d'un excipu-
lum très mince ; 2° d'un nucléus gélatineux ;
3o de thèques contenant des sporidies ; 4° en-
fin d'un ostiole distinct, par où s'échappent
celles-ci à la maturité. L'excipulum est mem-
braneux, et forme par une ou plusieurs cou-
ches les cellules du thalle modifiées. Il est
si mince et si transparent qu'on pourrait
quelquefois douter de son existence. C'est
de sa paroi que les thèques convergent en
tous sens yers le centre. Celles-ci sont con-
formées en massue ou en sacs amincis aux
deux bouts , et contiennent normalement 8
sporidies oblongues , pellucides et granu-
leuses à l'intérieur. Par un temps humide ,
les thèques nagent dans une humeur muci-
laginiforme qui, comme chez les Fucacées,
facilite leur sortie et la dissémination des
sporidies. L'ostiole est cartilagineux ; d'a-
bord indiqué par un point noir, il proémine
enfin au-dessous du thalle, qu'il rend rabo-
teux. Le thalle des Endocarpes est cartila-
gineux ; ou bien il se compose d'écaillés
(squamœ) appliquées à la matrice par toute
leur face inférieure ; ou bien il est foliacé
et en bouclier, c'est-à-dire fixé seulement
par le centre comme les Qmbilicaires.
On trouve ces Lichens sur les rochers, dans
l'air ou sous l'eau, et aussi sur la terre nue.
Le nombre des espèces en est limité ; on
n'en connaît guère qu'une vingtaine. Elles
habitent de préférence les régions tempé-
rées ou alpines de l'hémisphère septentrio-
nal. (G. M.)
ENDOCÉPHALES. Endocephala , Latr.
moll. — Synonyme d'Acéphales. Voy. mol-
lusques. (Desh.)
'ENDQCEPHALUS ( ?v<îov , dedans ; xt-
»' , tête), ins. — Genre de Coléoptères té-
tramères , famille des Cycliques , tribu des
Chrysomélines et de nos Colaspides, créé
par nous et adopté au Catalogue de M. le
comte Dejean, où en sont énumérées 12 espè-
ces, toutes originaires du Brésil. Nous cite-
rons comme en faisant partie les Eumolpus
bigalus , maculatus, 8-punclalus et 10-macu-
latus de Germar. Ce genre est très voisin
de celui d'Eumolpus. (C.)
ENDOCHROME. Endochroma {l'vSov, de-
dans ; xp"/*a» suc colorant ). bot. cr. —
(Phycées). Gaillon et Lamouroux nommaient
ainsi les cellules qui contiennent, dans les
algues filamenteuses articulées , la matière
colorante de chaque article ou segment.
Bonnemaison les appelait locules. Elles ont
encore reçu les noms de Sporangia, Gonidia
et Chromatidia. Nous renvoyons au mot
phycées pour ce que nous avons à dire de
ces organes. (C. M.)
*ENDOCLADIA (fvJov, dedans; xapTcoç ,
rameau), bot. cr. — (Phycées.) Genre mo-
notype de la tribu des Némastomées , fondé
par M. J. Agardh [Linnœa, t. XV, p. 449) ,
sur une Algue rapportée du Brésil par
Sellow. Voici ses caractères : Fronde cylin-
dracée, légèrement gélatineuse, rameuse
(pinnato-dichotome), tout entière composée
de filaments rayonnants, horizontaux, mo-
niliformes, articulés, très rameux , disposés
en verticilles autour d'un tube unique, cen-
tral , dont les articles sont d'inégale lon-
gueur. (G. M.)
* ENDOCYMIENS (fveupa, côté ). bot. — Nom donné par
M. De Candolle à la pellicule intérieure de
la graine.
#ENDOPOGON {tvSov , dedans ; *&ym ,
barbe), bot. ph. — Genre de la famille des
Acanthacées-Echmatacanthées, tribu des
Justiciées -Aphélandrées , formé par Nées
(Wallich, PL as. rar., III, 98), et renfermant
3 ou 4 espèces indigènes de l'Inde. Ce sont
des plantes herbacées , à feuilles opposées ,
dentées ou crénelées; à fleurs élégantes,
disposées en épis, munies de bradées égale-
ment opposées , assez amples , imbriquées ,
et de bractéoles étroites. La lèvre supérieure
de la corolle est velue intérieurement (unde
nomen). (C. L.)
"ENDOPOGON (fvJov, au-dedans ; *éym,
barbe ). lus, — Genre de Lépidoptères de la
famille des Diurnes ou Rhopalocères, établi
par M. Swainson aux dépens du grand genre
Papilio des autres auteurs, et qui se compose
END
de celles des espèces de ce genre chez les-
quelles les poils très denses du bord interne
des secondes ailes se trouvent cachés dans
le repli que forme ce même bord ; exemples :
Pap. FeriumnusCTaim.,elSerapisBoisd. (D.)
*ENDOPTERA , DC. bot. ph. — a. Syn.
de Gatyona, Cass. — b. Syn. de JVemauche-
nes, Cass.
ENDORHIZES. Endorhizœ (fv&v, de-
dans: pt'Ça, racine), bot. ph. — Quand on
examine la germination des graines, on voit
que , dans les unes , la radicule de l'em-
bryon s'allonge immédiatement pour con-
stituer la racine, tandis que dans les au-
tres la radicule est placée dans une sorte de
poche qui n'est pas distincte de la surface
extérieure de l'embryon. Le prof. L.-C. Ri-
chard, partant de cette observation, qui est
générale pour tous les végétaux, avait pro-
posé de la prendre pour base de la division
primaire du règne végétal. Il arrivait ainsi à
trois grands embranchements: l°lesArhizes,
qui sontdépourvus d'embryon, et par consé-
quent de radicule; 2° les Endorhizes, qui
ont la radicule intérieure, et 3° les Exorhizes
dont la radicule est nue , et par conséquent
extérieure. Ces trois divisions correspondent
exactement à celles qui sont plus générale-
ment adoptées sous les noms d'Acolylédons,
Monocotylédons et Dicotylédons. Voy. ces
mots. (A. R.)
•ENDORIMA, Raf. bot. ph. — Syn. de
Balduina, Nutt.
'ENDOS1PHIA. annél. — Ordre d'Anné-
lides dans la classification de Rafinesque
[Analyse de la nature); il comprend les
Aphrodites , Dentales, Trémoniens , Sabel-
laires et Serpuiaires. (P. G.)
ENDOSMOSE , EXOSMOSE (?v<îov , de-
dans ; l'ço), dehors ; èo-pôç, courant), physiol.
— De nombreux phénomènes observés
dans les trois règnes de la nature montrent
que, quand deux liquides quelconques
sont séparés par une membrane ou par un
corps doué d'une certaine porosité, il s'opère
deux effets concomitants, chaque liquide
traversant la membrane ou le corps poreux,
pour se mêler ou se combiner avec l'autre,
mais de telle sorte qu'il arrive souvent que
l'un des liquides reçoit de l'autre plus qu'il
ne lui donne, d'où il résulte que le niveau
du premier s'élève, tandis que celui du se-
cond s'abaisse.
END
END
313
Ces phénomènes, déjà signalés par plu-
sieurs savants , furent repris et étudiés spé-
cialement etavec une rare sagacité par M. Du-
trochet, qui, à la suite d'expériences et d'ob-
servations multipliées, établit en principe
que, si deux liquides de nature différente
et pouvant se mêler sont séparés par une
cloison à pores capillaires , ils marchent
inégalement l'un vers l'autre , en traversant
les pores de la cloison ; deux courants se for-
mant ainsi, l'un plus fort nommé Endosmose
par le savant académicien, et l'autre plus
faible nommé Exosmose.
La différence de densité n'est pas toujours
en rapport avec le degré d'Endosmose: ce-
pendant le courant d'Endosmose se dirige le
plus souvent vers le liquide le plus dense.
Le doublecourantest facilement démontré
au moyen de deux solutions, l'une de chlo-
rure de sodium (sel marin), l'autre d'azo-
tate (nitrate) d'argent, séparées par une mem-
brane.
Les opinions des savants ne sont point
encore complètement fixées sur les causes
de l'Endosmose. Les uns la regardent comme
produite par un courant électrique s'établis-
sant entre les deux liquides qui, séparés par
une membrane, forment une sorte de pile
voltaïque ; les autres pensent que ce phé-
nomène résulte de la différence de viscosité
des liquides, le liquide le moins visqueux
filtrant avec plus de facilité que l'autre, et
devant par conséquent augmenter sans cesse
de volume : mais un grand nombre de faits
démontrent que les choses ne se passent
point toujours ainsi ; d'autres enfin, recou-
rant à l'explication la plus simple , ne voient
dans l'Endosmose qu'un effet de la seule
capillarité.
Aucune de ces trois opinions n'est ni vraie
ni fausse d'une manière absolue; il paraît, en
effet , démontré que l'Endosmose et l'Exos-
mose sont dues à plusieurs causes réunies.
Bien que les phénomènes dont nous par-
lons se manifestent sous l'empire de lois tou-
tes physiques , on les observe fréquemment,
toutefois, dans lescorps organisés etpendant
lavie: aussi leur étude a-t-elleune véritable
importance , surtout dans les végétaux , chez
lesquels l'ascension de la sève s'opère, d'a-
près les expériences de M. Dulrochet, à
l'aide d'un courant endosmosique. Foijez
CIRCULATION DANS LES VEGETAUX.
T. V.
Le docteur Boucherie a fait une heureuse
application des effets de l'endosmose à la
conservation et à la coloration des bois, eî
M. Séguin en a fait une application non
moins heureuse et non moins utile à la con-
servation des cadavres. (A. D.)
ENDOSPERME. Endospermum (IWov, de-
dans ; u-néppa, grain ). bot. pn. — Quand
on examine un grain de Blé , une graine
de Ricin ou celle d'un Palmier, on trouve
que l'amande placée immédiatement sous
le tégument propre de la graine se com-
pose de l'embryon qui en est la partie essen-
tielle, et d'un corps plus volumineux , masse
celluleuse qu'on nomme Endosperme ou Pé-
rUperme. L'Endosperme est donc toute la
partie de l'amande qui accompagne l'em-
bryon, et qui, à l'époque de la germination,
se détruit pour fournir au jeune végétal les
premiers matériaux de sa nutrition. L'En-
dosperme n'existe pas dans toutes les grai-
nes, et sa présence ou son absence est en gé-
néral un bon caractère de famille naturelle.
Ainsi , par exemple , il y a un Endosperme
dans les Labiées, les Borraginées, les Rubia-
cées ; il n'y en a pas dans les Synanthérées,
les Dipsacées, les Crucifères , les B.osacées,
les Légumineuses.
La position de l'embryon relativement à
l'Endosperme est assez variable, et présente
des caractères qui ont de la valeur dans la
classification des végétaux. Ainsi, quelque-
fois il est placé sur un point de la surface
extérieure de l'Endosperme, comme dans le
Blé, le Maïs, etc., d'autres fois l'embryon est
en quelque sorte roulé autour de l'En-
dosperme qu'il embrasse plus ou moins
complètement, comme dans les Soudes, les
Amaranthes, la Belle-de-Nuit , etc. Enfin
l'embryon peut être situé tout-à-fait dans
l'intérieur de l'Endosperme, qui le recouvre
en totalité; c'est ce que l'un voit dans les
Rubiacées , les Euphorbiacées , etc., par
ex mple.
L'Endosperme est , comme nous l'avons
dit précédemment, une masse de tissu utri-
culaire sans vaisseaux apparents. Le tissu de
cette masse peut acquérir une consistance
plus ou moins considérable, être charnu, par
exemple, comme dans le Ricin, le Cocp,oi;
dureteornécomme dans le Café, laDatte, etc.
Quand dans le tissu qui forme l'Endosperme,
il se développe une grande quantité de fé-
314
END
cule, l'Endosperme devient farinacé , dans
les Graminées, par exemple.
Si nous remontons à l'origine de l'En-
dosperme, nous verrons qu'elle n'est pas
toujours la même ; ainsi il provient fré-
quemment du tissu utriculaire qui s'est
formé dans l'intérieur du sac embryonaire ,
immédiatement après l'apparition de l'em-
bryon, tantôt d'un tissu qui a pris naissance
en dehors de ce sac, c'est-à-dire dans le nu-
celle; tantôt enfin il reconnaît à la fois ces
deux origines. Nous développerons ce point
en traitant de l'ovule. Voy. ovule. (A. R.)
ENDOSPERME. Endospermum (fvJov,
dedans ; opt'ç, vêtement de laine
pour l'hiver ). ins. — Genre de Lépidop-
tères de la famille des Nocturnes, établi par
Ochsenheimer, et adopté par M. RoisduYal,
qui, dans son Gêner, et ind. Meiliod., p. 78,
le place dans sa tribu des Endromides. Ce g.
a pour type et unique espéee le Bombyx ver-
sicolora Linn., qui habite le nord et le cen-
tre de l'Europe. C'est un beau Papillon de
2 pouces 1/2 d'envergure, agréablement va-
rié de ferrugineux, de gris, de blanc. Sa
chenille, qui a la forme de celles des Sphin-
gides , est glabre , d'un beau vert, avec des
lignes obliques blanches sur le dos la tête
ENE
petite, et une bosse pyramidale sur le 11e
anneau. Elle vit principalement sur le bou-
leau; elle passe l'hiver en chrysalide, et
l'insecte parfait cclôt en mars ou avril. Il
vole en plein soleil dans les bois d'une cer-
taine étendue. (D.)
'ENDUSTOMUS («v<îv», je couvre ; <7cvtyÎ5 , qui est en
embuscade), ins. — Genre de Coléoptères
tétramères, famille des Curculionides ortho-
cères , division des Anthribides, établi par
Schœnherr (Synony. yen. et sp. CurcuL, t. V,
p. 215 ) sur une espèce de notre collection,
E. hilaris Chev.-Schœnh. , prise aux envi-
rons de Tours par M. le professeur Desjar-
dins. Elle ressemble beaucoup à un Ropi-
deres , mais elle s'en éloigne par ses an-
tennes plus longues, par la massue allongée,
étroite, à peine comprimée, et dont les ar-
ticles sont séparés. (C.)
ENEMION. bot. ph. — Genre de la fa-
mille des Renonculacées, tribu des Hellébo-
rées, formé par Rafinesque (Journ. Phys.,
XCI, 7), et.dont l'objet est une herbe glabre
du nord de l'Amérique, à racine fibreuse et
chargée de petits tubercules ; à feuilles pé-
tiolées, biternées, dont les folioles arrondies,
trilobées; lobes membranacés , obtus; pé-
tioles auriculés à la base ; à pédoncules
axillaires et terminaux , s'allongeant par la
suite ; fleurs blanches. (C. L.)
*ENEOPTERA (Iveoç, muet; irrepov. aile).
ins. — -M. Burrneister ( Handb. der eut. , II ,
736 ) a créé sous ce nom un genre d'Orthop-
tères de la famille des Grilloniens, formé
aux dépens des Gryllus et correspondant au
genre Platydactylus de M. Brullé ( Voy. ce
mot). L'espèce type est VEneoptera brasilien-
sis Burm. {Gr.surinamensis auct.), de l'Amé-
rique méridionale. (E. D.)
'ÉNERGIQUES. Nervosce. arach. — Ce
nom a été employé parM. Walckenaër pour
désigner, dans le tom. 1er de son Hist. nai.
sur les Ins. apt.y la troisième famille de son
g. OUos. Les espèces renfermées dans cette
ENF
315
famille ont les yeux sur deux lignes paral-
lèles, les latéraux plus gros. Les mâchoires
sont larges, écartées, quadriformes, resser-
rées et un peu coudées à leur base, bombées
ets'inclinant légèrement sur la lèvre. Cette
dernière est large, courte, coupée en ligne
droite à son extrémité, légèrement creusée
sur les côtés. Les pattes de la deuxième
paire sont les plus longues , la quatrième
ensuite , la troisième est la plus courte.
L'Olios colombien, O. columbianus Walck.,
est le type de cette famille. (H. L.)
•EIVERTnENEMA ( ?yCf>0e , au-dessous ;
v/poç, bois), bot. cr. — Genre delà famille
des Gastéromycètes stémionités, établi par
Bowmann pour de petits Champignons sti-
pités, à thalle membraneux-gélatineux, crois-
sant sur les branches des Chênes dépouillées
de leur écorce.
ENFERMÉS, moll. — Cuvier, dés la lre
édition du Règne animal, a établi sous ce
nom une famille considérable dans laquelle
il renferme tous ceux des Mollusques acé-
phales dont le manteau , prolongé posté-
rieurement en deuxsiphons, n'a plus qu'une
très petite ouverture pour le passage du
pied. D'après ces caractères, ce groupe prend
une telle étendue, que la plupart des zoolo-
gistes ont été obligés de le sous-diviser ,
parce qu'en effet, à côté du caractère dont
Cuvier s'est servi pour le fonder , il y en a
d'autres d'une importance presque égale,
au moyen desquels on peut établir des fa-
milles plus naturelles, d'une moindre éten-
due, et dans lesquelles les rapports des gen-
res sont mieux établis. Nous reviendrons
sur cette famille à l'article mollusques.
Un autre zoologiste, M. Schumacher,
donne aussi le nom d'Enfermés à la 3e sec-
tion de ses coquilles multivalves. Cette divi-
sion renferme seulement les genres Taret
et Fistulane. Après les travaux de Cuvier et
de Lamarck, on a de la peine à concevoir
comment un naturaliste dont l'ouvrage a
paru en 1817 a pu conserver une division
aussi peu naturelle que celle des Multi-
valves, dont on a reconnu l'inutilité, Voyez
MULTIVALVE, FISTULANE et TARET. (DESH.)
ENFLÉ. Inflatus. zool. , bot.— On dit en
conchyliologie d'une coquille qu'elle a été en-
flée, lorsqu'elle a l'air d'avoir été gonflée ; telle
est la Venus turgida. En botanique, cette épï-
thète s'applique à une partie membraneuseet
316
ENG
renflée dont la partie moyenne est resserrée
à son sommet de manière à paraître gonflée
d'air. Nous citerons pour exemple le calice
du Silène inflatus , le tube de la corolle de
YErica inflala , la silique du Baguenau-
dier, etc.
ENFLE-BOEUF, ins. — Traduction fran-
çaise du mot latin Buprestis , ou du mot
grec 6ov7rpYîa-rt'ç, nom sous lequel les anciens
désignaient un Insecte qui faisait enfler les
Bœufs lorsqu'ils l'avalaient par mégarde en
paissant. Mais les naturalistes modernes
ne s'accordent pas sur la détermination de
cet insecte. Parmi les diverses opinions
qu'ils ont émises à cet égard , la plus pro-
bable paraît être celle de Latreille, qui pense
que le Bupreste des anciens était un Méloé.
Quoi qu'il en soit , Linné et tous les nomen-
clateurs qui l'ont suivi ont donné le nom de
Buprestis à un g. de Coléoptères très remar-
quables par l'éclat des couleurs, mais ne
possédant aucune propriété malfaisante.
Voy. bupreste. Dans quelques provinces on
appelle Enfle-Bœuf \e Car abus auralus Linn.,
suivant M. Audouin. (D.)
ENFUMÉ, poiss. — Nom vulgaire d'une
esp. du g. Chétodon, Ch. faber.
ENFUMÉ, rept. — Nom vulgaire du g.
Amphisbène.
ENGAINANT, faginans. zool., bot. —
Cette expression, employée en conchyliolo-
gie , se dit des coquilles qui sont coniques
et sans spire proprement dite; telle est la
Paiella. En botanique, on appelle Engainan-
tes ou amplexicaules toutes les parties telles
que les feuilles, les pétioles, etc., qui embras-
sent la tige. Le stigmate du Siderilis incana,
qui est composé de deux lames dont l'une
embrasse l'autre, est engainant; il en est de
même de l'androphore de la Mauve offici-
nale.
*ENGELIIARDTIA (nom propre), bot.
ph. —Genre de la petite famille des Juglan-
dacées, formé par Leschenault (Blume, FI.
Jav. fasc. , VIII , 5, t. 1-5), et renfermant 8
ou 10 espèces propres à l'Asie tropicale. Ce
sont de grands arbres, dont plusieurs sécrè-
tent une résine ; à feuilles alternes, abrupti-
pennées, dont les folioles inéquilatérales ,
souvent ponctuées , résineuses en dessous ;
à épis mâles, grêles, densiflores ; les femelles
plus allongées, assez lâches, pendantes. (CL.)
ENGIDES. Engidœ. ms. —Les entomolo-
ENG
gistes anglais désignent ainsi une famille de
Coléoptères qui correspond en partie à la
tribu des Engidites de Latreille. Voy. ce
mot. (D.)
'ENGIDITES.^Kgridtféj. ins.— Nom donné
par Latreille et M. de Castelnau à une tribu
de Coléoptères pentamères,familledesClavi-
cornes , et qui a pour type le g. Engis. La-
treille n'y comprend que deux g. : Ducne ou
Engis, et Cryptophagus. M. de Castelnau y
rapporte de plus les g. Thorictus, Germ., et
Antherophagus, Knock. Les Insectes de cette
tribu ont les mandibules échancrées, les an-
tennes terminées par une massue perfoliée
de 3 articles, les élytres recouvrant entière-
ment l'abdomen et le corps ovalaire. Ils vi-
ventdansles champignons et le bois pourri.
Leur anatomie n'est pas connue , et leurs
larves n'ont pas encore été observées. (D.)
ENGINITES, Cuvier. ins. — Synonyme
d'Engidites, Latr.
ENGIS. ins.— Genre de Coléoptères pen-
tamères , famille des Clavicornes , tribu des
Engidites, établi par Latreille sous le nom
de Dacné, que Paykull a remplacé depuis par
celui d' Engis. Ce dernier nom, quoique
moins ancien, a prévalu dans toutes les col-
lections , et nous avons dû l'adopter contre
nos principes , parce que celui de Dacne a
été appliqué depuis par M. Lacordaire à un
g. d'Érotyliens. Depuis que M. le comte De-
jean a retranché des Engis de Paykull et de
Fabricius son g. EpUcapha , que M. Lacor-
dairea compris dans la tribu des Érotyliens,
le g. qui nous occupe se réduit à un petit
nombre d'espèces, toutes d'Europe, à l'excep-
tion d'une seule(/4mencanaDej.), qui estde
l'Amérique du Nord. Ce sont des Insectes
de petite taille, à corps ovalaire , et dont les
antennes se terminent brusquementparune
massue perfoliée. Ils se tiennent dans les
champignons pourris et sous l'écorce des
arbres. L'espèce la plus connue est YEngis
humer alis Fabr., qui se trouve aux environs
de Paris. (D.)
ENGOULEVENT. Caprimulgus (ail., Tag-
schlafer,Ziegenmelker;&ng\.tGoatsucker,2Vi-
ghljar; hoU.,Geiiemelker; ital., Succhia cap-
pare ou Notlola). ois. — Genre de l'ordre des
Passereaux fissirostres de Cuvier (Chélidons
de M. Temminck) , établi par Linné , et pré-
sentant pour caractères essentiels : Figure ej
plumage des oiseaux de nuit; bec fendu bien
ENG
au-delà des yeux ; pouce versatile ; doigt ex-
terne, à 4 phalanges seulement ; tarses géné-
ralement courts; ailes longues; habitudes
nocturnes.
Caractères génériques : Corps allongé, ayant
un peu la forme élancée de celui du Cou-
cou. Tête plate et large se détachant à peine
du corps. OEil grand. Iris jaune ou brun.
Oreilles grandes. Langue courte, pointue,
et soudée dans une grande partie de sa lon-
gueur.
Bec très court, T:ndu jusqu'en arrière de
l'œil, la partie cornée peu développée, ex-
cepté chez les Podarges , où elle l'est beau-
coup. Mandibule supérieure courte, recour-
bée , formant onglet, et armée d'une dent
assez prononcée , garnie de poils rudes dans
les Engoulevents proprement dits. Mandi-
bule inférieure courte, à bords rentrés, et
formant le plus souvent une gouttière dans
laquelle se loge la mandibule supérieure.
JVarines larges, fermées par une membrane
cachée par les plumes du front ; à ouverture
antérieure bordée ou tubuleuse.
utiles aiguës, longues, à Ve rémige courte,
2e, 3e et 4e les plus longues, suivant les sec-
tions.
Jambes emplumées.
Tarses généralement courts et garnis de
scutelles.
Doigts courts, le médian le plus long de
tous , l'externe et l'interne communément
de longueur égale, libres ou unis entre eux
par une membrane : l'interne a 4 phalanges
seulement. Pouce court ou de longueur mé-
diocre , versatile. Ongles petits ou médio-
cres, celui du milieu pectine ou lisse (1).
Queue de forme variable, mais générale-
ment longue et souvent étagée , quelquefois
fourchue, composée de 10 rectrices.
Couleurs: gris mêlé de roux, de brun et de
noir diversement nuancés, et rappelant par
leur disposition le plumage du Torcol et du
Scops. Plumage doux et peu résistant.
Les Engoulevents varient pour la taille
de la grosseur d'une Grive à celle du Chat-
Huant. Leur structure diffère peu de celle
des Hirondelles , et l'ostéologie du bec seul
présente des particularités remarquables. On
y voit , ce qui est sans exemple , au milieu
(i) "Wilson pense que cet oiseau se sert de ce peigne pour
se gratter la tète et se délivrer des insectes qui le dé-
vorent.
ENG
317
de l'os jugual , une articulation qui ne s'os-
sifie à aucune époque de la vie. Le bec in-
férieur se compose alors de trois pièces ; les
deux branches postérieures, qui s'articulent
avec l'os carré , sont de nature celluleuse et
forment un S. Les Podarges ont le bec infé-
rieur d'une seule pièce et de nature cornée.
L'apophyse libre de l'os carré , déjà si petite
dans le Martinet, manque complètement chez
l'Engoulevent.
Le sternum, recourbé par en bas, ressem-
ble à celui du Coucou.
Le doigt externe n'a que 4 phalanges.
Le larynx inférieur n'a qu'une paire de
muscles.
Le ventricule succenturié est petit et à pa-
rois épaisses ; le jabot manque; l'estomac,
membraneux et très extensible, est hérissé de
poils d'Insectes , qui y adhèrent moins que
dans le Coucou et le Loriot. Le pancréas est
à deux lobes.
Cœcums assez longs et en massue ; rate
très petite ; reins ayant la forme de ceux des
Oiseaux chanteurs (1).
Les Engoulevents sont des Oiseaux noc-
turnes de forme massive, surtout dans les
grandes espèces , que défigurent un bec
démesurément fendu dans les Ibijaux, et
monstrueux dans les Podarges. Les Engou-
levents proprement dits et les iEgothèles ont
une figure moins disgracieuse ; leur bec est
mince , et le plumage qui leur couvre les
joues en dissimule l'énorme ouverture, qui
leur a fait donner le nom de Crapauds vo-
lants. L'Eng. à moustaches a le bec surmonté
de plumes décomposées d'un effet fort gra-
cieux; et l'Énicure a la queue profondément
fourchue , formée de plumes très aiguës ,
dont les deux latérales sont une fois plus
longues que le corps. Le Longipenne , ou
Eng. de Sierra-Leone , porte vers le milieu
des couvertures supérieures une plume lon-
gue de 30 centimètres, sans barbes dans les
2/3 de sa longueur , recourbée en arc déta-
ché des épaules, et portant une large palette à
son extrémité. Leur plumage est sombre, non
pas , comme on l'a prétendu, parce que les
Oiseaux nocturnes ont été vêtus de couleurs
obscures pour ne pas attirer l'attention des
autres Oiseaux ou des Insectes qui compo-
(i) C'est à Nitzsch qu'on doit l'anatomie la plus complète
de l'Engoulevent d'Europe; ce travail fait l'objet d'un Mé-
moire intitulé : Untersuchunç des Caprimulgus europeu*.
318
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sent leur nourrilure exclusive , mais par
suite de leur vie retirée loin des rayons du
jour qui colorent chaudement les Oiseaux
diurnes. La femelle ne diffère du mâle que
par une coloration moins pure, et elle man-
que de certaines taches qui constituent pour
ainsi dire la livrée de ce dernier. On dis-
tingue le mâle de l'Engoulevent d'Europe
aux taches blanches qui terminent les rec-
trices latérales.
Dès que le soleil a quitté l'horizon , les
Engoulevents , qui ont passé leur journée
blottis dans un endroit fourré (ce qui n'a lieu
que pour les Engoulevents qui ne percheut
pas , car les autres se tiennent sur les bran-
ches élevées des grands arbres), se mettent à
chasser les Insectes qui voltigent dans les
airs et les engloutissent dans leur large bec,
dont les parois sont tapissées d'une visco-
sité épaisse qui les retient comme de la
glu ; ils continuent leur chasse jusqu'à ce
que le jour soit revenu. L'E. nacunda ( E.
diurnus) diffère des autres espèces de ce
groupe par ses habitudes; il a le vol plus
élevé , chasse jusque dans le jour , et vit
en famille.
Leur nourriture consiste en Hannetons de
diverses espèces , en Stercoraires , Grillons,
Courtilières, Épeires, Phalènes, Sphinx. Li-
bellules , Guêpes , Bourdons , Mouches , etc.
Les Podarges se nourrissent des plus gros
Scarabées, dont ils brisent, assure-t-on, les
élytres coriaces entre leurs puissantes mandi-
bules, ce qui me paraît douteux. Les Ibijaux
ont une nourriture semblable, quoique leur
bec soit faible; l'Jîgothèle paraît vivre sur-
tout de Mouches.
Les troupeaux , constamment entourés
d'Insectes qu'attirent les émanations organi-
ques , sont assidûment visités par les Engou-
levents. Ces Oiseaux les délivrent des para-
sites incommodes qui les assiègent , et c'est
cette habitude qui leur a valu le nom de
Tète Chèvre dans nos pays européens , ex-
pression vicieuse, puisqu'elle perpétue l'i-
dée grossière que ces Oiseaux tiraient le lait
des Chèvres et des Brebis , et le leur fai-
sait perdre : c'est donc à tort que Linné l'a
adopté.
Ils rejettent par régurgitation comme les
Hiboux, et sous la forme de pelotes ovales ,
les parties non digestibles des Insectes qu'ils
ont avalés.
Leurs excréments sont constamment li-
quides , ce qui est général parmi les Insecti-
vores et les Carnivores.
Il est dans la vie de ces Oiseaux une par-
ticularité encore inconnue ; on ignore s'ils
boivent et se baignent.
Les Engoulevents se trouvent à la fois en
plaine et en montagne ; ils se voient même
dans le voisinage des habitations et des lieux
cultivés , mais ce sont généralement des Oi-
seaux des bois. Quelques espèces habitent
les lieux secs et pierreux ; d'autres au con-
traire recherchent les localités voisines des
prairies et des marais. Les espèces non per-
cheuses , et l'on regarde comme tels tous les
Engoulevents proprement dits, ont dans nos
climats pour station favorite, les Bruyères,
les Genêts , les Airelles , etc. , au pied des-
quels ils se tiennent blottis tout le jour. Leur
mode favori de locomotion paraît être la
marche, et ils courent avec beaucoup d'ai-
sance et d'agilité. Quand ils perchent, ce qui
n'a lieu que très rarement, ils choisissent une
grosse branche , et s'y tiennent , contraire-
ment à l'habitude des autres Oiseaux, paral-
lèlement à son axe, et jamais en travers,
en s'y balançant comme fait un Coq qui
coche une Poule, ce qui leur a fait donner
par les paysans le nom de Cliaache- Bran-
che. Les espèces percheuses , telles que les
Ibijaux , les Podarges et les ^Egothèles , se
tiennent dans des stations plus élevées. Les
Ibijaux se perchent toujours sur des arbres
élevés et secs, s'accrochant à la manière des
Pics, dit d'Azara, le corps vertical et appuyé
sur la queue. Cette position leur est si natu-
relle que quand on les met à terre, ils la
prennent et se dressent verticalement en
s'appuyant sur la pointe de leurs ailes et sur
leur croupion. On ne connaît pas les habi-
tudes des Podarges; mais on peut les dé-
duire de leur structure, et il est permis,
en voyant leurs ongles crochus, de les regar-
der comme des Oiseaux percheurs, etc.
Pendant le jour, les Engoulevents dor-
ment d'un sommeil si profond qu'on peut les
approcher à quelques pas , et que parfois les
chasseurs réussissent à les envelopper d'un
filet à main ou les étourdissent d'un coup de
baguette. S'ils sont forcés de s'envoler , ils
partent d'un vol incertain, et l'on n'y ree^ -
naît pas leur allure rapide et légère da la
nuit. Ils se laissent , à peu de distance , tom-
ENG
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319
ber sur le sol les ailes fermées, comme si le
plomb les avait frappés. Le soir même on les
voit sans cesse s'abattre sur les chemins en
épanouissant leur queue , et s'élever pour
retomber encore. Par suite d'une habitude
qui leur est. propre, on les voit tourner pen-
dant longtemps d'un vol irrégulier autour
d'un arbre effeuillé , s'abattre brusquement
comme pour tomber sur leur proie , et se
relever pour continuer leurs évolutions.
Quelques espèces chassent seules, les autres
en commun. La mollesse de leur plumage ,
qui les rapproche des Chouettes, leur permet
de fendre l'espace sans bruit , et ce n'est
pas là une finalité ; cette structure parti-
culière de la plume est encore le résultat
de leur vie nocturne ; car, on le sait, l'action
prolongée de la lumière colore chaudement
et durcit les téguments, tandis que l'ob-
scurité les rend mous et détruit la résistance
de leur tissu. Ce n'est donc pas pour sur-
prendre leur proie dans le silence que ces
Oiseaux ont un vol léger, car ils émettent
en volant un bourdonnement (faussement
attribué par Cuvier au bruit que fait l'air
en s'engouffrant dans leur large bec) assez
fort pouj; prévenir leurs victimes; et les
Chouettes , dont on a tant parlé pour la si-
lencieuse traîtresse de leur vol , ne cessent
de pousser des cris lugubres qui viennent
troubler l'homme en sa demeure.
Outre ce bourdonnement , les Engoule-
vents ont un cri de rappel qu'on peut re-
présenter par heu-heit. Dans l'effroi, ils pous-
sent un dack-dack assez fort , et le mâle ,
perché près du nid, répète souvent pendant
la nuit un errrr-œrrrr, errrr-œrrrr sur deux
tons, l'un bas et l'autre élevé, qui quelque-
fois dure dix minutes.
Le cri du grand Ibijau de Cayenneest un
long gémissement, que Watterton représente
par ha, ha, ha, ha, ha, ha, en baissant
chaque note jusqu'à ce que la dernière soit
à peine sensible. Les Américains ont rendu
le cri répété du Cap. vociféras, par les mots
Whip poor Will ( fouettez le pauvre Wil-
liam). Le C. carolinemis est vulgairement
appelé Chuck-Will's widow appelez la veuve
de William), d'après un de ses cris, qui
semble une articulation nettement pronon-
cée de-Chuck-Chuck Will's widow; mais dans
les provinces du Nord, on lui donne le même
nom qu'au précédent. L'E. varié, C. leucurus,
a un cri qui ressemble assez à l'aboiement
d'un Chien ; et il en a un autre que d'Azara
rend par les syllabes tchoui, qui, qui, qui.
Le Capr. americanus, appelé par les Amé-
ricains Rain-bird ( Oiseau de nuit) , à cause
de l'habitude qu'il a de quitter plus tôt sa re-
traite solitaire lorsque le ciel est couvert,
paraît prononcer le mot popelue. Aux États-
Unis on l'appelle vulgairement JViglu-Hawk
(Faucon nocturne). L'Eng. à queue fourchue,
des grands Namaquois, a un cri qui consiste
en une espèce de chevrotement qu'on peut
rendre par gher-rrrrr, gher-rrrrr. L'Urutau
articule avec force les syllabes gua, gua.
Les Engoulevents proprement dits ne font
pas de nid ; ils déposent sur la terre nue ,
au milieu des racines, des bruyères et au-
tres végétaux touffus, ou au pied des arbres,
sur des feuilles sèches, deux œufs blancs ta-
chetés de brun , dans l'E. commun ; d'un
brun verdâtre parsemé de raies, et de zigzags
noirs dans le Whip poor Will; d'un blanc
pur dans le C. pecioralis. Les Ibijaux et les
Podarges pondent dans des arbres creux :
témoin la découverte que fit Levaillant
d'un couple d'Ibijaux à queue fourchue
dans le tronc d'un vieux Mimosa, près delà
rivière des Lions. D'Azara dit, ce qui semble
assez douteux, que la femelle de l'Urutau,
Caprimulgus grandis, couve ses œufs, au
nombre de deux , comme dans les Engoule-
vents d'Europe , accrochée verticalement
devant l'ouverture du trou.
La durée de l'incubation est de quatorze
jours, d'après Audubon, qui dit que le mâle
et la femelle du Whip-poor, Will chuck et du
Will's widow couvent alternativement. Pen-
dant que la femelle est sur les œufs , le mâle
veille près du nid , et fait entendre son ron-
flement continu. Le Cap. americanus ne cesse
de faire des évolutions rapides, mcme pen-
dant le jour. Le mâle et la femelle veillent
perchés sur un arbre voisin , mais rarement
ensemble : chacun d'eux est sur un arbre
séparé. On dit que lorsque notre Engoule-
vent s'aperçoit qu'on a découvert son nid et
touché à ses œufs, il les transporte plus loin
en les poussant devant lui avec son bec.
M. de La Fresnaye rapporte qu'un observa-
teur digne de foi lui a dit qu'ayant pris de
jeunes Engoulevents pour les regarder, et les
ayant replacés à terre , le père et la mère , à
leur retour, les poussèrent devant eux jus-
320
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qu'à ce qu'ils se trouvassent un peu plus loin
et dans un lieu qui leur parût plus sûr.
Les jeunes Engoulevents sont, au sortir de
l'œuf, de petites pelotes informes couvertes
d'un duvet jaunâtre, ce qui rapproche encore
ces oiseaux des Chouettes, et ils prennent
assez promptement leur plumage d'adulte.
Quand ils quittent le nid, ils ont déjà le plu-
mage coloré des adultes, et ne s'en distin-
guent qu'à leur taille plus petite et à leur
queue plus courte.
Les Engoulevents sont sujets à une double
mue, celle de printemps et celle d'automne ;
mais on remarque néanmoins peu de diffé-
rence dans leur plumage, celui de printemps
est seulement plus clair.
Ces oiseaux vivent par couples, et comme
tous les animaux nocturnes ils sont d'un na-
turel triste et solitaire. Dans leurs migra-
tions ils partent seuls en quittant nos cli-
mats , et rarement on les voit émigrer en
famille ou en petites bandes de 3 à 4; mais
au printemps ils arrivent par paires.
De tous les oiseaux migrateurs , ce sont
ceux qui arrivent le plus tard et partent le
plus tôt. On ne les voit pas avant la mi-mai,
et vers la fin d'octobre ils nous quittent pour
chercher un climat plus doux. En Allemagne
ils partent vers le 15 septembre, dit Nau-
mann ; en Angleterre, au milieu d'août ils se
dirigent vers le sud. Néanmoins on en trouve
chez nous jusqu'en décembre. Leur voyage
a lieu avec lenteur, mais rarement ils s'ar-
rêtent plus d'une journée. C'est pendant
la nuit seulement qu'ils voyagent, et le
matin et le soir ils cherchent leur nour-
riture. On croit que la durée moyenne de
leur voyage est d'un mois. On a remarqué
que pendant leur migration ils n'ont plus
de station favorite, et se contentent de toutes
les localités. Dans les contrées chaudes de
l'Amérique, lesEngouleventssont également
de passage : ainsi l'Urutau ne reste dans le
Paraguay que pendant la belle saison; et le
C. leucums ne s'y voit que de septembre en
novembre.
Les Engoulevents, quoique répandus par-
tout , ne sont néanmoins communs nulle
part. On les trouve dans toute l'Europe mé-
ridionale et centrale, et jusque sur les mon-
tagnes les plus élevées des Alpes. Ils ne s'é-
lèvent pas dans le Nord plus haut que le
milieu de la Norwége , de la Suède et de la
Finlande, c'est-à-dire jusqu'au 63o de la-
titude N. ; mais dans le Sud , on ne connaît
pas de lieu où ils ne se trouvent. On les voit
en Afrique, en Asie, en Amérique et en Océa-
nie. Nous n'avons en Europe que le Capri-
mulgus europeus ; pourtanton a trouvé le rufi-
collis à Algésiras. Certaines sections ont une
distribution géographique propre : ainsi les
Ibijaux sont de l'Amérique du Sud ; les Po-
darges sont originaires de Java, de Van Dié-
men , de la Nouvelle- Guinée et de la Nou-
velle-Hollande ; les jEgothèles habitent la
Nouvelle-Galles du Sud et la Nouvelle-Hol-
lande.
Partout où se trouvent ces oiseaux, ils
rendent des services plus grands que la plu-
part des autres Insectivores, et ils mérite-
raient une protection égale à celle dont jouis-
sent les Hirondelles. Plus utiles que les Cou-
cous, qui ne détruisent que les Chenilles, en
faisant la chasse aux Papillons, ils anéantis-
sent une génération tout entière. Dans nos
pays, ils vivent exclusivement de Hannetons
pendant tout le temps où ces insectes font
leurs ravages ; mais la délicatesse de leur
chair, qui est très grasse en automne , les
fait tomber sous les coups des chasseurs , et
leur rareté seule les sauve de la ruine.
On les tue facilement au fusil et à la sar-
bacane. Pendant le jour, leur sommeil est
quelquefois si profond qu'on peut , avec ce
dernier instrument, les tirer plusieurs fois
avant qu'ils s'éveillent. On les prend encore
au filet, et Azara dit qu'on prend les Ibijaux
avec un lacet attaché au bout d'une perche.
Quand on prend un Engoulevent, il ouvre
son énorme bec , pousse un sifflement gut-
tural , frappe de l'aile , et présente les griffes
à la manière des oiseaux de proie, mais sans
faire aucun mal.
Leurs ennemis sont les oiseaux de proie et
les petits Carnivores. Ces derniers font sou-
vent curée de leurs petits.
On trouve dans les intestins du Caprimul-
gus europeus une espèce d'Ascaride , qu'on a
appelés Ascaris caprimulgi.
On peut conserver les Engoulevents en
cage, et les y nourrir avec de la pâtée de Ros-
signol. Ils n'y perchent pas , mais se tien-
nent constamment sur le sol , où ils mar-
chent avec agilité.
Partout on a été injuste envers les Engou-
levents : en Europe, on les a accusés de faire
ENG
perdre leur lait aux troupeaux ; en Amérique,
ils sont regardés comme des oiseaux de
mauvais augure. A Démérari ils sont craints
et respectés , et jamais l'Indien ne les frap-
pera de ses flèches meurtrières. Yabahou, ie
diable des Indiens, les envoie pour visiter
la demeure de l'homme blanc qui s'est mon-
tré dur et cruel envers ses esclaves , et
pour le faire mourir de langueur. Les nè-
gres croient que ces oiseaux sont les envoyés
de Jumba , le démon d'Afrique, et ils sont
dans les angoisses les plus vives lorsqu'un
Ibijau s'est fait entendre prés de leur cabane;
dès cette nuit môme , le malheur les a tou-
chés de sa main de fer. Ne reprochons pas
aux Indiens leurs préjugés ; car notre société
européenne , si fière de sa civilisation , est
encore livrée aux plus grossières croyances ;
la superstition la plus brutale règne dans
nos campagnes , et s'y perpétue malgré les
bienfaits de l'instruction : car on instruit les
hommes sans les éclairer, on leur apprend
des mots sans leur apprendre des choses ;
c'est pourquoi l'ignorance se rencontre si
fréquemment au milieu même du foyer des
lumières.
Il me reste maintenant à examiner une
question d'une hauteimportance à une épo-
que où l'habitude de l'étude des détails a
fait perdre en partie le sentiment des géné-
ralités: je veux parler de la nécessité d'éta-
blir des coupes génériques dans le groupe
des Engoulevents. Guvier n'admettait dans
ce genre qu'une seule division , celle des
Podarges , tandis que M. G.-R. Gray en fait
18 genres répartis dans 3 sous-familles.
M. de Larresnaye a développé avec le talent
d'un homme habitué à l'analyse minutieuse
des formes , dans le Magasin zoologique pour
1837, les caractères propres aux différents
genres établis dans ce groupe. Il a tiré ses
caractères des pieds, qui présentent en effet
des dissemblances assez tranchées ; mais suf-
ûsent-ellcs pour justifier l'établissement de
nouveaux genres? Ne convient-il pas mieux,
quand des êtres offrent des rapports gé-
néraux aussi frappants que cela se voit dans
les Engoulevents, d'établir de simples sec-
tions dans un groupe portant le nom de genre?
L'avantage delà section sur le genre me
semble incontestable, en ce qu'elle conserve
intacts des rapports naturels que le second
rompt nécessairement: et dans les groupes
T. V.
ENG
321
dont les individus qui le composent sont liés
entre eux par d'étroites affinités, elle permet
de multiplier les coupes de manière à faire
ressortir les dissemblances même les plus
légères sans pour cela détruire l'unité.
Il est à remarquer que tous les groupes
vraiment naturels diffèrent des autres par les
caractères les plus tranchés , tandis qu'ils ne
présentent entre eux que des modifications
légères, et qui ne suffisent pas pour déter-
miner la création de coupes génériques nou-
velles. Je citerai pour exemple les Perro-
quets, les Chouettes, les Pics, les Colibris,
qui constituent des groupes très naturels
susceptibles d'être divisés en sections , et
dont on a fait à tort au moins deux cents
genres.
La cause de cette propension fâcheuse à
multiplier les genres vient de ce qu'on n'a
jamais déterminé d'une manière précise ce
qu'on entend par un caractère générique ,
ce qui a livré la science à l'arbitraire ; d'un
autre côté, les naturalistes spécialistes
n'ayant jamais jeté un coup d'œil d'ensemble
sur la nature organique, ets'étant renfermés
dans des études plus ou moins circonscrites,
ont vu grandir à leurs yeux les détails les
plus inGmes ; de là les genres devenus suc-
cessivement des familles, des ordres, des
classes, puis les espèces devenues des genres.
Aussi avons-nous des carcinologistes , des
lépidoptéristes, des diptérologistes qui n'ont
rien étudié au-delà d'un Crustacé , d'un Pa-
pillon et d'une Mouche ; et nous voyons déjà
en entomologie , la branche des sciences na-
turelles qui est traitée le moins philosophi-
quement, des curculionistes et des staphy-
linistes, groupant, classant, enregistrant
leurs Charançons et leurs Staphylins comme
s'il n'y avait que ces insectes dans le monde
et qu'ils ne fussent pas une partie impercep-
tible d'un grand tout.
La tendance à la division infinie ne doit
pas étonner ; car elle a pénétré dans toutes
les branches des sciences et de l'industrie;
mais qu'est-ce que la science tirera de ces
travaux stériles, sans^lien commun, sans
idée d'ensemble? Quand toutes les espèces
seront devenues des genres , et qu'on aura
épuisé toutes les combinaisons de mots pour
les dénommer , ce qui aura multiplié la sy-
nonymie déjà si confuse , il ne restera qu'à
détruire cet échafaudage élevé avec tant de
41
322
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peine par des artisans malhabiles , et à re-
construire la science sur des bases larges et
philosophiques.
Les sections établies dans les genres ont
pour premier résultat de ne pas apporter de
confusion dans la méthode, et, de plus, cette
disposition, suivie par les grands maîtres, et
si heureusement appliquée à l'ornithologie
par M. Temminck, exige un travail analy-
tique préalable d'un grand secours pour la
mémoire. Je crois pouvoir l'appliquer avec
avantage aux Engoulevents.
PREMIÈRE SECTION.
Doigts réunis pat* une mem-
brane $ ongle médian
pectine.
Engoulevents proprement dits. Capri-
mulgus.
Caractères essentiels : Partie cornée du bec
très peu développée. Tarses courts , doigts
antérieurs réunis par une membrane , on-
gles faibles , pouce très court.
Espèce type. Engoulevent d'Europe, Ca-
primulgus europeus L. , de la taille d'une
Grive , à plumage brun ondulé et moucheté
de brun noirâtre , avec une bande blanche
allant du bec à la nuque. On en connaît
vingt-neuf espèces. Ce sont les C. europeus
L. ; qmericanus Wils. ; vociferus Wils. ; ca-
rolinensis Wils.; jamaicensis Lath.; longiros-
tris Ch. Bonap. ; diurnus ou nacunda Wied.;
nattereri Tem. ; ruficoliis Temm.; isabellinus
Temm. ; eximius Riipp. ; infuscatus E-ùpp. ;
pecloralis Cuv.; monticolus Frank.; asiaticus
Lath.; macrotis Yig.; mahrattensis Sykes ; af-
finis Horsf. ; mystacalis Temm. ; albo-gularis
Vig. ; guttatus Vig. ; vitlatus Lath. ; slrigodes
Lath.; gracilis Lath.; climacurus Vieill.; ma-
crurus Horsf. ; furcatus Cuv. ; longipennis
Shaw.; psalurus Temm.; enicurus Vieill.
DEUXIÈME SECTION.
Doigts réunis par une mem-
brane ; ongle médian non
pectine. |
Ibuau. IVyciibius, Cuv.
Caractères essentiels: Outre ceux des En-
goulevents, une taille plus forte, des tarses
épais et encore plus courts, le doigt externe
presque aussi long que le médian. Pattes
presque palmées a la manière des Toti-
palmes.
Espèce type. Grand Ibijau de Cayenne,
JVyctibius grandis , oiseau de la taille d'un
Hibou barré , à plumage roux, coupé de
bandes noires obliques et irréguliéres, quel-
ques taches blanches çà et là, des taches
carrées alternativement rousses et noires.
Pieds couleur de chair. On connaît trois es-
pèces d'Ibijaux : ce sont les N. grandis
Vieill.; cornutus Vieill.; longicaudatus La-
fresn.
TROISIEME SECTION.
Doigts libres ; tarses grêles;
ongle médian non pectine.
jEgotiiele. JEgotheles, Vig. et Horsf.
Caractères essentiels : Faciès des Engoule-
vents : partie cornée du bec plus développée
que dans les sections précédentes; pouce
très allongé, ongles crochus et acérés. Qua-
trième rémige la plus longue , queue étagée.
Espèce type. ^Egothèle delà Nouvelle-Hol-
lande , Mgotheles Novœ-Hollandiœ , char-
mant petit Engoulevent qui diffère de toutes
les autres sections de ce groupe par sa
forme élancée et son plumage gris ardoisé ,
agréablement mêlé de noir et de blanc. On
ne connaît que cette espèce.
QUATRIÈME SECTION.
ÎSec monstrueux ; tarses
courts; doigts libres ; ongle
médian non pectine.
Podarge. Podargus, Cuv.
Cette section diffère surtout des Ibijaux ,
dont elle a la taille épaisse et ramassée, par
ses doigts libres et son bec énorme, dont les
bords ont un développement corné extraor-
dinaire.Quatrième et cinquième rémiges les
plus longues, queue toujours étagée.
Espèce type. Podarge cendré , Podargus
Cuvieri. De la taille de l'Ibijau , plumage
cendré , mêlé de blanchâtre et de noirâtre.
On en connaît sept espèces. {P. Cuvieri Vig.;
javanensis Horsf.; cornutus Temm.; h umeralis
Vig. ; slanleyanus Vig. ; papuemis Quoy et
Gaim.; ocellatus Quoy et Gaim.)
Le plus petit de tous est le Podarge ocellé
qui ressemble un peu au Guacharo pour la
coloration.
Quant au Guacharo (Steatornis, Humb.), je
le regarde, par la forme crochue de son bec,
ENG
qui lui donne un peu l'air d'un Perroquet
ou d'un oiseau de proie , comme formant un
genre distinct. Son système de coloration, tout
en le rapprochant du Podarge ocellé, diffère
de celui des Engoulevents; ses mœurs en
diffèrent aussi : c'est un rameau jeté hors
de ce type de forme et dont les modifications
sont déjà très tranchées.
Je pense que ces quatre sections sont bien
suffisantes pour grouper systématiquement
toutes les espèces d'Engoulevents dont de
nouvelles découvertes pourront enrichir nos
collections. C'est pourquoi je me bornerai à
mentionner ici les coupes génériques enre-
gistrées dans la List of Gênera de M. G.-R.
Gray.
Famille des Caprimulgidées.
Sous-famille I. — Podarginées. — Gua-
CHARO, Steatornis Humb., Voy. GUACHAro ;
JEgothèle, jEgoiheles Vig. et Horsf., type
JE. JYovœ - Hollandiœ ; Balrachosiomus
Gould., type Podargus cornulus Temm.; Ibi-
jau , Nyclibius Vieill. [JVyciicorax , Mohr),
type JV. grandis Vieill.; Selochusa G.-R.
Gray, type Caprimulgus furcatus Cuv.
Sous-famille II. — Caprimulginées. An-
trostomus Gould., type Capr. carolinensis
Gm.; Eurostopodus Gould, type Capr. gui-
tatus Vig. et Horsf.; Lyncornis Gould, type
Capr. cervinioeps ; Nyclidromus Gould , type
Capr. Derby anus ; Chordeiles Swains., type
Capr. Americanus Wils.; Caprimulgus L.,
type Capr. europeus L. ; Eleothreptus G.-R.
Gray ( Amblypierus Gould. ) type Capr.
anomalus ; Hydropsalis Wagl. (Psalunts
Swains.) type Capr. psalurus Temm.
Sous-famille III. — Scotorninées. Sco-
ïormsSwains., type Capr. longicauda Steph.;
Macrodipieryx Swains., type Capr. macro-
dipieryx-Cosmetomis G.-R. Gray (Semeio-
phorus Gould), type Capr. vexillaria ; Poda-
ger Wagl. {Proïlhera Sw.) , type Capr.
diumus Temm.
Je ne m'arrêterai pas à discuter la place
des Engouleventsdans l'ordre naturel; quel-
ques auteurs, je le sais, les rapprochent
des Chouettes à cause de leurs habitudes
nocturnes , la coloration triste et sombre de
leur plumage et leur faciès ; mais ils parais-
sent former tout simplement un groupe
d'Hirondelles nocturnes. C'est donc après
les Martinets qu'il paraît plus convenable de
ENH
323
les placer. Le Guacharo ferme la série ;mais
il est difficile de trouver au-delà des affinités
bien caractérisées ; c'est un groupe formant
cœcum comme tant d'autres et qui n'est qu'un
petit rameau isolé de la grande famille des
Oiseaux. (Gérard.)
ENGOURDISSEMENT, zool.— Voy. hi-
bernation.
ENGRAULIS. poiss. — Nom scientifique
du g. Anchois.
* ENGYOMMASAURUS. Rkpt. ross. —
Voy. CROCODIL1ENS FOSSILES.
"ENGYSTOME. Engysioma (iyyvç, ré-
tréci ; ffTop.cc , bouche ). rept. — Genre de
Crapauds établi par M. Fitzinger, et carac-
térisé ainsi qu'il suit, par MM. Duméril et
Ribron : Langue allongée, elliptique, en-
tière, libre seulement à son extrémité posté-
rieure; pas de dents au palais ; tympan ca-
ché ; trompes d'Eustache très petites ; pas
de parotides ; 4 doigts en avant , 5 en ar-
rière complètement libres; un ou deux pe-
tits tubercules mousses au talon ; apophyses
transverses de la vertèbre sacrée dilatées en
palettes triangulaires ; une vessie vocale,
sous gulaire chez les mâles. De cinq espèces
de ce g., quatre sont américaines ; l'autre est
originaire de la côte Malabar. Les Engysto-
mes ont été appelés Microps par Wagler, et
S tenocephalus par M. Tschudi. (P. G.)
*ENGYZOSTOMA, Gray. bot. cr.— Syn.
de Valsa , Ad.
ENHALUS (IvaÀtoç, maritime), bot. ph.
La Siratioles acoroides de Linné fils a servi
de type à L.-C. Richard pour l'établissement
de ce genre , qui appartient à la famille des
Hydrocharidacées, tribu des Stratiotidées.
C'est une herbe qui croît sur les bords de la
mer, le long des côtes de l'Inde et des îles
adjacentes , et particulièrement de Ceylan.
Elle est encore peu connue , a des feuilles
radicales serrées, étroites, linéaires et engai-
nantes à la base, comestibles ; les fleurs sont
dioïques ; on n'en connaît que les femelles ,
auxquelles succède une drupe ovée, com-
primée , fibrilleuse. Le nom générique in-
dique l'habitat. (C. L.)
*ENHYDRA. mam. — M. Fleming a
nommé ainsi un sous-genre de la tribu des
Loutres, qui a pour unique espèce la Loutre
marine , Luira marina de la côte nord-ouest
d'Amérique. Les caractères assez singuliers
de cette Loutre, tels que la disposition tout-
324
ENH
ENI
à-fait en rames de ses pattes de derrière ,
la présence de quatre incisives au lieu de six
à sa mâchoire inférieure, et quelques autres
particularités qui semblent la rapprocher
des Phoques, dont elle a presque complète-
ment le genre de vie, autorisent parfaite-
ment cette distinction. Quelques auteurs ont
proposé d'autres noms pour le sous-genre
Enhydra : tels sont ceux des Enhydris, Fisch. ;
Pusa, Oken, et Latax, Gloger. Steller, Éve-
rard Home, et plus récemment MM. Lich-
tenstein, Martin, etc., ont donné la description
de la Loutre marine : cette espèce, remar-
quable par son organisation, ne l'est pas
moins par la richesse de sa fourrure , la
plus chère de toutes celles que Ton emploie.
Cook , Lapeyrouse et quelques autres navi-
gateurs célèbres ont donné à cet égard des
détails dont il sera question à l'article
LOUTRE. (P. G.)
ENElYDRA(év,dans; ZSup, eau; habitat).
bot. ph. — Genre de la famille des Com-
posées (Hélianthacées, Nob.), tribu des Sé-
nécionidées-Flavériécs , établi par Loureiro
{FI. Cochinch., II, 624), et comprenant 9 ou
10 espèces , indigènes de l'Asie et de l'Amé-
rique tropicales. Ce sont des herbes aquati-
ques, radicantes; à feuilles opposées, oblon-
gues, souvent bi-auriculées; à fleurs blanches,
nombreuses, réunies en capitules hétéroga-
ines, solitaires dans les aisselles foliaires su-
périeures. On en cultive une espèce dans
quelques jardins, YE. sessilis DC. (Meyera
sessilis Sweel). (C. L.)
ENHYDRE. Enhydrus [h, dedans ; vSap,
eau), min. — On appelle minéral enhydre
celui qui, comme une espèce de quartz géodé-
sique, renferme quelques gouttes d'eau.
*Ei\UYDRINA. mam. — Sous-famille des
Loutres, dans un travail récent de M. Gray
{Ann. and Mag. of nat. Hist.). (P. G.)
'ENHYDRIS. mam. — Synonyme d' Enhy-
dra , employé par Fischer. F. Cuvier donne
ce nom comme spécifique à l'une des espèces
américaines du g. Loutre. (P. G.)
'ENHYDRIS. mam. — Les Grecs appe-
laient « vu $plç, c'est-à-dire qui va dans l'eau,
un animal qui est bien certainement la Lou-
tre. C'est ce que tous les auteurs admettent,
et l'on en trouve la preuve dans la mosaïque
de Palestine, où l'on voit deux Loutres te-
nant à la bouche un poisson, et à côté d'elles
leur nom Evudris.
V Enhydris de Pline est un Serpent d'eau.
(P. G.)
'ENHYDROBILS. rept. — Genre de Ba-
traciens de la famille des Rainettes, établi
par Wagler , mais sur lequel les natura-
listes ne sont pas encore suffisamment éclai-
rés. (P. G.)
'ENnYDRUS [h, dans ; vowo, eau), ins.—
Genre de Coléoptères pentamères, famille
des Gyriniens, fondé par M. Castelnau dans
ses Eludes entomologiques , p. HO, sur le
Gyrimis sulcatusùe Wiedmann, et adopté par
M. Aube , qui, dans son Species des Hydro-
canihares et des Gyriniens, p. G51-655, y rap-
porte deux autres espèces, savoir: Le Gyr.
oblongus Boisd., le même que YEnhydrus
australisTjYUÏÏé, et YEnhydrus Reichei Aube.
Ces trois espèces sont étrangères à l'Europe:
la première est du Brésil, et les deux autres
sont probablement des îles de l'Océanie. Les
Enhydres sont des Coléoptères aquatiques,
à forme plate et elliptique, et qui se distin-
guent des Gyrins, suivant M. de Castelnau,
parleurs jambes antérieures très dilatées à
l'extrémité ; par les tarses des mêmes pattes
très élargis, aplatis, spongieux en dessous, et
formant deux rangées de dents assez fortes
du côté interne.
Il est à remarquer qu'Eschscholtz, dans un
travail inédit, avait déjà signalé le g. dont
il s'agit, et lui avait assigné le nom d'Epi-
necius. (D-)
*ENHYDRUS, Még. (Iv, dans; W«P,eau).
ins. — Synonyme du genre Philhydrus de
Solier. (C.)
ÉNICE. Enica (fvnoç, singulier), ins. —
Genre de Diptères, division des Brachocères,
subdivision des Tétrachœtes, famille des Ta-
nystomes, tribu des Anthraciens, établi par
M. Macquart, sur Y Anthrax longirostris de
Wiedmann. Cette espèce , qui est du cap de
Bonne-Espérance, se distingue générique-
ment des autres Anthrax par une trompe
plus longue , par la forme subulée et allon-
gée du dernier article des antennes , et par
la nervure transversale à l'extrémité des
ailes. 'D.)
* EïVICOCEFHALUS ( Ivtxoç , unique ,
simple ; xetpaXvj, tète), ins. — M. Westwood
( Trans. Soc. ent. de Londres, II, l,e partie,
p. 71, 1 837) a créé sous ce nom un g. d'Hé-
miptères hétéroptères, de la famille des Ré-
duviens, qu'il caractérise ainsi : Antennes à
ENI
peine aussi longues que le thorax ; de quatre
articles, le dernier sétiforme, presque aussi
épais que le précédent. Quatre espèces en-
trent dans ce g.: le type est VEnicocephalus
fîavicollis West, qui se trouve à l'île Saint-
Vincent. (E. D.)
"ENICOCERUS (Ivtxoç, seul, unique ; xt-
paç, corne), ins. — Genre de Coléoptères
pentamères, famille des Palpicornes, tribu
des Hydrophiliens, établi par M. Stephens
[Manual of British Coleopt. or beetles, p. 85)
aux dépens du g. Elophorus , et auquel il
rapporte 3 espèces propres à l'Angleterre ,
dont une nommée par lui viridiœneus , et
les deux autres Gibsoni et tristis par M. Cur-
tis. (D.)
'ENICOCICIILA. ois. -Genre établi par
M. G. -Pi. Gray aux dépens du g. Fauvette,
et dont le type est la Curruca coronata.
*E\TICODES(!v(xoS, unique), ins.— Genre
de Coléoptères subpentamères (tétramères
de Latrcille ), famille des Longicornes, tribu
des Lamiaires, créé par Gray (Animal King-
dom ) avec le Cerambyx Fichlelii de Schre-
ber {Tram, of Linn. Soc, t. IV, p. 290),
espèce de la Nouvelle-Zélande, très remar-
quable par sa tête prolongée transversale-
ment en forme de joug, et ses élytres lon-
gues, amincies, tronquées à l'extrémité.
(C)
EMCOGNATIIUS. ois. — Voxj. perro-
quet.
*Ei\IC(METTA. ois. — Syn. d'Anas ste-
leri Pall., esp. du g. Canard.
"ÉNICONÈVRE. Eniconevra (evtxéç, sin-
gulier; veûpov, nervure), ins. — Genre de
Diptères , subdivision des Tétrachœtes, fa-
mille des Tanystomes, tribu des Bombyliers,
établi par M. Macquart dans le 2e vol. de ses
Diptères exotiques, Ve part., p. 110, sur une
seule espèce qu'il nomme fuscipennis. et qui
se trouve au nord de l'Afrique et dans le
midi de la France. Ce nouveau g. présente,
dit-il, un assemblage de caractères qui rend
sa place incertaine entre les Bombyliers
et les Hybotides. Son nom générique ex-
prime la singularité des nervures des ailes.
M. jMacquart, dans la 3* partie du même
volume, pag. 203 , mentionne un autre g.,
auquel il a donné le même nom, sans doute
par inadvertance. Celui-ci appartient à sa
tribudesMuscides.sous-tribudes Ortalidées,
et a pour type et unique espèce un Diptère
ÉNI
325
des Indes orientales, qu'il nomme fenestra-
lù. (D.)
•ENICOPUS («vexoç , unique , singulier ;
7rovç , pied), ins. — Genre de Coléoptères
pentamères, famille des Serricornes, section
desMalacodermes, tribu desMélyrides, établi
par M. Stephens (Manual of British Coleopt.,
p. 193 et 195), qui lui donne pour type le
Dasytes ater Fabr. (D.)
*EI\"ICOPUS (evexoç, singulier jttouç, pied).
ins. — Genre de Diptères, division des Bra-
chocères, subdivision des Dichçetes, famille
des Athéricères, tribu des Muscides, établi
par M. Walker,etadoptéparM.Macquart,qui
le place dans la sous-tribu des Sepsidées.
Ce g. est fondé sur une seule espèce, le Sep-
sis annulipes de Meigen , qui diffère généri-
quement des autres Sepsides par plusieurs
caractères, dont le principal est la singulière
conformation des pieds. Celte espèce, qu'on
trouve en Allemagne et en Angleterre, se
tient dans l'herbe, sous les Chênes, au mois
de juillet. (D.)
*ENICORÏ\IS , G.-B. Gray. ois. — Syno-
nyme de Fournier. Le type de ce g. est YE.
phœnicura.
*ENICOSTOMA (tvtxoç, singulier errop-oc,
bouche), ins. — Genre de Lépidoptères de
la famille des Nocturnes, tribu des Tinéites,
établi par M. Stephens , et que nous avons
adopté dans notre Hist. nat. des Lépidopt.
de France, vol. XI, pag. 415. Ce genre a
pour type la Tinea Geoffrella de Linné, re-
marquable non seulement par l'éclat de ses
couleurs, mais encore par la longueur inu-
sitée de ses palpes, légèrement arqués et re-
levés au-dessus de la tête. On la voit voler
au mois de juin dans les clairières des bois
taillés. Ses premiers états ne sont pas con-
nus. (D.)
*É1\IC0TARSE. Enicotarsus (tvtxoç, sin-
gulier; T«pc7oç , tarse), ins. — Genre de Co-
léoptères pentamères, famille des Lamelli-
cornes, tribu des Scarabéides, section des
Coprophages, fondé par M. de Castelnau
sur une seule espèce du Brésil qu'il a dé-
crite et figurée sous le nom de viridipennis ,
dans le Magasin de Zoologie de M. Guérin,
lte année, n° 36. Depuis, il en a publié 2 au-
tres dans le Ie» vol. des Ann. de la Soc. ent.
de France , pag. 402 et 403 ; l'une SOUS le
nom de quadratus, également du Brésil, et
l'autre sous celui de ater, de Cayenne. Ces
326
ENT
Insectes sont voisins des Phanœus; mais ils
s'en éloignent non seulement par l'aplatis-
sement de leur corps, mais encore par la
structure de leurs antennes , dont les der-
niers articles sont reçus dans une espèce de
cornet formé par un des précédents , et par
la forme de leurs tarses postérieurs et inter-
médiaires, qui n'ont que 3 articles et dont le
dernier est dépourvu de crochet. Mais bien
que ce dernier caractère ait été observé dans
les 3 espèces, M. de Castelnau pense qu'il
ne faut pas y attacher trop d'importance, car
il pourrait se faire que cette absence des
crochets et des deux articles qui les précè-
dent provînt de ce qu'ils ont été usés à
force de fouir la terre, habitude propre à ces
insectes. C'est ce qu'on avait dit également
des tarses antérieurs qui manquent totale-
mentdans plusieurs genres, notamment dans
les Ateuchus ; cependant il a été reconnu
depuis que leur absence est naturelle. (D.)
ÈNICURE. Enicurus ( évtxoç , singulier ;
oypa, queue), ois. — Genre de l'ordre des
Passereaux dentirostres (Insectivores, Tem.),
établi par M. Temminck pour des oiseaux
de l'Inde et de l'Archipel indien, présentant
pour caractères génériques :
Bec droit, long, fort et dur. Mandibule su-
périeure triangulaire , élargie à la base , à
arête \ive , à pointe fortement inclinée et
munie d'une petite échancrure. Mandibule
inférieure droite, renflée au milieu et à pointe
retroussée ; la commissure garnie de poils
courts et raides.
Narines ovoïdes , à demi cachées par les
plumes du front.
Ailes courtes , 5e et 6e rémiges les plus
longues.
Tarses allongés, scutellés ; ongle du pouce
robuste.
Queue profondément fourchue.
Ces oiseaux vivent solitaires au bord des
ruisseaux qui descendent des montagnes, où
ils poursuivent avec agilité les insectes qui
font leur nourriture , et qu'ils prennent en
remuant vivement la queue à la manière des
Bergeronnettes. Ils sont susceptibles d'un
vol soutenu, mais irrégulier.
Le type de ce genre est I'Énicure couronné,
E. coronatus Tem., dont le plumage est mi-
parti noir et blanc, et dont le dessus de la
îête, d'un blanc de neige, qui tranche sur le
fond noir du cou et du dos, forme une es-
ENN
pèce de couronne. Toutes les espèces, dont
le nombre est de cinq, ont un même système
de coloration.
Ces oiseaux, qu'on rapproche avec raison
des Pies-Grièches et des Tyrans, ont été re-
gardés par Horsûeld comme des Bergeron-
nettes. Cuvier les avait mis à la fin de son
genre Merle; mais il avait indiqué leurs
rapports avec les Pies-Grièches. Une espèce
d'Engoulevent de l'Amérique méridionale
porte le nom d'Énicure. (Gérard.)
*ÉNIGME. jEnigma. ins.— Genre de Co-
léoptères pentamères , famille des Carabi-
ques , tribu des Troncatipennes , établi par
M. Newmann, qui en a publié les caractères
dans le Magasin eniomologique de Londres ,
no XV, avril 1836. Ce g. doit être placé, sui-
vant l'auteur, entre les g. Catascopus, Kirb.,
et Eucheila, Dej. Il est fondé sur une espèce
unique de la Nouvelle-Hollande, décrite par
lui sous le nom d'Iris. (D.)
*ENITHARES. ins.— M. Spinola {Hé-
mipt. hélér., p. 60, 1837) a créé sous ce nom
un genre d'Hémiptères hétéroptères de la
famille des Notonectiens, formé aux dépens
des JVotonecta, et qui n'a pas été adopté par
la plupart des auteurs. Les Eniihares ne dif-
férent des JVotonecta qu'en ce que : 1« leur
prothorax présente des excavations latérales
qui , en se prolongeant sur son dos , y for-
ment deux fossettes arrondies ; et 2° que le
dernier article des antennes est aussi long
que l'avant-dernier.
M. Spinola place dans ce genre: 1° le No-
tonecta indica Fabr. , de Bombay ; et 2o YE-
nithares brasiliensis Spin., du Brésil (E. D.)
* ENNEACTIS (Êwn, neuf ; farrfe, rayon).
Échin. — Link [De stellis marinis, 1733) a
donné ce nom à un groupe d'Étoiles de mer,
caractérisé par ses rayons au nombre de
neuf : cette division n'a pas été adoptée.
(E. D.)
*ENNÉAGONE. Enneagonum (tW«, neuf;
yema, angle), acal. — Genre d'Acalèphes, de
la famille des Diphydes, créé par MM. Quoy
et Gaimard ( Ann. se. nat., t. X , 1827 ). Ce
sont des Acalèphes libres, gélatineux, résis-
tants , transparents ; ayant leur portion nu*
cléale globuleuse, à neuf pointes, creusée de
trois cavités, dont la moyenne loge le suçoir
et les ovaires , et dans laquelle s'emboite la
portion natatrice, très petite, allongée, à une
seule cavité, munie de cinq pointes, et of-
ENN
ENO
327
frant un canal latéral ; la ventouse stoma-
cale est exsertile.
Une seule espèce entre dans ce genre ; c'est
Y Enneagonum hyalinum Quoy et Gaim. ,
qui a été trouvée dans le détroit de Gibral-
tar. M. Lesson pense que ce corps organisé
est le complément d'un autre individu; il
croit qu'il pourrait bien être une pièce d'en-
clavement d'un Pléthosome. (E. D.)
ENNÉANDRE. bot. fit. —On dit qu'une
plante est Ennèandre quand ses fleurs con-
tiennent 9 étamines, comme la Rhubarbe ,
le Laurier. Elle appartient en conséquence
à la neuvième classe du système sexuel de
Linné ou Ennèandrie. Foy. ce mot. (A. R.)
ENNÉAJVDRIE. Enneandria(èvvé), et caractérisé ainsi : les quatre
tibias postérieurs n'ayant qu'une paire d'é-
perons, celle de l'extrémité; antennes peu
amincies à l'extrémité , presque filiformes,
de la longueur des ailes , celles-ci ayant les
deux nervures postérieures des aréoles dis-
coïdales réunies en un seul rameau , qui se
divise après un certain espace , presque gla-
bres.
Ce genre, qui, par les caractères de sa bou-
che, estassez voisin de celui des Limophila, ne
comprendqu'une seule esp., YEnoicylasylva-
lica Ramb. (loco cit.), qui se trouve commu-
nément en France dans les bruyères et les
herbes des bois pendant les mois d'octobre
et de novembre. Cet insecte habite loin des
lieux aquatiques , et il est difficile de com-
prendre comment il peut se transporter
vers les étangs pour y subir ses métamor-
phoses. Sur un grand nombre d'individus,
M. Ramburn'a pu trouver que des femelles.
(E. D.)
"ENOPLIA (evow/loç, armé), ins. —Genre
de Coléoptères subpentamères (tétramères
de Latrcille), famille des Longicornes, tribu
des Lamiaires, créé par M. Hope ( Trans. de
la Soc. Linn. de Londres, t. XVIII , p. 435,
pi. 30, f. G ) , qui n'y rapporte que VE. po-
lyspila, originaire d'Assam. (C.)
ENOPLIUM (evowXoç, armé), ins.— Genre
de Coléoptères pentamères , fondé par La-
treille, et adopté par tous les entomologistes.
Ce g., dans sa méthode, appartient à la fa-
mille des Serricornes , section des Malaco-
dermes , et fait partie de sa tribu des Clai-
rones. M. le comte Dejean, dans son dernier
Catalogue , le place dans sa famille des Té-
rédyles, et y rapporte 19 espèces, qui, d'a-
près un ouvrage récent de M. le marquis
Spinola (Essai monographique sur les Clé-
riies, vol. I, pag. 343-34G), doivent se réduire
à 2, savoir : YEnoplium serralicolle Latr. , du
midi de l'Europe , lequel a servi de type au
g. lorsqu'il fut fondé en 1814 ; et YEnoplium
quadri-punctatum Say , de l'Amérique sep-
tentrionale, qui n'a été connue que long-
temps après. En effet, suivant le savant au-
teur que nous venons de citer , ces deux es-
pèces seules présentent les véritables carac-
tères du g. Enoplium , tel que l'avait conçu
primitivement son fondateur. En consé-
quence, M. Spinola a réparti les autres dans
5 genres différents , dont 3 de sa création ,
qui seront mentionnés à leur ordre alpha-
bétique.
U Enoplium serralicolle , type du g. qui
nous occupe, est le même insecte que le Ju-
ins serraticomis d'Olivier et de Rossi. C'est
un petit Coléoptère noir, pubescent, très
ponctué, avec les élytres testacées et les pre-
miers articles des antennes jaunâtres. On le
trouve sur les fleurs et sous le bois mort
dans le midi de la France , en Italie et en
Dalmatie. (D.)
*ENOPLOCERUS (evowJioç, armé ; x/poeç,
corne), ins.— Genre de Coléoptères subpen-
tamères (tétramères de Latreille), famille des
Prioniens, formé par M. Serville (Ann. delà
Soc. entom. de Fr., 1. 1, p. 146) avec le Prionus
armillatus de Fab. , espèce type et unique,
qu'on a indiquée pendant longtemps comme
se trouvante Cayenne, mais qui est origi-
naire des Indes orientales. Cet Insecte, l'un
des plus grands de l'ordre, a 120 millimètres
de longueur sur 43 de largeur; il est de cou-
leur cannelle, avecles bordsdesétuis etdela
suture marrons. Ses antennes et ses pattes
antérieures sont couvertes d'aspérités épi-
neuses, plus longues chez le mâle, presque
lisses chez la femelle; le premier article di-
laté, d'un côté seulement, etmuni d'une
forte épine. Sa tète est largement sillonnée
dans sa longueur; son corselet est armé d'é-
pines latérales , dont quatre surtout sont
fort longues ; tous les deux sont couverts
d'un poil abaissé, tomenteux, grisâtre. (C.)
«ENOPLODERUS (evowJlos , armé ; Sépn,
cou), ins. — Genre de Coléoptères pentamè-
res (tétramères de Latreille), famille des Lon-
gicornes , mentionné par M. Motschoulski,
dans sa Faune transcaucasienne , sans indi-
cation de l'auteur qui l'a formé et de l'espèce
type. (C.)
"ENOPLOPS (I'votJoç, rmé ; 4} , face).
ins. — Genre d'Hémiptères hétéroptères de
la famille des Coréens, créé par MM. Amyot
et Serville ( Ins. hémipt. , pag. 208 ) aux dé-
pens des Coreus de Fabricius. Les Enoplops
sont caractérisés par leur tête présentant
une petite pointe saillante entre les antennes,
et une épine derrière la base de ces derniè-
res au côté externe ; par ses antennes à pre-
mier article plus court que le second, celui-
ci plus long que le troisième, et le dernier
court , ovalaire , et par ses jambes droites ,
présentant des cuisses à peine dentées eu
ENR
dessous et un peu renflées. Le type c^t le
Coreus scapha Fabr. , qui se trouve dans
l'Europe méridionale. (E. D.)
ÉNOPLOSE. Enoplosus ( IWioç, armé).
poiss. — Genre de l'ordre des Acanthopté-
rygiens, famille des Percoïdes thoraciques ,
établi par Lacépède pour des Poissons réu-
nissant aux caractères des Perches de plus
fortes dentelures à l'angle du préopercule ; le
corps très comprimé , et ainsi que les deux
dorsales très haut verticalement, ce qui lui
donne l'apparence d'un Ghétodon. Le type
de ce g. est YE. armatus, joli petit Poisson
long de 8 à 10 pouces au plus, qui se trouve
sur les côtes de la Nouvelle-Hollande.
'EKOPLOTEUTHIS (*vowà»ç, armé ; r«-
Btç, sèche), iuoll. — Genre de l'ordre des
Céphalopodes décapodes , famille des Tcu-
thidées , établi par M. Aie. d'Orbigny pour
des Mollusques très voisins des Onycho-
teulhis, caractérisés par un appareil de
résistance simple , des crochets et des cu-
pules, point de membrane protectrice des
cupules, un osselet en plume ou allongé.
On les trouve avec les Ommastrèphes et les
Kalamo dans l'étage supérieur des terrains
oolitiques, et l'on en connaît un grand nom-
bre d'espèces vivant au sein des mers.
*EIVOPLURUS, Hope. ins.— Syn. de Be-
rosus orientalis. (D.)
E1VOPS, Oken. helm. — Syn. de Lernée.
EXOUREA (nom vernaculaire). bot. ph.
— Genre de la famille des Sapindacées ,
tribu des Sapindées , formé par Aublet
{Guian., I, 588 , t. 235) pour renfermer une
seule espèce, arbrisseau grimpant au moyen
de cirrhes ; à feuilles imparipennées, dont
les folioles bijuguées , coriaces, ferrugineu-
ses-pubérules en dessous ; à racèmes pani-
culés. Cette plante est encore peu connue.
(C. L.)
*ENRILA. bot. ph. — Ce genre , composé
d'une, seule espèce encore peu connue , n'a
pu jusqu'ici être placé convenablement dans
les familles naturelles, à la suite desquelles
on le range dans les lncertœ sedis. On en doit
la formation àBlanco (Flora de Filip., 709).
La plante qui en est le type est un arbrisseau
inerme, grimpant au moyen de ses rameaux
oncinés ; à feuilles alternes, imparipennées,
dont les folioles lancéolées, dentées; à fleurs
monoïques , dont les mâles disposées en
grappes, et les femelles en panicules. (C. L.)
Té V.
ÉNR
329
«ENROULEES. Convolutœ, Revolutœ. ins.
— Quelques entomologistes donnent cette
épithéte aux Chenilles qui vivent dans l'in-
térieur des feuilles qu'elles roulent en cor-
net. Telles sont principalement celles du g.
Zlotys, Latr., et celles du g. Tonrix , Linn.
ou Pyralù, Fabr. (D.)
'ENROULÉS, moll.— Cette famille, pro-
posée par Lamarck dans ses dernières mé-
thodes, ne restera probablement pas telle
qu'il l'a constituée. Il y rassemble tous ceux
des g. dont la coquille a la spire presque
entièrement enveloppée par le dernier tour,
et ces genres sont les suivants : Ovule, Por-
celaine, Tarière, Ancillaire, Olive et Cône. Il
est à remarquer que ces cinq premiers gen-
res , que nous venons de citer, ont la co-
quille lisse, polie, et rendue naturellement
brillante par l'animal lui-même, qui la cou-
vre de son manteau, et la revêt d'une cou-
che vernissée, ordinairement ornée de ri-
ches couleurs. Le g. Cône fait exception, car
les espèces sont revêtues d'un épidémie so-
lide et tenace, et il est à présumer que La-
marck a été entraîné à l'introduire dans la
famille des Enroulés , parce que, dans les
anciennes collections, tous les Cônes étaient
polis artificiellement. Il y a un autre carac-
tère qui exclut ce g. de la famille où il se
trouve : les Cônes ont un opercule, partie qui
n'existe point dans les autres genres de la
famille des Enroulés. Il se présente encore
une autre question à débattre à l'occasion
de la famille qui nous occupe ; c'est celle
qui estrelative aux genres Ancillaircet Olive,
chez lesquels la forme de la tête , la disposi-
tion du manteau offrent de notables diffé-
rences avec ce qui se voit chez les Ovules et
les Porcelaines.
Lamarck a rangé, dans une famille voi-
sine, deux genres : Marginelle et Volvaire ,
qui, de la même manière que les Ovules,
les Porcelaines, etc., ont la surface de leurs
coquilles lisse et polie par le manteau de
l'animal. Il faudrait savoir si ce caractère
d'une coquille lisse doit l'emporter sur celui
des plis columellaires , ou bien si c'est ce
dernier qui doit prévaloir. Lamarck, par le
fait, a jugé la question ; il a attribué plus
d'importance aux plis columellaires qu'au
pli de la coquille, et en cela il s'est montré
judicieux, puisqu'en effet les Marginelles
et les Volvaires se rapprochent davantage
•12
330
ENS
ENT
des Volutes que des Ovules ou des Porce-
laines. Néanmoins, comme Lamarck l'a éga-
lement très bien senti, les deux familles des
Columellaires et des Enroulés doivent être
dans le contact le plus immédiat. Voyez, les
différents genres que nous avons mention-
nés dans cet article. (Desii.)
'ENSATELLA. moll. — Genre inutile,
proposé par M. Svvainson, dans son Traité
de malacologie , pour le Solen ensis, et quel-
ques autres espèces voisines. Voy. solen.
(Desh.)
*ENSIFER [ensifer, qui porte une épée).
ins. — Mégerle (Cat. Dahl), synonyme du g.
Ceulorhynchus. (G.)
ENSIFORME. Ensiformis. zool., bot.—
Èpilhète donnée par les zoologistes aux co-
quilles en forme de sabre ; telles sont celles
du Solen ; aux antennes des insectes quand
elles sont larges à la base , terminées en
pointe et anguleuses, et à l'oviducte des Sau-
terelles. Les feuilles , les fruits et le style de
certaines plantes épaisses au centre, minces
et tranchantes sur les bords, et diminuant de
la base au sommet sont dites ensif ormes ;
Ylris xiphium peut servir d'exemple.
*ENSINE. Ensina{htjti(ù, j'enfonce), ins.
— Genre de Diptères établi par M. Robineau-
Desvoidy dans son Essai sur les Myodaires,
pag. 751 , où il le place dans sa famille des
Aciphorées , tribu du même nom. Ce g. a
été adopté par M. Macquart, qui, dans sa
méthode, le range dans la division des Bra-
chocères, famille des Athéricères, tribu des
Muscides. Les Ensines ont une trompe qui,
par son organisation , rappelle celle des
Myopes et des Syphones, et leur donne la
faculté de la plonger dans les fleurons des
plantes semi-flosculeuses. Ces Diptères se
trouvent particulièrement sur les Chrysan-
thèmes, les Laitrons, les Anthémis, les Men-
thes, les Linaires ; ils déposent leurs œufs
sur les ovaires de ces plantes.
Le nombre des espèces décrites par
MM. Macquart et Kobincau-Desvoidy est de
15, dont 12 d'Europe, 2 de la côte du Coro-
rnandel , et 1 du Chili. Nous citerons parmi
les premières VEnsina Sonchi Fab. [F.nsina
Scorsonerce R.-D.), qui se trouve en France
et en Allemagne. Cette espèce abonde dans
les prés , où aile dépose ses œufs dans les
fleurs et les ovaires du Scononera praten-
sis. (D.)
EIVSLENIA (nom propre), bot. ph. —
Rafin. , synonyme (?) de Pedicularis. —
Genre de la famille des Asclépiadacées, tribu
des Cynanchées-Euasclépiadées-, formé par
Nuttal (Gen. Amer., I, 1G5), et ne renfer-
mant encore qu'une espèce , plante herba-
cée , volubile ; à feuilles opposées , cordées-
ovées , acuminées ; à fleurs nombreuses ,
disposées en corymbes axillaires , et d'un
jaune pâle. On cultive dans quelques jar-
dins en Europe YE. albida, indigène de Vir-
ginie. (C. L.)
ENTADA (nomvernaculaire). bot. ph. —
Genre de la famille des Mimosacées , tribu
des Parkiées- Acaciées , formé par Adanson
{Fam., II, 318), et renfermant 7 ou 8 espè-
ces , dont la moitié environ sont cultivées
en Europe. Ce sont des arbrisseaux élégants,
inermes , grimpants , indigènes de l'Asie et
de l'Amérique tropicales; à feuilles bipen-
nées ou conjuguées-pennées , dont la rlia-
chide prolongée souvent en cirrhe; à fleurs
blanches, polygames, hermaphrodites et mâ-
les , disposées en épis serrés. (C. L.)
'ENTAILLES, moll. —Les Émarginules
sont connues sous ce nom vulgaire. M. de
Blainville , dans son Traité de malacologie,
a plus spécialement donné ce nom aux es-
pèces de ce genre, qui n'ont sur le bord
qu'une entaille très courte , qui se continue
à l'intérieur en un sillon qui remonte jus-
que près du sommet, Voy. émarginulk.
(Desh.)
ENTALE.-E/ita/imn.Defr.MOLL. — Ce genre
a été proposé par 31. Defrance, dans le Dict.
des se. nut., pour une coquille fossile que
l'on rencontre avec assez d'abondance dans
les terrains crétacés de Muëstricht et deCy-
pli. Cette coquille, par sa forme extérieure,
ressemble aune Dentale, et lorsque l'on
vient à la casser, elle semble composée de
deux tubes engaînés l'un dans l'autre. Cette
particularité nous avait porté d'abord à ad-
mettre ce genre; mais depuis que nous sa-
vons combien la fossilisation dans les ter-
rains crétacés apporte de modifications dans
les corps organisés, un nouvel examen nous
a convaincu qu'il pouvait être supprimé à
plus d'un titre , puisque le fait de deux tu-
bes était le résultat d'une dissolution par-
tielle du test, et ensuite parce que la coquille
en question n'est autre chose que le Denta-
liutn clava de Lamarck, lequel doit passer
ENT
parmi les Annélides dans le g. Ditrupa.
Foy. ce mot. (Desii.)
ENTALOPHORE [entale , pour dentale ,
dentjcpopoç, porteur), i-olyp. — Genre incer-
tain de la famille des Sertulariées, établi par
Lamouroux sur un Polypier fossile du cal-
caire jurassique supérieur qu'il a nommé E.
cellaroïde, dont les cellules non tubuleuses
sont dentiformes etéparses.
*ENTAPHIA(iv-ayoç, sépulchral).iNS.—
M. Kirby [Faim, boréal. Amer., p. 95-99)
désigne ainsi une division dans l'ordre des
Coléoptères, qui comprend seulement le g.
ZVecrophorus. Voij. ce mot. (D.)
* ENTEDON. ins.— Genre d'Hyménoptè-
res térébrans, de la famille des Cbalcidiens,
créé par Dalman aux dépens des Ichneumons
de Linné. Le groupe des Entedons a été
adopté par la plupart des entomologistes, et
il a été subdivisé en plusieurs genres dans
ces derniers temps , principalement par
M. Westwood (g. Aprostoceius , Closieroce-
rus, Derostenus, SmaragdileSy etc.). Koy. ces
mots.
Les Entedons, assez voisins des Eulophes,
s'en distinguent principalement par leurs
antennes, composées de 7 à 9 articles, tou-
jours privées de rameaux , assez longues ,
filiformes et terminées en pointe; parleur
corps plus court, leur tête plus large que le
corselet, et leurs ailes amples, avec les ner-
vures subcostales plus longues que le tiers
de l'aile et le rameau stigmate court.
Un assez grand nombre d'espèces entrent
dans ce genre , et elles habitent toutes l'Eu-
rope. Nous citerons : 1° YEntedon îarvarum
Daim. (Ichneumon Iarvarum Linn., Syst.
nat., II, 939, no G7, Cynips et Eulophus lar-
varurn Lalr.), jolie petite espèce dont le corps
est d'un vert doré brillant, les antennes jau-
nâtres ; les ailes diaphanes , avec les ner-
vures brunes ; les pattes jaune pâle, et l'ab-
domen d'un brun cuivreux. Cet insecte se
trouve dans presque toute l'Europe ; sa
larve, comme celle des Eulophes, vit aux
dépens des chenilles de Noctuelles et de Pha-
lénites, qu'elle détruit en grand nombre ; et
2° YEntedon lurcicus Walck. (Eulophus tur-
cicus Nées von Esenb.), qui se trouve en
France et en Angleterre. (E. D.)
•ElVTELES(£vT£Ày5;, parfait , entier), ins.
— Genre de Coléoptères tôtramères, famille
des Curculionidcs gonatocères , division des
ENT
331
Apostasimérides cryptorhynchides , créé
par Schœnherr (Syn. genern et sp. CurcuL,
t. IV, p. 269). L'espèce type et unique, Y JE.
Figorsii de M.Hope, estde forme elliptique,
noire, avec cinq lignes transversales linéai-
res, arquées, jaunâtres. Ce g. se distingue
des Crypiorhynchus , en ce que le corselet et
les élytres sont sinués à la base. (G.)
*ENTÉLÈTE.£Wetes,Fisc. moll.— Dans
son Oryciographie de Moscou, M. Fischer a
donné ce nom à des coquilles bivalves, de
la classe des Brachiopodes , qui ne parais-
sent pas différer du genre Productus de
M. Sowerby. f^oy. ce mot. (Desh.)
ENTELLE. Eniellus («Wn», je com-
mande), mam. — C'est le nom d'une espèce
de Singe appartenant au genre Semnopi-
thèque , et qui vit dans l'Indoustan. Buffon
et Linnœus n'en ont point eu connaissance,
et feu M. Dufresne, chef des travaux de
zoologie au Muséum de Paris, en aie pre-
mier donné connaissance aux zoologistes
Il sera question des caractères organiques
de ce Singe en même temps que de ceux des
autres Semnopithèques (voyez ce mot);
mais nous ne saurions nous dispenser de
donner ici quelques détails sur ses habitudes,
et sur le singulier respect que lui portent les
Indous. L'Entelle prend place parmi leurs
innombrables divinités. Leur déférence va
même jusqu'à subvenir à ses besoins, et
le laisser s'établir avec sécurité dans les pa-
godes et auprès de leurs propres habitations,
dont les vastes jardins restent pour ainsi dire
à sa disposition. Dans certains endroits on
l'appelle Houlman , et on le donne comme
provenant d'un héros célèbre par sa force ,
son esprit et son agilité, auquel l'Inde est
redevable de la Mangue qu'il vola dans les
jardins d'un fameux géant établi à l'île de
Ceylan. En punition de ce vol il fut condamné
au feu , et c'est en l'éteignant qu'il se brûla
le visage et les mains, qui sont en effet noi-
râtres, tandis que le reste du corps est d'un
gris cendré.
L'Entelle vit le plus souvent par petites
familles, d'autres fois par grandes trou-
pes; il n'est pas sédentaire partout. Dans
le bas Bengale son apparition a lieu vers la
fin de l'hiver , et dans la province de Chan-
dernagor la déférence que lui témoignent les
bramesestdesplus profondes. Feu Alfred Du-
vaucel , en racontant les difficultés qu'il eut
332
ENT
à s'en procurer, s'exprime ainsi : « Quelque
zèle que j'aie mis dans mes recherches, elles
sont toujours restées infructueuses, à cause
des soins empressés qu'ont mis les Bengalis
à m'empècher de tuer une bête aussi respec-
table, après laquelle on doit nécessairement
mourir dans l'année qui suit son décès. Les
Indous chassaient le' Singe aussitôt qu'ils
voyaient mon fusil ; et pendant plus d'un
mois qu'ont séjourné à Ghandernagor sept
ou huit individus qui venaient jusque dans
les mais /us saisir les offrandes des fils de
Brama, mon jardin s'est trouvé entouré d'une
garde de vieux brames qui jouaient du tam-
tam pour écarter le dieu quand il venait
manger mes fruits.» Le même voyageur rap-
porte qu'à Gouptipara , il a vu les arbres
couverts de Houlmans , qui se sont mis à
fuir devant lui en poussant des cris affreux.
Il ajoute : « Les Indous, en voyant mon fusil,
ont deviné aussi bien que les Singes le sujet
de ma visite , et douze d'entre eux sont ve-
nus au-devant de moi pour m'apprendre le
danger que je courrais en tirant sur des ani-
maux qui n'étaient pas moins que des prin-
ces métamorphosés. » Jacquemont et d'au-
tres voyageurs ont aussi observé les Entelles,
et presque partout ils leur ont reconnu les
mêmes habitudes ; dans quelques endroits
ces Singes se sont même montrés fort auda-
cieux, et M. Is. Geoffroy en rapporte, d'après
Jacquemont, un cas bien constaté. Dans nos
ménageries , les Entelles ne se voient pas
communément ; cependant on les y a obser-
vés plusieurs fois, et l'on a pu constater que
suivant l'âge ou le sexe ils présentent des
différences considérables de caractère : fort
doux et fort éducables lorsqu'ils sont jeunes,
méchants au contraire , turbulents et rnêrae
dangereux lorsqu'ils commencent à devenir
vieux.
On a rapporté des pays situés au sud de
l'Himalaya et des Gattes plusieurs Singes
qui constituent certainement des variétés ou
même des espèces particulières, mais très
rapprochées de l'Entelle. Il en sera question
à l'article semnopithÈque. (P. G.)
'ENTELOPES (IwwKç, entier ; ttoûç, pied).
Ins. — Genre de Coléoptères subpentamères
(tétramères de Latreille), famille des Longi-
cornes, tribu des Lamiaires, créé par M. De-
jean, dans son Catalogue, avec une espèce de
Java , qu'il nomme E. brevicollis {glauca
ENT
Buquet). Elle est rougeâtre, aies pattes jau-
nes, la tête avec deux points noirs, et chaque
étui deux points de même couleur. (C.)
"ENTERIDIUM, Ehrenb. bot. cr. —Sy-
nonyme de Keticularia, Bull.
ENTERION (fvTtpov , intestin), annél.—
Genre de Lombrics distingué par M. Savigny
(Sysi. des Annélides , p. 103), et qui com-
prend ceux de nos pays que nous appelons
de préférence les Vers déterre. Ex.: le Lum-
briscus terrestris de Millier. Voici les carac-
tères que M. Savigny assigne à ce genre :
Bouche petite, un peu renflée, à deux lè-
vres : la lèvre supérieure avancée en trompe
obtusément lancéolée , fendue en dessous ;
l'inférieure très courte. Soies courtes, âpres,
comme onguiculées, au nombre de 8 à tous
les segments , 4 de chaque côté réunies par
paires, formant par leur distribution sur le
corps 8 rangs longitudinaux, savoir : 4 laté-
raux et 4 inférieurs. Corps cylindrique, ob-
tus à son bout postérieur, allongé, com-
posé de segments courts et nombreux, plus
distincts vers la bouche que vers l'anus : 6
à 9 des segments compris entre le 26e et le
37e renflés, formant à la partie extérieure du
corps une sorte de ceinture ; le dernier seg-
ment pourvu d'un anus longitudinal.
M. Savigny, et depuis lui M. Dugés, ont
fait voir que, sous le nom de Lumbricus ter-
restris, les naturalistes avaient confondu plu-
sieurs espèces bien distinctes dont ils ont
indiqué les caractères; mais il nous suffisait
ici de donner ceux du genre. Il sera question
des leurs à l'article des Lombrics en général.
Voy. LOMBRICS. (P. G.)
*ENTERODELA (evïcpov, intestin; 9*h
\oq, manifeste), infus. — M. Ehrenberg ( lter
Beiir., 1830) a indiqué sous ce nom une di-
vision qu'il n'a pas reproduite dans son grand
ouvrage sur les Infusoires. (E. D.)
*EI\TEROGRAPHA , Fée. bot. c*.~ (Li-
chens. ) Synonyme de Sagidia, Acharius.
Voyez ce mot. (C. M.)
*ENTEROMORPHA (êvTepov , intestin;
jjiopsp-/}, forme), bot. ph. — (Phycées.) M. Link
s'étant aperçu le premier que le g. Solenia
d'Agardh était déjà occupé par un Champi-
gnon , donna ce nouveau nom (Hor. Phys.
Berol., p. 5) à la section des Ulves, que ca-
ractérise leur forme tubuleuse. Voici ses
caractères : Fronde cylindracée, tubuleuse ,
amincie à la base, simple ou rameuse, verte..
ENT
composée d'aréoles symétriquement dispo-
sées dans le sens longitudinal. Aréoles qua-
drilatères, dans lesquelles à la maturité on
trouve des spores normalement quaternées.
Ce g., dont M. J. Agardh ne fait qu'une sec-
tion du g. Ulva , a encore reçu les noms
à'Ilea de Fries , et d'Hydrosolen de M. de
Marlius. On en compte environ 8 espèces,
qui habitent toutes les mers. (C. M.)
"ENTEROPLEA f/vTEpo» , intestin ; ip*«©s,
rempli), infus.— Genre d'Infusoires créé par
31. Ehrenberg (1 «w Beitr. , 1830), et placé
par lui dans la famille des Hydatinées.M. Du-
jardin {Zooph. infus., p. 644, 1841) adopte
ce groupe, qu'il range dans la famille des
Furculariens.
Les Entéroplées sont des animaux à corps
diaphane , conique ou en massue , tronqué
en avant, où il présente un appareil cilié
très développé, aminci en arrière et se ter-
minant par deux doigts ; la bouche ne pré-
sente pas de mâchoires.
Une seule espèce entre dans ce genre ; c'est
VEnieropleahydatinaEhrenb., quia été trou-
vée auprès de Paris, dans de l'eau qui avait
longtemps séjourné dans des fossés.
(E. D.)
* ENTÉROSTÉS. Enteroslea. moll. —
Nom donné par Latreille à la seconde fa-
mille de ses Céphalopodes décapodes , chez
lesquels la coquille est représentée par
une pièce intérieure en forme de lame , os-
seuse, poreuse ou cornée. Les Seiches, Cal-
mars, Sépioles, etc., appartiennent auxEn-
térostés. Ce nom a été adopté par Ficinus et
Carus. (C. d'O.)
*ENTIMIDES. Entimides. ins.— Tribu de
la 2e division des Curculionides gonatocères
de Schœnherr (Synonym. gen. eisp. Curcu-
lion., tom. V, p. 731), composée des genres
suivants: Phigus , Cyadynerus, Polyleles ,
Enlimus , Phœdropus , Hipporhinus , Steno-
tarsus et Amisallus. Les espèces comprises
dans ces genres sont propres à l'Amérique, à
l'Afrique méridionale , et à l'Australie. Ses
caractères sont : Trompe modérément courte,
[un peu inclinée, cylindrique, épaisse, le plus
jsouvent renflée en avant. (C.)
EIVTIMUS (evTtftoç, estimé), ins. — Genre
de Coléoptères tétramères, famille des Cur-
culionides gonatocères, division des Enti-
mides, proposé par Germar, et adopté par
MM. Dejean, Slurm, Latreille et Schœnherr.
ENT
333
Ce dernier auteur ( Synonym. gen. et sp.
CurcuL, t. V, p. 744) y a rapporté les Cur-'
culio granulatus de L., splcndidus , imperia-
lis de Fab., nobilis et dives d'Oliv., toutes
espèces très brillantes, propres à l'Amé-
rique méridionale. Les premières semblent
vertes; mais si on les examine avec le
microscope, leur corps paraît couvert d'é-
cailles diamantées, ayant la forme de pail-
lettes. Leurs pattes sont très velues, surtout
les postérieures des mâles. (C.)
ENTOBDELLE , Blainv. annél. — Syn.
de Phylline.
ENTOGANUM (svtoç, au-dedans; ya'voç,
brillant ). bot. ph. — Banks et d'après lui
Gœrtner nommaient ainsi un genre de Dios-
mées, généralement admis maintenant sous
celui de Mélicope. Koy. ce mot. (Ad. J.)
ENTOMIZA. ois. — Foy. entomyza.
* ENTOMOBIES. Entomobiœ. ras. —
M. Robineau-Desvoidy, dans son Essai sur
les Myodaires, désigne ainsi une tribu de la
famille des Myodaires-Calyptérées, qui, à l'é-
tat de larves, vivent dans le corps des autres
Insectes. Ce qui caractérise les Diptères de
cette tribu, c'est d'avoir le troisième article
des antennes ordinairement plus long que
les autres et de forme prismatique ; le chète
à premiers articles souvent développés, et à
dernier article presque toujours nu , ou à
peine tomenteux à la loupe.
La tribu des Entomobies renferme 122
genres répartis dans 20 sections , dont voici
les noms : Macromydes , Anthophiles , Mi-
crocéries, Gonides, Thryptocérées , Brachy-
cérées , Graosômes , Faunides , Érycines ,
Agrides, Bombomydes , Tachinaires, Mac-
quartides, Séricocères, Ptélocérées, Ocypté-
rées , Gastrodées , Occémydes , Dufourides
et Gagatées. t'oyez ces différents mots pour
plus de détails. (D.)
*ENTOMOCÈRES. Entomocera (É'vrofAoç ,
divisé ; x/paç, corne), ins. — M. Macquart,
dans ses Diptères exotiques (t. I, lre part.,
p. 90), désigne ainsi la première subdivision
de la seconde division (celle des Brachocères),
dans l'ordre des Diptères. Cette subdivision
comprend tous les Diptères dont le dernier
article des antennes est divisé en segments,
et qui , à ce caractère principal , en joignent
deux autres, savoir: 3 pelotes aux tarses, et
ailes ayant 2 cellules sous-marginales, 4 ou
5 postérieures, dont l'anaie grande. — Les
334
ENT
Entomocères se composent de deux familles :
celle des Tabaniens, dont la trompe renferme
G soies chez les femelles, et 4 chez les mâles ;
les Notacantiies, dont la trompe ne ren-
ferme que 2 soies distinctes dans les deux
sexes. Voy. ces deux mots. (D.)
*£NTOMOGHILUS(eyTofAo;, coupé; *a-
Ao;, lèvre), ms. — Genre de Coléoptères hé-
téromères, famille des Mélasomes, tribu des
Molurites, établi par M. Solier (Essai sur les
Collaptêrides, extrait des Mémoires de l'A-
cadémie des sciences de Turin, tom. VI, sé-
rie 2, pag. 48-50) sur une seule espèce rap-
portée du Chili par le voyageur naturaliste
Gay, et nommée par lui pilosus , dans un
travail inédit sur la Faune entomologique
de ce pays. Le g. auquel elle sert de type se
rapproche beaucoup des Moluris. Ployez ce
mot. (D.)
ENTOMODE. Entomoda. crust. — Nom
employé par Lamarck pour désigner un g.
de Lernéides ; cette dénomination est syno-
nyme de Chondracanihus. (H. L.)
*ENTOMODERES (fy-co^oç, coupe ; Stpj,
cou), ins. — Genre de Coléoptères hétéromè-
res , famille des Mélasomes , attribué par
M. le comte Dejean à M. Solier, mais qui ne
figure pas dans ce qui a paru jusqu'à pré-
sent de son grand travail sur cette famille ,
pour le complément de laquelle il lui reste
encore à publier deux tribus, celles desBLAP-
sites et des Pédinites. Ainsi, en admettant
que ce g. inédit ait été conservé par M. So-
lier, il appartient nécessairement à l'une ou
l'autre de ces deux tribus. Quoi qu'il en soit,
M. Dejean le place à la suite du g. Nyclelia
de Latreille, et le compose de 4 espèces nou-
velles rapportées du Tucuman par M. La-
cordaire, qui les a nommées Erebi , Draco,
cellulosus et Satanicus. (D.)
ENTOMOLITIIE. Entomolithus. crust.—
Syn. de Paradoxides. Koy. ce mut. (H. L.)
ENTOMOLOGIE (fvropov, insecte; /o-
yoç , discours ). zool. — C'est la partie de la
zoologie qui traite de la connaissance des
Insectes. On comprend encore sous ce nom
l'histoire des Crustacés , des Arachnides et
des Myriapodes, que Linné avait réunis aux
Insectes sous une même dénomination. Le
caractère saillant de tous ces animaux est
d'avoir le corps articulé , c'est-à-dire formé
d'anneaux plus ou moins solides, placés les
uns à la suite des autres, et maintenus par
ENT
une membrane commune , ou la peau. On
distingue plus particulièrement aujourd'hui
sous le nom d'articulés les quatre classes
d'animaux que nous venons de nommer, et
dont les appendices (pattes, mâchoires, an-
tennes) sont eux-mêmes formés de pièces
situées comme les anneaux du corps, c'est-
à-dire bout à bout. Ce caractère les distin-
gue d'autres animaux également articulés ,
mais à peau généralement molle , qui est
plutôt annelée qu'articulée , et dont le type
est fourni par les Annélides ( voyez ce mot).
Dans ceux-ci , les appendices ou membres,
lorsqu'ils existent , ne sont pas fractionnés
en articles ; ce sont plutôt des espèces de
cirrhes , de consistance membraneuse et
molle, ou quelquefois des soies raides et
inarticulées. On a proposé le nom d'Anne-
lés pour désigner ces derniers animaux qui
renferment d'autres classes encore que celle
des Annélides. Les Cirrhipodes ( voyez ce
mot) sont en quelque sorte intermédiaires
entre les animaux articulés et les annelés ;
mais ce qui les rapproche surtout des pre-
miers, c'est qu'ils ont des membres articu-
lés. Il y a d'ailleurs dans l'ensemble de leur
organisation des différences qui les séparent
des Articulés proprement dits , ce qui fait
qu'ils ne sont pas rentrés jusqu'à présent
dans le domaine de l'Entomologie.
Il n'entre pas dans la nature de cet article
de présenter les caractères des divers grou-
pes d'animaux dont s'occupe l'Entomologie.
Disons seulement que cette science, devant
embrasser à la fois les détails de la structure
des fonctions vitales , des mœurs ou habi-
tudes des Articulés, et devant en outre don-
ner le moyen de reconnaître les innombra-
bles espèces dont ils se composent, peut se
diviser en plusieurs branches, qui ont pour
objet, soit leur anatomie et leur physiologie,
soit leur classification et leur manière de
vivre : aussi les hommes qui se sont occupés
et ceux qui s'occupent encore d'étudier l'En-
tomologie , ont-ils dû , dans l'impossibilité
d'embrasser à la fois ces différents objets,
choisir de préférence l'un ou l'autre de ces
genres de travaux. La classification seule a
donné lieu à plus de recherches que les au-
tres parties réunies ; mais depuis un demi-
siècle environ, l'étude de l'anatomie et de la
physiologie des Articulés a fait de grands
progrès , ce qui a permis de renfermer dans
ENT
un seul et même cadre les traits les plus
saillants de la structure de tous ces ani-
maux.
On ferait un très gros volume si Ton vou-
lait écrire avec quelque étendue l'histoire
de l'Entomologie. On la verrait commencer,
comme les autres branches des sciences na-
turelles, par la nomenclature assez vague et
la distinction souvent superficielle des prin-
cipaux groupes d'Articulés. Puis arriverait
l'observation des mœurs de ceux des Arti-
culés qui vivent en Europe, observation
faite avec tant de sagacité par Réaumur, en
France; de Géer, en Suède; Rcesel, en Al-
lemagne, et quelques autres. Ensuite vien-
draient les travaux si remarquables de Linné
sur la classification de ces animaux, dont les
principaux groupes 'sont encore conservés
de nos jours sous les noms que leur a assi-
gnés l'illustre Suédois. Enfin, il faudrait
passer en revue les ouvrages déjà nombreux
dans lesquels sont développés les détails de
l'anatomie et de la physiologie des Articulés.
Tant d'objets de recherches exigeraient plus
de place que ne le comportent les limites
d'un Dictionnaire ; et tout ce qu'il est permis
d'espérer, c'est que l'exposition abrégée des
faits que possède la science soit présentée
à chacun des articles qui traitent des Arti-
culés.
On a aussi appelé. Insectologie la science
des animaux articulés , et particulièrement
des Insectes ; mais ce mot hybride, et par
conséquent défectueux , a été bientôt aban-
donné. On entend encore dans un sens plus
restreint par Entomologie l'étude des In-
sectes proprement dits , comme on désigne
par le mot de Carcinologie l'étude des Crus-
tacés, par Arachnologie celle des Arachnides.
Toutes ces parties ne sont d'ailleurs, comme
nous l'avous dit, que des subdivisions de
l'Entomologie, Koy. insectes. (Rrullé.)
EKTOMON. crust. — Synonyme du g.
Asellus. Foy. ce mot. (H. L.)
ENTOMOPIIAGES. ois. — M. Lesson
{Hisl. nui. des Ois., p. 403, 183S) a designé
sous ce nom la seconde tribu de ses Passe-
reaux insectivores, comprenant pour genres
principaux les Pies-Grièches, les Choucaris,
les Cassicans, lesManicups, les Cotingas, les
Rupicoles, les Engoulevents, les Hirondelles
et les Martinets. Cette coupe est d'autant
moins naturelle que parmi ces Entomopha-
ENT
335
ges, il y en a qui , comme les Cassicans, les
Viréons, les Calyptomènes , les Guacharos ,
les Myophones, les Calybés, mêlent des baies
et des graines à leur alimentation ; et d'au-
ris , telles que les Pies-Grièches , qui atta-
quent les oiseaux , et même de petits Mam-
mifères. (G.)
ENTOMOFI1AGES. Enlomophaga. ws.
— Latreille, dans son Gênera Crustaceorum
et Insectorum, donne ce nom à une division
ou famille des Coléoptères pentamères, qu'il
a désignée depuis sous celui de Carnassiers.
T^oy. ce mot. (D.)
'ENTOMOPHAGUS. ois. — Genre établi
par le prince Max. de Neuwied (Beitr. naiurg.
Br., 1831) aux dépens du g. OEnanthe , et
dont YOE. climazura est le type. (G.)
'ENTOMQPHILA. ois.— Gould a désigné
sous ce nom, dans les Proceedings de 183T,
un genre établi par lui aux dépens du genre
Philédon, et dont le P. pietus est le type. (G.)
*EIVT0M0SCEL1S [bxopi, incision; Pa,Pe)-RKPT-— Genre
de Cécilies proposé par Wagler pour la Cé-
cilie gélatineuse de l'Archipel indien. Voy.
cécilie. (P. G.)
*EPICTONIUS , Schœnh. ins.— Syn. de
Cyclomus. (C.)
*EPICURE. ois. — Synonyme d'Énicure.
C'est encore un de ces noms changés par
Vieillot sans aucune nécessité.
"EPICYRTUS ( eVxvproç , courbé, con-
vexe), ins. — Genre de Coléoptères pentamè-
res, famille des Malacodermes, tribu des Cé-
brionites, établi par M. le comte Dejean, et
auquel il rapporte 5 espèces inédites , dont
3 du Brésil ( marginatus , obscurus et gib-
bosus), et 2 de Cayenne (luridus et tessella-
tus). Ce g. est voisin du g. Cyphon , Fabr.
(Elodes, Lulr.) (D.)
ÉPIDÊMES. ins. — Voy. thorax.
ÉPIDENDRE. Epidendrumtfni, sur; 3év-
axv*i> duvet).
ins. — Genre de Coléoptères subpenta-
méres trimères de Latreille, famille de nos
Coccinellides(Aphidiphages, Lat.), créé par
nous, et adopté parM.Dejean, qui, dans son
Catalogue, en mentionne 49 espèces, dont 27
originaires d'Amérique, 11 d'Afrique, 6 d'A-
sie, 3 de l'Océanie et 2 d'Europe. Plusieurs
sont communes à deux parties du monde :
une trentaine d'espèces, soit nouvelles, soit
connues antérieurement, doivent être ajou-
tées à ce nombre. Nous citerons les 5 Cocci-
nelles suivantes, qui appartiennent à chacun
des continents , savoir : Coccinella borealis,
bifasciata Fab., fiavicollis 01., signalipennis
d'Urville et undecim-maculata F. Cette der-
nière se trouve aux environs de Paris , sur
la Bryone , Bryonia dioica , dont elle ronge
les feuilles. Toutes sont phyllophages.
Les Epilachna sont de couleur rouge bri-
que, à points ou bandes noirs, noire ou bleue,
à taches rouges ; le corps en dessus est cou-
vert d'un duvet épais ; les élylres sont ou
ovalaires ou un peu acuminées sur la suture ;
les tarses offrent un crochet double de cha-
que côlé , l'interne est plus court. (Taille :
7 à 12 millim. de long, sur 6 à 9 de lar-
geur). (C.)
'EPILAMPRA (eVc, en dessus; l*p>
EPI
359
Ttpoç, brillant), ins. — Genre d'Orthoptères ,
de la famille des Blattiens, créé par M. Bur-
meister (Hanb. der ent., II, 504) aux dépens
du genre Blatta , et ne comprenant qu'un
petit nombre d'espèces. Le type est YEpi-
lampra brasiliensis Burm. (Blalta brasiliensis
Fabr.), de l'Amérique méridionale. (E. D.)
* EPILAMPUS («*&«f*«ft{, clair), ins. —
Genre de Coléoptères hétéromères , famille
des Taxicornes, tribu des Diapériales, établi
par Dalman, et adopté par M. le comte De-
jean , qui y rapporte 8 espèces , dont 4 de
Java , 1 de Guinée , 1 de Madagascar , 1 du
cap de Bonne-Espérance , et 1 de la Nou-
Yelle-Hollande. Nous citerons comme type
YEpilampus indutus {Helops id. Dehaan), qui
se trouve à Java. Ce g. est le même que ce-
lui auquel MM. Brullé et de Castelnau ont
donné postérieurement le nom de Ceropria
dans leur Monographie des Diapères. (D.)
* EPILASIUM ( foc, sur ; >a?tos , touffu ).
ins. — Genre de Coléoptères hétéromères,
famille des Mélasomes, fondé par M. Dejean
sur une seule espèce de Cayenne, qu'il
nomme rotundaium. Ce genre, qu'il place à
côté des Opatres de Fabricius , appartient à
la tribu des Ténébrionites de Latreille. (D.)
"EPILEPIS (l7Tt,sur; Wç, écaille), bot.
ph. — Genre de la famille des Synanthérées,
tribu des Sénécionidées-Coréopsidées, formé
par Bentham [PI. hartw., 17) sur une seule
espèce croissant au Mexique. C'est une herbe
dressée, hispide , ayant le port des Verbési-
nées. Les feuilles en sont opposées , penna-
tiséquées , à segments cunéiformes ou lan-
céolés , entiers , grossièrement dentés ou
pennatifides , les supérieures confluentes ;
les capitules sont rnultiflores, hétérogames,
corymbeux-paniculés. (C. L.)
* EPILISSUS (eVé, sur ; Woç, lisse ). ins.
— Genre de Coléoptères pentamères, famille
des Lamellicornes , tribu des Scarabéides ,
section des Coprophages , établi par M. le
comte Dejean , qui le place entre les g. Hy-
boma de l'Encyclopédie, et Coprobius de La-
treille, ou Canthon d'Hoffmansegg. Il y rap-
porte 5 espèces, toutes de Madagascar, parmi
lesquelles se trouvent le Canthon prasinus
de Klug , et le Coprobius viridis de La-
treille. (D.)
'EPILITHES fe'Trt, sur ;K6oçf pierre), bot.
ph. — Genre rapporté avec doute à la fa-
mille des Nyctaginacées, et formé par Blume
360
EPI
[Bijdr,, 734) sur une seule espèce, indigène
de Java. C'est une petite et délicate plante
ayant l'aspect de YEuphorbia thymifolia , et
croissant sur les rochers , qu'elle couvre
comme d'un tapis. Les feuilles en sont épar-
ses , lancéolées , dentées ; les fleurs (mo-
noïques) femelles sessiles, axillaires; les
mâles pédonculées et entremêlées avec les
premières. (C. L.)
ÉPILLET. Spiculus. bot. —On donne ce
nom aux petits épis qui par leur réunion
en forment un grand ; et dans un sens plus
limité aux petits groupes de fleurs qui, chez
les Graminées , sont enfermés originaire-
ment dans la glume, et dont se compose
l'épi général.
ÉPILOBE. Epilobium [hci , sur ; loSéç ,
gousse), bot. ph. — Genre fort intéressant de
lafamilledesOEnothéracées.typede la tribu
des Épilobiées, établi par Linné {Gen.t 471),
et renfermant aujourd'hui plus de 60 espè-
ces, dont le tiers environ sont cultivées pour
l'ornement des jardins. Ce sont des plantes
herbacées vivaces ou plus rarement suffru-
tiqueuses, croissant dans les parties tempé-
rées du globe, mais principalement dans
l'hémisphère boréal. Leurs feuilles sont al-
ternes ou opposées, très entières ou ondu-
lées, dentées ; leurs fleurs, pourpres, roses ou
carminées , sont disposées en épis axillaires,
solitaires ou terminaux. La France seule en
produit une quinzaine , dont les plus com-
munes, mais non les moins belles , sont les
E. spicatum et rosmarinijolium, qu'on trouve
toutes deux dans les endroits humides , et
surtout le long des ruisseaux et des rivières,
(C. L.)
•EPILOBIEES. Epilobieœ. bot. ph. —
Tribu de la famille des Onagraires, ainsi
nommée du genre Épilobe, qu'elle renferme.
(Ad. J.)
ÉPILOBIENIMES. bot. — Synonyme d'É-
pilobiées.
*EPILOPHUS (l«f, sur; >oVoç , crête,
huppe ). ins. — Genre de Coléoptères tétra-
mères , famille des Xylophages , établi par
M. Dejean , qui y rapporte 3 espèces nom-
mées par lui, dont 2 du Brésil ( ocitlatus et
holosericeus ) et 1 de Carthagène ( superci-
liosus). Ce g. est voisin des Lyctus de Fabri-
cius. (D.)
ÉPIMAQUE. Epimachus ( nom d'un oi-
ieau des Indes indéterminé), ois. — Genre
EPI
de l'ordre des Passereaux ténuirostres (Ani-
sodactyles, Temm.), présentant pour carac-
tères :
Corps allongé, forme des Rolliers et des
Merles.
Tête petite. OEit en arrière de la com-
missure du bec. iris brun. Bec robuste ,
trois fois plus long que la tête, fléchi en arc,
comprimé sur les côtés. Mandibule supé-
rieure un peu plus longue que l'inférieure.
Narines basales, petites, triangulaires.
Ailes médiocres, amples, concaves, attei-
gnant à l'origine de la queue seulement. Les
deux premières rémiges plus courtes que les
troisième et quatrième , et étroites , tandis
que celles-ci sont larges et coupées carré*
ment.
Jambes emplumées.
Tarses longs deux fois comme le doigt
du milieu. Doigts externe et interne égaux :
l'externe réuni jusqu'à la première articu-
lation , l'interne soudé à sa base. Pouce ro-
buste. Ongles courts , presque droits ; celui
du pouce plus robuste.
Queue composée de 12 rectrices, étagée et
très longue, ou coupée carrément.
Couleurs très variées : le noir et le roux y
dominent ; le blanc ne se trouve que
dans le Multifil. Chez tous , excepté chez ce
dernier, les mâles ont la gorge et le cou or-
nés de plumes métalliques à reflets aussi
brillants que chez les Colibris. Quelques es-
pèces , telles que le Promefil ( E. magnifi-
cus), l'É. à parements frisés, le Multifil [Ep.
albus), ont les plumes des flancs développées
en panaches gracieux. Les femelles diffè-
rent des mâles par une livrée sombre, terne,
et qui la rend assez dissemblable pour qu'on
les ait prises pour des espèces différentes.
On ignore quelles sont les mœurs des Épi-
maques , dont les plumes servent à la pa-
rure des dames. Ces oiseaux sont propres à
la Nouvelle - Guinée , excepté l'Épimaque
royal , qui a été trouvé au port Macquarie,
dans la Nouvelle-Hollande.
On en connaît 4 espèces , dont les orni-
thologistes ont fait 4 genres :
L'Épimaque royal {E. regius)t à queue
carrée, est le type du g. Ptiloris de Swain-
son ; I'Ép. promefil {E. magnificus) est le
type du g. Épimaque proprement dit; G.-R.
Gray a changé ce nom en celui de Craspe-
dophora ; I'Ép. A douze filets ou Multifil
EPI
(E. albus), à queue égale, est la Falcinelle
de Vieillot et le Seleucides acaniilis deLesson,
le Nematophora de G.-R. Gray. Quant à YE.
magnus {Upupa papuensis) à queue longue et
étagée, il est regardé par G.-R. Gray comme
le type de son g. Epimachus. C'est le Cinna-
moiegus ou Canéliphage de M. Lesson.
On met encore parmi les Épimaques le
Merle de Paradis , qui leur ressemble beau-
coup. Cuvier a mis les Épimaques entre les
Promérops et les Guêpiers. (G.)
*EPIMECES, Westw. ins. — Synon. de
Plaiygasler, Latr. (E. D.)
*EPIMECES ( ItupÎxïj;, très long), ins.—
Genre de Coléoptères formé par Billberg
[Enumeratio Ins., p. 45), avec le Curculio
morbillosus ( tigrinu$0\., verrucicollis Billb.),
espèce qui habite le midi de la France, l'I-
talie , la Barbarie et le cap de Bonne-Espé-
rance. Schœnherr l'a considéré comme un
Cleonas. (C.)
* EPIMECIA ( !irt/»jxy«> , j'allonge ). ins.
— Genre de Lépidoptères , famille des
Nocturnes , tribu des Xylinides , établi par
M. Guénée ( Ann. de la Soc. entom. de
France , 1841, vol. X, pag. 216) aux dépens
du g. Cleophana de M. Boisduval , dont il
diffère par plusieurs caractères. Les princi-
paux sont : Palpes sans articles distincts, lé-
gèrement courbés vers la terre. Trompe non
saillante. Corselet étroit , uni avec le col-
lier, relevé presque en capuchon. Abdomen
grêle, lisse. Ailes supérieures allongées, à
sommet obtus et dessins peu arrêtés ; les in-
férieures très larges. Ce g. est fondé sur une
seule espèce propre au midi de la France
{Ep. ustulala Boisd.) et qui paraît en juin. Sa
Chenille, très effilée et très vive, vit sur les
plantes basses, et se renferme dans une co-
que ovoïde composée de soie et de débris de
feuilles avant de se changer en chrysalide :
celle-ci est munie d'une gaîne ventrale longue
et linéaire comme celle du g. Cleophana. (D.)
EPIMEDIUM (nom grec d'une plante au-
jourd'hui inconnue), bot. ph. — Genre de la
famille des Berbéridacées formé par Linné ,
et renfermant 6 ou 7 espèces, croissant dans
les montagnes d'Europe, de l'Asie-Mineure,
du Japon, etc. Ce sont des plantes herbacées,
vivaces , au moyen d'un rhizome rampant ;
à feuilles ternées ou triternées, longuement
pétiolées , dont les folioles cordées , arguti-
dentées (dents aristées) j à fleurs oppositifo-
t. v.
EPI
361
liées, racémeuses ou paniculées. On les cul-
tive toutes dans les jardins pour l'ornement
des parterres , en raison de l'élégance de
leur feuillage et de leurs fleurs ; mais on
les regarde avec raison comme suspectes.
VE. hexandrum est devenu le type du genre
Kancouveria (voyez ce mot), et les espèces
conservées sont réparties en deux sous-
genres (Microceras elMacroceras), selon que
les pétales intérieurs sont cucullés ou lon-
guement éperonnés. Voyez au reste sur ce
sujet le beau travail de M. Decaisnedans les
Nouv. Ann. des scienc. nat., II, 352. (CL.)
ÉPIMÈRE. ins. — Voy. thorax.
ÉP1NARD. Spinacia. bot. ph. — Genre
de la famille des Chénopodées Cyclolobées,
établi par Tournefort (Ins., 308) pour des
végétaux herbacés annuels, originaires de
l'Orient, à feuilles alternes , hastées , angu-
lairement dentées , à fleurs axillaires en
glomérules, ayant pour caract.: Mâles, pé-
rianthe 4-5-fide. Femelles , périanthe 2-3-
fide; 4 stigmates; graine recouverte par le
périanthe endurci et formant une enve-
loppe à 2 ou 3 cornes.
L'Épinard, introduit d'abord en Espagne
par les Arabes, est aujourd'hui répandu par-
tout. On en mange les feuilles cuites, hachées,
et apprêtées de diverses manières. Ses pro-
priétés sont d'être légèrement purgatif.
On en cultive deux espèces, regardées ce-
pendant par quelques auteurs comme des
variétés seulement : l'une à graines épineu-
ses, connue sous le nom d'Épinard commun,
Spinacia spinosa, et l'autre à graines lisses,
sous celui d'Épinard de Hollande, Spin. iner-
mis ; chacune a produit une variété à feuilles
plus larges. L'Épinard de Hollande, dont les
feuilles sont très larges , est généralement
préféré ; cependant on croit que l'Épinard
commun résiste mieux aux chaleurs de l'été.
On sème les Épinards de mars à la fin
d'octobre. Les semis ont lieu à la volée ou
en lignes. Ils ne demandent d'autres soins
que des arrosements copieux, et sont ordinai-
rement bons à couper six semaines ou deux
mois après le semis. Certaines personnes en
arrachent les feuilles une à une au lieu de
les couper, pour en faciliter la reproduction
mais on a tout aussitôt fait de retourner la
planche et de faire un nouveau semis.
Un des inconvénients delà culture de l'E-
pinard est la rapidité avec laquelle il monte
46
362
EPI
à graine; c'est pourquoi on lui a substitué
des plantes dont les feuilles peuvent égale-
ment être mangées cuites , et qui durent
plus longtemps. On peut mettre en première
ligne la Tétragone étalée, qui remplace com-
plètement l'Épinard; puis après viennent
la Baselle, appelée aussi Épinard du Mala-
bar, la Morelle noire ouÉpinard de la Chine
(voyez brèdes), et le Quinoa , espèce améri-
caine du g. Chenopodium, qui peut facile-
ment être remplacée par notre Cn. viride.
On a encore appelé Épinard doux le Phy-
tolacca decandra , dont les jeunes feuilles se
mangent en Amérique ;Ép. fraise, \csBlitum
capitaium et virgatum; Ep. sauvage, le Che-
nopodium bonus Henricus.
ÉPINARDE. poiss. — Nom vulgaire de
l'Épinoche commune.
ÉPINE. Spina. bot. — On donne ce nom
à des excroissances dures , pointues , qui
naissent du corps ligneux et sont regardées
comme le résultat de l'avortement d'un ra-
meau ou d'un organe. Ainsi , les épines du
Prunellier sont des rameaux avortés , celles
du Dattier, un lobe de feuille endurcie, etc.
Certains animaux armés d'épines ont reçu
vulgairement un nom qui rappelle celte pro-
priété. On appelle :
Epiine de Judas, la Vive.
Épine double, le Syngnathe typhle.
Épine de velours , É. noire , la Chenille
de l'Ortie.
En botanique, on emploie également ce
nom pour désigner des végétaux épineux ;
nous ne citerons que les plus connus. Ainsi
l'on appelle :
Épine ardente , le Mespilus pyracaniha ,
plus communément appelé Buisson ardent.
Épine blanche , l'Aubépine , appelée en-
core Noble-Epine ; la variété à fleurs roses
s'appelle Épine rose ; celle à fleurs doubles,
Épine double. Plusieurs autres végétaux,
tels que l'Amélanchier de Virginie, VEchi-
nops spiierocephalus , le Chardon marie ,
Y Onopordon acantliium, sont encore appelés
Épine blanche; mais celte dénomination est
moins vulgaire que celle de l'Aubépine.
Épine du Christ, le Jujubier, encore ap-
pelé Épine aux cerises.
Epine du Levant , le Néflier à feuilles de
Tanaisie.
Épine ktoilée , le Chausse-Trappe à fleurs
purpurines.
ÉPI
Épine fleurie, É. noire , le Prunellier.
Épine jaune, le Paliure épineux, l'Argou-
sier, le Scolyme tacheté.
Épine luisante, l'Alisier ergot de Coq et le
Néflier luisant.
Épine toujours verte, le Houx et le
Fragon.
ÉPINE-VINETTE. bot. ph. — Voy. ber-
beris.
* EPINECTUS , Esch. ins. —Synonyme
û'Enhydrus , Aube.
EPINEPHELUS. poiss. — Cuvier a mis
parmi ses Mérous tachetés YEpintlephus
merra, érigé en g. par Bloch.
ÉPINETTE BLANCHE, bot. ph. - Nom
vulgaire de YAbies canadensis ; É. rouge y
le Larix americana.
ÉPINEUX. Spinosus. zool. , bot. — En
zoologie , on donne cette épithète à une es-
pèce d'Echymis ; à un Canard, Anas spinosa j
à une Épinoche et à un Squale. Le Cardium
aculeatum et la Cytherea dione sont des co-
quilles épineuses. Les Prionites ont le cor-
selet épineux; YEunicea muricata, pourvue
de mamelons raides , est dite épineuse. En
botanique, on l'applique à un grand nombre
de végétaux qui sont munis d'épines.
ÉPINOCHE. Gasterosteus. poiss.— Genre
de l'ordre des Acanthoptérygiens , famille
des Joues cuirassées, établi par Artédi, pour
des poissons présentant pour caractères es-
sentiels : Épines dorsales libres et ne formant
pas nageoires ; ventre garni d'une cuirasse
osseuse formée de la réunion du bassin à
des os huméraux très développés ; ventrales
plus en arrière que les pectorales, et rédui-
tes à une seule épine ; trois rayons bran-
chiaux ; tête lisse.
Ces poissons , d'une taille fort petite , qui
ne s'élève pas au-delà de 1 décimètre jus-
qu'à 1 centimètre , vivent dans les ruis-
seaux, les rivières et les eaux salées. Ils sont
fort agiles, et paraissent doués d'une puis-
sance musculaire peu en rapport avec leur
petitesse , puisqu'ils peuvent s'élancer à
plus d'un pied hors de l'eau. Leur nourri-
ture consiste en Vers, Chrysalides, Insectes,
œufs de poissons, etmêmeen jeunes poissons
naissants. Leur voracité est si grande que
Baker a vu une Épinoche dévorer en cinq
heures 74 Vandoises longues de 7 à 8 milli-
mètres : aussi les Épinoches causent-ellef
beaucoup de ravages dans les étangs.
EPI
C'est dans les mois de juillet et d'août que
fraient les Épinoches de nos environs , dont
la multiplication est étonnante. Elles sont
abondantes dans plusieurs localités, et à cer-
taines époques on en nourrit les Porcs ou l'on
en fume les terres; dans les JYehrun de la
Prusse orientale , on en extrait une huile
épaisse par la cuisson. Les Kamtschadales
font sécher le Gaslerosteus obolarius pour
servir de nourriture d'hiver à leurs Chiens;
ces poissons sont si nombreux à quelques
époques qu'on les pêche à pleins bateaux.
Leur chair est d'un goût agréable et fait un
excellent bouillon.
Les Épinoches doivent à leur armure de
ne redouter aucun ennemi ; car elles peu-
vent présenter de toutes parts des épines
acérées qui rebutent les poissons les plus
voraces; mais elles sont, à l'extérieur, tour-
mentées par un petit Grustacé parasite , le
Binocle du Gastéroste , qui s'attache à leur
peau et leur suce le sang ; et à l'intérieur
par le Botriocephalus solidus, espèce d'En-
tozoaire de la famille des Tœnia , qui leur
remplitquelquefois presque tout l'abdomen.
La durée de la vie de l'Épinoche est de
trois ans, d'après Bloch.
On estime peu l'Épinoche comme aliment,
seulement à cause de ses épines et de sa pe-
titesse, car la chair en est assez agréable.
Nos eaux nourrissent deux espèces d'Épi-
noches, confondues sous le nom de Grande-
Epinoche(G. aculeatus): elles ont toutes deux
trois épines libres sur le dos ; mais les unes
ont le corps entièrement revêtu de bandes
écailleuses {G. trachurus C.), et les autres
n'en ont que dans la région pectorale ( G.
leiurus). On trouve également dans un ruis-
seau deux Épinochettes (G. pungitius) : l'une
a neuf épines, et les côtes de la queue mu-
nies d'écaillés carénées ; l'autre ( G. lœvis)
n'a pas cette armure.
Le nombre total des espèces d'Épinoches ,
tant européennes qu'étrangères, est de 17,
en y comprenant le Gastré (G. spinachia L.),
ou Epinoche de mer à museau allongé , qui
a le corps grêle et allongé, porte sur le dos
quinze épines courtes , et dont la ligne laté-
rale est garnie d'écaillés carénées. Son bou-
clier ventral est divisé en deux, et ses ven-
trales ont , outre l'épine , deux rayons très
petits. Il est répandu dans nos mers depuis
la Manche jusqu'en Norwége. On s'en sert
EPI
363
également pour fumer les terres et faire de
l'huile. Sur les côtes du Finistère on lui
donne le nom de Lançon. Cuvier place les
Epinoches entre les Lépisacanthes et les
Oréosomes. (G.)
ÉPINOCHETTE. poiss. — Nom vulgaire
de deux petites espèces du g. Epinoche,
Gaslerosteus pungitius et occidentalis.
* ÉPINYCTIDE. Epinyctis ( eVtvvxTfç ,
éruption pustuleuse survenant la nuit ).
bot. cr. — Wallroth {FI. Germ.), syno-
nyme de Depra ria, Achar. (C. M.)
EPIODON.mam.— Nom d'un genre de Dau-
phins mal indiqué dans Rafinesque. (P. G.)
* ÉPIONE (nom mythologique), ins. —
Genre de Lépidoptères , famille des Noc-
turnes, tribu des Phalénites, établi par nous
aux dépens des Ennomos de M. Treitschke
(Hist. nat. des Lépidopt. de France, t. VII,
2e part., pag. 211). Il en diffère par un cor-
selet étroit et peu velu; par une trompe lon-
gue et par le bord terminal des ailes infé-
rieures plus ou moins échancré ou sinué. Il
renferme 4 espèces , dont 2, Yapiciaria et la
paralielaria Hubn., se font remarquer par la
vivacité de leurs couleurs.
LesÉpiones volent en juillet dans les bois,
et ne sont communes nulle part. Leurs Che-
nilles, couvertes de poils fins et isolés, s'a-
mincissent vers la partie antérieure à partir
du sixième anneau, et ont la tête petite et
carrée. Elles vivent les unes sur des arbres,
les autres sur des plantes basses, et leur mé-
tamorphose a lieu entre des feuilles retenues
ensemble par quelques fils. (D.)
EPIPACTIS. Epipactis ( êiriTraxTtç, elle-
borine ). bot. ph. — Genre de la famille des
Orchidées, tribu des Néottiées, dont les ca-
ractères ont été bien précisés par le profes-
seur L.-C. Richard , dans son Mémoire sur
les Orchidées d'Europe , p. 29. Ce g. a pour
types trois espèces communes aux environs
de Paris, et dans beaucoup d'autres parties
de la France : les Epipactis palustris, latifolia
et microphylla. On distingue ce g. aux signes
suivants : Son calice est formé de sépales
étalés , presque égaux et semblables. Le la-
belle est libre, allongé, composé de deux par-
ties superposées , l'une inférieure concave,
l'autre supérieure allongée, pétaloïde et en-
tière. Le gynostème est semi-cylindrique,
portant l'anthère au sommet de sa face pos-
térieure. Cette anthère estcordiforme, à deux.
364
EPI
EPI
loges, contenant chacune une masse polli-
nique pulvérulente , divisée en deux parties
par un sillon longitudinal. (À. R.)
*EPIPEDONOTA (è-n'nztSoç, plat; v£toç ,
dos), ins. — Genre de Coléoptères hétéro-
mères, famille des Mélasomes , division des
Collaptérides , établi par M. Solier aux dé-
pens des Nyctélies de Latreille , et dont il a
décrit et figuré les caractères dans le vol. V
des Ann. de la Soc. entom. de France, p. 342,
pi. 7, fig. 7-14. Ce genre, qui fait partie de la
tribu des Nyctélites, ne renferme que deux
espèces nommées, par M. Lacordaire, l'une
ebenina , et l'autre erythropus. Toutes deux
sont du Chili. (D.)
'EPIPEDORDINUS (l-mWoç, égal, plan;
pfo, nez), ins. — Genre de Coléoptères tétra-
mères, famille des Curculionides gonatocè-
res, division des Apostasimérides, établi par
Schœnherr (Synonymia gen. et sp. Curcul.,
t. IV, part. 1, pag. 42). L'espèce type et uni-
que est du Brésil ; elle porte le nom de
E. Chevrolatii Sch. (Cryptor. betulinus de
Klug). Le Cryplorhynchus divergens Germ.-
Schr. nous semble devoir faire partie de ce
genre. (C ).
* EPIPEDUS ( ènUtêoq , aplati ). ins. —
Genre d'Hémiptères hétéroptères , de la fa-
mille des Scutellériens, groupe des Pentato-
mites , créé par M. Spinola ( Hémipt. hèlér. ,
pag. 314), et qui n'a pas été adopté par
MM. Amyot et Serville dans leur ouvrage
Sur les Hémiptères. Ce genre, principalement
caractérisé par ses antennes de quatre arti-
cles, ne comprend qu'une seule espèce, VE-
jpipedus histrio Spin. {loco cit., p. 315), qui
fse trouve au Brésil. (E. D.)
| EPIPEDUS {irzîntêoç, plan), ins. —Genre
(de Coléoptères tétramères, famille des Cur-
culionides gonatocères, division des Byrsop-
sides, créé par Schœnherr {Synonym. gen.
.et sp. Curcidion., t. VI, part. 2, pag. 462 ) ,
I qui l'a formé avec une espèce de Cayenne,
que nous lui avons communiquée , et que
l'auteur a appelée E. squamifer. (C.)
EPIPETALE. Epipelalus. bot. — On donne
ce nom aux glandes et aux étamines qui
naissent sur la corolle et les pétales, comme
cela a lieu dans les Épines-vinettes et les
Labiées.
EPIPETRUM (lue' , sur; werpa , pierre).
polyp. —Groupe d'Alcyoniens ainsi nommé
par Oken. Il a pour objet VAlcyonium gela-
tinosum, que M. de Blainville range dans son
sous-genre des véritables Alcyons. (P. G.)
"EPIPHANES (cTncpavyj'ç, apparent), infus.
— Genre d'Infusoires de la famille des Hy-
datiniens, créé par M. Ehrenberg(^/>/i. Berl.
Ak., 1831), et qui n'est généralement pas
adopté. M. Ehrenberg lui-même place dans
le genre JYotommata, sous-genre Cienodon ,
YEpiphanes clavulata Ehr. (E. D.)
'EPIPHANEUS (ÊTrtyavTîç, remarquable,
distingué), ins. — Genre de Coléoptères té-
tramères, famille des Curculionides gonato-
cères , division des Cyclomides , établi par
Schœnherr (Synonym. gen. et sp. Curculion.,
t. VII, part. lrs pag. 232) avec une espèce
de l'Asie-Mineure, qu'il a nommée E. ma-
lachidcus. Ce genre avoisine celui des Pholi-
codes. (C.)
*EPIPHANIS(l7rt7ç, remarquable). ins.
— Genre de Coléoptères pentamères, famille
des Sternoxes, tribu des Eucnémides, fondé
par Eschscholtzsur une seule espèce trouvée
dans l'île de Sitcha, et figurée par lui sous le
nom de cornutus dans YAdas zoologique du
voyage du capitaine Kotzebue , pi. 4, fig. 6.
(D.)
*EPIPHEGUS(e'7rt, sur; «payoç, nourriture
[fagus , hêtre]), bot. ph. — Genre de la fa-
mille des Orobanchées, établi par Nuttal
[Gen., II, 60) pour une plante de l'Amérique
du Nord , croissant en parasite sur les raci-
nes des Hêtres, YO. Virginiana de Linné.
