau chez les Grecs), uns. — Genre de la famille des Myrméléoniens, groupe des Myrméléonites , de l'ordre des Névroptères , établi par Fabricius ( Entom. System.), adopté depuis par tous les entomo- logistes, et confondu autrefois par Linné dans le grand genre Myrméléon. Les Ascalaphes sont parfaitement caractérisés par des an- tennes presque aussi longues que le corps , terminées brusquement en massue ; par des palpes labiaux à peine plus longs que les maxillaires, et par des ailes plus courtes et plus larges que chez les Myrméléons. Latreille rapporte que Bonnet a observé aux environs de Genève une larve sembla- ble aux Fourmis-lions, mais qui ne marche point à reculons et ne fait point d'enton- noir , et dont l'abdomen offre à son extré- mité une plaque bifide et tronquée au bout. Il suppose que cette larve appartient à VAscalaphus italicus , propre à l'Europe méridionale. Les Ascalaphes sont de très jolis insec- tes ayant assez l'aspect des Libellules ou Demoiselles ; ils sont nombreux en espèces et répandus dans les diverses parties du mon- de. Leurs ailes sont le plus ordinairement variées de noir et de jaune. Leur taille est à peu près la même pour toutes les espèces. Le type est VA. italicus Fab. (Bl.) * AS.CALAPHIE. Ascalaphia (de As- calaphe , nom spécifique de l'espèce type ). ois. — Genre formé par M. Isidore Geof- froy Saint-Hilaire dans ses cours d'ornitho- logie au Muséum , et démembré du genre Hibou (Otus, Cuvier ; Bubo , Savigny). Le principal caractère qui a engagé le pro- fesseur à faire ce démembrement nous pa- ASC 203 rait consister dans la forme des ailes, qui, quoique courtes, sont construites sur le type aigu. L'espèce qui y a donné lieu est le grand Hibou à huppes courtes, Otus ascala- phus Cuv., Règne animal , dernière édit. , p. 341; (Bubo ascalaphus Sav., Egypte, Ois., pi. 5, f. 2), et figuré depuis dans les pi. col. de Temminck, n» 57 , sous le nom de Hibou à huppes courtes ÇStrix ascala- phus Sav.). — Cette espèce, qui fut rappor- tée d'Egypte par M. Savigny , et qu'on rencontre quelquefois en Europe, outre le caractère générique tiré de la forme des ai- les , diffère encore de nos Hiboux d'Europe par des aigrettes très courtes, placées à quelque distance en arrière des yeux ; par un bec grêle , caché presque entièrement dans les poils très longs de la face. Les plumes sétacées des joues, rebroussées et courtes au dessous de l'œil , contribuent à donner au front et au sommet de la tète une forme aplatie. Les tarses sont longs et ve- lus , ainsi que les doigts , presque jusqu'à l'origine des ongles ; il n'y a que deux écail- les non duvetées à l'extrémité des doigts. La queue est de moyenne longueur et ar- rondie. Cette espèce, commune en Egypte , visite accidentellement les parties méridio- nales de la Sicile et delaSardaigne, où quel- ques individus ont été tués, et se trouverait aussi en Ecosse, selon Pennant , qui l'a fait figurer dans sa British Zoology , plane. B, n° 3; mais ce dernier habitat est encore douteux , son apparition dans le nord ne paraissant guère probable. (Lafr.) ASCALAPHUS. ins. — Voyez asca- LAPHE. (C. D'O.) ASCARICIDA (Ascarides, Ascarides ; cœdo, je tue), bot. ph. — Ce nom fait allusion aux propriétés anthelmintiques de l'une des espèces (Ascaricida indica Cass. — Verno- nia anthelmintica L. ) réunie aujourd'hui aux Vernonia, où elle constitue une section caractérisée par ses capitules terminaux soli- taires ou en corymbe, et dont l'involucrese compose d'écaillés foliacées appendiculées , plus ou moins étalées , et par la forme de l'aigrette qui couronne son fruit. (J. D.) ASCARIDAIRES. helm. — Voyez ASCARIDE et ASGARIDIENS. (P. G.) ASCARIDE. Ascaris ( àaxapli, sorte de ver), helm. — La dénomination d'Ascarides, appliquée par Aristote à plusieurs sortes ?04 ASC ASC d'animaux , et particulièrement à une esp. de Vers intestinaux , a été conservée à un g. dont cette esp. peut être considérée comme la plus importante. Ce genre lui-même, d'abord très nombreux en esp., a été, depuis quelques années, subdivisé en beaucoup d'autres, et la famille ou l'ordre dans lequel il prend place reçoit également les noms d'Ascaridiens, Oxycéphalés ou Wématoïdes ; quelques auteurs considèrent même les Né- matoïdes comme une classe à part, et parmi eux nous citerons M. Ehrenberg. h"1 Ascaris lumbricoides, nommé parGoëze Ascaris gigas, et par Zeder Fusaria lum- bricoides, séjourne dans les intestins de l'homme, et aussi dans la vessie et les reins. Plusieurs animaux domestiques en sont éga- lement affectés, et parmi eux les Bœufs, les Chevaux, les Anes et les Cochons. Il atta- que aussi quelques individus d'espèce dif- férente vivant au milieu de nos habita- tions ou dans les ménageries. L'Orang-ou- tang du Muséum de Paris, le Daw , espèce de Zèbre dont il y a des individus au même établissement, et un Phoque qui y vivait aussi, ont rendu des vers que leurs carac- tères ont dû faire regarder comme des Asca- rides lombricoïdes. Les Helminthes de cette espèce ont le corps épais de deux ou trois lignes, et long de six pouces à douze ou quinze ; aussi sont-ils depuis fort long-temps connus des médecins ; on les appelait an- ciennement Lumbricus ; et, pour les distin- guer des Tœnioïdes, ils recevaient l'épithète de teres, Lumbricus ter es ; quelquefois même on les regarda comme identiques aux vers de terre (g. Lumbricus) ; mais l'absence de soies ambulatoires , les trois papilles buc- cales , et beaucoup d'autres caractères , les font facilement distinguer de ces derniers , qui sont même des animaux d'une autre classe. Tyson, en 168^, avait déjà indiqué la plupart de ces différences , et cependant Brera a essayé, il y a environ trente-cinq ans , de soutenir l'opinion ridicule que les endroits où s'opère le développement des Ascarides et des Lombrics , la nourriture qu'ils y prennent et la température qu'ils y rencontrent , sont les seules causes de leurs différences de conformation. Le Stomachide de Peereboom n'est qu'un Ascaride lombri- coïde mutilé ou défiguré, et l'animal trou- vé par Trcutlcr parmi beaucoup d'Ascari- des de la même espèce lui est également identique, bien que, par anomalie, les val- vules de sa bouche ne fussent qu'au nom- bre de deux. L'anatomie de cet Ascaride a été faite par plusieurs auteurs, et particulièrement par Rudolphi , Cuvier, Meckel, de Blain- ville , J. Cloquet , Morren , etc. Nous en parlerons à l'article Némaloïde de ce Dictionnaire , en la comparant à celle de plusieurs autres animaux du même grou- pe , particulièrement étudiés par M. Moritz Diesing et quelques autres observateurs. Le genre Ascaride appartient à la divi- sion des Nématoïdes qui ont l'appendice mâle double. Il comprend un nombre assez considérable d'espèces. Rudolphi en con- naissait quatre-vingt-dix. Ces animaux sont tous parasites , et leur séjour habituel est à la surface du canal intestinal et de quelques autres muqueuses. On en a trouvé chez les différentes classes de Vertébrés , et spé- cialement dans les Poissons; les mâles sont incomparablement moins fréquents que les femelles. M. de Blainville résume ainsi les caractè- res de ce genre : Corps rrgidule , élastique et un peu allongé , rond , fusoïde ou renflé au milieu et atténué à ses deux extrémités. Bouche antérieure, terminale, pourvue de trois nodosités convergentes, deux supé- rieures et une inférieure. Anus un peu avant l'extrémité postérieure et en forme de fente. Orifice de l'organe femelle au tiers antérieur ou à peu près. Organe mâle ayant à l'exté- rieur deux spicules sans gaines. Les espèces de ce genre peuvent être par- tagées en trois groupes, suivant qu'elles ont le corps également atténué à ses deux extrémités , ou plus épais en avant ou plus épais en arrière. A chacun de ces trois groupes appartiennent des espèces à tête ai- lée ou non ailée , c'est-à-dire aplatie en arrière de la bouche , et présentant bilaté- ralement une carène saillante. (P. G.) ASCARIDES (ânxpifeç). ras. etiiF.LM. — Aristote nomme ainsi de petits vers qui se forment, dit-il , dans le limon des puits, et, en général, dans les amas d'eau où il se dépose des terres. Ascarides pris dans ce sens est synonyme d'jBmpJs. Le natura- liste grec appliquait aussi la dénomination û\iscarides à une des trois sortes de vers ASC tUfil signale dans les inlcslins de l'homme. Chiv. les modernes , elle sert encore à dési- gner une espèce de ver parasite de l'hom- me, et qui est le type d'un genre assez nombreux en espèces. Voyez ascaride. (P. G.) * ASCARID1ENS {Ascaris, genre de Vers intestinaux), iielm. —M. de Blainville (l)ict.des se. nat., t. LVII, p. 555) nomme Ascaridicns ou Oxycéphalés un ordre de Vers apodes quia pour type l'Ascaride lom- bricoïde , et les caractères qu'il lui donne sont les suivants : Corps médiocrement al- longé , rigidule ou assez raide , rond , atté- nué aux deux extrémités , avec des articu- lations très fines ; canal intestinal bien com- plet. Bouche terminale orbiculaire , nue ou pourvue de quelques tubercules radiaire- ment disposées. Anus plus ou moins ter- minal ; appareil de la génération bisexuel ; les sexes séparés sur deux individus diffé- rents. Ce groupe , qui , sauf un très petit nombre, comprend tous les genres dont Ru- dolphi a fait ses Nématoïdes , se partage actuellement en un nombre considérable de subdivisions génériques qu'on pourrait assez bien rapporter , ainsi qu'il suit , à trois tri- bus : 1° Ascaris, Cucirflamis , DactyHus, O- phiostoma,Helerocheilus,Lecanocephalus, Ancyracanthus. 2° Gordius, Filaria, Trichocephalus , Trichosoma, Mastigodes , Crossophorus, Cheiracanthus, Tropisurus , Oxyurus, Vi- brio, Amblyura, Anguillula, Phanoglene, *EnchiUdium. 5° Strongylus , Syngamus, qui ne re- pose que sur une fausse interprétation du précédent , Stephanurus , Gnathosloma , Sclerostoma, Physaloptera, Spiroptera. On a aussi rapporté, mais avec doute , à l'ordre des Nématoïdes, les g. Thelazia, Liorhynchus , Hamularia , Odontobius, et même ceux de Trichina, Agama, Sphace- lura et Sphœrularia , dont l'organisation paraît beaucoup plus simple. Voyez, chacun à son article, les différents noms de genres cités ici. (P. G ) ASCARINA , Forst. bot. pu. —Genre de la famille des Chloranthacées, très impar- faitement connu ; son auteur (Gen., n. 59) n'en donne que les caractères suivants : Fleurs dioïques, 1-bractéolées . disposées en ASC 205 chatons lâches, spiciformes. Fleurs mâles 1-andres ; filet très court ; anthère oblongue, 4-sulquée. Fleurs femelles ; Ovaire globu- leux, 1-loculaire , 1 -ovulé , à stigmate sessi- le, déprimé, obscurément 3-lobé. (Fruit drupacé? ) VA. polystachia Forst. consti- tue à lui seul le genre ; c'est un arbre indi- gène des îles de la Société ; ses feuilles sont opposées, pétiolées , dentelées, à pétioles connés en gaîne amplexicaulc. (Sp.) ASCARIS. HEJiM. — Voyez ascari- de. (P. G.) * ASCENDANT. Ascendcns , assur- gens. bot. pu. — Cet adjectif s'emploie pour désigner une tige ou tout autre organe filiforme qui , après avoir été couché ou in- cliné à sa base, se redresse verticalement dans sa partie supérieure. Exemple : la Vé- ronique en épis. Cette expression est syno- nyme tfassurgent et de redressé. (A. R.) ASCHEE. annél. — Un des noms vul- gaires de l'Arénicole des pécheurs. Yoy. ARÉNICOLE. (P. G.) ASCHER. poiss. — L'un des noms vulgaires du Salmo Ihymalus. Yoy. ombre. (Val.) ASCHÎON ( uvyjo-j , nom qu'on trou- ve dans Théophraste , et qu'on croit se rapporter aux Truffes), bot. cr. — Wall- roth ( Flora germ. , IV, p. 266) l'a sub- stitué au mot Tuber, qui , depuis Pline jusqu'à nos jours, avait servi à désigner ces champignons. Ce nom n'a pas été adopté par les auteurs , probablement parce qu'ils n'ont pu expliquer les causes qui avaient déterminé ce célèbre botaniste à opérer ce changement. (Lév.) * ASCHIPHASMA. ins. — M. West- wood {Zool. journ.) a appliqué ce nom à un genre de la famille des Phasmiens, de l'ordre des Orthoptères, qui avait déjà reçu le nom de Perlamorplia , généralement adopté. Voy. ce mot. (Bl.) ASCIDIA. TtiNiciERS. — Voyez asci- die (P. G.) * ASCIDIACÉES [d'Ascidia, genre de Tuniciers). tuniciers. — Synonyme d'Ascidiens. Voy. ascidie. (P. G.) * ASCI Dî DES. Ascididœ. iielm. — Mac-Leay donne ce nom à une famille de la classe des Tuniciers, ayant pour type le genre Ascidia. Yoy. ce mot. (C d'O.) ASCIDIE. Ascidia (ebxi'Aov, petite 206 ASC outre). TiiJiiciERS.— Baster (Opusc. subsec, II, X, 5) donne ce nom à un animal marin qui, depuis la remarque de Pallas (Mise, zool., p. 74 ) , a été reconnu pour être du même groupe que ceux qu'Aristote nommait Té- thyes (rifivx). Aristote n'avait laissé que peu de détails relativement aux Téthyes; la simplicité apparente de ces animaux l'avait principalement frappé. Rondelet , dans les chapitre XIX et XXI de son Histoire des Poissons, donna des renseignements sur deux espèces d'Ascidies qui vivent sur nos côtes de Languedoc ; il reconnut parfaite- ment leur analogie avec les Téthyes d'A- ristote, et, à son exemple, plusieurs natu- ralistes de la même époque adoptèrent cette dénomination. Les premières édi- tions du Systema naturœ sont très fauti- ves au sujet des Téthyes. Toutefois, la qua- trième en donne une espèce sous le nom de Tethys , et il y est même indiqué que l'a- nimal des Coquilles bivalves n'est pas diffé- rent de celui des Téthyes, ce qui, plus tard, fut adopté par Pallas, G. Cuvier, etc. Mais Linnœus accepta aussi le genre Mi- crocosmus de Redi , qui a pour objet une Ascidie, sur l'enveloppe de laquelle s'atta- chent de petites coquilles et d'autres pro- ductions marines, et, par suite d'une con- fusion étrange, l'esp. type de ce g. est signa- lée comme identique avec le Microcosmus de Bartholin , prétendu animal de la mer du Nord, assez grand pour paraître comme une île et pour tromper les navigateurs. La sixième édition du même ouvrage donne , sous le g. Tethys, un mélange des caract. des Ascidies et de ceux des animaux aux- quels Lamarck a depuis réservé ce même nom de Tethys. Le Microcosmus de Re- di et celui de Bartholin disparurent l'un et l'autre de la dixième édition ; les Ascidies elles-mêmes ne furent indiquées que fort obs- curément dans le genre Priapus , et le nom de Tethys fut appliqué à l'Aplysie , qui elle-même est confondue avec les Téthyes de nos catalogues actuels. Ce fut alors que Bohadsh et Plancus décrivirent et repré- sentèrent fort exactement plusieurs espèces d'Ascidies , auxquelles ils conservèrent leur nom aristotélicien. Baster, en publiant sadescription de YAscidium, ajouta une remarque relativement à l'analogie de cet animal avec les Huîtres , et Pallas, ainsi ASC que nous l'avons dit , proposa la réunion de ces Téthyes et de l'Ascidie. C'est ce que Linnaeus exécuta dans la douzième édition du Systema; et, en adoptant la 'dernière de ces dénominations , il ajouta aux 'trois es- pèces de Bohadsh trois autres animaux du même groupe , observés par Rœnig dans la mer du Nord. O.-F. Mùller, dans le Zoologia danica, ainsi que dans le Prodromus de cet ouvra- ge ; O. Fabricius , dans son Fauna groen- landica ; Pallas (Spicilegia zool. et Mém. de Pétersb.) et Dicquemare ( Journal de physique ) , ajoutèrent différentes espèces à celles qu'on connaissait alors. Bru- guière a reproduit, dans V Encyclopédie , presque toutes les figures d'Ascidies don- nées par ces auteurs , et Gmelin , dans son édition du Systema, porte à trente-quatre le nombre des Ascidies simples. Depuis , on a décrit un nombre assez considérable de ces animaux. Coquebert de Montbret en a indiqué deux espèces dans les Bulletins de la Société philomatique. G. Cuvier a fait à leur sujet des observations anatomi- ques et zooclassiques , et son travail a paru en 1815, dans le tome II des Mémoires du Muséum. M. Savigny en a fait l'objet d'é- tudes non moins importantes, publiées dans la deuxième partie de ses Mémoires sur les Animaux sans vertèbres, en 1816 ; depuis, des faits nouveaux, relatifs à leur ana- tomie et à leur physiologie, ont été fournis par MM. Schalck , Eysenhardt , Mac-Leay , Milne-Edwards, et plusieurs de ces derniers naturalistes , auxquels il faut joindre MM. Lesueur, Risso,Quoy et Gaimard. Délie Chiaje, etc., se sont occupés de la détermi- nation de leurs espèces dans les différentes parties du globe. La physionomie des Ascidies rappelle as- sez bien, comme leur nom l'indique, cel- le d'une outre ou d'une bourse, et l'ana- logie sera plus évidente encore si l'on se rappelle qu'elles se remplissent habituel- lement d'eau , qu'on peut leur faire rendre en les pressant un peu fortement. Cette der- nière particularité et la forme de plusieurs d'entre elles les ont souvent fait comparer aux parties extérieures de la reproduction chez l'homme et les animaux ; aussi les ha- bitants du littoral où on les trouve leur don nent-ils souvent de semblables noms. Ron- ASC delet el quelques naturalistes de son époque ont reproduit ecs dénominations grossières, et quelquefois sans recourir au voile dont l'emploi de synonymes grées ou latins aurait pu les couvrir. La surface extérieure par laquelle les Ascidies adhèrent aux corps sous-marins est toujours plus ou moins co- riace, quelquefois même presque cartilagi- neuse. Elle s'encroûte souvent de sable ou d'autres corps de petite dimension. Sa face interne est doublée par une membrane min- ce , qu'on décrit comme en étant la conti- nuation , et qui lui donnerait, ainsi qu'aux Séreuses , l'apparence d'une poche sans ou- verture dans laquelle est renfermée la par- tie viscérale de l'Ascidie. Une semblable disposition se voit chez les Bryozoaires, animaux dont la disposition générale dif- fère à peine. C'est entre les viscères et l'en- veloppe terminale que l'eau s'introduit , et le tube digestif communique au dehors par deux ouvertures qui ont fait nommer cer- taines Ascidies Polypes à double orifice , Distomes, etc. C'est à cet endroit seulement que les parties viscérales et tégumentaires communiquent entre elles au moyen des muscles , des vaisseaux et des nerfs. On a indiqué la tunique extérieure comme étant l'analogue de la coquille des bivalves; mais on ne saurait se dissimuler qu'il existe en- tre ces deux parties bien des traits de dis- semblance. G. Cuvier s'est, le premier, occupé de classer méthodiquement les diverses esp. d'AscmiES simples. Il les partage en qua- tre tribus, dont les caract. sont pris dans la forme et les dimensions du sac branchial. En voici le résumé : 1° Sac branchial plissé longitudinalement, descendant jusqu'au fond de la tunique pro- pre , sans s'y recourber : A. microcosmus , A. papillota. 2° Sac branchial non plissé , descendant jusqu'au fond de la tunique propre sans s'y recourber : A. fusca. 3° Sac branchial non plissé , descendant jusqu'au fond de la tunique propre, se re- courbant ensuite, et remontant jusqu'au mi- lieu du corps : A. mamillata , A. mona- chus. 4° Sac branchial ne pénétrant pas jus- qu'au fond de la tunique propre : A. intes- tinalis , A. clavata. ASC SOT Cuvier ne donnait point de nom à chacun des groupes qu'il établissait ; M. Savigny en imposa aux siens. Voici sa classification : 1° Les Ascidies à test coriace et pédicule: genre Boltenia. L2° Les Ascidies à test coriace sessile : genre Cynthia. 3" Les Ascidies à test gélatineux, sessile : genre Phallusia. 4° Les Ascidies à test gélatineux pédicu- le : genre Clavelina. Ces différents genres seront traités sépa- rément dans ce Dictionnaire. Voici ceux qu'on y a ajoutés : Cystingia , Mac - Leay , voisin des Bolténies ; Syphonotethis, Gerv. ; Bipapillaria, Lamk., et Todia. Quant aux Mammaria, Mail. , que Lamarck en rap- prochait , il paraît que ce sont des Acti- niens. M. Milne-Edwards a considéré les Clavé- lines comme le premier genre d'une famille particulière d'Ascidies sous le nom d'A. so- ciales, et intermédiaires aux Ascidies sim- ples et aux Ascidies composées. Les espèces de cette nouvelle catégorie vivent réunies sur des prolongements radiciformes com- muns, mais elles sont d'ailleurs libres de toute adhérence entre elles; leur reproduc- tion a lieu aussi bien par bourgeons que par œufs. Il faut aussi rapporter à la famille de ces Ascidies sociales le genre Percphora établi par M. Wiegmann pour une espèce fort curieuse des côtes d'Angleterre, décrite par M. Lister. Une troisième et dernière famille des As- cidies comprend les Ascidies composées, que les travaux de MM. Savigny et Milne- Edwards nous ont surtout fait connaître. Il ne semble pas qu'il ait été question de ces Ascidies dans les anciens auteurs; mais Rondelet en donne déjà trois esp. sous les noms de Grappe de mer, Albergame de mer et Concombre de mer. Plus tard, on les rapporta au groupe des Alcyons, et c'est parmi ces animaux qu'elles sont placées dans la treizième édition du Systema: mais la différence qui sépare des Polypes gorgo- noïdes les Tuniciers dont il est ici question ne tarda pas à être démontrée par Gaertner dans un travail publié par Pallas. L'Alcyo- nyum Schlosseri Pall. ; VA. ficus d'Ellis , et VA. ascidioides de Pallas, furent prin- cipalement ceux sur l'observation des- 208 ASC quels on s'appuya. Gartner ût dès lors, sous le nom de Botryllus, un genre à part de VA. Schlosseri, dont chaque étoile fut reconnue pour un assemblage d'autant d'a- nimaux qu'il y a de branches , et VA. asci- dioides devint le type de son g. Distomus. En 1807, Renieri, dans un ouvrage italien intitulé Osservazioni , etc. , fit connaître, sous le nom de Pollicitorus , un genre qui parait renfermer des espèces appartenant aux deux précédents. « Ces animaux, dit Renieri , ne sont pas des Polypes comme ceux que l'on appelle coralligènes ; mais s'ils étaient isolés et sans la communication réciproque qu'ils ont avec la substance qui les réunit, ce seraient autant d'Ascidies. A la fin de 17ÎT>, dans une lettre adressée à Olivi , et insérée dans les Opuscules de Mi- lan , j'ai le premier observé ce fait... » M. Savigny, et MM. Desmarest et Lesueursont entrés avec succès dans cette nouvelle voie, et le premier a surtout démontré que les Alcyons gélatineux et autres Ascidies com- posées ont une organisation bien supérieure à celle des Polypes qui construisent le co- rail ; et , en effet, sauf quelques particularités que l'étude des g. nous fera connaître , et qui sont le résultat de leur mode d'agré- gation , les Botrylles , les Distomes et au- tres animaux de la même famille, ont l'orga- nisation des Ascidies. M. Milne-Edwards a continué la démonstration de cette identi- té dans les différents systèmes d'organes, et ajouté aux faits anatomiques observés par M. Savigny, des détails physiologiques plus complets que ceux qu'on avait donnés précédemment. C'est ainsi que la circulation des Ascidies simples, sociales ou composées, a lieu suivant le même procédé ; leur cœur forme une sorte de boyau situé au dessous des viscères , et il se contracte alternative- ment dans un sens et dans l'autre , de ma- nière que l'oriGce par lequel le sang a été chassé dans une des contractions est celui par lequel il rentre pendant la suivante. Les Ascidies composées, et, sans aucun doute, les autres animaux de cette classe, sont tous pourvus, dans le même individu, d'un testi- cule aussi bien que d'un ovaire ; et , dans leur premier âge, elles subissent une véritable mé- tamorphose. Ces animaux jouissent, en outre, de la faculté de se reproduire par stolons et sans le secours de leur appareil générateur, ASC ce qui s'observe aussi chez les Clavélines et les Pérophores, de la famille des Ascidie? sociales. Voici comment M. Savigny a classé les Ascidies composées , dans le travail jus- tement célèbre qu'il a publié à leur sujet. Toutes ont le corps fixé ; le seul genre Py- rosoma (Voy. ce mot), qui est libre, con- stitue un groupe à part : 1° Les deux ouvertures supérieures et à six rayons réguliers : genres Diazona , Dis- toma, Sîgillina. 2° Les deux ouvertures supérieures, l'une à six rayons réguliers , l'autre irrégulière ou simple : genres Synoicum, Aplidium , Po- lyclinum, Didemnum. 5° Les deux ouvertures supérieures et simples: genres Eucœlium , Botryllus. M. Milne-Edwards admet aussi trois caté- gories ou tribus d'Ascidies composées, mais il les dispose différemment, savoir : les Po- lycliiviens , comprenant les genres Sigil- lina , Sav. ; Amarocium, Edw. ; Synoi- cum, Sav. ; Aplidium, Sav. ; Polyclinum , Sav. Les Didemxiens ou Disloma, Gaerln. ; Diazona, Sav. ; Leptoclinum , Edw. ; Di- demnum, Sav. ; Eucœlium , Sav. Les Bo- trylliexs ou Botryllus , Gaertn. ; Bo- trylloides, Edw. Aux Ascidies composées appartiennent encore plusieurs genres moins complètement connus; ce sont: Podotethis , Gerv. , qui tient à la fois des Ascidies socia- les et des Didemniens , ainsi que les g. Sy- cozoa , Polyzoa et Holozoa de M. Lesson. Si on recherche la place que les Ascidies doivent occuper dans la série zoologique, et le rang qu'elles y tiendront , il sera facile de reconnaître que ces animaux, malgré les nouvelles découvertes auxquelles a con- duit l'étude physiologique des organismes inférieurs, ne sauraient être réunis aux Po- lypes à tentacules pectines, c'est - à - dire aux Coraux et aux Alcyons ; Cuvier les a joints aux Mollusques acéphales, et cette manière de voir a été acceptée par MM. Sa- vigny et de Blainville. Pour Lamarck, au contraire, les Ascidies, réunies aux Biphores et aux Pyrosomes, qui constituent avec el- les les Acéphales sans coquilles de Cuvier, forment , parmi les Radiaires , un groupe à part, sous le nom de Tuniciers. Ce groupe est simplement une classe pour Lamarck ; mais il serait sans doute convenable de l'é- lever au rang de type ou embranchement , ASC et d'y réunir différentes classes d'animaux dont les uns sont regardés comme Mollus- ques, et les autres comme Zoophytes, quoi- qu'on général ils semblent également dépla- cés parmi les Mollusques ou parmi les Zoo- phytes. Tels sont les Polypes bryozoaires, dont l'analogie avec les Ascidies n'est plus douteuse; tels sont probablement aussi les Diphyes , les Physsiphores et les Béroïdes non radiaires, qui seraient autant de classes dans le groupe remarquable des Tuniciers , dont on reculerait ainsi les limites , en mê- me temps qu'on lui donnerait une valeur plus élevée. (p. g ) *ASCIDIÉE {feuille) (âmlikm, petite outre ). bot. — M. de Mirbel appelle ainsi les feuilles terminées par un appendice cya- thiforme, recouvert d'un opercule mobile, comme dans le Nepenthes distillatoria. (C. D'à.) ASCIDIENS (VAscidia , genre de Tu- niciers). tumceers. — On nomme quel- quefois ainsi les animaux plus généralement désignés par le nom d'Ascidies. Voy. as- cidie. (P. G.) * ASCIDIOCARPES. Ascidiocarpa (àaxitta*, utricule; »td*tfs, fruit), bot. cr. — Luhnemann a donné ce nom aux Hépa- viques, comme le Riccia, dont le fruit s'ou- vre au sommet. (C. d'O.1 * ASCIDITES. Ascidites. helm.— Nom donné par Latreille à une famille de la clas- se des Tuniciers qui a pour type le genre Ascidia. (C.d'O.) ASCIDIUM (Awîiftoii, petite outre). bot. cr. — Genre de la famille des Lichens, tribu des Endocarpées , établi par M. Fée ( Crypt. offre. , p. 96 , pi. 1 , f. 23 ) sur un Lichen qu'on rencontre communément sur les écorces des Quinquinas du commerce. Voici les caractères auxquels on pourra le reconnaître : Thalle membraneux, illimité ; verrue formée par le thalle, déprimée et percée au centre d'une ouverture margi- née. Thalamium inclus , muni d'un double périthèce membraneux. ÎVucléus globuleux, blanc en dedans comme en dehors. Spori- dies naviculaires renfermant 4 à 6 spores ovoïdes. Nous avons analysé un échantillon que nous tenons de M. Fée ; et, soit qu'il fût imparfait , soit que nous nous y soyons mal pris, nous confessons n'avoir pas été assez heureux pour voir le double périthèce sur T. II. ASC •209 lequel est fondé le genre. Nous pensons donc , pour notre compte , qu'il ne saurait être distrait du genre Thelotrema. Voy. ce mot- (C M.) ASCIDIUM ( àTtiftov , outre, utricu- le ). bot. cr. — Genre de Champignons créé par Tode (Schrifïen der Berl. Ge- sellsch. naturf. Freunde, vol. III, p. 247), et qu'il a désigné plus tard (Fung. Meckl. ] p. 13) sous le nom A'Ascophora. Voy. ce mot. ( i.év. ) A SCIE. Ascia ( aextx , opaque ). ujs. — Genre de Lépidoptères diurnes établi par Scopoli, et qui comprend ceux des Polyom- mates de Latreille , qui n'ont ni queues ni taches aux ailes inférieures. Voy. polïom- MATE. (D.) *ASCIE. Ascia ( iî-xiu , opaque ). rvs. — Genre de l'ordre des Diptères , division des Brachocères, subdivision des Tétrachoetes, famille des Brachystomes , tribu des Syr- phides. Ce genre, établi par Mégerle et ado- pté par Meigen, ainsi que par Latreille I Fanu noter. ) , a été créé aux dépens des genres Milesia de Fallen et de Latreille Gênera ), Merodon de Fabricius , et Syr- phtis de Panzer. Parmi les espèces rappor- tées à ce genre par M. Macquart , et dont quelques unes sont assez rares, nous ne citerons que lMsc. podagrica de Mégerle, qui est commune partout , et qui est la même espèce que le Syrphus podagricus de Panzer ou Merodon id. de Fabricius. (D.) *ASCIUM, Schreb. (à* tov, petite ou- tre), bot. ph. — Syn. du genre Noran- tea, Aubl. , de la famille des Marcgravia- cées. r _ (Sp.) ASCLEPIADEES. Asclepiadeœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotylédones , à corolle monopétale hypogyne, offrant les ca- ract. suivants : Calice 5-parti ou 5-fide, en général beaucoup plus court que la corolle; segments à estivation imbriquée , souvent accompagnés dans leurs sinus de petites dents. Corolle hypogyne, monopétale, ca- duque , 5-partie ou 5-fide, campanulée , urcéolée, hypocratéri- ou inlundibuliforme, souvent rotacée; segments alternant avec les lobes du calice, à estivation contournée ou valvaire , quelquefois accompagnés dans leur sinus de plis peu prononcés; tube nn ou garni d'écaillés de formes variables à 14 210 ASC l'entrée. Étamines 5, insérées à la base de la corolle et alternes avec les segments ; fila- ments comprimés, soudés en un tube qui embrasse étroitement les styles; ce tube porte ordinairement à sa partie externe des appen- dices simples ou composés , dont la forme varie d'un genre à l'autre. Les anthères s'ouvrent latéralement ; elles sont, dans le plus grand nombre des genres, terminées par une membrane dépendante du connectif , qui se rabat sur le sommet aplati des styles; les bords se prolongent inférieurement en deux sortes d'ailes cartilagineuses au sommet , et entre lesquelles on remarque un corpus- cule cordiforme, noir, luisant, de la base duquel partent à droite et à gauche deux filets jaunes qui , à une certaine époque , vont, en s'accroissant, se mettre en rapport avec les masses polliniques qu'elles sous- tendent soit par leur base (masses pollini- ques dressées), soit par leur sommet (masses polliniques pendantes). Il résulte de cette singulière disposition qu'en détachant le corpuscule situé entre chaque anthère on en- lève avec lui , et sous la forme d'une petite balance, deux masses polliniques qui appar- tiennent à deux anthères distinctes. Celles-ci sont biloculaires , et , suivant leurs formes plus ou moins allongées dans le sens de la longueur ou de la largeur , ces loges s'ou- vrent longitudinalement ou transversale- ment (Gonolobées). Les masses polliniques sont généralement en forme de fuseau ou de petite massue plus ou moins comprimée ; cependant, dans les Périplocées, le pollen est granuleux et les grains sont réunis 4 par 4; dans les Sécamonées , les masses polliniques , au lieu de former un corps unique dans chacune des loges, sont disposées par petits groupes. Les ovaires sessiles, géminés, su- perposés suivant l'axe, entourés à leur base d'un disque hypogynique , sont indépen- dants ou soudés en un seul par leur face ventrale, qui porte de nombreux ovules ana- tropes. Les styles plus ou moins allongés se dilatent au sommet en un plateau charnu , dont la forme générale présente un nombre infini de modifications secondaires. On s'est contenté jusqu'ici d'en signaler deux princi pales et d'indiquer le cas où cet organe est mousse ou terminé en pointe : dans l'un ou l'autre cas, on distingue toujours une divi- sion plus ou moins profonde qui indique ASC l'origine binaire des deux corps dont il ré- sulte. C'est à la face inférieure et en sur- plomb du plateau que se trouve la portion stigmatique, la seule qui serve à la trans- mission des tubes polliniques; c'est égale- ment à chacun des angles de ce plateau que se trouvent les corpuscules qui supportent les masses polliniques. Les fruits, auxquels on a donné le nom de follicules, s'ouvrent par leur face ventrale et laissent échapper à leur maturité des graines munies d'une ai- grette. Ces follicules géminés, ou solitaires par avortement, sont lisses ou couverts de prolongements spiniformes, mous ; leur con- sistance varie : en général elle présente celle du parchemin ; cependant elle acquiert parfois celle d'un corps ligneux. On trouve tous les intermédiaires entre ces deux degrés; aussi arrive-t-il que plusieurs d'entre eux sont charnus et susceptibles d'être mangés. Les graines sont obovales, entières ou den- ticulées, comprimées, imbriquées ; leur test, membraneux , cartilagineux ou subéreux, forme un rebord circulaire, échancré à la place du hile et du micropyle , d'où part le bouquet de soies ténues qu'il est très rare de voir manquer. Le périsperme, charnu, forme en général une mince couche qui en- toure un embryon axile à radicule supérieure, et à cotylédons piano-convexes ou plus fré- quemment foliacés ; la plumule est invisible A. L. de Jussieu réunissait les plantes qui constituent cette famille à celle des Apocy- nées : elles y formaient en majeure partie une section caractérisée par ses ovaires gé- minés, ses fruits biloculaires renfermant des graines pourvues d'une aigrette vers leur hile ou point d'attache. Plus tard, M. R. Brown éleva au rang de famille les deux groupes établis par de Jussieu , et donna à ce- lui qui nous occupe le nom d'Asclépiadées , s'appuyant, pour fonder cette dernière, sur la forme de la corolle, la présence d'une rangée d'appendices soudés aux filets des étamines, qui, eux-mêmes réunis en colonne, embrassent étroitement les styles pour faire corps avec leur sommet dilaté ; mais c'est principalement sur la singulière organisa- tion des anthères et des masses polliniques solides que repose la division des Asclépia- dées. Toutefois cette séparation, quoique gé- néralement admise, n'est pas très facile à li- miter -.car le groupe des Périplocées, par son ASC pollen granuleux , semble établir la con- nexion des Apoeynécs avec les Asclépiadées, et ne laisser ainsi que de bien faibBls caractè- res pourtour distinction. Les Asclépiadées sont, de toutes les fa- milles à corolles monopétales, celle dont l'appareil staminal présente le plus de com- plication. On a souvent comparé la struc- ture de leurs fleurs à celle des Orchidées, et cette comparaison ne manque pas de jus- tesse, car on s'est servi, dans l'une comme dans l'autre , de la disposition des granules polliniques libres ou réunis en masse pour établir dans ces groupes les divisions pri- maires, divisions auxquelles, dans les Asclé- piadées, sont venues se joindre, pour l'éta- blissement des genres , les innombrables formes que fournit la couronne staminale, de même qu'on s'est servi de celles du la- helle , et de l'adhérence des parties de la fleur au gynostème, pour créer les genres d'Orchidées. L'organisation si bizarre et si compliquée, et, par suite, la difficulté d'expliquer le mode de fécondation dans les Asclépiadées, a fixé à diverses époques l'attention des plus célè- bres botanistes. M. R. Brown , comme en tant d'autres circonstances, est celui qui a le plus contribué à étendre nos connaissan- tes à ce sujet, d'abord par son travail géné- ral de classification, puis, plus tard, par ses belles recherches sur le mode d'imprégna- tion de l'ovule de cette famille, recherches entreprises à la même époque et poursui- vies avec un égal succès par M. Ad. Bron- gniart. Les Asclépiadées sont des plantes herba- cées, charnues ou frutescentes, souvent vo- lubiles ; à feuilles opposées, simples, indi- vises , toujours entières , membraneuses ou charnues ; à inflorescence généralement in- terpétiolaire , multiflore , quelquefois uniflo- re , en ombelles, capitules, cymes ou pani- cules, dans lesquels les fleurs sont accompa- gnées de 5 bractéoles subulées, très rarement développées. Elles habitent principalement les régions tropicales des deux continents, mais quelques genres se trouvent appartenir exclusivement à certaines parties du globe : ainsi les nombreuses esp. du g. Asclepias sont particulières au Nouveau-Monde, tandis que les Gomphocarpus, également très nom- breux en espèces et à peine différents du ASC 211 précédent, habitent presque exclusivement la région australe de l'Afrique. En général , les Asclépiadées sont comprises entre le 59° lat. boréale et le 58°lat. australe. La section à masses polliniques dressées se trouve li- mitée à l'ancien continent , et ce n'est que par exceptvm qu'on rencontre aux Antilles une esp. de ce groupe. J'ai donné, dans mes Etudes sur les genres et espèces d' Asclépia- dées, des tableaux qui résument la distribu- tion géographique des genres et des section* de cette famille, tableaux auxquels on pour- ra recourir pour se faire une idée générale à ce sujet. Les racines de plusieurs plantes de cette famille jouissent de propriétés émétiques; leur suc abondant sert à faire une sorte de caoutchouc, et l'on attribue à celui des esp. de Calotropis des propriétés antisyphilili- ques des plus prononcées. Les travaux les plus complets dont les Asclépiadées aient été l'objet sont ceux de M. R. Brown , insérés dans les Wernerian Trans., I, p. 12, 1809, et Trans. Lin. Soc, celui de M. Wight pour les espèces de l'In- de ; enfin le mémoire que j'ai inséré dans les Ann. des se. nat. ,1. IX , 1837 , et dans lequel j'ai donné des analyses florales des principaux genres. Le partage des Asclépiadées en 3 tribus , dont le principal caract. distinctif est em- prunté à la position des masses polliniques, qui sont dressées, horizontales ou pendantes, appartient à M. Brown. Cette dernière , qui renferme la plus grande partie des gen- res, a été elle-même subdivisée en plusieurs sections d'après des considérations tirées de la forme des couronnes slaminales; enfin la première tribu, celle à masses polliniques dressées, se divise en deux sections suivant que les anthères sont mutiques ou terminées par un appendice. CEXRES. lre Tribu. — Masses polliniques dres- sées. CÉROPÉGIÉES : Cer^pegia , L. R. Br. ; Piaranthus, R. Br. ; Huernia, R.Br.; Apteranthes, Mik. ; Hutchinia, W. et A. ; Stapelia, L. ; Bucerosia, W. et A. ; Erio- petalum, W. et A. ; Caralluma, R. Br. ; Heterostemma, W. et A. ; Sisyranthus, E. Mey. ; Microstemma, R. Br. ; lirachy- stelrna, R. Br. ; Orthanthera , W. et A. SIS ASC Leptadenia, R. Br. ; J/oya, R. Br. ; Ccn- trostemma, Decaisn. ; Jsterostemma , De- caisn. ; Tenarii, B. Mey. ; Cosmostigma , W. et A. ; Pterostelma , W. et A. ; Physo- stelma , Wight; Sarcolobus , R. Br. ; Gy- mnema, R. Br.; Leptostemma, Bl. ; Stepha- notis, Pt. Th.; Marsdenia, R. Br.; Pergu- laria, L. ; Baxtera , Reichb.; Mïcro- loma, R. Br. ; Parapodium, E. Mey. ; Me- tastelma, R. Br. ; Schubertia , Mart. ; Di- schidia, R. Br. 2e Tribu. — Masses polliniques horizon- tales. GONOLOBÉES : Gonolobus, L. L.-C. Rich. ; Fischeria , DC. ; Tweedia , Hook. et A. ; Lachnostoma , H. B. K. ; Matelea, Aubl.; Dregea, E. Mey. ; Tylophora,R. Br. 5e Tribu. — Masses polliniques pendan- tes supportées par des processus ailés ac- compagnés latéralement d'un corpuscu- le corné. OXYPÉTALÉES : Calostigma , Decaisn. ; Oxypetalum, R. Br. ; Schizo- stemma, Decaisn.; Morrenia, Lindl.; Arau- jia, Brot. 4e Tribu. — Masses polliniques pendan- te t. ASCLÉPIADÉES VRAIES : Asclepias, L. ; Gomphocarpus , R. Br.; Lagarinthus , E. Mey. ; PachycaPpus , E. Mey. ; Xysmalo- bium , R. Br. ; Acerates, EU. ; Podostigma, EU.; Hybanthera , Endl ; Brachylepis, Hook. et Arn. ; Enslenia , Nutt. ; Otaria , H. B. R. ; Pentarhinum , E. Mey. ; Aspido- glossum, E. Mey. ; Sonninia, Reichb. ; Ho- lostemma, R. Br. ; Cynanchum, L. ; Endo- tropis , Endl. ; Cynoctonum, E. Mey. ; Pyc- noneurum , Decaisn. ; Fockea, Endl. ; Stein- heilia, Decaisn.; Glossonema , Decaisn.; Schizoglosmm , E. Mey.; Vincetoxicum , Mcencta. ; Cordylogyne , E. Mey.; Soleno- stemma, Hayn» ; G lossostephanus , E. Mey.; Metaplexis, R. Br. ; Seutera, Reichb.; Rhyssolobiun, E. Mey. ; Kanahia, R. Br. ; Sarcostemma, R. Br.; Raphistemma, Wall.; Philibertia, H. B. K. ; Calotropis, R. Br. ; Pentatropis, R. Br. ; Jphisia, W. et A. ; Oxystelma, R. Br, ; Pantasachme, Wall. ; Eustegia, R. Br. ; Dœmia, R. Br. ; Ditassa, R. Br. ; Decanema, Decaisn. ; Astephanus, R. Br. ; Hœmax , E. Mey. 5e Tribu. — Masses polliniques granu- leuses, granules i-lobés. PÉRIPLOCÉES : Cryptostegia, R. Br. ; Periploca, L. ; Fin- laysonia, Wall. ; Streptocaulon, W. et A. ; Gymnanthera, R. Br. ; Decalepis, W. et ASC A. ; Brachylepis, W. et A. ; Hemidesmus, R. Br. ; — * Lepisloma , Bl. ; Phyllanlhe- ra, Bl. » 6e Tribu. —Anthère 4-loculaWe, masses polliniques 20, appliquées 4 par 4 au som- met des corpuscules. SÉCAMO^ÉES : Seca- mone, R. Br. ; Toxocarpus, W. et A. ; Go- niostemma, W. et A. (J. D.) ASCLEPIAS ( nom d'Esculape ). bot. ph. — Toutes les espèces de ce genre sont originaires du Nouveau-Monde ; elles s'é- tendent , des parties tempérées , où elles croissent en plus grand nombre, jusqu'au delà des tropiques. Ce sont des herbes vivaces , à feuilles op- posées ou verticillées , à ombelles interpé- tiolaires ou rarement terminales. Ce genre a pour caract. : Calice 5-parti. Corolle 5- partite, a segments réfléchis. Couronne sta- minale 3-phjile; folioles en cornets munis à l'intérieur d'une sorte de corne plus ou moins longue , faisant constamment saillie en dehors des cornets et dépassant même par- fois le sommet du style , sur lequel elles se courbent en général. — Plusieurs Asclepias se cultivent dans les parterres comme plan- tes d'ornement. Une d'entre elles s'est pro- pagée sur tous les points du globe entre les tropiques : c'est VA. curassavica. Une autre, VA. syriaca L., se rencontre dans certaines parties de l'Europe, où on la désigne sous le nom d'Jpocyn à ouate soyeuse , colon sau- vage, plante à soie, etc., à cause des soies qui surmontent les graines, et dont on a cher- ché à tirer parti pour en former des étoffes. On en a, en effet, fabriqué des velours, des molletons, etc.; mais d'un côté le bon mar- ché du coton ordinaire, et de l'autre la rareté de la matière fournie par l'Asclépiade, dont la culture a toujours été fort restreinte, ont ar- rêté les spéculations manufacturières à son égard. On avait également cherché à utili- ser les tiges de cette plante en les faisant rouir comme celles du chanvre. C'est en Silésie que les principaux essais de culture ont été tentés. En 1772, on en voyait, aux environs de Liegnitz, une plantation d'envi- ron 100,000 pieds. — L'épithète de syriaca appliquée à cette plante est complètement inexacte, car cette espèce, comme toutes ses congénères, est originaire des Etats-Unis d'Amérique. ( J. D. ) *ASCLERA(àpriv.; «Jhtjwfc, dur). INS. ASC — Genre de Coléoptères hétéromèrcs , fa- mille des Sténélyrcs, établi par H. Dejean, dans la troisième édition de son Catalogue , aux dépens des OEdémères. Il y rapporte 21 espèces, dont 14 exotiques et 5 d'Europe, parmi lesquelles nous citerons celles qui ont été décrites par Fabr. , savoir : A. san- guinocollis , A. cœrulescens , A. thalassina et A. viridissima. Les deux premières se trouvent aux environs de Paris, la troisième en Autriche et la quatrième en Suède. Les Asclera, placés par M. Dejean entre les Na- cerdes et les Anogcodes, se distinguent des premiers par leurs élytres oblongues , et des seconds par l'écusson, qui, chez les Asclera, est de moyenne grandeur, régu- lièrement arrondi et déprimé au milieu , tandis qu'il est prolongé et anguleux chez les Anogcodes. Voy. nacerdes et anog- codes. (D. et C.) * ASCLERES. Ascleria (« priv. ; e*h- pôs, dur , c'est-à-dire sans pièces dures pu charnues), zooph. — Sous-ordre des Poly- stomes de M. Rafinesque. Il comprend les Zoanthes , les Sinoïques , les Vérétilles, les Pennatules, les Encrines, etc., réunion d'ani- maux qui n'ont pas la moindre analogie en- tre eux. (P. G.) ASCOBOLUS {àrs.ôi, outre; /3i, spore), bot. cr. — Genre de Cham- pignons ainsi nommé parce que les spores ressemblent à des thèques. Fries (Syst. orb. Pcget., p. 112) le place dans l'ordre des Sphériacées et dans le sous-ordre des Do- thidinées. Les réceptacles sont innés et s'ou- vrent parmi ostiole simple; leur nucléus est gélatineux et formé de spores globu- leuses ou oblongues qui simulent des thè- ques et qui s'échappent sous forme de fila- ments contournés. L'espèce qui sert de type est VAscospora Mgopodii, ou Sphœria Mgo- podii de Persoon. Ce genre est celui que Mademoiselle Libert {Cryptogames des Ar- dennes) a nommé Ascochyla. Voy. ce mot. (LÉv.) * ASCRA, Schott (in Spreng. Cur.post., p. 407). bot. ph. — Synonyme (suivant M. Endlicher, Ge«.,p. 920) du genre Bana- ra, Aubl., de la famille des Bixacées. (Sp.) AS6fUS («fexo's , outre , utricule ). bot. cr. — Mot latin dont se servent les Myco- logues pour exprimer les cellules qui ren- ferment les spores des Champignons et des Lichens. Elles sont plus ou moins arrondies ou allongées; dans ce dernier cas, on les nomme ordinairement Thèques. ( Voy. ce mot.) C'est à tort que les auteurs ont indi- qué l'existence de ces organes dans les Hy- ménomycètes, comme les Agarics , les Bo- lets, les Hydnés, les Clav aires, etc. Dans ces Champignons , les spores sont externes et supportées par des prolongements de l'hy- menium à une ou plusieurs divisions aux- quels j'ai donné le nom de Basides. ( Voy. ce mot.) On trouve les thèques dans les Morelles, les Pézizes, les Géoglosses, etc., et les utricules dans les Truffes, les Éry- ziphes , etc. (LÉv.) * ASCYREIA, Choisy [Prodr. Hyp., p. 58, et in De Cand. , Prodr., I, p. 544) ; .illusion à Smvpw ). bot. vh. — M. Choi- ASC 215 sy a donné ce nom à une section absolument artificielle de son g. Hypericum. La plu- part des espèces qu'il range dans cette sec- tion appartiennent à d'autres genres, et notamment aux Androsœmum et aux My- riandra. (Sp.) ASCYRON , Tourn. (non L.) ( «axvpov, millepertuis), bot. ph. — Genre inadmis- sible et absolument artificiel; il a été fondé sur plusieurs Hypéricacées appartenant à divers genres de cette famille , et il corres- pond à peu près à la section également in- admissible établie par M. Choisy, dans le g. Hypericum, sous le nom d'Ascyreia. (Sp.) ASCYRUM, L. ; Spach (ffi'ij. des Plan- tes phan., vol. V, p. 346 ; id. Nouv. Ann. des se. nat., vol. V, p. 568) ( «tzu/sov, milleper- tuis ). bot. ph. — Genre de la famille des Hypéricacées (tribu des Hypéricées, sous- tribu des Ascyrinées, Spach), offrant les ca- ractères suivants : Calice de 4 sépales 2-sé- riés, opposés-croisés ; les 2 extérieurs ( l'un supérieur , l'autre inférieur ) valvaires en estivation , et, après la floraison, beaucoup plus grands, subcordiformes, finement 5 ou 5-nervés; les 2 intérieurs (latéraux) très étroits ou squamuliformes , petits , un peu divergents. Pétales 4 , non persistants , iné- quilatéraux , inégaux , obliquement acumi- nés. Etamines en nombre indéterminé (en général de 60 à 100, rarement de 9 à 24), persistantes , à peine monadelphes par leur base ; filets capillaires; anthères minimes, réniformes-didymes. Ovaire l-loculaire, 2-à 4-slyle ; placentaires suturaux, en même nombre que les styles; ovules horizontaux, anatropes, 2-sériés sur chaque placentaire. Styles subulés ou filiformes, courts, conni- vents ou recourbés ; stigmates minimes , tronqués. Capsule finement striée , l-locu- laire , 2 - à 4-valve, polysperme , recouverte par le calice. Placentaires filiformes ou la- melliformes, intervalvaires, persistant après la déhiscence, ainsi que les valves. Graines minimes, cylindracées , apiculées aux deux bouts , finement scrobiculées. — Arbrisseaux ou sous-arbrisseaux. Rameaux et ramules ancipités , anguleux , articulés , feuillus. Feuilles coriaces , persistantes , très entiè- res, sessiles (souvent amplexicaules), ac- compagnées, de chaque côté de leur base, d'une glandule globuleuse ou dentiforme, 21G ASE ponctuées (ainsi que les sépales) de vésicu- les transparentes. Pédoncules diehotoméai- res et terminaux, ou axillaires et termi- naux, solitaires ou ternes , l-florcs , 2-brac- téolés , 4 - èdres , soit courts et raides , soit filiformes et rabattus après la florai- son. Pédicelles en cymules. Bractéoles mi- nimes , subulées. Sépales et pétales dis- posés en croix renversée. Corolle et étami- nes jaunes. Capsule soit comprimée et 2- valve, soit subcylindrique, 3 -ou 4-suIquée et 3-ou4-vaIve. — Ce genre appartient aux régions chaudes de l'Amérique septentrio- nale; on en connaît une dizaine d'espèces. VA. amplexicaule Michx. , et VA. stans Michx., se font remarquer par l'élégance de leurs fleurs. (Sp/ * ASEIMOTRICHUM (à priv. , tn,- fistov, signe; fyîl, poil, filament), b^t. cr. — Corda ( Voyez Sturm , Flor. Germ. Fleft., XII, p. 43, tab. 22 ) a décrit et figu- ré sous ce nom un genre de Champignons appartenant à ses Psilionacées ( lcon. Fung., t. I , p. 17 ) , ainsi caractérisé : Filaments droits , réunis en faisceaux, de forme varia- ble, continus , presque transparents, par- semés de spores continues , fusiformes , et de petites masses vésiculeuses , diapha- nes et colorées. ISAseimotrichum ossium Cord. forme sur les os de petits groupes dont les Glaments sont bruns , les spores blanches , aiguës aux deux extrémités ; les vésicules sont jaunes et polymorphes. Je ne connais ce genre que d'après la description de l'auteur. (LÉv.) ASELLE. Asellus. crust. — Geoffroy a donné ce nom à un petit Crustacé d'eau dou- ce , qui est devenu le type d'une division gé- nérique de l'ordre des Isopodes, et qui avait été confondu jusque alors avec les Cloportes et les Cymothoés. Dans la méthode de clas- sification de M. Milne Edwards, le g. Aselle prend place dans la section des Isopodes marcheurs, famille des Asellotes , tribu des Homopodes, et se distingue des autres gen- res de la même tribu par les caractères suivants : Antennes internes beaucoup plus courtes que les externes. Pattes de la pre- mière paire subchéliformes. Abdomen com- posé seulement d'un article ; fausses pattes de la dernière paire ayant la forme d'appendi- ces allongés, terminés par deux articles styli- formes. — Il est aussi à noter que l'abdomen ASE porte en dessous deux lames operculuires sous lesquelles sont logées les fausses pattes branchiales. — L' Aselle vulgaire est très commun dans les eaux douces et stagnantes de la France; Say en décrit deux autres espèces propres à l'Amérique septentrionale. (M. B.) ASELLIDES. crist. — Leach et La- marck ont désigné ainsi une division de Crustacés , renfermant les Aselles , les Ido- tées, les Sphéromes, les Cymothoés, lesBo- pyres, etc. ( M. E. ) ASELLOTES. crust. — Famille de la division des Isopodes marcheurs, carac- térisée par la conformation de l'abdomen , dont le dernier article est grand et scutifor- me, et dont les fausses pattes postérieures sont terminées par des appendices stylifor- mes lesquels se prolongent en manière de queue. Le corps de ces Crustacés est plus ou moins allongé et souvent presque linéaire ; les antennes de la première paire sont très petites, mais faciles à voir et insérées près de la ligne médiane ; enfin la conformation des pattes varie, et les caractères tirés de ces organes servent de base à la division de cette famille en deux tribus, s voir : 1° Les Asellotes hétéropodes, dont les pat- tes de la première paire sont terminées par une main didactyle ; 2° Les A sellotes homopodes, dont les pat- tes de la première paire sont semblables aux autres, ou seulement subchéliformes et ter- minées par une petite griffe. La première de ces tribus comprend les genres Apseude, Rhoé, et Tanaïs. La tribu des Asellotes homopodes se compose des genres Limnorie, Aselle, Jœra, Jœridine et Oniscode. (M. E. ) ASELLUS. poiss. — Nom par lequel les Latins ont traduit la dénomination grec- que d'O/u's/cos , et qu'ils appliquaient peut- être à l'un des Gades de la Méditerranée. On l'a transporté, sans trop de fondement, à l'espèce que nous appelons aujourd'hui ÉGLEFix (Gadus ceglefinus). Voy. ce mot. (Val.) *ASEMNIS, C. (we^vos, sans éclat), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famil- le des Longicornes , établi par M. Dcjean dans son dernier Catalogue, et dont il n'a pas publié les caractères. Il le fonde sur une seule espèce , dont il ignore la patrie , ASE «t qu'il rapporte avec doute a la Saperda unicolor de Fnbricius. D'après cette indi- cation , ce genre appartiendrait à la famille des Lamiaires de M. Serville. (D. et C.) * ASEMUM («n«°î> Qm ne porte au- cun signe ). iss. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Longicornes , tribu des Cérambycins , établi par Eschscholtz (Bulletin de la Soc. imp. de Moscou, vol. II, 1830, p. 66 ) , et auquel il rapporte 3 es- pèces : Callidium rusticum Fabr., Callid. striatum id., et Asemurn atrum Esch. M. Serville , dans sa Monographie des Longi- cornes ( Ann. de la Soc. ent- de France , t. III , 1834 , p. 79 ! , a adopté ce genre ; mais il le fonde sur d'autres caractères qu'Esehscholtz , et n'y comprend pas le Callidium rusticum , dont il fait le type d'un autre g. auquel il donne le nom dMr- hopalus. M. Dejean comprend cette même espèce dans son g. Criocephahim. Voy. ces deux mots. (D. et C.) * ASEMUS («3T).«c; , qui ne porte aucun signe). — Sous-genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Curculionides , établi par Schoenherr (Curculionid. dispos, me- thod. , etc. , p. 129 ) pour y placer les Cur- cul. rusticus et c/iZoro/ewrus Wiedem., qu'il a compris , depuis , dans le g. Tanymecus de Germar. Voy. ce mot. (D. et C.) ASEPHANAKTHES ( faute d'ortho- graphe ou d'impression ). bot. ph. — Voyez ASTEPHA\AATHES. (Sp.) * ASEPIS. a>>él. — Genre deSerpulai- rcs voisin des Spirorbes. M. Raflnesque [Anal, de la nat., p. 137) l'indique sans le décrire. (P. G.) ASEROE ( &«i/9rfs, dégoûtant ). bot. cr. — Labillardière (Voyage aux terres au- strales , p. 143) a décrit sous ce nom un champignon voisin du g. Phallus. La volve est globuleuse, marquée de sillons; le ré- ceptacle est étalé, divisé en rayons bifides , et supporté par un pédicule long , ouvert à son sommet. ISAseroe rubra, la seule espè- ce qu'on connaisse a le pédicule rouge. L'auteur l'a trouvée en masse dans les fo- rûts, parmi les Mousses, dans la terre de Van-Diemen. — Ce genre me paraît avoir les plus grands rapports avec le g. Pentaci- na d'Endlicher; mais, dans celui-ci, les rayons, au lieu d'être bifides, sont simples. Si ma conjecture est vraie , l'hymenium , T. II. AS1 817 dont Labillardière n'a pas parlé , devrait être placé sur la face interne des rayons , tandis que , dans les autres Phalloïdées , il recouvre la face externe du réceptacle. (LÉv.) * ASEXE ( à. priv. ; sexus , sexe ). bot. en, — Nom hybride employé par Adanson dans ses Familles desplantes pour désigner les végétaux qui n'ont pas de sexe , comme les Lichens , les Algues , les Champignons et les autres Cryptogames. Ce mot n'a pas été adopté ; pourtant , Gaertner s'est servi de celui iTAsexualis, en lui donnant le mê- me sens. Voy. agames. (Lév.) ASFUR. poiss. — Ce nom, qui signifie Moineau , a été employé par Forskal comme épithète de son Chœtodon Asfur. M. de La- cépède a cru devoir le placer parmi ses Pomacanthes ; mais le fait est que l'espèce appartient à ses Holacanthes. Voy. ce mot. (Val.) 'ASIATIQUES, akacii.— M.Walcke- naêr nomme ainsi une petite division de son genre atits. Voy. ce mot. (El.) ASIDA (étymologie inconnue). Dfs. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille •les Mélasomes, tribu des Blapsides , établi par Latreille aux dépens du genre Opatrum de Fabricius, et auquel il assigne pour ca - ractères : Étuis soudés. Palpes maxillaires termines par un article plus grand , trian- gulaire. Menton large, recouvrant la base des mâchoires. Les deux derniers articles des antennes réunis en un bouton ; le termi- nal plus petit. M. Solicr, dans son Essai sur les Collaptérides, place ce genre dans sa tribu des Asidites , et le caractérise d'une manière beaucoup plus détaillée. Il partage en deux divisions les quarante-deux espèces qu'il y rapporte. La première comprend celles qui ont les élytres couvertes d'éléva- tions costiformes très irrégulières, fortement sinueuses ou interrompues , fortement gra- nuleuses, et le plus souvent couvertes de pe- tits poils serrés ; le tergum du prothorax plus ou moins prolongé en lobe dans le mi- lieu de sa base , l'écusson peu saillant. La seconde se compose de celles qui ont les é- lytrcs sans côtes ni élévations sensibles, ou avec des côtes longitudinales droites, ni in- terrompues ni sinueuses, lisses ou peu tu- berculeuses ; le tergum du prothorax sub- tronqué, ou à peine saillant, en lobe, au mi- 14* 218 ASI lieu de sa base ; la saillie de l'écusson beau- coup plus prononcée. Les Asidcs sont toutes propres à l'ancien continent ; on ne les trouve que dans les endroits chauds et sablonneux. M. Dejean, dans son dernier Catalogue , en mentionne quarante-quatre espèces, dont huit d'Afrique et les autres d'Europe. Nous n'en citerons qu'une , VAsida grisea ( Asidum griseum Fabr.). C'est la seule qui se trouve aux en- viions de Paris. (D.) * ASFDITES. ins. — Groupe de la tri- bu des Blapsidaircs, famille des Mélasomes, ordre des Coléoptères hétéromères, établi par M. Delaporte (Hist. naturelle des Colé- opt., faisant suite au Buffon-Duméail, t. II, p. 205), et qui se compose des g. Zopherus, Asida, Pelecyphorus, Microschatia, Mach- la, Scotynus et Platynolus. Ces sept g. ont pour caract. communs : Menton grand , cor- diforme, occupant transversalement la ma- jeure partie du dessous de la tète. Corselet à rebords latéraux très grands. Tarses simples dans les deux sexes. Ces insectes habitent de préférence les endroits secs et arides, et par- ticipent souvent de la couleur du terrain où ils vivent. Ils sont en général de couleur cendrée. La tribu des asiditiîs, suivant M. Solier {Ann. de la Soc. entom. de France, t. V, p. 403), se compose de neuf genres, dont voici les noms : Asida , Pelecyphorus, Microschatia , Machla , Slenoides , Steno- morpha , Cardigenius, Scotinus , Fletero- scelis. Yoy. ces mots. (P.) ASILE, ois. — Nom sous lequel Ari- stotc, et, d'après lui, plusieurs ornithologis- tes ont désigné le Pouillot, Motacilla Tro- chilus , Gm. Voy. sylvie-pomllot. (C. D'O.) ASILE. Asilus (Mouche qui tourmente les bestiaux, suivant Virgile et Pline), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, division des Brachocères, subdhision des Tétrachœtes , famille des Tanystomes, tribu des Asiliqucs. Ce genre, établi par Linné, a été adopté depuis par tous les auteurs; mais il est de- venu si nombreux en espèces , qu'on a senti la nécessité de le diviser en plusieurs genres. Latreille est le premier qui ait fait cette di- vision en convertissant le genre de Linné d'abord en une famille sous le nom d'Asili- ques [gênera], ensuite en une tribu du même nom, faisant partie do sa famille des Tany- ASI stomes (Fam. natur.). C'est dans cet état de choses que M. Macquart a adopté le genre Asile , qui se trouve aujourd'hui très re- streint, et qu'il caractérise ainsi : Lèvre su- périeure tronquée obliquement ; premier article des antennes un peu allongé ; troisiè- me long, subulé, comprimé ; style sétacé, un peu allongé, de deux articles. Abdomen al- longé, rétréci postérieurement; organe co- pulateur grand chez le mâle ; tarière com- primée, bivalve chez la femelle. Cellule mar- ginale des ailes ordinairement petite , quel- quefois plus longue que la première ; qua- trième cellule postérieure fermée. Des trente- huit espèces que M. Macquart rapporte à ce genre, nous n'en citerons que deux : l'Asile barbaresque, Asilas barbarus de Fabricius, qui se trouve dans le midi de l'Europe et en Barbarie ; l'Asile frelon , Asilus crabronifor- mis de Linné, qui se trouve dans toute l'Eu- rope. Cette dernière, qui a servi de type au genre, a été décrite et figurée par Geoffroy, pi. 17, fig. 3, sous le nom d'Asile brun, à ventre de deux couleurs. Les Asiles ont l'abdomen en cône allongé, très pointu dans les femelles, avec les pieds robustes. Ce sont des insectes éminemment carnassiers et ravisseurs, qui se nourrissent de proie vivante, et font la chasse à tous les insectes plus faibles qu'eux, et même quel- quefois plus forts en apparence. Leur vol est rapide et accompagné d'un bourdonnement assez fort. On les rencontre surtout à la fin de l'été et en automne ; les uns se tiennent à terre, dans les endroits secs et sablonneux , les autres se posent sur les troncs des ar- bres ou sur les bois coupés. Frisch a ob- servé les métamorphoses de l'A. frelon et de l'A. cend'ré. Degéer a donné aussi des dé- tails sur celles de cette dernière espèce. Leurs larves , pour la description desquelles nous renvoyons à ces deux auteurs, vivent et se métamorphosent dans la terre, à l'in- star de celles des Tipulaires. (D.) ASILIQUEÊY Asilici. ins. —Tribu de l'ordre des Diptères, division des Bracho- cères, subdivision des Tétrachœtes, famille des Tanystomes. Celte tribu, qui a pour type le genre Asilus de Linné , a été établie par Latreille , et adoptée parMeigen , Fallen et VI. Macquart. Ce dernier auteur {Hist. nat. des Diptères, faisant suite au Buffon-Rorct, t. I , p. 275 ) la compose des douze genres AS! •lont voici les noms : Rhopalogastre, Xipho- c'ere, Laphrie, Mégapodc, Cératurge, Dioc- trie, Doripogon, Hlallophore, Ommatie, Go- nype et Vamalis. Leurs caractères sont : Tète fort déprimée. Trompe peu allongée; lèvres terminales formant la partie saillante, tantôt coniques, tantôt cylindriques. Labre très court, conique. Palpes ordinairement petites. Face barbue. Vertex concave. Yeux distants dans les deux sexes. Style des an- tennes quelquefois nul. Abdomen ordinaire- ment cylindrique, déprimé dans les femelles. Jambes et tarses munis desoies. Cellule mar- ginale des ailes ordinairement fermée ; or- dinairement cinq cellules postérieures. On trouve des Asiliques dans les champs, les jardins et les prairies, surtout vers la fin de l'été , en automne. Ils volent avec rapidi- té, particulièrement quand le soleil est très chaud. Ils vivent généralement de proie, en saisissant d'autres insectes au vol avec leurs pattes antérieures , qui sont très robustes. Ils les tuent en les piquant avec une des qua- tre pièces de leur suçoir , qui est un vérita- ble stylet très pointu, et les sucent ensuite. L'enveloppe coriace des Coléoptères ne les garantit même pas de cette arme meurtrière. Les grandes esp., comme les Taons, atta- quent aussi les bestiaux et les tourmentent avec acharnement. Ces Diptères sont beau- coup plus nombreux dans le midi que dans le nord, où l'on ne trouve guère que quelques espèces des genres Dioctrie et Asile. (D.) * ASILITES. Asilitœ. rvs. — Nom d'une sous-tribu de la tribu des Asiliques dans l'or- dre des Diptères , division des Brachocères, subdivision dès Tétrachœtes , famille des Ta- nystomes , établie par M. Macquart dans son ouvrage intitulé Diptères exotiques nou- veaux ou peu connus, et qu'il compose de quatorze genres, dont cinq ont déjà été cités dans la tribu des Asiliques ; les autres sont : Craspèdie, Trupanée, Erax, Apocîée,Proc- tacanthe , Lophonote, Sénoprosope, Léca- nie et Atractie. {Voy. ces mots.) Leurs ca- ractères communs sont : Antennes à style allongé et ordinairement sétacé Ailes à cel- lule marginale et quatrième postérieure or- dinairement fermées. (D.) ASILUS. ins. — Voyez asile. (D.j ASIMIXA, Adans. — Orchidocarpon , Michx. — Poreelia , Pursh (non Ruiz et I'a- von). (Asiminier, nom vulgaire donné à ces ASI •210 végétaux par les Français de la Louisiane ] bot. ph. — Genre de la famille des Ano- nacées, offrant les caract. suivants (Spach , Suites à Buffon, Plant. ph., t. VII, p. 526; : Calice 3-sépale, non persistant. Pétales (i (accidentellement 9), distincts, plus ou moins connivents, ascendants et concaves à la base : les trois extérieurs plus grands que les inté- rieurs. Réceptacle gros, convexe. Étamines nombreuses, cunéiformes, imbriquées en ca- pitule hémisphérique ; anthères subsessiles, extrorses, à appendice apicilaire convexe ou concave , glandiforme. Ovaires 5 à 8, agré- gés au sommet du réceptacle , non stipités, distincts , serrés , 8-20-ovulés ; ovules ana- tropes , axiles , horizontaux, opposés-bisi'- riés. Styles très courts, distincts, terminés chacun en stigmate subclaviforme et recour- bé. Péricarpe composé de 1 à 5 baies ( la plupart des ovaires avortant) distinctes, charnues, pulpeuses en dedans, ovoïdes, ou oblongues , ou subglobuleuses, inarticulées, substipitées , polyspermes, ou par avortc- ment oligospcrmes. Graines subglobulcu- ses, ou plus ou moins comprimées , lisses, inarillées, par avortement 1-sériées , sépa- rées les unes des autres par des diaphrag- mes pulpeux. Test dur, coriace ; périsperme profondément rimeux. — Arbrisseaux ou petits arbres. Feuilles soit coriaces et persi- stantes, soit minces et non persistantes, en général grandes : les jeunes couvertes d'une pubescence soyeuse. Pédoncules courts ou presque nuls , mitants , solitaires , 1-flores , axillaires sur les ramilles de l'année précé- dente ( de sorte que les fleurs des espèces à feuilles non persistantes deviennent com- me latérales), 1 ou 2-bractéolés. Fleurs soit très petites, soit plus ou moins grandes , peu odorantes, d'un pourpre brunâtre ou verdà- tre, ou bien d'un jaune livide. Baies grosses, jaunes, pendantes. Ce genre appartient aux régions tempérées de l'Amérique septentrionale; on en connaît six espèces; leur écorce et leurs feuilles ex- halent , lorsqu'on les broie , une odeur très fétide ; les fruits sont mangeables , mais peu savoureux. Quelques espèces se cultivent comme arbustes d'ornement ; ce sont les seules , parmi toutes les autres Anonncécs , qui puissent résister, en plein air, aux hivers du nord de la France. (Si'.) * ASIMIiN'E. Asimina. bot. — Nom 220 ASI donné par M. Desvaux au fruit appelé Syn- carpe par M. Richard. Voy. ce mot. (C. D'O.) * ASIMIIYIER ou ASSIMINIER. bot. ph. — Nom donné par les Français de la Louisiane aux espèces du genre Asimina, indigènes des États-Unis. (Sr.) ASINDULE. Asindulum. ixs.— Genre de Tordre des Diptères , division des Né- mocères, famille des Tipulaires, tribu des Tipulaircs fongicoles, établi par Latreille et adopté par M. Macquart ( Hist. natur. des Diptères , faisant suite au Buffon-Roret , t. I, p. 140). Ce genre a pour type et unique espèce VAsindulum nigrum de Latreille (Hist. nat. des Crust. et Insect. , t. XIV, p. 290; Gêner., t. I , tab. 14, fig. 1 ). Cette es- pèce a été découverte près de Paris par M. Léon Dufour, et retrouvée depuis dans les environs de Lille par M. Macquart. Elle est longue de trois lignes, noire , avec les pieds bruns et les ailes brunâtres, plus obscures à l'extrémité dans la femelle. (D.) ASINUS. mam. — Voyez cheval. (A. DE Q.) ASIO. ois. —Genre formé par Swains. dans sa classification, et synonyme du genre Duc (Bubo , Cuv.). Les caract. qu'il lui assi- gne sont : Tète grande, avec deux aigrettes; oreilles et disque facial de grandeur moyen- ne, ce dernier quelquefois imparfait. Oreil- les sans opercules. Bec court, avec la man- dibule supérieure munie quelquefois d'un feston. Il donne à ce genre deux sous-genres, dont le premier, Heliaptex, a pour type H. arc- ticus (North. Zool., pi. 32) , et le second, Scops, ou petit Duc , espèces bien connues. Voy. duc. (Lafr.) * ASIPHONOBRANCHES. Asipho- nobranchiata ( a^y-jv , wvo; , privé de si- phon ; Ê/jà/x'K, branchies, ouïes), moll. — M. de Blainville a divisé les Mollusques pa- racéphalophores dioïques en deux grands ordres : ceux qui sont siphonobranches , c'est à-dire qui portent au dessus de la tê- te un canal formé par le manteau , et destiné à porter l'eau sur les branchies ; le second ordre comprend ceux des Mollus- ques qui n'ont point ce canal. La présence ou l'absence de ce canal entraîne dans la Coquille des modifications importantes : car les uns ont toujours une échancrure ou un ASI canal terminal , tandis que les autres ont constamment l'ouverture entière. Pour M. de Blainville , tous ces Mollusques présen- tent ce caractère commun d'avoir les orga- nes de la génération séparés dans des indi- vidus différents. Nous verrons à l'article mollusques quelle importance on doit donner aux caractères qui ont servi de base aux divisions primordiales des Mollusques proposées par M. de Blainville. Voy. mol- lusques. (Desh.) * ASIPHONOIDES. Asiphonoidea («- fftçjojv, wvos , privé de siphon ; dfos , aspect , forme), moll. — Avant la classification des Céphalopodes par M. de Haan , les zoo- logistes confondaient avec les Coquilles de ces animaux un grand nombre de Coquilles microscopiques , dont les travaux de Solda- ni firent connaître les formes variées et les plus singulières. Linné en avait connu un petit nombre, et il les rapportait à son genre Nautile , imité en cela par tous les autres zoologistes. Ces corps ont toujours été rapportés aux Céphalopodes, sans qu'on ait fait assez attention à la différence de leur organisation intérieure. Dans le même temps , M. de Haan de son côté , et M. Al- cide d'Orbigny du sien , séparaient en une classe particulière toutes ces Coquilles mi- croscopiques , parce qu'elles n'ont point de siphon. L'absence de cette partie dans ces Coquilles a fait proposer pour elles , par M. de Haan , le nom (TAsiphonoïdes. Depuis leur séparation comme classe des Céphalo- podes , un habile observateur , M. Dujar- din , a découvert des animaux singuliers, créateurs de ces Coquilles microscopiques. II leur a trouvé une organisation au moins aussi simple que celle des Zoophytes , et il a proposé pour eux une classe à part dans le règne animal. Maintenant, les Coquilles microscopiques comprises par M. de Haan dans sa classe des Asiphonoïdes ne sont plus comptées parmi les Mollusques. (Desh.) ASIRACA (aii.pv.Mi, nom d'un insec- te chez les Grecs), ins. — Genre de la fa- mille des Fulgoriens, de l'ordre des Hémi- ptères , section des Homoptères, établi par Latreille, et adopté par tous les entomolo- gistes. Ce genre est principalement caracté- risé par des antennes dépassant la longueur de la moitié du corps , et insérées en de- hors de la face , ayant leur premier article ASO plus long que lu second , et celui-ci plus grtle; et par les pattes épaisses, avec les jam- bes postérieures longues, munies d'une é- pine au bord externe, et d'une pointe plus grosse à l'extrémité. Les Asiraca se composent d'un petit nombre d'espèces , répandues dans les di-. verses parties du monde; le type est VA. clavicornis (Delphax clavicornis Fabr. ) , qu'on rencontre dans la plus grande partie de l'Europe. (Bl.) * ASOMOPES. Asomopia ( à priv.; «»- fix , corps ; * ojç , pied ). zoom. — Genre indiqué par M. Rafinesque auprès des Mam- maires (Anal, de la nat., p. 154). (P. G.) *ASQPIA (nom mythologique), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Nocturnes , tribu des Pyralites , établi par M. Treistchke aux dépens des Botys de Latreille , et que nous avons adopté dans VHistoire naturelle des Lépidoptères de France , en le caractérisant ainsi : Palpes inférieurs courts , cylindriques , avec le der- nier article très aigu. Trompe longue et épaisse. Antennes simples dans les deux sexes. Corps du mâle peu allongé. Ailes su- périeures étroites , les inférieures oblon- gues. — Ce genre comprend pour nous 11 espèces , dont nous ne citerons que celle qui lui sert de type , le Botys de la farine de Latreille, Pyralis farinalis de Linné, ou Phalène à ventre relevé de Geoffroy. En effet , c'est l'attitude qu'elle prend dans l'é- tat de repos. On la rencontre souvent ainsi dans les cuisines et dans les jardins, sur le tronc des arbres. Sa chenille n'est pas en- core connue , bien que Linné dise : « Ha- bitat in farina culinari cibis parafa, se- dens caude erectâ » ; mais il y a lieu de croire que cette phrase , que tous les au- teurs ont appliquée à sa chenille, ne doit s'entendre que du papillon. (D.) •ASOPUS (Asope, nom mythologique). ins. — M. Burmeister applique ce nom à un genre de la famille des Scutellériens , de l'ordre des Hémiptères , renfermant des espèces très différentes entre elles , quoiqu'il les distingue en général de la plu- part des autres Pentatomes par l'absence d'un canal propre à recevoir le premier article du rostre; mais, sauf ce caractère, auquel nous n'attachons pas autant d'im- portance que M. Burmeister , on ne trouve ASP ^ 21 plus que de très grandes différences entre quelques uns de ses Asopns. En effet , cet auteur y rapporte les g. Arma, Jalla, Ey- sarcoris , de Hahn , qui se lient intime- ment avec les vrais Pentatoma [Cimex, Burm ), et les g. Stiretrus et Discoccra de Laporte, qui , par la forme générale de leur corps , et par la grande étendue de l'écus- son, forment un passage manifeste entre les Pentatomites et Scittellérites. D'après ce qui précède , on reconnaîtra facilement que la dénomination d'Asopus doit cire suppri- mée , puisque les trois premiers g., soit qu'on les réunisse aux Pentatoma, soit qu'on les regarde comme distincts , n'ont pas besoin d'autre dénomination que celle qu'ils avaient déjà reçue , non plus que les seconds nom- més précédemment par M. Laporte. Voy. chacun des genres cités , et principalement Pentatoma et Stiretrus. (Bl.) ASOTUS. poiss. — Linné a donné, on ne peut trop deviner pourquoi, ce nom (dé- bouché) à un Silure observé par lui dans le cabinet de l'Académie de Stockholm, et dont tous les auteurs ont parlé en copiant la courte description de Linné. Nous avons , dans notre Ichthyologie , rapporté le nom de Silurus Asotus à une esp. de Silure du Bengale, très voisine du Silurus atu, et qui nous a paru convenir à la description de Linné. (Val.) *ASPALACIDÉS. Aspalacidœ. mam. — Gray donne ce nom à une famille de l'ordre des Rongeurs , qui a pour type le genre Aspalax ou Rat-Taupe. (C. d'O.) * ASPALATIIIUM , Medicus (Allu- sion à Aspalathus). bot. pu. — Genre non admis, fondé sur le Psoralea palœslina et le Psoralea bituminosa L. , de la familh; des Légumineuses. '0.) *ASPEROCAULOI\ {asper, rude, et caulis , tige), bot. cr. — Genre de la fa- mille des Phycées, tribu des Céramiées, éta- bli, en 1824, par M. Greville, dans sa Flore d' Edimbourg , sur deux esp. de Céramiées appartenant au g. Dasya d'Agardh. Comme \sr le nom l'indique, ce g. était principalement fondé sur les caractères suivants : Fronde rameuse hérissée, continue, opaque. Ra- meaux articulés; double fructification; cap- sule et stichidies lancéolées, contenant des granules sériés. Aux Dasya coccinea et ar- buscula Ag. , qui composaient primitive- ment le g. Asperocaulon, M. Rudolphi (Linnœa, 1831, p. 178) avait, plus tard, sous le nom à^A. collabeus, ajouté une troisième espèce, originaire du Cap de Bonne-Espé- rance.— Ce genre n'a été adopté par per- sonne , pas même par les compatriotes de M. Greville , qui semble l'avoir lui-même abandonné. Le g. Dasya, qui avait pour lui la priorité, a prévalu. Voy. ce mot. (C. M.) ASPÉROCOQUE. Asperoeoccus [as- per, raboteux, et coccum, grain), bot. cr. — Genre de la famille des Phycées , tribu des Dictyotées, créé par Lamouroux, et dont les caractères, très bien exposés par M. Gre- ville {Algœ Britann., p. 50, tab. 9), sont les suivants : Fronde tubuleuse, cylindracéc ou oblongue, continue, membraneuse, d'un vert olivacé ou brunâtre, fixée par un épa tement en forme de bouclier. La fructifi- cation consiste en filaments articulés, courts, claviformes (en massue), épars sur la fronde, où ils forment, par leur agglomération , des macules ponctiformes ou des granulations qui la rendent âpre au toucher. Ces fila- ments , hyalins à leur base , ont leurs der- nières articulations remplies par une masse sporacée brunâtre ou noirâtre : ce sont eux qui sont destinés à reproduire la plante. Tel que l'a circonscrit le phycologue écossais , ce genre ne comprend que quatre espèces, dont deux habitent nos mers, et les deux autres les mers du Chili et du Pérou. Une cinquième espèce, originaire des Indes occidentales , vient d'y être ajoutée par M. Suhr. M. Agardh a publié le même g. sous le nom d'Encœlium ; mais l'antériorité est acquise au nom consacré par Lamouroux. (C. M.) ASPEROPORE. i'olïp.— Nom géné- rique employé par Lamarck , dans son Ex- trait d'un cours de Zoologie, pour une di- vision de Polypiers foi aminés , mais qui n'a pas été reproduit dans les ouvrages subsé- quents du même auteur, et qui n\i pas été adopté par ics zoologistes. (M E.) ASP ASPEROTRICHEM. bot. cr. — VOIJCZ ASPOROTRICHCM. (LÉV.) ASPERUGO,Toum. bot. ph.— Gen- re de la famille des Borraginées , offrant pour caract. essentiels : Calice 5 - Gde , ac- irescent, à segments connivents après la floraison , alternes chacun avec un appen- dice dentiforme. Corolle infundibuliforme , à gorge resserrée , fermée par des squa- mules. Étamines5, incluses. Style Bliformc ; stigmate petit , capitellé. Fruit de 4 nucu- les distinctes , ovales , comprimées , chagri- nées , attachées à la base du style , recou- vertes par le calice très amplifié , compri- mé , sinueux. — Ce genre est constitué par une seule espèce {A. procumbens L.) : c'est une plante annuelle , assez commune dans les décombres. (Sp.) ASPÉRULE. Asperula, Linn. (dimi- nutif d'asper, âpre), bot. pu. — Genre de la famille des Rubiacées, tribu des Stellatœ ou Aspérulées; il offre les caract. essentiels suivants : Limbe calicinal soit inapparent, soit 5-denticulé, très court , non persistant. Corolle infundibuliforme ou campanulée, 4- fide (rarement 5-fide); gorge nue. Étamines 4 (rarement 5 ou 5 ), un peu saillantes, in- sérées au tube de la corolle ; filets filifor- mes; anthères oblongues ou linéaires. Sty- les 2, souvent soudés presque jusqu'au som- met. Péricarpe sec ou à peine charnu , di- dyme-globuleux, point couronné, se sépa- rant en 2 coques 1-spermes , convexes au dos, planes antérieurement. Graines adhé- rentes. Embnon un peu courbé. Herbes ou sous-arbrisseaux. Fleurs terminales ou axil- laires et terminales , solitaires , ou fascicu- lées, ou en cymes trichotomes, ou en pani- cules. Corolle blanche, ou jaune, ou rouge. Ce genre , propre aux régions extratropica- les de l'ancien continent, comprend environ 40 esp. , qui , pour la plupart , habitent les contrées voisines de la Méditerranée. VA. taurina L. se cultive comme plante de parterre; VA. cynanchicaL., espèce com- mune dans les pâturages secs, et connue sous les noms vulgaires de Rubéole , Petite Garance, Herbe de vie ou Herbe à l'esqui- nancie , passait jadis pour un spécifique contre les maux de gorge inflammatoires; sa racine peut tenir lieu de celle de la Ga- rance , pour teindre en rouge. VA. odorata L. (vulgairement Reine des bois , Hépatique Asr ?s*. des bois ou Petit-Muguet) est remarqua- ble par une odeur de Mélisse qu'elle exhale, surtout à l'état sec; l'infusion de cette plante est diurétique et sudorifique. (Sp.) * ASPÉRULÉES. bot. pu.— M. Ach. Richard a désigné sous ce nom une section des Rubiacées, celle que Ray appelait autre- fois Stellatœ, que d'autres auteurs ont nom- mée Aparinées ou Galiées, et dont d'autres encore pensent qu'on doit faire une famille distincte, qui devrait alors conserver le nom de Rubiacées. Voy. ce mot. (Ad. J.) ASPïL-EA. polïp. — Voyez asprea. (C. D'O.) *ASPH/ERA (zpriv. ; afctT/sx, sphère ou boule), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Chrysomélines, tri- bu des Alticides, établi par M. Chevrolat , et adopté par M. Dejean , dans son dernier Catalogue, où il en désigne trois espèces toutes du Brésil et nommées par lui comme nouvelles, savoir : A. fallax (Zonata, Klug ), A. subeincta et A. viridifasciata. D'après M. Chevrolat , ce g. est très voisin de celui auquel Latreille a donné le nom tfOEdionychis ; il n'en diffère essentielle- ment que parce que , chez lui , le dernier article des tarses postérieurs est simple , arqué, et non renflé en boule. (D. et C.) * ASPHALIUM. moll. — Genre de la famille des Dentales, indiqué par M. Rafi- nesque (Analyse de la nut.), mais non dé- crit. (P. G.) * ASPHALIUS. CRrsT. — Genre de l'ordre des Décapodes, de la section des Macroures et de la famille des Salicoques , établi par Roux (Monogr. des Salicoques) d'après la mauvaise figure du Palemon bre- virostris d'Olivier, publiée dans l'atlas de V Encyclopédie méthodique, Ins., pi. 3!9, fig. 4. Dans l'état actuel de la science , ce genre ne peut être admis , et le crusta- cé pour lequel on l'a proposé doit prendre place dans le g. Alphée. (M. E.) ASPHALTE (^?*)ros, bitume . mia. — Bitume solide, noir , à cassure résineuse et conchoïdale , dur et cassant à froid, un peu plus pesant que l'eau , insoluble dans l'alcool et fusible à une température plus élevée que celle de l'eau bouillante. lia reçu les surnoms de Bitume de Judée et Bitume des momies, parce qu'il abonde particuliè- rement sur les bords du lac Asphaltite ou 228 ASP mer Morte, et que les Égyptiens en faisaient usage dans la préparation de leurs momies. L'Asphalte de Judée est connu de temps immémorial; il s'élève continuellement du fond du lac à la surface des eaux, où il ar- rive dans un certain état de mollesse ; les vents le poussent ensuite dans les anses et les golfes, où il est recueilli. Il prend de la consistance par l'exposition à l'air. Au dire de Strabon , les anciens le regardaient comme un produit de l'action des feux souterrains, et cette opinion s'accorde avec celle de la plupart des géologues modernes. Nous reviendrons sur cette origine au mot bitumes, où nous traiterons comparative- ment des diverses espèces de matières bitu- mineuses, tant sous le rapport minéralogi- que que sous le point de vue géologique. Le véritable Asphalte ne se trouve pas seulement en Judée ; il se produit égale- ment à la surface des eaux en plusieurs au- tres lieux, notamment dans l'île de la Tri- nité. Nous avons parlé de l'usage que les anciens faisaient de cet Asphalte ; on s'en sert aujourd'hui pour la confection d'une sorte de couleur qu'on nomme momie; on le fait entrer aussi dans la composition des vernis noirs, et même de la cire noire à ca- cheter. Il ne faut pas confondre avec la substance dont nous parlons une autre espèce de Bi- tume, beaucoup plus connue par son em- ploi dans les arts, et qui porte dans le com- merce le nom d'Asphalte Celui-ci est le Bi- tume glutineux, auquel les minéralogistes donnent les noms de Malthe et de Pissas- phalte. Il se ramollit à la moindre chaleur quand il est pur, mais il devient très solide et même difficilement inflammable quand il est mêlé avec une forte dose de sable. Il est toujours fusible à la température de l'eau bouillante. On le trouve abondam- ment en France, en Auvergne , dans les Landes, et dans les départements de l'Ain et du Bas-Rhin. Celui de Seissel, près la perte du Rhône, est employé aujourd'hui à Paris pour lo dallage des ponts et des trot- toirs; on s'en sert aussi pour la couverture des édifices et des terrasses; et l'on vient d'essayer, sur quelques points de la capitale, de l'appliquer à la confection d'une nouvelle espèce de chaussée pour les voitures : en le mêlant à des fragments de pierre meulière , ASP on en fait des pavés très solides, auxquels on donne une forme rectangulaire ; on pose ensuite ces pavés les uns à côté des autres sur une couche de sable et de ciment bien dressée, et on les réunit en un tout imper- méable en coulant entre leurs joints du Bi- tume fondu. (Del. ) ASPHODÈLE. Asphodelus {àc•> * ASPIDIACÉES. bot. — Presl don- ne ce nom à une tribu de la famille des Fougères qui avait été déjà désignée sous le nom ù'Aspidiées par M. Gaudichaud. — Cette tribu correspond, en effet, au genre Aspidium, tel que Svartz et Willdenow l'avaient admis; genre qui fut ensuite sub- divisé par Roth, Bernhardi, et les auteurs plus récents. Cette tribu des Aspidiées ou Aspidiacées est donc, caractérisée par des groupes de capsules arrondis ou ovales , insérés sur les nervures ou à leur extrémité , et recouverts par un tégument orbiculaire ou réniforme. Cette différence dans la forme du tégu- ment a servi de base à Presl pour la division de cette tribu en deux sous-tribus : celle des iNéphrodiées , dans lesquelles le tégument est réniforme , et qui comprend les genres Nephrodium , iV ephrolepis , Oleandra et Laslrea; et celle des Aspidiariées, dont les groupes de capsules sont recouverts par un tégument arrondi ou ovale, ombiliqué et in- séré par son milieu, et qui renferme les gen- res Polystichum, Asvidium,l)idymochlena, l'hanerophlebia, Cyclodium, Cyrtomium et Sagenia. Voy. ces mots. (Ad. B.) * ASPIDIARIÉES. bot. — Voyez as- pidiacées. (Ad. B.) * ASPIDIÉES. bot. — Voyez aspi- diacées. (Ad. B.) ASPIDIOTES (âmituiymi , qui porte un bouclier), chust. — M. Duméril, dans sa Zoologie analytique , et Latreille, dans son Gênera Crustaceorum , etc. , ont donné le nom de Clypéacés ou Aspidiota à une divi- sion des Crustacés Entomostracés, compre- nant les Limules, les Caliges, les Apus, etc. Ce groupe n'est pas naturel. (M. E.) * ASPIDIOTES ( i<™e&c4Ti}î , qui porte ASP un bouclier ; sans doule parce que ces ani- maux ont tout le corps recouvert d'une matière blanche et laineuse), r s. — Genre de la famille des Cocciniens , de l'ordre des Hémiptères, section des Homoptères, établi par M. Bouché (Naturgesch. der Insekt.) et adopté par M. Burmeister et par nous. Ce genre , qui se rapproche , à beaucoup d'é- gards, des Coccus (Cochenilles), s'en distin- gue par les antennes, de neuf articles dans les mâles , et de six dans les femelles , et par l'absence de filets abdominaux chez les mâ- les. M. Bouché a fait connaître cinq espèces de ce genre, et depuis on en a découvert quelques autres. Les plus répandues sont les A. rosœ , nerii, lauri Bouch. (Bl.) * ASPIDIPHORUS {àa«KÎo?6poî, qui porte un bouclier ). exs. — Genre de Co- léoptères pentamères, famille des Clavicor- nes , tribu des Byrrhides , établi par Zic- gler et adopté par M. Dejean dans son der- nier Catalogue, ainsi que par M. Westwood, qui, dans son Synopsis, le caractérise ainsi : Corps suborbiculaire. Elytres arrondies au bout. Antennes de dix articles; massue lon- gue , composée de trois articles. Ce g., créé aux dépens du genre Nitidule des auteurs , a pour type la Nit. orbiculata de Gyllen- hal , qui se trouve en Suède et aux envi- rons de Paris. Cet insecte se nourrit d'une espèce de lichen qui croît sur le bois mort. Sa larve est très renflée sur les côtés , blan- che , et ressemble assez, pour la forme, à celle d'un Anthr'ene. (D. et C.) * ASPIDISCINE. Aspidiscina. i^f. — Famille d'Infusoires admise par M. Eh- renberg, et comprenant le seul genre Aspi- disque de ce naturaliste. Ses caractères sont : Animaux polygastriques ; à carapace ; à canal intestinal distinct et à deux orifices. Anus terminal. (P. G) * ASPIDISQUE. Aspidisca (x<,«lXjxc; , petit bouclier). ew. — Genre unique de la famille des Aspidisques , établi par M. Eh- renberg , et dont le type est le Trichodn lynceus de Miiller, qui est, pour M. Bory, une esp. de Ratule. M. Ehrenberg y rappor- te aussi une seconde esp. prise à Berlin , et qu'il nomme A. venticulata- (P. G.) * ASPIDISTRA. Macrogyne , L. etO., Icon. Sel. (altération d'à^ti'isxoi, petit bou- clier ; forme du stigmate . bot. ph.— Genre formé par Rer {Bot. Reg., t. 629), et sur la ASP piace duquel , dans le système naturel , les auteurs ne 6ont pas d'accord : les uns le rapportant (ainsi que le Tupistra, genre fort voisin, sinon le même) aux Acoracées ou aux Aroïdées ; les autres aux Smila- cées , etc. ; place qui ne sera déterminée qu'après une analyse parfaite du fruit , en- core peu connu. Nous penchons à croire qu'il pourra devenir le type d'une petite famille, voisine des Aroïdées et des Smila- cées, et qui comprendrait, en outre, les g. Tupistra et Rhodea. Quoi qu'il en soit , en \oici les caractères principaux, d'après une analyse faite par nous : (A. Jurida) Fleurs hermaphrodites, solitaires, charnues, pen- dantes; pédoncules insérés sur le rhizome. Périgone unique , corollacé , campanule, 6- t-ûde; lacinies étalées, granulées, relevées intérieurement des deux côtés. Etamines en nombre égal aux lacinies, biloculaires, ses- siles ( filaments nuls ), insérées vers la base du tube; anthères jaunes, dorsiOxes. Style continu à l'ovaire, court, épais; stigmate fongiforme, fermant le tube floral comme d'un bouclier, relevé de saillies, blanc, en- tier (radié, 3-4-lobé, lier). Ovaire (Ker) très petit, subcylindrique, 3-4-loculaire; ovules (Ker) superposés (géminés, Nob. ), amphi- tropes, 2 dans chaque loge. Fruit...?— Plan- tes herbacées, acaules, glabres; à rhizome rampant ; à feuilles solitaires ou subbifariées , pétiolées; pédoncules couverts d'une à deux écailles. Fleurs bibractéées ; bractées enve- loppant la base du tube, et munies au som- met d'une sorte de mucron. Deux ou trois espèces , indigènes à la Chine et au Japon. A l'article Tupistra , nous traiterons com- plètement la question soulevée plus haut, et nous chercherons à la décider par les recherches auxquelles nous nous livrerons. (C. L.) * ASPIDITES. bot. foss. —31. Gœp- pcrt , dans son bel ouvrage sur les Fougè- res fossiles de la Silésie, a donné ce nom à un genre renfermant des espèces fossiles qui ont une analogie assez prononcée avec les Aspidium, parmi les Fougères vivantes; mais, comme il le remarque lui-même, une partie de ces espèces peuvent appartenir à d'autres genres de Fougères , qui ont une nenation analogue et des feuilles assez sem- blables. Plusieurs de ces espèces fossiles ont , il est vrai , présente des groupes de ASP 23. > capsules arrondies ; mais celte disposition, ainsi que la forme des feuilles, les rappro- che au moins autant des Cyathea que des Aspidium; enfin, parmi les espèces stériles, plusieurs ont autant d'analogie avec cer- tains Asplenium et avec des Polypodium, à nervures non réticulées, qu'avec des As- pidium. C'est ce genre de considérations qui nous avait empêché , jusqu'à ce qu'on connût mieux la généralité des Fougères fossiles , de les rapporter aux genres établis parmi les Fougères vivantes. M. Gœppert a fait des efforts très louables pour arri- ver à ce résultat ; mais les matériaux ont souvent été trop imparfaits pour qu'il put atteindre son but avec un succès complet. Il divise les Aspidites en deux sections : la première, comprenant les espèces à feuilles simples, correspond au g. que nous avons nommé Tœniopteris, et renferme sept espè- ces, dont une a offert des indices de fructi- fication pometiforme qui semblerait la rap- procher des Oleandra (Aspidium articu- latum Swartz ) ; la seconde comprend les espèces à feuilles bipinnées , au nombre de 26 ; peu d'entre elles ont été observées en fructification , et celle - ci se rapproche soit de certains Aspidium, soit de quelques Cya- thea. (Ad. B.) ASPIDIUM. bot. — Swartz, dans son Synopsis filicum, faisant le premier entrer, comme caractère . les téguments membra- neux ou Indusium qui recouvrent les grou- pes de capsules dans beaucoup de Fougè- res , partagea presque tous les Polypodes de Linné en deux genres : les Polypodium , dont les groupes de capsules arrondis sont nus et dépourvus de toute espèce de tégu- ment, et les Aspidium, dont les groupes de capsules, également arrondis , sont recou- verts par un tégument ombiliqué ou s'ou- vrant latéralement. Ce dernier genre im- mense fut admis encore ainsi par Willdc- now, qui y comptait déjà 147 espèces ; mais bientôt une étude plus attentive, jointe à In découverte de nouvelles espèces , conduisit à le subdiviser , et même à en éloigne»- quelques plantes qu'on y avait placées jus- que alors : ainsi hoth créait les genres Athy- rium, plus voisins des Asplenium que des Aspidium, et Polystichum ; Beruhardi le genre Cystopteris ; Richard , dans la Flore de Michaux, le genre Nephrodium; Lava- Ï36 ASP nilles le genre Oleandra; plus récemment , Desvaux établit le genre Didymochlena , et Bory de Saint -Vincent le genre Las- trea ; enfin , tout récemment , Schott et Presl ont ajouté à ceux-ci les genres iVe phrolepis , Phanerophlebia , Cyclodium , Cyrtonium et Sagenia; et, malgré tous ces travaux , on n'est peut-être pas en- core arrivé à bien fixer la limite et sur- tout les limites naturelles de ces divers groupes. Il résulte de ces subdivisions que le genre Aspidium , tel qu'il est défini dans les ouvrages les plus récents et les plus estimés , est maintenant réduit à un très petit nombre d'espèces très distinctes. Leur caractère générique résulte de la disposition des nervures et de l'insertion des capsules. Il est ainsi exprimé : Nervures pinnées éloi- gnées, formant des côtes plus ou moins flexueuses et rameuses ; nervures secondai- res anastomosées et formant un réseau à mailles , soit hexagonales et inégales , soit quadrilatères à bords courbes ; les petites nervures formant un réseau plus fin analo- gue, et produisant des rameaux simples ou rameux , droits ou courbes , qui se termi- nent librement dans les mailles du réseau par des extrémités aiguës. Groupes de cap- sules insérés sur le dos des nervures ou aux angles du réseau, globuleux, très gros. Té- gument orbiculaire pelté. Le type de ce genre est V Aspidium trifoliatum , espèce autour de laquelle se groupent très natu- rellement plusieurs autres espèces améri- caines , telles que les Aspidium Plumieri , macrophyllum , heracleifolium. D'autres espèces rapportées à ce genre , mais formant , dans l'ouvrage de Presl, une autre section sous le nom de Bathmium, se distinguent par le réseau des nervures à mailles quadrilatères ; toutes sont des ré- gions tropicales de l'ancien continent. (Ad.B.) * ASPIDOACHIRES. Aspidoachira (ànirt's, bouclier ; à priv. ; yùp, main), uf.pt. — Nom donné par J.-A. Ritgen à une fa- mille de Reptiles sauriens , renfermant ceux qui ont le corps couvert d'écaillés et deux pieds de derrière, sans pieds de devant. (C. D'O.) ASPIDORRANCHES. Aspidobran- chiata (àaitit, îcTo« , bouclier ; £pàyxiu, bran- chies ). moll. — M. Sehweigger a formé , ASP sous ce nom , un genre de Mollusques qui correspond assez exactement aux Scutibran- ches de Cuvier ; seulement le zoologiste al- lemand a ajouté dans son groupe le genre Ombrelle , qui appartient aux Inférobran- ches de Cuvier. Voyez ombrelle et sci- TIBRANCHES. (DESH.) * ASPIDOCARPUS, Neck. {Élem., 802 ) ( «ïict'j, (Vo;, bouclier; xxpxd; , fruit . bot. ph. — Synonyme du genre Paliurus, Tourn., de la famille des Rhamnées. (Sp.) * ASPIDOCEPHALES. Aspidoce- phali ( ào-irt'ï, bouclier ; xe?a><, tête), rept. — Non donné par J.-A. Ritgen à une sec- tion de Reptiles ophidiens, comprenant ceux qui ont la tête garnie de plaques. (C. D'O.) * ASPIDOCHIRES. Aspidochiri (à«, bou- clier ; /JLopvi, forme ). iss. — Genre de Co- léoptères tétramères, famille des Chrysomé- lines, tribu des Cycliques, établi par M. Hope (Coleopterit's manual, part. III , pag. 158) aux dépens du genre Casside, mais sans in- dication de caractères. D'après les noms des espèces qu'il y rapporte, il est évidem- ment le même que le g. créé par M. Che- vrolat sous le nom de Deloyala , et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue , qui a paru en 1837 ; tandis que le Manuel de M. Hope n'a été publié qu'en 1859. Voy. DELOYALA. (D. et C.) * ASPIDONOTUS ( <*««'s , Uàt , bou- clier; vwTos, dos), itjs. — Genre de la famille des Locustiens, de l'ordre des Or- thoptères , établi par M. Brullé ( Hist. des Ins., 9), et adopté par nous (Hist. des Ani- maux art., 4). Ce genre, très singulier, se rapproche beaucoup des Phyllophora , Thunb., et Hyperomaîa, Serv. ; mais il est cependant assez nettement caractérisé par les antennes, très rapprochées à leur base ; par le prothorax recouvrant complètement l'abdomen, avec le prosternum muni de deux épines très rapprochées , et le mésosternum ASP 237 ayant, de chaque côté, un tubercule aigu surmonté d'une lamelle divisée en deux feuillets. — La seule esp. de ce genre que nous connaissions encore est VA. spinosvs Brul., de l'Ile de Madagascar ; nous ne l'a- vons vue qu'à l'état aptère ; mais il serait possible qu'elle prît des ailes, si, comme nous le pensons , les individus que nous avons observés n'avaient pas atteint leur état parfait. (Bl.) ASPIDOPHORE {â/j.-x , corps), iiss. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Malacodermes, tribu des Lampyrides, établi par M. Delaporle (^inn. de la Soc. entom. de France, tom. II, pag. 127 ) aux dépens du genre Lampyris de Linné pour y placer les espèces de ce genre qui ont les élytres ovales , assez convexes , larges à la base, et allant en se rétrécissant vers leur extrémité. Parmi ces espèces, qui sont au nombre de 7 , et toutes de l'Amcri- S 10 ASP rique méridionale , nous citerons seulement le Lampyris ignita Fabr., qui appartient au genre Nyctophanes de M. Dejean. (D. et C.) * ASPISOMA ( sÉ/**, corps), ins.— Genre de Coléoptères hétéro- mères, famille des Ténébrionites, établi par M. Dejean , et dont il n'a pas publié les ca- ractères. Il y rapporte quatre espèces iné- dites, dont deux du Brésil , une de Cartha- gène en Amérique , et la quatrième de Cayenne. Nous citerons comme type du genre celle qu'il nomme Fulvipenne. D'a- près cette espèce , les principaux caractè- res génériques pourraient se formuler ain- si : Antennes courtes , moniliformes , dont les articles, au nombre de M , vont en gros- sissant vers le bout. Corselet transversal. Élytres larges et courtes. En admettant que ce genre soit adopté, le nom (VAspisoma , que lui a donné M. Dejean, ne peut lui être conservé, puisque M. Delaporte l'avait déjà appliqué à un genre de la tribu des Lam- pyrides. (D. et C.) ASPISTERIA ( àinisTt.p , soldat armé d'un bouclier), bot. or. — Acharius avait donné ce nom à une subdivision de son genre Urceolaria qui comprenait les esp. dont la marge de l'excipulum propre était nul , ou du moins confondu avec un faux rebord formé par l'élévation du thalle. Non seulement Acharius a négligé cette distinc- tion dans son Synopsis, mais le genre Ur- ceolaria lui-même ne forme plus qu'une section du genre Parmélie. Voy. ce mot. (C. M.) *ASPISTOMUS («foirts, bouclier ; «■<>>«, bouche), ins. —M. Dejean, dans son Spe- cies, ainsi que dans son dernier Catalogue , rapporte au genre Ilelluo de Bonelli un Carabique du Brésil qu'il aurait reçu de Schoenherr sous les noms générique et spé- cifique d\lspistomus labrosus. Nous avons cherché inutilement ces deux noms dans les ouvrages de l'entomologiste suédois. (D.) ASPISURE ('om employé par Davila et par quelques autres naturalistes pour désigner divers Macroures fossiles. (M. E.) * ASTACOPS (àdTKxo'î, écrevisse; &■]>, visage. ) ins. — M. Boisduval [Voy. de l'As- trol.) a appliqué cette dénomination à un genre de la famille des Coréens, groupe des Anisoscéliles , de l'ordre des Hémiptè- res. Ce genre, remarquable par des yeux ti es saillants, mais qui a cependant la plus grande analogie avec les Anisoscelis, ne ren- ferme encore qu'une seule espèce de Do- rey , rapportée, par M. d'Urville, de son premier voyage de l'Astrolabe. (Bl.) ASTAC1US. crust. — Nom générique des Ecrevisses. Voyez ce mot. (M. E.) ASTAQUE. crust. — Voyez asta- ccs. _ (C. D'O.) ASTARTÉ. Astarte (nom mythol ). moll. — Nous trouvons dans l'ouvrage de Lister, Traité des animaux d'Angleterre , la première figure appartenant au genre Astarte de Sowerby. L'espèce dont il s'agit est fossile, et provient des terrains zoolithi- ques de la Grande-Bretagne. Quelques per- sonnes ont prétendu que la Venus borealis de Linné était une véritable Astarte. Chem- nitz cite cette espèce parmi ses Fern/s , et la figure qu'il en donne se rapporte assez exac- tement à YAstarte danmoniensis de M. Sowerby. Depuis Chemnitz , tous les au- teurs de conchyliologie ont adopté son opi- nion au sujet de cette espèce ; il aurait fal- lu s'assurer cependant si réellement Chem- nitz avait eu raison de prendre pour l'es- pèce linnéenne celle qu'il a fait figurer. A notre avis , rien ne justifie Chemnitz , et il suffit de lire ce que Linné dit de sa Ve- nus borealis pour se convaincre qu'il ne se rapporte nullement à une Astarte connue. A sa description, beaucoup trop courte, Lin- né ajoute, en synonymie, une figure de Lis- ter, qui représente avec fidélité le Maclra paprita, dont Lamarck a fait uneLutraire. Personne ne disconviendra de l'erreur de Chemnitz, qui transporte d'une espèce à une autre le nom linnéen , espèces qui ne AST 215 sont même pas du même genre. Depuis Chemnitz , quelques autres espèces voisines de sa Venus borealis ont été figurées et décrites, et toutes rapportées au genre Ve- nus , jusqu 'en 1816, époque où M. Sower- by créa, pour plusieurs espèces fossiles de la Grande-Bretagne, un genre Astarte, qu'il décrivit , pour la première fois , dans son Minerai conchology. Quelques années plus tard , Lamarck , dans le tome V de son Histoire des animaux sans vertèbres, pro- posa un genre Crassinc , qui est identique- ment le même que celui de M. Sowerby ; mais le genre du naturaliste anglais, ayant la- priorité de publication, doit être conservé , et l'on ne doit plus considérer actuellement celui de Lamarck que comme un double emploi. Ce naturaliste n'a mentionné qu'u- ne seule esp. vivante dans son genre Cras- sine; et cependant il en connaissait plu- sieurs autres, qu'il mentionna parmi les Vé- nus. On trouve même parmi ses Cypricar- des quelques espèces fossiles des terrains zoolithiques, et dont Lamarck n'a point re- connu le véritable genre, probablement parce qu'il n'a pu en étudier la charnière. Lamarck comprenait les Crassines dans sa fa- mille des Tellénides à la suite des Capses. Fai- sant ainsi servir ce genre d'intermédiaire entre cette famille des Tellénides et celle des Conques , M. de Férussac avait d'abord compris autrement les rapports du genre qui nous occupe : il le mettait dans ses Ta- bleaux méthodiques des Mollusques. Il pla- çait les Astarte à côté des Crassatelles ; mais, peu de temps après, à l'article as- tarte du Dictionnaire des Sciences natu- relles , M. de Férussac reconnut que ce g. ne devait pas être éloigné des Vénus. M. de Blainville , dans son Traité de Malacolo- gie, revint en quelque sorte à l'opinion de Chemnitz, deGmelin et de Dillwyn, en rap- portant aux Vénus le g. Astarte, dont il propose de faire dans ce grand genre un pe- tit groupe particulier. Oublié dans la pre- mière édition du Règne animal, Cuvier , dans la seconde édition du même ouvrage , adoptant l'opinion de M. de Blainville , fait des Astarte un sous-genre des Vénus. Jusqu'à présent l'animal du genre qui nous occupe est resté inconnu ; quant aux Coquilles , il y eu a actuellement un assez grand nombre de répandues dans les collée- 246 AST AST lions. Presque toutes sont des Coquilles subtriangulaires , transverses , inéquilaté- rales , parfaitement closes , comprimées la- téralement , terminées par des crochets plus petits , opposés , et légèrement inflé- chis au dessus d'une lunule ordinairement grande , enfoncée , et toujours nettement circonscrite. Le test est épais et compacte , caractère qui rapproche un peu les Astartés desCrassatelles; mais ce qui distingue émi- nemment les deux genres , c'est la position du ligament. Il est toujours intérieur dans les Crassatelles , toujours extérieur dans les Crassines; dans ce dernier genre , la char- nière est ordinairement assez large , et elle porte, sur chaque valve, deux dents cardina- les assez épaisses , et toujours divergentes. Dans l'intérieur des valves on trouve deux impressions musculaires assez grandes , ova- laires ou semi - lunaires , quelquefois creu- sées assez profondément dans l'épaisseur du test. L'impression palléale simple , pla- cée assez haut dans l'intérieur des valves , s'étend d'une impression musculaire à l'au- tre sans former aucune sinuosité. L'absence de cette sinuosité a fait supposer que l'ani- mal des Astartés a les lobes du manteau désunis dans toute leur étendue, et qu'il est dépourvu de siphons postérieurs ; mais nous avons l'expérience que cette induction pour- rait fort bien n'être pas juste : car elle pourrait s'appliquer très bien au g. Cyprine de Lamarck, si Mùller , dans sa Fauna danica , n'avait pris par avance le soin de nous détromper à ce sujet en donnant une figure de l'animal des Cyprines , et en nous apprenant ainsi que des Coquilles peuvent avoir une impression paléale simple, quoi- que l'animal qui les habite soit terminé pos- térieurement par deux siphons courts. Il pourrait en être de même dans le g. Astar- te , qui , par là , se rattacherait encore da- vantage au g. Venus. Caractères génériques. — Animal incon- nu. Coquille subtrigone , transverse , iné- quilatérale , comprimée , portant au côté antérieur une lunule cordiforme ou lancéo- lée , presque toujours profonde et très net- tement circonscrite. Charnière large , ayant deux dents divergentes à chaque valve et un ligament extérieur. Impression paléale simple ; valves épaisses cl parfaitement clo- ses. Les Astartés, d'après ce que nous venons de dire , sont des Mollusques acéphales , lamellibranches , qui , selon toutes les pro- babilités , sont très voisins de ceux des Vé- nus ; cependant on ne sera définitivement fixé à leur égard que lorsque l'animal sera connu. Jusqu'à présent, le plus grand nom- bre des espèces vivantes connues ont été trouvées dans les mers du nord. Quelques espèces se montrent dans la Méditerranée ; mais nous n'en connaissons aucune prove- nant de mers plus méridionales. Les Astar- tés fossiles sont nombreuses; on les rencon- tre dans presque tous les terrains tertiaires, et elles se montrent dans presque toute la série des terrains secondaires. Une coquille des terrains de transition , que nous devons à l'obligeance de M. Desjardins, nous pa- raît appartenir au g. Astarte; et , depuis ce gisement, nous trouvons des esp. de ce gen- re dans toutes les formations, jusqu'à celles de la Craie. (Desh.) • ASTARTEA, DC ( nom mythologi- que), bot. l'ii. — Genre de la famille des Myrtacées, tribu des Leptospermées. M. De Candolle (Vict. class. ,XI, p. 400 ; Prodr., III, p. 210) lui assigne pour caractères : Tube calicinal hémisphérique; limbe 5-parti, à segments semi-orbiculaires. Pétales 5, orbi- culaires. Etamines très nombreuses, 5-del- phes ; phalanges alternes avec les pétales ; filets libres vers leur sommet. Ovaire semi- supère , 3-loculaire ; loges multi -ovulées. Style court ; stigmate capitelié. Capsule 5- loculaire, polysperme, loculicide-3-valve. — Ce g. est fondé sur le Melaleuca fasci- cularis Labill.; arbrisseau de la terre de Van-Diemen ; ses feuilles sont opposées , li- néaires, charnues ; ses fleurs solitaires, axil- laires, fasciculées. (Sp.) * AST ASIE. Astasia. itfis. — Genre établi par M. Ehrenberg, et rentrant dans la famille des Astasiés, qui lui doit son nom. Il comprend 4 esp. ayant pour caract. com- muns de ne pas être fixes , de manquer d'yeux, et d'avoir un appendice caudal plus ou moins long. (P. G.) * ASTASIÉS. Astasiœa ( d' Astasia . genre d'Infusoires). ïtvfijs. — Famille éta- blie par M. Ehrenberg, et comprenant les g. Astasia, Amblynphis , Englena , Chlo- rogonium, Colucium et Distigma. Dans son grand ouvrage, l'auteur lui don- ASI ne pour caractères : Animaux évidemment ou vraisemblablement poly gastriques, sans canal alimentaire, sans appendices (sans ramifications) du corps, sans carapace; changeant de forme à leur gré ; ayant une seule ouverture au corps , et .souvent une queue. (P- G.) ASTATA swwtros, inconstant), iss. — Genre de la famille des Craboniens , grou- pe des Nyssonites , de l'ordre des Hyméno- ptères, établi par Latreille, et généralement adopté par tous les entomologistes. Les As- tata sont essentiellement caractérisés par.des mandibules bidentées; par des antennes fili- formes, insérées à la base du chaperon; par des ailes supérieures pourvues d'une cellule marginale , et de trois cubitales , dont la seconde reçoit deux nervures récurrentes ; et par des jambes épaisses, surtout les inter- médiaires et les postérieures. Le type de ce genre , peu nombreux en esp., est VA. boops{Sphex boops Schranck) Ross. (Bl.) 'ASTEIA. Asteiafâmios, propre, poli). i>s. — Genre de l'ordre des Diptères, di- \ision des Brachocères , subdivision des Dichœtes, famille des Athéricères, tribu des Muscides, section des Acalyptères,sous- tribu des Hétéromysides. Ce genre , établi par Meigen , et adopté par M. Macquart, a pour caractères : Corps étroit , tète assez large. Trompe à lèvres terminales , allon- gées , dirigées en arrière. Face et front munis de soies. Antennes couchées; pre- mier article très petit ; troisième large. Style garni de quelques soies en dessus et en dessous. Abdomen étroit. Ailes grandes , finement ciliées ; nervure médiastine courte , double à sa base ; marginale très courte , dépassant peu la médiastine ; deuxième transversale nulle ^première cel- lule postérieure un peu rétrécie à l'extrémi- té. — Ce genre se compose de deux esp. {A. ameena et concinna) , qui se trouvent en France et en Allemagne. Ces petites Musci- des, ornées de couleurs agréablement dis- posées, se trouvent dans les herbes. (D.) ASTELIA (lord ou lady Astel, promo- teur de la Botanique); Hamelinia, A. Rich. ( FI. Nov.-Zel. ) ; Funkia , Willd. , non Spreng. bot. pu. — Genre placé jusqu'ici dans la famille des Joncacées, mais qui, très probablement , devra plus tard en être sé- AST •247 paré, quand il sera mieux connu; fondé par Banks et Solander (ex. R. Rr. /Yod. ) sur ces caractères : Fleurs dioïques-poly- games par avortement. Périgone sex-parti- te, semiglumacé, persistant. Étamincs G, insérées à la base du périgone. Ovaire 5-lo- culaire, ou uniloculaire en raison de cloisons incomplètes, à 5 placentas pariétaux. Ovules nombreui. Style nul ; stigmates 3, obtus. Baiel-3-loculaire,polysperme. — Il se com pose de plantes herbacées, vivaces, ayant à la fois le port des Tillandsia et des Ca- rex , et, comme les premiers, vivant ordi- nairement dans les enfourchures des arbres, à la Nouvelle-Zélande , sur la terre de Dié- men , etc. Les racines en sont fibreuses ; les feuilles radicales imbriquées , lancéolées-li- néaires, ou ensiformes, carénées , velues , à tiges nulles ou courtes, à inflorescence ver- dâtre , soyeuse , en grappes ou en panicules. Le nombre des esp. est très restreint; depuis peu , on en cultive en Europe une très belle , VA. Banksii. Nous ne sachons pas qu'elle y ait encore fleuri quelque part. (C. L.) *ASTELMA ( à priv. ; vrê'/fiu , couron- ne), bot. i'H. — Section du g. Hetipte- rum(Argyrocome), caractérisée par son in- volucre formé d'écaillés imbriquées, sca- rieuses, conni ventes ou radiées; par son réceptacle convexe, alvéolé; par ses fleurs hermaphrodites , munies d'anthères caudi- culées , à soies plumeuses , et semblables à celles de l'aigrette qui couronne le fruit. — Les espèces de ce groupe, toutes indigènes du Cap, faisaient partie du genre Helicliry sum , de la famille des Composées. (J. D.) * ASTEMMA ( à priv. ; sri/z/za, couron- ne, petit œil ). rxs. — Genre de la famille des Lygéens , de l'ordre des Hémiptères , établi par MM. Lepelletier Saint-Fargeau et Serville (Encyclopédie méthod. , t. X) aux dépens du grand g. Lygœus de Fabricius. Les Astemma sont surtout caractérisés par l'absence d'ocelles ou yeux lisses ; par la tè- te , plus avancée que dans les esp. des gen- res voisins , et par le prothorax , dont les bords latéraux sont relevés et aigus. — On connaît un fort grand nombre d'espèces rie ce genre , répandues dans toutes les parties du monde; presque toutes sont variées de rouge et de noir. Le type est VA. apl-cra [Çimexapterus Lin.), esp. des plus commit- 248 AST nés dans toute l'Europe , au nord de l'Af. i- que et dans l'Asie mineure. M. Burmeister (Handb.derent.) applique la dénomination de Pyrrhocoris au g. Astemma; mais, com- me ce dernier nom est le plus ancien , il doit prévaloir sur celui de M. Burmeister. Nous rattachons encore au g. Astemma les g. Meganotus et Odonlopus de Laporte, qui ne s'en distinguent réellement par aucun caractère important, non plus que le genre Platynotus de Schilling et Hahn. Voy. cha- cun de ces mots. (Bl.) * ASTEMMA ( à priv. ; ati/i/ix , cou- ronne ). bot. ph. — Ce genre, qui a été fondé par Lessing aux dépens du Monactis dubia Runth , a pour caract. : Capitules de 10-15 fleurs homogames , discoïdes, dioï- ques. Involucre tubuleux-campanulé, com- posé de folioles linéaires, obtuses, légère- ment imbriquées. Réceptacle couvert de paillettes membraneuses , semblables à des écailles. Corolles tubuleuses , 5 - dentées , à lobes recourbés; les femelles renfermant des étamines avortées. Fruit linéaire, dépourvu d'aigrette , terminé par un bec court et sti- pité. — L' Astemma appartient à la tribu des Sénécionées parmi les Composées, et se classe dans la division des Euxéniées. La seule espèce connue est indigène du Pérou. (J. D.) * ASTEMMITES (« priv.; nipp», couronne, petit œil), ins. — M. Laporte de Castelnau (Essai d'une class. des Hémipt.) a établi sous celte dénomination une tribu que nous regardons comme un groupe de notre famille des Lygéens, qui est essentiel- lement caractérisé par l'absence d'ocelles. Ce groupe renferme les g. Largus, Hahn (syn. Euryophthalmus, Lap.); Acinocoris, Hahn, et Astemma , Lap. et Serv. , genre auquel nous en rattachons divers autres. Voy. ly- céens. (Bl.) * ASTENUS ( « aug. ; stboç , étroit ). Ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Brachélytres, tribu des Paîdé- rides, établi par M. Dejean dans son der- nier Catalogue, et adopté par M. Lacordai- rc dans la Faune entomologique des en- virons de Paris , mais supprimé par M. Erichson dans son beau travail sur cette fa- mille , comme rentrant dans le genre Su- nius, fondé antérieurement par Leach. Voy. SUNIUS. (D.) AST ASTEOSPERME. bot. pu - Faute typographique pour Ostéosperme. (J. D., *ASTEPHANANTHES, Bory {Ann. Gen., t. H, p. 138) ( « priv.; sréyxvo;, cou- ronne ; avôos, fleur), bot. pu. — Synony- me du genre ou sous-genre Cieca, Medic, de la famille des Passiflorées. (Sp. *ASTEPHA1VUS, R. Br. (<*priv.; «t* p«vos , couronne), bot. ph. — Genre de la famille des Asclépiadées (s.-ordre des Asclé- piadées vraies, R. Br.. tr. des Astéphanées, Endl.); son auteur ( Mem. of the Werner. soc, t. II, p. 54) lui assigne pour caract. distinctifs : Calice 5-fide. Corolle campanu- lée, profondément 5-fide, point squamelli- fère. Anthères couronnées d'un appendice membraneux. Masses polliniques pendantes, acuminées , attachées par leur sommet. Sti- gmate mutique ou caudiculé. — Herbes vo- lubiles. Feuilles opposées. Ombelles inter- pétiolaires. Fleurs petites. Ce g. comprend environ 10 esp., la plupart de l'Afrique aus- trale ; de ce nombre sont les Apocynum cordatum et lanceolatum Thunb. , et V Apo- cynum tri florum h. (Sp.) ASTER (àjTij/5, nom de cette plante eu grec ; allusion à la disposition radiée des fleu- rons), bot. ph.— La plupart des esp. qui con- stituent ce g. sont indigènes de l'Amérique du nord ; mais quelques unes cependant habitent les régions froides ou tempérées des deux hémisphères. Ce g. a pour caract. : Capitules radiés. Fleurs du rayon ligulées, fertiles, dis- posées sur un rang; celles du disque herma phrodites, 5 dentées. Réceptacle plan, pré- sentant des alvéoles dont les bords sont plus ou moins denticulés. Écailles de l'involucre plurisériées, lâchement imbriquées, plus ou moins herbacées , et parfois même folia- cées. Fruit comprimé. Aigrette poilue , per- sistante, formée de plusieurs rangées de soies scabres, souvent d'inégale longueur. — Les Aster sont des herbes vivaces, à rhi- zomes rampants, desquels naissent des tiges souvent rameuses , touffues , portant des feuilles alternes et des capitules disposés en corymbes; les fleurons sont blancs , roses, violets ou bleus, et le plus souvent plus longs que les fleurs du disque. On cultive beaucoup d1 'Aster comme plantes de parter- re. Les plus belles esp. sont les suivantes : parmi celles d'Europe , les A. alpinus , amel- AST tus et pyrenœus; parmi celles d'Amérique , les A. grandiflorus , punicœus , eminens , multiflorus , horizontalis, thyrsiflorus, ro- seus , etc. (J. D.) * ASTER ACANTIIA, Nces {«*?,.?, é- toile ; ccxxv$x, épine), dot. pji. — Genre de la famille des Acanthacées, tribu des Echma- tacanthées , s.-tribu des Barlériées , Nées. Son auteur (in Wallich, Plant. Asiat., III, p. 90 ) le caractérise ainsi qu'il suit : Calice i-parti : lanière postérieure un peu plus grande ; lanière antérieure 2-dentéc. Corolle 2-labiée : lèvre supérieure 2 -fide ; lèvre in- férieure 3-fide. Etamines saillantes; filets soudés deux à deux. Anthères isomètres , glabres; bourses parallèles, nautiques. Sti- gmate acuminé. Capsule 2-locuIaire, 8-sper- me. Graines ovales , lisses , comprimées , tronquées ; funicule court. — M. Nées d'Esen- beck n'a admis dans ce genre qu'une seule espèce (A. longifolia), qui est le Barleria longifolia L., indigène de l'Inde. La racine de cette plante passe pour un excellent diu- rétique. (Sp.) * ASTÉRACANTHE ( tosifi , étoile ; ù.?g.-A*, épine ). poiss. foss. — Agassiz a créé sous ce nom une division générique, pour y placer les rayons épineux et fossiles de plusieurs Poissons de l'ordre des Chondro- [itérygiens, assez analogues aux Chimères, et considérés, avant lui, comme voisins des Siluroïdes ou des Balistes. M. Buckland les nommait Ichthyodorulites, comprenant sous cette dénomination plusieurs Poissons de genres et d'espèces très différents. Les rayons des Astéracanthes sont grands, légèrement arqués, arrondis à leur bord extérieur, armés de deux rangées de dents à leur bord postérieur, et couverts en avant de tubercules étoiles. La base est lisse; elle porte en arrière un sillon large et évasé dont les bords , en se réunissant vers le haut , forment une cavité intérieure assez spacieuse. Les rayons des Astéracanthes caractéri- sent les terrains jurassiques supérieurs, où ils remplacent les Oracanthes des terrains carbonifères. M. Agassiz en cite quatre esp. venant du Kimmeridge-clay d'Angleterre, ou d'une argile supérieure au Cornbrash , du calcaire portlandien des environs de So- leurc , et du Purbeck des environs de Swan- wick. (Val.) AST 340 *ASTER ACANTHION (ànifi, étoile ; ixxvdiov, petite épine), échik.— Genre d'As- téries pourvues d'un anus et de quatre rangs de tentacules à la face inférieure, proposé par MM. Mùller et Henle (Archives de Wieg- mann, 1840), et comprenant les Asterias rubens Lamk. ; violacea Mùll.; tenuispina Lamk. ; rosea Miill. ; heltanthus Lamk.; granifera Lamk. , et gelatinosa Meyen. (P. G.) ASTERACEES. bot. ph. — Voyez ASTÉROIDÉES et ASTÉRIÏSÉ.'ÎS. (J. D.) * ASTÉRANTHE. Asteranthus , Des- font. [âcrÀp, étoile; Uvdos, fleur), bot. ph. — C'est l'un des deux genres dont se compose la singulière famille des Napoléonées ou Bel- visiées. Son auteur ( Annales du Muséum , t. VI, p. 9, t. 3) en donne les caract. sui- vants : Calice à tube adhérent , très court , turbiné ; limbe plan , à bord multidenté. Co- rolle supère , rotacée , multifide. Etamines très nombreuses, insérées au fond de la co- rolle ; filets filiformes , plus courts que la corolle. Anthères 2-thèques, basifixes, oblon- gues , obtuses , longitudinalement déhiscen- tes. Ovaire infère , couronné de 6 bourrelets rayonnants , confluents avec la base du style. Style indivisé; stigmate discoïde, à 6 lobes obtus. Le fruit est inconnu. — L'unique esp. (A. brasiliensis Desf.), sur laquelle se fonde ce g., est un arbre à feuilles alternes, point stipulées, ovales-lancéolées, très entières, courtement pétiolées. Les fleurs sont gran- des, solitaires, axillaires , ébractéolées, pé- donculées. (Sp.) ASÏÉRELLE (asterella, petite étoi- le ). bot. cr. — Palisot de Beauvois avait déjà tenté le démembrement du g. Mar- chantia de Linné , démembrement si heu- reusement opéré aujourd'hui par les tra- vaux successifs de Raddi, Nées d'Esenbeck, Lehmann, Lindenberg et Corda. Il en avait séparé , sous le nom qui fait le sujet de cet article, deux espèces, dont l'une est devenue le Reboullia hemisphœrica Raddi , et l'au- tre le Fegalella conica du même auteur. Voy. REBOULLIA et FEGATELLA. (C. M.) * ASTÉRENCRINIDES (à?r>,p, étoi- le ; encrinus , encline), échin. — M. de Blainville nomme ainsi la troisième famille des Stellérides, comprenant les Comatules et les Encrines. Les caractères qu'il lui don- ne sont les suivants : Corps régulier, cupu- 16* 950 A'ST liforme, plus ou moins distinct , libre ou fixé, pourvu de cinq rayons simples, ou bi- fides , articulés , pinnés ; bouche subcentra- le avec une cavité viscérale, ayant un grand orifice béant à l'extrémité d'une sorte de tube simulant un anus. P. G.) * ASTERIAD/E (VAsterias, nom la- tin de l'Astérie), éciiin. — M. J.-K. Gray (Ann. and Mag. ofnat. hist., 1840, p. 178) appelle ainsi la première famille de Tordre des Asteroïda ou Astéries , comprenant les Asterias proprement dits , ainsi que les Tonia, Gray , qui sont des espèces à quatre rangées de pieds dans les sillons ambula- craires. (P. G.) ASTERIAS. roiss. — Nom spécifique de quelques poissons des genres Squale , Baie , etc. (Val.) * ASTERIAS (asicria , étoile), zoopii. — Nom latin des Stellérides dans Linné, etc. M. Agassiz le réserve à un sous-genre de ces animaux , celui des Pentastéries, Blainv.; ou Ste^m'a, Nardo. MM. Miiller et Troschel n'y placent que des espèces dé- pourvues d'anus. Lamarck avait antérieure- ment restreint le nom a' Asterias aux Stel- lérides, qui ont les rayons pourvus de pro- longements en coecums de l'estomac, c'est- à-dire la famille des Astérides, Blainv. [V. G.) ASTERIAS. Bockh. bot. vh —Gen- re ou sous-genre de la famille des Gentia- nées. Il est fondé sur le Gentiana luteaL., et offre pour caract. distinctifs : Calice mem- branacé , spathacé. Corolle rotacée , sans plis et sans appendices. Anthères libres. Capsule non stipitée. Graines bordées d'une aile de même couleur que le test. (Sp.) 'ASTERIDEA. bot. ph. — Ce genre a été établi par M. Lindley , sur une plante de la côte occidentale de la Nouvelle-Hollan- de (rivière des Cygnes). Il lui assigne pour caractères : Capitule hémisphérique multi flore, radié ; fleurons du rayon ligules, uni- sériés, tridentés, femelles ; ceux du disque hermaphrodites, à 5 dents glanduleuses au sommet, fnvoluere formé d'écaillés imbri- quées, dont les extérieures subulées et les intérieures linéaires. Le réceptacle est plan, dépourvu de paillettes, mais présentant des aréoles élevées. Les anthères sont munies d'appendices basilaires sétacées. Fruits cou- ronnés d'une aigrette composée d'une seule AST rangée de soies légèrement scabres inféi ïi-u- rement, et presque plumeuses au sommet. — Le g. Asteridea ne renferme encore qu'une seule espèce, qui, suivant M. Lindley, res- semble par son port à V Aster de la Nouvelle- Angleterre (A. N.-Angliœ). (J. D.^ * ASTÉRIDES. Asteridea [Asterias, astérie; sWfeî', forme), éciiin. — M. de Blainville nomme ainsi la famille des Stel- lérides ou Étoiles de mer, chez lesquelles il y a un tubercule madréporique sur le dos, et dont les bras renferment des appendices ceecaux de l'estomac. Leur corps est traver- sé inférieurement par des sillons étendus de la bouche à l'extrémité des rayons ou lo- bes du corps, et contenant plusieurs rangées de suçoirs tentaculiformes. (P. G.) ASTERIE. Asterias (tiarlip, étoile). échin. — De tout temps on a employé , par allusion , dans les diverses langues anciennes et modernes, le nom û'Étoile de mer ou ses synonymes, pour indiquer des Zoophytes fort répandus sur toutes les côtes , assez variés en esp. , et dont la forme rappelle toujours plus ou moins celle des étoiles , telles qu'on les voit à la vue simple et qu'on les repré- sente dans les arts. Aristote parle déjà de ces animaux sous le nom d'Affres, dont on a fait Asterias et en français Astérie. Pour Linné , les Échinodermes à corps plus ou moins stellé étaient également des Astéries; mais Lamarck, dans ses ouvrages, en a re- streint l'application aux espèces qui ont plus particulièrement la forme d'étoiles, et qui , réunissant un bon nombre de caractères communs, doivent être considérées comme formant un groupe parfaitement naturel, qui. dans sa méthode , n'avait que la valeur gé- nérique. Les groupes aujourd'hui nommés Comatule , Euryale et Ophiure , ont été séparés par Lamarck des véritables Étoiles de mer, et il en sera parlé en leur lieu. Voici quels caract. l'auteur du Systètne des Ani- maux sans vertèbres donnait au genre Asté- rie : Corps suborbiculaire, déprimé, divisé dans sa circonférence en angles , lobes ou rayons disposés en étoiles. Face inférieure des lobes ou des rayons munie d'une gout- tière longitudinale, bordée, de chaque côté, d'épines mobiles, et de trous pour le passage de pieds tubuleux et rétractiles. Bouche in- férieure et centrale dans la réunion des sil- lons inférieurs. AST L'organisation de ces animaux a été étu- diée avec quelque soin depuis Lamarck. Leur système nerveux, d'abord soupçonné par G. Cuvier {Leçons d'Anat. cotnp. ), a été décrit depuis par M. Spix et nié ensuite par d'autres observateurs. La disposition de ce système nerveux est en rapport avec la forme de l'animal. A la face inférieure du corps, vers la réunion des deux vaisseaux hépatiques de chaque rayon, on trouve, pour chacun de ceux-ci, deux nodules gri- sâtres, semblables à un grain de mil un peu allongé, et communiquant entre eux par un filet transversal. Il part de chaque double nodule : 1° deux ou trois filets qui vont à la face supérieure de l'estomac , où ils s'ana- stomosent entre eux et avec ceux des autres ganglions ; le ramuscule le plus extérieur se replie sur le lobe hépatique de son côté ; 2° un filet latéral qui se dirige vers le double ganglion voisin ; arrivé à la moitié de l'es- pace qui l'en sépare, il descend par un petit trou du rebord osseux entre le sillon longi- tudinal et la saillie intermédiaire du rayon, puis se ramifie autour de la bouche et peut- être même dans la peau ; 3° un rameau, le plus long et le plus considérable, qui sort de chaque ganglion, sous le lobe hépatique correspondant, se place entre le sillon lon- gitudinal et les deux rangs de testicules , à chacun desquels il fournit un filet, en dimi- nuant successivement de grosseur à mesure qu'il approche davantage de la pointe du rayon. M. Spix admet que ces filets ner- veux sont composés de trois membranes, et il dit s'être assuré de leur nature par des expériences galvaniques. M. Tiedemann reconnaît aussi le système nerveux chez les Astéries ; mais M. Délie Chiaje conteste formellement que l'organe dont il s'agit ait cette signification. M. Du- jardin est du même avis. Toutefois l'opinion de MM. Spix et Tiedemann nous paraît pré- férable, et plusieurs anatomistes, parmi les- quels nous citerons M. Carus, ne la mettent pas en doute. Un système nerveux sembla- blement disposé se retrouve chez les Our- sins. Nous n'avons que très peu de chose à dire sur les organes des sens chez les Asté- ries. Ceux qui président au toucher sont les mêmes que chez les autres Echinodermes , et M. Ehrenberg croit que rcs animaux ont AST SKI un appareil pour la vision. Il a reconnu , dit-il, dans VAsterias violacen, de petits points d'un rouge vif, situés à la face infé- rieure de l'extrémité des rayons, et aux- quels il a vu aboutir un filet nerveux, cou- rant le long du rayon et renflé à son extré- mité. L'œil ou le point rouge ainsi placé en dessous se trouve ramené en dessus peur servir à la vision par le redressement de l'extrémité du ra>on. Les téguments extérieurs des Astéries présentent des variations assez nombreuses dans la nature et la forme de leurs épines et des plaques ou ossicules qui les solidi- fient ; ce qui constitue autant de caractères au moyen desquels on a établi leur classifi- cation. Les rayons de leur corps varient aussi en nombre; et, chez quelques espèces, la forme stellée a presque entièrement dis- paru. Sous chacun de leurs bras ou rayons du corps, quel qu'en soit le nombre , il exi- ste une rainure ou gouttière répondant aux aires ambulacraires des Oursins , et par la- quelle sortent une ou deux rangées d'ap- pendices tentaculiformes , indistinctement appelés pieds ou suçoirs. D'autres suçoirs contractiles ou les cirrhes existent sur divers points du corps des Asté- ries , et font partie de leurs organes respira- toires. M. Ehrenberg a reconnu qu'ils sont pourvus de cils vibratiles à leur face externe, et il a vu la circulation qui s'effectue dans leur intérieur. Le mouvement circulatoire du sang dans les diverses parties a lieu au moyen de canaux assez compliqués, et dont se sont successivement occupés plusieurs anatomistes. La bouche des Astéries est toujours cen- trale et placée à la face inférieure de leur corps. Elle est, ou non, garnie de dents, et conduit, à travers un tube court représen- tant l'œsophage, à l'estomac, qui envoiedans les rayons ou bras des canaux très ramifiés à leur partie latérale, et qui ne sont pas sans analogie avec l'organe hépatique. Bosc et quelques autres ont admis que les As- téries ont un anus, et O. Fabricius pen- sait que les excréments de ces animaux filtrent à travers le tubercule osseux du dos, appelé tubercule madréporique. M. Wieg- mann a aussi observé à cette place , dans une variété de VAsterias plcyadella, un ori- fice qu'il supposait pouvoir bien être un 952 AST anus, et M. Van Benedcn et moi fîmes, en 1838 , une remarque analogue sur une de nos grandes Astéries de la Méditerranée. MM. J. Mùller et Troschel ont dernièrement, ainsi que nous rapprend leur intéressant mémoire , confirmé la présence d'un anus chez la plupart des Astéries, et ils ont con- staté que certaines espèces seulement en sont réellement dépourvues : ainsi VA. ru- bens a un anus, et VA. aurantiaca en est privée. Les Étoiles de mer sont toutes, comme leur nom l'indique, habitantes des eaux ma- rines, et on les trouve à diverses profondeurs. Beaucoup d'entre elles sont littorales, et le reflux les laisse souvent à sec sur la plage. Elles se nourrissent de substances animales, et il en est de très voraces. Souvent on les voit manger des mollusques , et sur nos cô- tes elles s'attaquent souvent à laMactre li- sor; elles font saillir leur membrane sto- macale, en enveloppent en partie la coquille et pénètrent même entre ses valves. Les plus grandes avalent quelquefois une grande quantité d'aliments , et parmi eux des ani- maux entiers ; ainsi , M. Pouchet rapporte avoir retiré dix huit Vénus intactes, offrant chacune six lignes de longueur, de l'esto- mac d'une grande Astérie qu'il disséquait sur les bords de la Méditerranée. M. Spix a, depuis long-temps , admis la bi- sexualité des Astéries. Leurs ovaires, qui sont connus de tous les observateurs, consistent en deux corps oblongs, rameux , compara- bles à une grappe de raisin , et qui flottent au dessus des lobes hépatiques dans chaque rayon de l'animal. Ce sont des ramuscules composés de vésicules aboutissant à deux grands canaux, qui s'ouvrent chacun près de la réunion de deux rayons. L'organe mâle, d'après l'auteur cité , se trouve con- stamment dans les différentes formes de la famille des Astéries ; c'est le tubercule spon- gieux et rond situé à la face supérieure du corps , près de la réunion de deux des rayons. Il présente quelques légères modifications suivant les espèces qu'on étudie , et a été nommé par les auteurs Tubercule madré- porique. Nous avons vu plus haut que ce tubercule recouvrait l'orifice anal. Il est quelquefois double par accident, et, suivant M. Gray, on devrait considérer comme au- tant de tubercules madréporiques les saillies AST de forme analogue , et au nombre de douzt ou treize, qui se remarquent à la face dor- sale de VA. echinites, de l'Amérique du Sud. Quoi qu'il en soit, la duplicité sexuelle des Astéries, même avec le caractère dioïque que ne leur supposait pas M. Spix, n'a rien d'im- probable , les Oursins et beaucoup d'autres animaux radiaires l'ayant offerte d'une ma- nière évidente. On n'a également que peu de renseigne- ments sur le développement de ces Zoo- phytes. M. Sars a néanmoins donné sur leur forme, au moment de la naissance, des détails fournis par VA. sanguinolenta , et dont nous devons dire quelques mots. Les Astéries de cette espèce ont alors le corps déprimé, arrondi, et muni de quatre appendices ou bras très courts , en massue, à l'extrémité antérieure. Quand ils sont un peu plus avancés en âge , on peut distinguer, à leur face supérieure , quelques papilles disposées sur cinq séries rayonnantes. Ces jeunes Astéries se meuvent lentement, niais uniformément en ligne droite , avec leurs quatre bras antérieurs. Leur mouvement est probablement produit par des cils vibra- tiles ; leurs bras peuvent d'ailleurs leur ser- vir aussi à se fixer ou à ramper lentement le long des parois. Au bout de douze jours, les cinq rayons du corps, qui jusque alors étaient arrondis , commencent à s'accroître ; après huit autres jours, les deux rangées des pieds tentaculiformes se sont développés en ambulacres sous chaque rayon , et peu- vent servir au mouvement de l'animal en se contractant tour à tour et en faisant fonction de ventouses ; enfin , dans l'espace d'un mors , les quatre bras primitifs dispa- raissent, et l'animal, d'abord symétrique ou binaire, est devenu radiaire au degré où le sont les autres Astéries. Quelques uns de ces animaux, parvenus à l'âge adulte, se meuvent avec assez de rapi- dité, soit en nageant, soit en rampant. Il est des rivages où ils sont très abondants ; et, comme on n'a pas encore su les utiliser d'une manière plus lucrative, on les ramasse pour fumer les terres. Nos côtes de l'Océan et de la Méditerranée en nourrissent de plusieurs sortes, et leurs formes sont assez variées pour qu'on les place même aujour- d'hui dans des genres différents, le genre Asterias de Lamarck ayant pris le rang de AST AST 253 famille naturelle, ou même , dans quelques ouvrages, celui d'ordre distinct. MM. de Blainville , Nardo , Agassi* , Mill- ier et Troschcl, et plus récemment M. J.-E. Gray , se sont successivement occupés de la classification naturelle des Astéries , déjà entreprise par Linck en 1755 , et d'une ma- nière beaucoup moins complète par Raffi- nesque en 1815. Le nombre des coupes génériques, aujour- d'hui fort considérable, ne l'était pas moins dans Linck ( De Stellis mariais liber sin- gularis ). Voici un tableau de sa classifica- tion. Sectio L stell.e fiss^. Classis I. àXiyitYii : Stellarum pauciorum quam quinque radiorum. Gênera : Trisactis, Tetractis. Classis IL nevTKXTtvoeToî , sive Stellarum quinque fidarum. Gênera : Pentagonaster , Pentaceros , A stropeeten , Palmipe$ , Stella coriacea , Sol marinus, Pentadactylosaster. Classis III. no>u , je fais), bot. ph. — Genre que M. 'De Candolle rapporte , avec doute , à la famille des Homalinées , et .Al. Rei- < henbach à celle des Amygdalées. Son auteur (Gen. madag., n° 73; Hist. des rèaét. de V Afr. austr., p. 51 , tab. 15) en donne les caract. suivants : Calice grand , 5-fide , persistant, à lobes oblongs, étalés. Pétales 5 , insérés au calice , interposés , étalés, non persistants. Étamines 10, al- ternativement plus longues et plus courtes; lilets filiformes, alternativement plus longs et plus courts , soudés par leur base en androphore urcéolé , adné au calice. An- thères ovales, obtuses, dithèques, introrses, dorsifîxes , longitudinalement déhiscentes. Ovaire inadhérent, 3-loculaire ; loges pauci- ovulées; ovules superposés, attachés à l'an- gle interne des loges. Style court, 3-fide ; stigmates capitellés. Capsule 3-loculaire. Graines réniformes. — V AsterapeîamuUi- flora Th. , est la seule espèce connue ; c'est un petit arbre de Madagascar, ayant de l'affinité, suhant Aubert du Petit-ïhouars, avec les Blackwellia ; les feuilles en sont alternes, très entières, courtement pétiolées; les fleurs en panicules terminales. (Sp.) * ASTÉROPHIDES ( wrr^j , étoile ; o'cit;, serpent), échin. — M. de Blainville nomme ainsi la famille de son ordre des Stellérides, dans lequel il place les Ophiu- res et les Euryales. Les caractères des As- térophides sont les suivants : Corps petit , disciforme, très aplati, pourvu, dans sa cir- conférence, d'appendices plus ou moins al- longés, serpentiformes, squammeux, sans sillons inférieurs. (P. G.) ASTEROPHORA (d<•>, je porte), bot. cr. — Dittmar (NoHv.jour/i. de hot. de Schrader, t. HT, p. 56, tab. 2, fig. 2) a décrit, sous ce nom, un champi- gnon parasite qui se développe dans l'é- paisseur du cfaapeau de VAijaricn^ lym- perdoidcs de Bullianl , qui lui-même est parasite sur d'autres Agarics, et principa- lement sur VAgarict/s aditstus. On a cru pendant longtemps que YAyarinus lyro- perdoulescX V Aster oj> /iota n'étaient qu'un seul et même champignon ; mais les obser- vations de Vittadini et de Corda, dont j'ai plusieurs fois vérifié l'exactitude, ont in- contestablement prouvé que f Asterophora était un genre particulier, et que l'Agaric qui le nourrit a des lames véritables, sur lesquelles existent des Basidi s lélraspo- res. M. Fries en a même formé, dans les Agaricinés, un genre, qu'il nomme iS>/cla- Li. ■ . Dittmar est parvenu à inoculer ce petit champignon à VAgaricus adustus , et il a obtenu les deux espèces en même temps , seulement les Champignons venus de se- mences ne ressemblaient pas à leurs pa- rents. Ceux-ci avaient de trois pouces à trois pouces et demi de hauteur ; ils étaient parfaitement blancs; le pédicule était cour- bé ; les feuillets ainsi que la marge du péridium étaient blancs. Ceux qui en pro- venaient, au contraire, étaient petits, hauts d'un demi- pouce à un pouce et demi ; le pé- dicule était droit, gris ; les feuillets d'un gris bleu, et le péridium n'avait pas de marge. M. Corda, qui a suivi très attentivement le développement de ce champignon parasite, dit que , dans la substance de Y Ayaricus li/rojtei do/des , il naît des filaments gros, transparents et cloisonnés, très serrés, qui en recouvrent ensuite la surface ; ils sup- portent des spores globuleuses, oblongucs, rarement o»oïdes, quelquefois appendicu- lées, grosses, d'abord jaunes, puis de cou- leur d'or ; elles sont recouvertes d'un épi- spore coloré, fenêtre, hérissé de pointes bifides, obtuses. De toutes les figures de ce champignon, publiées jusqu'à ce jour, il n'en est pas une qui en donne une idée plus parfaite que celle de M. Corda. Voy. Icon. fung-, t. IV, p. 7, pi. 3, fig. 24. (LÉv.) ASTÉROPIIYLLITES (xvzio, étoile ; o'ja'/.ov, feuille), bot. foss. — Dans l'essai de classification des végétaux fossiles , inséré, en 1822, dans les Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, j'ai désigné par ce nom un groupe nombreux de plantes fossiles, que la disposition de leurs feuilles, réunies en grand nombre en \eriiiilles et disposées en étoile, distingue au premier as- pect de tous les végétaux fossiles et de la plu- 2G0 ASÏ part des plantes vivantes. — On avait généra- lement comparé ces impressions de plantes à des Galiitm ou à des Uippûris; mais il «tait facile de signaler de nombreuses dif- férences entre ces genres actuellement exis- tants et les plantes fossiles qui nous occu- pent; ainsi, dans les Rubiacées dites étoi- lées, les feuilles ne dépassent jamais le nombre de dix parverticille; ordinairement même elles ne sont réunies que par 4, 6 ou 8 ; dans les Astérophyllites, au contraire, elles sont presque toujours au nombre de 12 à 20 par verticille. Dans les Hippuris, le nom- bre plus considérable des feuilles semble- rait établir plus d'analogie; mais, sans par- ler de l'aspect fart différent de ces plantes, la disposition des feuilles étudiée avec soin est très différente , et l'examen de ce carac- tère a conduit même à diviser le genre As- térophyllites en plusieurs : l'un , sous le nom ft Annula ria, renferme des espèces à feuilles étalées dans un même plan , élar- gies dans leur partie moyenne , souvent ob- tuses au sommet , et réunies en une sorte d'anneau très distinct à leur base. C'est sur ce caractère que M. De Sternberg a fondé essentiellement la distinction de ce genre; mais je crois que ce caractère existe égale- ment d'une manière moins distincte , les feuilles n'étant soudées que sur une très petite étendue, dans les vrais Astérophylli- tes, dont il avait formé les genres Bornin , Bruekmannia et Bec/sera. Ce caractère peu apparent dans les Astérophyllites, bien distinct dans les Annula ria, est si marqué dans le genre Phyllothera , que cette par- tie soudée forme une vraie gaine , comme celle des Équisétacées. Il distingue ces plan- tes de toutes les plantes phanérogames que nous connaissons, et les indique comme le type d'une famille détruite. Il se retrouve, il est vrai, au plus haut degré , parmi les Cryptogames dans les Equisetum, et parmi les Dicotylédones dans les Casuarina ; mais l'existence de cette gaîne , dans ces deux genres si différents, entraine l'avorte- ment des feuilles , réduites à de simples dents, tandis que dans les Astérophy liées, les feuilles sont très développées. Des trois genres que je signalais comme composant cette famille, deux, les Annu- la rin et le Phijllotheca austràlis de la Nouvelle-Hollande, n'ont présenté jusqu'à AST ce jour aucune trace de fructification. Les vrais Astérophyllites, au contraire, ont offert deux sortes d'organes axillaires ver- ticillés, dont on prendrait les uns pour des fruits , les autres pour des anthères : les premiers semblent des nucules monosper- mes, indéhiscentes, bordées d'une aile membraneuse ; les autres des sacs pollini- ques , fixés à la face supérieure et vers la base des feuilles, réunies entre elles en une sorte de gaîne étalée, et dont la succession forme comme un épi ou un chaton , ayant quelque analogie avec ceux des Conifères ou des Cycadées. Ce sont ces rameaux fructi- fères qui ont été généralement figurés sous les noms d' Astérophyllites ou de Bruek- mannia tuhereulala, et de Wolkman- nia polystaehya. Des échantillons, figurés par MM. Lin- dley et Halton dans le Fossil flora sous le nom de Calamités iio 17* 266 AST AST — Arbres (indigènes de l'Inde et de Mada- gascar) remarquables par l'élégance du feuil- lage et des fleurs ; rameaux gros , cylindri- ques, fistuleux, couverts d'une pubescence étoilée ; feuilles alternes, longuement pétio- lées, grandes, cordiformes, acuminées, en- tières, ou crénelées, ou lobées, pubérules en dessus, cotonneuses en dessous ; stipules foliacées, persistantes, grandes, acuminées. Pédoncules longs, solitaires, axillaires, poi- lus , multiflores ; fleurs pédicellées , dispo- sées soit en corymbe très dense, dépourvu d'involucre, soit en gros capitule accompa- gné d'un involucre de quantité de bractées ovales-orbiculaires ; corolle écarlate ou blan- châtre. On connaît trois espèces d'Astra- pées ; ces végétaux se cultivent comme plan- tes d'ornement de serre; la plus notable est Y A- penduliflora DC. ( A. Wallifhii Lindl.) (Sr.) ASTRAPIE. Astrapia (às-pairvi, éclat). ois. — Genre de l'ordre des Passereaux de Cu- vier, des Oiseaux Sylvains de Vieillot, et de sa famille des Coraces.Ce genre a été formé par Vieillot pour recevoir une seule espèce de la Nouvelle-Guinée, qui, n'arrivant de ce pays que sans ses pattes, comme la plupart des Oiseaux de paradis, et sans qu'on sache encore rien sur ses mœurs, a été placée par différents ornithologistes dans divers gen- res. Lalham et Gmelin , d'après la richesse de son plumage , en ont fait un Oiseau de paradis ; Le Vaillant Ta rangée avec les Pics; Cuvier l'a réunie à ce groupe de Mer- les marcheurs désignés par Temminck sous le nom de L'imj)rotornis, et Vieillot en a formé un genre qu'il met dans sa famille des Contres. Nous pensons, comme Vieil- lot , qu'elle diffère assez en apparence de tous ces groupes pour devoir être le type d'un nouveau genre ; mais il nous semble impossible de déterminer la place où ce g. doit figjurer, tant qu'on ne saura rien de ses mœurs , et surtout qu'on ne connaîtra pas la forme de ses pattes. Dès qu'on aura ac- quis des notions sur les unes et les autres, celles des Oiseaux de paradis déjà bien con- nues sont trop caractéristiques pour qu'on ne reconnaisse sur-le-champ s'il doit appar- tenir à des Oiseaux pcrcheurs, sylvicoles et frugivores comme eux , ou à des Oiseaux marcheurs et vivant en troupes comme les Lamprotornis . Nous avouons que, malgré la forme de son bec assez analogue à celui de ces derniers , nous croyons reconnaître dans la nature , l'étalage et la richesse de son plumage , dans la communauté de pa- trie , des rapports avec les Paradisiers ou avec les Épimaques, qui nous feraient sup- poser que cette espèce en est plus voisine que de tout autre groupe. Les caractères du genre sont, d'après Vieillot : Bec nu à la base, très comprimé par les côtés, pointu ; mandibule supérieure étroite en dessus, en- taillée et fléchie à la pointe. Narines rondes et glabres. Tarses nus , annelés , robustes. Doigt intermédiaire réuni à la base avec l'externe , totalement séparé de l'interne. Ongles forts, très crochus. Queue très lon- gue, très étagée, à douze rectrices. Vieillot a-t-il décrit les pattes de cet oi- seau sur une peau non montée, ou sur un individu monté , auquel on aurait pu don- ner des pattes étrangères? Nous l'ignorons ; pour nous , nous n'avons encore vu que des peaux sans leurs pattes. L'espèce type , le Paradis œa gularis Lath., Paradisœa nigra Gmel., figurée par Le Vaillant, Ois. de par. 20 et 21, sous le nom de Pie de Paradis, et par Vieillot, Ois. de par., pi. 8 et 9, et Galeriey pi. 107, sous celui d'Astrapie à gorge d'or (Astra- pia gularis), est un des Oiseaux dont le plumage a le plus de magnificence. Le mâle a la tête ornée de deux huppes latérales de plumes longues et soyeuses s'étendant sur les côtés du cou ; la gorge est d'un cuivre rouge brillant, le manteau et le corps en dessous éméraude , le dos acier rougi : ses plumes, à reflets les plus brillants d'or et de cuivre de rosette, ont la plupart la forme d'écaillés; les ailes et la queue sont d'un noir violet. Sa grosseur est celle du Choucas, et sa longueur de 28 pouces , dont 21 pour la queue, qui est très étagée. La femelle, figu- rée par Le Vaillant, n'a rien du luxe et de la magnificence du mâle; elle est d'un noir fuligineux , excepté la queue qui est brun roux. On les trouve à la Nouvelle-Guinée. (L\FR.) ASTRÉE (àoniip, astre), tolyp. — Gen re très nombreux de la classe des Polypes paren- chymateux, ou Polypes proprement dits, et de l'ordre des Zoanthaires , ainsi nommé à raison de la disposition étoilée des lamelles qui garnissent intérieurement chacune des AST loges du polypier. Ces Polypes ressemblent beaucoup aux Actinies par leur forme géné- rale ; leur corps étant cylindrique, terminé supérieurement par un disque circulaire , portant l'ouverture buccale à son centre et une double rangée de tentacules coniques et simples vers sa circonférence; mais les la- melles verticales qui divisent intérieurement la grande cavité abdominale ne restent pas isolées comme chez les Actinies, et se réu- nissent, pour la plupart, vers la partie infé- rieure de cette cavité, de façon à constituer un axe central entouré de locules rayonnées ; enfin, par les progrès du développement , il s'établit aussi, entre ces cloisons, de petites lamelles transversales qui bouchent le fond des cavités ainsi circonscrites ; ces lamel- les, de même que les cloisons verticales et l'enveloppe tégumentaire, se durcissent par le dépôt de matières calcaires dans leur épais- seur, de façon à constituer un polypier pier- reux , divisé intérieurement par des lames rayonnantes, et terminé supérieurement par une sorte de cupule étoilée et peu pro- fonde. Par ces caractères, les Astrées res- semblent aux Caryophyllies , aux Dendro- phyllies, etc.; mais ils s'en distinguent par leur mode de multiplication. En effet , ces animaux, en se reproduisant par bourgeons, ne se séparent pas entre eux, et les divers individus ainsi agrégés s'élèvent parallèle- ment les uns aux autres et sont réunis par un tissu assez compacte, de façon à constituer des masses épaisses et souvent glomérulées. Le polypier des Astrées est donc caractérisé principalement par la continuité de chacune de ces espèces de colonnes creuses depuis la base jusqu'au sommet de la masse ; par la nature du tissu interloculaire ; par la réu- nion de la plupart ou de toutes les cloisons rayonnantes de chaque individu sur l'axe de son corps, et par l'existence de parois bien distinctes et peu ou point poreuses autour de chacune de ces cellules étoilées. On connaît un grand nombre d'Astrées récentes qui , pour la plupart, habitent les mers des ré- gions chaudes du globe. Les espèces fos- siles sont également abondantes, et se ren- contrent principalement dans les terrains tertiaires et jurassiques. La forme et la structure du polypier offre, dans ces diverses espèces, des différences assez considérables, et a fourni aux zoologistes des caractères AST l>(37 pour la subdivision des Astrées en plu- sieurs groupes secondaires, tels que ceux dé- signés par M. de Blainville sous les noms de S/dé ras trèes, Gcmmastrées, etc. (M. E.) ASTRÉES (àtJTYÎp, astre), roi/rr. — La- mouroux désigne ainsi le troisième ordre de ses Polypiers pierreux lamellifères, compre- nant les genres Èchinojiorc, Explanaire et Astrée. (M. E.) ASTRÉOIDE («Srâ, astre; e!£oç, res- semblance). roLYP. — Nom employé par M. de Blainville pour désigner une sub- division du genre Astrée , ayant pour type VA. cnlyfuinris. (M. E.) ASTRÉOPORE. polyp.— Genre établi par M. de Blainville pour recevoir quelques Polypiers rangés par Lamarck dans le genre Astrée, mais qui paraissent se rapprocher des Madrépores proprement dits. Il lui as- signe les caractères suivants : « Loges sail- lantes, mamelonnées, cannelées ou subra- diées intérieurement , et irrégulièrement éparses à la surface d'un polypier calcaire, extrêmement poreux et échinulé , élargi en membrane fixe ou glomérulée. » Exemple : Asfrea mi/rio/hthalma Lamk. (M. E.) ASTREPHIA , Dufresne , Valer. — Hemesotria , Rafin. (Ann. yen. des sr. j>hys., t. "VI, p. 88). bot. th. — Genre de la famille des Valérianées ; il ne diffère des Valérianelles que par une corolle éperonnée ou gibbeuse, et un style trifurqué. M. De Candolle (Prodr., t. IV, p. 629) n'en admet que deux espèces. Ces plantes croissent au Pérou. (Sp.) ASTRES (àcTTp&v, astre), astr. — Cette expression est très générique, et s'applique sans exception à tous les corps célestes qu'on peut apercevoir dans le ciel par un temps serein. Nous dirions fort peu de choses ici de ces corps célestes, si nous ne nous étions proposé de prouver au mot Astronomie que cette science est, en quelque sorte, la mère de toutes les autres connaissances naturelles, et qu'elle a même un côté ou un aspect particulier sous lequel son étude devient très importante, eu égard à l'in- fluence, non plus chimérique comme celle de l'Astrologie, mais matérielle et positive, que les astres exercent sur les phénomènes sublunaires, et plus particulièrement sur les êtres organiques. 268 AST Nous allons donc entrer dans quelques développements indispensables à nos inten- tions futures. Les astres qu'on peut observer à la vue simple sont extrêmement nombreux, et ceux qu'on a pu distinguer nettement avec un télescope sont au nombre de plus de 17,000. Presque tousse présentent comme un point lumineux, se détachant sur la voûte appa- rente qu'on nomme Ciel, et qui est d'un bleu plus ou moins foncé. Un examen un peu plus attentif fait bien- tôt reconnaître que l'immense majorité de ces astres ne changent pas de place, les uns par rapport aux autres, ce qui lésa fait nommer Étoiles fixes , tandis qu'au con- traire un petit nombre de ces corps sont évidemment doués d'un mouvement propre qui fait incessammentehanger leurs rapports avec les étoiles Gxes. On a reconnu que ces corps mobiles circulent comme la Terre au- tour du Soleil, et on les a nommés Pla- nètes. En outre, plusieurs de ces planètes pré- sentent des corps plus petits qui circulent autour d'elles comme la Lune autour de la Terre, et on les nomme Satellites; enfin, il est des corps lumineux , aperçus tempo- rairement dans le ciel , corps qu'on nomme Comètes, et qui le plus souvent sont ac- compagnés d'une immense lueur qu'on ap- pelle leur chevelure ou leur queue, suivant qu'elle les précède ou les suit. Étoiles fixes. — Malgré leur nom, les étoiles fixes paraissent se mouvoir unifor- mément autour de nous , d'orient en occi- dent; mais, depuis Copernic, on sait que ce n'est là qu'une illusion d'optique qui dé- pend du mouvement de rotation diurne de la terre, en sorte que l'observateur terres- tre est, à l'égard des étoiles fixes, dans le même cas que l'homme placé dans un ba- teau, qui croit voir fuir le rivage. Les étoiles fixes ont un grand éclat et projettent une lumière scintillante; mais quand on éteint ces effets dans les instru- ments astronomiques, elles se réduisent à un point qui n'offre aucune dimension ap- préciable. Le vif éclat des étoiles, comparé à celui de notre Soleil, doit faire présumer qu'elles ont un très grand volume; et, comme elles ne soutendent pas un angle de !', les astro- AST nomes en concluent avec certitude que l'é- toile fixe la plus rapprochée de nous est placée à plus de vingt milliards de lieues, en sorte que la lumière , qui parcourt soixante-dix mille lieues per seconde, met- trait six ans à venir de l'étoile la plus voi- sine, et qu'un boulet de canon, se mouvant à raison de sept lieues par minute, emploie- rait deux millions d'années à faire ce voyage. Comme au reste on ne peut pas douter qu'il y ait des étoiles fixes mille fois plus éloignées que les plus voisines, il est cer- tain que notre univers visible est assez grand pour que la lumière ne puisse le tra- verser qu'en douze mille ans. On a toujours remarqué que quelques- uns de ces corps , malgré leur nom d'étoi- les fixes, semblent disposés par couples et tournent l'un autour de l'autre ; on observe aussi de petits nuages lumineux, tantôt va- gues et confus, tantôt présentant quelques points brillants et distincts. On nomme ces petites masses nébuleuses , et l'on en con- naît déjà plus de mille. La Voie lactée n'est autre chose qu'une zone de l'espace , dans laquelle se trouvent rapprochées plus qu'ailleurs d'innombra- bles étoiles. Aucun doute que les étoiles fixes ne soient des soleils qui peut-être sont en- tourés d'un système planétaire analogue au nôtre; car on en voit parfois briller tout-à- coup pendant un temps et puis s'éteindre, soit pour toujours, soit périodiquement, comme s'ils étaient temporairement éclip- sés par quelques corps opaques. Les étoiles fixes, nonobstant l'immense distance qui les sépare de nous, et peut- être à cause de leur grand nombre, sont loin de demeurer sans influence sur le petit globe que nous habitons. D'abord elles versent incessamment sur la terre une quantité de lumière assez considérable; et, si nous ne les voyons pas le jour , c'est que notre vue imparfaite se trouve éblouie par la plus grande lumière de notre Soleil ; mais, pen- dant l'absence de cet astre, elles nous éclai- rent assez pour diriger la plupart de nos mouvements. En outre, les étoiles envoient vers notre atmosphère une quantité très no- table de calorique rayonnant, à défaut du- quel toute la constitution de cette atmos- ast àst 569 phère et des êtres qui y vivent se trou- verait considérablement moditiée ; tant il est vrai que , quelle que soit l'immen- sité du tout qu'on appelle Univers, et la multitude innombrable des corps qui l'ha- bitent, il n'est aucun point du système entier dont le mode d'existence ne soit in- timement lié à l'ensemble général. Nous subissons nous-mêmes cette loi , et nous réagissons certainement nous-mêmes sur le système général, quoique nous soyons bien petits ; car, en supposant un observateur placé dans une étoile fixe, il suffirait d'un cheveu situé à un pied de son œil pour lui cacher tout notre système planétaire. Planètes. — La Terre que nous habi- tons, fait partie d'un système dont notre Soleil est le centre. Onze corps solides prin- cipaux, presque sphériques, circulent au- tour de ce centre, et cet ensemble porte le nom de Système planétaire. Le Soleil est une masse lumineuse à peu près sphérique, qui tourne sur elle-même, et projette incessamment de la chaleur et de la lumière. Sa dislance de la Terre est en moyenne de 34,500,000 lieues; mais la Terre se trouve tantôt plus près, tantôt plus loin de cet astre d'environ 12,000 lieues. Le volume du Soleil est très considérable : il st 1,400,000 fois plus gros que la Terre, et son diamètre est 110 fois celui de notre pla- nète. Pour se faire une idée relative de ce volume, on peut se représenter que, si le centre du Soleil était placé au même point qu'occupe le centre de la Terre, sa circonfé- rence s'étendrait presque deux fois aussi loin que le lieu où se trouve la Lune. Cette masse immense n'a pas seulement pour objet d'envoyer sans cesse et sans fin les flots de chaleur et de lumière qui pro- duisent et entretiennent la vie sur notre globe, et peut-être dans beaucoup d'autres; elle fait encore du Soleil ce centre puissant d'attraction autour duquel tout le système planétaire se meut en décrivant des courbes immenses, pendant que lui-même, à peine influencé, n'éprouve que de légers déplace- ments relatifs. Dans un plan commun qui passe par le centre du Soleil, et qu'on nomme P Ellipti- que, se meuvent toutes les planètes du sys- tème , chacune avec une vitesse qui dépend de sa distance au centre, et toutes en décri- vant une courbe elliptique dont le Soleil oc- cupe un foyer. C'est sans contredit le plus grand pas qu'ait jamais fait l'esprit humain que de découvrir et de déterminer la loi qui pré- side à ces grands mouvements. Kepler a la gloire d'avoir découvert les trois faits géné- raux qui président à tous ces mouvements, savoir : 1° que toutes les planètes se meu- vent dans des courbes planes qui sont des ellipses dont le Soleil occupe un foyer ; 2° que les arcs parcourus par les planètes sont proportionnés aux aires parcourues par les rayons vecteurs ; 3° que les carrés des temps des révolutions sont entre eux comme les cubes des grands axes des ellipses . New- ton a eu la gloire plus grande encore de rattacher ces faits généraux à une seule loi générale, savoir, que les particules de la matière s'attirent avec une force égale dans tous les points de l'univers ; que cette force est conséquemment proportionnelle aux masses, et qu'enfin son intensité est en raison inverse de la racine carrée des dis- tances. Cette belle loi, qu'il a nommée gra- vitation, est d'autant plus remarquable, qu'elle régit les attractions des plus petits corps aussi bien que les mouvements des astres. Les onze planètes qui circulent autour du Soleil sont rangées, par rapport à leur distance de cet astre , dans un ordre remar- quable. Si l'on écrit de suite les nom- bres 0, 3, 6, 12, 24, 48, 96, 192, et qu'on ajoute 4 à chacun d'eux , on aura la série des nom- bres 4, 7, 10, 16, 28, 52, 100, 196. Cette série de nombres exprime exacte- ment les rapports des distances des planètes au Soleil. Mercure et Vénus, placés plus près du soleil que la terre, sont quelquefois nommés planètes inférieures; vient ensuite la Terre , puis Mars , la première des pla- nètes supérieures ; après cela, Yesta , Pal- las, Cérès et Junon , quatre petites planètes récemment connues, très voisines les unes des autres , et qu'on regarde comme les éclats d'un même globe ; plus loin, Jupiter, Saturne ; et , enfin , tout-à-fait aux limites du système , TJranus ou Herschel. Mercure. — Très petite planète, rare- ment visible , à cause de son voisinage du Soleil; présentant néanmoins des phases comme la Lune. Le temps de sa révolution 70 AST AS1 ou son année n1est que de 87 jours ; sa dis- tance au Soleil est de 13,360,000 lieues ; elle tourne sur son axe en 24 heures et 5 minu- tes ; c'est la planète qui se meut le plus vite dans son orbite : elle parcourt 40,000 lieues à l'heure; sa densité est plus du double de celle de la Terre, ce qui fait que son volume n'en est que le seizième. Elle est entourée d'une atmosphère très épaisse. Sa tempéra- ture doit être sept fois celle de la Terre. Vénus. — L'étoile du berger, l'étoile du matin, l'étoile du soir, ou Vesper. C'est, en apparence, la plus brillante et la plus consi- dérable de toutes les planètes; elle est si lumineuse quand elle est voisine de la Terre, qu'on peut la voir en plein jour. Elle a des phases très distinctes, à l'aide desquelles on y a pu remarquer des montagnes qui doi- vent avoir plus de 40,000 mètres de hauteur. Elle est placée à 24,960,000 lieues du Soleil ; son année est de 224 jours et 16 heures , et son jour de 23 heures et 21 minutes. Elle parcourt 30,000 lieues par heure ; son volume est presque égal à celui de la Terre, mais sa densité est plus grande ; son atmosphère est beaucoup plus considérable que la nôtre , et sa température double. La Terre est à 34,500,000 lieues du soleil; son année est de 365 jours, 5 heures et 49 minutes. Sa révolution sur son axe, qui s'appelle un jour, est divisée en 24 heures; on en juge par l'intervalle qui sépare le le- ver d'une étoile fixe à l'horizon au lever suivant: c'est ce qu'on nomme jo?ir sidéral. Le diamètre de la Terre est de 2,865 lieues ; sa circonférence, de 8,920 lieues de 2280 toises ; c'est la quarante millionième partie de ce cercle qu'on appelle un mètre, lequel équivaut à 3 pieds 11 lignes et 296 millièmes. La Terre est entourée d'une atmosphère de 16 lieues d'épaisseur ; sa vitesse de transla- tion est d'environ 600,000 lieues par jour ou 412 lieues par minute. Elle a un satellite qu'on nomme Lime. Voy. les mots terre et LUNE. Mars, la première des planètes supérieu- res, est plus loin du Soleil que la Terre. Sa distance en est de 52,600,000 lieues; son an- née est de 686 jours et 23 heures ; sa vitesse de translation , de 19,500 lieues par heure ; son jour, de 24 heures 31 minutes. Il parait peu éclairé ; son atmosphère est épaisse et nébuleuse ; ses phases sont moins apparen- tes que pour les planètes situées entre la ! Terre et le Soleil ; elles n'ont plus l'appa- i rence de croissants, mais de surfaces ova- laires ; son volume n'est que 1/5 de celui de la Terre, sa densité est un peu moindre; la chaleur que le Soleil y entretient est pres- que la moitié plus faible que sur la Terre. Vestu , J unon , Cérès et Fallu s , sont quatre petits corps dont les orbites se décri- vent entre Mars et Jupiter, à une distance de 81 à 96 millions de lieues du Soleil. Ves- ta, la plus petite, a un volume qui n'est que la quinze millième partie de celui de la Terre ; elle a été découverte en 1807. Junon, aperçue en 1804, a 24 lieues de diamètre. Cé- rès n'a que 25 lieues de diamètre ; son vo- lume est le quart de celui de la Terre. On l'a vue pour la première fois en 1801. Pal- las, découverte en 1802, est presque aussi grosse que la Lune. Jupiter est la plus grosse des planètes ; elle semble entourée d'une atmosphère très nuageuse et très agitée ; elle est à 180,000,000 de lieues du Soleil ; son année est de 11 ans 315 jours ; sa vitesse de translation est donc bien moindre que celle de la Terre. Le Soleil doit lui paraître cinq fois plus petit; sa chaleur et sa lumière doivent lui paraître vingt-sept fois moindres ; sa journée n'est que de 10 heures ; et, comme son diamètre est douze fois celui de la Terre, la force cen- trifuge qui anime sa masse est beaucoup plus grande que pour la Terre; ce qui occa- sionne vers les pôles un aplatissement d'un treizième de diamètre. Jupiter est 1281 fois aussi volumineux que la Terre, et cepen- dant sa masse n'est que 309 fois aussi con- sidérable, ce qui tient à ce que sa densité est environ quatre fois moindre. Il est ac- compagné de quatre lunes ou satellites. Saturne est à 329,000,000 de lieues du so- leil , son année est de 30 ans , et son jour de 10 heures 1/2; sa vitesse de translation n'est que de 8,000 lieues par heure, mais sa vitesse de rotation est très grande, car son diamètre est neuf fois et demie celui de la terre. Il en résulte que la force centrifuge est considé- rable , et l'aplatissement aux pôles d'un onzième de diamètre. Comme sa densité n'est qu'un dixième de celle de la Terre, sa masse n'est guère que 94 fois plus grande. Ce que Saturne offre de plus remarqua- ble, c'est une bande opaque qui Tenviron- AST ne, et qu'on appelle son anneau. Celte bande circulaire, qui peut avoir 10,000 lieues de large, est partout séparée de la planète par un intervalle aussi de 10,000 lieues. Rien d'aussi varié que les aspects sous les- quels se présentent Saturne et son anneau, Tun faisant alternativement ombre à l'au- tre. Il serait fort difficile de comprendre l'existence et la position de cet anneau, si l'on n'admettait l'hypothèse de Cassini, re- nouvelée ces jours derniers par M Chàle, et qui suppose que ce prétendu anneau est formé d'une quantité innombrable de très petits satellites se mouvant tous dans le même plan. Saturne est en outre accompagné de sept satellites distincts qui se meuvent à peu près dans le plan de l'anneau. Saturne , quoique très volumineux, est sombre et peu éclairé ; le Soleil doit lui pa- raître 90 fois plus petit qu'à nous; sa lu- mière et sa chaleur doivent être réduites à peu de chose , et si un observateur y était placé, il ne pourrait probablement aperce- voir de tout notre système que le Soleil et la planète Jupiter. Vranus ou Herschel forme jusqu'à pré- sent la limite extérieure de notre système planétaire ; elle est à peine visible à l'œil nu ; elle a été découverte par Herschel, avec son grand télescope ; elle est placée à 662,000,000 de lieues du Soleil; son année est de 84 ans et 29 jours ; sa masse n'est pas double de celle de laTerre, quoique son vo- lume soit 81 fois aussi considérable , parce que sa densité est de 50 fois moindre , en sorte qu'elle est plus légère que du liège. On lui suppose un mouvement de rotation. Herschel a cru lui voir six lunes ou satel- lites. Après avoir décrit ainsi généralement notre système planétaire et ses mouvements, il est fort important de remarquer que les planètes s'attirant entre elles aussi bien qu'elles sont attirées par le Soleil, et leur distance réciproque variant continuelle- ment, il doit en résulter, et il en résulte , en effet, une foule d'irrégularités soit dans leur marche, soit dans celle de leurs sa- tellites ; en sorte, par exemple , que l'é- cliptique ou le plan dans lequel se meut une planète , d'une part , n'est pas rigoureuse- ment un plan , et, d'autre part , s'incline AS1 271 plus ou moins sur celui des autres astres. Sans entrer danS les détails de ces cir- constances qui forment la partie la plus dif- cile et la plus savante de l'astronomie, il nous suffira d'en donner les deux résultats prin- cipaux, qui sont d'un intérêt général. 1° Les irrégularités dans la marche des astres s'accroissent pendant un temps dans un sens, deviennent stationnaires , puis marchent dans le sens contraire ; de sorte qu'au bout d'un temps, quelquefois de plu- sieurs milliers d'années, qu'on nomme Cy- cle, l'état primitif se rétablit intégralement. 2° Il est aujourd'hui démontré que toutes ces irrégularités qu'on nomme Perturba- tions, et qui pouvaient faire craindre un dé- rangement progressif dans le système du monde, se compensent rigoureusement dans le cours des siècles, de telle sorte que notre système planétaire et ses mouve- ments présentent une existence fixe , affec- tée seulement de quelques oscillations. Indépendamment des planètes et de leurs satellites qui circulent autour du Soleil, on aperçoit encore, dans le ciel, certains astres qui n'apparaissent que d'un manière ac- cidentelle et passagère ; c'est ce qu'on nomme des Comètes. Des observations déjà fort anciennes, et suivies avec beaucoup de précision, ont fait connaître que ces Comètes se meuvent autour du soleil en décrivant des ellipses extrêmement allongées, de fa- çon qu'elles ne deviennent visibles pour nous que quand elles en atteignent l'extré- mité qui correspond au foyer que le Soleil occupe. Les Comètes diffèrent des planètes par plusieurs circonstances importantes : d'a- bord, la courbe qu'elles décrivent est telle- ment allongée , que nous ne les voyons or- dinairement que pendant six mois, tandis qu'elles mettent quelquefois plus de 500 ans à parcourir leur orbite ; ensuite , toutes les planètes se meuvent dans le même sens et presque dans le même plan autour du Soleil, au lieu que les Comètes se meuvent indifféremment dans toutes les directions et dans des plans divers , de sorte qu'el- les viennent croiser et pénétrer en tous sens les orbites des planètes. Les planètes paraissent toutes solides, tandis que les Comètes présentent quelquefois un noyau solide, mais le plus souvent laissent passer !72 AST la lumière. Les planètes parcourant des el- lipses qui se rapprochent du cercle, ne sont jamais ni beaucoup plus près , ni beaucoup plus loin du Soleil dans un temps que dans un autre ; les Comètes, au contraire, arrivant d'une très grande distance, passent quel- quefois très près du soleil ; c'est ainsi que la comète de 1660 a dû éprouver, par son rapprochement du soleil, une chaleur 28,000 fois plus grande que la nôtre ; de là nais- sent, sans doute, les apparences singulières que présentent ces astres. Quand ils com- mencent à s'approcher de notre système planétaire, on les aperçoit en général com- me un petit globe plus ou moins lumineux; mais, à mesure qu'ils approchent du soleil, on les voit s'entourer d'une espèce de che- velure qui a fourni l'élymologie de leur nom, et ils paraissent laisser après eux une longue traînée de vapeur qu'on appelle leur queue. Cette queue peut être simple ou multiple; on en a compté jusqu'à six; elles sont dirigées à l'opposé du soleil. Ces ap- parences tiennent sans doute à une partie de la substance de la comète que la chaleur vaporise ; car elles s'accroissent à mesure que la comète s'approche, et disparaissent quand elle s'éloigne. Il suffit aux astronomes de trois obser- vations exactes de la situation d'une comète dans le ciel pour calculer la courbe qu'elle décrit, et, par conséquent, prédire l'époque de son retour. En 1831, on a pu calculer la marche de 137 comètes ; mais il s'en faut que ces prédictions se réalisent constam- ment; car en s'approchant des planètes, elles en sont attirées , et elles éprouvent de grandes perturbations dans leur marche. Les planètes n'éprouvent point de perturba- tions analogues , parce que la masse des Comètes est généralement très petite. On ne peut pas reconnaître une comète aux apparences accessoires de sa chevelure et de sa queue; car il paraît que les Comètes abandonnent dans l'espace une grande par- tie de la matière qui produit ces apparen- ces ; ainsi, en 1682, on vit une comète qui avait déjà paru un grand nombre de fois et qu'on a revue depuis, sa période étant de 76 ans; en 1006, elle paraissait quatre fois plus grande que Vénus , et avait le quart de la lumière de la Lune ; en 1456, elle a passé très près de la Terre, et avait une queue im- AST mense en forme de sabre; on Ta revue en 1835 avec des apparences beaucoup moindres. Pour plus de détails sur ces Astres inté- ressants et sur les influences qu'eux-mêmes ou leurs queues peuvent exercer sur notre globe, Voy. comètes. (Pelletai*.) ASTRICIUM. bot. cr — Voyez astry- ctuiw. (C. d'O.) ASTRILD. Eslrelda. ois. — Sous- genre formé par Swainson dans son genre Amadinu(Class.ofbirds),cl répondant au groupe des Bengalis. FVw.amadina. (Lafr.) ASTROBLÈPE (xcap77o'ç, fruit), bot. ph. — Syno- nyme du g. Sesamellu, Heichenb., de la fa- mille des Résédacécs. (Sr.) * ASTROCARYUM. bot.— G. Meyer, dans sa Flore d'Essequebo, a établi ce gen- re de Palmiers d'après une plante de cette famille croissant à la Guyane, mais qu'il n'a- vait vue que dans un état très imparfait ; des espèces nombreuses de ce genre se sont représentées depuis, tant à la Guyane qu'au Brésil, cette partie orientale de l'Amérique du Sud paraissant être la région habitée de préférence par les plantes de ce genre. M. Martius, dans son bel ouvrage sur les Pal- miers, en a donné une description très com- plète, et en a figuré plusieurs espèces. Les Astro' uryum appartiennent à la tribu des Cocoïnées, comme l'indique la structure de leurs fruits; mais ils se distinguent des di- vers genres de cette tribu par les caractères suivants : Fleurs monoïques sur le même spadice, à régime renfermé dans une spathe AST AST 273 simple , fusiforme, s'ouvrant à sa face in- terne, s'endurcissant et persistant long- temps. Fleurs mâles, réunies en grand nom- bre sur la partie supérieure des rameaux, et sessiles dans des alvéoles excavées dans le rachis. Calice triparti ou trifide , à laniè- res aiguës; corolle tripartile, divisions lan- céolées, droites, membraneuses ou char- nues à la base. Étamines C ou quelquefois davantage, opposées par paires aux pétales, incluses; filaments filiformes, droits. An- thères sagittées, incombantes. Ovaire rudi- mentaire. Fleurs femelles solitaires, placées a la base des rameaux qui portent les fleurs mâles, sessiles ou portées sur un pédoncule court et élargi. Calice urcéolé, tridenté. Co- rolle urcéolée, charnue; orifice contracté, tridenté, ou irrégulièrement trifide. Ovaire ovale, à trois loges, dont deux rudimentai- res, une seule développée. Style conique ; stigmates-^, confluent en un corps conique ou lobé. Drupe ovale ou globuleuse, mono- sperme, à chair fibreuse; noyau osseux, per- cé de trois trous au sommet (d'où partent en général des stries rayonnantes, qui ont déterminé la dénomination de ce genre). Albumen corné, uniforme, creux au centre ; embryon supérieur, correspondant à un des trous. Ces Palmiers sont quelquefois presque sans lige apparente ; la plupart ont une tige grêle et élevée, couverte d'épines noires , longues et grêles, souvent aplaties, qui cou- vrent aussi les pétioles. Les feuilles sont pennées, les pinnules linéaires souvent rap- prochées par faisceaux, ciliées et épineuses, blanchâtres en dessous; les spathes et les spadices eux-mêmes sont aussi hérissés d'épines. Les fruits mûrs sont jaunes ou orangés, et quelquefois aussi hérissés de poils épineux. A ce genre appartiennent : 1° le Palmier Miirnmurti de la Guyane et du Brésil sep- tentrional, dont le bois est dur et à faisceaux fibreux, fins et serrés, mais que sa surface externe , irrégulière , empêche d'employer habituellement dans les arts; 2° le Palmier Airi, du Brésil, probablement le Grigri des Antilles , et plusieurs autres , dont les noms vulgaires sont inconnus ou moins souvent cités par les voyageurs. (An. B.) * ASTROCOMA, Neck. (âarpov, étoile ; Kopi, chevelure), bot. ph. — Synonyme du g. Staavia, Thunb., de la famille des Bruniacées. (Sp.) * ASTROCOMA (àaroov, astre, étoile; kcjmi, chevelure), échin. — M. de Blainville propose (Dict. se. nat., t. LX, p. 229) de remplacer par ce nom, dans la nomenclature des Stellérides , celui de Comatules , que Lamarck a donné aux Slellœ crinilœ de Link. (P. G.) * ASTRODEiVDROIV, Dennst. (àerpe, étoile; ^a'viîpov, arbre), bot. ph. — Suivant M. Endlicher, c'est un double emploi du g. Soulhweliia, Salisb., de la famille des Ster- culiacées. (Sp.) ASTRODERME (à«T?ov, étoile ; JépjA«, peau), poiss. — Genre de Poissons établi par M. Bonelli et que peu de temps après M. Risso nommait Diana. Ils ont le corps élevé, la tête tranchante, la bouche peu fen- due, les ventrales très petites, la dorsale unique et étendue tout le long du dos. Une longue anale est étendue sous le ventre. Les côtés de la queue sont carénés. La mem- brane branchiostège a quatre rayons. Le corps est couvert de petites écailles relevées par des tubercules, rayonnant de tous côtés comme des étoiles. On peut juger que ces Poissons tiennent des Coryphènes par la forme de leur tête et de leur dorsale, des Zées par l'étal de la bouche; et leur anatomie montre qu'ils appartiennent auxSeombres. Ce caractère de la peau , saisi par M. Bo- nelli, lui a fait imaginer le nom que nous avons conservé. En 1633, on ne connais- sait encore qu'une seule espèce de ce genre fort rare dans la Méditerranée, où elle a été découverte dès i * I 4, par M. Risso, et nom- mée Corypkœna elcyans. M. Bonelli, en établissant ce genre, a nommé cette même espèce Astrodcrmtts eort/fh'vnoidrs. Il l'avait reçue de Nice, et du golfe de Cagliari. Depuis, M. AnastasieCocco en a trouvé une seconde espèce qu'il a nommée Asfroder- mt/s Vu tende» n*si. Elle est plus petite, et est ornée de brillantes couleurs. (Val.) *ASTRODOI\, Benth. (aarpov, étoile; c^cûç, dent), bot. ph. i — Sous-genre ou section établi par M. Bentham (Lahiut., p. 611) dans le g. Lettons, R. Br. , de la fa- mille des Labiées , et qu'il caractérise comme il suit : Calice tubuleux, à bord égal, à .<) dents ordinairement étalées en forme d'étoile. Gorge le plus souvent très 1S 27/4 AST velue. Faux verticilles le plus souvent glo- buleux, multiflores, solitaires ou en petit nombre ; les supérieurs parfois rapprochés en capitule. (Sr.) *ASTRODONTIUM (aarpov, étoile; d^oûç, cvro;, dent), bot. cr. — Genre pleuro- carpe, de la famille des Mousses, établi par M. Schwaegrichen (Supplém. , II, P. I, p. 128, t. 134) sur une esp. unique, propre aux îles Canaries et à Madagascar. La partie cryptogamique de Y Histoire naturelle des Canaries, de MM. Webb et Berthelot, nous ayant été confiée, nous avons eu l'occasion d'étudier cette belle mousse, dont voici les caractères : Péristome double : l'extérieur composé de seize dents charnues , courtes, représentant un triangle isocèle, ayant leur sommet connivent ou rapproché dans l'état de sécheresse, réfléchies en dehors par l'hu- midité ; l'intérieur consistant en une mem- brane annulaire, étroite, presque horizon- talement placée, et marquée de seize créne- lures. Capsule sphérique, assez grosse, éga- le, sans anneau. Coiffe ventrue , subulée au sommet, enveloppant la capsule et se rom- pant latéralement. Fleurs dioïques? latérales. Séminules globuleuses ou oblongues, dif- formes, d'un jaune brunâtre, et couvertes de petites aspérités papilliformes. Ces sé- minules ont jusqu'à un vingt-cinquième de millimètre en diamètre. Elles sont fixées dans la capsule, à une columelle évasée du sommet à la base , et plissée dans sa lon- gueur. Les crénelures du péristome interne sont soudées , dans le jeune âge, au pour- tour de son évasement supérieur. VA. canaricn.se est une mousse qui se plaît sur l'écorce des arbres. Elle a le port du Lcucodon scinroides Schvtaegr. , et, sans sa capsule , on la prendrait pour un individu géant de cette dernière. (C. M.) * ASTROGYINE, Benth. {Plant. Hart- weg.j p. l'i) (àorpov, étoile; pvvi, femelle). bot. th. — Genre de la famille des Euphor- biacées , et fondé sur le Croton yracllis Kunth. M. Bentham en expose les caractè- res comme il suit : Fleurs dioïques. — Fleurs mâles : Calice 5-fide, imbriqué en estivation. Corolle nulle. Cinq glandules in- sérées au fond du calice, antéposées. Éta- mines 6 à 10, infléchies en préfloraison, libres. Anthères 2-thèques ; bourses juxta- posées, adnées. Point de rudiment de pistil. AST —Fleurs femelles: Calice 5-fidc, sans glan- dules. Point de corolle ni d'étamines. Ovaire globuleux, 3-loculaire; loges 1-ovulées; ovules suspendus au sommet des loges. Styles 3, courts, terminés chacun par quatre longs stigmates infléchis, étalés en étoile. Capsule à 3 coques; coques v-valves, 1-sper- mcs.— Sous-arbrisseaux rameux dès la base; rameaux, feuilles et calices, couverts d'une pubejeence étoilée. Fleurs mâles courte- ment pédicellées, disposées en grappes ter- minales ou oppositifoliées , spiciformes, bractéolées. Fleurs femelles solitaires. Ce genre n'est constitué que par une seule es- pèce indigène du Mexique et de la Cali- fornie. ASTROIDE. Astroidevs (àsrp&v, étoi- le; eî^oç , similitude), bot. cr. — Épithète donnée à un lichen, Parmentaria astroi- dea, parce que ses apothécies sont disposées en étoiles. (C. d'O.) ASTROIN. bot. th. — Voyez astro- nium. (C. d'O.) * ASTROIDE. roLYP.— Genre proposé par MM. Quoy et Gaimard pour . recevoir une espèce trouvée , par ces naturalistes, dans la baie d'Algésiras, et qui n'est autre que le Madrepora calycularis de Ca- volini ou Caryophyllia calycularis de Lamarck (Voy. Annales des sciences na- turelles , t. X, et les additions à la nou- velle édition de Lamarck, t. II, p. 3-i8). (M. E.) ASTROITES. rotYP. — Nom employé par Merceti Guettard et plusieurs autres naturalistes, pour désigner des Polypiers à cellules étoilées, tels que les Astrées. (M. E.) ASTROLE (àopov, étoile), mou. — La- marck a désigné, sous ce nom, le genre Poly- c/inumde Savigny. Voy. ce mot. (C. d'O.) ASTROLEPAS (acn-pov , astre, étoile ; XfTva;, patelle), sioll. — Nom donné aux Pa- telles rayonnées et principalement à la Pa- iella saccharina. Voy. patelle. Klein a aussi désigné, sous le même nom, la Coronula testudinuria de La- marck. Voy. coronule. (C. d'O.) ASTROLORIUM, Desv. (faute typogra- que ). bot. th. — Voyez arthrolobium. (Sr-) ASTROLOGUE, roiss. — Voyez ura- noscope. (C. d'O.) AST ASTROLOMA, R. Br. (ào-rocv, étoile : Xwaa, bordure), bot. ph. — Genre de la famille des Épacridécs, auquel son au- teur (Prodr., 538) assigne pour caractè- res distinctifs : Calice 5-parti, /,-ou pluri- bractéolé. Corolle tubuleuse, courtement 5- lobée, ventrue au-dessus du milieu, garnie en dedans, vers sa base, de cinq faisceaux de poils alternes avec les lobes ; lobes étalés, barbus. Élamines 5, insérées au sommet du tube de la corolle. Disque cyalhiforme. Drupe presque sec , à noyau osseux , 5 • loculaire. Graines solitaires dans chaque loge, suspendues. — Arbustes feuillus, bas, le plus souvent diffus ou décombants. Feuil- les alternes, très rapprochées, souvent ci- liées. Fleurs axillaires, solitaires, dressées. Ce genre est propre à la Nouvelle -Hol- lande. On en connaît 7 espèces , dont quelques-unes se cultivent dans les collec- tions de serre. (Sr.) * ASTROMARCHA1VTIA ( «rrpn , étoile ; Marchantia , genre d'Hépati- ques), dot. cr. — M.Neesd'Esenbeck(E«- rop. Le/ierm., IV, p. 61) établit deux sec- tions dans le g. M/ircka?itia,de la famille des Hépatiques. La première, qu'il nomme Âstromarcha?itia, se compose des espè- ces dont le pédoncule occupe le centre du réceptacle femelle ; dans la seconde, nom- mée Chlamidiivm, le pédoncule est excen- trique. (CM.) * ASTROMYCTER , Harris. (âorpov, étoile j [/.ujcTiip , nez), mam. — Voyez condy- lure. (A. de Q.) * ASTROIVIA , Blume (àa-rp&v , astre). bot. th. — Genre de la famille des Mé- lastomacées ( tribu des Charianthées , Se- ring. ).— M. Blume {Bijdr., 102; Rnm- phïa, I, p. '0 , tab. 6 et 7 ) en donne les caract. suivants : Tube calicinal hémi- sphérique , adhérent ; limbe supère , 5- fide, persistant. Pétales 5 ou 6, obovales. Étamines 10 ou \>. Anthères transverses, dolabriformes, déhiscentes par deux fentes longitudinales. Ovaire infère , 2-à 4-locu- laire ; placentaires basilaires, multi-ovulés. Style filiforme ; stigmate grand, pelté. Cap- sule 2-à 4-loculaire, polysperme, déhiscente par 2 à 4 fentes longitudinales. Graines scobiformes.— Arbres à pubescence furfura cée, roussàtre. Feuilles 3-nervéesou tripli- nervées, longuement pétioléesjtrès entières, AST '275 discolores. Fleurs petites, pourpres, par avortementdioïques, disposées en panicules axillaires et terminales. Ce genre, propre à l'Asie équatoriale, ne renferme que 3 es- pèces. (Sp.) ASTROIVIUM, Jacq. {Amer., p. 261, tab. 181, fig. 96), (àarpov, astre), bot. th. — Genre de la famille des ïérébin- thacées ( Cassuviées ou Anacardiées , R. Br. ), auquel M. Kunth ( Ann. des se. nat. , t. il, p. 341) assigne pour carac- tères : Fleurs dioïques. Calice petit, coloré, 5-parti. Segments égaux, suborbiculaires dans les fleurs mâles , accrescents et spa- thulés dans les fleurs femelles. Disque pé- rigyne, à 5 lobes arrondis. Pétales 5, oblongs, obtus, insérés sous le disque, mi- nimes dans les fleurs femelles. Étamines 5 (rudimentaires dans les fleurs femelles), insérées entre les lobes du disque, alternes avec les pétales, et plus courts qu'eux ; fi- lets libres, subulés. Anthères introrses, 2- thèques, oblongues, échancrées à la base , supra-basifixes , longitudinalement déhis- centes. Ovaire inadhérent , non stipité , ovoïde, 1 -loculaire, couronné de 3 styles courts, réfléchis. Stigmates subcapitellés , obtus, terminaux. Caryopse oblongue, cy- lindracée, rostrée, sèche, mince, submem- branacée, l-sperme, accompagnée du calice très amplifié, scarieux, étalé. Graine pres- que plane d'un côté, du reste conforme au péricarpe; hile linéaire, oblong, situé vers le milieu du côté plan de la graine. Em- bryon rectiligne. Cotylédons charnus, piano- convexes, un peu inégaux, accombants ; ra- dicule latérale, ascendante, plus courte que les cotylédons. — Arbres (de l'Amérique équatoriale) à suc propre résineux, coloré, dépouillés de feuilles durant l'époque de la floraison et de la maturation des fruits. Feuilles alternes, imparipennées, folioles opposées, non ponctuées ; fleurs petites, pé- dicellées, rougeàtres, disposées en panicules bractéolées ; les panicules femelles termi- nales, les mâles axillaires. On en connaît 3 espèces, dont 2 du Brésil et 1 de la Nou- velle-Grenade. (Sp.) ASTRONOMIE (àffTpov, astre; v6jj.oç, loi). — Aucun sujet plus vaste et plus dif- ficile ne s'est jamais présenté à l'investiga- tion de l'homme que celte recherche du nombre, de la nature et des mouvements. d« §76 AST AST ces points brillants qu'on aperçoit dans le ciel par une nuit sereine; et, chose très re- marquable , f Astronomie est pourtant à-la- fois la plus simple, la plus vulgaire et la plus facile à acquérir des connaissances hu- maines, quand on ne la considère que sous un certain point de vue ; tandis qu'il n'y a pas encore assez des facultés intellectuelles les plus développées , de l'usage des instru- ments les plus perfectionnés, et des mé- thodes de calcul les plus transcendantes, pour arriver à une juste appréciation de ce qui se passe réellement entre ces innom- brables corps dispersés dans l'espace. Il n'y a pas de branche des connaissances humaines à l'égard de laquelle de plus gros- sières erreurs aient été aussi longtemps accréditées; il n'en est point qui présente à cette heure des notions plus certaines, ni plus précises. Nous dirons encore, quoique cette pro- position soit de nature à surprendre beau- coup d'esprits, que cette Astronomie , dont les notions sont considérées par le vul- gaire comme fort incertaines et d'ail- leurs d'une très médiocre utilité, est en réalité la mère des autres connaissances na- turelles : c'est, en effet, dans ce mouvement des astres si éloignés de nous et qui sem- blent importer si peu à notre existence, qu'on a été chercher et qu'on a trouvé la loi la plus générale de la nature, et celle qui influe, sans aucune exception, sur tous les phénomènes qui se passent autour de nous et même dans notre propre organisation. Cette grande importance de la science as- tronomique et ces contrastes que nous ve- nons d'indiquer, ressortiront parfaitement d'une simple explication des différents aspects sous lesquels la connaissance des astres peut être considérée. Il y a une Astronomie qu'on peut nom- mer pratique ou expérimentale , qui con- siste à observer avec attention tous les corps brillants qui paraissent au ciel, à noter et retracer leur situation respective, en les réunissant par groupes qu'on appelle des Constellations; enfin, à remarquer et noter, chaque jour, l'heure à laquelle toutes ces étoiles, et notre soleil, et notre lune elle-même , se lèvent à l'horizon ou dispa- raissent du côté opposé, comme s'ils décri- vaient un demi cercle au-dessus de nos têtes. Cette Astronomie date de la plus haute antiquité ; elle a dû faire une des oc- cupations et un des charmes de la vie de tous les peuples pasteurs. Cette science de pure observation a con- servé de nos jours toute son importance ; son horizon s'est étendu par l'intervention d'une foule d'instruments qui, d'une part, ont ajouté à la puissance naturelle du sens de la vue , et lui ont fait découvrir une mul- titude de corps qui , sans eux , ne l'auraient jamais frappée, et, d'autre part, ont ajouté à l'observation même un degré de précision impossible sans eux. Mais cette Astronomie d'observation , qui serait pleine de vérités si tout était im- mobile, se compose , au contraire , d'une foule d'illusions qui résultent des mouve- ments et des faux jugements qu'ils nous en- traînent incessamment à porter. C'est ainsi que toutes les étoiles et le soleil lui-même semblent se mouvoir autour de nous, tan- dis que la terre que nous habitons, tour- nant en un jour sur son axe, est la seule cause de toutes ces apparences. Ces illusions sont d'ailleurs si puissantes, qu'aujourd'hui même, où tout le monde est si bien con- vaincu que le soleil est immobile, tout fe monde répète encore chaque jour que le soleil se lève et que le soleil se couche. Les savants même ont conservé ces expres- sions et n'ont point imaginé d'autres mots pour les remplacer. Le second point de vue sous lequel l'As- tronomie peut être considérée , porte le nom d'Astronomie physique ; son but est aussi difficile et aussi élevé" que celui de l'Astro- nomie d'observation était simple. L'Astro- nomie physique a pour objet la connais- sance des mouvements réels que les astres exécutent, et la recherche des lois qui pré- sident à ces mouvements. C'est particulière- ment sous ce point de vue que l'Astronomie a été si longtemps plongée dans de pro- fondes erreurs. Ptolémée plaçait la terreau centre du monde et la supposait entourée de onze cercles: sept pour les planètes, deux cristallins, un cercle premier mobile, et enfin le plus extérieur de tous , qu'il nom- mait empiréc et qu'il assignait pour séjour aux bienheureux. Une pareille supposition, qui semblait d'accord avec les plus grossières observa- AST AST 277 lions, a bientôt présenté d'énormes diffi- cultés dont nous ne citerons qu'un exemple. Les planètes se mouvant effectivement autour du soleil , chacune à des distances différentes et avec des vitesses aussi très différentes, il en résulte que, vues de la terre , ces planètes semblent marcher tantôt dans un sens et tantôt dans l'autre. On ne peut se faire aucune idée des efforts d'ima- gination et de calcul qu'il a fallu faire pour essayer de concilier chaque nouvelle ob- servation avec le système adopté; et, par exemple, il a fallu supposer que certains corps se mouvaient dans un cercle dont le centre parcourait lui-même un autre cercle, lequel avait à son tour son centre enchaîné dans un troisième; car on s'était fait une singulière idée d'une certaine noblesse des astres qui ne leur permettait pas de se mou- voir autrement que dans un cercle, la plus noble, la plus symétrique et la plus par- faite de toutes les figures géométriques. Pendant quatorze cents ans, le système de Ptolémée a subsisté, et les astronomes ont déployé, pour le défendre et le concilier avec les observations, cent fois plus de gé- nie et de travail qu'il^ n'en a fallu depuis pour en démontrer l'erreur. Copernic a osé, le premier, attaquer une erreur si tenace, et il a fait voir que toutes les observations se conciliaient aisément, et que le système du monde devenait très simple, en admettant que le soleil, aussi bien que les étoiles, étaient immobiles, pen- dant que la terre et toutes les planètes tour- naient autour de leur axe et autour du soleil comme centre , non dans des cercles , ainsi qu'on le croyait autrefois, mais dans des ellipses. Il est remarquable que l'ouvrage de Co- pernic, où son système est développé, et qui est intitulé : De rcvolutinnibus oe- lestibus, a paru précisément le jour de sa mort. C'est un caractère des grands génies, de deviner des faits encore inconnus. Copernic écrivait avant l'invention du télescope, qui seul a permis de distinguer les phases des planètes ; il a cependant établi l'existence de ces phases et prédit qu'on les découvrirait. Ce n'était point assez pour l'Astronomie physique de découvrir la réalité des mou- vements célestes, il fallait encore en con- stater les lois : c'a été l'œuvre de Kepler, ainsi que nous l'avons dit au mot astres. Connaître certaines lois des mouvements des planètes , analyser ceux de la terre et du satellite qui lui est enchaîné, vérifier les lois du mouvement qui entraîne les petits corps vers la terre elle-même, ce n'était encore, en quelque sorte, qu'observer judi- cieusement les phénomènes de la nature ; il était donné à Newton de surprendre son secret et d'annoncer qu'une seule et même puissance, agissant avec égalité et suivant les mêmes lois, sur toutes les particules matérielles du monde visible, était la cause unique de tous les phénomènes observés. C'est la découverte de cette loi générale de la nature qui nous a fait dire que l'As- tronomie était , en quelque sorte , la mère de toutes les connaissances naturelles ; car c'est l'Astronomie qui a fourni à Newton l'occasion et la preuve de sa découverte. En étudiant les mouvements de la lune au- tour de la terre , il chercha à déterminer de combien elle s'approcherait de celle-ci en une minute, si elle était abandonnée à elle-même. Or, comme la lune est placée à une dislance de la terre égale à soixante fois le rayon de celle-ci , s'il était vrai que l'attraction s'exerçât, comme il le suppo- sait, en raison inverse du carré des dis- tances, la lune ne devait tomber sur la terre que d'une quantité 3,600 fois plus petite que les corps placés au bout du rayon de la terre , c'est-à-dire à sa surface ; or , ces corps tombant de I > pieds dans une seconde , la lune ne devait tomber que de 15 pieds dans une minute. Pour connaître la valeur de celte force qui attire la lune, il fallait connaître exac- tement l'étendue de l'arc décrit par elle dans son orbite en une minute : or , les tables de la lune étaient alors fort peu exactes, et Newton dut attendre 15 ans qu'elles se fussent perfectionnées pour voir enfin le petit sinus varié de l'arc décrit par la lune en une minute, égaler précisé- ment l'espace parcouru en une seconde par un corps qui tombe à la surface de la terre. Newton a douté, nous devons en conve- nir, que celte belle loi de l'attraction qu'il avait démontrée pour les corps célestes, fût également applicable aux dernières molé- cules des petits corps qui sont à notre 278 AST AST disposition; il n'a, par conséquent, pas connu toute la beauté et toute la généra- lité de sa découverte ; mais les physiciens qui lui ont succédé ont constaté, par expé- rience, l'exactitude de la loi pour des petits eorps voisins les uns des autres ; et notre célèbre de Laplace est parvenu à la conci- lier avec les phénomènes d'adhésion et de cohésion. Une troisième branche de l'Astronomie , non moins difficile et non moins brillante dans ses résultats , a pour objet l'applica- tion des plus hautes méthodes mathéma- tiques à ces mouvements si variés et sou- mis à tant d'influences diverses que les astres exécutent. Outre la difficulté des mé- thodes elles-mêmes , les calculs astrono- miques sont souvent d'une multiplicité et d'une étendue capables de lasser la patience la plus robuste. Heureusement, Napier, en inventant les logarithmes , les a considéra- blement facilités. C'est à cette belle science du calcul qu'est dû ce grand effort de l'esprit humain, par lequel un homme semble se survivre à lui- même, et par lequel il est devenu possible de prédire, avec la plus grande exactitude, des phénomènes qui n'arriveront que dans un temps très éloigné: c'est ainsi, par exemple, qu'une éclipse de soleil est annoncée avec la plus minutieuse exactitude pour son commencement, pour sa durée et pour sa lin ; c'est ainsi, et ce résultat est plus ad- mirable encore, que de Laplace a réussi à démontrer qu'au milieu de ces variations perpétuelles , l'ensemble de notre système planétaire avait une constitution fixe et im- muable. Une quatrième branche de l'Astronomie devrait traiter, non plus comme autrefois, sous le nom d'Astrologie, de l'influence imaginaire des astres sur les événements de la vie , mais de l'influence matérielle , importante et générale, que les astres exer- cent sur les phénomènes qui se passent à la surface du globe , et en particulier sur ceux que présentent les êtres organisés. Cette science n'existe point encore, il est vrai, comme réunion systématique et uni- voque ; mais les faits qui doivent la com- poser sont épars dans une foule de bran- ches scientifiques de différents noms. On peut citer, pour exemple , l'influence des étoiles fixes et du soleil sur la température des différents points du globe , toute la théorie des climats, les causes et les lois des marées proprement dites , celles des marées atmosphériques , la configuration actuelle et les changements de forme fu- turs de notre globe, etc., etc. Il serait fort à désirer que quelque ha- bile homme se chargeât de réunir, à l'usage des naturalistes , toutes les notions astro- nomiques qui leur seraient utiles , et qu'il leur est aujourd'hui si difficile de rassembler. Notre illustre collaborateur , M. Arago , serait éminemment propre à réaliser ce beau travail ; il nous a du moins promis quelques-unes des principales no- tions de cet ordre , qu'on trouvera aux mOtS LUNE , COMÈTE , SOLEIL , INFLUENCES STELLAIRES, etC. (PELLETAN.) * ASTROPECTEN {astntm , astre, étoile ;ppclcn, peigne), zoom. — Sous-genre d'Astéries admis par Linck et correspondant à celui de Punlasterias, Blainv., etc. Voy. ASTÉRIE. (P. G.) * ASTROPECTIIVID^ ( tfAst rapec- ten, genre d'Astéries), échin. — M. J.-E. Gray (Ann-andMagas. ofnat hist , i 840, 180) établit, sous ce nom, une famille de l'ordre des Astéries ou Asteroida, et y place les Nauricia, Gray; Luidia, Forbes; Peta- laster, Gray; Solastcr, Forbes; Astroper- ten, Linck; et Henricia, Gray. Ces animaux n'ont que deux rangées de suçoirs aux sil- lons des ambulacres ; leur dos est aplati , garni de nombreux tubercules surmontés d'épines radiées à leur sommet, et que M. Gray nomme PaxiLli. (P. G.) *ASTROPIIEA, DC. {Prodr., III, p 322, su h Pa.tsifl ora)(ia-çw , astre; ttâco, cpxivto, je brille), bot. th. — Genre ou s. -gen- re de la famille des Passiflorées, adjoint par son auteur, avec doute, au genre Passiflo- ra. Il est fondé sur les Passiflora ylauca et ernaryinata Humb. et Bonpl. {Plant, èquut., tab. 22 et 23); espèces qui diffèrent de toutes les autres Passiflores en ce qu'el- les sont de grands arbrisseaux non sarmen- teux et dépourvus de vrilles; leurs fleurs, dépourvues d'involucre, offrent des périan- thes .--partis. (Sp-) ASTBaPHYTE..Aslroj)hy(on(&vrçw, astre; coure'/, plante), échin. — Nom par lequel Linck désignait les animaux échino- AST AST 279 dermes de Tordre des Stellariés, appelés, depuis, Euryale par Lama rck. (P. G.) ASTROPHYTOIV( , filiformes, point épaissis vers leur base. Méricarpes ovales-oblongs, contractés vers la commis- sure, à 9 côtes très obtuses, à peine sail- lantes; les deux côtes latérales marginantes, presque oblitérées. Point de bandelettes dorsales; commissure à 2 bandelettes. — Sous - arbrisseaux à pubescence étoilée. Feuilles alternes, pétiolées, très entières, glabres en dessus, pubérules-blanchâtres en dessous. Inflorescences paniculées, compo- sées d'ombelles simples. Invoiucres oligo- phylles, à folioles linéaires. Ce genre ap- partient à la Nouvelle-Hollande ; on en con- naît six espèces. (Sp.) ASTRYCIUM, plus correctement AS- TRICIUM (iarr.j, étoile), bot. cr. — Genre de Champignons, qu'on trouve énoncé par Rafinesque Schmaltz , dans le prospectus des plantes trouvées aux États-Unis (Med. rt'i ertory of New-York, vol. V, p. 356, et Journal de bot. de Desvaux , vol. II, p. 166). Ce g. appartient à la section des Lycoperdacées. Il est caractérisé par un pé- ridium quinquéfide et dimidié qui ne s'ouvre pas. La fructification est placée au centre. Les caract. que lui donne Rafinesque sont si incomplètement exposés, qu'aucun au- teur n'en a fait mention. Il croit dans le New- Jersey et la Pensylvanie. (lév.) ASTÏJR. ois. — Nom ancien de l'Autour. Voyez ce mot. (c. d'O.) ASTURIXE. Asturina ((TAslur, nom latin de l'Autour, avec lequel les espèces de ce g. ont du rapport de plumage), ois. — Genre formé par vieillot sur une espèce d'oi- seau de proie figurée dans Buffon (Bnl. , 473) sous le nom de petit Autour de Guyenne {Falco cayennensis Gml.), et est elle- même l'espèce type du g. Cymïndis de Cuvier, que nous admettons de préférence, ainsi que tous les ornithologistes modernes. Asturine n'est donc que le synonyme de Cymindi*. Voy. ce dernier mot. (Lafr.) *ASTYCUS (àoT-ujM;, galant, poli). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides, ordre des Gona- thocères, légion des Brachyrhynques, divi- sion des Brachydérides, établi par Schoen- herr [Gênera et Sjteeies Curculionidum, t. II, pars I, p. 91 ). Les espèces de ce genre ont le faciès des Tanymesrus ; mais elles en diffèrent par leurs antennes, plus courtes, et par la struc- ture de leur rostre anguleux , plan en des- sus et canaliculé. Leur corps est allongé, convexe et ailé. M. Dejean, dans son der- nier Catalogue, en désigne 4 espèces, dont 2 des Indes orientales, une de la Nouvelle- Hollande , et une dont la patrie est incon- nue. M. Schoenherr n'en décrit que deux : l'une, qu'il nomme A. va ri" tri lis, et qui lui a été communiquée par M. Chevrolat; l'autre qui est le Curculio la fera lis de Fabr. Tou- tes deux sont du Bengale. (D.) * ASTYDAMIA, DC. bot. ph. — Gen- re de la famille des Ombellifères (tribu des Peucédanées, Koch; tribu des Diclidosper- rnées, s. -tribu des Peucédanées, Tausch.), auquel son auteur (Mém., t. V, p. ô.'S, lab. i, fig. D; id. Prodr., t. IV, p. 190) assigne pour caract.: Calice à bord :>-denlé. Pétales obovales, entiers, surmontés d'une languette infléchie. Stylopodes épais. Styles très courts. Fruit comprimé, à rebord épais ; méricarpes subfongueux, 5-costés ; les trois côtes dor- sales, cristées, rapprochées; les deux côtes latérales confluentes avec le rebord. Ban- delettes peu nombreuses. — Herbe suffrutes- ccnle, charnue, glabre. Feuilles pennatipar- tiles; à segments cunéiformes, incises-den- tés au sommet, involucre et involucelles polyphylles. Fleurs jaunes. Ce genre ne comprend qu'une seule espèce [A. eana- riensis DC.) : c'est le Crilhmum latifo- liumh., le Tenoria canariensis Spreng., et le Laserpitium crithmifoliwn Link. (Sp.) *ASTYLE. Aslylus (à priv. ; arûXoç, ASY style), bot. — Wachcndorff a donné cette épithète aux plantes dont les fleurs sont dé- pourvues de style. (C. d'O.) *ASTYLUS (« priv. ; a-rôXoç, stylet). lNS. — Genre de Tordre des Coléoptères pen- lamères, famille des Malacodermes, tribu des Mélyrides, établi par M. Delaporte aux dépens du g. Onsytes de Paykull {Revue entom. deSilbcrmann, t. IV, p. 32). L'au- teur rapporte à ce genre les Dasytes linea- tus Fabr., variegatus Germar, Aniis Por- ty ou fn ria tus Germ. , quadrilinentus Germ., et autres grandes et belles espèces du Pérou et du Chili. (D.) *ASTYi\OMUS («arjvojw;, édile), ras, — M. Dejean (Cat.% 3e édit.) désigne ainsi un genre de Coléoptères létramères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires , que M. Serville avait publié avant lui (Ann. de la Soc. eut. de Fr., 1835, t. IV, p. 32) sous le nom d\Edi/is, qui est celui de l'es- pèce qui lui sert de type {Lnmia JEdilis des auteurs). Quoique cette conversion d'un nom spécifique en nom générique soit, à no- tre avis, très vicieuse, nous avons dû adopter le nom d\Edilis de M. Serville comme plus ancien. Voy. ce mot. (D.) * ASYMÉTRIQUE (àpriv.; 0 * ATAXIE. Ataxia (ara?:*, imperfec- tion), bot. ph. — Genre de la famille des Gra- minées, qu'il ne faut pas confondre avec le g. Atacria du groupe des Taccacées. Le g. A'axia a été fondé par R. Brovn dans sa Flore de l'île Melville, p. 35, et adopté par notre savant ami, le professeur K.unth (Agrost. 39). C'est une petite plante ayant l'aspect d'un Anthoxanlhum, mais dont les caract. n'ont pas encore été donnés d'une manière complète. Ses épillets sont triflo- res ; la fleur inférieure est mâle , celle du milieu est neutre et la supérieure est her- maphrodite. La plante est originaire de Java. (A. R.) * ATE. Aie. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Orchidées, tribu des Ophrydées, très voisin du g. Habenaria, dont il ne dif- fère que par l'interposition entre les deux processus charnus qui naissent de la base de l'anthère, d'une lamecorrtée, obtuse, spa- thulée, réfléchie et canaliculée. Ce caract. nous paraît d'une bien faible importance pour séparer ce g. des autres espèces du g. Habenaria. (A. R.) * ATECHNA (à priv.; téyryn, art; sans malice), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Chrysomélines , établi par M. Chevrolat et adopté par M. Dejean , qui, dans son dernier Catalogue (ie édit.), en désigne 19 esp., dont 18 du Cap de Bonne-Espérance et une de la Nouvelle- Hollande ( A- irilincata ), rapportée par AIE AIE 2H3 le capitaine de vaisseau Dumont-d'Urville. D'après les renseignements que nous a fournis M. Chevrolat sur ce genre inédit, ses caractères sont : Élytres presque à de- mi sphériques ; épipleures larges, plans; dessous du corps aplati. Palpes maxillaires à pénultième article en cône arqué à son origine; dernier article oblong; l'un et l'au- tre représentant, par leur réunion, un gland avec son calice ou sa cupule. Pattes simples, presque droites; jambes élargies vers le sommet. — Ce g. a, suivant l'au- teur, beaucoup d'analogie avec les Parop- >is et renferme, entre autres esp., 6 Chry- somèles de Fabricius qui sont : C. gvttata, C. 1 4 decem-guttata , C. ulternaus , C. Linea, C striata et C. vulpina- (D. et C) * ATELA, C. (i-i'/.r,;, imparfait), iks. — Genre de Coléoptères penlamères, fa- mille des Malacodermes, établi parM.De- jean dans son dernier Catal. (3me édit.) et dont il n'a pas publié les caract. Il n'y rap- porte qu'une seule esp. nommée par lui A. cephalotes et qui est du Brésil. Il place ce g. entre les Omalises de Geoffroy, et les Phengodes d'Hoffmansegg. C'est tout ce que nous pouvons en dire, n'ayant pas vu l'insecte qui a servi à l'établir. (D. et C. *ATELANDRA, Lindl. (àre)^;, im- parfait; àvr,s , £pcî, homme), bot. ph. — Genre de la famille des Labiées, auquel son auteur attribue les caract. suivants (Bo- lany of Sic an river, in Bot. Reg. Ap- pend. 3, p. 1 19) : Calice 2-labié : lèvre su- périeure '-dentée; lèvre inférieure 3-den- tée. Corolle à tube court : lèvre supérieure plus large, échancrée; lèvre inférieure 3- partie, à lanière -moyenne plus grande, concave. Étamines 4 ; les >, inférieures plus longues. Anthères glabres, dithèques; l'une des bourses ascendante , pollinifère ; l'autre descendante, stérile. Stigmates ani- somètres : le supérieur minime (péricarpe inconnu). — Ce g. est fondé sur une seule esp., qui croit dans la Nouvelle-Hollande. (Sp.) ATELÉCYCLE ( i-û.ri; , imparfait ; /.!j/.Xo;, cercle), crcst. — Genre de Décapo- des brachyures , établi par Leach , et rangé par Milne Edwards dans la famille des Oxystomes, tribu des Corystiens. Il se dis- tingue des autres genres de la même di- vision par la forme arrondie de la carapace; par la ponction longitudinale de ses fos- settes antennaires ; par son front dentelé , etc. On en connaît deux espèces des mers d'Europe et une du Chili. (M. E.) *ATELEIA, SJôc. et Sess. (i.-o.-k%, im- perfection), bot. ph. — Synonyme du g. Pterocarjms, de la famille des Légumi- neuses. (Sp.) * ATÉLÉNÈVRE. Alelenevra (<*«>.&, imparfait; vsosov ou vsypa, nerf), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, division des Brachocères, subdivision des Dichœtes, fa- mille des Athéricères, tribu des Céphalop- sides; établi aux dépens du g. Pfpttnen- lus de Latreille , par M. Macquart, qui lui assigne les caract. suivants : 2me article des antennes un peu allongé , presque cy- lindrique; 3me ovalaire. Point de cellules discoïdales aux ailes; 2 poster.; point d'a- nale. — Ce g. dont le nom indique l'im- perfection des nervures , a pour type l1^. velutina ou Pipunculns spurius de Meigen. M. Macquart y réunifie Pèpmi- rulus holosericeus du même auteur , qu'il nomme A. holosericea. Ces 2 esp. se trou- vent en Allemagne et dans le nord de la France. (D ) ATÉLÉOPODES. Ateleopodcs (àrsAti;, imparfait; irouç, pied), ois. — C'est, dans la méthode de Vieillot, la seconde tribu d« l'ordre des Oiseaux nageurs, dont les caract sont: 3 doigts dirigés en avant; pouce nul (Lafr.) ATÈLES. Ateles (àreXTÎç, imparfait ) mam. — Ce genre, établi par M.Geo! froy Saint-Hilaire (Ann. du Mus., t. VII et adopté par tous les auteurs modc« nés, comprend un certain nombre deSinge< américains, fort remarquables par leur queue très longue , fortement prenante , calleuse in férieu rement dans sa partie ter- minale ; par leurs membres très grêles , et par leurs mains antérieures seulement té- tradactyles. C'est à ce dernier caractère que se rapporte le nom d'Atèfas, c'est-à-dire Singes imparfaits , Singes à mains impar- faites. Les Atèles appartiennent à la troisième tribu des Singes (Voyez ce mot), et se pla- cent naturellement près des Hurleurs, des La- gotriches et des Ériodes, qui, outre les traits généraux de la troisième tribu, ressemblent 284 ATE A TE aux Atèles par la disposition de leur queue. Les Atèles se distinguent, au premier aspect, des deux premiers de ces genres , par la longueur considérable des membres et par Tétat rudimentaire des pouces antérieurs , qui tantôt ne sont nullement apparents à l'extérieur, tantôt (et seulement dans une espèce) se montrent au dehors sous l'ap- parence d'un simple tubercule sans ongle. Ces deux caractères sont communs , sauf quelques modifications , aux Atèles et aux Ériodes, et ont motivé autrefois la réunion, encore admise par quelques auteurs , des uns et des autres en un seul genre. Mais les Atèles ont aussi de nombreux caractères distinctifs à l'égard des Ériodes. Ainsi , chez les premiers, et contrairement à ce qui a lieu chez les seconds , le pelage est long et soyeux ; les ongles sont élargis, dis- posés en gouttière et de forme demi cylin- drique, comme chez presque tous les Singes; les narines, de forme allongée, sont assez écartées l'une de l'autre , et tout-à-fail laté- rales ; les molaires sont, aux deux mâchoi- res, petites, et à couronne irrégulièrement arrondie; les incisives inférieures, égales entre elles et assez grandes, surpassent sen- siblement en volume les molaires. A la mâ- choire supérieure, les incisives intermédiai- res sont beaucoup plus longues et beaucoup plus larges que celles de la paire externe. Enfin, parmi les caractères qui séparent les Atèles des Ériodes, nous devons noter en- core ceux qu'offre le clitoris , qui , aussi bien que le pénis, est nu comme chez la plupart des Singes, et d'un volume si consi- dérable qu'on prend souvent les femelles pour des mâles. Il n'est pas rare que le cli- toris ait jusqu'à 6 centimètres de longueur. La conformation générale de la tête , et notamment les proportions du crâne et de la face, sont sensiblement les mêmes chez les Atèles , les Eriodes et les Lagotriches. La boîte cérébrale est arrondie et volumi- neuse, et l'angle facial est de 60° environ. Les orbites, larges et profondes, se font remarquer chez les vieux individus par une sorte de crête existant dans la portion su- périeure et la portion externe de leur cir- conférence. La mâchoire inférieure est assez haute, et ses branches sont larges, quoique beaucoup moins que chez les Hurleurs. Le «orps de Poyoïde est une lame très étendue de haut en bas, et recourbée sur ellc-mênie d'avant en arrière; disposition qui rappelle, en petit , les modifications si remarquables de l'hyoïde chez les Hurleurs. L'ouverture antérieure des fosses nasales est de forme ovale. Une circonstance remarquable et ca- ractéristique des Atèles est qu'une partie du contour de cette ouverture est formée par les apophyses montantes des os maxil- laires; les intermaxillaires ne se portant pas jusqu'aux os nasaux, et par conséquent ne s'articulant pas avec eux , comme il arrive chez la plupart des Singes, et spécialement dans tous les genres les plus voisins des Atèles. Les Atèles sont généralement doux, crain- tifs, mélancoliques , paresseux ; et, lorsque rien ne les presse , très lents dans leurs mouvements. Leur voix est, dans les cir- constances ordinaires , une sorte de siffle- ment doux et flûte. Leur locomotion s'exerce, tantôt par une marche lente, durant laquelle ils s'appuient sur leurs poings fermés; tan- tôt par des sauts, quelquefois très considé- rables, d'une branche d'arbre à une autre ; mais , le plus souvent , ils se tiennent par troupes dans les arbres élevés; et, lorsqu'ils veulent changer de place, se bornent à éten- dre, pour aller les accrocher plus loin, soit leurs longs membres, soit leur queue, qu'on peut véritablement appeler chez eux un cinquième membre , et peut-être même le plus puissant des cinq. Dampierre et Da- costa affirment que lorsque des Atèles veu- lent franchir une rivière , ou passer, sans descendre à terre, sur un arbre trop éloigné pour qu'ils puissent y arriver par un saut, ils s'attachent les uns aux autres, formant une sorte de chaîne dans laquelle chaque individu est supporté par la queue d'un autre , et qu'ils dirigent , en la faisant os- ciller vers le but où ils tendent ; dès qu'il devient possible à l'un d'eux d'atteindre ce but , il s'y accroche , et tire ensuite à lui tous les autres. Nous sommes loin de ga- rantir ce récit, dans lequel nous voyons plu- tôt une exagération de la vérité que la vérité même ; mais il est certain qu'un Atèle peut s'accrocher par l'extrémité de sa queue , rester ainsi fixé pendant un temps plus ou moins long, la tête et les membres pen- dants, et même, dans cette position, saisir et supporter un autre individu. ATÈ La queue, outre sa fonction la plus habi- tuelle, celle de concourir à la locomotion et d'assurer la station, en s'accrocliant à quel- que branche d'arbre, est employée par les Atèles à beaucoup d'autres usages. Ils s'en servent pour aller saisir au loin divers ob- jets sans mouvoir le corps, et souvent même sans y diriger les yeux ; et cela parce que la callosité de la queue en fait une véritable main , (out à la fois organe de toucher et instrument de préhension. Nous n'avons jamais vu , du reste , les Atèles se servir de leur queue pour porter leurs aliments à la bouche , suivant une habitude que leur attribuent plusieurs voyageurs. Au con- traire, rien n'est plus fréquent, dans nos climats , que de voir les Atèles s'entourer de leur queue, et se faire ainsi d'une partie d'eux-mêmes un abri contre le froid. Ils en agissent même parfois ainsi à l'égard d'au- tres Singes, soit de leur espèce , soit d'une espèce étrangère ou même d'un autre gen- re; car les Singes, ainsi que nous l'avons très fréquemment constaté, sont disposés à prendre en affection tous les autres ani- maux de la même famille , même ceux que nous regardons comme les plus éloignés par leurs rapports naturels. Les Atèles , quoique répandus dans une grande partie de l'Amérique du sud, et no- tamment dans plusieurs des pays que fré- quentent les Européens, sont rares en Europe. Une grande partie de ceux qu'on essaie d'y apporter, meurent en route , et les autres ne vivent ordinairement que peu de temps sous un climat dont la tempéra- ture paraît constamment les faire souf- frir. Nous avons néanmoins observé vivants un assez grand nombre d' Atèles, apparte- nant à six espèces différentes : l'un d'eux avait vécu plusieurs années à Paris. Le Coaïta,BuIT. ; Atcles panisrns Geoff.- S.-H. ; Simia •partisan L., est l'espèce qu'on voit le plus communément en Fran- ce. C'est un animal à pelage entièrement noir, avec la face de couleur de mulâtre. Sa taille est de deux tiers de mètre, non com- prise la queue, qui est plus longue que le corps, il habite la Guyane, où il est connu sous le nom de Couïla ou Coata , que les zoologistes, depuis Buffon, lui ont con- servé. L'Atèle noir ou Cayov. Atelcs nter Fr. AIE 28.5 Cuv., a d'abord été distingué par M. Geo'' froy-Saint-Hilaire, qui le considérait comme une simple variété de P Aides panisciis : il diffère de celui-ci par sa face noire. Il ha- bite aussi la Guyane, d'après M. Geoffroy- Saint-Hilairc. L'Atèle a face encadrée, Atcles margi- 7iatus Geoff.-S.