La tige , renflée à l'extrême base , d'où se
développent de nombreuses radicelles, se
ramifie dès ce point; elle est grêle, dressée
ou flexueuse, et couverte de petites squames
charnues et distantes ; les rameaux, dépour-
vus de squames à leur base , sont florifères
au sommet. Les fleurs sont petites, polyga-
mes , en épis racémeux lâches ; les in-
férieures femelles , les supérieures herma-
phrodites et stériles. Les bractées sont squa-
miformes et aussi longues que le court
pédoncule ; les bractéoles sont bifides, rap-
prochées du calice et à segments inégaux.
(C. L.)
*ÉPIPBLÉODE (/«i , sur ; v, fila-
ment), bot. ph. — Genre établi par Walpers,
famille des Papilionacées , tribu des Lotées-
Génistées {Linnœa, XIII, 473), pour un petit
arbrisseau du Cap , à rameaux très nom-
breux ; à feuilles alternes, simples, soyeuses
sur les deux faces ; à fleurs subsessiles , ca-
pitées. L'auteur, dans un ouvrage postérieur
(Repert. bot., II, 835), avertit de regarder ce
genre comme non avenu , sans en déduire
aucune raison. (C. L.)
EP1STEPHIUM (eV, sur; ar/yoç, cou-
ronne), bot. ph.— M. Kunth {in Humb. Nov.
gen. et sp., VII, p. 158)a désigné sous ce nom
un g. bien singulier de la famille des Orchi-
dées , tribu des Aréthusées , qui présente
entre autres un caractère jusqu'à présent
unique dans cette famille, un calice cupu-
liforme placé en dehors du calice ordinaire.
Du reste , les sépales sont libres, dressés ou
étalés; les intérieurs sont plus étroits. Le la-
belle est libre, entier, embrassant le gynos-
téme , et offrant sur leur partie moyenne
des poils ou des lignes saillantes en forme
de crêtes. Le gynostème est dressé , semi-
cylindrique , marginé ; l'anthère est termi-
nale, persistante, contenant quatre masses
polliniques, comprimées et repliées en des-
sous. On connaît 5 ou 6 espèces de ce g.
toutes originaires de l'Amérique méridio-
nale. L'existence d'un second calice tridenté
placé en dehors du calice qui se trouve dans
toutes les autres plantes de la famille des Or-
chidées distingue immédiatement ce g. au
premier coup d'œil. (A. R.)
EPISTERNUM. ins. — yoy. thorax.
ÉPISTOME. zool.— Synonyme de Cha-
peron.
*EPISTOMONAS. infus. — M. Corda
[Almanach de Carlsbad , 1828) a indiqué
sous ce nom un groupe d'Infusoires qui est
encore imparfaitement connu. (E. D.)
*EPISTYLIS [èvl, en dessus ; cnvltç, ar-
bre), infus. — Genre d'Infusoires de la fa-
mille des Vorticelliens , créé par M. Ehren-
berg {lier Beitr., 1830) et adopté par M. Eh-
renberg {Zooph. inf., p. 529 , Suit, à Buff.),
qui le caractérise ainsi : Animaux à corps
oblong en forme de coupe ou d'entonnoir,
contractiles, surtout dans la longueur, de
manière à présenter souvent des plis trans-
verses profonds à la base , portés par des
pédicules simples ou rameux , raides, non
contractiles.
Les pédicules formés d'un tube membra-
neux contiennent une substance vivante au
moyen de laquelle les Epistylis rameuses
participent un peu à une vie commune ;
ces animaux se contractent de diverses ma-
nières : on les trouve exclusivement dans
les eaux pures , sur les herbes ou sur les
animaux aquatiques , formant de petites
houppes blanches bien visibles : ce sont les
plus grands des Vorticelliens.
On en connaît un assez grand nombre
d'espèces. Le type est YEpistylis anaslatica
EPI
Ehr., qui avait reçu de Trembley le nom de
Polype à bouquet. On le trouve commu-
nément dans presque toute l'Europe. Une
autre espèce qui se rencontre aussi souvent,
et sur laquelle M. Ehrenberga étudié le tra-
jet complet de l'intestin, est YEpistylis pli-
catilisEhr., pi. 26 bis, fig. 4. (E. D.)
EPISTYLIUM (lit, sur ; «jtu^o;, colonne).
bot. ph. — Genre de la famille des Euphor-
biacées-Phyllanthées , établi par Swartz
[Flor. ind. occid., 1095, t. 22) pour des ar-
bres ou des arbrisseaux de la Jamaïque, à
feuilles alternes, glabres , entières, brillan-
tes ; à fleurs fasciculées , les fleurs femelles
mêlées à plusieurs fleurs mâles.
*EPISUS (ÉWoç, égal ). ins. — Genre de
Coléoptères tétramères, famille des Curcu-
lionides orthocères , division des Brachycé-
rides , formé par Billberg , et adopté par
Schœnherr ( Disposit. methodica , pag. 78;
Gênera et sp. Curcul.,t. I, p. 374, V, p. 590),
qui y rapporte 17 espèces du cap de Bonne-
Espérance , et 1 du Sénégal. Nous citerons
les deux espèces suivantes : E. inermicollis
Chev. et hypocrita Sch., qui se trouvent en
tête des divisions établies par l'auteur. Les
Episus sont d'un gris terreux ; leurs élytres
ont des aspérités coniques; la tête et le cor-
selet sont fort allongés ; antennes non insé-
rées dans un sillon. (C.)
"EPISYRON {?intixv), boîte).
ins. — Genre de Névroptères de la famille
des Libelluliens , créé par M. de Selys sous
le nom de Libella , et adopté par M. Char-
pentier [Horœ entom., 43), qui en a changé le
nom en celui de Epuheca, dénomination qui
a été généralement admise. Les Epuheca >
très voisins des Libetlula, ont les ailes pos-
térieures presque arrondies, à angle anal
chez le mâle; la membrane est grande, le
t. v.
ÉPI
369
triangle réticulé sur les quatre ailes , et le
ptérostigma est petit. Une seule espèce entre
dans ce genre : c'est YEpitheca bimaculaia
Charp. [Libella bimaculata Selys), qui a été
placée par M. Burmeister dans son genre
Epophihalmia. (E. D.)
*EPITHEMA (litie^a, opercule), bot.
cr. — (Phycées. ) Nous avions proposé ce
nom dans un travail sur les Diatomées (Con-
sidérations sur les Diatomées, 1838), pour
des êtres ayant des frustules parasites, à dos
convexe et planes en dessous, ou prenant la
forme du corps qui les supporte. Le g. Euno-
tia de M. Ehrenberg, renfermant à peu près
les mêmes espèces, devra être préféré. (Brkb.)
* EPITHINIA ( tn( , sur ; Gîv , ivo'ç , mon-
ceau), bot. ph. — Genre de la famille des
Rubiacées-Cofféacées, établi par Jack (Malay
Mise., I, n. 2, p. 12) pour un arbrisseau
originaire de l'Inde, glabre, à rameaux goni-
meux au sommet, à feuilles opposées , obo-
vées, obtuses , subcharnues, munies de sti-
pules, à inflorescence en cymes suraxillaires,
et à fleurs blanchâtres.
ÉPITHYM. bot. ph.— Syn. de Cuscute.
*ÉPITOMITE. Epitomites, Fischer, moll.
— Dans la U* édition de son Oryciographie
de Moscou, M. Fischer a proposé ce g. pour
un corps fossile , qui n'est autre chose
qu'une tige d'Encrinite, et qu'il a pris pour
un fragment d'un g. voisin des Orthocères
de Lamarck. (Desh.)
EPITRAGUS (l«i, sur; rpayoç, bouc).
ins. — Genre de Coléoptères tétramères ,
établi par Latreille, et placé d'abord par lui
dans la famille des Taxicornes , et ensuite
dans celle des Sténélytres, tribu des Hélo-
piens, tandis que M. le comte Dejean le met
dans la famille des Ténébrioniles. Ce g., qui
se bornait à une seule espèce (Ep. fuscus, de
Cayenne) à l'époque de sa fondation, en ren-
ferme aujourd'hui une quarantaine, toutes
originaires de l'Amérique , et propres , pour
la plupart, aux contrées méridionales et
équinoxiales de ce vaste continent. Ce sont
des Insectes de taille moyenne ou assez pe-
tits, à corps presque elliptique, arqué et ré-
tréci aux deux bouts , et souvent ornés de
couleurs métalliques. (D.)
* EPITRICII A ( ini, en dessus ; 6pé|, cil ).
infus. — M. Ehrenberg désigne sous ce nom
(1 '«■ Beitr., 1832) l'une des divisions des
Infusoires polygastriques. (E. D.)
47
370
EPI
EPO
* EPIXANTHIS^c', sur ; Çav9oç, jaune).
Ins. — Genre de Coléoptères pentamères ,
famille des Lamellicornes , tribu des Scara-
béides, section des Mélitophiles, établi par
M. Burmeister {Handbuch derEntomol. driiler
band, 585), qui le place dans sa division des
Cétoniades , groupe des Gymnétoïdes. Il y
rapporte trois espèces , dont nous citerons
comme type celle qu'il nomme Ep. macu-
litarsis d'après M. Dupont, et qui se trouve
à Madagascar. (D.)
ÉPIZOAIRES ( eVt, sur; Çwov , animal ).
zool. — Beaucoup d'animaux vivent para-
sites sur d'autres, et on leur donne souvent
le nom d'Épizoaires en opposition à celui des
Entozoaires ou Vers intestinaux, qui vivent
au contraire cachés plus ou moins profondé-
mentdans l'intérieur du corps. Aucune espèce
du type des Vertébrés ne mérite réellement
le nom d'Épizoaire; mais les autres types du
règne animal fournissent un nombre plus ou
moins considérable d'espèces auxquelles il
convient parfaitement ; toutefois les plus
nombreuses sontdesEntomozoaires: tels sont
les Insectes hexapodes que M. Walckenaër a
réunis dans son ordre des Aptères épizoï-
ques, et divers autres insectes appartenant
à des groupes assez différents de la classe
des Hexapodes. Diverses Arachnides et en
particulier des Acaridesou Mites sont égale-
ment Épizoaires; certains Crustacés, beau-
coup d'Helminthes non entozoaires, les Hi-
rudinées ou Sangsues , plus particulière-
ment, affectionnent le même genre de vie.
Les Épizoaires ont donc une organisation
fort diverse, et ils appartiennent à des grou-
pes assez différents du règne animal. Leur
caractère commun consiste plutôt dans leur
manière de vivre, qui est d'être parasites, et
de tirer le plus souvent leur nourriture des
animaux sur lesquels ils se fixent. (P. G.)
* ÉPIZOIQUES (««( , sur ; $Sov, animal).
Ins. —Sous ce nom est désigné par M. Walc-
kenaër, dans le tom. III de son Histoire natu-
relle sur les Insectes aptères , le premier or-
dre de la classe des Dicères hexapodes. Cet
ordre, qui comprend ceux désignés par La-
treille et Leach sous les noms d'Anoploura
et de Parasita , est ainsi caractérisé : Point
de métamorphoses. Antennes apparentes ,
courtes, articulées. Corselet distinct de la
tête. Abdomen non pourvu d'appendice lo-
comoteur à son extrémité. Bouche parasite
ou thécostôme , plus ou moins renfermée
dans la cavité de la tète, pourvue de man-
dibules ou de mâchoires en crochets, ou d'un
suçoir , ou d'une trompe. Pattes terminées
en pointes ou en pinces. Cet ordre ren-
ferme les genres Pediculus et Jiicinus , les-
quels ont été subdivisés en un grand nom-
bre de coupes génériques.
C'est Bédi qui le premier fit connaître
l'histoire des Insectes épizoiques. Dans plu-
sieurs de ses ouvrages , ce naturaliste traite
avec soin des espèces qui vivent aux dépens
des autres animaux ; les détails qu'il donne
à leur sujet ne manquent pas d'intérêt, et
souvent ils sont accompagnés de figures
très bien faites pour le temps et très recon-
naissables. Degéer vient ensuite; et quoique
ce grand observateur n'ait fait connaître
qu'un nombre beaucoup moins considérable
d'espèces, il fut cependant très utile à cette
partie de l'entomologie. C'est ainsi qu'il dis-
tingue très convenablement des Poux, les
Hexapodes aptères et parasites dont la bou-
che est pourvue de mâchoires, celle des pre-
miers constituant au contraire un suçoir; et
son genre des Hicinus n'est autre que la réu-
nion des prétendus Poux qui ont des mâ-
choires, c'est-à-dire qu'il répond à la famille
des Mallophaga {voyez ce mot ) de Nitzsch,
Fabricius, quia aussi travaillé sur ces ani-
maux , a placé les Ricinus parmi les Ulona-
tes , et les Pediculus avec les Bhyngates.
Latreille en a fait un seul ordre sous le nom
de Parasita , et Leach un autre sous le nom
d'Anoploura , lesquels ont été réunis par
M. Walckenaër , comme nous l'avons dit
plus haut, sous le nom d' Epizoiques. M. Bur-
meister s'est aussi occupé de ces divers or-
dres , et ce savant Allemand , pour les ani-
maux qui les composent, s'est le plus rap-
proché de la manière de voir de l'entomolo-
giste de Kiel. (H. L.)
EPOCHNIEM. bot. cr. — Genre de la fa-
mille des Hyphomycètes sépédoniés , établi
par Linck {Berl. Mag., III, 18) pour des
Champignons microscopiques qui croissent
sur les végétaux en putréfaction, à sporidies i
oblongues , apiculées , cloisonnées , compo- f,
ses de filaments mêlés confusément entre g
eux. Le Mucor frucligena de Persoon est le
type de ce genre.
* EPOMIDIOPTERON (««opta**, épau-
lette ; ntipov , aile ). jns. — Genre d'Hymé-
EPO
noptères porte-aiguillon, de la famille des
Scoliens, créé par M. de Romand dans les
Annales de la société enlomologique de France
(t. IV, p. 653, 1835 ) , et principalement ca-
ractérisé par une partie écailleuse en forme
d'épaulette, qui se trouve à la naissance des
ailes, et sous laquelle l'origine des deux ailes
est à couvert de chaque côté. Une seule es-
pèce entre dans ce genre : c'est Y Epomidiop-
teron Julii De Romand , dont l'auteur [loco
cit. , pi. 20 A ) n'avait fait connaître que la
femelle , et dont il a décrit depuis le mâle
[Soc. ent. de Londres , II , 2, 149 , pi. 14 ,
fig. 1 à 7, 1838). Elle se trouve à Cayenne.
(E. D.)
*EPOMIS (Ittwiuuç, épomide). acal. —
Genre d'Acalèphes créé par M. Lesson , et
placé par lui {Zooph. acal., p. 262, 1843)
dans la famille des Médusaires. Les Épomis
ont le corps cylindracé , à extrémité ovale ,
arrondie , ayant une ouverture moyenne
quadrangulaire.de substance charnue, mol-
lasse, formé de fragments cristalliniformes
accolés sans trace de cils ; le pôle natateur
est tronqué, large, ayant une grande ouver-
ture bordée d'un rebord membraneux mince,
tendu sur son pourtour, et renforcé au-de-
hors par quatre piliers denses et épais. Ce
genre avait d'abord été mis à côté des Réroës
par M. Lesson {Ann. se. nat., n° V, 1836).
Une seule espèce entre dans ce groupe : c'est
YEpomis gargantua Less.; elle habite les cri-
ques de l'île d'Otaïti. (E. D.)
EPOMIS (Ittwjjuç, manteau), uns. — Genre
de Coléoptères pentamères, famille des Ca-
rabiques, tribu des Patellimanes, établi par
M. Bonelli, et adopté par tous les entomolo-
gistes. Ce genre a les plus grands rapports
avec les Chlcenius, auxquels Latreille l'avait
d'abord réuni ; mais il en diffère principale-
ment par les palpes , dont le dernier article
est sécuriforme dans les deux sexes, et plus
dilaté dans le mâle que dans la femelle. Le
dernier Catalogue de M. le comte Dejean dé-
signe 7 espèces d'Épomis dont 2 d'Europe, 3
d'Afrique et 2 des Indes orientales. Le type
du genre est YEpomis crœsus Fabr., qui se
trouve au Sénégal. Les Épomis sont d'un
vert bronzé métallique, et habitent les en-
droits humides, et le bord des eaux comme
les Chlcenius. (D.)
EPOMOPHORUS [ini, sur; 3(ioç, épaule;
f opoç, porteur), mam. — Sous - genre de
EPO
371
Roussettes (voyez ce mot) proposé par feu
M. Bennett pour une espèce d'Afrique, dont
il a donné, dans les Transactions de la So-
ciété zoologique de Londres , une description
détaillée et une bonne figure sous le nom de
Pteropus JVhitii. LePteropus megacephalus,
également de Gambie , et le Pt. lubiatus de
Nubie , sont aussi de ce groupe ; peut-être
même ne diffèrent-ils pas spécifiquement de
l'espèce type. (P. G.)
EPONGES. Spongia. zool. — Après avoir
pris connaissance de ce que les naturalistes
ont écrit au sujet des Éponges , on est forcé
de répéter avec Lamarck : « L'Éponge est
une production naturelle que tout le monde
connaît, par l'usage assez habituel qu'on en
fait chez soi; et, cependant, c'est un corps
sur la nature duquel les naturalistes, même
les modernes , n'ont pu arriver à se former
une idée juste et claire. »
A l'époque d'Aristote, on était incertain
si les Éponges sont végétales ou animales;
les mêmes doutes ont été reproduits par les
auteurs qui ont écrit après lui ; ils partagent
aussi les naturalistes actuels. La grande mul-
tiplicité des espèces qu'on a recueillies dans
ces derniers temps , les formes bizarres des
Éponges et les particularités, souvent singu-
lières et en apparence contradictoires de
leur structure, semblent avoir rendu plus
difficile encore la solution de ce problème.
Dans son Histoire sur les Animaux, Aris-
tote a laissé, au sujet des Éponges, quelques
documents curieux , auxquels tous les écri-
vains postérieurs ont puisé , mais en les dé-
naturant le plus souvent. Il admet trois sortes
d'Épongés usuelles. « Les premières sont
d'une substance lâche, p.avoç;les secondes
d'un tissu serré, ?ruxvoç; les troisièmes sont
dites achillèes, âxftXctov. Celles-ci sont plus
fines , plus compactes , plus fortes que les
autres : on en met des morceaux sous les
casques et sous les bottes pour amortir l'ef-
fet des coups ; elles sont plus rares que les
autres. On distingue, parmi les Éponges de
la seconde sorte, celles qui sont plus cfures
et plus rudes que les autres, et on leur donne
le nom de tragos, xpayoç. Toutes les Éponges
naissent sur les rochers ou sur les bords de
la mer; la vase est leur aliment. Les plus
grosses sont celles dont la substance est
lâche, ou celles de la première sorte. Elles se
trouvent en quantité sur les côtes de Lycie ;
372
ÉPO
EPO
les secondes ont le tissu plus doux, et les
Éponges d'Achille sont les plus compactes.
Les canaux dont les Éponges sont percées
sont vides et forment des intervalles qui in-
terrompent la continuité de leur attache.
Leur partie inférieure est recouverte d'une
espèce de membrane, et l'Éponge est adhé-
rente dans la majeure partie de sa masse.
La partie supérieure est percée d'autres ca-
naux fermés : on en voit aisément quatre
ou cinq , et c'est ce qui a fait dire à quelques
personnes que ces canaux sont les ouver-
tures par lesquelles l'Éponge se nourrit. Il
est un autre genre d'Épongés qui ne peuvent
se nettoyer, et que, par cette raison, l'on
nomme illavable, à7rXuo-c«ç : les canaux dont
elles sont percées sont larges, mais le reste
de leur substance est compacte. En les ou-
vrant, on trouve que leur tissu est plus
serré et leur substance plus visqueuse que
celle des autres Éponges ; au total , leur sub-
stance ressemble à celle du poumon. C'est
de ce dernier genre d'Épongés qu'on s'ac-
corde le plus universellement à dire qu'elle
est douée de sentiment ; on convient aussi
qu'elle subsiste plus longtemps que les au-
tres. Il est facile de la distinguer des autres
Eponges, même dans la mer. Celles-ci blan-
chissent lorsque la vase baisse, au lieu que
Celle-là demeure toujours noire. »
Nous n'avons supprimé de ce que dit Aris-
tote que quelques détails peu importants,
ou même erronés; et comme presque tous
ceux qu'on peut lire dans les autres écrivains
anciens qui se sont occupés de ce sujet de-
puis lui (Pline, Élien, Plutarque, etc.), sont
le plus souvent fautifs ou empruntés à Aristote
lui-même , nous ne nous y arrêterons pas
du tout. On trouvera d'ailleurs l'analyse
de leurs récits dans le second Mémoire de
Guettard sur les Éponges. Piappelons seule-
ment l'incertitude constante dans laquelle
sont restés les naturalistes sur la véritable
nature des Éponges, les uns en en faisant des
animaux, les autres, au contraire,des plantes,
et disons qu'il estune troisième opinion, plus
probable que celles-ci, dans laquelle on
considère les Éponges comme tenant à la
fois des deux règnes, dont elles sont le
point de contact le plus évident , quoiqu'elles
soient néanmoins plus liées aux animaux,
dont elles sont certainement le terme le plus
inférieur. C'est d'ailleurs une opinion qu'on
a depuis assez longtemps proposée , et que
Pallas,dans son Elenchus zoophyiorum, a très
bien formulée lorsqu'il a dit : In spongiis
vitœ , fabricce et naturœ animalis terminus
esse videtur.
La forme extérieure des Éponges n'a pas,
à cause des variations individuelles qu'elle
éprouve dans les divers échantillons d'une
même espèce, une valeur égale à celle des
autres espèces animales pour ladiagnose des
espèces elles-mêmes d'Épongés. En effet, son
irrégularité même la rend très variable; on
peut même dire qu'elle n'a pas une valeur
caractéristique supérieure à celle du faciès,
et que les Éponges d'une même espèce ont
un faciès semblable, et non une forme régu-
guliére identique, comme les animaux des
autres espèces, soit binaires, soit radiaires.
Lorsque les naturalistes du dernier siècle*
et dans celui-ci Lamarck, Lamouroux et plu-
sieurs autres, ont caractérisé les Éponges par
leur apparence extérieure,c'est donc d'après le
faciès plutôt que d'après des caractères réels
et positifs, qu'ils se sont guidés; et comme
l'irrégularité des formes dans chacune des
espèces, et leur variabilité suivant les indi-
vidus, ne permettaient pas de description pré-
cise, on conçoit tout le vague des diagnoses
des auteurs cités: aussi, sans collections ou
sans figures, et d'après les courtes descrip-
tions qu'on a publiées , la dénomination de
ces singuliers corps est-elle à peu près im-
possible. Il eût fallu, pour arriver à quelque
chose de certain sous ce rapport, entrer plus
profondément dans la structure de ces pro-
ductions ; et c'est ce qu'on n'a fait que dans
ces derniers temps, après qu'on a eu re-
connu que la composition de leur tissu est
loin d'être uniforme.
La matière animale des Éponges est trop
destructible et trop peu connue encore pour
qu'on ait pu s'en servir pour la caractéris-
tique des espèces ; mais il n'en est pas de
même de leur charpente fibreuse et des par-
ticules cristallines qui la solidifient dans la
majorité des cas, et qui sont quelquefois la
seule partie que l'on puisse conserver. C'est
par ces productions cristallines que nous
commencerons.
Si l'on prend un morceau d'Épongé flu-
viatile desséchée et qu'on l'examine à un
grossissement, même peu considérable, on
reconnaît que la charpente elle-même de
EPO
l'Éponge est formée d'une sorte de feutrage
régulier, dont les particules sont de petits
corps fusiformes, un peu courbés, minces,
aigus aux deux bouts : ces corps ont reçu
le nom de spicules. Dans l'éponge fluviatile,
leur nature est évidemment siliceuse, ainsi
que l'analyse chimique le démontre.
Dans certaines Éponges marines , la char-
pente dure est également composée de spi-
cules siliceux; mais la forme et la grandeur
de ces spicules ne sont pas toujours les mêmes
ils varient souvent d'une espèce à une autre.
Fréquemment aussi.dans unemême Éponge,
on trouve des spicules de plusieurs formes ;
les uns sont aciculaires, d'autres en épin-
gles, ou bien en étoiles de diverses appa-
rences et aussi jolis , dans bien des cas, sous
le microscope , que les petits cristaux de la
neige.
On connaît des Éponges où les spicules
sont calcaires, au lieu d'être siliceux.
Dans les Spongilles et dans beaucoup
d'autres espèces, on ne voit, à part la ma-
tière animale et les corps reproducteurs, au-
cune autre partie composante de ces espèces,
mais les Éponges usuelles ne sont pas dans
ce cas. Leur charpente résulte essentielle-
ment de nombreuses fibres anastomosées
entre elles dans tous les sens. L'aspect et la
flexibilité de cette charpente l'ont fait appeler
cartilagineuse, fibreuse, etc. On a même
pensé qu'elle était la seule partie solide du
corps de ces Éponges; mais c'est là une er-
reur que les observations récentes de M. Bo-
werbank ont détruite. Les Éponges cartila-
gineuses, qu'il appelle Kératoses, lui ont
montré de très petits spicules siliceux.
Les Éponges fluviatiles, que nous avons
signalées comme un exemple facile pour
l'étude des spicules , sont également fort
bonnes à prendre si l'on veut étudier les
corps reproducteurs de ces animaux.
A une faible distance de leur surface, ou
à la base par laquelle les croûtes qu'elles
forment sont fixées aux arbres , aux poteaux
ou à d'autres corps , un peu au-dessous de
la surface de l'eau , elles montrent un nom-
bre souvent considérable de petits corps
ronds, jaunâtres et fort semblables à des
graines. Ces corps, après avoir subi un cer-
tain dessèchement, peuvent revenir à la vie,
et, dans tous les cas, ils sont aussi le moyen
par lequel la substance vivante de l'Éponge
EPO
37Î
se conserve pendant l'hiver ou la séche-
resse, pour en sortir dès que les circon-
stances deviennent favorables. Ces corpus-
cules , qu'on a appelés des graines, ont une
enveloppe assez solide, et en un point
une petite tache, par laquelle la matière est
versée au dehors à l'époque du développe-
ment. Nous avons décrit, en 1835 (Comptes-
rendus de l'Académie) , plusieurs particula-
rités de leur structure et de leurs usages. On
en trouve aussi dans certaines espèces d'É-
ponges marines, et plusieurs de ces der-
nières, ainsi que les Éponges fluviatiles, ont
fourni une autre sorte de corps reproduc-
teurs semblables à ceux des Polypes, et qui
ont été, aussi bien que ceux de ces derniers,
décrits par M. Grant, dés l'année 1826. Ils
sont ovoïdes, de couleur blanchâtre, et cou-
verts à leur surface d'une grande quantité
de cils vibratiles auxquels ils doivent la pro-
priété de translation. Muller avait observé
quelques uns de ces corps; mais, par une sin-
gulière erreur, il se trompa sur leur véritable
nature, et, dans son ouvrage sur leslnfusoi-
res, il en a donné la figure et la description
sous un nom particulier. Les gemmes
mobiles des Éponges paraissent surtout des-
tinées à opérer la multiplication, pendant la
belle saison, et les corps graniformes à con-
server l'espèce de ces animaux pendant les
saisons difficiles. Quoique les premiers soient
une des meilleures preuves en faveur de l'a-
nimalité des Spongiaires, on peut aussi les
comparer aux spores mobiles et ciliées que
MM. Unger et Thuret ont observées dans cer-
taines espèces d'Ulves et d'Algues.
Parlons maintenant de la matière animale
des Éponges, et d'abord des véritables indi-
vidus dont se composent les espèces de ce
groupe.
La grosseur des Éponges, l'homogénéité
de leur structure, la simplicité de leurs
actes, tout porte à penser qu'elles sont plu
tôt des agrégations d'individus que des in-
dividus isolés. Leur analogie extérieure
avec la partie commune des Polypiers agré-
gés ( Madrépores , Alcyons , etc. ) est en fa-
veur de cette manière de voir. Mais il faut
avouer que l'individualité y est tellement
confuse, qu'il est difficile de s'en rendre un
compte exact sans la placer dans l'utricule
organique elle-même. Voici en peu de mots
le résumé de ce que l'on a écrit sur 11
374
EPO
nature intime du parenchyme vivant des
Éponges.
C'est encore dans les Éponges fluviatiles
qu'il a été le mieux étudié, à cause de la
facilité avec laquelle on se les procure. Entre
les spicules, il y a de très petits corps sphé-
riques qui ressemblent à des granulations
végétales, et au milieu d'elles des gemmes
oviformes de couleur blanche, et des graines
à des degrés différents de développement.
De plus, la masse entière est enveloppée
d'une gangue mucilagineuse transparente,
à laquelle on a même reconnu quelques
mouvements partiels. Cela se voit très bien,
comme l'avait observé M. Dutrochet, sur de
très petits échantillons de Spongilles, tels
qu'on en trouvefixés, par exemple, aux bran-
ches ou aux feuilles des Ceratophyllum. Les
spicules, le parenchyme vivant et la masse
d'apparence glaireuse sont disposés de telle
manière, que l'eau entre et sort facilement
de la totalité des Éponges, et les ouvertures
des canaux qu'elle traverse sont appelées
Oscules. La facilité avec laquelle la matière
organique des Éponges d'eau douce se pu-
tréfie et son odeur nauséabonde et persis-
tante sont tout-à-fait caractéristiques , et si
le vase dans lequel on les tient n'est pas
grand proportionnellement à la quantité de
Spongillesqu'on y a mises, celles-ci ont bien-
tôt corrompu l'eau, au point de faire mourir
les autres animaux, les Crevettes, par exem-
ple, qu'on y aurait laissées avec elles.
M. Dujardin a observé, dans une espèce
marine d'Épongés sans spicules qu'il nomme
Halisarca, des particules douées d'un mou-
vementcomparable, jusqu'à un certain point,
à celui des Protées et des Amibes, et il a re-
trouvédans \tSpongia panicea, dans laSpon-
gille et dans le Clione celata, des corpuscules
analogues ; dans certains cas, ces corpuscules
sont doués d'un filament flagelliforme; leur
mouvement a été vu par le même obser-
vateur ; M. Van Beneden et moi l'avons
également constaté, en Ï838, dans une es-
pèce d'Halichondria du port de Cette.
Les espèces à charpente fi bro -cartilagi-
neuse sont encore moins complètement con-
nues sous ce rapport. M. Bowerbank in-
dique néanmoins, autour de leurs fibres
anastomotiques, des filets capillaires, qu'il
croit être les organes d'une circulation par-
ticulière. Il a vu dans leur intérieur de nom-
EPO
breux globules d'une très petite dimension,
qu'il regarde comme les globules charriés par
le liquide de ces canaux. Les plus larges
ont 777^7 de pouce en diamètre, et les plus
petits -B\-0-0.
On a, de tout temps, parlé de la contrac-
tilité des masses spongiaires, etde tout temps
on l'a révoquée en doute; Aristote pourrait
servir d'autorité aux deux opinions. « On
prétend, dit-il , que les Éponges ont du sen-
timent; on le conclut de ce que, si elles s'a-
perçoivent qu'on veut les prendre, elles se
retirent en elles-mêmes, et il devient difficile
de les détacher. Elles font la même chose
dans les grandes tempêtes, pour éviter d'être
emportées par le vent et l'agitation des flots.
Il y a cependant des lieux où l'on conteste
aux Éponges la faculté de sentir : à Torone,
par exemple. Ce sont, disent ceux de cette
ville, des Vers et d'autres animaux de ce
genre qui habitent dans l'Éponge. Quand
elle est arrachée, ils deviennent la proie des
petits poissons saxatiles, qui dévorent aussi
ce qui est resté de ses racines. Si l'Éponge
n'est que coupée , elle renaît de ce qui reste
attaché à la terre, et se remplit de nou-
veau. »
On a beaucoup discuté de ce passage, et
généralement on a nié que les Éponges eus-
sent un mouvement de cette nature. MM. Au-
douin et Edwards s'expliquent ainsi à cet
égard, d'après des observations directes :
« Plusieurs naturalistes habiles ontcherché à
constater si les Éponges sont douées ou non
de la faculté de se contracter; mais les ré-
sultats de leurs observations sont contradic-
toires. En étudiant les Éponges proprement
dites, nous n'avons rien aperçu qui puisse
justifier l'opinion de ceux qui regardent ces
masses à peine animées comme étant douées
de contractilité; au contraire, nous avons
reconnu que les observations de M. Gfant
étaient parfaitement exactes. Néanmoins
Marsigli et Ellis ont peut-être réellement vu
les mouvements qu'ils attribuent aux os-
cules des Éponges, mais seulement dans un
genre voisin, celui des Téthies, et non dans
les Éponges elles-mêmes. En effet, dans ce»
corps singuliers, dont le noyau est siliceux,
et dont la structure se rapproche des produc-
tions semi-spongiformes , semi- siliceuses,
dont nous venons de parler (espèces de Géo-
dies ), il existe aussi à la surface des ouver-
EPO
EPO
375
tures servant à l'entrée et à la sortie de l'eau.
Lorsque la Téthie est placée dans un vase
j rempli d'eau de mer et qu'on la laisse pen-
dant longtemps parfaitement tranquille, on
J voit distinctement toutes ces ouvertures qui
sont béantes, et on aperçoit les courants qui
les traversent. Mais si Ton irrite l'animal ou
qu'on le retire de l'eau pendant un instant,
les courants se ralentissent ou s'arrêtent,
et les oscules, en se contractant d'une ma-
nière lente et insensible, finissent par se fer-
mer complètement. »
Les Spongilles ont offert à MM. Dutrochet
et Laurent des mouvements moins marqués
de leurs oscules et des tubes, mais qui sont
incontestables pour les derniers surtout.
Nous devons citer, parmi les naturalistes
actuels , qui soutiennent l'opinion que les
Eponges sont de nature végétale, M. J.-E.Gray
( Zool. Journal ) combattu par M. Th.
Bell {ibid.), M. Dutrochet (Ann. se. nat.
1828), M. Linck et M. J. Hogg [Ann. and
Mag. of nat. hist.). Ce qui précède a fait
voir, en effet, que, sous plusieurs rapports
importants, les Éponges ressemblent aux vé-
gétaux inférieurs, tandis que, sous beaucoup
d'autres, elles appartiennent aux animaux.
Comment représenter dans la classifica-
tion zoologique cette nature si exceptionnelle
des Éponges? C'est ce que les zoologistes
modernes ont fait différemment, suivant les
principes théoriques qui les ont guidés.
Après les découvertes de Trembley et de
quelques autres sur les Polypes, Linnœus
retira les Éponges du règne végétal, dansle-
quel il les plaçait antérieurement, à l'exem-
ple de Belon , Tournefort, Magnol, Vaillant,
et de tous les botanistes des xvie et xvne siè-
cles. C'est qu'en effet certains Polypes, et en
particulier les Alcyons , ressemblent beau-
coup aux Éponges par la nature de leur pa-
renchyme ; et comme ils ont des Polypes évi-
dents , on en supposa aussi aux Éponges.
C'est une opinion que des auteurs modernes
ont également soutenue; mais comme ils
toe virent pas les Polypes des Éponges, ils
.admirent qu'ils existaient à l'état latent, et
M. Raspail le dit expressément dans son Mé-
moire sur les Eponges d'eau douce.
Linnœus et ses contemporains furent donc
ramenés par les observateurs de leur temps
au sentiment d'Aristote, et ils réunirent les
Éponges, comme le firent aussi CuvieretLa-
marckaux Alcyons, aux Isis et aux Gorgones.
Mais, comme nous l'avons déjà dit, ceux-ci
logentdes Polypes, ou plutôt ils sont la partie
commune par laquelle seconfondentles diffé-
rents Polypes de chaque masse, et c'est dans
les capitules eux-mêmes des Polypes que
l'on trouve leur caractère radiaire. Les gen-
res et les espèces sont faciles à reconnaître
d'après ces Polypes, dont l'étude suffit pour
ainsi dire à la zoologie systématique. La dif-
ficulté est bien plus grande au contraire
pour les Éponges , surtout si l'on n'a égard
qu'à leur apparence générale sans entrer
dans l'analyse microscopique de leur struc-
ture ; et comme celle-ci était à peine étudiée
à l'époque dont nous parlons , les Éponges
furent classées d'après leur forme générale,
ou plutôt d'après leur habitus extérieur, car
la forme irrégulière de ces animaux ne se
prête pas à une définition précise. Mais on
ne pensa pas à s'enquérir suffisamment si
chaque Éponge était une agrégation d'in-
dividus à la manière de la plupart des Poly-
piers, ou si au contraire elle composait elle-
même l'individu. Toutefois M. de Blainville
pensa que la forme irrégulière des Spon-
giaires devait les faire séparer desZoophytes
radiaires , et même de tous les autres ani-
maux : aussi les considéra-t-il dans le Pro-
drome de sa classification , publié en 1816,
comme formant avec ses Agastraires d'alors,
c'est-à-dire les Infusoires , un sous-règne
sous le nom d'Hétéromorphes ou Agastro-
zoaires. Nous avons nous-même proposé
de considérer les Spongiaires comme des
agrégations sous forme indifférente ou ir-
régulière d'animaux fort simples , auxquels
la théorie et quelques observations condui-
sent à supposer la forme sphéroïdale, qui est
la plus simple de celles qu'affectent les êtres
organisés. Quoi qu'il en soit, il paraît entiè-
rement démontré aujourd'hui que les Spon-
giaires, bien qu'ils avoisinent les Alcyons,
bien que ceux-ci aient souvent comme eux
leur parenchyme soutenu par des spicules,
forment un groupe particulier d'êtres orga-
nisés, et qu'ils constituent le terme extrême
inférieur de la série des animaux. Mais avant
de les définir, nous avons dû passer en revue
les différentes parties qui entrent dans leur
composition.
Le groupe des Éponges a reçu divers
noms : Spongiaires , ô'pongidées , ô'pongiies,
376
EPO
Hèiéromorphes , Hélérozoaires , Amorphes,
Amorphozoaires, Sphérozoaires, etc.
On s'est aussi beaucoup occupé de sa clas-
sification, et les travaux de MM. Grant, Fle-
ming et Goldfuss ont commencé la réparti-
tion des Éponges en genres ; d'autres natu-
ralistes sont venus après eux qui ont mul-
tiplié ces subdivisions, et dans l'état actuel,
on ne compte guère moins de 30 genres
d'Épongés.
Guettard , que nous avons déjà cité plu-
sieurs fois , avait donné une méthode de
classification que les auteurs qui lui ont suc-
cédé ont souvent négligé de consulter, quoi-
qu'elle soit de 1786. C'est par elle que nous
commencerons. Il admet des Spongiaires de
7 genres :
1. Éponge.— Composé de longs filets entre-
lacés les uns dans les autres sans ordre ni
symétrie, rempli de cavités ou trous ronds ,
ou de toute autre sorte de figures régulières
ou irrégulières.
2. Mané.-— Composé de fibres longitudinales
simples ou ramifiées, séparées les unes des
autres par des filets entrelacés les uns dans
les autres sans ordre ni symétrie; point de
cavités ou de trous, ou bien ceux-ci imper-
ceptibles.
3. Trage.— Composé défibres qui forment
un réseau dont les mailles ont plusieurs cô-
tés, qui sont fermées par une espèce de
membrane ferme.
4. Pinceau. —Composé de fibres longitudi-
nales simples ou ramifiées, et de fibres per-
pendiculaires à l'axe du corps.
5. Aga^r_e. — Composé de fibres longitudi-
nales , sfhples ou ramifiées , séparées les
unes des' autres par une membrane très fine
poreuse ou parsemée de très petits trous
ronds, visibles seulement à la loupe.
6. Tougue. — Composé de fibres longitudi-
nales simples ou ramifiées, séparées les unes
des autres par des filets irrégulièrement ar-
rangés, et qui a une espèce d'incrustation
sur sa surface.
7. Linze. — Composé de fibres longitudi-
nales qui se ramifient , et forment par leurs
ramifications des mailles ; qui est membra-
neux et parsemé de petits trous , visibles
seulement à la loupe.
Lamarck a séparé des Éponges , sous le
nom de Spongilla , le Spongia friabilis des
auteurs, qui est l'Éponge d'eau douce j mais
EPO
trompé par de fausses indications , il l'a
rapprochée à tort des Cristatelles et des Al-
cyonelles , en la plaçant par conséquent bien
loin des Éponges (1). Lamoûroux a depuis
lors changé ce nom de Spongilles en celui
d'Ephydatie. Lamarck cite parmi les Éponges
un bon nombre de celles qu'avaient fait con-
naître avant lui Turgot , Esper et quelques
autres ; et par l'addition de celles qu'avaient
nouvellement rapportées des mers australes
Péron et M. Lesueur, il en porte le nombre
à 138 espèces , sans comprendre les Téthies
et les Géodies.
A l'époque où M. de Blaînville a fait pa-
raître son Manuel d'aclinologie , la série
des genres de Spongiaires était plus considé-
rable. Voici ceux qu'il admet :
lo Alcyoncelle, donné comme le même
que celui que MM. Quoy et Gaimard ont ap-
pelé ainsi d'après une singulière production
pochée aux îles Moluques, mais cependant
très différent, d'après la figure et la caracté-
ristique que M. de Blaînville en établit lui-
même. C'est ce que nous avons eu l'occasion
de faire remarquer ailleurs. La véritable
Alcyoncelle (A. speciosum Quoy etGaim.,
Astrolabe, pi. 26, fig. 3 ) est très voisine du
JVeossia corbicula de M. Valenciennes, péché
à l'île Bourbon par 80 brasses , et rapporté
au Muséum par Leschenault. C'est sans
doute le même corps que YEuplectella de
M. Owen.
2° Spongia, pour les nombreuses espèces
fibreuses, et plus particulièrement pour les
Éponges usuelles. Nous avons vu plus haut,
d'après M. Bowerbank, qu'on leur refusait à
tortdesspicules siliceux. Schweigger a donné
à ce g. le nom d'Achilleum.
3o Calcispongia , ou les Spongiaires à
spicules calcaires. Ce sont les Grantia de
M. Fleming, et les Luchelia, etc. , de M. Grant.
4<> Halisposngia; Spongiaires friables sans
réseau coméo-fibreux, et différant surtout
des Calcispongia , parce que leurs spicules
sont siliceux. Comme les trois genres ci-
dessus, ils sont marins : ce sont les Aliclwn-
dria ou Halickondria de M. Fleming , et les
Halina de M. Grant.
(i) En 1801, il avait admis l'opinion que la Spongille était
le Polypier des Cristatelles. Voici comment il s'exprimait à
cet égard : « Le Spongia Jluviatilis Linn. est le Polypier ou les
débris permanents de la Cristate'le , selon l'observation de
Lichtenstein , dont le professeur Vabl m'a fait part. • C'est
une erreur complète
EPO
EPO
377
5o Spongilla, qui ne diffèrent guère des
Halispongia que parce qu'ils sont fluviatiles.
Nous avons dit qu'on les avait nommés Ephy-
datia.Ce sont aussi les Tupha deM.Oken, et
les Badiaga de Buxbaum.
6° Geodia. Genre proposé par Lamarck ,
et dont le trait essentiel est d'être enveloppé
d'une croûte calcaire , et de présenter des
oscules réunis en grand nombre sur un point
de la surface.
7o COELOPTYCHIUM, GoldfuSS.
8° Siphonia, Parkinson , pour plusieurs
espèces, dont une seule vivante.
9° Myrmecium , Goldf. , pour une espèce
fossile.
10° Scyphia , Oken , pour un plus grand
nombre d'espèces, les unes vivantes, les
autres fossiles.
11° Eudea, Lamouroux, pour une espèce
fossile du calcaire jurassique de Caen.
12° Hallirhoa , Lam., pour un fossile
du même lieu.
13° Hippalimus , Lam., pour un autre
corps fossile du même lieu.
14° Cnemidium, Goldf., pour des espèces
fossiles.
15° Lymnorea, Lam., pour un fossile de
Caen.
16o Ghenendopora, Lam.
17° Tragos, Schw., pour des fossiles.
18° Manon , id., id.
19° Ierea, Lam., pour un fossile de l'ar-
gile de Caen.
20° Tethium, Lam., pour les Spongiaires
connus vulgairement sous les noms d'O-
range de mer, Pomme de mer, etc.
Outre ces 20 genres, auxquels il faut join-
dre celui des Clione {Viea , etc. ) , établi à
peu près en même temps qu'eux par M. Grant,
les zoologistes qui ont écrit plus récemment
sur les Spongiaires en ont proposé quelques
autres. L'un des plus remarquables est ce-
lui des Iphiiion , dont M. Valenciennes va
publier une description détaillée. Le corps
sur lequel il repose provient de la mer des
Antilles ; c'est une sorte de grand vase, de
couleur blanchâtre, dont la charpente est
entièrement siliceuse. Celui que M. Gray
nomme Halinema n'est pas moins curieux ,
ainsi que nous le verrons dans un article
spécial ; mais sa nature spongiaire est moins
certaine : il vient des mers du Japon.
Les côtes d'Europe ont fourni quelques j
Spongiaires voisins des Géodies, et entre
autres le genre Pachymatisma de M. Bower-
bank. Les Dusedeia du même, ou Dysidea ,
sontplusvoisinsdesHaléponges;et les Hali-
sarca de M. Dujardin sont indiquées comme
tout-à-fait dépourvues de spicules. Le genre
Fisndaria , Bow., repose sur le Sp.fisiularis
de Lamarck.
Les paléontologistes ont aussi ajouté quel-
ques g. à ceux que Lamouroux et M. Gold-
fuss avaient établis d'après des Spongiaires
fossiles. Tels sont ceux des Chaoniies, Ven-
iriculiies , etc., proposés par des auteurs
anglais ; Turonia , par M. Michelin , etc.
A une époque antérieure à celle des tra-
vaux de MM. Grant et Fleming sur les Épon-
ges, en 1812, M. Savigny avait fait graver
pour l'ouvrage d'Egypte trois magnitiques
planches d'Épongés , dont les détails sont
exécutés avec toute la finesse qui a rendu
son Atlas célèbre. Quoique le texte explicatif
n'ait pas paru, on voit par la légende placée
au bas de ces planches que l'auteur admet-
tait trois catégories d'Épongés: les Éponges
charnues, celles àpiquants et celles à réseau.
Les premières nous paraissent moins cer-
taines ; mais il est évident que les secondes
sont celles à spicules ou les Halichondria ,
et les troisièmes des Éponges hératoses.
J. Hogg a publié, il y a quelques années,
une nouvelle classification des Spongiaires,
dont voici le tableau :
1. Éponges subcornées , à fibres cornées
et sans spicules : Sp. pulchella.
2. Ep. subcoméo-siliceuses, à fibres com-
posées d'une substance cornée, et de nom-
breux spicules siliceux.
3. Ep. subcartiiaginéo-calcaires, à fibres
cartilagineuses , avec des spicules calcaires
ou consistant en carbonate de chaux : Sp.
compressa, botryoides , etc.
4. Ep. subcartilaginéo-siliceuses, à fibres
composées d'une substance cartilagineuse ,
avec des spicules siliceux : Sp. tomentosa ,
palmata, fluviatilis.
5. Ep. subéro-siliceuses, à fibres de sub-
stance subéreuse, avec de longs spicules sili-
ceux : Sp. verrucosa et pilosa [Ann. and Mag.
ofnat. hist., VIII, 5).
Les Éponges de ces diverses divisions , à
part les Spongilles ou Éphydalies , sont tou-
tes marines , et le nombre de leurs espèces
paraît très considérable. On en trouve dans
48
378
ÉPO
toutes les mers; toutefois elles paraissent
plus abondantes dans celles des régions
chaudes. La Méditerranée en est fort riche ,
et c'est elle qui fournit les Éponges usuelles
les plus estimées , ce qui pourrait nous dis-
penser d'ajouter que la plupart des espèces
de Spongiaires ne sont pas susceptibles d'être
employées. Il en est pourtant dans le genre
des véritables Éponges (Achillea, Halispon-
gia , etc. ) que l'on pourra utiliser dans di-
verses circonstances , quoiqu'on ne les re-
cueille pas encore. Quelques unes, par exem-
ple , sont d'un tissu bien plus serré que les
Éponges ordinaires, et elles s'imbibent aussi
facilement ; d'autres sont au contraire à mail-
les plus lâches et à fibres plus dures ; il sem-
ble qu'elles pourraient servir au polissage de
certains objets. Celles à spicules siliceux
permettraient aussi quelques applications ;
mais on n'emploie réellement les Épon-
ges qu'à cause de leur propriété d'imbibi-
tion , et c'est surtout de la Méditerranée
qu'on les tire , sur les côtes de Syrie ou de
l'Archipel , et sur quelques autres points.
En voici les principales sortes , d'après le
Dictionnaire du commerce de Guillaumin :
lo Éponge fine douce de Syrie ; elle sert à la
toilette : c'est le Spongia usiialissima de La-
marck; 2o1'Éponge fine douce de l'Archipel,
qui n'est probablement qu'une variété de la
précédente : elle sert à la toilette ; on l'em-
ploie aussi dans les manufactures de porce-
laine , dans la corroierie et la lithographie;
3° I'Éponge fine dure, dite grecque, employée
aux usages domestiques et à quelques fabri-
cations ; 4° I'Éponge rlonde de Syrie, dite de
Venise , très estimée à cause de sa légèreté;
de la régularité de ses formes, et de la soli-
dité de sa texture : elle sert aux usages do-
mestiques ; 5° I'Éponge blonde de l'Archipel
dite de Venise ; elle sert aux mêmes usages,
que la précédente; 6<> I'Éponge géline , qui
Vient des côtes de Barbarie; 7° I'Éponge
brune de Barbarie, dite de Marseille (Spon-
gia communis des naturalistes) : elle est très
estimée pour les lessivages à l'eau seconde,
pour le nettoyage des appartements et pour
l'écurie ; on la pêche du côté de Tunis, etc.,
8° I'Éponge de Salonique.
La mer Bouge a des Éponges d'une belle
qualité, fort rapprochées du Sp. usiialissima.
Celles des mers d'Amérique aux Antilles (Sp.
conica, crateriformis, singularis, ctavarioides,
EPO
microsolena, etc.) pourraient être exploitées
et doivent exister aussi à la Martinique, d'où
nous avons reçu par M. le Dr Guyon une
Eponge à tissu fort serré , et percée de deux
sortes de canaux : les uns grands, plus rares ,
les autres petits ; tous très nombreux. Quel-
ques Éponges du commerce viennent de la
côte de Bahama; elles sont inférieures à cel-
les de laMéditerranée.Les mers australes ont
aussi desÉponges susceptibles de quelqueuti-
lité, et entre autres le S. crassilobata Lamk.
Sur toute la côte de Syrie , de Beyrout à
Alexandrette , la pêche des Éponges est ex-
ploitée concurremment par les Syriens et
par les Grecs. Elles abondent surtout aux
points delà côte où le fond est le plus rocail-
leux.La pêche commence en mai et en juin ;
elle finit pour les Grecs en août ; pour les Sy-
riens, en septembre seulement. Les premiers
arrivent sur des embarcations dites sacolèves,
qui portent quinze ou vingt hommes , et ils
louent aux Syriens des barques de pêche
sur lesquelles ils se dispersent le long de la
côte. Ils pèchent de deux manières : les Hy-
driotes et les Moréotes se servent du trident ;
tous les autres plongent.
On dépouille d'abord par les lavages les
Éponges des impuretés et de la matière ani-
male qu'elles renferment; puis en les baignant
dans de l'eau acidée, on leur enlève les sels
calcaires qui contribuent à leur encroûte-
ment, ainsi que des débris de Polypiers, etc.
On trouve sur nos côtes de la Méditerra-
née, de l'Océan et de la Manche, un nombre
assez considérable d'espèces d'Épongés, mais
leur étude n'a pas encore été faite avec as-
sez de suite pour que nous puissions en faire
la liste. On sait cependant qu'elles se rap-
portent à presque tous les genres établis
dans ce groupe : aucune d'elles n'est suscep-
tible d'emploi. Les zoologistes anglais ont
étudié les leurs avec plus de précision : aussi
reproduirons-nous la liste qu'en donne
M. Johnston dans son History of British
Sponges :
Tethea cranium ; T. lyncurium ; Geodia
zellandica; Pachymalisma Jonhstonia ; Hali-
chondria palmaia , oculata, cervicornis, his-
pida, ramosa, Montagui, Columbœ, plumosa,
fruticosa, infundibuliformis, ventilabrum, si-
mulons, cinerea, fucorum, panicea , œgagro-
pila, saburrata, areolala, incrustons, seriata,
celata, sanguinea, aurea, aculeata, conus, ri-
ÉPO
gida, perlevis, coulita, virguliosa, hirsula, su-
berea , tnamillaris , ficus , carnosa , serosa ;
Spongia pulchelia , limbala, lœvigata ; Gran-
lia compressa , lacunosa , ciliata, botryoides ,
pulverulenta , fistulosa , nivea , coriacea ; Du-
seideia fragilis ; Halisarca Dujardinii.
Nous parlerons ailleurs des Téthies de nos
côtes , et des espèces de quelques autres g.
de Spongiaires qu'on y trouve avec elles j
ajoutons qu'il a déjà été question d'une es-
pèce d' ' Halichondria {H. celata) à notre ar-
ticle CLIONE.
Nous avons dit que le g. Spongille était
propre aux eaux douces ; on doute encore
s'il a une seule ou plusieurs espèces, mais
on a constaté sa présence dans presque tou-
tes les parties de l'Europe ; en France il est
commun dans beaucoup d'endroits. Les au-
tres parties du monde ont sans doute aussi
des Éponges fluviatiles, mais elles n'ont
pas été indiquées. Nous savons cependant
qu'il en existe dans le Haut-Nil une espèce
assez semblable au Spongia fluvialilis ou
friabilis d'Europe, également pourvue de
graines jaunâtres, mais dont les spicules ,
de nature siliceuse , sont un peu plus gros
et obtus à leurs deux extrémités. Nous
parlerons des Spongilles dans un article à
part ( voyez ce mot ) , en nous bornant à
rappeler dès à présent qu'elles ont été fort
bien étudiées par deux naturalistes, aux tra-
vaux desquels on pourra recourir provisoi-
rement. Nous voulons parler de Reneaume
analysé par Guettard, et de M. Grant (Edim-
burg philos. Journ., t. XIV, p. 270, 1826 ).
Le mémoire de M. Grant est surtout très in-
téressant ; il renferme la très grande majo-
rité des faits qu'on a publiés dans ces der-
niers temps comme nouveaux sur le déve-
loppement de ces productions.
Un point important dont il nous reste à
parler est celui de la répartition géologique
des Eponges. On a reconnu depuis assez
longtemps des Éponges pétrifiées, et l'un des
mémoires de Guettard a pour objet la figure
d'un grand nombre d'entre elles , recueil-
lies dans les falunières de la Tourraine.
M. Goldfuss a fait également la description
d'un nombre assez considérable d'espèces
de ces animaux, et l'on en reconnaît, ainsi
qtie nous l'avons vu, de plusieurs genres. Il
est certain que les restes silicifiés des Éponges
sont entrés pour une fraction considérable
EPO
379
dans la formation de plusieurs terrains des
époques secondaire et tertiaire, et quelques
uns de nos départements en fournissent de
nombreux exemples. M. Michelin donne en ce
moment la description de ces Éponges fos-
siles dans son Iconographie zoophytologique,
et il en décrit également des terrains de
transition. Mais la grande variété,des formes
qu'affectent les Éponges, et l'irrégularité
presque complète de ces formes , conduiront
certainement à l'admission d'un nombre
d'espèces plus considérable qu'il n'y en a
réellement, si Ton n'étudie minutieusement
les caractères du squelette, soit cartilagineux,
soit spiculeux de ces productions. La na-
ture siliceuse , adventive ou réelle de cette
partie importante des Éponges en rend l'exa-
men facile, quoique dans la majorité des cas
on l'ait jusqu'à présent négligée. M. Dujar-
dina publié depuis longtemps un exemple
remarquable de la grande abondance de spi-
cules siliceux d'Épongés que renferment cer-
tains terrains. Voici comment il s'exprime
à cet égard dans sa note sur les poudingues
siliceux qui surmontent la craie grossière en
Touraine {Ann. se. nat., XV, 100, 1829).
« Cette roche se montre tout-à-fait dégagée
sur le coteau au nord delà Loire, depuis
Monnoge, où elle surmonte la craie mica-
cée, jusqu'à Vallières, et surtout près de
Saint-Cyr , dans une coupure du coteau
qui est à l'opposé de la ville de Tours ; c'est
cette variété que je veux plus particulière-
ment signaler. Sur une épaisseur de 6 à 7
mètres, le coteau est formé d'une terre blan-
che, friable, remplie de Zoophytes siliceux
en fragments , qui ont conservé à peu prés
leur position relative, et dont les surfaces
sont assez nettes et bien conservées; j'y ai
distingué cinq espèces non décrites de Spon-
giaires en lames minces, couvertes d'oscules
sur une ou sur leurs deux faces ; elle con-
tient des Peignes et desTérébratules conver-
ties également en silex. La terre blanche qui
contient ces Zoophytes est toute pénétrée de
spicules siliceux de 2 à 4 millimètres , qui
lient la masse, et l'empêchent d'être friable
comme elle le serait sans cela; cette terre
blanche se casse difficilement comme une
pâte grossière de carton, et, quand on la ma-
nie sans précaution , les spicules pénètrent
dans les mains comme les poils de certaines
Chenilles. Ces spicules paraissent avoir de
380
EPO
ÊPU
grands rapports avec ceux qui appartiennent
aux Zoophytes décrits et figurés par le doct.
Grant ; quand on cherche avec attention ,
on en trouve qui sont terminés par 3 ou 6
petits rayons symétriques. J'ai trouvé des
Hallirhoës peu compactes, dontle tissu lâche
paraissait formé de spicules ; un autre poly-
pier compacte à l'extérieur m'a présenté en le
cassant des spicules nombreux au milieu
d'une poussière blanche; enfin , celles de ces
Hallirhoës qui sont devenues plus compactes
ont encore leur surface hérissée et suscep-
tible d'adhérer aux fils de coton et de chan-
vre dont on les enveloppe, comme si les spi-
cules présentaient leurs pointes à l'exté-
rieur. »
M. le doct. Guyon a indiqué, dans un dépôt
tertiaire des environs d'Oran, sous la dénomi-
nation fautive de Craie, des corps aciculaires
assez nombreux.
Il nous avait paru depuis longtemps que
ces corps ne pouvaient être que des spicules
d'Epongés, et c'est ce dont nous nous sommes
dernièrement assuré par l'examen microsco-
pique de la prétendue craie dont il s'agit.Pul-
TPéfisée et soumise au microscope, de faibles
parcelles de cette formation, même prises
au hasard, présentent de petits corps spicu-
laires fort semblables à ceux des Spongilles,
mais un peu plus longs ; ce sont évidem-
ment des Haléponges. Leur nature est sili-
ceuse, quoique celle de la roche qui les ren-
ferme soit calcaire; divers autres corps orga-
nisés microscopiques y sont mêlés avec eux.
Il serait facile de multiplier ces exemples.
Les Agates mousseuses d'Oberstein, en Al-
lemagne, celles de Sicile, et quelques Jaspes
de l'Inde doivent à la présence d'Épongés la
particularité qui leur a valu leur nom.
M. Bowerbankadonnéily a quelques années
une démonstration évidente de ce fait (Ann,
and. Mag. ofnat., hist.t t. X). II y a reconnu
des gemmes d'Épongés, des fibres résultant
de la matière cornée transformée en silex et
des spicules. C'est même par cette observa-
tion intéressante qu'il a été conduit à suppo-
ser.etbientôt après à démontrer que les Épon-
ges usuelles qu'on supposait dépourvues de
spicules en avaient néanmoins. Pour être
étudiées sous ce rapport, les Agates mous-
seuses doivent être usées en lames minces et
soumises à un assez fort grossissement.
Les silex de plusieurs localités renferment
aussi d'après M. Bowerbank des débris d'E-
ponges [Trans. gèol. Soc, 2e série, tom. IV,
p. 181). (P. G.)
ÉPONIDE. moll. — Voy. pulvinule et
ROTALIE.
*EPOPHTHALMIA (lirf, sur ; oyOoàpos ,
œil), ins. — M. Burmeister indique sous ce
nom (Handb. der. Ent., II, 144) un g. de
Névroptères de la famille des Libelluliens.
Ce genre n'est pas adopté par M. Bambur
( JVévropt., 144 ; Suites à Buffon) , qui place
les espèces qui le constituent dans le genre
Corduliade Leach. Le type est T Epophihalmia
viltata Burm., qui se trouve à Madras.
(E.D.)
EPOPS. ois. — Nom spécifique de le
Huppe commune , Upupa epops L.
ÉPOPSIDES. ois. — Vieillot a-établi sous
ce nom une famille comprenant les g. Polo-
chion, Fournier, Huppe et Promérops. Cette
dénomination a été adoptée par d'autres or-
nithologistes. (G.)
*EPOPTERUS (mcotctjîp, argus), ins.—
Genre de Coléoptères subtétramères, trimè-
res deLatreille, famille des Fungicoles, créé
par nous, et adopté par M. Dejean qui, dans
son Catalogue, y rapporte les 2 espèces sui-
vantes : Eumorphus ocellatus 01. ( pictus
Endomychus Pert. ), et undulatus Dej. La
lie se trouve à Cayenne et au Brésil, et la 2e à
Buénos-Ayres. Notre collection renferme une
3e espèce venant de Surinam ; nous l'avons
nommée E. pavonius. Les Epopterus ont le
corps un peu aplati, pubescent, ovalaire, al-
longé ; ils sont d'un brun noirâtre. Leurs
élytres portent des bandes flexueuses jaunes,
quelquefois ocellées; la massue de l'antenne
est composée de 3 articles, dont le dernier
est grand et lenticulaire. (C.)
EPSOJVITE. min. — Syn. de Sulfate de
magnésie.
EPTATRÈME , Dum. poiss. — Syn. de
Myxine.
*EPUILEA. ins. — Genre de Coléoptères
pentaméres , famille des Clavicornes , tribu
des Nitidulaires, établi par M. Erichson, dans
sa monographie de cette tribu, publiée dans
le 4e vol. du Mag. enlom. de Germar, p. 26T,
année 1 843. Ce g. fait partie de la sous-tribu
des Nitidulaires, et comprend 30 espèces de
divers pays, quel'auteur divise en deux grou-
pes, savoir : celles dont les pattes postérieu-
res sont rapprochées et celles qui les ontécar-
EQU
tées. Nous citerons, dans le premier groupe,
VEpurœa 10-guitaia {J\'iUdula id. Fabr.) , et
dans le second, VEpurœa limbaia ( JVitidula
id. Fab.) ; ces deux espèces se trouvent en
Suède, en Allemagne et en Suisse. (D.)
ÉPURGE (grande et petite), bot. ph. —
Nom vulgaire de deux espèces du genre Eu-
phorbe.
*EPYRIS. ins. — Genre d'Hyménoptères
térébrans, de la famille des Oxyuriens, créé
par M. Westwood, et adopté par M. Walker
et par la plupart des entomologistes. Les
Epyris sont voisins des Beihylus, et n'en dif-
fèrent guère que par leur tête plus petite,
leurs antennes qui ont un article de plus, et
leur thorax plus allongé. La seule espèce de
ce g. est YEpyris niger West, [in Phil. Mag.y
an. 1832, p, 129), qui se trouve, mais très
rarement, aux environs de Paris. (E. D.)
*EPYTUS, Dej. ins.— Synonyme d'Oo-
cyanus, Hope. (D.)
EQUERRE. moll. — Nom vulgaire que
l'on donne à une espèce de Perne , Perna
isognomum. Foy. perne. (Desh.)
EQUES. poiss. — Nom scientifique du g.
Chevalier. Voy. ce mot.
"ÉQUILATÉRALES A COURTES ÉPI-
NES. jEquilaierales brevUpince. arach. —
Ce nom est employé par M. Walckenaër (/ras.
apt., t. II, p. 172), pour désigner une race
d'Aranéides dans son g. Pleciana, et dont les
espèces qui la composent ont un abdomen à
trois côtés égaux, à épines postérieures peu
allongées , et ne surpassant pas la longueur
du corps. Les Pleciana spinosa,pungens, De-
geerii et mililaris, font partie de cette race.
(H. L.)
* EQUÏLATERALES A LONGUES ÉPI-
NES. Mquilaierales longispinœ. arach. —
M. Walckenaè'r, dans le tome 2e de son Hist.
nat. des Ins. api., emploie ce mot pour dési-
gner dans son g. Pleciana une race dont les
espèces qui la composent ont l'abdomen
triangulaire avec les trois côtés à peu près
égaux, et les épines postérieures du dos très
allongées et surpassant de beaucoup la lon-
gueur du corps. Les Pleciana désignées sous
les noms de curvicauda , furcala , arcuata ,
cyanospina et armala appartiennent à cette
tàce- (H. L.)
EQUILLE. poiss. — Nom vulgaire d'une
esp. du g. Ammodyles, L., A. lancea Cuv.
EQUISELIS. poiss.— Syn. de Coryphéne.
EQU 381
ËQUISÊTACÉES. Equisetaceœ. bot. CR.—
Cette famille, que Jussieu a rangée parmi les
Acotylédones, et De Candolle parmi les Mo-
nocotylédones cryptogames, n'occupe encore
dans la méthode naturelle qu'une place in-
certaine. Quelques botanistes l'ont rappro-
chée des Casuarina dont elle a le faciès, d'au-
tres des Cycadéacées et des Conifères, avec
lesquelles elle présente certaines affinités
par son mode d'inflorescence , et sa fructifi-
cation terminale et en cône; mais aujour-
d'hui on s'accorde à la mettre après les
Mousses et avant les Fougères.
Les végétaux de cette famille croissent
dans les terrains marécageux; ils ont un
rhizome souterrain et rampant. Les tiges en
sont cylindriques , sillonnées , rigides , arti-
culées, simples ou divisées en rameaux ver-
ticillés composés d'articles allongés, clos,
munis, à leur point de jonction, d'une gaine
membraneuse, dentée, qui paraît être le ru-
diment des feuilles. Les rameaux , toujours
verticillés , prennent naissance à la base des
gaines, et présentent la même structure que
la tige, mais sont solides au centre. La fruc-
tification est terminale; les réceptacles sont
nombreux, squamiformes, stipités , sub-
polygones , verticillés , et ont la forme d'un
cône. Les sporanges , au nombre de 6 ou 7,
sont membraneux, adnés au réceptacle par
leur page inférieure, uniloculaires.etcontien-
nent plusieurs spores, à déhiscence introrse
et longitudinale ; les spores sont libres et por-
tent à leur base deux élatères filiformes élas-
tiques, se terminant de chaque côté par des
apex ou anthères spathulés et granuleux.
Les Équisétacées , qui atteignaient à une
taille gigantesque aux époques antédilu-
viennes, sont aujourd'hui réduites à de fort
petites dimensions ; elles sont très communes
dans les pays tempérés, très petites dans les
climats froids, et rares sous les tropiques;
les plus grandes sont propres à presque tout
l'hémisphère austral.
Endlicher n'a donné dans son Gênera
qu'un seul genre à cette famille, YEquise-
tum, L. ( Prêle), et il regardait comme une
simple section YOncylogonaium de Konig.,
qu'il a depuis érigé en g. dans son Synopsis.
Il y rapporte encore les genres fossiles Ca-
lamités, Tuck., et Calamilea, Cotta.
EQUISETUM. bot. cr. — Nom scienti-
fique du g. Prèle.
382
EQU
* ÊQUITANT. Equitans. bot. — Nom
sous lequel M. de Mirbel a désigné une dispo-
sition des cotylédons, des feuilles et des pé-
tales dans laquelle ces organes étant plies
dans le sens de leur largeur , en reçoivent
dans leur pli un autre plié de même.
On appelle encore jeuilles équiiatives les
feuilles équitantes.
EQUITES, ins. — Nom scientifique de la
division des Chevaliers , établie par Linné
dans son g. Papilio.
•ÉQUIVALVE. moll.— On donne ce nom
à une coquille bivalve dont les deux valves
sont parfaitement égales et semblables. Voy.
MOLLUSQUES. (DESH.)
*ÉQUIVALVES. Equivaivia, Latr. moll.—
Presque toutes les coquilles des Brachio-
podes sont inéquivalves ; le genre Lingule
lui seul se soustrait à cette règle générale ,
et c'est pour lui que Latreille, dans ses Fa-
milles naturelles du règne animal , a proposé
une famille sous le nom à.' Equivaivia. Cette
division méritera d'être conservée , lorsque
la classification sera fondée d'après ce ca-
ractère de l'égalité ou de l'inégalité des valves.
f^Oy. BRACHIOPODES et MOLLUSQUES. (DESH.)
ÉQUORÉE. JEquorea {œquor, la mer).
acal. — Genre d'Acalèphes de la famille des
Médusaires, créé par MM. Péron et Lesueur
[Ann. du Mus., t. XIV, 1809), et adopté
par Lamarck, Cuvier et M. de Blainville ,
qui y ont réuni plusieurs g. voisins. Les
Équorées sont caractérisées par leur om-
belle, garnie à son pourtour d'un grand
nombre de cirrhes allongés , par les ca-
naux de l'estomac nombreux et linéaires,
excavé en dessous avec un orifice buccal
simple ou bordé d'un repli membraneux en-
tier.
Les Équorées , qui sont connues vulgaire-
ment sous le nom d'Orties de mer, varient
beaucoup dans leur grandeur , ainsi que
dans leur habitation , car on les rencontre
dans toutes les mers. On en connaît plus de
vingt espèces. M. Milne-Edwards a fait con-
naître dernièrement (Ann. se. nat., 2« série,
t. XVI, p. 195, pi. 1 ; Icon. Règ. anim., p. 42,
141e liv.), et d'une manière complète, l'orga-
nisation extérieure et intérieure d'une espèce
de ce genre , qu'il a nommée Mquoreavio-
lacea, et qu'il a observée sur les bords de la
Méditerranée, à Cette en Provence. Nous re-
grettons de ne pouvoir donner ici une ana-
ERA
lyse du beau travail de M. Milne-Edwards .
et nous nous bornons à dire que le savant
professeur a démontré que les Équorées, loin
d'être privées d'organes reproducteurs dis
tincts , ainsi que le prétendait Eschscholtz,
ont presque toutes la face inférieure cou-
verte par l'appareil de la génération. Cet ap-
pareil consiste en une multitude de "lamelles
saillantes qui flottent à l'extérieur, et qui lo-
gent tantôt des ovaires, tantôt des testicuïes
reconnaissables aux Zoospermes dont ils sont
gorgés.
Parmi les espèces du g. Équorée nous ci-
terons : YJEquorea Forskalea Pér. , de la
Méditerranée et de l'Océan ; YJEquorea glo-
bosa Eschs., de la mer du Sud, entre les tro-
piques ; et YJEquorea octo-costala Less., delà
mer de Norwége. (E. D.)
* ÉQUORIDÉES. JEquoridœ. acal. —
Eschscholtz {System, der Acaleph., 1829) et
M. Lesson (Zooph. Acal., p. 304 ; Suites à
Buffon, 1843) indiquent sous ce nom une
tribu de la famille des Médusaires qui com-
prend des Méduses déprimées , disciformes
ou rarement creusées en cloche, ayant leur
bouche arrondie, large, garnie d'une lèvre
ou rebord simple ou dentelé. Deux genres
(JEquorea et Polyxenia) entrent dans cette
tribu. (E. D.)
EQUULA. poiss. — Genre de la famille
des Scombéroides , établi par Cuvier aux
dépens du grand genre Zeus, pour de petits
Poissons de la mer des Indes à une seule
dorsale, mais à plusieurs aiguillons, dont
les antérieurs sont quelquefois très élevés;
leur corps est comprimé, les bords de leur
dos et de leur ventre dentelés le long des
nageoires , et le museau très protractile.
C'estenledéployant subitement qu'ils saisis-
sent les petits Poissons ou les Insectes dont
ils font leur nourriture. Le type de ce g., qui
se compose de 10 espèces, est YE. ensifera
Cuv. (Scomber equula Forsk.)
EQUUS. mam. — Nom scientifique du g.
Cheval.
ÉRABLE. Acer. bot. ph. —Genre type
de la petite famille des Acéracécs, formé par
Linné (Gen., 1155, excl. sp.), révisé et mieux
circonscrit par d'autres auteurs, renfermant
une cinquantaine d'espèces environ , dont
un cinquième au moins est peu connu, mal
déterminé , ou ne se compose que de varié-
tés. Ce sont en général de grands arbres
ERA
ERA
383
croissant dans les parties tempérées du globe
en Europe (6 espèces ), en Asie, et surtout
dans l'Amérique septentrionale, où souvent
ils composent d'immenses forêts tout entiè-
res. Chez nous , les parcs et les grands jar-
dins doivent à plusieurs espèces d'Érables
une partie de leur beauté. L'Acer pseudo-
platanus et Y Acer platanoides, vulgairement
le Sycomore , sont avantageusement plantés
pour former des avenues, des promenades
publiques. En Amérique, Y A. saccharinum
forme à lui seul des bois entiers , et les ha-
bitants en tirent par incision un excellent
sucre. Cette précieuse particularité paraît
également appartenir à un assez grand nom-
bre d'autres espèces du genre, qui sécrètent
un suc limpide abondant et quelquefois lai-
teux j mais on manque de données certaines
à cet égard. En général , le bois des Érables
est léger, mais solide , et souvent agréable-
ment coloré : aussi les tourneurs , les ébé-
nistes, les menuisiers et les charpentiers en
tirent-ils souvent un bon parti. Ces arbres
se plaisent assez bien partout; toutefois, on
doit éviter d'en planter dans les terrains bas
et humides , où leur végétation est souvent
souffreteuse et décolorée. Les A. campesiris ,
monspessulanum, pseudoplalanus, plalanoides,
opalifolium, etc., croissent naturellement en
France. L'une des plus belles espèces est
VA, pensylvanicum ( ou siriaium ), dont l'é-
corce verte est couverte de stries blanches ;
il nous vient d'Amérique.
Les feuilles des Érables sont opposées,
simples, palmatinervées, lobées, dépourvues
de stipules ; leurs fleurs disposées en racè-
mesouen corymbes axillaireset terminaux.
Voy. acérinées. (C. L.)
ERACLISSA. bot. ph. — Genre de la fa-
mille des Euphorbiacées-Phyllanlhées , éta-
bli par Forskal , et regardé par Endlicher
comme un synonyme sectionnaire du g. An-
drachne.
*ERANA. ois. — Genre établi par G.-R.
Gray aux dépens du g. Alouette , et dont
YAlauda crassirosiris est le type. (G.)
ERANGELIA, Reneaulm. bot. ph. — Sy-
nonyme de Galanthus, L.
ERA[\THEMUM (nom grec d'une plante
aujourd'hui indéterminée), bot. ph.— Genre
de la famille des Acanthacées, fondé d'abord
par Linné, qui y renferma des espèces dis-
parates et appartenant à d'autres genres, re-
constitué sur des bases plus normales par
R. Brown (Prodr., 476), et contenant plus
de 40 espèces. Ce sont des herbes ou des ar-
brisseaux répandus dans toutes les parties
tropicales et subtropicales du globe. On en
cultive une douzaine environ en Europe.
Leurs feuilles sont opposées; leurs fleurs
sont disposées en épis denses ou lâchement
bractées, ou solitaires, axillaires, et munies
de deux bractéoles. Endlicher ( Gen. PL ,
4087 ) en répartit les espèces en trois sous-
genres , basés sur le mode d'inflorescence :
a. Eueranthemum ; b. Planeranthemum ;
C. Hesperanlhemum. (C. L.)
ERANTHIS (fap, printemps ; ivQyj, fleur).
bot. ph. — Les frimas n'ont pas encore
disparu , que des tapis de verdure et d'or
s'étalent de toutes parts dans nos montagnes
centrales d'Europe, et viennent réjouir l'œil
des voyageurs , si longtemps attristé par le
spectacle continuel des glaces et des neiges.
Ce luxe, cette splendeur, sont dus à une toute
petite plante , haute de 4 à 5 centimètres ,
YE. hyemalis Salisb. (Helleborus hyemalis
L. ), type d'un genre formé par Salisbury ,
et qui appartient à la famille des Renoncu-
lacées, tribu des Helléborées. On en connaît
une seconde espèce , aussi précoce que la
première, et qui croît en Sibérie, particula-
rité dont elle tire son nom spéciflque. Les
feuilles de ces deux petites plantes vivaces
(au moyen de leurs tubercules radicaux),
sont radicales , longuement pétiolées , sub-
peltées, muitiséquées, très glabres. Les sca-
pes sont plus longues, uniflores ; la fleur est
jaune, sessile dans un involucre terminal,
diphylle, multifîde : elle paraît dès la fin de
février dans nos jardins.
UE. hyemalis est une plante très acre, et
suivant plusieurs auteurs, la mastication
de ses fleurs cause dans la bouche une in-
flammation. On dit son bulbe éminemment
purgatif. (C. L.)
* ERASMA (nom propre ). bot. ph. —
Genre établi par R. Brown ( Abel , Narrât. ,
Journ. chim., 374), et rejeté par Endlicher à
la fin de sa famille des Bruniacées comme un
g. douteux.
'ERASTRIA (êpaVrptct, amante), ins. —
Genre de Lépidoptères nocturnes, établi par
Ochsenheimer et adopté par M. Boisduval,
qui, dans son Gênera et ind. melhod., p. 175,
le range dans sa tribu des Nocluo-Phaléni-
384
ERA
des. Il y rapporte 5 espèces dont les chenilles
sont demi-arpenteuses , et qui, à l'état par-
fait, ressemblent un peu, par leurs ailes lar-
ges et leur corps grêle, à des Phalénites. L'es-
pèce la plus commune de ce genre est YE-
rastria fuscula Hubn., qui vole en juin dans
les bois. (D).
ÉRATO. ins. — Nom d'un Papillon ap-
partenant au g. Héliconie.
*ERATO , Risso. moll.— Ce genre a été
proposé par M. Piisso, dans son ouvrage sur
les principales productions des environs de
Nice , pour une petite coquille connue depuis
longtemps des auteurs anglais sous le nom
de Voluta lœvis. Pour nous, le genre Erato
renferme un petit nombre d'espèces du g.
Marginelle et sert de liaison entre ce g. et les
Porcelaines, t'oyez marginelle. (Desh.)
*ERATO ( une des neuf Muses ; Iparoç ,
charmant ). bot. ph. — Genre de la fa-
mille des Composées, tribu des Astéroïdées-
Chrysocomées , formé par De Candolle
(Prodr., V, 317) pour une herbe ayant le
port d'une Polymnia , et croissant dans le
district d'Orénoque.La tige en est dressée, té-
tragone, glabre ; les feuilles sont opposées, les
adultes glabres en dessus, couvertes en des-
sous, le long des nervures, d'une pubes-
cence couchée ; les pétioles munis à la base
de deux oreilles larges etconnées-engaînan-
tes ; le limbe est ample, ové-acuminé, gros-
sièrement incisé-denté, 5-7-nervé à la base ;
les capitules multiflores , hétérogames , sont
disposés en un corymbe terminal, composé,
dense ; les fleurs jaunes , celles du disque
d'une teinte plus foncée. (C. L.)
*ERAX. ins. — Genre de Diptères, divi-
sion des Brachocères, subdivision des Aplo-
cères, famille des Tétrachaetes, tribu des
Asiliques, fondé par Scopoli et adopté par
M. Macquart {Diptères exotiques, 1. 1, 2e part. ,
p. 107). Ce genre est un démembrement
des Asiles de Linné, dont il diffère principa-
lement par la manière dont les nervures des
ailes s'anastomosent. Il comprend environ
40 espèces qui appartiennent à l'Amérique,
à l'exception d'un petit nombre réparti entre
l'Afrique, l'Asie et l'Australasie. Plusieurs se
font remarquer par le blanc argenté des der-
niers segments de l'abdomen. Une autre,
Asilus nodicorns Wiedrn., se singularise par
la conformation des antennes, dont le troi-
sième article est bilobé à sa base. (D.)
ERE
•ERCILIA (nom propre), bot. ph.— Genre
de la famille des Phytolaccacées , tribu des
Giésékiées, formé par Ad.de Jussieu {Ann.
se. nat., XXV, II, t. 3) sur une herbe suffru-
tiqueuse volubile du Pérou, à feuilles al-
ternes , pétiolées , très entières , démunies de
stipules, à fleurs hermaphrodites tribrac-
téolées , réunies en épis axillaires. (C. L.)
ÉRÈBE. Erebus (ept£oç, les enfers, obscu-
rité), ins. — Genre de Lépidoptères, famille
des Nocturnes , établi par Latreille, qui le
range dans la tribu des Noctuélites, et dont
le principal caractère est d'avoir le dernier
article des palpes aussi long et même quel-
quefois plus long que le précédent, nu, grêle
et comprimé. Ce genre ne renferme que
quelques espèces exotiques remarquables
par leur abdomen court et conique et par la
la grande envergure de leurs ailes supérieu-
res dont le sommet est très allongé , tandis
que leurs ailes inférieures sont au contraire
très courtes. Nous citerons, comme la plus
remarquable par sa taille et la plus répandue
dans les collections, Y Erebus slrix Fabr. , qui
a près de 8 pouces d'envergure. Elle est en-
tièrement d'un gris blanchâtre avec les qua-
tre ailes traversées par un grand nombre
de lignes noires ou noirâtres , anguleuses et
ondulées en forme de points de Hongrie.
Elle est figurée dans Cramer et dans YHist.
nat. des Jnseci., faisant suite au Buffon-Du-
ménil, tom. III, pi. 28. (D.)
*EREBIA (IpsSoç, noirceur), ins.— Genre
de Lépidoptères, famille des Diurnes , établi
par Dalman et adopté par M. Boisduval, qui ,
dans son Gêner, et ind. method., pag. 26, le
range dans sa tribu des Satyrides. Ce genre
se compose de toutes les espèces du genre
Hipparckia des Allemands ou du genre Sa-
tyrus de Latreille, connues vulgairement sous
le nom de Satyres nègres. Ces Lépidoptères
ont les quatre ailes d'un brun noirâtre des
deux côtés, presque toujours traversées prés
du bord terminal par une large bande fauve
ou d'un roux ferrugineux , surchargée de
gros points noirs pupilles de blanc, ce qui
forme comme autant de taches ocellées.
Leurs chenilles et leurs chrysalides sont peu
connues. Aucune des espèces de ce genre
n'habite les pays plats, et ce n'est que dans
les montagnes d'une certaine élévation que
l'on commence à en voir voler. Elles devien
nent d'aut ant plus communes apsque le
ERE
t'élévedavantage. On en connaît aujourd'hui
24 espèces, toutes d'Europe, parmi lesquelles
nous citerons comme type VErebia blandina
Fabr., très commune dans les montagnes du
centre de la France. (D.)
*ÉRÉBIE. Erebia féptSos, noirceur), uns.
— Genre de Diptères établi par M. Robineau-
DesYoidy [Essai sur les Myodaires, p. 207),
qui le range dans la famille des Calyptérées,
division des Zoobies, tribu des Entomobies
et section des Macquartides. Il y rapporte
2 espèces dont l'une est la Musca iremula
Linn., ou Y Echinomyia idem Dumér., très
commune aux environs de Paris. (D.)
*ERECRTHITES {?iPt'xBo , j'agite), bot.
ph. — Genre de la famille des Composées ,
tribu des Sénécionidées-Érechthitées, formé
par Rafinesque ( Ludov. 65) et renfermant
une vingtaine d'espèces croissant naturelle-
ment dans l'Amérique et l'Australasie , et
dont le quart environ est cultivé en Europe
dans les jardins botaniques. Ce sont des
plantes herbacées annuelles, dressées . gla-
bres, subscabres ou subtomenteuses , à
feuilles alternes, lancéolées , très entières ou
dentées , plus rarement pinnatifides , à capi-
tules multiflores, hétérogames, discoïdes ,
composant des corymbes terminaux rami-
fiés, à pédicelles souvent bractéolés , et
dont les corolles sont jaunes ou blanchâtres.
De Candolle (ProdV.) divise ce genre en plu-
sieurs sous-genres fondés sur la forme et la
nature des achaines. (C. L.)
ÉRECTILE (tissu). zooh.—Foy. tissus.
*EREMLEA (lpvjpa~oç , solitaire}, bot. ph.
— Genre de la famille des Myrlacées, tribu
des Leptospermés, établi par Lindley (Swan
River XI) et dont le type est le Metrosideros
pavciflora d'Endlicher. Il comprend un petit
nombre d'arbrisseaux, indigènes du sud-
ouest de la Nouvelle -Hollande, à feuilles
alternes, éstipulées, semi-cylindriques, gla-
bres ou poilues; à fleurs solitaires ou peu
nombreuses, agrégées au sommet des ra-
meaux, et renfermées dans des bractées im-
briquées. (C. L.)
EREME. Eremus (lpv)jxoç , solitaire), bot.
— Nom sous lequel M. de Mi rbel désigne une
capsule sans valves ni sutures produite par
un ovaire qui ne porte pas de style, ainsi
que cela a lieu dans les Labiées.
'EREMIA (cpnfAtoc, solitude), bot. ph. —
Genre de la famille des Éricacées, tribu des
t. v.
ERE
385
Sympiézées, établi par Don (Edinb. netv.
phil.journ. XVII, 156) et renfermant 7 ou 8
espèces indigènes du cap de Bonne-Espé-
rance. Ce sont des arbustes à rameaux diva-
riqués, ayant le port des Erica, à feuilles
ternées-quaternées-verticillées, étalées ou
réfléchies, ciliées-hispides ; à fleurs agglomé-
rées au sommet des rameaux , très briève-
ment pédicellées, munies chacune de trois
bractées rapprochées du calice ; celui-ci
hispide-cilié. On cultive en Europe YE.
toita Don. Bentham divise ce genre en deux
sections , fondées sur le nombre des loges
de l'ovaire : a. Hexasiemon , ovaire bilocu-
laire; b.Eremiasirum, ovaire quadriloculaire.
(C. L.)
* EREMIAFHILA (fjmpfe, désert ; ?Ac'a> s
j'aime), ins. — Genre d'Orthoptères, delà
famille des Mantiens, créé par M. Alexandre
Lefebvre [Ann. Soc.ent. de Fr., t. IV, p. 449,
1835). Les Érémiaphiles sont assez voisins
des Mantes ; ils ont comme elles cinq articles
aux tarses, mais les palpes ont le dernier ar-
ticle cylindroide et obtus à l'extrémité; les
quatre pattes postérieures sont grêles, lon-
gues, et à cuisses se terminant quelquefois
par une petite épine; l'avant-dernier seg-
ment abdominal offre d;?ux épines dans les
femelles ; enfin les élytres et les ailes sont
toujours fort courtes.
M. Alex. Lefebvre a donné [loco cit.) une
bonne monographie des Eremiaphila qu'il a
été à même d'étudier dans son voyage en
Egypte. Il a trouvé plusieurs individus de
ce g., mais aucun à l'état parfait. Ces Or-
thoptères habitent le désert, dans des lieux
tout-à-fait dépourvus de végétation, et au
milieu des débris de coquilles. Un fait sin-
gulier, c'est le changement de coloration que
M. Lefebvre a observé chez ces insectes, se-
lon le terrain sur lequel il les rencontrait,
et avec la teinte duquel ils offraient la plus
parfaite identité. Par leur conformation ,
ces Mantides semblent être carnassières, et
par le défaut de développement de leurs ai-
les, elles paraissent ne devoir pas s'éloigner
du désert; et cependant, malgré toutes les re-
cherches du zélé voyageur que nous avons
déjà cité, il ne put découvrir aucune trace
d'autres Insectes dans les lieux habités par
les Érémiaphiles.
M. Lefebvre a fait connaître douze espèces
de ce g., qui toutes se trouvent dans les dé-
49
386
ERE
serts de l'Egypte, de la Syrie et de l'Arabie :
dous citerons: 1° YEremiaphila Zelterstedt
Lef. (lococii., p. 499, pi. XII, fig. 3), espèce
figurée dans l'ouvrage sur l'Egypte (Orih.,
pi. H, fig. 6),et2°\'EremiaphilaAudouinLd.
[loco cii., pi. 482), grande espèce qui est
d'un blanc verdâtre mélangé, et a été trou-
vée par M. Boue dans le désert du Caire à
Suez. (E. D.)
*ÉRÉMIAPHILIENS. Eremiaphilii. ins.
— M. Alex. Lefebvre (Ann. Soc. en t. de
France , tom. IV, pag. 468 , 1835) propose de
donner ce nom ou celui d' Acanihogasterii
h un groupe de Mantiens , principalement
caractérisé par leur abdomen sous-épineux
chez les femelles, et dans lequel il place les
deux genres Eremiaphila et Heteronytarsus.
Voy. ces mots. (E. D.)
*EREMIAS («pvjfjttaç.d'un lieu désert).REPT.
— Genre de Reptiles sauriens appartenant à
la même famille que les Lézards de nospays,
et qui a été distingué par M. Fitzinger pour
un petit nombre d'espèces que MM. Dumé-
ril et Bibron portent à 13 dans leur Erpé-
tologie générale. Presque toutes sont de l'A-
frique , on en possède aussi d'Asie et même
de l'Europe orientale. Les caractères de ce
genre consistent dans la langue à base non
engainante, médiocrement longue, échan-
crée en avant en fer de flèche et couverte de
papilles squamiformes imbriquées ; dans
les dents intermaxillaires, coniques et sim-
ples , les premières simples et les suivantes
à sommet tricuspide. Ils ont une plaque
naso-frontale formant avec les deux naso-
frénales un renflement hémisphérique, au
sommet duquel se trouve situé l'orifice exté-
rieurdes narines; un repli delà peau trans-
versal ou anguleux se voit sous leur cou ,
en avant de la poitrine. Ils ont des pores fé-
moraux, et leurqueue, cylindro-tétragoneà
son origine, estarrondie dans le reste de son
étendue.
Les Eremias étaient des Podarcis pour
"Wagler. Plusieurs auteurs ne croient pas
devoir les séparer génériquement des La-
cena. (p. G.)
TREMNUS(«p«f*voç, ténébreux, obscur).
ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa-
mille des Curculionides gonatocères, divi-
sion des Cyclomides , créé par Schœnhcrr
( Disposilio methodica, pag. 200 , Synonym.
gen.et $p. Curadion., tom. II , p. 540, VII,
ERE
p. 203), et renfermant 31 espèces, toutes ori-
ginaires du cap de Bonne-Espérance, et divi-
sées ainsi par l'auteur : 1» Cuisses simples ;
2° Cuisses denticulées. Nous mentionnons les
Eremnus arrogans et lineatus , qui rentrent
dans l'une ou l'autre de ces divisions. Les
Eremnus sonl de taille moyenne, de couleur
grise ; ils ont le port des (Jtiorhynchus ou des
Cneorhinus, et s'en distinguent par un
écusson non visible et par une trompe plane
en dessus. (C.)
*EREMORIA, Stéphens. ins. — Synon.
d'Ilarus , Boisd. (D.)
*EREMOBIA (Ipv^oç, désert; 6ioa>, je
vis), ins.— Genre d'Orthoptères de la famille
des Grilliens, créé par M. Serville ( Hist. des
Onhopt., \).1M,Suiiesà Bufjon) aux dépens
des Gryllusde Fabricius. LesÉrémobiei sont
principalement caractérisées par leur tête
plus ou moins rugueuse, d'égale largeur par-
tout; par leurs antennes, assez distantes
l'une de l'autre à leur insertion, et présen-
tant des articles peu distincts, plus ou moins
déprimés, et par leur présternum mutique,
sans rebord prononcé. Les Insectes de ce
groupe semblent ne fréquenter que les lieux
déserts et incultes. On en connaît un assez
grand nombre; nous citerons : 1° le Gryllus
CisiiFabr. ,qui se trouve en Egypte, et 2° YE-
remobia flexuosa Serv., qui habite l'Espagne.
(E. D.)
* EREMOBIUS , Gould. ois. — t'oyez
FOURNIER. (G.)
'EREMODENDRON (Ipvjp0?, le désert;
êévSpov, arbre), rot. ph. — Genre formé par
DeCandolle {Msc.) sur YEremophila? arbo~
rescens d'AU. Cunningham et appartenant à
la famille des Myoporacées. La plante qui
en est le type étant peu connue , rend ce
genre encore douteux. C'est un arbrisseau
croissant dans la Nouvelle-Hollande austro-
occidentale, couvert d'un duvet laineux et
épais ; à feuilles opposées, blanchâtres pen-
dant la jeunesse; à fleurs bleues, dont les
corolles finement squameuses en dehors,
portées sur des pédoncules solitaires, ébrac-
téés , axillaires. Ce genre paraît différer assez
peu de l' Eremophila. (C. L.)
*EREMODON (epvjpoç, solitaire; bêovç,
dent), rot.cr. — (Mousses.) Genre de Moussef
acrocarpe haplopéristomé, faisant partie de
la tribu des Splachnacées et fondé par Bri-
del en 1826 presque en même temps que
ERE
MM. Grevilleet Arnott l'établissaientdeleur
côté ( Mém. Soc. lin. Par., févr. 1826} sous
le nom de Dissodon. Ce dernier nom, qui
évidemment a la priorité, n'ayant point été
traité en son lieu , nous allons donner ici la
définition de ce genre tel que viennent de le
réformer MM. Bruch et Schimper : Péristome
simple , composé de 32 dents rapprochées et
comme soudées par paire, ou par quatre,
linéaires -lancéolées, planes, formant un
cône lorsqu'elles sont humides, infléchies
pendant la sécheresse. Capsule ovoïde, assez
longuement pédonculée, dressée ou pen-
chée , munie d'un long col obconique ou
renflé. Opercule conique obtus. Coiffe en
capuchon renflé. Fleurs terminales herma-
phrodites ou monoïques , gemmacées. Ces
Mousses , vivaces, forment des touffes denses
sur la terre. On n'en connaît qu'un petit
nombre d'espèces, toutes propres aux ré-
gions froides ou tempérées des deux hémi-
sphères. (C. M.)
*EREMOGONE (fp^ioç, solitaire; yovvî,
produit), bot. ph. — Ce g., établi parFenzl
{Verbreit der Alrin., 13) aux dépens du g.
Arenaria, estconsidéré par Endlicher comme
un synon. sectionnaire de ce dernier genre.
EREMOPHILA ( fp^oç, le désert; yftoç,
ami ). bot. ph. — Genre de ia famille des
Myoporacées, formé par R. Brown (Prodr.,
518), incomplètement déterminé, et renfer-
mant 3 espèces seulement, croissant dans le
sud de la Nouvelle-Hollande. Ce sont des
arbrisseaux ayant le port des Genêts, à
feuilles éparses ou opposées, semi-cylindri-
ques , à pédoncules axillaires , solitaires ,
uniflores , ébractéés. On n'en connaît ni la
corolle ni l'ovaire. (C. L.)
* EREMOPHILA. ois.— Genre établi par
M. Bonaparte aux dépens du g. Alouette , et
dont VAlauda alpestris est le type. Cette
Alouette, décrite à la fois par Buffon sous
les noms d'A. Hausse-Col noir et à ceinture
de prêtre, est la même que l'A. Alpestre, de
Virginie ou de Sibérie de l'Encyclopédie.
Swainson en a fait son Alauda cornuta.Celle
synonymie multipliée est commune aux oi-
seaux dont la distribution géographique est
très étendue, et VA. alpesiris est commune
aux parties boréales de l'Europe , de l'Asie
et de 1 Amérique. (G.)
ÉRÉMOPIULE. Eremophilus (fp*p.oç, so-
litaire ; fiiéç, ami ). poiss. — Genre de l'or-
ERE
387
dre des Malacoptérygiens apodes, famille des
Anguilliformes , établi par M. de Humboldt
pour un Poisson ayant une certaine ressem-
blance avec l'Équille, et présentant pour ca-
ractères : Corps allongé ; mâchoire supé-
rieure beaucoup plus longue que l'infé-
rieure, et munie de quatre barbillons ; il en
a de plus deux autres demi-tubuleux si-
tués sur les narines ; cinq nageoires distinc-
tes, une dorsale, une anale et deux pecto-
rales : la langue courte et charnue ; l'ouver-
ture branchiale très étroite , le bord de l'o-
percule dentelé; point de vessie natatoire.
La seule espèce de ce g., YE. mutisii, est un
Poisson d'un pied de longueur , de couleur
grise, tacheté de vert ; il habite la petite ri-
vière d'où se forme la belle cataracte de
Tequendama. Il est fort recherché des
habitants de Bogota, surtout en carême.
M. de Blainville a fait de ce poisson un Silure.
* ÉRÉMOSPERMÉES. Eremospermeœ.
bot. cr. — (Phycées.) Dans sa nouvelle classi-
fication des Algues, M. Kutzing appelle ainsi
celles dont les spores entières sont solitaires
à la superficie de la fronde , que celle-ci soit
d'ailleurs filamenteuse ou membraniforme.
C'est le premier ordre de ses Gymnosper-
mées. Voy. ce mot. (C. M.)
*EREMOSYNE (!pnp.oauvïj, solitude). bot.
ph.— Genre de la famille des Saxifragacées,
tribu des Saxifragées , formé par Endlicher
( Enum. PL hug. , 53 ) sur une très petite
plante découverte dans le sud-ouest de la
Nouvelle-Hollande. Les feuilles radicales
sont rosulées , obovées-spathulées , très en-
tières ; les caulinaires alternes, sessiles, très
profondément pectinées-pennées, à lacinies
linéaires , dont les plus inférieures déflé-
chies, les autres ascendantes ; le lobe termi-
nal plus large. Les fleurs sont très petites ,
blanches, groupées-serrées en cymules plu-
sieurs fois dichotomes. (C. L.)
*EREMIJRUS ( rPyjp.oç , solitaire ; ovpa,
queue), bot. ph. —Genre de la famille de#
Liliacées , tribu des Anthéricées , établi par
Bieberstein {PL ross., II, t. 61) pour renfer-
mer deux petites plantes herbacées vivacel,
croissant sur le Taurus et le Caucase , et
cultivées en Europe dans les jardins bota-
niques. Le rhizome se compose de fibres
épaisses , fasciculées , donnant naissance a
des feuilles radicales , linéaires, du milieu
desquelles s'élève une scape nue, portant un
388
ERE
racème floral allongé. Les fleurs en sont
jaunes. (C. L.)
ERESE. Eresus ( Iptala. , action de ra-
mer), arach. — Ce g. qui appartient à
l'ordre des Arachnides et à la famille des
Araignées, a été créé par M. Walckenaër,
qui le caractérise ainsi : Yeux au nombre
de 8, inégaux entre eux , placés sur le de-
vant et sur les côtés du corselet; 4 sur la
ligne antérieure , et 2 sur chacune des deux
autres lignes postérieures. Les intermé-
diaires de la ligne antérieure, et les deux
yeux de la seconde ligne sont tellement rap-
prochés entre eux , qu'ils forment un petit
carré ou trapèze renfermé dans un plus
grand, figuré par les yeux latéraux de la li-
gne antérieure, et les deux yeux de la ligne
postérieure. Lèvre allongée, triangulaire,
terminée en pointe. Mâchoires droites, allon-
gées et dilatées, arrondies à leur extrémité.
Pattes grosses , de longueur médiocre, pro-
pres aux sauts et à la marche. Les Aranéides
comprises dans ce g. épient leur proie, ren-
fermées dans un fourreau d'un tissu serré ,
tendant des fils irréguliers entre les arbustes
épineux , ou se pratiquant sous les pierres
une retraite en soie fortement tissée. Cette
coupe générique renferme 7 espèces propres à
l'ancien monde, et que M. "Walckenaër a par-
tagées en deux familles. L'espèce qui peut être
considérée comme lui servantde type est l'É.
cinabre, .C. cinaberinus Walck. {Hist. nat.
deslns.apt., 1. 1, p. 195, n° 1). Cette espèce
est remarquable par son corps, qui est d'un
rouge écarlate , ou couleur de brique, sur
le dos, avec 4 ou 6 taches noires disposées
parallèlement et bordées d'un cercle blanc.
Le corps en dessous est noir. Celte espèce
habite les environs de Paris; elle se trouve
aussi en Bavière , en Italie , en Hongrie et
en Morée ; elle marche et saute peu ; elle re-
lève souvent en l'air les pattes de devant,
et lorsqu'elle a saisi sa proie , elle l'entraîne
de côté. Cette espèce habite nos possessions
du nord de l'Afrique ; car pendant mon sé-
jour en Algérie, j'en ai pris plusieurs indi-
vidus vers le milieu de mai sur les rochers
arides des Djebel-Mansourah et Coudiat-Ati
dans les environs de Constantine. (H. L.)
*ERESIA (fo£:rta, l'action de ramer), rus.
— Genre de Lépidoptères , famille des Diur-
nes , établi par M. Boisduval dans YHist.
ttas. des Insect., faisant suite au Buffon-Ro-
ERE
ret, aux dépens des Héliconies de Latreille.
II donne pour type à ce genre une espèce
nouvelle du Brésil qu'il nomme eunica et
qui est figurée dans l'Atlas de son ouvrage,
pi. XI, fig. 8. D'après cette figure, le genre
Eresia a tout le faciès du genre Heliconia ,
et n'en diffère que par la forme des palpes
et surtout des antennes, qui sont terminées
par un bouton ovoïde comme dans les Ar-
gynnes. (D.)
*ERETES, Delaporte. ins. — Syn. à'Eu-
nectes , Erichson. (D.)
*ERETBIZON (IPe0iÇû> , je pique), mam.
— Une espèce de la famille des Hystriciens
ou Porcs-Épics particulière à l'Amérique du
Nord a servi à Fr. Cuvier pour établir ce
genre [Mémoires du Muséum, tom. IX) ; c'est
celle que Buffon avait appelée l'Urson, et que
les Anglo-Américains nomment quelquefois
Cawquaw. Les Erethizons , dont quelques
auteurs supposent qu'il existe plusieurs es-
pèces , mais à tort sans doute , sont intermé-
diaires dans la plus grande partie de leurs
traits caractéristiques aux Porcs-Épics ordi-
naires et aux Coendons. Leur taille est à peu
près égale à celle de ces derniers, mais ils ont
le front moins renflé, le mufle beaucoup moins
gros et les piquants mêlés d'une assez grande
quantité de poils. Ce sont bien des Bongeurs
de ce groupe, et Buffon se méprend sur leurs
affinités quand il dit que l'Urson aurait pu
s'appeler Castor épineux. « Il est du même
pays , ajoute-t-il , de la même grandeur, et
à peu près de la même forme de corps ; il
a comme lui, à l'extrémité de chaque mâ-
choire , deux dents incisives longues , fortes
et tranchantes. Indépendamment de ses pi-
quants, qui sont assez courts et presque ca-
chés dans le poil, l'Urson a comme le Castor
une double fourrure : la première, de poils
longs et doux, la seconde, d'un duvet ou feu-
tre encore plus doux et plus mollet. »
L'état actuel de nos connaissances sur l'or-
dre des Bongeurs ne permet pas d'accepter
le raisonnement que fait ici Buffon , et le
célèbre naturaliste est bien plus dans le vrai
lorsqu'il dit dans le même article « qu'il était
nécessaire de donner un nom à cet animal
pour ne pas le confondre avec le Porc-Épic
ou le Coendou , auxquels il ressemble par
quelques caractères , mais dont cependant
il diffère assez à tous égards pour qu'on
doive le regarder comme une espèce parti-
ERG
culière et appartenant au climat du nord
comme les autres appartiennent à celui du
midi. »
C'est surtout d'après la considération de la
forme du crâne que Fr. Cuvier a été con-
duit à distinguer génériquement les Ere-
thizons.
La queue de ces animaux est plus longue
que celle des Porcs-Épics, mais moindre que
celle d Coendous.
Les piquants de l'Erethizon sont en partie
blancs ou jaunâtres , et en partie bruns ou
noirâtres. La plupart sont cachés par les
poils proprement dits , qui sont de couleur
noirâtre et plus abondants en hiver.
Cet animal est des régions froides, et ses
mœurs sont encore incomplétementconnues.
Buffon rapporte, et les naturalistes ont
répété après lui, qu'il fuit l'eau et craint de
se mouiller; qu'il se retire et fait sa bauge
sous les racines des arbres creux. D'après
le même auteur, l'Erethizon Urson dort
beaucoup et se nourrit principalement d'é-
corce de genièvre ; en hiver , la neige lui
sert de boisson. Les sauvages mangent sa
chair, et ils se servent de sa fourrure après
en avoir arraché les piquants, qu'ils em-
ploient au lieu d'épingles et d'aiguilles.
L'Erethizon Buffonii de Fr. Cuvier ne pa-
rait devoir être distingué de YHysirix dor-
*ata, qui prend maintenant le nom (L'Erethi-
zon dorsatum. Quant à la troisième espèce
de ce genre indiquée par M. Lesson sous le
nomd'is. macrourus pour YHysirix macroura,
c'est bien un Hystricien , mais il est d'un
autre genre. (P. G.)
*ERETMOSAURES. rept.— M. Ritgen ,
en 1828, a donné ce nom au groupe de
Reptiles qui comprend le g. Ichthyosaure
[foy. ce mot), et il le considère comme la
première des trois divisions qu'il admet
parmi les Sauriens. (P. G.)
EREUNETES. ois.— Uliger a établi sous
ce nom, dans son Prodrome, un genre dans
lequel il place une espèce de Chevalier d'A-
mérique qu'il appelle E. petrificatus , et qui
paraît devoir être conservé parmi les To-
lamis à cause de sa ressemblance avec notre
Guignette. (G.)
* ERG ASILE. Ergasilius. crust. — Genre
de l'ordre des Si phonostomes, de la famille
des Pachycéphales , de la tribu des Ergasi-
liens, établi par M. Nordmann pour des pe-
ERG
3S9
tits Crustacés qui ressemblent extrêmement
aux Cyclopes, mais qui vivent en parasites,
et qui ont au-devant de la bouche une paire
de grands crochets à l'aide desquels ils se
fixent sur leur proie. Le corps de ces Crus-
tacés est pyriforrae; la tête est renflée et
porte sur le front un petit œil médian. Les
quatre derniers segments du thorax sont tou-
jours bien distincts et diminuent progressi-
vement de grandeur. L'abdomen , conique
et composé de deux ou trois anneaux ,
se termine par deux appendices diver-
gents garnis de longues soies. Les antennes
sont longues et se composent d'environ six
articles. Une paire d'appendices qui parais-
sent être les analogues des pattes-mâchoires
antérieures des Caligiens et des Pandariens,
s'insère à peu de distance en arriére de la
base des antennes. La bouche est située as-
sez loin en arrière, et n'est que peu saillante.
Le dernier anneau thoracique est apode
comme d'ordinaire , et porte chez la femelle
deux grands sacs ovifères.
Ces Crustacés subissent après la naissance
des métamorphoses considérables; en sor-
tant de l'œuf, ils sont ovalaires et pourvus
de trois paires de rames natatoires, dont les
deux premières paires deviendront par la
suite des antennes et des pattes-mâchoires
ancreuses; les pattes natatoires du thorax
n'existent pas encore, et l'abdomen n'est pas
distinct.
Les Ergasiles sont de très petite taille, et
vivent sur les branchies des Poissons; on ne
connaît encore que des femelles. Trois es-
pèces composent cette coupe générique , et
celle qui peut être considérée comme étant
le type est l'É. de Siébold , E. Sieboldii
Nordm. (Microgr. beilr., p. 15, pi. 2, fig. 1
à 8). Cette espèce vit sur les branchies du
Brochet et de la Carpe. (H. L.)
* ERGASILIENS. Ergasilii. crust. —
M. Milne-Edwards, dans le tome IIIe de son
Hist. nat. des Crustacés, emploie ce mot pour
désigner un petit groupe de Crustacés qui se
rapproche beaucoup de celui des Cyclopes,
et se fait remarquer par la conformation py-
riforme du corps, la grosseur de la tête et
le développement de l'abdomen. On ne con-
naît encore que trois genres appartenant à
cette division ; ce sont ceux d' Ergasilius ,
Bomolocus et JVicolhoe. (H. L.)
"ERGATES («pya'Tvjç, ouvrier), ins. —
390
ERI
Genre de Coléoptères subpentamères (tétra-
mères de Latreille), famille des Longicomes,
tribu des Prioniens, créé par Serville {An-
nales de la Soc. ent. de France, t. I, p. 125
et 143), et ayant pour type le Prionus ferra-
rius de?ànz.(obscurus d'OI.), mâle, P.faber
Fabr., femelle. Chaque sexe est tellement
différent de l'autre, qu'on a pu appliquer à
cette espèce, bien qu'elle soit l'une des plus
grandes du pays, les différents noms qu'elle
porte ; sa taille est de 55 à 60 mill. de lon-
gueur sur 12 à 18 de largeur. Le mâle est
d'un brun noirâtre foncé, a le corselet ar-
rondi, très scabreusement ponctué, denti-
culé sur le côté et muni , près de sa base,
d'une petite dent aiguë. La femelle est d'un
brun châtain clair et terne; son corselet est
transversal, plus large que les élytres, mar-
qué, sur son disque, de deux plaques éle-
vées, carrées, rugueuses, et d'une nervure
transverse et latérale. Cette espèce se trouve
sur le pin, dans les parties montagneuses
des Alpes françaises, de l'Allemagne, de
l'Autriche, de la Suède et de la Bavière.
M. Dejean, dans son Catalogue, rapporte à
ce genre une seconde espèce nommée E. im-
pressus par M. Dupont.
Les caractères généraux des Ergates se
résument ainsi : Mandibules courtes dans
lesdeux sexes ; corselet sans fortes épines la-
térales, dilaté sur les côtés. (C.)
ERGOT, bot. cr. — Nom vulgaire d'une
espèce du g. Scleroiium, S. clavus. Voy. ce
mot.
ERGOTS, ois. — Voy. éperons.
*ERIACHNE (fpiov, laine; aXvn, paillette).
bot. ph. — Genre de la famille des Grami-
nées, tribu des Avénacées , établi dans le
principe par Palisot de Beauvois (Agrost.,
72), mais révisé et mieux déterminé par R.
Brown {Prodr., 183). Il renferme une ving-
taine d'espèces , croissant principalement
dans la Nouvelle-Hollande, plus rarement
dans les Moluques et au Cap (?). Elles sont
presque toujours pubescentes , à feuilles
étroites, planes, à épillets paniculés, biflo-
res, hermaphrodites. On les répartit en deux
sous-genres, fondés sur la nature de la pail-
lette inférieure : a. Achneria , Palis. , pail-
lette inférieure mutique ; b. Eriachne (pro-
prement dit ), Palis. , paillette inférieure
prolongée en arête au sommet. (G. L.)
*ERIANTHERA (Iptov , laine ; àv0*jpa[àv-
ERI
$v)po« J , en bot. anthère ). bot. ph. — Genre
de la famille des Acanthacées, tribu des An-
drograph idées, formé par Nées {in Vall. PL
as. rar. , III, 115), et ne renfermant qu'une
ou deux espèces, croissant dans l'Inde. Ce
sont de petits sous-arbrisseaux à feuilles op-
posées, à pédoncules axillaires, uni-biflores;
à fleurs ébractéolées. (CL.)
ERIANTHUS (fptov , laine ; avfloç , fleur).
bot. ph. — Genre de la famille des Grami-
nées (Agrostacées,Nob., A'bc.ined.), tribu des
Andropogonées, formé par Richard {in Mich.
FI. am. bor., I, 55), et renfermant une ving-
taine d'espèces répandues dans le bassin
méditerranéen, l'Amérique boréale, l'Inde,
le Cap, la Nouvelle-Hollande, l'Océanie tro-
picale , etc. Ce sont des Gramens paniculés-
rameux, à épillets géminés, dont l'un sessile
et l'autre pédicellé ; tous deux fertiles, et ar-
ticulés à la base. Le nom générique rappelle
les poils soyeux qui enveloppent les épillets
comme d'un involucre. (C. L.)
ERIC A (Ipstxyj , nom grec de la bruyère).
bot. ph. — « Parler de Bruyères, c'est parler
de ce que le règne végétal nous offre de plus
mfgnard , de plus délicat , de plus élégant.
A l'exception de l'odeur qu'elle semble leur
avoir entièrement refusée, la nature s'est
montrée pourtant bien prodigue à leur
égard. Feuillage persistant tellement ténu
qu'il ressemble souvent à certaines plumes j
fleurs extrêmement nombreuses , de toutes
dimensions, de toutes formes, de tout coloris
(sauf le bleu) ; formes des arbres et en même
temps taille naine, quoique élancée et touf-
fue : tels sont, à la première vue, les avan-
tages dont les bruyères sont douées. (Nob. ,
Traité de la culture des Erica, Epacris,etc.) »
Pour compléter l'éloge de ces plantes , nous
dirons qu'elles sont universellement recher-
chées pour l'ornement des serres tempérées,
et qu'un grand nombre d'amateurs, surtout
en Angleterre, en font même des collections
spéciales-. En général , ce sont de petits ar-
brisseaux très ramifiés, rigiduJes, assez ra-
rement flasques, habitant l'Afrique australe,
à l'exception d'un très petit nombre qu'on
trouve en Europe et dans tout le bassin mé-
diterranéen. Nous devons rappeler ici que
Y Erica vulgaris L. , la Bruyère des lisières
de nos bois , et qui , dans certains cantons,
couvre seule , ou assez rarement en compa-
i gnie d'une ou deux autres espèces , des es-
ERÏ
paces immenses , est devenue le type d'un
genre distinct sous le nom de Calluna, Salisb.
Les feuilles ue Bruyères sont verticillées,
ou plus rarement alternes ou éparses, le
plus ordinairement linéaires, acereuses , à
bords entièrement roulés en dessous, cohé-
rents, masquant complètement la face infé-
rieure , ou en laissant quelquefois le milieu
apparent, ou très peu souvent tout-à-fait
plans. Leurs fleurs, terminales ou axillaires,
solitaires , verticillées , capitées ou ombel-
lées , sont portées sur des pédicelles uni-
flores et ordinairement nutants. Les brac-
tées sont placées sur chaque pédicelle au
nombre de trois, dont deux opposées, la
troisième placée au-dessous d'elles et man-
quant assez rarement. On connaît aujour-
d'hui , tant dans les jardins que dans les
herbiers , près de 600 espèces d'Erica ,
plus ou moins bien déterminées, et un
très grand nombre de variétés. Nulles autres
plantes, peut-être, ne présentent à un aussi
haut degré de différences dans les formes
florales : aussi quelques botanistes se sont-
iis exercés a répartir toutes ces espèces en
de nombreux genres distincts , bien qu'au-
cuns caractères vraiment determinatifs ne
vinssent autoriser pour la plupart ces sépa-
rations. Quoi qu'il en soit, si nous suivons
le travail de Bentham (qui a révisé ce genre
et la iribu entière des Èricées pour le 7e vol.
du Prodrome de De Candolle), qui lui-même
s'est servi en grande partie des travaux de
Salisbury, de G. Don et surtout de Klotsch ,
nous trouvons encore, outre les assez nom-
breux genres distincts qu'il adopte dans le
genre Erica , 429 espèces, qu'il répartit
en 49 sections , dont l'énumération serait
trop longue. Nous ne donnerons pas ici les
caractères du genre, qui ne sont au reste que
ceux de la famille (voy. kricacées ) ; mais
nous croyons devoir dire ici quelques mots
sur lacuituredeplantesaussi intéressantes;
cuiiure peu connue, et réputée erronement
comme très difficile, sinon impossible en
France.
Le» Bruyères en général se plaisent peu
en co.npug. lie des autres végétaux. On a ex-
plique cette snr.e u'antipathte, presque tou-
.> ni ciles Min le de mort ou au moins
*ueur, p.n iu &raiuie consommation
./ aem u.« tju uereiil les large» feuilles
x-ci, idiitii.- «, i ueces>airemeii
ÉRI
391
presque nulle pour elles , dont le feuillage
est réduit à de simples ligules. Cette ex-
plication paraît assez probable. Chez nous ,
en effeljCommeauCap, où elles sont si multi-
pliées, elles viventenconsociabilité, en nom-
bre immense , mais seules, et en excluant
de leur voisiaage tout autre végétal. Il fau-
drait donc avoir soin de les grouper ou de
les isoler au moins des autres plantes, si l'on
ne pouvait leur consacrer une serre spéciale.
L'humidité et la sécheresse les tuent presque
immédiatement; vingt-quatre heures d'ou-
bli suffisent à cet égard pour perdre une col-
lection entière; on devra donc en tenir la
terre dans un juste milieu entre l'un et l'au-
tre de ces deux états. Elles ne craignent point
le soleil ; elles nelesupporteraientcependant
pas volontiers immédiatement en sortant
d'une serre ombragée ; il faudra donc les y
accoutumer peu à peu. Pendantla mauvaise
saison, s'il ne survient pas de grands froids,
on peut se dispenser de chauffer la serre où
on les abrite; il suffira de charger les vitres
de paillassons et de litière , et on n'allume-
rait le fourneau de l'hydrotherme (thermo-
siphon ) que si la gelée , malgré toutes le»
précautions prises pour l'écarter, menaçait
d'y pénétrer.
Pour le chauffage des Bruyères , tout au-
tre appareil calorifique que l'hydrotherme
doit être proscrit. La fumée, ainsi qu'une
chaleur sèche, leur est également funeste;
tandis que la chaleur douce et suffisamment
humide qui rayonne de l'eau contenue dans
les tuyaux de celui-ci , leur convient émi-
nemment.
La multiplication de ces arbustes se fait
principalement de boutures qu'on coupe sur
les plus jeunes pousses et qu'on plante en tout
temps, même l'hiver, sous cloche et sur cou-
che Troide ou à peine tiède, selon la saison,
dans du sable bien fin et tenu légèrement
humide. On a soin de les préserver par des
ombraues du contact des rayons solaires qui
les brûleraient, jusqu'à reprise parfaite. On
peut encore les propager de graines ou de
mai cottes. Toutefois ce dernier mode est peu
employé en raison de l'espace de temps que
demande sa radification, et du peu de res-
sources qu'il offre aux amateurs. (C. L.)
'ÉlUCACÉES, ÉlilCÉES, ÉRICINÉES.
Ericareœ, Ericeœ , Ericineœ. bot. ph. —
Famille oe plantes dicotylédonées, monopé-
392
ERI
taies, hypogynes, à laquelle on s'accorde
maintenant à réunir, comme simple tribu,
celle des Rhodoracées , qu'on en distinguait
primitivement. Ses caractères sont les sui-
vants : Calice à 4-5 divisions plus ou moins
profondes. Corolle monopétale, régulière ou
quelquefois un peu irrégulière , à lobes al-
ternant avec ceux du calice , quelquefois à
pétales presque distincts, à préfloraison im-
briquée. Étamines en nombre égal et alors
alternes, ou en nombre double, à filets sou-
dés avec la corolle , ou plus habituellement
libres de toute adhérence; à anthères bilo-
culaires , dont les loges , souvent presque
distinctes , sont souvent aussi munies sur le
dos d'un appendice, soit vers leur base, soit
vers leur sommet, et s'ouvrent par une fente
en forme de pore , ou par un véritable pore
terminant un prolongement tubuliforme.
Ovaire libre, environné à sa base par un
disque ou par des écailles, à plusieurs loges
le plus souvent égales en nombre aux fo-
lioles du calice et alternant avec elles ,
renfermant chacune un ou plusieurs ovules
attachés à l'angle interne, surmonté d'un
style cylindrique que termine un stigmate
indivis ou divisé , quelquefois ceint d'une
sorte d'indusium annulaire. Fruit rarement
charnu , ordinairement capsulaire , à déhis-
cence loculicide ou septicide. Graines à test
solide ou lâche, et dépassant beaucoup
l'amande ; à périsperme charnu , dont l'axe
est occupé par un embryon cylindrique; à
radicule tournée vers le hile, supère quand
la loge est monosperme. Les espèces, répan-
dues sur une grande partie du globe, sont
surtout abondantes et variées dans l'Afrique
australe, souvent sociales et contenant de
vastes étendues. Ce sont des arbrisseaux ou
sous-arbrisseaux , à feuilles alternes, oppo-
sées ou verticillées , toujours vertes dans la
plupart, dépourvues de stipules, à fleurs de
couleurs variées et diversement disposées.
GENRES.
Tribu I. — Éricinées.
Déhiscence loculicide. Feuilles ordinaire-
ment aciculées. Bourgeons nus.
Sect.l.— Corolle persistante (vraies Éricées).
* Salaxidér.s. Loges 1 - ovulées. Anthères
mutiques.
Salaxis , Salisb. ( Coccosperma , KIotsch. )
— Lagenocarpus, Kl. — Omphalocaryon,IL\.
ERI
(Trisiemon et Blepharophyllum , Kl.) — Co-
doiîosiigma , Kl. — Coilostigma, Kl. (Tham-
nium, Kl.) — Codonanthemum, Kl. (Anomo-
lanthus,K\.) — Syndesmanthus, Kl. (Macro-
linum, Kl.) — Sympieza , Lichtenst. — Simo-
cheilus, Banth. (Pachycalyx, Plagiostemon,
Thamnus et Ociogonia, Kl.) — Acrostemon ,
Kl. (Comacephalus , Kl.) — Grisebachia , Kl.
— Finckea, Kl. — Eremia, Don. — Micro-
tréma, KL— Thoracosperma, Kl.
** Ericées. Loges multi-ovulées.
Blœria, L. — Ericinella, Kl. — Philippia,
Kl. — Bruckenlhalia, Reichenb. — Erica, L.
[GypsocalisetEremocallis, Salisb.; Pachysa,
Ceramia , Desmia , Eurylepis , Eurystegia ,
Lophandra, Lophotis , Callista , Euryloma ,
Chona , Syringodea , Dasyanthus , Ectasis ,
Eriodesma et Octopera, Don.) — Pentapera,
KL — Macnabia, Benth. (IVabea, Lehm.) —
Calluna, Salisb.
Sect. 2. — Corolle persistante (Andromédées).
Menziezia, Sm. (Bryanihus, Gmel. — Phyl-
lodoce, Salisb. — Daboecia, Don. — Candoi-
lea , Baumgart. non Labill. et alior.) — An-
dromeda , L. {Polifolia , Buxb. — Cassiope .
Cassandra, Zenobia , Leucoilioe , Pieris et
Agarisia , Don.) — Lyonia, Nutt. (Xolisma ,
Raf. ) — Ctethra , L. ( Cuellaria , R. P. —
Volkameria , Pat. Br. non L. ) — Elliotia ,
Muhl. — Epigœa , L. (Memecylon , JMitch.
non L.) — (,auliera, Kalm. ( Chiogenes , Sa-
lisb. — Glycyphylla et Shallonium , Raf. —
Phalerocarpus , Don. — Amphicalyx et Di-
plicoda, Blum. — Acosla, Lour. non. R. P.)
— Perneuia , Gaud. — Arbutus , Tourn.
(Unedo, Link.) — Encyanihus , Lour. [Me-
lidora , Salisb. ) — Arctostaphylos , Adans.
(Mairania, Neek.) — Comaroslaphylis, ZuCC
Tribu IL — Rjiododenjdrées.
Déhiscence septicide. Feuilles planes. Bour-
geons écailleux.
Azalea, L. (Loiteleuria, Desv. — Chamce-
ledo?i, Link.) — Kalmia, L. — lihodoihamnus,
Reichenb. ( Chamœcislus , Gray.) — Rhodo-
dendron , L. (Aniliodendron , Reichenb. —
Penia>nhera,Don. — Rliodora, L. — Pïreyatt
Uymenanthes , blum. ) — Befaria , Mutis
(Acuna, R. P.) — Leiophyltum, Pcrs. (Am-
myrsine , Pursh. — Fischera , S\v. — Den-
drium, Desv.) — Ledum, L.
La famille des Éricacées, suivant plusieurs
auteurs, doit en comprendre encore dIu-
ERI
sieurs autres : les unes comme tribus, par
exemple les Vacci niées {voyez ce mot), mal-
gré leur ovaire adhérent, les autres placées
à leur suite, par exemple les Pyrolacées,
Monotropées, Galacinées. Voy. ces différents
mots. (An. J.)
'ERICAMERIA. bot. ph. — Genre de la
famille des Composées astéroïdées, établi par
Nuttal {Amène Phil. Trans., VII, 319), pour
des arbrisseaux de l'Amérique boréale, à
feuilles petites, subcylindriques, ramassées
et toujours vertes ; capitules solitaires, ter-
minaux ou en corymbes.
"EKICATUS. ins.— Genre de Coléoptères
pentaméres , famille des Carabiques, tribu
des Harpaliens, établi par M. le comte De-
jean sur une nouvelle espèce du Sénégal
nommée tesiaceus par M. Dupont et rufus
par M. Buquet. (D.)
ÉRICHTHE. Erichthus (nom mythologi-
que ). crust. — Genre de l'ordre des Sto-
mapodes , de la famille des Unicuirassés ,
de la tribu des Érichthiens , établi par La-
marck, et adopté par les carcinologistes. La
carapace , chez les Crustacés qui composent
cette coupe générique, est très grande, bom-
bée et arméede prolongements spiniformes;
elle recouvre en entier la base des pédon-
cules oculaires, ainsi que les antennes, et
s'étend en arrière plus ou moins loin au-
dessus de l'abdomen , qui est court et gros.
Les yeux gros, pyriformes, ne sont pas por-
tés sur une tige grêle et allongée. Les an-
tennes ne présentent rien de remarquable.
La bouche est comme chez les Squiliérich-
thes: seulement les mâchoires externes sont
extrêmement petites et plus étroites. Les
pattes-màchoires de la première paire sont
extrêmement grêles. Les pattes ravisseuses
sont peu développées. Les pattes des trois
paires suivantes s'insèrent les unes à la suite
des autres; la vésicule aplatie, fixée à la
base de chacun de ces organes, ainsi que
les membres des deux paires précédentes,
est très grande Les pattes thoraciques des
trois dernières paires manquent quelquefois
de l'appendice styliforme, et quelquefois
même sont tout-à-fait rudimentaires. L'ab-
domen est large et court; la nageoire cau-
dale qui les termine est disposée comme
chez les Squillériehthes, et les fausses pattes
des premières paires sont grosses et termi-
nées par deux grandes lames ovalaires , sur
t. v.
ERI
393
l'une desquelles on trouve une branchie rur
dimentaire. Ce genre renferme 8 espèces ,
dont 2 habitent l'océan Atlantique austral,
1 le canal de Mozambique, 2 la mer des In-
des, 2 les côtes d'Afrique, et enfin 1 le golfe
du Bengale. Celle qui peut être considérée
comme servant de type à ce genre est l'É.
vitré, E. vitreus Latr. (Dcsm., Considér. yen.
sur la cl. des Crust., p. 352, pi. 44, fig. 2).
Cette espèce a été rencontrée en haute mer
dans l'océan Atlantique austral. (H. L.)
'ÉRICHTHIENS. Erichthii. crust.—
Tribu de l'ordre des Stomapodes, de la
famille des Unicuirassés, créée par M. Milne-
Edwards , et composée d'un certain nom-
bre de petits Crustacés assez voisins des
Squillcs, mais qui n'ont en général que des
branchies rudimentaires, et qui en sont sou-
vent complément privés. On les reconnaît fa-
cilement à la conformation de leur carapace,
qui est grande, lamelleuse, en général trans-
parente, sans sillons longitudinaux ni lobes
distincts, et aux nageoires armées d'un rostre
styliforme qui s'avance au - dessus des
anneaux ophthalmiques et antennulaires.
Les antennes internes, composées de 3 arti-
cles et portant à leur extrémité trois filets
multiarticulés, s'insèrent au-dessous et en
arrière des pédoncules oculaires. Les an-
tennes externes sont insérées à quelque dis-
tance et en arrière des précédentes. L'épis-
tome n'est pas saillant. La bouche ressem-
ble à un tubercule pyriforme, et est située
vers le milieu ouvers le tiers postérieur de la
face inférieure de la carapace. La lèvre su-
périeure a la forme d'un triangle. Les man-
dibules sont verticales, renflées i }eur base,
et armées de deux branches à bords dente-
lés. La lèvre inférieure est grosse et com-
posée de deux lobes renflés. Les mâchoires
sont petites et conformées comme dans les
Squilles {voyez ce mot) ; les membres qui re-
présentent les pattes-mâchoires antérieures,
les pattes ravisseuses, les trois paires de pat-
tes subchéliformes appliquées contre la bou-
che, et les trois paires de pattes natatoires
qui terminent la lèvre des membres tho-
raciques sont conformés comme dans les
Squilles. La carapace se prolonge plus ou
moins loin au-dessus des derniers anneaux
du thorax, ou même au-dessus des premiers
segments de l'abdomen, mais sans y adhé-
rer. L'abdomen est allongé ; son dernier seg
50
294
E&I
ERI
ment est tres grana , ei recouvre en entier
les appendices de [''anneau précédent. Les
fausses pattes suspendues aux cinq premiers
anneaux de l'abdomen sont grêles et allon-
gées, et ne présentent en général que des ves-
tiges de branchies.
Les Crustacés que renferme cette tribu
ne se rencontrent guère que dans la haute
mer, et n'ont été trouvés jusqu'ici que dans
les régions tropicales. Cette tribu renferme
trois genres, désignés sous les noms de
Squillericluhus , Erichthus et Alimus. f^oy.
ces mots. (H. L.)
'ÉUICHTHONIE. Erichthonius (nom my-
thologique), crust. — Ce g. qui appartient
à l'ordre des Amphipodes , à la famille des
Crevettines et à la tribu des Crevettines mar-
cheuses, a été établi par M. Milne-Edwards.
Ces Crustacés établissent le passage entre
les Leucothoées et les Cérapodines , mais se
rapprochent des autres Crevettines mar-
cheuses, par la forme générale du corps, par
l'état rudimentaire des pièces épimériennes
des premiers anneaux du thorax , et par la
disposition de l'abdomen. La tête est singu-
lièrement tronquée au-dessous de l'origine
des antennes supérieures , de façon que ces
appendices naissent d'un prolongement fron-
tal très avancé. Les yeux sont petits. Les an-
tennes se terminent par une tige multi-
articulée assez longue. Les pattes de la pre-
mière paire sont petites , et terminées par
une petite main préhensile. Les mains delà
seconde paire, formées par l'antépénultième
article de la patte, sont au contraire très
grandes, allongées. Les pattes des trois paires
suivantes sont surmontées chacune par une
pièce épimérienne bien distincte, et dimi-
nuant successivement de longueur. L'abdo-
men est très petit. La seule espèce connue
est l'É. difforme, E. difformis Edw. (Ann.
des se. nat., t. XX, p. 382) : elle a été trouvée
sur les côtes de Bretagne. (H. L.)
EIUCIIVEES. Ericineœ. bot. ph. — Sous-
famille de la famille des Ericacées. Foy. ce
mot.
"ERICINELLA (diminutif d'Erica). bot.
ph.— Genre de la famille des Ericacées,
tribu des Euéricées , formé par Klotsch ( in
Linn. , XII , 2?2 ) pour deux petits arbustes
ayant le port des Erica , et croissant dans
l'île de Madagascar et dans la Cafrerie. Les
feuilles en sont ternées , verticillées ; les
fleurs en sont petites, terminales, ébrac-
téées. (C. L.)
*ÉRICULE. Ericulus (diminutif d'Erina-
ceus, hérisson), mam.— Genre de Carnassiers
insectivores, formé par M. Isidore Geoffroy-
Saint-Hilaire (Acad. comp. rend., sept. 1837,
elMag. de zool.,2* série, 1. 1, 1839) aux dé-
pens de l'ancien genre des Tanrecs. Le corps
des Éricules est couvert d'un pelage bien
différent de celui des Tanrecs, et, comme ce-
lui des Hérissons, composé de trois sortes
de poils : 1° de poils ordinaires couvrant la
tête jusqu'à la nuque, les membres et le des-
sous du corps ; 2° de quelques poils ou mous-
taches naissant sur les parties latérales du
museau et se dirigeant en arrière , et 3° de
piquants très résistants , qui , eh dessus du
corps, remplacent tout-à-coup les poils, sans
intermédiaires de poils prenant de plus en
plus la forme de piquants, comme on le voit
chez les vrais Tanrecs : en outre les Éricules
ne présentent pas les longues soies qui, dans
les Tanrecs, s'élèvent du milieu des piquants.
Les pieds ont chacun cinq doigts armés d'on-
gles assez longs, un peu recourbés et com-
primés ; le doigt médian est le plus long ; les
doigts latéraux, et surtout l'interne, sont les
plus courts. La queue existe , mais elle est
encore plus courte que chez les Hérissons.
La tête tient par sa longueur et par sa forme
le milieu entre celle des Tanrecs, qui est
beaucoup plus allongée, et celle des Héris-
sons qui est plus courte : de même que chez
les Tanrecs, le crâne ne présente pas l'arcade
zygomatique qu'on remarque sur celui des
Hérissons. Le système dentaire, qui est sur-
tout caractéristique du genre Ericule, est
composé de 36 dents, ainsi réparties : Mo-
laires au nombre de 6 de chaque côté et à
chaque mâchoire, savoir : 5 mâchelières et
l fausse molaire ; I canine assez courte, et
peu différente de la fausse molaire de cha-
que côté et à chaque mâchoire; les incisives
au nombre de 4 pour chaque mâchoire.
D'après les caractères que nous venons
d'indiquer, on voit, ainsi que le dit M. Isid.
Geoffroy-Saint-Hilaire, que le genre Éricule
doit être placé dans la série zoologique , en-
tre les genres Hérisson et Tanrec [foy. ces
mots ). M. de Blainville regarde l'une des
espèces du genre Ericule, le Tendrac, comme
devant constituer une division du groupe
des Tanrecs, qui eux-mêmes forment pour
ERI
lui un sous-genre du grand genre Hérisson.
Les Éricules , de même que les Tanrecs,
ne se trouvent qu'à Madagascar. On n'en
connaît encore que deux espèces ; on a, d'a-
près M. Goudot, des détails sur l'une d'en-
tre elles, qui a reçu des voyageurs le nom
de Sora. Cet animal habite à Madagascar
dans l'intérieur des vastes forêts qui couvrent
les montagnes du pays des Ambanivoules.
C'est au milieu du jour qu'on le voit sortir
de sa retraite et chercher en furetant sa
nourriture ; il saute et court avec beaucoup
d'agilité : lorsqu'on s'approche de lui, il hé-
risse aussitôt en diadème la huppe épineuse
qu'il porte ordinairement rabattue sur son
cou ; on l'entend alors souffler très distinc-
tement, et il saute par intervalles en héris-
sant de plus en plus ses piquants. Il semble
que, de même que les Tanrecs, les Éricules
ne se mettent pas en boule à la manière des
Hérissons : mais de nouvelles recherches sont
utiles pour lever tous les doutes à cet
égard.
Les deux espèces de ce genre sont les sui-
vantes :
1° Le Sora, Ericulus nigriscens Isid. Geoff.
[loc. cit., pi. 3). C'est l'espèce type : elle n'at-
teint pas plus de 6 pouces de longueur ; elle
est d'une couleur noirâtre, quelquefois fine-
ment tiquetée de blanchâtre ; son corps est
couvert en dessus de piquants dont la por-
tion apparente au-dehors est noire , avec
l'extrême pointe d'une partie d'entre eux
blanchâtre ou roussâtre. MM. Sganzin et
Goudot en ont rapporté trois individus en
bon état au Muséum d'histoire naturelle de
Paris.
2° Le Tendrac, Buff., Daub. , t. XII, p. 440,
pi. 57, Erinaceus setosus Linn., Ericulus spi-
nosus Isid. Geoff. (loc. cit.). Cette espèce est
regardée comme douteuse par M. Isid. Geof-
froy-Saint-Hilaire : le Muséum n'en possède
que de vieilles peaux, et les voyageurs les
plus récents n'ont pas donné de nouveaux
détails sur cet animal. De la même taille que
le Sora, il ne semble en différer qu'en ce que
son corps est couvert en-dessus de piquants
dont la portion apparente au-dehors est rous-
sâtre avec l'extrême pointe blanchâtre.
(E. D.)
ERICYBE. BOT. - Voxj. ERYCIBE.
*ERICYDNUS. ins. —Genre de la fa-
mille des Chalcidiens, de l'ordre des Hymé-
ERI
395
noptéres, section des Térébrans, créé par
M. Haliday, et ne comprenant qu'un petit
nombre d'espèces. Le type est VEricydnus
paludatus Halid., d'Angleterre. (E. D.)
*ÉR1E. Eria (ïpiov, laine), bot. ph.— Genre
appartenant à la famille des Orchidées, tribu
des Malaxidées , et dont les espèces assez
nombreusescroissent toutes dans les diverses
parties de l'Asie. Les fleurs sont disposées
en épis simples , ayant leur axe quelquefois
renflé et comme en massue. Les sépales, tan-
tôt étalés , tantôt redressés, sont inégaux ;
les deux inférieurs , prolongés et obliques à
leur base, forment une sorte de faux éperon
ou péricle. Le labelle est articulé avec la
base du gynostême , qui se prolonge sur la
base des deux sépales latéraux externes; il
est ordinairement concave, entier ou plus
souvent trilobé , offrant sur son disque des
crêtes et des tubercules. L'anthère est ter-
minale à deux loges. Les masses polliniques,
au nombre de 8, sont ou tout-à-fait libres ou
quelquefois réunies par une matière élasti-
que qui simule un véritable rétinacle.
Les espèces d'Eria sont toutes parasites.
Leurs tiges sont charnues, offrant des feuilles
alternes, souvent plissées suivant leur lon-
gueur. Les fleurs sont fréquemment lanu-
gineuses à leur extérieur. (A. R.)
*ERIESTHIS (eptov, laine; hQ-ôq, habit).
ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fa-
mille des Lamellicornes, tribu des Scara-
béides , section des Phyllophages, établi par
M. le comte Dejean sur 3 espèces nouvelles
du cap de Bonne-Espérance, nommées par
lui vestita , lanosa et minor. Ce genre tient
le milieu entre les Amphicomes et les Ani-
sonyx de Latreille. (D.)
ERIGENI \ (? un des noms grecs de l'Au-
rore), bot. ph. — Genre formé par Nuttal
( Gen., I, 187 ) sur une petite plante ( le Si-
son bulbosum de Michaux) glabre, croissant
dans les endroits inondés de l'Amérique
boréale, et appartenant à la famille des
Ombellifères, tribu des Hydrocotylées. Le
rhizome en est tubéro-globuleux ; les feuil-
les radicales (au nombre d'une ou deux)
pétiolées , biternatiséquées; l'ombelle ir-
régulière, imparfaite . tri-quadriradiée,dont
les ombellules 3-5-flores ; l'involucre com-
mun ne se compose que d'une foliole pe-
tite, multifide; celles des involucelles sont
peu nombreuses, inégales ; les fleurs son
396
ERI
blanches ; les anthères exsertes , d'un noir
pourpré. (G. L.)
*ERIGERON ($j, printemps ; yip*v, vieil-
lard j lisez Erogeron). bot. ph. — Don , sy-
nonyme de Blumea. — Genre de la famille
des Composées , tribu des Astéroïdées-Éri-
gérées , formé par Linné ( Gen., 951), révisé
et limité par Lessing, De Candolle et Cas-
sini, qui y établirent quatre sous-genres (a.
Euerigeron , Bl.; b. Trimorphœa , Cass.;
C. Pierigeron , DC; d. Eleutherogeron DG.) ,
dans lesquels sont réparties une centaine
d'espèces. Ce sont des plantes herbacées, an-
nuelles, bisannuelles ou vivaces, rarement
frutescentes, indigènes pour la plupartdel'A-
mérique, répandues en plus petit nombre sur
toutes les parties tempérées de l'autre conti-
nent, à feuilles alternes, très entières, den-
tées ou lobées ; à capitules multiflores, hé-
térogames , subhémisphériques , à disques
jaunes dont les rayons blancs , bleus ou
pourprés, et très rarement d'un jaune blan-
châtre. On trouve les Érigerons partout ,
dans les forêts, sur les montagnes, dans les
plaines, dans les décombres, sur le bord des
chemins, sur les vieux murs, etc., etc. Cette
remarquable dispersion est due à l'extrême
légèreté de leurs achaines aigrettes que le
moindre vent entraîne au loin. L'une des
preuves les plus étonnantes de ce fait est
la présence d'une espèce du Canada, YEri-
geron canadensis [ et non canadense] , qui
n'a jamais été introduite , qu'on sache du
moins, et qui, aujourd'hui, se trouve ré-
pandue dans les lieux les plus fréquentés
comme les plus déserts et les plus escarpés
de l'Europe.
Un pharmacien de Rouen a prouvé par des
expériences directes qu'on pourrait tirer un
ion parti delà culture en grand de cette
plante, dont lui-même par incinération
avait extrait un 1/2 kilog. d'un assez bon
carbonate de potasse sur 50 kilog. d'herbes.
Nous venons de dire qu'elle peut croître
avantageusement dans les terrains les plus
incultes et les plus arides. (C. L.)
*ÉRIG01\E (nom mythologique), ins. —
Genre de Diptères établi par M. Robineau-
Desvoidy (Essai sur les Myodaires, p. 65),
qui le range dans la famille des Calyptérées,
division des Zoobies, tribu des Entomobies,
section des Microcérées. Il y rapporte 8 es-
pèces, toutes nommées par lui , et dont nous
ERI
citerons seulement la première [Erigonean-
tophila), commune en automne sur Vlmpe-
ratoria sylvalica. (D.')
*ÉRIGONE. Erigona (nom mythologi-
que), arach. — Cette dénomination avait
été donnée par M. Savigny dans le grand ou-
vrage sur l'Egypte, à un genre d'Araignées,
que M. Walckenaër, dans le tom. II de son
Hisi. nat. des Ins. apt., considère comme sy-
nonyme du genre Argus. Voy. ce mot. L'es-
pèce qui servait de type à cette coupe géné-
rique était V Erigona vagans Savig. (De$-
cript. de l'Egypte, hist. nat., tom. 1 , 2e part.,
pag. 115, pl.l.fig. 9). (H. L.)
*ÉRIGONES. Erigonœ. arach. —
M. Walckenaër, dans le tom. II de son Hist,
nat. des Ins. api., a donné ce nom à une fa-
mille du genre Argus, et dont les Aranéides
qui la composent ont la lèvre courte, plui
large que haute ; les mâchoires très courtes,
très inclinées sur la lèvre , dilatées à leur
base. (H. L.)
*ÉRIGONIDES. Erigonides. arach. —
M. Walckenaër, dans le tom. II de son Hist.
nat. des Ins. api., emploie ce mot pour dési-
gner dans son genre Argus une race, et dont
les espèces qui la composent ont les yeux
presque égaux entre eux, les intermédiaires
formant un carré ; les mâchoires très dila-
tées à leur base, coniques à leur extrémité.
Les espèces désignées sous les noms d'A. va-
gans , longimanus , appartiennent à cette
race. (H. L.)
ERIMATALIA, Rœm. et Schult. bot.ph.
— Synonyme d'Erycibe, Roxb.
"ERINACEA (erinaceus, hérisson), bot.
ph. — Genre de la famille desPapilionacées
(Phaséolacées, Nob. , Foc. ined.) , tribu des
Lotées-Génistées , établi par Boissier sur
VAnthyllis erinacea de Linné. C'est un petit
arbrisseau, indigène de la Péninsule ibé-
rique, à nombreux rameaux opposés, héris-
sés de ramules spinescents , portant des
feuilles assez rares, opposées, ovales ou
oblongues, simples, décidues ; à fleurs d'un
bleu pourpré , réunies en capitules pauci-
flores , brièvement pédoncules , bractéolés.
Il est cultivé dans quelques jardins sous le
second nom cité. (C L.)
ERINACEA ( erinaceus , hérisson ). bot.
CR> __ (phycées). Genre de Floridées, établi
par Lamouroux (Dict. class. d'hist. nat.) aux
dépens de ses Delesseries, et qui n'a été ad-
ERI
mis dans ces derniers temps que par M. De
Notaris. Lamouroux prenait pour type de
son genre le Fucus erinaceus ( Tarn., t. 26),
et le professeur de Gênes , le Fucus Hisse-a-
nus (Turn., t. 253), lesquels appartiennent
tous deui au genre Grateloupia. f^oy. ce
mot. (G. M.)
ERINACEUS. mam. — Nom latin du g.
Hérisson. Voy. ce mot.
ERINEON. bot. ph. — Syn. de Campanula.
ERINEUM (Ipt'veo;, de laine), bot. cr. —
Genre de Champignons microscopiques de
l'ordre des Hyphomycètes , établi parLink;
ils se développent sur les tiges et les feuilles
des végétaux, et sont rapportés par Endlicher
(Gen., p. 21) aux Byssoïdées cellulaires.
ERIMA. bot. ph. — Syn. de Campanula.
"ÉRINITE. min. — Syn. de Cuivre arsé-
niaté rhomboédrique. Voy. cuivre.
"ERINUS ( Iptvoç, figuier sauvage!), bot.
ph. — Genre delà famille des Scrophularia-
cées , tribu des Gratiolées , formé par Linné
[Gen., 771. Exclus, sp.), révisé par Schuhr
et Nées Junior, et ne renfermant plus qu'une
espèce. C'est une petite plante gazonnante,
poilue, vïvace, croissant dans les monta-
gnes (Alpes) de l'Europe médiane et australe.
Les feuilles en sont alternes, spatulées, pro-
fondément dentées ; les racémes terminaux
groupés en corymbes lâches; les fleurs pour-
pres. On la cultive dans quelques jardins.
(C. L.)
*ERIOBOTRYA ( fpcov , laine ; SotPvov ,
grappe ). bot. ph. — Genre de la famille
des Pomacées, institué par Lindley (Linn.
Trans.t XIII, 102 ) sur le Mespilus Japo-
nica de Thunberg ( Cratœgus bibas Lour. ) ,
vulgairement le Bibacier du Japon. On en
connaît quatre espèces , croissant dans la
Chine , le Japon et le Népaul. Ce sont de pe-
tits arbres à ramules tomenteux ; à feuilles
alternes , lancéolées , elliptiques , bislipu-
lées, épaisses-coriaces, dentées, laineuses
en dessous ainsi que les grappes terminales
composées; à bractées tubulées, décidues.
On en cultive deux espèces en Europe , où
elles se comportent assez bien à l'air libre,
- mais elles commencent à souffrir sous l'in-
fluence d'une gelée de 10-12° R. La plus
connue , VE. Japonica , forme chez nous
un grand arbrisseau ou un buisson touffu,
d'un bel effet par son ample feuillage. Dans
le Midi ses fruits mûrissent très bien, et sont
ERI
397
assez recherchés pour leur saveur , tandis
que dans le Nord , et même dan» le centre
de l'Europe , ils ne se montrent qme rare-
ment, et sans atteindre jamais la maturité.
Ses fleurs, petites et d'un blanc verdâtre ou
jaunâtre, s'épanouissent au printemps ou en
automne, et exhalent une forte odeur d'a-
mande amère. (C. L.)
*ERIOCACIIRYS,DC. bot. ph.— Syno-
nyme de Magydaris, Koch.
*ERIOCALIA , Smith, bot. ph. —Syno-
nyme d'Actinotus, Labill.
*ERIOCALYX, Neck. bot. ph. — Syno-
nyme d'Aspalaihus, L.
'ERIOCARPHA , Cass. bot. ph. —Syno-
nyme de Monlagnœa , DC.
*ERIOCARPUM (fpiov, duvet; xapnoç,
fruit), bot. ph. — Genre de la famille des
Composées Astéroïdées , établi par Nuttal
(Americ Philosoph. Trans.,\ll, 320), pour
des plantes herbacées de l'Amérique bo-
réale, subalpines et basses, à feuilles alter-
nes; cunéiformes, dentées en scie; capitules
en corymbe.
ERIOCAULON (Iptov, laine ; xauXoç, tige).
bot. ph. — Genre type de la petite famille
des Eriocaulonées, formé par Linné , revu
et mieux déterminé par divers auteurs, entre
lesquels nous citerons Bongard ( Erioc. ) et
Martius [Nov. A. N. C, XVII, 13). Il ren-
ferme un grand nombre d'espèces ( près de
130) croissant dans les endroits marécageux,
et réparties principalement entre les tro-
piques , en Asie , en Amérique , surtout
dans la Nouvelle-Hollande, et assez rares
dans l'Amérique boréale. Une seule espèce
habite l'Europe, où on l'a trouvée en Irlande.
Ce sont des herbes annuelles ou vivaces,
acaules ou quelquefois caulescentes , ou
même suffrutescentes ; à feuilles radicales
rosulées, linéaires, aiguës, subcharnues; les
caulinaires nulles ou alternes, engainantes
à la base; à fleurs dioïques, réunies en ca-
pitules ; les mâles au centre , les femelles à
l'entour; capitules terminant les scapes ou
les pédoncules, solitaires ou très rarement
agrégés-capités, globuleux ; bractées ex-
trêmes, souvent stériles , involucrantes.On
ne possède encore à l'état vivant en Europe
que 3 ou 4 de ces plantes , dont beaucoup
seraient cependant un objet d'ornement.
Le genre Eriocaulon est divisé en trois
sections , fondées sur quelques différences
398
ERI
caractéristiques essentielles , qui , lorsque
ces plantes seront mieux connues , forme-
ront peut-être autant de nouveaux genres.
Ce sont : a. JYasmythia, Huds. ; b. Eriocau-
lon, Mart.; c. Pœpalanthus, Mart. (C. L.)
"ÉRIOCAULONÉES. Eriocauloneœ. bot.
ph.— Petite familleétablie par L. -C.Richard
aux dépens des Restiacées, et présentant
pour caractères essentiels : Fleurs réunies
en un groupe arrondi, pourvues de bractées
diclines. FI. mâles , à périgone extérieur di-
phylle, à intérieur tubuleux,subcampanulé,
à limbe bifide ou trifide ; étamines en nom-
bre double à celui des divisions du périgone.
Fi. femelles, périgone triphylle; ovaire libre
et triloculaire; style terminal, simple et très
court; stigmate indivis ou bifide ; capsule
monosperme s'ouvrant longitudinalement ;
semences solitaires et pendantes. Les Ério-
caulonées sont presque toutes propres aux
parties tropicales de l'ancien continent et du
nouveau , ainsi qu'à l'Australie. Une seule
espèce se trouve en Irlande , et quelques
unes sont originaires de l'Amérique boréale.
Cette famille se compose des genres Erio-
caulon , L. [Pœpalanthus , Mart.); Touina ,
Aubl. ( Hyphydra , Schreb. ), et Philodice ,
Mart. [Symphachne, Palis.)
ERIOCEPBALUS [ipiov, laine ; xey «M ,
tête), bot. ph. — Genre de la famille des
Composées, tribu des Sénécionidées-Anthé-
midées, formé par Linné {Gen., 815), eteom-
prenantune vingtaine d'espèces au moins,
croissant toutes au cap de Bonne-Espérance,
et dont on cultive 5 ou 6 en Europe dans les
jardins botaniques. DeCandolle, qui révisa le
genre linnéen (Prodr., VI, 145), les répartit
en 2 sous-genres (a. Phœnogyne ; b. Cryp-
togyne) fondés sur la longueur ou la briè-
veté des rayons des corolles. Ce sont des ar-
brisseaux très ramifiés, à feuilles alternes,
ou opposées, linéaires , assez épaisses, tan-
tôt indivises, tantôt trifides au sommet, sou-
vent soyeuses-velues, pubescentes, rarement
glabres; à capitules multiflores , hétéro-
gamies , pédicellés , racémeux , ombelles ou
solitaires, subglobuleux, et se couvrant après
Tanthèse d'une touffe laineuse blanchâtre ou
roussâtre (unde nomen). (C. L.)
* ÉRIOCÈRE. Eriocera (Iptov , laine; xe-
pa;, corne), ins. — Genre de Diptères établi
par M. Macquart, qui, dans ses Diptères
exotiques, tom. 1 , lre part., pag. 74, le place
ERI
dans la division des Némocères, tribu des
Tipulides, sous- tribu des Brévipalpes. Ce
genre est fondé sur une seule espèce du
Brésil , la Limnobia nigra de Wiedmann, re-
marquable par ses antennes velues. (D.)
ERIOCIIILUS (Iptov, laine; x*~*°s, lèvre).
bot. ph. — Genre de la famille des Orchi-
dacées, tribu des Aréthusées, établi par R.
Brown [Prodr., 323) sur YEpipactis cucullala
de Labillardicre (iVbi;. Holl., II, 61, t. 211,
fig. 2), et ne renfermant que cette espèce.
C'est une herbe à rhizome tuberculeux, nu,
terminant un caudex descendant , muni
d'une seule feuille; celle-ci est radicale, sub-
ovée, assez souvent cucullée , et enfermée
à sa base par une bractée scarieuse. Le scape
estuni-triflore ; les fleurs, blanches ou pour-
prées, sont accompagnées de bractées, et cou-
vertes ainsi que les ovaires d'une pubescence
subglanduleuse très courte. VE. autumnalis
R. Br. est cultivé en Europe dans quelques
jardins. (C. L.)
ERIOCHLOA (Iptov, laine ; x>w>, herbe).
bot. ph. — Genre de la famille des Grami-
nées (Agrostacées, Nob. ,Dict. bot.) formé par
Kunth (Humb.etBonpl., JVov. gen. et sp., I,
95, t. 30, 31) aux dépens du genre Pitathe-
rum de Palisot de Beauvois, et le même que
VHelopus de Trinius [Fund., 103, t. IV). Il
renferme une dizaine d'espèces , grainens à
feuilles planes, à épis paniculés, quelque-
fois géminés , à rachide continue. On les
trouve entre les tropiques des deux conti-
nents, surtout en Amérique, plus rarement
dans l'Asie extra-tropicale. On en cultive
quelques uns dans les jardins botaniques
d'Europe. (C. L.)
ERIOCHRYSIS (Iptov, poil; xpvat'ç ,
d'or), bot. ph. — Genre de la famille des
Graminées-Andropogonées, établi par Pali-
sot-Beauvois [Agrost., 8, t. 4, f. 11) pour
une herbe de l'Amérique tropicale [E. cayen-
nensis) formant une touffe à feuilles planes ;
inflorescence en panicule rameuse à épillets
géminés, les uns sessiles, les autres pédicel-
lés, les terminaux ternes et tous hermaphro-
dites.
* ERIOCLADIUM (Iptov, laine ; xW/ov,
petite branche), bot. ph. — Genre de la fa-
mille des Composées, tribu des Sénécio-
nidées, établi par Lindley [Voy. of Swan
Hiver, XX ) pour une seule plante trouvée
à la Nouvelle-Hollande austro-occidentale.
ERI
entièrement couverte d'une pubcscence lai-
neuse, épaisse, blanchâtre; à liges pyrami-
dales, à rameaux ascendants, rigides, mono-
tricéphales; à feuilles alternes, linéaires-
oblongues, scssiles, un peu plus longues que
les entre-nœuds; à capitules multiflores ,
homogènes , sessiles au sommet entre les
feuilles, et dont le disque conique, jaune.
(G. L.)
ERIOCLINE. bot. ph. — Syn. d'Osteo-
spermum, L.
ERIOCOMA , Kunth. bot. ph. — Syno-
nyme de Montagnœa, DC.
* ERIOCYCLA (eptov, laine; xvxàoç, cer-
cle), bot. pn. — Genre de la famille des
Apiacées , tribu des Sésélinées, formé par
Lindley (Royle, HimaL, 232, t. 51, fig. 2),
pour une plante croissant dans les monts
Himalaya, à feuilles tripinnatifldes, à om-
belles composées, longuement radiées, dont
les ombellules subcapitées ; involucre et in-
volucellespaucisquameux, à fleurs blanches.
(G. L.)
* ERIODEXDRON (?Pu>v , laine ; JAJpov,
arbre), bot. ph. — Genre de la famille des
Stercul iacées, tribu des Bombacées, établi par
De Candolle (Prodr., I, 409) pour renfermer
les espèces pentandresdu genre Bombax. On
en connaît 7 ou 8, qui sont réparties malgré
ce petit nombre en 4 sous-genres (dont 1
douteux), fondés sur la forme du tube stami-
nal : a. Ceiba , Plum.; b. Campylanthera,
Sch. et Endlich.; c. Gossampinus , iid.; d. ?
Erione , iid. Ce sont de beaux arbres iner-
mes ou aculéifères , croissant dans les ré-
gions tropicales de l'Amérique et de l'Asie, et
dignes par l'élégance de leur feuillage , la
beauté et la singularité de leurs grandes
fleurs , de figurer dans les collections des
amateurs européens qui en cultivent quel-
ques uns. Leurs feuilles sont alternes , lon-
guement péliolées, tri-septemfoliolées-pal-
mées , à folioles articulées avec le sommet
renflé du pétiole; à stipules décidues. Les
pédoncules sont uniflores, solitaires ou fasci-
culées, axillaires au sommet des rameaux,
ou subterrninaux en raison de la chute des
feuilles. Les corolles sont ordinairement très
grandes, pubescentes ou laineuses (unde
nomen) en dehors, roses, blanchâtres ou d'un
jaune obscur. C. L.)
ÉUIODERB1E. Erioderma (Iptov, duvet;
Sipua, peau), bot. cr. -- (Lichens.) Genre
ÉRI
399
très voisin des Pelligères, mais qui en parait
toutefois distinct, établi par M. Fée [Ecorc.
ojjic, p. 145, t. 34, fig. 2) sur un Lichen de
l'île Bourbon et dont voici les caractères :
Thalle membraneux, vert, plissé, lobé en
son bord, chaque lobe terminé par une fruc-
tification. Sa face supérieure ou libre est
toute recouverte de poils articulés qui lui
donnent un aspect velouté; l'inférieure
adhérente, porte des veines formées par des
faisceaux byssoïdes ; ces veines s'anastomo-
sent entre elles. Apolhécies médiocres quant
à l'ampleur, orbiculaires, nombreuses, ve-
lues en dessous, à rebord mince et entier.
Disque brun, lisse. Tbèques claviformes;
sporidies ovoïdes. Outre l'espèce de Bour-
bon, nous en connaissons une autre rappor-
tée du Chili par M. Gay et que nous pro-
posons de nommer Erioderma oligocarpum.
Ces Lichens croissent sur les écorces et les
branches tombées. (G. M.)
"ERIODES ( IpiojtÎY); , laineux), mam. —
M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire ( Dict.
class., tom.XV, pag. 143, zlMém. du Mus.,
XVIII) a créé sous ce nom, aux dépens des
Atèles, un genre de Quadrumanes qui sem-
ble établir le passage entre les Singes de l'an-
cien continent et ceux du nouveau monde ;
car de même que les Catarrhinins ou Qua-
drumanes de l'ancien continent, les Eriodes
ontles narines ouvertes inférieurement, mais
leurs autres caractères sont propres aux Pla-
tyrrhiniens, ou Singes de l'Amérique; ils
ne présentent ni abajoues ni callosités;
leur queue est longue et prenante, et leurs
molaires sont au nombre de 24. Le système
dentaire est surtout caractéristique des Erio-
des; les molaires sont généralement très
grosses et de forme quadrangulaire; les in-
cisives, beaucoup moins grosses que les mo-
laires , sont rangées à peu près sur une ligne
droite , égales entre elles et toutes fort peti-
tes. Les ongles sont comprimés et peuvent
être regardés comme composés de deux lames
réunissupérieurementparune arête mousse.
Les oreilles sont petites et en grande partie
velues.
Les habitudes des Ériodes ne différent pas
de celles des Atèles ; ils ont des formes grêles
et des membres très allongés ; leur voix est
sonore et claquante, comme le disent Iïs
voyageurs , et ils la font entendre pendant
une grande partie de la journée. Ils fuient u
400
ERI
ERI
l'aspect de l'homme et vont se réfugier sur
les arbres les plus élevés. Les femelles ont
le clitoris assez volumineux, et couvert sur
ses deux faces de poils soyeux, un peu rudes,
serrés les uns contre les autres, noirâtres,
longs d'un demi-pouce environ à la face pos-
térieure et de près d'un pouce à l'antérieure.
Ainsi disposé, le clitoris ressemble à un pin-
ceau élargi transversalement. Toutes les par-
ties qui avoisinent les organes de la généra-
tion ont un aspect gras et luisant qui sem-
ble annoncer la présence d'un grand nombre
de follicules sébacés. Tous les poils sont en
général moelleux , doux au toucher, assez
courts, laineux ; et c'est à cette nature lai-
neuse de pelage de ces animaux qu'est dû le
nom d'Eriodes qui leur a été assigné.
On ne connaît que 3 espèces de ce genre,
qui toutes habitent les forêts du Brésil et se
distinguent principalement par la disposition
du pouce antérieur ; nous allons indiquer
brièvement ces espèces :
Ateles arachnoïdes Is . Geoff. (Ann. mus.,
tom. XIII ), Eriodes arachnoïdes Is. Geoff.
(loc. cit.). C'estl'espèce la plus anciennement
connue et qui est désignée sous le nom de
Singe-Araignée ; M. Edwards rapporte en
avoir vu un individu vivant à Londres en
1761. Le pelage de cet animal est généra-
lement d'un fauve clair, qui passe au cen-
dré roussâtre sur la tête et au roux doré
sur l'extrémité des pattes et de la queue. Il
n'y a aucune trace de pouce.
Ateles hypoxanlhus Neuw. etKuhl. (Beyt.
zool.) , Eriodes tuberifer Is. Geoff. [loc. cit.).
Pouces rudimentaires paraissant â l'exté-
rieur sous la forme de simples tubercules.
Eriodes hemidactylus Is. Geoff. (loc. cit.).
Pouce onguiculé très grêle , très court et at-
teignant à peine l'origine du second doigt,
(E. D.)
ERIODON ( IptàS-nç , laineux), arach. —
Cette dénomination avait été donnée par
Latreille à une Aranéide stéraphore de la
Nouvelle -Hollande, et que M. Walckenaër,
bien avant le législateur de l'Entomologie,
avait désignée sous le nom de Missulena.
foy. ce mot. (H. L.)
*EUIOGASTER(£piov, laine; ya?va, tunique).
bot. ph. — Genre de la famille des Byttné-
riacées , type de la tribu des Èriolaenées, éta-
bli parDeCandolle(/J/îp.ov, cou-
ronne), bot. ph.— Genre de la famille des
Diosmées établi par Smith (Linn. Trans. IV,
221 ) , pour des arbrisseaux de la Nouvelle-
Hollande tropicale et austro- tropicale, à
feuilles alternes, simples et très entières, à
fleurs solitaires, en ombelles et plus rare-
ment en grappes.
*ERK)SYNAPHE ( Iptov , laine ; o-uvaî ,
liaison), bot. ph. — Genre de la famille des
Ombellifères, tribu des Peucédanées, formé
par De Candolle (Mém., V, 50, 1. 1, f. e) pour
une plante vivace, glabre, croissant sur les
bords du Volga, et ayant le port d'une fé-
rule. Les feuilles en sont décomposées, à la-
cinies allongées, linéaires; les involucres et
les involucelles nuls; les fleurs jaunes. Fis-
cher en indique une seconde espèce, laquelle
est bisannuelle , et a été trouvée dans la
Natolie (Meyer, Linn., XIII, tit. 109). (G.L.)
*ERIOTHECA ( Iptov, laine; Qwn, coffre ;
en bot. capsule), bot. ph. —Genre de la fa-
mille des Sterculiacées , tribu des Bomba-
cées, établi par Schottet Endlicher (Melet.,
35) aux dépens du genre Bombax, et ne ren-
fermant encore que 2 espèces : les B. parvi-
florum et pubescens Mart. et Zucc. ( JVov.
gen. et sp., t. 67, 58). Ce sont des arbres élé-
gants du Brésil, à feuilles alternes, longue-
ment pétiolées, dont les trois ou cinq folioles
palmées sont articulées avec le sommet du
pétiole ; à fleurs blanches , portées par des
pédoncules axillaires, solitaires, géminés ou
ternes, uniflores. (G. L.)
ERIOTIIRIX (Ipsov, laine ; Opi'Ç, poil), ins.
— Genre de Diptères, fondé par Meigen et
adopté par M. Stephens [Calai. 2e part.,
p. 301.), qui le place dans sa famille des
Muscides et y rapporte une seule espèce,
VEr. lateralis Meig. Ce genre ne figure pas
dans la méthode de M. Macquart. (D.)
ERIOTORIX (fpiov, laine ; 0PΣ, cheveu ,
ÉRI
403
poil), bot. ph. — Genre de la famille des
Composées-Sénécionidées, formé par Cassini
(Bull. Soc. phiL, 1817, 32), et revisé parLes-
sin%(Syn., 394). Il ne contient qu'une espèce,
la Comjza lycopodioides de Lamarck (Illust. ,
t. G97,f. 2). C'est une plante suffrutiqueuse,
glabre, rigide, très ramifiée, offrant le port
d'un Juuiperus ou d'un Lycopodium, et crois-
sant dans l'Ile de France. Les feuilles en sont
subulées, aiguës, triangulaires dorsalement,
dressées et imbriquées jusqu'au sommet des
rameaux; les capitules multiflores, subho-
mogames, sessiles, terminaux, formant une
sorte de globe hérissé , en raison des aigret-
tesqui deviennent exsertes ; les fleurs jaunes.
L'E. juniperifolia est cultivée dans quelques
jardins en Europe. (C. L.)
* ÉRÏPE. Eripus ( IpuTtow , je ruine ).
arach.— Genre de la tribu des Araignées,
établi parM Walckenaër, et ainsi caractérisé
par ce savant : Yeux au nombre de 8, dispo-
sés à l'entour de deux tubercules verticaux,
de la manière suivante : deux yeux placés
sur le bandeau en avant des deux tuber-
cules ; deux placés sur les deux tubercules
de devant et à moitié de leur hauteur, plus
écartés que les antérieurs qui sont sur le
bandeau. Quatre autres yeux placés der-
rière les tubercules , savoir : deux en haut ,
et deux en bas , plus rapprochés que ceux
d'en haut. Lèvre allongée , ovale , trian-
gulaire , tronquée en ligne droite , ou en
ligne légèrement arquée à son extrémité.
Mâchoires allongées, droites, élargies à leur
extrémité, à côté externe droit ou légèrement
convexe, avec l'extrémité interne échancrée.
Mandibules courtes , cunéiformes. Pattes
étendues latéralement ; les deux paires an-
térieures beaucoup plus longues que les pos-
térieures ; la première paire surpassant peu
la seconde, la quatrième paire plus longue
que la troisième. On ne connaît qu'une seule
espèce de ce g., c'est YE. heterogasier Guér.
Cette espèce habite le Brésil , particulière-
ment les environs de Bio-Janeiro. (H. L.)
ERIPHIA , P. Br. bot. ph. — Synonyme
de Besleria, Plum.
*ÉRIPHIE. Eriphia {ipiyiov , jeune che-
vreau), ins. — Genre de Diptères, division
des Brachocères, famille des Athéricéres,
tribu des Muscides, établi par Meigen et
adopté par LatreilleetM. Macquart. Ce genre
est fondé sur une seule espèce alpine qui dif-
404
ÈPJ
fère des autres Anthomyzides par des joues
gonflées et hérissées de poils, et par la forme
tronquée de l'abdomen. Cette Muscide a été
trouvée sur le Mont-Genis , par Baumhauer,
à la On de juillet. (D.)
ÉRIPHIE.i?np/i/a(!piyov,petitchevreau).
crust. — Genre de la famille des Brachyures,
de la tribu des Gancériens, de la division des
Cancériens quadrilatères, établi par Latreille,
et dont les caractères peuvent être ainsi
présentés : La carapace est bien moins élar-
gie et plus quadrilatère que chez les autres
Cancériens. L'espace qui sépare les bords des
orbites de l'article basilaire des antennes
externes est très considérable; cet article
est peu développé, et n'occupe pas le quart
de l'espace compris entre la fossette anten-
naire et le canthus interne des yeux; la
tige mobile des antennes externes est très
développée et s'insère à peu de distance de
la fossette antennaire. Ce g. renferme trois
espèces, dont une habite nos mers , la se-
conde, les côtes de l'Amérique du Sud, et
enfin la troisième les côtes de l'Ile de France.
L'espèce qui peut être considérée comme
type de cette coupe générique est VE. spini-
frons Savig. (Descrîpt. de l'Egypte, Crust.,
pi. 4, fig. 7). Cette espèce est assez répan-
due sur les côtes d'Afrique; pendant mon
séjour en Algérie, je l'ai rencontrée assez
communément, particulièrement dans les en-
virons d'Alger, de Cherchell et d'Oran ; elle
se tient dans les trous des rochers, et n'en
sort que pour aller à la recherche de sa
nourriture. (II. L.)
*ERIPHUS (epiyoç, chevreau), ins.—
'Genre de Coléoptères subpentamères (tétra-
mères de Latreille), famille des Longicornes,
tribu des Cérambycins, établi par Serville
( Ann. de la Soc. enlom. de France , t. III ,
p. 88). L'espèce type est le Callidium bisigna-
ium de Germar, espèce du Brésil. M. Serville
y rapporte deux autres espèces : C. mexica-
nus et immaculicollis Serv. , l'une du Mexi-
que , l'autre du Brésil. M. Dejean , qui a
adopté ce genre dans son Catalogue, y énu-
mère 14 espèces de diverses contrées de l'A-
mérique ; plusieurs nous semblent devoir
en être retranchées. Les Eriphus ont de 16 à
23 mill. de longueur sur 4 à 5 de largeur;
ont le corselet globuleux, muni d'un tuber-
cule spiniforme ; les élytres faiblement tron-
quées. Ils sont noirs et rouges, et ressem-
ERI
blent aux Eburis par les quatre genoux pos-
térieurs , qui sont armés chacun de deux
épines inégales. Ce qui les distingue nota-
blement de ces derniers, c'est d'avoir les an-
tennes plus courtes, plus épaisses, à articles
aplatis et en forme de soie, à partir du cin-
quième. (C.)
*EIUPUS (ÈpiTrouç, pied robuste), uns. —
Genre de Coléoptères pentamères, famille
des Carabiques, tribu des Harpaliens , éta-
bli par Hœpfner et adopté par M. le comte
Dejean qui y rapporte 2 espèces, VEr. scyd-
mœnoides Hopf.,du Mexique, et VEr. lœvis-
simus Eschs., de la Californie. (D.)
* ERIRHINIDES. ins. —Première divi-
sion établie par Schœnherr dans sa légion
des Mécorhynques , famille des Curculio-
nides gonatocères. Elle contient 106 genres
et a pour caractères généraux : Pieds anté-
rieurs très rapprochés à la base ; corselet en-
tier en dessous, non canaliculô en avant des
pieds antérieurs. (C.)
*ÉR1RHII\ITES. ins.— Tribu reproduite
sous ce nom par M. Laporte de Castelnau
( Histoire naturelle des animaux articulés ,
t. II , p. 339), et répondant en partie à celle
des Êrirhinides de Schœnherr ; seulement
les genres Lachnœus, Antliorhinus , Oxyco-
rynus , Adelus , Oxyops , Solenorhinus, Ar-
tkrostenus, Lyprus, Tagrus, Eudercs et Me-
copus qu'il y place, sont répartis par Schœn-
herr dans d'autres divisions. M. Laporte a
proposé deux nouveaux noms : Endalus et
Ludovic , pour les IYotiophilus et Toxopho-
rus de Schœnherr, noms dont on s'était servi
antérieurement. Les caractères assignés par
M. de Laporte aux Érirhinites sont : Pat-
tes antérieures rapprochées à leur naissance;
antennes d'au moins 11 articles, la massue
le plus souvent de 4. (C.)
"ERIRHINIJS («>, augmentatif; pïv, nez).
ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa-
mille des Curculionides gonatocères , divi-
sion des Êrirhinides , créé par Schœnherr
( Disp. mèthod. , p. 229 ; Synon. gen. et sp.
Curculion. , t. III , p. 283 ; VII , part. 2 ,
p. 162). Environ 60 espèces sont rapportées
à ce genre : 45 habitent l'Europe, 10 l'Amé-
rique , 2 l'Afrique , 2 l'Australie et 1 l'Asie.
Germar les a fait connaître premièrement
sous les noms de IVotaris, de Dorytomus , et
depuis Dahl, dans son Catalogue , sous ceux
de Pilumnus de Mégerle , de Rliynchœnus
ERI
de F. Ces noms n'ont point été adoptés par
Schœnherr , qui divise son genre Erirhinus
en espèces à cuisses mutiqucs ou à cuisses
dentées : chez les premiers , les articles du
funicultfsont allongés à la base,obconiques;
les pieds sont de médiocre longueur, et les
tibias souvent droits, antérieurs, offrent un
petit ongle au sommet ; chez les seconds, les
articles de la base du fnnicule sont fort
courts, les pieds allongés , les tibias arqués,
armés à l'extrémité d'un ongle robuste. Nous
citerons comme types les Rhynchœnus
jEihiops , vorax, festucœ de Fab., et neveis
de Ghl. Les Erirhinus sont noirs, bruns,
rouges , jaunâtres. Souvent les bruns ont
deux petits points blancs sur les élytres, et
les jaunâtres y présentent des taches obscu-
res de 2 à 20 millim. de longueur , sur 1 1 /2
à 5 de largeur. La plupart vivent sous les
écorecs des arbres à chatons, tels que Saules,
Peupliers, Trembles, etc. La larve et l'in-
secte parfait se rencontrent dès les premiers
mois de l'année dans le duvet de ces cha-
tons. Nous avons été à même d'observer,
dans nos environs , la larve d'une nouvelle
espèce, E. capreœ, et propre au marceau.
Cette larve est allongée , d'un blanc vert ,
avec des lignes longitudinales brunes; tête
rougeâtre. Quelques espèces se trouvent près
des étangs, à terre, ou au pied de plantes
marécageuses. (C.)
•ERIRIMPIS (IpcpiVeç, très en éventaii).
ins. — Genre de Coléoptères pentamères,
famille des Lamellicornes, tribu des Scara-
héides , section des Mélitophiles , établi par
M. Burmcister {Handbuch der Entomologie ,
dritter Band, Seite 385) qui le place dans la
division des Cétoniades et y rapporte 9 es-
pèces de diverses contrées de l'Amérique,
parmi lesquelles nous citerons comme type
la Celonia geminala Chevr., du Mexique. (D.)
ERISM.4 (epterpa , querelle , objet de dis-
cussion), bot. pn. — Genre de la famille des
Yochysiacées , formé par Rudge (Guyan., I ,
7 , t. 1 ). Il renferme cinq ou six arbres
indigènes des forêts primitives de la Guiane
et du Brésil, dans lesquels ils se plai-
sent aux endroits frais et humides : les
jeunes rameaux en sont glabres ou couverts
d'une poussière blanchâtre ; les feuilles oppo-
sées, pétiolées, acuminées ou cuspidées, très
entières, et costées-veinées. Elles sont ac-
compagnées à la base de stipules géminé**.
ERI
405
membranacées, persistantes. Les fleurs sont
en panicules terminales, à divisions sub-
verticillées , fastigiées et bracléées. On cul-
tive en Europe YE. (loribundum. (C. L.)
*ERISMATURA. ois.— Genre établi par
M. Ch. Bonaparte aux dépens du grand genre
Anas pour Varias leucocephala , qui se dis-
tingue par un bec gibbeux à la base, avec
un sillon au milieu de la gibbosité; ce n'est
au reste qu'un Canard de la section des Ma-
creuses. C'est le même oiseau que Pallas a
désigné sous le nom à' Anas mena. (G.)
* ÉRISMATURINÉES. Erismaturinœ.
ois. — Nom donné parG.-R. Gray (Hist. of
gen., p. 96) à la 7e sous-famille de ses Ana-
tidées : le type est Y Anas mersa, dont M. Cb.
Bonaparte a fait son g. Erismalura {Oxyura,
Bonap.; Cercoiiectes, Wagl.; Undina, Gould.;
Aythya, Boié et Gymnura , Nutt. ); il com-
prend encore les g. Thalassornis, Eyton; type
A. leuconota , et Biziura, Leach ( syn. Hina,
Leach); type A. lobata. Tous ces oiseaux
sont de vrais Canards , et il est difficile d'é-
tablir dans ce groupe, que différencient des
nuances si légères et à la fois si multipliées,
même des sections bien nettement tranchées,
et à plus forte raison des genres. (G.)
ÉRÏSTALE. Erisialis. ins. — Genre de
Diptères, division des Brachocères, sous-
division des Tétrachaetes , famille des Bra-
chystomes, tribu des Syrphides, établi par
Latreille et adopté par tous les diptérolo-
gistes. M. Macquart, en l'adoptant, y a réuni
une partie des Élophiles et des Milésies du
même auteur. Il en décrit 63 espèces, dont
16 d'Europe, 30 d'Amérique, 5 d'Afrique,
8 d'Asie ou des îles qui en dépendent, et 4
dont la patrie est inconnue; mais ce nombre
est très inférieur à celui des espèces qui
existent dans les collections. Les exotiques
connues, au nombre de près de cent, dit
M. Macquart, se répartissent sur le globe,
de manière que la moitié environ appartient
à l'Amérique (en plus grand nombre â la
partie méridionale); plus d'un quart à l'Asie,
et l'autre à l'Afrique.
M. Macquart comprend parmi les Erts-
tales une espèce du Brésil, dont il avait
d'abord fait un genre à part : la Palpada
scutellata.
Les larves des Éristalesressemblentà celles
du g. Élophile , et ont la même manière de
vivrp.. Voyez ÉLOPHILE. (D-)
406
ERI
ERO
*ERISTHETIJS , Knoch. ins. — Synon.
de Evœstheius , Gravenhorst. (D.)
ERITHACUS. ois. — Genre établi par
Cuviersur le Rouge-Gorge, Ficedula rube-
cula, type du g. Rubiette.
*ERITIIALES (eptôaiiiç, qui porte beau-
coup de branches), ins.— Genre de Lépido-
ptères de la famille des Nocturnes, tribu des
Lithosides, établi par M. Poey dans un ou-
vrage intitulé : Centurie des Lépidoptères de
l'île de Cuba, 2e décade 1832. Ce genre est
fondé sur une seule espèce que l'auteur
nomme Guacolda, et qui , d'après la figure
qu'il en donne, appartiendrait au genre Emy-
dia de M. Boisduval,si elle n'en différait
essentiellement par lapectination singulière
de ses antennes à laquelle son nom généri-
que fait allusion. (D.)
ERITHALIS (îpcGaWç, très vert), bot. ph.
— Genre de la famille des Cofféacées-Guet-
tardées, établi par P. Brown {Jam., 165,
t. 17, f. 3) pour des arbrisseaux des Antilles
glabres , à feuilles opposées, pétiolées, mu-
nies de stipules persistantes ; pédoncules
axillaires paniculés dépassant un peu les
feuilles. — VErithalis , Forst. est synonyme
de Timonius , Rumph.
*ERITRICHIUM (il faut lire Eriotri-
chium : Iptov , laine ; Gpt'£ , poil ). bot. ph. —
Genre de la famille des Borraginées , tribu
des Anchusées , formé par Schrader ( Com-
ment. Gœtt. , IV, 186 ) aux dépens du genre
linnéen Myosotis, et renfermant 5 ou 6 esp.
indigènes d'Europe, où elles croissent sur les
montagnes élevées du centre et du midi. Ce
sont de petites herbes velues , gazonnantes ;
à fleurs d'un bleu charmant en racèmes brac-
tées, pauciflores. Quelques unes sont culti-
vées dans les jardins des curieux. (C. L.)
*ERIUDAPHUS («pio£t5, laineux; daphus?).
bot. ph. — Genre de la famille des Homalia-
Cées, établi par Nées (Eckl. etZeyh. , Enum.,
271 ) et renfermant 3 espèces , croissant au
cap de Bonne-Espérance. Ce sont des ar-
bres à feuilles alternes , dépourvues de sti-
pules , très brièvement pétiolées , coriaces ,
glabres , sinuées-denticulées ; à fleurs peu
nombreuses , disposées en racèmes axillai-
res. Le tube calicinal est revêtu de petites
plaques formées d'un duvet épais laineux ;
Circonstance qui a inspiré probablement le
nom générique , dont la seconde partie est
sans doute mal écrite. (C. L.)
*ERIULIS (e/>i , particule augment. ; oùXyj,
cicatrice), ins. —Genre de Coléoptères pen*
tamères , famille des Lamellicornes, tribu
des Scarabéides, section des Mélitophiles,
établi par M. Burmeister (Handbuch der En-
tom.,dritterBand, ^«^6 18) qui le place dans
la division des Cétoniades , groupe des Di-
plognathides. Ce genre est fondé sur une
seule espèce , la Diplognalha variolosa Gory
et Perch., originaire de Guinée. (D.)
ERIX. REPT. — VOXJ. ERYX.
*ERMINEA, Haw. ins. —Synonyme de
Aedia, Dup. (D.)
*ERNESTTA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Mélastomacées, tribu
des Rhexiées, formé par De Candolle (Prod.,
III , 121 ) pour une petite plante annuelle
{Rhexia tenella Bonpl., Rhex., t. 30) ayant
le port d'une Spennera , et croissant dans la
Nouvelle-Grenade. Elle est hérissée de poils
rares, glandulifères au sommet; les feuilles
en sont opposées, pétiolées , cordées-ovales,
acuminées, denticulées-séteuses , quinqué-
nervées ; les fleurs paniculées. (C. L.)
*ERNESTTE. Ernestia (nom propre), ins.
— Genre de Diptères, établi par M. Robi-
neau-Desvoidy (Essai sur les Myodairest
pag. 60), qui le range dans la famille des
Calyptérées, division des Zoobies, tribu des
Entomobies , section des Microcérées. Ce
genre ne comprend qu'une espèce nommée
par l'auteur Ern. microcera, et qui faisait
partie de la collection de M. Dejean. (D.)
ERNODEA (ipvw&is, rameux). bot. ph.
— Genre de la famille des Rubiacées , tribu
des Spermacocées-Putoriées , constitué par
Swartz ( Prodr. , 27 ; Fl. Ind. occ., 1 , 223,
t. 4 ) pour une plante suffrutiqueuse crois-
sant sur le bord de la mer dans les îles Ca-
raïbes , et cultivée dans quelques jardins
botaniques. Elle est décombante , diffuse ;
les feuilles en sont opposées, subsessiles ,
lancéolées ou elliptiques ; les stipules en-
gainantes, multiparties, connées à la base ;
les fleurs, d'un jaune pâle, sont axillaires,
solitaires, sessiles. Il leur succède des baies
de la même couleur. (C. L.)
*ERNSTING1A, Neck. bot. ph. — Syno-
nyme de Malayba, Aubl.
* ERO. arach. — M. Koch , dans Herich-
Schaeffer, désigne sous ce nom un nouveau
genre d'Araignées que M. Walckenaër, dans
le t. II de son Hist. nai. des Ins. apt., réunit
ERO
au Theridion (voyez ce mot). L'espèce qui |
servait de type à cette nouvelle coupe
générique» proposée par M. Koch était le
T. luberculata Koch [T. aphane Walck. ).
(H.L.)
ERODENDRUM, Salisb. bot. ph. —Sy-
nonyme de Protea, L.
ERODI A, Stanley, ois.— Voy. drome.
* ÉRODIORHYNQUE. Erodiorhynchus
[iptaSiéç, héron; pvyx°s> bec), ins, — Genre
de Diptères établi par M. Serville, et adopté
par M. Macquart, qui , dans ses Diptères exo-
tiques, t. 1 , lr« part., p. 110, le range dans
la division des Brachocères, famille des Ta-
baniens. Ce genre est fondé sur une seule
espèce du cap de Bonne Espérance, nommée
par M. Macquart Erisialoides, à cause de sa
ressemblance avec une Eristale. Son nom
générique fait allusion à la forme de sa
trompe longue et menue. (D.)
* ERODISCUS («pca&oç, diminutif de Hé-
ron), ins. — Genre de Coléoptères tétramè-
res , famille des Curculionides gonatocéres ,
division desÉrirhinides, créé par Schœnherr
[Dispositio melhodica, pag. 237, Syn. gen.
tt sp. Curculio, t. III, p. 368. VIII, part. 2,
p. 208 ) , qui y rapporte 6 espèces , toutes
du Brésil ; nous citerons comme type : YE.
ciconia Sch. Les Erodiscus sont remarqua-
bles par le développement excessif de leur
trompe, qui est filiforme. (C.)
"ERODITES. ins.— Tribu des Coléoptères
hétéromères , établie par M. Solier dans sa
famille des Collaptérides, démembrement
de celle des Mélasomes de Latreille, et qui a
pour type le genre Erodius de Fabricius
( Ann. de la Soc. eut. de France, tom. III,
pag. 479). Les Insectes de cette tribu se dis-
tinguent parleur forme presque ovoïde; par
leurs yeux généralement petits , ovales et
situés en dessus du bord latéral de la tête,
qui est plane en dessus et un peu relevée
postérieurement ; par leurs hanches anté-
rieures et intermédiaires orbiculaires, en-
tourées par le mésosternum et le métaster-
num ; par leurs jambes garnies de petits
piquants logés dans des fossettes; par le
prothorax fortement échancré et cilié anté-
rieurement ; enfin par leurs élytres généra-
lement convexes et ayant vers leur extrémité
un sillon court et transversal , en forme
d'étranglement, rapproché du bord mar-
ginal.
ERO
407
La couleur des Erodites est presque tou-
jours noire, quelquefois légèrement métal-
lique. Ils vivent à terre , préfèrent les ter-
rains sablonneux et courent à l'ardeur du so-
leil : ils sont très agiles, et s'enfoncent avec
rapidité dans le sable quand on veut les
saisir; ils se nourrissent de débris de végé-
taux et d'animaux. Ces Insectes sont propres
aux contrées sèches et chaudes de l'ancien
continent.
M. Solier compose la tribu des Erodites de
6 genres dont voici les noms : Leptonychus ,
Arlhrodeis, Diodonte, Erodius , Anodesis et
Zophosis. (D.)
ERODIUM (êpw&oç, héron), bot. ph. —
Genre de la famille des Géraniacées , formé
par Lhéritier ( Geran., t. 26 , Msc.) aux dé-
pens du genre linnéen Géranium . et renfer-
mant une soixantaine d'espèces, croissant
surtout dans les parties tempérées du globe,
rares entre les tropiques. Ce sont des plantes
acaules ou caulescentes, très rarement suf-
frutiqueuses , à feuilles opposées, dont l'une
souvent plus petite , ou alternes et oppo-
sées , bipinnatifides ou pennées , plus rare-
ment triparties, lobées ou crénelées ; à sti-
pules latérales géminées , presque toujours
scarieuses. Les pédoncules sont opposés à
la feuille alterne, s'élèvent de l'aisselle de la
plus petite des deux, ou sont placés en di-
chotomies alaires ou quelquefois radicales,
très rarement uniflores, très souvent ombel-
liféres. Dans ce cas l'ombelle est simple,
involucrée. Ce sont en général de jolies
plantes, dont quelques unes sont recher-
chées dans les jardins pour la beauté de
leurs fleurs , entre autres YE. incarnatum.
Le nom générique rappelle la forme de la
graine, qui, comme celle des Pelargonium, a
la forme du bec d'une Cigogne ou d'un Hé-
ron. (C. L.)
ERODIUS (Ipw&o'ç, nom d'un oiseau aqua-
tique), ins. — Genre de Coléoptères hétéro-
mères, famille des Mélasomes , division des
Collaptérides de M. Solier, établi par Fabri-
cius et adopté par tous les entomologistes.
Ce genre, qui forme aujourd'hui le type de
la tribu des Erodites, a éprouvé de grandes
réductions depuis sa fondation ; cependant
tel qu'il est limité aujourd'hui par M. So-
lier, il renferme encore un grand nombre
d'espèces , puisque cet auteur en décrit 51
qu'il sépare en 2 groupes d'après la forme
408
ERO
des deux derniers articles des antennes.
Nous citerons seulement une espèce de cha-
que groupe, savoir : Erodius lœvigaïus
Oliv., et Erod. bilineatus du même auteur,
tous deux du Sénégal. Poy. pour plus de
détails érodites. (D.)
ÉRODONE. Erodona , Daudin. moll. —
On sait par Bosc et par de Roissy que Dau-
din est le créateur de ce g. , qui est resté in-
certain, faute d'une bonne figure. D'après
ce que nous avons appris de la bouche même
de M. de Roissy, ce g. correspondrait exac-
tement à celui des Corbules de Lamarck ; il
doit donc disparaître, puisqu'il fait double
emploi avec un g. établi avant lui. Ployez
CORBULK. (DESH.)
ERODORUS, Walck. ins. — Synonyme
du g. Proctotrupe de Latreille. (E. D.)
ÉROLIE. ois. — Voy. falcinelle.
*EROLLA. ois. —M. Lesson a établi sous
ce nom , aux dépens du g. Eurylaime , un
g. dont VE. Blainvillii est le type, et qui
diffère en effet des vrais Eurylaimes par la
moindre largeur de son bec , mais qui s'en
rapproche par ses formes générales et son
système de coloration. Vigors a formé son g.
Cymbirhynchus avec VEurylairnus nasmus,
dont M. Lesson fait la seconde espèce de
son g. Érolle. Voy. eurylaime. (G,)
EROPHILA fîpoç [lap], printemps ;
6po<, rouge ; Xaîva,
enveloppe), bot. ph. — Genre de la famille
des Composées-Cynarées, établi par Swart
{Fl. gard. 1 1 , f . 13*), pour une plante her-
bacée du Mexique, rameuse, à feuilles ses-
siles, pinnatifides, dentées, légèrement pu-
bescentes; involucres rouge-jaunâtre; ca-
pitules solitaires et terminaux. L'unique es-
pèce de ce genre est le Carduus voluchroos
de Lessing.
ERY
421
•ERYTnROLAMPRUS (ïpvtipêç , rouge ;
)ap.7rPoç, brillant), rept. —Genre d'Ophi-
diens formé par M. Boié [I$is4 1836, p. 98 )
aux dépens du groupe des Couleuvres [Voy.
ce mot). Les Eryihrolamprus présentent des
scutelles frontales au nombre de 4, petites,
presque d'égale grandeur ; leur queue est
très courte et pointue vers l'extrémité. On
en désigne trois espèces, qui proviennent
toutes de l'Amérique ; nous indiquerons
comme type la Coluber agilis Linn. ^E. D.)
*ERYTHROLANIUS. ois. —Genre établi
par M. Lesson aux dépens du genre Lang-
rayen, et dont Y Ocypterus sanguinolenlus est
le type. (G.)
ERYTHRONIUM (IpvQpov, rouge), bot.
ph. — Genre de la famille des Liliacées-
Tulipacées , établi par Linné ( Gen. n° 414),
pour des plantes herbacées et bulbeuses de
l'Amérique boréale et de l'Europe australe,
à feuilles radicales peu nombreuses, ovales,
lancéolées ; hampe uniflore ; fleur penchée.
Il a pour caractères essentiels: Calice campa-
nule à 6 divisions profondes, réfléchies, pé-
taloïdes, disposées sur deux rangs, les trois
intérieures munies chacune de deux callo-
sités, à leur base un style allongé, trois stig-
mates , six étamines à filets courts, une cap-
sule globuleuse à trois loges. On cultive dans
nos jardins les Érythrones Dent-de Chien
ou Vioulte, et à longues feuilles ; ces plantes
sont de pleine terre ; elles ont les feuilles
maculées de vert et de rouge , et don-
nent, en avril, une fleur blanche en de-
dans et rouge en dehors , ou bien lavée de
rose.
'ERYTHROPALUM (e>0poç, rouge;
woQyj , poussière ). bot. ph. — Genre rapporté
avec doute par Endlicher à la famille des
Cucurbitacées. Ce végétal , érigé en genre
par Blume (Bijdr. 921), est un arbrisseau de
Java, grimpant, à feuilles pétiolées , sub-
peltées , oblongues , très entières, glabres ,
à pédoncules axillaires et rameux, pédicelles
subombellés.
*ERYTHROPHL,EUM ( ipvGpo'v, rouge ;
oioç, écorce). bot. ph. — Genre de la fa-
mille des Mimosées-Parkiées, établi par Af-
zelius ( Msc. ex R. Brown in Oudney, etc.,
235), pour un grand arbre de l'Afrique tro-
picale, à feuilles bipinnées, à folioles oppo-
sées, à inflorescence en grappes terminales
et latérales.
«22
ERY
*ERYTHROPHRYS, Sw. ois. — Voy.
COUA.
'ERYTHROPOGON (cpuGpov, rouge; ttw-
y«6Pov, rouge; opXePov , rouge ;
TrtxToç, tacheté), bot. ph. — Genre de la fa-
mille des Mélanthacées, établi par Schlech-
tenda\ [Linn. , 1,90) sur les Melanthiumgra-
mineum et punctatum de Cavanilles , plantes
herbacées de l'Afrique boréale, à racines
ERY
bulbeuses; à feuilles radicales, lancéolées
ou annulaires subulées, rassemblées ; ham-
pes souterraines ; fleurs cachées parmi les
feuilles.
*ERYTHROSTOMUS, Wagl. ois.— Voy
PERROQUET. (G.)
* ERYTHROTHORAX , Brehm. ois. —
Voy. ERYTHRINA. (G.)
ÉRYTHROXYLÉES. Erythroxyleœ. bot.
ph. — Le genre Erythroxylum, réuni d'abord
et longtemps aux Malpighiacées, en a été
séparé, à juste titre, pour constituer une fa-
mille distincte, dont il continue à former
l'unique genre, mais dont les espèces ont
singulièrement crû en nombre, par suite des
découvertes modernes. Les caractères de
cette famille sont les suivants : Calice libre,
5-fide ou plus ordinairement 5-parti , per-
sistant. 5 pétales alternes , dont chacun se
double de son côté interne de deux appen-
dices ou languettes confondus avec son on-
glet élargi, libres du reste sur deux plans,
l'intérieur simple, l'extérieur bilobé; préflo-
raison imbriquée. Dix étamines hypogynes,
alternativement plus longues et plus courtes,
à filets dilatés à la base et soudés entre eux
en un tube circulaire, libres au sommet, et
supportant chacun une anthère biloculaire,
d'abord introrse, puis vacillante. Ovaire
libre, surmonté de 3 styles distincts ou sou-
dés dans une plus ou moins grande longueur
et terminés chacun par un stigmate capité
creusé de 3 loges, dont chacune contient un
ovule suspendu au sommet de l'angle in-
terne et droit, mais dont deux avortent gé-
néralement à une époque plus ou moins hâ-
tive. Drupe uniloculaire et monosperme, par
suite de cet avortement. Graine renfermant
sous un test crustacé un périsperme carti-
lagineux, qui enveloppe de sa couche mince
l'embryon presque aussi long que lui, à ra-
dicule courte et supère, à cotylédons foliacés.
Les espèces habitent presque toutes la partie
tropicale de l'Amérique, quelques unes les
Indes orientales ou les îles de l'Afrique aus-
trale. Ce sont des arbres, arbrisseaux ou
sous-arbrisseaux à rameaux souvent com-
primés vers leur somment, à feuilles ordi-
nairement alternes, entières, presque tou-
jours glabres, munies chacune d'une stipule
axillaire simple ou bilobce. Les fleurs sont à
l'aisselle de ces feuilles, solitaires ou grou-
pées en faisceaux de deux ou plusieurs, en-
ERY
ESC
423
tremêlées de bractées. La couleur de leurs
pétales est blanche ou jaune-verdàtre.
Ainsi que nous l'avons annoncé, la famille
est jusqu'ici exclusivement constituée par
les espèces du genre Eryihroxylum, L., dont
on avait proposé de séparer sous le nom de
Seilua une espèce remarquableparlasoudure
complète de ses trois styles. Elles se recon-
naissent en général à la matière tinctoriale
rouge que contient leur bois, et qui a donné
son nom au genre. On ne cite guère, du reste,
pour ses propriétés que le Coca du Pérou ,
l'une de ces espèces , dont les feuilles sont
très usitées, surtout par les ouvriers des mi-
nes , qui les mâchent continuellement mé-
langées d'un peu de poudre de craie. On dit
qu'ils peuvent par ce secours se passer long-
temps de toute nourriture , même en se li-
vrant à un travail assez rude : et dans ce cas
il semblerait que cette feuille , comme celle
du Thé, doit contenir un principe très nour-
rissant. Mais d'autres voyageurs lui attri-
buent un tout autre effet , qui s'accorderait
peu avec le récit des premiers : ce serait un
puissant narcotique, dont les effets dépasse-
raient ceux de l'Opium lui-même. Il serait
donc fort intéressant que la chimie nous fît
connaître la composition du Coca. (Ad. J.)
ERYTHROXIXON ( IpvGpôv , rouge ; £v-
Xoy, bois), bot. ph. — Genre unique de la
famille des Érythroxylées, établi par Linné
{Gen. n° 575), pour des arbres ou des ar-
brisseaux des régions tropicales, à feuilles
alternes, très entières, à stipules axillaires ;
à fleurs solitaires, géminées ou fasciculées.
On cultive dans nos serres chaudes plusieurs
espèces d'Erythroxylon ; les fleurs de quel-
ques unes sont odorantes. Le type de ce g.
est l'E. areolaium ou Bois major.
* ERYTHRURA. ois. — Genre établi par
Swainson aux dépens du g. Moineau, et dont
le Fringilla sphenura est le type. (G.)
ERYX (nom mythologique), rept.— Ce nom,
d'abord appliqué à une espèce d'Anguis, a
été ensuite attribué par Daudin à un genre
d'Ophidiens, voisin de celui des Rouleaux, et
qui a été généralement adopté. Les Éryx ont
pour caractères : Une queue très courte, ob-
tuse, garnie d'un simple rang de plaques et
^ans grelots ; des plaques assez petites sous
!e corps ; une langue courte, épaisse, échan-
gée ; pas de crochet à venin ; les lèvres
simples; pas de tentacules; les mâchoires
dilatables et l'anus simple et sans ergots,
Les Éryx ressemblent beaucoup aux Or-
vets parleurs habitudes et par leurs formes.
Us sont très inoffensifs, et cependant on les
redoute généralement; ils sont timides, et
au moindre bruit, à l'aspect du plus lé-
ger danger , ils s'enfuient avec rapidité et
s'enfoncent dans l'herbe ou dans le sable ;
leur nourriture consiste en insectes et en
vers , leurs dents sont très petites, et plu-
sieurs espèces paraissent même en manquer.
On en connaît un assez grand nombre d'es-
pèces qui se trouvent dans l'Asie et dans
l'Afrique. La plus commune de toutes, dans
les collections , est YEryx turcicus Daud.,
ou Éryx turc, qui est d'un gris jaunâtre en
dessus, avec des taches noires plus ou moins
nombreuses et confluentes, irrégulièrement
arrondies et éparses, sans aucun ordre, et
offre en dessous une couleur d'un blanc
pâle. Cette espèce se trouve en Egypte, en
Turquie, etc. Nous citerons aussi l'E. de Du-
vaucel, E. Duvaucelii Bib., figuré dans l'at-
las de ce Dict., Reptiles, pi. 9, fig. 1. (E. D.)
*ERYX(nom mythologique), ins.— Genre
de Coléoptères hétéromères , cité par New-
mann {The Entomologist. I, p. 189), comme
ayantété trouvé en Angleterre.L'espèce qu'on
rapporte à ce g. est l'E. niger. Nous ignorons
l'auteur qui l'a fait connaître. (C.)
* ESACUS ( nom mythologique ). ois. —
M. Lesson a donné ce nom, qui a pour syno-
nyme le Caravanaca de Hodgson, à un oiseau
de l'Inde, VOEdicnemus recurvirostris , que
Cuvier avait mis avec les OEdicnèmes, aux-
quels il ressemble en tous points à l'excep-
tion du bec , qui est très comprimé sur les
côtés et retroussé de telle sorte que la partie
supérieure est concave et l'inférieure très
renflée. On rapporte à ce genre, que je crois
devoir être réuni aux OEdicnèmes, dont il a
la figure , une seconde espèce, YOE. crassi-
rostris,q\ii est originaire du Brésil. (G.)
ESCALIER, moll. — Nom vulgaire des
Cadrans et des Scalaires.
ESCALLONIA. bot. ph.— Genre delà
famille des Saxifragées-Escalloniées (famille
des Escalloniacéos de quelques auteurs),
établi par Mutis ( Linn. fils, Suppl. 21 )
pour des arbres ou des arbrisseaux très
connus de l'Amérique tropicale, le plus sou-
vent résineux; à feuilles alternes et très en-
tières , ou finement dentelées , non munies
424
ESC
ESC
de stipules , à fleurs terminales ou plus ra-
rement axillaires , solitaires, paniculées ou
rameuses , blanches , roses ou pourpres. Le
bois de VE. myrtilloides, type du g., est très
dur et sert à la fabrication d'ouvrages écono-
miques; les feuilles en sont fortamères, et em-
ployées comme médicament par les habitants
du Pérou et du Chili. On cultive dans nos
jardins VE. floribunda, arbrisseau de 1 mètre
à 1 mètre 50, se couvrant de fleurs blanches
en panicule ; et VE. rubra, dont les fleurs en
grappe sont rouges en dehors, et rose pâle
en dedans. La première espèce supporte la
pleine terre; mais ses rameaux y gèlent tous
les hivers. La seconde est d'orangerie. Tou
tes deux demandent la terre de bruyère mé-
langée, et se multiplient fort bien de boutures
et de marcottes.
*ESCALLONIACÉES, ESCALLONIÉES.
Escalloniaceœ, Escallonieœ. bot. ph. — Ce
groupe de plantes forme sous le premier nom
une famille distincte pour plusieurs auteurs,
sous le second une simple tribu rapportée
à celle des Saxifragées. En la considérant
comme distincte , ses caractères seront les
suivants : Calice adhérent , à 5 divisions.
5 pétales alternes , d'abord unis par leurs
bords en un tube, mais se séparant à la fin.
Étamines en nombre égal et alternes , insé-
rées comme les pétales sur le calice , à an-
thères biloculaires s'ouvrant longitudinale-
ment. Ovaire couronné par un disque lobé,
adhérent, excepté dans un petit nombre de
cas, ordinairement à 2, rarement à 3-5-loges,
quelquefois divisé seulement par deux cloi-
sons incomplètes , à ovules nombreux por-
tés à l'angle interne de ces loges ou sur le
bord de ces cloisons , à stigmate divisé en
autant de lobes terminant un style simple.
Capsule se séparant de la base au sommet
en autant de carpelles par le décollement des
cloisons. Graines menues, revêtues d'un té-
gument transparent, et où l'embryon très
petit occupe seulement l'extrémité d'un pé-
risperme charnu tourné du côté du hile. Les
espèces de cette famille croissent dans les
parties tempérées du globe, abondantes sur-
tout en Amérique, notamment sur les Andes,
où elles se montrent à une grande hauteur
et peuvent caractériser une région bota-
nique. Ce sont d'élégants arbrisseaux, sou-
vent résineux, à feuilles alternes, dentées,
dépourvues de stipules; à fleurs blanches,
verdâtres, roses ou pourpres , quelquefois
solitaires, d'autres fois disposées en grappes
ou panicules, le plus souvent terminales.
GENRES. !
Escallonia , Mutis [Stereoxylon , R. P. —
Mollia, Gmel. — Vigiera, FI. fl.)— Quinti-
nia, Alph. DC. — Forgesia, Comm. (Deffor-
gia , Lam.) — Chorisiylis , Harv. — hea , L.
[Diconangia, Mitch.) — Anopterus, Labill. —
Polyosma, Blum.
On cite encore à la suite V Argophyllum ,
Forst., qui se rapproche des Escalloniées par
son style simple, mais s'en éloigne par la dé-
hiscence de sa capsule loculicide du sommet
à la base. (Ad. J.)
ESCARBOT. ins. — Voy. hister.
ESCARBOUCLE. min. — Voy. grenat.
ESCARGOT, moll. — Nom vulgaire des
Hélices. Voy. ce mot. (Desh.)
ESCHARE.Zisc/iara(l grille). polyp.
— Les anciens naturalistes ont donné les
noms d'Eschara et d'Escara à beaucoup de
productions marines, et principalement à des
Polypiers. Linné n'adopta pas ce nom, et plaça
la plupart des Eschares des auteurs dans sou
g. Flustre.Pallas appliqua ce nom d'Eschara
à un genre dans lequel il réunit les Flustres,
les Cellépores, les Eschares proprement dits
et les Millépores. Lamarck, en 1816, sépara
définitivement les Eschares des Flustres , et
son genre Eschara, adopté par la plupart
des zoologistes, est devenu, depuis Lamou-
roux, le type d'un ordre particulier.
Les Eschares ont les caractères suivants :
Polypiers presque pierreux, non flexibles,
à expansions comprimées ou aplaties, lamel-
liformes, fragiles, simples, rameuses, cla-
thrées ou en réseau, couvertes , sur toutes
les faces, de cellules à parois communes,
disposées en quinconce, et dont l'ouverture
est en général plus petite que le corps. Les
Eschares se distinguent des genres qui com-
posent l'ordre des Escharées par leur forme,
ainsi que par celles des cellules polypeuses,
qui les couvrent dans tous les sens.
Les Eschares sont de taille assez petite ;
on les trouve dans toutes les mers, mais ils
sont plus nombreux dans les zones chaudes
ou tempérées. Lamarck en décrit une dou-
zaine d'espèces; elles ne sont pas encore
assez connues pour qu'on puisse affirmer
qu'elles appartiennent réellement toutes au
genre qui nous occupe. Nous indiquerons
ESC
comme types les deux espèces suivantes :
L'Escn are FOUAcé,Escliarafoliacea Lamk.
\Millepora foliacea Gen., Syst. nat., p. 37,
86, no 15), qui est la plus grande espèce du
genre, et peut acquérir jusqu'à un mètre
de grandeur dans tous les sens. Cet Eschare
est formé de lames raides, fragiles, minces,
fléchies et réunies dans toutes les directions.
Il est commun sur les côtes de France, et ne
vit qu'à une assez grande profondeur.
L'EscnARE A bandelettes (Eschara fas-
cialis Pallas, Eleuth., p. 42, n° 9, Vav. A) ,
plus petit que le précédent; il forme des
touffes assez larges, élégantes, très divisées
et subcarcellées : les bandelettes sont com-
primées, larges de 1 centimètre environ.
Il habite la Méditerranée. (E. D.)
ESCIIAIIÉES. Escharece. polyp.— Ordre
de la division des Polypiers, entièrement
pierreux et non flexibles, à cellules perforées
ou foraminées, créé parLamouroux (Exp.
meih. des g. de: Polyp.), et correspondant
en partie aux Polypiers à réseau de Lamarck.
Les Escharées ont pour caractères : Poly-
piers lapidescents, polymorphes, sans com-
pacité intérieure, à cellules petites, courtes
ou peu profondes, tantôt sériales, tantôt
infuses. Cet ordre comprend les genres
Adéone, Eschare, Rétipore, Discopore, Dias-
topore, Obélie et Cellépore. Voy. ces mots.
(E. D.)
* ESCHSCHOLTHIA (Eschscholtz, zoolo-
giste célèbre), acal. — M. Lesson (Ann. se.
nat., n° Y, 1836) a créé sous ce nom un g.
de Zoophytes acalèphes de la famille des
Béroïdes, et dans lequel il place une espèce
du g. Cydippe d'Eschscholtz. Les Eschschol-
thia ont le corps vertical, onové, arrondi au
sommet, rétréci en bas, largement et circu-
lairement ouvert, ayant huit rangées de cils
irisés, très courtes et n'occupant que le pôle
supérieur; deux tentacules cirrhigères par-
tent du milieu des côtés. L'espèce type est
YE. dimidiata Less. ( Cydippe id. Esch.), qui
se trouve dans la mer du Sud, dans le canal
qui existe entre la Nouvelle-Hollande et la
Nouvelle-Zélande. (E. D.)
"ESCHSCHOLTZIA (nom propre.)iws.—
Genre de Coléoptères pentamères , famille
des Sternoxes, tribu des Élatérides, fondé
par M. le comte de Castelnau, en l'honneurr
du naturaliste Eschscholtz, sur YElate
rhombeus d'Olivier, espèce propre au midi de
t. v.
42
la France. L'auteur en a donné les caractères
dans VHist. nat. des Insectes, faisant suite au
Buffon-Duménil, tom. I , pag. 232. (D.)
"ESCHSCHOLTZIA ( Eschscholtz , nom
d'homme ). bot. ph. — Genre de la famille
des Papavéracées-Hunnemanniées, établi
par Chamisso (Hor. phys. Berol.t 73, t. 16)
pour des plantes herbacées vivaces, glabres,
glauques, originaires de l'Amérique boréale,
à racines charnues pleines d'un suc jaune;
à tiges droites ou couchées, tendres et aqueu-
ses ; leurs feuilles sont alternes , décompo-
sées , à lobes subcunéiformes , trifides ; les
pédoncules sont axillaires, solitaires , uni-
flores, dressés ; les fleurs sont jaunes, gran-
des , et se ferment quand le temps est à la
pluie. On cultive dans nos jardins YE. cali-
fornica, dont les fleurs, d'un jaune pur, vif
et brillant, safranées au centre, sont d'un
fort bel effet ; et YE. crocea, variété de l'es-
pèce précédente. Elle se sème en pleine terre
et sur place en mars ou avril.
*ESCHWEILERA, Mart. bot. ph.-— Syn.
de Lecythis, Lœffl.
ESCLAVE, ois. — Nom donné à une esp.
du g. Troupiale et à un Tangara. Vieillot
avait établi sous ce nom un genre fondé sur
le Tanagra dominica , qui ne mérite pas
d'être conservé. (G.)
ESCOBEDIA. bot. ph. — Genre de la
famille des Scrophularinées-Gérardiées, éta-
bli par Ruiz et Pavon ( Syst., 159 ) pour des
plantes herbacées du Pérou et du Mexique ,
à feuilles opposées , ovales , oblongues , ou
linéaires - dentées ; à pédoncules axillaires,
solitaires , uniûores , bibractéés ; à fleurs
grandes et blanches. Le Buchnera grandi-
flora deLînn. est le type de ce genre.
ESCOURGEON, bot. ph. — Voy. orge.
ESCULAPE. rept. — Dénomination ap-
pliquée à une espèce du genre Couleuvre.
Voy. ce mot. (E. D.) |
*ESECHIELINA (nom propre), infus.—
M. Bory de Saint- Vincent [Encycl. ins. art. mi-
croscopiques, p. 536) a proposé de former
sous ce nom, etaux dépens des Motif ères, un
g. particulier d'Infusoires. Les Éséchiélines
ont lecorpsallongé, cylindracé, évidemment
contenu dans un fourreau musculeux, pos-
térieurement terminé par une queue sub-
articulée, engainante, rétractile et tricuspide,
antérieurement muni d'appendices tentacu-
laires. avec une tête distincte, qui se montre
54
426
ESP
ESP
parfois entre les deux lobes rotatoires telle-
ment manifestes, que ces rotatoires parais-
sent souvent sous la forme de deux roues
indépendantes qui tournent avec une grande
vélocité. On en connaît un assez grand nom-
bre d'espèces : nous indiquerons comme type
la Vorticella rolatoria Mull. {Tab., X, 411,
f. 11, 16), qui se trouve fréquemment dans
l'eau des fossés où croît la Lentille d'eau, ou
dans les vases où l'on conserve cette plante
pour y étudier les Microscopiques. (E. D.)
*ESENBECKIA (nom propre), bot. ph.—
Genre de la famille des Diosmées-Psilocar-
pées, établi par Kunth ( Humb. et Bonpl. ,
IVov. gen. et sp., VII , 246 , t. 655) pour des
arbres et des arbrisseaux de l'Amérique
tropicale, à feuilles alternes ou subopposées,
uni-ou trifoliolées , à folioles entières, et à
pétiole plat ou concave en dessus. Inflores-
cence en grappes axillaires et terminales
paniculifères ; fleurs petites, blanches, ver-
dâtres ou jaunâtres.
*ESENBECKIA (nom d'un savant célè-
bre ). bot. cr. — (Mousses.) Synonyme du
g. G arovag lia. que, trompé par une erreur
typographique du Gênera plantarum d'Endli-
eher , nous avons à tort traité au mot cap.o-
■vaglia. Poy. donc ce dernier nom. (G. M.)
*ESERA,Neck. bot. ph. — Synonyme de
Dr oser a, L.
ESMARCHIA, Reich. bot. ph.— Syn. de
Cerasiium, L.
ÉSOCES. pois. — Cuvier a désigné sous
ce nom la deuxième famille de ses Malacop-
térygiens abdominaux, présentant pour par-
ticularités organiques : les mâchoires gar-
nies de fortes dents , le bord de la mâchoire
supérieure formé par l'intermaxillaire, ou
bien le maxillaire dépourvu de dents et ca-
ché dans l'épaisseur des lèvres ; l'oriGce des
opercules très grand , pas de nageoire adi-
peuse, la dorsale en dessus de l'anale, des
intestins courts et sans cœcum , une vessie
natatoire. Les genres qui composent cette
famille sont les Brochets, les Galaxies, les
Alépocéphales, les Microstomes, les Stomies,
les Chauliodes, les Salanx, les Orphies , les
Scombre-Ésoces, les Demi-Becs, les Exocets
et les Mormyres.
ESOX. poiss. —Nom latin du Brochet.
ESPADON. JT/'p/uas.POiss.— C'est le nom
presque vulgaire mais surtout scientifique
d'un Poisson aussi remarquable par sa forme
que parsa taille, et connudelaplus haute an-
tiquité sous des dénominations qui rappel-
lent, comme celle-ci, dans toutes les langues
le trait le plus frappant de la configuration de
cette espèce. En effet , elle est connue sous
les noms de $t,59'. Quelques traces de clivage se mon-
trent parallèlement à l'axe et aux arêtes des
bases des deux octaèdres précédents.
L'Étain oxydé se trouve aussi dans la na-
ture, mais beaucoup plus rarement à l'état
deconcrétions fibreuses, constituant ce qu'on
appelle vulgairement l'Étain de bois, parce
que les petites masses mamelonnées dont il
se compose sont formées de couches de di-
verses teintes, que l'on a assimilées aux cou-
ches ligneuses qui se montrent sur la coupe
des arbres. Enfin l'Étain oxydé se rencontre
sous forme de grains arrondis ou de cail-
loux roulés dans les anciens dépôts d'allu-
vions, principalement au Mexique, en Cor-
nouailles et en France, sur la côte de Piriac
en Bretagne. L'Étain oxydé en cristaux et en
gîtes réguliers appartient aux terrains de
cristallisation, et notamment à ceux de gra-
nité, de micaschiste, de gneisen ou hyalo-
micte et de schiste primitif. Il y est en filons
bien réglés, en amas ou stockwerk, en grains
disséminés dans la roche. Les filons d'Etain
sont généralement coupés par d'autres filons
métalliques, par exemple, par des filons de
Cuivre pyriteux; mais jamais ils n'en tra-
versent d'autres eux-mêmes; ce qui démon-
tre leur ancienneté. Une des roches cristal-
lines qui renferme le plus souvent de l'E-
tain oxydé est cette espèce de roche grani-
58
458
ETA
toïde qu'on nomme hyalomicte, et qui, à
cause de cela a été aussi appelée granité
stannifère. Les mines d'Europe où il est le
plus abondant sont celles du Cornouailles
et du Devonshire en Angleterre, placées dans
le granité et le schiste primitif, et celles de
Zinnwald en Bohême, et d'Altenbcrg en
Saxe. L'Agleterre est le pays qui en fournit
le plus; mais une grande partie de l'Etain
du commerce provient des mines de Banca
et de Malacca, dans les Indes orientales. L'E-
tain de Malacca est très estimé à cause de
sa pureté. En France, on n'a trouvé que des
indices de ce minerai; d'abord sur la côte
de Bretagne, au lieu cité plus haut, puis à
Saint-Léonard et à Vaulry, près de Limoges.
Les métaux qui l'accompagnent le plus or-
dinairement sont le Wolfram, le Mispickel,
le Cuivre pyriteux, etc. C'est la nature du
sol , jointe à la présence de ces matières ac-
cidentelles, signes avant-coureurs de l'Étain,
qui a conduit à la découverte de ce métal
en France , et dans quelques autres points
de l'Europe. Mais les fouilles qui ont été en-
treprises aux environs de Limoges, pour
l'exploitation du minerai, n'ont point produit
de résultats avantageux. (Del.)
ÉTAIIUON. bot.— Ce mot est synonyme
du Syncarpe de Bichard. M. de Mirbeï ap-
pelle fruits étairionnaires les fruits multi-
ples ou composés de plusieurs fruits simples.
foy. FRUIT.
ÉTALÉ. Patulus. bot. — Cette épithète,
qui s'applique aux tiges , aux rameaux, aux
feuilles, etc., désigne une disposition par-
ticulière de ces différents organes, par suite
de laquelle ils forment un angle droit avec
les parties dont ils tirent leur origine.
ETALON, mam. — Voy. cheval.
ÉTAMIIYES. Stamina. bot. — Organes
sexuels mâles des végétaux , les Etamines
forment le troisième verticille floral en pro-
cédant de l'extérieur vers le centre de la
fleur, c'est-à-dire qu'elles sont placées entre
la corolle et le pistil. On appelle androcée
l'ensemble du verticille staminal.
Une Etamine se compose , en général :
1° d'une cavité ou poche ordinairement dou-
ble nommée l'anthère, destinée à contenir la
matière fécondante ou le pollen; 2° du pollen
lui-même ; 3° enfin d'un support qui sou-
tient et élève i'anthère, et qu'à cause de la
forme sous laquelle il se présente dans le
ÉTA
plus grand nombre des cas , on appelle le
filet. Nous étudierons chacune de ces parties
spécialement, et surtout le filet et l'anthère;
mais auparavant, nous entrerons dans quel-
ques considérations générales sur les Etami-
nes considérées dans leur ensemble. Ainsi
nous parlerons successivement : 1° du nom-
bre des Etamines ; 2° de leur direction ; 3° de
leur proprotion relative; 4° de leur position
relativement aux pétales ; 5° et enfin de leur
soudure entre elles, soit par les filets, soit
par les anthères, soit par ces deux parties en
même temps.
lo Nombre des Etamines. Il est extrême-
ment variable dans la série des végétaux. On
trouve des fleurs qui n'offrent jamais qu'une
seule Étamine; d'autres deux, trois, quatre,
cinq, dix, vingt, cent ou même davantage.
En général, le nombre des Etamines est fixe,
et à peu près invariable dans les plantes qui
en présentent d'une à dix. Ainsi l'Hippuris,
la Valériane rouge, n'offrent qu'une seule
Étamine; le Lilas, le Jasmin, les Sauges,
deux ; les Iris , le Blé , trois ; leCaille-lait,
quatre; le Tabac et les Solanées , la Bourra-
che et les Borraginées , cinq; le Lis, la Tu-
lipe, six; le Marronnier d'Inde, sept; les
Bruyères, huit; les Lauriers, neuf; POËilîet
et les Caryophyllées, dix.
Au-delà de dix , le nombre des Etamines
n'offre plus de fixité. Ainsi on ne trouve pas
de végétaux ayant constamment onze, douze,
treize , quatorze Etamines. Par exemple,
dans le Béséda, on voit dans certaines fleurs
quatorze Etamines ; dans d'autres, quinze,
seize, dix-sept ou dix-huit.
Linné s'est servi du nombre des Etamines
pour caractériser les douze premières classes
de son système , rangeant dans la première
toutes les plantes dont les fleurs n'ont
qu'une Étamine; dans la seconde, celles qui
en ont deux ; ainsi successivement jusqu'à
la dixième, où se trouvent réunis les végé-
taux à dix Etamines. Maintenant, dans la on-
zième, il a groupé les végétaux dont les Eta-
mines oscillent entre onze et vingt; il appelle
cette classe dodécandrie, et enfin il forme
deux classes pour les plantes qui ont plus de
vingt Etamines , savoir: 1° la polyandrie,
dont les Etamines sont- hypogyniques, comme
la Renoncule et le Pavot ; 2° Yicosandrie, où
les Etamines sont insérées au calice; exem-
ple : la Rose, etc.
ÉTA
2o Direction des Étamines. Elles peuvent
être dressées, étalées , unilatérales ou régu-
lièrement Tangées autour du pistil ; décli-
nées , c'est-à-dire se portant toutes vers la
partie inférieure de la fleur, comme dans la
Fraxinelle , le Marronnier d'Inde, etc.
3° Proportion relative. Les Étamines réu-
nies dans une même fleur ont ordinairement
à peu près la même longueur. Quand les
Étamines sont en nombre déterminé et en
nombre pair, elles sont quelquefois alterna-
tivement plus longues et plus courtes, c'est-
à-dire qu'elles sont inégales avec symétrie.
Par exemple , dans certains Géraniums, on
voit dix Étamines, dont cinq plus courtes al-
ternant avec cinq plus grandes. Mais la dis-
proportion des Étamines devient surtout très
remarquable dans deux cas : 1° quand il
existe quatre Étamines, dont deux constam-
ment plus longues, comme dans la Digitale,
le Marrube, etc., les Étamines sont dites di-
dynames ; 2° ou bien lorsqu'une fleur offre
six Etamines , dont quatre plus grandes et
deux plus petites, ainsi qu'on l'observe dans
la Giroflée, le Chou et toutes les Crucifères:
c'est ce qu'on appelle des Étamines tétrady-
nam.es.
4° Position des Étamines relativement aux
•pétales ou aux lobes de la corolle gamopétale.
Toutes les pièces qui composent les divers
Yerticilles de la fleur alternent entre elles
d'un verticille à l'autre. Ainsi les pétales
alternent avec les sépales, les Étamines avec
les pétales , les pistils avec les Étamines. Il
Ta sans dire que cette alternance s'observe
quand les pièces des différents verticilles
sont en même nombre. Ainsi, dans les Om-
belliferes, les cinq Étamines sont placées
entre les cinq pétales , et correspondent par
conséquent aux pièces qui représentent le
«alice. Il en est de même dans les Rubia-
cées, les Borraginées , etc., qui ont la corolle
gamopétale; chaque Étamine est insérée de
manière à correspondre à l'incision qui re-
présente le point de soudure de deux pétales.
Quand les Étamines sont en nombre double
des pétales, comme dans l'OEillet, par exem-
ple , cinq sont alternes avec les pétales, et
cinq leur sont opposées. Au-delà de ce nom-
bre , la position relative des Étamines et de
la corolle n'offre plus d'arrangement symé-
trique et régulier.
On observe une exception bien remarqua-
ÊTA
459
ble à cette loi de la position relative des
Étamines et des pétales. Dans certains végé-
taux, les Étamines sont constamment oppo-
sées aux pétales, c'est-à-dire que leur position
est inverse à ce qu'elle est dans la généralité
des plantes. Ce caractère , qui devient alors
d'une haute importance en classification ,
s'observe , et dans des familles polypétales ,
comme les Vignes et les Berbéridées ; et dans
des familles à corolle gamopétale, comme les
Primulacées.
5° Soudure des Étamines. Elle peut avoir
lieu par les filets, par les anthères, ou par
l'une et l'autre de ces deux parties.
a. Par les filets. Les filets des Étamines
d'une même fleur peuvent se souder ensem-
ble , soit par une partie de leur longueur,
soit par toute ou presque toute leur éten-
due. Tantôt ils constituent un tube continu
dans toute la partie où a lieu la soudure :
les Étamines sont dites alors monadelphes ,
comme dans les Malvacées , par exemple;
tantôt le tube est fendu jusqu'à sa base en
deux parties distinctes égales ou inégales t
et les Étamines sont appelées diadelphes ;
exemple : les Polygalées , les Papilionacées ;
tantôt enfin , les filets soudés constituent
trois , cinq , ou un plus grand nombre de
faisceaux, comme dans les Millepertuis , où
les Étamines sont polyadelphes.
b. Par les anthères. Les Etamines n'ont
qu'une seule manière de se souder en-
semble par les anthères , et ce caractère ne
se présente guère que dans une seule fa-
mille , celle des Composées. Les anthères ,
plus ou moins étroites et allongées , con-
stituent un tube , les filets restant libres et
distincts. Exemple: les Chardons, les Scor-
sonères, etc.
c. Par les filets et les anthères à ta fois.
Si on examine une fleur de Lobelia, on verra
les Étamines soudées ensemble et par les
filets et par les anthères. On a nommé cette
disposition Étamines symphy sandres.
Examinons maintenant en particulier le
filet et l'anthère qui composent l'Etamine.
Le filet : c'est le support de l'anthère. Ainsi
que l'indique son nom , le filet est ordinai-
rement un corps grêle , allongé , filiforme,
qui élève l'anthère au-dessus du fond de la
fleur. Quelquefois il est excessivement court,
et l'anthère semble constituer à elle seule
l'Etamine. C'est alors que l'on dit qu'elle ait
460
ETA
sessile, comme dans les Daphne, par cxera- j
pie ; mais dans ce cas le filet existe encore ,
quoique réduit à de très courtes dimensions.
Le filet des Étamines peut offrir des formes
extrêmement variées. Ainsi il est communé-
ment cylindrique ; il peut être plan et s'é-
largir insensiblement, de manière à prendre
tout-à-fait l'apparence d'un pétale : c'est ce
que montre si bien la belle fleur du Nénu-
phar blanc, où l'on voit les filets staminaux
s'élargir, s'amincir, et se transformer petit à
petit en pétales à mesure qu'on examine les
Étamines nombreuses de cette fleur, en par-
tant de son centre vers sa circonférence :
aussi tous les physiologistes conviennent-ils
de l'analogie extrême qui existe entre les
Étamines et la corolle ; vérité que démontre
si bien le fait des fleurs doubles, où la mul-
tiplication des pétales est le résultat de la
transformation des Étamines en organes pé-
taloïdes.
jL'anihère est la partie supérieure de l'É-
tamine qui contient le pollen. Sa forme est
variée ; mais elle consiste , dans l'immense
majorité des cas, en deux petites poches pla-
cées de chaque côté du sommet du filament.
Tantôt la partie supérieure du filet, prolon-
gée entre les deux loges de l'anthère, est très
manifeste , et continue sans interruption ni
articulation avec sa partie inférieure et libre :
c'est ce que montrent si bien la plupart des
plantes de la famille des Renonculacées ;
tantôt, au contraire, cette portion qui sert à
souder les deux loges semble manifestement
distincte du filet, avec lequel elle est sim-
plement articulée. On nomme conneciif ce
corps ainsi placé entre les deux loges de l'an-
thère, et qui peut offrir des formes et des di-
mensions extrêmement variées. Onpeutdire
d'une manière générale que quand le filet
ne se prolonge pas entre les deux loges de
l'anthère pour les réunir, il existe toujours
un connectif ; mais celui-ci est quelquefois
excessivement mince et à peine distinct.
Quelquefois le filet se prolonge au-dessus de
l'anthère, et constitue un appendice de forme
variée ; tantôt c'est le connectif qui peut ex-
céder la longueur de l'anthère, soit à son
sommet, soit même à sa base.
Les anthères , comme nous venons de le
dire, offrent communément deux loges : elles
sont bilocnlaires. Il est très rare qu'elles
soient uniloculaires , c'est-à-dire à une seule
ÊTA
loge, comme les Épacridées et beaucoup d
Conifères ; ou quadriloculaires, comme celk
du Butomus.
Quelle que soit leur forme, les loges c
l'anthère offrent ordinairement sur une de
leurs facesun sillon longitudinal, par lequel
elles s'ouvriront plus tard pour laisser échap
per le pollen qu'elles contiennent.
L'anthère peut être attachée au filet, soit
immédiatement par sa base , soit par un
point plus ou moins élevé de son dos , ou
partie opposée à la face qui offre les sillons.
Il peut même arriver qu'elle soit fixée pres-
que par son sommet, et dans ce cas elle esi
pendante.
Nous ne parlerons pas de la forme des an-
thères , qui est aussi variable que celle des
autres organes végétaux.
L'anthère contient le pollen. Celui-ci est
indispensable pour opérer la fécondation des
germes ; il est donc nécessaire qu'à une cer-
taine époque les loges s'ouvrent pour que
la matière fécondante s'en échappe. La dé-
hiscence des anthères a généralement lieu
au moment de l'an thèse, c'est-à-dire de l'épa-
nouissement de la fleur. Dans le plus grand
nombre des cas, c'est par toute la longueur
de leur sillon que chaque loge s'ouvre : quel-
quefois c'est par une petite étendue seule-
ment , ordinairement à la partie supérieure
de la loge ; et cette petite ouverture simule
un trou ou pore, comme dans la Pomme de
terre, les Bruyères, etc. Entre la déhiscence
par une fente ou sillon longitudinal et celle
par un pore, il n'y a donc de différence que
du plus au moins. Quelquefois, enfin, c'est
par des valves ou des espèces de panneaux
qui s'enlèvent de la partie inférieure vers
la supérieure qu'a lieu l'ouverture des an-
thères : c'est ce qu'on observe dans le Lau-
rier et l'Épine-vinette, par exemple.
Nous avons parlé précédemment de la
soudure des anthères entre elles , dans les
Composées.
Les Étamines forment ordinairement un
verticille parfaitement distinct , placé entre
le verticille corollin et le verticille pistil-
laire. Quelquefois elles se confondent avec
l'un ou avec l'autre de ces deux verticilles^
Ainsi , toutes les fois que la corolle est ga-
mopétale , les Étamines sont insérées sur la
corolle , et par leur partie inférieure elles
se confondent tellement avec elle qu'elles
ETA
semblent ne former avec la corolle qu'un
seul verticille. Il en est de même toutes les
fois que les fleurs sont monochlamydées et
que le calice est gamosépale ; il y a union
et confusion des Étamines en un seul verti-
cille avec le calice.
Il peut aussi arriver, quoique plus rare-
ment , que les Étamines se soudent complè-
tement avec le pistil de manière à ne plus
former qu'un seul verticille : c'est ce qu'on
voit, par exemple, dans les Aristoloches, où
les six étamines forment, en se confondant
avec le style et le stigmate, un seul et même
corps qui surmonte l'ovaire infère ; les
plantes de la famille des Orchidées offrent
une disposition absolument semblable. On
a appelé fleurs ou plantes gynandres celles
dont les Étamines sont ainsi soudées et con-
fondues avec le pistil.
Plusieurs physiologistes se sont occupés
de la structure des parois de l'anthère. Le
travail le plus étendu sur ce sujet est le mé-
moire que le docteur Purckinje a publié en
1830 à Breslau. Selon cet habile anatomiste,
on peut distinguer dans l'épaisseur des pa-
rois de cet organe deux couches : l'une, exté-
rieure , qu'il nomme exothèque, n'est qu'un
prolongement de l'épiderme général ; l'autre,
interne, formée d'une couche de cellules,
constitue Yendotheque. Examinées au micro-
scope, ces cellules offrent des formes très va-
riées suivant les espèces. Elles sont ordinai-
rement constituées par une lame spirale di-
versement enroulée sur elle-même , et qui
forme comme une espèce de treillage qui
soutiennes parois del'utricule.G'està cause
de ces filaments élastiques qu'on a nommé
ces cellules cellules fibreuses. On sait aujour-
d'hui qu'elles existent dans d'autres organes,
comme le tégument propre de certaines grai-
nes , par exemple.
Nature physiologique des Étamines.
Nous avons déjà dit précédemment qu'il
y avait analogie , identité même , entre les
Etamines et les pétales. Certes au premier
abord il est difficile d'assimiler ensemble
deux organes qui paraissent si différents.
Quelle analogie existe-t-il entre un pétale
large, plan, d'uap. fleur de Pivoine ou
d'OEillet et une Étamine composée d'un filei
grêle et d une anthère petite et à deux loges?
Cependant ces deux organes ont une même
origine , une même nature. Dans les belles
ETA
461
fleurs doubles que nous cultivons dans nos
jardins, les pétales accidentels et nombreux
qui font leur charme ne sont que des Éta-
mines qui se sont transformées en pétales,
et le Nymphœa alba, comme nous l'avons
déjà dit , nous offre naturellement tous les
degrés de transformation des Étamines en
pétales. En les examinant attentivement, on
voit que dans celles qui sont situées un peu
plus en dehors le filet s'élargit petit à petit,
et à mesure que cet élargissement du filet a
lieu , 1'anLhère s'est insensiblement atro-
phiée , de sorte qu'il y a un moment où elle
disparaît tout-à-fait: c'est quand le filet a
complètement pris l'apparence d'un pétale.
Selon quelques auteurs le filet représente
l'onglet du pétale et les deux loges de l'an-
thère, sa lame ou partie foliacée. Nous ne
partageons pas complètement cette opinion.
D'abord l'onglet n'existe pas toujours, et dans
une foule de végétaux dont les pétales sont
sessiles et par conséquent dépourvus d'on-
glet, les Étamines sont cependant compo-
sées d'un filet et d'une anthère. Pour nous,
le filet représente à la fois et l'onglet, quand
il existe, et la nervure moyenne ou le fais-
ceau vasculaire du pétale. Les deux loges
de l'anthère sont formées par les côtés fo-
liacés du pétale. Maintenant la cavité de
chaque anthère est-elle formée par le dé-
doublement des deux feuillets d'épiderme
qui recouvrent l'une et l'autre face du pétale,
et le pollen représente-t-ïl le tissu cellulaire
qui réunit ces deux membranes et forme le
mésopétale ? Ou bien cette cavité est-elle le
résultat de l'enroulement du bord libre du
pétale qui, en revenant ainsi sur lui-même,
constitue la loge , comme on suppose que le
fait la feuille carpellaire pour former un
ovaire uniloculaire? Ce sont là deux opinions
entre lesquelles il est fort difficile de se pro-
noncer avec certitude. L'étude de l'organo-
génie, si favorable en général pour éclairer
la nature des divers organes, ne jette que
de faibles lumières sur ce sujet. En effet, les
Etamines commencent en général par se
montrer sous la forme d'un simple mamelon
globuleux. Petit à petit, sa forme se modifie,
il s'allonge ; le filet se dessine en prenant
des dimensions plus grêles; l'anthère n'en
est d'abord pas distincte; mais on voit bien-
tôt une dépression longitudinale se mon-
trer dans la portion supérieure; c'est le pre-
462
ETA
ETH
mier indice de la séparation des deux loges.
Si, à cette époque, on la coupe en travers,
on la voit composée d'une masse homogène
de tissu utriculaire sans distinction de ca-
vité, et, par conséquent, de pollen. Ce n'est
qu'un peu plus tard que, vers le centre, une
portion de ce tissu se détruit. Il se forme
alors des cavités accidentelles ou lacunes, le
plus souvent au nombre de quatre, deux
pour chaque moitié de l'anthère. Ces lacunes
se remplissent d'un fluide mucilagineux qui
s'organise bientôt en tissu utriculaire. La
couche la plus extérieure se compose de cel-
lules beaucoup plus petites, et constituent
la paroi interne de la loge. Ce sont les gran-
des utricules contenues dans cette cavité qui
vont donner naissance aux utricules polli-
niques. {Voy. pour de plus grands détails le
mot POLLEN.)
D'après cet exposé succinct, on voit que
l'Étamine n'a pas été d'abord sous la forme
d'un pétale qui se serait peu à peu modifié
pour en prendre les caractères. Mais, comme
les pétales, les Étamines se sont d'abord
montrées sous la forme de simples mame-
lons. C'est à ce point d'origine que ces deux
organes sont identiques. Leur organisation
intérieure est absolument la même : c'est
une simple masse de tissu utriculaire ho-
mogène. Mais un peu plus tard , la nature
modifie chaque organe, suivant la fonction
qu'il doit remplir. Dans le mamelon stami-
nal se forme le pollen , cette matière qui
doit jouer un si grand rôle dans les phéno-
mènes de la vie de la plante. C'est dans le
point où il existe que se concentre l'activité
vitale du mamelon staminal , dans lequel la
force d'expansion se trouve arrêtée. De là la
forme grêle et élancée du filet, et le peu d'é-
paisseur des parois de l'anthère; mais le
mamelon pétalaire, dont les fonctions se ré-
duisent à être un organe d'enveloppe, de
protection pour les parties plus intérieures,
et dans lequel ne se manifeste aucune for-
mation spéciale, obéit à son double mouve-
ment d'expansion en hauteur et en largeur,
et prend cette forme plane si bien en rap-
port avec les fonctions qu'il est appelé à
remplir.
C'est donc la formation seule du pollen,
c'est son développement qui ont modifié la
nature du mamelon staminal qui , primiti-
était identique avec le mamelon
pétalaire que, par une cause quelconque,
ce développement s'arrête, et l'Étamine tend
à parcourir les mêmes phases que le ma-
melon pétalaire , à le suivre dans ses déve-
loppements, et à prendre les mêmes formes
que lui : c'est ce qui arrive presque sous nos
yeux, dans les fleurs cultivées dans nos jar-
dins, où l'excès des sucs nutritifs, faisant
prédominer les phénomènes de la vie végé-
tative, arrête le développement des organes
générateurs, qui reprennent alors les carac-
tères d'organes de nutrition qu'ils avaient
eus au premier moment de leur apparition.
(A.. Richard.)
ÉTENDARD. Vexillum. bot.— On nomme
ainsi le pétale supérieur de la corolle des Pa
pilionacées.
ÉTÉONE ( nom d'une ville delaBéotie).
annél. — M. Savigny ( Syst. Annél. , pag.
46 ) établit avec doute sous ce nom un genre
de la famille des Néréides , assez voisin de
ceuxdesCastaliesetdesEulalies.LesÉtéones
paraissent avoir une trompe simple, dé-
pourvue de mâchoires : ils présentent quatre
antennes courtes ; quatre cirrhes, ou plutôt
deux paires de cirrhes tentaculaires égale-
ment courts ; une rame pour chaque pied ;
les cirrhes supérieurs comprimé* en lame
oblongue et obtuse, les cirrhes inférieurs
très courts ; deux styles ; pas de branchies
distinctes des cirrhes.
L'espèce type est la IVereis {lava Oth. Fabr.
{Fann. Groenl., n° 282 ). Une autre Néréide,
la IVereis longa Oth. Fabr. ( loco cit. ), doit
peut-être entrer également dans le même
genre. (E^ D«)
ÉTERNELLE, bot. ph. — Voyez immor-
telle.
ÉTERNUE. bot. ph. — Nom vulgaire de
YAchillea ptarmica L.
♦ETHANIUM, Salisb. bot, ph — Syno-
nyme d'Alpinia , L.
*ÉTHER ou mieux ^ETHER ( mot grec ,
dérivé, suivant quelques auteurs, de &ct,
toujours , et de 8c» , je cours, parce que
l'Éther, comprenant le ciel et les astres
qu'il renferme, tourne sans jamais s'ar-
rêter autour de la terre (1). Cette étymo-
logie paraît p*" probante à M. Barthé-
lémy Saint-Hilaire, juge si compétent en
ces matières. D'autres auteurs le font venir
(i) Platon, dans le Cratyle; Aristote, Meteor., lib.'I, «p. 3.
§ 3 , De eœlo , lib. I , cap. 3 ; De mundo , etc.
ETH
deou9û>, je brille, je brûle, le désignant
comme la source de toute lumière et de
toute ignition). mf.téor. — La physique expé-
rimentale, complètement inconnue des an-
ciens, ne pouvait les diriger dans l'apprécia-
tion des : causes aussi leurs idées sur les
faits primordiaux n'étaient le produit que
d'inductions vagues, incohérentes, erronées,
qui les conduisirent à ces créations fabu-
leuses, contradictoires , aux personnifica-
tions les plus ridicules , rejetées à tout ja-
mais de la science. Ne pouvant remonter,
par les conséquences les plus immédiates,
aux faits antérieurs , ils créèrent les causes
qu'ils ne pouvaient trouver, et chaque au-
teur se donna pleine liberté dans ces jeux
d'esprit.
L'Éther a été , pour les plus grands philo-
sophes de cet âge, le point culminant de
leurs créations ; c'est toujours par ce mot
qu'ils indiquent la matière première d'où
sont sortis tous les corps visibles. Orphée
dit, dans son hymne à l'Éther, qu'il est le
premier élément du monde; Platon en fait
une matière plus légère , plus pure que
l'air (1); c'est un cinquième élément pour
lui et pour Aristote, ou, pour mieux dire,
c'est le premier des éléments pour la pureté.
Pour Anaxagore, l'Éther est l'élément du
feu; Zenon et les stoïciens le confondent
avec Dieu et Jupiter. « Le dieu le plus cer-
tain que nous ayons est le feu céleste, l'É-
ther, qui est le dernier et le plus élevé de
tous les êtres , qui fait l'extrémité de tout,
qui embrasse tout (2). »
Il semble que les anciens philosophes,
si riches en abstrations dans les phénomènes
de l'intelligence et du raisonnement, n'a-
vaient pu s'élever jusqu'à la conception
d'une matière analogue à la matière visible,
tangible, et qui n'en différait que par sa té-
nuité, sa légèreté, sa pureté et sa caloricité
c'était le chaînon le plus élevé de la chaîne
matérielle; mais enfin , c'était un chaînon
de la même nature. Il en était de même des
phénomènes qu'ils matérialisaient, comme
le feu, la lumière, la vie, l'âme; c'étaient
des mauires beaucoup plus ténues, plus
pures; C'était une aura plus eubtile, c'était
enfin la production la plus parfaite et la plus
(ï) nans son Phèdre, son Timée, etc.
(2) Cicéron, De nat. Deor., I, i4, et tout le second livre;
voyez le à' livre de Lucrèce.
ETFI
463
brillante de cette série des créations, qui
commençait dans les régions les plus im-
pures et les plus grossières.
Lorsqu'une nouvelle religion vint renver-
ser les créations fantastiques du paganisme,
et toutes ces divinités matérielles qu'on re-
trouvait depuis le haut de l'Empirée jus-
qu'aux plus sales cloaques du globe ter-
restre, les éléments et l'Éther lui-même
perdirent le prestige et la puissance créa-
trice. L'Éther fut remplacé par un esprit pur
qui embrasse et comprend tout, sans jamais
être souillé de matérialité.
L'Éther fut donc relégué dans la fable
avec Cœlus et Saturne, qu'il enfanta, et il y
serait encore, si, à la rénovation des sciences,
ou plutôt à leur création véritable, les faits
n'avaient témoigné en faveur d'une sub-
stance autre que celles qui constituent les
corps purement matériels. Cette substance
élhérée, si longtemps divine, serait encore
oubliée, si les expériences sur la lumière et
la chaleur n'avaient prouvé qu'elles se pro-
pageaient dans des milieux vides de matiè-
res pondérables, et qu'il y avait alors dans
la nature une autre substance que celle que
nous voyons et que nous touchons. Plus
tard, les phénomènes de l'électricité et du
magnétisme à travers le vide vinrent s'a-
jouter aux phénomènes lumineux et calori-
fiques ; ils nous conduisirent, par leurs con-
séquences, à reconnaître aussi des substan-
ces autres que la substance tangible, et
qu'il n'y avait de vide que pour la matière
pondérable, et non pas cette autre substance
impondérée. C'est alors qu'on retira peu à
peu de son ancien sanctuaire ce mot Éther,
qui avait tant de fois servi à l'indication des
causes inconnues des phénomènes appa-
rents, et qu'on le replaça à la tête de toute
matérialité (l).
Dans sa résurrection, le mot Ether perdit
sans doute tout le cortège fabuleux de l'an-
tiquité ; mais il retrouva en importance vé-
ritable ce qu'il perdait en oripeaux mytho-
logiques.
L'étude des phénomènes naturels nous
conduit à reconnaître dans l'univers deux
(ï) F-ujrez isacon et Descartes. Cette idée est répandue dans
l'Organvm du premier et dans les principes du second;
Malebranche, Rechercha sur la vérité, liv. VI, ch. 9;
Jac. Bernouilli , De gravitate cetherit; Huygens, Traité de la
lumière ; Newton, dans son Optique; Euler, dans la 18e Lettrt
à une princesse d'Allemagne, etc., etc.
464
ÊTH
sortes de matières, qui diffèrent entre elles
jusque dans leur nature la plus intime. En
effet, la rapidité de la propagation de la lu-
mière et de la chaleur, par rayonnement, à
travers les espaces célestes ; celle de la pro-
pagation de l'électricité à travers les corps ;
celle de l'influence de l'électricité et du ma-
gnétisme à travers le vide, et enfin la rapi-
dité de l'influx nerveux dans les corps vi-
vants, ne permettent pas de reporter à la
matière pondérable, telle que nous la con-
naissons, des effets aussi grands, aussi éten-
dus, et dans un temps aussi limité.
Les changements qui s'opèrent dans la
matière pondérable ne se font qu'avec len-
teur, de molécule à molécule; la propaga-
tion la plus rapide qui s'exécute par son in-
tervention directe est celle de l'onde sonore
dans l'air, qui ne parcourt cependant que
331 mètres par seconde, tandis que l'onde
lumineuse, l'onde calorifique et l'onde élec-
trique parcourent environ 32,000 myria-
métres dans le même espace de temps. Il y
a donc une autre substance que la substance
tangible, pesante; il y a donc une substance
d'une nature essentiellement différente dans
sa nature intime et dans sa prodigieuse élas-
ticité. Telle est la conséquence où nous mè-
nent forcément les phénomènes naturels,
mieux connus et mieux appréciés ; c'est cette
substance d'une parfaite élasticité , intan-
gible, insaisissable, mais dont l'existence ne
peut pas plus être révoquée en doute
que l'existence des phénomènes qui n'ont
eu lieu que par son concours ; c'est cette
substance, disons-nous, que l'on nomme
Ether.
Ainsi , il y a dans la nature deux sortes
de matières : l'une, qui est intangible, im-
pondérable , c'est l'Ether , que l'on nomme
aussi , à cause de sa qualité négative , ma-
tière impondérable ou impondérée ; l'autre,
qui est tangible , saisissable , pondérable ,
c'est celle que nous voyons agglomérée en
corps définis, celle qui forme la partie visi-
ble et tangible du nôtre, et que l'on nomme
pour cette raison matière tangible ou pondé-
rable.
La première remplit l'immensité des cieux
et tous les interstices moléculaires des corps
pondérables ; elle ne nous est jamais dévoi-
lée immédiatement ; elle ne nous est révélée
que par les nombreux phénomènes qu'elle
ETH
produit, soit seule, soit dans son union avec
l'autre substance.
La seconde n'est point disséminée dans
l'espace comme la première , du moins rien
ne nous l'a démontré jusqu'alors; et les
opinions émises sur ce sujet sont de pures
inductions, que rien n'autorise encore à ad-
mettre. Elle est groupée en corps distincts ,
limités, jetés à de grandes distances les uns
des autres dans l'étendue infinie que la sub-
stance éthérée remplit. Aucun corps n'est
formé d'atomes pondérables seuls; tous sont
des combinaisons des deux substances : ces
atomes , quoique constituant les corps visi-
bles, ne peuvent jamais se rapprocher jus-
qu'au contact j tous sont séparés et tenus à
des distances variables , soit dans des posi-
tions fixes, rigides; soit à l'état de demi-in-
dépendance les uns des autres ; soit enfin
dans une liberté complète par la substance
éthérée qui les enveloppe, et par les mouve-
ments concordants ou discordants qui sont
exécutés dans cette dernière. Ces distances ,
maintenues entre les atomes pondérables ,
ressortent directement de la dilatation et de
la condensation des corps, de la propagation
à travers leur épaisseur de la lumière, de la
chaleur et de l'électricité ; c'est ce que prou-
vent aussi la réfraction, la réflexion et la po-
larisation des rayons lumineux, calorifiques
et tithoniques (chimiques). Ainsi la seconde
substance , la substance tangible , ne nous
est pas plus connue isolée que la première;
et tous les corps inorganiques et organiques
sont la résultante de l'alliance de ces deux
substances si différentes pour nous.
Dans les corps , la substance éthérée n'y
est point répartie uniformément ; elle n'y
est point à l'état de libre expansion , comme
on la retrouve dans les espaces cétestes ; elle
y est au contraire divisée en autant de sphè-
res distinctes, individuelles, qu'il y a d'a-
tomes, de groupes d'atomes nommés molé-
cules , de groupes de molécules formant les
particules , de groupes de particules forman»
les corps ; de telle sorte que depuis l'atome
insécable jusqu'au corps le plus complexe,
il y a autant d'individualités dans la masse
éthérée des corps qu'il Y a d'unités atomi-
ques , moléculaires et particulaires qui en-
trent dans la constitution de chaque composé
ou de chacun des corps.
Cette division de la masse éthérée des
ÉTH
corps en sphères distinctes ne peut provenir
que d'une puissante attraction entre les deux
substances, attraction qui croît dans un rap-
j port inverse à la distance avec une rapidité
| extrême, rapport auquel la science n'a pu
encore assigner d'exposant, mais qui ne peut
être que très élevé d'après les lois de la ré-
fraction , d'après la puissance irrésistible
que la dilatation possède, et celle même , si
considérable encore, que l'on retrouve dans
la contraction musculaire. M. John Herschell,
dans son Traité de la lumière, § 561, a fait
le calcul de la force attractive de la matière
sur la lumière, en prenant pour facteurs la
vitesse de cette dernière , d'une part , et la
courbe qu'elle fait , lorsqu'elle est arrivée
dans la sphère des molécules , de l'autre ;
il en conclut la puissance énorme de
4,969,126,272 X 102*, la pesanteur à la sur-
face de la terre étant prise pour unité. Il
démontre également , § 559 , que le phéno-
mène de la réflexion et celui de la réfrac-
tion ne pourraient s'opérer, si la lumière
arrivait jusqu'au contact des molécules pon-
dérables, et que ces phénomènes ne peuvent
avoir lieu que sur une surrace éthérée rem-
plissant les interstices des molécules ; que
les actions et les réactions ont lieu entre les
sphères éthérées , d'une part , et les vibra-
tions de l'Éther , produisant la lumière , de
l'autre.
Quoique l'on connaisse la puissance ex-
pansée des molécules au moment qu'elles
passent de l'état liquide à l'état solide, ce-
pendant nous rapporterons le fait suivant ,
tiré du Journal des sciences de Silliman ,
vol. XLV, pag. 49, comme propre à donner
une certaine mesure de cette force. Une
I eau-de-vie de grains, contenant 55 pour 100
i d'eau, était renfermée dans deux presses
hydrauliques ; cette portion d'eau , en se
i congelant, a soulevé pendant sa cristallisa-
tion 600,000 kilogrammes, 300,000 pour
chacune des presses , malgré l'interposition
de l'alcool, non solidifiable à la température
de — 14° centigr. qui survint tout-à coup.
Si l'augmentation rapide de la densité de
l'Ether dans chacune des sphères molécu-
laires qu'il forme dans les corps est prouvée,
et par les réfractions et par l'augmentation
rapide de la résistance à la contraction , les
vibrations de diverses natures qui sont opé-
rées dans chaque sphère ne sont pas moins
t. ▼.
ETH
45
démontrées par les cristaux biréfringents à
un et à deux axes, par la différence d'action
de beaucoup de cristaux sur les couleurs
primitives polarisées ; par l'absorption , la
transmission ou la réflexion de tel ou tel
faisceau élémentaire. C'est ainsi que certai-
nes Glaubérites ont un axe de réfraction pour
le Yiolet, et deux pour le rouge à une cer-
taine température ; c'est ainsi que de cer-
tains cristaux d'Apophyllite sont négatifs
pour les rayons rouges et positifs pour les
rayons bleus , et sont sans action sur les au-
tres rayons. Non seulement l'axe de cristal-
lisation agit d'une manière toute spéciale
sur les rayons lumineux qui traversent le
cristal , mais il agit aussi sur les rayons ré-
fléchis.
La lumière étant un produit du mouve-
ment oscillatoire de l'Éther, il ne peut y
avoir que du mouvement dans l'Éther mo-
léculaire qui choisisse et s'accorde avec cer-
tains mouvements lumineux, et repousse et
neutralise certains autres ; il n'y a que du
mouvement qui peut interférer avec du
mouvement ; et ce n'est qu'à cette condition
d'un noyau pondérable , animé par une
sphère éthérée , qu'il y a et peut y avoir des
unités possédant des influences différentes.
La cristallisation, c'est-à-dire l'arrange-
ment en séries polaires et non diffuses ;
l'augmentation de volume que prend la ma-
tière au moment qu'elle se cristallise; l'iné-
gale dilatation d'un cristal biréfringent dans
ses divers plans par rapport à son axe ; la
diversité de réfraction d'un rayon lumineux
par rapport à son axe , prouvent, en outre ,
que les mouvements imprimés à l'Éther mo-
léculaire s'exécutent dans des plans ou zo-
nes qui passent par le centre de la sphère ,
et forment des méridiens distincts. Lorsqu'il
y a concordance de mouvements entre les
sphères atomiques voisines et celles de ce
corps, ces mouvements se confondent en un
mouvement commun, et dès lors ils forment
une nouvelle unité en rendant solidaires les
uns des autres les atomes ou les molécules
qui se pénètrent, et qui concordent dans
leurs oscillations éthérées. C'est cette résul-
tante unique de mouvements concordants
qui forme V affinité chimique , et par suite la
formation des corps.
Au lieu de concorder, si ces mouvement*
sont discordants, soit par leur nature, soit
59
466
ET H
par l'interposition de causes perturbatrices,
comme celles qui proviennent du calorique
ou de la puissance catalytique de certaines
substances, ces mouvements, au lieu de con-
courir à former une unité nouvelle, comme
dans le premier cas , se repoussent suivant
le degré de leur discordance, et les molécu-
les et particules libres forment un liquide,
si la perturbation n'est portée que jusqu'à
l'égalité des forces concordantes et attracti-
ves naturelles ; mais si les mouvements dis-
cordants sont supérieurs à l'égalité des forces
concordantes, les molécules ne peuvent plus
rester dans leur proximité primitive, ni dans
leur pénétration réciproque ; elles se repous-
sent jusqu'aux zones extrêmes de leurs
sphères éthérées, jusqu'à ce qu'il y ait équi-
libre entre la répulsion diminuée par cet
éloignement et l'attraction restante à la-
quelle se joint la gravitation générale : c'est
cette répulsion des sphères moléculaires
jusqu'à leurs couches extrêmes qui trans-
forme les corps en vapeur ou en gaz.
Un atome, dans son état naturel et d'équi-
libre, comprend trois choses bien distinctes :
l'atome pondérable ; la sphère éthérée qui
l'entoure et qui lui est solidaire ; les mou-
vements coordonnés en zones ou méridiens
sphériques imprimés à cet Éther, d'où res-
sortent les actions chimiques. Si l'affinité est
le produit des vibrations normales des ato-
mes ou des molécules ; si elle est la résul-
tante de la concordance des mouvements
propres à leur nature, les corps produits
sont stables, persistants : on les nomme inor-
ganiques, et leur durée se maintient jus-
qu'à ce qu'une puissance extérieure plus
puissante vienne les détruire, en faisant des
combinaisons plus concordantes et plus du-
rables encore.
Si, au contraire, l'affinité est le produit
de causes fortuites ; si elle est la résultante
de mouvements et d'oscillations particulai-
res très complexes et d'une faible intensité
vibratoire, lescombinaisonsqui en ressortent
«ont peu stables; elles sont transitoires
comme les causes qui ont produit l'affi-
nité ; elles ne persistent qu'un temps plus ou
moins limité, dont les éléments se désasso-
cient, et forment entre eux de nouveaux pro-
duits plus simples, plus rapprochés de l'état
primitif et naturel et par conséquent plus
«tabler, «ans qu'il y ait besoin, le plussou.
ETH
vent, du concours des agents extérieurs. Ces
particules complexes, à affinités multiples ,
à existence transitoire , sont les particules
qui forment les corps organisés, et que pour
cette raison on nomme molécules ou parti-
cules organiques.
Il y a équilibre dans la coercition et la
condensation de la sphère éthérée de chaque
atome, lorsque l'attraction de l'élément pon-
dérable contre-balance exactement la réaction
d'expansion naturelle de l'Éther, pour se ré-
partir uniformément dans l'espace; cette
réaction éthérée vers l'état d'équilibre géné-
ral est une force qui s'oppose à la satura-
tion complète de l'attraction de la matière
pondérable de l'Éther. Pour chaque atome,
pour chaque particule ou corps matériel , il
reste une attraction non satisfaite , qui agit
au-dehors sur l'Éther de tous les corps voi-
sins; c'est ce reste d'attraction libre, trop
faible pour produire des actions chimiques,
mais suffisantes pour agir sur les sphères
éthérées des autres corps, c'est ce reste d'at-
traction libre, disons-nous , qui produit l'at-
traction réciproque, que l'on nomme gravi-
tation ou attraction universelle (1).
Six altérations peuvent troubler l'équi-
libre d'un corps :
1° L'addition ou la soustraction d'une por-
tion d'Éther à la quantité normale.
2° La distribution anomale de l'Éther dans
le corps , sans qu'il y ait addition ou sous-
traction.
3° La distribution anomale dans chacune
des sphères moléculaires.
4° Les modifications imprimées aux vi-
brations normales des sphères éthérées par
des causes extérieures, telles que celles qui
peuvent provenir de la propagation de la lu-
mière, de la chaleur, de l'électricité, du ma-
gnétisme et des influences catalytiques.
6° La translation d'une quantité quelcon-
que d'Éther à travers les sphères.
6° L'inégal partage de l'Éther au moment
où les molécules d'un corps se séparent
brusquement, soit qu'elles fassent partie de
deux portions solides, ou d'une portion pas-
sant à l'état liquide, ou d'une portion pas-
sant à l'état de vapeur.
(i) Pour plus de détails, voyez le mémoire que non* avons
présenté sur ces divers sujets à l'Académie loyale de Bruxel-
les, le 6 avril 18*4, intitulé: Essai de coordination des cau-
ses qui précèdent, produisent et accompagnent les phénortùnes
électriques.
ÈTH
Tout corps neutre , auquel on ajoute ou
auquel on retranche une quantité d'Éther,
cesse d'être en équilibre avec les corps voi-
sins. S'il en diffère par addition, son action
cuercitive, répartie sur un volume plus con-
sidérable , est moins puissante sur chacune
des parties ; il en résulte que la réaction de
l'espace et celle des corps voisins, étant de-
venue prédominante, il est attiré par eux.
S'il en diffère par soustraction , sa puis-
sance coercitives'exerçant sur une moindre
quantité, eiie devient prédominante sur l'É-
ther des corps voisins, et l'attire.
Dans l'intérieur d'un corps , toutes les
réactions moléculaires sont égales, tandis
que les molécules extrêmes , ayant un seg-
ment libre , et ne recevant de réactions que
du milieu ambiant, il en résulte que toute
addition ou toute soustraction d'Éther se fait
au détriment des segments périphériques.
C'est le résultat de cet état extérieur des
corps , de l'inégalité d'action et de réaction
des sphères éthérées des corps voisins , dont
les uns sont sursaturés, et les autres sous-
saturés d'Éther par rapport aux autres ; c'est
ce phénomène apparent, extérieur, qu'on dé-
signe sous le nom d'électricité statique ; c'est
cette inégale saturation éthérée , considérée
comme cause, que l'on a nommée électricité,
créant ainsi une substance en lui donnant
un nom , pour expliquer ce qui n'était que
le résultat d'une différence d'état ou de quan-
tité éthérée.
L'espace vide, en dehors de toute matière
pondérable , ne peut avoir des points de
condensation éthérée ou des points de di-
latation ; l'élasticité absolue de l'Éther le
répartit uniformément où n'existe aucune
cause de coercition ; il n'y a donc de phé-
nomène d'inégale coercition de l'Éther, c'est-
à-dire qu'il n'y a de phénomène dit élec-
trique , qu'où la matière pondérable existe ,
où elle peut coercer plus ou moins d'É-
ther, et rendre les actions et réactions iné-
gales.
Tout corps, par rapport à l'espace céleste,
est dans l'état de sursaturation éthérée ;
tel est l'état que présente le globe terrestre.
la terre possède une puissante tension de
sursaturation éthérée par rapport aux espa-
ces célestes , et cette sursaturatian produit
cette espèce de phénomène que Dufay a dé-
signé par le nom indifférent d'électricité ré
ETH
467
sineuse, et que Franklin a nommé si impro-
prement électricité négative. De son côté ,
l'espace ne possédant pas cette sursaturation
éthérée, dite électricité résineuse ou négative ,
joue , par rapport au globe terrestre , le rôle
d'un corps dans l'état de sous-saturation éthé-
rée , que Dufay a nommée électricité vitrée ,
et que Franklin , par suite de la même er-
reur , a nommée électricité positive.
Tous les corps sursaturés d'Éther, dits ré-
sineux ou négatifs, sont comburants par rap-
port aux autres corps sous-saturés compara-
tivement, que l'on nomme vitrés ou positifs.
Plus une substance est riche en Éther, c'est-
à-dire, plus elle est résineuse ou négative par
rapport aux autres substances , plus elle
peut produire de combinaisons distinctes en
partageant avec elles sa sursaturation. C'est
pour cela que l'oxygène , le corps le plus
électro-négatif , forme le plus de combinai-
sons diverses avec les substances qui sont ,
par rapport à lui, électro-positives ; puis vien-
nent le chlore , le soufre, l'iode , etc. : aussi
on ne trouve d'équivalents électriques dans
les combinaisons que du côté des corps dits
négatifs, et non du côté de ceux qui sont po-
sitifs, c'est-à-dire qu'il n'y a partage ou com-
binaison à plusieurs degrés que pour les
corps possédant une plus grande coercition
d'Éther, et non pour ceux qui sont dans
l'état opposé.
Lorsque l'on met en communication deux
corps inégalement saturés par la substance
éthérée , c'est-à-dire lorsque l'une est sur-
saturée par rapport à l'autre , si l'on établit
cette communication au moyen d'un corps
conducteur , il y a transport de la substance
éthérée du corps qui en possède le plus au
corps qui en possède le moins; du corps
qu'on nomme résineux ou négatif au corps
vitré ou positif.
L'Éther interstitiel ne formant pas une
masse unique, uniforme, mais étant partagé
en autant de sphères distinctes qu'il y a d'in-
dividualités atomiques et moléculaires , les
nouvelles quantités d'Éther sur-ajoutées ne
peuvent le traverser qu'en faisant partie suc-
cessivement des sphères atomiques qui se
trouvent dans leur direction ; elles ne peu
vent s'y propager qu'en quittant «ne sphère
pour faire partie de la sphère suivante, pas-
ser dans la troisième en quittant la seconde,
et ainsi de suite, n'arrivant à la dernière
468 ÉTH
molécule qu'après s'être incorporées succes-
sivement dans toutes les précédentes.
Ce passage à travers toutes ces individua-
lités ne peut s'opérer sans troubler la distri-
bution normale de leur Éther : l'incorpora-
tion dans chacune des sphères d'une portion
de l'Éther sur-ajouté , pénétrant par l'extré-
mité d'un diamètre et sortant par l'autre ;
le passage de cette portion dans la sphère
suivante , moins chargée que celle qui la
précède ; le même effet se reproduisant entre
la seconde et la troisième sphère, entre la
troisième et la quatrième, et ainsi de suite ,
ETH
pendant que la première reçoit une nouvelle
charge de Yéihéro ou électro-producteur ; cette
série de passages , de molécule à molécule ,
d'une portion d'Éther qui s'incorpore succes-
sivement dans chacune des sphères , qui en
change rapidement l'état statique, et qui est
suivie et poussée par les portions suivantes
issues du producteur ; cette série de passage*
et d'individualisations, disons-nous, qui altè-
rent et la constitution des conducteurs et
leur influence au-dehors, est ce qu'on nomme
phénomène dynamique d'électricité , ou élec-
tricité dynamique ou courant électrique.
Tableau des nouvelles dénominations électriques et de leurs signes , avec les noms
et les signes anciens en regard.
DENOMINATIONS NOUVELLES.
ETBÉRIE , subs. f. de 0.10-np , éther, et de la
désinence subslantive grecque ie. Dési-
gnation générale de l'ordre des phéno-
mènes électriques , sans spécification
d'état particulier
SyNETHÉRIE, s.f. Désignation générale des
phénomènes produits par la sursatura-
tion éthérée • . .
ANÉTHÉrie , s. f. Désignation générale des
phénomènes produits par la sous-satura-
tion élhérée
ÉTHÉRIQUE, adj., désignant Pétat naturel
des corps , ou leur équilibre élhéré . .
SïNÉTHÉRIQUE , adj. Éthéré en plus. . .
ANÉTHÉRIQUE, adj. Élhéré en moins . .
ÉtHÉRISER, verbe. Rendre un corps é'.hé-
rique
signes.
NOMS ANCIENS.
NOMS
de
FRiUKLIN.
Électricité.
i Électricité né-
gative.
Leurs
signes.
) -
!
) +
Electricité po-
sitive.
Électricité neu- i
. tre. \
Electrisé néga- \
, tivement. J
Electrisé posi- 1 ,
tivement. x
Électriser.
NOMS
de
D U F a r.
Électricité.
Électricité résineuse.
Électricité vitrée.
Électricité neutre.
Electrisé résineusement.
Electrisé vitreusement.
Électriser.
ETHÉROCINE, subs. m., de xoêcV, mouvoir J Électromoteur.
EthebrhÉOCINE ou RHÉOCfNE, subs. m., de p/av , couler, s'écouler, pro- } Rhéomoteur de
ducteur de courant éthérique ) M. Wheatstone.
SynÉTHÉROCINE , s. m. Élément d'où provient Tonde condensée produite j Élément négatif.
Itération physique ou chimique des corps «i
par l'ai
ANÉTHÉROCINE, s. m. Elément appauvri de la portion de son éther, qui a j £ie'menj positif.
, passé sur l'autre élément et l'a rendu synéthérique (négatif ) *.
EthÉROMÈTRE, s. m. Mesureur de YÉthérie | Electrometre.
ETHEROSCOPE, s. m. Indicateur de VÉthérie | Electroscope.
*_„__.. .... I Galvanomètre , multiph-
ETHERRHEOMETRE ou RBEOMÈTHE, s. m. Mesureur des courants ethenques. \ cateUr.
ÉTHERRHÉOTOME ou RHÉOTOME, s. m. Instrument qui interrompt périodi- j Rhéotome de M. Wheat
, quement le courant éthérique (électrique) \ stone.
ETHERRHÉOTROPE ou RbÉOTROPE, s. m. Instrument qui renverse alternati- J Rhéotrope du même au
, vement le courant éthérique j leur.
EtHERRHÉOSTÀT ou RflÉOSTAT, s. m. Appareil propre à ramener un courant J Rj,e-ostat j<*.
éthérique à un degré donné .....). „ ,
f Electrotypie,, Galvano-
ÉTHÉROTypiE ouÉTDÉRHÉOTYPIE, s. f. j plastie , Electro - do-
V , rure , etc.
ETHÉRO-TONIQUE , adj. État latent du corps induit pendant l'équilibre trau- ( Electro-tonique de M. Fa-
sitoire qu'il possède entre Je courant de fermeture et celui d'ouverture. . (. raday.
ÉTnÉROLYTE , s. m.; ANÉTHÉROLYTK, s. m.; ÉtrÉROLYSER , v.; ÉtbÉRODE , s. m., pour ELECTRO-
LYTE, AlNÉLECTROLYTE , ÉlkCTROLYSER . et ELECTRODE de M. Faraday.
ETH
Nous ne pouvons entrer ici dans les dé-
tails de ces deux ordres de phénomènes; on
les trouvera dans le mémoire que nous
avons cité plus haut. On conçoit qu'ayant
ramené tous les phénomènes électriques à
deux états spéciaux de la substance éthérée
dans les corps, nous avons dû mettre en har-
monie les noms des phénomènes avec leurs
causes : c'est pour cela que nous avons pro-
posé les dénominations indiquées dans le ta-
bleau précédent, qui rappellent la substance
universelle dont les modifications produisent
ces phénomènes. Une autre difficulté s'est en-
core présentéedans les désignations : ce sont
les signes avec lesquels Franklin les désignait.
Cet illustre physicien ayant pris à l'algèbre les
signes +p/u* et — moins, mais les ayant appli"
qués en sens inverse des faits, suivant nous ;
ayant donné le signe + au corps qui possède
le moins d'Ëlher , et le signe — à celui qui en
possède le plus, il nous a été de toute néces-
sité de rétablir la vérité entre le signe et le
phénomène, et d'en intervertir ainsi l'appli-
cation usuelle et générale. Pour éviter la
confusion des nouveaux signes avec les an-
ciens, nous les avons seulement différenciés,
dans le tableau précédent, par un petit cro-
chet à l'une des extrémités du trait horizontal.
Nous avons , dans ce court article , ra-
mené cinq grands phénomènes naturels ,
la lumière , la chaleur , l'affinité , la gra-
vitation et l'électricité, à une origine com-
mune, à l'Éther, à cette substance intan-
gible qui remplit les espaces célestes et
tous les interstices des corps ; nous avons
rappelé ou démontré qu'il suffit d'une légère
différence dans la longueur de l'onde de pro-
pagation , ou dans la quantité statique ou
dynamique de cette substance, pour pro-
duire des phénomènes d'ordres différents
pour nos sens et pour les corps qui lui sont
soumis. Nous verrons au mot magnétisme
la liaison qui réunit cet ordre de phénomènes
au faisceau général , et enfin au mot sys-
tème nerveux les modifications transitoires
qui constituent les affinités momentanées qui
ordonnent différemment les particules pon-
dérables dans la contraction , ou qui produi-
sent des substances nouvelles dans les sécré-
tions, ou qui donnent des décharges électriques
dans certains poissons. Voyez les mots lu-
mière, MAGNÉTISME , MATIÈRE PONDERABLE ,
CALVAHISME, SYSTEME NERVEUX. (Ath. PfiLT.)
ÉTH 469
ÉTHER. chim. — Liquide diaphane, odo-
rant , d'une saveur brûlante , très volatil
et très inflammable. On obtient les Éthers
en distillant à des degrés de chaleur varia-
bles certains acides avec l'alcool. Les uns ,
tels que les Éthers sulfurique , arsénique ,
fluoborique et phosphorique , sont formés
des éléments de l'eau et de l'hydrogène bi-
carboné ; d'autres, comme les Éthers hydro-
chlorique, hydriodique, hydrobromique.etc,
sont le résultat d'une combinaison dans la-
quelle l'hydrogène bicarboné joue le rôle de
base par rapport à un acide; dans d'autres,
l'acide est combiné à l'Éther hydratique :
tels sont les Éthers acétique, oxalique, ben-
zoïque , etc.
Les Éthers employés en médecine sont le
sulfurique , l'acétique , le chlorhydrique et
le nitrique. Les deux derniers sont beaucoup
plus volatils que les premiers; et l'Éther ni-
trique , dont l'odeur est fort agréable, est si
volatil qu'on ne peut en faire un usage ha-
bituel en médecine.
L'Éther sulfurique , dont la découverte
remonte à plus d'un siècle, pèse 63° à l'aréo-
mètre de Baume, et a une densité de 0,729.
Il bout à 35,66. C'est celui qu'on emploie
le plus communément , et qu'on désigne
sous le simple nom d'Éther. Uni à son poids
d'alcool du commerce , il forme les gouttes
d'Hoffmann.
L'Éther acétique , pesant de 23 à 24° de
l'aréomètre , et ayant une densité de 0,917,
est soluble dans sept fois et demi son poids
d'eau. Il a une odeur plus agréable que
l'Éther sulfurique.
L'Éther, administré à petites doses , pro-
duit une action réellement antispasmodi-
que ; mais à une dose plus élevée, il déter-
mine une irritation gastrique fort intense ,
et quelquefois même un empoisonnement
véritable. A la dose de 20 ou 30 gouttes, il
dissipe l'ivresse ; et, vu son extrême volati-
lité, on l'emploie avec succès à l'extérieur
contre les brûlures et les céphalalgies.
On l'administre à la dose de quelques
gouttes sur du sucre ou dans une cuillerée
d'eau sucrée, ou bien mieux encore sous forme
de sirop dans la syncope et la lipothymie.
L'Éther acétique étant moins volatil que
les autres, est employé de préférence dans la
composition des liniments employés contre
les rhumatismes chroniques.
470
ETH
Nous ne hasarderons aucune opinion sur
la théorie encore si controversée de l'éthéri-
fication , cette partie de la science étant en-
core dans l'enfance. (R d.)
*ETHERID,E, Swains. moll. —M. Swain-
son donne ce nom à une petite famille qu'il
propose dans son Manuel de malacologie.
Cette famille se composerait des deux genres
Ethérie et Mullérie. Nous sommes surpris de
trouver encore le genre Mullérie dans une
Méthode, puisqu'il a été démontré qu'il fai-
sait double emploi avec celui des Éthéries.
f*Oy. ÉTHÉRIE. (DESH.)
ETHÉRIE. Eiheria (nom mythologique).
moll. — Le genre Ethérie de Lamarckest un
exemplede plus de la nécessité où est aujour-
d'hui le zoologiste de connaître à la fois les Mol-
lusques et leurs coquilles, pour bien apprécier
la valeur des genres, et déterminer leur place
dans une méthode naturelle. Lorsque La-
marck créa le genre qui nous occupe, dans les
Annales du Muséum , il était persuadé qu'il
provenait des mers profondes de Madagas-
car, et il le rapprocha, d'après les caractères
de la coquille, de la famille des Cames,
parce qu'il remarqua deux impressions mus-
culaires dans une coquille bivalve, ostréi-
forme, nacrée, et à test lamellaire. Les Éthé-
ries. à cette époque, étaient très rares dans
jes collections; on les recherchait vainement
dans la mer : aussi ce fut une espèce d'évé-
nement dans la science, lorsque l'on sut,
par M. Caillaud, au retour de son voyage
dans la Haute-Egypte, que les Éthéries peu-
plent en abondance les eaux douces, et
principalement celles du haut Nil. M. de Fé-
russac, qui se chargea de résumer et de pré-
senter à l'Académie les observations de l'in-
trépide voyageur, fit ressortir l'intérêt de
cette découverte , compléta l'histoire de ce
genre curieux , et réduisit le nombre des
espèces, en leur assurant une meilleure
synonymie. M. de Férussac, à la suite de
cette notice, proposa l'établissement d'un
genre nouveau, auquel il donna le nom de
Mullérie, et qu'après vérification nous avons
trouvé ne renfermer que des individus jeu-
nes et plus aplatis de l'Éthérie.
Comme lesavent les conchyliologistes, de-
puis la publication du grand ouvrage de
Poli , le genre Came a un animal caractérisé
par trois ouvertures au manteau. La pre-
mière de ces ouvertures est la plus grande ;
ETH
elle donne passage à un pied cylindracé, que
l'on peut comparer à celui des Bucardes.
Les deux autres perforations palléales sont
postérieures et représentent les siphons
courts des Bucardes et de quelques autres
genres. Lamarck supposait que l'animal des
Ethéries présenterait des caractères analo-
gues; mais il était dans l'erreur, et, grâce à
MM. Rang et Caillaud , on sait aujourd'hui
que l'animal de l'Éthérie a des caractères
qui lui sont propres et qui s'éloignent de
celui des Cames. Cet animal se rapproche
beaucoup plus de celui des Mulettes et des
Anodontes qu'aucun autre lamellibranche.
Les lobes du manteau sont séparés dans
toute leur étendue ; à l'extrémité postérieure
de l'animal , on remarque une bride formée
par l'extrémité de la branchie, derrière la-
quelle l'anus vient se décharger. Un fait in-
téressant dans ce genre, c'est que l'animal
est pourvu d'un grand pied aplati, dont l'ex-
trémité se dirige en avant, et qui ressemble
beaucoup à celui des Unio. De chaque côté
de cet organe, et enveloppant la base de la
masse abdominale, se montre une paire de
grands feuillets branchiaux qui s'étendent
jusqu'à l'extrémité postérieure, au-delà du
muscle abducteur postérieur des valves. En-
fin la bouche, située, comme à l'ordinaire,
à la partie antérieure et moyenne de la base
du pied , est accompagnée, de chaque côté,
d'une paire de petits palpes labiaux sou-
dés par leur bord postérieur, lamelleux en
dedans , et tronqués au sommet. Comme
on devait s'y attendre, l'animal des Éthéries
est attaché à sa coquille par deux muscles
puissants : l'un, antérieur, allongé, laisse
une impression en massue ; le postérieur est
arrondi ou ovalaire. Quant à la coquille,
elle se distingue parmi tous les autres genres;
elle est revêtue, au-dehors, d'un êpiderme
d'un vert plus ou moins foncé; elle est irré-
gulière, et, ce qui est fort remarquable, l'ad-
hérence des individus se fait dans la même
espèce, tantôt par la valve droite, tantôt par
la gauche. Le test est boursouflé à l'inté-
rieur, et si on le casse, on s'aperçoit que la
coquille est entièrement formée de lamelles
irrégulières, plus écartées et plus nombreu-
ses que celles des Huîtres : aussi, sous un
volume égal, la coquille des Éthéries est
beaucoup plus légère que celle des autres
Mollusques. La matière du test est nacrée.
ETH
Enfin, la charnière a quelque ressemblance
avec celle des Huîtres, car elle consiste en un
talon plus ou moins allongé, divisé par un
sillon assez profond, dans lequel s'insère un
ligament dont la structure est tout-à-fail
comparable à celle du ligament des Muletles
et des autres coquilles dont le ligament est
extérieur. ( Voy. l'atlas de ce Dictionnaire ,
mollusques, pi. 5, fig. 3 et 4.)
Pour résumer notre pensée au sujet des
Éthéries, nous pouvons dire que ce sont des
Mulettes adhérentes et modifiées par cette
manière de vivre. Les Éthéries vivent en fa-
mille et constituent quelquefois, par l'adhé-
rence de leur coquille, des groupes très con-
sidérables d'individus ; parmi eux, on en
trouve quelquefois dont le talon de la valve
inférieure s'est allongé considérablement en
demeurant étroit, de sorte que ces individus"
ressemblent, par leur forme, à une grande
spatule. Dans ce long talon, on trouve un
nombre assez considérable de lames d'ac-
croissement, quelquefois très espacées, et
que l'on peut très bien comparer aux lames
transverses qui s'observent dans la valve
inférieure des Sphérnlites et des Hippurites.
Ces lames sont la preuve du déplacement
successif de l'animal dans sa coquille, et de
l'espace qu'il parcourt à mesure qu'il s'ac-
croît. On ne connaît, jusqu'à présent, qu'un
peut nombre d'espèces , provenant toutes
des eaux douces de l'Afrique équatoriale ,
soit de la Haute-Egypte, soit du Sénégal
et de la Sénégambie. M. Caillaud nous
a appris que les habitants de Méroé les
rassemblent pour en couvrir les tombeaux.
(Desh.)
ÉTHIOPS (nom propre), chim. et min.
— Nom donné par les anciens chimistes à
plusieurs préparations métalliques de cou-
leur noire. L'Elhiops martial était le deu-
toxydede fer; l'Ethiops minéral , un hydro-
ulfure de mercure. (Del.)
*ET II MO C ÉP H A LE. Ethmoceplialus.
tékat. — Genre de Monstres unitaires ap-
partenant a l'ordre des Autosiles et à la fa-
mille des Cyclocéphaliens. f^oyez ce der-
nier mot.
"ETHON. Ins.— Genre de Coléoptères pen-
tamères, famille des Sternoxes , tribu des
Buprestides , établi par MM. (>ory et Dela-
porte, dans leur monograpoie de cette tribu.
Ce genre fait partie du groupe des Trachy-
ÈTH 471
sites, et se distingue des autres g. du même
groupe par un corps oblong, épais; une tête
fortement bilobée; des tarses à articles trian-
gulaires , dont le premier est allongé, sur-
tout aux pattes postérieures. Les auteurs en
décrivent et figurent 8 espèces, toutes de la
Nouvelle-Hollande, parmi lesquelles nous
choisirons comme type V Eihon leucosticium,
le même que le Buprestis leucosticta de
Kirby , remarquable par ses élytres pour-
pres parsemées de points blancs. (D.)
*ETHRA. Ins. — Genre de Coléoptères
pentamères , famille des Malacodermes ,
tribu des Lampyrides , établi d'abord par
M. le comte de Castelnau dans le tome II
des Ann. de la Soc. ent. de France, p. 133,
et reproduit ensuite par lui dans le t. I
de VHist. des Ins. faisant suite au Buffon-
Duménil. Ce g. a pour type une espèce de
Lampyre du Brésil, nommée par Gray mar-
ginatus , et rapportée mal à propos par cet
auteur au g. C ladophorus de M. Guérin-
Méneville, qui fait partie du groupe des
Lycusites. (D.)
ETHULIA. bot. ph. — Cassini a établi
sous ce nom , dans le Dict. des se. natur.
(t. XV, p. 7, t. 487), un genre dans la famille
des Composées- Vernoniacées pour des plan-
tes herbacées de l'Afrique tropicale et extra-
tropicale , droites , rameuses , à feuilles al-
ternes, oblongues, dentées ou entières, mu-
nies de glandes visibles par transparence;
capitules petits, en corymbes ; corolles roses
ou pourpres. VE. conyzoides est le type de
ce genre, qui ne renferme qu'un petit nom-
bre d'espèces. Le g. Ethidia de Gœrtner est
synonyme d'Epaltes, Cassini.
* ÉTHUSE. Ethusa ( nom mythologique).
crust. — Ce genre , qui appartient à la sec-
tion des Décapodes brachyures , a été établi
par Polydore Pioux et rangé par M. Milne-
Edwards dans la famille des Oxystomes et
dans sa tribu des Dorippiens. Dans cette
nouvelle coupe générique la carapace est à
peu près quadrilatère , notablement plus
longue que large et très aplatie; le front est
large, et les orbites, dirigées en avant, sont
très incomplètes; les yeux ne sont pas ré-
tractiles; les antennes externes et internes
sont de moyenne longueur. Le cadre buccal*
est triangulaire ; les pattes-mâchoires exter-
nes sont (•ourles , et laissent à nu la portion
j antérieure des pattes - mâchoires de la pre-
472
ETO
mière paire, qui complètent en avant le ca-
nal efférent de la cavité respiratoire. Les ré-
gions ptérygostomiennes sont à peu près
quadrilatères , et ne se prolongent pas entre
la base de la patte-mâchoire externe et de la
première patte thoracique. Le plastron ster-
nal est ovalaire. Les pattes antérieures sont
courtes et grêles dans les deux sexes ; les
pattes suivantes sont longues, excepté ce-
pendant celles de la quatrième paire qui
sont très courtes, et insérées au-dessus des
précédentes ; enfin les pattes postérieures ,
plus longues que les quatrièmes , sont insé-
rées au-dessus et en avant de celles-ci , et
terminées comme elles par un tarse très
court, crochu et subchéliforme. L'abdomen
présente sept segments distincts chez le mâle
et seulement cinq chez la femelle. On ne
connaît qu'une seule espèce de ce genre :
c'est YE. mascarone Roux ( Crust. de la
Médit., pi. 11). CeCrustacé habite la Médi-
terranée. (H. L.)
ÉTIOLEMENT. Gracilescio. bot. — Les
végétaux soustraits à l'influence de la lu-
mière deviennent grêles, flasques , se déco-
lorent et se gorgent de sucs aqueux ; c'est un
état pathologique dont les jardiniers maraî-
chers tirent un grand parti pour rendre les
plantes plus tendres et leur enlever les prin-
cipes amers ou aromatiques qu'elles contien-
nent. Cette opération , qu'on appelle faire
blanchir, consiste à enterrer la plante qu'on
veut étioler, et à la priver de lumière en la
recouvrant d'un pot à fleurs, ou en la culti-
vant dans un lieu sombre. C'est ainsi qu'on
fait blanchir le Crambé, les Céleris, les Chico-
rées, et notamment la Chicorée sauvage, pour
en faire la salade appelée Barbe de capucin.