-H., a, comme les précé- dents, le pelage généralement noir;^ais la face est entourée, surtout supériCTire- ment, d'une fraise de poils blancs. H ha- bite le Brésil. Les auteurs le disent com- mun sur les bords des fleuves Santiago et des Amazones. M. Benne» a récemment décrit, sous le nom à? Atèles frontal/s ( Voy.Proceeditigs of the zool. Soc. of Lo/i courts ; le 7e un peu plus long et réuni à la massue ; tous presque obeoniques ; massue ovale. Rostre court, un peu épais, bossu, comme rongé à l'extrémité ; yeux brièvement ob- ovales, peu convexes. Thorax oblong, tron- qué à la base, plus étroit postérieurement , s'élargissant sur les côtés avant le milieu, arrondi antérieurement, parfaitement lobé derrière les yeux. Élytres oblongues, sub- ovales, tronquées à la base, arrondies à leur extrémité , avec les angles numéraux bien prononcés. — Ohs. Le corps est oblong, sub- ovale, dur, rigide, sculpté, tuberculeux, ailé, de grandeur médiocre. M. Dejean , qui a adopté ce g. dans la dernière édit. de son Catalogue , y rapporte 2 esp. ; M. Schœn- herr en décrit une de plus, qu'il a nommée A. hormis ; M. Chevrolat en possède une 4e inédite; toutes sont de la Nouvelle-Hol- lande. (D. et C.) *ATEUCHITES ( à-ret^rç, sans ar- mes), ins. — Groupe de la tribu des Copro- phages , famille des Lamellicornes, ordre des Coléoptères pentamères, établi par M. Delaporte {ffist. val. des Col., faisant suite au Buffon-Duménil , t. II, p. fij), et qui se compose des g. Ateuchus, Circel- lium, Pachysoma , Cunthon, Scato- nomits, Gyrnnoplritrns, ÏFyb ma, Min- a 88 ATE ATE tophilus et Sisyphus. Ces 9 g. ont pour caract. communs : Écusson non visible. Les jambes des 2 dernières paires de pattes cy- lindriques, longues, point élargies à l'extré- mité. Pattes intermédiaires beaucoup plus écartées entre elles à leur naissance que les autres. Les Ateucbites sont, pour la plupart, des insectes de grande ou de moyenne taille, de forme large, peu convexe, et généralement noirs. Cependant quelques-uns sont revêtus de couleurs métalliques très brillantes, qui contrastent avec leur manière de vivre dans les fientes et les excréments des animaux ; mais ce qui, de temps immémorial, a ap- pelé sur eux l'attention des observateurs , c'est l'instinct qu'ils ont de former avec ces matières une boule assez grosse qu'ils rou- lent avec leurs pattes de derrière. Cette boule, qui renferme leurs œufs, est d'abord de consistance molle et de figure irrégu- lière ; mais, à force d'être roulée, elle s'ar- rondit et durcit, et, lorsqu'elle a acquis la solidité convenable , l'insecte la pousse jus- qu'au trou qu'il a creusé avec ses pattes an- térieures, qui sont robustes et armées de 3 à 4 fortes dentelures, e' l'y enfonce; elle sert à la fois d'habitation et de nourriture aux larves qui naissent des œufs qu'elle renferme. C'est au commencement du prin- temps qu'on voit les Ateuchites occupés à rouler leurs boules. Quelquefois plusieurs se réunissent pour en rouleruneen commun. Il arrive assez souvent que, pendant ce tra- vail, l'un d'eux perd l'équilibre, roule d'un côté et la boule de l'autre; et, pendant le temps qu'il met à se relever, elle devient la propriété du premier qui s'en empare. Dès qu'il est parvenu à se remettre sur ses pattes , il va à la recherche d'une autre boule, et s'il n'en trouve pas, il travaille avec une ardeur infatigable à en former une nou- velle. Ces insectes marchent mal et, lors- qu'ils sont renversés sur le dos , ont beau- coup de peine à se remettre sur leurs pattes; mais ils volent assez bien. La faculté qu'ils ont de fabriquer des boules et de les rouler n'avait pas échappé à Aristote, qui, pour cette raison , donne à ces insectes le nom de Pilidaircs. Leurs larves ressemblent à celles des Oryetès ; elles ont le corps mou et gros, replié sur lui-même; la tête écail- leuse; la bouche munie de mandibules et mâchoires distinctes ; enfin six pattes cour- tes , cornées et terminées par un seul cro- chet. (D. et C.) ATEUCHUS (à-reux^Ç» sans armes). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes , tribu des Sca- rabéides coprophages, fondé par Weber (Observ. enfom., p. 10) aux dépens du g. Copris de Geoffroy et d'Olivier , qui lui- même est un démembrement du grand g. Scarahœus de Linné, et adopté par un grand nombre de Naturalistes , en tète desquels il faut citer Latreille. Ce g., de- puis que , pour former le g. Gymnoplen- ms, on en a retranché les esp. à chaperon échancré et à élytres sinuées au-dessus des angles numéraux , peut être carac- térisé ainsi : Antennes de 9 art.; 8e et 9e formant une massue courte , ovale. Palpes labiaux courts, velus, insérés aux angles supérieurs du menton. Maxillaires à article basilaire très petit , 2e et 3e obeoniques , dernier ovale, cylindrique, presque du dou- ble plus long que le 2e. Chaperon divisé en 3 lobes et présentant 6 dentelures. Tête large, aplatie. Écusson non visible. Élytres déprimées, presque carrées. Contrairement à l'opinion de Latreille , il a été reconnu que les Aleuchus manquent de tarses aux pieds antérieurs, comme les Onil/s Ces insectes, connus des anciens sous le nom de Heliocantharus, sont tous d'assez grande taille, et ne se rencontrent guère au-delà du 45° de latitude N. ; ils paraissent propres aux pays chauds de l'ancien conti- nent, particulièrement à l'Afrique. Ils vi- ventdans les fientes et les excréments ( Voy., pour leurs mœurs, le mot Ateuchites). M. Mac-Leay, dans ses Horœ Enlomol., en décrit 22 esp., et M. Dejean, dans son dernier Catalogue, en désigne 31 , dont 2 des Indes orientales, 17 d'Afrique et 12 de l'Europe méridionale. Nous n'en citerons que 2 , savoir : 1° VAtcuchus sacer {Scarab. id. Linné) , représenté d'une manière très reconnaissable sur les an- ciens monuments de l'Egypte , et appelé pour cette raison sucer par Linné , qui l'indique comme se trouvant à la fois en Egypte, en Barbarie, en Italie, en Espagne et dans la France méridionale ; mais, du temps de ce célèbre naturaliste, on ne dis- tinguait pas les espèces aussi minutieuse- A11I A 111 289 ment qu'on le fait aujourd'hui, et il parait que celle qui habite l'Egypte diffère de celle qu'on trouve dans les autres contrées qu'il désigne. Si cela est, en effet, il serait lo- gique de conserver à la première le nom de smer , qui serait un non-sens s'il était transporté à uneesp. étrangère à l'Egypte, sauf à donner un autre nom à celle qu'on trouve ailleurs. Cependant c'est le contraire qu'on a fait dans les collections de Paris, du moins dans celles que j'ai consultées, où le nom de sarerest donné à Y Alcitchus du midi de la France, et celui de religiosus à fesp. d'Egypte. Au reste, M. Dejean, que j'ai consulté à ce sujet, pense que le sacer d'Europe se trouve aussi en Egypte. Tou- jours est-il qu'on Ta reçu d'Alger et d'O- ran, ce qui est une forte raison de croire qu'il habile également les autres parties de l'Afrique qui bordent la Méditerranée, et par conséquent l'Egypte. 2° VAteucàus +£0 ATHAMAiVTA, L. bot. th. — Genre de la famille des Ombellifères (tribu des Pleurospermées, section des Sésélinées , Tausch.; tribu des Sésélinées, Koch.), dont les caract. distinctifs sont les suivants : Limbe calicinal marginiforme, 5-denté. Pé- tales obeordiformes, terminés en languette infléchie. Fruit cotonneux, oblong, rétréci au sommet ; méricarpe à 5 côtes filiformes ; vallécules de 1 à 3 bandelettes; commissure à 4 bandelettes. — Herbes vivaces, à feuilles décomposées. Ombelles hémisphériques ; involucre oligophylle; involucelles poly- phylles. Fleurs blanches. Dans ses limites actuelles, ce g. comprend environ 12 esp., la plupart indigènes d'Europe ou de Sibérie. VA. cretensis L., plante commune dans les pâturages des Alpes , passait jadis pour avoir des vertus lithontriptiques; ses grai- nes ont une saveur aromatique agréable. (S*.) ATHAMUS. bot. ph. — Nom généri- que proposé par Necker, pour désigner les Carlina salicifolia et xeranihemoidrs qui, aujourd'hui , constituent seulement , sous le nom de Carloivisia, une section des Carlina. (J. D.) ATHANASE (àôavaena, immortalité). crust. — Genre de Décapodes Macroures établi par Leach, et appartenante la famille des Salicoques.Milne Edwards le range dans la tribu des Alphéens, et y assigne les carac- tères suivants : « Yeux libres. Pattes, mâ- choires externes sub-pédiformes. Antennes internes, terminées par 1 filets; pattes an- térieures grosses et terminées en pince ; celles de la seconde paire également didac- tyles, mais filiformes'. » On ne connaît qu'une seule espèce qui habile nos côtçs et qui ressemble à un petit homard. (M. E.) ATIIAIVASIA (àôocvaaîa, immortalité). 19 290 ATH ATH bot. ph. — Genre de la famille des Compo- sées , tribu des Sénécionidées , qui a pour caractères : Capitules multiflores, homoga- mes , discoïdes ; réceptacle plan , paléacé ; involucre formé d'écaillés sèches , étroite- ment imbriquées ; les extérieures plus cour- tes. Fruits cylindracés ; aigrette composée de poils caducs, courts, très fragiles et con- stamment formés d'une seule rangée de cel- lules superposées. — Les Athanasia , au nombre d'une trentaine environ , sont de petits arbrisseaux indigènes du Cap , et qui portent des feuilles entières ou lobées, des capitules globuleux ou oblongs, disposés en corymbc, discoïdes, à fleurons jaunes. (J. D.) * ATÎIANASIEES. bot. va. — Une des divisions de la sous-tribu des Anthé- midées (famille des Composées) , caracté- risée par son réceptacle paléacé, sur lequel naissent des fleurs homogames , à corolles cylindracées. (J. D.) * ATHANASIOIDES. bot. ph— Nom appliqué à la lre section du genre Morysia, caractérisée par ses capitules ovales-oblongs, renfermant de 9 à 12 fleurs. M. De Can- dolle suppose que les espèces que renferme cette section devront être un jour rapportées au g. Athanasia. (J. D.) ATHÉCIE. Athecia. bot. th.— Gœrtner a décrit, sous ce nom, un fruit qu'il figure sous celui de Forstera glabra (Gœrtn. de fruct., I, p. 241 , t. 28), et qui lui avait été communiqué par Forster ; mais, comme le célèbre carpologiste n'avait eu à sa disposition que le fruit sans aucune autre partie de la plante, le genre Athécie est resté fort douteux, et n'a été mentionné et classé dans la série des familles naturelles par au- cun des auteurs systématiques modernes. (A. R.) ATHELIA (à, privatif; 8-flXvi, papille). bot. cr. — Genre de Champignons byssoïdes établi par Persoon (Champ. comm.,\>. 6 7, et Myc. curop-, sect. I, p. 83), qui a la plus grande analogie avec quelques Thélé- phores résupinées, mais qui en diffère par l'absence des papilles. Les espèces qui le composent se présentent sous la forme de pellicules membraneuses extrêmement min- ces, lisses , dont le pourtour est byssoïde et filamenteux. Dans cet état les organes de la fructification ne sont pas toujours dévelop- pés, et même très souvent ils ne se dévelop- pent pas, parce que les circonstances ne sont pas favorables ; dans le cas contraire, ces pellicules deviennent plus épaisses, presque charnues , et on peut constater comme sur tous les Hyménomycètes des basides tétraspores ; alors elles ne diffèrent plus des Théléphores, avec lesquelles le pro- fesseur Fries les a réunies. Voy. thélé- PHORE. (LÉV.) ATHElViEA, Schreb. (non Adanson). bot. ph. — Syn. du genre Casearta, delà fa- mille des Samydées. (Si1) *ATHE1\E. Athene (aôwi , nu; nom de Minerve, à qui était consacré le Hibou). ois. — Genre formé par Boie et démembré de celui de Chevêche , Noclua , Cuv. et Sav. , pour y placer les petites espèces de Chevêches de la section que Cuvier indique comme ayant la queue courte et les doigts em- plumés, mais dont le plus grand nombre ce- pendant n'a aux doigts que des poils clair- semés. Ce genre est synonyme de celui de Nyc- tipetes et de Scotophilus de Swainson (Class. of birds). Ses caractères sont : « Taille très petite. Disque facial à peine visible ; oreilles fort petites. Ailes très cour- tes, arrondies; queue moyenne, arrondie. Tarses de longueur variable; doigt médian allongé. » Les espèces qu'on doit rapporter à ce genre sont , d'après Swainson , la Chouette perlée {Strix perlata Vaill. afr. 6, pi. 284), qui nous paraît absolu- ment la même que l'esp. décrite par Tem- minck, pi., col. 34, sous le nom de Chouette occipitale et qui est du Sénégal, et la Chouette échasse (Strix cunicii la- ria, ou grallaria Tem., col. 1 4G) , d'A- mérique. (Lafr.) ATHÉRICÈRES. Athericera ( aires, les OEs- irides, et l'innombrable tribu des Masci- des, partagée elle-même en 3 sections et 24 sous-tribus. Les divers organes présen- tent des modifications dans ces différentes tribus, et l'on remarque également que les larves de ces Diptères se partagent en deux principaux groupes , d'après leur manière de vivre; car, tandis que les larves des 4 pre- mières tribus et de quelques Muscides trou- vent leur subsistance dans les matières ani- males ou végétales en décomposition, celles des OEstrides, des Conojis/rircs, des Myo- jmires et des Muscides supérieures, vivent en parasites dans le corps d'animaux \i- vants, et n'en sortent que pour passer à l'é- tat de nymphes. Nous renvoyons pour plus amples détails à chacune des tribus dénom- mées dans cet article. (D.) ATBÉRIIVE. Atherina (ptôepwi, aris'ta ou arisiula, selon Gaza (racine à6r,p , épi) , à cause de leurs arêtes assez nombreuses, ou selon d'autres àôepîÇew, mépriser, parce que ce poisson est petit), poiss. — Genre de Poissons déjà nommé par Linné, et dont le caractère consiste à avoir deux dorsales et des ventrales abdominales ; la mâchoire su- périeure protractile, garnie de petites dents ; les maxillaires atténués en pointe à leur extrémité libre ; la mandibule inférieure amincie vers la symphyse, mais non relevée en un petit tubercule ; la membrane bran- chiale à 6 rayons. Quelques espèces ont des dents aux pala- tins , d'autres n'en ont qu'au chevron du vomer , et enfin il y en a qui ont le palais entièrement lisse. Les sous-orbitaires sont petits et sans dentelures ; les pièces de l'appareil opercu- laire sont de même lisses et sans épines ni dentelures, et ces os ne sont pas bombés ; les pharyngiens sont hérissés de petites dents serrées. L'estomac est un simple canal membraneux, sans branche montante , ni cœcum ou pylore; l'intestin est court et fait peu de replis; les œufs sont gros. La vessie aérienne, assez ample, est souvent prolongée en un cône logé dans un canal des vertèbres Hiidales. Le péritoine , argenté en dehors , sous les muscles, est noir à sa face interne. La couleur est ordinairement verdàtre sur le dos, blanche sous le ventre, avec une ban- delette argentée plus ou moins large le long des flancs. Dans l'esprit des naturalistes de l'école de Linné, cette dernière particularité semblait constituer le principal caractère de ces Poissons ; aussi a-t-on fait entrer dans ce g. plusieurs Poissons dont les flancs sont ornés de cette bande argentée , et qui ce- pendant n'ont aucune autre affinité avec les Athérines. Telles sont P Atherina Brownii Gmel.,qui est un Anchois, P Atherina aus- iraiis de John White, P Atherina C< rn- mersoni de Shavv, etc. , qui n'ont qu'une seule dorsale. En comparant les autres ca- ractères que nous avons résumés plus haut, on conclut que les Athérines ont des affini- tés avec les Muges; mais elles ne doivent pas y être réunies comme le voulait Pallas. Les Muges en diffèrent par l'échancrurc de la lè- vre supérieure ; par le tubercule de la lèvre inférieure ; par des sous-orbitaires dentelés; par des opercules convexes ; par un appareil pharyngien très compliqué; par un estomac charnu, sorte de gésier analogue à celui des Oiseaux, et très rare dans les espèces de la classe des Poissons. La bandelette argentée des flancs, leur a sans doute fait donner par nos pêcheurs de l'Océan les épithètes de Prcstres, tf Abusseaii ou de Petits Ahhès, de Prestras; sur les côtes de la Manche, du Calvados, on les appelle aussi Roserés; en Languedoc et en Provence, elles sont dé- signées par les noms de Joël, de Sanrlets, de Ca7>assous;en Italie, elles sont appelées Coroneda, Aiharina ou Alherno- Ces dernières dénominations rappellent sans aucun doute celle d'àôsotvvi qui se trouve dans plusieurs passages des anciens et don- née aux petits Poissons qui fournissaient cette espèce d'Aphie ( Voy . ce mot), nommée If'^Tc.;. Les petits demeurent rassemblés en masses considérables, pendant les premiers jours qui suivent leur naissance. C'est ce qu'on prend sur les rivages de la Méditerra- née pour le vendre frit ou cuit dans du lait, sous le nom de Nonnat. Adultes, les Athé- rines vivent aussi en troupes, assez grandes pour être l'objet d'une pêche , et on les vend sous le nom de Faux-F^erlans. Elles sont quelquefois si abondantes qu'on les aban- donne pour la nourriture de nor GMRassieca 292 ATH AT1I domestiques. On a même aussi, sur quelques points de la côte de Bretagne l'habitude de les saler ou de les conserver dans rimile pour les vendre en même temps que les Sardines. La Méditerranée et l'Océan en nourrissent six espèces que nous trouvons sur nos côtes de France; et, à ce nombre , il faut en ajouter 21 étrangères. (Val.) ATHÉRIX. Atherix. ins. — Genre de l'ordre des Diptères, division des Brachocè- res, subdivision des Tétrachœtes, famille des Brachystomes, tribu des Leplides. Ce genre, établi par Meigen, a été adopté par Latreille, ainsi que par M. Macquart, qui lui assigne les caractères suivants : Trompe convexe en dessus; lèvre supérieure pointue. Palpes re- levés; troisième article des antennes ovale, transversal, incliné; style paraissant ordi- nairement dorsal. Poitrine peu saillante. Abdomen déprimé. Des sept espèces que M. Macquart rapporte au g. dont il s'agit, nous citerons : 1° VA. ibis de Meigen, le mêmequel'J. marw^/^s deLatreille, dont Fabricius a regardé chaque sexe comme une esp. distincte et appartenant même à un g. différent : il nomme le mâle Rhagio ibis et la femelle Anthrax ti/a?ms. Cette espèce assez rare se trouve dans les prairies; 2° VA- marginata de Meigen, ou le Bibio ici. de Fabricius, qui fréquente le bord des rivières, et se pose sur les bateaux; 3° enfin, VA . im~ macula ta de Fabr. , qui est commun sur les herbes au mois de mai. (D.) ATHÉROPOGOJV. Atheropogon (âôrç>, épi; tto-^wv, barbe), bot. ph. — Famille des Graminées. Ce genre ainsi nommé par Muh- lenberg a été réuni par ïrinius, à son genre Eutriana. Yoy. ce mot. (A. R.) ATHÉROSPERME. Alherosperma ( àôr,p , épi ; hœra7iihvs laciniatus. Elle est en effet voisine du Sphœranthns ; mais elle en diffère clairement par les caract. suivants : Plusieurs capitules réunis en un glomérule ovale dont l'axe cylindrique porte des bractées concaves, ovales, aiguës. Cha- cun des capitules, pluriflore hétérogame , offre un réceptacle muni lui-même de plu- sieurs bractées membraneuses, concaves Involucre formé d'un petit nombre de fo- lioles à peine distinctes de celles du récep- tacle. Les fleurs extérieures, au nombre de 4-5, femelles, tubuleuses, à ;:-5 dents; les intérieures également peu nombreuses, sont tubuleuses, à gorge dilatée, 5-dentées. Style des fleurs femelles bifide , presque glabre. Fruits obeomprimés , ovales , plans d'un côté, convexes de l'autre et ciliés à la partie supérieure du rebord. (J. D.) *ATHR0j\IA. bot. ph.— Genre établi par Necker et considéré comme synonyme de l1 ' Aemella. Vo?/ez ce mot. (J. D.) * ATHROTOMUS (àOpocç, serré ; to>oç, division, article), ins. — Genre de Coléop- tères tétrameres, famille des Curculionides, établi par Klug et adopté par Schoenherr, qui le range dans sa division des Cossonides, ordre des Gonalocères. Klug le caractérise ainsi : Antennes médiocrement longues ; funicule de 7 articles serrés; le Ier conique, les autres brièvement transverses , plus épais en se rapprochant de la massue; celle- ci composée de 3 articles. Tarses courts , aplatis ; pénultième article distinctement bilobé, garni, en dessous, d'un épais duvet. Corps et surtout le prothorax plus aplati et proportionnellement plus large que dans les Corso7iits. Écusson grand, arrondi. Cuisses antérieures renflées , armées au bord in- terne, environ vers le milieu, d'une forte épine. Klug place ce g. entre les g. Calandra et Cosionus de Fabr.; il est fondé sur une seule espèce rapportée de Madagascar par M. Goudot et publiée par l'auteur sous le nom de Alhrotomus depressus {Ins. von Madagascar, pag. 113, n° 178, tab. k, fig. 12). Ce g. est très voisin des Trypelcs de Schoenherr. (D. et C.) * ATHROZOPHYTE. Athrozophy- tum (àOpotÇw, réunir ; cputov , plante), bot. CR. — Necker donne ce nom aux Algues, dont les frondes s'accumulent par suite d'une évolution continue du végétal. (C. d'O.) ATHRUPHYLLUM , Loureiro ( Co- chinch., p. 145) (à6po'o?, ramassé; cpùXXcv, feuille), bot. ph. — Syn. du genre Myrsine, L.; de la famille des Ardisiacées. (Sp.) * ATHRYCIE. Athrycia (i priv. ; 6pU , ATII ATH 295 poil), ins. — Genre de Diptères établi par M. Robineau-Desvoidy dans sa famille des Myodaires , tribu des Entomobies, section des Faunides. Les Athrycies ont les plus grands rapports avec les Latreillies ; mais ils en diffèrent par le second article anten- naire plus long et nu; par le chète plus court, ayant le second article plus long, et par les faciaux non ciliés, le long des fossettes. Du reste leur corps est noir et cylindrico- allongé. Ce genre ne renferme que deux es- pèces nommées par l'auteur : l'une, A. ery- throcera, et l'autre, A. flavesccns ; toutes deux se trouvent aux environs de Paris. (D.) * ATHYLACE. Athylax (à privatif; ôuXa? , sac, bourse), mam. — Genre proposé par Fr. Cuvier pour un Carnassier que les autres auteurs placent parmi les Mangous- tes. Voy. ce mot. (I. G.-S.-H.) * ATHYMALUS ( à priv. ; Tt86[MiXoç, Tithymale; qui n'est pas un ïitliymale ). bot. ph. — Un des genres établi aux dépens de VEuphorbia, par Necker, d'après cer- taines modifications de la forme de l'invo- lucrc et qui n'a pas été adopté. L'auteur joint à ce nom latin , le nom français de Faux- Tithymale qui indique son élymologie. (Ad. J.) * ATHYREUS (à priv.; Bopeo'ç, écus- son). ins. — Genre de Coléoptères pen- lamères , famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides arénicoles, établi par Mac- Leay, et dont voici les caractères d'après l'Encyclopédie : Antennes presque sembla- bles à celles du g. Elephastomus {Voy. ce mot) ; seulement la massue est un peu plus arrondie. Labre large, en carré transversal, à peine trilobé antérieurement. Mandibules cornées, fortes, triangulaires, un peu ar- quées, planes en dessus, bidentées extérieu- rement. Dernier article des palpes labiaux, égalant presque en longueur celui des maxillaires. Menton presque carré. Lèvre bifide. Chaperon dilaté postérieurement de chaque côté , se prolongeant en une lame presque carrée, portant dans son milieu une élévation munie de trois pointes, dont l'in- termédiaire est plus longue. Corps très con- vexe, velu en dessous. Corselet mucroné en devant, prolongé en dessus à sa partie pos- térieure au dedans de l'écusson. Écusson linéaire peu divisé, se prolongeant entre les élytres. Pattes intermédiaires très écartées l'une de l'autre. Jambes antérieures mu- nies de 4 ou 5 dents extérieures. Mac-Leay a fondé ce genre sur trois es- pèces toutes du Brésil. A en juger par leurs noms, aucune n'est identique avec les cinq que M. Dejean mentionne de son côté dans son dernier Catalogue. Nous en citerons deux , une de chaque auteur : 1'^. furcifer Dej., de Cayenne, et VA. bifurcatus Mac- Leay , du Brésil. Une espèce du Sénégal a été figurée et décrite dans Vlcon. du Règ anim., par M. Guérin , sous le nom de A. castaneus ; enfin M. Salle en a pris une au Mexique, qui se trouvait sous terre à une très grande profondeur; ce qui donne à penser que ces insectes sont crépusculaires comme les Bolbocèrcs qui les avoisinent. (D. etc.) ATHYRIIJM (à priv.; ôûpiov , petite porte), bot. foss. — Genre de Fougères con- fondues longtemps avec les Aspidium et dont le type est le Polypodium fitix- fœmina L. ou Aspidium filix-fœmina, plante qui a cependant , par ses carac- tères essentiels , beaucoup plus de rapports avec les Asplenium qu'avec les Aspi- dium. Roth le premier la sépara des Aspi- dium, sous le nom générique d'Athyrium; et on y rangea successivement les Aspi- dîiim fo?it'innm, rutaceum, asplemo- des et plusieurs autres plantes classées, tan- tôt dans le genre Aspidium, tantôt parmi les Asplenium.l^es caractères distinctifsdeces plantes sont d'avoir les groupes de capsules ovales ou oblongs, mais peu allongés, insé- rés le long d'un des côtés d'une des nervu- res secondaires et recouvertes par un tégu- ment membraneux , convexe , naissant de cette nervure, dans toute la longueur du groupe de capsules. Ces plantes ont la même nervation que les Asplenium , c'est-à-dire des nervures pinnées simples ou bifurquées, jamais anastomosées. Elles ne diffèrent de ce genre que par leurs groupes de capsules moins allongés et leur tégument courbé et convexe. M. Prcsl croit que le genre Alfantodiu de R. Brown , fondé essentiellement S!ir V Aspidium umbrosum ne diffère pas de celui-ci. Cependant, d'après la description qu'en donne ce célèbre botaniste ( Prodr. fl. Nov. Ifoll , p. !40), et la comparaison 296 AIL AIL qu'il établit entre ces plantes et les Athy- i ii/m, ils seraient parfaitement distincts. Le genre Athyrium, placé par Presl, on ne sait sur quels motifs, dans la section des Blechnées, est bien plus voisin des Dipla- sium el Asplenium ■ Ses espèces peu nom- breuses, surtout si les ALInntodia en sont réellement distinctes , croissent dans les climats tempérés et sont en général petites et herbacées. (Ad. B.) * ATHYRUS, Neck. (à6u?cç,sans porte). bot. ph. — Synonyme du g. La thyms , de la famille des Légumineuses. (Sp-) * ATILAX. mam. — Fr. Cuvier a écrit ainsi, dans son Supplément à Buffon, le nom du genre qu'il avait antérieurement proposé sous le nom plus régulièrement formé d\lthylace. (I. G.-S.-H.) *ATIMUS (âtip.oç, méprisé), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes, établi par M. Dejean dans son dernier Catalogue (3e édit.), et qui se rapporte au g. Phœoohrous de M. Dela- porte (Buffon-Duménil , Coléoj>t., t. II, p. 10s). i0,y. cemot. (D. et C.) ATINGA ou ATINGUE. poiss— Es- pèce du genre Diodon. Voyez ce mot. (C. d'O.) AT1RSITA. bot. ph. — Synonyme de Plant ago coronopits L. l'oyez plantain. (C. n'O.) ATLANTE. Atlanta (AUantea, nom myth.). moll. — La découverte du genre Atlante est due à Lamanon, le malheureux compagnon de l'infortuné Lapeyrouse. La- manon crut trouver dans ce genre le re- présentant vivant des Ammonites, répan- dus en grande abondance dans tous les terrains secondaires de l'Europe ; mais il n'en vit que la coquille et se laissa trom- per par l'apparence ; car , après avoir recherché les caractères de la structure intérieure des Ammonites , la moindre ( omparaison avec sa coquille vivante lui aurait fait reconnaître, avec la plus grande facilité, qu'elle n'a qu'un rapport fort éloi- gné avec les Ammonites. M. Lesueur, l'ami et le compagnon de Péron qui, après la mort trop prématurée de ce savant natura- liste , consacra une partie de sa vie à des voyages qui le mirent à même d'agrandir le champ de l'observation, M. Lesueur, plus heureux que Lamanon , découvrit l'animal de la prétendue Corne-d'Ammon vivante; flt voir qu'il n'avait aucun rapport avec les Céphalopodes, et indiqua sa place parmi les Ptéropodes, en créant pour lui le genre At- lante. Depuis, ce genre a été conservé par presque tous les naturalistes ; mais tous ne l'ont pas placé parmi les Ptéropodes. M. Lesueur, il faut en convenir aujourd'hui, n'avait pas fait parfaitement connaître l'ani- mal des Atlantes, et l'on conçoit que les zoologistes, guidés par des renseignements incomplets, ont dû, malgré eux, se faire une opinion erronée sur l'animal dont il s'agit. Presque tous adoptant l'opinion de M. Lesueur, l'ont compris parmi les Ptéropo- des; mais M. Rang, habile observateur, ayant eu dans ses voyages l'occasion d'ob- server vivant l'animal des Atlantes , et l'ayant conservé dans la liqueur, le sou- mit à des recherches anatomiques , ce qui le porta à publier sur ce sujet un tra- vail plein d'intérêt dans les Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Paris. Dans ce Mémoire, M. Rang l'ait voir que le genre Atlante ne peut rester parmi les Ptéropodes , mais qu'il appartient indubi- tablement aux Gastéropodes. Il démontre que les Atlantes sont des Gastéropodes nageurs , voisins à certains égards des Fi- roles et desCarinaires. Depuis ce beau tra- vail de M. Rang, tous les zoologistes sont d'accord sur la place que les Atlantes doi- vent occuper dans la série méthodique Presque tous les auteurs les avaient rap- prochés du genre Limacine de Cuvier. Cu- vier, adoptant les conclusions du Mémoire de M. Rang, mit le genre qui nous occupe dans sa famille des Hétéropodes , le con- sidérant comme sous-genre des Ptérotra- chées, et le plaçant, à ce titre, entre les Ca- rinaires et les Firoles. D'après M. Rang, l'animal des Allantes est proportionné à la grandeur de sa co- quille. Son extrémité antérieure la plus épaisse se partage en trois parties bien dis- tinctes , dont la première est la tête; la se- conde,un pied considérable; et la troisième un appendice de ce pied , destiné à por- ter un opercule. La tête, assez grosse, est en forme de trompe, et portée presque à angle droit sur un col assez long. Son extrémité antérieure présente une petite ouverture buccale sans renflement labial. ATL ATL 297 Vers son sommet se trouvent deux tenta- cules cylindriques à la base desquels les yeux sont places postérieurement sur des tubercules très courts. Ces yeux sont grands en proportion de la taille de l'animal , et ont beaucoup d'éclat lorsque l'animal est vivant. Le milieu du corps est formé par un grand pied comprimé, qui prend la for- me d'une grande nageoire sur le bord posté- rieur de laquelle se trouve une petite ven- touse semblable à celle qu'on remarque chez les Carinaires ; derrière ce pied s'élève un appendice musculaire qui semble être l'extrémité du pied des Gastéropodes rame- né en haut et à l'extrémité duquel est fixé un petit opercule corné, extrêmement mince et transparent comme du verre. Nous ne suivrons pas M. Rang dans les détails qu'il donne sur l'animal des Allantes ; nous ren- voyons à son Mémoire , qui nous a suffi pour exposer les caractères zoologiques au moyen desquels on peut déterminer rigou- reusement la place que doit occuper le gen- re. On voit , d'après ce que nous venons de dire, que M. Lesueur s'est laissé trom- per par l'apparence. Il a cru voir, dans les deux parties du pied, les deux nageoires qui caractérisent les Ptéropodes , tandis que les observations de M. Rang constatent irrévocablement que les Atlantes sont de véritables Gastéropodes nageurs. Depuis ces nouvelles observations , il est devenu indispensable de changer les caractères gé- nériques. Les voici tels que les propose M. Rang : Animal spiral, comprimé , pourvu d'un pied médian, très aplati, en forme de nageoire, assez grand et portant une petite ventouse à son bord supérieur. Tête assez grosse , en trompe ; deux tentacules cylin- driques, implantés en avant de deux tuber- cules aplalis, au sommet desquels les yeux sont placés. Une branchie pectinée dans une cavité subcervicale , peu considérable. Co- quille discoïde , planorbulaire , ayant l'ex- trémité de la spire saillante d'un côté; ou- verture symétrique, subtransverse ou lon- gitudinale, profondément échancrée au mi- lieu du bord droit. Une carène mince et tranchante régnant à la circonférence du dernier tour ; coquille très mince, transpa- rente, vitrée, fermée par un opercule éga- lement mince et transparent. 1 es coquilles des Atlantes ne sonf pas parfaitement symétriques comme on l'a cru pendant longtemps; presque toutes sont dis- coïdes, aplaties, et M. Aie. d'Orbigny, dans son Voyage dans l'Amérique méridionale, a donné connaissance de plusieurs faits très in- téressants touchant les Atlantes. Il a décou- vert plusieurs espèces qui commencent par une spire très saillante, tandis que le dernier tour s'agrandit assez subitement dans un plan différent de ceux qui le précèdent. Tou- tes les Atlantes ont le test extrêmement min- ce, transparent, fragile. Le dernier tour dans les individus adultes est symétrique , et porte , sur le milieu , une carène très sail- lante , mince, tranchante , dont l'extrémi- té antérieure vient aboutir à une fente plus ou moins profonde qui divise le bord en deux parties égales. L'ouverture plus ou moins évasée, selon les espèces, est longitudinale dans le plus grand nombre, et ovale subtransverse dans l'espèce de la Méditerranée. Cette ouverture est fermée par un opercule qui en reproduit exac- tement la forme. Si Ton compare ces co- quilles à celles du genre Bellérophe, 01 doit reconnaître qu'il se trouve entre elles de très grandes ressemblances ; aussi pen- sons-nous , contre l'opinion de quelques personnes, que le genre que nous venons de mentionner ne doit pas être éloigné des Atlantes. Les Atlantes sont des Mollusques nageurs par excellence ; elles se rencon- trent quelquefois en grande abondance au milieu du Grand - Océan et loin de toute terre. Ces animaux nagent avec une grande rapidité, et il leur suffit de rester immobiles pour s'enfoncer dans les profondeurs de la mer. Le nombre des espèces connues est peu considérable ; on les rencontre principale- ment dans les mers chaudes ; et il y en a une, l' Allante de Keraudren, qui abonde dans la Méditerranée. (Desh.) ATLAS, ins. — Nom d'une grande et belle espèce de Lépidoptères nocturnes qui appartient au g. Attacus de Linné (Vot/. ce mot) , et qui est connue des marchands sous le nom de P/talène à miroirs , parce qu'elle a , sur le milieu de chaque aile , une grande tache triangulaire, transparente, en- cadrée de noirâtre , sur un fond d'un rouge fauve. Elle se trouve principalement dans le midi de la Chine et aux îles Moluques. Elle est figurée dans Cramer, pi. 9, fig A, 19* 598 ATL ATM pl. 381, fig. C, el pi. 382, fig. 4. (D.) ATLAS (nom mylh.). moll. — Genre resté incertain depuis que M. Lesueur l'a proposé, en même temps que le genre Atlan- te, dans les Annales du Muséum. L'auteur de ce genre ayant eu à observer un animal très petit, a laissé plusieurs lacunes dans sa description ; ce qui explique comment plusieurs zoologistes ont vacillé dans leurs opinions au sujet de l'animal dont il s'a- git. C'est ainsi que M. de Blainville^ adoptant d'abord l'opinion de M. Lesueur , regarde comme l'organe branchial les cils nombreux qui sont autour de la tète; mais, tin peu plus tard , guidé par la position de l'anus el par quelques autres caractères, le même auteur pense que l'animal doit avoir une cavité respiratoire sur l'arrière du corps et dans le voisinage de l'anus. En conséquen- ce de cette supposition nouvelle, M. de Blain- ville, dans son Traité de Malacologie, pro- pose de comprendre le genre Atlas dans la famille des Acères. Rien à nos yeux ne jus- tifie cette seconde opinion, pas plus que la première : et nous ne voyons dans les Atlas qu'un genre très incertain, sur lequel il faut tout attendre de l'observation. (Desh.) ATLAS (ôctXxç). anat. — Nom donné à la première vertèbre cervicale , parce qu'elle supporte la tête, comme Atlas sup- portait le monde, dans l'ancienne mytho- logie. Cette vertèbre, par sa forme , diffère complètement des autres. Elle consiste , chez l'homme, en une sorte d'anneau irré- gulier , qui reçoit antérieurement l'apo- physe odontoïde de V Axis , deuxième ver- tèbre cervicale , et qui donne passage postérieurement à la moelle épinière. On conçoit que la position verticale ou horizontale de la tête , chez les différentes classes de vertébrés, doit amener des modi- fications dans la forme de l' Atlas ; ainsi, dans la plupart des Mammifères, cette ver- tèbre offre plus de largeur que chez l'homme et présente, en outre , de grandes apophyses transverses aliformes ; chez les Oiseaux, elle redevient presque entière- ment annulaire, etc. (Voy. colonne verté- brale et SQUELETTE. (A. D.) * ATLODYME. Atlodymus ( arXaç , atlas, nom de la première vertèbre, en grec comme en français , et de la terminaison commune dyrne, formée du radical <5ujagç). térat. — Genre de monstres doubles, ap- partenant à la famille des Monosoniens. (I. G.-S.-H.) * ATMETONYCHLS (<2t{«itoç, non di- visé; ovjÇ, ongle). Ins. — Genre de Coléop- tères tétramères, famille des Curculionides, tribu des Brachydérides, établi par Schœn- herr (Sy?i. Ins. Cur., t. VI, p. 213) aux dépens de son g. Anœmerus , et qu'il ca- ractérise ainsi : Antennes assez courtes , peu fortes, ayant les deux premiers articles du funicule très brièvement obeoniques; les autres courts, presque tronqués au som- met ; le dernier ne pressant pas la massue ; celle-ci ovale, acuminée. Front large, un peu avancé sur les yeux. Rostre court, large, plan en dessus, avec trois sillons. Veux semi - globuleux , très proéminents. Corselet presque carré, légèrement bisinué à la base, presque tronqué au sommet, avec une impression cruciforme en dessus. Ély- tres en ovale allongé, et terminées chacune en pointe. Tarses allongés, légèrement di- latés, spongieux en dessous, avec un seul ongle au dernier article. — Ce g. a pour type le Curculio pereyrinus d'Olivier, que M. Dejean {Cat., 3e éd.) place dans le g. Anœmerus. (D. et C.) ATMOSPHÈRE ou AIR ATMO- SPHÉRIQUE (aT|Aoç, vapeur; «palpa, sphè- re), phys. — L'Atmosphère est cette couche de gaz et de vapeurs qui enveloppe la terre, et dont une foule de phénomènes nous ré- vèlent l'existence. Réfléchissant la lumière que les astres nous envoient, elle nous les fait voir en des lieux différents de ceux qu'ils occupent réellement: c'est ainsi que le Soleil peut encore être aperçu , bien que déjà il soit au-dessous de l'horizon. Sans Atmosphère, il n'y aurait ni aurore, ni cré- puscule. Cette singulière illusion d'optique, à laquelle on a donné le nom de Mirage ( Voyez ce mot), ne saurait avoir lieu si la terre n'était entourée d'une Atmosphère. L'existence des vents, la formation des nuages , leur suspension , l'inégalité de la chute des corps pesants , sont encore au- tmt de preuves évidentes de la présence d'un fluide atmosphérique autour de notre globe. La densité de l'Atmosphère décroit à me- sure qu'on s'élève, ainsi que l'indiquent les phénomènes physiologiques , et que le ATM ATM 299 démontre le Baromètre, instrument destiné à apprécier le poids de Pair. Cette densité décroit, disons-nous, et assez rapidement pour qu'à la hauteur de 15 à 20 lieues (60 à 80 kilomètres environ ) on puisse regarder le degré de raréfaction comme supérieur à celui qu'on peut atteindre dans les meil- leures machines pneumatiques. On peut donc conclure des observations faites à ce sujet, que l'Atmosphère a pour limite la hauteur indiquée plus haut. Il s'en faut, cependant, que cette opinion ait été généralement adoptée. Mariotte re- gardait l'Atmosphère comme infinie, ce qui est peu probable; car il est évident que, dans ce cas , la Lune , en vertu de son at- traction, s'en serait appropriée une partie pour s'en former une Atmosphère parti- culière ; or , tout tend , jusqu'à présent , à démontrer que le satellite de la terre n'en possède pas, à moins que les observations de Schreuter ne se confirment. Mairan estima , d'après l'élévation at- teinte, en certaines circonstances, par les aurores boréales,que l'Atmosphère terrestre devait avoir plus de 200 lieues de hauteur. Laplace, établissant que la limite de l'At- mosphère doit se trouver au point où l'effet de la pesanteur est détruit par la force cen- trifuge , développée pendant le mouvement diurne, calcula qu'elle s'étend jusqu'à cinq rayons terrestres et demi. Poisson , dans son Traite de mécani- que , avance qu'il y a tout lieu de croire , qu'avant de parvenir à une si grande hauteur, l'air est liquéfié par le froid qui augmente ra- pidement à mesure qu'on s'élève. On peut donc, dit l'illustre géomètre, se représenter une colonne d'air atmosphérique s'appuyant sur la mer, comme un fluide élastique ter- miné par deux liquides, dont l'un (inférieur) î une densité et une température ordinaires, tandis que l'autre ( supérieur ) a une den- sité et une température extrêmement fai- bles. L'objection la mieux fondée qui ait été faite à cette opinion est que cette couche liquide, si elle existait, donnerait lieu à des phénomènes lumineux tout différents de ceux que nous observons. Au commencement du xie siècle , un sa\ant arabe trouva un moyen ingénieux de reconnaître la hauteur de l'Atmosphère. S'appuyant sur certaines considérations pui- sées dans la théorie du crépuscule, il déter- mina la hauteur des dernières couches d'air susceptibles de réfléchir la lumière solaire. Ce fut en calculant d'après cette méthode que Kepler, et, de nos jours, Delambre, arri- vèrent à donner à l'Atmosphère une hau- teur de seize à dix -sept lieues de France. Cette opinion concorde, comme on le voit, avec celle qui est basée sur la raréfaction. La forme de l'Atmosphère est celle d'un sphéroïde aplati vers les pôles et renflé vers l'équateur ; cette forme résulte de la force centrifuge plus grande à l'équateur et de la température plus élevée qui y règne et qui doit, par conséquent, tendre à y dilater l'air plus que sous les pôles. Le rapport des axes de l'Atmosphère aux pôles et à l'équateur est, suivant Laplace, comme celui de 2 à îfr. L'air atmosphérique , malgré sa transpa- rence , intercepte sensiblement la lumière et la réfléchit; cependant, comme les par- ticules qui le composent sont extrêmement ténues et écartées les unes des autres, elles ne sont visibles, que réunies en grande masse ; alors les rayons qu'elles transmet- tent se colorent en bleu et produisent sur les yeux une impression sensible. L'air n'est point lumineux par lui-même, puisqu'il ne nous éclaire point quand le So- leil est éloigné de notre hémisphère ; il em- prunte à cet astre la lumière qu'il nous trans- met, et sa teinte bleue indique qu'il réfléchit les rayons de cette couleur en plus grande quantité que les autres. L'Atmosphère est donc autour de la terre comme une sorte de miroir qui multiplie et propage la lu- mière solaire par une infinité de réflexions ; et, en effet, sur les hautes montagnes, ou l'air a perdu une grande partie de sa den- sité, on reçoit à peine d'autre lumière que celle qui vient directement du Soleil , puisque l'observateur , placé à l'ombre , aperçoit les étoiles en plein midi. Il faut ajouter, comme preuve de la diminution du pouvoir de réflexion , la couleur de plus en plus foncée de l'Atmosphère, à mesure qu'on s'élève. L'air atmosphérique, tel qu'il se pré- sente à nous, est un gaz inodore, insipide, incolore en couche peu épaisse, bleu dans le cas contraire, comme nous venons de le dire. Sa pesanteur, méconnue ou à peine soupçonnée jusqu'au temps de Galilée, fui 300 ATM mise hors de doute par les expériences de ce grand homme, par celles de son disciple Toricelli , inventeur du baromètre, et par celles de Pascal. Comparée à celle de l'eau prise à 0° et à la pression de 0m,76, elle est comme 1 est à 811. Le poids de la colonne atmosphérique équivaut à celui d'une co- lonne d'eau de 10m,60 ou d'une colonne de mercure de 0m,76 : il en résulte que la pres- sion que supporte un corps humain de 3m de surface est de plus de 15,000 kilogr. Celte énorme pression, qui se trouve con- trebalancée par celle des fluides intérieurs, décroît de 35 kilogr. par l'abaissement de 0m,01 dans la hauteur de la colonne de mer- cure ; aussi remarque-ton que , sur les montagnes élevées, la diminution du poids de l'air fait éprouver des vertiges, des nau- sées, des hémorrhagies et un état de mal- aise qui se terminerait infailliblement par la mort, si l'ascension était poussée jusqu'à ses dernières limites. L'air a, comme tous les corps transpa- rents , le pouvoir de briser les rayons lumineux et de les éloigner de la per- pendiculaire ; ce phénomène de rèfrac- tiony dont la connaissance est si importante en astronomie, a pour résultat de faire pa- raître tous les corps célestes plus élevés au- dessus de l'horizon qu'ils ne le sont réelle- lement. Cependant, malgré cette déviation, la lumière nous arrive encore avec une in- croyable vitesse (69,244 lieues par seconde). L'air nous transmet également le son, mais bien moins promptement (337 mètres seule- ment par seconde). L'air est élastique et compressible , ainsi que le démontrent les expériences du fusil à vent et du briquet pneumatique. Dilatable par le calorique, il n'éprouve aucune alté- ration dans sa composition chimique , quel que soit le degré de chaleur et de froid au- quel il est soumis. Regardé longtemps comme un élément, l'air atmosphérique, dont la composition, entrevue par J. Rey (1630), fut démontrée par Priestley, Scheele, Cavendish, Lavoi- sier, etc. , est un mélange de plusieurs gaz et d'une quantité très variable de vapeur d'eau. On peut donc ranger en trois sec- tions les fluides qui entrent dans sa compo- sition ; la première comprend VAir, fluide ctmosphérique par excellence, et dont nous ATM donnerons plus bas l'analyse; la seconde, les vapeurs aqueuses dont l'appréciation forme, sous le nom à" Hygrométrie {Voy. ce mot), une branche particulière de la physique ; la troisième, enfin, différents gaz accidentels qui se manifestent, soit visiblement, soit par leurs effets. L'air atmosphérique, proprement dit, donne à l'analyse chimique 20,81 de gaz oxygène en volume, pour 79,19 de gaz azote ; il contient , en outre, quelques millièmes de gaz acide carbonique. Les proportions d'oxygène et d'azote paraissent constantes dans toute l'étendue de l'Atmosphère , ou , du moins, ont paru telles jusqu'à présent. Ce furentles résultatsqu'obtinrentMM.Biot et Gay-Lussac, dans les analyses de l'air recueilli par eux pendant leurs ascensions. Quelques détails fur ces mémorables voyages ne seront point sans intérêt pour le lecteur. Depuis la découverte de Montgolfier, les voyages aérostatiques n'avaient été que de simples objets de curiosité, lorsqu'en 1803, deux physiciens, Robertson et Lhoest, pen- sèrent que de ces ascensions on pourrait re- tirer des résultats utiles à la science. La pre- mière expédition aérienne, tentée dans ce but, eut lieu à Hambourg, au mois de juillet de la même année . Un an après, Robertson s'éleva de nouveau en ballon à Saint-Pétersbourg, de concert avec le professeur Sacharoff; l'A- cadémie des Sciences de cette capitale avait rédigé le programme des expériences à faire pendant le voyage. Un grand nombre de faits inconnus furent observés dans ces deux ascensions ; l'un des plus remarqua- bles fut une diminution considérable du pou- voir magnétique. De Saussure, dans ses ex- périences au col du Géant (Alpes), à 3,435m au-dessus du niveau de la mer, avait fait des observations analogues. Tous les faits annoncés étaient si nou- veaux, ils étaient si précieux pour la scien- ce, qu'il fallait, avant de les admettre, les appuyer par de nouvelles expériences. Mtyï. Biot et Gay-Lussac s'offrirent, en consé- quence, pour tenter une troisième ascen- sion scientifique; leur but était de constater l'état électrique et magnétique des hautes régions de l'Atmosphère, leur température, leur composition chimique, etc. Le gouverne- ment adopta le plan des deux savants, et leur fournit les moyens de le mettre à exécution ATM ATM 301 Un ballon, qui avait été employé dans l'ex- pédition d'Egypte, fut mis à la disposition des expérimentateurs. Les moyens de transport assurés, MM. Biot et Gay-Lussac s'occupè- rent à rassembler les instruments nécessai- res; ils se munirent de baromètres, de ther- momètres, d'hygromètres, d'électromètres; ils y ajoutèrent deux boussoles , une ai- guille d'inclinaison , une autre aiguille ai- mantée avec soin , et suspendue à un fi! de soie le plus ténu possible, afin de pouvoir déterminer, par ses vibrations, la force d'attraction dans les couches élevées de l'Atmosphère. Pour constater l'état élec- trique des mêmes régions , ils prirent plusieurs fils métalliques de 20 à 100™ de long , ainsi qu'un petit électrophore ; pour les expériences électriques, ils em- portèrent une pile de vingt couples de cuivre et de zinc ; ils complétèrent enfin leur bagage avec un ballon de verre d'une capacité convenable, dans lequel le vide élait fait aussi complètement que possible, et qui devait être rempli , aux limites de l'ascen- sion, avec de l'air qu'ils se proposaient d'a- nalyser à leur retour. Quelques insectes , des grenouilles, des oiseaux furent associés au voyage. La cour du Conservatoire des Arts et Métiers fut le point de départ. Le 23 août 1S04, au moment où les deux intrépides voyageurs mirent le pied dans la nacelle , le baromètre était à 0m,7643 , le thermomè- tre centigrade marquait 16°, 40 , et l'hygro- mètre de Saussure 80°, 8. Quelques instants s'étaient à peine écoulés qu'ils étaient déjà parvenus à la région des nuages ; bientôt ils se trouvèrent entourés d'un épais brouil- lard , qui leur fit éprouver une légère sensation d'humidité. Le ballon se trou- vant complètement gonflé par suite de la diminution de pression atmosphérique , MM. Biot et Gay-Lussac laissèrent échap- per une certaine quantité de gaz et se dé- barrassèrent d'une partie de leur lest. L'ascension continuant , ils s'élevèrent promptement au-dessus de la couche nua- geuse et atteignirent une hauteur de 2,000m. Vus de ce point, les nuages, conservant leur couleur blanche, s'étendaient au loin comme une vaste plaine de neige , légère- ment ondulée. Arrivés à cette élévation, les deux savants commencèrent, leur série d'expériences. L'aiguille aimantée fut lo premier instrument qu'ils mirent en usage j elle fut attirée par le fer , mais le mouve- ment prolongé de rotation du ballon ne leur permit pas d'en apprécier les oscillations. L'électricité se manifesta par les mêmes effets qu'à terre ; la pile voltaïque produisit les phénomènes accoutumés , tels que la commotion nerveuse , la décomposition de l'eau , etc. On devait s'y attendre , dit M. Biot, puisque l'action de la pile a lieu, même dans le vide. A 2,700m les animaux parurent souffrir de la raréfaction de Pair. Une abeille, mise en liberté , s'envola ce- pendant en faisant entendre son bourdonne- ment ordinaire. Le thermomètre était des- cendu à 13°, 50; cependant, loin d'avoir froid, les voyageurs étaient brûlés par les rayons du soleil; ils furent même obligés de quit- ter leurs gants. Les pulsations artérielles présentaient une accélération considéra- ble ; chez M. Gay-Lussac , la vitesse du pouls s'était accrue dans la proportion de 60 à 80 ; chez son compagnon , elle s'était élevée de 79 à 111 ; mais , ni chez l'un ni chez l'autre , il n'y avait encore de gêne dans la respiration. Le ballon, avons-nous dit, tournait lentement sur lui-même; cependant comme le mouvement de rotation avait lieu tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, il fut possible, dans le court intervalle de repos, qui s'établissait entre ces deux mouvements, de faire des observations sur l'aiguille aimantée. Répétées un grand nombre de fois, jusqu'à la hauteur de 4,000m, ces expé- riences démontrèrent que la force d'attrac- tion magnétique n'avait pas sensiblement diminué. Ce résultat, comme on voit, s'ac- cordait peu avec ceux obtenus précédem- ment. A- 3,400m, une linotte ayant été lâchée s'envola immédiatement; mais bientôt, se trouvant comme éperdue au milieu de cette immensité inconnue pour elle, elle revint se poser sur le ballon; cependant, rassemblant ses forces, elle prit de nouveau sa volée, et se précipita, en tournoyant, vers la terre, dans une direction perpendiculaire. Un pigeon, mis en liberté après la linotte , s'arrêta quelques instants sur le bord de la na- celle, comme pour mesurer la profondeur de l'abîme qui s'ouvrait devant lui ; puis 502 ATM ATM il s'y plongea, en décrivant une spirale à la manière des oiseaux de proie , et disparut bientôt dans la mer de nuages qui s'éten- dait au-dessous du ballon. Ce ne fut que lorsqu'ils furent parvenus à cette élévation, que les Aéronautes com- mencèrent leurs expériences sur l'électri- cité atmosphérique. Un fil , suspendu par eux à une longueur de 80m environ , se chargea d'électricité résineuse ou négative ; ce résultat conûrma les faits avancés par de Saussure. MM. Biot et Gay-Lussac furent de plus amenés à conclure que , plus on s'élève, plus l'Atmosphère se charge d'é- lectricité. L'abaissement de la température , au point le plus élevé, ne fut point aussi con- sidérable que s'y attendaient les voyageurs ; il fut même beaucoup moindre que celui qui s'observe sur les montagnes à une pa- reille hauteur. Le thermomètre, qui était à 1S°,40 au moment du départ , ne descen- dit qu'à 10°,56 ; ce ne fut donc qu'une di- minution d'un degré environ par 650m. L'hygromètre, qui, en partant, indiquait 80°,8, descendit progressivement à 30°, à mesure que le ballon s'éleva. Trois semaines après, M. Gay-Lussac, dont le courage était à toute épreuve, en- treprit une nouvelle ascension , pour con- firmer, par des observations faites à une plus grande élévation, le fait si important de la persistance de la force magnétique. Dans ce second voyage, il s'éleva à la prodigieuse hauteur de 7,000m, et obtint des résultats qui vinrent , pour la plupart , à l'appui de ceux que M. Biot et lui avaient obtenus dans le premier. Mais il observa un abaissement considérable de la température ; le thermo- mètre, qui , au moment et au lieu du dé- part , marquait 27°, 75 , descendit à 9°,5 au dessous de zéro, à la limite de l'ascension. La pression atmosphérique varia de 0m,7652 à 0m,3288. L'abaissement du baromètre indiquait donc 6,977m pour la plus grande élévation au-dessus de Paris , et 7,016m, au-dessus du niveau de la mer. « A cette hauteur , dit M. Gay-Lussac , je commençais, quoique bien vêtu, à sen- tir le froid , surtout aux mains , que j'étais obligé de tenir exposées à l'air. Ma respi- ration était sensiblement gênée ; mais j'é- tais encore bien loin d'éprouver un mal- ! aise assez désagréable pour m'en gager à descendre. Mon pouls et ma respiration étaient très accélérés ; ainsi , respirant très fréquemment dans un air très sec , je ne dois pas être surpris d'avoir eu le gosier si sec qu'il m'était pénible d'avaler du pain Avant de partir , j'avais un léger mal de tête, provenant des fatigues du jour précé- dent et des veilles de la nuit, et je le gardai toute la journée, sans m'apercevoir qu'il augmentât. Ce sont là toutes les incommo- dités que j'ai éprouvées. » Une particularité, que signala notre cou- rageux observateur, fut l'existence de nuages fort au-dessus de lui, quoiqu'il eût atteint une élévation bien plus considérable que dans la première ascension. Dans celle-ci, les nuages ne se soutenaient pas au-delà de 1200m, et au-dessus, le ciel était de la plus grande pureté ; sa couleur, au zénilh, avait même toute l'intensité du bleu de Prusse. Dans le dernier voyage, M. Gay-Lussac ne vit point de nuages sous ses pieds, et le ciel lui parut constamment vaporeux. Les ballons vides, emportés par l'expé- rimentateur, furent remplis d'air, pris à la hauteur de 6,&61m et de 6,636m. Analysé dans le laboratoire de l'École polytechnique , cet air présenta une identité parfaite de com- position avec celui qui fut recueilli dans la cour même de cet établissement. La composition de l'air atmosphérique paraissait donc tout-à-fait hors de question, quand , tout récemment , l'attention des savants se fixa de nouveau sur ce point de la science 5 et, en effet, ce n'est que par une série bien combinée d'observations sur l'Atmosphère, que peuvent être éclair- cis une foule de problèmes du plus haut intérêt, sur la physique du globe, sur la météorologie encore dans l'enfance, sur la physiologie, sur les arts eux-mêmes. L'Académie des sciences, pénétrée de toute l'importance d'une pareille étude , donna l'impulsion , et une commission , prise dans son sein , entreprit d'établir, sur plusieurs points de l'Europe, un sys- tème d'expériences, d'après le plan tracé par MM. Dumas et Boussingault. Les questions soulevées étaient tellement vastes qu'il fut impossible de les embras- ser dans leur généralité. Les savants que nous venons de nommer commencèrent ATM ATM 303 donc par celle qu'on est en droit de re- garder comme la plus importante, puisque elle se rattachent , pour ainsi dire, les fon- dements de toute la physique terrestre , et que de sa solution découle nécessairement l'éclaircissement des autres ; c'est donc à l'analyse de l'air qu'ils se sont bornés pour le moment. Il s'agit , en conséquence , de savoir si les proportions d'oxygène et d'a- zote dont se compose le fluide qui nous entoure sont invariables , ou si elles peu- vent être modifiées par quelque cause se- crète et inconnue. Quelques physiciens, dont l'opinion est d'une grande autorité dans la science, pen- sent que l'air n'est point une combinaison, mais bien un simple mélange des gaz qui le constituent , et que ce mélange a d'au- tant plus de tendance à se détruire qu'il est soumis à une moindre pression. Dans cette opinion, les deux gaz, obéissant à leur pe- santeur spécifique différente, se sépareraient à une certaine hauteur, et il en résulterait que l'azote, plus léger que l'oxygène , for- merait, à lui seul, les couches les plus éle- vées de l'atmosphère ; ce ne serait donc qu'à la surface de la terre que l'air aurait la composition connue de 21 parties d'oxy- gène et de 79 d'azote ; au-delà, les propor- tions de ce dernier gaz augmenteraient. C'est dans le but d'arriver à la confirma- tion de ce fait qu'a été institué le système d'expérimentation dont nous avons parlé plus haut. De nouveaux procédés d'analyse, en per- mettant d'apprécier une variation d'un demi-millième d'oxygène dans la composi- tion de l'air, ont déjà conduit à entrevoir certaines particularités qu'on était loin de soupçonner ; ainsi , bien que , dans toutes les analyses, môme les plus récentes, 10,000 grammes d'air contiennent 2,300 grammes d'oxygène, il arrive quelquefois que, sans cause appréciable , cette quantité descend tout-à-coup à 2,290 et même au-dessous. Ces résultais ont engagé la commission à donner la plus grande extension possible aux expériences. Les analyses se sont ré- pétées dans des conditions convenues et arrêtées à l'avance , sur les hautes monta- gnes de la Suisse , en Italie , sur les bords de la mer, en Allemagne et même aux An- tilles. Une méthode , imaginée par MM. Boussingault et Dumas, a permis en outre de rapporter, de loin , de grands volumes d'air, sans qu'il s'y mêlât aucun corps étranger ; car ce n'est plus sur quelques décilitres , mais bien sur de grandes quan- tités, quinze ou vingt litres au moins, qu'il faut opérer. Voici comment on procéda aux premières expériences : deux jeunes savants , MM. Martins et Bravais, auxquels la commission avait confié douze grands ballons dans les- quels le vide était pratiqué aussi complète- ment que possible, recueillirent, à des épo- ques déterminées , sur le Faulhorn , dans l'Oberland bernois , à 2,800m au-dessus du niveau de la mer, 300 litres d'air qu'ils ex- pédièrent à Paris. Dans le même temps , c'est-à-dire aux mêmes jours et aux mêmes heures , la commission , par les soins de MM. Dumas et Boussingault , analysait l'air de Paris. De son côté, M. Brunner, habile chimiste de Berne , exécutait de semblables expé- riences dans cette ville. On put donc éta- blir la comparaison entre la composition de l'air, à Paris, à Berne , au Faulhorn, et on obtint les moyennes suivantes : à Paris , 10,000 gr. en donnèrent 2,304 d'oxygène ; à Berne , 2,295 ; au Faulhorn, 2,297. Si ces différences existent réellement , elles sont tellement faibles que ce n'est que par une longue suite de travaux , qu'elles peuvent acquérir de la certitude. Les expériences se continuent dans dif- férentes localités ; il serait cependant fa- cile de les multiplier sur un seul point, en renouvelant les voyages aériens de MM. Biot et Gay-Lussac. Un tel moyen serait , sans contredit, le meilleur pour décider quelle influence la hauteur exerce sur la composition de l'air. Cette idée, dont la priorité appartient de longue date à l'illustre ami de M. Gay-Lus- sac, à M. Thenard , et sur laquelle l'atten- tion des savants a été tout récemment fixée par M. le docteur Donné , si recomman- dable par son zèle éclairé pour la science , cette idée vient d'être accueillie par l'Aca- démie des sciences , qui semble vouloir s'en occuper sérieusement. Les Anglais, de leur côté, ne restent point en arrière, et les noms les plus célèbres , ceux des Herschel, des Brewster, se ralta- 304 ATM ATM chent , chez nos voisins , à un semblable projet Espérons que tous ces efforts hâteront la solution ou du moins l'éclaircissement de questions si importantes et encore si obscures. M. Boussingault , d'un autre côté , s'est occupé de la solution d'un problème non moins intéressant ; il a tenté de détermi- ner la composition de l'air dans les villes et hors de leur enceinte , en hivar comme en été, lejouraussi bien que la nuit. De tous les principes constituants de l'air, il n'y en a qu'un seul dont les proportions soient variables ; c'est le gaz acide carbonique que l'homme , soit par lui-même , soit par ses différentes industries , verse incessam- ment dans l'Atmosphère. Les analyses mul- tipliées de l'air de Paris, faites en diverses saisons , par cet habile et savant expéri- mentateur , lui ont donné, sur dix mille volumes d'air, quatre volumes d'acide car- bonique , quantité trop minime pour exer- cer quelque influence appréciable sur nos organes. Théodore de Saussure avait ob- tenu les mêmes chiffres à Genève. M. Boussingault s'est ensuite demandé si toutes les combustions et consomma- tions d'oxygène qui se font à Paris peuvent altérer la pureté de l'air. Par une suite de calculs , que nous ne pouvons retracer ici, il a trouvé que la somme quotidienne du gaz acide carbonique produit, dans cette ville , par la population , par les animaux , par la combustion du bois, du charbon, etc., montait à 2,944,241 mètres cubes ; et néan- moins, l'analyse ne lui a présenté qu'une différence inappréciable entre l'air de la campagne, pris à Saint-Cloud, et l'air de Paris. Il existe cependant des différences hygiéniques .bien grandes entre les deux localités; il faut donc en conclure qu'elles ne tiennent point à quelques atomes , en plus ou en moins, de gaz acide carbonique, mais bien à des émanations, à des miasmes insaisissables, provenant de l'aggloméra- tion d'hommes sur un point limité. Quel- ques faits pourraient même être apportés à l'appui de cette opinion. En 1630, dans l'année même où Jean Rey entrevoyait la composition de l'air, les académiciens del Cimente, à Florence, voulant déterminer la nature de l'eau contenue dans l'Atmosphère, firent l'expérience suivante : ils suspendi- rent, en plein air, une boule métallique remplie de glace ; bientôt toute sa surface extérieure se couvrit de vapeurs aqueuses condensées. Recueillies avec soin, ces va- peurs , ou pour mieux dire cette eau , ne tarda point à donner des signes de décom- position putride ; elle contenait donc évi- demment quelques matières animales, et d'où provenaient ces matières, si ce n'est de l'Atmosphère ? Rigaud Dclille , au commencement du siècle, fit des expériences du même genre sur l'air des environs de Montpellier , et arriva à des résultats analogues. Nous dirons encore que , par des procé- dés chimiques récemment employés, on est parvenu à reconnaître dans l'air un prin- cipe hydrogéné, dont la proportion, infini- ment petite , n'avait pu être appréciée par les anciens moyens d'analyse. Ce principe ne serait-il pas la source des miasmes pu- trides, germe d'un si grand nombre de ma- ladies? L'air est soluble dans l'eau, qui en dis- sout un 20e environ de son poids à la pres- sion de 0ra,76 et à la température de + 10°. Mais l'air dissous contient une plus grande quantité d'oxygène; d'où il faut conclure que le gaz azote est le moins soluble des deux. Cependant le degré de solubilité de l'oxygène n'est point absolu ; une cer- taine quantité d'eau contiendra d'autant plus de ce gaz qu'on la fractionnera davan- tage , c'est-à-dire que les dernières parties en renfermeront plus que les premières; l'azote présentera un résultat inverse. L'air sec est mauvais conducteur du fluide électrique ; il n'acquiert la conductibilité , que quand il contient de la vapeur d'eau. Il en résulte que, dans les temps secs, en été et pendant les grandes gelées, l'électricité, qui se développe à la surface de la terre , peut rester libre dans l'Atmosphère, en rai- son du peu de conductibilité de l'air ; elle y existe même continuellement , mais en quantité variable, suivant la hauteur, l'heu- re, la saison. Quand les nuages se forment, comme ils sont meilleurs conducteurs que l'air, toute cette électricité s'attache à leur surface , et donne lieu aux phénomènes de la foudre et des éclairs. De plus amples dé- tails sur ces phénomènes et sur l'état élec- ATM ATM 305 trique de l'Atmosphère trouveront leur place aux mots Électricité et Météorologie. Nous ne terminerons cependant pas ce pa- ragraphe sans parler des modifications chi- miques que le fluide électrique , à l'état de foudre , fait subir à l'air atmosphérique. Après l'expérience par laquelle Cavendish parvint, à l'aide d'une étincelle électrique, à réunir, en acide nitrique (azotique) liquide, les deux éléments gazeux dont se compose l'air que nous respirons, on pouvait croire que la foudre amenait de semblables résul- tats dans T Atmosphère. Ce doute a été chan- gé en certitude. Il y a quelques années (1827), un chimiste allemand, le professeur Liebig, de Giessen , publia l'analyse de 77 résidus obtenus par la distillation de 77 échantil- lons d'eau de pluie recueillis dans des vases de porcelaine à 77 époques différen- tes. Parmi ces échantillons, 17 provenaient de pluies d'orage et contenaient une plus ou moins grande quantité d'acide nitrique combiné avec de la chaux ou de l'ammo- niaque. Le savant et spirituel auteur des notices de Y Annuaire du bureau des Longitu- des, à qui nous empruntons ce fait, ajoute les réflexions suivantes : « Voilà donc la matière fulminante réalisant une des plus brillantes expériences de la chimie moderne. Ces réunions subites de l'azote et de l'oxy- gène, que l'illustre chimiste anglais opérait en vases clos, la foudre les détermine dans les hautes régions de l'Atmosphère. Il y a là, pour les physiciens et les chimistes, un vaste et important sujet d'expériences. Il faudra examiner si , toutes les circonstances res- tant égales , les quantités d'acide nitrique engendrées pendant les orages ne varient point avec les saisons, avec les hauteurs, et, par conséquent aussi , avec la température des nuées d'où la foudre s'élance; il faudra rechercher encore, si, dans les régions inter- tropicales, où, pendant des mois entiers, le tonnerre gronde chaque jour avec tant de force, l'acide nitrique, créé par la foudre aux dépens des deux éléments gazeux de l'At- mosphère , ne suffirait point à l'entretien des nitrières naturelles , dont l'existence , dans certaines localités où les matières ani- males ne se voyaient nulle part, était pour la science une véritable pierre d'achoppement. Peut-être qu'en se livrant à ces investiga- tions savantes, on découvrira aussi l'origine encore cachée de quelques autres substan- ces, de la chaux, de l'ammoniaque, etc., qui ont été trouvées dans des eaux prove- nant de pluies d'orage ; mais, ne parvînt-on à éclaircir que la seule question des ni- trières naturelles , ce serait déjà beaucoup de gagné. Ne voit-on pas, au surplus, tout ce qu'il y aurait de piquant à prouver que la foudre prépare, qu'elle élabore, dans les hautes régions de l'air, le principal élément de cette autre foudre ( la poudre à canon ) dont les hommes font un si prodigieux usage pour s'entre-détruire. » L'Atmosphère est le siège , le théâtre de tous les phénomènes connus sous le nom de Météores. Le fluide électrique , le fluide magnétique , la vapeur d'eau , l'action iné- gale de la chaleur solaire , l'extrême mobili- té des molécules atmosphériques, telles sont les principales causes de ces météores, qui ont été divisés-, d'après leurs effets appa- rents, en aqueux, aériens, lumineux ( Voy. météorologie). L'Atmosphère est l'immense réservoir où tous les êtres puisent la vie ; c'est dans son sein que les différents fluides élaborés par les corps , au développement et à l'accrois- sement desquels ils ont contribué, se réu- nissent pour retourner bientôt , après des modifications nécessaires, au siège de la vie, et y exercer, par une admirable succession, une reproduction toujours nouvelle. Un de nos plus illustres professeurs, qui prête l'appui de ses lumières et de son talent à ce Dictionnaire, a, tout récemment, re- tracé en termes éloquents, le tableau de cet enchaînement mystérieux qui lie entre eux tous les êtres et qui les rend tous tributaires du même élément, de l'air atmosphérique, origine et fin de tout ce qui a vie , auquel tout commence et tout aboutit. Une sèche et froide analyse ne pourrait rendre convenablement la profondeur de pensée, l'éclat d'expression de la belle le- çon de M. Dumas ; nous préférons , dans l'intérêt des lecteurs , la citer textuelle- ment : « Les plantes , les animaux , l'homme renferment de la matière ; d'où vient-elle ? que fait-elle dans leurs tissus et dans les liquides qui les baignent? où va-t-elle , quand la mort brise les liens par lesquels 20 306 ATM ATM ses diverses parties étaient si étroitement unies? « ... Ce n'est pas sans étonnement qu'on reconnaît qu'aux nombreux éléments de la chimie moderne, la nature organique n'en emprunte qu'un petit nombre; qu'à ces matières végétales ou animales, maintenant multipliées à l'infini , la physiologie géné- rale n'emprunte pas plus de dix ou douze espèces , et que tous ces phénomènes de la vie, si compliqués en apparence , se ratta- chent , en ce qu'ils ont d'essentiel, à une formule générale, si simple qu'en quelques mots, on a, pour ainsi dire, tout annoncé , tout rappelé, tout prévu. « N'avons-nous pas constaté, en effet, par une foule de résultats, que les animaux constituent , au point de vue chimique , de véritables appareils de combustion , au moyen desquels du charbon , brûlé sans cesse, retourne à l'Atmosphère sous forme d'acide carbonique ; des appareils dans les- quels de l'hydrogène , brûlé sans cesse de son côté , engendre continuellement de l'eau; des appareils d'où s'exhale, enfin , sans cesse, de l'azote libre par la respira- tion, de l'azote à l'état d'oxyde d'ammo- nium (ammoniaque) par les urines. « Ainsi, du règne animal, considéré dans son ensemble, s'échappent continuellement de l'acide carbonique , de la vapeur d'eau , de l'azote et de l'oxyde d'ammonium , ma- tières simples et peu nombreuses , dont la formation se rattache étroitement à l'his- roire de l'air lui-même. «N'avons-nous pas constaté, d'autre part, que les plantes, dans leur vie normale, dé- composent l'acide carbonique pour en fixer le carbone, et en dégager l'oxygène; qu'elles décomposent l'eau pour s'emparer de son hydrogène et pour en dégager aussi l'oxy- gène; qu'enfin, elles empruntent de l'azote, tantôt directement à l'air, tantôt indirec- tement à l'oxyde d'ammonium ou à l'a- cide nitrique (azotique), fonctionnant ain- si , de tout point , d'une manière Inverse de celle qui appartient aux animaux. «Si le règne animal constitue un immense appareil de combustion , le règne végé- tal, à son tour, constitue donc un immense appareil de réduction où l'acide carbonique réduit laisse son charbon, où l'eau réduite laisse son hydrogène, où l'oxyde d'ammo- nium et l'acide azotique réduits laissent leur ammonium ou leur azote. « Si les animaux produisent sans cesse de l'acide carbonique, de l'eau, de l'azote, de l'oxyde d'ammonium, les plantes consom- ment donc sans cesse de l'oxyde d'ammo- nium, de l'azole, de l'eau, de l'acide carbo- nique Ce que les uns donnent à l'air, les autres le reprennent à l'air, de sorte qu'à prendre ces faits au point de vue le plus élevé de la physique du globe, il faudrait dire qu'en ce qui touche leurs éléments vraiment organiques, les plantes, les ani- maux dérivent de l'air, ne sont que de l'air condensé ; et que , pour se faire une idée juste et vraie de la constitution de l'Atmos- phère, aux époques qui ont précédé la nais- sance des premiers êtres organisés à la sur- face du globe, il faudrait rendre à l'air, par le calcul, l'acide carbonique et l'azote dont les plantes et l'air se sont approprié les élé- ments. « Les plantes et les animaux viennent donc de l'air et y retournent donc : ce sont de véritables dépendances de l'Atmosphère. Les plantes reprennent donc sans cesse à l'air ce que les animaux lui fournissent ; c'est-à-dire du charbon , de l'hydrogène et de l'azote , ou plutôt de l'acide carbonique, de l'eau et de l'ammoniaque. « Reste à voir maintenant comment , à leur tour , les animaux se procurent ces éléments qu'ils restituent à l'Atmosphère ; et l'on ne peut voir, sans admiration pour la simplicité sublime de toutes ces lois de la nature , que les animaux empruntent toujours ces éléments aux plantes elles- mêmes. « Nous avons reconnu, en effet, par des résultats de toute évidence , que les ani- maux ne créent pas de véritables matières organiques, mais qu'ils les détruisent ; que les plantes, au contraire, créent habituelle- ment ces mêmes matières, et qu'elles n'en détruisent que peu et pour des conditions particulières et déterminées. « Ainsi , c'est dans le règne végétal que réside le grand laboratoire de la vie organi- que; c'est là que les matières végétales et animales se forment , et elles s'y forment aux dépens de l'air. « Des végétaux , ces matières passent toutes formées dans les animaux herbivores ATiM ATM 307 qui en détruisent une partie , et qui accu- mulent le reste dans leur tissu. « Des animaux herbivores, elles passent toutes formées dans les animaux carnivores qui en détruisent ou en conservent selon leurs besoins. n Enfin , pendant la vie de ces animaux ou après leur mort, ces matières organi- ques, à mesure qu'elles se détruisent, re- tournent à r Atmosphère d'où elles provien- nent. « Ainsi se forme ce cercle mystérieux de la vie organique à la surface du globe. L'air contient ou engendre les produits oxydés , acide carbonique, eau, acide azotique, oxyde d'ammonium. Les plantes, véritables appareils réducteurs, s'emparent des radi- caux de ces produits, carbone , hydrogène, azote, ammonium ; avec ces radicaux, elles façonnent toutes les matières organiques ou organisables, qu'elles cèdent aux animaux. Ceux-ci à leur tour, véritables appareils de combustion , reproduisent l'acide carboni- que , l'eau , l'oxyde d'ammonium et l'acide azotique qui retournent à l'air pour repro- duire de nouveau et dans l'immensité des siècles les mêmes phénomènes. « Et si l'on ajoute à ce tableau , déjà si frappant par sa simplicité et sa grandeur, le rôle incontesté de la lumière solaire qui, seule, a le pouvoir de mettre en mouve- ment cet immense appareil , cet appareil inimité jusqu'ici, que le règne végétal con- stitue, et où vient s'accomplir la réduction des produits oxydés de l'air, on sera frappé du sens de ces paroles de Lavoisier : « L'organisation, le sentiment, le mou- « vement spontané , la vie, n'existent qu'à « la surface de la terre et dans les lieux ex- ce posés à la lumière. On dirait que la fable « du flambeau de Prométhée était l'exprcs- « sion d'une vérité philosophique qui n'a- « vait point échappé aux anciens. Sans la « lumière , la nature était sans vie , elle « était morte et inanimée. Un Dieu bien- « faisant, en apportant la lumière, a répan- « du sur la surface de la terre l'organisa- « tion, le sentiment et la pensée. » « Ces paroles sont aussi vraies qu'elles sont belles. Si le sentiment et la pensée, si les plus nobles facultés de l'àme et de l'in- telligence ont besoin , pour se manifester , il'rine enveloppe matérielle , ce sont les plantes qui sont chargées d'en ourdir la trame avec des éléments qu'elles emprun- tent à l'air et sous l'influence de la lumière que le soleil, où en est la source inépuisa- ble, verse constamment et par torrents à la surface du globe. « Et comme si, dans ces grands phéno- mènes, tout devait se rattacher aux causes qui en paraissent le moins propres, il faut remarquer encore comment l'oxyde d'am- monium , l'acide azotique , auxquels les plantes empruntent une partie de leur azote, dérivent eux-mêmes, presque toujours, de l'action des grandes étincelles électriques qui éclatent dans les nuées orageuses, et qui, sillonnant l'air sur une grande éten- due, y produisent l'azotate d'ammoniaque que l'analyse y décèle. « Ainsi des bouches de ces volcans, dont les convulsions agitent si souvent la croûte du globe, s'échappe sans cesse la princi- pale nourriture des plantes, l'acide carbo- nique ; de l'Atmosphère enflammée par les éclairs, et du sein même de la tempête, des- cend sur la terre cette autre nourriture non moins indispensable des plantes, celle d'où vient presque tout leur azote , le nitrate d'ammoniaque que renferment les pluies d'orage. « Ne dirait-on pas un souvenir de ce chaos dont parle la Bible, de ces temps de désordre et de tumulte des éléments, qui ont précédé l'apparition des êtres organisés sur la terre ? « Mais à peine l'acide carbonique et l'azo- tate d'ammoniaque sont-ils formés, qu'une force plus calme, quoique non moins éner- gique, vient les mettre en jeu : c'est la lu- mière. Par elle, l'acide carbonique cède son carbone , l'eau son hydrogêne , l'azotate d'ammoniaque son azote. Ces éléments s'as- socient, les matières organisées se forment et la terre revêt son riche tapis de verdure. « C'est donc en absorbant sans cesse nne véritable force, la lumière et la chaleur émanées du soleil , que les plantes fonc- tionnent, et qu'elles produisent cette im- mense quantité de matière organisée ou or- ganique, pâture destinée à la consomma- lion du règne animal. « Et si nous ajoutons que les animaux produisent de leur côté de la chaleur et de la force , en consommant ce que le rogne 308 ATM ATO végétal a produit et a lentement accumulé, ne semble-t-il pas que la fin dernière de tous ces phénomènes, que leur formule la plus générale se révèle à nos yeux ? « L'Atmosphère nous apparaît comme renfermant les matières premières de toute l'organisation ; les volcans et les orages, comme les laboratoires où se sont façonnés d'abord l'acide carbonique et l'azotate d'am- moniaque, dont la vie avait besoin pour se manifester et se multiplier. « A leur aide , la lumière vient dévelop- per le règne végétal, production immense de matière organique} les plantes absor- bent la force chimique qui leur vient du so- leil , pour décomposer Pacide carbonique , l'eau et l'azotate d'ammoniaque, comme si les plantes réalisaient un appareil réductif supérieur à tous ceux que nous connaissons; car aucun d'eux ne décomposerait l'acide carbonique à froid. « Viennent ensuite les animaux, con- sommateurs de matière et producteurs de chaleur et de force, véritables appareils de combustion. C'est en eux que la matière or- ganisée revêt sa plus haute expression sans doute; mais ce n'est pas sans en souffrir qu'elle devient l'instrument du sentiment et de la pensée. Sous cette influence, la matière organisée se brûle, et en produisant cette chaleur, celte électricité, qui font notre force et qui en mesurent le pouvoir , ces matières organisées ou organiques s'anéan- tissent pour retourner à l'Atmosphère d'où elles sortent. « L'Atmosphère constitue donc le chaînon mystérieux qui lie le règne végétal au règne animal. « Les végétaux absorbent donc de la cha- leur et accumulent donc de la matière qu'ils savent organiser. « Les animaux, par lesquels cette ma- tière organisée ne fait que passer, la brû- lent et la consomment pour produire, à son aide, la chaleur et les diverses forces que leurs mouvements mettent à profit. « Comme si, empruntant aux sciences modernes une image assez grande pour supporter la comparaison avec ces grands phénomènes, comme si nous assimilions la végétation actuelle, véritable magasin où s'alimente la vie animale, à cet autre maga- sin de charbon que constituent les anciens dépôts de houille, et qui, brûlé par le génie de Papin et de Watt, vient produire aussi de l'acide carbonique, de l'eau, de la cha- leur, du mouvement, on dirait presque de la vie et de l'intelligence. « Comme si nous disions que le règne végétal constitue un immense dépôt de combustible destiné à être consommé par le règne animal, et où ce dernier trouve la source de la chaleur et des forces locomo- tives qu'il meta profit » Ici l'auteur se livre à des considérations de haute chimie, dans lesquelles la nature de cet ouvrage ne nous permet pas de le sui- vre. Mais ce que nous avons cité suffit pour faire apprécier au lecteur combien est im- portant le rôle que joue l'Atmosphère dans tous les phénomènes organiques, et com- bien sont nombreuses les applications qui peuvent être tirées de la connaissance ap- profondie de ces phénomènes, soit à l'é- tude de la physiologie végétale et animale, soit aux sciences d'application comme l'hy- giène, la médecine, l'agriculture, etc. Ainsi donc, l'étude de l'Atmosphère se rattache à tout ce qu'il y a de plus élevé dans les sciences, à l'astronomie, à la phy- sique, à la chimie, à la haute physiologie ! Une foule d'instruments ont été imaginés pour étudier l'air ; ce sont : YEudiomètre, pour l'analyser ; le Baromètre , pour en connaître la pesanteur; le Thermomètre, pour en apprécier la température ; V Hygro- mètre, pour déterminer la quantité d'eau qu'il tient en suspension; VÈlectromètre, pour constater son état électrique ; le Cyu- nomètre , pour en mesurer la transpa- rence, etc., etc. Tous ces instruments ont été modifiés de mille et mille manières. Nous renvoyons, pour leur description, aux articles qui les concernent. (A-Dui-odchel.) *ATMOSPHÉROLOGIE. Atmosphœ- rologia (àx^oatpxipoi, atmosphère^ Xo'-yoç, discours), phys. — Science qui traite de tous les phénomènes atmosphériques. (C d'O.) ATOCION, Schott. (à-ro'xiov, nom grec d'une plante qu'on présume être une esp. de Caryophyllée). bot. ph. — Section du g. Silène , caractérisée par des fleurs en co- rymbe, et le calice claviforme, à 10 stries. (Sr.) ATOC1RE. bot. pb. — Nom portugais ATO de YAnona squamosa L., ou Corosoliicr écailleux. (Sp.) * ATOLARIA , Neck. bot. ph. — Sy- nonyme du g. Crotalaria, de la famille des Légumineuses. (Sp.) * ATOMAIRE. Atomarius (e\ap.;Atopa, Fab.; et Petalon, Per- ty. Voy. ces mots. (D. et C.) * ATRACHYA (a priv.; 7?ax.ûr, rude). ins. — Genre de Coléoptères tétramères , fa- mille des Chrysomélines, créé par M. Dejean, dans la 3° édit. de son Catalogue, mais dont il n'a pas publié les caractères. Il est fondé sur une seule espèce , originaire du nord de la Chine et nommée par Faldermann Galle- ruca 7iienestresii{Coleopterorum ah itl. Butujio, in China borcali, Mong-, etc., p. 103). M. Dejean place ce g. entre \esAdi- monia et les Gallerucn\i mais n'ayant pas en notre possession l'espèce qui a servi à l'établir, nous ne pouvons que le mention- ner ici pour mémoire. (D. etc.) * ATRACTIE. Atractia (arpaxToç, fu- seau), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, division des Aplocères , subdivision des Télrachœles, famille des Tanystomes, tribu des Asiliques, sous-tribu des Asilites, éta- bli par M. Macquart, dans son ouvrage in- titulé : Diptères exotiques, nouveaux ou peu connus, et auquel il assigne les carac- tères suivants : Troisième article des an- tennes large, comprimé, fusiforme ; style très menu. Abdomen menu, glabre, fine- ment ponctué. Organe copulateurdes mâles et oviducte des femelles cachés. Jambes antérieures très couvertes de poils. Ce genre, créé aux dépens de celui des Asiles, a pour type VAsiluspsi/oyasterde Wiedmann , espèce du Brésil et qui n'est encore connue que par les deux individus déposés au Muséum de Berlin. Le nom générique fait allusion à l'appa- rence fusiforme des antennes. (D.) ATR ATRACTIMM (arfxJCTo;, fuseau), bot. cr. — M. le professeur Link a donné ce nom à quelques petits Champignons, dont les spo- res sont fusiformes. Ce genre n'a pas été conservé. VA. cilialum, l'espèce la plus curieuse qu'on trouve fréquemment sur les rameaux et les feuilles du buis, a été décrite comme un Tubcrcularia;\m Fj/- sarium est maintenant un Volutdla. VA. olivaceum Schm. etKunze, et VA- stilbas- ter Lk., sont aujourd'hui placés dans le g. Stilbum. (Lév.) ATRACTOBOLUS («Tpaxroç, fuseau , PoXoç, l'action de jeter), bot. cr. — Tode a décrit sous ce nom {Fungi Meck., Fasc. 1, p. 45, tab. 7, fig. 59 ) un petit genre de Champignons qui représente une cupule sessile , recouverte d'un opercule , et lan- çant une vésicule allongée, fusiforme, com- posée de spores. VA- vbiquitarius, ainsi nommé parce qu'on le trouve presque par- tout, se rencontre en grande quantité, après les pluies d'orage, sur les pierres, les os, les bois; il est très petit. La cupule est blanche, l'opercule mamelonné , celui-ci est soulevé élastiquement par la masse des spores que fait remarquer sa couleur rouge. M. Fries (Elenchns fungorum, p. 50), après avoir examiné très attentivement cette pro- duction, pense qu'elle est de nature anima- le, et qu'elle pourrait bien être un Coccns ,■ mais ce qu'il y a de plus singulier, c'est qu'il dit avoir rencontré un autre champignon qui présente exactement les mêmes ca- ractères ; celui-ci blanc, velu, repose sur un subiculum villeux ; l'opercule est lisse ; la vésicule est cylindrique , saillante , et chasse une gélatine brune sous forme de glo- bule. — Cette espèce, que M. Fries nomme A. hirtus, a été trouvée abondamment en Suède, dans le mois de mars, sur les bois des Pins. (Lév.) ATRACTOCÈRE. Atraciocera (àrpax- to;, fuseau ; y.c'paç, corne). u»s. — Meigen , dans son premier ouvrage sur les Diptères, avait formé, sous ce nom, un genre dont il a réuni les espèces à celles de son genre Simnlia dans sa classification des Diptè- res d'Europe, t. I. Voy. simulia. (D.) ATRACTOCÈRE. Atractocerus {&- -rpouiTc,; , fuseau ; xî'aa; , corne ). ins. — Icnre de l'ordre des Coléoptères pentamè- res, établi par Palisot de Beaovois, d'après ATR 311 une espèce trouvée par lui dans le royaume d'Oware en Afrique, et à laquelle il a donne le nom spécifique de ncrydaloides, h. cause de sa ressemblance avec une Piecydale (Mo- lorehus, Fabr.). Cette espèce est la même que celle désignée par Fabricius sous le nom de Lymexylon abbreviatum. La- treille a adopté ce genre qu'il place dans sa tribu des Limebois ( Xi/lol< ogi), famille des Malacodermes , à côté du g. Lymcxy- lon, dont il ne diffère essentiellement sui- vant lui que par la forme de ses antennes en fuseau et la brièveté de ses élytres. — L'insecte qui a servi de type à ce genre a le corps roussàtre avec une ligne enfoncée, jaunâtre sur le prolhorax ; il vit dans l'in- térieur du bois qu'il ronge: Il a été figuré , non-seulement par Palisot de Beauvois dans un Mémoire ad hoc , mais dans V Icono- graphie du règne animal de Cuvier (pi. 16, fig. 8) par M. Guérin, qui a cru devoir changer le nom spécifique de necydaloi- des de l'auteur, en celui de molorchoides, attendu que le nom générique de Necyda- Lis a été remplacé depuis longtemps par celui de Mclorchns , Fabr. M. Delaporte ( Revue entom-, t. IV, p. 59-60 ) com- prend dans ce g. 6 espèces, savoir : \°VA- traclocerus madagascariensis rapporté de Madagascar par M.Goudot; ?.° VA. emar- ginatusdc Java qu'il croit nouveau; 3°VA. abhreviatus {Lymexylon id. Fabr.), qui serait le même que VA- nerydaloides de Pal. Beauvois; 4° VA. brevicornis (Necy- dalis id. Linné), qui serait le Marrogaster abbreviatus de Thunberg; 5° VA. brasi- liensis Lepel. et Serville , qui serait VA. diptentm de Perty ( Ins. bras. , p. 2.1 , tab. 5, fig. 15); 6° enfin VA. Latreillei Lap. citée par Latreille (Rcg. anim., t. I, p. 435). Cette esp. est beaucoup plus petite que les autres , et le Muséum en possède un individu conservé dans du succin. On en trouve encore au Mexique une 7e espèce qui est très petite et dont M. Salle a observé les habitudes. Ces insec- tes seraient nocturnes et se rencontreraient dans les maisons , où ils sont attirés, sans doute, par l'éclat des lumières ; ils font un bruit très fort en volant , et causent beau- coup de frayeur aux habitants. (D. et C.) * ATRACTODES (àrpax-roet^ç, en for- me de fuseau), iks. — Genre de Coléoptères U2 ATR ATR pentamères , famille des Sternoxes , tribu des Élalérides , établi par Germar ( Zeits- ckvijl.fur die Entomologie, etc. , 1839, p. 219), pour y placer trois espèces iné- dites du Brésil, nommées par lui A . flu ces- cens, A-comosusetA. lutescens. Ce genre, dont les caractères sont formulés trop lon- guement pour trouver place ici , est voisin du genre Hypodesis de Latreille. Voy. ce mot. (D. et C.) * ATRACTODES (Atpawtoa^, qui a la forme d'un fuseau ). ins. — M. Graven- taorst (Ichneumonol.) applique ce nom à une division du genre Ophion, caractérisée par des antennes assez courtes-; par des ailes ayant leur seconde cellule cubitale quin- quéangulaire, et par la tarière des femelles à peine saillante. — Le type de cette division est V Ophion {Atraclodes) bicolorGray., de France, d'Angleterre, etc. (Bl) * ATRACTOMERUS (aypaxTc;, fu- seau ; [Aïipo'ç, cuisse), ins. — Genre de Co- léoptères tétramères, famille des Curculio- nites, établi par M. Dejean, dans son der- nier Catalogue, 3e édit., pour y placer une espèce du Brésil qu'il nommée, dromeda- rius. Ce genre , dont il n'a pas publié les caractères , se distingue des Loncophoms de M. Chevrolat par la trompe moinslongue; par la tête plus convexe ; par le corselet plus élevé ; par les élytres beaucoup plus courtes, gibbeuses sur la partie antérieure du dis- que, inégales, atténuées au-delà du milieu, carénées sur l'épaule et la suture. Les yeux, moins arrondis, sont placés un peu plus en avant ; les antennes ont absolument la même forme que celles du genre Lonco- phoms. M. Chevrolat possède une seconde espèce de Cayenne également inédite, qu'il nomme A. nigro-cali ara lus. Sa couleur générale est ferrugineuse ; les éperons des cuisses sont noirs, ainsi que l'entourage de l'écusson. Le corselet est réticulairement ponctué, couvert de poils crispés , de cou- leur chamois, avec une ligne longitudinale grisâtre. Les élytres sont revêtues d'une croûte de couleur chamois avec des stries ponctuées, dont les points sont gros et assez rapprochés. (D. et C.) ATRACTOSOMES (àrpaxTc.:, fuseau ; c.)(/.a, corps), poiss. — M. Duméril appelle ainsi une famille de Poissons de l'ordre des Holobranches ; à corps épais vers le milieu et aminci aux deux extrémités; ayant les na- geoires inférieures situées sous les thoraci- ques. Cette famille correspond aux Scombé- roïdes de Cuvier. M. de Blainville désigne, sous ce nom, une famille de l'ordre des Ju- gulaires, à corps fusiforme, renfermant le genre Xiphias. (C. d'O.) * ATRACTUS (àrpax-ro;, fuseau), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , fa- mille des Hélopiens, établi par Mac-Leay et adopté par M. Dejean {Cal. 3e édit.), qui le place auprès du genre Prosternns de La- treille, dont il se rapproche en effet ; mais il en diffère essentiellement par ses man- dibules très visibles, tandis qu'elles le sont à peine dans le genre Prosternus ; par ses antennes en fuseau, au lieu d'être ren- flées à l'extrémité. Du reste, sa forme gé- nérale est moins convexe , et presque apla- tie. — L'espèce unique , qui lui sert de type (Atractus viridis Mac-Leay), est un insecte d'un vert brillant qu'on prendrait au premier aspect pour une Donacie; elle est de la Nouvelle-Hollande. (D. etc.) * ATRACTUS (àrpaxToç , fuseau), ins. — Synonyme de Pseudophlœus, Burm., et Arenocoris, Hahn., employé par M. La- porte et adopté par M. Spinola {Voy. are- nocoris et pseudophlœus. O^1-) ATRACTYLIS ( àrpax-ruXiç , sorte de Chardon, dont la tige, à cause de sa légèreté, servait à faire des fuseaux), bot. ph. — Ce genre est fondé sur plusieurs plantes dures, épineuses , qui ont le port des Cartina ou des Circium , des feuilles dentées ou pin- natifides et des capitules terminaux. Ceux-ci sont multiflores,souvent homogames,munis d'un double involucre , dont l'extérieur se compose constamment de feuilles rappro- chées dentées-épineuses, et l'intérieur d'é- cailles apprimées, entières, non rayonnées, quelquefois même non scarieuses au som- met. Le réceptacle est chargé de fimbrilles soudées à la base en alvéoles découpées ou frangées au sommet. Les corolles du centre sont toujours tubuleuses, à 5-divisions, tan- dis que celles du rayon sont ou semblables à celles-ci, faussement ligulées, ou enfin pal- mées, à a-lobes. Étamines à filets glabres ; anthères appendiculées au sommet , et ter- minées inférieurement par des caudicules barbues. Stigmates à peu près complète- ment réunis. Fruits couverts de poils soyeux AIR A1K 313 liés nombreu\ , qui simulent une sorte d'involucre autour de l'aigrette , composée de 1-2 séries de soies coriaces, plus ou moins soudées à la base et plumeuses au sommet. (J. D.) * ATRACTYLODES (semblable à VA- trantylis). bot. ph. — Ce genre se trouve indiqué, mais non caractérisé, par M. Les- sing. Il se rapporte à deux plantes du Cap, décrites par Thunberg sous le nom d\4- (ractylis, et par Willdenow sous celui d\4- rarna- __ (J- D.) ATIIAGÈ1VE. Atraycne, Lin. (nom d'une plante que Théophraste rapporte à notre Clématite), bot. th. — Genre de la fa- mille des Renonculacées , tribu des de- mandées, DC. Ce genre, confondu par beaucoup d'auteurs avec les Clématites, diffère essentiellement de celles-ci par la présence de pétales. Il offre les caractères suivants : Sépales 4,pétaloïdes, étalés pen- dant l'épanouissement; en estivation , in- dupliqués aux bords. Pétales (staminodes de plusieurs auteurs) en nombre indéfini , plans, spathulés, connivents, pauci - sé- riés. Étamines nombreuses, conniventes; filets membraneux: les extérieurs plus lar- ges, subspathulés; les intérieurs lancéolés ou linéaires-lancéolés. Anthères suborbi- culaires ou linéaires, inappendiculées, la- téralement déhiscentes. Gynophore sub- hémisphérique. Styles rongs, filiformes, obtus. Péricarpe composé de quantité de nucules coriaces, comprimées, marginées, terminées chacune en longue queue plu- meuse, agrégées en capitule serré. Graine înadhérenle. Les Atragènes sont des arbustes volu- biles ou diffus , à bourgeons écailleux. Les rameaux adultes sont anguleux, non can- nelés. Les feuilles sont tantôt pennées- trifoliolées, tantôt biternées ; leur pétiole commun est cirrhiforme, et sa partie infé- rieure persiste sur les ramules, après le dépérissement des folioles. Les ramules florigères naissent aux aisselles des feuilles de l'année précédente. Les pédoncules sont longs, solitaires, nus, uniflores, avant la floraison pendants, durant l'anthèse nu- tants ou infléchis au sommet; enfin, dres- sés ou redressés. Les fleurs, de couleur bleue, ou blanche, ou violette, sont grandes et légèrement odorantes. Ce genre est propre aux contrées extrn- (ropkalcs de l'hémisphère septentrional. Il ne renferme que 3 ou 4 espèces Ces végé- taux sont acres et vénéneux. L'Atragènc se cultive comme arbuste d'ornement. (Sp.) ATRAPHACE. Atrajihaxis,!,. (dcTp*- cpâ£i;, sorte de légume), bot. ph. — Genre de la famille des Polygonacées , tribu' des Polygonées, Benth., offrant pour ca- ractères essentiels : Fleurs hermaphrodi- tes. Périanlhe coloré, persistant, 4-parti : les 2 segments internes plus grands, ac- crescents, connivents après la floraison Étamines 6 , antéposées, géminées devant les segments externes, solitaires devant les segments internes. Ovaire comprimé, im- marginé, 2-sfyle. Stigmates capitellés. Pé- ricarpe lenticulaire , subcoriace , aptère, recouvert par les segments intérieurs du périanthe. Graine à périsperme farineux.; embryon latéral, un peu courbé. — Arbris- seaux très rameux , souvent épineux. Feuil- les alternes ou fasciculées, petites, co- riaces, persistantes, très entières, rétrécies en court pétiole articulé au-dessus de sa base; gaîne stipulaire membranacée, sca- rieuse, petite, adnée inférieurement aux bords du pétiole, bifide ou finalement bi- partie. Pédicelles axillaires, fascicules, fili- formes, inclinés, articulés vers le milieu, Périanthe rose , réticulé, finalement sca- rieux. — VAlraphaxts sj>ïnosaL. se cul- tive comme arbuste d'ornement. (Sp.) *ATRAXYLE(nom vulgaire des Grecs pourle Kontrophyllum Innatitm). bot. ph. — M. De Candolle désigne sous ce nom une section du genre Ke/itrophyl/nm, carac- térisée par les folioles intérieures de l'in- volucre, qui sont presque entières, non di- latées, ainsi que par la série interne de l'ai- grette , tronquée au sommet , et beaucoup plus courte que l'externe. (J. D.) * ATREMA, DC. (Mém., V, p. 7 I ; tab. 1 8). bot. th. — Genre de la famille des Om- bellifères, tribu des Coriandrées, Koch, auquel son auteur (Prod., IV, p. 2iû) as- signe les caractères suivants : Calice à 5 dents petites, pointues, persistantes. Pé- tales presque égaux, obovales, cchancrés, surmontés d'une petite languette infléchie. Fruit subdidyme. Méricarpes subglobuleux, ventrus, à 5 côtes fines. Commissure élroic, 20* 3W ATR close. Graine involutéc au sommet. — Ce genre est fondé sur le Cori.jndritm ame- ricanum Nutt., plante indigène de la Loui- siane. C'est une herbe annuelle; à tige sillonnée , anguleuse ; ses feuilles sont dé- coupées en lanières linéaires ; les ombelles et les ombellules ont de 5 à 8 rayons, à involucre et à involuceîlcs polyphylles. (Sp.) * ATRÉSIE (i privatif; Tpr.ai;, perfo- ration), térat. — M. Breschet comprend sous ce nom les Hémitéries plus géné- ralement connues sous celui d' 'Imperfora- tions. Voy. hémitéries. (I. G. -S. -H.) *ATREUS (aler, noir), arach.— M. Koeh, Uhersicht des Ararhniden Sys- tem, pi. 6, f. 66, nomme ainsi un genre de Scorpions voisin des Bulhns, et que, dans son texte, p. 36, il appelle Opislophtkal- m7/s;1837. (P. G.) ATRICHIU3I (àôptÇ, txoç, sans poil). rot. cr. — Palisot de Beauvois {Prodrome des Mousses) avait fondé, sous ce nom, un genre de Mousses démembré des Polytries, que plus tard, dans sa Muséologie (Mém. Soc. Lin. Par. I, p. 460) il reconnaît être le même que le genre Catharinea d'Ehrhart ou Oliyolricnm , DC. Voy. ces mots, et surtout poi/ïtrio. (C. M.) ATRIPLETTE ou ATRIPLOTTE. ois. — Nom vulgaire de la Molacilla rufa. Voyez sylvie. (C. d'O.) ATRIPLEX. bot. ph. — Voyez arro- che. (Sp.) * ATRIPLEXUM. bot. th.— Nom au- jourd'hui inusité, employé par les anciens pour diverses esp. du g. Alriplex. (Sp.) ATRIPLICÉES. Atrip Urinées, bot. va. — Le nom d1 A tri '/-• Lices ou Arroches donné , dans l'origine, à cette famille par A. L. de Jussieu, et dont la désinence a été changée ensuite, suivant la règle générale- ment adoptée , nous parait devoir être con- servé , de préférence à celui de Chénopo- diées ou Chénopodiacées proposé plus tard, quoique ce dernier paraisse avoir prévalu, et quoiqu'un pelit nombre de genres primi- tivement rapportés à cette famille en ait été exclu pour lot mer des familles nouvelles ou se ranger dans d'autres déjà connues. Les Atriplicéessont des plantes apétales, à éta- mines périgynes. Leurs fleurs hermaphro- dites , plus rarement polygames ou même ATR diclincs, présentent les caractères suivants : Calice à trois, quatre ou plus ordinairement cinq folioles , rarement libres , ordinaire- ment réunies jusqu'à une plus ou moins grande hauteur, persistant après la floraison, mais changeant souvent de nature, alors sec ou charnu , ou présentant quelquefois sur le dos de ses folioles des angles en forme de carène ou des appendices en forme d'épine. Étamines en nombre égal ou quel- quefois moindre par avortement , insérées sur un disque qui tapisse le fond et quel- quefois le côté du calice, opposées à ses di- visions, à filets libres et courts, à anthères introrses, biloculaires, dont la déhiscence est longitudinale , alternant dans un petit nombre de genres avec autant d'écaillés. Ovaire simple, oblong ou déprimé, ordinai- rement libre, rarement adhérent au calice, contenant, dans une loge unique , un seul ovule qui monte verticalement, ou qui, sup- porté par un funicule dressé du fond de la loge, pend ou se dirige horizontalement, surmonté de trois ou quatre stigmates fili- formes , entièrement distincts ou réunis à leur base en un style court. Le fruit, or- dinairement utriculé, ou coriace et même charnu, doit, le plus souvent, cette apparence au développement du calice persistant. Sa graine, qui offre dans sa direction les mêmes variétés que l'ovule, présente, sous un tégu- ment simple ou double, un embryon con- tourné d'ordinaire en un cercle complet ou incomplet autour d'un périsperme cen- tral farineux , d'autres fois enroulé en une spirale qui sépare alors en deux la masse extrêmement réduite du périsperme. La ra- dicule occupe toujours la partie la plus exté- rieure de cette courbe, et sa pointe vient se terminer près du hile. Les Atriplicées sont des herbes annuelles ou vivaces ou des arbrisseaux, répandus sur toute la surface du globe et principalement en dehors des tropiques , se plaisant les unes sur les terrains salés et riches alors en principes salins, les autres autour des lieux habités et alors abondants en produits azo- tés. Les unes (l'Épinard, la Bette, le Quinoa, l'Arroche) sont employées comme alimen- taires dans l'usage domestique pour leurs feuilles ou leurs racines; quelques-unes sont riches en sucre; d'autres renferment une huile essentielle, dont les propriétés sont ATR ATR 3*5 miles en médecine, surtout comme anthel- minthiques. Les tiges ordinairement conti- nues et munies de feuilles alternes ou plus rarement opposées, quelquefois vermicu- laires et charnues, souvent planes, simples, très entières, ou dentées, ou irrégulière- ment découpées , toujours sans stipules , sont d'autres fois articulées et sans feuilles. Les fleurs sont solitaires ou pelotonnées à l'aisselle des feuilles , souvent aussi dispo- sées en cymcs, en épis ou en panicules. Nous suivrons pour la division de cette famille le travail monographique le plus récent et le plus complet , celui de M. Mo- quin-Tandon. Il la partage d'abord en deux grands groupes : les Cyclolobées ou Atripli- cées à embryon annulaire, les Spirolobées ou Atriplicées à embryon spiral. D'autres modifications de l'embryon, celles de l'in- florescence liées à la structure de la tige, les rapports du péricarpe et du calice, les enveloppes de la graine et les diverses com- binaisons des fleurs , lui fournissent en- suite des caractères pour les subdiviser en 7 tribus. CYCLOLOBÉES. lre tribu. — ansérinées. Tige continue et garnie de feuilles membraneuses, planes. Fleurs hermaphrodites , toutes de même forme. Péricarpe libre. Graine revêtue de deux téguments , l'extérieur ordinairement crustacé. Genres : Cryptocarpus, Kunth. — Rha- godia, R. Br. — Beta, Tournef. — Teloxis, Moq. — Cycloloma, Moq. [Cyclolepis, Moq. 1 834 . non Don.) — Lipandra, Moq. ( Oligandra , Less.) — Chenopodium , Moq. ( Chenopodii. Spec. Auct. ) — Am- hrina , Spach. — Roubieva , Moq. — Bli- tum, Tournef. (Morocarpus , Adans. — Monolepis , Schrad. — Agalhophyton , Moq.). 2me tribu. — sriKACiÉis. Tige continue et garnie de feuilles membraneuses , planes. Fleurs diclines ou polygames; les mâles de forme différente des femelles, où le calice est souvent réduit à deux valves et le fruit comprimé, le plus souvent libre. Graine re- vêtue d'un seul tégument, ou plus ordinai- rement de deux, l'extérieur crustacé. Genres : Exomis, Fenzl. — Atriplcr, Tourn. — Obionc, Gœrtn. — Spinacia, Tourn. — Acnida , I. — Axyris , L. non Gaertn. — Ëurotia, Adans. (Krascheyin- nikovia, Guld. — Diotis , Schreb. non Desf. — Giddenstœdiiu , Neck. — Cera- fosprrmum, Pers.) — Cerafocarpiti , L. 3me tribu. — camphorosmées. Tige con- tinue, garnie de feuilles planes ou linéaires, rarement charnues et demi cylindriques. Fleurs hermaphrodites ou polygames par avortement, toutes de même forme. Péri- carpe libre, mais à peine. Tégument de la graine simple. Genres : Kentropsis, Moq. — Anïsa- cantha , R. Br. — Sclerolœna, R. Br. — Echinopsilon, Moq. (Bitssia, Ail. non L. — Willemetia, MœrkL non Neck. nec Brongn.) — Kochia, Moq. — Panderia, Fisch. — Maireana, Moq. — Chenolea, Thunb. — Londesia, Fisch. — Ennhylœna, R. Br. — Camphorosma , L. (Gimpho- rata, Tournef.) — Thrclkctdia, R. Br. 4me tribu. — corispermées. Tige conti- nue, garnie de feuilles coriaces, planes, li- néaires. Fleurs hermaphrodites, toutes de même forme. Péricarpe adhérent. Graine revêtue d'un tégument simple qui se con- fond avec le péricarpe. Genres : Anthochlamys, Fenzl. {Pelti- spermum, Moq.) — Corispermum, Ant. Juss. — AgriophyUum, Bieb. âme tribu. — salicorniées. Tige articu- lée , souvent dépourvue de feuilles. Fleurs hermaphrodites , toutes de même forme , logées dans des cavités du rachis ou dans les articulations. Péricarpe libre ou adhé- rent. Graine revêtue d'un ou de deux tégu- ments. Genres : Halocnemum , Bieb. — Ar- throcnemum, Moq. — Salicornin, Moq. (Salicorniœ, Sp. Auct.). SPIROLOBÉES. Cme tribu. — sujedinées. Tige continue, garnie de feuilles ordinairement vcrmicu- laires et charnues. Fleurs hermaphrodites, toutes de même forme. Péricarpe libre, ra- rement adhérent. Graine revêtue de deux téguments , l'extérieur crustacé. Embryon roulé en spirale sur un même plan. Genres : Srhanginia , C. A. Mey. — Suœda , Forsk (Lcrrhin , Hall. — Cochlio- spermum , Lag.) — Schoberia, Moq. 7me tribu. — salsolées. Tige continue ou articulée , garnie de feuilles ordinairement demi cylindriques et charnues. Fleurs her- 516 ATR tnapjjrodites , toutes de même forme. Péri- carpe mince, à peine libre. Tégument de la graine simple et membraneux. Embryon roulé en spirale sur plusieurs plans, de ma- nière à former un cône. — Cette tribu se subdivise elle-même en deux sections, ca- ractérisées par l'absence d'écaillés dans les fleurs de la première ( halimocnémides ) , par leur présence dans les fleurs de la se- conde (AN A BASÉES). Genres : lre section. — Salsola, Moq. (Saiso/œ, Sp. Auct.) — Kali, Tournef.— Caroxylum, Thunb. — Trayanum, De- Jile. — Halirnocnemis, C. A. Mey. (Nano- phytum, Less.) — Haloyelon, C. A. Mey. Ame sect. — Cornulaca , Delile. — Ana- basis, L. — Brachylepis, C A. Mey. Dans le Gcnera plantarum de M. En- dlicher, les divisions adoptées sont à peu près analogues, si ce n'est que les lre et 3me tribus sont réunies en une seule sous le nom de chénopodiées , qui comprend ea outre les genres Lecanocarpits, Nées , et Hablitzia, Bieb., que M. Moquin considère comme devant être portés aux Amarantha- cées. La 2me section porte le nom d'\- triplicées. Les g. de la 4me sont rejetés à la suite de la famille , comme ayant avec elle seulement de l'affinité. Enfin M. En- dlicher forme, sous le nom de basellées et d'ANRÉDERÉEs, deux s.-tribus dont M. Mo- quin croit devoir former une petite famille distincte qu'il nomme basellacées. Voy. ce mot. (Ad. J.) * ATRIPLICIÏXA , Moq.-Tand. [Che- nop.Monoyr.,\>. 70). bot. ph. — Synonyme du genre Obione, Gaertn.:de la famille des Chénopodiées. (Sp.) AT1UPLOTTE. ois. — Voyez atri- plette. (C. d'O.) ATROCE, rept. oph. — Espèce du genre Vipère. Voyez ce mot. (C. d'O.) ATROPE. Atropus. roiss. — Genre formé par Cuvier dans la famille des Scom- béroïdes , ordre des Acanthoptérygiens , pour une seule esp., le Brama Atropus de Schneider, ayant pour caractères : Corps comprimé ; museau court ; front déclive ; mâchoire inférieure en saillie ; dorsale à deux ou trois épines et à rayons mous fila- menteux. Ce poisson, long de 27 à 3» cen- timètres, se pèche dans les mers des Indes, *t principalement à Tranquebar. (C. d'O) ATR * ATROPÉES. Atropeœ. bot. ph. — Nom donné par quelques botanistes à une tribu de la famille des Solanées, ayant pour type le genre Atropa. (C. d'O.) ATROPOS ( nom mythologique ). ins. — Nom d'une espèce de Lépidoptères cré- pusculaires , de la tribu des Sphingides et du genre Acheronlie, vulgairemeot appelé Papillon A têle de mort, parce qu'il porte sur son corselet l'empreinte assez ressem- blante de la face du squelette humain. Ce lépidoptère , remarquable d'ailleurs par sa grande taille, l'est encore davantage par la faculté qu'il possède seul entre tous les in- sectes de faire entendre une sorte de cri , d'autant plus fort que l'insecte est plus inquiété. Ce cri, que quelques-uns ont comparé à celui (Tune souris , semble en êffçl sortir de la tête et n'avoir rien de com- mun avec les différents bruits ou sons mé- caniques que produisent beaucoup d'aulres insectes , à l'aide d'organes extérieurs qui font vibrer l'air ambiant ; aussi a-t-il attiré l'attention de tous les naturalistes qui ont été à portée de l'entendre : tous ont voulu s'en rendre raison , et chacun d'eux en a donné une explication différente. Nous al- lons exposer le plus succinctement pos- sible cette diversité d'opinions , et nous ferons ensuite connaître la nôtre, car la question est loin d'être décidée. Réau- mur, le premier qui ait cherché à la ré- soudre, attribue, sans élever le moindre doute , le cri de notre Sphinx au frotte- ment de la trompe contre les palpes, et Rossi partage cette opinion. Un M. de Johet, cité par Engramelie , dit qu'il est occa- sionné par l'air renfermé sous les épaulettes ou plérygodes du corselet , et qui en est chassé avec force par le mouvementdesailes. Le docteur Lorey prétend qu'il a pour cause l'air qui s'échappe de deux trachées situées à la base de l'abdomen , que ferme , dans l'état de repos, un faisceau de poils réunis par un ligament qui prend naissance sur les parties latérales et internes de l'abdomen, tandis qu'on voit ces trachées s'ouvrir et les faisceaux de poils s'épanouir et former une espèce d'astérisque, pendant tout le temps que l'insecte fait entendre son cri. D'après M. le docteur Passerini, la tête se- rait le véritable siège de l'organe qui le produit, c'est-à-dire que les sons sortiraient ATR ATR 317 d'une cavité communiquant avec le faux conduit de la trompe , et à rentrée de la- quelle sont placés des muscles assez forts, qui s'abaissent et s'élèvent successivement, de manière que le premier mouvement fait entrer l'air dans cette cavité, et l'autre l'en fait sortir. En effet, dit-il, qu'on coupe la trompe à sa base, le cri n'en continuera pas moins, tandis qu'il cessera tout-à-coup si l'on paralyse l'action des muscles , soit en les coupant transversalement, soit en les traversant par une grosse épingle qu'on en- fonce verticalement dans la tête. Dans son Essai sur la stridulation des Insectes (t. VI des Ann- de la Soc Eut. de Fran- ce, p. 3 1-70), M. Goureau pense que l'organe du cri de notre Sphinx a beaucoup d'ana- logie avec celui du chant de la Cigale , et il en place le siège à la base de l'abdomen , c'est-à-dire à sa jonction avec le corselet ; mais il est difficile de s'en faire une idée nette d'après la description peu précise qu'il en donne, dans un Mémoire lu à l'A- cadémie des Sciences de Saint-Pétersbourg, dans sa séance du 8 déc. I8'j7. M. Nord- mann, qui ne parait pas avoir eu connais- sance du travail de M. Goureau, puisqu'il ne le cite pas parmi les auteurs qu'il a consultés , se rencontre parfaitement avec cet entomologiste sur la cause du cri que fait entendre le Sphinx Atropos ; comme lui , il en place l'organe à la base de l'abdomen , et le compare à l'appareil sonore des Cigales, et la description qu'il en donne ne diffère de celle de M. Goureau que dans les détails , et parce qu'elle est beaucoup plus développée. Cette identité de vue , de la part de deux observateurs sépa- rés par une distance de 600 lieues, et qui ignoraient les travaux l'un de l'autre , sem- blerait avoir résolu le problème qui nous occupe. Cependant on va voir qu'il n'en est rien. Dans son Traité de Physiologie com- parée, qui a paru en 1 8 ■> « (t. II, p. 22 j- 227), M. le professeur Dugès, après avoir passé en revue toutes les opinions émises avant lui sur le cri du Sphinx Atropos, ex- cepté toutefois celle de M. Goureau, qu'il n'a connue que postérieurement, ainsi qu'on le voit dans une note au bas de la page 224 de l'ouvrage précité, exprime ainsi la sienne : « C'est, dit-il, sur le point de contact et d'union des deux moitiés de la trompe que nous avons trouvé l'organe sonore. Le ca- nal central est formé par la réunion des gouttières appartenant à chacune des moi- tiés latérales représentant les mâchoires, et ces deux moitiés peuvent glisser l'une sur l'autre sans se disjoindre , parce que leurs bords, et surtout le postérieur, sont emboî- tés , et que l'un offre une rainure pour re- cevoir l'autre : or, le fond de cette rainure et le bord qui s'y loge sont très finement crénelés en travers, et leurs frottements ré- ciproques sont la vraie cause de ce son, dont la théorie a été tant controversée.» Du reste, il ajoute que ce son peut être renforcé non par la membrane molle observée à la région prébasilaire , mais par la cavité dont cette membrane tapisse le fond , et que consti- tuent ensemble la spirale de la trompe et les deux palpes qui s'emboîtent. La tête même est d'ailleurs en grande partie rem- plie d'air , qui donne au crâne dépouillé de ses poils une demi-transparence remarqua- ble. » Ainsi, M. Dugès, contrairement à l'opinion de MM. Lorey, Goureau et Nord- mann, paraît convaincu, comme Réaumur, Rossi et Passerini, que le cri part de la tête ; mais il lui donne une autre cause que ces trois derniers naturalistes. Maintenant voici M. Goureau qui, dans une seconde note insé- rée dans le 'Je vol. des Ann. de la Soc. Ent. de France (1840), p. 12 1-1 28, recon- naît s'être trompé dans sa première expli- cation, et en donne une nouvelle, de la- quelle il résulte que le cri du Sphinx Atro- pos n'est pas produit par un organe spécial, mais qu'il est analogue à celui des Diptères et des Hyménoptères , c'est-à-dire qu'il est occasionné par les vibrations du thorax, mis en mouvement par les muscles puissants qu'il renferme et par le frottement des épau- lettes contre le mésothorax qui frémit sous elles. Mais nous craignons bien que, dans cette nouvelle explication, M. Goureau n'ait confondu le bourdonnement que font en- tendre tous les Sphinx en volant, et qui est plus ou moins fort suivant les espèces, avec le cri particulier au Sphinx Atropos. Quoi qu'il en soit , nous aussi , nous avons fait des expériences pour tâcher de découvrir le siège de l'organe sonore de ce Sphinx , et pour leur donner plus d'authenticité , nous les avons faites en présence de plusieurs membres de la Société Entoniol<«giquc . nov. gen.,J, p. 319, t. 95 etv96). Ce genre, adopté par Martius dans son excellente et magnifique mono- graphie des Palmiers, offre les caractères suivants: Fleurs monoïques, réunies sur le même spadice , les mâles à la partie supérieure des rameaux, et les femelles moins nombreuses vers la base. Spathe simple. Dans les fleurs mâles, le périan- the se compose de six sépales, presque li- bres ou seulement un peu soudés par leur base. Les étamines, dont le nombre varie de dix à vingt-quatre , ont leurs filets iné- gaux et lancéolés ; leurs anthères dressées et linéaires. Dans les fleurs femelles, l'o- vaire est à trois loges; plus rarement à quatre ou cinq. Le fruit est une drupe ovoïde ou allongée, dont le noyau, très dur, est environné d'un mésocarpe sec et fibreux. Ce noyau est à 2, 3 et .5 loges monospermes. Ce genre se compose de 5 à 6 espèces. Toutes croissent dans l'Amérique méridio- nale , tantôt dans les forêts de la plaine , 21 322 ATT tantôt sur les montagnes. Leur stipe ac- quiert quelquefois de très grandes dimen- sions ; d'autres fois il est court ou même presque nul. Les frondes sont pinnées et très grandes. Leur spathe est généralement assez petite. On mange leurs graines dans les pays où ils croissent. (A. R.) ATTA VILLE, roiss.— Espèce deRtn'e. Voyez ce mot. ATTE. Atta ( arrw , je saute ). ins. — Genre de la famille des Formiciens, groupe des Myrmicites , de Tordre des Hyménoptères, établi par Fabricius (Syst- Piez. ) et adopté généralement par tous les entomologistes. Ce genre, très voisin des Myrmicites , s'en distingue surtout par des palpes très courts; des antennes entièrement découvertes; un thorax dé- pourvu d'épines ; et des ailes présentant trois cellules cubitales, dont la troisième incomplète. On connaît peu d'espèces de ce genre : les unes sont européennes, les au- tres sont américaines. Dans certains neutres la tête acquiert un volume considérable. Les espèces les plus répandues dans notre pays sont les A. capitata Lat. et A, struc- lor Lat. Cette dénomination devra être changée ; car elle a été appliquée avant Fabricius à un genre d'Aranéides par M. Walckenaër. (Bl) ATTE. y4«*/5(«TT.) * ATYPOMORPHOSE. Atypomor- phosis 'à nriv;. rfaro;, type; piopcpr , forme). AUB — Expression employée en entomologie pour désigner un mode de métamorphose, dans lequel les larves se changent en des nymphes ou chrysalides ovoïdes qui ne pré- sentent à l'extérieur aucune trace, soit de leur état primitif, soit de l'insecte parfait; telles sont celles de la plupart des Diptères. (D.) ATYPUS ( à privât. ; riwos , forme ). arach. — Latreille a désigné, sous ce nom, un genre de l'ordre des Aranéides, famille des Téraphoses, qui avait été établi précédem- ment par M. Walckenaër , sous la dénomi- nation d'oLETERA. ï'oy. ce mot. (Bl.) ATYS ou ATHYS(nom myth.). moll. — Montfort propose ce genre dans sa Con- chyliologie systématique, t. II, p. 14 2, pour une Coquille appartenant au genre Bulle. C'est le Bu lia naucum , dont son auteur veut faire le type de ce genre complè- tement inutile. Voy. bulle. (Desh.) ATYS. mam.— Nom spécifique donné par plusieurs auteurs à un Singe blanc qui est une simple variété albine. D'après l'examen récent que nous avons fait de cette variété albine , l'espèce à laquelle nous avons cru pouvoir la rapporter avec le plus de vrai- semblance, est le Cercopithec fusuliijino- sus. (I. G.-S.-H.) * AUBElVTOiVIA , Dombey. bot. rH. — Synonyme du genre Walthcria , de la famille des Byttnériacées. (Sp.) AUBÉPINE, bot. ph. — Nom vulgaire commun au Mesjrilus oxyacantha L. , et au Mcspilus oxyacanthoides Willd. (Sp.) AUBERGINE, bot. ph. — Synonyme de Melon gène dans nos départements mé- ridionaux. Voy. SOLANUM. (C. d'O.) AUBERTIA (Aubert du Petit-Thouars, botaniste), bot. cr. — C'est ainsi que Pali- sot de Beauvois nommait d'abord un genre de Mousses . auquel il donna plus tard le nom de Racopilum. Voy. ce mot. (C. M.) AUBIER. Alburniim. bot. ph. — On appelle ainsi, dans la tige ligneuse des vé- gétaux dicotylédones, les couches ligneuses les plus extérieures, qui, par leur couleur généralement plus pâle et leur moindre so- lidité, se distinguent au premier coup-d'œil du bois proprement dit ou cœur de bois. Comme il n'existe aucune différence de structure entre l'Aubier et le Bois propre- AUC AUC 331 ment dit, nous traiterons de ces deux or- ganes en même temps au mot Bois. Voy. bois. (A. R.) AUBIFOIN, AUBITOX. bot. ph. — Noms vulgaires du Centaurea cyanus. VOy. CENTAURÉE. (C. d'O.) AUBLETIA, Lour., Flor. Cmhinch., p. 348 (Aublet , auteur d'une flore de la Guyane), bot. th. — Synonyme du genre Palinrus, Tourn., delà famille desRham- nées. (Sr.) AUBLETIA, Schreb., Gen. bot. ph.— Synonyme du genre Apeiba , Aubl., de la famille des Tiliacées. (Sr.) AUBOUB. bot. ph. — Le môme qu'JZ- bour, synonyme de Vibumum opulus L. Voy. viorne. (C. d'O.) AUBRESSIIV. bot. ph. — Nom vul- gaire du Cratœgns oxyacantha L. Voy. alizier. (C. d'O.) AUBBIEB. ois. — Nom vulgaire du Hobereau, Falco snbbutcoh. Voy.vxv- con. (C. d'O.) AUBBIETTA, Adans. bot. ph.— Genre de la famille des Crucifères (tribu des Alys- sinées, DC.jSiliculeuses, Spach). Herbes vi- vaces , très rameuses , touffues , à lige suf- frutescentes. Feuilles très entières ou den- tées , roselées à l'extrémité des ramules stériles. Grappes terminales et oppositifo- liées, lâches, nues, pauciflores. Pédicelles filiformes ; les fructifères point réfléchis. Fleurs inodores. Corolle d'un pourpre violet. Ce genre ne comprend que 2 espèces. VA. deHoideaT)C. (Alyssnm deltoideum L.), dont VA. purpurea du même auteur n'est qu'une variété , se cultive comme plante d'ornement ; elle forme des gazons serrés, d'un vert glauque, couverts de fleurs depuis le commencement du printemps jus- qu'à la fin de mai ; elle est très rustique , et très propre à garnir des glacis ou des rocailles. Celte plante croit dans les monta- gnes de l'Italie méridionale, de la Grèce, de l'Asie Mineure et de la Syrie. VA. Colum- nœ Ténor. , indigène de Calabre et des Abruzzcs, n'est pas moins élégant que ses congénères. (Sp.) * AUBUBOIV. bot. cr. — Nom qu'on donne, dans le département des Vosges, à l'Agaric poivré (Ag. piperatiis Auctor.), A- acris de Bulliard. (Lév.) *AUCEPS. arach. — M. AValckcnaër (Ins. ajderes , Suites à Buffon) dési- gne sous ce nom la troisième race ou di- vision du genre Mygale, ne comprenant en- core qu'une seule espèce. Voy. mygale. (Bl.) * AUCHENAJVGIUM ( aù-/> , cou ; à-ysTov, vase), bot. cr. — Nom par lequel Bri- del avait d'abord fait connaître un genre de Mousses acrocarpes, qu'il a ensuite désigné (Bryol. tiniv.) sous celui d'Oi cas, que MM. Hooker et Schwaegrichen rapportent aux Weissies, et qu'enfin M. Hornschucb a définitivement établi en lui imposant le nouveau nom de Miclichhoferia. Voy. ce mot. (C. M.) AUCHENIA (aù^'vio;, qui appartient à la tête ou au cou), ras. — Genre de Coléop- tères tétramères , famille des Chrysoméii- nes , établi par Mégerle aux dépens du g. Crioreris de Fabricius, et adopté par M. Dejean, qui, dans son dernier Catalogue, y rapporte trois espèces , toutes d'Europe. M. Westwood, qui l'adopte également dans son Synopsis of Gênera , etc. , le carac- térise ainsi : Antennes plus courtes que le corps, ayant les articles allongés, le deuxième et le troisième moins longs que les autres. Nous citerons, comme type du g., V Anche- nia subspinosa ( Crioceris id. Fabr. ) , qu'on trouve à Paris et dans presque toutes les contrées de l'Europe. (D. et C.) AUCHENIA. (o.ùyjfj, cou), mam.— Nom latin du genre Lama. Voyez cemat. AUCHÉNOPTERES. ( aùxr.v , cou , 7rrspôv , aile), roiss. — Nom donné par M. Duméril , dans sa Méthode ichthyolo- gique , à une famille de Poissons de l'ordre des Holobranches, dont les nageoires infé- rieures précèdent les thoraciques et sont placées sous le cou. Elle répond à l'ordre des Jugulaires de Linné, et comprend les genres Callionyme , Uranoscope , Batra- choïde , Murénoïde , Oligopode , Blennie , Calliomore , Vive , Gade , Chrysostrome et Kurte , qui , dans la méthode de Cuvier et dans celle de M. de Blainville , sont distri- bués dans plusieurs ordres. (C. d'O.) AUCHÉNORHYXQUES ( , cou ; pû-yx&?> bec), ins. — M. Duméril (Considcr. gêner, sur les Ins.) désigne, sous ce nom, une de ses familles comprenant la plus grande partie des Hémiptères homoptères. et renfermant les genres Cicada , Flata. 532 AUC AUD Membracis, Fulgora, Listra, Cercopis, Delphax, Centrotus. Voy. chacun de ces mots. (Bl.) * AUCHERA ( Aucher-Eloy , bota- niste-voyageur, mort à Ispahan , en 1839). bot. ph. — La seule espèce qui consti- tue ce g. est originaire de la Perse. C'est une herbe vivace , rameuse , dont la tige porte des feuilles pinnatiûdes , à lobes ai- gus, et terminée en une sorte de panicule lâche , composée de capitules multiflores homogames, présentant un involucre com- posé d'écaillés étroitement imbriquées et terminées par une petite pointe raide et calleuse. Le réceptacle plan , et couvert de longues fibrilles , porte des fleurs à tube très court, à gorge longue, cylindracée, di- visée en 5 lobes dressés, et à l'orifice de la- quelle naissent les étamines, à filets gla- bres, supportant des anthères caudiculées. Les fruits, glabres, comprimés, terminés par un rebord bidenté et une aréole basi- aire, sont couronnés d'une aigrette unisé- riée et composée de soies raides , à peine denticulées et très caduques. — Le g. Au- chera, très voisin de VAncuthia, fait par- tie du groupe des Composées - Cynarées. (J. D.) AUCUBA ou AUKUBA. Aucuba , Thunb.BOT. ph. — Ce genre a de l'affinité avec la famille des Rhamnoïdes, où je l'ai précé- demment placé , et avec celle des Loran- thées, où l'avait mis M. Richard. Les carac- tères en sont : Fleurs dioïques ; calice tronqué, très petit, à quatre dents; quatre pé- tales ovales, ouverts. Étamines 4 ; un style ; un stigmate ; baie monosperme. — On n'en connaît qu'une espèce, qui est l' Aucuba du Japon (Aucuba japonica Thunb.). Ar- buste de quatre à cinq pieds, très rameux. Ses feuilles sont persistantes , opposées , ovales-aiguës , coriaces , d'un vert clair et luisant, tachées ou marbrées de jaune ou de blanc. Ses fleurs , qui paraissent en avril , sont brunes , petites , peu apparentes. On cultive beaucoup cet arbuste dans nos jar- dins pittoresques, à cause de l'effet qu'il produit, surtout en hiver, par ses feuilles d'un vert pâle et agréablement panachées. On le plante dans une terre franche, légère, à une exposition à demi ombragée , et on le garantit de l'humidité pendant l'hiver ; mais il faut avoir le soin d'en conserver quelques pieds en orangerie ; car , sous la latitude de Paris, il périt quelquefois dans les hivers rigoureux. On le multiplie fort aisément de marcottes et de boutures, qui sont quelquefois reprises en quinze jours. Il ne faut pas regarder les taches foliaires de l'Aucuba comme un caractère spécifique, mais seulement comme une maladie asthé- nique, qui se communique aisément d'indi- vidu à individu par l'inoculation. Du reste, il en est de même pour tous les autres vé- gétaux panachés ou maculés, tels que Buis, Alalernes , etc. L'inoculation se pratique absolument comme la greffe en écusson , à cette différence près qu'il n'est pas néces- saire de lever un œil (gemme) avec l'écus- son, mais simplement un morceau d'écorce. Ce fragment, se trouvant infecté de la ma- ladie , suffit pour en infecter toutes les branches qui croissent au-dessus de lui , et quelquefois même celles qui sont placées dessous, comme l'expérience me l'a prouvé. (Boit.) * AUDIBERTIA, Benth. (Bot. Reg., tab. 1469; Labitit-, p. 312). bot. ph. — Genre de la famille des Labiées, tribu des Monardées, s. -tribu des Salviées, de M. Benlham , qui lui assigne pour caract. : Calice ovoïde, 2-labié ; lèvre supérieure en- tière ou courtement 3-denlée, concave ; lè- vre inférieure 2-fide ; gorge nue. Corolle à tube aussi long ou plus long que le calice ; lèvre supérieure à 2 lobes étalés ; lèvre in- férieure 3-fide ; segments latéraux ovales ou oblongs, étalés; segment moyen très large, échancré. Étamines 4 : les 2 inférieures ascendantes, fertiles, souvent saillantes ; les 2 supérieures minimes, claviformes, stériles. Anthères 1-thèques, linéaires, à connectif filiforme, articulé au filet, ascen- dant , transverse , inappendiculé ou très courtement rostre postérieurement. Stig- mates courts, subulés. Akènes trièdres, glabres. Herbes ou sous-arbrisseaux en grappes ou en panicules. Ce g. est propre à la Californie ; M. Bentham en a énuméré 6 espèces. (Sp.) * AEDOEEVELLE. Audouinella (nom propre), bot. cr. — Ce g., de la famille des Phycées , a été fondé par M. Bory (Dict. c/«ss.,t.III, p. 340) aux dépens de quelques Confervacées ectocarpes. Il lui a assigné pour caractères : Filaments cylindriques, AU G AUG 333 sans renflement aux articulations , et pro- duisant des gemmes extérieures , nues , ovales-oblongues , opaques et stipitées. Il le dédia à son collaborateur, M. Victor Audouin , célèbre entomologiste , depuis membre de l'Institut. M. Bory divise en- suite ce genre en deux sections: l'une con- tenant des espèces à gemmes solitaires , l'autre remarquable par ses gemmes agré- gées sur un même pédicule. Bonnemaison, dans ses Hydrophytes lo- culées {Mém. du Mus. ethitt. mit., 1825), a commencé à attaquer le genre du savant micrographe, en en séparant la seconde des deux divisions, dont il fait le type du genre iudouinella , rejetant l'autre parmi les Ectocarpes. Enfin, M. Duby, qui, à cette époque du moins, semble n'avoir pas eu connaissance du travail de Bonnemaison , puisqu'il ne le cite pas, M. Duby ayant remarqué, comme ce naturaliste, que l'une des espèces com- prises dans le genre en question appartenait bien évidemment au genre Ectocarpus, en entreprit aussi la réforme et en traça ainsi les nouveaux caractères : Filaments courts, rameux , extrêmement ténus , doués d'une certaine rigidité , pourpres ou violets ; con- ceptacles ovales-oblongs, sessiles , termi- naux ou latéraux , agglomérés sur des ra- meaux nombreux , alternes , extrêmement courts. Les deux seules espèces qui com- posent ce genre ainsi circonscrit sont les Conferva chalyhœa et HermantttRoth., appartenant toutes deux, mais l'une comme simple variété de l'autre, au genre Trentc- pohlia, Ag., wonHoffm., auquel nous ren- voyons le lecteur. (C. M.) *AUDOUlJVIA, Brongn. {inAnn.de se. nal., t. VIII, p. 3S6, tab. 38, fig. 1). bot. th. — Genre de la famille des Brunia- cées, fondé sur une seule espèce (A. capi- tata Brongn., Diosma capitula Thunb.). C'est un sous-arbrisseau, habitant le Cap de Bonne-Espérance ; ses feuilles sont imbri- quées en spirale ; les fleurs , de couleur pourpre, agrégées en capitule terminal spi- ciforme. (Sp.) * AUGE (aù-pn , éclat, splendeur), ras. — M. Dcjean , dans son dernier Catalogue (3e édit.) qui a paru en 1837, désigne ainsi un g. de Coléoptères pentamères, famille des Ma- lacodermes , tribu des Lampyrides , que M . Delaporte avait créé antérieurement sous le nom de Ht/as (Ann. de la Soc. cnl. de France, 1833, pag. 127 et 134), pour y placer les Lantpy r. denticornis de Gcrmar, fla- bellata et yutlata ? Fabr. Ces trois espèces paraissent être identiques avec celles que M. Dejean nomme de son côté : A. Herbstii, Ol'vieri et Panzeri. La première est ori- ginaire du Brésil et les deux autres de Cayenne. Le nom tfAuyc fait allusion à l'é- clat phosphorescent que répandent ces in- sectes pendant la nuit. Voy. hyas. (D. et C.) AUGEA, Thunb. (Flor. Cap., 386). (aù-pî, éclat), bot. ph. — Genre incomplète- ment connu et non classé. Son auteur lui assigne les caract. suivants : Calice 5-parli, persistant, à segments ovales, dressés, con- caves. Corolle nulle. Disque urcéolaire , périgyne court, 10-denté. Étamines 10 ; filets très courts, insérés aux dents du disque; anthères dressées, subulées, sillonnées. Ovaire à style filiforme, très court. Stigmate simple. Capsule charnue, 10-locuIaire, 10- valve, polysperme. Graines à arille mem- braneux.— VAugea tapensis est la seule espèce du genre ; c'est une herbe charnue , annuelle , glabre , rameuse dès la base , à feuilles opposées, connées , cylindriques; les fleurs sont géminées ou ternées, solitai- res, latérales , pédicellées. (Sp.) * AUGEA, Retz (Obs., V, p. 3) (aù-pi , éclat), bot. th. — Syn. du genre Lanaria , Thunb., de la famille des Hémodoracées. (Sp.) AUGIA, Lour. (Flor. Cochinrh.,yM\) (aù-yr, éclat), bot. th. — Genre incomplète- ment connu, qu'on rapporte avec doute à la famille des Térébinthacées ; son auteur en donne les caractères suivants : Calice disci- forme, minime. Pétales 5, oblongs, étalés, insérés au réceptacle. Étamines très nom- breuses, insérées au réceptacle; filets fili- formes, plus longs que la corolle ; anthères arrondies. Ovaire inadhérent , comprimé , suborbiculaire. Style filiforme, à stigmate obtus. Drupe sublenticulaire, verticalement comprimé, petit, luisant, à noyau 1-sperme. — Le genre n'est fondé que sur une seule espèce : A. sinensis Lour.; c'est un arbre de taille médiocre; à écorce scabre ; à feuilles impari-pennées, subquinquéjuguées ; à fo- lioles très entières ; les fleurs sont en pa- 334 AUL nicules grandes, lâches, sublerminales. Au témoignage de Loureiro, cet arbre contient un suc résineux , qui donne le vrai vernis de Chine. (Sp.) AUGITE. Augites, Plin. (aù-pi, éclat). min. — Nom employé dans la minéralogie allemande pour désigner le Pyroxène noir des volcans. Voy. pyroxène. (Dei,.) * AUGNATIIE. Augnathus ( au , ad- verbe qui exprime le redoublement, la ré- pétition; ■vvâôoî, mâchoire), térat. — Genre de Monstres doubles appartenant à la famille des Polygnathiens. (I. G. -S. -H.) * AUGOCORIS ( aù-pi , éclat ; xo'piç , punaise ). ins. — Genre de la famille des Scutellériens, de Tordre des Hémiptères, établi par M. Burmeister {Ua?idb. derent.) et adopté par M. Brullé (Hist. des Ins.) et nous [llist. des anim. art., t. IV). Les Augororis ont absolument le même aspect que les espèces du genre Scutcllera, dont on ne saurait les distinguer au premier abord ; en elîct , ils n'en diffèrent réelle- ment que par leurs antennes composées seulement de trois articles, caractère qui les distingue complètement de tous les au- tres Scutellériens , dont les antennes ont quatre articles et le plus souvent cinq. Nous ne connaissons encore que trois espèces américaines du genre Augocoris , dont la plus répandue est VA. Gomesii Eurm. du Brésil. (Bl.) AUGUO. bot. ph. — C'est le nom qu'on donne, sur les côtes de Provence, à la Zos- tera oceam'ea. L. Voy. zostère. (C. d'O.) * AUGUSTA, Pohl. {Plant. Bras. ,11). bot. th. — Synonyme du genre Schreiber- sia du même auteur, de la famille des Ru- biacées. (Sp). * AUGUSTA. bot. ph. — Synonyme du genre Stifiia, Mik. Voy. ce mot. (J. D.) * AUGUSTEA, DC. {Prod., IV, p. 404). bot. pb. — Synonyme du genre Srhre?'- bersia, Pohl., de la famille des Rubiacées. AUJOIV. bot. ph. . — Synonyme d' ajonc. AUH. ois. — Nom du Pingouin , Alca torda, en Angleterre. Voy. pingouin. AUKUBA, Kœmpf. [Amoen). bot. th. — Synonyme du genre Aucuba . (Sp.) AULACIA, Lour. {Flor. Cochinrh., t. I, p. 335). bot. ph. — On suppose que c'est un double emploi du genre Cookia , de la famille des Auranliacées. (Sp.) AUL * AULACIDIUM, Rich. Mss. bot. tu — Syn. du genre Salpinga , Mart., de la famille des Mélastomacées. (Sp.) * AUL ACIG ASTRE. Aulacig aster (*3XaÇ, sillon; -p.ar/îp, ventre), ins. — Genre de l'ordre des Diptères , division des Bra- chocères, subdivision des Dichcetes, famille des Athéricères , tribu des Muscides , sec- tion des Acalyptères, sous-tribu des Hété- romyzides. Ce genre est formé par M. Mac- quart d'une seule espèce {A. rufitarsis) , trouvée aux environs de Liège. Le petit diptère sur lequel ce genre est fondé se distingue particulièrement des autres Hé- téromyzides par la nervure médiasline des ailes, qui est double à l'extrémité, comme dans les Muscides des tribus supérieures. Son nom générique fait allusion aux lignes transversales dont l'abdomen est sillonné. (D.) *AULACINTHUS, E. Meyer. Buchen- roedera , Eck. et Zey. bot. th. — Genre de la famille des Papilionacées ( tribu des Lotées , sous-tribu des Génistées ) , auquel son auteur {Commet., p. 156) assigne pour caractères : Calice inégalement 5-parti, non bilobé , à lobes latéraux connivents. Éten- dard ample, déployé, plus long que la ca- rène. Carène arquée, obtuse, plus longue que les ailes. Étamines incluses. Légume rectiligne , polysperme , bouffi , à suture dorsale infléchie. — Arbustes à feuilles trifoliolées ; folioles linéaires. Fleurs en grappes terminales. Ce genre , propre au Cap de Bonne-Espérance , n'est fondé que sur deux espèces , que M. Bentham ( An- nal. Wien. Mus., II, p. 142) ne croit pas suffisamment distinctes des Aspalathus. (Sp.) *AULACIUM (auXaÇ, sillon ). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes, tribu des Coprophages établi par M. Dejean {Cat., 3e édit. ) aux dépens du g. Circellium de Latreille, pour y placer une espèce qu'il rapporte à l' A- teurhus Hollandiœ de Fabricius ; mais M. Hope [ColeopterisV s Manual, p. 55) fait observer que cette espèce , qu'il a vue dans plusieurs collections de Paris, est très différente de celle de Fabricius; et, en effet, la figure qu'il donne de celte dernière , et qui ressemble parfaitement à celle d'Oli- vier (1, 3, 217, pi. 13, fig. 117), citée par Fa- AUL bricius, représente un coléoptère à corse- let, sans carène dans le milieu, arrondi à la base et sur les côtés, et se joignant exac- tement aux élytres , comme dans les On- Ihophagus; tandis que l'espèce de M. De- jean, dont nous avons vu trois individus, l'un dans la collection du Muséum , et les deux autres dans celles de MM. Reiche et Chevrolat, ont le corselet caréné dans le milieu , très dilaté sur les côtés , avec les angles postérieurs très saillants et la base si- nueuse et séparée de celle des élytres. D'un autre côté, l'espèce d'Olivier, de Fabricius et de M. Hope, est de l'a taille de VOnthopha- gus Sfhrcberi , comme le dit le premier de ces trois auteurs, tandis que l'insecte de M. Dejean est du double plus grand. Le seul point de ressemblance qui existe entre ces deux espèces, est d'avoir toutes deux les élytres sillonnées; du reste, elles ont un faciès tellement différent, qu'elles ne peu- vent appartenir au même g., et qu'on ne conçoit pas comment M. Dejean a pu rap- porter la sienne à celle d'Olivier et de Fa- bricius. M. Delaporte, dans son Bist. nat. des Coléoptères, faisant suite au Buffon-Du- mènii, p. 74, a également fondé, sur l'es- pèce dont il s'agit, un genre qu'il nomme iMenlophilus; et , de même que M. Dejean, dont il aura probablement suivi l'autorité, sans se donner la peine de vérifier, il a aussi rapporté cette espère à celle d'Olivier et de Fabricius. Il résulte de tout ceci que YAu- lacium HoLLundiœ de M. Dejean devra recevoir un autre nom spécifique. Quant à son nom générique , il faudra opter entre celui de cet auteur et celui de M. Delaporte. Pour nous , nous pensons que c'est le der- nier qui doit être adopté, quoique plus ré- cent, par la raison que M. Delaporte, en le publiant, a donné les caractères du g.; ce que n'a pas fait M. Dejean à l'égard du sien. Or , ce qui constitue un g., ce n'est pas son nom , mais bien ses caractères. Yoy. MENTorHii-us , et aussi le mot tf.s- serodon, nom du g., créé par M. Hope, d'après le véritable Aicurhus HoU-indiœ de Fabricius, qui ne peut appartenir au g. de MM. Dejean et Delaporte. (D. et C.) * AULACOCHEILUS (auXa£, a*oç, sil- lon ; /,sT//.ç, bord), ins. — Genre de Coléop- tères tétramères , famille des Chrysoméli AUL 335 nés, tribu des Érotylides, établi par M. Cbevrolat, et adopté par M. Dejean (Calai. 3e édit.), qui y rapporte 4 espèces, dont 3 de Java et 1 des Philippines. Nous ne ci- terons que la seconde, décrite parFabricius, Sous le nom tfErotylus h,-pnslulalus , comme étant de Sumatra; et que nous avons mentionnée dans notre monographie des Êrotylcs, pag. 49, comme ne pouvant ap- partenir à ce g. Les caractères assignés au g. Aulacocheilits, par M. Chevrolat, sont : Antennes de 11 articles; 3e aussi long que le 4e et 5e réunis ; massue composée de 3 articles; 1er triangulaire renflé au milieu et au sommet ; 2e transverse, à peine échan- cré en croissant; dernier au 3 4 circulaire. Palpes maxillaires à dernier article en bou- ton; labiaux modérément allongés et renflés; leur dernier article , terminé subitement en pointe courte. Corps ovalaire, court, large, convexe ; corselet transversal sinué à la base, avec le milieu légèrement lobé; écus- son large, irrégulièrement arrondi en ar- rière, et tronqué en avant; élytres sillon- nées sur leurs bords latéraux. Les espèces, connues jusqu'à ce jour, sont noires , à taches jaunes sur les élytres. (D. et C.) * AULACODE. Aulufodits (xuàxÇ, re- pli ; orîcûç , dent), mam. — Dans son tableau des Mammifères, M. Temminck indique sous ce nom un genre de l'ordre des Ron- geurs établi par le professeur W. Svinder, de Groningue; et il lui consacre sa septième monographie. Le sujet unique observé par M. Tem- minck était jeune , et voici quels caractères on a pu lui reconnaître : Incisives 2/2 ; les supérieures fortement cannelées et pourvues chacune de deux sil- lons ; les inférieures lisses; molaires 2/2, seulement de chaque côte ; les supérieures partagées en deux sillons profonds, lesquels forment trois collines; le premier de ces sil- lons traverse entièrement la dent ; mais le second est arrêté par un talon interne, qui réunit l'extrémité des deux crêtes ou col- lines postérieures. La première des deux molaires inférieures a trois sillons et quatre collines ; le sillon postérieur traverse en- tièrement la dent; la seconde molaire res- semble aux deux supérieures. La forme de ces den ts offre quelque analogie avec celle des parties correspondantes dans les .Marmottes. 336 AUL AUL Point d'abajoues ; le museau court, large et obtus ; à l'extérieur on ne voit que quatre doigts à tous les pieds ; mais le squelette montre un pouce distinct , comme cin- quième doigt aux pieds de devant; ce doigt manque de phalange onguéale , et n'est pas visible extérieurement. La queue est plus courte que la moitié du corps et de la tète et entièrement couverte de poils. Les oreilles sont très grandes; le bord externe en demi- cercle complet, et la conque pourvue de plusieurs appendices membraneux. «Notre animal, dit M. Temminck, a quelques rapports avec les Porcs-Épics , et c'est des Marmottes qu'il s'éloigne le moins par la forme des dents. » L'espèce unique de ce genre, YAula- n dus switideria?n/s Temm. ( Monog. Mammal., t. I, p. 248), était, comme on le voit , trop incomplètement connue , pour qu'on pût en déterminer d'une manière posi- tive les rapports zoologiques. Encore très rare aujourd'hui dans les collections, cet animal y est cependant représenté par quelques exemplaires; et M. Jourdan avait commencé à son sujet un travail dont nous avons vu les planches en épreuves, mais qui n'a pas encore paru. Le Muséum doit à l'un de ses voyageurs-naluralistes, feu M. Heudelot, un exemplaire adulte de Wiulncodus. L'A- frique, au sud du Sénégal, est la patrie de ce mammifère, et il appartient incontesta- blement à la famille des Hystriciens ou Porcs-Épics. Sa queue est de moyenne longueur, et ses poils sont épineux , surtout aux parties supérieures. Le crâne nous a présenté les particularités suivantes : il est trapu, élargi à l'espace inter-orbitaire, pourvu d'une crête occipitale puissante ; d'un grand trou sous- orbitaire ; d'apophyses styloïdes bien dé- veloppées; de caissestlutympanpeu renflées et de trous incisifs allongés. Le front est bombé de chaque côté, et les os du nez sont également convexes dans leur longueur, ce qui laisse entre eux une sorte de gouttière. Le canal lacrymal s'ouvre en arrière de l'a- pophyse jugale du maxillaire ; il est plus grand que chez les autres Hystriciens. La mâ- choire inférieure est assez semblable à celle des Capromys. Sa symphyse est élargie et solide. L'émail des molaires forme des re- plis assez compliqués, en feston et inver- sement disposés à chaque mâchoire. Il y a supérieurement trois replis externes et deux internes pour chacune des quatre paires de molaires (1), et inférieurement trois replis ou festons internes et deux externes. Les sommets intérieurs des festons externes et internes se touchent presque , et la partie éburnée qu'ils laissent entre eux est très peu considérable. La barre ou espace vide entre les incisives et les molaires est plus considé- rable supérieurement qu'inférieurement. Les incisives sont larges et puissantes; celles d'en haut, les seules qui soient sillonnées, ont chacune trois sillons; un presque mé- dian , le plus marqué de tous , et deux à son bord externe ; le second , ou le plus interne, étant plus considérable que l'autre. Longueur du crâne : 10 centimètres. M. Heudelot étant mort avant la fin de son voyage, on n'a aucun détail sur les mœurs de l'Aulacode adulte. L'exemplaire qu'on lui doit est indiqué comme provenant du Fouta Dhiallon, dans la Sénégambic. (P. G.) * AULACODIS ( afaaÇ, sillon; tfçfc, dent), ins. — Genre de Coléoptères pentamè- res, famille des Lamellicornes, tribu des Sca- rabéides phy Uophages, établi par Eschschollz (Entomographica , Berlin, 1822), qui lui at- tribue pour caractères: Mâchoires cornées, sillonnées à l'extrémité, dilatées intérieure- ment, ciliées. Labre transversc. Les quatre derniers articles des tarses antérieurs, dila- tés; une épine droite entre les cuisses anté- rieures. Ce g., voisin des Annmala, a pour type une espèce du Brésil, nommée par l'au- teur A.flavipes, figurée et décrite dans l'ou- vrage précité, pag. 20, tab. 1, fig. 2. M. Mac- Leay (Horœ entomnlogicœ, p. 78), a décrit, sous le nom de A . kirbynnus, une seconde espèce, avec laquelle il a fait son genre Leu- cothyreus , qui doit prévaloir comme plus ancien. Voy.ce mot. (D. etc.) *AULAC03IERUS(aSxaE, sillon; u.i- poc, cuisse), ins. — Genre de la famille des Ichneumoniens, de l'ordre des Hyménop- tères, section des Térébrans, établi par M. Spinola (Ann. soc. ent. de Fr., t. IX), sur une seule espèce recueillie à Cayenne. Ce genre est surtout caractérisé par des anten- ( i] Il ) a , en effet , quatre paires dp molaire* à clique mâchoire, au lieu de irn», comme le supposai! M. Teiu L:».a£, sillon ; pû^xo?, bec), bot. ph. — M. le professeur Nées d'Esenbeck a donné ce nom à un genre de la famille des Cypé- racées , tribu des Sclériées, qui a pour ca- ract. distinctifs : Fleurs unisexuées, dis- posées en épillets. Épillets mâles multiflo- res ; épillets femelles ne contenant qu'une seule fleur. Dans les épillets mâles, les écailles sont imbriquées en tous sens ; les inférieures sont vides. Étamines au nombre de trois. Dans les épillets femelles , les écailles sont également imbriquées en tous sens. La fleur se compose de deux paillettes entières et opposées. Style renflé à sa base, trifide à son sommet, qui porte trois stig- mates allongés. Le fruit est un akène Iagé- niforme, terminé par un bec ferme et à trois sillons. — Ce genre, très voisin des Scleria, se compose d'une seule espèce, qui est originaire du Cap de Bonne-Espé- rance. (A. R.) * AULACOSCELIS ( «.3*4 , sillon ; ojceXî;, cuisse). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Chrysomélines, éta- bli par M. Chevrotât, et adopté par M. De- jean, qui, dans son dernier Catalogue, n'y rapporte qu'une espèce nommée A .mclano- cera par M. Chevrolat, et qui a été trouvée dans lescnvironsdeMexico.Ce genre est très voisin du genre Phyllorhnrn de Dalman, et ses caractères , suivant l'auteur , sont : Corps assez long, plan. Tète déprimée se- mi-circulairement au-dessus des antennes. Palpes maxillaires à derniers articles en ovoïde long. Antennes de 12 articles, 3-9, égaux , élargis angulairement en dedans. Les parties suivantes sillonnées : le corselet a la base et sur les côtés, les cuisses à leur extrémité inférieure, et les jambes extérieu- rement. L'espèce unique de ce genre est etarlalc , avec les derniers articles des an- tennes cl tes pattes, à l'exception des cuis- ses, noirs ; les élytres sont finement ponc- tuées çà et là. (D. et C.) * AULACOSPERMUM, Ledcb. (a5*a£, sillon ; T--pu.a, graine), bot. ru. — Syno- nyme du genre Cnidium, Cuss. (Sp.) *AULACUS (auXa!;, sillon), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères , fa- mille des Curculionites, établi par Mégerle qui n'en a pas publié les caractères. Schoen- herr l'a réuni à son genre Gronops. Voy. ce mot. (D. et C.) AULACUS [vbca\ a«; , sillon), ins. — Genre de la famille des Évaniens (Fva- niales , Lat.) , de l'ordre des Hyménop- tères, section des Térébrans , établi par Jurine ( Noav. méthode pour classer les Hym.), sur une seule espèce de l'Eu- rope méridionale qu'il a nommée Aulacus strialus. Ce genre, adopté par tous les en- tomologistes, se fait surtout remarquer par un abdomen en forme de faucille , avec la tarière des femelles longue et très grêle ; par des antennes filiformes, composées de quatorze articles, et par des ailes présentant une seule cellule radiale et trois cubitales à peu près d'égale dimension. (Bl.) *AULADÈRE. Aaladera (aùXaç, sil- lon; 8ï-.-r^ cou), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, de la famille des Mélasomes de Latrcille, formé par Salier, aux dépens des Nyctélées, dont il diffère par le sillon pro- fond et transversal qui semble séparer In partie antérieure de la tète de la postérieure. Ce g. comprend deux espèces : les A. cre- nicosfa et andicola, qui ont été apportées du Chili. (C. d'O.) *AULiEDIRRAi\TCHES. Aulœdit.ran- chia (xùX'.;, flûte; 6p«-^i*, branchies). poiss. — Latreille donne ce nom à une fa- mille d'Ichthyodères , et MM. Ficinus et Carus appellent ainsi une famille de Pois- sons dont les branchies communiquent à l'extérieur par des trous latéraux. (C. d'O.) * AULASTOME. Aulasioma (auXx? , sillon; a?6u.%, bouche), annéi.. — Genre de la famille des Hirudinées ou Sangsues , proposé par M. Moquin-Tandon, à la pag. 123 de sa Monographie, pour une espèce de France (environs de Lyon) , et qui n'est pas employée en médecine. Son principal caractère générique est d'avoir les ma» hoir res réduites à une multitude de pli? sait- AIL AUL S39 lanls. M. de Blainville (Diet. des se. tint., t. 1/VII, p. 560) pense que la Sangsue type de ce genre n'est autre que VHœmn/ £s niyra Sav., qui rentre dans son genre Pseudo- bdella. (P- G.) AULAX, Berg. (Flor. Cap.) (aoXaÇ, sillon), bot. ph. — Genre de la famille des Protéacées, auquel M. R. l'rovn («m Linn. Trans., X, p. 49) assigne les ca- ractères suivants : Fleurs par avortement dioïques; les mâles en grappes, les fe- melles en capitules. Périanthe 4-parli jus- qu'à la base, régulier. Étamines (nulles dans les fleurs femelles ) 4 , insérées au milieu des segments du périanthe. Ovaire (abortif dans les fleurs mâles) 1-loculaire , 1-ovulé, accompagné de 4 squamules. Style tiliforme. Stigmate claviforme, oblique, his- l'idule, échancré. Noix 1-sperme, saillante, ventrue, barbue. — Arbrisseaux très gla- bres. Feuilles alternes, très entières. Inflo- rescences terminales; fleurs 1-bractéolées; les grappes mâles point involucrées, agré- gées ; les capitules femelles solitaires, ac- compagnés d'un involucre. Ce genre est propre à l'Afrique australe ; on n'en connaît que 2 espèces, cultivées comme plantes d'or- nement de serre. (Sr.) AULAXAjVTHE. Aulaxanthus («5- >.i\. sillon ; âvflcç, fleur), bot. th. — Genre de la famille des Graminées, établi par El- liot dans la Flore de Géorgie , et que Nut- tal a, après lui, nommé Aula,ric. (C. d'O.) AULAXIE. Aulaxia (a5/.»£, sillon). bot. ph. — Ce genre formé par Nuttal, dans la famille des Graminées , est très voisin des g.Panirum et }lïlium,cl a surtout une grande analogie avec le Milium amphi- enrpon. Ses caractères différentiels sont des valves presque égales et munies de sil- lons velus. Nuttal en décrit deux csp. natu- relles à l'Amérique septentrionale. L'une d'elles a été décrite par Michaux , sous le nom de Phalaris vitlosa. (C. d'O.) *AULAXT\A (au).ai-, strie), bot. cr. — Ce nom a été donné par M. Fée à un genre de ses Squammariées épiphylles, caracté- risé par un thalle orbiculairc , membra- neux, marqué de stries concentriques et par des apolhécies ( pseudo-lirelles) trian- gulaires , à angles aigus , impressionnées, ouvertes. Nous ne pouvons juger de cette production que sur la figure (Crypl- eror. offre, t. Il, f. 7) qu'en a donnée l'auteur, car il a cru superflu de la décrire. Elle nous parait appartenir plutôt au genre Opeyra- ÎTy,î , joueur de Ail- le), ins. — Genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Curculionides, établi par Schoenherr, qui le range dans sa division des Rhinomacérides, et lui assigne les caractè- res suivants : Antennes médiocrement lon- gues, insérées près de la base du rostre, de onze articles, avec la massue allongée, li- néaire , distincte , composée d'articles peu séparés. Rostre droit, un peu défléchi, cy- lindrique. Élytres oblongues, convexes, avec les angles numéraux obtus. — Ce genre a pour type et unique espèce VAul. tûbi- cen Sch., qui se trouve en Dalmatic. M. Dejean, dans son dernier Catalogue, avait appelé cette espèce Tubicenus Rynehiloi- des , mais dans le troisième et dernier, il a remplacé ces deux noms par ceux de Schoenherr. (D. et C.) ALLïQLE. Anlt'cus. rept. — C'est ainsi que Linné a désigné une espèce de son g. Cohthrr, à laquelle il faut rapporter la Couleuvre Hébé de Daudin, type d'un g. que Boié a établi sous le nom de I.ycodon. Voy. ce mot. (G. B.) * AL' LIZA. bot. ph. — Le genre de plan- tes ainsi nommé par Salisbury ( Trans. bort. soc, 1, p. 261 ) n'est qu'un démem- brement du grand genre Ept'dendntm dans la famille des Orchidées. Voy. épidendre. (A.R.) AULNE, bot. th. — Ancien nom fran- çais de l'Aune , Almts , L. Voy. ce mot. ALJLNÉE. bot. ph. — Vieux nom de i'Aunée, Initia Helenium L. Voy. aunée. (C. u'O.Ï 3.'iO AUL A UN AULOPE. Aulopus. roiss. — Sous- genre formé par Cuvier, dans le genre Sal- mo. Voyez saumon. (C. d'O.) *AULOPIUM. zoorn. — Mot emprunté à Donati , qui s'en servait pour désigner quelques Zoophytes. M. Rafinesque {Ana- lyse de la nature, p. 156) l'applique à un genre du groupe des Isis, les Arthropses. (P. G.) *AULOPOïlE. Aulojwra (ouXoç, flûte; w-,'poç, pore). zoorH. foss. — Genre de la famille des Sertulariés, qui se trouve dans les terrains secondaires anciens. (C. d'O.) AULOPUS. roiss. — Voyez aulope. AULOSTOMES (aùXôç, flûte ; lu- mes auriculaires à celles qui garnissent les oreilles des oiseaux. On l'emploie aussi dansunautre sens, et l'onappelleune esp. de Vautour, Vultur auricularis, parce qu'il lui pend, de chaque côté du cou et dans le voisinage des oreilles, un appendice mem- braneux.— Les conchyliologistes ont appli- qué cette épithète à une espèce de coquille , la Limnea auricularia , dont les bords, largement évasés, ressemblent à la conque de l'oreille, et les entomologistes à un in- secte du genre des Orthoptères,la Forficu/a auricularis, par suite d'un préjugé qui fait croire que les deux appendices cachés qu'il porte à l'extrémité de l'abdomen lui ser- vent à percer le tympan de l'oreille, tandis que ce ne sont que des armes défensives. (C. d'O.) AURICULARIA (auricula , petite oreille), moll. — Nom latin donné par M. de Blainville aux espèces du g. Peigne, ayant à la naissance de l'oreille de la valve droite une échancrure denticulée qui donne passage à un byssus. Voy. peigne. (C. d'O.) AURICULARIA. bot. ph. — Synonyme tfHedyotis. AURICULARIA {auricula, petite oreille), bot. cr. — Ce genre a été créé par Bulliard, auquel il donne les caractères sui- vants : « Les Auriculaires sont sessiles, et pour l'ordinaire membraneuses ; elles nais- sent appliquées par tous les points de leur surface inférieure sur des troncs d'arbre ou sur la terre ; à mesure qu'elles se dé\e- loppent, elles se renversent, et c'est de leur surface supérieure seulement, deve- nue alors l'inférieure , qu'elles donnent leurs semences ; l'émission en est ordi- nairement lente et durable. » Persoon , Fries, etc., ont rangé les espèces qui com- posaient ce genre parmi les Thélépho- res, dont elles présentent les caractères. Bulliard est le premier auteurqui, dansl' Au- ricularia 7 hylactris, a remarqué que les spores sont supportées par des bandes lé- AU 11 AUR 345 trasporos. Ce genre a été rétabli par Fries (Fpir. si/st. myr., p. 535), mais avec de nouveaux caractères. L'hymenium est in- fère, plissé irrégulièrement, d'une consis- tance gélatineuse , et supporté par un cha- peau d'une structure différente , sec et co- riace. Nous n'avons en France qu'une es- pèce de ce genre, qni est M AuricuUtrin rnrs'-ntorirfi, dont on fait un Thelephorn, un Phlehiu et même un Merulius. On la rencontre très fréquemment sur les vieux troncs, où elle se fait remarquer par son chapeau coriace, élastique, villeux et mar- qué de zones brunes sur un fond cen- dré ; son hymenium présente une couleur violette plus ou moins foncée et quelques plis irréguliers. Les autres espèces qui ont été décrites appartiennent aux pays étran- gers. (Lkv.) AURICULE {iruricnla, petite oreille). eool. bot. — Les ornithologistes donnent le nom d'Auricules aux crêtes dont les pennes les plus élevées sont placées sur le vertex , ainsi que cela se voit chez plusieurs espèces de Chouettes. Les botanistes appellent ainsi les appen- dices latéraux et arrondis en forme d'oreille qui se trouvent à la base de certaines feuil- les, comme dans la Sauge officinale. M. Link désigne, sous ce nom, les appendices folia- cés qui garnissent les pétioles du Cilrus Aurantium, et Wildenow les stipules des Jungermanniées, qui ne diffèrent ce- pendant en rien des vraies stipules. (C. d'O.) AURICULE. Aurieuln, Tourn. (allu- sion à Auricule ou Oreille-d? Ours, noms vulgaires de ces plantes), bot. ph. — Genre de la famille des Primulacées, réuni par Linné aux Primuln , dont il diffère par le calice, qui est campanule ou obeonique, ni anguleux, ni ventru, et par la corolle, dont la gorge est dépourvue de glandules. — Les Auricules sont des herbes à souches vivaces, charnues, feuillues vers le sommet, écail- leuses inférieurement par les restes des pé- tioles des anciennes feuilles. Les feuilles sont très entières ou dentées, roselées, un peu charnues , non rugueuses , subpersis- tantes , point convolutées en vernation , à pétiole ailé. Les fleurs sont portées sur des hampes grêles, cylindriques, nues, dres- sées ; les pedieelles sont disposés en om- belle terminale , accompagnée d'une colle- rette de bractées herbacées ; les pedieelles fructifères sont dressés. Ces plantes sont remarquables par l'élégance de leurs fleurs. Tout le monde connaît les nombreuses va- riétés de l' Auricule commune {Primuln Aurieuln L.) ou Auricule des fleuristes, qu'on appelle vulgairement Oreille d'ours, et qui se cultive si communément comme plante de parterre ; cette espèce croit spon- tanément sur les rochers des Alpes. (Sr.) AURICULE. Auroula (fntricula,fv- tite oreille), moil. — Les Coquilles du genre Auricule sont pour la plupart connues de- puis très longtemps. Bonanni, Lister, Rum- phius, Gualtieri et d'Argenville en ont fi- guré avant que Linné ne les introduisit dans les premières éditions du Systema uahtrœ, dans son genre Bulle , et quel- ques autres dans son genre Hélix. C'est dans ces genres qu'elles se trouvent dans la dixième édition du Systema et dans le Musée de la princesse Ulrique. Plus tard, Linné apporta des changements assez nota- bles à sa classification des Coquilles, et à la douzième édition du Systema na- t'/rœ, il transporta parmi les Volutes celles de ces Bulles qui ont des plis à la colu- melle; ce qui ne l'empêcha pas de laisser encore parmi les Hélices quelques espèces très voisines de celles que comprennent les Volutes. Il est certainement fâcheux que Linné ait confondu dans son grand genre Volute des Coquilles aussi diverses, et qu'il n'ait pas été frappé d'un caractère aussi im- portant que celui de l'ouverture entière ou échancrée. Il avait eu soin de le diviser en plusieurs sections ; mais cela ne pouvait arrêter la confusion qu'y portèrent bientôt très loin Martini, Gmelin et d'autres au- teurs. Bruguière, d'abord, dans les plan- ches de l'Encyclopédie, et Lamarck bientôt après, apportèrent une sage et utile réforme au grand g. Volute de Linné, et il en ré- sulta successivement un assez grand nom- bre de g. que la science garda , parce que tous y furent utilement introduits. Avant les deux auteurs que nous venons de mentionner, Millier avait compris que les Auricules ne peuvent rester parmi les Volutes; aussi les rangca-t-il parmi les Hé- lices, ce qui les mettait plus naturellement en rapport. Suivant cet exemple, Bruguière 22* 3/ll> AUK AUK les entraîna dans son genre Bulime, et c'est là que Lamarck les prit pour en faire le genre qui nous occupe. Lamarck, il faut en convenir, fut d'abord très incertain sur la place que son genre devait occuper. Dans sa première classification de 1799, il met les Auricules entre les Pyramidelles et les A.mpullaires, non loin des Mélanies et des Planorbes. Dans son Système des Animaux sans vertèbres de 1801, il intercale mala- droitement les Volvaires entre les Auricules -vi les Ampullaires , ne s'apercevant pas que, chez les Volvaires, l'ouverture est tou- jours échancrée à la base. M. de Roissy, dans le Buffon de Sonnini, avec la sagacité qui le caractérise, retira les Volvaires du voisinage des Auricules, revenant sagement à la première opinion de Lamarck. La- marck, convaincu que les Auricules sont ter- restres, les fondit avec sa famille des Poli- nacées, lorsque, dans l'extrait du Cours, il présenta sa classification perfectionnée des animaux Mollusques. Avant cela, le sa- vant professeur avait établi (Philosophie loologique), une famille des Auricula- cées, où les Auricules se trouvaient en contact avec des genres qui n'ont avec elles aucun rapport naturel. Montfort, dans le médiocre ouvrage qu'il publia sous le nom de Conchyliologie systématique, proposa un genre Scarabe qu'il fit aux dépens des Auricules de Lamarck. Cuvier, se persua- dant qu'il existait de grandes différences entre ces Scarabes et les Auricules propre- ment dites, comprit les uns dans ses Pul- monés terrestres, comme sous-genre des Hélices ; et les autres, dont il sépara les Conovules , furent jointes aux Pulmonés aquatiques, entre les Physes et les Torna- telles. Malgré celte autorité de l'illustre professeur, Lamarck (Histoire des Ani- maux sajis vertèbres) n'en continua pas moins à partager ses Colimacés en deux sections, et dans la seconde, comprenant ceux à deux tentacules, se trouve le g. Auricule. Le g. Conovule, proposé d'abord par Lamarck pour les esp. aquatiques, fut réuni par lui aux Auricules do son dernier ouvrage. Ce sont là les traits principaux de l'his- toire du g. Auricule. Ceux des auteurs qui ont eu occasion de mentionner ce genre se sont plus ou moins conformés, soit à l'opinion de Cuvier, soit à celle de La- marck. Jusque-là, les Coquilles seules du genre Auricule avaient servi à caracté- riser le genre et à lui donner des rapports naturels. Entraîné par des caractères ex- térieurs, Lamarck rapporta, parmi les es- pèces, un assez bon nombre de Bulimes à columelle plissée. M. de Férussac, l'un des premiers, s'aperçut de ce mélange, et dans le Prodrome de son grand ouvrage, apporta au genre d'utiles changements. On ne connaissait alors les animaux que de deux espèces d'Auricules, l'une terrestre, dont Miiller a fait son genre Churlinm, et l'autre vivant sur les bords de la mer, et souvent plongé dans les eaux salées, et dont Drapar- naud a fait connaître l'animal ; mais il res- tait à savoir quelle était la valeur réelle du genre Scarabe de Montfort, des Conovules de Lamarck, et du genre Piélin d'Adanson M. Van-Hasselt, dans un voyage aux Indes, observa l'animal des Scarabes, dont bien- tôt il fit les figures dans l'ouvrage de M. Les- son, et quelque temps plus tard dans celui de MM. Quoy et Gaimard. On ignorait si r Auricula Myosotis est pulmoné ou pec- tinibranehe. M. Lowe, pendant un long sé- jour qu'il fit à Madère, s'occupa avec le plus grand succès d'observations et d'expérien- ces sur plusieurs genres incertains, et en- tre autres sur ces petites espèces d'Auricules marines et de Piétins d'Adanson ; enfin il restait à éelaircirune question controversée parmi les zoologistes, et que Lamarck avait préjugée avec une admirable sagacité. Cu- vier, comme nous l'avons vu, avait rappro- ché les Auricules des Tornatelles ; M. de Férussac n'avait pas manqué d'insister sur la justesse de ce rapprochement auquel M. de Blainville donna une nouvelle valeur en l'adoptant dans son Truite de Malacolo- gie. Nous seuls défendîmes l'opinion deLa- marck, et bientôt nous eûmes la satisfac- tion d'apprendre que ce grand zoologiste, que nous avons toujours cherché à prendre pour guide, avait eu complètement raison ; car M. Gray observa bientôt que les Torna- telles sont operculées; et, peu de temps après, nous observâmes également l'oper- cule des Pyramidelles. Ces genres ne pou- vaient donc désormais avoir de contact avec les Auricules, et M. de Blainville lui-même corrigea sa première classification dans les AUR AUR 5/47 corrections et additions à son Traité de Ma- lacologie. Tout ce que nous venons de dire n'est pas encore suffisant pour la réforme complète des Auricules de Lamarck. On trouve en effet parmi elles, sous le nom d" Ai/rii nia dombeiana, une coquille qui n'a pas les vrais caractères des Auricules et qui ressemble beaucoup plus à une Limnée dont le lest serait fort épais ; aussi , dans une note relative à cette espèce, dans la nouvelle édition des Animaux sans vertè- bres de Lamarck, avons-nous dit que ce se- rait de préférence dans ce genre Limnée que nous placerions l'espèce en question. Dans le même temps, Gray proposait, pour cette coquille et quelques autres analogues, un genre particulier sous le nom de Chilc- sia , et, à peu près à la même époque, M. Aie. d'Orbigny ( Voyage dans V Amé- rique méridionale), partageait notre opi- nion, se fondant sur la connaissance des ani- maux dont il a donné de très bonnes figu- res. Nous verrons, en parlant des Limnées, la petite différence qui existe entre ces es- pèces péruviennes et les nôtres. Depuis très longtemps, Lamarck avait fait connaître {Mémoires du Muséum) une petite coquille fossile des environs de Paris, à laquelle il donna le nom d\4u- Hr nia rimjcns. Cette coquille , ainsi que plusieurs autres qui offrent le même caractère, a toujours fort embarrassé les zoologistes, et a été successivement trans- portée des Auricules dans les Marginelles, des Marginelles dans le genre Pcdipesd'A- danson , du g. Pedipes dans les Volutes, par Rrocchi, et enfin dans les Nasces par M. de Férussac. Nous nous sommes déter- miné à créer, pour cette espèce et ses con- génères, un genre à part, voisin des Pedi- pes, et auquel nous avons donné le nom de Ringirule Voy. ce mot. Si nous reprenons actuellement les faits importanls nouvellement introduits dans la science, relativement aux Auricules, nous verrons que, d'après les observations de Van-Hasselt, de MM. Lesson, Quoy et Gai- mard, les animaux du Scarabe de Mont- fort, de Wiuri' nia Midœ, et de quelques espèces de Conovules, ont tous deux tenta- cules sur la tète et les yeux placés à la par- tie postérieure et externe de la base de ces tentacules. Ces animaux, a l>xeej>tion de ceux des Conovules, respirent Pair en na- ture. Les observations de M. Lowe nous apprennent que très probablement les Pié- tins, VAurirula Myosotis, et les Cono- vules sont des Mollusques pectinibranebes. Il résulte de ces faits, qu'il faut éliminer des Auricules de Lamarck : 1° les Bulimes ; 2° l'Auricule de Dombey qui est une Lim- née ; 3° le petit genre Ringicule, qui res- tera très probablement dans la famille des Auricules ; 4° enfin, mais avec moins de certitude, les Conovules et quelques autres espèces tant vivantes que fossiles, qui lient ce groupe aux Auricules véritables. Il res- terait donc, dans le genre ainsi reformé, les espèces terrestres à deux tentacules et qui respirent Pair en nature. Il faut ensuite estimer la valeur d'un caractère que nous n'avons pas encore mentionné. L'animal de la plus grande espèce d'Auricules, VAitri- cula Midœ, a le sommet de ses grands tentacules terminés de la même manière que ceux des Hélices, sans cependant avoir le point oculaire au sommet de ces tenta- cules. On peut croire, d'après l'analogie la mieux fondée, que VAurirula Judœ doit présenter la même disposition. Les Sca- rabes, au contraire, ainsi que VAurieula Myosotis et les Conovules, portent sur la tète deux tentacules coniques et toujours pointus au sommet. Cette différence est- elle suffisante pour séparer ces animaux en deux genres particuliers? La réponse à cette question est tout entière dans l'observa- tion qu'il reste à faire sur l'anatomie in- terne des animaux dont il s'agit. Il faut sa- voir, en effet, si ces petites différences exté- rieures sont traduites en dedans par d'au- tres différences appréciables en d'autres parties de l'organisation. Ca racteres génériques . Animal ovale, rampant sur un pied assez large, semblable à celui des Hélices. Tète assez large et épaisse, portant une paire de tentacules, soit coniques et pointus, soit terminés par un globule pulpeux. Yeux sessiles placés à la partie postérieure et ex- terne de la base des tentacules. Respira- tion aérienne. Génération monoïque, comme celle des Hélices. Coquille ovale oblongue, quelquefois conoïde ; à ouverture entière , étroite, longitudinale; la columelle plissée, et le bord droit épaissi, quelquefois ren- 34» AUR versé en dehors , souvent renflé dans son milieu. Les Aurieules se distinguent assez fa- cilement de tous les autres genres con- nus ; ce sont en général des Coquilles épaisses et solides ; à spire courte et co- noïde , dont les tours sont nombreux et étroits. Plusieurs espèces sont singulière- ment comprimées et bordées de chaque côté de varices très plates, ce qui les a fait comparer aux Ranelles. Ces espèces se lient insensiblement aux autres Aurieules , soit par des varices qui surviennent accidentel- lement dans quelques espèces, soit par une pression analogue, mais moins forte. Dans l'autre , l'ouverture est toujours longitudi- nale , bien plus haute que large ; elle est perpendiculaire, c'est-à-dire qu'elle ne s'in- cline point sur l'axe longitudinal. La colu- mellc porte deux ou trois plis et quelquefois davantage, et le bord droit, épaissi à l'inté- rieur, est assez souvent denté en dedans et quelquefois seulement épaissi à la manière des Colombelles.Le nombre des espèces con- nues est actuellement assez considérable, surtout si l'on y joint celles qui sont fossi- les. Ces dernières n'appartiennent pas d'une manière exclusive aux terrains ter- tiaires, comme on l'a cru pendant long- temps; on en trouve aussi un assez bon nombre dans les terrains crétacés, et parmi elles doit se trouver le Cassis nvellana de M. Brongniart, que ce naturaliste, trom- pé par une cassure, a fait représenter avec un canal ascendant qui n'exista jamais que sous le crayon de son dessinateur. On sait actuellement , par les obser- vations des voyageurs dont nous avons parlé dans cet article , que les Aurieules sont des animaux dont les mœurs se rap- prochent beaucoup de celles des Hélices : cependant les espèces terrestres ne s'éloi- gnent jamais beaucoup de la mer; il semble qu'elles ne puissent se passer de son in- fluence , et plusieurs vivent sur les plantes des rivages ; quelques autres s'éloignent davantage, se creusent au pied des ar- bres des retraites assez profondes , où elles se tiennent ensevelies pendant la mauvaise saison. Elles aiment les lieux hu- mides , et la pluie les engage à sortir pour aller paître les feuilles des plantes dont elles se nourrissent. (Desh.) AUR AL'IUClJLES. Auriculœ (aurieula , petite oreille), moll. — M. de Férussac , dans ses Tableaux systématiques des Mollusques, ainsi qu'à la un de son Pro- drome sur les Hélices , a donné ce nom à une famille qui rassemble les six g. suivants: Carychie de Millier ; Scarabe de Montfort ; lesAuricules aquatiques de Lamarck; lesPy- ramidelles, les Tornatelles, et enfin le g. Piétin d'Adanson . D'après ce que nous avons dit dans l'histoire du genre Auricule, auquel nous renvoyons , on voit déjà que celle fa- mille ne peut être maintenue qu'après avoir subi des modifications. Les genres Carychie, Scarabe et Auricule doivent être réunis jus- qu'à nouvelles observations. Les genres Pyramidelle et Tornatelle doivent en être retranchés pour toujours, et au genre Piétin, il faut ajouter notre petit genre BJngicule , et y introduire aussi probablement le genre Conovule de Lamarck. Ainsi réformée, cette famille des Aurieules nous semble néces- saire, et nous l'avons adoptée depuis long- temps dans notre classification jointe à l'article Mollusque de l'Encyclopédie. Si maintenant nous cherchons les rapports naturels de cette famille, il nous semble qu'elle ne doit pas être très éloignée de celle des Hélices, servant en quelque sorte de passage entre les Pulmonés et les Peetini- branches. Nous ne pensons pas qu'on puisse en approcher le genre Cyclostome, comme Lamarck l'a fait dans ses différents ouvra- ges. (Desh.) * AURICULES (auricula, petite oreil- le), bot. cr. — Dans la sous-tribu des Subu- lées de la famille des Hépatiques, les feuilles sont diversement conformées et repliées vers le dessous de la tige. La portion repliée de la feuille prend le nom de lobule dans le genre Lcjei/nia, et celui d'Auricule dans le genre Frullania.On peut prendre une juste idée de ce repli, en observant le Jubula Ta- marisci {Junyertnannia , L.), espèce de nos contrées la plus commune sur l'écorce des arbres. Cette forme elle-même, d'ail- leurs fort variable dans certaines limites, mais constante pour chaque espèce, est sou- vent d'un grand secours pour la distinction des espèces entre elles. (C. M.) AURICULITE ( aurieula , petite oreille), moll. — D'après Bosc, on don- nerait ce nom à une espèce fossile de AUK AUR •m Gryphée, mais il n'indique pas laquelle. (Desh.) AUREDES. Aurides. min. —M. Beu- dant nomme ainsi une famille de minéraux qui comprend l'Or et ses combinaisons. (C. d O.) AURIFÈRE. Aurifera. moix. —Nom donné par M. de Blainville, au genre Brante d'Okcn. Voi/ez brante. * AUREFORMES ( a uris, oreille ; for- ma , forme), mou. — Latreille , dans ses Familles naturelles, a cherché à réformer la famille des Macrostomes de Lamarck. Il a retiré de cette famille le genre Sigarct, et à cause de ce changement, s'est cru auto- risé à changer son nom. Il lui a donné celui- ci en y conservant les trois genres Halio- lide, Stomate, Stomatelle. Il la place en tête de ses Mollusques scutibranches. Nous verrons à l'article mollusques , si ces rap- ports doivent être maintenus ; si une fa- mille composée de ces genres doit être conservée, elle doit conserver aussi le nom que Lamarck lui imposa le premier. Voy. MACROSTOME. (DeSH.) *AURIGÈ]VE. Auriyena (aupo. et de I "Ys'vTi, qui engendre le vent), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes , tribu des Buprestides, éta- bli par MM. Gory et Delaporle , dans leur Iconographie de celte tribu. Ce genre a pour, type le Buprestis lu gu- bris de Fabricius qui se trouve en Autriche, et que M. Dejean , dans son dernier Catalo- gue, rapporte au g. Perotes de Mégerle. M. Spinola (Ami. de la Soc. ent. de Fr-, t. VI, p. 111) le place également dans le même g. Celte espèce appartenait auparavant à une division du g. Latipulpis de M. Solier. (D.) AURINIA , Desv. (Aunim, or; allu- sion à la couleur des fleurs), bot. ph. — Section du g. Alyssnm,dc la famille des Cru- cifères. Les caractères distinctifs en sont : Pétales d'un jaune vif, à lame bilobée ou bifide; filets tous calleux antérieurement (peu au-dessus de leur base) ; callosités ob- tuses, dentiformes, horizontales, appliquées sur l'ovaire ; ovaire à loges 2-à 6-ovulées. Silicule à valves plus ou moins bombées (Spach, Hist. des Plant, phan., t. VI, p. 478). L'esp. la plus notable de ce sous-genre est YAlyssum taxatik L., fréquemment cultivée comme plante de parterre, sous le nom de Corbeille d'or. (Sp.) AURIO, AURO. bot. ph.— Noms vul- gaires de VAlriplex Halimus. Voyez ARROCHE. AURIOE, AURION, AURIOU. ois. poiss. — Noms vulgaires du Loriot com- mun, Oriolus Galbula L. Voy. ce mot On donne aussi ce nom au Maquereau , SconiherScombcrL., sur quelques points de nos côtes. (C. d'O.) AURIOLE. bot. ph. — Synonyme de Lauréole. Voyez ce mot. AURION. ois. poiss. — Voyez auriol. AURIOU. ois. poiss. — Voyez auriol. AURISCALPE. Auriscalpium {fiu- riscalpium , cure - oreille ). moll. — Mégerle ne connaissant pas sans doute le genre Anatine de Lamarck l'a reproduit dans sa classification des Bivalves sous le nom d'Auriscalpium, qui fait double em- ploi et qui ne peut être adopté. Voy. ana- tine. (Desh.) AURO. bot. ph. — Voyez aurio. AUROCHS ( Bœuf sauvage de la Li- thuanie; Auer des Allemands; Zuhr des Polonais; Unis des classificateurs moder- nes), mam. — Comme l'histoire de l'Aurochs se trouve nécessairement comprise, en par- tie dans l'histoire du genre, en partie dans celle du sous -genre auquel appartient ce ruminant , nous renverrons , pour tout ce qui concerne son organisation et ses mœurs, aux articles boeuf et bison, et nous nous bornerons ici à présenter quelques remar- ques sur les deux noms français et latin qu'il porte dans les ouvrages d'histoire na- turelle. Aurochs est une altération de l'allemand Auerochs ( Bœuf Auer ) ; Urus est le nom donné par J. César , et après lui par plusieurs écrivains des premiers siècles de notre ère , à un Bœuf sauvage des forêts de la Germanie. En voyant ces deux noms employés comme synonymes, on s'attend sans doute à trouver, dans ce que les an- ciens nous ont dit de leur Unis , quelques traits qui appartiennent à l'Aurochs et ne puissent appartenir qu'à lui ou à une espèce très voisine; tel n'est pas le cas, cependant, comme on pourra le reconnaître en compa- rant les deux passages suivants: «^a troisième sorte d'animaux propres 350 AUR AUK à la forêt Hercynienne, dit César dans ses Commentaires ( liv. V, en. 28), est celle qu'on désigne sous le nom d'Unts.Cet ani- mal est d'une taille peu inférieure à celle de l'Éléphant. Son port, sa couleur et ses formes sont celles de notre Taureau. C'est un animal d'une grande vitesse à la course, d'une grande force, et qui n'hésite pas à al- laquer tout homme ou toute bote qui se présente devant ses yeux. On prend les Unis dans des fosses habilement préparées , et leur chasse, qui est très propre à endurcir les hommes à la fatigue, est pour la jeu- nesse de ce pays un exercice favori. Ceux qui ont tué plusieurs Unis et peuvent en mon- trer les cornes qu'ils conservent comme des témoignages de leur valeur , s'atti- rent de grands éloges. On peut prendre, comme il a été dit, des Unis vivants; mais on ne parvient pas à les habituer à la vue de l'homme , à les apprivoiser , même quand ils sont pris tout jeunes. Les cornes de ces animaux , par leur grandeur, par leur forme et par tout leur aspect extérieur dilïérent beaucoup des cornes de nos Kœufs. Elles sont très recherchées par les habitants, qui en garnissent le bord en ar- gent et s'en servent, comme de coupes, dans leurs festins. » Le second passage que nous voulons rapprocher du premier sera emprunté au lièijne a -limai de Cuvier. « L'Aurochs , dit ce célèbre naturaliste, passe d'ordinaire, mais à tort, pour la souche sauvage de nos bètes à cornes. Il s'en distingue par son front bombé , plus large que haut, par l'attache de ses cornes au-dessous de la crête occipitale , par la hauteur de ses jambes, par une paire de cêtes de plus , par une sorte de laine cré- pue qui couvre la tête et le cou du mâle, et lui forme une barbe courte sous la gorge , par sa voix grognante » Les signes qui viennent d'être énumérés dans cette courte description sont, comme on le voit, tous, à l'exception d'un seul (la différence dans le nombre des côtes), des signes extérieurs et qui s'offrent pour ainsi dire d'eux-mêmes à l'observation. Quelques uns, tels que la crinière, la barbe , sont de nature à frapper nécessairement tout homme qui verra pour la première fois un Aurochs. Cet homme remarquera encore, sans doute, l'énorme développement des épaules, la petitesse comparative de la croupe, la brièveté de la queue, et, quand il voudra faire connaître l'animal , il ne manquera pas d'insister sur plusieurs de ces particularités. Or, comme on n'en peut pas citer une seule qui soit mentionnée dans tout ce que les anciens nous ont dit de VUrus, il en faut conclure, ou que leur Unis était un être imaginaire, ou que c'é- tait une espèce très différente de l'Aurochs. Remarquons bien que les seules différences qu'ils signalent entre ce Bœuf et la race do- mestique italienne , ce sont la taille élevée de l'animal , la grandeur et la forme de ses cornes ; mais supposons qu'un bœuf de la campagne de Rome, ou des steppes de la Hongrie se trouve transporté dans une fo- rêt de la Bretagne, les paysans du voisinage pourront en dire précisément tout ce que les anciens latins nous disent de leur Un/s; or, la race bovine en Italie , à l'époque où César écrivait , ne ressemblait guère plus à la race que nous trouvons aujourd'hui dans ce pays , que n'y ressemble la race bre- tonne. Ainsi, soit qu'on voie dans les Urus des forêts de la Germanie des Bœufs ancien- nement domestiques, puis repassés à l'état sauvage (comme il est arrivé en plusieurs endroits, dans les temps historiques, et no- tamment dans les régions tropicales du Nouveau-Monde) , soit qu'on les considère comme appartenant à la souche sauvage de notre bétail domestique , il n'y a ni dans l'une ni dans l'autre de ces opinions, dont la dernière a pour elle l'autorité de notre illustre Cuvier, rien qui soit en désaccord avec les témoignages des anciens ; au con- traire, dans ces témoignages, il n'y a rien qui puisse servir à établir l'identité de l'Aurochs et de VUms. Comment se fait-il donc que les zoolo- gistes systématiques aient appliqué ce nom d'Unis à une espèce à laquelle il paraît si peu convenir? Disons-le pour leur justifi- cation , ce ne. sont pas eux qui ont eu l'idée de cette application ; ils l'ont trouvée déjà faite par des écrivains qui n'étaient nulle- ment naturalistes; mais ils ont eu le tort, après l'avoir adoptée sans réflexion , de la défendre par des sophismes. Voici à-peu- près comme ils ont raisonné : « César ne dit pas avoir vu VUrus, ou Al' H AUR 351 plutôt il avoue implicitement qu'il ne l'a pas vu, car tout en allirmant que l'animal ne vit point en captivité, il lui donne pour pairie un pays dont il a à peine entrevu la frontière. Les autres écrivains n'ajoutent aucun trait à la description qu'il nous a donnée, ils n'en précisent aucun; ils ont donc, comme lui , parlé sur de simples ouï- dire; ainsi, il n'y a aucun fond à faire sur les détails qui nous ont été transmis, et tout ce qu'on peut conclure des divers pas- sages où se trouve le nom de VUrus , c'est qu'au commencement de notre ère , il existait, dans les forêts de la Germanie, un Bœuf sauvage qu'on désignait sous ce nom. <> Maintenant si l'on considère que, dans celte forêt Hercynienne, patrie de VUrus au temps de César, existe aujourd'hui une espèce de Bœufs sauvages, l'Aurochs, et que cette espèce est la seule qu'on y trouve, ne sera-t-on point porté à conclure que les deux noms désignent un seul et même animal ? « La comparaison même de ces deux noms conduit à une conclusion toute sem- blable; car, évidemment, les mots A uer et Unis dérivent d'une même racine, ou plu- tôt c'est le même mot sous deux formes différentes.» Nous admettrons que les mots Auer et Unis dérivent d'une même racine; mais on nous accordera aussi la communauté d'o- rigine des trois mots Vidpes (1), Wolf (2), Whel/i (3), et nous ne nous croirons pas pour cela en droit d'en conclure qu'ils désignent une même espèce. Si l'argument puisé dans les considéra- tions étymologiques est absolument sans valeur, on va voir que l'autre n'a pas plus de poids. Les écrivains anciens, en effet, ne nous donnent pas VUrus comme le seul Bœuf sauvage des forêts de la Germanie ; au con- traire, ils indiquent sous le nom de Bison une deuxième espèce qui est certainement notre Aurochs. A la vérité, ils auraient pu parler du même animal sous deux noms différents , ce qui leur est arrivé plusieurs fois; mais il est difficile de supposer que ce soit ici le cas , quand nous voyons un IJ fo/pèi . en laiiu, Renard. (9) IP'olf, en allemand el «n anglais, ifoup. ,JJ Whtlfi, en anglais, jeune chien. poète latin parler dans un même vers de VUrus et du Bison comme ayant paru l'un et l'autre dans les jeux du cirque. De ce qu'il n'existe aujourd'hui dans l'ancienne forêt Hercynienne qu'une seule espèce de Bœufs sauvages, conclure, contre le témoignage formel des anciens, qu'il n'en existait pas dans les mêmes lieux une se- conde, il y a deux mille ans, c'est procé- der bien hardiment. En raisonnant de la sorte , si l'espèce de l'Aurochs , aujour- d'hui réduite à un très petit nombre d'in- dividus et dont la destruction complète est sans doute très prochaine, s'était éteinte il y a trois siècles, on n'hésiterait pas à affir- mer qu'aucune espèce du genre Bœuf n'a existé depuis les temps historiques à l'état sauvage dans les forêts de l'Europe. D'après ce qui vient d'être dit, on voit que pour désigner l'Aurochs dans la no- menclature latine, les classificateurs avaient à choisir entre deux noms donnés par les anciens à des Bœufs sauvages , l'un dont l'application était parfaitement légitime, et ne pouvait entraîner aucune confusion , l'autre dont l'acception était au moins douteuse ; c'est ce dernier qu'ils ont pré- féré : évidemment ils ont eu tort; mais, leur erreur, une fois reconnue, convient-il de la réparer? non, sans doute ; le remède serait pire que le mal. Si l'on en était aujourd'hui à créer pour Ea zoologie une nomenclature latine, on pour- rait, on devrait peut-être s'attacher à n'y pas faire entrer un seul nom, avant de s'être bien assuré qu'on ne le détournait point de la signilication qu'il avait anciennement. Pour cet examen préalable, on trouverait sans doute de grands secours dans les re- cherches de certains naturalistes qui unis- saient à une parfaite connaissance des faits et à beaucoup de sagacité une très vaste érudition; mais quoique ces savants aient pu faire , le travail n'est pas terminé , et ceux qui s'occuperont de le poursuivre rencontreront de grands obstacles ; souvent il leur arrivera de ne recueillir aucun fruit de leurs recherches. Il n'est pas rare en effet, comme nous le faisions remarquer plus haut , de trouver dans les écrits des anciens le même animal désigné par plusieurs noms différents, sui- vant les pays dans lesquels il a été observé, 552 AUR et c'est déjà là une cause de confusion ; mais ce qui est au moins aussi commun, et beaucoup plus fâcheux , c'est l'applica- tion d'un même nom à la désignation de plusieurs espèces distinctes. Constater ce double emploi du mot est chose difficile à cause de la brièveté des indications qui d'ordinaire s'y rattachent. Quand par ha- sard on trouve des descriptions, elles sont toujours incomplètes, et, quand l'auteur n'a pas parlé de visu , elles sont presque né- cessairement inexactes. Ce n'est pas tout encore; souvent les écrits originaux ont été perdus, et nous n'obtenons les renseigne- ments qu'ils contenaient que par l'inter- médiaire des compilateurs. Or ceux-ci ne se sont pas toujours contentés de transcrire, à la suite les unes des autres, les diverses don- nées qui se rattachaient à un nom commun* quelquefois ils les ont combinées pour en faire un seul animal ; alors la difficulté est vraiment inextricable. Supposons cependant tous ces obstacles surmontés, et voyons quelle sera, relative- ment à la nomenclature, l'importance d'un résultat si péniblement obtenu ; très peu de chose, en vérité. Pour les Mammifères, par exemple, si nous passons en revue les noms qui nous ont été transmis par les anciens, nous voyons qu'il y en avait bien trente à peu près dont l'application n'était pas dou- teuse; eh! bien, toutes les recherches des savants n'ont guère abouti qu'à augmenter ce nombre d'une vingtaine. Admettons que les recherches futures l'augmentent encore d'autant, ce seront soixante-dix noms qu'on aurait pu employer sans scrupule dans la nomenclature zoologique. Tous les autres noms anciens d'ailleurs en auraient dû être bannis, comme propres à donner de fausses idées : ainsi, pour le cas qui nous occupe, le mot Bis»n serait appliqué à l'Aurochs et le mot Unis disparaîtrait, du moins comme nom d'une espèce aujourd'hui vivante. La même proscription s'étendrait au mot Bonttsw , à moins qu'on ne l'appli- quât à l'Aurochs du Caucase , dans le cas où des recherches ultérieures prouveraient , ce qui est assez peu probable , qu'il dif- fère spécifiquement de l'Aurochs de Li- thuanie. Certes, ce serait un assez mince avantage pour une nomenclature que d'être vraie AUR sous le point de vue historique, et ce n'est pas là ce qu'on doit lui demander, mais en- fin ce serait un avantage réel. On pourrait donc s'étonner de voir que, dans les nom- breux systèmes de nomenclature qui ont été proposés depuis quelques années et qui menaceraient, si leurs auteurs jouissaient d'assez de crédit pour se faire écouter , de jeter la science dans une confusion com- plète, on n'ait jamais pensé à faire prévaloir ce principe. C'est que pour en faire l'appli- cation, il faudrait du travail , il faudrait des connaissances que n'ont point les novateurs auxquels nous faisions allusion ; c'est qu'il est bien plus facile de forger, au moyen du Dictionnaire grec, cent noms nouveaux, plus ou moins sonores, plus ou moins si- gnificatifs, que de déterminer d'une ma- nière satisfaisante la véritable acception d'un nom ancien, restée douteuse jusqu'à ce jour. (Rour..) AUROiVE. bot. m. — Voyez armoise. *AUROPOUl>RE. m m. — Nom Sonné à un Aurure de palladium et d'argent, d'une couleur d'or sale , qui se trouve en petits grains cristallisés au Brésil, dans la capitai- nerie de Porper. Il est composé, suivant M. Berzélius, sur 100 parties, de 85,98 d'or; 9,85 de palladium ; et 4,17 d'argent. (Del.) AURORE, phys. — On nomme ainsi la lumière qui précède le lever du soleil. Le crépuscule du matin que parfois l'on confond avec l'Aurore n'est que la première lueur qui succède à la nuit et qui ne suffit point encore pour distinguer les objets. L'Aurore commence quand le crépuscule cesse, et lorsque chaque chose revêt la cou- leur qui lui appartient. Le levant , qui n'of- frait qu'une légère bande lumineuse, prend une teinte orangée qui s'anime graduelle- ment; les nuages se colorent des plus vives nuances d'or et de pourpre, l'horizon de- vient tout resplendissant , et cet admirable spectacle n'est effacé que par la lueur du soleil. L'Aurore est un double phénomène de réfraction et de réflexion. La lumière du soleil, qui commence à paraître lorsque cet astre est encore à 18° au-dessous de l'hori- zon, nous est envoyée , non par transmis- sion directe , mais par réflexion sur les va- peurs atmosphériques, sur de petites mo- lécules solides qui y flottent et peut-être AUR AUP aussi sur les atomes matériels réels de l'air lui-même (Hcrschel). Quelques physiciens considèrent l'Au- rore comme un phénomène de diffraction (modification qu'éprouve la lumière par son passage auprès des extrémités des corps). Ils pensent expliquer ainsi plus facilement les modifications que font éprouver à l'Aurore non-seulement l'état hygrométrique ou ther- mométrique de l'atmosphère, mais encore les dispositions locales de la contrée dans la direction du soleil levant. (A. D.) AURORE RORÉALE. météor. — Dans les régions voisines du pôle , on ob- serve parfois, quelques heures après le cou- cher du soleil, un météore lumineux, dont nous allons décrire les différentes phases. Il s'annonce d'abord par une espèce de brouillard qui occupe la partie nord de l'ho- rizon , en tirant un peu vers l'occident, et qui présente la figure d'un segment de cercle dont l'horizon forme la corde. La partie vi- sible de la circonférence de ce brouillard paraît bientôt bordée d'une lueur blanchâ- tre , produisant un arc lumineux ou plu- sieurs arcs concentriques, séparés par des bandes obscures. Des jets et des rayons de lumière, diversement colorés, s'élancent en- suite de l'arc , ou plutôt du segment nébu- leux où se forme toujours quelque brèche éclairée qui semble leur livrer passage. Quand le phénomène augmente et qu'il doit occuper une grande étendue, ses progrès se manifestent par un mouvement général, par une sorte de trouble dans toute la masse. Des brèches nombreuses se forment dans l'arc et dans le segment obscur, et dispa- raissent à l'instant; des vibrations de lu- mière, des éclairs viennent frapper, comme par secousses, toutes les parties du météore. Enfin , lorsqu'il est arrivé à sa plus grande extension , on voit se former au zénith une couronne de feu, vers laquelle conver- gent une multitude de traits enflammés. C'est alors que le phénomène, dans toute sa magnificence , présente un spectacle admi- rable, tant par la variété des figures lumi- neuses qui se jouent de mille manières dans les hautes régions de l'atmosphère, que par la vivacité et la richesse des couleurs dont elles brillent. Il diminue ensuite par de- grés. Les jets lumineux et les vibrations se renouvellent cependant encore de temps en temps; mais enfin le mouvement cesse ; la lumière qui s'était étendue dans toutes les portions du ciel se resserre et se concentre vers la partie boréale; le segment obscur s'éclaircit , puis finit par s'éteindre , tantôt subitement, tantôt avec lenteur, à moins qu'il ne se prolonge pour se confondre avec le crépuscule du matin. Telle est l'Aurore boréale dans tout son éclat: c'est ainsi que la voient les habitants de la Laponie, de la Norwège, de la Russie septentrionale, de la Sibérie; ceux du nord de l'Ecosse, de l'Islande, du Groenland, du Canada, des régions arctiques, en un mot; mais, plus on s'éloigne du pôle, moins on en voit distinctement les diverses périodes. Elle ne paraît généralement en France que comme une lumière plus ou moins écla- tante, peu élevée au-dessus de l'horizon. L'Aurore boréale n'avait point échappé aux observations des anciens. On rencontre, chez leurs historiens et chez leurs poètes, maintes descriptions qui ne permettent point d'en douter. Nous nous bornerons à nommer , après ïite-Live , Lucain , qui , dans les vers suivants, décrit ce phéno- mène avec une énergique précision : îgnota obscur» videruut si5U AUK en diseurs de bonne aventure. Le premier fut Gassendi , qui rendit compte d'une Aurore boréale observée par lui en Pro- vence, et vue, en même temps, dans toute la France, en Syrie, à Alep, c'est-à-dire dans une étendue de 700 lieues de l'ouest à l'est, et à douze degrés sud environ, de Paris. Depuis Gassendi les observations se mul- tiplièrent. On reconnut que ce météore n'é- tait point particulier au pôle nord ; que le pôle sud avait ses Aurores australes, moins souvent signalées , peut-être à cause du nombre moins considérable d'observateurs, mais n'en existant pas moins réellement (1). Avec les observations se multiplièrent les explications, les théories, sans que jus- qu'à présent la nature de l'Aurore boréale ait été parfaitement définie. Nous allons taire connaître les principales opinions émises. On crut d'abord que l'Aurore boréale était produite par des vapeurs et des exhalai- sons élevées dans la région moyenne de l'air. De leur mélange résultait une fermen- tation très vive , suivie de coruscations , de flammes et de détonations. Lemonnier et Muschenbroëck furent partisans de cette opinion. Halley supposa que l'Aurore boréale est due à des tourbillons magnétiques traver- sant la terre du sud au nord , avec une ex- cessive vitesse, et pouvant devenir lumineux par eux-mêmes ou par leur contact avec les substances terrestres qu'ils rencontrent. Les tourbillons furent abandonnés, et Mai- ran vint à son tour (1733) proposer une nouvelle théorie. Partant du fait qu'il existe autour du so- leil une espèce de vapeur lumineuse d'une extrême ténuité, ce savant admit que l'Au- rore boréale n'est qu'une portion de cette va- peur, ou plutôt une portion de l'atmosphère solaire, que la terre rencontre sur sa route et emporte avec elle dans l'espace. Comme , d'après cette théorie, l'Aurore boréale a né- cessairement son siège dans notre atmos- phère, et comme néanmoins ce météore offre parfois une élévation de plus de 200 lieues, Mairan fut obligé de supposer à cette at- (i) Le météore dont nous parlons se présentant jux deux ^'ir>, W num d'Aurore iiolnhe lui cuiinciuli.nl mieux; ihutfa îc [ircuiicr a prcvulu. AUR rhosphère une hauteur incomparablement plus considérable que celle qu'on lui attri- bue communément. Cette objection n'échappa point àEuler, qui, tout en repoussant la théorie de Mairan, en proposa lui-même une nouvelle. Suivant l'illustre géomètre , les rayons solaires , exerçant leur impulsion sur les particules de l'atmosphère, les chassent à une grande distance et les rendent lumineuses en se ré- fléchissant à leur surface. Étendant cette explication à la queue des Comètes et à la lumière zodiacale , il attribue leur appari- tion à une impulsion semblable, qui agit d'une part sur l'atmosphère des premières, et de l'autre, sur celle du soleil lui-même. Quelques physiciens attribuèrent l'Aurore boréale aux glaces dont les terres circumpo- laires sont couvertes. D'après eux, ces neiges et ces glaces, comme autant de miroirs, réfléchissent vers la surface des couches su- périeures de l'atmosphère, les rayons du soleil qui , dans ces climats, s'abaisse très peu au-dessous de l'horizon; et les molé- cules, dont ces couches sont composées , dé- terminant une seconde réflexion, les ren- voient vers la surface de la terre , et produi- sent ainsi les phénomènes de l'Aurore boréale. Un autre savant, l'abbé Hell , avança que l'Aurore boréale a son origine dans la ré- fraction des rayons du soleil ou de la lune, par notre atmosphère , et dans leur ré- flexion par des nuages lumineux, formés de particules glacées. Ce serait, d'après cet astronome, un météore semblable aux. par- tie lies ou parasélènes , produites par la réflexion des rayons du soleil ou de la lune sur des vapeurs congelées, suspendues dans l'atmosphère à différentes distances de la terre , et transportées par les vents comme de légers nuages. Au milieu de toutes ces explications , celle qu'avait présentée Mairan réunissait les plus nombreux suffrages ; elle était adoptée par les hommes les plus distin- gués de l'époque, quand, en 1740, Celsius et Niorter découvrirent que l'aiguille ai- mantée éprouve une agitation extraordinai- re, à l'apparition d'une Aurore; mais lorsque les propriétés de la lumière électrique furent connues, toutes les théories précédentes furent abandonnées: Éberhart, professeur AUK à Hall, et Paul Frisi , à Pise, proposèrent d'expliquer l'Aurore boréale par l'électri- cité, en s'appuyant sur les faits suivants: 1° Pélectricité qui passe dans le vide s'y mon- tre sous les mêmes apparences lumineuses que celles qu'on observe dans l'Aurore bo- réale; 2° Pair devenant moins dense à me- sure qu'il s'élève au-dessus de la surface de la terre, les décharges électriques, dans les régions supérieures, doivent présenter les mêmes apparences que dans des tubes rem- plis d'air plus ou moins raréfié. Ces idées furent adoptées par Canton , Beccaria, Wilke, Franklin, etc. , qui y ap- portèrent néanmoins quelques modifica- tions. Il est à remarquer, du reste, que depuis cette époque, quelque éloignées de la vrai- semblance qu'aient été les hypothèses mises en avant, les auteurs ont toujours reconnu l'influence électrique ; ainsi , à l'époque où le gaz inflammable ( hydrogène ) fut découvert , Volta, tout en cherchant , par plusieurs expériences, à démontrer que ce gaz pouvait être la cause de l'Aurore bo- réale, ne proposa cette théorie que comme une supposition sans importance , et il ajouta même : « Je me repens déjà d'a- voir avancé , quoiqu'en passant seulement, quelques idées qui heurtent de front l'ortho- doxie électrique. » Malgré l'anathème que l'auteur lui-même avait jeté sur sa théorie, elle fut reprise par Patrin, bien qu'elle ne puisse soutenir l'é- preuve de l'expérience ; et, en effet, l'hydro- gène ne pouvant s'allumer sans le concours de l'oxygène, comment sa combustion au- rait-elle lieu au siège de l'Aurore boréale , c'est-à-dire dans ces hautes régions de l'at- mosphère , où la raréfaction est arrivée à un point extrême ; et à plus forte raison , hors de l'atmosphère, si l'on admet que c'est là que se produit le météore ? Dans les dernières années du siècle der- nier, lephysicien anglais Dalton présenta les idées suivantes sur le phénomène qui fait le sujet de cet article : « il se passe, dit-il, à 150 milles d'élévation de la surface de la terre. En s' élevant au-dessus de notre planète, on trouve d'abord la région des nuages, puis «elle des météores , tels que les étoiles fi- lantes, les globes de feu, etc. ; au-delà on ren- contre la région de l'Aurore boréale, dont la AUR 35! grande élévation se déduit de sa lumière ex- trêmement affaiblie qui peut s'étendre sur une moitié de l'hémisphère. Dalton appelle encore à son aide les effets électriques lumineux produits dans l'air plus ou moins raréfié ; il attribue , en outre , une origine ferrugineuse aux rayons du météore , en raison des propriétés magnétiques du fer , etc. » Au commencement de ce siècle, le profes- seur Libes présenta une nouvelle théorie qui, au premier coup-d'ceil, semble satisfai- sante. D'après ce savant , la production du gaz hydrogène étant presque nulle aux pôles, le fluide électrique, qui reflue de Pé- quateur, n'y rencontre qu'un simple mé- lange d'oxygène et d'azote, dont il déter- mine la combinaison. Cette combinaison se manifeste par des vapeurs rutilantes d'a- cide nitreux (hypo-azotique), qui consti- tuent le phénomène de l'Aurore boréale. Si ce phénomène , ajoute l'auteur, n'a pas lieu dans les zones tempérées, cela tient à ce que, dans cette atmosphère fortement échauffée, il se trouve toujours un mélange de gaz hy- drogène et de gaz oxygène , que l'étincelle électrique enflamme de préférence, en pro- duisant, en même temps que la forma- tion d'une certaine quantité d'eau , les phénomènes des éclairs et de la foudre. Cette théorie, plus ingénieuse que solide, donne lieu à la même objection que celle de Volta. Il nous reste encore à exposer la théorie de M. P.iot. Dans un voyage qu'il fit, en 1817, aux îles Shetland , l'illustre physicien ayant eu l'occasion de voir souvent et d'étudier les Aurores boréales, proposa l'explication sui- vante : « Pour s'assurer, dit-il, si le phénomène des Aurores existe dans notre atmosphère ou au dehors, il suffit de voir s'il a des re- lations quelconques avec le mouvement diurne de la terre: or, toutes les observations faites jusqu'ici , et qui ont été constatées aux îles Shetland , prouvent que les arcs et les couronnes ne participent en rien au mouvement apparent des astres d'orient en occident; dès lors ce phénomène est pu- rement atmosphérique. » Ce principe établi , M. Biot fait remar- quer que l'Aurore boréale est en résumé composée de véritables nuées, venant ordi- 3S6 AUK AU H nairement du nord, et formées d'éléments extrêmement ténus et lumineux, flottants dans les airs ; que ces nuées forment sou- vent des colonnes qui prennent la direction de l'aiguille aimantée. Or, quelle est la na- ture de ces éléments? L'auteur résout ainsi la question : « Parmi les substances terreuses , nous ne connaissons jusqu'à présent que les mé- taux dont les particules soient susceptibles de magnétisme ; encore cette propriété est- elle particulière à quelques-uns d'entre eux. Il est donc vraisemblable que les élé- ments en question sont, au moins en grande partie, composés de particules métalliques réduites à une ténuité extrême ; mais de là résulte aussitôt une autre conséquence. On sait que tous les métaux connus sont d'ex- cellents conducteurs du fluide électrique ; or , les diverses couches qui composent l'atmosphère sont habituellement chargées de quantités très inégales d'électricité... Si donc des colonnes , composées en partie d'éléments métalliques , se trouvent sus- pendues verticalement dans l'atmosphère , comme le sont les colonnes de l'Aurore bo- réale, lorsqu'elles flottent au-dessus des ré- gions les plus voisines du pôle, l'électricité des couches d'air situées au sommet et au bas des colonnes , trouvera en elle autant de conducteurs plus ou moins parfaits ; et , si la tendance de cette électricité, pour se répandre uniformément , surpasse la ré- sistance que l'imperfection des colonnes conductrices lui oppose, elle s'écoulera le long de ces colonnes en illuminant sa route, comme nous voyons que cela arrive, en gé- néral, avec des conducteurs discontinus...» Après cette explication fort ingénieuse, sans aucun doute, il restait à démontrer comment des nuages composés de parti- cules métalliques se forment dans le voi- sinage des pôles plutôt que partout ailleurs, pour se répandre de là dans le reste de l'at- mosphère; il fallait aussi expliquer ces ef- fets , véritables phénomènes d'inflamma- tion, dans ces nuages phosphorescents qui, se détachant du nuage lumineux principal, lancent par intervalle des jets de lumière. Ces nouvelles questions furent abordées par M. Biot de la manière suivante : « Le pôle magnétique est évidemment le point de départ des colonnes lumineuses ; dès-lors, les parties extrêmement déliées qui composent ces colonnes, et la nue lu- mineuse qui leur donne naissance, doivent sortir de la terre en ce point ou en quelques autres peu éloignés. Or, les contrées sep- tentrionales ont été , dans tous les temps, comme elles le sont aujourd'hui, exposées à de violentes éruptions volcaniques. Plu- sieurs des volcans voisins du pôle sont en activité autour de la zone où se trouve le pùle magnétique. Je citerai particulièrement les volcans des îles Aleutiennes, de l'Is- lande et du Kamschatka. Ces éruptions sont toujours accompagnées de phénomènes électriques ; la foudre sillonne sans cesse les tourbillons de vapeurs et les déjections pulvérulentes qui sortent des cratères. Ces colonnes , ces tourbillons de poussière vol- canique , chargés d'électricité , sont trans- portés , comme on sait, à des distances considérables, et abandonnent à l'air, dans leur trajet, toute l'électricité dont ils étaient imprégnés en sortant du cratère. « Ces éruptions si vastes, ajoute l'auteur, partant d'abimes si profonds qu'ils sem- blent communiquer entre eux par dessous la croûte solide du globe, d'un bout à l'au- tre de la terre, ne doivent-elles pas, lors- qu'elles durent quelque temps, exciter, au- dessus du gouffre dont elles sortent , de violents courants d'air et de véritables vents ascendants qui emportent les poussières volcaniques jusqu'à des élévations bien su- périeures aux nuages ordinaires ? D'un autre côté, l'on sait, au rapport des voya- geurs qui ont visité l'Islande, qu'on voit quelquefois au-dessus de l'île, pendant les éruptions volcaniques , un brouillard , ou pour mieux dire , des nuages de nature sul- fureuse et métallique, qui irritent dou- loureusement les yeux, la bouche et les narines. Au surplus, l'existence d'un sem- blable brouillard , composé de matières sèches et répandant une odeur fétide et sulfureuse, fut constatée en 1783 ; toute l'Eu- rope en fut alors couverte, et les voyageurs le rencontrèrent, au sommet des Alpes, sur la Méditerranée et sur l'Océan atlantique, à plus de cent lieues des côtes. Le journal de physique (1784) rend également compte d'un brouillard sec, possédant la propriété lumi- neuse dont sont douées les nues qui com- posent l'Aurore boréale. » AUR AUl\ 357 Eii conséquence de la nature combustible qu'il accorde à ces nuées, M. Biot pense que des décharges électriques répétées peuvent les enflammer. In habile physicien, M. Becquerel, à qui Ton doit une histoire complète des phé- nomènes électrique et magnétique, a détruit la théorie de M. Biot, en démontrant que, dans l'état actuel de nos connaissances géo- logiques, on ne peut admettre, dans les matières vomies par les volcans , et par conséquent, dans les nuages volcaniques, aucune parcelle métallique, mais seulement des matières vitreuses , des silicates et au- tres composés, entièrement dépourvus de conductibilité. Quoi qu'il en soit des théories, l'Aurore boréale paraît intimement liée au magné- tisme terrestre ; le sommet de l'arc lumi- neux est toujours situé dans le plan du méridien magnétique du lieu de l'observa- tion ; le centre de la couronne suit le pro- longement de la boussole d'inclinaison , ou d'un aimant suspendu en son centre de gravité, quand il atteint sa position d'équi- libre; enfin, l'Aurore boréale occasionne des variations irrégulières dans l'inclinai- son et la déclinaison de l'aiguille aimantée. M. Arago a remarqué qu'à Paris , dès le matin du jour où une Aurore boréale doit se montrer, l'aiguille de déclinaison dévie vers l'occident; le soir, au contraire, elle dévie à l'orient; cette déviation va quelque- fois jusqu'à un quart de degré. Des obser- vations analogues ont été faites dans tous les observatoires de l'Europe. Il est donc facile de prédire, dans un point quelconque de notre hémisphère, l'apparition d'une Au- rore boréale. Le même savant a voulu re- connaître si les Aurores australes exercent quelque influence sur l'aiguille aimantée à Paris; mais il est arrivé que toutes les fois qu'une Aurore australe a été observée , elle a coïncidé avec une Aurore boréale : doit-on en conclure que cette coïncidence est une des lois du phénomène? Les rapports que nous venons d'indiquer entre le magnétisme terrestre et l'Aurore polaire, sont jusqu'à ce jour les seules don- nées certaines qui puissent servir de point de départ , pour la recherche des causes de ce météore. Se produit-il dans les limites de notre atmosphère ou au-delà? Les obser- vations, et par conséquent les opinions, se contredisent. Si l'on en croit les récits des habitants des régions du nord, des îles Shetland, par exemple, l'Aurore boréale est toujours accompagnée d'un bruissement bien sensible, analogue à celui que produit une succession d'étincelles électriques. Ce fait, s'il est vrai, ne semble point indiquer une très grande élévation . Des mesures d'an - gle , prises de deux lieux différents sur la même Aurore boréale, pendant l'expédition du capitaine Franklin au pôle nord , ne donnèrent que trois ou quatre lieues d'élé- vation à sa couronne. D'un autre côté , M. Dalton, dont nous avons rapporté plus haut les opinions , calcula qu'une Aurore boréale, aperçue et mesurée le 29 mars 1826, à Manchester, à Edimbourg, et dans d'au- tres localités, devait être élevée à quarante lieues au-dessus de la terre. Les expériences de plusieurs physiciens, et, entre autres, de MM . Harris et Becquerel, tendent à prouver qu'un corps éleclrisé , placé dans le vide , loin de tout corps capa- ble d'exercer sur lui une action par in- fluence, conserve indéfiniment son électri- cité sur sa surface ; mais que si les corps sont placés à une distance telle que l'action par influence puisse avoir lieu, l'électricité franchit l'espace vide. Si donc, l'électricité atmosphérique intervient dans le phéno- mène des Aurores boréales, il faut qu'el- les aient lieu dans des portions de l'al- mosplière où l'air n'est point dans un grand état de raréfaction; mais comment expliquer alors ces couleurs si variées des rayons lumineux, qui ont tant de ressem- blance avec celles des décharges électriques dans le vide , ou dans l'air plus ou moins raréfié ? On voit, d'après tout ce qui précède, qu'une explication complète de l'Aurore boréale a échappé jusqu'ici aux investiga- tions de la science. Il faut donc multiplier et rendre plus précises les observations sur ce météore et le magnétisme terrestre ; peut-être ainsi parviendra-t-on à recon- naître le lien caché qui semble réunir ces deux grands faits. (A. DurONCHEL.) AUMJM. min. — Voyez or. *AURURES. mix. — Genre formé de l'alliage ou de la combinaison de POraycc 358 AUS A UT d'autres métaux, à regard desquels il sem- ble jouer le rôle d'élément électro-négatif. Ces mélanges ou ces combinaisons ont pour caractères communs d'être attaquables par l'eau régale, et de donner ainsi une so- lution qui précipite en pourpre par le Pro- tochlorure d'étain. Les seules qu'on con- naisse sont d'un jaune d'or pâle, et elles sont solubles dans l'eau régale avec préci- pité immédiat de Chlorure d'argent. Ce sont : 1° l'Aurure d'argent, ou l'Electrum (syn. Or argentifère) ; et 2° l'Aurure de palladium et d'argent , ou l'Auropoudre (Or palladifère et argentifère). Voy. or. (Del.) AUSERDA. bot. ph. — Nom vulgaire de la Luzerne, dans le Roussillon. (C. d'O.) * AUSTRALASIE. Australasia. ois. — Genre formé parM.Lesson (Tr.d'Orn.), dans la famille des Perroquets, et syno- nyme du genre Trichoglossc de Vig. et Hors , qui lui est antérieur. Voy. tricho- GLOSSE. (LAFR.) * AUSTRALASIENNES (Australasie) . aracb. — M. Walckenaër (Ins. apt., Sui- tes à Bvffon) applique cette dénomination à deux petites subdivisions de son genre Al- tus, comprenant les espèces de ce genre qui habitent les différentes îles de l'Océa- nie et la Nouvelle-Hollande. 0>>1L-) AUSTRALICA (suivant l'auteur , ce mot veut dire originaire de l' Australasie). Ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Chrysomélines, établi par M. Chevrolat, aux dépens des Chrysomèlcs , dont il se distingue par ses antennes un peu plus courtes, épaisses (les 6 derniers arti- cles renflés); par son corselet, non rebordé et non sillonné sur les côtés ; par l'écusson plus régulièrement arrondi en arrière ; enfin , par le dernier article des palpes maxillaires en forme de coupe, aplati, tronqué et creusé sur la troncature. M. De- jean, qui a adopté ce g. dans son dernier Catalogue, y rapporte 5 espèces, dont 3 seu- lement sont des Australica pour M. Chc- \rolat : ce sont les A. ruficeps, Mac-Leay ; lili/ra, id., et Curtisii, Kirby, que M. De- jean nomme PuLchella. Toutes troi:5 sont de la Nouvelle-Hollande. (D. et C.) *AUSTRALOÏA, Gaudich.(*Vi Freycin. Voy. Bot-, p 505) dot. ph. — Genre in- complètement connu, fondé sur Vt'rlica pusilla Poir. M. Gaudichaud lui assigne les caractères suivants : Involucre presque nul. Fleurs axillaires : les mâles au nombre de 1 ou 2 , les femelles au nombre de 1 à 3 (à chaque aisselle). Tiges filiformes, ram- pantes, rameuses. Feuilles alternes. (Sp.) AUSTRALITE. min. — Sable grisâ- tre, trouvé à Sidney-Cove, en Australie, et dans lequel on avait cru reconnaître une substance terreuse d'une nature particu- lière, que de nouvelles analyses ont prouvé n'être pas exacte. (Del.) *AUïALIA(étymologie incertaine), in». — Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Bracbélytres, tribu des Aléocha- rides, fondé par Leach, et adopté par MM. Mannerheim, Dejean, Lacordaire et Erich- son. Voici comment ce dernier, dont nous suivons ici la méthode , comme la plus récente çt la plus complète sur cette fa- mille, caractérise le g. dont il s'agit (Gê- nera et Sjiecies Staphylinoriim, p. 48) : Mâchoires à lobe intérieur mutique, bordé intérieurement de petites épines. Languette allongée, garnie de deux franges dont l'in- terne est très courte et l'externe linéaire ; paraglosses petites, étroites, acuminées. Palpes labiaux de deux articles. Tarses des pattes postérieures seuls de 5 articles, dont les quatre premiers égaux entre eux ; tarses des autres pattes composés seulement de 4 articles. Les Autalies sont des Insectes très petits, qui ont le furies de quelques Psélaphiens , suivant M. Lacordaire, et qui vivent dans les Bolets et autres végétaux en décomposi- tion. Selon M. Erichson, ils se rapprochent des Falagria par leurs paraglosses acumi- nées, et s'en éloignent par leur menton profondément échancré et leur languette al- longée et quadrifide. Cet auteur n'en décrit que deux espèces : VA. impressa (Aleoch. idem Gravenh.), et VA. rivularis (Al- eoch. id. Gravenh.), toutes deux d'Europe. Mais M. Shuckard (Eléments of British entomology , etc., pag. 141), en désigne 4 autres sous les épithètes de plicata Kirby, etderuficornis, aterrima etangnslicol- lis Stephens. Nous n'en citerons qu'une comme type du g. , VA . impressa Gravenh . , figurée dans Olivier sous le nom de Sla- A UT AUT 359 vhyl. impressus {Knt. III, 42, 23,28, t. 5, fig. 41). (D. et C.) * AETARCITE. bot. cr. — Nom proposé par Leclerc pour remplacer celui de Prolifère. Cette dénomination n'ayant pas été adoptée, nous renvoyons pour ces détails au mot vaucherie. (C. d'O.) *AUTOCARPIEi\S (fruits), bot.fh.