* ÉTISE. Eiisus. crust. —Genre de l'or-
dre des Décapodes brachyures, de la famille
des Cyclométopes, de la tribu des Cancériens
arqués, établi par M. Milne-Edwards et ainsi
caractérisé: Carapace moins ovalaire et moins
large que chez la plupart des Cancériens ar-
qués. Front large, lamelleux, divisé sur la
ligne médiane par une fissure, avec les deux
lobes longs et tronqués , qui en forment la
partie principale, séparés par une échan-
crure profonde de l'angle antérieur et supé-
rieur de l'orbite ; bords latéro-antérieurs de
la carapace fortement dentés. Antennes in-
ternes se reployant presque longitudinale-
ment; article basilaire des antennes externes
ETI
très grand , réuni au front avec la tige mo-
bile de ces dernières très courte. Pattes de
la première paire assez grosses avec les pin-
ces très élargies au bout , et arrondies et
profondément creusées en cuillère. Les es-
pèces qui composent ce genre sont au nom-
bre de deux , dont l'une habite l'océan
Indien , et l'autre les mers de l'Australie ;
celle qui peut lui être considérée comme
type est I'Étise denté, E. dentatus Herbst.
(H. L.)
ETOILE, zool. , bot. — On a donné le
nom d'Étoile à des animaux ou des plantes
affectant une disposition étoilée ; ainsi l'on a
appelé : Étoiles de jher les Astéries , et en
botanique, Étoiles d'eau , deux espèces de
Callitrics ; Étoile du berger, le Damaso-
nium stellatum ; Étoile des bois, la Stellaria
holostea. Plusieurs espèces d'Ornithogales et
d'Ipomées ont reçu le nom vulgaire d'É-
toiles ; mais ces dénominations , inusitées
aujourd'hui , ne peuvent plus trouver place
dans les dictionnaires.
ÉTUI MÉDULLAIRE, bot. — Voy. ac-
croissement.
ÉTOILE. Stellatus. zool., bot. — Cette
épithète a été appliquée à des animaux de
diverses classes marqués de signes en forme
d'Etoiles ou d'appendices étoiles ; tels sont :
un Héron, un Gobe-Mouche, une Baliste,un
Esturgeon, un Bombyx, une Astrée, etc.— En
botanique, on l'emploie dans le même sens;
mais ce ne sont plus des couleurs ou des ap-
pendices , mais des organes entiers : ainsi le
calice d'une espèce de Lampsane est étoile ;
les poils du Cistus poliifolius sont étoiles, etc.
Linné avait donné le nom d'Étoilées à la fa-
mille des Rubiacées , à cause de la disposi-
tion des feuilles en verticilles.
ÉTOILES, astr. — roy. astres.
ÉTOILE FILANTE, ÉTOILE TOM-
BANTE. Stella transvolans. méteor. — Mé-
téore enflammé qui apparaît comme un pe-
tit disque lumineux, décrivant une trajec-
toire dans le ciel. La ressemblance de ces
petits corps lumineux , vus de loin , avec
l'aspect des Étoiles fixes, leur a fait donner
le nom d'Étoiles, qui ne leur convient au-
cunement : l'on a pensé les avoir suffisam-
ment différenciés en y ajoutant l'adjectif
filante ou tombante. Ces deux qualificatifs
sont eux-mêmes impropres à l'indication
qu'on se propose , parce qu'ils sont l'un et
ETO
l'autre trop restreints , pour désigner l'en-
semble des états particuliers sous lesquels
ces météores nous apparaissent. En effet, il
y a de ces météores qui n'ont aucun mou-
vement apparent : on les voit naître, durer et
s'éteindre au même point du ciel ; d'autres
parcourent des trajectoires horizontales droi-
tes ; d'autres de courbes, de serpentantes : il
en est qui ont leur course de haut en bas ;
d'autres de bas en haut , et d'autres enfin
sous toutes les inclinaisons possibles. Les
qualificatifs tombants et filants ne peuvent
donc rendre cette variété d'états.
On ne pourrait davantage leur donner un
nom d'après leur direction , car on les voit
souvent partir d'un espace assez limité, et
se porter de là vers tous les points de l'hori-
zon. Pour éviter toute désignation incom-
plète , il serait préférable de les nommer
Etoiles météoriques.
On peut diviser les globes lumineux en
trois classes bien distinctes : la première
comprend les Etoiles filantes ou météoriques
proprement dites; la seconde comprend les
globes de feu et tous les bolides incandescents,
sous quelque forme qu'ils apparaissent ; la
troisième comprend les aérolitkes. Chacune
de ces trois classes se partage en plusieurs
genres ou sous-divisions, suivant les acces-
soires qui les accompagnent, et chacun de
ces genres possède plusieurs espèces.
Le premier genre comprend les météores
qui ne sont accompagnés d'aucun acces-
soire ; leurs globes nus et nettement tran-
chés parcourent leurs trajectoires sans lais-
ser aucune trace derrière eux.
Le deuxième genre comprend les météores
qui laissent après eux des traînées lumi-
neuses ou phosphorescentes , des queues
simples ou multiples.
Le troisième genre comprend les météores
qui se divisent et forment autant de parties
isolées qui se fuient en parcourant des tra-
jectoires différentes. Les unes, comme dans
la première classe, conservent leur forme
globulaire; les autres, comme dans la se-
conde, prennent des formes diverses, telles
que celles de cylindre, de prisme, de traits,
d'éventails, etc.
Les deux dernières classes ont un qua-
trième genre; il comprend les globes qui se
terminent par une explosion qui projeté de
toutes parts les parties séparées.
t. v.
ETO
473
L'analogie qui existe entre l'apparition,
la marche, les transformations et les termi-
naisons de ces météores, ne permet pas de
traiter séparément l'une des trois classes ;
il convient de les considérer concurremment
pour mieux en faire ressortir et ce qui les
identifie, et ce qui les différencie. Ainsi, l'al-
titude de leur apparition varie, pour chacune
de ces trois classes, de 10,000 à 800,000 mè-
tres au moins; leur vitesse de translation
peut se renfermer dans des limites moin-
dres que celles de 9,500 à 360,000 mètres
par seconde. Entre la première et la seconde
classe, il n'y a que des différences peu im-
portantes, celles qui proviennent de la gros-
seur, de la rareté, de la transformation de
formes, et enfin de leur explosion. La troi-
sième classe, au contraire, comprend un
élément d'une haute valeur, qu'on ne re-
trouve pas dans les deux premières. C'est
un noyau métallique quelquefois , mais ,
le plus souvent , composé d'un minéral
complexe; ce noyau arrive encore brûlant,
mais rarement lumineux , sur la surface du
globe, et ne présente aucune analogie avec
les combinaisons purement terrestres.
Pour ne point avoir à nous répéter, nous
renvoyons cette discussion au mot météorite
qui n'exprime par lui-même aucun état par-
ticulier, comme en expriment ceux d'Étoiles
filantes, deBolides, deMétéorolithes, d'Aéro-
lithes, etc., etc. Dans cet article, nous y in-
diquerons les diverses hypothèses émises,
leur insuffisance, et les nouveaux éléments
dont nous ferons usage pour aborder leur
explication, et arriver à une meilleure solu-
tion {f^oy. météorite; il vaudrait mieuxdire
Mètèorie, île étant une désinence latine). (P.)
ÉTOURKEAU. Stumus. ois. — Genre de
l'ordre des Passereaux conirostres de Cuvier
(Passereaux omnivores de Temminck), pré-
sentant pour caractères essentiels : forme des
Carouges ; bec plus déprimé, surtout à la
pointe ; l'e rémige rudimentaire (1).
Caractères génériques : Corps très allongé,
forme svelte.
Tête petite. OEil en arrière de la corn
missure du bec et sur la même ligne, iris
brun ou jaune.
Bec aussi long que la tête et de forme co-
nique. Mandibule supérieure légèrement ar-
|i) Cette première rémige ne parait autre que la penne
bâtarde.
G0
474
ETO
quée, déprimée à la pointe, entamant un peu
les plumes du front, à arête dorsale arron-
die; bords lisses, pas d'échancrure. Man-
dibule inférieure droite , un peu plus courte
que la mandibule supérieure qui la recou-
vre. IVarines basales , et recouvertes par une
écaille voûtée. Langue échancrée, pointue.
Ailes pointues , atteignant aux deux tiers
de la queue ; lre rémige presque rudimen-
taire ; les 2e et 3e les plus longues.
Jambes moitié aussi longues que le tarse,
et emplumées.
Tarses aussi longs que le doigt du milieu,
médiocres, scutellés.
Doigts externe et interne presque égaux :
l'externe soudé à sa base ; celui du milieu
allongé. Pouce long et robuste. Ongles des
doigts faibles et petits , celui du pouce deux
fois plus fort que celui des doigts.
Queue composée de 12 rectrices , élargie
et légèrement échancrée.
Couleurs sombres et métalliques dans les
mâles , agréablement mouchetées de fauve
ou de gris ; et, dans quelques espèces étran-
gères , variées de rouge , de jaune ou de
blanc.
Les Étourneaux sont des Oiseaux gracieux
etd'un naturel pétulant ; ils viventen troupes
dans les contrées boisées , dans les prairies
et les jardins , et se nourrissent d'insectes ,
d'Annélides, de petits Mollusques , de baies
et même de graines. Us suivent le bétail ,
dans la fiente duquel ils cherchent les se-
mences qui ont échappé à la digestion. Les
Etourneaux des Terres magellaniques s'a-
battent sur les champs ensemencés et dévo-
rent les grains ; l'Étourneau rouge , plus
aquatique que les autres Étourneaux, se
nourrit d'insectes d'eau et d'œufs de pois-
sons.
Ils voyagent en troupes nombreuses , et
sont répandus dans tous les pays du monde.
Dans quelques contrées, ils sont sédentaires.
Us arrivent ordinairement dans nos contrées
au premier printemps, et partent assez tard
en automne. Quand.le froid n'est pas très ri-
goureux, il en reste quelques uns; du reste,
leur éloignement n'est que de courte durée,
puisqu'on les revoit déjà en février.
L'Etourneau commun se tient de préfé-
rence dans les marais , où il se retire sur
la fin du jour. M. Knapp {Journal of a natu-
ralisl , pag. 195 ) a remarqué que les Étour-
ETO
neaux, avant leur retraite du soir, se livrent
à des évolutions fortintéressantes à observer.
Ils se forment en triangle, en sphère, en qua-
drilatère, ou décrivent une figure ovale ré-
gulière. Pline avait déjà consigné dans son
histoire que dans leur vol ils se réunissent
en cercles ou en boules, chacun cherchant à
se placer au centre. Le St. miliiaris a ''ha-
bitude de s'élever perpendiculairement en
l'air, en chantant à la manière des Alouettes.
Au premier printemps , les bandes d'E-
tourneaux se séparent pour s'apparier ; et
après avoir combattu pour la possession des
femelles , ils se retirent avec leur compagne
dans le creux d'un arbre ou d'un mur, sous
les toits, dans les clochers et même dans les
colombiers , où ils disposent négligemment
un nid de paille, d'herbes fines, de mousse,
ou de matières à leur portée. Us y déposent
quatre ou sept œufs gris nuancés de vert cen-
dré. Les petits , lors de leur éclosion , sont
de couleur brune; les St. militaris dépo-
sent, dit Molina, dans une petite fosse creu-
sée à la surface du sol , trois œufs cendrés
tachetés de brun. Les Étourneaux de nos
pays font deux couvées par an, quand la
première a été détruite ; et le mâle partage
avec la femelle les soins de l'incubation.
Les mâles diffèrent peu des femelles , si
ce n'est par des taches plus nombreuses.
Quant aux jeunes, ils ont le plumage terne
et ne prennent leur livrée d'adulte qu'à la
seconde mue. Us n'éprouvent qu'une seule
mue , et leur changement de plumage, au
printemps, a lieu par suite de l'altération
successive de la plume.
On trouve plusieurs variétés accidentelles,
mais le plus souvent albinesde l'Étourneau
commun.
Quoique les Étourneaux aient l'habitude
de se réfugier dans les trous , et s'y réunis-
sent eu troupes comme les Moineaux, en se
disputant la meilleure place, cela n'empê-
che pas que quelques uns ne succombent
souvent à la rigueur du froid. Les Etour-
neaux de l'ancien monde sont plus percheurs
que ceux d'Amérique, qui se tiennent pres-
que constamment à terre.
On les prend au piège, au filet ou au fu-
sil ; et l'on peut en tuer plusieurs après en
avoir abattu un seul, par suite de l'habitude
qu'ils ont de voler en cercle, et en criant au-
tour des individus morts ou blessés. Leur
ETO
chair sèche et dure n'est pas recherchée. On
s'empare de ces Oiseaui pour les élever en
domesticité, où ils vivent pendant dix an-
nées.
Ils s'apprivoisent très facilement, parais-
sent s'attacher à leur maître, et lui témoi-
gnent leur joie par lebattement de leursailes.
Leur voix est souple, et ils apprennent à sif-
fler des airs, même difficiles ; ils apprennent
aussi très facilement à parler , et articulent
beaucoup plus distinctement que les Perro-
quets. L'auteur des Habits ofbirds, pag. 317,
dit qu'un perruquier d'Ayrshire avait un
Sansonnet qui articulait si distinctement les
mots gel up, sir (levez-vous, monsieur), qu'il
prit la voix de l'oiseau pour celle d'un en-
fant qui s'amusait à répéter une phrase fa-
vorite. Une veuve de Saint-Gall avait un
Étourneau qui récitait sans faute le Pater
en allemand à force de l'avoir entendu ré-
péter. Dans l'état de liberté ils ont pour chant
un gazouillement perpétuel et un cri aigu et
prolongé.
Nous avons en Europe : 1° l'É. commun
ou Sansonnet, St. vulgaris L. (St. varius
Wagl.), noir, à reflets violets et verts , ta-
cheté de blanc ou de fauve, répandu sur
tous les points du globe ; 2<> l'É. unicolore ,
St. unicolor Marm., qui habite la Sardaigne,
la Sicile , et s'étend jusqu'en Egypte.
Les espèces étrangères sont : 3° l'É. des
Terres magellaniques, St. militaris (Blanche
raie, Et. à palatine rouge, Cardinal des prai-
ries, St. loyca Gm., St. fuscus, Agelaius mi-
litaris Vieill. ) ; 4° É. rouge, St. pyrrhoce-
phalus ( S lurnella rubra Vieill., Oriolus ruber
Gm., Amblyramphus tricolor Leach), de l'A-
mérique méridionale ; 5<> É. de la Loui-
siane , St. Ludovicianus L. (St. collaris (1)
Wagl., Merle à collier, Stourne„Fer-à Che-
val, Alauda magna Gmel., Sturnella collaris
Vieill.) ; 6o St. prœdatorius Wils. ( Oriolus
phœniceus Gm. ) , des États - Unis ; 7° É. de
Prévost, St. Prevoslii [Amblyramphus Pre-
vostii Less. ) , du Mexique ; 8° l'É. - Pie , St.
capensis (St. contra A\b., St. nigricans , Et.
du Cap), du Bengale ;9<>6'f. virescens Slrick.,
de Van-Diémen. Vieillot avait formé son g.
Stournelle avec quelques Étourneaux étran-
(i) La plupart des auteurs regardent le St. collaris comme
un synonyme de St. ludovicianus , que Cuvier regardait
comme un Accenteur. C'est sans doute un oiseau de transi-
tion.
EUA
475
gers. M. Lessona établi son g. Amblyramphe
ou Stournelle pour les Étourneaux d'Amé-
rique. Ce g. mérite une révision sérieuse ;
car il est composé d'éléments bien hétéro-
gènes. G.-R. Gray fait du St. collaris le type
de son g. Sturnella, Vieill. ; du St. pyrrhoce-
phalus, le type de son g. Amblyramphus (qui
a pour syn. le g. Leistes de Sw.) ; du St. prœ-
datorius, le type du g. Agelaius, Vieill. ; et
du St. virescens Strick. , le type du g. Ei-
dopsarus, Sw. Cet auteur a distribué ce genre
dans plusieurs groupes ; Cuvier les rappro-
che des Corbeaux, et M. Lesson avec plus de
raison des Troupiales. (G.)
ÉTRILLE, crust. — Nom vulgaire des
espèces du g. Portune.
ÉTRILLE, bot. — Ce nom a été donné à
des Champignons appartenant au g. Dœda-
lea , à l'Agaric du Chêne, et aux grandes es-
pèces du g. Hydne.
* ÉTROITES. Coarctatœ. arach. —
M. Walckenaër , dans le t. II de son Hist.
nat. des Ins. apt. , désigne sous cette déno-
mination une famille de son genre Plectana,
et dont les espèces qui la composent ont
l'abdomen allongé et étroit. Les espèces por-
tant les noms de Plectana vespoides el ly-
geana appartiennent à cette famille. (H. L.)
ÉTUI MÉDULLAIRE, bot. — Foy. ac-
croissement.
"EUACANTHUS («S , bien ; «x«v0a , ai-
guillon), ins. — M. Burmeister (Handb. der
Ent., t. II, p. 116, 1835) indique sous ce
nom, d'après M. Germar, un genre d'Hémi-
ptères homoptères.de la famille des Cicadel-
liens. Ce genre, qui n'a généralement pas
été adopté, a pour type la Cicada acuminata
Fabr. (E. D.)
* EUACTIS (sv, bien ; âxTt'v, rayon), bot.
cr. — (Phycées.) Genre créé par M. Kiitzing,
aux dépens du g. Rivularia, pour des Algues
marines dont il présente dix espèces dans
son Phycologia universalis. Voici les carac-
tères qu'il assigne à ce genre : Fronde {Phy-
coma) dure, solide, élastique, présentant in-
térieurement des zones concentriques ; fila-
ments flagelliformes , garnis de nombreu-
ses gaines étagées , striées , rayonnantes
et se terminant au sommet en pointes
filiformes. Le genre Zonoirichia de M. J.
Agardh est réuni aux Euactis par M. Kùt-
zing. A ce genre appartient le Rivularia
aira Roth., assez commun sur les rochers
476
EUB
EUB
sous-marins et sur les Algues qui les cou-
vrent. (Bréb.)
* EUAGORAS (Pewayope» , je loue), ins.—
Genre d'Hémiptères hétéroptères, de la fa-
mille des Réduviens, créé par M. Burmeister
{Handb.der Ent., t. II, p. 226, 1835) aux dé-
pens du genre Zelus de Fabricius, et qui n'a
pas été adopté par MM. Amyot et Serville
dans leur Histoire des Hémiptères. Ce genre
ne comprend qu'un petit nombre d'espèces ;
le type est YEuagoras Siolli Hagenb. Burm.,
qui habite Java. (E. D.)
*EUASTRUM (eu, bien; àcmîp , étoile).
bot. cr. — ( Phycées. ) Ce nom , créé par
M. Ehrenberg dans son grand ouvrage sur
les Infusoires, est synonyme du g. Cosma-
rium de M. Corda; ce dernier nom étant an-
térieur doit être préféré. Les Desmidiées
appartenant à ces g. ont les formes les plus
élégantes; nous en avons cité plusieurs au
mot cosmarium. (Bréb.)
*EUAXES. annél.— Genre de Lumbricinés
du groupe des Nais, et particulièrement des
Ophidonaïs , établi par M. Grube (Archiva
d'Erichson , 1844, p. 210), pour une seule
espèce dont il donne la figure, et qu'il a ob-
servée avec soin. Voici les caractères qu'il as-
signe à ce groupe :
Corps vermiforme , trapézoïdo- cylindri*
que, aplati en arrière, hyalin, très fragile,
armé de quatre séries de doubles acicules ;
bouche infère sous un prolongement labii-
forme non distinct du segment suivant ; in-
testin droit, très grêle en arrière, pourvu de
sacs simples dans sa partie médiane; vais-
seau dorsal à rameaux pinnés; corps non
articulé ; point d'orifice vulvaire ? Force de
rédintégration très grande.
L'espèce unique de ce g. est nommée par
l'auteur E. filirostris. (P. G.)
*EUBADIZON («S, bien; 6aoç,quiaunebelle
tête), ins. — Genre de Coléoptères penta-
méres, famille des Carabiques, tribu des
Harpaliens, établi par M. de Gastelnau dans
ses Études entom., pag. 66, pi. 2, fig. 5, sur
une espèce nouvelle du cap de Bonne-Espé-
rance , qu'il nomme Capensis, dans son
Hist. des Coléoptères faisant suite au Buffon-
Duménil. M. de Gastelnau place ce genre
entre les genres Amblygnathus et Platymelo-
pus de M. Dejean. (D.)
•EUCER. courageux).
ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fa-
mille des Lamellicornes , tribu des Scara-
béides, section des Coprophages, établi par
M. le comte Dejean, qui y rapporte 2 espèces
du Brésil, nommées par lui, l'une depressi-
frons, et l'autre emarginatus. Ce genre, dans
sa classification, précède le genre Onthopha-
gus de Latreille. (D.)
EUCHELIA (eS, bien; x*A*'°ç , brillant ).
ins. — Genre de Lépidoptères de la famille
des Nocturnes , établi par M. Boisduval aux
dépens des Callimorphes de Latreille. Ce
genre, qui fait partie de sa tribu des Litho-
sides , ne renferme que deux espèces remar-
quables par la vivacité de leurs couleurs.
L'une est le Bombyx Jacobeœ Fabr. ou Pha-
lène carmin Geoff.,dont la chenillevitsurle
Séneçon ; l'autre est le Bombyx pulchella
Fabr., Lithosie gentille de Godart, dont la
chenille se nourrit de l'Héliotrope com-
mun ou herbe aux verrues. La première
est très commune aux environs de Paris ,
et la seconde est propre au midi de l'Eu-
rope. (D.)
•EUCHILIA (ev, bien; x8tt»«* bord »
marge), ins. — Genre de Coléoptères pen-
tamères, famille des Lamellicornes, tribu
480
EUC
des Scarabéides mélitopbiles , établi par
M. Burmeister (Handbuch der Entom. 3 Band.
seite 554), qui le comprend dans la division
des Cétoniades; il y rapporte deux espèces:
l'une est la Cet. sulcata Fabr., et l'autre la
Cet. quadrata Gory et Perch.; toutes deux
sont de Madagascar. (D.)
*EUCHILUS (e*, bien ; x£n°>'> lèvre), bot.
ph.— Genre de la famille des Papilionacées-
Podalyriées , établi par Pi. Brown ( Aiton
Hort. Kew. edit. , t. III , p. 17) pour des ar-
brisseaux de la Nouvelle-Hollande, à feuilles
alternes ou opposées , simples , stipulées ; à
fleurs axillaires et pédicellées; à bractées
sétacées.
'EUCHIRUS (tZ, bien ; x««po«, vert), bot.
ph. — Genre de la famille des Papilionacées-
Lotées, établi par Ecklon et Zeyher (Enum.,
171) pour un sous-arbrisseau du Cap, ram-
pant, velu, à feuilles simples, très entières,
éstipulées ; à grappes terminales pédoueu-
lées , ovales ; pédicelles pourvus à la base
d'une bractée sétacée.
* EUCHRÉE. Euchrœus (eu, bien ; xP°«>
couleur), ins. — Genre d'Hyménoptères, de la
section des Térébrans , famille des Chrysi-
diens , fondé par Latreille aux dépens des
Chrysis de Fabricius et adopté par la plu-
part des entomologistes. Les Euchrées ont
le thorax tronqué à sa partie antérieure ;
leur abdomen, presque hémisphérique, peut
s'enrouler et présente des dentelures à son
extrémité ; leurs mandibules sont uniden-
tées à l'extrémité , et leurs quatre palpes
sont d'égale longueur.
Les mœurs des Euchrées sont les mêmes
que celles de la plupart des Chrysidiens ;
leurs larves vivent aux dépens de celles de di-
vers Hyménoptères : la femelle, au moyeu
de sa tarière, dépose un œuf dans la cellule
commencée à laquelle la propriétaire doit
aussi confier le sien. Les larves d' Euchrœus
EUC
ne se forment pas de coques pour subir leurs
métamorphoses; elles restent longtemps à l'é-
tat de nymphe, et l'insecte parfait ne paraît
ordinairement que l'année suivante. On ne
connaît que peu d'espèces de ce genre : la plus
connue est la Chrysis purpurata Fabr., dont
le corps est d'un vert éclatant, et le thorax
avec trois lignes obscures de couleur pour-
pre vers le milieu. Cette espèce, qui se trouve
dans presque toute J'Europe , est rare aui
environs de Paris. (E. D.)
'EUCHRESTA («Ùxpv's. —Genre de Coléoptères pentamères,
famille des Sternoxes, tribu des Buprestides,
établi par M. Audinet-Serville, et adopté
par M. Dejean. Ce genre ne renferme que
1 espèces remarquables par leur grande
EUC 481
j tailte, et leur éclat métallique d'un vert cui-
vreux à reflets pourpres. L'une est le Bu-
prestis giganlea de Linné et de Fabricius,
répandu dans toutes les collections, et l'autre
le Buprestis herculanea de Dupont, ou Go*
liath de Gory et Delaporte, qui ne diffère de
la première que parce qu'elle est moins al-
longée. Celle-ci n'a encore été trouvée qu'au
Mexique ; l'autre habite le Brésil et la
Guiane. (D.)
*EUCHROMIA(«u, bien;xpwua, couleur).
ins. — Genre de Lépidoptères, famille des
Nocturnes , fondé par M. Stephens sur une
seule espèce , qu'il nomme purpurana , et
qu'il rapporte avec doute à la Pyralis sport-
sana de Fabricius. Cette dernière, dans notre
classification, appartient au g. Peronea, qui
fait partie de notre tribu des Platyomides. (D.)
«EUCINETUS (eixtv»)Toç, agile), ins. —
Genre de Coléoptères pentamères, famille
des Malacodermes , établi par Germar, et
faisant partie de la tribu des Ténébrionites
dans la méthode de Latreille, qui lui donne
le nom de Nycteus. Mais ce nom, postérieur
de neuf ans à celui de Germar, ne saurait
prévaloir suivant la remarque de M. Guérin-
Méneville, qui a publié en 1843 une mo-
nographie du genre dont il s'agit, avec une
planche qui en représente les caractères gros-
sis. Cet auteur en mentionne 2 espèces, sa-
voir : YEucinetus hcemorrhoidalis Germ., qui
se trouve aux environs de Paris et en Allema-
gne, et Y Eue. meridionalis Lap., qui habite
l'Espagne et le midi de la France. Le Nycteus
testaceus de M. Dejean n'est qu'une variété
plus pâle de ce dernier. Suivant M. Guérin,
ces insectes, très petits et de forme ovalaire,
vivent dans les Bolets. (D.)
*EUCIRRUS (eî, bien; xtppo'ç, jaunâtre).
INS. — Genre de Coléoptères pentamères,
famille des Lamellicornes, tribu des Scara-
béides Phyllophages, proposé par M. Dupont,
et dont M. Melly a publié les caractères dans
le Magasin zoologique de M. Guérin, cl. IX,
pi. 47. Ce g. a beaucoup de rapports avec le
g. Encya de M. le comte Dejean; mais il en
diffère principalement par les crochets des
tarses qui ne sont pas bifides d'une manière
égale, c'est-à dire que l'une des deux pointes
qui les terminent (l'interne) est plus courte
que l'autre. L'espèce unique qui lui sert de
type est originaire de Ceylan : c'est un Sca-
rabée de très grande taille (près de 2 pouces
61
482
EUG
EUG
de long sur 1 de large), entièrement d'un
gris jaunâtre velouté , avec les palpes , les
antennes et les tarses ferrugineux. (D.)
EUCLASE (eî, bien;x/aw, je brise :qui
se brise facilement), min. — Nom donné par
Haiiy à une espèce minérale de l'ordre des
Silicates alumineux , tribu des Kiinorhom-
biques, que l'on n'a trouvée encore qu'à
l'état de cristaux vitreux, et qui est d'une
fragilité extrême, ou plutôt se clive , se sé-
pare en lames par la plus légère percussion.
C'est une substance d'un blanc bleuâtre ou
verdâtre, ayant quelque ressemblance d'as-
pect avec certaines Aigues-marines , mais
s'offrant toujours en prismes courts, striés
verticalement, et clivable dans un sens pa-
rallèle à l'axe d'une manière très nette. Elle
est composée de Silice, d'Alumine et de Glu-
cyne,dans les proportions suivantes : Silice,
43,32 ; Alumine, 32,12 ; et Glucyne, 24,56.—
Comme la plupart des Silicates , l'Euclase
est inattaquable par les acides ; elle a besoin
d'être traitée au feu par les fondants alca-
lins. Après ce traitement, on y reconnaît la
présence de la Glucyne à ce que le précipité
qu'elle donne par l'ammoniaque est attaqué
par le carbonate d'ammoniaque, qui lui en-
lève la Glucyne ; on obtient celle-ci sépa-
rément, en évaporant la dissolution et cal-
cinant le résidu. La forme fondamentale de
l'Euclase est un prisme rhomboïdal oblique,
dont les pans forment entre eux l'angle de
1 14° 50', et avec la base un angle de 123° 40'.
Sa pesanteur spécifique est de 3,1 ; sa du-
reté de 7,5. Elle fond au chalumeau en
émail blanc.
Cette substance a été rapportée pour la
première fois du Pérou par Dombey, mais
sans aucune indication de gisement et de
localité. Pendant longtemps , elle a été re-
marquable par sa grande rareté dans les col-
lections ; mais on l'a retrouvée depuis au
Brésil, àCapao et Boa-Vista, dans les quart-
zites micacés et talqueux de la province de
Minas-Geraes. (Del.)
EUCLEA (eu , bien ; x^oç , renommée ).
bot. pu. — Genre de la famille des Ébéna-
cées, établi par Linné {Sysi., XIII, 747) pour
des arbrisseaux du Cap à feuilles alternes ,
très entières ; à fleurs axillaires en grappes.
h'E. racemosa en est le type.
*EUCLIDIA (nom propre), ins. — Genre
de Lépidoptères, famille des Nocturnes, éta-
bli par Ochsenheimer, et adopté par M. Bois-
duval , qui le place dans sa tribu des Noc-
tuo-Phalénides. Ce genre se compose de six
espèces qui se font remarquer par les figures
géométriques dont leurs ailes sont ornées.
C'est à quoi l'auteur allemand a voulu faire
allusion en leur donnant un nom générique
qui rappelle celui du plus célèbre géomètre
de l'antiquité. Parmi ces espèces, nous ci-
terons YEuclidia mi ( Dfoctua id. Linn.,
Fabr., etc.), répandue dans une grande par-
tie de l'Europe, et très commune aux envi-
rons de Paris. (D.)
EUCL1DIÉES. Euclidieœ. bot. ph. —
Tribu de la famille des Crucifères. Voyez
ce mot.
EECLIDIUM (tv, belle; xhiSUv , petite
clef), bot. ph. — Genre de la famille des
Crucifères-Euclidiées , établi par B. Brown
(Aiton, Hor t. Kew. 2, IV, 74) pour des plantes
herbacées annuelles, originaires de l'Asie oc-
cidentale et du littoral méditerranéen, dres-
sées, rameuses, hispides, à feuilles radicales
pétiolées, roncinées, éparses sur la tige, den-
tées ou subentières ; à inflorescence en grap-
pes latérales , aphylles : à fleurs petites et
blanches. On n'en connaît que 2 espèces :
les E. Syriacum et Tataricum.
•EUCLISIA, Nutt. bot. ph. — Syn. de
Streptanthus , Nutt.
*EECNÉMIDES. Eucnemidœ. ins.— Tribu
de Coléoptères pentamères, établie par La-
treille dans la famille des Sternoxes, et
ayant pour type le g. Ëucnemis d'Ahrens.
Le travail le plus récent qui ait été fait sur
cette tribu est celui que M. Guérin-Méne-
ville a publié en 1843 dans les Ann. de la
Soc. eut. de France, 2e série, 1. 1, p. 163-199,
sous le titre de Revue critique , etc. Suivait
cetauteur, ce qui caractérise principalement
les Eucnémides, c'est d'avoir le corps droit,
épais ou même cylindrique ; la tête verticale,
comprimée antérieurement, et engagée dans
le corselet jusqu'aux yeux ; le labre peu vi-
sible ou couvert par le chaperon ; les palpes
plus épais à leur extrémité et terminés par
un bouton ovoïde ou un article sécuriforme;
les hanches postérieures dilatées en lames,
recouvrant quelquefois toute la patte, quand
elle est contractée, ou au moins la cuisse en
totalité ou en partie. Du reste, ces insectes
ont le faciès des Élatérides ( voyez ce mot ) ;
mais ils ne sautent pas , à beaucoup près,
EUC
aussi bien que ceux-ci, parce que, chez eux,
la pointe prosternale est peu engagée dans
la cavité du mésosternum. Ces caractères
une fois reconnus, il en résulte, d'après
M. Guérin, qu'on doit retrancher de la tribu
des Eucnémides les g. Silenus, Latr. et Scy-
thon, Lap., et n'y laisser que les genres dé-
nommés ci-après, qu'il groupe ainsi qu'il
suit, savoir :
I. Tarses simples, sans palettes membra-
neuses en dessous.
1. Antennes libres ou ne se logeant qu'en
partie dans des fossettes prosternales ou peu
profondes.
a. Point de fossettes sous le corselet.
Genres : Melasis , Tharops , Nematodes,
Xylobius , Epiphanis , Hypocœlus , Hylo-
chares , Calyptocerus, Emaihion.
b. Des fossettes prosternales peu profondes.
Genre : Microrkagus.
2. Antennes se logeant dans des rainures
particulières placées sous les bords latéraux
du corselet.
a. Antennes composées d'articles cylin-
driques.
Genres : Fomax, Eucalosoma.
b. Antennes en scie.
Genres : Eucnemis, Gasiraulacus.
c. Antennes flabellées.
Genre : Galbodema.
II. Tarses garnis en dessous de longues
palettes membraneuses.
1. Tarses à 3 lames; antennes pectinées,
se logeant dans des rainures particulières
pratiquées sous les bords latéraux du cor-
selet.
Genre : Galba.
2. Tarses à 4 lames ; antennes flabellées,
se logeant dans des rainures prosternales
très profondes.
Genre : Pterotarsus.
Les Eucnémides sont des insectes peu bril-
lants, généralement de moyenne taille, et
qu'on trouve la plupart dans les bois. Leurs
mœurs, à Tetat parfait, sont les mêmes que
celles des Élatérides ; mais leurs larves sont
à peine connues. M. Guérin , dans son ou-
vrage spécial, donne une description très
détaillée de celle du Melasis flabellicornis,
dont nous parlerons à l'article concernant ce
genre. (D.)
'EUCNEMIS (tuxv»uit;, bien chaussé).
i>s. — Genre de Coléoptères pentamères ,
EUC
48a
famille des Sternoxes, établi par Ahrens, et
devenu, depuis, le type de la tribu des
Eucnémides {voy. ce mot). Suivant M.Gué-
rin-Méneville, qui a fait une revue critique
de cette tribu [Ann. de la Soc. ent. de Fr.,
2e série, tom. I, pag. 163-199), le genre
dont il s'agit doit se borner aux espèces
qui ont pour caractères communs : Anten-
nes en scie ; palpes sécuriformes et tarses
composés d'articles étroits dont le pénul-
tième n'est pas manifestement bilobé. Les
Galba wicardi et orienialis de M. de Cas-
telnau sont en conséquence pour lui des
Eucnemis dont il porte le nombre seulement
à cinq, mais auxquels doivent se réunir les
E. sericatus et monilis de Mannerheim , les
E. rugulosus et parvulus de M. Dejean et YE.
triangularis de Say. Quoi qu'il soit , nous
citerons comme véritable type du g., puis-
que c'est sur lui que l'auteur l'a fondé , YE.
Capucinus Ahr. , qui se trouve aux envi-
rons de Paris. Cette espèce est figurée dans
la monographie de M. de Mannerheim, ainsi
que dans Ylcon. du reg. anim. de Cuvier,
par M. Guérin, pi. 12. (D.)
*EUCNEMIS (ewxv7)f*oç, bien jambe) .rept.
— Genre de Rainettes ou Batraciens hylœ-
formes établi par M. Tschudi, et accepté par
MM. Duméril et Bibron {Erpétologie géné-
rale, t. VIII, p. 525). Il comprend 4 espèces,
dont 2 sont d'Afrique, et vivent en Abyssi-
nie ou au Cap, 1 est de Madagascar, et l'au-
tre des îles Seychelles : toutes ont été dé-
couvertes récemment. Les Eucnemis ont la
langue cordiforme , ou en rhombe échancré
en arrière ; leur palais manque de dents ;
ils n'ont point le tympan visible. Leurs au-
tres caractères sont les suivants : Trompes
d'Eustache fort petites ou médiocres; les
quatre doigts des pattes de devant réunis à
leur base par une membrane, ceux de der-
rière complètement palmés ; saillie du pre-
mier os cunéiforme excessivement faible;
des glandules aux angles de la bouche ; une
vessie vocale interne sous la gorge des mâles ;
apophyses transverses de la vertèbre sacrée
non élargies en palettes. (P. G.)
•EUCNEMIS, Brid. bot. cr. —Synonyme
de Dicnemon, Schwaegr.
"EUCNEMIS (tvxv^tç, belle tige), bot. ph.
— Genre encore assez obscur, établi par
M. Lindley dans la famille des Orchidées,
tribu des Yandées, pour une plante trouvéeau
484
EUC
Mexique par Ruiz et Pavon. Ses feuilles sont
©blongues , lancéolées , plissées longitudina-
lement. Sa hampe, plus longue que les feuil-
les, est terminale sur le sommet des pseudo-
bulbes. Les fleurs sont comme bilabiées. Le
sépale supérieur forme avec les deux inter-
nes un casque obtus. Les deux latéraux sont
attachés sur la base prolongéedugynostème.
Le labelle est entier. Le gynostèmeest mem-
braneux et ailé sur ses parties latérales. Les
masses polliniques , au nombre de quatre ,
sont réunies en deux paires latérales, et s'in-
sèrent sur unecaudicule linéaire qui termi-
ne une glande très petite. (A. R.)
•JEUCNÉMITES. ins. — Groupe de Co-
léoptères établi par M. Castelnau dans la
tribu des Eucnémides. Voy. ce mot. (D.)
EUCOELÏUM ( rWJUoç , ventre libre ).
tunic. — M. Savigny, dans le t. II de ses
Mém. sur les Anim. sans vert., a caractérisé
sous ce nom un genre d'Ascidies composées,
dont il neconnaissait qu'une seule espèce : E.
Hospitiolum. Ce g., très voisin, sous plusieurs
rapports, des Didemnum (voyez ce mot), est
ainsi défini par son auteur : Corps commun,
sessile, gélatineux, étendu en croûte, com-
posé de plusieurs systèmes, qui n'ont ni ca-
vité centrale ni circonscription apparentes ;
animaux disposés sur un seul rang autour
de leur centre et de leur axe commun ; ori-
fice intestinal plus petit et peu distinct ; tho-
Tax oblong; mailles du tissu respiratoire dé-
pourvues de papilles; abdomen demi-latéral,
sessile et appuyé contre le fond de la cavité
des branchies, de la grandeur du thorax;
ovaire unique, sessile, appliqué sur le côté
de la cavité abdominale. Lamarck avait
adopté ce genre , mais en lui réunissant les
Didemnum de M. Savigny. (P. G.)
*EUCOILA (tv, bien ; xo'd*, ventre), ins,
— Genre d'Hyménoptères, de la section des
Térébrans, famille des Cyniphiens, créé par
M. Westwood, et qui n'est pas encore géné-
ralement adopté. Ce genre comprend cinq
espèces : le type, désigné sous le nom d'Eu-
coila crassinerva West., se trouve en Angle-
terre. (E. D.)
*EUCOLEUS(£v, beau; xofclç, gaîne).
helm. — Genre d'Helminthes Nématoïdes ,
proposé par M. Dujardin dans son Hist. des
Helminthes, pour deux espèces voisines des
Trichosomes. En voici les caractères : Corps
filiforme partageable en deux parties , dont
EUC
l'antérieure, beaucoup plus courte, contient
l'œsophage. Le mâle a la queue amincie , à
peine plus large que la gaîne génitale, qui
est longue, exsertile, toute hérissée d'épines
minces, couchées en arrière; le spicule est
nul ou non distinct. La femelle a la queue
conoïde, obtuse ; ses œufs ont leur coque
granuleuse. On connaît deux Eucoleus , l'un
du Renard, l'autre du Hérisson d'Europe;
ils vivent dans la trachée-artère de ces ani-
maux. (P. G.)
EUCOMIS (eu, belle; xê^, chevelure).
bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées-
Asphodélées, établi par L'héritier [Sert.angL,
17 ) pour des plantes bulbeuses du Cap , à
feuilles radicales peu nombreuses , lancéo-
lées ; à inflorescence en grappe simple à
l'extrémité de la hampe, et surmontée d'une
couronne de feuilles; fleurs verdàtres. On
connaît 5 espèces d'Eucomis : les coronata et
punctata sont les plus cultivées dans nos
orangeries. Ils demandent une terre franche
mêlée de sable de bruyère , et quejques ar-
rosements en été. On les multiplie de graines
et de caïeux.
'EUCONOCARPUS, DC. bot. ph. — Syn.
de Conocarpus, Gaertn.
* EUCOPHORA , Spin. ins. — Synonyme
d'Enchophora du même auteur. (E. D.)
* EUCORYSSES (tZ, bien ; xopva, lien), bot. ph.
— Genre de la famille des Crucifères-Camé-
linées établi par Humboldt et Bonpland
(Plant, œquinoct. , II, 133, t. 123) pour des
plantes herbacées des Andes, vivaces, gazon-
nantes , à feuilles ramassées , linéaires ou
spatulées, petites, sessiles, obtuses, ciliées;
à fleurs axillaires, solitaires, blanches etpé-
dicellées. On en connaît 2 espèces : les E.
rupestris et nubigena.
*EUDENDRIUM ( eu , bien ; JevJpov , ar-
bre), polyp. —Genre de Polypes de la fa-
mille des Tubulaires , proposé par M. Ehren-
berg pour le Tubularia ramosa des côtes
d'Ostende (Belgique) et d'Angleterre. M. Van
Beneden donne pour caractère à ce g. d'a-
voir les tentacules sur une seule rangée.
(P. G.)
#EUDESMA (eu, bien; î, sculpture).
infus. — Genre d'Infusoires, de la famille
des Rhizopodes, créé par M. Dujardin (Inf.,
Suites à Buffon, p. 251), qui les caractérise
ainsi : Animal sécrétant un test diaphane ,
membraneux, résistant, de forme ovoïde al-
longée, arrondi à une extrémité , et terminé
par une très large ouverture tronquée, à
bord dentelé, orné de saillies ou d'impres-
sions régulières en séries obliques ; les ex-
pansions filiformes sont nombreuses , sim-
ples. M. Dujardin en décrit deux espèces,
les E. luberculaia Duj. et E. alveolata Duj.,
sur lesquelles il donne d'importants détails s
62
490
EUG
EUL
ces espèces ont été trouvées dans de l'eau stag-
nante provenant des environs deParis. (E.D.)
•EUGNAMPTLS {tvp*p.>xTQçt flexible).
Ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa-
miiic des Curculionides orthocères , division
des Rhinoraacérides, placé depuis dans celle
des Bélides. Schœnherr l'a formé {Synonym.
gen. et sp. Curculion. , t. V, p. 339) avec 3
espèces des États Unis : le Cure, collaris de
Fabr. , le Rhynchites anguuatus de Herbst. ,
et YE. sulcifrons de Schœnb. Deux espèces
de l'Asie et du plateau des Neelgheries, rap-
portées par M. Perrotet, en font encore par-
tie; nous les avons nommées E. jlavinosus
et dimidiaiipes : toutes deux sont d'un beau
Yert brillant. La première a la trompe et les
pattes jaunes , et la seconde la moitié des
antennes, les tibias et les pattes jaunes. Les
Eugnampius ont les palpes cachés et la
massue de l'antenne étroite , ce qui les dis-
tingue particulièrement des Rhinomacer. (C.)
* EUGNATHE. Eugnatha. arach. — Ce
genre, qui a été établi par M. Savigny, a
été réuni par M. Walckenaër à celui de Pe-
tragnatha. foy. ce mot. (H. L.)
*EUGNATHUS («5, bien; yvâGoç , mâ-
choire). Ins. — Genre de Coléoptères tétra-
mères, famille des Curculionides gonatoeô-
res , division des Brachydérides, créé par
Schœnherr {Synon. gen. et sp. Curculion.,
tom. II , pag. 132 ; VI , part. 1 , pag. 304 ) ,
avec 2 espèces d'Asie : les E. viridanus et
altemans. La première est originaire de Java,
et la seconde de Siam. Ce g. avoisine celui
de Polydrosus. (C.)
*EUGNORISTlJS (evyv»pie?roç, enveloppe).
ins. —Genre de Lépidoptères de la famille
des Nocturnes, tribu des Lithosides , établi
par MM. Curtis et Stephens , et se compo-
sant seulement de 2 espèces, les Bombyx
grammica et cribrumLmn., qui sont des Li-
thosies pour les entomologistes français. (D.
EULEPIS (cv, bien ; W5 , écaille), rept.
EUL
491
— Genre de Scinques {voy. ce mot) dénommé
par M. Fitzinger. (p. G.)
"EULEPTOSPERMUM, DC. bot. ph. —
Syn. de Leplospermumt Forst.
EULEPTUS(«uX««toç, facile à prendre).
ins. — Genre de Coléoptères pentamères , fa-
mille des Carabiques, tribu des Féroniens,
fondé par M. Klug sur une espèce de Mada-
gascar qu'il nomme geniculaïus, et dont il a
donné la figure et la description dans un ou-
vrage intitulé : Berich ùber isse auf Mada-
gascar, etc., pag. 43, pi. 1 , fig. 8 , a. b. Ce
genre, qui ne figure pas dans le dernier Ca-
talogue de M. Dejean , a été adopté par
M. de Castelnau, qui, dans son Histoire des
Coléoptères, faisant suite au Buffon-Dumè-
nil, t. I, p. 126, le place dans sa sous-
tribu des Auchoménites , avant le genre
Anchomenus , Bonelli. (D.)
*EULIME. Eulima. moll. — Ce genre a
été créé par M. Risso dans le tom. IV de
son ouvrage intitulé : Histoire naturelle des
principales productions de V Europe méridio-
nale. Depuis, il a été adopté par quelques
zoologistes anglais, et nous -même l'avons
reproduit dans la 2e édit. des Anim sans
vertèbres de Lamarck.
Lamarck et d'autres auteurs connurent
quelques espèces du genre Eulima. Le Turbo
politus de Linné, par exemple , doit en faire
partie , ainsi que quelques Mélanies fossiles
de Lamarck, et la Mélanie de Cambessèdes de
M. Payraudeau. Ces coquilles marines lisses
et polies ont été rangées par M. de Blainville
parmi les Phasianelles ; mais elles ne con-
viennent pas plus à ce genre qu'aux Méla-
nies ou aux Turbos. Le genre Eulima , qui
rassemble des coquilles dont les caractères
diffèrent de tous ceux des autres genres
connus , doit donc être conservé ; et si l'on
cherche ses rapports , on le trouvera plus
voisin du genre Rissoa que d'aucun autre.
En effet, les Eulimes sont des coquilles al-
longées, turriculées, à ouverture entière,
quelquefois un peu versante à sa base. Leur
surface extérieure est lisse et polie; elles
n'ont pas d'ombilic , et leur ouverture est
fermée par un petit opercule corné. Quel-
ques espèces s'infléchissent dans leur lon-
gueur, et er.es présentent souvent des bour-
relets très aplatis , irrégulièrement épars
comme ceux des Tritons, quelquefois oppo-
sés comme dans les Ranelles. Ces coquilles
492
EUL
n'acquiéren* j amais un grand volume ; les
plus grandes espèces proviennent des mers
les plus chaudes de l'Inde et de l'Amérique;
on en rencontre quelques unes de petites
dans la Méditerranée et les mers tempérées.
On en connaît aussi à l'état fossile ; elles se
distribuent dans tous les étages des terrains
tertiaires. Quelques paléontologistes pensent
que ce genre descend jusque dans les ter-
rains crétacés ; mais comme on ne peut ju-
ger de ces espèces que d'après des moules
ou des empreintes, il est assez difficile de les
rapporter avec toute certitude au genre dont
nous nous occupons. M. Sowerby le jeune a
donné une monographie complète de ce genre
dans ses Illustrations conchyliologiques. Parmi
elles, on en remarque quelques unes dont
l'ouverture est rétrécie à chaque extrémité ,
et qui ont la columelle couverte dans toute
sa longueur ; nous avons pensé que ces es-
pèces devaient constituer un genre à part,
auquel nous avons donné le nom de Bonel-
lia. Ce genre a pour type le Bulimus tere-
lellatus de Lamarck. (Desh.)
EULIMÈNE. Eulimene ( nom mythologi-
que), crust. — Ce genre, qui appartient à
l'ordre des Phyllopodes et à la famille des
Apusiens, a été établi par Latreille, et adopté
par M. Milne- Edwards dans le t. III de son
Histoire naturelle sur les Crustacés. Le corps
chez les Eulimènes est presque linéaire, et
offre quatre antennes courtes , presque fili-
formes, dont deux plus petites, presque sem-
blables à des papes , placées à l'extrémité
antérieure de la tête. Une tête transverse,
avec deux yeux portés sur des pédoncules
issez grands et cylindriques. Onze paires de
pattes branchiales , dont les trois premiers
articles et le dernier plus petit allant en
pointe ; et immédiatement après elles une
pièce terminale presque globuleuse rempla-
çant la queue , et de laquelle sort un filet
allongé, qui est peut-être un oviducte. Vers
le milieu de la cinquième paire de pattes, on
aperçoit un corps globuleux, analogue peut-
être aux vésicules que présentent ces organes
chez les Apus (voy. ce mot). La seule espèce
connue est YE. albida Latr. (JVouv. Dict.
d'hist. nat., t. X , p. 333). Cette espèce a été
trouvée sur les côtes de Nice. (H. L.)
EULIMENE. Eulimènes ( nom mytholo-
gique), acal. — Genre de Médusaires très
voisin des Eudores. Il a été établi sous ce
EUL
nom par Péron et Lesueur dans le t. XIV
des Annales du Muséum , et répond à celui
des Phorcynia de Lamarck. Il a pour carac-
tères : Corps disciforme, garni de canaux ou
rayons partant d'une cavité stomacale assez
grande, aboutissant à l'extérieur par un ori-
fice plus étroit qu'elle, entouré d'une mem-
brane frangée et circulaire. Tels sont les E.
sphœroidalis et cyclophylla de l'océan Atlan-
tique austral , et YE. heliometra Less., des
côtes du Pérou. (P. G.)
*EULISSUS («3, bien ; Woç, lisse), ins.—
Genre de Coléoptères pentamères, famille
des Brachélytres , établi par M. le comte
Mannerheim (Mém. de VAcad. imp. de St-
Péiersbourg, tom. I, 1831, pag. 449), mais
non adopté par M. Erichson, qui en com-
prend les espèces dans le genre Xaniholinus
de Dahl. Voy. ce mot. (D.)
*EULOBLS (tu, bien; XoSoç, gousse), bot.
ph.— Genre de la famille des OEnothérées,
établi par Nuttal (Torrey et A. Gray, Flou
of JV. Am., 1, 515) pour une plante herba-
cée annuelle de Californie , rameuse, à tige
fistuleuse , à feuilles éparses , les inférieures
oblongues, très inégalement pinnatilobées;
les supérieures linéaires, subsessiles,deuti-
culées; à fleurs axillaires, grandes, blanches,
rouges et fugaces.
#EULOPA, Latr. ins. — Synonyme d't/-
lopa , id.
EULOPHE. Eulophus {tZ, bien; *oo?oç, pa-
nache ). bot. ph. — Genre de la famille des
Orchidées-Vandées, établi par R. Brown
( Bot. Reg. , n°s 578, 686) pour des plantes
herbacées des Indes orientales et de l'Afrique
tropicale et australe , épigées , pseudo-bul-
beuses, à feuilles longues , membraneuses ,
plissées ou costées, à hampes radicales mul-
tiflores.
* EULOPHITES. Ins. — M. Blanchard
(Anim. art., t. III, p. 276) a proposé de for-
EUM
493
mer sous ce nom un groupe d'Hyménoptères
Térébrans de la famille des Chalcidiens, et
qui correspond presque entièrement à l'an-
cien genre Eulophus de Geoffroy. Les Eulo-
phites, qui sont caractérisés par leurs an-
tennes ayant au moins huit articles , et par
leurs pattes n'en ayant pas moins de cinq ,
comprennent les genres Eulophus , Entedon
et Cirrospilus. (E. D.)
'EULOPHUS, Nutt. bot. ph. — Syn. de
Perideridia, Reich.
•EULOPHUS (eu, bien ; lo^q , aigrette),
ois. — Cet oiseau, originaire de l'Inde, et que
les auteurs ont regardé comme appartenant
au g. Tragopan, auquel on peut le rapporter
(ce qu'avait fait en 1828 M. Lesson , le créa-
teur de ce nouveau g., et plus tard M. Tem-
minck, qui le figura sous le nom de Trago-
pan Duvaucel) en diffère par la gracilité de
ses tarses, qui sont privés d'ergot, et par sa
tête sans aucune nudité. C'est un Gallinacé
au plumage brillant, dont la tête est ornée
d'une huppe très touffue. L'unique espèce de
ce g. est VE. mucrolophus Less. M. G.-R.
Gray en a fait son g. Pucrasia , et M. Swain-
son le g. Ceriornis. (G.)
*EULYES (de deux mots chinois : eult
double ; yè , aile), ins. — MM. Amyot et Ser-
ville (Hist. des Ins. hémipt., Suites àBuffon,
pag. 359 ) ont formé sous ce nom un genre
d'Hémiptères hétéroptères de la famille des
Réduviens , qui ne comprend qu'une seule
espèce, placée par M. Guérin-Ménevilledans
le genre Reduvius. Les Eulyes sont principa-
lementcaractériséspar leur tête assez grande,
avec un prolongement au-delà des yeux , à
peu près de la longueur du cou, sans tuber-
cule , ni épine à la base des antennes. Le
type est le Reduvius amœnus Guér. , prove-
nant de Java. (E. D.)
*EUMACHIA. bot. ph.— Genre de la fa-
mille des Rubiacées, établi par De Candolie
(Prodr. , IV, 478 ) pour un arbre de l'île de
Namaka, glabre, à feuilles opposées, pétio-
lées , lisses , oblongues-tancéolées ; à inflo-
rescence en cymes terminales, axillaires;
triodes ; fleurs incarnates.
* ECMALLIA , Guér. ins. — Synonyme
de Phenax, Germ. (E. D.)
#EUMATHES(«ûf*a0ïîç, qu'on apprend fa-
cilement), ins. — Genre de Coléoptères sub-
pentamères, famille des Longicornes, tribu
des Lamiaires, créé par M. Dejean dans son
494
EUM
Catalogue, avec une espèce du Brésil qu'il
nomme E. jaspidea ; elle a 8 lig. 1/2. (C.)
*EUMECJS. rept. — Nom d'un groupe
de Scinques {voyez ce mot) employé par
M. Fitzinger. (P. G.)
*EUMECES ( BvjMixiK, allongé), rept. —
Wiegmann, dans son Erpétologie du Mexi-
que, avait établi sous cette dénomination un
genre de Sauriens de la famille des Scinques,
dans lequel il plaçait les Scincus pavimenia-
îus Geoff., rufescens Merr.,. et punctatus
Schneider. MM. Duméril et Bibron ont fait
voir dans leur Erpétologie générale que ces
trois espèces ne pouvaient être réunies dans
une même coupe ; et en prenant l'une d'elles
pour type du véritable g. Eumeces, ils en
ont rapproché un certain nombre d'espèces
assez analogues, quoique originaires de pays
fort différents , et ils en ont rectifié ainsi la
diagnose : Scincoïdiens saurophthalmes , à
narines percées dans une seule plaque , la
nasale , près de son bord postérieur ; deux
plaques supéro-nasales ; palais sans dents ,
à échancrure triangulaire peu profonde tout-
à-fait en arrière ; écailles et corps lisses.
Des trois espèces citées plus haut , le Se.
punctatus est seul resté dans le genre Eu-
meces ; c'était le Lacerta punctata de Linné ,
et la Double raie de Daudin et Lacépède. Il
est de l'Inde , et particulièrement de la côte
de Coromandel et de celle du Malabar.— Une
autre espèce du même genre , YE. Sloani ,
est des Antilles, ainsi que YE. mabocica. On
en trouve une autre au Brésil et àRla Guyane.
L'-£« Freycineti vient de Vanicoro dans
la Polynésie, YE. microlepis est de Tonga-
tabon ; deux sont de la Nouvelle-Guinée :
E. Baudinii et Oppelii; une dixième espèce
est de la Nouvelle -Irlande : E. Carteretii.
Dans la méthode des Scincoïdiens de Th.
Cocteau, deui groupes répondent à celui-ci :
les Tiliquas et les Kèneux. Ce sont aussi les
Riopa et Tiliqua de M. J.-E. Gray. (P. G.)
*EUMED01V (nom mythologique), crust.
— Ce genre, qui appartient à la famille des
Oxyrhynques et à la tribu des Parthéno-
piens , a été établi par M. Milne-Edwards.
Dans cette nouvelle coupe générique, la ca-
rapace est presque pentagonale , rejetée en
avant, et ne dépasse guère le niveau des pattes
de la troisième paire. Le corps est déprimé;
le rostre, très large, très avancé, n'est divisé
que vers son extrémité. Les yeux sont très
EUM
courts, et leur pédoncule remplit entière-
ment les orbites, qui sont circulaires. Lesan-
tennes internes se reploient très obliquement
en dehors, et les externes sont peu dévelop-
pées. L'épistome est très peu allongé. Dans
le mâle , les pattes thoraciques de la pre-
mière paire sont grosses et beaucoup plus
longues que les suivantes; toutes celles-ci
sont un peu comprimées. L'abdomen dans
le même sexe se compose de sept articles ,
dont les deux premiers se voient à la face
dorsale du corps. On ne connaît qu'une seule
espèce qui appartienne à ce genre : c'est l'E.
nègre, E. niger. Cette espèce a été rencon-
trée sur les côtes de la Chine. (H. L.)
EUMENES («V*vvfc, doux), ins. — Genre
d'Hyménoptères, de la section des Porte -
aiguillon , famille des Euméniens , groupe
des Euménites , formé par Latreille aux dé-
pens des Guêpes de Linné , et adopté par
tous les entomologistes. Les Eumenes ont le
corps élancé; les palpes maxillaires assez
longs ; les labiaux à peu près de la même
longueur, et composés seulement de deux ar-
ticles ; les antennes filiformes, et les ailes su-
périeures ayant une cellule radiale. Les Eu-
menes , qui sont voisins des Zethus et des
Discœliusy s'en distinguent par la longueur
du chaperon et par le prolongement des
mandibules. Ce sont des insectes de moyen-
ne taille , qui vivent solitaires , et habitent
les pays chauds.
On n'en connaît qu'un petit nombre d'es-
pèces, parmi lesquelles nous citerons comme
type YEumenes coarctata Fabr. ( f^espa
coarctata Linn. ) , qui est noir , avec quel-
ques lignes jaunes. Il se trouve communé-
ment en France. (E. D.)
*EUMENIA (tVev>îs,doux). annél. -Genre
voisin des Ophelia, établi par M. OErsted {Ar-
chives d'Erichson, 1844, p. 1 1 1 ) , pour une es-
pèce des mers du Groenland, et regardée par
lui comme de ia famille des Aricies, mais con-
duisant d'une manière directe aux Aréni-
coles. Celle qu'il décrit reçoit le nom d'E,
crassa /voici ses caractères génériques : Corps
grêle, subfusiforme, à anneaux décroissants,
formés chacun de trois segments ; bouche
infère ; anus terminal, sans appendices j ap-
pendices formés de mamelons de trois soies
capillaires ; branchies fasciculées , subra-
meuses aux six premiers anneaux seule»
ment. (P. G.)
EUM
•EUMEN1A ( t\>ixtvû 14-18). — Ainsi que l'in-
dique leur nom générique, ces Diptères se
font remarquer par la grosseur de leur cuis-
ses, qui sont en outre armées de pointes. (D.)
*EUMERES. mam. — Synonyme de Macros»
célide. Voy. ce mot. (P. G.)
LUMÉIiODES rept. — Cette famille,
établie par M. Duméril parmi les Sauriens,
répond aux trois familles des Lacertiens, des
Iguaniens et des Geckotiens de Cuvier.
"EUMERUS ((w»5, qui a de fortes cuis-
ses), ins.— Genre de Coléoptères pentamères,
famille des Sternoxes, tribu des Buprestides,
établi par MM. Gory et de Castelnau , dans
leur monographie de cette tribu, aux dépens
des Agrilus, dont il diffère par ses palpes
tronqués à l'extrémité et par les crochets
des tarses qui sont munis d'une dent. Du
reste les Eumères ont le corps convexe, la
tête assez petite, les yeux grands , ovalaires,
496
EUM
le corselet élargi en arrière; l'écusson trian-
gulaire transversal ; les élytres gibbeuses ,
et enfin les pattes assez longues , surtout les
antérieures. Les auteurs en décrivent et fi-
gurent 5 espèces, toutes des parties les plus
chaudes de l'Amérique. Nous citerons, parmi
elles, celle qu'ils nomment Imperaior , et
dont la couleur dominante est d'un bleu
violet très brillant. Cette espèce est du Bré-
sil. (D.)
* EUMERUS , Klug. ins. — Syn. de Pi-
rates, Serv. et Delap.
"EUMESIUS. ins.— Voy. euceros.
'EUMETOPIA («S, bien ; p.eTW7rov, front).
ins. — Genre d'Hémiptères hétéroptères, de
la famille des Scutellériens , division des
Pentatomites, créé par M. Westwood (Trans.
ent. soc. Lond., II, 1, 18, 1837), et qui n'est
pas adopté par MM. Amyot et Serville. Les
Eumetopia, voisins des Scutellera, ont le
corps assez petit, arrondi ; les antennes, in-
sérées sur la tête entre les yeux et la base
du rostre, courtes ; de 5 articles, le deuxième
court , les autres à peu près d'égale gran-
deur ; le basilaire un peu plus petit et plus
épais. Le type est Y Eumetopia fissiceps West.,
qui habite l'Amérique méridionale. (E. D.)
'EUMICRUS («S, très ; pcxpoç, petit), ins.
—Genre de Coléoptères pentamères , établi
par M. de Castelnau aux dépens du genre
Scydmenus de Latreille et qui , dans la Mé-
thode de ce dernier, appartient à la famille
des Clavicornes , tribu des Palpeurs. M. de
Castelnau avait d'abord avancé (Ann. de la
Soc.ent.de France, tom. I, pag. 396) que les
Eumicrus différaient essentiellement des
Scydmènes par leurs palpes maxillaires ,
composés seulement de 3 articles ; mais dans
son Histoire des Coléoptères faisant suite au
Buffon-Duménil, pag. 209, il modifie sa pre-
mière assertion , en disant que le 4« article
des palpes maxillaires est à peine visible
chez les Eumicres, ce qui n'a rien d'étonnant
dans des insectes qui ont à peine 1 ligne 1/2
de long ; de sorte que le caractère essentiel
qui les distingue des Scydmènes est à peu
près nul, de son aveu. Quoi qu'il en soit, il
en décrit 4 espèces dont le Scydmœnus tar-
sutus Kuntz, ou Hellwigii Fabr., peut être
considéré comme le type générique. Cette
espèce se trouve aux environs de Paris. (D.)
EUMOLPE. Eumolpus (cfyioiwos, harmo-
nieux ). annél. — Dénomination appliquée
EUM
par M. Oken à un g. d'Annélides chétopodes,
dont les espèces étaient réunies par Pallas aux
Aphrodites. Quoique ce nom ait l'antériorité
sur ceux qu'on a proposés depuis pour le
même groupe, quelques auteurs lui préfèrent
celui de Polynoës, dont se sont servis M. Savi-
gny etLamarck ; Leach celui de Lepidonotus.
On connaît plusieurs espèces d'Eumolpes ;
il y en a sur nos côtes.
Voici l'abrégé des caractères de ce genre :
Élytres au nombre de douze paires plus ou
moins fixées sur des pieds ne portant ni cir-
rhes supérieurs ni branchies, et alternant
régulièrement, depuis l'extrémité antérieure
du corps jusqu'au vingt-troisième segment,
avec d'autres pieds n'ayant pas d'élytres ,
mais pourvus d'un cirrhe supérieur et de
branchies ; antennes au nombre de cinq ou
de quatre ; mâchoires grandes et cornées*
(P. G.)
"EUMOLPHE. annél. — Genre d'Anné-
lides chétopodes établi par M. Risso ( Eu-
rope mèrid. , t. IV, p. 415), mais encore in-
complètement connu. Il le caractérise ainsi:
Corps ovale, aplati ; tête arrondie en pointe ;
antennes incomplètes , inégales, les exté-
rieures bifides ; quatre yeux ; mâchoires
cornées ; des écailles sur les côtes du dos.
M. Risso rapproche ce g. des Eumolpes ou
Polynoës. (P, G.)
EUMOLPUS (cu/jtoWoç, harmonieux), ins.
— Genre de Coléoptères tétramères, famille
des Cycliques , tribu des Chrysomélines de
Latreille, de nos Colaspides , proposé par
Kugelan, publié par Weber (Observationes
entomologicœ, Kiel, 1801, p. 28), et adopté par
Fabricius, Latreille, Olivier, etc., etc. Les es-
pèces publiées par ces auteurs sous ce nom
nous ayant offert des différences notables ,
telles que pattes simples, armées; antennes
de 11, 12 articles ;écusson arrondi, triangu-
laire, ou presque carré, et des palpes diver-
sement formés , nous avons dû réviser la
plupart de ces espèces et créer de nouvelle*
coupes génériques. [Foy. colaspides.)
Pour conserver le nom d' Eumolpus, nous
l'avons réservé aux plus grandes espèces,
qui toutes proviennent de l'Amérique équi-
noxiale. M. Dejean en énumère 9 dans son
Catalogue; 6 sont originaires du Brésil, 1 se
trouve à Cayenne, 1 au Mexique, et 1 est in-
diquée avec doute comme des Indes orien-
tales : nous citerons YE. ignitus , Surira"
EUN
mensis de F., fulgidus d'OI., et alutaceus de
Germar. (C.)
«EUMORPHIA (tu, belle; popy-n, forme).
bot. th. — Genre de la famille des Compo-
sées-Sénécionidées , établi par De Candolle
{Prodr., VI, 2) pour un arbrisseau du Cap,
glabre, à feuilles opposées , linéaires , cour-
tes, obtuses, gemmuliféres dans les aisselles ;
inflorescence en capitules ternes à l'extré-
mité des rameaux , à pédicelles courts , à
fleurs dont les rayons sont blancs en dessus,
pourpres en dessous, jaunes au centre.
*EUMORPHUS (ev, bien; p-opyvî, forme).
Ins. — Genre de Coléoptères subtétramères,
trimères de Latreille, famille des Fongicoles,
créé par Weber (Observationes entomologicœ
Kiel, 1801, pag. 31), et adopté par Fabricius,
Latreille , Olivier et Dejean. Ce dernier au-
teur en énumère dans son Catalogue 16 es-
pèces, qui toutes sont originaires des Indes
orientales ; mais plusieurs n'offrent qu'une
différence sexuelle : ainsi l'angle postérieur
du corselet presque rectiligne est considéré
comme signe distinctif du mâle, tandis que
cet angle serait prolongé et recourbé chez la
femelle. Nous citerons comme espèces s'y
rapportant les E. marginalus , immarginatus
de F., et hamaïus (Dej. ) Guérin. Quant aux
espèces d'Amérique qu'on y avait introdui-
tes , elles rentrent dans notre genre Coryno-
malus. (C.)
•EUMYCTERLS ( tZ bien ^vxrvîp, nez).
Ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa-
mille des Curculionides gonatocères , divi-
sion des Cossonides , créé par Schœnherr
[Synon. gen. et sp. Curcul. , t. IV, p. 1083),
avec une espèce d'Anatolie que nous lui
avons communiquée , et à laquelle nous
avons donné le nom de albosquamulatus.
Elle estd'un brun noirâtre brillant; son corps
en dessus offre des écailles blanches.
Les Eumycterus ressemblent un peu aux
Rhyncolus ; ils en diffèrent par un corps plus
étroit, plus allongé ; par une trompe mince,
ayant la longueur de la tête et du corselet ;
leurs yeux sont très distants , presque réu-
nis «n dessous ; pieds longs ; pygidium dis-
tinct (longueur 5 mill., largeur 2). (C.)
EL\i;CII A (cï, bien ; vvîx»» Je nageï. ins.
— M. Kirby désigne ainsi une division de
ses Adéphages ou Coléoptères carnassiers ,
Inquelle correspond à une partie des Hydro-
canthares des entomologistes français. (D.)
t. v.
EUN
49?
"EUNECTES (ev , bien ,• vï,'*t»s , nageur).
rept. — Genre d'Ophidiens de la famille des
Boas, établi par Wagler pour une espèce de
Boa, le Boa murina de Linné. Ce g. a été
accepté par plusieurs erpétologistes ; et dans
leur Erpétologie générale, MM. Duméril et
Bibron le caractérisent ainsi : Narines s'ou-
vrant sur le bout du museau , chacune en-
tre trois plaques, une inter-nasale et deux
nasales; yeux subverticaux, à pupille per-
pendiculairement allongée; dessous de la
tête revêtu de plaques dans sa moitié anté-
rieure, et d'écaillés dans sa moitié posté-
rieure ; pas de fossettes aux lèvres ; pièces
de l'écaillure du corps plates , lisses ; scu-
telles sous-caudales non divisées en deux
parties. VEunectes murinus , anciennement
Boa murinus, vit dans l'Amérique méridio-
nale. On le connaît vulgairement sous les
noms à'Anacondo , mangeur de Rats , etc. Il
est aquatique. (P. G.)
•EUNECTES (evvvjxryjç on nageur), ins.
— Genre de Coléoptères pentamères, famille
des Hydrocanthares , tribu des Dytiscides ,
établi par M. ErichsonetadoptéparM. Aube,
qui , dans sa monographie des Hydrocan-
thares , faisant suite au species général de
M. le comte Dejean, page 33, lui donne pour
caractères essentiels: Article des palpes beau-
coup plus long que les autres ; le prosternum
compriment terminé en pointe; les tarses
des pattes postérieures munis de deux cro-
chets presque égaux.
Ce genre est fondé sur une espèce unique,
le Dyiiscus sticticus Linn. (griseus Fab.,),
qui se trouve répandu sur toute la surface
du globe , dans les eaux stagnantes; néan-
moins il est plus commun dans les contrées
chaudes et tempérées que dans les boréales.
(D.)
EUNICE (nom mythologique), ânnél. —
Genre de l'ordre des Annélides errantes, fa-
mille des Eunicites, établi par Cuvier pour
des Annélides à corps presque cylindrique,
linéaire , un peu déprimé , à anneaux très
nombreux ; cinq antennes grandes et subu-
lées ; branchies insérées au-dessus du cirrhe
dorsal des pieds , pectinées d'un seul côté ;
pieds comprimés à une seule rame terminée
par un tubercule portant deux cirrhes ;
trompe peu saillante ; mâchoires au nombrt
de sept , dont quatre à gauche ; tête dis-
tincte, ordinairement lobée en avant ; yeux
63
498
EUN
EUN
au nombre de deux. Ce genre, qui se com-
pose de 17 espèces répandues dans toutes
les mers , a été partagé en deux divisions :
1° les Eunices à deux cirrhes tentaculaires
insérés derrière la nuque, dont le type est
YE. Harassii ; 2° les Eunices sans cirrhes
tentaculaires : le type de cette division est
YE. sanguinea.
EUNICEA. zooph.— Genre de Gorgones
{voyez ce mot) établi par Lamouroux dans
ses Polypiers coralligènes flexibles en 1816.
(P. G.)
EUNICES. Eunicœ. annél.— Famille de
l'ordre des Annélides errantes établie par
Savigny , et divisée en quatre genres : les
Léodice ( Eunice ) , Lysidice , Aglaure et
jEnone.
'EUNICITES. annél.— Famille de l'ordre
des Annélides errantes , à pieds avec des
eirrhes distincts, au corps muni d'élytres;
tous les segments généralement semblables;
branchies tantôt molles, tantôt développées;
tête distincte. Cette famille comprend les g.
Eunice, Onuphis , Diopatra, Lysidice, Lutn-
brineris, Aglaura, /Enone.
EUNOMIA (iZ, bien ; vofxo;, loi), bot. ph.
— Genre de la famille des Crucifères-Lépi-
dinées , établi par De Candolle ( Prodr., I ,
208) pour des plantes herbacées suffruti-
queuses, originaires d'Orient , rameuses ou
gazonnantes, a feuilles opposées, supérieu-
res , et çà et là alternes , sessiles , amplexi-
caules, orbiculaires ou cordées, entières, un
peu épaisses ; inflorescence en grappes cour-
tes et terminales à fleurs blanches. L'E. op-
positifolia de Desfontaines est le type de ce
genre, qui renferme 3 espèces.
EUNOMIE. Eunoniia. zooph. — Genre de
Polypiers pierreux établi par Lamouroux en
1821 pour une espèce fossile du calcaire se-
condaire des environs de Caen, YE. radiala.
M. de Blainville, qui a étudié ce polypier, y
reconnaît une espèce du genre Favosite.
C'est son Favosiies rudiata. (P. G.)
*EUNOSTUS (tZ, bien ; voVroç, agrément).
ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fa-
milledesCarabiques, établi par M. deCastel-
nau dans ses Eludes emomologiques, p. 142,
n° 1, et reproduitdaus son Hisi des Coléopi.
faisant suite au fiufou-DuminM, p. 35. Ce
g., qu'il place dans sa sous-iribu desDryp-
tites , a beaucoup de rapport avec les Tricho-
« oathes de Latretlle , doni il se distingue
principalement par les antennes beaucoup
plus courtes et plus grosses ; par des palpes
maxillaires plus courts ; par une tète plus
large en arrière ; par un corselet beaucoup
plus étranglé postérieurement ; par des cuis
ses plus fortes , surtout les postérieures , et
enfin parce que les épines qui garnissent
la bouche des Trichognathes sont ici rem-
placées par des poils. Ce g. est fondé sur une
seule espèce de Madagascar nommée par
l'auteur Laireillei. (D.)
"EUNOTES («3, bien ; vStoç, dos), rept.—
Synonyme d'Iguaniens employé par MM. Du-
méril et Bibron dans le t. IV de leur Erpé-
tologie générale. Voy. IGUANES. (P. G.)
'EUNOTÏA (tZ , bien; vwtoç , dos), bot.
cr. — (Phycées.) Genre établi par M. Ehren-
berg pour un assez grand nombre de Diato-
mées ou Bacillariées dont les caractères sont
d'avoir un frustule siliceux, prismatique,
aplati en dessous, et ayant le dessus (le
dos) arqué, quelquefois dentelé ou crénelé.
Le g. Epitkema, que nous avions proposé il y
a quelques années, est synonyme de celui-ci.
Les frustules, qui croissent le plus souvent
attachés aux plantes aquatiques submergées,
ne sont pas toujours seulement aplatis en
dessous, mais ils prennent encore fréquem-
ment la forme des corps sur lesquels ils se
sont fixés. M. Ehrenberg en a décrit plus de
vingt espèces, dont une grande partie ont
été trouvées fossiles. Le plus grand nombre
de ces Eunoiia pourrait bien n'être que des
frustules isolés appartenant à des filaments
brisés de Fragilaria. (BrÉb.)
*EUNOTUS (tZ, bien ; vStoç, dos), rept.
— Genre de Stellions {Voy. ce mot) établi
par M. Fitzinger. (P. G.)
"EUNOTUS {tZ, bien; vwtoç, dos), ins. —
Genre d'Hyménoptères, de la section des Té-
rébrans, famille des Chalcidiens, créé par
M. Francis Walcker Œnt. Mag., II, 297\ et
adopté par M. Westwood. Les Eunotus se dis-
tinguent principalement parleurs antennes,
qui n'ont que 11 articles. On n'en connaît
qu'une espèce , Y Eunotus crataceus Walck.
( hc. cit. ), qui a été trouvée dans l'île de
W(ght. (E.D.)
'EUNOTUS (ev, bien ; vStoç, dos), ins.—
Genre de Coléoptères hétéromères, famille
des Taxicornes , fondé par M. le comte De-
jean , sur une seule espèce de Java, qu'il
ie fulgipcnnis, à cause du brillant de
EUO
EUO
499
ses élytres. Ce g., par la place qu'il occupe
dans son Catalogue, appartient à la tribu des
Diapériales de Latreille. (D.)
"EUODON, Ehrenb. infus.— Syn. de Chi-
lodon. (E. D.)
EUOMPHALE. Euomphalus ( tu , bien ;
o/x^aioç , ombilic ). moll. — On trouve
ce genre pour la première fois dans le Mi-
nerai conchology de M. Sowerby. Ce na-
turaliste l'a institué pour rassembler un
certain nombre de coquilles turbinées ou
subdiscoïdes , largement ombiliquées , pro-
venant sans exception des terrains de tran-
sition. Ces coquilles , peu connues au mo-
ment de la publication du genre, ont été
découvertes presque en même temps dans
l'Amérique septentrionale par M. Lesueur;
et ce savant voyageur , ignorant sans doute
le genre de M. Sowerby, proposa pour elles
un genre Maclurite , que l'on dut abandon-
ner. Parmi les coquilles vivantes, on en
trouve qui, par leur forme , se rapprochent
beaucoup de celles auxquelles M. Sowerby
a imposé le nom d'Euomphale. Ces coquilles
appartiennent au genre Solarium de La-
marck ; et si l'on ne trouve pas entre ces
deux genres une identité parfaite de carac-
tères , il faut convenir du moins qu'ils se
rapprochent considérablement. Frappé de
ces rapports depuis longtemps, nous avions
proposé , dans YEncyclopédie , de faire des
Euomphales une section des Solarium; mais
depuis que nous avons observé l'ouverture
entière des Euomphales, nous avons dû re-
noncer à cette réunion, et nous pensons que
ces deux genres peuvent subsister. On con-
fondait habituellement parmi les Euompha-
les quelques espèces dont l'ouverture pré-
sente au bord droit deux profondes sinuosi-
tés , l'une occupant le bord supérieur , et
l'autre, plus étroite, se montrant à la base.
Ces coquilles différent en effet des Euom-
phales, et tout récemment MM. d'Archiac et
de Verneuil ont proposé pour elles un genre
nouveau sous le nom de Schizosioma ; mais
comme ces coquilles offrent les caractères de
notre genre Bifrontia { voyez ce mot), nous
pensons qu'elles doivent venir s'y ranger, et
par conséquent le genre Schizosioma ne doit
pas être accepté. Rendu plus naturel , le g.
Euomphale peut être caractérisé de la ma-
nière suivante :
Coquille subdiscoïde, à spire aplatie, ra-
? rement conique , largement ombiliquée en
j dessous , à ombilic simple ; ouverture en-
tière, simple, à peine modifiée par l'avant-
dernier tour ; bord droit, simple , sans si-
nuosités, parallèle à l'axe longitudinal.
La plupart des Euomphales sont des co-
quilles lisses , striées, rarement tuberculeu-
ses, dont les tours sont arrondis ou anguleux ;
l'ombilic est plus ou moins élargi selon les es-
pèces, etsagrandeurdépend de la forme géné-
rale de la coquille; il est plus grand dans les
espèces tout-à-fait discoïdes : il se rétrécit à
mesure que la coquille devient plus conique.
On sait que dans notre genre Bifrontia il y a
des espèces dont les tours sont irrégulière-
ment disjoints ; ce même phénomène se
montre aussi dans les Euomphales. Une belle
espèce découverte par M. de Koninck a les
tours entièrement détachés , et elle se pré-
sente tantôt sous la forme discoïde , tantôt
sous la forme conique. On connaît aujour-
d'hui un assez grand nombre d'espèces ap
partenant au g. Euomphale, et toutes sans
exception sont distribuées dans les terrains
inférieurs, connus des géologues sous le nom
de terrains de transition. (Desh.)
*EUOPDRYX (eu, bien; oypu,-, fierté).
arach. — Ce nom a été employé par M. Koch
pour désigner ( dans Herich-Schœffer ) dans
le grand genre Attus une nouvelle coupe
générique que M. Walckenaër, dans le 1. 1
de son Hist. nai. des Ins. apt. , n'a pas cru
devoir adopter. L'espèce qui servait de type
à ce genre, qui a été réuni à celui de Anus,
était VA. fronlalis Walck. (H. L.)
"EUOPLIA (îuottXoç, bien armé ). ins. —
Genre de Coléoptères subpentamères, tétra-
mères de Latreille, famille des Longicornes,
tribu des Lamiaires, créé par M. Hope {Tran-
sactions of the Linn. soc. Lond , t. XVIII ,
p. 435, pi. 6, f. 30). L'espèce type et unique
est originaire d'Assam : l'auteur la nomme
E. polyspila. (C.)
*EUOPS {$, bien ; âf, œil), ins.- Genre
de Coléoptères tétraméres , famille des Cur-
culionides ortbocères , division des Attéla-
bides , créé par Schœnherr ( Synonym. gen.
et sp. Curculion. , t. V, p. 318), avec une es-
pèce de la Nouvelle-Hollande appelée E.
Australasiœ par M. Hope. Ce genre se rap-
proche du sous-genre Emcelus , à côté du
quel il a été classé ; il s'en distingue par la
massue de l'antenne, qui est composée de 4
500
EUP
EUP
articles ; par une tête beaucoup plus longue,
plus avancée, non rétrécie en cou ; enfin par
4es yeux plus grands et entièrement réunis
in dessous. (G.)
*EUOSANTHES, Comm. bot. ph.— Syn.
de Homoranthus , Comm.
EUOSMIA. bot. ph. — Voy. evosmia,
"EUPAGES (sÛTrayvî; so lide, trapu), ins.
— Genre de Coléoptères tétramères , famille
des Gurculionides gonatocères, division des
Byrsopsides , établi par Schœnherr ( Synon.
gen. et sp. Curculion., t. II, p. 41 3, VI, part. 2,
p. 390), qui y place 5 espèces , toutes origi-
naires du cap de Bonne-Espérance. L'espèce
type est YE. tuberculalus. (C.)
EUPAREA. bot. ph. — Genre encore im-
parfaitement connu, rapporté à la famille
des Primulacées. Il a été institué par Bankes
{Gœrtner, 1 , 230 , t. 50) pour une petite
plante herbacée et rampante de la Nouvelle-
Hollande, ayant le port de la Nummulaire,
mais beaucoup plus petite et les fleurs
bleues. L'unique espèce de ce genre est YE.
amœna.
*EUPARIA (tu, bien ; waptia, joue), ms. —
Genre de Coléoptères pentamères, famille des
Lamellicornes, tribu des Scarabéides copro-
phages, établi par MM. Serville et Lepeletier
de Saint-Fargeau (Encyclop. Ins.), aux dé-
pens des Aphodies. Ce genre, adopté par La-
treille et M. Dejean, est fondé sur une es-
pèce de l'Amérique septentrionale, nommée
par les auteurs castanea. (D.)
*EUPARIUS , Schœnh. ins. — Synon. de
Cratoparis, Dej. (C.)
*EUPAROCHA («3, bien ; *rocp/x«, je four-
nis ). ins. — Genre de Coléoptères subpenta-
mères, tétramères deLatreille, famille des Cy-
cliques, tribu des Chrysomélines, établi par
M. Dejean dans son Catalogue, avec 3 espèces
de l'Amérique équinoxiale : E. eximia, am-
biiiosa et amœna de l'auteur. Les deux pre-
mières se trouvent au Brésil, et la troisième
en Colombie. (C.)
EUPATOIRE. Eupatorium (nom grec de
l'Aigremoine). bot. ph. — Genre de la fa-
mille des Composées-Astéroïdées, établi par
Tournefort (Insi., 255) pour des plantes
herbacées ou des arbrisseaux très rares dans
les contrées extra -tropicales, rares dans
les régions tropicales de l'Ancien -Monde ,
très abondantes en Amérique, et présentant
pour caractères : Capitule homogame , tri-
multiflore ; involucre allongé, composé d'é-
ca il les imbriquées ; réceptacle plan et nu;
corolle tubuleuse, à peine dilatée à la gorge,
à limbe quinquéfide ; anthères incluses ;
stigmate exsert, cylindracé , obtus; akènes
anguleuses ou striées ; aigrette unisériée et
velue. Les feuilles des Eupatoires sont le
plus souvent opposées, plus rarement alter-
nes ou verticillées, très entières, dentées ou
incisées ; à capitules le plus souvent en co~
rymbes ou en panicules ; corolles violacées.
On compte plus de 100 espèces d'Eupa-
toires ; mais 2 espèces seulement méritent
une mention particulière. Ce sont : l'E. d'A-
vicenne , E. cannabinum , l'unique espèce
qui croisse en Europe, dont les racines, fai-
blement aromatiques , d'une saveur amère
et piquante, et jouissant de propriétés pur-
gatives, ont été pendant longtemps employées
en médecine ; et l'E. Aya-Pana ( E. tripli-
nerve Vahl.), qui croît au Brésil, et paraît
douée de propriétés sudorifiques très puis-
santes. L' Aya-Pana ; dont les feuilles four-
nissent une infusion fort agréable qui se
rapproche beaucoup du Thé, a joui de la
réputation d'être une véritable panacée re-
cherchée tant que le prix en a été élevé , et
trop dédaignée après que sa culture à l'Ile de
France en eut diminué la valeur. D'après
Cadet Gassicourt, l'Aya-Pana renferme de
l'acide gallique et un peu d'acide benzoïque.
On cultive aussi dans les jardins d'agré-
ment YE. purpareum.
EUPATORIACÉES. Eupatoriaceœ. bot.
ph. —Nom de la deuxième tribu de la fa-
mille des Composées. Voy. ce mot.
'EUPEITÈNE. Eupeitenus. ins. — Genre
de Diptères établi par M. Serville, et adopté
par M. Macquart, qui, dans ses Diptères
exotiques, t. Ier, l*e partie, pag. 84, le place
dans la division des Némocères, tribu des
Bibionides. Ce genre est fondé sur une seule
espèce , YEupeitenus ater de Philadelphie ,
que M. Macquart avait rapportée d'abord au
g. Penthérie de Meigen, mais qu'il a reconnu
depuis devoir en être séparée, à cause de la
conformation des pieds et la disposition des
nervures des ailes. (D.)
* EUPELIX ( tZ , bien ; ™j)iv>$ , casque).
ins. — Genre de la famille des Cicadelliens,
de l'ordre des Hémiptères , section des Ho-
moptères , créé par M. Germar ( Mag. der
Ent. , IV, 1821) aux dépens des Cicada de
EUP
Fabricius, et adopté par tous les entomolo-
gistes. Les Eupelix sont principalement ca-
ractérisés par la forme de leur tête, qui est
très aplatie , plus large que le corps , ayant
ses bords très minces, presque foliacés, avec
une carène longitudinale sur le vertei et
une carène longitudinale encore plus nota-
ble en dessous, au milieu du front. L'espèce
type est la Cicada cuspidata Fabr. , qui est
jaunâtre, tachée de brun : elle se trouve en
Angleterre, en Allemagne, et quelquefois ,
roais rarement, en France. (E. D.)
"EUPELMUS (tu, bien ; «c V«i tarse), ins.
— Genre d'Hyménoptères, de la section des
Térébrans, famille des Chalcidiens, créé par
M. Dalman (Monogr. des Piérom.), et adopté
parLatreille [Reg. anim., V, 298) et par les
autres entomologistes. Les Eupelmus ont la
nervure sous -costale qui se réunit au bord
extérieur, avant le point calleux ; le premier
article des tarses intermédiaires est grand et
cilié en dessous. L'espèce type est VEupel-
mus Mcmnonius Daim., qui se trouve en
France et en Angleterre. (E. D.)
•EUPELTIS (tv , bien ; ««Xti'ç, bouclier).
ript. — Genre de Couleuvres. (P. G.)
*EUPEPLUS («tfwciriflç, élégant), rept.—
Genre du groupe des Stellions , distingué
par Wagler, en 1830, dans son Systema.
(PG.)
♦EUPETALUM («v, bien ; *ctoAov, pétale).
bot. ph. — Ce genre, établi par Lindley {In-
troduct. Ed. II, 57) sur le Bégonia peialoides
du Botanical Regisler , t. 1757, diffère trop
peu du g. Bégonia pour en pouvoir être sé-
paré.
EUPETES. ois. — Voy. fourmilier.
•EUPEZUS (A b«en ; *«Çés, qui va à pied).
ins. — Genre de Coléoptères hétéromères,
famille desHélopiens, établi par M. le comte
Dejean, qui lui donne pour type YHelops
longipes Fabr., de la Guinée. Il y joint une
seconde espèce du Sénégal , nommée sulcaio-
punctatus par M. Petit. (D.)
*EUPHjEA(£ionst.)—Cluylia,
Ait. ( Cluiia , Boerb. — Aliora , Adans. —
Craiochwilia, Neck.)— Andruchne , L. {Te-
lephioides , Tourn. — Eraclhsa et Limeum ,
Forsk.— Arachne, Neck.)—Sauropus, Blum.
— Agyneia, L. — Leiocarpus, Blum. — Mi-
cranthea, Desf. — Pseudanthus, Sieb.— Me-
narda , Comm. — Phyllanihus , L. {Niruri ,
506
EUP
Adans. — Conami , Aubl. — JYymphanihus ,
Lour. — ? Cathetus, Lour.) — Leptopus, Don.
— Xylophijlla , L. ( Genesiphylla , Lhér. ) —
Melanthesa, Blum. [Breynia, Forst.) — As-
terandra, Kl. — Kirganelia, J. (Ardinghelia,
Comm.)—Emblica, Gaertn. —Cicca, L. {?Tri-
caryum, Lour.) — Leptonema, Ad. J. — Ani-
i sonema, Ad. J. — Glochidionopsis, Blum. —
Glochidion, Forst. (Bradleia, Banks.)— Gy-
noon, Ad. J. — Scepasma, Blum. — Episty-
lium, Sw. — Poranthera, Budg.
Tribu YI. — Buxées.
Loges 2-ovulées. Fleurs ordinairement
apétalées , à préfloraison du calice imbri-
quée , le plus souvent en pelotons ou fais-
ceaux axillaires, plus rarement en grappes
ou épis. Étamines 4-6, insérées autour d'un
pistil rudimentaire central.
Fluggea, W. — Amanoa , Aubl. (Richeria,
Vahl.) — Liihoxylon , Endl. — Securinega ,
Gomm. — Geblera , Fisch. — Savia , W. —
Actephila, Blum. — Colmeiroa, Boiss. — Tri-
cera , Sw. (Crantzia, Sw.) — Buxus , Tourn.
— Pachysandra, Mich. — Thecacoris, Ad. J.
— Bischofia , Blum. (Stylodiscus , Benn. —
Micrœlus, W. etArn.) — Adenocrepis, Blum.
— Drypetes , Vahl. — Sarcococca , Lindl. —
Hyœnanche, Lamb. ( Toxicodendron, Thunb.)
— Hedycarpus , Jack. — Pierardia , Boxb.
{Pierandia, Blum.)
Genres douteux ou mal connus.
Podocalyx , Kl. — Meborea , Aubl. ( Te-
phranthus , Neck. — Rhopium , Schreb.) —
Margaritaria, L. f. — Hexadicat Lour. — Ho-
monoia, Lour. — Cladodes, Lour. — Echinus,
Lour. (? Ulassium , Bumph.) — Lascadium ,
Baf. — Rhytis, Lour. — Baccaurea, Lour. —
Lumanaja , Blanco. — Lunasia , Blanco. —
Dovyalis, E. Mey. — Desfontenœa, FI. fi. —
Mainea, FI. fl. (Ad. J.)
EUPHORBIÉES. Euphorbieœ. bot. ph.—
/^Ol/. EUPHORBIACÉES.
*EUPHORIA (evyopc'a, fertilité), ins. -
Genre de Coléoptères pentamères , famille
des Lamellicornes, tribu des Scarabéides mé-
litophiles, établi par M. Burmeister (Handb.
der Eniomol. dritier band , seite 370 ) , qui
le range dans la division des Cétoniades.
Il y rapporte 16 espèces, toutes d'Amérique,
et la plupart du Mexique. Nous citerom
parmi ces dernières, YE. Latreillei {Cetonia
id. Gor. et Perch.). (D.)
EUP
EL'PHORIA, Commers. bot. ph. — Syn.
de Nephelium, L.
*EUPHORUS ( tu , bien ; «popo's , fécond ).
ins. — Genre d'Hyménoptères, de la section
des Térébrans, famille des Ichneumoniens ,
groupe des Braconites, créé par M. Nées von
Esenbeck , adopté par MM. Westwood, Blan-
chard , etc. , et formé aux dépens du genre
Leiophron de M. Curtis. Les Euphorus ont
les ailes avec une cellule radiale très épaisse,
en forme de deux cercles, et avec deux cel-
lules cubitales ; leur abdomen est pédon-
cule, et la tarière est cachée. On en connaît
plusieurs espèces: le type est Y Euphorus pal-
lipes Curt., qui se trouve en France. (E. D.)
EUPHOTIDE. géol. — Nom formé par
Haiiy, et adopté par presque tous les géolo-
gues pour une espèce de roche composée es-
sentiellement de Diallage et de Feldspath à
cristallisation imparfaite, et passant au Feld-
spath compacte. L'Euphotide est générale-
ment grenue , quelquefois à gros grains , et
toujours très ténue. La Diallage y est ordi-
nairement de couleur verdâtre ou grisâtre ;
lorsqu'elle est d'un vert foncé, on peut con-
fondre l'Euphotide avec les Diorites. Les
principaux éléments accidentels de cette ro-
che sont : presque toujours du Talc ordi-
naire et chloriteux ; de l'Épidote, tantôt dis-
séminée, tantôt en veines; de la Pyrite, du
Fer oxydulé, du Fer chromé, etc. L'Eupho-
tide forme des terrains entiers ou bien des
couches subordonnées , dans la région des
roches micacées. Cette roche est susceptible
de prendre un beau poli, et on l'emploie
comme pierre de décoration. (C. d'O.)
*ELPHRACTUS ,F. Wagl. mam. — Syn.
de Tatusia de Fr.Cuvier. ^oj/.tatous.(P.G.)
EUPHRAISE. Euphrasia. bot. ph. —
Genre de la famille des Scrophulariacées-
Bhinanthées, établi par Linné (Gen., n° 741)
pour des plantes herbacées répandues dans
les parties tempérées de tout le globe, plus
communes dans l'hémisphère austral ; à
feuilles opposées , plus rarement alternes ,
dentées en scie ou incisées ; à fleurs sessiles
subsolitaires , formant des épis terminaux.
Les caractères des Euphraises sont : Calice à
quatre lobes ; corolle bilabiée, l'inférieure à
trois lobes égaux ; les deux anthères les plus
courtes portant à leur base un appendice
pileux j l'ovaire surmonté d'un style aussi
long que les étamines , et terminé par un
EUP
EUP
507
stigmate globuleux ; capsule ovoïde com-
primée, à deux loges polyspermes.
De toutes les espèces de ce genre, l'E. of-
ficinale ou Casse-lunettes est la plus con-
nue , à cause de la réputation dont elle a
joui pour ses vertus ophthalmiques : aussi
faisait-on entrer son eau distillée dans les
collyres. On a depuis longtemps renoncé à
l'emploi de cette plante, qui renferme bien
une petite quantité de tannin , mais ne mé-
rite en aucune façon d'occuper une place
distinguée dans la pharmaceutique.
*EUPHRON (£uv»Pwv> joyeux), ins.— Genre
de Coléoptères hétéromères, famille des Té-
nébrionites, fondé par M. le comte Dejean
sur une espèce unique rapportée de l'île
Bourbon par Dumont-d'Urville, etnommée
par lui cœrulescens. (D.)
*EUPHRONIA ( tvypwv , agréable ). bot.
ph. — Genre de la famille des Rosacées-
Quillajées , établi par Martius et Zuccarini
( Nov. gen. et sp.,l, 121, t. 73) pour un ar-
bre du Brésil à feuilles alternes, simples,
très entières , coriaces , blanchâtres en des-
sous ; à stipules nulles et à fleurs en grappes.
EUPHROSYNE ( une des trois Grâces).
annél. — Genre de la famille des Amphi-
nomes, établi par M. Savigny, dans son Sys-
tème des Annèlides, pour deux Annélides de
la mer Rouge , et dans lequel MM. Audouin
et Edwards ont ajouté plus récemment une
troisième, recueillie par eux entre Granville
et les îles Chausey. M. de Blainville, dans
l'article Vers du Dictionnaire des sciences
naturelles, a accepté ce genre en lui recon-
naissant les affinités signalées par M. Savi-
gny. Voici le caractère des Euphrosynes,
d'après ce dernier observateur :
Trompe à lèvres simples, sans palais sail-
lants ni plis dentelés ; antennes incomplètes,
les mitoyennes nulles, l'impaire subulée,
les extérieures nulles ; pieds à rames peu
saillantes, pourvues l'une et l'autre de soies
très aiguës , avec une petite dent près de la
pointe ; cirrhes à peu près égaux : un cirrhe
surnuméraire égal aux autres, inséré à l'ex-
trémité supérieure de toutes les rames dor-
sales ; dernière paire de pieds réduite à deux
petits cirrhes globuleux ; branchies situées
exactement derrière les pieds, s'étendant de
la base des rames dorsales à celles des rames
ventrales, et consistant chacune en sept ar-
ttuscules séparés, alignés transversalement .
tête très étroite et très rejetée en arrière ,
fendue par dessous en deux lobes saillants
sous les pieds antérieurs, et garnie par des-
sus d'une caroncule déprimée qui se pro-
longe jusqu'au quatrième ou cinquième seg-
ment ; corps ovale-oblong, composé de seg-
ments assez peu nombreux. (P. G.)
EUPHROSYNE ( une des trois Grâces ).
bot. pu. — Genre de la famille des Compo-
sées-Sénécionidèes, établi par De Candolle
(Prodr., V, 530) pour une plante herbacée du
Mexique , ayant le port mixte entre les Am-
brosium et les Parthenium , à feuilles alter-
nes , pinnatipartites ; à lobes oblongs , pin-
natilobés, sinués ; à capitules brièvement
pédicellés , formant une panicule très ra-
meuse ; à fleurs blanchâtres. Le type de ce
genre est VE. parthenifolia.
EUPHROSYNIA, Reich. bot. ph. — Syn
d'Euphrosyne.
*EUPISTERIA (îu, bien ; wicrcïîpiov, bas-
sin), ins. — Genre de Lépidoptères de la fa-
mille des Nocturnes, tribu des Phalénides,
établi par M. Boisduval aux dépens des Fido-
nies de Treitschke. Il y rapporte 5 espèces ,
dont la plus remarquable eslYE. concordaria
Hubn., qui se trouve, mais assez rarement,
dans les bois des environs de Paris. (D.)
"EUPITHECIA (tZ; TrfGvjxoç , nain).
ins. — Genre de Lépidoptères de la famille
des Nocturnes , tribu des Phalénides , établi
par M. Curtis aux dépens des Larenties de
Treitschke, et adopté par M. Boisduval dans
son Gênera et index melhodicus Europœor.
Lepidop., pag. 208. Ce genre est caractérisé
par des antennes simples dans les deux
sexes ; par des palpes allongés dépassant le
chaperon ; par des ailes étroites, souvent lan-
céolées , et traversées par un grand nombre
de lignes parallèles et ondulées. Il renferme
une soixantaine d'espèces toutes de très pe-
tite taille, ainsi que l'indique leur nom gé-
nérique. Leurs chenilles sont lisses, cylin-
driques, peu allongées, avec la tête subglo-
buleuse. Elles se métamorphosent dans de
légers tissus recouverts de débris de feuilles
sèches. Nous citerons, comme les espèces les
plus remarquables de ce genre, les Eupithe-
cia centaureata Hubn., rectangulata Fabr. e
venosata Hubn. ; ces trois espèces se trou-
vent aux environs de Paris , et sont figurées
dans notre Hist. des Lépid. de France. (D.)
* EUPLECTELLA ( «u ^t'x« , Je
508
EUP
EUP
lisse), sponc— M. Cuming a rapporté des îles
Philippines, en Angleterre, une production
marine fort singulière et sur laquelle
M. Owen a publié d-js détails ( Trans. zool.
Lond., t. III, pi. 13) en la considérant comme
type d'un genre particulier qu'il réunit au
groupe des Éponges ou Spongiaires. C'est
une sorte de cylindre creux, un peu courbé
et simulant jusqu'à un certain point la
forme de corne d'abondance dont l'évase-
ment, au lieu d'être ouvert , serait treillisé,
comme la presque totalité de sa surface, par
un réseau de fibres anastomosées. Les fibres
de cette portion terminale de l'Euplectelle
sont moins régulièrement disposées que celles
de la partie tubulaire elle-même, et les ou-
vertures qu'elles laissent entre elles ont en-
gagé M. Owen à se servir du nom spécifique
d'arrosoir (E. aspergillum) pour désigner l'es-
pèce étudiée par lui. Les autres sont au con-
traire de deux dimensions : ou plus grosses et
verticales, ou plus petites etenlaçaut les au-
tres en s'entrecroisant elles-mêmes oblique-
ment, de telle sorte que l'ensemble des unes
et des autres rappelle certains ouvrages de
fine vannerie. Les fibres ou filaments sont
en grande partie siliceuses.
Nous avons dit à l'article éponges, t. V,
pag. 376, que YEuplectella paraissait être la
même production que l'Alcyoncelle spécieux
de MM. Quoy et Gaimard. M. Owen avait
reconnu l'analogie qui existe entre ces deux
corps singuliers, mais il n'était pas certain
de leur identité générique. Nous croyons
cependant qu'on peut la regarder comme po-
sitive. La dénomination d'Alcyoncelle ( et
non Alcyonelle, ainsi qu'on l'a quelquefois
reproduite ) devrait donc être préférée
comme plus ancienne, si, par une fâcheuse
confusion dont nous avons aussi parlé à pro-
pos des Éponges , elle n'exprimait des carac-
tères qui sont bien ceux de l'Alcyoncelle de
M. de Dlai n ville, mais point du tout de celui
de MM. Quoy et Gaimard. (P. G.)
EUPLECTES. ois. — Voy. moineau.
«EUPLECTRUS e5 , bien ; ic\*xtPov ,
éperon), ins. — Genre d'Hyménoptères téré-
brans, de la famille des Chalcidiens, formé
par M. Westwood ( Gêner, synopsis , p. 73 )
aux dépens des Elachestus de M. Nées von
Esenbeck. L'espèce type est VEuplecirus ma-
culiventris West, {lococit. ), qui se trouve en
Angleterre. (E. D.)
*EUPLECTUS (eu7rX«Toç, bien joint). i«§.
— Genre de Coléoptères dimères , famille
des Psélaphiens , fondé par Kirby et adopté
par M. Aube dans sa Monographie de cette
famille. Il en décrit 14 espèces de différentes
parties de l'Europe, parmi lesquelles nous
citerons comme type YEuplecius sulcicollis
Reiche, qui se trouve en France, en Angle-
terre, en Autriche et en Suède. (D.)
*EUPLÈRE. EupUres («S, bien; ntt-
pvjs , complet), mam. — M. Doyère ( Ann. se.
nat. , 2' série, L IV, Zool., p. 270, 1 835) a créé
sous le nom d'Euplère , pour un petit Mam-
mifère de Madagascar , un genre qu'il place
dans le groupe des Insectivores, et qui, pour
lui, semble devoir établir le passage entre
ces derniers animaux et les Carnivores. M. de
Blainville {Ostéographie,fasc. des f^iverras)
a étudié le genre Euplère; il le met dans la
division des Carnassiers Viverras, à côté des
Mangoustes ; et, à l'appui de son opinion, il
a donné avec soin la description de la tête
osseuse et des membres de l'Euplère de Gou-
dot, seules parties du squelette qu'on en
possède au Muséum d'histoire naturelle.
On ne connaît encore que de jeunes indi-
vidus de ce genre , auquel M. Doyère assi-
gne les caractères suivants : Corps vermi-
forme, revêtu d'un pelage épais et composé
de poils soyeux, garnis à leur base d'un du-
vet court et serré ; museau effilé, terminé
par un petit muffle ; oreilles grandes, trian-
gulaires ; yeux grands ; six incisives à la
mâchoire supérieure, petites et parfaitement
rangées ; deux canines ; six fausses molaires
séparées par de larges intervalles ; quatre ,
et peut-être six molaires vraies, à cinq
pointes ; à la mâchoire inférieure, huit inci-
sives ; deux canines à double racine , se lo-
geant en arrière des canines d'en haut ; qua-
tre fausses molaires ; au moins six molaires
vraies, hérissées de pointes aiguës ; jambes
de moyenne grandeur; tarses allongés et
garnis de poils en dessous ; cinq doigts à
tous les membres, bien séparés et garnis en
dessus d'un poil ras ; le pouce , beaucoup
plus court , surtout aux membres posté-
rieurs, où il touche à peine la terre ; ongles
déprimés, aigus et semi-rétractiles, de moi-
tié plus longs aux membres antérieurs.
La tête osseuse de l'Euplère est remar-
quable par sa forme ovale-allongée, arrondie
et un peu renflée en arrière du crâne , atté-
EUP
nuée et presque pointue en avant , sans ré-
trécissement post-orbitaire fortement indi-
qué, surtout par l'absence presque complète
d'apophyse de ce nom au frontal comme au
jugai ; du reste le chanfrein de cette tête
est assez fortement arqué, sans traces d'au-
cune crête, sans doute à cause de l'âge, mais
avec une saillie vermiforme considérable ,
au milieu de l'occipital postérieur.
Une seule espèce entre dans ce genre :
c'est VEupleres Goudoiii Doy. ( loco cit. ) ,
qui a reçu à Madagascar le nom de Fala-
nouc , et que Flacourt avait confondu à tort
avec la Civette. L'Euplère deGoudot, dont
on ne connaît encore que le jeune âge, pré-
sente en dessus un pelage d'un brun foncé
mélangé de fauve , et en dessous une cou-
leur plus claire, surtout sous la gorge, où il
est d'un blanc cendré ; une ligne noire trans-
versale passe au-dessus des épaules. M. Ju-
les Goudot a rapporté un individu de cette
espèce provenant des environs de Tamatave;
les habitants du pays lui ont assuré qu'il
se trouvait dans les sables, où il se creusait
des terriers. Flacourt dit que cet animal est
commun dans plusieurs contrées de Mada-
gascar, et que les Malgaches s'en nourrissent
quelquefois. (E. D.)
«EUPLÉRIENS. Euplerii. mam.— M. Isi-
dore Geoffroy-Saint-Hilaire, dans son cours
de mammalogie du Muséum, a désigné sous
ce nom un petit groupe de Mammifères dans
lequel ne rentre que le g. Euplére. (E. D.)
•EUPLEURUS (cvwAwpoç, qui a de belles
côtes), ins.— Genre de Coléoptères pentamè-
res, famille des Lamellicornes, tribu des
Scarabéides coprophages , créé par Mulsant
(Histoire naturelle des Coléoptères de France,
Lamellicornes, 1842, pag. 170), et qui a pour
type le Scarabœus subterraneus de Linné,
qui était classé précédemment dans le genre
Aphodius. Cette espèce habite la plus grande
partie de l'Europe. (C.)
'EUPLOCA. bot. ph. — Ce genre , établi
par Nuttal (Amer. Phil. Trans., V, 189),
est rapporté avec doute par Endlicher au g.
Tournefortia de R. Brown.
*EUPLOCAME. Euplocamus (tv-TtXoxapoç,
ayant une belle chevelure), ins. — Genre de
Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu
des Tinéites, établi par Latreille et adopté
par la plupart des entomologistes. Ce genre
se reconnaît facilement par les antennes qui
EUP
509
sont plumeuses ou ciliées dans les mâles,
et par les palpes dont les deux premiers ar-
ticles, hérissés de longs poils, penchent vers
la terre, tandis que le troisième ou dernier,
nu et grêle , est redressé en sens contraire.
Leurs chenilles sont glabres , de couleurs
livides, vermiformes, garnies de quelques
poils isolés, implantés sur autant de points
verruqueux peu saillants , avec un écusson
corné sur la nuque. Elles vivent, soit dans
le bois pourri, soit dans les agarics, champi-
gnons ou bolets qui croissent sur le tronc
des vieux arbres. Elles y creusent de pro-
fondes galeries qu'elles tapissent de soie, et
dont elles ferment l'entrée avec la même
matière, avant de s'y changer en chrysalide.
Celle-ci a la même forme que celle des Sé-
sies. Voy. ce mot.
Parmi les 7 ou 8 espèces que ce genre ren-
ferme, nous citerons seulement les deux plus
remarquables, savoir : V Euplocamus anthra-
cinellus (Tinea guttata Fabr.), type du genre
fondé par Latreille, et Y Euplocamus auran-
tiellus (S cardia auranliella Treits.), découvert
seulement il y a quelques années dans les
monts Balkans. Tous deux sont figurés dans
notre Histoire des Lépid, d'Europe. (D.)
EUPLOCAMPE. Euplocampus. ins. —
Nom de g. estropié dans leDict. class. d'hist.
nat. Voy. euplocame. (D.)
•EUPLOCAMUS (tuTrîioxafAoç , qui a de
beaux cheveux bouclés), moll. — Ce genre a
été proposé par M. Philippi en 1836 , dans
son ouvrage sur les Mollusques de la Sicile;
mais avant cette époque, M. Leuckard avait
proposé pour les mêmes animaux un genre
Idalia , qui doit être préféré à cause de son
antériorité, comme M. Philippi lui-même l'a
reconnu. Voy. idalia. (Desh.)
*EUPLOCOMUS. ois. — Genre établi par
M. Temminck aux dépens du g. Lophophore,
et dont le L. leucomelanus est le type. Voyez
LOPHOPHOKE. (G.)
EUPLOEA, Ehrenb. infus. — Syn. d'Eu-
plotes. (E. D.)
"EUPLOEA (suçota, navigation heureuse).
ins. — Genre de Lépidoptères de la famille
des Diurnes , établi par Fabricius, et rangé
par M. Boisduval dans sa tribu desDanaïdes.
Ce g. ne renferme que des espèces exotiques,
toutes d'assez grande taille, et généralement
d'un brun plus ou moins foncé avec des ta-
ches blanchâtres. Nous citerons comme type
510
EUP
ElTP
YEuplœa prothoe [Danois id. God.) , qui se
trouve à Amboine. (D.)
*EUPLOT A. infus.— Famille d'Infusoires
polygastriques fondée par M. Ehrenberg
(1 ter Beitr., 1830), et correspondant en par-
tie à la famille des Phlœsconiens de M. Du-
jardin [Inf., Suites à Buffon, p. 428). Cette
famille, qui comprend des animaux à cara-
pace, ayant un canal alimentaire à deux ori-
fices séparés , dont aucun aux bouts du
corps, ne contient que les quatre genres sui-
vants : Discocephalus, Himantophorus, Chla-
midodon et Euplotes. Voy. ces mots. (E. D.)
"EUPLOTES [tZ, bien ; nhamç, nageur).
infus.— Genre d'Infusoires polygastriques de
la famille des Euploia, Ehr. (Phlœsconiens ,
Duj. ), et qui correspond en partie au genre
Phlœsconia de M. Dujardin. Les Euplotes
sont, pour M. Ehrenberg [Inf. orth., p. 377),
des animaux pourvus de cils, de styles et de
crochets ; ils n'ont pointdedents. On en a dé-
crit 9 espèces : le type est YEuplotes charon
Ehr. [Euplœa charon), qui se trouve commu-
nément dans presque toute l'Europe. (E. D.)
«EUPOCUS, Illig. [tZ, «o'xoç, toi-
son), uns. — Synonyme, d'après Stephens (a
Systematic catalogue of British insects, 1829,
pag. 138, pars 1), des genres Opilus de La-
treille , JVotoxus de Fab. (C.)
"EUPODE. Eupodes (eu, bien ; wov5, pied).
arach. — CenomaétéemployéparM.Koch,
dans son Ubersicht der Arachniden Systems,
pour désigner dans l'ordre des Acarides un
genre deTrombidides, qui a été réuni à celui
de Trombidium proprement dit. Voy. trom-
bidium. (H. L.)
EUPODES. ois. — Voy. tisserin.
EUPODES (eî, bien ; ttowç, pied), ins. —
Famille de Coléoptères tétramères, établie
parLatreille ( les Crustacés, les Arachnides
et les Insectes, tom. II, pag, 132 à 138 ), et
comprenant deux tribus : les sagrides et les
criocérides. Dans la première tribu ren-
trent les genres Megalopus (1), Sagra, Or-
sodacna et Psammœchus ; dans la deuxième
tribu , les Donacia, Hœmonia y Pelaurisles,
CrioceriSy Auchenia et Megascelis. Cette fa-
mille tient d'un côté aux Longicornes par
les Donacia et de l'autre aux Chrysomélines
(i) M. Lacordaire place les Megalopus à côté des Cfytkra
de Fab. (famille desTubiferes), tant sous le rapport de la
bouche que des autres parties du corps. Ce rapprochement
est eu elfet plus naturel.
par les derniers genres. Les organes de la
mastication offrent une languette membra-
neuse bifide ou bilobée comme celle de la
plupart des Longicornes; leurs mâchoires
ressemblent encore à ceux-ci; dans les der-
niers Eupodes , cette languette est presque
carrée ou arrondie et analogue à celle des
Cycliques. Les lobes maxillaires sont mem-
braneux, peu coriaces, blanchâtres ou jau-
nâtres ; l'extérieur s'élargit vers l'extrémité
et n'a pas la figure d'un palpe, caractère
qui les rapproche bien plus des Longicornes
que des Cycliques. Le corps est plus ou
moins oblong , avec la tête et le corselet
plus étroits que l'abdomen. Les antennes sont
filiformes ou vont en grossissant et s'insèrent
au-devant des yeux, lesquels dans les uns
sont entiers, ronds et assez saillants, et dans
les autres un peu échancrés. La tête rentre
postérieurement dans le corselet, qui est cy-
lindrique ou en carré transversal. L'abdomen
est grand comparativement aux autres par-
ties du corps , en carré long ou en triangle
allongé. Les articles des tarses, à l'exeeptiom
du dernier , sont garnis en deisons de plo-
tes, et le pénultième est bifide ou bilobé.
Les cuisses postérieures sont très renflées
dans un grand nombre. Ces Insectes sont
tous ailés, se tiennent fixés aux tiges et aux
feuilles de diverses plantes , mais de préfé-
rence aux Liliacées, surtout pour un grand
nombre d'espèces de notre pays.
Les larves des Donacia et des Hœmonia
rongent l'intérieur des racines des végétaux
aquatiques sur lesquels se trouve ensuite
l'insecte parfait. Quelques unes (Crioceris)
se couvrent de leurs excréments et s'en for-
ment une sorte de fourreau. (C.)
•EUPODOTIS. ois. — Genre établi par
M. Lesson (1839) aux dépens du g. Outarde,
etdont l'Outarde rhaad de Gmelin est le type.
(G.)
"EUPOECILIA [tZ, bienjTtoufto;, tacheté).
ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes
établi par M. Stephens dans son Catalogue
systématique des Insectes de l'Angleterre, où
il le range dans la famille des Tortricides.
Ce g. correspond en partie au g. Cochylis
des Allemands, que nous avons adopté dans
notre classification. Voy. ce mot. (D.)
•EUPOECILIA ( tZ, bien; Trouftoç, mou-
cheté), ins. — Genre de Coléoptères penta-
méres, famille des Lamellicornes, tribu des
EUP
EUP
511
Scarabéides mélitophiles, établi par M. Bur-
meister [Handb. der Ent.,îiriiter Band, seite
538), qui le place dans la division des Céto-
niades, groupe des Schizorrinides. Il y rap-
porte 5 espèces, toutes de la Nouvelle-Hol-
lande, parmi lesquelles nous citeronscomme
type la Cetonia punciata Donov. [Schiz. id.
Gory et Percheron). (D.)
*EL'POGONIE. Eupogoniam (tZ, bien ;trw-
ywv, barbe ). bot. cr. — Genre établi par
M. Kutzing (Phycol. gen., p. 415) sur des Al-
gues de l'Adriatique, et si voisin du g. Da-
sya, qu'il ne s'en distingue que par ce seul
caractère , d'avoir la partie supérieure des
frondes polysiphonièe , c'est-à-dire cloison-
née. Ce g. se compose déjà de 3 espèces .,
mais l'auteur pense que les Dasya corymbosa
J. Ag., et Z>. arbuscula Ag. doivent en faire
partie. (C. M.)
EUPOMATIA ( tZ , bien ; ™>a , couver-
cle), bot. ph. — Genre unique du groupe
des Eupomatiées, rapproché des Auonacées,
établi par R. Brown (Flinders, Voyage, II,
497) pour un arbrisseau de la Nouvelle-Hol-
lande (\'E. laurina), rameux, à tronc grêle ;
à feuilles alternes, bifariées, pétiolées, esti-
pulées, coriaces , luisantes des deux côtés ,
très entières; à pédoncules axillaires, uni-
flores.
'EUPOMATIÉES. Eupomatieœ. bot. ph.
— Les caractères de cette petite famille sont :
Enveloppes florales presque nulles ; oper-
cule supère , très entier et caduc ; étamines
nombreuses : les extérieures pourvues d'an-
thères , les intérieures stériles , pétaloïdes ,
imbriquées ; ovaire multiloculaire ; à loges
polyspermes indéfinies ; stigmates formés
d'aréoles en nombre égal à celui des loges et
placées au sommet de l'ovaire; fruit en baie.
"EUPOMATUS. annbl. — Genre de Ser-
pules, établi par M. Philippi (Archives d'E-
richson, 1844, p. 195). Voy. skrpulk. (P. G.)
* EUPOPIDES. Eupopides. arach. —
M. Koch, dans son Ubersicht der Arachniden
Systems , emploie ce mot pour désigner dans
l'ordre des Acarides une famille renfermant
les genres Scyphius, Bryobia, Penlaleus, Li-
nopodes , Eupodes et 7'ydeus. (H. L.)
"EUPORUS (cvitopoç, riche), ins.— Genre
de Coléoptères subpentamères ( tétramères
de Latreille), famille des Longicornes, établi
par Servi Ile {annales de la Soc. entomol. de
France, tom. III, pag. 20), avec 2 espèces :
E. strangulams et viridis , indiquées par
l'auteur, comme se trouvant aux Indes
orientales, et n'étant peut-être que le mâle
et la femelle d'une espèce ; mais il est cer-
tain qu'elles sont distinctes. Nous supposons
la première avoir été rapportée du royaume
d'Oware, par Palisot de Beauvois ; la seconde
est propre à Madagascar. Le Cerambyx cya-
nicornis Fabr., originaire de la côte de Gui-
née, et une autre espèce inédite , fort voi-
sine aussi de la même contrée , forment
pour l'instant 4 espèces africaines rentrant
dans ce genre.
Les Eupores ont environ 17 à 18 millim.
de longueur , sont étroits , allongés , d'un
vert , d'un bleu ou d'un cuivreux brillant.
Ils ont un corselet subcylindrique , inerme,
bisillonné transversalement; des antennes
de la longueur du corps chez le mâle , moi-
tié plus courtes chez la femelle ; un écusson
triangulaire; des élytres qui vont en se ré-
trécissant sur l'extrémité ; des pattes glabres
avec les cuisses en massue globuleuse et les
tibias comprimés. (C.)
'EUPREPES ( tvTrpe™îî , décoré), rept.
— Genre de Reptiles sauriens de la famille
des Scincoïdiens, comprenant plusieurs es-
pèces ; il a été proposé par Wagler, et répond
&uxMabouya de M. Fitzinger, et en partie aux
Tiliqua de M. Gray. MM. Duméril et Bibron
en résument ainsi les caractères dans leur
Erpétologie générale : Narines percées dans
le bord postérieur de la plaque nasale ; deux
plaques supéro-nasales ; échancrure du pa-
lais triangulaire plus ou moins profonde;
des dents ptérygoïdiennes ; écailles carénées.
Les mêmes auteurs portent à 13 le nom-
bre des espèces de ce genre ; et parmi elles
figurent la plus grande partie de celles que
Cocteau avait nommées Rachite, Hérémites,
Psammites et Ames. Deux des Euprepes les
plus connus sont les E. Sebœ et Merremii :
le premier est du cap de Bonne-Espérance,
le second de l'archipel Indien ; deux autres
vivent en Egypte : E. Savignyi et Olivieri.
(P. G.)
"EUPREPIOPHIS ( eiirptwvîç, très beau;
&pcç, serpent), rept. — Genre de Couleuvres
établi par M. Fitzinger. (P. G.)
* EUPREPIOSAURUS ( tvnptrtfc , très
beau ; aavpoç, lézard), rept. — Genre de Sau-
riens de la famille des Lacertiens, établi par
M. Fitzinger. (P. G.)
512
EUP
EUR
#EUPREPIS(rj7ro£7rvj'ç, très beau), rept.
— Genre de Scincoïdiens dans la méthode
de M. Fitzinger. (P. G.)
*EUPRIONOTA {tZ, bien ; Trpc'wv, dent).
ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa-
mille des Cycliques, tribu des Cassidaires
(Hispites de Castelnau ) , créé par nous , et
adopté par M. Dejean dans son Catalogue.
L'espèce qui nous a servi à former ce genre
est originaire du Mexique ; elle porte le nom
de E. aterrima Chv. (salebrosa Dej. ), est
noire, a les pattes et une ligne jaunâtres sur
le bord du corselet (longueur 7 millimètres,
largeur 2 à 5 1/2). (C.)
'EUPRISTIS ( eu , bien ; *peoç, voix).
rept. — Genre de Grenouilles dans la mé-
thode de M. Fitzinger. (P. G.)
* EUPTERYX ( tZ , bien ; «vipv$ , aile ).
ins. —Genre d'Hémiptères homoptères,de la
famille des Cicadelliens, proposé parM.Cur-
tis [Mug.eni., 1832), et qui n'a pas été adopté
par MM. Amyot et Serville, ainsi que par la
plupart des auteurs. (E. D.)
*EUPYGA CïVTrvyw, qui a un gros fessier).
ins. — Genre de Coléoptères pentamères ,
famille des Lamellicornes, tribu des Scara-
béides mélitophiles , fondé par M. le comte
Mannerheim sur une espèce unique de
Mozambique qui se rapproche des Trichides
par ses tarses allongés, mais qui, sous d'au-
tres rapports, avoisine les Cétonides et même
le g. Cétoine proprement dit. La partie pos-
térieure de l'abdomen étant beaucoup plus
développée et proéminente dans ce g. que
dans les autres delà même tribu, le nom que
lui a donné M. Mannerheim fait allusion â
cette particularité. Quant à l'espèce sur la-
quelle il est fondé, l'auteur l'a appelée Bese-
faï,du nom de M. Beseke, intrépide voyageui
naturaliste , qui , après avoir fait de nom-
breuses découvertes dans l'intérieur du Bré-
sil, est allé explorer la côte de Mozambique,
et les îles situées entre ce royaume et Ma-
dagascar, contrées qui, avant lui, n'avaient
jamais été visitées sous le rapport de l'ento-
mologie. (D.)
*EUPYRENA ( tZ, bien ; nvpw, noyau ).
bot. pu. — Genre de la famille des Coflea-
cées-Guettardiées, établi par Wightet Arnott
( Prodr. Flor. Penins. Ind. orient., I, 422 )
pour des arbustes ou des arbrisseaux des
Indes orientales, à feuilles opposées, briève-
ment pétiolées ; stipules largement acumi-
nées à la base ; pédoncules axillaires situés
à l'extrémité des rameaux, opposés, bifides
ou deux fois bifides, à fleurs sessiles sur les
ramilles ; les secondes munies de bractées
solitaires et étroitement stipitées.
#EUREODOX, Fisch. mam. — Synon. de
Phacochœrus, Fr. Cuvier. (P. G.)
* EUREUM. arach. — Genre de l'ordre
des Acarides , établi par M. Nitzsch et ainsi
caractérisé par cet aptérologiste : Tète très
large. Tempes petites , point d'échancrure
notable entre elles et le front. Antennes tou-
jours cachées. Point de mésothorax. Ce genre
ne renferme que 2 espèces , dont l'une , ap-
pelée E. cimexoides Denny, vit parasite sur
le Cypselus apus ( Martinet), et dont l'autre,
désignée sous le nom d'E. malleus Burm. ,
se tient parasite sur VHirundo rustica (l'Hi-
rondelle des cheminées). (H. L.)
EURHIN , Illiger. ins. — Synonyme
d'Eurhinus, Schœnh. (C.)
EURHINE. Eurhina ( tupcv , qui a le nez
fin), ins. — Genre de Diptères, division des
Brachocères , subdivision des Dichaetes, fa-
EUR
mille des Athéricères, tribu des Muscides ,
établi par Meigen , et adopté par M. Mac-
quart, qui le range dans la section des Aca-
lyptères, sous-tribu des Psylomides. Il n'en
décrit que deux espèces nommées par Mei-
gen pubescens et lurida. Elles se trouvent
en France comme en Allemagne. (D.)
*EL'RHIXE (eu, bienjpt'v, nez), rept. —
Genre de Crapauds proposé nouvellement
par M. Fitzinger. (P. G.)
EIRHIMJS (tv, bien ; pi'v, nez), ins. —
Genre de Coléoptères tétramères, famille
des Curculionides gonatocéres, division des
Apostasiméridescryptorhynchides, substitué
par Schœnherr (Synonym. yen. sp. Curcul.,
t. III, p. 812) à celui d'Eurhin d'Illiger
(Germar, May., t. VI, p. 366). L'auteur sué-
dois y rapporte 7 espèces de l'Amérique
équinoxiale , toutes revêtues de couleurs
fort éclatantes : bleu saphir, vert émeraude,
rouge cuivreux , etc. Nous citerons comme
en faisant partie le Rhynchœnus feslivus de
Fab. et YEurhin cupratus d'IU. Le premier
est originaire de Surinam, le second du Bré-
sil (longueur environ 20 millimètres sur
7 de largeur). (C.)
ELRHIMS , Kirby. ins. — Synonyme
d'Eurhynchus. (C.)
*EURHIPIA. lus. — Genre de Lépidop-
tères, de la famille des Nocturnes, tribu des
Hadénides, établi par M. Boisduval aux dé-
pens du g. Phlogophora de Treits. Il ne ren-
ferme jusqu'à présent que deux espèces pro-
pres au midi de l'Europe, et remarquables
par la finesse du dessin de leurs ailes, et les
couleurs délicates dont elles sont ornées.
L'une est YEurhipia adulairix Hubn., qui se
trouve en France, et dont la Chenille vitsur
les Térébintbes , les Pistachiers et les Len-
tisques, et l'autre, la blandiatrix Boisd., qui
habite l'Espagne, et dont les premiers états
ne sont pas connus. La première est figurée
dans notre Histoire des Lépidoptères de
France. (D.)
*EURHIPIS(tv, bien ; pnrfe, éventail).iNS.
- Genre de Coléoptères pentamères, famille
des Sternoxes , tribu des Élatérides , fondé
par M. le comte Dejean sur une seule espèce
d'Elater du cap de Bonne-Espérance nommée
ramicomrs, par M. Klug, à cause de ses an-
tennes très ramifiées. (D.)
EURH1NCHUS, Latr. ois. — Voy. per-
roquet. (G.)
T. V.
EUR
513
•EURHYNCIIUS («S, bien ; pvyxo;, trompe).
ins. — Schœnherr (Sy. yen. et sp. Curcul.,
tom. I , pag. 147, tom. V, pars II, pag. 361)
a dû substituer ce nom à celui d'Eurhinus,
donné par Kirby (Linn. Soc. tr. , tom. XII,
p. 427 ) à un g. de Curculionides orthocè-
res ,de la division des Apionides , Eurhinus
lui semblant trop rapproché d'Eurhin , déjà
publié. Six espèces, toutes propres à l'Aus-
tralie, font partie de ce genre. Celle type,
E. scabrior de Kirby, a 20 millim. de lon-
gueur sur 7 de largeur. Le noir terne ou ver-
nissé est la couleur prédominante des Eu-
rhynchus. (C.)
•EURINORHYNQUE. Eurinorhynchus{tZ,
bien ; pfv, pwyx°s. Dec)- 0IS- — Ce petit Échas-
sier, que Linné avait mis parmi les Spatules,
sous le nom de Platalea pyymea, à cause de
la forme de son bec, et de sa petite taille, qui
ne passe pas celle d'une Alouette, se rappro-
che des Phalaropes par ses doigts festonnés
et la longueur de ses ailes. L'unique espèce
de ce g. est l'E. gris, E. yriseus Nills., qui
habite le cercle arctique, mais dont un indi-
vidu a été tué aux environs de Paris. (G.)
EURIOSMA , Desv. bot. ph.— Syn. d'E~
riosma, DC.
EURITE. géol.— Nom adopté par M. d'Au-
buisson pour désigner une roche à mélange
compacte, submicroscopique, composée de
Feldspath comme principe dominant , et de
diverses autres substances minérales en mé-
lange intime. Lorsque les principes mélan-
gés consistent en parties quartzeuses et mi-
cacées , l'Eurite est , pour M. d'Aubuisson ,
l'équivalent d'un granit dans lequel tous les
individus minéralogiques seraient atténués
au point d'être invisibles.
L'Eurile de M. d'Aubuisson ne forme main-
tenant qu'une partie des Pétrosilex de M. Cor-
dier, qui, avec divers autres géologues , ap-
plique cette dernière dénomination , non
seulement au Feldspath compacte propre-
ment dit, mais encore au Feldspath com-
pacte plus ou moins quartzifère, talcifère ,
amphibolifère ou mélangé de Mica. Voyez
pétrosilex. (C. d'O.)
*EURITINE. géol. — Dénomination don-
née par M. Cordier à une roche encore mal
connue des géologues , quoiqu'elle joue un
rôle important dans certains terrains du sol
secondaire. Cette roche est un conglomérat
microscopique ou submicroscopique de dé-
65 .
514 EUR
tritus feldspathique, endurci par un ciment
quartzeux. Elle ressemble beaucoup au Pé-
irosilex par ses caractères extérieurs et sa
fusibilité ; mais elle en diffère par une opa-
cité presque constante ; par l'apparence plus
ou moins arénacée qu'elle prend dans cer-
taines parties de sa masse ; par les fragments
déroches diverses qu'elle contient quelque-
fois , et surtout en ce qu'elle renferme des
débris de végétaux fossiles identiques avec
ceux des terrains des périodes phylladienne
et anthraxifère.
L'Euritine se trouve dans les Vosges , où
elle a été prise par Dolomieu pour du Pétro-
silex ordinaire ; elle se trouve aussi en cou-
ches dans les vieux terrains houillers du dé-
partement de Maine-et-Loire, où les mineurs
la connaissent depuis longtemps sous le nom
de pierre carrée. Ces exemples suffisent pour
démontrer que, par ses gisements et sa for-
mation , l'Euritine diffère éminemment du
Pétrosilex. (C. d'O.)
*EUROCEPHALUS , Smith, ois. — Sy-
nonyme de Lamius leucocephalus. f^oy. pie-
griÈche.
*EUROPALA. zooph. — Genre voisin des
Actinies indiqué par M. Ehrenberg. (P. G.)
'EUROPÉENNES. Europeœ. arach.— Ce
nom a été employé par M. Walckenaër pour
désigner, dans le tom. I de son Hist.nat. sur
les 1ns. apt., une division dans la race des
Attes allongées. Voyez ce mot. Les espèces
désignées sous les noms de Anus tardigrœ-
dus, pomatius et fossilis appartiennent à cette
division. (H. L.)
EUROTHIA , Neck. bot. ph. — Syn. de
Carapichea, Aubl.
*EUROTÏA ( eypoîç , moisissure ). bot.
ph. — Genre de la famille des Chénopo-
dées-Atriplicées , établi par Adanson [Fam.,
II , 200 ) pour des arbustes dressés , cou-
verts d'une pubescence étoilée , croissant
dans les parties arides de l'Europe orien-
tale et de l'Asie médiane, à feuilles alter-
nes , pétiolées , membranacées , oblongues
et très entières. Le type de ce genre est
YAxyris ceraloides de Linné.
EUROTIUM («vpwç, moisissure), bot. cr.
— Genre de la famille des Champignons
hyphomycètes, tribu des Mucorinés, établi
par Linck, pour un petit Champignon épi-
phyte et globuleux , le Mucor herbarium de
Persoon , dont les séminules sont réunies
EUR
dans des réceptacles membraneux et très
minces.
EURYA {ivpvq, ample), bot. ph. — Genre
delà famille des Ternstraemiacées-Ternstrae-
miées, établi par Thunberg {FI. Japon., IL
t. 25) pour des arbres ou des arbrisseaux du
Japon, de la Chjne et du Népaul , toujours
verts , à feuilles alternes , coriaces , ellipti-
ques ou ovales , entières ou dentées ; à pé-
doncules axillaires uniflores, subfasciculés,
et à fleurs petites et blanches. On en connaît
4 espèces.
*EURYAL£1. échin. — MM. Muller et
Troschel , dans leur monographie des Asté-
ries, élèvent au rang de famille, dans l'ordre
des Astérides, le genre Euryale de Lamarck,
et ils y reconnaissent trois divisions , elles-
mêmes de valeur générique : Asteronyx ,
Mull. etTrosch.; Trichaster, Açass. ; Astro-
phyton , dénomination que Linck donnait à
toutes les Euryales. Voyez euryale. (P. G.)
EURYALE. Euryale ( nom mthologi-
que ). acal. — Genre de Médusaires voisin
des Eudores , proposé par Péron , et réuni
par Lamarck aux Éphyres. Il comprend deux
espèces à estomac de plusieurs loges dis-
tinctes, et formant, assure-t-on , une es-
pèce composée d'anneaux au pourtour de
l'ombrelle. Tel est YE. aniarctica Pér. , des
îles Furneaux aux attérages de Van-Dié-
men. M. Lesson (Acaleph. , p. 264) y rap-
porte YE. dubia , des côtes de la Nouvelle-
Guinée. (P- G.)
EURYALE. Euryale ( nom mytholo-
gique ). échin. — Lamarck a donné ce
nom à un genre de Radiaires échinoder-
mes du groupe des Étoiles de mer , et
fort voisin des Ophiures. Les espèces sur
lesquelles repose essentiellement ce genre
avaient été appelées antérieurement Astro-
phyton par Linck , et Gorgonocéphales par
Leach.
Les Euryales ont pour caractère principal
d'avoir les cinq bras subdivisés en un
nombre considérable de branches , dont
les extrémités très déliées leur servent,
assure-t-on , à la préhension des aliments.
Telles sont , en effet , la plupart des es-
pèces de ce groupe , et ce caractère leur
donne une physionomie réellement singu-
lière. L'une d'elles a été , pour cela même ,
appelée Tête de Méduse ; elle vit dans la
Méditerranée. Rondelet, qui en a faitmen-
EUR
EUR
515
tion , l'appelait Asterias arborescens. Trois
espèces d'Euryales ont été prises dans la
mer Glaciale ou dans la mer du Nord : ce
sont les Astrophyton scuiatum Linck (Astr.
Linckii Mull. et Trosch. ) , A. eucnemis
Mull. et Tr., et A. Lamarckii , des mêmes
naturalistes. Les autres , qui sont plus com-
munes dans les collections, viennent essen-
tiellement de la mer des Indes.
Toutefois , ces Euryales très ramifiées ne
sont pas les seuls animaux du groupe des
Astéries que l'on place dans ce genre. La-
marck y rapportait une espèce dont les bras
ne se partagent que vers leur pointe, et ne
se divisent qu'une seule fois chacun : c'est
son E. palmiferum, qui vit dans la mer des
Indes, et dont M. de Blainville a proposé de
faire un groupe à part, que M. Agassiz a
nommé Trichasier. Plus récemment enfin ,
MM. J. Muller et Troschel, dans leur mono-
graphie des Astéries , ont fait connaître un
animal découvert par M- Loven sur les côtes
de Norwége, et dont les bras ne sont pas plus
ramifiés que ceux des Ophiures. Dans ce
genre la bouche est entourée de cinq trous
placés entre la racine des bras, et non parta-
gés par eux en deux trous chacun, comme
chez les Euryales proprement dits. C'est le
g. Asteronyx. Asteronyx Loveni est le nom
de l'unique espèce de ces Euryales plus rap-
prochés encore des Ophiures , ainsi qu'on
peut le voir, que ne le sont les Trichasier, et
liant d'une manière plus intime le groupe
auquel ils appartiennent à celui des Ophiu-
res,.dont quelques auteurs font néanmoins
une famille à part. (P. G.)
EURYALE ( nom propre ). bot. ph. —
Genre de la famille desNymphaeacées-Eurya-
lées, établi par Salisbury (Kœnig, Annals of
botany, II, 13) , pour une plante herbacée,
aquatique , hérissée d'aiguillons , croissant
dans les lacs des Indes orientales ; feuilles
très grandes, scutiformes, d'un vert foncé ,
nageantes ; fleurs d'un blanc purpurescent,
petites comparativement au développement
de la plante; fruits submergés, de la grosseur
d'un pois. L'unique espèce de ce g. est l'E.
féroce, E. ferox.
*EURYALÉES. Euryaleœ. bot. ph. —
Tribu de la familledes Nymphéacées ( voyez
ce mot ) , différant essentiellement des au-
tres par son calice soudé avec l'ovaire.
(Ad. J.)
EURYANDRA, Forst. bot. ph. — Syn. de
Telmcera, L.
"EURYANTHE (nom propre), eot. ph.
— Genre rapporté à la famille des Terns-
traemiacées, avec laquelle il présente des af-
nités , établi par Schlechtendal ( Linnea,
V, 224) pour une plante herbacée, du Mexi-
que, rameuse, à feuilles alternes cordées, or-
biculaires, digitées, à lacinies subspatulées,
munies de deux stipules latérales persis-
tantes ; inflorescence en grappes terminales
bractéées.
'EURYBASE. Eurybasis{tv9^y large; Sâ-
aiç , base), bot. cr. — (Mousses.) Nom pro-
posé par Bridel (Bryol. univ., t. I, p. 384)
pour remplacer celui à'Oreas , par lequel il
désignait un g. de Mousses , mais qui était
déjà employé. Ce nom n'a pas été admis.
VoiJ. MIELICHHOFTERIA. (C. M.)
*EURYBIA ( nom mythologique), ins. —
Genre de Lépidoptères, de la famille des
Diurnes, établi par Illiger et adopté par La-
treille , ainsi que par Godart et M. Boisdu-
val : ce dernier le place dans la tribu des
Érycinides , à côté du g. Eumenia , avec le-
quel il offre beaucoup de rapports. Godart
en décrit 3 espèces, et M. Boisduval en figure
une quatrième sous le nom de Telephœ ,
dans l'Atlas de son Hïst. des Lépidopt., fai-
sant suite au Buffon-Roret. Nous citerons
comme type de ce genre YEurybia nicœus
( Pap. id. Fabr. ou Salome Cramer), qui se
trouve à la Guiane et au Brésil. (D.)
*EURYBIA (evpvSt'a, fou, violent), ins.—
Genre de Coléoptères pentamères , famille
des Sternoxes, tribu des Buprestides, établi
par MM. Gory et de Castelnau dans leur ico-
nographie de cette tribu. Ce g. a pour type
et unique espèce YAgrilus chalcodes de
M. Hope , qui se trouve à la Nouvelle-Hol-
lande. (D.)
EURYBIA (cupuffia, très robuste), bot. ph.
— Genre de la famille des Composées-Asté-
roïdées, établi par Cassini (Bullet. Soc. phil.,
1818 , p. 166 ) pour des arbrisseaux de la
Nouvelle-Hollande et delà Nouvelle-Zélande,
à feuilles alternes ou rarement opposées, co-
riaces , pétiolées ou sessiles , très entières ,
dentées ou siniiées , souvent tomenteuses
en dessous ; rayon blanc, violet ou carminé ;
disque jaune.
*EURYBIE. Éurybia (cùpv&'cc, très ro-
buste), acal. —Genre de Méduses établi par
516
EUR
EUR
Eschscholtz pour une espèce de fort petite
taille prise dans la mer du Sud entre les
tropiques, et dont les caractères principaux
sont d'avoir le corps assez élevé , pourvu à
sa circonférence de quatre cirrhes tentaculi-
formes, cotyliféres , et correspondant à au-
tant de cœcums sacciformes de l'estomac;
son ouverture buccale est simple. C'est YE.
exigua. (P. G.)
'EURYBIOPOSIS (Euryôia, ttycç, appa-
rence ). bot. ph. — Genre de la famille des
Composées-Astéroïdées, établi par De Can-
dolle (Prodr., V, 260) pour une plante her-
bacée de la Nouvelle-Hollande, glabre, mul-
ticaule , à rhizome épais , ligneux; à tiges
grêles, pourvues de feuilles rares , et deve-
nant frutescentes; feuilles alternes, entières ;
les radicales linéaires, oblongues, obtuses ;
les caulinaires linéaires , subaiguës ; inflo-
rescence en capitules solitaires à l'extrémité
des rameaux.
"EURYBRACHYS (evpOç , large ; SPocXv'ç,
court), ins. — M. Guérin-Méneville ( P'oy.
and. orient. , 1834) a créé sous ce nom un
genre d'Hémiptères homoptères, de la fa-
mille des Fulgoriens , formé aux dépens des
Lystra de Fabricius.