— M. Desvaux, dans sa Classification géné- rale des fruits, appelait ainsi ceux qui con- sistent uniquement dans le développement du pistil, sans addition d'aucun autre organe de la fleur. Voy. fruits. (A. R.) AUTOMOLITE et AUTOMALITE. min. — Voyez gahnite. (Del.) * AUTOXOMEE. crust. — Genre de Décapodes macroures de la famille des Sa- licoques et de la tribu des Alphéens, ayant les pattes de la 2e paire monodactyles ; les antennes supérieures terminées par deux filets; les pattes-mâchoires externes non foliacées : les yeux libres, etc. Cette petite division générique a été établie par M. Risso, d'après une Salicoque de la Méditer- ranée. ' (M. E.) * AUTOPSEDES. Antopsides ( àu«ç , soi-même; oVrcfiai, voir), min. — Haiiy a donné ce nom à une classe de sub- stances métalliques possédant par elles- mêmes de l'éclat. • (C. d'O.) * AUTOSITAIRES. Autositarii (aù- roç, soi-même ; air oç, nourriture), térat. — Premier ordre des Monstres doubles. Ce nom doit être donné aussi au premier ordre des Monstres triples et généralement de chacune des sous-classes qui pourront être établies parmi les Monstres composés. L'ordre des Monstres doubles aulositai- res, moins anomal et plus étendu que l'or- dre des parasitaires qui le suit , comprend un très grand nombre de monstres, com- posés de deux individus semblablement égaux en développement. Cette égalité d'or- ganisation, qui est le caractère essentiel de l'ordre, indique suffisamment que les deux individus composants jouissent d'une égale activité physiologique. C'est, en effet, ce qui a constamment lieu, soit que les deux sujets composants, réunis seulement dans une région , vivent chacun d'une vie presque distincte , soit que , plus intimement con- fondus , ils concourent également à la nu- trition et à l'accomplissement des autres fonctions nécessaires à la vie commune. On peut résumer en quelques mots les carac- tères et l'organisation de cet ordre , en di- sant que tout monstre double Autositaire peut être considéré comme le résultat de l'union de deux Autosites. Au contraire , tout monstre double parasitaire est le ré- sultat de la greffe d'un Parasite ou d'un Omphalosite sur un Autosite. Les monstres doubles Autositaires, quoi- que fort nombreux, se rapportent tous à trois tribus naturelles, dont chacune se subdivise en deux familles : Tribu I. Sujets composants, doubles in- férieurement et supérieurement, réunis seu- lement dans une région. Huit genres, dont trois, Pygop'ige, Métopaye , CéphaLo- paye , forment la famille des eusompha- iiens, et cinq, fschiopaye, Xiphopaye, Sterropaye, Ectopayc , Hêmipaye, celle deS MONOMPHAI.IENS. Tribu II. Individus composants, bien dis- tincts, séparés même a leur extrémité pel- vienne, se confondant au contraire inti- mement à leur extrémité céphalique. Les deux familles de celte tribu se composent chacune de trois genres, savoir : celle des sycéphaliens, des g. Janiceps, Iniopes et Synoles, celle des monocéphaliens, des Ue- rndelphes , Thoradelphes et Synadel- phes. Tribu III. Modifications inverses de celles qui caractérisent les précédents : l'extrémité céphalique est double, tandis que les deux sujets composants sont réunis, et souvent même entièrement confondus inférieure- ment. Aux Sycéphaliens correspondent, dans cette famille, les sysomiens, comprenant les genres Psodymc , Xiphodyme et Dero- dyme; aux Monocéphaliens, les monoso- miens, comprenant les genres Atlodyme, lii'Odyme et Opodyme. Il existe quelques monstres triples Au- tositaires ; mais ils sont si peu connus et en si petit nombre , qu'il nous suffit ici de mentionner leur existence , sans présen- ter le résumé de leur classification. Voy. monstres composés. (I. G. -S. -H.) *AUTOSITES. Aulositî (aùxoç, lui- même , soi-même; ctïtgç, nourriture). térat. — Premier ordre de la classe des Monstres unitaires. Il comprend , comme l'indique son rang, les moins anomaux rips '360 AUT Monstres unitaires. Chez tous les Aulosi- tes, en effet, se trouvent réunis les carac- tères généraux suivants : A l'extérieur, les organes, quelques modifications qu'ils aient subies, sont, au moins pour la plupart, disposés symétriquement des deux côtés du plan médian ou de l'épine (voy. axe). De plus, outre sa division en moitiés droite et gauche, l'ensemble de l'être se partage en plusieurs régions distinctes ; à l'intérieur, un grand nombre d'organes sont conservés, et la plupart même avec des conditions peu différentes de l'état normal. Enfin, et ce ca- ractère, qu'exprime le nom de l'ordre, est la conséquence des précédents, la vie est possi- ble après la naissance pendant un temps dont la durée est d'ailleurs extrêmement varia- ble , et toujours en rapport avec le rang de chaque type dans l'échelle tératologique ; ainsi , les premiers Autosites sont complè- tement viables, et peuvent même se repro- duire, tandis que, chez ceux qui viennent ensuite, la vie ne se prolonge jamais au-delà de quelques semaines, de quelques jours, et même pour les derniers genres, de quel- ques heures. Cet ordre est le plus étendu de la classe des Monstres unitaires. Il comprend, dans l'état présent de la science, huit familles, qui doivent être partagées en quatre tribus. Tribu I. Anomalies portant surtout sur les membres. Deux familles : les ectromé- liens, comprenant les genres Hèmimcic , Ectromcle et Phocomèle, et les symélieks, comprenant les genres Symèlc , Uromèle et Sirènomèlc. Tribu II. Anomalies portant surtout sur le tronc, qui est affecté de déviations graves et complexes. Une seule famille : les céi.o- somiens , comprenant les six genres sui- vants : Aspalasome, Agèrosotne , Cyllo- some, Schistosomr, Plcurosotnc et Cèla- some. Tribu III. Anomalies portant principa- lement sur l'axe cérébro-spinal. Trois fa- milles : leS EXENCEPHALIENS , lCS TSEUDEN- céphaliens et les anencéphaliens. A la pre- mière appartiennent les six genres: JSolen- cpphale, Proencèphnlc , Podencèphulc, Hi/pèr encéphale, Inicncèphalc et Exen- cèphale ; à la seconde , les trois genres iïosencèphrile, Thlipsencèphale et Psen- deiicèpkale ; enfin à la troisième, les deux AUT genres Dèreticèphale et Anencèphalr , qui ont été précédemment décrits. Tribu IV. Anomalies portant sur la lêle entière, et spécialement caractérisées par l'atrophie de quelques-unes des parties cen- trales de la face , et le rapprochement ou même la fusion médiane des parties laté- rales. Deux familles : les cyclocéphaliens, comprenant lescinq genres Ethmccéphale, Céhocéphale , Rhinocèphale , Cyclocé- phale et Slomocéphale, et les otocépha- liens , auxquels se rapportent également cinq genres , savoir : Sphénocèphatc , Otocèj>hale, Édoccpfiale , Opocéphalc et Triocéphalc. (I. G.-S.-H.) AUTOUR. Astnr, Briss.; Dœdalion , Sav. (Asterias , étoile ; à cause du plumage de cet oiseau), ois. — Genre de l'ordre des Rapaccs , de la famille des Falconidées et de notre sous-familie des Accipitrinées. Ce genre, en apparence fort naturel comme le genre Faucon , est néanmoins beaucoup moins circonscrit dans ses limites généri- ques, et les nombreuses espèces étrangères qu'il renferme dans toutes les parties du monde se départissent plus ou moins des caractères qu'on lui assigne ordinairement, basés en général sur nos deux espèces eu- ropéennes , Wtutoitr et l' Épervier. En ayant égard a«x diverses modifications qu'elles présentent sur les divers poinis du globe, leurs caractères génériques peu- vent être exprimés ainsi: « Bec court, comprimé, courbé dès sa base et forte- ment crochu ; mandibule supérieure non dentée , mais dilatée , vers le milieu de son bord , en un feston plus ou moins pro- noncé , ou simplement sinueuse; l'infé- rieure tronquée et retroussée à son extrémi- té ; narines ovalaires; tarses et doigts tan- tôt longs et grêles, garnis en dessous de pe- lottes saillantes ou de longueur médiocre, mais robustes, avec des doigts allongés et vigoureux , ou longs et forts avec les doigts courts; ces tarses écussonnés ou réticulés; ongles des doigts antérieurs très inégaux ; l'interne souvent de moitié plus grand que l'externe et presque aussi fort que celui du pouce; tête généralement petite, déprimée; ailes longues, quant à leur ostéologie, mais de forme obtuse, sub-obtuse ou sur-obtuse, à rémiges primaires médiocres ou courtes, atteignant dans le repos la moitié ou seule- AUT A UT 361 ment le tiers de la queue ; celle-ci longue, ou médiocre ou courte , étagée , arrondie ou carrée.» On peut ajouter encore que, chez ces Oiseaux, la courbure de l'épine dorsale et le rétrécissement du ventre les fait paraître comme bossus , et que la plupart se dis- tinguent (mâles et femelles adultes) par des raies transversales dans le plumage du des- sous de leur corps. Tous les Rapaccs, qui composent ce gen- re nombreux, sont chasseurs et en général courageux comme les Faucons; mais ils en diffèrent totalement dans leur manière d'at- taquer et de poursuivre leur proie ; car les Faucons n'exercent leur courage qu'au mi- lieu des airs , se laissant tomber oblique- ment avec la rapidité d'un trait sur la proie qui s'enfuit, se relevant incontinent s'ils l'ont manquéc, pour fondre de nouveau sur elle, et cherchant toujours l'avantage de la hauteur. — Les Autours et Éperviers, au contraire, ne chassent qu'en rasant la sur- face du sol, presque sans mouvement ap- parent de leurs ailes ; ou bien, immobiles sur un arbre , ils attendent qu'une proie vienne à passer pour fondre dessus, et si elle leur oppose une fuite rapide, ils la poursuivent à tire d'aile jusqu'au milieu des bois et des lieux couverts où elle cherche en vain un abri; mais si, parmi les nom- breuses espèces étrangères, on remarque diverses modifications dans les formes , on en retrouve aussi de nombreuses dans le mode de chasse et dans le degré de courage dont elles sont douées. Jusqu'ici l'on n'a guère établi dans le gen- re que deux subdivisions basées principale- ment sur les différences qu'offrent entre elles nos deux espèces indigènes : V Autour et l' Épervier. En cela, nous suivrons la plupart des ornithologistes , en y com- prenant toutefois les espèces étrangè- res; mais nous ne pensons pas que ces subdivisions doivent être élevées au rang de genres, comme elles l'ont été derniè- rement; car nous trouvons parmi les Au- tours étrangers de petits groupes s'éloi- gnant au moins autant de l'espèce ty- pe, notre Astur palumhariits que notre Épervier, et qui, par conséquent, devraient comme lui former aussi les types d'autant de genres. Nous croyons que, dans le grand genre Astur, il suffit de former deux sous- T. II. genres : Aslur et Accipitcr, nous réser- vant de faire connaître les divers groupes que nous avons remarqués dans le sous- genre Astur. Les caractères sous-génériques et diffé- rentiels d' Astur el Accipiter sont donc que, chez le premier, les tarses sont toujours robustes, de longueur médiocre ou allon- gés , écussonnés ou réticulés , avec des doigts proportionnés ou courts, quelquefois réticulés avec le tarse écussonné; le bec de grosseur moyenne ou élevé avec sa cour- bure un peu prolongée en avant, et un sim- ple sinus quelquefois à peine sensible au bord de la mandibule supérieure; les ailes variant de la forme obtuse à celles sub- obtuse et sur-obtuse, et la queue de la forme courte et carrée à celles moyenne et arron- die, ou longue et étagée. Quant à l'ana- tomie, il y a présence de cœcum, selon Sa- vigny, qui nomme ces espèces Dœdalio- nes Astures , ne prenant toutefois pour type que le Dœdalioji palumbarius ou l'Autour proprement dit. Chez le second sous-genre ou Accipiter, les tarses sont toujours longs, grêles et écussonnés , ainsi que les doigts. Le doigt médian surtout est dans les espèces types d'une longueur remarquable, d'où il résulte que sa première phalange est plus longue que le doigt postérieur, sans son ongle, et égale à l'interne sans son ongle également. Les verrues plantaires sont grêles et pédi- cellées. Le bec est petit, très court, à cour- bure subite , avec un feston très prononcé, formant presque une dent obtuse chez cer- taines espèces. Les ailes varient de la forme obtuse à celle sub-obtuse et la queue de la forme longue et arrondie à celle fort longue et étagée. Il y a absence de cœcum, d'après Savigny,qui les appelle Dœdaliones sim- plices, prenant pour type l'Épervier com- mun, Falco nisus h., Dcedah'on fringil~ larius Sav. Les espèces de ce sous-genre, en général de petite taille , sont remarquables par la grande célérité de leurs mouvements et sur- tout par l'extrême dextérité de leurs pattes. Cette grande longueur du doigt médian leur rendant l'action de saisir et d'empoigner beaucoup plus facile, et, sûres de ce double avantage, elles poursuivent leur victime jus- que sous le couvert et l'atteignent souvent 362 AUT AUT au milieu des branchages ; emportées par leur ardeur , on les a vues souvent se faire prendre dans des bâtiments à la poursuite du Moineau qui venait y chercher un refuge. Le mâle de notre espèce, quoique incompa- rablement plus petit que la femelle, est en- core plus entreprenant et plus courageux qu'elle. J'en ai eu plusieurs individus vivants des deux sexes. Lorsque je leur jetais, même d'assez loin, un morceau de viande, ils s'en saisissaient toujours en l'air, et le mâle avec plus de prestesse que la femelle ; mais si par hasard elle l'avait saisi la première, il s'y cramponnait aussi d'une patte et de l'autre la harcelait jusqu'à ce qu'il lui eût fait lâcher prise. On rencontre des espèces de ce sous- genre Épervier dans toutes les parties du monde. Un certain nombre sont entièrement conformées , quant à la longueur du doigt médian comme notre espèce type; lesautres s'en éloignent un peu par ce doigt plus court et les pattes moins grêles. Nous citerons, parmi les premières et comme espèce européenne, notre épervier commun, Aceipiter nisus; comme africai- nes, 1' autour menu, Falco exilis (Tem., pi. col. 496), etl'ÉPERviER mincle, Aceipiter minulus Vaill. , pi. 34; comme Austra- lienne , l' AUTOUR A COLLIER ROUX, FdlCO /0P- quatus Cuv. (Tem., pi. col. 43et93); espèce remarquable par le feston de son bec , pro- noncé en forme de véritable dent obtuse, et aussi en ce qu'elle a pour compatriote une autre espèce entièrement semblable de forme et de coloration, ne différant que par une taille de moitié plus forte et par des pattes d'Autour, c'est YAslitr approximans de Vigors , véritable Autour. Nous citerons encore 1' autour a bec sinueux , Falw MM. Vigors, Horsfield et Gould, à cause de son entière similitude de plumage avec l'Épep» vier à collier roux du même pays cité plus haut. Cet Autour a les formes plus sveltes, les pattes, la queue et les ailes plus longues que chez les espèces précédentes avec les troisième et quatrième rémiges les plus lon- gues de toutes; Y Autour tachiro d'Afrique Le Vaill. pi. 24 (Tem , pi. col. 377), qui, aux formes sveltes de ce dernier joint des ailes à rémiges courtes qui le rapprochent de la forme des Éperviers et du groupe qui va suivre. Toutes ces espèces n'ont qu'un feston peu prononcé. On pourrait nommer ce se- cond groupe autours normaux, A s turcs normales. Un troisième groupe, que je nommerai autours brachyptères , renferme un cer- tain nombre d'espèces de l'Amérique du sud, à rémiges fort courtes et à longue» pattes; leurs ailes sont plus obtuses ; les rémiges primaires plus courtes et les secon- daires plus longues et plus larges que chez les autres; d'où il résulte que, l'aile étant ployée, les primaires ne dépassent les secon- daires que d'un court espace. Le bec est plus élevé et sa courbure est moins brus- que avec ses bords peu sinueux. Les tarses sont allongés, réticulés chez la plupart, avec les doigts assez courts. La queue est longue et étagée. Lve plumage est souvent noirâtre ou brun en dessus avec la queue noire , terminée de blanc et traversée de quelques bandes de la même couleur, mais étroites et en forme de taches. Ces espèces sont vives et courageuses , quoiqu'en appa- rence peu favorisées pour le vol ; mais peut-être la grandeur de leurs pennes se- condaires suppléc-t-elle en cela à la briè- veté des primaires. Ces espèces sont : I'épervier noir et blanc d'Azara , Sparvius melanoleitcus Vieillot {Dict., 10-327, le même que l'Au- tour BRACHYFTÈRE(Tem., pi. col. 14 et 116) ; I'ÉPERVIER A QUATRE LIGNES , FalcO COIl- centricus Tllig., Cuv., ou épervier a gorge cendrée, Vieillot [D ict., 10-323; I'épervie* a cou roux, Sparvius rufîcollis Vieillot (Diet., 10-322), le môme que I'autour a toi- 36'4 ALT AUT trine rousse (Tem.,f,i/. col- 92); I'altuur a NUQUE BLANCHE (Tem., J)l. COI. 306). Quelques autres espèces enfin , égale- ment de l1 Amérique du sud, sont remar- quables comme ces dernières par des tarses fort élevés, mais gros, à doigts peu vigou- reux et dont L'externe est si court et si menu qu'il paraît disproportionné. Leurs ailes sont sur-obtuses, c'est-à-dire qu'elles sont etagées jusqu'à la cinquième penne qui est par conséquent la plus longue; toutes leurs rémiges primaires et secondaires sont de longueur moyenne, mais ont peu de fer- meté. La queue est très ample, longue et ar- rondie , et ses larges pennes ont peu de raideur. Le bec petit et faible n'a qu'un sinus peu sensible. Ces espèces , qui tien- nent un peu des Busards par l'élévation de leurs tarses, la faiblesse de leur bec et de leurs serres et l'ampleur de leur queue tra- versée, comme chez eux, de larges zones ru- banées, en diffèrent cependant par beaucoup moins de longueur d'ailes et par leurs tar- ses beaucoup plus hauts et plus gros ; elles en tiennent encore par leurs habitudes peu courageuses, car Azara, et après lui M. Aie. d'Orbigny,ont observé qu'elles s'éloignaient beaucoup , par leurs mœurs , des Éperviers proprement dits , qu'elles étaient beaucoup moins vives, et que leur genre de vie et les localités qu'elles affectionnaient les rapprochaient davantage des Buses et des Busards , se tenant habituellement aux bords des marais et des lieux inondés ou probablement elles vivent de Reptiles aqua- tiques, peut-être même de Poissons. Azara avait placé Tune des espèces dans ses Buses mixtes et non dans ses Éperviers. Nous désignerons ce dernier petit groupe par le nom d'AUTouRs-BusARDs , Astures circoides. La seule espèce qui en fasse par- tie jusqu'à ce moment , et dont M. Tcm- minck avait fait deux espèces, dans ses PI. col., sous les noms d'Autour à doigt court, le mâle, et d'Autour grêle, la femelle, est pOUr nOUS l' AUTOUR- BUSARD COULEUR DE plomb, Astur cœnilescens Vieillot. Azara l'ayant nommé le premier buse mixte cou- leur de plomb, n° 22, et Vieillot lui ayant donné le premier nom latin de cœrules- rens (Dict., 10-318) , auquel il a joint à tort le nom français d'Épervier ardoisé. Au milieu de ces nombreuses modifica- tions dans la forme de l'aile, et surtout de ses pennes primaires , graduellement éta- gées jusqu'à la troisième , la quatrième ou la cinquième, selon les espèces, on peut re- marquer qu'elle ne s'éloigne cependant pas de celle que M. I. Geoffroy a caractérisée et nommée aile obtuse, se subdivisant en aile sub-obluse et aile sur-obtuse , ce qui confirme l'observation de ce savant, que, dans le même genre, la forme de l'aile peut offrir deux modifications différentes, outre celle qui est caractéristique ; mais ce ne peut être que celle qui la précède et celle qui la suit immédiatement , d'a- près l'ordre où il les a rangées sur son tableau {voy. le mot aile) ; ainsi la forme caractéristique du grand genre autour étant l'aile obtuse , nous trouvons néanmoins , chez quelques espèces, une aile sub-ob- tuse; chez d'autres, une aile sur-obtuse, avec les sous-modifications de chacune de ces deux-ci ; ce qui établit en tout , dans l'aile obtuse, cinq modifications graduées, que nous avons retrouvées, en effet, chez les différentes espèces que nous venons de pas- ser en revue. Cette observation a été l'un des motifs qui nous ont engagé à les renfermer dans un seul grand genre , se subdivisant en deux sous-genres , et qui nous ont em- pêché d'adopter les deux genres nouveaux proposés par M. G. R. Gray, dans sa List ofthe gênera, etc., qui sont : Melicrax , pour le Falco musicus , et Micronisus , pour PÉpervier Gabar, ainsi que celui de Bruchy-plerus de M. Lesson , dans son Tah'eau des Accijritrcs (Rev. zool., 1839, p 132). Ces trois nouveaux genres n'étant d'ailleurs qu'indiqués nominativement par leurs auteurs et sans caractéristique. L'autour a queue cerclée, Falro uni- cinctus (Tem., pi. col. 313), qui n'est autre que la buse mixte noirâtre et rouge d' Azara, n°19, nous parait, d'après le grand développement de ses ailes et de sa queue, la courbure prolongée et la forme de "son bec , et surtout d'après son système de co- loration, analogue à celui de VUrubitinga et des Buses reptilivores américaines, ses compatriotes ; comme aussi , d'après son peu de vivacité et de courage , et son habi- tation près des eaux et des marais, au rapport de M. Aie. d'Orbigny, devoir figurer plus naturellement près de ces oiseaux que dans aut AÏJT 365 ie genre Autour. Voyez Accuttrikéls. (Lafr.) AUTOURSERIE ( Autour , nom de l'espèce d'oiseau de proie qu'on dressait particulièrement à cette chasse), ois. — On a ainsi appelé l'art d'élever, de familiariser et de dresser à la chasse du vol les Autours et Éperviers. En fauconnerie, l'on distin- guait deux genres de chasse à l'oiseau : la Fauconnerie proprement dite, ou chasse de haut vol, à laquelle se dressaient naturel- lement les Faucons, Laniers, Gerfaults, Hobereaux et Émerillons, les espèces enfin du genre Faucon proprement dit; et l'Au- tourserie ou chasse de bas vol, où l'on em- ployait les Autours et Éperviers. Cette dis- tinction est fort ancienne, car les Romains avaient aussi Y tirs falconaria , et Pars uecijritraria. On n'a eu besoin, pour faire cette dis- tinction, que d'observer et de suivre l'in- sfinct et le mode de chasse naturels et parti- culiers à chacun de ces deux groupes de ra- paces , et dépendants des différences de leur organisation extérieure. En effet, toutes les espèces du genre Faucon , pourvues d'ailes très fermes, longues et pointues, et douées, par suite, d'un vol très facile et très rapide, aiment à s'élever au haut des airs, à s'y ébattre, et n'exercent d'ordinaire leur adresse et leur courage qu'en se lais- sant tomber obliquement d'une région plus élevée sur leurs victimes, que la rapidité du vol ou de la course ne peut soustraire à cette chute précipitée et comparable à celle de la foudre. Les espèces du genre Autour , au con- traire, ayant les rémiges beaucoup plus courtes, l'aile plus arrondie, mais pourvues de pattes plus longues et plus déliées, ne chassent pour ainsi dire qu'à la surface du sol, dont elles parcourent, en planant ra- pidement, les divers accidents. Elles y sur- prennent les espèces d'Oiseaux qui s'élèvent peu dans les airs , les poursuivent avec in- trépidité jusqu'au milieu des bocages et sous les taillis, où elles les saisissent au moyen de leurs pattes longues et agiles. Ainsi donc, pour tirer parti en fauconne- rie de ces deux modes de chasse fort diffé- rents, on habituait les Faucons, dès qu'on était entré en chasse, et qu'on les avait dé- chaperonnés, à s'élancer sur-le-champ de dessus le poing, à prendre leur essor dans les airs, où on les abandonnait à eux-mê- mes, et où l'on avait soin de les faire monter le plus haut possible, avant de l'aire partir le gibier sur lequel ils se précipitaient d'après leur instinct naturel. Presque toujours, aussi, on en lâchait trois en même temps, afin d'être plus sûr de la prise du gibier. Les Autours, au contraire , n'étaient point chaperonnés. Ils étaient élevés au sortir du nid, et non pris vieux au filet, comme les Faucons à leur double passage, et ils étaient assez familiarisés pour rester constamment, la tête découverte, sur le poing du chasseur, ou y revenir lorsqu'il les réclamait. Ils n'en partaient qu'au moment où l'on faisait lever devant eux un gibier quelconque. Ils le poursuivaient à tire d'aile, et, lorsqu'ils l'avaient atteint, le chasseur le leur retirait facilement en leur présentant quelques bec- quées de viande ; il les reprenait de nou- veau sur le poing et pouvait ainsi leur faire voler trois ou quatre Perdrix de suite. On s'en servait également pour le Faisan, le Ca- nard, l'Oie sauvage, le Lièvre et le Lapin. En comparant cette chasse, dite Autour- série, avec la première qui se passait au haut des airs, où l'on voyait trois ou quatre Faucons planer, venir, à la voix du faucon- nier, tournoyer en se jouant au-dessus de lui et des spectateurs, et se précipiter enfin avec la rapidité d'un trait sur le gibier qu'on leur faisait partir, et qui, s'il échap- pait à l'un, ne pouvait éviter les serres de l'autre , on jugera facilement que celle-ci était, sans nul doute, une chasse de luxe et vraiment royale; aussi était-elle l'apanage des rois et des princes, tandis que l'autre, beaucoup moins dispendieuse et plus lucra- tive, était surtout exercée par les particu- liers et les simples gentilshommes. Cepen- dant, lorsque la fauconnerie existait encore en France, outre tous les Oiseaux de haut vol apportés chaque année à "Versailles , des diverses provinces, par les fauconniers qui les y avaient pris et dressés, on y pré- sentait aussi douze Autours élevés et dres- sés en France. Si la chasse à l'oiseau etrAutourserie en particulier ne sont plus du tout en usage en France, elles subsistent encore dans cer- taines parties de l'Allemagne, en Pologne, en Perse etc. En Pologne, on a su pro- 366 AUT AUT filer de la terreur qu'inspire au gibier la vue d'un Autour, pour prendre au filet , chaque année avant l'hiver, un certain nom- bre de Perdrix vivantes , qu'on garde dans des volières, et qu'on relâche au printemps, pour peupler de nouveau les campagnes. Les seigneurs polonais, pour soustraire leur gibier à la rigueur du froid et des neiges, emploient le moyen suivant. Plusieurs gar- des et chasseurs se réunissent. Un d'eux porte sur le poing un Autour dressé ; un autre fait battre la campagne à un chien d'arrêt pour trouver les Perdrix; un troi- sième porte une longue perche, terminée par un juchoir en forme de ï, sur lequel on a coutume d'attacher la viande dont on repaît l'Autour. Lorsque le chien a rencon- tré des Perdrix, l'homme porteur de la per- che court se placer au loin, de manière à ce que le gibier se trouve à peu près en li- gne entre lui et l'homme qui porte l'Au- tour. Il élève alors sa perche sur laquelle est attachée un peu de viande , et , à son coup de sifflet, l'Autour quitte le poing de son conducteur, et, d'un vol rapide, vient se percher et se repaître sur le juchoir. Les Perdrix qui ont vu leur cruel ennemi passer au-dessus d'elles , et qui le voient encore sur sa perche, en sont tellement épouvan- tées qu'elles restent immobiles et blotties sur le sol , se laissant facilement couvrir de grands filets dont un ou deux chasseurs à cheval les enveloppent à l'instant. En Perse , on chasse encore aujour- d'hui, avec l'Autour, le Lièvre et même la Gazelle. Pour celle-ci, l'on a des Autours habitués à ne trouver leur nourriture que dans le trou des yeux d'une Gazelle empail- lée qu'on a soin d'agiter pendant son re- pas. Lorsqu'une Gazelle part en plaine, le chasseur à cheval, posté de la manière la plus favorable, lâche son oiseau qui vole droit à elle, plane un instant au-dessus, puis se précipite sur sa tête où il se cram- ponne, et ne cesse de lui donner des coups de bec dans les yeux. Le malheureux ani- mal, arrêté dans sa fuite par cette attaque cruelle, est bientôt transpercé d'un coup de lance par un des chasseurs, ordinairement désigné d'avance, et auquel on a voulu faire honneur. (Lafr.) AUTRUCHE. Struihio (orpcuôoc, Au- truche , ou aTpou8oxàjj.v)>.&; , Autruche-Cha- meau , d'après l'analogie qu'il y a dans la forme des doigts, les callosités de la poitrine et du bas-ventre, et par suite, dans la ma- nière de se coucher de ces deux animaux), ors. — Genre de l'ordre des Échassiers de Cuvier et Vieillot , de celui des Coureurs (Citrsores) de Lacépède , Illiger, de Blain- ville et Temminck , et de la famille des Brévipennes de Cuvier. Ses caractères sont : « Très grande taille ; pattes très robustes; à jambes demi nues , très musculeuses et charnues ; à tarses longs, gros et arrondis, terminés par deux doigts dirigés en avant, dont l'externe , formé de cinq phalanges et sans ongle, est plus court que l'interne, qui a quatre phalanges avec un ongle large et obtus ; ailes fort courtes , impropres au vol, terminées par un double éperon, gar- nies, ainsi que la queue, au lieu de rémiges raides , de plumes à barbes longues et lâ- ches, molles et très flexibles ; bec déprimé, élargi, droit, obtus, à mandibule supé- rieure onguiculée; narines oblongues, pla- cées un peu à la surface et vers le milieu du bec; tête chauve, calleuse en dessus et aplatie. » A ces caractères extérieurs , on peut en joindre d'intérieurs, et entre autres, comme caractères ostéologiques, un ster- num dépourvu de bréchet, en forme de plas- tron, ressemblant à celui des Tortues ; une épaule non composée, comme chez tous les oiseaux, de trois os distincts, lescoracoïdes, la clavicule, et l'omoplate, mais n'en pré- sentant qu'un seul formé des trois, soudés ensemble dans l'âge adulte. Comme carac- tères anatomiques, une langue charnue ar- rondie, légèrement libre à son extrémité ; un tube digestif se rapprochant, par la tex- ture de ses appareils et le volume de ses intestins , de celui des quadrupèdes ; un vaste réceptacle où l'urine s'accumule comme dans une vessie , et auquel se joint une faculté tout exceptionnelle dans cette classe, celle d'uriner ; enfin, une verge très grande, souvent apparente au dehors, et, par suite, une fécondation qui ne s'opère point par simple compression , mais bien par intromission et durant quelques in- stants. Lorsqu'on rapproche ces divers carac- tères qui sont presque tous autant d'anoma- iics dans la classe, qui semblent faire, de» A UT ATT 367 cinq ou six espèces de Struthionidées qui les possèdent, des espèces de transition en- tre cette classe et celles des mammifères et des reptiles, et pourraient autoriser à les séparer au moins comme sous-classe de tous les autres oiseaux, on est étonné que plusieurs de nos savants naturalistes etana- (omistes les plus distingués se soient bor- nés à n'en former qu'une famille distincte, qu'ils ont placée tantôt dans l'ordre des Gal- linacés, tantôt dans celui des Échassiers, leur adjoignant même quelquefois les Ou- tardes, les Courtvites, etc. Ce n'a pas été cependant l'opinion de tous; et, en remon- tant vers l'antiquité, nous voyons qu'Aris- tote avait dit de l'Autruche : partira avis, j>itrtim qiiadriijies. Les Grecs la nom- maient Slrnthos, Struthncamelos, et les Latins Struthio (amelus, d'après les rap- ports qu'ils lui trouvaient avec le Chameau. De nos jours Latham, en 1790, en forma un ordre distinct sous le nom de Struthiones, qui devint le sixième de son Système. En 1799, Lacépède, dans sa Classification, divi- sant les Oiseaux en deux sous-classes, forma des Autruches une des deux divisions de la seconde sous-classe, sous le nom tf Oiseaux coureurs. M. de Blainvillc lut à l'Institut, en 1816, et publia, en 1821, un Mémoire sur l'emploi de la forme du sternum et de ses an- nexes dans la classification naturelle des Oi- seaux, qu'il divisa en neuf ordres, et où les Autruches et les Casoars en forment un dis- tinct, le septième, sous le nom de Coureurs (Cursore.<), qu'il place entre celui desGalli- nacés et celui des Échassiers. C'est le système qu'il continue encore aujourd'hui de profes- ser. En 1827, M. Lherminier, élève de M. de Blainvillc, publia, sous le titre de Recher- rhes sur l'appareil sternuldes oiseaux, suivies d'un Essai sur leur distribu- tion, une nouvelle méthode, où déve- 1 ippantcelledeM. de Blainville, quant aux familles et aux genres, il adopte une base de classification différente, en divisant la classe entière en deux sous-classes sous le nom d'Oiseaux normaux eld'Oisea îéx anomaux, et ne formant celle-ci que des genres Autruche, Nandou, Casoar et Émou.'M. Lesson, dans son Traité d'Orni- thologie, publié en 1831 , a suivi ces deux grandes divisions, excepté qu'à l'inverse de M. Lhermiiiier, il commenta au lieu ! de finir, par celle des oiseaux anomaux. Convaincu, comme M. de Blainville et ces derniers auteurs, de l'importance des carac- tères distinctifs et même anomaux des Au- truches et des Casoars, ainsi qu'eux aussi nous n'hésitons pas aies regarder comme ne pouvant figurer dans aucun des ordres déjà établis; mais doivent-ils former sim- plement un ordre nouveau , ou plutôt une grande section distincte de tous les autres Oiseaux ? C'est ce que nous sommes loin de prétendre décider ni même discuter ici. Nous nous conformerons aux vues du sa- vant zoologiste M. de Blainville, adoptant, par conséquent , son ordre des Coureurs (Cursorcs), dont le genre Autruche fait partie. Le genre Autruche proprement dit ne renferme qu'une seule espèce , répandue dans tout l'intérieur de l'Afrique, depuis l'Egypte et la Barbarie jusqu'au Cap de Bonne-Espérance; et, en Asie, depuis l'Ara- bie , où elle est commune, jusque dans la partie de l'Inde en deçà du Gange, où elle est devenue rare. C'est l'Autruche propre- ment dite (Struthio Camelus Linn. Lat.), Buff. pi. enl. 457; Yieill. Gai. pi. 223. Cet oiseau, le géant de sa classe, atteint jusque 2 mètres de hauteur, et son poids est de 40 kilogrammes. Sa petite tête , munie de grands yeux, à paupières mobiles et garnies de cils, d'oreilles dont l'orifice est à décou- vert, et son cou effilé, long de près de trois pieds, sont presque nus ou seulement recou- verts de poils épars. Le mâle adulte a le plu- mage du corps noir, varié de blanc et de gris, avec les grandes plumes des ailes et de la queue blanches et noires. La peaunueducou, couleur de chair, prend, de même que celle des jambes également nues, une teinte de rouge vif au temps de l'accouplement. La fe- melle est brune et d'un gris cendré sur le corps où le mâle est noir ; elle n'a de plumes noires qu'à la queue et aux ailes. Les petits, dans les premiers jours qui suivent leur éclosion, ont la tête et le col couverts d'un duvet épais et soyeux de couleur fauve clair, plus foncée sur la tète ; dans cette partie, le devant et les côtés du cou sont tigrés de taches et de bandes noires, et le derrière en est parcouru dans toute sa longueur par trois bandes longitudinales de cette cou- leur. Tout le dessus du dos et ses côtés, les ,°>G8 AUT AUT ailes et la queue présenlent une particula- rité tout à fait remarquable ; les faisceaux de long duvet sortant de chaque tuyau, et ayant déjà l'aspect des barbes fines et moelleuses qui plus tard se remarqueront eur tout le plumage , sont variés de noir et de brunâtre et terminés par de longues lamelles très étroites , légèrement spatuli- formes, les unes noires , les autres couleur de paille , et arquées en sens divers; d'où il résulte qu'à ce premier âge du jeune autru- chon , son cou et sa tête rappellent entière- ment la première livrée des marcassins et des jeunes bétes fauves , tandis que le reste de son corps a tout à fait l'aspect de celui d un Hérisson. A cette première livrée, il en succède bientôt une autre couleur gris cendré, où la jeune Autruche a la tête, le cou et les jambes couverts de plumes pen- dant une année ; mais elles tombent bientôt pour ne plus revenir sur ces parties. L'Autruche se couche en pliant d'abord le genou , puis en s'appuyant sur la partie qui recouvre le sternum et calleuse à cet effet; ensuite elle se laisse tomber sur la partie inférieure du corps. Elle court avec une telle rapidité qu'un cheval au galop ne peut l'atteindre que lorsqu'elle est fatiguée. Son instinct la porte, quand elle est pour- suivie de près, à lancer en arrière, avec ses robustes pieds, tout en courant, des pierres sur son ennemi. Elle pond dans les sables exposés à l'ardeur du soleil une quin- zaine d'oeufs qu'elle couve dans les ré- gions les moins chaudes de l'Afrique , mais qu'elle abandonne sous la zone torride à la chaleur solaire pendant le jour, ayant soin de les couver la nuit. Du reste, la femelle veille avec sollicitude sur sa nichée dont elle ne s'éloigne pas beaucoup; et si elle est surprise par les hommes , au lieu de fuir en ligne droite, elle se contente de courir en faisant de petits circuits et déployant ses grandes plumes, ce qui annonce que son nid est dans le voisinage. Ce nid est un enfonce- ment formé par l'oiseau dans le sable , de trois pieds de diamètre à peu près , et de quelques pouces d'élévation , entouré d'une rigole où l'eau de la pluie se ras- semble. La durée ordinaire de l'incubation est de six semaines, du moins dans les con- trées où l'Autruche couve à la manière des autres Oiseaux, comme dans l'Afrique mé- ridionale. Ses œufs fort gros, de forme arrondie et raccourcie, ont , du moins celui que nous possédons, 15 centimètres de dia- mètre longitudinal et 12 centimètres, 24 mil- limètres de diamètre transversal. Ils sont d'un blanc légèrement nuancé de couleur de paille et couverts de gros points enfoncés qui leur donnent l'air d'être tiquetés de points bruns. Ces œufs sont, dit-on, un assez bon manger et d'une grande ressource aux voya- geurs. On voit souvent les Autruches réunies et en grandes troupes; elles sont herbivores. On les rencontre quelquefois au midi de l'Afrique , paissant de compagnie avec le Zèbre et le Couagga. Elles ont l'ouïe fine et la vue perçante, mais en même temps les sens du goût et de l'odorat extrêmement obtus et presque nuls , à ce qu'il paraît ; car, en domesticité, on les a vues avaler non-seulement toutes les substances végé- tales et animales , mais encore des matières minérales , môme les plus pernicieuses , telles que du fer, du cuivre, du plomb, des pierres, de la chaux, du plâtre, tout ce qui se présente, enfin, jusqu'à ce que leur grand estomac soit rempli. Il est doué d'une force si digestive et si dissolvante, qu'elles rendent les métaux qu'elles ont avalés, usés et même percés par le frotte- ment et la trituration. L'Autruche, malgré sa force, a les mœurs paisibles des Gallinacés ; elle n'attaque point les animaux plus faibles qu'elle , et ne se soustrait au danger que par une prompte fuite. Dans les pays cultivés, elle dévaste les moissons en dévorant les épis et ne laissant que la tige. Son cri ressemble à une sorte de gémissement, plus fort chez le mâle que chez la femelle; mais tous deux, quand on les irrite, font entendre un siille- ment analogue à celui des Oies. Lorsque le mâle recherche la femelle, au temps de l'accouplement, ce cri ressemble, dit-on, quelque peu au rugissement du Lion. On est parvenu à réduire pour ainsi dire les Autruches en domesticité dans leur con- trée natale. On les y fait parquer en troupeaux , afin de s'assurer la récolte de leurs plumes qui, comme on sait, sont un objet considérable de commerce; car chez tous les peuples, on a su tirer parti de l'élégance de ces plumes gracieuses, soi/ A UT AVA 369 pour orner la tête des femmes, ou les coif- fures militaires des hommes, l'encolure môme des chevaux , au temps de la che- valerie ; soit pour décorer les ameublements des riches ou des dignitaires. Leur peau est assez épaisse pour fournir aux naturels, qui savent l'apprêter avec beaucoup d'intelli- gence , un cuir solide, dont ils se font des boucliers et des sortes de cuirasses pour leurs combats. La chair en est médiocre ; cependant des nations entières de l'Arabie s'en nourrissaient autrefois; ce qui leur avait valu de la part des anciens le nom de Stru- thiophages, et plusieurs tribus africaines s'en nourrissent encore aujourd'hui. Secondé par ses excellents coursiers, l'A- rabe parvien ta s'emparer de l'Autruche après une poursuite des plus opiniâtres où l'oi- seau finit par tomber de fatigue, victime de son habitude de décrire , en fuyant, de grands cercles que le chasseur sait couper à propos , épargnant ainsi à son cheval une grande partie du trajet. Lorsqu'il a répété ce manège un bon nombre de fois, il par- vient enfin, mais seulement parfois après 8 ou 10 heures de chasse, à s'emparer de l'oi- seau, dont la course est plus rapide que celle du cheval le plus léger. S'il emploie des Lévriers à cette chasse, elle devient moins pénible et moins longue. Les peuples d'Afrique la font de la même manière avec le secours de chevaux barbes. Il paraît probable aujourd'hui que l'île de Madagascar est habitée par l'Autruche d'A- frique ou une espèce voisine; car, au rapport de Flaccourt (Hist. gèn. des voy., t. VIII, p. 606), «le Vourou-Patrn de Madagascar serait une espèce d'Autruche qui se retire dans les lieux déserts et pond des œufs d'une singulière grosseur ; » fait qui semble confirmé par les débris de coquilles d'œufs que M. Goudol, le voyageur, a rap- portés de cette île ces dernières années, et qui annoncent des œufs du volume de ceux d'Autruche. Il serait d'un grand intérêt de s'assu- rer si ce Vnurou-Patra de Madagascar est réellement l'Autruche d'Afrique , ou une seconde espèce particulière à celte grande lie, comme la Patagonie nous offre aujourd'hui une seconde espèce de Nandou dans l'Amérique méridionale. (Lafr.) AUTRUCHE dk magellan (Azara). ois. — Voyez nandou. (Lafr.) AUTRUCHE a tarses emplumés. ois. — Voyez nandou a tarses EiurLCMÉs. (Lafr.) ■ AUTUMNjEA. crust. — V. autonomée. *AUXIDE (Au ris , nom ancien d'un poisson de la famille des Thons) roiss —Sous- genre de la famille des Scombres, ordre des Acanthoptérygiens , ayant pour caractères , outre le corselet et les pectorales médiocres des Thons , les deux dorsales séparées comme dans les Maquereaux. Ce sous-genre comprend l'Albacore de Sloane , le Tasard de Lacépède , l'A. Bonicou ( Scomber La- roche de Risso ou Se. Bisus Rafin.), et une autre espèce commune dans les parages des Antilles où elle porte le nom de Thon. (C. d'O.) AVAGNON ou AVIGNON, moll. — Nom vulgaire qu'on donne sur nos côtes à une coquille fort commune que Linné a nommée Venus Borealis ,• Gmelin : Mon- tra jriperata, et que Lamarck a introduite sous ce dernier nom spécifique dans son genre Lutraire. Voy. lutraire. (Desh.) * AVAHI. mam. — Genre nouvellement proposé par M. Jourdan et très voisin de l'Indri. Voyez ce mot et lémuriens. AVALANCHES, LAV ANGES, ou LAUVINES. géol. — Ce sont des masses de neige qui, accumulées pendant l'hiver dans les hauts vallons des montagnes, se déta- chent subitement, lorsque le retour de la saison moins froide diminue leur adhé- rence avec le sol. En suivant des pentes plus ou moins rapides, leur mouvement s'accélère, et il devient tel que rien ne peut résistera leur passage. Elles renversent et détruisent tout ce qu'elles rencontrent; ce- pendant, comme assez généralement, les avalanches ont lieu dans les mêmes locali- tés, les habitants des montagnes cherchent à se garantir de leurs effets, soit en réservant des forêts sur leur trajet, soit au moyen de gigantesques constructions. Au printemps, les voyageurs prennent toutes les précautions possibles pour ne pas être surpris par les chutes de neige. Les guides leur recommandent de ne pas faire de bruit , dans la crainte que le moindre ébranlement de l'air ne détermine la chute d'une avalanche; en Suisse, dans les endroits les plus dangereux, on va jusqu'à empêcher 24 370 AVE AVE les grelots et les sonnettes des mulets de sonner; ou bien, avant de s'engager dans les vallons , on lire quelques coups de fusil ou de pistolet, pour déterminer les masses de neige à se détacher. On donne aussi le nom d'Avalanches à des tourbillons de neige dure entraînée par un vent impétueux, et qui exposent aussi les voyageurs à de grands dangers — On les appelle Lauvines venteuses, tandis que les neiges, qui se détachent en masses et roulent par leur poids, sont des Lauvines joncières. (C. P.) AVAOUSSÉS ou AVAUX. bot. ph. — Synonyme deQuerc7it coca féru L., en Languedoc. Voyez chêne. (C. d'O.) AVAIU ou AVATI. bot. ph. — Syno- nyme de Maïs. Voyez ce mot. AVAUX. bot. ph. — Voyez avaoussés. AVELANÈDE. bot. ph. — Nom de la cupule de diverses espèces de glands et par- ticulièrement de celle du QueratsAiyil ps L. Voyez chêne. (C. d'O.) AVELINE, SC ARABE ou GUELLE- DE-LOUP. moll. — Noms vulgaires sous lesquels on connaît chez les marchands une coquille du genre Auricule de Lamarck, Auricula Scarabœus et Hélix Scara- lœus de Linné, et dont Montfort a fait son genre Scarabe. Voy. auricci.e. (Desh.) AVELINE, bot. ph. — Grosse variété de Noisettes. Voyez noisetier. AVELINIER ou AVELLANIER.bot. ph. — Variété à gros fruits du Corylus Avellana L. (C. d'O.) AVELLANO. bot. pu. — Synonyme de quadria. Voyez ce mot. AVENA. bot. ph. — Nom latin de l'A- voine. Voyez ce mot. (A. R.) AVÉNACEES. Avenaceœ. bot. th. — M. le Prof. Kunth donne ce nom à sa neu- vième tribu des Graminées, qui renferme les genres Carynephorus, Deschampsia, Aira, Trisetum , Avena , Danihonia , etc. Voy. graminées. (A. R.) AVËNÉRON ou AVÉRON. bot. ph.— Nom vulgaire, dans les provinces méridio- nales de la France , de la folle Avoine et de quelques autres Graminées qui ont des rapports avec elle. (A. R.) * AVENTIA ( nom d'une divinité gau- loise), ins. — Genre de l'ordre des Lépi- doptères, famille des Nocturnes, tribu des Phalénites , établi par moi aux dépens du g. Ennomos de M. Treitschke , et adopté par M. Boisduval dans son nouvel Index melhodicus. Voici les caractères que je lui donne: Antennes pectinées dans les mâles et simples dans les femelles. Corselet étroit et peu velu. Les premières ailes fortement échancrées au-dessous de leur angle supé- rieur; les secondes ailes arrondies. Palpes dépassant le chaperon avec leur dernier article large et déprimé. Trompe longue. Chenilles plates et garnies de franges sur les côtés, comme celles des Catacala, avec la tête petite et arrondie. Leur transforma- tion a lieu dans un cocon lâche entre des feuilles. Ce genre ne renferme qu'une espèce que Laspeyres a rapportée mal à propos au g. Platipteryx ; c'est le Bom- byx flexula deFabr. ou Geom ■ flexulariu d'Hubn. (tab. 4, fig. 19), ou le Crochet d'Engramelle (tom. V, pi. 210, fig. 280, a, h). Cette espèce se trouve, mais assez ra- rement, aux environs de Paris. (D.) AVENTURINE. min.— On a donné le nom d'Aventurine naturelle à des variétés de Quartz grenu, ou de Feldspath , coloré le plus souvent en rouge ou en jaune, et dans lesquelles de petites parcelles minérales , plus vitreuses que le reste de la masse, ou bien des paillettes de Mica , uniformé- ment disséminées, forment des points bril- lants dont la pierre est comme parsemée. Ce nom leur vient de ce qu'elles offrent une imitation bien imparfaite de l'Aventurine artificielle, sorte de verre coloré , où l'on a mêlé , lorsqu'elle était en fusion , des parcelles d'un composé métallique , dont, d'après les essais de Lebaillif, le Cuivre et le Fer font partie. On prétend qu'un ouvrier de Venise ayant laissé tomber par hasard, ou comme on dit, par aventure, de la limaille de ce composé dans du verre en fusion , fut agréablement surpris du ré- sultat de ce mélange , auquel il donna le nom d'Aventurine. Ce produit de l'art est incomparablement plus brillant que l'Aven- turine naturelle. Si l'on vient à l'examiner au microscope, on voit qu'il est formé d'une multitude incalculable de petits cris- taux opaques, appartenant au système cu- bique , ou tétraédrique, et qui se montrent sous la forme de triangles équilatéraux , ou d'hexagones réguliers. (Dit..') avi; AVERANO. Chasmarhynckos (x*3" ;a, gouffre; : y//.; , btÊ. ois. — Genre formé par Temminck, en 1820, dans son . nat. d'un syst. gèn. dfOrn., en tête de son manuel , et démembré par cet auteur de celui de Cotinga (Ampelis , Lin.). Le nom d' Averano vient de celui de ave de verano (oiseau d'été), donné par les Portugais du Brésil à une des espèces du genre, parce qu'elle ne chante que pen- dant les plus fortes chaleurs de ces climats intertropicaux. Les caractères génériques en sont : Bec large, très déprimé, faible et flexi- ble à la base , comprimé et corné à la poin- te ; fosses nasales très amples , recouvertes par une membrane garnie de petites plu- mes rares ; narines grandes , ovoïdes , ouvertes , placées vers la pointe du bec ; mandibule supérieure échancrée vers son extrémité; l'inférieure cornée seulement à la pointe ; le reste de cette mandibule, surtout ses bords, minces et flexibles; pieds à tarses plus longs que le doigt du mi- lieu, à doigts soudés à la base; les laté- raux égaux; ailes à deux premières rémi- ges étagées, avec la 3me et la 4me les plus longues. » Les espèces peu nombreuses de ce genre et qui faisaient partie des Cotingas Am- pelis de Linné, en furent détachées par II- liger, qui les réunit à son nouveau genre Procnias , ayant pour type V Ampelis iersa ; mais Temminck leur trouvant des caractères génériques distincts de celui-ci, les en relira pour former son genre Avc- rano, ne laissant alors dans celui de Procné que l'espèce type. Cuvier emploie le nom générique de Procnias d'Illiger, dans sa 2me édit. du Règ. an., pour les Avcranos de Temminck, qu'il subdivise alors en Procnias proprement dits, ou espèces à gorge emplumée et en Avcranos , ou espè- ces à gorge nue, adoptant alors le genre Ter- sine (TersiTia) de Vieillot pour Y Ampelis tersa. Cette subdivision ne nous paraît pas basée sur des caractères suffisants, puisque cette nudité de la gorge est la seule distinc- tion entre les espèces qui , d'ailleurs, sont entièrement conformes sous tous les rap- ports, et quant à la coloration du plumage , en général blanc chez les mâles, verdàtre chez les femelles et les jeunes. Trois espèces composent ce genre. Ce AVE 371 sont les Ampelis carunculala et varie- gata de Linné et Y Averano araponga de Temminck, col. 368 et 383. Chez chacune de ces trois espèces, le mâle est remarquable, soit par la nudité de la gorge et du devant du cou, soit par une caroncule charnue s'éle- vant de dessus le front. Ces Oiseaux, particu- liers à l'Amérique méridionale, font, à l'épo- que de la nidification, retentir les forêts de cris bruyants et sonores, qui imitent parfaitement le son produit par des coups de marteau sur l'enclume, ou par une cloche fêlée. Parmi leurs espèces, celle nommée Averano guirapunga (Chasmarhynchos rariega ta Tem. ,col. 51), et qui est le Coli?i- ga averano deBuffon, se fait remarquer par la nudité de sa gorge et du devant de son cou, d'où pend un faisceau d'appendices charnus, aplatis, vermiformes, larges d'une ligne et longs au moins d'un pouce chez l'adulte , d'une teinte bleuâtre et suscepti- bles de se colorer en rouge, quand l'oiseau est animé. Son plumage est d'un gris pres- que blanc, avec la tête couverte d'une ca- lotte brune, les ailes, le bec et les pieds sont noirs. La troisième penne de l'aile qui est la plus longue, est pointue et contour- née à son extrémité. La femelle est ver- dàtre avec la gorge emplumée et sans ca- roncules. On n'a que très peu de détails sur [es- mœurs des Avcranos. On les regarde ce- pendant comme essentiellement frugivores. La largeur de leur bec et son peu de fer- meté, qui lui donne une analogie marquée avec celui des Hirondelles , nous fait présu- mer que, comme elles, ils avalent, sans les dépecer, les fruits ou insectes entiers, qui leur servent de nourriture. (Lafr.) AVERNO. bot. ph. — Nom vulgaire de l'Aune, Alnus, en Provence. AVÉRON. BOT. TH. Syn. d'AVÏNÉRON. Yoy- ce mot. ÂVERRHOA. bot. th. —Nom donné au Carambolier, en l'honneur d'Averrhoës. Voy. carambolier. AVET ou AVETTE. bot. th. — Syno- nyme de Mélèze ou de Sapin dans quelques parties de la France. AVEUGLE, roiss. — Nom donné à des Poissons de l'ordre des Suceurs ou Cyclos- tomes, tels que îa Lamproie rouge (Petro- myzon ruher) et le genre Myxine ou G«»r 572 AVI AVI trobranche , dans lequel on ne voit aucune trace d'yeux. Une espèce de Morue, le Bib (Gfidus luscus Penn.), a également reçu ce nom. (C. d'O.) AVEUGLE, rept. — On donne , dans quelques-uns de nos départements, le nom de Serpent aveugle à l'Orvet commun, An- ynis fragilis L., par suite d'un préjugé qui faisait croire que les tronçons de ce Ser- pent, qui se brise facilement, devenaient un être complet , mais privé de la vue. Le même nom a été donné à une espèce du genre Arontias (A. cœcus Cuv. ), qui est entièrement aveugle. A la Guyane , on donne le nom d'Aveugles aux Amphis- bènes, qui ont les yeux fort petits; et, à la Martinique, il y en a une espèce , Arnph. cœca Cuv. , qui est privée d'yeux. Voy. leS mOtS ORVET , ACONTIAS et AMI>HISBÈN£. (e. d'o.) AVICEDA. ois. — Genre formé par Swainson , en 1837, dans son ouvrage inti- tulé Rirds of Western Afriea , sur un oiseau de proie de cette contrée, auquel il assigne les caractères suivants dans sa Class. of birds : «Bec de forme de faucon ; mandibule supérieure avec deux dents de chaque côté, petites et anguleuses; l'infé- rieure avec une seule; narines transverses ; ailes allongées à 4me rémige la plus longue, les lre, 2me et 3me éehancrées à leur bord interne ; pattes très courtes ; tarse pas plus long que le pouce , et ongle emplumé jus- qu'à moitié, à squamelles irrégulières, hexa- gones ; doigt médian fort allongé, plus long sans son ongle que le tarse ; doigts latéraux presque égaux ; l'externe plus court ; la plante très large, étalée et sans pelottes; tous les doigts séparés à leur base ; queue large, moyenne, carrée; ongles grêles, moyens. » Swainson , en décrivant l'espèce type, Aviceda cuenloides , dans ses West. A- frica birds, et après l'avoir rapproché, à cause de la double dent du bec, des genres Bidcns ou Diodnn d'Amérique et Lopholes de l'Inde et d'Australie , et l'avoir rangée, ainsi qu'eux , à la suite des vrais Faucons , avoue cependant qu'en comparant le bec, les narines , les ailes , les pattes, la forme générale enfin de cet oiseau avec ces mêmes parties chez le genre Cymindis , il n'y trouvait aucune différence, et que le bec seul en offrait, étant analogue à celui des Faucons. Nous somme^iétonné que ce seul carac- tère de bec à double dent, qui d'ailleurs n'est point réellement celui des Faucons, ait déterminé ce savant ornithologiste à placer son oiseau près d'eux, dans sesFalconinées, ainsi que le genre Lopholes, qui a , d'ail- leurs, les plus grands rapports avec lui dans toutes ses parties. La comparaison qu'il établit entre son oiseau et le genre Cymin- dis nous a paru si exacte et si positive que nous trouvons tout naturel de rapprocher ces deux genres. Comment, en effet, lors- que deux genres offrent une analogie par- faite dans toutes leurs parties, et même dans la forme générale du bec , et qu'ils ne diffè- rent que parce que ce bec présente chez l'un une dent bifide, et, chez l'autre , une dent simple et obtuse ; comment , dis-je , ne pas les rapprocher, sinon dans le même genre, au moins dans la même sous-famille ? Nous avons donc pensé que la place la plus naturelle du genre Aviceda, comme du genre Lopholes , qui en est si voisin , était près du genre Cymindis de Cuvier, dont l'espèce type, le petit autour de Cayenne (Buff.), Falco Cayennensis (L.), présente une dent obtuse au bec; et, comme ce der- nier genre offre, selon nous, des rapports très marqués avec les Bondrées , dans la brièveté des tarses à demi emplumés et réticulés , dans la forme des narines , en fissure étroite et presque fermée, nous avons cru naturel de rapprocher ces deux nouveaux genres, Aviceda et Lopholes, de ceux de Cymindis et Pemis. Enfin, ces quatre genres offrant aussi des rapports marqués avec les Milans américains , sur- tout avec le genre Jctinie de Vieillot qui , comme le g. Cymindis , se fait remarquer par une dent obtuse vers le milieu du bec, nous les ferons figurer dans la sous-famille des Milvinées ; par conséquent bien loin des vrais Falconinées. L'espèce type , et unique jusqu'à ce mo- ment, est YAviccdu cucnloiilcs (Swains. West. Afr., I, p. 104, pi. 1), qui a 45 centi- mètres de longueur, avec le tarse seulement de 35 millimètres et dont le dessus est d'un gris foncé avec le dos brun ; la gorge et la poitrine gris pâle ; le ventre blanc, ocreux, traversé de larges bandes brunes; la queue terminée d'une large bande noire; AVI AVI 373 la cire et les pieds jaunes. L'auteur ne dit rien des mœurs de cet oiseau, Tunique in- dividu, peut-être, qui soit encore connu , d'une des espèces les plus intéressantes de Cymindis, par ses formes, jointes à un bec à dent bifide. Ce dernier caractère, qui avait paru suffi- sant à M. Swainson pour rapprocher trois genres chez lesquels il se trouve, et les pla- cer près des Faucons, quoique différents entre eux et avec ceux-ci sous beaucoup d'autres rapports , ne nous a paru , au con- traire, que tout à fait secondaire dans ce cas-ci , d'abord parce que, chez tous trois, cette double dent et le bec diffèrent de forme, et aussi parce que si l'on retrouve chez les deux genres, Avieeda et Loj/holes, assez d'analogie dans leurs autres parties pour les rapprocher et les grouper avec les Cymindis, le troisième genre, Diodon , s'en éloigne , au contraire , par ses ailes courtes et n'est, selon nous, qu'une espèce de transition des Faucons aux Autours à tarses courts d'Amérique. (Lafr.) *AVICELLES.arach.— M.Walckenaër {Ins. apt-; Suites à Buffon) emploie ce nom pour désigner une petite subdivision du genre Mygale, comprenant les espèces dont les pattes sont allongées et presque égales entre elles. Voy. mygale. (Bl.) AVICENNIA, Linn.; flaledendrum, Thouars.; Sceurn, Forsk. bot. ph. — Genre voisin des Verbénacées et des Myoporinées. M. Endlicher le considère comme type d'une famille nouvelle ( les Avicenniées). On lui assigne les caractères suivants : Calice 4- parli, régulier, couvert de squamules im- briquées. Corolle hypogyne, à tube court, campanule; limbe 4-fide, étalé, à segment postérieur un peu plus large. Étamines 4 , insérées au tube de la corolle , subdidy- names, courtemenl saillantes. Ovaire 2-lo- eulaire; ovules géminés dans chaque loge, collatéraux, pendants, attachés au sommet d'un axe tétragone comprimé. Fruit coriace, 2-valve , par avortement 1-loculaire et 1- sperme. Graine apérispermée , germant dans le fruit. Embryon à radicule infère , barbue; cotylédons très larges, épais, bilo- bés à la base , condupliqués. — Les Avi- cennia croissent en compagnie des Man- glicrs dans la vase des plages de la zone équaloriale. Ce sont des arbres dont les ra- cines rampent au loin à la surface du sol , produisant de nombreux rejets simples , nus, et semblables à des baguettes. Les feuilles sont opposées, coriaces, persistan- tes , très entières ; les pédoncules termi- naux et dichotoméaires, ternes, mulliflores ; les fleurs sont petites, à corolle presque co- riace. On connaît six espèces de ce genre. (8p.) AVICEPTOLOGIE (mot hybride: avis, oiseau ; cupere, prendre ; Xsyoç, dis- cours), ois. — C'est l'art de prendre les Oi- seaux vivants ou morts par toute sorte de moyens, comme pièges, filets, etc. Ce sujet n'étant pas du ressort de ce Dictionnaire t nous nous contenterons d'indiquer le recueil le plus étendu en ce genre , qui est le Dic- tionnaire économique de Chomel, en 2 vol. in-fol.,avecun supplément non moins volumineux par Roger. (Lafr.) AVICULA ( avicnla , petit oiseau ). mou. — Nom latin du genre Hironde de Bru- guiôre, Aronde de Cuvier et Avicule de La- marck. C'est sous ce dernier nom français que ce genreesl le plus généralement adopté, et c'est à lui que nous renvoyons. (Desh.) *AVICULAIRES. arach.— M. Walcke- naër emploie cette dénomination pour dé- signer la seconde race ou division du genre Mygale , caractérisée par des pattes as- sez courtes, inégales entre elles; la pre- mière étant moins longue que la quatrième. L'auteur rapporte à celte division trois espè- ces américaines. Voy. mygale. (Bl.) AVICUIAItIA , Meisn. ( Polygon. p. 85). bot. th. — Synonyme du g. Poly- gonum de Tournefort; M. Meisner ne le considère que comme une section du g. Polygonum de Linné. (Sp-) AVICULE. Avicula ( aviculn , petit oiseau ). mou. — Longtemps avant que Linné rassemblât parmi ses Mytilus les Coquilles du genre Avicule, "Watton, dans son livre si remarquable de D i ffcrentiis animaliitm, avait désigné les Avicules sous le nom de Concha margaritifera, les dis- tinguait très bien des Jambonneaux, et re- connaissait cependant l'analogie qu'elles ont avec ce genre. Belon , dans son livre des Poissons, donne un extrait de l'ouvrage de Watton , et professe les mêmes opinions. Rondelet ajoute une figure conforme à la description de ses devanciers , et l'on rc- 374 AVI connaît en elle F Avicule mère-perle men- tionnée dans les ouvrages des anciens. Gess- ner commence par copier la figure de Ron- delet ; puis, quelques pages plus loin, il représente la même coquille par une très bonne figure de grandeur naturelle ; mais Gessner n'avait point reconnu la ressem- blance de sa coquille avec celle de Ronde- let ; aussi leur donne-t-il des noms diffé- rents. Il n'en est pas de même d'Aldro- vande, qui , sous le nom de Coucha mar- yaritifera, donne trois figures exactes de la grande Avicule , où se trouvent les plus belles perles orientales. Dans une autre partie de son ouvrage , à la page 465, il re- présente, sous le nom de Cuncha tennis lestœ, un groupe assez considérable de l'Avicule de la Méditerranée ; et cette fi- gure, quoique grossière, ne permet aucune erreur. Les Avicules n'échappèrent pas à l'observation de Fabius Colonna ; il en fit représenter une espèce dans ses Observa- tioiies anitnalium nquatitium et lerres- trium. Nous soupçonnons qu'il s'agit d'une espèce fossile. A la fin de son Traité de l'His- toire naturelle , Ferrante Imperato donne également une figure très reconnaissable de l'Avicule mère-perle, déjà mentionnée par la plupart de ses prédécesseurs. Enfin Bonanni, Lister, Rumphius, ont ajouté plusieurs espè- cesintéressantesàcellesdéjàconnues.L'une des figures de F Avicule mère-perle , qu'on peut citer comme très exacte, est celle qu'on trouve à la page 198 du Metallothcca vali- cana de Mescati. Les ouvrages de Gualtieri et de d'Argenville , quoique plus modernes que celui que nous venons de mentionner, n'ont pas de figures dont la perfection appro- che de celle-ci. Jusque-là, à l'exception de Fabius Colonna, tous les auteurs que nous avons mentionnés n'ont connu que des espèces vivantes d' Avicule. Volfart, dans son Historia naluralis Asiœ inferioris, paraît être le premier qui en ait figuré une espèce fossile ; mais nous devons prévenir que cette coquille fort singulière a été long- temps rangée parmi les Mytilus, sous le nom de Mytilus socialis. Nous aurons oc- casion d'en reparler plus tard. Tandis que Linné travaillait aux premières éditions du Systema nalurœ , Adanson publiait son ouvrage, si utile encore aujourd'hui, sur les Coquilles du Sénégal. Dans les mers AVI* qui baignent cette contrée, on trouve asser fréquemment une espèce d' Avicule , à la- quelle Adanson donna le nom de Chanon-, il ne connut pas l'animal de son espèce , et entraîné par l'analogie des Coquilles, il l'a confondue avec des Modioles , des Moules , et une Cardile dans son genre Jambonneau. Lorsque Linné publia la dixième édition du Systema nalurœ, il sut éviter une partie de la confusion d' Adanson ; mais , vou- lant ne pas trop multiplier ses genres , il rapprocha dans chacun d'eux toutes les es- pèces auxquelles pouvaient s'appliquer des caractères fort étendus ; aussi , Linné ras- sembla-t-il, sous le nom de Mylilus Arun- do , presque toutes les Avicules connues de son temps. La plupart des auteurs qui succédèrent à Linné ne manquèrent pas de l'imiter; et, comme le nombre des espèces s'accroissait toujours, il en est résulté une extrême confusion dans la synonymie du Mylilus Arunclo. Bruguière conçut l'heu- reuse idée de réformer la plupart des genres linnéens : il retira des Moules le Mylilus Arundo, et créa pour lui, dans les Planches de l'Encyclopédie, le genre Hirundo Avi- cula , auquel il rapportait judicieusement YAstrea Maliens de Linné, dont plus tard Lamarck a fait le genre Marteau. Peu de temps après la mort trop prématurée de Bruguière, Lamarck, dans sa première clas- sification des Mollusques {Mémoires de la Société d'hist. nat. de Paris , 1799 ) porta plus loin que son prédécesseur la réforme dans les genres linnéens; et, déjà à cette époque, on trouve le genre Avicule dans des rapports très naturels entre les Marteaux et les Perles. A cette époque, Lamarck n'avait point encore établi sa classification des Co- quilles bivalves d'après le nombre des mus- cles; et, quoique ce caractère d'une haute valeur lui ait alors échappé , sa grande ha- bitude de l'observation lui a fait deviner dès le principe les rapports des genres, de telle manière que, dans ses méthodes suivantes, il eut peu de changements à faire pour les mettre entièrement d'accord avec les nou- velles observations. Depuis, le genre Avi- cule , généralement adopté , est resté con- stamment dans les mêmes rapports; seu- lement Lamarck , pour en simplifier da- vantage les caractères, a voulu en séparer^ comme genre particulier , F Avicule mère- AVI perle et quelques autres espèces qui n'ont presque pas de prolongement postérieur. Ce nouveau genre , d'abord admis par quel- ques personnes, est actuellement rejeté, parce qu'il ne se lie que de la manière la plus insensible avec les Avicules proprement dites. Les anciens zoologistes et Linné lui- même n'ignoraient pas que les Avicules vi- vent à la manière des Moules, attachées au fond de la mer au moyen d'un byssus. Poli, dans son grand ouvrage, fit le premier con- naître avec tous les détails convenables l'a- nimal d'une Avicole assez commune dans la Méditerranée. Son travail, publié dès 1795, fut longtemps à se répandre en France, n'eut aucune influence sur les premiers travaux de Lamarck ; et l'on peut dire , avec vérité, que la connaissance de l'animal des Avicules a confirmé les rapports que Lamarck avait assignés à ce genre. Les Avicules sont des Coquilles singu- lières dont le bord supérieur, dans un assez grand nombre d'espèces, se prolonge en une sorte de queue assez grêle , plus ou moins longue, entièrement détachée, de sorte que, les valves étant entr'ouverles , la coquille offre la représentation assez grossière d'un oiseau qui vole. Toutes sont inéquivalvcs, très inéquilatérales , presque toujours apla- ties; la valve gauche est la plus grande et la plus profonde. Dans quelques espèces , la valve droite est d'une petitesse tellement disproportionnée qu'on ne pourrait croire, si on ne les voyait réunies, que les deux val- ves appartiennent à la même coquille. Le bord cardinal est droit, ordinairement sim- ple, et offre quelquefois une ou deux dents rudimentaircs; ce bord, comme celui des Limes ou des Huîtres, se prolonge en dehors en une sorte de talon dont la surface plane est creusée obliquement d'une fossette trian- gulaire et peu profonde , où s'attache un ligament assez épais et solide. Dans toutes les espèces , l'extrémité antérieure présente, au-dessous d'une oreillette, une échancrure plus ou moins profonde, qui pé- nètre dans l'intérieur des valves lorsqu'elles sont rapprochées, et qui est destinée à don- ner passage au byssus. Si nous examinons les Avicules à l'intérieur , nous observons vers le centre des valves une grande impression musculaire, ovale, semi-lunaire, ordinaire- ment peu profonde. Si Ton partage par une AVI 375 ligne longitudinale la coquille en deux par- ties égales , on s'aperçoit que l'impression musculaire est presque tout entière com- prise dans le côté postérieur. Si l'on a sous les yeux un grand nombre d'espèces d' Avi- cules, soit vivantes, soit fossiles, voici ce qu'on observe, relativement aux formes extérieures : dans l'Avicule mère-perle, dont Lamarck a fait le type de son genre Penta- dine, la coquille est subquadrangulaire, et ses extrémités supérieure et postérieure ne présentent aucun indice d'une oreillette pos- térieure.A côtéde cette espèce, viennent s'en placer quelques autres qui ont les mêmes caractères, mais chez lesquelles on voit ap- paraître le rudiment d'une oreillette posté- rieure, indiquée par une légère inflexion du bord postérieur. Peu à peu, en passant à de nouvelles espèces , on voit se creuser l'in- flexion du bord postérieur, et l'appendice de ce côté se prolonger de plus en plus et parvenir enfin, par une série non interrom- pue de modifications, à une longueur presque égale à la coquille elle-même. Ce prolon- gement postérieur des valves est tout à fait comparable à celui qu'on remarque dans les Marteaux el dans quelques espèces dePerles; mais quelle que soit la longueur de cet appendice postérieur, tous les caractères n'en restent pas moins les mêmes, de telle sorte qu'il est impossible de séparer géné- riquement les espèces dépourvues de cet appendice , de celles où il se trouve le plus développé. Nous passons sous silence plu- sieurs modifications à l'une desquelles se rattache le Mytilus socialis de Schlott- heim ; coquille restée pendant quelque temps problématique pour la plupart des personnes qui l'ont mentionnée. Le pre- mier, guidé par une analogie qui nous a ra- rement trompé, nous avons reconnu les caractères de cette espèce, et l'avons rangée dans le genre auquel elle appartient réelle- ment. Il suffit d'ouvrir les valves d'une Avi- cule pour s'apercevoir que les Coquilles de ce genre ont une composition différente de celle des Vénus, par exemple ; mais qui se rapproche beaucoup de celle desPinnes et des Peines. On voit , en effet , que la pins grande partie de la partie interne des valves est formée d'une couche de substance na- crée très brillante, et l'on aperçoit vers les bords la substance nacrée subitement rem- 376 AVI placée par le prolongement de la couche extérieure du test, prolongement qui est plus ou moins considérable , selon les es- pèces. Si Ton vient à casser cette partie non nacrée de la coquille, on s'aperçoit , en la soumettant à un grossissement convenable, qu'elle a une structure fibreuse à fibres per- pendiculaires; structure tout à fait sembla- ble à celle des Pinnes et à celle de quelques autres Coquilles du même groupe. D'après les observations de Poli, l'animal des Avicules est réellement intermédiaire entre celui des Pinnes et celui des Moules. Les lobes du manteau, désunis dans toute leur longueur, sont épais et garnis d'un plus ou moins grand nombre de petits ten- tacules. La masse abdominale est peu consi- dérable , et porte à l'extrémité antérieure un pied un peu en massue , au moyen du- quel l'animal file un byssus, dont les élé- ments restent assemblés en un corps cylin- dracé, fort solide, terminé par un large em- pâtement, au moyen duquel l'animal s'at- tache fortement aux corps sous-marins. La bouche est grande, transverse, garnie de petites lèvres tentaculifères. Ce que nous ve- nons d'exposer nous permet de résumer les caractères de ce genre de la manière sui- vante : Caractères génériques. Animal ovale , oblong, subtransverse , ayant les lobes du manteau libres et char- gés de petits tentacules. Pied petit, subcla- viforme , portant à sa base un byssus com- pacte, dont les filaments sont réunis. Bou- che transverse , garnie de lèvres tentaculi- fères; un seul muscle subcentral adducteur des valves. Coquille oblongue, subtransverse ou lon- gitudinale, inéquivalve, inéquilatérale, as- sez souvent prolongée du côté postérieur en appendice de dimensions variables. Une oreillette antérieure échancrée à la base de la valve droite pour le passage d'un byssus ; bord cardinal droit, presque toujours sim- ple, présentant quelquefois une ou deux dents obsolètes et creusées sous le crochet d'une gouttière oblique , peu profonde , large et triangulaire, pour le ligament. Les Avicules ont des mœurs assez sem- blables à celles de nos Moules; elles vivent généralement à de faibles profondeurs , se fixant aux rochers ou aux coraux, et souvent AVI se mettant les unes sur les autres et for- mant ainsi des paquets considérables. L'es- pèce la plus connue est celle qui fournit presque toutes les Perles répandues dans le commerce; aussi est-elle presque toujours mentionnée dans les catalogues sous le nom de Mère-perle ou de Margaritifère. Cette espèce, la plus grande de toutes, fournit éga- lement au commerce presque toute la na- cre de perles qui s'emploie dans la bijou- terie et comme ornement. On fait des pê- ches régulières de cette coquille dans plu- sieurs parties de la mer de l'Inde et du golfe persique. Nous en parlerons à l'article de ce Dictionnaire particulièrement des- tiné à rendre compte de la formation des Perles. Le genre Avicule n'étant pas le seul qui en ofTre , il convient de rassem- bler en un seul article tout ce qui a rap- port aux Perles. Le nombre des espèces que renferme actuellement le genre Avi- cule est assez considérable : elles sont dis- tribuées dans presque toutes les mers, mais surtout dans les mers les plus chau- des. On les rencontre fossiles dans presque tous les terrains ; on les observe régulière- ment réparties depuis les terrains tertiaires jusque dans les terrains de transition. Elles se montrent en abondance dans une formation très intéressante que les géo- logues connaissent sous le nom de Mu- schelkalk. On en rencontre un assez grand nombre dans la formation oolithique ; c'est parmi celles de ce terrain qu'on remar- que les espèces les plus inéquivalves. Le terrain crétacé en contient aussi plusieurs qui lui sont tout à fait particulières; et, quoique notre collection soit loin d'ê- tre complète , nous y comptons quarante espèces fossiles et vingt-cinq espèces vi- vantes. Nous connaissons dans les auteurs au moins une vingtaine d'espèces qu'il faut ajouter pour se faire une juste idée de ce qu'on connaît aujourd'hui dans le genre Avicule. (Desb.) AVICULÉES. moli.. — Sous ce nom de famille , Férussac a proposé de réunir les genres Avicula , Pinna , Crenatula , Maliens, etc. Suivant la méthode de La- marck, ces genres appartiendraient aux fa- milles des MyUlacèes et des Mallèacèes. Voy. ces mots. A cet égard, nous pensons que zoologiquement on devrait rassembler AVO les Coquilles pourvues de byssus, distinctes des Pc'tcn et des Arca , dans une seule famille, celle des Mylilidèes. Voy. ce mot (A. d'O.) AVIGNON, moll. — Nom qu'on em- ploie comme synonyme d'Avagnon ou d'Avignon. Voy. avagnon.Nous ferons ob- server que la coquille, ainsi désignée, est le Maclrapi/ erata deGmelin, Lulraria piperala de Lamarck; coquille dont Cu- vier a fait son genre Avignon; Mégerle, son genre Arénaire. Montagu a créé pour elle son genre Ligule, et, enfin tout récem- ment, M. Turton en a fait son genre Lis- tera. Voy. ces différents mots , ainsi que I.UTRAIRE. (DESB.) AVIOSA. reft. — Synonyme de Boa devin. Voyez boa. AVIRONS, ins. — Nom sous lequel on a désigné les pattes aplaties de certains Insectes nageurs : tels que les Dytiques et les Hydrophiles, parmi les Coléoptères; les Notonècles et les Sigares, parmi les Hémip- tères. Voy. PATTES. (D.) * AVISUGES. Avisuga [avis, oiseau ; sugo , je suce), iks. — Nom donné par M. Duméril à une famille d'Insectes aptères qui vivent en parasites sur les Oiseaux. (C. d'O.) AVOCAT ou POIRE-AVOCAT, bot. ph. — Nom vulgaire du fruit de l'Avocatier. (Sp.) AVOCATIER, bot. ph.— Nom vulgaire du Persea yratissima Nées (Laurus Pcr- sea L.), de la famille des Laurinées. (Sp.) AVOCETTE. Ren/rvirostra, L.ois.- Gcnre de l'ordre des Échassiers, de la famille des Longirostres de Cuvier et de celle des Palmipèdes de Vieillot. Pour nous, ce genre fait partie de la famille des Scolopaci- dées et de la sous-famille des Rpcitrviros- trinêes, où nous le groupons avec le genre Échasse, celui de Lepiorhynque de Dubus ( Ma g. de Zool. de Guérin ) , qui forme le lien de transition entre les deux, et celui de Drômc. Ses caractères sont : « Bec allongé, très grêle , très déprimé dans toute sa lon- gueur, se rétrécissant insensiblement jus- qu'à la pointe , qui est singulièrement One et flexible ; ce bec se recourbant en haut progressivement depuis la moitié de sa lon- gueur ; narines linéaires , situées en des- sus, dans un sillon qui s'étend jusqu'au tiers AVO 377 du bec; la mandibule inférieure sillonnée aussi latéralement; pattes grêles, très éle- vées, à jambes demi nues, à tarses réticulés ; doigts antérieurs, réunis jusqu'aux trois quarts de leur longueur par une membrane largement échancrée ; pouce très petit , presque nu et s'articulant très haut sur le tarse. Ailes longues, pointues, sur-aiguës, atteignant presque l'extrémité de la queue qui est très courte. » Ce genre d'oiseau, remarquable par la forme toute particulière de son bec retroussé en arc dans une partie de sa longueur, ne l'est pas moins parmi les Échassiers , par ses pieds palmés, qui l'ont fait grouper, par Vieillot, avec le Flammant , dans sa famille des Palmi- pèdes, et par M. Lesson, avec ce même Flammant et le Drame ardéole, dans son sous-ordre des Hémipalmes; et dans sa famille des Hétérorostres. Cette demi-pal- mure , qui se retrouve (Tailleurs plus ou moins prononcée chez d'autres genres d'É- chassiers, tels que le Chevalier semi-palmé, les Phalaropes, etc., ne nous paraît pas ici un caractère suffisant pour rapprocher des Oiseaux aussi disparates que le Phèni- coplère et VAvore'tr , tandis qu'entre ces derniers et l'Échasse , il y a des rap- ports généraux et vraiment naturels. Mê- mes mœurs, mêmes proportions, même coloration de plumage , même forme de bec grêle, acuminé , sauf la courbure en haut, dont on voit déjà, toutefois, un indice chez l'Échasse d'Amérique, mêmes tarses écussonnés ; et , quant à la palmure des doigts de l'Avocette , dont il existe déjà des vestiges chez les Échasses , cet oiseau de la Nouvelle-Hollande , dont M. Dubus a fait son genre Lepiorhynque , et qui réunit, à des pieds palmés d'Avocette, des formes et un bec d'Échasse , au point que M. Gould, dans son Synop. austr. , en a fait une Échasse sous le nom d' Himantopus pal- matus (Échasse à pieds palmés) ; cet oi- seau, dis-je, peut être regardé comme l'es- pèce de transition qui lie ces deux genres. C'est ce qui nous a engagé à les réunir tous trois en un groupe particulier dans les Scolopacidées, leur adjoignant encore le genre Drôme. Wilson trouvait tant de rapports entre l'Avocette d'Amérique et l'Échasse du même pays, qu'il faisait de cette dernière une Avocette sous le £78 AVO AVO nom de Rccurvirostra llimuntojnis. Les Avocetles, d'après la conformation même de leur bec si faible , si atténue et retroussé à son extrémité, ne peuvent rem- ployer à la recherche de leur nourriture que dans les matières les plus molles ; aussi, est-ce dans la vase et le limon charié par les rivières à leur embouchure, et dans l'écume des bords de la mer qu'elles l'enfoncent assez profondément, pour y chercher les petits animaux dont elles se nourrissent. Elles sont d'un naturel sauvage et Tort in- quiet, et ne se laissent approcher que par surprise , au moins notre espèce d'Europe. Wilson, qui a observé celle d'Amérique au moment de sa ponte , dit qu'alors elle a tout à fait les mêmes allures, les mêmes cris répétés que l'Échasse, la même manière de faire son nid et de le placer dans des touffes de longues herbes aux bords des marais salés , et que ses œufs ont la même coloration, olive pâle, marquée de grandes taches noires, irrégulières. Les Avocettes fréquentent, particulièrement en Amérique, les marécages salés et bas qu'elles parcou- rent à gué, ayant souvent de l'eau jusqu'au ventre, pour chercher , sur le fond vaseux, les Vers marins , les petits Mollusques et Crustacés qui s'y trouvent en abondance , et dont elles font leur nourriture , selon "Wilson. Elles nagent aussi fort bien, lors- que l'eau, plus élevée, leur fait perdre le fond. On ne connaît encore que quatre ou même cinq espèces d'Avocettes , si l'on ad- met comme telle le genre Leptorhynque (Dubus), réparties sur toutes les grandes contrées du globe , ainsi qu'il suit : une en Europe et en Afrique, une dans l'Inde, une en Australie et une en Amérique. Elles ont toutes la plus grande analogie de forme, de taille et de coloration. Celle d'Europe , qui se retrouve aussi en Egypte et au Cap de Bonne-Espérance , VAvocetlc ( Bull'. Enl. 353), ou plutôt YAvocette à mtque noire Tem., Man. {Rccurvirostra Avo- cetla Gmel.), est d'un beau blanc , avec le dessus de la tête , la partie postérieure du cou, les scapulaires, les petites et moyennes lectrices et les huit premières rémiges noires ; le bec est noir , l'iris brun rou- geâtre et les pieds couleur de plomb. Sa longueur est de 47 centimètres. (Lafr.) AVOIIVE. Avenu, bot. pb. — Grand genre de la famille des Graminées, type de la neuvième tribu, les Avénacées. Ce genre, fort ancien dans la science, a été successive- ment modifié dans ses caractères et dans les espèces qui y ont été rapportées par les différents auteurs d'agrostographie. Pali- sot de Beauvois me parait être le botaniste qui a le mieux déterminé les limites de ce genre , en en retranchant un grand nombre d'espèces qui en diffèrent assez pour en avoir constitué les genres Trisetum elAr- rhenutherum. Celte opinion de Beauvois a été adoptée par M. Kunlh (Ayrost., t. I, p. 299), tandis que ïrinius avait proposé une autre délimitation du genre Avenu. Ce célèbre agrostographe adoptait le genre Arrhcnulherum deBeauvois, et réunissait dans le genre Avenu, non-seulement les espèces dont on avait fait les genres Trise- tum et Guudiniu, mais toutes les espèces du genre Aira de Linné, conservées sous ce nom par tous les botanistes modernes , ne laissant dans le genre Aira que celles dont Persoon avait créé le genre Kœleria, généralement adopté par tous les botanis- tes. Cette manière d'envisager le genre Avenu n'a pas été adoptée. Voici quels sont les caractères du genre Avenu, tel qu'on le comprend aujourd'hui et en particu- lier M. Kunth. Les épillets contiennent trois, ou un plus grand nombre de fleurs, plus ou moins écartées sur leur axe , et dont la ter- minale est à l'état rudimentaire. Les deux valves de la lépicène sont membraneuses, mutiques , terminées en pointe à leur sommet ; les deux paillettes de la glume sont également membraneuses, bifides à leur sommet; l'extérieur porte sur le milieu de son dos une arête longue, raide et tordue en spirale à sa base ; les deux paléoles sont glabres, ovales, lancéolées. Le fruit est cy- lindracé, allongé, marqué d'un sillon lon- gitudinal et généralement velu à son som- met. Les fleurs sont disposées en panicule; rarement elles semblent constituer une grappe ou un épi. Ce genre se compose d'au moins cinquante espèces , presque toutes originaires d'Europe, un petit nombre du cap de Bonne-Espérance. Parmi ces espèces, quelques-unes sont extrêmement intéres- santes par leurs usages et tiennent un rang distingué dans l'agriculture européenne. AVO l. L'avoine commune, A vrna sitth'a L'., est la plus généralement répandue- euc offre un très grand nombre de variétés, soit dans la coloration de ses fruits, soit dans la présence ou l'absence des arêtes. — 2. L'avoine nce ou avoine a gruau, Ave n a ri i/d-i L., porte également le nom d'Avoine de ïarlarie. Son grain , plus petit , se détache facilement des paillettes de la glume. — 3. L'avoine de Hongrie OU d'o- rient, Avena orien ialis L. Ses grains sont gros, blancs, lourds et farineux; mais cette espèce a l'inconvénient de s'égrainer facile- ment. L'Avoine est une céréale fort importante. Non-seulement c'est la nourriture par ex- cellence du cheval ; mais, dans beaucoup de pays, où le froid et l'humidité s'opposent à la culture du Seigle et du Froment, l'homme y trouve une nourriture assez substantielle, mais non aussi savoureuse que celle du froment. L'Avoine s'emploie comme ali- ment, surtout en Lretagne, en Ecosse et dans les régions les plus reculées du nord de l'Europe, ou dans les pays montagneux que leur élévation rapproche des pays du nord, quant à leur végétation. Le Gruau <£ Avoine, c'est-à-dire les grains dépouillés de leur péricarpe et de la partie extérieure de leur amande et grossièrement concas- sés , servent à faire des bouillies très nu- tritives. Tout le monde sait que la décoc- tion du gruau d'Avoine est fréquemment employée en médecine, comme une boisson adoucissante, dont on fait usage dans les rhumes ou dans les affections chroniques des organes respiratoires. (A. R.) AVOEVE FROMENTAL. bot. ph — Voyez arrhénathère. (A. R.) AVORTEMENT. Abortio. zoou. — Ce mot, considéré sous le rapport purement physiologique , signifie l'expulsion du fœtus avant qu'il ait atteint l'époque de la viabi- lité. Les causes qui déterminent l'Avorte- ment sont fort nombreuses , et les plus communes sont l'irrégularité d'évolution du fœtus , un développement anomal , «•onfirmé par un grand nombre de faits té- ratologiques , la coexistence de produits étrangers dans l'utérus, des travaux trop prolongés, les météorisations, la mauvaise construction des habitations, des commo- tions violentes, des hémorrhagies prolon- ÀVO 379 gées, des modifications subites dans l'état de l'atmosphère, et, pour la femme, il faut ajouter à ces causes physiques, les peines morales et une sensibilité exaltée jusqu'à l'état maladif; aussi est-ce chez elle que l'Avorlement est le plus fréquent ; viennent ensuite les animaux domestiques , dont la constitution a été modifiée par l'esclavage, et surtout les bêtes à cornes. Cet accident est très rare chez les Chèvres et les Truies, et plus rare encore chez les Chattes et les Chiennes. L'état pathologique de la femelle chez laquelle un Avortement est imminent ne cesse qu'après l'expulsion du fœtus ; et le danger qu'elle court est d'autant moindrs que cet accident a lieu à une époque plus rapprochée de la conception. Nous ne parlerons pas ici de l'Avorle- ment dû à des pratiques criminelles, et qui, dans le cas de réussite ou d'insuccès , est toujours fatal à la mère et au fœtus. L' Avortement a également lieu chez les Oiseaux. Les œufs à coque molle, appelés œufs hardés, ne sont autre chose que des germes avortés dont on ne peut attendre aucun produit. (C. d'O.) AVORTEMEXT. physiol. véget. — En physiologie végétale, comme en physio- logie animale , le mot Avortement expri- me la suppression naturelle ou le non-dé- veloppement, soit d'un organe, soit seule- ment d'une partie d'un organe composé, soit enfin de plusieurs organes. L' Avorte- ment peut être comjile', c'est-à-dire que l'organe qui manque a disparu sans laisser aucune trace, ou bien, au contraire, l'Avor- lement est incomplet, l'organe existant, mais déformé, rapetissé, en un mot atro- phié : d'où le nom d'Atrophie, donné à cet Avortement incomplet L' Avortement peut avoir lieu à une épo- que où les organes échappent par leur pe- liiesseàtous nos moyens d'investigation, de telle sorte que, dès que la partie à laquelle cet organe appartient est visible et appréciable à nos sens, nous ne pouvons saisir aucune trace de l'organe manquant ; ainsi , par exemple, dans les Labiées, une des cinq éta- mines avorte de si bonne heure, qu'il n'y a aucune période de la vie de la plante où elle soit visible. On a donné à ces Avortemenls le nom d'Avortements in? 380 AVO AVO ternes ; tandis qu'on nomme Avorlc- ments externes , ceux qui se font en quel- que sorte sous nos yeux par la disparition d'organes qui se sont d'abord montrés pen- dant un certain temps. On a encore divisé rAvortement en con- stant ou naturel et en inconstant ou accidentel . Le premier est celui qui se reproduit constamment et sans interrup- tion dans la série de tous les individus de la même espèce ; le second, au contraire, se montre, pour ainsi dire, par exception, pro- duit par une cause accidentelle , qui n'agit que sur un individu isolé. L'étude des Avortements es! d'une haute importance en botanique. Elle conduit à la solution des problèmes les plus compliqués de l'organisation végétale , et c'est par elle que nous pouvons arriver à la connaissance de la véritable structure et surtout du type normal des végétaux. En effet, l'homme qui étudie la science d'une manière philosophi- que peut reconnaître , au milieu des varia- tions sous lesquelles se présentent les plan- tes d'une famille naturelle ou d'une tribu ou groupe de familles, un type fondamen- tal dont toutes ces variations ne sont que des modifications dues, soit à l'Avortement de quelques parties, soit au contraire à leur multiplication. Nous avons dit précédemment que l'A- vortement ne laissait quelquefois aucune trace de l'existence de l'organe avorté; d'au- tres fois, au contraire, il est remplacé par un organe d'une apparence tout à fait diffé- rente , quoique d'une nature physiologique semblable. Il y a donc une extrême connexité entre ces deux phénomènes : Avortement et Métamorphose; ainsi qui ne sait, par exemple, que dans les fleurs qui doublent, les étamines avortées se transforment en pétales. C'est dans la fleur surtout qu'il est im- portant de rechercher les Avortements : d'abord, parce qu'ils sont le plus fré- quents dans cet organe, et en second lieu, parce qu'ils y exercent une influence plus marquée , en troublant la disposition ré- gulière des parties constituantes. En ef- fet, quand une partie constituante d'un des verticilles floraux vient à avorter , il est bien rare que les autres parties du même verticille n'en éprouvent pas une influence plus ou moins considérable. Gé- néralement les parties restantes se dé- veloppent davantage; aussi plusieurs au- teurs attribuent-ils l'Avortement des or- ganes qui manquent à l'inégalité primitive de force de nutrition des organes, dont les plus forts absorbent, à l'exclusion des au- tres, les fluides nutritifs qui leur étaient destinés en commun , et s'opposant ainsi à leur nutrition les font complètement dispa- raître. De ce développement plus considérable des parties subsistantes résulte en général un trouble, un dérangement dans la dispo- sition normale de la fleur, qui devient irré- gulière; aussi, selon nous, l'irrégularité de la fleur reconnaît-elle pour cause, du moins dans le plus grand nombre des cas , l'A- vortement d'une partie d'un des verticilles floraux ; ainsi , par exemple , l'irrégularité des fleurs dans les Orchidées, dans les La- biées, les Antirrhinées, etc. , est le résultat évident de l'absence naturelle ou de l'Avor- tement de deux des trois étamines dans la première de ces familles et d'une des cinq dans les deux autres. Ce qui prouve évi- demment l'opinion que nous émettons ici, c'est que, quand ces étamines avortent d'habitude ou viennent accidentellement à se développer, la fleur reprend sa régu- larité normale. C'est ce que prouvent les exemples d'Orchis à trois étamines déve- loppées et à fleurs régulières , de Digitale et de Pédiculaire à cinq étamines et à corolle régulière que nous avons fait con- naître à différentes époques. Quand, dans un verticille floral, la moitié des organes qui le composent, vient à man- quer, l'harmonie de la fleur peut ne pas être troublée. Ainsi, dans le genre Géra- nium, la fleur a dix étamines et est parfaite- ment régulière; dans le genre Erodium de la même famille, cinq des étamines de la fleur avortent, et celles qui sont ainsi rédui- tes à leur état rudimen taire alternent régu- lièrement avec celles qui se développent : aussi la fleur des Erodium conserve-t-elle sa régularité; mais, dans le genre Pelaryo- ninm où trois des étamines sont avortées et sept sont restées fertiles, l'harmonie est dé- rangée et la corolle est d'une grande irrégu- larité. Il en est de même dans la Capucine (Tropœolnrn), dont deux étamines sur dix AXK AXE 381 ne se développant jamais, la fleur est irré- gulière. Nous ne saurions donc trop le répéter : l'élude approfondie des Avortements et de leur influence sur la disposition générale des parties subsistantes est la clef de la plupart des anomalies qu'on observe dans l'arrangement des parties constituantes des végétaux. Elle appelle donc l'attention des botanistes pbilosophes. Voy. fleur, mon- struosités, etc. (A. R.) *AXANTHES, Blum.; Maschalanthe, B\um.; If'allichia, Reinwardl (non alior.), in Flora , 1825, p. 107. bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées (tribu des Hamé- lites DC), auquel son auteur (Bijdr., p. 1002) assigne les caract. suivants : Fleurs hermaphrodites ou par avortement dioïques. Limbe calicinal urcéolé , presque très en- tier. Corolle rotacée, à tube court, cylin- drique ; gorge garnie de t faisceaux de poils; limbe 5-fide. Étamines 5, à peine saillantes, insérées à la gorge de la corolle. Ovaire 5- Ioculaire, à disque sillonné. Style indivisé ; stigmate à 5 lobes, connivents avant l'an- thèse. Baie globuleuse, 5-loculaire, poly- sperme, couronnée. Graines petites, poncti- culées. — Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées. Fleurs en capitules, ou en cymes, ou en corymbes , axillaires. Ce genre ap- partient aux îles de la Sonde et aux autres archipels des mêmes parages ; on en connaît 7 espèces. (Sp.) * AXARQUES. Axarchii , Rafin. zooph. — Famille du sous-ordre des As- clères de Rafinesque et qui comprend les Pennatules , les Vérétilles , plus les En- crines. (p. G.) *AXE (x£wv, essieu, axe), zool. etrÉRAT. — Ce mot, fort anciennement emprunté à la mécanique par la géométrie, l'astronomie et même l'architecture, d'un emploi plus récent en physique et en minéralogie, a été intro- duit en dernier lieu dans les sciences biolo- giques. Son emploi en botanique, en zoolo- gie , en tératologie , est même, depuis quel- ques années , devenu très fréquent ; et c'est pourquoi nous avons cru devoir ne pas nous borner ici, comme dans les dictionnaires précédents, à de simples renvois aux arti- cles généraux. § I. De la signification du mol axf. lorsqu'un terme passe d'une science dans une autre , il est bien rare que sa va- leur primitive ne subisse pas dans celle-ci quelque altération; ainsi, le sens du mot Axe n'est exactement, ni en géométrie, ni en minéralogie, le même qu'en mécanique ; mais les différences sont très légères ; et la même définition, pourvu qu'elle soit élevée à un certain degré de généralité , est appli- cable sans nulle difficulté à toutes ces scien- ces. La définition, au contraire, doit être plus profondément modifiée , lorsque des po- lyèdres, idéalement réguliers, de la géomé- trie, et des cristaux que la minéralogie assi- mile à ceux-ci, on veut transporter les lignes idéales appelées Axes, dans l'étude des êtres vivants. Les formes très complexes des vé- gétaux et surtout des animaux {voy. forme) deviennent alors une cause de sérieuses dif- ficultés sur lesquelles on ne s'est pas arrêté, et qu'on n'a pas résolues. Les zoologistes, en particulier, ont paru croire qu'ils pou- vaient tout aussi bien emprunter à la géo- métrie et à la cristallographie la définition du mot Axe, que le mot lui-même ; et c'est pourquoi ils l'ont employé, sans jamais le définir , comme une expression , dont le sens, généralement compris, est à l'abri de toute équivoque. En s'écartant du principe logique, qui veut que nul mot ne soit introduit dans la science sans être rigoureusement défini , on s'exposait à de graves inconvénients qui, en effet, n'ont pas manqué de se produire. Le mot Axe a reçu , dans les livres des zoo- logistes, plusieurs acceptions fort différen- tes; et il n'est pas jusqu'aux meilleurs ou- vrages dans lesquels on ne les retrouve simultanément admises. Cuvier lui-mê- me, dans le Règne animal, n'évite pas cette cause de confusion et d'erreur. L'Axe est tantôt pour lui une ligne idéale, autour de laquelle un certain nombre de parties , analogues entre elles, se disposent circulai- rement ; tantôt un plan idéal, des deux côtés duquel les parties analogues se ran- gent symétriquement par paires ; tantôt, en- fin , une partie ou un ensemble de parties matérielles , telles que le tronc ou Are principal d'un polypier , et ses branches ou Axes secondaires. Cette dernière accep- tion et la première, les seules qu'on trouve en botanique, se lient d'ailleurs entre elles d'une manière intime. De même que VAxe 382 AXE AXE matériel ou etsieu d'une .machine peut être ramené abstractivement à un Axe idéal passant par le centre du premier, rien ne s'oppose à ce qu'on considère Y Axe ma- tériel d'un végétal ou d'un polypier, en d'autres termes, sa portion axile, selon une expression déjà consacrée par l'usage en botanique, comme traversé par une ligne fictive , Y Are lléal. En indiquant les divers sens attribués par Cuvicr au mot Axe , nous avons eu pour but , non-seulement de montrer com- bien sa signification est encore loin d'être fixée, mais aussi d'établir dès à présent un fait très important sur lequel nous revien- drons bientôt, savoir: que les parties qui se correspondent symétriquement , sont coordonnées, chez les animaux, tantôt par rapport à des lignes, tantôt par rapport à des plans, ou mieux, plus généralement, par rapport à des surfaces : car les sur- faces, aussi bien que les lignes de coordi- nation, sont quelquefois courbes et non droites. Devrons-nous donner également le nom d'Axe à toutes ces li;?ies et à toutes ces sur/arcs de coordination ? En géométrie et en astronomie, un Axe est toujours une ligne droite De même, en minéralogie, les Axes sont des lignes droi- tes, autour desquelles sont disposés symé- triquement les faces analogues d'un cristal. L'architecture , au contraire , a déjà admis des Axes courbes aussi bien que droits ; et celte extension de sens n'a , au fond , rien de contraire aux principes de la géomé- trie elle-même , qui peut toujours décom- poser un Axe courbe en une suite infinie d'Axes droits. Rien ne s'oppose donc à ce que nous appelions Axe , toute ligne au- tour de laquelle .'.e coordonnent les par- ties analogues d'un être. Cette définition très générale, selon laquelle l'Axe peut être également rectiligne ou curviligne, est, par cela même , comme on le verra bientôt, la seule acceptable en zoologie. Autant il est rationnel d'étendre le nom d'Axes à toutes les lignes de coordination, autant il est peu logique de confondre avec celles-ci , sous ce même nom, les surfaces de coordination. Celles-ci ne correspon- dent nullement aux Axes des géomètres et des cristallographes, mais à leurs plans de symétrie. Les surfaces , les lignes de coordination, peuvent d'ailleurs être cour- bes aussi bien que droites, et par consé- quent, cette expression géométrique, plan de symétrie , non plus que sa définition , ne sont admissibles en zoologie. Nous pro- posons, comme terme plus général , le mot Épine, déjà usité dans cette acception , en architecture surtout^ et nous l'appliquerons à toute surface des deux côtés de la- quelle se coordonnent les parties ana- logues d'un être. Cette définition générale de V Épine re- produit presque mot pour mot, comme on le voit, la définition précédemment don- née de VAxe , et il devait en être nécessai- rement ainsi. En effet, toute épine plane, aussi bien que les plans d'axes déjà admis par l'illustre Brcwster, dans ses Mémoires sur la double réfraction , peut être consi- dérée comme composée d'une infinité d'Axes rectilignes ; et de même, toute Épine courbe, comme composée d'une in- finité d'Axes curvilignes. Pour que VAxe et l' Épine, tels qu'ils viennent d'être définis , correspondent exactement à l'Axe et au plan de symé- trie des géomètres et des cristallographes, il faut qu'ils réunissent deux conditions dont l'une a déjà été indiquée , et dont la seconde , non encore exprimée , dérive de celle-ci. La première est que VAxe soit rectiligne ou V Épine plane-, disposition dont s'écartent un très grand nombre d'animaux chez lesquels les lignes et les sur- faces de coordination sont non-seulement courbes , mais très sinueuses , souvent même contournées en spirale. L'autre est que les parties analogues se correspondent régulièrement, outre leur volume et leur forme, par leur dislance, et généralement par leur disposition par rapport à l'Axe ou à l'épine ; en d'autres termes, qu'ils soient symétriques. Tl en est ainsi le plus sou- vent quand l'Axe est rectiligne ou l'épine plane; mais, s'ils sont courbes, par cela même, il n'y a plus symétrie , mais seule- ment similitude , correspondance , coordi- nation de parties analogues. C'est pourqnoj nous avons dû, dans la définition des Axes et des Épines, les considérer comme des li- gnes et surfaces de coordination , et non comme des lignes et plans de symétrie; • AXE expressions dont les premières sont géné- ralement vraies, et dont les secondes sont applicables seulement à un cas particulier, qui est, il est vrai, le plus remarquable, et en même temps, le plus fréquent de tous ceux qui se présentent à l'observation. En insistant, comme nous venons de le faire, sur la valeurdes mots Axes el Épines, nous avons eu pour but de donner à leurs définitions la rigueur et la précision dont les sciences biologiques ont été si long- temps privées, et qui, cependant, ne leur sont pas moins indispensables qu'aux scien- ces dites exactes. Nous présenterons maintenant, sur la forme des animaux , quelques remarques générales dont nous avons, depuis quel- ques années, donné le développement dans nos cours (surtout dans les leçons faites en 1839 à la Faculté des Sciences, et dont di- verses analyses ont été publiées). Il sera facile au lecteur de voir quelle extension peut être donnée aux considérations de ce genre , lorsqu'on ne s'en tient pas, comme nous devons le faire ici , à quelques re- marques sommaires sur les groupes princi- paux du Bègue animal (1). § II. Des Axes et des Épines da?is l s a fimniix. Comme l'a établi depuis longtemps M. de Blainville, les animaux peuvent être rame- nés à trois types principaux, d'après leur forme générale : les animaux pairs, bi- naires ou zyg^morphes ; les radia ires , rayonnes ou actinonwpàes ; enfin les irréguliers , amorphes ou hétéromor~ phes. Nous examinerons successivement quels systèmes d'Axes et d'épines corres- pondent à ces trois types, ou du moins aux deux premiers, les seuls dont l'organisa- tion générale soit bien connue. 1° Animaux binaires. La disposition générale qui caractérise les animaux binai- res, et qui leur est commune avec l'homme, a de tout temps fixé l'attention et n'est ignorée de personne; mais elle a été géne- i Outre plusieurs autres articles généraux de ce die lionn.iite, tels que Ciustiox , Foumf. , Monstres coarosii. Rayonnes, on pi'ut consulter comme complément de ces remarques et de celles qui suivent , les deux thèses fort re- marquables que notre savant collaborateur, M Delafosw, a soutenues eu septembre i84o devant la Faculté des Sciences de Paris, l'une sur la sfrurlure des cristaux, l'au tre sur la tymilnt en géutral. AXE 383 ralement mal exprimée. Il est fort inexact de dire, comme on le fait ordinairement, que les organes sensitifs et locomoteurs , et le plus souvent aussi les organes repro- ducteurs , sont disposés symétriquement des deux côtés de la ligne médiane ou de l'Axe. La coordination , qui d'ailleurs est loin d'être constamment symétrique , n'a jamais lieu par rapport à une ligne ou Axe, mais par rapport à une surface ou épine : rectification d'autant plus impor- tante, que la coordination par rapport à une ligne ou Axe forme précisément la con- dition essentiellement caractéristique de la forme dans le second type du règne animal. L'épine offre le plus souvent la disposi- tion générale d'un plan de symétrie, sans mériter cependant ce nom dans la rigueur de son acception géométrique. C'est ce qui a lieu chez l'homme : son corps offre une disposition généralement symétrique ; mais les courbures de la colonne épinière et la prédominance du côté droit rendent la symé- trie imparfaite. Chez les Animaux vertébrés, chez les articulés , chez les Mollusques su- périeurs, la disposition générale est la même que chez l'homme ; toutefois la symétrie est presque toujours beaucoup plus com- plète. Au contraire , chez la plupart des Mollusques à coquille, l'épine, au lieu d'être plane, est courbe; le plus souvent même, elle présente une courbure très marquée qui, chez une multitude d'espèces, affecte la disposition spirale dans une grande par- tie de son étendue. Lorsqu'il en est ainsi, l'être se trouve partagé, non pas en deux moitiés, mais en deux portions inégales, l'une plus grande, située du côté convexe de la courbure, l'autre plus petite, du côté concave. Ainsi, dans le premier des trois types que présente à notre observation l'ensem- ble du règne animal, il existe non une sim- ple ligne, mais une surface de coordina- tion ; non un Axe, mais une Épine. Si celle épine est plane, il y a symétrie; si elle est courbe, simple disposition binaire de parties analogues, mais inégales ; d'où l'on voit que la coordination par rapport à une épine, et la disposition bilatérale des par- ties qui est la conséquence de cette coeidi- nation , sont des faits généraux et essen- tiellement caractéristiques du promit" ivpe, 384 AXE tandis que la symétrie, par l'existence de laquelle on a si souvent caractérisé ce même type, n'est pour lui qu'un fait non constant et d'une importance secondaire. Et s'il est besoin de confirmer ce résul- tat qui, du reste , est la conséquence ri- goureuse de faits généralement connus, une remarque bien simple fera com- prendre comment l'existence de l'épine étant fort importante, sa disposition droite ou courbe n'est au contraire que d'un inté- rêt fort secondaire. Chacun de nous peut, et il lui suffit pour cela d'incliner latérale- ment son thorax, changer la disposition de son épine, la rendre courbe, de plane qu'elle est normalement, et par suite, alté- rer momentanément la symétrie bilatérale. Cette même possibilité , qui est chez nous renfermée entre d'étroites limites, existe à un très haut degré chez une multitude d'a- nimaux. Dans les espèces en particulier qui ont le corps très allongé, et en même temps les téguments flexibles, la courbure de l'é- pine peut devenir extrêmement prononcée, et souvent même arriver jusqu'à la dispo- sition spirale. Et si, dans ce cas, la disposi- tion générale peut être changée momenta- nément, par conséquent sans aucune modi- fication importante de l'organisation, si l'épine peut être tour à tour, chez le même animal, plane , demi circulaire , sinueuse , contournée, spirale, ne conçoit-on pas aus- sitôt la possibilité de trouver toutes ces disposiiions réalisées, et d'une manière permanente, chez d'autres animaux du même groupe, surtout parmi ceux dont la peau est indurée et non flexible. Après l'épine principale qui partage l'être en deux portions latérales, tantôt égales et symétriques , tantôt inégales , mais cor- respondantes, on peut distinguer, chez les animaux du premier type, un grand nom- bre d'épines et aussi d'Axes secondaires. J'appellerai surtout l'attention sur la dis- position remarquable qu'offre la portion postérieure du corps chez un grand nombre de Poissons, et spécialement chez les Pleu- ronectes. Outre l'épine principale qui, con- tournée et sinueuse en avant , est posté- rieurement plane et presque comparable par sa régularité à un plan de symétrie, il existe une seconde épine plane, on peut presque dire un second plan de symétrie AXE perpendiculaire au premier. La symétrie est donc ici, non-seulement bilatérale, mais en même temps bilatérale et inféro-supé rieure ; et les organes post-abdominaux , se correspondant par zones de quatre cha- cune, sont coordonnés par rapport à la ligne d'intersection des deux plans; ligne qui tra- verse le centre des corps vertébraux , et qui constitue un véritable Axe. L'Axe optique, autour duquel les diverses parties de l'œil sont disposées circulaire- ment, est encore un exemple trop remar- quable pour être omis , mais trop connu pour que nous insistions sur lui. Disons seulement que l'Axe principal de l'œil con- prend , outre le centre de la sphère que représente cet organe dans son ensemble, les centres des divers cercles, zones et segments sphériques que son examen exté- rieur offre à l'observation. Enfin, nous ferons remarquer qu'un très grand nombre d'appareils et d'organes en particulier sont divisibles, aussi bien que le corps tout entier, soit par des épines planes, soit plus fréquemment par des épines courbes, diversement sinueuses; fait gé- néral, déjà indiqué dans le premier volume de notre Histoire générale des Anomalies ( Voyez aussi Essai de zoologie géné- rale ). 2° Animaux radiaires. Lorsqu'ils veu- lent définir d'une manière générale la forme des animaux radiaires,les auteurs disent tan- tôt que les parties sont disposées comme les rayons autour d'un centre ; tantôt qu'el- les sont disposées autour d'un Axe, sur deux ou plusieurs rayons, on sur deux ou plusieurs lignes allant dCun côté à l'autre. De ces deux expressions, qui tou- tes deux sont empruntées au Règne ani- mal, la première, qu'on trouve presque partout reproduite, est fort inexacte ; ce qui ressort clairement des considérations plus haut présentées. La seconde est exacte, mais insuffisante. Les véritables radiaires, et des remarques analogues sont applicables à un grand nombre d'organes dans les végétaux, ont en effet leurs organes coordonnés par rapport à un Axe principal , mais aussi en même temps, et secondairement par rap- port à des Epines, souvent, et notamment dans les Polypes , à peine indiquées , très manifestes, au contraire, dans les classes AXE supérieures, par exemple dans les Échino- dermes et les Acalèphes. La disposition générale de ces épines nous est connue à l'avance ; car elle est la môme que celle de Yépine principale des animaux du premier type. Seulement, au lieu d'une seule épine , il y en a ici au- tant que le corps a de rayons ou lobes , chacun d'eux ayant sa propre épine qui le divise en deux parties correspondantes, mais inégales, si l'épine est courbe, égales et symétriques, si elle est plane. Ces deux parties, non-seulement se correspondent l'une à l'autre, mais encore ont des ana- logues dans chacun des autres lobes. De là, un premier mode de coordination, comparable à celui qui caractérise le type précédent : la'coordination des parties ana- logues de chaque lobe par rapport à son épine. En même temps que chaque épine divise un lobe de l'animal en deux parties corres- pondantes et souvent symétriques , elle di- vise de même, si on la prolonge suffisam- ment par la pensée , l'animal tout entier. Si le nombre des lobes est pair, l'épine d'un rayon , étant prolongée , divisera pa- reillement le rayon opposé à celui-ci, ou, en d'autres termes, se confondra avec l'épine de celui-ci. Si le nombre est impair, l'épine prolongée passera entre deux lobes, mais de même en partageant l'animal en deux par- ties correspondantes, et le plus souvent même égales l'une à l'autre. Tout radiaire est donc, comme tout animal binaire, di- visé en deux moitiés, ou au moins en deux portions analogues; seulement il y a cette différence que ces deux moitiés ou portions peuvent être prises d'autant de manières dif- férentes qu'il y a de lobes et par consé- quent d'épines. Ce système de coordination, quelque re- marquable qu'il soit, n'est ni le seul, ni même le principal. Toutes les épines con- vergent vers la région centrale, et viennent s'y rencontrer en une ligne d'intersection, qui est Y Axe principal, renfermant en lui le centre de figure,- ainsi, les parties se coordonnent des deux côtés des épines, et les épines, à leur tour, se coordonnent au- tour de Y Axe; double système de coordina- tion, d'où résulte, lorsque la coordination est parfaite et vraiment symétrique , une AXE SS5 forme presque aussi régulière que celle des solides géométriques eux-mêmes. Les radiaires , comparés aux animaux binaires , présentent donc trois ordres de différences : A. Leur organisation est soumise à une double loi de coordination : coordination directe des parties, par rapport aux épines; coordination directe des épines (mais indi- recte pour les parties) par rapport à Y Axe. B. C'est en définitive à une ligne, et non , comme dans le premier type , à une surface, que se rapportent toutes les con- ditions de coordination et de régularité. Cette différence, qui résulte directement de la première , ne serait pas appréciée à toute sa valeur, si nous ne rappelions que , dans les radiaires inférieurs, les lobes du corps, et par conséquent aussi leurs épines, s'effacent peu à peu ; mais Y Axe subsiste toujours. C. Enfin chaque partie n'a pas une seule analogue, mais un grand nombre d'analo- gues ; nombre qui est toujours d'autant de fois deux qu'il y a d'épines. En termes con- cis, les radiaires ne sont donc pas doubles ; ils sont multiples, leurs conditions de multiplicité étant du reste rigoureusement définies. 3° Animaux hétérumorphes. Ces ani- maux, et spécialement les spongiaires, ont- ils une forme complètement irrégulière ? Méritent-ils réellement le nom d1 amorphes qu'on leur a quelquefois donné? Il suffit de considérer la disposition générale d'une masse spongiaire , d'examiner l'arrange- ment et la forme de ses oscules pour re- connaître qu'il y a aussi, même chez ces êtres inférieurs , une tendance à la régula- rité. Du reste, leur nature est encore beau- coup trop obscure, et surtout les naturalis- tes qui, comme nous , ont été privés de la possibilité de les étudier sur le vivant, les connaissent trop imparfaitement, pour qu'il soit possible de discuter ici à leur égard , du moins dans les étroites limites où nous sommes renfermés , la question de l'exis- tence des Axes de coordination. Cependant ne serait-on pas autorisé dès à présent à dire que la dualité, caractérisant le pre- mier type du règne animal, et la multipli- cité définie , le second, les hétéromorphes 1 paraissent offrir un troisième mode de ré- 386 AXE AXE pétition , le seul qu'on puisse concevoir après les précédents : la multiplicité in- définie de parties tendant à se disposer au- tour de points, et non de lignes ou Axe P Disposition qui existe d'ailleurs incontesta- blement chez d'autres êtres des degrés infé- rieurs de l'échelle zoologique, spécialement chez plusieurs des animaux si longtemps confondus par les auteurs sous le nom d'In- fusoires. § III. Des Axes et des Épines chez lés êtres anomaux. Nous ne nous arrêterons ni aux êtres anomaux des trois premiers embranche- ments [voyez anomalies), ni aux Mons- tres unitaires. Les derniers de ceux-ci ex- ceptés [voyez anidiens et zoomyliens) , tous ces êtres anomaux ont leurs parties coor- données , quoique moins régulièrement, d'après les mêmes épines ou Axes auxquels se ramène la conformation normale de leurs espèces. Chez les Monstres composés, la considé- ration des épines et des Axes offre beaucoup plus d'intérêt. L'organisation d'un monstre double , pour prendre ici le type le plus simple que puisse offrir un monstre com- posé , est coordonnée très régulièrement , par rapport à trois épines, presque toujours planes, et par conséquent comparables à des plans de symélrir, savoir : {'épine indi- viduelle de chacun des sujets composants (sa ligne médiane, comme on dit ordinai- rement), et V épine ou plan d'union, c'est- à-dire le plan selon lequel se fait l'union des deux sujets composants, et qui, selon une expression impropre , mais souvent usitée, est la ligne médiane du monstre tout en- tier. Ce plan médian, ou plan d'union, est toujours , comme l'indique son nom et comme il résulte de sa disposition, inter- posé entre les deux épines individuelles. Il peut d'ailleurs être , par rapport à celles-ci, et celles-ci peuvent être entre elles , dans des rapports très différents , soit d'étendue , soit de disposition ; ainsi les trois épines peuvent être égales ou inégales. L'épine ou plan d'union peut être parallèle aux épines individuelles; il peut leur être perpendiculaire ; il peut aussi leur être oblique; et, de là, des différences dont l'importance est telle , que , les exprimer avec exactitude, c'est véritablement résu- mer en quelques mots toutes les modifi- cations essentielles de l'organisation des Monstres doubles. Nous pourrions montrer que la même classification des Monstres doubles , à laquelle nous avons été conduit par de laborieuses recherches d'analyse , eût pu être déduite presque tout entière de la manière la plus simple, de la seule considération des trois épines. C'est ainsi , et ces exemples suffiront pour bien faire comprendre notre pensée , que la division générale des Monstres doubles en deux or- dres , les Autositaires et les Parasi- taires (voy. ces mots), eût pu être four- nie immédiatement par la seule considéra- tion de l'étendue relative des deux épines individuelles , toujours égales dans le pre- mier ordre, inégales dans le second. De même, la considération de la direction de l'épine ou plan d'union , tantôt parallèle , tantôt perpendiculaire aux deux autres épi- nes, tantôt oblique sur celles-ci, eût pu nous fournir les principales subdivisions de ces ordres. Bien plus encore, elle pouvait faire prévoir approximativement le nombre des genres que chacun peut comprendre. Qui ne voit, en effet, que les épines peu- vent présenter des degrés très divers d'o- bliquité , se rencontrer sous des angles très différents; que les combinaisons fon- dées sur le parallélisme des épines sont né- cessairement moins nombreuses; enfin que l'incidence perpendiculaire de l'épine mé- diane ou d'union sur les épines individuelles n'est possible qu'avec un nombre beaucoup moindre encore de combinaisons ? Les Monstres composés plus que doubles, par exemple, les Monstres triples, les seuls dont l'existence soit encore authentique, peuvent donner lieu à des considérations analogues à celles que nous venons d'indi- quer. Dans tout monstre triple, il y a trois épines individuelles et deux plans d'union : la question est donc plus complexe, mais elle n'est réellement pas plus difficile; et il en serait de même de Monstres plus compo- sés encore, si l'on venait à en établir l'exis- tence avec certitude. Quels qu'ils fussent, tous se ramèneraient , par la considération de leurs épines, à des notions fort simples, en ce qui concerne leur disposition géné- rale ; et il ne serait môme pas difficile de la prévoir , et d'en résumer à l'avance les AXE AXI 387 conditions dans une formule commune à tous les Monstres composés. Voyez notre Histoire générale des anomalies , t. III, et l'article monstres composés de ce Dic- tionnaire. (I. G. -S. -H.) AXE (ài-wv, axe), min. — Dans l'étude des cristaux, on donne ce nom à certaines lignes droites, ou directions principales, qu'on ima- gine passer par le centre d'un cristal, ou mê- me par le centre de chacune de ses molécules, et qui servent à exprimer les lois des diverses propriétés, soit géométriques, soit physi- ques, qui ne se montrent pas les mêmes dans tous les sens. Dans la cristallographie proprement dite, on distingue des Axes de cristallisation, qui sont des Axes de ligure ou de symétrie , passant par le centre du cristal , qu'on suppose ramené à sa plus grande régularité, et qui vont aboutir soit à des sommets d'angles solides, soit à des milieux de faces ou d'arêtes. Il y a toujours dans un cristal quelconque plusieurs sys- tèmes d'Axes , parmi lesquels on en dis- tingue un comme principal : tel est , par exemple , dans les systèmes cubiques ou prismatiques , le système des trois Axes , qui aboutissent aux sommets de l'octaèdre fondamental, ou aux milieux des faces du parallélipipède circonscrit , par lequel on remplace souvent cet octaèdre. Il est clair que ce système d'Axes, qui est en quelque sorte la charpente ou le squelette géomé- trique de l'octaèdre , peut tenir lieu de ce- lui-ci, lorsqu'il est déterminé en longueur et en direction ; et voilà pourquoi les Axes cristallins jouent un si grand rôle dans la cristallographie allemande , où ils servent de principal fondement à la détermination des systèmes cristallins. Dans la physique des cristaux , on dis- tingue aussi plusieurs sortes d'Axes, et l'on peut en admettre d'autant d'espèces diffé- rentes qu'il y a de propriétés susceptibles de varier avec la direction autour d'un même point. Tels sont les Axes optiques (Axes de double réfraction , ou de polarisa- tion ) , les Axes d'élasticité , les Axes ther- miques, etC. VOy. CRISTALLOGRAPHIE. (Del.) AXE. Axis ( o£o>v , axe), bot. — Ce nom a été donné, en botanique, à plusieurs organes différents du végétal ; ainsi c'est la partie principale de la plante, celle qui sert de support à tous les organes appendiculai- res. Suivant la position qu'il occupe, cet Axe porte des noms différents; il est successive- ment la souche , la tige, le rameau, le pé- doncule, le réceptacle de la fleur, la co- lumelle, etc. On a aussi donné le nom d'Axe au support commun des épillets dans les Gra- minées, et particulièrement dans celles dont les fleurs sont disposées en épis. (A. R.) * AXESTUS (à priv.; ÇEOToç.uni). ins.— Genre de Coléoptères tétramères , famille des Curculionites , établi par M. Dejean dans son dernier Catalogue , et dont il n'a pas publié les caractères. Il n'y rapporte qu'une seule espèce , originaire de Java , et nommée par lui A- morosus. Il place ce g. entre les g. Lepyrus et Hylobius de Germar, qui appartiennent à la division des Molytides de Schoenherr, ordre des Gona- tocères. (D.) AXI (à!-v , axe), bot. ph. — Synonyme de Piment. Voyez ce mot. *AXIA. zooph. — Synonyme d'Axiotime, Axiotima. Voyez ce mot. (P. G.) AXIA , Loureir. ( «Çîa , importance ). bot. ph. — Genre incomplètement connu, qu'on a rapporté avec doute à la famille des Nyctaginées, ainsi qu'à celle des "Valéria- nées. Son auteur lui attribue les caractères suivants : Calice triphylle, court, irrégulier, caduc. Corolle campanulée, minime, à limbe 10-fide régulier, plan. Étamines 3; filets fili- formes, aussi longs que la corolle ; anthères didymes, à bourses globuleuses. Ovaire in- fère, ovoïde, sillonné. Style filiforme, à stig- mate épaissi. Péricarpe sec, indéhiscent, ovoïde, sillonné, velu. — Loureiro ne fait mention que d'une seule espèce (TAxitt (A. rorhi?ichinensis) ; c'est un arbuste à tiges nombreuses, très rameuses, noueuses, pro- cumbantes , rougeàtres ; à feuilles petites , opposées , inégales, sub-crénelées ; à fleurs petites, rougeàtres, disposées en grappes sub-terminales. La racine de cette plante est charnue et fusiforme ; on la substitue, en Cochinchine, au célèbre Gin-Seng. (Sp.) AXIE. crust. — Genre de Décapodes macroures , établi par M. Leach , rangé par Milne Edwards dans la famille des Thalassi- niens ou Macroures fouisseurs ; tribu des Cryptobranchides et caractérisés de la ma- nière suivante : Antennes internes portant deux filaments très allongés. Pattes de la 3S8 AXl AXI seconde el de la première paires didactj les ; celles des trois paires suivantes monodac- tyles ; nageoire caudale à cinq lames élar- gies el foliacées. On ne connaît qu'une es- pèce d'Axie, savoir: VA. stirhynque qui habile nos côtes. (M. E.) *AXIFERES (axis, axe; fero, je porte). bot. — Dans son Essai d'une iconographie élémentaire et philosophique des végélaux, Turpin a donné ce nom à des végétaux qui, comme les Champignons et les Algues ter- restres et maritimes , se composent d'un axe diversement modifié , et dont Tinté- rieur ne contient que du tissu cellulaire. (C. d'O.) * AXILE. Embryo axilu. (Embryon). bot. ph. — Embryon dirigé suivant Taxe de la graine et surtout de Tendosperme. Voy. EMBRYON. (A. R.) AXILLA. bot. ph. — Nom latin de Tais- selle ou angle formé par la soudure d'un organe sur un autre organe. Voy. aisselle. (A. R.) * AXILLAIRE. Axidaris. ins. — On nomme ainsi une petite pièce triangulaire qui remplit l'intervalle existant entre les angles postérieurs du corselet et les angles numéraux des élytres dans les Cétonides. Voy. ce mot. (D.) * AXILLAIRE. Axillaris. bot. ph.— Cette expression s'emploie pour désigner tous les organes placés à l'aisselle d'un autre organe, mais particulièrement des feuilles. C'est dans ce sens qu'on dit: fleurs ou fruits axillaires , par opposition à fleurs termi- nales , fruits terminaux. Voy. inflores- cence. (A. R.) *AXILLARIA, Rafin. bot. ph. — Sy- nonyme du g. Polygonatum, Desf.,de la famille des Asparaginées. (Sp.) AXILLARIS. ins. — Voyez axillaire. AXILLARIS. bot. ph. — Voy. axillaire. AXIJY. Axinus (à£'!vn , hache), moll. — . M. Sowerby, dans son Minerai Concho- loyy, a proposé ce genre pour des Coquilles fossiles dont le moule seul lui était connu ; il est fort difficile , en l'absence des carac- tères que donne la charnière, d'établir de bons genres ; aussi il est à regretter que M. Sowerby ait proposé celui-ci. En exami- nant les figures, nous trouvons aux Co- quilles du genre Axinus une très grande analogie avec les Lûcines et nous pensons que les deux genres pourront être réunis (voy- lucine). Nous trouvons en effet, à la planche 314, une coquille dont le moule in- térieur offre deux impressions musculaires fort écartées, dont l'antérieure se prolonge à la manière de celle des Lucines. Ce qui nous confirme dans notre opinion, c'est que d'après les mômes figures , l'impression palléale paraît simple et sans échancrure postérieure , également comme dans les Lucines. (Desh.) AXEVA (àÇtvm, hache), ins. — Genre de Tordre des Coléoptères pentamères, établi par Kirby (Lin. Soc. Trans., t. XII, p. 389 ) , et cité par Latreille dans son ouvrage intitulé : Familles naturelles du rètjne animal , où il le place dans sa tribu des Clairones, entre les g. Eurypus et Priocerns. Ce genre est très voisin des Nc- toxus de Fab., et renferme deux espèces du Brésil : V Axina unalis du fondateur du genre et VA. rvfilarsis de Perty (No- toxus), toutes deux figurées: la lre, loc cit. tab. 30, f. 6; la 2e (Delectns an. pi. 6, f. 16, p. 30). (D. et C.) AXIXjEA, Ruiz et Pav. (%&*, hache). bot. ph. — Genre de la famille des Mélas- lomacées (tribu des Lavoisiérées , DC. ). Ses caractères distinctifs , suivant M. Don ( Wem. Wcm. Soc 4, p. 320), sont : Ca- lice cyalhiforme, nu à la base, à limbe per- sistant , S-ou 6-denticulé. Pétales 5 ou 6. Anthères obtuses au sommet, simplement éperonnées à la base , déhiscentes par 2 pores apicilaires. Capsule 5-ou 6-locuIaire, inadhérente. — Arbres ou arbrisseaux. Feuilles ovales-lancéolées ou cordiformes , dentelées ou crénelées, 5-nervées, réticu- lées, coriaces, pétiolées, cotonneuses-fer- rugineuses en dessous. Fleurs blanches ou pourpres , grandes , terminales , disposées en corymbe ou en grappe. Ce genre est propre à l'Amérique équatoriale ; il com- prend 5 espèces. (Sp.) *AXIXE. Axinc{o&»n, hache), annél.— Abildgardh et Oken ont signalé sous ce nom un genre d'Animaux parasites de VEsox hc- lone , poisson sur les branchies duquel ils vivent. M. Oken range ce genre parmi les Lernées, mais M. deBlainville (Die t. des sr. nat. t. "VII, 568) Ta rapproché de la famille des Hirudinécs, parmi les Annélides. D'a- près M. Dicsing, les Axines qu'il appelle AXI Herctacanthus (Nov. act. curios. XVIII, 310) seraient plus voisins des Polystomes ou Polycolylaires, et voici comment il les caractérise : Corps comprimé , allongé , atténué et tronqué en avant; bouche granu- leuse ; deux suçoirs de chaque côté de la partie antérieure du corps ; extrémité cau- dale, pourvue de deux petits crochets. A VAxinc BelLonis , type du genre, M. Diesing ajoute une seconde espèce , trouvée sur le même poisson , et qu'il ap- pelle Het. sayittatus- M. Nordmann doute que cette nouvelle espèce soit réellement distincte. (P. G.) AXEMEE. Axinœa (àÇtVfl, hache), moll. — Poli, l'un des premiers, a séparé les Pétoncles du grand genre Arche de Linné. Il a fondé cette séparation sur des caractères zoologiques d'une grande importance, et il a donné aux animaux le nom d1 Axinœa, qui aurait dû être conservé ; mais Lamarck, dont la nomenclature a prévalu, ayant établi le même genre sous le nom de Péronile , ce nom a définitivement été adopté et nous y renvoyons. (Desh.) AXIlVITE(ài-?vY), hache), min. — Synony- me de Thumerstein. Ce nom a été donné par Haiiy, à un Silicate d'alumine et de chaux, qui se présente souvent en cristaux amincis, dont les bords sont tranchants comme le fer d'une hache. Ces cristaux , d'une forme très remarquable , appartiennent au système klinoédrique, et ont pour forme fondamen- tale et dominante un prisme oblique à la base de parallélogramme PMT, dont les deux pans M, T, sont inclinés l'un sur l'au- tre de 135°,24' , et dont la base P fait avec M un angle de 134°,48', et avec T un angle de 115°,39'. Les deux pans sont striés verticale- ment et la base est striée parallèlement à son arête d'intersection avec le pan M. Il y a des indices de clivage parallèlement aux faces P et M , et aussi dans le sens d'une troncature faite sur l'arête aiguë formée par l'intersection des mêmes faces. — La cassure des cristaux est légèrement écailleuse; et leur éclat vitreux. La dureté est de 6, 5 à l'échelle de Mohs ; la pesanteur spécifique de 3,3. Ce minéral est transparent, et presque tou- jours coloré, quelquefois en vert pâle, par un mélange grossier de chlorite, le plus souvent en brun de girofle, ou en brun violâlre par un mélange inlimed'oxydemanganiquc.Ona AXI S8i> cru reconnaître dans ses cristaux des indices d'électricité polaire , après les avoir préala- blement exposés à l'action de la chaleur. Inattaquable par les acides, elle fond au chalumeau avec boursoufflement,et se trans- forme en une matière vitreuse d'une cou- leur sombre. La poudre fine de l'Axinite fondue donne une gelée avec l'acide chlor- hydrique. Si l'on fait digérer cette poudre dans l'acide sulfurique, qu'on évapore en bouillie, et qu'on allume dessus de l'alcool, ce dernier brûle avec une flamme verte. L'a- nalyse chimique donne pour éléments de sa composition: Silice 45 ; Alumine 19; Chaux 12; Oxyde ferrique 12; Oxyde manganique9; et Acide borique 2. Cette substance appartient aux terrains de cristallisation, et se rencontre en petits nids, en veines et en cristaux implantés dans les roches de Protogyne, de Diorite, de Schiste amphibolique et Schiste argileux. Elle est accompagnée d'Épidote, d'Asbeste, de Prehnite, de Feldspath et de Calcaire spa- thique.On la trouve principalement au Bourg d'Oisans en Dauphiné; aux Pyrénées, dans les environs de Barrèges; dans le Cornouail- les ; dans la vallée de Chamouny ; au ïyrol; à Thum en Saxe , et à Treseburg au Hartz. (Del.) AXUVODERME. Axinoderma (x^r, , hache; (h'p[/.a, peau), moix. — C'est sous ce nom que Poli, dans son Système de nomen- clature, désigne les Coquilles de son genre Axinœa, qui est identique au g. nommé Pèdmcie par Lamarck. (Desh.) *AXINOPALPIS (mot hybride : àf-ivr;, hache; paijms, palpe), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Longi- cornes , tribu des Cérambycins , établi par M. Dejean dans son dernier Catalogue. La seule espèce connue de ce g. vient d'Autriche, et a été nommée parZiégler Obrium yra- cile. Elle est testacée, ponctuée profondé- ment , et d'une manière serrée en dessus, luisante en dessous , avec les yeux noirs , couverts de fortes hachures. Ceux-ci sont étroits, échancrés en avant, plus élargis par le bas que par le haut. Ce genre ressemble assez à un Ohrium; mais dans ceux-ci les palpes sont amincis, tandis que dans le genre en question, les 4 derniers articles sont fortement en hache. (D. et C) 390 AXI AXO *AXTVOPHOIlUS (àÇwi, hache ; y ôpo;, porteur), ins. — Genre de Tordre des Co- léoptères tétramères, famille des Curcu- lionites, établi par Schoenherr (Syn. Ins. Cur., t. IV, p. 863), qui la range dans sa division des Rhynchophorides. Ce genre, créé aux dépens du g. Lixus, Fabr. et du g. Calandra, Illig., ne figure pas dans le dernier Catalogue de M. Dejean. Schoenherr n'y rapporte qu'une seule espèce, le Lixus gages de Fabr., qui se trouve en Guinée. (D. etC.) *AXIl\OPHORUS (àÇîvïi, hache; çopo'c, porteur), ins. — Nom de genre donné par M. Gray (In the animal Kingdom) à un coléoptère du Brésil de la famille des Carabiques, qu'il a nommé A- hrasilicn- sts. MM. Brullé et Solier ont décrit peut- être le même insecte sous le nom de Ca- tapieris nitida (Ann. Soc. E?it. de Fr-, t. IV et V, p. 43 et 593 ). M. Mannerheim a publié encore , sous celui de Hololissus lucanoiles, un insecte qui ne nous paraît pas différent de V Axionoph. hrasiliensis* de M. Gray. On retrouve un quatrième nom de genre employé par M. Westwood , celui de Basilœa , pour désigner une autre es- pèce qui appartiendrait aussi au g. Axino- phorus. (C.) * AXUVOPSOPHUS ( «£vïi , hache ; ij/ocpcç, bruit), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, établi par M. le baron de Chaudoir (Bulletin de la Soc imp. des naturalistes de Moscou. année 1837, pag. 9), pour y placer une es- pèce nouvelle du Cap de Bonne-Espérance , qu'il nomme Ax. quadrisignatus. Cette espèce est la même que celle d'a- près laquelle M. Delaporte a fondé son genre Arsinoe, et qu'il a figurée sous le nom de k-gutlata, d'après M. Chevrolat, dans ses Études e ntomo logique s , qui ont paru en 1834, c'est-à-dire trois ans avant la publication de M. de Chaudoir, dont les noms générique et spécifique doivent , par conséquent , être considérés comme non avenus. Voy. arsinoe. (D. et C.) * AXINÔTOMA ( àÇîvYi , hache ; «pi , section), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Carabiques, tribu des Harpaliens , établi par M. Dejean dans son dernier Catalogue , et dont il a publié les caractères au t. IV, p. 29, de son Species. Il n'y rapporte qu'une seule espèce, originai- re du Sénégal, qu'il nomme A. fallax. C© genre, dans sa méthode, précède immédiate- ment le g. Acinopus de Z\ég\er. (D. et C.) *AXI]\URE. Axinurus. roiss. — Genre établi par Cuvier dans la famille des Acan- thoptérygiens , pour une espèce nouvelle rapportée de la Nouvelle-Guinée par MM. Quoy et Gaimard, et ayant pour caractères : Quatre rayons aux branchies et trois mous aux ventrales. Le corps plus allongé que les Nasons, et la queue armée de chaque côté d'une seule lame carrée , tranchante , sans bouclier. La bouche est petite et les dents grêles. Cette espèce unique a reçu le nom (l'A. thynnoi'les. (C. d'O.) * AXIOTHEATA ( àÇic8stbi-R>>esa , c'est-à-dire Cochon- Cerf, comme si c'était un mélange des t\eux animaux. Son port est à très peu près celui de notre Sanglier, si ce n'est que le mâle BAB offre une particularité qui n'existe point chez le Sanglier commun ; en effet, outre les deux défenses qu'il possède comme ce dernier à la mâchoire inférieure , le Babi- Roesa en porte à la mâchoire supérieure deux autres , placées juste au-dessus des premières , et qui, se recourbant en arrière jusqu'à former un demi-cercle, lui donnent un aspect étrange. Souvent ces défenses se recourbent à tel point qu'elles viennent s'implanter dans l'os frontal. La partie an- térieure des mâchoires est garnie d'inci- sives , au nombre de 4 en haut et de 6 en bas, dont les plus externes sont dirigées en avant. En arrière des incisives supé- rieures, et à la place qu'occupent ordinai- rement les canines, sont les deux défenses singulières dont nous avons parlé ; puis de chaque côté six mâchelières , dont les pos- térieures sont trilobées. Dans la femelle , les défenses ne font pas saillie au-dehors. « Le Babi-Roesa a une peau fine et peu ré- sistante; le poil est court, ras et assez souple; le dos est dépourvu des longues soies qu'il nous présente chez le Sanglier. La couleur de la robe est un gris cendré , légèrement roussàtre en quelques places et mêlé d'un peu de noir. La tête est plus effilée que celle du Cochon ; les oreilles sont assez courtes ; les yeux petits. La queue, plus allongée que celle du Sanglier, est terminée par un petit bouquet de poils. Chaque pied est garni de quatre sabots, deux grands et deux petits. Le train de devant est sensiblement plus bas que celui de derrière , et c'est peut-être à cela que tient l'allure pesante et saccadée que j'ai observée chez l'animal. <( La chasse du Babi-Roesa donne peu de peine, et l'anima! une fois atteint par les Chiens est bientôt rendu; car sa peau mince et mal protégée par un poil court et rare , n'offre à leurs dents aucune résistance. Il est vrai que ses défenses inférieures se- raient des armes assez redoutables ; mais les supérieures , à raison de leur courbure , sont à peu près inutiles, et nuisent à l'effet des autres. Les Chiens donc sont raremen! blessés à cette chasse , pour laquelle ils montrent beaucoup d'ardeur. Une fois sur la piste de la bête , on dit qu'ils ne la quittent jamais , et qu'il est môme très rare de leur voir prendre le change. « Le Babi-Roesa a l'odorat très fin; et, BAB 403 pour éventer son ennemi , il a coutume de se dresser sur ses pieds de derrière, en s'ap- puyant contre le tronc d'un arbre. C'est dans cette posture qu'il dort la nuit , afin de pou- voir sentir de plus loin, et c'est ainsi que le trouvent souvent les chasseurs, il a aussi l'habitude d'accrocher ses défenses à quel- que branche d'arbre ou à quelque liane, afin de dormir , ainsi suspendu , avec plus de commodité. « La chair de cet animal est très savou- reuse; elle rappelle, par le goût, la chair du Cerf plutôt que celle du Porc ; mais elle l'emporte en finesse sur l'une et sur l'autre ; elle n'a pour ainsi dire point de lard. La nourriture du Babi-Roesa n'est pas la même que celle du Sanglier, qui se trouve aussi dans ces pays ; et tandis que le dernier est très friand de Canaris ( sorte d'amandes de l'Inde ) , l'autre ne vit que d'herbes , de feuilles de .Waringin , et d'autres feuilles d'arbres sauvages ; aussi ne lui arrive-t-il point, comme au premier, de faire invasion dans les jardins, de forcer les clôtures et de bouleverser les plantations ; il ne commet même, on peut le dire, aucune sorte de dommages. « Les Babi-Roesas sont très abondants dans l'île de Boero, et les soldats qui vont leur faire la chasse sont presque certains d'en trouver dans la baie de Cajeli. On les trouve encore aux îles de Xoeslaschc, surtout à Xoela-Mongoli , ainsi qu'à Bangay, sur la côte occidentale de Célèbes, et égalemeni à Manado. L'île de Boero a aussi, comme je l'ai dit, de vrais Sangliers, et ces animaux, que les Maures n'inquiètent point , parce qu'ils ne mangent d'aucune espèce de Co- chons, y sont devenus très nombreux; mais jamais on ne voit en leur compagnie de Babi-Roesas , les deux espèces marchant toujours séparément. « Quand les Babi-Roesas sont poursuivis par les Chiens , et qu'ils commencent à se sentir fatigués, ils tâchent de gagner le bord de la mer; s'ils y parviennent, ils se jettent aussitôt à l'eau , et y plongent comme des Canards. Par ce moyen , ils échappent sou- vent à leurs ennemis. Ils peuvent nager très longlemps, et passent ainsi quelquefois d'une île à l'autre. « On a essayé de nourrir les Babi-Koesas qu'on avait pris par hasard vivants, en leur hOU BAB BAB donnant du Riz et des feuilles de Patates, mais on est rarement parvenu à les conser- ver. J'en ai vu un cependant, chez M. Pad- brugge, qui avait été nourri de cette ma- nière. Il y en avait un autre à Amboine , dans la maison d'un amateur qui le gardait depuis longtemps. Cet animal avait appris à reconnaître le nom qu'on lui donnait, et venait quand les enfants l'appelaient ; il se plaisait à se faire gratter le dos par eux, et permettait même, dans ces moments de sa- tisfaction, qu'ils lui montassent sur le corps. Ce r.abi-Roesa mangeait des Canaris, du Riz et du Paddy, et était très friand de poisson. Il avait dans sa robe plus de roux et de noi- râtre que n'en ont d'ordinaire ces animaux ; il avait aussi le poil plus crépu , et l'on ne remarquait point en lui cette finesse d'odo- rat qui est si développée chez les individus sauvages. « Les Babi-Roesas font rarement entendre leur voix, qui a, du reste, quelque rapport avec le grognement du Cochon. » Le passage de Valentyn sur le Babirous- sa conservant encore aujourd'hui de l'im- portance , j'ai cru devoir le reproduire presque textuellement (1), et c'est, à plus forte raison , ce me semble, le parti qu'auraient dû prendre les naturalistes du dix-huitième siècle. Cependant ils ne nous en ont donné que des lambeaux auxquels plusieurs ont eu le tort de rattacher des faits pris ailleurs, et sans s'être bien assurés qu'ils ne se rapportaient pas à une espèce toute différente des Cochons. Les sources où ils ont puisé sont même quelquefois des plus suspectes : ainsi Buffon , pour reculer les limites de l' habitat de notre animal , s'appuie sur un passage du Voyage de Ro- bert Lade (t. XII, p. 383). Or, cette préten- due relation de voyage, celle de F. Correal, et de deux ou trois autres qu'on trouve ci- (i) Deux phrase) seulement oui été omises, parce qu'elles •uspend.iient le sens ; l'une se rapporte à la figure qui ac- compagne le texte et que. l'auteur dit avoir été faite d'après nature ; l'autre parle des lèies osseuses qu'on envoyait eu Hollande comme objet de curiosité, et qui , dit Valentyn, étaient devenues asseï communes dans les cabinets. Toutes n'allaient pas directement en Europe; et, dans les différentes colonies Hollandaises , les amateurs en achetaient des ma telots qui avaient touché aux Molu ,ties. De la vient qu'on en recevait quelquefois par des navires partis des ports de l'Iode continentale , ainsi que nou6 l'apprend Seba , qui ismùle conclure de ce fait que l'animal habile la terre terme aussi bien que le» Iles. Seba dit avoir *u plus de •inquarrte de ces têtes, tées comme des autorités respectables par Buffon , par Montesquieu , par Rousseau , et par divers philosophes et moralistes de la même époque, sont de misérables impostu- res, des ramas de faits pris çà et là , géné- ralement mal compris et liés par des évé- nements de pure invention. Je ne dois pas laisser l'ouvrage de Valen- tyn sans faire remarquer , en terminant , qu'il n'y a pour ainsi dire rien à reprendre dans tout ce qu'il dit de l'animal. Il indi- que très bien (ce qui est rare chez les écri- vains de cette époque, même chez les natu- ralistes de profession) , le nombre et la disposition des dents. On désirerait, à la vérité, un peu plus de précision dans ce qu'il dit des défenses supérieures ; mais la figure de l'animal entier et celle de la tête osseuse qui se trouvent en regard de la des- cription, quoique mauvaises l'une et l'autre, suppléent au silence du texte, montrent la direction des alvéoles d'où naissent ces longues canines , et la sortie de celles-ci à travers la peau du chanfrein. Il indique exactement le nombre normal des mâche- lières supérieures, mais il ne parle point du nombre des inférieures , et c'est la principale omission qu'on ait à lui repro- cher. Ce qu'il dit des habitudes de l'animal est à peu près tout ce que nous en savons jusqu'à ce jour. Le seul renseignement sus- pect est celui qui se rapporte à la coutume qu'aurait l'animal d'accrocher ses défenses à une branche pour dormir debout. On peut croire que Valentyn, dans ce cas, a mal compris les récits des chasseurs qui auront dit, non pas que l'animal prenait pour dormir une position verticale , mais seule- ment qu'il dormait debout sur ses quatre jambes, comme font volontiers les grandes espèces dans cette famille des Pachydermes. C'est ainsi que l'a entendu Buffon, lequel rap- proche le fait de ce qu'il a observé chez un vieil Éléphant qui , afin de n'être pas in- commodé par le poids de ses défenses, les introduisait, lorsqu'il voulait dormir , dans deux trous qu'il avait pratiqués, à cet effet, dans la muraille. Ainsi interprété le fait me paraît encore peu vraisemblable; mais il est tout à fait absurde de la manière dont l'ont compris quelques écrivains, qui supposent que dans son sommeil le Dabiroussa est coin- BAB platement suspendu et sans que ses pieds de derrière touchent à la terre. Le même conte, au reste, pour le remar- quer en passant , a été fait pour plusieurs animaux. On le trouve, par exemple, dans quelques écrits du moyen âge et dans les Encyclopédies chinoises, relativement à un ruminant à cornes recourbées en crochet comme celle du Chamois. Un ruminant sans cornes , un Chevro- lain, est aussi, dans quelques parties de r Archipel indien, L'objet d'une histoire à peu près semblable. Suivant les habitants du pays, le Kanrhr'l, quand il est pour- suivi par les Chiens, ne cherche d'abord qu'à gagner du terrain; mais, comme il ne sou- tiendrait pas comme eux une longue course, lorsqu'il est hors de leur vue, il se détache de la terre par un bond, et, s'accrochant a quelque branche à l'aide des longues cani- nes qu'il porte à la mâchoire supérieure , il reste suspendu à environ trois mètres de hauteur, de sorte que les ennemis, emportés par l'ardeur de la chasse, passent au-des- sous de lui sans l'apercevoir. Pour en revenir au Babiroussa, je répète que, pour tout ce qui concerne les habitudes de Panimal, l'ouvrage hollandais est encore aujourd'hui à peu près l'unique source où Ion ait à puiser, et que pour les formes, sauf en ce qui concerne celles de la tète osseuse, les naturalistes , pendant près d'un siècle , ifont rien ajouté d'important à ce qu'avait dit Valentyn. Je puis donc me dispenser de parler ici de leurs descriptions, et passer directement à celle que nous ont donnée les naturalistes de l'Astrolabe, MM. Quoy et Gaimard. Ce fut à la générosité de M. Merkus , alors gouverneur des Moluques , que l'ex- pédition dut le don de deux beaux Babi- roussas vivants , mâle et femelle , qu'on conservait depuis quelque temps au comp- toir de Manado, sur l'île de Célèbes. M. Mer- kus ajouta à ce présent celui d'une femelle sauvagequ'on venait de prendre. Elle ne put être conservée etl'on dut la tuer; mais on eut par là l'occasion de s'assurer que la chair du Babiroussa est en effet fort bonne à manger. L'expédition reçut" en outre de M. le ca- pitaine Lang , directeur de l'artillerie à Am- boine , un jeune mâle qui mourut peu de temps après être arrivé à bord , épuisé, à ce BAB ^)05 qu'on supposa , par suite de fréquentes copulations avec la femelle d'un Cochon or- dinaire. Cet individu était fort apprivoisé, et on l'a vu, presque mourant, venir caresseï son maître, en agilant lesoreilles et la queue. Dans leur jeune âge , ces animaux se dis- tinguent à peine du Cochon ordinaire et ce- lui-ci avait été donné comme tel à M. Lang, qui ne le reconnut pour un Babiroussa que lorsque ses défenses commencèrent à pousser. A l'état adulte, les Babiroussas sont des animaux trapus, à formes arrondies. Leur tête est petite ; le museau est très pointu et plus allongé dans la femelle que dans le mâle ; le boutoir assez peu évasé ; les na- rines terminales, larges et arrondies; la mâ- choire inférieure, à cause du développement du boutoir, paraît moins avancée que la su- périeure. L'œil est petit; son grand angle se prolonge en forme de larmier. L'iris est rougeàtre ; la pupille est grande , arrondie; cependant elle a été trouvée un peu oblique sur un des individus observés. Les oreilles sont écartées, petites, pointues, droites et dirigées en arrière. Les dents canines supé- rieures percent, comme on sait, la peau du museau, et se recourbent au point de s'en- foncer quelquefois dans les chairs du front. Les inférieures remontent verticalement en soulevant un peu la lèvre supérieure. Les jambes , comprimées latéralement , sont proportionnellement courtes et peu fortes ; les pieds sont un peu déjetés en dehors; les ongles sont petits , arrondis, bien séparés ; ceux des doigts postérieurs ne portent point habituellement à terre. La queue grêle, nue et munie d'un petit bou- quet de poils terminal, ne se tortille point comme dans les Cochons. La peau rude, épaisse, forme des plis dans plusieurs par- ties du corps , notamment entre les oreil- les etsur les joues. Dans le mâle, le frontest couvert de petits tubercules rapprochés. La tête est brune en dessus. Les oreilles sont couvertes, à leur base et dans tout l'inté- rieur de la conque, de petits poils fins. Le corps, d'un brun sale, est parsemé de poils assez rares, très courts, sortant de petits tubercules qui contribuent à donner de la rudesse à la peau Le dessus du cou et du ventre est, ainsi que la face intérieure des membres, d'une couleur rougeàtre assez 406 BAB BAB marquée. Une bande dorsale blonde, large d'un pouce à son origine, commence au-des- sous du cou et va se terminer près de la queue : elle est plus fournie de poils que les autres parties du corps et moins marquée chez la femelle que chez le mâle. Chez ce dernier, les testicules sont saillants et re- jetés en arrière comme dans les Cochons. Les canines de la femelle sont très courtes et ne font seulement que percer la peau. Les Babiroussas amenés par l'Astrolabe furent nourris, pendant la traversée, de pommes de terre et de farine délayée dans l'eau; mais si ces aliments étaient ceux qu'ils préféraient, ils mangeaient cependant à peu près de tout, comme les Cochons ordinaires , même de la viande , dont ils rongeaient les os, en les tenant entre leurs pattes, presque à la manière des Chiens. Pour se défendre ou pour attaquer, ils sou- levaient brusquement et très souvent le mu- seau, comme disposés à se servir des dé- fenses que la nature leur a données. Malgré tout leur zèle, MM. Quoy et Gai- mard ne trouvaient pas à bord d'un navire les mêmes facilités pour observer les mœurs des Babiroussas qu'en eut plus tard M. F. Cuvier , quand les animaux eurent été déposés à la ménagerie du Muséum : aussi est-ce du livre de ce consciencieux na- turaliste que nous allons extraire ce qui nous reste à ajouter sur ce sujet. Les deux individus donnés au Muséum y arrivèrent en juillet 1829; et, en février 1830, la femelle mit bas un jeune mâle qui mou- rut en décembre 1831. La femelle mourut en 1832 et le mâle l'année suivante. Malgré tou- tes les précautions qu'on prit , on ne put les préserver des atteintes de la phthisie pul- monaire, maladie à laquelle succombent la plupart des animaux amenés des pays chauds en France. Malgré l'état parfait de santé dans le- quel étaient arrivés les Babiroussas , l'âge avancé du mâle, son extrême obésité, la pe- santeur de ses mouvements et leur mala- dresse dans quelques circonstances, avaient fait craindre qu'il ne fût plus propre à la re- production. Cependant, le 10 février 1830, au moment où l'homme qui soignait ces animaux entra dans leur écurie , la femelle furieuse lui sauta au visage, et le poursuivit jusqu'à ce qu'il se fût soustrait à ses at- teintes. Pendant cette lutte , on entendit un léger cri sortir de dessous la litière; ce qui Gt soupçonner la naissance d'un petit, qu'on découvrit en effet, en tenant la femelle éloignée , tandis qu'on visitait la paille. Ce jeune animal avait à peine 15 à 20 centimètres de longueur ; il était nu , mais ses yeux étaient ouverts et il marchait. Pendant plu- sieurs semaines , la femelle ne permit pas qu'on approchât de son petit, qu'elle tenait toujours caché , qu'elle surveillait avec la plus grande sollicitude et qu'elle nourrissait avec le plus grand soin. Le mâle vécut en paix comme par le passé avec la femelle , mais il ne prit aucun soin du petit , qui bientôt se montra en suivant sa mère. A six semaines, ce jeune animal avait environ quinze pouces de hauteur ; et, à l'époque de sa mort, c'est-à-dire à vingt-deux mois, sa hauteur était de 45 à 50 centimètres. Il avait les mêmes proportions que sa mère , mais, étant moins gros , il paraissait plus élevé sur ses jambes ; ses canines ne se voyaient point encore au-dehors, mais se montraient par la saillie qu'elles impri- maient à la peau à l'endroit où elles de- vaient percer. Le mâle, comme nous l'avons dit, était fort âgé , et son obésité le rendait lourd et inactif; il passait sa vie à dormir caché sous sa litière , et ne semblait se réveiller que pour boire et manger. La femelle, plus jeune et plus vive, était moins grasse et ne dor- mait pas d'un sommeil aussi profond ; mais autant le premier était paisible et inoffen- sif, autant celle-ci était irritable et hostile à tous ceux qu'elle ne connaissait pas. Elle vivait d'ailleurs avec son compagnon dons la plus parfaite intelligence, et avait pour lui les soins les plus marqués. Comme on s'é- tait bientôt aperçu du besoin très grand qu'ils avaient de se coucher, on leur don- nait chaque jour une épaisse litière, dis- posée dans un coin de leur écurie de telle manière qu'elle ne pouvait pas se disperser par leurs mouvements. Lorsque le mâle voulait se reposer, il venait se coucher sur cette litière ; aussitôt, et sans que cela man- quât jamais , la femelle arrivait , saisissait successivement avec sa bouche cette litière , et en couvrait le mâle de manière à le sous- traire entièrement à la vue; et, si le repos lui devenait à, elle même nécessaire, elle se BAB glissait sous la litière restante, de manière aussi à ne pouvoir être aperçue. « Ces soins instinctifs, commandés par la nature à la femelle envers son mâle, ne per- mettent pas, remarque M. F. Cuvier, de douter que, dans l'état sauvage, ces animaux ne vivent par paires. La nature , toujours conséquente dans ses œuvres, n'a pas im- posé vainement un besoin à un animal , et celui que , dans les circonstances que nous venons de rappeler, manifeste la femelle du Babiroussa, serait inutile et sans but si elle avait été destinée à vivre solitaire. Cet in- stinct a aussi pour objet de soustraire ces animaux à leurs ennemis, et c'est le seul exemple de ce genre que nous connais- sions. » Nous pensons avec M. F. Cuvier que les observations faites sur les deux Babiroussas captifs autorisent à croire que , dans l'état de liberté , ces animaux vivent en effet par couples; mais quant aux moyens qu'ils em- ploient pour se dérober aux yeux, nous ne pouvons admettre qu'ils soient aussi excep- tionnels que le suppose le savant naturaliste. Les rapports des mâles avec les femelles chez les Vertébrés à sang chaud, non-seule- ment varient d'un genre à l'autre ; mais encore dans le même genre, ils présentent, selon les espèces, des différences très tran- chées; ainsi, des deux espèces de Cerfs que possède notre pays , l'une est monogame dans toute la force du mot, l'autre ne forme même pas d'union temporaire. Le Cerf, dans le temps du rut, poursuit toutes les femelles indistinctement; le Chevreuil garde, en toute saison, et toute sa vie la même compagne. Dans le genre, ou si Ton veut, dans la famille des Cochons , on connaissait aussi déjà des particularités selon les espèces. Par exemple , pour le Pécari à mâchoires blanches , les habitudes sont à peu près celles qu'on a signalées dans le Cheval : un vieux mâle guide en tout temps une troupe plus ou moins nombreuse. Pour le Pécari à collier, au contraire, on le rencontre habi- tuellement par paires ou seulement avec la famille de l'année. En Europe , notre San- glier n'accompagne la Laie qu'environ un mois sur douze, et les petites troupes qu'on voit dans le reste de l'année sont, ou une fa- mille d'une à deux années conduite par la mère, ou la réunion de plusieurs de ces fa- | BAB 407 milles , mais sans qu'il s'y trouve jamais uu vieux mâle. L'espèce du Babiroussa semble nous offrir un quatrième système, et peut- être en trouverons-nous encore d'autres quand nous pourrons étudier les mœurs des Sangliers à masque et celles des Phaco- chères. Parlons maintenant du soin que pre- naient nos Babiroussas de se cacher sous la paille, lorsque dans le jour ils voulaient dormir. On ne nous dit point si, dans l'obs- curité, ils prenaient les mêmes précautions : du reste , le besoin de la chaleur eût pu en- core dans celte circonstance suffire pour les déterminer à se tapir sous leur couver- ture ; car, en toute circonstance, ils se mon- traient assez frileux, et l'on n'en eût rien pu conclure, relativement à leurs habitudes dans les régions très chaudes où la nature les a placés. Ce que nous savons, c'est qu'en général la nuit n'est point pour les Cochons, dans l'état de liberté, un temps de repos. C'est, au contraire, le temps où ils sont le plus actifs , et où ils errent pour chercher leur nourriture ; du moins, est-ce ce que nous observons chez les Sangliers. Pendant le jour, au contraire, ces animaux (surtout ceux qui vivent solitaires comme les vieux mâles et qui ont déjà de l'em- bonpoint) passent une partie de leur temps à dormir; et, afin de n'être point surpris, ils placent leur bauge dans la partie la plus reculée de la forêt , dans les lieux les plus fourrés. La tendance à se cacher pendant le sommeil du jour est, on peut le dire , commune à cette famille d'animaux ; les moyens d'y parvenir doivent différer selon les lieux et selon les espèces. Une autre tendance également commune à la famille est celle de changer d'habita- tion, selon les saisons. Nos Sangliers d'Eu- rope, en été, se rapprochent des lisiè- res des forêts pour être à portée des blés et des vignes où ils vont fourrager pendant la nuit; en automne, ils se retirent dans les futaies pour y manger le Gland et la Faîne ; en hiver, ils s'enfoncent dans le bois pour y vivre de vers, de racines, etc. M. de La Borde nous apprend de même qu'en Améri- que les Pécaris , après la saison des pluies, quittent les forêts épaisses et s'approchent des lieux bas et des marécages. Enfin , au Bengale, un Sanglier, qui ressemble beau- i08 BAB coup à notre Sanglier commun , mais qui peut-être un jour sera reconnu comme une espèce distincte, quitte aussi les bois après la saison des pluies, et vient s'établir dans les lieux découverts. Les plaines qu'il habite a cette époque ne sont point cultivées, et ra- nimai y peut rester de jour, sans être inquié- té par les hommes , au lieu que notre San- glier, qui n'a pas les mêmes motifs de sé- curité, est obligé de regagner chaque malin la forêt. Cependant le Sanglier indien n'en éprouve pas moins le besoin de se soustraire pendant le jour, non-seulement aux regards des importuns, mais encore aux rayons du soleil ; car tous les Cochons souffrent de l'excès de la chaleur comme de l'excès du froid. Or, voici le moyen que lui a enseigné la nature pour arriver à ce but. Les plaines, où il a fixé sa demeure temporaire , sont couvertes d'une grande espèce de grami- nées qui atteint une hauteur de 1 mètre à 1 mètre 25 centimètres, et dont on se sert dans le pays pour couvrir les maisons. Notre Sanglier, avec ses dents, coupe cette herbe aussi nettement que le ferait un faneur avec sa faux; il en forme des meules allongées, parfaitement régulières, et qu'on prendrait de loin pour le toit allongé d'une maison. Sous cet amas de foin, il pratique une sorte de galerie longitudinale, dans laquelle il ménage d'espace en espace de petites ou- vertures à peine visibles du dehors , mais qui lui servent comme de fenêtres pour ob- server, lorsqu'il ne dort point, les bêtes ou les gens qui s'approchent de sa retraite (Johnson Skctchcs oflndianfield-sports, 2e édit. Lond., 1827, in-8, p. 278). On peut bien supposer que le Babiroussa a, dans l'état de liberté, des habitudes à peu près semblables à celles de ce Sanglier. H n'y a point d'invraisemblance même à croire que quelque chose d'analogue a pu être pra- tiqué autrefois par nos Sangliers d'Europe, dans les pays où ils avaient à leur portée de grandes prairies naturelles, et qu'ils aient perdu plus tard cet instinct par suite des per- sécutions de l'homme, comme nos Castors du Rhône ont perdu , par la même cause , l'habitude de se bâtir des habitations. Nous voyons encore, dans la femelle de notre Cochon domestique , la tendance à former une litière au moment où elle est près de mettre bas. Si cette tendance n'est presque BAC jamais suivie d'un effet utile, cela tient à la dégradation d'instinct produite par une longue domesticité. Il en est de même de la maladresse de Serins , lorsqu'ils cher- chent à se construire un nid à l'époque de la ponte. L'espèce se propage depuis long- temps en captivité, et les soins de l'homme en prévenant ses besoins lui ont fait per- dre la faculté d'y pourvoir elle-même. L'inhabileté du Ver-à-soie à se porter d'une feuille sur l'autre, quand on l'abandonne sur un mûrier, est encore un exemple plus frappant de ce pouvoir de notre espèce pour anéantir les instincts des espèces in- férieures qu'elle s'est soumises. (Rouhn). BABOUCARD. ois. — Nom donné à plusieurs espèces du genre Martin-Pêcheur. Voyez ce mot. *BABOUNYA. bot. pu. — (Babouny , nom sous lequel les fleurs sèches de cette plante sont vendues dans les boutiques de Cahira.) — Synonyme de Santolina frn- yrantissima. BABOUIN, mam. — Synonyme de Cy- nocéphale. Voyez ce mot. BABYRUSSA. mam. — Voyez babi- roussa. BACA. bot. ph. — Synonyme de Bœa. Voyez ce mot. BAC AU ou BACAUVA1V. bot. ph — Espèce du genre Manglier dont L'Héritier a formé un genre sous le nom de Bru- gt/iera. Voyez ce mot. (C. d'O.) BACAZIA. bot. ph. — Genre établi par M. De Candolle dans le groupe des Labia- tiflorcs, tribu des Mutisiacées, famille des Synanthérées , par le démembrement du g. Bamadesia. Ruiz et Pavon avaient déjà donné ce nom aux B. tanceolata et ro- rymhosa ; mais M. De Candolle l'a res- treint à cette dernière espèce. — C'est un arbuste des Andes du Pérou. (C. d'O.) BACBAKIRI. ois. — Nom donné, à cause de son cri, au Lanius bnchakiri Shaw, par les habitants de l'Afrique. Voyez pie-grièche. (C. d'O.) BACCA. bot. Voyez baie. BACCANTE. bot. ph. — Orthographe vicieuse du mot Bacchante. Vcyrz bac- CHARIDE. BACCAREO. mam. — Nom d'un ani- mal de l'Indoustan qu'on croit être V Axis. Voyez cerf. BAC BAC &09 BACCAROIDES. bot. th.— Synonyme de i!\ccHAnoù>Es. Voyez ce mot. (A. R.) RACCAULAIUE. bot. ph. — M. Des- > aux a établi, sous ce nom, un genre de fruits composé de plusieurs ovaires distincts, bac- «iformes, non soudés, quelquefois même plus ou moins, éloignés les uns des autres et provenant d'une seule et même fleur : exemple le fruit des Drymis, des Zan- thoxylum. Voyez fruit. (A. R.) BACCAURËA, Loureir. {bacca, baie; nitrea, dore» ). bot. ph. — Genre incomplète- ment connu, qu'on rapporte avec doute à la famille des Rhamnées. Son auteur en signale 3 espèces, indigènes delà Coehinchine. (Sp.) BACCHA (Pa'x^ïi, prêtresse deBacchus). iNs. — Genre de Tordre des Diptères, divi- sion des Brachocères, subdivision des Tétra- ehœtes, famille des Brachystomes, tribu des Syrphides , créé par Fabricius et adopté par Meigen, ainsi que par Fallen et M. Mac- quart. Ce dernier {Histoire natur. des Diffères , tome I, p. 577), le caractérise ainsi: Corps grêle, allongé. Tête convexe antérieurement. Face à proéminence. Troi- sième article des antennes assez grand, car- ré, arrondi. Abdomen allongé, menu, rétréci à la base.— M. Macquart y rapporte trois es- pèces dont nous ne citerons que la B. al- longée, Baccha elongata Fab. , Fallen n° 1 et Meig. n° 1, tab. 28, f. 13. Cette es- pèce est assez commune et se trouve en Europe. Latreille avait d'abord considéré ce g. comme rentrant dans celui qu'il a créé de son côté sous le nom de sépédon ; mais depuis il l'en a séparé dans ses familles na- turelles. (D.) BACCHANTE (prêtresse de Bacchus). iss. — Geoffroy désigne ainsi un lépidoptère diurne, Papilio Dcjanira Lin., qui appar- tient au g. Satyre, Latr. Voyez ce mot. (D.) BACCHANTE, bot. ph. — Synonyme de baccharide Voyez ce mot. BA CC II A RIDE ou BACCHANTE. Baccharis. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Synanthérées corymbifères , tribu des Astéroïdées, ayant pour caract: Capi- tules multiflores dioïques ; corolles homoga- mes , tubuleuses. Réceptacle nu ou sub- paléacé dans un petit nombre d'espèces ; in- volucre hémisphérique ou allongé , plurisé- rié, imbriqué. Ces plantes, communément frutescentes, sont pour la plupart originaire» de l'Amérique méridionale. On en compte plus de 200 espèces. — La Baccuariue de Virginie, B. halimifolin, ou Séneçon en arbre, et la B. a feuilles de laurier rose, ou B. neriifolia , sont cultivées dans nos jar- dins comme plantes d'agrément. La pre- mière passe l'hiver en pleine, terre , l'autre demande l'orangerie. Le genre Baccharis, assez naturel pour ne pas souffrir de démembrement, est très voisin du g. Conyza, dont il ne diffère q;;e par ses fleurs dioïques. (C. d'O.) BACCHAROIDES. bot. th. —Le genre ainsi nommé par Linné {FI- zey'., 196) fait aujourd'hui partie du grand g. Vernonia, dans la famille des Synanthérées. Voyez VERNONIE. (A. R.) * BACCHIDE. Bacchis (divinité égyp- tienne), ins. — Genre de Diptères, établi par M. Robineau-Desvoidy dans son ouvrage sur les Myodaires, et qu'il place dans la famille des Napéellées et la tribu des Putrellidées. Ses caractères sont ceux des Nérées, dont il ne diffère que par des pattes plus allon- gées et les tibias intermédiaires nus. Les espèces de ce genre , au nombre de 4, et toutes nommées par l'auteur, se trouvent plus particulièrement dans les caves , sur le vin qui dégoutte de la cannelle des ton- neaux. Elles sautillent lorsqu'on veut les saisir. Une espèce se joue à la surface des eaux. Nous citerons comme type celle que l'auteur nomme B- cellarum, et dont voici une courte description : Long. 2 à 3 millimè- tres. Tout le corps d'un noir luisant, gla- bre; quelquefois les pattes sont d'un brun pâle. Ailes ayant une légère teinte fuligi- neuse. Cette espèce vit sur le vin corrompu et exposé à l'air. (D.) BACCHUS. roiss. — Ce nom qui se trouve dans Pline , parait appartenir à une espèce de Lotte, Gndus molua. BACCHUS. ins. — Voyez rhynchitfs. BACCIENS (fruits), bot. th. — On appelle ainsi tous les fruits à péricarpe charnu qui ont du rapport avec la baie. Voy FRUIT. (A. R.) BACCIVORES. Baccivori. ois— Nom donné par Vieillot à sa seizième famille des Oiseaux sylvains , qu'il suppose se nourrir de baies 26* MO BAC * BACCIVORIDEES. Baccivoriclœ (mangeurs de Baies), ois. — Famille faisant partie de Tordre des Passereaux dentiros- tres de Cuvier et de notre sous-section des Dentirostres à bec déprimé. Au mot AMrÉi.iNÉEs, nous avons indiqué cette sous-famille comme faisant partie de notre famille des Baccivores ; mais vou- lant nous conformer à l'usage adopté pres- que généralement aujourd'hui dans les clas- sifications d'histoire naturelle, de terminer en idées les noms de famille et en inées ceux de sous-famille, nous avons cru devoir faire ici le petit changement de Baccivores en Baccivoridées. Ce nom de famille, employé primiiive- nient par Vieillot pour rapprocher un cer- tain nombre de genres américains à bec large, déprimé, très fendu, et mangeurs de baies et de fruits mous , nous a paru si na- turel et si expressif, que nous avons cru devoir l'adopter pour ces mêmes espèces , l'étendant toutefois à beaucoup d'autres genres, la plupart américains aussi, et of- frant les mêmes caractères de mœurs sylvi- coles et baccivores , quoique différant quel- quefois par un bec moins élargi et moins déprimé, ou par une taille plus forte. Nous devons convenir que , dans la nombreuse réunion de genres dont nous composons cette famille , nous avons à peu près suivi les idées du célèbre Cuvier dans son Bègne animal , et du savant ornithologiste anglais Swainson dans la composition de sa famille Ampelidœ ou Fruit-eatcrs , ou Chatterers. Nous y avons cependant ap- porté quelques changements qui nous ont paru plus conformes à la nature. Ainsi, nous y avons ajouté les Coracinées , les Cépha- loptères et genres voisins d'Amérique, for- mant les Corarivées des auteurs modernes, parce que ces espèces , quoique de plus grande taille que les Cotingas ou Ampé- linècs leurs compatriotes, en ont entière- ment la forme , les pattes courtes et per- cheuses, le bec large et déprimé, les mœurs frugivores, et sont loin d'indiquer, sous tous ces rapports, le moindre motif de rap- prochement avec les Corvidées, où Swain- son les plaçait. Les mêmes raisons nous ont décidé à y introduire les Rolies et Rol- liers, les Eury /aimes , dont quelques es- pèces sont entièrement frugivores, et même BAC les Loriots , dont le bec, quoique en appa- rence conformé comme celui des Merles , est néanmoins beaucoup plus élargi et dé- primé à la base, dont les pattes courtes, les ailes longues et pointues indiquent des Oi- seaux à mœurs percheuses et forestières, et qui sont effectivement presque uniquement frugivores. Nous avons cru devoir grouper en tête de notre famille des Baccivoridées les sous- familles tenant encore des familles précé- dentes, par des pattes assez longues; par un bec comprimé , quoique large à la base , et par une nourriture moitié insectivore, et moitié frugivore. Il résulte de cette nombreuse association de genres à mœurs à peu près semblables, que notre sous-section des Dentirostres à bec déprimé se trouve ne renfermer, pour ainsi dire, que deux grandes familles , les Baccivoridées et les Muscicapidées , très rapprochées par la forme du* bec et les mœurs, et dont un assez grand nombre d'es- pèces participant de ces deux genres de nour- riture forment le passage de l'une à l'autre. Lorsqu'on compare l'immense quantité d'espèces de toute grandeur que cette fa- mille et la famille voisine , les Muscicapi- dées, nous offrent dans le nouveau monde, au nombre exigu de leurs représentants en Europe , où il est borné à trois dans la première et à quatre dans la seconde, et qu'on observe les modifications sans nombre du bec , plus ou moins déprimé, plus ou moins élargi , quelquefois même fendu à l'excès chez ces espèces améri- caines, il est facile d'y reconnaître, et on ne peut trop admirer la balance conserva- trice , les sages proportions avec lesquelles l'auteur de la nature a réparti , suivant les lieux et les climats , ses diverses produc- tions. Sous les zones torride et tropicale, en effet , où des flots d'une chaleur humide et continue déterminent une végétation aussi somptueuse que variée, des fruits, des baies de toute espèce , de toute dimension , cou- vrent les plantes, les arbustes et les arbres gigantesques des forêts. Par suite de cette haute température, lesBeptiles, les Insectes, les Mollusques terrestres et fluviatilcs, se présentent tantôt avec un développement presque incroyable, tantôt sous des propor (ions moyennes el même petites, mais tou- BAC BAC. 611 jours en nombre immense. Là aussi Ton re- irouve dans la classe des Oiseaux une mul- titude, une variété d'espèces, destinées, suivant leur taille et les proportions de leur bec, à engloutir par centaines ces Reptiles, ces Mollusques, ces essaims innombrables d'Insectes et ces fruits si variés ; ainsi, près des lacs et des vastes marécages, dans les bois qui les avoisinent , ou abondent les Reptiles aquatiques et terrestres , une in- finité d'Oiseaux de proie reptilivores , qui semblent avoir perdu tout le courage et l'ar- deur de nos espèces européennes, se con- tentent de cette proie facile, qu'ils guettent de dessus la branche où ils se tiennent im- mobiles; parmi eux, quelques espèces encore moins carnassières, vont chercher sous le feuillage ces énormes Bulimes sylvicolcs qu'elles savent extraire de leur coquille au moyen de leur bec terminé en crochet pro- longé. A côté de ces Fourmis gigantesques et voyageuses, de ces Termites destructeurs, dont les innombrables légions menacent d'envahir le sol américain , vous retrouvez une multitude d'Oiseaux formicivores, et cette féconde famille de Fourmiliers ( fa- mille étrangère à l'Europe ) qui , fidèle au but de la nature, ne cesse de poursuivre à outrance les Insectes nuisibles dont elle l'ait son unique nourriture. Au milieu de ces antiques forêts si riches en fruits sa- voureux , en baies de toute dimension , et sur leurs lisières, que peuplent des légions d'Insectes , on voit aussi voltiger en grand nombre les diverses espèces de nos Bacci- vores et de nos Muscicapidées , sans cesse occupées à découvrir ces fruits ou à pour- suivre ces Insectes ailés que la nature leur a destinés comme aliment. A propos de ces deux familles d'Oiseaux frugivores et insectivores, nous devons citer une anomalie des plus remarquables dans les mœurs d'une espèce de la famille des Engou- levents en Amérique, et qui prouve que si à chaque instant la nature nous présente des espèces dont les formes anomales sont en- tièrement rebelles à nos classifications, elle en a créé d'autres qui ne le sont pas moins par leurs mœurs et leur nourriture ; ainsi, dans «elle famille des Engoulevents, si éminem- ment insectivore sur tous les points du {tlobe, l'Amérique nous offre une espère, le Gi/wharo (Stcatomis de Humboldt), uniquement frugivore, et les cavernes, les rochers en pleine mer qui lui servent de retraite diurne, sont jonchés des noyaux des divers fruits que ces Oiseaux avalent entiers, mais dont ils ne peuvent digérer que la pulpe On peut assigner pour caractères gé- néraux à la famille des Baccivoridées Bec de longueur variable , mais toujours élargi à sa base dégarnie de poils , le plus souvent large, déprimé et très fendu, plus ou moins comprimé sur les côtés , vers la pointe , qui est échancrée et quelquefois assez brusquement courbée. Pattes à tarses courts; doigts courts ou moyens, quelque- fois syndactyles : l'externe allongé , soudé plus ou moins loin avec le médian, et beau- coup plus long que l'interne. Ailes courtes ou moyennes, ou longues, ayant quelque- fois quelques-unes de ses premières ré- miges rétrécies, ensiformes ou même atro- phiées. Queue courte ou moyenne , coupée carrément ou légèrement arrondie , ayant quelquefois ses deux rectrices médianes prolongées. Les sous-familles dont elle se compose , en suivant l'ordre que nous avons indiqué ci-dessus, sont : (Sous familles à b--" plus roui- S<»iis'';imil!es à l>er primé , Insectivore* «si li.ic- dV|ttimé ei Bacei' «itores..' vures.) Pachycéphalinécs ■ Lêiolhrininèes. Coraciadinces ■ Oriolinècs. Viréoninécs. Voy. ces mots. Piprtnèes Ampëlifièes- Coracininées- Eiiryla imin ces (Lafr. BACHA, ois. — Aigle d'Afrique , appar- tenant au genre Faucon. Voyez aigle. BACHA BE MER. roiss. —Synonyme du genre Triure Bougainvillien , de Lacé- pède. Voy. triure. BACHALA. bot. ph. — Synonyme d'.-f- nui ra nthns oleraceus L. Voy- amaranthe. BACHAO, BACHAS, dot. rn. — Sy nonyme de bacau. Voy. ce mot. BACHE (Palmier Bâche), bot. — Nom vulgaire, à la Guiane , du Mauritia flcxuo- sa Linn. (JSuppl.) , Palmier très répandu dans les lieux humides et voisins de la mer, depuis l'embouchure de la rivière des Ama- zones jusqu'à celle de l'Orénoque. Voy- MAURITIA. (AD. B.) BACHEBO. ois. — Nom vulgaire du il 2 BAC BAC Pic- Vert , Picus viridis L. Voyez pic. (C. d'O.) BACILE. Crithmum. bot. th. — Genre de la famille des Ombellifères, comprenant originairement six espèces, dont cinq ont été distribuées dans les g. Asiydamia, Ce- noi p.hium , l'itiiranthes et Scscli. Le Crithmum maritimum, vulgairement ap- pelé Pcrre-picrre ou Passe-pierre, et que Sprcngel a appelé Cachrys maritima, est une plante herbacée, cultivée dans les jardins potagers pour ses feuilles , qu'on confit au vinaigre comme l'Estragon. Elle croît sur les rochers du littoral de la Médi- terranée, sur les bords de l'Océan occiden- tal, depuis le Portugal jusqu'aux Canaries, et sur ceux de la mer Noire. Il en existe une variété, à feuilles plus larges, qu'on ap- pelle C. ranariense- (C. d'O.) BACILLAIRE. Bacillaria {fmcillus, baguette), mr. végét. — Mùller avait donné ce nom à un genre dont les nombreuses subdivisions constituent aujourd'hui la fa- mille des Bacillariées. M. Ehrenberg le ré- serve aux espèces qui ont pour caractères d'être libres; à carapace simple, bivalve ou multivalve, siliceuse, prismatique, et qui forment des chaînes brillantes ou des polypiers en zig-zag, par la division spon- tanée imparfaite de la carapace, et par la division parfaite du corps. Les Bacillaria paradoxa Gmel., B. jectùialis Nitzen , et quelques autres sont dans ce cas. (P. G.) BACILLAIRE (baciltus, baguette). min. — Nom qu'on donne à certains cris- taux en prismes allongés et arrondis , comme ceux de l'Arragonite, de l'Épidote et du Plomb carbonate. (Del.) BACILLARTENS. infus.— Synonyme de bacillariées. Voy . ce mot. (P. G.) BACILLARIÉES. Bacillaria (Bacil- laire, genre d'Infusoires ). infus. végét. — M. Ehrenberg nomme ainsi la famille à la- quelle les Bacillaires servent de type. Les Bacillariées sont pour lui des Infusoires ani- maux, et il les classe parmi les polygastri- ques. Beaucoup d'autres naturalistes ad- mettent an contraire que ce sont des pro- ductions végétales. Les genres de la famille des Bacillariées sont fort nombreux et c'est surtout à M. Eh- renberg qu'on en doit la distinction, ainsi que celle de la plupart des espèces qui s'y rapportent. Ce sont en général des corps de fort petite taille, et qu'on ne peut étudier sans le secours du microscope; il y en a beaucoup dans nos eaux douces ; les eaux de la mer en fournissent aussi et M. Ehrenberg en a re- connu à l'état fossile dans des roches prove- nant de différents points du globe. Le lit si- liceux des Bacillariées se conserve en effet avec beaucoup de facilité. Or, comme ces êtres organisés se reproduisent en grande quantité dans les eaux stagnantes , et que les individus se succèdent rapidement , le dépôt de tous leurs petits cadavres ne tarde pas à prendre une certaine épaisseur. Il y a aussi des débris de Bacillariées dans laBa- régine, et la Farine fossile de Suède en ren- ferme également beaucoup. M. Ehrenberg, dans son grand ouvrage sur les Infusoires, a traité ces divers points de vue de l'histoire des Bacillaires, avec beaucoup d'extension, et il a donné des figures de tous ces pré- tendus animaux. On lui doit aussi des tra- vaux plus récents sur ce sujet, insérés dans les Mémoires de l'Académie de Berlin. Il en sera traité plus longuement à l'article infusoires , auquel nous prions le lecteur de recourir. (P. G.) * BACILLES (haciHus, baguette), m. — Genre de la famille des Phasmiens, de l'ordre des Orthoptères, établi par Latreille aux dépens du genre Phusma de Fabricius, et adopté depuis par tous les entomologistes. Les Bacillus sont caractérisés principale- ment par un corps grêle, linéaire, en forme de baguette, et par des antennes très courtes et moniliformes, composées d'un nombre d'articles qui n'excède pas douze. Ces In- sectes, qui sont aptères dans les deux sexes, se tiennent sur les arbrisseaux exposés à l'ardeur du soleil, etilsse traînent lentement et comme avec peine sur leurs branches. Le genre Bacillus ne renferme qu'un petit nombre d'espèces , dont deux sont propres à l'Europe méridionale : l'une, le B. Bossii Fab., habite la France méridio- nale et l'Italie; l'autre, le B- ynntulatus Brul., a été recueillie en Morée, et se trouve probablement dans d'autres parties de l'Eu- rope méridionale. (B*-.) BACINET, BASSINET bot m. — Noms vulgaires de la Renoncule bulbeuse. Voy RENONCULE. BAC BAC 615 * BAC1S (élymologie inconnue), ins. — Genre de Coléoptères télramères , famille des Chrysomélines , établi par M. Dejean (Cataloyue, 3e édit.), mais dont les carac- tères n'ont pas été publiés. Il y rapporte 3 espèces, toutes de Cayenne, dont une nom- mée A. sculellaris par M.Lacordaire. Par la place qu'il occupe dans le Catalogue, ce g. parait voisin du g. /Eyithus de Fabricius. M. Hope (Revue cuvièrienne , 1831) lui donne pour caractères : Forme des Scaphi- dimorj)Aes ; antennes à peine plus longues que le corselet. Corselet presque éebancré antérieurement , à peine sinueux à la base, avec les côtés arrondis. Élytres arrondies à l'extrémité. Le corps, en dessous, plus con- vexe au milieu. Jambes à peine courbées. (D. et C.) BACIUCCO, BATICULA. bot. th.— Synonyme de Çrithmum marilimum L. Voyez bacile. BACKELYS , BAIÏELEYS. mam. — Les Hottentots donnent ce nom à des lîu'ufs d'une race particulière, employés par eux , suivant le récit de Kolbe , à la garde des troupeaux, loi/, boeuf. (C. d'O.) BACONIA, DC. bot. ph. — Genre de la famille des Ruliiacées (tribu des Cofféa- cces ) , auquel son auteur assigne pour ca- ract. distinctifs: Limbe calicinal 4-fide. Co- rolle infondibulifnrme, à gorge barbue ; lim- be 4-fide, contourné en estivation. Étamines 4. Ovaire 2-loculaire , couronné d'un disque conique; loges 1-ovulécs; ovules pelles, amphitropes, insérés au milieu de la cloi- son. Style filiforme, saillant; stigmate cla- viforme. Baie sèche, subglobuleuse, ombi- liquée , contenant 2 noyaux crustacés , 1- spermes. Graines semi-globuleuses, à bile ventral ; radicule infère. — Ce genre n'est fondé que sur une seule espèce (B. corym- bosaBC. — Ixora nilida Schum.) : c'est un arbuste de Sierra-Leone à feuilles op- posées , pétiolées , acuminées ; à stipules tonnées, engainantes ; à fleurs blanchâtres, disposées en corymbes terminaux tricho- t ornes. (Sp.) BACOPA, Aubl. bot. ph. — Genre que M. Bentham rapporte à la famille des Scro- phularinées, en lui assignant les caract. sui- vants : Calice 5-parti ; segment postérieur plus grand. Corolle sub-rotac«e ou campa- nulée, régulière, 5-fide- Étamines 5, insé- rées au tube de la corolle, toutes fertiles, alternes avec les segments de la corolle. Ovaire à 2 loges multi-ovulées. Style indi- visé; stigmate bilamellé. Capsule membra- nacée , indéhiscente , 2 - loculaire , poly- sperme. Graines scrobiculées. — On ne connaît que deux espèces de ce genre : ce sont des herbes glabres , indigènes de l'Amérique cquatoriale ; à feuilles oppo- sées; à pédoncules solitaires ou fascicu- les, axillaires, 1-flores; à corolle blanche ou bleuâtre. (Sp.) BACOVE. bot. ph. — Variété de Ba- nane. Voyez ce mot. * BACTERIA flWrvipîa, bâton), ins.— Genre de la famille des Phasmiens, de l'ordre des Orthoptères, établi par Latreille aux dé- pens des Phasma, et adopté depuis par tous les entomologistes avec de plus ou moins grandes restrictions. Les Barteria ont un corps long, étroit et filiforme, entièrement aptère; des antennes plus longues que le tho- rax et d'une extrême ténuité, et le premier article des tarses plus long que les trois sui- vants. Ce genre renferme un assez grand nom- bre d'espèces , provenant de toutes les ré- gions intertropicales. Le type est la B- » riimit lin Stoll (Phasma ferula Fab.), des Indes-Orientales. (Bl) * BACTERIE. Baeterîum. (PaxTYipicv, bâton), itsfus. — M. Ehrenbcrg établit sous ce nom, dans ses ouvrages sur les Infusoires, un genre de sa famille des Vibrioniens, dont l'espèce type est le Monas punc- tahtm de Mùller. Les Bactéries sont en chaînes filiformes, rectilignes et inflexibles. (P. G.) *BACTRA(pâxTpcv, bâton), ins. -Genre de Lépidoptères nocturnes, établi par Ste- phens et adopté par Westwood (Synojis. of Ihe gênera oj Brilish insects , p. 108), qui le place dans sa famille des Tortricides, et lui donne pour caractères : Palpes mé- diocrement longs, comprimés, épais, squam- meux; le dernier article caché. Ailes hori- zontales; les antérieures très étroites, avec le bord postérieur tronqué obliquement, et l'angle apical aigu. Ce g. a pour type le Torlrùv pauperana de Haworth , espèce propre à l'Angleterre, que nous ne connais- sons pas, mais qui, d'après ses caractères génériques , paraîtrait appartenir au genre M/» BAC BAC Vhoxopteryx de Treitschke. Voy. ce mol (D.) BACTRIDIEES. Bactndieœ. bot. cr. — Nom donné, par M. Ad. Brongniart, à une tribu de la famille des Urédinées. (C. d'O.) BACTIUDIIIM ( PaxTTifiJ'iov , petite canne), bot. cr. — Kunze et Schmidt ont dé- crit, sous ce nom, des petits Champignons qui appartiennent aux Hypomycètes de Link et auxMucédinées de Frics. Ils se développent sur le tronc des arbres. Les filaments qui les composent sont cloisonnés, le plus souvent simples; leur extrémité se tuméfie, s'al- longe, et se remplit d'une matière granu- leuse formée par les spores ; le dernier ar- ticle seulement reste vide et transparent. — On en connaît trois espèces. J'ai souvent rencontré dans les environs de Paris le Bactridium flavum sur l'écorce des Peu- pliers. Bulliard l'a figuré sous le nom de TremeUa mucoroides. Ce petit genre de- mande encore à être étudié pour son déve- loppement, quoique Kunze et Schmidt en aient donné d'excellentes figures ( Mycol. Be fi.). (LÉv.) * BACTRIDIU3I ( PaxTviptfiov , petite canne), bot. ph. — Nom employé par Sa- lisbury, comme synonyme du genre Erica. (C. d'O.) BACTRIS ( pâ/iTpov, bâton ). bot. — Ce nom a été donné par Jacquin à un genre de Palmiers, dont il a décrit deux espèces sous les noms de Bartris minor et Bac- tris major- La première, que ce célèbre botaniste a fait connaître avec détail , est restée le type de ce genre; la seconde, dont il n'a vu que des individus en fruit, n'est conservée qu'avec doute dans ce genre. Le Bac tris minor de Jacquin (Bac- tris min/ma Gcertn.) est un petit Palmier en forme de roseau ; à tige grêle , ne dé- passant pas la grosseur du pouce , de 3 à 4 mètres d'élévation , d'un tissu très dense , et formant des cannes très solides , dures et noires , qui ont été connues dans le com- merce sous le nom de Cannes de Tabayo. C'est de cet usage d'en fabriquer des cannes que Jacquin a tiré le nom de Bactris. Depuis que les Palmiers de l'Amérique, et surtout du Brésil, ont clé étudiés avec soin par M. Martius, un grand nombre d'espèces sont venues s'ajouter aux deux espèces primitives de Jacquin. M. Kunth , dans son Enumcratio plantarum , en compte 24. Toutes sont de l'Amérique mé- ridionale , et la plupart du Brésil. Ce sont aussi des Palmiers grêles, à tige arundina- cée , ne s'élevant ordinairement qu'à quel- ques mètres de haut, presque toujours hé- rissée, ainsi que les gaines des feuilles, d'é- pines aplaties, noires comme de l'ébène, et souvent fort longues. Les feuilles , assez éloignées, embrassantes, recouvrant la tige dans une grande longueur, au moins par leurs gaines persistantes , sont pinnées , à folioles éparses ou réunies en faisceaux par leur base , presque toujours hérissées d'é- pines plus ou moins fortes. Les fleurs sont portées sur un spadice simple ou rameux , qui sort d'une spathe double, coriace, éga- lement hérissée d'épines. Les femelles nais- sent vers la base et les mâles vers le som- met du même spadice ; ces dernières sont souvent mêlées à la base avec les fleurs fe- melles. Les fleurs mâles sont formées d'un dou- ble périanthe; l'extérieur mince, triparli; l'intérieur à trois pétales, plus épais, ovales, aplatis, striés. Élamines 6-9-12, naissant d'un réceptacle épais , souvent adné à la base des pétales; filaments subulés ; an- thères droites, linéaires-sagittées. Les fleurs femelles sont plus fermes; le calice est en forme de cupule à bord entier, tronqué ou légèrement tridenté; la corolle est urcéolée ou cylindrique , à bord tron- qué, à trois petites dents. L'ovaire, ovale ou trigone, est à une seule loge fertile ; il est surmonté de trois stigmates sessiles, aigus, pyramidaux , d'abord connivents , ensuilc étalés et réfléchis. Le fruit est un drupe ovale ou presque globuleux , monosperme, dont l'épiderme coriace recouvre une chair pulpeuse, sous laquelle se trouve un noyau très dur, percé vers le sommet de trois trous. Le pénsperme est corné , uniforme , généralement sans cavité centrale ; l'em- bryon est placé vers le sommet. Ce genre appartient, comme on le voit , par ces caractères, à la tribu des Cocoïnécs, où il est voisin des genres Desfnonciis cl Astrocaryum , dont le fruit est fort ana- logue, et qui sont également hérissés de ces aiguillons noirs, plats, durs et acérés, qui rendent le contact de ces plantes si redmi- BAC table. Tous les Bactris connus jusqu'à ce jour sont du continent de l'Amérique du Sud ; on n'en cite pas dans les Antilles ni au nord de l'Isthme de Panama. La plupart sont originaires des grandes plaines du Bré- sil, arrosées par l'Amazone et le Rio-Negro. — Le Bai tris setosa Mart., et le Bactris caryolœfolia croissent aux environs de Rio-Janeiro ; les deux espèces décrites par Jacquin proviennent des environs de Car- thagène, et deux autres, dont une est le Martinczia ciliata de Ruiz et Pavon, ha- bitent le Pérou. (Ad. B.) *BACTROCÈRE. Bractocera (P&Tpov, bâton; x.='paç, corne), ins. — Genre de Dip- tères, créé par M. Guérin {Voyages de la Coquille), et adopté par M. Marquart, qui le place dans la division des Bracho- cères , subdivision des Dichœtes, famille des Athéricères, tribu des Muscides, section des Acalyptères, sous-tribu des Téphriti- des. Ce genre, suivant M. Macquart, est voisin des Dacus de Meigen, et il est vrai- semblable, dit-il, qu'une partie des espèces exotiques auxquelles Wiedmann donne ce nom , appartient à cette nouvelle coupe gé- nérique. Quoi qu'il en soit , il faut observer que le diptère sur lequel M. Guérin l'a fon- dé se distingue par trop de différences caractéristiques du Dacus de l'Olivier qu'on peut considérer comme type du genre pour ne pas l'en séparer. Les principales sont : La saillie de l'épistome ; la petite émi- nence au milieu du front; la dimension res- pective des articles des antennes et la dis- jonction des nervures des ailes. Le nom gé- nérique fait allusion à la forme en bâton des antennes. L'espèce unique sur laquelle ce genre de Diptères est fondé a été prise au fort Pras- lin M. Guérin Ta nommée Bactrocère lomgicorne, Bactrocera longicornis , et décrite et figurée dans la partie entomo- logique du voyage précité (pi. 19, fig. 13). (D.) BACTYRILOBIUM, Willd. (paxTrçiov, bâton; Xc'Siov, cosse), bot. th. — Synonyme (suivant M. Benlham) du genre Cassia. (Sp.) BACULITE. Baculites ( haculiis , petit bâton), moli,. céph. — Lamarck a créé, en 1801 , ce genre de Céphalopodes pour des Coquilles cloisonnées, ayant la forme de BAC a î s petits bâtons Ce genre, d'après mes nou- velles observations , peut être caractérisé ainsi qu'il suit: Coquille multiloculaire , non spirale, droite, régulièrement conique, ronde ou comprimée , représentant une corne droite, dont la partie supérieure, sur une assez grande longueur, est toujours dépourvue de cloison ; cette cavité étant sans doute destinée à contenir l'animal. Bouche ovale ou comprimée projetée en languette du côté dorsal. Celte coquille est partagée régulièrement par des cloisons, traversées du côté dorsal par un siphon con- ligu et divisées en quatre ou six lobes for- més de parties paires. Les Baculites diffèrent des Hamites, avec lesquelles elles ont souvent été confondues, par leur ensemble droit et non reployé, et par leur bouche prolongée en languette. Les Baculites sont les Coquilles les plus sim- ples de la famille des Ammonidées. Ce genre de Coquilles fossiles était connu du temps de Langius , de Bourguet, de Valch et Knorr, et avait étjé considéré comme voisin des Ammonites. M. De- france le premier y découvrit le siphon , et Sowerby en observa la bouche. On a décrit jusqu'à présent onze espèces de Baculites. Sur ce nombre j'ai reconnu que quatre espèces sont des doubles emplois (les Ba- culites dissimilis, ohliquatus , Favjasii et Knorii); deux sont des Hamites (les Baculites cylindrarea et giga?ilea); deux me sont inconnues (les Baculites ovata Say, et vertebraUs) , et trois espèces seu- lement sont restées, après cette revue sévère; ce sont les Baculites bacnloïdes , incur- vavatus et anceps, auxquelles j'ai rajouté encore le B. neocomiensis (voyez ma Pa- léontologie française). De ces quatre espèces le B. neocomiensis caractérise les couches néocomiennes, et les trois autres l'étage de la Craie chloritée. Comparées par bassins géographiques , les Baculites m'offrent, à l'époque du terrain néocomien , une espèce spéciale au bassin provençal. Pour les trois espèces de la Craie chloritée , le Baculites incurvatus est propre à l'ancien golfe de la Loire; le B. anceps au golfe du Cotentin, dans le bassin parisien, tandis que le B. haculoïdes se trouve simultanément au sein des bassins parisien et méditerranéen. (A. d'O.) ii 10 BAD BADA, BADAS. mam— Synonyme de rhinocéros d'Afrique. BABAMIA, Gaert. bot. th. — Syno- nyme du genre Terminalia, de la famille des Combrétacées. (Sp.) BADAMIER. bot. th.— Nom vulgaire du Terminalia catalpa L., dans les îles Maurice et Mascareigne, formé par corrup- tion du nom de Bois de damier. Cette dé- nomination a été transportée à tout le genre. Voy- TERMINALIA. (C D O.) *BADABOA, Bertero. bot. th.— Syno- nyme du g. Bryonia , de la famille des Cucurbitacées. (Sp.) BADASE. bot. ra. — Syn. de Lavan- dula spica L., dans le Languedoc. Voyez LAVANDE. BADASSO. bot. rn. — Nom provençal du Plantago cy/wps. Voy. plantain. (C. d'O.) BADIA1V. bot. ph. — Synonyme de Badiane. BADIANE. Illicium, L. b>,t. ph. — Genre de la famille des Magnoliacées, tribu des Illiciées, ayant pour caract. : Calice 5-ou 6 sépale ; corolle composée d'un grand nom- bre de pétales étroits, disposés sur plusieurs rangs. Étamines 20 à 30 plus courtes que la corolle et attachées sous l'ovaire autorus. Anthères adnées à la face interne des filets; ovaires de 6 à 18, disposés en étoile, soudés par leur face interne et à une seule loge monosperme. Fruit composé de 6 à 12 car- pelles, disposes circulairement et s'ouvrant à leur partie supérieure. Arbres toujours verts, aromatiques; à feuilles alternes, par- semées de points translucides ; à fleurs pé- donculées, solitaires et axillaires. On connaît trois espèces de Badiane , Tune, Vil. anisatum ou Anis étoile, propre à la Chine et au Japon , dont les capsules aromatiques servent à donner à l'Anisette de Bordeaux le parfum qui la distingue; les deux autres II. floridanum et parvi- porum, sont originaires des Florides. Elles sont cultivées dans nos serres, et leurs cap- sules sont moins aromatiques que celles de IWnis étoile. (C. d'O.) * BADIERA, DC. bot. ph.— Genre de la famille des Polygalées , auquel son auteur assigne les caract. suivants : Calice 5-sépale, caduc , presque régulier. Corolle de 3 péta- les cohérents par la base ; l'intermédiaire BjEA concave, imberbe. Étamines 8, monadel* phes. Capsule obeordiforme , comprimée, 2-loculaire , sillonnée au bord. Graines glabres, à arille très ample, huileux. — Ce g. appartient à l'Amérique équatoriale; on en connaît 5 esp. ; ce sont des arbustes à feuilles très entières, alternes , à fleurs en grappes axillaires. (Sp.) BADISTER ((îa^wTTiî, coureur), ins.— Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiqucs, tribu des Patellimanes, éta- bli par Clairville aux dépens du g. Licïnus de Latreille , et adopté par tous les entomo- logistes. Les Badister ont bien quelques rapports avec les Licïnus , mais ils sont beaucoup plus petits, ordinairement variés de couleurs tranchées , et leurs caractères génériques présentent des différences bien sensibles , telles , par exemple , que le dé- faut de dents aux mandibules. Toutes les espèces connues de ce g. appartiennent ex- clusivement à l'Europe et se trouvent ordi- nairement dans les endroits humides, sous les pierres et les débris de végétaux. M. De- jean , dans la 3me édition de son Catalogue, en désigne 6 espèces. Nous citerons seule- ment le B. bi/Histulatus, Car. id. Fabr., Car. crux-minor, Oliv. III, 35, p. 99, n° 137, t. VIII, fig. 96, a. b. Cette espèce se trouve en Suède et aux environs de Paris. (D.) BADOUA. poiss. — Nom vulgaire du Blennie cornu, Blennius cornuius L., sur la côte de Nice qu'habite ce poisson. Voy- BLENNIE. (C. d'O.) BADOVA. poiss. — Nom vulgaire du Blennie pholis, Blennius pholis L., sur les côtes de Nice. Voy. blennie. (C. d'O.) BADULA , Juss. — Synonyme du g. Myrsine , de la famille des Ardisiacées. (Sp.) BJEA, Commers. ((3*iâ, petite), bot. ph. — Genre de la famille des Yrtandracées , auquel on attribue les caract. suivants : Calice 5-parti, régulier ; corolle à tube court, sub- campanulé; limbe sub-bilabié, inégalement 5-parti. Étamines 2, insérées à la gorge de la corolle; anthères réniformes, 1-thèques, co- hérentes au sommet. Ovaire incomplètement 2-loculaire. Style indivisé; stigmate courte- ment 2-lobé. Capsule siliquiforme, 2-locu- laire,à 2 valves contournées après la déhis- BvEO «née. Graines minimes, très nombreuses. — Herbes acaules. Feuilles radicales obovales, crénelées, cotonneuses en dessous, hygro- métriques (comme desséchées lorsque l'air est sec) ; hampes débiles, ascendantes, pau- ciflores; fleurs en panicule lâche; corolle bleue. Ce genre appartient à la Chine et à la Nouvelle-Irlande ; on n'en connaît que deux espèces. (Sp.) BjECKEA.L. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Myrtacées. Les caractères essen- tiels en sont : Calice turbiné ; limbe 5-fide , persistant. Pétales 5. Étamines au nombre de 5, de 8, de 10, ou de 15, insérées à la gorge du calice ; filets subulés ; anthères suborbi- culaires. Style court; stigmate capitellé. Capsule 3-loculaire, pol) sperme. — Arbustes à feuilles opposées, non stipulées, ordinai- rementaciculaircs. Fleurs solitaires ou fasci- culées, axillaires, sessilcs ou pédonculées. On connaît une vingtaine d'espèces de ce genre; la plupart habitent la Nouvelle- Hollande. Plusieurs d'entre elles se cultivent dans les collections d'orangerie. (Sp.) B.EXAh. poiss. — Espèce du genre bodian. Voyez ce mot. *B^ENODACTYLES(3xîvw, je marche; £ocxtuXgç, doigt), rept. — Ritgcn donne ce nom à une famille de Reptiles Sauriens , comprenant ceux qui se servent de leurs pattes pour marcher. (C. d'O.) * ILEtfOSAUMElVS. Bœnosaurii ((3aivw, je marche; saùpc;, Lézard), rept. — Ritgen appelle ainsi les Sauriens dont les pattes font les fonctions d'organes ambu- latoires. (C. d'O.) B^EOBOTRYS (êaià , petite; êorcu:, grappe), bot. ph. — Genre de la famille des Ericées, établi par Forster et correspondant au genre Mœsa de Forskal. Voy. m/esa. (C. d'O.) *B^EOMETRA (€«wt, petite; as'rpov , mesure), bot. th. — Genre de la famille des Mélanthacées, tribu des Vératrées, établi par Salisbury (Trans. horticult. soc, I, 330) pour une plante du Cap, comprenant une seule espèce, le B. columel' mis . (C.d'O.) B^EOMYCES. bot. cr. — Voyez béo- mvces. *B.EOTIIRY01V (êouo;, petit; 6?6ov, jonc), bot. ru. — L'une des tribus établies par le prof. Nées d'Esenbeck dans le grand genre Siirpus. Voy- sciri-e. (A. R.) BAG 417 *B^EBIA. bot. ph. — MM. Fischer et Meyer ont établi, sous ce nom, d'après une plante de la Californie , qu'ils ont nommée B. chrysostoma , un g. que M. Lindley croit devoir être placé dans la famille des Synanthérées , tribu des Sénécionidées , sous-tribu des Héléniécs. (C. d'O.) * B/ETIS. ins.— Genre de la famille des Éphéméricns, de l'ordre des Névroptères, établi par Leach aux dépens du g. Ephc- mera. Les Bœtis sont caractérisées essen- tiellement : 1° par des ailes distinctement réticulées, ayant de très nombreuses ner vurcs transversales ; 2° par des ocelles au nombre de trois, très rapprochés les uns des autres sur le tubercule frontal; et, 3° par des tarses de cinq articles. Ce genre renferme un petit nombre d'es- pèces des différentes parties du monde ; le type en est la B. venosa Fab., qui habite une grande partie de l'Europe. (Bi..) * ByEUMERTA(J7or. Wellerav.). bot. th. — Synonyme du genre JStisturliun:. (Sp.) BAGADAIS. Priottops , Vieil, (-siov , scie ; fy , œil ; à cause du cercle de peau nue et dentelée en scie qui entoure les yeux des Oiseaux de ce genre , comme chez les Pigeons mondains nommés Bagadais). ois. — Genre de l'ordre des Passereaux, de la famille des Lanidées et de notre sous-fa- mille des Laniarinées. Ses caractères gé- nériques sont : Bec droit, tendu, comprimé, ne se courbant que près de son extrémité, qui est très crochue et légèrement échan- crée; sa base garnie de plumes longues, sétacées , assez rigides , recouvrant les na- rines et dirigées verticalement et en avant jusqu'à moitié de sa longueur. Yeuv bordés d'un cercle de peau nue , rebordée , et le plus souvent festonnée. Tarses et doigts de longueur médiocre; l'externe plus long que l'interne et réuni au médian à sa base ; l'interne entièrement libre. Ailes assez dé- veloppées , atteignant , dans le repos , la moitié de la queue; celle-ci assez longue, terminée presque carrément ou légèrement arrondie ; formes assez sveltcs. Ce genre fut formé par Vieillot, sur une seule espèce de Pie-grièche du Sénégal, que Levaillant décrivit et figura le premier, en 1799, dans ses Ois d'Afr.. pi. 80, 81, sous le nom de Le Geoffroy, parce qu'elle avait 27 41S BAG BAG été rapportée la première fois par M. Geof- froy de Villeneuve. Presqu'en mairie temps, en 1800, Shaw la décrivait et la figurait aussi en Angleterre, dans sa Gen. zool., sous le nom de Lanius plumntus. Cette espèce, longtemps la seule connue du genre, est remarquable, non-seule- ment par la touffe hérissée de ses plumes frontales et par le cercle de peau nue qui entoure ses yeux (caractères du genre), mais aussi par une huppe de plumes allon- gées, s'élevant du sommet de la tète en forme de plumet . ; la tète, le cou et tout le dessous sont blancs ; la nuque est grise ; le dos est noir, ainsi que les ailes , qui sont parcourues par une bande blanche dans leur longueur; la queue est également noire, terminée et largement bordée de blanc. C'est le IUgaoais Geoffroy, Prionops Geoffroyi (Vieil. Gai., pi. 14-2); Le Geoffroy ( Le- v aillant, Afr-, pi. SO); Laniiis plumait ts (Shaw) ; — Prionoj/s plumalus (Swains. Bitth of Western A frisa, vol. VII, pi. 26). Quoique cette espèce soit commune au Sénégal d'où on la rapporte souvent en grand nombre, on n'a pas encore recueilli de renseignements sur ses moeurs , et M. Swainson lui-même, dans ses Birdi of Western Africa ,- 1837, n'en a donné au- cun. Levaillant, qui ne Pavait point ren- contrée dans ses voyages au sud de l'Afri- que, ayant remarqué que les individus rap- portés du Sénégal avaient souvent le bec terreux , en avait auguré que l'espèce devait chercher sa nourriture à terre , en des en- droits humides, et probablement en troupes comme les Étourneaux ; ce qui lui faisait penser qu'elle ne devait pas être réunie aux l'ies-grièches. Dans ces dernières années , deux nou- velles espèces ont été ajoutées à l'espèce type : l'une, le Prionops cris tutus Riipp. ( Faune d'Ahyssinie , 2e partie, Ois., pi. 12, fig. 2) a été découverte par ce voya- geur en Abyssinie; l'autre, le Prionojs Falicornu Sm. (/Hast, of the zool. of sou! h A frira , Ois., pi. 5), l'a été par le docteur Smith, dans son exploration de l'A- frique centrale, où il ne l'a rencontrée que depuis le 23mB degré de latitude sud , et au- delà vers le nord. Ces deux nouvelles espèces ont les plus grands rapports de coloration avec celles du Sénégal. La première en dif- fère en ce que le dos et les ailes sont uni- formément noires et que sa huppe est courte, projetée en avant, et n'a pas la forme d'un plumet ; et, la seconde, par l'absence totale de la huppe. Le docteur Smith a donné, sur cette dernière, quelques détails de mœurs qui semblent confirmer les présomptions de Levaillant, quant à celles de l'espèce du Sénégal. Il l'a rencontrée dans des localités garnies de buissons bas , par bandes de sept à huit individus, s'occupant activement à chercher des Insectes , soit à travers ces buissons, soit sur le sol des environs. Les Termites lui ont paru être leur nourriture favorite, car l'estomac de presque tous les individus qu'on put se procurer en était rempli. Il a remarqué que c'était un oiseau sauvage et criard, que souvent tous les in- dividus de chaque bande faisaient entendre leurs cris en même temps , soit en volant, soit en cherchant des Insectes sur le sol ou dans les buissons. L'observation du docteur Smith , sur la nourriture de son Prionops Faim orna, es- pèce d'ailleurs si voisine de celle du Séné- gal, nous porte à croire, par analogie, que cette dernière a probablement le même genre de nourriture dans une autre partie de l'Afrique, où les Termites abondent égale- ment, et explique pourquoi Levaillant avait remarqué de ces individus du Sénégal, à bec terreux. Elle nous suggère , à nous , l'idée que ces plumes hérissées du front et de toute la partie antérieure de la tête, qui s'é- tendent sur le bec au point d'en cacher en- tièrement l'ouverture des narines n'ont été ainsi conformées chez ces trois espèces , mangeuses de Termites , que pour protéger leurs narines et leurs yeux de la morsure cruelle de ces Insectes. Cette supposition nous parait d'autant plus probable qu'on retrouve cette même disposition de plumes frontales chez un certain nombre de Four- miliers d'Amérique et en particulier chez les espèces formant le genre Mèruluj-e de Lesson , et celui de Malacliorhy irhus de M. Ménétrier, dans sa Monographie des Fourmiliers, et dont l'espèce type est le Mérulaxe noir Lcss. (T ruitè , p. 397, et Cent. zool. , pi. 30), ou M a lac ho hy fi- chus crislatcilus Ménélr. (pi. 12); aussi ce genre Bagadais nous paraît-il un véritable chaînon des Pies-grièches aux Fourmiliers. BAC, BÀG k\9 Cette particularité de plumes rigides et protectrices ne peut être, comme les huppes, un simple ornement accordé à ces Oiseaux et nous parait bien plutôt un de ces moyens innombrables et souvent cachés, aussi in- génieux qu'admirables , employés par la nature pour la conservation des espèces et dont un si grand nombre nous sont encore inconnus. (Lafr.) BAGALATTA. bot. pu. — Voyez LISSAMPEUOS. BAGASSA, Aubl. noT. ph. — Genre in- tomplètement connu, qui paraît appartenir a la famille des Artocarpées. Il est fondé sur une seule espèce , qui croît à la Guiane ; c'est un arbre lactescent, à feuilles oppo- sées, ovales, trilobées: à stipules caduques. Le fruit est un syncarpe sub-globuleux , du volume d'une Orange, composé de nucules ovoïdes. (Sp.) BAGASSIER ou BAGAU. bot ph. — Synonyme de bagassa. BAGATBAT, BAGATPAT. bot pb. — Synonyme de sonnératie. BAGATPAT. bot. ph.— Voyez bagatbat. BAGATTO. bot. pu. — Synonyme de micocoulier. Voyez ce mot. BAGAU. bot. ph. — Voyez bagassier. BAGLAFECHT. ors. — Espèce du genre Tisserin, Loxia philippina L Voy. tisserin. * BAGOUS (Bagous, eunuque), ins. — Genre de Coléoptères télramères , famille des Curculionites , établi par Germar et adopté par tous les autres entomologistes. Schœnherr le range parmi ses Gonatocères , division des Cryptorhynchides.— Les espèces de ce genre ont le corps oblong , presque ovale, un peu convexe en dessus, garni de petites écailles, souvent aussi couvert d'une boue visqueuse. Elles sont ailées , d'une moyenne ou de très petite taille. On en trouve dans toute l'Europe, en Afrique, en Amérique , en Sibérie et dans les Indes orientales. Schœnherr en décrit 22, parmi lesquelles nous citerons comme type du g. le B. binoduùus de Herbst, Rhynrhœnus id. Gyllen., de la Suède , et qui se trouve aussi aux environs de Paris. Elle est figurée dans Y Iconographie du Règne animal de M Guérin, pi. 38, fig 2, a. (D.) BAGUARI. ois. — Espère du genre Cigogne BAGUE. ins. — Dans certains cantons de la France , les jardiniers donnent ce nom aux anneaux que forment, autour des petites branches des arbres fruitiers, les œufs du Bombyx neusiria de Linné, vulgairement appelé la Livrée. Cette espèce appartient aujourd'hui au g. Clisiocampe de Slcphens. Voy. ce mot. (D.) BAGUE, poiss. — Synonyme de bogue. Voyez ce mot. BAGUENAIDIER. Colidea , L. bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses, sous-ordre des Papilionacées , tribu des Ga- légées. Lescaract. essentiels en sont : Calice cupuliforme, 5-dcnté. Étendard ample, dé- ployé , sub-orbiculaire , calleux à la base. Étamines diadelphes. Style barbu à la sur- face postérieure; stigmate onciné , latéral Légume stipité , vésinileux, cymbiforme , membraneux. — Les Baguenaudiers sont des arbrisseaux dépourvus d'épines. Les feuilles sont paripennées, à stipules petites, caulinaires. Les fleurs naissent en courtes grappes axillaires. Ce genre, dans les li- mites que lui ont assigné les botanistes mo- dernes, ne renferme que trois ou quatre es- pèces, toutes indigènes d'Europe ou d'O- rient. Tout le monde sait que ces arbustes se plantent fréquemment dans les bosquets. On les recherche en raison de leur port élé- gant et de la singularité de leurs gousses : leurs feuilles sont purgatives, et peuvent, au besoin , être substituées au Séné ; les graines , au témoignage du docteur Loise- leur-Deslongehamps, agissent comme émé- tique, à la dose d'un scrupule. L'espèce la plus répandue est le Bague- naudier commun ( Coliitca arborescens L.), qui croît spontanément en France et dans toutes les contrées plus méridionales de l'Europe ; ce Baguenaudier prospère dans les sols les plus ingrats et même dans la Craie pure ; il forme un buisson de 4 à 5 mètres de haut ; ses feuilles sont composées de folioles elliptiques, rétuscs, glauques en dessous ; les fleurs sont d'un jaune foncé , et disposées au nombre de fi ou plus , en grappes très lâches. Le Baguenaudier a fleurs rouges (<"o- lutca cruenla Hort. Kew ) diffère du Ba- guenaudier commun, en ce qu'il ne s'élève pas à plus de deux mètres ; par ses folioles obeordiformes ou obovales , glauques aux Û20 BAI liAf deux faces ; et par ses fleurs rougeàtres , naissant seulement au nombre de 4 ou 5 sur chaque pédoncule. Cette espèce est origi- naire d'Orient ; on en forme des haies d'un aspect fort agréable. (Sp.) BAGUETTE, bot. ph. — Voyez bois- baguette. BAGUETTES, bot. th.— Nom donné par les amateurs de Tulipes , aux plantes qu'ils laissent monter à graine, ou celles qui sont portées sur des pédoncules trop longs. (C. d'O.) BAGUNTKEN. roiss. — Synonyme de Surmulet. Voyez mullk. *BAIIARA. bot. ph. — Ce genre, créé par Hamilton, répond au g. Terminalia, L., famille des Myrobolanées. BAIIEL. bot. th. — On connaît sous ce nom deux plantes, le B. Tsjulli, qui répond au Co umnea tomjifoiia, et le B. SchulLi, synonyme de Barleria longifoLitt . BAIIIA. bot. th. — Genre établi par Lagasca, et qui, d'après Sprengel, est syno- nyme de Bellium. Voy- ce mot. (C. d'O.) BAIANITES. bot. th. — Synonyme de Ximem'a. BAICALITE. min. — Voyez baikalite. BAIE. Bacca. bot. ph. — Dénomination générale qui s'applique à tous les fruits charnus qui ne contiennent pas de noyau. Quand on examine attentivement les di- verses espèces de fruits qui ont reçu le nom de Baie, on reconnaît entre elles des diffé- rences extrêmement tranchées. Ainsi, il y a des Baies uniloculaires et monospermes , soit primitivement, soit par suite d'avorte- ment ; d'autres qui proviennent d'un ovaire à deux , trois , ou à un plus grand nombre de loges polyspermes, dont les graines sont attachées à l'angle interne de chaque loge , comme dans les genres de la famille des So- lanées, à fruits charnus ; d'autres, au con-v traire, proviennent d'ovaires à graines pa- riétales, comme les Groscillcrs. Tantôt la Baie résulte d'un ovaire libre ; tantôt , au contraire , l'épicarpe est formé par le calice adhérent avec l'ovaire infère. Ces observa- tions suffisent pour prouver que la dénomi- nation de Baie est encore peu précise, puis- qu'elle s'applique à des structures fort dif- férentes. • (A. R.) BAIÉRINE (de Baycrn , Bavière). «tu. — Nom donné par M. Beudant à la Tantalite de Bavière. Voy. tantale. (Del." BAIGNOIRE, moli.. — Deux Coquilles fort différentes ont reçu le nom de Bai- gnoire : l'une est le Triton rrotorinm de Lamarck, avec laquelle Montfort a fait un genre inutile {voy. triton) ; l'autre appar tient au genre Avicule ; c'est VAvitula macroptera , assez souvent désignée chez les marchands sous le nom de Baignoire cui- vrée. Voy. AVICULE. (Dl.SH.) BAIRALITE (nom du lac Baïkal). min. — Variété de Pyroxène sahlite, trouvée dans un calcaire laminaire, près du lac Baïkal, eu Sibérie. Voy- pyroxène. (Del.) * BAILLANTS. Riantes. ois.-Savigny donne ce nom à une tribu , et Goldfuss à une famille de l'ordre des Passereaux , renfermant ceux dont le bec est largement fendu. (C. d'O.) BAILLARD, BAILLARGE, BAIL LORGE (du vieux mot bailler, donner ; à cause de la production abondante), bot. th. — Variété de l'Orge, très productive. (C. d'O.) BAILLIERIA. bot. ph. — Genre éta- bli par Aublet pour un végétal de la Guiane, de la famille des Synanthérées, tribu des Sénécionidées ; il est synonyme de CUba- dii/m, Lin. (C d'O.) RAILLON. roiss. — Voyez oïsiomore. BAILLORGE. bot. ph. — Voyez bail- lard. RAILLOUVIANA (nom d'homme). (Phycées). — bot. cr. Nom donné par Gri- sellini à une Algue fort élégante de la mer Adriatique , très bien décrite par cet obser- vateur ( Ohserv. sur la Scolop. mar. , p. 33) et passablement figurée pour l'époque. Adanson (Fam. des PI., II, p. 13) adopta comme nom générique le nom de Grisellini, queGmelin employa plus lard d'une manière spécifique pour désigner un de ses Fucus. M. Agardh, qui, lors de la publication de son Species Algarurn, ne connaissait pro- bablement pas l'algue du naturaliste ita- lien , en reçut des échantillons de New- York , d'où nous la tenons nous-même , lesquels privés de leurs filaments pénicilli- formes lui parurent devoir être rapportés à son genre Sphœrococcus. C'est sur cette même espèce que plus tard il fonda son genre Dasya , presqu'en même temps que Martius, de son côté, créait pour elle le g. BAK BAL 421 RhoJonema. Malgré les réclamations des phycologucs italiens , le nom qui fait le sujet de cet article, bien qu'ayant évidem • ment la priorité sur ceux de Dusyu et de Rhodouema , ne nous semble pas suscepti- ble d'être conservé, du moins sans modifi- cation, et cela par la raison que sa désinence adjcctive le fait pécher contre les règles gé- néralement admises. M. Agardh avait donc le droit de choisir entre ces deux partis , soit de le modifier en celui de Baillouvia , ce qui eût peut-être été juste, soit d'en ad- mettre un autre; mais, dans ce dernier cas , l'équité commandait de conserver comme nom spécifique , ainsi que nous l'avons fait {Canar. Crypi., p. 165) , le nom créé par Orisellini et employé déjà comme tel par Gmelin [Fur., p. 165), ou bien, comme l'a préféré M. Nardo, d'adopter le nom du premier inventeur. (C. M.) BAIN DE VENUS, bot. ph. — On a quelquefois donné ce nom au Chardon a voulon (Dipsacns ftdlonum L.). (A. R.) BAITARIA, Ruiz et Pav. bot. th. — Genre non classé , auquel ses auteurs as- signent pour caract. : Calice tétraphylle , persistant j les 2 folioles inférieures plus petites , insérées à quelque distance des deux autres. Corolle hypogyne, hypocralé- riforme; limbe 5-parti. Étamines environ 18, insérées au fond de la corolle. Style su- bulé , trifide. Capsule ovoïde , acuminée , trièdre, triloculaire, loculicide-trivalve, po- lysperme. Graines lenticulaires. — Ce g. n'est constitué que sur une seule esp.; c'est une herbe acaule, indigène du Pérou (Sp.) BAJAN ou BAJANG. bot. ph. — Genre établi par Adanson pour deux espè- ces d'Amaranthes décrites par Rumph, dont les pétioles sont munis de deux épines à leur base et dont les étamines ainsi que les sépales sont au nombre de cinq. (C. d'O.) BAJET. moi.l. — Sous ce nom, Adan- son, dans son Voyaye an Sénéyal, page SOI , décrit une assez belle espèce d'Huître, qui n'est autre chose que VOslrca rristata de Lamarek. Voyez huître. (Desh.) BARELEYS. mam. — Voyez backelys. * BARÉRINE. — M. Bory de Saint- Vincent a formé, sous ce nom, dans la fa- mille des Tliikidécs, un g. d'animaux mi- croscopiques qui a pour caract. : Un corps contractile, renfermé dans un fourreïu sans y adhérer ; pas de tentacules ; une tête bien marquée, et de chaque côté un appareil ro- tatoire, composé de longs cirrhes vibratiles portés sur un pédoncule. (C. d'O.) * BALADEVA (étymologie inconnue). ras. — Sous-genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Longicornes, tribu des Prio- nides, établi dans le g. Dorysthencs de M. Vigors, par M. Walherhouse(7W//i.îae/. cnlomt l. ofthe soeiely of Londoii, vol. II, part. 4, pag. 225-227, pi. 21, fig. 1, a, c), et qui a pour type une grande espèce de Prionides desIndcs-Oricntales, à laquelle il donne le nom de Baladcva Wulkerii. Elle est surtout remarquable par le grand déve- loppement de ses mandibules, très aiguës et courbées vers la terre. Voy. dorysthenes. Cette espèce se dislingue du Prionus rostralus Fab. par l'absence d'une forte épine au prosternum ; par le prothorax, qui est avancé sur les côtés et armé de trois grandes dents. (D. et C.) * BAL.ENIDES. Batœ?inlœ. mam. — Nom donné par M. Gray à une famille de la classe des Mammifères, ayant pour type le genre Balœna. (C. d'O.) BALtENOPTERA. mam. — Voyez ba- LÉiNOPTERE. BALAIS, bot. cr. — Nom qu'on donne, dans quelques endroits de la France, au Clavara coralloides L. , en raison de la forme qu'elle présente. Voyez les mots cla- vaire, cxavaria. (Lév.) BALAIS, min. — Voyez rubis et src- NELLE. BALANCE, phys. — On nomme ainsi tout instrument destiné à déterminer le poids des corps. Une Balance, quelle que soit du reste sa forme, qu'elle soit à bras égaux et à deux plateaux, ou qu'elle soit à bras iné- gaux comme la romaine , est toujours un levier du premier genre , ayant son point d'appui au milieu, et dont l'une des extré- mités, chargée du corps à peser, représente la résistance, tandis que l'autre, chargée du poids faisant équilibre, représente la puis- sance. Nous ne parlerons ici que des Balances employées pour les opérations délicates des sciences. Les conditions auxquellesune Balance doit satisfaire pour donner des résultats exacts sont : 1° le moindre frottement possible du &22 BAL BAL fléau sur son support ; 2° un équilibre par- fait entre les deux bras de levier, par le seul effet de leur pesanteur. La Balance de Fortin , pour la description «le laquelle nous renvoyons aux ouvrages de physique, remplit toutes ces conditions. Les meilleures Balances , construites par cet ar- tiste pour peser un kilogramme, trébuchent à un milligramme, et permettent, par con- séquent, d'évaluer les poids à un millioniè- me d'erreur près ; celles qui ne sonl faites que pour aller à quelques grammes sont plus délicates encore ; elles oscillent aux tractions de milligramme. Malgré toute la précision que semble présenter une Balance ainsi construite , il est convenable , pour éviter toute cause d'erreur, d'employer la méthode des dou- bles pesées. Voici en quoi elle consiste : on met dans l'un des plateaux, le corps qu'on veut peser ; dans l'autre , on place des poids non marqués, comme de la gre- naille de plomb et des fragments de clin- quant pour compléter l'équilibre. Cela fait, on enlève le corps soumis à l'expérience , et on le remplace par des poids marqués , dont la somme indique le véritable poids du corps, puisqu'ils font le même effet que lui, pour équilibrer ceux qui se trouvent dans l'autre plateau. La Balance de Berzéhus, très répandue aujourd'hui dans les laboratoires, est con- struite de manière à éviter la double pesée. Toute pesée faite dans l'air exige une correction; car un corps, entouré de ce fluide, perd de son poids réel une quan- tité égale au poids du volume d'air qu'il dé- place. Bien que celle quantité soit peu con- sidérable , elle ne saurait être négligée dans des expériences minutieuses. La Balance hydrostatique n'est autre chose qu'une Balance ordinaire, dont l'un des plateaux porte inférieurement un cro- chet auquel on suspend un corps solide par un fil très mince. Avec cette Balance , on peut mesurer la densité des corps solides. On entend par densité d'un corps , sa pesanteur spécifique; or, cette densité est égale au rapport du poids au volume. Comme on est convenu de prendre pour unité de densité celle de l'eau distillée , à 4° au-des- sus de zéro, point du maximum de densité de ce liquide , le nombre qui exprime la densité d'un corps indique combien de fois la masse de ce corps contient celle de Peau occupant le même volume. Quand on veut obtenir la pesanteur spé- cifique d'un corps au moyen de la Balance hydrostatique, on cherche d'abord son poids dans l'air , par le procédé ordinaire , et ensuite le poids de l'eau qu'il déplace , quand on le pèse suspendu dans ce liquide Le premier poids , moins le second , est la densité cherchée. Pour comparer la densité des liquides , on a recours à des instruments qui portent le nom d1 aréomètres. Les aréomètres sont à volume constant ou à poids coJislanlhes premiers, qui sonl applicables à tous les liquides, se composent ordinairement d'un cylindre en verre ou en métal, terminé par deux bases coniques. Ce cylindre est lesté inférieurement par une masse de plomb ou de mercure, qui le maintient en équilibre; de l'autre côté, il est surmonté par une tige verticale qui porte une petite cuvette destinée à recevoir des poids. Un trait, marqué sur cette tige, indi- que le point d'affleurement. La diffé- rence des poids nécessaires pour faire plon- ger l'instrument jusqu'au point d'affleure- ment dans deux liquides différents indique la différence de densités. On doit cet aréo mètre à Fahrenheit. Celui de Nicholson diffère du précédent en ce que la masse inférieure , qui sert de lest, est en forme de cuvette. Au moyen de cette addition, cet instrument peut servir à mesurer les densités des corps solides. Les aréomètres à poids constant , dont la première invention remonte à Baume, sont généralement connus sous le nom de pèst — liqueurs. Ils consistent en un tube de verre cylin- drique, soufflé en boule vers le bas ; au-des- sous de cette sphère creuse, est une autre cavité contenant du mercure qui sert de lest. Si l'aréomètre doit servir à mesurer des liquides d'une densité supérieure à celle de l'eau, il est lesté de manière à s'enfoncer presqueentièrementdansl'eaupure; le point d'affleurement devient le zér" de l'échelle Dans le cas, au contraire, où il s'agit de li- quides moins denses que l'eau, l'instrument ne plonge dans ce liquide que du cinquième environ de sa longueur. BAL BAL un Les corps solides et liquides , exposés à des températures variables , changent par conséquent de densité ; et , comme ils n'é- prouvent ni la même dilatation ni la même contraction par les mêmes variations de température, il en résulte que leurs rap- ports de densité ne restent pas les mêmes ; il y a donc nécessité de rapporter les densi- tés de ces corps à une certaine température, ou de corriger celles qui n'ont point étéob- scrvéesà cette température normale, afin de rendre les résultats comparables entre eux. La densité des gaz se mesure par un pro- cédé fort simple en apparence, mais qui ce- pendant exige, pour arriver à des résultats exacts, de grandes précautions et une atten- tion soutenue. On pèse successivement un même vase , un ballon de verre , par exem- ple, rempli d'air d'abord, puis ensuite du gaz dont on veut connaître la pesanteur spécifique; on retranche, des poids obtenus, celui du ballon vide de toute matière pon- dérable ; le rapport des deux différences est ta densité cherchée. La Balance de torsion , dont on doit l'invention à Coulomb , est un instrument dans lequel la force de torsion est opposée à d'autres forces qu'on veut mesurer , et qu'il est difficile d'apprécier sans un appa- reil extrêmement sensible. C'est avec cette Balance qu'on mesure les forces d'attrac- tion ou de répulsion des corps faiblement électrisés. L'instrument se compose essen- tiellement d'un fil métallique retenu supé- rieurement par une pince et portant infé- rieurement un levier horizontal. La pince traverse un tuyau dont le bord supérieur présente un cercle gradué, sur lequel une aiguille qui la termine supérieurement peut s'arrêter; il est facile d'évaluer ainsi la torsion qu'on est obligé de faire subir au fil pour que le levier, sollicité par une force étrangère , puisse garder une certaine po- sition. L'angle total de torsion sert alors de mesure à cette force , en prenant pour unité celle qui ne produirait qu'un écarle- ment d'un degré. Ce fut au moyen d'une Balance de tor- sion, d'une construction particulière, que Cavendish démontra que les corps de la na- ture s'attirent mutuellement, et qu'il trouva que la densité de la terre est égale à cinq fois et demie celle de l'eau. (A. Duponchei..) BALAIVŒUJl. ois. — Kspèce de Gros- bec de l'Amérique méridionale. BALANCIERS. Haltères, Libra- menta. ins. — On nomme ainsi deux pe- tits appendices membraneux, mobiles, très minces, plus ou moins longs, insérés de chaque côté du mélalhorax des Diptères , dans l'angle formé par la jonction du cor- selet avec l'abdomen. Chacun de ces appen- dices se compose de ces deux parties : le style ou filet (styln.;), ordinairement allon- gé ; et le sommet ou bouton {capilulus), arrondi, o\ale ou tronqué, le plus souvent très comprimé. Du reste, la forme et la grandeur de ces organes varient suivant les genres ou les tribus; ils sont très allongés chez lesTipules et les Cousins, de longueur moyenne chez les Taons et les Asiles , et excessivement courts chez les Œstres et les Hippobosques; tantôt ils sont à nu , et tantôt recouverts par deux autres pièces également membraneuses qu'on nomme Ailerons ou Cuillerons {voyez ces mots). Ces pièces, manquent dans la plupart des Tipulaires ; mais elles existent dans pres- que toutes les autres familles, et leur gran- deur est toujours en raison inverse de celle des Balanciers et vice versa. La persistance de ces appendices chez tous les Diptères, alors même qu'ils manquent d'ailerons, an- nonce qu'ils sont pour eux des organes très importants ; il serait donc intéressant de savoir à quelles parties de l'organisation des autres Insectes ils correspondent; mais les entomologistes sont loin de s'accorder sur ce point: Latreille les regarde comme des appendices vésiculeux dépendant des deux trachées postérieures du thorax , et représentant les valves qui accompagnent les stigmates de quelques larves aquatiques (éphémères, gyrins), ou qui vivent dans des matières en putréfaction (HJiiica carna- ria, Echynomin grossa). Il se fonde prin- cipalement sur ce que les ailes inférieures naissent toujours des sommités latérales et antérieures du troisième anneau thoraci- que , à une très courte distance des ailes supérieures, et en avant des deux stigmates postérieurs du thorax , tandis que les Ba- lanciers partent de beaucoup plus bas , et sont toujours placés dans le voisinage de ces ouvertures aériennes, souvent même sur leur bord interne. M Macquart, sans 424 BAL BAL s'expliquer sur les fonctions de ces organes, dit positivement qu'ils sont insérés sur le segment médiaire dépendant de l'abdomen et contigu au thorax, et qu'ainsi il faut bien se garder de le considérer comme des rudi- ments des secondes ailes qui, en effet, ne peuvent tirer leur origine d'un segment ab- dominal. De son côté, M. Audouin, qui a fait une étude approfondie de la composition du corselet chez tous les ordres d'Insectes, pense que les Balanciers des Diptères en sont une dépendance, et il faut convenir que ses raisons sont très spécieuses. En effet, le dé- veloppement de chacun des trois anneaux thoraciques se faisant toujours aux dépens de celui des deux autres , et les appendices qui en naissent étant nécessairement sou- mis à la même loi, il n'est pas étonnant que les secondes ailes se réduisent à de simples filets membraneux chez les Diptères, puis- que le mélathorax, dont elles tirent leur origine , est , chez ces Insectes, aussi exigu que leur mésolhorax est énorme. Toutefois, pour qu'il ne s'élevât aucun doute à cet égard, il fallait retrouver, à la base des Balanciers , des épidèmes et des muscles analogues à ceux qui font mouvoir les secondes ailes chez les Insectes qui en ont quatre. Or, malgré l'extrême difficulté d'observer des organes aussi minimes, M. Audouin pré- tend y être parvenu à l'aide du micros- cope, et avoir démontré l'existence de ces organes dans son travail général sur le tho- rax, lu à l'Académie des sciences, le 20 mai 1820. Pour contredire ou confirmer l'asser- tion de ce savant professeur, il faudrait avoir répété ses observations microscopi- ques, et c'est ce que nous n'avons pas fait ; mais ce qui nous ferait partager son opi- nion , c'est que les Balanciers , principale- ment chez les Tipulaires, où ils sont à nu et très développés, nous ont paru insérés ab- solument à la même place que les secondes iiilcs chez les Némoptères, lesquelles ailes , par leur forme linéaire, ont la plus grande analogie avec les appendices dont il s'agit. Si les entomologistes ne s'accordent pas sur la partie du corps des Diptères qui donne naissance aux Balanciers , ils diffé- rent également d'opinion sur l'usage de ces organes; la plupart pensent qu'ils servent, comme l'indique leur nom , à maintenir f insecte en équilibre pendant le vol, et ils citent, en effet, des expériences desquelles il résulte que, si l'on coupe un des Balan- ciers, l'insecte perd l'usage de l'aile située du même côté, et finit par tomber en tour- billonnant sur lui-même , et que si on les coupe tous deux, il se trouve tout à fait dans l'impossibilité de voler. Cependant M. Lacordaire, dans son Introduction à l' Entomologie, assure avoir répété ces ex- périences, et n'avoir rien observé de sem- blable. D'autres entomologistes comparant l'aileron à une espèce de tambour , et le balancier à une sorte de baguette, en ont conclu que l'action de l'un sur l'autre ser- vait à produire le bourdonnement que la plupart des Diptères font entendre en vo- lant; mais cette opinion est contraire à l'observation , puisque des Insectes qui manquent de cet appareil , tels que les Abeilles et les Guêpes, et ceux qui ont des Balanciers sans ailerons, comme les Asiles et les Bombyles, bourdonnent et font en- tendre un bruit plus fort que ceux qui sont pourvus à la fois de ces deux organes. On va même jusqu'à dire que si l'on prive un diptère de ses Balanciers , on l'entendra bourdonner aussi fort qu'auparavant. Olivier pense que ces organes doivent être considérés comme servant avec les ai- lerons à faciliter le vol des Diptères , et il se fonde sur ce que les espèces qui man- quent d'ailerons ont leurs Balanciers beau- coup plus grands que celles qui sont pour- vues en même temps de ces deux appendi- ces; toujours est-il qu'on voit souvent les Balanciers vibrer avec la plus grande rapi- dité, lors même que l'insecte est en repos , et qu'ainsi leur molilité est indépendante de l'action du vol. Enfin l'opinion la plus probable, suivant M. Lacordaire, qui en cela se range du côté de Latreille, est que les Balanciers ont quelques rapports avec la respiration, et qu'ils peuvent contribuer à faire ouvrir et fermer les stigmates postérieurs du thorax ; mais il convient que cette: opinion est hypo- thétique et que de nouvelles expériences sont nécessaires pour déterminer avec exac- titude les fonctions de ces organes. (D.) BALA1VE. Balanvs (fiôXavcî, gland). CiRR. — Ce genre, de la famille des Bala- nides, avait été jusqu'ici considéré comme un Mollusque ; mais des travaux récents de M. Mârtin-Sainl-Ange ont démontré, d'une manière positive, que les Balanes el les au- tres genres de Cirrhipèdcs sontde véritables animaux articules, formantuneclasscàpart, pour laquelle M. Martin-Saint-Ange propose le nom de Cirrhipédictis. — Les caractères de ce genre sont : Animal conique, déprime oucylindroïde, semblable aux Anatifes, mais dépourvu de pédicule, et ayant les branchies en forme d'ailes, attachées à la face interne du manteau. Coquille conique , souvent in- fléchie, plus ou moins élevée, formée de six valves distinctes, articulées entre elles, ayant un support calcaire, plat, assez épais, ou quelquefois pas de support. Opercule pyra- midal, oblique, composé dé 4 valves trian- gulaires , dont les deux plus petites présen- tent un cuilleron droit et aplati. Les Balanes étaient connus des an- riens, qui, frappés de leur ressemblance grossière avec le gland du Chêne , leur ont donné le nom qu'ils portent aujourd'hui. Aristote en fait à peine mention , ce qui prouve qu'il n'avait pas eu l'occasion d'étu- dier ces animaux ; mais Athénée en parle avec de grands détails, et dit que ceux qui venaient d'Egypte étaient les plus estimés. Macrobe en fait aussi mention comme d'un mets recherché ; et , quoiqu'ils soient peu nourrissants, partout et en tout temps nous les voyons entrer dans l'alimentation Rum- phius dit même que l'espèce la plus répan- due , le B. Tintinnabulum , appelée vul- gairement le Gland de mer, la Tulipe, le Turban, etc., est regardée en Chine comme un mets délicat , et qu'on l'y apprête au sel et au vinaigre ; et il ajoute que ce même mollusque, étant cuit, a un goût qui se rapproche de la chair d'Écrevisse. Les anciens auteurs, tout en confondant les Anatifes avec les Balanes, distinguaient pourtant ces derniers sous le nom de Glan- des, d'où le nom de Gland de mer, qui leur a été donné par les premiers méthodistes. Malgré le profond sentiment de dissem- blance qui les portait à établir, dans la classe des Cirrhopodes, une division si naturelle et si bien justifiée, Linné les réunit avec les Anatifes dans son g. Lcpas, formant, avec les Oscabrions et les Pholades, ses Tcsla- oea multivnlvia. Ce fut Bruguières qui rendit aux Balanes la place qui leur con- venait , et en forma son genre Balanile, BAL 425 dont le type était le B. Tlntiimahulun,. Depuis lors, les travaux sur les Balanes ne manquèrent pas. Poli les étudia avec soin, et en donna le premier une bonne ana tomie. Cuvier vint compléter les notions recueillies par ses prédécesseurs, et tous les naturalistes ont, malgré les dissemblances j qui pouvaient exister entre leurs systèmes, conservé le genre Balnnus pur de tout mélange. Cependant, il reste encore beau- coup à faire pour avoir une détermination nettement établie et une bonne synonymie des espèces vivantes, et la plus grande con- fusion règne encore parmi elles , même pour les plus communes. Les Balanes s'attachent à la surface des rochers, des pierres, des coquilles, des Crustacés , des plantes marines et des corps flottants, sans cependant y jamais pé- nétrer , et ils tapissent quelquefois les flancs des navires en si grand nombre , que leur marche en est ralentie. On les trouve toujours réunis par groupes considé- rables, et si pressés les uns contre les au- tres, que leur forme en devient irrégulière. La fécondité des Balanes est prodigieuse; ils pondent leurs œufs en été; et, suivant le témoignage de Poli, au bout de quatre mois, les jeunes sont aptes à la reproduc- tion. Pendant leur première jeunesse, la coquille des Balanes ne consiste presque que dans l'opercule. Dans l'eau , les Balanes agitent con- tinuellement, avec une grande vitesse, leurs bras ciliés; les plus longs servent à établir un tourbillon où s'engagent les animaux dont ils font leur nourriture, et les plus petits retiennent la proie qui tente- rait de s'échapper. A la moindre apparence de danger, tout ce mouvement cesse, les Balanes s'empressent de rentrer dans leurs bras et ferment leurs opercules. Le nombre des espèces qui composent ce genre est difficile à déterminer; car il en existe dans toutes les mers, aussi bien sous les pôles que sous Péquateur, et les mê- mes espèces se rencontrent dans des para- ges fort éloignés, de sorte qu'il est difficile de dire si celles que nous possédons sur nos côtes sont indigènes. On a divisé les Balanes en deux groupes, suivant qu'ils ont ou non un support calcaire. (C. d'O.) BALAIVGA.noT. th. — Voyez «aungce. 27* V2G BAL BAL BALANGHAS. bot. th. — Espèce du genre Sterrtilia. l'oyez sterculier. RALA1VGUE. Balanga. bot. ph. — Gœrtnera décrit, sous ce nom, un fruit de Madagascar, provenant d'un végétal encore inconnu. * BALANIDES. Bnlanidca. cirr. — Une des familles naturelles établie dans la classe des Cirrhopodcs pour ceux qui sont sessiles et dont le type est le genre Balane. Les Balanides comprennent les g. Pyrgoma, Sav.; Verruca, Schum.(OchthosiedeRanz); Creusia, Cotiia^ Leach; Tubicinella, Co- rotiula, Lam.; Chthumahis, Ranz; Ba- lanus, Brug.; Acasta, Leach, et Octome- ris , Sow. (C. d'O.) * B AL AMFEBJES. Ba la n ife rœ (hala- nus, 'gland; fero, je porte), bot. ph. — Marquis a proposé de désigner sous ce nom la famille des Quercinées, à cause des glands que portent les plantes de ce groupe. (C. d'O.) BALANIJXUS (PaXavw&s, provenant du gland), iks. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionides, établi par Germar aux dépens du g. Rhytuhœnus de Fabricius, et adopté par tous les autres entomologistes. Schœnberr le range parmi ses Gonatocères, division des Érirhinides. Les espèces de ce genre ont généralement le corps en ovale court, squammeux, ailé. Elles sont de moyenne ou d*e petite taille. Schœnherr en décrit 22 , dont 5 d'Amérique, 3 d'Afrique, une des Indes orientales , une de la Nouv. -Hollande et 12 d'Europe. Nous citerons , parmi ces dernières, la plus con- nue, et qui peut être considérée comme le type du g., c'est le Charançon dfs noisettes de Geoffroy, dont la larve vit dans l'inté- rieur de ce fruit: Curculio nurntn Lin.; Rhynchœnus id. Fabr. ; Balaninus %d. Gcrm. Cette espèce, remarquable surtout par la longueur cl la ténuité de sa trompe ou de son rostre arqué, est répandue dans toute l'Europe; elle est figurée dans V Ico- nographie du Règ. nnim. deM.Guérin, t. 38, f. 4, a. (D.) BALAN1TE. #«/«,, ^«(pâXavo^gland). mur. foss. — Bruguières , en instituant son genre Balane, donna le nom de Pala- niteau Gland de mer, Balunus Tintinna- buLum; mais il a depuis été employé pour désigner les espèces fossiles du g. Balane-, Bajerus est le premier oryctograpbe qui uit parlé des Balanites, car avant lui on 1rs croyait fort rares. Nous en connaissons au- jourd'hui une trentaine d'espèces qui se trouvent dans le calcaire grossier , en France, en Angleterre, en Italie, en Suisse, à Malte, en Silésie et en Pologne. Quoique M. Schlottheim cite des Balanites dans des terrains inférieurs à la Craie , ces fossiles se trouvent plus communément dans les couches supérieures à ce terrain. On trouve parmi ces corps fossiles quelques espèces qui ont des analogues vivants. (C. d'O.) BALANITES, Delille (paXowos, gland). bot. ph. — Genre dont la place n'est pas abso- lument certaine, mais qui parait être voisin de la famille des Olacinées. Ses principaux caractères sont les suivants : Calice 5-parti Pétales 5, hypogynes de même que les éla- mines, qui sont au nombre de 10. Ovaire 5- loculaire, 3-ovulé. Drupe ovoïde paravorte- ment, 1-loculaire et 1-sperme ; noyau li- gneux, pentagone. Graine suspendue, apé- rispermée. Embryon recliligne, à radicule supère. — Ce g. n'est fondé que sur une seule esp. (B. œgyptiacn Del., Ximenia cegypltacali.); c'estun arbre indigène d'E- gypte , de la Nubie et du Sénégal. (Sp.) BALANOTDE. échin. foss. — Nom donné par quelques auteurs aux pointes d'Oursins fossiles. * BALANOMORPIIA (gâXavoç, gland ; (Acpcpy;, forme), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, de la famille des Chrysomélines, créé par M. Chevrolat avec une des subdivi- sions de la 9e famille des Haïtien d'Illiger (Altitarses). M. le comte Dejean, qui a adopté ce genre dans son dernier Catalogue, en mentionne six espèces, dont cinq se trouvent en Europe et la dernière aux États- Unis d'Amérique. Parmi les premières, nous citerons la Chrys- rusfica Lin. ; Unit ira rus tien 111. (ou Serai - œnra Fabr.), et ÏAtiica oblusata Gyllen. M.Slé- phens a établi, avec ces Insectes, son genre Mantura- f'o.y.cemot. (C.) BALAiVOPHORE. Balnnophora (€*'* Xavo;, gland; ep&po'ç, porteur), bot. th. — Type de la famille des Balanophorécs. Ce genre, établi par Forster (6>«.99, t. 50), a été successivement adopté par tous les botanistes qui ont traité de cette fanillc, et, en particulier, par le prof. L. C. Richard, BAL BAL /i27 dans le Mémoire où il a établi la famille des Kalanophorées {voyez ce mot). Ce genre ne se compose que de deux espèces : Balnno- phoru tiinnrnsis Forsl. et Bnlunophoru jiiruiiira BK Ce sont des plantes char- nues, fungiformes ; à tige très courte; à racine renllée et parasite sur les radicelles des Figuiers. Les fleurs sont monoïques , disposées en capitules recouverts d'écaillés à leur base, et composés inférieurement d'un petit nombre de fleurs mâles, pédi- cellées , tandis que tout le reste du capitule est couvert de fleurs femelles. Les Heurs mâles ont un calice composé de trois à quatre et quelquefois de huit sépales étalés. Les étamines en même nombre que les sépales, sont symphysandres , c'est-à- dire, soudées à la fois par les filets et les anthères; celles-ci s'ouvrent à leur face ex- terne par un sillon longitudinal. Les fleurs femelles, beaucoup plus nombreuses, sont très serrées les unes contre les autres. Elles :-onl dépourvues de périanthe; leur ovaire est uniloculaire , terminé par un style sé- tacé. On ne connaît pas encore leur fruit. La description précédente prouve qu'il reste encore à connaître plusieurs points impor- tants de la structure de ces végétaux. Voy. BALASOrHORÉES. (A. R.) BALAî\OPHORÉES.Sa/-/«o/-Aorcce. iiot. th. — Petite famille de végélauxmono- cotylédonés qui, dans ce grand embranche- ment du règne végétal , représentent, par leur port et leur mode de végétation para- site, les Orobanches, les Hypocistes, et les Lathrœa de l'embranchement des Dicotylé- dones. Cette famille a été établie par le prof. L. C. Richard, dans un travail spécial in- séré dans le VIIIe volume des Mémoires du Muséum d'hist. naturelle Depuis cette époque, M. Martius, à la fin du IIIe volume de ses Nov. gen. et Sp. Brtis., p. 150, et MM. Schott et Endlicher (Uleletematti , p. 10), se sont successivement occupés de ce groupe de végétaux , en déterminant, avec plus de précision qu'on ne l'avait fait jus- qu'alors, plusieurs points de leur organisa- tion. C'est en nous aidant de ces travaux et de nos propres observations que nous allons reproduire ici les caractères généraux des rialanophorecs. Les Ralanophorées sont des plantes para- çilcs sur les racines d'autres végétaux, ayant, comme nous Taxons dit précédem- ment, un port qui rappelle beaucoup celui des Orobanches et des llypooistes. Elles sont épaisses, charnues, fungiformes, dépour- vues de véritables feuilles , remplacées par des écailles qui se rapprochent sou- vent vers la partie supérieure de sa tige où elles forment une sorte d'involucre au- tour des capitules. Avant leur développe- ment, ces tiges sont en général renfermées dans une sorte de spalhe tubuleuse. Les fleurs sont généralement petites, unisexuées. monoïques ou dioïques, le plus souvent dis- posées en un gros capitule terminal et so- litaire , très rarement en capitules distincts et comme paniculés: enfin, dans un seul cas, les fleurs mâ'cs constituent une sorte de grappe terminale. Tantôt chaque capitule se compose à la fois de fleurs mâles et de fleurs femelles réunies ; tantôt ils ne portent cha- cun que des fleurs d'un même sexe. Ces capitules, comme nous l'avons déjà exposé, sont environnés d'écaillés de même nature que celles qui , sur les tiges, remplacent les feuilles. Les fleurs sont réunies sur un pho- ranlhe ou réceptacle rarement nu , le plus souvent chargé de soies ou d'écaillés de formes très variées. Les fleurs mâles, souvent pédicellées , ont un périanthe composé d'un à trois ou quatre sépales étalés , planes ou concave5 ; des étamines dont le nombre varie comme celui des sépales. Quand il n'y a qu'une seule étamine , elle se compose d'un filet plus ou moins allongé, terminé par une anthère arrondie, à deux loges, s' ouvrant chacune par un sillon longitudinal ; quand les étamines sont au nombre de trois , ce qui est le nombre en quelque sorte normal, elles sont symphysandres, c'est-à-dire que les filets sont soudés en un androphore al- longé et cylindrique , tantôt très court {Lanysdorffvi), tantôt très allongé (Hc- tosfs), et que les anthères sont soudées à la manière des Synanthérées. Ces anthères sont toujours biloculaires et s'ouvrent cha- cune par un sillon longitudinal. Le pollen, dans les espèces où il a été observé , se compose de particules globuleuses. Les fleurs femelles, tantôt sessiles, tan- tôt pédicellées , se composent d'un ovaire infère, couronné parun limbe calicinal, tan- tôt formé de plusieurs sépales distincts , h le BAL BAL tantôt tronqué et a peine distinct. Cet ovaire est à une seule loge, qui contient un ovule unique naissant de son sommet ; plus ra- rement il est à deux loges, dont une géné- ralement plus petite et en quelque sorte oblitérée. Tantôt un seul style, tantôt deux styles partent du sommet de I1 ovaire. Les fruits sont en général assez coriaces, secs ou légèrement charnus , distincts ou soudés, ou simplement agglutinés plusieurs ensemble. Chacun d'eux est uniloculaire et monosperme. En général, la graine est peu distincte du péricarpe : elle se compose d'un tégument coriace et comme osseux , recou- vrant un gros endosperme celluleux, charnu, blanc , contenant un très petit embryon , presque globuleux , placé dans une petite cavité superficielle. La famille desBalanophorées forme, com- me nous l'avons déjà remarqué, un groupe fort distinct parmi les Monocotylédonés. Quelques botanistes, et entre autres MM. Lindley , Schott et Endlicher , etc., l'ont rapprochée des Cytinées et des Rafflésia- cées (voy. ces mots) , pour en former une classe à part, différente à la fois des Mo- nocotylédonés et des Dicotylédones. Quoi qu'il en soit, cette famille a, par sa structure, des rapports intimes avec les Aroïdées et les Hydrocharidées, tandis que par son port et par son mode de végétation elle se rappro- che des Cytinées et des Orobanchées. Les genres de cette famille ont été par- tagés de la manière suivante : lre tribu: SARcorHYTF.js. Capitules distincts et réunis plusieurs ensemble sur la même tige. Étamines libres. Ovaire uniloculaire. Genre S2 BAL BAL ehcur de l'Océan et pour se nourrir de Pois- sons de mer. Ces différences de mœurs et de nourriture auxquelles aucun auteur n'a fait attention jusqu'ici, jointes à celles du plumage que nous avons signalées plus haut , nous font regarder, comme Vieillot l'a fait dans sa Galerie seulement, le Bal- buzard d'Amérique comme différant spéci- fiquement de celui d'Europe et comme con- stituant une seconde espèce dans le genre Balbuzard (Pandïon, Sav.). Ayant retrouvé chez un grand oiseau de proie de Java et du Bengale le Falco Ich- thyelus d'Horsfield (Zool. resear. inJa- va, n° 3, pi. 5) ou Pygargue ichthyoi>hage (Less. Tr., pi. 42), des ongles cylindriques non creusés en gouttière et entièrement conformés comme ceux du Balbuzard , et ce rapace ne vivant , d'après les observa- tions d'Horsfield, que de Poissons d'eau douce qu'il lui a vu souvent pêcher, à la manière du Balbuzard, sur les rivières et les grands lacs de Java, cet auteur ayant été frappé lui-même des divers rapports exis- tants entre ces deux Oiseaux , nous avons cru devoir les rapprocher dans un même petit groupe ; mais, comme le Falco Ich- ihyetus nous a offert des différences dans ses tarses moins robustes et non réticulés ; dans ses ailes beaucoup plus courtes et plus arrondies, nous avons cru qu'il pouvait fi- gurer comme sous-genre du genre Balbu- zard , sous sa dénomination dClchlhyetus, qui, de spécifique qu'elle était, devient alors sous-générique , et comme M. Horsfield nous apprend que les Javanais le nomment Iokowuru, il nous a paru convenable de lui laisser son nom Javanais; il devient donc pour nous V Ichthyete jokowurn (Ichthye- tus jokowuru) , sous-genre du genre Pan- dion. Son plumage est d'un gris cendré sur la tête et le cou ; d'un gris plus foncé et bru- nâtre sur le dos, la poitrine et le ventre ; d'un brun noirâtre sur les ailes ; et d'un blanc pur sur les cuisses, les jambes, le bas-ventre et los couvertures inférieures. La queue est !;tntôt brun noirâtre et tantôt blanche, ter- minée par un large ruban noir. Il varie sin- gulièrement dans ses proportions, depuis 50 centimètres jusqu'à 60 et 65 centimètres en longueur. (Lafr.) BALDINGERA. bot. ph. — Trois gen- res ont porté successivement ce nom, et au- cun d'eux n'est resté dans 1a science ; ainsi le genre Baldingera de Dennstadt est le même que le Premna dans la famille des Verbénacées. Le genre Baldingera de Gaertner fils (Flor. Wetlcr.) a été réuni au genre Phalaris. Enfin Necker a établi un genre Baldinyeria, qui n'est point distinct du genre Cvtula , dans la famille des Sy- nanthérées. (A. R.) BALDIIVGÉRIE. Baldinyeria. bot. ph. — Le genre ainsi nommé par Necker n'est pas distinct du Cotula ■ l'oyez cotulk (A. R.) BALMSSERITE. min.— Carbonate de magnésie de Baldissero, en Piémont. Voyez giobertite. (Del.) BALDOGÉE (771, terre; Baldo, nom de montagne ). min. — Terre verte du Mont Baldo, ainsi nommée par Saussure, qui en a fait la découverte dans les environs de Nice. Voyez chlorite. (Del.) BALDIUîVA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Synanthérées , tribu des Sénécio* nidées. Ce sont des plantes herbacées, vi- vaces, propres à la Virginie et aux Florides. On en connaît deux espèces, la B. mtilti- flora et la B- uniflora. Ce genre se rap- proche beaucoup des Galardia et des Lep- tojoda. (C. d'O.) BALE ou BALLE. Tegmen, Gluma. bot. th. — Quelques botanistes français ont donné ce nom à l'enveloppe la plus extérieu- re , ordinairement composée de deux écail- les , dans les épillets des Graminées. C'est l'organe que nous désignons sous le nom de Lépicène. Foy. lépicène et graminées. (A. R.) BALE A (balea, barque), moll. — M. Gray a proposé d'établir, sous ce nom , un genre particulier pour celles des espèces de Clausilies des auteurs qui n'ont point de plis columellaires ou de dents sur le bord droit. Quoique ces espèces offrent pour la plupart des caractères singuliers, cepen- dant elles se lient au genre Clausilie par des nuances insensibles. Nous croyons inutile ce nouveau genre du naturaliste anglais. Voy- CI.AtlSILIE. (Desh.) BALÉARIQUE. Balearica , Briss. ( du nom spécifique de l'espèce type de ce genre , que les anciens regardaient comme habitant les îles Baléares), ois. — Genre démembré de celui des Grues , de l'ordre des F.chassiers , de la famille dos Cultri- BAL BAL Û38 rostres de Cuvier et de sa tribu des Grues. Brisson forma ce genre , dans son Orni- thologie, t. V, p. 511, pour recevoir la Grue couronnée ou l'Oiseau royal , qu'il jugea avec raison devoir être , d'après ses carac- tères différentiels, distrait du genre Grue , et il forma son nom générique du nom spé- cifique donné à cet oiseau par les anciens auteurs. Vieillot n'ayant point égard à ce nom gé- nérique de Brisson forma celui d'ANTimo- roÏDE (Anthropoides), pour recevoir la Grue dite Demoiselle de numidie (Ardea viruo) et la Grue couronnée. M. Lesson , dans son Traité, p. 587, tout en admettant ce der- nier nom générique, signifiant qui ressem- ble à £ homme , pour la Demoiselle de Nu- midie , espèce réellement remarquable en captivité par des gestes , des mouvements affectés et bizarres , imitant une sorte de danse , lui réunit une seconde espèce , et conserva avec raison celui de Baléarique de Brisson à l'espèce pour laquelle ce savant et judicieux ornithologiste l'avait ancienne- ment créé (la Grue des Baléares des anciens) . Ce genre, que nous nous empressons d'ad- mettre, et qui fait partie de notre famille des Ardéidées et de notre sous-famille des Gruinées , a pour caractères particuliers et distincts des autres Gruinées : Bec robuste, conique , déprimé depuis sa base jusqu'au milieu , puis légèrement arqué jusqu'à son extrémité. Narines ovalaires, grandes, per- cées de part en part, vers le milieu et à l'extrémité antérieure , de larges fosses nasales recouvertes d'une membrane. Tète ornée , vers l'occiput , d'un faisceau de plumes filiformes, imitant des racines de Chiendent; joues, tempes et gorge nues et vivement colorées ; front avancé et arrondi ; plumes du front et du vertex veloutées ; celles du thorax linéaires, lancéolées. Queue courte , tronquée. Jambes et tarses très élevés ; les premières dénudées dans une grande partie de leur longueur, fortement réticulées , ainsi que ces derniers. L'espèce type est la Grue couronnée ou Oiseau royal ( Ardca pavonina Gmel. ) , Briss., Ornith., pi. 41, enl. 265; Anthro- poïdes pavonina Vieil., Gai. , pi. sans numéro (adulte), et pi. 257 (la jeune), En- '(/e> , remarquable par ses dents supérieures latérales prolongées en canines et les grandes fourches de sa queue. Le B. a grandes taches, B. fus'us, dont Tes joues nues sont garnies de rangées de tubercules. Le B. étoile, B- slellotus, dont les cou- leurs, sans être vives , flattent par leur ré- gularité. Il est gris sur le dos , blanchâtre en dessous , et la partie supérieure de son corps est semée de taches blanches qui le font paraître étoile. Le B. écharpk, B- recta nyn lus, ou me- dinilla , une des plus belles espèces du genre, dont le nom est dû à la bande d'un noir très foncé qui part de l'œil et va obli- quement et en s'élargissant jusqu'à l'anus. Le B. a verrues, B- rerrucosus, le même genre que le B- Praslin de Lacép. et vt- ridis de Schn., orné de belles couleurs et dont la chair est saine et agréable. Nous citerons encore les B- lincatns , armât us , conspicillum , viridescens , r in yens et hit r sa. (C. d'O.) BALISTES. Balista (nom d'une ma- chine de guerre des anciens), poiss. — Nom d'un groupe de la famille des Sclérodermes. ordre des Plectognatb.es , ayanl pour carae- BAL lères : Un corps comprime ; huit dents à chaque mâchoire, le plus souvent tranchan- tes ; la peau grenue ou écailleuse ; deux dor- sales : la première composée d'un ou plu- sieurs aiguillons articulés sur un os tenant au crâne et présentant un sillon dans le- quel ils se logent en s'abaissant ; la seconde, molle, longue et vis-à-vis d'une anale à peu près de même nature ; pas de ventrales, et portant un os du bassin suspendu à ceux de l'épaule. Les Balistes brillent des couleurs les plus vives, et les naturalistes qui les ont décrits n'ont pas trouvé d'expressions assez pom- peuses pour en peindre la beauté. Ils se nourrissent de Crabes , de petits Mollus- ques, de Polypes, de Coraux, dont elles paraissent avides, et de Fucus. Leur chair est peu estimée; et, dans certaines saisons et sur quelques plages, ceux qui en ont mangé on été si gravement incommodés , qu'on a cru que ces poissons renfermaient un poi- son subtil ; mais on attribue avec plus de raison ces effets délétères aux animaux dont ils font leur nourriture. Ils habitent de préférence la zone torride, le pays des animaux aux brillantes couleurs, et l'on n'en trouve qu'une seule espèce dans la Méditerranée. C'est près des rochers à fleur d'eau qu'ils se tiennent de préférence, et ils s'élèvent à la surface des eaux au moyen d'une vessie natatoire, grande, ovale solide, située près du dos, et en gonflant d'air leur corps extensible , faculté qui est commune à tous les Plectognathes , ce qui n'empêche pas que leur allure ne soit em- barrassée et qu'ils ne nagent avec diffi- culté. L'aiguillon dont est armée la dorsale des Balistes leur sert d'arme défensive et rare- ment agressive. Quand l'animal est me- nacé, il le rearesse avec vivacité, et fait à l'ennemi qui l'attaque de cruelles blessures. C'est à la présence de cette arme qu'ils doi- vent le nom qui leur a été donné par Artédi. Les Balistes ont été divisés par Cuvier en quatre sous -genres : les Balistes propre- ment dits , les Monacanthes , les Alutères et les Triacanthes. Voy. ces mots. (C. d'O.) BALIVEAUX, bot. — Jeunes arbres réservés lors de la coupe d'un taillis pour devenir des bois de haute futaie. On donne BAL hkl encore ce nom aux Chênes qui n'ont pas atteint leur quarantième année. (C. n'o.) B ALLARIA et B ALL ARIOIV. bot. cr . — Selon Adanson, ce nom était, chez les anciens, synonyme de Lichen. Voyez ce mot. BALLARIS. bot. cr. — Synonyme de Couferve. Voyez ce mol. BALLE, bot. — Voyez bale. BALLEL. bot. ph. — Synonyme de Con- volvulus ripers L. Voyez liseron. *BALLIA(nom propre), bot. cr. (Phy- cées).— Une algue recueillie aux Maloui- nes par M. Gaudichaud , et décrite par M. Agardh (Spec. Alg., II, p. 23, et In. Aly. eur. Fasc, I, t. 6) sous le nom deSphart- laria caUitrioha, sert de type à ce nou- veau genre, publié par M. Harvey dans le Journal de Botanique de M. Hooker, (mai 1840, p. 191, t. IX). Les échantillons vus par M. Agardh , de même que ceux que nous avons décrits et figurés ( voyez Amer, mér., par M. Aie. d'Orbigny, Sert. Putag., p. 7, t. IV, f. 2), étaient complète- ment décolorés et les rameaux peu nom- breux, qui conservaient une teinte rosée, ne suffisaient pas pour prononcer avec quel- que certitude sur la couleur primitive et normale de cette algue. Il paraît que M. Harvey a vu le premier des échantillons bien conservés, et qu'il a été conduit par cette coloration ; caractère, comme nous l'avons vu déjà , d'une assez grande valeur dans les Algues, à distraire cette plante , non seulement du genre , mais encore de l'ordre où elle avait été placée, et à l'élever au rang de genre, dans la sous-famille des Floridées. Voici les caractères qu'il lui assi- gne : Fronde rose , transparente , composée d'une tige principale cylindrique, cartilagi- neuse, continue, recouverte de villosités, et de rameaux articulés, distiques, plusieurs fois pennés , à pinnules opposées. Fructifi- cation ; masse presque globuleuse , d'un rouge brun , renfermée dans les sommets sphacélés des rameaux principaux ou se- condaires. Nous pensons que M. Harvey a bien fait de reporter cette algue parmi les Floridées; mais, pour éviter de nouveaux synonymes, n'aurait-il pas dû conserver le nom spécifique de callitrirha? M Hombron , dans l'expédition an pôie austral, commandée par M. le contre amiral 448 BAL BAL d'Urville, a retrouvé cette algue, et en a rapporté des îles Aukland deux nouveaux individus dans un bel état de conservation. Saisissant l'occasion de la soumettre à un nouvel examen , nous avons fait les obser- vations suivantes. La tige principale repré- sente un tube à parois épaisses et continues, composées de deux ou trois couches de cel- lules allongées , colorées et anastomosées entre elles dans la couche extérieure, comme on le voit dans les Dasya; mais ce tube est cloisonné de dislance en distance dans son intérieur et les cloisons participent elles- mêmes de la coloration de la plante. Quant à la fructification, nous avons en vain cher- ché celle indiquée par M. Decaisne {PI. de L'Arab. heur., p. 128), et qui consiste, selon lui , en un faisceau de filets articulés assez raides, du milieu desquels naissent, comme dans les Ceramium, de un à trois utricules tétrasporées. Nous n'avons trouvé que ce que M. Agardh avant nous et plus récemment M. Harvey ont regardé comme le réceptacle des spores, c'est-à-dire un ren- flement sphéroïde ou en massue des ra- meaux de premier et de second ordre. De- puis que sa couleur normale nous est con- nue, nous nous garderions bien d'affirmer que tels sont les véritables conceptacles de l'algue en question , et encore moins de nier la présence des utricul«s tétrasporées vues par M. Decaisne. Toutefois, et quoique nous n'ayons pu y rencontrer de vraies spo- res, nous ne saurions non plus nous résou- dre à trancher la question et à décider que ce ne soit pas là un des moyens de repro- duction de cette plante, ainsi que Pontavancé les deux phycologues cités et comme nous l'avons d'abord cru nous-même. A l'espèce déjà connue de ce genre vient s'en ajouter une seconde dont le port est bien différent et qui a été découverte à Akaroa par M. Hombron. Ces plantes n'ont encore été trouvées qu'aux îles Malouines, aux îles Aukland et sur les côtes de la Nouvelle-Hol- lande. Ce genre , dont l'espèce connue res- semble à s'y méprendre au Ptilota plumo- sa Ag., appartient à l'ordre des Céramiées. Il a des affinités d'une part avec les Cal- lilhamnions et les Dasya , de l'autre avec les Sphacélaires, dont il parait l'analo- gue dans cette sous-famille, et enfin avec les Ceramium. (C. M.) BALLIERIA. bot. fh. — Voyez bail- LIERIA. BALLIGOULE , BOELIGOULE , BRIGQULE. bot. cr. — Voyez baligoulk. BALLOTA, Tourn. bot. ph. — Genre de la famille des Labiées , dont les caractè- res essentiels sont : Calice hypocratérifor- me, imberbe, à 5 dents égales. Corolle à tube inclus ; lèvre supérieure en forme de casque ; lèvre inférieure à lobe moyen ob- cordiforme , et à lobes latéraux échancrés. On ne connaît qu'une espèce de ce genre; le B. fœtida Lamk. (Ballota alba, et Ballo- ta nigra Lin.); cette plante, connue sous les noms vulgaires de Marrube puant, ou Marrube noir, est commune dans les haies et les décombres; elle participe aux propriétés stimulantes qui se rencontrent chez beaucoup d'autres Labiées. (Sp.) * BALLOTÉES. bot. ph.— On a donné ce nom à une sous-tribu de la famille des Labiées [voyez ce mot) , ayant pour type le genre Ballot a. (Ad. J.) BALLUM. ois. — Marsdcn a décrit sous ce nom une espèce de Pigeon de Sumatra, trop peu connue pour être déterminée. BALMISIA. bot. ph. — Synonyme d'A- risarum. Voyez ce mot. BALO. bot. ph. — Nom ou genre du P la- coma pendulum, qui croit en abondance sur les côtes de Ténériffe. Voyez tlacoma. *BALOGIIIA (nom propre), bot. th. — Genre de plante de la famille des Euphorbia- cées, dédié par son auteur, M. Endlicher, à un médecin botaniste et voyageur, Joseph Balogh, qui a écrit sur les plantes de la Sc- vie, sa patrie. — Les fleurs monoïques pré- sentent un calice 5-parti, imbriqué, avec les divisions duquel alternent5 pétales et un dis- que annulaire à cinq lobes opposés à ces mêmes divisions; les mâles, des étamines en nombre indéfini, dont les filets soudés à leur base en une courte colonne, portent chacun adnée à leur sommet une anthère extrorse ; les femelles, un ovaire à trois loges 1-ovulées, surmonté de trois stigmates, chacun profon- dément divisés en deux branches longues et contournées. Le fruit, que revêt extérieu- rement une enveloppe un peu charnue, se sépare néanmoins à la maturité en trois coques bivalves, dont s'est séparé préala- blement le sarcocarpe. — La seule espèce connue, le B. lucïda, est un arbrisseau^ de BAL BAL UUd Hle de Norfolk ; à feuilles opposées et en- tières, accompagnées de stipules membra- neuses; à fleurs disposées en corymbes terminaux, dans lesquels toutes sont femel- les, ou les inférieures mâles. Elle est figurée avec une excellente analyse dans Vlcnoyr. Gencr. Plant. d'Endlicher, 5S11 et 5812. (Ad.J.) * BALSASIACEES. bot. th.— Nom donné par M. Lindley aux Balsamifluées. Voyez ce mot. (Ad. J.) BALSAMARIA. bot. th. — Genre de la famille des Guttifères , établi par Loureiro , pour le Calophyllum Ino- 1)hyllum L., à cause des caractères qui le distinguent de ses congénères, et qui consis- tent en un calice composé de 2 folioles ; 5 pétales à sa corolle, et ses étamines réunies en six faisceaux. Ce végétal, naturel aux Indes-Orientales, fournit un suc connu sous le nom de Balsamum Mario?, et qui lui a valu son nom. (C. d'O.) *BALSAMEA, Gleditsch.BOT.PH.— Sy- nonyme du genre Balsamodendron. (Sr.) * BALSAMIA. bot. ph. — Synonyme à'Arisari/m. *BALSAMIFÈRE (Balsamum, Bau- me ; fero, je porte), bot. ph. — Qui produit du Baume. (C. d'O.) * BALSAMIFLUÉES. bot. ph. — M. Blume a séparé le genre Liqnidambar des Amentacées, où on le rapprochait autre- fois du Platane, et il en a formé une petite famille distincte à laquelle il donne ce nom, et qui offre les caract. suivants : Fleurs uni- sexuelles, où les deux sexes sont réunis sur le même arbre, mais séparés sur des cha- tons globuleux différents. — Fleurs mâles : Anthères nombreuses , dont chacune peut être considérée comme une fleur, oblon- gues , presque sessiles, sans calice, mais entremêlées de quelques petites écailles sur le réceptacle commun. Fleurs femelles : Ovaire accompagné de plusieurs écailles verticillées en manière de calice , sur- monté de deux styles oblongs, tout hé- rissés dans leur longueur , sur leur moi- tié interne , de papilles stigmaliques ; à deux loges contenant chacune 6-8 ovules pelles, attachés à leur angle interne. Il de- vient une capsule qui s'ouvre à son som- met entre les deux styles, et contient une ou plusieurs graines aplaties et amincies en aile membraneuse dans îcur pourtour. L'ensemble de ces capsules entremêlées des écailles qui se sont accrues et durcies forme une sorte de cône. La graine, sous une enveloppe membraneuse et sous un périsperme mince et cartilagineux, présente un embryon droit , à cotylédons foliacés, à radicule courte, dirigée vers le sommet du fruit. — Les espèces du genre unique jus- qu'ici connu (voy. liquidambar) sont de grands arbres à feuilles alternes, dont un croît dans l'Amérique du nord , et deux en Asie. Ils sont remarquables par l'abondance de suc résineux de la nature des Baumes que fournit leur écorce, et dont on a tiré le nom de la famille et celui de l'espèce la plus communément répandue. (Ad.J.) BALSAMIjXACÉES. bot. vu.— Voyez BALSAMINEES. BALSAMEVE. Balsamina, Tourner.; Impatiens, Lin. bot. ph. — Ce genre a été démembré de la famille des Géraniacées , pour devenir le type de celle des Balsami- nées. Ses caractères sont : Calice à deux divisions; corolle à quatre pétales, irrégu- lière, le pétale supérieur en capuchon; l'in- férieur éperonné, et les deux latéraux bi- appendiculés ou bilobés. Étamines 5, à an- thères d'abord un peu connées ; capsule supère à cinq valves, s'ouvrant avec élas- ticité. — Sur douze espèces environ que renferme ce genre, deux méritent d'être connues. La Balsamine des jardins (Im- patiens Balsamina Lin.) est annuelle et originaire de l'Inde, d'où elle fut appor- tée en Europe dès avant le xve siècle. Sa tige est haute de quatre à huit décimètres, épaisse, charnue, rougeàtre ou blanchâtre, très rameuse. Ses feuilles sont sessiles, alternes, lancéolées, dentées, un peu char- nues. Ses fleurs sont réunies en bouquets sur des pédoncules simples et axillaires. — Cette plante est très cultivée dans nos jar- dins, et on en a obtenu beaucoup de varié- tés à fleurs simples ou doubles, rouges, roses, violettes , panachées ou blanches, produisant toutes un effet assez agréable. On la multiplie en semant au printemps des graines cueillies sur de belles variétés, et l'on obtient des fleurs d'autant plus grosses et plus belles , qu'on arrose da- vantage. — La Balsamine des bois (Impa- tiens noli-fangere Lin.) est vivace et se 29 450 BAL BAL trouve en France, dans les bois. Sa tige est haute de six à huit décimètres. Ses feuilles sont grandes, ovales, dentées, courtemcnl pétiolées. Ses fleurs jaunes, éperonnées, produisent peu d'effet, et cependant ce végétal mériterait d'être cultivé à cause de ses feuilles, qui se mangent comme les épi- nards, et qui, en outre, servent à teindre la Laine en jaune. — On a nommé ces plantes impatientes parce que, lors de la maturité, pour peu qu'on touche à leur tige , les capsules se contractent subite- ment, et leurs valves, en se roulant, lan- cent leurs graines au dehors. (Boit.) BALSAMINÉES. bot. ph. — Cette fa- mille de plantes dicotylédonées , à corolle polypétale et étamines hypogynes , qui a reçu aussi le nom de Balsaminaeées , et, d'après un de ses genres , celui ÏÏHydro- r.érées, présente le plus souvent des fleurs irrégulières , qui ont été considérées sous des points de vue différents par les divers auteurs. Nous suivrons ici le travail le plus récent et le plus complet, celui de M. Rœ- per, dont les résultats paraissent aujour- d'hui généralement adoptés , et d'après le- quel les caractères peuvent être exposés de la manière suivante : Calice à cinq folioles, dont deux, celles qui sont situées en dehors dans l'inflorescence, sont souvent dans un des genres très petites, rudimentaires, ou même disparaissent complètement , et ré- duisent ainsi le nombre apparent des fo- lioles à trois ; de ces trois , deux fort petites elles - mêmes sont extérieures , opposées entre elles sur les côtés de la fleur; la troi- sième enfin est tournée du côté de l'axe de l'inflorescence, fort grande, au point d'em- brasser dans le bouton presque tout le reste de la fleur, prolongée inférieurement en un éperon creux plus ou moins long, élar- gie et concave dans tout le reste de son étendue. Pétales au nombre de cinq et al- ternant avec les folioles du calice , mais dont le nombre et les rapports apparents sont souvent aussi changés par la soudure des 4 pétales les plus intérieurs deux à deux ; le cinquième, qui les embrasse dans le bouton, situé directement en dehors dans l'inflores- cence, et par conséquent opposé à la foliole éperonnée, présente souvent extérieurement une couleur verte, qui l'a fait compter parmi les oièces du calice par quelques auteurs, qui reconnaissent alors seulement 4 sépales et 4 pétales et supposent l'avortemen t du cinquiè- me. L'irrégularité cesse pour les autres ver- ticillcs de la fleur, qui ne peuvent donner lieu à aucun doute, et qui ont pu ainsi servir de guides pour déterminer rigoureusement les précédentes. On a cinq étamines alternes avec les pétales , intimement et constam- ment soudées entre elles par les bords de leurs anthères et le sommet de leurs filets élargis, tandis que les bases de ceux-ci sont distinctes. Ovaire coiffé, à une certaine épo- que, par l'appareil des étamines soudées, dont les filets se sont inférieurement rom- pus , libre , à cinq loges alternant avec les étamines et renfermant chacune un ou plusieurs ovules suspendus à l'angle in- terne , surmonté d'un stigmate sessile , conique, entier ou 5-parti. Il devient un drupe à noyau 5-loculaire, ou, plus ordinai- rement , une capsule dont la portion exté- rieure se sépare élastiquement à la matu- rité en 5 valves, roulées chacune soit en de- dans, soit en dehors, tandis que l'intérieure •persiste sous la forme d'une colonne cen- trale chargée de graines , entre les rangs desquelles on aperçoit le reste des cloisons longitudinales qui étaient incomplètes vers le sommet.. La graine, de forme ovoïde, sous une enveloppe mince et membraneuse, présente un embryon dépourvu de péris- perme , dont la radicule est supère et très courte , dont les cotylédons plans par leurs surfaces, en contact et convexes sur l'autre, forment presque toute la masse. Les Balsaminées sont des plantes herba- cées, d'un tissu le plus ordinairement assez succulent ; à feuilles simples , oppo- sées ou alternes , sans stipules ; à fleurs so- litaires , ou réunies au nombre de 2 ou 3 aux aisselles des feuilles , ou rarement, par l'a- vortement de celles-ci , formant une grappe terminale, dont les corolles jaunes, blan- ches, roses, violacées, ont beaucoup de ten- dance à se panacher et à doubler par la cul- ture. — Leurs espèces, qui se plaisent dans les lieux humides et ombragés , se rencon- trent presque toutes dans les parties chau- des ou tempérées de l'Asie orientale. On trouve un petit nombre en Afrique et dans l'Amérique du nord, une seule en Europe. Genres: Impatiens, L. {Balsamina , BAL Riv. , distingué encore génériquement par quelques auteurs). — Hydroccra, Blum. [Tytonia, Don.). (Ad. J.) BALSAMITE. Balsamita ( Balsa- mum , Baume), bot. ph. — Genre de la famille des Synanlhérées, tribu des Sé- nécionidées , formé par Desfontaines au moyen du démembrement du genre Ta- nacetum. Ses caractères essentiels sont : Involucre imbriqué ; fleurons tubuleux et graines membraneuses. — On en con- naît environ douze espèces propres à l'an- cien continent. La plus commune et la plus remarquable est la B. suaveolens Desf., vulgairement appelée Baume des jardins ou Menthe-Coq. C'est une plante. vivace , fort aromatique , qui croU naturellement dans les parties méridionales de la France , et est cultivée dans nos jardins. Les botanis- tes modernes ont fait de la Balsamite le g. Playius, et c'est sous ce nom que la dési- gnent Endlicher, De Candolle et Lindley. (C. d'O.) * BALSAMODEÏVDROÏV, Kunth (p«X- o*u.o; , Baume ; «h'v^pov , arbre), bot. ph. — Genre de la famille des Térébinthacées, auquel son auteur assigne les caractères suivants : Fleurs diclines. Calice 4-denté, persistant. Pétales 4, linéaires-oblongs, val- vaires en préfloraison. Élamines 8, insé- rées sous un disque annulaire ; filets alter- nes chacun avec une glandule. Style court, indivisé , obtus. Drupe 1-ou 2-locuIaire , ovoïde, pointu, 4-sulqué ; loges 1-spermes. — Arbres ou arbrisseaux. Feuilles 3-ou 5- foliolées; folioles sessiles, non ponctuées. Ce genre, fondé aux dépens des Amyris, ne comprend que 4 ou 5 espèces ; Tune d'elles (fi. Opohalsamum Kunth) est re- marquable parce qu'elle produit le fameux Ba urne de la Mecque , ou Ba ume de Judée. (Sp. 'BALSAMONA(PocX<ïI]\A. eot. ph. — Nom vulgaire du Sarrazin, Polyyonum Fagopyrum L., en Languedoc. Voyez renouée. * BAIYFFYA, Baumg. bot ph.— Double emploi du g. Gypsophila. (Sp.) BANGI. bot. th. — Arbrisseau lactes- cent des Philippines , à fruits comestibles et à graines vénéneuses. On croit que cette plante est voisine des Strynktius. BAîVGIE. Banyia (nom d'homme). bot. cr. — (Phycées). C'est Lyngbye (Ify- droph. Dan., p. 82, t. XXIV) qui fonda ce genre et le dédia à son compatriote Hoffmann Bang. Tel qu'il est défini par l'auteur danois , ce genre comprend des Algues d'une nature et d'une organisation si diverses qu'il était de toute impossibilité de les conserver réunies. Mieux limité par M. Agardh , voici les caractères auxquels on pourra le distinguer des autres genres de la tribu des Oscillatoriécs , parmi les- quelles le range sa structure : Filaments capillaires, membraneux, comprimés ou plans, continus, renfermant des granules colorés, elliptiques, globuleux ou cylindra- cés, quelquefois agglomérés en petites mas- ses, mais le plus souvent disposés par ban- des ou séries transversales, parallèles entre elles. — Presque toutes les espèces de ce genre sont marines. L'une d'elles (fi atro- purpnrea Ag. ) est commune dans les ruisseaux et s'attache surtout aux roues des moulins que leur eau met en mouvement. On en connaît huit à neuf espèces , toutes européennes. (C. M.) BANGIELLA. bot. ph. — Voy. bangia. BAIVISTERIA (nom d'homme), bot. th. — Jean Banister est cité comme un des martyrs de la botanique. Cet An- glais, en herborisant sur les rochers de la Virginie, périt d'une chute que Lin- né a immortalisée par la dédicace de ce genre , et dont nous rappelons ici les propres mots : Dicta itaque fuit plan- ta Americana scande ns , fmetu con- fracto sanguinolento. Plusieurs espèces étaient signalées antérieurement , mais confondues avec les Érables. Le genre Banisteria, une fois établi, reçut pres- que toutes lcsMalpighiacées (famille à la- quelle il appartient) dont le fruit se pré- sentait surmonté d'une aile ; mais leur nombre finit par croître tellement, qu'on dut le couper successivement en plusieurs autres, et aujourd'hui nous ne reconnais- sons, comme devant y être rapportées, que celles qui offrent les caractères suivants : Calice 5-parti, dont 4 divisions portent sou- vent chacune deux grosses glandes ; d'au- tres fois il n'y en a aucune. Pétales plus longs, onguiculés, à limbe frangé ou denté dans son contour, glabre ou pubescent, or- dinairement inégaux. Élamines 10, toutes fertiles, inégales entre elles; à filets infé- rieurement soudés ; à anthères glabres ou velues, dont le connectif se renfle'et même se prolonge souvent en forme de glande. Styles 3, terminés par un stigmate en tête et plus tard tronqué. Ovaires 3, soudés par leur face interne, velus, prolongés chacune sur leur dos en une petite bosse. Fruit composé de trois samares, dont une ou deux avortent assez souvent et dont chacune est surmon- tée d'une aile oblongue, épaissie sur son bord antérieur, plus mince et membraneuse sur le bord postérieur; on observe quelque- fois en outre des crêtes ou des pointes sur les côtés du fruit. — Les espèces sont des arbrisseaux, ou pour la plupart des lianes originaires des régions inlertropicales de l'Amérique. Leurs feulles sont opposées, rarement verticillées 3 par 3, très entières, à pétiole court ou même nul, munies sou- vent vers leur base de deux glandes ou plus, accompagnées de deux stipules courts et caducs , mais qui souvent élargis à leur base dessinent un anneau autour de la branche. L'inflorescence peut aider à dis- tinguer deux sections dans ce genre ; le plus souvent elle est composée d'ombelles 4-flo- res qui, par leur rapprochement, forment des panicules terminales ou latérales plus ou moins amples; plus rarement de grap- pes qui se groupent de même en panicules. Les fleurs sont portées sur des pédicelles plus ou moins longs, articulés à leur base et, au dessous de l'articulation, accompa- gnées d'une bractée extérieure et de deux bractéoles situées à peine au dessus. Les fleurs sont roses ou jaunes, plus rarement blanches. Leur couleur et leur surface gla- bre ou pubescente peut fournir des sous- divisions assez naturelles dans la section BAN la plus nombreuse. La somme totale des es- pèces, après toutes les réductions que nous avons signalées , se monte encore "aujour- d'hui à plus de 50. (Ad. J.) * BANISTÉRIÉES. bot. ph. — Tribu de la famille des Malpighiacées {voyez ce mot). Pour M. De Candolle , elle compre- nait tous les genres à trois styles et à fruit ailé. Pour nous, elle renferme seulement ceux dont l'aile est le prolongement de la nervure dorsale du carpelle, quel que soit le nombre des styles. (Ad. J.) * BAîVJOLEA. bot. ph. — Genre encore fort mal connu, établi parBowdich (Hladeir. 396), et placé à la suite de la famille des Acanthacées. Il a été formé pour une plante herbacée, velue, à feuilles ovales et oppo- sées, dont les fleurs forment des épis axil- laires et imbriqués. Leur calice, accompa- gné d'une seule bractée, est quadrifide ; la corolle violette est irrégulière, à quatre lobes sinueux. Les étamines sont au nombre de deux. Le fruit est une capsule biloculaire, à loges polyspermes. (A. R.) *BA1\TKESIA, Bruce, bot. ph. — Syno- nyme du genre Brayera. (Sr.) BANRSEA. bot. ph. — Le genre ainsi nommé parKœnig(V/j Retz, Cbs. III, p. 76), a été réuni au genre Costus de Linné, dans la famille des Amomées. Voyez costus. (A. R.) BANKSIA, L. bot. ph. — Genre de la famille des Protéacées, dont les caract. essentiels sont : Périanthe4-parti ou 4-fide. Étamines 4, nichées dans les fovéoles des segments du périanthe. Quatre squamules hypogynes. Ovaire 1 - loculaire , 2-ovulé ; ovules collatéraux. Style filiforme ; stigma- te claviforme. Follicule ligneux, biloculaire, 2-sperme. Graines ailées au sommet. — Ce genre, propre à la Nouvelle-Hollande, ren- ferme beaucoup d'espèces que l'élégance de leur feuillage fait cultiver dans les col- lections de serre. Ce sont des arbrisseaux à rameaux disposés en ombelle ; les feuilles sont éparses ou verticillées , très entières, ou dentelées, ou pennatifldes, souvent dis- semblables sur le même individu. L'inflo- rescence est terminale ou latérale', en épis dépourvus d'involucre; les fleurs sont gé- minées sur le rachis , et chaque paire est accompagnée de trois bractées persistantes. (Sr.) BAP hbl *BA]\KSIA. bot. ph. — Nom employé par Dombey, comme synonyme de Cu-> phea. BANKSIAJXUS. ois. — Voyez bank- SIEN. * BANKSIÉES. bot. ph.— Tribu de la ramille des Protéacées. Voyez ce mot. (Ad. J.) * BANKSIEN. Ba,7iksianus. ois. — C'est, dans le Traité d' Ornithologie de M. Lesson, le nouveau nom qu'il donne au genre qu'il avait nommé précédemment, dans son Manuel d'Ornithologie, Calyp- torhynque, d'après celui de Calyptorhyn- chus, donné au même genre par Vigors et Horsfield. Vot/ez cai/ïttorhynque. (Lafr.) BAftTYlSTÉROIDE. bot. ph.— Voyez PELLA. BANTAJAM. mam. — Nom du Nasique masqué à Bornéo. BAIVTIALE. bot. ph. — Nom sous lequel Rumph a décrit, d'une manière in- complète, deux plantes parasites. dont l'une, la B. rouge, paraît être un Épidendre , et l'autre, la B. noire, un Gui. Des Fourmis rouges ou noires se creusent des galeries dans les feuilles des Bantiales, sans que ces plantes paraissent souffrir de la présence de ces animaux. (C. d'O.) BAOBAB, bot. th. — Voyez ada>sonia. *BAPHIA, Afzel. ('faor,. teinture), bot. ph. — Genre rapporté avec doute aux Swart- ziées. M. De Candolle en donne les caract. suivants : Calice en forme de coiffe, finale- ment caduc. Corolle à étendard arrondi , étalé ; ailes linéaires, aussi longues que l'é- tendard; carène pointue. Légume falciforme, 6-sperme. — On n'en connaît qu'une espèce {B. nilida ). C'est un arbre de Sicrra- Leone ; à feuilles imparipennées, 2-juguécs, et à pédicelles axillaires, 1-flores ; son bois, appelé par les Anglais Cam wood, sert à la teinture. (Sp.) * BAPHORHIZA, Link. (oir pris de beaucoup plus grands et du poids de dix kilogrammes. On rencontre dans l'Océan, comme dans la Méditerranée, une variété tachetée de ces Bars , et nous en avons de toute taille ; de même que j'ai observé nom- bre de Bars de toute grandeur, depuis 1 à 2 centimètres de longueur jusqu'à 80 centimè- tres, sans aucune tache. La variété tachetée est plus abondante sur les côtes d'Egypte que partout ailleurs ; elle y a même reçu un nom particulier. C'est VAbou NoH. des Arabes, ou le Père à la tache , et dont on a fait à tort une espèce distincte sous le nom de Per< a noct., ou de Perça jmnrtata ; espèce qui avait encore été reproduite sous le nom de Sciœna diacantha Bl. Les principaux caractères du Bars s'é- tant retrouvés dans plusieurs espèces d'A- mérique ou des Indes, nous avons jugé convenable d'en faire un genre de Poissons voisin des Perches ; mais qui s'en distingue par la présence des dents sur la langue . par l'absence de dentelures aux sous-orbi- taires, aux sous-opercules et à l'inter-oper- cule. Nous distinguons dans la Méditerranée une seconde espèce de Bars, nommée par M. Geoffroy Perça elongata , c'est notre Labrax elongatus. Une autre espèce vient des États-Unis et y est très célèbre par l'excellence de sa chair; elle surpasse notre Bars en grandeur et en beauté. Les pêcheurs américains l'amènent au marché de New- York sous le nom de Striped Bass (Bars rayé) ou de Rock-fish (poisson de roche). On l'y porte depuis le poids de 30 à 60 grammes jusqu'à celui de 35 kilogrammes. C'est un poisson qui dépasse un mètre de long, qui a le museau plus aigu , les dents plus fortes que notre Bars, et qui a le dos rayé longi- tudinalcment , sur un fond gris , de sept à huit lignes noires, qui ep font un fort joli poisson. Le ventre est argenté. L'espèce avait été confondue par les auteurs améri- cains parmi les Perça, mais sous plusieurs BAR BAR iio'J noms : Bloch en lit une Sciène, et M. de La- cépède a reproduit encore cette espèce comme un Centropome. On connaît en- core quatre à cinq autres espèces de Bars. (Val.) BARBA, zool. — Voyez barbe. BARBA, bot. vu. — Voyez barbe. BARBACÉNIE. Barbacenia. bot. ph. — Genre de la famille des Hémodoracées, établi primitivement par Vandelli (in Rœ- mer Script. Lusit. 98, t. VI, f. 9), mais qui a surtout été parfaitement illustré par le prof. Martius, dans sa belle Flore du Brésil. Les Barbacénies sont des plantes d'un port tout particulier, qui rappelle en petit celui des Yucca. Leur tige est simple ou rameuse, ne portant de feuilles qu'à l'extrémité de ses rameaux , tout le reste de son étendue étant couvert des cicatrices ou des vestiges des feuilles anciennes. Ces feuilles sont dures, étroites , raides , souvent carénées. Les bampes ou pédoncules sont solitaires ou groupées au sommet de la tige ou de ses ramifications. Les fleurs sont généralement grandes, souvent de couleur vive, verte, jaune ou rouge. Le calice est tubuleux, adhé- rent à sa base avec l'ovaire infère; il est ordinairement un peu dilaté dans sa partie supérieure, découpée en six lobes égaux; à l'extérieur il est souvent recouvert de papilles glandulaires. Les étamines, au nombre de six, sont insérées à la base des divisions calicinales. Leurs filets sont un peu plans et bifurques au sommet. L'ovaire est ovoïde, à trois loges polyspermes. Le style est triangulaire, et porte à son sommet un stig- mate en tôle et comme à trois côtes. Le fruit est une capsule un peu triangulaire, recou- verte par le tube calicinal qui finit par s'en séparera l'époque de la maturité complète. Elle est à trois loges qui contiennent cha- cune un grand nombre de graines angu- leuses et dressées. On connaît environ douze à quinze espè- ces de ce joli genre. Ce sont des arbustes tous originaires du Brésil. On les trouve surtout dans les parties montueuses de ce riche pays , à une hauteur de trois cent trente à dix-huit cent trente mètres au- dessus du niveau de la mer. M. Martius {Piov. gen. et Sp. plant, brasil., vol. I.) en a décrit et figuré six espèces, toutes nou- velles. (A. R ,) BARBACOU./Vo««j«(u.ovx;, solitaire). ois. — Genre de l'ordre des Grimpeurs de Cuvier et de sa famille des Barbus, formé par Levaillant, qui lui donna ce nom de Bar- baeou, à cause des rapports qu'il remarqua dans le bec des Oiseaux qui en font partie avec celui des Barbus et des Coucous ; plus tard, Vieillot changea, on ne sait pourquoi, ce nom générique très expressif en celui de monase, Hlonasa, tiré des mœurs tranquilles et solitaires de ces Oiseaux. Tout en conser- vant l'ancien nom français de Barbacou nous avons cru devoir lui adjoindre comme l'a fait M. Lesson dans son Traité, celui de Monasa, Vieill., comme le plus ancien en grec ; car celui de Lypornix de VVaglcr lui tst postérieur. Ce genre, qui fait partie de nos Zygodac- tyles grimpeurs de notre famille des Buccoï- dees, et de notre sous-famille des Tamatia- nées, a pour caractères : « Bec un peu ou à peine plus court que la tète , assez grêle, légèrement arqué dans toute sa longueur et non terminé par une pointe subitement crochue comme dans les Tamatias, compri- mé, plus haut que large, très pointu.et à bords très lisses. Mandibule inférieure , suivant parfaitement la courbure de la su- périeure, et par conséquent légèrement flé- chie en bas, vers la pointe, et non re- troussée comme chez les Tamatias ; ce bec entouré à sa base de poils ou plumes raides, touffus et prolongés. Pieds petits et grêles. Queue courte ou moyenne, assez longue dans quelques espèces. Ailes assez dévelop- pées, atteignant quelquefois l'extrémité de la queue, pointues, à première rémige très courte; la troisième la plus longue; la qua- trième à peine plus courte qu'elle. Corps moins trapu et plus allongé que chez les Tamatias et tête moins grosse. » Les Barbacous se lient si étroitement avec les Tamatias leurs compatriotes, qu'on pourrait, sans déranger l'ordre naturel, les réunir en un seul genre subdivisé en sous -genres, comme l'a fait Swainson. Nous préférons cependant , imitant en cela la plupart des auteurs et l'excellent obser- vateur Wagler, les séparer génériquement. Toutefois nous croyons devoir subdiviser notre genre Barbacou en trois sous-gen- res , répondant aux trois coupes indi- quées par ce savant ; ainsi, dans le pre- MO BAR BAR micr , le sous-genre Barbacou , remar- quable par une queue assez longue , ar- rondie à son extrémité ; par une colora- lion noirâtre ou ardoisée et uniforme , nous laissons les Barbacous a bec rouge et a face blanche de Vieillot, et le Lypornix unicolor de Wagler, très voisin du pre- mier; dans le second sous-genre, auquel nous laissons le nom de Lypornix donné au genre par Wagler, et différant du pre- mier par une queue de longueur médiocre et étagée; par une coloration variée, brune et roussàtre , se rapprochant de celle des Tamatias, nous plaçons le Barbacou rufal- bin de Temminck {PL. col. 323, f. 2); le Ly- pornix lorquata de "Wagler; le Tamatia brun de Levaillant, ou Barbu brun de Vieil- lot {Bucco fusais des auteurs), qui n'est point le jeune du Lypornix torqvata comme le pense Wagler, mais une espèce distincte, selon Nalterer, et enfin le Lypor- nix ru fa de Wagler {Bucco ru fus Spix, pi. 40, f. 1); dans le troisième sous-g. nommé Chelidoptera par Gould , nous plaçons, tomme lui, le Monasa tenebrosa de "Vieil- lot {Cuculus lenchrosns Pall., Gmel. et Lath.) , espèce remarquable par une queue fort courte et tronquée carrément; par des ailes longues et pointues qui en atteignent presque l'extrémité. Les Barbacous , habitant comme les Ta- matias l'Amérique méridionale, sont ainsi qu'eux des Oiseaux sédentaires et soli- taires, à mœurs indolentes et inactives, restant souvent perchés et dans un état d'immobilité qu'ils n'interrompent, selon Vieillot, que pour se saisir des Insectes qui passent à leur portée. M.Lesson ajoute, dans son Traité, qu'ils ont des habitudes noctur- nes , ce que nous ne trouvons indiqué par aucun autre auteur. M. Swainson, qui a pas- sé du temps en Amérique, ne le dit pas, mais raconte qu'ils se tiennent des heures en- tières perchés sur une branche sèche, d'où ils s'élancent sur les Insectes^ qui passent près d'eux et que souvent aussi ils s'élèvent perpendiculairement en l'air pour s'en sai- sir, après quoi ils redescendent à leur pre- mier poste. Ce genre contient aujourd'hui sept espè- ces soigneusement décrites par Wagler. Une des plus connues est le Barbacou a face ulancbe {Monasa pe'sonala Vieil! ., Gai., pi. 36), à bec jaunâtre, avec une bande frontale et une large tache gutturale, arron- die, de couleur blanche ; le reste du plumage gris ardoisé , noir sur la partie antérieure de la tète dont il borde le masque blanc, sur les ailes et la queue. Elle vit au Brésil. Voyez buccoïdées et tamatianées. (Lafb.) BABBAJOU. bot. th. — Nom vulgaire de la Joubarbe des toits. Voyez joubarbe. BARBALA. mou. — Voyez barbelle. BABBAN. ins. — Nom vulgaire d'une espèce du genre Thrips qui, dans les envi- rons de Nice, fait beaucoup de tort aux Olives. Voyez thrips. (C. d'O.) BABBABEA, R. Br. bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères. Les caract. en sont : Sépales naviculaires, dressés ; les la- téraux plus larges, légèrement sacciformes à la base. Pétales onguiculés. Six glandules hypogynes. Style conique, ou filiforme, ou nul; stigmate pelté, hémisphérique. Silique tronquée, ou cuspidée, ou apiculée, colum- nairc , tétraèdre, 2-locuIaire, 2 -valve, polysperme; valves 1-nervées ; nervures placenlairiennes filiformes, superficielles. Graines unisériées, un peu comprimées, immarginées, scrobiculées ; cotylédons sub- semi-cylindriques, incombants. — Herbes bisannuelles. Feuilles la plupart lyrées; les inférieures longuement péliolées, les supé- rieures amplexicaules. Grappes terminales ou terminales et opposilifoliées, nues, mul- tiflorcs, assez denses même après la flo- raison Fleurs petites, jaunes , odorantes, en corymbe serré lors de l'ànthèse. Pé- dicelles fructifères plus ou moins épaissis, dressés ou ascendants , ou divergents, ou étalés. Le B vuhjaris R. Br. {Erysimum Bar- barca L.), plante commune dans les terrains sablonneux et humides, est connu sous les noms vulgaires d' fier lie de Ste-Barbe, Her- be aux Charpentiers , Julienne jaune, Barbarée et Rondolle. Toutes ses parties ont une saveur piquante , assez semblable à celle du Cresson ; les feuilles et la racine sont fort en vogue dans la médecine popu- laire, à titre de remède détersif, vulnéraire et dépuratif. Les jeunes feuilles peuvent être mangées en salade. Une variété du Barbarea vulyarïs, à fleurs doubles, est très recherchée comme plante de parterre BAR BAR ûGl Le B. prœcox R. Br. (Erysimum prœ~ rox Sm.), qui croit dans les mêmes loca- lités que la précédente, mais beaucoup moins communément, se cultive comme salade, sous le nom de Roquette des jar- dins. (Sr.) RARBARLV. roiss. — Nom donné, dans divers pays, aux Poissons dont les mâchoires sont garnies de Barbillons ; ainsi, on Ta ap- pliqué au Silurus clarias Bl. et au Mul- lus barbatus L. Voyez pimélode et mulle. (C. d'O.) BARBASTELLE..gaW>rts<<>//ÎKj.MAM, — Sous-genre de Chauve-Souris. Voyez OREILLARDS. BARRE. Barba, zool. — En zoologie, on donne ce nom aux poils qui garnissent certaines parties du visage de l'homme et de quelques autres animaux, tels que les Boucs et plusieurs espèces de Singes. On appelle encore ainsi , chez les Baleines, les longs filaments qui bordent les fanons , et chez les Oiseaux , les faisceaux de petites plumes qui, dans quelques espèces, sont implantées à la base du bec, comme chez les Barbus, les Pies-Grièches, etc.; et Ton a, par extension, appliqué ce nom aux fila- ments disposés de chaque côté de la tige de la plume et qui lui donnent de l'ampleur et de la consistance. Les entomologistes ont appelé Barbe les poils qui, chez certains Diptères, leur gar- nissent le front et entourent la base de la trompe. (C. d'O.) BARRE, mam. — Nom donné à une es- pèce de Cheval originaire de Barbarie. RARRE. Arista. bot. tu. — On désigne quelquefois sous ce nom l'arête des Gra- minées. Voyez arête. H. Cassini a également donné ce nom aux appendices des poils qui composent l'aigrette dans le plus grand nombre des genres de la famille des Synanlhérées. Le même auteur distingue les Barbes , les Barhelles et les Barbcllules. Les squa- melles ou poils sont barbées, dit-il, quand elles émettent des ramifications très lon- gues, flexueuses et capillaires, comme dans les Cirses; elles sont barbellées quand ces ramifications sont beaucoup plus courtes , raides, droites, cylindriques, obtuses, com- me dans les Centaurées ; elles sont barbel- lulées, quand elles sont hérissées de petits appendices coniques , pointus , semblables à des épines, comme dans les Asters. (A.R.) RARRE DE BOUC. bot. cr. — Nom sous lequel on désigne , dans quelques contrées de la France , quelques espèces de CLavaria et particulièrement le Clavaria eoralloides de Linné. Voyez les mots cla- vaire, clavaria. (Lév.) BARRE DE CHÈVRE, bot. cr. — Nom qu'on donne dans quelques départe- ments de la France au Clavaria eoralloi- des L. Voyez les mots clavaire, clavaria. (Lév.) BARRE DE MOIIVE. bot. th. — Nom vulgaire du discuta europœa- Voyez CUSCUTE. RARRE. Barbatus. bot. ph. — Voyez BARBE. RARRE AU. bot. th. — Nom vulgaire du Bluet des champs, Centaurea cyanus L. On a donné ce nom à plusieurs espèces de Centaurées; ainsi Ion appelle Barbeau jeune le Centaurea suavcolens , Barbeau musqué le C. moschata, et Barbeau de mon- tagne ou vivace le C. montana L. Voyez CENTAURÉE. (C. d'O.) RARRERON. bot. ph. — Nom vulgaire du Salsifis dans quelques-uns de nos dépar- tements méridionaux. RARRELLE. Barbala. moll. — Dans le Mus. Calonn. , p. 59 , dont la partie de l'histoire naturelle a été faite par Hum- phrey, on trouve sous ce nom une coupe gé- nérique dans laquelle se trouve comprise la grande Iridine. Si l'on voulait considérer un catalogue de cette espèce , comme un ou- vrage scientifique et destiné à l'avancement de la zoologie, on pourrait peut-être récla- mer en faveur de son auteur la priorité d'un genre que Lamarck n'a songé que beau- coup plus tard à établir d'une manière mé- thodique, sous le nom d' Iridine. (Desh.) RARRELLE. bot. th. — Voyez barbk. (A. R.) RARBELLULE. bot. pu. — Voyez .barbe. (A. R.) * BARRELLINA (diminutif de Barbu, petite barbe, barbelle). bot. th. — Cassini a donné ce nom au Stœhelinn arborescent dont le fruit glabre est terminé par une ai grette à soies munies de barbes très fines. M De Candolle a considéré le genre pro- /i62 BAR BAR jjosé par Cassini comme section des Stœhe- lina qui appartiennent à la tribu des Com- posées Cynarées. (J. D.) BARBENIA, Th. bot. th. — Genre in- complètement connu et non classé. (Sr.) * BABJBESE\. bot. cr. — Nom qu'on donne en Piémont au Holetus frondo- sus de Schrank. Cette espèce est comesti- ble. M. De Candolle fait observer qu'il faut faire cuire ce champignon pendant long- temps pour qu'il ne soit pas malfaisant. (LÉv.) BARBET, zoor,. — Parmi les Mammi- fères, ce nom désigne une race de Chiens ; parmi les Poissons, c'est le nom vulgaire que portent le Rouget et le Mulet. (C. d'O.) BARB1AUX. poiss. — Un des noms vul- gaires du Barbeau, Cyprinus barbus L. BARBICAN. Pogonias (7rw^wvtaç, bar- bu), ois — Genre de l'ordre des Grim- peurs, de la famille des Barbus de Cuvier, dont le nom français fut donné par Buffon , comme nom spécifique, à l'oiseau type du genre, et dont le nom grec le fut par Illiger. Buffon forma le premier de ceux de Barbu et de Toucan, à cause de l'analogie qu'il remarquait entre ces Oiseaux et son espèce nouvelle; et Illiger, dans celui de Pogo- nias, voulut exprimer les soies nombreu- ses ou l'espèce de barbe dont la base du bec est entourée. Vieillot , on ne sait trop pourquoi , changea Poyonias en Pogonia pour ce même genre. Ses caractères sont : « Bec de la longueur de la tête ou un peu plus long, robuste, presque aussi large que haut à sa base, où il est garni, sur les côtés et en dessous, de soies nombreuses et rai- des, dirigées en avant. Mandibule supé- rieure ayant une courbure égale de la base à l'extrémité, très pointue, quelquefois marquée d'un ou deux sillons longitudinaux; ses bords festonnés et munis, vers les deux tiers de sa longueur, d'une forte dent poin- tue, quelquefois de deux; sa pointe dépas- sant un peu celle de la mandibule inférieure; celle-ci arquée dans le sens opposé, légè- rement sinueuse sur ses bords, marquée, chez l'espèce type, de deux sillons latéraux, et d'un grand nombre d'autres transver- saux. Narines petites, orbiculaires, situées à la base du bec et du sillon supérieur,quand il y en a. Tarses scutellés, courts ainsi que les doigs internes qui sont en outre faibles, tandis que les externes sont prolongés et beaucoup plus forts ; ongles médiocres, mais très arqués. Queue composée de dix rectri- ces, moyenne ou courte, légèrement arron- die à son extrémité. Ailes médiocres, ar- rondies ; les 3me, 4me, 5me et 6me rémiges différant peu en longueur, et les plus lon- gues de toutes. » Quoique plusieurs auteurs, et Vieillot entre autres, n'aient compris dans ce genre que l'espèce type, le Barbican proprement dit de Buffon, nous croyons qu'à l'exemple de Cuvier, de Temminck et de Wagler , on doit lui réunir toutes les espèces africaines comme lui, et comme lui aussi munies d'une ou de deux dents à la mandibule su- périeure, quoique d'ailleurs leur bec soit beaucoup moins fort, moins sillonné, quel- quefois même lisse, et à barbes moins for- tes. Notre opinion est surtout basée sur ce que, malgré ces légers caractères différen- tiels, nous retrouvons, chez la plupart d'en- tre elles, une coloration analogue à celle du Barbican. Cette analogie de plumage, à la- quelle souvent on ne fait pas assez d'atten- tion, lorsqu'elle se rencontre chez des es- pèces d'ailleurs voisines de formes et habi- tantes des mêmes contrées, est, selon nous, une des plus fortes indications qu'elles sont réellement congénères; ainsi, chez le Barbu masqué de Temminck, chez les Pogonias Brucii et undatus de Ruppell et autres nouvelles espèces , cette analogie se mani- feste de la manière la plus marquée. Cette conformité d'habitation et de plu- mage nous a encore engagé à réunir aux Barbicans, mais comme sous-genre, et sous leur ancien nom de Barbion, ces petites espèces africaines désignées par Levaillant sous cette dénomination synonyme de petit Barbu, nom expressif qu'on aurait dû leur conserver et ne pas appliquer à un genre nouveau qui comprend au contraire d'assez fortes espèces. M. Lesson avait eu la même idée , et en a fait un sous - genre dans son Traité ; ainsi , nos Barbions sous- genre de nos Barbicans , et ayant pour type le Barbion de Levaillant , n'ont pas à la vérité de dent à la mandibule supérieure ; mais, chez le Barbion proprement dit (Bueco parvus), on retrouve entièrement le plu- mage du Barbican à gorge noire {Pogonias ntger), son compatriote. BAU Ce n'est que depuis peu de temps qu'on a eu quelques notions sur les mœurs des Barbicans. C'est au docteur Burchell, qui les a observés dans l'Afrique méridionale, qu'on en est redevable, et il est le pre- mier qui ait reconnu que ces Oiseaux grim- paient sur les branches à la manière des Pics, quoique beaucoup moins lestement, et que, comme eux aussi, ils en frappaient l'é- corce à coups redoublés. Cette découverte a engagé M. Swainson à ranger les Barbi- cans d'Afrique , les Barbus d'Asie, et les Barbions américains de Temminck, dans une seule sous-famille et dans la famille des Pics, et à les séparer des Tamatias, qui ne grimpent pas. Adoptant ces idées jusqu'à un certain point, et dans la supposition que les petits Barbions d'Afrique, les Promépics du même continent, et les Barbions américains, sont grimpeurs aussi, ce qu'on est autorisé à préjuger d'après la grande analogie qui se remarque dans la forme de leurs pattes, et celle des Barbicans, le genre Barbican (Po- gonins ) fera partie de nos Zygodaclyles grimpeurs, de notre famille des Buccoïdées, et de notre sous-familledesPogoninées ; tan- dis que lesTamatiadées d'Amérique, qu'on s'est assuré n'être point grimpeurs, et dont les pattes sont en général plus petites, plus faibles que chez tous les Buccoïdées, forme- ront, sous le nom de Tamatianées, une troisième sous - famille de notre famille des Buccoïdées. Quoique les Barbions d'Afrique de Tem- minck , tels que le Prome'pic de Levaillant, le Barbion perlé de Temminck et une troi- sième espèce n'aient point le bec denté, il nous a paru naturel de les grouper près des Barbicans, leurs compatriotes, mais comme sous-genre, sous le nom de Promépic qui fut imposé à l'espèce type par Levaillant, et non sous celui de Barbion, que ce même auteur employa pour désigner d'autres pe- tits Barbus d'Afrique. A côté de ce sous- genre et de celui de Barbion de Levaillant, nous en placerons un troisième , composé des Barbions américains de Temminck, mal- gré la différence de leur habitat; mais, leur trouvant une grande analogie de forme et de coloration avec les Barbicans , nous leur conserverons leur nom générique de Mi- cropogon de Temminck , et nous rempla- BAR 66;', cerons leur nom français de Barhion par celui de Barbusèric que M. Lesson leur a donné dans son Traité. Notre genre Barbican (Pogonias) se sub- divisera donc géographiquement en quatre sous-genres, 3 africains et un 4meaméricain : 1° celui de Barbican, proprement dit, ayant pour type le Barbican de Buffon (Enl., 602, Vieil., Gai., pi. 32), (Bucco dtibius des auteurs); 2° celui de Barbion (Pogonin- lus, Nob.) ayant pour type le Barbion de Levaillant (Bucco parvus Gmel.); 3° celui de PROMÉnc , Levaill. ( Promtyicns , Nob.), ayant pour type le Promépic de cet auteur (Prom., pi. 32); et 4° celui de Bar- busèric de Lesson (Micropogon, Tem.), ayant pour type le Barbu de cayenne Buff. (fini., 206)(g?/eeo cayennensis ) , qui devient notre Micropogon cayennensis. L'espèce la plus intéressante à faire con- naître est bien certainement une de celles que le voyageur Ruppell a trouvées en Abys- sinie , et qu'il a décrite et figurée dans son second voyage sous le nom de Pogonias brucii (Barbican de Bruce), parce qu'il a reconnu qu'elle n'était autre que le fameux Phytotome a trois doigts de Daudin , ou Gmfso Balilo de Bruce, qui, du reste, avait été déjà décrit deux fois par Latham, sous les noms d'Abyssinion Barbican (t. III, pi. 53) et d1 Abyssinian planlcut- ter (t. VI, pi. 98). Cet oiseau, du reste, n'est point tridactyle comme son nom l'indi- quait ; c'est un vrai Barbican qui a les pieds conformés comme tous les autres du genre et des rapports de coloration avec le Barbican masqué de Temminck, car il a toute la partie antérieure de la tête et du cou, ainsi que la poitrine, d'un rouge vif, le reste du dessous et le dessus du corps noirs; la queue et les ailes noirâtres; les rémiges et leurs couvertures bordées de blanc jaunâtre. Il se trouve à Sierra-Leone comme en Abyssin ie. C'est le genre Hyreus de Stevens et Swainson décrit par ces au- teurs d'après la description obscure et la figure grossière de Latham (Synops. svp , 2, pi. 133) , mais dont le voyageur Ruppell a donné, dans son second voyage, une ex- cellente figure (pi. 20, 1). Temminck, dans ses généralités du genre Barbican (pi. col.), indique huit espèces du genre. Ruppell, dans son second voyage, > MU BAR BAR en décrit et figure encore deux nouvelles, dont celle de Bruce, ce qui porte le nombre total à dix au moins, toutes africaines. (Lafr.) BARBICHE, bot.— Nom vulgaire de la Nigelle. *BARBICOBJVE . Ba rhicorn is {ha rhn , barbe ; cornu , corne), ins. — Genre de Lépidoptères, famille des Diurnes, section des Hexapodes, tribu des Papillonides, établi par Latreille ( Encyclop. mèthocl., t. IX, p. 705) et qu'il caractérise ainsi : Antennes sétacées , plumeuses. Palpes s'élevant à peine au-delà du chaperon ; ailes inférieures, ayant la cellule discoïdale ou- verte, le bord interne concave et replié. — Ce g. se rapproche des Uranies par ses anten- nes sétacées et fait le passage de la tribu des Papillonides à celles des Hespérides; il est fondé sur une seule espèce du Brésil , nommée par l'auteur Burbicornis busilis, et décrite dans l'ouvrage précité (p. 706, n°l). (D.) BARBIER, poiss. — Nom vulgaire d'un poisson commun et abondant sur les côtes de la Méditerranée et de l'Espagne. Il avance aussi dans l'Océan Atlantique jusqu'aux Ca- naries. L'espèce est du genre Anthias. Voyez ce mot. (Val.) BARB1ERIA, DC. bot. th. — Genre de la famille des Légumineuses (sous-ordre des Papilionacées, tribu des Clitoriées), au- quel son auteur assigne les caract. suivants : Calice tubuleux , 5-fide , 2-bracléolé à la base; segments acuminés , égaux. Pétales longuement onguiculés; ailes plus courtes que la carène ; carène plus courte que l'éten- dard. Étaminesdiadel plies; l'étamine libre de moitié plus courte que les autres. Style fili- forme longitudinalemcnt , barbu au som- met; stigmate obtus. Légume 1-loculaire, polysperme. — Ce genre est fondé sur le Clitoria polyphylln Poir. (fi. polyihylla DC, Galantia pinnala Pers.). C'est un arbrisseau à feuilles imparipennées : à fo- lioles stipellées; à grappes axillaires, cour- tes, pauciflores. (Sp.) BARBIFÈRE (barhà , barbe; fero, je porte), bot cr. — Synonyme de Bnrhuln. BARBILAMER. ois. — Ce genre, sy- nonyme du g. Sparacles d'Illiger et du Bec de fer de Levaillant , quoiqu'adopté p.ir plusieurs auteurs, devrait disparaître des méthodes, puisqu'il est fondé sur une supercherie. L'individu qui a donné lieu à la création de ce genre paraît évidemment avoir été fait avec le corps d'un Barbican, la huppe d'un Dronge et les tarses d'une Pie- Grièche ou d'un Tyran , par esprit de cupi- dité , sans doute , pour tromper un riche amateur hollandais. (C. n'O.) BARBIO. poiss. — Synonyme de Bar- beau. BARBION. Micropogon (f*«ptîî, pe- tite ; irw-ywv , barbe), ois. — Genre formé par Temminck pour recevoir tous les Barbus d'Afrique, d'Asie et d'Amérique, différant des autres par un bec plus comprimé et l'absence de longs poils à sa base. Cette modification du bec se retrouvant effective- ment chez quelques espèces de ces trois grands groupes géographiques , modifica- tion qui ne nous parait pas plus importante ici que chez tant d'autres genres où il s'en rencontre de semblables , nous avons cru plus naturel, tout en sectionnant géogra- phiquement toutes les espèces du grand genre Barbu, de séparer aussi ces Barbions de Temminck pour les groupercomme sous- genres avec ceux des Barbus qui sont leurs compatriotes. Nous n'avons pu cependant en agir ainsi pour les Barbions américains, ne connaissant pas de vrais Barbus en Amé- rique ; car nous sommes très porté à croire que les deux espèces citées comme telles par Temminck (/'/. col., art. Barbu) sous les noms de [Urbu des Maynas ( Brisson , pi. 7, f. 3, et Buff., enl. 330), et de Barbu oranvert Vaill. {Barh. sup., pi. col.), ne sont eux-mêmes que des Barbions de Tem- minck ou Barbusérics de Lesson. Nous ne pouvions non plus les réunir aux Tamatia- nées leurs compatriotes , qui, malgré leurs rapports dans l'ensemble de leurs formes , s'en éloignent cependant par celle de leur bec droit en dessus, de leur coloration ob- scure, et en ce qu'ils n'auraient pas la fa- culté de se cramponner aux arbres, faculté que nous supposons appartenir aux Barbu- séries américains , d'après la conformité de leurs pattes et de leur ensemble avec les Barbicans et les Promépics , les uns réelle- ment grimpeurs, les autres au moins cram- ponneurs, si je puis m'exprimer ainsi. Nous les avons alors rapprochés des Barbicans, avec lesquels ils nous ont paru avoir le plus BAR BAR 465 de rapports de coloration. Déjà, quelques au- teurs modernes avaient fait plusieurs sub- divisions dans les Barbions de Temminck, sous les noms génériques ou sous-généri- ques de Micropogon , Barbuséric , Cou- coupic, etc. ; nous n'avons fait, tout en adoptant ces nouveaux noms , que de les grouper chacun comme sous-genre seule- ment dans la section des Barbus dont ils sont compatriotes. Ainsi les Barbions afri- cains sont devenus notre sous-genre Pro- mépic (Pro?nepicus, Nob.), du nom spécifi- que donné par Levaillant à l'espèce type. Le docteur Smith, dans son Report ofthe expédition for exploring cen tra L A frira , juneW, 1834, pag. 53, établit le sous-genre Polysticte sur une espèce qu'il n'a pas re- connue et qui est positivement le Promépic de Levaillant auquel il donne le nom de Polysticte quopopa. Nous avons commis la même erreur en le publiant dans le Ma- gasin de Zoologie, sous le nom de Barbion soufré (Micropogon sulphuratus). Ceux de l'Inde nous ont paru réunir les caractères assignés par M. Lesson à son genre indien Caloramphe,cl nous avons conservé le nom générique de Micropogon de Temminck pour les espèces américaines, en changeant le nom français de Barbion comme donné anciennement par Levaillant à de petits Barbus d'Afrique , en celui de Barbuséric, que lui a substitué M. Lesson, dans son Traité a" Ornithologie. Voyez barbd, BAR- BICAN, BUCCOIDEES et POGONINEES. (LaFR.) BARRIOX. Pngoniulus, Nob. (Pogo- niulus, diminutif de Pogonias, Barbican). ois. — Sous-genre que nous avons cru de- voir former, parmi les Barbicans d'Afrique, de deux petites espèces ne présentant pas comme eux de dents au bec, et dont l'une, type de notre sous-genre , est le Rarbion de Levaillant , Bucco jiarvus des auteurs, Pogoniulus parvusNob. Voyez barbican. (Lafr.) *BARBIO]\S (les Barbions), ois.— C'est, dans le Traité d' Ornithologie de M. Les- son , son troisième sous-genre de son genre Barbu. (Lafr.) *BA.JSBmOSTRÉ.Barbirostris {bar- ba, barbe ; rostrum, bec), zool. bot. — En zoologie, on donne cette épithète aux Oiseaux et aux Insectes dont le bec ou la trompe est garni de poils. Les botanistes l'ont donnée à une espèce de cryptogame , la Spheria barbirostris , dont les ostioles sont allon- gés en forme de bec, et pubescents. (C. D'O.) *BARBTTISTES (PapgiTiÇw, je joue du luth ; à cause de la stridulation que pro- duisent ces Insectes), ins. — Genre de la famille des Locusliens , de l'ordre des Or- thoptères, établi par Charpentier (Horœ entornologicœ) sur l& Locusta ephippiger de Fabricius et quelques autres espèces eu- ropéennes. Depuis, MM. Serville (Ins. orth.) et Burmeister (llandb. der Eut.) n'ont conservé sous le nom de Barbitistes que les espèces dont les élytres sont en forme de folioles oblongues, et dont les an- tennes sont insérées sur le sommet du front. Telles sont les B autumnalis Hagenb. , B. serricanda Fab., etc., de la France et de l'Europe méridionale. Ces- deux auteurs ont adopté le nom générique d'Ephippi- ger, proposé par Latreille pour la Locus- ta ephippiger Fab. (Locusta perforata Ross., Ephippiger vitiutn Serv. ) et les espèces voisines qui ont les élytres en forme d'écaillés courtes, bombées ou arrondies, et les antennes insérées au milieu du front. Voy. EPHirriGER. (Bt-) BARBOTA, rois. — Un des noms du grand Esturgeon, Acipenser huso. BARBOTE ou BARBOTTE. pois. — Un des noms vulgaires de la Lotte commune, Gadns lot ta. BARBOTEAU. pois. — Un des noms de la Loche franche et du Cyprinus jeses- Voyez loche. BARBOTEIIR. ois. — Nom vulgaire du Canard chipeau, Anas streperah. BARBOTIXE. bot. ph. — Nom vulgaire de l'Armoise. BARBOTTE. roiss. — Voyez barbote. BARBOTTE. bot. ph. — Nom vulgaire de la Vesce, Vicia sativa, dans plusieurs de nos départements. * BARBU. Barbatus. zool. bot. — En zoologie, on donne cette épithète aux Mam- mifères, dent la partie antérieure de la face est garnie de poils, et aux crins qui bordent les fanons des Baleines ; chez les Oiseaux , à ceux dont le bec est garni de poils à la base, ou dont la partie inférieure des joues est munie de moustaches. Les ichthyologis- tes l'appliquent aux Poissons dont la mà- 30 Zi6G BAR BAR tlioire inférieure porte des barbillons ou hom/s. Yoi/rz ce mot. *BARIPLS(Pa?':r.cuç, qui marche len- tement), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Carabiqucs, tribu des Féroniens, établi par M. Dejean, dans son Species général (t. III, p 24). Ses princi- paux caractères sont : Dernier article des palpes labiaux presque cylindrique, tronqué à l'extrémité et légèrement sécuriforme. Corselet convexe, presque ovalaire. L'auteur y rapporte deux espèces : l'une du Brésil , nommée B. speciosus par Klug, et l'autre de Buénos-Ayres, qui est le Molops riva- lis de Germar. (D.) BARIS (pâp-.ç, vaisseau), ins. — Germar désigne ainsi, à cause de sa forme, un g. de Curculionides que Schœnherr avait sinon établi , du moins publié avant lui , sous le nom de Baridius, qui a la même significa- tion. Foyer ce dernier mot. (D.) BARISTUS. ois. — Synonyme de Si- telle. *BABITI!\ÉES. Bariiinœ (Barita , nom d'un des genres de cette sous-famille), ois. — Sous-famille formée par Bonaparte , répondant à la sous-famille Gymnorhini- nœ de G. R. Gray, dans sa Liai of the gê- nera ofbirds, renfermant le genre Cassi- can et ses sous-genres et le genre Calybé de Cuvier. Nous adoptons cette sous-famille, qui alors fait partie de notre famille des Cor- vidées. Svvainson trouvant une grande analo- gie de formes entre les Cassicans et les Cor- beaux , les a placés non seulement dans sa famille Corvidœ, mais même dans sa sous- famille Corvinœ, immédiatement après ses genres Corvus, Pica et ISucifraga, et avant sa sous-famille Garnilinœ, qui com- prend les Geais proprement dits et les Pies et Geais du Nouveau-Monde. Cuvier trouvant, au contraire, dans le bec très crochu et denté de quelques espèces, des rapports évidents avec celui des grandes espèces de Pies-griè- ches, les groupa près d'elles dans son Règne animal. Bonaparte, tout en en formant une sous-famille à part, en a fait autant. Vieil- lot les avait placés dans sa famille Cornées, # 472 BAR répondant aux Corvidées des auteurs mo- dernes. Ce qu'il y a de certain , c'est que ce genre est un genre de transition entre les Pies- grièches et les Corbeaux , dont quelques es- pèces , telles que le Cassican proprement dit de Buffon , le Vanga destructeur , ou plutôt le Cassican destructeur de Tem- minck, ont, dans leurs habitudes criardes , dans leur bec fortement éehancré ou denté et brusquement crochu à la pointe, des rap- ports évidents avec les Pies-grièches, tandis que quelques autres de taille plus forte , à plumage plus noir et à bec plus arqué en dessus et à peine crochu à la pointe, telles que les Cassicans réveilleur et flùleur, en ont de plus marqués avec les Corbeaux. C'est ce qui a déterminé M. Lesson à déta- cher ces dernières espèces de sa famille des Cassicans, et à en former, dans son Traité, un groupe sous le nom de Rèveilleur , qu'il place comme sous -genre dans son genre Corvus. Temminck, croyant trouver dans une es- pèce nouvelle de Cassicans des rapports im- médiats avec l'oiseau de Madagascar décrit et figuré par Buffon sous le nom de Vanga, adopta ce dernier nom comme nom géné- rique , et figura sa nouvelle espèce sous le nom de Vanga destructeur, dans ses Planches coloriées. Plus tard, il reconnut son erreur , replaça son "Vanga destruc- teur dans le genre Cassican , dont il n'au- rait jamais dû sortir , et annonça que le genre Vanga devait être annulé comme genre, puisque l'oiseau auquel ce nom avait été donné primitivement était une grande Pie-grièche du genre Batara et voisine du Blanchot de Levaillant. Nous sommes étonné , d'après cela , que les auteurs modernes anglais, Swainson , Gould, etc., aient adopté et maintenu ce genre Vanga pour les espèces de Cassicans à bec très droit et très crochu , réservant celui de Barila (Cuvier) aux espèces à bec de Corbeau , dont M. Lesson avait fait son sous-genre Rèveilleur. Quant à nous , voici ce que nous adop- tons, comme le plus naturel et le plus juste d'après l'ordre d'ancienneté. Nous for- mons, comme Bonaparte, une sous-famille des Cassicans sous le nom de Baritinées , et la plaçons dans la famille des Corvidées. BAR Dans cette sous-famille, nous prenons pour type du genre Cassican, Buff. ; Barila, Cuv.; l'oiseau pour lequel BufTon créa ce nom, et sous lequel il le figura dans ses planches coloriées, ne sachant pas que Latham l'avait décrit avant lui sous celui de Coracias va- ria-, nous admettons comme sous-genres celui de Réveilleur (Streperu) de M. Les- son , et peut-être (ne le connaissant que par la planche de Temminck) celui de Pyliria- sis du même , pour le Cassican à tête chauve de Tem., et pour second genre ce- lui de Calysé (Chalibœus, Cuv., ou Pho- nygame de Lesson. Les caractères de cette sous-famille sont : Bec robuste, dur, al- longé, ou très droit en dessus avec la pointe très crochue, ou légèrement arqué avec cette pointe simplement inclinée ; la mandibule supérieure entamant les plumes du front par une échancrure plus ou moins large , profonde , ovalaire ou anguleuse ; narines ouvertes en fente étroite dans la partie cor- née du bec, et en partie recouverte par elle sans aucune membrane. Pieds robustes, à doigt externe plus long que l'interne, et réuni au médian par sa première phalange. Ailes médiocres ou longues ; les quatre pre- mières rémiges étagées ; la quatrième et la cinquième les plus longues. Taille et faciès des Corneilles et des Pies. (Lafr.) BARIUM (f>a.p6cr, pesant), chim. — Métal extrait de la Baryte par Davy, au moyen de la pile galvanique. Voyez baryte. (Del.) BARKANIA, Ehrenb. bot. ph. — Syno- nyme du g. Halophila. (Sr.) BARKHAUSEMA , Hop bot. ph. — Synonyme du g. Barkhausia. (Sr.) BARIvHAUSIA (nom d'homme), bot. th. — Genre de la tribu des Chicoracées , caractérisé par ses fruits cylindracés, que sont tous, ou ceux du centre seulement, longuement atténués au sommet ; ceux de de la circonférence tronqués, ou terminés par un court prolongement, portent, comme ceux du centre, une aigrette composée de poils blancs très ténus. L'involucre est cali- culé ; le réceptacle presque nu ou couvert de fimbrilles. — Les Barkausia sont des herbes annuelles ou vivaces. On en cultive une espèce dans les jardins comme plante d'agrément; c'est la B. purpurea. (J. D.) BAR « BARKHAUSIA, Nutt. bot ph. — Synonyme de Pyrrhopappus. (C. d'O.) BARLERIA ou BABRELERIA (Bar- relier, nom d'homme;, bot. ph. — Genre de la famille des Aeanthacées, tribu des Ecma- tacanthées, s. -tribu des Barlériées , ayant pour caract. : Calice inégal, 4-sépale, muni de 2 bractées. Corolle infondibuliforme, 5- fide. Capsule 2-loculaire , presque tétra- gone.— Les Burlen'a sent des plantes her- bacées ou frutescentes ; à feuilles opposées ; à fleurs axillaires ou en épi ; à bractées lar- ges ou étroites, et à braetéoles ciliées ou épineuses. Corymbes bleus , blancs ou jaunâtres, plus ou moins veinés. Les Bar- leria, dont on compte une quarantaine d'es- pèces, sont, pour la plupart, originaires de l'Asie tropicale. On en trouve quelques- unes en Afrique, en Amérique et à la Nou- velle-Hollande. (C. d'O.) * BARLÉRIÉES. bot. ph.— Section de la tribu des Ecmatacanthées, dans la famille des Aeanthacées. Voyez ce mot. (Ad. j.) BARJVADESIA (nom d'homme), bot. ph. — Les Barnadaîa qui font partie de la tribu des Composées-Mutisiacées, et pres- que tous indigènes des parties montueuses du Pérou, sont des sous-arbrisseaux, garnis de feuilles alternes , coriaces, mucronées , souvent accompagnées d'aiguillons stipu- lâmes. Les capitules assez grands présentent un involucre formé d'écaillés raides , lisses et jaunâtres ; le réceptacle couvert de pail- lettes ténues , tordues en spirales, porte des fleurs en général bilabiées, à étamines monadelphes. Ces deux caractères de la corolle et des étamines servent à distinguer les Barnadesia des Flotovia et des Chu- qiu'raya avec lesquels ils offrent les plus grands rapports. (J. D.) *BAR\ADÉSIÉES. bot. ph.— Section des Composées-Mutisiacées ou Labiatiflores, comprenant les genres à anthères dépour- vues d'appendices basilaires. (j. d.) *RAR\ARDIE.£ar/i«rrf/a. bot. ph. — M. Lindlcy {Bot. reg., t. 1029) a formé bous ce nom un genre dans la famille des Liliacées, pour YOrnith^gal-irn Juponi- cum de Thunberg. Il se distingue par son calice formé de six sépales colorés, égaux et étalés ; des étamines en même nombre insérées à la base des sépales et ayant leurs BAR kl'6 filets dilatés à une aile. L'ovaire est à trois loges contenant chacune un seul ovule dressé. Le style est subulé, droit, terminé par un stigmate simple. Ce g. diffère sur- tout des Ornithogales par ses ovules soli- taires dans chaque loge. (a. R.) BARJXET. moll. — Adanson ( Voyage au Sénégal, p. 46, pi. 10) assigne ce nom à une petite espèce de son genre Buccin. D'a- près la description qu'il donne de cette co- quille, elle aurait beaucoup de rapports avec le Columbella nitida de Lamarck; mais nous ne sommes pas certain de l'identité des deux Coquilles dont il est ici question. Nous pouvons ajouter que le mollusque nommé ainsi par Adanson n'est point un véritable Buccin , mais appartient bien plutôt aux Colombelles. Voyez ce mot. (Desh.) BAROLA. bot. ph. — Nom donné par Adanson , dans ses Familles naturelles, au Barbylus de Brovvn , qu'il place après le Plelœa. BAROLITHE (fa'poç, poids; Xîôoç, pierre), min. — Synonyme de Baryte car- bonatée. Voijez baryte. (Del.) BAROLLEA. bot. ph. — Synonyme de Pekea . BAROMÈTRE (Pâpoç, poids; (xs'rpov , mesure ). phys. — Il n'y a pas bien long- temps encore, deux siècles tout au plus, qu'on expliquait l'ascension de l'eau dans le corps de pompe par Y horreur de la na- ture pour le vide. Or, en 1640, des fontai- niers de Florence, ayant voulu construire des pompes dont les tuyaux avaient plus de 10 mètres et demi (environ 32 pieds) , re- marquèrent avec surprise que le liquide refusait de s'élever au dessus de cette li- mite; ils en demandèrent la cause à Gali- lée, et l'on prétend que le philosophe, pris au dépourvu, leur répondit , en plai- santant il est vrai , que la nature n'avait horreur du vide que jusqu'à trente-deux pieds. Cependant , par la réflexion , l'il- lustre Florentin crut reconnaître dans ce phénomène un effet de la pression atmos- phérique. Pascal , alors à Rouen, ayant eu connaissance de ce fait, résolut de le sou- mettre à l'expérience* ayant fait construire à cet effet un tube de 13 mètres de long; puis l'ayant rempli de vin , alors qu'il le tenait dans une position horizontale, il le 30* klU BAR BAR redressa, et vit le niveau supérieur du liqui- de se fixer à 10 mètres et demi environ au dessus de celui du bassin dans lequel plon- geait l'extrémité inférieure du tube. Quelque temps après (1643), Toricelli, dis- ciple de Galilée, ayant médité sur le phéno- mène en question, en conclut ce que son maî- tre n'avait fait que soupçonner, c'est-à-dire que l'eau s'élève dans les pompes par la pres- sion que l'air extérieur exerce sur elle, et que cette pression n'a que le degré de force nécessaire pour faire équilibre à une co- lonne d'eau de 10 mètres et demi. Il appuya cette opinion par une expérience qui la mit hors de doute : pensant, avec raison, que la hauteur de la colonne de liquide à laquelle la colonne atmosphérique fait contrepoids doit être en raison inverse de la densité du même liquide , il remplit de mercure un tube de verre d'environ un mètre de hau- teur, et fermé hermétiquement à l'une de ses extrémités ; puis il le plongea, par son extrémité ouverte, dans un bain du même métal. A peine le tube eût-il pris la verti- cale, que la colonne de mercure descendit, oscilla et se fixa enfin à la hauteur de 76 cen- timètres environ, laissant, entre elle et l'ex- trémité close du tube, un espace vide d'air, et contenant à peine quelques atomes de vapeur mercurielle, à supposer que cette vapeur puisse se former à la température à laquelle se faisait l'expérience. Or, le poids d'une colonne de mercure de 76 centimè- tres correspondant précisément à celui d'une colonne d'eau de 10 mètres et demi, puisque la densité du métal est un peu plus de treize fois et demie celle de l'eau , Tori- celli fut en droit de conclure que. la pres- sion atmosphérique équivaut à une colonne d'eau ou à une colonne de mercure , ayant les hauteurs ci-dessus énoncées. Telle fut l'origine de l'un des plus pré- cieux instruments que possède la physique, du Baromètre , qui n'est encore aujour- d'hui, malgré les nombreux perfectionne- ments qu'il a reçus , que le tube de Tori- celli. L'année suivante (1644) , le bruit de l'ex- périence de Toricelli, s'étant répandu en France, elle y fut répétée par Pascal; enfin, en 1647 , celui-ci imagina de la rendre plus décisive encore, en la répétant à différentes hauteurs. Il envoya , en conséquence , ses instructions à son ami Perrier , qui , ayant porté le tube barométrique au sommet du Puy-de-Dôme , constata un abaissement graduel du mercure à mesure qu'il s'éleva , et un retour progressif au premier niveau lorsqu'il descendit. Les résultats obtenus par Perrier furent si concluants, que le Baromètre devint bien- tôt d'un usage général , quand il fut néces- saire de mesurer la pression atmosphéri- que ; et cette nécessité se présentait à cha- que instant , puisque cette pression étant une force qui se combine toujours avec les autres , il est indispensable d'en tenir compte. Dans le principe, on se contenta de l'ap- pareil de Toricelli. Un tube rempli de mer- cure était renversé sur une cuvette conte- nant une certaine quantité du même métal; mais cet appareil incomplet donnait lieu à de grandes inexactitudes. Le mercure et les parois du tube retenaient de l'air , qui ,• en vertu de sa légèreté , se rassemblait à l'ex- trémité du tube, agissait, par son élasticité, sur la partie supérieure de la colonne mé- tallique, la déprimait, et devenait ainsi une source d'erreurs d'autant plus graves, qu'il éprouvait lui-même une plus ou moins grande dilatation , par l'effet de la tempé- rature extérieure. Les physiciens mirent donc tous leurs soins à perfectionner la construction du Baromètre. La première condition à rem- plir était de purger et le mercure et le tube de l'air qui s'y trouvait retenu ; on y parvint facilement, en faisant bouillir le métal et en séchant le tube , d'après des procédés qui ne peuvent prendre place ici , mais dont on trouve la description dans tous les ouvrages de physique. Une autre cause d'erreurs se présentait : comme on employait ordinairement une cu- vette d'un petit diamètre, le niveau du mer- cure qu'elle contenait s'élevait ou s'abais- sait à mesure que la colonne barométrique diminuait ou augmentait, et il en résultait que la hauteur du mercure dans le tube ne marquait plus d'une manière précise le de- gré de la pression atmosphérique. En em- ployant une large cuvette , on parait à cet inconvénient; mais l'instrument devenait moins maniable. Nous ne parlerons point ici des nom- BAR BAR A 76 breuses modifications qui furent successi- vement apportées à la construction du Ba- romètre depuis son invention, et qui toutes à peu près consistent à substituer alterna- tivement le siphon à la cuvette et la cuvette au siphon ; nous nous bornerons à rappor- ter celles auxquelles , de nos jours , M. le professeur Gay-Lussac, d'une part, et M. Fortin, artiste distingué, de l'autre, ont at- taché leurs noms. Le Baromètre de M. Gay-Lussac est à si- jjhonj il se compose d'un tube présentant trois parties distinctes : la première et la troisième ont un même diamètre, égal à ce- lui du tube barométrique ordinaire (0m,004) ; la seconde, qui forme le coude du si- phon, est beaucoup plus étroite, afin de prévenir toute introduction de l'air dans la plus longue branche de l'appareil. Cette branche est fermée supérieurement , tandis que l'autre communique avec l'atmosphère par une très petite ouverture qui laisse en- trer l'air, mais par laquelle le mercure ne peut sortir. Le tube est fixé sur une échelle graduée double, et renfermé dans une boîte longue et étroite. Le Baromètre de Fortin est à cuvette ; mais il se distingue des autres instruments du même genre, en ce qu'on peut toujours ramener avec exactitude le niveau du mer- cure de la cuvette au zéro de l'échelle , en rendant ce niveau mobile et en laissant l'é- chelle fixe. A cet effet , le fond de la cu- vette est formé par un sac de peau qui , s'appuyant sur une tête de vis, et devenant mobile lorsqu'on fait marcher cette vis , peut toujours ramener le mercure au zéro de l'échelle. Le Baromètre de M. Gay-Lussac , moins lourd , et par conséquent plus portatif que celui de Fortin , est cependant moins em- ployé que ce dernier, parce qu'il exige deux opérations de hauteur au lieu d'une , ce qui double les chances d'incertitude du résultat. Ce désavantage se fait surtout sentir quand il s'agit de constater de légères différences dans la pression atmosphérique ; car de très petites variations de hauteur, sensibles dans l'instrument de Fortin, peuvent rester inaperçues, partagées entre les deux bran- ches du Baromètre à siphon. Le Baromètre à cadrnn n'est qu'un Ba- romètre à siphon , fixé derrière un cadran dont l'aiguille se meut à l'aide d'une petite poulie très mobile. Sur la gorge de cette poulie passe un fil portant à ses deux extré- mités deux poids parfaitement égaux ; l'un de ces poids entre dans l'ouverture de la petite branche et repose sur le mercure ; l'autre pend librement au dehors. Lorsque la pression atmosphérique augmente , le mercure descend dans la branche ouverte , ainsi que le poids qui pèse à sa surface , et l'aiguille, suivant le mouvement de la pou- lie entraînée par le fil , vient s'arrêter sur un point du cadran. Si, au contraire, la pe- santeur de l'atmosphère diminue , le mer- cure remonte avec le poids , et l'aiguille tourne en sens contraire. Comme la cir- conférence parcourue par l'aiguille est plus grande que celle de la gorge de la poulie , il s'ensuit, en apparence du moins, que les plus petites différences de niveau dans la colonne de mercure, et par conséquent, les moindres variations atmosphériques , sont appréciables sur le cadran. Ces indications sont loin cependant d'être aussi précises qu'on pourrait le croire au premier aspect ; il faut, avant que l'aiguille se mette en mou- vement, que la force qui fait monter ou des- cendre le mercure dans la petite branche surmonte la résistance que lui oppose le double frottement de la poulie sur son axe et du fil sur la poulie. Aussi, quand on veut consulter cet instrument, qui n'est du reste employé que dans les usages habituels de la vie , est-il bon de le frapper doucement à petits coups, pour faire mouvoir l'aiguille. Les observations barométriques doivent toujours subir deux corrections pour donner une mesure exacte de la pression de l'air : l'une , relative à la capillarité, tient compte de la dépression occasionnée dans la colonne de mercure par son contact avec le tube de verre : l'autre est relative à la température dont les variations , en déterminant des changements dans la densité du mercure .- obligent de réduire les hauteurs observées a la même température normale, pour qu'elles puissent devenir comparables ; aussi est-il ordinaire de joindre un Thermomètre a l'appareil barométrique. Revenons maintenant aux usages du Ba- romètre. Les expériences, faites au Puy- de-Dôme par l'ami de Pascal , ayant dé- montré qu'on ne pouvait s'élever sans 476 BAR BAR que le mercure s'abaissât dans le tube ba- rométrique, on en conclut qu'il serait possi- ble de reconnaître ainsi la hauteur d'un point quelconque; mais il fallait détermi- ner préalablement la loi suivant laquelle les variations de. la colonne de mercure répon- daient aux élévations des lieux observés. Si la densité de l'air était toujours la même à toutes les hauteurs, il aurait été facile de calculer rabaissement progressif de la colonne de mercure, à mesure qu'on s'élève. En elTet , lorsque le Baromètre est à 0m,76 et la température à 0°, on trouve, par expérience, qu'il faut s'élever de 10m,05 pour faire baisser le mercure de 0m,001, en sorte que,sous l'empire de ces circonstances, un cylindre de mercure d'un millimètre de hauteur a précisément le même poids qu'un cylindre d'air de même base et d'une hau- teur de dix mètres et demi. Les mêmes cir- constances se présentant dans toutes les couches atmosphériques, il était donc évi- dent que, chaque millimètre de la colonne barométrique répondant à dix mètres cinq décimètres de la colonne atmosphérique, la hauteur de l'atmosphère devait être égale à 760 fois 10m5 ou à 7,980 mètres ; or, ce résultat est bien loin de la vérité, puisque, dans sa mémorable ascension , M. Gay- Lussac s'éleva à 7,000 mètres et plus, et qu'à cette prodigieuse hauteur, le mercure du Baromètre ne descendit qu'à 0ra328. La source de ce mécompte découlait d'une des propriétés physiques de l'air, de sa com- ■pressihilité. Il résulte, en effet, de l'expé- rience, que l'air se comprime en raison du poids dont il est chargé , et qu'en consé- quence la densité de ce fluide, dans un point quelconque, est toujours proportionnelle au poids de la partie supérieure de la co- lonne atmosphérique sous laquelle il est placé, ou bien , ce qui revient au même , à l'élévation du mercure dans le Baromètre à ce point. En appliquant le calcul à celle ob- servation , on trouve que les différences de hauteur des diverses couches au dessus du niveau de la mer sont proportionnelles aux différences des logarithmes des hauteurs du mercure dans le Baromètre. Rien , comme on voit, n'éîait plus simple que cette règle , si le nombre ou module , par lequel il fallait multiplier la différenre des logarithmes, pouvait être regardé comme constant ; mais , à mesure qu'on s'élève dans l'atmosphère , la densité de l'air, qui décroit en raison de la diminution de pression des couches supérieures , éprouve une variation en sens inverse par le refroidissement qui a lieu à mesure qu'on s'éloigne de la surface terrestre. ' Deluc , Tremblay et quelques autres sa- vants cherchèrent à déterminer la loi de ce refroidissement , et de la condensation qui en résulte. Laplace, après eux, imagina une méthode qui paraît être celle qui se rapproche le plus de la vérité, et dontHaùy fit l'application aux observations faites par de Saussure sur le Mont-Blanc. Nous consi- gnerons ici les résultats obtenus, en laissant de côté les calculs qui rentrent tout à fait dans le domaine de la physique. Le Baromètre observé à Genève, à 23 mè- tres au dessus du niveau du lac, avait mar- qué 0m7385, la température étant de 28,05. Les observations faites au même instant , à un mètre au dessous de la cime du Mont- Blanc avaient donné 0m4342 pour le Baro- mètre , et 2°87 au dessous de zéro pour le Thermomètre. Par des calculs établis sur ces bases, en tenant compte de la condensa- tion de l'air et du mercure par le refroidis- sement des couches supérieures , Haiiy trouva que la hauteur totale du Mont-Blanc, au dessus du lac de Genève , devait être évaluée à 2,224 toises, 3 pieds (4,360m46). Les observations trigonomélriques offrirent des résultats à peu près semblables. Plus récemment , un savant allemand, M. Oltmanns a dressé , pour calculer la hauteur des montagnes, des tables qui faci- litent singulièrement l'opération, du moins lorsqu'on renonce à l'usage toujours com- pliqué des logarithmes. Voici comment on procède. Soit h la hauteur barométrique de la station inférieure exprimée en millimètres ; h! celle de la station supérieure ; T et T7 les températures centigrades des deux Baromè- tres ; t et t' celles de l'air aux deux stations. On cherche, dans la première table,le nombre qui correspond à A et que nous appellerons a ; on cherche de même celui qui corres- pond à //, nous le désignerons par b; c sera le nombre, généralement très petit , qui, dans la deuxième table, est en face de T T* ; la hauteur approchée sera donc u — BAR BAR 477 h—c (Si T T* était négatif, il faudrait écrire a—h+f) Pour appliquer à cette hauteur approxi- mative la correction dépendant de la tempé- rature des couches d'air, il suffira de multi- plier la millième partie de celte hau- teur par la double somme 2 {t+t) des ther- momètres libres; la correction sera positive ou négative, suivant que t+t sera lui- même positif ou négatif. La seconde et dernière correction, celle de la latitude et de la diminution de la pe- santeur, s'obtiendra en prenant, dans la troisième table, le nombre qui correspond verticalement à la latitude, et horizontale- ment à la hauteur approchée. Cette correc- tion, qui ne peut jamais surpasser 28m, est toujours addilive. Dans les cas très rares où la station in- férieure serait elle-même très élevée au dessus du niveau de la mer, il faudrait appliquer au résultat une petite correction dont on trouverait la valeur à l'aide de la table quatrième. Au moyen de ces formules qui touchent pour ainsi dire à la perfection , le Baromètre est devenu d'un usage habituel , non seule- ment pour le physicien qui veut constater le degré de pression atmosphérique, mais encore pour le naturaliste qui cherche à fixer la hauteur à laquelle se trouvent les minéraux , les plantes , les animaux qu'il observe. Les différences de niveau dans la colonne barométrique ne se manifestent pas seule- ment en passant d'un lieu plus has à un lieu plus élevé, on les observe encore dans un même lieu : ainsi à Paris il n'y a pas de jours où ce niveau ne change de plusieurs millimètres. En général, on remarque deux sortes de variations dans le Baromètre , les variations accidentelles et les variations horaires. Celles-ci , se reproduisant régu- lièrement et à des heures marquées , sont d'une étendue constante ; les autres sur- viennent irrégulièrement, sans qu'on puisse en prévoir ni l'époque , ni l'étendue. Dans nos climats," les variations horaires sont tellement dissimulées par les variations accidentelles , qu'il a fallu toute la sagacité et toute la persévérance d'un observateur comme M. Ramond , pour les découvrir et les mesurer. Cet habile physicien a reconnu, par une longue suite d'expériences, que les moments de ces variations changeaient avec les saisons; ainsi, en hiver, le maximum de hauteur est à 9 heures du matin , le mi- nimum à 3 heures de l'après-midi , et le second maximum à 9 heures du soir ; en été , les heures critiques sont 8 heures du matin, 4 heures de l'après-midi et 11 heures du soir. Au printemps et en automne , ces heures sont intermédiaires à celles de l'été et à celles de l'hiver. L'étendue moyenne des variations n'est pas la même pour toutes les années ; mais, en général, la différence est peu considérable. En dix ans, de 1816 à 1S25, la moyenne des variations atteignît à peine quatre millimètres. Sous l'Equateur, les mouvements de dé- pression et d'ascension sont, d'après M. de Humboldt qui les a longuement observés, tellement réguliers, qu'ils pourraient servir à indiquer les heures, comme le ferait une horloge ; seulement ils ont peu d'amplitude, car ils s'accomplissent dans une étendue qui ne dépasse point deux millimètres. Les variations accidentelles ne sont sou- mises à aucune loi. A Paris, par exemple , le Baromètre est en oscillation continuelle au dessus ou au dessous de la moyenne de l'année, et quelquefois ces oscillations oc- cupent une très grande étendue; ainsi, dans celte localité, où la hauteur moyenne du Ba- romètre est à peu près de 0,754, on observa dans la même année, en 1821 , deux oscilla- tions présentant entre elles une différence de 0m,061 ; en février, la colonne de mer- cure s'éleva à 0,7889; en décembre, elle des- cendit à 0,719. Les variations du Baromètre indiquent ordinairement un changement présent dans l'atmosphère ; il descend rapidement avec les tempêtes, et il éprouve, en quelques heu- res, de grandes oscillations quand elles ont lieu. L'expérience semble même avoir dé- montré que ces variations annoncent un changement futur , et qu'il suffit de savoir bien consulter le Baromètre quelque temps à l'avance pour pouvoir prédire, à coup sûr, la pluie et le beau temps. En général, il s'é- lève lorsque le temps doit se mettre au beau ; il s'abaisse, au contraire, quand il doit pleu- voir. On a expliqué l'abaissement de la co- lonne barométrique en cas de pluie, et par conséquent la diminution de la pression ai- 478 BAR BAR mosphérique, par la présence dans l'atmos- phère d'une certaine quantité de vapeur d'eau plus légère que le volume d'air qu'elle remplace. Il s'en faut cependant que cette explication soit complètement satisfaisante, bien qu'on ne puisse guère attribuer la va- riation de pesanteur dans l'atmosphère qu'à des variations d'élasticité produites par l'é- vaporation. On remarque que c'est dans les pays les plus éloignés de l'Equateur que les varia- tions accidentelles du Baromètre ont le plus d'étendue ; nous avons vu qu'à Paris il ar- rive qu'elles dépassent six centimètres; elles se réduisent à onze millimètres sous les Tropiques et à deux millimètres dans le voisinage de la Ligne , où ni les pluies pé- riodiques, ni les ouragans même ne font sortir le Baromètre de sa tranquille uni- formité. La hauteur exerce la même in- fluence sur ces variations, qui sont en effet d'autant moins grandes qu'on s'élève da- vantage. Nous terminerons cet article en disant quelques mots des pressions différentes que supporte une surface d'un mètre carré sui- vant les hauteurs du Baromètre. La colonne de mercure étant à 0m,76 ( niveau de l'O- céan ) , cette surface est chargée d'un poids de 10,325 kilogrammes , qui diminue de 13 kilogrammes et demi par chaque millimètre de dépression. Or, le Baromètre marquant environ 0m,600 au Mont-d'Or et à la maison de poste du Mont-Cenis, il en résulte qu'un voyageur de moyenne taille , partant du ni- veau de la mer pour s'élever sur ces mon- tagnes, est soulagé d'un poids de 3,950 kil. Sur l'Etna et sur le mont Liban, où le Baro- mètre ne marque plus que 0m,500 , la dimi- nution de poids est de 5,300 kilogrammes. (A. DlJPONCHEL.) BAROMETZ. bot. cr. — (Fougères). Espèce de Polypode, Polypodium Baro- metz de Linné. * BAROSCOPE. Baroscopium (pâpoç, pesanteur; oyx7T£w, je regarde), phys. — Sorte de Baromètre inventé par Caswel, indi- quant les moindres variations de l'atmos- phère. (C. d'O.) RAROSÉLÉMTE (PotpoJ, poids ; a-ù.r,- ■n-rr,; , Sélénite ou Gypse ; c'est-à-dire Sélé- nite pesante), min. — Synonyme de Baryte sulfatée. Voy. baryte. (Del.) BAROSMA (pstpù;, pesant, fort ; ôop,, odeur), bot. ph. — Genre de la famille des Diosmées, de la tribu de celles du Cap ou des Diosmées proprement dites. Les carac- tères en sont les suivants : Calice ponctué , à 5 divisions plus ou moins profondes , re- vêtu dans son fond d'un disque dont le bord libre forme un anneau entier à peine sail- lant. Pétales courtement onguiculés. Filets au nombre de 10 , dont 5 opposés aux pé- tales en offrent l'apparence sans onglets et sans anthères, et sont bordés de petits cils ; 5 alternes plus longs , glabres ou légère- ment hérissés, capillaires, avec un élargis- sement inférieur , portant chacun une an- thère ovoïde ordinairement surmontée d'une petite glande. Ovaires 5, soudés entre eux , surmontés chacun en dehors d'une oreillette libre , tout couverts le plus souvent de tu- bercules glanduleux et renfermant deux ovules superposés. Les 5 styles soudés en un seul, de la longueur des pétales, un peu arqué, glabre ou velu à la base seulement, s'amincissant à son sommet, que termine un petit stigmate à 5 lobes. Le fruit est une capsule à 5 coques. — On en compte une dizaine d'espèces. Ce sont des arbrisseaux ori- ginaires de l'Afrique australe, d'une odeur forte et pénétrante, comme toutes les plan- tes de cette famille ; à feuilles opposées ou éparses, coriaces, planes, ponctuées, en- tières ou bordées de dents glanduleuses. Les fleurs, blanches ou rougeàtres, sont so- litaires aux aisselles des feuilles, ou réunies deux ou trois sur un court rameau qui si- mule un pédoncule , ou rapprochées plu- sieurs en faisceaux par la contraction de ce pédoncule commun axillaire. (Ad. J.) BAROTE (pâpoç, poids), min. — Nom ancien de la Baryte. Voyez ce mot. BARRACOL. poiss. — Synonyme de Raie miraillet , Raia miraletus L. Voyez RAIE. BARRALET. bot. ph. — Nom vulgaire duMuscari, Hyacinthus comosus L. BARRAS, bot. ph. — Suc résineux qui , après avoir découlé des incisions faites à dessin au Pin maritime , s'est desséché spontanément. BARRE, mam. — Un des noms de l'É- léphant. BARRE, géol. — A l'embouchure de presque tous les fleuves , la rencontre des BAR BAR 479 eaux douces qui se versent dans la mer et des flots de celle-ci qui viennent frapper les rivages détermine le dépôt des matières que ces eaux tiennent en suspension ; il en résulte des Bu nos ou Barres qui s'oppo- sent souvent à rentrée des vaisseaux dans les fleuves, les obligent à attendre le mo- ment de la haute mer, ou bien à chercher des Passes ou Cheneuitx en contournant la Barre, entre laquelle et les rivages il se trouve presque toujours un canal profond , plus ou moins large. La Seine, la Gironde, l'Adour, les grands fleuves du Sénégal, du Gange, des Ama- zones, présentent ainsi à leur embouchure des Barres bien connues des navigateurs. On donne également le nom de Barre à la remontée subite et impétueuse d'une ou plu- sieurs vagues, à une distance plus ou moins grande, dans le lit des fleuves au moment du flux de la marée montante. Ce phénomène quotidien parait être dû à la Barre sub- mergée dont nous avons parlé précédem- ment ; en effet, d'un côté, celle-ci s'oppose à l'écoulement des eaux du fleuve , et d'un autre , elle arrête les premiers flots de la marée montante. Lorsque ceux-ci accumu- lés contre l'obstacle viennent à en triom- pher et à le franchir, ils refoulent les eaux du fleuve et remontent avec elles dans le lit de celui-ci , dont le rétrécissement favorise encore l'élévation locale des eaux. On donne des noms particuliers à cet effet dans plusieurs localités : c'est le Mas- caret, dans la Gironde; le Pororoca, dans plusieurs fleuves de l'Amérique. Voy. ces mots et marée. (C. P.) BARRELIERA. bot. ph. — Synonyme de Barleria. Voyez ce mot. BARRERIA. bot. ph. — Synonyme de Poraqnciba. BARRES, mam. — On appelle ainsi l'es- pace vide qui , chez le Cheval , les Rumi- nants et les Rongeurs , sépare les canines des molaires. BARRI, mam. — Nom vulgaire du jeune Verrat. BARRI1VGTONIA , Forst. bot. ph. — Genre de la famille des Myrtacées (type de la tribu desBartingtoniées). On lui assigne les caractères suivants : Tube calicinal ovoïde ; limbe 2-à 4-parti, supère, persistant. Pétales 4, grands, coriaces. Étamines très nombreu- ses, plurisériées, insérées sur un disque annulaire, épigyne; filets filiformes, libres, longs. Ovaire 2-à 4-loculaire ; loges 2-à 6- ovulées. Style filiforme, à stigmate simple. Baie fibreuse , tétragone , pyramidale , ou oblongue, uniloculaire, couronnée du limbe calicinal ; endocarpe presque osseux , mo- nosperme par avortement. Graine obovée , suspendue , apérispermée. Embryon sub- globuleux, à cotylédons entregreffés. — Ce genre, propre à l'Asie équatoriale, ne ren- ferme que deux espèces ; ce sont des arbres à feuilles opposées ou verticillées ; à fleurs très grandes , disposées en thyrse ou en grappe. (Sp.) *BARRI1VGT0]\IÉES. bot. m.— Sec- tion établie par De Candolle dans la famille des Myrtacées. Voyez ce mot. (Ad. J). BARRIS, mam. — Nom donné sur la côte de Guinée au Troglodyte et au Mandrill. BARRUS. mam. —Nom latin de l'Élé- phant. BARS, roiss. — Voyez bar. BARTALAI. bot. th. — Nom vulgaire du Cnicus ferox de Linné. BARTHELIUM. bot. cr.— Ce genre, établi par Achar, a été depuis réuni par lui au g. Trypethelium. *BARTHESIA, Commers. bot. ph.— Synonyme du g. Myrsine. (Sp.) BARTHOLINA. bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, fondé par R.Brown (ffort. kciv., V, p. 194) pour une espèce ori- ginaire du cap de Bonne-Espérance ( Orchis Burmania L.). Ce g., très rapproché du g. Orchis, a, comme ce dernier, son labelle trilobé et éperonné à sa base; mais son anthère est disposée comme dans les es- pèces du genre Ophrys des auteurs mo- dernes , c'est-à-dire que chaque masse pol- linique, caudiculéc à sa base , a son rétina- cle contenu dans une petite bourse parti- culière, tandis que , dans les vraies espèces d' Orchis, les deux rétinacles sont renfer- més dans une bourse commune. (A. R.) * BARTLEVGIA , Brongn. bot. ph. — Genre de la famille des Myrtacées, auquel son auteur assigne pour caract.: Tube calicina hémisphérique, 2-bractéolé à la base; iimbe à 5 segments imbriqués en préfloraison. Pé- tales insérés au fond du calice , minimes , plans, arrondis. Étamines 10, alternative- ment plus longues et plus courtes, insérées 480 BAR BAR au fond du calice inclus. Ovaire inadhérent, comprimé, 1-loculaire, 2-ovulé. Style ter- minal, subulé, court, à stigmate simple. — On n'en connaît qu'une esp.; c'est un sous- arbrisseau de la Nouv. -Hollande; à feuilles très entières , alternes , courtement pétio- lées, glabres, bistipulées ; à fleurs termi- nales , agrégées. (Sp.) BARTOLIIVA. bot. ph. — Synonyme de Tridax. BARTOXIA, Nutt. bot. ph.— Genre de la famille des Loasées , offrant pour caract. essentiels : Limbe calicinal 5-parti. Pétales 10, plans, courtement onguiculés, lancéolés, bisériés, contournés et imbriqués en pré- floraison. Étamines très nombreuses; filets libres , filiformes : les extérieurs souvent stériles et pétaloïdes. Style à stries spiralées; stigmate tronqué. Capsule cylindracée , grêle , 1-loculaire , polysperme, 3-à 7-valve au sommet; placentaires nerviformes. Grai- nes horizontales , comprimées , bisériées -sur chaque placentaire. — Herbes bisan- nuelles ou vivaces, hérissées de poils raides. Feuilles alternes, sessiles , pennatifides. Fleurs blanches ou jaunes, nocturnes, ter- minales. Ce genre est propre à l'Amérique septen- trionale ; on n'en connaît que deux espèces. Le B. ornata Nutt. (B- deraprfala ; Bot. Mag. , tab. 1487) mériterait d'être cultivé comme plante d'ornement. Ses fleurs sont odorantes , d'un blanc jaunâtre , larges de 10 à 13 centimètres, et pourvues de 200 à 250 étamines. (Sp.) *BARTOXIA, Muhlenb. , Pers. (non Nutt.) bot. ph. — Synonyme du g. Centau- rella. (Sp.) *BARTRAMIE. Bartramia, Less. ois. — Sous-genre formé par M. Lesson, dans son Traité d'Ornithologie , ayant pour type le Chevalier a longue queue (To'anns Bartramia Tem.). Voyez chevalier. (Lafr.) BARTRAMIE. Ba tramia (nom pro- pre), bot. cr. — (Mousses). Ce g. très na- turel, de la division des Mousses acrocarpes, n'a éprouvé que bien peu de variations de- puis qu'il a été établi par Hedwig (iïhisc. Frond., II, p. 3, t. 40), qui le dédia à Bar- tram, colon de l'Amérique septentrionale, souvent cité par Dillen. La seule que Bridel lui ait fait subir consiste, en effet, dans la séparation des espèces qui se plaisent dans les lieux marécageux , et cela sur des carac- tères si légers que le genre Philonotis qui en résulte n'a pas été universellement adopté. Tel qu'il a été limité par Hedwig et Schwœgrichen et tel que nous l'admettons ici, le g. Bartramin , type de la tribu des Bartramiées , se compose de Mousses dont la capsule, brièvement ou longuement pé- donculée, est terminale ou pseudo-latérale, sphéroïde, ovoïde ou obpyriforme, inégale; c'est-à-dire que, le pédoncule étant excen- trique, elle parait et est effectivement pen- chée. Elle est en outre sillonnée dans toutes les espèces , à l'exception du Bartramia arcuata , surtout après la dispersion des spores. Son orifice, resserré et oblique, est muni d'un péristome ordinairement double, mais aussi quelquefois simple (ex.: B. sirirta Brid.). Le péristome unique , ou, quand il y en a deux, le péristome ex- térieur se compose de seize dents infléchies. L'intérieur consiste en seize cils entiers ou bifides, dont les segments écartés reçoivent dans leur intervalle les dents extérieures. Chez quelques espèces , on observe encore d'autres petits cils (ciliola) interposés en- tre les premiers. L'opercule est convexe ou conique , mais toujours mousse. La coiffe est en capuchon, caractère qui, joint à la présence du péristome , peut suffire à faire distinguer ce genre d'un autre infiniment voisin qu'on a nommé Glyphorarpus (voyez ce mot). Les fleurs sont hermaphro- * dites, monoïques ou dioïques selon les es- pèces. M. Schwœgrichen a même observé que, sur le même individu, on rencontre maintes fois des fleurs diclines et d'autres hermaphrodites. Dans les espèces monoï- ques ou dioïques, les mâles sont en tête et se composent de 6 à 12 anlhéridies, accom- pagnées de paraphyses filiformes ou en massue et articulées. La fleur femelle ne contient qu'un petit nombre de pistils, dont un seul , entouré des mêmes paraphyses qu'on rencontre dans le mâle , devient fé- cond et se développe. La fleur hermaphro- dite est composée de 4 à 12 anlhéridies et d'autant de pistils qu'accompagnent les mêmes paraphyses que nous avons vues dans les autres fleurs , soit monoïques, soit dioïques. Ces mousses vivaces, que distinguent un BAR BAR 4M port tout particulier, forment des gazons touffus sur la terre et les rochers , soit dans les lieux ombragés et les forêts de la zone froide ou tempérée, soit sur les montagnes élevées des contrées tropicales où elles ac- quièrent souvent une taille gigantesque. Leurs feuilles, dressées ou ouvertes, sont remarquables par une base élargie qui em- brasse la tige. De cette base, elles vont en se rétrécissant en une pointe acérée , quel- fois subulée. Leurs bords présentent le plus souvent des dentelures très fines. Trente à quarante espèces, croissant sous toutes les latitudes , constituent ce genre. Quelques- unes ont la capsule très courtemenl pédon- culée; toutes les autres ont un pédoncule plus ou moins long. (CM.) *BARTRAMIÉES. bot. cr. — Cette tribu ou ce groupe, de la subdivision des Mousses acrocarpes, dont M. Schvœgrichcn (Spec. Musc, p. 90) fait une petite famille sous le nom de Bartramieœ, offre les ca- ractères suivants. Les tiges de ces Mousses sont le plus souvent droites, réunies en touffes et généralement très longues. Leurs feuilles sont serrées contre la tige , ou seulement dressées, et forment avec elle un angle plus ou moins ouvert; elles sont lancéolées, ou lancéolées très aiguës. Les fleurs terminales et en disque, ou latérales par suite des innovations de la tige, sont ordinairement assez grandes. Les pédoncu- les sont terminaux ou latéraux, le plus sou- vent longs et dressés, rarement courts et recourbés, et, dans ce dernier cas, à peine deux fois plus longs que la capsule. Celle- ci est presque globuleuse, inégale, sillonnée suivant sa longueur et resserrée à son ori- fice. Le péristome, court, est double, simple ou manque tout à fait. L'opercule est court, convexe ou conique. La coiffe est subulée, un peu plus longue que la capsule, ou bien entière et en forme de mitre (exemple Gly- phocarpus Wchbii Nob.). Les genres qui composent ce groupe sont les suivants : Cryptopodiiim, Brid.; Bartramia, Hedw.; Glyphocurpus, Rob. Br. , et Conostomum, Sw. Ces Mous- ses vivent sur la terre, dans les endroits marécageux. Il en est qui préfèrent les lieux secs et stationnent sur les rochers. (C M.) * BARTRAIVUOIDES Bartramioi- dœ. bot. cr. — Fnrnrohr a donné ce nom à un groupe de la famille des Moussesayant pour type le genre Bartramia. (C. d'O.) *RARTSCHIA,Endl. bot. th.— Sub- division du genre Bartsia. (Sr.) BARTSIA, Lin. bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées (Rhinantha- cées). Les caractères distincts en sont: Calice campanule, presque également 4-fide , à fente inférieure un peu plus profonde. Co- rolle tubuleuse; limbe infondibuliforme, obliquement 4-fide. Éiamines incluses. Anthères velues, courtement mucronées. Style longtemps persistant. Capsule bouf- fie, cuspidée, 2-loculaire, 2-valve. Graines un peu courbes; tégument muni de 7 plis aliformes transversalement striés. — Ce genre ne comprend que 2 ou 3 espèces. Ce sont des herbes vivaces, à feuilles dentelées ou incisées, opposées, sessiles; les fleurs naissent aux aisselles des feuilles supé- rieures. (Sr.) BARUCE. bot. th. — Fruit du Sablier. *BARYBAS (3a:ù;, lourd; |3a;, participe de ëx£vcrvant de type. Les caract. de ce g. n'ont pas encore été publiés. Ce g est le même que celui de Scaphidomorphus, crée" pos- térieurement par M. Hope (Revue cuviè- rienne, 1841 ). (D. et C) BARYXYLOIV, Loureir. ((ïasû;, pesant ; S'iXov, bois), bot. ph. — Synonyme du genre Cathartocarpus. (Sp) BASAETE (mot éthiopien), géol. — Boche noire ou d'un gris bleuâtre plus dure que le verre, très tenace et, par conséquent, difficile à casser , d'apparence homogène , mais essentiellement composée de Pyroxène et de Felspath (Orthose, ALbile, Labra- dorite), et contenant une très grande pro- portion de Fer oxydé ou titane. Cette roche , qui se présente souvent en masses ou pitons non stratifiés, s'étend fréquemment en nappes , de forme et d'é- paisseur variables, soit sur le flanc de mon- tagnes coniques, soit sur le sommet de pla- teaux élevés, soit dans les plaines basses et les vallées profondes. Ces nappes recouvrent quelquefois d'autres nappes de môme ma- tière , ou bien des dépôts de nature diffé- rente avec lesquels elles alternent même plusieurs fois, disposition qui alors rappelle une véritable Stratification (voyez ce mot). Le Basalte se rencontre également en filons , ou dikes , qui coupent et traver- sent les dépôts stratifiés. Dans ces divers gisements, on le voit, par place, se diviser en plaques, en sphéroïdes à couches con- centriques et en prismes de 3 à 7 et 8 pans. Ainsi caractérisé , le Basalte est aujour- d'hui, pour tous les géologues, un pro- duit de formation ignée, sorti du sein de la terre à l'état fluide , par des chemi- nées étroites, plus ou moins cylindriques , ou par de longues fissures. La matière qui s'est arrêtée et refroidie dans l'intérieur du sol et dans les foyers d'émission a formé les dikes et les pitons massifs, ou culots, tan- dis que celle qui, après avoir traversé le sol, s'est épanchée à la surface , l'a recouvert de larges manteaux ou de nappes. Avant que cette opinion fût généralement admise, les observateurs ont été longtemps partagés; les uns, et particulièrement !6s Allemands , cédant à l'influence du célè- bre Werner, regardaient le Basalte comme le résultat de précipités formés dans !e sein des eaux, tandis que les autres, guidés par l'étude des volcans éteints de l'Auvergne et de l'Italie, et par celle des volcans en acti- Z.S4 BAS BAS vite de ce dernier pays, soutenaient que les Basaltes étaient volcaniques. Quelque acerbe que la discussion soit de- venue parfois entre les neptuniens et les volcaniens , elle a , en définitive , été très utile aux progrès de la science, par les nom- breuses observations qu'elle a provoquées, et qui ont eu pour résultat, non seulement d'éclairer sur la véritable origine du Ba- salte , mais , par une suite d'analogie , sur celle de toutes les roches de cristallisation dans lesquelles le Feldspath, l'Amphibole, le Mica, le Pyroxène, entrent comme éléments constituants, roches que, contrairement aux idées des géologues wernériens, qui voyaient en elles les précipités formés dans un li- quide primitif, on considère maintenant comme les produits ignés de tous les âges. En Irlande, en Ecosse, en Bohême, en Allemagne, en Italie, en France , en Amé- rique, àTénériffe, à l'He-Bourbon, et dans un grand nombre de localités, le Basalte se présente avec des caractères minéralogi- ques et de gisement qui sont identiques. Les analyses chimiques faites sur des échan- tillons de divers lieux donnent en moyenne, sur 100 parties, 44 à 50 de Silice, 15 à 16 d'A- lumine, 20 à 24 de Fer oxydé, 8 à 9 de Chaux, 2 de Magnésie, 2 à 3 de Soude et 2 d'Eau. Quoique généralement noir, le Basalte passe accidentellement au gris, au verdàtre et au rouge , soit par le mélange avec diver- ses substances minérales , soit par la dé- composition. Sa cassure est semi-cristalline et même terreuse ; il agit sur le barreau aimanté; et, en fondant, il donne un émail noir; sa pesanteur spécifique , lorsqu'il est compacte, est 3. Bien que la pâte du Ba- salte soit homogène , l'œil , armé d'une loupe, distingue , dans sa composition, les cristaux de Pyroxène et de Feldspath , dont il est essentiellement formé ; il y découvre également, mais accidentellement, des cristaux d'Amphibole, de Péridot, d'Olivine et de Fer titane. Quelquefois des cristaux de ces diverses substances sont visibles à l'œil nu, et engagés dans la pâte basaltique; ils donnent à la roche un aspect hétérogène et porphyroïde, qui l'a fait distinguer du Ba- salte par plusieurs géologues qui en ont fait le Basanitc. (i atissimum , ligneux, à odeur très forte et de serre chaude ; le Basilic a grandes fleurs, O. grandifloriim, à fleurs rares, blanches, plus grandes que celles des autres et à odeur peu agréable. Les Ba- silics aiment la chaleur, et si l'on en veut jouir longtemps, il faut les tondre en boule au moment de la floraison. On a aussi donné le nom de Basilin sau- vage à plusieurs autres plantes de la famille des Labiées, tels que les Clinopodes, les Thyms, etc. (C. d'O.) *BASILIj\\A (PaaiXwva, reine), ois. — Ce genre , établi par Boié, est synonvme de Potytmiis de Brisson , et répond à la division desÉmeraudes deLesson , dans sa Monographie des Oiseaux-Mouches. (C. d'O.) BASILISCUS. rept. — V"y- BASILIC *BASILOSAURUS (PaotXeûç, roi, royal; (jaûpc;, lézard), paléont. — Nom donné par Richard Harlan à un animal fossile dont les restes ont été trouvés dans les terrains ter- tiaires de la Louisiane, parce que ce natura- liste croyait que cet animal était un reptile de l'ordre des Sauriens. M. Richard Owen , ayant trouvé que ce fossile appartenait à un mammifère de l'ordre des Cétacés herbivo- res, a dû en changer le nom, et il lui a donné celui de Zeuglodon. Voyez ce moi. (L. D.) * BASIÏVERVE. Basinervis [basis , BAS base; yiervus, nerf,nervure). bot. ph.— Cette expression s'emploie particulièrement pour exprimer une disposition spéciale des ner- vures ; ainsi , une feuille est basinervée , quand ses nervures principales partent tou- tes en divergeant de la base de la feuille , comme dans un grand nombre de plantes monocotylédonées. On dit, dans le même sens, que les feuilles sont digitinervées. (A. R.) *BASIPRIONOTA ((Wç.base; wpiovca- tô;, en scie), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Chrysomélines, éta- bli par M. Chevrolat et adopté par M. De- jean (Catal.,3c édit.), qui y rapporte trois espèces, toutes des Indes-Orientales. Nous citerons comme type du genre la Cassida 8-punctula ou Imatidium 8-punr(atum de Fabricius, qui se trouve à Siam. Les carac- tères de ce g. sont : Tète découverte ; an- tennes longues, conliguës à la base, de 11 articles ; 3-11 filiformes ; dernier un peu acu- miné. Corselet profondément échancré en avant , bisinueux à la base et d'une manière flexueuse; celle-ci est dentée, ainsi que les étuis , sur le dedans ; élytres ovalaires. M. Hope a fait depuis , avec ces Insectes (Colcoplcrit. Man-, p. 152), son genre Prinptera. (D. et C.) *BASIPTA (étym. inconnue), iks. — Genre de Coléoptères tétramères, de la fa- mille des Chrysomélines, établi par M. Che- vrolat et qui faisait autrefois partie des Cas- sida. M. le comte Dejean, dans son dernier Catalogue, a adopté ce genre. On n'en con- naît encore qu'une seule espèce, originaire du cap de Bonne-Espérance, et que nous avons nommée B. g la ura, en raison de sa couleur générale qui est d'un vert pâle, tirant sur le jaunâtre; les côtes du corselet en des- sus offrent une espèce de villosité blanchâtre ; les élytres ont la suture un peu plus obscure et de gros points irréguliers qui, observés à la transparence , font voir des cercles vi- treux, lesquels présentent une tache po- reuse au centre. La longueur de cet insecte est de 8 millimètres et de la largeur de 6. (C.) * BASISOLUTE. Basisolutits (hasis, base; solutiis , détaché), bot. ph. — Se dit des feuilles dont la base se prolonge en un petit appendice sans adhérence , comme dans le Sedum reflexum. BAS 489 *BASITOXE. Basitoxus (Zior,, base, T&'i-Gv , arc), iks. — Genre de Coléoptères té- tramères , de la famille des Longicornes , établi par M. Audinet-Servillc, qui le range dans la tribu des Prioniens (Nouv. classif. des Longicornes, Ann. de la Soc eut. de France, tom. I, pag. 174). Ses caractè- res essentiels sont d'avoir les mandibules épaisses ; le premier article des antennes gros, conique et arqué ; l'angle suturai des élytres sans épine distincte. Il y rapporte deux très grandes espèces du Brésil, nom- mées par lui, l'une B. arma fus de sa Col- lection, et l'autre B. Maillel de celle de M. Mail. (d.) * BASOLEIA ( étymologie inconnue ). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Ozénidcs, Hope , établi par Westwood , et qui corres- pond au g. Axinoyhorus de Gray et à celui de Catapiesis de Brullé. Voyez ces mots. (D.) * BASSARIDE. Bassaris ( pkhlops, on trouve sous la peau , de chaque côté de l'anus, deux os étroits, qui paraissent bien appartenir à un reste de squelette des mem- bres postérieurs , et qui restent non seule- ment isolés, mais fort éloignés de la colonne vertébrale , celle-ci n'offrant d'ailleurs au- cun indice de sacrum ou d'os coxal. Enfin 'M. Mayer a regardé l'ergot des Boas, des ' Pythons, etc., comme un véritable ongle, et a montré qu'il existait sous la peau une sé- rie de petits osselets, qu'il regarde comme ainsi rangés, en procédant de dehors en de- dans : une phalange unguénale, un os du métatarse et un tibia portant deux apophy- ses, dont chacune représente un os tarsien. On voit d'après ce qui précède qu'il est en- core difficile de savoir au juste quel est ce- lui qui disparaît le premier du Bassin ou du membre auquel il sert de point d'appui ; mais, en tout cas, nous trouvons ici la preuve de ce que nous disions en commençant, que sous le rapport de leur développement , ces deux parties semblent essentiellement su- bordonnées l'une à l'autre. L'étude du squelette des Poissons confir- me pleinement ce principe. En effet, on ne trouve aucune trace de Bassin chez les Apodes. Quand il existe, il présente le carac- tère remarquable de ne plus être en rapport direct avec la colonne vertébrale, ou du moins avec cette partie de l'épine qui cor- respond à la partie postérieure du corps. Il consiste d'ordinaire en deux os, dont l'un, placé à la face interne du coracoïdien , sert d'attache au second , qui se porte en ar- rière le long des côtés du corps , au milieu du grand muscle latéral. Ces rudiments de Bassin manquent d'ailleurs dans un très grand nombre de Poissons osseux , alors même qu'il existe encore des nageoires ven- trales qui représentent les membres posté- rieurs ; mais, dans les Squales et dans les Raies en particulier, nous voyons notre ceinture osseuse reparaître presque en en- tier et rappeler ce que nous avons trouvé chez les Reptiles. Ainsi, sous ce rapport comme sous tant d'autres, ces Poisson- hdk BAS BAS cartilagineux , encore trop peu étudiés , se montrent bien supérieurs à ceux que les ichthyologistes ont placés en tête de la classe à laquelle ils appartiennent. (A. DE QUATREFAGES.) BASSIN, géol. — Dépression à la sur- face du sol vers le centre de laquelle coulent et convergent les eaux qui tombent dans un certain rayon. — La forme et l'étendue des Bassins sont très variables; un même Bassin peut se sous-diviser en Bassins secondaires, qui eux-mêmes comprennent de plus petits Bassins ; c'est dans ce sens qu'on dit : le Bassin général des mers ou l'Océan ; le Bassin de l'Atlantique ; le Bassin de la Mé- diterranée, de la Mer Noire ; le Bassin des fleuves, celui des lacs , etc. Par cette ex- pression, on ne doit pas seulement entendre la partie du sol sur laquelle se réunissent les eaux, et qui en est couverte, mais toutes les pentes exondées qui convergent vers le fonds commun. De celte manière, toute la surface de la terre est divisée en Bassins sé- parés par des lignes étroites, qui sont celles du partage des eaux. Ces lignes ne se voient pas seulement dans les montagnes, comme les Alpes , les Pyrénées , mais aussi dans les plaines basses, comme celles «lu centre de la Russie, où la pente qui con- duit les eaux vers les mers du Nord se réu- nit d'une manière à peine sensible à celle qui descend vers la Mer Noire. Il s'en faut de beaucoup que le fond des Bassins soit au même niveau. On trouve dans les Andes , dans les Alpes et les Py- rénées , des dépressions du sol à plusieurs mille mètres d'élévation , et souvent en étage au dessous les uns des autres; les grands lacs de l'Amérique du Nord fournis- sent un bel exemple de Bassins disposés ainsi en gradins. Beaucoup de parties du sol, qui sont au- jourd'hui à sec, ont été des Bassins circon- scrits et remplis d'eau; le lit de presque tous les grands fleuves (le Rhin, le Danube) se partagent en Bassins partiels, qui ne communiquent entre eux que par des pas- sages étroits à travers lesquels le fleuve ac- tuel s'écoule ; on voit, même à la surface du sol, de vastes étendues de pays aujourd'hui habités, et qui sont à un niveau inférieur à celui des mers (bords de la Caspienne, As- trakan). La disposition, la forme, le nombre des Bassins qui partagent la surface du sol n'ont rien de fixe, et les mouvements, les dislo- cations que celui-ci a éprouvés, et qui peu- vent chaque jour avoir lieu, ont changé plu- sieurs fois les rapports des parties basses et des parties élevées, et modifié les plans de pente. Voyez sol , dislocations. Il faut distinguer les Bassins hydrogra- phiques , dont les géographes s'occupent spécialement, des Bassins géologiques. Ces derniers sont ceux dont les parties centrales les plus basses sont formées par les ter- rains les plus nouveaux et dont les bords sont composés par les terrains plus an- ciens, qui sortent successivement les uns de dessous les autres , en se relevant. Tels sont, par exemple, les Bassins de la $eine, de la Tamise, de la Dordogne, du Pô. Les lits de ces fleuves appartiennent eu même temps à un Bassin hydrographique et géologique. Au contraire, certains fleuves, comme la Loire, la Meuse, la Moselle, le Rhin, ne coulent pas dans des Bassins géo- logiques. Les eaux dont la réunion compose ces derniers fleuves ne descendent pas tou- jours des terrains anciens vers les plus nou- veaux ; elles marchent souvent dans un sens inverse ( la Loire , de Blois à Angers ; la Meuse, de Verdun à Namur ; la Moselle, de Metz à Coblentz) ; de sorte que la direction des cours d'eau n'est pas toujours pour le géologue un indice de la disposition des terrains ; elle n'en est même pas un de la pente du sol qui-, dans certains cas, est op- posée à celle de l'écoulement des rivières (Moselle). Cela tient à ce que certains Bas- sins , qu'on peut appeler naturels, ont été successivement remplis par des sédiments qui n'ont fait que couvrir une partie des dé- pressions anciennes; tandis que d'autres sont le résultat de dislocations violentes, qui ont produit de larges crevasses et des • effondrements vers lesquels les eaux se sont portées. Il est très important d'établir cette dis- tinction et de la reconnaître par l'étude géo- logique du sol, avant de faire des recherches de charbon de terre et d'eau jaillissante , par exemple. On reviendra sur ce sujet aux mOtS HOUILLE et TUITS ARTÉSIEN. (C. P.) BASSINET, bot. th. — Voyez eaci- NET. BAT BAT 495 BASSON, ois. — Nom vulgaire de la Foulque morellc ou macroule, Fiilica atra Lath. BASSORIA, Aubl. bot. ru. — Syno- nyme du g. Solarium. (Sr.) BASSUS. ins. — Genre de la famille des Ichneumoniens , de l'ordre des Hyménop- tères, établi par Fabricius et adopté par Gravenhorst et tous les entomojogistes. Les Bassus sont essentiellement caractérisés par un abdomen sessile et comprimé, avec le premier segment linéaire et aplati. Plusieurs divisions ont été établies dans ce genre; mais la première, c'est-à-dire celle qui renferme les véritables Bas- sus, se distingue des autres par plusieurs caractères. Les ailes de ceux-ci ont la se- conde cellule cubitale triangulaire , quel- quefois un peu oblitérée ; leurs antennes et leurs pattes sont grêles. Les espèces de ce genre sont assez nombreuses. Presque toutes celles connues sont européennes ; le type est le Bassus lœlatorius (Ichneu- mon lœtatorius Fab. ) , commun dans presque toute l'Europe. (Bl.) BASTARJDIA,Kunth. bot. ph.— Genre ou sous-g. de la famille des Malvacées ; il parait ne différer des Sida qu'en ce que les coques de son fruit sont vésiculeuses. (Sp.) BASTERA. bot. ph. — Synonyme de Rohria. Voy. ce mot. BAT. ann'Él. — Voyez clitellcm. BATA. bot. ph. — Un des noms vul- gaires du Bananier. BATARA>Azar.7'Aamno/>A//?«>Vieill. (Siiivo;, buisson ; on(é aux grandes espèces de Cré- pidules. (Desh.) BATELEUR. Teratoph/s, Less. (re- pa7G77«c'?, qui fait des prestiges), ois. — Genre de l'ordre des Oiseaux de proie et de la famille des Aigles de Cuvicr. Levail- lant donna ce nom de Bateleur à l'espèce africaine , type du genre, parce qu'elle fai- sait, dans les airs, en volant, certaines évo- lutions ou cabrioles qui la lui firent com- parer à un faiseur de tours ou Bateleur. Ce genre, qui fait partie de notre famille des Falconidées et de noire sous-famille des Aquilinées, a pour caractères généri- ques: Bec droit à sa base, plus allongé que chez la plupart des Aquilinées, ne commençant à se courber que vers la moi- tié de sa longueur et d'une manière peu prononcée ; mandibule supérieure très éle- \ée dans son milieu, du front à son bord T. II inférieur; ce bord à peu près reetiligne, à ouverture très fendue et très large. Face nue ; tout l'espace du lorum n'ayant que quelques petits poils à peine visibles; nari- nes ovalaircs, verticales. Tarses robustes, très courts, largement réticulés, ainsi que les doigts, jusqu'aux deux tiers de leur longueur ; le dernier fiers recouvert d'une rangée de trois ou quatre larges écailles. Queue reetiligne , extrêmement courte , tronquée, dépassée de beaucoup par les ailes pliées; celles-ci de longueurmédiocre, aiguës comme chez les Faucons, à rémiges primaires, décroissant brusquement com- me chez les Hirondelles ; la quatrième étant de 4 centimètres plus courte que la seconde, qui est la plus longue; la cinquième plus courte que la quatrième de S centimètres, et la sixième de 5 centimètres plus courte que la cinquième ; rémiges secondaires très développées en largeur et recouvrant en partie les primaires; plumes des côtés de la tête très grandes, pouvant se redresser et s'é- taler latéralement comme chez les Cacatois. Nous croyons être le premier qui ayons remarqué ce double caractère d'ailes con- struites sur le type aigu et à décroissance si brusque des primaires, caractères vraiment anomaux dans la sous-famille des Aquili- nées, et qui paraissent avoir échappé à M. Lesson en établissant le genre, puisqu'il ne les indique pas dans son Traité. L'extrême brièveté de la queue de ce ra- pace est certainement une bizarrerie, une anomalie même, des plus singulières, dans l'ordre des Oiseaux de proie: car ce mem- bre faisant l'office de gouvernail chez l'oi- seau dont les ailes font celui de rames lors- qu'il vole, il semblait devoir conserver ses justes proportions et toute son énergie chez l'oiseau de proie, qui , pour se procurer sa nourriture , a besoin d'un vol plus rapide , ou au moins plus facile que les autres. La seule espèce du genre que Levaillant nous a fait connaître le premier est le Ba- teleur (Levail., Afr/'q-, pi. 7 et 8 et p. 20, Fulco ecaudâhts Sh.), le Bateleur a courte queue ( Teralopius ecauâaius Less. , Tr. , p. 47, Helotarsus typus Sm.) Il est au moins de la taille de l'Ai- gle Jean-Leblanc, mais beaucoup plus court, car l'individu mâle adulte que nous possé- dons a de largeur, vu de face et d'un pli de 498 B.\T BAT l'aile à l'autre, près de 22 centimètres, et n'a de longueur, du bec à l'extrémité de la .queue, que 51 centimètres, età l'extrémité des ailes 62 centimètres. On voit que ces ailes ployées dépassent la queue de 11 cen- timètres. Celle-ci porte à peine ^centimè- tres. Ses couvertures supérieures la recou- vrent jusqu'à 3 centimètres de son extré- mité, et les inférieures jusqu'à cette extré- mité même. La tête, le cou, tout le des- sous et les jambes, les ailes et les scapu- laires , en forme de deux bandes longitudi- nales , sont d'un beau noir avec quelques reflets vert foncé ; tout le dos et la queue d'un beau brun roux très vif. Toutes les couvertures petites et moyennes de l'aile d'un gris cendré, formant une large bande alaire , se détachant sur le noir des rémiges pt des scapulaires ; la cire , la large peau nue des lorum et les tarses d'un jaune ou rouge orangé. C'est, comme on voit, un des Oiseaux de proie dont le plumage est le plus mar- quant , en môme temps qu'il offre les for- mes les plus bizarres ; car, à cette queue presque atrophiée, il joint les plumes la- térales de la tète, susceptibles de s'ébour- riffer, et qui lui donnent un peu la phy- sionomie d'un rapace nocturne. Ses allures et ses mœurs présentant aussi quelques singularités, nous extrayons de Lcvaillant les faits suivants. Quand il vit, pour la première fois, voler le Bateleur, il crut que quelque accident l'a- xait privé de sa queue, d'autant plus qu'il re- marqua dans son vol un mouvement très extraordinaire; mais il reconnut bientôt que la queue écourtée de cet oiseau était un ca- ractère de l'espèce, et sa manière de voler un jeu dont il s'amusait, en provoquant sa femelle qui lui répondait de la même ma- nière. Il plane, dit l'auteur, en tournoyant, et laisse échapper de temps en temps deux sons très rauques , l'un d'une octave plus haut que l'autre. Souvent il rabat tout à coup son vol jusqu'à une certaine distance de la terre, en battant l'air de ses ailes, de manière à faire croire qu'il s'en est cassé une et qu'il va tomber. Sa femelle ne man- que jamais alors de répéter le môme jeu. Ces coups d'aile s'entendent à une très grande distance, et leur bruit peut être comparé à celui d'une voile dont un des coins s'est détaché et que le vent agile avec violence. Ces Oiseaux sont très communs près des bois de Lagoa, au cap de Bonne-Espérance, dans tout le pays d'Auteniquoy, et le long de la côte Natal jusqu'en Cafrerie. Ils se tiennent par couples isolés dans les monta- gnes. La femelle est d'un quart plus forte que le mâle, et, par conséquent, que l'in- dividu de notre description, et ses couleurs ont en général un ton plus faible. Elle con- struit son nid sur les arbres, et ses œufs, au nombre de trois ou quatre, sont entière- ment blancs. Le Bateleur, dit encore Levaillant, se repaît comme les Vautours, de toute sorte de charogne; cependant il attaque souvent les jeunes Gazelles, les Agneaux ou les Moutons malades près des habitations , et les jeunes Autruches encore petites, lors- qu'elles se trouvent séparées de leurs père et mère. Il suffit de jeter un coup d'œil sur cet oiseau pour reconnaître qu'il n'a point les caractères des Aigles ; ses serres sont moins fortement arquées, et son bec aussi, par conséquent, moins vigoureux. C'est en- core une de ces espèces ambiguës qui tien- nent autant du Vautour que de l'Aigle. L'opinion de cet excellent observateur est d'autant plus fondée , qu'il ajoute plus loin qu'il a remarqué que ces Oiseaux em- portaient, dans leurs jabots, la nourriture qu'ils dégorgeaient ensuite à leurs petits , habitude particulière aux Vautours. C'est donc avec grande raison que M. Les- son a formé un genre particulier de cet oi- seau, qui ne pouvait rester dans les Cir- caètes où le plaçait Cuvier. C'est une de ces espèces à caractères mixtes et même bi- zarres dans les formes comme dans les mœurs, qu'on ne peut placer dans aucun groupe connu , et qui doivent être type d'un nouveau genre. Le docteur Smith, dans son expédition de l'Afrique australe, et pendant son séjour au cap de Bonne-Espérance , a formé de cet oiseau son genre Helolnrsus, et l'a appelé Helotarsus lypus; mais nous croyons la formation de celui de Terato- pins antérieure. Celui de Bateleur, comme nom générique français, est certainement le premier. (Lafr.) * BATEMA1VNIE. Batemannia. bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, ttAT tribu des Vandées, établi par M. John I.indley (Bot. reg., t. 1714) pourune plante originaire de l'Amérique tropicale , et dont les caractères sont les suivants : Les sépales sont étalés; les inférieurs, opposés au la- belle, sont égaux et onguiculés à leur base; les deux intérieurs, plus larges, sont obli- ques et attachés sur les parties latérales du prolongement inférieur du gynostème ; le labelle , articulé avec la base du gynostème prolongé , est concave et trilobé.- L'an- thère , petite et biloculaire, contient deux masses polliniques, bilobées dans leur par- tie postérieure et appliquées sur un réti- nacle triangulaire. Les pseudobulbes sont ovoïdes et comme à quatre angles ; les feuilles obovales, oblon- gues, plissées ; les fleurs, longuement pédi- cellées et d'une teinte brune pourprée, sont accompagnées chacune d'une bractée con- cave, renflée et comme quadrilatère. Elles forment une grappe radicale. (A. R.) BATHELIUM (Parvî , percé; ôyîXti, ma- melle), bot. cr. — (Lichens). Acharius avait d'abord créé ce genre (Meth. Licht., p. 111) pour un lichen africain , qu'il a depuis re- porté dans son g. Trypethelium. Voyez ce mot. (C. M.) * BATHIS. ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Chrysomélines, éta- bli par M. Dejean ( Catal. , 3e édit. ) sans publication de caractères. Il y rapporte deux espèces , l'une du Brésil méridional , nom- mée par lui B. cognata, et l'autre de Bué- nos-Ayres, nommée par M. Buquet B. bonarietisis. Ce genre faisait autrefois partie des Colaspis. (D. et C.) *BATHSEBA (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Chrysomélines, établi par M. Dejean (Calai. ., 3e édit.), qui n'en a pas publié les caractères. Ce g. ne renferme qu'une seule espèce, nommée par lui B. transversale, et qui est du cap de Bonne-Espérance. Ce g. appartenait autrefois à celui de Colaspis- (D. etc.) BATHYERGUS, Illig. «a». — Voyez ORYCTF.RES. * BATHYRHYNCHUS, Macn. (paOfc, vaste; prftfiç, bec), ois. — Genre synonyme de celui de Paradoxornis de Gould. Voyez PAHADDXI1RMS. (LaFR.) • *BATIA (nom d'une Naïade), ras. — M. T.AT km Westwood ( Synops. of gênera British ins. , pag. 113) désigne ainsi, d'après Ste- phens, un g. de Lépidoptères nocturnes , de la famille des Tinéides, ctauquel il donne pour type la Tinea flavi frontella de Fa- bricius. Voyez teigne. (d.) *BATTLLUS (batillus,\^\\€). molx.— M. Schumacher, dans son Essai d'une. Classification des Teslacés, donne ce nom latin à un genre qu'il nomme Pelleron en français, et qui est inutilement créé pour quelques espèces du genre Turbo de Linné. (Desh.) BATIS, L. (ëâ-ro; , ronce), bot. th. — Genre non classé dont les caractères sont : Fleurs dioïques. Fleurs mâles : Chatons compactes, à écailles 1-flores, arrondies, 1- flores , convexes à la base , concaves aux bords, quadrisériées. Périanthe spathacé, monophylle, comprimé. Élamines 4; filets subulés ; anthères oblongues, dithèques, incombantes. — Fleurs femelles : Chatons charnus, à écailles unifiores, acuminées , presque planes, distancées, quadrisériées. Ovaire subovoïde , pointu , adné au chaton. Stigmate grand, sessile , bilobé. Baies suc- culentes, 1-loculaires, agrégées en syncarpe, oblongues. Graines au nombre de 4 dans chaque baie, triangulaires. — Arbrisseau diffus. Rameaux opposés ; les jeunes sont tétragones. Feuilles opposées, charnues. Chatons axillaires, solitaires. Ce genre n'est fondé que sur une seule espèce , le B. ma- ritima Sw., qui croît sur les plages de l'A- mérique équatoriale. (Sp.) *BATOCERA (Poctoç, buisson; xs'paç, corne), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Longicornes, établi par M. Dejean dans la 3e édition de son Cata- logue. On connaît plus d'une dizaine d'es- pèces qui rentrent dans ce genre, parmi les- quelles trois seulement ont été décrites : Ceramhyx armatus OI. ou humeridens Latr. , Lamia S-maculata et L. ruhus Fabr., toutes originaires des Indes orien- tales; cependant la dernière se rencontre aussi aux îles Bourbon, de France et de Ma- dagascar. M. W. W. Saunders a fait insérer une notice sur les habitudes de cette espèce (Trans. ofthe Ent. son., vol. I, p. 60), et il dit à ce sujet : Ces Insectes se trouvent pendant les mois de mai et juin, dans le voisinage de Calcutta, sur le Pipai (Fin, s 5M BAT BAT rclïgiosa), dont ils mangent les Dourgeons. Ils sont si fortement attachés aux branches de cet arbre, qu'on ne peut les en détacher que par une forte secousse. Leur vol a lieu en ligne droite, et leur grande taille les fait ressembler à de petits Oiseaux. Ce genre se distingue des autres Lamiaires, leurs congé- nères, par ses antennes de 12 articles, gar- nies en dessous d'un grand nombre de peti- tes épines scabreuses ou crochues. Le corse- let est fortement étranglé près des extrémi- tés, etarmé, sur le milieu latéral, d'une forte épine aiguë. Les élytres sont tronquées , chargées de tubercules à leur base ; l'é- paule est saillante et munie d'une épine ; le sommet de la suture en offre aussi une pe- tite. (D. etc.) BATOLITE. Batolilcs. moll.- Mont- fort, dans sa Conchyliologie systémati- que, a proposé ce genre pour une coquille fossile , qu'il regarde comme cloisonnée, à la manière des Orthocères. Ce genre, cor- respondant exactement à celui que Lamarck nomme Hippurite, a été reconnu comme un double emploi absolument inutile. Quel- ques auteurs l'ont cependant, à l'imitation de Montfort, conservé parmi les Cépha- lopodes décapodes ; mais , depuis très longtemps, nous avons démontré que les Hippuriles, et par conséquent les Batolites, sont des Coquilles bivalves, voisines des Sphérulites, et appartenant à la famille des Rudistes de Lamarck. Voyez hippurite et BUDISTE. (DESH.) RATON, bot. — Les jardiniers donnent ce nom aux plantes dont les fleurs sont dis- posées en épi le long d'un axe redressé et rigide. C'est d'après ce principe qu'on a nommé : Bâton de Jacob, VAsphodelus luteus ; Bâton de saint Jean, le Polygo- ■num orientale; Bâton d'Or, le Cheiran- ihus cheiri ; Bâton royal, VAsphodelus alhus. (C. d'O.) BATONNET, moll. — Nom vulgaire d'une jolie espèce de Cône , Conus tendi- neus des auteurs. Voyez cône. (Desh.) ^ *BATOSCELIS (parc;, buisson; cxi- Xt;, cuisse ou jambe), ins. — Genre de Co- léoptères pentamères, famille des Cara- biques, tribu des Harpaliens, établi par M. Dejean dans son dernier Catalogue , mais dont il n'a pas publié les caractères. D'après une note qui nous a été communi- quée par M. Reiche , l'un de nos Coléopté- ristes les plus instruits , ce genre se distin- gue de ses voisins par un corps cylindrique; par un corselet presque carré , très légère- ment rétréci postérieurement; par des man- dibules saillantes , très arquées , et enfin par des pattes courtes, robustes, dont les antérieures sont fortement échancrées inté- rieurement et armées extérieurement de 6 dents spiniformes; et les intermédiaires et les posiérieures hérissées d'épines au côté externe , cequel'auteuravouluexprimerpar le nom de Batoscelis.—Ce genre a pour type le B. Reichei Dej. C'est un insecte du Bengale qui a tout à fait l'aspect d'un Cli- vina ; mais M. Reiche pense que M. De- jean a eu tort de lui donner pour congénères les Agonoderus oblongus et discipennis de son Specics, qui n'ont que deux dents au côté interne des pattes antérieures, au lieu de six qui caractérisent le genre dont il est ici question. (D.) *BATRACHTDEA(pà7?a-/.cç,grenouil- le; î£éa, forme), ins. — M. Serville (Ins. or- thop., Suites à Buffon) applique celte dé- nomination à une division du genre Tc- tn'jr, de la famille des Acridiens , compre- nant les espèces dont les ailes sont fort courtes et rudimentaires, et dont l'extré- mité du prothorax ne dépasse pas le bout de l'abdomen. M. Serville rapporte à cette division les Telrix mucronata (Encycl. du Brésil) et bipunrtata (Gryllus bipunctatu* Lin.), commune dans une grande partie de l'Europe. (I,,I>) *BATRACIIION(PJxT?a-/>, petite gre- nouille), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Carabiques , tribu des Harpalidcs , établi par M. Chevrolat et adopté par M. Dejean qui, dans son dernier Catalogue, en- mentionne trois espèces pro- pres au Mexique; la première nommée par lui B.chulconotum et les deux aulres.fi. rana, et B. ntfipalpum Ch. Ce genre est voisin des Hypolithu*. Ses principaux ca- ractères sont : Corps large, aplati. Palpes labiaux , à deuxième article arqué et renflé par l'extrémité ; pénultième presque uni- que, très aminci par le bas ; dernier oblong, mince. Yeux saillants, grands, arrondis, latéraux. Menton échancré semi-cireulaire- ment, armé d'une dent ; deux larges fossel- BAT BAT 501 tes entre les yeux, et deux autres sur ïa base du corselet : celui-ci est presque droit en avant et en arrière, coupé cependant un peu obliquement près de l'angle postérieur , et élargi et arrondi sur le côté antérieur. Élytres courtes, sinueuses près de l'extré- mité, à côtes peu élevées. Pattes à 4 articles dilatés ; 3 et 4 trianguliformes. Le premier article des tarses des pattes postérieures est très allongé et le suivant d'un tiers plus court. (C.) BATRACHITE (fA^^yoç, grenouil- le ). min. — M. Breithaupt a désigné sous ce nom un minéral d'un gris verdàtre et d'un éclat gras qui , par son aspect , lui a paru avoir quelque ressemblance avec le frai de Grenouille, et qui vient du Mont- Rizoni, dans la partie méridionale du Ty- rol. Il est en masses compactes, présentant quelques indices de clivages, qui mènent à un prisme rhombique de 115°. Sa dureté est celle de l'Apatite ; sa pesanteur spécifique est de 3,04. Ses composants essentiels pa- raissent être la Silice et la Magnésie. (Dfx.) BATRACïIOIDE. Batraehus, Schn. (pa'rpaycç, grenouille), roiss. — Genre de Poissons ainsi nommé par Lacépède, parce que Tune des espèces qu'il réunissait à celle sur laquelle il a établi ce genre avait reçu de Miiller l'épithète de Raninns. C'est le Gadus raninus de Mullcr,devenu le Bien- nins ranitius de Linné, mais associé à tort par Lacépède au Gadus tan Lin. L'espèce a la tête large et grosse, ce qui fait ressem- bler ce poisson à un têtard de Grenouille. Bloch , dans son édition posthume de Schneider, eut la même idée, car il a nom- mé Batraehus le genre formé sur la même espèce. Le caractère de ce genre de la fa- mille des Acanthoptérygiens, à pectorales pédiculées, consiste dans une tète large et plate ; une gueule amplement fendue , le plus souvent garnie de lambeaux cutanés ; une dorsale très petite , sortant à peine de la peau , suivie d'une seconde très lon- gue et étendue jusqu'à la caudale ; des pec- torales portées sur des bras courts et plats, situées en arrière des ventrales; des jugulai- res à trois rayons, dont le premier est 1res élargi par le bord de la peau. Les mâchoires, le palatin et le vomer portent des dents, et enfin le sous-opercule, armé de deux fortes épines,est aussi considérable que l'opercule. La membrane branchiostège a six rayons. On retrouve d'ailleurs, dans ce poisson, le caractère constant de tous ceux de cette fa- mille qui est de manquer de sous-or bitaire. Lacépède, comme nous l'avons dit, et Bloch ont gâté le genre naturel qu'ils dénom- maient en associant ensemble plusieurs es- pèces tout à fait éloignées les unes des au- tres. Aussi peut-on dire que, seulement de- puis la Monographie publiée dans notre Ichthyologie , le genre a été régulière- ment fondé sur des caractères naturels. Linné en connaissait deux espèces : l'une le Gadus tau ; l'autre le Cottus 'grunniens. Cette dernière épithète a été donnée par Linné à l'espèce de Batavia, parce que les Hollandais de cette colonie ont appliqué à ce poisson le nom de Knorrhan (Coq bruyant ou grognant), qui est la dénomi- nation du petit Coq de Bruyère (Tetrao tetrix Lin.), et qui a été aussi appliqué à des Poissons du genre des ïrigles et autres voisins. Willugby a traduit par Gallus gnmniens le nom hollandais qu'il pre- nait dans Nieuhoff, et c'est ainsi que l'épi- thète est restée à l'une des espèces. Ce genre est embarrassant à placer dans la méthode ichthyologique; mais, en examinant par quel plus grand nombre de leurs caractères les Batraehoïdes ressemblent aux autres Poissons , on est conduit à les rapprocher des Baudroies. Il en existe dans les deux Océans. Les uns ont la peau nue, d'au- tres l'ont écailleuse. On trouve , sur deux rives de l'Amérique méridionale, des espèces à peau nue et sans barbillons, dont les dents sont longues et crochues , et qui pourraient bien être distinguées généri- quement. Je ne l'ai pas fait, parce que tous les autres caractères rappellent suffisam- ment les Batraehoïdes. L'une d'elles est ie Niqui de Marcgrave. (Val.) * BATIIACHORHIIVA (Pôrpaxoç, gre- nouille ; ptv, nez), ins. — Genre de Coléop- tères tétramères, famille des Longicornes, établi par M. Dejean dans son 3e Catalogue , avec une espèce qu'il nomme B. vylindricn, et qui se trouve aux îles de France et de Bourbon. Ce genre a été placé par lui après les Xylotriinisùe Serville,etparconséquent dans la tribu des Lamiaires de cet auteur ; mais sa place véritable esi à côté des Truc- 503 BAT BAT sxstcmus de Latreille , faisant partie de sa tribu des Cérambycins. Il en diffère , en ce que le corselet est convexe , presque en disque, qu'il s'avance anguleusement sur I'écusson , et que les étuis en sont plus étroits et arrondis chacun sur l'extrémité. Le présternum est large et arrondi ; il ne dépasse guère l'origine des pattes antérieu- res et ne fait que les séparer entre elles. Le mésosternum offre une petite saillie arron- die, en avant de laquelle, en dessous, est une faible dépression pour recevoir une par- lie du présternum. (C.) BATRACHOSPERME. Batrachos- permum ( pârpayo; , grenouille ; oirs'pfxa , semence), bot. cr. — (Phycées). Genre établi par Roth pour le Conferva gelatinosa de Linné , nom sous lequel plusieurs plantes étaient confondues. Depuis, ce g. a été sub- divisé en plusieurs autres. Les caractères distinctifs de celui-ci peuvent être établis ainsi : Fronde entourée d'un mucus assez épais, formée de filaments le plus souvent rameux, pellucides, articulés, striés longi- tudinalement, chargés, au sommet de cha- que article , de faisceaux verticillés de ra- mules articulés, moniliformes, colorés. Au milieu des ramules se trouvent des gemmes arrondies, considérées comme des organes fructifères. Les détails que renferme l'ar- ticle batrachospermées , qui suit immédia- tement, sont destinés à compléter celui-ci. Les esp. du g. Batrachosperme, au nom- bre de huit à dix, habitent les eaux douces, ou si quelques individus ont été trouvés sur les bords de la mer , c'est sur des points où des rivières viennent mêler leurs eaux à l'eau salée. Ces Algues aiment surtout les eaux vives et courantes ; elles ont un port élégant. L'esp. la plus commune et la plus connue, le B. monili/'ormeR.., est polymorphe. Elle est remarquable par sa consistance gélatineuse et les paquets glo- buleux de ses ramules, qui, se trouvant es- pacés assez également sur les filaments principaux , lui donnent quelque ressem- blance avec le frai de Grenouille, ainsi que l'exprime l'étymologie du nom de ce genre. Cette algue, d'une couleur brunâtre plus ou moins foncée , adhère fortement au papier sur lequel on en prépare des échantillons pour l'herbier; et, dans cet état, si elle reste exposée à l'influence de la lumière , elle ne tarde pas à prendre une teinte d'un beau violet. Le B. vagtim Ag. est quelque- fois d'un vert bleuâtre. Le B. tenuissi- mum Bor. a des filaments déliés comme des cheveux, et dont les articles allongés sont à peine chargés de quelques ramules très courts. (Bréb.) * BATRACHOSPERMÉES (pârpay/,;, grenouille; amçp.% , semence), bot. cr. — (Phycées). Tribu renfermant un certain nombre de genres qui ont été, pour la plu- part , établis aux dépens du g. Butrachos- permnm de Both. Les caractères généraux de ce genre d'Algues sont : Une fronde fila- menteuse ou globulaire, formée de filaments articulés, rameux, enveloppés d'un mucus gélatineux. Dans ces plantes , le filament principal , sorte de tronc primitif sur le- quel sont implantés des faisceaux de ra- mules souvent verticillés , semble d'une autre nature que les filaments accessoires. Les loges de ceux-ci sont pourvues d'un en- dochrome abondant, coloré , tandis que les articulations du filament central qui a at- teint tout son développement sont presque toujours diaphanes et à peine marquées de taches ou zones endochromiques. Les ra- mules articulés sont souvent terminés par des prolongements capillaires diaphanes , d'une grande ténuité, et qui paraissent inar- ticulés, lors même qu'ils sont examinés avec un microscope dont le pouvoir amplifiant est très puissant. On a regardé comme des fructifications des gemmes qui se trouvent au milieu des rameaux. Elles sont formées de corpuscules agrégés, entourés de ra- mules. Nous croyons qu'on doit les consi- dérer comme des sortes de bourgeons ; et, à ce titre, on peut leur reconnaître des fa- cultés reproductrices. Six genres doivent être rapportés à cette tribu: ce sont les g.Dudresnaya, Bonnem. ; Mesoyloia, Ag.; Thorea, Bor.; Batrachos- permum, R.; Draparnaldia , Bor.; et Chœtophora, Ag. Les deux premiers ren- ferment des Algues mannes ; les autres ne représentent que des espèces d'eau douce. (Bréb.) * BATRACHOSPERMELLÀ (pâxpa- y.o;, grenouille; airêppia, semence), bot. cr. (Phycées). — Nom donné au g. Batrachos- jiermum par Ben] . Gaillon, qui voulait faire adopter une terminaison identique pour tous BAT les noms de certains groupes d'Algues. (Br£b.) *BATRACHOSTOMUS, G. (P«p«X'Ç. grenouille ; ar^u.* , bouche), ois. — Genre formé par Gould de celui de Podarge de Cuvicr, pour l'espèce décrite et ûgurée de Temminck dans ses Planches coloriées, Sous le nom de Podarge cornu. (Lafr.) * BATRACHOTETRIX ( paTpaXo; , grenouille; rsrpiÇ, sorte d'oiseau), ins. — Genre de la famille des Acridiens, de l'ordre des Orthoptères, établi par M. Burmeister (Uandb. der Ent.) sur deux espèces exoti- ques : B. bufo et £. granulata Herb.; la première, du cap de Bonne-Espérance, fi- gurée dans l'ouvrage de Stoll, pi. 8, A> l'autre, des Indes orientales, décrite et figu- rée dans les Archives de Herbst. Les Ba- trachotetrix se rapprochent des Telrix et des Ommexccha ; mais ils s'en distinguent surtout par l'absence d'ailes dans les deux sexes. (Bl.) BATILICHUS. roiss. — Voyez batra- CHOÏDE. BATRACIENS (Pâr^o;, grenouille). rept. — Les Batraciens forment le qua- trième ordre de la classe des Beptiles , et diffèrent des trois ordres précédents par des caractères tellement distincts, qu'on peut les regarder comme formant un des groupes les mieux définis de la méthode naturelle. Ils ont pour caractères : Un tronc déprimé, trapu, arrondi ou allongé ; un sternum dis- tinct et généralement très développé ; des côtes rudimentaires ou nulles ; des vertè- bres dorsales en nombre variable , depuis dix seulement, comme chez les Anoures, jusqu'à quatre-vingt-dix , comme chez les Sirènes. Le corps terminé par une queue ou privé de ce membre. La peau nue, molle, sans aucune apparence d'écaillés , excepté chez les Cécilies. La tête déprimée, à contour antérieur semi-circulaire, articulée avec l'a- tlas par deux condyles occipitaux. Le cou nul ou non distinct de la tête et du tronc. Les pattes nulles, incomplètes ou variables par leur nombre et leur proportion ; les doigts dépourvus d'ongles ou munis tout au plus de petits étuis cornés , et généralement très propres à recevoir les impressions tactiles. Les fonctions sensoriales obtuses. Chez les uns, l'œil se rapprochant de celui des Pois- sons et chez quelques espèces petit ou nul. BAT 505 Les paupières mobiles dans ia plupart de» cas; conduit auditif externe. Un cœur à un seul ventricule et à une seule oreillette cloi- sonnée : le sang à globules volumineux et ellipsoïdes, des poumons auxquels se joi- gnent, dans le premier âge , des branchies analogues à celles des Poissons, supportées par des arceaux cartilagineux, résultant du prolongement de l'os hyoïde. En arrivant à l'état parfait , la plupart perdent leur appa- reil branchial , tandis que d'autres les con- servent toute leur vie. La respiration pul- monaire s'opérant par un mécanisme sem- blable à la déglutition. Point d'organes co- pulateurs chez les mâles ; accouplement par simple contact , et se prolongeant pendant plusieurs jours. Des œufs à enveloppe membraneuse, pondus, le plus souvent, avant la fécondation et grossissant après la ponte. Des petits subissant divers degrés de transformations : d'abord dépourvus ,de membres et munis d'une queue , ils pren- nent, en grandissant, quatre pattes et per- dent leur queue comme les Anoures, ou la conservent comme les Urodèles et les Pé- romèles. Presque tous vivent dans l'eau ou dans les lieux humides; ils sont herbivo- res dans leur premier âge et deviennent carnivores, en passant à l'état parfait, mais jamais il ne se nourrissent de débris d'animaux. Tels sont les caractères com- muns qui unissent les Batraciens ; car, sous tous les autres rapports, ils présentent des différences marquées dont nous avons indi- qué quelques-unes seulement. Leur histoire, longtemps mal connue, n'est sortie du chaos qu'à l'époque où Lau- renti les étudia méthodiquement et les classa ; nous devons à M. Al. Brongniart la division des Reptiles en quatre ordres. C'est lui qui leur a assigné les noms adoptés maintenant par la plupart des naturalistes; mais c'est M. Duméril qui, dès 1807, a posé les bases de leur distribution actuelle, par son savant Mémoire sur la Division des Reptiles Batraciens- Quoiqu'à cette époque il eût encore laissé les Cécilies parmi les Ophidiens, il avait déjà indiqué avec précision les caractères qui établissent des points de similitude entre ces Reptiles et les Batraciens. C'est d'après cette don- née que les erpétologistes, et Oppel le pre- mier, ont fait de ce genre une famille de 504 BAT BAT l'ordre des Batraciens , ce que G. Cuvier n'avait pas encore fait dans sa seconde édi- tion du Règne animal, publiée en 1829, parce qu'il ignorait que ces animaux su- bissent des métamorphoses ; cependant , frappé de leur analogie avec les Reptiles, il les avait placés sous le nom de Serpents nus, à la fin de Tordre des Ophidiens, comme établissant le passage aux Batraciens. De- puis, les travaux de J. Wagler, du prince Ch. Bonaparte et du professeur Miiller de Bonn, ont confirmé l'arrangement dont la première idée est due aux naturalistes fran- çais. Dans la méthode adoptée aujourd'hui par MM. Duméril et Bibron , les Reptiles qui composent l'ordre des Batraciens sont partagés en trois sous-ordres , fondés sur des particularités de leur organisation ex- terne, faciles à saisir; ce sont l'absence complète des membres et la privation ou l'etistence de la queue. Le premier sous-ordre est celui des Pé- romèi.es, Reptiles de structure anomale, et établissant, d'un côté, le passage des Ophi- diens aux Batraciens et, de l'autre, aux Poissons. Leur corps est cylindrique et nu ; leurs membres nuls ; leurs yeux à peu près cachés sous la peau et manquant quelque- fois. L'articulation des vertèbres a lieu comme dans les Poissons; elles sont creu- sées en avant et en arrière d'une cavité co- nique remplie d'un liquide gélatineux. Leur squelette présente, comme chez les Serpents, de longues rangées de côtes, mais trop courtes pour entourer le tronc. Denis maxil- laires et palatines sur deux lignes et quel- quefois recourbées en arrière, comme dans les Ophidiens. Les Péromèles forment une seule famille, celle des Céciloïdes, com- prenant quatre genres. Le second sous-ordre est celui des Anou- res, qui perdent leur queue à une certaine époque de leur vie, et ont pour caractères : Corps court et ramassé ; quatre membres ; queue nulle après leur métamorphose. Pat- tes plus longues que le tronc dans les Grenouilles, et plus courtes dans les Cra- pauds. Doigts élargis en pelottes chez les Rainettes et munis d'étuis cornés chez les Dactylèthres. Les Anoures sont divisés en deux groupes : les Pàanëroglosses, ou à langue distincte , composés des trois fa- milles des Raniformes , des Hylœformes et des Bufoniformes , et les Phrynaglcs- ses , ou à langue nulle , composée de la seule famille des Pipœformes, comprenant en tout quarante-six genres. Le dernier sous-ordre est celui des Uro- dèles à métamorphose moins complète, à queue ronde ou comprimée et persistante, à côtes rudimentaires , à branchies cadu- ques ou nulles. Pattes bien ou mal déve- loppées, et quelquefois, comme chez les Si- rènes, deux pattes antérieures seulement. On en forme deux groupes : les Alcirodc- res , dont le cou n'a ni trous ni branchies, et qui sont composés de la famille unique des Salamand rides , et les Ttématodè- res , dont le cou a des fentes ou trous dis- tincts, et qui est formée des deux familles des Amphiumides et des Protéïdes. (C. d'O.) * BATRACIENS FOSSILES, pa- léont. — Des os séparés et même quelques squelettes à peu près complets de Batra- ciens se rencontrent dans les parties des ter- rains tertiaires formées par les eaux douces, et nous savons maintenant que, dès que les Reptiles ont existé sur la terre, il y a eu des animaux de cet ordre , ou du moins qui en possédaient les principaux caractères. C'est ce qui résulte de la découverte faite par M. Jaeger, dans le Keuper de Wurtemberg, d'un reptile qui, par la composition et la Corme générale de sa tête, aussi bien que par son double condyle occipital, doit être rangé parmi les Batraciens, et c'est probablement le Batracien le plus gigantesque ; car sa tête présente un disque aplati, demi ellip- tique, qui n'a pas moins de soixante-douze centimètres de" long sur cinquante-sept de large, et au milieu duquel sont percés deux grands orbites oblongs. La composition de cette tête se rapproche beaucoup de celle des Pélobales ; mais elle offre ceci de parti- culier que l'intermaxillaire est percé, à son ex'rémilé antérieure , de deux trous pour laisser passer et saillir au dehors, comme deux cornes, deux longues dents coniques du maxillaire inférieur. Ce fossile a reçu le nom de Salamandroides Jœgeri. Voyez ce mot. C'est parmi ces animaux qu'a dû être classée la célèbre pétrification des car- rières schisteuses tertiaires d'OEningen , que Scheuchzer publia, en 1726, dans une BAT dissertation intitulée : l'Homme témoin du Déluge (Homo diluvii lestis), et que Cuvier, grâce à la précision qu'il avait introduite dans la distinction des carac- tères ostéologiques , reconnut pour être le squelette d'une espèce de Salaman- dre, qu'il nomma, en considération de sa taille (un mètre et demi de longueur), Sa- lamandre gigantesque. Ce fossile, étudié de nouveau par M. de Tschudi, a été placé par lui, dans sa Classification des Batra- ciens insérée dans le tome II des Mé- moires de Neufchàtel, entre le Megaloba- trachus ( grande Salamandre de Java ) et le Mcnopoma. Il le nomme Andrias Scheuchzeri (l'homme de Scheuchzer;, en commémoration, sans doute, de la dé- couverte et de l'erreur de ce savant. Ces mêmes schistes d'OEningen ont fourni deux espèces de Crapauds, dont l'une a été rapprochée, par Cuvier, du Crapaud des joncs, et l'autre, publiée par M. Agas- siz , sous le nom de Bombirialor OEnin- gensis.M. deTschudi appelle la première Palœophrynos Gesneri, et la seconde, Pe- lophilus Agussizii. Enfin ce dernier au- teur a créé les noms de Palœohatrachus Goldfussii pour la Grenouille publiée par M. Goldfuss, dans le XVe volume des Cu- rieux de la Nature, sous ceux de Rana di~ luviana , et qui se trouve dans le lignite schisteux tertiaire des environs de Bonn , au lieu dit des Sept Montagnes. M. Gold- fuss a également trouvé, dans ce même li- gnite, deux autres Batraciens urodèles, aux- quels il a imposé les noms de Salaman- dra ogygia et de Triton noachicus. Les terrains tertiaires du Brabant méri- dional ont offert à M. Charles Morren des ossements de Batraciens en assez grand nombre ; mais il n'en a déterminé ni les genres , ni les espèces. Enfin, dans les terrains tertiaires du dé- partement du Gers , M. Lartel a découvert des Batraciens anoures et urodèles. Il pense avoir reconnu déjà dix à douze espèces des premiers et quatre à cinq des seconds. Il a même trouvé des vertèbres qui indiquent un nouveau genre, car elles présentent les formes générales de celles des Grenouilles, et cependant leurs corps s'articulent entre eux comme dans les Salamandres, c'est-à- dire par des surfaces convexes en avant et BAT 505 concaves en arrière, contrairement à ce qui se voit dans les Grenouilles. Au dessus des terrains tertiaires , l'épo- que diluvienne ne présente guère d'osse- ments de Batraciens que dans des fentes de rochers et dans des cavernes. On conçoit, en effet , que les grands mouvements des eaux et des matériaux qu'elles entraînaient à cette époque ont dû anéantir les restes si fragiles de ces animaux, excepté dans quel- ques endroits à l'abri des grands courants. Au reste, l'ostéologie des Batraciens étant généralement assez négligée, et la rechei- che des dépouilles que ces animaux ont laissées demandant, pour la plupart du temps, une patience peu commune, il n'est pas étonnant qu'on n'en connaisse encore que très peu. Nous ne doutons pas que les géologistes qui se trouveront dans des cir- constances favorables n'en découvrent beau- coup ; car plus on fouille cette mine paléon- tologique, ouverte avec tant de bonheur par Cuvier , plus on peut se convaincre de la justesse de l'idée que ce savant a émise, qu'à chaque époque géologique existait une population nombreuse en genres et en es- pèces, afin que la diversité des instincts pût maintenir par leur action un équilibre sta- ble, non seulement dans le règne animal mais aussi dans le règne végétal , c'est-à- dire entre tous les corps organisés. (L. D.) *BATRATHERUM (parr!?, qui mon- te ; àô/ip, épi), bot. ph. — Famille des Graminées, tribu des Andropogonées. Ce g., qui a pour type YAmlropogon Lan- ceolatns de Roxburgh , espèce indienne a été formé par le prof. Nées d'Esenbeclî ( in Edimb. new philosoj>h. Journ. XVIII , p. 180). Ses épillets sont géminés à chaque dent du rachis ou axe commun ; l'un des épillets est sessile et fertile, l'autre est pédicellé et neutre. L'épillet fertile se com- pose de deux fleurs : l'une inférieure, neutre et unipaléacée; l'autre hermaphrodite et fer- tile. La lépicène est formée de deux écailles égales et aiguës ou bidentées au sommet. Les paillettes de la glume sont un peu plus courtes que la lépicène : l'extérieure allon- gée, un peu bidentée à son sommet, donne naissance, à la partie inférieure de son dos, à une soie géniculée à son milieu et tordue ; la supérieure ou intérieure est petite, étroito 32* m BAT BAT et lancéolée ; les deux paléoles sont larges et tronquées. (A. R.) *BATRISUS. ins. —Genre de Coléop- tères dimères, établi par M. Aube dans la famille des Psélaphiens , division de ceux à tarses monodactyles (Psclaphiorum Mo- nog raphia, pag. 45), et qu'il caractérise ainsi dans son Synopsis : Corps allongé et cylindrique ; antennes moniliformes , lo- gées dans un enfoncement latéral de la tête; corselet trapézoïde, ayant en dessus trois sillons longitudinaux. — M. Aube rap- porte à ce genre huit espèces , dont 5, sui- vant M. Lacordaire, se trouvent aux envi- rons de Paris. Ce sont de très petits Insec- tes qui vivent pour la plupart en société avec les Fourmis, et dont quelques-uns habitent sous les écorces et dans le bois en décomposition. Nous citerons, comme type du genre, le Bairisus formicarius Aub., figuré dans sa Monographie, pi. 89, fig. 1, a-d. (D.) BATSCHIA ( Batsch , botaniste alle- mand), bot. ph. — Ce nom a été appliqué par Gmelin à une section du genre Litho- spermum. Vahl Ta employé comme syno- nyme du genre Humholdtia ; Thunberg , comme synonyme du genre Trichoa; et Mcench , comme synonyme $ Eupatorium uzeratoides. (Sp) BATTANTS, rept. — On donne ce nom aux deux pièces mobiles qui , dans les Émy- des à charnières, se trouvent en avant et en arrière du plastron, et permettent à ces ani- maux de s'enfermer dans leur test comme dans une boîte, en les rapprochant, après qu'ils ont retiré leur tête, leur queue et leurs pattes. (C. d'O.) BATTANTS, moll. — Dans l'ancien lan- gage conchyliologique , on nommait ainsi les valves de toutes les Coquilles bivalves ; mais ce mot est tombé en désuétude. On se con- tente de nommer valve droite et valve gauche les deux parties d'une coquille bivalve. (Desh.) BATTANTS, bot.— Voyez valves. BATTAREA (nom propre), bot. cr. — Persoon (Syn. Fung., p. 129, tab. 111, tig. 1) a dédié ce genre de Champignons à l'illustre Battarra, auteur de l'un des meil- leurs ouvrages en cryptogamie (Fitngorum agri Ariminensis historia). Woodward {Act. angl., vol. LXXIV, p. 423, tab. 16) a fait le premier connaître l'espèce qui a servi de type. Ce genre appartient à la famille des Lycoperdacées, quoique, pour la forme gé- nérale, il ait des rapports avec les Phalloï- dées. Il est caractérisé par une volve qui renferme , dans les deux feuillets dont elle se compose, une matière gélatineuse. Cette volve se rompt et il en sort un pédicule creux, presque ligneux, qui supporte un chapeau campaniforme , lisse en dessous, filamen- teux et pulvérulent en dessus. La membrane interne de la volve recouvre toute cette par- tie comme le ferait un capuchon. — On con- naît trois espèces de ce genre. 1° Le B- phalloides Pers., trouvé en Angleterre. Sa volve est enfoncée à une profondeur de 18 ou 20 centimètres en terre, ovale , blanche, formée de deux membranes qui renferment une matière mucilagineuse. Le pédicule est nu , cylindrique, d'une consistance presque ligneuse, fendillé et écailleux à la surface, et presque de la longueur d'un pied. Le cha- peau est campanule, courbé en bas, glabre en dessous et éloigné du pédicule. Sa face supérieure présente une couche assez épaisse de filaments et de spores rousses. Le feuillet interne de la volve, en se déchi- rant, y demeure adhérent et la recouvre comme le ferait une coiffe. 2° Le B. Steve- niiF. (Dendrornyces Stevenii Libosch., Monog. wien-, 1814, fig. 1, 2) croît dans les sables, sur les bordsduWolga.il atteint jus- qu'à 35 centimètres de hauteur; il présente un chapeau coriace, mince, celluleux en des- sus et recouvert d'une très grande quantité de spores d'un jaune brun, diaphanes sous le microscope. 3° Le B. Gaudichaudii Mont. (Ann. des se. nat., t. Il, p. 76, tab. 4, fig. 1) a été découvert en juin 1831, par M. Gaudichaud , près de Lima , au Pérou, sur les bords desséchés du Rimac. Des des- criptions et des figures incomplètes des au- teurs, dit M. Montagne, il résulte pourtant que notre B. Gaudichaudii diffère du B. phalloides Pers. par la présence d'un cor- don dans la cavité du stipe et la non-con- fluence du stipe ; du 1?. Stevenii par un chapeau convexe hémisphérique, et de tous les deux par la couleur des sporidies qui sont d'un brun pourpre. Malgré les détails dans lesquels je suis entré , je regarde le genre Battarea comme peu connu. Tant qu'on n'aura pas l'occasion de l'analyser à bAU BAU 507 l'état frais, la description laissera toujours quelque chose à désirer. (Lév.) BAUBIS. mam. — Variété du Chien do- mestique, appelé aussi Chien Normand , dont le corps est épais et la tête courte, et qu'on emploie particulièrement à la chasse du Renard et du Sanglier. BAUD. mam. — Race de Chiens origi- naires de Barbarie et qu'on appelle aussi Chiens cerfs ou Chiens muets. BAUDET, mam. — Nom vulgaire de l'Ane. BAUDEVIA, Lesch. (Baudin, capitaine du navire que montait Riedlé). bot. ph. — Synonyme du genre Calothamnus . BAUD1SSÉBJTE. min.— Même chose que Baldissérite. (Del.) BAUDRIEBDE NEPTUNE, bot. cr. — (Phycées). Nom vulgaire de la La- minuria snecharina , en raison de sa forme et de la longueur souvent considéra- ble qu'elle atteint. Voyez laminaire. (C. M.) BAUDROIE ouBE AUDREUIL.poiss. -^-Nom vulgaire d'un poisson très remarqua- ble , que les pêcheurs de Marseille ont , dit-on , composé de cette sorte de bourse attachée à la ceinture , et qu'on appelait au- trefois Baudrier, de Balleus et de paXâv- Ttcv. Ce mot a été employé ensuite comme dénomination générique des espèces qui viennent se grouper près de celui-ci. Aussi commune dans la Méditerranée que dans l'Océan d'Europe , et s'avançant assez haut vers le nord , au moins jusqu'au 60e degré , la Baudroie est un poisson célèbre par sa taille, qui va jusqu'à 1 mètre 70 cen- timètres ; par sa forme bizarre et laide ; par ses instincts ou les ruses qu'on lui at- tribue; par sa conformation, et surtout aussi par les exagérations ajoutées à ce qu'il y a de vrai et de naturel dans les traits que nous allons signaler. La Baudroie a la tête énorme, déprimée, et comme circulaire. En arrière, le disque se prolonge en une queue conique, soute- nant une petite nageoire. Une dorsale basse et courte est sur le tronçon de cette queue ; et , sur la tête , sont trois ou quatre longs filets, terminés par un lambeau charnu que M. Cuvier a reconnu pour être les rayons d'une première dorsale très allongés et avancés jusque sur le ver.tcx, entre les yeux. Leur articulation est faite au moyen d'un anneau entré dans un autre, attaché à l'inter-épineux qui doit le soutenir. Ce mode de jonction donne à ces rayons une mobilité très grande , due aux muscles dont ils sont pourvus. Une gueule énorme s'ou- vre à la partie antérieure de la tête; la mâ- choire inférieure dépasse la supérieure ; les dents sont longues et en herse , et les palatins ainsi que le vomer en sont hérissés. La largeur prodigieuse de la tête tient au grand développement de la membrane bran- chiostège, soutenue par de longs rayons au nombre de six, et qui, au lieu d'être fen- due sur les côtés des ouïes , se prolonge pour se contourner et embrasser la base de la nageoire pectorale , qui paraît ainsi sortir par la fente de l'ouïe, et être soutenue sur une espèce de pédicule ou de petit bras. Le pourtour du disque de la tête est garni de lambeaux cutanés , plus ou moins fran- gés ou découpés, et ils s'étendent aussi de chaque côté de la queue. Ces énormes sacs contiennent les branchies qui, par une ex- ception unique dans le groupe des Acan- thoptérygiens , n'ont que trois feuillets seu- lement de chaque côté. Tous les autres Poissons en ont quatre. Un autre caractère, commun à tous ceux de sa famille, consiste dans l'absence du sous-orbitaire. Les pec- torales sont portées sur deux os du carpe assez allongés, et qu'on a cru à tort être le radial et le cubital de l'avant-bras. Ces deux derniers os sont employés à former, comme ù l'ordinaire , la ceinture osseuse de l'épaule, et à donner insertion aux os pelviens , aux- quels sont attachées deux petites ventrales jugulaires. Parmi les organes des sens, celui de l'odorat mérite d'être mentionné, a cause de la singulière disposition de la na- rine. Il faut rappeler que, chez les Poissons, il y a deux ouvertures à chaque narine : une antérieure, et l'autre située au-delà. Tantôt elles se touchent, tantôt elles sont éloignées, il y a même beaucoup de variations à ce sujet. Chez la Baudroie, les deux ouvertures sont pratiquées à l'extrémité d'un tentacule charnu , long d'un centimètre au moins, et traversé par le nerf olfactif qui s'ouvre sur les lamelles de la membrane pitui- taire, logées dans le tube. Il parait que cette disposition a pour objet de favoriser la per- ception des odeurs, l'animal dressant ses oOS BAU BAU tentacules et les portant vers les corps qui envoient des émanations odorantes. Je crois aussi que, vivant dans le sable et sou- vent recouvert de limon , il trouve dans cette conformation un moyen de tenir les narines au dessus de la surface vaseuse , et de garantir ainsi sa membrane pituitaire des excitations fâcheuses que- lui pourrait causer l'introduction de corps étrangers, et de lui laisser constamment le libre usage de cet organe. L'habitude de ce poisson est de vivre sur le sable ou enfoncé dans la vase, et de faire flotter au dessus les filets longs et très mobiles de sa tête. Les lambeaux qui les terminent semblent des appâts, attirant autour d'eux les petits Poissons que la Baudroie engloutit facilement dans son énorme gueule. Je crois que c'est à cela qu'il faut réduire ce qu'il y a de vrai dans les pêches des Baudroies. La force de ces Poissons est très grande, et Rondelet rap- porte qu'ils peuvent vivre longtemps hors de l'eau. Cet habile ichthyologue affirme qu'une d'elles, abandonnée pendant deux jours parmi les herbes du rivage, saisit à la patte un jeune Renard , et qu'elle le retint pendant longtemps, ce qui prouve la force de ses mâchoires et des dents recourbées qui y sont implantées. Artédi a fait avec rai- son un genre de la Baudroie, en se servant des données que lui fournissaient Be- lon, Salviani, Rondelet; mais il a mécon- nu ses caractères naturels. Il commence par nier l'existence de la membrane bran- chioslègechez ce poisson; c'est, aucontraire, celui qui Fa de tous la plus développée ; ce- pendant il le place dans son ordre des Bran- chioslèges, avec plus de raison que ceux qui en font un poisson cartilagineux, et plus ju- dicieusement surtoutque Linné qui le plaçait comme un reptile avec les autres cartilagi- neux, dans ses Amphibia nantia. Ce genre reçut d'Artédi, à cause de l'espèce de crête ou de panache formée par les grands rayons antérieurs, le nom de Lo- j)hius. Deux autres espèces y furent d'a- bord réunies ; puis Gmelin et Lacépède en ajoutèrent plusieurs autres, mais qui n'a- vaient tout au plus que des caractères de famille et du même genre que la Baudroie. M. Cuvier, en établissant la famille des Acanthoptérygiens à pectorales pédiculées , a fait une entière réforme et a réduit les ca- ractères du genre Baudroie aux suivants : Acanthoptérygien à tête grande, grosse, large , déprimée , épineuse ; à gueule très fendue , armée de dents coniques sur les mâchoires , les palatins et le vomer ; point de sous-orbitaire. Six rayons à la membra- ne branchiostège recouvrant trois arceaux branchiaux seulement. Deux dorsales, l'an- térieure avancée sur la tête et formée de rayons libres, longs et grêles. Plusieurs auteurs admettent une seconde espèce de Baudroie dans la Méditerranée. Il y en a deux autres dans l'Atlantique et une dernière dans les mers du Japon. (VAX..) BAUDRUCHE, mam. — Voyez in- testins. BAUERA, Salisb. (Bauer, frères, bota- nistes et dessinateurs allemands), bot. ph. — Genre type de la famille des Bauéracées. Les caractères essentiels en sont : Calice 6-8- parti.Étamines à filets filiformes. Anthères ovales. Capsule didyme, biloculaire, polys- perme. Graines oblongues , tuberculeuses. — Arbrisseaux. Feuilles opposées , sessi- les, trifoliolées, non stipulées. Fleurs axil- laires ou terminales, pourpres. Ce genre est propre à la Nouvelle-Hollande : on en connaît 5 espèces. (Sp.) *BAUÉRACÉES. bot. th.— M. Lindley sépare le genre Banera des Cunoniacées ou Saxifragées {voyez ce mot) , auxquelles on le rapportait, pour en faire le type et jus- qu'ici l'unique genre d'une famillequi se dis- tinguerait des précédentes par ses étamines indéfinies, dont les anthères s'ouvrent au sommet par deux pores, ainsi que par son port particulier. Il est inutile de s'étendre sur ses autres caractères , puisque ce se- raient ceux du genre Baucra. (Ad.- J.) BATJHINIA, Plum. (Bauhin, frères, bo- tanistes du xvie siècle), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses (sous-ordre des Césalpiniées). M. De Candolle (Prodr., II, p. 512) lui assigne les caractères suivants : Calice spathacé ou irrégulièrement 5-fide, membranacé. Pétales 5, plus ou moins inégaux : le supérieur souvent défléchi. Étamines 10 ; soit 9 stériles , monadel- phes , et une seule fertile , libre ; soit toutes monadelphes par la base , et tantôt toutes fertiles, tantôt 5 ou 3 seulement BAU BAU 509 fertiles. Légume l-loculaire , polysperme , 2- valve. Graines ovales, comprimées. Em- bryon rectiligne ; radicule ovoïde ; cotylé- dons plans. — Arbrisseaux dressés ou vo- lubiles. Feuilles plus ou moins profondé- ment bilobées, ou indivisées. Fleurs en grappes latérales ou terminales. M. De Candolle énumère 56 espèces de ce genre ; toutes habitent la zone équatoriale. (Sr.) *BAUMATVÏ\IA, DC. (Hort. Gen. non not. VI). (Baumann , nom d'homme), bot. th. — Genre de la famille des Éricacées, synonyme de Cassandra. * BAUMAjYIVIA, Sp. bot. ph. — Syno- nyme du genre Anogra, du même auteur. BAUME. Balsamum. bot. ph. — Les Baumes sont des résines qui découlent de certains arbres, et dont quelques-uns pas- sent à Pétat solide par la dessiccation, tandis que d'autres, associés à une certaine quan- tité d'huile volatile, restent mous ou même fluides. Ils contiennent tous, ce qui les dis- tingue des résines , de l'acide benzoïque, qu'on peut isoler, en les traitant à chaud, avec une dissolution de carbonate de soude, qu'on sature ensuite d'acide sulfurique, ou même par la simple sublimation. Ces Baumes sont, comme les résines , insolu- bles dans l'eau et très solubles au contraire dans l'alcool, l'éther, les huiles volatiles et même les huiles fixes; ils sont très inflam- mables et répandent, en brûlant, une odeur aromatique. Les acides chlorhydrique, acé- tique et sulfurique les dissolvent sans les décomposer, tandis que l'acide azotique les attaque avec violence ; ils s'unissent aux ba- ses sans se saponifier. Les Baumes sont employés en médecine comme stimulants, ou bien encore comme parfums, comme cosmétiques, ou pour aro- matiser certains mets. Nous ne connaissons pas la composition élémentaire des Baumes, à cause de la va- riabilité des caractères généraux qu'ils pré- sentent et qui diffèrent suivant les indivi- dus et les circonstances de l'extraction. Les Baumes connus sont : Le Baume du Pérou , extrait des arbres du Mexique et de la Colombie, Myroxylum peruiferumet M. pnhescens; il est connu sous les noms de B. brun, B. en coque, B. d'incision, B. SEC. Le Baume de Tolu, produit par le Tolui fera Balsamum, Myroxilum toluifcra, arbre de l'Amérique méridionale, croissant surtout dans la province de Carthagène , aux environs de la ville de Tolu, et dans l'île Saint-Thomas; il a pour synonyme dans le commerce, les noms de B. d'Amérique, B. de Saint-Thomas, B. de Carthagène , B. dur. Tons les deux, toujours à l'état li- quide, jouissent des mêmes propriétés; mais on préfère le dernier. Le Benjoin , résine balsamique solide à odeur de Vanille, s'extrait du Styrax hen- zoin , arbre de la famille des Styracées , originaire des îles de la Sonde. Le Benjoin du commerce peut se présenter sous trois étals différents : 1° en masses irrégulières, d'un brun rougeàtre, à cassure résineuse, conte- nant des larmes blanches et irrégulières, c'est le Benjoin amygdaloïde ; 2° en larmes séparées, d'un blanc opalin, plus ou moins volumineuses et un peu aplaties; 3° enfin en masses d'un brun rougeàtre, à cassure écailleuse, qu'on nomme Benjoin en sorte. Il est employé en médecine, soit en vapeur, soit à l'intérieur, en sirop ou en teinture, comme antirhumatismal , et dans les ca- tharres chroniques. Sa teinture , étendue d'eau, sert à la toilette sous le nom de Lait virginal; dans les églises, il est mêlé à l'encens. Le Styrax calamité OU Storax , résine d'une odeur agréable qui découle des inci- sions faites au tronc des Aliboufiers {Sty- rax}, surtout de celui de Syrie. Le Styrax liquide. On pense que ce Baume, sur l'origine duquel on n'est pas d'accord, découle par incision des différen- tes espèces de Liquidambar. La teinture alcoolique de ces derniers a été longtemps employée comme un cosmé- tique , et ils se substituent encore au Ben- join dans la préparation do Lait virginal. On a aussi désigné dans le commerce ou dans la langue vulgaire , sous le nom de Baumes, des résines, des huiles ou des vé- gétaux à odeur pénétrante et aromatique et qui n'ont que le nom de commun avec les véritables Baumes. Nous allons en, donner une énumération succincte. Baume. Synonyme de Tanaisie. Baume aquatique. Synonyme de Ment ha aquatica. Baume blanc, B. de Judée, B. de la MO BAU BDE Mecque , B. de Syrie , B. vrai, B. de Con- STANTINOPLE, B. DE GlLEAD , B. DU GRAND- Caire, B. d'Egypte, résine extraite par in- cision du tronc ou des branches de YAmyrix opobalsamum, arbre de l'Arabie et de l'Asie centrale. Baume de Brésil , de Copahu OU Huile de Cctahu. Voyez copaï'er et liquidambar. Baume de Canada. Voyez sapin. Baume de Carpathie, B. de Hongrie. Noms de la résine du Pin sylvestre. Baume des champs. Synonyme général de Menthe. Baume des chasseurs. Synonyme de Pi- per ro lundi folium. Baume a cochon, B. sucrier. Voyez HEDWIGIE. Baume focot , B. vert de Madagascar. Voyez tacamaque. Baume de la grande terre. Synonyme de Lantana involncrata. Baume d'ambre. Voyez liquidambar. Baume des jardins. Synonyme de Bal- samite. Baume de marie, B. vert. Voyez calo- THYLLE. Baume de momie, B. de Sodome. Voyez MOMIE. Baume (Petit). Voyez croton balsami- fère. (C. d'O.) * BAUMEA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Cypéracées, tribu des Rhynchos- porées, établi par M. Ch. Gaudichaud (Voy. de Freycinet, Bot., p. 416, t. 29) pour deux plantes originaires, l'une des Moluqnes, Tautre des îles Mariannes. Ce sont des Cy- péracées à feuilles radicales, linéaires et distiques; à fleurs paniculées, composées d'épillets solitaires ou réunis en capitule. Chaque épillet est uniflore et se compose de 4 écailles imbriquées, distiques et con- caves ; les deux extérieures plus grandes que les internes ; trois étamines saillantes ; un ovaire sessile, glabre, ellipsoïde. Le style a sa base renflée, conique, velue et persis- tante. Les stigmates sont au nombre de trois. Le fruit sans soies hypogynes est dur, elliptique, trigone, terminé par la base du style qui est persistante. Quelques botanistes et particulièrement Nées d'Esenbeck et Endlicher pensent que ce genre est le même que VlUynanthus de Palisot de Bcauvois. (A. R.) ■*1R\VMGAKlESaJS..Bavmgnrtenia (Baumgarten, botaniste allemand), bot. ph. — Famille des Liliacées. Le genre ainsi nommé par Sprengel (Sysl.,% p. 91) est le même que le Borya de Labillardière. Voyez borye. (A. R.) BAUMGARTIA (nom propre), bot. ph. — Ce genre, formé par Mœnch pour le Menispermum corallinum, a été réin- tégré par M. De Candolle, dans le genre Cocculus, auquel il appartient. (C. d'O.) BAUMIER. bot. ph. — Nom donné quelquefois à des végétaux balsamifères ou simplement odorants, tels que le Balsa- mier, les Mélilots, etc. BAUBIIER A COCHON, bot. ph. — Synonyme tfHediviyia. BAURACH. min. — Synonyme de Borax ou Borate de Soude. Voyez borate. (Del.) BAUXLA.. bot. ph. — Synonyme de Cipura. BAVÉOLE. bot. ph. — Nom vulgaire de la Centaurée bleuet. BAVÈQUE ou BAVEUSE, poiss. — Synonyme de Blennie. BAVERA, bot. th. — Synonyme de Barreria. BAVEUSE, poiss. — Voyez blennie. *BAXTERA, Reichb. (Baxter, botaniste allemand), bot. th. — Genre de la famille des Asclépiadées, fondé sur une seule es- pèce (B. loniccroides ; Barri* sonia loni- ceroides Hook, Bot. may., tab. 2699). C'est un arbuste du Brésil ; à tige dressée ; à feuilles opposées , coriaces ; à fleurs en ombelles terminales. (Sp.) *BAZA, Hodgs. (Paû^w, j'aboie), ois. — Genre de la famille des Falconidécs , in- séré dans le journal de la Société asiati- que du Bengale en 1S36 , et cité par Gray dans sa List of the gênera of birds , comme synonyme du genre Lophotes , Less. (1831) , et Lepidogenys , Gr. (1839). Voyez lophote. (Lafr.) BDELLE. Bdella (fâéXka. , sangsue). arach. — Genre de la famille des Bdellés (Tiques de Latreille), de l'ordre des Aca- riens , établi par Latreille , et adopté par Dugès. Ce genre est essentiellement carac- térisé par des palpes obtus, munis à leur extrémité de soies raides; par des mandi- i bulcs en forme de pinces; par un labre trian- i m BDE BEA 511 gulaire, égal aux mandibules; par un corps teint par un profond sillon et par des yeux au nombre de quatre. Les larves des Bdelles sont hexapodes; mais, du reste, en tout semblables aux adultes. Les deux espèces de Bdella les plus com- munes sont les B. vulgaris (Sùirus vulga- ris Herm.) et B. cœruleipes Dug., qu'on rencontre assez fréquemment sous les pierres. (Bl.) BBELLE (S'ViUa, sangsue; de $$<£Ùm, je suce), aisnél. — Genre établi par M. Sa- vigny, dans la famille des Hirudinées, pour quelques Annélides des eaux douces d'E- gypte, ayant pour caractères : Corps dé- primé ; mâchoires grandes et sans den- telures ; yeux au nombre de huit et peu distincts, rangés sur une ligne courbe; les deux postérieurs un peu isolés ; la ventouse orale concave, et la lèvre supérieure peu avancée ; la ventouse anale obliquement terminale. — On n'en connaît qu'une seule espèce, la B. du Nu. (B. nilotica), qui porte dans le pays le nom d'Alak dont le corps, composé de 98 anneaux égaux entre eux , est brun marron en dessus et rouge vif en dessous. Hérodote, qui parle de cette annélide , dit qu'elle vit parasite sur le Crocodile. (C. d'O.) * BDELLÉS. Bdellei. arach. — Le sa- vant Dugès a appliqué cette dénomination à l'une des six familles qu'il a établies dans l'ordre des Acariens , de la classe des Arachnides trachéennes. Cette famille est caractérisée par un corps oblong et gonflé ; par des palpes antenniformes ; par des mandibules onguiculées ou en pinces ; par des hanches écartées , et par des pattes propres à la course. M. Dugès ne rapporte que deux genres à cette famille : le genre Bdella et le genre Scirus. Les Bdellés sont de petits Aca- riens qui se logent sous les pierres et dans toutes sortes de cavités. Il est probable qu'ils s'accrochent à divers animaux pour en su- cer le sang ; mais leurs mœurs ne sont pas encore bien connues. (Bl.) *BDELLIE1VJ\ES. annél.— Nom donné par Savigny à une section de la famille des Hirudinées , ayant pour type le genre Bdelle. (C. d'O.) BDELLIUM (p&ÀXi'.v , nom grec de cette plante), bot. ph. — Gomme-résine déjà connue des anciens et en particulier de Dioscorides, qui en mentionne trois es- pèces. La plus commune vient d'Afrique ; on la trouve toujours mélangée avec la gomme du Sénégal. Elle est en larmes glo- buleuses, d'un volume qui varie de celui d'un pois à celui d'une noix; d'un jaune terne, quelquefois légèrement colorée en vert ou en jaune; d'une cassure terne et ci- reuse. L'odeur en est faible et la saveur amère. Celte espèce est produite par un ar- brisseau que nous avons désigné sous le nom d' Heudelotia africana (Flor. Sénég., I, p. 150, t. 39), genre qui n'est pas suffisamment distinct du Balsamodendrum. (A. R.) BEAjYTILLE. bot. cr. — (Mousses). Nom français proposé par Bridel pour le genre Anœctangium d'Hedwig, mais qu'on n'a pas dû admettre, parce qu'il est formé contrairement à l'analogie de notre langue. VoyeZ ANOECTANGIUM. (C. M.) *BEATO\IA. bot. ph. — Famille des Iridées. Genre encore fort obscur, proposé par Herbert , et qui me paraît rentrer dans le genre Cypella du même auteur. Voyez CYPELLE. (A. R.) *BEATS0!\1A, L. (Beatson, voyageur anglais), bot. ph. — Ce genre de Roxburgh est rapporté par les auteurs suivants en sy- nonymie au genre Frankenia de Linné. Voyez ce mot. (C. L.) BEAUDBEUIL. poiss.-Foj/. baudroie. BEAUFOBTIA (Mary, Dsse de Beau- fort; promotrice de la botanique), bot. ph. — Ce genre de la famille des Myrtacées, tribu des Leplospermées mélaleucées, a été fondé par M. R. Brown (in Ait. hort. Kew., édit. 2, p. 418). Il renferme un très pe- tit nombre d'arbrisseaux indigènes en Aus- tralie, et remarquables par leur port élégant et leurs belles fleurs, dont la disposition est à peu près la même que celle des Me- trasideros, si communs chez les amateurs. Le Beaufortia decussata est connu depuis longtemps et cultivé dans les collections. Voyez Bot. Reg., 1. 