Dans lesEurybrachys, la forme du protho-
rax et celle du mésothorax font ensemble un
rhombe beaucoup plus large que long ; les
élytres sont larges, un peu plus longues que
l'abdomen , coriaces , à nervures saillantes ,
et les ailes sont presque aussi longues que
les élytres. Le type de ce genre est la Lys-
tra tomentosa Fabr. , qui provient de Suma-
tra. (E. D.)
* URYCANTHA ( evpvç, large; dcxavGa ,
aiguillon), ins. — Genre d'Orthoptères de
la famille des Phasmiens, proposé par M. le
docteur Boisduval ( Koy. de l'Astr., par-
tie Ent., pag. 647, 1835), et adopté par
M. Serville dans son ouvrage général sur
les Orthoptères (pag. 277). Les Eurycantha
n'ont point d'ailes; leur corps est allongé,
aplati; le corselet est très long, l'abdomen
assez étroit; les cuisses antérieures n'ont pas
d'échancrure ; les cuisses des pattes posté-
rieures sont renflées, dentées en dessus sur
leurs angles, l'étant à peine en dessous, etc.
On n'en connaît qu'une espèce, Y Eurycantha
horrida Boisd., qui a près de 5 pouces de
long. Cet Insecte a été rapporté des îles de
l'Océan Pacifique par M. Labillardière , etde
la Nouvelle-Guinée par le célèbre contre-
amiral Dumont d'Urville. (E. D.)
"EURYCARDIUS [àpki large; xapfla,
cœur), ins. — Genre de Coléoptères subpen-
tamères , famille des Érotyliens , établi par
M. Lacordaire dans sa monographie de cette
famille, pag. 479. Ce genre appartient à la
deuxième tribu , celle des Érotyliens vrais
( Erotyli genuini ) , et a pour type et unique
espèce YJEgithus erythropterus de M. le comte
Dejean. Cette espèce, découverte par M. La-
cordaire à Cayenne , n'a d'autres rapports
avec les autres ^Egithes , parmi lesquelles
M. Dejean l'a placée , que la couleur d'un
rouge-brique de ses élytres , car elle s'en
éloigne totalement par ses caractères géné-
riques , surtout par son museau fortement
rétréci à la base , son prothorax court à
échancrure peu profonde, et ses élytres cor-
diformes. (D.)
* EURYCEPHALA (evpuç , large ; xeyaH,
tête), ins. —Genre de la famille des Miriens,
Bl.{Capsini, Burm.), ordre des Hémiptères,
section des Hétéroptères , créé par M. Dela-
porte de Castelnau (Essai cl. syst. Hém., 36,
1 833), adopté par MM.Brullé et Spinola, et cor-
respondant pour MM. Arayot et Serville au g.
Astemma, Latr. Les Eurycephala ont pour ca-
ractères : Tête transversale ; corselet presque
carré ; écusson très petit ; élytres plus cour-
tes que l'abdomen ; pattes grêles et courtes,
les postérieures propres à sauter. On connaît
un assez grand nombre d'espèces de ce
groupe : ce sont des Insectes de petite taille,
qui se trouvent pour la plupart en France;
nous citerons comme type le Lygœus lutei-
collis Panz. {Miris Lep. etServ.). (E. D.)
*EURÏCEPHALUS (evpvç , large ; xecpaK,
tête), ins. — Genre de Coléoptères subpenta-
mères (tétramères de Latreille), famille des
Longicornes, tribu des Cérambycins, établi
par M. Dejean dans son Catalogue , avec
une espèce des Indes orientales , dont le
mâle est le Cerambyx maxillosus d'Olivier,
et la femelle , le nigripes du même auteur ,
ou le C. Lundii de F. Cet insecte est d'un
rouge sanguin, al'écusson, quelquefois l'ex-
trémité des élytres, les pattes, les antennes»
et une ligne longitudinale sur le corselet,
noirs. (C)
'EURYCEPHALUS , Gray. ins. — Syno-
nyme de Tapeina. (C.)
•EURYCERA (cvpvS' large; xtpocç, corne).
EUR
ins. — Genre d'Hémiptères fétéroptères, de
la famille des Aradiens, créé par M. Delaporte
de Castelnau {Cl. syst. hémipt., p. 49, 1833),
et adopté par la plupart des auteurs. Les
Eurycera ont tout-à-fait l'aspect des Tingis;
mais ils s'en distinguent principalement
par leurs antennes , dont le troisième ar-
ticle est en forme de cône renversé , et le
quatrième excessivement renflé dans toute sa
longueur. On ne connaît de ce genre qu'une
seule espèce , Y Eurycera nigricornis Dela-
porte, qui avaitété confondue avec le Cimex
clavicomis deFabricius.Cet insecte se trouve
dans le midi de la France, et quelquefois,
mais très rarement, aux environs mêmes de
Paris. (E. D.)
"EURYCÈRE. Euryceros ( evpuxepaç , à
large corne), ois.— L'Eurycère de Prévost, E.
Prevostii , est un bel oiseau de Madagascar ,
delà grosseur d'un Merle, et dont la place est
encore incertaine ; quelques auteurs le rap-
prochent des Toucans et des Calaos, d'autres
des Eurylaimes ou des Musophages.
Sa forme rappelle en effet celle de ces
derniers oiseaux ; mais ses affinités ne pour-
ront être établies que quand on connaîtra
l'ensemble de ses habitudes et son organi-
sation interne. Ses caractères propres con-
sistent en un bec épais , renflé , celluleux,
aussi haut que long , comprimé verticale-
ment. La mandibule supérieure est élevée,
discoïde sur le front, carénée , à arête con-
vexe , en demi-cercle , terminée par une
pointe recourbée, fortement dentée, à bords
arqués etlisses. Les narines sont nues, rondes,
ouvertes, creusées dans un sillon profond ,
garnies à la base de plumes veloutées. La
mandibule inférieure est très comprimée à la
pointe, qui est aiguë, redressée, lisse sur les
bords , qui sont plans , à branches dilatées,
élevées, à commissure garnie de cils raides
implantés à l'angle du bec; le tour de l'œil
bu ; le doigt externe soudé au médian jus-
qu'à la deuxième phalange ; plumage aussi
doux que celui des Eurylaimes. Dans les ga-
leries du Muséum , l'Eurycère est après les
Momots et les Guêpiers. Cet Oiseau a le corps
noir , le manteau et les rectrices moyennes
roux. (G.)
'ELRYCERUS (cvPv;, large ; x/poeç, corne).
ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fa-
mille des Malacodermes , tribu des Lampy-
rides, établi par M. le comte Dcjean, j, cheve-
lure), bot. ph. — Genre rapporté à la famille
des Connaracées , établi par Jack ( Roxb.
^or.Ind.>edit. Wallich , II, 307) pour u
518
EUR
arbuste de Sumatra, à feuilles rassemblées
au sommet des rameaux, pinnées ; à folioles
oblongues, lancéolées, aiguës, très entières,
glabres; panicules axillaires , allongées;
fleurs pourpres, mâles et hermaphrodites sur
quelques individus.
*EURYCUS. ins.— M. Boisduval,dans son
Rist. natur. des Lépidopt. faisant suite au
Buffon-Roret, t. I, p. 391 , désigne ainsi un
genre de la famille des Diurnes , tribu des
Papillonides , créé par M. Swainson sous le
nom de Cressida , qui est celui de l'espèce
qui lui sert de type, et que par cette raison
M. Boisduval n'a pas cru devoir conserver
comme nom générique. Suivant ce dernier
auteur, le genre dont il s'agit fait le passage
des Papilio aux Parnassius. Il ne renferme
que 2 espèces, savoir : les Pap. cressida et
karmonia de Fabricius, tous deux de la Nou-
velle-Hollande. (D.)
*EERYDEMA (evpuç, large ; ity*r* corps).
iNS. —M. Delaporte de Castelnau ( Cl. syst.
Hémipi., p. 61, 1833) avait créé sous ce nom
une division du genre Pentatoma, de l'ordre
des Hémiptères hétéroptères , famille des
Scutellériens ; MM. Amyot et Serville {Hé~
mipt. , Suites à Buffon , p. 125 ) ont fait du
sous-genre Eurydema un genre particulier.
Les Eurydèmes ont le corps déprimé ; la tête
courte , arrondie , à bords latéraux notable-
ment sinués , et à bord antérieur un peu
échancré et cordiforme ; les pattes sont assez
fortes, très longues, etc.
On a décrit un assez grand nombre d'espè-
ces de ce genre ; la plus connue est le Cimex
ornatus Linn., qui se trouve communé-
ment dans toute l'Europe. M. Léon Dufour
(Recherc. anat. et phys. sur lesHémipt., etc.)
a donné des détails anatorrfiques sur cette
espèce : il a remarqué que cet insecte ,
au contraire de ce qui arrive chez les Pen-
tatomes , ne laisse échapper de son corps
aucuue exhalaison désagréable lorsqu'on
l'irrite ou qu'on le blesse ; sa bourse odori-
férante est peu développée et d'un jaune sa-
frané. (E. D.)
*EURYDERA (evpvç , large; Sép-n, cou).
ins. —Genre de Coléoptères pentamères, fa-
mille des Garabiques , tribu des Troncati-
pennes, établi par M. le comte de Castelnau,
mais non adopté par M. le comte Dejean ,
qui en comprend les espèces dans son genre
Thyreopterus. Cependant M. de Castelnau !
EUR
fait observer qu'il diffère de celui-ci non
seulement par les parties de la bouche, mais
encore par la forme du corselet et des ély-
tres. En effet, dans les Eurydères, le corse-
let est en cœur, et les élytres se rétrécissent
et se terminent en pointe; tandis que dans
les Thyréoptères le corselet est carré , et les
élytres sont tronquées presque carrément à
leur extrémité. Quoi qu'il en soit, toutes les
espèces du genre qui nous occupe sont de
Madagascar , où on les trouve sous les pier-
res elles troncs d'arbres abattus. L'auteur a
décrit toutes celles qu'il connaissait, soit
dans le Magasin zoologique de M. Guérin ,
soit dans ses Éludes entomologiques, soit enfin
dans son Histoire des Coléoptères faisant suite
au Buffon-Dumènil. Parmi toutes ces espèces,
nous citerons seulement comme type du
genre celle qu'il nomme armata , à cause
des deux épines assez longues qui terminent
ses élytres ; celles-ci sont d'un brun noi-
râtre, avec deux taches orangées sur cha-
cune d'elles. (D.)
EURYDICE. Eurydice (nom mythologi-
que ). crust. — Ce genre , qui appartient à
l'ordre des Isopodes, à la famille des Cymo-
thoadiens, et à la tribu des Cymothoadiens
errants , a été établi par le docteur Leach.
Cette coupe générique et celle de Nélo-
cire du même auteur , sont évidemment
très voisines des Cirolanes, et il serait peut-
être mieux de ne pas les en séparer. Suivant
Leach et Desmarest, ils s'en distingueraient
par le nombre des anneaux de l'abdomen ,
qui serait seulement de 5 , tandis que chez
les Cirolanes on en compte 6 ; mais il est à
remarquer que dans la figure que ces natu-
ralistes ont donnée de leur Nélocire, on dis-
tingue bien parfaitement 6 segments abdo-
minaux. Quant à la séparation établie par
Leach entre les Eurydices et les Nélocires,
elle ne repose que sur l'aspect des yeux, qui,
chez les premiers, paraissent être lisses,
tandis que chez les seconds ils sont granu-
lés ; caractère dont l'importance n'est pas as-
sez grande pour que l'on puisse adopter ces
divisions. Du reste, on ne sait rien de plus
sur la conformation générale de ces Crusta-
cés, si ce n'est qu'ils ressemblent beaucoup
aux Cirolanes et ont les appendices caudaux
disposés de même. On ne connaît que 2 es-
pèces qui sont propres à ce genre : la pre-
mière porte le nom d'E. pulchra Leach , et
EUR
vil sur les plages sablonneuses de l'Angle-
terre ; la seconde est désignée sous le nom de
E. Sivainsonii Leach , et a été rencontrée
sur les côtes de Sicile. (II- L.)
EURYDICE, Pers. bot. ph. — Synonyme
A'Ixiar L.
"EURYGASTER (ùpvç, large; yoccrTï?p ,
ventre), ins. —Genre d'Hémiptères hété-
roptères , de la famille des Scutellériens ,
créé par M.Delaporte de Castelnau {Ess. cl.
tyst. Hemipt. , p. 68 , 1833) aux dépens des
7>tyradeFabricius,etadoptéparMM.Amyot
et Serville dans leur ouvrage sur les Hémip-
tères (p. 51). Les Eurygasier ont pour carac-
tères : Corps large ; tête presque triangu-
laire; antennes se repliant dans le repos
sous le corselet, celui-ci étroit en avant et
très large en arrière ; écusson allongé, pres-
que aussi large à son extrémité qu'à sa base,
et ne couvrant pas les côtés de l'abdomen ;
pattes moyennes.
M. Léon Dufour (Recherch. anal, et phys.
sur les Hémipt. , 26 ) fait remarquer qu'une
espèce de ce genre , la Scutellera maura , se
trouve fréquemment sur les épis de froment,
dont elle pique et suce les grains encore ten-
dres. Les antennes et les flancs du prothorax
de cet insecte ont une structure toute parti-
culière : le bord antérieur et interne de ses
flancs est détaché en forme de lame arron-
die, et recouvre entièrement, dans le repos,
l'insertion des antennes. Lorsque l'animal
est surpris , ces derniers organes disparais-
sent en s'enfonçant sous la lame en question,
et vont se coucher à côté l'un de l'autre con-
tre le rostre dans la rainure du sternum : le
premier article des antennes est allongé,
aminci vers sa base, légèrement arqué ainsi
que le second , pour se prêter à la retraite
de l'organe dans la coulisse sternale. La
même organisation a été observée par
MM. Amyot et Serville {loco cit., 52) sur
V Eurygaster hottentolus , et sur des espèces
du genre JElia. On peut manier l'Eurygastre
maure sans qu'il exhale une odeur sensible;
et l'on ne parvient à développer celle-ci, et
encore à un faible degré, qu'en l'irritant ou
en le blessant ; sa bourse odorifique a envi-
ron une ligne et demie de largeur : elle est
d'un jaune safrané.
On connaît un assez grand nombre d'es-
pèces de ce genre : ce sont des Insectes de
taille moyenne, revêtus de couleurs sombres
EUR
519
et peu brillantes. On les trouve en général
dans toute l'Europe , et ils sont communs
en France. Nous indiquerons :
Les Eurygaster hottentolus Fabr., et maurus
Linn., qui se trouvent dans les environs de
Paris. (E. D.)
"EURYGASTRE. Eurygasier («vpvç, épais;
yuarop , ventre), ins. — Genre de Diptères ,
division des Brachocères , subdivision des
Dichaetes, famille des Athéricères, tribu des
Muscides, établi par M. Macquart aux dé-
pens des g. Tachina, Meig.; Phryno elRoe-
selia , Rob.-D. Les Eurygastres , ainsi que
l'indique leur nom , sont remarquables par
l'épaisseur de leur abdomen. M. Macquart
en décrit 10 espèces , dont 9 d'Europe et 1
des îles Canaries. Nous citerons parmi les
premières Y Eurygaster rustica (Phryno id.
Rob.-D.), qui se trouve en France.
Les larves de ces Muscides vivent dans le
corps des Chenilles. (D.)
*EURYGASTRIDES. ins.— Groupe d'Hé-
miptères hétéroptères proposé par MM . Amyot
et Serville (Hémipt., Suites à Buffon, p. 51),
qui lui donnent pour caractère principal
d'avoir un écusson notablement plus étroit
que l'abdomen , dont les flancs sont large-
ment laissés à découvert. Ce groupe ne com-
prend que les deux genres Eurygaster et
Graphosoma (voy. ces mots), et fait partie
de la famille des Scutellériens. (E. D.)
*EURYGOIVA (cvpvç, large ; ywvfa, angle).
ins. — Genre de Coléoptères hétéromères ,
famille des Mélasomes, établi par M. de Cas-
telnau ( Hist. des Colèopt., Buffon-Duménil ,
t. II, p. 187), qui le range dans la tribu des
Piméliaires de Latreille ; mais, d'après les
caractères qu'il lui assigne, il appartiendrait
à celle des Érodites de M. Solier, dont nous
suivons ici la classification. Il est, en effet,
très voisin du g. Erodius, et a pour type et
unique espèce YAulacus chilensis de Gray
(Anim. Kingd., ins., t. I , p. 782, pi. 24,
fïg. l). C'est unColéoptère tout noir, avec de
fortes côtes sur les élytres. (D)
"EURYLAIME. Eurylaimus (evpvç, ample;
>acp.oç, cou), ois.— Genre de l'ordre des Pas-
sereaux dentirostres de Cuvier (Insectivores
de Temminck), présentant pour caractère
essentiel un développement extraordinaire
des parties latérales du bec, qui est plat et
robuste , à commissure ample et dépassant
! les yeux , terminé en pointe recourbée ; ce
520
EUR
qui leur donne le faciès des Podarges. Ce
caractère est si saillant qu'il dispense de tous
les autres.
Les Eurylaimes sont des oiseaux de Su-
matra, de Java et de la Nouvelle-Guinée , à
formes trapues, de couleurs vives et variées,
et présentant tous le caractère singulier d'un
hausse-col plus ou moins large, et constam-
ment d'une couleur tranchée.
Ce genre renferme 8 espèces, dont le type
est TE. de Horsfield, E. Javanicus , à tête
et cou brun-vineux, dos et ailes noirs flam-
més de jaune doré ; dessous du corps vi-
neux ; un collier noir ; tarses jaunâtres.
Les autres sont : les E. cucullaïus Temm.
( Rafflesii Less. ) , nasulus Temm. ( c'était
un Todus pour Lath.), et un Platyrhynchus
pourDesm.), corydon Tem., Blainvillii Less.,
lunatus Gould, et Dalhousiœ Wils.
Tous habitent les marécages, les bords
des lacs et des rivières, et toujours les lieux
les plus sauvages et les plus déserts. D'après
Raflles , ils suspendent leur nid aux bran-
ches des arbres ou des buissons qui s'é-
tendent sur l'eau. Si l'on juge des autres
espèces par ce qu'on sait du Nasique, E. na-
sutus, la ponte est peu considérable, car elle
est , dans cette espèce, de deux œufs seule-
ment.
La nourriture de ces oiseaux consiste
en Vers et en Insectes qu'ils ramassent à
terre.
La taille des Eurylaimes varie de celle du
Merle à celle du Gros-Bec. On n'a que peu
de renseignements sur l'histoire de ces oi-
seaux, dont la femelle paraît peu différer
du mâle.
La sous-famille des Eurylaiminées de
G.-R. Gray représente le genre Eurylaime
tout entier. Seulement YE. lunatus est le
type du Serilophus, Sw. ; YE. Blainvillii, ce-
lui du g. Érolle de Lesson ( Platystomus ,
Sw.) ; le nasulus, celui du g. Cymbirhynchus,
\igors(Êrolle, Less.,; Platyrhynchus, Desm.;
Todus, Lath.) ; le Corydon est le type du g.
Corydon, Less. ( Coracias de Raffles ) ; et le
Dalhousiœ celuidug.Paamomus,Sw. [Cros-
sodera, Gould ; Raya, Hodgs.). Le g. Eurylai-
mus se trouve alors borné à l'unique espèce
j,
forme), ins. — Genre de Coléoptères penta-
mères, famille des Cicindélètes , établi par
M. Hope sur un insecte très remarquable et
très différent de tous ceux de cette famille ,
mais qui cependant, par sa forme générale,
a quelque analogie avec les Oxycheila.
M. Lacordaire, qui a admis ce genre dans sa
révision de la famille en question , le place
dans la tribu des Mégacéphalides. M. Hope
nomme cyanipes l'unique espèce sur la-
quelle il est fondé. C'est un individu femelle
qui fait partie de la collection de la Société
entomologique de Londres , et dont la pa-
trie est inconnue. On soupçonne cependant
qu'il est originaire de Madagascar. (D.)
*EURYNOLAMBRE. Eurynolumbrus.
crust. — Nous avons désigné sous ce nom,
M. Milne Edwards et moi, dans les Archives
du Muséum, un nouveau g. de Crustacés, que
nous plaçons dans la famille des Oxyrhyn-
ques et dans la tribu des Parthénopiens.
Dans cette nouvelle coupe générique la ca-
rapace est beaucoup plus large que longue,
et cette grande largeur dépend de deux pro-
longements lamelleux qui s'avancent au-
dessus de la base des pattes moyennes. La
face supérieure de cette carapace est cha-
grinée. Le front est petit et divisé en deux
lobes subtriangulaires. Les orbites sont ova-
laires et offrent en dessus une petite fissure.
L'article basilaire des antennes externes est
très grand et se soude au front. Les régions
ptérygostomiennes présentent entre les ré-
gions hépatiques et branchiales une fossette
très profonde , dont il est difficile de deviner
l'usage. Le plastron sternal est très concave
entre la base des pattes-mâchoires et profon-
dément sillonné en travers dans sa moitié
postérieure. Les pattes de la première paire
sont de grandeur médiocre , avec la main
arrondie et renflée et les pinces grêles, acé-
rées et légèrement recourbées en bas. Les
pattes suivantes sont garnies de crêtes longi-
tudinales très saillantes et se terminent par
un petit article styliforme. La seule espèce
connue de ce genre est l'E. austral, E. aus-
tralis Edw. et Luc. ; cette espèce habite lei,
mers de la Nouvelle-Zélande. (H. L.)
EURYNOME. Eurynome (nom mythologk
que), crust.— Genre de l'ordre des Décapodei
brachyures, de la famille des Oxyrhynque*
66
522
EUR
de la tribu des Parthénepiens , établi par
Leach et ainsi caractérisé par ce savant : La
carapace fortement bosselée, couverte d'as-
pérités, a presque la forme d'un triangle à
base arrondie. Le rostre est horizontal et di-
visé en 2 cornes triangulaires. Les yeux sont
petits. Les antennes internes se reploient lon-
gitudinalement; le premier article des exter-
nes se termine à l'angle interne de l'orbite, et
porte l'article suivant au bord supérieur de
son extrémité , de sorte que la tige mobile de
ces antennes, qui se prolonge sous le ros-
tre , paraît naître du canthus interne des
yeux. L'épistomeest à peu près carré, et le
troisième article des pattes-mâchoires exter-
nes est fortement dilaté en dehors. Le plas-
tron sternal est à peu près ovalaire. Les pat-
tes de la première paire ne sont guère plus
grosses que les suivantes, tandis que, chez
Ja femelle, ces mêmes organes sont très
courts; les pattes suivantes diminuent pro-
gressivement de longueur. L'abdomen dans
les deux sexes est composé de sept articles.
Ce genre ne renferme qu'une seule espèce
désignée sous le nom d'E. rugueux, E. as-
pera Penn. Ce Crustacé habite les côtes de
Noirmoutier, de la Manche , et se tient à
d'assez grandes profondeurs. (H. L.)
EURYNOTUS (evpv's , large; v5Toç,dos).
ins. —Genre de Coléoptères hétéromères,
famille des Mélasomes, établi par M. Kirby,
et adopté par Latreille ainsi que par M. le
comte Dejean, qui, dans son dernier Catalo-
gue, y rapporte 16 espèces, dont 2 de Guinée,
1 de Sierra- Leone , et 13 du cap de Bonne-
Espérance. Parmi ces dernières , nous cite-
rons comme type du genre YEurynotus mu-
ricatus de Kirby.
Le g. Eurynotus , dans la méthode de La-
treille, appartient à la tribu des Blapsidaires,
et dans la nouvelle classification de M. So-
lier, à celle des Pédinites. (D.)
*EURYODA. ins. — M. Lacordaire, dans
sa révision critique de la famille des Cicin-
délètes , ordre des Coléoptères pentamères,
désigne ainsi un genre de cette famille, créé
par M. Hope sous le nom de Heptadonla ,
destiné à rappeler que les insectes de ce g.
ont le labre muni de sept dents, mais qui
n'a pu être conservé, attendu que parmi eux
il y a des espèces chez lesquelles l'organe en
question ne présente que cinq dents. Du
reste , ce genre appartient à la tribu des Ci-
EUR
cindélides , et se place entre les Cicindèles
proprement dites et les Phyllodromes. M. La-
cordaire y rapporte 10 espèces , dont 2 de
Java , 4 du Sénégal , 1 de Guinée, 1 dont la
patrie est inconnue, et 2 de Madagascar. Le
type du genre est la Cicindela analis deFa-
bricius. (D.)
"EURYOMIA (tvpvç, large ; Spoç, épaule).
ins. —Genre de Coléoptères pentamères, fa-
mille des Lamellicornes , tribu des Scara-
béides mélitophiles, établi par M. Burmeister
{Handbuchder Entomologie dritter band, seile
593) sur une seule espèce, la Cetonia argen-
tea Oliv. , qui se trouve à Madagascar. Ce
genre, dans la classification de l'auteur, ap-
partient à la tribu des Cétoniades, groupe
des Gymnétoïdes. (D.)
*EURYOPE(£vpvcmYj; l'œil tre
loin), ins. — Genre de Coléoptères tétra~
mères, famille des Cycliques, tribu des Chry-
somélines de Latreille, de nos Colaspides;
créé parDalman {Ephem. ent., t. I, p. 417),
composé de 4 ou 5 espèces africaines, parmi
lesquelles sont l'Eumolpus sanguineus et
qitadrimaculatus d'Ol. (ruber de Lat.) , origi-
naires du Sénégal ; et les Eur. Dregei et
thoracicus de Dejean , indigènes du cap de
Bonne-Espérance. Les Euryope, par leur tête
volumineuse et tronquée en avant, ressem-
blent aux Coptocephala. (C.)
'EURYOPHTHALMUS ( cvpv? , large;
o'(p0aV°ç, œil), ins. —Genre d'Hémiptères
hétéroptères, de la famille des Lygéens, pro-
posé parM. DelaportedeCastelnau (Ess.cl.
melh. Hemipt. , p. 36), adopté par M. Bur-
meister [Handb. der Ent., II, 281), et qui n'est
pas mentionné par MM. Amyot et Serville.
Les Euryophthalmus ont le corps épais , la
tête triangulaire , le corselet de même forme,
élargi en arrière , l'écusson petit , l'abdomen
renflé, les pattes grêles , etc. On en connaît
plusieurs espèces , qui proviennent de l'A-
mérique du Sud et des Indes orientales. Le
type est Y Euryophthalmus puncticollis Dela-
porte, qui habite le Brésil. (E. D.)
EURYOPS (eûpuwxj,, qui a de grands yeux).
bot. ph. — Genre de la famille des Compo-
sées-Sénécionidées, établi par Cassini [Bull..
Soc. phil., p. 140) pour des arbrisseaux du
Cap , rameux , à feuilles alternes , éparses ,
plus ou moins coriaces , découpées ou en-
tières, à pédoncules nus, monocéphales, so-
litaires ou en coryœbes ; fleurs jaunes. On
EUR
en connaît 6 espèces dont le type est YE.
pectinatus (Othonna pectinata L.).
"EURYOTES. ins. — Genre de Coléoptè-
res pentamères, famille des Sternoxes, tribu
des Buprestides, fondé par M. le comte De-
jean sur une seule espèce de la Colombie
qu'il nomme contracta. Il place ce g. im-
médiatement avant le g. Agrilus de Mégerle
dans son dernier Catalogue. (D.)
'EURYOTIS , Brants. mam. — Syn. d' O-
tomys F. Cuv.
"EURYPALPE. Eurypalpus («vpvç, large ;
palpus, palpe), ins.— Genre de Diptères, divi-
sion des Brachocères, subdivision des Dichae-
tes , famille des Athéricères, tribu des Mus-
cides , fondé par M. Macquart sur une seule
espèce nommée par lui testaceus , et dont le
caractère le plus saillant est d'avoir les pal-
pes dilatés en spatule. Cette espèce est origi-
naire de Java , et fait partie du cabinet de
M. Dubus Vanden-Capelles, à Bruxelles. (D.)
"EURYPALPUS («vPvs. large; palpus,
palpe, mot hybride), ins. — Genre de Co-
léoptères pentamères , famille des Malaco-
dermes , fondé par M. le comte Dejean sur
une seule espèce de l'Amérique du Nord ,
qu'il nomme Lecontei. D'après la place qu'il
occupe dans son dernier Catalogue, ce genre
appartient à la tribu des Cébrionites de La-
treille. (D.)
*EURYPHORE. Euryphorus. crust. —
Genre de l'ordre des Siphonostomes , de la
famille des Peltocéphales , de la tribu des
Pandariens, établi par M. Milne-Edwards
dans le tom. III de son Hist. nat. sur les
Crustacés. Le Crustacé qui a servi à l'éta-
blissement de cette nouvelle coupe généri-
que forme à certains égards le passage entre
les Dinemoures et les Caligiens. La carapace
est à peu près de même que chez ces der-
niers Crustacés ; mais les deux derniers an-
neaux thoraciques, au lieu d'être simples en
dessus , portent chacun une paire de pro-
longements ély troides. La seule espèce con-
nue et sur laquelle a été formée cette coupe
générique est l'E. le Nordmann, E. Nord-
mannii Edw. Cette espèce , dont on ne con-
naît encore que la femelle, a été trouvée
dans les mers d'Asie. (H. L.)
* EURYPLEURA (iSpv'ç, large ; «Jlcvp<* ,
côte), ins. —Genre d'Hémiptères hétérop-
tères , de la famille des Scutellériens , créé
par MM. Arayot et Serville {Hémipt. Suite» à
EUR
523
Buffon, p. 169) aux dépens des Tessaratoma,
dont il diffère principalement par sa tête bi-
fide antérieurement, à pointes aiguës et très
séparées l'une de l'autre. L'espèce type, pro-
venant de Java , est le Tessaratoma bicornis
Lap. et Serv. (E. D.)
*EURYPODE. Eurypodius ( «vpv? » large;
ttovç, 7ro<îoç, pied), crust. — Genre de l'ordre
des Décapodes brachyures , de la tribu des
Macropodiens.de la famille des Oxyrhynques,
établi par M. Guérin-Méneville , et adopté
par tous les entomologistes. Chez ces Crus-
tacés, la carapace est triangulaire, deux fois
aussi longue que large, etarrondie postérieu-
rement. Le rostre est formé de deux cornes
longues et horizontales. Les yeux sont portés
sur des pédoncules de longueur médiocre et
non rétractiles. L'épistome est plus large que
long, avec le troisième article des pattes-mà-
choires externes presque carré. Les pattes an-
térieures sont de la longueur du corps chez le
mâle, plus courtes chez la femelle ; elles sont
renflées avec les doigts légèrement recour-
bés en dedans. Les pattes suivantes sont très
longues ; leur troisième article est cylindri-
que, mais le cinquième est comprimé et di-
laté intérieurement; le doigt est grand , re-
courbé , très aigu et susceptible de se re-
ployer contre le bord inférieur de l'article
précédent. L'abdomen se compose dans les
deux sexes de sept articles. L'espèce type de
cette coupe générique est l'E. de Latreille,
E, Latreillii Guér. Nous avons fait connaî-
tre, M. Milne-Edwards et moi, dans le Voyage
de V Amérique méridionale , par M. A. d'Or-
bigny, une seconde espèce que nous avons
désignée sous le nom de E. Audouinii Edw-
et Luc. (H. L.)
*EURYPORUS (ewpvKopoç, spacieux), ins.
— Genre de Coléoptères pentamères, famille
des Brachélytres , établi par M. Erichson
{Gêner. etspec.Slaphyl., pag. 553), et faisait
partie de sa tribu des Staphylinins. Il le
place entre les Astrapées de Gravenhorst et
les Oxypores de Fabricius , et n'y rapporte
que 2 espèces : l'une de l'Amérique septen-
trionale, qu'il nomme puncticollis ; et l'autre
d'Europe , qui est T Oxyporus picipes de
Paykull. Ces insectes se tiennent sous la
mousse. (D.)
*EURYPTERA («vpuç, large ; nxtpév, aile).
ins. — Genre de Coléoptères tétraméres,
famille des Longicornes , tribu des Leptu-
524
EUR
rètes angusticerves, créé par MM. Serville et j
Lepelletier de Saint-Fargeau [Encyclopédie ,
tom. X, pag. G88 ) , et reproduit depuis par
M. Serville (Ami. de la Soc. ent. de Fr.,
t. IV, p. 222) dans son travail sur cette fa-
mille. L'espèce type , E. lalipennis Serv.,
Lepel. de Saint-Fargeau , est originaire du
Brésil. M. Dejean, qui a adopté ce g. dans son
Catalogue, y a introduit 3 autres espèces,
dont 2 du Brésil et 1 des États-Unis : cette
dernière est la Leptura distans Germ., Spec.
Insect., p. 524 (ou marginicollis Dej.)- La
tête des Euryptera se rétrécit en forme de
cou en arrière , et elle est prolongée anté-
rieurement en bec ; leurs élytres s'élargis-
sent sur l'extrémité. (G.)
'EURYPTERA ( «vpuç,, large ; 7ttîPov ,
plume), bot. ph. —Genre de la famille des
Ombellifères, établi par Nuttal (Torrey et A.
Gray , F lor. of JYorth. am., I, 617) pour
une plante herbacée de l'Amérique boréale ,
glabre ; à feuilles divisées en trois , dont les
segments en cœur, sublobées , mucronées-
dentées ; in volucre nul ; in volucelles unilaté-
raux multipartites, à fleurs jaunâtres.
*EURYPTÈRE. Eurypterus (svpvç, large;
Trrepo'v , aile ). crust. — Ce genre, qui a été
établi par M. Dekay, est rangé par M. Milne-
Edwards dans l'ordre des Gopépodes , et
dans la famille des Pontiens. Ces Crusta-
cés que Ton ne connaît encore qu'à l'é-
tat fossile , ont le corps élargi en avant ,
et plus ou moins pyriforme , et la tête bien
distincte du thorax , qui est divisé en plu-
sieurs segments , ne paraît pas être net-
tement séparée de l'abdomen. La tête porte
sur la face supérieure deux yeux rénifor-
mes très développés et très découpés entre
eux; on distingue aussi deux paires d'an-
tennes et quelques appendices qui parais-
sent appartenir a l'appareil buccal. Enfin ,
de chaque côté du premier segment ou an-
neau thoracique , on voit une grande patte
natatoire, lamelleuse et arrondie au bout.
Trois espèces, appartenant à cette nouvelle
coupe générique , sont décrites par les géo-
logues , et celle que l'on peut considérer
comme lui servant de type est YEurypte-
rus renipes Dekay ( Ann. of the Hist. of
New-Yo:k, t. Ie«-, p. 575), rencontré à l'état
fossile dans une roche calcaire de nature
problématique dans le district d'Oneïda, état
de New-York. (H. L.)
EUR
EURYPUS (tipvç, large ; ttovç, pied), ins.
— Genre de Coléoptères pentamères, famille
des Malacodermes, établi parKirby et adopté
par Latreille, qui le place dans sa tribu des
Clairones , entre les Axines et les Ttaana-
simes. Il est fondé sur une seule espèce,
nommée rubens par Kirby, et qui est origi-
naire du Brésil. M. Maximilien Spinola, qui
vient de faire paraître une monographie des
Clérites, en retranche le genre dont il s'agit,
non seulement parce qu'il manque de cet
appendice aux tarses qui caractérise princi-
palement les insectes de cette tribu , mais
encore parce qu'il est évidemment hétéro-
mère. (D.)
EURYPYGA, 111. ois. — Voy. caurale.
*EURYPYGON («ip^ç, large ; noyri, fesse).
ins. — Genre de Coléoptères pentamères ,
tétramères de Latreille, famille des Longi-
cornes , tribu des Cérambycins, établi par
M. Dejean dans son Catalogue avec une es-
pècedeceg.,queM.T.Lacordaire a nommée
E. obliteraium. Cet insecte a 11 millim. 1/2
de longueur, est d'un jaune livide, lui-
sant; son corselet déprimé en dessus offre
une pointe anguleuse sur l'angle postérieur ;
pygidiumconiquedellmillim.de longueur;
antennes courtes, premier article excessive-
ment allongé. (C.)
*EURYSACES (e'>pv quia un long
et large écu ou écusson). ins. — Genre de
Coléoptères tétramères, famille des Curcu-
lionides gonatocères, division des Brachydé-
rides, créé par Schœnherr (Synonym. gen. et
sp. Curcul.y t. VI, part. 1, pag. 313), avec
une espèce du Brésil, qui a été nommée par
l'auteur : E. grammicus. Ce g. a de grands
rapports avec les Promecops, mais l'espèce
type est presque du double plus grande que
toutes les autres espèces de ce genre. (C.)
"EURYSCELIS ( «Vs > étendu ; ov,
sternum), ins. — Genre de Coléoptères pen-
taméres, famille des Lamellicornes, tribu des
Scarabéides, section des Coprophages, fondé
par Dalman et adopté par Latreille, ainsi
que par MM. Dejean, de Castelnau et Brullé.
Les Insectes de ce genre, voisins des Onitis,
s'en distinguent par la forme allongée de leur
corps et plane en dessus. Us doivent leur
dénomination générique à la grande largeur
de leur sternum, d'où résulte, entre les pat-
tes du milieu , un écartement plus considé-
rable que dans les autres genres de la
même tribu. Us sont généralement de taille
moyenne , et tous propres à l'Amérique. Le
dernier Catalogue de M. Dejean en men-
tionne 10 espèces , dont 3 de Cayenne , 4 du
Brésil, 1 du Mexique et 2 de Carthagène.
Nous citerons comme type VEunjsternus ba-
nonii Dej., de Cayenne.
Le g. jEscliroies de Mac-Leay est syno-
nyme de celui-ci. (D.)
ElJRYSTOMUS , Vieill. ois. — Voyez
B.OLLE. (G.)
EUR
525
*EURYTjENIA ("Puç, large ; -rama, ban-
delette), bot. ph. — Genre de la famille des
Ombellifères, établi par Nuttal (Torrey et A.
Gray, Flor. of IVorth. anim., I, 638 ) pour
une plante herbacée de l'Amérique boréale,
glabre ; à feuilles bi-tripinnatiséquées, à seg-
ments distincts, étroitement linéaires, aigus ;
à ombelles terminales , multiradiées ; invo-
lucres et involucelles composés de plusieurs
pétioles triquinquéfides.
*EURYTARSUS ( àpiç , large ; t«p
dant ses voyages par tout ce que l'Eu-
EUS
rope comptait alors de physiologistes, de
psychologues , de naturalistes ; plusieurs
fois décrite et figurée dans d'importants ou-
vrages, tels que l'Histoire naturelle de Buffon
et les Transactions philosophiques ; célébrée
même par plusieurs poètes, au premier rang
desquels se place l'illustre Pope ; enfin men-
tionnée presque sans aucune exception dans
tous les ouvrages tératologiques qui ont paru
depuis un siècle et plus. Cet être double ,
connu par de si nombreux documents, est
celui que je prends pour type du genre
Pygopage, et que je vais étudier spéciale-
ment, soit dans sa conformation anatomique,
soit dans la merveilleuse harmonie de ses
doubles fonctions.
Hélène et Judith, placées à peu près dos à
dos , étaient réunies extérieurement dans la
région fessiére et une partie des lombes. Les
organes sexuels externes offraient des traces
évidentes de duplicité; mais il n'existait
qu'une seule vulve située inférieurement ,
et cachée entre les quatre cuisses. Le vagin,
d'abord unique , ne tardait pas à se diviser
en deux vagins distincts , et tout le reste de
l'appareil sexuel était double. De même il
existait deux intestins seulement réunis vers
leur orifice en un canal commun , et abou-
tissant par leur extrémité commune à un
anus placé entre la cuisse droite d'Hélène et
la gauche de Judith. Il en était de même
des deux rachis , réunis seulement à partir
de la seconde pièce du sacrum, et terminés
par un coccyx unique. Enfin, les deux aortes
et les deux veines caves inférieures s'unis-
saient par leurs extrémités, et établissaient
deux larges et directes communications en-
tre les deux cœurs. De là une demi-commu-
nauté de vie et de fonctions, source de phé-
nomènes physiologiques et pathologiques
du plus haut intérêt.
Les deux sœurs n'avaient ni le même
tempérament ni le même caractère ; Hélène
était plus grande, plus belle, plus agile, plus
intelligente et plus douce. Judith , atteinte
à l'âge de six ans d'une hémiplégie, était
restée plus petite et d'un esprit lourd : elle
était légèrement contrefaite, et avait la pa-
role un peu difficile. Hélène et Judith se por-
taient l'une à l'autre une tendre affection, et
chacune, dit un auteur contemporain, souf-
frait autant de la triste position de sa sœur
que de sa propre infortune. Cependant, du-
t. v.
EUS
529
rant leur enfance , il leur arrivait fréquem-
ment de se quereller, et même de se frapper
l'une l'autre à coups de poing ; quelquefois
aussi la plus forte ou la plus irritée soule-
vait l'autre sur ses épaules , et l'emportait
malgré elle. Les règles parurent chez toutes
deux vers seize ans , mais non en même
temps , et il y eut toujours depuis des diffé-
rences entre elles pour la durée, la quantité
et l'époque de l'écoulement menstruel, mal-
gré l'unité de l'orifice extérieur de l'appareil
sexuel. Elles éprouvaient simultanément le
besoin d'aller à la selle, mais séparément ce-
lui d'uriner. Elles pouvaient marcher, soit eu
avant, soit en arrière, mais avec lenteur, et
s'asseoir en faisant éprouver à leur corps une
torsion assez incommode. L'une étant éveil-
lée, on voyait quelquefois l'autre dormir, ou
bien l'une travaillait et l'autre se reposait.
Elles avaient eu simultanément la rougeole
et la petite-vérole; et si d'autres maladies
n'atteignirent que l'une des deux sœurs ,
l'autre avait du moins des accès d'un ma-
laise intérieur, et était en proie à un vil
sentiment d'anxiété. Frappés de cette déplo-
rable solidarité entre les deux sœurs , trop
bien expliquée par leur organisation , les
médecins annoncèrent que la mort de l'une
d'elles aurait pour suite nécessaire et pres-
que immédiate celle de l'autre. Dans une
grave maladie que fit Judith à dix-neuf ans,
on crut même devoir préparer aussi à la
mort la malheureuse Hélène , et lui admi-
nistrer, encore pleine de vie, les derniers
sacrements. Judith guérit cependant , mais
pour succomber trois ans après à une mala-
die de l'encéphale et des poumons; et alors
se vérifièrent les horribles prévisions des
médecins. Atteinte depuis plusieurs jours
d'une fièvre légère , Hélène perdit presque
tout-à-coup ses forces , tout en conservant
l'esprit sain et la parole libre. Après une
courte agonie, elle succomba victime, non
de sa propre maladie, mais de la mort de sa
sœur : toutes deux expirèrent presque dans
le même instant. Ainsi périrent ces denx
malheureuses filles, unies entre elles pour
leur malheur par des liens indissolubles,
et condamnées, par une affreuse et inévita-
ble fatalité, à souffrir pendant toute leur
vie, puis à mourir l'une par l'autre.
(Is. G. S.-H.)
•EUSOMUS(cS , bien ; 7ç, bien couronné).
bot. ph. — Genre de la famille des Amaryl-
lidées-Narcissées, établi parCavanilles (le,
III, 20, t. 238) pour des plantes herbacées,
propres à l'Amérique australe extratropicale,
à bulbe radical tunique; feuilles linéaires,
canaliculées. Hampe cylindrique, ombelle
terminale multiflore ; spathe biquadrivalve,
fleurs rouges ou pourpres. Le type de ce g
est YE. coccinea.
"EUSTHENES (eûj>>v , agréablement
disposé), ins. — Genre de Lépidoptères, fa-
mille des Nocturnes , tribu des Chélonides,
fondé par M. Stephens sur une seule espèce
(Bombyx russula Linn.), comprise par La-
treille dans son g. Chelonia , et par les
auteurs allemands dans le g. Eyprepia
d'Ochsenheimer. (D.)
*EUTHICÈRE. Eulhicera , Latr. ins. —
Koy. tétanocÈre , Dumér.
"EUTHYNÈVRE. Euthyneura rwWç, droit ;
vtvpa, nervure), ins. — Genre de Diptères ,
division des Brachocères , subdivision des
Tétrachœtes, famille des Tanystomes , tribu
des Hybocides, établi par M. Macquart, qui
en a publié et figuré les caractères dans le
tom. V de la Soc. ent. de France, pag. 517,
pi. 15 A, fig. 1-4. Ce genre diffère principa-
lement des trois autres de la même tribu par
la longueur de la trompe, et par la cellule
discoïdale des ailes, qui, au lieu d'avoir une
base pointue , est séparée de la basilaire in-
terne par une nervure droite et perpendicu-
laire aux côtés. Il est fondé sur une seule
espèce trouvée dans les environs de Liège ,
sur les fleurs de l'Airelle, Vaccinum MyHil-
lum, et nommée à cause de cela par l'auteur
Euthyneura Myrtilli. (D.)
*EUTHl'RHINUS(«veu5, droit; pi'», nez).
ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa-
mille des Curculionides gonatocères , divi-
sion des Apostasimérides cryptorhynchides,
formé par nous, adopté par M. Dejean dans
son Catalogue , et ensuite par Schœnherr
(Syn. gen. et sp. Curcul. , tom. IV, part. 1 ,
pag. 271). L'espèce type, le Rhynchœnus me-
EUT
diiabundus Fabr. , est originaire de la Nou-
velle-Hollande. (C.)
•EUTOCA (cutoxoç , fécond), bot. ph.—
Genre de la famille des Hydrophyllées, éta-
bli par R. Brown ( Frankl. Narrât., 764,
t. 27) pour des plantes herbacées annuelles,
originaires de l'Amérique boréale , le plus
souvent dressées , pubescentes , diffuses ou
divariquées ; à feuilles alternes, pinnatifides
ou entières ; à fleurs en grappes , sessiles et
ramassées ou pédonculées et lâches ; à cy-
mes unilatérales, simples ou dichotomes. On
cultive en pleine terre dans nos jardins les
E. viscida et Wrangeliana , petites plantes
à fleurs bleues d'un assez bel effet, origi-
naires toutes deux de Californie.
*EUTOMA (ev, bien ; to^, section), ins.
— Genre de Coléoptères pentamères, famille
desCarabiques, fondé par M. Newmann {Ên-
tomological Magazine, n°XXII, january, 1838,
p. 171) sur une seule espèce de la Nouvelle-
Hollande, qu'il nomme Ent. tinctillatus. D'a-
près les caractères qu'il lui donne, et d'après
son faciès qui le rapproche des Clivines, ce
gftare appartient à la tribu des Scaritides de
M. Dejean. (D.)
*EUTOMUS (tZ, bien ; toVos, coupé), ins.
— Genre de Coléoptères tétramères , famille
des Xylophages , fondé par M. le comte De-
jean sur une seule espèce trouvée à Cayenne
par M. Lacordaire, qui la nomme microcra-
phus. Ce g. est voisin des Phloithribes de
Latreille, et fait partie par conséquent de la
tribu des Scolytides du même auteur. (D.)
"EUTOXUS (tuToSoç, qui a un bon arc).
ins. — Genre de Coléoptères tétramères , fa-
mille des Curculionides ,gonatocères , divi-
sion desApostasiméridesBaridides, créé par
Schœnherr [Syn. gen. et sp. Curcul., t. VIII,
part. 1 , p. 103) avec une espèce du Brésil ,
nommée E. reflexus par l'auteur. Le mâle a
la trompe presque de la longueur du corps ;
elle est droite de la base au milieu , et très
arquée au-delà (la trompe de la femelle est
de la longueur de la tête et du corselet) ; le
corselet est armé en dessous de deux petites
épines, et les tibias antérieurs sont longitu-
dinalement velus en dedans. (C.)
•EUTRACBELUS ( tZ , bien ; rp^Xoç ,
cou), ins. — Genre de Coléoptères pentamè-
res , famille des Curculionides orthocères ,
division des Brenthides , créé par Latreille
( Règne animal , t. V, p. 389), et adopté par
EUT
533
M. Dejean et par Schœnherr ( Syn. gen. et
sp. Curcul. , t. I, p. 337, V, 523). L'espèce
type et unique , la plus grande de celte fa-
mille, a de 80 à 90 millim. de longueur, sur
12 à 14 de largeur. Elle se trouve à Java. Sa
trompe et la tête réunies offrent les deux
tiers de la longueur du corps : cette trompe,
élargie coniquement en avant, est armée de
mandibules fortes, avancées ; tête transver-
salement ridée. (C.)
«EUTRAPELA («vrpaTrcXoç , élégant), ins.
— Genre de Coléoptères hétéromères , fa-
mille des Trachélides, établi par M. le comte
Dejean aux dépens des Hélodes deFabricius.
Ce g. qui, d'après la place qu'il occupe dans
son Catalogue, appartiendrait à la tribu des
Lagriairesde Latreille, ne renferme que des
espèces du cap de Bonne-Espérance au nom-
bre de 10 , parmi lesquelles nous citerons
comme type VE. elongata [Helodes id. Fabr.)
(D.)
*EUTREMA («v, bien; tP%oc, trou), bot.
ph. — Genre de la famille des Crucifères-
Camélinées , établi par R. Brown (Parry's
voy., CCLXVII, t. A) pour uneplante herba-
cée annuelle [E. arenicola), originaire de l'A-
mérique arctique ,et des montagnes élevées
de l'Asie moyenne, glabre ou pubescente,
à tiges simples , droites et pauciflores, à
feuilles radicales pétioiées, lancéolées , très
entières ou paucidentées , assez épaisses ;
celles des tiges semblables , les inférieures
à pétioles plus courts, les supérieures pres-
que sessiles ; inflorescence en corymbes den-
ses ; fleurs blanches munies d'une seule
feuille florale.
EUTRIANA ( euTpiai'vYjs , beau trident).
bot. ph. — Genre de la famille des Grami-
nées-Chloridées, établi par Trinius (^rort.,
161 ) pour des Graminées, originaires pour
la plupart de l'Amérique tropicale, rameu-
ses, diffuses; à feuilles planes; à épis dispo-
sés en grappes courtes; épillets unilatéraux,
sessiles, alternes ; extrémité du rachis subu-
leux et nu. Ce genre est divisé en quatre
sections : 1© Atheropogon, Mûhl.; 2° Aristi-
dîum, Endl.; 3° He terostoga, Desv.; 4° Tri-
plathera, Endl.
*EUTRICHA ( cvTpixes ♦ qui a une De,le
chevelure ). ins. — Genre de Lépidoptères,
famille des Nocturnes , tribu des Bombyci-
des , fondé par M. Stephens sur une seule
espèce ( Bombyx Pini Linn. ) comprise par
534
EVA
EVA
Latreille dans le g. Lasiocampa de Schrank,
et par les auteurs allemands dans le g. Gas-
tropacha d'Ochsenheimer. (D.)
•EUTROCTES (cv , bien ; rpaxrni , qui
ronge ). ins. — Genre de Coléoptères penta-
mères , famille des Carabiques , tribu des
Féroniens, établi par M. Zimmermann (Mo-
nogr. der Carabiden, Berlin, 1831, pag. 16),
qui le place à côté du g. Zabrus , et y rap-
porte 2 espèces du Caucase qu'il nomme,
Tune aurichalceus , et l'autre congener.
La première est la même que le Pelobatus
Adamsii Fisch. (Mém. Soc. imp. Moscou*
t. V, p. 468). (D.)
*EUTROPIA.moll. — Genre proposé par
Humphrey dans le Catalogue de la collec-
tion de Calonne, et renfermant des coquilles
que Lamarck a rapportées plus tard à son g.
Phasianelle. Voy. phasianelle. (Desh.)
*EUTROPIDES. bept. — Genre de Scin-
ques dans la méthode de M. Fitzinger. (P. G.)
*EUTRYPANUS ( «3, bien ; Tpuwccvv) , ta-
rière), ins. — Genre de Coléoptères subpen-
tamères, tétramères de Latreille, famille des
Longicornes, tribu des Lamiaires, formé par
M. Dejean , dans son Catalogue , avec 8 es-
pèces d'Amérique, dont 5 du Brésil et 3 de
Cayenne. Nous citerons comme en faisant
partie les Lamia mutïlata et ludicra deGerm.
(E. sobrinus et aWomaculaïus de Dej.), et
Yhisirio de Perty ( virens Dej.). Ces insectes
ressemblent aux Coloboihea; leurs élytres
sont légèrement tronquées à l'extrémité ; le
dernier segment de l'abdomen des femelles
se prolonge en un tube mince. (C.)
*EUURA , Newm. ois. — Synonyme de
Pristiphora, Lepel. (E. D.)
'EUXENIA (eS, beau, belle; $*,, étran-
ger ). bot. pu. — Genre de la famille
des Composées-Sénécionidées , établi par
Chamisso ( Hor. phys. Berol, 75, t. XVI)
pour des arbrisseaux du Chili , rameux, à
feuilles opposées , brièvement pétiolées ,
ovales, aiguës, dentées, rudes des deux cô-
tés; pédoncules multiples ou solitaires, mo-
nocéphales ; fleurs jaunes.
*EUYPHES, Targiooi. bot. en. — (Phy-
cées.) Synonyme de Diciyota, Lamourou*.
foy. ce mot. (C. M.)
EUZOMUM, Lk. bot. ph.— Syn. û'Eruca,
Tournef.
*EVA (nom mythologique), ins. — Genre
de Coléoptères tétramères , famille des Cy-
cliques , tribu des Chrysomélines de La-
treille, de nos Colaspides, établi par M. De-
jean dans son Catalogue, avec une espèce de
Cayenne , nommée venusiula par M. Th. La-
cordaire. (G.)
'EVACANTHUS («3, bien ; axa»0a, épine).
ins. — Genre d'Hémiptères homoptères ,
de la famille des Cicadelliens , formé par
MM. Lepeletier de Saint-Fargeau et Serville
[Encycl. 1ns. t.X, p. 612), et correspondant
à l'une des divisions du genre Teuigonia de
Latreille (Gênera). Les Evacanihus, très voi-
sins des Teuigonia , s'en distinguent par
leurs élytres légèrement coriaces, arrondies
brusquement au bout; par leurs pattes grê-
les, etc. On en connaît plusieurs espèces
qui se trouvent assez communément en
France. Le type est l'Evacanihus interrupius
Lepel. et Serv. (Cicada inierrupta Linn),
qui se rencontre dans toute l'Europe, et a
été pris à Saint-Germain sur l'Ortie dioïque.
De Geer a donné quelques détails sur cet
insecte. (E. D.)
*EVADNE (nom mythologique), crust.—
Genre de l'ordre des Daphnoides, établi par
M. Loven, et adopté par M. Milne-Edwards,
dans le tom. 3e de son Hist. nat. des Crust.
Ce genre est très voisin de celui de Polyphe-
mus, mais s'en distingue par le nombre des
articles dont se composent les antennes ou ra-
mes. Ces organes sont très grands et divisés
en deux branches comme dans le g. précé-
dent ; mais on ne compte que trois articles à
la branche antérieure, et quatre à la branche
postérieure. La tête est accolée au thorax, et
terminée en avant par un œil très grand.
Les pattes sont au nombre de quatre paires,
et paraissent être beaucoup plus épaisses que
chez les Daphnies \Koye% ce mot). Sous ce
rapport les Évadnés paraissent même établir
le passage entre les Branchiopodes et les En-
tomostracés, et peut-être même ne devraient-
ils pas prendre place dans cette division,
mais dans la suivante. On ne connaît en-
core qu'une seule espèce de ce genre , c'est
I'Evadné de Nordmann , Evadne Nordmanii
Loven. Cette espèce a été trouvée sur les
côtes de la Suède. (H. L.)
EVAESTHETUS(ew, bien ; «î II, 1, li, T>
1837), et qui n'est pas adopté généralement
par les entomologistes. Le type porte le nom
d'E. lateriiius {loco cit. idem pi. 8, fig. 2) :
il vient de Van-Diemen. (E. D. )
*EXENCÉPHALE. ExencephaUu. tmat.
— foy. EXENCÉPHALIKNS-
'EXENCÉPHALIENS. Exencephalœi.
térat. — Famille de Monstres unitaires ap-
partenant à l'ordre des Autosites , et carac-
térisée par l'état de l'encéphale plus ou
moins déformé et incomplet , et placé , au
moins en partie, hors de la cavité crânienne,
elle-même plus ou moins imparfaite. Cette
famille , composée de six genres dans l'état
présent de la science, se divise naturellement
n deux groupes , selon que les anomalies
EXE
du crâne sont ou non compliquées d'une
fissure de la colonne vertébrale. Nous nous
bornerons à donner la caractéristique de
chacun de ces genres , en commençant par
ceux, au nombre de quatre , où il n'existe
pas de fissure spinale.
1. Notencéphale. JVolencephalus , Geoff.
S.-H. ( v»toç, dos ; ryxeipaXoç, encéphale). —
Encéphale situé en très grande partie hors
de la boîte cérébrale , et derrière le crâne
ouvert dans la région occipitale.
2. Proencéphale, Proencephalus , Isid.
Geoff. (itpo, en avant; iyxfyoàoç , encéphale).
— Encéphale situé en très grande partie
hors et en avant du crâne , ouvert dans la
région frontale.
3. PoDENCKPflALi. Podencephalus , Geoff.
S.-H. ('koZç, «lîoç, pied , pédicule ; lyxt-
yataç, encéphale). — Encéphale situé entrés
grande partie hors et au-dessus du crâne
dont la paroi supérieure est incomplète.
4. Hyterencephale. Hyper encephalus ,
Geoff. S.-H. (vTTf'p, sur, au-dessus; ïy%(-
fcùaç, encéphale). — Encéphale situé en très
grande partie hors et au-dessus du crâne ,
dont la paroi supérieure manque presque
complètement.
Les deux genres où les anomalies de l'en-
céphale et du crâne sont compliquées de
fissures spinales, 6ont les suivants :
5. Jniencéphale. Iniencephalus , Isid.
Geoff. (tvi'ov, occiput ; l/xcépataç, encéphale).
—Encéphale situé eo grande partie dans la
boîte cérébrale, et en partie hors d'elle , en
arrière et un peu au-dessous du crâne, ou-
vert dans la région occipitale.
^ 6. Exencéphale. Exenceplialus, ïs. Geoff.
m, hors de; £7*«po^°ç, encéphale). — En-
céphale situé en très grande partie hors de la
boîte cérébrale et derrière le crâne, dont la
partie supérieure manque en grande partie.
De ces six genres, il en est deux : la Not-
eneéphalie etl'Hypérencéphalie, qui ne sont
pas très rares chez l'homme ; les quatre au-
tres genres ne sont connus que par un très
petit nombre d'exemples, soit chez l'homme,
soit surtout parmi les animaux, chez lesquels
les monstruosités exencéphaliques , aussi
bien que les monstruosités pseudo-encépha-
liques et exencéphaliques, sont d'une ex-
trême rareté.
Les Exencéphaliens, de quelque genre
qu'ils soient, meurent généralement quel-
EXI
541
ques instants, ou au plus quelques jour»
après leur naissance. La seule excaption
que l'on trouve citée est relative à un Noten-
céphale humain qui , né en Russie vers le
commencement de ce siècle, serait parvenu
à l'état adulte, et même aurait joui de toutes
ses facultés intellectuelles. Mais cette unique
exception est , pour le moins , extrêmement
douteuse , et tout ce que l'on peut dire au-
jourd'hui , c'est que si la viabilité des Mon-
stres exencéphaliens ne peut être considérée
commephysiologiquementinadmissible,elle
n'a jamais été constatée par l'observation.
(Is. G.-S.-H.)
EXETASTES (I^Toccmîç , investigateur).
iiïs.— Sous-genre d'Hyménoptères, de la sec-
tion des Térébrans, famille des lehneumo-
niens, créé par M. Gravenhorst( Ich. eur., III,
395 ) aux dépens des Banchus , et adopté
par M. Westwood et la plupart des ento-
mologistes. Ije genre Exeiastes, qui se distin-
gue principalement par l'abdomen presque
sessile ou à peine pétiole, etc., ne comprend
qu'un petit nombre d'espèces : le type en
estl'jE'. fornicator Fab., qui se trouve en
France et en Angleterre. (E. D.)
*EXIDÏA. bot. cr. —Genre de la famille
des Hyménomyeètes cupulaires établi par
Fries {Syst., II, 220) pour des Champignons
ligneux, simples ou groupés, se développant
librement , arrondis , concaves ou planius-
cules.
*EXIL AIRE. Exilaria(exilis, délié, grêle).
bot. cr. — Genre créé par M. Gréville pour
plusieurs Diatomées pédicellées, qui ont dû
être réparties dans différents g. Les carac-
tères de celui-ci , tel qu'il est généralement
adopté , ont été définitivement établis par
M. Kûtzing ( Synopsis Diatomearum ) , les
voici : Frustules parasites, prismatiques, réu-
nis en groupes flabellés ou rayonnants, plus
ou moins rapprochés parleur base, libres à
leur sommet. Ces frustules ne sont point pé-
dicellés comme dans les Gomphonema , mais
fixés par une de leurs extrémités sur une
sorte de mamelon gélatineux qui semble un
commencement de pédicelle. On en connaît
une dizaine d'espèces marines et d'eau douce.
L'Exil, crystallina ftutz. est très commune
dans les ruisseaux, et VE. fasciculala Grév.
n'est pas moins fréquente sur les Algues ma-
rines. Le g. SynedradeM. Ehrenberg est sy-
nonyme de celui-ci. (Bréb.)
542
EXO
EXO
•EXITELIA (ê|iWoç, faible), bot. ph. —
Genre rapproché de la famille des Byttné-
riacées, établi par Blume [Flot. Jav. Prœf.,
VII) pour un arbre de Java, à feuilles alter-
nes, oblongues, très entières, biglanduleuses
à la base ; stipules nulles ; fleurs en co-
rymbes axillaires et terminaux.
EXOAC AÏVTH A (f|o, en dehors ; axavGoc ,
épine), bot. ph. — Genre de la famille des
Ombellifères-Smyrnées, établi par Labillar-
dière (Pi. syst. decad., 1 , 10 , t. 2) pour une
plante herbacée de Palestine, à feuilles pin-
nées, glabres : les radicales ovales, dentées;
les caulinaires lancéolées , aiguës , le plus
souvent entières ; les fleurs ont des pétales
blancs et des anthères jaunâtres. Le type et
unique espèce de ce g. est YE. heterophylla.
EXOC ARPUS ( ïfa , en dehors ; xaptroç ,
fruit), bot. ph. — Genre rapporté au groupe
des Antholobées, voisin de la famille des
Santalacées , établi par Labillardière ( F~oy.
1 , 1 1 5 , t. 14 ) pour des arbres de moyenne
taille , ou des arbrisseaux de la Nouvelle-
Hollande et des Moluques, à feuilles petites,
éparses , denticulées ou grandes , planes et
très entières ; inflorescence en épis axillai-
res accompagnés de bractées caduques. Le
pédoncule s'épaissit à l'époque de la matu-
rité, devient charnu et quelquefois plus gros
que le fruit lui-même. Ce g. se compose de
6 espèces.
EXQCENTRUS (?$*), en dehors; x/vrpov,
éperon), ins. —Genre de Coléoptères sub-
pentamères , tétramères de Latreille, fa-
mille des Longicornes, tribu des Lamiaires,
créé par Mégerle, daus le catalogue de Dahl,
et adopté par M. Mulsant ( Histoire na-
turelle des Longicornes de France, pag. 13)
qui y place deux espèces de notre pays :
E. cinereus Muls. et balteatus F. La pre-
mière a été trouvée à la Grande Char-
treuse, et la seconde n'est pas très rare aux
environs de Paris. M. Dejean, dans son Ca-
talogue, rapporte à ce g. 11 espèces, réparties
dans les quatre parties du monde. (C.)
*EXOCEPHALA(?fr>, dehors; xeya^'.tête).
ins. — Genre de l'ordre des Orthoptères, fa-
mille des Locustiens, créé par M. Serville
(Ann. se. nat., 1*« série, t. XXII, Orth.,
suites à Buffon, p. 507), et adopté par M. Bur-
meister {Handb. der £nf.,ll, 723). Les Exo-
cephala sont principalement caractérisés par
leur tête longue, dégagée du corselet, et par
leur prothorax arrondi en dos d'âne , sans
apparence de carènes latérales, ayant deux
sillons transversaux très profonds. L'espèce
type est Y Exocephala bisulca Serv. (Locusta
bisulca Lepel. et Serv.), qui se trouve à
Cayenne. (E. D.)
*EXOCÉPHALES. Exocephala. moll. —
Latreille, dans ses Familles du règne animal,
a proposé l'ordre des Exocéphales pour ceux
des Mollusques qui lui ont paru intermédiai-
res entre les deux classes de Lamarck, Mol-
lusques et Conchifères. D'accord avec M. de
Blainville, Latreille a supposé que chez ces
Mollusques gastéropodes, la génération était
aussi simple que dans les Acéphales , ce
qui lui a servi de caractère pour les déta-
cher de la classe des Mollusques. Latreille a
partagé cette section en deux ordres : les
Scutibranches et les Cyclobranches , qui
eux-mêmes renferment plusieurs familles ,
comme nous le verrons à l'article mollus-
ques , auquel nous, renvoyons. (Desh.)
EXOCET. Exocetus (ê^wxoiToç, qui couche
dehors ). poiss. — Genre de l'ordre des Ma-
lacoptérygiens abdominaux établi par Linné,
qui lui a, on ne sait trop pourquoi, conservé
le nom d'Exocet, donné par les anciens à un
poisson qu'on croit être une Blennie ou un
Gobie , auquel ils attribuaient l'habitude de
quitter le sein des eaux pour venir coucher
sur le rivage. On trouve plusieurs exemples
de cette manière de procéder dans les œuvres
du naturaliste suédois, qui ne s'est pas montré
scrupuleux sur le choix des mots. En cela il
a fait preuve de cette haute raison qui est le
propre des esprits supérieurs. Qu'est-ce, en
effet, qu'une appellation, et pourquoi vou-
loir rendre par un mot les traits les plus
saillants qui distinguent un être , quand ils
peuvent également bien s'appliquer à plu-
sieurs autres appartenant souvent à une
classe différente? C'est une idée sans profon-
deur et qui porte un cachet de puérilité dé-
i plorable. On en est arrivé aujourd'hui à être
j obligé d'éliminer une foule de dénomina-
I lions semblables, employées deux, trois fois
i et plus, dans les diverses branches de la
science. Déjà toutes les combinaisons grec-
i ques sont épuisées, et l'on commence à em-
I prunter des racines au chinois et au sanscrit.
Nun pas que les auteurs qui emploient ce
moyen soient synologues ou orientalistes,
mais on se donne ainsi un vernis de science
EXO
linguistique qui fait plaisir. Pourquoi donc
ne pas s'en tenir à des appellations arbi-
traires ? Pierre , Paul , Jacques , désignent
aussi bien un individu que des appellations
significatives, et l'on devrait, pour faire dis-
paraître de la science le fatras de noms ca-
ractéristiques, renoncer à l'étymologie, sou-
vent fausse et plus souvent encore ridicule.
Prenons un exemple entre tant d'autres de
la diversité des dénominations qui peuvent
caractériser un être ; par exemple, le Flam-
mant, cet Échassier palmipède. La longueur
de son cou, celle de ses jambes, la forme bi-
zarre de son bec, sa couleur, son mode d'in-
cubation , peuvent donner naissance aux
appellations les plus variées et pourtant les
plus exactes, mais qui, par malheur, ne
désignent jamais un êtred'une manière assez
complète pour que ce moyen soit d'une uti-
lité universelle. Exocet ne signifie donc plus
un poisson qui couche hors de l'eau , mais
un être particulier, bien mieux caractérisé
par le nom de poisson volant, qui lui est tou-
tefois encore commun avec d'autres poissons.
Les caractères des Exocets sont : Tête et
corps écailleux, sur chaque flanc une ran-
gée d'écaillés carénées, la tête aplatie en des-
sus et sur les côtés, dorsale au-dessus de
l'anale; yeux grands; intermaxillaires sans
pédicules et faisant seuls le bord de la mâ-
choire supérieure ; les deux mâchoires gar-
nies de petites dents pointues, et les os pha-
ryngiens de dents en pavé.
Leurs ouïes ont dix rayons ; leur vessie,
natatoire est très grande , et leur intestin
droit est sans cœcum.
Leurs pectorales sont grandes et propres
au vol, et le lobe supérieur de la caudale est
le plus court.
Ces poissons, répandus dans les mers de
l'Europe méridionale, dans la mer Fiouge,
dans les mers des Antilles, sur les côtes du
Brésil et des États-Unis, sont d'une taille
exiguë, le plus grand n'atteignant pas plus
de 60 centimètres de longueur.
On ne connaît guère que les mœurs de
l'Exocet volant, Exocetus volitans, l'espèce
la plus commune dans l'hémisphère bo-
réal. Ce poisson, long d'environ 15 à
20 centimètres , est remarquable par sa pa-
rure resplendissante d'azur et d'argent,
que reh.iusse la feinte bleu foncé de la dor-
sale, de la queue et de la poitrine.
EXO
543
Grâce au développement de ses pecto-
rales, il jouit de la faculté de s'élever dans
les airs et de parcourir ainsi une assez lon-
gue distance ; non pas, comme on l'a dit, par
un simple mouvement de projection, mais
en exécutant suivant sa volonté des mou-
vements d'élévation et d'abaissement qui ren-
dent son vol assez semblable à celui des Cri-
quets. Dans un état permanent d'activité,
«ces poissons s'élèvent par centaines , quel-
quefois par milliers du sein des eaux; et
après avoirquelques instants voleté au soleil,
ils retombent dans la mer pour en ressortir
après une courte immersion.
On a remarqué que, pendant leur vol, les
Exocets produisent un bourdonnement dont
la cause est peu connue, mais qu'on attribue
à l'action de l'air expulsé par l'animal , et
qui fait vibrer en sortant une membrane qui
lui tapisse le fond de la gorge.
On a prétendu que le vol de l'Exocet n'est
possible que tant que ses pectorales sont
mouillées, et qu'il lui fallait se replonger
dans la mer pour les humecter avant de
reprendre sa course dans les airs. C'est seu-
lement sans doute une nécessité de l'acte
respiratoire qui le fait redescendre dans la
mer pour y humecter ses branchies dessé-
chées ; ce qui paraît d'autant plus positif,
que Bosc a remarqué que les pectorales de
ce poisson restent humides une heure même
après qu'il a été péché.
La faiblesse des Exocets les a exposés à la
voracité d'une multitude d'ennemis : dans
la mer, les Dorades, les Scombres, les Co-
ryphènes les poursuivent et les dévorent;
dans les airs , les Fous , les Frégates , en
général tous les oiseaux piscivores leur font
une chasse active. Mais ce n'est pas pour
échapper au danger qui les menace qu'ils
abandonnent le sein des eaux et s'élancent
dans les airs ; c'est parce que leurs larges
pectorales leur permettent de voler ainsi
que les Trigles, les Dactyloptères, les Pé-
gases, etc., qu'ils jouissent de cette faculté,
et l'on peut dire d'eux ce qui est vrai sous
d'autres rapports pourtant d'autres : ils vo-
lent parce qu'ils volent.
On plaint ce pauvre petit poisson, si bril-
lant, si gracieux, et victime de tant d'enne-
mis; mais lui aussi dévore des êtres vi-
vants : seulement ils sont proportionnés à la
petitesse de sa taille; et ce n'est pas de sa
544
EXO
EXO
faute s'il ne dévore pas une plus grosse
proie, car sa nourriture consiste en petits
vers auxquels il joint des substances vé-
gétales. Au reste, il mérite l'attention de
l'homme à cause de la délicatesse de sa
chair, et la pêche en est facile, car ils vien-
nent souvent se jeter étourdiment dans le
gréement des navires. On prétend que les
œufs des Exocets péchés dans la mer des An-
tilles sont si acres qu'ils corrodent la peau
du palais. Cet effet est dû sans doute à des
influences toutes locales.
Il arrive quelquefois que les Exocets sont
jetés par les tempêtes de la haute mer jus-
que dans le canal d'Angleterre.
On a établi deux sections parmi les Exo-
cets, suivant qu'ils ont ou non des barbil-
lons. La première, qui comprend les espèces
sans barbillons, renferme, d'après M. Bory,
l'E. commun, E. volitans; le Sauteur,
E. exsiliens; le Météorien, E. mesogaster ;
le Pirabe, E. evolans, que Cuvier regardait
comme un volitans dont les écailles étaient
tombées; leMircHELLiEN, E.Mitchelli; l'E.
de Ncttal, E. JYuttalii, que Cuvier soup-
çonnait être le même que le Furcatus, et le
le Commersonien, E. Commersonii.
La seconde section, pourvue de barbil-
lons, comprend les Ex. comatus Mitch. , sui-
vant Cuvier, ce poisson est le même que
YappendiculatusVïïïï. Vfood.;furcaius Mitch. ;
et fascialus Les.
Les espèces de ce genre intéressant méri-
tent une révision sérieuse, car la plus
grande incertitude règne sur ce sujet.
Cuvier place les Exocets après les Demi-
becs et avant les Mormyres. (A. V. )
'EXOCHOSTOME. Exochostoma (^oXo5,
saillant; crropta, bouche), ins. — M. Macquart
désigne ainsi , et range dans la famille des
Notachanthes, tribu des Stratiomydes, un g.
de Diptères fondé sur une espèce qui pré-
sente un singulier assemblage de caractères
appartenant à différents g. de la famille pré-
citée. En effet, elle se rapproche des Sargus
par le faciès, des Beri; par les huit divisions
du troisième artiele des antennes, et des Stra-
tiomyes par la longueur du premierarfcicle de
cet organe, ainsi que par les deui pointes de
Fécusson et par les nervures des ailes. Mais
ce qui la distingue de tous , c'est d'avoir le
péristome fort saillant et échancré pour re-
cevoir la trompe, organisation exprimée par
le nom générique que lui a donné M. Mac-
quart. Cette espèce , décrite et figurée avec
les caractères grossis dans le tome XI des
Ann. de la Soc. eut. de France, p. 41-44,
pi. i et 2, fig. 1-6, sous le nom de Ex. niiida
Macq., a été trouvée par M. Boyer de Fous-
Colombe , vers la fin de mai 1840, sur un
terrain très élevé et très froid qui couronne
la vallée du Sault, département de Vau-
cluse. (D.)
* EXOCHUS (^oxoç, proéminent), ins. —
M. Gravenhorst {Ichn. Europ., II , 295) avait
indiqué sous ce nom un sous-genre des Try-
phom , de l'ordre des Hyménoptères, section
des Térébrans, famille des Ichneumoniens,
groupe des Ichneumonites , et qui depuis a
été , par plusieurs entomologistes , élevé au
rang de g. Les Exochus se distinguent princi-
palement des Tryphons par leur tête courte
et large , avec la face se prolongeant en
avant au-dessous des antennes; par l'écus-
son plus plan, uet par les pattes courtes et
épaisses. Peu d'espèces entrent dans ce
groupe : nous citerons seulement Y Exochus
podagricus Grav. ( loc. cit. II, 396 , n. 216 ),
qui se trouve rarement aux environs de
Paris, et Y Exochus mansuetor GraY. (ibid.
229, n. 217), qui habite toute l'Europe et
se rencontre communément pendant l'été.
(E. D.)
EXOGÈNES. Exogenœ. bot. pjt. — Voy.
ENDOGÈNES. (A. R.)
*EXOGLOSSE. Exoglossum ftfo en de-
hors ; y\£58
FAU
FAU
leur plumage: aussi ne peut-on pas, quand
on a un oiseau de chasse, lui froisser les
plumes ; car il ne fait rien sans une longue
toilette , et sans avoir remis son plumage
en état.
La plupart des Faucons sont des oiseaux
de passage , coutume qui s'explique assez ,
pour quelques uns, par le départ des oiseaux
dont ils font leur nourriture : cependant
l'arrivée des oiseaux qui descendent du
Nord et viennent passer l'hiver dans nos
climats pourrait leur offrir encore un assez
ample dédommagement. Le Gerfaut habite
en été toutes les contrées circumpolaires ,
et en hiver ne descend jamais plus bas que
le 60e degré de latitude Nord. Le Faucon
tommun vient chez nous ; mais il y en a
qui sont voyageurs et nous visitent à
deux époques, en octobre et novembre, et
en février ou mars. La Cresserelle , séden-
taire chez nous, est de passage en Suède
où elle ne séjourne qu'en été et elle s'a-
vance dans le Nord jusqu'en Sibérie. Elle ne
paraît pourtant pas craindre le froid : car
elle hiverne en Suisse et s'élève jusque dans
les plus hauts sommets des Alpes.
L'Émerillon est aussi de passage; il part au
printemps pour le Nord, où il niche, et re-
vient habiter les contrées méridionales lors-
que le froid se fait sentir. Le Hobereau
quitte l'Europe en hiver ; pourtant il passe
cette saison sur les frontières d'Espagne. Le
Lanier, jadis commun dans nos pays , s'est
retiré vers le Nord et a complètement disparu
ie chez nous. La Cresserellette arrive au
printemps en Grèce et part en automne.
La distribution géographique des oiseaux
de ce genre est très étendue puisqu'elle va
de la ligne aux pôles, et l'on en trouve des
représentants dans toutes les parties du
monde. Je ne m'occuperai ici que des espè-
ces dont l'habitat embrasse de vastes con-
trées , les espèces étrangères se trouvant
groupées géographiquement à la fin de cet
article. Le Gerfaut s'étend de l'Islande en
Allemagne, et il en fut tué un en Suisse en
164-i; depuis cette époque il ne paraît pas
s'y être montré. Le Lanier est commun en
Hongrie, en Pologne, en Russie, en Autri-
che et en Styrie ; il est rare en Allemagne,
en Ecosse , en Suède , en Nonvége , en
France et dans l'Europe méridionale. Il ar-
rive en Grèce en automne par troupes de
30 à 40 , a la suite des oiseaux d'eau. On
le trouve jusqu'en Sibérie et en Tartarie ;
mais sa patrie paraît être l'Europe orientale
et l'Asie septentrionale. Le Faucon pèlerin
est commun en Allemagne et en France ,
et se trouve en Angleterre , en Hollande et
en Suisse. Ces oiseaux habitent un grand
nombre des îles de la Méditerranée , et les
anciens rois d'Aragon aimaient surtout les
Faucons de Sardaigne. Ils étaient même
protégés par une disposition spéciale de la
Carta loghu, constitution du royaume pu-
bliée par la duchesse Eléonore. On les re-
trouve dans l'Amérique, méridionale. Le
Hobereau est répandu dans le nord de l'A-
sie, de l'Afrique et de l'Amérique et même
dans toutes les parties de l'Europe , mais
il ne s'élève pas dans le Nord plus haut que
la Suède, et est très commun en Sibérie; il
se trouve aussi dans l'Amérique du Sud. La
Cresserelle se rencontre en Europe, dans l'A-
mérique septentrionale , dans toute l'Afri-
que; elle est remplacée dans le Nord par
l'Émerillon , qui se voit dans les contrées
tempérées en automne et au printemps , et
n'y séjourne que quand l'hiver est doux. La
Cresserelette est plus commune dans le
midi de l'Europe , surtout dans le royaume
de Naples , dans la Sardaigne , en Si-
cile et en Grèce. Le Kobez, commun en
Russie, en Pologne, en Autriche , au Tyrol
et en - deçà des Apennins , est rare en
France , et ne se voit jamais en Hol-
lande. En Grèce, il est très commun au
passage du printemps ; il y arrive en bande
de 20 à 30 , et se laisse facilement appro-
cher.
Le naturel sauvage de ces oiseaux les fait
rejeter des volières, à moins qu'on ne les élève
par curiosité; en effet l'on ne trouve en eux
aucune des qualités aimables qui nous font
rechercher les Passereaux ; pourtant ces pe-
tites espèces s'apprivoisent facilement; j'ai
eu une Cresserelle qui était devenue
promptement familière , mais sans gentil-
lesse. Anderson avait accoutumé un Lanier
à faire vie commune avec des Pigeons ;
mais il est permis de douter que cet oiseau
soit devenu granivore et ait pris la même
nourriture que les Pigeons ; car Spallanzani
a prouvé expérimentalement que les ali-
ments végétaux ne subissent aucune sorte
de digestion, que leur séjour même pro-
FAU
longé dans l'estomac du Faucoh ; tandis
que de la viande placée au centre d'une
pâtée de pois , disparut complètement sans
que l'enveloppe ait été altérée le moins du
monde.
Sans la fantaisie qui prit à quelques
chasseurs d'utiliser un oiseau pour s'empa-
rer du gibier qui leur échappait par la ra-
pidité de sa fuite, ou plutôt de voir avec
une joie cruelle lutter deux animaux, dont
l'un, avide de carnage, attaquait avec l'es-
poir de vaincre , et l'autre cherchait à se
soustraire à la mort, les Faucons, regardés
comme des oiseaux nuisibles, eussent été
poursuivis comme des pirates ailés, détrui-
sant pour vivre des animaux utiles, et l'on
n'eût fait grâce qu'à ceux que leur fai-
blesse empêchait d'attaquer de grosses proies.
Mais le plaisir qu'on prit à la chasse à
l'oiseau , qui fut sans doute apportée de
l'Orient par les Croisés, se répandit au
moyen-âge parmi la noblesse et fut en
grand honneur dans toute l'Europe, surtout
en Allemagne. Il y a soixante ans que le
grand -duc de Hesse - Darmstadt s'amusait
encore à cette chasse. L'art de dresser
ces oiseaux fut bientôt professé par des
hommes qui y appliquèrent leur intelli-
gence, et la fauconnerie prit place parmi
les industries humaines les plus prisées,
comme le sont toutes celles qui sont inu-
tiles. Elle eut ses règles , ses lois , sa lan-
gue, jargon barbare et ridicule. Aujourd'hui
que les communes émancipées ne gémissent
plus sous la domination d'un grand sei-
gneur et ne sont plus obligées de respecter
un gibier dévastateur , l'art de la faucon-
nerie, qui exigeait un grand train de maison,
est tombé. L'invention de la poudre a éga-
lement nui à la chasse à l'oiseau, car le
plomb va plus sûrement atteindre l'animal
qui fuit que ne le pouvait faire la flèche.
Les grands déboisements, le morcellement
des propriétés, tout enfin a concouru à faire
tomber cette chasse en désuétude.
Sans entrer dans des détails fastidieux sur
l'éducation des Faucons, je ferai connaître les
principaux procédés de l'ancienne faucon-
nerie pour dresser un oiseau. On choisissait
avec soin celui qu'on se proposait de dres-
ser, et qu'on se procurait soit à prix d'ar-
gent, soit en s'emparant au moyen de piè-
ges de Faucons adultes ou de petits surpris
FAU
569
dans le nid. On estimait surtout les jeunes,
comme s'accoutumant mieux au régime
auquel on devait les soumettre.
On commençait par les habituer à rece-
voir sur une table leur pât ou nourriture,
qui consistait en chair de bœuf ou de mou-
ton coupée en bandes longues et étroites,
et dégagée de la graisse et des parties tendi-
neuses. Pendant le repas on excitait les
oiseaux par un cri particulier, mais tou-
jours le même pour qu'ils pussent le recon-
naître. On ne commençait à dresser les
jeunes que quand ils avaient toutes leurs
plumes et volaient avec aisance.
Les adultes pris au filet étaient immé-
diatement enchaînés, et pendant trois jours
et trois nuits les chasseurs les portaient
sur leur poing garni d'un gant, sans leur
permettre ni repos ni sommeil. Quand ils
étaient rendus, on leur couvrait la tête d'un
chaperon qui leur dérobait la lumière du
jour, et quand on les croyait suffisamment
domptés, on leur enlevait le chaperon, qu'on
leur remettait souvent pour s'assurer de leur
docilité.
On accoutumait ensuite l'oiseau à sauter
sur le poing pour prendre le pât, et de cet
exercice on passait à celui du leurre, espèce
d'image d'oiseau sur lequel on plaçait la
nourriture des Faucons. On ne lui présen-
tait jamais le leurre sans un signal qui fai-
sait partie de l'éducation de l'oiseau, et
quand il fondait résolument dessus on ter-
minait ses leçons par Yescop , exercice qui
consistait à le familiariser avec le genre de
gibier auquel il était destiné. Toutes ces in-
structions se donnaient à la filière, et quand
l'oiseau avait subi cette dernière épreuve,
il était rendu à la liberté, ce qu'on appelait
voler pour bon.
Il fallait environ un mois pour dresser
un Faucon ; quinze jours seulement pour
l'éducations des Niais (oiseau pris au nid);
un peu plus longtemps pour le Sors (oiseau
qui n'a pas subi la première mue) et pour
le Hagard (Faucon qui a eu une ou plu-
sieurs mues).
On dressait ainsi les Gerfauts, les Faucons
pèlerins etleLanier, qui chassaient le Héron,
la Cigogne, la Buse, le Milan, le Lièvre; et
les petites espèces , telles que l'Émerillon et
le Hobereau, parmi lesquels l'Émerillon
était le plus estimé à cause de sa docilité,
72
570
FAU
servaient à la Perdrix , à la Caille et à l'A-
louette.
Les fauconniers connaissaient sept espèces
de vol : le vol pour le Milan, pour le Hé-
ron, pour la Corneille, pour la Pie, pour le
ILièvre, pour les ohamps, pour les rivières. Ils
distinguaient aussi deux voleries , la haute,
celle du Faucon sur le Héron , le Canard et
les Grues, du Gerfaut sur le Sacre et le Mi-
lan ; et la basse , celle exercée par le Lanier
«t le Tiercelet du Faucon , sur les Faisans,
les Perdrix, les Cailles, etc.
On comprend par ce qui précède à
quelles dépenses énormes entraînait une fau-
connerie. Mais il est un moyen bien plus fa-
cile et bien moins dispendieux de dresser
un oiseau de proie de la petite espèce, tels
qu'un Émérillon, un Hobereau ou une Cres-
serelle ; je le ferai succinctement connaître,
li'oiseau qu'on se propose de dresser doit
avoir été pris à l'état sauvage, afin qu'habi-
tué à chasser , il connaisse toutes les ruses
propres à l'oiseau de rapine. Il en est
autrement des grosses espèces, qui, adultes,
seraient indomptables ; mais on vient plus
aisément à bout des petites. On habitue
facilement à sauter sur le poing un oi-
seau de proie élevé dans la maison ; mais
quand on va en chasse pour la première
fois, il va se poser sur une motte de terre
ou sur un buisson , et reste dans un état
complet d'immobilité , incapable de voler
sus au plus petit moineau. M. Susemihl
avait un Émérillon privé plein de gentil-
lesse, qui s'amusait souvent à s'envoler
avec une plume qu'il laissait tomber dès
qu'il était arrivé au plafond, et qu'il attra-
pait avant qu'elle eût touché la terre. Mal-
gré cette preuve de prestesse , il était tout-
à-fait incapable de chasser. Il n'en est pas
de même de l'oiseau habitué à la vie libre :
centig., l'air ambiant n'étant qu'à 21°, ce
qui fait une augmentation de 22°. Les au-
teurs sont arrivés aux conclusions suivantes :
1° Le dégagement de la cbaleurdans le spa-
di«e se fait par toute sa surface, quoique
avec une intensité différente dans ses di-
verses parties. 2° Après l'épanouissement de
la Spathe, un dégagement considérable de
chaleur a lieu dans les fleurs mâles, et su-
périeur à celui des autres parties de la fleur.
3° A l'époque de l'émission du pollen, la
chaleur diminue dans les fleurs mâles et
augmente dans la partie supérieure du spa-
dice. 4° Le dégagement de cbaleurdans cha-
cune des diverses périodes est uniforme et
le même sur la surface des fleurs mâles,
comme sur celle des fleurs mâles avortées,
contrairement à l'opinion émise par quel-
ques savants qui affirmentque la chaleur va
en augmentant vers le sommet du spadice.
{Compt.-rend. Ac.des se, mars 1839, p. 454.)
M. Dutrochet, qui s'est livrée un grand nom-
bre d'expériences sur le même phénomène,
est arrivé à des résultats à peu près sembla-
bles. {Compt.-rend. Acad. des se, 1839,
1er sem., p. 695 et 741 ; 2c sera., p. 613.)
Cette élévation de température, si évidente
et si remarquable, n'a guère été constatée
que dans les plantes de la famille des Aroï-
dées. Néanmoins, il est probable qu'elle a
également lieu dans un grand nombre de
végétaux, où son peu d'intensité la soustrait
à nos moyens d'appréciation.
IL Phénomènes essentiels de la Fécondation.
Les grains de pollen mis en contact avec
le stigmate ne tardent pas à s'y crever; c'est
alors que commencent les phénomènes delà
seconde période de la Fécondation. Nous
aurons à examiner successivement : 1° le
mode d'action du pollen sur le stigmate;
2° le transport de la matière fécondante ou
liquide contenu dans les utricules pollini-
ques depuis la surface du stigmate jusqu'à
l'ovule ; 3° enfin l'imprégnation, ou l'action
exercée par la matière fécondante sur les
ovules, ou les jeunes graines contenues dans
la cavité de l'ovaire.
1° Action du pollen sur le stigmate. Dès
FEG
que les grains polliniques sont tombés sur
la surface du stigmate, ils s'y gonflent en
absorbant une partie de l'humeur visqueuse
sécrétée par cet organe. C'est un phénomène
d'endosmose, qui ne manque jamais de se
manifester. Par suite de cette tuméfaction,
les granules polliniques changent souvent
de forme, et quelle quesoit celle qu'ils avaient
primitivement, ils en prennent souvent une
qui approche plus ou moins de la sphéroï-
dale. Après un temps variable suivant les
espèces, Yexliyménine, ou membrane exté-
rieure, se rompt ou s'ouvre, tantôt avec irré-
gularité, tantôt avec une régularité parfaite,
et, à travers cette ouverture, Yeudhyménine,
ou membrane intérieure, qui est mince et
très extensible,»fait une saillie d'abord ar-
rondie, qui ne tarde pas à s'allonger en un
appendice tubuleux qu'on a nommé boyau
ou tube pollinique. C'est à travers la paroi
mince et diaphanede l'endhyménine quel'on
a aperçu le mouvement des granules qui na-
gent dans la Fovilla ou liqueur fécondante.
Quelquefois un seul tube pollinique s'é-
chappe d'un grain de pollen; d'autres fois un
même grain peut en émettre deux, trois, ou
un nombre considérable, ainsi qu'il résulte
des observations de M. Amici.
Quand le stigmate est composé d'utricules
nues, sans épiderme superposé, les tubes
polliniques écartent ces utricules, et par Pé-
longation qu'ils continuent à éprouver, ils
s'insinuent dans le tissu cellulaire qui forme
le style. Si, au contraire, ainsi qu'il résulte
des observations de M. Adolphe Brongniart,
un feuillet d'épiderme est appliqué sur les
utricules constituant le stigmate, l'extrémité
du tube pollinique se soude avec la surface
externe de cette membrane, et bientôt une
ouverture s'y forme à travers laquelle le li-
quide prolifique pénètre dans le tissu du
stigmate.
2° Transport de la matière fécondante.
Autrefois on avait pensé que les grains de
pollen , qui sont en effet d'une extrême
ténuité , traversaient le tissu du stig-
mate pour se rendre dans un canal qui oc-
cupait l'intérieur du style. Mais cette opi-
nion, d'abord émise par Samuel ilorland,
reproduite par M. Schultz de Berlin, a été
totalement abandonnée, l'immense majorité
des végétaux manquant complètement de ce
canal intérieur. Il n'y a vraiment que deux
FÉG
opinions qui aujourd'hui partagent encore
les physiologistes : 1° celle de M. Adolphe
Brongniart; 2» celle de M. Amici. M. Bron-
gniart a vu les tubes polliniques pénétrer
dans la substance du stigmate et du style,
puis, arrivés à une certaine profondeur, se
crever à leur extrémité et laisser échapper
le liquide chargé de granules qu'ils conte-
naient dans leur intérieur. Il a pu suivre la
trace de ces granules de la fovilla dans les
interstices ou méats intercellulaires, depuis
leur sortie des tubes polliniques jusqu'à la
surface des trophospermes , où ils sont
pompés par les ovules.
Selon M. Amici, au contraire, les tubes
du pollen jouissent d'une extensibilité extra-
ordinaire; ils s'allongent sans se rompre
depuis la surface du stigmate jusqu'à celle
des placentas ou trophospermes , où ils se
mettent en contact immédiat avec les ou-
vertures des ovules. Cette dernière opi-
nion a été adoptée en Allemagne par un
grand nombre de physiologistes, et spécia-
lement par MM. Endlicher, Schleiden, Un-
ger, etc.
3° action du pollen sur les ovules ou impré-
gnation. La conséquence de l'action du pol-
len sur les ovules contenus dans la cavité
de l'ovaire, c'est la formation de l'embryon.
Mais d'où vient cet embryon ? A quel mo-
ment précis a-t-il commencé à se montrer
dans la cavité où il se développe? Ce sont
là des questions très délicates , très difficiles
et sur lesquelles les physiologistes sont loin
d'être d'accord. Deux systèmes principaux,
connus sous les nums de théorie de l'évolu-
tion et de théorie de Yépigénèse, ont servi à
expliquer les phénomènes de la Fécondation
dans le règne végétal comme parmi les ani-
maux. La théorie de l'évolution admet la
préexistence des germes : ils sont, pendant
un temps plus ou moins long, à l'état de
repos, jusqu'à ce que la Fécondation les
place dans les circonstances favorables ou
leur donne le stimulant nécessaire pour
qu'ils se développent en un embryon. Les
partisans de cette théorie se partagent en
deux classes, ceux qui, comme Leuwenhoek,
Needham , Samuel Morland , Geoffroy le
jeune et Hill , disent que c'est la matière fé-
condante du mâle , le pollen dans les végé-
taux qui contient le germe, et que la Fécon-
dation n'a pour but que d'introduire ce
FEG
579
germe dans les organes femelles , l'ovaire
et par conséquent les ovules où il doit se
convertir en un embryon ou germe fécond.
Les autres, au contraire, comme Graaf,
Vaillant , Bonnet et Spallanzani, disent que
le germe préexiste dans les organes femelles,
la matière fécondante n'ayant pour objet
que d'activer son développement.
La seconde théorie , celle de Vépigénèse,
admet que les germes n'existent pas avant
l'imprégnation ; ils se forment de toutes
pièces au moment où la Fécondation s'o-
père.
Ces deux théories peuvent être appli-
quées l'une et l'autre à expliquer les phé-
nomènes de la Fécondation dans les végé-
taux. En France , et pendant fort longtemps
en Allemagne, en Angleterre, en Italie, le
système de l'épigénèse a prévalu sur celui
de l'évolution. Ainsi la plupart des physio-
logistes de ces différents pays ont admis
qu'il n'existe dans l'ovule aucune trace de
l'embryon avant l'ouverture des anthères
et la mise en contact du pollen avec le stig-
mate. Mais , soit que les tubes polliniques
s'allongent en traversant toute la longueur
du tissu qui s'étend entre la surface du stig-
mate et celle des trophospermes , où ils ver-
sent la liqueur fécondante, soit qu'arrivés
à une certaine profondeur, ils se crèvent et
la laissent échapper , pour descendre de
proche en proche par les espaces intercel-
lulaires jusqu'aux trophospermes, on voit
alors dans l'intérieur du sac embryonnaire
se montrer des cellules rudimentaires sous
la forme de granulations opaques qui se
réunissent et se groupent pour constituer
la première ébauche de l'embryon. ( Voy. à
l'article ovule les détails sur le mode de
formation de l'embryon. )
Nous venons de dire que la matière fécon-
dante arrive à la surface des trophospermes
quand elle a été répandue dans l'intérieur
du tissu du style par la rupture des tubes
polliniques. Les ovules , qui , à cette pre-
mière époque de leur existence, offrent or-
dinairement une ouverture considérable,
par laquelle sort quelquefois une partie du
nucelle, s'appliquent contre le tropho-
sperme et absorbent le fluide fécondant des-
tiné à faire développer l'embryon dans son
intérieur. Quelquefois aussi l'extrémité des
tubes polliniques sort à travers la surface
580
FEC
des trophospermes et va se mettre en con-
tact avec le nucelle par l'ouverture de l'o-
vule désignée sous le nom d'exostome.
Mais dans ces dernières années, plu-
sieurs botanistes et physiologistes célèbres ,
MM. Schleiden de Berlin , Endlicher de
"Vienne, etUnger, etc., ont proposé une théo-
rie qui renverse les idées qu'on s'est faites
jusqu'à présent des fonctions des organes
sexuels des végétaux. Nous allons exposer
brièvement les opinions de ces habiles phy-
totomistes , après quoi, nous ferons con-
naître les objections qu'on leur a opposées.
Commençons par M. Schleiden : Le pistil
de la plante , dit-il , n'est pas un organe
qu'on puisse assimiler à l'organe sexuel
femelle des animaux , ce n'est pas lui qui
fournit le germe ou l'embryon destiné à la
propagation de l'espèce. C'est tout simple-
ment un organe de gestation dans lequel le
germe embryonnaire est apporté , pour s'y
développer et y parvenir à sa maturité.
L'embryon n'est rien autre chose que l'extré-
mité d'un boyau pollinique qui , après avoir
parcouru toute la masse celluleuse placée
-entre la surface du stigmate et le tropho-
sperme, pénètre dans la cavité de l'ovule par
le micropyle et arrive jusqu'au sommet du
nucelle. Là , il traverse le tissu du nucelle
«n suivant les méats intercellulaires, et at-
teint le sommet du sac embryonnaire. Il
pousse alors devant lui cette partie du sac
qui , en cédant à la pression , forme un en-
foncement dans lequel il loge son extrémité.
Cette partie du tube pollinique, engagée
dans cet enfoncement , seren fle en massue
et produit dans sa cavité un tissu utricu-
laire , qui passe successivement par tous les
degrés d'organisation , jusqu'à ce qu'il con-
stitue l'embryon. La partie postérieure du
boyau restée en dehors conserve sa forme
tubuleuse, et finit par être résorbée et dis-
paraître. Ainsi l'étamine est essentiellement
l'organe femelle ou reproducteur, puisque
c'est elle qui fournit le germe, le pistil ne
sert qu'à le protéger et à le nourrir. Le phé-
nomène improprement nommé Fécondation
dans les végétaux n'a donc aucune analogie
avec la Fécondation des animaux. Telle est,
«n résumé, la théorie de M. Schleiden. Plu-
sieurs des auteurs qui l'ont adoptée , y
ont apporté quelques modifications. Ainsi ,
■M. Widler, qui partage son opinion sur l'o-
FEG
rigine de l'embryon, dit {Ann. se. nat. , xi
p. 144) qu'il n'a jamais vu l'extrémité du
tube pollinique refouler devant lui le som-
met du sac embryonnaire pour en faire un
tégument de l'embryon. Selon lui , le sac
embryonnaire offrirait à son sommet un
tube ou canal étroit qui se prolonge jusqu'au
sommet de l'ovule, et c'est parce canal que
l'extrémité du boyau pollinique pénètre
dans le sac embryonnaire pour y devenir
l'embryon.
M. Endlicher a appliqué aux Cryptogames
l'étude des phénomènes de la Fécondation,
en suivant en grande partie les idées de
M. Schleiden. Mais pour lui , il existe une
véritable Fécondation et par conséquent un
organe propre à stimuler le germe, qu'il fait
également venir du grain du pollen. Le spo-
range des Cryptogames , dit-il , et l'anthère
des phanérogames , la spore et le grain pol-
linique doivent être mis sur la même ligne :
seulement, dans les Cryptogames, la matière
primitive déposée dans les cellules-mères
(la spore) acquiert à l'endroit même de sa
naissance, dans le sporange, le développe-
ment dont elle a besoin pour prendre la vie
individuelle; tandis que, dans les Phanéro-
games, la matière primitive formée dans l'an-
thère ( pollen ) doit être d'abord portée dans
un autre organe , l'utricule ou ovule, pour
atteindre le développement qui la rend
propre à produire un organisme complet.
Si l'on ne peut attribuer des fonctions
mâles aux anthères des Phanérogames,
puisqu'elles représentent l'organe femelle ,
on trouvera ces fonctions confiées aux utri-
cules du stigmate, qui, par la sécrétion
dont elles sont le siège, excitent le grain de
pollen à pénétrer dans le tissu du style, et
lui communiquent sans doute le stimulus
propre à développer l'embryon. Le spo-
range des Cryptogames et l'anthère des
Phanérogames doivent être assimilés à l'o-
vaire animal ; le tissu du style à l'oviducte;
le grain pollinique et le spore à l'œuf, et
enfin les utricules ou ovules à l'utérus.
Le point essentiel par lequel M. Endlicher
diffère de M. Schleiden, c'est qu'il admet la
nécessité d'une action excitante , en un mot
d'une Fécondation, pour que l'embryon
puisse se développer. Cet organe fécondant
ou excitateur, il le trouve dans le stigmate ;
mais, comme le célèbre botaniste de Berlin,
FEC
il place l'embryon dans l'extrémité du boyau
pollinique.
M. Unger, à qui l'on doit tant de belles
observations d'anatomie et de physiologie
végétales, partage, ainsi que nous l'avons
déjà dit, l'opinion de M. Schleiden. Mais
tandis que M. Endlicher place l'organe fé-
condant dans les papilles du stigmate,
M. Unger pense que les grains polliniques
sont déjà fécondés quand ils sortent de
l'anthère. En conséquence, dit-il, ce serait
plutôt dans les anthères ou à leur proximité
qu'il faudrait chercher le sexe mâle des
plantes, et au lieu de l'examen dunucléus et
du stigmate, il nous semble que celui de l'an-
thère, dans ses premiers commencements,
fournirait des résultats plus satisfaisants
sur ce point si important de la physiologie
végétale.
La théorie de Schleiden , dont nous ve-
nons de donner une idée succincte, est
certes bien ingénieuse et bien séduisante;
elle a été reçue en Allemagne avec un grand
enthousiasme , et la plupart des botanistes
d'outre-Rhin s'en sont déclarés les parti-
sans. Cependant beaucoup d'objections lui
ont été opposées, et en France , par exem-
ple, elle a fait peu de prosélytes et a été
combattue par plusieurs des physiologistes
les plus habiles, et, entre autres, par
MM. de Mirbel , Adolphe Brongniart, qui
ont fait tant de belles observations sur la
structure de l'ovule et sur la Fécondation.
Les objections principales faites à cette
théorie, c'est : 1° qu'on n'a jamais pu con-
stater, ainsi que le dit M. Schleiden , que le
tube pollinique refoule en avant le sommet
du sac embryonnaire dont il se fait en quel-
que sorte une gaine extérieure : aussi
M. Schleiden lui-même , dans les belles fi-
gures qui accompagnent son mémoire,
n'a-t-il jamais représenté d'une manière
distincte l'extrémité du tube pollinique en-
veloppée par le repli du sac embryonnaire.
2o Les observateurs les plus habiles et les
plus exacts n'ont jamais pu reconnaître la
pénétration du tube polliniqne dans le sac
embryonnaire. 3° Mais l'argument le pluspé-
remptoire, celui qui sape par la base l'édi-
fice ingénieux et fragile du botaniste de
Berlin , c'est qu'il résulte, des observations
de MM. Adolphe Brongniart et de Mirbel,
que la vésicule embryonnaire apparaît et
FEC
581
commence à se développer dans la quintine
ou sac embryonnaire avant l'ouverture de*
anthères , et, par conséquent, avant que le
pollen ait été mis en contact avec le stig-
mate. Donc ce n'est pas cette extrémité du
tube pollinique qui forme la vésicule em-
bryonnaire.
La théorie de M. Schleiden tendait évi-
demment à renverser l'opinion que les bota-
nistes s'étaient faite des sexes des plantes
et du rôle attribué à chacun des deux or-
ganes sexuels dans les phénomènes de la
Fécondation. Déjà plusieurs physiologistes
avaient, à différentes époques, cherché à nier
l'existence des sexes dans les végétaux.
Spallanzani , par exemple , avait prétendu
qu'il était parvenu à faire porter des fruits
à des individus femelles de plantes dioïques
en l'absence de tout individu mâle; mais on
a reconnu depuis, par les expériences de
Marti et de Serafino Volta, qu'il y avait eu
quelque cause d'erreur dans les expériences
du célèbre physiologiste.
Certains auteurs , sans nier les faits nom-
breux et trop bien constatés sur lesquels
repose la théorie de la Fécondation végétale,
donnent une explication différente de l'ac-
tion du pollen sur le stigmate. Selon M. Schel-
ver, par exemple, le pollen exerce une ac-
tion délétère sur le stigmate : aussitôt qu'il
est en contact avec cet organe, il le frappe
de mortification. Par suite de cet effet, la
végétation y est arrêtée , et les sucs nourri-
ciers , au lieu de se porter sur tous les points
du pistil, se concentrent dans les ovules,
dont ils déterminent le développement. Il
n'y a donc rien là, selon M. Schelver, qui
ressemble à une véritable Fécondation.
Nous n'avons pas à réfuter cette opinion.
Tout ce que nous avons exposé jusqu'ici
nous paraît suffisant pour faire voir son
peu de fondement.
Nous pouvons résumer de la manière sui-
vante les faits principaux sur lesquels re-
pose la théorie de la Fécondation dans les
végétaux.
lo Dans les végétaux à sexes séparés , les
individus femelles ne portent des fruits et
surtout des graines mûres que quand le
pollen des fleurs mâles a été mis en contact
avec le stigmate des fleurs femelles.
C'est un fait hors de doute aujourd'hui et
constaté un grand nombre de fois par des
582
FÉG
expériences incontestables, qu'un végétal
uniquement composé de fleurs femelles ne
peut donner naissance à des graines par-
faites , c'est-à-dire contenant un embryon.
2° Dans une plante dioïque on peut fé-
conder artificiellement et à volonté une ou
plusieurs fleurs d'une même grappe en y
déposant du pollen; toutes les autres res-
tent stériles.
3° Si dans une fleur hermaphrodite on
retranche les étamines avant la déhiscence
des anthères , le pistil reste stérile.
4° Dans les fleurs doubles, c'est-à-dire
dans celles dont toutes les étamines se sont
transformées en pétales, les pistils se fanent,
sans se convertir en fruits.
5<> Les plantes hybrides , c'est-à-dire celles
qui résultent de la fécondation artificielle ou
naturelle d'une espèce par une autre es-
pèce analogue , mais différente , sont en-
core une des preuves les plus convaincantes
de l'action que le pollen exerce sur le pistil.
Ces hybrides , en effet , réunissent à la fois
les caractères des deux espèces qui en pro-
viennent, comme on le remarque pour les
hybrides ou mulets parmi les animaux.
6° La Fécondation ou la formation de
l'embryon dans la quintine ou sac em-
bryonnaire est le résultat de l'action que le
tube sorti du grain poil inique exerce direc-
tement sur chaque ovule dans lequel il s'in-
troduit.
III. Phénomènes consécutifs.
Il s'écoule toujours un temps plus ou
moins long entre le moment où les anthères
s'ouvrent pour laisser échapper leur pollen
et celui où l'extrémité des tubes polliniques
parvient jusqu'à l'ouverture des ovules pour
y déterminer l'imprégnation. C'est après
qne celle-ci a eu lieu qu'on voit survenir
dans la fleur quelques changements qui
annoncent que la Fécondation est achevée.
La fleur, qui avait jusqu'alors conservé sa
fraîcheur et l'éclat de son coloris, ne tarde
pas à les perdre : petit à petit elle se fane ;
plusieurs des organes qui la composent,
ayant accompli les fonctions qui leur étaient
départies, s'altèrent, dépérissent et finissent
par se détacher. Ainsi, les étamines, la co-
rolle, souvent même le calice, surtout
quand il se compose de sépales distincts, se
détachent successivement du réceptacle, et. !
FEG
le pistil finit par rester seul des divers or-
ganes qui composaient tout-à-1'heure la
fleur. Le style et le stigmate lui-même, de-
venus désormais inutiles, tombent égale-
ment. L'ovaire seul reste, persiste ; l'ovaire,
qui contient des ovules fécondés, va bientôt,
en devenant un nouveau centre d'action,
concentrer en lui toute l'activité vitale de
la plante pour y mûrir les germes auxquels
la nature a confié le soin de perpétuer les
races.
L'ovaire , en effet , se change petit à pe-
tit en fruit et les ovules deviennent des
graines.
Nous avons dit tout-à-1'heure qu'après la
Fécondation, les diverses parties de la fleur
se fanent et se détachent du réceptacle qui
les portait. Cependant il arrive fréquem-
ment que plusieurs des organes floraux
persistent, quelquefois même continuent à
s'accroître et accompagnent l'ovaire dans
toutes les phases de son développement.
Ainsi, quand le calice est gamosépale, on le
voit souvent rester autour de l'ovaire et lui
former une enveloppe protectrice ; quelque-
fois c'est la corolle qui persiste et recouvre
le fruit même parvenu à sa maturité: c'est
ce qu'on observe dans les Bruyères , les
Primevères, etc. Il en est de même du style
et du stigmate. Dans certains végétaux ils
prennent un accroissement considérable et
forment sur le sommet du fruit, soit des
houppes soyeuses, de longues queues bar-
bues ou des disques déprimés.
Ainsi, toutes les parties de la fleur con-
courent à un même but, la formation de
l'embryon; et, dès que ce nouvel être est
formé, la vie cesse dans les organes qui
l'ont produit, et il faut que la végétation
crée chaque fois de nouveaux organes pour
continuer cette série non interrompue d'êtres
dont se compose chaque espèce végétale.
A. Richard.
FÉCONDITÉ. Fecondilas. zool., bot.—
C'est la faculté dont jouissent les corps vi-
vants de se reproduire.
FÉCULE. Fœcula (diminutif de fœx,
dépôt, sédiment), cbim. — Les anciens chi-
mistes donnaient le nom de fécules aux
matières sédimenteuses que précipitaient
les sucs obtenus par expression des ma-
tières végétales malgré leur nature hétéro-
gène, et on les appelle même encore fécule
FEC
verte. On donne le nom de fécule amyla-
cée ou plus communément amidon à une
substance blanche, pulvérulente, d'appa-
rence cristalline, insoluble dans l'eau froide,
très soluble dans l'eau bouillante , avec la-
quelle elle forme une gelée par le refroidis-
sement, et dont l'odeur et la saveur sont
nulles. Une des propriétés les plus remar-
quables de la Fécule est d'être colorée en
bleu par une dissolution alcoolique d'iode.
L'analyse de la Fécule a donné pour résul-
tat: 10 atomes de carbone, 10 d'oxygène et
9 d'hydrogène. Elle se trouve en quantité
considérable dans la pomme de terre, d'où
on la tire en râpant sur un tamis la pulpe
de ce tubercule, à travers laquelle on fait
passer un filet d'eau qui entraîne la Fécule,
laquelle se dépose au fond du vase en
vertu de son poids spécifique , qui est supé-
rieur à celui, de l'eau. On donne le nom
de Sagou à la fécule qui se trouve dans les
tiges de palmier ; I'Arrowroot est tiré du
Maranta indica ; le Tapioca vient du Manioc
et le Salep des bulbes d'Orchis. On trouve
encore de la Fécule dans les racines de la
Bryone, dans celles des Arum, dans les châ-
taignes et dans toutes les céréales; mais dans
ces Graminées, elle est mêlée au gluten, et
son extraction exige qu'on fasse fermenter
lans l'eau, pour en séparer le gluten, celle
tirée de la farine de l'orge, de froment, etc.
La pâte d'amidon se divise , par la dessicca-
tion, en prismes quadrangulaires irréguliers.
Chacun des grains qui constitue cette
substance est un globule composé d'un té-
gument extérieur renfermant un globule de
Fécule qui contient une substance soluble,
laquelle se transforme en une matière
gommeuse sou* l'influence des acides, dss
oxydes et de la dlastase que l'iode ne colore
pas en bleu, et que l'alcool précipite en flo-
cons blancs. En observant au microscope
les globules de Fécule, on y remarque des
impressions cruciales qui se déchirent sous
l'action des réactifs précités, et laissent épan-
cher la matière gommeuse qu'ils contien-
nent. L'acide sulfurique étendu et la diastase
la changent en grande partie en sucre de raî-
*!a et lui donnent des propriétés fermen-
tescibles. On fait de nombreuses applica-
tions de la Dextrine, soit comme substance
alimentaire , soit comme sirop ; mais cette
solution peu sucrée, d'un goût acre et lé-
FEG
58?
gèrement acide, ne peut pas remplacer les
sirops de gomme ou de sucre. On l'emploie
surtout dans la composition de la bière, et
pour sophistiquer les sirops simples ou com-
posés. Outre les usages alimentaires de la
Fécule , on l'emploie comme adoucissant ,
particulièrement sous forme de lavement
dans les phlegmasies intestinales.
Dans les arts industriels, on a substitué
l'amidon à la gomme arabique pour apprêter
les étoffes et pour le collage en cuve du pa-
pier, opération dans laquelle on emploie la
gélatine. On reconnaît que le papier a été
collé avec de l'amidon, ce qui est toujours
désavantageux, en versant dessus une goutte
d'iode qui colore le papier bleu.
Le tégument des globules amylacés contient
une huile essentielle qui communique à l'eau-
de-vie de Fécule une saveur repoussante.
L'empois, si connu dans l'usage domesti-
que, se prépare avec de l'amidon chauffé
dans quatre ou cinq fois son poids d'eau, à
une température de 70 à 75'. Si l'on aban-
donne l'empois à lui-même, il perd sa
consistance, devient fluide , prend une sa-
veur sucrée , et au bout de deux mois la
moitié se trouve convertie en sucre.
C'est à M. Raspail que la science doit
les travaux les plus importants sur la Fé-
cule. (R. D.)
FEDERERZ. min. —Espèce de Sulfure.
Voy. ce mot.
FEDIA. bot. ra. — Genre de la famille
des Valérianacées, formé par Mcunch (Méth.,
486 ) et contenant trois ou quatre espèces
spontanées dans le bassin méditerranéen.
Ce sont des herbes annuelles, glabres, à
feuilles opposées, très entières ou dentées ; à
fleurs capitéescorymbeusesoucymeuses, ro-
ses ou pourpres; à bractées appliquées. On
les eultive dans les jardins de botanique, et
principalement l'espèce la plus commune, la
F. Cornucopiœ. — Le genre Fedia d'Adans.
est synonyme de Patrinia. (C. L.)
FEDOA. ois. — Le genre établi sous ce
nom par Leach est synonyme d'OEdicrième,
et celui fondé par Stephens répond au g.
Barge. (G.)
FEEA (Fée, bot. fr.). bot. ph. et cr. —
Spreng., syn. de Selloa, du même. — Bory,
syn. de Trichomanes. (C. L.)
*FÉGATELLE Fegatella (fegato, ital.,
foie), bot. en. — (Hépatiques.) C'est àRaddi
584
FEL
FEL
que nous devons la création de ce genre
(Opusc. Scient, di Bolog., II, p. 356), fait
aux dépens des Marchanties de Linné. Le
g. Conocephalus de Hill , Dumortier et
Bischofl', n'en diffère nullement. Nous al-
lons en faire connaître les caractères : Fronde
membraneuse, dichotome, marquée d'une
nervure médiane. Réceptacle femelle pé-
doncule, étroit, conique, sans rayons. In-
volucres soudés au nombre de 5 à 8 en un
chapeau à peine lobé, tubuleux, monocar-
pes, s'ouvrant de bas en haut par une fente
longitudinale. Périanthe nul ; coiffe persis-
tante, campanulée, bi-quadrilobée ; capsule
pédicellée dont la déhiscence a lieu par 4
à 8 dents réfléchies. Élatères dispires. Ré-
ceptacle mâle sessile, disciforme, entouré
par une saillie de la fronde qui représente
une sorte de corbeille; point de scyphules.
La seule espèce qui forme ce g. avait reçu
de Linné le nom de Marchantia conica. Elle
croît, comme la plupart des Marchantiées,
sur la terre dans les lieux humides, au bord
des ruisseaux et des sources d'eau douce.
Selon Micheli, son nom vient, ou de ce
que les feuilles ont quelque ressemblance
avec le foie, ou de ce qu'on l'employait
autrefois fréquemment pour combattre les
maladies de cet organe. (G. M.)
FELAN. moll. — Le Felan d'Adanson,
d'après Gmelin , appartiendrait au genre
Vénus , et pour cet auteur c'est la
Venus diaphasa. Quand on a lu attentive-
ment la description d'Adanson, on recon-
naît à cette espèce tous les caractères des
Lucines, et c'est en effet dans ce genre
qu'elle doit se placer. Voy. lucine. (Desh.)
FELDSPATH, min. — Voy. felspath.
FELDSTEIN. min. — Voy. pétrosilex.
FELICEPS. ois. — Voy. chouette.
FELIGIA ( nom propre ). bot. ph. —
Genre de la famille des Composées , tribu
des Astéroïdées-Astérées, établi par Cassini
{Bull. Soc. phil., 1818,165) revu et mieux
déterminé par De Candolle {Prodr. V, 218),
qui le divise en deux sections fondées sur
le mode de vestiture des achaines : a. Hebe-
carpœa, achaines peu velus ou hérissés ; c'est
le genre Felicia de Cassini. b. Anhebecar-
pœa , achaines très glabres ( Polyarrhena ,
Cass., loc. cit.). On y comprend une ving-
taine d'espèces, indigènes du cap de Bonne-
Espérance , à tiges ramifiées, à feuilles al-
ternes, étroites, épaisses; à capitules soli-
taires, souvent fastigiés en raison de la dis-
position des rameaux, et dont le disque est
jaune, le rayon blanc ou bleu. On en cul-
tive quelques unes dans les jardins de bota
nique en Europe. (C. L.)
*FELICÏAMA, Cambess. bot. ph.— Sy-
nonyme de Myrrhinium, Schott.
FELINS. Felina. mam. — Division éta-
blie par quelques naturalistes dans l'ordre
des Carnassiers , ayant pour type le genre
Felis.
FELIS. mam. — Nom scientifi. du g. Chat.
*FELLJEA. ins. — Genre de Diptères,
établi par M. Robineau-Desvoidy, qui, dans
son Essai sur les Myodaires, page 476, le
place dans la famille des Mésomydes, divi-
sion des Muscivores , tribu des Aricines,
section des Terrestres. Ce genre renferme
7 espèces toutes décrites et nommées pour
la première fois par l'auteur et trouvées
par lui dans son département , ainsi que
dans les environs de Paris. Nous n'en cite-
rons qu'une seule, la Fellœa fera, qui, sui-
vant son assertion, n'est pas rare. (D.)
FELSPATH. min. — On comprenait autre-
fois sous le nom de Felspath un certain nom-
bre de minéraux qui, par l'ensemble de leurs
caractères, et en raison de l'enfance de la
science, étaient regardés comme ne faisant
qu'une seule espèce minérale. Aujourd'hui
la plupart des minéralogistes regardent,
au contraire , l'ancienne espèce Felspath
comme formant un groupe d'espèces miné-
rales, parmi lesquelles je citerai : l'Orthose,
l'Albite, l'Oligoclase, la Ryacolite, la La-
bradorite, l'Andésine, l'Anorthite, la Car-
nalite, la Pétalite, l'Adinose, l'Édite, la Né-
phrite, la Murchisonite, le Triphane, etc.
Haùy, ayant remarqué des différences im-
portantes parmi les Felspaths, avait déjà
réuni sous le nom d'Orthose les variétés qui
étaient semblables, soit par la forme cristal-
line, soit par la composition, ou par des
caractères empiriques. De leur côté,MM.Ber-
zélius, G. Rose, Alex. Brongniart, Beudant,
Eggertz, etc., circonscrivirent sous les dé-
signations d'Albite ou deCleavelandite.d'O-
ligoclase, de Ryacolite, de Labradorite,
d'Anorthite,deCarnalite, de Triphane, etc.,
un certain nombre de Felspaths qui diffé-
raient notablement des Orthoses et entre
eux, tantôt par la forme et la composition,
FEL
tantôt aussi par la forme ou par la compo-
sition seulement. Puis M. H. Abich est venu
dernièrement proposer une nouvelle espèce
sous le nom d'Andésine. Enfin cette voie
étant une fois tracée, les minéralogistes ne
s'en sont pas tenus à ces espèces déjà nom-
breuses; car, d'après des analyses diffé-
rentes, ils ont obtenu des formules diffé-
rentes, et ont essayé d'élever au rang d'es-
pèce les Felspaths dont elles résultaient:
aussi les minéralogistes de notre époque
sont-ils tombés dans l'excès contraire à ce-
lui qu'on pourrait reprocher à leurs prédé-
cesseurs, â
Les Felspaths étant des minéraux qui
jouent un rôle très important dans la com-
position de l'écorce du globe il), on com-
prend pourquoi on a tant écrit sur ces sub-
stances depuis les travaux d'Haûy. Les der-
niers Mémoires qui ont été publiés sur les
Felspaths et les roches felspathiques , au
nombre desquels je citerai ceux de M. H.
Abich (2), celui de M. Durocher (3), ceux de
M. Alex. Brongniart et de ses collabora-
teurs (4), celui de M. G. Rose (5), ainsi que
celui de M. Deville (6), ont jeté beaucoup
de lumière sur ces minéraux. Mais ces mi-
néralogistes , à l'exception de MM. Alex.
Brongniart et G. Rose, ont suivi, selon moi,
une marche vicieuse ; car ils ont essayé d'é-
tablir des espèces différentes toutes les fois
qu'ils ont trouvé des analyses notablement
différentes et susceptibles d'être traduites en
formules différentes, considérant alors ces
formules comme définitivement arrêtées.
Pour atteindre ce résultat, tantôt ils se sont
servis des analyses de leurs prédécesseurs,ce
qui est le cas exceptionnel, tantôt ils les ont
laissées de côté, en les regardant comme dé-
fectueuses, pour s'en rapporter uniquement
aux leurs, qu'ils ont, au reste, interprétées
trop souvent selon leur caprice. Or, ainsi
(i) Les Felspaths entrent pour les -^- environ dans la
composition moyenne de l'écorce connue du globe.
(2) Ann. de Pog., et Annales des mines, 3e série, p. 619;
4e série, p. 579.
(3) Ann. des minet, 3« série, p. 547.
(4) Extrait de* Archives du Muséum d'histoire naturelle ;
*-aris, i83g.
(5) Ann. de Pog., et Annales des sciences géologiques.
(6) Analyse du Felspaths du Ténériffe, par Cu. De ville;
Comptes-rendu* hebdomadaires des séances de V Académie
de* sciences, t. XIX, p. 46.
T. V.
FEL
585
que je l'ai dit ailleurs (1), les formules, dans
la supposition que l'on apporte toute la vi-
gueur nécessaire à leur déduction ration-
nelle, n'étant que la traduction symbolique
des analyses, diffèrent pour chaque analyse
notablement différente. Leur exactitude dé-
pend donc de celle des analyses, du nombre
et de l'interprétation de ces analyses. De
sorte que, pour être en droit d'établir une
formule rationnelle d'un minéral, c'est-à-
dire une formule qui deviendrait la repré-
sentation symbolique de la composition
moyenne de ce minéral, il est indispensable
d'avoir à sa disposition un grand nombre
d'analyses qui, chimiquement, diffèrent peu
entre elles, et qui aient été faites sur les va-
riétés les plus abondantes du minéral pris
dans son état habituel ou normal. Au reste,
il n'est pas certain, même dans ce cas, que
la formule moyenne ainsi déduite ne soit
pas susceptible de varier en présence de
nouvelles analyses et de nouvelles observa-
tions géologiques, car le rôle géognostique
d'un minéral doit nécessairement servir de
guide pour établir l'espèce, sinon naturelle,
du moins rationnelle. D'après ces considé-
rations, on voit qu'il est à regretter que les
minéralogistes aient, dans beaucoup de cas,
établi trop légèrement des formules, en ou-
bliant leur-portée véritable et les éléments
qui sont indispensables pour les déduire.
C'est un abus de principes qui peuvent, en
minéralogie comme en géologie, être d'un
grand secours, si toutefois il existe réelle-
ment des lois dans les compositions qui peu-
vent être représentées par des formules
fondées sur les rapports en oxygène.
Outre les considérations précédentes , il
en est plusieurs autres , telles que les pro-
cédés analytiques, qui peuvent conduire â
des différences notables dans les formules
établies d'après des analyses isolées.
Ainsi , loin de considérer les formule*
données par les minéralogistes comme déû>
nitivement arrêtées, je les crois pour la
plupart établies sur des bases peu solides
d'autant plus qu'elles sont souvent diffé-
rentes pour les divers auteurs.
Dans cette position , j'ai cru devoir em-
(i) Mémoire minéralogique et géologique sur les roches 4k>
ritiques delà France occidentale , broch. in-8. Pari», it*4
et Bulletin de la Société géologique de Franc*.
74
586
FEL
pjoyer une autre méthode, moins exception-
nelle et plus conforme aux lois de la nature,
il me semble , pour reconnaître parmi les
Felspaths les espèces qui pouvaient être re-
gardées comme réellement déterminées , et
celles à l'égard desquelles on ne possédait
pas assez d'éléments, quelles que soient,
du reste , les formules qui devraient les re-
présenter. Ainsi , après avoir discuté les
formes cristallines, les clivages, etc. , des
Felspaths , j'ai réuni toutes les analyses qui
pouvaient mériter un certain degré de con-
fiance; j'ai groupé ensuite ces analyses,
d'après les analogies de composition , de
forme cristalline , de texture , de gisement
et diverses autres considérations, pour
prendre des moyennes; et j'ai, enfin, ob-
tenu les résultats que je vais exposer.
Mais, je le répète, de nouvelles recherches
pourront amener des modifications à l'égard
des formules qui représentent les espèces
que j'admets parmi les Felspaths. Néan-
moins, je ne pense pas qu'il y ait jamais
beaucoup à changer dans certaines espèces,
telles que l'Orthose, l'Albite, l'Oligoclase.la
Ryacolite et la Labradorite.
La discussion approfondie dont je viens
de parler m'a démontré que l'on pouvait
avec certitude admettre les espèces Orthose,
Albite, Oligoclase, Ryacolite et Labradorite,
autant que le mot espèce a de valeur en
minéralogie ; car l'idée de l'espèce n'a rien
d'absolu dans cette science, lorsqu'on envi-
sage la série du règne minéral comme nous
l'offre la nature (1). Les espèces précédentes
sont assez caractérisées par leurs diverses
propriétés , et les documents que l'on pos-
sède maintenant sur ces propriétés sont suf-
fisants pour les définir d'une manière pré-
cise et claire. Mais, quant aux espèces An-
désine, Anorthite, Garnalite , Pétalite,
(i) Dans la nature il n'y a pas réellement d'espèces mi-
nérales jonchées et telles qu'on les définit en minéralogie
proprement dite. L'écorce du globe n'offre, en effet, que
des espèces géologico-roinéfc-ales ; car la nature a toujours
procédé en grand, son objet étant de former des masses ou
les roches. Par suite de ces phénomènes généraux, les es-
pèces géologico-minérales n'ont pas une composition chimi-
que fixe; elles ont une composition qui varie dats certaines
limites, de sorte que si l'on veut admettre des espèces natu-
relles, il faut prendre la moyenne des compositions pour
représenter l'espèce; et les individus qui constituent l'es-
pèce gravitent autour de cette moyenne théorique et entre
les limites naturer.es que la science ne saurait préciser ri-
goureusement.
FEL
, Triphane, etc., je ne pense pas que l'on soit
I autorisé à les admettre, encore moins à les
; caractériser par des formules. Il peut bien
j se faire que plusieurs de ces espèces existent
réellement; mais il est probable aussi qu'il
y en a moins qu'on le suppose, et que celles
que l'on pourra admettre par la suite de-
vront être représentées autrement.
Dans tous les cas, les premières espèces ,
en ajoutant toutefois l'Andésine , si l'on ad-
met que les observations géologiques de
M. de Humboldt dans les Andes, et que les
analyses de MM. H. Abich et G. Rose suffi-
sent pour établir l'espèce Andésine, ce qui
n'est pas rigoureux, étant les seules qui
jouent un rôle important dans la composi-
tion de l'écorce du globe , il importe peu au
géologue, je dirai même au minéralogiste,
d'être fixé sur les autres, qui sont des espèces
accidentelles, sinon douteuses, et qui, en
raison de leur rareté , n'ont aucun intérêt
soit dans l'application, soit dans la philoso-
phie de la minéralogie , lorsqu'on envisage
cette science sous un point de vue général.
La minéralogie pure et appliquée pour mar-
cher parallèlement avec les autres sciences
naturelles exige , en effet , qu'on bannisse
de son domaine les détails qui nuisent à ses
progrès , et mérite à tous égards d'être con-
sidérée d'une manière plus élevée, plus
philosophique.
D'après les réflexions précédentes, je dois
donc diviser les Felspaths en deux catégories :
la première comprend les Felspaths essen-
tiels; la seconde, les Felspaths accidentels.
Première catégorie.
Felspaths essentiels.
Ainsi que je l'ai annoncé plus haut, je
range dans la première catégorie l'Orthose,
l'Albite, l'Oligoclase, la Ryacolite, la Labra-
dorite et l'Andésine.
Orthose (O.) (1).
(Orthoklos, Felspath ordinaire, Pe-
tunzé, etc.)
L'Orthose a pour forme primitive un
prisme oblique rhomboidal de 118° 68' et
61° 02', dont la base est inclinée sur les pans
(i) Dans le système d'annotations que j'ai adopté pour in-
diquer la composition minérale des roches, je représente
l'Orthose par la lettre 0.
EEL
de 112° 35' et 67o 25'. Elle offre 3 clivages,
dont 2 assez nets , qui se rencontrent à angle
droit.
En considérant l'Alumine, ainsi que les
peroxydes de Fer et de Manganèse, comme
isomorphes , et en agissant de même à l'é-
gard de la Potasse , de la Soude , de la
Chaux , de la Magnésie , on a la formule :
3 A/ Si» + (K, Na, Ca, Ma) Si3 pour l'Or-
those. Cette espèce est donc d'une manière
générale un silicate d'Alumine et de Potasse.
Albite (A.)
(Cleavelandite, Kieselpath, Eisspoth, Dehorl
blanc, Tetartine, Péricline, etc.)
La forme primitive de l'Albite est un
prisme oblique non symétrique , c'est-à-dire
à base de parallélogramme obliquangle , de
119° 30'et60<> 30', dont la base est inclinée
sur les pans de 115° et de 65°. L'Albite
montre 3 clivages qui ne sont pas à an-
gles droits, et dont 1 plus facile que les au-
tres. Cette espèce est souvent mâclée , à
gouttière ou éventail, et offre des angles
rentrants de 6° environ.
La formule de l'Albite est : 3AZ Si» + (Na,
R, Ca, Ma) Si*. L'Albite est donc d'une
manière générale un silicate d'Alumine et
de Soude.
Oligoclase (01).
( Spodumen , Natron spodumen , etc. )
La forme primitive de l'Oligoclase est un
prisme oblique non symétrique, c'est-à-dire
à base obliquangle de 115° 30' et de 64° 30' ,
dont la base est inclinée sur les pans de
»3o 45' et de 86° 15'. Cette espèce montre
3 clivages obtus , dont 1 net et 1 autre im-
parfait.
La formule de l'Oligoclase est: 3 Al SU +
(Na, Ca, K, Ma) Si». On peut donc dire
d'une manière générale que l'Oligoclase est
un silicate d'Alumine et de Soude calcique.
Ryacolite (R).
(Felspath vitreux, etc.)
La Ryacolite a pour forme primitive un
prisme oblique rhomboïdal , comme l'Or-
those, de 119° 21' environ. Cette espèce pré-
sente à peu près les mêmes clivages que
l'Orthose; ils sont très visibles ; enfin la Rya- '
colite offre une texture fendillée comme
FEL
587
une substance qui aurait été étonnée par le
refroidissement.
La formulede la Ryacolite est : 3 A/ Si2 +
(K, Na,Ca, Ma) Si3. D'une manière géné-
rale on peut donc dire que la Ryacolite est un
silicate d'Alumine et de Potasse sodique.
Labradorite (L).
(Labrador, Felspath opalin, etc.)
La Labradorite a pour forme primitive
un prisme oblique non symétrique, c'est-à-
dire à base de parallélogramme obliquangle
de 119° et 61o, dont les bases sont inclinées
sur les pans de 115° et de 65°. Cette espèce
présente 4 clivages non à angles droits,
dont 1 parfait et 1 autre assez facile;
l'un de ces clivages offre le phénomène du
chatoiement d'une manière remarquable.
La formule de la Labradorite est : 3 kl Si +
(Ca, Na, K, Ma) Si3. En sorte que, d'une
manière générale, on peut dire que la La-
bradorite est un silicate d'Alumine et de
Chaux sodique.
Andésine (An).
(Andésite, Pseudo-albite, etc.)
L'Andésine paraît avoir la même forme
primitive que l'Albite et offrir les mêmes
caractères de texture ; néanmoins, je ne
crois pas que l'on ait fait encore une étude
assez étendue sur l'Andésine pour être cer-
tain de cette similitude.
La formule de l'Andésine serait : 3 Al Si*
+ (Ca, Na, K, Ma) Si; mais on ne saurait
regarder cette formule comme définitive.
Deuxième catégorie.
Felspaths accidentels.
Je range dans la seconde catégorie l'Anor-
thite, la Pétalite, le Triphane, la Carnalite
et tous les autres Felspaths que l'on a essayé
de présenter comme espèces d'après des
formules qui résultaient d'analyses isolées
ou faites sur des raretés, des mélanges, ou
bien sur des variétés extrêmes d'espèces
déjà déterminées. Je ne fais que les men-
tionner d'après ce que j'ai dit plus haut.
APPENDICE.
Je ne crois pas inutile de dire quelques
mots sur certaines substances minérales
qui ont été regardées par différents minéra-
logistes comme des Felspaths particuliers,
et à l'égard desquelles on a besoin d'être
598
FEL
FEL
fixé tant pour la géologie que pour la miné-
ralogie.
Pétbosilex.
On a compris sous le nom de Pétrosilex
des substances minérales qui sont en appa-
rence identiques, mais qui sont très diffé-
rentes minéralogiquement et géologique-
ment. Le plus souvent le Pétrosilex est de
l'Albite ; d'autres fois, c'est de l'Orthose, de
l'Oligoclase ou de la Labradorite; d'autres fois
enfin, on donne le nom de Pétrosilex à des
roches compactes, uniformes, et résultant
du mélange d'un des Felspaths essentiels
avec un autre minéral.
Le Pétrosilex le plus commun, celui qui
forme la base des Eurites, est de l'Albite. On
pourrait donc conserver le mot Pétrosilex
pour désigner les variétés compactes et plus
ou moins pures d'Albite, ou bien les varié-
tés homogènes d'Ëurite.
Jade.
Le Jade comprend, comme le Pétrosilex,
plusieurs substances minérales. Ordinaire-
ment le Jade n'est qu'une Labradorite com-
pacte et plus ou moins pure ; d'autres fois, on
désigne sous cette dénomination de l'Albite
compacte et plus ou moins pure.
Le Jade le plus commun, ou le véritable
type du Jade Labradorite , est celui qui
forme la base des Euphotides ; c'est alors
une Labradorite plus ou moins souillée par
delà Diallage. On pourrait donc, à l'instar
} du Pétrosilex, conserver le mot Jade pour
| désigner les variétés compactes et plus ou
> moins pures de Labradorite.
La Néphrite n'est pas un Jade, car la Né-
phrite est un silicate d'Alumine et de Ma-
gnésie.
Obsidienne, Rétinite, Perlite, Ponge, etc.
L'Obsidienne, ia Rétinite, la Perlite, la
Ponce, etc., ne sont pas des minéraux pro-
prement dits, mais bien des variétés de ro-
ches felspathiques ; il en sera question à
chacun de ces articles.
Remarques sur les Felspaths essentiels.
Les Felspaths essentiels, c'est-à-dire ceux
qui jouent un rôle important dans la com-
position de l'écorce du globe, se réduisent
à 6 : l'Orthose, l'Albite, l'Oligoclase, la Rya-
colite, la Labradorite, l'Andésine, et peut-
être même à 5, l'Andésine étant encore très
douteuse. Or, si l'on récapitule les formules
respectives des Felspaths essentiels , en ex-
ceptant celle de l'Andésine qui n'est pas dé-
finitive, on a :
Pour l'Orthose,
3A/ Si3 + ( K, Na , Ca , Ma ) Si3 ;
Pour l'Albite,
3AZ Si* 4. ( Na, K , Ca , Ma ) Si3 ;
Pour l'Oligoclase ,
3AJ Si2 + ( Na, Ca, K, Ma ) Si^;
Pour la Pvyacolite ,
3AZ Si2 + (K, Na, Ca, Ma ) Si» ;
Pour la Labradorite ,
3AZ Si + ( Ca, Na, K, Ma) Si3;
D'un autre côté, si Ton récapitule les rap-
ports qui ont fourni les formules précé-
dentes, on a la série suivante :
Pour l'Orthose
Pour l'Albite
Pour l'Oligoclase. . . .
PourlaRyacolite. . . .
Pour la Labradorite. .
Cette série ne donne ,
symboles différents :
1 : 3 : 6 , OU 1 :
1 : 3 : 9, OU 1 :
1 : 3 : 12, ou 1 :
Enfin la composition des 5 Felspaths pré-
cédents, et probablement des autres aussi,
peut être représentée d'une manière géné-
rale par le symbole suivant :
1 : 3 : 3 X n.
En jetant les yeux sur les formules pré-
cédentes, on voit qu'elles ont entre elles une
relation simple, et de plus en plus simple
depuis l'Orthose jusqu'à la Labradorite. La
même observation s'applique à la série des
rapports. Eh bien , cette série décroissante
est conforme à la loi que dévoile la géologie
relativement à la cessation de la formation
des Felspaths essentiels; car l'Orthose, par
exemple, qui a été produite la première, ne
remonte pas très haut dans l'échelle des ter-
rains, tandis que la Labradorite se trouve
encore comme partie constituante dans les
laves de notre époque. Ainsi les formules et
les rapports sont d'autant plus simples que
les Felspaths sont plus modernes.
Les roches felspathiques sont d'autant plus
anciennes qu'elles sont plus riches en silice
et en oxygène.
En admettant que les roches felspathiques
les plus anciennes sont les plus riches en sfc-
3
3
1:3:
12;
1:3:
12;
1:3:
9;
1 : 3 :
9;
1:3:
6.
reste ,
que
3X2
;
3X3
î
3X4.
FEL
lice et en oxygène , qu'en outre les propor-
tions de ces substances diminuent graduel-
lement à mesure que l'on considère les roches
felspathiques de plus en plus modernes, l'A-
lumine, y compris ses isomorphes, suit gé-
néralement une proportion inverse dans les
mêmes roches.
Si l'on examine maintenantdans les Fels-
paths les teneurs en Potasse, en Soude et en
Chaux, on trouve que le plus ancien Felspath,
l'Orthose, est à base de Potasse, que l'Albite
est à base de Soude, que l'Oligoclase est à
base de Soude et de Chaux, que laRyacolite
esta base de Potasse et de Soude, qu'enfin
la Labradorite et l'Andésine sont à base de
Chaux et de Soude; c'est-à-dire que d'une
manière générale la Potasse est la plus an-
cienne des trois bases , tandis que la Chaux
est la plus moderne. Dans tous les cas , je
dois rappeler que j'ai pris des moyennes
pour établir la composition fondamentale de
Chaque Felspath essentiel, et qu'en réalité il
«'y a peut-être pas beaucoup d'Orthoses qui |
ne renferment point de Soude , ni d'autres
bases isomorphes , qu'il n'y a peut-être pas
beaucoup aussi d'Albites qui ne renferment
point de Potasse, ni d'autres isomorphes, et
qu'en dernière analyse la même observation
s'applique aux autres Felspaths.
Les densités des Felspaths sont:
Pour l'Orthose 2,56
Pourl'AIbite 2,61
Pour l'Oligoclase 2,66
Pour la Ryacolite. . . . 2,61
Pour la Labradorite. . . 2,71
Pour l'Andésine 2,73
Or, ce tableau montre approximative-
ment que les densités des Felspaths sont
d'autant plus grandes que ces minéraux sont
plus modernes. Mais pour rétablir dans son
entier cette relation qui existe entre la den-
sité et l'ordre d'ancienneté, il faut encore
embrasser l'ensemble des minéraux qui
composent essentiellement chaque roche
felspathique.
En général , les roches felspathiques sont
d'autant plus fusibles qu'elles sont plus mo-
dernes. Cette conclusion découle , au reste,
de la théorie de la fluidité ignée du globe;
mais il ne faudrait pas trop étendre le prin-
cipe que je viens d'énoncer, car une foule
de circonstances ont pu le modifier.
FEL
589
Enfin la chaleur spécifique de l'eau étant
prise pour 1, celle de l'Orthose est de 0,49;
tandis que celle de l'Albite est de 0,51 , et
que celle de la Labradorite est encore supé-
rieure aux nombres précédents. En sorte que
l'ordre d'ancienneté des Felspaths est géné-
ralement lié à leurs chaleurs spécifiques re-
latives. Il résulterait de là que les Felspaths
sont en général d'autant plus anciens qu'ils
possèdent une chaleur spécifique moins éle-
vée. Mais cette loi n'est encore réellement
exacte qu'en considérant l'ensemble des mi-
néraux qui composent essentiellement les
roches felspathiques, c'est-à-dire que ces
roches ont une chaleur spécifique d'autant
moins grande qu'elles sont plus anciennes.
Ce fait paraît, du reste, être d'accord avec la
théorie de la chaleur centrale , les matières
les plus voisines du centre du globe devant
avoir une chaleur spécifique plus élevée.