18; Bot. mag., t. 1733). (CL.) BEAUHABIVOISIA ( nom propre ). bot. ph. — Genre de la famille des Clusiacées, formé par Ruiz et Pavon (Ann. du Mus., 71 , t. IX) et rapporté comme synonyme au g. Tovomita, Aubl. Vcy. ce mot. (C. L.) 512 BEC * BEAUMARIA , Deless. iwt. vu. — Synonyme à'Aristoteliamacqui. BEAUMEBTA. bot. ph. — Synonyme de Cresson de fontaine (Sisymbriurn nas- turtium). *BEAUM01VTIA (Mistriss Beaumont , amateur de plantes), bot. ph. — Genre de la famille des Apocynapées , tribu des Échitées , formé par le D. Wallich (Ten- tant. FI. nep., I, 15, t. 17) pour une très belle espèce de plante grimpante, originaire de l'Inde, et remarquable surtout par ses grandes fleurs blanches , teintées de rose. C'est un arbrisseau à ramules pubescentes, garnies d'amples et belles feuilles opposées, pétiolées, oblongues, et se terminant par des corymbcs multiflores. La corolle est canlpanulée, ventrue, à tube et à gorge dé- pourvue de squames; les étamines sont insérées au sommet du tube et les anthè- res, qui le dépassent un peu, sont cohé- rentes autour des stigmates. Deux folli- cules très grands et polyspermes succèdent aux fleurs. — Le Beaumontia grandiflora est une des plantes favorites de nos serres chaudes , où malheureusement elle est en- core rare. On en cultive encore une seconde espèce, en Angleterre, sous le nom de B. longifolia. (C- L-) BEAUMELIX, Wild. bot. ph. — Sy- nonyme de Reaumuria hypericoides. BEAETIA, Commers. bot. th. — Synonyme de Thilachium africanum. BÉBÉ, poiss. — Nom vulgaire du Mor- myre oxyrhynque. * BEBELIS (fc'&AXo; , profane), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Longicornes , établi par M. le comte Dejean dans son dernier Catalogue, et dont les caractères n'ont pas été publiés à notre connaissance. Il ne renferme qu'une seule espèce nommée B. lignosa par M. Bu- quet; elle est du Brésil. (D.) BEC. Rostrum. zool. — C'est propre- ment la bouche de l'oiseau dont les os maxillaires prolongés antérieurement sont revêtus d'une substance cornée fort dure, à bords plus ou moins tranchants, et termi- nés en pointe le plus souvent recourbée. Cet organe sert aux Oiseaux, non seulement à saisir leur nourriture, mais chez quel- ques-uns à la dépecer, à la concasser; chez d'autres , il fait rc-ffice d'une troisième BEC patte pour grimper et s'accrocher aux branches. Ses formes varient à l'infini, suivant le genre de nourriture des espè- ces, et cette grande diversité sert souvent de caractère pour nos classifications mé- thodiques. Les innombrables modifications qu'il éprouve dans sa forme étant toutes en rap- port immédiat avec les différentes fonctions qu'il doit remplir, on ne peut, sans être saisi d'admiration, opérer ce rapprochement du but et des moyens. Ainsi, chez l'oiseau de proie essentiellement carnassier, sa forme courte, comprimée, arquée etcrochue, douée par conséquent d'une grande force , et ses bords tranchants, munis, de chaque côté, d'une sorte de dent, lui servent merveilleu- sement à arracher, à déchirer des lam- beaux de chair, et même à briser les os de ses victimes. Chez les Perroquets, Oiseaux entièrement frugivores , on retrouve à peu près cette même forme de bec crochu et denté, mais avec la mandibule inférieure plus arquée, plus haute, et par conséquent encore plus forte que chez l'oiseau de proie. L'application de cette grande force est ici toute différente chez ces Oiseaux destinés à se nourrir, en partie, des amandes et des noyaux les plus durs. Les dents latérales empêchent de glisser ces noyaux, retenus encore par une barre transverse et interne de la pointe de la mandibule supérieure, contre laquelle l'extrémité échancrée de l'inférieure vient s'appliquer ; pressés de la sorte, ils ne peuvent résister à cet instru- ment formidable , comparable à de fortes tenailles chez les Cacatoès et les Aras. Cette dent, qu'on retrouve seulement chez les Pies-grièches , s'oblitère et est remplacée par une légère échancrure dans toute la tribu des Dentiroslres de Cuvier , où elle n'est destinée qu'à retenir de bien faibles proies Parmi eux , et chez une famille qui ne se nourrit que de moucherons qu'elle saisit au vol, et qu'elle avale incontinent, ce bec, qui n'a plus besoin de force, au lieu d'être comprimé est , au contraire , déprimé, fai- ble, élargi même jusqu'à l'excès, et garni, à son ouverture , de longs poils raides qui en font une sorte de gouffre que l'insecte ne peut éviter. Chez les Granivores, au con- traire, cet organe est conique, sans échan- crure, et d'autant plus court et plus gros à BKC BEC 5 m sa base, que les espèces doivent se nourrir de graines ou même de noyaux plus durs ; chez certains Gros-becs étrangers, sa di- mension est réellement monstrueuse. Chez les Colibris, les Oiseaux-Mouches, véritables représentants des Papillons Spbinx, ce n'est plus qu'un tube des plus grêles, même un peu flexible, qu'ils introduisent dans le ca- lice des fleurs pour y saisir le pollen et les très petits Insectes qui font leur nourriture. Chez les Pics, véritables charpentiers de nos forets , il a exactement la forme d'un coin pyramidal, el est doué d'une telle force, que ces Oiseaux l'emploient non seulement à fouiller sous les écorces des arbres. et à pénétrer dans leurs fentes, pour en retirer les larves et les Insectes, mais à se creuser des trous cylindriques et profonds dans les troncs d'arbre les plus sains et les plus durs. Chez le Pique-Bœuf, dont la bizarre des- tination est de débarrasser les Buffles d'A- frique des larves d'OEstres, cachées dans l'épaisseur de leur peau, il est quadrangu- laire et en forceps. Chez les Toucans et les Calaos, il est si volumineux, qu'au premier abord on s'étonne que ces Oiseaux en puis- sent facilement supporter le poids ; mais son tissu , singulièrement mince et cellu- leux , le rend au contraire fort léger. La disposition particulière de l'ouverture des narines chez ces deux groupes , jointe à ces sortes de casques ou expansions de la mandibule supérieure, particuliers au der- nier, nous font soupçonner qu'il y a, chez ces Oiseaux , une modification particulière du sens de l'odorat, qui exigeait ce grand dé- veloppement de leur enveloppe cornée. Chez les Toucans, l'espèce de crénelure des bords internes des mandibules leur sert à briser le corps des jeunes Oiseaux dont ils se repaissent avant de les avaler entiers. Chez les Bécasses et Bécassines, nous retrouvons la forme grêle et cylindracée du bec des Oi- seaux-Mouches ; mais chez les Échassiers, qui ne trouvent leur nourriture que dans la vase et les terrains marécageux, ce bec est mousse, flexible à son extrémité, et parait doué, en cette partie, d'un tact des plus dé- licats. Chez le Savacou d'Amérique, il a la forme toute anomale de deux cuillères rap- prochées; mais il n'est pas douteux que cette forme ne soit la plus favorable pour saisir les Crustacés et les Mollusques, dont il se nourrit. Parmi les Oiseaux de rivage, il n'est pas de bec plus singulier que celui du Flam- mant ; il est assez volumineux, mais dé- primé en dessus et subitement fléchi ou coudé vers la moitié de sa longueur. Con- tre l'ordinaire, c'est la mandibule inférieure qui est la plus haute et la plus large; la supérieure, depuis la courbure , est tout à fait aplatie en lame. Le Flammantproûte de cette forme toute particulière; et, lorsqu'il cherche dans les marais salés ou sur le ri- vage les petits Mollusques et Vers aquati- ques qui font sa nourriture, il pose son be( sur le sol près de ses pattes, de manière à ce que cette mandibule supérieure se trouve appliquée sur son plat contre terre. Tandis qu'il piétine dans le marécage pour éparpil- ler les petits animaux ou le frai de poisson, la mandibule inférieure, qui se trouve alor.- en dessus , s'entr'ouvre et les saisit dans l'eau, qui s'écoule bientôt à travers les den- telures cartilagineuses de ses bords. Chez la Spatule et l'Avocettc, nous voyons des formes de bec non moins bizarres desti- nées, chez l'une, à recueillir le frai, les Vers aquatiques et les petits Poissons à la surface des grèves; chez l'autre, à s'enfoncer et les aller chercher au fond des vases et de- sables mouvants. Parmi les Oiseaux nageurs, nous remar- quons, chez le Pélican, un bec d'une énorme dimension , dont la mandibule supérieure aplatie se termine en un fort crochet, et dont l'inférieure n'est formée que de deux branches amincies et flexibles, servant de support à un vaste sac de peau nue et pen- dant au dessous, où le poisson péché sé- journe avant de passer dans l'œsophage Chez le Bec en ciseaux, ou Khynchops. nous trouvons la forme de bec la plus ex- traordinaire peut-être, de toute la série, mais en même temps la mieux adaptée au genre de pêche de l'oiseau qui en est pour- vu. Les deux mandibules sont droites et si comprimées , si amincies , qu'elles res- semblent à deux lames de couteau pla- cées verticalement l'une au dessus de Pau- tre. Toutes deux sont coupantes à leur bord interne, et néanmoins la supérieure, beau- coup plus courte que l'autre, la reçoit dan? une étroite scissure de ce bord Toutes deu* M/i BEC BEC ne commencent à perdre leur forme lami- naire et à se diviser en deux branches qu'il Penlrée du gosier, qu'elles ne dépassent pas en largeur. Le lice en ciseaux, pour pê- cher les petites Crevettes et très petits Pois- sons dont il fait sa nourriture, rase, en vo- lant, la surface des flots, de manière à tenir plongée la mandibule inférieure, tandis que la supérieure ouverte se trouve hors de l'eau. Cette lame verticale et coupante ne trouve aucune résistance; et cet oiseau, muni d'ailes des plus longues et des plus vigoureuses, vu sa taille, sillonne ainsi, avec la plus grande facilité , la surface de l'eau, recueillant tout en volant la nourriture qui lui est destinée. Je ne pousserai pas plus loin cet examen qui , dans chaque groupe, mériterait une étude toute particulière ; j'observerai seulement que chez les Oiseaux dont le bec est d'une très grande dimension en longueur ou en hauteur,cet organe est loin d'avoir sa taille et sa forme dès la première année. Ce n'est qu'au bout de deux et môme de trois ans qu'il les atteint complètement : ce qu'on peut observer chez les Calaos dépourvus de casque la première année, et alors tout à fait méconnaissables , chez les Toucans, les Spatules , la plupart des Hchassicrs longirostres, et enfin chez les Macareux et les Pingouins qui, la première année, au lieu d'avoir le bec sillonné, l'ont entièrement lisse et de moitié moins haut que dans l'âge adulte. Si cet organe peut fournir de bons carac- tères dans la classification, pour les princi- paux groupes ou familles, il faut se garder d'y attacher la même importance pour les groupes secondaires, et surtout pour les genres, dans l'ordre des Passereaux ; car, dans beaucoup de ces genres, nous le voyons varier de forme de la manière la plus étrange, chez des espèces formant évidem- ment des groupes naturels, et qui ne peu- vent être séparées génériquement sans le plus grand inconvénient. Nous citerons en- tre autres le genre Alouette , où il varie tant de la Calandre au Sirly , le genre Picucule, où ses variations sont bien plus étonnantes et plus nombreuses, depuis l'espèce à bec de Fauvette jusqu'à celle à bec de Promé- rops. En de telles circonstances , il nous parait plus nuisible qu'utile à la science d'ériger en genres ces simples modifica- tions du bec, chez des espèces entièrement conformes, d'ailleurs, dans toutes leurs au- tres parties , jusque dans la coloration de leur plumage. Certaines particularités de structure dans le bec des Oiseaux ont donné naissance à des dénominations vulgaires qui ont même passé dans la science comme noms généri- ques, et qui, chaque jour, disparaissent des méthodes , quoique quelques-uns aient en- core été conservés ; ainsi l'on a nommé : Bec a cuiller, la Spatule. P.ec a figue, le Bec lin locustelle. Bec en crous, le Bec croisé commun Bec courbe , l'Avocette. Bec croche, le jeune Ibis rouge. BEC CROISÉ. Loxia, Briss., Cuv., "Vieill. (Xo&âç, courbe), ois. — Genre formé par Brisson , et dont les caractères sont : Bec fort , élevé et assez allongé , mais très comprimé depuis sa base ; les deux man- dibules très arquées dans le sens opposé , et se croisant vers les deux tiers de leur longueur , où leurs pointes se trouvent lé- gèrement déjetées latéralement et leurs bords rapprochés en lame. Pieds robustes, à tarses et doigts assez courts; les latéraux à peu près égaux ; tous armés d'ongles puis- sants, élevés et presque triangulaires, mais peu courbés ; ceux du pouce et du doigt médian beaucoup plus forts que les autres et à peu près de même longueur. Ailes sur le type aigu , avec les trois premières ré- miges à peu près égales et de longueur mé- diocre. Queue courte, échancrée. Le nom grec X&Çiâ; fut donné d'abord au Bec croisé commun par Conrad Gesner ; Linné en fit le nom générique Loxia, pour tous les Gros-becs en général , et Brisson restreignit celui-ci aux seuls Becs croisés, tel qu'il est généralement adopté aujour- d'hui. Il est facile de reconnaître que les Oi- seaux peu nombreux de ce genre ne sont que des espèces de Gros-becs, destinées, comme les autres, non à concasser les noyaux et les enveloppes dures des semences, mais à extraire celles-ci d'entre les écailles des cônes résineux ou du centre des fruits pul- peux, et la conformation toute particulière de leur bec leur sert merveilleusement à cet usage. Une autre conformation, à laquelle on a fait peu d'attention, et qui cependant est BfcC BEC 515 une conséquence de la première cl la favoi ise merveillcusemenl , est celle des doigls cl des ongles singulièrement robustes chez ces Oiseaux, au moyen desquels ils se suspen- dent aux cônes rudes et entr'ouverls de tous les Conifères pour en extraire les semences. Ce sont réellement , parmi les Conirostres , les représentants des Perroquets, et formant avec quelques autres genres, tels que le Uur-bec et le Psittacin, un petit groupe de Gros-becs suspenseurs , dont nous compo- sons noire sous-famille des Loxianées dans la famille des Fringillidées. Ce genre offre encore, dans ses mœurs, une anomalie des plus étranges; car il pa- rait positif aujourd'hui , d'après les der- nières observations du savant ornithologiste Brehm (Tem., Man., part. 4), que la ni- dification et la ponte de ces Oiseaux ont lieu dans toutes les saisons, particularité qu'il attribue à l'abondance ou à la disette de nourriture. Il est bien certain qu'ils nichent en décembre comme en mars, avril ou mai. L'espèce qui nous vient communément en Fiance, mais à des époques très irrégu- lières, et qui nous reste plus ou moins long- temps , suivant l'abondance de nourriture, est le Bec croisé des Pins [Loxia curviros- tm L. ; Buff., enl., 218; Yieill., Faun. franc., pi. 30, Gg. 1, 2, 3), dont les teintes de plumage très variables, et mal indiquées dans la première partie du Manuel de Tem- minck, ont été rectifiées dans la quatrième par cet auteur de la manière suivante : Les \ ieux mâles ont un plumage rouge; les jeunes l'ont rougeàlre, jaune rougeàtre ou jaunâtre ; les femelles l'ont d'un vert jaunâtre, et les jeunes de l'année gris ou grisâtre. Le chan- gement de plumage chez le Dur-bec est sou- mis aux mêmes lois de coloration. Ces Oi- seaux se trouvent dans les contrées boréales de l'Europe et de l'Amérique, et se plaisent de préférence dans les forêts de Pins et les plantations d'arbres résineux. L'espèce com- mune , lorsqu'elle passe en grand nombre en Normandie , fait quelquefois tort aux Pommes à cidre, qu'elle sait ouvrir et mettre en pièces pour en manger les pépins. On ne connaît que quatre espèces de ce s^nre : deux européennes et deux de l'Amé- rique du nord , dont une , le Curvirostra taneùcaua de Wilson (pi. 31, lig. 1, 2), semblable de plumage à notre espèce corn mune, mais plus petite d'un quart, a été re- gardée par certains auteurs comme identi- que avec elle, cl par d'autres comme diffé- rente. Aujourd'hui , Bonaparte et Audubon se rangent de l'avis de Wilson , et en font une espèce distincte. Voyez loxiakées el DUR-BEC. Bec d'argent, le Tangara pourpre. Bec d'asse, la Bécasse. Bec de cire, le Sénégali raye Bec de corne, plusieurs Calaos. Bec de corne bâtard, le Scythrops. Bec de fer. Voyez barrilanisr. Bec de hache, l'Huitrier. Bec dur, le Gros-bec commun. BEC El\ CISEAUX, Briss.; Rhyn- chops, L.; Rhynchopsalia , Briss. (wfy_o,', bec; dy, œil), ois. — Genre formé par Linné, de l'ordre des Palmipèdes de Cuviei , et de la famille des Longipennes ou Grands voi- liers , dont les caractères sont : Bec de forme anomale , aplati latéralement en deux lames superposées ; la mandibule supérieure beaucoup plus courte que l'in- férieure , diminuant insensiblement d'é- paisseur depuis sa base jusqu'aux trois quarts de sa longueur, où elle devient la- melliforme ; ses deux bords rapprochés en dessous, de manière à former, depuis sa base, une étroite rainure comme le manche d'un rasoir; la mandibule inférieure ré tré- cie brusquement dès sa base, ou lame cou- pante dessus et dessous, de manière à en- trer un peu dans la rainure de la mandi- bule supérieure ; celle-ci obtuse , l'autre coupée carrément à son extrémité. Pattes courtes, avec la jambe en partie nue, le tarse comprimé, les doigts à membranes échancrées, le pouce très petit et les on- gles très peu arqués. Ailes singulièrement longues et aiguës , dépassant de beaucoup la queue, qui est de longueur médiocre el fourchue. Il est assez singulier que Bu (Ton et Cu- vier aient commis chacun une erreur diffé- rente, à propos du bec de cet oiseau, le pre- mier, en indiquant la mandibule inférieure comme creusée en gouttière , et la supé- rieure comme taillée en lame, tandis que c'est le contraire; et le second en disant, dans son Règne animal, 2e edit., que les deux mandibules sont aplaties en lames simples, dont les bords se répondent sans 516 BEC BEC s'embrasser ; ce qui n'est pas exact, puis- que la supérieure reçoit dans sa rainure le bord coupant de l'inférieure, qui seule est effectivement en lame simple. Avec un bec aussi singulièrement con- formé, le Bec en ciseaux est obligé de sai- sir sa nourriture d'une manière qui parait, au premier abord, devoir être peu com- mode. C'est effectivement en rasant la sur- face de la mer, qu'il plonge, tout en volant, sa longue et coupante mandibule infé- rieure, tenant l'autre très ouverte et hors de l'eau. Comme son cou est très court, il est obligé de voler la tète baissée vers l'eau pour ne pas la toucher de ses ailes ; et, lors- que quelques petits Poissons ou Vers ma- rins viennent à frapper le dessus de sa lame inférieure, il referme l'autre et avale sa pêche. C'est cette manière de fendre l'eau tout en volant qui lui a valu le nom de cou- peur d'eau. Quoique ce genre de pèche, qui a fourni à la plume éloquente de Buffon un article si intéressant, semble effectivement devoir être une tâche pénible pour ces Oi- seaux qu'on est tenté de regarder en consé- quence comme disgraciés par la nature, l'cx- i ellcnt ornithologiste Wilson, qui les a atten- tivement observés en Amérique, assure que, lorsqu'on examine avec quelle facilité, au moyen de leur immense envergure et de l'ingénieux appareil de leur bec, ils se pro- curent leur nourriture , on reconnaît que ce manège n'est plus pour eux qu'un jeu bien moins pénible que les fréquentes et brusques immersions auxquelles sont assu- jettis les Sternes, les Mouettes et les Bal- buzards. Il a en outre remarqué que, pour éviter que l'eau ne s'introduise dans leur bec, pendant qu'ils tracent leur sillon aqua- tique, l'ouverture de ce bec est restreinte uniquement à celle du gosier, ce qui empê- che toute mastication d'avoir lieu; mais qu'en revanche l'estomac ou le gésier, au- quel est réservée alors toute fonction di- gestive, est beaucoup plus fort et plus mus- culeux que chez aucun autre oiseau de mer. Tous les écrivains qui ont observé le Bec en ciseaux sur les rivages des deux Améri- ques , tels que Wilson, Azara, Vieillot, Sonnini et autres, ont décrit sa manière de pêcher et de se nourrir, telle que nous ve- nons de l'indiquer d'après eux, et jusqu'ici on avait cru que c'était la seule ; mais, dans ces derniers temps, M. Lesson, à la suite de son voyage de circumnavigation sur la Co- quille, a écrit que le Bec en ciseaux qui pa- raissait disgracié par la forme de son bec, s'en servait avec avantage et avec la plus grande adresse pour se saisir de certains Mollusques bivalves dont il se nourrit. Sur les côtes du Chili, il en- existe des bandes réunies aux Sternes et aux Mouettes, et nombreuses au point d'obscurcir l'air. Lorsque la marée descendante laisse à dé- couvert ces plages sablonneuses , dont les flaques d'eau restantes se trouvent remplies de Mactres , espèces de Bivalves , les Becs en ciseaux, déjà très au fait de cette circon- stance, se placent auprès de ces Mollus- ques, attendant qu'ils entr'ouvrent un peu leur coquille, et profitent de ce mouvement pour enfoncer la lame inférieure et tran- chante de leur bec entre les valves qui se referment ; alors ils enlèvent la coquille, la frappent sur la grève, coupent le ligament du mollusque, après quoi ils l'avalent sans obstacle. Cet observateur a été plusieurs fois témoin de cet instinct des plus remar- quables. Azara avait déjà observé qu'ils se posent sur le bord des rivières et des la- gunes au Paraguay , qu'ils y marchent et entrent un peu dans l'eau, mais sans y na- ger, ce qui porterait assez à croire que, dans ce cas, ils ne parcourent ainsi le ri- vage que pour y découvrir des Mollusques Il y a d'ailleurs assez d'analogie entre la forme de leur bec et celle de l'Huitrier, à qui l'on attribue le même instinct. On ne connaît que quatre ou cinq espèces de ee genre, offrant toutes la même forme de bec et presque le même plumage. La plus anciennement connue est le Bec en ci- seaux (proprement dit) ou noir , Rhynchops nigra L. (Buff. enl. 357. Briss. v. VI, pi. 21, f. 2), qui est noir en dessus avec le front, la face et tout le dessous blancs, le bec noir, rouge à sa base ainsi que les pattes ; il a 40 centimètres de long jusqu'à l'extrémité de la queue, 50 jusqu'au bout des ailes, et un mètre 20 centimètres d'envergure. Il se rencontre aux États-Unis, au Brésil, au Paraguay, au Chili, ou pour mieux dire dans toutes les parties chaudes et tempé- rées des deux Amériques. Ce genre, très voisin des Sternes, et qui n'en diffère que par le bec , fait partie de notre famille des BLC BEC 517 Loridces c( de notre sous-famille des Rhyn- copsinées. Bec en cuiller, le Savacou. Bec en fourreau, le Chionis. Bec en palette, ies Spatules. BEC EN POEVÇOIV. ois. — Nom qiTAzara (Ois. du Paraguay) a donné à une famille de petits Oiseaux qui ont, dit-il , le bec affilé, pointu, conique, et qui ne sortent pas des forets où ils se tiennent habituelle- ment, dans la partie la plus élevée des arbres, dont ils parcourent sans cesse les branches les plus déliées , étant dans un mouvement continuel pour y chercher les insectes, les fleurs et les fruits dont ils se nourrissent. Azara décrit onze espèces de cette famille parmi lesquelles Vieillot a cru reconnaître trois Tangaras, un Manakin et deux Fauvettes voisines des Pipis. Il est effectivement facile d'y reconnaître le Tan- gara syaeou, les Némosies à coiffe noire, mâle et femelle, sous deux noms différents, à gorge noire, rouge cap de Vieillot et le Manakin à queue en pelle. Quant aux cinq autres espèces dont Vieillot donne la des- cription , d'après Azara, dans le Nouveau Dict. d'hist. nat., il est probable que, lors- qu'on les aura reconnues, elles rentreront, comme les précédentes , dans des genres déjà existants, en sorte que le nom géné- rique de Bec en poinçon d'Azara se trou- vera rayé de la liste. Il est très probable, toutefois, qu'il a servi à Vieillot à former son genre Némosie, puisqu'il y range quatre Becs en poinçon, ajoutant qu'il soupçonne que les quatre autres espèces restantes ne seraient pas déplacées à la suite du genre. Le nom de Némosie qu'il a adopté parait également basé sur les mœurs forestières qu' Azara attribue à ses Becs en poinçon. Voyez némosie. Bec en scie, le Harle. BEC FIGUE. Ficedula, Briss. ois.— Espèce de Gobe-Mouches de noire pays, très voisine de notre Gobe-Mouche à collier. Voyez GOBE-MOUCHE. Dans le midi de la France et en Italie , on appelle indistinctement Becs figues, non seulement l'espèce de Gobe-Mouches de ce nom , mais aussi différentes espèces de Fauvettes et autres Becs fins , qui , en automne, au lieu de continuer .i faire la '.liasse aux Insectes, attaquent et mangent les Figues, les Raisins et autres fruits savou- reux. Cette nourriture, tout en les engrais- sant à l'excès, donne à leur chair le goût le plus fin et le plus délicat ; aussi leur fait- on alors .a chasse de diverses manières, soit en tendant do 5 collets dans les vignobles et les haies, soit avec des nappes et des appe- lants, soit enfin avec un triple filet qui se tend verticalement, appelé Araigne ou toile d'Araignée ou Iranien. Sous le nom générique de Bec figue {Fi- cedula) , Brisson a décrit tous ces petits Oiseaux à bec menu , que Linné compre- nait dans son genre Motacilla et Latham dans celui de Sylvia , formant la famille des Fées fins de Cuvier (Règne anim.), ou Syhiadées des auteurs modernes. Voyez SVLVIADÉESet SYLVIANEES. Bec figue d'hiver, la Linotte et le Pipi. BEC FEV. Sylvia. ois. — Genre form;'; par Temminck, dans son Manuel d'orni- thologie, pour toutes les petites espèces comprises dans les genres Sylvia, Lath.; Motacilla, Lin., cl Ficedula, Briss., sauf les Traquets et Motteux dont il forme le genre Saxicola. Il subdivise son genre Bec fin en deux sections , les Riverains et les Sylvains , et ces derniers en Musci- vores , renfermant les Pouillots, les Roite- lets et les Troglodytes. * BECS FINS. Motacilla, L. oIs.— Sous ce nom, Cuvier a compris une famille exces- sivement nombreuse de petits Oiseaux à bec droit et menu que Linné renfermait dans son genre Motacilla, Latham dans celui de Sylvia et Brisson dans celui de Bec figue (Ficedula). Tels sont les Tra- quets, Rubiettes, Fauvettes, Roitelets, Tro- glodytes, Hochequeues, Bergeronnettes et Farlouses. Dans les méthodes nouvelles, on désigne cette famille par le nom de Syhiadées, ei dans celle que nous adoptons , nous la sub- divisons en deux familles, celle des Syi.- viadées et celle des Saxicoi.idf.es. Voyez ces deux mots. *BECS FLEURS, ois— C'est le nom français par lequel Sonnini a traduit dan> les Oiseaux du Paraguay de Az8ra, celui de Picaflores, sous lequel Azara a décrit les Oiseaux-Mouches et Colibris du Para- guay au nombre de onze espèces. Les Gua- ranis les appellent Mainumbi. 518 BEC BEC BEC OLVL11T. Hians, Lacép., Cuv.; Anastomus, Iilig. (hians, bâillant, entr'ou- vert ; à cause de la forme du bec de ces Oiseaux), ois. — Genre de l'ordre des Échassiers de Cuvier, de sa famille des Cultrirostres et de sa tribu des Cigognes. Ses caractères sont : « liée beaucoup plus long que la tête , élevé , mais très com- primé ; à mandibules arquées dans le sens opposé et laissant entre leurs bords un inter- valle vide, depuis leur tiers à peu prèsjusque vers leur extrémité, en sorte que, fermées, elles ne se joignent que par la base et par la pointe; bords de la mandibule supérieure garnis et libre, dans leur partie élevée, de petites lamelles fibreuses très rapprochées, et verticales, plus hautes vers la pointe du bec, où elles remplissent une échancrure latérale assez forte ; narines basales , nues, percées en fente longitudinale dans la sub- stance cornée du bec. Jambes en grande partie nues; tarses très longs et pattes con- formées comme celles des Cigognes. Ailes amples ; queue courte rectiligne. » Sonnerat est le premier qui ait fait con- naître l'espèce type , sous le nom de Bec ouvert dis Indes (Pi. 12 de son Second Voyage aux Indes, publié en 1782). L'année suivante, liuffon décrivit et figura, dans son Histoire des Oiseaux (PI. enl. 932), le même oiseau , sous le nom de Bec ouvert, s'attribuant la formation de ce même nom , ce qui ne paraît pas exact d'après la date des deux publications. Cuvier, dans son Règne animal, présenta, comme nom gé- nérique , ce nom de Bec ouvert (Hians, Lacép.), et Vieillot le désigna sous celui d'ANASTOME (Anastomus, Illig.). Buffon regardait la forme singulière de ce bec comme une défectuosité et comme un reste des essais imparfaits que, darfS les premiers temps, dut produire et détruire la force organique de la nature. Cuvier, dans son Règne animal, dit à son sujet que l'espace vide entre les deux mandibules paraît en partie l'effet de la détrition ; car on y voit les fibres de la substance cornée du bec qui paraissent avoir été usées. Vieil- loi décrit celte partie comme denticuléc. Les diverses manières dont ces auteurs ont décrit et expliqué la forme bizarre de ce bec nous ont engagé à l'étudier attenti- vement et nous avons reconnu . 1" que loin d'être une défectuosité, c'était au contraire un modèle de perfection d'après sa desti- nation ; 2° que l'espace vide entre les man- dibules ne pouvait être en partie l'effet de la détrition; car la nature, en pourvoyant chaque être des organes propres à sa con- servation et à sa nutrition, a eu soin de les modifier et de les conformer de telle sorte qu'ils ne puissent éprouver aucune altéra- tion dans leur forme comme dans leur du- rée , par suite des diverses fonctions aux- quelles ils sont destinés ; ainsi nous voyons que le Perroquet Ara, le Kakatoès, appelés à se nourrir des amandes des noyaux les plus durs, sont munis d'un bec auquel rien ne résiste, qui met en morceaux les perchoirs du chêne le plus dur et ploie les plus gros fils de fer, sans que ces efforts y laissent la moindre trace ou la moindre usure ; 3° enfin que les bords internes ne sont point denticulés, mais garnis , sur la mandibule supérieure, de fibres verticales très rapprochées , en partie contiguës et formant de chaque côté, jusqu'à la pointe, où ils garnissent une assez grande échancrure latérale, une bordure mousse et inégale, destinée probablement à retenir et empê- cher de glisser certains corps ronds ou ovales; destination que semble favoriser encore la courbure opposéedes deux man- dibules. Temminck, dans son article du Blc ouvert a lames (PI. roi. 336) , émet à peu près la même opinion; enfin le colonel Sykes de l'armée de Bombay, savant observateur des mœurs des Oiseaux de l'Inde, est venu confirmer nos soupçons, en faisanlconnaître dans son Catalogue des Oiseaux du Dukhun (Procecdings, 1832, p. 160) que le Bec ou- vert de l'Inde se nourrissait de l'animal d'une grande espèce d'Unio ou Moule flu- viatile, que la forme de ses mandibules, merveilleusement adaptée à ce but , lui donnait la possibilité de saisir et d'ouvrir, pour en manger l'habitant. Il ajoute que l'organisation de son système digestif n'est pas moins singulière que son bec; car la longueur proportionnelle du tube intestinal surpasse celle d'aucun autre oiseau de l'or- dre des Kchassiers, puisque, dans l'individu observé, il avait cinq fois la longueur du corps, y compris le cou et le bec. On conçoit maintenant que , lorsque cet oiseau, au moyen de ses longues jambes., BEC BEC 519 parcourt à gué les bords des fleuves do l'Inde, pour y chercher les Mollusques au rond de leurs eaux, il -trouve dans la forme arquée de ses mandibules àbordsémous- ses et fibreux un instrument des plus com- modes pour saisir et retenir les Coquilles ovalaires et glissantes. On ne connaît encore que deux espèces de ce singulier genre : 1° l'espèce type in- dienne, Hians coromandelica Cuv.; Ar- dea coromandelica Lath. et Lin. (l'adulte), et dont VArdeaponticeriana des mêmes est le jeune, qui est d'un blanc légèrement cendré, avec les ailes, les scapulaires et la queue noirs, à reflets verts et violets ; 2° le Hec ouvert a lames (Anastomus lamelli- ynrus Tem., PI. col. 236) d'Afrique, d'un noir brunâtre , avec les plumes du cou et du ventre terminées par des lamelles lui- santes, présentant, du reste, dans la forme et les proportions de son bec et dans tout son ensemble, les plus grands rapports avec l'espèce précédente et probablement con- chivore comme elle. Bec plat, le Canard Souehet. Bec rond, le Bouvreuil. Bec tranchant, le Pingouin. (de Lafresnaye.) Ce nom de Bec a été appliqué à des animaux de toutes les classes , chaque fois que chez eux la forme de la bouche offrait une ressemblance plus ou moins grande avec le bec d'un oiseau ; ainsi l'on a appelé parmi les Mammifères : Bec d'oie, le Dauphin. Bec d'oiseau, l'Ornithorhynque. Parmi les Chéloniens : Bec de faucon, la Tortue-Franche. Bec d'oie ou Bec de poulf, la Tortue-Caret. Et parmi les Poissons : Bec allongé, une espèce du genre Chéto- don , le Chœtodon rostratus Lin. Br.c de perroquet, les Scares en général, à cause de la forme de leur bouche et sur- tout le Scarus psittacus. Bec pointu, la Raie blanche. (C. d'O.) Quelques entomologistes ont donné le nom de Bec aux suçoirs des Hémiptères , ainsi qu'à la tête prolongée en forme de bec ou de trompe de la plupart des Curcniioni- des. Voyez rostre. (D.) Le nom de Bec est aussi donné vulgaire- ment à la partie saillante d'une coquille qui, ordinairement, est creusée en gouttière. C'est ainsi , que dans le langage ordinaire, les Coquilles univalves, prolongées à la base par un canal court, sont des Coquilles à bec. Dans les Coquilles bivalves, le bec est presque toujours un prolongement de l'ex- trémité postérieure des valves, comme dans les Corbules. Quelquefois on a ajouté une épithèle caractéristique; et c'est ainsi que le Lingula anatina est nommé Bec de Ca- nard. On nomme vulgairement Bec de flutf, le Donax scortum, et Bec de Perroquet, le Terebralula psittacea. Les zoologistes sa- vent que les mâchoires des Céphalopodes ont la plus grande ressemblance avec le bec d'un Perroquet. De cette ressemblance, il résulte qu'on désigne souvent ces parties par la dénomination assez exacte de Bec. Voyez céphalopodes. (Desh.) En botanique, le nom de ï'ec, appliqué par Jacquin à la p3 voit, par ce qui précède, que cet oiseau est un véritable Chevalier à bec de Bécassine, et serait plus convenablement nommé Che- valier-Bécassine que Bécassine-Chevalier (Lai-k.) BÉCASSE, roiss. — Nom donné vul- gairement à des Poissons des genres Cen- trisque , Scombrésoce et Espadon , à cause du prolongement de leur bouche en forme de bec. BÉCASSE, moli.. — Plusieurs espèces de Rochers prolongées à la base en un long canal offrent une ressemblance grossière avec la lêlc d'une Bécasse. Les marchand?, du siècle dernier se sont saisis de cette res- semblance pour nommer Tête de Bécasse , le Murex haustellum ; Bécasse a ramage, le Murex cornutus ; Bécasse épineuse , le Murex crassispina; grande Bécasse épi- neuse , le Murex tenuispina ; et enfin Bécasse a courte épine, le Murex branda- ris. Ces diverses dénominations sont en- core en usage parmi les marchands d'his- toire naturelle. (Desh.) BÉCASSE D'ARBRE ou PEN- CHANTE, ois. — Nom vulgaire de la Huppe, Upupa Epops. BECASSE DE MER. ois. — Noms vulgaire de l'Huîlrier et du Courlis. BÉCASSEAU, Biïss.; Tringa, Lin., Briss. ois. — Genre de l'ordre des Échas- siers , de la famille des Longirostres de Cuvier, et dont les caractères sont : Bec long ou médiocre, grêle, cylindracé, faible- ment arqué ou droit, mou et flexible dans toute sa longueur, comprimé à la base, déprimé vers la pointe, qui est un peu di- latée et obtuse ; les deux mandibules sillon- nées jusque près de leur extrémité. Pieds grêles ; nudité du bas de la jambe assez peu étendue ; le pouce faible et court articulé sur le tarse-, au dessus des doigts antérieurs et touchant à peine la terre à son extrémité; ceux-ci nou réunis par une membrane à leur base; ailes assez longues, sur-aiguës, atteignant l'exlrémité de la queue. Linné, sous le nom génériquede Tringa, donné anciennement par Gesner et Aldro- vande au Chevalier cul-blanc, réunissait les Chevaliers, Bécasseaux et Combattants, les Vanneaux, Sanderling, Phalaropes et Tour- nepierres ; Brisson le restreignit aux seuls Bécasseaux, Chevaliers cl Alouettes de mer; 524 BEC BEC Temminck en relira les Chevaliers, et n'ad- mit dans son genre Bécasseau (Tringa) , que les Bécasseaux proprement dits ou les Maubèches et Alouettes de mer , dont il forma une première section, et les Com- battants, dont il forma la seconde. Cuvier, dans son Règne animal, remplaça le nom générique de Bécasseau (Tringa), par celui de Maubèche (Calidris); mais il en sépara, sous le nom de Pelidna, les Alouettes de mer et les Cocorlis, et sous celui de Ma- chetes les Combattants. Vieillot, dans le nouveau Dictionnaire et dans l'Encyclopédie, a changé le nom gé- nérique fiançais de Bécasseau de Brisson et Temminck, en celui de Tringa, se fon- dant sur ce que Brisson , qui réunissait sous cette dénomination des Chevaliers et des Bécasseaux , avait pris positivement pour type le Bécasseau ou Cul-blanc, qui est un Chevalier et non un Bécasseau, d'a- près les caractères distincts assignés de- puis à ces deux genres. Temminck, dans la 4e partie de son Ma- nuel (1835), se range de l'avis de Cuvier et des naturalistes qui isolent le Combattant, en un genre distinct de ceux de Bécasseau et de Chevalier, et le retire par conséquent de son genre Bécasseau. Nous adoptons d'autant plus volontiers cette dernière opinion, que les Combattants nous avaient toujours paru s'éloigner des Bé- casseaux par leur ensemble plus élancé ; par leurs pattes plus élevées; par leurs doigts plus longs et à membrane interdigitale, et par le peu de dilatation de la pointe de leur bec, tous caractères qui les rapprochent au con- traire des Chevaliers. De plus, le nom gé- nérique Bécasseau de Brisson étant le plus ancien et le plus généralement employé par les ornithologistes, nous croyons devoir l'a- dopter aussi de préférence, et tel que Tem- minck l'a conçu, dans la dernière partie de son Manuel. Bonaparte, dans ses Birds of Europe and north À merica, le subdivise encore en quatre genres, dont deux améri- cains, qui sont Hemipalama, Bonap, ayant pour type le Tringa Douglasii Swains., et Heteropoda, Nutt., ayant pour type, le Tringa semi-palmata Wils., pi. 63, f. 4, et deux européens, Tringa, Bonap., ayant pour type la Maubèche, et Pelidna, Cuv., ayant pour type l'Alouette de mer ou Cincle. Le savant ornithologiste Temminck, fa- vorisé par le lieu de sa demeure, a fait de- puis longtemps une étude particulière de cette famille d'Oiseaux riverains, et est parvenu à rectifier beaucoup d'erreurs qui existaient avant lui dans la nomenclature des espèces; erreurs provenant en gran- de partie des changements extraordinai- res opérés par la double mue dans le plumage et la coloration de ces Oiseaux, et quj en avaient fait décrire et figurer, comme espèces différentes, des individus de même espèce, mais d'âge, de livrée ou de sexe différents. Cet auteur a observé que ces Oi- seaux voyageaient en petites troupes, se réunissant plusieurs couples dans un même lieu, pour nicher; qu'ils habitaient les ma- rais voisins des lacs et des rivières, et sur- tout des bords de la mer; qu'à l'aide de leur bec long et grêle, ils cherchaient in- distinctement dans la vase et les limons, dans les sables mouvants et les fucus, les In- sectes à élytres, les larves, les Vers mous, les très petits Mollusques même dont ils se nourrissent. D'après ses observations, les espèces habitantes des bords de la mer, émigrent le long de ses rives, et celles des marais suivent dans leurs migrations le cours des rivières ; leur mue a lieu à deux époques fixes de l'année; leur plumage d'hiver, très différent de celui du printemps, varie généralement du blanc au roux et du cendré au noir ; les jeunes, avant leur mue, diffèrent beaucoup des adultes, et les sexes ne diffèrent que par la taille, les femelles étant plus grandes que les mâles. Dans le quatrième volume de son Manuel, il énu- mère dix espèces de Bécasseaux d'Europe, dont sept se retrouvent dans l'Amérique du nord avec une huitième qui lui est pro- pre, selon Bonaparte (Birds of Europe and norlh America). Azara a décrit sous le nom de Chorli tos quatorze espèces de Chevaliers, de Bécasseaux et de Rhynchées du Paraguay, dont Vieillot admet quatre dans ses Trin- ga ou Bécasseaux. Ce dernier auteur dé- crit encore trois ou quatre espèces de l'A- mérique du Nord et des Antilles; mais, comme la plupart de nos Échassiers lon- girostres se retrouvent sur tout le globe, il faudrait , pour s'assurer positivement du nombre des espèces exotiques, que, sur chaque continent , on pût faire le tra- t,lc 1ŒC 525 vail d'observation fait en Hollande et en Allemagne, pour débrouiller les espèces européennes. Vieillot , pendant son séjour dans l'Amérique du nord, a remarqué que, chez les petites espèces de Bécasseaux de cette contrée , les mâles se réunissaient pendant l'incubation en petites troupes, et cherchaient leur nourriture en commun. Nous citerons, comme espèce des plus grandes et des plus marquantes, le Bécas- seau Maubèche ou Canut ( Tringa cine- rea L., Tem. Man. 627), qui, dans ses diverses livrées , a été décrit comme es- pèces différentes, sous les noms de Tringa cinerea , grisea , canutus et islandica Gmel., rufa Wils., sous ceux de Maubè- che , Maubèchc tachetée et Maubèche grise vl'.risson, pi. 20, f. 1. — pi. 21, f. 1 et 2). l'.risson toutefois, dans la première, a dé- crit un Combattant tout en figurant la Mau- bèche. Bu (Ton, copiant Brisson, est tombé dans la même erreur, et sous les noms de Maubèche commune, tachetée et grise, pi. 363 et 366, a décrit, comme Brisson, le même oiseau, sous le nom de Combattant. Cette espèce, dans son plumage d'hiver et de première année, est, en dessus, d'une teinte grise cendrée, plus foncée chez les jeunes qui, en outre, ont toutes les plumes du dos et des scapulaires liserées de noir et blanc; elle est blanche en dessous, mais avec les côtés et le devant du cou, sauf la gorge, la poitrine et les flancs, couverts de petits traits bruns ou noirâtres longitudi- naux. Dans sa livrée d'été ou des noces, tout le fond blanc du plumage est d'un roux ferrugineux, uniforme en dessous ; en dessus, le dos, les scapulaires et le crou- pion sont variés de grandes taches noires et rousses. Sa longueur est de 25 centimè- tres. Elle vil en été dans les marais; au printemps et en automne sur les bords de la mer, et passe deux fois dans l'année, au printemps et en automne. (Lafr.) BECASSINE, ois. — Voyez bécasse. BÉCASSINE DE MER. poiss— Nom donné à VEsox bellone et particulièrement aux Poissons du genre Orphie, par allusion à la forme allongée de leur bouche. BÉCASSINE CHEVALIER, ois — Voyez bécasse. (Lafr.) BECASSON. ois. _ Ce nom vulgaire s'applique à plusieurs espèces du genre Chevalier; mais il sert à désigner, plus communément, le Ch. aux pieds rouge (Scolopax Calidris); ils'appliquecependant aussi au Ch. cul blanc {Tringa ochropus) , et Ch. guignette (Tringa hypolcucos)7 ap- pelé aUSSi PETIT BÉCASSON. La double Bécassine (Scolopax major porte également le nom de Béi asson ; et, en Normandie, tous les chasseurs le donnent à |a petite Bécassine ou Bécassine sourde. Voyez CHEVALIER et BÉCASSE. (C. d'O.) BECFI D'HIVER, ois. — Nom vul- gaire du Pipit (Alauda trivialis), en Pro- vence. BÉCIIARU ou BÉCHÉRU. ois. — Nom vulgaire du Flammant rouge (Pha- nicopterus ruber L.) BÊCHE LISETTE, ins. — Nom vul- gaire du Rhynchites Bacchus dans quelques parties de la France (voyez rhynchites). On donne aussi ce nom , ainsi que ceux de Coupe-Bourgeon et Pique-Brot, à un autre insecte très nuisible à la Vigne, et qui ap- partient au genre Eumolpe. Voyez ce mol. BÉCHÉRU. ois. — Voyez bécharu. BÉCHET. roiss. — Nom vulgaire du Brochet. BECHIUM (nom s^us lequel Pline pa- raît avoir désigné le Tussilage), bot. ph. — Le genre Bcchium , fondé par M. De Can- dolle, comprend deux plantes de Madagas- car qui ont pour caractères : Capitules mul- tiflores homogames ; les extérieures à S divisions palmées, les intérieures tubuleu- ses ; les rameaux du style allongés, hispides; les fruits cylindracés , velus, couronnés d'une aigrette composée de plusieurs ran- gées de poils scabres. Le réceptacle alvéolé est entouré par un involucre formé de 2-3 séries d'écaillés lâchement imbriquées, lé- gèrement scarieuses et colorées au som- met. — Les deux espèces connues jusqu'à ce jour sont des herbes vivaces , à feuilles radicales, sessiles, oblongues, très entières et couvertes de poils sur leur face supérieu- re. Les capitules, portés sur une hampe, sont disposés en corymbe. Ce genre fait partie des Composées, tribu des Verno- niées. (j. d). BÉCUOT. ois. — Synonyme vulgaire de la Bécassine sourde (Scolopax gallinula Cm.). 526 BEC BEI.) BECHEA. bot. va. — Voyez b*ckea. * BECHERA, Bernhar. bot. ru— Sy- nonyme du genre Met ira. BECKMANNIA. Beckmannia (nom propre), bot. vh. — Genre de la famille des Graminées, tribu desPhalaridées, établi par le professeur Host (Gram., III, t. 6) pour une grande plante vivace qu'on trouve dans l'Europe australe, la Sibérie, l'Asie Mineure et même quelques parties de l'Amérique septentrionale. Ses caractères sont les sui- vants : Épillets comprimés, lenticulaires et contenant deux fleurs scssiles , fertiles et glabres. Lépicène composé de deux valves comprimées, carénées et obovales, égales entre elles , coriaces et mutiques , un peu plus courtes que les fleurs. Glume à deux paillettes membraneuses; l'inférieure ovale, concave, à trois nervures, embrassant la supérieure qui n'offre que deux nervures et est bifide à son sommet. Ovaire glabre, ter- miné par deux styles courts portant chacun un stigmate allongé et plumeux , à poils simples. Paléoles 2, aiguës , bifides et gla- bres. Fruit également glabre, allongé, cy- lindrique, un peu plan d'un côté, non en- veloppé par les écailles L'espèce unique qui forme ce genre , Beckmannia erucœformis H., a été ran- gée tour à tour dans le genre Phalaris par Linné , dans le genre Cynosurus par Aiton, dans le genre Paspalum par Mœnch. Le professeur Tenore , dans sa magnifique Flore napolitaine , en a fait le genre Joa- chinia , et Nuttal le genre Bruckmannia ; mais ces deux genres sont postérieurs au Beckmannia de Host, qu'ont adopté tous les botanistes modernes. (A. R.) *BÉCLARDIE. Beclardia ( nom pro- pre), bot. m., — Nous avions établi sous ce nom (Mém. sur les Orchidées des îles de France et de Bourbon) un genre de la tribu des Vandées , pour trois espèces d'Orchi- dées , originaires des îles australes d'Afri- que ; mais l'une de ces espèces (Beclardia alata) a été réunie par M. Lindley à son écrire Cryptopus; et les deux autres Beclar- dia macrostachya et B. brachystachya constituent le genre Monta du même bota- niste. Foye; cRYrTopus et «onia. (A. R.) BECMARE. Rhinomacer. ins. — Genre de Coléoptères tétramères , fondé par Geof froy aux dépens du genre Carculio de Linné et dont les espèces appartiennent aujour- d'hui aux genres Attélabe et Apodère. Voyez ces mots. (D.) BECMOUCHES. ins. — Voyez hydro- MYES. (D.) BÉCO. ois. — Nom vulgaire du Che- valier guignelte (Tringa hypoleucos) et de la Maubèche noire [Tringa pusilla). BECOT, ois. — Nom vulgaire de la Bé- cassine sourde (Scolopax gallinula Gm.). BECQUABO, BECOUEBO ou BEC QUE-BOIS. ois. — Ces noms vulgaires , synonymes de Biquebo, s'appliquent à plu- sieurs espèces de Pics, notamment au Pic- vert. BECQUE FLEURS, ois —C'est, dans les Oiseaux d'Afrique de Levaillant, le nom qu'il donne à l'un de ses Figuiers d'Afrique, et que nous avons reconnu être le Parus capensis Gm., espèce de Rémiz du Cap de. Bonne-Espérance. Voyez mésange. (Lafr.) * BECQUERELLA (Becquerel , physi- cien français), bot. th. — Le genre ainsi nommé par Adolphe Brongniart ( in Du- perrey, Voy., p. 161, t. XXVII), et qui fait partie de la famille des Cypéracées , a été réuni par quelques botanistes au grand genre Sclcria , dans lequel il forme une simple section. Voyez sclérie. (A. R.) RECOUEROLLE. ois. — Un des noms vulgaires de la Bécassine sourde. BECQUET. roiss. — Nom vulgaire du Saumon, BECQUETEUR. ois. — Nom vulgaire de la Sterne petite (Slerna minuta Gm.) , ou Hirondelle de mer. BÉDAUDE ou BÉDEAUDE ois. — Nom vulgaire de la Corneille mantelée. BEDEAU et BÉDEAUDE. ins. — Nom vulgaire donné à des Insectes de diffé- rents ordres , dont le corps , à l'état de larve ou à l'état parfait , présente deux cou- leurs bien tranchées. Telle est , par exem pie, la Chenille de la Vanessa gamma. dont les quatre premiers anneaux sont fau- ves et le reste du corps blanc. Telle est en- core la Cigale Bédeaude de Geoffroy (Cerco- pis Spumaria Fabr.) qui est moitié brune et moitié blanche, etc. (D.) BÉDEAUDE. ois. — Voyez bédaude. BÉDÉGUAB. ins. et bot. — On donne ce nom aux excroissances chevelues pro- BFF. duitos sur les Rosiers et les Eglantiers, par le Cynipsrosœ et peut-être par quelques autres espèces voisines. Voyez cYNirs et CYN1PHIINS. (^L) * BEDFORDIA (dédié à John Russel , ducdeBedford). bot. ph. — Le genre Bedfor- dia appartient à la tribu des Composées- Sénécionées, et comprend aujourd'hui deux arbrisseaux indigènes de Van-Diémen, dont Tune est cultivée dans les jardins de bota- nique, sous le nom de Cacalia salir ina. Ces plantes ont pour caractères : Capi- tules multiflorcs homogames ; réceptacle alvéolé ou marqué de petites fossettes ; in- volucre muni à la base de 2 ou 3bractéoles subulées, et formé de deux ou 3 rangées d'é- caillés distinctes et d'égale longueur. Fruits glabres, cylindracés anguleux , munis, au sommet, d'un rebord portant une aigrette composée d'une rangée de poils scabres à la base , ou barbillés au sommet. — Les Bedfordia , que Labillardière avait réunis aux Cacalia, sous les noms de C. sali- ttina et linearis , sont remarquables par leur port; leurs fleurs jaunes; leurs feuilles entières, allongées, cotonneuses en dessous, et assez semblables à celles du Saule. (J. D.) BEDILLE. bot. ph. — Nom vulgaire du Liseron des champs, dans le départe- ment de la Gironde. BÉDOUIBE ou BÉDOUILLE. ois. — Nom de la Farlourse en Provence. BÉDOUIN, bot. ph. — Un des noms vulgaire du Mélampyre des champs. BÉDOUSI(nom vernaculaire). bot. ph. — Ce serait, selon quelques auteurs, un petit arbre de l'Inde, à feuilles épaisses, ovales et alternes , d'une odeur aromatique, et à fleurs petites , inodores, à baie sèche, 3- valve et 3-sperme, etc.; mais, faute à eux de l'avoir suffisamment caractérisé, on de- vrait le passer sous silence. (C. L.) BEELZEBUL. mam. — Nom d'une es- pèce du genre Hurleur. BEELZEBUTH. mam. — Voyez belze- buth. BÉEMEBLE ou BOEHMEBLE. ois. — Synonyme de Jaseur de Bohême (Bom- bycilla garntla). BEENA. ois. — Synonyme de Corbeau choucas. BEEIVEL (nom vernaculaire). bot. ph. BEG 527 — Rheede a figuré sous ce nom {Hort. mal.,\, t. 4) un petit arbre de l'Inde, que quelques auteurs rapportent au Croton ra- cemosum Burin., quoique son fruit paraisse tétracoque. (c. l.) * BEES A. bot. th. — Le genre ainsi nommé par Palisot de Beauvois, dans la fa- mille des Cypéracées, est le même que le genre Hypœlytrum du professeur L.-C. Richard. Voyez hypœlytrum. (A. R.) BEESHA. bot. ph. — Le botaniste Rheede (Hort. Malabar. V, p. 119, t. 60) a décrit et figuré, sous ce nom, une grande et belle graminée , originaire des Indes Orientales , décrite et figurée de nouveau par Roxburg (Corom. III, p. 38, t. 243), sous le nom de Bambusa baccifera. On s'est bien vite aperçu que cette plante n'ap- partenait pas au genre Bambou; aussi Tri- nius en avait-il fait un genre nouveau qu'il nommait Melocanna ; mais on a pensé que le nom proposé par Van-Rheede, étant beaucoup plus ancien dans la science, et n'of- frant d'ailleurs rien qui pût s'opposer à son adoption, devait être adopté. C'est ce qu'ont fait Rœmer et Schultes, dans leur Species, et plus récemment mon excellent ami M. le professeur Kunth , dans son agrostographie. Nous nous contenterons de dire que le genre Beesha se distingue sur- tout des autres Bambusacées par son fruit très gros et charnu , caractère fort remar- quable et tout à fait insolite dans la famille des Graminées. Voyez bambou. (A. R.) BEFARIA. bot. ph. ^— Voyez bejaria. BEFFROI (Grand et Petit), ois. — Le premier est synonyme de Turdus tinniens et le second de Turdus lineatus. Voyez fourmilier. BÉGASSE. ois. — Synonyme de Bécasse. BEGONIA (Midi. Bégon , français; promoteur de la botanique), bot. ph. Type de la famille des Bégoniacées. Ce genre, fondé par Linné, renferme un grand nom- bre de plantes remarquables la plupart par leur port singulier, etsurtoutpar l'obliquité de leurs feuilles.On en connaît près de quatre- vingts espèces, dont plus de 60 sont culti- vées dans les jardins. Quelques-unes, dans leur pays natal , sont employées comme condiment et en salade. La plus belle d'entre elles est le B. manicata, plante mexicaine, décrite par M. A. Brongniart (Voir Iïerb. 528 BEG BEÏ génér. de VÂmat. t. 3). Elles sont indigènes dans les parties tropicales de l'Asie et de l'Amérique. Ce beau genre (dont les carac- tères sont indiqués à l'article Bégoniacées, qui suit) n'a pas encore de place jusqu'ici bien certaine dans le système , et les au- teurs n'ont pu encore être à peu près unani- mes sur ce point. M. Endlicher, dans son Gênera plantarum , le place entre les Cu- éurbitacées et les Cactées , familles avec lesquelles, il faut l'avouer, ce genre n'offre guère d'analogie; M. Lindley, entre les Fi- coïdées et les Crucifères, et nous ne voyons pasque le rapprochement soit plus rationnel. Sa véritable place est, selon nous, dans l'état actuel de la science, et comme avant hous quelques auteurs l'ont indiquée, entre les Chénopodiées et les Polygonées ; c'est avec ces deux familles qu'il offre le plus d'affinités, surtout avec la dernière , sous le rapport de Vhabilus et de la structure des fleurs et des fruits. Quoi qu'il en soit, pour mettre le lecteur à portée de faire un rappro- chement plus heureux , nous le renvoyons à la caractéristique de la famille qui est né- cessairement celle de l'unique genre qu'elle renferme. (C. L.) BÉGONIACÉES. bot. pb. — Famille de plantes à fleurs monoïques. Dans les mâles, un calice à 4 sépales colorés, dont deux intérieurs opposés plus petits que les extérieurs, renferme de nombreuses éta- mines dont les filets libres ou soudés in- férieurement en colonne, s'épaississent en masses, et portent, à leur sommet, deux lo- ges adnées à un connectif large et s' ouvrant dans leur longueur. Dans les femelles , ce calice adhérant à l'ovaire se partage , au- dessus de lui, en segments pétaloïdes au nombre de 4 à 9, et, au dessous, forme 3 ai- les verticales et inégales, avec lesquelles al- ternent 3 loges renfermant des ovules très nombreux, attachés à un double placenta qui fait saillie de l'angle interne. L'ovaire est surmonté de 3 styles courts , partagés chacun plus ou moins profondément en deux branches stigmatiques flexueuses. Il devient une capsule membraneuse, couronnée par les segments flétris du calice , relevée de trois ailes et s'ouvrant par autant de fentes qui les suivent dans leur longueur, et divi- sent par conséquent les loges dans leur mi- lieu. Les graines, très nombreuses et très menues, contiennent, sous un test membra- neux, un embryon nu, cylindrique, dont la radicule, plus longue que les cotylédons, est tournée du côté du hile. — Les Bégoniacées sont des plantes herbacées, annuelles ou vi- vaces, originaires des régions tropicales, et cultivées en assez grand nombre dans nos serres. On les reconnaît facilement à leurs feuilles alternes, ordinairement partagées en deux moitiés très inégales, et par consé- quent très obliques, à nervures palmées, à contour entier ou denté, à 2 stipules larges, décidues et presque axillaires. Leurs fleurs blanches roses ou rouges, sont souvent dis- posées par dichotomies. Jusqu'ici la famille se compose du seul genre Bégonia, dont quelques auteurs avec M. Lindley, séparent une espèce sous le nom (TEupetalum. (An. J.) BEHENANTHA ( Behen , en arabe, sorte d1 Œillet; àvâdç, fleur), bot. th. — Genre formé par par Otth (DC. l'rodr., I, p. 367), et rapporté comme sous-genre au Silène, L. Voyez ce mot. (CL.) *BEIIRI1VIE. bot. th.— Genre de la famille des Synanthérées, établi par Siaber pour une plante de la Carniolej le B. chon- drilloides , et qui a été réuni aux Crépis , auxquels il appartient. (C. d'O.) *BE1IURIA. bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées, tribu des La- voisiérées , formé par Chamisso ( Lin- nœa, IX, 373), dont le type est un ar- brisseau unique, brésilien; à rameaux té- tragones, pubescentSj garnis de feuilles opposées , pétiolées, elliptiques-lancéolées* triplinervées ; à bords calleux-dentés. Les fleurs sont disposées en cyiries termina- les, solitaires, ou en pahicules foliolées. Calice libre, tubulé, turbiné-cupuliformej à lacinies décidues, renflées et carénées dorsalement. Pétales 6, cunéiformes-ob- ovés. Étamincs 12j à anthères ohlongues , unipores ; ovaire couronné de six glandes poilues. Capsule 4-loculaire. (C. L.) BEILSCIIMIDTIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Lamacées, tribu des Cryptocaryées , formé par Nées (in Wall., PL as.rar., II, 61, et Laur.) pour quelques arbres de l'Inde, à feuilles alternes, veinées; à fleurs hermaphrodites oudioïques, axillaires. Le périgone est sex- parti ; lesétamines sont au nombre de 12 â BEL BEL 559 quadriséiïées, dont 9 extérieures fertiles, et 3 intérieures stériles. Le stigmate est déprimé, subdiscoïde, sans fruit. Une baie coriace, monosperme. (C. L.) BEILSTEUV, Wern. min. — Mot alle- mand qui veut dire Pierre de Hache. Voyez jade. (Del.) BEIiVBRECHER. ois. — Synonyme de Percnoptère d'Egypte. BEJARIA (lîejar, botaniste espagnol). Acuna, R. et P. bot. ph. — Ce mot , par une faute typographique, est écrit, dans la plu- part des auteurs, Befaria; et, malgré l'évi- dence , M. Endlicher (Gen., pi. 4342), par exemple , persiste à l'écrire ainsi. C'est un genre de plantes de la famille des Éricacées, de la tribu des Rhododendrées , fondé par Mutis ( m L. fils , suppl. 246 , et Alii auct.) pour quelques arbrisseaux indigènes dans l'Amérique boréale et australe, et dans les Andes du Pérou , à feuilles alternes , souvent serrées , coriaces , très entières ; à fleurs ordinairement pourpres et disposées en grappe ou en corymbe. Calice 6-7-fide ; corolle de 6 à 7 pétales hypogynes , dressés ou étalés. On eh cultive deux espèces; ce sont les B. racemosa et glauca. (C. L.) BEJUCO. bot. ph.— Loeffling (Iter. 404) avait désigné sous ce nom le genre Hippo- cratea; mais cette dénomination vulgaire s'applique en général, dans les pays soumis à la domination espagnole, à tous les arbris- seaux sarmenteux et grimpants. (A. R.) *BELANGERA (Bélanger, botaniste français). Polystemon, Don.; Lamanoni a (Fl.Flum., V, t. 104). bot. ph. — Genre de la famille des Saxifragacées (Cunoniacées , Alii), de la tribu des Cunoniées, fondé par Cambessèdes (m St-Hilaire, FI. bras., II, 203, t. 115-117, et alio) pour un petit nom- bre d'arbres indigènes dans le Brésil ; à rameaux et à feuilles opposées, pétiolées, 3-5-foliolées , folioles dentées; à stipules caduques; à inflorescence en grappes axil- laires, simples. Le calice est 6-parti , dé- cidu ; point de corolle. Êtamines en nombre indéfini. Capsule birostre, biloculaire, bi- valve. Graines nombreuses, comprimées, ailées au sommet. (C. L.) BELBES. mam. — Synonyme d'Hyène dans la basse latinité. Voyez ce mot. BELEIUCANDA. bot. ph.— La plante figurée sous ce nom par Rheede (Horl. ma- lab. , t. XI , p. 308, t. 7) a été réunie au genre Pardanthus de Kerr, dans la famille des Iridées. Voyez pardakthus. (A. R.) BÊLEMENT (p*, en grec). mam. — Cri des petits Ruminants, tels que les Moulons et les Chèvres. BÉLEMNITE. Belemnites (fiû.zy.v.rr,;, pierre en forme de flèche), mou. céph; — Les Belemnites ont de tout temps appelé l'attention par leur forme de doigt ou de fer de lance, ainsi que par leur multipli- cité au sein des couches terrestres. Le peuple les regardait comme des pierres de- foudre, des pierres de tonnerre, tandis que les savants du seizième siècle les appelaient Dactylus idœus , ou, suivant le préjugé plus ancien encore qui prétendait y voir une pétrification de l'urine du Lynx, con- tinuaient à les nommer Lyncurion. Forcé de me renfermer dans le cadre restreint de cet ouvrage, je ne reproduirai point ici les différentes idées plus ou moins ex- traordinaires répandues sur les Belemnites; mais j'examinerai les principales opinions scientifiques relatives à leur classification dans le règne animal. Depuis 1724, Ehrnart, Scheuchzer , Linné , Lamarck et Cuvier, etc., sans cher- cher à spécifier la forme des Belemnites , les regardèrent comme appartenant à des animaux voisins des Nautiles. D'un autre côté, M. Beudant , d'après d'autres considérations, n'y vit que des pointes d'Oursin, opinion d'abord admise, puis rejetée par Klein. Poussant plus loin les conjectures, M. Raspail en fit égale- ment les appendices cutanés d'un échino- derme voisin des Oursins ; opinion tout à fait rejetée, heureusement pour la science. MM. Miller et de Blainville comparèrent la Bélemnile avec les autres Céphalopodes et crurent reconnaître, dans l'osselet fossile, un corps entier voisin de l'os interne de la Seiche. Le premier de ces auteurs en donna même une figure idéale. Bientôt les idées changèrent. La découverte, faite dans \es couches de Lyme-Regis, d'un osselet corné^ voisin de celui du Calmar, terminé par une Bélemnile , vint démontrer à MM. A- gassiz et de Férussac, que la partie conique appelée Bélemnite n'était que l'extrémité d'un osselet et non un osselet entier. Plus tard, les nombreuses observations de M 34 530 BEL Volz confirmèrent tout à fait cette opinion, à laquelle j'ai aussi rapporté les résultats de mes recherches. Voici, du reste, les considé- rations zoologiques qu'on peut admettre dans l'état actuel de la science. Les Bélemnites étaient des animaux cé- phalopodes évidemment voisins, non des Seiches (comme on l'a cru très souvent en ne consultant qu'une certaine analogie de contexture de l'osselet), mais, d'après leurs caractères zoologiques, des Ommastrèphes et des Onychoteuthis (voyez ces mots). En effet, les Bélemnites ont également un osselet corné , allongé , pourvu d'un godet à sa partie postérieure. Elles n'en diffèrent même que par cette dernière partie plus vaste, cloisonnée et contenue dans un rostre, semblable à celui qu'on remarque à l'ex- trémité de l'osselet interne de quelques Sei- ches. D'après les osselets de Bélemnites et l'empreinte que j'ai pu suivre sur un al- véole de la Bélemnites aalensis, l'animal devait avoir des formes très allongées, dès lors très distinctes de celles de la Seiche et analogues à celles des Céphalopodes péla»- giens. Les Bélemnites se composent d'un osse- let corné, spatuliforme, élargi en avant, ré- tréci en arrière et pourvu latéralement de deux petites expansions aliformes qui se réunissent postérieurement et constituent une vaste cavité conique, au fond de laquelle sont des cloisons transversales, séparant l'ensemble en un grand nombre de petites loges percées latéralement d'un siphon et contenant de l'air. Cette partie postérieure, appelée alvéole, reçoit en dehors un dépôt calcaire également conique, plus ou moins épais , quelquefois très long. Cette partie terminale est la Bélemnite des anciens au- teurs. Je l'appelle rostre. Un mot sur les fonctions de l'osselet in- terne chez les Céphalopodes me parait in- dispensable pour ramener le rostre de la Bélemnite à sa juste valeur zoologique. L'osselet interne corné est placé au milieu des parties charnues du corps , pour leur donner plus de solidité, pour les soutenir; et ses fonctions sont alors seulement celles des os chez les animaux vertébrés. Lorsque l'osselet contient des parties crétacées rem- plies d'air, comme celui de la Seiche, ou dos loges, comme la coquille de la Spirale, BEL il est, de plus, appelé à remplir i'aultest fonctions tout à fait distinctes, celles de soutenir l'animal, de le rendre plus léger au sein des eaux, de lui faciliter la natation et de remplacer simplement la vessie nata- toire des Poissons ; aussi voit-on le nom- bre des loges augmenter en raison pro- portionnelle de la pesanteur du corps de l'animal , afin de le maintenir constam- ment en équilibre, dans toutes les périodes de son existence. Chez les Bélemnites, les deux fonctions sont certainement réunies. L'osselet corné soutient le corps en avant, tandis que , pour que le poids énorme du rostre crétacé ne détruise pas l'équilibre de l'ensemble, il devenait indispensable qu'il fût soutenu par quelque appareil; et telles sont, sans doute, les fonctions qu'a- vait à exercer, dans l'alvéole, l'empilement des loges constamment remplies d'air , comme je l'ai toujours trouvé dans les Co- quilles de Spirules qui, lorsqu'elles sont enlevées à l'animal, surnagent à la surfac»- des mers. Si l'on cherche encore à reconnaître, par analogie, les fonctions spéciales du rostre, on pourra facilement les déduire de sa po- sition par rapport à la natation rétrograde des Céphalopodes. Tous ces animaux avan- çant par l'extrémité opposée à la tête , et conséquemment n'appréciant pas toujours les obstacles qui pouvaient les arrêter dans un élan donné, avaient besoin d'une partie plus ferme qui pût résister aux chocs, comme le fait, par exemple, l'extrémité rostrale de Tos de la Sepia orbianianu En résumé, la Bélemnite des auteurs nu serait, zoologiquement, qu'une partie ferme de l'extrémité d'un osselet interne, destinée à soutenir les chairs, et propre, elle-même, à résister aux corps durs que l'animal peut rencontrer en nageant. Voilà donc la Bélemnite réduite à sa plus simple valeur ; elle n'est ni une pointe d'Oursin, ni une pointe d'échinoderme, et l'alvéole n'est pas un animal parasite , comme l'a cru M. Raspail. Elle ne peut être comparée aux Orthocères , Coquilles com- plètes, susceptibles de recevoir l'animal en- tier dans leur loge supérieure; elle n'est pas non plus un corps parfait interne, mais la très petite partie d'un osselet placé dans les téguments , à l'extrémité postérieure BEL BEE 5M d'un animal complet, pouvant , dès lors , varier beaucoup plus dans sa forme, qu'une partie dont les fonctions sont importantes dans l'économie vitale. Si je le compare au rostre crétacé des os de Seiche, j'aurai la certitude qu'il devait être très dur avant la fossilisation , et qu'il n'a pas beaucoup changé de nature. Cette comparaison m'a conduit à remarquer que le rostre, chez les Seiches, varie de forme dans la même es- pèce, ce qu'il est facile d'expliquer par un choc blessant les téguments qui le recou- vrent. Appliquée au rostre de la Bélemnite, cette observation m'a fait reconnaître, non seulement des variations de formes dues à l'âge, mais aussi des limites bien plus lar- ges dans les caractères spécifiques des es- pèces. On pourrait croire que les Rélemniles étaient des animaux côtiers, voyageant par grandes troupes sur les rives des anciens océans, ce qu'indiqueraient les bancs qu'on en rencontre dans presque tous les lieux où elles se trouvent. Les Bélemnites ont paru sur la terre avec les couches du Lias. Elles se montrent d'a- bord sous la forme plus générale d'un étui conique sans sillon ni canal , pourvu seu- lement de quelques plis à l'extrémité du rostre (Bélemnites niger List., B. irri- gularis, elongatus, etc.). Toutes ces espèces disparaissent et sont remplacées, dans l'Oolithe inférieure, par quelques formes analogues, comme le B. aalensis , mais plus particulièrement par des Bélemnites pourvues d'un profond sil- lon en dessous et d'une forme moins coni- que (B. aeutus , canaliculatus, /leuriau- sintïus). En remontant dans les couches plus su- périeures des terrains jurassiques, à l'Ox- ford-clay, par exemple , on trouve encore des Bélemnites. Celles-ci sont alors lancéo- lées ou fusiformes et pourvues d'un sillon inférieur (B. hastatus). Passe-t-on des terrains jurassiques à la formation crétacée ? On trouve d'abord , dans l'étage néocomien, un grand nombre de Bélemnites; mais ces Bélemnites pren- nent, pour la plupart, une forme compri- mée toute spéciale, inconnue dans les cou- ches inférieures ( B. dilatalus, Emerici, latus, polygonaliSj etc.), où elles sont fu- siformes et pourvues de deux sillons sur les côtés (B. subfusiformis, bipartitus) Voyez pour ces espèces ma Paléontologie française. Le Gault montre encore une espèce de Bé- lemnites voisine, pour la forme, des espèces fusiformes des terrains néocomiens (B. mi- nimus); puis les Bélemnites proprement dites cessent d'exister et sont remplacées, dans l'étage des Craies blanches , par le* espèces du genre Belemnitella (voyez ci- mot) pourvues d'une fissure antérieure. En résumé, les Bélemnites commencent avec le Lias et finissent vers les régions su péricures des terrains crétacés, changeant de forme à chaque époque géologique. Il paraît certain qu'elles n'ont pas sur- vécu aux dernières couches de la forma lion crayeuse , puisqu'on n'en a jamais trouvé de traces dans les divers bassins tertiaires. Aujourd'hui, aucun céphalopode vivant ne se rapproche positivement des Bélemnites. (A. d'O.) * BÉLEMIMTELLE. Belemnitella (di- minutif de Bélemnite). mou. céi>h. — Sous ce nom , j'ai séparé des Bélemnites (Paléontologie française) les espèces pour- vues d'une fente inférieure au bord anté- rieur du rostre. Ce genre se distingue en- core par deux impressions dorsales latérales qu'on ne voit pas chez les hélemnites pro- prement dites. Cette division de Céphalo- podes est, géologiquement, d'autant plus importante , qu'elle manque partout où les Bélemnites se montrent ; ainsi, elle est in- connue dans le Lias , dans l'Oolithe infé- rieure, dans l'Oxford-clay. Elle ne s'est pas montrée au sein des couches crétacées in- férieures, ni avec le Gault. Elle ne paraît donc qu'avec la Craie blanche, après l'ex- tinction de toutes les Bélemnites, comme derniers représentants sur la terre de cette forme d'animaux. On connaît positivement trois espèces de cette série : les Belemnitella micronata et quadrata , du sol de la France , et le Belemnitella scaniœ, de Suède. (A. d'O.) * BÉLE3I1MT1DÉES. Belcmnitidn-. mom.. céph. — J'ai établi sous ce nom, dans l'ordre des Acétabulifères, une famille com- prenant les genres Bélemnites, Belctnni tella et Conoteuthis. Celte famille est carac 532 BEL BEL térisée par un animal pourvu d'un osselet cor- né, allongé, terminé par un alvéole conique, contenant une série aérienne de loges trans- versales. L'extrémité de l'alvéole est, le plus souvent, recouverte extérieurement par les dépôts successifs d'un rostre crétacé, conique ou lancéolé , souvent très allongé. Ayant donné, à l'article Bélemnite, divers détails qui peuvent se rattacher à la famille, j'y renvoie pour le complément de cet arti- cle. (A. d'O.) * BELEOPTERUS (PsXoç , dard ; tcte- oo'v, aile), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Carabiques, tribu des Troncatipennes, établi par Klug (Bestim- mung dreier neuen Gattungen, undAus- ehiandersetzung einiger verwandten Ar- ten von Madagascar, aus den Familien : Cicindeleta und Carabici, pag. 382), pour y rapporter deux espèces nouvelles de Mada- gascar qu'il nomme, l'une B. cyanipennis, et l'autre B. signatus. Ce g. se place entre les genres Thyreopterus , Dej., et Catas- ropus, Kirb., et s'en distingue principale- ment par un menton inerme profondé- ment échancré au milieu. (D.) BELETTE, mam. — Espèce du genre Putois. Voyez ce mot. BELIIARNOSIA. bot. ph. — Syno- nyme de Sanguinaire. BÉLIER, mam. — Voyez mouton. BÉLIER DE MONTAGNE, mam. — Voyez mouton. RELIEVRE. min. — Nom sous lequel on désigne, en Normandie, l'Argile plasti- que, qu'on y emploie comme terre à poterie. (Del.) BELIGANA. bot. ph. — Nom vulgaire languedocien de la Vigne sauvage. BELILLA, Rheed. bot. pb.— Synonyme de Mussœnda. BÉLINGELE ou BÉRINGÈNE. bot. th. — Nom vulgaire de l'Aubergine. * RELIONOTA (^'Xoç, flèche; vûtoç, dos). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Slernoxes , tribu des Bupresti- des, établi par Eschscholtz (Atlas zoologi- que du voyage du capitaine Kotzebûe). Ce genre a été adopté par M. Solier, dans son Essai sur les Buprestides (Ann. de la Soc. eut. de France, p. 261-316) , ainsi que par MM. Gory et Delaporte , dans leur helle Iconographie de cette tribu, où ils en figu- rent six espèces, parmi lesquelles nous ci- terons seulement celle qui a servi de type à Eschscholtz pour fonder son genre et qu'il nomme B. sagittaria, mais qui parait être le même que le Buprestis scutcllaris Fabr. Cette espèce , qui varie du vert cuivreux au brun bronzé, se trouve aux îles Philippines et à l'île de France. Ee genre Belionota , suivant MM. Gory et Delaporte , a les plus grands rapports avec le genre Chrysobo- ihris du même auteur, et ils ne se sont dé- cidés à l'en séparer qu'à cause du grand nombre d'espèces que renferme celui-ci. (D.) * BELIOPHOBLS (PsXoç, dard ; cpcpdç, qui porte), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Sternoxes , tribu des Élatérides , établi par Eschscholtz , et adopté par Latreille , dans sa Distribution méthodique des Serricornes (Ann. de la Soc. ent. de France , tom. III, pag. 147). Ses caractères principaux , suivant ce der- nier auteur, sont : Antennes en scie; point de palettes sous les tarses; bord postérieur du corselet presque droit. — Ce genre, placé par Latreille entre les genres Tetralobus , Serv., elLobœdcrus, Guér., a pour type YE- later mucronatus d'Oliv. (Journ. d'Hist. nat., n°7, pl.14, fig. 1), de Java; il ne figure pas dans le dernier Catalogue de M. De- jean, et nous y avons inutilement cherché l'espèce sur laquelle il est fondé. (D.) BELIS (Ps'Xgç , flèche , trait ; forme des feuilles), bot. ph. — Genre de la famille des Conifères , formé par Salisbury ( Linn. Traîna. VIII, 315), sur le Pinus lanceo- lata Lamb. , et rapporté généralement au genre Cunninghamia, R. Br. (C. L.) BELL ADONNA, bot. ph. — Genre de- là famille des Solanacées, formé par Tour- nefort (Inst. 13, exe. sp.), et synonyme du genre Atropa. Voyez ci-dessous beua- donne. (C. L.) BELL ADONNE (Bella donna, belle dame en italien ). bot. ph. — Dénomina- tion spécifique d'une des espèces du genre Atropa. Comme ces plantes sont d'une haute importance sous le rapport thérapeu- tique , nous allons donner ici la caractéris- tique de ce genre, omis à son ordre alpha- bétique, et dire un mot de leurs principa- les propriétés. Le genre Atropa (Atropos, une des trois BEL BEL 533 Parques ; d'ârpc-o;, cruel), [Belludonna . Tourn. et Lam.] a été fondé par Linné ( Gen. 242; excl. sp.) et appartient à la fa- mille des Solanacées, tribu des Solanées. Ses caract. principaux =ont : Calice 5-parti ; co- rolle hypogyne, infondibuliforme-campa- nulée, à limbe plissé, 5-flde. Étamines 5, insérées vers la vase du tube et le dépas- sant ou à peu près ; filaments filiformes, à anthères déhiscentes longiludinalement. Ovaire biloculaire , à placentaires mulli- ovulés, insérés à la cloison par une ligne dorsale. Style simple; stigmate petit, dé- primé. Raie biloculaire, conservant le calice étalé. Graines nombreuses, subréniformes. Embryon subpériphérique, arqué ou annu- laire, dans un albumen charnu. — Ce genre renferme des arbrisseaux ou des herbes caulescentes, au nombre de vingt environ , croissant dans l'Europe médiane et méridio- nale, ainsi qu'au Pérou ; à feuilles alternes ou géminées, très entières; à fleurs violacées ou verdàtres, portées sur des pédoncules extra - axillaires , 1-2-pluriflores. Toutes sont suspectes et la plupart sont regardées comme vénéneuses. Parmi ces dernières, la mieux connue est VA. belladonna L., qui croit souvent en France , près des lieux habités ou dans les bois. Elle s'élève envi- ron à un mètre de hauteur, est pubescente dans toutes ses parties et garnie de feuilles assez amples, ovales-aiguës, géminées vers le haut des tiges, et répandant, quand on les froisse, une odeur Tireuse et nauséa- bonde. Les fleurs, de médiocre grandeur, sont d'un rouge livide et donnent naissance à une baie, dont la forme et la couleur sont celles d'une Cerise-guigne ; apparence si souvent fatale! Le suc qu'elles renfer- ment est en effet un poison subtil qui, d'a- bord d'une saveur fade ou à peine sapide , cause souvent dans l'économie, quand il est pris en certaine quantité, des accidents gra- ves, bientôt suivis de la mort. On remédie à l'ingestion récente de ce poison par les vomitifs et les boissons acidulées. Malgré ses qualités funestes, la médecine a su tirer d'excellents spécifiques de la Belladonne. Ses feuilles et ses racines , données à des doses très faibles, soit en pilules, soit mê- lées avec du sucre en poudre, agissent éner- giquement contre la coqueluche et les toux «onvulsives. Une qualité singulière qu'elle possède en outre , et dont la connaissance est due au hasard, est de dilater la pupille d'une manière considérable ; aussi les pra- ticiens en emploient-ils la solution pour arroser les cataplasmes ou les compresses qu'ils appliquent sur le globe de l'œil, quel- que temps avant de pratiquer l'opération de la cataracte, afin de faciliter l'intromission et l'action des instruments opératoires. Le nom de Belladonne fait, dit-on , al- lusion à l'emploi de ces fruits que faisaient autrefois les dames italiennes pour en com- poser un fard. VA- Mandragora L. est aujourd'hui le type d'un nouveau genre. Voyez MANDRAGORA. (C. L.) BELLADONNE. Belladonna ( Bella donna, bêle dame, en italien). Callirhoe. Link. bot. th. — Genre de la famille des Ama- ryllidacées , formé par Sweet (Hort. brit., édit. 2, 506), sur P Amaryllis Belladonna de Linné , et qu'on a rapporté comme sim- ple section au genre Amaryllis, L. Voyez ce mot. (C L.) BELLAIV. bot. ph. — Nom employé par quelques auteurs comme synonyme do Poterium spinosum. BELLARDE. Bellardia, Schreb. (nom propre), bot. va. — Synonyme de Coco- cypselum. * BELLATRLX (bellatrix , guerrière), ois. — Genre démembré par Boié de celui de Trochilus , Lin., et synonyme de Lo- phornis ou les Coquets de Lesson. Voyez COLIBRI. (L\FR.) BELLE DAME. ras. — Nom donne par Geoffroy à un Papillon diurne du genre Vanessa et connu des entomologistes sous le nom de Vanessa cardui. Cette espèce a cela de remarquable qu'elle est répandue sur presque toute la surface du globe, sans que la différence des climats la fasse varier. Elle se distingue encore des autres en ce qu'a- près avoir été commune dans certaines lo- calités, elle en disparaît complètement plu- sieurs années de suite. Sa chenille vit sur les chardons (D.) BELLE DAME. bot. m. — Nom vul- gaire de la Belladonne, Amaryllis Bella- donna, et de l'Arroche commune, A tri- plex hortensis. BELLE DE JOUR. bot. th. — Syno- nyme vulgaire de Convolvulus tricolor. Voyez liseron. 536 BEL BEL BELLE DE NUIT. ) aux dépens de ÏExa- cum cordatum de Linné et de quelques es- pèces de Sebœa de R. Brovvn. Il renferme des plantes herbacées, indigènes au Cap, et dont le port est celui des Erythrœa. Leurs feuilles sont opposées, subeordiformes-ova- les ; les fleurs sont jaunes, et disposées en une sorte de corymbe. Calice 5-parti, à la- cinies carénées dorsalement. Corolle infon- dibuliforme , marcescente; limbe 5-parti. Étamines 5, incluses, insérées sur le tube. Anthères glanduleuses au sommet. Stigma- tes 2, sessiles. Capsule biloculaire ; graines nombreuses. (C. L.) BÉLOEBE , Rh. bot. th. —Synonyme à^Hibiscus populifolia. Voyez ketmie. BÉLONIE. Belonia ( fJeXovr , aiguille ) bot. cr. — (Phycées). Cenre établi par Car-» 34" bM BLL BEL micliael, dans la tribu des Oseilïariées, pour une petite plante qui croit sur quelques Al- gues marines qui commencent à se décom- poser. Voici les caractères qu'il assigne à ce genre : Filaments courts, aciculaires, fasci- cules, presque moniliformes, finissant par se diviser en sporules ovoïdes. Ce genre se distingue des Oscillaires et des Ana-baïnes par rabsence d'un strate muqueux. La seule espèce connue, le B. torulosa Carm., est décrite dans le vol. V de VEnglish Flora de Hooker. Elle a été trouvée sur les Die- tiosiphon et sur les Ectocarpes. (Rréb.) * BELONITES (fcXovî;, petite aiguille). bot. ru. — Genre de la famille des Apocy- nacées, créé par E. Meyer, dans ses Com- mentaires sur les plantes de l'Afrique au- strale (187), cl synonyme du genre Pachy- podium de Lindley. Voyez ce mot. (C. L.) *BELOîVUCHlJS (fJs'Xoç, dard ; nuchus, altération de vuxt&'ç, génitif de vû£, nuit?). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , de la famille des Brachélytres , établi par Nordmann et adopté par Erichson, qui (Gê- nera species Staphylinorum , p. 419) le range dans sa tribu des Staphylinicns et sa sous-tribu des Xantholinines , en lui don- nant pour caractères principaux : Antennes droites ; palpes filiformes. Languette ronde, entière. Cuisses antérieures et postérieures garnies, en dessous, de deux rangées d'é- pines. L'auteur y rapporte 13 espèces, toutes de l'Amérique méridionale. Il les divise en deux groupes : celles qui ont le thorax non ponctué et celles qui ont 5 séries de points sur cette partie. Nous citerons, comme type du premier groupe, le B. kœmorrhoidalis {Staphylinus id.Yàbr .), duBrési\,etcomme type du second, le B. satyrus Erichs., de la Colombie. (D.) *BELOPERO]\E(pJÉXcÇ, flèche ; wEpovïi, agrafe), bot. ph. — Ce genre a pour type le Justifia oblongata L. et OU. (Icon. sélect. 454) , jolie plante recherchée dans les serres chaudes. Il a été formé par Nées (in Wall., PI. as. rar., III, 102), et appartient à la famille des Acanthacées, tribu des F.cma- tacanthées et Justifiées ; il renferme des plantes herbacées ou à peine frutiqueuses , croissant sous les tropiques , en Asie et en Amérique. Leurs feuilles sont opposées ; leurs fleurs allongées, étroites, belles, cocci- nées, alternes, munies de bradées et de bractéoles , et disposées en épis axillaires ou terminaux, courts. Calice 5-parti. Corolle hypogyne, ringente. Étamines2. Style sim- ple ; stigmate subulé. Capsule onguiculée, biloculaire, létrasperme. Graines discoïdes, colorées. (C. L.) *BELOPHERUS (PéXeç, flèche ; cY);, champignon), bot. cr. — (Lichens). Ce genre , tel que l'avait fondé Persoon ( Uster, Ann., VII, p. 28), se composait d'espèces rapprochées seulement par le fa- ciès , mais que leur structure ou leur fruc- tification ramenait à des types différents. M. Léon Dufour publia (Ann. yen. des se. phys. de Bruxelles , tom.VITl), une mo- nographie de ce genre, tel que le com- prenait alors Persoon lui-même; mais, à cette époque , Achar en avait déjà distrait , pour le reporter dans son genre Lecidea . le B. icmadophila. Enfin, dans ces der- niers temps, Fries, en modifiant de nou- veau les caractères du genre qui nous oc- cupe (Syst. orb. veget., p. 249, et Lich. eur., p. 246), n'y a définitivement laissé qu'une espèce, le B. roseus. Voici comme ce savant le définit : Apolhécies primitive- ment globuleuses, sans rebord, recouvertes dans leur jeunesse d'un voile membraneux . analogue à celui des Solorina , creusées d'une cavité que remplit un tissu aranéeux, comme spongieux, et recouvrant en partie le pédicelle qui les supporte. Lame proli- gère colorée , occupant toute la périphérie de l'apothécie , et de toutes parts ascigère. Thèques innombrables , cylindriques on claviformes, c'est-à-dire un peu amincies vers la base, renfermant de 6 à 8 sporidie fusiformes , hyalines et marquées de cloi- sons peu apparentes. Nous n'avons pu voir les spores observées par M. Fée. Peut-être que nos échantillons n'étaient pas assez avancés. Ce genre a des affinités av«f les bhU BKR Cladonics et les Biatores. La membranule qui voile primitivement les apotliécies lui donne aussi quelque analogie avec les Pcl- ligères. Il se compose aujourd'hui d'une seule espèce , le B. roseus , qui croit par toute l'Europe sur la terre, dans les bruyè- res et les lieux un peu marécageux. On en trouve une assez bonne figure dans VEn- glish Botany . t. 374, mais sans analyse. (C. M.) BEON. mam. — Synonyme de Beou. BEOîNT-HOLI. ois.— Synonyme vulgaire de l'Effraie commune, Stria: flammea L. BEO -QUEBO ou BEQUEBO. ois. — Nom du Pic-vert en Picardie. BEOU. mam. — Synonyme de Bœuf dans le midi de la France. BEQUEBO. ois. — Voyez beo-quebo. BEQUEBOIS ou BEQUEBOIS-CEN DRÉ. ois. — Synonyme vulgaire, en Nor- mandie, du Torche-pot commun, Sitta Eu- fopea. Voyez sitteixe. BEQUERELA. bot. ru. — Synonyme lie BECQUERELIA. *BERABDIA (Bérard, botaniste fran- çais ). bot. ru. — Genre formé par M. Ad. Brongniart, dans son excellente Revue de la famille dos Bruniacécs (A n nales des sciences nat., VIII, 380), aux dépens du Brunia paleacea de Thunberg et de quelques es- pèces de Nebelia, Neck. Ce sont des arbris- seaux indigènes au cap de Bonne-Espérance ; à rameaux grêles, dressés, fastigiés, garnis de feuilles subulées , aiguës, appliquées, couvrant complètement la tige. Les fleurs sont capitées, involucrées , tribractées. On rapporte avec doute à ce genre le Pty.ros- toma de Vahl (Naturh. Setsk. Skrift. , VI, 96). (CL.) BEBARDIA (Réfard, botaniste fran- çais), bot. ni. — Genre formé par Villars (FI. Dauph., II, p. 27, t. 22), et synonyme du genre Arctium, Dalech. Voyez ce mot. (C. L.) *BÉBBÉI\ACÉES. bot. ph. — Syno- nyme de J'.crbéridécs. BERRÉRALES. bot. th.— M. Lindley a changé le nom de Berbéridées en Berbé- racées, et celle famille compose à elle seule le groupe ou l'alliance qu'il nomme Berbé- rales. (Ad. J.) BERBÉRIDÉES. bot. ru. — Famille de plantes dicotylédones, à fleurs herma- BEK phrodites polypélalées, à élamines hjpogy- nes. Ces fleurs régulières présentent un calice composé de 3, 4 ou 9 folioles, dis- posées sur un seul ou plusieurs rangs; des pétales en nombre égal ou double, munis, à leur base, d'une glande double, d'un porc ou même d'un éperon ; des élamines ordi- nairement égales en nombre et opposées aux pétales, qui, eux-mêmes sont opposés aux folioles calicinales , et dont les anthères extrorses se font remarquer par leur singu- lière déhiscence, ayant lieu par une valve qui se détache de la paroi de chaque loge de la base au sommet; un ovaire uniloculaire, surmonté latéralement d'un style que ter- mine un stigmate orbiculaire, renfermant des ovules anatropes en nombre défini, qui s'attachent tout le long du côté fie la loge correspondant au style, par conséquent à son angle interne, ou vers sa base seule- ment, ascendants dans ce dernier cas. Cet ovaire devient une baie charnue ou une cap- sule monosperme ou oligosperme , dont les graines, sous un test crustacé ou mem- braneux et vers l'extrémité d'un périsperme corné ou charnu , renferment un embryon très petit, à radicule plus longue que les co- tylédons et tournée vers le hile. — Les plan- tes de cette famille sont vivaces , herbacées ou frutescentes; à feuilles alternes, impari- pinnées, quelquefois surdécomposées, quel- quefois, au contraire, réduites, par l'avorte ment de toutes les folioles latérales, à la ter- minale qui alors parait simple , mais qui est articulée ; à grappes en panicules axil- laires. On les observe dans les climats tem- pérés de l'hémisphère boréal de l'Améri- que au Japon. Celte famille mérite de fixer l'attention des botanistes par quelques particularités propres soit à tous ses genres , soit à quel- ques-uns seulement. Dans le premier cas est l'opposition des folioles du calice, des pétales et des élamines. M. Auguste de Saint-Hilaire a fait remarquer que ce carac- tère si rare est dû ici , comme dans les Mo- nocotylédonées , aux parties florales qui , au lieu de former les verlicilles quinaires* ordinaires aux Dicotylédonées , forment desverticilles binaires ou ternaires,d'oùdoit résulter nécessairement cette opposition. Parmi les caractères remarquables propres à quelques genres, on peut citer celui du BEK péricarpe du Leontice, dont le développe- ment s'arrête longtemps avant celui de la graine qui le rompt et croit libre au dehors; on peut citer aussi les épines du Berberis, où l'on voit clairement une transformation de la foliole réduite à ses nervures qui se sont durcies et lignifiées. Genres : Achlys, DC.; — Podophyllum, L. (Anapodophyllum , Tournef.) ; Jeffer- sonia, Bart. (ces deux derniers genres, rangés ici par M. Endlicher , formaient au- paravant la petite famille des Podophyllées); — Diphylleia, Rich.; — Bongardia, Mey.; — Chrysogonum , Bauh.; — Leontice, L. (Leontopetalon, Tournef.; Caulophyllum , Rich.); — Epimedium,L.; — Vancouver ia , Dec; — Aceranthus , Morr. et Decaisn.; — Berberis, L. (Mahonia, Nul!.); — Nati- dina, ïhunb. (Ad. J.) BERBERIS (ês'sêêpi, sorte de coquil- lage ; allusion à la forme ovale-oblongue du fruit de rÉpine-vinette ; selon d'autres, c'est un mot arabe , ayant la même signifi- cation), bot. va. — L'Épine-vinette, plante qui a servi de type à Linné pour établir ce genre , est extrêmement commune en France , dans les haies , sur les lisières des bois , etc. , où les enfants s'empressent d'en cueillir les jolis fruits rouges, acides et rafraîchissants. Le genre Berberis est très nombreux en espèces, dont plus de trente sont cultivées comme plantes d'or- nement dans les jardins d'Europe. Ce sont, en général, des arbrisseaux communs dans les parties tempérées de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique, et quelques-uns s'avan- cent dans le dernier continent jusqu'au tropi- que. Dans certaines espèces, les feuilles pri- maires avortent et se changent souvent en une épine simple ou divisée; les secondai- res, fasciculées au sommet de ramules très courtes et axillaires, sont courtement pé- tiolées, simples, très entières ou ciliées, et même comme épineuses sur les bords ; dans les autres, les feuilles développées norma- lement sont imparipennées , 2-7-juguées , munies de stipules pétiolaires géminées, très petites, caduques; les fleurs, d'un jaune verdàtre, sont ordinairement nom- breuses et réunies en grappes sur des pé- doncules axillaires, uni-multiflores. Ce genre se divise en deux sections, qui sont : le Berberis proprement dit et le BEK hlio Mahonia de Nultal (Odostemas, Raf.) Les principaux caractères sont: Calice 7-9-phyl- le , à divisions colorées , 2-3-sériées , déci- dues. Corolle de 6 pétales hypogynes , bi- glanduleux à la base. Élamines6. à fila- ments plans; anthères extrorses, déhiscen- tes du haut en bas par une valvule. Ovules 2 à 8, anatropes. Style très court, se terminant en un ovaire ovale - arrondi ; stigmate pelté. Baie uniloculaire , 1-8- sperme. L'espèce la plus connue, l'Épine-vinettc, dont les fruits servent a faire d'excellentes confitures, produit un bois jaune propre à la teinture. On observe, dans les éta- mines de cette plante , un phénomène d'ir- ritabilité que nous ne devons pas passer sous silence. Si l'on touche avec une pointe quelconque les filets staminaux, on les voit s'agiter et se ruer, pour ainsi dire, sur le pistil , et leur action est d'autant plus vive que la température extérieure est plus éle- vée. Sauf l'espèce indigène, toutes les autres se cultivent généralement en terreau de bruyères et en plein air. Un très petit nom- bre seulement exige la serre tempérée. (CL) BEPiCE. bot. ph. — Nom vulgaire de plusieurs espèces du genre Heracleum. Voyez ce mot. (c. L.) BERCEAU DE LA VIERGE, bot. th. — Nom vulgaire de la Clématite des haies. *BERCHEMIA(nompropre).BOT.rH.— Les Berchémies sont des arbrisseaux indi- gènes dans l'Amérique boréale, où ils crois- sent dans les parties les plus abritées. On en trouve aussi quelques-uns dans l'Asie tropicale. Ils sont très rameux , dressés ou grimpants, à feuilles alternes, obliquement multinerves, très entières; les fleurs sont subombellées dans les aisselles des feuilles supérieures ou disposées en panicules ter- minales ; elles sont dioïques , pentapéta- les. Le fruit est un drupe oblong. Il a été formé par Necker (Elem., II, 122), appar- tient à la famille des Rhamnacées, tribu des Frangulées, et a pour synonymes les genres QEnoplia, Hedw.; OEnoplia, Schult.; pour type, le Rhamnus volubilis L. et R ftori- bundusWaU. (C. L.) * BERCHTOLDIA. Berchtoldia (nom propre), bot. ru — Famille des Graminées, 35 5iG BLK tribu des Panicées. Genre établi par Presl (Reliq. Hœnck. I, p. 323, t. 43) et adopté par Kunth (Àgrost. I, p. 148) pour une plante originaire du Mexique, figurée sous le nom de Berchtoldia bromoides Ce genre, voisin de VOplismenus , a ses épillels solitaires et biflores : la fleur supérieure fertile et herma- phrodite ; l'inférieure neutre et unipaléa- eée. La lepicène se compose de deux écail- les lancéolées, terminées par une longue arête droite. Dans la fleur hermaphrodite, la paillette extérieure de la glume est cartila- gineuse mucronée , embrassant la paillette intérieure plus petite, obtuse et denticuléc vers son sommet. (A. R.) BERCKHEYA. Berkheya , Schreb. bot. ph. — Genre de la famille des Synan- thérécs , tribu des Gortériées , très voisin clos Gorteria et comprenant toutes les es- pèces décrites par Thunberg sous le nom ifs Rokria. Ce sont des plantes vivaces ou même des arbustes en partie originaires du Cap. Ce genre comprend un assez grand nombre d'espèces. (C. d'O.) RERCLAN. ois. — Nom vulgaire du Tadorne, en Picardie. Voyez canard. BERD-ROUISSET (vert buisson), bot. m. — Nom vulgaire du Fragon piquant (Huants aculeatus) , en Languedoc. BERDIN, BERLIN ou RERNICLE MOLL. — Noms vulgaires d'une coquille du genre Patelle. REREAli. mam. — Synonyme vulgaire de Bélier. RÉREE ou MARIE RÉRÉE. ois. — Nom vulgaire du Rouge-gorge, en Norman- die Voyez RuurETTE. BÉRÉNICE. Berenicea (Bérénice, nom de femme). roi.Yr. — Genre de Polypes mi- croscopiques , de Tordre des Bryozoaires, formé par Lamouroux ( ad Sol. et EU., pi. 80, fig. 1-6) aux dépens du genre Flus- ue, et étendu par Fleming. Il présente, pour caractère, un polypier sub-membra- neux , composé de cellules saillantes, ovales ou pyriform^s, réunies entre elles comme des rayons d'Abeilles, et tapissant, comme un réseau à mailles fines et régulières, les llydrophytes de la Méditerranée. L'ani- mal n'est pas connu. Les espèces vivantes sont : les B- prominens , annulata, coc- cinea . hyalina, immersa, utrîculata cl uitida On trouve, sur les Térébratules BER des environs de Caen une espèce fossile , la seule qui soit connue, et qui est désignée par Lamouroux sous le nom de B. diluviana. (C. d'O.) BÉRÉNICE ( nom propre ). zooph. — Genre de la classe des Acalèphes simples , a corps déprimé, hémisphérique , et pourvu de cirrhes tentaculiformes sur toute sa cir- conférence , et quelquefois même à l'orifice buccal. On en connaît trois espèces : le B. euchroma , très abondant dans les mers équatoriales ; les B. thalassina et Cuvie- ria, qui se rencontrent dans les mers aus- trales. Ce genre , établi par MM. Péron et Lesueur, et adopté par M. de Blainville , avait été fondu par Cuvier dans les Rhizos- tomes , et par Lamarck dans les Équorées. (C. d'O.) RERGAMOTTE. bot. ph. — Fruit d'une variété du Citrus margaritta, auquel on donne quelquefois le nom de Bergamoi- tier. Voyez orangers. BERGAMOTTIER. bot. pb — Voyez eergamotte. BERGRUTTER. min. — Voyez beurr* de montagne. (Dei,.) * RERGE. géol. — La plupart des ri- vières et des fleuves qui sillonnent aujour- d'hui la surface du sol ont leur lit creuse dans des dépôts d'altérissemenls formés par des cours d'eau plus considérables qui suivaient la même direction. On nomme Berges les rivages à pic, taillés dans ces at- térissements , composés soit de sable, soit de gravier, soit de limon. Les eaux courantes entament et entraînent facilement ces ma tières meubles que les eaux pluviales, la dessiccation, la gelée, contribuent sans cesse à faire ébouler; aussi les Berges d'une ri- vière conservent-elles rarement la même forme et le même emplacement. Les ma- tériaux enlevés sans cesse aux Berges sont portés par le courant sur la rive opposée, où ils donnent lieu à des altérissemcnts; et ceux- ci , par leur accroissement, contribuent a refouler les eaux sur la rive opposée , dont elles entament de plus en plus la Berge. C'est à cette action qu'est due la marche tortueuse des cours d'eau dans une plaine unie, où l'on voit un bord à pic alterner suc- cessivement avec une plage basse sur l'au- tre bord. C'est par ce transport continuel dos matières d'une dos rives d'un fleuve a BLK bi;k Wl la rhe opposée, que le lil de celui-ci, lors- qu'il est abandonné à lui-même, change si fréquemment de forme et de direction. Dans presque toutes les vallées que par- court un cours d'eau, on voit, à des hauteurs que les eaux n'atteignent plus, les traces d'anciennes P.erges qui dessinent plusieurs ferrasses en étage, et attestent , d'une par!, que le volume des eaux courantes a dimi- nué , et d'une autre, que le fond des vallées a été creusé à plusieurs reprises, depuis le remplissage de ces mêmes vallées par les anciens attérissements. Voyez vaixkes. (C. P.) BERGENIA (nom propre). Megasea . Haw. ; Geryonia , Schr. ; Erophoron , Tausch. bot. ph. — Genre de la famille des Saxifragacées , formé par Mœnch (Meth., (i54 ) , et rapporté comme sous-genre au Saxifraga, L. Voyez ce mot. (C. L.) *RERGENTLA, Desv. bot. th.— Sy- nonyme de Bergeretia. BERGER A (nom propre), bot. pb. — C'est un petit arbuste de l'Inde, à feuilles im- paripennées, dont les folioles sont alternes, i'euminées, pubescentes, dentées en scie; à Heurs en panicules terminales corymbi- formes. Il a été créé par Kœnig {Linn. Mant., 565), et appartient à la famille des vuranliacées, tribu des Linnoniées. Ce genre diffère assez peu du Murraya , auquel il devrait peut-être se réunir. On n'en con- naît que deux espèces. Voyez murraya. (C. L.) BERGERE ou BERGERETTE. ois. — Synonyme vulgaire de Bergeronnette. BERGERETIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères , tribu des Alyssinées, formé par Desvaux (Journ. Bot., III, 161, t. 25), sur une petite plante annuelle, indigène en Asie. Il n'a pas été adopté , et est regardé comme une simple division du genre Clypeola de Linné. Voy. ce mot. (C. L.) BERGERETTE. ois. — Voyez bergère. BERGERONNETTE, Briss.; Mota- cilla, Lat. ois. — Genre de la famille des Becs fins de Cuvier et du petit groupe qu'il ■i .désigné sous le nom de Hoche - queues. Ses caractères sont : Bec très menu , droit , subulé ; tarses grêles, très élevés, avec les doigts latéraux à peu prés égaux et nota- blement plus courts que I; médian; l'ex- terne légèrement soude avec celui-ci à sa base ; les ongles antérieurs courts et peu arqués ; le postérieur quelquefois très long et alors presque droit. Ailes longues, avec les trois premières rémiges presque égales , les scapulaires fort allongées ; l'une d'elles atteignant ou atteignant presque l'extré- mité des pennes primaires. Queue longue , composée de pennes étroites , mais trc*. susceptibles de se développer. Il est facile de reconnaître que ces caractères , qui se retrouvent chez les Alouettes et les Far louses, indiquent des Oiseaux marcheurs. Linné avait désigné la plupart des Becs fins sous le nom de Motacilla. Latliàm le restreignit aux seules Bergeronnettes et Lavandières, et c'est dans ce sens qu'il a été généralement adopté depuis. Les es- pèces qui le composent ont reçu divers noms d'après leurs habitudes , tels que Hoche-queues , à cause de leur habitude de la mouvoir sans cesse de haut en bas ; Lavandières , parce qu'on les voit souvent voltiger et se poser autour des lavoirs et près des laveuses ; et enfin Bergeronnettes. parce qu'elles accompagnent souvent les troupeaux , probablement pour saisir des Insectes ailés attirés par eux, ou peut-êtn* mis en évidence sur le sol par leur marche Cuvier et Vieillot les ont décrites sous le nom de HocHE-ouEurs [Motacilla); mais le premier en a formé deux divisions sous les noms de Hoche-queues proprement dites OU Lavandières [Motacilla) et de Kergerop. nettes (Budytes, Cuv., nom de la Pergeroit- nette, parce qu'on la voit parmi les Bœufs) Temminck a adopté comme nom générique français celui de Bergeronnette ; quant a nous, comme Brisson les a décrites sous les noms sous-génériques de Bergeronnette et Lavandière dans son grand genre Fice dula, nous adoptons aussi ce premier nom, comme le plus anciennement publié. Qui n'a remarqué la légèreté et la pres- tesse avec lesquelles ces Oiseaux aux formes sveltes, et qu'on pourrait comparer aux élé- gantes Levrettes chez les Mammifères, par- courent, en poursuivant les Moucherons , tantôt les grèves des abreuvoirs et des étang*, tantôt les parapets des murs qui les entou rent , ne cessant d'agiter et de développer leur queue par un balancement continu et vertical ? Elles ont encore l'habitude de gui- 548 RER BER vie de très près le laboureur dans le sillon qu'il vient de tracer, pour y saisir les petits Vers qui s'y trouvent à découvert, et sem- blent rechercher la société de l'homme des champs et celle des laveuses , malgré le bruit de leurs battoirs. Elles ont un cri assez perçant, qu'elles font entendre ou en volant comme les Alouettes, ou perchées sur le pi- gnon dequclque vieille masure, sur quelque amas de pierres des carrières, plus rare- ment sur la cime d'un arbre. Leur vol est onduleux. Elles construisent leur nid ou sur le sol dans les champs , ou entre les pierres amoncelées des carrières. Leurs œufs, souvent finement pointillés de gris, ont des rapports de coloration avec ceux des Farlouses et même des Alouettes. Lorsque leurs petits sont élevés, elles se réunissent en petites bandes avec eux au commencement de l'automne, et se rendent le soir dans les roseaux des rivières ou des étangs, qui ser- vent aussi de retraite nocturne à de nom- breuses volées d'Étourneaux et d'Hiron- delles jusqu'au moment de leur départ. Leur double mue , dans laquelle leur plu- mage est totalement différent, a donné lieu à plusieurs erreurs , en faisant multiplier à tort quelques espèces ; mais Temminck , dans son Manuel, et surtout dans la 4me par- tie, a très bien débrouillé ces petites diffi- cultés, en y décrivant six espèces d'Europe, dont deux nouvelles : une qui n'a encore été observée qu'en Angleterre (la Flaveohi de Gould), l'autre (la Citrine, Citreola) de Russie et de Crimée. L'espèce type de la section des Lavan- dières (Motacilla, Cuv.), à ongle du pouce arqué et pas plus long que ce doigt, est la Bergeron nette grise (Motacilla alba et einerea Gmel. ; la Lavandière, Buff., enl., 6o2, f. 1), qui, dans son plumage de prin- temps, a le front jusqu'au vertex, les joues, les côtés du cou et l'abdomen blancs; la nuque, la gorge, le devant du cou et la poi- trine, les pennes médianes de la queue d'un noir profond ; le dos et les flancs cendrés ; et qui , dans son plumage d'hiver , a la gorge et le devant du cou d'un blanc pur , terminé en bas par un hausse-col d'un noir profond, dont les parties latérales remon- tent vers la gorge , et le cendré des parties supérieures moins foncé qu'en été. L'espèce type du genre Bergeronnette (Budytes, Cuv.), à ongle du pouce pr>' gne droit et plus long que ce doigt, est la BER- GERONNETTE DU PRINTEMPS OU B. printa- nière (Tem. Man. et atlas de son Manuel), Hoche-queue de printemps "Vicill. (Faune franc., pi. 82-1, 2 et 'A), Motacilla /lava Gmel., qui a la tête et la nuque d'un cen- dré bleuâtre, tout le dessus vert olivâtre, avec une bande sourcilière et une autre mystacale blanches , ainsi que les pennes latérales de la queue, dont la médiane cl celles des ailes sont noirâtres ; tout le des- sous est d'un jaune brillant. L'oiseau figuré dans Buffon (Enl. 674, f. 2), sous le nom de Bergeronnette de printemps, est, selon Temminck (Man. , part. 4), la Bergeron- nette jaune en mue de printemps. La plupart des individus de l'espèce ap- pelée Bergeronnette grise et toutes les Ber- geronnettes de printemps émigrcntde nos contrées aux approches de l'hiver, tandis que l'espèce, dite Bergeronnette jaune ou Boarule , y vient au contraire passer cette saison et en repart quand les autres y arri- vent. La plupart de nos Bergeronnettes d'Europe se retrouvent en Asie jusque dans l'Inde, au Japon et en Afrique, puisqu'on en reçoit des dépouilles de ces divers points; ainsi, la Bergeronnette grise se retrouve en Sibérie, au Kamtschatka , dans l'Inde et en Afrique; la B. lugubre, en Crimée, en Hon- grie, en Egypte et au Japon; la B. jaune, au Japon, à Java et Sumatra ; la B. citrine, au Bengale; la B. printanière, en Sardaigne, en Sicile, en Barbarie, au Japon et dans l'Inde jusque sur les monts Hymalaya. La K. fia- véole de Gould, qui avait été jusqu'ici con- fondue avec la B. printanière , paraît seule confinée à notre continent et n'a même encore été observée qu'en Angleterre. Le caractère de l'ongle du pouce plus long et plus droit étant le seul d'après lequel Cuvier a forme son genre Budytes, et n'étant accompagné d'aucun caractère de mœurs distinctes de celles des autres espèces, ne peut guère fi- gurer, ce nous semble , que comme sous- genre tout au plus. Ainsi donc, notre genre Bergeronnette ( Motacilla, Lat. ) , ayant pour sous-genre ou section Budytes, Cuv., fera partie de notre famille des Alaudidées et de notre sous-famille des Anthusinées. Voyez ces mots. (Lafr.) ItERGIA (nom propre), bot. ph. — Ce BER UER bhO genre ne renferme guère que trois ou quatre plantes herbacées, annuelles ou vivaces , croissant dans les parties tropicales de l'A- sie et de T Afrique. Leurs feuilles sont op- posées, lancéolées ou elliptiques, aiguës, denticulées au sommet , tomenteuses ; à fleurs blanchâtres, agrégées, pédonculées, pentandres. Il fait parlie de la famille des Élalrinacées ( Caryophyllées , alior.) et a été formé par Linné (Gen. , 791). (C. L.) BERGIERA. bot. th. — Synonyme de &i'rgia. BERGRIAS, Sonn. bot. th. — Syno- nyme de Gardénia. BERG3IAAMTE , Schum. (nom d'homme), min. — Substance grisâtre ou rougeâtre , composée de lamelles ou d'ai- guilles groupées confusément et légèrement nacrées. Elle est fusible en émail blanc, et on la regarde comme voisine de la Werné- rite. Elle accompagne FÉléulithe , dans la Syénite de Stavern et de Frédérischwern, en Norvège. (Del.) *BERGSALZ. min.— C'est-à-dire Sel de montagne. Voyez chlorure de sodium. (Del.) BERGSEIFE. min. — C'est-à-dire Sa- von de montagne. Voyez ce mot. (Del.) BERGL'E. bot. th. — Dans quelques- uns de nos départements méridionaux, ce nom est synonyme d'Aune. BERG-ZI.VVOBER. min. — Cinnabre naturel. Voyez sulfure de mercure. (Dei- ) BERICIIOX ou BERICHOT. ois. — :Nom vulgaire du Troglodyte, Motaciîla tro- glodytes Lin. Voyez troglodyte. *BERIJIA (nom propre), bot. th. — Genre de la famille des Lauracées, formé par Klein (Msc), et rapporté comme syno- nyme au g. Tetranthera , Jacq. Voyez ce mot. (C. L.) BERIL. min. — Voyez béryl. BÉRIXGÈXE. bot. th. — Voyez bé- lingèlk. *BERIXGERIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Labiarées, tribu des Répétées -Balalées, formé par Benlham (F.ab. 592), et synonyme du genre Ballotta de Linné. Voyez ce mot. (C L.) 'BERÏXIA, Rrign. rot. m. -Synonyme de Crépis. BERIS. ins — Genre de l'ordre des Diptères, division des Brarhocères, subdivi- sion des Tétrachœtes, famille des Notachan- tes, tribu des Xylophagiens, établi par La- treille et adopté par Meigen ainsi que par M. Macquart, dans son Ilist. des Diptères, faisant suite au Buffon deRoret, 1. 1, p. 231. Les Beris diffèrent essentiellement des autres Xylophagiens par leur écusson armé de pointes. Ce sont des Diptères générale- ment petits, qu'on trouve au printemps dans les bois et les lieux marécageux. Leurs mœurs sont peu connues; on croit que quelques-uns placent leurs œufs dans la ca- rie humide des arbres, sur le tronc desquels on les trouve souvent à l'état parfait, et que les autres les déposent dans l'eau. M. Macquart en décrit neuf espèces , parmi lesquelles nous citerons seulement : 1° le B. nitensLair. (Hist. Natur. t. XIV, p. 341. Meig. n° 1), ou Xylophagus nitens Latr. (Gen. t. IV, p. 273); 2° le B. tibialis, Meig. n°2, tab.12, Gg. 18. Ces deux espèces se trouvent en France et en Allemagne. (D. ) * BERRELEYA (Berkeley , cryptoga- miste anglais ). bot. cr. — ( Phycécs ). Genre appartenant à la famille des Diato- mées , établi par M. Greville dans son Cryptog. Flora, avec les caractères sui- vants: Filaments simples, muqueux , li bres à leur sommet, réunis à leur base en une masse gélatineuse, arrondie et renfer- mant des séries longitudinales de frustules. Le B. fragilis Grev., seule espèce con- nue, est figuré dans l'ouvrage cité, tab. 294 ; il forme des masses gélatineuses bru- nes ou verdàtres sur la Zostère et sur quel- ques Algues marines. (l'.RÉB.) BERRHEYA. bot. ph. — Voyez berck- HEYA. *BERRHEYQIDE$(BerMet/a et eïS;,-, qui ressemble au Berkheya). bot. th. — Section du genre Stephanocoma , fondée sur une espèce du Cap, munie de capitules radiés et de réceptacles légèrement alvéoles. (J. D.) BERRIE DU CAP, Sonn. bot. ph. — Synonyme de Bergkias. *BEREA!\rDIERE. Berlandiera (Ber- landier, nom d'un botaniste français", bot. th. — Genre de la famille desSynanlhérées, tribu des Sénécionidées, établi par De Can dolle pour une plante rapportée du Mcx:'- 5à0 BEK BER que par le botuuiste auquel il Ta dédiée. Le B. texana est un arbrisseau à tige et ra- meaux arrondis et velus ; à feuilles alter- nes, sessiles, cordées, crénelées et pubes- centes ; à calathidcs munis de longs pédi- celles, portant des fleurs jaunes en corymbe, réunies par groupes de trois ou de cinq à l'extrémité des rameaux. (C. d'O.) BERLAX. toîss. — Synonyme de Berg- lachs. BERLE. bot. ph. — Nom vulgaire fran- çais du genre Sium. (C. L.) BERLIN, mol. — Voyez blrdin. BEBMUDIAîVA. bot. ph. — Famille des Iridécs. Le genre ainsi nommé par Tournefort est plus généralement connu sous le nom de Sisyrinchium, qui lui a été donné par Linné ; mais le nom de Bermu- dienne est resté dans la langue française. Voyez BERMUDIENNE. (A.. R.) BERMUDÏEWE. Sisyrinchium. bot. ■•a. — Grand genre de la famille deslridées, qui se compose d'un nombre considérable d'espèces , croissant pour la plupart dans les parties tempérées de l'Amérique méri- dionale, quelques-unes à la Nouvelle-Hol- lande, et dont plusieurs sont cultivées dans nos jardins. Leur périanlhe, tubuleux à la base, est formé de six divisions étalées el presqu'égales. Les étamincs , au nombre de irois , sont complètement soudées par leurs lilets en un tube grêle plus ou moins long , ayant les anthères allongées. L'ovaire infère est à trois angles obtus et à trois loges con- tenant chacune un grand nombre d'ovules insérés à leur angle interne. Le style se ter- mine par trois stigmates filiformes et con- lournés. Le fruit est une capsule membra- neuse , couronnée par le calice, de forme variée, à trois loges, s'ouvrant en trois valves. Les graines sont globuleuses ou an- guleuses, à épisperme coriace. Les Bermudiennes sont des plantes viva- ces, à racine souvent fibreuse, rarement renflée et tubériforme. Leurs feuilles sont ordinairement distiques, engainantes à leur base, souvent étroites. La tige est simple ou rameuse, cylindrique ou comprimée. Les fleurs sont généralement de grandeur mé- diocre et très fugaces. On cultive dans les jardins quelques unes de ces espèces. Telles Sont la BeRMUDIF.NTSE A PETITES FLEURS ( Si - syrïhvhium Bermudiana L.), qui est ori- ginaire de l'Amérique du nord; la Rbkhu» dienne striée ( Sisyrinchium striatum Sm.), qui vient du Mexique, et quelques autres. Ces espèces se cultivent en pleino terre. (A. R.) BERIVACHE. ois. — Sous-genre de notre genre Oie. Voyez ce dernier mot. (Lafr.) *BERjVACHES. ois. — Sous-division établie par Cuvier, dans son Règne animal. et renfermant les espèces d'Oies à ber court, menu, et dont les bords ne laissent point paraître au dehors l'extrémité des la- melles buccales , telles que la Bernache , le Cravant, etc. Voyez oie. (Lafr.) BERXACLE. ois. — Synonyme de Ber- nache. BERiVADET ouBERXARDET. roiss — Synonyme de Squalus centrina L. Voyez HUMANTIN. BERNARD L'HERMÏTE. crust. — Nom vulgaire des Pagures. Voyez ce mot. (M. E.) BERNARDET. pois. — Voyez berna- DET. BERjVARDIA (nom propre), bot. ru. — Voyez adelta. (Ad. J.) BERXÏIARDIA, Wild. bot. PH.— Sy- nonyme de Psilotum. BERNICLE. moll. — Voyez berdiiv "BERNIERA (Bernier, botaniste fran- çais du xvue siècle ). bot. ph. — Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Muti- siacées , établi par De Candolle , pour une plante herbacée et vivace du Népaul , le B. Nepalensis , dont on ne connaît jusqu'à ce jour qu'une seule espèce. (C. d'O.) BERNOULLIA (nom propre), bot. th. — Genre formé par Necker pour les espèces de Kenoites dont les capitules ont des arêtes plumeuses. C'est aussi le Sieversia de Wil- denow, et tous deux ne sont que des syno- nymes du genre Geum. Voyez ce mot. (C. L.) *BERj\STEEV. miw. — Nom allemand du Succin. Voyez ce mot. (Del.) BÉROÉ. Beroe (nom mythologique). atal. — Brown, dans son Histoire de la Ja- maïque, a le premier donné ce nom à des animaux pélagiens, aujourd'hui classés par- mi les Acalèphes Cténophores ou Ciliogra- des. Linné , dans sa douzième édition du Systema natures, le remplace par celui de BtK Volvox . qui a aujourd'hui une autre signi- fication. D'après M. de Blainville (Actino- logie, page 644) , les véritables Béroés sont susceptibles d'être caractérisés ainsi : Corps plus ou moins allongé , a ouverture très grande, plus ou moins côtelée par huit côtes inégales , portant les ambulacres des cils presque égaux, complets sur la crête; point d'appendices buccaux ; une paire de longues productions cirrhiformes et cirrhigères. "Voici comment le même naturaliste dis- tribue les Béroés en deux groupes : A. Es- pèces dont le corps est profondément cô- telé. Chaque côte portant un ambulacre de cils ; les productions cirrhiformes courtes et peu ou point ramifiées. Genre : Janira , Ok. Les Béroés hexagone , de Slabber , comprimé et ocloplère , sont dans ce cas. B. Espèces dont le corps est assez pro- fondément côtelé. Les ambulacres com- plets ; ex. : Béroés ovale , melon , macros- tome, globuleux, œuf, etc. L'organisation de ces animaux a été étudiée par plusieurs auteurs modernes, et tout récemment en- core par M. Milne Edwards (Ann. des se. nat., 2e série, t. XVI, p. 217). L'espèce des mers de Nice, observée par ce natura- liste , est le Médusa Beroe Forsk. Comme les autres animaux du même groupe, ce Béroé est phosphorescent. «Il existe, dit M. Milne Edwards, près de la surface du corps, un nombre immense de corpuscules pyri- J'ormes, terminés par une sorte de queue très grêle, qui ressemblent beaucoup à ceux dont la peau de certaines Méduses est gar- nie, et qui semblent devoir être des organes sécréteurs. J'avais pensé que ces glandules pourraient bien être la source de la lumière jihosphorescente dont les Béroés brillent avec tant d'éclat; mais, en observant avec attention cette lueur, il m'a semblé qu'elle partait principalement du voisinage des cô- tes ciliées, tandis que c'est dans l'intervalle compris entre ces côtes que se trouvent les granules pyriformes. La lumière que ces animaux répandent ainsi avait été aperçue par Forskal, et observée plus récemment parRoIando; elle est de couleur verte, et offre beaucoup d'intensité. Pour en déter- miner l'émission, il suffit d'exciter l'animal en l'irritant mécaniquement, mais lorsque les décharges ainsi produites se succèdent rapidement, leur intensité s'affaiblit beau- BKK 551 coup. » M. Grant décrit le système nerveux des Kéroés d'après des observations faites par lui sur le Beroe pileus, qui est une es- pèce du sous-genre Cydipe de Péron, et il a reconnu qu'il formait, autour de l'ouver- ture buccale, un cordon ganglionnaire com- parable à celui desautres animaux radiaires. M. Milne Edwards fait remarquer que ce- lui du Lesueurea ;, nouveau genre découvert par lui, et qui appartient aux Callianirides, est fort différent, et disposé en forme de ganglion unique, duquel parlent tous les nerfs ; mais les Callianirides ont eux-mê- mes une autre forme que les Béroïdes, et sous tous les rapports avoisinent les Tuni- ciens; tandis que les Béroés proprement dits ont plus d'affinité avec les Médusaires. Voyez ce mot et tuniciens. (p. G.) *BÉROIDE (bero , sac ; bÏ£c« , forme ). acal. — Genre de Dyphyide proposé par MM. Quoy et Gaimard pour une acalèphe incomplète et imparfaitement connue , don; M.Lesueura fait le g. Galeolaria; c'est pour ce dernier la G. australis ; elle parait faire le passage des Diphy ides aux Béroés. (Do.) * BÉROÏDES. acat.. — Famille d'Aca- lèphes établie par M. Eschscholiz dans l'or- dre des Cténophores , caractérisés par une grande cavité digestive centrale, et par les rangées longitudinales de lamelles vibra- liles, irisées, qui leur servent d'organes lo- comoteurs. Avec les vrais Béroés , cette fa- mille comprend les genres Medœa et Pan dora, qui en diffèrent, l'un par la longueur plus considérable des lamelles vibratiles, l'autre par la situation de ces lamelles dans des sillons. — M. Lesson a compris dans une seule famille, sous le nom de Béroïdes, tous les Acalèphes Cténophores, divisés par lui en sept tribus, et de plus un grand nom- bre de genres douteux , dont il fait sa divi- sion des Acils. (Duj.) *BÉROSOïWES (èero, sac; crS^a, corps). acal. — Huitième tribu des Béroïdes de M. Lesson , comprenant toute sa division des Acils, ou Béroïdes dépourvus de cils. Les genres nombreux de cette tribu ont été établis pour la plupart sur des débris de di- vers Acalèphes, et sont indiqués commi- douteux par l'auteur lui-même. Ce sont les g. Doliolum, Epomis, Bursarivs, Bu- gainvillœa, SuJniJaria , Appendicularia. Praia , etc. (Dru.) 552 BIK BER BEROSUS ( nom d'une uîunlygne de la Tau ride), i.ns. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Palpicornes, Dej., et de celle des Hydrophilides de Mac-Leay. Ce genre, établi par Leach aux dépens du genre Hydrophile de Fabricius, a été adopté par M. Westwood (Synops. of the gênera of British Insects , p. 10), ainsi que par M. Dejean dans son dernier Catalogue, où il en mentionne 13 espèces, dont nous ne citerons que deux : celle qui lui sert de type d'après Leach, VHydrophilus luridus Fabr., qui se trouve en Suède et en Angle- terre, et VHydrophilus signaticollis'Még., qui se trouve aux environs de Paris. M. Solier , dans ses observations sur la tribu des Hydrophilicns ( Ann. de la soc. eut. de France, t. III, p. 299), adopte aussi le genre Berosus, qu'il place entre le genre l.imnebius de Leach et le genre Spercheus de Fabricius. (D.) *BERRYA(nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Tiliacées, tribu des Gré- wiées, formé par Roxburgh (FI. ofCorom., III, 59, t. 264) , pour un arbre de l'Inde , à feuilles alternes, pétiolées, ovales-cordi- formes, acuminées, très entières, glabres, 5-7-nervées à la base, colorées en dessous, et munies de stipules latérales , géminées , ensiformes, décidues. L'inflorescence est en panicules axillaires ou terminales ; les fleurs nombreuses , petites , blanches. Calice 5- phylle; corolle peniapétale; capsule sub- globuleuse, sex-ailée. (C. L.) *BERSAMA. bot. ru. — Fresenius a dé- crit sous ce nom (Mus. Senkenberg , 11 , 280, t. 17) un arbre de l'Abyssinie , qu'il rapporte à la famille des Méliacées, et que Endlicher place dans les genres douteux de la famille des Ampélidées. Ce genre est encore trop mal connu pour que la place puisse en être indiquée avec certitude. (C. D'O) BERTAZINA. ois.— Synonyme d'£m- tieriza ciaL, dans quelques départements septentrionaux de la France. Voyez bruant. *BERTERA. bot. ph. — Famille des I ridées. Le Gladiolus segetum de Sibthorp est devenu le type d'un genre que Svveet a nomme Bertera, mais ce genre n'a pas été adopté. Voyez glayeul. (a. R.) BERTEROA ( Kertero . botaniste voya- geur) bot. ph. — Ce genre, de la famille des Crucifères, tribu des Alyssinées, formé par De Candolle (Sysl., II, 290), contient quatre espèces herbacées, croissant dans le midi de l'Europe et le nord de l'Asie. Elles sont bisannuelles , vivaces ou fruticuleuses à la base , et couvertes d'une pubescence blanchâtre. Leurs feuilles sont alternes, ses- siles, très entières ; les fleurs sont blanches ébractéées et disposées en grappes termi- nales. Calice 4-phylle, à lacinies dressées ; corolle de 4 pétales onguiculés , à limbe biparti. Étamines 6, létradynames. M. De Candolle indique une cinquième espèce, du Pérou, mais en doutant qu'elle appartienne à ce genre. (c. L.) *BERTEROA(Bertero, botaniste voya- geur), bot. ph. — Genre indiqué par Zip- pelius (Mackl. in Bijdr. tôt. de nat. Wet. V, 142, etc.) , et qui ne parait pas avoir été décrit. C'est, dans tous les cas, un genre a biffer , puisqu'il existe déjà un autre genre de ce nom adopté par les botanistes. (C. L.) *BERTHELOTIA ( Herthelot , l'un des auteurs de l'Histoire de la Phytogra- phie des îles Canaries), bot. ph. — Ce genre, qui appartient à la tribu des Com- posées-Astéroïdées, faisait avant partie des Conyza. Il a pour caractères : Capitules multiflores, hétérogames ; fleurs du rayon plurisériées, femelles, tubuleuses, très grê- lées , à 5 dents ; celles du disque, au nom- bre de S à 12 , beaucoup plus grandes et hermaphrodites , reposent sur un récep- tacle plan, dépourvu de paillettes. Les an- thères sont terminées par des appendices basilaires ; les branches des styles , qui appartiennent aux fleurs hermaphrodites, sont couvertes de papilles qui se prolon- gent sur le tronc, tandis que celles des fleurs femelles sont complètement glabres. Les fruits cylindracés, terminés par une aigrette formée de soies coriaces plus ou moins ré- gulièrement soudées entre elles à la base, sont lisses inférieurement et rudes au som- met. L'involucre est composé de plusieurs rangées d'écaillés ovales, imbriquées : les inférieures terminées par une petite pointe, les intérieures mutiques et scarieuses à leurs bords. — Le genre Berthelotia com- prend deux espèces : l'une, originaire du Sé- négal, qui se reconnaît à ses corolles herma- phrodites, velues; l'autre, indigène dans l'In- de tropicale, se distingueaucontrairepardes 6ER fleurs complètement glabres KVid. Deless ic. selec.t., vol. IV, tab. 21). (J. D.) * BERTHIÉRIIVE , Beud. (nom pro- pre), min. — Substance en petits grains bleuâtres ou gris verdàtre , magnétiques , attaquables par les acides, qui en séparent de la Silice sous forme de gelée. Elle est composée, d'après l'analyse de M. Berthier, de Silice 12,40, Protoxyde de fer 74,70, Alu- mine 7,80, Eau 5,10. Elle se trouve au milieu des minerais de fer oolilbiques de Hayan- ges, dans le département de la Moselle, et ses grains ne diffèrent pas souvent à l'exté- rieur de ceux de ces minerais, formés d'Hy- drate, de Peroxyde ou de Carbonate de fer. (Del.) * BERTHIÉRITE. min— Même chose queHaidingérite. Voyez ce mot. (Del.) BERTHOLLETIA (Berthollet, physi- cien français), bot. th. — Très grand arbre de l'Amérique australe , croissant sponta- nément dans les forêts de l'Orénoque, etc., à rameaux alternes, dont les plus jeunes garnis au sommet de feuilles alternes, exsli- pulées, amples, oblongues, très entières, ^■ponctuées, coriaces. Les fleurs, d'un jaune blanchâtre, à étamines blanches, sont dis- posées en sortes de grappes ou d'épis. Ca- lice turbiné-tubulé, conné avec l'ovaire, à limbe supère, 6 -parti. Corolle de 6 pé- tales insérés sur le bord d'un disque épi- gyne , pulviniforme ; un urcéole slamini- fère inséré avec les pétales, très court d'un côté, allongé de l'autre en une ligule péta- loïde , encollée , dilatée au sommet , cou- verte de lamelles imbriquées, et se termi- nant en un style incombant. Étamines fer- tiles, plurisériées. Style subulé , courbe; stigmate simple. Capsule ligneuse, sub- globuleuse, charnue en dedans. Graines au nombre de 16 à 20, triangulaires, dressées, fixées à la colonne centrale. — Le B.excelsa compose seul ce genre, forme par Hum - boldt et Bonpland (FI. Mquin.,\, 122, t. 36), et qui appartient à la famille des Myrta- cées , tribu des Lécythidées. C'est le Tonka de Richard (An. fr., 84). Les graines sont comestibles, et on le cultive pour cette rai- son au Brésil et à la Guiane. (C. L.) BERTIERA (nom propre), bot. th. — Genre de la famille des Rubiacées , tribu des Gardéniées-Eugardéniées , formé par Aublet (Guyan., III, 192, t. 73) et adopté par BKH 55::» les botanistes postérieurs. Il se compose de 9 ou 10 espèces, divisées en 3 sous-genres : Bertiera , proprement dit , Zaluzania et Mycetia (voy. ces mots). Ce sont des ar- brisseaux indigènes dans l'Amérique tro- picale, l'île Bourbon et l'Inde ; à feuilles op- posées, pétiolées, ovales-oblongues, acumi- nées, velues ; à stipules solitaires, concrètes à la base, terminées en pointe ; à inflores- cence en thyrses terminaux, paniculés en grappes, bracléolés, dont les fleurs petites, blanchâtres. Calice tubulé-globuleux , 5- denté ; corolle infondibuliforme , à limbe 5-parti. Anthères 5, oblongues, incluses. Sligmate bilamellé. Baie sub-globulcuse , presque sèche. (C. L.) BERTOLOIVIA, DC. bot. th.— Syno- nyme de Chabrœa. * BERTOLOIVIA (nom propre). Tri- 6/«mma,R.]îr.; Rhexiœ,Sp., Bonp. bot. m. — Genre de la famille des Mélaslomacées, apporté avec doute à la tribu des Lavoi- siérées, formé par Raddi (Mem. PI. bras., Add. 5) et ne renfermant encore que quatre espèces, découvertes dans les forêts vierges du Brésil , où elles croissent dans les lieux très ombreux et étouffés. Ce sont des plantes vivaces, à tiges procombantes, portant des feuilles assez amples, opposées, pétiolées, cordiformes, 5-pluri-nervées, presque en- tières ou crénelées sur les bords ; à inflo- rescence en cyme ; fleurs blanches, roses ou purpurines, sur des pédicelles très courts. Calice campanule , à 5 lobes obtus; corolle de 5 pétales obovales. Étamines 10; anthè- res cylindriques, unipores, à connectif à peine proéminent. Style court, sub-clavi- forme. Capsule ceinte du calice devenu tri- quètre-ailé. Graines nombreuses, sub-semi- lunaires-trigones. (C. L.) *BERTOLONIA(nom propre), bot.™. — Genre de la famille des Clusiacées, forme par Sprengel , et réuni comme synonyme au g. Tovomita d'Aublet. Voyez ce mot. (CL.) BERTONIVEAU. ro/ss. — Nom vul- gaire du Turbot. *BERTUCHIA (nom propre), bot.ph.- Genre de la famille des Rubiacées, formé par Dennsler (Hort. Mal., IX, 39), et réuni en synonymie au genre Dentella de Forsler (voy. ces mots). Endlichcr (Gen. PI. 3305, Suppl.) le cite de nouveau comme synonyme 35* 55'4 BEK BER «tu genre Gardénia de la même famille, en j indiquant un autre endroit de l'ouvrage de I fauteur (IV, 58). (C. L.) BERULA (altération de Ferula). bot. in — Genre de la famille des Ombellifè- i es, tribu des Amminées, formé par Koch [Deulschl. FI. 1834, p. 355) sur le Sium 0 * BÉRYX. roiss. — Nom grec de pois- Miu tiré de Varinus, par Oe^nnr, et qu'on ne sait pas déterminer. Nous l'avons ap- pliqué , dans notre Histoire des Pois- sons, à un genre de la famille des Percoï- des , de la division des Polydactyles , qui ont , comme les Holocentrums , des rayons épineux au dessus et au dessous de la base de la caudale , des crêtes dentelées sur les diverses parties de la tête, des yeux énor- mes, des dents en velours ras sur les mâ- choires et sur les palatins, et, sur le vomer, une ventrale composée de plus de sept rayons , huit rayons à la membrane bran chiostège ; mais qui en diffèrent, parce qu'ils n'ont qu'une seule dorsale. — Ce sont des Poissons brillants d'un beau rouge, re levé de teintes dorées, dont on ne connaît encore que deux ou trois espèces. La plus grande vient du nord de l'Atlantique inter- tropical, MM. Vebb et Lowe nous ayant fait connaître qu'on la prend aux Canaries et à Madère. C'est l'espèce appelée Béryx décadactyi.e, ainsi nommée du nombre des rayons de ses ventrales. On en connaît une seconde des mers de la Nouvelle-Guinée, rouge, rayée d'or, et enfin une troisième a été trouvée, par suite de nos recherches ana- tomiques, dans l'estomac d'un autre pois- son. (Val.) *BERZÉLIA , Mart. bot. ph.— Syno- nyme tfHermstadtia glauca. *BERZÉLEVE (Berzélius, célèbre chi- miste suédois), min. — Séléniure de cuivre de Skrickerum en Smolande. Voyez sélé- niub.es. M. Necker de Saussure a décrit , sous le même nom, une substance en petits octaèdres blancs , à surface mate et à cas- sure vitreuse, fusible en verre bulleux, et soluble en gelée dans l'acide chlorhydrique chauffé , ne donnant point d'eau dans le ma tras, et conservant sa transparence. Elle a été trouvée dans les cavités d'une roche py- roxénique, à Galloro, près de la Riccia (en- virons de Rome). Elle paraît se rapprocher de la Hauyne par sa composition chimi que. (Del.) *BERZÉLITE. min. — Synonyme dr Pétalite. Voyez ce mot. (Del.) *BERZÉLLTE, Lévy. min. —Même chose que Mendipite. Voyez ce mot. (Del.) * BERZELIUS (Berzélius , célèbre chi- miste suédois), bot. th. — Genre de la fa- mille des Bruniacées, fondé par Ad. Dron- BES BES 3 £3 gniarl [Ann. des se. nul., VIII, 370, l. î>5), et comprenant un petit nombre d'arbrisseaux du Cap, à feuilles courtes , sub-trigones , glabres ou à peines velues , imbriquées ou étalées , calleuses et comme roussies au commet; Heurs petites, blanches, tribrac- léées, réunies en capitules nus, terminaux, solitaires ou agrégés ; la bractée antérieure claviforme et calleuse. Calice tubulé, conné avec l'ovaire , plan en arrière , convexe en dessus: limbe o-4-parti. Pétales 5 ou 4 , insérés à une lame périgyne. Étamines 5 ou 4, alternant avec les pétales et plus longs qu'eux. Style simple, sillonné; stigmate sub- conique. Pour fruits, des nucules peu nom- breuses, coriaces, obliques, monospermes, réunies par un placentaire spongieux. (C. L.) BESCHEBOIS. ois— Nom vulgaire du Pic-vert. BESEi\GE ou BEZENGE. ois. — Noms vulgaires de la Mésange charbon- nière. BÉSIMÈME sot. cr. — Necker a don- né ce nom aux corps reproducteurs des plantes agames; mais il n'a point été adop- té. Voyez sroREs et sroRiDtts. (C. M.) *BESLÉBÉES. bot. ph. — Tribu établie par M. Endlicher dans la famille des Ges- néracées. Voyez ce mot. (Ad. J.) BESLEBIA (Basile Besler, botaniste allemand au xvie siècle). Eriphia, P. Br. bot. th. — Genre de la famille des Gesné- racées, tribu des Beslériées, fondé par Plu- mier (Gen. 29, te. t. 49), et adopté par les auteurs modernes. Il comprend des plantes à peine frutescentes, habitant les forêts de l'Amérique tropicale, et dont la plupart (de celles qui sont connues) sont cultivées dans nos serres comme plantes d'ornement. Tel- les sont les B. incarnata. lutea , hirtella. grandi folia. Plusieurs espèces ont été re- tirées de ce genre et sont devenues les types de genres nouveaux. Voy. episcia, alloplec- tcs. Les principaux caractères du Besleria sont: Calice libre, 5-fide , coloré. Corolle hypogyne, subcampanulée, à limbe quin- quéfide. Étamines 4, didynames, incluses, avec rudiment de la 5e, insérées sur le 'ube ; anthères biloculaires. Ovaire libre, bineau-Desvoidy dans son ouvrage sur les Myodaires , et dédié à M. Eesser, entomo- logiste russe. Ce genre fait partie de la fa- mille des Calyptérées, tribu des Entonv» bies , section des Ocyptérées. L'auteur Ta fondé sur une seule espèce trouvée par lui sur les plantes d'une colline calcaire dans les environs de Saint-Sauveur, il la nomme B. reflexa. (D.) BESSI. bot. ph. — Synonyme de Caju * BESSOi\OB\IS (Swwx, broussailles ; iovi;, oiseau), ois. — \om sous lequel M. (iray désigne, dans sa Lis+of the gênera o{ birds, un genre d'Oiseaux d'Afrique du docteur Smith , que ce dernier décrit au contraire, sous le nom de Dcssonornis. dans son Report ofthe expédition for exploring central Africa. Voyez ce dernier mot. I.AFH.) 5M> BET BLT BESTEG ou BESTEIG. min.— Lisière de filons. Couche de substance argileuse , qui se trouve entre la matière métallique d'un filon et la roche environnante. (Del.) BETA. bot. ph. — Synonyme latin de Bette. *BETCREA(P,etcke, botaniste). bot.ph. — Genre de la famille des Valérianacées, encore peu connu , formé par De Candolle, sur une espèce unique , croissant dans les pâturages au Chili , et qu'il croit être le Fedia samolifolia de Bertero. C'est une plante annuelle, simple, dressée, glabre, a feuilles indivises, dont les inférieures ovales-oblongues , les supérieures ovales- arrondies, sessiles, amplexicaules; à fleurs petites, blanchâtres, en cymes courlement pédonculées dans l'aisselle des feuilles. Ca- lice à limbe unidenté, caduc. Corolle in- fondibuliforme, 5-lobée. Étamines 3. Fruit uniloculairc, triquètre. Les Catalogues an- glais indiquent deux espèces de ce genre comme cultivées chez eux. (C. L.) BÊTE ou VACHE A DIEU et BÊTE A MARTIN, ins. — Les Coccinelles. BÊTE A FEU. ins. — Les Lampyres, les Taupins, les Fulgores et les Scolopen- dres, qui répandent un éclat phosphores- cent dans l'obscurité. BÊTE DE LA MOBT. ins. — La Blaps mucronée (Blapsrnortisaga Oliv.). BÊTE NOIRE, ins. — Le même co- léoptère , le Ténébrion des Boulangers (Tenebrio molitor Fabr .) , le Gryllon do- mestique (Acheta domeslica Fabr.), et la Blatte des cuisines (BlaltaorientalisLin.). CD.) *BÉTElVCOURTIE. Betencourtia. bot. ph. — Genre de la famille des Légumi- neuses, établi par M. A. de Saint-Hilaire, pour un arbuste des montagnes du Brésil, le B.rhynchasioides, dont les caractères se rapprochent beaucoup du genre Sophora. (C. d'O.) BÊTES, zool. — Mot vulgaire par le- quel on désigne les animaux en général, et employé surtdUt par opposition au mot Homme. (A. de Q.) BÊTES ROUGES, zool.— On désigne sous ce nom, en Amérique , une espèce de Puce appelée encore Tique ou Chique. Voyez puce pénétrante. Cette expression était aussi employée , dans certaines fermes françaises, pour dis- tinguer les Bœufs, Vaches et Veaux, des Moutons et Brebis, qu'on appelait, par op- position, Bêles blanches. (A. de Q.) BETHENCOURTIA(nom de l'un d* s conquérants des îles Canaries ). bot. ph. — M. Choisy a formé ce genre aux dépens d'une espèce de Séneçon (S. palmensis), offrant un involucre composé de 5 folioles oblon- gues , et qui renferme 7-8 fleurs dont 2 ou 3 ligulées, et 4 à 5 tubuleuses. M. De Candolle réunit le Bethencourlia à son genre Senecio, tout en faisant remarquer cependant que le genre proposé par M. Choisy pourrait être admis, en comprenant dans ses limites plusieurs plantes originai- res de l'ancien continent. (J. D.) BÉTHYLE. Bethylus (nom donné par les Grecs à un oiseau inconnu), ois. — Sous- genre établi par G. Cuvier, dans le groupe des Pies-grièches, pour un oiseau présen- tant pour caractère différentiel un bec gros, court, bombé partout et légèrement comprimé vers le bout. La seule espèce qu'on connaisse est un oiseau de la Guiane et du Brésil, ayant la forme et la couleur de la Pie commune, mais beaucoup plus petit. C'est la Pie pie-Grièche, Lanius picatus de Lalham. Temminck, à l'exemple d'Uliger, l'a laissé parmi les Tangaras. (C. d'O.) BETHYLUS (Bethylus, sorte d'oiseau) ins. — Genre de la famille des Oxyuriens , de l'ordre des Hyménoptères , établi par Latreille et adopté par MM. Spinola, Nées Von Esenbeck et tous les autres entomolo- gistes. Ce genre est principalement carac- térisé par des mandibules longues, arquées et quadridentées; par des palpes maxillaires filiformes ; par des antennes coudées, com- posées de douze ou treize articles ; par des ailes pourvues d'une cellule radiale fort grande et par des pattes robustes, ayant les cuisses renflées et les jambes droites. Les espèces de ce genre ne sont pas très nombreuses. Celle qui peut servir de type est le B. fuscicomis Latr., répandu dans tout le nord de l'Europe , mais qu'on ren- contre rarement aux environs de Paris. (Bl.) BETIFALCA. bot. pb. — Synonyme de Tamus communis L. Voyez tamus. BETION. bot. ph. — Synonyme d'Ori- ganum dictamnu.s . bet IJLT 55' BETOEVE Betonica (selon Pline, ce mot est une altération de Vetones, peuple qui \iv;iit au pied des Pyrénées), bot. th. — Comme nous ne considérons, avec la plu- part des botanistes modernes, ce genre de Linné , que comme une section du genre Stachys, du même auteur, nous n'en trai- terons qu'à ce dernier mot. Voyez stachys. (CL.) BETTE. Beta (betl, rouge, en langage celte), bot. th. — Tout le monde connaît remploi qu'on fait , dans l'économie et dans la thérapeutique , d'une espèce de ce genre. La Betterave, qui, dans ces dernières années , a été l'un des objets les plus considérables de la grande culture , four- nit un excellent sucre, rival de celui qu'on tire des cannes. La variété de cette plante, dite vulgairement Poirée, la Beta cicla de Linné, sert en médecine à divers usages. On en mange également les feuilles, qui sont douces et fades. Une sous-variété de celle-ci fournit des feuilles remarquables pour le développement que prend leur ner- vure moyenne, et dont on fait usage comme aliment. Comme tous autres développe- ments, au sujet de cette plante, seraient ici déplacés, en ce qu'ils se rapportent unique- ment à l'industrie sucrière , nous les pas- serons sous silence, et aborderons immé- diatement la caractéristique de cette plante importante. Le genre Beta a été fondé par Tourne- fort (Inst. rei herb. 286), et adopté par tous les botanistes qui l'ont suivi. Il appartient à la famille des Chénopodacées, tribu des Chénopodées-Kochiées, et a pour caractères principaux : Fleurs hermaphrodites. Péri- goneurcéolé, 5-fide, s'endurcissantà la base, à lacinies immutées. Étamines 5, insérées à la gorge du tube sur un anneau charnu. Squamules hypogynes nulles. Ovaire dé- primé, uniloculaire, uniovulé. Stigmates 2, courts, cornés à la base. Le fruit est un utricule subglobuleux, inclus dans le tube périgonial, devenu drupacé et couvert de son limbe charnu. Graine horizontale, dépri- mée. Embryon annulaire, embrassant l'al- bumen farinacé. Ce g. renferme 6 ou 8 esp., croissant spontanément dans les parties les plus méridionales de l'Europe, et qui sont cultivées, soit en raison de leurs proprié- tés, soit pour l'étude, dans les jardins de botanique. Les feuilles en sont alternes, ovales, oblongues; les fleurs agrégées en épis, et les fruits souvent réunis. (C. L.) BETTERAVE, bot. va. —Nom vul gaire d'une espèce de Bette. Voyez ce mot (C. L.) BETTHYLUS. ras.— Même chose que Bethylus. BETULA (nom du Houleau, dans Pline). bot. th. — Voyez bouleatt. *BÉTULACÉES ou BÉTULEVÉES bot. ph. — Famille de plantes Dicotylédo- nées diclines, l'une de celle dans lesquelles on a décomposé le grand groupe des Amen- (acées. Les fleurs mâles consistent en 4 éta- mines insérées à la base d'une écaille unique, ou opposées à quatre écailles verticiilées en manière de calice; elles sont réunies trois par trois à l'aisselle de bractées pellées, dont chacune est accompagnée extérieure- ment de deux bractéoles, et tous ces groupes sessiles , réunis sur un axe allongé , consti- tuent le chaton. Les fleurs femelles sont d<; la même manière sur un axe commun, réu- nies par groupes de deux ou de trois , sous autant de bradées entières ou trilobées, sans autre enveloppe que d'autres petites écailles accessoires qui manquent quelque- fois ; elles consistent en ovaires surmontés de deux longs stigmates styliformes, à deux loges , dans chacune desquelles est un ovaire d'abord dressé, puis enfin pendant. Les bractées et bractéoles s'épaississent en croissant avec le fruit et forment ainsi un véritable cône, dont les écailles portent chacune deux ou trois nucules, bordés d'an- gles ou d'une aile membraneuse, monosper- mes par avortement. La graine pendante , sous une enveloppe mince qui se soude avec l'endocarpe, présente un embryon à radi cule courte et supère, à embryons larges ei foliacés. Les espèces appartenant aux deux seuls genres Betula et Alnus de Tourne fort, que Linné réunissait même en un seul, sont des arbrisseaux à feuilles simples, al- ternes et dentées , très répandus dans les climats tempérés, et bravant des climats très froids, soit en latitude, soit sur les montagnes. On a trouvé à l'état fossile des chatons qu'on croit pouvoir rapporter aux deux mêmes genres. (An. J.) * BÉTULITES ( 6ct ula , bouleau), bot 558 BEU BEL- FiMi. — Ga-ppert a donné ce nom à des» chalons de Bétulâcées fossiles, trouvés ré- cemment par lui dans des Lignites, à Salz- hausen, en Véléravie, et qui paraissent dif- férer à peine de notre Bouleau. (C. d'O.) *BEUDAM,I\E. min.— La substance du Vésuve, que MM. Monticelli et Covclli ont décrite sous ce nom, ne doit pas être confondue avec la Beudantite de Lévy. Sui- vant M. Mitscherlich , ce n'est qu'une va- riété de la Néphéline. Voyez ce mot. (Del.) * lîEURArVTITE. min. — M. Lévy a nommé ainsi, en l'honneur de M. lieudant, une substance minérale d'un brun foncé, et d'un éclat résineux, cristallisée en rhom- boèdres légèrement oblus, d'environ 92° 30', et qui s'est rencontrée à la surface de cer- tains morceaux de Limonite mamelonnée de Horhausen,dans le pays de Nassau. Cette substance raie la fluorine : sa poussière est d'un gris-verdâtre, et elle paraît être com- posée d'oxyde de plomb. (Del.) BEUIlitE. zool. min. — Matière grasse qu'on retire du lait. Voyez lait. (A. DE Q.) Le nom de Beurre a encore été donné à diverses substances végétales ou minérales, ainsi l'on a appelé : Beurre d'Antimoine, le Chlorure d'Anti- moine. B. de Bismuth , le Chlorure de Rismuth. B. de Cacao, une espèce d'huile con- crète, jaune, pâle, cassante comme de la cire, d'une saveur agréable et même légè- rement aromatique; mais s'altérant peu de jours après avoir été préparée. Celte sub- stance, entièrement soluble dans l'éther quand elle est pure, s'obtient par ébulli- tion desgrainesdu Theobroma cacao, préa- lablement réduites en pâte dans un mor- tier chaud. C'est cette matière qui donne au chocolat son aspect gras et onctueux. Le bon Cacao doit donner en Beurre un tiers de son poids. Le B. de Cacao, quoi- que doué de propriétés émollientes très dé- veloppées, est aujourd'hui peu employé en médecine, où il ne sert plus qu'à faire des Mipposiloires. R. 3s Cire , la cire distillée; à cause de s-a consistance butyreuse après cette opé- ration. R. de Coco, le matière grasse qu'on retire des fruits du Cocotier [Cocon nuci- fera), par le même moyen que le Beurre de Cacao, et qui sert à l'assaisonnement des mets. B. d'Étain, le Chlorure d'Étain. B. de Montagne, de Pierre OU de Bochi , un mélange d'Argile, d'Alumine sulfatée , d'Oxyde de fer et de pétrole , formant une masse jaunâtre , à cassure lamelleuse et brillante, onctueuse au toucher et d'une sa- veur très astringente. Cette substance se trouve en forme de stalactites dans les ca vités schisteuses de la Haute-Lusace et en Sibérie. Patrin, qui l'a trouvé dans les mon tagnes voisines du fleuve Amour , dit que les Élans et les Chevreuils sont très friands de cette terre, et qu'on s'en sert pour attirer ces animaux dans les piègesqu'on leur tend. B. de Muscade, l'huile concrète et odo- rante extraite de la Muscade [Myristica- emoschata) bouillie dans l'eau , ou mieux par expression, et dont ce fruit donne envi- ron un tiers de son poids. Le R. de Muscads a perdu sa réputation comme sudorifiqur et antispasmodique , et il entre seulement encore aujourd'hui dans la composition, du Baume Nerval. Il nous arrive de Hol lande sous forme de pains carrés, ou des Grandes-Indes, dans des pots de terre. C'est ce dernier qu'on préfère. Le Gueyema- don qui vient de Cayenne, y sert de comr bustible et d'aliment, est tiré du Myristica sebifera. R. de Zinc, le Chlorure de Zinc. (C. d'O.) BEURJIERIA (nom propre). Bourrer io, P. Br. (Jam. 168, t. 15). bot. pu. — Genre de la famille des Aspérifoliacées (Borragi- niacées-Ehrétiacées, etc.), tribu des Ehré- liacées-Tournéfortiées , formé par Jacquin [Amer. 44, t. 173), sur quelques espèces d'arbrisseaux croissant dans l'Amérique tropicale, à feuilles alternes, très entières, à fleurs blanches disposées en corymbes sub- terminaux. On en cultive six espèces dans les jardins anglais. Les caractères principaux sont: Calice campanule, sub-bilabié, 5-denté; corolle hypogyne, infondibuliforme, 5-par- tite. ÉtaminesS, insérées au tube, etsub- exsertes. Ovaire 4-8-Ioculaire. Style ter- minal , bifide ou indivis. Le fruit est un drupe 2-4-pyréné ; chaque section a deux loges monospermes. (CL.) BIZ Ml 5ô!> 'BEI HIU.IUA i nom propre), dot. ru- Genre formé par Adanson, et synonyme du Calycanthus de Lindley. Voyez ce mot. (C. L.) •BEVERINCKIA (nom propre), bot. ru. — Genre de la famille des Éricacées, formé par Salisbury, et synonyme du Pen- taptera de Klotsch. Voyez ce mot. (C. L.) BEYRICHIA. (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophulariacées, tribu des Gratiolécs, formé par Chamisso (Linncea III, 21), sur une plante herbacée brésilienne, pubescente,à tigedressée, tétra- gone, dont les feuilles sont opposées, courle- ment péliolées, ovales, dentées en scie, les florales très courtes; les fleurs résupinées, tribractéées, disposées en un épi terminal, feuille, dense. (C. L.) *BEYTHE A. (nom propre), bot. ph.— Le type et la seule espèce de ce genre est VE- keocarpus bifidus d'Hooker et Arnott( Voy. Beechey 110, t. 24). Il appartient à la famille des Tiliacées, tribu des Éléocarpées. C'est un arbre trouvé aux îles Sandwich, à feuil- les alternes , pétiolées , ovales-acuminées, dentées en scie, très glabres, à stipules dé- fidues; les fleurs sont disposées en groupes axillaires pauciflores ; les pétales en sont pubescents en dehors. Calice 5-phylle ; di- visions lancéolées; corolle hypogyne de S pétales, oblongs-linéaires, courtemenl bilo- bés au sommet. Étamines 15 , insérées sur un disque hypogyne glanduleux. Ovaire sessile ; biloculaire. Ovules nombreux, ana- tropes ; stigmate simple. Drupe monos- perme ? (CL.) BEZENGE. ois. — Voyez besenge. BEZETTA. bot. th. — Un des noms vulgaires du Croton tinctorium L. BEZOARJ). zooi.. min. — On a désigné sous ce nom, d'origine arabe, des concrétions de nature très variée qui se rencontrent dans les diverses régions du corps de différents animaux. C'est ainsi qu'on a confondu, sous celte dénomination commune, des calculs biliaires, urinaires, salivaires, etc. De nos jours , on donne plus particulièrement ce nom, dans la médecine vétérinaire, aux concrétions calcaires formées de couches concentriques qui se forment assez fréquem- ment dans le tube alimentaire des Herbi- vores , et qui y acquièrent un volume quel- quefois très considérable: Le l'.ézoard tu iental (Lapis bezoardicus) a joui autrefois d'une immense renommée, non seulement comme remède souverain contre toutes les maladies, mais encore comme ayant la vertu d'éloigner de son heureux possesseur les maux de toute na- ture. Ce précieux talisman, qui devait sa réputation à l'école des médecins arabes de Cordoue, se retire de la caillette ou qua- trième poche stomacale de la Gazelle des Indes {Antilope cervicapra Pall.). C'esi un corps arrondi , à surface lisse, d'une couleur brune ou verte, formé de couches concentriques, minces, fragiles; à cassure vitreuse, d'une odeur forte et aromatique. La substance qui entre dans sa composi- tion présente la plupart des propriétés qu'on observe dans les corps résineux. Elle fond à une chaleur douce, s'enflamme et brûle en donnant beaucoup de fumée. Elle est soluble dans l'alcool concentré, cl précipitée de sa dissolution par l'eau. Ce médicament, qui se payait jadis au poids de l'or, est aujourd'hui entièrement tombe dans l'oubli, et figure tout au plus dans les collections de quelques amateurs de curiosi- tés , bien loin de se trouver, comme autre- fois, dans toutes les officines d'apothicaire. Il est facile de concevoir qu'à l'époque où le Bézoard oriental était si recher- ché, on dut s'efforcer de le contrefaire; aussi trouvait-on , dans le commerce, une grande quantité de F.ézoards factices qu'on obtenait en fondant ensemble certaines ré- sines avec des aromates. On reconnaissait la fraude à l'absence des couches concentri- ques et à la différence d'odeur. Lors de la découverte du Nouveau-Monde, les pre- miers conquérants de l'Amérique en rap- portèrent un grand nombre de médica- ments analogues, et de là vint la distinction qu'on fit des F.ézoards occidentaux. Ceux- ci, qui étaient fournis, à ce qu'il parait, principalement par le Lama (Camelus llac- ma Lin.), étaient d'ailleurs d'une compo- sition très différente et ne différaient guère des corps de même nature, qu'on trou\e dans l'intestin de nos Ruminants domesti- ques. Ces Fézoards occidentaux étaient du reste regardés comme très inférieurs h ceux qui venaient des Indes orientales, et le prix en était beaucoup moindre. La Gazelle des Indes et le Lama du î'e- 560 BHU BIA rou n'ont pas eu seuls le privilège Je four- nir à nos aïeux les prétendues panacées ilont nous parlons. Les Bézoards de Cay- man,de Porc-épic, de Tatou, de Crocodile, ceux surtout qui étaient censés provenir de certaines espèces de Serpents, ont joui pen- dant longtemps d'une immense réputation. On les portait sur soi comme des amulettes, propres non seulement à préserver des maladies ordinaires, mais encore à écarter les maléfices. Ces dernières croyances étaient surtout populaires en Italie, en Es- pagne et en Portugal, où une de ces pier- res se payait ou se louait souvent des sommes très considérables. Enfin l'Homme lui -même avait fourni son contingent à eetta classe d'alexipharmaques, et la pou- dre de P.ézoard humain, c'est-à-dire de simples calculs urinaires , était regardée comme un remède héroïque dans un grand nombre de maladies. Il est presque inutile «le rappeler ici que la croyance aux vertus prétendues de ce genre de médicaments n'existe plus aujourd'hui, et que si quelques populations ignorantes regardent encore le lîézoard comme propre à les mettre à l'a- bri des sortilèges, du moins ces produc- tions pathogéniques ne figurent plus dans aucun formulaire de pharmacie ou de mé- decine. (A. de Q.) BÉZOARD ou BÉZOARDIQUE. moll. — Noms vulgaires, parmi les mar- chands et les amateurs, d'une espèce du genre Casque. Voyez ce mot. BÉZOARD FOSSILE, min — Voyez CALCAIRE GIODULIFORME. (DeI-.) BÉZOARDIQUE. mou.- Voyez bé- ZOABD. BHESA, Arn. (Edingh. new philo- *ophical Journal , XVI , 315). bot. ph. — Genre peu connu de la famille des Célastri- nées, établi par Hamilton, pour des arbris- seaux ou des arbres des Indes-Orientales, que Lindley donne comme synonyme du %ame Kurrimia de Wallich, tandis qu'End- licher en fait un genre qu'il met dans ses genres douteux de la famille des Célastri- nées. (C. d'O.) *BHRE\GA. ois. — Genre établi par Hodgson, en 1837, pour un oiseau du genre irine qu'il désigne sous le nom de B. lec- tirostris. 'BHUCHANGA, Hodgs. ois. — Syno- nyme de Dicrurus balicassius Vieill., ou Drongo cul-blanc. Voyez ce mot. BIACTMEVÉ. Biacuminatus (bis. deux ; acumen, pointe), bot. — M. de Mir- bel désigne sous ce nom les poils à deux branches opposées par leur base, de ma- nière qu'ils paraissent être attachés par le milieu, tels que ceux du Malpighia urens. M. De Candolle donne aux poils de cette plante , qui sont glanduleux à leur base, le nom de poils en nanette (pili malpighia- cei), et il n'appelle poils biacuminés ou poils en fausse nanette (pili pseudo-mal - pighiacei), que ceux dont la base est non glanduleuse , ainsi que cela se voit dans VAstragalus asper. (C. d'O.) *BIAIGUILLOI\]\É.J?jacut,earus(&/j» deux; aculeus, aiguillon), zool. — Ce nom signifie qui porte deux aiguillons , comme le Batistes biaculeatus , dont chaque ven- trale est armée d'un aiguillon. *BIAILÉ.jBf'a/atws(6ù,deux; a/a, aile). bot. th. — Cette épilhète s'applique à tous les organes des végétaux qui portent deux ailes ou appendices membraneux; ainsi, les fruits de l'Orme, de l'Érable sont biailés. (A. R.) BI-AILES. ins. — Synonyme ancien de Diptère. BIAL. mam. — Voyez boeuf. *BIANTHÉRIFÈRE. Biantheriferus (bis, deux; anthera, anthère; féroce porte). bot. — On désigne par cette épithète les fi- lets des étamines qui portent deux anthères. *BIARÉ. Biarum. bot. ph. — Genre de la famille des Aroïdées , formé pour une plante trouvée par Bové sur le Mont-Liban, et qu'il avait provisoirement placé dans le genre Caladium. La seule espèce , qui soit connue jusqu'à ce jour, est \eB. Bovei. BIARON. Biarum (bis , deux; arum, nom d'une plante), bot. ph. — L'un des gen- res nombreux , établis par M. Schott dans la famille des Aroïdées ( Meletem. 17 ) ; il a pour type les Arum tenuifolium et Arum gramineum Lam. Sa spathe , tu- buleuse à sa base, est ensuite plane et étalée Son spadice nu et très saillant à son som- met est androgyne à sa base. Les étamines se composent d'une anthère sessile à deux loges opposées , s'ouvrant , soit par un pore, soit par un sillon longitudinal. Les ovaires nombreux contiennent un seul BIA ovule dressé, attaché à la base de la loge. Le style est distinct, terminé par un stigmate presque globuleux. Le fruit est une baie monosperme , dont la graine, presque glo- buleuse, contient un embryon anlitrope dans le centre d'un endosperme charnu Voyez aroïdées. (A. R.) *BIAS. Bios, Less. (fita, force), ois. — Sous-genre formé par M. Lesson, tlans son Traité d'Ornithologie, et faisant partie de sa famille des Muscicapidées. Les caractè- res qu'il lui assigne sont : Kec fort, crochu, déprimé , assez élevé; tarses très courts, emplumés au dessous du tibia. Ailes pres- que aussi longues que la queue ; celle-ci courte, comme rectiligne. On peut ajouter : Ailes à première rémige très courte (carac- tère particulier à tous les Muscicapidées de l'ancien monde seulement),- genre africain. Ce sous-genre est synonyme des Mouche- rollcs de BufTon et Cuvier, des Plat y rhy ti- ques de Vieillot et du sous-genre Platys- tera de Swainson. Il a pour type le Mus- cicapa melanoptera de Gmelin, Platy- rhynque noir et blanc Plat. (Melanoleu- cus , Vieill. , Encyclop., p. 835); Platys- tera lobata Sw. (Flycatchers, p. 187), dont la femelle est le Gobe-mouche a col- lier dd Sénégal Briss. (Orn. 2, p. 370, pi. 36-1. Moucher, a gorge rousse Buff. ( Enl. 367 - 3 ). Platyrhynque a collier Vieill. [Encyclop., p. 836) et Platystera labata Sw. (Flycat., pi. 22) remarquable par une excroissance de peau nue et de couleur jaune ou orange , qui s'élève en lobe arrondi au dessus des yeux dans les deux sexes. Celui qu'on présume être le mâle est noir luisant en dessus, sur les ailes et la queue, blanc en dessous, ainsi que sur le milieu de l'aile, en forme de bande longitudinale, et sur les côtés de la queue, avec la poitrine traversée d'une large bande noire. La femelle diffère en ce qu'elle est cendrée en dessus, et que le devant de son cou et de sa poitrine est d'un marron vif, bordé de noir inféricurement. Cette espèce n'est pas rare au Sénégal. Plusieurs autres espèces africaines, telles que les Gobe- mouches Molénar, Pririt et Mignard de Le- vaillant font partie de ce sous-genre. Ce dernier auteur a remarqué que ces Oiseaux se tenaient de préférence dans les buissons touffus des plaines , du milieu desquels ils BIA 5GL font entendre leur ramage, qui n'est qu'une, sorte de petit cri répété. Ce sous-genre fera partie de nos Moucherolles dans notre sous-famille des Muscicapinées, composée seulement d'espèces de l'ancien monde. (Lafr.) BIASLIA. bot. th. — Genre formé par Vandelli (ex Rœm. script., 72, t. 6), sj- nonyme du Mayaca d'Aublet, qu'on rap- porte avec doute à la famille des Xyrida- cées. Voyez mayaca. (C. L.) *MASOLETTIA (nom propre), bot. ph. — L'unique espèce, type de ce genre, est une plante d'une structure remarquable, trouvée par Hœnk, dans les îlesMariannes. On le rapporte avec doute à la famille des Byttnériacées. Cest une plante à rameaux ligneux; à feuilles pétiolées, excentrique- ment peltées; à nervures réticulées, im- mergées; à fleurs verdàtres, petites, dispo- sées en panicules axillaires, multiflores. Ses principaux caractères sont : Fleurs mo- noïques, fasciculées, dont les mâles laté- rales, pédicellées, nues à la base ; une fleur femelle centrale, sessile, munie à la base d'un involucre urcéolé, très entier. Le péri- anlhe est unique, pentaphylle , à lacinks uninerves. Dans les fleurs mâles, le tube staminal est obeonique, triquètre, courl, tridenté ; 3 anthères sessiles, ovales, bilo- culaires. Dans les femelles, le tube est qua- drangulaire et quadridenté, portant 4anthè- res stériles ; ovaire inclus , à un seul ovule pendant. Le style est tétragone, dressé, ve- louté; sligmates2,semipeltés, plans,colorés. Le fruit est monosperme , charnu, globu- leux, et porte au sommet une cicatricule or- biculaire. Cette plante nous semble assez voisine du Phillippodendrum de Poileau. Voy. ce mot. (C. L.) * BIASOLETTI A (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Ombeliifères, tribu des Scandicinées, formé par Kocli (Flora 1836, p. 163), et synonyme du genre Freyera, Reieh. Voy. ce mot. (C. L.) BIATORA (Pï*tc;, petite tasse; »pa, forme), bot. cr. — (Lichens). Il n'est point question ici du genre homonyme établi par Acharius (Lich. uni'»., p. 49), sur un seul Lichen, qui rentre évidemment dans son genre Lecidea, dont il l'avait distrait sans molif valable. L'élymologie elle-même du nom de Biatora, que nous donnons d'après 36 562 BIA BIti le lichénographc suédois, nous semble non seulement obscure, mais encore fausse de lous points. Quoi qu'il en soil, ce nom, re- pris par Fries, a été appliqué à un genre de Lichens , que quelques-uns nomment encore Patcllaria; mais, outre qu'il existe 7 * BIDEKS (bis. deux ; dens. dent), ois. - — Genre formé par Spix sur un oiseau de proie du Brésil , synonyme de Harpagus, Vig., qui lui est antérieur. Voyez ce dernier mot. (Lafr.) BIDEINS (6(5 , deux ; dens , dent ; son fruit est surmonté de deux dents aiguës). bot. ph. — Le genre Bidens appartient à la famille des Composées , tribu des Sénécio- oées, telle que la comprend M. De Candolle. il a pour caractères : Capitules multiflores, liomogames , discoïdes ou radiées sur un même individu, et dans ce cas, les fleurons de la circonférence sont neutres. Involucre composé d'écaillés bisériées, semblables ou différentes entre elles. Réceptacle plan et paléacé. Rameaux des styles terminés par un appendice conique, très court et papil- teux. Fruit plus ou moins obeomprimé, surmonté de deux pointes aiguës de même consistance que la sienne , et munies sou- vent, au sommet, de poils raides, dirigés in- térieurement. — Les Bidens, qu'on dé- signe quelquefois sous le nom de Chantre aquatique, habitent ordinairement le bord des eaux, et se rencontrent dans les deux hémisphères. La plupart d'entre eux sont des plantes annuelles, garnies de feuiilcs opposées, plus ou moins découpées ou pin- natifides et à lobes incisés. Les capitules renferment des fleurons ordinairement jaunes, plus rarement blancs; ils sont purpurins, ainsi que les fleurons du disque, dans une seule espèce. (J. D.) MBIDEXTÉ. Bidentatus (bis, deux fois; dentatus, denté), zool. — Les zoologistes donnent celte épithète aux animaux, dont !a bouche ou le bec est garnie de deux dénis ou présente une double échancrure. Elle s'applique encore à d'autres organes et en- tre autres aux antennes des Insectes, quand elles sont dentées des deux côtés. (C. d'O.) * BIDENTE , BIFIDE , BIPARTI. Bidentatus, bifidus,bipartitus. bot.ph. — Ces trois expressions sont en quelque sorte des nuances ou des degrés diversd'une même disposition d'un organe. Ainsi, on dit d'une feuille, d'un pétale ou d'un sépale qu'il est bi denté , quand il présente à son sommet une fente peu profonde qui le partage en rleux dents; si la fente s'étend à peu près \ers le milieu delà hauteur de l'organe, en dit qu'il est bifide ; il est biparti, au con- traire quand l'incision se prolonge plus profondément , et qu'elle gagne presque la base de l'organe. On dit dans le même sensd'unealicegamosépalequ'ilcstbidenii , bifide ou biparti. (A. R.' *BIDENTLDÉES. bot. ph. — Division de la tribu des Sénécionées, correspondas t à celle des Coréopsidées de Cassini, et qui a pour caractères : Capitules hétérogames , à fleurons de la circonférence neutres, très ra- rement discoïdes, homogames. Fruits termi- nés le plus ordinairement au sommet p;:i deux pointes garnies de poils raides et ré- fléchis. _ (J. D.) * BIDIG1TÉ. Bidigitatus ( bis , deux ; digitus, doigt), bot.ph.— On nomme feuilles bicligitées, celles dont le pétiole commun est terminé par deux folioles. BIDO\A , Adans. bot. c:k. — Syno- nyme à'Hypnum. BIEBEU. MAai. — Synonyme de Castor. * BIEBEBSTEINIA (nom propre). uot. ph. — Ce genre, établi par Slephan , d'après une plante des montagnes de l'A sie, a été consacré à l'un des botanistes qui ont rendu le plus de services à la flore de ces montagnes , l'auteur du Fier. Taurico - caucasica , Marschall de Jîic- berstein. Il se rapproche des Zygophyl lées, à -la suite desquelles on l'a placé, et où M. Endlicher le considère comme devant former à lui seul une petite sec- lion à part, celle des Biébersléiniées. Le calice est profondément 5-parti, et ses divi- sions alternent avec autant de pétales cour- tement onguiculés et ouverts. Étamines 10, insérées avec les pétales sur le pourtour d'un disque hypogynique , alternativement plus courtes et plus longues ; celles - ci opposées au calice et accompagnées exlé rieurement d'une glande : les filets sont dilatés à leur base, les anthères oscillantes. Les ovaires, au nombre de 5 et opposés aux pétales, sont presque entièrement libres . portés sur un gynophore court et commun, inunis chacun d'un style qui s'insère a son angle interne au dessus de sa base, ei libre dans toute son étendue, se soude par le stigmate obtus qui le termine avec ceux des 4 autres styles. L'ovule unique est sus- pendu à un funicule dressé qui naît à la hauteur de l'insertion du style, le fruit est ï68 BIE BÏF composé de 5 carpelles indéhiscents ; la graine renversée, légèrement arquée, re- couverte d'un tégument membraneux, sur lequel on voit un hile ponctiforme au des- sous du sommet et une large enalaze au dessus de la base, joints entre eux par un raphé linéaire; l'embryon sanspérisperme, vert, à cotylédons oblongs et charnus, à radicule supère, épaisse. — Les espèces de ce genre sont des plantes vivaces herba- cées, indigènes de l'Asie centrale, de l'At- las, de l'Himalaya , de la Perse, tout héris- sées de poils glanduleux; à feuilles alternes, divisées en segments pennés avec impaire et incisés, portés sur un pétiole commun à la base duquel sont adnées les stipules. Les fleurs jaunes forment des grappes simples terminales. (Ad. J.) *BIÉBEBSTÉI1\IÉE i t.ph.— Voy. BIEBERSTEINIA. BIELLOLGE. mm. — Voyez béluga. *BIEÏ\TEVEO ou PINTAGA. ors — C'est le nom sous lequel Azara a décrit, dans ses Oiseaux du Paraguay, une espèce de Ty- ran, qui n'est point, comme on l'a pensé , l'espèce appelée vulgairement Tyran bec en cuiller, figurée dans Buffon, pi. 212, et dé- crite sous le nom de Bentaveo de Ruénos- Ayres et Pi tangua guacu des brésiliens ; le Bientevco (je te vois bien, en espagnol) ou Pintaya de Azara, n°200, appartient au contraire à l'espèce si commune du Lanius sulphuratus et Corvus flavus de Gmelin (i'uff. Enl. 296 et 249) , Tyrannus magna- mmus Vieil!. {Dict., v.XXXV, p. 81); tandis que le Bec en cuiller est décrit parfaite- ment sous le nom de Neinei , n° 199 , par Azara , qui dit que son bec est beaucoup plus large qu'épais, que ses bords sont sail- lants en dehors comme les plats-bords d'une embarcation, etc. ; ce qui, joint à sa description, convient parfaitement au Bec en cuiller, tandis que celle de son Bien- teveo ou Pintaya, dont il décrit le bec comme aussi large qu'épais, volumineux, droit, ne convient qu'au Lanius sulphura- tus. Il est incroyable, malgré cela, que Sonnini, dans sa traduction de cet auteur, ait rapporté ce dernier au Be en cuiller et \f, Neinei ou Lanius sulphuratus. L'erreur doit provenir primitivement du voyageur Commerson, cité par Buffon, comme ayant rapporté cet oiseau le Neinei) de Buénos- Ayres , auquel il aura probablement mal appliqué celte dénomination espagnole de Bienteveo. L'erreur s'est propagée depuis chez tous les auteurs qui ont décrit ces deux espèces presque semblables de plumage, mais différant entièrement par la forme de leur bec. (Lafr.) BIE VUE. mam. — Nom ancien du Castor. BIËVBE. ois. — Nom vulgaire du Harle commun. BIF. mam. — Prétendu produit de l'ac- couplement du Taureau avec l'Anesse. BIF. ois. — Nom vulgaire du Pygargue orfraie, Falco ossifragus Gm. BIFARIÉ.Jtt/arfus. bot. th. — Disposi- tion dans laquelle les feuilles ou les autres organes appendiculaires des végétaux sont placés en deux filets ou deux rangées oppo- sées ; ainsi , les feuilles sont bifariées dans le Donax bifarius ; les poils sont bifariés dans la Veronia chamœdrys L. , etc. (a: r.) *BIFEBE (bis, deux; fero, je porte). bot. th. — Se dit des plantes qui fleurissent deux fois dans une année. BIFIDE. Bifidus (bis, deux ; findo, je divise), bot. ph. — Voyez bidenté. (A. R.) BEFEUILLE(6is, deux; folium, feuille). bot. th. — Ce nom se rapporte à plusieurs espèces de plantes, et a été formé d'après leur appellation spécifiquetels; sont le Ma- janthemum bifolia, VOrchis bifolia et le Smilacinum bifolia (Flor. Wetter.) ; mais il a été également appliqué à deux Ophrys: les O. cordata et paludosa. (C. d'O.) * BIFLOBE (bis, deux; flos, fleur). bot. th. — Qui renferme ou porte deux fleurs. * BIFOLIOLÉ. bot. th. — Se dit des feuilles composées de deux folioles. BIFORA (Corian, Link. et Hoffm. (FI. port.); Anidrum, Neck. (Biforis, qui a deux portes, deux battants), bot. m. — Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Coriandrées , formé par Hoffmann (Umbellif. 191, f. 2), pour un très petit nombre déplantes herbacées , annuelles , fétides, croissant dans le midi de l'Europe; à tiges sillonnécs-anguleuses, garnies de feuilles décomposées; à fleurs blanches, dis- posées en ombelles pauciradiées, dont l'in- MC volucre et les involucelles nuls ou mono- phylles. Le nom générique de celte plante provient de la forme de son fruit, qui est di- dj me , variqueux , et dont la commissure est concave et percée de deux ouvertures au sommet. Le type est le Coriandrum lesiicu- taium L. (C. L.) *BIFORÉ. Biforus ( biforus , qui a deux trous), bot. — Cette épithète s'applique à toute partie d'un végétal qui est percée de \74 B1M JBIM aux membres thoraciques seulement, et com- prenant le genre humain. Le mot Bimanes ex- prime en effet, avec concision, l'un des attri- buts les plus remarquables et les plus éminem- ment caractéristiques de l'Homme, savoir: la diversité des types sur lesquels sont construi- tes les deux paires de membres, l'une spécia- lement affectée à la station et à la progres- sion , l'autre à la préhension et au tact. L'ordre des Bimanes n'a point été adopté par un grand nombre d'auteurs, et il ne l'est point dans ce Dictionnaire. Il nous paraît, en effet, également inadmissible comme ordre naturel, soit que nous le jugions au point de vue purement zoologique et d'après la seule appréciation des affinités naturelles , soit qu'envisageant la question sous un point de vue plus large et plus élevé, nous considé- rions l'Homme tout entier , tenant compte également de tout ce qui le rapproche des animaux , et de tout ce qui le place dans une sphère supérieure à l'animalité. Au premier de ces points de vue, la sépa- ration du genre humain en un ordre distinct est inadmissible, comme établissant une trop grande distance entre notre espèce cl les ani- maux que leurs rapports naturels placent après lui. Etablir pour l'Homme un ordre dis- tinct sous le nom de Bimanes, et réunir sous le nom de Quadrumanes , et au second rang ordinal , les Singes et les Lémuriens , c'est re- présenter l'organisation des Singes , par exemple , du Troglodyte ou de l'Orang , comme liée par des affinités plus intimes avec celle des Lémuriens, par exemple , du Loris ou du Galago , qu'avec l'organisation hu- maine : or, c'est ce qui ne saurait être admis. A moins de méconnaître tous les faits, de vio- ler toutes les règles et tous les principes d'a- près lesquels on détermine en zoologie les rapports des êtres, on ne peut contester que la première famille des Quadrumanes ou Pri- mates, les Singes, et surtout la première tribu de cette famille, se rapproche en réalité beaucoup plus , par son organisation géné- rale, de l'Homme que de la seconde famille, «elle des Lémuriens. Si ces derniers, et c'est ce que personne ne saurait contester, se pla- cent naturellement dans le même ordre que les Singes, l'Homme, considéré seulement dans son organisation , doit donc, à plus forte raison, appartenir à ce même ordre. Linné et les auteurs qui l'ont suivi ont donc été fondés, au point de vue spécial auquel ils se sont placés, à considérer l'Homme comme le pre- mier genre du premier ordre des Mammifères. L'ordre des Bimanes est encore bien moins admissible, si, au lieu de s'en tenir à l'appré- ciation exclusivement zoologique des faits de l'organisation humaine, on s'élève à une con- ception plus large et par cela même plus ra- tionnelle, si l'on considère l'Homme tout en- tier, dans sa double nature et dans sa hautn suprématie sur toutes les autres créatures terrestres. Sous ce point de vue , l'Homme ne saurait constituer ni un ordre zoologîque, ni même une classe ou un groupe quelconque dans le règne animal. Il faut reconnaître en lui un être à part et au-dessus de tous les au- tres , séparé même des premiers animaux , malgré toutes les affinités organiques que nous venons de rappeler, par une distance immense, par un abîme que rien ne saurait combler ; et ce n'est pas sans raison qu'on l'a considéré en Allemagne comme devant con- stituer à lui seul un régne distinct. Ainsi, d'un côté, l'Homme selieintimemem avec les premiers animaux , et c'est en vain qu'on chercherait à trouver entre les Bimanes et les Quadrumanes des différences de valeur ordinale. D'un autre côté, l'Homme se sé- pare au contraire, non seulement de tous les Mammifères, mais du règne animal tout en- tier, dont il forme le couronnement (1) , et dont il ne fait pas partie intégrante. Ces deux idées, quoique directement inverses, sont, vraies et rationnelles en elles-mêmes, et elles seules le sont et le peuvent être. La concep- tion de l'ordre des Bimanes , sorte de trans- action entre ces deux extrêmes , de même que toute autre combinaison analogue, ten- dant à associer l'Homme aux animaux sans l'unir trop étroitement avec eux, est au con- traire nécessairement fausse , et doit être re- jelée , comme méconnaissant à la fois et les différences fondamentales qui, au point de vue philosophique, séparent l'Homme des ani- maux, et l'extrême intimité des rapports zoo- logiques par lesquels notre organisation se lie avec celle des premiers animaux. On voit, d'après ce qui précède, que l'or- dre des Bimanes n'a pour nous qu'un intérêt purement historique : aussi , sans entrer ici , sur l'organisation humaine, dans des conside- (,) UWlr.U ont employai ,,/.-.. Gehirnlhicr), »r\c Bl.M râlions qui trouveront pi us naturellement leur place à l'article homme, nous nous bornerons i faire connaître , en peu de mots, les princi- pales opinions des auteurs au sujet de l'or- dre des Bimanes ; et d'abord il ne sera pas inutile de rectifier une erreur très générale- ment répandue sur l'origine du mot Bimanes. Il faut distinguer avec soin son introduction dans la science , et l'emploi qui en a été fait ultérieurement dans la terminologie zoolo- s-'ique , pour la désignation d'un degré dis- !inctd;organisation représenté par l'Homme. C'est BufTon , et non Blumenbach , comme on l'a dit si souvent, qui s'est servi le premier du mot Bimanes. Nous trouvons en effet ce terme employé, dès 1766, dans l'article géné- ral de BulTon sur la nomenclature des Singes. « Faisons pour les mains , dit notre immortel naturaliste [t. XIV, p. 18), un nom pareil à celui qu'on a fait pour les pieds, et alors nous dirons avec vérité et précision que Y Homme est le seul qui soit bimane et bipède , parce qu'il est le seul qui ait deux mains et deu\ pieds ; que le Lamantin n'est que bimane , que la Chauve-Souris n'est que bipède , et que le Singe est quadrumane. » Il est à remarquer que ce passage est aussi le premier dans le- quel nous trouvions le mot Quadrumanes qui, en effet , a dû être conçu en même temps et d'après les mêmes idées que le mot Bimanes. Si la création de ces mots , qui sont au- jourd'hui et qui resteront d'un usage si géné- ral, est due à Buffon, c'est au contraire Blu- menbach qui , le premier, eut l'idée de con- sidérer l'Homme comme un ordre distinct dans la classe des Mammifères. Cet ordre fut établi d'abord , dans les premières éditions du Handbuch der J\raturgeschichie , sous un nom aujourd'hui entièrement oublié : Iner- nris. Plus tard , dans la troisième édition du célèbre ouvrage de Blumenbach, De generis humani varietate naiivâ , publiée en 1795, et dans les éditions ultérieures du Handbuch, le nom du premier ordre , Jnermis , a disparu , il a fait place au nom de Bimanus. Un très grand nombre de zoologistes ont adopté le groupe des Bimanes, en le cir- conscrivant et le classant comme l'avait fait Blumenbach, c'est-à-dire en y plaçant l'Homme seul, et en le considérant comme le premier ordre de la classe des Mammifères. Tels sont particulièrement Cuvicr, qui adopta des 1797 Tordre des Bimanes, et qui a même I Bl.M 575 été quelquefois cité comme son fondateur ; M. Duméril, enfin, plusieurs auteurs récenls, en France et en Angleterre surtout, qui ont suivi Cuvier ou Blumenbach. Nous pouvons citer aussi Uliger, qui toutefois a cru devoir substituer le nom à'Erecta à celui de Bimani. D'autres auteurs, au contraire, se sont écartés de diverses manières de la classifica- tion de Blumenbach. M. Bory de Saint- Vin- cent, dans les articles Bimanes et Homme du Dictionnaire classique d'histoire naturelle , adopte le groupe des Bimanes, et continue à en faire le premier ordre des Mammifères ; mais il cherche à établir que les Singes de la première tribu doivent être séparés des Qua- drumanes , et réunis aux Bimanes. Cet ordre comprendrait ainsi quatre genres , savoir : Homo, Troglodytes , Pithecus et Hylohales. En 1829, J.-B. Fischer, et tout récemment le prince de Canino , ont proposé la suppres- sion de l'ordre des Bimanes, et rétabli l'ordre des Primates de Linné, dans lequel l'Homme forme un premier groupe , désigné par le prince de Canino sous le nom d'Hominidœ. On voit que, pour ces deux zoologistes, l'ordre des Bimanes doit être supprimé comme n'é- tant point caractérisé par des modifications d'une valeur véritablement ordinale. C'est en sens contraire , bien qu'en défini- tive ils arrivent aussi à supprimer l'ordre de> Bimanes, que d'autres auteurs se sont écar- tés de la classification de Blumenbach et de Cuvier. Non seulement, selon eux, aucun Singe, ni à plus forte raison aucun autre mammifère, ne doit être réuni à l'Homme dans l'ordre des Bimanes ; mais cet ordre lui-même doit être rayé de la classe des Mammifères , l'Homme devant se placer en dehors et au- dessus de ce groupe , aussi bien que de la sé- rie animale tout entière. Selon ces idées , fondées sur des considérations que nous avons indiquées au commencement de cet ar- ticle , on trouve les Singes placés à la tête de la classe des Mammifères, à l'exclusion de 1 Homme, laissé hors rang, dans un très grand nombre de classifications de diverses épo- ques , les unes déjà assez anciennes , par exemple , celles de Daubenlon , publiée en 1792parVicq-d'Azyr;de MM. Cuvier et Geof- froy Saint-Hilaire, en 1795 , et de Lacépéde en 1798 ; les autres plus ou moins récentes. par exemple, celles de MM. Goldfuss, de Blainville et Fr. Cuvier, et celle que nous 576 BIN BIO avons nous-inème proposée, et qui est suivie dans ce Dictionnaire, t'oyez mammalogie et MAMMIFÈRES. (IS. G. S.-H.) Ce nom a été donné aussi par Cuvier aux Reptiles du g. Chirote, qui ont 2 membres antérieurs, et forment, avec lesHystéropes, le passage des Sauriens aux Serpents. (C. u'O.) 'BINATELLE. Binatella {binants, joint deux à deux), bot. cr. — (Phycées). Nous avions proposé ce genre, dans les Mémoires de la société académique de Falaise, année 1835, pour réunir des espèces microscopiques, ap- partenant à la tribu des Desmidiées. Plus lard , la publication du grand ouvrage de M. Ehrenberg , sur les Infusoires , nous a fait reconnaître que ces productions, bien qu'en- visagées sous un autre point de vue , devaient appartenir en grande partie au g. Stauras- rum, Mey. Quelques espèces peuvent aussi être rapportées au g. Cosmurium , Cord. Voici les caractères que nous avons assignés à ces productions, si remarquables par le rap- prochement binaire de leurs corpuscules : Corpuscules diaphanes, remplis d'un endo- chrôme vert , géminés , de formes variées , souvent létraédriques ou tricornes , quelque- fois en croix ou rayonnants. Les Binatelles , dont nous comptions une vingtaine d'es- pèces, habitent les eaux douces, les lieux herbus, récemment inondés. Elles forment ordinairement, sur les feuilles des plantes submergées, un léger enduit muqueux,qui se détache avec une grande facilité. (Bréb.) 'BINDERA (nom propre), bot. cr. — Phycées). M. J. Agardh vient d'établir [Lin. nœa, 1841, Heft., l,p. 36) ce nouveau genre dans la sous-famille des Floridées, sur une algue de la mer des Indes et du Cap de Bonne- JCspérance. Elle est dédiée à M. Binder, séna- teur et préfet de police de la ville de Ham- bourg, lequel est en même temps un habile phycologue. L'algue dont il s'agit appartient à la tribu des Céramiées ; elle est ainsi carac- lérisée par l'auteur : Fronde filiforme, compo- sée d'une lige principale, irrégulièrement ra- meuse, continue, comme dans les g. Dasya, Asparagopsis, etc. , et recouverte de toutes parts de ramules subulés fasciés, 2- ou 3-cus- I pidés à leur sommet. Sphérospores 3-5, placés au sommet des rameaux et disposés le long «Je ramules recourbés, connivents, en sé- nés transversales sur le côté intérieur de ct'Ux-cii Chaque sphérospore renferme 3 ou i spores contenues dans un périspore hyalin. Les frondes, cylindriques , s'élèvent d'une racine rameuse, rampante, et sont garnies de rameaux semblablement conformés, plus ou moins allongés , et couverts d'une grande quantité de ramules hétérogènes, c'est-à-dire qu'au lieu d'être continus comme le filament principal, ils offrent des bandes transversales parallèles. Ces ramules sont en outre subulés, et portent à leur sommet 2 ou 3 pointes pellu- cides et divariquées. M. J. Agardh a recon- nu, dans ma collection , le type de ce g. dans une esp. du Cap, rapportée par M. Bélanger, et publiée par M. Bory sous le nom de Tliam- nophora hypnoides. f'oy. Bélang., Voyage aux Indes orient. Crypt.,p. 175. (CM.) B1NÉRIL ou BINÉRY. ois. — Nom vul- gaire du Bruant commun. "BIIVERVÉ. Binervis (bis, deux fois; ner- vus, nerf), bot. — Se dit de tous les organes foliacés, feuilles, sépales, pétales, etc., qui présentent deux nervures. C'est surtout dans les écailles florales des plantes de la famille des Graminées qu'on a attribué au nombre des nervures une plus grande importance pour la détermination des espèces et même des genres. Voy. graminées. (A. R.) BINIA. bot. pu. — Stedman et Du Petit- Thouars ont changé le nom de ce genre, éta- bli par Noronha,enceluide Noronlna, en mé- moire de ce botaniste, et cette nouvelle déno- mination a prévalu, ^oî/.noronhia. (C. d'O.) BLVOCLE (binus, double; ondus, œil). crust. — Nom employé par Geoffroy et quel- ques autres entomologistes , pour désigner divers Crustacés, tels que les Apus, l'Argule foliacé, certaines Caliges, et l'animal dont Latreille a formé le g. Prosopistome. (M. E.) BINTU. ois. — Nom de l'Ortolan dans quelques départements de la France occiden- tale. *BIONIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées, tribu des Pbaséolées-Diocléées , formé par Marlius (ex Benth. Ann. Wien, mus. Il, 130) et renfer- mant un petit nombre d'arbrisseaux ou d'ar- bustes indigènes du Brésil. (C. L.) *BIOPHLOEES (/3to'î, vie ; yUiiç , écorce. ins. — Genre de Coléoptères tétraméres , fa- mille des Xylophages, établi par M. Dejean, pour y placer trois espèces retranchées par lui des Cucujus de Fabricius, savoir : C. det- mestoidt's Fabr., de la Suède; C. angus/a- 1Ï1P BIP tas , Dej., d'Allemagne , et C. pusillus , l)ej., de Styrie. Voy. cucujus. (D.) "BIOPHYTIJM (j3«'oç, vie; yuTov, planle). bot. pu. — Genre de la famille des Oxalida- cées, proposé par Jacquin (Oxal., t. 78) , et admis par De Candolle et autres auteurs mo- dernes , comme sous^genre du type de cette petite famille. Foy. oxalis. (C. L.) *BIOTIA (Biot, célèbre physicien), bot. ph. — Ce genre a été établi par De Can- dolle, aux dépens de quelques espèces com- prises antérieurement parmi les Asters. Il ap- partient à la famille des Composées, tribu des Astéroidées , et a pour caractères : Ca- pitule radié; ligules femelles fertiles, uni- sériées, assez larges, pourvues de styles glabres; fleurons du disque hermaphrodites, fertiles. Réceptacle couvert d'alvéoles peu profonds et obscurément dentés. Involucre composé d'écaillés étroitement imbriquées , mutiques, et insensiblement plus longues à l'intérieur. Fleurons munis de styles, à ra- meaux aigus et hispides. Fruits glabres ou pubescents, allongés, présentant plus ordi- nairement trois cotes peu prononcées , et couronnés par une aigrette formée de soies filiformes, inégales, roides et scabres. — Les Bioiiu sont indigènes des États-Unis d'Amé- rique. Ce sont des plantes vivaces, munies de feuilles dentées , de capitules disposés en corymbe, qui présentent des fleurons ligules de couleur blanche ou azurée. Plusieurs es- pèces secultiventcommeplantesd'agrément; telles sont les B . corymbosa , latifolia , macro- phylla , etc. (J. D.) *BIOTI!VE (nom propre), min. — M. Mon- ticelli a dédié sous ce nom, à M. Biot, une substance minérale du Vésuve , en petits cristaux jaunâtres, transparents, et d'un éclat assez vif, qui sont accompagnés de grenats bruns, et dont la forme dériverait, suivant lui , d'un rhomboèdre obtus. Ils rayent faiblement le verre, pèsent spécifique- ment 3,1 1 , sont infusibles au chalumeau , et partiellement solubles dans l'acide azotique. D'après M. Brooke, la Biotine ne serait qu'une variété d'Anorthite , dont la base aurait pris une extension considérable. (Del , BIOUTÉ. bot. pu. — Nom vulgaire du Peuplier dans le midi de la France. BIPAPILLAIRE. Bipapitlaria {bis, deux fois ijtapilta , papille), moll. — Genre formé par Lamarck pour un mollusque tunicier dé- T. 11. couvert par Péron sur les côtes de l'Australie, et qui a pour caractère : un corps libre, nu, ovale, glanduleux , d'une consistance mem- braneuse et duriuscule, terminé en queue de rat, etayant, à son extrémilésupérieure, deux papilles coniques, égales, perforées, termi- nées par un oscule d'où l'animal fait sortir trois tentacules sétacés et rigides dont il se sert pour saisir sa proie et la sucer. La seule esp. connue est la B. australis. (C. d'O.) BIPARTI. Btpartiius, bot. pu. — Voyez bidenté. (A. R.) "BIPABTIS. Bipartiti. nss.— Division éta- blie par Latreille dans la famille des Carabi- ques , et qui correspond à celle des Scaritides de M. Dejean. MM. Serville et Lepelelier de Saint-Fargeau (Encyclop. méili., t. X, p. 346) répartissent ainsi les 15 genres qu'ils y rap- portent : I. Menton inarticulé , recouvrant presque tout le dessous de la tête. G.: Encc- ladus , Siagona. II. Menton articulé, laissant à découvert une grande partie de la bouche. A. Jambes antérieures palmées: a. Mandi- bules fortement dentées intérieurement. G.: Caréna, Scarites, Acanlhoscelis, Pashnachus, Scapterus. b. Mandibules point ou très légè- rement dentées intérieurement. Oxystomus, Oxygnaihus, Camptodontus, Clninia. B. Jam- bes antérieures non palmées •• a. Antennes grenues ou presque grenues; corselet presque carré. G.: Ozœna, Morio. b. Antennes à ar- ticles allongés, presque cylindriques; corselet presque lunule oucordiforme. Arisfus, Apo- loiiius. (D.) BIPÈDES [bis, deux fois ; pes, pied), zool. — On donne ce nom aux animaux qui mar- chent sur deux pieds seulement. Les Bi- manes sont des Bipèdes ; les Gerboises et les Kanguroos partagent cette prérogative ; les Oiseaux sont essentiellement Bipèdes , et l'on trouve , dans la famille des Scincoides , des animaux qui n'ont que les membres postérieurs. Latreille avait désigné sous ce nom une section de la classe des Mammi- fères, comprenant ceux qui sont privés de membres postérieurs. Cette même dénomination de Bipèdes, qui pourrait s'appliquer généralement aux Rep- tiles munis de deux pieds seulement, a été res- treinte dans cette classe au genre Hysléropc, qui n'a que deux membres postérieurs. (C.d'O.) BIPELTÉS. crust. — Synonyme de Bi- cuirassés. 37 578 BIP iîïPE\NÉ. bot. — Voyct bipl\nÉ. 'BIPENNES. Bipennia {bis, deux fois ; pen- ua, plume, aile), ins. — Latreille désigne ainsi, dans sa Méthode , une coupe de la division des Insectes anélytres, comprenant ceux qui n'ont que deux ailes, f^oyez uipteres. (D.) BIPHORE. Salpa (biforis, qui a 2 trous). moll. — Ces animaux, si remarquables sous tant de rapports, et que les navigateurs avaient dû observer depuis long-temps , lorsqu'au milieu de l'obscurité des nuits ils voyaient de longues bandes phosphorescentes briller, en ondoyant, au sein des eaux , n'ont néanmoins éié positivement signalés pour la première fois que par Brown , dans son Histoire natu- relle de la Jamaïque. Il en avait formé un g. sé- paré sous le nom de Thalia. Celte distinction si heureusement établie ne fut cependant pas admise sans difficultés. Linné y porta la con- fusion en plaçant les Biphores dans le g. Ho- lothurie; Forskhal, qui leur donna le nom de Salpa, et qui les avait étudiés avec attention, les confondit pourtant avec des Ascidies. Gmelin, dans la treizième édition du Systema naturœ , adopta à la fois le g. Salpa de Fors- kahl et le g. Dagijsa de Banks et Solander, créé récemment par eux pour un vrai Bi- phorc. Bruguière, à qui l'on doit des travaux étendus , quoique incertains encore sur ces Mollusques, changea le nom de Salpa en ce- lui de Biphore , et conserva à la fois les Bi- phores et les Thalies , qu'il confondit même avec les Physales ; mais les observations de Bosc, celles de Péron, et, en dernier lieu, les travaux de Cuvier, firent disparaître la con- fusion qui régnait dans ce g.; et, à l'excep- tion de Lamarck , qui en fit, sous le nom de Tuniciers,une classe intermédiaire à ses Ba- diaires et aux Vers, tous les zoologistes , se rangeant à l'opinion de Cuvier, les considè- rent comme des acéphales sans coquille. M. de Blainville en a fait la 2e famille de l'ordre de ses Hétérobranches sous le nom de Salpiens, dont les Biphores constituent la Indivision sous celui de Salpiens simples. Les travaux de M. Savigny, et plus récemment ceux de Sturm et de Chamisso, de MM. Quoy et Gaimard, de Kuhl et de Van Hasselt , ont permis de compléter les renseignements qu'on avait sur les animaux de ce genre. Les Biphores sont, de tous les Mollusques acéphales nus, ceux dont l'organisation est la plus compliquée; ce sont des animaux libres, BIP mous , à corps complètement diaphane , lu- biforme ou cylindroide , plus ou moins al- longé , tronqué aux deux extrémités et mu- nis souvent, antérieurement, d'appendices tentaculiformes ; ils sont renfermés dans une enveloppe membraneuse et transparente qu'on appelle le manteau , pourvue de tu- bercules en nombre variable, faisant l'office de ventouses qui servent à leur agrégation et portant des bandes musculaires transverses. Deux ouvertures terminales sont situées aux deux extrémités du corps, et l'ouverture pos- térieure est munie d'une valvule destinée à empêcher la sorlie de l'eau. Les viscères for- ment un nucléus , et sont placés à la partie antérieure du corps , près de la bouche. L'a- nus est plus loin en arrière et dans l'inté- rieur du manteau. Ils sont pourvus d'une branchie unique en forme d'écharpe finement striée en travers , et se portant obliquement du nucléus à la partie postérieure du corps : on ne connaît rien de leur système nerveux. Les organes de la génération sont à peine connus; cependant on considère comme un ovaire une masse granuleuse qu'on aper- çoit autour du nucléus, et l'on pense que les Biphores sont hermaphrodites. Pendant leur jeunesse , les Biphores sont réunis , suivant les espèces , d'une manière différente, soit en rosaces, soit en rubans souvent fort allongés, dont les chaînons sont formés d'individus disposés de manière à laisser libres leurs deux ouvertures; et, en général , pendant celte période, ils diffè- rent beaucoup des individus adultes. Un fait digne d'attention rapporté parChamisso (Dis- sertât, sur les Salpa , 1819), c'est que les Bi- phores agrégés produisent , après être deve- nus libres , des petits libres aussi , dont la forme diffère de la leur, et ces derniers don- nent à leur tour naissance à des individus agrégés. Les Biphores abondent dans la Méditerra- née et dans les mers équatoriales ; ils vivent en haute mer, immergés à des profondeurs variables ; mais, pendant les temps calmes, on les voit près de la surface des eaux , où ils répandent quelquefois une lueur phos- phorescente. Leur progression est lente et due à l'eau qui, en traversant le tube, baigne l'ap- pareil respiratoire ; celle eau est expulsée par l'ouverture postérieure du manteau , ce qui fait qu'ils nagent en arrière et généralement lilp Hll» 579 renversés le dos en bas. La faiblesse de ce mode de luconiulion ne leur permet pas de se soustraire aux ondulations de la mer, dont ils sont constamment le jouet. Le nombre des espèces est considérable et s'augmente tous les jours: aussi des divi- sions ont-elles déjà été établies dans ce genre; elles sont généralement fondées sur la pré- sence ou l'absence d'appendices et sur leur mode d'agrégation. (C. d'O.) BIPHÏLLOCERA (bis, deux fois; yvXlov, feuille; x/paç, corne), iks. — Genre de Co- léoptères penlamères, famille des Lamelli- cornes, tribu des Mélolonthidcs , établi par M.Withe dans un ouvrage intitulé: Notes on some insecte from kiucj George s Sound ; collecied and presenled lo llie Brilish Mu- séum by Cap la in George Grey , by Adam fViihe , etc., p. 4fiï. Ce g. est fondé sur une seule espèce trouvée dans l'île du Roi- Georges, située entre la Nouvelle-Hollande et la terre de Diémen. Cette espèce , d'a- près la figure et la description qu'en donne l'auteur, nous a paru très voisine du Jibiso- irogus ; mais elle en diffère essentiellement par la forme extraordinaire des antennes du mâle, dont le dernier feuillet est fortement pectine extérieurement. Il la nomme Biphyl- Loceru l.erùyana; elle est couleur de poix, et couverte d'un duvet jaunâtre, avec 9 séries longitudinales de points enfoncés sur chaque éhlrc. (I>.) BIPIIYLLUS (bis', deux fois; y-J^ov , feuille), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères , famille des Xylophagcs, établi par M. Dejean, dans son dernier Catalogue, et adopté par M. Shuckard (Eléments of Bri- lish entomology, etc., p. 178), qui le place dans la famille des Clavicornes et dans sa tribu des Engydœ, entre les g. Mycetopha- gus et Triphylliis. Il n'y rapporte, comme M. Dejean , qu'une seule espèce ( Dermestes Ittn/itus Fabr.) ; mais M. Chevrolat en possède une seconde , nommée par lui B. (agi , et qui est figurée dans l'Iconographie du Règne animal de Cuvier, pi. 41, fig. 7. Ce g. se dis- tingue principalement du g. voisin par ses antennes biperfoliées. Latreillc dans ses Fa- milles naturelles , le place dans sa tribu des Trogossitaires, et le nomme plus correctement DipUyllus. Ces Insectes se tiennent sous les écorces des arbres. (D.) 'BIIM1WATIFIDE. Bipiimaiifidus (bis, deux fois ; pitma, ai\c;/itnlo, je divise), bot. — Les feuilles sont dites bipinnatiftdes quand elles sont partagées en lobes latéraux et at- teignant presque jusqu'à la côte ou nervure moyenne, et quand chacun de ces lobes est divisé en segments profonds imitant cha- cun une feuille pinnatiîide. Celte disposi- tion est commune dans beaucoup d'espèces de Fougères des g. Poly podium, Aspidium, etc. (A.R.) "BIPINIVÉouBIPEIVlVÉ. Bipinnatus ou Bi- pennalus (bis, deux fois; pennalus oupinnatus, ailé), bot. — Une feuille décomposée, dans laquelle le pétiole commun porte, de chaque côté , un certain nombre de pétioles secon- daires , sur lesquels les folioles sont rangées comme dans une feuille pinnée , porte le nom de feuille bipinnée. La feuille bipinnée se compose donc d'une série de feuilles pin- nées , superposées sur les parties latérales d'un pétiole commun. Par exemple, les feuil- les de presque toutes les espèces du genre Gleditschia, beaucoup de Mimeuses, etc. Voy. feuille. (A. R.) BIPIN1VULA (bis, deux fois; pinnula, petite plume), bot. pu. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Aréthusées, établi par Jussieu , d'après Commerson , pour une plante originaire de l'Amérique australe, et que Linné désignait sous le nom d'Are- thusa biplumata. Les trois sépales extérieurs du calice sont inégaux : les deux inférieurs placés par-dessus le labelle sont allongés et finement découpés en lanières étroites dans leur partie supérieure. Le sépale supérieur est concave et réuni aux deux internes ; il forme une sorte de casque. Le labelle esteon- cave, sessile, entier, présentant deux appen- dices allongés et fimbriés. Le gynostème est allongé, semi-cylindrique, aminci et comme membraneux de chaque côté. L'anthère est terminale, operculiforme, à deux loges con- tenant deux masses polliniques biparties. — L'espèce type de ce g. est originaire de l'Amérique australe. C'est, comme nous l'a- vons déjà dit, Y Arethusa biplumata L., que MM. Pœppig et Endlichcr ( Nov. gen. et sp., t. 51) ont décrite et figurée sous le nom de Chlorœa fimbriula. (A.R.) BIPLEX. moll. —Ce genre, formé par Perry aux dépens du genre Murex de Linné, correspond à celui de Ranelle de Lamarck. Voy. ce dernier mot. (C. d'O.) 580 BIS BIS BIPOREIA (bis , deux fois ; parus, pore). îot. pu. — Genre de la famille des Simarou- bacées, formé par Du Petil-Thouars (Gen. jy/adag.), et réuni en synonymie au Sama- tiera de Gœrtner. (C. L.) BIQUE et BIQUET, mam. — Vieux noms de la Chèvre et de son petit. BIR-REAGEL. ois. — Nom d'une espèce du g. Engoulevent, Cuprimulgus slriguloides. BIRA-SOUREL. bot. pu. — Synonyme languedocien de Tournesol , Helianthus an- inius L. BIR AGO. bot. pu. — Ce mot est synonyme d'Ivraie dans le dialecte gascon. RIRGUE. crust. — Le genre Birgue ou Hirgus a été établi par Leach pour recevoir un pagurien dont l'abdomen n'est pas con- tourné sur lui-même, et se trouve garni de grandes plaques cornées à peu près comme celui des autres Décapodes. On n'en connaît qu'une seule espèce habitant les mers d'A- sie, et remarquable par les végétations vas- culaires dont est garnie la voûte de ses cavi- lés branchiales. (M. E.) BIROLIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Élatrinacées, formé par Bellardi (Mém. acad. Tur., XVII, 64), et réuni comme synonyme à l'Élalrine de Linné. (C. L.) BIROSTRITE. Birostrites (bis, deux fois; rostrnm , bec), moll. — Genre créé par La- marck pour le moule intérieur des Sphérulites et des Radiolites dont il ignorait les rapports avec la coquille. Des observations qui ne re- montent guère qu'à 12 années ont démontré l'erreur du savant conchyliologiste et fait rayer de la classification le genre qu'il avait établi. Voyez rudiste et sphércjlite. (C. d'O.) BIRRHE. ins. — Voyez byrrhe. RISAAM ou BIZAAM. mam. —Variété de la Civette. BISANNUEL. Biennis (bis, deux fois; alunis, année), bot. pu. — Plante dont la vie dure deux années, c'est-à-dire qui ne fleurit, ne fructifie et ne meurt qu'au bout de deux ans. La première année , la plante bisan- nuelle ne pousse que des feuilles radicales ou groupées et réunies en une sorte de tête. A la seconde année, naît du centre de ces feuilles une tige qui se charge de fleurs, auxquelles succèdent des fruits et des graines , et la plante périt ; ainsi, la Carotte, le Chou, etc., sont des plantes bisannuelles. Dans les ouvrages descriptifs, on exprime la durée bisannuelle des plantes par le signe cr* qui est celai dont les astronomes se servent pour désigner la planète de Mars, qui fait sa révolution sidérale en deux ans. (A. R.) BISCACHO. mam. — Voyez viscache. 'B1SCH0FFIA (nom propre), bot. ph. — Ce genre, dédié par M. Blume à l'un des bo- tanistes distingués de l'Allemagne, a pour sy- nonyme le Microelus , Wight et Arnott. Il appartient à la famille des Euphorhiacées, et comprend aujourd'hui 5 espèces, dont 3 iné- dites, indigènes des Moluques ou du conti- nent indien. Ses caractères sont : Fleurs dioïques. Mâles. Calice à 5 folioles concaves ou infléchies en capuchon, et auxquelles cor- respondent 5 étamines à filets très courts , supportant de grosses anthères introrses , biloeulaires ; rudiment d'ovaire en forme de clou à tète aplatie ou même légèrement con- cave. Point de corolle. Femelles. Calice à 5 folioles petites, dressées, lancéolées. Co- rolle et étamines nulles. Parfois 1-2 glandes excessivement petites, correspondant à 2 di- visions du calice. Ovaire ovoïde, 3-locu- laire , à loges 2-ovulées -, et surmonté de 3 styles linéaires , entiers , recourbés ou flexueux , papilleux sur la face interne ou supérieure. Fruit indéhiscent, en forme de petit drupe charnu , de la grosseur d'une Merise ou d'un gros Pois , triloculaire , cha- cune des loges ne contenant, par avorle- menl, qu'un seul ovule. — Les Bischoffia, pla- cés par M. Blume à la suite des Rutacées f doivent réellement appartenir aux Euphor- biacées. La plupart d'entre eux sont des ar- bres qui atteignent une très grande hauteur ; leurs feuilles sont composées, 3-foliées ; leurs fleurs, disposées en panicules lâches dans les femelles , très serrées au contraire dans les mâles , sont en général de couleur jaunâtre et toujours fort petites. Ce g. , à cause de ses loges 2-ovulées , ses étamines définies et insérées à la base ou sous le rudiment d'un ovaire central et sessile, semble devoir faire partie de la lre division établie dans les Eu- phorbiacées par M. Ad. de Jussieu. (J. D.) "BISCUCULLA , Endl. bot. pu. — Syno- nyme de Bicuculla. 'BISCUCUELATA , Endl. bot. pu.— Sy- nonyme de Bicucullata. BISCLTELLA [bis, deux fois; tcutella, DIS écuelle; forme des fruits), bot. pu. — Ce genre linnéen appartient à la famille des Cru- cifères, tribu des Thlaspidées , et a été divisé par De Candolle en deux sections renfer- mant en tout 30 espèces , dont 2 incertaines. Les Biscutelles croissent dans le midi de l'Eu- rope et le bassin méditerranéen, en Italie , en Espagne, dans le midi de la France, etc. La plupart sont hispides ou tomenteuses ; à feuilles subradicales ou caulinaires, alternes, oblongues , entières, dressées ou pinnatiu- des; à tiges cylindriques; à fleurs inodores , ébractéées, disposées en faux corymbe. (C. L.) BIS-ERGOT, ois. — Syn. de Francolin Haban Kukalla, Teirao bicalcaralus Forst. BISÉRIÉ. Riserialus (bis, deux fois; séries, série), bot. ph. — Se ditde tout système d'or- ganes disposés en deux séries , l'une inté- rieure, l'autre extérieure; ainsi les pétales sont bisériés dans plusieurs plantes de la fa- mille des Anonacées. (A. R.) BISERRULA (bis, deux fois; serrula, pe- tite scie), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées, tribu des Astragalées? formé par Linné et indiqué d'abord par Tourne- fort sous le nom de Pelecinus vulgaris. Il ne renferme que cette seule espèce, remarquable surtout par sa gousse biloculaire. C'est une plante herbacée, annuelle, diffuse, pubes- cenle ; à feuilles imparipennées, multiju- guées ; à fleurs petites , bleuâtres , disposées en un épi ovale, croissant au midi de l'Eu- rope et en Orient, dans les lieux pierreux. (C. L.) BISET, ois. — Nom vulgaire du Columba livia , appelé également Pigeon de roche, et qu'on regarde comme la souche de la plus grande partie de nos races domestiques. BISETTES. ois.— Nom vulgaire de la Ma- creuse commune. BISETTES. bot. cr. — Nom vulgaire des Mousserons. "BISEXUEL ou mieux BISEXUÉ. Bisexua- tns (bis, deux fois; sexus, sexe), bot. — Cette expression est synonyme de fleurs herma- phrodites , c'est-à-dire munies des deux or- ganes sexuels, étamines et pistils, réunis dans un même périanthe. (A. R.) BISIPHITE. Bisipliiies (bis, deux fois ; *i- phon, siphon), moi.l. foss. — GenredeCépha- lopodes fossiles, établi parMonlfort, pour une espèce de Nautiles auquel il avait cru trou- B1S 581 ver deux siphons, et qui n'a réellement qu'un enfoncement en entonnoir et sans issue à la partie postérieure des cloisons, ce qui a causé son erreur. Ce g., que M. Deshayes laisse en- core dans les Nautiles, semble à quelques au- teurs, à cause de cette particularité, justifier une division dans le g. Nautile. (C. d'O.) BISMUTH ( de l'allemand Whmuih : . min. — Ce métal était connu des anciens , qui le confondaient avec le Plomb et l'É- tain ; Stahl et Dufay en reconnurent les pre- miers les propriétés distinctives. A l'état pur, il ressemble beaucoup à l'Antimoine , mais il est d'un blanc rougeâtre , il est très cas- sant et facile à pulvériser ; il a beaucoup de tendance à cristalliser. On l'obtient aisément sous formes cristallines, en faisant fondre du Bismuth dans un creuset ; lorsque le métal est fondu on le laisse refroidir, et dès que la surface du métal est figée, on perce la croûte et l'on décante la partie encore liquide. Après le refroidissement on brise le creuset, et on le trouve tapissé à l'intérieur de cristaux dont la forme ressemble à ceux du sel ma- rin. Ces cristaux paraissent être des cubes, dont les surfaces seraient excavées en tré- mies , avec cette différence que les lames qui les composent ne sont pas complètes comme celles du sel marin, mais présentent en certains endroits , vers leurs bords , des interruptions et des inflexions qui imitent les dessins à la grecque. — La forme primitive du Bismuth est , d'après Haiiy , l'octaèdre régu- lier. Le Bismuth fond à la simple flamme d'une bougie: à une haute température, il se volatilise, et on peut le distiller en vases clos; il se sublime alors en cristaux feuilletés. Il est soluble dans l'acide nitrique avec dégage- ment de gaz nitreux ; l'addition d'une cer- taine quantité d'eau pure le précipite en blanc de ses dissolutions par les acides. Le Bismuth est, dans les méthodes minéra- logiques qui procèdent comme celle d'Haiiy, la base d'un genre composé d'au moins six espèces, savoir : le Bismuth natif, le Bismuth sulfuré, le Bismuth tellure, le Bismuth oxydé, le Bismuth carbonate et le Bismuth silicate phosphorifère. 1 . Bismuth natif. Gediegener Wismuth, W. Substance métallique, très lamelleuse, d'un blanc rougeâtre, présentant quelquefois des teintes superficielles de gris jaunâtre ou ver- dàtre , très fragile , s'égrenant sous le mar- 582 BIS leau, très fusible au chalumeau, et donnant un oxyde jaune qui couvre le charbon; solu- ble avec effervescence dans l'acide nitrique, où elle produit une nébulosité d'un vert jau- nâtre. Le Bismuth se clive en octaèdre régulier : on en cite des cristaux en octaèdres , en té- traèdres réguliers , et en rhomboèdres aigus de 70° 31' (angle plan, G0°), qui résultent de la combinaison d'un octaèdre et de deux té- traèdres, et représentent ainsi ce qu'Haiiy considérait comme la molécule soustractive. — Le Bismuth naturel est rarement pur ; il est presque toujours mélangé d'une certaine quantité d'Arsenic. On le trouve ordinaire- ment à l'étal lamellaire , ou sous forme de ramifications , qui présentent les structures palmée ou pennîforme, et qui sont dissémi- nées dans le Quartz ou le Jaspe, dans le Cal- caire ou la Baryline. Il se rencontre principa- lement dans les filons arsénifères, argentifères et cobaltifcres à Bieber, dans le Hanau ; à Wittichen , en Souabe ; à Joachimsthal , en Cohême; à Schnecberg, en Saxe ; à Bispberg et à Bastnaës, en Suède. On en trouve aussi des traces dans la mine de plomb de Poul- laouen , en Bretagne , et dans la vallée d'Os- sau (Pyrénées). — Le principal usage du Bis- muth consiste dans les alliages qu'on en fait avec diverses substances métalliques , entre autres avec l'Étain , auquel il donne plus d:éclat et de dureté. Il est un des composants de l'alliage fusible de Darcet. On a proposé de l'employer dans l'étamage des glaces , et de le substituer au Plomb dans l'essai de l'Ar- gent à la coupelle. 2. Bismuth sulfuré. Bismuthine, Beud. ; Wismuthglanz , W. Substance métalloïde, d'un gris de plomb ou gris d'acier, avec une nuance de jaunâtre, cristallisant en aiguilles rhomboïdales très allongées, et striées longi- tudinalement. Cette espèce paraît être iso- morphe avec l'Antimoine sulfuré ou la Sti- bine. Elle est composée de deux atomes de Bismuth et de trois atomes de Soufre ; en poids de 81,5 de Bismuth et de 18,5 de Sou- fre. Sa forme fondamentale est un prisme i hombique droit d'environ 91°, clivable avec beaucoup de netteté , comme celui de la Sti- bine, dans le sens de la petite diagonale ; elle est moins dure que le calcaire, et pèse spéci- liqucment fi, 5. Elle est fusible à la simple flamme d'une bougie ; fondue sur le charbon BIS elle entre en ébullition , éclabousse et pro- jette des gouttelettes incandescentes , couvre le charbon d'oxyde jaune, et donne pour ré- sidu un globule de Bismuth. Elle est soluble lentement dans l'acide nitrique ; la solution en est troublée par l'eau et précipite en noir parleshydrosulfales. — On la trouve dans les filons qui traversent le Granit et les Schistes cristallins, sous la forme d'aiguilles ou de la- melles striées, à Bieber en Hanau, avec la Si- dérose ; en Saxe et en Bohême, avec le Silex corné ; à Bastnaës en Suède , avec la Cérite rouge. On a rapporté à cette espèce : 1« un miné- ral en aiguilles d'un gris métallique jaunâ- tre, qui se trouve disséminé dans un Quartz gras, dans la mine d'or deBérésof, en Sibérie; c'est le Nadelerz de Werner, le Bismuth sul- furé plumbo-cuprifère d'Hauy, qui parait formé de Sulfure de Bismuth , mélangé ou combiné avec des sulfures de Cuivre et de Plomb. 2° Un autre minéral en aiguilles qui ressemble beaucoup au Nadelerz , et qui est, comme lui, disséminé dans des gangues sili- ceuses , c'est le Wismulhbleierz de Schap- bach, pays de Baden, ou le Bismuth sulfuré plumbo-argentifère d'Hauy, composé de sul- fure de Bismuth , de sulfure de Plomb et de sulfure d'Argent.— Le sulfure de Bismuth se rencontre encore uni au sulfure de Cuivre dans le Kupferwismulherz de AVillichen en Souabe, et au sulfure de Nickel dans le Nickelwismuiliqlunz de Griinau, comté de Sayn-Altenkirch. f^oyez sur toutes ces ma- tières le mot SULFURES. 3. Bismuth tellure. Tétradymite, Haid.; Bornine, Beud. Substance métalloïde, d'un gris de Plomb ou d'un blanc d'Élain , en la- mes à cassure striée, dérivant d'un rhom- boèdre aigu de GG° 40' , clivable très nette- ment perpendiculairement à l'axe. C'est un sulfo-tcllurure de Bismuth avec traces de Sé- lénium. Sa pesanteur spécifique est de 7,5. On l'a trouvée dans un conglomérat trachy- tique, près de Schemnitz, en Hongrie. — L'Ar- gent molybdique de Deulsch-Pilscn, en Hon- grie , paraît se rapporter à la même espèce ; cependant sa pesanteur spécifique est un peu plus considérable , et il contient 2 à 3 pour 100 d'Argent. On cite encore la même sub- stance, en lamelleséclalanles.àTcllemarkcn, en Norwège, et à Bastnaës, en Suède, où clic accompagne la Cérite et la Chalkopv rite. BIS i. Bismuth oxydé. Wismuth-Ocker, W. Celte substance n'a encore été trouvée qu'à l'état pulvérulent sur les minerais de Bis- muth, de Cobalt et de Nickel, principalement près de Schneeberg , en Saxe. Elle est très tendre et même friable, et se réduit très faci- lement sur le charbon. Sa couleur est le jaune verdàtre , passant quelquefois au gris jaunâtre. 5. Bismuth carbonate. On a décrit sous ce nom une substance terreuse , brune , ve- nant de Sainte-Agnès en Cornouailles, et qui a été analysée par Mac-Grégor ; mais cette analyse laisse beaucoup à désirer. La sub- stance que M. Breithaupt vient de décrire sous le nom de Bismuthite, et qu'on trouve en petites aiguilles jaunes et vertes à Ullers- reuth en Voigtlang, parait n'être qu'un Car- bonate de Bismuth. 6. Bismuth silicate phosphorifère. Euly- iine, Br. ; Wismuthblende. Substance brune, à éclat adamantin , clivable en dodécaèdre rhomboïdal, et cristallisant dans le système tétraédrique. Ses cristaux , qui sont fort pe- tits, sont des tétraèdres pyramides. Leur du- reté est de 4,5, leur pesanteur spécifique de 5,8. — Ils fondent aisément, et sont réducti- bles par la Soude. Ils font gelée avec les aci- des nitrique et chlorhydrique. Analysée par Keslen, cette substance a donné : Silice, 22,23 ; oxyde de Bismuth, 69,36 ; acide phosphori- que, 3,31 ; oxyde de Fer, 2,40 ; oxyde de Man- ganèse, 0,30; Eau et acide fluorique, 1,01. — On la trouve à Schneeberg en Saxe , où elle est accompagnée d'Atéleslite , en petits cris- taux jaune de Soufre. g (Del.) *BISMUTHIiVE, Beud. min. — Voy. bis- muth SULFURÉ. 'BISMUTHITE, Br. min.— Voy. bismuth CARBONATE. (DEL.) BISNAGILLI. bot. ph.— Synonyme vul- gaire de Bryonia laciniosa. BISIVAGO. bot. ph. — Synonyme pro- vençal du Daucus visnaga L. Voyez ca- rotte. "BISNIUS. Ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, de la famille des Brachélytres, éta- bli par Stephens , et non adopté par Erich- son , qui en rapporte les espèces au g. Phi- lonilius de Leach. Voy. ce mot. (D.) BISON. Bos americanus Gmel. mam. — Le mot Bison , employé par les auteurs latins lilS 08 ;? du premier siècle (l) pourdésigner l'Aurochs, que les progrès des armes romaines avaient fait récemment connaître à l'Italie, parait dériver du nom que portait l'animal dans la langue des Germains , ou du moins d'un mol qui s'appliquait au genre, sans distinction d'espèces (2). En eiTet, nous voyons, dans le vieux poème des Niebelungen, un Bœuf sau- vage mentionné sous le nom de JVisent; et , plus tard, Albert-le-Grand fait usage de Vi- sent dans le même sens. Bans les auteurs latins du moyen-âge, le mot Bison se trouve appliqué non seulement à l'Aurochs , mais encore à tous les Bœufs sauvages en général , et il en est de même des mots Urus et Bubalus. Ainsi , à mesure que les pays où se trouvaient ces grands Ru- minants devenaient plus accessibles , les noms par lesquels on en distinguait les diver- ses espèces perdaient leur sens précis , et les renseignements devenaient si vagues , qu'il est aujourd'hui presque impossible d'en tirer parti pour fixer les anciennes limites géogra- phiques de quelques unes de ces espèces. Il est évident , en effet , qu'on ne saurait as- seoir aucune conclusion sur tout passage où l'un des trois noms que nous venons de rap- (r) Tibi dant varia? pectora Tigres, Tibi vellosi terga Bisontes... Sénèque , Hippol-, act. I , v. G3. Paucissima Seythia gignit , inopia fruticum ; pauca con termina illi Germania , iusignia tamen Boum ferorum ge. liera , jubatos Bisontes exce/leiitique vi et veloeitatc urus.. quibus imperitum vulgus Bubatorum nome» imposait. Plin , Nat. Hist., lib VIII , cap jv. Uli cessit atrox Bubalus atque Bison. Martial. Spect., épigr x\ui. (2) Parmi 1rs naturalistes qui soutiennent cette r'tymolo- gie, jusque là fort plausible, quelques uns vont plus loin, et veulent que l'ancien nom , dont la forme précise ne leur est pas connue , dérive du mot Bisam , mot qui, dans l'alle- mand moderne, signifie Musc. Cette dernière conjecture est peu vraisemblable, et il en est une bien plus naturelle , qui consiste a supposer que le mot par lequel ou a d'aLord dé- signé, dans les pays allemands, non le véritable Musr, qui n'y a été connu que fort taid, mais l'odeur musquée , en géné- ral , a été tiré du nom de l'animal qui la présente à un lies liaut degré. Par la suite , on aura étendu l'acception de ce mot; et c'est par abus qu'on l'aura attribué enfin exclu- sivement au musc du Clievrotain. Au reste, le même trans- port a eu lieu dans d'autres pays, où le musc a reçu le nom de castouri , parce que le castoreum y avait été long-temps le t\pe des odeurs musquées. Dans les contrées de l'Europe où l'on ne connaissait point le Bison et très peu le Castor, le Musc a icçu des noms dérivés de ceux qu'il poite dans lu langues asiatiques, et ces derniers noms , pour le remarquer en passant, rappellent lesrappoits qu'a la substance odo- rante avec l'appareil génital de l'animal qui la fournit. 584 BIS peler se présente sans être accompagné d'une indication de caractères; mais, même quand cette indication s'y trouve jointe, nous ne la pouvons accepter qu'avec une extrême ré- serve, puisque nous savons comment on pro- cédait dans cet âge du demi-savoir, cent fois pire que l'ignorance. Au lieu de donner les résultats de ses propres observations ou les renseignements qu'il aurait pu recueillir des chasseurs et des habitants de la campa- gne, l'écrivain qui voulait faire connaître un animal puisait à des sources qu'il re- gardait comme beaucoup plus respectables , et allait chercher dans quelque manuscrit incorrect de Pline ou de Solin la description correspondant au nom qu'il avait adopté. C'est ainsi que le naturaliste romain ayant parlé des jubatos Bisontes, Boethius, qui dé- signait, sous le nom de Bisons, les Boeufs sau- vages de l'Ecosse , n'hésita pas à leur donner une crinière de Lion. Ces Bœufs cependant, comme on le sait aujourd'hui , n'ont rien de commun avec les Bœufs à crinière, et appar- tiennent à la même souche que notre bétail domestique. Une extension plus judicieuse du mot Bi- son fut faite à une époque postérieure. Les Espagnols, qui pénétrèrent vers le milieu du xvie siècle dans le bassin du Mississipi , y trouvèrent une espèce de Bœufs , le Buffalo des Anglo-Américains, qui offrait avec l'es- pèce de l'Aurochs une telle ressemblance dans tous les caractères extérieurs, qu'elle pouvait, qu'elle devait même d'abord n'en être consi- dérée que comme une variété. En effet , si les descriptions des parties externes et les fi- gures du nouvel animal permettaient d'a- percevoir entre lui et l'Aurochs quelques dif- férences, telles que la brièveté des jambes, de la queue, le moindre développement du train de derrière, etc., ces différences n'é- taient pas plus grandes que celles qu'on ob- serve entre deux races sauvages appartenant à une même espèce, mais habitant des pays éloignés l'un de l'autre. Plus tard , à la vé- rité , on reconnut que le nombre des côtes n'était pas le même chez les deux animaux; on les considéra comme spécifiquement dis- tincts, et l'on sentit la nécessité de ne plus les confondre sous un même nom ; mais, par une de ces bizarreries qui ne sont que trop com- munes en histoire naturelle, ce fut l'espèce du Nouveau -Monde qui conserva le nom BIS donné originairement à l'espèce de l'ancien continent. Quoi qu'il en soit, ces deux espèces offrent entre elles beaucoup de traits de ressem- blance; elles forment un groupe bien tran- ché , qu'on peut avoir besoin de considérer isolément, et pour lequel il est bon d'avoir une dénomination commune. Quelques na- turalistes les désignent collectivement sous le nom de Bisons-, mais c'est une mauvaise pratique que de faire ainsi d'un mot une dou- ble application, puisque le lecteur est souvent embarrassé pour savoir si ce mot doit être pris dans le sens le plus général ou dans le sens le plus restreint. Le mot Bisoncidées, employé par d'autres zoologistes, ne laisse pas l'esprit en suspens, mais il prête à une autre objection , car la terminaison en idées est, en quelque sorte, consacrée par l'usage aux noms de famille, et ne parait guère con- venable pour un petit groupe qui ne s'élève pas même au rang de sous-genre. Je propo- serai d'y substituer le mot Bonase , employé par Aristote , qui a donné la première et la seule bonne description de l'Aurochs que nous trouvions dans les auteurs anciens. C'est à ce mot (1) que je placerai ce que j'aurai à dire des caractères communs aux deux espèces , et de ceux qui caractérisent chacune d'elles en particulier. (Roulun.) BISOTTE. bot. pu. — Nom vulgaire de Y ytijaricut livescens. BISPÉNIEXS [bis, deux îois; pénis, pénis). rept. — C'est le troisième et dernier ordre de la sous-classe des Beptiles, établi par M. de Blainville pour les Sauriens et les Ophi- diens , qu'il réunit dans uti même groupe, à cause de leurs affinités organiques , et qu'il désigne sous le nom de Bispèniens, par suite de la disposition double de l'organe excita- teur du mâle. (C. d'O.) BISSE, ois.— Synonyme de Bouge-Gorge. Voyez RUBIETTE. BISSE-MOBELLE. ois. — Nom vulgaire de la Fauvette traîne-buisson , Moiacilla mo~ dularis. Voyez accenteur. BISSETet BISSUS. bot. cr.— Synonyme de Byssus* BISSOLITHE. min. — Voyez byssolitiie. BISSOUBDET. ois. — Nom vulgaire du Troglodyte. (,) Voi, nuls Aurochs , rUjtrp , Bl»ffa BIT BISSOUS. mam. — Synonyme vulgaire de Lapin. BISSUS. bot. cf. — Voyez byssus. BISTARDE ou BITABDE. ois. — Syno- nyme d'Outarde. BISTON (fils de Mars), ins. — Leaeh dé- signe ainsi un g. de Lépidoptères nocturnes , déjà nommé Amphidasis par les entomolo- gistes allemands, Voyez ce mot. (D.) BISTORTE ( bis , deux fois ; tonus , tor- tueux), bot. pu. — Nom vulgaire d'une es- pèce du g. Polijgonum. BISTOURNÉE. moll. — Nom vulgaire d'une coquille du g. Arche, Arca lortuosa. Oken en a fait un g. distinct des Arches sous le nom de Trisis. (C. d'O.) BISTROPOGON. bot. ph. — Voyez bys- TROPOGON. (C. L.) 'BISULFURE DE CUIVRE, min.— Voyez CUIVRE et SULFURES. (DEL.) BISULQUES {bis, deux fois ; sulcus, sillon). mam. — Animaux à deux sabots principaux, tels que les Ruminants. BITABDE. ois. — Voyez bistarde. BITESTACÉS. Bitestaceus {bis, deux fois ; testa, coquille), crust. — Nom sous lequel on a désigné les Crustacés de l'ordre des Bran- chiopodes, dont le corps est recouvert d'un double bouclier semblable à une coquille bi- valve; tels sont les Cypris, les Daphnies, etc. (C. d'O.) BITOMA {bis, deux fois ; -o^', portion ; te nom fait allusion aux deux articles de la massue des antennes), vas. — Genre de Co- léoptères létramères, famille des Xylopha- ges, tribu des Trogossitaires, établi par Herbst aux dépens du g. Lyclus, Fabr. Il n'en dif- fère que parce que les espèces qui le compo- sent ont les antennes plus courtes et les man- dibules cachées ou peu découvertes. M. De- jean, dans son dernier Catalogue, y rapporte 8 espèces , dont 7 d'Amérique et une seule d'Europe. Cette dernière est le Lyclus cre- natiis Fabr. , qu'on trouve sous les écorces aux environs de Paris; elle est figurée dans Panzer (Hisl. ins. , t. I, tab. 24). M. Guérin- Méneville, dans son Iconographie du Règne animal de Cuvier, pi. 41 , fig. 5, en figure une espèce nouvelle qu'il nomme B. unicolor. Latreille avait changé le nom de ce g. en ce- lui de Ditoma comme plus correct ; mais ce- lui de Bitoma a prévalu. (D.) BITOME. Bilomus {bis , deux fois ; to^o; , t. II. BIT 585 division, section), moll. — Coquille micros- copique que Soldani prétend avoir trouvée en abondance dans la Manche, où personne ne l'a retrouvée depuis , et que Monlfort a prise pour type du g. Bitome , sur une figure de Soldani. L'adoption de ce g. est ajournée jusqu'à ce que son existence soit bien con- statée. (C. d'O.) BITOB ou BITOUR. ois.