La série des teneurs en Silice et en Oxy-
gène des Felspaths essentiels , celles de leurs
densités, de leurs fusibilités et de leurs cha-
leurs spécifiques, ainsi que leurs associa-
tions avec les autres minéraux et leurs gi-
sements habituels montrent qu'il existe une
sorte de parenté entre chaque Felspath essen-
tiel et les différents autres minéraux qui lui
sont associés pour former les roches ; car les
divers minéraux qui sont réunis en grand
jouissent de propriétés semblables ou qui
se combinent et se compensent entre elles,
de manière à donner à la roche des pro-
priétés rentrant dans les lois énoncées ci-
dessus.
On peut donc dire : pour que des miné-
raux soient associés en grand, il faut qu'il y
ait entre eux une sorte de parenté en har-
monie avee les circonstances au milieu
desquelles l'ensemble a été formé ; et ce qui
semblerait confirmer ce fait, c'est ce que s'il se
trouve, dans une roche, un minéral étranger
ou non essentiel à la composition de la ro-
che, ce minéral est, pour ainsi dire, isolé dtt
reste, car il y forme ordinairement des cris-
taux ou s'y présente en masse amorphe é
l'extérieur. Or, comme la nature a généra-
lement réuni des espèces qui ont une sorte
de parenté, les cristaux doivent être des ra-
retés. En effet, on les trouve ordinairement
dans les fentes , dans les géodes , et comme
expulsés, pour ainsi dire, de la masse essen-
tielle par les minéraux qui la composent.
590
FEN
FEN
C'est un fait qui, étant étudié plus sérieu-
sement, peut devenir d'une grande impor-
tance dans les questions de géogénie, et qui
par conséquent mérite, il me semble, d'être
signalé aux méditations des géologues.
L'affinité ou la parenté qui existe entre
certaines espèces minérales est d'un grand
secours en géologie; car, étant connues une
ou plusieurs des espèces minérales qui con-
stituent une roche, on peut en quelque sorte
déterminer d'avance les autres, si leurs ca-
ractères sont masqués, et par suite arriver à
la détermination de la roche et même de son
âge.
On voit donc, d'après tout ce qui précède,
combien l'étude exacte des Felspaths est im-
portante en géologie , puisqu'elle peut indi-
quer l'âge relatif des roches felspathiques, et
Jusqu'à un certain point les circonstances
physiques qui ont présidé à leur formation.
Je terminerai en indiquant les roches dans
lesquelles on trouve habituellement les di-
vers Felspaths essentiels.
L'Orthose se trouve essentiellement dans
le Granité, la Leptynite, laPegmatite, le
Gneiss , la Syénite , la Syénitone , le Por-
phyre, la Mioscite et l'Arkose.
L'Albite dans l'Eurite, leGranitone, laPro-
togyne, la Guégyne et le Diorite.
L'Oligoclase dans POphite,et dans certai-
nes roches qui ne sont pas bien connues et que
l'on a rapportées au Granité et au Gneiss.
La Ryacolite dans le Trachyte et la Pho-
nolite.
La Labradorite dans l'Euphotide , l'Hy-
persthénite , la Dolérite , le Mélaphyre et le
Basalte.
L'Andésine dans l'Andésite, qui est regar-
dée par les uns comme un Porphyre diori-
tique, et qui, selon d'autres, serait un Tra-
chyte. Or, ne connaissant pas suffisamment
l'Andésite de M. de Humboldt, je ne saurais,
pour le moment , me prononcer à l'égard de
cette roche. (Rivière.)
FEMELLE, zool., bot. — Voy. sexe.
FÉMINIFLORE. bot. — On appelle
ainsi la calathide et le disque des Composées
quand ils sont composés de fleurs femelles.
FÉMUR, anat. — Voy. os.
FENDILLÉ. Fissuratus. zool., bot. —
Cette épithète s'applique en zoologie et en
botanique à tout organe muni d'une ou plu-
sieurs petites fentes longitudinales.
FENDU. Fissus. zool. bot. — Cette épi-
thète, fréquemment employée en zoologie et
en botanique, indique toujours qu'un organe
est divisé profondément ou totalement sé-
paré ; tels sont : le calice de la Lampsana rha-
gadiolus ; la gaine des feuilles de Grami-
nées ; les ailes de certains insectes, les pattes
des oiseaux dont les doigts ne sont ni étroi-
tement joints, ni réunis par une membrane.
FENESTRÉ. Fenestratus. zool., bot. —
Cette expression n'a pas besoin d'une longue
explication , elle indique un organe percé
de trous réguliers ou irrégulièrement en-
vahi, ou bien de taches simulant des traces ;
telles sont les ailes de VAttacus atlas , les
feuilles du Dracontium pertuswm, etc.
FENNEC, mam. — Voy. chien.
FENOUIL. Fœniculum. bot. ph. —
Genre de l'ordre des Ombellifères-Séséli-
nées, établi par Adanson (Fam., 11. 101 )
pour des plantes herbacées, croissant spon-
tanément dans l'Europe australe et cultivées
dans certaines localités, bisannuelles ou
vivaces ; à tige cylindrique , substriée, ra-
meuse ; à feuilles pinnatiséquées , décompo-
sées, à lacinies linéaires-sétacées ; involucre
et involucelles presque nuls; fleurs jau-
nes. Les caractères de ce g. sont : Calice
nul ; pétales jaunes infléchis ; étamines
courbées en dedans; stigmates sessiles;
achaines petits, ovés-oblongs , à cinq stries,
obtiuscules; les marginales plus grandes et
à commissure plane.
On cultive dans le midi le F. officinale
pour ses graines aromatiques dont on fait
du ratafia. Il faut les cueillir avant leur
maturité, sans quoi elles tombent et se
sèment d'elles-mêmes. Sous notre climat,
on sème le Fenouil en mars , en terre lé-
gère. Les Italiens cultivent , sous le nom de
Finocchio dolce , une variété de fenouil offi-
cinal dont on mange les pétioles blancs
et volumineux , comme chez nous le Céleri.
On en fait également usage sans aucune
préparation comme les Artichauts à la poi-
vrade , et il n'est pas une table riche ou
pauvre sur laquelle on ne trouve un plat de
Fenouil.
On tire des semences du Fenouil une
huile essentielle , d'un jaune clair , très
douce , congelable par le froid, plus légère
que l'air, d'une odeur très aromatique, dont
le poids spécifique est de 0,990.
FEN
FER
591
Toute la plante est aromatique, stimu-
lante et diurétique. Sa racine était autre-
fois une des cinq racines apéritives, et ses
semences une des quatre semences chaudes
majeures ; elles sont rangées parmi les car-
minatives.
On préfère à toutes les variétés du Fe-
nouil , les semences du Fœniculum offici-
nale, cultivées en Languedoc et connues
sous le nom de F. de Florence, parce qu'au-
trefois on les tirait d'Italie. On doit les
choisir grosses et d'un vert pâla , mais non
jaunâtres et brunâtres.
Diverses plantes de la famille des Ombel-
lifères ont reçu le nom de Fenouil. On ap-
pelle :
Fenouil annuel , VAmmi visnaga.
Fenouil d'eau, le Phellandriim aquati-
cum. La Renoncule flottante et le Volant
d'eau , Myriophyllum spicatum , quoique
appartenant à d'autres familles , ont néan-
moins reçu le même nom.
Fenouil de montagne , la Pyrèthre du Le-
vant.
Fenouil de mer ou Fenouil marin , le Cri-
thmum maritimum.
Fenouil de porc, le Peucédon officinal.
Fenouil commun ou Fenouil puant, l'Aneth
odorant.
Fenouil sauvage , la Ciguë.
Fenouil tortu , plusieurs espèces du genre
Seseli.
FENTES, géol. — Fissures dont les
parois , au lieu d'être encore en con-
tact, sont distantes, et qui sont quelque-
fois vides et d'autres fois remplies de
substances minérales : dans cette dernière
circonstance, ils forment la base des fi-
lons.
FEA'UGllEC. bot. ph. — Voy. Trigo-
nelle.
FERUSA, Leach. ins. — Syn. de Dolerus,
Jur.
FENZLIA (Fenel, botaniste allemand).
bot. ph. — Benth., synonyme de Dianthoides,
section du genre Gilia. — Genre créé par
Endlicher {Atak. I, 9, t. 17, 18) et appar-
tenant à une petite famille (les Oliniées !)
proposée par Arnott {Bot. Mise. III. ?) et
que le premier de ces deux auteurs range à
la suite des Mélastomacées. Selon lui, ce
genre renferme des arbrisseaux croissant
dans la Nouvelle-Hollande tropicale et sub-
tropicale, couverts d'une pubescence squa-
' muleuse, à feuilles opposées, coriaces, très
' entières, éponctuées, estipulées ; à fleurs
' roses, solitaires, axillaires, brièvement pé-
' donculées. (C. L.)
FEU. Ferrum ( le Sideros des Grecs ,
le Ferrum des Latins ; le Mars des alchi-
mistes ; appelé par les Allemands Eisen,
par les Anglais Irori). min. — Le Ferest, sans
contredit, le premier des métaux, celui dont
l'industrie humaine retire le plus d'avan-
tages. Il surpasse tous les autres par sa té-
nacité et sa dureté , et aussi par son élasti-
cité lorsqu'il est à l'état d'acier. Répandu
sous différentes formes dans la nature avec
une abondance proportionnée à son utilité ,
il appartient aux différentes classes de ter-
rains, et correspond par conséquent à toutes
les époques de formation. Il est connu de
toute antiquité , et l'art de l'extraire et de
le mettre en œuvre a suivi pas à pas les
progrès de la civilisation, dont il est presque
une condition indispensable, car il s'ap-
plique à une multitude d'usages pour les-
quels aucun autre corps ne pouvait le sup-
pléer entièrement.
A l'état de pureté, le Fer est d'un gris
métallique clair, tirant parfois sur le blanc
d'argent; sa cassure est ordinairement gre-
nue et quelquefois lamellaire ; il a beau-
coup de ténacité et peut se réduire en fils
d'un très petit diamètre , qui exigent pour
se rompre un poids considérable. Sa pesan-
teur spécifique varie de 7,6 à 7,8. Il jouit ,
plus que tout autre corps , de la propriété
d'être attiré par l'aimant; et plusieurs de
ses combinaisons avec l'Oxygène, le Soufre,
ou le Carbone, peuvent décomposer le ma-
gnétisme , acquérir des pôles et conserver
pendant un temps plus ou moins long la
faculté d'agir comme des aimants ; mais ce
cas a lieu seulement quand il est uni à une
faible proportion de ces éléments. Tout le
monde sait qu'à l'état d'Acier, ou de combi-
naison avec le Carbone, le Fer est l'âme de la
boussole , cet instrument si précieux pour
l'art nautique.
Le Fer ne pourrait fondre qu'à une tem-
pérature extrêmement élevée. I) est infu-
sible au feu du chalumeau ordinaire, et
se ramollit seulement au feu de forge, ce
qui permet de lui donner alors toutes
les formes imaginables. Il s'oxyde facile-
592
FER
FER
ment à l'air humide et se rouille. L'A-
cide azotique le dissout, et la solution préci-
pite en bleu par le Cyanure ferroso-potas-
sique.
Pour convertir le Fer à nos usages , on le
fait passer par trois états différents, qui ont
reçu les noms de Fonte , de Fer forgé et
d'Acier. Avant de décrire ces diverses pré-
parations du Fer, il convient de donner
connaissance des différents minerais qui le
renferment, et dont on est obligé de l'ex-
traire. Nous allons donc exposer le plus
succinctement possible les caractères des
diverses espèces minérales qui contiennent
du Fer en proportions notables.
Considéré minéralogiquement, le Fer est la
base d'un grand genre artificiel composé de
plus de quarante espèces, qui le présentent
ou libre de toute combinaison au moins dé-
finie, ou combiné dans des rapports fixes
avec l'Arsenic , le Soufre ou l'Oxygène , ou
avec divers Acides , tels que l'Acide carbo-
nique, l'Acide sulfurique, l'Acide phospho-
rique, l'Acide arsénique , et enfin la Silice.
De là la subdivision naturelle du genre Fer
en plusieurs sous-genres : les Fers natifs ,
les Fers arséniurés, les Fers sulfurés , les
Fers oxydés , les Fers carbonates , sulfatés ,
phosphatés , arsénialés et silicates.
1er Sous-genre. Fers natifs. — On peut
en distinguer de trois espèces : le Fer natif
pur, le Fer aciéreux et le Fer météorique.
Le Fer métallique, à l'état de pureté, est
tellement rare dans la nature, que beaucoup
de minéralogistes ont contesté son existence.
Il paraît cependant qu'on a découvert aux
États-Unis, près de Canaan, dans un schiste
chloriteux , un filon de Fer natif large de
deux pouces. Ce filon est traversé par des
feuillets de Graphite , et bordé des deux
côtés par des salbandes de la même sub-
stance : ce Fer était exempt de tout autre
métal. M. Schreiber en a observé dans un
filon des environs de Grenoble ; il était en
stalactites, enveloppées de Fer limonite , de
Quartz et d'Argile. M. Karsten en a cité un
autre exemple : celui de Kamsdorf en Saxe,
qui était engagé dans du Fer spathique et de
la Barytine. Enfin , M. Mossier en a décou-
vert parmi les produits des volcans, dans un
ravin de la montagne de Graveneire, près
de Clermont en Auvergne.
Le Fer aciéreux ( ou Acier natif) doit
aussi, comme la variété précédente, son
origine à l'action des feux souterrains , et
c'est encore M. Mossier qui l'a observé au
village de la Bouiche , près de Néry, dépar-
tement de l'Allier, dans un lieu où il a existé
une houillère embrasée. Il est en petits glo-
bules à surface finement striée, au milieu
des roches altérées par la combustion de la
houille.
Le Fer météorique est celui qui ne paraît
pas avoir une origine terrestre, et qui est
disséminé en grains dans ces pierres qui
tombent de l'atmosphère et qu'on nomme
Aérolithes (voy. ce mot), ou en blocs épars
et tout-à-fait accidentels , en masses erra-
tiques à la surface du globe , et auxquelles
on est conduit à attribuer une origine sem-
blable, car on en a yu tomber quelques unes.
Ce Fer n'est jamais parfaitement pur; il
est presque toujours mélangé d'une cer-
taine quantité de Nikel, de Cobalt ou de
Chrome. Il est curieux de trouver ainsi réu-
nis dans ce singulier gisement les seuls mé-
taux connus dans lesquels on ait constaté
des traces sensibles de magnétisme. Parmi
les blocs de Fer natif nikélifère qui ont été
trouvés à la surface du sol en différents
lieux , l'un des plus remarquables est celui
qui a été découvert en Sibérie, près des
monts Kémir et de la ville de Jénisseisk ,
sur les bords de la rivière de ce nom ; il
pesait environ quatorze quintaux , et était
tout criblé de cavités remplies d'une matière
nitreuse analogue au Péridot. On en a trouvé
en Amérique , qui pesaient plus de quinze
mille kilogrammes ( à Olumpa , près de San-
Yago , dans le Tucuman ; aux environs de
Durango , au Mexique). Enfin, on en cite
un d'un poids plus considérable sur la rive
droite du Sénégal , en Afrique.
Ces masses de Fer sont ordinairement ca-
verneuses; et à leur surface, surtout dans
les cavités, s'observent des traces de cristal-
lisation , des stries, des lames ou des indices
de clivage parallèles aux faces d'un octaèdre
régulier ; en sorte que le système de cristal-
lisation du Fer paraît être le système cubi-
que. Dans les portions de ces masses qui
sont compactes , on peut même , d'après une
observation intéressante due à Widman-
statten , y développer artificiellement des
stries , en rapport de direction avec les cli-
vages, et juger de la nature du système cris-
FER
tallin par celle des figures qui résultent de
l'intersection de ces stries. Il suffit, pour
cela , de polir la surface du Fer et de la faire
mordre ensuite légèrement par de l'acide
azotique. On ne tarde pas à voir paraître
des stries qui se croisent dans trois direc-
tions différentes.
2e Sous-genre. Fers arséniurés. — On en
connaît deux espèces : une sans soufre , et
une autre, qui est un sulfo-arséniure.
a. Fer arséniuré. Fer arsenical sans sou-
fre ; ArsénosidéritedeGIocker jLeucopyrite;
Axotomer Arsenikkies; Mohs, d'un blanc
d'argent; cristaux en aiguilles, disséminés
dans la Serpentine ou le Calcaire, à Rei-
chenstein en Silésie , et Huttenberg en Ca-
rinthie. Formé d'un atome de Fer et de deux
atomes d'Arsenic. — En poids : Fer, 26,51 ;
Arsenic, 73,49. —Cristallisant dans le système
rhombique; forme fondamentale : prisme
droit, à base rhombe de 122o 26'. Den-
sité, 7,2.
b. Fer sulfo - arséniuré. Fer arsenical
d'Haiiy ; Mispikel de MM. Beudant et Bron-
gniart. Composé d'un atome de biarséniure
de Fer et d'un atome de bisulfure ; donnant,
comme l'espèce précédente, l'odeur d'ail par
l'action du chalumeau, et laissant un bouton
attirable à l'aimant; mais ce qui distingue
celle-ci , c'est qu'elle abandonne du soufre
quand on la dissout dans l'acide chlorhydri-
que concentré. Ce minerai est d'un blanc
métallique tirant sur le jaunâtre; il cristal-
lise dans le système rhombique en petits
octaèdres cunéiformes, ou en prismes à
sommets dièdres. Sa forme primitive est un
prisme à base rhombe de 111° 63'. On le
trouve disséminé dans le sol primitif ou les
filons qui le traversent, en cristaux, en
masses bacillaires ou compactes, dans di-
verses parties de la Silésie , de la Saxe, de
la Bohême , et dans le Cornouailles en An-
gleterre.
3e Sous-genre. Fers sulfurés. — On con-
naît trois espèces de sulfures de Fer : la Py-
rite commune ou Pyrite cubique, la Sperkise
ou Pyrite rhombique, et la Leberkise ou
Pyrite magnétique.
a. Pyrite cubique, ou Pyrite proprement
dite ; Pyrite jaune. Eisenkies, W. C'est l'es-
pèce la plus commune ; elle est métalloïde,
d'un jaune d'or ou de laiton : on lui donnait
autrefois le nom de Marcassite, de Pyrite
T. V.
FER
593
martiale. C'est un bisulfure de fer, composé
de Fer 45,75, etde Soufre 54,25. Sa cristalli-
sation appartient au système hexa-diédrique
ou du dodécaèdre pentagonal (hexa dièdre) ,
c'est-à-dire au système cubique hémiédrique
à faces parallèles. Sa forme fondamentale
est un cube, à symétrie particulière, con-
stitué physiquement de telle sorte que tout
n'est pas semblable à droite et à gauche du
plan mené par deux arêtes diamétralement
opposées. Que l'on suppose un cristal cu-
bique formé d'abord par une apposition de
petits cubes, et qu'on remplace ensuite
ceux-ci par de petits dodécaèdres pentago-
naux, dont la forme rappelle celle d'un cube,
et qui ne sont, pour ainsi dire, que des
cubes à faces brisées dans leur milieu et re-
levées en coin, on aura construit un cristal
qui satisfera é la condition dont nous venons
de parler, et rendra compte d'une circon-
stance que l'on observe fréquemment sur
les cubes de la Pyrite : cette circonstance,
c'est que les faces de ces cubes sont ordinai-
rement striées parallèlement aux arêtes ,
mais dans un seul sens sur chaque face, et
dans trois sens perpendiculaires l'un à
l'autre sur les trois faces d'un même angle
solide. On voit, en effet, que les arêtes ex-
trêmes des petits éléments dodécaédriques,
qui se réunissent pour composer une des
faces du cristal, doivent êtr;e toutes alignées
entre elles de manière à former des crêtes
parallèles séparées par des sillons : de là le
phénomène des stries et leur disposition
croisée sur les faces adjacentes. D'après cette
constitution physique du cube de la Pyrite,
on voit que les modifications de ce cube de-
vront avoir lieu par des faces situées de
biais, tant sur les arêtes que sur les angles,
comme cela arrrve dans les prismes droits
rectangulaires. La symétrie du cube de la
Pyrite est donc intermédiaire entre celle des
cubes ordinaires et celle des prismes rec-
tangles; ce qui la distingue de celle-ci, c'est
seulement qu'à cause de l'égalité des arêtes,
la même modification qui atteint l'une se
répète sur toutes les autres, et que chaque
angle solide, s'il reçoit des facettes placées
de biais, doit en offrir trois qui s'inclinent
en tournant dans le même sens. La modifi-
cation des arêtes produit le dodécaèdre pen-
tagonal; celle des angiis par trois faces
donne un dodéca-dièdre ou tiapézoèdre non
75
594
FER
symétrique, qu'il ne faut pas confondre avec
les trapézoèdres du système cubique ordi-
naire. Ces deux formes , jointes au cube
strié, caractérisent le système de la Pyrite ;
elles s'observent isolément ou en combinai-
son avec le cube, et avec l'octaèdre régulier,
qui, dans ce système, n'est qu'une limite de
la série des dodéca-dièdres. On remarque, en
effet, que les faces de cet octaèdre, quand
elles sont striées, le sont dans trois direc-
tions qui coupent obliquement les arêtes.
La combinaison du dodécaèdre et de l'oc-
taèdre donne un icosaèdre symétrique qui
n'est pas l'icosaèdre régulier de la géomé-
trie ; celle du cube et du trapézoèdre à vingt-
quatre faces donne un triacontaèdre, dont
les faces sont des rhombes, mais non toutes
égales entre elles.
La Pyrite s'offre quelquefois sous la forme
de concrétions. On la reconnaît aisément à
ce que, chauffée au chalumeau, et souvent
même à la simple flamme d'une bougie, elle
répand une odeur de soufre et devient atti-
rable à l'aimant. Cette substance est fré-
quemment disséminée dans les filons, les
couches, les amas métalliques; on la ren-
contre très communément dans la nature,
mais il est rare qu'elle forme à elle seule
des masses puissantes. On ne l'exploite point
comme minerai de fer; mais, quand elle est
en grandes masses, on la recherche pour le
soufre et quelquefois pour l'or qu'elle ren-
ferme accidentellement. Anciennement on
l'employait pour faire des boutons et autres
ouvrages de peu de valeur ; elle a remplacé
longtemps le silex et la pierre à fusil; et
on trouve dans les tombeaux des anciens
Péruviens des plaques polies de cette sub-
stance que l'on présume leur avoir servi de
miroirs : de là les noms de Pierre de Cara-
bine et de Miroir des Incas qu'on a donnés à
cette Pyrite.
b. Pyrite rhombique, ou Sperkise , Beud.
Le Sperkies, etKamkies des Allemands; la
Pyrite blanche , ou prismatique. Elle a la
même composition atomique que l'espèce
précédente, mais cristallisant dans un sys-
tème différent, et offrant en conséquence
un exemple du phénomène que l'on désigne
parle nom de dimorphisme. Sa forme pri-
mitive est un prisme droit à base rhombe ,
de 106°2'. Elle est d'un jaune livide, tirant
sur le verdâtre. Elle a une grande tendance
FER
à se décomposer à l'airhumide,età se trans-
former en vitriol ou sulfate de fer. L'espèce
précédente résiste davantage à la décompo-
sition, et quand elle est altérée, c'est pres-
que toujours en hydrate brun de fer qu'elle
se change. La Sperkise a beaucoup d'analogie
par sa forme avec le IVÏispikel ou la Pyrite
arsenicale; mais ce qui distingue la cristal-
lisation de la Sperkise , c'est la tendance à
former des groupements réguliers en rosaces
par la réunion de plusieurs cristaux autour
d'un axe commun. On trouve assez fré-
quemment la Sperkise disséminée dans la
Craie en masses globuleuses rayonnées. Elle
appartient spécialement aux terrains de sé-
diment, et se rencontre quelquefois en
masses puissantes, le plus souvent en petits
cristaux disséminés ou en grains impercep-
tibles , dans certains schistes et lignites , que
l'on exploite pour en retirer de l'alun ou du
sulfate de fer.
c. Pyrite magnétique, ou Leberkise , Beud.
Substance métalloïde d'un jaune de bronze
ou d'un brun de Tombac, composée d'un
atome de bisulfure, et de six atomes de pro-
tosulfure. La grande quantité de sulfure au
minimum qu'elle renferme fait qu'elle est
naturellement magnétique. Elle a pour
forme primitive un prisme hexagonal régu-
lier, clivable avec assez de netteté parallèle-
ment à sa base. Elle appartient aux terrains
de cristallisation , où elle se rencontre en
petits amas ou filons, notamment àBoden-
mais en Bavière.
4e Sous-genre. Fers oxydés. — Composés
d'oxydes de fer, libres ou combinés, soit
entre eux, soit avec l'eau, ou les oxydes
chromique, manganique et titanique. lien
existe un assez bon nombre d'espèces, dont
huit principales.
a. Fer chromé , ou Sidérochrome , Beud.
Chromite de fer. Substance noire, métal-
loïde, cristallisée quelquefois en petits octaè-
dres réguliers , le plus souvent compacte.
Pesant, spécif. 4,5; infusible au chalumeau
et y devenant plus attirable à l'aimant ; don-
nant avec les flux un verre couleur d'éme-
raude. Il est formé d'un atome de ses-
quioxyde chromique et d'un atome d'oxydule
de fer; et se trouve être parfaitement iso-
morphe avec le Fer aimant, l'Isérine et la
Franklinite, dont nous allons parler. L'oxyde
chromique y est quelquefois remplacé en
FER
partie par de l'alumine. Gomme tous les Fers
oxydés, qui contiennent de l'oxydule, il agit
sur l'aiguille aimantée. Le Sidérochrome
forme des nids ou des amas plus ou moins
volumineux dans la Serpentine , à Bastide-
la-Carrade, département du Var, et à Bal-
timore, en Amérique. On l'a trouvé aussi
sous forme de sable noir, à Saint-Domingue.
Il est exploité pour la fabrication du chro-
mate de potasse, avec lequel se fait le jaune
de chrome ( ou chromate de plomb). On en
fabrique aussi l'oxyde vert de chrome, dont
on se sert pour peindre sur porcelaine.
b. Franklinite. Ferrate de Fer mêlé de
manganite de zinc. Composé de sesquioxyde
de Fer, de sesquioxyde de Manganèse, d'oxy-
dule de Fer et d'oxyde de Zinc, dans des pro-
portions qui conduisent à la même formule
que le Fer aimant et le Fer chromé. La
Franklinite est une substance d'un noir mé-
talloïde, à poussière d'un brun rougeâtre,
cristallisant en octaèdre régulier. Pesant,
spécif. &; faiblement magnétique; infusible
seulement auchalumeau; donnant du chlore
par l'action de Facide hydrochlorique ; et sur
le charbon avec la soude, la réacion duZinc.
Elle renferme 66 0/0 d'oxyde de Fer. Ce mi-
néral se trouve à la mine de Franklin , dans
le New-Jersey , où il est accompagné de
Zincite , oxyde rouge de Zinc manganési-
fère.
c. Fer titane cubique , ou Isérine. Nigrine
de M. Beudant, et non celle des Allemands,
qui n'est qu'une variété noire de Titane
oxydé ou rutile. C'est un Fer aimant , mêlé
de titanate de Fer ; le Titane étant probable-
ment là à l'état de sesquioxide, suivant
l'opinion de M. H. Rose. Sa composition
peut donc encore se ramener à la même for-
mule que les espèces précédentes. C'est une
substance noire, à cassure brillante, ma-
gnétique, infusible, soluble dans l'acide
chlorhydrique. La solution donne , après une
précipitation d'acide titanique, un précipité
abondant bleuâtre par le cyanure ferroso-
potassique. LTsérine se rencontre en cris-
taux ou grains disséminés dans les roches
■volcaniques (Laves , Trachy tes, Basaltes et
Traps), et sous la forme de sable dans le
voisinage de ces roches. Ces sables sont quel-
quefois assez riches en Fer et assez abon-
dants, pour qu'on puisse les exploiter
comme minerais de ce métal.
FER
595
d. Fer aimant. Feroxydulé, Hy.Fer magné-
tique; ferrate de Fer, composé d'un atome de
sesquioxyde de Fer, et d'un atome de protoxy-
de, cristallisant en octaèdre régulier, et en
rhombo- dodécaèdre. Il est d'un noir bril-
lant en masse, et d'un noir pur en poussière.
Il agit fortement sur l'aiguille aimantée, sans
qu'on ait besoin de le chauffer. Ses variétés
compactes et terreuses sont souvent douées
du magnétisme polaire : ce sont elles qui
portent spécialement le nom de mines ou de
pierres d'aimant. Le Fer aimant appartient
exclusivement aux terrains primitifs; il est
disséminé en cristaux dans les schistes cris-
tallins, particulièrement dans les schistes
chloriteux et talqueux. Dans les roches gra-
nitoïdes, dans les diorites et serpentines , il
est en amas , formant des masses grenues,
compactes ou terreuses , mêlées souvent de
Fer oligiste. Il est très riche en métal (72 0/0),
se traite avec la plus grande facilité, et donne
un Fer de la meilleure qualité. C'est avec ce
minerai provenant des mines de Suède et de
Norwége, que les Anglais fabriquent leur
excellent acier. Les exploitations les plus
importantes, dans le royaume de Suède,
sont celles de Taberg en Smolande , de Dan-
nemora en Upland , et d'Arendal en Nor-
wége. On exploite un minerai semblable à
ceux de Suède à Cogne , et à Traverselle en
Piémont.
e. Fer oligiste. Eisenglanz , W. Fer spécu-
laire; Fer oxydé rouge; Fer de l'île d'Elbe.
C'est du Fer peroxyde, ou au maximum d'oxy-
dation ; il contient 69 §- de fer; il est d'un
gris d'acier en masse, lorsqu'il n'offre pas la
texture terreuse , et toujours d'un rouge
foncé, lorsqu'on le réduit en poussière; il
n'agit sur l'aiguille aimantée que lorsqu'il
est mêlé de Fer aimant; il se présente le plus
souvent en masses compactes, dont les cavi-
tés sont tapissées de cristaux dérivant d'un
rhomboèdre aigu de 86° , et remarquables
dans le plus grand nombre des cas par leurs
belles couleurs irisées. Le système cristallin
de l'Oligiste offre plusieurs rhomboèdres, et
un grand nombre de dodécaèdres bipyra-
midaux à triangles isoscèles, qui sont des di-
rhomboèdres. Des clivages peu sensibles
s'observent parallèlement aux faces dn
rhomboèdre de 86° et perpendiculairement
à l'axe. Le Fer oligiste est isomorphe avec
l'Alumine ou Corindon , ce qui fait que les
5"6
FER
FER
deux oxydes se remplacent fréquemment l'un
l'autre dans les minéraux cristallisés.
L'Oligiste présente plusieurs variétés de
formes indéterminables et de structure. Les
plus remarquables sont : le lenticulaire
provenant d'un rhomboèdre obtus dont les
faces ont subi des arrondissements; le la-
Tniniforme ou Fer spéculaire des volcans :
en cristaux aplatis ou en lamelles brillantes
dans les laves du Stromboli , dans les tra-
chytes et les laves des volcans éteints de
l'Auvergne; le laminaire , avec stries trigo-
nales sur ses grandes faces , qui répondent
aux bases des prismes hexagonaux; le gra-
nulaire, le micacé ou écailleux (Fer micacé),
en petites écailles qui s'attachent au doigt
par le frottement ( cette variété est com-
mune au Brésil, et renferme de l'or dissé-
miné) ; le concrétionné fibreux, vulgairement
Hématite rouge, sanguine , pierre à brunir:
en masses mamelonnées à texture fibreuse
et rayonnée comme celle du bois ; elle four-
nit la pierre à brunir, avec laquelle on polit
les métaux. C'est un minerai riche, qui
donne d'excellente fonte; malheureusement
il est rare en France, où on ne le connaît
guères qu'à Baigorry dans les Basses-Py-
rénées ; le compacte et le terreux. L'Ocre
rouge est un Fer oligiste terreux, souvent
mêlé d'Argile, qui fournit le crayon rouge
des dessinateurs ; les variétés solides, que
l'on emploie brutes dans certaines circons-
tances, sont aussi désignées communément
par le nom de Sanguines.
Le Fer oligiste forme des dépôts considé-
rables dans les terrains de cristallisation, où
il est à l'état métalloïde; c'est ainsi qu'on
le trouve en amas ou filons puissants à Gel-
livara, en Laponie; à l'île d'Elbe; à Fra-
mont, dans les Vosges ; en couches, au pic
d'Itacolumi, dans le Brésil, où il est mélangé
avec le Quartz. — On le rencontre aussi dans
les terrains de sédiments, surtout dans les
parties de ces terrains, qui avoisinent les
roches cristallines, et le plus souvent il s'y
montre à l'état lithoïde ou terreux (mine de
Lavoulte,dansl'Ardèche). — On le rencontre
aussi disséminé dans les roches granitoïdes,
et dans les fissures des roches volcaniques ;
dans les matières argileuses et arénacées, i
où il joue le rôle de principe colorant. C'est
un des minerais de Ferles plus riches et les
plus importants : il est commun en Suède
et rare en France. Les exploitations les plus
connues sont celles de Framont dans les
Vosges et de l'Ile d'Elbe. Dans cette dernière
localité, le minerai est si abondant qu'on
l'extrait depuis un temps immémorial. Tous
les cabinets de minéralogie sont ornés de
belles cristallisations que fournissent les
mines de l'île d'Elbe et de Framont.
On a donné le nom de Martite à un Fer
peroxyde, à poussière rouge, que l'on ren-
contre quelquefois sous la forme de l'oc-
taèdre régulier. (Au Brésil, en Auvergne,
dans les Trachytes terreux, appelés Domites ;
à Framont, dans les Vosges.) Est-ce un nou-
vel exemple de dimorphisme que nous of-
frirait le peroxyde de Fer, ou bien une épi-
génie du Fer aimant, qui, sans changer de
forme, aurait passé à l'état de Fer oligiste,
en absorbant une certaine proportion d'oxy-
gène? La question est encore indécise.
M. Thomson a donné le nom de Crucite à
un minéral de Clomnell, en Irlande, qui, par
son aspect et sa composition , se rapproche
des Fers oligistes argileux. Ce n'est peut-
être qu'une pseudomorphose de la Staurotide
croisée ; car la Crucite est un groupement
de prismes d'environ 60 et 120°, croisés sous
ce même angle de 120°. Ils contiennent en-
viron 82 0/0 d'oxyde de Fer ; le reste se com-
pose d'Alumine, de Silice et de Chaux.
f. Craïtoniie, Crichtonite. Fer titane rhom-
boédrique de l'Oisans. Substance métalloïde
d'un noir bleuâtre, à poussière noire ; non
magnétique ; cristallisant dans le système
rhomboédrique, et ayant pour forme domi-
nante et habituelle un rhomboèdre basé,
dont l'angle mesuré sur les arêtes culmi-
nantes est de 61° 29'. Mais ce rhomboèdre
peut être dérivé par une loi de modification
très simple de celui du Fer oligiste, et comme
elle paraît être composée d'oxyde ferrique et
d'oxyde titanique , on peut la considérer
comme isomorphe avec l'espèce précédente.
Les cristaux de Craitonite se présentent
tantôt sous la forme tabulaire, tantôt sous
celle d'un rhomboèdre aigu, selon que do-
minent les faces basiques ou les faces rhom-
boédriques. Ils offrent un clivage assez net
parallèlement aux bases. Dureté, 6 ; densité,
5. Infusible au chalumeau; présentant, en
général, les mêmes caractères chimiques que
l'Isérine. On la trouve dans les fissures des
roches granitoïdes des Alpes, avec la Chlo-
FER
rite, le Quartz, l'Orthose, l'Axinite et l'Ana-
tasc, à Saint-Christophe en Oisans.
On doit rapprocher de cette espèce les
minéraux suivants , qui paraissent avoir
avec elle de grandes analogies de forme et
de composition , et ne sont peut-être que
des mélanges différents de principes iso-
morphes.— Le Basanomèlane (Tisenrose),dc
la vallée de Tavestch au Saint-Gothard: c'est
un Oligiste titanifère , contenant plus de
80 0/0 d'oxyde ferrique, en cristaux de forme
hexagonale et tabulaire, groupés les uns sur
les autres. — La Mohsiie de Lévy, qui s'of-
fre de même en cristaux tabulaires, avec des
facettes obliques, conduisant à un rhomboè-
dre de 73° 45'. Elle a de grands rapports avec
le minéral précédent, et avec la Craïtonite,
dont elle se distingue par l'absence du cli-
vage perpendiculaire à l'axe. — Le Kibdèlo-
phane de Gastein, en Salzbourg (ou Fer ti-
tane axotome), très riche en oxyde titanique,
offrant d'une manière fort nette le clivage
basique. — L'Ilméniie, ou Fer titane du lac
Ilmen, près de Miask, dans l'Oural; en
cristaux dérivant d'un rhomboèdre de 85°43\
opaque, et d'un noir de fer ; faiblement
magnétique. — L'Hysiaiite, ou Fer titane de
Tvedestrand, près Arendal en Norwège. —
La Ménakanile d'Egersund en Norwège, et
de Menaccan en Cornouailles , en masses
amorphes ou en grains isolés. La plupart
des Fers titanes rhomboédriques, et notam-
ment la Craïtonite, la Mohsite, le Kibdèlo-
phane et rilménite , présentent dans leur
cristallisation une hémiédrie particulière (té-
tartoédrie des cristalligrapb.es allemands),
qui donne lieu à des rhomboèdres de posi-
tion anormale.
g. Fer hydroxydé.Veroxyde de fer, avec eau.
On doit distinguer deux espèces différentes
de Fer hydroxydé, selon que la combinaison
a lieu entre un atome d'oxyde ferrique et un
atome d'eau , ou bien qu'elle résulte de deux
atomes d'oxyde ferrique et de trois atomes
d'eau. La première espèce est la Gœthite ;
la seconde , la Limoniie.
La Gœihite, aussi nommée Lépidokrokite,
Pyrosidériie , Slilpnosidérite , Rubinglimmer,
JYadeleisenerz , se présente cristallisée quel-
quefois en prismes courts terminés par des
sommets dièdres , le plus souvent en ai-
guilles allongées , et ressemblant parfaite-
ment aux cristaux d'acerdèse ou de manga-
FER
597
nèse hydraté, avec lequel elle est isomor-
phe. Ces formes dérivent d'un prisme droit a
baserhombede 130° 49', clivable parallèle-
ment à la petite diagonale. Les cristaux ont
un éclat assez vif, sont transparents en
lames minces , et d'une couleur rouge-hya-
cinthe, d'un brun noirâtre en masse, d'un
jaune-brunâtre ou jaune d'ocre dans la ra-
clure: ils contiennent 10 0/0 d'eau. Ce mi-
néral accompagne souvent l'espèce suivante,
et, comme elle, est recherché quelquefois
comme minerai de fer. Les cristaux nets de
Gœthite viennent des environs de Bristol
en Angleterre , et de Lostwithiel en Cor-
nouailles; les variétés aciculaires et capil-
laires, de Sibérie, de Bohême et du pays
de Siegen ; les variétés écailleuses et amor-
phes du Westerwald et de la Forêt-Noire
A cette espèce se rapportent la plupart des
épigénies de Fer sulfuré.
La Limoniie (Brauneisenstein, des Ail. ).
Substance non métalloïde , en masses con-
crétionnées ou amorphes, dont la cristalli-
sation est inconnue ; brune ou jaunâtre ;
toujours d'un jaune de rouille , lorsqu'elle
est en poussière. Ellecontient 14,5 0/0 d'eau.
C'est à cette espèce que se rapportent pres-
que tous les minerais de fer des terrains de
sédiments, etla plupart de ceux de la France.
On distingue parmi ses variétés : la Limo-
nite fibreuse , mamelonnée ou en stalactites
(dite Hématite brune) à surface brune ou
noire , recouverte souvent d'un enduit lui-
sant et irisé ; la Limonite compacte , d'un
brun foncé, qui se présente en couches
assez puissantes; laGéodique, ou globu-
laire creuse ( dite ;Etite , ou Pierre d'Aigle) ;
la Pisolithique ( mine de fer en grains , en
globules libres , ou réunis par un ciment ar-
gileux; la Limonite terreuse (Fer limoneux,
Fer d'alluvion, de marais et de prairies),
de formation moderne , et exploitée en plu-
sieurs lieux , principalement dans la Basse-
Silésie. Cette dernière variété est en masses
ocreuses , d'un jaune de rouille , et c'est elle
qui a valu le nom de Limonite à l'espèce
tout entière.
Le Fer hydroxydé hématite a Ja propriété
de donner de l'acier de forge , comme le Fer
spathique, dont nous allons parler, et qu'il
accompagne ordinairement. On l'exploite à
Bancié , dans l'Ariège , dans les Pyrénées
et dans le Dauphiné. Le Fer en grains est
598
FER
pour la France une source inépuisable de
richesses ; il forme un dépôt presque super-
ficiel, généralement de mince épaisseur,
mais qui recouvre des provinces entières.
C'est surtout dans les contrées où le calcaire
oolithique constitue le sol , qu'on le trouve
en plus grande abondance. Il est déposé à
la surface, ou remplit des fentes et des ca-
vités assez irrégulières de ce calcaire. Il est
commun surtout dans les départements de
la Haute-Saône, de la Haute-Marne, du
Haut-Rhin et de la Moselle. C'est lui qui
alimente les usines de la Normandie, du
Berry, de la Bourgogne, de la Franche-
Comté, et entre autres la célèbre fonderie
du Creusot. On trouve aussi à la partie in-
férieure du terrain jurassique, un Fer hy-
droxydé qu'on peut appeler oolithique ; il se
distingue du pisolithique en ce qu'il est en
couches réglées au milieu des calcaires. Il
contient souvent des coquilles fossiles, et
donne un Fer de mauvaise qualité. Le Fer
limoneux n'est point exploité en France ,
mais seulement dans le nord de l'Europe.
5" Sous - genre. Fers carbonates. — On
en connaît deux espèces : la Sidérose et la
Junckérite , qui paraissent avoir la même
composition chimique et offrir un exemple
de dimorphisme , tout-à-fait analogue à
celui que présentent deux autres minéraux
de semblable composition : le Calcaire spa-
thique et l'Aragonite.
La Junckérite est un minéral fort rare ,
qui a été trouvé par M. Paillette dans la mine
de Poullaouen, en France. Elle tapisse de
petites veines quartzeuses , qui traversent
la Grauwacke. Suivant M. Dufrénoy, à qui
nous devons la description de cette espèce ,
elle cristallise en petits octaèdres rectangu-
laires , qui dérivent d'un prisme droit rhom-
boïdal de 108°26\
La Sidérose est la principale espèce de ce
groupe. Nous ne reviendrons pas ici sur ses j
caractères minéralogiques, qui ont déjà été
donnés à l'article carbonates. Nous nous
bornerons à rappeler que ce minéral forme
tantôt des masses cristallines , et alors il ap-
partient aux terrains de cristallisation, tan-
tôt des masses compactes et terreuses , et
dans ce cas il se rencontre dans les terrains
de sédiment. La première variété constitue
le Fer spathique ; la seconde , le Fer carbo-
nate liihoide . ou Fer des houillères. Le Fer
FER
spathique est riche en Fer, très facile à fon-
dre , et donne directement de l'Acier, ce qui
lui a fait donner le nom de Mine d'Acier.
Il existe en filons à Baigorry, dans les Basses-
Pyrénées , et alimente de nombreuses forges
catalanes dans les départements voisins. Il
est aussi en grandes masses à Allevard,
dans le département de l'Isère , et sert à la
fabrication de l'Acier de Rives. Le Fer car-
bonate terreux ou lithoide se trouve en ro-
gnons et quelquefois en dépôts puissant»
dans le terrain houiller, soit dans les grès ,
soit même au milieu des couches de houille.
Ce minerai , quoique d'une valeur intrin-
sèque assez faible , est néanmoins très pré-
cieux à cause de son abondance et parce
qu'il est dans le voisinage d'un combustible
qui peut servir à son traitement métallur-
gique. C'est presque le seul minerai de Fer
des Anglais, dont les usines à Fer livrent
annuellement une quantité de produits plus
que double de celle que donnent toutes les
forges de France. Le Fer des houillères existe
aussi en France, mais malheureusement
pas en assez grande abondance , à Saint-
Étienne , département de la Loire, et à Au-
bin, département de l'Aveyron. On rencon-
tre aussi de la Sidérose oolithique dans les
terrains de sédiments, et notamment dans
la formation jurassique.
6e Sous-genre. Fers sulfatés. — Il existe
aussi dans la nature divers sulfates de Fer,
connus sous les noms de Couperose ou de
Mélantérie , de Botryog'ene , de Coquimbite ,
de Piuizite. Ce sont des substances salines,
la plupart solubles dans l'eau et qui n'ont
qu'une existence accidentelle dans la nature.
Leur description se trouvera beaucoup pins
convenablement placée à l'article général
des Sulfates. Voyez ce mot.
7e Sous - genre. Fers phosphatés. — Il
existe plusieurs espèces de Phosphates de
Fer, les uns cristallisés , les autres en petits
nodules ou en petites masses terreuses , et
jusqu'à présent assez mal déterminés, La
principale espèce de ce groupe est le Fer
phosphaté bleu , ou Vivianite.
La Fivianite est une substance bleue,
d'un éclat vitreux , et quelquefois perlé ou
métalloïde , transparente ou translucide ,
tantôt cristalline, et tantôt terreuse. Les
cristaux , qui offrent un seul clivage facile»
dérivent d'un prisme oblique à base rectan-
FER
FER
599
guliire; leur teinte est le bleu-indigo, pas-
sant quelquefois au gris et au verdâtre. Sa
densité est de 2,6. Elle est composée d'un
atome d'acide phosphorique , de trois atomes
d'oiydule de Fer et de six atomes d'eau. "Par
l'action du chalumeau elle donne de l'eau,
etfond enun*globule magnétique. Sesprinci-
palesvariétés sont : la laminaire, l'aciculaire-
radiée et la terreuse. Les variétés cristalli-
sées se rencontrent dans les gîtes métalli-
fères, à Saint-Agnès en Cornouailles, à Bo-
denmais et à Amberg, en Bavière ; dans les
fissures des Basaltes , à La Bouiche, dépar-
tement de l'Allier; dans les terrains de sé-
diments , avec le Fer limoneux et la Vivia-
nite terreuse, quelquefois dans l'intérieur
des coquilles , aux environs de Kertsch en
Crimée ; à Mullica-Hill, dans le New-Jersey,
aux États-Unis.
Quant aux variétés terreuses , elles se
rencontrent dans une multitude de lieux,
dans les terrains de sédiments les plus mo-
dernes , et surtout dans les dépôts qui
renferment des débris de plantes et d'ani-
maux , tels que les dépôts limoneux de
marais et les tourbières. Plusieurs de ces
variétés bleues sont blanches à l'intérieur,
comme les phosphates qu'on prépare artifi-
ciellement, en précipitant un sulfate de Fer
par un phosphate alcalin, et elles bleuissent
comme eux par l'exposition à l'air. Ces va-
riétés terreuses s'emploient pour la pein-
ture, soit à l'huile soit en détrempe.
On connaît encore d'autres phosphates ,
en masses radiées ou compactes , qui sem-
blent différer du précédent par les propor-
tions de leurs éléments , mais sans que les
différences puissent être précisées dans l'é-
tat actuel de la science. Tels sont: YAngla-
rite, Fer phospbaté radié d'un gris bleuâtre,
qui se trouve à Anglar, dans le département
de la Haute-Vienne ; et la Dujrémie, ou Al-
luaudite, autre Fer phosphaté radié, de cou-
leur verte, qui accompagne les phosphates
manganésiens aux environs de Limoges. On
rapproche de celle-ci un Fer phosphaté glo-
buleux du pays de Sayn , près de Coblentz.
Le Kakoxène, minéral fibreux d'un jaune
d'ocre, de Zbirow en Bohême, est un phos-
phate hydraté de peroxyde de Fer et d'Alu-
mine • ia Delvauxine, que l'on trouve à Ber-
neau, près de Visé , en Belgique, sous forme
de rognons bruns à éclat résineux, est un
i autre phosphate hydraté, qui renferme plus
i de 40 7 d'eau.
8e Sous-genre. — Fers arséniatks. On
j connaît aussi plusieurs arséniates de Fer,
| dont les principaux sont tePharmacosidérit*
et la Scorodite.
La Pharmacosidèrite ( Wiirfelerz des AU. )
est une substance d'un vert-olive ou de pis-
tache , composée d'acide arsénique, de per-
oxyde et de protoxyde de Fer, et enfin d'eau
dans la proportion de 18 0/0. Elle cristallise
dans le système tétraédrique , en petits cu-
bes , modifiés sur quatre angles seulement;
les faces de ces cubes sont souvent striées
dans la direction de l'une des diagonales.
Ces cristaux sont sujets à une altération
qui les fait passer au brun. Chauffés dans
le petit matras , ils donnent de l'eau et de-
viennent rouges ; à une chaleur très intense ,
ils dégagent un peu d'acide arsénieux. La
Pharmacosidèrite est une substance rare,
qui se trouve dans certains gîtes métalli-
fères , particulièrement dans ceux qui ren-
ferment de l'Étain etduCobalt (Cornouailles,
en Angleterre; Puy-les-Vignes , aux envi-
rons de Limoges ; Schwarzenberg, en Saxe.
La Scorodite ou JYéocièse est un autre arsé-
niate de fer hydraté, d'un vert-bleuâtre,
qui cristallise en petits octaèdres rectangu-
laires , plus ou moins modifiés , et dérivant
d'un prisme droit rhomboidal de 119° 2'.
D'après une analyse récente de M. Damour,
elle serait composée d'un atome d'acide ar-
sénique , d'un atome d'oxyde ferrique et de
quatre atomes d'eau. Par la calcination elle
donne de l'eau avec un résidu d'un blanc
jaunâtre ; elle donne sur le charbon , après
avoir répandu des fumées arsenicales, une
scorie magnétique. Cette substance se trouve
; en petits cristaux implantés dans les dépôts
j cobaltifères ou stannifères , à Graul , prés
| de Schneeberg , en Saxe ; à Saint Léonard
i et Vaulry , près Limoges, et à Antonio Pe-
| reira , au Brésil. La variété du Brésil avait
j été d'abord séparée de la Scorodite , sous le
[ nom de Néoctèse ; M. G. Bose a reconnu son
identité avec la Scorodite , qui , plus tard ,
a été confirmée par MM. Descloiseaux et
Damour.
Sous le nom de Sidéritine, ou d'Eisen-
pecherz, on a désigné une substance brune,
d'un éclat résineux, que l'on trouve dans
les mines de Schneeberg , et qui paraît se
coo
FER
FER
former journellement par la décomposition
des sulfo-arséniures. C'est un arséniate hy-
draté de peroxyde. — UArsènio-sidèrite de
M. Dufrénoy, ou la Romanésile de M. Salo-
mon , est un arséniate de Fer et de Chaux,
que Ton trouve en petites masses fibreuses,
d'un jaune- brunâtre , avec le minerai de
manganèse de Romanéche , près Mâcon.
9* Sous-genre. Fers silicates. — 11 existe
dans la nature plusieurs silicates, dans les-
quels l'oxyde de fer existe seul ou prédo-
mine comme base , et aussi quelques alu-
mino-silicates du même métal. Nous ferons
connaître ici les espèces de ce genre, les
plus importantes, surtout sous le rapport
de la proportion de Fer qu'elles contiennent.
Pour les autres, nous nous contenterons
d'une simple indication , et nous renverrons
pour une classification plus exacte de ces
matières à l'article des Silicates en général,
et pour la description de quelques unes,
aux articles qui leur sont spécialement con-
sacrés.
La Liivrite ou Yllvaïte de l'île d'Elbe
(l'Yénite ou Fer calcaréo-siliceux d'Haùy)
est une substance d'un noir brunâtre, à
poussière noire, composée de silicate de
peroxyde de fer, et de silicate droxydule de
fer et de chaux, cristallisant en prismes
droits rhomboïdaux (de 112°40') terminés
par des sommets à deux ou à quatre faces.
Densité, 4; fusible en globule noir, magné-
tique, soluble en gelée dans les acides. —
Les sommets de ses cristaux se font souvent
remarquer par un chatoiement particulier.
On l'observe aussi en masses bacillaires ,
fibreuses et compactes. Cette substance ap-
partient aux terrains de cristallisation ; elle
a été trouvée en deux endroits différents de
l'île d'Elbe, à Rio-la-Marina et au cap Ca-
lamita. Elle y est accompagnée d'une sub-
stance verte en aiguilles rayonnées, qui
paraît avoir du rapport avec le Pyroxène.
La lVehrliie de Kobell, réunie d'abord à la
Liévrite par Zipser, paraît en différer par sa
composition; c'est une matière noire, en
masses grenues ou compactes, qui se trouve
à Szurraskô, dans le comilat de Zemesch.
Il existe un grand nombre de silicates fer-
rugineux hydratés , tels que la Cronstediile
ou Chloromélane de Przibram , en Bohême;
la Sidéroschisolithe du Brésil ; YEisenchry-
eoliike ou Pèridot de fer; V Hisingérile ; la
Thraulite ; la Nontronite ; la Pinguile ; la
Cldoropale, etc. Voy. silicates.
Enfin, il existe quelques alumino-silicates,
dont deux sont intéressants , en ce qu'ils
fournissent des minerais de fer, susceptibles
quelquefois d'être exploités. Ce sont la Cha-
moisiie et la Berthiérine ; ils sont souvent
sous forme de grains , et ont été confondus
| avec le Fer hydroxydé pisolithique ou ooli-
I thique. Le premier forme des gîtes dans un
j calcaire de la montagne de Chamoison ,
I dans le Valais, et dans les environs de
j Quintin en Bretagne. L'autre est mélangé,
souvent en assez grande quantité, dans les
minerais de fer en grains de la Champagne,
et particulièrement dans ceux d'Hayange
(Moselle). Ils sont l'un et l'autre en grains
d'un gris verdâtre ou d'un noir bleuâtre, et
tous deux attirables à l'aimant.
Telles sont les diverses espèces qui peu-
vent être comprises dans un genre minéra-
logique, ayant pour base le Fer, genre né-
cessairement artificiel, comme nous l'avons
fait remarquer e* commençant. Parmi ces
espèces, les seules importantes, au point de
vue industriel, sont celles qui contiennent
du Fer en quantité assez considérable, et
dans un état tel, qu'on puisse avec avan-
tage l'extraire et le purifier : on les appelle
des minerais de fer. Les espèces auxquelles
on peut donner ce nom sont : le fer aimant
le fer oligiste, le fer corbonaté et le FER
hydroxydé auquel on peut joindre les alu-
mino-silicates, que nous avons décrits sous
les noms de Chamoisite et de Berthrérine,
quand ils se présentent en masses suffisantes
pour qu'on en tire un parti avantageux. La
qualité du Fer, fournie par ces minerais
varie suivant qu'ils sont eux-mêmes plus ou
moins exempts d'autres métaux, et surtout
de soufre et de phosphore. Les meilleurs
minerais se rencontrent dans les terrains
primitifs où ils forment ordinairement des
couches très puissantes : tels sont les deux
premiers, le Fer aimant et le Fer oligiste,
que l'on traite dans les usines de la Suède
et de la Norwége ; et le Fer carbonate spa-
thique, qui se présente en filons dans les
mêmes terrains, et que l'on emploie dans
les usines de la France méridionale : il
fournit un Fer très propre, à la fabrication
de l'acier. Les terrains de sédiment propre-
ment dits nous présentent, en grandes
FER
masses, les carbonates terreux du terrain
houiller, qui servent, en Angleterre, à la
fabrication d'une immense quantité de Fer,
et les minerais en grains que l'on emploie
dans les usines du centre et du nord de la
France. Le Fer qu'on extrait des minerais
provenant des terrains modernes est tou-
jours de qualité inférieure : aussi les Fers
fabriqués dans le nord de l'Europe, avec des
minerais provenant tous des terrains an-
ciens, sont-ils préférés de beaucoup à tous
les autres, et c'est avec les Fers de Suède
que les Anglais fabriquent leur excellent
acier.
De ces divers minerais, on retire le Fer
sous l'un des trois états suivants : l'état de
Fonte ou de Fer cru, l'état de Fer malléable
(Fer forgé ou en barres), et l'état d'Acier.
Pour convertir le minerai dans un de ces
produits, on le prépars à la fusion par des
opérations diverses, telles que lavages, gril-
lages, etc., qui ont pour objet de le désa-
gréger, de le priver, autant que possible,
des parties terreuses qu'il renferme, de
chasser l'eau, l'acide carbonique, le soufre
ou l'arsenic qu'il peut contenir, de le trans-
former en oxyde pur. Cela fait, on le porte
dans un fourneau de fonte , appelé haut
fourneau, où on le dispose par couches avec
du charbon et de la pierre calcaire (on em-
ploie à cet usage le charbon de bois ou le
coke, c'est-à-dire le charbon provenant de
la houille) ; puis on soumet le tout à l'action
du feu, soutenu et animé par le vent d'une
machine soufflante. Il se produit alors deux
opérations : la première consiste dans la
réduction de l'oxyde en matière métallique
fusible (Fonte) qui se rassemble dans le
creuset du fourneau ; cette réduction a lieu
par le charbon, ou plutôt, comme l'a prouvé
M. Leplay, par le gaz oxyde de carbone qui
se forme , et qui est un corps éminemment
réducteur, étant très avide de son complé-
ment d'oxygène, qu'il emprunte au minerai.
La seconde opération est la séparation des
matières terreuses qui s'écoulent sous la
forme de scories par une ouverture placée
au bord supérieur du creuset. Lorsque
celui-ci est plein de Fonte, on la coule dans
des moules de sable ou dans un sillon tracé
sur le sol de la fonderie, en débouchant un
trou que l'on a ménagé vers le fond du
fourneau. La plus grande partie de la Fonte
T. V.
FER
601
ainsi obtenue sert à alimenter les forges où
on l'épure, en la refondant sous une couche
de charbon et de scories, pour l'amener à
l'état de Fer proprement dit. Le reste, après
avoir éprouvé souvent une nouvelle fusion
dans des fours à réverbère, est coulé sur
des moules de différentes formes, pour être
employé immédiatement dans les arts ou
l'économie domestique, et constitue la Fonte
moulée du commerce. La Fonte est une ma-
tière métallique, fusible et cassante, com-
posée de Fer, de Charbon et d'oxyde non
réduit. C'est avec cette matière qu'on exé-
cute les marmites, les chenets et plaques de
cheminée, les bombes, les canons de rem-
part et caronades, les grandes constructions
en Fer, telles que ponts, chemins de fer,
coupoles, etc.
Malgré cette énorme consommation de la
Fonte en nature, l'opération qui en absorbe
le plus est la fabrication du Fer en barres ;
car presque tout celui que l'on emploie dans
les arts provient de la Fonte, qui a été affinée,
c'est-à-dire épurée, après avoir été de nou-
veau fondue avec le contact du charbon,
pendant que l'air qui provient des soufflets
agissait sur la surface. Cette opération se
fait dans un fourneau nommé fourneau d'af-
finage ; la masse de Fer refroidie reçoit le
•nom de Fer affiné. On soumet ensuite cette
masse, pour en rapprocher les parties, à
l'action de gros marteaux, mus par l'eau ou
par des machines à vapeur, et on finit par
l'amener à l'état de Fer forgé ou en barres.
Quant à l'Acier, qui est le troisième pro-
duit des minerais de Fer, il se fait commu-
nément avec le Fer forgé , que l'on tient
longtemps soumis à une haute température
dans des caisses de briques, bien fermées ,
où on l'a disposé par lits alternatifs avec de
la poussière de charbon. L'Acier produit
ainsi se nomme Acier de cémentation. C'est
une combinaison de fer et de carbone, qui
se distingue de la fonte par une plus grande
pureté, par la propriété de se laisser forger
et limer, et acquérir un grand degré de du-
reté et d'élasticité par la trempe. L'Acier de
cémentation, cassé en petits morceaux, que
l'on place dans des creusets très réfractaires,
et chauffé fortement dans des fours à cou-
rants d'air, est susceptible de se fondre et
d'être coulé dans des lingolières. C'est ainsi
qu'on se procure l'Acier fondu, qui reçoit le
602
FER
plus brillant poli, et avec lequel on fabrique
les rasoirs, les bijoux et les parures d'acier.
Lorsqu'on a des minerais riches et de fa-
cile fusion , tels que certaines Hématites , et
surtout les Fers spathiques, on peut obtenir
duFer malléable du premier feu, et par con-
séquent économiser beaucoup de temps et
de combustible , en évitant l'opération qui
a pour but de changer le minerai en fonte.
Pour cela, on place immédiatement celui-ci
dans le creuset même de la forge , où l'on
aurait affiné la fonte, si l'on avait suivi la
marche ordinaire. Ce nouveau procédé est
usité depuis longtemps en Catalogne et dans
les Pyrénées: il s'appelle la Fonte à la ca-
talane.
La Fonte qui provient de l'Hématite et du
Fer spathique est susceptible de donner di-
rectement de l'Acier, et non du Fer, quand
on la traite convenablement, en évitant de
brûler tout le carbone qu'elle renferme. On
voit donc que les minerais de fer peuvent
produire immédiatement soit de la Fonte,
soit du Fer ou de l'Acier.
On estime qu'en Europe, le total du pro-
duit du Fer fabriqué annuellement, monte à
près de sept millions de quintaux , dont la
valeur est de plus de trois cents millions de
francs. Cette valeur dépasse de beaucoup
celle du produit des mines d'or et d'argent
de l'Amérique, qui au commencement de ce
siècle ne s'élevait qu'à deux cent trente mil-
lions de francs. (Delafosse.)
FER-A-CHEVAL, bot. ph. — Synonyme
vulgaire d'Hippocrepis.
FER DE LANCE, mam. —Nom vulg.
d'une espèce du g. Phyllostome.
FERA, poiss. — Nom d'une espèce du
g. Lavaret, Coregonus fera.
FER.-E. mam. — Voy. carnassiers.
* FERDINA. echin. — Genre d'Astéries du
groupe des Echinaster proposé par M. J. E.
Gray pour deux espèces , l'une de l'Ile de
France (F. flavescens), Vautre des côtes de
Colombie (F. Cumingii). Il a pour carac-
tères : Corps plat; rayons grands, convexes
et Yerruqueux en dessus, plats et uniformes
en dessous; épines ambulacraires courtes,
unies à leur base. (P-G.)
FERDINANDA (Ferdinand IV, roi d'Es-
pagne), bot. ph. — Genre de la famille des
Composées , tribu des Sénécion idées - Hé-
lianthées, établi par Ljgasca (Nov. gen et
FER
j Sp. 31) et renfermant quatre ou cinq es-
pèces, dont deux sont cultivées en Europe.
Ce sont des arbrisseaux mexicains, à feuilles
alternes , ovées ou oblongues, atténuées à
la base , obtuses au sommet, très entières
ou crénelées, triplinerves , pubescentes ou
scabres en dessus ; pubescentes ou velou-
tées-argentées en dessous, à capitules mul-
tiflores, hétérogames, jaunes, disposés en
corymbes terminaux ramifiés , dont les
feuilles florales colorées.
FERDINANDEA. bot. ph. — Pohl, au-
teur de ce genre , en a depuis changé la
dénomination en celle de Ferdinandusa ,
parce qu'il existait déjà un genre Ferdi-
nanda ou Ferdinandia établi par Lagasca.
Voy. ce mot. (C. L.)
* FERDINANDUSA (diminutif de Ferdi-
nanda). bot. ph. — Genre de la famille
des Rubiacées, tribu des Cinchonées , formé
par Pohl {PL bras. II, 8, t. 106-108) et ne
renfermant que trois espèces. Ce sont de
beaux arbres , à feuilles opposées, briève-
ment pétiolées, coriaces, très entières; à
stipules interpétiolaires, ovées, cuspidées,
très fugaces; à fleurs en cymes corym-
beuses, formant une panicule terminale.
(C. L.)
FEREIRIA , Vandell. bot. ph. — Syno-
nyme (VHillia, Jacq.
*FERGUSONITE (nom d'homme), min.
— Tantalate d'yttria , différant de l'Yttro-
tantalite , par les proportions seulement, et
cristallisant dans le système quadratique*
Cette espèce est remarquable par l'hémiédm
latérale que présentent ses cristaux. Voyez
TANTALE. (DEL.)
*FERIA. ins. — Genre de Diptères, établi
par M. Robineau-DesYoidy dans son Essai
sur les Myodaires , page 30. Ce genre, qu'il
place dans la famille des Calyptérées, divi-
sion des Coprobies vivipares, tribu des Ma-
cropodées, ne renferme que deux espèces
décrites et nommées pour la première fois
par l'auteur, Tune rubescens et l'autre ni-
tida. La première, d'après son assertion,
n'est pas rare dans les environs de Paris,
sur les fleurs de la Berce et de la Butome.
(D.)
FERMENT. Fermentum. chim. — On
donne le nom de Ferment à des substances
ordinairement azotées , telles que le Gluten
et l'Albumine végétale qui , sous certaines
FER
FER
603
influences , jouissent de la propriété de dé-
velopper, dans les corps avec lesquels on les
met en contact , un mouvement particulier
appelé fermentation. On trouve des Ferments
naturels dans certains fruits, et on les sépare
de la coction d'orge dans la fabrication de
la bière ; dans ce dernier cas on lui donne le
nom de levure. On appelle encore Ferment
certaines substances qui ont subi un com-
mencement de fermentation acide ; au reste
on peut dire que la nature des Ferments est
encore peu connue.
FERMENTATION . Fermentatio. chim.
— La Fermentation est un mouvement in-
testin accompagné de dégagements de gaz
propres à un grand nombre de substances
organiques par suite de la réaction qu'exer-
cent les uns sur les autres leurs principes
constituants lorsqu'ils sont exposés à l'action
de l'air ou d'un ferment sous une tempéra-
ture de -f- 18 à -|- 25 degrés centig. On a
donné différents noms à la Fermentation ,
selon la nature des produits qui en sont le
résultat. Ainsi l'on appelle Fermentation al-
coolique, celle qui donne naissance à des li-
quides spiritueux ou vineux ; Fermentation
acide, acétique ou acéteuse , celle qui suit la
Fermentation alcoolique et produit du vinai-
gre ( certaines substances végétales , telles
que la gomme , le sucre , sont susceptibles
de subir ce genre de Fermentation sans avoir
passé par la Fermentation alcoolique) ; Fer-
mentation putride ou ammoniacale, celle qui
résulte de la désorganisation des substances
animales , et qui n'est autre chose que la
putréfaction même. Certains chimistes ont
appelé Fermentation saccharide celle qui ré-
sulte de l'exposition à l'air de l'amidon dé-
layé dans l'eau , et Fermentation visqueuse
ou muqueuse , celle qui se trouve dans les
eaux sures des amidonniers , dans les solu-
tions de sucre brut, dans quelques vins, etc.
D'autres chimistes pensent que cette dernière
Fermentation n'est autre chose que la Fer-
mentation alcoolique faite avec lenteur.
FERNAMBOUC. bot. ph. — Syn. de
Brésillet. Voy. cesalpinia.
FERNANDEZIA (nom propre ). bot. ph.
— Genre de la famille des Orchidées- Van-
dées, établi par Ruiz et Pavon (Syst. , 239)
pour une plante herbacée, épiphyte, caules-
lente , propre à l'Amérique tropicale ; à
feuilles distiques , équitantes , imbriquées ,
inflorescence en grappes latérales terminales
et pauciflores ; fleurs petites et jaunes.
FERNELIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Rubiacées , tribu
des Gardéniées, formée par Commerson,
renfermant deux ou trois espèces, décou-
vertes par l'auteur dans l'Ile de France
(Mauritius Island!) et introduites et culti-
vées en Europe. Ce sont de petits arbres,
très ramifiés, glabres, ayant le faciès de
notre Buis commun ; à feuilles opposées
obovées, rigidules ; à stipules solitaires des
deux côtés , courtes , aiguës ; à pédicelles
axillaires très courts, bractéolés, uniflores.
(C. L.)
FEROLIA. bot. ph. — Tel est le nom
appliqué par Aublet ( Guyan. Supp. 7,
t. 372 ) à un grand arbre dont on ne con-
naît pas les fleurs. Les feuilles en sont
alternes , ovales , acuminées , entières ,
brièvement pétiolées , blanchâtres en des-
sous. Les fruits sont charnus, comprimés,
rugueux , et portent deux crêtes longitudi-
nales ; ils forment des sortes de grappes
terminales et renferment un nucule bilo-
culaire. On le connaît à la Guyane sous les
noms de Bois de férole , de Bois marbré ou
satiné; il est très recherché par les ébé-
nistes et les tablettiers. Selon quelques
auteurs , le genre Ferolia présente quelque
affinité avec la famille des Rosacées. Endli-
cher et Meissner le passent sous silence dans
leurs Gênera Plantarum. (C. L.)
FERONIA ( Déesse des bois et des ver-
gers), bot. ph. — Genre de la famille des
Citracées ( Aurantiacées, auct. /), tribu des
Citrées, établi par Correa (Linn. Trans., V,
222) pour une seule espèce, indigène de
l'Inde. C'est un arbre à feuilles impari-
pennées , bitrijuguées , dont les folioles
subsessiles, obovées, obscurément crénelées,
pellucides-ponctuées le long des bords ; à
fleurs polygames par avortement, disposées
en grappes axillaires, terminales, lâches,
pauciflores. (C. L.)
* FÉRONIDES. ins. — M. Brullé, dans
son Histoire naturelle des Coléoptères , t. I,
pag. 275, désigne ainsi la deuxième race
des Carabiques qu'il divise en cinq familles :
les Pogoniens, les Dolichiens, les Platt-
niens, les Catadromiens et les Féroniens.
Cette race correspond à la tribu des Féro-
niens de M. le comte Dejean, dont nous
604
FER
suivons la classification en ce qui concerne
les Carabiques dans ce Dictionnaire; toute-
fois nous ferons remarquer que la nomen-
clature des genres adoptés par M. Brullé ne
s'accorde pas toujours avec celle de M. De-
jean, ce qui provient de diverses causes
inutiles à détailler ici. Voy. féroniens. (D.)
FÉRONIE. Feronia (déesse des bois).
ins. — Genre de Coléoptères pentamères,
famille des Carabiques , tribu des Féroniens,
fondé par Latreille pour remplacer dix au-
tres genres établis par différents auteurs ;
savoir : Bonelli, Ziegler , Mégerle et Sturm ,
mais qui lui ont paru trop peu caractérisés
pour être conservés. M. le comte Dejean, qui
les avait d'abord adoptés , a fini par se
ranger à l'opinion de Latreille , et dans son
Species , ainsi que dans son dernier Catalo-
gue , il ne mentionne plus les genres dont il
s'agit que comme des divisions de celui de
Latreille. Toutefois , en adoptant celui-ci, il
le limite d'une manière plus précise que ne
l'avait fait son fondateur ; car il en retran-
che plusieurs espèces que Latreille y avait
placées à tort, et qui appartiennent à la
tribu des Patellimanes ou à celle des Harpa-
liens. Le genre Féronie se borne donc pour
lui aux espèces qui présentent les caractères
suivants : Les trois premiers articles des
tarses antérieurs dilatés dans les mâles,
moins longs que larges et fortement trian-
gulaires ou cordiformes. Dernier article des
palpes cylindrique ou légèrement sécuri-
forme. Lèvre supérieure en carré moins long
que large, quelquefois presque transversale,
coupée carrément ou légèrement échancrée;
mandibules plus ou moins avancées, plus ou
moins arquées et plus ou moins aiguës. Une
dent bifide au milieu de l'échancrure du
menton. Corselet plus ou moins cordiforme,
arrondi , carré ou trapézoïde , jamais trans-
versal. Élytres plus ou moins allongées, ova-
les ou parallèles. Jambes intermédiaires
toujours droites. Le g. Féronie, ainsi borné,
renferme néanmoins encore un très grand
nombre d'espèces, que M. Dejean a réparties
dans dix divisions correspondant aux genres
établis par les auteurs dont nous avons parlé
plus haut, savoir :
lre division. Pœcilus , Bonell. — Insec-
tes de taille moyenne , ordinairement ailés,
quelquefois aptères, de couleur verte ou mé-
tallique , quelquefois bleue ou noire , très
FER
agiles et courant rapidement en plein jour
pendant la plus grande chaleur. Corps assez
allongé; corselet cordiforme ou presque
carré; articles des antennes comprimes;
palpes assez minces ; dernier article cylin-
drique. Le dernier Catalogue de M. Dejean
en mentionne 29 espèces, dont 17 d'Europe
ou de Sibérie , 4 d'Afrique , 7 d'Amérique
et 1 de la Nouvelle-Hollande. Type Pœcflut
punctulatus Fab., qui se trouve aux environs
de Paris.
2e division. Argutor , Még. — Insectes
presque toujours au-dessous de la taille
moyenne , ordinairement ailés , quelquefois
aptères, de couleur noire ou brune, très
rarement métallique, assez agiles, mais moins
que les Pœcilus, dont ils ont d'ailleurs lesca-r
ractères , excepté quelques espèces , qui ont
le corps large et déprimé. Ils se tiennent or-
dinairement sous les pierres , aux bords des
eaux ; ils habitent plus particulièrement les
montagnes. Le dernier Catalogue de M. De-
jean en mentionne 45 espèces , dont 24
d'Europe ou de l'Asie boréale , 1 des Indes
orientales, 4 d'Afrique, 15 d'Amérique et
1 de la Nouvelle-Hollande. Type Argutor
vernalis Fab., qui se trouve en Europe et
en Sibérie , ainsi qu'aux environs de Paris.
3e division. Omaseusy Ziégl. — Insectes au-
dessus de la taille moyenne , ordinairement
aptères , quelquefois ailés, de couleur noire
et luisante , peu agiles , se tenant habituel-
lement sous les pierres. Corps assez allongé ;
corselet presque carré, tronqué postérieure-
ment ; élytres légèrement ovales et presque
parallèles ; pattes assez fortes et assez allon-
gées ; antennes assez fortes et filiformes ;
dernier article des palpes presque cylindri-
que. Le dernier Catalogue de M. Dejean en
mentionne 28 espèces , dont 16 d'Europe et
de Sibérie, 2 de la Perse occidentale, 9 d'A-
mérique et 1 de la Nouvelle-Hollande. Ty-
pe Omaseus leucophthalrms Fab., répandu
dans presque toute l'Europe et très commun
aux environs de Paris.
4e division. Steropus , Méger. — Insec-
tes au-dessus de la taille moyenne, toujours
aptères , de couleur noire et luisante , rare-
ment brune ou métallique , ressemblant
beaucoup à ceux de la division précédente,
mais ayant le corselet arrondi postérieure-
ment et les élytres plus ovales et plus con-
vexes. Le dernier Catalogue de M. Dejean en
FER
FÉR
605
mentionne 16 espèces, dont 8 d'Europe ou
de l'Asie boréale , 3 d'Afrique et 5 d'Amé-
rique. Type Steropus madidus Fab., qui se
trouve en France.
5e division. Platysma, Sturm. — Insectes
de différentes grandeurs , aptères ou ailés,
ordinairement de couleur métallique ou
noire , et quelquefois brune , ressemblant à
ceux des divisions précédentes, mais ayant
le corselet cordiforme ou rétréci postérieu-
rement. Le dernier Catalogue de M. Dejean
en mentionne 48 espèces , dont 17 d'Europe
ou de Sibérie , 30 des diverses parties de
l'Amérique et 1 du Sénégal. Type Platysma
pichnana Creutz., qui se trouve en France et
en Allemagne , mais assez rare partout.
6e division. Cophosus , Ziégl. — Insectes
au-dessus de la taille moyenne , toujours
aptères , de couleur noire et luisante , res-
semblant aux Omaseus de Ziégler, mais
ayant le corps plus allongé et cylindrique ;
les antennes un peu plus courtes et les pal-
pes un peu plus forts. Cette division est la
moins nombreuse; elle ne renferme, d'après
le dernier Catalogue de M. Dejean, que 4 es-
pèces , dont 3 de Hongrie et 1 de Grèce.
Type Cophosus magnus Méger. , du pre-
mier de ces deux pays.
7e division. Pterostichus , Bonelli. — Cette
division renferme les plus brillantes espèces
du g. Feronia. Si l'on en excepte un petit
nombre dont la livrée est toute noire , les
autres sont revêtues de couleurs métalliques,
dorées, cuivreuses ou bronzées. Leurs élytres
sont parsemées de points profonds et diver-
sement disposés qui les font paraître comme
guillochées dans quelques espèces. Ces points
varient de forme et de position presque sur
chaque individu ; ce qui rend très difficile
la détermination de la plupart des espèces :
aussi est-il plus que probable qu'il existe
beaucoup d'erreurs ou de doubles emplois
dans leur nomenclature. On trouve ces in-
sectes sous les pierres , sur le bord des ruis-
seaux et des torrents, particulièrement dans
les montagnes. Leur corps est plat et quel-
quefois assez court ; le dernier article de
leurs palpes est un peu élargi à l'extrémité.
On remarque sur le dernier segment de l'ab-
domen des mâles une petite crête ou éléva-
tion longitudinale. Le dernier Catalogue de
M. Dejean en mentionne 50 espèces qui ap-
partiennent toutes à l'Europe, à l'exception
de 3 , dont 1 de la Perse occidentale , 1 de
la Sibérie et 1 de la Californie. Type Pteros-
ichus rutilons Bonelli. Cette espèce, d'un
vert doré très brillant , est très commune
dans les Alpes qui séparent la France du
Piémont.
8e division. Abax , Bonelli. — On recon-
naît les espèces de cette division à leur forme
large et aplatie. Ce sont des Insectes de taille
moyenne , toujours aptères , d'un noir lui-
sant, peu agiles, et se tenant habituellement
sous les pierres , dans les endroits humides.
Leur corselet , presque carré ou trapézoïdal,
est aussi large que les élytres à la base;
celles-ci sont presque parallèles et peu allon-
gées. Le dernier Catalogue de M. Dejean en
mentionne 17 espèces , dont 12 d'Europe,
1 de Sibérie , 1 d'Afrique et 3 d'Amérique.
Type Abax striola Fabr. Cette espèce se
trouve communément dans les bois et les
montagnes de l'Europe, excepté en Suède,
où elle est très rare.
9e division. Perçus, Bonelli. — Insectes
au-dessus de la taille moyenne , quelquefois
assez grands, toujours aptères, d'un noir lui-
sant , quelquefois mat , peu agiles, se trou-
vant sous les pierres , dans les parties mé-
ridionales de l'Europe ; ressemblant quel-
quefois aux Abax pour la forme, mais étant
toujours plus allongés , et quelquefois aussi
aux Steropus , mais n'ayant jamais de re-
bords à la base des élytres , tandis que ces
rebords existent toujours dans toutes les au-
tres divisions. Le dernier Catalogue deM. De-
jean en mentionne 18 espèces , dont 3 de
Corse, 4 d'Italie, 2 de Sicile, 1 deSardaigne,
2 du Piémont, 4 d'Espagne ou du Portugal,
1 de Grèce et 1 de Barbarie. Type Perçus
corsicus Latr., qui n'a encore été trouvé
qu'en Corse.
10e division. Molops, Bonelli. — Insec-
tes au-dessus de la taille moyenne, toujours
aptères , d'un noir luisant , quelquefois ti-
rant sur le brun ; très peu agiles , et se te-
nant sous les pierres; leur corps est court,
assez épais , avec les pattes fortes , assez
courtes, et le corselet cordiforme ou presque
carré. Le dernier Catalogue de M. Dejean
en mentionne 10 espèces, toutes d'Europe,
dont la plus connue est le Molops terricola
Fabr., qui se trouve en France et en Alle-
magne , et qui n'est pas rare dans les envi-
rons de Paris.
606
FER
Depuis que le g. Feronia de Latreille a
été généralement adopté en France avec les
modifications qu'y ont apportées les travaux
successifs de MM. Dejean , Brullé et de Cas-
telnau , M. le baron de Chaudoir, qui réside
à Kiew en Russie , a publié, dans le Bulle-
tin de la Société impériale des naturalistes de
Moscou , n° 1 , année 1838 , sous forme de
tableau synoptique, une nouvelle division
de ce même genre , qu'il élève au rang de
tribu ou de famille : aussi le divise-t-il en
42 genres , dont 29 de sa création; les au-
tres appartiennent à divers auteurs. Nous
nous abstiendrons d'en donner ici la nomen-
clature; nous ferons seulement observer
qu'ils nous ont paru reposer pour la plupart
sur des différences de forme presque insaisis-
sables, et nous ajouterons cette réflexion :
c'est qu'il est assez singulier que les ento-
mologistes français suppriment comme inu-
tiles les dix genres établis par Bonelli , Zié-
gler, Mégerle et Sturm , et les remplacent
par un seul , celui de Latreille ; tandis que
l'entomologiste russe trouve au contraire
qu'il est utile non seulement de les conserver,
mais d'y en ajouter 32 de plus. Que conclure
de cette divergence d'opinion , sinon que
l'établissement des genres sera toujours une
chose arbitraire tant qu'on ne sera pas d'ac-
cord sur les parties de l'organisation qui
doivent seules en fournir les caractères. Voy.
féroniens. (D.)
* FÉRONIENS. Feronii. ins. — Tribu de
Coléoptères pentamères , famille des Cara-
biques , établi par M. le comte Dejean , et
ayant pour type le genre Feronia de La-
treille. Elle se compose de 38 genres, répar-
tis dans 3 divisions , ainsi qu'il suit , sa-
voir :
PREMIÈRE DIVISION.
Le premier article des tarses dilatés , au
moins dans les mâles.
Elle ne comprend qu'un seul genre : Ste-
nomorphus.
DEUXIÈME DIVISION.
Les deux premiers articles des tarses an-
térieurs dilatés dans les mâles.
Elle comprend 6 genres : Omphreus , Me-
lanotus , Pogonus , Cardiaderus , Baripus ,
Vatrobus
TROISIÈME DIVISION.
Les trois premiers articles des tarses an-
térieurs dilatés dans les mâles.
FÉR
Elle peut être partagée en deux subdivi-
sions :
Première subdivision.
Crochets des tarses dentelés en dessous.
Elle comprend 5 genres : Dolichus, Pristo-
nychus , Calathus , Pristodactyla , Taphria
Deuxième subdivision.
Crochets des tarses sans dentelures.
Elle comprend 26 genres : Mormolyce ,
Sphodrus, Platynus, Anchomenus, Agonum,
Olisthopus , Trigonoloma, Catadromus , Les-
ticus , Distrigus , Abacetus , Drinostoma ,
Microcephalus, Feronia, Camptoscelis, Myas,
Cephalotes , Stomis , Abaris , Rathymus , Pe-
lor, Zabrus , Amara , Lophidius , Antarctia,
Masoreus.
Les Féroniens sont placés par M. Dejean
entre les Harpaliens et les Patellimanes. Ils
se distinguent des premiers par les tarses
intermédiaires et par le quatrième article
des tarses antérieurs , qui ne sont jamais
dilatés dans les mâles , et des Patellimanes
par les tarses antérieurs des mâles , dont les
deux ou trois premiers articles sont plus ou
moins triangulaires ou cordiformes (jamais
carrés ou arrondis), et garnis en dessous de
poils peu serrés qui ne forment pas une es-
pèce de brosse. De même que dans les Pa-
tellimanes et les Harpaliens , les jambes an-
térieures sont toujours assez fortement
échancrées ; les élytres ne sont jamais tron-
quées à l'extrémité ; le dernier article des
palpes n'est jamais terminé en alêne.
Tels sont les seuls caractères qui lient en-
tre eux les 38 genres dont se compose la
tribu qui nous occupe , car chacun d'eux ,
considéré dans sa forme générale , a un fa-
ciès très différent. Tous néanmoins se res-
semblent par leurs habitudes : ils vivent à
terre sous les pierres ou les décombres , et
beaucoup d'entre eux se rencontrent au mi-
lieu des champs ou dans les chemins qui
traversent les bois. Quelques uns sont revê-
tus de couleurs métalliques assez belles , et
ceux-là surtout se livrent en plein jour à la
chasse des autres insectes ; mais le plus
grand nombre, vêtu d'une livrée toute noire,
ne se distingue spécifiquement que par quel-
ques légères variations de forme , et par les
stries et les points dont ils sont marqués ,
ce qui rend leur détermination très difficile.
Les seules larves de Féroniens que l'oo
FER
connaisse appartiennent au g. Zabrus. Elles
ont la forme d'un Ver blanc assez court et
épais , lequel vit dans la terre à peu de pro-
fondeur, et s'y fabrique une coque avant de
se transformer en nymphe. Les métamor-
phoses de cette larve ont été observées par
M. Germar , qui en a rendu compte dans le
Ier vol. de son Magasin d'entomologie.
Nous ne terminerons pas cet article sans
faire observer combien Latreille et M^ De-
jean , d'après lui , se sont écartés de la mé-
thode naturelle , en plaçant parmi les Féro-
niens le Mormolyce phyllodes, espèce unique
dans son genre , figurée dans l'Atlas de ce
Dictionnaire : Ins. Coléopt. , pi. 2, fig. 5.
Cet insecte , dont la forme bizarre rappelle
celle d'une Mante, ne diffère presque en rien
du g. Agra , appartenant à la tribu des
Troncatipennes, si l'on fait abstraction dans
son organisation de l'excessive dilatation du
bord extérieur de ses élytres, qui suffit seul
pour lui donner ce faciès extraordinaire qui
le distingue entre tous les Garabiques : aussi
est-ce avec raison que MM. Serville et Lepe-
letier de Saint-Fargeau, dans le volume X de
^Encyclopédie méthodique qui a paru en
1825, au lieu de suivre à cet égard l'opinion
de Latreille , ont compris l'insecte dont il s'a-
git dans la tribu des Troncatipennes , et de-
puis , cet exemple a été suivi par M. Klug
dans l'arrangement de la collection entomo-
logique du muséum de Berlin. Voy. mormo-
LYCE et FÉRONIE. (D.)
*FÉR01MTES. ins. —M. de Castelnau,
dans son Histoire des Coléoptères, faisant suite
au Buffon-Duménil, tom. I. page 104, dé-
signe ainsi un groupe de Coléoptères dans
la famille des Carabiques , lequel cor-
respond en partie à la tribu des Féroniens
de M. Dejean, et plus particulièrement au
g. Féronie de Latreille. Voy. ces deux mots.
(D.)
FERRARIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Iridées , établi par
Linné (Gen., n° 1018) pour des plantes her-
bacées du Cap à rhizome tubéreux, à feuilles
bifariées ensiformes, épaisses, nerveuses ; à
tige feuillue et imbriquée , simple ou en
panicule rameuse ; inflorescence agrégée ,
spathes plurivalves; fleurs très caduques.
On cultive surtout dans nos serres tempérées
le F. undulata, dont les fleurs , d'un pour-
pre foncé, ne durent que quelques heures.
FER
607
On les multiplie de Caïeux, qu'on sépare
quand les feuilles sont desséchées.
FERREOLA, Kœn. bot. ph.— Syno-
nyme de Maba , Forst. (C. L.)
FERRICALCITE , Kirwan. min. — Cal-
caire ferrifère. C'est la variété dite Calcaire
jaunissant. Voy. calcaire. (Del.)
*FERRUGINEUX. Ferruginosus. zool.,
bot., min., géol. — En minéralogie ou en
géologie , il indique une substance qui con-
tient du Fer ; en organologie , il signifie
simplement : Qui est couleur de rouille.
FERRUM EQUINUM, Tournef. bot. ph.
— Synonyme d'Hippocrepis, L.
*FERTILE. Fertilis. bot.— On dit qu'une
plante est fertile quand elle est propre à se
reproduire ; les étamines sont fertiles quand
les anthères sont pleines de pollen.
FÉRULE. Ferula. bot. ph. — Genre de
la famille des Ombellifères - Peucédanées ,
établi par Tournefort (Inst., 170) pour des
plantes herbacées originaires de l'Europe
méditerranéenne et des contrées orientales ,
à racine épaisse, à tige épaisse et remplie
d'une moelle parsemée de longues fibres
éparses ; à feuilles surdécomposées , seg-
ments le plus souvent fendus en lacinies
linéaires ; à ombelles multiradiées , les la-
térales souvent opposées ou verticillées ;
involucres variables; fleurs jaunes. Les ca-
ractères essentiels de ce g. sont : Corolle à
cinq pétales étalés, égaux et cordiformes ;
akènes ovoïdes, comprimés, presque plans,
relevés de trois côtes peu saillantes sur cha-
cune de leurs moitiés.
Le nombre des espèces de ce genre est as-
sez nombreux ; mais nous ne citerons que
les plus intéressantes , qui sont au nombre
de quatre.
F. commun , F. communis, qu'on croit être
la Férule des anciens. On employait autre-
fois sa moelle spongieuse en guise d'ama-
dou ; et cet usage est encore en vigueur dans
certaines parties de l'Italie , et surtout en
Sicile. C'est aussi dans les tiges creuses de
cette Férule que l'on conservait les manu-
scrits précieux ; et la Fable dit que ce fut
dans une tige de Férule que Prométhée dé-
roba le feu du ciel.
F. assa-foetida. Cette plante, originaire
de Perse , produit la Gomme-résine connue
dans les pharmacies sous le nom d\4.ssa-fœ-
tida et de Stercus diaboli. Cette substance
608
FER
FES
se trouve en masses informes, de con-
sistance semblable à celle de la cire , à cas-
sure yitreuse blanchâtre d'abord, et passe
au rouge par l'acjion de l'air. Son odeur
alliacée est d'une fétidité extrême , et s'al-
tère par l'action du temps ; sa saveur est
amère et fortâcre. On la mélange souventavec
d'autres gommes et des résines de Conifères.
La pesanteur spécifique de cette gomme-ré-
sine est de 1327 ; elle cède ses principes ac-
tifs à l'alcool et à l'éther, au jaune d'œuf et
au vinaigre , et reste en suspension dans
l'eau, à laquelle elle communique un aspect
laiteux.
VAssa-fœt ida, très employé dans l'Orient
comme assaisonnement, exerce sur les voies
digestives une excitation puissante, et a été,
à tort , regardé comme un puissant anti-
spasmodique. Son odeur et sa saveur désa-
gréables empêchent de l'administrer en so-
lution. On l'emploie en pilules et en lave-
ment.
Selon M. Pelletier, VAssa-fœtida est com-
posé : Résine, 65 ; Bassorine, 11 ; Gomme,
19; Huile volatile , 3.
Pour extraire VAssa-fœtida , on attend
que la racine ait quatre ans; au bout de
cette époque on en enlève les tiges et les
feuilles ; on découvre le collet de la racine ,
qu'on laisse à l'air pendant quarante jours;
puis on y pratique des incisions successives,
et l'on recueille le suc qui découle , qu'on
fait ensuite sécher au soleil.
F. ammonifère , F. ammonifera. Il est en-
core douteux que la gomme ammoniaque
soit tirée de cette plante ; mais on pense que
c'est le produit d'une Férule. Suivant
M. Jackson , c'est dans les environs d'El-
Arisch que croît cette plante , qui porte en
arabe le nom de F. eskouk ; d'autres au-
teurs prétendent qu'on l'extrait des g. Bu-
bon ou Dorema. Dans l'incertitude où l'on
est sur la plante qui produit cette gomme ,
nous en traiterons ici.
La gomme ammoniaque se trouve dans le
commerce en larmes blanches , opaques , et
jaunissant avec le temps et en masses jau-
nâtres parsemées de larmes blanches. L'o-
deur en est forte , et la saveur amère , acre
et nauséeuse. On l'emploie à la dose de 4 à
12 grains suspendus dans une potion à l'aide
d'un jaune d'œuf , ou en pilules pour faci-
liter l'expectoration à la suite des catarrhes
pulmonaires chroniques. On l'emploie en-
core dans les emplâtres fondants.
F. sagapinum, F. persica. C'est à cette
plante, qui croît dans la Perse, et qui est en-
core mal connue, qu'on attribue la produc-
tion du Sagapinum , ou Gomme séraphique,
qui arrive en masses molles , demi-transpa-
rentes, semblables au Galbanum, mais ayant
la couleur de VAssa-fœtida, dont elle diffère
en ce qu'elle ne se colore pas en rouge à la
lumière. On l'emploie dans la préparation
du Diachylon gommé et de la Thériaque. (G.)
*FÉRUSSACIE. Ferussacia, Risso. moll.
— Dans le tome IV de son Histoire naturelle
des principales productions de l'Europe mé-
ridionale, M. Risso propose ce genre dédié à
M. de Férussac, pour une coquille connue
depuis bien longtemps, et qui n'a point les
caractères propres à un genre particulier. Il
suffira en effet de citer le type de ce genre :
VAchatina folliculus des auteurs. Voy.
AGATHINE. (DESH.)
*FESSOMA. arach. — Ce nom a été
donné par M. Heyden à un nouveau genre
de l'ordre des Arachnides, et dont les carac-
tères n'ont jamais été publiés ; cette nouvelle
coupe générique renferme le Trombidium
papillosum Herm. (H. L.)
*FESTONÉES. Encarpatœ arach. —
M. Walckenaër, dans le tom. 2* de son Hist.
nat. des Ins. apt., a donné ce nom à la cin-
quième famille de son genre Epeira pour
renfermer les espèces dont les mâchoires
sont courtes , arrondies , aussi larges que
hautes ; dont le céphalothorax est très plat,
le plus souvent couvert de poils argentés, et
enfin dont l'abdomen est découpé et fes-
toné. Les espèces désignées sous les noms de
E. argentata, australis, sericœa, splendida ,
dentata, œmula, amictoria, nobilis, cera-
siœ, Iris et segmentata, font partie de cette
famillle. Toutes ces espèces forment un co-
con ovoïde tronqué. (H. L.)
FESTUCA, L.bot. ph. — Nom scienti-
fique du g. Fétuque.
FESTECACÉES. Festucaceœ. bot. ph. —
Tribu de la famille des Graminées. Voyez
ce mot.
FESTUCARIA. helm. — Nom imposé
primitivement par Zeder en 1788 au genre
Trématode que Rudolphi et les autres hel-
minthologistes ont nommé depuis lors Mo-
nostoma. (p* **•)
FET
FEU
609
FETTSTEIN. min. — Yoy. néphéline.
FÉTUQUE. Festuca. bot. ph. — Genre
de la famille des Graminées-Festucacées, éta-
bli par Linné pour des plantes herbacées,
vivaces , abondantes dans les lieux arides et
stériles des pays tempérés de l'hémisphère
boréal , rares dans l'hémisphère austral et
très rares sous les tropiques. Leurs feuilles
sont planes ou sétacées , leur inflorescence
en panicules ou en grappes. Leurs pédicelles
sont renflés de la base au sommet, et por-
tent des épillets oblongs de deux à quinze
fleurons ayant la corolle formée de deux
valves inégales, dont l'extérieure est souvent
aristée ; une à trois étamines , deux styles,
deux stigmates plumeux , caryopse oblon-
gue , marquée d'un sillon longitudinal et
adhérent à la glume supérieure qui est per-
sistante. Le nombre des espèces de ce genre
est plus de quatre-vingts ; quelques unes ,
propres aux prairies naturelles , sont néan-
moins cultivées pour former des pâturages
en les associant à des Graminées qui crois-
sent dans les mêmes localités , et donnent
en même temps leur produit.
Ces espèces sont : La Fétuque des prés
F. pratensis , une des meilleures qu'on
puisse employer pour ensemencer des prai-
ries basses. Elle est un peu tardive, mais
produit beaucoup et donne un excellent
fourrage ; la Fétuque élevée, F. elalior, con-
nue en Allemagne sous le nom de F. gi-
gantea. Elle est plus tardive et plus élevée
que la précédente, et forme des prairies du-
rables ; la F. ovine, F. des brebis ou coquiole,
F, ovina, excellente nourriture , très recher-
chée des Moutons, et très précieuse pour
établir des pâturages dans les mauvaises
terres. Comme les Moutons ne paraissent
la manger volontiers que l'hiver, il vaut
mieux l'associer à d'autres Graminées ; mais
si on la sème seule , il en faut environ 30
kil. à l'hectare ; la Fétuque a feuilles fines,
F. tenuifolia ; cette plante qui réussit très
bien dans les sables secs et arides est man-
gée en hiver à sec par les animaux : les
Vaches la paissent volontiers sur pied. La
Fétuque traçante , F. rubra, croît à la fois
dans les prairies sèches et humides , et par-
tage les propriétés des deux espèces précé-
dentes; F. flottante, F. fluitans , plante
des prairies humides, est recherchée en vert
par les animaux. Dans le Nord , sa graine
mondée connue sous le nom de Manne de
Pologne ou d'Herbe à la Manne , est em-
ployée comme plante alimentaire. On la com-
pare au Sabot des Indiens, qu'elle surpasse,
dit-on, en saveur, mais le plus communé-
ment on l'emploie en Gruau. Sa farine qui
se rapproche beaucoup de celle du Riz n'est
bonne qu'en bouillie et ne paraît pas suscep-
tible de panification. Les oiseaux d'eau pa-
raissent rechercher sa graine avec avidité.
On se sert de sa fane pour faire des nattes
et des paniers et remplir des matelas et des
sièges en place de crin.
FEU (wûp, Ttvpo'ç; ignis, is; feuer; ftre).
phys. — L'un des quatre éléments admis par
toute l'antiquité , la Terre , l'Eau , l'Air et
le Feu. Le Feu fut considéré généralement
comme l'élément le plus immatériel, et celui
qui s'approchait le plus de la Divinité par sa
pureté et par son activité. Platon, dans son
Timée , après avoir supposé qu'il sortit des
quatre éléments , quatre genres d'êtres dis-
tincts , qui y correspondaient, désigna le Feu
comme l'élément d'où provenait celui des
Dieux : on sait que les mages l'adoraient
comme la puissance universelle et intelli-
gente. La grandeur des attributs accordés au
Feu en fit admettre deux espèces : le Feu élé-
mentaire, incréé, immaculé, source de toute
création ; et le Feu terrestre, moins pur que
le premier , restant imprégné des matières
grossières qui servent à le produire.
Le Feu conserva le titre d'élément dans la
philosophie du moyen âge, et le vulgaire
même de notre époque n'a point encore cessé
de le désigner par ce titre. Cette persistance
dans la prééminence élémentaire du Feu ne
peut surprendre , si l'on considère les diffi-
cultés qu'il y a pour le public de compren-
dre l'acte chimique que l'on nomme com-
bustion ; ces difficultés existent même pour
les hommes instruits dans les facultés étran-
gères aux sciences physiques : pour eux , le
Feu est aussi un élément. La qualité géné-
ratrice du Feu élémentaire ne fut attaquée
scientifiquement que dans la moitié du siècle
dernier, lorsque les découvertes de Priestley
et de Lavoisier établirent la nature com-
burante de l'oxygène et la passivité des
bases. La théorie de la combustion , en s'é-
lucidant chaque jour, effaça jusqu'aux der-
niers linéaments de Ja puissance élémentaire
du Feu , et c'est de cette époque que le Feu
77
610
FEU
FEU
cessa d'être un élément , un corps, une sub-
stance quelconque, pour n'être plus que l'ef-
fet complexe de combinaisons et de mouve-
ments.
Le Feu ne présentant rien de saisissable
en propre s'est toujours refusé à une bonne
définition. Dans toutes celles qui ont été
données, on n'indique pas ce qu'est le Feu ;
on dit par quel moyen on produit de la cha-
leur, la combustion, Vignition et la flamme;
et c'est cet ensemble de causes et d'effets ,
appartenant au même ordre de phénomènes,
qui fut matérialisé, individualisé par le nom
substantif Feu, comme on matérialise et in-
dividualise toutes les causes qui se dérobent
à nos investigations , et toutes les concep-
tions abstraites des qualités et des actes. Dès
l'instant qu'un nom a été imposé à une ab-
straction , elle devient tout aussi substan-
tielle que les corps réels , que nous ne dési-
gnons également que par des mots du même
ordre. C'est ainsi que l'habitude de réfléchir
au moyen du langage , au lieu de réfléchir
par la rénovation des perceptions, nous fait
mettre au même rang les mots arbre et
grandeur, par exemple, quoique le premier
mot soit la traduction vocale de l'impression
faite par un corps sur l'un de nos organes' >
et l'autre la traduction vocale d'une qualité
de ce même corps, conçue abstractivement,
en dehors de toute matérialité.
Dans la philosophie moderne , dans celle
qui s'appuie sur les faits physiques , le Feu
n'est plus un élément, il n'est même plus un
produit direct ; ce n'est plus que la généra-
lisation de cette série d'effets transitoires ,
ressortant de la combustion , et dont la du-
rée n'excède pas celle des causes réelles
mises en activité.
Quel que soit le penchant de notre esprit
à matérialiser les actes et les qualités des
corps en leur donnant des noms spéciaux,
l'absence du Feu, pendant l'absence des
combinaisons matérielles visibles, que nous
produisons et suspendons à volonté , a fait
douter un certain nombre de philosophes
sur la qualité élémentaire du Feu. Le
Feu , dit Heraclite, tire son aliment des par-
ties subtiles de la matière. Pour Heraclite, le
Feu n'était donc pas un élément existant par
sa propre nature , comme l'Air , l'Eau et la
Terre , qui existent sans alimentation nou-
velle?
En cessant d'être élément, le Feu en a
cédé le titre à une création jmoderne , tout
aussi arbitraire , au calorique. Dès l'instant
qu'il fut constaté que le Feu était un effet
patent, lumineux , très complexe, provenant
de la combinaison de l'oxygène et d'une base,
il restait un hiatus entre l'acte chimique
matériel et le produit immatériel de la cha-
leur et de Tignition : il faHait rattacher ces
effets à l'acte chimique qui les précédait, et
c'est ce qu'on fit en inventant le calorique,
substance impondérable , latente , agglomé-
rée dans les corps, et qui se dégage des liens
qui la retiennent , au moment que les corps
pondérables s'unissent pour former des com-
binaisons nouvelles.
Ce fut à cette nouvelle substance rendue
libre qu'on attribua les effets secondaires de
chaleur et (Vignition , suivant la quantité et
la coercition de ses éléments.
La nature du calorique n'ayant point été
définie à ce mot ni celui de chaleur , nous
reviendrons sur leur valeur aux mots igni-
tion , lumière et température , tout en ré-
servant la partie théorique pour le mot vi-
brations (Système des), que nous n'avons fait
qu'indiquer au motÉTHER. Voy. ce mot. (P.)
FEU-GRISON ou BRISON. — Nom
donné au proto-carbure d'hydrogène qui se
dégage spontanément de la vase des marais
et des mines de houille. Sa composition est
en proportion :
1 Carbone = 76,43 ) _ rH2
2 Hydrogène = 24,96 j =
Sur la pente septentrionale des Apennins,
à Velleja , Pietra-Mala , Barigazzo, etc. , il
forme des Feux naturels en s'échappant par
les fissures du terrain. Lorsqu'il se dégage
accompagné de matière boueuse, imprégnée
de sel commun , on nomme salzes ou vol-
cans vaseux les sources qui le produisent.
Le Feu-Grison des mines fait chaque année
un grand nombre de victimes par son ex-
plosion , et le danger est d'autant plus me-
naçant que la mine a été plus anciennement
délaissée. (P.)
FEU (globes de). — Voy. étoiles filantes
et météorites. (P.)
FEU CENTRAL. — Nom donné à la
haute température que l'on suppose exister
au centre du globe terrestre. Voy. tempéra-
ture. (P.)
FEU FOLLET. Ambulones. phys.— Corn-
FEU
bustionspontanéeduSesqui-Phosphured'Hy-
drogène , qui se dégage des lieux où l'on a
enfoui des matières animales. Sa composi-
tion est en proportion :
1 d'Hydrogène = 12,479 | . H2p
1 de Phosphore = 196, 15 f
La flamme légère que produit cette com-
bustion , et qui suit toutes les agitations de
l'air, a été l'objet de mille contes supersti-
tieux dont la science a fait justice, et qui ne
peuvent être rappelés dans un livre sé-
rieux. (P.)
FEU SAINT-ELME , HÉLÈNE , CAS-
TOR ET POLLUX. Ignis lambens , Feu
Corpo-Sancto des marins portugais, phys.
— Nom donné à la flamme électrique qui
s'échappe des corps élevés, lorsqu'ils sont
sous l'influence d'une grande tension élec-
trique supérieure ( Voy. électricité ). C'est
ainsi que , de la croix des clochers , du
haut des mâts et des paratonnerres , on voit
souvent une lumière phosphorescente plus
ou moins vive s'élever dans l'atmosphère
et s'y perdre ; cette lumière électrique est
produite par l'écoulement continu d'une
grande quantité d'électricité , que soutirent
les nuages orageux transparents ou opaques
qui dominent ïes corps élevés. On démontre
parfaitement cet effet en le reproduisant
dans le cabinet au moyen d'une machine
électrique que l'on met en action , et d'une
pointe qu'on présente à quelque distance du
conducteur. En opérant dans l'obscurité, et
surtout en se servant d'une machine qui
donne l'électricité négative, afin que l'écou-
lement de la pointe soit positif, on voit une
belle gerbe lumineuse qui s'échappe de cette
dernière. Si l'on n'a pas de machine propre
à donner de l'électricité négative, il faut ar-
mer le conducteur de la machine d'une
pointe , et lui présenter à distance un globe
poli. (P>)
FEUILLAISON. Foliatio. bot. — C'est
l'époque où une plante vivace ou ligneuse
commence à prendre de nouvelles feuilles.
FEUILLEA, Pers. bot. ph. — Synonyme
de Fevilîea, L.
FEUILLES. Folia. bot. — On remarque
dans les végétaux phanérogames, et dans
les cryptogames les plus élevés dans l'é-
chelle organique , trois formes élémentaires
principales : une partie descendante ou ra-
cine , une partie ascendante ou tige, et une i
FÊU
611
partie latérale ou feuille, acquérant un déve-
loppement plus ou moins grand , et consti-
tuant , d'après la théorie moderne de la mé-
tamorphose , qui considère chaque organe
appendiculaire comme un changement subi
par la feuille , un des organes principaux
de la végétation , ou plutôt le plus impor-
tant de tous, puisque c'est lui qui donne nais-
sance à tous les autres, qui n'en sont qu'une
modification. Linné, dont la sagacité avait
si profondément pénétré dans la loi du dé-
veloppement des végétaux , a proclamé le
premier cette vérité il y a près d'un siècle.
Quarante années après , Goethe , que sa
haute réputation littéraire fit regarder, non
comme un philosophe naturaliste , mais
comme un rêveur qui avait fait intervenir
l'imagination dans le domaine grave et sé-
rieux de la science , confirma de nouveau
cette importante découverte , qui était déjà
tombée dans l'oubli. Il fallut plus de vingt
années pour que les botanistes français ,
dont l'esprit grandissait par l'étude de la
philosophie naturelle, en reconnussent l'im-
portance et la proclamassent à leur tour. 11
ne fallait rien moins que cette déduction
puissante pour arracher la botanique , à
l'observation de laquelle s'étaient voués
les meilleurs esprits , à la voie routinière
dans laquelle elle était tombée. Aujourd'hui
la théorie de la métamorphose acquise à la
science est la base de toute l'organographie
végétale.
Les Feuilles sont formées des mêmes élé-
ments que la tige, des mêmes vaisseaux, des
mêmes fibres et du même parenchyme ; seu-
lement le faisceau qui était vertical dans la
tige, devenant oblique ou horizontal dans l'ex-
pansion foliacée , il en résulte que la partie
qui était tournée vers le centre se trouve en
dessus, et que la partie extérieure est en des-
sous. Ainsi , en suivant l'ordre des éléments
constituants, nous trouvons dans le faisceau
fibro-vasculaire qui forme la face supérieure
de la Feuille , des trachées , des vaisseau!
spiraux d'un autre ordre, souvent annulaires,
des fibres ligneuses ; et dans la moitié infé-
rieure des vaisseaux propres et des fibres
analogues à celles du liber.
L'épiderme de la Feuille présente aussi
des dissemblances , suivant qu'il revêt la
face supérieure ou la face inférieure. Les
stomates sont plus abondants dans cett«
612
FEU
FEU
dernière , qui porte souvent aussi des poils
ou des écailles. Dans les Feuilles flottantes,
mais non submergées, les stomates se trou-
vent au contraire sur la page supérieure,
tandis qu'elles manquent entièrement dans
l'inférieure. Les stomates correspondent au
tissu cellulaire, et manquent dans les parties
qui correspondent aux faisceaux fibro-Yas-
culaires.
Le parenchyme des Feuilles aériennes est
formé de cellules remplies de granules verts
dont la coloration est due à la chlorophylle;
mais dans la partie supérieure , on trouve
sous l'épiderme de un à trois rangs d'utri-
cules oblongs , très serrés entre eux , tandis
que dans la couche inférieure ils sont fort
irréguliers ; de sorte que le parenchyme su-
périeur est d'un tissu dense, tandis que l'in-
férieur est lâche et lacuneux , et les stomates
correspondent aux lacunes. Le tissu paren-
chymateux varie suivant la nature des
Feuilles ; mais leur structure générale est
la même.
Les Feuilles submergées sont dépourvues
du g. Plie, Platessa flessus.
FLÉTAN. Hippoglossus. poiss. — Genre
de l'ordre des Malacoptérygiens-Subrachiens,
famille deà Pleuronectes , établi par Cuvier
pour des Poissons plats ayant les nageoires
et la forme des Plies , les mâchoires et le
pharynx armë£ de dents fortes et aiguës, et
FLË
le corps oblong. Les uns ont les yeux à
droite et d'autres à gauche; il en est de
même de la ligne latérale.
Parmi le petit nombre d'espèces qui com-
posent ce genre, nous citerons comme la plus
importante le Flétan ou Helbut, type du genre,
très commun dans les mers du Nord , dans
les parages des Malouines et de Terre-Neuve.
Il a les yeux à droite, gros, et aussi rappro-
chés du museau l'un que l'autre ; la ligne
latérale se courbe d'abord vers le haut, et
s'étend ensuite directement jusqu'à la na-
geoire de la queue. Le dessus du corps est
d'un brun plus ou moins foncé, couvert d'é-
cailles peu apparentes, très solidement fixées
à la peau, et recouvertes d'uneviscosité abon-
dante. Ces Poissons atteignent à une taille
gigantesque. On en a péché en Angleterre
du poids de 300 livres, et d'après Anderson,
il en a été pris en Norwége de près de 18
pieds de longueur.
Les Flétans sont d'une voracité extrême ;
ils se nourrissent de Gades , de Raies , de
Cycloptères et de Crustacés; et lorsqu'ils
sont pressés par la faim ils s'attaquent avec
acharnement , et se dévorent les nageoires
et la queue. On trouve dans leur estomac
des objets de toutes sortes, des morceaux de
bois, des hameçons rouilles; et Anderson as-
sure qu'on y a trouvé des morceaux de glace
du Groenland , quoiqu'il ne s'en trouvât
nulle part sur les côtes d'Islande.
Us déposent au printemps , près du ri-
vage et entre les pierres , des œufs de cou-
leur rouge pâle.
Malgré leur force , les Flétans sont la
proie des Dauphins, qui les attaquent avec
hardiesse et les mettent en pièces lorsqu'ils
ne peuvent les vaincre ; les jeunes sont dé-
vorés par les Squales et les Raies. Les oi-
seaux de proie les attaquent avec fureur;
mais quand le Flétan est gros, il les entraîne
au fond des eaux, et les y fait périr.
Ils sont souvent attaqués par des Para-
sites épizoaires, qui influent sur le goût de
leur chair ; et lorsqu'ils sont vieux, ils sont
si couverts de plantes et d'animaux marins,
que, ne pouvant plus se tenir sur les eaux,
ils flottent à la surface , et sont dévorés
par les Oiseaux pêcheurs.
On les pêche avec une ligne composée
d'une grosse corde de 5 à 600 mètres de
longueur , garnie d'une trentaine de cordej
FLE
FLE
643
moins grosses, et à l'extrémité desquelles est
un crochet amorcé par des Cottes ou des
Gades. Des planches servant de flotteurs in-
diquent l'endroit où a été jeté le gangvaden
(c'est le nom de cet appareil), et on le retire
toutes les vingt-quatre heures. On tue aussi
ces poissons à coups de javelot, lorsqu'ils
Tiennent se reposer sur les bancs de sable tt
les hauts-fonds.
L'époque à laquelle les habitants du Nord
pèchent les Flétans est le printemps, car en
été leur chair est grasse et difficile à conserver .
On sale à la manière des Harengs la
chair de cette Pleuronecte, dans laquelle on
distingue trois parties : les nageoires, nom-
mées raffen danois , les morceaux de chair
grasse appelées rœckel , et les bandes de
chair maigre ou skare flog. On la coupe en
bandes qu'on suspend en l'air dans les sé-
cheries où le soleil ne donne pas , après les
avoir roulées et un peu salées.
La chair du Flétan , qu'on mange aussi
fraîche ou fumée, est agréable, mais pesante
et d'une digestion difficile ; elle ne peut
convenir qu'aux marins et aux habitants des
campagnes; cependant on en recherche la
tête fraîche comme un mets délicat.
Les Groënlandais en mangent le foie et
la peau, et préparent avec la membrane
transparente de leur estomac des plaques
destinées à remplacer le verre à vitre de
leurs fenêtres.
Cuvier a placé les Flétans er re les Plies
et les Turbots, sections établies par lui dans
le grand genre Pleuronecte, où il sera traité
de leur structure et de leurs caractères gé-
néraux. (A. V.)
FLEUR. Flos. bot.— La Fleur est l'en-
semble des organes qui concourent à la fé-
condation, et de ceux qui les entourent et
les protègent.
On compte dans une Fleur complète six
ordres d'organes , ou , pour nous servir de
l'expression des botanistes théoriciens , six
ordres de verticilles , c'est-à-dire de pièces
libres ou soudées , disposées autour de l'axe
commun en spirales très rapprochées. Ce
sont : le calice, la corolle , les étamines , le
pistil et les nectaires. Ainsi, une Fleur mu-
nie des organes sexuels mâles et femelles et
d'un double périgone s'appelle une Fleur
complète ; elle est incomplète quand il manque
lune ou l'autre de ces parties.
Les Fleurs nues sont celles dans lesquelles
les organes sexuels n'ont aucune enveloppe,
ainsi que cela se voit dans le Frêne.
Une Fleur est hermaphrodite quand elle
présente les deux sexes à la fois , et uni-
sexuelle quand elle n'offre que l'un des deux.
On dit qu'elle est mâle ou femelle lorsqu'elle
ne renferme que des étamines ou des pis-
tils. Elle est neutre ou stérile, lorsque les or-
ganes sexuels ne s'y so-nt pas développés ,
comme dans plusieurs Composées.
Quand on veut faire connaître le nombre
d'étamines que renferme une Fleur , on dit
qu'elle est monandre quand elle n'en a
qu'une ; diandre , quand elle en a deux ;
triandre, quand elle en a trois ; polyandre,
quand elle en a un grand nombre.
Lorsqu'on veut indiquer le nombre des
pistils, on dit qu'elle est monogyne, digyne,
trigyne,polygyne. On a remarqué que, dans
les Monocotylédones , les étamines et les
pistils sont souvent au nombre de trois ou
un multiple de trois ; tandis que, dans les
dicotylédones, on trouve plus souvent deux,
cinq , ou un multiple de ces nombres.
On a improprement rapporté à la Fleur
ce qui devrait l'être à la plante entière , et
l'on a appelé monoïques celles qui ont les
sexes séparés sur le même pied ; dioïques >
celles dont les sexes sont séparés sur des
pieds différents ; polygames, quand on trouve
à la fois sur le même pied des Fleurs uni-
sexuclles ou hermaphrodites.
Quelques botanistes ont spécialement dé-
signé sous le nom de réceptacle le sommet
du pédoncule qui est plus ou moins déve-
loppé , et qui porte les parties dont la Fleur
se compose.
M. Rceper, botaniste allemand qui s'est
distingué par ses travaux originaux , a pro-
posé de donner le nom de gynécée à l'en-
semble des organes femelles , et celui d'an-
drocée à l'ensemble des organes mâles. Les
noms de pistil et d'étamine paraissent de-
voir être préférés à ces dénominations nou-
velles, qui sont autant de superfétations.
Quand la fleur se compose d'une seule
enveloppe , comme cela a lieu dans les
Liliacées, les Iridées, etc., on donne à cette
unique enveloppe le nom de périgone ou
périanthe.
Lorsque la corolle ou partie intérieure du
périgone double , la plus éclatante partie de
644
FLE
la Fleur, est d'une seule pièce, on dit
qu'elle est monopétale , expression à laquelle
M. De Candolle, qui regardait les corolles
monopétales comme le résultat de la sou-
dure de plusieurs pétales, substitua celle
de gamopétale. Quand elle est composée de
plusieurs pièces, elle est dite polypétale.
Dans les Fleurs monopélales, on distingue
le tube , ou partie inférieure de la corolle ;
le limbe, ou la partie évasée; et la gorge,
ou la partie intermédiaire entre le tube et
le limbe.
Dans les corolles polypétales, chacune des
pièces ou pétales présente V onglet, ou la par-
tie étroite par laquelle il est fixé ; et la lame,
la partie épanouie qui surmonte l'onglet.
La corolle est régulière ou irrégulière , et
c'est sur cette considération que Tournefort
a établi son système. Elle est encore , rela-
tivement à sa forme, tubuleuse, campanulée,
globuleuse , cyathiforme , infundibuliforme ,
rotacée , ligulée , labiée , papilionacée, cruci-
forme, etc. ; et si l'on considère le nombre
des pétales, elle est unipétale , dijiétale, tri-
pétale, etc.
Par rapport à son insertion , elle est hy-
pogyne, périgyne ou épigyne, et par rapport
à sa durée, elle estpersistante, passagère, etc.
Suivant la nature des enveloppes et des
parties accessoires de la Fleur, on lui donne
les épithètes de glumacée, de bractéée, dHn-
volucrée , de pétalée , d'apétalée , etc.
On a donné le nom d'inflorescence (voy. ce
mot) à la disposition des Fleurs dans chaque
espèce de plante; et celui de préfloraison
ou estivation (voy. ce dernier mot) à la ma-
nière dont sont disposées dans le bouton les
parties qui le composent.
Suivant l'époque à laquelle elles s'épa-
nouissent , on les dit printanières , estivales ,
automnales , hibernales , précoces , tardives ;
et on les appelle diurnes , nocturnes , éphé-
mères, hygrométriques, etc., lorsqu'elles se
déploient à des heures fixes du jour, ou
suivant les influences atmosphériques.
Les Fleurs varient beaucoup sous le rap-
port des dimensions : ainsi celles de la Va-
lérianelle et du Myosotis arvensis ont une
petitesse microscopique ; on ne peut étudier
sans le secours d'une forte loupe la Fleur
du Quercusrobur, le géant des forêts; tan-
dis que la Gentiana acaulis , humble plante
de deux ou trois pouces au plus de hauteur,
FLE
porte des fleurs de plus d'un pouce et demi;
les Magnolia ont des Fleurs d'une grande
dimension ; et celles d'une espèce d'Aristo-
loche, qui croît sur les bords du Rio Magda-
lena , a des calices assez grands pour servir
de coiffure.
Les Fleurs ne présentent donc aucun rap-
port avec la taille ou la durée des végétaux
qui les produisent. 11 est à remarquer qu'elles
sont d'autant plus nombreuses qu'elles sont
plus petites, et cette petitesse se retrouve
dans les apétales de Jussieu, y compris la
plupart des diclines.
Sous le rapport de la coloration, les Fleurs
présentent tant de variété , qu'en général
c'est un caractère peu important ; car nous
trouvons souvent dans une même espèce des
Fleurs roses , blanches ou bleues , ou des
panachures qui les rendent d'un aspect très
agréable. Cependant il est des familles en-
tières qui excluent certaines couleurs , et
d'autres qui au contraire ont une coloration
constante : telles sont les Ombellifères. Dans
la plupart des Monocotylédones, elles ont
une teinte uniforme; dans les Dicotylédones
apétales , elles ont une teinte verte assez
triste ; mais dans les autres classes , on
trouve toujours la corolle d'une autre cou-
leur que le calice. En général, les Fleurs
blanches prédominent dans les régions froi-
des ; les blanches et les jaunes sont égale-
ment répandues dans les régions tempérées ;
les rouges et surtout les bleues deviennent
de plus en plus communes, à mesure qu'on
approche de l'équateur; les vertes et les
noires sont rares, surtout ces dernières.
La plupart des Fleurs sont inodores , et
l'on trouve des familles entières dans les-
quelles aucune Fleur n'est odorante ; d'au-
tres, au contraire, répandent un parfum dé-
licieux ; telles sont : la Rose , le Jasmin ,
l'Héliotrope à odeur de Vanille, la Tubé-
reuse , la Jonquille , le Lis , etc. Quelques
unes sont puantes et fétides ; telles sont :
la Ciguë , dont l'odeur est vireuse ; l'A-
rum , qui répand une odeur de chair pu-
tréfiée ; VHyperium hircinum , qui sent
l'odeur de bouc, etc. Les odeurs se trou-
vent dans toutes les parties de la plante ,
mais surtout dans les Fleurs. Nicholson a
remarqué que celles qui ne proviennent pas
des corolles n'agissent pas sur les nerfs ,
quelque fortes qu'elles soient , tandis que
FLE
FLO
G45
les autres produisent les plus terribles effets.
Les "Fleurs ont quelquefois des intermit-
tences dans l'émission de leur odeur : les
unes ne sont odorantes que le matin , d'au-
tres que le soir. La plupart cessent de l'être
quand la fécondation est entièrement termi-
née , ce qui fait que les Fleurs doubles con-
servent plus longtemps leur parfum.
En général , les Fleurs sont plus odoran-
tes dans les pays secs que dans les contrées
humides.
Nous renvoyons, pour éviter les répétitions,
aux articles calice , étamine , pistil , inflo-
rescence , NECTAIRE , ESTIVATION , OÙ l'on
trouvera les développements que comporte
chacun d'eux. (B.)
On donne quelquefois le nom de Fleurs
aux urnes des Mousses, aux apothécions des
Lichens, et aux capsules des Fougères.
On a donné, dans le langage vulgaire, le
nom de Fleur , suivi d'une épithète qui in-
dique une de ses propriétés réelle ou imagi-
naire, à des plantes dont il est devenu l'ap-
pellation la plus commune. Le nombre en
va toujours diminuant ; nous ne citerons
donc que celles en usage aujourd'hui. Ainsi
l'on a appelé :
Fleur de Coucou, la Primula veris et
VAgrostemma flos cuculi.
Fl. de Crapaud , le Stapelia variegata.
Fl. de Jupiter, VAgrostemma cœli rosa.
Fl. de la Passion, la Grenadille com-
mune.
Fl. de Veuve , la Scabieuse.
Fl. du Soleil , l'Hélianthème commun ,
le Soleil commun, et plusieurs autres plan-
tes qui suivent le soleil dans sa marche , et
présentent toujours leur disque à ses rayons.
FLEUR, min. — Les anciens chimistes
donnaient ce nom aux substances réduites
en poudre, naturelles ou artificielles, et sur-
tout aux sublimés qui se composent de par-
ticules fort déliées.
FLEUR DE BISMUTH, min. — Voy.
EISMUTH.
FLEUR DE CANDLE. bot. ph. — Cap-
sules du Mesembryanthemum Tripolii. Voy.
FICOÏDE.
FLEUR DE SOUFRE, min. — Syn. de
Soufre sublimé.
FLEUR DE ZINC, min. — Vcy. zin-
eonise.
* FLEURS DES MUSCINÉES. bot. cr.
— Les Mousses et les Hépatiques présentent
toutes un appareil de floraison moins com-
pliqué, il est vrai, que celui des plantes vas-
culaires, mais qui , néanmoins, contient les
deux sexes, soit séparés , soit réunis, et fonc-
tionne d'une manière analogue. Ces fleurs
sont donc mâles ou femelles , rarement her-
maphrodites , plus souvent placées sur le
même individu ou sur des individus diffé-
rents, c'est-à-dire monoïques ou dioïques.
Nous nous bornerons ici à ce peu de mots ,
nous réservant de donner plus de détails
sur cet objet important dans nos articles
hépatiques et mousses , auxquels nous ren-
voyons le lecteur. (C. M.)
FLEURON, bot. — On appelle ainsi la
corolle des fleurs composées, tubuleuse dans
toute sa longueur, et le plus communément
à cinq lobes.
FLEURONNÉ. bot. — Syn. de Floscu-
leux.
*FLEXLBLE. Flexilis. bot. — On donne
cette épithète aux tiges et aux rameaux qui
plient sans se rompre.
FLEXLLIVENTRES. ras. — Voy. aprt-
DIADJE .
*FLEXUEUX. Flexuosus. bot. —On dit
d'un organe qu'il est flexueux lorsqu'il est
courbé en zig-zag avec une certaine régula-
rité. Tels sont la tige de l'Aristoloche ser-
pentaire, les rameaux de la Spirée flexueuse,
les feuilles d'une espèce du g. Phascum, etc.
FLL\. min. — Syn. de Marcassite.
FLUVDERSIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Cédrélacées -Cédré-
lées , établi par R. Brown ( Flinders , Voy.
11,595 , t. 1 ) pour des arbres indigènes de
la Nouvelle-Hollande et des Moluques, à
feuilles alternes, imparipennées , uni-triju-
guées, à folioles très entières, pellucides,
ponctuées ; inflorescence en panicules termi-
nales, ramassées; fleurs petites, blanches,
d'une odeur faible ou désagréable.
FL1TMT. min. — Voy. silex.
*FLIRTA. arach.— Ce genre, établi par
M. Koch , a été rapporté par M. P. Gervais
dans le tom. III deVHist. nat. des Ins. apt.,
par M. Walckenaër , au genre Cosmetus de
M. Perty. L'espèce qui a servi de type à ce
nouveau genre est le Flirta (Cosmetus) picta,
Koch. Voy. cosmetus. (H. L.)
*FLOCCARIA, Grev. bot. cr. — Syn. de
Penicillum, Lk.
64Q
FLO
*FLOCON. Floccus. chim., zool., bot. — I
Les chimistes ont donné ce nom à des nuages
légers que forment en se rassemblant cer-
tains précipités, et les zoologistes aux touffes
de poils qui garnissent le bout de la queue
de certains animaux, tels que le Lion, l'Ane
et certains Singes. En botanique, on dit que
les poils sont floconneux, lorsqu'ils sont dis-
posés par flocons : tels sont ceux qui couvrent
la surface des Verbascum.
FLOERKEA, Spr. bot. ph. — Syn. d'A-
denophora, Fisch.
FLONDRE DE RIVIÈRE, poiss.— Voy.
PLIE.
FLORAISON, bot. — Voy. anthèse.
*FLORAL. Floralis. zool., bot. — Cette
expression, plus usitée en botanique, où elle
sert à désigner les organes qui dépendent de
la fleur ou l'accompagnent , telles sont les
enveloppes florales, les feuilles florales, etc.,
sert encore à dénommer spécifiquement cer-
tains Insectes qui vivent habituellement sur
les fleurs.
FLORALE ( feuille), bot. — Synonyme
de Bractée.
FLORE. Flora, bot. — La Flore est aux
végétaux ce que la Faune est aux animaux ;
elle comprend l'énumération, dans un ordre
systématique ou méthodique, de tous les vé-
gétaux cellulaires et vasculaires , ou seule-
ment de l'une ou de l'autre de ces deux
classes , qui croissent spontanément dans
une contrée plus ou moins étendue, souvent
même dans les environs d'une ville ; mais
les Flores, quelque utiles qu'elles soient à la
connaissance de la distribution géographique
des végétaux sur la surface du globe , sont
loin de comprendre toutes les notions qui
initient à l'étude philosophique de la bota-
nique des noms de plantes et des noms de
lieux : voilà tout ce qu'on trouve dans les
Flores les mieux faites, et ceux qui les étu-
dient doivent s'estimer heureux d'arriver à
dénommer le végétal qu'ils rencontrent.
Point d'indications sur les stations, les atti-
tudes, la nature géologique du sol, leurs agré-
gations ou associations ; jamais on n'y trouve
de ces rapprochements heureux qui montrent
comment se transforment et se modifient les
types en changeant de milieu ; c'est une la-
cune regrettable dans la science , qui con-
damne des intelligences fécondes à la sté-
rile connaissance des noms Un autre défaut
FLO
des Flores est de ne comprendre le plus com-
munément que la phanérogamie , et rare-
ment la cryptogamie : pourtant on ne peut
pas plus devenir botaniste en étudiant ex-
clusivement une de ces deux classes , qu'on
ne peut devenir zoologiste en bornant ses
études à celle des vertébrés ou des inverté-
brés. Personne n'a encore tenté d'introduire
dans une Flore les heureuses réformes dont
tous les éléments sont réunis dans l'intro-
duction des premières éditions de la Flore
française ; et nous appelons de tous nos vœux
un travail fait dans un esprit large et phi-
losophique, qui tende plutôt à faire des bo-
tanistes que des herboristes. (B.)
FLORESTINA bot. ph. — Genre de la
famille des Composées-Sénécionidées, établi
par Cassini (Bullet. Soc. philom. , 1815,
175), pour des plantes herbacées du Mexi-
que, couvertes d'une pubescence blanchâtre,
à feuilles alternes , pédati-partites ou indi-
vises , à capitules en corymbes ou subpani-
culés; corolles blanchâtres ou purpurescentes.
Le type de ce g. est la F. pedalée, F. pedata.
FLORICEPS ( flos , fleur ; ceps , tête ).
helm. — G. Cuvier a établi sous ce nom un
genre de Vers intestinaux dont on connaît
actuellement plusieurs espèces. C'est le
même que Rudolphi a nommé Anlhocepha-
lus, dénomination que plusieurs helmintho-
logistes acceptent d'après lui , bien qu'elle
soit postérieure à celle qu'avait proposée Cu-
vier. Les Floriceps connus sont tous para-
sites des Poissons. Ainsi que l'a fait voir
M. de Blainville ifiiet. se. nat ., LV1I, p. 593),
ces Vers sont fort voisins des Tétrarhynques ;
Cuvier les avait rapprochés des Bothriocé-
phales, et Rudolphi les classait avec les Hy-
datiques. Leur histoire n'a point encore
été suffisamment élucidée , c'est ainsi que
M. Dujardin suppose qu'ils ne constituent
qu'un état particulier des Rhynchobo tries.
On les trouve souvent en abondance dans
le corps de plusieurs espèces de Poissons de
nos côtes , et les Poissons lunés sont de ceux
qui en présentent la plus grande quantité ;
ils en ont dans le foie , dans l'intestin, et
même dans la chair musculaire. Habituelle-
ment les Floriceps sont dans un kyste ; et
entre leur corps et le kyste lui-même est
une autre enveloppe vivante qui jouit de
mouvements propres.
M. de Blainville caractérise ainsi le genre
FLO
FLO
64:
Floriceps : Corps mou, déprimé ou un peu
allongé , divisé en trois parties : un renfle-
ment céphalidien pourvu de quatre longs
tentacules rétractiles , garnis de crochets et
de deux larges fossettes auriculiformes ; une
sorte de thorax ou d'abdomen cylindrique
plus ou moins allongé ; et enfin un renfle-
ment cystoïde terminal dans lequel les deux
autres parties peuvent rentrer, le tout con-
tenu sans adhérence dans un kyste vésicu-
laire. (P. G.)
FLORIDÉES. Florideœ (Flos, fleur).
bot. cr. — ( Phycées. ) C'est le deuxième or-
dre établi par Lamouroux dans sa classe des
Hydrophytes. Les auteurs plus modernes en
ont fait la première famille de celle des Al-
gues ou Phycées. On est redevable à notre
compatriote d'avoir fondé sur quelques bons
caractères les premières divisions du genre
Fucus , nom collectif sous lequel Linné et
ses successeurs comprenaient toutes les plan-
tes marines à fronde continue. S'il n'a pas eu
la gloire de jeter sur l'organisation intime
de ces plantes la même lumière qu'il a ré-
pandue sur d'autres points de leur histoire,
il faut en accuser surtout l'imperfection des
instruments amplifiants qu'on avait alors à
sa disposition. N'oublions pas d'ailleurs qu'à
cette époque le nombre plus restreint des es-
pèces ne faisait pas sentir la nécessité de péné-
trer dans les secrets de la structure, et que le
faciès et la forme suffisaient aux distinctions
à établir entre elles. Mais les travaux successifs
des deux Agardh , de MM. Bory , Decaisne ,
Harvey, Greville , Kutzing, etc., ont avancé
la connaissance de ces végétaux et facilité
leur disposition d'après des méthodes plus
rationnelles. M. Decaisne , dans une classi-
fication fondée sur la simplicité ou la compo-
sition des spores , a donné à cette famille le
nom de Choristosporées. Celui d'Hétérocar-
pées , que lui impose M. Kutzing , est dû à
des considérations analogues. Dans son Ma-
nual of British Algœ , M. Harvey proposa le
nom de Rhodospermées , tiré de la couleur
générale des spores. Enfin M. Zanardini,
dans un Essai de classification naturelle des
Algues, désigne cette famille sous le nom
d'Angiosporées. Quant à nous, en accordant
la préférence au nom le plus ancien , nous
nous rangeons au sentiment de MM. J.
Agardh et Endlicher.
Les Floridées sont des Thalassiophytes ca-
ractérisées par leur couleur, qui présente
toutes les nuances du rose tendre au pour-
pre brun ou violacé, et par deux sortes d'or-
ganes de reproduction jamais réunis sur le
même individu. Les uns , placés à la super-
ficie des frondes , consistent en sporidies
nombreuses contenues dans un péricarpe gé-
latineux ou membraneux ; les autres , le
plus souvent , mais non toujours immergés
dans la fronde, sont formés d'une spore pri-
mitivement indivise, renfermée dans un
périspore celluleux, mais qui se sépare en
quatre autres à l'époque de la maturité.
Organes de végétation. La fronde ( frons,
thallus ) , ou le système végétatif des Flori-
dées, revêt deux formes principales. Dans la
première , elle se présente sous l'aspect de
filaments cloisonnés ou simplement articu-
lés , qui ne sont que la répétition de la cel-
lule élémentaire s'ajoutant à elle-même dans
le sens de la longueur. Chez les unes , ces
mêmes cellules sont placées bout à bout sur
une seule rangée ou en série simple (ex. Cal-
lithanvmion ) ; chez les autres , elles se suc-
cèdent en série multiple, c'est-à-dire sur
plusieurs rangées autour d'une cellule cen-
trale ou d'un axe idéal (ex. Polysiphonia).
Chez toutes deux , elles sont incluses dans
un tube transparent, homogène, anhiste (1),
continu, qui s'accroît dans la même propor-
tion que les cellules qu'il est appelé à relier
et à protéger. On nomme cloison ou endo-
phragme le point qui sépare transversale-
ment les cellules , et article, segment ou en-
dochrome , l'espace compris entre deux arti-
culations. Cette forme des frondes est rare-
ment simple ; le plus souvent elle présente
une ramification fort variée.
Dans la tribu des Rhodomélées, où les
cellules sont souvent aussi disposées en série
sur un même plan , on trouve tout à la fois
des frondes cylindriques articulées et des
frondes planes et membraneuses.
Chez les Floridées à fronde continue , les
cellules, le plus souvent uniformes, sont
ou placées les unes à côté" des autres , sans
ordre et sur un même plan ( Frondes mem-
branaceœ); ou bien, sensiblement différente!
entre elles , quant à la forme, elles constir
tuent une fronde comprimée ou cylindrique.
(i) M J. Agardh {Alg. Médit., p. 55) prétend que la
brane des cellules est tissue de fibres très déliées et
ment entrecroisée!.
643
FLO
FLO
Celle-ci se compose de plusieurs couches
concentriques, dont l'une, parcourant lon-
gitudinalement le centre de la fronde , en
forme l'aie , tandis que l'autre ou les au-
tres , irradiant horizontalement ou en arc,
de cet axe Yers la périphérie, en constituent
la couche extérieure ou corticale (1). La
forme des cellules de ces couches diverses ,
donfr le nombre est souvent de trois ou de
quatre , établit des distinctions très solides
entre les tribus et même les différents gen-
res de la famille.
Dans certaines Floridées , l'axe central est
occupé par un tube ou cloisonné (ex. : Cteno-
dus), ou inarticulé (ex. : Endocladia). Dans
d'autres , cet axe est uniquement constitué
par des filaments cloisonnés, très déliés,
rapprochés ou entremêlés, et formant ainsi
une sorte de système médullaire (ex. : Cryp-
tonemeœ). Chez les Gigartines, ces filaments,
plus lâches, représentent un réseau à mailles
pentagonales ou hexagonales , d'où naissent
les cellules rayonnantes. Enfin , quelquefois
nulles ou oblitérées , elles laissent fistuleux
le centre de la fronde , comme dans le Du-
montia. Les cellules rayonnantes diminuent
de grandeur en se rapprochant de la super-
ficie , où elles sont intimement réunies ; ou
bien les filaments qu'elles forment n'adhè-
rent point entre eux (ex. Nemaliori). Toutes
ces cellules sont presque vides, ou bien con-
tiennent des nucléus d'autant plus colorés
qu'ils a voisinent la superficie de l'Algue. Mais
l'axe lui-même n'est pas toujours composé
de cellules allongées ou tubuleuses et filifor-
mes ; on le rencontre souvent formé de cel-
lules amples et arrondies, différemment dis-
posées , selon les cas , les plus grandes pou-
vant être placées soit en dedans (ex. : Graci-
laria), soit en dehors des plus petites. Dans
le Laurencia , elles entourent une cellule
centrale , d'où elles irradient vers la péri-
phérie.
L'accroissement des frondes , sur lequel
nous reviendrons , paraît se faire des deux
manières que nous avons indiquées ail-
leurs (2) , c'est-à-dire qu'il peut être supra-
ou intra-utriculaire.
(i) M. Kutzing (Phyc. gen., p. 84) distingue ces couches
sous les noms de Stratum meclullaie, intermedium et corti-
cale ; s'il y en a une quatrième, il la nomme stratum sub-
eorticale,
(a) foyu Cuba, G
Organes de reproduction. Nous avons déjà
dit plus haut qu'ils étaient de deux sortes
chez les Floridées , et placés , pour chaque
espèce, sur des individus différents; nous
devons ajouter , qu'à quelques anomalies
près , leur origine est également diverse.
Ainsi les uns, qui constituent la fructifica-
tion conceptaculaire , et proviennent de la
couche médullaire de la fronde, offrent des
variations qu'il convient de suivre dans les
différentes tribus de la famille. Ces varia-
tions concernent soit les sporidies {Granula ,
Endl. , Sporœ , J. Ag. ), soit l'appareil qui
les renferme. Les sporidies , arrondies , an-
guleuses ou pyriformes, se forment presque
toujours dans les articles ou endochromes
de filaments qui viennent s'épanouir dans
l'intérieur du conceptacle. Cette origine est
surtout plus ou moins apparente dans le
jeune âge. Quelquefois le dernier endo-
chrome seul se métamorphose en sporidie ,
ou bien les endochromes suivants partici-
pent à la même transformation. Les fila-
ments en question se dirigent d'un placenta
basilaire central vers le sommet de la loge
dans les genres Delisea, Polysiphonia, etc.;
souvent ils partent d'un placenta axile co-
lumelliforme , et irradient horizontalement
vers les parois du conceptacle; ex. : Geli-
dium corneum ; ils peuvent, enfin, quoique
bien rarement , converger de tous les points
de la paroi de la loge Yers son centre, comme
dans les Fucacées (ex. : Nothogenia). La loge
où ces organes sont contenus , et que nous
nommons conceptacle , a reçu de M. J.
Agardh des noms divers, en rapport avec sa
structure, qui varie de tribu à tribu. Ainsi,
il lui impose le nom de Favelle (Favella) lors-
qu'il est formé d'un simple périspore géla-
tineux transparent, tantôt nu , tantôt muni
à sa base d'un involucre, et placé dans l'ais-
selle ou le long d'un rameau, ou bien au
sommet de celui-ci (ex. : Griffithsia). La Fa-
vellidie (Favellidium) se compose, suivant le
même savant , d'un périspore semblable au
précédent, mais dont le contenu forme une
masse beaucoup plus dense, plus étroitement
resserrée , et qui peut d'ailleurs se rencon-
trer cachée dans ou sous la couche corticale
de l'Algue (ex. : Cryptonemeœ). LaCoccidie
(Coccidium) renferme entre les parois de son
périsnorange celluleux sphérique, dont la dé-
hiscence a lieu par rupture , des sporidies
FL-0
FLO
649
qui se forment dans les endochromes de fi-
laments qui partent d'un placenta basilaire,
axile ou pariétal. Enfin la Céramide (Kera-
midium) ne diffère en réalité de la Coccidie
que par ce caractère, que la cellule termi-
nale est la seule dont l'endochrome se mé-
tamorphose en sporidie. On voit sur-le-
champ que les deux premières formes de
conceptacles , comme les deux dernières ,
offrent si peu de différences entre elles ,
qu'il y aurait bien peu d'inconvénient à les
confondre. De quelque manière que se soient
formées les sporidies , celles-ci consistent
toujours en un endochrome complet dont la
cellule sert de périspore. A la maturité, elles
rompent cette cellule, et tombent nues dans
la loge , excepté chez les Polysiphonies et
quelques autres genres, où leur périspore est
persistant.
L'autre forme de fructification, ou, pour
parler plus exactement, l'organe qui consti-
tue le second mode de reproduction parti-
culier aux Floridées, a été nommé successi-
vement Anthosperme , Granule terne, Sphé-
rospore , Spermatidie et Tétraspore. Nous
préférons le dernier nom pour les raisons
que nous avons dites ailleurs. Son origine
la plus ordinaire est la couche corticale. Les
tétraspores , ordinairement globuleux, plus
rarement oblongs, sont primitivement com-
posés d'un nucléus indivis, lequel, à mesure
que l'Algue approche de l'âge adulte, se sé-
pare peu à peu en quatre spores distinctes.