— Nom vulgaire du Butor. BITRISCHUS. ois. — Synonym* de Roi- telet. "BITTACOMORPIIE. Biltacomorpha {Bit- tacus , nom d'un g. de Névroptères ; popepv) , forme), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, division des Némocères , famille des Tipulai- res, tribu des Terricoles, établi par M. West- wood sur une seule espèce , Ptychoptera cla- vipesde Fabricius.et adopté par M. Macquart dans son Suppl. à l'Hist. nat. des Diptères , t. II, p. G48. L'espèce unique., sur laquelle ce g. a été fondé, est remarquable par la longueur inusi- tée de l'abdomen ; par la conformation de ses pieds en massue, et par les nervures des ailes. En voici une courte description : longueur, 8 lignes ; obscure ; thorax à bandes ; côtés et écusson blancs; jambes à bandes blanches; 1" art. des tarses longs, à base blanche. Elle est de l'île de Terre-Neuve , Amérique bo- réale. (D.) BITTAQUE. Binacus. ins.— Genre de la fa- mille des Panorpiens, de l'ordre des Névrop- tères, établi par Latreille aux dépens du g. Panorpa , Lin., et adopté par tous les ento- mologistes. On ne connaît encore que quatre espèces de ce genre , dont le type est le B. tipularius { Panorpa tipularia Lin., Fab.), qui habite la France et tout le midi de l'Europe, et offre en- tièrement l'aspect d'un Tipule (g. de l'ordre des Diptères). (Bl.) "BITTERSALZ, c'est-à-dire Sel amer. min. — Synonyme d'Epsomile ou Sulfate de magnésie. Voyez sulfates. (Del.) BITTEBSPATH, c'est-à-dire Spath amer. min. — Synonyme de Dolomie ou Carbonate de chaux et de magnésie. Voyez carbonates. (Del.) BITUBULITE. Bitubulites {bis, deux fois; tubulus, tube, petit tuyau), moll. foss. — Blu- menbach a donné ce nom à un fossile 1res singulier trouvé dans le calcaire d'Heinbcr 37" 580 BIT BIT près de Gœttinguc. Ses affinités sont encore inconnues ; car on ne sait si l'on peut le re- garder comme un fossile ou s'il appartient à une autre classe. C'est sans fondement que M. Schlotheim le rapproche des Hippurites de Lamarck. (C. DÎO.) BITUME, min. — Les Bitumes sont des .substances liquides ou visqueuses , qui pa- raissent formées d'après les lois de la com- position organique , et sont beaucoup plus analogues aux huiles et aux poix végétales qu'aux minéraux proprement dits. Ces ma- tières, qui ne cristallisent pas, et dont la nature chimique n'est pas bien définie , échappent complètement à la méthode mi- néralogique , dans laquelle on ne les admet, que par tolérance : on ne peut donc les dé- crire qu'à la manière des substances orga- niques naturelles, surtout à l'aide de leurs propriétés chimiques. Les Bitumes sont des substances combustibles, composées de car- bure d'hydrogène , seul ou uni à un principe oxygéné. Ils sont tantôt liquides et plus ou moins transparents, tantôt mous comme de la poix , quelquefois solides ; mais , dans ce dernier cas, ils sont très friables, se pulvé- risent facilement entre les doigts , et se ra- mollissent à une température peu élevée. Tous s'enflamment aisément et brûlent avec flamme et fumée épaisse , en dégageant une odeur forte qui leur est particulière. Leur pe- santeur spécifique varie de 0,7 à 1,2 , ce qui l'ait que la plupart du temps ils surnagent à la surface de l'eau : ils sont généralement de couleur brune ou noire. On les divise en plusieurs sous-espèces , ou variétés princi- pales , entre lesquelles il existe des passages : le Naphte, le Pétrole, le Malthe et l'As- phalte. 1" Le Naphte. Erdœl , W. C'est le Bitume le plus rare. Il est parfaitement fluide à la température ordinaire , diaphane, d'un blanc jaunâtre, très inflammable; il suffit d'en approcher un corps embrasé pour qu'il prenne aussitôt feu comme de l'Alcool. Il donne une flamme bleuâtre , une fumée épaisse , et ne laisse aucun résidu. Lorsqu'il est exposé à l'air pendant long-temps , il s'é- paissit et se change en Pétrole. Le Naphtc pur ou distillé parait être isomère avec le percarbure d'hydrogène des chimistes. 2° Le Pétrole (c'esl-à-dirc huile de pierre) est de couleur brune ou d'un rouge noi- râtre , d'une consistance visqueuse plus ou moins épaisse, et d'une fluidité qui aug- mente par la chaleur. C'est le Bitume li- quide le plus commun ; il diffère du Naphte, en ce qu'il laisse pour résidu de la distilla- lion une matière bitumineuse non volatile , qui parait être identique avec le Malthe. 3° Le Malthe ou Phsasphalte (l'Asphalte du commerce) : sorte de Bitume glutineux , de poix ou de goudron minéral , qui se dur- cil par le froid et se ramollit par la chaleur. Il se fond toujours dans l'eau bouillante ; il est soluble dans l'Alcool , dans le Naphte et dans l'huile de térébenthine. Sa composition n'est pas encore bien connue. 4° h' Asphalte. Le Bitume de Judée ; le Karabé de Sodome ; le Bitume des Momies. Il est solide, d'un noir brunâtre, très fragile, à cassure vitreuse largement conchoidale. Il est connu de temps immémorial , et il pro- vient principalement, ainsi que l'indique son nom, du lac Asphallile ou de la mer Morte en Judée. Il ne fond pas à la tempé- rature de l'eau bouillante, mais il est fu- sible à une température plus élevée, et il est insoluble dans l'Alcool. Il est formé de carbone, d'hydrogène et d'oxygène, dans des proportions qui ne sont pas encore bien dé- terminées. On a beaucoup discuté sur l'origine des Bitumes, et l'opinion la plus accréditée jus- qu'ici était qu'ils provenaient du règne vé- gétal , et résultaient d'une sorte de distilla- tion jiaturelle des Houilles. La ressemblance qui existe entre certains Bitumes naturels et les matières bitumineuses qu'on extrait de la Houille appuyait fortement cette idée ; mais elle était sujette à d'assez grandes dif- ficultés, par l'impossibilité où l'on se trou- vait d'expliquer d'une manière satisfaisante l'immense quantité de Bitumes répandue à la surface de la terre, l'existence de ces ma- tières dans les roches ignées, les filons, les terrains antérieurs à la Houille, et enfin les rapports constants qu'on remarque en- tre le gisement des Bitumes et les dépôts de Sel, de Gypse et de Soufre, les salses, les éruptions gazeuses , les sources thermales et minérales : aussi les géologues pensent-ils aujourd'hui que les Bitumes sont, comme ces dernières substances, des produits vol- caniques indirects, ou une nouvelle sorte de manifestation de l'activité de ces causes sou- BIT HIV 587 lorraines, qu'on désigne généralement sous le nom d'agents platoniques. Les Naphtes ou Pétroles accompagnent presque toujours les salses ou les dégage- ments de gaz hydrogène carboné, qui s'é- chappent en différents lieux de l'intérieur de la terre. On tonnait des sources de Pétiole à Miano , près de Panne; au montZibio, près de Sassuolo, dans le Modénais ; en Tos- cane, au nord des salses de Barigazzo et de Pietta-Mala; en Sicile, près de Girgenti ; en France; à Gabian , près de Pézénas , dans le département de l'Hérault, et à Bechelbrunn, en Alsace; à l'île de Zante, dans des lacs ou bassins naturels; au Caucase, en Perse, dans l'Inde, au Japon et en Chine. Une des localités les plus célèbres est le Schirvan, aux environs de Bakou et de la presqu'île d'Abchéron, sur la mer Caspienne. — On em- ploie le Xaphte pour l'éclairage ; on le fait entrer dans la composition de certains ver- nis et de quelques préparations pharmaceu- tiques. On s'en sert aussi dans les labora- toires pour conserver le Potassium, en le mettant à l'abri du contact de l'air et des corps oxygénés. Le Malthe ou Pissasphalte se trouve dans une grande partie des lieux où se rencontre le Pétrole ; il s'écoule par les fissures des ro- ches , et couvre souvent la surface du sol environnant d'un enduit visqueux et mame- lonné. Il imprègne beaucoup de roches, par- ticulièrement dans le sol tertiaire , et consti- tue ce qu'on appelle les Grès, les Sables, les Calcaires bitumineux, les Argiles et Jlo- lasses bitumineuses, etc. Il forme des gîtes assez considérables à Orthez et Caupenne , près de Daz ; à Pyrimont et Seissel , près de la perte du Rhône ; à Lobsann , dans le dé- parlement du Bas-Rhin ; à Pont-du-Chàleau, en Auvergne , et au Puy de la Pège , où il imprègne des vakes et tufs basaltiques, etc. La plupart de ces Bitumes sont employés au- jourd'hui, à Paris, pour le dallage des ponts et des trottoirs. On s'en sert aussi pour la couverture des édifices et des terrasses, et on cherche en ce moment à les appliquer à la confection d'une nouvelle espèce de chaus- sée pour les voitures. En les mêlant à des fragments de pierres meulières, on en fait des pavés très solides, auxquels on donne une forme rectangulaire; on les pose ensuite les uns à côté des autres sur une couche de sable et de ciment bien dressée , puis on les réunit en un tout imperméable en faisant couler entre leurs joints du Bitume fondu. L'Asphalte proprement dit abonde par- ticulièrement en Judée; les anciens Egyp- tiens en faisaient usage dans la préparation de leurs momies. Il s'élève continuellement du fond du lac Asphallite à la surface des eaux, où il arrive dans un certain état de mollesse ; les vents le poussent ensuite dans les anses et les golfes où on le recueille. Par l'exposition à l'air, il prend plus de con- sistance. On voit par un passage de Slra- bon que les anciens le regardaient comme un véritable produit volcanique , et cette opinion est d'accord avec celle de la plupart des géologues modernes. On trouve aussi de l'Asphalte en d'autres lieux , où il se produit également à la surface des eaux; tel est en- tre autres un lac de 3 milles de tour, qui existe dans l'île de la Trinité. Enfin , on ren- contre, mais en petite quantité, des sub- stances bitumineuses analogues à l'Asphalte, noires, brunes ou rougeâlres, qui accom- pagnent diverses substances des filons et des terrains de cristallisation, telles que le Quartz , la Barytine , le Calcaire , la Ga- lène, etc. (Del.) BITUME ÉLASTIQUE, min. — Voijkz É LATERITE. BITUME DE JUDÉE, mu. — Voyez bi- tume ASPHALTE. BITUME DES MOMIES. MIN. — Voyez BITUME ASPHALTE. BITUME BÉSI1MTE. min. — Voyez ke- TINASPHALTE. (DEL.) BITUBE. uns. — Voyez byture. *BIUS (/3toç, vie), ins. — Genre de Coléop- tères hétéromères, famille des Ténébrioniles, établi par M. Dejean, dans son dernier Cata- logue, pour y placer une seule espèce re- tranchée par lui du g. Doros de Herbst. Celte espèce est le Trogosita thoracina Fabr. , de la Suède. (D.) BIVAI. ois. — Nom vulgaire du Pic vert, Picus viridis L. BIVALVES. Bivalves (bis, deux fois ; valva, valve), zool., bot. — Les conchyliologisles ont presque tous introduit, dans leurs classifica- tions, le nom de Bivalves, qu'ils ont appliqué à des groupes plus ou moins limités des Co- quilles à deux battants. Les détail* relatifs à 588 BIX MX celte dénomination se trouveront à l'article mollusques, auquel nous renvoyons. Les botanistes appliquent ce nom aux capsules formées de deux parties ; tels sont, par exemple, la capsule du Lilas, les noyaux des Drupes , etc. (C. d'O.) BIVAIA. MAM. — f^oyez boeuf. BIVET. moll. — Synonyme du Cancella- ria cancellala Lam. BÏVON/EA (Bivona Bernardi, botaniste sicilien), bot. pu. — Ce genre, formé par De Candolle {Sysi. 2, 154), appartient à la famille des Crucifères, tribu des Notorhizées-Angus- tiseptées, et ne renferme qu'une espèce, le B. haea DC. C'est une petite plante annuelle ( Thlaspi luieum Biv. Cent. 1 , 78), glabre, glauque, débile, haute à peine de quelques centimètres, et croissant en Sicile, sur les flancs des montagnes arides. Ses fleurs sont petites, jaunes, en grappes terminales; sa lige, à peine rameuse, filiforme, porte des feuilles alternes, cordiformes-amplexicaules; les bases grossièrement dentées, sessiles su- périeurement. Introduite, en 1829, dans les jardins anglais. (C. L.) *BIVOl\I/EA (nom propre), bot. pu. — Ce genre, dédié par Rafïnesque à un botaniste sicilien , Bivona Bernardi , dont un autre genre a conservé le nom , comprenait plu- sieurs espèces de Jatropha , et répondait au Cnidoscolus de Pohl. Koy. ce mot. (Ad. J.) *BIVOI\LEA (Bivona Bernardi, botaniste sicilien ). bot. pu. — Ce genre, formé par Mo- cino et Sessi {FI. mex. ined.) , est rapporté en synonymie au g. Cardioiœma, DC. (C. L.) BIWALDIA, Scop. bot. pu. — Synonyme présumé de Garcinia. BIXA. bot. ph. — Yieux nom du Rocou , devenu le nom scientifique de cet arbuste. *BIXACÉES. Bixiuèts. bot. ph.— La fa- mille de plantes dicotylédones polypétales hypogynes ainsi appelée a été différem- ment circonscrite par plusieurs auteurs. Le genre qui lui a donné son nom et plusieurs autres voisins étaient, dans le principe, pla- cés à la fin des Tiliacées , dont on les a sépa- rés ensuite d'après plusieurs considérations , dont la principale est leur placentation parié- tale ; mais elle est souvent telle aussi dans les Tiliacées, où les placentas, il est vrai, s'ap- prochent plus de l'axe, mais sans se confon- dre. M. Endlichera élargi le cadre des Bixi- nées , en y faisant entrer les Flacourtianées , qui s'en distinguent par la multiplicité de leurs styles ou de leurs stigmates sessiles. Mal- gré les intimes rapports de ces deux grou- pes , nous continuerons à les séparer, en con- servant aux Bixacées à peu près les mêmes limites que leur avait données leur auteur M. Kunth , et alors nous leur assignerons les caractères suivants : Fleurs hermaphrodites ou rarement unisexuelles par avortement. Cajice de 4-7 folioles entièrement distinctes ou soudées entre elles à la base , à préflorai- son imbriquée. Pétales en nombre égal , al- ternant avec elles, ou quelquefois nuls. Eta- mines en nombre indéfini , à filets libres insérés sur un large disque qui occupe le fond du calice , et leur donne ainsi souvent l'apparence d'une insertion périgynique ; anthères biloculaires. Ovaire libre, sessile contenant des ovules nombreux attachés à 4- 7 placentas pariétaux dans une loge unique. Style simple , indivis ou partagé au sommet en 2-4 branches. Fruit capsulaire ou charnu renfermant, comme l'ovaire, plusieurs graines fixées à des placentas saillants sur la paroi in- terne en lignes longitudinales, ascendantes , enveloppées d'un tégument pulpeux , sous lequel on trouve un test crustacé, doublé d'une mince membrane , un périsperme charnu plus ou moins épais , et dans celui-ci un embryon droit eu légèrement courbé , à cotylédons foliacés, à radicule dirigée vers le hile. — Les Bixacées sont des arbres ou des arbrisseaux croissant entre les tropiques , la plupart en Amérique, quelques uns dans les îles d'Afrique ou d'Asie. Leurs feuilles sont alternes, simples , entières , souvent parse- mées de points glanduleux, transparents, posées sur des pétioles quelquefois munis , quelquefois dépourvus de stipules. Les pé- doncules axillaires , solitaires ou réunis plu- sieurs ensemble, quelquefois ramifiés par di- chotomies , ou en grappes , ou en panicules , portent en conséquence une seule ou plu- sieurs fleurs , et les pédicelles sont accompa- gnées de bractées. Le plus souvent la plan'* est glabre; lorsqu'elle se couvre de poils, ils sont ordinairement étoiles. Genres. 1° Fruit déhiscent. Fleurs hermaphrodites. Bixa, L. — Eclnnocarpus, Bl.— Trichos- permum , Bl. — Lindackeria, Prcsl. — Denhu- mia, Meisn. (Leucocarpon, Ach. Rich.l BLA «LA 581) 2" Fruil indéhiscent. Fleurs assez souvent unisexuelles. Carpolroche , Endl. (Meyna, Radd. non Aubl.) — Oncobu, Forsk. (Lundra, Thonn. et Schum. ). — Phoberos , Lour. (Rhinan- tiieia , Bl. — Scolopia , Sehreb. ) — Ludia . Lam. — Lœtia, Lœffl. ( Thamnia, P. Br. — Ucllwingia, Adans. ) — Prockia, P. Br. — 7'iiiodia, Benn. (Liglifoolia,S\x.) — Aphloia, Benn.— Banara, Aubl. (Ascra, Sch. — Boca, FI. flum.) — Kuhlia, kunth. — Azara, Ruiz et Pav. ( Silewa , Berter. ) — Pineda , Ruiz et Pav. — Christannia , Presl. — Dasyau- iliera, Presl. (Ad. J.) BIXINÉES. bot. pu. — Voyez bixacées. BIZAAM. mam. — Voyez bisaam. BIZE, Rond, poiss. — Synonyme de Sarde, tScomber sarda de Bloch. *BIZIURA, Leach. ois. — Genre démem- bré des Hydrobates de Temminck et des Ma- rieuses de Cuvier, ayant pour type l'Hydro- bate à fanon, Hydrobaïus lobaïus Tem. (Pi. vol. 40G), de la Nouvelle-Hollande. Ce genre ou sous-genre faisant partie de notre sous-famille des Fuligulinées , nous renvoyons à ce mot, où nous indiquerons les divers genres ou sous-genres qui en font par- tie. (Lafr.) #BLABERUS {t)l brun foncé, et pieds de devant noirs. La fe- melle est beaucoup plus petite que le mâle. Cet animal se trouve dans l'Amérique septen trionale, dans le Labrador et le pays des Es- quimaux ; il est carnassier ethabite un terrier. Lahontan , qui en parla le premier, le com- parai t au Blaireau. Des peaux envoyées du Ca- nada , il y a quelques années, au Muséum d'histoire naturelle, ne laissent plus de doute, à mon avis, sur l'identité du Carcajou avec no- tre Blaireau. Il ne nous reste donc plus à dé- crire qu'une seule espèce ; car cette prétendue distinction du Blaireau-Chien et du Blaireau- Cochon , n'est fondée que sur des contes de chasseurs. Le Blaireau commun (Mêles vulgaris Desm . —Ursus mêles Lin.) a 0,n'65ou 1,">00 ; est d'un gris brun en dessus, noir en dessous; il a, de chaque côté de la tète, une bande longitudinale noire, passant sur les yeux et les oreilles , et une autre bande blanche sous celles-ci, s'é- tendant depuis l'épaule jusqu'à la moustache. Sa démarche est lourde , gênée , à cause de la brièveté de ses jambes, et sou ventre, ca- ché sous de longs poils, a presque l'air de toucher à terre. Ses doigts sont engagés dans la peau. Sa queue, à peu près de la longueur de sa tête, a 15 vertèbres; enfin, on lui compte 1 5 côtes, c'est-à-dire une de plus qu'au Balon et au Coati, et une de moins qu'au Glouton. Cet animal se trouve dans toute l'Europe et l'Asie tempérée, ainsi que dans le nord de l'Amérique si, comme je le pense, le Carca- jou n'en est qu'une simple variété; il n'est pas rare en France , même dans les bois des environs de Paris. Buffon, qui se trompait si rarement toutes les fois qu'il pouvait voir par ses propres yeux, en a fait un portrait qui ne laisse rien à désirer: « Le Blaireau, dit-il, est un animal paresseux, défiant, solitaire, qui se retire dans les lieux les plus écartés, dans les bois les plus sombres, et s'y creuse une demeure souterraine; il semble fuir la so- ciété , même la lumière , et passe les trois quarts de sa vie dans ce séjour ténébreux , dont il ne sort que pour chercher sa subsis- tance. Comme il a le corps allongé, les jam- bes courtes, les ongles, surtout ceux des pieds de devant, très longs et très fermes, il a plus de facilité qu'un autre pour ouvrir la terre, y fouiller, y pénétrer, et jeter derrière lui les déblais de son excavation, qu'il rend tor- 592 15LA tueuse, oblique, et qu'il pousse quelquefois fort loin. Le Renard, qui n'a pas la même fa- cilité pour creuser la terre, profite de ses tra- vaux : ne pouvant le contraindre par la force, il l'oblige par adresse à quitter son domicile, en l'inquiétant, en faisant sentinelle à l'en- trée, en l'infectant de ses ordures; ensuite il s'en empare, il l'élargit, l'approprie et en fait son terrier. Le Blaireau , forcé à changer de manoir, ne change pas de pays ; il ne va qu'à quelquedistance travailler sur nouveaux frais à se pratiquer un autre gîte , dont il ne sort que la nuit, dont il ne s'écarte guère, et où il revient dès qu'il sent quelque danger. Il n'a que ce moyen de se mettre en sûreté , car il ne peut échapper par la fuite : il a les jam- bes trop courtes pour pouvoir bien courir. Les Chiens l'atteignent promptement lors- qu'ils le surprennent à quelque dislance de son trou ; cependant il est rare qu'ils l'arrê- tent tout-à-fait et qu'ils en viennent à bout, à moins qu'on ne les aide. Le Blaireau a les poils très épais, les jambes, les mâchoires et les dents très fortes , aussi bien que les on- gles; il se sert de toute sa force, de toute sa résistance et de toutes ses armes, en se cou- chant sur le dos, et il fait aux Chiens de pro- fondes blessures. Il a d'ailleurs la vie très dure; il combat long-temps , se défend cou- rageusement, et jusqu'à la dernière extré- mité. » Le mâle et la femelle vivent solitairement, chacun de son côté. Celle-ci met bas en été, et fait 3 ou 4 petits, dont elle a le plus grand soin. Elle leur prépare un lit avec de l'herbe douce qu'elle a l'industrie de réunir en une sorte de fagot qu'elle traîne entre ses jambes jusqu'à son terrier. Lorsque ses petits sont un peu forts, elle va chasser dans les environs de son habitation , et leur apporte le produit de ses recherches pour les habituer peu à peu à une nourriture solide ; mais alors elle les fait sortir sur le bord du terrier, afin de n'en pas salir l'intérieur par les débris des repas ; car ces animaux tiennent leur logis avec la plus grande propreté, ce qui ne les empêche pas d'avoir presque tous la gale, au moins en France. Pris jeune , le Blaireau s'appri- voise au point de suivre son maître , d'obéir à sa voix, déjouer avec les Chiens de la mai- son, et de se familiariser avec tout le monde, sans jamais devenir ni voleur, ni gourmand ni importun. Il est d'autant plus aisé à nour- BLA rir qu'il mange indistinctement tout ce qu'un lui présente. Le Blaireau est carnassier, mais moins ce- pendant que son systèmedentairc ne devrait le faire en ire. Il ne vit guère de proie que lors- qu'il ne trouve plus de baies et autres fruits charnus. Dans ce cas , il chasse aux Mulots , aux Grenouilles , aux Serpents ; il déterre les nids de Guêpes pour en manger le couvain ; il tâche de surprendre la Perdrix sur son nid ; il creuse dans les garennes pour s'emparer des Lapereaux; enfin, quand toutes ces ressources lui manquent, il se contente de Sauterelles, de Hannetons et de Vers de terre qu'il aime beaucoup. Plein d'intelligence, rusé, très défiant, le Blaireau ne donne que très rarement dans les pièges qu'on lui tend. Si l'on a tendu un lacet à l'entrée de son terrier, il s'en aper- çoit aussitôt, rentre dans sa demeure, et y reste renfermé cinq à six jours, s'il ne peut, à travers des rochers, se creuser une autre issue ; mais , pressé par la faim , il finit par se déterminer à sortir. Après avoir long- temps sondé le terrain et observé le piège, il se roule le corps en boule aussi ronde que possible; puis, d'un élan, il traverse le lacet en faisant ainsi trois ou quatre culbu- tes, sans être accroché, faute de donner prise au- fatal nœud coulant. Ce fait, tout ex- traordinaire qu'il est, est regardé comme certain par tous les chasseurs allemands. Si l'on veut forcer un Blaireau à sortir de son terrier en l'enfumant, ou en y faisant péné- licr un Chien , le malicieux animal ne man- que jamais de faire ébouler une partie de son terrier , de manière à couper la commu- nication entre lui et ses ennemis. Les Allemands ont , pour la chasse du Blaireau , la même passion que les Anglais pour celle du Renard ; mais ils satisfont leur goût avec beaucoup plus de simplicité. En automne, trois ou quatre chasseurs parlent ensemble, à nuit close, armés de bâtons et munis de lanternes ; l'un d'eux porte une fourche, et les autres conduisent en laisse deux Bassets et un Chien courant bon quê- teur. Ils se rendent dans les lieux qu'ils sa- vent habités par des Blaireaux, et à proximité de leurs terriers; là, ils lâchent leur Chien courant, qui se met en quête el a bientôt ren- contré un de ces animaux. On découple les Bassets, on rappelle le courant, et l'on se met «LA a la poursuite de l'animal, qui ne tarde pas à être atteint par les Chiens, et qui se défend vigoureusement des dents et des griffes. Le chasseur qui porte la fourche la lui passe au cou, le couche et le maintient, à terre , pen- dant que les autres l'assomment à coups de bâton. Si on veut le prendre vivant, on lui enfonce, au-dessous de la mâchoire inférieure, un crochet de fer emmanché d'un bâton , on enlève l'animal, on le bâillonne, et on le jette dans un sac. Sa graisse passait autrefois pour avoir de grandes vertus médicales ; aujour- d'hui on ne se sert plus que de sa peau , qu'on emploie pour couvrir les colliers des Chevaux de trait. (Boitard.) 'BLAIREAUX FOSSILES. PALÉONT.-Des ossements de ce genre de Carnassiers se ren- contrent dans le diluvium des cavernes. Ro- senmiiller compte le Blaireau au nombre des animaux de la caverne de Gaylenreuth en Franconie. Mil.Dubreuil et Marcel de Serres en ont découvert dans celle de Lunel-Viel, département de l'Hérault ; M. Billaudel en a recueilli, dans celle de l'Aviso à Saint-Macaire, département de la Gironde, une mandibule représentée par 31. de Blainville, pi. 12 de son Ostéographie des petits Ours. M. Mac- Enry en cite une demi-mâchoire inférieure trouvée dans la caverne de Kent. M. Schmer- ling en a rencontré dans les cavernes de la province de Liège. On n'a pas signalé de différences entre ces ossements de Blai- reaux et ceux de l'espèce vivante , soit que réellement il n'y en ait aucune , soit que ces os, jusqu'ici en petit nombre , n'aient point encore pu être comparés d'une manière suf- fisante. Il parait que ce genre se trouvait déjà dans la Faune dont les terrains ter- tiaires nous ont conservé les restes ; car M. Morren a découvert aux environs de Bruxelles, au milieu de strates d'un calcaire grossier, enfouies sous des bancs de Silex cor- né, une tête et plusieurs parties du squelette d'un carnassier qu'il croit être une espèce distincte de Blaireau. Nous proposons de don- ner à cette espèce le nom de M des M or- rem. Ces os étaient mélangés avec des osse- ments de Batraciens, d'Ophidiens, d'Oiseaux et des dents de Squales. (L. d.) BLAIRIA, et non BL.4ERIA (P. Blair, bo- taniste anglais), bot. pu. — Ce genre, de la famille des Éricacées-Éricinées , a été fondé par Linné, et comprend environ une dou- t. u. «LA 593 zaine d'espèces, presque toutes cultivées dans les jardins d'Europe. Ce sont de jolis petits arbustes du Cap, ayant tous le port des Erica. Ce genre est séparé en deux sections par Ben- tham, qui sont Lepioblairia et Pycnoblairia. f'oyez ces mots. Ce nom a été donné aussi à un genre de la famille des Verbénacées, formé par Hous- ton, et réuni comme synonyme au genre Priva d'Adanson. (C. L.) BLAKEA (Martin Blake, d'Antigoa , pro- moteur des sciences), bot. pu. — Genre fort remarquable de la famille des Mélastoma- cées , tribu des Miconiées , formé par Linné , et renfermant environ une quinzaine d'es- pèces, ayant toutes un port agréable, et de grandes et belles fleurs roses. On réunit à ce genre les g. Topobea, Aubl.; Valdesia, Buiz et Pav. ; Bellucia et Drepanandrum , Ncck. ; Apaïuia, Desv. (roi/, ces mots). Les Blakea sont des arbres ou des arbrisseaux de l'Amé- rique tropicale; à feuilles opposées, pétio- lées, 3-5-nervées, coriaces, glabres en des- sus, brillantes, très ordinairement couvertes en dessous d'un lomemum épais, ferrugi- neux ; les fleurs sont portées sur des pédon- cules axillaires, cylindriques, nus, opposés ou solitaires. L'espèce la plus connue, le B. ninervia L., est cultivée depuis long-temps dans nos serres. On y en possède également une seconde, le B. quinquenervia (Bellucia, Neck.). (C. L.) BLARSTONIA. bot. ph. — Voy. blacks- TONIA. BLARWELLIA ( nom propre ). bot. pu. — Genre formé par Gartner , et regardé comme synonyme du g. Palladio de La- marck. (C. L.) BLAMAREE. bot. ph. — Nom vulgaire du Mais , dans quelques uns de nos départe- ments méridionaux. BLANC. Albus. bot. — Maladie qui se manifeste sur les feuilles des végétaux sous la forme d'une poussière blanche. On en dis- tingue deux sortes : le Blanc sec , qui n'at- taque pas toujours le végétal entier , est at- tribué à un champignon parasite , de la fa- mille des Urédinées. Rarement il cause la mort de la plante sur laquelle il s'est établi ; l'Absinthe, les Rosiers, la Ballotte noire et le Cytise , y sont très sujets. Le Blanc mielleux, lèpre, ou Meunier, estime substance blan- châtre , visqueuse, qui suinte à travers le* 38 594 BLA pores des feuilles, et détermine presque tou- jours l'avortement des bourgeons ; les arbres fruitiers en sont souvent attaqués. (C. d'O.) BLANC-AUNE. bot. pu.— Nom vulgaire de l'Alizier. BLANC-BOIS. bot. pu. — Voyez bois BLANC. BLANC D'ABGENT. bot. cr. — Syno- nyme d' Ayuricus argyraceus. BLANC D'EAU, bot. ph. — Nom vulgaire du Nymphéa alba. BLANC DE BALEINE, zool. — On dé- signe sous ce nom, et sous ceux de Céline, d' Aiipocire et de Spermacetit une substance solide, grasse, friable, d'un aspect nacré, et légèrement odorante qui se trouve en sus- pension dans l'huile grasse qui entoure le cerveau du Cachalot,- et dont les fonctions semblent être de lubrifier cet organe. Le Diane de Baleine fusible à 45° est insoluble dans l'Eau, mais très soluble dans l'Alcool et dans l'Élher, ainsi que dans les huiles fixes. Il forme des savons avec les alcalis. On l'obtient en exposant à l'air l'huile dans laquelle il est en suspension et en décan- tant la partie fluide qui surnage. Après avoir exprimé la masse solide qui s'est précipitée au fond du vase, on la fait fondre doucement, et, en se refroidissant, elle se solidifie sous forme de cristaux. En traitant par l'acide ni- trique le gras des cadavres , on compose de toutes pièces le Blanc de Baleine. Celte substance, aujourd'hui bannie de la pharmacie , est employée dans les arts pour fabriquer des bougies diaphanes, et entre aussi dans la préparation de certains cosmé- tiques. (C. d'O.) BLANC DE CHAMPIGNON, bot. cr. — Substance blanche et filamenteuse, qui pa- raît être le mycélium des Champignons, et dont les jardiniers se servent pour reproduire artificiellement ce végétal. (C. d'O.) BLANC DE HOLLANDE, bot. pu. — Nom vulgaire du Peuplier blanc. BLANC DE LAIT. bot. cr. — Nom vul- gaire sous lequel on désigne plusieurs es- pèces d'Agarics. BLANC DESPAGNE, mm.— Craie blan- che, concassée, triturée avec de l'eau et ré- duite en pâte, dont on forme des pains, pour être employés dans la peinture à la colle. ('oyez calcaire. (Del.) Il LA BLANC D'IVOIRE, bot. pu. — Nom vul- gaire de Y /lytiricut eburneus. BLANC-JAUNE, poiss. — Synonyme de Saumon du Nil. BLANC-NEZ. mam. — Voyez guenon. BLANC-PENDABD. ois. — Synonyme vulgaire de la Pie-Grièche commune. BLANCHARD, ois. — Nom d'une espèce d'Aigle-Autour, Fulco albescem Sh., appar- tenant au g. Spizaëte de Vieillot. BLANCHE-COIFFE, ois. — Un des nomi vulgaires de la Pie à coiffe blanche , Canuts cayamu Cm. BLANCHE-QUEUE, ois. — Nom vulgaire du Jean le blanc, Falco galiieus. BLANCHE-RAU3. ois. — Nom vulgaire de l'Etourneau militaire, Stumus militait-. L. Voyez étourneau. BLANCHET. ois. — C'est le nom sous le- quel Levaillant a figuré , pi. 285 de ses Oi- seaux d'Afrique , une espèce du g. Pie- Grièche. BLANCHET. bot. cr. —Nom vulgaire do YAgaricus virgineus. *BLANCHETIA (nom propre), bot. pu.— Ce g., dédié par M. DeCandolle à un botaniste genevois, M. Blanchet, qui a rendu des ser- vices à la science par des collections faites à Bahia, appartient à la famille des Composées, tribu des Vernoniées, et offre pour caractères : Capitule renfermant plusieurs (8-10) fleurs homogames. Involucre composé d'écaillés ova'es, imbriquées et terminées par une petite pointe ; réceptacle étroit, dépourvu de pail- lettes. Corolles profondément et régulière- ment divisées en 5 lobes. Anthères saillantes, obtuses à la base, mais terminées au sommet en un appendice aigu. Bameaux des styles saillants, acumiués, hispides. Fruit très gla- bre, obovale-oblong , subpentagone, légère- ment strié, surmonté d'une aigrette compo- sée de squamelles à peu près disposées sur deux rangs, linéaires, très caduques, raides et ciliées. — Le g. Blanckelia, originaire des en- virons de Bahia, ne comprend encore qu'une seule espèce qui parait former un sous- arbrisseau à feuilles alternes, couvertes, sur la face inférieure, d'un duvet de couleur jau- nâtre ; les capitules, disposés en corymbe ou en cime ombelliforme et feuillée, sont cou- verts d'un duvet aranéeux et renferment des fleurons purpurins. (J. D.) BLANCHETTE ou BLANQUETTE, bot. HLA m. — Synonyme de Valeriana locusta et de Cfienopodium marilimtan . BLANCHETTE ou BLANCHOTTE. bot. cr. — Nom vulg. de l'Agoricus risigal- limis. BLANCHOTTE. bot. cr. — Voyez blan- CHETTE. BLANCKIA , Ncck. bot. pu. — Synonyme de Conobea. "BLANCOA. bot. pu. — Famille des Hé- modoracées. M. Lindley ( Calai, des plantes de la riv. des Cygnes) a donné ce nom à un g. nouveau , qu'il caractérise ainsi : Pé- rianlhe pélaloïde, lomenteux à sa face ex- terne; sépales 6, formant une sorte de tube évasé et comme campaniforme, à divisions dressées, soudées à leur base avec la partie la plus inférieure de l'ovaire. Le tube offre des plis situés entre les divisions calicinales. Étamines G; anthères presque sessiles , insé- rées à la base des lobes du calice. Le fruit est une capsule dure et coriace , presque com- plètement libre , recouverte en totalité par le périanthe persistant, au fond duquel elle est située. Elle offre 3 loges s'ouvrant en trois valves septifères sur le milieu de leur face in- terne.— Ce g. ne se compose que d'une seule espèce, originaire de la Nouvelle-Hollande, èl rappelant beaucoup, par son port, les es- pèces du g. Barbacenia, qui donnent un ca- ractère particulier à la végétation de cer- taines parties montueuses de l'intérieur du Brésil. (A. R.) BLANCULET. ois. — Nom vulgaire du Motteux, appelé aussi Cul-blanc. BLANDE. rept. — Synonyme de Sala mandre commune. BLANDFOBDIE. Blandjordia. bot. pu. — Genre de la famille des Liliacées, établi par Smith [Exoi. bot., I, p. 5, t. 4), et par- faitement caractérisé par R. Brown (Prodr., I, p. 295). Ce g. se compose d'un petit nom- bre d'espèces, toutes originaires de la Nou- velle-Hollande. Ce sont des plantes vivaces, à racine fibreuse, ayantdes feuilles radicales, linéaires et longues, tandis que celles de la tige sont courtes et écartées; les fleurs, qui sont ordinairement rouges et pendantes, for- ment une grappe terminale et déprimée. Le fruit est une capsule prismatique à trois loges et à trois valves. Ses graines sont horizon- tales et attachées à des trophnspermes su- turaux; elles son! pubescentes, et cuntien- BLA M)5 nent un embryon droit recourbé dans un en- dosperme charnu. (A. R.) BLANDFOBTIA.bot.ph.— Foi/ezBLAND- FURUIA. BLANDOVIA. bot. pu. — Genre indiqué par Willdenow (Introd. Cryptog.), et qu'il n'a pas décrit. (C. L.) BL ANKARA, bot. cr. — Tous les bota- nistes savent comment Adanson composait les noms génériques des Plantes. Celui-ci était consacré par lui à quelques Mousses ap- partenant aux g. Polyti ic et Orthotric, et spé- cialement à 1' ' ( hihoiritiittm crixpum. (C. M.) BLANQUETTE bot. pu. — Voyez blais- CHETTE. *BLANUS (|3).avoç, myope), rept. — Nom donné à l'Amphisbène oxyure, à cause de ses yeux cachés sous la peau. C'est l'A. rousse ou l'A. cendrée de quelques auteurs. Cet ophidien dont on a formé un genre à part est propre au Portugal , et c'est la seule espèce qui appartienne à l'Europe. (C. d'O.) "BLAPIDA (Bld^i;, action de nuire), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Ténébrionites, établi par Perty (Delec- 7 climats tempérés de l'hémisphère boréal ; elle vit sur la terre humide, où elle reste fixée par de nombreuses radicelles , nées du des- sous de la côte moyenne. (C. M.) *BLASIACÉES. Blasiaceœ. bot. eu — (Hépatiques.) M. Dumortier rangeait sous ce nom toutes les Jongermanniécs membraneu- ses que M. Nées réunit sous celui de Froi>- dO^œ. Voif. JONGERMANMEES. (C. M.) BLASIÉES. Blasicœ. bot. cr. — ( Hépa- tiques.) Voy. HAPLOLÉNÉES. (C. M.) BLASTE (j3).a'cTY), bourgeon), bot. pu. — Le professeur L.-C. Richard a donné ce nom à cette partie de l'embryon des Graminées qui , sous la forme le plus généralement d'un corps cylindroïque, se compose supérieure- ment du corps cotylédonaire et intérieure- ment du corps radiculaire. Voy. embryon el gramlnÉes. (A. R.) BLASTÈME. Blasiema {piÂ-rcr,** , bour- geon), bot. — Sous ce nom , M. Mirbel com- prend la graine tout entière , dépouillée de ses enveloppes ; c'est-à-dire l'embryon proprement dit, les cotylédons, la radicule, la plumule, etc. Cette dénomination n'a pas prévalu ; car la science moderne , au con- traire, regarde chacune de ces parties comme distincte, et en tire d'importants caractères pour la détermination des genres et des fa- milles. Ce nom a été donné aussi par M. Wall- roth au thalle des Lichens ; mais il n'a pas été adopté. (C. L.) *BLASTOPHORE. Blaslophorus (/3>.a^uv, nom, chez les Grecs, d'une plante aujourd'hui inconnue ). bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées, tribu des Dicliptérées , formé par Patrick Brown (Jam., 261), et comprenant un nom- bre d'espèces indigènes de l'Amérique tro- picale et des îles Manilles. On en connaît dans les jardins 3, dont 2 vivaces , B. laxi- flontm et angusiifolium ; la dernière annuelle, B. Brownei. (C. L.) BLEDA ou BLÈDE. bot. pu. — Syn. vulg. de Poirée dans nos dialectes méridio- naux. VoiJ. BETTE. "BLEDIUS. Ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Brachélytres, tribu des Oxytélides, établi par Leach et adopté par Erichson ( Gênera et spedes Slaphylinoruw , p. 7G0). Ce g. se distingue des autres de la même espèce par la structure du labre et de la languette, et par les tibias antérieurs, épais et très épineux. Le corps est légèrement pu- bescent. Dans quelques espèces la tète et le corselet du mâle sont cornus ; dans d'autres, le sixième segment de l'abdomen est échan- eré au sommet , et cette échancrure est close par une membrane. Erichson décrit 45 espèces de blediu.i, dont 12 d'Amérique, 1 d'Afrique, 2 d'Asie, et les autres d'Europe. Nous ne citerons qu'une de ces dernières : B. Taurus Germ. ( Oxyieltu jnrealus Oliv., Encyclp.mèlh., VIII, G16, 12). Ces Insectes vivent dans le sable ou l'argile , sur le bord des rivières. Ils se creusent des espèces de terriers qu'ils habitent par paires. Les larves vivent de la même manière que l'in- secle parfait. Certaines espèces préfèrent les BLE bords de la mer, où elles sont alternativement mises à sec et submergées par les flots. Toutes exhalent de l'odeur et volent en nombre aprè& le coucher du soleil. (D.) BLEMUS. ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Carabi- ques , tribu des Subulipalpes , établi par Ziegler aux dépens du g. Treckus de Bo- nelli. M. Dejean l'avait d'abord adopté ; mais, dans son Species et son dernier Catalo- gue de 1S3G, il en a réparti les espèces dans les genres Trechus et Bembidium. Voy. ces mots. Parmi ces espèces il s'en trouve une dont les mœurs sont très curieuses, et qui a fait le sujet d'un Mémoire très intéressant, lu à l'Académie des sciences, par M. Audouin, le 3 juin 1833. Celte espèce est le Blemus, ou YAepuz fulvescent de Leach. Ce petit cara- bique vit sur les bords de l'Océan, où il est alternativement submergé lorsque la marée monte, et mis à sec lorsqu'elle descend, sans que, dans le premier cas, il périsse asphyxié, bien qu'il ne paraisse pas organisé pour vi- vre sous l'eau ; mais il est entièrement cou- vert de poils , y compris ses antennes et ses pattes, et M. Audouin a remarqué que lors- qu'on le fait passer immédiatement de l'air dans un vase rempli d'eau de mer, on voit ses poils se couvrir de petites bulles d'air qui bientôt se réunissent pour former autour de son corps une espèce d'atmosphère qui ne l'a- bandonne jamais, malgré l'agitation qu'il se donne en courant dans l'eau , au fond ou contre les parois du vase où on l'a placé. M. Audouin ne doute pas que ce qui a lieu dans celle expérience ne se produise lorsque la mer vient submerger ces Insectes. Toujours il emporte avec lui une petite couche d'air, et quand il se cache sous une pierre , il se trouve momentanément dans les conditions d'un insecte placé librement dans l'air; mais, comme cette petite couche d'air doit cire promptement viciée , comment s'y prend-il pour la renouveler, puisqu'il n'a aucun moyen de remonter à la surface de l'eau ? M. Au- douin suppose qu'alors ce renouvellement s'opère de la même manière que l'a expliqué M. Dutrochct à l'égard de la chenille du Po- lamogeion qui vit également submergée [Voy. cette explication à l'art, hydrocampe ). Au reste, le Blemus fulvescens n'est pas le seul co- léoptère non aquatique qui jouisse de la fa- culté de respirer sous l'eau pendant un temps BLE plus ou moins long; suivant une notice de M. W. Spencc, insérée dans les Transactions de la Soc. eut. de Londres, année 1836, pag. 179-181 , le Slapliylinus tricornis et les Po- ijonus Burrcllti , chulceus et œruginosus se- raient dans le même cas. (D.) BLENDE ( Blenden , éblouir ; à cause du vif éclat de la substance), min.— Syno- nyme de Sulfure de Zinc, t'oyez sulfures. Dans le Système minéralogique de Mohs , le mot Blende a été détourné de son ancienne acception , comme beaucoup d'autres noms consacrés par l'usage, et a été employé pour désigner un ordre de substances métalliques dont la Blende ordinaire fait partie, avec d'autres sulfures, tels que ceux de Mercure, de Manganèse , etc. (Del.) BLENDE CHARBONNEUSE ou KOH- LENBLENDE de Born. min. — Synonyme d'Anthracite. (Del.) BLENDE DE MABMATO. min.— Voyez MARMATITE. (DEL.) BLENNE (pXewoc, morve), poiss. — Nom spécifique de Poissons remarquables par la mucosité qui suinte de leur peau, le plus sou- vent nue et sans écailles , tels que le Gade Blenne, etc. (Val.) BLENNBE. Blennius, Lin. (/fteW, morve). poiss. — Genre de Poissons établi par Ar- tédi, et caractérisé par nous comme ayant le corps allongé , revêtu d'une peau molle et sans écailles , avec 6 rayons à la membrane branchiostège, et des ventrales attachées sous la gorge et composées de 3 rayons. Les yeux, et souvent les narines ou la nu- que, portent des tentacules ou des panaches. Les dents sont fortes et sur un seul rang ; il n'y a pas de vessie natatoire. Les mâles ont auprès de l'anus des houppes de papilles qui ne se rencontrent pas chez les femelles. La chair des Blennies est tendre et blanche. Ils vivent en petites troupes le long du rivage. On prétend qu'on peut les enivrer avec le Tithymale (Euphorbia dendroides). Ce sont de petits Poissons connus sous le nom de Ba- veuses sur nos côtes de Provence, et que la mucosité sécrétée par eux rend très propre à recevoir ce nom. Il n'est pas très certain que ce soit le {3Xcvvoç ou le /JeUfwo; , ou quelque- fois aussi le |5).twoç des Grecs , quoique Be- lon et Salviani aient identifié ces noms à nos Poissons. On en connaît plus de 30 espèces. (Val.) BLE 605 •BLENNIOIDES. poiss— M. de Blainville a donné ce nom à une famille de la classe des Poissons ayant pour type le g. Blennim. "BLENNODERMA (ffkswoç , morveux; Se'pujx, peau), bot. pu. — Genre de la famille des OEnothéracées , tribu des Épilobiées , formé par Spach (Nour. Ami. mus., IV, 369), et qui paraît devoir être réuni en synonymie au tvpe de cette famille. Voy. oenothera. (C. L.) *BLENNOIDES. poiss.— On désigne sous ce nom une sous-division de la famille des Gobioïdes et qui se rapporterait au genre Blennius, tel qu'Artédi l'entendait. Elle com- prendrait les genres Blennius, Pholis, Sala- rias et Clinus. Voy. ces mots. (Val.) *BLENNORIA (/3/e'wot, morve), bot. cr.— 31. Fiies {Syst. orb. vey., p. 366 elSyst. myc, vol. III, p. 472) a donné ce nom, en raison de sa consistance, à un petit champignon qui a été découvert par M. 31ongeot (Ext. n. 882) sur les feuilles du Buis et sur les faces des- quelles ils forment de petits tubercules mous d'une couleur rousse et noire quand ils sont secs. Leur base est entourée par les lambeaux de l'épiderme qui les recouvrent presque en- tièrement. Ce genre est caractérisé par des spores simples, cylindriques, transparentes, qui recouvrent un stroma gélatineux, et qui sort de dessous l'épiderme sous la forme d'un petit disque. Le H. Buxi est la seule es- pèce qu'on connaisse. (Lév.) BLENNOBINA ( altération de (ih'wa , mucus ). bot. cr. — (Lichens). Acharius dé- signait sous ce nom une petite section de son genre Kerrucana , caractérisée par un thalle gélatineux. (C. 31.) *BLENNOSPERMLM ((3^, mucus ; CTTr/pfta, semence), bot. ph. — Ce g., auquel correspond V A palus de 31. De Candolle, ap- partient à la famille des Composées, tribu des Sénécionidées, et offre les caractères suivants : Capitule pauciflore , hétérogame ; fleurs du rayon femelles, 1-sériées, ligulées, larges, el- liptiques, dépourvues de tubes; celles du dis- que mâles, tubuleuses, 5-dentées. Involucre formé de 5 folioles elliptiques, disposées sur un seul rang ; réceptacle petit, glabre. Fruits du rayon 4-angulaires , oblongs, blanchâtres, couverts de petites venues; ceux du disque appartenant aux fleurs mâles avortent. — Le Blennospermum eslune petite herbe annuelle, originaire du Chili, laquelle a pour synonyme 60(3 ijle VUnxia anlhemidifolia Berter. el Coll., Mém. acad. Turin, 38, tab. 32. (J. D.) "BLEPHARACANTHUS (j3)tfe£cpapcÇ, cil), poiss. -Genre de Scombéroïdes , caractérisé par de très pe- tites épines pour première dorsale, et par le prolongement en longs filaments des pre- miers rayons de la seconde dorsale et de l'a- nale; les ventrales sont allongées. Le profil est tranchant et courbé en arc convexe. Ce sont BLE dos Poissons voisins des Vomers, et que Iiloch confondait avec les Zeus. On en con- naît 3 espèces : 1 de l'Inde et 2 des mers d'A- mérique, vers les Antilles. (Val.) "BLEPHARIS (/3Ae herbe), bot. pu. — Genre formé par Endlicher ( Gen. Pi. supp., 1352) sur le Zizania cilicila de Sprengel. C'est une gra- minée croissant dans les lieux inondés des Indes orientales , à chaumes grêles , pubes- cents , rampant au loin , garnis de feuilles subglaucescentes , linéaires-aigus , scabres. Les épis floraux sont distants, peu nombreux, subunilatéraux. (C. L.) 'BLEPHARODERA (^/tpapov, paupière; Sépvi, cou), ins. — M. Burmeister {Handb. der F.nt.) applique ce nom à une petite division établie par lui dans le g Perisphagria de la famille des Blattiens. Il ne rapporte qu'une seule esp. à cette division : c'est la P. ciliata du Cap. Ployez perisph.eria. (Bl.) *BLEPHARODON ( |ft«p«p{'« , cil ; oSoiq , dent ; dent ciliée), bot. pu. — Section du g. /Iplopappui , comprenant les espèces à «LE G07 fruits turbines et couverts de longs poils soyeux. (j. n<) BLEPHAROPHYLLEM (^Vapov, pau- pière ; yviio» , feuille ). bot. ph. — Genre de la famille des Éricacées, formé parKiotzsch , et réuni comme simple section au g. Ompha- locarya du même. (c. L.) *BLEPHAROSPERMEM (/Uc 4o;. BOEU du littoral se peuplaient également , bientoi sans doute la grande chaîne qui divise les deux pays deviendrait la patrie du Bison , el ce serait seulement dans l'histoire des temps passés qu'on le retrouverait comme un ha- bitant des plaines. Pallas a vu les Yaks, ac- coutumés aux rigueurs du climat du rhibet, souffrir en Sibérie des chaleurs de l'été , et aller chercher le frais dans les eaux avec au- tant d'empressement que le font les Buffles. Moi-même j'ai vu, sur le plateau de Bogota, des troupeaux de Bœufs passer une grande partie de la journée plongés dans l'eau jus- qu'au cou, non pour se rafraîchir, il est vrai, mais pour paître les herbes qui flottent à la surface des lagunes. Ces deux derniers faits, qui peuvent être cités comme des exemples de la facilité avec laquelle certaines espèces prennent accidentellement des mœurs analo- gues à celles qu'ont, dans l'état de nature, des espèces dont elles se rapprochent par l'orga- nisation , ne prouvent pas d'ailleurs qu'on ait eu tort décompter au nombre des caractères dislinctifs du groupe des Buffles leurs habitu- des aquatiques. Quant aux caractères physi- ques au moyen desquels F. Cuvier croyait pouvoir séparer ce groupe du reste des Bœufs, il est évident que , dans le passage cité plus haut , il n'a pas prétendu les indiquer tous. Il annonçait de plus amples détails à ce sujet dans sa description du Buffle commun et du Bœuf domestique ; mais la dernière des- cription n'a jamais paru , et quant à l'au- tre, elle n'ajoute aux traits déjà signalés que celui de la forme bombée du front, forme qui d'ailleurs n'est pas commune à toutes les espèces, ainsi que nous aurons plus tard oc- casion de le faire remarquer. Une autre indication qu'on peut également attaquer, comme faite d'une manière trop générale, est celle qui a rapport à l'élargisse- ment de la base des cornes. Ce trait n'est en effet bien prononcé que dans le Bos cafer (l'Ovibos étant considéré comme type d'un genre distinct); il ne se voit point dans le Buffle commun, ni dans la race domestique, ni dans sa souche sauvage, non plus que dans une autre espèce soumise à l'homme en quelques parties de l'Orient, l'Ami à cornes en croissant, et il existe encore moins chez l'Arni géant, dont les cornes conservent sen- siblement la même grosseur dans plus d'un tiers de leur tendue. BOEU KOEU 010 Ajoutons qu'il n'est pas tout-à-fait exact de dire, relativement à l'autre groupe , que les cornes sont lisses et arrondies, puisque dans le Ros fronlalis de Lambert , confondu par notre auteur avec le Jungly-Gau , les cornes sont subtriquètres et comme cachées dans une grande partie de leur étendue. Le caractère tiré de la nature des tégu- ments de la langue a plus de valeur que tous ceux dont nous venons de parler, puis- que des différences dans l'organisation de par- ties dépendantes comme celle-ci de l'appareil nutritif doivent être l'indice de différences dans le régime. Si donc des observations ul- térieures montrent, comme cela est très pro- bable, que tous les Buffles ont la langue douce, ce trait pourra être considéré comme caractérisant suffisamment à lui seul un groupe qui d'ailleurs semble très naturel ; mais il ne s'ensuivra pas, comme on le pense bien , que toutes les autres espèces de Bœufs dont on sait que la langue est âpre doivent pour cela rester réunies. Plusieurs zoologistes ,en effet, distribuent ces espèces en deux sous-genres, qu'ils dési- gnent sous les noms de groupes Taurin et Bi- sontin ; mais, dans ce dernier groupe, les uns fontenlreravec le Bison et l'Aurochs, le Yak, le Gayal et le Gour ; d'autres rapprochent ces deux animaux de notre Bœuf commun. Ce dernier mode de distribution est plus natu- rel sans doute que l'autre, mais il est encore défectueux; et, puisqu'on voulait établir des sous-genres, il en fallait créer un qua- trième pour le Yak, qui ne trouve à se placer convenablement dans aucun des trois pre- miers. Cuvier, dans ses Ossements fossiles , avait indiqué avec sa précision accoutumée les ca- ractères ostéologiques par lesquels se distin- guent les Bœufs dont il avait pu se procurer le squelette, en totalité ou en partie. C'est de ces caractères, qu'il ne considérait que comme spécifiques , que M. H. Smith , dans un appendice joint à la traduction anglaise du B'egne animal , a fait usage pour sa ré- partition en sous-genres , répartition dont M. Hodgson a admis les bases , mais qu'il a modifiée dans l'application d'après une con- naissance plus complète des deux espèces Gour et Gayal , justement détachées par lui du groupe Bisontin de Smith. Les deux na- turalistes anyliiiï attachent avec raison une grande importance aux caractères tirés de la configuration des têtes osseuses ; mais , en comparant sous ce point de vue les diverses espèces, ils ont manqué de quelques données. M. Smith n'en a pas eu d'assez complètes re- lativement au Yak, et M. Hodgson , qui tra- vaille loin de toute grande collection avec un zèle qu'on ne saurait trop louer, n'a pu comparer cet animal , qui lui était beaucoup mieux connu , avec l'Aurochs et le Bison , près desquels il l'a laissé placé : aussi , tout en profitant des travaux de ces deux savants recommandables , nous nous écarterons un peu de leur distribution , et nous considére- rons le Bœuf à queue de cheval comme constituant un type distinct. Nous répartirons donc les espèces du genre Bœuf dans les quatre groupes suivants. A. Les Taureaux. — A côté du Bœuf com- mun jl], auquel se rattachent le petit Bœuf sauvage des parcs d'Ecosse , qu'on s'accorde généralement à faire descendre de la même souche que notre bétail domestique, le Zébu, pour lequel je ne suis pas bien certain qu'il n'y ait eu au moins croisement avec quel- que espèce éteinte ou encore à découvrir, et le Bœuf à fesses blanches de Java, que je ne vois pas de raison pour considérer autrement que comme une simple variété, viennent se placer les espèces suivantes : le Gour [2] (Bus Gaurus , Bibos concavifrons ) , Hogds. , le Gayal [3] (Bos Gavœus) , auquel il faut ratta- cher le Gayal domestique (Gobah Gayal), ou Gayal des plaines , dont quelques indivi- dus , repassés à l'état indépendant , ont pro- pagé, dans les forêts du Thibet, une race qui paraît conserver les caractères acquis sous linfluence de l'homme , et le Jungly-Gau de F. Cuvier, qui , comme l'a fait remarquer Hardwicke, se distingue bien du Gobah Gayal , et pourrait être le résultat d'un croi- sement avec le Bœuf commun. Enfin je pla- cerais encore à côté de ces Bœufs le B. Ben- Uger de Java [4] , dont notre cabinet d'ana- tomie comparée possède un squelette com- plet; toutefois, en supposant que ce soit réellement une espèce distincte , et non pas le résultat d'un croisement entre notre Bœuf domestique et le Gour ; ce dernier en effet vit aussi à Java , du moins si l'on en peut croire l'étiquette d'une portion de tête os- seuse qui fait partie de la collection désignée sous le nom de Musée chinois et japonais , 620 BOEU el qui se voit en ce moment au bazar du bou- levard Bonne-Nouvelle. Les caractères communs aux espèces de ce premier groupe sont, pour ce qui a rapport à la tète osseuse, le front plat ou même un peu concave, à peu près aussi large que haut (en ne tenant point compte du relèvement que peut offrir dans sa partie moyenne la crête occipito-frontale) ; la face occipitale offrant de même des dimensions à peu près égales en hauteur et en largeur (toujours en comptant la hauteur à partir des côtés de la crête sail- lante et non de sa partie moyenne) ; les cor- nes attachées aux deux extrémités de cette crête ; enfin la moitié supérieure de cette face occipitale tout-à-fait lisse , et ne présentant point d'empreintes musculaires. Dans toutes ces espèces, on compte 13 pai- res de côtes, qui, à partir de la G% s'écartent latéralement, et élargissent ainsi la cage tho- racique. Dans toutes on remarque des mem- bres robustes , moins massifs cependant que dans le groupe des Buffles , mais beaucoup plus que dans les espèces appartenant aux deux autres groupes. Chez ces animaux , observés à l'état frais, la tète présente , en arrière des cornes , un bourrelet saillant, recouvert seulement par la peau ; la langue est hérissée de papilles cor- nées ; le corps entier est recouvert de poils courts, excepté à la partie supérieure du front, où il peut acquérir un peu plus de longueur , mais jamais assez pour faire une touffe pendante comme dans les Bonases. Tels sont les caractères principaux du groupe ; quant à ceux des espèces , nous ne ferons que les indiquer ici sommairement, renvoyant pour plus de détails à cet égard , comme pour l'histoire des mœurs, à l'article TAUREAUX. Le Gour, qui se distingue du Bœuf com- mun par de plus grandes proportions , s'en dislingue encore mieux par la forme de la crête occipito-frontale , qui se relève en for- mant un quart de cercle et se porte en avant, de manière à faire paraître le front très con- cave de haut en bas ; il s'en distingue encore par le grand développement des apophyses épineuses des vertèbres dorsales, qui, au lieu de décroître uniformément de la 3e vertèbre à la 9e, ne s'abaissent que très peu jusque vers la région lombaire, où elles se raccour- cissent brusquement ; elles ne sont point BOEU flanquées vers le garrot, comme dans le Bi- son , de deux masses musculaires charnues , de sorte que leur saillie forme , dans plus de la moitié du dos, une crête très remarquable. Dans le Gayal , cette crête dorsale encore très prononcée fait distinguer au premier coup d'œil l'animal du Bœuf commun, tan- dis que la crête occipito-frontale, qui est rec- tiligne et de niveau avec le front comme dans cette dernière espèce, le sépare nettement du Gour, où la crête se porte en avant et se ter- mine par un arc très prononcé. Dans le Bos Beiitiger la saillie des apo- physes épineuses , en arrière du garrot, est beaucoup moins sensible que dans le Gour et dans le Gayal; le front est sensiblement plat; mais la crête qui le termine supérieu- rement au lieu d'être rectiligne comme dans le Bœuf, ou uniformément arquée comme dans le Gour, présente une triple courbure , descendant de chaque côté à partir de la base des cornes, et se relevant à la partie moyenne où elle forme une éminence arrondie qui oc- cupe à peu près le tiers de la dislance totale. Dans toutes les espèces dont nous venons de parler, les cornes situées, comme il a été dit, aux extrémités de la crête occipito-fron- tale, se portent d'abord en dehors el un peu en haut; leur direction, dans le reste de la lon- gueur, paraissant varier par une foule de cau- ses, il est inutile d'en parler ici; mais il con- vient de remarquer la forme que présente leur section transversale. Cette forme , à peu près circulaire dans le Bœuf commun (souvent sensiblement elliptique dans les races de Zèbre qui paraissent le plus pures), est ovale dans le Gour et le Gayal , ou plut't c'est un triangle isocèle, à sommets très arrondis, dont le petit côté répond à la face supérieure de la crête occipito-frontale. Dans le Bœuf Benii- ger, les trois dépressions sont à peine sen- sibles. Quant à l'étui corné qui est sensiblement lisse dans le Bœuf, il présente dans le Gour de très fortes rugosités vers la base ; dans le Gayal , ces rugosités sont moins arrêtées , mais elles se prolongent sur une plus grande longueur, et il n'y a guère de lisse que le tiers le plus voisin de la pointe. Le front, dans tous ces Bœufs, occupe à peu près la moitié de la longueur de la face ; ce- pendant, chez le Gayal, l'autre partie est un peu plus courte, et pour cette raison comme BOEU pour le rapprochement des maxillaires supé- rieures vers la symphyse, il y a un rétrécis- sement rapide de la face à partir du bord in- férieur des orbites. Dans cette espèce aussi, les os du nez sont proportionnellement plus courts que dans le Bœuf commun ; dans le Gour, au contraire, ils sont beaucoup plus longs et sont en outre fortement arqués dans le sens transversal. B. Les Bonases. — Les deux espèces dont se compose ce groupe, Y Aurochs [5] et le Bi- son [6] , espèces qui se ressemblent de beau- coup plus près que celles que nous avons comprises dans le groupe précédent, se distin- guent de ces-dernières par des caractères bien tranchés : d'abord par ce qui tient à la char- pente osseuse ; par les proportions plus grêles des membres ; par le nombre des côtes, qui est de plus de 1 3 ; par la disposition des apophyses épineuses des vertèbres dorsales ; par les for- mes générales de la tète, qui est très courte pour sa grosseur. Considérée plus en détail , cette tète diffère de celle des espèces déjà énumérées: 1° par les proportions du front, qui est plus large que haut, à peu près dans le rapport de 3 à 2 ; 2° par la saillie des or- biles ; 3° par la forme du front, qui est bombé, ce qui ne tient pas tant au renflement de sa partie moyenne qu'à la fuite de la partie su- périeure ; 4° par le mode de rencontre de cette partie avec la face occipitale, rencontre qui se fait sous un angle droit ou même ob- tus , et sans être indiquée par une crête sail- lante ( tandis que, dans les Bœufs , les deux plans se rencontrent sous un angle aigu , et sont séparés par un bourrelet très prononcé) ; 5o par la position des cornes, qui, au lieu de s'attacher tout au sommet du front, s'in- sèrent notablement plus bas et plus près des orbites. A l'état frais , ces animaux se distinguent au premier coup d'œil de tous les autres Bœufs, par la disproportion qui semble exis- ter entre les parties antérieures et les parties postérieures de leur corps ; par leur dos bossu ; par la crinière qui couvre leurs épau- les , et retombe jusque sur les jambes de de- vant; parla longue barbe qui pend de leur menton , et l'épaisse touffe de poils dont leur front est garni. L'apparence de bosses tient à l'énorme dé- veloppement des premières apophyses du dos, qui , au moins aussi saillantes que dans BOEU 6-21 le Gour et le Gayal , mais décroissant plu» rapidement à mesure qu'elles se portent en arrière, sont flanquées de deux masses char- nues, et forment ainsi , au lieu d'une crête étroite , une protubérance arrondie dont le volume est encore exagéré par l'épaisseur des poils dans cette région. Les poils des Bonases sont de deux sortes , laineux et soyeux : les premiers , très abondants en hiver, tombent en partie l'été ; les autres poils , qui consti- tuent principalement la crinière, la barbe et les manchettes dont les jambes de devant sont ornées , se renouvellent aussi , mais de manière à ne jamais laisser complètement dégarnies ces parties où , chez les vieux mâ- les , elles offrent une très grande longueur. Ces poils, principalement ceux du front, sont imprégnés d'une odeur de musc très forte, surtout dans le temps du rut. L'épaisse toi- son qui revêt toute la partie antérieure du corps concourt encore à faire paraître plus grêle la partie postérieure , qui , d'ailleurs , absolument parlant , est beaucoup moins massive que dans les autres Bœufs. Les espèces du groupe des Bonases se dis- tinguent principalement par le nombre des côtes. Il y en a 15 paires dans le Bison amé- ricain , 14 seulement dans l'Aurochs de Li- thuanie et de Moldavie ; l'Aurochs du Cau- case ne nous est pas encore assez bien connu pour que nous puissions affirmer qu'il est spécifiquement identique à ce dernier; ce- pendant il y a tout lieu de le croire. C. Les Yaks. — Ils se distinguent des Bœufs de notre premier groupe par la forme du front, qui, légèrement bombé à sa partie moyenne, est d'ailleurs fuyant à sa partie supérieure, comme dans les Bonases , et rencontrant de même le plan occipital sous un angle obtus , sans former de bourrelet le long de la ligne de jonction. Le front est plus étroit que chez ces derniers animaux , et n'est guère plus large que haut. Au-dessous des orbites, qui offrent peu de saillie, la face se rétrécit à peu près uniformément jusqu'à son extrémité ; la diminution est moins rapide que dans les Bonases, plus que dans les Bœufs propre- ment dits , et surtout que dans les Buffles , où elle est à peine sensible. Le plan occipital offre pour l'attache des muscles une surface triangulaire dont les trois côtés sont à peu près égaux. Les cornes , arrondies vers la base, sont attachées peut-être un peu moins (m BOEU BOEU haut que dans les Bœufs vrais, plus haul que dans les Bonases. Il y a 14 paires de eûtes , comme dans l'Aurochs. Comme dans cet animal, les apophyses épineuses des pre- mières vertèbres dorsales sont très longues; mais dans les suivantes le décroissement est plus rapide: en revanche, celles des der- nières vertèbres cervicales paraissent attein- dre une dimension qu'elles n'ont dans au- cune des espèces précédemment énumérées. Les membres sont courts ; les sabots sont pinces, rapprochés l'un de l'autre, et leur configuration suffirait seule pour indiquer que le Yakapparlient à un pays montagneux, et est habile à en gravir les pentes. Tout le corps est couvert d'une épaisse toison, comme il convient à un ruminant dont le séjour favori touche presque au niveau des neiges perpétuelles. Les poils sont sur- tout très longs vers la région des épaules ; ceux du ventre ne le sont guère moins , et descendent presque jusqu'à terre, ce qui fait paraitre l'animal encore plus bas sur jambes qu'il ne l'est réellement. Mais ce qui lui donne surtout un aspect tout particulier, c'est sa queue , garnie, depuis l'origine, de crins plus longs et plus fins que ceux du Cheval. Le front est couvert d'une grosse touffe de poils crépus. Sur le reste de la face, les poils ont moins de longueur, et diminuent sur- tout à mesure qu'on approche du museau , qui d'ailleurs en est presque entièrement cou- vert, la partie nue étant bornée à l'étroit espace qui sépare les narines. Il n'est pas étonnant qu'un animal qui, pendant une grande partie de l'année, cher- che sa nourriture sous la neige, ait le museau protégé par des poils, et la même disposition se retrouve dans d'autres espèces placées en des circonstances semblables , par exem- ple dans le Bœuf musqué et dans deux Cerfs des régions circumpolaires, le Benne et l'É- lan, les seuls, du reste, dans toute la famille des Buminants à cornes caduques, qui nous présentent ce caractère. Les Yaks ont la langue couverte de papilles cornées comme toutes les espèces dont nous avons parlé jusqu'ici. On ne connaît jusqu'à présent qu'une seule espèce de Yaks [7], car le Bœuf à grandes cor- nes plates que Witsen dit exister en Daou- rie, appartient probablement au groupe des Buffles. Ces derniers animaux, en effet, quoi- que confinés en général dans les pays chauds, peuvent à la suite de l'homme s'écarter beau- coup des régions tropicales, ainsi que le prouve l'exemple des Buffles qui vivent en Hongrie à l'état domestique. D. Les Buffles. — On remarque tout d'a- bord dans leur tète osseuse le peu d'éléva- tion du front , qui n'occupe environ que le tiers supérieur de la face. Au-dessous des orbites, celte face est notablementplus étroite que dans les espèces précédentes ; elle est au contraire beaucoup plus large vers la sym- physe maxillaire. Les os propres du nez par- ticipent de cette disposition , et au lieu de di- minuer ils augmentent de largeur en avan- çant vers le museau. Le front , en même temps qu'il est court , est encore assez étroit; il présente d'ailleurs, suivant les espèces , des différences notables dans sa configuration : fortement bombé chez notre Buffle domestique , il est , chez quelques individus sauvages , à peu près aussi plat que le front du Bœuf commun. Il y a d'ailleurs sujet de croire que les diffé- rences observées à cet égard peuvent dépen- dre en partie de l'âge , et le changement , pour le remarquer en passant, semblerait être l'opposé de ce qui se remarque dans les autres Mammifères où la saillie du front est en général plus grande chez les jeunes sujets; mais il faut remarquer qu'en raison de l'écartement des deux tables des fron- taux, la saillie du front chez les Buffles n'accuse point un plus grand développement comparatif du cerveau. Cette bosse est le re- lief des immenses sinus frontaux, qui sor.l des dépendances de l'appareil olfactif. Quoi qu'il en soit, quand la convexité du front ci-l liés prononcée , il en résulte que la rencontre des faces frontale et occipitale se fait sous un angle obtus, tandis que, dans le cas con- traire , cet angle est à peu près droit. En même temps que la courbure de haut en bas tend à effacer la ligne de séparation du front et de l'occiput, la courbure trans- versale produit un autre changement relatif à la direction des cornes qui s'écartent peu du plan de la face dans les Buffles à front plat , et qui, dans les autres, se portent plus ou moins fortement en arrière. Peut-on tirer de cette direction des cornes des caractères spécifiques? c'est ce qui paraît douteux , d'à- BOEU près ce que nous venons de dire des chan- gements que l'âge parait amener quelquefois. Afin de savoirà quoi s'en tenir à cet égard, il faudrait avoir pu observer pour chaque espèce l'animal aux différentes époques de sa vie, et nous n'en sommes pas là à beau- coup près. Dans l'espèce du Cap, le jeune mâle d'une année , comparé au vieux mâle, paraît appartenir à une espèce complète- ment différente; peut-être pour quelques Buffles asiatiques y a-t-il aussi des change- ments très marqués dépendants de l'âge; et notre Musée possède une tète qui prouve que cela a lieu, au moins chez quelques individus, relativement à la direction des cornes (1). Dans les Buffles asiatiques, les cornes sont triangulaires à la base, les deux faces anté- rieure et postérieure se joignant en haut par un bord mousse, et s'unissant en bas à une troisième face plus étroite, dont elles sont, surtout en avant , plus nettement séparées. Chez le Buffle du Cap , les cornes , dans le jeune âge, sont aussi sensiblement triangu- laires à leur base , mais plus tard celte base s'élargit en s'arrondissant, et finit par recou- vrir en grande parlie le front. Les énormes cavités qui existent dans le noyau osseux des cornes et dans les os qui forment les parois de la boite cérébrale, don- nent à la tête des Buffles une légèreté com- parative remarquable , surtout quand on prend pour terme de comparaison la tête du Cour, dans laquelle ces os ont une structure beaucoup plus compacte. C'est ce qui résulte des nombres donnés par M. Hodgson, dans un tableau où il a rapproché plusieurs têtes appartenant à différentes espèces du genre. Pour une tète de Buffle sauvage qui avait en longueur, du sommet du front à la sym- physe maxillaire, GO centimètres ; dont les cornes , mesurées sur leur courbure , of- fraient un développement de 1 mètre 30 cen- timètres , et avaient de contour à leur base environ 47 centimètres , le poids du cràtic et des cornes ensemble était de 10 kilogrammes environ. Pour une tète de Gour, il était de nk,47, quoique les dimensions linéaires fus- sent moindres. Cette dernière tête, en effet, (i) Dans cette tète, les corne» fortement inclinées en ar- ticle, au point d'être presque paialleles dans presque toute leur longueur, se recourbent en approchant de la pointe , de manière à indiquer que , dans le jeune ige , elles avaient une direction tiaïuversale. BOEU G2.1 n'avait de longueur que 57 centimètres de- puis la symphyse maxillaire jusqu'au som- met de la crête frontale ( crête qui d'ailleurs s'élevait de près d'un demi-centimètre au- dessus de la racine des cornes), et les cornes, dont le contour à la base était aussi de 47 centimètres , mais diminuant' très rapide- ment , ne mesuraient dans leur plus grande longueur que 5G centimètres. Les Buffles ont des proportions plus lour- des que tous les autres Bœufs, et leurs membres, surtout les postérieurs , sont très robustes. Ils ont 13 paires de côtes , du moins c'est ce qu'on a observé dans les espèces dont on possède le squelette. Les apophyses épineuses des vertèbres dorsales sont chez eux peut être un peu moins développées que dans le Bœuf commun , et moins par consé- quent que dans toutes les autres espèces; depuis le garrot jusqu'aux lombes, le sommet de ces apophyses et de celles des vertèbres lombaires forme presqu'une ligne droite, d'où il résulte que ces animaux ont le dos sensi- blement plat. Sauf les cas d'albinisme, qui sont fré- quents chez quelques races domestiques et se perpétuent par voie de génération , les Buffles ont la peau noire, recouverte d'un poil court assez rare, habituellement noir, quelquefois grisâtre , et rarement brun. Le pelage est presque entièrement formé de poils soyeux ; ceux qu'on pourrait consi- dérer comme laineux sont presque aussi gros et aussi durs que les autres , d'ailleurs très peu abondants. Les oreilles , médiocrement grandes , sont dirigées horizontalement. Le fanon ne parait être bien développé que dans les races do- mestiques. Au reste, la domesticité paraît produire cet effet chez d'autres espèces de Bœufs, et même chez d'autres Ruminants de genre différent , et dont les types sauvages manquent absolument de fanon : c'est ce qu'on remarque en particulier dans certaines races de Mouton. La domesticité paraît aussi , chez les espè- ces du genre Bœuf, tendre à déterminer l'al- longement de la queue, sans que pour cela le nombre des vertèbres caudales change. Le Gour, comparé au Bœuf commun, a la queue très courte: la même différence se remarque entre notre Buffle domestique et le Buffle sauvage, dont on le suppose descendu. 624 BOEU La langue de notre Buffle domestique est douce , et ce caractère, qui semble commun à toutes les espèces du groupe , pourrait bien , comme je l'ai déjà dit , être en rapport avec le genre de nourriture de ces animaux. Les Buf- fles ne semblent point destinés, comme nos Bœufs, à paître l'herbe des prairies, à vivre de Graminées tenaces, souvent à demi dessé- chées, qu'il leur faut arracher avec la langue ; ils recherchent les plantes qui croissent dans les lieux marécageux , ou celles qui naissent à l'ombre humide des grandes forets. La lon- gueur des cornes de ces animaux semblerait leur interdire l'entrée des bois ; mais à la manière dont elles sont portées durant la marche, étant couchées le long du cou et des épaules, elles n'opposent réellement que très lieu d'obstacles. Les naturalistes de cabinet ont pensé que la direction des cornes chez les Buffles en faisait des armes peu redouta- bles; mais cette déduction n'est point justi- fiée par les observations des voyageurs. En effet , bien que les Buffles , même quand ils courent vers un ennemi , aient la tête hori- zontale et les cornes couchées en arrière , ils prennent, quand ils se trouvent à la distance convenable, une altitude différente. Au mo- ment de charger, s'ils veulent simplement renverser l'objet qui a excité leur colère, ils abaissent la tète , de manière que la face soit à peu près dans un plan vertical, et ils frap- pent du milieu du front ; mais , s'ils veulent blesser, ils fléchissent beaucoup plus forte- ment le cou , amènent la tête entre les jam- bes , de manière à ce que le menton touche au sternum , et la pointe des cornes se trouve ainsi regarder directement en avant. Cette allure rappelle à certains égards celle qu'on a observée dans de grandes espèces d'Antilo- pes, dont les cornes sont fortement dirigées en arrière. En arrivant près de l'ennemi , ces animaux se laissent tomber sur les genoux, appliquent le front à terre, et présentent les pointes des cornes dirigées en avant et en haut, c'est-à-dire dans la position la plus fa- vorable pour blesser leur adversaire au ven- tre, au moment où ils redresseront brusque- ment la tête. Il règne encore beaucoup d'obscurité dans l'histoire des Buffles , et il est jusqu'à présent bien difficile , pour ne pas dire impossible , d'arriver à une détermination un peu satis- faisante des espèces. Cependant les nalura.- BOEU listes anglais, qui ont dans l'fnde les meil- leures occasions pour observer les espèces asiatiques, s'accordent en général à en distin- guer trois , savoir: l'espèce sauvage [8] qu'on regarde comme la souche du Buffle domes- tique, introduit en Europe vers le vie siècle, mais qui est d'un tiers environ plus grande ; l'Ami à cornes en croissant [9] , qui parait avoir donné une seconde race domestique , commune dans plusieurs parties de l'Asie méridionale et dans certaines parties de l'em- pire chinois [10] ; l'Ami géant, dont nous ne connaissons guère en Europe que les cornes. Cette dernière espèce paraîtrait avoir à un moindre degré que les autres Bœufs les ha- bitudes grégaires ; elle est d'ailleurs , à ce qu'il paraît, fort rare, et l'on a remarqué que dans une grande expédition de chasse que firent plusieurs officiers de l'armée du Ben- gale, expédition qui ne dura pas moins de trois mois, et où l'on tua , outre 42 Tigres royaux, une très grande quantité de Buffles sauvages, il ne se trouva dans le nombre qu'un seul Ami géant. Ce nom d'Arni, que nous employons ici pour nous conformer à l'usage, devrait être banni du langage zoologique; c'est le fémi- nin du mot Arna, mot dont l'acception est générique , et s'applique , dans l'Inde , à tous les Buffles sauvages: aussi, quand on le trouve dans quelque relation de voyage, doit- on bien se garder, si aucune indication ne s'y trouve jointe , de tirer aucune conclusion relativement à l'espèce que l'auteur a eue en vue. Facile à distinguer des Buffles asiatiques, le Buffle du Cap [il] en diffère par plusieurs caractères qui le rapprochent, au contraire, d'une part du Bœuf musqué, et de l'autre de plusieurs grandes espèces d'Antilopes, ha- bitant comme lui l'extrémité australe de l'Afrique. En admettant ces derniers rapports, il y au- rait pour la distribution géographique de ces grands Ruminants une certaine loi assez re- marquable : les Ruminants à cornes large- ment épatées à la base occuperaient dans les deux hémisphères les parties les plus éloi- gnées de l'équateur, d'un côté le Bœuf mus- qué vers le cercle polaire arctique , de l'autre moins rapprochés , il est vrai , du pôle , mais, s'avançant aussi loin que la terre s'étend de ce côté, le Buffle du Cap et les Caioblepas de BOEL Smith j Gnou ordinaire, Gnou barré, Gnou de Brook. On pourrait remarquer même que, chez ces derniers , de longs poils couvrent di- \ erses parties du corps, et que chez le Buffle du Cap, dans le jeune âge, époque où les caractères génériques sont toujours relative- ment plus prononcés que les caractères spé- cifiques , le pelage est beaucoup plus fourni que ne semblerait le comporter la chaleur du climat, rappelant ainsi, jusqu'à un cer- tain point, l'épaisse toison de VUvibos. Les Buffles à cornes aplaties seraient pro- pres à la région inlerlropicale (1). Tous les autres Bœufs appartiendraient à l'hémisphère du Nord : les Bonases ayant pour limites, d'une part, le cercle polaire arctique et de l'autre le cercle tropical cor- respondant; et les Bœufs , proprement dits, arrivant jusqu'à l'équateur, se trouvant du moins , sur un seul point , en dehors de cette ligne, je veux dire dans l'île de Java , où ils sont représentés par le B. Bentiger, et aussi probablement par le Gour. Nous n'avons voulu , dans cet article, que présenter l'ensemble des espèces dont se compose le genre. On trouvera plus loin des détails sur leurs mœurs et sur quelques traits remarquables de leur organisation. Voir aux mots bonase, buffle, gayal, GOUR, TAUREAU , URTJS, YAK et ZEBU. (ROULIN.) "BOEUFS FOSSILES, paléoint. — Dans presque tous les terrains meubles dits d'allu- vion , dans les tourbières , dans certaines ca- vernes, dans les brèches osseuses et dans les couches arénacées sous-volcaniques de cer- taines contrées, on trouve des ossements qui ont appartenu à des espèces de Bœufs, sinon identiques, au moins très voisines de nos es- pèces actuellement vivantes. Après avoir re- cueilli scrupuleusement toutes les mentions qui en avaient été faites dans les auteurs, après avoir examiné tous les ossements qu'il a pu (i) Il y aurait une exception à cette règle , si l'on consi- dérait comme un Buffle le Bœuf que Gmelin , d'api es le rap- port d'un Cosaque qui avait été prisonnier dans la petite Boukliarie, dit exister à l'état sauvage dans les montagnes si- tuées au midi de Khoten. L'animal , en effet , se trouverait vers le 3be degré de lat. N. A la vérité , Pallas veut que cet animal ne toit autre chose qu'un Yak; ce qui est d'autant plus surprenant que, suivant ce qu'il avait appris île divers K ilmouki , cet animal aurait les cornes plates, et ne différe- rait que par la toison des Buffles domestiques qu'avaient vus ii xslracn les Asiatiques qui lui fournissaient ces renseigne- ments. T. 11. BOEL' G25 rassembler et ceux qu'il a pu voir dans ses voyages, Cuvier a conclu que les espèces dont on avait découvert les débris jusqu'à la publication de son IV' volume des Ossements fossiles, se réduisaient à trois, et même il conservait des doutes à l'égard de l'une d'el- les, sur la question de savoir si elle était vé- ritablement fossile. Une première espèce , Bos prisais Bo- jan. , dont les os des jambes sont grêles , et dont le crâne, à front bombé, plus large que haut, et à cornes implantées en avant de la ligne saillante formée par le plan de l'occi- put et celui du front, ne diffère que très peu de l'Aurochs. On la rencontre en Rus- sie, en Allemagne , en France , en Italie , et dans l'Amérique du Nord. Celle espèce ne se dislingue de l'Aurochs que par une taille plus élevée et par des cornes proportionnellement plus grandes : elle se trouve mêlée avec des ossements d'Éléphant , de Rhinocéros et de Mastodonte. Une seconde espèce , Bos primigemus Bo- jan., qui serait, selon Cuvier, la souche de nos Bœufs domestiques, et dont la civilisation au- rait fait disparaître les traces, aussi bien que celles des races sauvages du Dromadaire et du Chameau. Celte espèce, plus grande d'un tiers que nos Bœufs, à jambes fortes, à front plat, carré, et à cornes implantées aux extré- mités de la ligne saillante formée par le plan de l'occiput et celui du front, n'a été trouvée d'une manière authentique , toujours selon le même savant, que dans les tourbières et les couches superficielles ; mais tout porte à croire que, depuis quelques années, on en a, aussi bien que de l'espèce précédente, dé- couvert des ossements en Auvergne , dans des couches sous-volcaniques. Enfin une troisième espèce, Bos Pullasu Dec, que Pallas et Ozerelzkovsky ont trou- vée en Sibérie, el qui parait sinon identique, au moins fort semblable au Buffle musqué du Canada. Cuvier pensait même que les trois crânes décrits par ces deux auteurs pour- raient bien n'être que des crânes de Buffles musqués, apportés d'Amérique en Sibérie, sur des glaçons, par les courants; mais il parait que cette espèce existe également à l'état fossile en Amérique. M. Decay a fait connaître, dans le deuxième volume des An- nales du Lycée de Neiv-York, un occipital muni des noyaux osseux de ses cornes, mi? 40 626 BOEU BOEU au jour à New-Madrid, sur les bord du Mis- sissipi, pendant le tremblement de terre qui détruisit celte ville, en 18 12. Ce savant pense que ce fragment appartient à la 3e espèce de Cuvier, à laquelle il donne le nom de Dos Pallasii, parce qu'il a reconnu quelques dif- férences entre sa portion de crâne et la par- tie correspondante de la tête du Buffle mus- qué , et qu'il y rapporte les têtes de Sibérie dont Pallas a le premier fait connaître l'exis- tence. Depuis la publication du travail de Cuvier, il a, presque chaque jour, été recueilli des os- sements de Bœufs dans un grand nombre de localités. Ce n'est pas ici le lieu d'enregistrer ces nombreuses découvertes: nous nous bor- nerons à en citer quelques unes, et surtout parmi celles qui ont fait établir de nouvelles espèces. M. Bojanus a publié , dans le treizième vo- lume des Curieux de la nature, un squelette presque complet de Bos primigenius , trouvé en Allemagne, et qui se voit aujourd'hui au Musée d'iéna. En Auvergne, on en a rencon- tré dans ces alluvions sous-volcaniques , que quelques uns considèrent comme les couches supérieures du terrain tertiaire, avec des os d'Eléphants, de Rhinocéros, de Tapirs et de Chevaux. MM. Dcvèze etBouillet en ont dé- couvert dans la montagne de Boulade, qu'ils croient appartenir au Bos unis, c'est-à-dire au Bos prisais ; l'abbé Croizct en signale deux espèces qu'il appelle Bos elacus et Bos giganteus; mais les os des jambes du premier étant aussi grêles que celles de l'Aurochs, il pourrait bien se faire qu'il fût le même que le Bos prisais , et que le second fût le Bos primigenius , car nous en avons au Muséum de Paris quelques os du pied trouvés à Es- sex, à 12 milles de Londres , et d'autres ren- rontrés dans les sablières de Vaugirard, près de Paris , qui indiquent des individus plus grands même que le Bœuf géant de l'abbé Croizet. Celui du vallon de Cussac, déparle- ment de la Haute-Loire, à 4 kilomètres du Puy, el auquel M. Robert a donné le nom de Bos velonus, doit probablement rentrer dans l'une des espèces de Cuvier , ou dans l'une de celles de l'abbé Croizet, si ces dernières sont distinctes des premières. Les ossements de Bœufs du val d'Arno que le Muséum pos- sède indiquent aussi 2 espèces , l'une à jambes grêles et l'autre à jambes trapues ; elles ressemblent l'une et l'autre à celles de l'Auvergne, cl celte coïncidence de deux es- pèces qui se retrouvent toujours dans les mêmes contrées confirme , ce nous semble, l'opinion de Cuvier, que l'Europe centrale ne fournit que deux espèces de Bœufs fossiles. M. Leclerc a fait don au Muséum de Paris de quelques os de Bœufs trouvés dans la province du Texas , en Amérique , qui ne peuvent point être distingués de ceux de l'Aurochs , en sorle qu'ils appartiennent probablement au Bos prisais. Suivant M. Harlan , le grand individu découvert par M. Peale, à 10 milles de la fondrière nommée Big-Bone-Lick , en Amérique, et que Cuvier ne distingue pas de son Aurochs fossile, se- rait une espèce particulière à laquelle ce sa- vant a donné le nom de Dos bombifrons. Le même auteur croit en avoir distingué une autre espèce , qu'il appelle Bos lutifrons. Nous pensons qu'il faudrait réunir plusieurs individus de chacun de ces types avant de les considérer comme des espèces réelles, parce qu'alors seulement on pourra leur trouver des caractères positifs. Il parait cependant qu'outre ces trois es- pèces de Cuvier, il y en existait une qua- trième de petite taille, ou tout au moins une variété analogue à la petite race de Bœufs des Indes, appelée Zébu : c'est ce qu'on peut conclure d'un métacarpien et d'un métatar- sien provenant des cavernes d'Oreslon, près de Plymouth , envoyés au Muséum par M. Clift. Ces os ont tout-à-fait la taille de ceux qui leur correspondent dans le squelelle de Zébu du cabinet d'anatomie. On pour- rail encore considérer cette variélé sauvage comme la souche des petits Bœufs d'Ecosse ; mais, dans l'un ou l'autre cas, on doit toujours admettre , en présence de ce fait , que ces variétés sont fort anciennes, el qu'existant déjà à l'état sauvage, elles ne sont point un produit de la domesticité. En commençant son travail sur les Bœufs fossiles, Cuvier déclare que la ressemblance avec les espèces vivantes va même au point qu'il est très difficile de ne pas les considérer comme identiques avec elles, et , c'est indu- bitablement pour cette raison que notre sa- vant paléontologiste ne leur a point imposé d'autres noms d'espèces. MM. Bojanus et De- cay ont été plus hardis , et nous n'osons les en blâmer. LTléphant et le Rhinocéros, avec BOC lesquels ces Bœufs \ iraient, élant des espèces éteintes , non point par l'action lente des hommes, mais par une cause physique et su- bite, comme on en a la preuve par ces indivi- dus conservés en chair aussi bien qu'en os dans les glaces du Nord , il est probable que ces Bœufs fossiles différaient de nos espèces \ hautes , quoiqu'ils en fussent très rappro- chés. Tous les naturalistes savent combien , dans les genres naturels , il est difficile de distinguer les espèces par le squelette seule- ment. Nous pensons néanmoins qu'il n'y a pas encore de raisons suffisantes pour adopter comme espèces les Bos relouas, elatus et gi- ganleus de MM. Robert et l'abbé Croizct.el les Bos bombifrons et lalifrons de M. Har- lan. On ne doit donc compter encore , se- lon nous, comme espèces fossiles que les Bosprimigenius.priscus, Pallasii; et, comme variété du premier, le Bos primigenius minu- lus, ou peut-être même comme espèce, le Bos minutes. (Laurillard.) BOEVA. rkpt. — Synonyme d'Iguane senembi. BOGUE (Box), poiss. — Dénomination vul- gaire corrompue de Box ou de Boops, d'une espèce très abondante dans toute la Méditer- ranée , et se portant dans l'Atlantique jus- qu'à Madère et aux Canaries : elle pénètre aussi dans le lac Biserte. Il est possible que ce soit le ^«3? d'Aristote ; mais rien ne prouve, comme l'a voulu Rondelet, que ce soit le j3owv{- , car les yeux ne sont pas d'une gran- deur excessive. Ce poisson a le corps arrondi et allongé, et d'une belle couleur jaune oli- vâtre , avec trois ou quatre lignes longitudi- nales dorées sur les flancs. La bonté de sa chair rend sa fécondité utile aux Provençaux, qui croient rendre la pêche meilleure en sus- pendant à leur navire une figure argentée de Bogue , pour les attirer dans leur Bu- (jhiera. Le Bogue est devenu la première es- pèce d'un genre nommé d'après lui ; il est ca- ractérisé par ses dents aplaties , échancrées dans le milieu, serrées l'une contre l'autre tout autour de la bouche, sur un seul rang, et dilatées à leur base postérieure en un ta- lon allongé , qui augmente leur appui sur les mâchoires, et les rend plus solides. Les Bo- gues vivent de plantes marines. Outre l'es- pèce dont je viens de parler, on y range la Saupe ( voyez ce mot) et deux autres espèces étrangères que Linné plaçait parmi les Spa- IlOI 627 res. Le genre Bogue est de la famille des Sparoïdes. (Val.) 'BOIIADSCIIIA (nom propre), bot. pu. — Genre établi par Presl (Bel. hœnk., II , 98 , t. G8 ) dans la famille des Turnéracées , et réuni comme synonyme au Turnera de Plu- mier. (C. L.) 'BOHADSCHIE. Bohadschia. Échus. — Genre d'Holothurides établi par Ja-ger , et adopté par MM. Agassiz et Brandt. Il com- prend plusieurs espèces d'Holothuries im- parfaitement connues, vivant toutes près des côtes de l'île Célèbes, et qui vraisembla- blement ne sont, pas réellement distinctes. Ce genre diffère très peu des Holothuries pro- prement dites; son seul caractère distinctif est dans la forme radiée ou éloiléede l'orifice anal. (Uuj.) BOHATSCHIA, Crant7. bot. pu. — Syno- nyme de Peltaria. BOHOK et BUHON-IPAS. bot. pu. — Synonyme de Boom-Upas. BOHU, Burin, bot. ph. — Synonyme de Bobu. BOIDE, Adans. bot. rn. — Synonyme de Tapsia. BOIGA. rkpt. — Synonyme de Co'nber ahœlulq. Voyez couleuvre. BOIS. zool. — Voyez corses. BOIS. iÀgmim bot. ph. — Ce nom s'ap- plique en général à la partie dure, fibreuse, en un mol ligneuse, qui compose la lige des arbres et des arbrisseaux , et qu'on trouve immédiatement sous l'écorce. Le Bois offre des caractères très différents dans les divers grands embranchements du règne végétal , et en particulier dans les plantes monocotylédonées et dans les plantes dicotylédonées : aussi croyons-nous néces- saire de traiter séparément du Bois dans la tige des arbres de ces deux grandes divisions des végétaux phanérogames. § I. Du Bois dans les arbres dicotylédones. Dans la tige des végétaux dicotylédones li- gneux , le Bois forme presque toute la masse de cet organe. Il occupe tout l'espace compris entre le canal médullaire au centre de la lige, jusqu'à la face interne de l'écorce qui le recouvre extérieurement. Sur la coupe transversale d'une tige arborescente, il se montre sous l'apparence de couches concen- triques inscrites les unes dans les autres , et 6-J8 BOI dont l'épaisseur est très variable. Suivant les espèces , cette distinction des couches ligneu- ses n'est pas toujours très appréciable. Dans la plupart de nos Bois indigènes, elle est très manifeste, et comme chaque couche est le produit de la végétation d'une année , le nombre des couches ligneuses représente as- sez exactement l'âge de la tige. Il n'en est point ainsi dans un grand nombre d'arbres qui croissent dans les régions tropicales. Là, le Bois constitue une masse dans laquelle il est bien difficile de reconnaître aucune trace de lignes circulaires servant à constituer des couches. Cette disposition tient probablement à ce que, dans les pays situés entre les tropi- ques, la végétation est sans cesse en activité, et que par ses progrés non interrompus il se forme à chaque instant de nouvelles fibres ligneuses qui viennent s'ajouter à celles qui existaient déjà. Il n'y a pas, comme dans nos régions tempérées, une période limitée pour la végétation à laquelle succède chaque an- née une période bien plus longue où tout phénomène d'accroissement cesse complète- ment. Indépendamment de cette disposition par couches concentriques, le corps ligneux pré- sente encore des lignes droites , partant en divergeant du centre à la circonférence, c'est- à-dire du canal médullaire à l'écorce , et qu'on désigne sous les noms de Rayons ou Insertions médullaires. Ces organes , qui ap- paraissent ainsi sous la forme de lignes sur une coupe transversale, sont autant de feuil- lets ou de lames perpendiculaires engagées au milieu du tissu ligneux proprement dit , et servant à établir une communication di- recte entre la moelle placée au centre de la tige et la couche celluleuse extérieure de l'é- corce , qu'on connaît sous les noms d'en- veloppe herbacée ou médulle externe. Les couches ligneuses ne présentent pas communément la même couleur et la même dureté dans tous les points du corps li- gneux. Les plus intérieures sont plus dures et plus colorées , parce qu'elles sont plus an- ciennes et qu'elles ont acquis une maturité convenable. Les couches extérieures au con- traire sont d'un tissu plus lâche, moins den- ses et moins colorées. Elles constituent Y Au- bier, tandis que les intérieures forment le Bois proprement dit , le Cœur du bois ou Dv- ramen. Cette distinction entre les deux por- BOI lions du corps ligneux est fort importante pour les arts, et surtout pour les ails de con- struction. L'aubier doit être généralement rejeté , non seulement parce que son tissu est moins dur et moins résistant , mais en- core parce qu'il est abreuvé de sucs , qui le rendent plus propre à s'altérer ou à être at- taqué par les Insectes. Celte distinction entre le Bois proprement dit et l'aubier est quelquefois excessivement tranchée, tant par la différence dans la colo- ration que par la différence dans le tissu. C'est particulièrement dans les Bois très denses, et surtout dans les Bois colorés , qu'on trouve un changement brusque et sans aucune tran- si lion entre les deux parties. Ainsi les Bois d'Ebène, de Campêche, etc., sont d'un brun rougeâlre ou presque noir , tandis que leur aubier est d'un jaune pâle ou presque blanc. Cette différence de couleur s'observe quel- quefois d'une manière aussi tranchée dans quelques arbres indigènes, le Cytise des Al- pes, par exemple ; mais dans les Bois blancs, dans les arbres qui croissent avec une grande rapidité , comme les Peupliers , l'Érable , les Pins et Sapins, etc., on ne peut apercevoir aucune différence sensible, qui puisse auto- riser la séparation des couches ligneuses en aubier et en coeur de Bois. Néanmoins, quoi- que dans ces tiges on n'observe pas une dis- tinction manifeste , soit dans la coloration , soit même dans le grain du tissu entre les couches intérieures et les couches externes, cependant celles-ci sont évidemment moins solides , moins résistantes, et constituent un véritable aubier, qui est loin de réunir les qualités de force, de résistance et de durée que présente la masse des couches inté- rieures. La proportion entre la masse des couches d'aubier et de duramen n'est pas toujours la même. Il y a certains arbres dans lesquels l'aubier a peu d'épaisseur relativement à la masse 'du Bois, cinq à six couches, par exem- ple : le Chêne est dans ce cas. Il y en a d'au- tres, au contraire, dont l'aubier se compose d'un nombre beaucoup plus considérable de couches ligneuses. Cette différence tient sou- vent à la rapidité plus ou moins grande avec laquelle le Bois acquiert sa maturité com- plète. Lorsqu'on examine une tige coupée trans- versalement , on reconnaît facilement que liOl MM 629 (miles les couches ligneuses n'ont pas une épaisseur égale. Ainsi, généralement, les plus intérieures, qui sont en même temps les plus anciennes, et qui se sont formées à une épo- que où l'arbre jouissait de toute sa force et de toute sa vigueur , ont une épaisseur plus considérable que celles qui leur ont succédé , et qui se sont constituées dans une période où la végétation était moins vigoureuse. En général, les couches formées pendant les années humides et chaudes, qui réunissent les conditions les plus favorables à la végétation, sont plus puissantes que cel- les qui correspondent aux années de séche- resse ; mais celles-ci l'emportent sur les premières par leur force et leur résistance. Tous les points de la circonférence d'une même couche n'ont pas non plus une égale épaisseur. On remarque souvent au contraire une très grande inégalité à cet égard. On a observé que la plus grande épaisseur de la couche correspond toujours , soit au côté de la lige d'où nait une grosse branche, soit au côté de la souche qui émet un rameau con- sidérable , en un mot à la partie de l'axe vé- gétal qui était en positon de recevoir une nourriture plus abondante. Les couches ligneuses considérées en masse sont d'autant plus dures qu'elles sont plus intérieures. En effet, celles qui sont plus rap- prochées du canal médullaire étant les plus anciennes, on peut supposer avec juste rai- son qu'elles ont acquis une maturité plus complète. Mais il n'en est pas de même quand on compare la solidité des différents points d'une même couche ; la partie la plus superficielle de cette couche est en général formée des fibres les plus dures et les plus résistantes. On a cherché à expliquer ce phé noméne , en disant que la partie interne de la couche se forme au printemps , c'est-à- dire à une époque où les sucs séveux sont plus abondants , mais en même temps plus aqueux ; tandis que la partie externe de la couche s'est développée sous l'influence d'une saison plus chaude, et par le secours de sucs plus substantiels et plus élaborés, qui, par conséquent , donnent une plus grande soli- dité au tissu ligneux qui se forme. Le nombre des couches ligneuses, inscrites les unes dans les autres sur la coupe trans- versale de la tige d'un arbre dicotylédoné , exprime en général, avec une certaine exac- titude, l'âge de cet arbre. C'est par ce moyen qu'on est souvent parvenu à déterminer la durée de certains végétaux dont l'origine reculée remontait à des dates souvent fort anciennes ; mais il s'en faut que ce moyen soit rigoureux. En effet, beaucoup d'auteurs admettent , et à juste litre , selon nous , que dans certaines circonstances il peut , même dans nos climats tempérés , se former deux couches ligneuses dans une même année. Ainsi , quand l'été a été très sec , et que cette sécheresse a, de bonne heure, arrêté les phénomènes de la végétation , si l'automne est chaud et humide , il n'est pas rare de voir se manifester une seconde végétation ; les bourgeons placés à l'aisselle des feuilles se développent, l'arbre reverdit et se couvre de nouvelles fleurs. Dans ce cas, il est évident qu'une seconde couche ligneuse a dû èlre le résultai de celte végétation accidentelle , et le nombre des années, ou l'âge de l'arbre, n'est plus représenté exactement par le nombre des couches du Bois. D'ailleurs, comme nous l'avons dit précédemment , les couches li- gneuses sont quelquefois si peu distinctes , ou tellement minces et multipliées dans cer- tains arbres tropicaux , que leur inspection ne peut rien apprendre sur le temps qu'ils ont employé pour parvenir au moment où on les observe. Étudions maintenant la structure du Cois, c'est-à-dire les éléments anatomiques qui entrent dans sa composition. Le Bois est formé par un tissu spécial , nommé Tissu ligneux , qui n'est cependant qu'une simple modification tenant en quel- que sorte le milieu entre les utricules et les vaisseaux proprement dits. Il se compose de cellules allongées ou de tubes courts , à parois très épaisses , ordinairement coupées en biseau ou en pointe oblique à chaque extrémité , superposées les unes aux autres et tellement adhérentes qu'elles semblent former des fibres continues : aussi le Bois a- t-il constamment une structure fibreuse. On a donné des noms variés à ces tubes courts, qui constituent le tissu ligneux ; on les a tour à tour appelés Tubilles , Vaisseaux courts , Vaisseaux fibreux , Closires , etc. Le tissu ligneux est l'élément essentiel el constitutif du Bois ; mais il n'entre pas seul dans sa constitution. Une couche ligneuse se compose de trois formes du tissu élénien- 630 BOI taire: 1° de lissu ligneux; 2° de vaisseaux aériens ; 3° de tissu utriculaire. Examinons quels sont la position et les rapports de ces tissus dans une couche ligneuse. Si nous sou- mettons à l'examen microscopique une tran- che bien mince d'une couche ligneuse cou- pée en travers, nous y trouverons l'organi- sation suivante: Le tissu ligneux proprement dit se montre sur une tranche transversale, sous la forme d'anneaux irrégulièrement ar- rondis, quelquefois anguleux par suite de la pression qu'ils exercent les uns contre les au- tres, à parois très épaisses et à cavité inté- rieure fort étroite. Au milieu de ce tissu on voit un très grand nombre de vaisseaux aé- riens, qu'on distingue facilement par leur diamètre beaucoup plus grand et par la min- ceur de leurs parois. Ces vaisseaux sont constamment de fausses trachées, le plus souvent du genre de celles qu'on appelle Vaisseaux pondîtes. Leur nombre est plus ou moins considérable suivant les espèces : tantôt les tubes ligneux sont plus abondants, tantôt, au contraire, les vaisseaux paraissent plus nombreux et donnent alors à la tranche ligneuse mince, soumise au microscope, l'ap- parence d'une dentelle. Ces vaisseaux sont très étroitement unis avec le tissu ligneux , et ne peuvent en être séparés. La couche ligneuse est partagée, par des li- gnes dirigées du centre vers la circonférence, en un très grand nombre de compartiments étroits. Ces lignes sont les rayons médullaires, ils sont uniquement composés de tissu utri- culaire, dont les ulricules sont régulièrement disposées dans une position transversale. Tels sont les trois éléments anatomiques dont se compose le Bois. En dehors des rayons mé- dullaires, il n'existe aucune trace de tissu utriculaire. Les vaisseaux aériens et les tubes ligneux sont unis, soudés entre eux, sans le secours d'aucun autre tissu. Le tissu ligneux proprement dit se com- pose de cellules allongées ou de tubes courts, cylindriques ou anguleux, et dont les parois très épaisses sont primitivement transpa- rentes. C'est par les progrès de la végétation et par suite des dépôts de matières étrangè- res qui s'y forment que ces organes perdent insensiblement leur transparence. M. Dutro- chet s'est assuré que quelle que soit la nature, la couleur, la consistance du Bois, il avait pri- mitivement à peu près les mêmes caractères ÎÏOI dans toutes les espèces. Ainsi, selon cet lia- bile observateur, en faisant bouillir dans l'a- cide nitrique des fragments de Bois d'É- bène ou de tout autre Bois très dur et très coloré, les matières étrangères se dissolvent et les fibres ligneuses deviennent transpa- rentes et flexibles comme celles des Bois mous et blancs. Les belles recherches de M. Payen sur la nature chimique des élé- ments organiques des végétaux confirment pleinement les observations de M. Dulrochet. Ainsi 31. Payen a reconnu que le Bois, comme toutes les autres parties du tissu des végé- taux, était composé de Cellulose , c'est-à-dire d'une matière identique avec l'amidon , par sa constitution chimique. Mais petit à petit il se dépose dans ces organes une autre sub- stance dure et cassante, qui donne de la so- lidité et de la résistance aux fibres ligneuses, matière qui offre une composition un peu différente de celle de la cellulose. Nous avons dit précédemment que les vais- seaux aériens du Bois étaient de fausses tra- chées et plus particulièrement des vaisseaux ponctués. Ce sont aussi quelquefois des vais- seaux rayés. Ces vaisseaux sont assez géné- ralement dispersés sans ordre dans l'épais- seur de chaque compartiment ligneux ; quel- quefois solitaires et présentant alors, sur une coupe transversale , une aire plus ou moins régulièrement arrondie ou elliptique. Le plus souvent ils sont groupés par deux ou trois ensemble , et leur forme est alors modifiée par leur contact réciproque, qui est toujours très intime. Il arrive quelquefois que les grands tubes du Bois ou les vaisseaux aériens sont disposés avec une sorte de symétrie, et que, sur la coupe transversale de la tige, ils forment des espèces de lignes circulaires as- sez régulières. Assez souvent ceux qui ont été formés les premiers , et qui sont par con- séquent les plus profonds de chaque couche prise isolément, ont un diamètre plus grand que ceux qui sont plus superficiels. Cette dif- férence provient de ce que les premiers se sont développés dès le printemps, c'est-à-dire à une époque où la végétation est plus puis- sante et les sucs plus abondants. Si nous examinons la manière dont le Bois commence à se former dans une tige ou une branche d'arbre dicotylédoné , nous verrons que la couche ligneuse, au lieu de former une niasse circulaire continue , se montre «01 d'abord en faisceaux distincts , disposés cir- eulairement au centre de la tige. Ces fais- ceaux ou compartiments ligneux sont sépa- rés les uns des autres par une couche de tissu cellulaire plus ou moins épaisse , con- tinuée sans interruption avec celui qui oc- cupe la partie centrale de la tige et qui plus lard devra constituer la moelle, et d'une au- tre part avec la couche cellulaire extérieure dans laquelle les faisceaux corticaux vont se développer. Petit à petit ces faisceaux ligneux s'élargissent, s'allongent; ils augmentent par la division qui s'opère dans chacun des fais- ceaux primitifs ; le tissu cellulaire qui les sé- pare se resserre , et bientôt les espaces qui existent entre les compartiments apparais- sent seulement sous la forme de lignes étroi- tes, qui constituent les rayons médullaires. On a prétendu que chaque couche ligneuse était séparée de celles au milieu desquelles elle est placée par une couche très mince de tissu ulriculaire. M. Dutrochet, quia émis cette opinion, dit que cette structure est sur- tout très remarquable dans la tige du Rhus typhinum. Selon cet habile physiologiste , il existe entre chaque couche ligneuse de cette tige une couche de tissu cellulaire qui se re- connaît, entre autres caractères, à sa colora- tion jaune brunâtre beaucoup plus intense; mais nous avons examiné attentivement la structure de cette tige, que nous avons suivie dans toutes les périodes de son développe- ment, et nous n'y avons pu reconnaître au- cune trace de tissu ulriculaire interposé en- tre les couches ligneuses. Le Bois existe, non seulement dans l'axe ou organe central des végétaux ligneux, mais dans toutes les autres parties susceptibles d'endurcissement. En traitant des Tiges , nous ferons voir que dans les végétaux herbacés , il y a aussi une couche de Bois et que son organisation ne diffère pas sensiblement de celle qu'on observe dans les végétaux ligneux , à la pre- mière année de leur développement. ; La description que nous venons de don- ner du Bois s'applique à la généralité des tiges ligneuses dans les végétaux dicotylédo- nes; mais elle offre cependant de grandes \ariations dans un certain nombre de végé- taux, parmi lesquels nous citerons les Coni- fères, les Cycadées, les Ménispermées , les Aristolochiées et un grand nombre d'autres liOI 631 familles, qui renferment des plantes sarmen- teuses et des lianes. Nous traiterons succes- Hvernent de ces modifications soit au nom de chacune de ces familles, soit et principa- lement à l'article tige. Voy. ee mot. § IL Du Sois dans la lige des végétaux monocolylèdonés ligneux. Les Bois, dans la tige ligneuse des végétaux monocotylédonés , présente une disposition bien différente de celle que nous venons d'observer dans celle des arbres dicotylédo- nes. Ce ne sont plus des couches circulaires emboîtées les unes dans les autres avec une sorte de régularité , et pouvant servir à dé- terminer le nombre d'années qu'a duré la végétation de ces tiges. Le Bois, ici, est sous la forme de fibres ou de faisceaux peu volu- mineux, distincts les uns des autres et plon- gés au milieu d'un tissu cellulaire qui forme la masse de la lige : aussi la coupe transver- sale d'une tige de Palmier ou de tout autre monocotylédoné ligneux se montre-t-elle composée d'une foule de points ou de fais- ceaux irrégulièrement arrondis, épars et sans ordre , et n'offrant jamais cette disposition par couche qui forme le caractère dislinclif de tous les arbres dicotylédones. En général , les fibres ligneuses dans les tiges des Monocotylédonés sont plus abon- dantes, et par conséquent, plus serrées les unes contre les autres dans les parlies super- ficielles de la tige. C'est, comme on sait, le contraire pour les tiges dicolylédonées, dont les couches ligneuses sont d'autant plus den- ses qu'elles sont plus intérieures. Quant à la structure de ses fibres ligneu- ses, elle est assez compliquée. Chacune d'el- les renferme, en effet, du tissu ligneux pro- prement dit, ordinairement disposé en deux faisceaux, l'un intérieur, l'autre externe. En- tre ces deux faisceaux se trouvent les vais- seaux aériens , trachées et fausses trachées, et les vaisseaux séveux, réunis par du tissu ulriculaire. Nous nous bornerons ici à celte indication sommaire de la structure des fais- ceaux ligneux dans la tige des Monocotylé- donés, remettant à la développer avec plus de détail aux mots monocotylédonés elTiGE. Voy. ces mots. § II L De la conservation des Bois. Le Bois est une des matières les plus utiles que la nature fournisse à l'homme pour la 632 BOI satisfaction de ses besoins. Sans parler ici de l'emploi du Bois comme combustible, il nous suffira de rappeler les usages de cette matière dans la construction de nos habitations , de nos meubles et de nos navires. Mais le Bois est sujet à une foule d'altérations qui nui- sent à sa durée , et compromettent tous les ouvrages dans la construction desquels il entre : aussi s'est-on beaucoup occupé des moyens de conserver aux Bois toutes les pro- priétés qui les distinguent , en les préser- vant des altérations qu'ils sont susceptibles d'éprouver. Parmi les résultats auxquels ont conduit les recherches dirigées vers ce but , il n'en est pas de plus remarquables que ceux obtenus par M. le docteur Boucherie. Ces résultats ont été consignés dans un mé- moire présenté à l'Académie royale des scien- ces dans le courant de l'année 1840 , et sur lequel M. Dumas a fait , au nom d'une com- mission nommée par l'Académie , un rap- port extrêmement favorable. (Voyez Compte- /tendu, 1840, t. II, p. 894.) M. le docteur Boucherie, dit M. Dumas, s'est proposé de rendre le Bois beaucoup plus durable , de lui conserver son élasti- cité , de le préserver des variations de vo- lume qu'il éprouve par la sécheresse et l'hu- midité , de diminuer sa combustibilité, d'aug- menter sa ténacité et sa dureté ; enfin de lui donner des couleurs et même des odeurs du- rables. Toutes ces exigences ont été satisfaites , et elles l'ont été par des moyens peu coûteux , simples et nouveaux; elles l'ont été à l'aide de substances communes et d'un vil prix. La matière que M. le docteur Boucherie em- ploie surtout est le pyrolignite de Fer brut , auquel il ajoute ensuite certaines autres ma- tières , quand surtout il a l'intention de com- muniquer aux Bois des teintes plus ou moins variées. A cet effet , il emprunte toute la force dont il a besoin pour faire pénétrer les substances dans le tissu ligneux , à la force aspiratrice du végétal lui-même ; et cette force suffit pour porter de la base du tronc jusqu'aux feuilles toutes les liqueurs qu'on veut y introduire , pourvu qu'elles soient maintenues dans certaines limites de con- centration. Pour cela , on coupe par le pied l'arbre en pleine sève; on plonge son extrémité infé- rieure dans une cuve renfermant la liqueur BOI qu'on veut faire aspirer. En quelques jours celle-ci montera jusqu'aux feuilles les plus élevées; tout le tissu végétal sera envahi, sauf le centre de la tige, qui résiste toujours à la pénétration. L'arbre peut être dégarni d'une partie de ses branches : pourvu qu'il reste un bouquet de feuilles au sommet de la tige, l'aspiration s'exécutera. On pourrait encore arriver au même résultat sans cou- per l'arbre par sa base. Ainsi , une cavité creusée à son pied , ou un trait de scie qui divise celui-ci sur une grande étendue de sa surface, suffisent pour qu'en mettant la par- tie entamée en contact avec un liquide , il y ait une absorption rapide et complète de ce dernier. C'est par l'emploi des chlorures terreux que M. Boucherie arrive à rendre les Bois presque incombustibles, sans leur faire per- dre aucune de leurs autres propriétés. Enfin, par ces procédés ingénieux, M. le docteur Boucherie donne aux Bois des tein- tes variées , qui les rendent propres à entrer dans la fabrication des meubles. Ainsi, le pyrolignite de Fer les colore en brun ; si on y associe une matière tannante, ils prennent une couleur noire ; si on fait succéder au pyrolignite de Fer du prussiate de Potasse, ou de l'acétate de Plomb ou du chromate de Potasse, on obtient de belles nuances bleue ou jaune. Ces résultats nous ont paru trop impor- tants pour que nous puissions nous dispen- ser de leur donner une place dans un article général sur les Bois. (A. Richard.) Le nom de Bois a été appliqué à un grand nombre d'arbres , en partie originaires des pays tropicaux , et on y a joint une ou plu- sieurs épithètes indiquant leur patrie , leurs propriétés réelles ou chimériques, leurs usa- ges ou leur ressemblance avec des objets quelconques. Cette longue liste de noms , souvent si bizarres , empruntés à la langue inexacte et imparfaite du peuple et des voya- geurs , doit cependant encore trouver place dans les ouvrages d'histoire naturelle, car elle sert à l'intelligence des relations de voyage où beaucoup de ces noms subsistent encore. On se sert généralement dans le commerce, dans les arts industriels , en économie rurale et forestière, de ces dénominations vulgaires, et quelques unes appartiennent à notre langue usuelle ; nous nous bornerons à en donner BOI l'énuméralion avec leur signification vérita- ble , en renvoyant aux .noms scientifiques pour les détails que quelques uns compor- tent. B. abrouti , les arbres dépouillés de leurs bourgeons, de leurs feuilles et de leur écorce, par le bétail ou les bêtes fauves , et qui ne font plus que végéter. B. d'absinthe , ou amer, Quassiu amara , aussi B. de Quassie et Q. simaruba, Cafissa amara, et quelques autres arbres remarqua- bles par leur amertume. B. d'acajou , le Cedrela odoraia et le Swie- tenia mahogoni , qu'on appelle aussi B. de MAHOGONI. B. D'ACOSSOIS, B. BAPTISTE , A LA FIEVRE ou de sang , B. sanglant. Noms vulgaires du Millepertuis en arbre , Hypericum sessilifo- lium. B. d'acouma, ou acoumat, Y Homalium m- cemomm et le Bumalda salicifolia. B. d'agatis , d'agouti, le f'ilex divaricala et Y jEschinomene grandiflora. B. d'agra ou d'agara. Bois odorant em- ployé en Chine à la fabrication des petits meubles, et dont le genre n'a pu être déter- miné. B. d'aguilla. Bois aromatique d'Afrique appartenant à un arbre inconnu. B. d'aigle, d'aloes, d'agallocheou de ca- lambac. Bois aromatique qu'on brûle à la Chine et au Japon , à cause de son odeur agréable ; il provient de l'Agalloche , Exœ- caria offtciuarum. Ce nom a encore été donné au bois de YAquilaria de Cavanilles. B. a aiguilles. Nom donné communé- ment aux arbres de la famille des Conifères. B. d'ainon, le Robinia sepium. B. d'amande, le Mariia racemosa et le Lau- rus pichurim. B. d'amarante , les Swietenia malmgoni et senegalensis. B. d'amourette. On en connaît deux es- pèces: le petit est le Mimosa tenuifolia, et le grand le Mimosa lamarindifolia. B. ancelin , Y And m racemosa. B. d'anis , YlUicium anisalum , le Laurus persea, le Limonia madagascariensis. B. d'anisette , le Piper aduncum. B. arada , B. piquant, le Chrijsobolnnus icaco , et un arbre de Madagascar non déter- miné. B. i'arc, le Cytisus lakumum. T H. BOI 633 B. d'argent, le Protea argeniea. B. d'aronde, B. de ronde, de rongle, YE- rythroxylum laurifolium. B. d'aspalath , aussi B. de Chypre et de cygne , YAspalathus ebemts. Les deux der- niers noms s'appliquent aussi au Cordia ge rascanlhes et au Cupressus dinticha. B. bâcha ou a caleçons , plusieurs espè- ces de Rauhinia. B. a baguettes. A Caycnne , deux Baisi- niers ; à Haïti , le Sébestier. B. a balai. En Europe, le Bouleau, la Bruyère, le Genêt, etc., etc. ; à l'île Maurice, YErythroxylum hypericifolium , et le Fres- nelia. B. balle. A Cayenne, le Guarea trichilioi- des, à cause de la similitude de son fruit avec une balle à jouer. B. bambou , YArwido bambos. B. ban. A Haïti , le Cordia callococca. B. de bananes. A Bourbon, YUvuria odo- raia ; à Java et dans l'Inde, YU. disiicha. B. BARDOTTIER, B. DE NATTE , B. TÊTE-DE- Jacot, plusieurs espèces du g. Mimusops. B. BAROIT, B. DE FÉROLE, B. SATINE, le Fe- rolia d'Aublet , qu'on croit aussi être le B. marbré. On appelle aussi B. satiné, le Bois du Prunus domeslica. B. a barraques, B. barag. A Haïti et à la Guiane, le Combreium laxum. B. A barriques , le Bauhinia porrecla. B. de bassin des bas. On appelle ainsi à Bourbon le Comieia, et B. de bassin des hauts, le Blackuellia. B. de baume, le Crolon balsamiferum. B. bénit. Synonyme de Buis. B. de benjoin. A Maurice, les Badamiers. B. benoît. A Haïti, ce bois est employé en ébénisterie : on ne sait à quel genre il appar tient. B. de bigaillon, YEttgenia Bigaillonii. B. de bitte. Aux Indes , le Sophora hele- rophylla. B. blanc. En Europe, on désigne sous ce nom tous les arbres à bois tendre et peu co loré, dont le cœur diffère à peine de l'aubier, tels que les Peupliers, les Saules, le Bouleau, le Tilleul , etc. A la Martinique , on désigne sous ce nom une espèce de Staphilier ; à l'Ile de France et à Bourbon , c'est YHemandia ovigera et le Sideroxylum laurifolium ; à la Nouvelle-Hollande, c'est le Mclaleuca teuco- dendra ; et cette dénomination s'applique 40* 634 IiOI BOI encore à diverses espèces de Seringat , el surtout aux Pltiladelphus coronarius et ino- dorus. B. BLANC-ROUGE, B. DE POUPART , le Poil- pariia. B. DE BOMBARDE, B. TAMBOUR, B. DE RUCHE. A Bourbon , YAmbora lambourissa. B. de bouc, le P remua denlifolia. B. a boutons , toutes les espèces du g. Ce- phalanthus. B. bracelet. Aux Antilles , le Jacquiiiiu iirmillaris , dont les Caraïbes prenaient la graine pour se faire des bracelets. B. brai, le Cordia macropkylla. B. DE BRÉSIL OU DE FERNAMBOUC , B. LA- WON. Payez brÉsillet. B. cabri, cabril , et B. de bouc. Aux An- tilles , toutes les espèces du g. JEgiphyla, le Fagara tragodes , le Knaulia orientalis , et YEhretia Bourreria '■ cette dernière plante s'appelle aussi B. de rôle bâtard. B. puant. A Haïti , les Capparis ferrugi- nea et breynia , et une espèce de Slerculia ; à Bourbon et dans l'Inde , le Mimosa farne- siana. B. caïpon. Bois de construction à Haïti: on croit que c'est un Chionanthe. B. a calumet. A Cayenne , le Macea pi- riri. B. DE CAMPÊCHE, B. D'iNDE , B. DE LA JA- MAÏQUE, B. de nicaraguas, quelquefois aussi B. de sang, Slemaloxylum campechianum. B. cannelle. Il y en a de trois sortes : le blanc, Canella alba et Laurus capsuliformis ; le gris, Elœocarpus serrata, et le noir, Dry- mu vinteri. B. canon , B. trompette , le Cecropia pel- lata cl le Panax chrysophyllum. B. de canot. A fllaurice , le Calophyllum inophy liant ; sur la côte du Malabar, le C. cidaba; aux Séchelles , le Terminalia ca- tappa; en Amérique, le Liriodendrum tulipi- ferum et le Cupressus disticha. B. de capitaine. A Haïti, les Malpigkia aiigustifolia, aquifolia, glabra elurens. Ce der- nier s'appelle aussi B. iiinselin. B. de capucin , B. signor. A la Guiane , un arbre de construction non déterminé. B. de caque , le Cormilia pyramiduta. B. caraïbe. A Haïti , un arbre de construc- tion , dont le nom n est pas connu. B. carré , B. de lardoire , B. loustau. Moins vulgaires du Fusain, Evonymus euro- pœus. ce dernier nom s'applique aussi à Y Antirrhœa asialica. B. cassant, le P satura. B. a cassave, B. doux, YAralia arborea. B. de cavalam , le Slerculia fœtida, B. de cayan. Synonyme de Simarouba. B. de cÈdre. A la Guiane, YAniba guianen- sis ; à la Jamaïque , le Theobroma guazuma ; en Espagne, le Juniperus thurifera ; en Amé- rique , le /. caroliniana. B. de cham , le Tespesia ou un Cer- cis. B. de chambre, YAgave americana. Nichol- son désigne sous ce nom un arbrisseau in- connu. B. DE CHANDELLE , B. DE LUMIERE , YAttiy- ris elemifera, le Dracœna reflexa, YAgave fœtida , YErithalis fritticosu , et plusieurs es- pèces de bois résineux dont on se sert en guise de flambeau. B. de charpentier, le Justicia pecloralis. B. de chauve-souris. A Bourbon , c'est le nom d'une espèce du g. Plseum , dont les Roussettes recherchent les fruits. B. de chêne, les Bignoiria leucoxylum, lon- gissima et penlaphylla. B. de chenilles , le Volkameria helero- phylla et le Comjza salicifolia. B. de cheval ou B. major. A Haïti, YE- rylhroxylum havanense. B. de chik, le Cordia myxa, et d'après d'autres auteurs, le C. sebestana. B. de chine. Nom donné improprement à un arbre de la Guiane, dont le bois ressemble à celui du Palixandre. B. de citron , YErithalis fruticosa. En France , on désigne sous ce nom le B. du ci- tronnier. B. de clou. A Maurice, YEugenia lucida; à Madagascar, le Ravenalamadagascarientis ; au Brésil, le Myrthus cariophyllata. B. a cochon , le Bursera gummifera , 17- cica heptaphylla , et le Paullinia asialica. B. collant, le Psatura. B. de colophane franc, le Colophauia de Commerson ; B. de c. bâtard, B. de compa- gnie, le Bursera obtusifolia. B. de combage , espèce de Myrte non dé- terminé , abondant aux Antilles. B. de corail , YEryliirina corallodendron . B. de corne. A Amboine, le Garcinia cor- nea ; à la Corhinchinc , le Brindonia cochin- thinensis. BOI B. COTKI.KT OU A COTELETTES , le Comillin pyramidala , le Casearia parviflora , YEIire- (ia bourreria, et YEllisia niclelea. B. a coton. Nom vulgaire du Peuplier de Virginie et d'autres arbres dont les graines sont surmontées d'une aigrette soyeuse et semblable à du coton. B. couleuvre. Aux Antilles, le Dracontium pertusum, le ffliainnus colubrinus , et le Slrych- nos colubrina ; à Amboine , l' Ophixylum ser- pentinum ; sur la côte du Malabar , YA- melpo , à cause des propriétés spécifiques ac- cordées à ces arbres contre la morsure des Serpents. B. DE CRABE OU DE CRAVE , le Mj/HUS Ca- ryophyllala. B. de cranganor. Nom du Paveita indica, à cause de son abondance à Cranganor. B. creux. Plante herbacée de Cayenne , le Lisianihus alatus. B. de crocodile , B. de musc , le Clul'w ela- f.eria. B. de cuir ou de plomb , Dirca paluslris. B. de cyprès. Aux Antilles, le Cordia ge- rascanlhes. B. de dames ou d'huile. A Maurice , une espèce à'Erytliroxytum. B. DAMIER. Voyez iiADAMIER. B. dard ou de flèche , le Possira et le Petaloma. B. de dartres. A Cayenne , les Hypericum lalifolhm et sessilifolium ; et à Bourbon , le Danois fragrans. B. de demoiselles , le Kirganelia mauri- tiana. B. dentelle , le Lageila lintearia. B. dur. Au Canada, le Carpinus osirya -, à Maurice et dans l'Inde , le Semrinega duris- sima •. ce dernier s'appelle aussi B. de quin- quin ou de tezé ; en Europe, on appelle ainsi les Bois d'une contexture serrée , tels que le Buis, l'Orme , le Chêne , etc. B. dyssentérique , B. tan , le Malpighia spicata. On a donné le nom de B. de tan rouge à diverses espèces du g. IVenman- nia. B. d'ébÈne, le Diospyros ebenttm ; B. d'é- bene jaune ou vert, le Bignonia leucoxylon; B. d'ébene de crête, YAnthyllis crelica; B. D'ÉBÈNE ROUGE , B. DE GRENADILLE , le Ta- rdonus de Rumph. ; Faux B. d'ébkne, le Cy- livts labumum. B. d'écorce, un Uvaria, un Blachwellia BOI 635 et un Nuxia , dont les espèces sont indéter- minées. B. d'encens , VIcica enneandra. B. A enivrer, B. enivrant, B. ivrant, Y Euphorbia frutescens , le Phyllanihus virom, le Galega sericea , et plusieurs autres plan- tes lactescentes qui jouissent de la propriété d'enivrer le Poisson. B. épineux , le Bombax pentandrum , le Xanlhoxylum caribœum, YOchroxylum lu- teum. B. éponge , le Gasionia de Commerson , et le Cissus mappia. B. éti , un Eugénie. B. falaise, un Myrtus. B. de fer. A la Guiane , les Robinia pana- coco et lomentosa ; aux Antilles , le Rkam- nus ellipticus et YJEgiphila marlinicensis ; à Ceylan, le Mesua ferrea ou B. de naghas ; à Maurice, le Syderoxylon cinereum ; chez les Malais , un Meirosideros. B. de fer d'afri- que , le Syderoxylum cinereum; B. de fer de Jamaïque, le Fagara pterota; B. de fer a grandes feuilles , le Coccoloba grandifo- Ua;B. DE FER DE JUDA OU B. DE JUDA, le CoS- signia pinnata. B. a feuilles. En Europe, on appelle ainsi tous les arbres à feuilles caduques. B. a grandes feuilles, le Coccoloba pubescens, le Genipa americana,\e Chrysophyllum caïmito. B. A petites feuilles , YEugeiua divaricata, et plusieurs espèces de Myrtes. B. a la fièvre , les diverses espèces de Quinquina et Y Hypericum sessilifolium. B. a flambeau. En Europe , c'est le nom vulgaire des arbres résineux ; en Amérique, c'est Y Hœmaloxijlum campechianum ; à Bour- bon , le Fagara helerophylla elYErylhroxy- lum laurifolium. B. FLÉAU , B. DE FLOT, B. DE LIEGE OU B. siffleux, le Bombax gossypium , le Cordia macrophylla, YHibiscus tiliaceus. B. fragile , le Casearia fragilis. B. DE FREDOCHE, D'ORTIE OU PELÉ, B. SANS écorce , Cilharexylum melanocardium. Ces deux dernières dénominations s'appliquent encore au Ludia de Commerson. B. DE FRÊNE OU DE PETIT FRENE , le BigilO- nia radicans , et quelquefois aussi le Quassia amara. B. galeux ou de senteur , YAssonia po- pulnea. Le B. de senteur bleu est le Ruiiia variabilis, et le blanc le Rutzia cordata. 636 BOI B. DE GAROU,B. GENTIL, B. JOLI, B. D*0- RtiLLE , le Dapkne mezereum. Le dernier nom s'applique aussi au D. laureola. B. de gaulettes, YHirtella racemosa, le Melicocca apetala. B. de gerofle , le Myrthus caryophyllata. B. de glu. A Cayenne, le Sapium aucupa- rium. B. de gouyave , le Prockia ovata. B. de grignon, le Bucida buceras. B. gris , les Mimosa inga et fagifolia , et d'autres espèces de Mimosa. B. Guillaume. Nom vulgaire de diverses Conyzes et Baccharides frutescentes et à feuilles visqueuses , dans nos colonies. B. DE GUITARE OU GUITARIN , tOUteS leS eS- pèces de Cyiharexylum , principalement les C. cinereum , cuudatum et quadrangulare. B. incorruptible, YHomalium racemosum, le Bumelia salicifolia , le Laurus sassafras , YEndracliium madagascariense , qu'on ap- pelle aussi B. immortel , ainsi que VÈry- thrina corallodendron. B. Isabelle, les Laurus borbonia, le Myr- lus Gregii et Schœfferia. B. jacot, un Eugenia de Maurice et d'au- tres arbres , dont les Singes mangent les fruits. B. jaune, le Laurus ochroxylon, aussi ap- pelé B. verdoyant, le Bignonia leucoxylon , qui porte encore le nom de B. vert, le Li- riodendron tulipifera, le Rhus colinus, le Leu- coxylon laurifolium, etc. B. jean, YUlex europœus. B. de lait, souvent synonyme de B. lai- teux , s'applique aux arbres et arbrisseaux de la famille des Euphorbiacées et des Apo- cynées, ainsi qu'au Mancenillier, à YHippo- mane citrinella, au Cameraria lalifolia, au Syderoxylum licioides, etc. B. de lance franc , le Ratidia aeuleata ; bâtard, YUvaria odorata. B. DE laurier , le Crolon corijlifolium. B. de lessive. Dans les Alpes, c'est le nom vulgaire du Cyiisus laburnum, , qu'on y ap- pelle aussi B. de lièvre; aux Antilles, on pense que c'est une espèce d'Anavinga. B. de lettres . Sideroxylum inerme , le Piratinera guianensis. B. lucÉ , le Petaloma edulis. B. mabouya , Capparis breynia et Moriso- nia americana. B. macaque, le Tococo guianensis d' Aublet. BOI B. DE mai , le Craiœgus oxyacantlia. B. maigre , le Psyloxylon. B. de maïs, Memecylon cordalum. B. MALABAR OU DE MALBOUCK , le NltXia. B. de malgache. A Bourbon, le Forgesia. B. a malingre , un Tournefortia. B. manche-houe , et non marché-houe , le Xanlhoxylum clava herculis. B. marbré bâtard, l' ErythroxyUm areola- tum. B. Marguerite , le Cordia telraphylla. B. marie , le Calophyllum qui produit le Baume Marie. B. de mature, plusieurs grands arbres de l'Inde , et principalement un Uvaria. B. de mèche , YApeiba glabra et Y Agave fœlida. B. menuisier , le Poriesia. B. de merle. A Bourbon et à Maurice, YAn- dromeda salicifolia ; en Afrique , YOlea ca- pensis ;dans l'Amérique du Sud, le Celaslrus undulatus , et aussi le Sapindus saponaria , qui porte aux Antilles le nom de B. de sa- vonnettte ou savonneux. Le B. de savon- nette bâtard est, à Haïti, un Dalbergia. B. de moluques, le Crolon tiglium. B. mondongue, le Picramnia. B. nagone, une espèce de Mirobolan. B. de nèfle , divers Eugenia. B. néphrétique. En Europe, le Relula alba ; en Asie, le Moringa Ben, et au Mexi- que , un arbre indéterminé , qu'on suppose être le Mimosa unguis cali. B. noir. Aux Indes, le Mimosa lebbek et le Diospyros ebenum ; aux Antilles, YAspalathus ebenus. B. d'olive. A Bourbon, une espèce d'Olea semblable au nôtre ; à Maurice , YElœoden- drum maurilianum et le Rhamnus allissimus. B. d'or , le Carpinus americana. B. d'orme, le Cellis micranihus et le Theo- broma Guazuma. B. de la palille , de l'espagnol Palillos, bâtonnet. On désigne sous ce nom, aux Ca- naries, des bois de toutes sortes, taillés en cure-dent, et arrosés de sang-dragon. B. DE PALIXANDRE OU VIOLET. Nom d'un arbre indéterminé de la Guiane hollandaise. B. palmiste , le Geoffroya spinosa. B. perdrix, YHeisleria coccinea. B. de Perpignan , le Cellis auslralis. B. de perroquet, le Fissilia psitlacorun. B. pin, le Talauma. 1Ï01 BOI 637 B. de pintade, YIxora coccinea , et I ' Ar- disia crenulata. B. a pian, le Morus tineioria , ou , suivant d'autres auteurs , le Fagara ptcrota ou ira- godes. B. a poudre. On désigne sous ce nom les arbres à charbon léger, dont on se sert pour fabriquer de la poudre à tirer, tels que le Khamniis frangula , etc. B. DE PIED DE POULE , B. DE RONCE , le Todalia. B. de pissenlit, le Bignonia stans. B. tliant, YOsyris alba. B. plie bâtard, le Brunsfelsia. B. de poivrier, YErylhroxylum laurifolium, et plusieurs Fagara. B. puant. En Europe , Yyfnagyris fœtida. A la Guiane, le Quassia fœtida et le Pini- gara leirapelala. B. puisais. Nom vulgaire du Cornus san- guinea. B. quevis ou quivis. Voyez quivisia. B. de quinquina. A Cayenne , un Malpi- 'jhia. B. de rainette , le Dodonea angusiifolia. B. ramier , un Psycholria , un Supindus et le Munligia calabura. B. ramon, le Trophis americana , le Sa- pindus saponaria et YErylhroxylum rufum. B. de râpe, le Cordia sebestana, plusieurs Ficus et le Monimia de Dupetit-Thouars. B. de rat, le Myomjma. B. de rivière , le Chimarrhis de Jacquin, un Inga , et le Casearia parvifolia. B. DE ROSE , DE RHODES OU DE CHYPRE. AUX Canaries , les Convolvulus scoparius et flori- dus ; aux Antilles , VEhreiia frulicosa ; à la Jamaïque, YAmyris balsamifew , à Cayenne, le Licaria guianensis ; à la Chine, le Tse- Tau , arbre dont on ne connaît pas le genre. B. sain ou sain bois , le Dapline gnidium. B. sain ou de santé , le Gaïac. B. de saint-Jean , le Panax Moroiotoni. B. de sainte-lucie, le Prunus Mahaleb. B. de sapan , une espèce du g. Cœsal- pinia. B. sarmenteux , le Cordia flavescens. B. de sassafras , le Laurus sassafras. B. de sauge, divers Lanlana. B. de savane. A Haïti, le Cornutia pyra- midata et le Viiex digiiaia. A Cayenne , le Coumarouna odorata. B. de sénil, le Conyza salicifolia. B. DE SENTE OU DE SENTI , le JUiattltlUS Ct>- cumscissus. B. de seringue , l'Hevea guianensis. B. de SOIE, le Mutingia calabura et le Cet- lis micranllius. B. de source , Y^4quilicia sambucina. B. tabac , le Munabca villosa. B. de tacamaque , le Calophytlum coloba et Populus bulsamifera. B. tapiré , un arbre indéterminé de Cayenne. B. de tek , le Tectona grandis. B. tendre a cailloux. Aux Antilles, le Mimosa arborea. Le B. tendre a cailloux bâtard n'a pu encore être rapporté à aucun genre. B. de tisane. On suppose que c'est une espèce du g. Smilax. B. violon , le Macaranga de Dupetit- Thouars. (C. d'O.) BOIS AGATISÉ , SILICIFIÉ , CALCA- RIFIÉ. min. — C'est le Bois changé ou pé- trifié en Agate, Silex ou Calcaire. Ployez bois fossile, au mot fossile. (Del.) BOIS ALTÉRÉ, BITUMINEUX ou MI- NÉRALISÉ, min. — Voyez lignite. (Del.) BOIS DE CERF, moll.— Ce nom, donné par les marchands au Rocher scorpion , Mu- rex scorpio, a été adopté par Lamarck, qui l'a appliqué à une espèce différente de la Nouvelle-Hollande. BOIS FOSSILE, min. — Voyez fossile. (Del.) BOIS DE MONTAGNE, min.— C'est l'As- beste fibreux, brunâtre et ligniforme. (Del.) BOIS PÉTRIFIÉ, min.— Voyez fossile. (Del.) BOIS VEINÉ, moll. — Nom vulgaire du Voluta hebrcea L. et Lam. *BOISDUVALIA. bot. ph.— Genre de la famille des Onagrariées, tribu des Onagrées, établi par M. Spach aux dépens du genre JEnoihera. Il comprend 2 espèces : B. con- cinna et densiflora. *BOISDUVALIE. Roisduvalia ( nom pro- pre), ins. — Genre de Diptères établi par M. Robineau-Desvoidy, et dédié à M. le doc- teur Boisduval. Ce g., qu'il place dans la famille des Phylomydes , tribu des Myodi- nes , diffère de celui des Rivellies par les ca- ractères suivants : Antennes courtes ; le se- cond art. un peu plus gros que le 3e. Ailes noires et maculées. Il ne renferme que des 638 BOJ espèces propres aux pays chauds, au nombre de 5, parmi lesquelles nous citerons comme type celle que l'auteur nomme B. rutilam. Cette espèce , originaire des Indes orien- tales, faisait partie de la collection du comte Dejean. (D.) BOISSELLIÈBE. ois. — Nom vulgaire de la Pie-Grièehe grise. 'BOISSLEA (Boissicu-Lamartinière, un des compagnons de Lapeyrouse et qui périt avec lui), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées , tribu des Lolées-Génistées , établi par Ventenat aux dépens de plusieurs espèces de Platylobium , et comprenant en- viron 25 espèces , introduites et cultivées pour la plupart dans les jardins d'Europe. Ce sont des arbrisseaux ou sous-arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande , tantôt à rameaux comprimés et aphylles , tantôt à feuilles al- ternes, simples, bistipulées ; à fleurs jaunes, variées de pourpre ; à pédicelles bractéolés. Une des espèces les plus jolies et les plus nouvelles est le B. tenuicaulis (Voyez Herb. gén. de l'Amat., nouv. sêr., t. III). (C. L.) BOITE A SAVONNETTE. Capsula cir- eumcisa, Pyxidium. bot.— On donne ce nom à un péricarpe capsulaire et globuleux qui se divise en deux par une section transver- sale, ainsi que cela a lieu dans la Jusquiame et le Mouron. C'est cette sorte de fruit que M. de Mirbel appelle Pyxide. *BOJEBIA (nom propre), bot. ph. — Genre dédiéàGuill.Bojer.professeurdebotaniqueà l'île Maurice. M.DeCandolle a établi ce genre sur une plante indigène de Madagascar, et qui fait partie de la famille des Composées, tribu des Vernoniées. Elle a pour caractères : Capi- tule mulliflore homogame. Fleurs herma- phrodites. Involucre campanule, composé de nombreuses écailles multisériées, aiguës. Ré- ceptacle plan , légèrement alvéolé. Anthères munies d'appendices basilaires. Style renflé à la base , à rameaux cylindracés et couverts d'un court duvet qui les rend scabres. Fruits anguleux-striés , lisses. Aigrette unisériée , composée de longues soies scabres et plus ou moins réunies entre elles à la base. — Le genre Bojeria ne renferme qu'une seule es- pèce indigène de Madagascar. (J. D.) "BOJÉRIÉES. bot. ph. — Une des divi- sions de la tribu des Vernoniées qui renferme des arbrisseaux ou des herbes de Madagas- car, munies de capitules homogames pluri- BOL flores, à anthères garnies d'appendices basi- laires , et à fruits surmontés d'une aigrette formée d'une seule rangée de soies. (J. D.) BOJOBI. rept. — Espèce du g. Boa. Voyez ce mot. BOL (/3ù)oç, bol), min. — Nom sous le- quel on comprenait autrefois diverses Argi- les colorées par des oxydes métalliques. L'Ar- gile ocreuse rouge, par exemple, était le Bol d'Arménie. On employait autrefois les Bols en médecine comme astringents ; ils servent aujourd'hui dans la peinture comme terres colorées. (Del.) 'BOLANTHUS (Pôfto;, masse; <2vÔo;, fleur). bot. pn. — Section indiquée par Seringe (in DC. Prodr., I, 366, exe. sp. 12-15) dans le genre Saponaria de Linné, et adoptée comme simple division du Smeqmanthus de Fenzl, sous-genre dudit Saponaria. ployez ce mot. (C. L.) "BOLAX (iSû)>a| , motte de terre, champ). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes , classé parmi h s Anoplognaiidœ de Mac-Leay. En consul- tant un savant mémoire de M. Westwood , suivi de descriptions nouvelles , avec plan- ches détaillées pour l'anatomie (Mag. zoo!. de M. Guérin , 1833) , on voit que ce nom avait été proposé par M. ZoubcotT, pour dé- signer un coléoptère du Brésil , qu'il adres- sait à M. Fischer, et que ce dernier lui au- rait imposé le nom de Bolax Zoubcovii; qu'on aurait regardé depuis ce genre comme identique , avec les Leucothyreus de Mac- Leay, et Aulacodu s , Esch., tant les carac- tères et les figures relatifs à ces genres étaient inexacts. M. Westwood donne à la fin de son mémoire un tableau synoptique qui contient deux divisions. Dans la pre- mière sont les g. Aulacodus , Bolax et Apo- gonia , dont les antennes ont généralement dix articles, et le genre Bolax est ainsi ca- ractérisé : un des angles bifides , sternum non avancé. Dans la deuxième, les genres Leucoihyreus , Géniales et Loxopyga , qui n'ont que neuf articles. Voyez ces différents noms. M. Delaporte ( Buffon - Duménil , t. II, p. 140) a établi depuis, dans le genre Bolax, 2 divisions qu'il définit ainsi : lre division (Bolax), tète très grande, arrondie; cor- selet court , très petit , anguleux sur les cô- és j 1. Bol. Zoubcovii; 2. B. JVestwodi , BOL Lup. Brésil ; 2e division ( Bolaxoides ) , tête moyenne, un peu carrée; corselet grand, arrondi sur les côtés ; 1 . B. Fisckeri ; 2. Bol. Eschscholizii Sap.j l'un et l'autre se trou- vent au Brésil. (C.) BOLAX ( ^u^ai; , motte de terre ; allusion probable à la forme , dans ce genre, de l'in- florescence avant l'épanouissement), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Mulinées , formé par Commerson ( ex Juss, G. 22G), et ne comprenant encore réel- lement qu'une seule espèce, YHydrocoiyle gummifera de Lamarck (t. 189, f. 21), que l'auteur a nommé Bolax glebaria. C'est une petite plante, indigène de Patagonie, croissant en touffe et sécrétant une grande quantité de substance résineuse. Les feuilles en sont très serrées-imbriquées , trifides , coriaces , gla- bres ; à pétioles larges , éehancrés-membra- nacés à la base ; à fleurs peu nombreuses , réunies en ombelles sessiles ou pédonculées, simples ; à involuere oligophylle. Les jeunes fruits sont couverts d'une pubescence étoi- lée; les adultes ."souvent séparés du tube calicinal , sont vésiculeux et remplis de ré- sine. (C. L.) BOLBIDILM (j3o>ffi'<îcov, plante bulbeuse indéterminée), bot. ph. — Famille des Or- chidées. Nom de la 4e tribu établie par M. Lindley dans le grand genre Cymbidium, et qui renferme cinq à six espèces originaires de l'Inde ou d'Amérique. Voyez cymbidium. (A. R.) 'BOLBITIS (j3o'^itov, fiente de bœuf) bot. ph. — Genre de la famille des Polypo- diacées , tribu des Polypodiées , établi par Schott [Gen. Fil., fasc. II, t. 2), et regardé comme simple section du genre Acrosticfnim, L. (C. L.) BOLBOCERAS (jîoXSo'ç, bulbe; x/PaÇ, corne), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Lamellicornes , tribu des Scarabéides arénicoles , établi par Kirby ( Trans. Linn. of London , vol. XII). Ce g., le même que celui à' Odontœus , créé posté- rieurement par Mégerle , est très voisin des Aihyreui de Mac-Leay, dont il ne diffère es- sentiellement que par ses mandibules iné- gales : l'une simple , concave , et l'autre bi- dentée à l'extrémité; par ses palpes maxil- laires plus longs que les labiaux , et par la deuxième paire de pattes qui, chez lui, n'est pas éloignée de la première, comme dans les BOL 039 Aihyreus. — Les Bolboceras sont des Insec- tes de moyenne taille et même au-dessous , de forme très convexe et presque globuleuse, qu'on rencontre rarement , parce qu'ils ne volent que la nuit, et qu'ils s'enterrent pen- dant le jour. Ils se trouvent de préférence dans les endroits sablonneux. Du reste, leurs habitudes sont les mêmes que celles des Céoimpes. Leur nom générique fait allusion à la forme bulbeuse du dernier article de leurs antennes. — M. Dejean, dans son der- nier Catalogue, en mentionne 16 espèces, dont trois seulement appartiennent à l'Eu- rope. Nous citerons parmi ces dernières le B. mobilicornis (Scaraù. id. Fabr.) , de la femelle duquel Fabricius a fait à tort une espèce distincte , sous le nom de testaceus. Celte espèce, qu'on trouve aux environs de Paris, se fait remarquer par la mobilité de la corne dont le chaperon du mâle est armé. — Nous citerons en outre , parmi les exotiques, le B. fulvus Gor., du Sénégal, représenté dans Y Iconographie du Règne animal de Cu~ vier, parai. Guérin-Méneville (Ins., pi. 22, fig. 8). — Des amateurs m'ont assuré s'ê- tre procuré le B. mobilicornis en éventrant les Crapauds ou les C renouilles qu'ils ren- contraient dans les endroits où ils savaient que cet insecte volait le soir. (D.) *BOLBOCERUS (/3ol6o's, bulbe ; «P«ç , corne), ins. — Acharius, naturaliste suédois, avait anpelé ainsi un g. de Coléoptères pen- tamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides arénicoles , que Fabricius a nommé de son côté Lethrus. F oyez ce der- nier mot, qui a prévalu. (D.) *BOLBOCHA^TE l/SoiSoç, bulbe; xafna, crin), bot. cr. — (Phycées). La Confervase- ligeraRolh. [Cutal. Boian., III, t. 8, f. l),que Dillw yn publia trois ans plus tard {Brit. Conf., t. 59), sous le nom de Conferva vivipara, est devenue le type de ce nouveau g. anomal , établi par M. Agardh (Syn.Alg. XXIX), mais, attendu sa fructification extérieure, fort mal placé par lui parmi les Confervacées. Le g. Bolbochœie, qu'on écrit incorrectement But- bochœie, se compose de filaments déliés, arti- culés, à articles trois ou quatre fois plus longs que leur diamètre , rameux , dichotomes, à rameaux dressés, portant alternativement au niveau de chaque cloison une soie très lon- gue, continue, renflée en bulbe ou en écusson à sa base, et un conceptacle sessile, ovoïde ou 640 BOL sphérique. La seule espèce connue de ce g. l'orme, sur les plantes des eaux douces et dor- mantes, de petites touffes d'environ 1 milli- mètre de haut, d'un aspect gélatineux au sor- tir de l'eau, et d'une couleur verte brunâtre qui ne tarde pas à passer au gris par la des- siccation. Cette algue singulière, que M. Har- vcy compare avec justesse à certaines Serlu- laires , n'a que des affinités douteuses. Elle ne peut être inscrite parmi les Céramiées, où M. Bory propose de la placer. Peut-être serait-elle plus convenablement rapprochée des Ectocarpées? t'oyez ce mot. (C. M.) BOLBONACII et BLLBONACH. bot. pu. — Noms vulgaires de la Lunaire. 'BOLBOPHl'LLUM (J3o^oç, b 1 ; )uTn<;, bolet; |3i'oç, vie), ins. — Genre de Lépidoptères noc- turnes, établi par M. Boisduval [Gênera et ind. meihod. , p. 201) aux dépens du g. Gnophos de Treitschke , pour y placer une seule es- pèce ( G. carbonaria Fab.) , qui en effet, par ses antennes très peclinées , la longueur de ses palpes , et par les mœurs de sa chenille , qui vit dans les Bolets du bois pourri, ne pou- vait rester dans ce dernier g. Cette espèce est figurée et décrite dans notre Hisi. nat. des Lèpid. de France, t. 8, lre part., p. 229, pi. 186. (D.) BOLETOBIUS. ins. — Voyez bolitc- BIUS. BOLÉTOIDES (|3a))uV/)Ç, bolet ; c?%«, sem- blable), bot. cr. — Persoon [Syn. Jung. , p. 499) donne ce nom à une famille de Cham- pignons dont Yhymenium ou membrane fruc- tifère est composé de tubes placés parallèle- ment les uns à coté des autres. Elle comprend les genres Dœdalea et Boletus, dans lesquels se trouvent compris plusieurs nouveaux gen- res qui ont été formés à ses dépens. Cette dé- nomination a été adoptée par le plus grand nombre des auteurs ; mais, dans ces derniers temps, M. Fries en a fait la famille des Poly- p rées , expression beaucoup plus heureuse que celle de Persoon , puisque par son nom seul elle a l'avantage d'indiquer le caractère principal de la famille. Voyez polyporées. (Lév.) BOLETOPHAGUS. ins.— Voyez bolito- PIIACUS. BOLETOPHILA. ins.— Voyez bolito- PHII.A. BOLEUM (j3c5Xoç , glèbe), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères , tribu des Vei- lées, formé parFesvaux (Joum. Roi., III, 1G3, 175, t. 26). Il ne renferme qu'une espèce, le B. aspemtn, croissant dans les endroits pier- liOL teui en Espagne. C'est un sous -arbrisseau dressé , rameux , couvert de poils rudes ; à feuilles alternes, oblongues, linéaires, les in- férieures subdivisées ; à grappes florales dres- sées, allongées ; à fleurs jaunes ou blanchâ- tres, portées sur de courts pédicelles ; fruits dressés. (C. L.) BOLIDES, astr. — Voy. aérouthes. BOLIGOULE et BOLLIGOLLE. bot, ck. — Voyez baligoule. BOLIMBA. bot. ph. — Voyez bilimbi. BOLIINi, Adans. moll. — La plupart des auteurs regardent cette coquille comme la même que le Murex continus ; mais 31. Des- bayes pense que ce serait plutôt le M. braa- daris. Voyez rocher. BOLITAINE. moll. — Nom grec d'un Poulpe inconnu , mentionné par Aristote. *B0LIT0B1LS (/3o)Kt/i;, champignon, ou SsIctoç, bouse ; /3toç, vie), ins. — Genre de Coléoptères penlamères, famille des Braché- lytres, établi par Leach et adopté par Erich- son, qui le range dans sa section ou tribu des Tachyporini. Il y rapporte 22 espèces , dont 5 d'Amérique, et les autres d'Europe. Nous citerons parmi ces dernières , le B. aiiatis (Stupliyl. id. Payk.). — Ces Insectes sont généralement très petits. Leur corps est grêle, recourbé; leurs élylres dépassent à peine les cuisses postérieures ; leur tète et leur corselet sont très lisses. Ils habitent les bois, où ils vivent dans les Bolets, la Mousse, les feuilles pourries, et quelquefois dans les bouses. (D.) "BOLITOCHABA (/3^'ttjs, champignon, ou (3ôXcro; , fumier ; xapâ, délectation). i_\s. — Genre de Coléoptères penlamères , fa- mille des Brachélytres, tribu des Aléochari- des , établi par M. le comte 3Iannerheim. 31. Erichson [Gênera ei spec. Slaplujl., p. 69), en adoptant ceg., l'a singulièrement restreint, puisqu'il n'y rapporte que 4 espèces au lieu de 57, dont il se compose suivant 31. 3Ian- nerheim : il répartit les autres sur différents genres plus ou moins éloignés de celui-ci. — Les 4 espèces décrites par 31. Erichson sont : V Aleocliara lucida Gravenh. , d'Allemagne et de Suède; le Staphyl. Iwtulutus Payk. (Bolilochara pulchra Lacord. ) , d'Europe; le Boliioch. obliqua ( Bol. cincia Lacord. ) , d'Allemagne et des environs de Paris; et en- tin le Bol. varia Erichs. , trouvé en Sar- daigneparM.Guéné. —Ces Insectes vivent T. II. ïiOL 6<ïl dans les Bolets et les végétaux en décompo- sition. Les mâles se distinguent par le sixième anneau de l'abdomen, dont le dos est tuber- cule ou granuleux. (D.) *BOLITOGYRUS (/Jo'aitoç , fiente ; yvpo'c, arrondi), ins. — Genre de Coléoptères penla- mères, famille des Brachélylres, établi par 31. Dejean , dans son dernier Catalogue , sur une espèce du 3Iexique, nommée par nous B. cribripennis ; mais M. Erichson, à qui celte espèce a été envoyée depuis en com- munication, l'a placée dans le genre Çuedius de Leach, et lui a donné le nom de Q. bupk- iludmus. Voyez quedius. (C.) BOLITOPHAGE. Boliiophagus {fa^mç, champignon; ■?*■/*>, je mange), ins. — Nom donné par Fabricius, Illiger, 31. Duméril et 31. Dejean , à un genre de Coléoptères que Lalreille avait établi précédemment {Pré- cis des caraci. génériques des J nsecles) , sous le nom d'Eledone. Voyez ce mot. (D.) BOLITOPHILE. Bolitophila ( jW.'tyj; , champignon ; ?().£&>, j'aime), ins. — Genre de l'ordre des Diptères , division des Némo- cères, famille des Tipulaires, tribu des Fon- gicoles, établi par Hoflmansegg, cl adopté par 31eigen , Lalreille et 31. 3Iacquart. Ce dernier en décrit 2 espèces : B. cinerea Meig., et h. fusca du même auleur. Toutes 2 se trouvent en Allemagne et en France, dans les bois. Ainsi que l'indique leur nom générique , leurs larves vivent dans les Champignons ; mais, lorsqu'elles sont parvenues à toute leur taille , elles se retirent dans la terre pour se changer en nymphes. Celles-ci n'ont pas de tube aérifère, comme la plupart de celles des Tipulaires terricoles. L'enveloppe des ailes et des pieds est appliquée contre le corps, mais elle en est distincte. (D.) "BOLIVARIA, Cham. et Schlecht. (Boli- var, président de la république argentine ). bot. ph. — Une des deux divisions du genre Menodora , Humb. et Bonp. (C. L.) BOLTÉNIE. Bolienia. moll. — M. Savi- gny a donné ce nom ( Mérn. sur les anim. s. vert.) à un groupe de la famille des Téthies , Ascidies de Cuvier, caractérisé par une en- veloppe coriace et un corps pédicule. Le type de cette division est la Bolienia ovifera {As- cidia pedunculata de Shaw, et Vorlicella ovi- fera de Linné) On en connaît deux espèces, qui habitent l'Océan boréal et l'Océan amé- ricain. (C. d'O.) 41 642 r.ovi BOLTOMA (J.-B. Bolton, botaniste an- glais), bot. pu. — Genre appartenant à la famille des Composées , tribu des Asté- roïdées, et qui a pour caractères : Capitule radié; ligules 1-sériées, linéaires, femelles, fertiles ; fleurons du disque hermaphrodites. Réceptacle hémisphérique alvéolé. Involucre composé d'écaillcs 2- sériées, imbriquées, membraneuses sur les bords , égales en lon- gueur aux fleurons du disque. Fruits com- primés , marqués d'un rebord assez épais , glabres ou hispides , surmontés d'une ai- grette formée de soies très courtes, scabres , égales ou souvent inégales, et offrant alors sur les fleurons du disque deux soies subu- lées plus fortes et plus longues que les au- tres. — Les lioltonia sont indigènes de l'A- mérique septentrionale. On en cultive deux espèces comme plantes d'agrément : ce sont les B. glastifolia et astéroïdes. (J. D.) 'BOLTOIVITE , Shepard (Bolton, nom de lieu), min. — Substance minérale d'un gris jaunâtre , à structure grenue et lamelleuse , transparente et d'un éclat vitreux , qu'on trouve disséminée dans un calcaire blanc saccharoide , près de Bolton , dans l'État de Massachusetts. C'est un bisilicate de Magné- sie , probablement isomorphe avec la Wol- lastonile. Comme celle-ci , elle se divise, se- lon deux directions obliques , en un prisme rhomboidal , subdivisible dans le sens de l'une de ses sections diagonales. Ce dernier clivage est plus net que les deux premiers. La dureté de la Boltonite est de 4,5; sa den- sité de 2,8. Llle est infusible au chalumeau. (Del.) BOM-GORS. ois.— Nom vulgaire du Bu- tor en Bretagne. BOM-UPAS. iior. ni. — Voyez upas. BOMAREA (Valmont de Bomare). bot. pu. — Famille des Amarvilidées. Ce g., au- quel M. de Mirbel a donné ce nom, et qui renfermait quelques espèces d' A tstrœmeria à tige volubile et grimpante, n'est pas suffi- samment distinct des autres espèces du même g. auquel il a été de nouveau réuni. Voy. ALSTROEMEKI \. (A. R.) BOMARLV. mam. — Synonyme d'Hippo- potame. 'BOMBACÉES. bot. ph.— Les Malvacées forment un grand groupe très naturel, admis par tous les botanistes, mais partagé par les modernes en plusieurs familles. L'une d'elles est celle des Bombacées : nous la traiterons avec les autres à l'article général mai.vacf.es. Voyez ce mot. (Ad. J.) BOMBARDIERS. Crépitantes, ins.- La- treille désigne ainsi, dans ses premiers ou- vrages , une division de la famille des Cara- biques , composée des g. Brachinus, Cymin- dis, Lebia, (Jdocuuthael Agra ; mais cette dé- nomination, à laquelle il a renoncé depuis , était vicieuse, en ce sens que les espèces du g. Brachinus , auquel il réunit les Aptine* , jouissent seules de la propriété qu'elle indi- que, de faire sortir avec explosion par l'anus une vapeur caustique et d'une odeur péné- trante, lorsqu'elles se croient en danger. F oyez les mots aptinus et brachinus. (D.) BOMBAX. bot. ph. — Synonyme latin de Fromager. BOMBES VOLCANIQUES, min. — Ce sont des portions de lave en fusion que les volcans lancent dans l'atmosphère , en leur imprimant un mouvement de rotation sur elles-mêmes. Par suite de ce mouvement, ces matières prennent une forme sphéroidale, qu'elles conservent en retombant sur le sol presque complètement refroidies. Ces sphé- roïdes sont quelquefois creusés de sillons plus ou moins profonds, tous dirigés dans le sens perpendiculaire à l'axe de rotation. On trouve souvent dans leur intérieur un noyau de substance cristalline , qui d'ordinaire est de l'Olivine , ou du Péridote granuliforme. (Del.) "BOMBICELLA. Bombyx, Medik. (dimi- nutif de So'fxÇv^, ver à soie), bot. ph. — Une des sections indiquées par DeCandolle (Prod. I, 452) dan le g. Hibiscus , famille des Malva- cées. (C. L.) *BOMBIDES. ins. — Synonyme de Bom- bites , employé par M. Lepelletier de Saint- Fargeau. (Bi..) BOMBILE. ins. — Synonyme de Bombyle. BOMBILIERS. ins.— Synonyme de Bom- bylicrs. 'BOMBITE (Bombay, ville de l'Inde). min. — De Bournon a décrit sous ce nom un minéral compacte, d'un noir bleuâtre , qui a été trouvé aux environs de Bombay, et rap- porté de l'Inde par Leschenault. Il est dou- teux que ce soit une véritable espèce ; et d'a- près l'analyse que Laugier en a faite, on peut croire que ce n'est rien autre chose qu'une variété de Schiste argileux ou siliceux. (Del.) liOM NOM 6tt 'BOMBITES. iss.— Groupe de la famille des Mellifères, de l'ordre des Hyménoptères, caractérise principalement par des antennes coudées et des palpes maxillaires très petits n'ayant qu'un seul article. Toutes les espèces de Bombiles se compo- sent , comme les Abeilles , de trois sortes d'individus : des mâles , des femelles et des neutres ; mais leurs sociétés ne persistent pas , comme celles de ces dernières, chaque aimée ; elles se dispersent vers le milieu de l'automne. Les femelles fécondées se cachent dans les fissures des murailles , dans les trous des arbres, et hivernent ainsi jusqu'au retour de la belle saison; quant aux neu- tres ou ouvrières et aux mâles, ils périssent tous à l'époque des premières gelées. Aussi, lorsqu'au printemps le moment de pondre est arrivé pour les femelles , leur premier soin est de commencer à se confectionner un nid pour pondre leurs œufs et élever leur progéniture. Ce nid ne s'accroît que lorsque les larves sorties des œufs sont devenues In- sectes parfaits : les ouvrières s'adonnent aux soins du domicile commun. Le groupe des Bombites se compose essentiellement du genre Bourdon. Voy. ce mot, et surtout l'art. mellifères, pour tous les détails relatifs aux mœurs de ces Insectes. (Bl.) BOMBIX. Ins. — V oyez bombyx. BOMBIX. moll. — Humphrey a indiqué sous ce nom, dans le Mus. calonnianum, des coquilles qu'on n'a pu rapporter à aucun g. connu. •BOMBOMYDES. Bombomtjdœ. ins. — Nom donné par M. Bobineau-Desvoidy à une section ou sous-tribu de ses Myodaires, qui se compose des g. Siurmia, Winlhemia, Car- celia et Smidtia. Elle rentre dans la tribu des Muscides-Créophiles de M. Macquart. Voy. ces mots. (D.) BOMBU. bot. ph. — Synonyme de Bobu. BOMBUS. WS. — Voyez bourdon. (Bl.) BOMBYCE. ins. — Voyez bombyx. 'BOMBYCIA (dérivé de Bombyx), ins — Genre de Lépidoptères nocturnes, établi par Stephens , et placé par lui dans sa famille des Noctuides. Westwood l'a adopté (Synops.of tlte gênera of Brilish insects , p. 96). Ce g. a pour type la Nociua viminalis Fabr., qui ap- partient au g. Tetheu d'Ochsenhcimer, et que M. Boisduval place dans son g. Cleoceris. h. "BOMBlCtDES. ins. —Nom donné par M. Blanchard [Hisl. nat. des insectes, faisant suite au Buffon-Diniiénil , t. III , p. 482 ) à la première tribu de la famille des Bombyciens, dans les Lépidoptères nocturnes. (D.) *BO»ïBVCIE\S. ins. — M. Blanchard (Hisl. nat. des ins. , faisant suite au Bnffon- Duminil, t. III, p. 481) donne ce nom à sa première famille des Lépidoptères nocturnes, qu'il divise ensuite en 2 tribus : les Bomby- vides et les Noiodontides. (D.) "BOMBYCIL.EXA (SôaSv? , ver à soie; X-iTVer, manteau, couverture), nor. ni. — Une des sections indiquées par De Candolle dans le g.Microptis rie Linné , famille des Synan- thérées-Astéroïdées. (C. L.) BOMBYCÏLLA. ois.— C'est le nom sous- générique latin donné par Brisson au Jaseur de Bohême, qu'il laissait dans le genre Tur- dus, et que Linné plaçait avec plus de raison dans le genre sfmpelis, Colinga. Vieillot l'a employé comme nom générique pour les Ja- seurs , et Temminck lui a substitué peut-être à tort celui de Bombycivora. Voyez jaseur. (Lafr.1 'BOMBYCtLLIY E. ois. — Sous-famille formée par Swainson, dans sa famille A»u- pelidœ, et renfermant les genres Pliibaiura , Bombijcilla et Procnias. Nous l'avons confon- due dans notre sous-famille des Ampélinécs. Voyez ce mot. (Lafr.)1 *BOMBYCIXES. Bombydni. ins.— M. Bois- duval [Gênera et ind. melhod.. p. 69) désigne ainsi une tribu de Lépidoptères nocturnes , qui se compose des g. Bombyx, Odtoriesiis et Megazoma. (IL) 'BOMBYCITES. ins. — M. Newmann , dans sa Classification des Insectes de l'An- gleterre d'après les larves ( The enlonioleg. Magaz., n° 9, p. 383), désigne ainsi une des nombreuses divisions qu'il établit dans l'or- dre des Lépidoptères, et qui sont pour lui au- tant d'ordres naturels. Ces divisions répoi - dent aux tribus ou aux familles des autres auteurs. Celle dont il est ici question ne ren- ferme que les g. Eriogusler, Odonesiris, Gos- iropacha et Lasiocampa. (D.) "BOMBYCITES. ins. — M. Blanchard [Hisl. nat. des Ins., faisant suite au Buffon- Duménil, t. 3, p. 484) désigne ainsi un groupe de Lépidoptères nocturnes faisant partie de sa tribu des Bombyrides et de sa famille des Bombjcicns , et qui se compose do u. /)/«- m B03I galosomum ( Megasomu , Boisd. ) , Borocer.i . Jjisiocampa et Bombyx. (D.) BOMBYCITES. Bombycites. ins.— Tribu établie par Latreille, dans la famille des Lé- pidoptères nocturnes, et qui a pour type le g. Bombyx. Cette tribu se compose pour nous de 7 genres , dont voici les noms : Clisio- campe , Trichiure, Cnéthocampe, Ériogastre, Pœcilocampe, Macroplie et Bombyx. (D.) BOMBYCIVORA ( Bombyx, ver à soie ; voro, je dévore), ois. — Nom générique donné par Temminck au genre Jaseur, au lieu de celui de Bombycilla. Voyez jaseur. (Lafr.) 'BOMBYCOIDES. Bombycoidi. ins. — MM, Boisduval ( Gênera et ind. melhod. , p. 94) etGuéné (Ami. de la Soc. entom. de France, t. X , p. 235) désignent ainsi une tribu dans la famille des Lépidoptères noc- turnes, qui se compose, pour le premier, des g. Acronycta, Diphtera et Bryophila, et pour le second, des g. Semaphora, Apaltla, Acro- nycla , Colocasia et Diphtera. F oyez ces diffé- rents mots. Cette même tribu est nommée Acronyc H tes par M. Blanchard {Hist. nat. des ins. , l. III). (D.) *BOMBYCOSPERMUM (fcVSv?, ver â soie; (TirtpfAa, graine), bot. ph. — Genre de la famille des Convolvulacées , formé par Presl {lieliq., Hœnk. , II, 137, t. 71 ), et considéré comme synonyme du g. Anïseia de Choisv. (C. L.) BOMBYLE. Bombylius (^SiU , espèce d'Abeille), ins. — Genre de l'ordre des Dip- tères, division des Brachocères, subdivision des Tétrachoetes, famille des Tanystomes, tri- bu des Bombyliers, établi par Linné, et adopté par tous les entomologistes, qui l'ont réduit et modifié successivement. Il renferme néan- moins encore un assez grand nombre d'es- pèces qui , d'après M. Macquart, dont nous suivons ici la méthode, se distinguent des au- tres Bombyliers par les caractères suivants : Trompe longue; base saillante, épaisse, en forme de tube. Palpes cylindriques. Face proéminente, velue. Premier article des an- tennes allongé, velu ; 3e plus allongé, subulé, comprimé; style de 3 art., peu distinct, quel- quefois nul. Abdomen large. Ailes étroites ; première cellule postérieure fermée. Les Bornbyles ont le corps ramassé, large, couvert de poils denses ; la tête petite , ar- BOM rondîe , armée d'une longue trompe; le cor- selet élevé; les pattes longues et très minces, les ailes grandes, écartées, étendues horizon- talement. Ce sont des Insectes très agiles et d'un vol extrêmement rapide : on ne peut mieux les comparer sous ce rapport qu'aux Macroglosses, dans les Lépidoptères. Comme eux, ils planent au-dessus des fleurs sans s'y poser, et y introduisent leur longue trompe pour en tirer la liqueur mielleuse dont ils se nourrissent. Le bruit qu'ils font en volant est presque aussi fort que celui des Abeilles- Bourdons. Ces Insectes ne se voient qu'en été, et sont plus communs et généralement plus gros dans le midi que dans le nord de l'Europe. On en connaît quelques espèces du nord de l'Afrique, du Sénégal et du cap de Bonne-Espérance. On ne sait encore rien de leurs métamorphoses ; on présume cepen- dant que leurs larves vivent dans la terre. — 31. Macquart , qui en décrit 23 espèces , les partage en trois groupes , d'après les cellules de leurs ailes. Nous citerons comme type du premier groupe , le B. bichon , Bombylius major Linn., Fab., Latr., Meig. , n" 1 , et Fall., no i , qui se trouve partout, et qui est commun aux environs de Paris ; comme type du second, le B. luisait, Bombylius niiidu- lus Fab., Meig., no 22, lab. 18, fig. 5, 6; et comme type du troisième , le B. sulfureux,, Bombylius sulphureus Fab., Meig., n° 34,, tab. 18, fig. 10. (D.) *BOMBYLIAIRES. Bombyliari. ins. — Eichwald et Wiedmann appellent ainsi une tribu de la famille des Diptères tanystomes, la même que celle des Bombyliers de La- treille. Voyez ce mot. (D.) *BOMBYLIDES. ras. — Leach donne ce nom à la famille des Bombyliers de Latreille. (D.) 'BOMBYLIERS. Bombyliarii. ins.— Tribu de l'ordre des Diptères , famille des Tanys- tomes, division des Brachocères, subdivision des Tétrachoetes, établie par Latreille, et adoptée par Meigen ainsi que par M. Mac- quart, qui la divise en 13 genres, qui sont : Bombyle, Usie, Ploas , Xestomyze, Toxo- phore, Cyllénie, Thlypsomize, Apalomyzc,. Amicte, Systrope, Géron, Phthirie, Méga- palpe. Les Bombyliers se reconnaissent principa- lement à leur trompe longue et dirigée en avant. Us se divisent naturellement en 3 set- BOW limis, d'après la forme de leur corps court et épais dans la première et allongé dans la seconde. Comme nous l'avons dit au g. Bom- bijle, ces Diptères ont le vol très rapide. Ils pla- nent au-dessus des fleurs, et en pompent les sucs en volant ; ils ne prennent leur essor qu'à l'ardeur du soleil, et font entendre un bourdonnement grave. Quand ils se posent, c'est le plus souvent sur la terre ou sur le tronc des arbres. Ils sont beaucoup plus com- muns dans les climats chauds que dans le Nord. Leurs larves ne sont pas encore con- nues : il est probable qu'elles vivent dans la terre. Voyez les noms des g. cités dans cet article. (D.) "BOMBYLIITES. lus. — M. Newmann , dans sa Classification des Insectes de l'An- gleterre , d'après les larves ( The eniomolog. Magaz., n° 9, p. 389) , désigne ainsi une des nombreuses divisions qu'il établit dans l'or- dre des Diptères , et qui repose sur les méta- morphoses du seul g. Bombyle. (D.) BOMBYX {(MpSvÇ, ver à soie), ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes , de la tribu des Bombycites de Latreîlle , établi par Linné et adopté par tous les auteurs , mais tellement réduit par les retranchements successifs qu'on lui a fait subir, que les caractères qu'on lui assignait primitivement ne peuvent plus lui convenir aujourd'hui. Ce qu'il y a de plus singulier dans ces retranchements , c'est que le Bombyx par excellence , celui du mûrier, autrement dit le Ver à soie , qui aurait dû y rester comme type , n'en fait plus partie , et forme à lui seul un genre auquel Latreille a donné le nom de Sericaria ; tandis qu'on y a conservé les espèces qui méritent le moins la dénomination de Bombyx par la nature du cocon de leurs Chenilles , qui , au lieu d'être de pure soie, consiste en une espèce de feutre très gommé. Voici, au reste, leurs caractères génériques à l'état parfait : Antennes large- ment peclinées dans les mâles et dentées dans les femelles. Palpes courts , velus , obtus. Trompe nulle. Corselet robuste et garni de longs poils. Abdomen de la femelle très gros, cylindrique , velu , terminé en pointe obtuse. Ailes larges, aussi velues que squameuses. Les Chenilles sont longues , cylindriques et garnies de deux sortes de poils : les uns , en plus grand nombre, bas et très denses ; les autres longs, isolés ou fascicules. Toutes vi- vent solitaires , les unes sur les arbres . les BON 64à autres sur les plantes basses , et se transita ment dans des coques d'un tissu très soiid^ ayant la forme d'un gland, excepté cependant celle du B. rubi , qui se renferme dans un tissu lâche et fusiforme. Ce genre se réduit pour nous, en Europe, à 5 espèces : ce sont les Bombyx rubi et quercus Linn. , B. irîfalii Fab. , B. spariii et codes Hubn. Toutes ces espèces volent très rapide- ment pendant le jour, du moins les mâles (car les femelles restent tranquilles au pied des ar- bres), et paraissent en juillet, à l'exception de la première, qui éclôt en mai. C'est parmi elles que se trouve celle qui est connue vul- gairement sous le nom de Minime à bandes ( B. quercus ) , sr remarquable par la finesse de son odorat. En effet, si l'on a chez soi une femelle récemment éclose , on voit accourir en plein jour une foule de mâles pour s'ac- coupler avec clic , alors même qu'elle serait renfermée dans une boîte bien fermée , et que votre appartement serait très éloigné des lieux où l'on suppose que ces mâles ont pu naître. Cette espèce et les quatre autres sont figurées dans l'ouvrage de Hubner, ainsi que dans notre Hisi. des Lépidoptères de France. Voyez BOMBYCITES. (D.) BOMBYX (ïo'uSv?, ver à soie), bot. ph. — Genre indiqué par iMedikus , adopté par Mœnch, synonyme d'Hibiscus, L., famille des 3Ialvacées. (C. L.) *BOMOLOCUS. crust.— Genre de Crus- tacés suceurs, de l'ordre des Siphonostomes, de la famille des Pachycéphales et de la tribu des Ergasiliens , établi par M. Nordmann , et composé des Ergasiliens dont le corps est py- riforme sans lobes latéraux , dont l'extrémité antérieure de la tète n'est pas garnie de pat- tes-mâchoires ancreuses, et dont les antennes sont renflées et épineuses à leur base, afin de servir comme organes d'adhésion. On ne connaît qu'une espèce de ce genre trouvée sur les branchies de YFsox belone , et figu- rée par M. Burmeister dans le XVIIe vo- lume des Actes des cur. de la nat. de Bonn. (M. E.) BONAFIDIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Papilionacées, formé par Necker {Elément., n. 13G4), et synonyme du g. Amorpha de Linné. (C. L.) BONAMIA ( nom propre ? ). bot. pu. — Genre de la famille des Convolvulacées , formé par Dupetit-Thouai s ( Util. vèg. Afr. 646 KON BON aitst., 17 , t. G,) sur un arbrisseau trouvé à Madagascar et encore peu connu , à tige dressée, garnie de feuilles alternes, coriaces, très entières , ondulées ; à inflorescence en panicule terminale , petite et contractée. Un calice pentaphylle immuté ; une corolle in- fondibuliforme,campanulée,à limbe 5-parti, plan ; des étamines subexsertes ; un style bi- fide, longuement exsert, à stigmates capités, le caractérisent principalement. (C. L.) BON AN A. ois. — Voyez ban ina. "BONA-NOX (en français Bonne-Nuit). bot. ph. — Genre de la famille des Convolvu- lacées, formé par Rafinesque, et synonyme du Calonyction de Choisy. (C. L.) *BONAPABTEA ( Bonaparte , premier consul), bot. pu. — Genre de la famille des Amaryllidacées (Amaryllidées anomales, tri- bu des Agavées, secund. Endlich. Gen. PL, p. 181), formé par Willdenow, sur Y Agave (jetniniflora de Brandes , et réuni définitive- ment au g. Agave de Linné. On désigne encore sous ce nom un genre de la famille des Broméliacées, tribu des iillandsiées, Nob. [voyez ce mot), formé par Ruiz et Pavon (Flor. pemv., NI, 38, t. 262 , 263) , et comprenant un petit nom- bre de plantes de l'Amérique tropicale , couvertes d'une pubescence furfuracée ; à feuilles radicales , subulées ou ensiformes , roulées à la base ; à scape squameuse ; à in- florescence bractéée en épis simples , strobi- liformes ou thyrsoïdaux ; à périgone libre, sexparti , dont les lacinies externes , égales , cohérentes à la base , roulées en spirale ; les intérieures pélaloïdcs , roulées en tube infé- rieurement, linéaires lancéolées au sommet , nues en dedans à la base. Capsule membra- nacée , ovale , pyramidale. (C. L.) BONAROTA, Mich. bot. ph. — Synonyme île Pœderola. *BONASA (^o'vatroç, Z?ona.çMî,Taureau sau- \age). ois. — Nom latin par lequel Brisson désignait la Gelinotte et quelques autres es- pèces de Tétras. Dans la List ofihe gen. of birds de Gray , c'est le nom d'un genre de la sous-famille Tetraoninœ , ayant pour type le Tetrao iuh- bellus de Linné. (Lafr.) BONASE. Boiiiisas. m \m. — Voyez bu ffi.k. BONASIA (j3o'va!Toç, Bonasus , Taureau sauvage), ois. — Genre formé par Bonaparte dans la famille Tettaonidœ, ayant pour types le Tétras gelinotte ( Tetrao. Bonasia L. ) et I* Tetrao umbellm L. Voyez tétras. (Lafr.) BONASLA. bot. ph. — Synonyme d'Agri- paume , Leonurus cardiaca. BONASUS. MAM. — Syn. latin de Bonase. BONATÉE. Bonatea. bot. pu. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Ophry- dées. Ce g. a été établi par Willdenow et adopté par M. Lindley. Il est extrêmement voisin du g. Habenaria, dont il a non seule- ment le port , mais presque tous les points d'organisation. Il en diffère seulement par son roslelle libre , allongé et concave ; du reste, il offre encore les deux appendices ou processus charnus qu'on observe dans tou- tes les espèces du g. Habenaria. Nous ne croyons pas ces deux g. suffisamment dis- tincts. Les espèces qui composent le g. Bona- tea, au nombre d'environ 10, sont originaires de l'Afrique australe ou de l'Inde. (A. B.) BONAVERIA (nom propre?), bot. pu. — Genre de la famille des Papilionacées, tribu des Hédysarées-Coronillées . formé par Sco- poli (Introd. 1 î20),auxdépensde la Ûoronilla securidaca de Linné , qui seule compose ce genre. C'est une plante herbacée, annuelle , croissant dans les campagnes du midi de l'Europe , et jusque dans l'Asie-Mincure , à feuilles imparipennées, à fleurs jaunes, oni- bellées-fasciculées. (C. L.) BONDRÉE. Pernis, Cur. ois. — Genre formé par Cuvier , ayant pour type la Bttse bondréc des auteurs , Falco apivoras L., et auquel il assigne pour caractères : « Bec courbé dès sa base, faible comme chez les Milans; intervalle entre le bec et l'œil cou- vert de plumes bien serrées et coupées en écailles, au lieu d'être nu et seulement garni de quelques poils, comme dans tout le reste du grand genre Falco. Tarses à demi eni- plumés vers le haut et réticulés; queue égale; ailes longues. » Nous ajouterons .- « Narines obliques et en scissure étroite comme chez les CymindU du même auteur. » Il est assez singulier que ce dernier carac- tère qui, avec la brièveté des tarses, en par- tie cmplumés, leur articulation , et la lon- gueur de la queue , se retrouve semblable chez les Cymindis, n'ait pas frappé ce savant, et ne l'ait pas engagé , dans son li'egne ani- mal, à rapprocher ces deux genres au lieu de les tenir éloignés. L'espèce européenne, la Bcsdrée communs BON CUV., Fako apivorus L. [e)il. 420;, a un plu- mage très variable. Le maie adulte a le som- met de la tête d'un cendre' bleuâtre; les par- lies supérieures d'un brun plus ou moins cen- dré; les pennes secondaires des ailes rayées de brun et de gris bleu , et la queue traver- sée par trois bandes d'un brun foncé à dis- tances inégales ; le dessous d'un blanc jaunâ- tre avec des stries sur la gorge et le cou ; des lâches triangulaires sur la poitrine, et le ven- tre de couleur brune ; la cire d'un cendré foncé, elles pieds jaunes. Quoique la Bondrée ait les patles fort cour- les, elle marche et court même avec facilité sans s'aider de ses ailes, faculté qui lui a été accordée sans nul doute pour se saisir des Mulots, Grenouilles, Lézards, dont elle fait sa nourriture, ainsi que d'Insectes, comme Che- nilles, Guêpes, etc. Elle nourrit ses petits de chrysalides, et particulièrement de celles des Guêpes, ce qui lui a valu le nom spécifique latin à! apivorus. On a profité de son instinct chasseur pour lui tendre sur le sol différents pièges où elle se prend en poursuivant sa proie. « Il n'y a, dit Belon, petit berger, dans la Limagnc d'Auvergne , qui ne sache con- naître la Bondrée , et la prendre par engin avec des Grenouilles. » Cette chasse facile en a beaucoup diminué l'espèce , autrefois commune en France, et aujourd'hui devenue rare. Elle habile particulièrement les con- trées orientales , et est de passage en France et presque dans toute l'Europe. On n'a en- core bien constaté qu'une seconde espèce appartenant à ce genre, la Bondrée huppée de Java (Pemis crisiuta Cuv., IVecj. anim., Tem., pi. col. 44), remarquable par une huppe occipitale et par une taille plus forte. Le caractère des lorum garnis de petites plumes tassées , tout exceptionnel chez ce genre de Rapaces mangeurs de Guêpes , ne leur aurait-il point été accordé pour les ga- rantir des piqûres de ces Hyménoptères et de leur cruel aiguillon au moment où ils les sai- sissent dans leur bec? Cette supposition nous parait la plus probable à adopter. Les nombreux rapports que nous retrou- vais entre les BondréesetlesCymindesd'une part, et de l'autre , entre ces dernières et les g. Lophotes, Less., Aviceda , Svv., et même liouhrame , Less., nous ont engagé à réunir ces cinq genres en une petite sous-famille, sous le nom de Cymindinées, dont la place IU)N 647 naturelle est entre celles des Milvinées et des Buiéoniiiées, étant très voisine de la première, mais en différant par des ailes beaucoup moins longues et une queue non fourchue. Voy. AVICEDA, CVM1NDE et CYMINDINÉES. (LAFR.) BONDIJC. bot. ph. — Synonyme de Guil- landina. * 'BONGARDIA ( J.-B. Bongard , botaniste allemand), bot. ph. — Genre de la famille des Berbéridacées, formé par C.-A. Meyen {Ver- zeichn. Cuite. P/lunz , 174), sur le Leonlice chryaogonum de Linné. Il ne renferme guère que deux espèces, les B. Oliverii et Jiauuolfii. Ce sont deux petites plantes herbacées, viva- ces, croissant en Orient, en Perse et dans la partie orientale du bassin méditerranéen , acaules , très glabres , à rhizome tubéreux , produisant des feuilles toutes radicales, pen- natiséquées , du milieu desquelles s'élèvent des scapes poi tant des fleurs d'un beau jaune, en grappes. (C. L.) BONGARE. Bougurus [Bunyarum-pamali, nom du Bongare à anneaux au Bengale), rept. — Genre d'Ophidiens confondus d'abord avec les Boas à cause de leurs plaques cauda- les entières , désignés plus tard sous le nom de Pseudoboas , puis enfin placé par Cuvier dans sa troisième tribu des Serpents veni- meux. Caractères essentiels : Tète courte et couverte de grandes plaques ; l'occiput plus renflé ; le dos comprimé en carène et garni d'une rangée longitudinale d'écaillés hexa- gonales. Pas de crochets mobiles ; mais les premières maxillaires antérieures fort gran- des, creusées d'un sillon, et communiquant avec une glande venimeuse. Ce genre renferme trois espèces : le B. a anneaux, B. annuluris, Boafasciula, le plus grand de tous , et qui atteint jusqu'à sept ou huit pieds de longueur ; le B. bleu , B. cœ- ruleus, Boa lineata, toutes deux assez répan- dues dans le Bengale; et le B. a demi-bandes, B. semi-fusciatus , naturel à l'île de Java. Tous les Bongares sont venimeux, et l'on dit même que leur venin est fort actif. (C. d'O.) BON HENRI, bot. ph. — Nom vulgaire du Chenopodium Bonus Henricus. Voyez cheno- podium. BON-HOMME, bot. ph. —Nom vulgaire d'une espèce du genre Molène, le Verbaicum Thapsus. BON-HOMME-MISÈRE, ois.— Nom vul- gaire du Ryuge-gorge, Motacilla riibecul.i. 648 BON BON BONITE, poiss. — Celte dénomination , qui a été donnée à plusieurs Poissons du g. Scombre , et suivant M. Ajasson au Scomber sarda Bl., s'applique plus communément au Se. pelamys, Thon à ventre rayé, Bonite des tropiques. iC. d'O.) "BONJEANIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées , tribu des Lotées-Trifoliées, formé par Reichenbach (FI. excuri., 507 ;Icoiiog., t. 1080), aux dé- pens de plusieurs espèces de Lotus de Linné. Il ne renferme guère que deux ou trois espèces indigènes de l'Europe australe , à feuilles pennées-trifoliées , garnies de sti- pules semblables aux folioles ; à inflorescence sub-ombellée ; à fleurs assez nombreuses , sur des pédoncules très courts. (C. L.) BONJOUR COMMANDEUR, ois— Nom vulgaire du Loxia grossa. *BONNANIA, Rafin. (nom propre), bot. ph. — Synonyme de Cupania de Plumier. (C. L.) BONNAYA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophulariacées, tribu des Gratiolées , créé par Link et Otto ( le. sélect. , 25), et divisés en trois sections par Bentham (Scrophul. lnd., 32) ; a. Siliquosœ ; b. Bra- chycarpœ ; c. Sphœrocarpœ.Ce sont des plan- tes herbacées, annuelles, bisannuelles ou vi- vaces, indigènes de l'Inde, assez débiles, gla- bres ou rarement pilosiuscules, rampantes ou subérigées ; à feuilles opposées, très en- tières ou dentées ; à fleurs blanches ou rou- ges, axillaires , opposées ou alternes par avortement , souvent pédiccllées , les supé- rieures quelquefois disposées en grappes. On en cultive plusieurs espèces dans les jardins. (C. L.) BONNE-DAME. bot. ph. — Nom vulgaire d'une espèce du g. Arroche. 'BONNELLIE. Bonnellia (nom propre). in's. — Genre de Diptères établi par M. Bobi- neau-Desvoidy, dans son ouvrage sur les Myodaires, et consacré par lui à la mémoire du professeur Bonelli, de Turin. Ce g. fait partie de la famille des Calyplérées, tribu des Entomobies, section des Anthophiles. L'au- teur y rapporte 3 espèces , toutes nommées par lui : B. teseltans, B. lateralis et B. rubi- ginosa. Les deux dernières sont des environs de Paris. (D.) "BONNELLIE. Bonnellia (nom propre). RciiiN. — Genre établi par W.fcolando, pour un animal très mou, qui vil dans la vase , près des côtes de la mer Méditerranée. Son corps est ovoïde ou fusiforme, terminé par l'anus et prolongé en une longue trompe, formée par une lame repliée, très extensible, ce qui lui donne une certaine analogie avec les Si- poncles. Son intestin est très long, plusieurs fois replié ; il est accompagné en arrière par deux organes ramifiés, intérieurs, servant probablement à la respiration. M. Bolando en a décrit 2 esp. : l'une verte, B. viridis, lon- gue de 0m,66; l'autre brune , B. fuliginusa , longue seulement de 0m.l4 à 0m,16. (Dui.) "BONNEMAISONNTA (nom propre), bot. cr. — (Phycées). Ce genre, l'un des plus élé- gants de l'ordre des Floridées, a été fondé par M. Agardh (Spec. Alg., t. 1, p. 196), et dé- dié à notre compatriote Bonnemaison, dont les travaux sur les Céramiées , ou ce qu'il nommait Hydrophytes loctdées, trop négligés par les phycologues modernes , méritent pourtant qu'on en fasse quelque compte. Lé- gèrement modifié dans ces derniers temps par le fils du célèbre algologue suédois (Liu- nœa, 1841, I, p. 21), il peulètre ainsi défini : Racine sculiforme. Fronde déliée, cylindrique ou comprimée, irrégulièrement rameuse ; ra- meaux vagues, garnis de nombreuses pinnu- les en forme de cils, distiques et alternes. Conceptacles ovoïdes ou globuleux , courtc- ment pédicellés, axillaires ou marginaux, et, dans ce dernier cas, opposés aux cils. Ces conceptacles contiennent des sporidies pyriformes, fixées au fond de leur cavité, et qui en sortent à la maturité par un orifice dont leur sommet est percé. Les espèces de ce genre, au nombre seulement de 3, sont remarquables par leur belle couleur rose ou purpurine, et surtout par l'élégance inexpri- mable de leur port. 2 habitent les côtes de l'Europe baignées par l'Océan et la Méditer- ranée, la 3e m'est totalement inconnue. Ce g. est voisin de Y Asparagopsis que M. Agardh a publié aussi , deux ou trois mois plus tard (Linnœa, loc. cit., p. 22), sous le nom de Licloria , mais celui-ci en diffère sur- tout par la disposition et la structure des der- niers ramules, abstraction faite de l'espèce de souche rampante d'où s'élèvent les frondes fertiles et dont M. Agardh ne dit pas un mot, probablement parce qu'il n'a eu en sa pos- session que des échantillons incomplets. Nous avons dit plus haut que cet habile BON phyeologue a apporté quelques modifications à ce g.; voici en quoi elles consistent. Il ne conserve dans l'ancien g. de son père que les B. pilularia , asparagoidfs et apiadata. Il range dans le g. Calocladia [voy. ce mot), à côté du C. pulchra Grev., le Bonnemaison- nia elegans Ag. et le S phœrococcus Jlacci- dus Suhr, qu'il nomme Calocladia Sulirii. Enfin , il propose le nom de Mammea , pour deux espèces, le Delisea fimbriata Lam. , et le Rhodomela dorsifera Ag. Le nom de Mam- mea, occupé par un g. linnéen de la Phané- rogamie, ne pouvant être admis , nous pen- sons qu'il est de toute justice, nous ne disons pas de restituer , mais bien de conserver à l'algue de Lamouroux le nom qu'il lui a im- posé. Le g. Delisea de M. Fée n'ayant pu être adopté, celui-ci ne saurait manquer de •l'être, puisqu'il joint à l'avantage de la prio- rité celui d'avoir été consacré par un ami à la mémoire d'un botaniste recommandable, connu par des travaux estimables sur la li- chénographie et que la mort vient d'enlever récemment à la science et à ses amis. (C. M.) BONNET, zool. — On appelle ainsi le se- cond estomac des Ruminants. — En ornitho- logie , ce nom s'applique à la partie supé- rieure de la tête de l'oiseau. — Les mar- chands et les amateurs ont aussi désigné sous ce nom des Coquilles appartenant à des gen- res différents , et qui ne se distinguent que par des épithètes indiquant leur ressem- blance avec l'objet dont ils portent le nom. Ainsi ils ont nommé : Bonnet chinois, le Palella sinensis L. ; B. de fou , le Chama Cor L. ; B. de Neptune, le Palella eques- tris Lam. ; B. de Pologne, le Cassis testiculis Lam. (C. d'O.) En botanique ; on donne ce nom à diverses esp. d'Agarics , à cause de leur ressem- blance avec un bonnet; ils forment la 7Gn" famille de Champignons de Paulel. Elle com- prend trois espèces: le Bonnet d'argent feuillets noirs ou le Bonnet romain [Agar. phalœnarum F.); le Bonnet d'argent feuil- lets roux (Agar. uliyineus F.) ; et le Bon- net rabattu ou de matelot ( Agar. mb- atratus F.). Ces trois espèces données aux animaux ne les incommodent point. (LÉv.) BONNET BLANC, échin. — Espèce du genre ananchite. BONNET CHINOIS, mam. — Espèce du g. Macaque. T. II. r BON G4iî BONNET DE NEPTUNE, polyp. — Nom vulgaire d'une espèce du g. Fongie , Funyia limacina Lam. BONNETIA, Schreb. non Mart. et Zucc. (nom propre), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Ternstraemiacées, tribu des Lapla- cées, synonyme du Mahurea d'Aublet. — Ce nom a été donné aussi par Marlius et Zuccarini à un autre g. de la famille des Ternstrœmiacées , tribu des Laplacées (IVov. Gen.et Sp., I, 115, t. 110, Excl. synon.). Il renferme une dizaine d'espèces environ. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux croissant sous les tropiques , au Brésil ; à feuilles al- ternes, rassemblées au sommet des ra- meaux, rétrécies à la base en un pétiole qui s'articule avec la branche , coriaces, très en- tières , uninerves , pinnées-veinées , éslipu- lées. Les fleurs en sont grandes , blanches, belles , et disposées en grappes terminales feuillées ; pédoncules axillaires , articulés à la base , uni-pauciflores et pédicelles brac- tées. (C. L.) 'BONNÉTIE. Bonnelia (nom propre), ins. —Genre de Diptères établi par M. Robineau- Desvoidy, dans son ouvrage sur les Myodai- res , et consacré par lui à la mémoire du cé- lèbre auteur de la Contemplation de lu nature. Ce g. fait partie de la famille des Calypté- rées , tribu des Entomobies , section des An- thophiles. Il ne renferme que 2 espèces , nommées par l'auteur : B. longipes et B. œnanthis. Cette dernière se trouve dans les environs de Paris, sur les fleurs de l'OE- nanthe fistuleuse. (D.) BONPLANDIA (nom propre), eot. ph. — Deux genres ont été consacrés au célèbre voyageur Bonplaud. Celui qu'avait créé Will- denow pour l'arbre américain qui produit l'écorce d'Angusture, si renommée par ses propriétés fébrifuges , a dû être supprimé comme se confondant avec un genre plus anciennement connu , le Galipea. y oyez ce mot. (Ad. J.) L'autre, établi par Cavanilles, est regardé comme syn. du g. Caldasia, Willd. (C. L.) *BONSDORFITE, Thoms. (nom propre). min. — Thomson a donné ce nom à un mi- néral peu connu que Bonsdorf a indiqué le premier, en le considérant comme une Cor- diérite hydratée, et qui parait différer de cette dernière esp. par une moindre dureté, un clivage très sensible parallèlemen à la 41' Ii50 uoo base, une couleur d'un vert olivâtre, et une proportion d'eau considérable , puisqu'elle est de plus de 10 pour 100. On la trouve près d'Abo , en Finlande , dans un Granité , où elle est associée à une Cordiérite gri- sâtre. Son analyse par Bonsdorf a donné : Silice , 45,05 ; Alumine , 30,05 ; Magnésie , 9,00 ; Oxydule de fer, 5,30 ; Eau , 10,G0. (Del.) BONTIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Myoporacées , établi par Plumier ( Gen. , t. 23) , adopté par Linné {Gen., i). 791), et composé jusqu'ici de deux espèces arborescentes appartenant aux Indes occidentales. Ce sont des arbrisseaux (arbres?) à feuilles alternes, lancéolées, presque entiè- res , glabres ; à fleurs d'un jaune obscur, pé- donculées, solitaires, ébractéées , axillaires ; la lèvre inférieure semitrifide est barbue et rayée longitudinalement de pourpre. On les distingue suffisamment par un calice 5-par- tite, immuté; une corolle hypogyne, rin- gente ; 4 étamines exsertes, didynames; un drupe bacciforme, biloculaive, à loges semi- bipartites , tétraspermes. Ce genre est en- core incomplètement connu , bien qu'on cul- tive dans les serres l'une de ses espèces , le B. daphnoides. (C. L.) 'BOIVTIA (Bontius, nom propre), bot. ph. — Famille des Orchidées. La plante figurée par Petiver (Gazoph. t. 44, f. 10) sous le nom de Bonlia luzonica est le Dendrobium can- tialum de Willdenow. Troy. dendrobium. Il ne faut pas confondre le g. Bonlia de Peti- ver avec le g. Bomli de Plumier, le seul qui ait été conservé. Voyez l'article précédent. (A. R.) BOODFI. rept. — Synonyme d'Ibiare , Cacilia ten.lacu.lala L. Voyez coecilia. BOOM-UPAS. bot. pu. — Voyez upas. BOOPIIANE, Herb. bot. ph. — Altération orthographique de Bouph me. (C. L.) BOOPIDÉES. bot. ph. — Voyez calvcé- REES. BOOP1S (£o5ç, Soôç, bœuf; Sweç, yeux). bot. ph. — Genre de la famille des Boopidées ou Calycérées. Voyez ces mots. Il a pour carac- tères : Involucre composé de 7-8 écailles réu- nies vers le milieu , souvent accompagnées de denticules. Réceptacle petit , convexe , chargé, entre chacune des fleurs, de paillettes filiformes, élargies au sommet. Fleurs ferti- k'S , de même nature et de même forme. Lo- BOO bes du calice plus courts que l'ovaire, mem- braneux, entiers, ou incisés-denlés. Corolle à tube grêle ; limbe campanule, 5-fide. — Les Boopis sont des herbes vivaces, garnies de feuilles alternes, pinnatifides, et munies de capitules terminaux, hémisphériques. (J.D. BOOPS. mam. — Nom spécifique d'une espèce du genre Baleine, Batœna Boops , la Jubarle des Basques. Voyez baleine. 'BOOBAM (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Éricacées, tribu des Rhodo- dendrées, formé par G. Don (Gen. sysi., 3, 814), et réuni depuis comme simple section au genre Khododendrum, L., par De Can- dolle, qui en latinisa le nom en celui de Buramia. Endlicher adopta également cette section, en en rétablissant l'ancienne ortho- graphe. (C. L.) "BOOTHIA (nom propre), bot. ph. — Genre' manuscrit de Douglas, le même que le Pla- lysiemon de Bentham , dans la famille des Papavéracées. (C. L.) BOOTIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Bosacées, tribu des Drya- dées-Fragariées , formé par Bigelow ( VI. bosi. , II, 20G), et réuni comme section au Poientilla de Linné. — Ce nom a été donné aussi à une section indiquée par Seringc (DC, Prodr. I, Excl. Saponariaojjicinalis), dans\ç genrcSaponaria de Linné, et adoptée comme sous-section de la section Smegman- ihe de Fenzl , du même genre. (C. L.) 'BOOTIE. Bootia (nom propre), bot. ph. — Famille des Hydrocharidées. Le g., ainsi nom- mé par Wallieh , a été décrit et figuré dans sonmagnifiqueouvrage intitulé : Planiœasia- licœ rariores, I, p. 51, t. 65. Voici quels sont ses caractères : Fleurs unisexuées et dioiques. Fleurs mâles réunies dans une spathe termi- nale , renflée et tubuleuse , à orifice resserré et denté. Fleurs assez nombreuses pédicu- lées. Calice composé de 6 sépales: 3 exté- rieurs allongés et verts , 3 intérieurs péla- loïdes et obtus. Étamines 12, disposées sur deux rangs , les extérieures ayant les filets plus courts. Anthères ovoïdes, à deux loges séparées par un connectif. On trouve au fond de la fleur un ovaire rudimentaire. Fleurs fe- melles solitaires. Chaque fleur est contenue dans une spathe assez semblable à celle des fleurs mâles. Cettefleurestsessile. Son calice, tubuleux à sa base, est adhérent avec l'ovaire infère. Son limbe se compose comme celui des liOQ (leurs mâles de 3 divisions externes vertes , cl de 3 divisions intérieures pétaloldes. Les der- nières sont insérées à la base de trois glandes qui occupent le sommet de l'ovaire. L'ovaire présente 9 loges, contenant chacune un grand nombre d'ovules attachés aux parois des cloi- sons. Cet ovaire est surmonté par des stig- mates bifides. Le fruit est inconnu. La seule espèce qui compose ce g. a été trouvée sur les bords du fleuve Irravadi, dans le royaume d'Ava. C'est une plante herbacée, vivace, à feuilles radicales, les unes sub- mergées et les autres nageant à la surface des eaux. (A. R.) BOPYRE. Bopyrus. crust. — Genre de Crustacés composant à lui seul une pe- tite famille, et qui, joint aux Ioniens et aux Képoniens plus récemment décrits par M. Duvernoy, constitue le sous-ordre des Isopodes sédentaires (Milne Edw.), ou Épica- rides de Latreille. Les Ropyres étaient réunis aux Monocles par Fabricius , et c'est par Latreille (Hisl. des Crust., VII) qu'ils ont été séparés en un genre distinct. On trouve des Ropyres fixés sous la cara- pace des Palémons et des Hippolytes (Cre- vettes) , dont ces petits animaux sont para- sites. Ils y déterminent une tumeur plus ou moins saillante. Le mâle est placé sous l'ab- domen de sa femelle, et les jeunes, au sortir de l'œuf, ressemblent beaucoup aux Cyclo- pes naissants. Nos pécheurs prennent sou- vent les Ropyres pour de petites Soles ; cette opinion , tout-à-fait dénuée de fonde- ment , a été néanmoins soutenue par Des- landes , dans l'Histoire de l'Académie des sciences , pour 1722. Les caractères distinctifs du genre Ropyre consistent surtout dans ses appendices abdo- minaux lamelleux et cachés sous l'abdomen. Les deux sexes n'ont ni le même volume ni la même forme. La femelle , cinq ou six fois plus grande que le mâle, a le corps py- riforme très déprimé , et toujours plus ou moins déjeté de côté. Les deux espèces au- thentiques de ce genre sont le B. squittarum, qu'on trouve fréquemment sur les Crevettes de table , et le B. hippolytes , nouvellement découvert par M. Kroyer sur l'Hippolyte po- laire. (P. G.) ROOUEREL. ois.— Nom vulgaire du Moi- tteau l -ïiqui'i. li()R 6M BOOUETT1ER. bot. ru. — Nom vulgaire, du Pommier sauvage. 'BOQUILA (nom vernaculaire). bot. pu.— Genre de la famille des Ménispermacées , sous-famille des Lardizabalées , formé par Decaisne et ne renfermant que le Lardizabaln trifoliolata de De Candollc. C'est un sous-ar- brisseau du Chili et du Pérou, à feuilles trifo- liolées; folioles entières ou sinueuses-lobées ; à inflorescence axillaire sur des pédoncules solitaires géminés ou ternes ; à fleurs dioiques. blanches, réunies en groupes, pédicellées, de la grandeur et de la forme de celle des Ber- beris. Les fruits sont des carpelles courtemeit stipités. Voy. pour plus de détails le beau mémoire de l'auteur sur les Lardizabalées. {Archiv. du Mus. d'hist. nui., 1839.) (C. L.) BOB. bot. pu. — Synonyme de Jujubier. BOB A CITE. min. — Rorate de magnésie naturel. Voyez borates. (Del.) *BOBASSI\ÉES. fiorassineœ. bot. pu. — Tribu établie par Marlius (Synops. msc.) pour renfermer les Palmiers dont l'ovaire est tri ou plus rarement bi-quadriloculaire , et composé le plus souvent de trois carpi- dies, moins souvent de deux ou de quatre , connées dans l'origine , à ovules solitaires , ascendants ou résupinés dans les loges. Le fruit est un drupe ou plus rarement une baie , indivise ou lobée ; les étamines hypo- gynes. L'auteur sous-divise ainsi cette tribu : FLABELL1FR0NDES. Borassus, L. ; Lodoicea, Labill. ; Lalania, Commers. ; Hyphœne, Gœrtn. P1NNATIFR0NDES. Bentinckia, Rerry ; Keppleria, Mark. ; Geo- noma , Willd. ; Manicaria , Gaertn. (C. L.) BORASSOS. eot. pu. — Syn. de Bo- rassus. BOBASSUS (/3o'P/« , j'aime), ins. — Genre de Coléoptères pcnla- mères, famille des Brachélytres , établi par Sahlberg et adopté par Erichson (Gênera et spe.c. Siaphylinor. , pag. 899), qui le range dans sa tribu des Omalinines, d'après les ca- ractères que lui donne le premier auteur; car il déclare n'avoir pas vu l'espèce unique sur laquelle il est fondé. Celte espèce, suivant Salhberg.a l/i de ligne de long. Elle est BOR couleurdepoix, ponctuée, légèrement pubes- ccnte, avec la bouche, les antennes et les pattes lestacées. Elle habite le nord de la La- ponie , où elle est excessivement rare. Trois individus seulement ont été trouvés par M.Sahlberg, le 9 août 1830, sur les bords du lac Mandujarvi, dans des débris de feuilles sèches. (D.) BORÉLIE, Montf. moll. — Synonyme d'AIvéoline. BORELLIA (nom propre), bot. pu. — Genre formé par Necker (Elem., 434 ei stq.), et synonyme de Cordia de R. Brown , dans la famille des Cordiacées. (C. L.) BORETTA (nom propre?), bot. ph.— Ce genre de Necker est synonyme du Dabwcia de Don , sous-genre de YAndromeda de Linné, dans la famille des Ericacées. (C. L.) BOREUS [Boreus , du nord), ins. — Genre de la famille des Panorpiens, de l'or- dre des Névroptères , établi par Latreille sur une petite espèce qu'on trouve pendant l'hiver sous les Jlousses qui croissent sur les Sapins de Suède, dans le nord de l'Al- lemagne , sur les Alpes. Quelquefois on la rencontre même sur la neige en assez grande abondance. L'espèce qui se rapporte à ce g. est le.B. hyetnalis (Panorpa hytmalis Linn.). (Bl.) BORGNE, zool. — Nom vulgaire de la Mé- sange charbonnière. — Dans quelques par- ties de la France on donne ce nom à l'Orvet, Anguisfragilis, appelé aussi Serpent aveugle. (C. d'O.) BORGNIAT. ois. — Nom vulgaire de la Bécassine sourde. BORKHAUSENIA (nom propre), bot. pu. — Ce genre de la Flora Welterawiemis est synonyme de Capnoïdes de Gœrtner , sous- genre du Corydalis de De Candolle, dans la famille des Papavéracées-Fumariées.— Roth (Cutaleci., II, 56) donne ce nom à un genre de la famille des Scrophularinées-Gratiolées, synonyme du Teedia de Rudolphi. (C. L). •BORKHAUSIA ( Borkhausen , botaniste allemand), bot. ph. — Ce genre, qui appar- tient à la famille des Composées, tribu des Chicoracées , a pour caractères : Capitule multiflore. Involucre muni d'un calicule, ou plus rarement formé d'écaillés légèrement imbriquées. Réceptacle presque nu ou fim- brillifère. Fruits cylindracés, tous ou seule- ment ceux du centre, terminés par une sorte liOR G55 de bec qui porte l'aigrette formée de plusieurs rangées de poils blancs; les fruits de la cir- conférence sont tronqués ou légèrement at- ténués au sommet. — Les Botkliausia sont la plupart indigènes de l'Europe ; elles ont le port des Crépis, et présentent en général des fleurs jaunes • cependant on en cultive dans les parterres une espèce , le B. purpureu , à cause de la couleur pourprée de ses fleurs. (J. D.) *BORLASIE. Borlasia. helm. — Nom donné par Oken au g. JVemene. (Dui.) *BOR\INE (nom d'homme), min. — Syno- nyme de Tellurure de Bismuth. Voyez thl- lurures. (Del.) 'BOROCÈRE. Borocera. ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes établi par M. Bois- duval (Faune de Madagascar, p. 87 ). Il est très voisin du g. créé par le même auteur, sous le nom de Megasoma , et qui fait partie de sa tribu des Bombycines. L'espèce unique sur laquelle il est fondé a été trouvée à Ma- dagascar par le voyageur Goudot , dans les environs de Tamalave. Elle est figurée dans l'ouvrage précité (pi. 12, fig. 5 et C) , sous le nom de Borocera madagascariensis. (D.) BORONIA (nom propre), bot. ph. — Bo- roni, jeune botaniste italien , compagnon des voyages botaniques de Smith, et plus tard de Sibthorp, reçut du premier la dédicace d'un genre de Diosmées de la Nouvelle-Hollande, qui a les caractères suivants : Calice à 4 divi- sions plusou moins profondes. Pétales 4, plus longs , marcescents. Étamines 8, dont 4 plus courtes, opposées aux pétales; filets libres, ci- liés ou tuberculeux, linéaires, souvent amin- cis à leur sommet en un filet qui porte l'an- thère cordiforme , prolongés supérieurement en un petit appendice. Ovaires 4, sur un dis- que entier ou sinué, glabres, contenantdeux ovules superposés. Autant de styles nés de leurs sommets, bientôt soudés ensemble en un seul, court, que termine un stigmate à 4 sillons, égal ou épaissi en tête. Fruit composé de 4 coques , quelquefois allongées en forma de légume. Les espèces, assez nombreuses, répandues depuis les tropiques jusqu'à la pointe australe de l'île de Van-Diemen , sont des arbrisseaux à feuilles opposées , simples ou impari-pennées, quelquefois l'un et l'au- tre ensemble sur le même pied, entières o'u dentées , criblées de points transparents La fleur est posée sur un pédicelle , articulée CoG BOH BOR avec un pédoncule qui porte une bradée à sa baseel deux bractéoies opposées à son som- niet. Les pédoncules axillaires ou terminaux sont simples et uniflores, ou bien ils se divi- sent et portent 2 ou plusieurs fleurs, roses ou rouges , d'une odeur agréable. On en cultive plusieurs espèces dans nos serres. (Ad. J.) *BORONIÉES. eot. ph. — Quelques au- teurs ont donné ce nom à la tribu des Dios- mées, composée de celles qui sont originai- res de la Nouvelle-Hollande, et se distinguent de toutes les autres par leur embryon cylin- drique dans l'axe d'un périsperme épais et charnu. (Ad. J.) BOROS (j3ooo-, voracc). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Ténébrio- nites, établi par Herbst aux dépens du g. Hypophlœus de Fabricius , et adopté par M. Dejean, qui, dans son dernier Catalogue, n'y rapporte qu'une seule espèce, Boros elou- guius de Herbst ( Hypophlœus Boros Fabr. , ou Trocjosila corticalis Payk.) ; mais M. Gué- rin-Méneville, dans son Iconographie du li'e- gne animal de Cuvier, pi. 30, fig. 7, en re- présente une 2e sous le nom de B. ihoracicus Gyllen. Ces 2 esp. sont de la Suède. (D.) BORRAGI\ÉES. bot. ph.— Ce nom a été donné par Jussieu au groupe de plantes ex- trêmement naturel pour lequel Linné avait proposé celui d'Aspérifoliées. Plus lard il n'a plus été employé qu'à désigner une section de ces mêmes plantes par quelques auteurs, qui croient devoir partager celle famille en plu- sieurs distinctes. Nous n'admettrons ces der- nières ici que comme des tribus , parce que leur séparation ne nous semble pas justifiée par des caractères d'une assez grande va- leur. Ceux qu'on a attribués aux Cordiées, l'embryon plissé et la dichotomie du style, pourraient avoir ce degré d'importance ; mais ils n'ont pu être vérifiés que dans le seul genre type, et leur présence simultanée dans les aulresgenres qu'on en rapproche est jusqu'ici hypothétique. Voici donc les caractères et les divisions de la famille des Borraginées : Ca- lice libre, à 5 divisions réduites plus rarement à 4 , plus ou moins profondes , persistant et se développant souvent après la floraison. Corolle monopétale hypogyne, le plus ordi- nairement régulière et droite , plus rarement irrégulière et recourbée , tubulcuse inférieu- ricurement, partagée supérieurement en lo- bes en nombre égal aux divisions du calice, et alternant avec elles , à gorge nue ou gar- nie de 5 touffes de poils, de 5 écailles ou de cinq replis généralement opposés aux lobes. Étamines en nombre égal, insérées au tube de la corolle, et alternant avec ses lobes. Ovaire à 4 loges, tantôt réunies en un seul , du sommet duquel part le style, tantôt dis- tinctes et formant autant de carpelles , entre lesquels le style s'enfonce pour s'insérer sur le réceptacle : c'est ce qu'on appelle un style gynobasique. Il est simple et terminé par un stigmate simple ou bifide, ou très rarement se partage une ou deux fois par dichotomie. Dans chaque loge pend un ovule unique. Le fruit est simple etprésente, sous son péricarpe charnu, un noyau à 4 loges, ou 2 noyaux bi- loculaires, ou 4 uniloculaires , ou bien il est composé de 4 carpelles distincts, nucamen- lacés , qui se détachent séparément à la ma- turité. La graine, sous une enveloppe double et membraneuse, présente un embryon quel- quefois revêtu d'une couche d'un périsperme charnu, plus ordinairement nu, à radicule courte et supère, à cotylédons foliacés, géné- ralement plans , très rarement plissés dans leur longueur. Les caractères de la végétation varient un peu , ainsi que la patrie des espèces dans les différentes tribus, qui sont les suivantes : 1. CORDIÉES (Cordiacécs pour les auteurs qui en font une famille distincte). Embryon à cotylédons plissés, sans périsperme. Style terminal , une ou deux fois dichotome. — Ar- bres ou arbrisseaux répandus sous les tropi- ques par tout le globe , à feuilles alternes , simples, entières ou dentées, raides et coria- ces , âpres au toucher. Fleurs en panicules, corymbes ou épis terminaux , quelquefois très courts, diclines par avortement dans un petit nombre de cas. Genres. Cordia, R. Br. {Varronia, L. — Sebesienn, Gaertn. — Cerdanu, R uiz et Pav. — Gerascan- ihus, P. Br. — Myxa, Roxb.). — Genres qui paraissent s'en rapprocher, mais dans les- quels on n'a pu constater à la fois le double caractère qui distingue la tribu : Sacellium , Humb. et BonpI. — Cordiopsis, Desv. — Pa- ingonula, L. (Palagonica, Dill.). — Menais, Lœffl. 2. ASPER (FOLIÉES. Cotylédons plans. Style indivis. — Herbes, arbrisseaux ou ar- liOK bres couverts de poils raides, simples ou plus rarement étoiles ; à feuilles presque toujours alternes et entières, d'un tissu mou; à fleurs solitaires ou réunies en panicules, corymbcs ou épis souvent scorpioïdes, c'est-à-dire por- tant les fleurs du côté intérieur seulement , et contournés en dehors en crosse avant la floraison. Trib. 1. Ehrétiées. Style terminal. — La plupart habitent entre les tropiques , hors desquels on en rencontre très peu. § 1. Tournéforliées. Graines périspermées. Genres. Ehretia, L. (Carmona, Cav.). — Bhabdia, Mart. — Grabowskya , Schlecht. — Beurre- ria, Jacq. (Bourreria, P. Br.). — Tournefor- tia , R. Br. (Pitlonia , Kunth. — Aniuzia , Amm.). — Messerschmidlia , Rœm. et Sch. — Coldenia, L. — Tiquilia, Pers. § 2. Hèliotropiées. Pas de périsperme. Schleidenia , Endl. (P\eslea , Mart. non Opitz). — Heliotropium , L. — Tiaridiitm , Lelun. Trib. 2. Borragi.nées proprement dites. — Style gynobasique. Pas -de périsperme. — Elles habitent les climats tempérés ; nombreuses surtout dans la région médi- terranéenne, et vers le milieu de l'Asie. § 1 . Anchwiées. — Carpelles adnés au réceptacle. Cerinthe , L. — Onosma , L. — Onosmo- ditun. Rien. (Osmodium, Ralin. — Purshia, Spreng.). — Mollkia , Lehm. — Echium , Tourn. — Echiochilon, Desf. — Puhnonaria, Tournef. — Steenhammera, Reichenb. (Mer- tensia , Roth.now W.) — Camélia, Dumort. — Lithospermum , Tourn. (Rhytispermum , Link. — jEgonychion , Gray. — Balschia , Grnel. — Cyphorima, h afin. — Margarosper- iitum, Reichenb.). — Macromeria, Don. — Craniospermum , Lehm. — Colsmannia, Lehm. — Nonnea, Med. {Echioides, Desf.). — Me- neghinia , Endl. ( Dioclea , Spreng. non Kunth). — Lycopsis, L. — Anchusa, L. (Bu- glossum, Tourn. — Buglossoides, Tausch. — Baphorhiza , Link. — Alkanna , Tausch. — Oscampia, Mœnch.). — Plagioboihrys, Fiscb. et Mey. — Eritrichium, Schrad. — Bothrios- permum, Bung. — Myosotis, L. (Ectiioides, Mœnch.). — Exarrhena, R. Br. — Loboste- T. II. BOR 057 mon, Lehm. — Stomotechium, Lehm. — Sym- phylum, L. — Trachystemon , Don. — Bor- rago, Tourn. § 2. Cynoglossées. Carpelles adnés à la base du style. Trichodesma , R. Br. (Pollicliia , Med. — Cynoglossoides,lsn. — Borraginoides, Roerh.). — Omphalodes , Tourn. (Picotia, Rœm. et Sch. — Omplialtum , Roth.). — Bindera, Pall. — Mania, Schult. — Solenunihus , Ledeb. — Cynoglossum , L. — Asperugo , Tourn. — Echinospennum , Sw. (Lappula , Mœnch. — Rochelia, Rœm. et Sch. non Reich.). GENRES ANOMAUX OU TROP PEU CONNUS. Rochelia , Reichenb. — Amsinkia, Lehm. [Benihamia, Lindl.). — K lenospermum , Lehm. (Ad. J.) BORRAGINOIDES [borrago, la bourra- che; eî3oi, forme), bot. pu. — Une des deux sections du genre Trichodesma, R. Br. (Isn. Act. acad. Par., 1718). (C. L.) BORRAGO. bot. ru. — Nom latin de la Bourrache. BORRERA (nom d'homme), bot. cr. — (Lichens). Ce genre , établi par Achar (Lich. univ., p. 93, t. 9) sur des caractères d'une bien faible importance , comme des frondes canaliculées en dessous et ciliées sur les bords, le rétrécissement en pédicelleet la forme en coupe évasée des apothécies, n'a pas été con- servé , et, il faut en convenir, ne méritait guère de l'être. Dans un ouvrage antérieur du même auteur (Meih. Lich.), toutes les espè- ces du genre Borrera figuraient parmi les Pai mélies. De Candolle en avait fait la pre- mière section de ses Physcies. Les derniers ouvrages anglais sur les Lichens le conser- vent encore; mais Fries {Lichen, europ. re- form.) en a réparti les diverses esp. soit dans ses Évernies, soit dans le g. Parmelia. M. End- licher ( G en. Plant., p. 16, n. 178) a adopté ces réformes. (C. M.) "BORRERIA ( nom propre ). bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées , tribu des Spermacocées , institué par Meyer ( Es- seq. , 79), aux dépens de quelques Sper- macoce , et comprenant un grand nombre, d'espèces (83) , dont une douzaine environ sont cultivées dans les jardins. Ce sont des plantes herbacées ou suffrutiqueuses, crois- sant presque toutes dans les parties les plus 42 058 liOR chaudes de l'Amérique, ù liges ou à rameaux souvent tétragones. Les feuilles en sont op- posées et disposées en faux verlicilles, en raison de leur agglomération axillaire quand elles sont très jeunes. Stipules connées avec les pétioles , plus ou moins vaginantes , et bordées de soies nombreuses. Fleurs petites, blanches ou bleues, disposées rarement en eymes ou corymbeuses, verticillées-capitées dans les aisselles ou au sommet des ra- meaux. (C. L.) BORRICHIA (nom d'homme), bot. ph. — On cultive dans les jardins de botanique le Jiupiithultntim frutescens L., faisant au- jourd'hui partie des Borrichia qui présen- lent pour caractères : Capitule multiflore , hétérogame ; fleurons du rayon ligules , fe- melles, 1 -sériés ; ceux du disque hermaphro- dites, tubuleux, 5-fides. Involucre hémisphé- rique, composé d'écaillés imbriquées; les extérieures foliacées , aiguës ; les intérieures très obtuses , membraneuses sur les bords. Réceptacle plan , chargé de paillettes lancéo- lées. Rameaux du style longs, aigus, cou- verts, sur toute leur étendue, de poils courts et serrés. Anthères noirâtres. Fruits cunéi- formes, comprimés -anguleux ; ceux de la circonférence surmontés d'une aigrette courte en couronne ; ceux du disque nus et souvent de deux formes. — Les Borrichia, qui appar- tiennent à la famille des Composées , tribu des Astéroidées, sont indigènes du Nouveau continent. (J. D.) BORRIKIA. bot. ph. — Synonyme de Borrichia. BORUS. ins. — Synonyme de Boros. BORl'E. Borya ( Bory de Saint-Vincent , botaniste français), bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées, établi par Labillardière {h'L Nov-HolL, I, p. 81, t. 107). Il se compose de plantes herbacées etvivaces, à racines fi- breuses , allongées et très tenaces; à tige simple ou rameuse, portant des feuilles très serrées, aiguës , piquantes, scarieuses et des (leurs réunies en capitule au sommet d'une hampe terminale et simple. Le calice est in- fondibuliforrae, à limbe égal, divisé en 6 lo- bes. Les ébamines, au nombre de 6, sont in- sérées au sommet du tube qui est rétréci; leurs filets sont glabres et subulés, les an- Ibères allongées et attachées par leur base. Le fruit est une capsule triloculaire s'ouvrant en i valves et contenant un petit nombre de liOS graines noires et crustacées. Toutes les csp. de ce g. croissent à la Nouvelle-Hollande. Il existe encore un autre g. Borya, insti- tué par Willdenow, mais qui ne doit pas être adopté sous ce nom. C'est le genre Forestiera de Poiret , appartenant au groupe des Anti- desmées. (A. P..) BORYîVE. Boryna (nom propre), bot. cr. — (Phycées). Ce g. formé par M. Grateloup. qui le dédia à son ami M. Bory, bien connu dans le monde savant, fut publié par celui-ci (Dia. class.) seulement en 1822 et adopté par Bonnemaison dans le Mémoire sur les Hydropltyies loculées qu'il fit insérer en 182» dans les Mémoires du Muséum d'histoire na- turelle. Comme le g. Boryna ne diffère point du g. Ceramium , tel qu'il a été défini par Lyngbye (Hydroph. Dan., p. 117), il ne pou- vait être et n'a point été admis. Voyez ce- ramium. (CM.) *BOSCA, probablement Boscia (nom pro- pre), bot. pji. — Genre de Dicotylédones in- diqué dans ta Flora Jluminensis (IV, t. 11), et qu'il est presque impossible de détermi- ner, en raison de l'extrême insuffisance du dessin. (C. L.) BOSCHAS. ois. — Nom spécifique latin par lequel Linné a désigné le Canard sauvage proprement dit, que Brisson et plusieurs au- teurs anciens ont nommé Anas fera. Brisson a cependant employé ce nom comme syno- nyme de Anas fera, pour désigner des varié- tés du Canard sauvage , et une espèce du Mexique ; et, dans ces derniers temps, Swain- son en a fait le type d'un sous-genre du genre Anas. Koy. canard et anatinées. (Lafr.) "BOSCHNIAKIA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Orobanchacées, éta- bli par C.-A. Meyen , aux dépens de YOro- banche rossica de Chamisso et Schlechtendal (f.inn. , III, 132 ), et de quelques autres es- pèces décrites par Hooker ( tl. bor. amer. . t. 167, 108,'. On le reconnaît essentiellement à des fleurs hermaphrodites , ébractéolées , dont le calice est tubuleux , subtronqué ; la corolle hypogyne , ringente; les 4 étamines exsertes, didynames; les loges des anthères libres à la base; le style tubuleux et sub-bi- labié au sommet, à une capsule uniloculaire. L'espèce la mieux connue appartient au nord de l'Asie ; c'est le B. glabra Mey. , plante à rhizome lubéreux , hypogyne , mullicaule ; à scapes épaisses , simples , munies de squa- BOS nies ovales, obtuses, mucronées.el lermiuées en une grappe dense, spicifornie. (C. L.) "BOSCIA (nom propre), ins. —Genre de Coléoptères pentamères, créé parLeach (Zuu- l<«jicalJournal, t. I, p. 33-40) pour y placer 6 espèces de Cébrionites des Elats-Unis. Le Cebrio 6/co/oide Fabricius paraît être le même que le B. picots de Leach. Le g. Selonodon , Latr. (Ann. Soc. eut. de France, t. III, p. 14), a été établi depuis avec la même esp. (C.) BOSCIA (Bosc, professeur français d'a- griculture), bot. ph. — Deux genres ont été consacrés au célèbre Bosc , l'un par Thun- berg pour un arbrisseau du Cap , qui parait devoir prendre place à la suite des Rutacées, mais si imparfaitement connu encore , que DeCandolle, devant supprimer un nom déjà employé, a proposé celui d'Asaphes (incer- tain) pour le remplacer. M. Reichenbach l'a nommé Duncania. Foyez ce mot. (Ad. J.) L'autre est un genre de la famille des Cap- paridacées , tribu des Capparidées , fondé par Lamarck ( Illusi. , 1 , 355). Il renferme une ou deux espèces appartenant à l'A- frique tropicale , et dont la mieux connue est le B. senegalensis , cultivé dans les serres d'Europe. C'est un arbrisseau inerme , gla- briuscule, à feuilles alternes, simples , co- riaces , très entières, dont le pétiole articulé au rameau par une denticule , munies de stipules sétacées très petites ; à fleurs termi- nales , petites, subcorymbeuses. (C. L.) BOSCOTE. ois. — Nom vulgaire de la Rubiette rouge-gorge. BOSEA ( Gaspard Bose , naturaliste alle- mand ). bot. ph. — Genre établi par Linné , qui le plaçait dans la Pentandrie monogynie, et dont la place dans les familles naturelles n'est pas encore aujourd'hui suffisamment déterminée. Les uns le placent dans les Ché- nopodacées ( Atriplicées) ; les autres , avec doute toutefois , dans celle des Celtidacées. Quoi qu'il en soit, il se compose de deux ar- brisseaux , dont l'un , le B. xjervamora L. , trouvé aux Canaries ; l'autre le B. canna- bina, découvert par Loureiro dans la Cochin- chine. Ils se distinguent par des feuilles al- ternes , éstipulées , pétiolées , ovales , acu- minées, luisantes, penninerves, portées sur des rameaux grêles et affilés ; les fleurs po- bgames-dioïquesen sont petites, rougeâtres dans l'un et blanches dans l'autre, disposées en 'grappes axillaires et terminales. Le //. nos 6Ô9 yeriuimora est cultivé en Europe dans les orangeries. (C. L. BOSÉLAPIIE. mam. — Foyez antilope. BOSII-BOCK. mam. — Synonyme A' An- tilope sylvalica. Ployez ANTILOPE. BOSIA. bot. pu. — Foyez bosée. BOSON ou BOSSON , Adans. moll. — Synonyme de Turbo muricalus L. Foyez pa* ludine. BOSOTE. ois. — Nom vulgaire de la Ru- biette rouge queue. BOSSIEBA, et mieux BOISSIEBA (Bois- sier, botaniste genevois), bot. pu. — Genre établi par Dombey (insc. sec. Endi. yen. ?>/. 4703), syn. du Lardizabala, R. et F. (C. L.) BOSSILLOXS.BULBULEUX. bot.cr.— Champignons ainsi nommés parce que leur chapeau est un peu relevé en bosse. Ils sont d'une couleur rousse ou dorée, et leur pédi- cule est légèrement bulbeux à la base. Ils forment la 36me famille des Champignons de Paulet, qui en distingue trois espèces qui me sont inconnues , et auxquelles il donne les noms de B. doré, B. roux et B. réglisse. La première, à cause de sa ténuité , n'a pas été expérimentée ; les deux autres , données aux animaux , ne leur ont fait éprouver au- cune incommodité. (LÉv.) BOSSON. moll. — Foyez boson. BOSSUE, moll. — Nom vulgaire donné par les marchands et les amateurs à deux espèces du g. Ovule. La Bossue proprement dite est la Bulla verrucosa L., et la B. sans l>ents ou a ceinture, la B. yibbosa L. Ce nom a encore été donné au Murex anus. (C. d'O.) BOSTBICHE. Boslrichus [ftëXoz, , boucle de cheveux, à cause des filaments sur la narine), pois*. — Genre établi par Lacé- pède , d'après l'examen de dessins chinois conservés dans la bibliothèque du Muséum. Il le caractérisait ainsi : Corps allongé, ser- pentîforme ; deux nageoires dorsales , la se- conde séparée de celle de la queue ; deux bar- billons à la mâchoire supérieure ; les yeux as- sez grands et sans voile. Il y réunit 2 esp. : le Bostryche chinois ( B. sinensis ) et le Bostryche tacheté {B. maculatus). En exa- minant les originaux, on s'assure promp- lement que les deux dessins chinois repré- sentent des espèces qui n'appartiennent pas au même genre , et qu'il n'était pas néces- saire d'établir un nouveau genre pour les classer dans la méthode ichlhyologique. La première figure est celle d'un Gobie , peut- être d'un Éléotris ; mais comme on ne voit pas les ventrales , on ne peut pas affirmer cette seconde détermination. La seconde es- pèce aurait dû être placée parmi les Boslry- choïdes de M. Lacépède , car elle n'a qu'une dorsale. C'est d'ailleurs la figure d'un Ophi- céphale d'une espèce particulière. lroycz Cuv.,Val., tiist. nat. des poiss.,1. VII, p. 437. (Val.; BOSTRÏ'CHIA j30'crePuÇ, boucle de che- veux), bot. cr. — (Phycées. ) Nous avons proposé ce nom (Hist. phys., polit, et nui. du Cuba, p. 39) pour un démembrement du g. Rhodomela d'Agardh, lequel nous avait paru renfermer des espèces que leur organisation devait en exclure. Et en effet, depuis que nous avons publié (1839) les caractères que nous assignons à ce nouveau g., M. Agardh fils (Linnœa, 1841 , Sijmb., p. 28). a distrait, des Rhodomèles de son père , l'espèce dont nous avons fait le type du noire, mais il l'a réunie à VAlsidium avec lequel elle ne nous semble pas avoir suffisamment d'affinité. En effet, notre g. s'en éloigne non seulement par le port, qui n'est pas non plus une chose qu'on doive tout-à-fait négliger, mais en- core par la structure de la fronde. La Rho- domela scorpioides (Fucus amphibiui Tu.cn j BOS offre certainement une organisation qui s'op- pose à la réunion proposée , et nous aime- rions mieux la voir laissée parmi ses ancien- nes congénères que placée entre deux autres plantes qui représentent, à notre avis, des g. bien distincts eux-mêmes. Car, quoique les Thamuophora Seaforihii et triangularis se rapprochent par leur rigidité , leur habi- tai, et même assez par la composition de leur fronde du g. Ahidium , la première au moins des deux espèces présente un mode de fructification tout-à-fait étranger à ce dernier, mode dont M. Martius a parlé le premier, et dont nous avons donné aussi une description et une figure analytique dans l'ouvrage cité plus haut (p. 00, t. V, fig. 1). Nous reviendrons sur ce sujet au mot Tham- uophora. Nous n'avons à nous occuper ici que des différences réelles et profondes que nous croyons avoir aperçues entre notre g. Bosinjchia , les vraies Rhodomèles et YAlsi- dium. Exposons d'abord ses caractères, nous serons ensuite mieux à portée de faire res- sortir ces différences. Fronde continue , fili- forme, cylindracée, de couleur violette, noir- cissant à l'air libre , portant des rameaux distiques ou épars, divisés eux-mêmes en ra- mules tournés du même côté, en apparence articulés , et roulés en boucle ou en crosse à leur extrémité. Fructification stichidiaire consistant en sortes de siliques renfermant, sur une ou plusieurs rangées, des sphéro- spores composés de 3 à 4 spores. Strutture : La couche extérieure consiste en plusieurs rangées concentriques de petites cellules oblongues ou cubiques, contenant des gra- nules colorés d'où la plante tire sa teinte violacée; la couche ultérieure, ou la moelle, est formée de cellules très allongées, longitu- dinalement placées, et renfermant des corps filiformes, colorés comme le reste de l'algue. Si nous passons maintenant à la comparai- son de cette structure avec celle des Rlwdo- melasubfusca, Gaimardi, etc., nous trouvons d'énormes différences, celle de ces dernières espèces se rapprochant davantage sous ce rapport des Polysiphonies. Aussi , déjà avant M. .!. Agardh , M. Duby avait-il séparé la Hhodomela scorpioides des vraies Rhodomè- les pour la réunir au Plocamium. Nous trou- vons bien que la séparation est nécessaire, forcée même, mais nous pensons que ni l'un ni l'autre rapprochement n'est irréprochable, BOT (Hit et que le seul moyen de trancher la question, c'est de suivre la nature, qui, en dotant celle plante et les espèces voisines d'une structure parfaitement distincte , a voulu qu'elles ne pussent pas être confondues. Les espèces qui devront faire partie du g. Bosinjchia, s'il est adopté, sont les B. scorpioides , calamisiralu , radicans , callipiera eljloccosa. La première est la seule qui se rencontre sur nos côtes de l'Océan ; toutes les autres sont propres à l'A- mérique méridionale ou aux Antilles. (CM.) BOSTBÏCHITE, Walker. min. — Syno- nyme de Prehnite. (Del.) BOSWELLIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Burséracées , établi par Roxburgh ( PL corom., 4, t. 207), et comprenant un petit nombre d'arbres de l'Inde, ayant le port des Elaphrium , et pro- duisant une résine balsamique qui découle de leur tronc ; leurs feuilles décidues, dispo- sées au sommet des rameaux, sont alternes, imparipennées, à folioles opposées, sessiles, dentées en scie , éstipulées ; les fleurs sont blanches, courtement pédicellées, disposées en panicules denses, terminales, bractéolées, ou en grappes axillaires solitaires. Ce genre se distingue essentiellement par des fleurs hermaphrodites; un calice 5-denté, persis- tant ; une corolle insérée sous un disque annulaire et crénelé; des étamines subulées, persistantes ; un style court à stigmate tri- lobé ; une capsule drupacée , à endocarpe sub-osseux. On en cultive plusieurs dans nos serres chaudes. (G. L.) *BOTANEBIUS (|3otocv/), herbe ; &'0ç, vie). INS _ Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionites, ordre desGonatocè- res , légion des Mécorhynchides établi par Schœnherr(t. III, p. 358, g. 218), qui le place entre les Amhonomus et les Prionomerus, Ce g. a le faciès des Cionus, mais il en diffère principalement par le funiculedes antennes, composé chez lui de G articles, et de 5 seu- lement chez ces derniers. L'auteur n'y rap- porte qu'une seule espèce, qu'il nomme II. lubercidus , et qui est originaire de l'île de Cuba ; elle a 4 mil. 1 /2 de long sur 2 1 /2 de largeur. l^-j BOTANIQUE. Bolanica (/3oTa'vvj, berlic'. — Branche de l'histoire naturelle qui em- brasse l'étude et la connaissance des végé- taux. C'est une science immense, qui s'oc cnpe à la fois de l'organisation générale dc^ 662 BOT piaules , de la description des organes qui les composent, des fonctions que remplissent ceux-ci chacun en particulier, et du rôle que chacun d'eux est appelé à jouer dans le grand ensemble de phénomènes qui constituent la vie , de la classification des végétaux, de leur distribution à la surface du globe , et enfin de leurs propriétés et des usages auxquels ils peuvent être employés. De ces différents as- pects sous lesquels on peut envisager l'étude des plantes résulte la nécessité de diviser la Botanique en plusieurs branches distinctes, qui souvent comprennent chacune plusieurs parties distinctes. Les branches principales de la Botanique sont : 1° L'ORGANOGRAPHIE; 2° La Taxonomie ; :}" La Phïtographie ; 4n La Géographie botanique ; 5° La Botanique appliquée. Nous allons les passer rapidement en re- vue. lp On désigne sous le nom d'ORGANOGRA- phie la partie de la Botanique qui traite de la description des organes ou parties consti- tuantes du végétal. Comme tous les êtres vi- vants , les plantes sont en effet composées de parties ayant chacune un nom spécial , une structure et des fonctions particulières. Ces parties ou ces organes sont les instruments à l'aide desquels s'exécutent les différentes fonctions dont l'ensemble constitue la vie vé- gétale. L'Organographie est pour le règne vé- gétal ce que l'anatomie descriptive est au règne animal : c'est là le point de départ de toutes les autres branches de la Botanique. Son étude , qui doit toujours précéder celle des autres parties de la science, comprend : 1° le nom des organes ; et ce nom a souvent varié aux différentes périodes de la science, suivant que cet organe a été plus ou moins bien connu dans sa structure et dans ses fonctions ; 2° la position de l'organe , soit sa position absolue, soit sa position relative. Cette dernière considération est de beaucoup la plus importante. En effet, elle est souvent le seul indice qui peut faire reconnaître un organe au milieu des transformations ou des altérations qu'il a subies ; 3° enfin les diver- ses modifications de forme, de couleur, de consistance, de simplicité ou de composition que le même organe peu! présenter. L'étude (ic ces modifications est de la plus haute im- BOT portante , car non seulement elle nous ap- prend à bien connaître chaque organe , en nous le montrant sous tous les points de vue où il peut se présenter à nous, mais encore parce que ce sont ces modifications qui ser- vent de caractères pour distinguer les diffé- rents végétaux les uns des autres. Cette première partie de la Botanique , VOrganographie , a pour objet la connais- sance complète des organes. Ici se rattache donc VAnaiomie végétale, c'est-à-dire l'étude des tissus ou éléments organiques qui en- trent dans la composition des végétaux , et celle de la structure spéciale de chaque or- gane en particulier. Nous avons déjà donné une idée générale de cette structure au mot a.natomie végétale. [Voyez ce mot.) Quand on connaît bien la nature d'un or- gane , qu'on l'a étudié dans ses diverses mo- difications et dans sa structure intime, il reste encore, pour en avoir une connaissance complète, à étudier ses fonctions. Cette par- tie , que nous rattachons encore à l'Organo- graphie, constitue la Physique ou Physiologie végétale, science encore obscure, sur laquelle les opinions s'accordent peu, soit parce que tous les phénomènes de la vie dans les plan- tes sont peu prononcés , et ne se manifestent que dans des conditions difficiles à apprécier, soit parce que l'anatomie végétale, qui lui sert de base , est loin d'être également bien connue dans toutes ses parties. Tels sont les points essentiels que comprend l'Organographie végétale. A celte première partie de la Botanique se rattachera encore une étude fort importante , qui préoccupe singulièrement aujourd'hui tous les bons es- prits : c'est celle des transformations qu'un même organe peut éprouver, dans toute la série des végétaux ; c'est la partie vraiment philosophique de l'Organographie qu'on dé- signe sous le nom de Morphologie. 2° La Taxonomie forme la seconde branche principale de la Botanique : c'est la connais- sance des lois de la classification appliquée au règne végétal ; c'est l'appréciation de la valeur relative des différents caractères qui peuvent servir de base au groupement , au rapprochement des espèces et des genres ; c'est la recherche de ces affinités, de ces rap- ports qui lient entre eux toutes les produc- tions de la nature, tantôt d'une manière évi- dente et qui frappe les yeux les moins exei • BOT ces , Lan loi d'une manière plus on moins obscure et qui .1 besoin du secours de l'ob- servation rigoureuse et de la comparaison , pour rendre manifeste le lien caché qui unit entre eux certains végétaux. Nous n'avons pas besoin de dire que le perfectionnement de la méthode des familles naturelles doit être le but des efforts de tous les vrais naturalistes. Sans repousser les autres classifications ar- tificielles, et en particulier quelques systèmes qui peuvent, dans certains cas, être d'une utilité incontestable, néanmoins il est im- possible , dans l'état actuel de la science , d'admettre une autre classification ration- nelle du règne végétal. Sans doute la distri- bution des végétaux en familles naturelles n'a rien de la marche régulière , je dirai même de la précision des classifications sys- tématiques. La nature même ne se prête pas à la régularité de ces dernières ; mais ses ré- sultats ont un caractère d'intérêt qui la met- tent au rang des connaissances les plus pro- pres à satisfaire les esprits les plus élevés et les plus philosophiques. 3° L'art de décrire des plantes, c'est-à-dire d'exprimer par des mots les caractères parti- culiers à une espèce, à un genre ou à une fa- mille constitue la Phytographik. Cette partie s'appuie nécessairement sur une connais- sance approfondie de l'Organographie. Elle exige aussi une étude complète de tous les mots, soit substantifs, soit adjectifs, à l'aide desquels on exprime les diverses modifica- tions de chaque organe. Les mots employés dans le langage de la Botanique, comme , au reste, dans celui de toutes les autres sciences, doivent avoir un sens parfaitement arrêté et distinct, puisque ces mots doivent, pour ce- lui (iui lit une description, pouvoir représen- ter exactement une modification matérielle. Aussi est-il bien important, au début de l'é- tude de la Botanique, de se familiariser avec la Glosnologie végétale, qui embrasse l'étude de tous les mots techniques de la science des végétaux. Et qu'on ne croie pas que cette étude soit longue et difficile, et qu'elle rende la Botanique accessible seulement aux per- sonnes douées des dons de la mémoire. La langue botanique est fort simple; elle exige peu d'efforts pour être parfaitement com- prise, bien que le nombre des mots employés dans la description des végétaux soit fort considérable. Ces mots sont ou des substan- UOT G63 tifs ou des adjectifs. Les premiers servant à dénommer les organes sont généralement peu nombreux, et un grand nombre d'en- tre eux sont très connus, et n'ont en quel que sorte pas besoin d'explication. Ainsi, les mots racine, tige, feuilles, fleurs, épines, fruits, graine, etc., sont parfaitementeompris de tout le monde, même des personnes tout- à-fait étrangères au langage technique de la science. Les noms adjectifs à l'aide desquels on exprime les modifications si variées des organes, sont excessivement nombreux ; mais ici, il y a une distinction fort importante à établir. Parmi ces noms, le plus grand nom- bre, destinés à représenter les modifications de figure, de forme, de position, de gran- deur, etc., sont les mêmes que ceux qui sont usités dans le langage usuel de la société, et n'exigent pas, en conséquence, une définition particulière; ainsi, quand on dira qu'une tige, par exemple, est triangulaire, carrée , cylindrique, pentagone, etc., que des feuilles sont cordiformes, sagittées, aiguës, obtuses, dentées ou entières, on sera sur d'être tou- jours facilement compris. Bestent donc les expressions techniques particulières à la science. Ce sont, en effet , les seules dont il faille étudier la vraie signification. Or, il faut bien le savoir, leur nombre n'a rien qui soit capable d'effrayer même les personnes les moins favorisées du côté de la mémoire. La Phytographie doit comprendre aussi la Synonymie, c'est-à-dire la recherche des dif- férents noms sous lesquels une même plante a été connue ou décrite dans les divers au- teurs qui en ont successivement parlé. Celte partie est fort importante : c'est le lien en- tre le passé et le présent. Elle exige une scrupuleuse attention, une grande impartia- lité, une connaissance approfondie de l'his- toire de la science etdc ses monuments écrits. Bien de plus facile au premier abord que de faire de l'érudition, en accumulant, à la suite du nom sous lequel on décrit une plante, les noms qu'elle a portés à toutes les époques de la science, et tous les auteurs qui en ont suc- cessivement parlé; mais pour que cette par- tie soit véritablement utile, il faut que le botaniste s'astreigne à ne jamais faire une ci- talion sans l'avoir lui-même vérifiée, c'est-à- dire sans être remonté jusqu'à la source, ou jusqu'à l'auteur qu'il veut citer. C'est pour ne pas avoir suivi ce précepte, c'est pour 6G4 HOT avoir copié sans les vérifier les synonymes recueillis par chaque auteur , que tant d'er- reurs se sont propagées, et qu'il est souvent si difficile de remonter jusqu'aux auteurs qui les premiers se sont occupés de certains vé- gétaux. I.a Synonymie exige un esprit judicieux et une saine critique. Son mérite ne con- siste pas à réunir péniblement tous les noms qu'une plante a portés et tous les auteurs qui en ont parlé. C'est un défaut, selon nous, dans lequel sont tombés beaucoup d'auteurs de travaux d'ailleurs fort recommandables, dont les synonymes occupent une place plus considérable que la description même de la plante. Il faut savoir faire un choix en ci- tant de préférence les auteurs et les ouvrages que leur mérite place au premier rang, et en négligeant, au contraire, ceux qui n'ont fait que reproduire soit les descriptions, soit les idées des autres. Il est une règle d'équité à laquelle on doit rigoureusement s'astreindre dans la partie synonymique des sciences, c'est la loi de l'an- tériorité. Quand un nom est conforme aux régies de la nomenclature , il faut toujours lui accorder la préférence s'il est le plus an- cien ; sans cette sage précaution , on verrait la confusion s'introduire dans la science. Nous mentionnerons encore ici comme une annexe de la Phytographie l'art de représen- ter les caractères des végétaux par des figu- res soit analytiques, soit d'ensemble, art qui depuis le commencement de ce siècle a reçu une impulsion toute nouvelle, et qui est ap- pelé à rendre de grands services. L'Icono- graphie végétale fait aujourd'hui, ou du moins doit faire partie des éludes de tous les jeunes gens qui se sentent quelque goût pour la Bo- tanique. Quelle que soit l'habitude qu'on ail de manier et d'appliquer le langage de la description des végétaux, une figure, fût-elle même médiocre, donnera une idée plus nette, el surtout plus facile à saisir que la meilleure description ; à plus forte raison si la figure est accompagnée de détails analytiques pré- cis, seia-t-elle d'une immense utilité jointe à une bonne description. 4° La quatrième branche de la Botanique générale est celle qu'on connaît sous le iiom de Géographie botanique. C'est l'élude de la distribution des végétaux à la sur- face de la terre, étude pleine d'intérêt, et BOT née en quelque sorte avec ce siècle. Pour l'observateur le moins attentif, avons-nous écrit ailleurs, chaque grande contrée du globe présente des caractères spéciaux, quand on examine les différents végétaux que la na- ture y fait croître. Cette diversité dans les productions végétales est une des causes de la physionomie particulière que présente le paysage dans les diverses parties du monde. Ainsi, la végétation des pays du Nord, cou- verts d'immenses forêts de Pins, de Sapins, de Bouleaux , est fort différente de celle des régions tempérées , où les forêts sont moins abondantes el présentent plus de variétés dans les espèces qui les composent. Celle-ci n'a plus de rapports avec la végétation fas- tueuse et variée des pays tropicaux, où les conditions climatériques favorisent et entre- tiennent le développement continu d'une vé- gétation qui ne s'arrête jamais. Ces diffé- rences ne sont pas moins grandes quand on compare la végétation des plaines à celle des montagnes. Ce ne sont ni les mêmes es- pèces , ni souvent les mêmes genres; et , à mesure qu'on s'élève à des hauteurs plus grandes , on voit les plantes offrir des carac- tères nouveaux. Si, à ce premier coup d'œil superficiel et général , on fait succéder un examen plus approfondi, de nouvelles diffé- rences se présentent en foule , et l'on ne tarde pas à reconnaître que ces différences et ces analogies entre la végétation des régions diverses sont soumises à un certain nombre de lois ou de données générales dont la con- naissance constitue une branche particulière de la Botanique, qu'on a désignée sous le nom de Géographie Botanique. 5° Jusqu'à présent nous n'avons considéré la Botanique que d'une manière générale, et en quelque sorte spéculative, en un mot que comme l'un des chaînons de cette vaste sé- rie de connaissances qu'on appelle la Phi- losophie générale; mais de même que toutes les autres sciences, la Botanique peut être envisagée dans ses rapports immédiats avec nos besoins. C'est ce qui constitue la Bota- nique appliquée. Étudiée sous le point de vue. spécial de ses applications , la Botanique se divise en un assez grand nombre de bran- ches. Ainsi elle portera les noms de Bota- nique économique , médicale, industrielle , fo- restière, etc. , suivant qu'elle s'occupera plus spécialement des végétaux utiles à l'homme, BOT soil comme aliments, soit comme médica- ments, soit comme fournissant des produits employés dans les arts ou dans l'industrie. On ne peut nier que celte partie de la science ne soit une des plus importantes, et c'est pres- que toujours par cette partie que les sciences ont commencé à être cultivées. Telles sont les différentes parties dont se compose la Botanique. Jetons maintenant un coup d'œil rapide sur l'histoire de cette science, sur les principes philosophiques qui lui servent de base , et sur la marche à sui- vre pour contribuer à son avancement et à ses progrès. I. L'histoire de la Botanique a présenté des périodes bien distinctes. Pendant l'anti- quité elle ne forme pas encore une science ; c'est un amas confus de connaissances im- parfaites , sans unité , sans lien commun. Trois noms apparaissent dans cette première période : Théophraste , Dioscorides et Pline. Théophraste , élève et ami d'Aristote , ayant puisé à l'école de ce grand philosophe et de ce grand naturaliste le génie de l'observa- tion , décrit non seulement les plantes de la Grèce que leurs usages rendaient plus dignes d'attention , mais nous donne déjà quelques notions de structure et de physiologie végé- tale. Ainsi il décrit non seulement l'écorce , mais il fait voir le rôle important de cet or- gane dans les phénomènes de la nutrition , puisqu'il dit qu'un anneau complet enlevé sur un arbre y arrête tout mouvement d'ac- croissement. Dioscorides , qui vivait sous Néron , avait parcouru l'Italie, la Grèce et une partie de la Gaule. Son ouvrage , qui forme six livres , est , sans contredit , le plus complet que l'antiquité nous ait légué. Il y fait con- naître non seulement toutes les plantes em- ployées alors en médecine , mais les sucs , gommes ou résines qu'on en retire. C'est une sorte de matière médicale , où les trois rè- gnes de la nature viennent tour à tour apporter tous les produits utiles qu'ils four- nissent à l'homme: aussi le livre de Diosco- rides a-t-il été la base des études du bota- niste et du médecin pendant cette longue période de siècles , où l'on cherchait , dans l'étude approfondie des anciens, des connais- sances qu'il eût été bien préférable et sur- tout bien plus simple de puiser dans l'étude de la nature. T II. BOT G65 L'ouvrage de Pline (Historiamundi), ré- sumé presque complet de tout ce qui avait été écrit jusqu'alors sur la nature et ses pro- ductions, aurait exercé une bien plus grande influence sur la science, si son auteur y avait introduit plus de critique. Pline, en effet, a consigné dans son livre toutes les vérités et toutes les erreurs accréditées à l'époque où il écrivait , c'est-à-dire sous le règne de Ti- bère, mais sans chercher dans sa vaste instruc- tion et dans son intelligence supérieure les moyens de les distinguer et de les apprécier chacune à leur juste valeur. II. Il faut traverser une bien longue suite de siècles pour trouver la Botanique essayant de se réédifier sur une base nouvelle, et avec des matériaux qui ne fussent pas tous des lambeaux de l'antiquité. Ce n'est guère qu'à la fin du xvc siècle qu'on commence à reve- nir à l'étude de la nature et à la préférer à de stériles commentaires sur les anciens. Quel- ques ouvrages contenant des ébauches de descriptions et des figures bien imparfaites sans doute signalent la renaissance de la Botanique. Une fois entrés dans cette voie nouvelle , le champ de la science s'agrandit et ses progrés deviennent rapides. Brunsfels de Mayence, Jérôme Tragus, Léonard Fuch- sius, écrivent des ouvrages fruits de l'obser- vation directe de la nature, et dans lesquels la Botanique semble être créée de nouveau. Peu de temps après, Clusi usou l'Écluse, après avoir voyagé dans presque toutes les parties de l'Europe, décrit et figure les plantes qu'il a observées avec un soin et une précision dont aucun autre auteur n'avait jusqu'à lui donné l'exemple. Pendant ce temps, Gesner de Zurich , les deux frères Bauhin , Magnol et Ray, c'est-à-dire des savants de la Suisse, de la France et de l'Angleterre, s'efforçaient tour à tour de poser les bases d'une classification rationnelle des végétaux, et d'une nomencla- ture qui pût servir à faire distinguer et re- connaître tous ceux qui avaient été mention- nés jusqu'alors dans les nombreux ouvrages des botanistes. Tel fut l'état de la science jus- qu'au milieu et même jusque vers la fin du xviie siècle : décrire les végétaux indigènes dont le" nombre était déjà considérable ; les représenter par des figures encore incom- plètes sans doute, mais où néanmoins on sent peu à peu l'amélioration et le pro- grés ; faire connaître aussi les plantes exo- 42" GGG BOT tiques que les voyageurs avaient rappor- tées. III. Mais la découverte du microscope, vers 1620, par Drebben et Janssen, et ses ap- plications à l'étude de l'organisation des vé- gétaux allaient ouvrir un nouveau champ à l'observation et donner à la Botanique un nouveau caractère. Presque à la même épo- que ,deux savants du premier ordre, Malpi- ghi.en 1C76, et Grew, en 1682, abordaient de Iront presque toutes les grandes questions de la structure des végétaux , fondaient ainsi une science toute nouvelle et publiaient cha- cun de leur côté un livre qui, encore aujour- d'hui, est la base de la science. La connais- sance plus approfondie de l'organisation des plantes devait aussi mieux faire connaître leurs fonctions et le mécanisme de tous les phé- nomènes de leur vie : aussi voyons-nous les travaux des Geoffroy, des Sébaslien Vaillant, des De la Hire, et surtout de Haies, venir par degrés nous dévoiler successivement les mystères de la vie végétale. IV. Jusqu'alors, malgré les importants ouvrages publiés dans le cours du xvn* siè- cle, malgré les efforts déjà tentés par quel- ques hommes supérieurs, la Botanique man- quait encore des deux éléments qui consti- tuent vraiment une science, une nomencla- ture et une classification rationnelles. Ges deux conquêtes , elle les fit successivement dans la première moitié du xviue siècle. Tour- neforl en France , et Linné en Suède , l'assi- rent enfin sur des bases solides que le temps pouvait bien modifier dans quelques unes de leurs parties, mais dont il devait plutôt con- ;-olider et maintenir l'édifice. Tournefort avait dans un même ouvrage rangé et caractérisé tous les végétaux con- nus jusqu'à lui. Sa méthode simple les réu- nissait tous ; niais la nomenclature restait avec toutes ses imperfections. Chaque genre et chaque espèce , au lieu d'être représen- tés par un nom invariable, entraînaient une phrase souvent peu précise, toujours lon- gue, traînante, et qui rendait la science dif- ficile et confuse. Linné réforme cette no- menclature : il fixe mieux encore que Tour- nefort ne l'avait fait les limites des genres et des espèces, donne un nom spécial à cha- que genre , transporte ce nom à chaque es- pèce, qui y ajoute un nom adjectif; et par ce mécanisme si simple, si ingénieux, il fait LOT sortir les genres et les espèces du désordre el de la confusion que ses prédécesseurs n'avaient pu détruire. La nomenclature botanique telle qu'elle est présentée dans les écrits de Linné, il y a déjà plus d'un siècle, n'a subi jusqu'à nous aucun changement, aucune améliora- tion ; et encore aujourd'hui nous suivons avec reconnaissance les traces lumineuses que ce grand homme a marquées dans la science des végétaux. V. Nous arrivons à la dernière grande pé- riode de la science, à celle qui l'a constituée sur les bases où nous la voyons assise de nos jours. La nomenclature botanique était fon- dée ; des idées précises, autant du moins que la science peut le permettre, étaient attachées aux genres et aux espèces ; l'art de préciser et de décrire les caractères de ces genres et de ces espèces avait été perfectionné ; mais la classi- fication, après avoir semblé pendant quelque lemps satisfaire tous les esprits, avait laissé voir ses imperfections. Déjà, à différentes époques, des hommes supérieurs, mais à qui les faits manquaient, avaient entrevu le lien commun qui semble réunir toutes les pro- ductions de la nature , sans pouvoir le sui- vre et le retrouver. Magnol et Bay avaient déjà eu quelques idées vagues d'une classi- fication qui puiserait ses caractères dans l'ensemble de l'organisation et non pas dans un seul organe, comme on l'avait fait jusqu'à eux ; mais ces grandes idées n'avaient pas en- core été nettement formulées. Bernard de Jussieu commença le premier à les généra- liser et à les mettre en pratique. Les végétaux furent rapprochés d'après leurs analogies ; les familles naturelles furent créées , et la science entra enfin dans la voie où tous nos efforts doivent tendre à la maintenir. Pres- que à la même époque , Adanson publiai! un livre dont l'originalité a sans doute diminué le succès, mais qui, fruit d'une érudition immense , d'une élude approfondie de l'or- ganisation végétale poursuivie et comparée dans toutes ses parties, doit néanmoins res- ter comme Tune des bases de la méthode des familles naturelles. Enfin, Antoine-Laurent de Jussieu, élève et digne successeur de son oncle Bernard , profitant des travaux de celui-ci , fécondant et poursuivant ses idées , réunis- sant lui-même d'immenses matériaux , qu'il classait, qu'il coordonnait avec une admira- ble lucidité, jetait les fondements inébran- B( ) T labiés de colle méthode philosophique qui , «le la Botanique, s'est successivement éten- due à toutes les autres branches de l'histoire naturelle. Depuis près d'un demi -siècle, la mé- thode des familles naturelles a complètement changé la face de la Botanique. Elle a semé des germes , qui peu à peu se sont dévelop- pés et ont porté leurs fruits. La Botanique, confinée jusqu'alors dans les étroites limites d'une science purement descriptive, a vu son horizon s'agrandir, ses rapports se multiplier, et des observations nombreuses faites par tous ceux qui la cultivent est né un ensemble philosophique dont toutes les parties sont liées par des lois générales , confirmant de plus en plus les rapports harmoniques qui existent entre toutes les productions de la nature. Les progrès que la Botanique a faits dans cette période sont immenses. Pour bien sai- sir les rapports ou affinités qui existent entre les différents genres, afin de pouvoir les réu- nir et les grouper en familles naturelles, il a fallu scruter profondément tous les poinls de leur structure, les comparer entre eux; et c'est ainsi qu'on est parvenu à connaître dans ses moindres détails la disposition des orga- nes des plantes, pour en tirer les lois géné- rales de l'organisation des végétaux. Pendant long-temps, les deux parties essen- tielles de la Botanique, c'est-à-dire l'anato- mie et la physiologie d'une part, et la Bota- nique descriptive d'une autre, ont formé deux branches tellement distinctes, que bien rarement elles ont été cultivées à la fois par les mômes naturalistes ; mais depuis quelque temps on a senti la nécessité d'unir ces deux parties de la science, et aujour- d'hui une famille n'est bien connue que quand la structure anatomique est venue se joindre à la connaissance exacte des modifi- cations de chacun de ses organes. On avait admis autrefois , en se contentant du petit nombre d'observations qui avaient été faites alors, que les végétaux phanérogames ne pré- sentaient que deux types distincts d'organi- sation intérieure , l'un propre à tous les vé- gétaux monocotylédonés , et l'autre aux [liantes dicotylédonées ; mais en multipliant les observations, on a fini par reconnaître que cette structure anatomique n'est pas aussi uniforme qu'on l'avait cru d'abord. Il s'esl rot «6? montré successivement de nombreuses ex- ceptions, qui sont venues détruire celte sim- plicité apparente; et ce qui n'est pas moins remarquable, c'est qu'on a fini par trouver des types nouveaux, qui souvent sont assez généralement répandus dans un groupe pour le caractériser nettement. Ainsi la plupart des arbres de la famille des Conifères , des Sapindacées, des Malpighiacées , des Méni- spermées , des Aiïslolochiécs , des Cac- tées, etc. , etc. , présentent , dans la struo lure de leur tige , une organisation si re- marquable, et qui s'éloigne tant de celle des autres végétaux dicotylédones, que seule elle peut souvent suffire pour caractériser et distinguer les végétaux de chacun de ces groupes. Il est même assez probable qu'à mesure qu'on multipliera ces observations d'anatomie, et qu'on y apportera plus de soin et de précision, on découvrira, dans chacune des grandes familles du règne végétal, des ca- ractères peut-être moins tranchés, mais suf- fisants encore pour définir chacun d'eux. L'étude des familles naturelles, embrassée dans toute son étendue, c'est-à-dire compre- nant, outre l'analomie ou la disposition par- ticulière des éléments organiques , un exa- men approfondi des diverses modifications de tous les organes , de leurs rapports , de leurs altérations et transformations , est cul- tivée aujourd'hui avec un grand zèle, et fait chaque jour faire de nouveaux progrès à la Botanique. Sans doute la science s'est beau- coup perfectionnée, sous ce rapport, dans les vingt dernières années qui viennent de s'é- couler ; mais prenons garde de nous égarer. Je crains qu'il n'y ait dans ce moment-ci une tendance assez généralement répandue , et qui pourrait exercer une fâcheuse influence sur l'avenir de la Botanique. Beaucoup d'hom- mes d'un méiile incontestable nous parais- sent méconnaître l'esprit éminemment phi- losophique qui doit servir de base à la mé- thode des familles naturelles, et qui forme le caractère distinctif du Gênera planlarum de Jussieu. En s'occupant des familles cl des genres, on se laisse trop souvent dominer par les différences qu'on observe; il résulte de là qu'on tend presque toujours à diviser outre mesure les familles et les genres ; il semble que dans un grand nombre de travaux on soit plus préoccupé de trouver des différen- ces qui éloignent les genres, que de découvrit 668 BOT des analogies qui les rapprochent. Celte ten- dance, ainsi poussée à l'excès, jette la science dans une voie peu philosophique, et qui l'é- loigné de plus en plus du principe qui lui avait d'abord servi de symbole et de point de départ. Sans doute il ne faut pas confondre des végétaux dont la structure est réellement différente, et qui offrent, dans les points es- senliels de leur organisation, des contrastes qui semblent repousser leur rapprochement; car bien que l'idée de genre et même de fa- mille ne soit qu'une sorte d'abstraction de notre esprit, qui n'a ni la précision ni la ri- gueur que lui attribuent quelques botanistes, cependant on doit convenir qu'en multipliant ces divisions outre mesure, on brise , pour isoler les végétaux les uns des autres, les ana- logies et les affinités qui tendent à les grou- per : aussi voyons-nous dans les ouvrages les plus récents le nombre des familles aug- menter dans une proportion effrayante. Quand un genre s'éloigne par quelque ca- ractère, souvent même assez peu important, du groupe dont on l'a d'abord rapproché, sou- vent, au lieu de modifier, d'élargir en quel- que sorte les caractères généraux de ce groupe, de manière à y comprendre ce genre, on en retranche celui-ci, et on l'érigé seul en une nouvelle famille : aussi combien ne voyons-nous pas aujourd'hui de familles ainsi formées par un genre unique ! Celle manière de procéder nous paraît vicieuse; nous pen- sons qu'elle doit être abandonnée. Dans l'é- tat actuel de la science, après les travaux de séparation, de morcellement, dont les genres et les familles ont été l'objet, que les esprits vraiment philosophiques s'occupent plutôt de rechercher, en multipliant, et variant les points de vue sous lesquels les végétaux peu- vent être envisagés , les affinités qui peuvent exister dans ces groupes désunis, et à re- nouer les liens brisés des rapports que la na- ture a établis entre eux. En un mot , nous pensons qu'on rendrait plus de services à la science , qu'on la dirigerait dans une route plus rationnelle et plus philosophique, en fon- dant, en réunissant entre eux un grand nom- bre des genres et des familles qui existent aujourd'hui , plutôt qu'en opérant de nou- velles divisions. Il est encore un point sur lequel nous ne ^aurions trop appeler l'attention des jeunes observateurs ; c'est de suivre un même or- BOT gane dans toutes les périodes de son déve- loppement , depuis le moment où il com- mence à se montrer jusqu'à celui où il a acquis tous ses caractères. L'Organocénie , car c'est ainsi qu'on a appelé celte partie de la science des êtres organisés, peut seule nous éclairer définitivement sur la véritable nature d'un organe. Elle s'applique non seu- lement à l'étude des organes considérés dans leur ensemble , dont elle nous fera connaî- tre les changements successifs qui se sont opérés dans leur structure interne , mais en- core à l'étude des éléments anatomiques dont ces organes se composent. En un mot, nous croyons l'Organogénie appelée à éclai- rer à la fois l'Organographie et l'Anatomie des végétaux. (A. Richard.) *BOTANOCHARA (/Wv*i, herbe ;x«P'-> joie), ins. — Genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Chrysomélines , établi par M. Dejean, dans son dernier Catalogue, aux dépens du grand g. Cassida de Linné, et qu'il place entre les g. Cyrtonola et Chelimorpha de M. Chevrolat. Il y rapporte 19 espèces, de l'Amérique , parmi lesquelles nous en ci- terons 2 seulement : la B. nervosa ( Cas- sida id. Fabr.) du Brésil , et le B. Panthe- rina Dej. de Buénos-Ayres. (D.) BOTAURUS. ois. — C'est le nom latin adopté par Brisson pour une sous-division de son g. Ardea, Héron, ayant pour type le Butor, Ardea slellaris Linn. Depuis lui , on a continué de l'employer dans le même sens, et même dans ces derniers temps coin me nom générique. Voyez héron. (Lafr.) BOTELUA.. bot. ph. — Voyez boutf.- loua. *BOTHRIDERES ((3o'9pt0v, petite fosse ; cîi'pvj, cou), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Xylophages, établi par M. Dejean , dans son dernier Catalogue, aux dépens du g. Biionia et Lyctus. Il y rapporte 9 espèces dont 6 d'Amérique, 2 d'Afrique et 1 d'Europe. Nous n'en citerons que 2 : le B. sulcatusHey, de Saint-Domingue, et le B. coniracius Fabr., qui se trouve aux environs de Paris. (D.) *BOTHRIDIE. Boihridium (/3o'9peov, su- çoir), helm. — M. de Blainville {Appendice à la traduction française de Bremser, pi. 2 , f. 15) a établi ce genre pour le ver laenioïde, de la famille des Anorhynques, qui vit dans l'intestin des Pithons, et qu'on trouve com-> BOT BOT 669 munément lorsqu'on fait la dissection de ces animaux. Corps mou, très allongé, très déprimé, ta> nioïde , composé d'un très grand nombre d'articles enchaînés, transverses, réguliers , sans pores latéraux ni cirrhes. Renflement céphalique bien distinct , composé de deux cellules latérales , ouvertes en avant par un orifice arrondi. Ouverture des ovaires unique pour chaque article, et percée au milieu d'une des faces aplaties. Tels sont les caractères assignés à ce genre par l'auteur (Dict. se, n. lvu, 609). M. Ch. I.eblond (Ann. se. nat. , 2e série , v, 299 , pi. 1G, f. 9-15 ) a donné de nouveaux détails sur le Boihridium Pithonis, et changé le nom de ce ver en celui de Prodicœia ditrema. Il a remarqué que l'ouverture des ovaires est double pour chaque article, et non unique, comme l'avait dit M. de Blainville. (P. G.) *BOTIIBIMO!\E. Boilnimonus (po'Gpiov, suçoir; jao'voç, unique), iielhi. — M. Duver- noy vient d'établir sous ce nom (Soc. philom. de Paris, 1842) un genre de Vers intesti- naux voisins des Ligules , et qui lie ces ani- maux aux Bothriocéphales et aux Bothridies. L'espèce sur laquelle ce genre repose a été découverte, par M. Lesueur, dans l'intestin d'une espèce d'Esturgeon de l'Amérique du Nord. Voici les caractères génériques du Bo- thrimone : Corps plat, liguliforme, ayant en avant un suçoir unique à ouverture anté- rieure ; en dessus et en dessous sur la ligne médiane , une bande longitudinale percée d'orifices rapprochés par paires et qui sem- blent être ceux des ovariens ; ceux de la face inférieure plus prononcés. Cette nouvelle es- pèce de ver vit dans Y Accipenser oxyrhyn- chus. M. Duvernoy l'appelle Boih. sturionis. (P. G.) BOTHRIOCÉPHALE. Bothriocephalus ({îo'Opiov, fossette; xeyâÀYj, tète). HEI.M. — Genre de Vers intestinaux Taenioïdes ou Bo- throcéphalés (voyez ce mot), de la famille des Anorhynques , Blainv. , et dont une espèce est parasite du canal intestinal de l'homme : c'est le tssia large , Tœnia lala , dont les articulations sont larges et courtes, et qui se trouve dans les intestins grêles , principalement chez les habitants de la Po- logne, de la Russie, de la Suisse, et de quelques contrées de la France : on l'y prend souvent pour le ver solitaire, qui ne s'ob- serve que rarement dans les mêmes pays et qui cause d'ailleurs les mêmes accidents.Ce ver , qui est plus mince , est très souvent beaucoup plus large que le ver solitaire (Tœ- nia solium ) , et non pas plus étroit , comme on l'a prétendu ; il acquiert habituellement 20 pieds de longueur. Goeze assure en avoir vu un de 60 aunes 1/4, et Boerhaave pré- tend qu'il en a fait rendre un de 100 aunes à un Russe. Les anneaux du Bothriocéphale, qui , détachés les uns des autres , portent le nom de Cucurbiiains (1) , acquièrent jusqu'à 1 pouce dans leur grand diamètre transver- sal ; mais ils sont beaucoup plus étroits à me- sure qu'on se rapproche de la tête du ver, qui est fort difficile à bien voir. L'incision qu'on trouve quelquefois sur l'extrémité large a été regardée à tort , par plusieurs médecins , comme la fin du Bothriocéphale , et Tulpius, en 1685, avait représenté un de ces morceaux postérieurs détachés , sous le titre de Geminum lali lumbrici capta, er- reur qui a été copiée par d'autres. Les Mammifères autres que l'Homme n'ont point donné de Bothriocéphales ; on en con- naît une espèce chez les Oiseaux , B. nodo- sus, parasite des Plongeons; les autres, au nombre de 14 ou 15, proviennent des Pois- sons. D'après M. de Blainville, les caractères génériques de ces animaux sont les suivants : Corps très mou , très déprimé , fort allongé , tœnioide , composé d'un très grand nombre d'articles enchaînés, ordinairement trans- verses , sans pores ni cirrhes latéraux. Ren- flement céphalique tétragone, plus ou moins distinct , généralement allongé , sans rétré- cissement postérieur bien marqué , et pourvu de deux fossettes latérales , étroites, allongées et peu profondes ; orifices des ovaires dis- tincts et constamment à la face inférieure des articles , quelquefois doubles pour cha- cun d'eux. (P- G.) #BOTHRIOCER A (f3o'0p!ov, fossette ; x/paç, corne, antenne), ins. — Genre de la famille des Fulgoriens, de l'ordre des Hémiptères, section des Homoptères , établi par M. Bur- meister (Handb. der Em.) sur quelques esp. de l'Amérique méridionale. Le type du g. est le B. liuealis Burm., du Brésil. (Bl.) "BOTHRIONOPA (j3oePiov, fossette ; ™Sç, •dicin» considéraient ces CururUtaiits (i) Les i romme autant de Vers G70 BOT pied ). ins. — Genre de Coléoptères lélramé- res , famille des Cycliques , tribu des His- poides, établi par M. Chevrolat et adopté par M. Dejcan dans son dernier Catalogue. M. Guérin-Méneville qui a donné une Mono- graphie du g. Alurnus, Fab. (Société Cuvié- rienne 1840, p. 330), regarde ce g. comme une simple division de ce dernier ; cependant le g. Bothrionopa présente des caractères qui le distinguent des Alurms. Les 4 espèces publiées par M. Guérin sont originaires de Java; il les a nommées B. sangumea, B. C,o- ryi, B. graeilis, B. rufa. (C.) 'BOTHRIOPTERUS (/ïo'Gptov , fossette; Ttr/pov, aile), ins.— Genre de Coléoptères pen- lamëres , de la famille des Carabiques , créé parEschscholtz.et adopté par M. le baron de Chaudoir ( Tableau d'une nouvelle subdivi- sion du rj. Feronia). Cet entomologiste rap- porte à ce g. 6 espèces, savoir : l°B.oblongo- punciata Fabr., qui se trouve dans presque toute l'Europe; 2"/?. anyustata Még., en Alle- magne; 3o B. Lugotii Chevr., Terre-Neuve ; 4° B. adstricta Esch., aux îles Ounalashka; 5° B. vitrea, au Kamtschatka; 5° B. Chaly- bicolor Chevr., au Chili. (c.) *B0TB3U0SPERMUM ( 0o'ePiov , petite fosse [fossette] jCTir/paa, graine), bot. pu. — Genre de la famille des Borraginacécs, tribu des Anchusées , formé par Bunge (Enum. Pi. Chin. bor., 47), comprenant 3 ou 4 plantes herbacées, annuelles ou bisannuelles, in- digènes du nord de la Chine et probable- ment aussi dans les contrées limitrophes , ayant le port des Myosotis ; à fleurs petites, bleues ou blanches , portées sur des pédon- cules latéraux, extra-foliacées. On en cultive plusieurs en Europe. (C. L.) BOTHBODENDRON. bot. ph. — Syn. de Botrvodendron. "BOTIIROPS. rept.— Synonyme de Tri- gonocéphale. " BOTHROCÉPHALÉS. Bothroeephala (/3o'0Piov , fossette; xttpdiU, tête ). helm. — Ordre de vers Apodes établi par M. de Blainville [Dict. se. nat. , LVII , 588 ), et qui comprend les Taenioides et les Cestoides de G. Cuvier. Ses caractères sont : Corps très mou , en général fort allongé , déprimé , lauiioïde , composé d'articles en- chaînés bout à bout, avec un renflement céphalique plus ou moins distinct, constam- ment pourvu de fossetiesplus ou moins pro- BOT fondes. Canal intestinal entièrement vascu laire, sans ouverture buccale ni anus. Appa- reil de la génération unisexuel et répété pour chaque article composant, avec ou sans orifice distinct. Les Bothrocéphalés sont partagés en trois familles : 1° Polyrhynques ; 2° Monorhynques; 3° Anorhynques. Nous renvoyons à chacun de ces mots l'é- noncé des caractères distinctifs de la famille à laquelle chacun d'eux a été appliqué ; c'est là aussi que nous signalerons les genres qui s'y rapportent. (P. G.) BOTHUS. poiss. — Nom d'un genre de Pois- sons voisins des Pleuronectes, et établi par Rafinesque aux dépens de ce genre linnéen. L'auteur y réunit quatre espèces , qui cepen- dant ne me paraissen t pas devoir être groupées ensemble. Il en est de ce genre comme de la plupart de ceux de cet auteur: ils ne peuvent être conservés, parce que le plus souvent ce sont de simples changements de nom , le genre ayant été établi précédemment , ou bien ils ne sont pas naturels, et ils doivent être refaits. L'une des espèces me paraît être le Pleuronectes diaphanus Biss., qui est un Turbot. (Val.) BOTHYA, Herm. bot. ph. — Synonyme de Melasloma M alabalhrum . "BOTHYNODERES (j3o'0UvOÎ, trou ; èipn* cou), ins. — Genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Curculionides, ordre des Go- natocères, division des Cléonides, établi par Schœnherr aux dépens des g. Cleonis, Még.; Lixus, Még., et Epimeces, Billb. , dont il diffère essentiellement par la forme des an- tennes. L'auteur rapporte à ce g. 26 espèces, dont 10 d'Europe, 14 d'Asieet 2 d'Afrique. Il les sépare en 2 groupes. Nous citerons comme type du premier le B. mimosœ ( Lixus id. Oliv.) qui se trouve en Perse ; et comme type du second le B. albidus (Curcul. id. Fabr., Lixus id. Oliv.) qui habite l'Europe et la Si- bérie. M. Dejean n'a pas admis le g. Bothy- noderes dans son dernier Catalogue, 3e édit., où il en rapporte les espèces au g. Cleonis de Mégeiie. (D.) *BOTHYNUS (Po'Guvoç, trou, fosse\ ins. — Genre de Coléoptères penlamères, famille des Lamellicornes , tribu des Scarabéides , sec- tion des Arénicoles, Latr., établi par Kirbv BOT BOT 671 et dont les caractères donnés par M. Hope | ( llope's Coleoplerisl's matinal , part. 1 ) sont trop longuement développés pour trouver i place ici. Ce g. est fondé sur le Geolrapes | cuniculus Fabr.; et M. Hope y rapporte égale- ment le Scarabccus arcanius Kirb., du Bré- sil, très voisin, suivant lui, dû Geotrupes zoilus Fabr. (D. et C.) BOTOR ( nom malais de la plante ). bot. ph. — Genre d'Adanson , synonyme du Pao- phoearpus de Necker. (C. L.) BOTRIA ( mot évidemment altéré de (3o- xpvç, grappe), bot. ph. — CegenredeLoureiro, qui l'avait ainsi nommé en raison de ses Heurs disposées en longues grappes , est sy- nonyme du Cissus de Linné. (C. L.) *BOTRGBATYS. ins.— Genre de Coléop- tères tétramères , famille des Curculionites, division des Apostasimérides , subdivision des Cryptorhynchides, créé par M. Chevrolat avec le Curculio fasciculatus d'Olivier , rap- porté de Java par 31. Reiche. M. Dejean, qui a adopté ce g. dans son Catalogue, en men- tionne 4 espèces. Depuis, M. Schœnherr a dé- signé ce g. sous le nom de Colobodes , en prenant pour type une espèce également ori- ginaire de Java , qu'il a publiée et détermi- née sous le nom de C. Bitbergi. Voyez co- lobodes. (C.) 'BOTROPHIS. Macroiys, eju.id.aucl. ial- tération irrationnelle de /îoTpv;, grappe, 8ouleau noir, Gobius niger, à cause de la mauvaise odeur et le peu de qualité de leur chair. BOUCAGE. Pimpinella , L. , non Adans. cl Gaertn. (nom vulgaire), bot. ph. — Genre de la famille des Ombelliferes, tribu des Am- minées , formé par Linné et comprenant un assez grand nombre d'espèces , répandues dans l'Europe médiane , le bassin méditer- ranéen , plus rares dans l'Orient et dans l'Inde. Ce sont des plantes herbacées an- nuelles , bisannuelles ou vivaces, à rhizome simple, à feuilles radicales pennatiséquées, dont les segments sont subarrondis , dentés ou très rarement indivis ; les caulinaires très finement laciniées , à fleurs blanches , plus rarement jaunes ou rougeâtres , disposées en ombelles et en ombellules mulliradiées. Quatre espèces croissent communément en France ; ce sont les P. saxtfraga , magna , ROU 675 iragmm et pereyrina. Le genre Pimpinella se dislingue principalement au limbe de son calice peu apparent ; à ses pétales ovales échancrés , à lacinule infléchie ; à son fruit ovale , comprimé d'un côté ; à un stylopode pulviné dont les styles réfléchis ; à des méri- carpes solides, quinquéjugués, égaux ; à un carpophore libre, bifide. La graine est gib- beuse-convexe , déprimée d'un côté. M. De Candolle (Prodr , IV, 1 11)) a ainsi sous-divisé ce genre : a. Tragoselinum, fruit glabre; ra- cines vivaces ; b. Tragium , fruit velu ; raci- nes vivaces ou plus rarement bisannuelles ; c. AttisHm , fruit pubérule , plantes annuel- les.Des espèces que nous avons citées comme croissant en Fiance, les deux premières ap- partiennent à la section a; les deux autres à la section b. (C. L.) BOUCABDE. moll. — Nom ancien Coquilles désignées aussi sous la dénomina- tion de Co-nr de Bœuf, et qui rentrent dans le g. Bucarde. (C. n'O.) BOUCABDITE. moll. foss. — Voyez bu- CARD1TE. BOUCHABI ou POUCHABI. ois. — Nom donné en Bourgogne à la Pie-Grièche grise, Lanius excubitor. BOUCHE, zool. — On désigne sous ce nom l'entrée du canal alimentaire, la pre- mière cavité de l'appareil digestif. Les idées d'animal et d'alimentation sem- blent si inséparables, que long -temps on a regardé l'existence d'un canal digestif comme un des caractères qui différenciaient les animaux des végétaux, et par suite on accordait à tous les êtres rangés dans la pre- mière catégorie une Bouche proprement dite Cette distinction tranchée a disparu devant les recherches de la science moderne. On sait aujourd'hui qu'il est un assez grand nombre d'animaux chez lesquels il n'existe pas d'ap- pareil interne de digestion , chez lesquels cette fonction s'exerce à l'extérieur du corps, soit par une surface étendue, comme il paraît que cela a lieu chez certaines Méduses (les Eudores), soit par des espèces d'appendices auxquels on a donné le nom de suçoirs (les Acalèphes hydrostatiques! ; et dès lors il n'y a plus , on le comprend , de Bouche propre- ment dite. Il est plus que douteux que les derniers Infusoires (Monades et autres gen- res voisins) aient un véritable appareil ap proprié à la digestion M. Ehrenberg l'a dé- 676 BOU BOU crit, il est vrai, chez plusieurs d'entre eux ; mais les descriptions de cet illustre mi- crographe diffèrent assez entre elles pour qu'il soit permis d'attendre de nouvelles ob- servations, surtout en présence des faits pu- bliés par M. Dujardin. On sait que d'après ce dernier, la Bouche des plus grands Infusoi- res ne serait que le point où les courants , déterminés par l'action des cils vibratilcs , creuseraient en quelque sorte la substance homogène du corps de l'animal pour déter- miner la formation d'une vacuole. Parmi les Vers intestinaux, il en est quelques uns dont le tissu semble être entièrement homogène, et ne présenter aucune trace de cavité. Enfin, il serait difficile de donner le nom de Bouche aux larges ouvertures par où l'eau pénètre dans le réseau des canalicules chez les Éponges. Tous les autres animaux connus sont pour- vus d'une cavité, dans l'intérieur de laquelle sont introduits les aliments, et où se passent les phénomènes de la digestion (voyez ce mot) ; tous ont par conséquent un orifice des- tiné à fournir un passage pour l'introduction des matières alimentaires. Souvent cet ori- fice sert en outre à l'expulsion des résidus de la digestion : dans ce cas, la Bouche et l'anus ne font qu'un. Cette disposition , du reste, ne se rencontre que chez les êtres placés aux derniers degrés de l'échelle animale. Examinée dans la série zoologique tout entière , la Bouche obéit à la loi générale de complication progressive que présentent les organismes eux-mêmes. Très simple dans les derniers Zoophytes, elle forme chez les Mam- mifères un appareil très complexe, pourvu d'un grand nombre d'organes accessoires, et dans lequel la division du travail est portée extrêmement loin. Ce fait général se répète en outre dans chacun des quatre grands em- branchements ou types primordiaux généra- lement admis de nos jours. Ainsi , chez les Zoanthaires, la Bouche parait n'être formée que par un rétrécissement antérieur de la cavité digestive, et chez les Oursins elle est armée d'un puissant appareil masticateur. Les Ascidies ont une Bouche des plus simples ; chez les Céphalopodes, cet organe s'arme de robustes mandibules cornées. Dans les der- nières Annélides , nous trouvons encore un simple orifice extérieur, et l'on sait quelle complication présente l'appareil buccal des Insectes et des Crustacés. Enfin les Vertébrée eux-mêmes nous offrent des faits analogues. Les Myxines semblent n'avoir qu'une Bouche deVers, tandis que, chez l'Homme et les Mam- mifères voisins, nous trouvons un maximum de complication très élevé. Jetons un coup d'oeil rapide sur les principales modifications dont nous venons de signaler les caractères généraux. Chez les derniers Zoophytes , la Bouche , comme nous venons de le dire, ne parait for- mée que par un rétrécissement antérieur de la cavité digestive ; elle est placée au centre de l'espace circonscrit par les tentacules. Cet orifice si simple n'en est pas moins muni d'un appareil musculaire spécial, qui, chez les animaux où il paraît être réduit à sa plus simple expression, se compose d'un sphinc- ter à fibres circulaires , et d'un muscle à fi- bres divergentes. Le premier sert évidem- ment à fermer, le second à ouvrir l'orifice buccal. A mesure qu'on s'élève dans la sé- rie des Bayonnés, la Bouche prend de l'é- tendue et forme une cavité particulière, que nous avons fait connaître dans les Edward- sies, genre de la famille des Actinies, et qui est plus prononcée encore dans les dernières Holothuries, dans les Synaptes. Aussitôt que cette cavité se montre, nous la voyons s'en- tourer de deux couches musculaires, dont la plus interne présente des fibres longitudina- les , et l'externe des fibres circulaires. Sépa- rée d'abord du tube digestif par un simple rétrécissement, elle s'en éloigne davantage dans les vraies Holothuries, et on trouve en- tre eux un canal étroit, un véritable œso- phage. Dans les Oursins , l'entrée du tube alimentaire présente une forte armature , composée de dents soutenues par une char- pente osseuse particulière, et mise enjeu par un grand nombre de muscles spéciaux. La Bouche redevient extrêmement simple dans les Mollusques inférieurs (Ascidies). Dans les Acéphales , elle n'est guère encore que l'orifice antérieur d'une espèce d'oeso- phage, qui se dilate légèrement avant de s'ou- vrir au dehors ; mais déjà nous voyons ap- paraître des organes accessoires , à moins qu'on ne veuille regarder les quatre petits re- plis placés sur ses côtés comme des représen- tants de tentacules. Dans les Gastéropodes , nous voyons se montrer pour la première foi. une espèce de langue, des glandes sali- BOU vaires, et des dents cornées de diverses for- mes , organes qui se prononcent de plus en plus, et acquièrent un développement assez remarquable dans les Céphalopodes. Cette complication disparaît de nouveau clans les dernières familles des Articulés, et nous ne retrouvons ici qu'une simple ouver- ture placée à la partie antérieure du corps. Mais bientôt les mâchoires reparaissent dans les Hirudinées (Sangsues) ; elles se pronon- cent encore mieux chez les Annélides erran- tes ( Néréides) : leur nature est toujours cor- née. Ici la cavité , buccale et pharyngienne tout à la fois, acquiert un très grand dévelop- pement, pour contenir la trompe exsertile ou la langue de ces animaux ; mais nous ne voyons pas qu'il s'y trouve de véritables glan- des salivaires. Il en est de même dans les Sys- tolides (Rotifères, Hydatines), chez les- quels l'appareil masticateur, très énergique, est placé au milieu d'une grande cavité for- mée par une espèce de repli des téguments , et surmonte immédiatement un étroit œso- phage. Dès cette classe nous voyons se mon- trer des appareils mandibulaires modifiés pour la perforation et ia succion (Tardigra- des),et l'on verra plus loin quel dévelop- pement prennent toutes les armatures de la Bouche , et quelles modifications elles éprouvent dans les Articulés à pieds ar- ticulés. Jusque dans les derniers Vertébrés , la Bouche est soutenue par une portion du squelette céphalique ; mais encore , chez les Cyclostomes, elle tend à répéter ce que nous avons vu jusqu'à présent , c'est-à-dire à se métamorphoser en un simple orifice. Chez les Myxines même, elle rappelle la disposition des derniers animaux annelés ; mais bientôt elle devient beaucoup plus complexe. Cepen- dant chez un grand nombre de Poissons les organes accessoires ne prennent que peu de développement; les dents seules, qui sont ici des moyens de saisir et de retenir la proie, se multiplient souvent d'une manière remar- quable. La Bouche des Reptiles présente de grandes analogies sous ce rapport, et sous d'autres encore , avec celle des Poissons ; et le bec corné des Tortues, coexistant avec l'ab- sence des dents, nous annonce déjà, comme exception dans cette classe, ce qui va devenir ta généralité dans celle des Oiseaux. En même temps, la langue, les glandes salivaires, com- BOU 677 mencent à prendre un développement plus marqué, et jouent assez souvent un rôle ac- cès dans l'acte de la déglutition. De plus , la cavité buccale commence à se partager en deux chez les Crocodiles, où un premier ru- diment de voile des palais permet de distin- guer une Bouche proprement dite et un pha- rynx. La cavité buccale des Oiseaux rappelle sous bien des rapports celle des Reptiles ; seulement nous voyons les organes accessoi- res (langue , glandes salivaires, etc.) prendre de plus en plus du développement. En même temps les dents disparaissent complètement, et sont remplacées dans quelques unes de leurs fonctions par une couche cornée , qui revêt les os maxillaires à peu près comme les ongles recouvrent la dernière phalange des orteils. Chez les animaux dont nous avons parlé jusqu'à présent , la Bouche parait n'avoir d'autres fonctions que de saisir, de retenir, de tuer et d'avaler la proie. Nous retrouvons cette destination dans les Cétacés ; mais déjà, dans les Mammifères carnassiers, nous voyons se montrer une véritable mastication, et dans les Herbivores, surtout dans les Ruminants, cette fonction devient très importante, en ce qu'elle fait subir aux aliments une première préparation nécessaire pour faciliter la di- gestion : aussi les dents se modifient-elles en conséquence. La langue prend plus de déve- loppement, et les glandes salivaires se mul- tiplient, en même temps qu'elles acquièrent plus de volume et que leur sécrétion se carac- térise. La mastication se passe entièrement dans la partie antérieure de la cavité buc- cale, et le pharynx, qui existe toujours, sem- ble être plus particulièrement chargé de la déglutition. De plus, nous voyons aussi pour la première fois l'orifice buccal s'entourer de ces replis charnus désignés sous le nom de lèvres , et qui , chez un grand nombre de Mammifères, sont des organes de préhension. L'armature de la Bouche , chez les Verté- brés, est tantôt extérieure (bec corné des Oi- seaux, des Chèloniens), tantôt intérieure, et alors même elle présente des différences re- marquables (dénis, fanons des Baleines, potls des Lièvres, etc.). Le plus souvent ces divers modes semblent s'exclure mutuellement , bien que quelquefois ils paraissent exister simultanément (Ornithorhynque). Il devient curieux dès lors d'examiner quelles relations 678 BOL BOL réelles la science peut découvrir entre ces productions de natures diverses ; et c'est ce que nous ferons avec détail à l'article dents. f^oyez ce mot. (A. de Q.) Dans les animaux articulés de même que dans les animaux les plus élevés, la Bouche se compose de lèvres et de mâchoires, mais avec des différences qui tiennent aux modifica- tions essentielles que le type articulé devait leur imprimer. Ainsi les lèvres ne se touchent pas de manière à fermer complètement la Bouche, et les mâchoires sont formées de deux parties , l'une droite et l'autre gauche , qui se meuvent la plupart du temps dans le sens horizontal. Cette séparation des mâchoi- res en deux parties rappelle jusqu'à un cer- tain point la séparation des mêmes parties , soit dans le fœtus des animaux vertébrés les plus élevés où elle est transitoire , soit dans l'état adulte des mêmes animaux d'un ordre plus inférieur, où elle est permanente. Les lèvres, dans les animaux articulés , sont des pièces impaires, situées au travers de la Bou- che , soit en dessus ( lèvre supérieure) , soit en dessous (lèvre inférieure). Ces pièces sont symétriques, et dans l'origine elles semblent avoir été formées de deux parties impaires, ce que prouve la ligne ou suture médiane qu'on y remarque d'avant en arrière. Sou- vent aussi l'une de ces lèvres ou l'infé- rieure est pourvue d'appendices latéraux, qui leur donnent la plus grande ressem- blance avec une paire de mâchoires réunies sur la ligne médiane. Les mâchoires sont des pièces latérales , simples ou formées de plu- sieurs parties, et qui servent à la préhension, à la trituration des aliments et souvent aussi à la succion , lorsqu'elles ont été modifiées à cet effet d'une manière ou d'une autre, sui- vant leur degré variable de complication. On distingue plus particulièrement, sous le nom de mandibules , une paire de mâchoires , la première de toutes, qui offre d'ordinaire une plus grande consistance, et semble plus par- ticulièrement destinée à recevoir les ali- ments. On peut même dire que, dans les Insectes, les mandibules sont dépourvues de palpes, sortes d'appendices composés de plu- sieurs articles , et destinés à exercer plus ou moins les fonctions de doigts, ce qui leur a valu leur nom, tandis que les mâchoires en sont presque toujours pourvues; mais si l'on considère ces mêmes parties dans différentes classes d'animaux articulés, la distinction n'est plus guère admissible; car, dans les Crustacés et les Myriapodes , les mandibules elles-mêmes sont pourvues de palpes, et l'on en trouve aussi les rudiments dans les man- dibules de quelques Insectes. On pourrait donc se demander pourquoi les mandibules ne sont pas également appelées des mâchoi- res , et quelle différence essentielle il peut y avoir entre les mâchoires et les mandibules. Le seul moyen de les distinguer d'une ma- nière générale, c'est d'avoir égard à la posi- tion des mandibules , qui sont toujours pla- cées au-devantdes mâchoires, immédiatement après la lèvre supérieure, ou labre des ento- mologistes , lorsque cette partie ne vient pas à manquer. Il faut remarquer que la lèvre supérieure est la seule des parties de la Bouche qui ne supporte pas d'appendices ; encore cette dis- tinction n'existe-t-elle pas si l'on a égard à la composition véritable de la lèvre inférieure, comme nous le verrons. Quoi qu'il en soit, dans l'état actuel de la science, on reconnaît des palpes mandibulaires , des palpes maxil- laires (de maxilla, mâchoire), et des palpes labiaux [labium, lèvre inférieure des ento- mologistes ). Les palpes , ou appendices des mâchoires et des mandibules , varient de forme , de structure et de nombre , suivant les classes , les ordres ou les familles dans lesquels on les examine. Les variations de forme sont les plus réelles ; elles portent sur des accidents très peu importants par eux- mêmes. Au contraire, les variations de struc- ture et de nombre sont plus apparentes que réelles : les premières ne sont pas encore par- faitement reconnues ; les secondes semblent ne tenir qu'à la soudure plus ou moins pro- noncée d'une des palpes avec le corps de la mâchoire. Ce n'est en effet qu'aux mâchoires proprement dites que le nombre des palpes semble varier ; il reste toujours le même à la lèvre inférieure , qu'on appelle quelquefois une autre paire de mâchoires. A l'égard de la lèvre inférieure , elle n'est pas toujours pourvue de palpes ; il existe au contraire des groupes d'animaux articulés où elle en est dépourvue. Dans ce dernier cas , elle n'en est pas moins formée de deux par- ties latérales soudées l'une avec l'autre , puisqu'elle ne diffère de ce qu'elle est dons le cas précédent que par l'absence de palpes. 1,01, De même, aussi, la lèvre supérieure doit êtse regardée comme le résultai de la soudure de deux pièces latérales appliquées l'une à l'au- tre ; elle est alors dans le cas de la lèvre in- férieure , lorsque celle-ci est dépourvue de palpes; mais, dans son état le plus complet , la lèvre inférieure se compose de deux par- lies distinctes, savoir, la languette et le men- ton. La première semble formée de deux mâ- choires, l'unedroite et l'autre gauche, réunies par leur bord interne, et n'adhérant quel- quefois l'une à l'autre que par une portion de leur étendue ; la seconde, réunie à la lan- guette par une membrane , est plutôt sem- blable à une pièce impaire , et reproduit en quelque sorte la lèvre supérieure. Il résulte- rait de celle distinction que, dans le cas d'une lèvre supérieure sans palpe, il n'existerait que la portion qui correspond au menton , tandis qu'une lèvre inférieure palpigère se- rait la réunion d'une paire de mâchoires et du menton , ou autrement d'une paire d'ap- pendices buccaux à l'état complet , et d'une autre paire restée rudimenlaire. Pour résumer ces notions générales sur la composition de la Bouche dans les Articulés, nous dirons qu'on y trouve ordinairement : 1° deux lèvres, l'une en dessus, l'autre en dessous ; 2° deux mandibules , pourvues ou non de palpes; 3° des mâchoires, dont le nombre varie suivant les classes dans les- quelles on les étudie. D'une manière plus générale encore , on peut dire que la Bouche est formée d'appendices disposés par paires et en nombre variable , suivant les classes , et que quelques uns de ces appendices sont res- tés libres, tandis que d'autres se sont réu- nis. Le nombre des paires d'appendices buc- caux varie , suivant que les segments du corps consacrés à la manducation sont plus ou moins considérables ; car on peut dire en théorie générale qu'il y a autant de segments au corps qu'il y a d'appendices buccaux , -ans que pour cela tous les segments doivent être nécessairement séparés. C'est une pro- position à démontrer en étudiant les tégu- ments et la peau dans les animaux articu- lés , et par conséquent ce n'est pas ici le cas de nous y arrêter. Il nous reste encore à dire en deux mots que les pièces de la Bouche se présentent chez les Articulés sous deux aspects différents , suivant qu'ils sont destinés à broyer des ali- 1H)U 079 ments solides ou à sucer des liquides. Os deux fonctions sont remplies par des orga- nes dont les variations portent sur la forme plutôt que sur le nombre des parties. Il s'en- suit qu'on a pu retrouver chez les Arti- culés suceurs exactement les mêmes pièce.-, que chez les broyeurs, et la comparaison de ces pièces, dans les uns et les autres, a donné les résultats les plus satisfaisants. Nous les exposerons brièvement, en passant en revue les parties dont se compose la Bouche dans les différentes classes d'animaux arti- culés. A. Dans les Crustacés, les pièces de la Bou- che varient en nombre, suivant les familles. La première paire a reçu , comme nous l'a- vons dit, le nom de mandibules ; elle est sui- vie de deux autres paires , qui sont appelées mâchoires. Après les mâchoires viennent quelquefois plusieurs autres paires de pièces qui servent encore à la déglutition ou à la préhension des aliments •• c'est ce qui a lieu dans les Crabes et les Ecrevisses. On a nommé ces organes des pieds-mâchoires. Dans leur état complet de développement, ces différents organes , moins peut-être les mandibules , sont composés de trois parties , qu'on dé- signe sous des noms particuliers. La portion la plus intérieure , ordinairement formée de plusieurs articles , porte le nom de tige. En dehors de celle-ci vient le palpe, tantôt n'ayant qu'un seul article , et tantôt en offrant plu- sieurs. Enfin la portion la plus extérieure , appelée le fouet , se présente ordinairement sous une forme simple. De ces trois parties, il en manque quelquefois une ou deux , ce qui rend difficile la détermination des pièces qui existent : on n'y peut arriver que par la comparaison des mêmes organes dans les différentes familles de Crustacés. Les organes qui servent à la manducation dans les Crustacés servent quelquefois en même temps aussi à la locomotion : c'est le cas des Limules , chez lesquelles le premier article des appendices buccaux sert à la di- vision des aliments , tandis que les articles suivants sont de véritables portions de pattes. Il existe en outre, dans la Bouche des Crus- tacés , deux parties connues sous le nom de lèvres -. l'une supérieure , située au devant de la Bouche en l'orme de simple saillie, ou de petite lame solide; l'autre inférieure, ordi- nairement bifide. 680 BOU Telles sorti les pièces de la Bouche dans les Crustacés broyeurs ; mais dans les Crus- tacés suceurs, qui vivent sur d'autres ani- maux et se nourrissent de leurs fluides , il se présente des changements à la Bouche. Les pièces médianes ou impaires, analogues aux deux lèvres,-s'allongent et se réunissent pour former un tube. En dedans de ce tube sont les mandibules , sous forme de tiges grêles , et faisant l'office de lancettes. Les mâchoires, devenues inutiles , sont rudimentaires ou tout-à-fait nulles. Dans ce cas , les appendi- ces du corps , appelés pieds-mâchoires dans les Crustacés à bouche plus complète, sont transformés en organes de locomotion. Ils sont terminés en crochet , et servent alors à fixer l'animal sur sa proie. B. Dans les arachnides, on ne trouve plus que trois paires de pièces à la Bouche, savoir: les mandibules ou forcipules (de forceps) , les inâchoires et la lèvre. Cette dernière paire forme une pièce médiane et unique ; les deux autres sont composées de plusieurs articles , savoir : deux au moins pour chaque mandi- bule, et un plus grand nombre pour les mâ- choires. Il y a de grands rapports entre les mâchoires des Arachnides et les appendices buccaux de quelques Crustacés (Limules); ainsi le premier article, dans les uns comme dans les autres , est seul un organe de man- ducation , les autres ne formant plus que des articles semblables à ceux des pattes propre- ment dites. Les mâchoires des Arachnides forment donc en quelque sorte , avec celles des Limules , le passage entre les appendices de la manducation et ceux de la locomotion dans les animaux articulés. Les mandibules des Arachnides semblent avoir pour usage de donner la mort aux In- sectes dont ces animaux se nourrissent; c'est au moins ce qui a lieu dans les Araignées. Elles se composent d'une première pièce sur laquelle se meut la seconde en forme de cro- chet; cette dernière est percée d'un trou poul- ie passage du venin. Dans les Scorpions, le venin est lancé au travers du dernier an- neau de l'abdomen , transformé en crochet, et les mandibules ne sont point percées. Elles forment alors, ainsi que dans quelques genres voisins, une pince didactyle, qui pré- sente les deux articles déjà connus, mais dis- posés de telle manière que l'une des deux joue sur le précédent. Enfin, dans d'autres BOU Arachnides (les Acarus), les mandibules sonl transformées, ainsi que les mâchoires, en un suçoir qui résulte de l'allongement de ces ap- pendices dont les articles sont réduits en nombre. Quelques espèces ont même la Bou- che tout-à-fait dépourvue d'appendices et formée d'une simple cavité. Les mâchoires offrent dans leur forme des variations très commodes pour caractériser les différents genres. Elles sont ordinaire- ment pourvues d'un palpe dans lequel on compte jusqu'à 5 articles. Dans le groupe des Aranéides , les femelles ont le dernier article du palpe en crochet. Les mâles ont ce même article plus gros que les autres et renfermant dans son intérieur des organes spéciaux , supposés des organes de généra- tion. Dans les Scorpions et quelques autres genres, le dernier article des palpes est placé de manière à former avec le précédent une pince servant sans doute à saisir la proie. La lèvre est très variable dans sa forme. Elle présente quelquefois un ou deux sillons en travers, ce qui indique une origine com- plexe. On distingue souvent entre cette lè- vre et les autres pièces de la Bouche une partie nommée languette ou épichile, qui varie également beaucoup. C. Dans les Myriapodes, comme dans les Arachnides, on trouve, immédiatement après le bord antérieur de la tète, appelé aussi le chaperon , une paire de mandibules, pour- vues d'un palpe de plusieurs articles (Sco- lopendre), ou d'un article unique (Jules). C'est une disposition commune aux Crusta- cés etaux Myriapodes, et ce n'est pas la seule que présentent dans la structure de la Bou- che ces deux classes d'animaux articulés. Les deux paires de mâchoires qui font suite aux mandibules dans les Myriapodes sont soudées entre elles et constituent une lèvre unique, divisée en quatre parties par des sutures de manière à laisser reconnaître la nature de cette lèvre. Ces deux paires de mâchoires portent dans les Jules des rudi- ments de palpes , tandis que dans les Scolo- pendres, les mâchoires de la seconde paire en sont dépourvues. Jusqu'ici ces trois paires d'appendices, savoir, les mandibules et les palpes, correspondent exactement aux pièces de la bouche des Arachnides ; mais on ob- serve en outre, comme dans les Crustacés, que certains appendices du corps, et ordi- iiOL HOU 681 nairemcnt les deux suivants, servent encore à la manducalion. Dans ce cas, le premier article de chacun de ces appendices, s'il agit de manière à se souder plus ou moins com- plètement avec celui de l'appendice opposé, présente, à un degré plus élevé, la même dis- position que dans les mâchoires des Arachni- des et les pieds-mâchoires des Crustacés. Dans les Jules, ces deux sortes de pieds-mâchoires sont plus grêles que les pattes dont ils sont suivis. Dans les Scolopendres , ces mêmes pieds-mâchoires, au nombre de deux paires, sont également plus courts que les pattes , mais ceux de la seconde paire se font re- marquer par le fort crochet qui les termine et qui est percé d'un trou pour le passage du venin, comme cela a lieu dans les man- dibules des Arachnides. Cette seconde paire de pieds-mâchoires vient recouvrir et refer- mer la cavité buccale, comme les derniers pieds-mâchoires des Crustacés. D. Dans les Insectes qui se rapprochent beaucoup plus des Arachnides articulés par l'organisation de leur Bouche , les appendi- ces buccaux sont peu nombreux et d'une grande régularité pour le nombre. On y re- connaît deux lèvres, deux mandibules et quatre mâchoires , puisque nous avons vu que l'une des deux lèvres peut, avec beau- coup de probabilité, être regardée comme une paire de mâchoires. Il y aurait donc en tout une seule lèvre et trois paires de mâ- choires, en y comprenant, pour plus de gé- néralité, des mandibules qui ne sont, à pro- prement parler, que des mâchoires dépour- vues de palpe. Les diverses pièces que nous venons d'énumérer étant fort différentes , suivant qu'on les examine dans un insecte broyeur ou dans un insecte suceur, nous sommes forcé , comme nous l'avons fait poul- ies Crustacés et les Arachnides , de les dé- crire séparément. 1° Dans les Insectes broyeurs, la lèvre su- périeure ou labre est, comme dans les Crus- tacés, une pièce impaire, symétrique, située en avant des mandibules. Elle ferme en avant la cavité buccale et sert sans doute aussi à retenir les aliments dans cette cavité. Cepen- dant, elle est quelquefois très peu développée ou même elle manque tout-à-fait. Les mandibules sont deux appendices d'une seule pièce et doivent être considérées comme les premières mâchoires ; car, dans T. II. certains Coléoptères (lirachélytres) , elles of- frent à leur base, et en dehors, une petite lame cartilagineuse qui ne peut être que l'a- nalogue d'un palpe, et l'on ne peut s'en ser- vir que dans un sens très limité pour dési- gner la première paire de mâchoires dans les Insectes broyeurs. Cette paire d'appendices est généralement solide et pourvue de sail- lies plus ou moins fortes, plus ou moins ai- guës , qu'on a appelées dents, bien qu'elles n'en méritent pas le nom, si l'on a égard au caractère anatomique de la dent , tandis qu'elles peuvent le conserver si l'on envisage le caractère physiologique ou la fonction de cet organe. Il est d'ailleurs à remarquer que la forme des dents ou saillies des mandibules indique assez bien le régime ou le genre de nourriture de l'insecte , les espèces carnas- sières ayant les dents plus aiguës que les espèces herbivores, et les espèces omnivores ayant des dents intermédiaires pour la forme et le développement à celles des Carnassiers et des Herbivores. Les mandibules sont les appendices les plus développés de la bouche dans les lames des Insectes broyeurs. Elles servent plus généralement que 1 s mâchoires à opérer la division des aliments. D'ailleurs les mandibules ne sont pas tou- jours des organes de mastication. Dévelop- pées outre mesure dans les mâles de certains Insectes, elles deviennent des armes puis- santes soit contre les autres animaux, soil pour mieux contraindre la femelle. Tel est le cas du Cerf-Volant et de beaucoup d'autres Coléoptères. Dans ce grand nombre d'Hymé- noptères, les mandibules servent à des usa- ges différents. C'est à l'aide de ces organes qu'ils coupent les feuilles des arbres et qu'ils enlèvent des fragments au bois ; c'est ainsi également qu'ils emportent de petites pierres pour la construction de leur nid , ou qu'ils saisissent d'abord la proie destinée à la nour- riture de leurs petits pour la placer ensuite entre leurs pattes. Les mâchoires proprement dites se distin- guent tout d'abord des mandibules, parce qu'elles sont pourvues de palpes bien déve- loppés et composés ordinairement de plu- sieurs articles. Les palpes ressemblent à de petites antennes, et cela leur a même valu le nom d'antennules {voy. ce mot) , par lequel on les désigna d'abord. Quelquefois il y a deux palpes bien développés à chaque niâ- 43* 682 «OU ehoire. Est-ce une analogie avec les mâ- choires des Crustacés? Les mâchoires sont d'ordinaire moins solides que les mandibules, mais il y a des exceptions à cet égard. Elles sont pourvues de dents acérées dans certains Insectes carnivores. On peut ordinairement reconnaître trois parties dans les mâchoires des Insectes , savoir : une tige , un palpe interne appelé quelquefois galette ( yalea, parce qu'il emboîte la tige), et un palpe ex- terne , qui serait le fouet des Crustacés. La tige, ou corps de la mâchoire, est composée de plusieurs pièces séparées par des sutures, et la dernière de ces pièces est terminée quel- quefois par un crochet simple ou multiple. Dans le cas de crochets multiples, ils sont tantôt disposés régulièrement sur une seule rangée , et tantôt placés sans aucun ordre. Dans quelques cas les mâchoires s'allongent et prennent plus ou moins la forme de filets, comme il arrive dans la plupart des Insectes suceurs. Le palpe interne est composé d'un seul ou tout au plus de deux articles. C'est dans le cas d'un seul article qu'il a été appelé galea, nom qui désigne particulièrement le palpe interne des Orthoptères. Dans un grand nombre de Coléoptères, le palpe interne pa- rait n'être qu'un simple lobe du corps de la mâchoire ; c'est même le nom qu'on leur donne souvent. Ce lobe est armé d'une épine terminale ou revêtu d'un bouquet de poils. Dans les Coléoptères carnassiers, le palpe in- terne est tout-à-fait semblable à l'externe, si ce n'est qu'il n'a que deux articles. Le palpe externe varie beaucoup de forme , au moins son dernier article en fournit à la classifica- tion des caractères utiles. Le dernier article est quelquefois renfermé dans le précédent en plus ou moins grande partie et ne laisse voir que son extrémité (Coléoptères subulipalpes). Le nombre des articles dont se compose le palpe externe n'est pas le même dans tous les ordres d'Insectes ; ce palpe lui-même pa- rait manquer dans quelques Névroptères (Li- bellules), où l'on ne trouve guère qu'une pièce correspondant au palpe interne. La lèvre inférieure est une pièce impaire en apparence, qui vient clore en dessous la cavité buccale, et se compose des deux par- ties appelées la languette et le menton. La languette, formée de deux mâchoires plus ou moins intimement réunies, supporte une ou deux paires de palpes, et présente le plus or BOU dinairement à sa partie moyenne une suture qui la divise en deux moitiés. C'est dans les Orthoptères que celte languette est le mieux développée et ressemble le plus aux mâchoi- res, étant comme elles formée de trois par- ties déjà indiquées, la tige, et les deux sortes de palpes. Dans les Coléoptères, le palpe in- terne ma*ique d'ordinaire , si ce n'est dans quelques espèces où il paraît remplacé par deux petits lobes membraneux appelés pam- ylosses. Ce même palpe interne est très déve- loppé dans quelques Névroptères (Libellules), où il porte à son extrémité le palpe externo formé de plusieurs articles serrés. Le men- ton semble être l'analogue de la lèvre supé- rieure. Il adhère à la languette en la cou- pant plus ou moins à la base, et varie beau- coup sous le rapport de sa forme et de sa consistance.il porte, dans quelques ouvrages, le nom de ganache , sous lequel Latreille le désignait souvent, et semble avoir pour fonc- tion, au moins dans quelques cas, de proté- ger la languette. Telle est la disposition de la Bouche dans les Insectes essentiellement broyeurs , tels que les Coléoptères, les Orthoptères et les Névroptères. D'autres, sans être des Insectes véritablement broyeurs , ont cependant en général les pièces de la bouche développées à la façon de ces derniers. C'est le cas des Hj- ménoptères. Cependant un grand nombre d'entre eux ont les deux paires de mâchoires, ou autrement les mâchoires et la lèvre in- férieure , disposées d'une manière spéciale. Ces appendices se font remarquer par leur forme allongée, qui n'empêche pas d'y recon- naître les mêmes parties que dans le cas or- dinaire. Cependant la lèvre inférieure est quelquefois plus modifiée que les mâchoires elles-mêmes, et se compose d'une pièce im- paire , correspondant au menton et suppor- tant cinq pièces bien séparées, savoir: loune pièce impaire et médiane de forme variable, qui représente le corps des deux mâchoires réunies , 2° deux pièces moyennes correspon- dant aux lobes des mâchoires ou à leur palpe interne, ce qui est la même chose ; 3° enfin , deux pièces latérales qui sont les palpes ex- ternes, au nombre de plusieurs articles, dont les derniers sont beaucoup plus petits que les précédents. La forme des deux paires de mâchoires est d'autant plus allongée, que les Insectes auxquels elles appartiennent se BOU nourrissent plus exclusivement de substances fluides. Nous avons vu plus haut que les mandibules des Hyménoptères ne servent pas toujours à la manducation ; mais cela n'est pas absolument général , comme les Cuêpes et quelques autres genres nous en donnent la preuve. 2° Dans les Insectes suceurs , les pièces de la Bouche sont beaucoup plus modifiées que dans les Hyménoptères, et celte modification se présente dans les divers ordres à des de- grés différents ; ainsi , dans les Lépidoptères ou Papillons, les mâchoires proprement dites constituent une trompe fort allongée d'ordi- naire, et qui s'enroule en spirale dans le re- pos. Celle trompe est formée de deux tubes appliqués l'un contre l'autre, et creusés , le long de leur bord interne, d'une rainure qui donne naissance, avec celle du côté opposé, à un canal continu. C'est par ce canal mé- dian que doivent monter les sucs nutritifs pour arriver dans la Bouche. Lorsqu'on coupe en travers la trompe d'un lépidoptère , on voit très distinctement qu'elle est percée de trois tubes ou canaux. Chacune des deux moitiés de celte trompe est supportée à son origine par une pièce qui représente la tige de la mâchoire ; la trompe serait donc l'équi- valent du palpe interne des autres Insectes. Enfin, à la base de la trompe et au dehors, se voit un rudiment de palpe formé de plu- sieurs petits articles ; c'est véritablement le palpe externe. Au-dessous de la trompe se voit la lèvre inférieure , organe impair, plus ou moins divisé , qui supporte une paire de palpes ordinairement très gros, composés de plusieurs articles et revêtu de poils ou d'é- cailles très visibles. Ces palpes remontent la plupart du temps au-devant de la tête et de chaque côté de la trompe. Ils sont , avec celles-ci , les seules pièces de la Bouche qu'on aperçoive aisément , les autres pièces , c'est-à-dire la lèvre supérieure et les mandi- bules, n'existant que comme de simples ves- tiges, sous forme de petites pièces triangu- laires, et hors d'état de servir. Dans l'ordre des Hémiptères , la transformation des pièces de la Bouche est plus remarquable encore. Les mandibules et les mâchoires sont repré- sentées par quatre longues soies, dont le bout est armé de poils ou de petites épines. Ces soies onl pour usage de pénétrer dans le tissu des animaux ou des plantes , et d'en faire BOU 683 sortir les liquides dont se nourrit l'insecte. Ces quatre soies, qui sont paires et situées deux à deux , sont dépourvues de palpes et renfermées dans un étui formé de plusieurs articles, qui constitue la lèvre inférieure. Cet étui s'applique dans le repos le long de la poitrine, et présente dans toute sa longueur une fente ou seulement une suture indi- quant les bords de la lèvre repliés l'un vers l'autre. A l'origine de celte gaine, on remar- que un organe impair , qui pénètre par son extrémité dans l'intérieur de la gaine et cor- respond au labre ou lèvre supérieure. Dans quelques Hémiptères (Nèpes), on aperçoit avant l'extrémité de la gaine deux petits tu- bercules qui sont regardés comme des rudi- ments de palpes labiaux. Dans les Diptères , les pièces de la Bouche sont modifiées d'une autre manière , mais on peut y reconnaître, comme dans les Hémiptères, une gaine et un suçoir. La gaine, ou trompe, pour les entomo- logistes, répond à la lèvre inférieure. Elle en- veloppe le suçoir composé de plusieurs pièces étroites appelées «oies, qui font l'office de lan- cettes et servent à entamer les corps d'où l'insecte tire sa nourriture. Ces pièces sont au nombre de deux, de quatre ou de six , les unes paires, les autres impaires. La soie ou pièce impaire la plus antérieure répond à la lèvre supérieure des autres Insectes. Elle est suivie d'une autre pièce impaire qu'on a comparée à la langue , sorte d'organe situé , dans beaucoup d'Insectes, entre les pièces de la Bouche, mais toujours dans l'intérieur de cette cavité. Les autres pièces, qui sont pai- res, et au nombre de deux ou de quatre, re- présentent les mâchoires et les mandibules ; il y en a qui sont pourvues de palpes et cor- respondent aux mâchoires. La gaine est com- posée souvent: 1° d'une paire de pièces im- paires qui leur sert de support et peut être comparée au menton ; 2" d'une autre pièce impaire qui supporte souvent des palpes de plusieurs articles et très développés ; 3» en- fin, d'un double mamelon qu'on peut re- garder comme l'analogue du lobe intermé- diaire de la lèvre de quelques autres Insectes. Ici, comme dans les Lépidoptères, les pal- pes labiaux sont beaucoup plus développés que les maxillaires ; ils servent fréquemment en classification à cause de la grande variole de leurs formes. Enfin, les Puces, qui con- stituent l'ordre des Suceurs proprement dits, G8i 130 U BOU cnt une Bouche assez analogue à celle des Diptères. Elle offre en avant deux pièces paires analogues aux mandibules, sans lè- vre supérieure distincte , puis deux soies ou lames représentant les mâchoires et pour- vues d'un palpe de plusieurs articles , en- suite deux autres lames ou soies accompa- gnées d'une pièce impaire et qui seraient la lèvre inférieure et ses appendices. Enûn , une petite soie impaire, située à l'entrée du pharynx, représenterait la langue, organe qui semble d'ailleurs n'exister que dans un cer- tain nombre d'Insectes. Il resterait à considérer quelques ordres d'Insectes dont la Bouche est plus ou moins rudimentaire. Tels sont les Rhipiplcres, qui semblent n'avoir à la Bouche que deux pe- tites pièces palpigères ou deux mâchoires; les Thysanoures , qui sont des Insectes broyeurs, et les Poux , parmi lesquels on doit distinguer les Ricins, Insectes broyeurs, tan- dis que les Poux proprement dits sont des Insectes suceurs. Dans tous , la Bouche est généralement incomplète et présente né- cessairement des parties accolées, et d'autres soudées et réunies entre elles. On peut, en la considérant ainsi , la faire rentrer dans l'ex- plication générale que nous avons donnée des organes dont elle se compose. (Brullé.) En conchyliologie , on donne le nom de Bouche à l'ouverture des Coquilles univalves par laquelle l'animal sort de son test. Dans la langue des marchands et des amateurs, on adonné ce nom, uni à un nom spécifique, à certaines Coquilles dont l'orifice présente quelque particularité remarquable ; ainsi ils ont appelé Bouche a droite ou a gauche certaines espèces dont la volute tournait tan- tôt à droite, tantôt à gauche de l'axe spiral. B. d'argent, le Turbo argyrostomu* L. B. de lait, le Buccinum rusiieum Gin. B. d'or, le Turbo chrysostomus L. B. DOUBLE, B. DOUBLE GRANULEUSE, le TïO~ chus Labio L. B. jaune ou safranee , le Buccinum hœ- masioma L. B. nohîe, le Strombus gibberulus Lam. B. sanglante , le Bulimus hcemastomus L. (C. D'O.) BOUCHE DE LIÈVRE, bot. cr. — Sy- nonyme vulgaire de Merulius cuniarellus. KOUCHEEOUR. ois. — Nom vulgaire du Pouillol , Molacilla trochilus L. ROUCHRAIE ou BOUCRAIE. ois. — Noms vulgaires de l'Engoulevent d'Europe. BOUCIROLLE. ois. — Un des noms vul- gaires de la Bécassine sourde. BOUCLIER, poiss.— Ce nom a été donné à plusieurs espèces de Poissons appartenant aux genres Cycloptère, Spare, Lépadogastre et Centrisque. BOUCLIER. Silpka (2i'l, je tue les bœufs ; les bulbes de ces plantes possèdent des qualités vénéneuses). bot. ph. — Genre de la famille des Amaryl- lidacées , tribu des Amaryllidécs , formé par Herbert ( Bot. mag. , t. 2578 ) aux dépens de quelques espèces de Bmnswigia et à'Hœnan- thus, non adopté et regardé comme une des sections du premier de ces deux genres. Koyez brunswigia. (C. L.) BOUQUET. Sertutum. bot. — On donne ce nom aussi bien que celui de Sertule à un certain mode d'inflorescence dans lequel des pédoncules uniflores, partant d'un même point, arrivent à peu près à la même hauteur, comme dans les Primevères, les Aulx, etc. Quelques botanistes regardent la Sertule comme une ombelle simple. (C. d'O.) BOUQUET PABFAIT, B. TOUT FAIT. bot. ph. — Nom vulgaire de l'Œillet barbu, Diaiillius burbatus. BOUQUETIN, mam. — Voijez chèvre. BOUQUETTE. bot. ph. — Nom vulgaire du Sarrasin , Polygonum bagopyrum. F oyez renouée. BOUQUIN, mam. — Nom du mâle dans l'espèce Lièvre, en usage dans le langage des chasseurs. On donnait encore ce nom au Bouc en vieux français. BOUQUIN BABBE. bot. cr.— On nomme ainsi , dans quelques endroits de la France, la Clavaire coralloide , Clavaria coralloides L., parce qu'on lui trouve quelque ressem- blance avec la barbe d'un Bouc. (LÉv.) BOUBBONNAISE. bot. ph. — Nom vul- gaire de la variété à fleurs doubles de la Lychnis viscaria. BOURDAINE ou BOURGÈNE. bot. ph. — Noms vulgaires du Rhamnus frangula L. yoyez NERPRUN. BOURDON. Bombus. ins. — Genre de la famille des Mellifères , de l'ordre des Hymé- noptères, établi par Latreille, et adopté par Fabricius et tous les naturalistes. Les Bour- dons sont remarquables par leur corps fort gros et très velu ; leur lèvre inférieure est presque cylindrique, et constitue, avec les au- tres parties de la bouche , une fausse trompe presque aussi longue que le corps quand elle est déployée; leurs antennes sont filiformes et vibratiles , et leurs ailes antérieures pré- sentent une cellule radiale assez grande et quatre cellules cubitales. — On connaît un 688 BOU certain nombre d'espèces de ce genre , tant européennes qu'exotiques ; les plus remar- quables dans notre pays sont les B. lapida- rius [Apis lapidaria Lin.), B. hortorum (Apis liortorum Lin. ), B. (erresiris ( Apis terreslris Lin.), etc. F oyez pour les mœurs de ces Insectes l'article bombites et surtout l'art. mkllifÈres. (Bl.) BOURDON DE SAINT JACQUES, bot. ni. — Nom vulgaire de la Guimauve , Alcea rosea L. EOURDONNEURS. ois. — Les habitants de nos colonies ont donné ce nom aux Coli- bris et aux Oiseaux-Mouches , à cause du bruit sourd et monotone qu'ils produisent en volant. BOURG-ÉPINE et BOURGUE-ÉPINE. bot. ph. — Noms vulgaires appliqués indiffé- remment au Filaria et à l'Alaterne. BOURGÈNE. bot. pu. — Voyez bour- daine. BOURGEON. Gemma, bot. pu. —On ap- pelle ainsi des corps ordinairement ovoïdes- allongés , qui se développent sur différentes parties des végétaux, et particulièrement sur la tige soit aérienne, soit souterraine, et qui par leur évolution donnent naissance aux branches et aux rameaux. Certains Bour- geons ont reçu des noms particuliers. Ainsi, on appelle turion le Bourgeon qui naît cha- que année, au printemps, de la souche ou tige souterraine des plantes à racine vivace, comme dans l'Asperge, le Houblon, les Asters et toutes les autres plantes herbacées viva- ces. On donne le nom de bulbe à un Bourgeon particulier, qu'on n'observe que dans cer- taines plantes monocotylédonées ; il naît éga- lement d'une souche souterraine, ordinai- rement mince et plane, qu'on nomme le pla- teau. C'est le même organe qu'on appelle vulgairement l'ognon. Les bulbilles sont aussi une sorte de Bourgeon particulier à certai- nes plantes et qui ont la plus grande analogie avec les bulbes proprement dits. Voy. bulbe, bui.rille, turion. Nous nous occuperons spécialement ici des Bourgeons proprement dits , c'est-à-dire de ceux qui se développent sur la tige et sur ses ramiûca lions aériennes, particulièrement dans les arbres dicotylédones. Leur forme est en général ovoïde-allongée, comme nous l'avons dit précédemment, mais elle est su- jette à \aricr; ainsi, les Bourgeons de la HOU vigne sont ovoïdes et globuleux , tandis que ceux du charme sont allongés et presque li- néaires. Examinés à l'extérieur, les Bourgeons sont formés d'écaillés appliquées les unes sur les autres, se recouvrant en partie à la manière des tuiles d'un toit, quelquefois recouvertes à l'extérieur d'un enduit de matière pois- seuse et garnies à la face interne d'un duvet cotonneux. De semblables Bourgeons se re- marquent surtout dans les arbres des cli- mats froids , dont la jeune pousse qu'ils conliennent a besoin d'être défendue pen- dant l'hiver contre le froid et l'humidité. Une disposition analogue s'observe dans quelques arbres des régions tempérées ou chaudes du globe, et l'on a généralement re- marqué que ce sont les seuls qu'on puisse acclimater dans les pays plus froids. En général, il se développe chaque année un seul Bourgeon à l'aisselle de toutes les feuilles. Parmi ces Bourgeons, il en est tou- jours un qui termine la branche ou la tige, et qu'on nomme Bourgeon terminal. C'est lui qui par son élongation est destiné à continuer la tige ou la branche. Dans les ar- bres à feuilles opposées , ce Bourgeon termi- nal occupe réellement le sommet de la tige ; il est placé entre les deux dernières feuilles, qui chacune offrent aussi un Bourgeon axil- laire; mais le Bourgeon terminal, plus vigou- reux, est en général le seul qui se développe. Dans les arbres à feuilles alternes, le Bour- geon est réellement latéral, bien qu'il semble terminer la branche. Généralement on ne trouve qu'un seul Bourgeon à l'aisselle de chaque feuille : cependant il en existe quel- quefois deux ou plusieurs; dans l'Abricotier, par exemple. Les Bourgeons commencent à se montrer à l'aisselle des feuilles, dès que celles-ci ont pris tout leur développement. Ils sont alors excessivement petits, parce qu'ils reçoivent très peu de nourriture, les feuilles détour- nant à ieur profit tous les sucs nutritifs. Dans cet étal, on les nomme yeux. Au mo- ment de la chute des feuilles ils sont déjà un peu plus développés. Ils grossissent et pren- nent en général la forme qu'ils doivent con- server pendant l'automne. Beaucoup d'au- teurs les désignent alors sous le nom débou- tons. Ils restent stationnaires pendant l'hiver, époque où dans nos climats la végétation pa- HOU 130 U C89 rail complètement endormie. Ce n'est qu'au printemps, qu'au moment où le retour de la chaleur semble donner une vie nouvelle aux végétaux, qu'ils se gonflent, se dilatent ; leurs écailles s'écartent et mettent à nu la jeune pousse qu'elles recouvraient, et qui bientôt va se convertir en une nouvelle branche. Assez généralement les écailles extérieures du Bourgeon tombent au moment où la jeune pousse se développe ; d'autres fois, au contraire , ces écailles persistent , parce qu'elles sont formées par des organes non déformés. D'après la nature et l'origine va- riées de ces écailles, on a distingué les Bour- geons de la manière suivante : 1° Bourgeons foliacés , ceux dont les écail- les ne sont que des feuilles incomplètement développées , réduites à de faibles propor- tions, mais qui néanmoins peuvent, dans certaines circonstances , reprendre le carac- tère de feuilles; celles des Bourgeons des Daphnés , par exemple. 2° Bourgeons péiiolucés, quand la jeune pousse est protégée par la base persistante du pétiole de la feuille à l'aisselle de laquelle le Bourgeon s'est formé. Tantôt le pétiole est creusé en gouttière à sa base, tantôt la jeune pousse est renfermée dans l'intérieur même du pétiole qui présente à cet effet une ca- vité spéciale. Cette disposition est surtout remarquable dans le Virgilia luiea, joli ar- bre de l'Amérique septentrionale, introduit depuis un certain nombre d'années dans nos jardins. 3° Bourgeons slipulacés , ceux dont les écailles ne sont autre que les stipules qui accompagnent la base des feuilles, soit que ces stipules soient au nombre de deux à la base de chacune d'elles, comme dans le Tilleul, le Charme, etc., soit qu'il n'y en ait qu'une seule qui embrasse la basedu pétiole, ainsi qu'on le remarque dans les Figuiers. 4" Entin, on a nommé Bourgeons fulcracés, ceux dont les organes protecteurs sont formés par des pétioles garnis de stipules ; comme dans le Prunier. Les Bourgeons contiennent soit le rudi- ment d'un rameau foliifère, soit un rameau florifère. De là , la distinction des Bourgeons proprement dits, qui ne développeront que des feuilles, d'avec les Boulons ou Bourgeons à Oeurs , et par conséquent à fruits. Cette distinction est surtout importante pour les T. n. arbres fruitiers, les soins du cultivateur de- vant tendre en général à multiplier les Bour- geons à fruits et à favoriser leur développe- ment. Leur forme sur un même arbre les distingue facilement des Bourgeons foliifères ; ainsi, ils sont d'ordinaire plus volumineux, et surtout plus renflés que ces derniers. Ce- pendant il y a ce qu'on appelle des Bour- geons mixtes qui , contenant à la fois des fleurs et des feuilles, tiennent le milieu pour la forme entre les Bourgeons à fruits et les Bourgeons foliifères. On a donné le nom général de pérule à l'ensemble des organes extérieurs d'un Bour- geon qui servent à proléger la jeune pousse ; ainsi, la pérule peut être formée d'écaillés, de feuilles rudimentaires, de stipules , etc. Il y a des Bourgeons complètement nus , et par conséquent dépourvus de pérule : ce sont ceux dont toutes les parties se développent en feuilles ; comme les Bjurgeons des plantes herbacées. Si l'on fend longitudinalement un Bour- geon au moment où il va se développer, c'est- à-dire au printemps, on trouve que son cen- tre est occupé par un axe , rudiment d'une jeune branche ou d'un scion, comme on dit plus généralement. Cet axe est chargé de feuilles rudimentaires, ayant déjà la disposi- tion qu'elles présenteront plus tard , quand le scion se sera allongé. Cet axe fendu dans sa longueur montre un canal médullaire as- sez grand, occupant son centre et communi- quant directement avec celui de la branche sur laquelle le Bourgeon est placé. Les pa- rois de ce canal sont formées par des fais- ceaux de fibres ligneuses disposées circu- lairement , et qui plus tard s'organiseront pour constituer la première couche de bois. Nous avons dit qu'il existait un et quel- quefois plusieurs Bourgeons à l'aisselle de toutes les feuilles; ces Bourgeons sont très évidents dans les végétaux dicotylédones. Ils existent aussi bien dans les plantes herbacées que dans les espèces ligneuses : seulement dans les premières , ils se développent rapi- dement, presque dès le moment où ils se montrent , et donnent ainsi naissance aux branches nombreuses dont se compose ordi- nairement la tige d'une plante herbacée. Dans les végétaux monocotylédonés.les Bourgeons sont bien moins apparents, et généralement ils restent stalionnaires et ne se développent 44 690 BOU ROlT en rameaux que dans certaines circonstan- ces, en quelque sorle accidentelles: aussi les tiges ligueuses des Monocotylédons sont-elles ordinairement simples et sans ramifications. Mais quelquefois on voit dans ces végétaux un Bourgeon se développer et donner nais- sance à un rameau. Cela s'observe habi- tuellement pour quelques espèces , et acci- dentellement pour quelques autres ; ainsi le Doum de la Thébaïde ( Crucifera the- ôuica), beau Palmier qui habite le désert de la Haute-Egypte, se dislingue-t-il de près que tous les autres arbres de la même famille par un stipe ramifié. Quand une cause ac- cidentelle a agi sur le Bourgeon terminal des Palmiers , des Dracœna , des Pandanus, de manière à -arrêter son évolution , quelques Bourgeons préexistant à l'aisselle des feuilles se mettent en mouvement et donnent nais- sance à quelques rameaux. Le même phé- nomène a également lieu pour certaines Mo- nocotylédonécs herbacées , les Graminées , par exemple, où les Bourgeons sont visibles à l'aisselle des feuilles, même dans celles de nos climats , quoique ordinairement ils ne se développent pas. On voit , dans certaines circonstances , se former et se développer des branches dans des parties où les Bourgeons n'étaient pas ap- parents ; ainsi , quand on étèle un arbre , on voit sortir de la partie supérieure de sa tige des Bourgeons qui s'allongent en branches. Il en arrive autant quand on coupe les ra- meaux d'une plante herbacée. On a donné les noms de ouryeons latents ou Bourgeons adventifs à ceux qui semblent ainsi se for- mer de toutes pièces sous l'influence de cau- ses assez variées , comme l'irritation , l'hu- midité, l'avortement des fleurs, etc. Il ne fau- drait pas croire, comme quelques physiolo- gistes semblent l'avoir admis, que ces Bour- geons existaient à l'état latent. On ne peut admettre l'existence d'un organe que quand sa présence matérielle peut être directement constatée ; mais le tissu dans lequel ces Bour- geons adventifs se montrent plus tard n'en contenait aucune trace. Ils s'y sont donc dé- veloppés de toutes pièces, parce que la force végétative, excitée par une cause accidentelle dans un point déterminé, y a appelé les sucs nutritifs qui ont peu à peu déterminé sur ces points les modifications de tissu néces- saires à la formation des Bourgeons. C'est ainsi qu'on a vu des Bourgeons adventifs apparaître sur la feuille de i'Eucomis regia, de l'Ornithogalum thyrsoides , du Cardamuu- pralensii et de plusieurs autres végétaux. (A. Richard.) BOURGEONNEMENT. Gemmalio. bot. pu. — On appelle ainsi l'ensemble des phé- nomènes que présentent les bourgeons quand ils se développent et passent à l'état de scions ou de branches développées. Ainsi que nous l'avons indiqué dans l'ar- ticle précédent , l'évolution des bourgeons n'a lieu que dans l'année qui suit leur appa- rition. C'est en général au printemps que le Bourgeonnement s'opère. Dès que les rayons solaires ont remis la sève en mouvement, elle afflue dans les bourgeons. Ceux-ci se gonflent; leurs écailles s'enlr'ouvrent , s'é- cartent, les plus extérieures se détachent, le jeune scion se dégage des enveloppes qui l'ont jusqu'alors protégé ; les feuilles diver- sement plissées s'étalent, grandissent à me- sure que la jeune branche s'allonge et que les feuilles s'écartent les unes des autres pour prendre la position qu'elles doivent toujours conserver par la suite. L'allonge- ment du jeune scion se fait successivement de la base vers la partie supérieure ; ainsi , le premier entre-nœud, c'est-à-dire le plus in- férieur, s'allonge et grossit, puis celui qui est placé immédiatement au-dessus, et ainsi successivement jusqu'au moment où l'élon- gatiou de la branche est terminée. La pro- portion de cet allongement n'est pas la même dans toutes les parties de la branche. Duha- mel divisa une jeune branche de 1 pouce et demi de longueur avec des fils d'argent très fins qui furent enfoncés dans l'écorce. Ces fils étaient d'abord également espacés. L'au- tomne suivant, ceux qui étaient à la partie inférieure de la branche étaient peu écartés, tandis que ceux qui étaient vers l'extrémité supérieure l'étaient beaucoup. Il en tira donc cette conséquence, que les jeunes tiges tendres s'étendent dans toute leur longueur, mais beaucoup plus vers l'extrémité où la tige est restée plus long-temps tendre qu'ail- leurs, et que par conséquent l'extension di- minue à mesure que l'endurcissement de la tige fait des progrès. Cette règle parait à peu près générale. Elle s'applique non seulement à la branche prise dans sou ensemble, mais encore à chaque entre-nœud ou mérithallp, boi; non fV.M ainsi que M. iMirbel l'a constaté par l'expé- rience; c'est toujours la partie inférieure du mérithalle qui s'allonge et grossit la pre- mière, et l'accroissement s'étend à celles qui lui sont superposées. Cependant quel- ques expériences de H. Henri Cassini mon- trent qu'en général dans les plantes dont les feuilles sont engainantes à leur base, l'allon- gement de chaque mérithalle suivrait une marche inverse. Ainsi, la partie supérieure croîtrait avant l'inférieure, dans laquelle «•elle faculté se conserverait plus long-temps, ('elle particularité parait dépendre de ce que la partie inférieure du mérithalle étant pro- tégée par la gaine des feuilles, se conserve plus long-temps verte et tendre , et par con- séquent plus susceptible de développement. L'évolution des bourgeons commence com- munément par les bourgeons terminaux. Cela tient non seulement à ce qu'ils sont plus gros et plus développés que les autres, mais encore à leur position même au sommet de la tige ou des rameaux. Il n'y a guère d'excep- tion à cette règle générale , que dans la fa- mille des Conifères, les Pins, les Sapins, dont le Bourgeonnement commence ordinaire- ment par les bourgeons inférieurs pour s'é- tendre de proche en proche à ceux qui occu- pent les sommités des rameaux. (A. R.) BOURGEONMER. ois.— Nom vulgaire du Bouvreuil ordinaire, Loxia pyrrhula L., en Basse-Normandie. BOURGOGNE, bot. va. — Nom vulg. du Sainfoin dans une grande partie de laFrance. BOURGUE- ÉPINE, bot. pu.— Payez bourg-Épine. BOURGUEMESTRE. ois. — Nom d'une espèce de Goéland des mers du Nord, voisine du Goéland à manteau gris de Buffon , mais plus forte. (Lafr.) 'BOURGUETICRINUS (nom propre). /.ooph. — Genre d'Encrines voisin des Apio- erinus de Miller (famille des Apiocrinidécs , d'Orb.), établi en 1840 par M. Aie. d'Orbigny dans son Histoire des Crinpïdes, et dédié à Bourguet, naturaliste français du dernier siè- cle , à qui l'on doit quelques bonnes obser- vations sur des fossiles du même groupe. Les Hourgueiicrinus sont des Apiocrinidées à deux séries de pièces au sommet , qui se compose de pièces basales et supérieures, n'est jamais concave , et reçoit cinq bras. Les pièces de leur tige ne sont pas radiées à leur surface articulaire. On trouve dans la Craie la plus supérieure (Craie blanche) les R. ellipiictu et Parkinsonii. Une observation intéressante de M. Aie. d'Orbigny le porte à supposer dans les mers des Antilles l'existence d'une espèce encore vivante de ce genre : B. Uotessîeri d'Orb. Voici sur quelles données repose cette idée : M. Saint-Cyr Hotessier, qui s'est occupé ac- tivement de la géologie de la Guadeloupe, a communiqué à l'auteur des échantillons de brèches récentes contenant des ossements hu- mains* et dans lesquelles se trouvent des ar- ticles et des portions de tige de Crinoïdes que leur surface articulaire non radiée peut , par analogie , et en attendant qu'on connaisse leur sommet, faire réunir aux Bourgueticri- nus. Comme les brèches qui renferment ces débris sont de formation actuelle, et qu'elles ne contiennent que des espèces aujourd'hui vivantes , on voit que l'opinion de M. Aie. d'Orbigny offre une grande probabilité. Les mêmes parages auraient donc trois espèces vi- vantes de Crinoides, les seules actuellement connues : un Pentucrinus, un Holopns et un Bourguelicrinus. (P. G.) BOUBÏCIION. ois —Nom vulgaire du Tro- glodyte d'Europe, Motacilla troglodytes h. *BOURLI\GTONIE. Bourlinglonia [nom propre1!, pot. pu. — Famille des Orchidées, tribu des Vandées. M. I.indley a nommé ainsi un g. d'Orchidées, qu'il a établi ( Bol reg., t. 1927) pour une plante déjà décrite et figurée par MM. Poeppfg et Endliclier(/Voi'. gen. et sp. t. 70 ) sous le nom de iïndn- giiezia fialeinamii. Ce g. a pour caractères : Calice membraneux et roulé obliquement , composé de sépales onguiculés, les extérieurs soudés à la base et prolongés en avant, re- couvrant le labelle ; les intérieurs un peu plus larges , mais d'égale longueur. Le la- belle est onguiculé à sa base qui est un peu éperonnée et parallèle avec le gynostème; il est dilaté à son sommet qui est bilobé. Le gynostème est cylindrique, renflé à sa partie supérieure offrant deux appendices : l'an- thère operculiforme est un peu postérieure File contient deux masses polliniques caudi- culées, attachées à un rétinacle naviculaire Celte plante est originaire du Mexique. (A. P. BOURNON1TE (nom propre). Mis. - Triple sulfure de Plomb , d'Antimoine, et <[•* m-i BOL Cuivre , que le comle de Bournon a le pre- mier établi comme espèce sous le nom A'En- dellione. Voyez sulfures. (Dki..) BOURRACHE. Borrago. bot. ru.— Genre type de la famille des Borraginacées (Aspé- rifoliacées) , tribu des Anchusées , formé par Tournefort (Imt., t. 53, Excl. sp.), et renfer- mant une dizaine d'espèces , croissant dans l'Europe médiane et australe, l'Orient, le nord de l'Afrique, l'Inde orientale, les îles du Cap Vert. Ce sont des plantes herbacées, annuelles ou vivaces ; à liges et feuilles rudes, hérissées de poils piquants; à inflorescences subunilaté- rales,et disposées en grappes lâches, ramifiées, dont les fleurs sont roses, bleues ou blanches. Dans certaines espèces, elles passent du bleu d'azur le plus pur au rose ou au blanc ( voy. pour les caractères génériques borragi- mées). Deux espèces croissent communé- ment , l'une en France, l'autre en Corse ; ce sont les H. rfficinalis et luxiflora (Campamda pygmaea DC, Lam., Fl. fr. ). La première s'élève quelquefois jusqu'à 1 mètre de hau- teur ; sa tige principale est dressée, ramifiée, garnie de larges feuilles ovales-lancéolées , alternes; les fleurs sont disposées en une sorte de longue panicule dont les divisions sont pendantes. Elle est annuelle, et croît dans tous les endroits cultivés, dans les clai- rières des bois, au bord des chemins, etc. On en emploie les feuilles en médecine, comme pectorales et légèrement diaphorétiques. (C. L.) BOURREAU DES ARBRES, bot. pu — Ce nom , donné à plusieurs plantes à tige volubile , qui nuisent aux arbres en en étrei- gnant fortement le tronc, s'applique surtout au Célastre grimpant. BOURRÉE ou FLEUR DU TAN. bot. ca. — Nom vulgaire d'une petite espèce de Champignon du genre Fnligo. BOURRELET, moll. — Les conchyliolo- gistes désignent sous ce nom un renflement qui se trouve sur le bord ou à la surface ex- térieure de certaines Coquilles. BOURRELET, bot. ph. — Quand avec un lien solide, on fait une ligature circu- laire au tronc ou à une branche d'un arbre ilicotylédoné, il se forme au-dessus un ren- flement plus on moins considérable , qu'on désigne sous le nom de Bourrelet. Si la liga- ture, au lieu d'être circulaire, a été roulée en hélice, le Bourrelet présentera la même dis- BOL position, c'est-à-dire qu'il affectera aussi une forme de spirale ; c'est ce qu'on rencontre as- sez souvent dans les bois , quand de jeunes pieds de Chêne ou de toute autre espèce d'arbre ont été embrassés par des tiges de Chèvrefeuille qui , s'enroulant autour, ont agi à la manière d'une ligature. Ces Bourre- lets ne se forment jamais dans les arbres monocotylédonés, parce que chez eux la par- tie vraiment végétante de la tige existe par- ticulièrement vers son centre, et que la liga- ture n'agit que sur la portion de la tige qui déjà est lignifiée. Dans les arbres dicotylé- dones , au contraire , c'est entre le bois et l'écorce que se passent tous les phénomènes d'accroissement , c'est-à-dire que chaque an- née, il se développe une nouvelle couche de bois et une nouvelle couche d'écorce. La li- gature peut donc agir facilement à travers i'épaisseur de cette dernière. L'effet immédiat d'une ligature circu- laire est d'arrêter les sucs nutritifs ou la sève élaborée, qui descend des parties supérieu- res de l'arbre pour aller porter les maté- riaux de la nutrition , et par conséquent de l'accroissement dans toutes les portions de la tige. Les sucs ainsi arrêtés s'accumulent au-dessus de l'obstacle , et leur abondance plus grande sur ce point détermine une for- mation plus considérable de tissu, qui donne ainsi lieu au Bourrelet. L'effet secondaire de la ligature, c'est qu'il ne se forme plus de nou- velles couches ligneuses dans toute la partie de la tige située au-dessous de l'obstacle. Les sucs qui descendent des parties supérieures du végétal sont donc les seuls qui contri- buent à la formation de la couche ligneuse et de la couche d'écorce qui se forme chaque an- née, puisque, quand on vient à les empêcher d'arriver à une portion de la lige , celle-ci cesse de s'accroître. Il est vrai que la forma- tion du Bourrelet a été expliquée autrement par les physiologistes, qui admettent que les fibres ligneuses descendent de la base des bourgeons. Pour eux, la ligature circulaire a empêché ces fibres de glisser entre le bois et l'écorce , et c'est par suite de leur accumu- lation qu'un renflement ou Bourrelet s'est formé au-dessus de l'obstacle; mais ce n'est pas ici le lieu de discuter cette théorie, que nous exposerons au mot tige. (A. B.) BOURRERIA , P. Br. bot. pfi. — Syno- nyme du genre Beurreria de Jacquin. BOl'RRET. ois. — Nom vulgaire du jeune Canard en Normandie. BOURRIQUE, mam. — Nom vulgaire de la femelle de l'Ane. BOURSE, zoor.. — Ce mot , qui a, dans le langage ordinaire , plusieurs significations bien connues, a été quelquefois appliqué à îles animaux ou parties d'animaux. On le ilonne souvent à la poche extérieure dans la- quelle descendent les testicules de l'Homme et de plusieurs animaux mammifères, or- gane que les anatomistes appellent scrotum. La présence ou l'absence de cette poche , sa disposition , etc. , fournissent des caractères importants en mammnlogie. Les Primates, beaucoup de Carnassiers, les vrais Pachy- dermes et les Ruminants , ont une véritable poche scrotale. Les Didelphes en ont une également, mais pendante au-devant du fourreau de la verge , ce qui a déjà lieu en partie chez les Chats. La poche des Didelphes femelles reçoit aussi le nom de Bourse {mar- utpitnn); c'est là que sont les mamelles , et les petits , comme on sait , y subissent leurs premiers développements. Quelques Chauves-souris ont sous la gorge un large pore muqueux appelé quelquefois Bourse, ainsi que divers appareils sécréteurs particuliers à d'autres Mammifères. Les Syngnathes femelles ont sous l'abdo- men une poche dans laquelle leurs œufs se développent. D'autres Poissons , les Tétro- dons , etc. , qui se ballonnent en avalant de l'air, ont encore été nommés Bourses, et on en a fait autant pour quelques animaux infé- rieurs , des Ascidies, des Zoophytes, etc., qui ont l'apparence plus ou moins bursiforme. (P. G.) BOURSE, bot. cr. — Synonyme de Volve ou Volva (voyez ce mot). Paulet ap- pelle Champignons à bourse toutes les espè- ces d'Agarics qui , dans leur premier âge , sont renfermés dans une volve , et qu'on connaît généralement sous le nom &' Ama- nites. Celte partie n'existe pas seulement dans les Agarics ; on la rencontre encore dans quelques autres genres. (Lév.) BOURSE A BERGER, zoopii. — On a quelquefois donné ce nom au Cellaria bur- suria , Polypier marin de la classe des Bryo- zoaires, (p. G.) BOURSE A BERGER ou A PASTEUR , BOURSETTE. bot. ph. — Nom vulgaire du HOU 693 Thlaspi Bursa Pasloris, à cause de la forme de ses silicules. BOURSE DE MER. bot. cr.— (Phycées). C'est le nom que porte, dans quelques an- ciens livres , le Codium Bursa Ag. (Spongo- dium, Lamx.). (C. M.) BOURSETTE. zooph. — Synonyme de Bourse à berger, Cellaria bursaria. (P. G.) BOURSETTE. bot. pu. — Nom vulgaire de la Bourse à Berger et de la Mâche com- mune, Kaleriana locusta. BOURSETTES. bot. cr.— Champignons qui ont reçu ce nom parce qu'ils sont ren- fermés dans des bourses (volves). Paulet dis- tingue deux familles de Boursettes : la pre- mière à barreaux charnus , qui est le Cta- tlirus cancellatus L., avec sa variété blanche ; et l'autre , ou Boursettes à réseau, qui em- brasse les Trichia et les Stemoniiis, etc. Au- cune des esp. renfermées dans celte 2e fa- mille ne présente de volve ou de bourse ; mais elles ont la forme d'une bourse à ré- seau qui serait dilatée. Voy. ces mots. (Lév.) BOURSOUFLUS. poiss.— Nom donné aux Tétrodons et aux Diodons, à cause de la sin- gulière propriété dont ils jouissent de s'en- fler comme des ballons, en remplissant leur estomac d'air. Quand ils sont dans cet état , ils flottent en culbutant à la surface de l'eau, le ventre en dessus, sans pouvoir se diriger. BOUSIER. Copris ( xoVpoç , fumier , bouse). Ins. — Genre de Coléoptères penla- méres , famille des Lamellicornes , tribu des Coprophages, établi par Geoffroy aux dépens du grand genre Scarabœus de Linné , et adopté par tous les entomologistes ; mais de- puis on en a extrait une foule d'autres gen- res, dont on trouvera la nomenclature à l'article coprophages; de sorte que les Bou- siers proprement dits sont maintenant ceux qui présentent les caractères suivants : An- tennes courtes, de neuf articles : les trois der- niers en massue ovale, allongée. Palpes la- biaux, courts, velus; les maxillaires plus longs , filiformes. Les 4 tarses postérieurs formés d'articles aplatis et triangulaires ; le dernier armé de deux crochets égaux. Tête transversale , plus ou moins arrondie en avant, souvent armée de cornes. Corselet grand, très large. Llytres arrondies, bom- bées. Pattes fortes. Les Bousiers sont des Insectes de grande ou de moyenne taille , presque tous d'un 6y4 BOU noir luisant; quelques uns seulement sont bruns ou ont un reflet cuivreux : les espèces les plus grandes appartiennent aux con- trées chaudes de l'ancien continent. Ainsi que l'indique leur nom , ces Insectes vivent dans les fumiers et dans les bouses des Ru- minants ou des Herbivores. Leurs larves y vivent également et s'enfoncent dans la terre, où elles se renferment dans des coques ovoï- des et tapissées de soie à l'intérieur pour se changer en nymphes. ( Voy. pour plus de détails l'article coprophages. ) Les mâles se distinguent des femelles par des cornes ou par des éminences qui, placées sur la tête ou sur le prothorax, leur donnent souvent un aspect bizarre. Malgré tous les retranche- ments qu'on y a faits, le genre Bousier ou Co- pris renferme encore un grand nombre d'es- pèces. M. Dejean en mentionne 94 , dont 3 seulement appartiennent à l'Europe ; les au- tres sont des autres parties de la terre , mais principalement de l'Amérique. Nous cite- rons parmi les premières le Copris lunaris O* ,Copris emurginatus ejttsd. O Fabr., Oliv., le seul qui se trouve aux environs de Paris ; et parmi les exoliques, le Copris gigas Fabr., Oliv., de Guinée et du Sénégal. Nous cite- rons encore le Copris bellaior Chevr., de Java , figuré par M. Guérin-Méneville dans l' Iconographie du règne animal de Cuvier, pi. 2l,fig. 10. (D.) BOUSSEROLE ou BUSSEROLE. bot. pu. — Nom du fruit de l'Arbousier, Arbutus Uva-Ursi L. 'BOUSSINGAULTIA (Boussingault, na- turaliste français), bot. th.— Genre de la fa- mille des Chénopodiacées , tribu des Chéno- podiées-Anrédérées, formé par Humboldt et Kunth ( iVoi/. Gen. et sp., VII, 194, t. 645), et ne comprenant qu'une espèce, la B. bascl- loides. C'est un arbrisseau croissant aux en- virons de Quito, à rameaux volubiles, gar- nis de feuilles alternes , très entières , char- nues, sans nervures apparentes, portées sui- des pétioles articulés à la base ; à fleurs pé- dicellées , blanches , disposées en grappes axillaires géminées ou ternées , simples ou ramifiées ; les pédicelles unibractéés à la base , bibraetéés au sommet. (C. L.) BOUT DE PETUN , BOUT DE TABAC. ois. — Noms vulgaires des Anis dans la Guiane française. BODTAROT. bot. ce -Nom vulgaire BOU de la Coulemelle , Agaricus procerus Scop. Voyez agaric. (LÉv.) BOUTE EN TRAIN, ois.— Nom vulgaire de la Linotte Sizerin, Fringilla Linaria L. BOUTEILLES A L'ENCRE ou EN- CRIERS A PLEURS, bot. cr. — Nom bizarre sous lequel Paulet a décrit quelques espèces d'Agarics dont les lames et le cha- peau deviennent déliquescents en vieillissant et ressemblent alors à de l'encre. Voyez co- prins. (Lév..) BOUTE-LON. ois. — Nom vulgaire du Mauvis, Turdus iliacus. Voyez merle. BOUTELOUA (nom propre), bot. ph. — Famille des Graminées. Le g. ainsi nommé par Lagasca est le même que le g. Clion- drosium, L'esv. , nom qui a été adopté par tous les agrostographes, et entre autres par Palisot de Beauvois et M. Runlh. Voyez CHONDK0S1UM. (A. R.) BOUTON, moll. — Nom vulgaire donné à plusieurs espèces de Coquilles à cause de leur forme arrondie. Ainsi l'on a appelé : B. de camisole, le 7 rochus Pharaonis ; B. de la Chine, le Tr. niloticulus ; grand B. de la Chine, le Tr. maculants; B. de rose, la Bulla amplustra; B. terrestre, Y Hélix ro- lundata. (C. d'O.) BOUTON. Alabaxirum. bot. ph. — On appelle ainsi la jeune fleur avant son épa- nouissement; mais quelquefois ce nom a été aussi donné aux bourgeons florifères. Le Bouton étant une fleur non épanouie, doit se composer de toutes les parties que cet organe présentera plus tard. Il est essentiel quand on veut connaître la vraie structure d'un genre ou d'une famille d'en commencer en quelque sorte l'étude par le Boulon de ses fleurs. En effet , il est souvent possible de trouver dans le Bouton la disposition nor- male des parties constituantes de la fleur , qui, lorsque celle-ci s'épanouit, est plus ou moins altérée, soit par quelque avortement, soit par le développement excessif de quel- que partie. C'est aussi dans le Bouton qu'il faut observer la position relative des diffé- rentes pièces constituant chaque verlieille floral , en un mot , la préfloraison, qui peut offrir des caractères fort importants pour la coordination naturelle des genres. Voy. pré- floraison. Nous ne saurions donc trop insis- ter sur la nécessité d'étudier constamment les Routons d'une fleur en même temps que 4 BOU la fleur elle-même, quand elle est compléte- méul épanouie. ( \. h.) BOUTON D" ARGENT, bot. ph. — Nom vulgaire de la variété à fleurs doubles de la Renoncule à feuilles d'Aconit, et quelquefois aussi de celle à feuilles de Platane , qui a beaucoup de rapports avec elle. Le même nom a été donné à la variété à fleurs dou- bles de l'Achillée sternutatoire , Achillea [Harmiea. BOUTON D'OR. bot. th.— Nom vulgaire de la variété à fleurs doubles de la Renoncule acre. On le donne aussi quelquefois à la Gna- phale citrine, Giiapltalium S tachas. BOUTON ROUGE, bot. pu. — Nom vul- gaire du Gaînier, Cercis canadensis. 'BOUTON1A (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Bignoniacées , formé par De Candolle {lier. Bign., 18), pour une plante trouvée à l'Ile de France par Bojer, qui en faisait un Biynonia. C'est un arbrisseau en- core peu connu, à feuilles opposées, simples, oblongues-lancéolées, acuminées, entières ; a pédicelles axillaires ou oppositifoliés , uni- iriflores , bibractéolés sous l'involucre. Le fruit est encore inconnu, et le principal carac- tère de cette plante étant d'avoir des fleurs renfermées dans un involucre , elle ne nous semble pas devoir faire partie de la famille dans laquelle on l'a jusqu'ici placée, à cause de ses autres affinités. ;C. L.) BOUTONS, bot. cr. — Espèces d'Agarics ainsi nommés par Paul et à cause de leur forme. Le petit Bouton lilas est YAgaricus dichfous de Fries , et le petit Bouton blanc et roux se rapporte à YAgaricus lachnopns du même auteur. Ils n'ont pas incommodé les animaux auxquels Paulel ies a fait man- ger. Le Bouton d'or , Agaricus polycephalus de Frics , croît en touffe au pied des arbres ; le chapeau est petit et de couleur de buis ou d'or pale. Le Bouton d'argent, Agaricus cer- nuus F. , croit également en touffes : les cha- peaux sont blancs et relevés en bosses. Ces deux dernières espèces appartiennent à la Ullu< famille , ou celle des Serpentins en fa- mille de Paulel. Comme les précédentes , elles ne causent aucun accident aux ani- maux. (Ljîv.) BOUTURE. Tatea. bot. ph. — Ce mot a un double sens : il signifie à la fois la jeune branche qui , détachée de la plante mère et BOU 695 enfoncée dans la terre doit s'y enraciner et produire un nouvel individu, et l'opéra- tion d'horticulture par laquelle on mul- tiplie ainsi les végétaux. Cette opération est bien fréquemment employée comme mode de multiplication. On peut la faire, soit avec des rameaux de plantes herbacées, soit avec des rameaux de végétaux ligneux. On opère aussi des Boutures avec des bran- ches de racines, et même uniquement avec des feuilles. Nous allons examiner rapide- mentees diverses sortes de Boutures, en com- mençant par celles qu'on pratique avec les branches des végétaux ligneux. Pour qu'une branche soit propre à former une Bouture, elle doit réunir plusieurs con- ditions indispensables; ainsi elle doit être saine et bien végétante : on prend en gé- néral des branches de 1 à 3 ans , c'est-à- dire dont le bois soit formé , et dont néan- moins toutes les parties aient conservé toute, leur force végétative. Cette branche ne doit pas être trop longue; il suffit, d'ordinaire, qu'elle présente seulement quelques yeux. Si c'est une espèce à feuilles caduques, il sera préférable d'attendre la chute des feuil- les, afin que celles-ci, par l'évaporation dont elles sont le siège, n'épuisent pas la jeune branche. Si c'est une plante à feuilles per- sistantes, on retranchera seulement quelques yeux. La branche est ensuite enfoncée dans la terre, et garantie du soleil. Voici main- tenant la série des phénomènes qu'elle pré- sente. Dès que son extrémité inférieure est enfoncée dans la terre convenablement hu- mectée, elle commence à absorber l'humi- dité, en vertu de la force d'aspiration inhé- rente à toutes les parties du tissu végétal vi- vant. Les sucs ainsi absorbés sont élaborés dans l'intérieur de la plante, et suffisent non seulement pour y entretenir la vie, mais en- core pour y continuer le développement. C'est ce qu'on remarque fréquemment chez certaines Boutures qui, à peine mises en terre, développent de nouvelles feuilles. Bientôt se renfle la couche génératrice de tissu cellu- laire, placée entre le bois et l'écorce. Il se forme à la section inférieure de la branche , soit une sorte de renflement circulaire, soit des mamelons distincts. Ces productions nouvelles sont dues au cambium ou sucs nu- tritifs élaborés qui descendent des parties su- périeures de la branche. Peu à peu ces ma- 696 BOL melons s'allongent, se développent en racines qui s'étendent dans la terre, s'y ramifient, et la Bouture est reprise, c'est-à-dire qu'un nouvel individu s'est formé. Tous les arbres ne reprennent pas égale- ment bien de Bouture, il est des genres et des familles où ce mode de multiplication est tellement facile , qu'il n'exige aucun soin ; tels sont les Peupliers, les Saules, les Lilas, le Frêne, etc. Qu'on mette en terre une bran- che, un piquet, un pieu fait avec l'un de ces arbres encore jeunes, et l'année suivante on aura un individu bien poussant. Il y a beau- coup de pays où pour planter les Peupliers d'Italie dans les prés, au lieu de les déraciner dans les pépinières pour les mettre en place, comme tous les autres arbres, on coupe leur tige rez terre , et on se contente de l'en- foncer en terre à une profondeur d'environ un pied. L'année suivante, on a des Peu- pliers parfaitement enracinés. Par ce pro- cédé, on simplifie considérablement les opé- rations de la plantation, et on évite ainsi que les jeunes arbres soient renversés par les vents de l'hiver, ce qui arrive bien souvent quand on a été obligé de faire un trou pour planter l'arbre avec sa racine. Mais aussi, il y a des arbres qu'il est bien difficile de faire reprendre de Bouture, tels sont, par exemple, les Lauriers, les Bosacées, les Légumineuses, etc. Nous avons dit encore qu'on faisait des Boutures avec des rameaux de plantes her- bacées. Cette pratique est aujourd'hui fré- quemment mise en usage pour la multipli- cation des Dahlias, Gesnerias, et d'une foule d'autres végétaux à tissu épais et charnu. On est également parvenu, surtout depuis quel- ques années, à faire des Boutures unique- ment avec des feuilles, soit déplantes her- bacées, soit de plantes ligneuses. Ce mode de multiplication est extrêmement précieux pour les plantes rares, en ce qu'il permet de les renouveler fréquemment; ainsi l'on mul- tiplie par feuilles, non seulement les plantes grasses, mais les Dahlias, les Gesnérias, les Brexias , les Plumiera et autres Apocy- nées, etc., etc. Enfin, il suffit pour certaines plantes d'un petit fragment de racine pour obtenir une liouture. C'est ce qu'on pratique pour le Maclurea aurunliaca, par exemple. (A. R.) BOUVARDIA (Bouvard, naturaliste fran- BOL çais). bot. ph. — Genre de la famille des Ru- biacées, tribu des Cinchonées, sous-tribu des Eucinchonées, formé par Salisbury [Puraâ., il, 88, t. 38), et comprenant une douzaine d'es- pèces, indigènes du Mexique. Plusieurs d'en- tre elles sont cultivées dans les serres d'Fu- rope , à cause de la beauté de leurs fleurs. Ce sont des arbrisseaux ou plutôt des sous- arbrisseaux à feuilles opposées ou verlicillées, aiguës , portées sur des pétioles bordés de chaque côté par des stipules étroites ; à fleurs pourpres ou orangées , sur des pédoncules terminaux triflores ou trichotomes , disposés en corymbe. Le calice en est tubulé, subglo- buleux , conné avec l'ovaire ; la corolle su- père, infondibuliforme, allongée , finement papilleuse en dehors ; les étamines incluses ; le style filiforme à stigmate bilamcllé, exsert ; le fruit est une capsule globuleuse, compri- mée, biloculaire. (C. L.) BOLTVERET. ois. — Nom d'une espèce du genre Bouvreuil, Loxia auraniia Cm. BOUVERON et BOUVRON. ois. — Nom d'une espèce du genre Bouvreuil , Loxia fuscu et liueola Gm. BOUVIÈRE, poiss. — Un des noms vul- gaires du Ctjprinus auiarus Bl. BOUVREUIL. Pyrrhula (Ttuppou^aç, oiseau de couleur rougeâtre). ois. — Genre formé par Brisson sur le Loxia pyrrhula de Linné, et adopté depuis par tous les ornithologistes. Malgré les innombrables modifications que subit la l'orme du bec chez presque toutes les espèces de la famille des Fringillidées, et qui semblent y rendre illusoires les subdivisions génériques , il en est cependant parmi elles quelques unes qui paraissent plus caractéris- tiques. De ce nombre est le genre Bouvreuil, prenant pour type notre Bouvreuil commun, et dont le bec présente dans sa brièveté, com- parée à sa largeur, et dans sa rotondité un caractère réellement typique; mais il sem- ble que la plupart des auteurs, sans y avoir égard , et pour peu qu'ils aient remarqué chez un Fringille ou un Loxiu une courbure de la mandibule supérieure, celle-ci fùt-cllc même comprimée , se sont empressés de les placer dans ce genre, qui par suite était de- venu très nombreux, tandis que réduit à ses espèces caractéristiques et réellement con- génères, il l'est, au contraire, fort peu. Divers auteurs modernes, tels que Swain- sonet Bonaparte, reconnaissant cet abus, en BOU uni relire un grand nombre d'espèces pour en former des g. distincts, mais voisins, et que Swainson a réunis en une sous-famille, sous le nom de Pyrrhulina: , dans sa famille des Fringillidœ. Nous suivons donc en partie les idées de cet auteur en adoptant cette sous- famille, sauf quelques g. que nous en re- tirons , et en y en ajoutant un, celui à'Ery- tkrospiza de Bonaparte. Mais ces diverses cou- pes génériques ne nous paraissant pas suffi- samment caractéristiques, nous ne les admet- tons que comme sous-genres du g. Pyrrhula, qui alors aura pour sous-genres le Spermo- phila et le Crhhagra de Swainson , et l'Ery- throspiza de Bonaparte. Les caractères que nous assignons ait pre- mier sous-genre Pyrrhula proprement dit, sont : « Bec remarquablement court et bombé en tous sens; la mandibule supérieure sans carène médiane, voûtée en forme de coupe renversée , aussi large que longue à sa base, et l'étant beaucoup plus que haute ; l'infé- rieure plus large et plus haute qu'elle , et n'ayant de longueur en dessous dans son mi- lieu qu'un peu plus de la moitié de sa lar- geur; la commissure arquée. Ailes de lon- gueur moyenne : la première rémige un peu plus courte que les trois suivantes, qui sont égales, et les plus longues. Queue moyenne, rectiligne ou échancrée ; plumage à teintes unies et non flamméchées ; pennes tertiaires de l'aile , les médianes de la queue et leurs couvertures de même nuance , et de na- ture soyeuse et luisante , souvent d'un bleu violet. » D'après les caractères ci-dessus, notre sous- genre Bouvreuil , Pyrrhula, se trouve res- treint à quelques espèces de l'ancien monde dont 1° notre Bouvreuil commun , Pyr- rhula vulgaris , chez lequel se trouve une race du nord beaucoup plus forte , et qu'on pourrait peut-être regarder comme espèce , car nous remarquons chez elle , outre sa taille de beaucoup supérieure, quelque dif- férence dans la longueur relative des cinq premières pennes de l'aile, et dans la forme du bec ; 2° ou 3° le Bouvreuil a ventre gris, Pyr. griseivenlris Nob., décrit dans la Revue zool. 1841, p. 241, dont nous ignorons la pa- trie , mais remarquable en ce que, sembla- ble en dessus à la grande race du Bouvreuil commun , il en diffère en ce que tout le des- sous est du même gris cendré que le dessus, T. 11. HOU 697 et qu'il n'a de rose qu'un demi-collier anté- rieur ou cravate, se prolongeant latérale- ment sur les oreilles jusqu'à la coiffe noire. Malgré ses rapports avec le Bouvreuil com- mun , grande et petite race , il diffère de tous deux par la longueur relative de ses cinq premières rémiges , et le rouge de son collier tirant davantage sur le rose. La troi- sième ou quatrième espèce est le Pyrrhula erythrocephala [Vig. Proceed. 1830, p. 174) des monts Himalaya. La plupart des autres espèces d'Europe, et quelques unes d'Afrique, de l'Inde et de l'A- mérique septentrionale , telles que les Bou- vreuils Pallas , cramoisi , Giihagine à lon- gue queue de Temminck [Man., ime part.) , social du même, pi. col., fronialis Bonap., elpurpurea Wils., différant des premiers par un bec moins court, et surtout moins large, et moins bombé latéralement ; par des ailes plus pointues, et par un plumage flammè- che, plus ou moins teinté de rose ou de rouge, nous les en séparons comme a fait Bonaparte, sous le nom d' ' Erylhrospiza. Les espèces américaines, et particulière- ment de l'Amérique du Sud, différent égale- ment des premiers par un bec plus long et plus ou moins comprimé, et surtout par une queue arrondie à son extrémité ; par des ai- les plus courtes , plus obtuses et moins fer- mes. Nous les distinguerons, comme Swain- son, sous le nom sous-générique de Spermo- phila, qui alors renfermera les Bouvreuils cen- drillards et Perroquets de Temminck, col. 11- 1, 2 , les Pyrrhula nigra, melanocephala et pectoralis de Vieillot , rubiginosa , albogu- laris de Spix, le Fringilla ornala de Licht., catal., et notre Pyrrhula glauco-cœrulea, (Synnps. amer., p. 85). Enfin, sous le nom de Crhhagra, Swains., nous désignons comme lui certaines espèces africaines, indiennes et même européennes, se rapprochant du Serin des Canaries , à bec plus ou moins arrondi ; les ailes moyennes, avec les trois premières rémiges presque égales ; la queue légèrement fourchue ; les ongles allongés et peu arqués, celui du doigt postérieur aussi long que lui , et à plumage en général vert olive en dessus , jaune en dessous. Tels sont le Loxia sulphuraia de Gmelin, le Serin des Canaries, celui de Mo- zambique , le Cini , le Bouvreuil à plumes frisées, les Crithagra chrysopyga, cunicultis, 44* GOS IU)l cinerea , slrigillaia, ruficauda, et bislrigalu de Swainson, Class. part. 5, p. 318. Il résulte de ces subdivisions que la plu- part des espèces qu'on avait réunies à tort au Bouvreuil commun, puisqu'elles n'en offrent pas les caractères , s'en trouvent distraites tout en restant dans le même groupe, puis- qu'elles y forment trois sous-genres. Dans le petit nombre des espèces de notre sous-genre PyrrUula, nous ne pouvons nous dispenser de citer l'espèce type, le Pyrrlttda vulgaris Tem., Loxiu pyrrhida Gmel., un des plus jolis et des plus gracieux Oiseaux de volière, et qui joint à la beauté du plumage un naturel des plus sociables , et même susceptible d'atlacbement pour celui qui le soigne. Le beau rouge tendre dont il est revêtu sur toute sa poitrine et son cou, le fait ressembler à une rose épanouie, lorsque dans l'état sauvage , il apparaît à nos yeux parmi la verdure. Son chant , qui est un sifflement très pur, mais composé seule- ment de trois notes, a quelque chose de mé- lancolique ; mais, formé à la serinette, il de- vient varié et des plus agréables. Cet oiseau est sujet à se revêtir en cage d'un plumage tout noir, et l'on attribue cette sorte de mé- lanisme à sa nourriture, lorsqu'elle se com- pose uniquement de chènevis. Cette nuance n'est toutefois le plus souvent que passagère, et nous venons d'en être témoin nous-même chez un individu qui , après avoir été noir pendant quelques années, a repris à sa der- nière mue sa livrée naturelle. Quoique essentiellement granivores , ces Oiseaux , lorsque les graines ne sont pas encore formées , les remplacent, dans l'état sauvage, par une nourriture toute végétale; car ils semblent alors se nourrir unique- ment de bourgeons des arbres à fruits prin- cipalement, auxquels ils font souvent un tort réel au printemps, ce qui engage à leur donner la chasse dans cette saison. Le bec voûté, et comme formé de deux coupes arrondies des espèces types , peut- être les seules vraiment gemmivores , n'est probablement ainsi conformé que pour fa- ciliter à ces Oiseaux la préhension des bour- geons, tout en étant également bien adapté à celle des graines lorsque leur maturité leur permet de s'en nourrir. Voy. pvrrhulinées. (Lafr.) BOLVREUX. ois. — Nom vulgaire du BOV Bouvreuil ordinaire , en Basse - Norman- die. BOUVRON. ois. — Voyez bouvero^. BOLZE DE VACHE, bot. cr. — Espèce d'Agaric que Paulet a figurée planche 179, et à laquelle il a donné ce nom à cause de son étendue : c'est l'agaric dont le chapeau at- teint les plus grandes dimensions, puisqu'il a quelquefois plus d'un pied de diamètre. Je ne l'ai jamais rencontré , quoiqu'il croisse dans les environs de Paris , et je ne sais à quelle espèee le rapporter. (Lév.) "BOVEA , Dec. bot. ph. — Synonyme do Lindenberyia , Link. "BOVIDES, mam. — Quelques auteurs ont réuni sous ce nom le genre Bœuf et quelques genres voisins. BOVISTA. bot. cr. — Genre de Champi- gnons formé par Dillen, en 1719 {App. plant. Giss., p. 76), qui comprend ceux que Tour- nefort désignait sous le nom de Lycoperdon, et dont il n'a pas donné les caractères. Per- soon [Disposit. meili. f'tng. et Syn.J'ung.) en a fait avec raison un genre particulier, carac- térisé par un peridium formé de deux mem- branes , dont l'intérieure , à une certaine époque, disparaît en se détachant par lam- beaux, et laisse à découvert le peridium qui est nu , et s'ouvre irrégulièrement à son- sommet. A ces caractères M. Nées d'Esenbeck en a ajouté un nouveau fourni par le microscope , c'est celui des spo- res qui sont rondes et pédicellées ; carac- tère précieux puisqu'il est persistant, et qu'on le rencontre sur les individus secs comme sur ceux qui sont récents. Vittadini [Funghi. manger., p. 259) parle d'une troisième mem- brane que formerait le peridium; mais jus- qu'à ce jour il m'a été impossible d'en con- stater l'existence. Les recherches de MM. Be- kerley et Tulasne frères ont démontré que les spores étaient quuternées et supportées par des sporophores ou basides intérieurs ; de sorte que maintenant on peut regarder ce genre comme parfaitement distinct et carac- térisé par un peridium arrondi , formé de deux membranes : l'extérieure caduque , l'interne persistante, et donnant naissance par sa face intérieure à deux ordres de fila- ments : les uns allongés , rameux , hérissés de villosités et stériles ; les autres plus volu- mineux, également rameux, et terminés par des renflements en forme de matras qui sup- BOW portent quatre spores globuleuses , munies d'un pédicelle persistant. La sévérité avec laquelle ce genre est maintenant établi per- met de croire que toutes les espèces qu'on y a rapportées pourraient bien ne pas en faire partie. Le Bovista plumbea Pers. , type du genre, est une espèce qu'on rencon- tre presque dans tous les pays, et qui croit principalement dans les terrains sablon- neux ; elle est sessile, globuleuse, d'abord blanche , puis d'une couleur bleue ou ar- doisée; ses spores sont rousses; le capilli- tium qui persiste est composé de filaments comme feutrés et également roux. Si , avant que ce champignon ait atteint sa maturité,on le divise avec un instrument bien tranchant, on remarque que sa chair est blanche et par- semée de vacuoles comme une éponge. De Candolle dit qu'elle rougit légèrement quand on l'expose à l'air. Je n'ai pas eu l'occasion d'observer ce phénomène. M. Fries rapporte six espèces au g. Bovisla; mais il est dou- teux que les deux dernières(#. uterifbrmis F. et suberosa F. ) lui appartiennent. Quand même elles présenteraient des spores pédi- cellées, il faudrait encore les séparer, parce que leur peridium proprement dit est épais et d'une consistance subéreuse ; tandis que dans les Bovisla il est mince, papyracé. On devrait en former un nouveau genre, et mieux encore les rapporter au Mycenasirum que M. Desvaux vient d'établir. (Lév.) "BOWD1CHIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées, tribu des Sophorées , établi par MM. de Humboldt et kunth (JVov. gen. ci «p., VI, 376), et com- prenant un très petit nombre d'espèces de l'Amérique tropicale, dont le mieux connu est le B. virgilioides, HB. et K. (C. L.) "BOYVESIA (nom propre). bot. cr. — (Phy- cées). Ce nom, d'abord consacré par M. Gre- ville ( Sijn. Alg. ) à un nouveau genre de la tribu desChondiiées, a été depuis changé par le même phycologue en celui de Caloctadia. Voyez ce mot. (C. M.) "BOWIE A. bot. ph. — Nom d'un des sous- genres établis par Havvorth (in Philos, mag. 1824 , p. 299) dans le grand g. Aloe, de la famille des Liliacées. f-'oy. aloes. (A. P..) BOWLESIA (\V. Bowles, botaniste irlan- dais), bot. ph. — Genre de la famille des Ombelliféres , tribu des Orthospermées-Hy- ^Jrocotjlées, créé par Kuiz et Pavon (l''l. BOY 699 peruv. Prod., il, i. 34 ), renfermant 7 on R espèces indigènes de l'Amérique australe-. Ce sont des plantes herbacées annuelles , débiles, souvent couvertes d'une pubescenec rude; à feuilles subopposées, pétiolées, sim- ples , lobées ou dentées ; à ombelles pauci- flores , axillaires , simples : l'une d'elles , le. B. tenera, des environs de Monte-Video , est cultivée dans les jardins. (C. L.) BOYAU, bot. cr — Nom vulgaire d'une espèce du genre Chorda de Lamouroux, Fu- cus filum de Linné. BOYAUX, zool. — Voyez intestins. BOYAUX DE CHAT, annéi..— Nom vul- gaire des Tarels et des Tubipores. — En botanique, on nomme ainsi vulgairement une espèce d'Hydrophyte, l'Ulve intestinale , Ulvainiestinalis, qui se trouve dans les eaux douces, saumâtres et salées. BOYAUX DU DIABLE, bot. ph. — Nom vulgaire du Smilax Salsepareille aux An- tilles. BOYCININGA. rept. — Nom de pays d'une espèce de Crotale. (P. G.) *BOYKINIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Saxifragacées, formé par Nuttal (Joum. Acad. Philad., VII, 113), et renfermant plusieurs espèces découvertes dans l'Amérique boréale. Ce sont des plantes herbacées vivaces , à feuilles alternes , pal- matilobées, incisées-dentées, chaque dente- lure mucronée , portées par des pétioles comme stipulés à la base ; à fleurs petites , en corymbes ou en cymes. (C. L.) BOYMIA (nom propre), bot. ph. — Genre de Zanthoxylées établi d'après un ar- brisseau de la Chine , et dédié au Père Boym , jésuite polonais , auteur d'un petit ouvrage très rare, publié en 1656, à Vienne, sur les animaux et plantes de la Chine, sous le titre de Flora sinensis. Ses caractères sont les suivants : Fleurs diclines : les mâ- les encore inconnues , les femelles à calice court , 5-fide et à 5 pétales plus longs que lui, avec 5 étamines réduites à 5 petits rudi- ments squamiformes. Ovaires 5, portés sur un court gynobase , soudés intérieurement et en simulant un seul par leur rapproche- ment assez intime, partagés chacun sur leur dos par un sillon longitudinal, et contenant deux ovules superposés. Styles 5, rapprochés en un seul qui part du haut de l'angle in- terne des ovaires , et va en se dilatant de la, "00 BRA base au sommet que forme un stigmate dis- coïde, du centre duquel rayonnent cinq sil- lons. Autant de capsules soudées inférieure- ment entre elles, divergeant supérieurement, formant un angle en dedans , convexes en dehors, couvertes de tubercules glanduleux et s'écartant en deux valves dans lesquels l'endocarpe cartilagineux sedétachedu reste. Graines solitaires par avortement, globuleu- ses , dont le test est criblé de petites fossettes sous l'épiderme lisse qui le recouvre. Les feuilles sont opposées, à 2-3 paires de. folioles terminées par une impaire; les fleurs dispo- sées en cymes dichotomes. (Ad. J.) BOZUÉ. hou.. — Nom vulgaire de l'Am- pullaire ovale. BRABEIUM ou BRABEJUIVI (ft»*ff«o» , sceptre), bot. ph. — Genre de la famille des Protéacées- Nucamen lacées , tribu des Per- sooniées, établi par Linné [Mont. 168 ) sur une plante du Cap, cultivée dans les serres d'Europe. C'est un arbre à feuilles verticil- lées, dentées en scie ; les fleurs, disposées en épis, sont fasciculées-ternées, ou plus nom- breuses , embrassées par une bractée com- mune; plusieurs restent simplement mâles, par l'effet de l'avortement des ovules. Le péri- gone est en 4-phyile, régulier ; des squamu- leshypogynes.connéesen une sorte dégaine, accompagnent les 4 élamines ; le style est filiforme, à stigmate vertical. Le fruit est un drupe sec, monosperme. (C. L.) BRABYLA, Linn. bot. ph. — Synonyme de Brubeium. *BRACH ANTnEMUM (|3paXvç, court; av- Ocuov, synonyme de SvOoç, fleur), bot. ph. — Ce genre est voisin des Leucanihemum , et fait partie des Composées, tribu des Sénécio- nidées. Il a pour caractères , d'après M. De Candolle : Capitule multiflore (25), radié. Ligules femelles 5-6, courtes, obovales, obscu- rément tridentées , jaunes ainsi que les fleu- rons du disque qui sont hermaphrodites et pourvus d'un tube cylindracé. Réceptacle subconvexe, alvéolé. Involucre imbriqué , formé d'un petit nombre d'écaillés, dont les in- térieui es très obtuses sont munies d'un large bord transparent. Rameaux du style privés d'appendices. Fruits triangulaires , glabres , dépourvus d'aigrette, et surmontés d'un petit disque épigyne. — Ce genre ne renferme qu'une seule espèce indigène des déserts delà Soongarie. (J. D.) BRA 'BRACHÉLIE. Brachelia (/3paXv.:, court1 ins. — Genre de Diptères établi par M. Ro- bineau-Desvoidy dans son ouvrage sur les Myodaires, et qu'il place dans la famille des Calyptérées , tribu des Entomobies , section des Microcérées. Ce genre est fondé sur une seule espèce provenant du cap de Bonne-Es- pérance , et faisant partie de la collection de M. le comte Dejean, qui l'avait reçue de La- treille : ce dernier l'avait étiquetée Taçhina Weslermanni. (D.) BBACHÉLYTRES. P.rachelytra (ftwawç, court; tlvTpov, élytre ou étui), ins. — Famille des Coléoptères pentamères, ainsi nommée , parce que toutes les espèces qu'elle renferme ont leurs ély 1res plus ou moins courtes. Cepen- dant ce caractère se retrouve également dans plusieurs genres qui n'en font pas partie, et nous citerons entre autres les Molorches cl les Atractocères, chez lesquels il est très pro- nonce. C'est ce qui a déterminé M. Erichson, dans sa Monographie de cette famille, à sup- primer la dénomination de Brachélytres , et à intituler son ouvrage Centra et specie.i Staphylinorum , etc., la famille dont il s'a- git correspondant en effet à l'ancien genre Staphylinus de Linné. Mais , bien que dans ce Dictionnaire nous suivions la méthode de l'auteur allemand que nous venons de citer, comme la plus récente et la plus au niveau des progrès de la science , nous avons cru devoir conserver la dénomination de Bra- chélytres , attendu que depuis sa création par Latreille , elle a été adoptée par tous les entomologistes français, et a pré- valu sur celle de Slaphyliniens , qu'on avait voulu y substituer. D'ailleurs il est bon d'observer que si l'on appliquait dans toute sa rigueur le principe émis par M. Erichson à tous les noms de familles , de tribus et de genres, qui ont une signification en entomo- logie, il faudrait les changer presque tous. De toutes les familles de Coléoptères, celle des Brachélytres est une des plus difficiles à étudier, à cause du grand nombre d'espèces presque microscopiques ou peu caractérisées qu'elle renferme , aussi fallait-il joindre , comme l'auteur allemand, beaucoup de pa- tience à une grande sagacité d'observation pour en entreprendre la monographie , et la conduire à bonne fin. A la vérité , la route lui avait été aplanie par plusieurs entomo- logistes distingués, tels que Paykull [Mono- BRA BKA -01 graphia Staphylinorum suecica,\S0O), firaven- horst ( Monogr. micropterorum, J806), Man- nerheim (Précis d'un nouvel arrangement de la famille des Brachélytres , 1830), et Nord- inami (Symbola ad monographiam Staphylin., 1837) ; mais aucun de ces auteurs ne possé- dait un assez grand nombre d'espèces pour fonder une classification applicable à toutes celles qu'on connaît aujourd'hui. Il existait donc à cet égard une lacune que M. Erich- son s'est chargé de combler, après avoir ras- semblé le plus de matériaux possible, c'est- à-dire après avoir fait un appel aux entomo- logistes les plus riches en Brachélytres , et qui se sont empressés d'y répondre. Ainsi il a pu opérer sur une base beaucoup plus large que celle sur laquelle ses devanciers avaient travaillé , et donner par conséquent une méthode sinon plus naturelle , du moins d'une application plus générale que toutes celles qui l'ont précédée. Les bornes qui nous sont prescrites ne nous permettent pas de présenter ici une analyse complète de cette méthode ; nous nous bornerons à en faire connaître les principales bases. L'auteur par- tage d'abord les Brachélytres en deux gran- des divisions : l'une de ceux dont les stigma- tes du prothorax sont visibles, l'autre de ceux chez lesquels ils sont cachés. La première se compose de 3 tribus , qui sont : les Aleocha- rini, les Tachyporini et les Staphylini ; la se- conde en renferme 8 , qui sont : les Pœde- rini, les Pinophilini , les Steinini, les Oxyte- lini, les Piestini, les Phlœoeharini, les Oma- lini et les Proteinini. Dans ces onze tribus sont répartis 113 genres , fondés principale- ment sur les parties de la bouche. Nous ren- voyons à chacune de ces tribus , auxquelles nous avons conservé l'ancienne terminaison en ide , pour connaître les noms des genres qu'elles contiennent respectivement , ainsi que les caractères sur lesquels elles sont fon- dées.— M. Lacordaire et M. le comte de Cas- tclnau réunissent les Élaphiens aux Bra- chélytres. Il est certain qu'abstraction faite des articles des tarses , dont beaucoup d'en- tomologistes ne tiennent plus compte aujour- d'hui dans leur classification , ces deux fa- milles ont entre elles la plus grande analogie ; mais il n'en est pas de même de celle des Palpeurs de Latreille, que M. de Caslelnau comprend également comme sous -famille parmi les Brachélytres. Les Palpeurs ont l'abdomen entièrement caché par les élytres, et ne peuvent parla même entier dans une famille dont le principal caractère est préci- sément d'avoir cette partie du corps plus ou moins découverte. Au reste , ce qui frappe le plus, au premier coup d'œil, dans la majeure partie des espèces de cette famille, c'est uni- forme très allongée, aplatie; une tête large, avec des antennes courtes et des mandibules fortes et avancées ; un prothorax court; un abdomen très long, et couvert seulement en partie par les élytres, qui sont plus ou moins courtes et tronquées carrément ou oblique- ment à leur extrémité ; des pattes médiocres et assez grêles , avec les tarses antérieurs or- dinairement dilatés. — Ces Insectes sont tous très agiles , et volent pour la plupart assez bien ; néanmoins ils font assez rarement usage de leurs ailes. Celles-ci , quoique pro- tégées par des élytres très courtes , sont ce- pendant très longues quand elles sont déve- loppées, et se trouvent, dans l'état de repos, pliées sur elles-mêmes en trois ou quatre par- ties. Presque tous les Brachélytres, surtout les grandes espèces , ont l'habitude de rele- ver en courant leur abdomen , et quelques petites, parmi les Aléocharides, le ramènent si complètement sur leur dos , qu'elles ont alors une forme presque globuleuse. Cette partie de leur corps est extrêmement flexi- ble, et c'est à l'aide des mouvements qu'ils lui donnent qu'ils font rentrer leurs ailes sous les élytres, lorsqu'ils cessent de voler. Leur anus est garni de deux vésicules coni- ques, velues, que l'insecte fait sortir à vo- lonté, et d'où s'échappe une vapeur très sub- tile et très odorante. Les espèces qui vivent de matières animales ou végétales décompo- sées exhalent une odeur de musc particulière à tous les Coléoptères nécrophages. Les Brachélytres sont en général très vora- ces, et les esp. de chaque tribu ont une ma- nière de vivre assez uniforme. On les trouve dans les cadavres, le fumier, les matières ex- crémentielles, les plaies des arbres, les Bolets, et sous les écorces. Quelques uns ne fré- quentent que les fleurs , et un petit nombre vit en société avec une esp. de Fourmis, la Formica rufa Fabr. Leurs larves ressem- blent beaucoup à l'insecte parfait , vivent dans les mêmes endroits, et se nourris- sent des mêmes matières que celui-ci ; mais il est assez rare de les rencontrer, et l'on 702 BRA n'en connaît encore qu'un petil nombre. Elles sont très agiles, et se changent en nymphes immobiles comme celles des autres Coléoptères. — M. Léon Dufour a étudié l'a- natomie des Brachélytres dans les g. Sia- phylinui et Parleras, et il a trouvé que leur tube intestinal différait très peu de celui des Carabiques, dont ils ont en effet la manière de vivre. ( Voyez ces deux mots pour plus v, bras). syst. — Genre établi par Muller avec sa si- gnification actuelle , bien différente de celle que lui avaient donnée Hill et Pallas, qui dé- signaient ainsi des Vorticelles. Le genre de Muller, plus ou moins restreint, a été adopté par tous les micrographes qui l'ont suivi. Il comprend des animaux à carapace en forme d'utricule déprimée ou de fourreau court , dentée en avant et largement ouverte, pour laisser sortir les lobes ciliés de l'appareil ro- tatoire , souvent dentée ou armée de pointes en arrière, et également ouverte pour le passage d'une queue articulée que termine une paire de doigts ou de stylets articulés. Les Brachions sont pourvus de mâchoires articulées et digitées à leur bord libre ; ils montrent presque toujours au-dessus des mâchoires un point rouge qu'on a pris pour un œil ; ils portent long-temps attaché à la naissance de la queue leur œuf, qui est pro- portionnellement très volumineux. Ceux des Brachionsde Muller, qui ne présentent pas cet ensemble de caractères, ont été reportés dans les autres genres de la famille des Brachio- niens. Les vrais Brachions sont longs de 2 à 4 dixièmes de millimètre, et vivent dans les eaux stagnantes. (Duj.) BRACHION IDES. syst. — Famille de l'ordre des Crustodés de M. Bory de Saint- Vincent, parmi ses Microscopiques. Celte fa- mille comprend des animaux revêtus d'une enveloppe résistante ou d'une cuirasse , et ayant le corps muni postérieurement de. queues ou d'appendices , et antérieurement de cils vibratiles. Cette famille comprend 704 IiRA 9 genres divisés en 2 sections , savoir : les g. Brachion, Siliquelle, Kératelle, Tricalame et Troboskidie , qui ont 2 organes rotatoires distincts, et les g. Testudinelle , Lépadelle , M) tiline et Squatinelle , dont les cils vibra- tiles ne se développent jamais en 2 rotatoires complets et distincts. (Dui.) "lîRACHIONIEIVS. Brackionœa. svst — Famille de Systolides nageurs cuirassés , comprenant des animaux de formes diverses; les uns presque orbiculaires, déprimés, les autres ovoïdes ou cylindriques ou compri- més , revêtus d'une cuirasse membraneuse d'une ou de deux pièces, souvent munis de pointes saillantes ou d'appendices résistants, fixes ou mobiles. Leur bouche est munie de mâchoires, et précédée par un vestibule dont les parois ciliées se prolongent plus ou moins en lobes garnis de cils vibratiles , offrant l'apparence de roues dentées en mouvement. Les uns sont sans queue , les autres ont une queue articulée , simple ou bifurquée. La famille des Brachioniens de 31. Dujardin cor- respond assez exactement au genre Brachion de Millier, et se divise en dix genres, savoir : Ptérodine, Anourelle, Brachion, Lépadelle, Euchlanis, Dinocharis, Salpine, Colurelle , Batule, Polyarlhre. 31. Ehrenberg divise ces mêmes animaux en ses 2 familles des Eu- clilanidota et des Brachionœa ou Zygotroques cuirassés , cette dernière comprenant les genres JYoteus, Anurœa, Brachionus et Pie- rodina. (Duj.) " BR ACHIOPITHÈQUE. Brachiopithecus (jSoa^tuv, bras ; 7rt'9/)xo; , singe), mam. — M. de Blainville réunit sous ce nom généri- que les Orangs et les Gibbons ( voyez ces mots), dont un des caractères communs est d'avoir les membres antérieurs fort longs. M. Hollard , dans ses Nouveaux éléments de zoologie, p. 575, a adopté cette dénomina- tion. (P. G.) BRACHIOPODES. Brach ivpoda ( /3pocXi'wv , bras; irov;, pied), moll. — Ce nom, qui ré- ponde celuideConchifèresde Lamark, et de Palliobranches de M. de Blainville, a été créé par M. Duméril [Zool. anal., 1806), et adopté ensuite par Cuvier pour des 3Iollusques à co- quille bivalve, privés de locomotion, et fixés àdes corps solides. Ils offrent pour caractères : Un manteau à deux lobes toujours ouverts ; des branchies consistant en de petits feuillets rangés autour de chaque lobe de la face in- BRA terne; pas de pieds, mais deux bras charnus, ciliés et rétractiles; la bouche entre les ba- ses des bras et l'anus sur un des côtés ; deux cœurs aortiques, et un canal intestinal re- plié autour du foie. Les organes de la géné- ration et le système nerveux sont peu connus. Les g. qui composent la classe des 31ollus- ques brachiopodes sont, suivant les coupes proposées par M. Deshayes, les Lingules, les Térébratules, lesSpirifères, les Strygocépha- les, les Productes, les 31ages et les Orbicules, dont les Coquilles adhèrent par le moyen d'un pédoncule fibreux, et les Thécidies, les Cranies et les Calcéoles, qui sont fixées par une de leurs valves , et quelquefois libres à l'état adulte. On trouve assez rarement les Brachio- podes à l'état vivant; mais on en connaît un grand nombre de fossiles. (C. d'O.) 'BRACHIOPTÈRES (/3p«x'û,v. bras S «*- pov, aile, nageoire), poiss. — Nom donné par 31. de Blainville à une famille de Poissons renfermant ceux dont les nageoires sont pé- diculées. (C. d'O.) *BRACHOCÈRES. Brachocera. ins. — 31. 31acquart désigne ainsi l'une des deux grandes divisions établies par lui dans l'or- dre des Diptères : elle comprend tous ceux qui ont les antennes plus ou moins courtes, comparées à celles des Némocères , qui for- ment l'autre division. Les Brachocères se partagent ensuite d'après le nombre de soies dont se compose leur trompe ou suçoir, en Hexachœtes, Tetrachœtes et Dichœtes. foyez ces mots , où nous entrons dans plus de dé- tails. (D.) "BRACHONYX et BRACONYX (/3PaXv<; , court; ow£, ongle), ois. — Genre formé par Swainson dans sa sous-famille des Aluudinœ, répondant aux Alouettes de Cuvier, sur une espèce africaine, l'Alouette bateleuse- de Le- vaillant, Afr., pi. 194. 31. G. R. Gray [lAst of ilie gênera ) remplace ce nom générique de Brachonyx, déjà employé en entomologie, par celui de Corypha (G. R. Gray). Ce g., qui ne contient que l'esp. type, fait partie de la 2' section de notre g. Alouette , celle que nous avons nommée Alouettes petites voi- lières et percheuses. (Lafr.) *BRACHONYX (j3p*xûç, court ; ô'vuÇ, on- gle), ins.— Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides, ordre des C.ona- BRA locères, division des Érirhinides , établi par Schœnherr aux dépens du genre Rhynchœ- nus , Fabr. Ce genre , adopté par M. Dejean dans la 3e édition de son Catalogue, ne ren- ferme qu'une seule espèce , le Rhynchcenus indigenus de Gyllenhal , qui se trouve en Suède , en Norwége et en Allemagne. (D.) 'BRACHYACANTHA ( fc*xyi , court; «xavOa , épine] . ijns. — Genre de Coléoptères trimères , établi par M. Chevrolat avec les Coccinella dmlipes , bisquinque-pualulata et ursina de Fabricius , originaires des États- Unis. M. Dejean , qui adopte ce genre dans son Catalogue, en mentionne dix espèces de l'Amérique septentrionale et méridionale. Ce genre est assez voisin des Scymnus ; mais, au lieu d'être velu , il est glabre. La tête en est large, et les yeux en sont gros et distants. Ce qui le fait reconnaître aisément , c'est une épine très aiguë, située extérieurement prés de la base des jambes antérieures. (C.) BRACHYACHYRIS. bot. fh. — Syno- nyme de Brachyris. BRACHYANTHEMUM. bot. ph.— Voyez BRACHANTHEMUM. *BRACHYASPISTES (|3paXvç, court ; â=r- TtiaTYjç, écussonné). ins. — Genre de Coléop- tères tétramères, famille desCurculionides, ordre des Gonatocères, division des Brachy- dérites , créé par Schœnherr, et placé par lui après le genre Asiycus, avec lequel il a beau- coup d'affinité ; mais il porte un écusson court et transverse, tandis que l'écusson du précédent est triangulaire et fort aigu par le bas. L'espèce qui a servi de type à l'auteur a été nommée par lui B. femoralis; elle provient des Indes orientales. Depuis , M. Perrotet a rapporté des Neel-Gherries 4 esp. qui ren- trent dans ce genre ; l'une d'elles est de cou- leur fort tranchée, et une autre est couverte d'écaillés diamantées très brillantes. (C.) 'BRACHYBAMUS (0paxv'ç, court ; %i*, pas), ins. — Genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Curculionides, ordre des Go- natocères , légion des Mécorhynchides de Schœnherr ( Syst. Cure, t. III , p. 330 , g. 215 ). Ce g. , créé par Germar, a été adopté par M. Schœnherr, qui le place entre les Bra- chonyx et les Bradybalus. Ses tarses sont courts , larges , leur pénultième article est bilobé; mais le caractère qui le distingue surtout des g. les plus voisins, c'est que ces tarses n'ont qu'un seul ongle. L'espèce dé- T. II. BRA ?or> crite a été nommée B. elecius Gr. ; elle a été trouvée dans les environs de Boston , et n'a pas plus de 0m,002 de longueur. (C.) BRACHYCARP^EA (j3paXvÇ , court ; x«p- 7™?ov, fruit), bot. pji. — Genre de la famille des Crucifères-Diplécolobées, tribu des Sé- nébiérées, formé par J'eCandolle {Syst., II, 698 ) sur l'Heliophila flava L. fils. Il ne ren- ferme que cette plante. C'est un arbrisseau du Cap, glabre, à rameaux grêles, garnis de feuilles oblongues ou linéaires , très entiè- res , mucronées ; à fleurs grandes , jaunes ou pourprées. (c. L.) 'BRACHYCENTRUM (/3P«xvS, court; xt'vrpov , aiguillon ). bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées-Mélastomées, tribu des Lavoisiérées , formé par Meisner {Gen., 114) aux dépens du Rkexia excelsa de Bon- pland , et ne renfermant encore que cette espèce. (c. L.) * BRACHYCÉPHALE. Brachycephalus (0paxw?, court; xtcpaLo, tête), rept. — C'est un genre fort singulier de Batraciens voisins des Crapauds , établi d'abord par M. Fitzin- ger sous le nom que nous adoptons ici , et nommé ensuite Ephippiger, c'est-à-dire Porte- selle, par feu M. Th. Cocteau , qui a donné sur ces petits Reptiles des détails fort intéres- sants. On ne connaît qu'une seule espèce de Bra- chycéphale (Bufo ephippium Spix., Ephippi ger A'pixii , et auranliacus Coct. ), petit Bu- foniforme du Brésil et de la Guiane. Cet animal manque de parotides , et sa mem- brane du tympan n'est pas visible à l'exté- rieur ; il n'a pas de dents palatines, et ce qui constitue surtout son caractère distinctif, c'est qu'il présente à la région dorsale une sorte de petit bouclier, dont on retrouve un rudiment chez certains Ceraiophrys , et qui est une ossification du derme à cet endroit. Cette partie osseuse, au-devant de laquelle est une autre petite plaque de même nature, laisse entre elle et les apophyses transverses des vertèbres un canal pour le passage des muscles supérieurs à la colonne vertébrale, et les apophyses transverses des quatrième et cinquième vertèbres sont seules soudées par leurs extrémités aux bords de la plaque clypéale. On a considéré celle-ci comme une expansion des apophyses épineuses qu'elle recouvre ; mais il est beaucoup plus ration- nel d'y voir une pièce dermato-squelétique , 45 706 BRA c'est-à-dire un encroûtement osseux d'une partie de la peau. Le dessus de la tête du Brachyeéphale offre aussi une disposition analogue. Les doigts de cet animal méritent aussi d'être signalés : trois seulement à cha- que patte sont bien développés ; le quatrième des antérieurs , les quatrième et cinquième des postérieurs consistant en simples tuber- cules si petits , que Spix , Fitzinger et Wa- gler ont décrit les Brachycéphales comme des Batraciens tridactyles ; et c'est en leur reconnaissant quatre doigts antérieurement et cinq en arrière, que M. Cocteau fut con- duit à faire des animaux qu'il observait un genre distinct de celui qu'avait établi M. Fit- zinger. MM. Duméril et Bibron ont rectifié depuis ce point de synonymie. (P. G.) BRACHYCERCUS ( ^paXv? , court ; xépxoç, queue), ins. — Nom employé par M. Curtis pour désigner un g. de la famille des Èphémérides, de l'ordre des Névroplè- res, ayant déjà reçu de M. Burmeister la dé- nomination d' Oxycypha. (Bl.) BRACHYCÈRE. Brachycerus ( f3p«x^ . court; x/pas, corne), ins.— Genre de Coléop- tères tétramères , famille des Curculionides , ordre des Gonatocères, division des Brâchy- cérides, établi par Fabricius , et adopté par tous les autres entomologistes , y compris Schœnherr, dont nous suivons ici la méthode. Les Brachycères ont le corps ovale ou globu- leux, presque toujours couvert d'aspérités ou de rugosités très variées ; les élytres soudées embrassant les côtés de l'abdomen , et sans ailes en dessous; les antennes plus cour- tes que la tête, presque droites , et grossis- sant de la base au sommet; la tête incli- née, allongée en forme de trompe épaisse, et enfin les tarses filiformes et dépourvus de houppes. Ce g. se distingue des autres Curculionites, non seulement par son organisation , mais par la manière de vivre de toutes les espè- ces qui le composent. Les Brachycères ne fréquentent pas les fleurs, et ne se trouvent jamais, comme les autres, sur les arbres ou sur les plantes. On les rencontre toujours à terre ou grimpant avec peine contre les murs ou les rochers ; car, bien qu'en com- pensation du défaut d'ailes la nature leur ait donné des pattes assez longues et très fortes, relativement à leur corps, ils ne se meuvent qu'avec beaucoup de lenteur. Ces BRA Insectes ne se trouvent que dans les contrée* chaudes et arides de l'ancien continent ; jus- qu'à présent l'Amérique et la Nouvelle- Hollande n'en ont fourni aucun. Schœnherr en décrit ou désigne 1 12 espèces, dont le plus grand nombre appartient à l'Afrique. Parmi celles qu'on trouve en Europe, nous citerons le B. algirus Fabr., qui habite à la fois l'Al- gérie et les côtes de la Provence, et le B. un- daius Oliv., qui est très commun dans les en- virons de Marseille , et dans la ville même, où je l'ai pris en quantité contre les murs des rues qui avoisinent la campagne. On ne connaît pas encore les larves de ces Insectes; mais bien que tout fasse présumer qu'elles vivent dans l'intérieur de la terre , on est encore à concevoir quelle substance nutritive elles peuvent y trouver, vu l'ari- dité des lieux où l'on rencontre l'insecte par- fait. (D.) *BRACHYCÉRÉES. Brachyceratœ. ins. — Nom donné par M. Robineau-Desvoidy à une section de ses Myodaires qui se compose des g. Miltoyramma , Megœra et Amobia, et qui rentre dans la tribu des Musci- des-Créophiles de M. Macquart. Voyez ces mots. (D.) *BRACHYCÉRIDES. Drachycerides. ins. — Schœnherr désigne ainsi la 1" division de ses Gonatocères dans la famille des Curcu- lionides, et qui a pour type le g. Brachyce- rus (voyez ce mot). Cette division ne se com- pose que de deux g.: Brachycerus déjà nommé, et Microcerus. (D.) 'BRACHYCIIITON ( /3paXv? , court ; x<~ twv, tunique). bot..ph. — Un des sous-gen- res indiqués par Schott et Endlicher ( Me- telh, 34 ) dans le g. Steradia de Linné. Il ne renferme qu'un arbre de la Nouvelle-Hol- lande tropicale ; à feuilles arrondies , très amples, sublobées ; à fleurs grandes, parse- mées de points assez apparents ; elles sont so- litaires et paraissent dans l'aisselle des feuil- les, qui tombent de bonne heure. (C. L.) *BRACHYCLADOS (Pp*xv'ç, court; 4*- Sôç, rameau), bot. ph. — Ce g. fait partie de la tribu des Mutisiacées parmi les Com- posées. M. Don, qui l'a établi, lui assigne pour caractères: Capitule multiflore, hétéro- game, radiatiforme. Involucre muni inté- rieurement de bractéoles et composé de 5 fo- lioles ou écailles ovales-lancéolées, acumi- nées, carénées. Réceptacle nu. Fleurons du BRA BRA 707 rayon I -sériés, femelles, par avortenient des étamines dont on trouve les rudiments , bilabiés ; lèvre extérieure en forme de ligule, l'intérieure linéaire, bifide, révolutée. Fleu- rons du disque hermaphrodites, tubuleuv , bilabiés : lèvre extérieure 3-dentée , l'inté- rieure bipartie. Étamines à filets glabres; anthères munies de soies plumeuses à la base. Styles des fleurons de la circonférence entière obtus , recourbés ; ceux des fleurons du disque bifides, à lobes courts , coniques. Fruits cunéiformes, 5-gones, tronqués, cou- verts de papilles et couronnés d'une aigrette persistante, composée de plusieurs rangées «te soies capillaires , scabres, et de couleur cendrée. — Ce g. ne renferme qu'une seule espèce, qui habite les Andes de Mendoza. C'est un arbrisseau très rameux et raide, cou- vert de feuilles également raides, linéaires, entières , fasciculées et terminées par une petite pointe. Les capitules sont solitaires. (J. D.) "BRACHYCOME (/3p«xv'î> court; xorf , chevelure.) bot. ph. — Ce g. a été fondé par Cassini, pour plusieurs plantes de la Nou- velle-Hollande , qui ont le port des Pâque- rettes , et près desquelles il doit venir se classer. Il fait partie des Composées-Astéroï- dées , et présente pour caractères : Capitule multiflore, hétérogame. Fleurs du rayon li- gulées, femelles, 1-sériées; ceux du disque tu- buleux , 5-dentés , hermaphrodites. Récep- tacle conique, dépourvu de paillettes, légè- rement alvéolé. Involucre campanule, formé par un petit nombre de folioles , ou mieux d'écaillés membraneuses sur les bords. Fruit comprimé latéralement, tronqué, couronné d'une aigrette très courte. — Les Brachyco- mes sont des herbes vivaces , portant des feuilles pinnatilobées, et des capitules à dis- que jaune et ornés de rayons blancs. (J. D.) " BRACHYCORYNA ( /3p«x«î , court ; xopvvn, massue), ins. — Genre de Coléoptè- res télramères, famille des Cycliques, tribu des Hispoides, établi par M. Dejean dans son Catalogue, sur une espèce originaire de Co- lombie, qu'il nomme B. pumiia. (C.) BRACHYCORYS , Schrad. ( 0paXvç , court; xopuç, casque), bot. pu. — Un des sy- nonymes du genre Lindenbergia. (C. L.) 'BRACHYCORYTHIS (/VXu; . court i xopvQo; , casque), bot. pu. — Famille des Orchidées , tribu des Ophi ydées. Genre éta- bli par M. Lindley ( Ce», et sp., 303) pour une plante trouvée au cap de Bonne-Espé- rance , par M. Drège , et qui offre les carac- tères suivants : Le calice presque globuleux est oblique ; le sépale supérieur est convexe,, et beaucoup plus petit que les deux latéraux, qui sont libres. Les intérieurs sont dressés , un peu obliques à leur base, ovales , obtus, plus épais vers leur milieu , deux fois plus longs que le sépale supérieur, et de moitié plus courts que les sépales latéraux externes. Le labelle est coriace, concave à sa base, di- laté et à 3 dents à son sommet; il est plus grand que les sépales latéraux externes. L'an- thère est dorsale, pédicellée, attachée au stig- mate qui est très grand et caché en partie dans la cavité que le labelle présente à sa base. Cette anthère à 2 loges contient 2 masses polliniques dont les rétinacles sont nus. Ce g. ne se compose encore que d'une seule espèce. (A. R.) 'BBACHYDEREA. bot. ph.— Section du g. Crépis. (J. D.) *BRACHYDERES (Pp^vç, court; S fa, cou), ms. — Genre de Coléoptères télramè- res, famille des Curculionides ..ordre des Go- natocères , division des Brachydérites , établi par Schœnherr aux dépens du g. J\raupactii.s, Még., et Tliy tacites, Germ. Ce g. a été adopté par M. Dejean , qui y rapporte 14 esp., dont 10 d'Europe, 1 du cap de Bonne-Espérance , 1 de Sibérie, 1 des Indes orientales, et 1 de la Perse occidentale. Nous n'en citerons qu'une comme type du g. : c'est le B. lusita- niens Fabr., qui se trouve en Portugal et dans le midi de la France. (D.) "BRACHYDÉRITES. Brachydérites. ins. — M. Schœnherr désigne ainsi la 4e division des Gonatocères, dans sa famille des Curcu- lionides , ayant pour type le g. Brachyderes. 11 se compose de 48 g. , répartis en 2 sections ; la lre en renferme 9 , qui ont pour caractères communs : Corps aptère, le plus souvent court, ovale ou ovale-oblong dans quelques uns; épaules de la plupart arrondies ou ob- tuses, non saillantes. La 2' en comprend 39, dont les caract. communs sont : Corps al- longé ouoblong, ailé chez la plupart ; épaules- plus ou moins anguleuses, ou saillantes. (D.) BRACHYDIRUS (|3p«xvs , court ; S fa, cou), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, de la famille des Brachélylres, établi par M. Nordmann , et adopté seulement gai ?08 BRA BRA M. Erichson comme subdivision du g. Sta- phylinus, dont il forme la 3' famille, à la- quelle il rapporte 3 espèces , qui sont : B. xanthocerus Nordm., du Brésil ; Slaphyl. ve- litaris Erichs. , du même pays, et Siupk. testaceus Erichs., de la Colombie. (D.) BRACHYELYTRUM | /3paXv'? , court ; HviTpov, enveloppe), bot. ph. — Famille des Graminées. Le g. ainsi appelé par Palisot de Beau vois {Agrostog., p. 39) est le même que le Muhlenbergia de Schreber. (A. R.) *BRACHYGEIViIUS(j3paXv;, court; y/w5, menton, mâchoire). i»s.— Genre de Coléop- tères hétéromêres , famille des Mélasomes , établi par M. Dejean , et qui correspond à celui fondé antérieurement par M. Guérin (Mag. de zoologie, 1834 , pi. 103) , sous le nom de Gyriosomus. (D.) *BRACHYGLOSSE. Bmchyglossa (jSpoc- xvç, court; ylZaoa, langue). Ins.— Genre de Lépidoptères crépusculaires , de la tribu des Sphingides, établi par 31. Boisduval dans son court ; yiÙTToc , langue, languette), bot. ph. — Genre établi par Forsler , et faisant aujour- d'hui partie de la tribu des Eupatoriées , dans la famille des Composées. Ses caract. sont: Capitule pluriflore (9-10), hétérogamie; fleurs du rayon 1 -sériées, femelles, très cour- tes.ligulées ou obliquement tubuleuses, sou- vent moins longues que le disque ; celles de ce dernier tubuleuses , 5-dentées, hermaphro- dites. Réceptacle nu. Involucre oblong , ca- liculé et formé d'une seule série d'écaillés linéaires. Styles des fleurs du rayon, sail- lants , recourbés , obtus , renflés en massue au sommet ; ceux du disque inclus presque entiers. Fruits oblongs, surmontés d'une ai- grette, composés de soies très denses, raides, soudées à la base en une sorte d'anneau. — Les Brachyyloltis sont toutes indigènes de l'Australie. Ce sont des arbres garnis de feuilles alternes, ovales, tomenteuses en des- sous , et offrant des capitules disposés en corymbe. (J. D.) 'BRACHYGNATHUS (PpaXvç, comi ; yva- 8oç, mâchoire), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques , tribu des Panagéides de Hope, établi par Perty, et qui correspond à celui établi antérieurement par Oberleitner sous le nom d'Eurysoma , et adopté par M. Dejean , qui en a publié les caractères dans son Species. (C.) *BRACHYL^E\A (/3paXv?, court; }a~va, surtout , enveloppe), bot. ph. — Ce genre a été établi par M. R. Brown aux dépens des Baccharis , dont il diffère en partie par son involucre imbriqué, composé d'écaillés co- riaces ; par son réceptacle nu ; par ses fleurs dioïques : les mâles à anthères saillantes , munies d'appendices basilaires ; les femelles plus étroites, à limbe 5-fide, munies de fila- ments stériles , de stigmates linguiformes , glabres ; par l'aigrette , dans les deux sexes, formée de soies scabres. — Les Brachylœnu habitent le cap de Bonne-Espérance. On en cultive une espèce dans les jardins de bota- nique, sous le nom de Baccharis neriifolia. (J. D.) *BRACHYLEPIS (/3pocXvç, court; Ws % écaille), bot. ph. — Genre de la famille des Asclépiadacées-Asclépiadées vraies, créé par Hooker et Arnott (Journ. of bot., 290) sur un arbrisseau péruvien , subvalubile , pubes- cent; à feuilles opposées, membranacées , cordiformes ; à fleurs en corymbes dont les pédoncules axillaires. Calice 5-parti ; corolle rotacée ; couronne staminale 5-phylle , très courte, obtuse , entière ; anthères terminées par un appendice membranacé ; pollinies claviformes fixées au sommet , pendantes ; stigmate allongé , bifide. Deux autres g. ont aussi reçu ce nom : l'un établi par Wight et Arnott et synonyme du g. Comacchinia , Endl. ; l'autre créé par C.-A. Meyer et synonyme du g. Anabasis, L. (C. L.) BRACHYLOBOS ( |3paXv5 , court ; Xogo'ç , gousse), bot. ph — Une des sections indiquée» par De Candolle dans le genre NaUurtium, R. Br. , et caractérisée principalement par une silicule très courte. (C. L.) BRACHYLOPHE. Bracltyloplms (/îp«XvV BRA BRA 709 court; \ôft>i, crête), rkpt. — L'Iguane à bandes, décrite par M. Al. Brongniart dans le Bulletin de la Société philomatique , est la seule espèce de ce genre. C'est un animal de la Nouvelle-Guinée et de quelques îles de l'O- céanie, entre autres de Tongatabou. MM. Du- méril et Bibron placent les Brachylophes parmi les Iguaniens pleurodontes, et les ca- ractérisent ainsi : Peau de la gorge lâche , un peu pendante longitudinalement; plaques céphaliques très petites , polygones , égales , aplaties ; écailles de la partie supérieure du tronc granuleuses. Des dents palatines ; dents maxillaires dentelées sur les côtes ; une seule série de pores sous chaque cuisse ; une crêle très basse tout le long du dos. Queue très longue, très grêle, comprimée à sa base , arrondie dans le reste, de son éten- due, garnie de petites écailles égales, caré- nées, imbriquées et sans crête. (P. G.) 'BKACHYLOPHIS (J?PotX^ç, court; àoepoç, huppe), ois. — Sous-genre formé par Swain- son dans sa sous-famille des Picianœ, ré- pondante la famille des Pics, et faisant partie de son g. Malacolophus. Le g. Brachylophus et les autres sous-genres de Malacolophus , Swains., auquel on rend son nom plus an- cien de Celeus, Boié, faisant partie de la sous- famille des Céléinées , seront décrits à son article , les genres et sous-genres de Swain- son étant devenus des sous-familles aujour- d'hui. Voy. CÉLÉINÉES. (LAFR.) 'BRACHYMENIUM (frax"?, court; Vov, membrane), bot. cr. — (Mousses). Ce genre, de la division des Mousses acrocarpes, a été créé par M. Hooker pour des espèces du Né- paul , qu'a publiées le premier M. Schwae- grichen , dans ses Suppléments au Species Muscorum d'Hedwig (Sttppt., II, p. 131, t. 135). Ce n'est pas sans contestation qu'il a été adopté, et plusieurs botanistes font en- core aujourd'hui quelque difficulté pour le reconnaître. Sprengel , dans des notes ma- nuscrites que je trouve sur un exemplaire qui lui a appartenu , dit que c'est un Bryum in- complet (Bryum mancum). M. Endlicher le réunitau g. P ty chostomum, Horns., que n'ont pas respecté non plus MM. Bruch et Schim- per, et dont ils font un Bryum; en sorte qu'on en viendrait à donner quelque crédita l'opinion de Sprengel , que, pour ma part, je crois fort erronée. Tous ces jugements si divers sur un même sujet viennent de ce qu'on n'a considéré dans ce* Mousses que le seul péristome , négligeant tout à la fois l'habitat, le mode de végétation, enfin les au- tres caractères qui en font un genre fort na- turel. "Voici comment on peut le décrire : Pé- ristome double; l'extérieur composé de 1(> dents linéaires, lancéolées, se redressant ou se recourbant même quelquefois en dehors par la sécheresse ; l'intérieur consistant en une membrane blanche ou jaunâtre, dressée ou horizontale, plissée ou lisse, et divisée au sommet , tantôt irrégulièrement (erosa) , tantôt en 16 cils souvent eux-mêmes déchi- quetés. Capsule égale, obovale, obpyriforme ou oblongue, longuement pédonculée, dres- sée , pendante dans une seule espèce ( B. pendulum Nob. ) , et munie d'un anneau. Opercule conique, court et très obtus. Coiffe en capuchon. Fleurs monoïques en tête ou en disque, terminales, ou devenant latérales par les innovations que pousse la tige. Les fleurs mâles sont composées de plus de 20 anthéridies, qu'accompagnent des paraphy- ses nombreuses, filiformes, à articles égaux. Les fleurs femelles renferment un nombre à peu près égal d'archégones ou de pistils éga- lement entourés de paraphyses ; mais un seul de ces pistils est fécondé et se développe. Ces plantes, la plupart originaires de l'Inde, ont le port des Bryum ; au point que mon B. pendulum pourrait, à première vue, être pris pour le Bryum alpinum L. Leur mode d'accroissement a lieu, dans les B. népalais. et mexicanum , par le centre de la tige ; dans les B. hornschuchianum et pendulum , par des innovations ou jets hypogyniques. Les feuilles de ces Mousses sont étroitement im- briquées, largement ovales, acuminées, quel- quefois marginées , et parcourues par une forte nervure, qui en dépasse le sommet sous forme de mucro. Aux 2 esp. primitivement décrites par M. Schwaegrichen , MM. Hookei et Harvey en ont ajouté 4 autres de l'Inde ; M3I. Martius et Hornschuch 2, l'une du Bré- sil , et l'autre du Cap; et nous-même enfin nous avons pu enrichir ce genre de 2 nou- velles esp. , l'une recueillie au Mexique, et l'autre dans les montagnes de l'Inde, nom- mées Neel-Gherries. D'où l'on voit que les Brachymenium ont à la vérité leur centre géographique dans les Indes orientales, mais qu'on les trouve aussi dans les deux Améri- ques. (C M.) 710 MA 'BRACHÏIIIERUS ( |8p«Xu'?> court ; fupo'c, cuisse). Ins. — Genre de Coléoptères tétra- nières, famille des Chrysornélines, créé par M. Chevrolat aux dépens du g. Erotylus. M. Dejean , qui l'a adopté dans son Catalo- gue, en mentionne 34 esp., originaires de Cayenne et du Brésil. M. Hope, dans son ta- bleau de deux divisions faites avec les g. Erotylus et Engis , place ce g. ( Revue cuvié- rienrie, 1841 ) dans la 1", et lui donne pour type Y Erotylus tibialis deM. Duponchel. (C.) *BRACHYMORPHUS (ftoa*^, court; fxop^yj, forme), ins. — Genre de Coléoptères penlamères, famille des Térédiles, créé par nous ( Coléoptères du Mexique , 2e centu- rie, n. 150). Nous avons nommé l'espèce qui s'y rapporte B. vestitus ; la même est décrite par M. Delaporte ( Revue Silber- mann, t. IV) sous le nom de Corynetes spe< - tabilis. M. Perty fait connaître , sous le nom de Cliariessa ramicornis, une 2<- espèce propre au Brésil , qu'il place à tort parmi les Gallé- rucites. Les Brachymorphus, suivantM. Salle, sont très voraces ; ils courent sur le bois mort , et se nourrissent des Insectes qu'ils y rencontrent. (C.) *BRACHYNEURA (SP*Xv'ç, court; vcSpa, corde, nerf), ins. — Genre de Diptères éta- bli par M. Bondani, et placé par lui dans sa tribu des Tipulides, famille des Cécidomines. Ce genre ne comprend qu'une espèce, nom- mée par l'auteur B. fusro-grisea, et qui vole sur les collines des environs de Parme. Elle a une demi-ligne de long ; elle est d'un gris brun, avec les pattes variées de blanc, et les ailes brunes et velues. (D.) BRACHYNOTUS ( ôp«x«'ç , court; tS- toç, dos), ins. — Genre de Coléoptères pen- lamères, de la famille des Malacodermes. Suivant M. Hope, ce genre aurait été établi par M. Kirby aux dépens des Téléphores de Degéer, d'après une espèce originaire de la I province de Massachussetts, aux États-Unis , I et nommée par lui B. Bennetii. (C.) BRACHYNUS. ins.— Synonyme de Bru- chinus. BRACHïODON et BRACHYODON- TILM. bot. cr. — Synonymes de Brachyo- dus. "BRACHYODUS (j3p«xv5, court; oov, feuille), mam. — Genre de la famille des Chéiroptères, établi par Gray, pour une seule espèce, le B. cavemarum, qui se trouve dans l'île Saint-Vincent. Ce g. a beaucoup de rapports avec le g. Glossophage de M. Geof- froy. (C. d'O.) *RRACHYPHYLLUM ( j8P«Xv? , court; aXvS , court ; *«- pov , aile), ois. — C'est le nom par lequel M. Lesson a traduit dans son Manuel d! Or- nithologie celui de Brachypteryx, genre formé par Horsfield (Transact. Soc. lin. Lond. , t. 13,) dans sa famille des Fourmiliers ou Myothéridées. Horsfield plaçait ce nouveau genre avec les Hochequeues ; mais on a re- connu qu'il appartient évidemment au groupe des Fourmiliers. M. Lesson , dans son Traité , l'adopte comme section de son genre Fourmilier, Mynnoihera , et y réunit les 4 espèces de Java : les Myot. pyrroge- nys, leucophrys, epilepidota et grammiceps Temm. ; mais nous doutons qu'elles en aient entièrement les caractères. M. Swain- son {Class. of birds) le place aussi comme sous-genre du genre Myothera. M. G.-R. Gray change le nom générique Brachyp- teryx d'Horsfleld en celui de Goldana (Gray), parce que le premier est employé en ento- mologie. Ce genre , particulier à l'Inde tro- picale seulement, fera partie de notre fa- mille des Myothéridées et de notre sous-fa- mille des Grallarinées. Voyez ces mois el F0URMIL1BR. (LAFR.) BRACHYPTÈRES ( (Wu'«> court ; wrs- 712 BRA pé», aile), ois. — C'est, dans la classification de Duméril, le nom d'une famille d'Oiseaux répondant à celle desBrévipennes de Cuvier. C'est aussi , dans le Règne animal de ce der- nier, le nom d'une des quatre familles de son ordre des Palmipèdes, et répondant à la qua- trième tribu de l'ordre des Palmipèdes ou Nageurs , dans la méthode que nous avons adoptée. — Notre tribu des Brachyptères ou Plongeurs se compose, comme pour Cuvier, d'Oiseaux palmipèdes, que leurs jambes, atta- chées plus en arrière que chez tous les au- tres Nageurs, obligent à se tenir à terre dans une position verticale , dont la brièveté des ailes ou aussi l'absence totale de rémiges , rend le vol souvent difficile ou même nul pour quelques uns, ce qui les attache exclu- sivement à la surface des eaux ; mais qui , par suite , sont excellents plongeurs et na- geurs , s'aidant de leurs ailes comme de na- geoires , et étant munis d'un plumage des plus tassés , à surface lisse , soyeuse et im- pénétrable à l'eau. Cette tribu renferme pour nous trois familles : les Colymbidées, les Alcadées et les Sphéniscidées. foyez ces mots. (Lafr.) 'BRACHYPTERNUS ( Bp^-, , court ; irt/pva , talon ). ois. — Genre formé par M. Strickland ( Proceed. 1841 , p. 31 ) dans la famille des Pics ou Picidœ, dans la sous- famille des Celfinœ , et du genre Brachylo- phus, Swains., pour certaines esp. indiennes, dont le pouce et son ongle sont très courts, presque obsolètes. Les esp. qu'il y range sont les Picus aunaiiius Lin. ou bengalensis Gmel. goensis Gmel., peralaimus Wagl., erylhro- nolus Vieill., philippinarum Lat. ou palalacca et hœmairibon Wagl. Ces espèces, qui, d'après l'exiguïté de leur pouce, semblent faire le passage à celles qui en manquent entièrement , n'offrent cepen- dant de rapports réels qu'avec les Pics tri- dactyles de l'Inde, dont Swainson a fait son sous-genre Chrysonotus , et s'éloignent au contraire en divers points de notre Pic tri- dactyle d'Europe, dont il fait son sous-genre Apternus. foyez pic et picidées. (Lafr.) *BRACHYPTEROLLE. Brachypieracius, Nob. ( (3pocx^> COUrt ; îrTtpôv , aile ; xopaxi'aç, roliier). ois. — Nous avons formé ce genre, en 1834, sur deux Oiseaux de Madagascar, chez lesquels nous reconnûmes la forme ca- ractéristique de pâlies et de narines des Rol- BRA liers et des Bolles, mais avec des aiies beau- coup plus courtes et des tarses plus élevés. Nous le publiâmes, la même année, dans le Magazin de M. Guérin , avec deux planches coloriées, nos 31 et 32, représentant les deux seules espèces connues alors. Il est impossible de ne pas reconnaître la grande analogie de ce petit groupe, composé aujourd'hui de trois espèces , avec celui des Rolliers et des Rolles, habitants des mêmes contrées ; car on y retrouve absolument la même forme de pieds si particulière dans l'ordre des Passereaux, celle de bec et de na- rines, et le même système de coloration ; on peut dire enfin des espèces qui le composent que ce sont des Rolliers à ailes courtes et à longs tarses. La première connue, notre Bra- chïpterollk COUROL, Brachypteracias leploso- mus Nob. {Mag. de Guérin, 1834, pi. 31) , le Rolle courol de Lesson (Illust. de zool., pi. 20), est olivâtre en dessus, passant au brun vio- lacé sur la tête , au brunâtre sur la queue , qui est terminée d'une bande noire liserée de blanc, avec les sourcils et une bande pec- torale de cette dernière couleur , ainsi que le ventre, qui est écaillé de brun. Ses tarses de moyenne longueur lui donnent un peu l'ensemble d'un Roliier ; tandis que les deux autres espèces, notre Brac. Brève, Brac. pit- toides Nob. {Mag. ib., pi. 32), et notre Brac. Écaillé Brac. squamigera Nob. ( Rev. zool. , 1838, pi. 224), à tarses beaucoup plus élevés, ont , au premier abord, l'aspect de Brèves , quoique leur queue soit plus longue. Notre genre est synonyme de celui de Chloropygia de Swainson , publié dans sa Class. of birds en 1837, et par conséquent trois années après nous: aussi M. Gray a-t-il adopté Brachypteracias comme plus ancien. Ce genre , voisin de ceux de Roliier et de Rolle , forme avec eux un petit groupe des plus naturels, particulier à l'ancien monde, et que nous désignons sous le nom de Cora- ciadinées, et comme sous-famille de notre famille des Baccivoridées. Les tarses élevés des Brachypterolles, par- ticulièrement des deux dernières espèces , font présumer que ce sont des Oiseaux mar- cheurs ; mais nous n'avons pu encore re- cueillir aucun renseignement sur leurs mœurs ; et le Dr Smith, dans ses ///. of ihe zool. of Souih Africa , n'en a pas encore fait mention. Voyt% coraciadinées. (Lafr.) MU 'BRACIIYPTERUS (j8p«Xv«, coiirt ; n-t- pôv , aile), ins. — Genre de la famille des [chneumoniens , tribu des Braconides , de l'ordre des Hyménoptères , établi par Gra- venhorst sur une seule espèce trouvée en Angleterre , qu'il nomme B. meaus. Cet in- secte , ressemblant beaucoup aux Ichneu- mons proprement dits, s'en distingue essen- tiellement par ses ailes fort courtes, à peine plus longues que le thorax , et dépourvues de cellule cubitale. (Bl.) BRACHYPTERUS ( 8p«Xv?> court ; ttte- piv , aile), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Curculionites, établi par M. Dejean (Catalogue) sur une seule esp. originaire du Sénégal , et nommée par lui B. minutus. Ce g. précède immédiatement celui de M adopter us de Schoenherr. (D.) *BRACUYPTERYS (/3P«Xv'ç, court ; nxé- puÇ , aile), bot. ph. — Genre de la famille des Malpighiacées, ainsi nommé à cause de la brièveté de l'aile qui surmonte sa samare, et caractérisé de la manière suivante • Calice à 5 divisions, dont 4 portent deux glandes. Étamines 10, à peu près égales ou inégales , de telle sorte qu'il y en a 3 plus grandes, 4 plus petites et 3 intermédiaires ; filets réu- nis à la base. Anthères à connectifs épais, of- frant l'apparence d'une glande. Styles 3, di- variqués , prolongés à leur sommet en un appendice foliacé ou falciforme, en bas et en dedans duquel est un petit lobe stigmati- que. Ovaires 3, soudés entre eux du côté in- térieur ; chacun surmonté en dehors d'une bosse ; carpelles bordés en dehors et en haut par une crête courte. Les espèces, au nombre de deux , dont l'une ( B. borealis) s'étend des Antilles à la Guiane, et l'autre (B. amlralis) se trouve dans tout le Brésil, habitent les ri- vages de la mer. Ce sont des lianes à rameaux aplatis, à feuilles entières et opposées. Leurs fleurs jaunes sont disposées en ombelles de 3 à 8 , qui terminent les rameaux ; elles sont portées chacune sur un pédicelle articulé à sa base , au dessous duquel est une brac- tée accompagnée presque à la même hauteur de deux bractéoles latérales. (Ad. J.) BRACHYPTERYX (iSpo^s, court ;W- pv|j, aile), ois. — Voyez brachyptere et gol- dana. (Lafr.) 'BRACHYPTRALLE. Brachyptrallus , Nob. j3paXvç , court; «Ttpov, aile; ralllts , râle), ois. — Genre de l'ordre des Échassiers T. II. BRA 713 et de la famille des Macrodactyles deCuvicr. INous avons formé ce genre et l'avons publié, en août 1840, dans la Revue zoologique, p. 231, sur une très grosse espèce de Râle de la Nouvelle-Hollande , remarquable surtout par un bec court et élevé comme celui des Porphyrions ; par des ailes très courtes ; par des tarses , des doigts et des ongles plus robustes et moins grêles que chez les autres Rallidées. L'espèce unique type du genre est le Brachyptrallus ralloides. (Lafr.) "BRACHYPUS (/Spajcvç.court; wovS) pied). ois. — Genre de Meyer répondant à celui de Cypselus d'Illiger, Cuvier et Temminck, mais lui étant postérieur. Voyez martinet. C'est, dans la classification de Swainson, le nom d'un des g. de la sous-ramille des Bra- cUypodinœ dans sa famille des Merulidœ. M. G.-R. Gray le remplace par celui de Pyc- noiiotus de Kuhl, qui lui est synonyme, sup- primant Brachypus comme déjà employé dans d'autres branches de l'histoire natu- relle. Nous nous conformons à cette manière de voir de M. Gray , et le genre Brachypus , que nous avions d'abord adopté à notre ar- ticle Andropadus, se trouve changé en celui de Pgcnonotus , et par suite notre sous-fa- mille des Brachypodinées devient Pycnono- linêes. Voyez ces deux mots. (Lafr.) "BRACHYPUS {&p*x^ • court; ttoSç, pied) . ins. — Genre de Coléoptères tétraméres , fa- mille desCurculionides , ordre des Gonato- cères , division des Érirhinides , établi par Schoenherr sur une seule espèce , qu'il nomme B. lixoides. (D.) "BRACHYPUS (%>*Xv<;, COUrt; irovç, pied). rept. — Synonyme de Chalcide , employé par M. Fitzingcr. (P. G.) *BRACHYBHAMPIIUS(ôpoXvç, court ; pafjLvx°Ç > Dec > pointe ). bot. ph. — Ce genre , qui est très voisin des Séneçons, a pour ca- ractères : Capitule multiflore, quelquefois discoïde, hornogame ou radié, et muni, dans ce cas, de ligules femelles. Involucre formé d'une seule série d'écaillés , et offrant à sa base un calicule composé d'un petit nombre de squamelles. Réceptacle nu. P.ameaux du style pubescents au sommet. Fruits allon- gés , striés ou anguleux ; les extérieurs légè- rement comprimés et atténués en une sorte de bec assez court, couronné d'une aigrette formée de plusieurs rangées de soies pili- formes légèrement soudées à la base. — Les Bruchyrhynchos, qui font partie des Compo- sées, tribu des Sénécionidées, sont indigènes du Cap. (J. D.) 'BRACHYRHYIVCHUà (j3paX1ïç, court; jLû/xoç, bec), uns. — Genre de la famille des Aradiens, de l'ordre des Hémiptères, sec- tion des Hétéroplères, établi par M. Laporte de Castelnau , et généralement adopté par tous les entomologistes. Les Bruchyrhynchus sont caractérisés par un corps fortement dé- primé et parallèle ; par un bec très court, logé dans un sillon qui ne dépasse pas la tête; par des antennes ayant leur premier article glo- buleux , et les suivants plus grêles et à peu près d'égale longueur, et par des élytres en- gagées dans une dépression de l'abdomen , ayant leur partie antérieure opaque et leurs nervures apparentes. Le type du genre est le B. orienialis Lap. , de l'île de Java. (Bl.) "BRACHYRIIYNQUES. Brachyrhynchi. iNS. — Schœnherr nomme ainsi la première légion de l'ordre des Gonatocères dans sa fa- mille des Curculionides. Elle se divise en deux phalanges : la première comprend les Brachycérides, Entimides, Pachyrhynchides, Brachydérites , Cléonides, Molytides et Byr- sopsides. Ce qui caractérise principalement ces sept divisions ou tribus, c'est d'avoir le sillon anlennaire infra-oculaire, courbe ou oblique. La seconde phalange se compose des Phyllobides , Cyclomidcs et Ottorhynchides , chez lesquelles le sillon anlennaire est pres- que droit et monte jusque vers le milieu de l'œil. (D.) BRACHYRIS (|3p court; p.ot, bouche, ouverture), bot. cr. — Persoon (Syu. Fungw, p. 63) a donné ce nom à une des sec- lions qu'il a établies dans le nombreux genre Sphœiïa ; elle comprend les espèces dont l'os- tiole est conique, cylindrique oupapilliforme '16 BRA et plus court que le réceptacle. Cette déno- mination , adoptée par Rebentisch , Alber- tini , Schweinitz , etc. , ne l'a pas été par MM. Martius, Nées d'Esenbeck, ni par Fries , qui, dans son Systema mycologicum, a reporté les espèces dans d'autres sections du même genre , qu'il a désignées sous les noms de Fillosce, Bypsisedœ, Denndatœ, etc. (LÉv.) BRACHYSTOME Brachysloma (/3paXv; , court; CTTo'ixa,bouche.) ins. — Genre de l'ordre des Diptères, division des Brachocères, sub- division desTétrachœtes.familledes Tanysto- mes, tribu des Empides, établi parMeigen, et adopté par Latrcille, ainsi que par M. Mac- quart , qui ne rapporte à ce g. que 2 esp. : l'une trouvée à Nice et en Sicile, l'autre sans indication de patrie. Elles ont été décrites par Meigen : la i", sous le nom de B. vesièukuta , c'est la Baccliaa , id. Fab., et la 2: sous le nom de B. longicornis. (D.) BRACHYSTOMES. Brachysloma. ins.— M. Macquart désigne ainsi la 0e famille éta- blie par lui dans l'ordre des Diptères, et qu'il place dans la division des Brachocères. et la subdivision des Tétrachœtes. Cette famille se compose des Diptères tétrachœtes, dont la trompe est courte, membraneuse et à lèvres terminales épaisses. Elle se distingue des Ta- nystomes, non seulement par ce caractère, mais encore par la conformation des an- tennes, dont le 3' art. est le plus souvent ac- compagné d'un style dorsal. Elle s'en éloi- gne en outre par les ailes, qui ne présentent ordinairement qu'une cellule sous-margi- nale et trois postérieures. Par cette organi- sation évidemment inférieure à celle des fa- milles précédentes , les Brachystomes for- ment une transition pour arriver aux Di- chœtes. M. Macquart les répartit dans 4 tri- bus , ainsi qu'il suit : A. 3e art. des antennes conique. Cellules sous-marginales aux ailes. B. Tarses munis de 2 pelotes : lr< tribu, Xy- lotomes. BB. Tarses munis de 3 pelotes : 2e tribu, leptidks. AA. 3e art. des antennes ordinairement en palette ou ovale. Une seule cellule sous-marginale aux ailes. C. Palpes aplatis. Point de cellule discoidale aux ai- les : 3e tribu, Dolichopodes. CC. Palpes ren- flés. Une cellule discoidale : 4e tribu, Syr- phies. Les habitudes de ces Insectes sont aussi variées que leur organisation. Les pre- mières tribus cherchent leur subsistance sur le feuillage ou sur le tronc des arbres; les BRA Syrphies se nourrissent du suc des fleurs ; quelques Dolichopodes vivent de proie. Les femelles déposent leurs œufs, tantôt dans le détritus du bois pourri , comme les Xylo- tomes, tantôt dans la terre, sur les plantes , et même dans les eaux, comme plusieurs Syrphies. Les larves trouvent, dans ces di- verses situations , les aliments nécessaires à leur développement. Quelques unes sont pa- rasites, et vivent de la substance d'autres In- sectes, comme celles des Syrphies, qui dévo- rent les Pucerons, et celles qui dévastent les nids de Bourdons. L'organisation de ces lar- ves présente les deux modes principaux qu'elle affecte dans les Diptères : Celles des Xylotomes et des Leplides ont la tête cornée ; celles des Syrphies et des Dolichopodes l'ont charnue et de forme variable. {B.) *BRACHYSTYLIS , E. Meyer (|3paX«î. court; o-tùAo;, style), bot. ph. — Synonyme du genre Bfachymeris, DC. C'est aussi une section indiquée par De Candolle dans le genre Cliœropliyllmii,L. (C. L.) "BRACHYSTYLUS (ft»«jr.uç, court; errv- Aoç, soutien), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, de la famille des Carabiques, créé par M. le baron de Chaudoir, pour deux espèces, les B. californiens Fald., et vali- das Esch.; l'une, de Californie, l'autre, delà côte occidentale de l'Amérique. (C.) "BRACHYTARSUS {@p«x»s, court ; t*p- »«. Jfrett.i»e«W.,IHi p. 47) de séparer le g. Orthotric en deux au- tres , sur celte considération , que le péris- tome s'y rencontre simple ou double ; et, ré- servant l'ancien nom pour les espèces diplo- périslomées , le nouveau nom aurait réuni les espèces munies d'un périslome unique. Le g. Orthotric est si naturel , que l'opinion du botaniste allemand n'a pu prévaloir. Et d'ailleurs, comme on a trouvé,depuis,des es- pèces de ce g. qui ont l'orifice de la capsule absolument nu , il aurait donc fallu , pour être conséquent, instituer un troisième g., ce qui ne pouvait ni ne devait raisonnable- ment avoirlieu. (CM.) 'BRACHYTROPIS 03p*xû5 , court ; rpé- ■nii, carène ). bot. ph. — Famille des Poly- galacées, section du genre Polygula, L., et que son auteur, M. DeCandolle, parait porté à regarder comme un genre distinct et voisin du Comcsperma. (C. F,.) "BRACHYTRUPES (Ôp«X««, court; TP^a. tarière), uns. — Genre établi par M. Serville [Ins. orih., Suites à Buff. )au\àèpensda genre Gryllus de la famille des Grilloniens, de l'or- dre des Orthoptères. Les Brachylrupes, dont M. Serville signale 2 esp. , l'une , le B. me- gacephalus Lefcbv., de Sicile, et l'autre de Java , diffèrent surtout des Grillons propre- ment dits , par la longueur du dernier ar- ticle de leurs palpes maxillaires. (Br..) BRACHYURES ( /3p*Xvç , court; oipa, queue), crust. — Dans la classification de La- treille et de la plupart des carcinologues, on nomme ainsi l'une des grandes subdivisions (Famille, Lat.; ordre, Blainv.; section, Milne- Edw.) des Crustacés décapodes. Leur queue (abdomen), plus courte que le tronc, n'a pas d'appendices ou nageoires à son extrémité , et elle se reploie en dessous dans l'état de repos pour se loger dans une fossette de la poitrine : triangulaire dans les mâles, et gar- nie seulement à la base de quatre ou de deux appendices , dont les supérieurs les plus grands, en forme de cornes , elle s'arrondit , s'élargit , et devient bombée dans les femel- les. En dessous elle a quatre paires de dou- bles filets velus destinés à porter les œufs , et analogues aux pieds natatoires sous-cau- daux des Macroures , etc. Les vulves sont deux trous placés sous la poitrine; les an- tennes sont plus petites que dans les Ma- croures, et les pédoncules oculaires généra- lement plus longs ; la première paire de pattes est en serre didactyle; les branchies sont toujours en forme de pyramides, fixées par leur base, et composées d'une double sé- rie de lames empilées les unes sur les autres. On n'en compte jamais plus de neuf de cha- que côté du corps , et quelquefois il n'en existe que sept. Latreille partageait sa fa- mille des Brachyures en sept sections, sa- voir : les Nageurs, les Arqués , les Quadrila- tères, les Orbiculaires, les Triangulaires, les Cryplopodes et les Notopodes. Depuis , il a modifié cette disposition en réunissant les Nageurs aux Arqués , et apportant quelques rectifications à ce qu'il avait admis au sujet des Orbiculaires. Cette dernière classification, dit M. Milne-Edwards , m'a paru plus natu- relle que celles qu'on avait proposées jus- qu'alors ; mais une étude approfondie de la structure des divers Brachyures et de la vu- leur des caractères employés pour leur dis- tribution méthodique , m'a conduit à en mo- difier quelques points, et à diviser les Bra- chyures seulement en quatre grandes famil- les. Ces quatre familles, dont il sera question ailleurs, sont les suivantes : Oxyrhynques, Cyclomélopes , Catométopes cl Oxystomes. Voyez ces divers mots. (V. G.) "BRACHYURITES 03paXvç , court ; ovp*. queue), crust. — D'après la remarque de M. ftïilne-Edwards (Crustacés, II, 179), le petit cruslacé fossile figuré par Schlotheini (Petrefacta, p. 23, pi. l ) sous le nom de B. rugosus, paraît se rapprocher des Dromies. (P. G.) BRACOIV. iss. — Genre de la famille des Ichneunioniens , tribu des Braconides , de l'ordre des Hyménoptères, établi par Fabri- cius et adopté par tous les entomologistes. Les Bracons ont un corps assez long et grêle ; des antennes sélacées longues et grê- les ayant leur troisième article plus long que le second ; des ailes à 3 cellules cubitales , et un abdomen sessile de forme ovâlaire. Ce genre renferme un grand nombre d'es- pèces exotiques et indigènes. On en rencon- tre dans toutes les parties du inonde, cl plusieurs ont une taille assez grande. Les esp. du g. les plus répandues dans notre pays sont les B. desertvr Iabr. , no* 718 BRA minator Fab., variegator Nées \rtn Esenb., nrinator Fab., etc. (Bl.) "BRACOMDES ou BRACONITES. Bra- conidœ. ins.— Seconde tribu de la famille des Ichneumoniens , de l'ordre des Hyménoptè- res, indiquée parLatreille, et adoptée depuis par tous les entomologistes. Cette tribu, que M. Nées von Esenbeck a désignée aussi sous la dénomination d' 'lchneumones adsciii , ren- ferme un nombre considérable de genres. Dans notre Hist. des nnim. ariic, t. 4 , nous avons cru devoir en adopter 46 ; et cepen- dant il en est encore plusieurs autres établis par MM. Wesmael et Haliday , qui n'ont été regardés que comme de simples divisions de genres. Les espèces sont en outre fort nom- breuses dans quelques genres , en sorte que la tribu des Braconides comprend une quan- tité d'esp. fort considérable. Les mœurs de ces Insectes sont très analogues à celles des Ichneumonides ; nous renvoyons en consé- quence à l'article ichneumoniens, pour tout ce qui est relatif en général aux divers In- sectes qui composent cette grande famille. (Bl.) "BRACTEARIA [bractea, lame ou feuille de métal, bractée en botanique), bot. pu. — Genre de la famille des Papilionacées, tribu des Phaséolées-Clitoriées , formé par Bentham , et réuni comme section au genre Clitoria, L. — C'est aussi une section indiquée par De Candolle [Prodr., III, 131) dans le genre Chœlogasira. (C. L.) BRACTÉES. Bracieœ. bot. ph.— Ce sont les feuilles qui généralement, sous la forme d'écaillés, accompagnent les fleurs. On a donné spécialement ce nom aux feuilles pla- cées près des fleurs, quand, par leur gran- deur, leur figure, leur consistance, elles dif- fèrent complètement des autres feuilles de la plante; tandis qu'on réserve le nom de feuilles florales aux feuilles qui , accompagnant les fleurs , ne diffèrent pas sensiblement des au- tres feuilles qu'on observe sur les autres par- ties de la plante. Les Bractées peuvent se présenter sous des formes et avec des caractères très différents. Tantôt ce sont des espèces de petites écailles minces, d'une couleur pâle, placées à la base des pédoncules qui portent les fleurs ; tantôt, au contraire, elles sont assez grandes , min- ces, colorées, et en quelque sorte pétaloides : telles sont cellcs.qui accompagnent les fleurs BRA dans un grand nombre d'espèces du genre Sauge , et spécialement les Salvia sclareu , Salvia splendens , le Poinsettia pulclier- rima , où les Bractées sont d'une belle cou- leur rouge , le Bougainvillœa , où les Brac- tées , beaucoup plus grandes que les fleurs , sont d'une teinte rose violacée. En général , on trouve une ou plusieurs fleurs à l'aisselle de chaque Bractée. Quel- quefois cependant celles-ci sont vides , parce que les bourgeons floraux ont avorté, comme il arrive quelquefois que les bourgeons fo- liacés ne se développent pas à l'aisselle des feuilles pour produire des jeunes branches ou scions. Les Bractées ne sont que des feuilles ré- duites à de petites dimensions, et dont la consistance et souvent la couleur sont fort différentes. Elles offrent sur les rameaux les mêmes positions que ces dernières : ainsi , elles peuvent être alternes, opposées ou ver- tkillées. Rien de plus facile que de suivre sur un très grand nombre de plantes les dé- gradations successives des feuilles à mesure qu'elles se rapprochent des sommités des ra- meaux, et leur transformation en Bractées. Ainsi on les voit diminuer seulement d'éten- due , puis devenir sessiles , perdre successi- vement les dents ou les incisions qu'elles offraient, devenir entières, en un mot, se réduire quelquefois à l'état d'une simple écaille, même quand la feuille inférieure était composée. Quant à la forme particulière des Brac- tées, elle est aussi variable que celle des feuilles. Ordinairement planes comme celles- ci , elles peuvent être sous la forme d'une gaine embrassante, devenir concaves ou en forme de capuchon , comme on l'observe dans plusieurs plantes de la famille des Marcgraviacées. La transformation des feuilles en Bractées est due à l'épuisement que les feuilles éprou- vent par suite de l'existence des bourgeons floraux et de leur développement. Il arrive quelquefois qu'une tige après avoir porté des fleurs dans une étendue plus ou moins considérable , celles-ci manquent complète- ment dans sa sommité. Les feuilles repren- nent alors le caractère qu'elles avaient à la partie inférieure de la tige, c'est-à-dire qu'el- les redeviennent plus grandes , plus vertes, et elles forment alors une touffe qui cou- BRA ronne l'assemblage de fleurs. C'est ce qu'on observe, par exemple, dans l'Ananas el la Couronne impériale. Kn général , on ne trouve qu'une seule K raclée à la base de la fleur ou de son pé- doncule. Lorsque les Bractées sont réunies circulairement autour d'une ou de plusieurs fleurs , leur ensemble constitue ce qu'on appelle d'une manière générale un involu- cre. Ainsi, par exemple , il existe à la base des pédoncules, dans la Carotte , dans YAs- trantia, et dans une foule d'autres plantes de la famille des Ombellifères , une rangée circulaire de Bractées constituant un invo- lucre. Certains involucres ont reçu des noms spéciaux. Quand l'involucre est appliqué im- médiatement autour de la fleur et sur la sur- face externe du calice , de manière à sem- bler former un second calice, on le nomme calicule. La fleur de la Mauve est accompa- gnée d'un calicule formé de trois Bractées distinctes ; celle de la Guimauve d'un cali- cule de 5 à 8 Bractées soudées en tube , comme le calice lui-même. Quand l'involucre accompagne une ou plusieurs fleurs , qu'il persiste après la flo- raison de manière à recouvrir le fruit en partie ou en totalité, on le nomme cupule. Le gland du Chêne est accompagné à sa base d'une cupule écailleuse ; le fruit du Noise- tier est recouvert par une cupule foliacée ; les fruits du Châtaignier, du Hêtre, sont complètement enveloppés dans une cupule péricarpoïde. Cette cupule est un véritable involucre. Enfin , quelques auteurs ont donné le nom particulierde p^nW/neà l'involucre qui forme la partie la plus extérieure du capitule des fleurs dans les Synanthérées. Il y a , comme nous l'avons dit précédem- ment , des Bractées qui ont souvent un très grand développement. Lorsqu'une Bractée recouvre complètement la fleur ou les fleurs avant leur épanouissement, elle prend le nom spécial de spaihe ; telles sont, par exem- ple , les Bractées qu'on trouve à la base des fleurs des Iris, des Narcisses, des Aulx, et surtout à la base des plantes de la famille des Aroïdées et des Palmiers. Voy. les mots in- VOLUCnE, CALICULE, CUPULE, SPATHE. (A. B.) 'BRACTÉIFÈRE. Bracteiferus (braclea , bractée ; fero, je porte), bot. ru. — Ce mot se dit d'un organe qui porte une ou plusieurs BRA 719 Bractées : ainsi le pédoncule du Polygala vul- garis porte deux Bractées opposées ; il esl bractéifère.' (A. B.) "BRACTÉIFORME. Bracleiformis [brac- lea, bractée ; forma, forme), bot. pu. — Cette expression s'applique à tous les organes fo- liacés ayant dans leur position quelque res- semblance avec les véritables Bractées. (A.B.) *BRACTEOGAMA (bractea, bractée; yi- /aoç, noces), bot. pu. — Section indiquée par De Candolle dans le genre Tacsonia. (C. L.) "BRACTÉOLE. Bracteola (diminutif de braclea, bractée), bot. ph. — Quand un axe floral est ramifié, il existe des folioles ou Bractées non seulement à la base de chaque pédoncule portant immédiatement lès fleurs, mais encore à la base des ramifications de l'axe.Ces dernières retiennent le nom de Brac- tées , tandis que celles placées à la base des pédicelles se nomment Bracléoles. (A.B.) *BRADBURYA, Baf. (nom propre), bot. ph. — Syn. du genre Galactia de P. Brown. (C. L.) 'BRADDLEYA, Arrab. FI. Flum. (nom propre', bot. ph. — Syn. du genre Am- phirrox. (C. L. ) "BRADLjEIA, Neck. (nom propre), bot. pu. — Syn. du genre Siler, Scop. (C. L.) *BRADLALIA, Neck. (nom propre?) bot. ph. — Syn. du genre Laserpiiium. (C. L.) BRADLEIA (nom propre), bot. ph. — B. Bradley, botaniste anglais, auteur d'une Histoire des plantes grasses , avait reçu de Banks et de Gaertner la dédicace de ce g. d'Euphorbiacées , déjà appelé d'autre part , par Forster, (ilochidion. (Ad. J.) *BRADYB,ENUS ( 0pi, B.udolph.; Polydora, Ok. ; Branchiobdella , Blain v. Voici les caractères que M. Savigny lui donne dans son Système des Atuiélides ; Bouche très petite, rapprochée du bord inférieur de la ventouse orale ; mâ- choires réduites à trois points saillants. Yeux au nombre de huit, disposés sur une ligne transverse , derrière le bord supérieur de la ventouse ? Ventouse orale, d'un seul segment, séparée du corps par un fort étranglement , très concave , l'ouverture inclinée , circu- laire, garnie extérieurement d'un rebord. Ven- touse anale, grande, très concave, dirigée en arriére et très exactement terminale. Bran- chies nombreuses, très comprimées, très min- ces à leur bord, formant autant de feuillets demi-circulaires, insérés sur les côtés des seg- ments intermédiaires et postérieurs du corps, deux à chaque segment. Corps allongé, dé- primé, formé de segments assez nombreux. Les treize premiers après la ventouse orale nus, très serrés, constituant une partie ré- trécie et cylindrique, distinguée du reste du corps par un étranglement ; le quatorzième et les suivants portant les branchies , le der- nier égalant au moins trois des précédents en longueur; le 21e et le 24e offrant les ori- fices de la génération. On cite deux espèces de ce g. : l'une trou- vée sur des Tortues marines, dans l'Océan Pacifique, et décrite par Menzies, sous le nom tïHirudo branchiata ; l'autre parasite de la r. ii. bRA 721 Torpille, et appelée par M. Savigny H. torpe- dinis. Celle-ci vient de l'Océan Atlantique , et se trouve aussi dans la Méditerranée. (P.G.) * BRANCHELL10NIENS. annél. — M. Milne-Edwards ( Anim. sans vert, de La- marck, 2eédit.) établit sous ce nom une fa- mille de l'ordre des Annélides suceuses ou Hirudinées , sous le g. Branchellion. (P. G.) BRANCHES. Bami. bot. ph. — Ce sont les divisions premières de la tige. Les bran- ches se subdivisent elles-mêmes en rameaux , ceux-ci en ramilles. L'expression de Bran- ches s'applique également aux plantes her- bacées et aux végétaux ligneux. On peut tirer de bons caractères de la position et du nombre plus ou moins considérable des Branches. Ainsi, d'abord, il y a certains végé- taux qui n'ont pas de Branches, leur tige res- tant parfaitement simple ; tel est, par exem- ple, le slipe ou la tige ligneuse de la plupart des Palmiers , et en général des arbres mo- nocotylédonés. Comme les Branches sont toujours le résultat du développement d'un bourgeon , que les bourgeons sont commu- nément placés à l'aisselle des feuilles, il en résulte nécessairement que les Branches ont la même position que celles-ci , c'est-à-dire qu'elles sont alternes , opposées ou verticil- lées , suivant que les feuilles elles-mêmes offrent l'une ou l'autre de ces positions. Ce- pendant il arrive quelquefois que la position des Branches n'est pas aussi régulière que celle des feuilles. Cette différence , qui n'est qu'accidentelle , provient de ce que certains bourgeons ne se développant pas détruisent la symétrie des Branches, tandis qu'elle per- siste dans l'arrangement des feuilles. C'est du nombre, de l'arrangement général des Branches, de leur position, de leur direc- tion, que dépend le port particulier à chaque végétal, et qui en est un de leurs caractères distinctifs. Ainsi les Branches sont courtes et dressées dans le Peuplier d'Italie, le Cyprès pyramidal, et leur donnent cette forme élan- cée qui les fait si facilement reconnaître; elles sont au contraire longues, grêles et pendantes dans le Saule pleureur ( Salix babylonica), dans le Schinus molle, qui le remplace au royaume de Naples et en Si- cile, et dans les variétés de Frêne et de Sophora japonica , qu'on désigne sous le nom de Frêne ou de Sophora pleureur. Les Branches sont dressées et réunies en co- 722 JiKA lymbe dans le Pin pignon, qui fait un si merveilleux effet dans toutes les villas ou les paysages de la Campagne de Rome. Qui n'a admiré les gigantesques Branches du Cè- dre du Liban, qui s'étendent comme de vastes palmes horizontales? Certes chacun de ces végétaux, et un grand nombre d'au- tres que nous aurions pu citer, ont un port qui leur est propre et qui les fait reconnaître immédiatement. Quant à l'organisation des Branches , comme elle est absolument la même que celle de la tige, nous n'avons rien a en dire ici. (A. R.) BRANCHE-URSINE. bot. pu. — f^oyez BRANC-URS1NE. BRANCHIALE, poiss.