Ces spores s'échappent, à la maturité, de
l'enveloppe ou de la cellule matricale qui
leur a servi de périspore. Leur forme et leur
position sont fort variées. Ils sont en effet ou
isolés et nus le long des rameaux (ex. : Cal-
lilhamnion) , ou réunis en plus grand nom-
bre dans l'aisselle d'un rameau involucral ,
constituant ainsi ce que les phycologistes
nomment un Glceocarpe (ex. : Griflithsia) ; ou
bien , résultant de la transformation d'un
ou de plusieurs endochromes , ils donnent
au rameau primitivement cylindrique dans
lequel ils se développent une forme lancéo-
lée, modification du rameau à laquelle on a
consacré le nom de Stichidie (ex. : Dasya ,
Rhodomela). Les tétraspores se développent
encore dans les cellules de la couche sous-
épidermique des Floridées à fronde conti-
nue , et là ils peuvent être irrégulièrement
épars comme dans les Sphérococcoïdées , ou
réunis dans un espace circonscrit de la fronde
(ex. : Aglaophyllum) , ou enfin placés sur
des appendices foliacés nommés Sporo-
phylles, comme dans le g. Delesseria. Dans
quelques autres g., ces tétraspores sont ni-
chés entre des filaments cloisonnés elavi-
formes , rayonnant d'un point de la super-
ficie des frondes , et constituant des sortes
de verrues hémisphériques qu'on désigne
sous le nom de Némathécies (ex. : Chondrus
norvégiens)', nous les avons vues même se
former dans les endochromes de ces fila-
ments chez le Chondrus Griflithsiœ Kûtz.
(Phyc. gen., t. 70, II). Il est enfin un autre
mode d'évolution propre à ces organes , et
qu'on pourrait considérer comme l'opposé
ou l'inverse du précédent : c'est celui que
nous avons fait connaître à l'occasion du g.
Ctenodus. Voy. ce mot.
Nous avons annoncé que le tétraspore
parvenu à sa maturité se séparait en quatre
spores. Cette division, loin d'être uniforme,
se fait de trois manières différentes : ou bien
elle a lieu triangulairement, chaque portion
représentant un tétraèdre dont une des faces
est convexe; ou bien elle se fait cruciale-
ment , c'est-à-dire suivant deux plans qui
passeraient par le milieu des deux axes lon-
gitudinal et transversal du tétraspore; ou
bien encore , et cela s'observe surtout dans
les formes oblongue ou elliptique , elle s'o-
père transversalement , de façon que les
deux tranches moyennes sont disciformes ,
et les deux extrêmes hémisphériques. Bien-
tôt après leur sortie de la cellule périspo-
rique , chacune des divisions du tétraspore
constitue une spore parfaitement sphérique.
Les sporidies et les spores des Floridées,
quoique d'origine en apparence bien diffé-
rente, germent néanmoins de la même ma-
nière , et reproduisent également l'Algue
dont elles proviennent. Il nous semble qu'on
n'a pas encore recherché si un individu té-
trasporophore , par exemple , peut indiffé-
remment donner naissance à un autre in-
dividu conceptaculifère, et vice versa.
Considérations générales. Les Floridées,
soit par l'élégance infinie de leurs formes ,
soit par l'éclat de leurs couleurs si brillantes
et si variées , qu'avive encore l'action de
l'air atmosphérique, forment sans contredit
le plus bel ornement de nos collections.
Annuelles ou bisannuelles , leur dimension
82
€50
FLO
FLO
ne devient jamais considérable, et varie en-
tre 1 et 4 décimètres. Elles habitent à une
profondeur plus grande que les Fucacées et
les Zoospermées , et cette profondeur varie
entre 10 et 25 mètres. Il en est certainement
dont le séjour est plus rapproché de la sur-
face de la mer : ce sont surtout celles qui ,
comme beaucoup de Polysiphonies , les Cé-
ramiées , vivent en faux parasites sur les
grands Fucus, ou qui sont fixées aux ro-
chers des bas-fonds. Les Floridées exigent,
pour subsister, une température douce, et
s'étendent moins loin vers les pôles que les
autres Algues. Selon Lamouroux, leur nom-
bre Ya en décroissant, à partir du 35e degré
jusqu'à l'équateur. Leur centre géographique
est vers le 40e degré de chaque hémisphère,
le méridional étant plus riche de ces plantes
que le septentrional. Le g. Amansia est ex-
clusivement tropical , et le Claudea, le plus
singulier et le plus élégant de tous , n'a en-
core été rencontré que sur les côtes de l'Aus-
tralasie.
Les limites d'un Dictionnaire, même uni-
versel , ne permettant pas de tout dire sur
une question quelconque , nous renverrons
pour d'autres détails au mot piiycées , où
nous nous réservons de donner en outre la
liste des genres qui composent les diverses
tribus de la classe tout entière. On peut en-
core consulter les ouvrages suivants : Bory,
Coquille , Hydrophyt. — Montag. , Cuba ,
Cryptog., p. 77 et suiY. — Decaisne, Ann.
Se. nat. , juin , 1842. — J. Agardh , Alg.
Médit., p. 54. — Harv., Man. ofBrit. Alg.
— Kûtz., Phyc. gen., p. 15-142.
(G. Montagne.)
*FLORÏNDA, Noronh. bot. ph. — Syn.
de Polycardia, Juss.
FLORULE. Florula. bot. — On appelle
ainsi une fleur isolée d'une calathide ou
d'un épi.
FLOS. bot. — Voy. fleur.
FLOSCOPA. bot. ph. — Genre rejeté à
la fin de la méthode comme ne présentant
aucune affinité sensible avec les groupes na-
turels. Loureiro {FI. Cochin., 238) a décrit
sous le nom de F. scandens une plante grim-
pante , à feuilles lancéolées , alternes , très
entières, engainantes, ciliées à la base; les
fleurs, petites et d'un violet clair, sont dispo-
sées en épis fascicules.
*FLOSCULAIRE. Floscularia (Jlosculus,
petite fleur), infus. — Genre d'Infusoires
Systolides de la famille desFlosculariens, créé
par M. Oken et adopté par MM. Ehrenberg
et Dujardin , qui ont publié de nombreux
détails sur ce groupe. Les Flosculaires son»
des animaux en forme de massue lorsqu'ils
sont fixés par leur pédicule contractile e*
annelé; quand ils s'épanouissent, ils son*
disposés en forme de coupe, avec cinq lobes
saillants , ornés d'une houppe de longs cils ,
très lentement contractiles , mais non \i-
bratiles; leurs mâchoires sont crochues,
courtes. Ces animaux se trouvent dans les
eaux stagnantes. On en rencontre aux en-
virons de Paris.
Nous citerons (la Floscularia ornata; Ehr.
Mém., 1830-1833 In fus., 1835, pi. xlvi ,
fig. 2), à laquelle M. Ehrenberg attribue une
gaine transparente , cylindrique , terminée
par six lobes munis de cils : œufs offrant
des points rouges.
Une autre espèce de Floscularia (Ins.,
1826, n° 183 ; Ann. Se. nat., 1838, t. X,
p. 4, pi. 4) a été étudiée par M. Peletier
et par M. Dujardin (Inf., Suites à Buffon ,
610); elle est dépourvue de gaine, et son
bord porte cinq tubercules ciliés ; mâchoire
unidentée, engagée dans un bulbe muscu-
laire ; œufs ayant un seul point rouge. Se
trouve dans les eaux de Meudon , Fontaine-
bleau , etc. (E. D.)
* FLOSCULARÏEKS. Floscularia (de
floscularia , genre principal de la famille ).
infus. — Famille d'Infusoires de la division
des Systolides, ayant pour caractères : Ank
maux dépourvus de cils vibratiles, à corps
campanule, contractile, aminci à la base
en un long pédicule , par l'extrémité du-
quel ils sont fixés aux corps solides ; bou-
che munie de mandibules cornées. Voisins
des Vorticelliens , les Flosculariens vivent
de même fixés aux herbes aquatiques par
un pédicule supportant un corps campanule,
dont le bord offre cinq ou six lobes termine»
par des cils , et qui n'a pas de mouvement
vibratile. La bouche est située au fond d ;
cet entonnoir. Dans les intestins, on voit
l'ovaire contenant de très gros œufs, quel-
quefois marqués [de points rouges , appelés
des yeux par M. Ehrenberg. Ils se trouvent
dans les eaux douces et pures, et se conser-
vent longtemps dans les vases où on les
place avec des plantes aquatiques. Cette fa-
FLU
mille, fondée par M. Ehrenberg, a été adop-
tée par M. Dujardin. D'après ce zoologiste
(Infus., Suites à Buffon, 509), on distingue
deux genres dans cette division : ce sont ceux
des Floscularia et Stephanoceros. Voyez ces
mots. (E. D.)
*FLOSCULE. Flosculus. zool. , bot. —
Khby appelle ainsi un organe tubulaire et
garni d'un style central, qu'on voit à l'anus
de la Fulgora candelaria. — En botanique ,
ce mot est synonyme de Florule.
FLOSCULEUX. Flosculosus. bot.— Nom
donné au capitule des Composées quand il
ne renferme que des fleurons ; telles sont
les Centaurées.
FLOT ou FLUX. géol. — Voy. mer.
*FLOTOVIA (nom propre), bot. fh. —
Genre de la famille des Composées-Mutisia-
cées, établi par Sprengel (Syst. III, 359)
pour des arbres ou des arbrisseaux du Brésil
et du Chili , épineux, à rameaux divariqués,
striés, portant les empreintes de la chute
des pétioles ; à feuilles alternes , ramassées ,
pétiolées, réticulées-veinées, très entières,
à pétioles canaliculés en dessus et articulés
avec les branches ; inflorescence en capi-
tules.
♦FLOTTANT. Fluitans. zool., bot. — En
2oologie, on donne ce nom à certains Infu-
soires qui semblent flotter dans les eaux ,
et aux plumes des Oiseaux dont les barbules
sont longues et flexibles. — En botanique, on
appelle ainsi les plantes qui, étant fixées au
fond de l'eau par des racines, ont leurs tiges,
leurs rameaux et leurs feuilles qui suivent
le cours de l'eau; tel est le Potamogeton
fluitans.
*FLOURENSIA , Cambess. bot. ph. —
Syn. de Thylacospermum, Fenzl.
FLOUVE. bot. ph. — Nom vulgaire du
g. Anthoxanthum.
FLUATES. chim. — Voy. fluorures.
FLUGGEA, Rich. bot. ph. — Syn. d'O-
phiopogon, Ait.
FLUIDE (fluere, couler ). phys. — Nom
donné à l'état des corps qui ont leurs mo-
lécules assez indépendantes pour glisser les
«nés sur les autres, sans autre résistance que
«elle de leur propre poids. Tout corps à cet
état de liberté moléculaire, n'obéissant qu'à
la pesanteur , s'étale en une surface plane ,
horizontale , ayant tous ses points à égale
distance du centre de la gravitation. Tels se
FLU
651
comportent les corps à l'état de /htidttépar-
faite, c'est-à-dire à l'état d'une indépendance
absolue entre leurs molécules.
La qualification de Fluide a été donnée à
quatre états bien distincts qui ne peuvent
être confondus , et qui tous quatre laissent
à désirer pour offrir une fluidité parfaite.
Le premier état est le plus incomplet et
le plus éloigné d'une bonne fluidité ; il com-
prend les corps réduits à une très grande
division, à n'être plus qu'une poussière im-
palpable, dont toutes les parcelles, glissant
les unes sur les autres à la manière des li-
quides, font prendre à la masse la forme des
vases qui les renferment, et se nivellent ap-
proximativement. Quelle que soit la finesse
de ces parcelles pulvérulentes , chacune
d'elles est encore un corps très grossier, com-
paré aux molécules ou aux particules chi-
miques désagrégées ;• leur glissement hori-
zontal ne donne jamais à la partie supé-
rieure qu'une surface mal nivelée. C'est
bien à tort que quelques physiciens ont ap-
pliqué à ces poudres impalpables la déno-
mination de Fluide.
Le second état est celui des liquides : l'é-
tat liquide est de beaucoup supérieur à celui
des poussières impalpables; il serait pour
nous un Fluide parfait, si leurs molécules ne
conservaient pas une trop grande affinité
entre elles et pour un grand nombre de
corps solides. C'est à ce reste d'affinité que
les molécules du liquide doivent leur agglo-
mération en gouttes , et que les corps doi-
vent leur mouillage. Cette adhésion des mo-
lécules entre elles et avec les corps augmente
avec l'abaissement de la température, et di-
minue avec son élévation. Il faut bien dis-
tinguer l'adhésion de la cohésion ; la pre-
mière conserve la mobilité des molécules ,
tandis que la seconde les enchaîne dans des
plans fixes et rigides.
Le troisième état est celui qui comprend
les gaz permanents , ou les gaz transitoires
qu'on nomme vapeurs. Dans cet état, les mo-
lécules de ces substances jouissent d'une
plus grande indépendance que celles des li-
quides ; elles s'approcheraient donc davan-
tage de la fluidité parfaite pour nous , si les
gaz pouvaient nous présenter une surface
bien déterminée comme celle des liquide?.
Mais leur invisibilité et leur grande élasti-
cité, ne pouvant nous offrir la surface uive-
652
FLU
FLU
lée dont nous avons besoin, ils sont sous ce
point de vue inférieurs aux liquides dans
l'application. Les gaz conservent encore
quelque affinité entre leurs molécules , et
une affinité souvent supérieure à celle des
liquides pour les corps solides.
Le quatrième état comprend les substances
hypothétiques que les physiciens ont créées,
pour pouvoir se rendre compte des phéno-
mènes naturels qu'ils ne purent rattacher
aux autres substances connues : ce sont la
Lumière, le Calorique, les deux Fluides élec-
triques, les deux Fluides magnétiques, le
Fluide nerveux, enfin le Fluide général uni-
versel qui remplit l'univers , et que l'on
nomme Éther (voyez ce mot). Quoique ces
substances hypothétiques possèdent une élas-
ticité que nous pourrions regarder comme
infinie, et une expansion dont nous ne con-
naissons pas les limites , cependant elles ne
peuvent être considérées comme ayant une
fluidité absolue , d'après le sens que nous
attachons à ce mot ; car la plupart de ces
Fluides ont une affinité si grande pour les
corps pondérables et leurs molécules , qu'il
y a entre eux des condensations et des coer-
citions très puissantes. Cette puissance d'af-
finité , qui les retient et les agglomère en
sphère autour des corps ou des atomes pon-
dérables , s'oppose à leur libre et égale ex-
pansion , et ils présentent des densités très
différentes, suivant la nature et la constitu-
tion des corps. La condensation et l'élasti-
cité de la lumière et du calorique dans les
corps, diffèrent essentiellement de leur état
dans les espaces célestes ; les Fluides électri-
ques et magnétiques , pour ceux qui les ad-
mettent, ne se manifestent que par leur
inégale distribution ; le Fluide nerveux lui-
même témoigne ses écarts par des irritations
et des inflammations locales. Cette haute af-
finité de la matière pondérable pour ces di-
vers Fluides , ou plus exactement pour le
Fluide universel , l'Éther , s'oppose donc à
son égale répartition , condition fondamen-
tale de toute fluidité absolue.
D'après les quatre états bien distincts des
corps que Ton a classés sous le nom de
Fluides, on conçoit que ce mot ne peut avoir
une signification nette et limitée qui puisse
convenir complètement à l'un ou à l'autre
de ces états, sans éloigner son application
des trois autres : sa définition no peut Hrc
que générale, et ne peut qu'embrasser ce
qu'il y a de commun entre eux. Lorsque
l'on veut préciser davantage , il faut le dé-
terminer par un qualificatif , comme Fluide
liquide, Fluide gazeux, Fluide impondérable,
électrique, magnétique ou nerveux.
On a à peu près cessé de donner le nom
de Fluide à la pulvérulence impalpable ; la
physique moderne est devenue une science
trop exacte pour comparer la division méca-
nique la plus fine , ou le résultat des préci-
pités , à la division chimique des molécules.
Ce n'est plus que par comparaison que l'on
dit que ces corps se comportent comme des
Fluides, coulent comme des Fluides.
Ce sont donc les liquides qui présentent le
plus de caractères saisissables propres à faire
connaître l'ensemble du phénomène de la
fluidité. Les liquides étant visibles, plus pe-
sants que l'atmosphère, forment des masses
limitées qui permettent de constater leur
surface plane , horizontale , nivelée , leur
écoulement vers les points déclives, leur pé-
nétration dans tous les Yides des corps con-
tenants ou immergés. Les liquides seraient
donc des Fluides parfaits s'il ne leur restait,
à un degré très prononcé , une affinité réci-
proque entre leurs propres molécules, et en-
tre ces molécules et celles des corps solides.
Leur affinité pour les corps solides varie avec
la nature de la substance de ces derniers ;
elle varie aussi, suivant l'espèce de liquide :
de telle sorte que , pour les uns , cette force
d'adhésion est assez puissante pour se con-
fondre , dans plusieurs cas , avec l'affinité
chimique ; dans d'autres cas , au contraire,
cette puissance d'affinité est nulle, et il n'y
a aucune adhésion entre les liquides et les
corps solides. Lorsqu'il y a adhésion entre
ces substances, on dit que le liquide mouille
le corps ; s'il n'y a pas adhésion , on dit
qu'il ne mouille pas.
Si l'on plonge un tube capillaire dans un
liquide qui le mouille , la colonne liquide
qui pénètre dans l'intérieur du tube s'élève
au-dessus de la surface du liquide ambiant,
tandis que si on le plonge dans un liquide
qui ne le mouille pas , cette colonne s'arrête
avant d'avoir atteint le niveau de cette même
surface. Quelle que soit la différence de ces
deux effets contradictoires, on leur a cepen-
dant donné le même nom, celui d'action ou
t'e fl i.i ; : .iividua-
FLU
FLU
653
lisant cette force, on l'a nommée capillarité,
que Ton a aussi bien appliquée à la négation
du mouillage qu'au mouillage même. Nous
ne pouvons approuver cette double applica-
tion ; il n'y a de capillarité, suivant nous,
que lorsqu'il y a une force active qui se ma-
nifeste par l'ascension du liquide , et non
lorsqu'il y a négation d'action. La cause de
l'abaissement de la colonne dans les tubes
non mouillés ne provient pas d'une force
spéciale, d'une force répulsive du corps pour
le liquide , mais elle provient de ce que la
paroi du tube étant sans action sur le liquide,
il n'y a pas une réaction suffisante dans le
filet capillaire pour faire équilibre à l'action
des molécules de la masse liquide. Dans cette j
dernière, l'affinité réciproque des molécules
agit dans tous les sens, tandis qu'elle n'agit
que vers l'axe dans la colonne capillaire , la
périphérie de cette colonne n'éprouvant au-
cune attraction semblable. Il résulte de cette
différence d'action que les molécules du filet
capillaire n'étant sollicitée que vers l'axe ,
elles conservent individuellement plus de
pesanteur que celles de la masse liquide qui
sont sollicitées dans toute leur périphérie;
conséquemment le filet capillaire fera équi-
libre à un filet d'égal diamètre , mais plus
long , pris dans la masse liquide.
L'acier poli paraît avoir pour les molécu-
les d'eau une affinité égale à celle des molé-
cules entre elles ; car, en l'immergeant , la
surface du liquide reste de niveau jusqu'au
contact de la paroi du métal. La hauteur de
la colonne capillaire au-dessus de la surface
du liquide dépend de la différence qu'il y a
entre l'attraction du tube et celle des molé-
cules entre elles; plus l'attraction du tube
l'emporte sur celles des molécules entre elles,
plus la colonne s'élève ; c'est pourquoi l'as-
cension est d'autant plus grande dans un
tube capillaire que son diamètre est plus
petit; on augmente ainsi l'action du tube
sur le filet d'eau, et l'on diminue les actions
réciproques des molécules entre elles.
Lorsque l'on fait des expériences pour
connaître les affinités respectives des liqui-
des et des corps solides , il faut bien se gar-
der d'enfoncer d'abord tout le tube pour le
mouiller , comme on le recommande dans
presque tous les livres de physique ; il faut
au contraire Je maintenir net et le plus sec j
possible . et ne l'enfoncer que de la quan- j
tité dont on a besoin ; car, si l'on mouille
préalablement le tube , la colonne ascen-
dante n'est plus sollicitée directement par
les parois du tube , mais par la paroi liquide
qui le tapisse. Par ce mouillage préalable,
on rend la capillarité égale pour tous les
tubes de même diamètre, à température
égale. On sait que la surface du cylindre ca-
pillaire est concave dans les tubes qui se
laissent mouiller, et convexe dans ceux qui
ne se laissent pas mouiller : ce qui vient à
l'appui de la suprématie d'action du tube
dans le premier cas, et de la suprématie d'ac-
tion des molécules entre elles dans le second.
Lorsque les tubes mouillés sont trop
courts , le cylindre liquide en atteint l'ex-
trémité, et le ménisque concave disparaît; il
se remplit, puis un ménisque convexe le
remplace , faisant saillie en dehors du tube.
Ce dernier ménisque est d'autant plus gros
que le tube est plus court; il augmente jus-
qu'à ce que l'affinité d'adhésion de haut en
bas que les molécules du ménisque exer-
cent entre elles , ainsi que sur les molécules
du tube, fasse équilibre avec celle de bas en
haut que le tube exerce sur les molécules
de la masse liquide , placées dans sa sphère
d'activité. Le phénomène s'arrête alors, il
est accompli , et le ménisque reste stable à
l'extrémité du tube, sans se déverser au
dehors , à moins qu'une cause étrangère ne
lui vienne en aide et ne vienne rompre l'é-
quilibre.
Pour que l'ascension du liquide continue
dans les tubes trop courts , il faut que , pat
un moyen quelconque , on enlève le ménis-
que saillant à mesure qu'il se forme. Poui
y parvenir, on peut employer des moyens
mécaniques , physiques ou chimiques. Dans
le premier cas , on se sert d*une pipette ou
d'un corps spongieux qui enlève le ménis-
que ; dans le second , on peut faire usage
d'un faisceau de pointes métalliques, par où
l'on fait écouler l'électricité négative ; le mé-
nisque s'évapore alors rapidement en vapeur
positive , et il est aussitôt remplacé par l'as-
cension de la colonne liquide. Oh peut aussi
provoquer l'évaporation par la raréfaction
de l'air et par le jeu d'une machine pneu-
matique. Enfin le troisième moyen, celui
qui a le plus d'étendue et d'application, est
l'action chimique. On met en contact le mé-
nisque avec un liquide pour lequel il a une
654
FLU
FLU
affinité plus grande que celle des molécules
entre elles , et avec celles du tube ; mais,
pour rendre l'expérience plus évidente , au
lieu d'un tube unique , on prend un dia-
phragme perméable, dont les interstices
jouent le rôle de tubes capillaires. Supposons
que le diaphragme soit horizontal, qu'il soit
formé d'une membrane organique et qu'il
sépare deux liquides superposés , tels , par
exemple, que de l'eau distillée en dessous
et de l'eau sucrée en dessus ; ou bien encore
de l'eau distillée en dessous et de l'alcool ou
de Téther en dessus ; l'attraction de l'eau
sucrée , de l'alcool ou de l'éther étant plus
grande pour l'eau distillée que celle des mo-
lécules de l'eau entre elles, à mesure qu'elles
se mettent en contact avec l'une de ces trois
substances , elles s'y combinent, se répartis-
sent dans la masse. Le liquide inférieur étant
ainsi privé du ménisque supérieur qui con-
trebalançait l'action ascendante de son affi-
nité, une nouvelle quantité du liquide s'élève
dans le tube; elle subit la même action
chimique, se disperse dans la masse de l'eau
sucrée ; elle est remplacée à son tour par
une nouvelle quantité du liquide inférieur,
et ainsi de suite , jusqu'à ce que la satura-
tion amène l'affaiblissement de l'attraction
chimique.
L'attraction des deux liquides en présence
agissant avec une égale force dans les deux
sens, c'est-à-dire que l'eau pure attirant au-
tant l'eau sucrée que l'eau sucrée attire la
première , la pénétration se ferait également
des deux côtés ; il y aurait bientôt saturation
et non augmentation de volume de l'un au
détriment de l'autre ; mais la différence de
puissance capillaire du tube pour ces liqui-
des détermine un courant prédominant.
C'est le liquide qui s'élève le plus dans les
tubes capillaires qui fournit le courant le
plus actif ; c'est donc le liquide le plus ré-
sistant à la force capillaire du tube qui aug-
mente de volume. Si on élève la température
'les liquides , la capillarité diminue égale-
ment pour chaque liquide , mais l'affinité
augmente plus que la première ne diminue;
il en résulte une activité de transport d'un
liquide à l'autre à travers la membrane.
On peut préjuger par ce qui précède que
les trois états physiques en présence : le con-
tact de deux liquides hétérogènes ; leur af-
finité l'un pour l'autre, plus graiMte ««£
celle des molécules entre elles du même li-
quide ; la différence des actions capillaires
sur ces liquides par le corps poreux inter-
posé , sont les véritables causes du phéno-
mène de l'endosmose que M. Dutrochet a
introduit dans la science en 1826 , et dont
la première indication , oubliée de tout le
monde , se trouve à la fin d'un mémoire de
l'abbé Nollet, sur l'ébullition de l'eau, pu-
blié, en 1748 , dans les Mémoires de l'Aca-
démie des Sciences. Quelle que soit l'anté-
riorité de l'abbé Nollet, la découverte réelle,
utile, examinée dans tous les sens, n'en
restera pas moins à M. Dutrochet, qui igno-
rait , comme tous les physiciens , cette indi-
cation fugitive d'un fait isolé, placé inci-
demment et sans aucune liaison , à la suite
d'un mémoire traitant d'un sujet avec lequel
il n'avait aucune connexion. Pour tous ceux
qui connaissent la droiture et l'intégrité de
M. Dutrochet, il ne peut être douteux qu'il
n'ait découvert le phénomène de l'endos-
mose , quel que soit le hasard heureux qui
ait servi l'abbé Nollet.
Pour nous , l'endosmose et l'exosmose
sont donc des faits purement physiques qui
ont pour cause : 1° l'affinité de deux li-
quides hétérogènes; 2° l'inégale affinité pour
les liquides des membranes poreuses ou ca-
pillaires qui les séparent ; 3° l'exercice de
l'affinité des liquides ne pouvant se satis-
faire qu'au milieu des interstices ou tubes
capillaires. Ces trois causes bien comprises,
on peut juger combien on a erré dans l'ap-
plication qu'on a voulu faire de l'endosmose
à l'ascension de la sève dans les végétaux,
et à l'introduction des substances neutres
ou médicamenteuses dans le corps des ani-
maux. Toutes les hypothèses de ce genre
n'ont pu se présenter à l'esprit des observa-
teurs que par l'oubli d'un élément primor-
dial nécessaire , sans lequel il ne peut y
avoir d'endosmose successive ; c'est qu'il
faut : 1° que l'hétérogénéité des liquides se
maintienne dans toutes les cellules ; 2° qu'il
y ait autant de liquides différents qu'il y a
de cellules superposées , c'est-à-dire qu'il
en faudrait plusieurs milliers pour entrete-
nir cette hétérogénéité : il faudrait en outre
une force spéciale appliquée à chaque cel-
lule , pour enlever au liquide contenu les
molécules nouvelles qui proviennent de
J l?. «pilule inférieure qui auraient bientôt
FLU
amené la saturation clans le liquide supé-
rieur ; supposition tellement gratuite et
contraire à l'observation , qu'on a préféré
passer sous silence la difficulté d'un tel
maintien d'hétérogénéité , que de donner
une explication qui aurait été rejetée par
tous les physiologistes et les physiciens.
Pour nous , tout ce qui a été dit sur l'as-
cension de la sève dans les végétaux, au
moyen du fait physique de l'endosmose ; et
plus encore, toutes les conséquences anti-
physiologiques qu'on a tirées de ce fait
dans ces derniers temps pour expliquer
l'introduction des médicaments dans le
corps humain ou dans celui des animaux,
et leur effet d'absorption ou d'exhalation ,
suivant que l'endosmose l'emporte sur
Pexosmose , ou l'exosmose sur l'endos-
mose qui s'établissent entre le médicament
introduit dans le tube intestinal, et les
liquides contenus dans les vaisseaux de cet
organe ; toutes ces hypothèses, disonsnous,
sont entièrement gratuites, et toutes re-
posent sur les mêmes erreurs, celles de la
possibilité d'avoir un courant continu à tra-
vers ces milliers de cellules , renfermant
chacune un liquide actif sur celui de la cel-
lule précédente sans jamais perdre son hété-
rogénéité. La question de l'absorption , de
l'exhalation, de la circulation végétale, nous
paraît encore entière , et le fait physique de
l'endosmose n'a pas le moins du monde
avancé sa solution.
Quoique les molécules de gaz soient plus
indépendantes entre elles que celles des li-
quides , elles ont encore une forte affinité
pour les corps solides. Ces derniers sont
toujours recouverts d'une couche d'eau ou
de gaz dans lequel on les a plongés , et leur
adhérence est telle , qu'il faut des moyens
mécaniques particuliers, ou l'action d'une
haute température pour les en débarrasser.
A masse égale , plus un corps aura de sur-
face, plus son affinité augmentera pour les
gaz. C'est ainsi que les corps pulvérulents
ou transformés en éponges acquièrent une
telle puissance d'action sur les gaz, qu'ils
les condensent à un haut degré, et produi-
sent une grande élévation de température.
Ces corps poreux modifient aussi les gaz
en présence ; ils provoquent leur combinai-
son, qui ne pourrait avoir lieu sans l'inter-
Yention de leur orésence. On connaît les
FLU
655
effets curieux de l'éponge de platine ,
de la poudre de charbon , de la pierre
ponce pilée , etc., qui forment actuelle-
ment une nouvelle branche de la chimie ,
à laquelle ces corps divisés ont donné
un nouveau réactif. Cette intervention à
distance des corps pulvérulents , dans des
combinaisons où ils n'entrent pas , a été
nommée force cataly tique par M. Berzélius.
L'expérience suivante montre avec quelle
facilité les gaz adhèrent aux surfaces métal-
liques. On plonge dans un gaz, dans de l'hy-
drogène ou du chlore , je suppose, une lame
de platine bien pure, et qui a été préalable-
ment portée au rouge blanc ; elle se recou-
vre, à l'instant même de son immersion, du
gaz dans lequel on la plonge. Pour démon-
trer l'existence de cette couche gazeuse , on
réunit cette lame à une autre lame de platine
pure par l'intermédiaire d'un rhéomètre , et
on forme ainsi une couple voltaïque qui donne
un courant positif, de la lame hydrogénée à
la lame neutre , à travers le liquide ; ou un
courant négatif de la lame hydrogénée à la
lame neutre, à travers le fil conducteur et le
rhéomètre. Les expériences de M. Cagniard-
Latour avec le marteau d'eau ; celles de
M. Donny sur l'élévation du point d'ébul-
lition jusqu'à 135° centigrades dans de l'eau
bien dépouillée de l'air dissous (Bull, de
l'Acad. deBrux., 7 mai 1844); mes propres
expériences sur l'adhésion des gaz autour des
particules de l'eau, adhésion qui permet de
faire une couple électrique en mettant en
contact ce liquide avec de l'eau pure, au
moyen d'une membrane perméable (Compt.-
rend. Ac. se, 1838, t. VII, p. 763); toutes
ces expériences , disons-nous , prouvent
jusqu'à l'évidence combien il reste encore
d'affinité entre les corps et les molécules
de gaz. (Pour la partie physique, voyez le
mot GAZ.)
La classe des Fluides impondérables est
complètement hypothétique; leur existence j
est niée par les uns, problématique pour les
autres , et ne sont même pour ceux qui les
admettent encore, qu'un moyen empirique
d'expliquer un certain nombre de phéno-
mènes naturels dont ils ne peuvent se ren-
dre compte sans ces créations, que l'intelli-
gence ne peut comprendre , ni grouper, ni
maintenir en aussi grand nombre autour des
molécules pondérables.
656
FLU
Depuis les beaux travaux d'Young , de
Fresnel, de Frauenhoffer, de MM. Arago,
Quetelet, Delezenne , etc., et les analyses
mathématiques de M. Cauchy, le fluide lu-
mineux a perdu chaque année des partisans,
et c'est en vain que quelques physiciens de
grand mérite lui sont restés fidèles ; leurs
efforts et leurs travaux n'ont pu que pro-
longer quelque peu une vie qui s'éteint
chaque jour.
En poursuivant les conséquences de son
système du monde , Descartes a été conduit
à considérer l'univers comme étant rempli
d'un fluide éminemment subtil, d'une élas-
ticité parfaite, auquel il donna le nom d'J?-
ther, qui appartient à toute la philosophie
ancienne. C'est au moyen de cet Éther, de
ce Fluide universel, que se propagent les vi-
brations que les molécules des corps lumi-
neux exécutent; l'impression de ces mou-
vements sur la rétine, ou sur l'épanouisse-
ment du nerf oculaire produit cette sensa-
tion que nous nommons Lumière. Voyez ce
mot.
Pour donner une idée de la parfaite élas-
ticité de ce fluide , comparée à celle de la
matière pondérable , nous rappellerons que
les mesures de Fresnel ont démontré que les
ondes lumineuses qui produisent la sensa-
tion de lumière, sont celles dontles longueurs
sont renfermées entre 0 miH- 000,406 , et
0 ™U1- 000,645 , c'est-à-dire , en nombre
rond , en négligeant les deux dernières dé-
cimales, entre 4 dix-millièmes et 6 dix-mil-
lièmes d'un millimètre. La propagation de
la lumière étant d'environ 31,000 myriam.
par seconde, équivalant à 310,000,000,000
millimètres, en multipliant ce nombre par
chacune des fractions de millimètre appar-
tenant à chacune des couleurs du spectre ,
on aura pour produit la fraction de seconde
pendant laquelle s'opèrent ces vibrations.
Ainsi on aura pour le temps employé par
la vibration qui constitue le vert bleuâtre,
la 620,000,000,000,000 de seconde, c'est-
à-dire , la six cent vingt billiardième de se-
conde.
La chaleur vient se placer dans une ligne
parallèle à la lumière ; on lui a donné pour
cause un Fluide spécial, le calorique, comme
on en avait donné un à la lumière. Tous
deux parcourent l'espace céleste avec une
rapidité de 31,000 myriamètres par seconde,
FLU
tous deux se refléchissent , se réfractent , se
polarisent ; il n'y a que les interférences
qu'on n'a pu encore démontrer pour la cha-
leur, ce qui vient probablement de la gros-
sièreté de nos instruments appliqués à ce
phénomène , et principalement du manque
d'un organe pour la chaleur aussi délicat que
l'œil pour la lumière. Les travaux de Bérard,
de M. Forbes, et principalement ceux de
M. Melloni, ne peuvent laisser de doute sur
l'analogie des deux ordres de phénomènes,
qui paraissent ne différer que par la longueur
des ondulations.
La chaleur a, comme la lumière, son
spectre ; mais il est double à partir du point
maximum placé vers le milieu. De chaque
côté de ce point les zones calorifiques dimi-
nuent d'intensité en s'éloignant du point
central, et si l'on reçoit sur une pile ther-
mo-électrique nue , successivement deux
rayons pris à une même distance de ce point,
le rhéomètre indique une température égale.
Cependant cette similitude n'est qu'appa-
rente , car une des plus belles expériences
du professeur Melloni démontre qu'il y a
dans la constitution des deux rayons une
différence notable qui ne permet pas de les
confondre. Si l'on fait passer l'un des
rayons à travers une lame d'eau très mince,
avant d'arriver sur la pile thermoscopique ,
ce rayon perd à peine de son intensité, tan-
dis que le rayon similaire , pris à égale dis-
tance de l'autre côté du point maximum, et
qui donnait une déviation semblable au
premier, en tombant directement sur la pile,
le rayon, au contraire, est complètement ar-
rêté par la lame d'eau interposée.
Ainsi le Fluide calorifique est une suppo-
sition tout aussi gratuite que l'était le Fluide
lumineux ; il est, comme ce dernier, produit
par un mouvement oscillatoire dont les on-
des sont plus longues que celles qui consti-
tuent la lumière rouge; tandis que les on-
des plus courtes que celles qui constituent le
violet répondent mieux aux actions chimi-
ques. Ces positions ne peuvent être absolues ;
car, suivant la nature de la substance des
prismes , le point maximum est projeté plus
haut ou plus bas.
Au mot éther nous avons rattaché les
deux Fluides électriques à des états différents
de coercition et de propagation de l'éther
dans les corps ; il ne reste plus que le Fluide
FLU
FLU
657
ou les Fluides magnétiques et le Fluide ner-
veux à ramener au Fluide universel pour
débarrasser la science de cette foule de Flui-
des spéciaux , produits de notre ignorance
des causes des phénomènes que nous obser-
vons. Aux articles magnétisme et système ner-
veux , nous rassemblerons le plus de docu-
ments possibles pour rapprocher ces deux
branches des connaissances humaines des
modifications du Fluide universel. (Peltier.)
FLLOCÉRINE. min. — Voy. fluorures.
FLUORE (de/ïwere, couler), chim. et min.
— Nom du radical présumé de l'Acide fluo-
rique ou fluorhydrique , que quelques chi-
mistes ont proposé de remplacer par celui
de Phtore. Voy. fluorures. (Del.)
FLUORINE etFLUORITE. min.— Syn.
de Fluorure de Calcium. Voy. fluorures.
*FLUORURES. min.— Ordre , ou grand
genre chimique , comprenant toutes les es-
pèces minérales formées par la combinaison
du Fluoré, élément électro-négatif, avec
d'autres éléments, faisant fonction de bases.
On les reconnaît à ce caractère, que chauffés
dans le tube fermé avec de l'Acide sulfurique
concentré , ils dégagent un gaz incolore qui
a la propriété d'attaquer le verre. On peut
aussi les traiter dans le tube ouvert avec le
phosphate de soude et d'ammoniaque , en
ayant soin qu'une partie du courant d'air de
la flamme soit chassée dans le tube. Ils se
partagent en deux tribus , d'après les diffé-
rences de systèmes cristallins : les Fluorures
curiques, comprenant les espèces Fluorine et
Yttrocérite ; et les Fluorures rhombiques ,
comprenant la Fluocérine et la Cryolithe.
1 . Fluorine. Chaux fluatée ; Spath fluor ;
Spath fusible. C'est un Fluorure de Calcium,
composé d'un atome de Calcium et de deux
atomes de Fluoré. La Fluorine est une sub-
stance à cassure vitreuse , d'une dureté mé-
diocre et intermédiaire entre celles du Cal-
caire et duQuartz> cristallisant en cubes et
en octaèdres réguliers , et remarquable par
la diversité et la vivacité des teintes vertes ,
jaunes, bleues et violettes, dont ses cristaux
sont ornés. Parmi ceux-ci , on remarque
comme formes dominantes le cube et l'hexa-
tétraèdre, ou cube pyramide. La Fluorine se
clive avec la plus grande facilité dans quatre
sens différents, parallèles aux faces d'un oc-
îtaèdre régulier. Elle est fusible en émail au
Jchalumcau. L'acide sulfurique l'attaque, et
en dégage une vapeur blanche ( Acide fluo-
rique ou fluorhydrique), qui ternit le verre.
Quelques unes de ses variétés ont la propriété
de devenir phosphorescentes par l'action de
la chaleur ; celles qui répandent ainsi dans
l'obscurité une lueur phosphorique d'une
belle couleur verte ont reçu le nom de Chlo-
rophanes. — Cette substance fait partie des
matières pierreuses qui accompagnent dans
les filons les minerais métalliques, et parti-
culièrement ceux de Plomb et d'Étain. Mais
on la trouve aussi disséminée dans les ter-
rains granitiques, et même dans les terrains
de sédiment de formation assez récente, où
elle ne se montre d'ailleurs que d'une ma-
nière accidentelle. On l'a observée en petits
cubes incolores dans les bancs de Calcaire
grossier des environs de Paris , notamment
dans les parties où ce calcaire est cristallisé en
rhomboèdres aigus, et entremêlé de Quartz
hyalin. La Fluorine se rencontre aussi quel-
quefois en masses lamellaires , concrétion-
nées , compactes ou terreuses. Les variétés
concrétionnées , qui présentent des couleurs
vives , disposées en zones et en zigzags ,
comme celles des Améthystes et des Albâ-
tres, sont employées pour faire des plaques,
des vases, des coupes d'un bel effet et d'un
prix très élevé. On pense que la matière des
vases Murrhins, si célèbres dans l'antiquité,
n'était qu'une variété de Fluorine analogue
à celle que les Anglais emploient à la fabri-
cation des coupes dont nous venons de par-
ler. C'est avec la Fluorine que Ton prépare
l'Acide fluorhydrique, dont on se sert pour
graver sur le verre, comme on fait de l'eau-
forte pour graver sur le cuivre. On couvre
le Yerre d'un léger enduit de cire, on dessine
ensuite avec une pointe les objets qu'on
veut graver, et on expose la plaque à la va-
peur de l'acide , que l'on dégage d'un mé-
lange de Fluorine en poudre et d'Acide sul-
furique.
2. Yttrocérite. Fluorure de Cérium et
d'Yttrium , fluate de Cérium et d'Yttria ; Cé-
rium oxydé yttrifère, Hatty. Minéral bleuâtre
ou grisâtre, opaque, infusible, mais blan-
chissant au chalumeau , attaquable par les
acides , se trouvant en petites masses cris-
tallines, clivables en trois sens rectangulai-
res , et disséminées dans les Pegmatites de
Brodbo et de Finbo, en Suède. Très rare.
3. Fluocérine. Fluorure de Cérium. Sub-
83.
658
FLU
FOC
stance jaune ou rougeâtre, à texture cristal-
line , infusible et noircissant au feu, et,
comme les précédents , attaquable par les
acides. Ces deux espèces ont cela de com-
mun, que leur solution donne par l'ammo-
niaque un précipité qui devient brun par
calcination, et forme avec le Borax un verre
rouge à chaud, jaune à froid , ce qui est le
caractère de l'oxyde de Cérium. Elles se
trouvent ensemble dans le gisement indiqué
plus haut.
4. Cryolithe. On a donné ce nom , qui
veut dire pierre fusible comme la glace , à
une substance blanche, laminaire, clivable
en prisme rectangulaire, et qui est remar-
quable par la facilité avec laquelle elle fond
jt coule par l'action du chalumeau. C'est
un Fluorure de Sodium et d'Aluminium ,
composé de 12 atomes de Fluoré , 3 de So-
dium et 2 d'Aluminium. Elle est attaquable
à chaud par l'Acide azotique : sa solution
donne un précipité gélatineux par l'Ammo-
niaque, et la liqueur surnageante un alcali
par évaporation et calcination. Cette sub-
stance n'a été trouvée qu'au Groenland, en
filons dans des roches granitoïdes. (Del.)
FLUO- SILICATES, min. — Combinai-
sons de Silicates et de Fluorures , qui joi-
gnent à la propriété de fournir de la Silice,
comme les premiers, celle de donner comme
îes seconds , avec le Sel de phosphore dans
îe tube ouvert, du Gaz fluorhydrique. Telles
sont la Topaze, la Pycnite, la Chondrodite
et la Leukophane. Voyez ces mots , et l'ar-
ticle général concernant les Silicates. (Del.)
FLUSTRE. Flustra. polyp. — Lamarck
a établi sous ce nom un genre de Polypiers
confondu avant avec les Eschares , et que
t'on a reconnu depuis lors pour appartenir
ainsi que ces dernières aux Polypes à double
orifice (les Bryozoaires). Il sera question , à
l'article polypes , de l'organisation des ani-
maux dont les Flustres constituent la dé-
pouille ; nous ne donnerons donc ici que leur
diagnose générique, telle que les travaux de
Lamarck, et ceux de MM. de Blainville et
Milne-Edwards l'ont rectifiée. On peut dire
que ce sont des Polypes bryozoaires dont la
peau externe s'endurcit en grande partie ,
et forme des Polypiers d'apparence cornée à
loges ou cellules complètes pour chaque ani-
mal, mais rapprochées les unes contre les
autres de manière à former des lames ou
expansions frondescentes fixées par leur base
aux corps sous-marins. Chaque lame pré-
sente à sa périphérie une sorte de rebord ou
de cadre plus ou moins saillant, qui s'unit
intimement à celui des cellules voisines ; la
paroi intérieure des cellules constitue une
lame mince dans laquelle est percée l'ouver-
ture par laquelle sort l'appareil tentacu-
laire ; cette ouverture est semi lunaire; sa
lèvre inférieure s'avance en un demi -cercle
mobile destiné à la fermer et mis en mou-
vement par des muscles particuliers. Quel-
ques espèces de ce genre existent sur nos
côtes, et parmi elles le Flustra foliacea, qui
n'y est pas rare dans certains endroits.
*FLUSTRELLA (diminutif de Flustra,
Flustre). infus. — Genre dTnfusoires de la fa-
mille des Bacillariées, créé par M. Ehrenberg
(Abk. Ber. ak. 1838), et dont il n'a pas fait
mention dans son grand ouvrage sur les In-
fusoires. (P. G.)
(E. D.)
FLUTE DU SOLEIL, ois. — Nom d'une
espèce de la section des Bihoreaux.
FLUTEAU. bot. ph. — Nom vulg. de
VHottonia palustris.
FLUTEUSE. rept. — Nom vulg. d'une
esp. du g. Rainette, Hyla.
FLUVIALES. Potamophilœ. bot. ph.—
Syn. de Naïades.
FLUVIALIS, Michel, bot. ph. —Syn.de
Nayas, Willd.
FLUVIATILE. Fluviatilis. zool. , bot.
— On a donné ce nom comme spécifique à cer-
tains animaux qui vivent dans les eaux flu-
viales ; tels sont : la Perça fluviatilis ; et aux
plantes qui croissent dans les eaux courantes.
*FLUVICOLA. ois. — Genre établi par
Swainson , et qui répond au g. Platyrhyn-
chus de Vieillot. (G.).
*FLUVICOLINÉES. Fluvicolinœ. ois.—
Sous-famille établie par Swainson dans sa
famille des Muscicapidées, et dont le type est
îe g. Fluvicola.
FLUX. géol. — Voyez flot.
FLUX. chim. — Syn. de Fondant..
*FOCKEA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Asclépiadées , établi
par Endlicher (Nov. Stirp. Dec. 21) pour un
arbrisseau du Cap, à tige épigée, tubériforme,
subglobuleux , rude ; à feuilles opposées,
sessiles , ovales , cuspidées , ondulées ; à
poils courts , subpubescents, ombelles extra-
FOI
FOL
659
axillaires, subsessiles , tri - quinquéflores ;
fleurs blanches.
*FODIE. moll. — Genre incertain em-
prunté par M. de Blainville à Bosc, et rangé
dans le Traité de malacologie parmi les Mol-
lusques ascidiens , lrc tribu des Ascidiens
simples. Voici les caractères que lui donne
M. de Blainville : Corps ovale, mammeloné,
partagé dans toute sa longueur par une
cloison verticale contenant l'estomac en deux
tubes inégaux , ouverts à chaque extrémité
par un orifice ; le supérieur un peu enfoncé
et irrégulièrement denté ; l'inférieur bordé
d'un bourrelet circulaire formant ventouse,
et servant à fixer l'animal. Dans ses courtes
observations, M. de Blainville dit que ce g.
est encore douteux , et on le croira sans
peine lorsque l'on aura à examiner avec
quelque soin les caractères fort singuliers
sur lesquels il repose. Voy. ascidie. (Desh.)
FOENTCELLM. bot. ph. — Voyez fe-
nouil.
FOENUM GRiECIM. bot. ph. — Nom
spécifique d'une esp. du g. Fenu-Grec.
FOETAL. Fœtalis. anat. — On appelle
ainsi tout ce qui se rapporte au Foetus.
*FOETÏDARIA, Saint-Hilaire. bot. cr.—
Synonyme rapporté avec doute par Endli-
cher au g. Spadonia de Fries.
*FOETIDIA ( fœtidus, fétide), bot. ph.
— Genre de la famille des Myrtacées , rap-
porté avec doute au sous-ordre des Barring-
toniée», établi par Commerson (Jussieu, Gen.
325) pour un arbre de l'Ile de France, à
feuilles alternes, estipulées, sessiles, ovales,
obtuses, très entières, glabres, non pelluci-
do-ponctuées ; pédoncules uni-flores, solitai-
res dans l'axe des feuilles supérieures.
FOETUS, anat., zool. — Voy. oeuf.
FOIE. ANAT. Voy. GLANDES.
FOIE. Hepar. chim. — Les anciens chi-
mistes donnaient ce nom à diverses sub-
stances dans la composition desquelles il en-
trait du Soufre , et dont ils composaient la
couleur brunâtre semblable à celle du paren-
chyme du foie.
FOIN. Fenum. bot. — C'est ainsi qu'on
appelle l'ensemble des tubes qui garnissent
le dessous des Bolets, ainsi que les aigrettes
et les fleurs qui garnissent le réceptacle de
l'Artichaut avant son épanouissement.
FOIN A. mam. — Nom spécifique de la
Fouine (Muslela foina). (P. G.)
FOIROLE. bot. ph. — Nom vulgaire de
la Mercuriale.
FOLIACÉ. Foliaceus. zool. , bot. — On
donne le nom de foliacé aux organes qui ont
la nature et la consistance des feuilles , ou
sont divisés en tranches minces qui les font
ressembler à ces organes ; tels sont : cer-
tains insectes chez lesquels les bords du cor-
selet sont en forme de feuille; une esp. du
g. Hippocampe de la Nouvelle-Hollande ,
dont le corps est orné d'appendices en forme
de feuilles ; et en botanique , des bourgeons,
des cotylédons , des pétioles , des stipu-
les , etc. , qui présentent une conformation
lamellaire. Les phyllodes des Acacies de la
Nouvelle-Hollande offrent un exemple re-
marquable de la disposition foliacée.
*FOLIAIRE. Foliaris. bot. — C'est le
nom par lequel on désigne les organes qui
appartiennent aux feuilles. Ainsi l'on appelle
aiguillons foliaires, ceux qui naissent sur les
feuilles ; glandes foliaires, celles du Drosera;
vrilles foliaires, celles qui sont produites par
la feuille elle-même.
FOLIATION, bot.— Syn. de Feuillaison.
*FOLIOLAIRE. Foliolaris. bot. — De
Candolle a appelé stipules foliolaires celles
qui sont placées sur le pétiole commun , à
la base des folioles , ainsi que cela se toit
dans les Haricots.
FOLIOLE. Foliola. bot. — On donne le
nom de foliole aux petites feuilles qui en-
trent dans la composition de la feuille com-
posée ; on désigne sous le nom de foliolées
les feuilles composées de folioles attachées
sur un pétiole commun. On a encore impro-
prement appelé foliole , les sépales du calice
et les pièces distinctes de l'involucre. M. de
Mirbel a appelé épines folioléennes celles qui
doivent leur développement à une foliole
transformée ; telles sont celles qui terminent
les fausses folioles du Chcumœrops humilis.
Voy. FEUILLE.
FOLIUM INDICEM. bot. ph. —On ap-
pelle ainsi les feuilles du Laurus malaba-
thrum.
FOLHJM TINCTORIUM. bot. ph. —
Nom donné par Rumphius aux feuilles du
Justicia purpurea.
FOLLE- AVOINE, bot. ph. —Nom vul-
gaire de V Avenu fatua.
FOLLETTE, bot. pu. — Nun vulgaire
de l'Arrochc des jardins.
660
FON
FON
FOLLICULE, anat., bot. — On appelle,
en anatomie , follicules ou cryptes , de petits
corps membraneux , utriculaires ou vésicu-
leux situés dans l'épaisseur des téguments ,
ou des muqueuses qui sécrètent au dehors
un fluide particulier. Les cryptes muqueux
ou follicules mucipares sont des enfonce-
ments de la membrane muqueuse très ri-
ches en vaisseaux, et représentant tantôt des
dépressions et excavations peu profondes de
la substance , tantôt de petits sacs en forme
de bouteilles , avec un orifice étroit faisant
saillie à 1" extérieur (voy. glandes). — En bo-
tanique , ce sont des fruits formés par une
seule feuille carpellaire pliée longitudinale-
ment sur elle-même , de manière à ne pré-
senter qu'une seule suture , qui se sépare
dans toute sa longueur à la maturité des
graines comme dans les Asclépias , ou au
sommet , comme dans le Trollius. C'est im-
proprement qu'on a donné le nom de folli-
cule à la silique du Séné.
FOLLICULINA (folliculus, petite feuille).
infus. — Genre d'Infusoires polygastriques,
créé par Lamarck (Anim. s. vert. 1816), et
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G69
Les coupes primordiales sont basées sur
des caractères tellement positifs qu'il n'y a
jamais d'indécision pour le classement des
espèces dans chacune d'elles. Néanmoins
nous avons trouvé entre tous les ordres des
affinités qui n'établissent pas une ligne con-
tinue de l'un à l'autre ou les chaînons d'une
seule chaîne, mais des rapports de même
valeur avec tous : aussi ne pouvons-nous les
indiquer que sous forme de rayonnement.
Ces rapports dépendent plutôt du change-
ment de mode d'accroissement de quelques
animaux à un certain âge que du mode pri-
mitif. C'est la tendance constante aux pas-
sages du composé au simple que nous avons
observée dans l'accroissement des Foramini-
fères.
Les coquilles des deux premiers ordres
sont trop simplement composées pour nous
montrer cette tendance ; ce sont au contraire
\eurs formes que prennent les autres lors-
qu'elles changent de mode d'accroissement.
En effet, les Cristellaria, les Spirolina, dans
les Hélicostègues , après s'être enroulées en
spirale sur le môme plan , cessent tout-à-
coup de se contourner, et leurs loges ou leurs
segments se projettent, comme chez les Sti-
chostègues , en ligne droite dans le sens de
l'enroulement. Les Clavulina, dans le même
ordre , après s'être enroulées en spirale
oblique , se projettent en une seule ligne
dans le sens de l'axe de la spire. Nous avons
observé le même fait dans les autres ordres.
Les Dimorphina , les Bigenerina et les Gem-
mulina , dans les Enallostègues , nous of-
frent le même changement, que nous re-
trouvons encore chez les Articulina dans les
Agathistègues. Ainsi chacun de ces genres,
après avoir commencé par un mode d'ac-
croissement compliqué propre à son ordre,
en change à un certain âge en se simpli-
fiant.
Un seul genre , celui des Gaudryna , pré-
sente un changement différent, mais encore
du composé au simple; après s'être enroulé
en spirale oblique, ses loges deviennent seu-
lement alternes. La réunion de ces faits ne
permet pas de douter que la tendance géné-
rale dans l'accroissement des Foraminifères
ne soit du composé au simple , observation
qui n'est pas sans intérêt dans les vues gé-
nérales de la zoologie , puisque nous trou-
vons précisément le contraire chez presque
tous les animaux -élevés dans réclielie des
êtres.
D'après ce qui précède sur les caractère
des Foraminifères , il est facile de se con
vaincre par la comparaison qu'ils ne sau-
raient se ranger dans aucune des classes
connues de la zoologie. Beaucoup moins
compliqués que les Échinodermes , que les
Polypiers, quant à leur organisation interne,
ils ont une partie du mode de locomotion
des premiers par leurs filaments, et sont
plus avancés dans l'échelle que les seconds
par leur existence isolée , non agrégée ,
libre.
Cette existence individuelle des Forami-
nifères , la liberté dont ils jouissent , leur
mode de locomotion, sont des caractères qui
méritent d'être pris en considération. Quoi-
que moins compliqués dans leur organisation
intérieure que beaucoup de Polypiers , ils
n'ont pas une vie commune , agrégée ; une
multitude ne se réunit pas pour former un
corps régulier comme eux ; ils marchent, ce
que ne font pas ceux-ci. Leurs moyens de
locomotion sont compliqués , et la grande
régularité de l'enveloppe testacée de leurs
segments les place bien au-dessus des Poly-
piers. D'un autre côté, moins complets que
les Échinodermes , ils leur sont bien infé-
rieurs sous tous les rapports : aussi croyons-
nous qu'en raison du rayonnement de leurs
filaments la place des Poraminifères est
dans l'embranchement des animaux rayon-
nés de Cuvier, entre les Échinodermes et les
Polypiers, comme classe tout-à-fait indépen-
dante.
Considérations paléontologiques et
géographiques.
Dans l'état actuel de nos connaissances,
les Foraminifères se sont montrés pour la
première fois sur le globe , avec les terrains
carbonifères, sous la forme des Fusulina,
genre spécial à ce terrain , et qui a disparu
avec lui.
Nous ne connaissons point , jusqu'à pré-
sent , de Foraminifères des terrains tria-
siques.
La formation jurassique offre des Forami-
nifères dans le lias supérieur. Nous y avons
reconnu des Webbina et des Cristellaria,
genres qui existent encore aujourd'hui, et
qui appartiennent aux formes les plus
simples.
670
FOR
FOR
Avec la grande Oolite, on trouve le genre
Cristellaria seulement.
Avec le terrain oxfordien supérieur ou
coral-rag, on voit des Cristellaria , et , pour
la première fois, des Nodosaria, des Rotalina.
L'ensemble des terrains jurassiques ne
nous offre qu'une vingtaine d'espèces.
La formation crétacée nous montre un
bien plus grand nombre de genres et d'es-
pèces. On voit , par exemple :
Dans le terrain néocomien , apparaître le
genre Textularia.
Dans le terrain albien ou gault, on trouve
les Cristellaria , les Nodosaria , les Rotalina.
Dans le terrain turonien ou la craie chlo-
ritée, se montrent pour la première fois
avec les trois genres du gault ou terrain al-
bien, d'abord dans les couches les plus infé-
rieures de l'embouchure de la Charente et
du Mans , les genres Chrysalidina , Cuneo-
lina , Cyclolina, Lituola , Alveolina , Flabel-
lina , Dentalina , Bulimina , Frondicularia
et Polymorphina , dont les deux premiers
disparaissent pour toujours avec les couches
dans lesquelles ils ont vécu.
Dans les terrains sénoniens ou craie blan-
che du bassin parisien, avec les genres pré-
cédents, apparaissent sur le globe les genres
Verneulina , Gaudryna , Globigerina , Uvi-
gerina , Rosalina , Pyrulina , Marginulina,
Valvulina, Sagrina , Truncatulina , et avec
la craie de Maestricht, on voit de plus les
genres Glandulina , Nonionina , Faujasina,
Polystomella et Siderolina. De tous ces gen-
res, les Verneulina, les Gaudryna, les Fau-
jasina, les Siderolina, les Lituola et les Fla-
bellina cessent d'exister avec les terrains
crétacés. Il est à remarquer que cette for-
mation ne renferme pas encore de Nummu-
lina , ni aucun des genres de notre ordre
des Agathistègues ou des Milioles.
Remontons-nous aux terrains tertiaires?
ici le champ se développe de plus en plus;
on voit de suite apparaître les genres sui-
vants , inconnus dans les époques antérieu-
res, et d'autant plus nombreux que les cou-
ches se rapprochent de l'état actuel. Les gen-
res Amphorina, Orbulina, Orthocerina, Lin-
gulina, Vaginulina, Robulina, Nummulina,
Assilina, Hauerina, Operculina, Peneroplis,
Dendritina, Spirolina, Planorbulina, Anoma-
lina, Clavulina, Asterigerina, Amphistegina,
Heterostegina , Dimorphina, Virgulina, Di-
generina, Valvulina , Biloculina, Fabularia,
Spiroloculina, Triloculina, Articulina, Sphœ-
roidina, Quinqueloculina , et Adelosina, qui
se retrouvent tous dans les mers actuelles,
à l'exception des Hauerina et des Fabularia,
jusqu'à présent inconnus. Ainsi , non seu-
lement l'ordre entier des Agathistègues se
montre pour la première fois , mais encore
un grand nombre de formes ignorées jus-
qu'alors. Il est à remarquer que les terrains
tertiaires, d'après les Foraminifères , offrent
des faunes d'autant plus nombreuses qu'ils
sont plus récents : aussi ne trouve-t-on le
maximum de développement générique et
spécifique que dans les couches subapenni-
nes, ou dans le grand bassin de Vienne en
Autriche , qui nous paraît être de la même
époque géologique. Les analogues des espè-
ces vivantes ne se rencontrent que dans ces
derniers bassins.
En résumé, il résulte de ce qui précède ,
que les espèces de Foraminifères, d'abord
très simples dans leurs formes, ont com-
mencé à paraître en petit nombre avec les
terrains carbonifères ; qu'elles sont deve-
nues plus nombreuses et plus compliquées
dans leurs formes avec les terrains crétacés ;
qu'elles se sont plus diversifiées encore et se
sont multipliées en une proportion très ra-
pide dans les terrains tertiaires, où elles ont
atteint le maximum de leur développement
numérique. Pour les formes, on a vu un
genre apparaître et disparaître aussitôt avec
les terrains carbonifères, plusieurs faire de
même avec les terrains crétacés et tertiaires,
comme pour marquer chaque époque, du
reste , si bien caractérisée par cette succes-
sion rapide et croissante de genres nom-
breux à mesure que nous nous rapprochons
davantage de l'état actuel des choses. Ainsi
les Foraminifères peuvent seuls servir à dé-
terminer l'âge des couches terrestres, et ils
ont plus qu'aucune autre classe marché du
simple au composé dans leurs créations suc-
cessives.
Les proportions de genres et d'espèces ,
suivant les époques, sont les suivantes d'a-
près les données qui nous sont connues :
Terrain carbonifère. . \ genre. . . I espèce.
Terrain jurassique. . . 4 genres. . . 20 espèces.
Terrains crétacés. ... 30 genres. . . 250 espèces.
Terrains tertiaires. . . 55 genres. . . 460 espèces.
Époque actuelle . . . . 6S genres. . . 900 espèces.
FOR
FOR
671
On voit par les chiffres qui précèdent que '
nous avons déjà observé de cette classe le
total de 1631 espèces.
Dans les Foraminifères vivants actuelle-
ment au sein des mers, nous trouvons avec
les genres existants dans les terrains ter-
tiaires, mais contenant un bien plus grand
nombre d'espèces, les genres suivants jus-
qu'à présent inconnus dans les couches ter-
restres : Gromia, Oolina, Rimulina, Conu-
lina, Vertebralina, Orbiculina, Candeina,
Pavonina, Robertina, Cassidulina, Bolivina,
Uniloculina et Cruciloculina. Il est facile de
s'assurer , par la comparaison, que les rap-
ports sont infiniment plus grands entre les
faunes tertiaires supérieures et la faune ac-
tuelle, qu'entre les Faunes jurassiques et cré-
tacées, ou les Faunes crétacées et tertiaires.
Gomme tous les autres animaux, les Fo-
raminifères ne sont pas également répartis à
la surface du globe ; certains genres sont plus
propres aux régions chaudes, et d'autres
aux régions tempérées et froides, et chaque
espèce est généralement cantonnée dans une
région spéciale. Nous nous contenterons de
donner ici, faute de place, les chiffres des
espèces suivant les zones de température, ne
pouvant envisager la question d'ensemble
de la distribution géographique des genres
et des espèces.
Zone chaude 528 espèces.
Zone tempérée 500 espèces.
Zone froide 72 espèces.
Il ressort évidemment que les Foramini-
fères sont d'autant plus nombreux, et d'au-
tant plus variés dans leurs formes, que les
mers sont plus chaudes, ce qui rentre dans
les lois générales.
Nous terminerons en indiquant les ou-
vrages à consulter sur cette classe : Fora-
minifères âe la craie blanche, Mémoires de
la Société géologique de France, t. IV ; Fo-
raminifères des Antilles (Traité général),
in-8", avec 12 planches in-folio, et surtout
les Foraminifères fossiles de Vienne (Au-
triche), in-4°, avec 21 planches.
(Alcide d'Orbigny.)
FORBESIA , Eckl. bot. ph. — Syno-
nyme de Curculigo, Gœrtn.
FORBICINE. Forbicina. ins.— Geoffroy,
dans son Hist. nat. des Ins. des Env. de
Paris , avait donné ce nom à de petits
iasectes appelés vulgairement poissons ar
gentés , et que Linné , bien avant l'histo-
rien des Ins. des Env. de Paris, avait dési-
gnés sous le nom de Lepisma. Voy. lépisme.
(H. L.)
FORCE, phys. — Nom donné à toute
cause inconnue qui meut un corps ou qui
tend à le mouvoir. On emploie souvent le
mot puissance comme synonyme de Force.
On distingue dans une Force sa direction
et son intensité d'action. Lorsque deux ou
plusieurs Forces sont appliquées à un corps,
si elles agissent en sens contraires et avec
des intensités égales, elles se détruisent
mutuellement , et , se faisant équilibre , le
corps reste en repos. La partie de la méca-
nique qui traite de cet équilibre des For-
ces se nomme statique pour les corps soli-
des , et hydrostatique pour les corps à l'état
de fluidité.
Lorsque les Forces appliquées à un corps
ne se font pas équilibre, le corps est solli-
cité et se meut dans la direction de la résul-
tante. Cette partie de la mécanique qui
traite du mouvement des corps solides se
nomme dynamique, et celle qui traite des
fluides se nomme hydrodynamique.
L'idée de Force est une des plus abstraites
que l'esprit humain ait pu former; ce n'est
point une abstraction qui ressort immédia-
tement de la qualité des corps ; ce n'est
point une des impressions produites par les
corps que nous extrayons de ses congénères
pour la considérer séparément; il a fallu
d'abord abstraire l'idée de mouvement ; il a
fallu ensuite abstraire du mouvement l'idée
de cause; puis enfin abstraire l'idée des
Forces contenues dans chacune des causes.
Cette suite d'abstractions, cet enfantement
successif d'idées isolées, ne peut jamais
s'accomplir en dehors du langage. Pour
parvenir à rendre sensibles de telles abs-
tractions , il faut d'abord les individualiser,
les matérialiser pour leur donner un corps
dépendant de notre organisation , de notre
volonté et enfin de notre mémoire. C'est
par l'imposition d'un nom spécial que I'oh
constitue une existence propre à une telle
abstraction ; c'est ce nom qui la détache des
autres idées dont elle ressort , et qui en fait
un être tout aussi isolé que l'idée des ob-
jets concrets que nous transformons aussi
en idée parlée.
L'idée de Force , quoique profondément
672
FOU
abstraite , dès l'instant qu'elle a son exis-
tence isolée par une appellation, devient
tout aussi apte à s'unir aux autres idées par-
lées pour former un nouveau tout , pour
former une idée plus relevée encore que si
elle ressortait immédiatement d'une idée
concrète. C'est là l'immense avantage que
l'homme retire du don précieux du langage;
il en est encore un autre tout aussi impor-
tant, plus important peut-être, qu'il retire
de la parole , c'est de traduire en une seule
espèce de sensations , toutes dépendantes du
même appareil vocal, les cinq espèces de
sensations que nous produisent les impres-
sions des corps extérieurs , et qui sont com-
plètement isolées les unes des autres , étant
perçues par des organes indépendants et
sans aucune connexité dans leur organi-
sation.
L'avantage de transformer ainsi les cinq
espèces de sensations isolées les unes des au-
tres en une espèce unique , soumise à notre
volonté , est une des plus puissantes causes
de notre supériorité , de l'étendue de notre
intelligence et de notre perfectibilité ulté-
rieure. Et, en effet, pour tout homme privé
du langage parlé ou écrit , les idées ne sont
plus que des réminiscences détachées, ap-
partenant à l'une des cinq sortes de sensa-
tions qui nous viennent du monde extérieur ;
il n'y a pas possibilité de réunir l'idée d'un
son à ridée d'une saveur, à celle d'une per-
ception visuelle; toutes les idées abstraites
un peu complexes disparaissent ; il ne reste
que celles provenant des qualités physiques,
patentes , immédiates , comme la couleur
d'un objet, ou sa progression , ou le timbre
du son qu'il rend ; il n'y a que les sensa-
tions de cette simplicité qui peuvent se re-
présenter à notre souvenir ; mais aucune de
ces abstractions complexes, provenant du
groupement des abstractions simples, pro-
venant de la iéunion des abstractions issues
des sens différents , de la création nouvelle
que ces unions produisent, et ainsi de suite ;
aucune de ces abstractions, disons-nous,
ne peut se produire sans langage, sans
cette matérialité que leur donne l'imposition
d'un nom.
L'idée de Force ne pouvant provenir d'au- '
cune qualité visible, ne pouvant naître qu'à I
la suite de la conception abstraite des causes j
du mouvement, l'idée de Force, par l'éten- I
FOR
due de sa généralisation, ne peut avoir d'au-
tre définition que celle que nous avons don-
née plus haut , celle qui indique Vexistence
d'une cause inconnue qui meut un corps ou
tend à le mouvoir : aussi , toutes les fois
qu'on a voulu mieux définir cette idée, il a
fallu la spécialiser , l'appliquer à la cause
inconnue d'une sorte d'action bien définie;
de là cette multitude de définitions spéciales
appliquées aux causes les plus abstraites ,
comme aux causes les plus matérielles.
On conçoit que, pour traiter de toutes ces
Forces , il faudrait faire un article encyclo-
pédique qui ne peut appartenir à un Dic-
tionnaire d'histoire naturelle. C'est dans les
Traites de mathématiques , de mécanique ,
de physique , de chimie, de météréologie et
de physiologie, qu'il faut recourir pour con-
naître avec détail les forces spéciales à cha-
cune de ces sciences. Cependant, quelle que
soit la diversité des applications qu'on a fait
du mot Force, leur ensemble peut se grou-
per en trois classes principales : les Forces
mécaniques , les Forces physiques et chimi-
ques , et les Forces physiologiques.
Les Forces mécaniques sont celles qu'on
applique à faire mouvoir des machines con-
struites par l'homme dans le but d'un pro-
duit utile : telles sont les Forces motrices ,
les Forces vives , celles d'inertie , les Forces
mortes , les Forces dynamiques , statiques ,
absolues ,: accélératrices , retardatrices , di-
rectrices, parallèles, tangentielles, etc.
Les Forces physiques et chimiques sont
celles qui agissent par elles-mêmes , sans le
secours de la main de l'homme pour les di-
riger : leur résultat est la production de
phénomènes nouveaux ou de corps nou-
veaux. Ce sont les Forces de la gravitation ;
les Forces centrales , centrifuges , centri-
pètes ; les Forces attractives , répulsives ,
élastiques ; celles de torsion, de flexion ; les
Forces inhérentes , virtuelles , calorifiques,
coercitives, expansives, électriques, électro-
motrices , magnétiques , d'agrégation , de
cohésion, d'affinité, de solution, de dissolu-
tion ; ce sont les Forces capillaires , réfrin-
gentes, réfleetives, etc.
Les Forces physiologiques sont celles qui
appartiennent exclusivement aux corps vi-
vants, soit végétaux, soit animaux. Plusieurs
d'entre elles se confondent avec les Forces
physiques et chimiques, quoique le produit
FOR
porte toujours un caractère particulier ,
qu'il doit à une des Forces les plus obscu-
res , celle de la vie. Leur résultat est en dé-
finitive l'entretien de la vie, l'accroissement
des corps , leur reproduction : ce sont les
Forces nerveuses , musculaires , toniques ,
végétatives , digestives , assimilatrices , mé-
dicatrices; ce sont celles de sécrétion, de
croissance , de propagation , etc.
Nous devons nous restreindre à considé-
rer d'une manière succincte les Forces dé-
pendantes des actions musculaires et du ré-
sultat utile qu'elles produisent, comme ap-
partenant le plus directement au but qu'on
se propose dans un Dictionnaire d'histoire
naturelle.
La question que nous nous proposons d'a-
border succinctement est celle de la dépense
réelle des Forces musculaires, pendant la
contraction , pour soulever un poids , et
quelles sont les limites d'action propre à la
production d'un travail utile et journalier.
Quelque restreinte que soit la question ainsi
posée , nous ne pensons pas cependant que les
expériences faites jusqu'alors aient pu donner
une idée suffisamment approximative de la
somme des Forces qui concourent à la con-
traction , pour en tirer des conséquences
utiles à l'étude des Forces nerveuses.
Pour y parvenir, il faudrait non seule-
ment connaître le nombre des fibrilles élé-
mentaires de chaque muscle , mais encore
connaître le nombre des granules alignées
qui constituent chaque fibrille. Comme cette
analyse des Forces partielles n'est point ac-
tuellement abordable, on s'est contenté de
mesurer le produit du travail d'un ou de
plusieurs muscles agissant en même temps ;
on s'est contenté de l'application mécanique
des Forces, et non de leur valeur physiolo-
gique.
Cette application mécanique des Forces
musculaires n'est elle-même qu'une moyenne
fort grossière des Forces possibles ; car l'on
sait combien les mêmes muscles peuvent
varier dans leur énergie , suivant l'état de
santé ou de maladie, suivant l'exercice préa-
lable, suivant l'âge et suivant les causes ex-
citantes ou débilitantes des phénomènes mé-
téorologiques. On sait que tel muscle, résis-
tant aux plus grands efforts sous l'influence
du tétanos , serait déchiré avec une grande
facilité, si on appliquait ces mêmes efforts
T. V.
FOR
673
après la cessation de cette action nerveuse ;
on sait que les muscles ont perdu la moitié
de leur résistance à la traction aussitôt que
la mort les a atteints; on sait aussi combien
la chaleur humide énerve , et combien un
froid sec devient excitant. Nous avons dé-
montré dans des travaux spéciaux qu'un
orage surbaissé , agissant sur nous par ses
gros mamelons gris , chargés d'électricité
résineuse, nous affaiblit, nous énerve; tan-
dis que ses mamelons blancs , fortement vi-
tre's, nous laissent dans notre état normal ,
ou augmentent quelque peu notre excitation
nerveuse.
Borelli avait bien senti que cette manière
de procéder ne pouvait conduire nulle-
ment à connaître la somme de toutes les
Forces individuelles qui agissent au moment
de la contraction ; il avait même voulu in-
diquer la voie dans laquelle il faudrait en-
trer pour avoir quelque idée de l'étendue de
cette somme (1). Il nous semble que le rai-
sonnement de Borelli n'est pas aussi erroné
qu'un physiologiste moderne a bien voulu le
dire. Borelli concevait les muscles comme
étant composés de fibrilles élémentaires , et
chaque fibrille élémentaire composée de pe-
tits rhombes superposés. Nous dirions main-
tenant que chaque fibrille est composée
d'une gaîne, dans laquelle sont superposées
de petites granules d'un 800e de millimètre
de diamètre. Cet auteur suppose un nombre
donné de ces rhombes pour chaque fibrille ,
et un nombre donné de fibrilles pour la
constitution d'un muscle ; il applique au
bas de ce muscle un poids S , et trouve que
le dernier rang de rhombes, auquel est atta-
ché ce poids , se contracte comme tous les
autres rangs superposés ; il en conclut , à
juste titre , suivant nous , que ce dernier
a une force de contraction égale à ce poids ,
et que tous les rangs superposés ayant eu à f
supporter le même poids pendant leur con- ;
traction , la somme totale des Forces pro- ;
vient du produit de la somme dépensée par :
un rang transversal de rhoml)es , multipliée |
par le nombre des rangs de rhombes super-
posés. C'est ainsi qu'il arrive, dans l'exem-
ple qu'il s'est posé , et dans les nombres
qu'il a donnés aux zones des rhombes super-
poses, et dans le nombre de fibrilles qu'il a
(i/ De motu ammahum, etc.. Lohaye. 1743, u»'* , part. r.
cap. 17, propos. «3, n«, Ub etpropo». 92 a m
85
674
FOR
supposé dans chaque muscle; c'est ainsi, di-
sons-nous , qu'il est arrivé , pour les Forces
dépensées par le deltoïde , à la somme de
3,015 kilogrammes, et pour les muscles fes-
siers à la somme de 174,877 kilogrammes.
Le même raisonnement lui fait donner à
chacun des muscles masseter et temporal la
somme totale d'environ 1,500 kilogrammes,
et au cœur l'énorme force d'environ 90,000
kilogrammes, en raison des résistances hy-
drostatiques que la circulation éprouve, dit-
il, dans les vaisseaux de toutes dimensions
et contournés de toutes les manières.
Les expériences de Borelli ne pouvaient
avoir d'exactitude , et celles de ses succes-
seurs du siècle dernier n'en avaient pas
beaucoup plus ; il ne faut donc pas s'éton-
ner des étranges différences que présente la
Force attribuée au même muscle , diffé-
rences qui se sont élevées de 153 grammes
à 90,000 kilogrammes. Mais, comme le re-
marque judicieusement M. Poiseuille, les
expérimentateurs sont partis de trois points
complètement différents, et devaient néces-
sairement s'écarter dans leurs résultats et
dans les conséquences qu'ils en tiraient.
Nous venons de voir comment Borelli était
arrivé au chiffre énorme de 90,000 kilog.
pour la somme de toutes les Forces dépensées
par le cœur pour projeter le sang dans ses
artères et y entretenir une circulation con-
stante, malgré les nombreuses résistances
que le sang éprouvait dans sa progression.
Les résultats de Keill (1) devaient être
tout autres : il ne tenait aucun compte de
l'effort particulier de chaque globule muscu-
laire. Il ne somma pas cette multitude d'ef-
forts ; il prit seulement la vitesse du sang
dans les artères que l'on avait débarrassées
de tout obstacle étranger, puis la vitesse du
sang dans les artères avec leurs obstacles
normaux. Ayant trouvé que le rapport des
deux vitesses était comme 7 12:3, et
ayant trouvé également que la vitesse du
sang dans le premier cas était de 127 mètres
par minute, et dans le second de 51 mètres,
il en conclut que la force du cœur , pou-
vant élever le sang à 2 mètres 76 en un
cinquième de seconde, était de 153 grammes.
Haies (2) prit pour moyen de mesure la
(i) Tentamina mtdico-phjrsica, tentamen 3, p. 5o. Lon-
don , 1718.
(2) HémostatiQue. Genève, trad. de Sauvage.
FOR
Force statique du cœur, c'est-à-dire la hau-
teur de la colonne du sang que cet organe
maintient dans un tube vertical qui a l'une
des extrémités en communication avec l'ar-
tère crurale ou Kartère carotide. C'est ,
comme l'on voit, le moyen employé dans ces
derniers temps par M. Poiseuille, à la per-
fection près de l'instrument et de l'expéri-
mentation. Haies ayant admis que cette
colonne de sang était de 2m,43 et ayant
trouvé que la surface du cœur était de
0m- carré,011, il en conclut que le cœur
est pressé par le poids de 0,n- cube,0267786
de sang, qui correspond à 25 kilogrammes.
Mais l'aire de l'artère n'étant que le quart de
l'aire de la surface interne du cœur, d'après
Haies lui-même, il faut réduire à 6k ,25
la force employée sur l'aire de l'aorte, et
réserver les 25 kilogrammes pour la force
totale du cœur.
Enfin , dans ces derniers temps, M. Poi-
seuille (1), ayant perfectionné le moyen de
Haies , ayant créé un appareil qu'il nomma
Hémodynamomètre y a conclu, d'après des
expériences nombreuses et bien conduites ,
au théorème général suivant : La Force to-
tale statique qui meut le sang dans une ar-
tère est exactement en raison directe de l'aire
que présente le cercle de cette artère , ou en
raison directe du carré de son diamètre,
quel que soit le lieu qu'elle occupe. En ap-
pliquant ce théorème à un homme de vingt-
neuf ans, dont l'aorte au niveau des valvules
sigmoïdes avait un diamètre égal à 34 mill.,
donnant une aire de 908"'mran ,2857 ,
sous la pression des 160 millimètres de
mercure de la grande branche de l'hé-
modynamomètre ; multipliant cette aire
par 160, il trouva 145325, 72 millimètres
cubes de mercure , dont le poids était égal à
1971, 77936 grammes =1,971,779 kilog.,
pour la force totale statique du sang dans
l'aorte, au moment où le cœur se contracte.
Si nous admettons que la surface interne
du cœur soit quadruple de celle de l'aorte
au niveau des valvules sigmoïdes, on aura
pour la force totale statique du cœur
7,887,116 kilogrammes.
On voit par ce qui précède que la ques-
tion, en se simplifiant, perdait de sa géné-
ralité, et que l'on s'éloignait de plus en
plus de la somme réelle et totale des Forces
(i) Recherches sur la force du cœur aortique, in-4, 828.
FOR
musculaires , pour la restreindre au produit
utile, statique ou dynamique ; c'est ce que
prouvent presque tous les travaux sur cette
matière. Si l'on consulte La Hire (1), Amon-
tons (2), Désaguliers (3), Daniell Ber-
nouilli (4), Coulomb (5), Hassenfratz(6),etc,
on ne trouve plus que le travail utile, que
la résultante générale, et non la somme des
Forces dépensées. « L'effet d'un travail quel-
conque , dit Coulomb , a pour mesure un
poids équivalent à la résistance qu'il faut
vaincre , multipliée par la vitesse et par le
temps que dure l'action. »
Coulomb a envisagé la question du travail
utile sous toutes ses faces, et son mémoire
doit être consulté toutes les fois que l'on
voudra tenir compte des différents modes
d'action pour produire un travail utile,
soit celui de la marche horizontale , de la
marche ascendante, de la marche descen-
dante, avec ou sans fardeau , etc., etc. Nous
ne pouvons entrer dans tous ces détails , et
nous renvoyons au travail de cet habile phy-
sicien ; nous dirons seulement que le produit
définitif varie considérablement , suivant le
mode d'exécution : ainsi u» homme qui
monte librement un escalier peut fournir
une quantité d'action presque double de
celui qui monte chargé d'un poids de 68
kilogrammes. En divisant le fardeau à
transporter sur un plus grand nombre de
voyages et d'heures , la quantité d'action
fournie par l'homme est bien plus considé-
rable que lorsque l'homme se surcharge tout
d'un coup et parcourt l'espace dans un
temps restreint. La température joue aussi
un grand rôle dans la quantité d'action pos-
sible : les hommes sous une température
constante de 25 à 28° font à peine la moi-
tié du travail des hommes placés sous l'in-
fluence d'une température de 6 à 8°. Le
genre de nourriture apporte aussi son con-
tingent aux différences des quantités d'actions
produites : ainsi les hommes qui , comme
les Anglais, ne vivent que de matières ani-
males, produisent un tiers plus d'action
utile que les peuples qui vivent aux deux
tiers de végétaux.
(i) Mém. acad. se., 1699, p. i53.
(2) Ibid., p. 112.
(3) Cours de physique, 1. 1, notes de la 4* leçon.
(*) Prix ae V Acadèm., t. VIII, p. 7.
(i) Ment, de l'Institut, se. math, et phys., an VII, t. II ,
p. 38o.
(6) Dict. pnys., encyclop., art. dynamomètre et force.
FOR 675
Nous allons , dans le tableau suivant ,
donner quelques unes des quantités de For-
ces qui ont été dépensées pour certains tra-
vaux , et les quantités également approxi-
matives de la Force des animaux utiles.
Quantités approximatives des forces qui concourent à un pro-
duit utile pendant la contraction des muscles, tes unes d'à-
près quelques expériences directes, et les autres d'après Us
inductions de plusieurs observateurs.
La force utile des musrles masse-
ter et temporal réunis est de. . 147,0 kil«
» forre des musrles biceps et bra-
chial antérieur réunis 27<,0
Celle du deltoïde 377,o
Si l'on tient compte qu'il agit avère
une éi»;de puissance à son atta-
Suivant \ rn<> supérieure, la force est de. . 754,0
Borblli. 1 ^a f°rce utile du cœur, celle qui pro-
duit immédiatemer.tla circulation. 147»°
La somme de toutes les forces par-
tielles de chaque parcelle élémen-
taire qui sont en action dans le
cœur, ppndant la contraction. . . 90,000,0
La force des muscles fessiers. . . 1,283,0
Keill n'admet pour le cœur que i53 grammes. 0,i53
Jurin 4.5
Haies se servant de moyens statiques conclut à *5,0
S i l'on réduit la force statique Indiquée par
Haies à l'orifice seule de l'aorte. ... s 6,»5
Tabor admettait pour le cœur une puissance
équivalente à 7'»*
M. Poiseuille, au moyen de son hémodynamo-
mètre, estima la force employée à l'orifice
d'une aorte moyenne à *»•
Si l'aire de l'ouverture de l'aorte est le quart
de l'aire totale du cœur aortique , la force
totale serait de 8,0
Pression instantanée dynamométrique avec les deux mains.
Force moyenne de l'homme. ...... 5r,okll.
Quelques hommes vont jusqu'à. . . • i • 75,o
Force moyenne des femmes et des jeunes gens
de i5 à 17 ans 34,0
Force dynamométrique instantanée pour soulever un poids.
Cette force est extrêmement variable selon Page, la eonsti-
tution. P habitude, la santé, etc.
Force moyenne de l'homme > i3o,okil.
En s'aidant de ses genou* 200,o
Force appliquée pendant plusieurs heures, et équivalente à KM
journée de travail.
Porteurs sufsses montant pendant 5 et 6 heures, marchant
lentement, maximum 50 kf!«
Commissionnaires pour des distances faibles,
sur un chemin horizontal. ...*.* 75,0
Id. pour porter à 16 kilom., comprenant une
journée 5o,0
Le cheval donne le produit de 8 hommes= 4oo k.,
mais à la condition d'une charge de 200 kil.,
seulement portée au double ou à 32 kilom e= 4oo
Le mulet équivaut également à 8 hommes sous
la même condition que le cheval «= 4oo
L'âne sous les mêmes conditions = 4 homm. = 200
Le bœuf d'Asie , ibid. c= 8 homm. te 4oo
Un fort chameau , ibid. =» 3i homm. = i55o
Un dromadaire, ibid. = 25 homm. e= l25o
Un éléphant, le quart du poids
en quadruplant la marche =l4/ homm. = 735o
Un renne aux condit.du cheval =3 3 homm. a i5o
Un chien, ibid. => 1 homm. ça 5o
Traction sous les mêmes Conditions.
L'homme de force moyenne *=> 5i ML
L'homme fort e= ®°
Le mulet «=» 7 bomm. tes 347
Le cheval ■== 7 l>omm. ta 357
Le bœuf grande espèce ■=> 7 homm. = 357
Le bœuf petite espèce =: 4 homme = 204
676
FOR
Le renne
= 2 bomra.
=
102
L'âne
= 2 liomm.
=
102
Le chien
=j 0,5 nom.
—
25,5
Le produit utile des forces de l'homme, aidé d'une brouette,
eêt, selon Vauban ( Bclidor, Science des ingénieurs, cité par
Coulomb), = G4 kilogr. portés à 16 kilomètres.
La quantité d'action d'un homme qui marche sans charge
esta celle d'un homme chargé de 58 kilogr. : : 7 : 4 : :35ook.
; 2o48 portés à 1 kilomètre.
La force d'un cheval de vapeur s= 3 chevaux
de trait = 21 hommes = 1071 kil.
La journée réelle de l'homme et du cheval
pour le travail étant de 10 heures, tandis
qu'elle est de 2I heures pour le cheval de
vapeur, il s'ensuit que le cheval de vapeur
produit par jour un travail utile = 7,2 che-
vaux de trait, = 5o,4 hommes = 2570,4
Pour la force du Vent , Voy. vent.
(Peltier.)
*FORCIPULÉES. Forcipulatœ. arach.
— M. Walckenaër, dans le tom. Ier de son
Hist. nat. des Ins. apt. , a donné ce nom à
la quatrième famille de son genre Delena.
Dans cette famille, les Aranéides ont le cor-
selet bombé ; les mandibules fortes , allon-
gées et cylindriques ; la lèvre allongée et
carrée ; les mâchoires rétrécies à leur base ,
inclinées sur la lèvre ; et les pattes des deux
premières paires presque égales, avec la pre-
mière, cependant, surpassant un peu la se-
conde en longueur. (H. L.)
*FORELLIA (nom propre), ins. — Genre
tle Diptères , établi par M. Robineau-Des-
voidy, qui, dans son Essai sur les Myodaires,
page 760 , le place dans la famille des Aci-
phorées, tribu du même nom. Ce genre ne
renferme que 3 espèces, dont 2 d'Europe et
1 de l'Ile de France. Nous citerons comme
type celle que l'auteur nomme Forellia ono-
pordi, et qu'il ne faut pas confondre, dit-il,
•avec la Musca onopordi de Fabricius. On
trouve cette espèce en été sur les feuilles et
sur les tiges de VOnopordum acanthium. (D.)
FORESTIERA (nom propre), bot. ph.
— Genre du groupe des Forestiérées , rap-
proché de la famille des Antidesmécs ou Sti-
laginées avec laquelle il présente d'étroites
affinités, établi par M. Poiretpour des arbris-
seaux de l'Amérique boréale , à rameaux le
plus souvent épineux, à feuilles opposées,
très entières ou dentées en scie, coriaces et
glabres. Le type du genre est YAdelia acumi-
nata de Michaux.
*FORESTIÉRÉES. Fdrestiereœ. bot. pu.
— Le genre Forestiera de Poire L a été indiqué
comme pouvant former le type d'une petite
famille, voisine de celle des Stiiaginces, à
FOR
laquelle il donnerait son nom et dont jus-
qu'ici les caractères se confondent avec les
siens, puisqu'il est le seul connu qui s'y
rapporte. (Ad. J.)
FORESTIERS, ois. — C'est le nom sous
lequel d'Azara a désigné un groupe de Frin-
gilles propre au Paraguay. (G.)
*FORFICARIA. bot. ph. — Genre de la
famille des Orchidées , établi par Lindley
{Orchid., 362) pour une plante herbacée du
Cap, à feuilles linéaires, rigides, très aiguës,
plus courtes que la tige , en grappe lâche à
8 ou 10 fleurs; bractées membraneuses,
très aiguës, plus courtes que l'ovaire.
*FORFICESILA. ms. — Latreille et en-
suite M. Audinet-Serville ont désigné sous
cette dénomination les Forficules , dont le
nombre d'articles aux antennes est de plus
de quatorze.
Le type de cette division est la Forficule
géante (Forficula gigantea Lin.) commune
dans le midi de la France. (Bl.)
FORFICULAIRES. ins. — Voy. for-
ficuliens.
FORFICULE. Forficula. ins. — Genre
de la tribu des Forficuliens de l'ordre des
Orthoptères, établi par Linné. Le type est la
Forficule perce-oreille , Forficula auricu-
lariaLin., dont les antennes sont composées
de 14 articles. Cet insecte est extrêmement
commun dans une grande partie de l'Eu-
rope.
La Forficule a deux points (F. bipunctata
Fabr. ) , que nous avons représentée dans
l'atlas de ce Dict., Ins. orthopt., pi. I, fig. 1,
est surtout répandue en Suisse, en Allema-
gne, etc. (Bl.)
*FORFICULIDES. Forficulidœ. ins. —
Synonyme de Forficuliens , employé par di-
vers auteurs. (Bl.)
*FORFICULIEIVS. Forficulii. ms.— On
applique cette dénomination à une tribu de
l'ordre des Orthoptères dont les caractères
très remarquables l'éloignent beaucoup de
tous les autres Insectes du même ordre. Les
Forficuliens ont de petites ëlytres courtes ,
ne se recouvrant pas l'une l'autre , mais
se rapprochant exactement sur la ligne
moyenne du corps ; des ailes pliées d'abord
en éventail dans le sens longitudinal, et en-
suite pliées en deux , dans le sens inverse,
de manière à se loger sous les élytres. Ces
Orthoptères ont des tarses de trois articles,
KHI
et un abdomen terminé par deux appendices
crochus formant une pince. Ils sont bien
connus de tout le monde. On les désigne
vulgairement en France sous le nom de
Perce-oreille. En Angleterre, en Allemagne,
dans divers autres pays encore, on leur
donne des noms équivalents.
LesForficuliens sont abondants, du moins
en individus ; car les espèces , bien que ré-
pandues dans toutes les régions du monde,
ne sont pas en nombre considérable. Ces In-
sectes ont un aspect qui rappelle beaucoup
celui des Staphylinicns de Tordre des Coléop-
tères. Comme chez ces derniers , leur corps
est long et étroit; leurs élytres sont extrê-
mement courtes ; comme ceux-ci encore ils
redressent leur abdomen d'une manière
menaçante quand on les inquiète. La pince
dont ils sont armés leur sert d'arme offen-
sive et défensive. C'est probablement ce qui
a fait croire que ces Orthoptères s'introdui-
sant dans les oreilles pouvaient faire beau-
coup de mal. De là la dénomination dcPerce-
4fl*7te, qui n'est nullement justifiée , car
$s Forfîculiens sont des Insectes totalement
inoffensifs. Au reste, on assure, d'autre part,
que ce nom ne leur vient pas de la croyance
qu'ils pénètrent dans les oreilles, mais bien
parce que la pince dont est muni leur ab-
domen ressemble à l'instrument dont se ser-
vaient autrefois les bijoutiers pour percer
les oreilles auxquelles on voulait attacher
des pendants. Les Forfîculiens vivent en gé-
néral de substances végétales souvent dé-
composées ; parfois ils mangent aussi des in-
sectes, mais ceci paraît plus rare. Ils ont des
habitudes nocturnes; rarement ils se mon-
trent dans le jour. On les trouve dans des
cavités, sous des détritus, et sous des écor-
ces. Ils courent facilement, et volent avec
beaucoup d'agilité. On a observé que les fe-
melles veillaient maternellement sur leurs
œufs ; après les avoir déposés dans un lieu
quelconque , elles ne les quittent pas , et si
un danger paraît les menacer , elles les
transportent dans un autre endroit. Les
larves qui naissent de ces œufs ressemblent
complètement aux insectes adultes ; la con-
sistance moins grande de leurs téguments
et l'absence totale des ailes sont les seules
différences. Après plusieurs changements de
peau successifs elles arrivent à leur état par-
fait. A l'exemple de la plupart des entomo-
FOR
677
logistes, nous n'admettons dans la tribu des
Forflculiens que le seul genre Forficula ,
repoussant tous les genres établis sur le
nombre des articles qui composent les an-
tennes , et sur les légères modifications de
forme qu'on observe dans les pinces de l'ab-
domen.
A cause de l'importance des caractères de
ces Orthoptères, plusieurs zoologistes ont
voulu en former un ordre particulier qui n'a
pas été généralement adopté.
M. L. Dufour lui a donné la dénomina-
tion deLabidures ; M. Westwood, celle d'Eu-
plexoptères, que nous conservons comme nom
de section. Les caractères des Forfîculiens
sont indiqués dans notre atlas, insectes
ORTHOPTÈRES, pi. 1, fig. 1. (Bl.)
FORGE SIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Saxifragacées Escallo-
niées, établi par Commerson (Jussieu, gen.,
164) pour des arbustes de Bourbon, gla-
bres, à feuilles alternes, coriaces, lancéolées
à pétiole court ; inflorescence en grappe ter-
minale; pédicelles pourvus de bractées à
leur base.
FORMATION, géol. — Ce mot consacré
et fréquemment employé par les géologues,
l'a été et l'est malheureusement encore dans
des acceptions si différentes qu'il est assez
difficile d'établir d'une manière nette et
tranchée la valeur qu'il convient de lui
donner comparativement à celle que l'on
doit attacher aux mots Roche et Terrain;
en effet, ces derniers, également usuels
dans le langage et les ouvrages géologiques ,
sont souvent pris dans le même sens que le
mot Formation.
Il est cependant possible et surtout utile ,
pour l'étude rationnelle et philosophique du
sol , d'appliquer chacune de ces diverses ex-
pressions à des idées précises et distinctes
les unes des autres.
Pour faire comprendre la nécessité et la
possibilité d'arriver à cette distinction , il
suffira de poser préliminairement ici quel-
ques principes dont .la démonstration et le
développement trouveront plus naturelle-
ment place à l'article géologie auquel nous
renvoyons.
Ainsi , il est incontestable que la partie
extérieure de la Terre , celle qui constitue le
sol , est presque entièrement composée de
matières minérales solides qui , originaire-
678
FOR
FOR
ment, n'existaient pas dans l'état où nous
les observons aujourd'hui; ces matières sur-
ajoutées autour de la masse planétaire,
qu'elles enveloppent et revêtent pour ainsi
dire : 1° sont de plusieurs sortes ; 2° elles
n'ont pas été formées par la même cause ;
3° enfin elles n'ont pas été produites et pla-
cées à la même époque dans le lieu qu'elles
occupent. D'après cela , pour connaître com-
plètement les matériaux constituants du sol,
et pour arriver à faire l'histoire de celui-ci ,
il est nécessaire d'étudier ces matériaux sous
trois points de vue isolés et indépendants les
uns des autres. De quelle nature sont-ils?
Comment ont-ils été formés? Quel est leur
âge relatif? Il est évident que, pour ré-
pondre à ces trois questions , il faut se li-
vrer à des recherches qui n'ont rien de
commun , et qu'il est possible à la rigueur
de satisfaire à l'une des trois , sans avoir la
moindre notion relativement aux deux au-
tres. Par la même raison , si l'on veut classer
les matériaux du sol d'après chacune des
considérations qui viennent d'être indiquées,
on arrivera à former des groupes qui ne se-
ront nullement les mêmes.
Les matériaux semblables ou différents
par leur nature constitueront des Roches de
même sorte ou de sortes distinctes : Roches
granitiques, R. calcaires, R. argileuses, etc.
Les groupes de roche, quelle que soit leur
nature, qui auront une même origine ou
qui auront été , au contraire , formées par
des causes distinctes, composeront les mêmes
Formations, ou des Formations diverses, soit
des Formations ignées, soit des F. aqueuses,
et celles-ci se partageront en F. marines ,
fluviatiles, lacustres, etc.
Les Roches et les Formations groupées
d'après leur âge relatif, donneront lieu à
l'établissement des Terrains, dont les uns
seront anciens , les autres nouveaux , d'au-
tres intermédiaires, ou bien primaires, se-
condaires, tertiaires, etc.
Chaque mot aura ainsi un sens qui lui
sera propre.
L'étude des Roches fait connaître la com-
position du sol ; celle des Formations ex-
plique son origine, et enfin celle des Ter-
rains assigne l'âge relatif de ses diverses
parties.
Ce sera donc pour nous une locution vi-
cieuse, et contraire anx principes que nous
nous efforçons depuis plus de vingt ans de
propager, de dire, comme on le fait trop
souvent, un Terrain marin, au lieu d'une
Formation marine; une Roche secondaire, au
lieu d'un Terrain secondaire; une Forma-
tion granitique, au lieu d'une Roche grani-
tique.
Une longue expérience nous a démontré
l'avantage de la nomenclature que nous em-
ployons exclusivement depuis longtemps
dans notre enseignement. Beaucoup déjeu-
nes géologues qui ont suivi nos cours l'ont
adoptée sans obstacle ; aucun des anciens
géologues ne nous a fait de sérieuses objec-
tions contre son admission. La difficulté
d'abandonner des habitudes prises , qui
n'ont pas même l'avantage d'être les mêmes
pour tous, est la raison la plus puissante qui
nous ait été opposée ; nous croyons, en con-
séquence , devoir persévérer dans une ma-
nière de voir qui nous semble pouvoir con-
tribuer à la facilité de l'étude et aux progrès
de l'histoire naturelle de la terre.
Il en est de ces trois sortes de classifica-
tions des matières qui composent le sol
comme de celles que proposerait un histo-
rien dans le but de faire connaître, par
exemple, les hommes qui ont illustré l'hu-
manité, ou une contrée particulière, ou seu-
lement une ville. Ne pourrait-il pas les
grouper d'abord d'après la première lettre
du nom qu'ils ont porté, ou d'après certaines
qualités physiques personnelles, abstraction
faite de l'état qu'ils ont exercé et de l'époque
pendant laquelle ils ont vécu? Puis après,
considérant seulement la profession des
mêmes individus, il en formerait des groupes
de magistrats, de militaires, de prêtres,
d'industriels, d'artistes, etc.; en troisième
lieu, ne prenant plus en considération ni le
nom , ni les qualités personnelles, ni l'état
de ces mêmes hommes, il les distribuerait
par siècle, par année, etc. Il est presque su-
perflu de faire voir que cette dernière dis-
tribution chronologique correspondrait à la
division des matériaux du sol en Terrains ;
celle par profession correspondrait aux For-
mations, et enfin la première serait analogue
à celle qu'indique le mot Roche.
Cet exemple doit très bien faire com-
prendre que de même que des hommes por-
tant le même nom ont pu exercer des pro-
fessions différentes et vivre dans des années
FOR
FOR
679
et des siècles très éloignés les uns des autres,
de même des Roches semblables peuvent se
rencontrer dans des Formations diverses et
entrer dans la composition de Terrains beau-
coup plus anciens les uns que les autres. En
définitive, une Formation est une fraction
du sol qui peut être composée de roches plus
ou moins analogues ou différentes, mais qui
ont été formées de la même manière, c'est-
à-dire par une semblable opération ; tandis
qu'un Terrain, qui est bien aussi une frac-
tion du sol, comprend toutes les Roches et
toutes les Formations qui ont été produites
dans une période plus ou moins longue et
dont les limites sont déterminées. Et comme
d'un côté, dans un même temps, des causes
très opposées agissent et produisent des ef-
fets différents; que, d'une autre part, les
mêmes causes ont agi à des époques très
éloignées, il en résulte qu'un Terrain doit
comprendre plusieurs sortes de Formations,
tandis que des Formations semblables peu-
vent se rencontrer dans des terrains de di-
vers âges.
Quelques détails rendent ces diverses pro-
positions évidentes; il convient seulement
de faire remarquer avant que le mot For-
mation, dans une acception rigoureuse, indi-
querait une action et non un effet, mais que
les géologues l'emploient ici pour dire les
matières formées ; de la même manière que
par création on entend souvent les êtres
créés.
Deux causes qui agissent simultanément
ou alternativement dans quelques lieux ou
isolément dans d'autres modifient sans
cesse sous nos yeux l'état du sol : d'une part,
les eaux déposent sur certains points les ma-
tières qu'elles ont enlevées sur d'autres ou
qu'elles tenaient en solution. Il en résulte
la production de Roches de natures diverses,
et des Formations que l'on appelle aqueuses
ou neptuniennes , parce qu'elles ont été for-
mées par l'action des eaux. — D'une autre
part, des profondeurs du sol existant et par
des ouvertures plus ou moins distantes, sor-
tent des matières pulvérulentes, fragmen-
taires ou fondues, qui s'interposent entre
celles plus anciennement formées ou qui
viennent les recouvrir; la production et
l'arrivée de ces matériaux sont attribuées à
une cause générale que l'on désigne sous les
noms de cause ignée ou plutonimne, parce
que ses effets sont accompagnés et caracté-
risés par des phénomènes de haute tempé-
rature, et qu'elle paraît avoir son siège dans
le sein de la terre ; les associations de Ro-
ches que cette cause produit composent les
Formations ignées ou plutoniennes.
Après avoir constaté les effets de ces deux
causes actuellement en action et avoir ap-
pris à distinguer chacun d'eux par des ca-
ractères qui leur sont propres, l'analogie
conduit naturellement à reconnaître que de-
puis un temps très reculé les matériaux du
sol ont été produits de la même manière.
Le géologue qui rencontre dans le sol des
Roches à l'aspect cristallin , composées de
certaines substances minérales, telles que du
Feldspath, du Mica, de l'Amphibole, duPy-
roxène, etc., constituant de grandes masses
irrégulières, ou remplissant des fissures qui
se croisent et se coupent et ne renfermant
point de débris de corps organisés, peut at-
tribuer à coup sûr une origine ignée à ces
Roches , qui deviennent pour lui une For-
mation ignée ou plutonienne; au contraire,
des dépôts stratifiés et divisibles en bancs,
couches et feuillets, particulièrement com-
posés de roches argileuses, arénacées et cal-
caires, contenant des Fossiles plus ou moins
nombreux, seront les caractères des Forma-
tions aqueuses ou neptuniennes.
Maintenant ces deux grandes classes de
Formations étant établies et caractérisées,
il devient nécessaire de sous-diviser chacune
en raison des causes secondaires qui en ont
modifié les effets.
Les Formations aqueuses seront diffé-
rentes entre elles, selon qu'elles auront été
produites par les eaux marines ou par des
eaux douces, en pleine mer, ou sur des ri-
vages, sur le trajet des cours d'eau, à leur
embouchure, dans des lacs, des marécages,
par des sources submergées ou émergées, etc.;
on pourra arriver ainsi successivement à des
distinctions de plus en plus particulières
qu'il deviendra utile de préciser et de dé-
nommer.
Les Formations ignées pourront être éga-
lement divisées en celles composées de ma-
tières qui sont restées dans l'épaisseur du
sol : Formations ignées d'intrusion ( Rocbes
des dikes des filons), ou qui , après avoir
traversé celui-ci, se sont déversées à sa sur-
face; Formations ignées d'épanchement (Cou-
680
FOR
FOR
lées, Laves), qui ont été projetées; Forma-
tions ignées d'éruption (Cendres volcaniques,
Ponces, Lapilli) ; enfin on pourra reconnaître
encore des Formations ignées de sublimation
{ métaux et certains minéraux des filons); de
cémentation (Dolomie), etc., etc.
Ce ne sont là que des exemples de la ma-
nière dont les géologues doivent considérer
les Formations , et des preuves de l'impor-
tance que l'étude détaillée de celles-ci peut
acquérir.
Il faut encore ajouter qu'entre les deux
grandes classes des Formations aqueuses et
ignées, il est nécessaire de reconnaître deux
ordres de Formations mixtes , parce qu'elles
sont les effets complexes des deux causes.
Ainsi des matières produites par la cause
ignée et sorties de l'intérieur de la Terre,
sont plus ou moins immédiatement sou-
mises à l'action des eaux, qui les transpor-
tent, les déposent, et en forment des sédi-
ments stratifiés , enveloppant même des
corps organisés ; on pourra les appeler des
Formations pluto-neptuniennes ( Peperino ,
Tufa, Moya) ; au contraire, des sédiments de
Formation neptunienne sont soumis après
coup à l'action plutonienne qui les modifie,
change leurs caractères au point de les faire
ressembler à des Formations ignées. On dé-
signera ces Roches métamorphosées sous le
nom de Formations neptuno - plutoniennes
(Schistes cristallins, Marbres saccharoïdes).
Voyez MÉTAMORPHISME.
Une transition analogue à celle de l'une
des grandes classes de Formations à l'autre,
se retrouve entre plusieurs groupes de For-
mations du second ordre. Ainsi les eaux
d'un fleuve affluent dans un lac ou dans la
mer et y portent des matériaux qui se mê-
lent ou alternent avec les dépôts que les
eaux lacustres ou marines forment spéciale-
ment; il résulte de ce concours de deux
causes, des Formations fluvio-lacustres ou
fluvio-marines qu'il est nécessairement facile
de caractériser. Des sources calcarifères, si-
licifères ou autres, forment des dépôts, soit
sur le sol émergé, soit sous les eaux des
fleuves, des lacs, des marais, de la mer; et
ihacune de ces circonstances peut être indi-
quée par les caractères des produits. On voit
que, d'après ces principes, et en ne cessant
pas d'attacher au mot Formation la même
idée première d'origine et de cause, il est
possible de multiplier beaucoup le nombre
des Formations; la même cause agissant
d'une manière violente, subite, peut donner
lieu à des dépôts qu'il conviendra de distin-
guer de ceux formés de matériaux identiques
apportés lentement, successivement, pério-
diquement. C'est ainsi que les mêmes sables,
graviers, cailloux roulés, etc. entraînés
dans une débâcle, ou accumulés par des
eaux courantes sur des rives, à une embou-
chure, ou bien rassemblés par les vagues
marines sur les hauts-fonds, sur les plages,
sur les rivages, offriront dans leur mode de
dépôt des signes propres à faire reconnaître
des Formations diluviennes ou alluviennes,
marines, estuariennes, fluviatiles, etc.
Il résulte évidemment de tout ce qui pré-
cède que les Formations sont nécessaire-
ment synchroniques les unes des autres, tan-
dis que les Terrains sont absolument succes-
sifs. Voyez GÉOLOGIE, ROCHE, SOL, SYNCHRO-
NISME, TERRAIN. (C. P.)
FORME. — Voyez matière.
FORMIATES. chim. — Sels composés
d'une base et d'Acide formique.
FORMICA, ins. — Voyez fourmi.
*FORMICARINÉES. Formicarineœ . ois.
— Nom sous lequel G. R. Gray désigne une
division de sa famille des Turdidécs , dont
le g. Formicarius est le type.
FORMICARIUS, Bodd. ois. — Syno-
nyme de Myiothera , Fourmilier. (G.)
FORMICICAPA , Daud. ois. — Voyez
Fourmilier.
*FORMÏCIDES. Formicidœ. ins. — Fa-
mille de la tribu des Dorylides, de l'ordre des
Hyménoptères, distinguée des Daryildes, dont
les antennes sont filiformes , et l'abdomen
allongé, par des antennes très coudées et un
abdomen ovale. Cette famille renferme es-
sentiellement le genre Fourmi, Formica, au-
quel nous renvoyons pour tous les détails de
mœurs et d'organisation.
La famille des Formicides est aujourd'hui
divisée en trois groupes : les Myrmicites. !es
Ponérites et les Formicites. (Bl.)
*FORMICIEI\S. Formicii. ins. — Tribu
de l'ordre des Hyménoptères caractérisée par
une tête triangulaire, de fortes mandibules,
des mâchoires et une lèvre inférieure aussi
courtes que les mandibules , des antennes
coudées , un abdomen plus ou moins ova-
laire, attaché au thorax par un pédicule très
FOR
FOS
681
étroit , etc. Nous divisons cette tribu en
deux familles , les Dorylides et les Formi-
cides. (Bl.)
*FORMICITES. Formicitœ. ins.— On dé-
signe ainsi l'un des groupes appartenant à la
famille des Formicides. Il est caractérisé par
le premier segment de l'abdomen formant
un seul nœud ; les femelles et les neutres
sans aiguillon. Nous n'y rattachons que
deux genres, les Polyergues (Polyergus ), et
les Fourmis (Formica). Voyez surtout ce der-
nier mot pour tous les détails de mœurs et
d'organisation. (Bl.)
*FORMICIVORA, Sw. ois.— Genre éta-
bli par Swainson sur le Myiothera grisea ,
esp. du g. Fourmilier. (G.)
*FORMI«VORES. Formicivora. ois. —
Tribu établie par M. Lesson dans ses Musci-
capidées. Voy. gobe-mouche. (G.)
FORMIQUE (acide), chim. — Voy. acide.
*FORNAX (fournaise), ins. — Genre de
Coléoptères pentamères , famille des Ster-
noxes , tribu des Eucnémides , fondé par
M. de Castelnau (Revue entom. de Silber-
mann, tom. III , pag. 172) sur une seule
espèce originaire de Cayenne, et qu'il nomme
Fornax ruficollis. Il a reproduit ce genre
dans son Histoire des Coléoptères faisant
suite au Buffon-Duménil, tom. I, pag. 225,
où il le place entre son g. Émathion et celui
de Galba de Latreille. M. Guérin -Mène-
ville, dans sa Revus critique de la tribu des
Eucnémides (Ann. de la Soc. ent. de France,
1841 , t. Ier, 2e série, p. 163 ), adopte le
genre dont il s'agit , et y rapporte , outre
l'espèce qui lui sert de type , tous les Di-
rhagus de M. Dejean , ainsi que les Galba
madagascariensis Delap. , et sanguineo-si-
gnatus Buquet ; l'une du Brésil , et l'autre
de Colombie. (D.)
FORRESTIA (nom propre), bot. ph.—
Genre de la famille des Commélinacées,
établi par M. A. Richard (Sert, astr., p. 1.
t. 1) pour une plante herbacée de la Nou-
velle-Guinée, à feuilles elliptiques lancéo-
lées , glabres , engainantes à la base ; gaines
entières et hispides ; fleurs rouges, en capi-
tules denses, hermaphrodites ou unisexuelles
par avortement , et mêlées de bractées. —
Le g. Forrestia, Raf., est syn. de Ceano-
thus, L.
*FORSGARDIA , ¥1. FI. bot. pu.— Syn.
de Combretum , Loffl.
t. v.
FORSKALEA. bot. ph. — Voy. for-
skolea.
FORSKOLEA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Urticacées , établi
par Linné (Gen., n. 1262) pour des plan-
tes herbacées originaires d'Arabie , rudes ,
tenaces ou subpungentes , à feuilles alter-
nes , stipulées ; involucres axillaires , ses-
siles , ramassés. Les F. tenacissima et an-
gustifolia sont les seules espèces de ce genre.
FORSTERA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Stylidées , établi par
Linné (Nov. Âct. Ups., III, 184) pour de
petits arbustes de la Nouvelle-Zélande aus-
trale et de l'Amérique antarctique, à feuilles
nombreuses, courtes et imbriquées. Le type
de ce genre , qui est mal étudié , est le F.
ledifolia.
*FORSTÉRITE. min.— Ce silicate, trouvé
sur le Vésuve, accompagné de Pléonaste et
de Pyroxène noir, est une substance inco-
lore , translucide , rayant le Quartz et
cristallisant en prisme rhomboïdal de 108°
54'. D'après M. Children , elle serait for
mée de Silice et de Magnésie.
FORSYTHIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Oléacées-Fraxinées,
établi par Vahl (Enum. I, 39 ) pour des ar-
brisseaux de la Chine, cultivés dans les jar-
dins du Japon; rameaux foliifères distincts
des rameaux florifères ; feuilles opposées ,
ternées ou quaternées , simples , dentées en
scie, entières ou terne - pinnatiséquées ;
fleurs précoces , solitaires , jaunes , striées
de rouge. — Forsythia, Walt., syn. de De-
cumaria, L.
FOSSANE. mam. — Nom d'une espèce du
g. Genette.
FOSSAR. Fossarus , Adans. moll. —
Adanson a nommé Fossar un petit Mollus-
que portant une coquille dont la forme ex-
térieure se rapproche assez de celle des Na-
tices. Entraîné par ces rapports apparents,
Adanson introduisit cet animal dans le genre
Natice, et de là il résulta plusieurs erreurs,
qui se maintinrent dans la science jusque
dans ces derniers temps. En effet, Lamarcfr
et Cuvier prirent le Fossar comme type du
genre Natice, et comme l'animal a quelques
rapports avec celui des Nérites , Lamarck
ne manqua pas de rapprocher ce dernier g.
des Natices , et ce fut là l'origine de la fa*
mille des Néritacees. Cette famille , comme.
86
682
FOS
le savent les conchyliologistes , fut admise
dans toutes les méthodes, et ne sembla dé-
fectueuse qu'au moment où parurent, dans
l'ouvrage de MM. Quoy et Gaimard, de bon-
nes figures de plusieurs espèces de véritables
Natices. C'est alors que , l'un des premiers,
nous fîmes apercevoir toute la différence
qui existe entre le Fossar et les Natices , et
l'absence de rapports naturels de ce dernier
g. avec les Nérites. Il était nécessaire, avant
d'indiquer les nouveaux rapports du Fossar
d'Adanson, de le revoir de nouveau pour en
étudier plus complètement les caractères.
M. Philippi l'ayant rencontré dans les mers ,
de Sicile, proposa de le séparer en g. parti-
culier ; et nous-même, qui l'avons observé
sur les côtes de l'Algérie, appuyons cette opi-
nion , puisqu'en effet le Fossar diffère des
Nérites aussi bien que des Natices.
L'animal du Fossar est un petit Mollusque
gastéropode qui rampe sur un pied court ,
-épais , ovalaire ou arrondi , sur l'extrémité
postérieure duquel se trouve un petit oper-
cule corné , ovalaire , paucispiré , à sommet
latéral et subapicial. La tête est proboscidi-
forme ; son extrémité, tronquée au sommet,
est fendue longitudinalement, et cette fente
est l'ouverture de la bouche ; elle est fermée
de chaque côté par des lèvres, dont la sépa-
ration se voit aussi bien en dessus qu'en des-
sous ; de chaque côté de cette tête s'élève
un tentacule fort épais , conique, portant à
sa base et du côté externe un œil sessile ;
mais du côté interne , ces tentacules offrent
une particularité que nous n'avons retrouvée
dans aucun autre g. Il y a en effet un ap-
pendice quadrangulaire, aplati , qui semble
être le reste d'un voile qui aurait réuni des
tentacules à leur base, au-dessus de la tête, et
qui aurait été fendu dans le milieu. Le man-
teau revêt l'intérieur de la coquille de la
même manière que dans les autres Mollus-
ques , et il ne déborde pas les contours de
l'ouverture. Cet animal est tout blanc, si ce
n'est de chaque côté du mufle , où se mon-
tre une petite tache d'un jaune orangé pâle.
La coquille , par sa forme , a quelques rap-
ports avec certaines Nérites. L'ouverture est
entière , semi-lunaire , à columelle droite ,
étroite, non calleuse ; derrière elle et vers le
milieu de sa longueur, on voit un petit om-
bilic. Cette coquille est ornée de grosses côtes
SransYerses , et dans quelques espèces , des
FOS
côtes longitudinales produisent à sa surface
un réseau à grosses mailles quadrangulaires.
Cet animal a une singulière manière de vi-
vre : il s'introduit dans les fentes des ro-
chers, presque toujours au-dessus du niveau
moyen de la mer , ou bien il s'enfonce dans
les anfractuosités que laissent souvent des
masses de Vermets qui garnissent les côtes
au niveau de l'eau.
Le g. Fossar ne contient encore qu'un petit
nombre d'espèces , qui toutes sont blanches
et d'un très petit volume. Il y en a une fos-
sile dans les terrains subapennins. (Desh.)
FOSSELINIA, Scop. bot. ph. — Syn. de
Clypeola, L.
FOSSILE. Fossilis, Fossilia {fodere ,
fouiller), géol.— Les anciens minéralogistes
désignaient sous ce nom presque toutes les
substances qui étaient extraites du sein de
la terre par des fouilles ; quelques uns ce-
pendant distinguèrent les Fossiles natifs, F.
mineralia , des Fossiles étrangers , F. extra-
nea, petrefacta, larvata. Linné, qui répartit
les substances minérales en trois classes ,
1° Petrœ , 2° Minerœ , et 3° Fossilia , sous-
divisa cette troisième classe en F. terrœ
(ochra, œrena , argila , humus) ; F. concreta
(calculus , pumex, stalactites, tophus, etc.) ;
et en F. petrificata (zoolithus, ornitholithus,
phytolithus, etc.).
C'est aujourd'hui aux Fossilia petrificata
que les géologues s'accordent à donner ex-
clusivement le nom de Fossiles, et sous cette
dénomination ils entendent, non pas seule-
ment ce que l'on peut spécialement com-
prendre par Pétrifications, mais tout débris,
tout vestige, toute indication de corps orga-
nisé qui se rencontre dans les dépôts de
matières minérales dont le sol est constitué,
et dans une position telle que l'on peut re-
connaître que ces corps ont préexisté à la
formation des parties du sol dans lesquelles
ils se trouvent enveloppés.
Si l'enfouissement de la plus grande par-
tie des Fossiles est une des circonstances de
leur gisement , et s'il faut fouiller le sol
pour pouvoir les en extraire , cependant dei
corps ne sont pas moins des Fossiles, parce
qu'ils se rencontrent libres près de la sur-
face du sol.
La Fossilisation , c'est-à-dire la propriété
de devenir Fossile , n'est pas, comme beau-
coup de personnes semblent le croire , un
FOS
FOS
683
phénomène propre aux temps anciens ou
géologiques : elle ne consiste pas non plus
dans la conservation des corps organisés
eux-mêmes ; très rarement les corps devenus
fossiles sont restés ce qu'ils étaient matériel-
lement pendant leur vie ; presque toujours
leur composition a été altérée , modifiée ,
_ changée ; les molécules qui les constituaient
ont été remplacées par d'autres ; quelquefois
" même un espace vide atteste seul la place
qu'elles occupaient, ou bien encore les êtres
n'ont laissé un souvenir de leur existence
que par la forme des matières étrangères
qui se sont moulées dans leurs cavités , ou
par les empreintes qu'ils ont tracées sur des
surfaces molles et plastiques. C'est également
bien à tort que l'on a dit et répété que main-
tenant il ne saurait plus se faire de Fossiles,
parce qu'en effet on observe qu'après un
temps qui n'est jamais très long , les corps
qui ont eu vie se détruisent et disparaissent
sous nos yeux ; rien n'est cependant changé,
et avec un peu d'attention et de Téflexion ,
on peut voir que sous les mêmes conditions
qui nous ont conservé des preuves de l'exis-
tence des animaux et des végétaux contem-
porains de toutes les époques de la formation
du sol, certains des animaux et des végétaux
actuels laisseront nécessairement des souve-
nirs analogues aux générations les plus re-
culées ; d'un autre côté , il est évident que
dans tous les temps les corps organisés ont
été entièrement anéantis toutes les fois qu'ils
se sont trouvés placés dans des circonstances
semblables à celles qui les font disparaître
maintenant.
Quelles sont donc et quelles ont été, dans
tous les temps , les conditions nécessaires
pour qu'un corps ne devienne pas Fossile ,
ou bien pour qu'il le devienne?
Si un animal ou un végétal quelconque
Teste après sa mort exposé au contact immé-
diat de l'air humide, ou de l'eau à la surface
du sol émergé, ou au fond des fleuves, lacs,
mers qu'il habitait, tout le monde sait qu'il
sera plus ou moins rapidement décomposé ;
ses éléments constituants réagiront chimi-
quement entre eux, et sur ceux des milieux
ambiants ; après quelques années, ses parties
les plus dures n'auront pu résister à une des-
truction totale. Que retrouvons -nous après
un siècle ou deux , des myriades d'animaux
et de végétaux qui ont peuplé L* surface de
la terre et les bassins des eaux? Où se voient
les restes de tous ces êtres qui couvraient le
sol de l'Europe au xve siècle seulement?
Combien de temps la terre d'un champ de
bataille ou d'un cimetière conserve-t-eHe
les dépouilles qui lui ont été confiées ?
Mais que par des circonstances particulières
et exceptionnelles un corps organisé soit, peu
de temps après qu'il a cessé d'exister, enve-
loppé par des matières minérales, imputres-
cibles , qui, en pénétrant plus ou moins son
tissu, ou se durcissant autour de lui, conser-
vent si ce n'est sa substance propre, au moins
la représentation de sa structure et sa forme,
alors ce corps sera devenu Fossile dans l'ac-
ception actuelle du mot, puisqu'il pourra
laisser un témoignage de son existence.
On peut facilement démontrer et com-
prendre que c'est presque exclusivement
sous l'eau, et seulement dans des eaux char-
gées de sédiments qu'elles déposent autour
des corps organisés , charriés ou rencontrés
par elles , que des Fossiles ont dû se faire à
toute époque , et peuvent encore se faire
chaque jour.
D'après ce qui précède , on voit que les-
Fossiles sont, à vrai dire, beaucoup plus fré-
quemment des représentations de corps or-
ganisés que des corps organisés mêmes ; bien
plus , le mot Fossile est dans un certain cas
réellement abstrait, lorsque par exemple on
dit qu'une roche est fossilifère lorsqu'on la
voit percée de cavités plus ou moins nom-
breuses dont la forme indique celle de corps
tels que des coquilles qui ont été détruites r
et non remplacées ; on peut avec raison ca-
ractériser le terrain auquel appartient cette
roche par des Ammonites , des Vénus, des
Cérithes , etc. , dont les animaux existaient
au moment de sa formation, sans qu'il reste
rien cependant de matériel de ces êtres dé-
truits complètement.
En étudiant d'après ces données les di*
verses sortes de témoignages que les géolo-
gues peuvent rencontrer dans le sol , de
l'existence des animaux et des végétaux qui
se sont succédé à la surface de la terre, on
doit distinguer :
1° Les Fossiles qui sont des parties d'ani-
maux ou de végétaux conservés en nature ou
peu altérés ; on ne rencontre guère que des
parties dures telles que des os, des dents,
des coquilles, des polypiers, des bois qu&
684
FOS
FOS
soient dans ce cas , et cela encore exclusi-
vement dans les terrains les plus récents. A
mesure que Ton fouille dans le sol plus an-
cien , ces mêmes parties sont plus ou moins
altérées ou modifiées ; les substances ani-
males ne conservent que leurs sels calcaires,
encore subissent^ils souvent des transforma-
tions de nature sans changer de forme ; le
phosphate de chaux est remplacé par du car-
bonate , par de la silice , et divers sels pier-
reux qui prennent une structure cristalline ;
les matières colorantes ou gélatineuses , les
matières solubles disparaissent.
2° Les Fossiles qui proviennent de parties
organisées dont les molécules détruites ont
été remplacées par des molécules minéra-
les , de manière que les tissus , les détails
d'organisation intérieure semblent conser-
vés. C'est à ce genre de Fossiles que l'on
donne plus particulièrement le nom de
Pétrifications ( Petrefacta ou Petrificata)
des auteurs ; le carbonate , le sulfate de
Chaux, la Silice surtout, des substances mé-
talliques , et particulièrement le Fer oxydé,
se sont ainsi fréquemment substitués aux
molécules organiques. Il ne faut pas croire
cependant que cette pétrification soit le ré-
sultat d'une substitution de molécule à une
autre molécule, et encore moins de la trans-
formation de la première molécule en une
autre. Le tissu d'un corps organisé offre au-
tant et plus, peut-être, de vides que de par-
ties pleines ; les molécules minérales rem-
plissent les vides , elles s'y consolident , et
lorsque le tissu organique se détruit, la
forme et le simulacre de l'organisation du
corps sont transmis ; la pétrification se fait
par une sorte d'imbibition , et cela est si
vrai que récemment on a obtenu de vérita-
bles pétrifications artificielles en faisant pé-
nétrer des substances solubles cristallisables
et incombustibles dans les tissus animaux et
végétaux, et en détruisant après ces derniers
par l'action de la chaleur et du feu.
3° Les Fossiles qui ne sont que des moules
plus ou moins grossiers , et il faut encore
distinguer des moules de plusieurs sortes :
moules complets , moules des surfaces exté-
rieures, moules des cavités intérieures. Ainsi,
par exemple , un morceau de bois , une co-
quille bivalve enveloppés dans un sédiment,
ont été entièrement détruits , après que le
sédiment avait déjà pris assez de consistance
pour conserver la cavité laissée par ces
corps. Une matière vient successivement par
filtration ou par tassement remplir la cavité
et s'y mouler ; cette matière donnera l'idée
exacte de la forme du corps , sans rien rap-
peler de son tissu ; d'autres fois un corps
creux, comme une coquille turbinée ou une
bivalve, est rempli avant sa destruction par
une matière qui se durcit ; la gangue prend
en même temps de la consistance autour du
test de la coquille , et celui-ci disparaît en-
suite. Si l'on vient à briser la pierre , on
trouve un vide qui est la place du test ; la
gangue intérieure offre le moulage de la ca-
vité, et la gangue extérieure celui de la sur-
face du test : ces derniers vestiges de l'exis-
tence d'un corps organisé ne sont plus réel-
lement que des empreintes , et l'on donne
plus particulièrement ce nom aux dessins en
creux ou en relief que des animaux mous ,
et surtout des feuilles , ont laissés entre les
lits nombreux et parallèles des roches schis-
teuses , tels que les nombreuses empreintes
de Fougères, d'Équisétacées, et d'autres plan-
tes qui caractérisent les schistes houillère.
Ainsi , en définitive , un Fossile n'est trèi
souvent à un corps organisé que ce qu'est
l'empreinte sur la cire ou cachet qui l'a pro-
duit; ce qu'est une médaille à la matrice
qui a servi à la frapper ; ce qu'est une in-
jection dans une préparation anatomique.
Après avoir indiqué ce que sont les Fos-
siles en eux-mêmes, il faut examiner quelles
sont leurs ressemblances avec les êtres ac-
tuellement existants, et rechercher quelles
conséquences l'on peut déduire de leur gise-
ment.
Un résultat des plus curieux et des mieux
constatés par un grand nombre d'observa-
tions, c'est que les Fossiles annoncent des
êtres qui étaient spécifiquement plus ou
moins différents des êtres actuellement vi-
vants. Ce n'est que dans les dépôts les plus
superficiels du sol , dans ceux qui ont été le
plus récemment formés, que l'on trouve des
Fossiles identiques avec les espèces actuelles ;
et par identité on entend des ressemblances
comme celles qui se voient entre les indivi-
dus d'une même espèce. Plus au-dessous on
ne trouve plus que des Fossiles analogues ,
c'est-à-dire d'espèces distinctes, mais pou-
vant entrer dans les genres actuels ; puis ,
en scrutant les dépôts graduellement plus
FOS
anciens, le naturaliste trouve les vestiges de
végétaux et d'animaux inconnus dont il peut
composer des genres , des familles , des or-
dres nouveaux. l,a collection des nombreux
Fossiles que renferment les premières cou-
ches du sol n'offre plus rien de semblable ,
non seulement à ce qui existe aujourd'hui ,
mais à ce qui existait à des époques succes-
sivement éloignées de la période actuelle ;
et l'on peut, jusqu'à un certain point , ob-
server une gradation nuancée dans les diffé-
rences que les Faunes et les Flores des temps
plus ou moins anciens présentent, lorsqu'on
les compare à celles de nos jours. Il ne faut
cependant pas conclure de ces faits qu'évi-
demment , comme on l'a dit et répété sou-
vent, des révolutions générales ont , à plu-
sieurs reprises, depuis la création des êtres,
détruit tous ceux existants pour les rem-
placer par d'autres d'espèces différentes;
il ne faut pas non plus affirmer que des
changements dans les circonstances exté-
rieures ont rendu impossible l'existence aux
êtres anciennement créés, tandis que ceux
actuels n'auraient pu s'accommoder des an-
ciennes conditions de vie. Ce que l'on peut
donner aujourd'hui comme le résultat d'ob-
servations nombreuses, c'est que, si spécifi-
quement les êtres anciens de toutes les clas-
ses sont différents des êtres actuels; si des
genres , des familles nombreuses ont existé
aux époques reculées et n'existent plus ; si
des genres , des familles qui peuplent au-
jourd'hui la terre , ne paraissent pas avoir
fait partie de la création dans ses premiers
moments , Y organisation des êtres anciens
n'a pas été essentiellement différente de
celle des êtres actuels : les uns et les autres
appartiennent à un plan unique d'organisa-
tion dont toutes les parties sont liées. Le
temps qui s'est écoulé depuis l'existence des
premiers êtres jusqu'au jour actuel n'a pas
produit plus d'influence entre les Faunes et
les Flores des époques les plus reculées que
la diversité de localité n'en produit dans le
moment actuel , entre la Faune et la Flore
de la Nouvelle-Hollande, par exemple, I
comparées à celles de l'Afrique ou de l'A-
mérique du Sud.
Ne pouvant entrer ici dans le développe-
ment de ces propositions qui se rattachent à
une science nouvelle , née de l'étude parti-
culière des Fossiles , considérés 60us le rap-
FOU
685
port de leur histoire naturelle , nous ren-
voyons au mot paléontologie. (G. Prévost.)
*FOSSOMBR01\IA (nom propre), bot.
cr. — Genre de la famille des Jongermannes,
tribu des Codoniées, établi par Raddi pour
des végétaux, rapportés par Endlicher au g.
Jungermannia.
FOSSOYEUR, ins. — Nom vulgaire de
Necrophorus Vespillo, dont il indique l'ha-
bitude qu'il a d'enterrer les cadavres des
petits animaux dans le corps desquels il dé-
pose ses œufs ; mais cette habitude ne lui
est pas exclusive ; il la partage avec tous ses
congénères. Voyez nécrophore. (D.)
FOTHERGILLA (nom propre), bot. ph.
— Genre de la famille des Euphorbiacées ,
établi par Linné pour un arbuste de l'Amé-
rique septentrionale ( F. Gardeni L. ) à
feuilles alternes et stipulées; inflorescence
en épis munis de bractées uniflores. — Fo-
thergilla, Aubl., syn. de Diplochiton, Spreng.
FOU. Sula, Briss. {Morus, Vieill.; Dys-
porus, 111.; Morus, Leach.). ois. — Genre de
l'ordre des Palmipèdes totipalmes , présen-
tant pour caractères essentiels : Bord des
deux mandibules du bec dentelé ; ongle du
doigt médian dentelé en scie.
Caractères génériques : Tête petite, se
confondant avec la base du bec ; face et gorge
nues. Bec fort , beaucoup plus long que la
tête, longicône , comprimé vers la pointe,
qui est faiblement courbée, et fendu jusqu'en
arrière des yeux ; les deux mandibules den-
telées sur leurs bords ; les dents dirigées en
arrière. Mandibule supérieure portant un
double sillon profond à l'extrémité duquel
se trouvent les narines, et qui semble les di-
viser en trois. Mandibule inférieure un peu
plus courte que la supérieure. Narines ba-
sâtes, linéaires, à peine apparentes. Œil pe-
tit ; iris jaune.
Ailes longues ; la première rémige la plus
longue ou égale à la deuxième.
Jambes rentrées dans l'abdomen , emplu-
mées.
Tarses courts, forts ; doigts réunis par une
membrane. Pouce s'articulant intérieure-
ment. Ongles médiocres , celui du milieu
dentelé en scie.
Queue en forme de cône, composée de 12
rectrices.
Les Fous sont des oiseaux massifs , de
forme peu gracieuse, à cou assez épais , dont
686
FOU
le système de coloration est le blanc mêlé au
brun et au noirâtre. La membrane nue de
la face est d'un bleu clair, et celle de la gorge
d'un bleu noirâtre dans le Fou commun ,
qui a la partie supérieure des doigts et le
devant du tarse rayés longitudinalcment de
vert clair; les membranes noirâtres et les on-
gles blancs ; en général la coloration de la
face et des pieds varie suivant les espèces.
Les femelles diffèrent des mâles par une
taille moindre; mais leur couleur est sem-
blable, excepté pourtant chez le S. dactyla-
tra , dont la femelle est grise.
Ces oiseaux , improprement accusés de
stupidité , parce que , incapables de fuir, ils
se laissent approcher par l'homme et tuer
sans opposer de résistance, et que les Fréga-
tes , d'un caractère audacieux , les forcent
par violence à dégorger le poisson qu'ils ont
pris , ne doivent ces qualités inoffensives
qu'à l'impuissance dans laquelle ils sont, une
fois à terre , de se soustraire à la mort par
«ne fuite rapide, la brièveté de leurs jambes
les tenant, pour ainsi dire, cloués au sol, et
la longueur de leurs ailes ne leur permettant
pas de s'élancer d'un seul bond dans les airs,
où pourtant ils planent avec la plus admira-
ble légèreté, le cou tendu, la queue épanouie
et les ailes presque immobiles. A terre , ils
ont une attitude presque verticale , et s'ap-
puient , comme les Cormorans , sur les
baguettes longues et élastiques de leur
queue.
On ne les voit que très rarement nager ,
et jamais ils ne plongent ; ils volent conti-
nuellement au-dessus des vagues, et enlè-
vent avec une dextérité étonnante , sans à
peine effleurer l'onde , les Poissons impru-
dents qui viennent à sa surface. D'autres
fois , perchés sur un rocher ou même sur un
arbre , dans un état complet d'immobilité,
ils épient le poisson qui leur sert de nourri-
ture , et qui consiste principalement en ha-
rengs et en sardines.
Malgré le volume de leur proie, ils l'ava-
lent avec facilité , par suite de l'extrême di-
latabilité de la peau de leur gorge , qui est
composée d'un tissu lâche.
Le cri de ces oiseaux tient de celui de
l'Oie et du Corbeau.
On ne les voit jamais s'éloigner autant
de la terre que les Frégates , et l'on pense
qu'ils pochent le jour et se retirent le soir
FOU
dans les îles qui leur servent de retraite
pour y passer la nuit.
Les Fous nichent en grandes bandes sur
les rochers et les falaises baignées par la mer,
au milieu des broussailles les plus épaisses.
Leurs nids , construits assez négligemment,
sont si rapprochés les uns des autres que les
couveuses se touchent. Elles y déposent de
un à trois œufs, également pointus des deux
bouts , à surface rude et d'un blanc pur.
Les petits , assez longtemps couverts de
duvet, ne prennent qu'à trois ans leur plu-
mage d'adultes , et les variations de livrée
qu'ils présentent avant cette époque sont
assez grandes pour avoir compliqué la syno-
nymie, de noms d'espèces fondées sur les dif-
férences d'âge.
On trouve ces oiseaux sur tous les points
du globe ; et, quoiqu'ils préfèrent pour leur
sûreté les contrées tropicales, les Fous com-
muns sont très abondants aux Hébrides ,
en Ecosse , en Norwége et jusqu' au Kamt-
schatka ; mais quand le froid approche , ils
partent vers le sud avec leurs petits. Us sont
de passage en Angleterre et en Hdflande, où
ils ne se trouvent que dans les hivers les
plus rigoureux.
On n'en connaît que trois espèces : 1° le
Fou blanc ou de Bassan , Sula bassanus , la
seule espèce que nous possédions en Europe.
Le nom de Bassan lui vient d'une petite île
du golfe d'Edimbourg , où il multiplie beau-
coup, quoiqu'il ne ponde qu'un seul œuf par
couvée. 2° Le S. dactylatra, vulgairement
Manche de velours des navigateurs , com-
mun dans l'île de l'Ascension. 3° Le Fol-
brun, S. fusca(Pelecanus sulaL., Cordonnier
de Commerson), de l'Amérique méridio-
nale.
La place des Fous est entre les Anhingas
et les Cormorans. (G.)
FOUDI. ois. — Nom d'une espèce du
g. Moineau , Fring'dla Madagascariensis.
(G.)
FOUDRE. Fulmcn {fidgere, briller).
météor. — Nom donné à la masse de ma-
tière électrique lumineuse qui s'échappe
d'un nuage orageux pour aller en frapper
un autre ou un point de la surface du globe,
ou qui s'élève de la surface du sol pour aller
se décharger contre un nuage.
Sous le point de vue de son apparition ,
la Foudre peut être considérée comme un
FOU
sillon de feu simple ou double , dont la pro-
pagation est horizontale , descendante ou
ascendante, selon le point d'où elle est sor-
tie. La Foudre se présente en outre à nos
yeux sous trois formes tellement différentes
qu'il est nécessaire d'en reconnaître trois
espèces distinctes.
Nous comprenons dans la première espèce
les liserés de feu qui apparaissent tout -à-
coup aux bords des nuages , dont ils ne se
séparent pas : ces nuages paraissent alors
limités par un long sillon de feu , éblouis-
sant de lumière. De ces liserés lumineux
s'échappent des milliers de rayons très dé-
liés et phosphorescents , se dirigeant vers
une autre nue ou vers le sol humide , placé
au-dessous , d'où l'on voit s'élever une va-
peur continuelle. L'éclat de leur lumière
n'est point toujours la même; on y distin-
gue des ondulations qui donnent à ces lise-
rés lumineux l'aspect d'un ruisseau de feu
agité par les vents , et dont les vagues altè-
rent l'uniformité de la lumière. Il n'est pas
rare de voir des nuages orageux ainsi limi-
tés par un sillon de feu s'étendre à plusieurs
kilomètres.
Lorsque des nuages interceptent leur
vue , on ne voit plus qu'une longue illumi-
nation réfléchie qui apparaît et s'éteint tout-
à-coup; ce sont les éclairs les plus ordinai-
res, parce que ces phénomènes se passent
aussi le plus ordinairement entre les nuées
du groupe orageux. Cette première classe se
lie en plusieurs points avec la seconde espèce
d'éclairs de la division de M. Arago, que
Ton trouve dans sa Notice sur le tonnerre ,
insérée dans V Annuaire de 1838.
La seconde espèce comprend les sillons de
feu qui se détachent complètement du nuage
et s'élancent vers un autre point. Ils appa-
raissent comme un ruban de feu droit ou
ondulé , présentant la forme d'un zig-zag.
Ces sillons atteignent le plus souvent le but
vers lequel ils se lancent sans s'être divisés;
cependant on les voit quelquefois se bifur-
quer en s'approchant du but, et même on
en a vu se terminer par trois branches. Ces
avisions ne peuvent surprendre lorsqu'on
est au courant des influences électriques ;
on peut même les reproduire dans le cabi-
net. On présente à quelque distance de la
sphère, communiquante une batterie char-
gée , deux ou trois conducteurs médiocres
FOU
687
très rapprochés les uns des autres , chacun
étant insuffisant pour donner un libre écou-
lement instantané à la décharge de la bat-
terie. L'étincelle sort de la sphère sous la
forme d'un ruban unique ; mais , arrivée
près du triple conducteur, elle se trifurque,
et chaque branche va frapper une des extré-
mités. Pour que la division ait lieu près du
sol, il suffit que ce dernier présente deux
ou trois points rapprochés d'une conducti-
bilité supérieure à celle des surfaces inter-
médiaires. La durée du sillon de cette se-
conde espèce est en général très courte ;
elle est presque toujours instantanée ; ce-
pendant , dans les orages violents , j'en ai
vu qui ont duré plusieurs secondes. Dans ce
cas , on y remarque les mêmes ondulations
lumineuses que celles que nous avons fait
remarquer dans le liseré de feu de la pre-
mière espèce.
La troisième espèce comprend les Foudres
agglomérées en boule, en corps prismatique
ou en toute autre forme, et dont la durée est
toujours grande comparativement à celle
des deux espèces précédentes. Toute décharge
électrique nous impressionne de trois ma-
nières , chacune ayant reçu un nom parti-
culier. Si l'on ne considère que la vive lu-
mière produite au moment de l'échange
électrique, cette partie du phénomène se
nomme Éclair; si l'on ne considère que le
bruit éclatant qui l'accompagne, on lui
donne le nom de Tonnerre ; enfin , si l'on
considère la partie matérielle du phénomène,
celle qui agit sur les autres corps en les
frappant , les déchirant , les volatilisant ,
c'est alors la Foudre.