— Synonyme d'Am- mocèle lamprillon, Petromyzon branchialis. BRANCHIALES, arach.— Synonyme de Pulmonaires. BRANCHIES (/3pâ/x'« » ,es °uies dun poisson), zool. — Les Branchies sont des organes vasculo- respiratoires destinés à soumettre à l'oxygénation le fluide sanguin de la plupart des animaux aquatiques , et c'est au moyen de l'oxygène de l'air dissous dans l'eau que s'exécute ce mode de respira- tion. Ainsi que l'exprime le nom qui leur a été imposé, les organes dont il est ici ques- tion sont plus ou moins branchus , en sail- lie sur une partie spéciale du corps, leur position variant beaucoup selon les animaux chez lesquels on les examine. Au lieu de recevoir le fluide respirable dans des ramifi- cations d'une capacité quelconque, comme le font les poumons et les trachées, elles baignent dans le fluide même , soit qu'elles pendent librement à la surface du corps, soit que , rassemblées dans une cavité spé- ciale, et en apparence plus profondes, elles s'épanouissent dans une sorte de réservoir où l'eau est introduite par des procédés toujours fort curieux. Leur surface , multi- pliée proportionnellement au nombre de leurs ramifications, est toujours recouverte d'une peau fort mince et très perméable. Les animaux aquatiques sont plus nom- breux que ceux qui vivent à l'air libre ; mais tous n'ont pas une respiration bran- chiale. Beaucoup d'espèces des degrés in- férieurs de l'échelle zoologique n'ont ni poumons , ni Branchies , ni trachées ; la res- piration cutanée leur suffit, et elles n'ont aucune partie spécialisée pour l'exercice de BKA cette fonction. D'autres, également aquati- ques, mais plus élevées en organisation, respirent l'air atmosphérique ; c'est aux ar- ticles poumons et trachées de ce Diction- naire qu'il doit être question de leursorganes de respiration. Tous les autres animaux aquatiques ont des Branchies. Les Amphi- biens, qui, dans l'âge adulte, sont tous pour- vus de poumons , ont aussi des Branchies dans leur premier âge ; et il en est plusieurs qui les gardent même pendant toute leur vie, ce qui les a fait appeler Pèrenmbranches. Ajoutons que divers embryologistes moder- nes ont admis l'existence de Branchies tran- sitoires chez les Vertébrés supérieurs , mais seulement à l'état fœtal. L'étude de l'appareil branchial est tout-à- fait digne d'intérêt ; mais sa description nous conduirait fort loin, si nous voulions faire con- naître ici, sous le rapport anatomique seule- ment, ses dispositions diverses chez les Am- phibiens , les Poissons , les Crustacés , les Annélides , les Mollusques , les Tuniciens et les Radiaires. D'ailleurs la connaissance ana- tomique et physiologique des animaux est inséparable de celle de leur classification ; et, comme les particularités offertes par les Branchies fournissent autant de caractères au moyen desquels bien des ordres , beau- coup de familles, et même des genres et des espèces, sont distingués et fort souvent dénommés , c'est à propos de chacune de ces catégories qu'il devra en être question (voir les articles de ce Dictionnaire qui en trai- tent). Et en effet, pour en citer un exemple frappant , combien d'ordres parmi les Pois- sons, les Crustacés et les Mollusques ont des noms qui rappellent la forme de leurs Bran- chies ! Les travaux des zoologistes modernes ont démontré tout le parti qu'on peut tirer de ces organes pour la classification géné- rale. G. Guvier, Lalieille, MM. de Blainvillc etMilne-Edwards, y ont eu fréquemment re- cours, et en ont en môme temps fait connaî- tre les curieuses dispositions. Dans le sep- tième volume de la seconde édition des Leçons d'Anaiomie comparée (1840), M. Duvernoy a aussi traité ce sujet avec le plus grand soin Nous ne saurions cependant passer sous silence quelques faits généraux relatifs aux Branchies ou aux organes confondus à torl avec elles. Chez les animaux vertébrés, les Branchies, BRA .orsqu'clles existent , soit dans le jeune âge , soit dans l'âge adulte , sont sous la dépen- dance de l'appareil hyoïdien. Chez les ani- maux articulés, au contraire (Crustacés, Cirrhipèdes et Annélides), elles appartien- nent aux appendices locomoteurs, et sont l'une des trois parties qu'on leur a recon- nues {voy. appendice). Chez les Mollusques , toujours privés d'appendices comparables à ceux des Entomozoaires ou des animaux vertébrés, les Branchies constituent une ex- pansion plus ou moins ramifiée du man- teau, expansion où l'hématose s'opère , et qui , chez les espèces conchylifères autres que les Céphalopodes, offre le plus souvent avec la coquille des rapports concordants de forme et de disposition : aussi la considéra- tion anatomique des animaux , ce qu'on a quelquefois appelé la malacologie , et celle de leurs Coquilles , c'est-à-dire la conchy- liologie proprement dite, sont-elles devenues inséparables lorsqu'on a voulu arriver à une classification méthodique. Divers Crustacés et des Mollusques , bien que munis de Branchies, vivent à l'air libre ; mais ils doivent se tenir constamment dans les endroits humides. Diverses larves d'Insectes hexapodes dont les habitudes sont aquatiques ont aussi des l'.ranchies. Lorsque le sang arrive à ces or- ganes , comme chez les Semblides , etc. , ce nom leur convient parfaitement; mais, dans certains cas, leur fonction est uni- quement de séparer de l'eau l'air qui s'y trouve dissous , et de l'introduire dans des trachées , la respiration s'exécutant alors comme chez les Insectes aériens. D'après les recherches nouvelles de M. J. Muller , les organes qu'on a nommés Branchies accessoires des Poissons ne sont pas destinés à la respiration ; au lieu de re- cevoir du sang noir comme les vraies Bran- chies , c'est du sang rouge qui leur vient; et, contrairement à celles-ci, ils donnent du sang noir : aussi les nomme-t-on maintenant des Pseudobranchies. La veine qui en part se transforme en veine porte pour l'œil , c'est- à-dire pour la glande choroidale ; et cette glande, qui manque dans les Poissons privés de pseudobranchies , est un plexus vascu- laire double artériel et veineux , dont il sera question ailleurs. (P. G.) BRANCHIFÈRES. zool. — Nom donne BRA 723 par M. de Blainville à une famille de Tordra des Mollusques cervicobranches, comprenant les g. Fissurelle et Émarginule. Hartmann l'a appliqué à un ordre de la classe des Gas- téropodes, (c. d'O. *BRA1VCHI0BDELLA , Blainv. non Od. (£paVx"*) branchies ;ë<Σ)la, Sangsue), annél. —Modification de Branchiobdellion et Bran- chellion. (p. G.) BRANCHIOBDELLE. Branchiodella (^pa^tot, branchies ; ÇSi\\*t Sangsue). annél. — M. Aug. Odier, dans un mémoire inséré parmi ceux de la Société d'histoire naturelle de Paris, nomme ainsi un genre d'Annélides établi sur la petite Sangsue déjà observée par Rœsel sur les branchies des Lcrevisses , etétudiée par lui avec beaucoup plus de soin. Le parasite dont il s'agit, et que M. Odier nomme B. astaci, est jaune doré, long de 5 à 12 mill., et large de 1 1/2. Il est herma- phrodite; mais la fécondation exige la réu- nion de deux individus semblables. On a vu les Zoospermes de Branchiobdelles , et leurs œufs, d'après M. Odier, sont elliptiques, d'un jaune pâle, opaques, et terminés su- périeurement par une pointe cornée , brune , dont la base est entourée d'un disque de même couleur. Ils sont fixés aux branchies des Écrevisses par un fin pédicule brun qui s'élargit par en bas, pour s'appliquer sur les rameaux de ces branchies. M. Gay, dans une lettre écrite du Chili, et insérée dans les Comptes-rendus de l'Acadé- mie des sciences de Paris pour 1836 , cite deux autres espèces de Branchiobdelles , l'une parasite de l'Écrevisse du Chili , et l'autre de l'AurieuleDombey. M. de Blainville avait d'abord douté que le B. asiaci fût bien une annélide , mais depuis, il est revenu à l'opinion de M. Odier, et voici comment il caractérise le g. auquel cet épizoaire sert de type : Corps très contractile , légèrement déprimé , com- posé d'un petit nombre d'articulations. Tête oblongue, distincte, terminée en ventouse bi- labiée, sans points pseudo-oculaires; ventouse postérieure très large ; orifice buccal pourvu d'une paire de dents cornées triangulai- res; anus terminal. A cause de la ressem- blance du mot Branchiobdella avec celui de Branchiobdellion , et comme d'ailleurs il se sert de ce mot dans le sens de ce dernier M. de Blainville , ainsi que nous l'avons 724 BRA dit à l'article hirudinées du Dictionnaire de M. Guérin, nomme Microbdella le g. établi par M. Odier. M. Vallot ( Comptes- Rendus Acad. Se, XII , 941 , 1841 ) a donné aux Branchiobdelles des Écrevisses le nom d'As- lacobdella. (P. G.) BRAIVCHIOBDELLION (Spoérx'», bran- chies ; 6S£\\tov , petite Sangsue), annél. — C'est, d'après M. Savigny, le nom générique donné par Rudolphi aux Sangsues marines branchifères , et qu'il change en Branchel- lion. (P. G.) BRANCHIODÈLES (0pâw«, branchies; <î?î)oç manifeste), annél. — M. Duméiïl, dans sa Zoolo/jie analytique , impose ce nom aux Vers dont les organes respiratoires sont vi- sibles au dehors. Ce sont les Annélides tubi- eoles et dorsibranches de G. Cuvier. (P. G.) BRANCHIOGASTRE {foiyX<.*, bran- chies; yacjT/jp, ventre), crust. — Latreille donnait anciennement ce nom à un ordre de Crustacés dont il a fait depuis ses Amphi- podes et Stomapodes. (P. G.) BRANCmOPE. Branchiopus ( £pâw« , branchies ;iroùç,nci(îo'ç, pied ; à cause de leurs pattes branchiales , à la fois organes de res- piration et de locomotion), crust. — Syno- nyme du genre Branchipe. Voyez ce mot. (C. d'O.) * BRANCmOPNONTES. Branchiopnon- tes, Spa^ia , branchies ; tivî» , je respire). zool. — Fischer comprend sous ce nom tous les animaux invertébrés respirant par des branchies, tels que les Mollusques, les Anné- lides et les Crustacés. (C. d'O.) "BRANCHIOPODA (6pa?x!a, branchies; tcoùç, ttoiîô;, pied), crust. — Latreille, dans son Histoire des Crustacés , et Lamarck, d'a- près lui , nommaient ainsi le genre Bran- chipe. Depuis, ce mot a été appliqué au grand groupe de Crustacés auquel appartiennent les Branchipes. (P. G.) BBANCfflOPODES. Branchiopoda (Spâ>- yta, branchies ; irovç, noêés, pied), crust. — C'est un des grands groupes de Crustacés , considéré comme un ordre par Latreille , comme une légion par M. Mil ne-Edwards, et dans lequel se plaeent une grande partie de nos Crustacés d'eau douce. La taille des Branchiopodes est en général petite ; les an- neaux de leur corps varient en nombre ; leur fête, ordinairement distipctc, porte un seul œil ou bien deux ou trois de ces organes , BRA dont deux sont souvent pédoncules. Leurs antennes sont peu développées ou en forme de rames natatoires , comme dans les Daph- nies, et alors fort grandes ; leur bouche a un labre, une paire de mandibules , une lèvre inférieure, et une seule paire de pattes-mâ- choires peu développées; leur abdomen est en général assez grand , et terminé par une sorte de queue biGde. Leurs membres ont une disposition toute spéciale, et constituent le caractère qui a servi à les dénommer ; ils sont à la fois respiratoires et locomoteurs , d'apparence foliacée et tout-à- fait branchi- formes. Ces organes sont dans un état d'agi- tation continuelle , même lorsque l'animal ne change pas de place, et c'est plutôt au moyen de ses antennes et de sa queue que par l'effet de ses pattes-branchies que la na- tation s'opère. Les Apus, Limnadies, Branchipes, Da- phnies, Polyphèmes, sont les genres de Bran- chiopodes les plus connus. On les partage en 2 ordres , sous les noms de Pliyllopodes et Cladocères ou Daphnoïdes , les premiers ayant un grand nombre de pattes foliacées, eS les seconds n'en présentant jamais quequatre ou cinq. (P. G.) BRANCmOSTÈGE (Sp^/ta, branchies -f ar/yu , je couvre), roiss. — Épithète donnée à la membrane soutenue par des rayons osseux plus ou moins nombreux , et qui , étendue ou resserrée sous l'opercule par l'ac- tion des muscles insérés sur les rayons ou sur les os destinés à les soutenir, sert, par ses mouvements et conjointement avec l'appa- reil opereulaire , à la respiration du poisson. Les trois pièces osseuses , l'opercule, le souj- opercule et le prcopercule , ne suffisent pas seuls en effet à fermer la grande fente des ouïes ; la membrane branchioslège y con- court : elle adhère à l'os hyoïde. Cet os , placé comme dans les autres classes des Ver- tébrés et suspendu au temporal , est formé de deux branches : l'une de l'osselet styloïde, nommé par M. Geoffroy Siylhyal; et l'autre composée elle-même de plusieurs pièces dans lesquelles 31. Geoffroy a cherché à retrouver des parties correspondantes ou démembrées, soit du sternum , soit de l'os hjoide des au- tres Vertébrés ; de sorte que la nature aurait formé, avec une portion de l'hyoïde et le ster- num des autres Ovipares, l'appareil destiné k soutenir directement les rayons et la mem- BRA KRA 7-25 branc branchiostège des Poissons, et aurait attaché cet appareil à l'os lingual des Pois- sons. On voit d'abord deux grandes pièces latérales : VHyoslernal et Y Uypoxlernal de M. Geoffroy, qui forment le corps principal de la branche , et qui sont attachés à la face interne de l'interopercule ; puis deux autres pièces, l'une au-dessus, YApohyal, de M. Geoffroy ; l'autre à l'extrémité antérieure de la branche, le Cémiohyal de M. Geoffroy. Ces deux pièces s'unissent avec celles de la branche correspondante opposée , et ensuite à l'os lingual des Poissons en avant. Dans l'angle formé par ces deux branches est une pièce impaire, qui va rejoindre la symphyse des huméraux et forme l'isthme qui sépare en dessous les ouïes. Cet os, que M. Cuvier a comparé à celui nommé queue de l'os hyoïde, et qui est si connu dans les Oiseaux et les Sauriens , a été regardé par M. Geof- froy comme l'analogue de l'apophyse im- paire et antérieure du sternum , et par cette raison cet os a été nommé Eptilernal; mais cette apophyse, du sternum des Oiseaux est toujours placée derrière la clavicule de ces Vertébrés ; tandis que l'os impair dont il s'agit ici dans les Poissons est au-devant de toute l'ossature de l'épaule. Les rayons qui soutiennent la membrane branchiostège adhèrent aux deux pièces prin- cipales de chaque branche : le nombre de ces rayons, depuis 1, dans le Polypière bichir, jusqu'à 30 et plus, comme dans YElops. Le nombre en est assez constant dans les es- pèces d'un même genre ; mais dans un grand nombre il y a un rayon de plus à une mem- brane qu'à l'autre ; de sorte qu'on peut en compter six d'un côté et sept de l'autre. Outre les muscles releveurs et abaisseurs de l'opercule , qui servent principalement à l'agrandissement ou au rétrécissement de la cavité branchiale, et qui sont l'agent prin- cipal de la systole et de la diastole pulmo- naire , il faut aussi ajouter que le temporal d'une part et l'os hyoïde de l'autre contri- buent beaucoup aussi, par leur mouvement, au mécanisme de la respiration des Poissons. Le principal muscle de l'hyoïde répond au génio-hyoïdien ; mais on trouve encore, sur- tout dans les Poissons dont l'isthme est large , une bande transversale musculaire , qui va d'une branche de l'hyoïde à l'autre. La membrane branchiostège a aussi ses muscles propres, et qui varient beaucoupdans les différentes espèces. Ce qu'on observe gé- néralement est une couche de fibres qui passe en travers sur les rayons branchiostè- ges à leur face interne ; les fibres charnues n'y prennent aucune insertion .elles y adhèrent par du tissu cellulaire : elles viennent de l'opercule et du sous-opercule , et vont se perdre sur le bord de la membrane. Elles contribuent à former une sorte de bourse d'autant plus complète que l'ouverture bran- chiale est plus petite ; on les voit passer d'une membrane à l'autre dans les Anguilles, dans les Cycloptères, et autres encore. Cette couche sert à contracter la membrane , à diminuer la cavité des branchies , et à retenir l'eau dans l'intérieur si le poisson a besoin de la conserver. D'autres fibres musculaires , an- tagonistes de celles-ci , vont en s'enlrecroi- sant du rayon inférieur d'une des membra- nes à l'extrémité antérieure de la branche : elles servent à ouvrir la membrane. Puis on trouve, dans quelques espèces, des muscles allant d'un rayon à l'autre ; mais ils ne sont pas toujours faciles à suivre. On vient de voir, dans ce que j'ai dit, que l'épithète de Branchiostège s'applique aussi aux rayons qui soutiennent la membrane ; mais Artédi avait aussi donné ce nom à un des ordres de sa classe des Poissons. Il comprenait les genres Batistes , Ostra- cton , Cyclopierus et Lophius, association fort peu naturelle, qui fut cependant adoptée par Gronovius , sans y rien changer , dans son Muséum Ichihyologicum ; mais, dans le Zoo- phylacium , ce célèbre naturaliste augmenta le groupe des Branchiostèges encore plus malheureusement peut-être qu'Artédi ne l'avait conçu. Il se compose de trois divi- sions : 1° Pinnis ventralibus nullis , com- prenant les genres Murœna , Gymnotus , Syngnathus, Ostracion; 2° Pinnis ventra- libus spuriis , comprenant les genres Batis- tes , Cyclopierus , Cyclogaster ; et 3° enfin, Pinnis ventralibus veris , comprenant les genres Gonorhynchus, Cobitis, Uranoscopus, Lophhis. Linné n'a pas adopté cette division , parce qu'il plaçait dans ses Amphibianantes les Branchiostèges d'Artédi. Dans les mé- thodes récentes d'ichlhyologie, on a été aussi obligé de ne plus former un groupe de ce nom , et fondé sur un caractère qui détruit les rapports naturels entre les êtres. (Val.) 726 BRA BRAIMCJHPE. Branchipus (Spay/ia, bran- chies; Troûç.TtoJôç, pied), crust.— Leg.de Crus- tacés ainsi nommé par Schœffer a reçu de La- treille, dans quelques uns de ses ouvrages, le nom de Branchiopoda, appliqué depuis à l'un des grands groupes de la même classe, et de Bénédict Prévost celui de Chirocephalus. Les Branchipes appartiennent à la famille des Branchipiens , et à la légion des Branchio- podes {voyez ces mots). On en connaît plu- sieurs espèces, soit lacustres, soit marines. Kn général, ils se plaisent dans les eaux stag- nantes , assez troubles , mais non croupies. Des mares de très petite dimension en nour- rissent parfois en grande abondance ; et à Fontainebleau, par exemple, on en trouve souvent dans les petits amas d'eau que re- tiennent les creux des rochers. Leurs mou- vements sont rapides et gracieux. Semblables à de petits Poissons , arqués , allongés , et presque transparents , ils ont le dos en bas, et agitent incessamment en dessus leurs pat- tes branchiales , lesquelles aident à la nata- tion , en même temps qu'elles amènent les aliments vers la bouche , et sont de plus les organes essentiels de la respiration dans ces petits animaux. La queue et la tête servent par leur contraction à changer la direction des mouvements, et à entretenir l'harmonie. La nature des eaux où vivent les Branchi- pes expose souvent la vie de ces animaux. La dessiccation des flaques, les Grenouilles, les Salamandres, les Dytiques, etc., les font périr par milliers , et divers parasites leur sont aussi fort nuisibles ; mais leur force de multiplication l'emporte sur toutes chances de destruction. Leurs œufs , dont l'enveloppe est dure et coriace, résistent au dessèchement aussi bien qu'à la gelée ; et , après que les premières pluies ont rempli d'eau les mares ou les fossés dans la terre desquels ils étaient res- tés, on voit apparaître des légions nombreu- ses de Branchipes , là où l'on aurait pu en croire la race entièrement perdue. Bénédict Prévost a pu envoyer de ces œufs de Bran- chipes de Montauban à Genève; et, après quelque temps , Jurine , à qui ils étaient des- tinés, réussit à les faire éclore, et il en suivit toutes les métamorphoses. C'est même ainsi qu'il put vérifier les observations curieuses de son correspondant, et sa fille dessina ces Branchipes nouvellement éclos sur plusieurs BRA planches qui ont été publiées, ainsi que le travail de Prévost, dans la Monographie des Monocles. Le corps des Branchipes est allongé , pres- que filiforme, et composéd'une tête, d'un tho- rax et d'un abdomen très développés. La tête, un peu renflée en avant et rétrécie en forme de cou en arrière, est divisée en deux an- neaux par un sillon transversal. Les yeux sont grands, très saillants , et portés à l'ex- trémité d'un pédoncule mobile. Entre leur base, on aperçoit sur le front une tache qui paraît être un œil sessile impair. Les an- tennes sont au nombre de quatre. Celles de la paire inférieure constituent un appareil préhensile très remarquable, occupant le de- vant de la tête , et qui consiste essentielle- ment en deux grandes cornes dirigées en bas. A raison de lem: forme, ces organes ressem- blent aux pattes-mâchoires des Lernées bien plus qu'à des antennes; dans les femelles, ils sont toujours moins développés que chez les mâles. Le thorax est plus ou moins cylindrique et se compose "de 12 segments portant chacun une paire de pattes bran- chiales. L'abdomen a 9 anneaux , dont le dernier est bilobé , et se termine par 2 grands appendices lamelleux, à bords ciliés, constituant une nageoire caudale. Le mâle a, au-dessous de la base de l'abdomen, 2 tu- bercules ou appendices cornés qui sont sans doute ses organes excitateurs , et à la même place, chez la femelle, on trouve une poche ovifère. Il y a plusieurs pontes de 100 à 400 œufs chacune. Les petits qui en sortent sont fort différents des adultes, et ils ne leur ressemblent qu'après un certain nombre de mues. On connaît dans l'Europe centrale plu- sieurs esp. de Branchipes. Leu» longueur or- dinaire est de 5 à 6 lignes ; tels sont les B. siagnalis, diaphanus, et quelques autres indi- qués par M. Guérin. M. Milne-Edwards en a décrit 2 des environs d'Odessa , découverts par M. Nordmann, l'un dans les eaux douces des environs de cette ville, et l'autre dans le lac salédeHadjibé. (P. G.) "BRANCHIPIENS. crust. — Le singulier crustacé de nos eaux douces dont Schœffer a fait l'histoire sous le nom de Branchipus siagnalis, et qui est encore aujourd'hui l'es- pèce la mieux connue du g. Branchipe , a été pris par M. Milne-Edwards (Hist. nai.des 11 R A Ciusi., III, 3G4) pour type d'une famille à part, appelée Branckipiens, et dans laquelle se placent aussi les genres Arlémie et Euli- rnene. Les Branchipiens sont des Crustacés bran- chiopodes , de l'ordre des Phyllopodes , parmi lesquels ils constituent une divi- sion à corps grêle , allongé , et entière- ment à découvert, leur dos n'offrant aucune Irace de carapace clypéiforme ni de tête bi- valve. Ils ont les yeux pédoncules , les an- tennes simples, et, en général, une paire d'appendices céphaliques préhensiles , de forme bizarre , et représentant les secon- des antennes. Us ont 11 paires de pattes branchiales; leur abdomen est allongé et multi-articulé, sauf chez les Eulimènes. Ce dernier caractère distingue les Eulimènes des Branchipes et des Artémies , qui diffèrent entre eux par la présence d'appendices fili- formes à la base des cornes céphaliques ou préhensiles dans les premiers , et par leur absence dans les seconds. (P. G.) BBANCHIPUS. crust. — Voyez bran- CIIIPE. BRANCHRRUS (/3PayXca, branchies; oùpa, queue), annél. — Yiviani (De phos- phoresceniia maris) donne ce nom à de pe- tits animaux qu'il fait connaître trop incom- plètement pour qu'on puisse dire à quel genre d'Annélides ils appartiennent. Cuvier se demande même si ce ne seraient pas des larves. (P. G.) *BRAIVCHIJLE. bot. cr.— (Mousses.) Nom français donné par Bridel aux deux genres Hypnum et Cladodium , nom à peine connu, et nullement usité. (C. M.) BRANC-URSINE ou BRANCHE-UR- SINE. bot. ph. — Nom vulg. de VAcanihus mollis. On appelle fausse branc-ursine , V/Jeracleum sphondylium. *BRANDESIA ( Brandes , botaniste alle- mand ). bot. ph. — Genre de la famille des Amaranthacées , tribu des Gomphrénées , formé par Martius {Nov. gen. et sp., II , 29), et qui parait devoir être réuni comme sec- tion au g. Teleianihera, Rob. Br. On en cul- tive plusieurs espèces dans les jardins d'Eu- rope. (C. L.) BRANDON D'AMOUR moll. — Nom vulg. de l'Arrosoir de Java, Aspergillum javanum Lam. 'BRANDONIA (nom propre), bot. ph. — MA 727 Ce genre de Bcichenbach ( Consp., 127) est syn. du g. Pinguicula, Tourn. (C. L.) "BRANDTIA (nom d'homme), bot. ph. — Famille desGraminées, tribu des Avénacées. M. Kunth a décrit et figuré sous ce nom (Agrost., II, p. 511, t. 170) une belle grami- née, originaire de l'Inde, et qui forme un g. nouveau. Il se distingue surtout par des épil- lets composés de 2 fleurs sessiles : l'inférieure hermaphrodite, la supérieure femelle. Lalé- picène est formée de 2 valves concaves et mutiques, l'externe un peu plus grande que l'interne. Les paillettes de la fleur herma- phrodite sont mutiques et concaves. Le fruit est une cariopse elliptique, comprimée, nue. Les fleurs sont disposées en une panicule ra- meuse, et les feuilles sont planes et assez larges. (A.R.) RRAXTE. Brama, Ok moll. — Syno- nyme d'Otion, nom créé par Leach, et adopté par Lamarck et tous les auteurs. BRAQUE. m am. — Race de Chien de chasse. Voyez chien. BBAS. poiss. — Un des noms vulgaires de la Raie bouclée. BRASENIA , Schreb. bot. ph. — Syno- nyme à'Hydropellis, L. C. Rich. "BRASILETTIA (Brasileiio, nom verna- culaire d'une espèce), bot. ph. — Section indiquée par De Candolle {Prod., II, 481), dans le g. Cœsalpinia, et qu'il paraissait as- sez disposé à regarder comme distinct. (CL.) BRASSADE. poiss. — L'un des noms vul- gaires du Thon, Scomber thynnus. 'BBASSAIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Araliacées, formé par Endlicher (Nov. Stirp. Mus. Vindob. decad, 100) Ico- nog.,t. 114-116) sur une plante (\e B. acii- nophora) de la Nouvelle - Hollande tropi- cale. C'est un grand et bel arbre, à feuilles peltées , 7-l4-foliolées , longuement pétio- lées, rassemblées au sommet des rameaux , à folioles pétiolulées.oblongues, subobtuses, subcordiformes à la base , munies sur les bords de quelques dents distantes , insérées en rayons sur les pétioles dilatés-aplatis au sommet; à stipules intra-axillaires , adnées, ovales-acuminées, imbriquées ; à fleurs ras- semblées en grappes terminales ; chaque pédicelle pluriflore. (C. L.) BRASSA VOLA (nom d'homme), bot. ph. — Famille des Orchidées, tribu des Épiden- drées. Genre établi par P.. Brown, adopté par 728 BRA Lindley et très voisin des g. Epidendrum cl Isochilus. Ses caractères consistent en un calice étalé, formé de sépales à peu près égaux, te labelle, un peu adhérent par sa base avec le gynoslème, est concave, dressé, entier. Le gynoslème est long, marginé dans sa partie supérieure. L'anthère, terminale et operculiforme , est à 4 loges , et contient 8 masses polliniques, ou quelquefois 12, adhé- rentes entre elles 2 par 2 ou 3 par 3. — On compte environ 10 esp. de ce genre, toutes originaires des Antilles ou du conti- nent de l'Amérique méridionale. Ce sont des plantes parasites à feuilles solitaires , ordi- nairement épaisses et charnues, quelquefois même cylindriques et à fleurs très grandes, terminales, blanches ou d'une couleur pâle. (A. R.) BRASSIA ( W. Brass , collecteur de plan- tes en Guinée), bot. pu. — Genre très re- marquable de la famille des Orchidacées, tribu des Vandées, créé par R. Rrown [Hort. kew., II, 5, 215), et comprenant un assez grand nombre d'espèces, dont plusieurs sont recherchées et cultivées dans les jardins pour la beauté de leurs fleurs. Elles appar- tiennent à l'Amérique tropicale , sont épi- phyles, pseudo-bulbeuses, à feuilles rigides, membranacées, à scapes radicales, vaginées, à fleurs en épis. Les folioles périgoniales sont libres , étroites , étalées ; les intérieures or- dinairement plus grandes ; le labelle sans éperon, plan, indivis, bicrêté à la base, con- tinu avec le gynostème ; celui-ci nain, libre, aptère; anthère 1-loculaire; pollinies 2; caudicule courte ; glandule épaisse. (C. L.) BBASSICA (nom latin du Chou ordi- naire), bot. pu. — Nom botanique du genre Chou. (C L.) 'BBASSICASTRUM (diminutif de Brus- tica). bot. pn. — Une des sections du genre Brassica. Ce genre avait été établi par M.Link (Handb., III, 318) sur le B. fruticulosa de Cyrillo. (C. L.) BRASSICÉES. Brassiceœ ( Brassica , Chouï. bot. ph. — Tribu établie par DeCan- dolle dans la grande famille des Crucifères pour renfermer les g. Sinapidendron, Lowe ; Brassica, L. ; Sinupis , Tourn. ; Douepea, Cambess. ; Erucastrum, Presl. ; Oryclw- phragmus, Bung. ; Moricandia, DC. ; Diplo- taxis, DC. ; Eruca, Tourn. (C. L.) BRASSOLIDE. Brassolis. ins.— Genre de BRA Lépidoptères diurnes, section des Tétrapodes., Latr., établi par Fabricius et adopté par La- treille. Godart en décrit deux : B. sophorœ, Fabr., et B. astyra God. La lrc se trouve à la fois au Brésil et à Surinam ; la 2e ne se trouve qu'au Brésil. Ce sont de très grands et beaux Papillons, qui ontprès de 0m, 12 d'en- vergure et des taches oculées comme nos Satyres d'Europe. Leurs Chenilles , suivant Stoll et Mérian , vivent , en société nom- breuse , dans un tissu serré qu'elles se fa- briquent, et d'où elles ne sortent que pen- dant la nuit, pour manger. (D.) *BRASSOLITES. ins. — M. Blanchard désigne sous ce nom un groupe de Lépidop- tères diurnes , de sa famille ou tribu des Nymphaliens qui ne comprend que le g. Brassolis. (D.) •BRATRTDIUM (/3Pâ6v, genévrier; u- <îo;, forme ; qui a le port du Braihys). bot. ph. — Genre indiqué par M. Spach dans le démembrement qu'il a fait du grand g. lin- néen Hypericum (famille des Hypéricacées), et dans lequel , s'il n'est pas adopté comme distinct, il constitue une excellente section. Toutes les esp. qui la composent appartien- nent au nord de l'Amérique. (C. L.) BRATHYS (j3pa6v, genévrier), bot. ph. — Genre de la famille des Hypéricacées, éta- bli par Mutis [in Linn. f. supp., 43), et réuni comme section au grand g. Hypericum de Linné. {C. L.) 'BRAULA. ins. — Nitzsch ( Thierin- sekien, p. 5G) décrit sous ce nom une singu- lière espèce d'insecte trouvée parasite sur des Abeilles en mai et juin, et qu'il lui pa- rait impossible de rapporter à un des ordres établis dans cette classe. Le Braula , qui est très différent du Triongulin , est à peu près de la taille d'une Puce, et, par sa forme, il ressemble à un Hippobnsque ou à une pe- tite Araignée. Son corps est cuirassé, d'un brun brillant , et garni de toutes parts de petits poils courts assez raides et comme ai- guillonnés. Il se fixe fortement au thorax des Abeilles au moyen de ses pattes ; tantôt il est sans mouvement, tantôt il relève la partie antérieure de son corps , et remue ses pattes de devant comme le font les Nyc- téribies. Retiré de dessus l'Abeille, et placé sur un corps lisse, il marche dans tous les sens avec anxiété, et cherche l'animal sur lequel il était précédemment, et sur lequel BRA BRE 729 il reprend dès qu'il le peut son ancienne place. L'espèce unique de ce genre est le B. cœca. Nitzsch en a développé les caractères avec soin. (P. G.) RR Al'XEA, W'illd. (nom propre), bot. pu. — Un des nombreux syn. du genre Coccu- lus de De Candolle. (C. L.) BRAENERIA , Neck. (nom d'homme). bot. ph. — Synonyme d'Echinacea, Mœnch. (J. D.) 'BRAUNITE (nom d'homme), bot. ph. — Espèce minérale établie par M. Haidinger en l'honneur de M. Braun , minéralogiste de Gotha. D'après l'analyse qu'en afaiteM.Tur- ner, c'est un Manganèse sesquioxydé. foyez MANGANESE. (DEL.) *BRAVAISIA (Bravais, botaniste fran- çais ). bot. pu. — Ce genre , de la famille des Bignoniacées , formé par De Candolle, ne renferme qu'une espèce. C'est un bel arbrisseau grimpant , indigène des envi- rons de Caracas, à rameaux pubescents , cy- lindriques, comprimés alternativement au sommet, garnis de feuilles opposées, pôlio- lées , simples , elliptiques, très entières; à fleurs amples, disposées en panicules ter- minales. (C. L.) *BRAVOA (Bravo , botaniste mexicain). bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées, tribu des Aloinées , formé par La Llave et Lexarza (IV ov. veg. descr., 1-6), le même que le Robynsia de Drapiez (Herb. gènér. de l'a- mat., t. II) , et que le Cœtocapnia de Link et Otto. La jolie plante qui le compose unique- ment est introduite et cultivée depuis 1838 dans nos jardins d'Europe. Elle se distingue principalement par un périanthe tubuleux, allongé , géniculé , obscurément 6-lobé ; par un limbe, qui est fort court ; par G étamines insérées à sa base, à anthères fixées par leur milieu; par un ovaire pédicellé, trigono-sphé- rique, à stigmate trilobé? capsule obtusé- ment trigone , tripartible. Le B. geminiflom a des racines fibreuses , articulées ; la scape s'élève à près d'un mètre de hauteur et du milieu de nombreuses feuilles radicales, li- néaires, ensiformes , acuminées , longues de 30 à 40 centim., dilatées et semi- engainantes à la base. Les fleurs , disposées en un long épi lâche, sont géminées par paires, très distantes, et alternantes autour de l'axe ; elles sont dressées avant l'épanouisse- ment, et s'inclinent au moment même où le T. II. périanthe commence à se colorer ; celui-ci est d'un beau rouge- pourpré. Ce g. est voi- sin du Blandfordia. (C. L.) BRAYA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères-Notorhizées , tribu des Sisymbriées , formé par Sternberg etHoppe (Regensb. Denkschr., I, 1 ,"65, t. 1), et comprenant un assez petit nombre d'es- pèces indigènes des montagnes de l'Europe médiane et des contrées arctiques de l'Amé- rique. Ce sont de petites plantes vivaces , à feuilles éparses , très entières , quelquefois sinuées ou lyrées-pinnalifides ; à fleurs pour- prées , disposées en grappes terminales ser- rées ou allongées. On en cultive quelques unes dans les jardins. On les distingue prin- cipalement à leur silique oblongue , subey- lindracée.dont les valves planiuscules ; à un stigmate sessile ; à des graines ovales ; à un calice égal à la base. (C. L.) BRAVERA (Brayer, médecin allemand). bot. ph. — Genre voisin de la famille des Ro- sacées et de la tribu des Spiréées, formé par Kunlh (Brayer, Notic. vermif., 1824, 8) sur une plante encore peu connue, qu'on pré- tend être souverainement anthelminlique et détruire particulièrement le Tœnia. C'est un arbre de 20 mètres de hauteur, croissant en Abyssinie , à rameaux tomenteux- velus , marqués de cicatrices annulaires , formées par la chute des feuilles ; celles-ci alternes, serrées et imparipennées-interrompues , à folioles oblongues dentées en scie, velues eu dessous aux nervures et aux bords; à stipules adnées à un pétiole dont la base est dilatée et semi-amplexicaule ; à cymes florales, plu- sieurs fois dichotomes, divariquées-flexueu- ses , dont les pédicelles pourvus à la base d'une bractée ovale. (C. L.) BBEBIS. mam.— Femelle du Bélier. Foy. MOUTON. *BREBISSO\IA ( Brébisson , cryptoga- miste français), bot. ph. — Genre de la fa- mille des OEnothéracées, tribu des Fuchsiées, indiqué par Spach (DTouv. ann. mus., IV, 319, sur le Fuchsia microphylla Kh. ) et qui pa- raît devoir être réuni comme simple section à la section Encliandra , Zucc. du Fuchsia de Plumier. (C. L.) BRÈCHES, géol. — V oyez roches. BRÉCHET, ois. — On désigne générale- ment sous ce nom la partie antérieure du sternum qui présente une large plaque car- 40* 730 HRE BUE rée , bombée dans le milieu et s'y élevant eu carène ; quelquefois cependant on le res- treint à l'appendice xiphoïde seulement. (C. d'O.) BRÉCHITES. polyp. — Nom employé par Gueltard pour les Polypiers fossiles. (P. G.) BREDEMEYERA (nom propre), bot. ph. — Genre formé par Willdenow {Berlin. Ver- handl., III, 411, t. 6) dans la famille des Po- lygalacées, incomplètement déterminé, et ne renfermant qu'un arbrisseau de l'Amérique tropicale à peine connu , appartenant peut- être au genre Montana, à feuilles alternes; à fleurs jaunes terminales, paniculées, nom- breuses, bractéolées. (C. L.) BRÈOES (du portugais Bredos). bot. ph. — On appelle ainsi dans toute l'A- sie méridionale , à Bourbon , à Maurice et dans les Antilles , toutes les plantes herba- cées ou les pousses nouvelles qui se mangent en guise d'épinards ; mais la Brède par ex- cellence, celle dont l'usage est le plus gé- néralement répandu , est la Brède morelle ( Brède Martin à l'île Bourbon) , qui est ser- vie sur les tables les plus somptueuses aussi bien que sur les plus humbles. Cuite à l'eau avec un peu de sel et quelquefois de saindoux , ou bien mêlée à la viande ou au poisson, elle parait à tous les repas, dont elle forme le fond. Les Européens la mangent d'a- bord avec répugnance, à cause de son amer- tume ; mais ils s'y accoutument promple- ment et ne peuvent même plus s'en passer. La Brède morelle n'est autre que notre Mo- relle noire, Solanum nigrum, qu'un préjugé condamne comme un poison , et dont nous- rnême avons mangé plusieurs fois sous le climat de Paris sans en avoir éprouvé la plus légère incommodité. Comme dans la Morelle de notre pays le principe amer paraît plus développé, il faut la faire blanchir pour l'en dépouiller. En repoussant ce mets de nos tables, nous nous privons d'un produit qui croit spontanément et en abondance dans les bois et dans les champs cultivés. Les autres Brèdes n'appartiennent pas à la famille des Solanées ; ce sont des plan- tes qui n'ont entre elles de commun que leur usage culinaire. Nous citerons les prin- cipales : BrÈde Bengale , Clienopodiuiii ainplex. B. chevrette, Illecebrum sessile. B. chou caraïbe , les jeunes pousses des Arum esculenlum et Cotocusia. B. cresson, Sisymbrium nasturtium , Cres- son de fontaine. B. France, notre Epinard commun. B. caniiole , B. tali , Baselta rubra. B. giraumon , les pousses nouvelles du Cucurbila pepo. B. glaciale , Mesembryanlhemum cristal- linum. B. malabare, Amaranlhus spinosus, A tri- plex bengalensis , Corchorus olilorius. B. iMALgache , Spilanihus oleracea. B. Morongue, Guilandina moringu. B. moutarde , Sinapis indica. B. piment, les pousses du Piment com- mun. B. puante, Cleome peniaphylla, qui perd par la cuisson son odeur désagréable. (C. D'O.) *BREEA , Less. bot. pu. — Synonyme de Cnicus, Schr. 'BREISLACKITE (nom d'homme), min. — Ce nom a été donné par Brocchi, en l'hon- neur du géologue Breislack, à une substance brune , métalloïde, en filaments capillaires , trouvée dans les cavités des laves qui contien- nent de la Néphéline, à Capo di Bove près de Rome, à Viterbe, à la Scala, au Vésuve, etc. Sa composition n'est pas encore bien connue: elle parait renfermer une quantité assez no- table de Cuivre. Elle fond au chalumeau en une scorie noire , magnétique ; elle donne avec le Sel de phosphore , au feu d'oxyda- tion, un bouton verdàtre, qui devient rouge au feu de réduction. (Del.) BRÈME. Brama, poiss. — C'est le nom d'un poisson des plus communs dans toutes les eaux douces de l'Europe, mais qui mul- tiplie davantage dans les grands lacs du nord et du nord-est de cette contrée. Bloch rap- porte, d'après Richter , que dans un lac de Suède près de Nordkœping , on en prit une fois plus de 50,000 qui pesaient 18,200 li- vres. Dans quelques lacs de Prusse, on pé- cha en une seule fois pour 3,4, 5 ou 700 écus de Prusse , c'est-à-dire pour plus de 2,000 fr. , et c'est un poisson qui se vend cependant bon marché à cause de sa grande abondance. La Brème devient grosse ; on en trouve fréquemment d'un pied de long ; mais il n'esl pas extraordinaire d'en voir de plus BRE grandes, de 12 à 14 livres de poids, et même on en a vu de 20 livres. On reconnaît ce poisson à son corps comprimé, haut, déforme à peu près parallélogrammique , à la lon- gueur de son anale, étendue sous toute la queue. La Brème fraie en mai , quand le temps est beau. Dans cette saison, les mâles se couvrent de tubercules trièdres, jaunâtres et pointus , plus abondants sur la tète que sur les autres parties du corps qui en ont ce- pendant aussi. Les femelles alors deviennent souvent malades. La Brème a la vie dure ; on peut la trans- porter facilement en hiver : pendant les chaleurs , elle meurt plus promptement. Plusieurs Oiseaux , et surtout les Grèbes et les Plongeons, en sont très avides. L'homme en fait aussi une pèche active , à la truble , à la nasse et même à la ligne ; elle mord bien à l'hameçon amorcé de vers. Quand elle est bien nourrie, sa chair est blanche, ferme et de bon goût ; cependant elle est moins esti- mée que la Carpe. La longueur de l'anale de plusieurs autres Poissons d'Europe à corps comprimé et assez semblable à celui de la Brème , a donné le caractère d'un genre de Cyprinoïdes sous ce nom de Brème, dont on peut exprimer ainsi la diagnose : Corps haut et comprimé, à dorsale petite, sans rayons épineux , à anale très longue ; à bouche petite sans barbillons ; à dents pharyngiennes sur un seul rang , comprimées , courbées en dedans et faible- ment crochues , et tronquées à leur bord in- terne. Il y en a au moins une douzaine d'espèces en Europe ; quelques autres sont connues des Indes occidentales , et Agassiz n'en cile pas de fossiles. On donne le nom de Brème de mer à plu- sieurs Poissons de merde genres et de familles très différents , mais surtout à la Castagnole et au Canthère de nos côtes de Picardie et de Normandie. Voy. ces mots. (Val.) BREME. Bremus. ins. — Jurine nomme ainsi [Classif. des Hyménop.) un genre d'In- sectes hyménoptères, désigné sous le nom de Bourdon par Fabricius , Latreille et la plu- part des entomologistes. (C. d'O.) "BREMONTIERA (nom propre), bot. pu. — Arbrisseau de l'Ile de France , à feuilles simples, oblongues, couvertes d'une pubes- cence très courte et blanchâtre, réliénes aux BKK 731 deux extrémités, très brièvement pétiolées; à stipules ténues , dentées , non scarieu- ses ; à fleurs petites, pourpres, disposées en grappes axillaires , subspiciformes. De Can- dolle en a fait un genre qu'il place dans la famille des Papilionacées, tribu des Hédysa- rées-Alhagées. (C. L.) BREMUS. ins. — Voyez brème. BRENTE. Bremus, ou mieux Brenthus (/îp/vQo; , espèce d'oiseau aquatique), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides, établi par Fabricius et adopté par tous les entomologistes. Schœnherr, qui le place parmi les Orlhocères , division des Brenthides, a changé avec raison l'orthogra- phe de son nom en celui de Brenthus , d'a- près son étymologie, en même temps qu'il y a réuni les g. Nemocephalus , Uropierus et Sienorhynchus, Latr. Il en résulte que les ca- ractères du genre Brentus, suivant Fabricius et Latreille, ne sont pas identiques avec ceux du g. Brenthus de Schœnherr, qui a pour type le B. anchorago des auteurs, lequel se trouve dans plusieurs parties de l'Améri- que méridionale. Schœnherr y réunit 24 esp., dont 23 de la même contrée et une seule des Indes orientales, le B. striaudus Oliv. (D.) 'BRENTHIDES. Brenthides. ins.— Schœn- herr désigne ainsi la 9e division de ses Or- lhocères , dans la famille des Curculionides , et qui a pour type le g. Brenthus. Cette di- vision renferme les g. Arrhenodes , Belophe- rus , Enlrachelus , Belorhynchus , Brenthus, Ceocephalus, Clœoderes et Taphroderes. (D.) BRENTHUS. ins. — Voyez brente. 'BREONIA (nom propre), bot. ph. — Arbre de l'île de Madagascar , à feuilles opposées, très amples ; à stipules connées ; à inflores- cence en capitules axillaires, solitaires, lon- guement pédoncules , dans un involucre spathiforme , fendu d'un côté , longuement rostre au sommet , décidu. A. Bichard en a fait un genre qu'il place dans la famille des Rubiacées , tribu des Gardéniées-Sarcocé- phalées. (C. L.) *BBEPHA. ins. — M. Westwood désigne ainsi, d'après Hubner, un genre de Lépidop- tères nocturnes, que les entomologistes fran- çais et allemands nomment Brephos, d'après Ochsenheimer. (D.) "BREPHOS (/3p«fAoç, puanteur), chim.— Le Brome est un corps élémentaire découvert , en 1826, par M. Bâtard dans les eaux-mères des marais salants, où il existe en combinai- son avec le Magnésium, à l'état de Bromure de Magnésium. Bangé parmi les Métalloïdes , le Brome présente une grande analogie avec le Chlore par la manière dont il se comporte avec les autres corps simples ; il en diffère cependant par plusieurs caractères saillants. Le Brome, à la température ordinaire, se présente sous la forme d'un liquide rouge- brun, paraissant noir par réflexion, et d'une belle couleur hyacinthe par réfraction. Son odeur, forte et désagréable , lui a fait don- ner le nom qu'il porte ; sa saveur est acre et caustique; mis en contact avec la peau , il la colore en jaune foncé et la corrode. Il entre en ébullition à 49°, et donne des va- peurs rouges ; sa volatilité est telle, qu'une goutte versée dans un grand flacon se vapo- rise à l'instant et le remplit de vapeurs ru- tilantes. A 25° au-dessous de zéro, il se soli- difie et prend une apparence métallique qui le fait ressemblera l'Iode. Sa densité est de 2,966; celle de sa vapeur 5,393; le poids de son atome égale 489,153. Peu soluble dans l'eau, le Brome se dis- sout dans l'Alcool, et mieux encore dans l'K- ther, qu'il colore en rouge hyacinthe. Im- propre à la combustion, sa vapeur éteint la flamme d'une bougie en lui communiquant d'abord une couleur verte. Le Brome détruit rapidement les matières colorantes, et se comporte à leur égard comme le Chlore. Le Brome forme, avec l'oxygène el l'hy- BRO drogène, des acides bromique el bromhydii- que. Il déplace l'Iode de ses combinaisons, mais il est à son tour déplacé par le Chlore ; c'est même en profitant de cette propriété que M. Balard l'a mis à nu pour la première fois. Il forme, avec le Carbone, le Chlore, le Soufre, le Phosphore, le Cyanogène, etc., des composés que Sérullas a fait connaître, mais qui n'offrent qu'un intérêt scientifique. L'action du Brome sur l'économie ani- male est des plus énergiques ; il agit, à pe- tite dose, comme un poison caustique très < iolent : une goutte, ingérée dans le bec d'un oiseau, suffit pour lui donner la mort. (A.D.) BROME. Bromus (Ppopoç, sorte de grami- née). bot. ph. — Grand genre de la famille des Graminées, type de la tribu des Bromées, dont les caractères sont très saillants et par con- séquent très faciles à saisir. Les fleurs sont toujours disposées en panicule. Les épillets sont allongés , ordinairement multiflores ; quelquefois, mais plus rarement , composés de trois fleurs seulement : celles-ci sont dis- tiques. Les deux valves de la lépicène sont allongées, mutiques, inégales, carénées sur leur dos ; la paillette extérieure de la glume est allongée , bifide à son sommet , et porte une arête qui naît immédiatement au-des- sous de cette petite fente; la paillette in- terne est dépourvue d'arête , mais bicaré- née à son dos et ciliée sur ses deux carènes. Les deux paléoles sont très petites , entières et glabres. La cariopse est étroite, allongée, et convexe d'un côté, plane de l'autre côté. Les Bromes , au nombre d'environ 80 es- pèces , sont répandus dans presque toutes les contrées du globe , et particulièrement en dehors des tropiques. Ce sont des Gra- minées vivaces , acquérant souvent d'assez grandes dimensions , et qu'on trouve très abondamment dans les prés , les bois et les champs. En France , on en compte environ 18 espèces , qui , pour la plupart , forment un fourrage d'assez bonne qualité. (A. R.j "BROMÉES. Bromeœ. bot.ph. — L'une des tribus de la famille des Graminées. C'est la même qui a été nommée Festucacées par M. Kunth. Voyez graminées. (A. B.) BROMELIA. bot. ph. — Voyez bromélie. BROMÉLIACÉES. Bromeliaceœ. bot. th. — Famille naturelle de plantes monoeoty- lédonées, qui a pour type le genre Bromelia, et dont les caractères peuvent être énoncés BRI) 731) de la manière suivante : Les fleurs sont her- maphrodites , généralement régulières, dis- posées en épis tantôt très denses, tantôt plus ou moins lâches, plus rarement en grappes ou en panicules. Chaque fleur est accompa- gnée à sa base par une bractée de forme et de grandeur variées. Le calice est formé de six sépales disposés sur deux rangs , soudés intérieurement , et formant un tube tantôt complètement libre , tantôt sondé dans une étendue plus ou moins considérable avec l'ovaire. De ces sépales, trois extérieurs sont ordinairement plus courts et quelquefois moins colorés ; les trois intérieurs sont plus grands et pétaloïdes , quelquefois un peu inégaux, souvent munis à leur face interne d'une crête nectarifère. Les élamines, géné- ralement au nombre de six , sont quelque- fois peu nombreuses. Elles sont insérées à la face interne des sépales, quelquefois tout- à-fait à leur base , de manière à paraître comme hypogyniques. Leurs filets sont li- bres, et les anthères plus ou moins allongées sont introrses. L'ovaire est ou tout-à-fait li- bre, ou semi-infère, ou complètement infère, à 3 loges contenant chacune un nombre va- riable d'ovules, attachés soit à l'angle interne de chaque loge, soit à sa partie supérieure , soit à sa base. Ils sont en nombre déterminé ou indéterminé. Le style est simple, trigone, quelquefois partagé en trois segments à son sommet ; il est terminé par trois stigmates plus ou moins allongés, quelquefois soudés et presque confondus en un seul. Le fruit est sec ou charnu , tantôt couronné par les di- visions calicinales quand l'ovaire était plus ou moins adhérent , tantôt accompagné et simplement recouvert par les sépales, quand l'ovaire était libre. Il offre trois loges conte- nant chacune un nombre variable de graines. Quand le péricarpe est capsulaire, il s'ouvre en trois valves septifères sur le milieu de leur face interne. Les graines sont ovoïdes-allon- gées , portées sur un funicule quelquefois accompagné à son sommet d'un bouquet de longs poils appliqué sur un des côtés de la graine. Celle-ci se compose d'un embryon très petit, quelquefois droit ou en forme de crochet placé à la base d'un gros endosperme farineux. Toutes les plantes de cette famille sont ori- ginaires, soit des Antilles , soit du continent de l'Amérique méridionale. Elles bc font re- 740 BRI) marquer par un port tout particulier, et qui est certainement le meilleur caractère de ce groupe. Ce sont des plantes vivaces, quel- quefois des arbustes rameux , portant des feuilles très nombreuses , épaisses et raides, souvent armées de dents épineuses sur leurs bords. Voici le tableau des genres qui y ont été rapportés. § I. Ovaire infère. I. Fruit charnu : six étamines. AnanassÉes, Nob. : ananas, Lindl.; Bro- melia , L. ; Mchmea , R. et Pav. ; Billbergia, Thunb. ; Hohenbergia, Schult. fils. FI. Fruit capsulaire : six étamines ou plus. Velloziées : Barbacenia, Yand.; Vellosia, Vand. § II. Ovaire semi-infère. PiTCAUtNiÉES , Nob. : Brocchinia, Schult. fils ; Pitcairnia, L'Hérit. § III. Ovaire libre. TillandSiées: Tillandsia, L.; Caragnala, Plum. ; Guzmannia, R. et Pav. ; Bonapartea, R. et Pav. ; JYaiia , Mart. ; Collendorfla , Schult. fils; Dyckia, Schult. fils ; Encho- tirium, Mart. ; Pourrelia, R. et Pav. ; Welde- nia? , Schult. fils. La famille des Rroméliacées forme un groupe assez naturel, si l'on n'envisage que le port des végétaux qui y ont été rapportés; mais quand on examine leur structure , on voit ses genres se rapprocher de plusieurs groupes au milieu desquels les Rroméliacées se trouvent placées. C'est ainsi, par exemple, que les genres à ovaire libre, qui forment la tribu des Tillandsiées, ont une assez grande analogie avec les Liliacées, dont ils ne diffè- rent guère que par leur port et leur embryon placé au centre d'un endosperme farineux et non charnu , caractère qui , pour le dire en passant , ne me paraît que d'une médiocre importance. D'un autre côté, les Rromélia- cées à ovaire infère se rapprochent beau- coup des Hémodoracées , dont le port s'ac- corde assez avec le leur , à tel point même que MM. Martius et Endlicher ont placé la tribu des Vellosiées dans cette dernière fa- mille. Mais ce qui en distingue les Rromé- liacées, ce sont les sépales disposés sur deux rangs ; le fruit toujours à trois loges poly- ipermes, tandis qu'il est souvent à une seule BRO loge , et même monosperme et indéhiscent dans les Hémodoracées. Nous pensons que les genres de la famille des Rroméliacées auraient besoin d'une révision approfondie propre à déterminer définitivement ceux qui doivent constituer cette famille, si toutefois une famille des Rroméliacées doit être con- servée. (A. R.) BROMÉLIE. Bromelia (Rromel, botaniste suédois), bot. pu. — Type de la famille des Rroméliacées. Ce genre se compose d'un cer- tain nombre d'espèces , grandes plantes vi- vaces, à feuilles toutes radicales, épaisses, coriaces, à dents épineuses sur leurs bords, à tiges ordinairement nues, rarement feuil- lées, portant des fleurs assez grandes et dis- posées en épi lâche, surmonté d'un bouquet de feuilles rapprochées. Leur calice , adhé- rent avec l'ovaire infère, a son limbe double, composé de trois divisions extérieures calici- nales , et de trois internes pélaloides. Les éta- mines, au nombre de six, ont leurs filets courts , attachés vers la partie inférieure de chaque sépale. L'ovaire infère contient un grand nombre d'ovules attachés à l'angle in- terne de chacune de ses trois loges. Le fruit se compose de baies distinctes à 3 loges po- lyspermes. Parmi les espèces de ce genre, on cultive fréquemment dans nos serres chaudes les Bromelia pinguin et Bromelia karatas, espèces plus remarquables par leurs feuilles et leur port que par leurs fleurs peu brillantes. On a retiré du g. Bromelia le B. ananas L., devenu le type d'un g. particu- lier. Ployez ananas. (A. R.) "BROMFELDIA (nom propre), bot. ph.— Ce genre, dédié par Necker à un Anglais au- teur de quelques opuscules botaniques , N. Rromfield, est synonyme de Jairopha, non» que Necker réservait pour les esp. de ce g. dépourvues de corolle, et dont on fait main- tenant le Janipha. Voyez jatropha. (Ad. J.) *BROMFELDIA , Neck. (nom propre). bot. ph. — Un des synonymes du genre Cur- cas d'Adanson. (C. L.) *BROMIlJS (surnom de Racchus). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Chrysomélines, tribu des Eumolpoides, créé par M. Chevrolat et adopté par M. Dejean , qui (Catal.) en mentionne 4 espèces : 2 des Indes orientales et 2 d'Europe. Parmi celles- ci, il fau', regarder comme types VEumolpm BRO obscurus et le viiis, qui se trouvent en France ; ce dernier est assez commun aux environs de Paris. Il n'est malheureusement que trop connu par les dégâts qu'il cause aux vigno- bles , tant comme larve que comme insecte parfait. Dans ce dernier état, il se tient au- dessous des feuilles de la vigne, qu'il perfore irrégulièrement par tracés multiples ; si l'on veut le prendre, il déploie alors une ruse ex- cessive ; car , au moindre mouvement ou au moindre bruit, il se laisse tomber, se fixe, en décrivant une courbe, à la partie inférieure des feuilles qui se rapprochent le plus du sol ; et lorsqu'il est pris , il fait le mort. Je crois avoir observé la larve se nourrissant de ce fruit; mais elle ne se trouve que dans les grappes dont les grains sont très serrés et noirs. Une espèce presque identique, et qu'on croit être la même, se trouve aux États-Unis, où l'on sait que ne croît pas la vigne. M. Hope (Coleopterisl's manual, pag. 8) indi- que ces Insectes sous le nom générique dîA- doxus, Kirby. (C.) BROMURES, min. — Genre de composés minéraux résultant de la combinaison du Brome avec d'autres corps simples. Ces es- pèces ont pour caractères communs de donner ■des vapeurs rouges de Brome lorsqu'on les chauffe dans le tube fermé avec du bisulfate de Potasse, et de colorer la flamme du cha- lumeau en bleu verdàtre lorsqu'on les fond avec du sel de Phosphore mêlé d'oxyde de Cuivre. On en connaît quatre , dont deux sont solubles dans l'eau (les Bromures ma- gnésique et sodique), et deux sont insolubles (les Bromures d'Argent et de Zinc). Les deux premiers n'existent qu'à l'état de dissolution dans les eaux de la mer , et dans quelques sources salées de l'intérieur des continents. Les deux autres sont de véritables minéraux, mais d'une grande rareté , et sur la nature desquels nous n'avons pas encore de rensei- gnements bien précis. 1. Bromure de zinc. La présence de ce Bromure a été indiquée dans les minerais de Zinc de la Silésie. On le reconnaît à ce qu'il donne, par les alcalis, un précipité qui prend une couleur verte par la calcination avec le Nitrate de Cobalt. 2. Bromure d'argent ( Argyrobrome). En petits cristaux d'un vert d'herbe , dont la forme n'a point encore été déterminée, et *jue M. Berthier a reconnu le premier dans i3KO 741 un minerai d'Argent de San-Onufre, district de Plateros au Mexique : ils sont accompa- gnés de Carbonate de chaux , de Carbonate et de Phosphate de plomb , etc. Le tout a pour gangue un Quartz ferrugineux, pénétré de veines d'Argent chloruré. Le Bromure d'Argent est facile à recon- naître au moyen de l'Ammoniaque. On le dissout dans cet alcali , puis on évapore l'Ammoniaque. Le Bromure qu'on reproduit ainsi ne tarde point à se colorer en vert au contact de la lumière. — M. Berthier a re- connu la même espèce dans d'autres mines d'Argent , où elle est de même associée au Chlorure, et quelquefois dans une propor- tion qui égale celle de ce dernier minerai. On cite entre autres les pacos du Pérou , ceux de Chanaveilles , de Huelgoët en Bre- tagne, etc. (Del.) BROMUS. bot. ph. — Nom latin du genre Brome. (A. R.) BROIVCHES. zool. — Voyez respiration. BRONCHUS (iV/xoî, gosier), ins.— Genre de Coléoptères tétramères, établi par Germai dans la famille des Curculionides. M. Dejean, après avoir adopté ce genre dans ses précé- dents Catalogues , l'a supprimé dans le der- nier ( 3e édit. ), et en a rapporté les espèces au genre Hipporhinus de Schœnherr. (D.) BRONGMARTELLE (diminutirde Bron- yniania). bot. cr. — (Phycées.) M. Bory de Saint- Vincent {Dictionnaire classique d'his- toire naturelle ) proposait ce genre, qu'il fon- dait sur un démembrement des Hutchinsia d'Agardh, devenues depuis les Polysiphonies. Le caractère qu'il assignait à ce nouveau genre , c'est-à-dire la fructification stichi- diaire, convenant non seulement au P. bys- soides qu'il prenait pour type, mais encore à toutes les espèces du genre Polysiphonia , la proposition n'allaita rien moins qu'à sub- stituer un nom à un autre. Le nom proposé par le spirituel micrographe n'a donc pas dû être adopté. (C M.) "BRONGNIARTIA (Brongniart père et fils, célèbres naturalistes), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Cébrio- nites de Latreille , créé par M. Leach , ainsi que celui de Dumerilia, avec des femelles du genre Cebrio. Latreille, avant de savoir que le Cebrio brevicornis d'Olivier n'était que la femelle du C. yigas de Fabricius, avait formé avec celle-ci son genre flammoma. Il a été 742 BRO HRO abandonné depuis, el il en sera de même de ■•eux de Leach , lorsque l'histoire de ces In- sectes sera mieux connue. (C.) 'BRONGNIARTIA (voyez l'article pré- cédent), crust. — Genre de Trilobitea pro- posé par M. Eaton , et synonyme de celui d' hotelus. (P. G.) * BRONGNIARTIA , Blum. (Ad. Bron- gniart, célèbre botaniste français), bot ph. - Genre de la famille des Papilionacées, tribu desLotées-Galégées, établi par MM. de Hum- boldt et Kunth, et qui peut-être devra être réuni au Perultea des mêmes, dont il ne diffère guère que par un légume plus distinctement slipité et non échancré à la suture sémini- fcre. Il ne renferme encore que 2 espèces , dont l'une , le B. podalyrioides , est cultivée dans les jardins. Ce sont des arbrisseaux appartenant à l'Amérique tropicale, à feuil- les imparipennées , 2-5-juguées ; à stipules pétiolaires géminées, foliacées; à fleurs in- carnates ou violacées, dont la carène jaunâ- tre , portées sur des pédoncules axillaires , géminés, uniflores et articulés. — On désigne aussi sous ce nom un synonyme du genre Kibara , Endlich. (C. L.) BRONG1VTARTIEN. rept. — Nom d'une espèce de Lézard européen dédié à M. Bron- gniart. (P. G.) "BRONGNIARTINE ( nom propre ). min. — Même chose que Glaubérite. Voyez sul- fates. (Del.) 'BRONNIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Frankéniacées (? Fouquiè- racées, DC.), formé par. MM. de Humboldt et Kunth, sur un arbre mexicain, glabre, à bois blanchâtre, fragile; à rameaux armés d'é- pines éparses, solitaires, portant des feuilles fasciculées-serrées dans les aisselles des épi- nes, obovales-oblongues, très entières, mem- branacées;à fleurs coccinées, disposées en panicules terminales, très rameuses, subco- rymbiformes. (C. L.) *BRONTE ( nom d'un des fils d'Uranus , un des Cyclopes). poiss. — Genre de Silu- roïdes à dents bifides à l'extrémité , chaque pointe étant recourbée en dedans. Le pa lais est lisse et sans dents , il n'y a que deux barbillons maxillaires, une petite dorsale à premier rayon faible. Point de na- geoire adipeuse sur le dos de la queue; les premiers rayons des nageoires prolongés en filet. On ne connaît qu'une espace de < p s ; les habitants du Pérou la nomment Prenna- dilla. Elle vit dans les ruisseaux qui des- cendent du Cotopaxi, et se tient à 5,000 mè- tres au-dessus du niveau de la mer. On le regarde comme le poisson lancé par le vol- can dans les éruptions qui vomissent en abondance ces petits animaux, dont le nom- bre est assez considérable pour déterminer des émanations putrides et pestilentielles dans ces contrées. C'est un poisson très voi- sin de celui que M. de Humboldt a nommé Pimelodus Cyclopum. (Val.) BROIMTE. Bromes (nom mythologique). moll. — Genre établi par Montfort pour quel- ques espèces du genre Rocher , et qui ont été réintégrées dans ce dernier genre auquel elles appartiennent réellement. (C. d'O.) BRONTES (nom mythologique), ins. — Fabricius désigne ainsi un genre de Coléop- tères tétramères établi antérieurement par Latreille sous le nom d'Uléiote. (D.) BRONZE. min. — Le Bronze, ou l'Airain, est un alliage de Cuivre et d'Étain , qu'on fait en diverses proportions , qui , en don- nant au Cuivre plus de dureté, de résistante ou de qualité sonore , le rendent propre à la fabrication des statues , des canons , des cloches, etc. Le Bronze est donc un composé artificiel. On a donné quelquefois le nom de Bronze ou d'Airain natif à des minerais formés d'Étain et de Cuivre pyriteux, et ca- pables de donner immédiatement, par la fu- sion , un métal semblable à celui des clo- ches. (Del.) BRONZÉS. Auro-fulvi. ins. -- Latreille désigne ainsi, dans sa méthode, un groupe de Lépidoptères diurnes de son g. Polyom- mate, et qui a pour type l'Argus bronzé de Geoffroy, Polyommauts Pltlœas des auteurs. Voyez polyommate. (D.) BRONZITE. min. — Variété de Diallage métalloïde, à reflets bronzés. Voyez dial- lage. (Del.) "BROOKITE ( nom propre), min. — Es- pèce du genre Titane, séparée du Rutile, ou Titane oxydé rouge , par Lévy, qui l'a dé- diée au minéralogiste anglais H.-J. Brooke Voyez titane. (Del.) BROSCUS ((liëpcooxu , je dévore), ins.— Nom donné par Panzer à un g. de Carabi- ques , que Bonelli désigne de son côté sous celui de Cephaloies , et qui a pour type In <^arabn< cephnlntes de Linné. Nous n'avon& BRO p" découvrir lequel de ces deux noms est le plus ancien. Toujours cst-il que les ento- mologistes anglais ont adopté celui de Bros- cu.i, et citent l'autre en synonymie , tandis que c'est le contraire chez les entomologistes frança'is. Cependant Latreille ( Dictionnaire de Déierville, 2" édit.) avait donné la préfé- rence au nom de Panzer, en se fondant sur ce qu'il avait déjà employé celui de Ce- phalotes , pour désigner un ordre dans la classe des Crustacés ; mais, dans ses ouvrages subséquents , il désigne également sous ce nom le g. d'Insectes dont il s'agit; de sorte que ce dernier a prévalu non seulement chez les entomologistes français , mais en- core chez les allemands, t'oyez cepha- lotes. (D.) BROSIMUM (|3pwtnpo;, comestible), bot. ph. — Genre de la famille des Artocarpa- cées, formé par Swartz (Fl. Ind. occid. , I , 15 , t. 1). C'est à ce genre qu'on doit réunir le fameux arbre connu en Amérique sous le nom de Palo de Vaca , l'arbre à lait ou à la vache , le Galaciodendron utile de Hum- boldt, curieux et précieux végétal , cultivé dans quelques jardins , et sur lequel nous donnerons des détails intéressants au mot Galaciodendron. (C. L.) BROSME. poiss. — Genre de la famille des Gades, et assez semblable à la Lotte, mais qui n'a qu'une seule nageoire dor- sale distincte de la caudale , laquelle est aussi séparée de l'anale étendue sur toute la queue ; un petit barbillon pend sous la mâchoire inférieure. Ce sont des Poissons des mers du Nord qui deviennent assez grands, et qu'on sale comme la Lingue ou la Morue. (Val.) BROSSjEA (nom propre), bot. ph. — Genre formé par Plumier, peu connu en- core et rapporté avec doute à la famille des Ericacées. Il ne renfermerait qu'un arbris- seau des Antilles ( B. coccinea) à tiges nom- breuses, garnies de feuilles alternes, et por- tant des fleurs solitaires, axillaires ou termi- nales , à pédicelles bibractéés. Sweet (Hort. brit.) le cite comme cultivé en Angleterre. (C. L.) BROSSE, zool. — Les entomologistes dé- signent sous ce nom les touffes de poils rai- des qui se trouvent sur différentes parties du corps des Insectes. Ainsi la moitié infé- rieure de la facette molaire des mandibules BHO 743 de la plupart des Coléoptères en est pour- vue; chez les Abeilles, le premier article du tarse des pattes postérieures est garni inté- rieurement de poils raides formant brosse , et quelques Chenilles ainsi que certaines lar- ves portent sur le corps des faisceaux de poils de même nature. On a également donné ce nom aux poils longs et disposés en manchettes qui se trou- vent aux jambes de devant de certains Mam- mifères , et surtout des Ruminants à cornes creuses. (C. d'O.) BROTERA (Brotero, professeur de bota- nique à Coimbre ). bot. ph. — Genre de la famille des Byttnériacées , tribu des Dom- béyacées, formé par Cavanilles {Anal, cienc. nal. , 1 , 33 , exe. syn. et patria. le. , V, 19 , tome 433 ) , et renfermant des sous-arbris- seaux de l'Afrique tropicale, dont quelques uns sont cultivés dans les serres en Europe. Us sont couverts d'une pubescence soyeuse ; ont des feuilles alternes , courtement pétio- lées , ovales-crénelées-dentées en scie ; des stipules subulées ; des pédoncules axillaires unitloies, solitaires ou géminés. Dans ce genre l'involucelle est triphylle , unilatéral ou ambiant; le calice 5-parti, persistant; la corolle a ses 5 pétales inéquilatéraux, en- roulés en spirale au sommet , jamais étalés, et tombant ensemble; 10-15 étamines can- nées à la base en un urcéole adhérent à l'on- glet des pétales , à filaments comprimés , à anthères inlrorses. Style 5-parti au sommet. Capsule 5-loculaire. — Deux autres genres ont aussi reçu ce nom : l'un synon. de Bro- leroa DC. , et l'autre de Curdoputium. (C. L.) *BROTEROA(nom d'un botaniste portu- gais), bot. ph. — Ce genre, qui fait partie des Composées, tribu des Sénécionidées, a pour caractères : Capitules réunis en glo- mérules ovales qui forment une sorte d'épi, les uns composés de fleurs hétérogames ou homogames, les autres d'une seule fleur fe- melle ou hermaphrodite. Ecailles de l'in- volucre solitaires, grandes et concaves, ou 2-3 alternativement grandes et petites. Ré- ceptacle très petit, pour ainsi dire puncti- forme; nu. Corolles tubuleuses, couvertes extérieurement de nombreux poils articules, 5-fides; les femelles filiformes subligulées? Styles des fleurs hermaphrodites à rameaux dépourvus d'appendices au sommet. Fruits 744 BRO obcomprimés , obovales-oblongs , glabres , dépourvus d'aigrettes ; les fleurs herma- phrodites plus petites que les femelles. — Le Broteroa est originaire de l'Amérique australe, et se cul tive dans la plupart des jar- dins de botanique sous le nom de Nauem- hurgia Irinervala. (J. D.) 'BROTHEAS (nom mythologique), rept. — M. Koch , dans son Arachnidensy stems , donne ce nom à un g. de Scorpions, ainsi ca- ractérisé : Yeux 8 : les 2 du verlex très en avant, presque au tiers de la longueur de la tête ; les 2 latéraux antérieurs presque aussi gros qu'eux ; le 3e petit, à angle droit avec les deux autres. Ce g. appartient au groupe des Buthides, et l'auteur lui donne pour type un Scorpion, dont il figure les yeux, pi. G, fig. 67, sous le nom de B. maurus , et que dans son ouvrage, 1838, p. 109, il donne comme le Scorpio maurus de Herbst ou Se. senoculus de Degeer, malgré la différence du nombre des yeux indiqué par ces naturalistes. (P. G.) "BROTHËUS (nom mythologique) ins.— Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides , établi par M. Stephens sur une seule espèce ( Curculio porcatus de Marsham) , et qu'il place entre les g. Cryp- torhynchus et Bagous de Germar. (D.) *BROTULE. Broiula. poiss. — Genre de la famille des Gades, n'ayant qu'une seule dorsale réunie avec la caudale. Celle-ci l'est avec l'anale , comme dans les Anguilles. On ne connaît qu'une seule esp. de ce g., ayant six barbillons autour de la bouche, et qui vient des eaux du golfe du Mexique et de la Havane. (Val.) BROUGHTONIE. Rroughlonia (nom pro- pre), bot. ph. — Famille des Orchidées, tribu des Épidendrées. Genre établi par R. Brown et adopté par Lindley pour une plante ori- ginaire de la Jamaïque, rapportée d'abord au g. Epidendrum sous le nom d'E. san- guineum Sw. Ses caractères sont : Sépa- les extérieurs étroits, étalés ; les latéraux obliques à leur base, soudés avec la base du labelle, et décurrents sur l'ovaire; sépa- les intérieurs plus larges. Labelle simple , dressé, soudé avec la base du gynostème, se prolongeant inférieurement en un éperon linéaire soudé à l'ovaire. Gynostème court, dilaté à son sommet. Anthère à 4 loges, con- tenant 4 masses polliniques dont les caudi- cules sont repliées. Ce g. diffère surtout du MO g. Êpidendre par son labelle que termine un éperon. Le Broughionia sanguinea R. Brown, es- pèce type de ce g., est une plante parasite dont le pseudobulbe porte des feuilles épais- ses et charnues. Ses fleurs forment une grappe terminale. (A. R.) BROUILLARD, phys. — /^oi/ezMÉTÉoRKS. *BROUSSAISIA (Broussais , célèbre mé- decin français ). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Saxifragacées , tribu des Hydran- géesPformé par Gaudichaud {Freycin., 479, t. 69) sur un arbrisseau encore peu connu des îles Sandwich, à feuilles opposées, pétio- lées, éstipulées, ovales, bordées de dents ai- guës ; à fleurs terminales , disposées en co- rymbe. (C. L.) BROUSSONETIA ( Broussonet , natura- liste français), bot. pu. —Genre de la fa- mille des Moréacées , établi par Ventenat pour un très bel arbre naturalisé dans nos jardins , et répandu depuis le Japon jus- qu'à la Nouvelle-Zélande. Le B. papyrifem est lactescent , à feuilles alternes, scabres en dessus , velues en dessous , les plus jeunes 1-2-3-5 lobées, les adultes ovales-subarron- dies, indivises. Les fleurs sont dioiques. Fleurs mâles : Epis denses, bractées ; péri- gone 4-parti ; 4 étamines opposées aux laci- nies de ce dernier; 8 anthères introrses. Fleurs femelles : Capitules denses sur un ré- ceptacle globuleux, entremêlées de squames velues; périgone urcéolé , 3-4-denlé; style excentrique ; akène subcharnu-gélatineux , porté par un gynophore bacciforme, longue- ment exsert et ceint à sa base du périgone : une seule graine oncinée. On prépare avec i'écorce intérieure de cet arbre un papier fort en usage dans les pays où il croit, et des étoffes foulées et ornées d'empreintes de feuillage ou de dessins bizarres. — On a aussi donné ce nom à 2 autres genres créés , l'un par Grateloup , et synonyme de Polysipho- nia; l'autre par Ventenat, et synonyme de Sophora. (C. L.) BROW ALLIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophulariacées, tribu des Salpiglossidées , formé par Linné (Gen., 773) et renfermant un certain nombre d'espèces indigènes de l'Amérique tropi- cale. Ce sont des plantes herbacées annuel- les , dressées , glabres , ou pubescentes , ou visqueuses ; à feuilles alternes , pétiolées , bru ovales ; à belles fleurs bleues, ou violacées , ou rarement blanches : elles sont cxtra-axil- laires ou terminales. On en cultive 5 ou (i espèces dans les jardins. Ce genre se distin- gue principalement par son calice tubuleux, à 5 dents inégales ; par une corolle hypo- cratérimorphe, à tube renflé supérieurement, à limbe plan, 5-parti , dont le lobe posté- rieur plus large , tous arrondis , subéchan- crés ; par 4 étamines incluses, dont les posté - Heures plus longues , arquées au sommet , dilatées, cunéiformes ; anthères à loges su- perposées : chez les deuv autres, loges des an- thères divariquées- confluentes , s'ouvrant par une fente transversale ; un stigmate sub- 4-lobé; capsule ovale, biloculaire, septifrage, bivalve. (C. L.) BROVVNEA ( Patrick Brown , botaniste anglais), bot. pu. — Genre fort remarquable de la famille des Papilionacées?, tribu des Césalpiniées-Geoffroyées, établi par Jacquin (Amer., 194, t. 121) et renfermant quelques espèces de l'Amérique tropicale, dont on cul- tive 5 ou 6 espèces dans les serres chaudes d'Europe. Ce sont de beaux arbrisseaux inermes, à bois jaunâtre, dur ; à feuilles im- paripennées, à folioles très entières ; à fleurs coccinées ou blanches , rassemblées , très nombreuses, en grappes terminales plus ou moins épaisses et capitées , du plus grand effet. L'une des espèces les plus magnifiques est le B. grandireps. (C. L.) "BROWNETERA, L. C. Rich. bot. ph.— Synonyme de Plujllocladm du même auteur. *BROWIVLOWIA(lady Brownlow, ama- teur de botanique), bot. ph. — Genre de la famille des Tiliacées , tribu des Grewiées , formé par Roxburgh ( PL corom. , III , 61 , t. 265' sur une espèce (le B. elaia) de l'Inde, cultivée dans les jardins. C'est un arbre gigantesque, à rameaux étalés, couverts d'une pubescence étoilée , garnis de feuilles alternes, pétiolées, cordiformes, anguleuses, très entières , 3-7-nervées , inéquilatérales à la base, très pubescentes en dessous, éstipu- lées ; à fleurs jaunes, inodores , disposées en panicules amples et ramifiées. C. L.) BRUANT. Emberiza. ois. — Genre de l'ordre des Passereaux conirostres , ayant pour caractères : Un bec court, droit, ro- buste ; les mandibules à bords rentrants , la supérieure plus petite que l'inférieure , et le palais portant un petit tubercule osseux et t. il. BRU 745 saillant, dont l'oiseau se sert pour con- casser les graines , dernier caractère spé- cialement propre à ce g. , et qui suffirai! pour le distinguer de tous les autres ; narines placées à la base du bec, et recouvertes en par- tie par les plumes du front ; tarses médiocres et scutellés ; ailes moyennes, 2e et 3e rémiges les plus longues; queue médiocre, fourchue, à 12 rectrices. Il a été établi dans ce genre deux divisions fondées sur un caractère assez important pour les justifier. L'une comprend les Bruants proprement dits , chez lesquels l'ongle du pouce est court et crochu, et l'autre ceux appelés Bruants éperonniers (Pleciropha- nes de M. Meyer), qui ont le même ongle allongé comme les Alouettes. Le genre Bruant se compose d'individus assez petits , mais toujours fort nombreux dans les lieux qu'ils affectionnent. Ils sont généralement gra- nivores; cependant ils mangent aussi des baies et des Insectes , et celte dernière nourriture domine à l'époque de l'éducation des petits. La délicatesse de leur chair en fait rechercher certaines espèces comme gibier. La station ordinaire des Bruants est sur la lisière des bois , dans les haies ou dans les blés, excepté 2 esp. qui vivent sur le bord des eaux. Ils émigrent pour la plupart. Dès que la saison devient rigoureuse et que la neige couvre la terre , ils se rapprochent des cli- mats plus doux qu'ils quittent aussitôt que le froid a cessé. Quelques espèces sont néan- moins sédentaires et résistent aux rigueurs de l'hiver; mais, abandonnant alors leurs retraites ordinaires, elles descendentdans les plaines et se rapprochent avec confiance des habitations, où elles viennent vivre, avec les Moineaux et les Pinçons, des graines aban- données sur le sol ou mêlées au fumier. Quant aux Eperonniers, ils restent de préfé- rence dans les pays découverts. Les couleurs des Oiseaux de ce genre sont peu brillantes ; elles varient du vert olivâtre au gris brun , mêlé à du jaune et du noir. Les femelles diffèrent des mâles par la moin- dre intensité de leur coloration. Les Bruants font communément leur nid à terre, au mi- lieu d'une touffe d'herbe ou sur un buisson peu élevé. Il est composé de foin, de mousse, d'herbes sèches , et garni intérieurement de crin ou de laine. La femelle y pond quatre 47* 746 BRI BRU ou cinq œufs blancs ou gris , tachetés de brun ou de roux , avec des lignes ou des raies de même couleur. Chaque année, elles font plusieurs pontes , et la dernière a quel- quefois lieu en septembre seulement. Peu d'Oiseaux sont doués de moins de pru- dence que les Bruants ; ils donnent facile- ment dans les pièges, et se prennent dans tous ceux qu'on tend aux petits Oiseaux. La chasse la plus commune est au lacet et à la nappe. Dans nos pays, où l'on ne les chasse pas pour paraître sur nos tables, on les met dans les volières ; ils s'accoutument facile- ment à la domesticité et vivent en cage pen- dant plusieurs années. Leur chant est assez agréable, quoiqu'un peu aigu ; et quand ils se trouvent en société avec des Pinçons , ils ne lardent pas à en prendre le ramage. Les Bruants sans éperons , surtout le Bruant commun, Emb. ciirinellu, le Verdier des oiseleurs , sont répandus dans toute l'Europe et dans l'Amérique septentrionale ; mais les Éperonniers habitent de préférence les contrées boréales , et ne descendent jus- que chez nous que lorsque le froid les y con- traint. Vers le mois de mai ces Oiseaux arrivent dans les parties centrales de l'Europe; et, en septembre, ils retournent chargés de graisse <;ans les pays méridionaux ; aussi est-ce l'é- poque où on leur fait une chasse active. On en élève cependant encore en cage ou dans un lieu peu éclairé pour les engraisser. On compte environ une vingtaine d'espèces de Bruants. (C. o'O.) "BI1UCEA (nom propre), bot. pu. — Ce g., nommé ainsi en l'honneur du célèbre voya- geur anglais Bruce , et d'après un arbrisseau recueilli par lui-même en Abyssinie.est rap- porté maintenant aux Zanthoxylées , et ca- ractérisé de la manière suivante : Fleurs dielincs. Calice 4-parti. Autant de pétales surpassant à peine le calice. Fleurs mâles: 4 étamines courtes, insérées autour d'un corps central , glanduloide , 2-lobé, qui représente sans doute le gynophorc. Fleurs femelles : 4 ovaires portés sur un court gynophore au- tour duquel sont 4 petites étamines, surmon- tés chacun d'un style aigu, réfléchi, distinct, et devenant autant de drupes que remplit une graine pendante , à embryon vert, dans un mince périsperme charnu. — Les espèces, peu nombreuses, sont des arbrisseaux originaires des régions tropicales de l'Afrique, de l'Asie et de la Polynésie , remarquables par leur amertume. Les feuilles sont impariponnées, à folioles opposées, très entières ou dentées, dépourvues de points transparents. Les fleurs très petites, cl d'un vert mêlé de pourpre, sont disposées par pelotons sur de longs épis axil- laires. Une espèce africaine, la première dé- couverte, le Bruceaanlidysenierica, est depuis long-temps cultivée dans les serres. (Ad. J.) BIUJCHE. Hruchus (/îpvXu, je ronge), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Itynchophores, Latr., des Curculionites ou Curculionides , Dej. et Schoenh. , divi- sion des Bruchides de ce dernier auteur, créé par Linné, et adopté par tous les enlo- moli gistes. Les Bruches sont voisines des Charançons , dont elles diffèrent par les an- tennes, la tète distincte du corselet, les par- lies de la bouche, et à la première vue, par le défaut de trompe ou de rostre. Ces In- sectes, à l'état parfait, se rencontrent sur les fleurs et s'y accouplent. La femelle fécondée place ses œufs sur les jeunes siliques ou les gousses encore tendres des plantes légumi- neuses, telles que les Fèves, les Vesces, les Pois, les Lentilles, etc. Les larves qui en naissent ne tardent pas à pénétrer dans cha- que graine qui n'en renferme ordinairement qu'une seule. Ces larves deviennent assez grosses; elles sont renflées, courtes, arquées, composées d'anneaux peu distincts, et ont une tête petite, écailleuse, munie de mandibules dures et tranchantes, à l'aide desquelles cha- cune détruit la semence dans l'intérieur de laquelle elle est renfermée; mais elle s'y prend de telle sorte que l'enveloppe exté- rieure reste intacte. Elle se nourrit pendant tout l'hiver de la substance de la graine qui lui sert en même temps de logement, et ce n'est qu'au printemps suivant qu'elle se change en nymphe, et bientôt après en in- secte parfait. Celui-ci , dépourvu de mandi- bules assez fortes pour percer les parois de sa prison , y périrait nécessairement , si la prévoyante nature n'avait donné à la larve l'instinct de ronger jusqu'à l'épiderme l'en- droit de la graine par où doit sortir l'insecte parfait, qui alors n'a qu'un léger effort à faire pour détacher avec sa tête cette portion de l'é- piderme. C'est de là que résultent ces ouver- tures circulaires qu'on remarque commu- nément sur les Pois et les Lentilles dont Pin- BRI teneur est vide. Les Bruches, peu répandues dans les pays du nord, y occasionnent peu de dégâts ; mais il n'en est pas de même dans les contrées méridionales, où leurs ravages sont quelquefois incalculables. Parmi les di- vers moyens proposés pour détruire leurs larves, le plus efficace est de plonger dans l'eau bouillante, immédiatement après la ré- colte, les semences qu'on suppose en être at- taquées, ou bien de les exposer dans un four à une température de 40 à45degrés. Malheu- reusement ni l'un ni l'autre de ces moyens ne peut être employé à l'égard des graines destinées à la reproduction. Ce g. est extrêmement nombreux en es- pèces : iM. Dejean, dans la 3e édition de son Catalogue, en désigne 116, et Schœnherr en décrit jusqu'à 140. Nous ne mentionnerons ici que la plus connue par ses ravages : la Bruche des Pois, Brurhus piri Fabr., qui se irouve dans une grande partie de l'Europe et dans l'Amérique septentrionale. Sa larve .utaque les Pois, les Lentilles, les Gesses, les Lèves et toute espèce de Vesces. Cette Bru- che est le même insecte que le Mylabre à croix blanche de Geoffroy , et peut être con- sidérée comme le type du genre. (D.) BRUCIIÈLE. Bruchela ( diminutir de Hruchus). Ins. — Genre de Coléoptères té- tramères, établi parMégerle dans la famille desCurculionides, et qui répond absolument à celui d'Urodon de Schœnherr. Le nom de Bruchela avait d'abord été adopté par La- trcille et par M. Dejean ; mais ils l'ont rem- placé depuis, le premier dans ses Familles naturelles, et le second dans la 3e édit. de son Catalogue, par celui d'Urodou. (D.) BBUCHÈLES. Rruchelœ. ins. — Latreiile {Familles naturelles du Règne animal) dé- signe sous ce nom la première tribu de sa fa- mille des Rhynchophores. Les larves des Bru- chèles se nourrissent des graines, des aman- des où elles se tiennent cachées dès leur naissance , et y subissent leurs métamor- phoses. Celte tribu se compose des g. Pachy- mère et Bruche. Voyez ces mots. (D.) "BRUCIIIA (1) (nom propre), bot. pu. — Mousses). Genre de la tribu des Phascacées, établi par M. Schweegrichen (Suppl. II, p. 91, t. 127), sur une mousse découverte par notre I. \..n Ira Frafm ,lc lu Bryol. d'Europe, de MM Brin II ri Si-liimpri, ou l'on trouve, p. 3, i. II. ,mc description et une fibule de l'espèce des Vu*g'-s îmr U7 ami et confrère le docteur Mougeot, dans les régions alpines des montagnes des Vos- ges, et publiée d'abord sous le nom de Ini- tia Vogesiaca Hornsch. , au n. 706 de la collection cryptogamique , intitulée: S tir pes cruptogamœ Vogeso-rltenanœ. Dédié à M. Bruch , pharmacien à Deux- Ponts, et l'un des plus habiles bryologistes de l'épo- que actuelle, ce g. peut être ainsi caracté- risé : Capsule terminale , pyriforinc, à long bec, astome, c'est-à-dire ne s'ouvranl pas ré- gulièrement, mais se déchirant à la matu- rité, munie d'une apophyse, et supportée par un long pédoncule. Coiffe mitriforme, déchirée à sa base et surmontée aussi d'un long bec. Spores globuleuses, chagrinées. Fleurs dioïques, terminales, gemmiformes. Anthéridies et pistils assez nombreux, envi- ronnés de paraphyses filiformes, à article- allongés. Tige simple ou rameuse à fructifi- cation et innovations terminales. Feuilles es- pacées, ovales, subulées, disposées sur cinq rangs. Naguère encore, ce g., qui a pour syno- nyme le Aapronia de Bridel, nom postérieur à celui de Schwaegrichen, s'est accru de deux nouvelles espèces, l'une {B. brevipes), origi- naire du cap de Bonne-Espérance ; l'autre, de l'Amérique septentrionale. Ces Mousses se plaisent sur la terre ; l'espèce des Vosges a été trouvée sous la bouse de vache. (CM.) "BRUCHIDES. Bruchides. ins,— Schœn- herr nomme ainsi la première, division de l'ordre des Orthocères , dans sa famille des Curculionides, et qui se compose des g. Car- pophagus, Brucluts, Spermophagus et Urodon. Celte division répond à la tribu des Bruchèles de Latreiile. (D.) BRUCHUS. ins. — Voyez bruche. "BRUCHE (nom d'homme), min. — Ce nom , qui rappelle celui d'un minéralogiste américain , a été donné à deux minéraux différents des États-Unis , à la Chondrotile et à la Magnésie hydratée de New-Jersey. Voyez magnésie. (Del.) "BRUCKENTHALIA (nom propre), bot. fh. — Genre de la famille des Éricacées, éta- bli par Reichenbach ( Fl. germ. , 414 ) sur VErica spiculijlora Salisb. C'est un petit ar- buste croissant dans la partie austro-orien- tale de l'Europe , à feuilles lernées ou gémi- nées, verticillées ou éparses; à fleurs pedon- « 768 BRL culées, subverlicillées, ébractéées, disposées en petits épis au sommet des ramules. (C. L.) "BRUCKMANIVIA (nom propre), bot. pu. — Famille des Graminées. Le genre ainsi nommé par Nuttal est le même que le Beck- mannia. (A. R.) *BRUEA(nom propre), bot. pu. — Cenre de la famille des Artucarpacées , incomplè- tement connu , et fondé par Gaudichaud (Freycin., 511) sur un arbre du Bengale, à feuilles alternes, ovales -subcordiformes , dentées?, velues-tomenteuses ; à fleurs dioï- ques , terminales-pédonculées ; à bractées foliacées, glanduleuses. (C. L.) BRUGMANSIA ( J. Brugmans, botaniste allemand), bot. ph. — Genre de la familledes Rafflésiacées,établiparM.BIume(/iijdra5r.,2, p. 422. Ibid. FI. Jav. Fus., I, p. 17, t. 3-6) pour une plante parasite sur la racine des Cissus, dans l'ile de Java. Ses fleurs, de la grosseur du poing, sont d'abord enveloppées dansdes bractées d'un violet sale ; leur calice est blan- châtre, hérissé de pointes à sa face interne ; il est subinfundibuliforme , presque campa- nule , à cinq lobes partagés chacun en deux ou trois segments; la gorge du calice est gar- nie d'une couronne interrompue. Les organes sexuels, mâles et femelles, forment une tète globuleuse, attachée au tube du calice. Les anthères, attachées au dessous du sommet du corps central, sont sessiles, horizontales, comprimées , disposées sur un seul rang. L'ovaire est libre, uniloculaire, contenant un grand nombre d'ovules attachés à plusieurs trophospermes pariétaux. (A. R.) Ce nom a été aussi appliqué par Bern- hardi à un genre rapporté comme simple section au Daiura, L. (C. L.) BRUGUET. bot. cr. — C'est ainsi qu'on appelle , dans quelques endroits , le Ceps es- culent ou Boletus edulis L. (LÉv.) BRUGUIERA ( Bruguière , naturaliste voyageur français), bot. ph. — Genre de la famille des Rhizophoracées , formé par La- niarck {Dict., IV, 696, t. 397) et renfermant des arbres et des arbrisseaux de l'Asie et de la Nouvelle-Hollande tropicales, où ils crois- sent sur les bords de la mer. — Deux autres g. ont aussi reçu ce nom : l'un établi par Richard [Mue.) et synonyme de Conosie- ijin- l'autre créé par Dupelit-Thouars (Dict.), et synonyme de Lumaitzera. C. L.) BRU BRULEE ouPOURPBE BRULEE, mou.. — Nom vulgaire d'une belle espèce du g. Ro- cher. BRULURE, bot. cr. — Nom qu'on donnait autrefois à la Rouille des Céréales [Uredo rubigo vera DC). Cet état, qui dé- pend de la présence d'un petit champignon parasite, était considéré, avant Persoon, comme le produit de l'action des rayons so- laires, concentrés par les gouttes d'eau ou de rosée qu'on observe sur les feuilles des Gra- minées. Quelques personnes , et surtout les agriculteurs , croient encore qu'on doit at- tribuer la présence de cet Uredo au voi- sinage du Berberïs vulgaris. (LÉv.) BRUMES, phys. — Voyez météores. BRUN DE MONTAGNE, geol. — Voyez TERRE D'OMBRE. BRUNELLA, Mœnch. bot. pu. — Allé- ration écs en panicules ou en eorymbes axillai- res ou terminaux. (Ad. J.) BRUIVET. ois. — Nom vulgaire duFrin- yi/la perorit Cm., que Cu\ier a réuni au g. Moineau. BRUNETTL. ois. — Nom vulgaire du Tringa variabilis L., esp. du genre Bécas- seau. "BRU!VFELSIA (Olhon Brunfels , bota- niste du xvie siècle), bot. ph. — Genre fort remarquable de la famille des Scrophularia- cées, tribu des Salpiglossidées , formé par Plumier (/t., t. G5), et adopté par tous les botanistes. Il renferme quelques espèces in- digènes de l'Amérique ciséqualoriale, et fort recherchées dans les serres d'Europe en rai- son de leur beau port et de leurs fleurs gran- des et odorantes. Ce sont des arbrisseaux à touilles alternes, oblongues, très entières; à fleurs axillaires, solitaires ou en nombre, et terminales. L'espèce la plus belle de celles qui sont cultivées est le B. vioiaceus, remar- quable surtout par ses jeunes tiges et ses grandes feuilles violacées en dessous, lisses et verdàtres , avec les grandes nervures lar- gement bordées de blanc en-dessus. (C. L.) BRUNIA (nom propre), bot. ph. — Genre type de la famille des Bruniacées, établi par Linné ( Gen. , t. 1737 ), revu et adopté par ►Ad. Brongniart {Ami. se. nal., VIII, 372), renfermant un assez grand nombre d'esp. , dont plus de 20 sont cultivées dans les jar- dins européens. Ce sont des arbrisseaux du Cap , à rameaux subverticillés , tantôt à feuilles petites , étroitement imbriquées , à fleurs capitées ; tantôt à feuilles plus gran- des , semblables à celles des Abiétinées ou des Myrtacées, et à fleurs paniculées , à ca- lices 1-ou 3 -bractées. Voyez pour les carac- tères l'article bruniacées. (C. L.) BRUNIACÉES. bot. pu.— Cette famille, dont les genres ou les espèces les plus an- ciennement connues étaient placées à la suite des Rhamnées, s'en éloigne réellement pour se rapprocher plutôt des Cornouillers, ainsi que l'a fait remarquer son auteur, M. Ad. Brongniart, dans une excellente mo- nographie ; et l'insertion des étamines peut être considérée plutôt comme épigynique que périgynique.àcause de la structure sin- gulière et vraiment exceptionnelle d'un de ses pmres, le Raspailio,où l'ovaire, quoique libre, porte les pétales avec les étamines attachés vers son sommet. Quoi qu'il en soit, voici ses caractères : Calice tubuleux, à 5, ou très rarement 4 divisions imbriquées. Autant de pétales alternes, à limbe spathulé, posé sur un long onglet, à préfloraison im- briquée. Autant d'étamines alternant avec les pétales, unissant quelquefois leur base en une corolle monopétalc, insérée avec eux sur un disque qui lie le plus ordinairement le tube du calice avec l'ovaire , à anthères biloculaires, s'ouvrant en dedans par des fentes longitudinales. Ovaire adhérent au calice dans la totalité ou dans la plus grande partie de la longueur, quelquefois couronné par une expansion du disque qui opère celte adhérence, entièrement libre dans un seul cas, à deux ou trois loges, plus rarement à 5, mais paraissant alors uniloculaire et à pla- centation centrale à cause de l'avortement des cloisons. Dans chaque loge, 1 ou 2 ovu- les collatéraux , suspendus. Style bifide ou simple avec 2 ou 3 stigmates terminaux. Fruit ordinairement couronné par le calice , persistant et marcescent, sec, indéhiscent ou se séparant en 2 coques, souvent 1-locu- laire par avortement. Graines souvent coif- fées d'une petite caroncule , revêtues d'un test crustacé,et présentant, au sommet d'un périsperme charnu, un très petit embryon à radicule supère. — Les espèces de cette fa- mille se rencontrent toutes au cap de Bonne- Espérance, excepté une seule appartenant au genre Berzelia, originaire de Madagascar. Ce sont des arbrisseaux ou sous-arbrisseaux dont le port rappelle les Bruyères ; dont les feuilles, petites, roides, entières, calleuses à leur sommet, alternent en s'imbriquant ; dont les fleurs, rarement solitaires et termi- nales , se groupent quelquefois en épis ou panicules, ou plus ordinairement se pelo- tonnent en tètes auxquelles souvent plu- sieurs bractées larges et scarieuses forment un involucre. genres : Berzelia , Brongn. — Brunia , Brongn. — Baspuilia, Brongn. — Staavio, Thunb. (Levisanus , Schreb. — Amroeoma, Neck.) — Berardia, Brong. [Nebelia, Sweel. — Linconia, L. — Audouinia, Brongn. [Pa- vinda, Thunb.) — TïUmànnïa, Brong. (Mar- iera, Reich.) — Thamnea, Soland; — On a de plus placé avec doute, à la suite de la fa- mille, YHeierodon, Meisn., et le Gravenhon- tia, Nées. L'Erama, R. Bi\, dont on ne 750 BRU connaît que le nom, se rapporte probable- ment à l'un des genres énurnérés plus haut. (Ad. J.) BRUNNICHIA (T. Brunnich , naturaliste danois), dot. ph. — Genre de la famille des Polygonacées ( Polygonées-douleuses ), éta- bli par Banks sur une plante découverte dans l'Amérique boréale. Le B. cirrkosa est un arbrisseau volubile , cultivé dans nos jardins, à feuilles alternes, cordiformes-ova- les , glabres ainsi que les rameaux; à pé- tioles semi-amplexicaules, entourant la tige par un bord annulaire, pubérule ; à inflores- cence en grappes paniculées , cirrhifères au sommet ; a fleurs d'abord serrées , puis dis- tantes, solitaires ou subternées dans l'ais- selle des bractées , à pédicelles articulés au milieu. (C. L.) BRUNONIA (nom propre), bot. pu. — Genre type de la famille des Brunoniacées, établi par Smith [Linti. Trans., X, 367, t. 28, 29). Il renferme un petit nombre de plantes, dont une est cultivée en Europe, le B. ausirâlis. Voyez pour les caractères l'art. BRUNONIACÉES. (C. L.) "BRUNONIACÉES. bot. pu. — Le genre Brunonia, d'abord placé à la suite des Goo- dénoviées,en a été plus tard séparé comme type d'une famille distincte, dont il est jus- qu'ici le seul genre, et qui se distingue par les caractères suivants : Calice à 5 divisions terminant un tube court. Corolle monopé- tale , hypogyne, marcescente, dont les seg- ments, alternant avec ceux du calice, sont légèrement irréguliers : les 2 supérieurs sé- parés l'un de l'autre dans une longueur plus grande que les autres , tous parcourus par une nervure médiane, à préfloraison val- vaire. Étamines 5, hypogynes, alternant avec les divisions de la corolle, dont les filets sont réunis entre eux à leur sommet, ainsi que la base des anthères. Ovaire libre , renfer- mant dans une seule loge un seul ovule dressé, surmonté d'un style que termine un stigmate entouré par une espèce de colle- rette ou indusium à deux valves. Le fruit est un utricule membraneux qu'enterre et ca- che le tube du calice endurci. La graine, re- vêtue d'un test simple , n'a pas de péri- sperme, mais un embryon nu, à radicule infère, beaucoup plus petite que les cotylé- dons, qui sont droits et charnus. — Le scni'c Bi'inotiiu comprend plusieurs plantes lier- BRU bacées de la Nouvelle-Hollande, dont le port rappelle celui de nos Scabieuses ; dont les feuilles radicales sont entières, spathulées, sans stipules ; les hampes terminées par des têtes de fleurs bleues , chacune accompa- gnée de 4 bractées, l'ensemble entouré d'un involucre de larges folioles. (Ad. J.) BRUNSVIA (nom propre), bot. ph. — Ce genre de Necker est un des nombreux syno nymes du Croton de Linné, dont il semble- rait cependant s'éloigner par les 2 envelop- pes de 3 folioles chacune , et par les capsu- les pol y spermes que lui assigne son auteur, qui l'avait peut-être dédié à un ancien au- teur d'un ouvrage pharmaco-bolanique, Jér. Brunschwyg. (Ad. J). BRUNSWIGIA (nom d'homme), bot. rn. — Genre de la famille des Amaryllidées, éta- bli par Ker {In Ait. hort. Kew. éd., 2, II, p. 230) pour un certain nombre d'espèces d'abord rangées dans le g. Amaryllis, dont elles diffèrent par les caractères suivanls : Calice presque campanule ou même ur- céolé, à six lobes égaux ou un peu inégaux. Etamines 6 , insérées à la base et ' non à la gorge du calice; stigmate presque simple ou à peine trilobé. Capsule mince , membra- neuse, à trois loges, s'ouvrant en trois valves par le milieu de chaque loge. Celles-ci con- tiennent chacune un petit nombre de grai-* nés oblongues. — Les esp. de ce g., assez nombreuses, sont toutes des plantes bulbeu- ses originaires du cap de Bonne - Espérance . Leurs fleurs , souvent très grandes, forment une ombelle simple , et sont accompagnées d'une spalhe bivalve. Nous pensons que. ce g. pourrait, sans inconvénient, être réuni de nouveau au grand g. Amaryllis, dont il formerait une simple section. (A. P>.) BRUSLURE. bot. cr. — Voyez BRULURE. BRUTES. Bruta. mam. — Linné avait dési- gné sous ce nom un groupe ^disparate formé deMammifèresdépourvusd'incisives à doigts onguiculés, tels que les Morses, les Éléphants, les Bradypes qui ont été distribués dans les ordres des Carnassiers amphibies, des Eden- tés et des Pachydermes. M. de BJainville a donné le même nom à une famille de l'ordre des Mammifères ongulogrades, comprenant le Tapir, le Daman et le Bhinocéros. (C. d'O.) BRUYÈRE, bot. pu. — Nom vulgaire des espèces du g. Erica. (C. L.) BRUYÈRES, bot. ph. — Nom français MU qu'avait reçu la famille des !i innées, dans la première nomenclature qui désignait chaque famille par le pluriel de son g. type. Ad. J.) 1>RY. Bryum (/Spuov, mousse), bot. cr. — Ce g., l'un des plus nombreux et des plus remarquables de la famille des Mousses, ap- partient à la division des Acrocarpes. Son nom lui a été imposé par Dillen , qui l'a emprunté à la langue grecque ; mais, chez les Grecs, ce nom avait une signification plus étendue, puisqu'on s'en servait indifférem- ment pour désigner une mousse , un lichen, une algue , et même une plante phanéro- game. Toutefois, ce g. Bryum, tel que l'en- tendait le botaniste anglais, comprenait des Mousses qui en ont été distraites, et il a subi depuis son établissement une foule de vicis- situdes qu'il serait trop long de rappeler ici. Les bryologisles modernes ne sont même pas d'accord entre eux sur sa circonscrip- tion. Les uns, comme MM. Bruch et Schim- l>er, y réunissent le genre Piychuuomum , Hornsch.; le Webera et le PolUin, Hedw. ; les autres , comme M. Schvvœgrichen , conti- nuent à les tenir séparés. M. Hooker [in Lin- dley, A nai. syst. of Bol. , p. 411) admet la réunion proposée par les deux premiers bryologisles; mais il en excepte le Ptychosio- mum. Quant à nous , nous admettons ce genre tel qu'il a été défini parBridel [Rryol. nniv., I, p. 623) , en excluant toutefois la section III ou Polla, qui forme pour nous, comme pour M. Schwa-grichen et les auteurs de la Bryologia europœa , le genre Mnium, lequel emprunte à la végétation des carac- tères tels , que la similitude apparente des jiéristomes ne suffit pas pour motiver la réu- nion de deux g. si bien tranchés. Voici comme nous définissons le genre Bryum ■ Péristome double: l'extérieur formé par 16 dents simples, lancéolées, équidistantes, in- fléchies par la sécheresse, marquées d'arti- culations plus apparentes en dedans, où des lamelles proéminentes les séparent, et par- courues longitudinalemenl dans leur mi- lieu par un sillon plus ou moins prononcé et plus ou moins long; l'intérieur consistant en une membrane délicate, blanche ou jau- nâtre, offrant 16 sillons qui résultent d'au- tant de saillies en carène, d'où partent des cils eux-mêmes carénés et séparés l'un de l'autre par 1, 2 ou ■'. filaments articulés op- posés aux dents, et qu'on nomme cilioln. hh\ 751 Ces filaments sont ou nus {ff'eberà) ou ap- pendiculés [Bryum), c'est-à-dire munis de crochets. Capsule égale, lisse, dépourvue de toute apophyse, inclinée, penchée, horizon- tale ou pendante, cylindrique, ovale ou py- riforme, munie d'un anneau et portée par un long pédoncule. Opercule court, con- vexe ou conique, légèrement obtus, terminé par un mamelon ou une petite pointe, ja- mais par un bec comme dans les Mnium. Coirfe assez petite, cuculliforme ou en capu- chon, tombant avant la maturité. Fleurs mo- noïques, dioïques et hermaphrodites, c'est- à-dire fort variables ; les mâles axillaires, libres {B.nuians), ou terminales gemmifor- mes [B. mtdum), ou bien réunies en tête (B. pallem). Anthéridies et pistils nombreux environnés de paraphyses filiformes ou lé- gèrement renflées en massue au sommet, articulées. Un seul pistil fécond. Spores lis- ses, très petites, globuleuses, d'un vert jau- nâtre. Tiges dressées ou ascendantes, pous- sant de nouveaux jets sous leur sommet, mais non comme les Mnium de leur base. Innovations ou rejets semblables à la tige mère. Feuilles le plus souvent disposées sur huit rangées, embrassant la lige dans sa demi-circonférence, quelquefois décurren- les, ovales, ovales-lancéolées, concaves, munies d'une nervure qui dépasse quelque- fois le sommet sous forme de pointe ou de mucro, entières ou denticulées, à bord mince ou épaissi , acquérant généralement une longueur d'autant plus grande qu'on les ob- serve plus près du sommet de la tige. Ré- seau des feuilles composé d'aréoles rhom- boidales ou quadrilatères et parallélogram- mes inférieurement , et disposées en une seule couche. Ces Mousses vivent en société sur la terre, où elles forment des gazons plus ou moins touffus, jamais dans l'eau ni sur les arbres. Elles sont vivaces et se rencontrent sous tous les degrés de latitude de l'un et de l'au- tre hémisphère, depuis le fond des vallées jusqu'au sommet des plus hautes monta- gnes. Ainsi le Bryum coronalum croit dans les zones les plus chaudes du Nouveau- Monde, et M. Martins nous a rapporté du Spitzberg les B. cœspiticium et julmeum, ce dernier, il est vrai, sans capsules. Le B. ar- genieum se trouve sous les latitudes les plus I diverses et dans les deux hémisphères 752 BRV BRY Nous l'avons reçu du Chili, de la Bolivie, de l'Egypte, des îles Canaries , du Brésil et des Neel-Gherries. Le nombre des espèces « onnues de ce g. s'élève à environ cinquante, et à un nombre plus grand encore si l'on veut admettre comme espèces légitimes tou- tes les formes proposées comme telles. (C. M.) BRY A. bot. ph. — Ployez AMERIMNUM. "BRYACÉES. dot. cr. — Cette tribu de la famille des Mousses acrocarpes a pour type le g. Bryum , défini plus haut, et en comprend plusieurs autres encore , tous réunis par les caractères suivants : Capsule terminale, le plus souvent égale, oblongue ou pyriforme, dressée, penchée ou pendante, lisse, rarement striée, munie d'un long pédoncule et s'ouvrant par un orifice plus ou moins évasé. Coiffe en alêne fendue sur le côté. Opercule varié. Péristome ordinairement double , rarement simple et encore plus rarement réduit à une mem- brane annulaire horizontale. Tige simple ou rameuse, poussant des rejets, soit de la base (Mnium), soit du sommet {Bryum). Feuilles espacées ou serrées et étroitement imbri- quées, assez variables dans leur forme gé- nérale et dans celle de leur réseau, souvent marginées, dentées, mucronées ou cuspidées, réunies chez un grand nombre au sommet de la tige, de manière à figurer une rosette ou une sorte de toupet. Fleurs hermaphro- dites , monoïques, mais aussi très souvent dioiques; et, dans les deux derniers cas, les mâles réunies en tête ou en disque au som- met des tiges, rarement placées dans l'ais- selle des feuilles supérieures, avoisinant les fleurs femelles. Les genres qui constituent cette tribu peuvent être répartis en trois sections, dont M. Schwaegrichen fait autant de petites tribus. 1°mnia. Genres: Ciuclidium, Sw.; Mnium, Hedw. ; Peromnium , Schwaegr. ; Aulacom- nion, Schwaegr.; slrrhenopierum, Hedw. 2° brya. Genres : Bryum, Dill. ; Pohlia , Hedw. ; Plychostomum , Hornsch. ; Timmia, Hedw. ; Acidodoniium ?, Schwaegr. 3° leptostomi. Genres: Lepiosiomum, Bob. Br. ; Brachymenium , Hook. ; Leptoiheca , Schwaegr. (C. M.) BRYANTHUS, Gmel. Q3pJ« , je crois en abondance ;âv9o;, fleur), bot. pu. — Syno- nyme de Menziesia de Smith. (C. L.) BRI AVIS ims. — Genre de Coléoptères dimères, famille des Psélaphiens, établi par Knoch, et adopté par Latreille, ainsi que par M. Aube, qui, dans sa monographie de cette famille , p. 23, le range dans la division de ceux à tarses monodactyles. M. Aube rap- porte à ce g. 14 espèces qu'il sépare en 4 groupes ou sous-genres, dont il serait trop long de détailler ici les caractères. Nous nous bornerons à citer une espèce pour chacun d'eux : 1° B. sanguinea ( Ànthicvti sanguineus Fabr. ) ; 2» B. fossulata Beich.; 3o B. Lefebvrei Aub. ; 4» B. Goryi Aub. Les trois 1|CS sont d'Europe , et se trouvent aux environs de Paris. La quatrième est de Car- thagène en Amérique. M. Dejean {Calai., 3' édit.) désigne 17 espèces de Bryaxis, dont 5 d'Amérique, et les autres d'Europe. (D.) •BRYOBWM (jgpv'ov, mousse; /3c'oç, vie). bot. ph. — Famille des Orchidées , tribu des Malaxidées. Genre établi par Lindley {N'ai, xysi., p. 446), et très voisin du g. Ociomcria. Les folioles externes de son calice sont rap- prochées , ovales et velues ; les intérieures sont allongées , linéaires , tronquées , cour- tes et réfléchies entre les externes. Le labellc rétréci à sa base est ovale, entier , sans ap- pendices. Le gynostème, très court, porte une anthère biloculaire, qui contient huit masses polliniques disposées 2 par 2 sur 2 rangées. Ce g. ne se compose que d'une seule esp. , petite plante parasite , originaire des An- tilles, à fleurs petites, herbacées, réunies en tête ; à tige épaisse , et à feuilles disposées 2 par 2 , oblongues et émarginées au som- met. (A. B.) *BRYOBIUS(|3puov, mousse: j3coS, vie). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, de la famille des Carabiques, créé par M. deChau- doir ( Tabl. d'une subdivis. du g. Feronia), qui indique les trois espèces suivantes comme en faisant partie: Pi. Jurinei Panz., Hirdenii Find. , bicolor Peirol. , et peut-être le Pt. Xarianii Dej. Les deuxième et troi- sième ne sont regardés par M. Dejean que comme des variétés du premier; et le bi- color, que ce dernier a reçu des Pyrénées se trouverait aussi en Suisse , suivant M. de Chaudoir, si toutefois ce n'est pas une es- pèce distincte. (C.) BRYOCHARIS (/3P-Jov, mousse; xâptç, grâce ). ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, de la famille des Bracbélytres , établi par M. Lacnrdaire, dans la Faune entomoto- BRY (jique des environs de Paris, et non adopté par M. Erichson, qui en rapporte les espèces an g. Bulitobius de Leach. (D.) 'BRYOCHYSIUM ( ftwov, mousse ; jfvmç, diffusion), bot. pu. — Link (Handb. der bot., III, p. 341) décrit sous ce nom un champignon dont le sporange est plus ou moins étalé, d'a- bord d'une consistance molle , puis friable, et composé de filaments mêlés de sphérules grandes et petites, qui pourraient en être les spores. Le B. muscorum est de couleur oran- gée, et ses filaments en sont blancs. M. Endli- < lier croit que ce champignon ne diffère pas du Bhizocionia muscorum. (LÉv.) 'BRYOCLADIUM (/3p«ov, mousse ; xteSoç, rameau), bot. cr. — Genre de Champignons établi par Kunze, et dont la description ne paraît pas très exacte. Endlicher , dans son Gênera plantarum, le place à la suite des Pyrénomyeètes. (LÉv.) *BRYOCLES. bot. ph. — Famille des Li- liacées. Le g. ainsi nommé par Salisbury (Hori. Soc. Trans.VM, p. 11), et qui a pour type les Hemerocallis japonica et H. cœrulea, avait été établi antérieurement par Sprengel sous le nom de Funkia. (A. R.) 'BRÏOCORIS tfSpvov, mousse ; xopts, pu- naise), ins. — M. Fallen a désigné ainsi un genre , qui rentre parfaitement dans celui iïEurycevhalu, Lap., ou Haliicus, Hahn., de la famille des Miriens , de l'ordre des Hé- miptères. La seule esp. citée par M. Fallen est le B. pteridis. (Bl.) BRYOIDEI. bot. cr. — f^oy. bryacées. BRYOIME. Bryonia (/3pvo>, je végète avec force), bot. ph. — Genre de la famille des Cucurbitacées, tribu des Cucurbitées Bryo- niées, formé par Linné (Gen., 1480, Excl. sp.), et comprenant un grand nombre d'esp. répan- dues dans toutes les parties tempérées et chau- des du globe. On en cultive une trentaine d'esp. dans nos jardins européens, en y com- prenant 2 esp. indigènes, les B. dioica et alba. Ce sont des plantes herbacées an- nuelles ou pérennes, pileuses ou scabres, volubiles, à rhizome tubéreux ; à feuilles al- ternes, pétiolées, cordiformes, anguleuses ou tiifides ; à fleurs axillaires, en grappes ou en fascicules, dont les femelles souvent solitaires. Les fleurs, dans ce genre, sont monoïques ou dioiques. Les mâles ont le calice campanule, 5-flde, la corolle 5-par- lite, adnée à la base de celui-ci; 5 étamincs t. II. BRY 753 triadelphes dontles anthères à une seule lo-re adnée dorsalement et en cercle le long d'un connectif incisé-denté ; à la base une glan- dule trilobée. Les femelles ont un tube cali- cinal tubulé, conné avec l'ovaire et étranglé au-dessus, à limbe supère, 5-fide, campa- nule ,• la corolle des mâles ; un style trifide ; à la base du style une glandule annulaire, entière ou lobée. Baie globuleuse, oligo- sperme. La B. dioïque, fort commune dans tous les bois et dans les haies, offre un rhi- zome charnu, très gros, composé presque entièrement d'amidon et d'un principe acre, lequel est un violent purgatif ; traité convena- blement, et dégagé de celui-ci, on en tire une fécule assez bonne et comestible. (C. L.) *BRY0\1ÉES. bot. ph. — Tribu de la famille des Cucurbitacées (voyez ce mot), ayant pour type le g. Bryonia. (Ad. J.) *BRYOPHAGIDES. Bryophagidi (j3puov , mousse ; 9odp.°'ç , œil), bot. ph. — Syno- nyme de Moneses, Salisb. (C. L.) BRYOPHYLLUM Ppve», je crois en abon- dance ; \\ov, feuille), bot. ph. — Genre de l.i famille des Crassulacées, tribu des Ombi- 48 754 BRY licées(Crassulées-Diplostémones;DC.),fonné par Salisbury ( Parad., t. 3 ), et peu distinct du Kalancftoê d'Adanson, auquel on devrait peut-être le réunir. Nous examinerons cette question à l'article kalanchoe. Le B. calyci- rium , seule espèce du genre, est fort remarqua- ble par sa facilité de reproduction, à laquelle son étymologie générique fait allusion. Si l'on pose sur" le sol une de ses feuilles, dont la forme est ovalc-arrondie, crénelée-sinuée, il sort bientôt de chacune des sinus de peti- tes radicelles, que surmontent immédiate- ment une ou plusieurs jeunes plantes. (C.L.J "BHYOPOGOIV ( |3f>uov , rnOUSSC; irwycov, barbe), bot. cr. — (Lichens.) Genre établi par M. Link (Handb., III, p. 164) sur un dé- membrement des Corniculaires d'Acharius, mais qui n'a point été admis. Toutes ces es- pèces, ou au moins le plus grand nombre, rentrent dans le g. Evemia. [V oyez ce mot.) On peut encore consulter un article que MM. Nées d'Esenbeck et Flolow ont publié dans la Linnœa, sur leur nouveau g. JVea- ropogon , lequel ne nous semble pas lui- même devoir être distrait des Évernies. Nous avons donné une traduction de cet article dans les annales des sciences naturelles (2'sér. Bot., tome III, p. 238). (C. M.) BllYOPSIS (/Bpu'ov , mousse ; tyic,, appa- rence), bot. cr. — (Phycées). Lamouroux a établi sous ce nom [Ann. Mus., 20, p. 281, t. 7) un g. fort remarquable de la famille des Zoospermées, et qui depuis n'a subi au- cune modification, tant il est naturel. Ses caractères sont les suivants : Fronde mem- braneuse, tubuleuse, cylindrique, continue, simple ou rameuse ; rameaux irréguliers ou dicliotomes, chargés dans une plus ou moins grande étendue , mais surtout vers leur sommet, de ramules tantôt étroitement im- briqués de tous les côtés, tantôt disposés sur deux rangées, comme les barbes d'une plume, ou, en d'autres termes, pennés. Ces filaments tubuleux, anhistes, du moins en apparence, car M. J. Agardh nous apprend que, dans les Confervées et plusieurs Sipho- nées, il a constaté qu'ils étaient composés de fibres spirales entrecroisées, ces filaments, disons-nous, sont remplis, pendant la vie, d'un liquide chargé de granules verdàtres d'une excessive ténuité , lesquels, dans la dessiccation, se déposent à l'intérieur de la paroi du tube, s'y concrètent et la tapissent BRY comme d'une sorte de vernis. Les granule* en question se métamorphoseront un jour en Zoospermes ou sporidies animées, des- tinées à propager la plante. M. J. Agardh, qui a suivi toute leur évolution dans le Bryopsis a>buscula , a très bien décrit tous les phénomènes qui se sont passés sous ses yeux pendant celle métamorphose, sur la- quelle nous reviendrons plus en détail au mot zoospermes. Jusqu'à ces derniers temps, on avait cru les Bryopsis privés de ces or- ganes appendiculaires qu'on retrouve dans les g. Codium, Vaucheria et Flabellaria, et qui ont reçu le nom de Coniocystes. M. Me- neghini les a observés le premier, en 1837 {Flora, décemb., 1837, p. 721), et nous avons vérifié son observation sur des échantillons de B. balbisiana recueillis à Villefranche par M. Webb. {F. Ann. se. nai. 2e ter., II, p. 370). Ces Coniocystes sont des espèces de poches sphériques, de la même nature que le filament qui les porte, et dans lesquelles se voit une masse granuleuse d'un vert dont la teinte noirâtre dépend probablement de leur agglomération. Elles tiennent au fila- ment par un très court pédicelle. On ne sait pas bien encore si ces organes se compor- tent comme les analogues qu'on rencontre dans quelques g. voisins, c'est-à-dire s'ils se détachent et germent en masse pour repro- duire la plante. Le g. Bryopsis est composé d'Algues fort élégantes par leur ramification et leur port. Il a son centre géographique dans les zones tempérées des deux hémisphères. Il s'avance un peu plus dans le Nord que dans le Sud, car on en trouve une espèce au Danemark, tandis que les Malouines forment sa limite dans l'hémisphère opposé. La Méditerranée en fournit proportionnellement le plus grand nombre. Ce nombre s'élève aujourd'hui à environ 1C esp. bien distinctes. (C. M.) BRYOPTERIS (jSpvov, mousse; 7ttePov , aile), bot. cr. — (Hépatiques.) Le g. Frulla- nia de Raddi , réhabilité et solidement éta- bli aujourd'hui par M. Nées d'Esenbeck (Hepat. Fur., III, p. 211), offre, dans sa structure, deux formes principales dont ce savant a fait le type des 2 sous-genres Jubula cl Bryopieris. Les Bryopteris, qui se com- posent d'espèces exotiques, offrent pour ca- ractères : Un périanthe à trois angles et à dos lisse ; un style allongé ; des feuilles mu- BUB nies d'un lobule plan, infléchi et uni dans toute sa longueur au lobe dorsal , enlin des amphigastres entiers, tronqués à leur som- met et dentés. Les Jungermannia spalhuli- stipa Nées et diffusa Svv. font partie de celle section des Frullania. f^oy. ce mot. (C. M.) BRYUM. bot. cr. — floues bry. BUBALE ( SoJÇoJo,-, buffle ). mam. — Ks- pèeedugenre Antilope, typcd'un sous-genre. /^OIJ. ANTILOPE. *BUBAL!D£S. mam. — Nom sous lequel quelques ailleurs désignent les Antilopes voi- sines du Bubale. "BUBALINA [Bubalinus, de Boeuf ou Buf- fle), bot. pu. — Syn. de Burchtllia, R. Br. (C. L.) 'BUBALORNIS, Smith, ois.— Synonyme du g. Alecio de M. Temminck. "BUBAS (contraction de fiivëalo;, buffle). Ins. — Nom donné par Mégerle à un genre de Coléoplères pentamères, de la famille des Lamellicornes, qui ne renferme jusqu'à pré- sent que 2 espèces du midi de la France , i'Oiiiiis bisou Fabr., et Y O. bubalus Latr. Ce genre se distingue des Ouais par la tète armée de 2 cornes longues et divergentes, et par le corselet qui s'avance en pointe dans la première espèce , et dont l'avancement est tronqué dans la seconde. (C.) BL'BBOLA. bot. cr. — Nom qu'on donne, dans quelques parties de l'Italie, à la Coulemelle [Agaricas procerus Scop.), et qui parait emprunté à la forme de son pédicule, dont l'extrémité inférieure est renflée en forme de bulbe. (LÉv.) BUBO. ois. — Nom spécifique du Grand- Duc d'Europe, Sirix bubo Gm. , employé comme générique parCuvier pour désigner les Oiseaux nocturnes à conque petite, dont le disque de plumes est moins prononcé que dans les Chals-Huants, et qui ont des tarses emplumés jusqu'aux ongles, ployez duc. (C. D'O.) BUBON (j3ov5ûjy , aine ; qui guérit les tu- meurs de l'aine), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Ombellifères , tribu des Peucéda- nées, formé par Linné {uou Sprengel), pour renfermer quelques espèces du Cap , dont plusieurs sont cultivées dans les jardins eu- ropéens. Ce sont des arbrisseaux très glabres, sécrétant une gomme résineuse , à tiges cy- lindriques, portant des feuilles biternalisé- quées, glauques, rigidules, à segments den- BtC 5.) tés ou pinnatilidcs , et à pétioles vaginanls; à fleurs d'un jaune verdâtre en ombelles composées , mulliradiées , à invplucre , et involucelles polyphylles.donlles folioles son I linéaires. (C. L.) BUBROMA, Scli /3ou, particule aug- mentative ; /?PSf/.oc , nourriture), bot. pu. — Synonyme de Guazumu. (C. L.) BUBUTUS.Ois.— Syn. latin de Boubou, nom du Coucou chez les Malais, f^oy. Bou- bou. (C. d'O.) BUCANOPHYLLUM, Pluck i £uxâvn, trompette, cpvUov, feuille ; à cause de la forme des feuilles), bot. pu. — Synonyme de Sarracenia, L. (C. L.) BUCARDE. Cardia |3ov;, bœuf; x«P- Sia. , cœur ; à cause de la figure cordiforme de la coquille), moll. — Genre de Mollusques acéphales testacés de l'ordre des Lamelli- branches , famille des Cardiacées. Ce g. est tellement naturel qu'il est demeuré presque intact depuis sa création par LangiusetGual- tieri , et sa détermination rigoureuse par Bruguière ; cependant quelques conchylio- logistes ont adopté le g. Hémicarde, proposé par Cuvier, comme offrant des différences assez notables pour être séparé des Bucardes. L'animal de la Bucarde a le manteau lar- gement ouvert par devant, bordé inférieure- ment de papilles tenlaculaires ; un pied 1res grand, coudé au milieu, à pointe dirigée en avant; deux tubes courts , quelquefois iné- gaux et bordés de papilles; la bouche trans- verse, infondibuliforme, munie d'appendices triangulaires; les branchies courtes, inéga- les de chaque côté, et réunies sur une même ligne. La coquille est bombée, subcordiforme , à valves égales, à sommets proéminents et recourbés , à bords dentés ou plissés ; la charnière est munie de 4 dents sur chaque valve, deux cardinales obliques etdeux laté- rales écartées. Les Coquilles des Bucardes, quoique presque toujours identiques sous le rapport de la forme caractéristique, présen- tent néanmoins des différences tranchées dans la nature et la disposition de leurs or- nements accessoires : les unes sont lisses ; d'autres, et c'est le plus grand nombre, sont garnies de cotesrégulièrescommunément ob- tuses , mais quelquefois relevées en carène et déchiquetées d'une manière bizarre; d'au très encore sont armées d'épines droites ou 756 BUC recourbées, ou Lien couvertes de tubercules soHvent remarquables par leur régularité. Si les Bucardes se distinguent par l'élégance de leur forme , il n'en est pas de même de leurs couleurs , qui sont rarement bril- lantes. Ces Mollusques vivent le plus communé- ment sur les bords de la mer ; quelques esp. cependant s'éloignent des côtes , et l'on en trouve un petit nombre à l'embou- chure des fleuves. Ils s'enfoncent dans le sable à la profondeur de 10 à 12 centimè- tres , et y sont placés de telle sorte que les orifices de leurs tubes arrivent à la surface du sol, ce qui leur permet de tirer de l'eau leur nourriture. Ce moyen, qu'emploient la plupart des Bucardes pour échapper à leurs ennemis, n'est pas mis en usage par les espè- ces à coquille épineuse , que leur armure protège suffisamment contre la voracité des animaux marins. C'est an moyen de leur pied et d'un artiflee de locomotion fort ingé- nieux, décrit avec détail par Réaumur, que les Bucardes sortent et rentrent dans leurs trous. Sur les plages qu'elles habitent , on reconnaît leur présence aux jets d'eau qu'el- les lancent par les trous dans lesquels elles sont retirées. Ces Coquilles, dont on connaît un grand nombre d'espèces à l'état vivant , sont ré- pandues dans toutes les mers du globe sous toutes les latitudes. On en trouve plusieurs espèces sur nos cotes, et elles y sont recueil- lies pour l'approvisionnement des marchés, ce qui a lieu également en Hollande, en An- gleterre, en Espagne, et dans toutes les lo- calités où elles abondent. La plus commune sur le littoral de l'Océan est la Bucarde sourdon, Curdium edule. Quelques espèces sont fort recherchées par les amateurs, entre autres la Bucarde exotique , Cardium costa- tum , espèce des côtes de Guinée et du Séné- gal , à coquille blanche et fragile , d'un prix élevé, quand les deux valves appartiennent réellement au même individu. On en connaît un certain nombre d'espè- ces fossiles, dont quelques unes ont leurs analogues à l'état vivant ; c'est principale- ment dans les terrains de calcaires supé- rieurs à la Craie que se trouvent les Bucardes fossiles. Le Calcaire grossier des environs de ?aris en renferme une dizaine d'espèces. (C. D'O.) BUC BLCARDITE. moll. — Nom donné par les anciens oryetographes aux Coquilles fos- siles ayant la forme d'un cœur, qu'elles ap- partinssent ou non au g. Bucarde. BUCCARDILM. moll.— Synonyme d'I- socarde. BUCCELLES. ins. — Même chose qu'A- gnathes. BUCCIN. Buccimim [buccinum , trom- pette), moll. — Ce nom a, depuis Aristote , été donné parles auteurs anciens à une foule de Coquilles univalves différentes. Aujour- d'hui , grâce aux travaux de MM. de La- marck, deFérussac et de Blainville, etc., il dé signe un genre de l'ordre des Gastérono des Peclinibranches parfaitement caractérisé ainsi qu'il suit : Animal spiral, ovale ou allongé, à pied court, ovale, moins long que la coquille et operculifère ; manteau simple , ayant en avant de la cavité respiratoire un canal long et constamment découvert ; organe respira- toire formé de deux peignes branchiaux inégaux. Tête aplatie, munie de deux tenta- cules conico-cylindriques , écartés, portant les yeux sur un renflement extéi ieur, situé à la moitié de leur longueur. Bouche sans dent labial-e. Sexesdistincts: les mâles ayant l'or- gane excitateur long, aplati, contractile et situé au côté droit du cou ; chez les femelles, l'o\iducte aboutissant au côté droit, à l'en- trée de la cavité respiratoire. L'anus est placé au côté droit antérieur. Coquille ovale ou obeonique, à ouverture oblongue , très échancrée en avant; colu- rnelle simple ou calleuse, arrondie, ayant quelquefois un seul petit bourrelet à la base. Opercule corné, ovale, à éléments concen- triques; sommet marginal et peu marqué. Les Buccins sont répandus dans toutes les mers ; mais les espèces des pays tropicaux sont plus nombreuses, et parées de couleurs plus vives. Ce sont, en général, des Coquilles de médiocre grandeur , et quelques unes même ne peuvent être décrites qu'avec le secours de la loupe. On peut porter à environ 200 le nombre des espèces de ce genre, dont beaucoup sont de nos côtes. On en connaît plus de 30 espèces à l'étal fossile , appartenant presque toutes aux terrains palœothériens. (C. n'O.) BUCCINELLE. Puccinella (diminutif de BLC buccina, trompette). MOU..— M. Péry ( Traité de Conch.) a désigné sous ce nom le g.Tur- binelle de Lamarck. BL'CCUVOIDES. moll.— Nom donné par Cuvier, dans son Règne animal, à la troisième famille des Gastéropodes pectinibranches , comprenant tous ceux dont la coquille est canaliculée ou échancrée à la base, tels que les g. Cône, Ovule, etc. (C. d'O.) BUCCINUM. Moll.— Voij. buccin. BUCCO (bucca, joue), ois. — Voyez BARBU. BUCCO. bot. pn. — Wendland nommait ainsi un genre séparé du grand genre Dios- mu ; Willdenow lui avait donné le nom d' ' A- ijulho%ma. Poyezcs mot. (An. J.) 'BUCCOIDÉES. ois. — On désigne sous ce nom une famille de l'ordre des Passe- reauv zygodactyles ou grimpeurs , ayant pour type le g. Barbu , et comprenant en outre les g. Barbacou , Barbican , Tamatia et Barbion. Les caractères de cette famille consistent en un bec robuste , comprimé , pointu, élargi à la base, qui est garnie géné- ralement de poils raideset dirigés en avant; tarses médiocres scutellés, à doigt antérieur et externe plus long ; ailes courtes et conca- ves ; queue généralement inégale. Ces Oiseaux appartiennent aux parties chaudes des deux continents ; ils ont le corps lourd et massif, les mœurs tristes, indolentes et stupides. Ils vivent solitaires ou en troupes peu nombreuses dans l'épais- seur des forêts ; leur nourriture consiste en Insectes et en fruits , et quelquefois même ils attaquent les petits Oiseaux. C'est dans des creux d'arbres ou dans de simples trous qu'ils font leur nid, construit généralement avec négligence. Certaines espèces de Buc- coïdées présentent des couleurs fort vives , mais souvent disposées avec bizarrerie et sans grâce. (C. d'O.) BUCCOUNÉES. ois.— Nom d'une sous-fa- niille des Buccoidées, de l'ordre des Passe- reaux zygodactyles ou grimpeurs , compre- nant des espèces qui appartiennent toutes au continent d'Asie, et particulièrement aux Grandes-Indes et à ses groupes d'îles. "BUCCONUNÉES, ois.— Nom d'une sous- famille des Picidées , synonyme de Bue- foi nées. ■BUCCULINA.BOT.rH.— Genre encore ob- wrur de la famille des Orchidées , tribu des BLC 757 Ophrydécs, proposé par le professeur I.indley (in Roi. mag. comp., II, p. 209) pour une plante originaire du cap de Bonne-Espérance, à ra- cine munie de tubercules ovoïdes ; à feuilles orbiculaires , étalées horizontalement , du centre desquelles s'élève une hampe nue. Les folioles extérieures du calice sont rappro- chées en casque ; les latérales internes sont obliques à leur base, qui s'unit avec le la- belle ; les intérieures , 2 fois plus longues , sont épaisses, charnues, dressées et dentées ; le labelle est concave, à 5 divisions linéaires, barbu dans sa partie moyenne , se prolon- geant en éperon à sa base et soudé avec les côtés du gynostème, qui sont dilatés et mem- braneux. (A. B.) BUCEIVTE. Bncenies (/Soux/vtt,;, piqueur de Bœufs ). iss. — Genre de Diptères, de la famille des Athéricères , établi par Latreille ( Règne animal de Cuv. ) d'après la Mouche géniculée de Degeer, et qui rentre dans celui de Siphona créé par Meigen , ce dernier g. ayant été adopté par M. Macquart, dont nous suivons ici la méthode. I'oij. siphoke. (D.) *BUCÉPHALE. Bncephalus (jSoCç, bœuf ; xt'pxl-ô, tête). HELium-. — Genre d'Helmin- thes Trématodes , dépourvus d'organes géni- taux , établi par M. de Baër pour un pa- rasite fort singulier qu'il a observé dans le foie de certains Mollusques d'eau douce , Paludines , etc., et qu'il a nommé Bucc- phalus pohimorphus. ( l'oyez slcla naturœ Cnriosô*ntm, t. XL) (Duj.) En erpétologie, etc., on a aussi employé le nom de Bucéphale (Rncephalus), et il parait qu'on s'en est aussi servi en mammalogie, pour désigner plusieurs esp. d'animaux re- marquables par la grosseur de leur tri!'. (P. G.) *BUCEPHALON. Bucephalo» (/3o3ç,bœu!' ; xttpal-n, tète), acal. — Genre établi par M. Lesson dans sa famille des Béroïdes , tribu des Callianires , pour une espèce (H. Reynaudii) très commune près de l'île do Ceylan , que M. Beynaud avait décrite sous le nom de Callianire. Le Bucephalo» a « le corps plus large que haut , composé d'un lube de forme haslée, très contractile, Cou- vrant en haut entre les deux replis des feuil- lets supérieurs, par une petite ouverture, terminé en bas par une ouverture grande , circulaire, et bordée latéralement par deux portions membraneuses élargies , garnie- 'i 758 BUC leur terminaison de 3 corps denses, épais, massifs, et de forme d'olive. » (Duj.) BLCEPHALUM, Adans. (|3ovx£V*5iov,nom grec présumé du fruit de la Macre, à cause de sa ressemblance éloignée avec la tète d'un Bœuf), bot. pu. — Synon. de Trophis, L. P. Br., famille des Arlocarpacées. (C. L.) BECEPHALES. helmint. — Voyez bu- CÉPHALE. BUCERAS, P. Brown (jSov'xepaç , fenu- grecï. bot. ph.— Synonyme du g. Bucida de Linné. (L. C.) BUCERQS. ois. — Nom scientifique du g. Calao. 'BECEROSIA (/SouxîpSj, qui ades cornes comme celles d'un Bœuf), bot. pn. — Genre de la famille des Asclépiadacées-Pergula- riées, tribu des Stapéliées-Céropégiées , le même que le Desmidorchis, Erhenb., formé par Wiglit et Arnott ( Contrib. 34) , et renfer- mant 5 espèces auxquelles nous en ajoutons une 6e, le H . decaisniana (Herb. yen. amat., t. III), remarquable par ses jolies fleurs, et cultivée dansquelques jardins. Ces plantesonl en général le port des Stapelia , et croissent dans l'Inde et au Sénégal. Elles sont char- nues, aphylles, dressées, ramifiées, tétrago- nes, à angles dentés, à fleurs nombreuses, disposées en ombelles terminales ou laté- rales. (C. l.) "BUCERUS (/3oj;, bœuf; x/pocç, corne). ins. —Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Ténébrionites , créé par M. Dejean dans son dernier Catalogue , avec 2 espèces du Brésil , dont l'une est le Tenèbrio aries de Dalmann. Une 3e espèce de Smyrne , le Te- nèbrio comutus Fab. et Oliv. , a servi à M. Hope (Coleoplerisi's manual, 1840, p. 130) pour créer le genre Tauroceras-, et comme il est le seul qui lui ait assigné des caractères, son genre doit prévaloir. Voyez ce dernier mot. (C.) *BUCHANAIVIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Anacardiacées, formé par Roxburgh (PI. Corom., III, t. 2C2), et renfermant quelques arbres de l'Inde, à feuilles alternes, pétiolées, simples, coriaces, penninervcs , très entières, munies de ner- vures transverses parallèles , stipulées ; à fleurs hermaphrodites, petites, blanches, disposées en paniculcs terminales etaxillai- res , rassemblées au sommet des rameaux; h fruits rouges. On en cultive doux espèces BUC dans les serres en Europe , les B latijolia et angustifolia. (C. L.) "BECHAVEA , Reichenb. (nom propre). bot. pjt. — Syn. de Sieversia, Willd. (C. L.) *BECHE1\R0EDERA, Eckl. et Zeyh. (nom propre), bot. ph. — Synonyme d'^4s- palathus. (C. L.) BECI1IA (LéopolddeBuch, célèbre géolo- gue), bot. ph. — Genre de la famille des Verbénacées, tribu des Lippiées, établi par Kunth (in Humb. et Bonp., Nov. aen., II, 2G9, t. 132), sur une plante herbacée, trou- vée sur les bords de l'Orénoque. Elle est dressée, à feuilles opposées, courtement pé- tiolées, elliptiques-oblongues, très entières , nervées ; à fleurs petites, blanchâtres, ébrac- téées ?, disposées en épis sessilcs, oblongs, cy- lindracés, serrés en faisceaux, et terminaux. (C. L.) BECHNERA (nom propre), bot. pu. -- Genre de la famille des Scrophulariacées , type de la tribu des Buchnérées , forme par Linné (G. 772, Exe. sp.) , et renfer- mant un certain nombre d'espèces répan- dues dans les parties tropicales du globe. Ce sont des plantes herbacées vivaces, sca- bres, noircissant par la sécheresse; à feuilles inférieures opposées, souvent dentées, les supérieures plus étroites, ordinairement très entières, les florales bracléiformes ; à fleurs solitaires, sessiles, bibractéolées, et disposées en épis terminaux. On en cultive 2 espèces dans les serres. (C. L.) "BECHNÉRÉES. bot. ph. — Tribu de la famille ries Scrophularinées (voyez ce mot), ayant pour type le genre Buclmera. (Ad. J.) *BECHOLZITE, Brand. ( nom propre). min. — Minéral à texture fibreuse, qu'on trouve au Tyrol et aux États-Unis dans les terrains de cristallisation, et qui paraît se rapprocher beaucoup de l'Àndalousite par sa composition et par ses caractères exté- rieurs. Peut-être est-ce la même chose que laFibrolilhe que M. Fuchs considère comme un mélange intime de Disthèneelde Quartz. Voyez disthÈne. (Dei,.) „ BECIIOZIA, L'hérit. (nom propre), bot. rn. -Syn. de Serissa. — Le Buchozia d'Arra- hida (Flor. Flum., I, t. 80) doit être rapporté à \'Heteranthera,W. et P. (C. L.^ BECIDA. bot. pu. — Genre de la famille des Combrétacées , tribu des Terminaliées, formé par Linné (G. 541) pour 3 ou 4 espè- BUC ces de l'Amérique tropicale. Ce sont des ar- bres à feuilles alternes, cunéiformes, 1res entières, glabres ou velues sur les bords ; à pédoncules axillaires ; à fleurs en épis ou ca- pitées, soyeuses , s'allongeanl quelquefois, vraisemblablement par la piqûre de certains Insectes, en de longues cornes spongieuses. Toutefois , ce curieux fait ne parait avoir été remarqué que sur l'un d'eux, le B. buce- ms, qui en a reçu son nom spécifique. (CL.) BUCKELOCUSE. mam. — Synonyme de Bison. 'BUCKLANDIA, (T. Buckland célèbre na- turaliste anglais), bot. ph. — Genre de végé- taux fossiles établi par Sternberg ( Tent., 37). le même que le Clatluaria d'Ad. Brongniart. — On donneencorecenomaung.de la famille des Hamamélidacées, type de la tribu des Bucklandiées, fondé par B. Brown [in fVall. cal. 7414), surun arbre de l'Inde souvent très élevé, dont le port est celui d'un Peuplier, à fleurs polygames-dioïques , capitées ; chaque capitule formé de 8 fleurs ; les rameaux sont gemmifères au sommet ; les gemmes envelop- pées de 2 écailles opposées; les feuilles sont alternes, éstipulées, pétiolées, largement cor- diformes-ovales , cuspidées, entières ou tri- lobées, coriaces, réticulées-veinées ; pédon- cules terminaux, ternes, monocéphales. — M. Ad. Brongniart ( ProJr., 12 ) a appliqué aussi ce nom à un genre de végétaux fossiles de l'ordre des Acrobryées, formé sur le Co- mtes Bucklundi Stern. , découvert dans le terrain jurassique schistoïde, et qui devra Tecevoir un autre nom, car il en existait déjà un autre formé par Bob. Brown sous la même dénomination. (C. L.) -BUCKLANDIÉES. bot. ph. — Une des tribus de la famille des Hamamélidées. Voyez ce mot. (Ad. J.) *BUCKLANDITE, Lév. (nom d'homme). min. — Substance noire, opaque, cristalli- sant en prismes obliques, rhomboidaux , modifiés vers les bases , et dont les angles sont de 109° 20', et 70° 40\ Ils ont la dureté du Feldspath, et une densité de 2,67. On les trouve à Arendal avec l'Amphibole horn- blende, la Wernérile et le Calcaire spathi- quej sur les bords du lac de Laach.avec le Feldspath vitreux. Selon M. G. Bose , leur forme s'accorde presque entièrement avec celle des Épidotés à base de Fer, dont elle n'est peut-être qu'une variété. (Dm..) BLE 759 BUCQIETIA Hucquel, chimiste), bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées, tribu des Lavoisiérées, établi par De Can- dolle [Prodr., III, 110) sur VOsbeckia gluti- nosa Sprcng., seule esp. qui le compose jus- qu'ici. C'est un arbrisseau de la Nouvelle- Grenade , à rameaux visqueux, portant des feuilles pétiolées, elliptiques, trinervées, lis- ses, presque complètement entières ; à fleurs violacées au sommet de pédicelles ternes terminant les rameaux. Il aie port des Os- beckia ou des Arthrostemma, mais des grai- nes angulaires et non cochléiformes. (C. L.) 'BUCRATES (|3oOç, bœuf; xpsç, tête), ras. — M.Burmeisteraétabli sous cette dénomina- tion un genre d'Orthoptères de la famille des Locustiens , remarquable par des cuisses pourvues d'une double rangée d'épines. M. Burmeister ne rapporte à ce genre qu'une seule espèce : c'est la Locusta capitula Deg., du Brésil. (Bl.) BUCULA-CERVIIVA. mam. — Synonyme d'Antilope bubale. Voyez antilope. BUDA, Adans. bot. ph. — Synonyme de Spergularia , Pers. (C. L.) BUDDLEA et non BUDDLEIA (Adam Buddle , Anglais, amateur de botanique . bot. ph. — Genre de la famille des Scrophu- lariacées , type de là tribu des Buddléées , formé par Linné [G en., 140) pour des ar- bres et des arbrisseaux indigènes de l'Amé- rique tropicale et australe, de l'Inde orien- tale et du cap de Bonne-Espérance. Il ren- ferme un assez grand nombre d'espèces, dont douze à quinze sont cultivées dans les jardins européens. Ses caractères principaux sont : Calice campanule , 4-fide , égal ; co- rolle hypogyne, campanulée ou tubuleuse, à limbe 4-fide. Étamines égales , incluses ; filaments presque nuls. Style simple; stig- mate renflé, entier. Capsule biloculaire, septicide bivalve. Feuilles opposées, entié- j res ou dentées. Fleurs le plus souvent ses- siles, en glomérules sessiles ou pédoncules, axillaires ou disposées en grappes simples ou rameuses, en forme de panicules. (CL.) BUDDLÉÉES. bot. ph. — Tribu de la famille des Scrophularinées (voyez ce mol), ayant pour type le genre Buddlea. (Ad. J. ) BUDYTES {^ov^rni, sorte de petit oi- seau ). ois. — Nom scientifique des Berge- ronnettes. BUECKIA. bot. ph.— Famille des Cypé- ?60 BLT BU F racées. Genre établi par le professeur Nées d'Esenbeck (in Linnwa, IX, p. 300; X, p. J96) pour une plante du Cap , décrite par Vahl sous le nom de Schœnus punclorius. /yoyez SCHyENUS. (A. R.) BUENA , Pohl. ( nom propre ). bot. pn. — Synon. du genre Cosrnibuena, R. et P. (C. L.) BUFFALO. mam. — Ce mot, qui, en an- glais, signifie proprement un Buffle, a, dans toute l'Amérique du Nord , une autre signi- fication , et s'applique au Bison. Nous espé- rions à l'occasion de ce mot pouvoir donner les généralités relatives à ce dernier rumi- nant, et au sous-genre auquel il appartient, mais nous serons forcés de les renvoyer au mot dombey , qui est le nom qu'on donne dans le Caucase à l'Aurochs. (R.) BUFFLE. Bubalus. mam. — Le nom de Bubalus , donné d'abord par les Romains à une Antilope africaine, mais bientôt trans- porté à un Bœuf sauvage des forets de la Germanie, n'a commencé que vers la fin du vie siècle à être appliqué à l'espèce qui le porte aujourd'hui , espèce originaire d'Asie, et alors récemment introduite en Eu- rope. Ce n'est pas qu'à partir de celte épo- que , le mot ait constamment conservé la même signification ; au contraire, nous le trouvons employé, tant sous sa forme pre- mière que sous les formes diverses qu'il a prises dans le latin du moyen-âge ou dans les langues modernes , pour désigner d'au- tres Bœufs différents des deux premiers, et quelquefois même de simples variétés de no- tre Bœuf commun. Aujourd'hui , dans le langage des naturalistes, la valeur du mot Bubalus est bien déterminée , et celle du mot rlnjfle l'est égalemeLt; mais les deux mots, dans les nomenclatures française et latine , ne se correspondent pas exactement : le pre- mier a une valeur spécifique ; l'autre se prend dans un sens plus général. Les caractères communs aux espèces qu'on comprend sous le nom collectif de Buf- fles ont été déjà exposés dans ce Diction- naire (1), et nous n'avons rien à ajouter à ce (i) Tom II. pag 616 et suiv. — Puisque nous avons occa- sion île rappeler cet article, il conviendra de signaler deu\ faut!. s iissri graves qui s'y sont glissées à l'impression. On lit pag. 619, col. t, lig. 6, que les cornes du Bos/rnii- Uilis sont cachées dans une partie de leur étendue; on doit lire «Khits, marquées de roches ou d'entailles circulaires. A la uiéini page, col. 2, ligit, 36, une correction tout aussi que nous en avons dit , au moins quant à ceux qui se rapportent à la charpente os- seuse ; quant aux autres , bien qu'ils aient été établis d'une manière peu légitime, c'est- à-dire en étendant à toutes les espèces des remarques qui n'avaient réellement été faites que pour une seule , nous devons dire que toutes les découvertes ultérieures semblent justifier ces généralisations. L'absence de papilles cornées à la langue n'était, par exemple, jusqu'à ce jour, prou- vée que dans le cas du Buffle commun ; mais nous avons eu tout récemment occasion de la constater chez une nouvelle espèce dont notre musée vient de s'enrichir, le Bos br,a- chijceros de Gray. On est donc porté à croire, malgré ce que semblerait indiquer un trait de mœurs attribué par Sparmann au Buffle du Cap , trait que nous avons autrefois cité et sur lequel nous aurons bientôt occasion de revenir, que tous les Buffles ont la langue douce. Ce caractère d'ailleurs, en supposant qu'on l'eût observé dans toutes les espèces , ne serait probablement pas, comme nous semblions le faire entendre, un caractère exclusif, puisqu'il y a déjà quelques raisons de supposer qu'on le retrouve également dans le Yak. En elTet , Pallas, qui avait dis- séqué un de ces animaux , dit (Act. Acad. petrop., t. I , part. 2, p. 250) que sous le rap- port des viscères , il ne diffère en rien du Buffle commun ; or il n'est pas vraisemblable qu'un trait aussi saillant que celui dont il s'agit ici ait pu échappera l'observation du consciencieux zoologiste. Un autre caractère, qui paraît également être commun à toutes les espèces du sous- genre, sans toutefois leur appartenir exclu- sivement, c'est celui qui a rapporta la dis- position des mamelles. Daubenton a décrit malheureuse place dans les forêts tin Tkèbet le Gayal des fo- lèts du Silhet. Une autre inexactitude que nous devons relever, mais qui, cette fuis, n'est pas du fait de l'imprimeur, se trouve a la même page, et est relative à la distnbutiin géographique du Gour Ce n'est point, comme nous l'avions cru, d'après l'ins- pection d'un dessin dont nous avons depuis recennu 1'iuexac. titude, une tète du Dus Courus, qui se trouve dans le musée chinois et japonais , indiquée comme provenant de Java; mais une tète du B. Bentignr, ou pour mieu* dire du B. Ban- teiig, car le nom donné par Baffles a l'animal doit être con- servé comme étant le premier en date. Ainsi Oylan reste, jusqu'à présent, la seule île dans laquelle l'existence du Gonr annoncée en 1681 pat Knox paraisse dûment constatée; et Ccylan, il faut le remarquer, est en quelque sorte un pro- longement de l'Inde continentale, BUF el figuré ces parties dans le mâle vliuff. , Hisl. iiat., t. XI , p. 342 , et pi. 27 ), et les natura- listes en ont parlé d'après lui; mais connue il ne dit rien des parties femelles, la plupart des auteurs, ou ont gardé le silence à cet égard, ou ont donné à entendre que c'était le même arrangement pour les deux sexes, ce qui est tout-à-fait inexact : les mamelons chez la femelle du Buffle commun , au lieu de figurer comme chez la Vache un quadrilatère rectangle , forment un trapèze dont le côté postérieur est moitié moins long que l'antérieur. C'est exactement ce que nous avons trouvé chez la femelle du Bas bmcliyce- ros, et nous pouvons nous attendre à trouver dans le mâle la disposition correspondante, car il semble y avoir à cet égard un rapport nécessaire entre les deux sexes. Ainsi, nous savions par le témoignage de Pallas que chez le Yak mâle les mamelons se trouvent , comme chez le Buffle , sur une seule ligne droite ; et voilà que tout récemment M. Hodg- son nous apprend que chez la femelle ils sont , comme chez la Bufflone , en trapèze ; c'est du moins ce que nous semble indiquer la phrase que nous citons en note (1). Dans les Buffles, ou, pour parler plus exactement, dans l'espèce à laquelle appar- tient notre race domestique d'Europe , le mâle présente encore relativement aux orga- nes de la génération d'autres particularités qui le distinguent du Bœuf commun. La verge, ainsi que le remarque F. Cuvier [Hisi. naiur. des mammif.), au lieu de se terminer en pointe, est tronquée à son extrémité , et le fourreau ne se montre qu'à son orifice , et dans une longueur de 2 ou 3 pouces seule- ment. Pallas (loco ciiaio) a signalé la même particularité chez le Yak : « Il a quatre ma- melons rangés sur une ligne transversale entre le scrotum et le prépuce, lequel forme une grosse èminence , sans que la trace de tout le reste de la verge soit extérieurement visible (2). » Le même auteur signale plus loin une au- tre trace de ressemblance dans ce qui a rap- (i) « Four teats narrowing wedgwise barkwaids. » Hod .- *,» , Illustrations of tlie Gênera of tlie Booiuœ. Journ of tlie Asiat soc. of Brngal. X. S , n° 3o, iS4i. (a) Ce qui est remarquable , c'est que dans la figure cor- respondant a cet article , le dessinateur a figuré un fourreau apparent dans toute sa longueur , tandis que, dans la figure jointe a l'article de Daubenton, ce caractère est très bien ex- prime . quoiqu'il n'en suit pas fait mention daus le texte. r. il. BUF roi port aux fonctions génératrices entre les Yaks et les Buffles. « Les Yaks, dit-il, s'appro- chent de leurs femelles la tête en avant, la bouche béante, à la manière des Buffles. » Avant de terminer ce qui a rapport aux parties molles , il conviendra d'appeler l'at- tention sur un fait qui ne parait pas sans in- térêt, et qui cependant jusqu'ici n'a été re- levé par aucun naturaliste : c'est que chez les animaux qui nous occupent, bien que la langue soit dépourvue de papilles cornées, la face interne des joues en est abondam- ment garnie ; c'est du moins ce que nous avons pu constater chez le B. bubalus et le B. braclujceros. Chez le dernier surtout, ces papilles sont très pressées , longues de plus d'un centimètre, et comparables, pour la forme, sinon pour la consistance , aux pi- quants du Hérisson : on les aperçoit très distinctement dans les mouvements de la bouche que fait l'animal en ruminant, car elles s'avancent presque jusqu'à la comis- sure des lèvres. Dans le Bœuf commun, les parois buccales présentent aussi des papil- les spiniformes , mais plus rares, plus cour- tes, et à base plus large. Les ressemblances d'organisation , ainsi que l'ont remarqué plusieurs naturalistes, ne caractérisent pas mieux le groupe des Bu files que ne le font les ressemblances de mœurs. Quoique toutes les espèces connues soient originaires des pays chauds, toutes paraissent redouter extrêmement la chaleur, et cher- chent à y échapper en se réfugiant dans l'eau. Le Buffle africain comme le Buffle asiatique, s'il a un marais ou un lac à sa portée, y reste plongé tout le temps que le soleil est un peu élevé sur l'horizon , ne laissant à découvert que les naseaux et les yeux; les cornes mêmes sont presque entièrement cachées. Comme il emploie une partie de la nuit à paître , c'est surtout dans le bain qu'il dort, et il n'a pres- que pas d'efforts à faire pour maintenir ses naseaux à fleur d'eau ; car, en raison du grand développement des sinus frontaux qui se pro- longent jusque dans les cornes, toute la par- tie supérieure de sa tète est très légère. Il existe chez plusieurs animaux qui ont aussi la coutume de dormir dans l'eau, et qui respirent l'air en nature, une disposition qu'on pourrait croire analogue ; nous cite- rons comme exemple, chez les Mammifères, leCapibaruetlePaca.et, chM les Reptiles, te 48' 762 BUF Crocodile. Ces animaux offrent au front des sillons très profonds, qui pourraient bien être, en partie, des sinus aériens ; seulement ces sinus, au lieu d'être compris entre les deux lames des os du crâne, seraient entre la lame externe et la peau. Si cette conjec- ture se vérifiait, il y aurait à découvrir par quels conduits l'air arriverait dans ces cavi- tés ; les canaux pneumaphores ont été si long-temps ignorés chez les Oiseaux, où pourtant leur rôle est des plus importants, qu'il n'y aurait aucunement lieu d'être sur- pris de les rencontrer un jour dans les ani- maux dont nous parlons. Les Buffles n'aiment pas seulement à se plonger dans l'eau, ils ont un goût décidé pour se vautrer dans la fange; et ce goût, pour le remarquer en passant, leur est com- mun avec la plupart des animaux qui ont comme eux la peau très épaisse et très peu garnie de poils (1). Il est probable que, dans le reste de leurs habitudes , les Buffles présentent quelques différences selon les espèces ; mais on n'a encore à cet égard que des renseignements fort incomplets. On croit cependant avoir re- connu que tandis que les uns , à certaines époques de l'année , se réunissent en trou- peaux nombreux , d'autres vivent constam- ment en familles isolées. Dans l'état sauvage, les Buffles, à quelque espèce qu'ils appartiennent , sont des ani- maux très redoutables. Doués d'une force prodigieuse, et beaucoup plus agiles que ne sembleraient l'annoncer leurs formes lourdes et massives, ils s'irritent aisément ; et, une fois qu'ils ont commencé l'attaque, les bles- sures les plus graves ne les déterminent pas à prendre la fuite. On doit surtout se garder des mâles qui vivent solitaires (comme le font tous les Bœufs après un certain âge), et des femelles qui ont des petits : même dans l'état de domesticité, les Buffles sont des ani- maux auxquels on ne peut pas trop se fier. Cependant ce naturel farouche , qu'ils con- servent toujours, devient quelquefois pour (1) Ce guùt se retrouve chea presque tous les Purhydernirs, et il n'y a gueie à fuire exception que les espèces apparte- nant au genre Cheval : encore doit-on reniai quer que ces es- pères, originaires, pour la plupart, de liants plateaux et de plaines arides ou les bourbiers sont raies , ont un penchant analogue et plus aisé a satisfaire dans les circonstances exté- rieures où la nature les a placées; toutes, rumine on le sa.il, anl l'habitude d<- se rouler dans la poussière. MF leurs gardiens une cause de sécurité, et dans l'Inde il met ces hommes à l'abri de l'attaque des bêtes féroces. Les Ruminants, en général, sont peu sus- ceptibles d'attachement, et l'on ne peut guère s'attendre à trouver chez les Buffles ce sen- timent à l'égard de leurs gardiens, pour les- quels ils ne sont pas même toujours très do- ciles ; cependant le fait suivant, rapporté par un auteur digne de foi , semble ne pas trou- ver son explication seulement dans l'antipa- thie qu'ont les Buffles pour les Tigres. « Deux biparies (1), dit Johnson (Skelches o/' Indian field sports, 2e édît-, p. 91), condui- saient de Chittrah à Palamow une troupe de Boeufs chargés , lorsque , à peu de distance de leur point de départ , l'homme qui mar- chait derrière le convoi fut saisi par un Ti- gre. Un guailah [berger), qui faisait paître ses Buffles près de ce lieu , fut témoin du fait , et courant aussitôt au secours du malheu- reux , il attaqua hardiment le Tigre à coups de sabre. L'animal blessé lâcha le biparie et saisit le berger; mais alors les Buffles , se précipitant sur lui, l'obligèrent à abandonner sa proie , et se le rejetant les uns aux autres ils finirent par le tuer : c'est du moins ce que je crois me rappeler. Les deux blessés me fu- rent apportés; le biparie guérit, mais le brave pâtre mourut. » Un Buffle seul, s'il faut en croire William- son {Oriental field sports), n'hésite pas à at- taquer un Tigre ; aussi, même dans les can- tons où ces animaux abondent le plus , un pâtre, monté sur son Buffle favori, peut sans danger passer la nuit dans la forêt. C'est en effet la coutume au Bengale de mener pen- dant l'été les troupeaux à la pâture , seule- ment aux approches de la nuit : le son d'une clochette de bois placée au cou de l'un de ces animaux et la voix de leur gardien aident à les maintenir réunis pendant l'obscurité. Au point du jour, on les conduit vers les ma- rais où ils restent jusqu'au soir à ruminer ou à dormir , plongés dans l'eau jusqu'aux yeux. Souvent, pour aller à la pâture et pour en revenir.ces animaux doivent traverser une rivière , ce qui ne paraît pas leur causer la moindre fatigue. En nageant ils forment un bataillon à rangs très pressés ; de sorte que (,) On autre, de e d ms l'Inde sous le nom de Biparies des r.sportent a tlos de bcp.uf , «l'une province « BU F BUF 763 le paire , s'il a besoin de passer en télé du troupeau, peut enjamber aisément d'un dos à l'autre. Il parait que l'Arni à cornes en croissant a des habitudes plus aquatiques encore que le Buffle commun : on assure qu'il n'est pa rare de le voir plonger pour détacher du fond des lacs avec ses cornes certaines racines fé- culentes dont il est friand. Quand les chaleurs de l'été, desséchant les parages que l'inonda- tion précédente avait convertis en marais, obligent l'animal à aller chercher de nou- veaux pâturages , s'il lui est possible de s'y rendre par eau, c'est toujours cette voie qu'il choisit : les barques qui remontent le Gange se trouvent quelquefois au milieu d'une troupe d'Arnis, qui descendent la rivière en nageant, ou plutôt eu se laissant flotter , car ils ne font point de mouvements , et souvent ils paraissent endormis. L'Arni à cornes eu croissant a été géné- ralement confondu avec Y Ami géant; et pourtant , selon M. H. Smith , ces deux ani- maux se ressemblent fort peu : le dernier ne se distingue pas seulement par sa haute taille et par les énormes dimensions de ses cornes, il a encore un port tout différent : il ne tend pas le cou et ne porte pas le muffle en avant ; l'autre Arni, quoique n'étant guère moins corpulent, a les jambes beaucoup plus cour- tes et la tète beaucoup plus petite : il a aussi la queue notablement plus longue ; enfin il n'a que peu de poils sur le corps, tandis que l'Ami géant est très velu. Les caractères qui distinguent l'Arni à cor- nes en croissant du Buffle commun ne pa- raissent pas être aussi tranchés, ou du moins ils n'ont pas été exprimés d'une manière aussi nette par les naturalistes qui admet- tent l'existence des deux espèces. Cependant il paraîtrait que, dans les races domestiques issues de l'une et de l'autre , ces caractères tlistinclifs se seraient encore conservés d'une manière sensible. Les races provenant de l'Ami à cornes en croissant , répandues , dit-on , principalement dans les pays situés vers l'Orient, dans l'Inde au-delà du Gange, dans l'Archipel indien , la presqu'île de Malaca , le Tonquin et la Chine , semblent avoir subi plus profondément l'influence de la domestication. Dans certains cantons , la couleur du pelage a changé ; dans d'autres csl apparu un albinisme, qui se transmet par voie de génération , albinisme incomplet d'ailleurs , car, bien que la peau ait perdu sa couleur noire, le muffle et le contour des lèvres l'ont encore conservée. Le même pays a souvent des Buffles blancs et des noirs , et l'on a remarqué que si les pre- miers paraissent plus dociles , les autres sont constamment plus grands et plus robustes. Les races appartenant à l'espèce du Buffle commun ont mieuxconservé le type primitif; de sorte que la description de l'animal do- mestique paraît convenir à très peu près à l'animal sauvage. Le Buffle commun , quoique sujet à varier en grandeur suivant le climat, la disposition des lieux, l'abondance de nourriture, et au- tres circonstances semblables, paraît n'at- teindre jamais à la taille de nos plus grandes races de Bœufs , et rester aussi à cet égard toujours notablement au-dessus des plus pe- tites. C'est à quoi l'on pouvait s'attendre, puisque la domestication de l'espèce étant plus récente, les limites de ses variations devaient être plus resserrées. Le Buffle a les membres gros et courts , le corps massif, la tête grande, le front bombé, le chanfrein droit et étroit, le muffle très large. Ses cornes, bas placées, sont triangu- laires et marquées à intervalles réguliers d'empreintes peu profondes ; elles se dirigent d'abord obliquement en dehors et en arrière, puis se relèvent vers la pointe. Elles sont de couleur noire, et cette couleur est aussi celle des sabots, des ergots, des poils et de la peau. Les poils sont rares sur le corps et assez épais sur le front, où ils forment une sorte de touffe ; les genoux sont aussi d'ordinaire as- sez velus , et le bas des jambes même est quelquefois garni de poils longs et frisés. A la partie inférieure du cou et antérieure de la poitrine, la peau forme un fanon de gran- deur variable suivant les races et même suivant les individus. Le port du Buffle est lourd et ses allures sont gauches : en courant il allonge le cou , et tend le museau comme pour flairer; il semble en effet se guider principalement par le sens de l'odorat. Mal- gré la lenteur de sa marche , il est précieuv comme bête de trait , car sa force est très grande, comparativement même à celle du Bœuf. En Asie on l'emploie quelquefois comme béte de somme, mais seulement pour transporter des objets qui peuvent être mouil- 764 B(JF lés impunément ; car si un convoi de Buffles chargés rencontre une rivière ou un élan? , chaque animal, dédaignant les cris du con- ducteur, court aussitôt se plongerdans l'eau. Nous venons de dire que la domestication «lu Buffle est d'une date comparativement récente , et c'est ce qui paraît prouvé, poul- ies parties orientales aussi bien que pour les parties occidentales de l'Asie. Les plus an- ciens livres chinois parlent du Bœuf et ne disent rien du Buffle ; mais dans le Pen-uao il en est fait mention à plusieurs reprises, et la variété albine y est même indiquée. Dans les anciens poëmes indiens, où toutes les ex- pressions qui se rapportent au Bœuf indiquent le respect et la reconnaissance, le Buffle n'ap- parait que comme un animal redoutable et malfaisant. Au temps de l'expédition d'A- lexandre il n'avait pas encore été soumis ; car Aristute , qui signale son existence dans les provinces du nord, dans l'Arachosie, c'est- à-dire dans un canton du Beloutchislan , on parle comme d'une espèce sauvage qui se- rait au Bœuf commun a peu près ce que le Sanglier est au Cochon domestique. Si les orientalistes, en signalant dans les livres qui font l'objet de leurs études les passages où il est question du Buffle, permettent de pré- ciser un peu mieux la date de la domestica- tion de cet animal , ils auront éclairci un point curieux non seulement pour la zoolo- gie , mais aussi pour l'histoire de la civilisa- tion , puisqu'il s'agit ici de la seule espèce dont la soumission à l'homme ne soit pas an- térieure aux temps historiques. Quoi qu'il en soit des résultats de ces recherches , nous devons , pour le présent , nous borner à rappeler l'époque de l'in- troduction de cette espèce dans nos pays. Suivant Paul Warnefried ou Paul Diacre , comme on l'appelle communément, ce fut en 596, sous le règne d'Agiluf, roi des Lombards, que les premiers Buffles parurent en Italie ; il paraît d'ailleurs qu'ils étaient déjà depuis quelque temps dans d'autres parties de l'Eu- rope, et notamment en certains cantons de la vallée du Danube.d'où ils se répandirent bien- tôt assez loin vers le Nord,. Lu temps d'Albert- le-Grand,qui les décrit d'une manière parfai- tement reconnaissable, il y en avait non seu- lement en Hongrie où on les voit encore au- jourd'hui, mais dans tous les pays slaves et dans les provinces allemandes qui en sont BLF j voisines. Les Arabes les trouvèrent en l'erse lorsque, dans la première moitié du vne siè- cle , ils firent la conquête de ce royaume ; ils les introduisirent bientôt dans leur propre pays , où ils étaient assez communs dans le siècle suivant, ainsi que cela est prouvé par les relations de certains pèlerins qui en par- lent sous le nom de Bufflus. La conquête mu- sulmane les introduisit aussi très prompte- ment dans l'Egypte, qui ne les connaissait point au temps de la domination romaine. On pourrait croire encore que ce sont les mis- sionnaires musulmans qui les ont portés dans l'archipel des Moluques , car on ne les trouve que dans les îles où l'islamisme do- mine ; mais on sait qu'ils y existaient plus anciennement. La coïncidence d'ailleurs s'ex- plique d'une manière fort naturelle : dans les petites îles où l'on n'a d'autre animal do- mestique que le Cochon , les naturels ne se convertirent point à la nouvelle religion , parce qu'elle les aurait obligés à renoncer à la viande de porc ; il leur semblait trop dur de se contenter d'un régime purement végé- tal, sans y pouvoir même ajouter, comme les hommes du continent , le ghee ou beurre fondu, qui est un ingrédient si essentiel dans la cuisine indienne. Sur le continent asiatique, les Buffles, une fois adoptés par des tribus nomades , ont dû bientôt se répandre fort loin dans l'intérieur, et être soumis à l'influence de circonstances extérieures, très différentes de celles qui agis- saient sur eux dans leur pays natal ; cela n'a pu manquer de produire chez eux quelques modifications qu'il serait intéressant de con- stater, mais jusqu'à présent nous manquons absolument de renseignements à cet égard. En comparant la race italienne à la race hon- groise, on croit apercevoir quelques différen- ces qui dépendraient du climat : les Buffles de Hongrie, plus exposés au froid, paraissent être un peu plus velus , et cependant on les tient pendant l'hiver à l'étable , où on leur donne, entre autres nourritures, du marc de raisin ; recevant plus do soin de la part de l'homme , ils semblent être devenus un peu moins farouches. Il ne parait pas qu'on ait jamais fait de tentatives sérieuses pour réduire en domes- ticité les Buffles africains ; mais rien ne prouve que ces tentatives , si on y apportait la persévérance nécessaire , ne pussent être BIT BIT 765 suivies de succès, cl il y a même loul lieu de penser que pour une des deux espèces qui nous sont aujourd'hui connues , les diffici- les seraient moindres que celles qu'on est parvenu à surmonter pour les Buffles d'Asie. Des deux espèces africaines , l'une , qui habile les contrées situées dans l'hémisphère boréal , parait avoir été découverte la pre- mière parles voyageurs, mais l'autre, quoi- que reléguée à l'extrémité australe du conti- nent, a été connue beaucoup plus lût par les naturalistes, et c'est par elle que nous com- mencerons. Le HuJJle du cap de Bonne-Espérance, dé- crit et figuré par Sparmann dans les Mémoi- res de l'Académie de Stokholm (année 1779, p. 79 à 84), se distingue au premier aspect de tous les autres Buffles par la disposition singulière des cornes donl sa télé est armée. Énormément élargies à leur base, ces cornes se touchent presque sur la ligne médiane ou du moins elles ne sont séparées que par un étroit sillon, habituellement à bords paral- lèles dans toute son étendue. Dans leur point culminant, elles ne s'élèvent pas de plus de 3 à 4 pouces au-dessus du front, el bientôt elles se portent en bas et en dehors , se rétrécissant d'avant en arrière mais sans diminuer sensiblement d'épaisseur ; elles descendent ainsi en arrière des yeux jus- qu'au niveau des molaires ou un peu au- dessous, et, devenues presque coniques, elles se portent en avant et en dehors, puis direc- tement en haut. A partir du sommet qui es! fort aigu , elles sont lisses dans un tiers de leur étendue et très rugueuses dans tout le reste , présentant à la fois des empreintes transversales , et des sillons longitudinaux dont la disposition d'ailleurs n'a rien de ré- gulier ni rien de constant ; leur couleur est constamment noire. Tout ce que nous venons de dire, il faut bien le remarquer, ne s'applique strictement qu'aux vieux mâles. Dans le jeune âge, les cornes ne s'avancent nullement sur le front, elles se portent obliquement en dehors et en haut, et diminuent uniformément de la pointe à la base. Chez les individus d'un âge moyen, nous voyons une disposition inter- médiaire, c'est-à-dire que les cornes au lieu de commencer, comme dans le vieux , à des- cendre presqu'à partir de leur origine, ou de se porter tout d'abord en haut comme dans le jeune , conservent dans une grande partie de leur étendue une direction horizontale. Le renflement de leur base est bien marqué, mais le contour en est arrondi, de sorte que les deux bourrelets, très rapprochés au ver- tex, laissent entre eux, en s'avançant sur le front, un espace triangulaire au lieu d'un sil- lon de largeur uniforme. Les proportions du Buffle du Cap sont au moins aussi lourdes que celles du Buffle sauvage de l'Inde , et sa taille paraît être à peu pi es la même. Un individu de moyenne grandeur, mesuré par Sparmann, avait au garrot 5 pieds 1/2 de hauteur (celle des jam- bes étant seulement de 2 pieds I /2) ; la lon- gueur du corps (prise probablement de l'ex- trémité du museau à la naissance de la queue) était de 8 pieds; celle de la tète, du museau à la naissance des cornes, de 22 pouces. Le pied était fort large, et les ergots, plus bas placés que dans le Bœuf ordinaire, étaient proportionnellement beaucoup plus longs. Les poils de ces animaux, dit Sparmann, sont d'un brun noirâtre, roides et longs d'un pouce environ. Chez les vieux mâles , ils sont peu fournis, surtout aux flancs, et leur couleur dans celle partie se mêlant à celle de la peau, qui est comme farineuse en rai- son de l'habitude qu'a l'animal de se vau- trer, il en résulte qu'à une certaine distance, le corps semble entouré d'une ceinture de poils plus clairs. Chez les jeunes, ajoute no- tre auteur, le pelage est plus long, plus épais, et d'un brun tirant sur le fauve. Malgré la remarque de Sparmann , on était loin de se faire une idée des différences qui surviennent avec l'âge dans celle espèce, et quand au British Muséum on reçut un mâle d'une année , envoyé par M. Burchell , on ne sut pas, jusqu'au moment où l'on décou- vrit l'étiquette , quel était l'animal qu'on avait sous les yeux. Tout était différent de ce qu'on se fût attendu à trouver, jusqu'à la couleur des cornes qui, au lieu d'être noire, était d'un gris jaunâtre. Sparmann, dans ce qu'il dit du pelage, ne signale la présence de poils particulièrement longs qu'en un seul point , au devant des genoux où ils sont disposés en étoile, ou, comme- il le dit, en tourbillon. Il parait que c'est le cas pour les vieux animaux, qui fi- nissent même par perdre presque entière- 766 BU F LIT ment les crins du bout de la queue. Chez les individus très jeunes , les poils ont aussi sur tout le corps une longueur uniforme ; mais après quelques mois ils prennent , en cer- taines régions , un développement plus mar- qué : le menton se garnit d'une barbe qui ee prolonge sous les mâchoires , et des- cend au devant du cou, jusque vers le ster- num, indiquant déjà la place du fanon que formera plus tard un repli de la peau ; une touffe épaisse de poils garnit la partie supé- rieure de la tête, s'avance sur le front et, en en arriére, se joint à une crinière droite , étendue de la nuque jusqu'à la moitié du dosj enfin, la queue se garnit de crins qui commencent a naître très près de sa base. Cette sorte de livrée de l'adolescence ne dis- paraît que graduellement, et nous en trou- vons encore tous les principaux traits forte- ment indiqués dans la description que nous a donnée Pennant , d'un individu jeune, sans doute , mais qui paraissait déjà avoir toute sa grandeur. Chez cet individu , les poils étaient assez longs a la partie supé- rieure du cou pour former une crinière re- tombante, et dans les autres régions que nous venons d'indiquer, ils avaient aussi un très grand développement. Dans tous ces points ils étaient noirs ; sur le reste du corps, leur couleur tirait plutôt sur le gris que sur le brun. La queue était presque nue dans sa moitié supérieure , et garnie dans l'autre moitié de crins quidépassaient d'un pied son extrémité ; le tronçon de la queue lui-même n'avait qu'un pied de longueur. La peau était partout remarquablement épaisse. Nous avons dit en parlant des caractères de la tète osseuse chez les différents Bœufs, que dans le Buffle du Cap, les orbites étaient très saillants; ajoutons que les yeux y sont enchâs- sés profondément, et que celte disposition était nécessaire pour les mettre à l'abri des chocs auxquels ils sont exposés quand l'ani- mal courtau milieu des forêts. « Il se précipite, dit Sparmann, dans des fourrés où nos Bœufs ne sauraient pénétrer, et sa force est telle, qu'il s'y fraie un chemin avec autant de fa- cilité qu'il le ferait dans un champ de blé. Il est vrai que dans cette circonstance, ses cornes forment en avant de la tète comme une sorte de bouclier qui repousse les bran- ches a droite et à gauche , et concourt ainsi à protéger ses yeux. » Ce n'est pas seulement lorsqu'il court que le Buffle du Cap porte le front en avanl , dans la marche ordinaire, et même dans l'é- tat de repos, il porle la tête basse : « Celle habitude, dit notre auteur, concourt avec la disposition de ses yeux , qui sont très en- foncés dans leur orbite, et de plus ombragés par la partie supérieure des cornes, à donner à l'animal une physionomie sinistre, quel- que chose de féroce et de perfide à la fois. On peut, en effet, le taxer de perfidie, car il se tient caché dans les fourrés, et laisse ap- procher les gens pour les attaquer ensuite à l'improviste ; on peut tout aussi justement l'accuser de férocité, car il ne se contente pas d'avoir tué son ennemi , il reste près du ca- davre , et revient à plusieurs reprises pour le fouler de ses pieds , et l'écraser de ses genoux; même après l'avoir ainsi broyé, il ne l'abandonne pas encore, mais en le léchant il lui enlève de grands lambeaux de peau. » Cette dernière circonstance , si elle avait été bien constatée, tendrait à faire croire quo le Buffle du Cap, au lieu d'avoir la langue douce comme les autres Buffles, l'aurait , comme nos Bœufs , garnie de papilles cor- nées ; mais il convient de remarquer que Sparmann , ici , ne parle point d'après sa propre observation , et que les Hollandais qui lui ont fourni ces renseignements, dési- gnant quelquefois l'animal sous le nom d'Au- rochs , ont bien pu lui appliquer un trait de l'histoire de ce dernier Bœuf, lequel, en effet, appartient aux espèces à langue rude. Thunberg, qui se trouvait en Afrique à peu près vers le même temps que Sparmann , a eu , comme on va le voir par le passage que nous allons citer, l'occasion de juger du naturel farouche et de la force du Buffle du Cap. « Nous nous disposions, dit-il , à traverser un petit bois touffu pour aller à des étables que nous voyions sur une hauteur voisine , mais à peine fûmes-nous entrés dans le bois, que mes deux compagnons aperçurent un énorme et vieux Buffle mâle, seul au milieu d'une place de quelques aunes en carré, ab- solument découverte, et où il n'y avait ni ar- bre ni buisson. Le jardinier Auge s'avançait de ce côté ; l'animal le voit et s'élance vers lui en poussant des beuglements horribles. Notre homme a encore la présence d'esprit elle temps de se jeter avec son cheval der- rière un arbre pour se soustraire à l'attaque BU F BUF <(J? impétueuse du lïuITle , qui fond alors sur le cheval du sergent , et d'un coup de corne dans le ventre, le renverse les quatre fers en l'air , et lui fait sortir les entrailles du corps. Après cette expédition, le Buffle enfila le chemin par où nous étions venus... Le sergent avait pris deux chevaux pour faire le voyage; l'un était déjà expédié, et l'autre se trouvait précisément sur le che- min que le Buffle prenait pour sortir du bois : il l'aperçut, et devenu plus furieux qu'aupa- ravant, il l'abattit d'un coup de corne dans le poitrail ; le corps et les jambes furent bri- sés, la selle môme fut percée : l'animal ex- pira en tombant. « Les Hottentols,qu'à notre arrivée nous en- voyâmes pour chercher les selles de nos che- vaux morts , nous dirent qu'en effet ils re- marquaient depuis quelque temps un Buffle très furieux , qui se tenait seul dans ce bois d'où il avait chassé les autres troupeaux de Buffles. » (Tliunberg, Voyage au Japon, trad. de Langlès, t. I, p. 137 et suiv.) Les rivières de l'Afrique australe parais- sent être moins fréquentées par les Buffles que les rivières de l'Inde , ce qui tient sans doute à ce que leurs bords n'offrent pas en général des pâturages aussi bien appropriés aux goûts , ou, si l'on veut, aux besoins de ces animaux. D'ailleurs l'espèce du Cap , comme celles de l'Inde, fuit la chaleur, re- cherche les lieux humides , et se tient de préférence pendant le jour dans les parties les plus fraîches des forêts ou dans le voisi- nage des lacs. Sparmann remarque que lorsqu'on a chassé ces animaux, on les voit habituellement se diriger vers les lieux ma- récageux, et se rafraîchir de leur course par le bain. Le capitaine Harris , qui, en 1830 et 1837, a eu de nombreuses occasions d'ob- server leurs habitudes, les a vus, quand rien ne les inquiétait, faire la sieste au milieu d'un étang , où l'on apercevait entre les joncs leurs énormes têtes , qui seules paraissaient au-dessus de l'eau. (Expedit. in S. Ajrica, Lond., 1838, in -8°, p. 87.) Il parait qu'à l'époque où les Hollandais vinrent s'établir au Cap , les Buffles étaient assez communs dans le territoire, alors fort peu étendu, de la nouvelle colonie ; le bruit des armes à feu ne tarda pas à les en éloi- gner, et depuis bien des années ils ont dis- paru complètement du canton. Au temps de Sparmann et de Tliunberg, il fallait déjà s'a- vancer assez loin vera l'est pour en rencon- trer, et aujourd'hui ils commencent à deve- nir rares dans des lieux où nos deux voya- geurs les trouvèrent par troupeaux de cinq à six cents têtes. Cependant on en a vu en- core récemment jusqu'au cap Lagullas , le point le plus austral du continent. Du côté opposé on les connaît jusqu'au tropique, et il est possible qu'ils s'avancent beaucoup plus loin ; mais jusqu'à présent on manque de renseignements positifs à cet égard; car ce que disent les anciens voyageurs des Buf- fles de la côte de Guinée est ordinairement si vague , qu'il n'y a pas de raison pour le rapporter à l'espèce du Cap plutôt qu'à l'espèce dont il nous reste à parler, quoique jusqu'à présent on n'ait pas de preuve que cette dernière se trouve au sud de l'équa- teur. L'existence d'une deuxième espèce afri- caine de Buffle n'est bien établie que depuis le voyage de Denham et Clapperton , qui rapportèrent du Bornou quelques dépouilles de cet animal, qu'on leur avait désigné dans le pays sous le nom de Zamouse. Les natu- ralistes qui dressèrent le catalogue de la collection zoologique formée dans le cours de l'expédition n'eurent pas de peine à re- connaître dans le Zamouse un véritable Buf- fle ; mais ils ne le distinguèrent pas du Buffle commun, et ce fut en 1837 seulement que M. Gray (Magazine of nal. hisl. N. S., t. II) le présenta comme une nouvelle es- pèce . qu'il caractérisa par la phrase sui- vante : « B. brachyceros Gray : front large , plat ; cornes courtes , fortes , aplaties anté- rieurement à la base, arrondies postérieure- ment, divergentes de chaque côté et à peine inclinées en arrière, un peu recourbées vers la pointe, qui se dirige en avant; pelage roux. » Vers la fin de l'année 1838, une jeune femelle fut amenée vivante à Londres, et M. Gray en donna, dans les Annals ofnai. hisi. , t. II , une description assez détaillée, que nous regrettons de n'avoir pas connue à l'époque où nous avons fait l'énumération des espèces comprises dans le genre Bœuf. Au reste , depuis la publication de cel article, notre ménagerie s'est enrichie d'un Bos brachyceros figuré dans l'atlas de ce Dictionnaire. C'est l'individu observé par M. Gray, mais maintenant adulte, c' dont 768 BUF BUl- ies caractères ont été, en certains points, no- tablement modifiés par l'âge. Ainsi on ne peut plus dire aujourd'hui que l'animal a le front plat : la convexité dans le sens trans- versal est certainement peu prononcée, mais dans le sens de la longueur elle est très mar- quée. Au reste, la forme du front dans les Buffl&i est, comme nous l'avons dit, très sujette à changer par suite du développe- ment des sinus olfactifs, qui se continue long-temps après que la taille a cessé d'aug- menter. Notre Bos brach y ceros est de la taille d'une Vache bretonne, mais beaucoup plus com- pacte de forme. Les épaules surtout sont re- marquablement charnues ; le cou est fort, c'est-à-dire épais transversalement; il ne présente pas à sa partie inférieure la plus régère apparence d'un fanon ; les flancs sont bien développés ; la croupe, avalée comme dans tous les Buffles , est d'ailleurs très charnue, et les os n'y font point saillie, comme chez les individus des races domes- tiques , qui paraissent toujours maigres en ce point, quel que soit d'ailleurs leur em- bonpoint. Les cuisses sont rebondies, pres- que comme celles des Zébus ; les jambes sont fines, comparativement à ce que nous les voyons dans les autres espèces du sous- genre; les pieds sont bien faits.et ceux du train de derrière surtout sont remarquablement petits et serrés , ce qui semblerait indiquer que l'animal foule plus souvent un sol ré- sistant qu'un terrain fangeux. La queue, terminée par un petit bouquet de poils, est très courte, et ne descend pas au-dessous du pli de la cuisse. La tète est petite, large à la partie supérieure, mais moins resser- rée au-dessous des yeux que dans le Buffle commun; le museau est assez large, mais ne se relève pas supérieurement ; le front est large, presque nu à sa partie supérieure ; les yeux sont petits, de couleur foncée; leur pupille est presque ronde , cependant un peu allongée dans le sens transversal ; le re- gard n'a rien de farouche , et l'animal en effet s'est montré jusqu'ici d'un naturel as- sez doux. Les cornes, qui ont un peu changé de forme depuis qu'elles ont été décrites par M. Gray, sont d'ailleurs restées remar- quablement courtes, et ainsi l'animal mérite encore le nom qui lui a été imposé. C'était hasarder un peu cependant que de donner à une espèce dont on ne connaissait pas l'état adulte un nom tiré du caractère qui est le plus sujet à varier avec l'âge. Les cornes, placées très près des yeux, se portent en dehors et en haut, presque dans la continuation du front, puis se recourbent de manière à for- mer par leur ensemble un croissant; leur courbure, assez uniforme, est pourtant un peu plus marquée vers la partie supérieure, de sorte que les deux pointes se regardent ; elles sont triangulaires à leur base; la face frontale rencontre la face occipitale sous un angle aigu, et la face temporale sous un angle droit; le troisième angle est arrondi. Ces cornes ne présentent à leur surface aucune empreinte marquée ; l'animal les use en les frottant contre les corps durs, et la face supérieure, qui est toute rayée par suite de ces frictions , au lieu de paraître noire, présente une teinte ardoisée. Les oreilles sont d'une grandeur démesu- rée; très larges à leur partie moyenne, elles se prolongent ensuite en une pointe aiguë dont l'extrémité est comme tronquée. Cette sorte de troncature porte un pinceau aplati de poils noirs ; deux replis saillants dans l'intérieur de la conque sont garnis de longs poils blanchâtres disposés en franges élégan- tes. Les oreilles sont d'ailleurs presque nues ; l'animal les agile fréquemment et pa- raît s'en servir avec assez d'adresse pour chasser les mouches. Dans l'état de repos, l'extrémité en est retournée en dehors. Le Bos brachyceros a la peau d'un noir bru- nâtre et d'une grande épaisseur; à en juger par les gros plis qu'elle forme sur le cou et près du garot , on peut croire qu'elle est propor- tionnellement aussi épaisse que celle du Rhi- nocéros ; à la partie supérieure du cou , et au dos , elle est garnie de poils excessive- ment rares, qui y sont implantés presque à angle droit; sur les parties latérales et infé- rieures, les poils sont un peu plus abondants et mieux couchés. Aux jambes ils ne présen- tent rien de remarquable. Les poils sont roux sur le dos et à la tête, brunâtres au cou et sur les flancs, un peu plus foncés sur les jambes, surtout au-devant des genoux; le bout du museau est d'un brun noir des deux côtés du muffle glanduleux et au menton ; outre les poils courts et bien couchés dont ces parties du museau sont couvertes, on y voit un bon nombre de longs poils noirs qui BUF naissent perpendiculairement à la surface; le dessous de la ganache , la partie inférieure du cou et celle du ventre sont de couleur cannelle. L'individu que nous venons de décrire a été amené de Sierra-Leone où les Anglais le désignent sous le nom de bush cow , Vache des bois ; d'après les renseignements qu'a reçus M. Gray, l'espèce parait être assez commune dans les bois du voisinage de celte colonie. Comme c'est aussi dans ce lieu que Thomas Candish , en 1586 , rencontra deux Buffles sauvages , il y a tout lieu de croire , quoiqu'il ne donne aucun détail, que l'ani- mal qu'il a vu est celui que nous venons de décrire. On pourrait croire que c'est aussi du Bos bracliyceros qu'a voulu parler Bosman , et dont il dit avoir vu, en un point de la côte plus reculé de 80 vers le sud , c'est-à-dire à l'entrée de la rivière de Gabon, un troupeau d'une centaine de têtes. Pour la taille et la couleur, son Buffle ressemble bien au nô- tre; mais au lieu de cornes en croissant, il a des cornes droites. Bosman, d'ailleurs, re- marque que l'animal , quoique très agile , semble boiteux au moment où il se met en marche, et ceci semble indiquer plutôt une de ces grandes espèces d'Antilopes à garrot plus haut que la croupe dont l'allure, au partir, a en effet quelque chose de claudicant. Rien ne prouve au reste qu'il ne puisse exister en Afrique une troisième espèce de Buffle , qui serait propre aux régions tropi- cales de ce pays , régions restées jusqu'à ce jour presque complètement inconnues aux naturalistes. En Asie nous avons peut-être aussi quelques découvertes à faire , et nous possédons même déjà des indications assez importantes relativement à l'existence d'une espèce qui , si elle ne rentre pas complè- tement dans les limites que nous avons assi- gnées au groupe dont il s'agit , y lient au moins de très près. Witsen dit qu'en Daourie on trouve des Yaks, dont les mâles ont de grandes cornes aplaties et courbées en demi-cercle qui ser- vent à la fabrication des arcs. Notre auteur parait avoir eu principalement égard au pe- lage en rattachant cet animal au Yak , et l'on conçoit que d'aulres prenant surtout en con- sidération la forme des cornes aient bien pu le rattacher au Buffle -, aussi c'est sans doute BUF '69 à la même espèce que se rapportent les ren- seignements obtenus par Pallas de certains Tartares occident aux voisins de l'Irtisch, sur un grand Buffle sauvage très semblable aux Yaks , qui se trouve dans la grande chaîne al taïque, chaîne dont un rameau se prolonge, comme on le sait, à travers la Daourie. L'exi- stence du Buffle à pelage de Yak , ou si l'on veut du Yak à cornes de Buffles , ne repose pas d'ailleurs seulement sur les indications que nous venons de donner ; elle est mieux établie par le passage suivant extrait d'une grande encyclopédie chinoise , passage que nous pouvons citer, grâce à l'extrême obli- geance de notre savant sinologue , M. Sta- nislas Julien. « Le Li-nieou est un Bœuf sauvage qui ha- bite dans les forêts profondes. Par la forme de son corps, par son pelage et par sa queue, il ressemble au Mao - nieou ( Yak ) ; seulement ce dernier est petit et l'autre est très grand : il y en a qui pèsent jusqu'à mille livres. Son corps est entièrement velu, et sa queue, qu'on connaît sous le nom de li, peut servir à faire des étendards ; on s'en sert aussi pour les houpes des bonnets , et pour faire les cordons avec lesquels on attache ces bonnets sous le menton : il a des cornes très longues dont on se sert pour faire d'excellents arcs. Ces cornes sont d'un jaune mêlé de noir. Il y a des gens qui les ont prises pour des cornes de Rhinocéros, quoique leur texture ne soit pas la même ; et c'est peut-être pour cela qu'un des noms par lesquels on désigne l'a- nimal est celui de Rhinocéros velu.... D'a- près ce qui vient d'être dit on voit que les cornes de cet animal ont plus de valeur que celles duMao-nieou (Yak), et que, d'un autre côté, les poils et la queue du Mao-nieou ont plus de valeur que ceux du Li-nieou. » (ROULIN.) BEFFLESSE ou BUFFLONNE, mam. — Femelle du Buffle. BLFFLETIN ou BUFFLON. mam.— Nom du jeune Buffle. BLFFONIA (Buffon, célèbre écrivain naturaliste), bot. ph. — Genre de la famille des Caryophyllacées , tribu des Alsinées- Eualsinées , formé par Sauvages ( Meth nat., 141), et renfermant quelques plantes annuelles, ou vivaces, ou suffrutescentes, répandues dans le bassin méditerranéen, l'Asie-Mineure, la Perse et l'Arabie pélrée. 49 770 BUG BUI Elles ont le port d'un Juncus bufonius très vi- goureux; les tiges en sont presque nues, effi- lées, paniculées, rameuses ; à feuilles oppo- sées, subulées, dont les supérieures oppri- mées, éstipulées; les fleurs sont en épis cymeux ou en grappes, ou en panicules. On en cultive deux espèces dans les jardins, les B. annua elperenuis. (C. L.) BUFO. rei-t. — Nom latin du Crapaud. "BUFONIFORMES.rept.— MM.Duméril et B\bron(Hist. nai. desRepi.), nomment ainsi une des grandes familles dans lesquelles se partagent les Batraciens anoures. Les Bufo- niformes, dont le faciès se rapproche toujours plus ou moins de celui de nos Crapauds , sont partagés par ces naturalistes en 12 g. , qui sont: Dendrobate, Rhinoderme, Atélope, Crapaud , Phrynisque , Brachycéphale, Hy- laedactyle, Plectropode , Engystome, Upé- rodonte , Breviceps , Rhinophryne. Les Bu- foniformes ont pour caractères de manquer de dents aux deux mâchoires , tandis que les Raniformes et les Hyla;formes en ont à la mâchoire supérieure. En général, ils n'en ont pas non plus au palais , et leur langue n'est pas échancrée en arrière. A la même famille appartiennent encore les genres Kalophrync , Chaunus , etc., qui sont moins bien connus que ceux que nous avons cités. (P. G.) BUFONITE. poiss. — Nom qu'on donne à certaines dents fossiles dont les unes sont des molaires de Sparoïdes , voisins des Chryaophrys, et d'autres appartiennent à des g. voisins des Plucodus d'Agassiz. (Val.) "BUFONOIDES. rept.— Fitzinger, dans sa classification des Reptiles , nommait ainsi la seconde famille des Batraciens , dont le type est le genre Bufo ou Crapaud. Il n'y rappor- tait que les deux genres Bufo et Bhinella, les autres Batraciens bufoniformes formant sa famille des Bombinaioroides dont le caractère est de n'avoir pas le tympan visible. (P. G.) BUGAINVILL.EA. acéph. — Voyez BOUGAINVILLÉE. BUGLE. bot. ph. — Nom vulg. français d'une esp. du g. Ajuga [VA. reptans L.), et par extension de tout le genre. (C. L.) BLGLOSSE. Buglossa (jîovj., bœuf; yWégétation du Bulbe primitif. Dans ce cas, la durée du Bulbe est en quelque sorte illi- mitée, et se prolongera tout aussi long-temps que de nouveaux cayeux ou de nouveaux Bulbes se montreront à l'aisselle des écailles. C'est un mode de propagation très commun dans les plantes bulbeuses , et entre autres dans la Jacinthe, le Lis, etc. D'autres fois , au contraire, le jeune Bulbe se forme au centre même de l'ancien , de manière que quand il s'est complètement développé, c'est- à-dire qu'il a poussé ses feuilles et sa tige florifère, le Bulbe est entièrement épuisé, et sa végétation cesse complètement. Il y a donc des Bulbes à végétation limitée et des Bulbes à végétation illimitée. Tous ceux dont les jeunes pousses ou cayeux se forment laté- ralement à l'aisselle des écailles ont une du- rée en quelque sorte illimitée ; ceux qui , au contraire, donnent naissance à un cayeux qui naît immédiatement du centre même ou du sommet du plateau ont unedurée limitée. Cette distinction est fort importante sous le point de vue physiologique. (A. R.1 "BULBE, BULBEUX. Bulbosus. bot. cr. — Expression figurée qu'on emploie quel- quefois en mycologie pour désigner une forme particulière du pédicule des Champi- gnons, parce qu'il est plus ou moins renflé à sa partie inférieure , et qu'il semble repré- senter un bulbe. Presque toutes les espè- ces d'Amanites offrent ce caractère , aussi quelques auteurs les appellent-ils des Cham- pignons bulbeux. Cette forme est parfaite- ment distincte dans les Agaricus bulbosus Bull., et procerus Scop. (LÉv.) BULBEUX. Bulbosus. bot. ph. — Celte épithète s'applique à tous les végétaux qui sont pourvus d'un bulbe ( voyez ce mot). On l'a également étendue à des plan- tes dont la tige offre un renflement qui a l'apparence d'un bulbe , mais n'en offre pas l'organisation. Telle est, par exemple, la Re- noncule bulbeuse {Ranunculus bulbosus L.). (A. B.) * BULBEUX (Champignons), bot. cr. — Ces Champignons composent la famille la plus naturelle que Paulet ait établie. Elle comprend tout le sous-genre Amanita, et, de plus, 3 ou 4 esp. qui ne devraient pas s'y trouver ; mais comme le caractère a été pris sur la partie inférieure du pédicule qui a la forme d'un bulbe, on explique parfaitement. BLTL BUL la cause de cette erreur. Les Champignons bulbeux sont divisés en sections dont il suf- fira d'indiquer les principaux types pour la Taire comprendre. l3Les Bulbeux nus: le grand Parasol, Agaricus lenticularis F. 2° Les Bulbeux a collet : le Bulbeux satiné et rayé , égarions aridus F. , non Pers. ; le Bulbeux gercé , A. naucinus F. ; IcpetitBulbeuxcire jaune, A. coprimis F. Ces deux dernières espèces ne sont pas des Amanites ; la première appartient aux Lé- piotes , la seconde aux Pratelles. 3" Les Bulbeux a bourse ou Oronges sans collet: l'Oronge satinée, Agaricus vagi- naiits Bull. ; l'Oronge Souris, A. viperinus F. 4° Les Bulbeux a bourse colletés : l'O- ronge Couleuvre, Agaricus porplnjrius F. 5° Les Bulbeux en coque et sans collet ouCoquemelles : l'Oronge tannée, Agaricus prœiorius F. ; la Coquemelle, A. Coccola F. Go Les Bulbeux en coq e et colletés : l'Oronge franche, Agaricus ccesareus Schœff. ; l'Oronge Ciguë , A. phalloïdes F., etc., etc. 7° Les Bulbeux mouchetés : le Champi- gnon rouge ou fausse Oronge, Agaricus mus- carius L.; l'Oronge perlée, A. gemmatus F.; le Gris perlé, A. pantlierinus F. On peut consulter avec le plus grand avan- tage, pour ce qui concerne les Champignons bulbeux, le Traité de Paulet , et un mé- moire qui fait partie de ceux de la So- ciété royale de médecine ( vol. I, ann. 1777, p. 431 ). Ces deux ouvrages renfer- ment un grand nombre d'observations d'em- poisonnements par les Champignons , et des recherches très variées sur les moyens d'y remédier. (Lév.) BULBIFER(ô«/Zw-v, bulbe; fero,je porte). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, éta- bli par Mégerle, dans la famille des Curcu- lionides, aux dépens des g. Cossonus , Lixns et Calundra de Fabr., et qui répond à celui de Dri/ophtorus de Schuppel (D.) * BULBILIS. bot. pu. — Le genre auquel Bafinesque a donné ce nom dans la famille des Graminées est encore fort obscur, et pa- raît être le même que le Sesleria. (A. B.) BULBILLES. Bulbilli. bot. ph. — On ap- pelle ainsi des bourgeons d'une nature par- ticulière tout-à-fait analogues aux bulbes , et qui se développent sur certaines parties des plantes bulbeuses. Ainsi on trouve des Bulbilles à l'aisselle des feuillesdu Lis bul- bifère (Lilium bulbiferum L.), mêlés aux fleurs ou les remplaçant complètement , dans un grand nombre d'espèces A'Allium [AU. cari- natum , A. viminale , etc.), d' Ornilhoga- lurn , etc. Ce qui distingue les Bulbilles des autres bourgeons , c'est que , détachés de la plante sur laquelle ils se sont formés , ils se déve- loppent d'eux-mêmes et donnent naissance à des individus nouveaux comme une plante complète; en un mot, ils secomportenteomme de véritables graines. Comme les bourgeons, ils sont ordinairement composés d'écaillés, tantôt imbriquées , tantôt en forme de tuni- ques insérées sur un véritable plateau, mais fort petit. On avait prétendu que les Bulbilles soli- des pouvaient se montrer dans l'intérieur du péricarpe , à la place des graines , dans certaines espèces de Crinum , par exemple ; mais j'ai fait voir il y a déjà fort long-temps ( Ann. des se. nat. , 1824 ) que ces prétendus Bulbilles n'étaient que des graines ayant ac- quis , quelquefois aux dépens du péricarpe lui-même, un développement extraordinaire et anormal, mais n'en conservant pas moins la véritable structure des graines. Beaucoup d'auteurs ont comparé les spo- rules , ou corps reproducteurs des plantes acotylédonées, aux Bulbilles. C'est une opinion qui sera développée et discutée quand nous traiterons de l'organisation des plantes acotylédonées et au mot sporules. (A.B.) BLLBINE. Bulbine. bot. pu. — Famille des Liliacées. Le genre nommé ainsi par Linné a été généralement réuni au genre Aiilliericttm. (A. B.) BL'LBIPARES {huilais, bulbe; pario, je produis), zool. — On nomme quelquefois ainsi les animaux, et entre autres les Zoo- phyles, qui se multiplient par bourgeons. Le mot Gemmipares est préféré. (P. G.) BULBOCHjETE. bot. cr. — (Phycées). Voyez bolbocilete. (C. M.) BULBOCODE. BulbocoJium (/3o).6o'?, bulbe, xûcîiov, peau garnie de poils?), bot. pu. — Genre de la famille des Colchicacées , établi par Linné et composé d'un petit nombre d'esp.qui, pour le port, tiennent le milieu en- tre les Colchiques et les Crocus. Leur calice, pétaloide, est formé de sépales allongés, ré- 774 BUL trécis el longuement onguiculés à leur base, à peine soudés par leur partie inférieure, mais réunis par une gaine extérieure com- mune, égaux entre eux, et portant chacun une étamine attachée au milieu de leur face interne, ayant une anthère très allon- gée et introrse, et un filet assez court. L'o- vaire esta 3 loges, contenant chacune un assez grand nombre d'ovules attachés sur plusieurs rangs à leur angle interne. Les 3 styles sont distincts ou soudés, et le fruit est une capsule à 3 loges , se partageant en 3 parties qui s'ouvrent chacune par leur côté supérieur et interne. Les Bulbocodes , au nombre de 4 ou 5 esp., sont de petites plantes à bulbe so- lide, qui croissent en général dans les hautes montagnes de l'Europe australe. Le même g. a été nommé Merendera par Ramond, nom adopté par un assez grand nombre de botanistes; mais celui de Bulbocodium étant plus ancien doit être conservé. (A. R.) BULBONACH. bot. ph. — Voyez bolbo- NACH. BULBOPHYLLUM. bot. ph. — Voyez BOLBOPHYLLUM. " BULBOSPEBMUM ( j8o>6o'ç , bulbe ; <7Tri'p/xa, semence), bot. pu. — Genre éta- bli par Blume {Enum. pi. Jav., I, 15) pour une plante herbacée de l'île de Java, se rap- prochant des Peliosanihes. Ce g. est trop peu connu pour que son adoption puisse être définitive. (C. d'O.) ' BULBOSTVLIS (.So^oç, bulbe ; £upov,nom grec présumé de notre Buplèvre commune). bot. ph. — Genre de la famille des Ombelli- fères, établi par Tournefort [Inst.j 309), et comprenant une cinquantaine d'espèces , dont plus de la moitié sont cultivées dans les jardins de botanique. Ce sont des plan- tes annuelles, ou vivaces ou suffrutescenles, très glabres, répandues dans toutes les par- ties extratropicales de l'ancien continent, au cap de Bonne-Espérance, et rares dans l'A- mérique tropicale ; à feuilles assez rarement laeiniées. Le plus ordinairement le limbe est abortif et le pétiole se change en un phyllode très entier ; les fleurs sont jaunes, en ombelles composées, à involucres variés. On e.i trouve 2 esp. aux environs de Paris: les B. rotundilolium L., et falcatum L. (C. L.) BUPRESTE. Buprestis (j3ouirpyj?T!?, espèce de Cantharide : de ^oïç, bœuf; nP-oQu, j enfle). ins. — Suivant Pline (lib. 30, cap. 4), c'est un Scarabéà longues jambes qui se lient dans les prairies, où il est souvent avalé avec l'herbe par les bestiaux qui paissent. Lorsque cela arrive, dit-il , l'insecte venant à toucher le fiel de l'animal, celui-ci s'enfle au point qu'il finit par crever. De là le nom donné à cet insecte. D'après ces indications, Geoffroy [Hisl. des ins. des env. de Paris) avait pensé que le Buprestis de Pline pourrait bien appar- tenir au g. Carubiis de Linné , et il avait en conséquence remplacé ce dernier nom par le BUP premier. Mais I.atreille, dans un Mémoire lu à la premièreclassede l'Institut, le 8 juin 1812, a combattu celle opinion, ainsi que celles de tous les commentateurs de Pline et des auteurs grecs qui ont parlé du Buprestis-, et sa conclu- sion est que cet insecte se rapporteau g. Méloé des modernes, dont les propriétés vésicantes ne sont pas moins prononcées que celles du genre Cantharide , et dont une espèce porte encore le nom de Voupresty , dans la Morée. Il faut convenir que les raisons données par notre célèbre naturaliste sont très spécieu- ses, et que, si Linné les eût connues, il n'eût pas donné, comme il l'a fait, le nom de Bu- presiis à un genre d'Insectes qui n'a rien de commun avec celui auquel les anciens l'ont appliqué. Quoi qu'il en soit, sa nomenclature a prévalu , et les entomologistes entendent par Buprestis des Coléoptères de la famille des Slernoxes, remarquables pour la plupart par l'éclat de leurs couleurs métalliques , mais ne renfermant aucune espèce à pro- priétés vénéneuses , et susceptible surtout d'être avalée par les animaux paissant dans les prairies , par la raison que ces Insectes ne se tiennent jamais dans l'herbe, mais bien sur les feuilles et le tronc des arbres, ou sur les buissons et les plantes ligneuses d'une certaine élévation. Le g. Buprestis de Linné , qui ne renfer- mait que 29 espèces à l'époque de la 12' édi- tion duSystema iiaturœ, s'est tellement accru depuis, qu'on a été obligé d'y établir un grand nombre de divisions auxquelles on a donné des noms génériques , et dont la réu- nion forme aujourd'hui la tribu des Bupres- tides. M. le comte Dejean s'est fondé sur l'établissement de celle tribu pour faire dis- paraître de son dernier Catalogue le g. Bu- prestis -, mais c'était, selon nous, une raison au contraire pour le conserver, puisque sans lui, on ne sait plus d'où vient le nom de la tribu. D'ailleurs il n'est pas d'accord en cela avec lui-même , car il n'a pas supprimé les anciens g. Carabus et Cltrysomela, bien qu'ils aient été convertis depuis long-temps en fa- milles, les Carabiques et les Chrysomélines. Au reste, excepté lui et M. Chevrolat, tous les entomologistes qui ont écrit sur les Bupres- lides ont conservé le g. Buprestis dans leurs travaux respectifs, et y ont placé le B. rus- tien de Linné, qui peut en être considéié comme le type. Celte espèce, que M. Dejean BUP BUP 770 a mise dans leg. Ancylocheira d'Esehschollz, n'est pas rare en France , et se trouve aux environs de Paris. Voyez le mot bupkf.sti- des , où nous entrons dans plus de détails sur ces Insectes. (D.) BUPRESTIDES. Ruprestides. —ms. Nom d'une tribu de Coléoptères penlamères, de la famille des Serricornes.Lalr., ou de celle des Slernoxes, Dej. Elle a pour type l'ancien g. Buprestis de Linné , devenu tellement nom- breux en espèces qu'il en existe peut-être aujourd'hui plus de 1500 dans les divers cabinets de l'Europe. MM. Delaporle (comte de Castelnau ) et Gory en ont décrit et fi- guré 1250 environ dans leur belle Iconogra- phie de celte tribu. Ce grand nombre d'es- pèces, d'ailleurs de formes très variées, ren- dait insuffisants les trois seuls genres éta- blis par Latreille, pour les classer. Schcen- herr est le premier qui ait reconnu celte insuffisance; mais il se contenta de for- mer des groupes sans leur donner de noms. Depuis , plusieurs entomologistes se sont occupés, avec plus ou moins de succès, de la classification des Buprestides. Nous cite- rons d'abord Eschscholtz (Zoologisclier At- las, etc., p. 8 et9) qui les divise en 17 g., dont il donne les caractères d'une manière suc- cincte. Viennent ensuite M. Solier, qui dans un travail très étendu, intitulé : Essai sur les Buprestides ( Ann. de la Soc. enlom., t. 2), adopte les g. d'Esehschollz, en crée de nou- veaux , et en porte le nombre à 34 ; M. le comte Dejean, qui, dans son dernier Catalo- gue, en mentionne 47, dont 15 lui appartien- nent; M. le comte Mannerheim qui, dans son énumération des Buprestides de sa collec- tion, restreint le nombre des g. à 34, en res- tituant à plusieurs les noms d'Esehschollz que ses devanciers n'avaient pas connus; enfin , MM. Delaporte et Gory, qui, dans leur Iconographie déjà citée, répartissent toutes les Buprestides décrites par eux dans 42 g., dont 19 sont de leur création , mais parmi lesquels il s'en trouve plusieurs formant double emploi avec ceux des auteurs qui les ont précédés, et qu'ils auraient pu par con- séquent se dispenser d'établir. A cette liste , nous devons ajouter: 1° le nom de M. Ser- ville, qui a établi plusieurs g. parmi les Bu- prestides sans en donner les caractères, mais dont les noms ont été adoptés dans la clas- sification de cette tribu ; 2° celui de M. Spi- nola qui , dans une lettre adressée à la So- ciété entom. de France (t. G, p. 101), passe en revue le g. F.aiipalpis de M. Solier, dont les espèces lui paraissent appartenir à 7 g. dif- férems, y compris celui d' Apateum, créé par lui. Ce n'est pas ici le lieu de discuter le mé- rite de ces différentes classifications; le peu d'espace qui nous reste sera mieux employé à donner une idée générale de l'organisation et des mœurs des Insectes qui font le sujet de cet article. Les Buprestides ont beaucoup de rapport avec les Elatérides; mais ce qui les en dis- tingue essenliellement , c'est l'absence de tel appareil pour le saut, qui caractérisa particulièrement ces dernières. Du reste , leurs principaux caractères peuvent être for- mulés ainsi : Corps non propre à sauter. Saillie postérieure du presternum ne s'en- fonçant point dans une cavité antérieure du mésosternum. Mandibules entières. Pal- pes terminés généralement par un article presque cylindrique ou ovoïde , quelque- fois globuleux. Yeux ovales. Corps le plus souvent ovalaire. Pattes très courtes. La forme de ces Insectes est très variée ; les uns sont cylindriques , d'autres sont aplatis et elliptiques, d'autres sont ovoïdes , d'autres presque triangulaires, d'autres enfin linéai- res , et, dans tous, l'exlrémité des élytres est plus ou moins acuminée. Toutes ces for- mes sont généralement peu gracieuses , ce qui tient d'une part à l'enfoncement de la tèle dans le prolhorax , et d'une aulre, à la jonction presque intime de celui-ci avec la base des élytres, organisation qui ôte à l'in- secte la liberté de ses mouvements dans ces diverses parties, et le fait paraître toutd'une pièce. Mais si, sous ce rapport, les Bupresti- des le cèdent à la plupart des autres Coléop- tères , notamment aux Longicornes aux for- mes élancées, elles l'emportent sur tous par l'éclat et la vivacité des couleurs dont la na- ture s'est plu à les parer. Ici c'est l'éclat de l'or poli brillant sur un fond d'émeraude , ou l'azur qui se détache sur un fond d'or; là, ce sont des couleurs non métalliques, mais les plus vives et les plus tranchées, et néanmoins assorties de manière à ne pas of- fenser l'œil le plus délicat; enfin, il en est qui, indépendamment de leurs belles cou- leurs, sont garnies de touffes ou de pinceaux de poils auxquels ils doivent un aspect sih- 780 BUP BUR gulier ; aussi cette tribu esl-clle la plus re- cherchée des amateurs, et Geoffroy, dans son style pittoresque, avait -il donné le nom générique de Richards à ces Insectes , bien qu'il n'en connût que quelques espè- ces d'Europe dont l'éclat est loin de pou- voir rivaliser avec celui des espèces exo- tiques. Leur taille n'est pas moins variée que leur forme, et présente les plus grands contrastes. On peut s'en faire une idée en comparant VAphanislicus puvillus , d'une li- gne de long à peine , avec le Chrysochroa bicolor, le géant de la tribu , qui en a 31. Leurs moeurs , à l'état parfait, n'offrent rien de bien intéressant. L'extrême brièveté de leurs pattes fait qu'ils ont beaucoup de peine à marcher; mais, en revanche, ils volent avec beaucoup d'agilité , surtout par un temps sec et chaud Cependant, lorsqu'on veut les sai- sir soit sur une fleur, soit sur une feuille, soit sur le tronc d'un arbre où ils aiment à se reposer, ils préfèrent se laisser choir plutôt que de s'envoler, ce qu'ils peuvent faire sans se blesser, vu l'extrême dureté de leurs té- guments qui fait souvent rebrousser l'épin- gle de l'entomologiste qui veut les transper- cer. Les femelles sont pourvues d'une ta- rière cornée, composée de trois pièces, au moyen de laquelle elles déposent leurs œufs dans le bois dont leurs larves doivent se nourrir. Quant à celles-ci, elles sont encore peu connues. Cependant MM. Delaporte et Gory en représentent de cinq espèces diffé- rentes , dans leur Iconographie. A l'excep- tion de celle du Bupreslis gigantea qu'ils ont copiée dans mademoiselle de Mérian , et qui ressemble à une larve de lamellicorne, ce qui nous ferait supposer que cette dame a com- mis une erreur , les autres sont Apodes, et ont beaucoup de rapports avec celles des Longicornes. Parmi ces dernières se trouve «elle de VAgrilus Aubei , observée par M. Aube ( Ann. de la Soc. eniomolog. de France, vol. VI). Le tube alimentaire des Buprestides a trois fois la longueur du corps ; leur œsophage est grêle ; le ventricule chylifique distinct du ja- bot par un étranglement brusque; le jabot est allongé, tubuleux , flexueux ou replié, parfaitement glabre ; l'intestin grêle est court, presque droit ; le cœcum s'en distin- gue par une contracture et se fait remar- quer par sa forme allongée et cylindroïde ; le rectum est droit et court; les vaisseaux biliaires ne paraissent pas différer de ceux des Carabiques. Les Buprestides sont très communs dans les climats chauds , et deviennent d'autant plus rares qu'on s'avance davantage vers le Nord. Les espèces les plus grandes et les plus belles se trouvent dans les contrées inter- tropicales. Les environs de Paris en fournis- sent à peine une trentaine. (D.) BUPRESTIS. ins. — Voyez bupreste. 'BEPRESTITES. ins. — M. Newmann , dans sa classification des Insectes de l'Angle- terre, d'après les larves (The entom.Magaz., n. IX, p. 4 12), désigne ainsi une des nombreu- ses divisions établies par lui dans l'ordre des Coléoptères, et qui est fondée sur les méta- morphoses des larves du g. Bupreslis. M. le comte de Castelnau ( Hist. des Co~ léop. , faisant suite au Buffon-Duménil , page 213 ) donne le même nom à un groupe de la tribu des Buprestides, ayant pour carac- tères communs : Écusson visible, petit, sub- orbiculaire , souvent ponctiforme. Corselet coupé droit en arrière. Ce groupe se com- pose des g. Sciymodera, Capnodis et Bupres- lis. (D.) BUPRESTOIDE. Buprestoides (Bouizpw f[ç, bupreste; t~So<;, aspect), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères, établi par Schœffer, et qui n'est connu que par la figure qu'il en donne, laquelle n'est pas assez correcte pour savoir précisément quelle espèce elle repré- sente. Seulement on voit que c'est un hété- romère de la famille des Sténélytres , et qui serait voisin des Serropalpes et des Cistèles suivant Latreille. (D.) BLRAMIA. bot. pu. — Voyez bookam. BLRASAIA (nom vernaculaire). bot. pu. — Genre de la famille des Lardizabalacées, formé par Dupetit-Thouars ( Gen. madugasc. 62), revu par M. Decaisne (\lém. T.ardizab.), et renfermant jusqu'ici 4 espèces découver- tes dans l'île de Madagascar. Ce sont des ar- brisseaux volubiles , glabres , gummifères , insipides, à rameaux cylindriques , striés, dont l'écorce adulte est rugueuse ou subé- reuse. Les feuilles en sont alternes , éstipu- lées, trifoliolées , les folioles entières , den- tées, ou lobées-sinuées, trinerves, les adultes coriaces, souvent mucronulées ; les pétioles et les pétiolules renflés à la base et au som- met. Les fleurs , blanches lilacinées , d'un DUR BU II 781 pourpre foncé ou d'un jaune paille , odo- rantes dans quelques espèces, sont disposées en grappes axillaires , solitaires ou réunies , et sortent d'une série de squames ; fruit co- mestible. (C. L.) BERCARDIA (nom propre ). bot. cr. — Synonyme de Bulgaria. BERCHARDEA, Duham. (nom propre). bot. ph. — Synonymedu CaJ/icav/ja de Linné. — Necker {Elem. , 728 ) donne aussi ce nom à un g. syuon. du Psidium, L., famille des Myrtacées. (C. L.) BURCIIARDIE. Burchardia (nom propre). bot. pu. — Genre de la famille des Colchica- cées, établi par R. Brown ( Prodr. fl. Nov. IJoll. 1 .p. 373) pour une seule espèce, Burchar- dia umbellaia , originaire de la Nouvelle-Hol- lande. C'est une plante assez grêle, à racine fibreuse, à tige simple, portant des feuilles alternes et linéaires, des fleurs assez peti- tes, disposées en serlule terminal, accompa- gné à sa base de plusieurs bractées linéaires. Leur calice est formé de six sépales étroits à leur base, distincts, marqués chacun d'une petite fossette nectarifére, caducs ; les étami- nes sont insérées tout-à-fait à la base des pétales ; leurs filets sont libres , leurs an- thères introrses et allongées. L'ovaire à 3 lo- ges est terminé par 3 styles et 3 stigmates distincts. Le fruit est une capsule trilocu- laire.se partageant en 3 coques qui s'ouvrent par leur côté interne et supérieur. (A. R.) BURCHELLIA ( W. Burchell , voyageur et naturaliste anglais), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées , tribu des Cincho- nacées-Gardéniées, établi par Robert Brown, et ne comprenant jusqu'ici que deux espèces indigènes du Cap , introduites depuis long- temps dans nos jardins. Ce sont des arbris- seaux à feuilles opposées, brièvement pétio- lées, ovales, aiguës, subcordiformes à la base, munies de stipules interpétiolaires , élargies au sommet, cuspidées, décidues. Les fleurs en sont tubulécs, capitées, coccinées, termi- nales , sessiles, sur un réceptacle velu , et accompagnées de très petites bractéoles dis- tinctes. On cultive surtout pour l'ornement des serres tempérées le B. capensis. (C. L.) *BURDACHIA (nom propre), bot. pu.— Genre de la famille des Malpighiacées, dédié à un célèbre physiologiste allemand, et ainsi caractérisé : Calice 5-tide, dont chaque divi- sion porte deux glandes. Pétales onguiculés, trois fois plus longs que le calice, inégaux entre eux, et dissemblables. Étamines 10, toutes fertiles, à filets courts, soudés à leur base en un anneau glabre, à anthères gla- bres et oblongues. Styles 3, insensiblement amincis, et aiguisés au sommet. Ovaire 3-lo- culaire. Fruit 1-loculaire , et monosperme par avorlement , dont le péricarpe , tantôt fi- gure une sorte de pyramide à 9 angles, et se sépare par la maturité en 3 valves, tantôt est sphéroïde et indéhiscent. M. Martius , d'a- près son Herbier, considère cette différence comme suffisante pour faire de l'espèce qui présente ce dernier fruit un autre g. Camsia, qu'il dédie à un autre célèbre anatoniiste. — Les 2 esp. sont des arbres du Brésil, à feuilles opposées, grandes, coriaces, entourées d'un rebord saillant; à stipules axillaires; à grappes terminales, triparties, dans lesquelles chaque fleur, portée sur un pédicelle articulé, offre au-dessous de lui une bractée, et latérale- ment deux bractéoles dont l'une porte une glande. (Ad. J.) *BURECA. bot. ph. — Genre indiqué par Zippel ( ex Mackl. Bijdr. lot. de Nalur. , V, tï2;Bull. Férnss., XVIII, 92), et qui ne parait pas avoir été encore décrit. (C. L.) *BERGERIA ( nom propre ). rept. — M. Tschudi, dans son Mémoire sur la classi- fication des Batraciens, établit ce g. pour 2 espèces de Rainettes, rapportées par MM.Du- méril et Bibron aux Polypédales du même auteur. (P. G.) * BERGHARTÏA , Neck. Burckartia , Schreb. ; Barkardi^, Scop. bot. ph. — Déno- minations patronymiques plus ou moins al- térées d'un genre dédié à un auteur allemand assez obscur , et synonyme du Piriqueia d'Aublet. (C. L.) 'Bl'RGLARIA, Wendl. bot. pu. — Sy- nonyme à'Ilex, L. (C. L.) BERGO ou BERGOS. mam. — Race de Chiens résultant du croisement de l'Épa- gneul et du Barbet, t'oyez chien. BERHÎMJS, Illig. (/3ov, particule aug- mentative; pe'ç, ivoç, bec), ois. — Genre dé- membré par Illiger de celui d'OEdicnème. Voyez ce mot. (Lafr.) BERMANNIA. bot. ph. — Voyez bur- MANINIE. *BERMAl\;VIACÉES.#in-?nfl>iH!ac<'œ.BOT. pu. — Petite ramille de plantes monocotylé- donées à insertion épigynique, indiquée d'à- '82 BUR bord par Sprcngel, mais établie et caractéri- sée successivement par MM. Lindley (Inirod. p. 357), Blume (Emtm. PI. Jav. I. p. 27), Kndlicher ( Gen. p. 163), et qu'on peut ca- ractériser de la manière suivante : Les fleurs sont hermaphrodites , tantôt solitaires, gé- minées ou en capitule, tantôt en épis. Leur calice, pétaloïde, adhérent par sa base avec l'ovaire infère , est tubuleux , cylindrique ou triangulaire , et quelquefois marqué de trois côtes longitudinales. Le limbe est à 6 divisions peu profondes , inégales , dispo- sées sur deux rangs , 3 extérieures plus grandes, 3 internes, manquant quelque- fois ou infléchies vers le centre de la fleur. Les étamines, au nombre de 3 seule- ment , sont insérées à la gorge du calice et opposées à ses divisions intérieures : les an- thères, introrses, à 2 loges s'ouvranl transver- salement , sont portées sur des filets très courts. L'ovaire, adhérent, est tantôt à 3 loges, tantôt à une seule; dans le premier cas, les ovules sont insérés à l'angle interne de cha- que loge ; dans le second cas , ils sont atta- chés à trois trophospermes pariétaux. Le style nait du sommet de l'ovaire ; il est sim- ple, triangulaire, terminé par 3 stigmates globuleux ou pétaloides. Le fruit est une capsule couronnée par le limbe calicinal , tantôt à une, tantôt à 3 loges polyspermes, s'ouvrant irrégulièrement par le sommet, ou en 3 valves irrégulières. Les graines, fort pe- tites, sont allongées, presque linéaires, striées longitudinalement. Elles contiennent un très petit embryon au centre d'un endosperme charnu. Celte petite famille ne se compose que de 3 g.: Gymnosiphon , BL; Gonyanlhes, Bl. ; et liurmannia , L. , dont les espèces croissent toutes dans les régions tropicales ou non loin des tropiques, dans l'ancien et le nou- veau monde. Leurs affinités sont encore assez obscures, parce que la structure de la graine est encore assez incomplètement connue. Les Burmanniacées ont surtout des rapports avec les Iridées par le nombre de leurs étami- nes, et par leurs stigmates ou plutôt les divi- sions supérieures de leur style dilatées et pétaloides ; mais leurs étamines sont op- posées et non alternes avec les sépales inté- rieurs ; par leurs anthères s'ouvrant trans- versalement. Le g. Burmunnia, type de cette famille, avait été placé par Jussieu parmi les BLR Broméliacées; mais il en diffère par son port ; par la structure de son ovaire , et par le nombre des étamines, etc. (A. R. BURMAWIE. Burmannia ( nom d'hom- me), bot. ph. — Type de la petite famille des Burmanniacées. Ce g. , auquel on a suc- cessivement réuni les g. Tripterella, Rich. ; Vogelia , Gmel. ; et Maburnia , Dupetit- Th. , se compose de petites plantes crois- sant en général dans les savanes ou lieux humides de l'ancien et du nouveau monde. Il est ainsi caractérisé : Le calice est tubu- leux et triangulaire, quelquefois à trois ailes, rarement cylindrique; le limbe esta 6 divi- sions courtes, dont 3 intérieures, extrême- ment courtes. Les 3 étamines sont opposées aux 3 divisions intérieures. Les anthères sont à 2 loges obliques , écartées par un connec- tif assez large. C'est à cette obliquité des lo- ges de chaque côté du connectif qu'est due la déhiscence presque transversale des loges, déhiscence qui, en réalité, est longitudinale. Le style filiforme se termine par 3 stigmates arrondis. Le fruit est une capsule triangu- laire à 3 loges , contenant chacune un cer- tain nombre de graines disposées sur plu- sieurs rangs , à l'angle interne de chaque loge, allongées et striées en longueur. (A. R.) *BCKX&ttïE.Burneitia (nom d'homme). bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Néotliées , établi par le professeur Lindley {Gen.eisp. (Jrch.bll) pour une petite plante originaire de la Tasmanie, et dont la tige, dépourvue de feuilles, porte seulement 2 fleurs. Celles-ci ont un périanlhe presque régulier, composé de sépales linéaires et li- bres ; un Libelle cunéiforme beaucoup plus petit, simple , onguiculé. Le gynostème est dressé, dilaté et comme pétaloïde sur ses côtés, offrant un lobe proéminent de chaque côté vers sa base. L'anthère, dorsale et bilo- culaire, contient 2 masses polliniques. (A. R.) *BURNEYA, Cham. et Schlecht. (nom propre), bot. ph. — Synonyme du genre Ti~ monius de Rumph. (C. L.) BURO. poiss. — Nom que Lacépède a tiré des manuscrits de Commerson , et que ce voyageur voulait donner au groupe géné- rique des Sidjans ou des Amphacanthes. l'oyez ce mot. (Val.) "BURRIELIA (nom du voyageur Joh. Marc. Burriel, qui visita la Californie en 1758). bot. ph. — Genre de la famille des Composées, MJR tribu des Sénécionidées, qui a pour caractè- res : Capitule multiflore hétérogame ; fleurs du rayon ligulées, femelles, obovales; celles du disque tubuleuses,5-fides, hermaphrodites ou parfois stériles par avortement. Involucre composé d'écaillés ovales, acuminées, égales ou plus longues que les fleurons du disque. Corolles à divisions légèrement velues. Ra- meaux des styles du disque terminés par un cône court. Fruits grêles, linéaires, sublétra- gones ; ceux du rayon comprimés, surmontés d'une aigrette, 1-2- ou 3- arislée, ceux du disque couronnés de paillettes lancéolées- aristées, aussi longues que la corolle. — Les Burrelia sont des herbes annuelles simples , à feuilles opposées, linéaires, très entières, et munies de fleurs jaunes. (J. D.) BL RSA PASTORIS, Tourn. bot. ph. — Synonyme du genre Capsella, Vent. (C. L.) BURSA1RE. Bursaria (0upEI \ILMt TOME. ERRATA DU DEUXIEME TOME. Page 193, 2« col., ligne 26, stomaco-gastriques, lisez stontalo-gaslriiincs-. - — ligne 52, id. id. Page 300, l"çol., ligne 14, 35kilogr., lisez 135 kilogr. Page 420, 2* col., dernière ligne, Martius, lisez Martins. Page 447, 2" col., ligne 22, voyez, lisez Voyage. Page 509, 2e col., ligne 39, Gorestiera , lisez Foresliera. Page 577, 2e col., ligne 33, Arisfus , lisez Aristus. Page G03, l.ecol., ligne 4, Chalidiées, lisez Ghalcidies. Page 019, irecol., ligne 6, cachées, lisez cochées. — — ligne 36, Thibet , lisez Silhet. Page 040, 2« col., ligne 5, Bolalus esculatus , lisez Boletus esculenlui. Page 041, l^col., ligne 53, Guéné , lisez Gêné. Page 059, 2e col., ligne 6, bosék, lisez bosea. — — ligne 30, art. BOSTRICHE , remplacer l'étymologie par celle-ci #i ' - '^ - - -\ -r^ A' - ™ ( - ■ -■ ~<^&feàfa£ trf^gsy li^ KSS ^t%S iMS9| R^*%£ftœs« r\ ^^ i£pyy, O.^ ;y' - 3 : "''.> --: —■ ^ ^â^*^' ^©ftiiî S^ r^A,