La première espèce de décharge a lieu le
long des nues orageuses , lorsque le nuage
en regard qui reçoit ces décharges n'est pas
suffisamment conducteur pour donner un
libre écoulement instantané à ces masses
d'électricité. L'électricité du nuage orageux,
accumulée sur les bords , ne peut donc se
décharger tout à la fois, ni se décharger sur
un point de ce conducteur insuffisant ; elle
ne peut que s'écouler par des milliers de
rayonnements partiels partant le long du
bord , et non par un sillon unique. Cepen-
dant l'abondant écoulement électrique qui
s'exécute sur un long espace aurait bientôt
déchargé le liseré lumineux, si le reste de
l'électricité périphérique n'abondait pas ra-
688
FOU
FOU
pidement et dans la même proportion. Enfin,
lorsque la charge périphérique est épuisée , j
ou lorsque le nuage soutirant est saturé de i
la même électricité, le phénomène lumineux
s'arrête; et il n'est reproduit que lorsque
la tension périphérique s'est reconstituée au
détriment des charges partielles intérieures
de la nue orageuse, ou bien encore, lorsque
la surcharge du nuage voisin et soutirant a
trouvé un moyen d'écoulement.
Pour que la deuxième espèce de Foudre ait
lieu, il faut d'abord que le nuage ou le corps
voisin soutirant soit suffisamment conduc-
teur, pour donner un écoulement instantané
à toute la décharge. Si la propagation du
sillon de feu se fait à travers une atmosphère
humide, sa trajectoire est droite ou très peu
ondulée ; les obstacles , affaiblis par les va-
peurs, ont été facilement vaincus. Mais si le
milieu aérien est loin de la saturation , la
trajectoire, au lieu d'être droite, se propage
en zig-zag. Et en effet, ce résultat peut être
prévu. La résistance de l'air sec à la con-
duction électrique , croissant avec sa den-
sité , et cette densité croissant par la pro-
jection rapide du sillon, composé de matière
pondérable, armée d'une prodigieuse ten-
sion électrique , puisqu'il n'y a pas et ne
peut y avoir de transport d'électricité sans
matière pondérable qui la coerce , la résis-
tance de conduction s'étant accrue dans
cette direction , et non dans les directions
voisines, le sillon quitte la voie où se trouve
la résistance pour u-ne voie plus facile , et
il suit cette nouvelle voie jusqu'à ce qu'ayant
produit le même effet de résistance par la
condensation aérienne , il change de nou-
veau sa direction. Le nombre des déviations
angulaires du sillon indique le degré de
sécheresse du milieu parcouru. Nous avons
dit plus haut comment se produisaient les
bifurcations ; nous ajouterons seulement
que les Foudres ascendantes sont toujours
positives et jamais négatives.
Pour bien faire comprendre la nature et
la formation des Foudres de la troisième es-
pèce, il faudrait que nous pussions faire
usage de développements que les limites qui
nous sont imposées ne nous permettent pas
d'aborder : nous ne pouvons que renvoyer
à nos publications sur la météorologie et au
mémoire intitulé : Coordination des causes
qui précèdent, produisent et accompagnent
les phénomènes électriques , que l'on trouvera
dans les Mémoires de l'Académie de Bruxelles
pour 1844. Dans toutes nos publications
nous insistons sur V individualité de chaque
atome , de chaque molécule , de chaque par-
ticule et de chacun des groupements plus
ou moins complexes; individualité qui existe
même dans les corps les plus rigides , mais
d'une évidence incontestable dans les brouil-
lards et dans les nuages ; c'est un fait fon-
damental dont la méconnaissance conduit
aux erreurs les plus communes dans les in-
terprétations météorologiques.
C'est en concevant bien cette individualité
particulière et parcellaire des corps que l'on
comprendra la succession des décharges nom-
breuses qui ont lieu dans un orage limité ,
la durée du roulement et le renflement du
tonnerre. Rappelons sans cesse que, partout
où il y a un phénomène électrique , il y a
un noyau pondérable au centre de chaque
sphère d'électricité coercée.
Lorsque la substance coercitive est sim-
plement de la vapeur d'eau , la Foudre qui
provient de sa surcharge électrique ne peut
jamais être que de l'une des deux premières
espèces. Mais si des matières inconductrices
sont mêlées à la vapeur d'eau; si des parti-
cules minérales enlevées au sol, si des mo-
lécules de gaznitreux, de gaz sulfureux, etc.,
entrent pour une grande part dans la quan-
tité de matière pondérable coercitive de l'é-
lectricité, la décharge de la masse électrique
qui entoure le mamelon, et qui en forme la
sphère extérieure , n'entraîne pas celle de
l'électricité coercée autour des particules in-
térieures : la puissante tension de chacune de
ces parcelles isolantes et isolées ne peut se
décharger qu'à mesure qu'elles font partie à
leur tour de la périphérie, après la neutralisa-
tion des premières couches : aussi voit-on ces
globes de feu, chargés d'une si prodigieuse
tension électrique, s'agiter constamment sur
les corps qu'ils ont atteints , et les fuir lors-
que , par leur insuffisance conductrice , ils
possèdent la même électricité que ces globes.
On voit aussi ces derniers diminuer de vo-
lume à mesure que leur contact et leur agi-
tation a produit un écoulement à leur puis-
sante électricité. Cet écoulement électrique
se manifeste souvent par des effets dynami-
ques bien connus; tels sont ceux de la fu-
sion de l'étain des glaces, des chéneaux, des
FOU
FOU
689
fils métalliques ; telle est la volatilisation de
l'humidité des plantes , qu'elle dessèche et
qu'elle brise en filaments longitudinaux.
Nous pourrions citer un grand nombre
d'exemples de ces foudres en boules , qui se
sont successivement éteintes en perdant de
leur masse ; mais les limites très restreintes
qui nous sont imposées pour les articles de
physique ne nous permettront que de citer
le fait suivant qui est démonstratif, et dont
nous avons constaté l'exactitude sur les lieux
et en présence de témoins oculaires. Nous
renvoyons ceux qui voudront connaître un
plus grand nombre de faits , à notre Traité
des trombes, et à nos Mémoires, ou aux col-
lections académiques et scientifiques , et
pour l'économie du temps , à l'intéressant
article Tonnerre de M. Arago , inséré dans
l' Annuaire de 1838, où il a réuni un grand
nombre de ces faits qu'on ne trouve qu'a-
vec peine dans les divers recueils scientifi-
ques.
Le 28 août 1839, au milieu d'un violent
orage , dont les nues noires et surbaissées
touchaient presque aux sommets des bâti-
ments , la Foudre tomba au milieu de la
cour du bureau central de l'octroi de la ville
de Paris, encore inachevé. Cette Foudre avait
la forme d'un gros globe de feu, et elle était
accompagnée d'une traînée de vapeur : elle
frappa le sol formé de remblais nouveaux,
elle y creusa un enfoncement de 18 cen-
timètres de diamètre ; elle s'y agitait vio-
lemment en tournant sur elle-même, enleva
les terres meubles, puis elle rejaillit pour
retomber à 3 mètres plus loin , où elle fit
une nouvelle excavation de 9 centimètres de
diamètre, s'agitant toujours violemment. Ce
globe de feu sauta bientôt de cette exca\a-
tion sur le mur de clôture, dont il suivit le
chaperon dans une longueur d'environ 30
mètres. Arrivé à l'angle du mur , en face
l'hôpital Saint-Louis, ce globe, déjà très
diminué de volume, s'élança dans la rue sur
le pavé mouillé par la pluie ; il s'y traîna en
long sillon serpentant, traversa la porte co-
chère de l'hôpital , et disparut au milieu de
la cour, en face de l'église. A mesure que
le temps s'écoulait et que son contact se
prolongeait, on voyait incontestablement sa
masse s'amoindrir; lorsqu'elle arriva au
milieu de la cour de l'hôpital Saint-Louis ,
ce n'était plus qu'une lanière mince, peu
t. v.
lumineuse , qui disparut tout-à-coup. Au
moment de la chute de ce globe de feu dans
la cour de l'octroi , tous les ouvriers et les
employés qui s'étaient mis à l'abri sous les
hangars ressentirent une vive commotion
électrique , et tous furent impressionnés
par la forte odeur sulfureuse qu'il laissa
après lui. i
* On trouve de nombreux exemples de faits
pareils dans toutes les collections scientifi-
ques; quelquefois ces globes éclatent, c'est-,
à-dire qu'attirés également par plusieurs '.
points conducteurs, ils se divisent en plu-f;
sieurs branches dont chacune donne sonlr
éclat de décharge en s'approchant du con-
ducteur. La forte odeur d'acide sulfureux
ou nitreux de ces globes de feu est encore
un signe caractéristique , car cc«ÎIe qui ac-
compagne parfois les décharges instantanées
des sillons n'est pas comparable , pour l'in-
tensité , à celle des Foudres de cette troi-
sième espèce , dont la décharge est lente et
successive. (Peltier.)
FOUETTE-QUEUE, rept. —Nom vul-
gaire d'une esp. du g. Stellion.
FOUGÈRES. Filices. bot. cr— Ce groupe
de végétaux a des caractères et un aspect si
tranchés que dans toutes les classifications il
est resté distinct ; on y a tout au plus joint
quelques genres qui forment actuellement
de petites familles voisines des Fougères. En
considérant la famille des Fougères, dans le
sens le plus étendu de ce mot, on peut la
définir ainsi : Capsules renfermant les sé-
minules, se développant à la face inférieure
des feuilles non modifiées, ou plus ou moins
contractées et réduites à leurs nervures prin-
cipales.
Mais ce vaste groupe est si remarquable
par sa structure et si important par son rôle
durant toutes les périodes géologiques, que
nous devons en donner une description dé-
taillée.
Organes de la végétation. La tige des
Fougères forme le plus souvent un rhizome
qui rampe sur le sol, les rochers ou les
troncs des arbres, ou même à quelque pro-
fondeur dans le sol ; les feuilles en naissent
ou à des distances assez grandes les unes des
autres, seulement sur la face supérieure, et
se détruisent en se désarticulant à mesure
que le rhizome s'allonge et que de nouvelles
feuilles se développent (Polypodium vulgare,
87
690
FOU
aurewm, Phymatodes; Pteris aquilina), ou les
pétioles sont, au contraire, très rapprochés
et entourent de toute part cette tige ram-
pante qui se redresse vers l'extrémité d'où
naissent les nouvelles feuilles ; celles-ci ainsi
rapprochées forment alors une sorte de
gerbe, et ce genre de rhizome fait le passage
aux tiges arborescentes (Nephrodium plix-
mas; Athyrium filix-fœmina ; Osmunda re-
galis). Quelquefois cette tige s'élève vertica-
lement, mais ne dépasse jamais de très
humbles dimensions ; les espèces qui offrent
cette disposition sont réellement des Fougères
arborescentes en miniature ( Struthiopteris
jermanka; Nephrolepis exaltata; Blechnum
brasiliense).
Entre cette forme et celle des plus grandes
fougères en arbre, on trouve tous les inter-
médiaires ; et on doit remarquer que la plu-
part des tiges verticales des Fougères arbo-
rescentes commencent par ramper pendant
quelque temps avant de s'élever verticale-
ment.
Les Fougères en arbre, d'une taille
moyenne, sont surtout les Lomaria et Blech-
num de l'Amérique australe et des îles
Sandwich ; les Dicksoniées en arbres, beau-
coup d'Alsophila de l'Amérique équatoriale,
qui ne paraissent pas dépasser 3 à 4 mètres ;
'es plus grandes espèces sont les Alsophila
des Indes orientales et de l'île Bourbon qui
ont jusqu'à 15 à 20 mètres. Ces tiges, soit
rampantes, soit dressées, donnent naissance
à un grand nombre de racines adventives;
dans le premier cas, elles ne naissent sou-
vent que de la face inférieure ; dans le se-
cond cas, elles sortent de tout le pourtour
de la tige vers sa partie inférieure, et à me-
sure que la tige s'élève, elles naissent de
points plus élevés jusqu'à 3 ou 4 mètres de
hauteur. Dans les espèces qu'atteignent de
grandes dimensions, ces radicelles très fines,
de 1 à 3 millim. de diamètre, entourent alors
la tige de toute part vers sa base et forment
autour d'elle une masse conique fibrilleuse
dont on peut parfaitement suivre le déve-
loppement sur les jeunes Fougères en arbres
cultivées dans les serres.
La tige ainsi enveloppée, s'élevant à une
très grande hauteur, et vivant sans aucun
doute pendant bien des années, ne prend
aucun accroissement en diamètre; non seu-
lement sa partie inférieure ne s'augmente
FOU
pas, mais, formée à une époque où la plante
n'avait pas encore acquis toute la force de
sa végétation, elle est généralement plus
grêle lorsqu'on la débarrasse de cette enve-
loppe épaisse de racine qui lui donne une
base conique, large et solide.
Mais si cette tige ne s'accroît pas en dia-
mètre, elle continue cependant à croître en-
core en longueur pendant quelque temps
(probablement quelques années) après la
chute des feuilles qu'elle portait, car les ci-
catrices laissées par les points d'attache de
ces feuilles , qui étaient d'abord contiguës ,
ou presque contiguës, deviennent plus espa-
cées , et leur forme change et s'allonge dans
•e sens de la longueur de la tige.
Les feuilles, dans les Fougères arbores-
centes, forment, en général, des séries lon-
gitudinales très régulières, ou quelquefois
des verticilles assez espacés; elles ont des
pétioles arrondis ou elliptiques à leur base,
quelquefois presque hexagones, et laissent
par cette raison, après leur chute, des cica-
trices de cette même forme, et non des ci-
catrices transversales annulaires comme
celles que produisent les feuilles amplexi-
caules de la plupart des Monocotylédonées.
Il y a peu de familles où les feuilles of-
frent plus de variétés dans leurs formes que
celle des Fougères, et cependant ces formes,
jointes au mode de distribution des ner-
vures, présentent des caractères si particu-
liers qu'avec un peu d'attention on ne sau-
rait confondre une feuille de Fougère avec
celle d'aucune autre plante.
Un caractère également remarquable des
feuilles de Fougères est leur mode de ver-
nation ou de préfoliation; les jeunes feuilles
de toutes les Fougères, à l'exception de
celles de la tribu des Ophioglossées, sont, en
effet, enroulées en crosse, de manière que
leur sommet forme le centre de cette crosse
et que la face inférieure de la feuille est
extérieure.
Ces feuilles, toujours rétrécies à leur base
en un pétiole ordinairement assez long,
rarement très court, le plus souvent cana-
liculé à sa partie supérieure, sont presque
toujours simples, c'est-à-dire continues dans
toutes leurs parties, mais le plus souvent
très profondément découpées.
Leur limbe est quelquefois simple et en-
tier, et cette forme se montre dans les
FOU
genres les plus différents (Acrostichum, Poly
oodium, Asplenium, Blechnum).
Dans la plupart de ces mêmes genres, il
est plus fréquemment profondément pinna-
tifide, ou bipinnatifide, ou enfin tripinna-
tifide, et découpé en pinnules fines cf. nom-
breuses. Les diverses divisions de ces feuilles
sont ordinairement continues avec le rachis
ou la côte moyenne des pennes secondaires,
même lorsqu'elles sont rétrécira à leur base
de manière à représenter de petites folioles
distinctes; cependant elles sont quelquefois
articulées et caduques , comme on l'observe
dans certains Adiantum. Et même quelque-
fois, quoique adhérentes au rachis par une
large base ^formée de la nervure moyenne
et du parenchyme, elle se désarticule dans
toute la longueur de leur base et tombent
lorsque la feuille sèche ( Phymatodes {Dry-
naria) quercifolium).
Mais ce qui forme le caractère le plus re-
marquable des feuilles des Fougères, c'est le
mode de distribution des nervures ; ces ner-
vures, par suite de leur organisation anato-
mique, sont plus fines et plus nettes que
celles des autres végétaux : elles sont tantôt
simples, et naissent latéralement de la ner-
vure médiane; plus souvent elles se bifur-
quent ou sont dichotomes; souvent, par
suite de cette dichotomie, elles s'anastomo-
sent et forment un réseau à mailles plus ou
moins régulières et hexagonales.
Mais dans quelques genres, et surtout
dans les espèces rapportées anciennement
aux genres Polypodiwm et Aspidium, elles ont
un mode d'anastomose tout particulier for-
mant des arcades régulières et transversales
ou de larges mailles irrégulières d'où nais-
sent des nervures courtes, et se terminant
dans le milieu de ces espaces de parenchyme.
Souvent aussi elles s'anastomosent en ar-
cade à peu de distance de la nervure mé-
diane qui leur a donné naissance, et produi-
sent du côté extérieur des nervures simples,
bifurquées ou anastomosées et réticulées
(Blechnum, Doodiay Woodwardia). Ce mode
de distribution des nervures a été considéré
dans ces derniers temps comme contribuant
à fixer les limites des genres ; et , en effet ,
il paraît plus important dans cette famille
que dans la plupart des autres , puisqu'il est
en rapport avec l'origine des organes repro-
ducteurs. Ainsi , à l'exception des Acros-
FOU
691
tichum, et d'un très petit nombre d'autrei
Fougères, les capsules naissent toujours sur
un point de la surface inférieure de la feuille
correspondant à une nervure , soit à son
extrémité, soit sur une partie de son par-
cours.
Organes reproducteurs. Les organes re-
producteurs des Fougères offrent des diffé-
rences assez notables dans les diverses tri-
bus de cette famille, particulièrement dans
les deux dernières. Ordinairement ce sont
des capsules ovoïdes ou globuleuses, sessiles
ou pédicellées, réunies en nombre plus ou
moins considérable et formant ainsi des
groupes ou Sores (Son) de formes diverses.
Chacune de ces capsules a une paroi mince ,
membraneuse, qui se rompt par un méca-
nisme particulier, et laisse échapper les sé-
minules libres qu'elle renfermait.
Dans les Fougères ordinaires formant la
tribu des Polypodiacées, qui comprend la
grande majorité des plantes de cette famille,
les groupes de capsules sont composés d'un
grand nombre de ces organes; chacune
d'elles est pédicellée, de forme un peu lenti-
culaire, plus ou moins sphéroïdale, entourée
d'un, cercle faisant suite au pédicelle et com-
posé de cellules d'une structure spéciale,
formant une sorte de ressort ou d'anneau
élastique qui, par son action, détermine à la
maturité la rupture de la capsule.
La disposition et les diverses modifications
de forme de cet anneau fournissent des ca-
ractères très importants pour le groupe-
ment des genres.
Dans les vraies Polypodiacées, il est étroit,
fait suite d'un côté au pédicelle, qui est assez
long, et est interrompu du côté opposé près
de l'insertion de la capsule sur le pédicelle:
c'est dans ce point plus faible que s'opère la
rupture de cette capsule.
Dans les Cyathéacées , l'anneau entoure
souvent complètement la capsule oblique-
ment , et celle-ci est sessile ou fixée par un
pédicelle court, qui ne fait pas suite à
l'anneau.
Dans les Hyménophyllées , la disposition
est assez analogue à celle des Cyathéacées ,
mais les capsules sont presque rondes, et
l'anneau est situé dans un plan presque per-
pendiculaire au point d'attache.
Dans les Gleichéniées, les capsules sont so-
litaires ou réunies en nombre défini ; deux ou
692
FOU
FOU
trois sont sessiles , globuleuses , et l'anneau
complet ne correspond pas au point d'attache.
Dans les Schizéacées, les capsules sont ses-
siles , ovoïdes ou turbinées ; l'organe élasti-
que n'est plus en forme d'anneau, mais re-
présente une sorte de calotte à stries rayon-
nantes, occupant l'extrémité opposée au point
d'attache.
Enfin , dans les Osmondacées et les Céra-
toptéridées , l'anneau élastique disparaît
complètement ou se réduit à un petit disque
strié.
Des modifications encore plus grandes se
montrent dans les Marattiées et les Ophio-
Dans la première de ces tribus , les cap-
sules, libres entre elles, sont serrées réguliè-
rement les unes à côté des autres sur deux
rangs ( Angioptéris ) et s'ouvrent chacune
par une fente très régulière, dans les deux
autres genres de la même tribu (Marattia et
Danaea). Ces capsules, complètement soudées
entre elles, forment en apparence une seule
capsule à plusieurs loges, mais dont l'origine
est parfaitement expliquée par la structure
de l' Angioptéris.
Les Ophioglossées s'éloignent beaucoup des
autres Fougères par leurs feuilles non en-
roulées en crosse dans leur jeunesse, par la
texture de ces feuilles, et par la nature de
leurs capsules plongées dans le tissu même
de la feuille avortée qui sert de support à
ces capsules ; ces capsules bivalves , à parois
épaisses, se rapprochent déjà de celles des
Lycopodes.
Les capsules des Fougères renferment les
séminules destinées à leur reproduction. Ces
séminules , à aucune époque , ne sont adhé-
rentes par un funicule à un point des parois
internes des capsules. Elles se développent
comme autant de petites cellules ou vési-
cules libres dans la cavité, cellules qui oc-
cupent le centre de ces capsules ; elles sont
tantôt lisses , tantôt réticulées , striées ou
tuberculeuses, souvent de forme tétraé-
drique ou réniformes ; elles offrent un épi-
sperme ou membrane propre, très distincte,
ordinairement brunâtre , qui se déchire et
s'ouvre au moment de la germination. Ce
sont les épaississements diversement dispo-
sés de cette membrane qui déterminent les
stries , la réticulation ou les aspérités qu'on
remarque sur les séminules ; la grosseur de
ces séminules varie beaucoup dans les divers
groupes de Fougères ; elles paraissent géné-
ralement plus grandes dans les Schizéacées
et les Cératoptéridées que dans les autres
Fougères.
L'existence (Torganes fécondateurs dans
les Fougères est encore très problématique.
Hedwig attribuait cette fonction à des poils
vésiculeux qui existent presque toujours le
long des nervures et à la face inférieure des
jeunes feuilles des Fougères. Il considérait
la vésicule qui termine ces poils comme l'a-
nalogue des Pollinides ou Anthéridies des
Mousses. Ces poils deviennent de plus
en plus grands , lorsqu'on les examine sur
les côtes principales ou sur le rachis, et fi-
nissent par se changer, sur le rachis princi-
pal et le pétiole , en vrais poils ou écailles
scarieuses si fréquentes sur les pétioles des
Fougères , et qui , suivant l'observation de
M. Gaudichaud, ont une forme et une struc-
ture spéciales dans chaque genre naturel, ce
qui semblerait les assimiler à des organes
plus essentiels que de simples poils.
Suivant Presl , les organes mâles des
Fougères seraient de petites vésicules ordi-
nairement jaunâtres, pédicellées, mêlées au*
capsules jeunes dans les sores ou groupes
de capsules, ou même naissant sur les pédi-
celles de ces capsules. Ces vésicules, très
apparentes lorsque les capsules sont très
jeunes , disparaissent ou se flétrissent plus
tard.
La position de ces derniers organes paraî-
trait plus favorable à l'opinion qui les con-
sidère comme des organes fécondateurs;
mais jusqu'à présent aucune des recherches
faites dans ce but n'a pu y faire reconnaître
ces corps à mouvements rapides, sortant avec
rapidité des vésicules qui caractérisent les
Pollinides des Mousses ; et la famille des
Fougères, la plus développée de toutes celles
que comprend la cryptogamie, est certaine-
ment celle où la fécondation, si elle existe ,
est environnée de plus d'obscurité.
Germination et Développement. La germi-
nation des séminules , observée maintenant
sur un grand nombre de Fougères , montre
que sous la membrane qui forme le tégu-
ment de ces séminules , et qui se fend pour
laisser sortir la jeune plante au moment de
la germination, se trouve une seconde vési-
cule interne , immédiatement contiguë à la
FOU
première, mais formée d'une membrane très
mince , transparente , et remplie d'un mé-
lange de fécule, d'huile, et probablement de
matières azotées. Cette vésicule simple repré-
sente, comme dans la plupart des Cryptoga-
mes, l'embryon tout entier ; c'est elle qui se
gonfle au moment de la germination , s'é-
tend au dehors, se partage bientôt', surtout
vers son extrémité libre, en plusieurs cellules
secondaires, dans lesquelles se développe de
la chlorophylle. Bientôt cette partie libre
non seulement s'allonge, mais s'élargit, et
forme une petite fronde arrondie , obovale,
et souvent échancrée à son extrémité libre ,
produisant de sa base voisine de la séminule
d'où elle est sortie, des fibrilles radicellaires
très ténues et purement cellulaires. Dans
cet état , cette jeune fronde ressemble au
premier développement d'une hépatique ;
mais bientôt un bourgeon apparaît sur le
bord de cette fronde , et paraît se dévelop-
per à sa surface comme les bulbilles sur les
frondes de beaucoup de Fougères : alors seu-
lement commencent à se former les vraies
feuilles, d'abord très petites et simples, puis
de formes diverses suivant les espèces , mais
qui,pendant longtemps, sont beaucoup moins
profondément découpées que celles qui se
formeront plus tard.
Les Fougères paraissent réellement dé-
pourvues de bourgeons axillaires et n'offrir
que des bourgeons adventifs ; mais ces bour-
geons se développent souvent sur lesparties
les plus différentes de ces plantes ; sur les
radicelles rampant sur le sol, dans YAcrosti-
chum alcicorne; sur la tige dans les Fougères
arborescentes; enfin sur les feuilles dans beau-
coup d'espèces ; soit sur leur côte moyenne
ou rachis (Polypodium bulbiferum, diffusum;
Asplenium flabellatum, rhizophyllum; Wood-
wardia radicans, etc.), soit sur le bord même
des folioles ou à leur origine (Asplenium
{Darea) vivipara, Ceratopteris).
Les Fougères , quoique dépourvues de
bourgeons axillaires, peuvent cependant se
ramifier, mais par bifurcation ou dédou-
blement de leur bourgeon terminal ; c'est
ainsi que se ramifient les rhizomes allongés
et rampants d'un grand nombre d'espèces de
Polypodes ; les rhizomes plus courts et plus
denses de VOsmunda regalis ; et ce même
mode de division se montre, quoique plus
rarement, sur les tiges âgées de quelques
FOU
693
Fougères arborescentes. Un Alsophila de
l'Inde ( Alsophila Perrotetiania ) offre. , à ce
qu'il paraît, fréquemment ce phénomène.
La famille des Fougères se divise en plu-
sieurs tribus très naturelles , fondées sur la
structure des capsules et sur leur mode d'in-
sertion ; ces tribus elles-mêmes sont suscep-
tibles d'être partagées en sections dont les
limites sont moins bien établies , car la va-
leur des caractères tirés de la présence ou de
l'absence et de la nature du tégument qui
recouvre les groupes de capsules, de la forme
et de l'insertion des sores et de la nervation,
est loin d'être admise de la même manière
par les divers botanistes.
Nous allons donner l'énumération de ces
tribus et sections , et la liste des genres qui
sont compris dans chacune d'elles.
Tribu I. — Polypodiacées.
I. — Acrostîchées.
Polybotrya, H. et B. — Olfersia, Radd.
( Stenochlœna , J. Sm.) — Elaphoglossum ,
Schott. — Aconiopteris , Presl. — Acrosti-
chum, Presl. — Gymnopteris, Bernh. ( JPœ-
cilopteris et Gymnopteris, Presl. — Photinop-
teris, J. Sm. — Hymenolepis et Leptochilus,
Kaulf.) — Campium, Presl. (Bolbitis, Schott.)
— Platycerium, Desv.
II. — Tœnitidées.
Jenkinsia, Hook. — Pteropsis, Presl. (Loxo-
gramma, J. Sm.) — Drymoglossum, Presl.
— Tœnitis, Sw. — Pleurogramme, Presl. —
Tœniopteris, Hook. — Viltaria, Sm. — No-
îochlœna, R. Br.
III. — Grammitidées.
Ceterach, Willd. — Gymnogramma^esv.
— Hemionitis, Linn. — Antrophiim, Kaulf.
— Polytœnium, Desv. — Monogramma, Schk.
— Loxogramma, Pr. — Selliguea, Bory. —
Microgramma, Pr. — Synammia, Presl. —
Grammitis , Sw. (Xiphopteris, Kaulf. — Mi-
cropteris, Desv. — Calymnodon, Presl.) — Ste~
nogramma, Bl. — Mesochlœna, R. Br. (Sphœ-
roslephanos,J. Sm.) — Meniscium, Sw.
IV. — Polypodiacées.
Struthiopteris, Willd.— Polypodium (Cte-
nopteris, Bl. — Adenophorus, Gaud. — Steno-
semia , Pr. ) — Goniopteris , Presl. — Qonio-
phlebium , Presl. — Ctjrtophlebium , R. Br.
( Campyloneurum , Presl. ) — Marginaria ,
Bory. — Phlebodium , R. Br. ( Phleopeltis ,
694
FOU
Presl.) — Dictyopteris, R. Br. — Niphobolus,
Kaulf. {Cyclophorus, Desv.) — Phymatodes,
Pr. (Anaxetum, Sch. — Microsorum, Link. —
Dipterys, Reinw. — Drynaria, Bory. — Psyg-
mium , Pr. — Aglaomorpha , Sch.) — Dryo-
3tachyum, J. Sra. — Lecanopteris, Bl.
V. — Aspidiées.
Aspidium, Sw. (Bathmium, Link.) —
€yrtomium, Pr. — Fadyenia, Hook. — Sto-
geraa, Presl. — Cyclodium, Presl. — Dwfa/-
mochlœna, Desv. (Monochlœna, Gaud. — re-
gularia, Reinw.); — Polystichum, Roth. (Po-
lystichum, Presl. — Phanerophlebia, Presl. —
Amblya , Pr. — Tectaria , Cav.) — Nephro-
dium (Nephrodium, Pr. — Oleandra, Cav. —
Lastrea, Presl. — Pleocnemia, Pr. — Jspi-
dt'wm, Link.).
VI. — Aspléniées,
Athyrium, Roth. — Asplenium, L. (Neotop-
teris, J. Sm. — Darea, Willd. — Cœnopteris,
Plenasium ? Presl.) — Hemidyctium , Presl.
— Allantodia, R. Br. — Oxygonium, Presl.
— Diplazium, Sw. ( Anisogonium, Presl. —
Digrammaria , Presl. ) — Scolopendrium ,
Sm. — Antigramma , Presl. — Camptoso-
rus, Link. — Woodwardia, Sm. — Doodia,
R. Br. — Blechnum, L. — Salpichlœna , J.
Sm. *— Lomaria, Willd.
VII. — Adiantées.
Ptens, L.(Haplopleris, Presl. — Campteria,
Pr. — Monogonia, Pr.). — Amphiblestria, Pr.
— Lithobrochia, Pr. — Lonchitis, L. — Om/-
c/wum, Kaulf. — ^«osorws, Bernh. (Crypto-
gramma, R. Br.) — Certtiodactylis , J. Sm.
— Pellœa, Link. (Platyloma, J . Sm. — ^Mo-
sort , Sp. Presl. ) — Cassebeera , Kaulf. —
Cheilanthes, Sw. — Ochropteris , J. Sm. —
.ddtanfwm, L. — Hewardia, J. Sm.
VIII. — jDicksoniées.
Dîctyoxyphium , Hook. — Schizoloma ,
Gaud. (Isoloma, J. Sm.) — Lindsœa, Dryand.
{Synaphlebium, J. Sm. ) — Odontoloma , J.
Sm. — Nephrolepis, Schott. ( Nephrodium ,
Link. ) — Humât a , Cav. — Saccoloma ,
Kaulf. — Leptopleuria , Presl. (Cystodium ,
J. Sm.) — Leucostegia, Presl. (Jcrop/iorws,
Pr.). — Microlepia, Pr. — Davallia, Sm. —
Patania, Presl. — Dicksonia, Lher. — CW-
dfa, Presl. — Balantium , Kaulf. — Cibo-
futm, Kaulf. — Déparia, Hook.
FOU
IX. — Woodsiées.
Hypoderris , R. Br. {Peranema, Don.) —
Onoclea , Linn-. — Cystopteris , Bernh. —
TToods/a, R. Br. — Physc~natium, Kaulf. —
Diacalpe, Bl. — Sphœropteris, R. Br.
Tribu IL — Cyathéacées.
Matonia, R. Br. — Thyrsopteris , Kunze.
— Cyalhea , Sm. — Schizocœna, J. Sm. —
Disphœnia , Pr. — Cnemidaria, Br. — £fe-
mithelia, R. Br. — Alsophila, R. Br. (frj/wi-
nosphœra, Bl.) —Trichopteris, Pr. — Meta-
a;t/a, Pr.
Tribu III. — Hyménophtllées,
Loxsoma, R. Br. — Hymenophyllum, Sm.
Trichomanes , L. — Hymenostachys , Bory.
— Feea, Bory.
Tribu IV. — Cératoptéridées (Parkériacées,
Hook).
Ceratopteris , Ad. Br. ( Ellebocarpus ,
Kaulf. — Teleozoma, Ad. Br. — Parkeria,
Hook).
Tribu V. — Gleichéniées.
Gleichenia, Sm. (Gleicheniaet Calymelïa.
Pr. — Mertensia, Willd. — Stycherus, Presl.)
— Platyzoma, R. Br.
Tribu VI. — Osmondées.
Todea, Willd. — Osmunda, L.
Trib. VII. — ScmzÉAcÉEs, Mart. (Anémiacées.
Link. ; Lygodiées, Ad. Br.)
Anémia, Sw. {Anemidiclyon, J. Sm. — 7>x>-
chopteris, Gardn.) — Mohria, Sw. — lyô'o-
dmm, Sw. (Lygodictyon, J. Sm.) — Schizea,
Sm. ^— Actinostachys, Wall.
Tribu VIII. — Marattiées.
Angiopteris , Hoffm. — Marattia , Sw.
(Eupodhim, J. Sm.) — Danaea, Sm. — ITawï-
fussia, Bl.
Tribu IX. — Ophioglossées.
hioglossum, Linn. — Botrychium, Sw.
Imintostachys, Kaulf.
Distribution géographique.
Les Fougères sont répandues dans les cli-
mats les plus différents, depuis les régions
polaires, où elles sont cependant très peu
nombreuses , jusque sous les tropiques , où
elles deviennent très abondantes et très va-
riées. Un grand nombre de genres sont même
FOU
limités aux régions équatoriales , ou s'éten-
JeiU peu au-delà, surtout dans l'hémisphère
austral. Peu de genres, au contraire, sont
bornés à un seul des deux continents , et
ceux qui sont dans ce cas sont, en général,
peu nombreux en espèces. La plupart des
genres de Fougères ont donc un habitat très
étendu ; et ce fait est non seulement vrai
pour les grands genres , tels qu'ils étaient
limités par Swartz et Willdenow, mais pour
la plupart de ceux qu'on a formés en les sub-
divisant. Quelques tribus sont entièrement
ou presque entièrement propres aux régions
chaudes: telles sont les CyaUiéacées, les Hy-
ménophyllccs (dont deux espèces seulement
rroissent en Europe), les Cératoptéridées et
les Marattiées. Toutes les Fougères arbores-
centes, et particulièrement celles de la tribu
desCyathéacées, sont propres aux pays situés
entre les tropiques, ou s'étendent peu au-
delà dans quelques îles situées plus loin de
l'équateur ( îles Bonin , vers le nord , Nou-
velle-Zélande , et île Juan Fernandez, vers
le sud). Les Dicksoniées arborescentes (Ba-
lantium) s'étendent plus au sud jusque dans
la terre de Diémen , et les Lomaria à tige
droite, mais peu élevée, se trouvent jus-
qu'au Chili et dans les Terres magella-
niques.
La famille tout entière des Fougères com-
prend au moins 3,000 espèces décrites (en-
viron ^ des Phanérogames ) , dont environ
150 à 200 appartiennent à chacune des zo-
nes tempérées boréales et australes, et 2,600
lux régions intertropicales des deux conti-
nents, et aux îles comprises dans cette zone.
Dans chacune de ces zones leur nombre
varie beaucoup , suivant les localités. Une
réunion particulière de conditions climaté-
riques étant presque toujours nécessaire à
l'existence de ces plantes, les régions sèches
n'en produisent que très peu d'espèces ; au
contraire , les lieux humides , frais et om-
bragés leur conviennent mieux, et le nombre
des espèces est d'autant plus considérable
que ces conditions sont plus généralement
répandues dans un pays : aussi les climats
insulaires leur sont-ils très favorables, et la
prédominance des Fougères y a-t-elle été
ignalée déjà depuis longtemps. On sait, en
effet, que plus les îles sont petites et éloi-
gnées des continents, plus leur climat prend
le caractère maritime par l'hnmidité habi-
FOU
695
tuelle de l'air et l'uniformité de la tem-
pérature , et plus les Fougères deviennent
nombreuses proportionnellement aux plan-
tes phanérogames. Ces rapports importante
dans une famille dont le mode de végétation
est si particulier , paraissent se rapprochée
des nombres suivants :
Sur les continents étendus, de ~ à ~-aV
suivant que les conditions locales sont plus
ou moins favorables.
Dans la plupart des îles , surtout dans
celles de peu d'étendue , telles que les pe-
tites Antilles, les îles Bourbon et de France,
environ ±.
Dans quelques petites îles isolées , jus-
qu'à 7 ou 7.
Les données positives manquent dans la
plupart des lieux importants à comparer ,
pour établir ces rapports avec plus de pré-
cision ; car l'attention avec laquelle cette
belle famille a été recherchée dans quelques
contrées , comparativement aux autres fa-
milles, peut en augmenter le nombre pro-
portionnel. Ainsi , à la Guadeloupe seule,
le docteur Lherminier a recueilli plus de
200 espèces de cette famille ; mais le reste
de la Flore n'a pas été l'objet de recherches
aussi suivies ; et il est impossible d'établir
si leur rapport numérique est au-dessus ou
au-dessous de ~ , qui paraît le nombre pro-
pre à ces îles. (Ad. Brongniart.)
FOUGÈRES FOSSILES, bot. cr. — La
famille des Fougères est celle qui présente le
plus grand nombre de représentants à l'état
fossile dans la série entière des formations
géologiques, et c'est, sans aucun doute, une
des plus intéressantes à considérer sous ce
point de vue. En effet, cette famille si nom-
breuse, et si généralement répandue sur la
surface entière du globe dans le monde actuel ,
se montre avec des caractères presque iden-
tiques, même spécifiquement, dans un
grand nombre de cas , dans les terrains les
plus anciens, parmi ceux qui recèlent des
restes de végétaux.
C'est même dans ces couches anciennes,
composant la formation houillère, que cette
famille est prédominante. On en connaît
maintenant plus de 200 espèces, réparties
pour la plupart dans les terrains houillers de
l'Europe et de quelques parties de l'Amé-
rique septentrionale.
Mais on doit remarquer que cette popu-
696
FOU
lation de 200 Fougères, dont plus de 180
ont été trouvées dans l'Europe moyenne,
n'a pas cependant existé simultanément,
mais à diverses époques de cette longue pé-
riode qui correspond à l'ensemble de la for-
mation de la houille, et que, dans chacune
de ces époques partielles , il paraît y avoir
rarement eu plus de 12 à 15 espèces de
Fougères vivant simultanément dans la
même contrée.
Aux époques qui correspondent aux for-
mations géologiques suivantes, le nombre
des espèces paraît diminuer.
Ainsi, à l'époque des grès bigarrés corres-
pond une flore dans laquelle nous ne trou-
vons que 8 à 10 Fougères.
A celle du Keuper correspond une série
d'espèces à peu près en nombre égal. La
période oolithique en présente un plus grand
nombre, environ 40 espèces, mais appartenant
aussi à plusieurs sous-périodes distinctes.
Les terrains sous-crétacés n'en offrent
qu'un très petit nombre ; il en est de même
de l'époque tertiaire, et on peut dire qu'il y
a le même rapport entre le nombre des
Fougères de l'époque tertiaire et celui de
ces plantes à l'époque houillère qu'entre les
espèces de cette famille qu'on trouverait
dans une des vastes forêts de Conifères du
nord de l'Europe et celles qui croissent dans
les forêts vierges des Antilles, de la Guyane
ou du Brésil.
La famille des Fougères a donc existé dès
la première apparition des végétaux sur le
globe ; elle s'y est montrée immédiatement
en grande abondance, et, ce qui n'est pas
moins remarquable, avec des formes très
peu différentes de celles qu'elle présente ac-
tuellement.
Peut-on cependant fixer les rapports spé-
cifiques de ces plantes avec les espèces vi-
vantes, et les rapporter avec quelque certi-
tude aux genres établis par les botanistes
dans cette famille ? C'est une question qui
partage les savants qui se sont occupés de
ce sujet.
Les genres de Fougères sont fondés :
1° sur la structure des capsules ; 2° sur la
forme des groupes de capsules ou sores;
3° sur la disposition des téguments mem-
braneux qui les recouvrent ; 4° sur la distri-
bution des nervures et sur leurs rapports
avec Jes sores.
FOU
Les Fougères fossiles se présentent rare-
ment en fructification, et quoique M. Gœp-
pert en ait observé en cet état plus qu'on ne
l'avait fait avant lui, on peut affirmer cepen-
dant que, malgré des recherches assidues,
poursuivies par beaucoup de naturalistes de-
puis plus de 25 ans, au moins les trois quarts
des Fougères fossiles n'ont été trouvées que
dépourvues de fructification. La distribution
des nervures dans ce cas est le seul des ca-
ractères introduit dans la classification des
Fougères vivantes qui soit observable, et
lors même que la Fougère fossile porte des
fructifications, celles-ci sont presque toujours
tellement altérées, comprimées et carboni-
sées , qu'on ne peut y reconnaître que la
forme générale des groupes de capsules sans
distinguer ni la structure propre de ces cap-
sules ni la disposition du tégument mem-
braneux s'il existe. Ainsi, dans plus de 200
espèces, sur environ 280,1a forme des feuil-
les et la distribution des nervures sont les
seules caractères observables; mais ces ca-
ractères pourraient-ils mettre sur la voie
pour reconnaître les genres tels qu'ils sont
établis parmi les Fougères vivantes avec assez
de probabilité pour qu'on puisse les placer
à la suite de ces genres sous les noms de
Gleichénites, Danaéites, Aspidites, Polypo-
dites, Adiantites, Asplénites, etc., comme
l'a fait M. Gœppert? nous ne le pensons pas.
Daus les genres tels qu'ils étaient ancien-
nement établis par Swartz, Wildenow et
Smith , avant qu'on eût introduit les carac-
tères tirés de la nervation dans la délimita-
tion des genres, le même genre comprenait
les dispositions les plus diverses dans les
nervures; les genres Acrostichum, Polypo-
diurn, Aspidium, Pteris, en sont la preuve.
Dans les genres plus étroits formés dans
ces dernières années, d'après les principes
indiqués par M. R. Brown, par MM. Presl,
Schott, Hooker, J. Smith, le même genre
n'offre qu'un seul mode de nervation , ou
ne présente que des modifications assez lé-
gères d'un même type; mais la même nerva-
tion se montre dans des genres très éloignés.
Ainsi, pour n'en citer que quelques exem-
ples, comment distinguer, à l'état stérile, les
genres Polypodium , Alsophila , Cyathea ,
Nephrodium, Todea et Pteris ;
Les genres Phymatodes , Aspidium , Hy~
poderris et Dictyoxyphium ■
FOU
FOU
697
Les Athyrivm , Spheropteris , Hemitelia ,
Xephr&Êium , Struthiopteris et Polybotrya ;
Les Woodwardia , Lithobrochia , Lonchi-
tis, Acrostichum et Onoclea;
Les Drynaria , Photinopteris et Dryosta-
chyum ;
Les Lindsœa des ^diantom ;
Les Goniophlebium des Campium, etc.;
Tous genres qui souvent, dans des sections
ou même dans des tribus différentes, présen-
tent des modes de nervations analogues.
Je crois donc que, tant qu'on ne connaîtra
pas avec une précision suffisante la fructifi-
cation de la plupart des Fougères fossiles, il
est préférable de les diviser en groupes in-
dépendants des genres établis parmi les
Fougères vivantes et fondés uniquement sur
la nervation et le mode de division des
frondes, considérés en outre dans les modi-
fications qui peuvent s'observer dans l'état
habituel des échantillons, car il y a quelques
caractères de la nervation elle-même qui
sont rarement observables sur les échantil-
lons fossiles.
C'est sur ce principe que sont établis les
genres que j'ai anciennement formés sous
les noms de : Pachypteris, Sphenopteris,
Cyclopteris, Nevropteris, Pecopteris , Lon-
chopteris , Odontopteris, Anomopteris, Tœ-
niopteris, Clalhropteris, Schizopteris.
La plupart de ces genres se rapprochent
d'une manière très intime de plantes en-
core existantes , quoiqu'on ne puisse jamais
admettre une identité spécifique complète.
Mais il y a cependant trois genres pro-
pres presque entièrement à l'époque houil-
lère, et très voisins l'un de l'autre, qui sem-
blent différer beaucoup plus sensiblement
des Fougères actuelles; ce sont les Odontop-
teris, les Nevropteris et les Cyclopteris à
fronde oblique. On n'a jamais vu de vérita-
bles fructifications sur aucune d'entre elles.
A une époque un peu plus récente, dans le
grès bigarré, on trouve encore le genre
Anomopteris, qui diffère beaucoup de tous
les genres connus.
Les Fougères ne sont pas représentées à
l'état fossile seulement par leurs feuilles ; on
trouve aussi dans les mêmes couches des
tiges très analogues à celles des Fougères
en arbre , qui ne laissent pas de doute sur
l'existence des Fougères arborescentes, à l'é-
poque de la formation de ces terrains. Ces
T. V.
tiges sont cependant beaucoup moins nom-
breuses et moins grandes que je n'avais été
porté à le penser pendant longtemps, en
considérant les Sigillaires comme apparte-
nant à cette famille. Plus récemment, Ta-
nalomie du Sigillaria elegans m'a démontré
que les tiges de ce genre avaient une struc-
ture interne très différente de celle des Fou-
gères arborescentes et plus voisine de celle
des Cycadées.
On ne peut donc rapporter aux tiges des
Fougères que les Caulopteris de Lindley, qui
sont analogues aux tiges des Cyathéacées, et
les Karstenia qui sont analogues aux tiges
des Dicksoniées en arbre ; enfin les Caulop-}
teris Singeri et punctata de Gœppert , qui re- ■
présentent probablement des rhizomes de '
cette même famille. Ces tiges ne paraissent
pas dépasser , si même elles atteignent la
hauteur des grandes tiges des Fougères ar-
borescentes actuelles. Le Caulopteris pelti-
gera est cependant plus gros qu'aucune tige
de Fougère en arbre que je connaisse; les
vrais Caulopteris ne paraissent avoir été trou-
vés jusqu'à ce jour que dans le terrain houil-
ler. (Ad. Brongniart.)
FOUGERlA,Mœnch. bot. ph.— Syn. de
Baltimora, L.
FOUGEROUXIA , DC. bot. ph. — Syn.
de Baltimora, L.
FOUINE, mam. — Nom vulg. d'une esp.
du g. Marte.
FOUISSEURS, mam. — Ce nom con-
vient à des Mammifères de plusieurs or-
dres , et plus particulièrement aux Taupes,
parmi les Insectivores; aux Bathyergues,
aux Spalax, etc. , parmi les Rongeurs ; aux
Tatous et aux Oryctéropes, parmi les Pango-
lins ; aux Échidnés, parmi les Monotrêmes.
D'autres Mammifères , en plus grand nom-i
bre , ont aussi l'habitude de fouir; mais ils.-
le font avec moins de facilité, et leurs or-;
ganes de locomotion sont moins profon-
dément modifiés que chez les genres dont il
vient d'être question. (P. G.) I
FOUISSEURS. Fossores. ins. — Nom
sous lequel Latreille a désigné dans le règne
animal la seconde famille de l'ordre des
Hyménoptères Porte-aiguillon, correspon-
dant au genre Sphex de Linné. Ce groupe ,
composé d'insectes ailés dont les pieds pos-
térieurs ne sont pas propres à recueillir le
pollen des fleurs, et dont les ailes sont tou-
88
698
FOU
FOU
Jours étendues , comprend les Scoliètes , les
Sapygites , les Sphégides , les Larrates , les
Nyssocriens et les Crabronites. Voy. hymé-
noptères.
FOULON, ins. — Nom vulgaire d'une
espèce du g. Hanneton, Melolontha fullo.
FOULQUE. Fulica. ois. — Genre de l'or-
dre des Échassiers macrodactyles de Cuvier
( Pinnatipèdes de Temminck), établi par
Brisson pour des oiseaux réunissant aux ca-
ractères généraux des Poules d'eau et des
Talèves, un bec médiocre, fort, conique, une
plaque frontale très développée, et des doigts
garnis d'une membrane en festons.
Les Foulques sont des oiseaux plus essen-
tiellement aquatiques que les Poules d'eau ;
elles viennent rarement à terre ; et , bien
qu'elles marchent avec plus d'aisance et de
grâce que les Canards, elles sont si peu ac-
coutumées à ce mode de locomotion qu'elles
se laissent prendre à la main ; en revanche,
elles nagent et plongent avec la plus admi-
rable facilité. Les Foulques passent leur vie
dans les eaux douces, les golfes et les baies,
et doivent à leur plumage lustré de pouvoir
résister impunément à une immersion pro-
longée.
Cachées pendant tout le jour dans les
joncs et les roseaux , elles ne prennent leur
vol que la nuit, ou bien dans le jour quand
elles sont poursuivies par le chasseur ; en-
core échappent-elles au plomb meurtrier par
la prestesse avec laquelle elles plongent. A
l'exemple de tous les Échassiers, et en géné-
ral des oiseaux à jambes longues et à queue
courte, elles volent les pieds pendants.
Leur nourriture consiste en Vers , en In-
sectes , en petits Poissons , et en végétaux,
aquatiques.
| Malgré leurs mœurs monogames, elles vi-
vent en société , et pondent au printemps ,
dans un nid composé d'herbes aquatiques ,
de huit à quatorze œufs d'un blanc bru-
nâtre, marquetés de petits points rougeâtres
.dans notre Foulque d'Europe. Les petits ,
couverts d'un épais duvet , ont la plaque
frontale peu apparente ; ils ne commencent
prendre leurs couleurs qu'après la mue
d'automne. A l'époque de la pariade, la
plaque frontale de l'espèce d'Europe se co-
lore en rouge. Aussitôt que les petits sont
éclos, ils quittent le nid et se j ettent à
l'eau.
Les jeunes Foulques sont souvent la proie
des Buzards , qui en détruisent des couvées
entières , et c'est seulement dans cette cir-
constance que les femelles font une seconde
couvée , qu'elles cachent dans les endroits
les plus fourrés pour soustraire leurs petits
à la voracité des oiseaux de proie.
On ne distingue la femelle du mâle que
par le moindre développement de la plaque
frontale.
En général , on trouve de grandes dLCfé^
rences de taille entre les oiseaux de ce genre,
ce qui paraît dû à des influences locales , et
l'on rencontre quelques individus atteints
d'un albinisme plus ou moins complet.
Ces oiseaux sont répandus dans toutes les
parties de l'Europe, depuis l'Italie jusqu'en
Suède , et ils abandonnent les régions les
plus froides quand les frimas se font sentir.
On les trouve dans l'Amérique du Nord, en
Asie, où ils s'élèvent jusqu'en Sibérie, et en,
Afrique.
On chasse les Foulques au filet et au fu-
sil , et leur persistance à ne pas s'éloigner
des lieux où sont rassemblées leurs compa-
gnes cause la perte d'un grand nombre. Leur
chair est noire et sent le marais.
On en connaît trois espèces : la Foulque
Morelle ou Macroule, F. atrah. {F. ater-
rima Gmel. ; F. œthiops Sparm., les jeunes
avant la mue , et F. leucorix Spix, la va-
riété albine), à plumage noir et plaque fron-
tale blanche , oiseau cosmopolite qui vient
jusque dans nos environs ; la F. a crête, F.
cristata Gm., à tête d'un brun roux , corps
d'un noir ardoisé , avec un trait bleuâtre
derrière l'œil, indigène de Madagascar et du
tap, maïs qu'on peut regarder aussi comme
an oiseau d'Europe , puisqu'on en tue tous
les ans sur le lac d'Albufera en Espagne, et
qu'en 1841 il en a été tué une près de Mar-
seille; et la F. bleue, F. cœrulea Vandelli,
à plumage noir à reflets bleus , à plaque
frontale rouge et carrée; crête blanche. Elle
habite le Portugal.
On a donné le nom de Foulques à plu-
sieurs Grèbes.
La place des Foulques est après les Ta-
lèves , et, à cause de la demi-palmure de
leurs doigts, avant les Phalaropes. (G.)
FOUQUIERA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la petite famille des Fouquiéra-
cées, établi par Kunth ( Humb. et Bonpl. ,
FOU
Nov. gen. et sp. , VI , 81 , t. 527 ) pour un
arbrisseau du Mexique (F. formosa) sub-
épineux, à épines éparses, très courtes, per-
sistantes ; à feuilles solitaires dans l'axe des
épines, pétiolées, entières, subcharnucs ; in-
florescence en épis ; fleurs coccinées.
FOUQUIÉRACÉES. Fouquieraceœ . bot.
ph. — Deux genres, le Fouquiera et le Bron-
nia de M. Runth, mis par lui à la suite des
Portulacées , ont été plus récemment indi-
qués comme devant constituer une petite
famille à part, que la placentation pariétale
de ses graines rapprocherait plutôt des
Frankéniacées. Mais elle est encore trop
peu nettement établie pour que nous tra-
cions ici ses caractères, qui ne seraient que
Ceux de ces genres auxquels nous devons
renvoyer. (Ad. J.)
FOURCHETTE, zool.— Nom donné par
les anatomistes anciens à l'appendice carti-
lagineux du sternum , qui est quelquefois
bifurqué ; on a encore appelé ainsi la com-
missure postérieure des grandes lèvres. Les
vétérinaires ont donné le nom de Fourchette
à l'espèce de bifurcation cornée que présente
la face inférieure du pied du Cheval , qui
est séparée de la sole par deux enfoncements
profonds.
FOURCROYA , Vent. bot. ph. — Voyez
FURCR.EÀ.
FOURMI. Formica, ras. — Les insectes
désignés sous cette dénomination sont par-
faitement connus. Il n'est personne qui ne
connaisse les Fourmis, qui n'ait une idée gé-
nérale de leur industrie et de leurs tra-
vaux , qui ne sache qu'il existe dans leurs
habitations trois sortes d'individus, des
mâles et des femelles ailés, et des neutres
ou ouvrières privées d'ailes. On trouve ces
insectes en abondance sur tous les points
du globe. Les espèces en sont extrême-
ment nombreuses. Toutes ont entre elles
des rapports intimes qui les lient étroite-
ment, et des caractères généraux qui les dis-
tinguent nettement des autres insectes les
plus voisins : aussi les anciens auteurs réu-
nissaient-ils toutes les Fourmis dans un
genre unique. Depuis cette époque , cepen-
dant peu reculée , les recherches multipliées
des voyageurs dans les diverses parties du
inonde ont augmenté considérablement, dans j
nos collections, la série des espèces. Ces es- j
pèces, étudiées avec un soin plus minutieux ;
FOU
699
qu'auparavant , ont été placées dans plu-
sieurs genres séparés les uns des autres par
des caractères d'une moindre importance
que ceux qui servent à distinguer les Fourmis
des autres Hyménoptères; puis ces genres
ont été répartis dans quelques groupes.
Les Fourmis, telles qu'on les considère au-
jourd'hui dans la plupart des ouvrages d'en-
tomologie, forment, dans l'ordre des Hymé-
noptères , une famille spéciale , nommée
par le plus grand nombre des naturalistes
la famille des Formicides. Un savant , qui
s'est particulièrement livré à l'étude des
insectes hyménoptères , a divisé les genres
qui les composent, en trois groupes par
ticuliers : les Myrmicites , les Ponérites et
les Formicites. Le sexe femelle , chez les
premiers et les seconds , est armé d'un ai-
guillon ; chez les derniers, il en est dépourvu.
Le groupe des Formicites comprend le genre
Fourmi , Formica , tel qu'il est limité au
jourd'hui par les entomologistes, et renferme
des espèces dont les mandibules sont munies
intérieurement de fortes dentelures. On rat-
tache encore à ce même groupe un genre Po-
lyergue (Polyergus), distingué du précé-
dent (Formica) par des mandibules terminées
seulement en pointe crochue.
Considérée dans son ensemble , la famili
des Fourmis est caractérisée par une tête
de forme triangulaire ; une lèvre supérieure
large; des mandibules robustes, quelquefois
très grandes; des mâchoires et une lèvre in-
férieure toujours plus courtes ; des antennes
formant un coude après leur premier article;
par un abdomen ovalaire, attaché au thorax
par un pédicule court et étroit , et par des
ailes peu veinées.
Comme nous aurons à parler des habitu-
des propres aux espèces appartenant aux
genres de cette famille, nous en donnons un
tableau succinct avec leurs caractères les plus
apparents :
Groupe I. — Myrmicites.
Premier segment de l'abdomen formant
deux nœuds. Femelles pourvues d'un ai-
guillon.
Genre 1 . — Cryptocerus , Latr.
Corps inerme. Palpes longs; les maxil-
laires de cinq articles, les labiaux de quatre.
Genre 2. — Attus, Fabr.
Corps inerme. Palpes très courts.
700
FOU
FOU
Genre 3. — QEcodoma, Latr.
Corps épineux. Palpes très courts.
Genre 4. — Eciton , Latr.
Palpes très petits. Mandibules très lon-
gues et très étroites.
Genre 5. — Myrmica , Latr.
Palpes maxillaires très longs de six arti-
cles. Mandibules triangulaires.
Groupe II. — Ponérites.
; Premier segment de l'abdomen formant
un seul nœud. Femelles pourvues d'un ai-
guillon.
Genre 1. — Odontomachus, Latr.
Tête en carré long , très échancrée en ar-
rière.
Genre 2. — Portera, Latr.
Tête triangulaire, à peine échancrée.
Groupe III. — Formicites.
Premier segment de l'abdomen formant
un seul nœud. Femelles et neutres sans ai-
guillon.
Genre 1. — Polyergus, Latr.
Mandibules étroites , arquées , et termi-
nées en pointe crochue.
Genre 2. — Formica, Linn.
Mandibules triangulaires très dentées.
Les mœurs des Fourmis ont été déjà l'ob-
jet de nombreuses observations. Certes , il
reste encore beaucoup à examiner chez ces
insectes si remarquables ; néanmoins , grâce
aux travaux de Réaumur, de Latreille ,
d'Huber, le fils de celui qui consacra sa vie
entière à l'étude des mœurs des Abeilles ,
nous connaissons !es traits principaux de la
vie de ces Hyménoptères ; nous en connais-
sons l'existence tout entière, pour plusieurs
d'entre eux. Si les Abeilles , les Guêpes et
quelques autres sont regardées comme les
insectes les plus industrieux, que doit-on
penser des Fourmis ? C'est dans chaque ha-
bitation tout un peuple agissant comme les
Abeilles avec un ensemble admirable. Le
but de tous ces travaux est toujours , on le
sait , le soin de la progéniture , le besoin
de perpétuer la race, d'en assurer la durée.
Comme chez l'Abeille , il existe parmi les
Fourmis trois sortes d'individus : des mâles
qui naissent exclusivement pour féconder
les femelles ; des femelles qui ne vivent que
pour perpétuer l'espèce ; et des ouvrières ,
c'est-à-dire des individus neutres, qui doi-
vent donner leurs soins aux femelles et sur-
tout à leurs larves, leur apporter leur nour-
riture de chaque jour , leur construire des
demeures pour les préserver de toute es-
pèce de danger.
Ceci rappelle à chaque mot l'histoire des
Abeilles. En effet, il y a ressemblance sous
le rapport de l'existence d'individus neu-
tres ; il y a ressemblance aussi sous le rap-
port des soins donnés aux individus nouvel-
lement nés. Toutefois, comme nous l'avons
déjà dit ailleurs, chez les Fourmis il y a
peut-être quelque chose de plus beau.
Plusieurs femelles , plusieurs mères vivent
ensemble, habitent la même retraite, con-
fondent leurs produits , et jamais aucune
mésintelligence n'éclate entre elles ; il n'y a
pas ici ces combats terribles qui ont lieu
parfois dans la ruche de l'Abeille. La société
des Fourmis peut donc paraître plus par-
faite : seulement, tandis que l'une constitue
pour l'homme une source de richesses , les
autres sont regardées par lui comme un
fléau.
Les Fourmis ne produisent rien que
l'homme puisse utiliser. Il y a plus , sou-
vent elles sont fort nuisibles , attaquant les
fruits , rongeant une foule de substances ;
elles s'introduisent quelquefois dans les
maisons, établissent leurs domiciles dans
des poutres, qu'elles creusent en tous sens.
Elles sont encore désagréables par l'odeur
qu'elles répandent , odeur qui persiste
même sur les objets qu'elles ont touchés.
La piqûre qu'elles font sentir, ou la dé-
mangeaison occasionnée sur la peau par
le liquide acide éjaculé par les espèces
dépourvues d'aiguillon , les rend aussi in-
supportables; d'autant plus que ces insectes
s'introduisent fréquemment jusque dans nos
vêtements. Dans les campagnes où ils sont
abondants, où leur importunité se fait sur-
tout sentir , chacun les extermine autan»
que possible. Nous pensons néanmoins qu'on
leur attribue plus de mal qu'ils n'en occa-
sionnent.
Cependant nombre de voyageurs parlent
longuement de leurs ravages et de leur im-
portunité dans une grande oartie de l'Ame-
FOU
FOU
701
rique méridionale. On cite aussi une es-
pèce (Myrmica rubra Son.) qui, en Angle-
terre , à Brigtbou , avait particulièrement
étab4i son domicile dans des maisons où
elle incommoda beaucoup les habitants.
Quoi qu'il eu soit , bien que la Fourmi
ait le malheur de déplaire à un si haut de-
gré, son industrie , ses labeurs, son activité
presque incessante, méritent de fixer notre
attention.
Outre les auteurs que nous avons déjà
cités , et qui se livrèrent spécialement à
l'étude des mœurs des Fourmis , L n'est
presque pas de naturalistes qui n'aient plus
ou moins observé ces laborieux Hyméno-
ptères : aussi nombre de faits concernant leur
histoire sont-ils depuis longtemps acquis à
la science ; mais il reste immensément à dé-
couvrir encore, principalement pour les es-
pèces exotiques : d'ailleurs les investigations
scientifiques sont sans bornes.
Comme chez tous les Hyménoptères ayant
trois sortes d'individus, comme les Abeilles,
les Guêpes, etc. , les Fourmis construisent
des demeures immenses , où sont constam-
ment occupés des milliers d'individus.
Les espèces de Fourmis étant très nom-
breuses, leurs habitations étant très variées,
leurs mœurs n'étant pas semblables, à beau-
coup près , nous devons, en tous points, si-
gnaler d'abord les faits généraux qui sem-
blent être communs à toutes les espèces ,
pour jeter en dernier lieu un coup d'œil sur
les particularités propres à chacune.
La manière dont les larves s'accroissent ,
aussi bien que la nature des soins dont elles
sont l'objet de la part des ouvrières , nous
paraît plus du domaine de la généralité,
quoique ces observations aient été faites sur
les espèces indigènes. Nous rapporterons d'a-
bord tout ce qui appartient à ce genre d'oc-
cupation.
C'est au bout d'une quinzaine de jours
après la ponte, dit Huber, que la larve brise
la coquille de son œuf; son corps est d'une
transparence parfaite : on y distingue une
tête et des anneaux , mais aucun vestige ni
de pattes ni d'appendices articulés.
Les ouvrières doivent s'occuper constam-
ment de ces larves. Dès les premiers mo-
ments, une troupe d'entre elles semble pré-
posée à les garder, toute prête à repousser
les agressions.
I Mais à peine le soleil commence-t-il à dar-
der ses rayons, que les Fourmis placées en
dehors de la fourmilière vont au plus vile
en avertir celles qui sont restées dans l'in-
térieur; elles les touchent avec leurs an-
tennes, elles les entraînent avec leurs man-
dibules pour leur faire comprendre ce dont
il s'agit.
La scène la plus singulière et la plus ani-
mée va commencer alors. En peu d'instants
toutes les issues sont encombrées par les
Fourmis qui se pressent vers le dehors ; les
larves sont emportées en même temps par
les ouvrières pour être placées au sommet
de la fourmilière, et ressentir les effets de la
chaleur du soleil. Les larves des femelles ,
plus grosses que celles des mâles et des neu-
tres, sont transportées avec plus de difficul-
tés à travers les passages étroits de l'habita-
tion; mais on redouble d'efforts, et l'on par-
vient toujours à les déposer près de celles
des autres individus. Pendant quelques in-
stants , on voit ordinairement les Fourmis
elles-mêmes, réunies en groupes nombreux
à la surface de la fourmilière, jouir aussi
de la présence du soleil.
Cependant , elles ne laissent pas long-
temps les larves exposées à une chaleur di-
recte aussi forte. Elles les retirent bientôt
pour les mettre dans des loges peu profon-
des , où elles peuvent encore ressentir une
chaleur pleinement suffisante.
Quand le moment de nourrir ces larves
est arrivé , chaque Fourmi s'approche de
l'une d'elles et lui donne sa nourriture.
Ces insectes ne préparent point de sub-
sistances , comme le font les Abeilles et les
Guêpes. Chaque jour ils dégorgent par la
bouche les fluides qu'ils ont puisés sur divers
objets ; ils écartent leurs mandibules , et
c'est dans leur bouche même que les larves
hument la nourriture.
Les Fourmis, comme on le sait, s'en pren-
nent à toutes substances ; on les voit se re-
paître de viandes fraîches ou corrompues,
de fruits, et particulièrement de tout ce qui
est sucré. Elles sont aussi très friandes d'un
liquide particulier, que les Pucerons sécrè-
tent par deux petits tubes situés à l'extrémité
de leur corps.
Chaque fois qu'il existe des Pucerons sur
une plante , on y rencontre des Fourmi.-.
Les Fourmis dégorgent dans la bouche des
702
FOU
larves les fluides qu'elles ont humés sur
divers corps. C'est là un fait bien connu;
mais , chez les Abeilles , on a observé que la
nourriture n'était pas la même pour les larves
des ouvrières et pour celles des reines ou
femelles fécondes. La nourriture particu-
lière donnée à ces dernières , désignée sous
le nom de gelée prolifique , serait suffisante,
selon de nombreuses observations, pour
développer les organes reproducteurs du
sexe femelle, qui restent à l'état rudimen-
taire chez les ouvrières , ces dernières n'étant
que des femelles avortées. L'espace plus
grand donné aux larves des femelles semble
leur permettre d'acquérir un développement
plus considérable. Pour ceci, il en est de même
chez les Fourmis : les chambres contenant
les larves destinées à devenir femelles fé-
condes sont beaucoup plus spacieuses que
celles des larves devant donner des indivi-
dus neutres ; mais , quant à la nourriture ,
nous sommes dans une incertitude complète
sur la question de savoir si elle est semblable
pour toutes les larves , ou si , au contraire ,
elle est différente. L'analogie nous porte à
croire qu'elle est différente , d'autant plus
que les jeunes larves sortant d'oeufs en tout
semblables , on ne comprendrait pas ce
qui déterminerait le développement des
organes femelles et l'accroissement beau-
coup plus considérable du corps de l'animal.
Au reste, l'observation, si difficile, nous fait
défaut, et l'on en est réduit à quelques sup-
positions peu concluantes.
Les Fourmis montent et descendent le
long des tiges pour harceler les Pucerons ,
en les excitant avec leurs antennes et leurs
palpes pour les forcer à dégorger le liquide
désiré. Jamais du reste elles ne leur font au-
cun mal. On assure seulement que parfois
elles emportent ces Pucerons pour les placer
sur des plantes dans le voisinage de leur
fourmilière , afin de n'avoir pas à aller les
chercher au loin. Ce sont leurs véritables
esclaves ; Linné les a appelés les Vaclies des
Fourmis.
Voici à ce sujet une observation curieuse
rapportée par Huber : « Je découvris un jour,
dit-il , un Tithymale qui supportait au mi-
lieu de sa tige une petite sphère, à laquelle
il servait d'arc : c'était une case que les
Fourmis avaient bâtie avec de la terre. Elles
en sortaient par une ouverture fort étroite
FOU
pratiquée dans le bas , descendaient le long
de la branche , et entraient dans une four-
milière voisine. Cette retraite renfermai/
une nombreuse famille de Pucerons. J'ad-
mirai ce trait d'industrie , et je ne tarda!
pas à le retrouver avec un caractère plus in
téressant encore chez des Fourmis de diffé
rentes espèces.
»Des Fourmis avaient construit autour du
pied d'un Chardon un tuyau de terre de
deux pouces et demi de long sur un et demi
de large. La fourmilière, était au bas , et
communiquait sans intervalle avec le cy-
lindre. Je pris la branche avec son entourage
et tout ee qu'il renfermait. La portion de la
tige comprise dans le tuyau était garnie de
Pucerons. Je vis bientôt sortir, par l'ouver-
ture que j'avais faite à la base, les Fourmis,
fort étonnées de voir le jour en cet endroit ,
et je m'aperçus qu'elles y vivaient avec leurs
larves : elles les transportèrent en hâte dans
la partie la plus élevée du cylindre qui n'a-
vait pas été altérée. C'est dans ce réduit
qu'elles se tenaient à portée de leurs Puce-
rons rassemblés, et qu'elles nourrissaient
leurs petits. »
Des voyageurs, nous ayant affirmé que Ton
ne rencontrait pas de Pucerons dans les ré-
gions équatoriales , ont vu les Fourmis faire
le même manège auprès de certains Insectes
de l'ordre des Hémiptères homoptères qui
sécrètent également divers liquides.
Les soins que les Formicides donnent aux
larves ne consistent pas seulement à leur
procurer une température convenable et la
nourriture nécessaire , elles doivent encore
les entretenir dans une extrême propreté.
Avec leurs palpes elles les nettoient parfaite-
ment, et ne laissent jamais sur leur corps le
moindre grain de poussière.
Au moment des mues que subissent les
larves, elles sont occupées fréquemment à
tirailler leur peau, à l'étendre et à la ramol-
lir, pour les aider dans ce moment critique.
Ces larves ressemblent à de petits Vers
privés de pattes , et d'une forme ramassée ,
mais un peu atténuée vers la partie anté-
rieure. Elles ont douze anneaux, et l'on dis-
tingue assez facilement leurs deux petites
mandibules. Leur couleur est d'un blanc
jaunâtre.
Quand les larves ont pris tout leur accrois-
sement, elles se filent, au moins dans la plu-
FOU
part des espèces , une coque soyeuse d'un
tissu très serré, d'une forme oblongue, d'une
couleur plus ou moins grise ou jaunâtre.
Elles subissent alors leur transformation en
nymphe.
Toutes les larves de Fourmis ne se filent
pas de coques pour se métamorphoser ; celles
qui appartiennent à nos deux premiers grou-
pes sont dans ce cas.
Les nymphes de Fourmis sont d'abord
d'un blanc pur , mais elles changent succes-
sivement de couleur ; elles passent bientôt au
jaune pâle, ensuite au roussâtre , puis elles
deviennent brunes, et enfin presque noires.
L'insecte parfait venant à éclore ne sait
pas, comme le font parfaitement presque
tous les autres insectes , rompre la coque de
soie qu'il a filée à l'état de larve. Ses mâ-
choires ne sont sans doute pas encore assez
solidifiées pour la déchirer. Ce sont les ou-
vrières qui se chargent de cette opération ;
et ce qu'il y a de remarquable , c'est
qu'elles savent toujours quand l'insecte va
éclore : elles ne rompent jamais la coque
qu'au moment convenable. Mais ce n'est
pas sans difficultés que ces laborieuses
ouvrières parviennent à ouvrir la prison
des pauvres recluses. Plusieurs individus
se mettent à la fois après la même ; ils
commencent par arracher, et c'est toujours
à la partie supérieure , quelques fragments
de soie pour amincir l'étoffe. Ils parviennent
ainsi à la percer à force de la pincer et de la
tordre en divers sens , et à l'entamer com-
plètement en passant leurs mandibules au
travers. Mais il leur faut encore agrandir
l'ouverture pour que l'insecte nouveau
puisse sortir. C'est quand cette opération
est achevée qu'ils commencent à l'en tirer
en prenant les plus grandes précautions
pour ne lui faire aucun mal. Le mal-
heureux insecte n'est pas encore libre de
prendre son essor; son état exige d'au-
tres soins de la part des ouvrières : il est
encore revêtu de l'enveloppe de la nym-
phe ; ce sont celles-ci qui doivent l'en débar-
rasser. Peu à peu le nouveau-né, ayant ses
antennes et ses pattes dégagées, commence à
marcher ; les ouvrières lui apportent aussitôt
de la nourriture, qui semble lui être fort
nécessaire.
Pendant plusieurs jours encore, les habi-
tants de la fourmilière donnent une attcn-
FOU
03
tion particulière aux individus qui viennent
de naître ; ils leur apportent la subsistance
quotidienne ; ils les accompagnent partout
comme pour leur faire connaître tous les
compartiments et toutes les issues de l'ha-
bitation.
Les laborieuses ouvrières s'acquittent éga-
lement du soin difficile d'étendre les ailes
des individus mâles et femelles qui viennent
d'éclore, et elles s'en acquittent toujours
avec assez d'adresse pour ne pas rompre ces
membranes fragiles.
Enfin elles ne cessent de diriger tous
leurs mouvements jusqu'à l'instant où ils
vont quitter la fourmilière pour satisfaire
aux besoins de la reproduction.
Les nids des Fourmis , généralement plus
connus sous le nom de fourmilières , va-
rient beaucoup, avons-nous déjà dit, quant
à la forme et à l'emploi des matériaux, se-
lon les espèces : cependant c'est toujours le
bois ou la terre qui fait les frais du domicile.
Les Fourmis qui emploient la terre com-
mencent par creuser et déblayer, de manière
à pouvoir établir des chambres et des corri-
dors disposés les uns au-dessous des autres,
et communiquant entre eux par des passages
quelquefois verticaux. Toute la terre qu'on
retire à l'intérieur est portée au-dessus pour
protéger les étages souterrains. Différents
matériaux sont ordinairement mélangés avec
cette terre : ce sont des brins de paille, des
fragments de bois , des feuilles desséchées ,
même de petites pierres.
Certaines Fourmis , qu'on nomme mi-
neuses, n'apportent point de matériaux étran-
gers , et se contentent d'amasser au-dessus
de leur fourmilière la terre qu'elles ont dé-
blayée , et qui leur sert encore à former de
nouvelles chambres et de nouvelles galeries. ;
Les espèces construisant dans le bois s'é-
tablissent fréquemment dans des arbres déjà ,
creusés par d'autres insectes ; et profitant du j
local, elles le disposent d'une manière com- j
mode, en établissant des galeries et des coin- »
partiments avec les fragments ou la sciure-
du bois. Elles les consolident avec la matière
agglutinante qu'elles ont la propriété de sé-
créter.
Cette immense quantité de chambres et
de galeries que l'on remarque dans une four-
milière, est d'une véritable nécessité pour
le service de l'habitation.
704
FOU
Les unes contiennent des œufs , les au-
tres des larves ou des nymphes , celles de
chaque sorte d'individus étant aussi sépa-
rées.
Quand survient un accident qui détériore
une partie de la fourmilière, le premier soin
'des ouvrières est de s'occuper à secourir les
individus qui auraient pu souffrir du dé-
sastre. Elles se mettent ensuite à réparer
l'habitation , en raccordant aussi bien que
possible le travail nouveau avec les parties
anciennes.
Nous ne connaissons pas encore , à beau-
coup près, toutes les constructions des Four-
mis : cependant il est certain que plusieurs
espèces exotiques en font de très remarqua-
bles. Quelques uns de ces nids ont été rap-
portés par divers voyageurs , mais malheu-
reusement presque toujours sans les archi-
tectes.
Un nid rapporté d'Amérique au Muséum
d'histoire naturelle de Paris , ne présente à
la vue qu'une masse immense de petites
branches de bois enchevêtrées les unes dans
les autres. La forme de cette demeure n'est
pas moins singulière ; elle est absolument
ronde comme un fromage de Hollande.
On connaît une espèce américaine, que
M. Lund nomme F. merdicola, qui construit
son nid autour des branches en employant
comme matériaux des excréments dessé-
chés. La F. fungosa Fab. emploie la matière
cotonneuse des capsules de Bombax , et en
forme une substance ayant l'apparence d'a-
madou.
Au moment où les Fourmis doivent s'ac-
coupler, les mâles et les femelles sortent de
la fourmilière ; car, bien qu'ils se trouvent
réunis fréquemment dans l'intérieur du do-
micile, selon toute apparence, il n'y a ja-
mais rapprochement entre les sexes. Ils sor-
tent donc comme le font les Abeilles , les
Guêpes, etc. Ils s'élèvent dans les airs ; bien-
tôt après les femelles reviennent à l'habita-
tion fécondées, et fécondées pour toute leur
vie.
C'est toujours vers le soir, par un temps
chaud et calme, que les Fourmis prennent
leurs ébats ; si, par hasard, au moment où
s'effectue cette sortie, le vent vient à chan-
ger, les ouvrières ont soin de retenir les
mâles et les femelles qui sont encore restés
à la fourmilière.
FOU
Les mâles étant de beaucoup les plus nom-
breux , tous ne sont pas destinés à la repro-
duction de la race , mais ils meuren% tous
peu de temps après avoir quitté la fourmi-
lière, dans laquelle ils ne doivent jamais
rentrer. Quand les femelles de Fourmis re-
viennent à l'habitation , leurs ailes leurs
sont enlevées par les ouvrières ; quelquefois
elles se les arrachent elles-mêmes. Ces ap-
pendices tenant peu, une semblable muti-
lation ne paraît pas leur coûter beaucoup.
Elles ne doivent plus alors sortir de leur
retraite; elles doivent y passer tout le reste
de leur vie; elles doivent y mourir.
Lorsque les mâles et les femelles ont pris
ensemble leurs ébats, les ouvrières se met-
tent en observation pour recueillir les fe-
melles qui reviennent après avoir été fécon-
dées. Elles s'empressent de les emporter
dans les loges les plus profondes de la four-
milière , où elles leur prodiguent les soins
les plus assidus, et où elles seront sûrement
à l'abri de tout danger.
A peine les œufs sont-ils déposés, que
les ouvrières les emportent et prennent
toutes les précautions nécessaires pour favo-
riser l'éclosion des jeunes larves. Aussitôt
que celles-ci viennent de naître, elles sont ca-
sées dans les différentes loges, selon les sexes.
On a beaucoup parlé de la prévoyance de
la Fourmi. Cette prévoyance est même de-
venue proverbiale; on se rappelle la fable
du bon La Fontaine : La Cigale et la Fourmi.
Cependant on paraît l'avoir beaucoup exa-
gérée, caries Fourmis s'engourdissent et de-
meurent immobiles pendant la saison ri-
goureuse. Huber assure néanmoins qu'elles
ne restent sans mouvements que lorsque le
froid est à 2 degrés au-dessous de zéro du
thermomètre Réaumur. Quand la tempéra-
ture est moins basse, elles vont encore re-
chercher les Pucerons vivants dans le voi-
sinage , car on sait que ces insectes ne
meurent pas tous l'hiver. Les Fourmis peu-
vent donc encore profiter de cette ressource;
et d'ailleurs il paraît qu'elles conservent
presque toujours dans la fourmilière des
fragments de fruits desséchés ou d'autres
substances en quantité suffisante pour les
mettre à l'abri de la disette.
Jusqu'à présent nous ne connaissons pas
exactement la durée de la Yie des Fourmis.
Pour les mâles, nous savons qu'ils meurent
FOU
FOU
"05
aussitôt après l'accouplement ; et, quant à
ceux auxquels la nature a refusé la faculté de
perpétuer la race , nous savons encore qu'ils
meurent peu de temps après être sortis de la
fourmilière. Lorsqu'ils l'ont quittée, ils n'y
rentrent jamais, et, ainsi abandonnés à eux-
mêmes, leur existence est bientôt terminée.
Pour les femelles, au contraire, nous igno-
rons absolument si elles vivent une seule
Année, comme la plupart des autres insectes,
ou deux années comme les femelles des
Abeilles, ou davantage. Quant aux ouvrières
ou neutres , il est probable que leur exis-
tence ne va pas au-delà d'une année ; mais
ici encore rien n'a été bien vérifié.
Les Abeilles forment de nouvelles colo-
nies avec un certain nombre d'émigrantes
qui constituent des essaims, lorsque la ruche
est trop chargée d'habitants. Pour les Guêpes,
dont les sociétés sont annuelles, on sait par-
faitement qu'une femelle seule, au prin-
temps, établit le commencement d'un nid,
destiné à devenir plus tard très considé-
rable par les travaux de nouvelles ouvrières.
On n'ignore pas que de nouveaux nids sont
fréquemment construits chez les Fourmis.
Le sont-ils, comme chez les Abeilles, par des
ouvrières ayant quitté une fourmilière trop
remplie, et emmenant avec elles une fe-
melle féconde? Ou bien est-ce , comme chez
les Guêpes, une femelle seule qui commence
cette œuvre? Huber pense qu'il en est ainsi.
Il a remarqué plusieurs fois, dit-il, des fe-
melles isolées commençant à creuser des
loges dans la terre. Elles prendraient leurs
œufs, élèveraient leurs larves elles-mêmes,
s'acquitteraient de tous ces soins avec ardeur,
et ne se reposeraient qu'après la naissance
d'individus neutres.
Mais d'autres observations tendent à
prouver le contraire. Divers observateurs af-
firment avoir toujours vu les femelles fé-
condes aidées par les ouvrières dans leurs
premiers travaux.
A l'occasion de la vie des Abeilles et des
Fourmis, on a beaucoup discuté sur ce qui
paraissait être l'instinct et sur ce qui parais-
sait être l'intelligence. Quant à nous, chez
les Fourmis, aussi bien que chez les Abeilles,
l'intelligence nous semble apparaître dans
beaucoup de cas ; on reconnaît chez les
Fourmis le discernement, le jugement, dans
une foule de leurs actes. Si vous écrasez, si
T. ▼.
vous culbutez une partie d'une fourmilière ,
vous voyez aussitôt les individus qui sont
à portée se mettre en état d'agression ,
tandis que quelques autres vont prévenir
tous les habitants logés dans les étages in-
férieurs de la fourmilière. On voit alors
accourir de toutes les parties de l'habita-
tion une masse d'ouvrières qui, en un in-
stant , ont toutes compris qu'un danger les
menaçait. Elles se jettent ordinairement
sur l'agresseur, et cherchent à se venger
sur lui du dommage qui leur a été causé.
Si une Fourmi étrangère vient à pénétrer
dans la fourmilière, elle en est aussitôt chas-
sée par les habitants.
Lorsqu'une Fourmi a été blessée, celles
qui la rencontrent s'empressent de lui porter
secours et de la rapporter au domicile 'com-
mun.
En toute occasion, on voit les Fourmis se
communiquer leurs desseins. Si quelques
unes ont imaginé de s'occuper d'un tra-
vail quelconque , elles savent communi-
quer leur intention aux autres ; si un danger
les menace, elles s'avertissent mutuellement.
11 n'est pas rare de voir des ouvrières se ti-
railler l'une l'autre, et se frapper de leurs
antennes pour se faire comprendre mutuel-
lement.
A chaque instant nous voyons la raison,
l'intelligence, apparaître dans les divers actes
qu'exécutent les Fourmis, bien que la plu-
part de leurs travaux semblent être entre-
pris instinctivement. Ici, comme chez les
Abeilles , les deux facultés se confondent ;
mais chez les Fourmis l'intelligence nous
semble se produire encore plus fréquem-
ment.
On sait que les Fourmis ont la propriété
d'éjaculer un liquide acide qui a reçu quel-
ques applications dans les arts , et que les
chimistes ont nommé Acide formique.
On trouvera aussi dans l'histoire particu-
lière à chaque genre de la tribu des Formi-
ciens, divers faits qui nous montreront com-
bien sont surprenantes les habitudes de quel-
ques espèces.
Cette famille d'insectes paraît être répan-
due dans le monde entier.
Chaque espèce en particulier, pour le
plus grand nombre au moins, n'est pas très
cosmopolite; mais chaque région du globe
est habitée par plusieurs Fourmis différentes.
708
FOU
FOU
Les pays chauds néanmoins en fournissent
plus que les contrées froides. Dans le nord
et le centre de l'Europe on en trouve une
certaine quantité d'espèces ; mais dans l'Eu-
rope méridionale on en rencontre bien da-
vantage, et les individus surtout sont infini-
ment plus abondants. Ils vous poursuivent
dans les habitations, où ils pénètrent, s'intro-
duisent dans les armoires, dans des cais-
ses, etc., et deviennent ainsi fort incom-
modes.
On sait qu'on a appliqué en Amérique la
dénomination de Fourmis de visite à des es-
pèces qui s'introduisent par colonnes dans
les maisons , envahissent tout ce qui est à
leur portée , et s'en retournent ensuite
chargées de butin.
Dans le midi de l'Italie et en Sicile, on
rencontre de tous côtés des fourmilières , et
nous avons vu souvent des troupes immenses
de ces insectes traversant les chemins, les
champs et les taillis.
En Afrique, elles sont encore fort nom-
breuses. Dans l'Amérique méridionale, elles
le sont davantage , et cette partie du
monde si riche en végétaux et en animaux,
renferme les espèces les plus grandes , les
plus singulières par les formes et les plus
variées. La partie méridionale de l'Asie,
la Nouvelle-Hollande et les îles de l'océan
Pacifique ont fourni encore nombre d'es-
pèces particulières.
L'organisation des Fourmis a été un peu
étudiée, mais elle n'est pas toutefois parfai-
tement connue.
M. LéonDufour, qui a fait connaître l'a-
natomie de beaucoup d'Hyménoptères, a dé-
crit succinctement les organes de la repro-
duction chez les Fourmis et leur canal
intestinal. Cet organe n'a guère qu'une fois
et demie la longueur du corps de l'insecte.
L'œsophage, d'une ténuité capillaire, se di-
late vers la base de l'abdomen en un jabot
musculo-membraneux très expansible au-
quel succède un gésier très remarquable, en
ce qu'il est extérieurement divisé en deux
parties. Le ventricule chylifique est de forme
variable. Enfin l'intestin, d'abord grêle et
flexueux, se renfle ensuite en un rectum tur-
biné. Les vaisseaux hépatiques des Fourmis,
comme ceux des autres Hyménoptères, sont
insérés autour de l'extrémité postérieure du
ventricule chylifique. Leur nombre varie sui-
vant les genres, et peut-être même suivant
les espèces.
Notre premier groupe de la famille des
Formicides, celui des Myrmicites, comprend
cinq genres généralement adoptés : ce sont
les Cryptocères, ne comprenant que peu d'es-
pèces , toutes exotiques, dont les habitu-
des particulières n'ont guère été obser-
vées.
Les Attes, bien reconnaissables à leur tête
très grosse par rapport au corps, sont pour la
plupart européennes. L'espèce type du genre
est I'Atte maçonne ( Alla struclor Lat.) qui
est assez répandue en France, où elle con-
struit des nids dans le sable, et forme avec la
terre qu'elle en retire une sorte de couvercle
à l'entrée.
Le genre OEcodome a pour type une espèce
de l'Amérique méridionale. L'OE. cépualote
{OE. cephaloteshut.), longue de 7 à 10 lignes,
d'un brun marron ou noirâtre, avec la tête
très grande et luisante, divisée et bi-épineuse
postérieurement, et le corselet armé de six
tubercules.
Cette curieuse Fourmi coupe les feuilles
des arbres et les emporte pour construire son
nid. Elle a été observée par un voyageur
suédois, M. Lund, qui nous rapporte le fait
suivant :
« J'avais toujours regardé comme exagérés,
dit ce naturaliste, les récits que font les
voyageurs du tort que certaines Fourmis
causent aux arbres en les dépouillant de
leurs feuilles. Mais voici un fait dont j'ai
été moi-même témoin, et qui est relatif à
l'espèce connue depuis longtemps sous le
nom d'OEcodome à grosse tête {OE. cepha-
lotes). Passant un jour près d'un arbre
presque isolé, je fus surpris d'entendre, par
un temps calme, des feuilles qui tombaient
comme de la pluie. Ce qui augmenta mon
étonnement, c'est que les feuilles détachées
avaient leur couleur naturelle, et que l'arbre
semblait jouir de toute sa vigueur. Je m'ap-
prochai pour trouver l'explication de ce
phénomène, et je vis qu'à peu près sur
chaque pétiole était po6tée une Fourmi qui
travaillait de toute sa force : le pétiole était
bientôt coupé et la feuille tombait à terre.
Une autre scène se passait au pied de l'arbre ;
la terre était couverte de Fourmis occupées
à découper les feuilles à mesure qu'elles tom-
baient, et les morceaux étaient sur-le-champ
FOU
transportés dans le nid. En moins d'une
heure le grand œuvre s'accomplit sous mes
yeux , et l'arbre resta entièrement dé-
pouillé. »
Les Ecitons se composent de quelques es-
pèces américaines.
Le genre Myrmica comprend plusieurs
espèces indigènes. La plus commune en
France est la Fourmi rouge ( Myrmica ru-
bra); elle est rougeâtre avec le premier
nœud uni-épineux en dessous ; l'abdomen
vif, brillant, avec le premier anneau bru-
nâtre. Cette Fourmi établit son nid dans la
terre, sous des pierres ou sous des détritus
végétaux.
Le second groupe de la famille des For-
micides, celui des Ponérites, ne renferme
que deux genres, lesOdontomaques, appar-
tenant au Nouveau-Monde, et les Ponères,
qui sont aussi la plupart américaines. Une
seule est européenne; elle est d'un brun
foncé, glabre et luisant, avec la tête d'un
brun jaunâtre en avant. On la trouve ordi-
nairement sous les pierres, réunie en petites
sociétés de quelques individus.
Le dernier groupe, celui des Formicites,
n*est également composé que de deux genres,
très distincts de ceux des groupes précé-
dents par l'absence d'aiguillon chez les fe-
melles et les neutres.
Les Formicites ont été plus étudiées que
les Ponérites et les Myrmicites , la plu-
part étant européennes. Ce sont celles-là
qui ont été observées par Huber, et dont
ce laborieux observateur nous a si bien tracé
l'histoire.
Le genre Polyergue a pour type une es-
pèce assez commune en France : c'est le
Polyergue roussâtre (P. rufescens), qui est
long de trois à quatre lignes, entièrement
d'un roux pâle. Plusieurs naturalistes ont
observé les habitudes singulières de cette
espèce; mais Huber lésa constatées le pre-
mier. Voici ce qu'il nous rapporte : « Le
17 juin 1804 , en me promenant, aux en-
virons de Genève, entre quatre et cinq
heures de l'après-midi, je vis à mes pieds
une légion d'assez grosses Fourmis rousses
ou roussàtres qui traversaient le chemin;
elles marchaient en corps avec rapidité;
leur troupe occupait un espace de huit à '
dix pieds de longueur sur trois ou quatre
pouces de large; en peu de minutes elles
FOU
707
eurent entièrement évacué le chemin ; elles
pénétrèrent au travers d'une haie fort
épaisse, et se rendirent dans une prairie,
où je les suivis. Elles serpentaient sur le
gazon sans s'égarer, et la colonne restait
toujours continue, malgré les obstacles
qu'elles avaient à surmonter. Bientôt elles
arrivèrent près d'un nid de Fourmis Noir-
cendrées , dont le dôme s'élevait , dans
l'herbe, à vingt pas de la haie. Quelques
Fourmis de cette espèce se trouvaient à la
portée de leur habitation. Dès qu'elles dé-
couvrirent l'armée qui s'approchait, elles
s'élancèrent sur celles qui se trouvaient à la
tête de la cohorte. L'alarme se répandit au
même instant dans l'intérieur du nid, et
leurs compagnes sortirent en foule de tous
les souterrains. Les Polyergues roussàtres,
dont le gros de l'armée n'était qu'à deux
pas, se hâtaient d'arriver au pied de la
fourmilière. Toute la troupe s'y précipita à
la fois et culbuta les Noir-cendrées, qui, après
un combat très court, mais très vif, se re-
tirèrent au fond de leur habitation. Les Po-
lyergues roussàtres gravirent les flancs du
monticule, s'attroupèrent sur le sommet, et
s'introduisirent en grand nombre dans les
premières avenues.
» D'autres groupes de ces insectes travail-
laient avec leurs dents à se pratiquer une
ouverture dans la partie latérale de la four-
milière. Cette entreprise leur réussit, et le
reste de l'armée pénétra par la brèche dans
la cité assiégée ; elle n'y fit pas un long sé-
jour. Trois ou quatre minutes après, les
Polyergues roussàtres ressortirent à la hâte
par les mêmes issues, tenant chacune à leur
bouche une larve ou une nymphe de la four-
milière envahie. Leur troupe se distinguait
aisément dans le gazon par l'aspect qu'offrait
cette multitude de coques et de nymphes
blanches, portées par autant de Polyergues
roussàtres. Celles-ci traversèrent une seconde
fois la haie et le chemin dans le même en-
droit où elles avaient passé d'abord, et se
dirigèrent ensuite dans les blés en pleine
maturité, où j'eus le regret de ne pouvoir
les suivre. »
Ce n'est pas sans raison que Huber fut
surpris par une si intéressante observation ;
aussi retourna-t-il dans l'endroit où il avait
été témoin d'un fait si étrange. Plusieurs
fois, il vit ses Polyergues roussàtres, qu'il
708
FOU
FOU
nomme aussi Amazones et Légionnaires, à
cause de leurs habitudes toutes belliqueuses,
aller à plusieurs reprises attaquer les Four-
mis Noir-cendrées (Formica fusca Lin.), et
leur enlever leurs larves et leurs nymphes,
ne pouvant le faire souvent qu'après un
combat très acharné. Plus tard, il décou-
vrit le nid de ses Fourmis Amazones. Des
Noir-cendrées erraient alors autour çà et
là. Il croyait sans doute être le témoin
d'un nouveau combat; mais il en fut
bien autrement. Les Noir- cendrées ac-
cueillaient parfaitement les Amazones, et
emportaient au fond du nid les larves et les
nymphes qu'elles leur apportaient. Dans
cette habitation, les Fourmis Amazones et
Noir-cendrées, également en grand nombre,
vivaient en parfaite intelligence. Rien ne
pouvait paraître plus extraordinaire que
cette fourmilière composée de deux espèces
bien différentes : aussi Huber les observa-
t-il avec le plus grand soin ; et bientôt il
découvrit l'explication de ce phénomène.
Les Fourmis Noir-cendrées savent se con-
struire des nids , prendre soin de leur
progéniture , lui apporter la nourriture né-
cessaire , et pourvoir à tous les besoins des
larves. Au contraire, les Polyergues rous-
sâtres ou Amazones sont incapables de soi-
gner les leurs, d'aller chercher leur subsis-
tance quotidienne ; elles ne sont pas aptes à
construire des nids; elles laisseraient infailli-
blement périr leurs jeunes , si elles étaient
abandonnées à leur propre instinct ; mais la
nature les en a dédommagées en leur donnant
du courage et des habitudes guerrières. Ce
n'est que pour se procurer des esclaves , des
sortes d'ilotes, qui prendront soin de leurs
petits, qu'elles vont attaquer les Fourmis
Noir-cendrées habitant leur voisinage. On ne
doit donc pas s'étonner de les voir s'en
prendre toujours aux larves, et surtout aux
nymphes plutôt qu'aux Fourmis adultes ; car
si les Amazones eussent entraîné les Noir-
cenàrées dans leur nid , ces dernières l'au-
raient bientôt abandonné, pour retourner à
leur ancienne habitation; tandis qu'en em-
portant des nymphes , les insectes parfaits
qui en naissent, croyant se trouver dans
leur propre demeure, vivent dans cette four-
milière , prenant soin également de leurs
larves et de celles des Amazones.
Les espèces assez nombreuses qui com-
posent le genre Fourmi (Formica) propre-
ment dit ne nous offrent rien de particu-
lier après les faits généraux que nous avons
relatés. La plupart construisent leur nid
dans la terre ou au pied des arbres. La
Fourmi rousse (Formica rufa), l'une des
plus communes du genre, est roussâtre, du
moins les femelles et les neutres, car les
mâles sont noirs. Cette Fourmi, très abon-
dante dans nos environs, construit son nid
dans les endroits sablonneux avec toutes
sortes de débris et de fragments de bois.
La Fourmi sanguine (Formica sanguinea
Lat.(, qui est d'un rouge vif, avec le sommet
de la tête et l'abdomen noirs, a des habitu-
des analogues à celles du Polyergue roussâtre:
elle va enlever les larves et les nymphes de
la Fourmi mineuse ( Formica cunicularia )
pour se faire aider dans ses travaux.
On trouve encore communément en France
la Fourmi fuligineuse (Formica fuliginosa
Less.), qui vit en société nombreuse dans
les vieux arbres , où elle établit des loge-
ments appropriés à ses besoins ;
La Fourmi noire ( F. nigra ), qui établit
son nid dans la terre , souvent sous des
pierres dans les jardins ;
La Fourmi rouge -bois (F. herculeana
Lin.), qui vit dans les troncs d'arbres, etc.
(Em. Blanchard.)
FOURMI BLANCHE, ms.— C'est le nom
qu'on donne vulgairement aux Termites.
(Voyez ce mot.) (Bl.)
FOURMILIER. Myrmecophaga. mam. —
Les Mammifères auxquels on donne ce nom
appartiennent aux régions les plus chaudes
de l'Amérique. Ils se rapportent à trois es-
pèces différentes , dont les naturalistes ac-
tuels font autant de genres. Leur caractère
commun le plus remarquable est de man-
quer entièrement de dents aux deux autres
mâchoires. Leur langue est filiforme ; ils
peuvent la faire sortir longuement de leur
bouche pour saisir les Fourmis, qui compo-
sent leur nourriture principale. Ces ani-
maux ont des ongles très puissants , qui
constituent leurs principaux moyens de dé-
fense. Leurs formes pour chaque espèce of-
frent quelques différences en rapport avec
les circonstances au milieu desquelles ils
sont appelés à vivre. Ainsi le Tamanoir , qui
est terrestre, a quatre doigts aux pieds de
devant, et cinq à ceux de derrière ; sa queue
FOU
est longue , non préhensile , et garnie de
longs poils disposés en panaches. LcTamàn-
dua est moins grand, et il diffère essentiel-
lement du premier par sa queue préhensile:
il grimpe assez souvent aux arbres. Quantau
Fourmilier didactyle, il est essentiellement
arboricole; sa taille est beaucoup plus petite
que celle des précédents ; il n'a que deux
doigts au lieu de quatre aux pieds de devant,
et sa queue est très préhensile. C'est le seul
dont nous parlerons ici , les autres devant
être décrits aux articles tamanoir et taman-
dua de ce Dictionnaire. Le Fourmilier di-
dactyle, que les auteurs du siècle dernier
ont surtout indiqué par le nom de Fourmi-
lier, a reçu plusieurs dénominations généri-
que. M. Is. Geoffroy l'appelle Dionyx; F.Cu-
vier en avait fait le genre Didactyle; Wagler
l'a nommé Myrmydon.
C'est un petit animal gros comme un
Rat , à pelage doux, d'un blond jaunâtre
brillant avec des teintes roussâtres ; une
ligne rousse plus prononcée longe le dos de
certains individus, et manque dans d'autres.
Ou a quelquefois distingué deux espèces de
ces Fourmiliers, mais il n'a pas été possible
jusqu'ici de démontrer cette opinion. Le
museau est moins allongé que celui du Ta-
manoir ; sa langue est aussi dans le même
cas ; ses oreilles sont en partie cachées sous
ses poils ; son corps est ramassé , court , à
pattes assez petites, et pourvues antérieure-
ment de deux doigts seulement, dont les on-
gles sont très puissants ; les pattes de der-
rière ont quatre doigts, et la queue, qui est
plus longue que le corps, est forte à sa base,
et dénudée en dessous dans une grande
partie de sa portion terminale. (Voyez l'At-
las de ce Dict., Mammifères, pi. 16, fig. 1.)
Le Fourmilier didactyle vit principale-
ment au Brésil et à la Guiane. Il passe la
plus grande partie de sa vie sur les arbres.
Sa démarche est lente et silencieuse ; son
régime consiste essentiellement en Fourmis,
il y joint aussi d'autres insectes. Sa femelle
ne fait qu'un seul petit ; elle le dépose dans
un nid, dont le creux d'un arbre et quelques
feuilles constituent les éléments. Elle a
quatre mamelles.
L'intestin des Fourmiliers iidactyles pré-
sente un caractère que mous ne devons pas
oublier. Sa séparation en intestin grêle et
gros intestin est marquée par deux petits
FOU
-09
ccecums, analogues aux cœcums pairs des
oiseaux. (P. G.)
FOURMILIER. Myiothera. ois. — Genre
de l'ordre des Passereaux dentirostres (In-
sectivores de Temminck), établi par Illiger,
pour des oiseaux qui ont exercé la sagacité
des méthodistes , et se compose , en effet,
d'êtres si dissemblables, qu'on ne sait
trop lequel choisir pour type du genre.
Voici les caractères qui semblent le mieux
convenir à ce petit groupe : Bec long, pres-
que droit, comprimé sur les bords , très lé-
gèrement crochu et muni d'une dent faible-
ment marquée; mandibule inférieure un
peu renflée en dessous ; narines obliques ;
ailes moyennes ; queue courte ou moyenne
etétagée; tarses allongés et grêles; plumage
plutôt sombre que vif et assez souvent gri-
velé.
Avant d'entrer dans la discussion des
coupes à établir dans ce genre, je ferai con-
naître ses mœurs , qui sont aussi variables
que les particularités organiques qui diffé-
rencient les individus qui les composent.
Ces oiseaux , qui sont presque tous amé-
ricains (une section seule appartient à l'an-
cien monde), vivent soit en petites trou-
pes , soit par couples , soit solitaires. Les
femelles diffèrent des mâles par des teintes
moins franches de couleur ; ainsi : celles qui
sont noires chez les mâles sont brunes chez
les femelles, et le blanc y est roux.
Parmi les Fourmiliers , les uns vivent à
terre, et d'autres perchent sur les buissons :
tous se tiennent dans les forêts vierges ou
au milieu des buissons qui succèdent à la
coupe des bois , et qu'on appelle , en portu-
gais, capouaires. Quelques espèces, telles
que le M . ferruginea , grimpent autour des
branches à la manière des Anabates. Ils ne
perchent guère plus haut que six pieds. Ils
se nourrissent de fourmis et autres insectes,
tels que des Chenilles, de petits Coléoptè-
res, des Sauterelles et des Termites ou de
leurs larves.
La brièveté de leurs ailes et le peu de
résistance que présente leur plumage ren-
dent ces oiseaux impropres à un vol sou-
tenu : aussi remarque-t-on que la course est
l'allure ordinaire des espèces marcheuses ;
les autres sautillent de branche en branche
avec une incroyable agilité.
Ils déposent à terre , sur un petit tas de
710
FOU
FOU
feuilles sèches, d'autres sur une pierre mous-
seuse, au pied d'un tronc d'arbre (on en a
trouvé recouverts du coton du Bombax), au
mois d'août ou de septembre , de deux à
cinq œufs d'un blanc plus ou moins pur et
tachetés de roussâtre ou de noir, que couvent
alternativement, pendant douze à quinze
jours , le mâle et la femelle. Aussitôt après
l'éclosion , les petits accompagnent leur
mère, et s'en éloignent au bout de huit ou
dix jours; ils sont, dans leur jeune âge,
couverts de duvet, et les jeunes mâles por-
tent, pendant leur première année, la livrée
de la femelle.
Leur mue a lieu vers le mois de novem-
bre et paraît simple.
Les Fourmiliers sont sédentaires , autant
qu'on peut le croire et que paraît l'annoncer
leur structure ; mais on ne sait rien de bien
précis à ce sujet.
Ils varient beaucoup d'espèce à espèce
pour le chant : ainsi le roi des Fourmiliers
a un chant aigu semblable à celui des Tina-
mous , et qu'il fait entendre dès le matin ;
les M. campanisona et tinniens font retentir
les capouaires d'un tioû, tioû, tioû ,tioû, tioû
très sonore. Les M. fuliginosa, malura, al-
biventris n'ont d'autre chant que zri, zri,
zri. Celui du M. longirostris ressemble à
celui du Moineau ; celui du M. cristatella ne
peut guère être comparé qu'à celui d'une
cloche sur laquelle on frappe plusieurs fois
de suite. M. Kittlitz dit que le chant du
M. chilensis (Troglodytes par adoxus Kitt. )
ressemble au coassement d'une Grenouille.
Le chant des autres est tantôt un sifflement,
tantôt un gazouillement assez harmonieux,
ou, comme chez le M. leucophrys, une gamme i
chromatique terminée par un gazouille- ,;
ment.
Ces oiseaux , d'un naturel généralement
sauvage , ne sont pas très difficiles à appro-
cher ; mais la pétulance de leurs mouve-
ments met souvent en défaut le chasseur le
plus habile, qui est quelquefois même obligé
de les tirer au juger, dans la direction d'où
vient le chant. C'est vainement qu'on a
essayé de les élever en cage; ils se débat-
taient jusqu'à se tuer, contre les barreaux
de leur prison.
Leur chair, blanche, tendre et d'un goût
délicat, est assez recherchée.
Les Fourmiliers ont beaucoup de points
de ressemblance avec les Pies-Gricches et les
Merles ; mais je ne pourrais dire, après avoir
bien attentivement étudié les oiseaux de ce
groupe , où il commence , où il finit , et
quelles sont les espèces qui le composent, en
suivant , dans leur disposition méthodique,
l'ordre de la dégradation des caractères. Illi-
ger, Vieillot, Cuvier , MM. Lichtenstein,
Temminck % le prince de Neuwied , Swain-
son, Lesson, Lafresnaye, Spix, Bonaparte,
Ménétrier, ont disposé systématiquement ces
oiseaux ; ce dernier a publié sur ce groupe
un travail remarquable , et j'adopterai ses
divisions , qui certes ne sont pas bien tran-
chées , mais ont été disposées par un natu-
raliste qui a vu et chassé ces oiseaux. Seu-
lement je considérerai la famille des Four-
miliers ou Myiothères ( Myiothérinées de
Richardson, Myiothéridées de Boié) comme
un genre divisé en sections ; je pense toutefois
que le g. Myioturdus pourrait être en partie
réuni aux Brèves, ou tout au moins rappro-
ché de ce genre.
lre Section. — Myioturdus (Myrmeco -
phaga, Lacép. ; Grallaria , Vieill. ; Myio-
cincla, Sw. ; Formicicapa, Daud. ; Formica-
rius, Bodd.). Bec des Brèves, jambes longues
et queue courte. Oiseaux du Brésil et de la
Guiane , les plus grands du genre ; ils vivent
à terre. Esp.: M. rex, roi des Fourmiliers ;
M. ochroleucusV.Mâx., marginatusV . Max.,
tetema P. Max.f ou colma Voigt. , umbretta
Licht. , tinniens, le grand Beffroi; Palikour,
lineatus, le petit Beffroi.
2e Section. — Myrmothera (Thamnophi-
lus, Spix.; Formicivora, Sw.). Bec plus grêle
et queue plus longue que dar s le g. précédent ;
même patrie; ils marchent et perchent. Esp.:
M. nematura Licht. , longipes Vieil. , tham-
nophiloides Voigt. , gularis, axillaris Vieill.
(le Grisin de Cayenne, Buff.), unicolor Men.
3e Section. — Formicivora, Sw. (Timalia,,
Horsf. ; Drymophila, Sw.). Ce sont des Four-
miliers à queue longue et étagée. M. Mené-"
trier les a divisés en cinq sections; mai*
leur faciès les rend assez reconnaissables
pour qu'une division ne soit pas nécessaire.
Ces oiseaux sont de l'Amérique du Sud et de
Java : les espèces de l'ancien inonde ont le
plumage roussâtre des Anabates. Esp. : F, ni-
gricollis Sw., Deluzœ Men. , pileata, rufvmar-
ginata, ferruginea, loricata, strigillata, mon
culata Sw., malura Sw., rufa, cœrulescen$9
FOU
melanaria Mcn., alapi, domicilia, alrct,
maura Men., ardesiaca , melannra Men.
du Brésil , capistrata , inelanotfwrax, pyr-
rhogenys, eptiepidota , grammiceps, Icuco-
phrys, gularis de Java. Ce sont les Brachy-
pteryx d'Horsiïcld.
4e Section. — Leptorhynchus, Men. Bec
allongé , droit et mince; doigt interne soudé
au médian ; queue très étagée, composée de
plumes étroites; vit en société et perche.
Esp.: L. guttatusMen., striolatusïïLeu.
5e Section. — Oxypyga, Men. (Tinac-
tor, Pr. Max.). Queue a pennes larges et à
baguettes raides. Esp. unique, 0. scansur,
du Brésil.
6e Section. — Malacorhynchus , Men. Bec
flexible ; narines recouvertes par une écaille ;
plumes courtes , arrondies et soyeuses. Vit
par paires, et se tient souvent à terre. Du
Brésil. Esp.: M. cristatellus Men., rhinolo-
phus , albiventris Men., speluncœ Men.,
chilensis Kitt., indigolicus.
V Section. — Ccnopophaga , Vieill.
{Myiag rus, Boié). Bec déprimé; queue courte.
Patrie, le Brésil. Esp.: C. leucotis Vieill.,
dorsalis Men. , vulgaris Men. , nigrogenys
Less., melanogaster Men. , nœvia Vieill.
La place de ce genre , dont il aurait été
trop long de donner ici la synonymie spé-
cifique , est aussi incertaine que sa délimi-
tation rigoureuse. M. Temminck le met
entre les Brèves et les Bataras ; M. Lesson,
entre les Myiophages et les Mérulaxes ; au
Muséum, ils sont après les Mégalonyx et
avant les Brèves. 11 serait à désirer qu'un
ornithologiste pût entreprendre la mono-
graphie de ce groupe, qui mérite une étude
longue et minutieuse , non pas tant pour
la détermination des espèces, qui sont as-
sez mal connues, qu'afin d'y faire entrer
les oiseaux qui lui appartiennent et en
éliminer ceux qui y ont été introduits a
tort. (G.)
FOURMILIÈRE. ins. — Voy. fourmi.
FOURMILION. Myrmeleon ( avpuyjÇ ,
À/wv , lion ). ins. — On désigne ainsi un
genre remarquable de Tordre des Névrop-
tères appartenant à la tribu des Myrmé-
léoniens et à la famille des Myrméléonides.
Les Fourmilions sont des Insectes d'assez
grande taille, ayant un corps grêle et très
long; des antennes en massue plus courtes
que la tête et le thorax réunis ; des mandi-
FOU
11
bules courtes, mais robustes et unidentees
intérieurement; des yeux très saillants pla-
cés sur les parties latérales de la tête, et des
ailes réticulées, fort développées. Par leur
aspect général , ces Névroptères ressemblent
un peu aux Libellules ; mais leurs caractères
les en éloignent sensiblement, et leur genre
de vie, pendant leur premier état , les en
distingue encore davantage.
Les Fourmilions, à leur état d'insecte
parfait, volent pendant la plus grande ar-
deur du soleil, dans les endroits secs, arides
et sablonneux. Ils se nourrissent d'autres in-
sectes, mais ils ne paraissent pourtant pas
avoir la voracité des Libellules. Leur vol est
élevé et rapide; souvent ils planent pendant
longtemps.
Ces insectes, étudiés sous le rapport de
leur anatomie, ont présenté un canal intes-
tinal assez court, ayant un œsophage très
grêle, renflé insensiblement en un jabot qui
se prolonge jusque vers les deux tiers de la
longueur de l'abdomen , en offrant une
panse latérale. A ce jabot succède un petit
gésier ovoïde suivi d'un ventricule chyli-
fique, granuleux extérieurement, terminé
par l'intestin , qui se renfle en un rectum à
son extrémité. Les vaisseaux hépatiques in-
sérés à l'extrémité du ventricule chylifique,
sont au nombre de huit, longs, capillaires,
simples, flottant par leur extrémité.
Les larves des Fourmilions, comme celles
de tous les Névroptères que nous ratta-
chons à la tribu des Myrméléoniens, sont
terrestres. Elles ont une tête et un corselet
étroits, fortement aplatis, avec un abdomen
large, très volumineux proportionnellement.
La bouche ne présente ni mâchoires ni pal-
pes distincts, mais seulement des mandi-
bules plus longues que la tête, grêles et un
peu recourbées, formant une longue paire
de pinces propres à saisir fortement une
proie. Ces mandibules, garnies intérieure-
ment de dents fortes et acuminées, ont à
leur extrémité un petit ostéole absorbant,
qui permet à ces larves de humer les par-
ties liquides. Le canal intestinal des Four-
milions à l'état de larve a environ trois fois
la longueur du corps quand il est déployé;
ordinairement il est entouré d'une très
grande quantité de tissu graisseux, qui sans
1 doute sert beaucoup à l'insecte pour sup-
| porter parfois des abstinences très prolongées.
712
FOU
Les Fourmilions sont assez nombreux en
espèces ; on en a déjà décrit plus de soixante-
dix, et assurément il en reste encore, dans
ïes collections, un certain nombre d'inédi-
tes. Ces Névroptères paraissent répandues
dans toutes les régions chaudes du globe.
En Amérique, ils sont assez abondants; ils
le sont également dans le midi de l'Eu-
rope ; tandis qu'ils viennent en quelque
sorte finir dans le centre de l'Europe, où
nous n'en rencontrons plus qu'une seule
espèce. C'est cette espèce de notre pays qui,
ayant été particulièrement étudiée dans ses
nabitudes, est considérée par tous les ento-
mologistes comme le type du genre. Elle est
désignée sous le nom de Myrmeleon formi-
carium dans tous les ouvrages traitant de
l'histoire des Névroptères. Cet insecte, long
de 4 centimètres , est noirâtre , avec quel-
ques taches jaunâtres, et les ailes diaphanes,
parsemées de points ou taches noirâtres.
Nous trouvons sa larve en abondance
dans les endroits sablonneux, les plus expo-
sés à l'ardeur du soleil. Elle est d'un gris
rosé un peu sale, et munie, sur les parties
latérales du corps, de bouquets de petits
poils noirs. Ses pattes sont assez longues et
grêles; les antérieures dirigées en avant,
aussi bien que les intermédiaires, tandis que
Tes postérieures, plus robustes que les au-
tres, demeurent très serrées contre le corps,
ne pouvant servir à l'animal qu'à se diriger
en arrière. Ceci est, du reste, le seul mou-
vement qu'exécutent les larves des Four-
milions. Les crochets des tarses sont plus
forts que ceux des pattes antérieures, et leurs
tarses, comme M. Westwood le fait bien re-
marquer , sont soudés avec les jambes ,
tandis qu'ils restent libres aux autres paires
de pattes.
Ces larves se tiennent constamment
dans les sables exposés au midi. Chacune
se construit dans le sable mouvant une
sorte d'entonnoir en marchant à reculons
et décrivant à l'aide de ses pattes des tours
de spire dont le diamètre diminue gra-
duellement. Elle charge sa tête de sable, et
par un brusque mouvement le lance au
loin. Tout le travail est ordinairement
achevé dans l'espace d'une demi-heure. La
larve se blottit alors au fond de son trou;
l'abdomen enfoncé dans le sable, la tête
•cule en dehors. Elle attend ainsi patiem-
FOU
ment, et souvent pendant plusieurs jours,
qu'un insecte en passant vienne à se laisser
glisser le long des parois de son entonnoir.
Dès que le Fourmilion s'aperçoit de sa pré-
sence, il lui jette aussitôt du sable avec sa
tête pour l'étourdir, et le faire tomber au
fond du précipice, ce qui ne manque pas de
lui arriver en peu d'instants. A peine s'est-il
emparé de sa victime qu'il la suce avec ses
mandibules, qui lui servent si bien de si-
phon ; il hume toutes les parties liquides
qu'elle contient, et ensuite il en rejette la
dépouille hors de sa retraite.
Les Fourmis étant très nombreuses, et
ayant plus l'habitude de courir à terre que
les autres insectes, sont surtout exposées à
servir de pâture aux Fourmilions ; c'est ce
qui a valu à ces derniers le nom sous lequel
ils sont généralement connus. Ils se nour-
rissent parfaitement, du reste, de mouches,
d'araignées et d'autres insectes.
Les excréments rejetés par les larves de
Fourmilions étant très petits et se perdant
dans le sable où elles se trouvent, et leur
anus étant aussi très petit et un peu difficile
à apercevoir à la vue simple, Réaumur a
dit que ces larves étaient dépourvues de
cet orifice ; et qu'en conséquence tous les li-
quides absorbés profitaient à l'accroissement
de l'animal , le superflu s'échappant proba-
blement par la transpiration.
Sur la foi de Réaumur, cette assertion fut
reproduite par nombre d'auteurs ; mais, de-
puis, l'erreur a été pleinement reconnue, et
l'on a bien constaté que le Fourmilion à
l'état de larve offrait, comme tous les au-
tres insectes, une ouverture anale.
Les larves de Fourmilions ont acquis tout
leur développement vers le mois de juillet ou
d'août; elles se forment alors un petit cocon
soyeux, mêlé de grains de sable et parfaite-
ment rond comme une petite boule, dans
lequel elles se métamorphosent en nymphes.
Ces dernières, dont la forme rappelle déjà
beaucoup celle des insectes parfaits, viennent
à éclore à la fin d'août et dans le commen-
cement de septembre; il paraît toutefois
que certains individus n'éclosent qu'au
printemps suivant.
On assure que diverses espèces de Four-
milions ne forment pas d'entonnoirs et peu-
vent se diriger en avant, entre autres le
Fourmillon libelluloïde (Myrrneleon libellu-
FOU
FOU
713
'oïdes Linn.). Nous nous sommes assuré
ependant, dans le midi de l'Europe, que
plusieurs espèces ont des habitudes entière-
ment analogues à celles de notre pays.
Sur le Stromboli, au milieu des cendres
volcaniques, nous avons observé une quan-
tité considérable de larves de Fourmilions
au fond de leur entonnoir. Malheureuse-
ment, les individus que nous avions empor-
3S n'ayant pas été convenablement soignés,
périrent avant de se métamorphoser.
Le genre Fourmilion, Myrmelcon, fondé
par Linné, fut adopté par tous les entomo-
logistes; il demeura intact jusque dans ces
lernicrs temps. M. Rambur fut le premier
qui forma à ses dépens les genres Palpares
et Acanlhaclisis , fondés sur de très légères
modifications dans la forme des ailes, des
crochets, des tarses, etc. (Bl.)
FOURNIER. Furnarius, Vieil {Ophic
ou Opetiorhynchus, Temm.; Figulus, Spix).
ois. — Genre de l'ordre des Passereaux té-
nuirostres (Anisodactyles , Temminck) con-
fondu par Cuvier avec le g. Sucrier, dont il
il ne se distingue que par une taille plus
grande , des couleurs plus sombres , et une
langue courte et cartilagineuse. 11 a pour ca-
ractères : le bec aussi épais que large, com-
primé sur les côtés, légèrement recourbé et
terminé en pointe ; les narines longitudi-
nales sont revêtues par une membrane; la
langue semble usée à la pointe ; les ailes sont
faibles ; les deuxième , troisième et qua-
trième rémiges sont les plus longues; les
tarses sont annelés ; le doigt externe est
réuni par la base à l'interne, et la queue,
étagée ou rectiligne , est composée de douze
pennes.
Les Fourniers sont de petits oiseaux qui
habitent les parties chaudes de l'Amérique
du Sud, telles que le Brésil, le Paraguay, le
Chili, laGuiane, et une seule se trouve aux
Malouines. Leurs couleurs dominantes sont
le roux et le brun, variés de blanc et de noir.
LVAnnumbi rouge en diïïere seul par la teinte
rose vif de la calotte, de la queue et des
ailes.
Ce sont des oiseaux sédentaires qui ha-
bitent les plaines et les lieux découverts ,
s'approchent des habitations, et recherchent
surtout les huiliers et les buissons. Le F.
fuligineux vit sur les bords de la mer, et
cherche dans les Algues que la mer rejette j
T. V.
sur ses bords les Vers et les Insectes qu'elles
recèlent. La nourriture des Fourniers con-
siste en insectes, et surtout en graines; et
dans l'esclavage , d'Azara , qui les a ob-
servés dans cet état, en nourrit un avec
de la pâtée de mais; mais il préférait la
viande crue ; et lorsque le morceau était
trop gros, il le maintenait avec sa patte,
et en détachait de petits morceaux avec
son bec.
Leur vol est court et bas ; leur démarche
est vive et légère, et les petits de l'Annumbi
rouge se plaisent à sautiller allègrement.
On ne les voit jamais en familles ou en
troupes ; on les rencontre le plus commu-
nément par paires, et quelquefois seuls. Il
n'y a point de différence sensible dans la co-
loration entre le mâle et la femelle , et les
jeunes paraissent revêtir sur-le-champ leur
plumage d'adultes.
Le cri du Fournier commun consiste dans
la répétition de plus en plus rapide de tchi,
Ichi, qui constitue le chant des deux sexes,
et qu'ils font entendre toute l'année. Le cri
des Fourniers ressemble à celui des Ba taras ,
mais il est plus aigu.
Ils ne sont ni inquiets ni farouches , et
se laissent approcher de très près sans s'en-
voler. S'ils partent, c'est pour aller se poser
à quelques pas du point d'où ils sont partis,
et M. Pernetti dit qu'il a pu en abattre jus-
qu'à dix successivement avec une baguette.
Le trait le plus intéressant de la vie des
Fourniers est leur nidification, qui varie sui-
vant les espèces , mais est toujours précédée
d'un travail plein d'industrie. Le Fournier,
F. rufus, qui porte sur les bords de la Plata
le nom de hornero , qui a la même significa-
tion, celui de casero (ménager) dans leTucu-
man, et celui d'Àlnnzo Garcia au Paraguay,
construit dans le voisinage des habitations ,
le long des palissades , sur les croix , sur les
poteaux, sur les fenêtres des maisons, un
nid d'argile de 30 centimètres de diamètre
et de peu d'épaisseur, ayant la forme d'un
four. L'ouverture est sur le côté, et l'intérieur
est divisé en deux compartiments par une
cloison qui part de l'ouverture. C'est dans
la partie inférieure que la femelle dépose
sur une couche d'herbe quatre œufs d'envi-
ron 2 centimètres de diamètre , pointus et
blancs piquetés de roux. Le mâle et la fe-
melle travaillent de concert à la construction
90
714
FOU
de ce nid, qui, malgré sa dimension, *st quel-
quefois construit en deux jours. D'Azara dit
que les Hirondelles, les Chopis, les Perruches
s'emparent, pour y pondre, des nids de Four-
mers, et que ceux-ci les en chassent. M. A.
Saint-Hilaire dit au contraire qu'ils en con-
struisent un nouveau chaque année. Néan-
moins, les nids sont assez solides pour durer
plusieurs années.
L'Annumbi construit sur un arbre ou un
Cactus, dans un endroit découvert, un nid
de 60 centimètres de hauteur et de 40 de
diamètre, composé de branches épineuses, et
ouvert au sommet d'un large trou. C'est au
fond que la femelle dépose sur son lit de
feuilles ou de bourre quatre œufs blancs de
25 millimètres de longueur : souvent on en
voit plusieurs appuyés l'un contre l'autre.
On ne voit jamais le mâle ou la femelle s'é-
loigner l'un de l'autre. Quand l'un couve,
car ils paraissent partager les soins de l'in-
cubation , l'autre reste près de lui. Le nid
de l'Annumbi rouge construit avec les mê-
mes matériaux que l'espèce précédente un
nid volumineux percé de diverses entrées ,
par où les petits peuvent entrer et sortir.
Les œufs sont en même nombre et de même
couleur que ceux de l'Annumbi. On ne con-
naît pas le mode d'incubation des autres
espèces.
On compte cinq espèces de Fourniers :
I'Hornero, F. ru fus Vieill. (Merops rufus
Latr. , Figulus albogularis Spix. ); I'An-
numbi , F. annumbi Vieill. ; l'A. rouge , F.
ruber Vieill.; le F. fuligineux, F. fulig{no-
sus Less. ( Certhia antarctia Garn. ); et le
F. du Chili , F. chilensis Less. ( F. Lessonii
Dum. ). Le F. rosalbin, F. roseus Less., et
le F. de Saint-Hilaire , F. Sancti-Hilarii
Less., forment le g. Picerthie, Isid.-Geoffr.
St.-Hil., qui diffèrent des premiers par leur
bec grêle et arqué , par la brièveté de leurs
ailes , et les tiges grêles de leurs rectrices
qui se prolongent au-delà des barbes. Ce
sont des oiseaux du Brésil dont les mœurs
sont inconnues. Ils tiennent à la fois des
r ourniers, des Grimpereauxet des Picucules.
J'ignore si VOpetiorhynchus rupestris du
Chili, cité par M. Kittlitz, est un vrai Four-
nier.
Cuvier plaçait les Fourniers à la fin de ses
Sucriers, avant les Dicées. M. Lesson les met
entre les Échelets et les Picerthies. Je ne
"RA
sais d'après quelles idées Vieillot les pla-
çait avant les Hirondelles. Il est impossible
de ne pas reconnaître leurs affinités avec
les Grimpereaux. (G.)
FOUTE AU. bot. ph. — Un des noms
vulgaires du g. Hêtre.
FOVEOLARIA, D. C. bot. ph. — Syn.
de Dasynema, Schott.
FOVÉOLIE. Foveolia. acal. — Genre
de Médusaires proposé par Péron et adopté
par M. de Blainville et divers autres au-
teurs. Il comprend plusieurs espèces, aux-
quelles on assigne les caractères suivants :
Ombelle discoïde , circulaire , garnie à sa
circonférence de petites fossettes et d'un
petit nombre de cirrhes ou tentacules , con-
cave en dessous avec un orifice buccal cen-
tral et simple. Nous avons des Fovéolies
sur nos côtes. (P. G.)
*FOVILLA. bot. — Nom sous lequel on a
désigné le liquide fécondateur contenu dans
les grains de pollen.
FOYARD. bot. ph. — Un des noms vulg.
du Hêtre.
FRAGARIA. bot. ph. — Nom latin du
Fraisier.
*FRAGARIÉES. Fragarieœ. bot. ph. —
Tribu des Dryadées , dans le grand groupe
des Rosacées , ayant pour type le Fragaria
ou Fraisier. (Ad. J.)
*FRAGELLA, Swains. moll.— M. Swain-
son , dans son Petit traité de malacologie , a
partagé le genre Monodonte de Lamarck en
plusieurs sous-genres, parmi lesquels on
remarque celui-ci. 11 est destiné à rassem-
bler les espèces qui ont l'ouverture rétrécie
par de grosses dents, placées soit sur la co-
lumelle, soit sur le bord droit. Le Mono-
donta Pharaonis de Lamarck est le type de
ce sous-genre. Voyez monodonte et troque.
(Desh.)
*FRAGERIA, DC. bot. ph.— Synonyme
de Lasiorrhiza. (C. L.)
*FRAGILARIA ( fragilis, fragile), infus.
— Genre d'Infusoires polygastriques de la
famille des Bacillariées , créé par M. Lyng-
bye (Tent. hydr. don. , 1819), adopté par
M. Ehrenberg^n/"., 202), et dont M. Dujar-
din ne fait pas mention. Les Fragilaires sont
des animaux à carapace simple , bivalve ou
multivalve, prismatique, semblable à celle
d'une Navicule ; ils se développent par la
division spontanée imparfaite de la carapace
FRA
FRA
715
et du corps en forme de chaînes serrées ,
semblables à des rubans fragiles. M. Ehren-
berg en décrit 9 espèces : nous indiquerons
comme type la Fragilaria rhabdosoma Ehr.
(loco cit., 204) (Vibrio tripunctatus Muller),
qui se trouve dans plusieurs contrées de
l'Europe. (E. D.)
FRAGON. Ruscus (Ruscum et us , altér.
de Bruscus , myrte sauvage), bot. ph. —
Genre de la famille des Smilacées , tribu
des Convallariées , établi par Tournefort
(In st. , t. 15), adopté par tous les botanis-
tes , et que Link (Handb. , II , 274) partage
en deux sections , fondées principalement
sur le nombre des anthères (a. Ruscus,
anth. 3; b. Danaida, anth. 6). Il renferme
une douzaine d'espèces , dont la moitié en-
viron sont cultivées dans les jardins pour
l'ornement des bosquets. Ce sont des sous-
arbrisseaux toujours verts , indigènes du
sud de l'Europe , à feuilles squamiformes ,
dont les ramules foliacés-dilatés , florifères
aux bords ou au milieu , les pédicelles
agrégés , squameux-bractées : ces mêmes
ramules quelquefois stériles ; à fleurs racé-
meuses, axillaires. L'espèce la plus com-
mune, connue vulgairement sous le nom de
Fragon (R. aculeatus L.), s'avance jusqu'aux
environs de Paris. Les habitants du midi de
la France font de ses jeunes rameaux de pe-
tits balais, qu'ils nomment gringous. On la
désigne encore sous les noms de Pelil-Houx, de
Trousson. On en emploie la racine comme
diurétique , et ses graines torréfiées ont été
proposées comme une succédanée du Café.
(C. L.)
FRAGOSA ( Jean Fragosa , médecin de
Philippe II, roi d'Espagne), bot. ph. — Genre
de la famille des Ombellifères (Apiacées),
établi par Ruiz etPavon (Prodr. 43, t. 34),
adopté et commenté par M. A. Richard
(Ànn. se. phys. , 1820 , IV , 160 , t. 51 ;
Dict. hist. nat., VII, 27), et que la majorité
des botanistes réunit à YAzorella de La-
marck. (C. L.)
FRAI. zool. — C'est le nom sous lequel
on désigne les œufs des Poissons et des Ba-
traciens.
FRAISE, bot. ph. — Voy. fraise.
FRAISIER. Fragaria. bot. ph. — Genre
de la famille des Rosacées-Dryadées , établi
par Linné (Gen., n° 633), pour des plantes
herbacées vivaces, gazonnantes, stolonifères,
à feuilles alternes , ternées , simples quel-
quefois par l'avortement des folioles laté-
rales, à folioles incisées, dentées, stipulées,
adnées au pétiole ; fleurs blanches ou jaunes
en corymbe, à l'extrémité des tiges. Les
caractères généraux de ce genre sont : Calice
à limbe quinqué-partite , quinqué-bractéolé
extérieurement; corolle à cinq pétales; an-
thères nues, portées sur un réceptacle bac-
ciforme, charnu et ovale.
Les Fraisiers, indigènes des parties tem-
pérées de l'hémisphère boréal , croissent
également dans l'Amérique australe et tro-
picale et dans les Moluques.
On ne connaît qu'une seule espèce de
Fraisier bien constatée , le F. commun , F.
vesca, répandu partout, naissant dans nos
bois et sur les coteaux ombragés, où il donne
des fruits petits , nombreux et d'un goût
acidulé fort agréable, accompagné d'un par-
fum délicieux. C'est cette espèce, dont les
graines ont été tirées des Alpes, qui est cul-
tivée dans nos jardins sous le nom de Frai-
sier des Alpes ou des quatre saisons , et dont
nous possédons une sous-variété à fruits
blancs et une autre sans filets.
Les variétés répandues dans la culture
sont : les Ananas à fruit volumineux , mais
sans parfum , et les Caprons , au fruit rond
et savoureux. On ne cultive presque plus
le F. du Chili ou Frutillier , le plus gros de
tous, à fleurs femelles, et qu'on ne fait fruc-
tifier qu'en le plantant près d'Ananas ou de
Caprons (ce Fraisier, difficile à conserver
chez nous , croît parfaitement à Brest) ; non
plus que le F. de Montreuil , à fruits très
gros , et remarquables par leurs lobes nom-
breux , qui ont valu à cette variété le nom
de Dent de cheval; les Caprons, F. de Gail-
lon, de Bargemont , de Virginie , de Caro-
line, etc.
Duchêne a publié, en 1766, une classi-
fication méthodique des Fraisiers, citée seu-
lement par respect pour la mémoire de l'au-
teur , mais que personne ne suit plus. De
nos jours on cultive plus généralement dans
les jardins d'amateurs la variété des Alpes ,
et parmi les nombreuses variétés reçues d'An-
gleterre, le F. de Keen, ou Keen's seedling,
à fruit rond, volumineux , d'un rouge foncé,
à chair rouge et parfumée. II donne abon-
damment des fruits, et est un de ceux qui
réussissent le mieux par la culture forcée.
716
FRA
FRA
Les Fraisiers se multiplient quelquefois
de semences, plus communément par leurs
filets, et dans les variétés sans filets par
œilletons. On les plante en planches ou en
bordures, en terre douce, bien fumée et
bien divisée, à une exposition chaude, en
septembre et octobre, avant mars et avril.
La plantation d'automne donne des fruits
au printemps; celle de printemps est nulle
pour la production. Tous les soins consis-
tent à arroser dans les temps secs, à sarcler
et à supprimer les filets. Pour avoir de
beaux fruits, il faut renouveler ses Frai-
siers tous les deux ans , et il faut rechausser
ceux qu'on laisse trois ans. Les Fraisiers de
Alpes produisent toute Tannée, tandis que
les autres variétés ne donnent qu'une seule
récolte.
L'ennemi du Fraisier est la larve du Han-
neton. On est averti de sa présence par
l'état d'épuisement de la plante au pied de
laquelle il s'est établi. On le détruit en sou-
levant le Fraisier qu'on replante s'il n'est
pas trop fatigué, et qu'on ranime par des
bassinages répétés.
La Fraise est un fruit recherché pour son
parfum, et dont on prépare des boissons ra-
fraîchissantes recommandées contre la goutte
et la gravelle. La seule partie employée en
pharmacie est la racine , qui est riche en
tannin et jouit de propriétés astringentes
qui l'a fait employer dans les apozèmes ; on
les administre encore comme apéritives et
diurétiques à la dose d'une once pour une
pinte d'eau. Les jeunes feuilles ont été em-
ployées en infusion théiforme pour le
même usage. La décoction de la racine est
d'un rouge foncé et passe au noir par l'ad-
dition d'un sel de fer.,
FRAISIER EN ARBRE, bot. ph.— Nom
vulgaire de l'Arbousier ; en Amérique, c'est
celui des Mélastomes.
FRAMBOISE, bot. ph-. — Voy. fram-
boisier.
FRAMBOISIER. Rubus {rubus Col. ,
buisson ; idœus Plin., le Framboisier), bot.
ph. — Genre de la famille des Rosacées,
tribu des Dryadées-Dalibardées , établi par
Linné ( Gen., 864 ), et renfermant au-delà
de 200 espèces , dont une moitié environ
est cultivée tant dans les jardins des cu-
rieux que dans ceux de botanique. Ce sont
en général des herbes, et plus ordinairement
des arbrisseaux presque toujours sarraen-
teux et aculéifères affectant diverses for-
mes , et fort souvent d'un aspect très pitto-
resque par la disposition de leurs rameaux
et de leur feuillage, croissant dans tous les
climats tempérés, et particulièrement entre
les tropiques ; à feuilles alternes ou simples,
ou ternées , ou digitées , ou même impari-
pennées ; à stipules pétioléennes ; à fleurs
terminales et axillaires , paniculées ou co-
rymbeuses, rarement solitaires.
Le nom vulgaire de Framboisier s'applique
spécialement à une espèce du genre, le Ru-
bus idœus , qui croît naturellement dans
toute l'Europe centrale et méridionale , où
il recherche l'ombre et le frais : là il s'élève
à un mètre et plus de hauteur; ses tiges
sont entièrement couvertes d'aiguillons fins ;
ses feuilles sont quinquéfoliées inférieure-
ment, trifoliolées vers le haut, blanchâtres
et pubescentes en dessous. 11 produit un
fruit ( Framboise ) que sa saveur fraîche et
parfumée a rendu fort populaire. Aussi
cet arbrisseau a été, depuis un temps immé-
morial, introduit dans nos cultures , où. ses
fruits sont devenus l'objet d'un commerce
assez étendu. On en fait des confitures, des
sirops, des conserves, un vinaigre, etc., pré-
parations auxquelles ils communiquent leur
bouquet parfumé et délicieux. On peut par la
fermentation en tirer de l'alcool. Les habi-
tants du nord de l'Europe les mêlent au vin,
et en font de l'hydromel. Enfin, sous le rap-
port pharmaceutique, les Framboises sont
adoucissantes , laxatives , rafraîchissantes ;
elles favorisent la transpiration et le cours
des urines.
Qui de nos lecteurs ne connaît en outre
les Framboises sauvages , les Murons , selon
leur appellation vulgaire (Rubus fruticosa
L. )? Qui de nous étant écolier ne s'est pas
avidement régalé de ses fruits noirs et ra-
fraîchissants, au grand risque de ses mains,
de son visage et de ses vêtements déchirés
par les aiguillons robustes et crochus de
cette ronce, qui croit partout en France , et
surtout dans les endroits incultes, les
haies , etc. ? Ses longs sarments servent
dans nos campagnes à chauffer les fours.
On prépare une décoction de ses feuilles
contre les maux de gorge ; et de ses fruits ,
on fait , dit-on , dans quelques provinces ,
un vin fort agréable , ainsi que du sirop ,
FKA
des confitures, de l'eau-de-vie, etc. Dans le
Midi , ils serves! encore à colorer les vins.
(C. L.)
FRANC A , Mich. bot. th. — Synonyme
et section du genre Frankenia de Linné.
(C. L.)
* FRANCHES. Genuinœ. arach. —
M. "Walckenaër a employé ce mot pour dési-
gner dans le genre Ctenus une famille dont les
Aranéides qui la composent ont les yeux laté-
raux de la seconde ligne au niveau des yeux
intermédiaires de la même ligne, et forment
avec eux une ligne droite. Les Aranéides
désignés sous les noms de Ctenus sangui-
neus, unicolor, dubiiis, rufus, fuscus elOu-
dinoti , appartiennent à cette famille.
(H. L.)
FRANCHIPAAIER. Plumer la, et mieux
Plumiera (le père Plumier, minime, voya-
geur et botaniste du xvne siècle), bot. ph. —
Genre de la famille des Apoeynacées , type
de la tribu des Plumériées, formé par Linné
(Gen., n° 296). Les botanistes en comptent
près de 30 espèces, parmi lesquelles se trou-
vent probablement de doubles emplois. Ce
sont de petits arbres ou même des arbris-
seaux de l'Amérique tropicale , à feuilles
alternes, amples, lancéolées; à fleurs dis-
posées en corymbes terminaux , roses , car-
nées, blanches ou jaunâtres. Douées d'un
port pittoresque, de grandes et belles fleurs,
ces plantes sont fort recherchées pour l'or-
nement de nos serres chaudes en Europe,
où on en cultive un assez grand nombre.
Toutes renferment un suc laiteux fort abon-
dant, d'une causticité plus ou moins grande,
selon les espèces, et en général fort suspect.
II serait intéressant qu'on en constatât les
effets sur l'économie animale. (C. L.)
*FRANCISCEA (François Ier, empereur
d'Autriebe). bot. ph. — Genre de la famille
des Scrophulariacées , tribu des Salpiglossi-
dées, formé par Pohl {PI. bras., I, 1 ,
t. 1-7), et renfermant environ une dizaine
d'espèces, dont 5 ou 6 sont fort recher-
chées en Europe pour l'ornement des serres,
entre autres la F. hydrangeœformis Pohl ,
toute nouvellement introduite sur le conti-
nent. Ce sont de petits arbrisseaux du Bré-
sil , à feuilles alternes, oblongues, très en-
tières; à fleurs axillaires et terminales, ra-
cémeuses ou plus rarement solitaires , vio-
lettes ou lilacinées. (C. L.)
FRA
717
FRAIVCOA ( Fr. Franco , médecin espa-
gnol du xvi siècle), bot. ph. — Genre rap-
porté avec doute à la famille des Crassula-
, cécs, et qui devra sans doute être le type
i d'une famille nouvelle, déjà indiquée par
| les auteurs (Francoacées). On en doit la
| création à Cavanilles (Anal, scienc. nat. ,
j IV, 237; le., VI, 77, t. 596). Il renferme
5 ou 6 espèces, indigènes du Chili. Ce sont
des herbes vivaces assez velues , à feuilles
presque toutes radicales ou subradicales ,
lyrées-pinnatifides, réticulées-veinées, glan-
duleuses-dentées ; à fleurs disposées en épi
ou en racème divisé, ou terminant un scape
simple , dont les pédicelles uniflores , sont
munis à leur base d'une bractée persistante.
On en cultive quelques unes dans les jardins,
dont la plus jolie est la F. appendiculata
Cav. (C. L.)
*FRANCOACÉES. Francoaceœ. bot. ph.
— Famille de plantes dicotylédones , poly-
pétales, périgynes, ainsi caractérisée : Ca-
lice profondément 4-fide. 4 pétales alter-
nes, égaux ou inégaux entre eux. Filets in-
sérés avee les pétales vers le bas du calice,
alternativement stériles et anthérifères ,
suivant qu'ils alternent avec les folioles du
calice et les pétales , ou bien qu'ils leur
sont opposés. Ovaire libre, à 4 loges oppo-
sées aux pétales, renfermant un grand
nombre d'ovules attachés à l'angle interne,
couronné par un stigmate 4-lobé, et deve-
nant une capsule à 4 valves qui portent les
cloisons sur leur milieu. Graines menues ,
à embryon court dans l'axe d'un périsperme
charnu, à radicule tournée vers le hile. Les
espèces, très peu nombreuses, sont des plan-
tes herbacées originaires du Chili, quelques
unes maintenant cultivées dans nos jardins,
à feuilles rapprochées en rosette vers la base
de la tige , découpées en lobes pinnés plus
on moins profonds ; à fleurs roses ou blan-
châtres disposées en grappes terminales.
GENRES.
Francoa , Cav. — Tetilla , DC. (Dimor-
phopetalum, Bert. — Anarmosa , Miers. —
Tetraplasium, Kunze). (Ad. J.)
*FRANCOEURIA (nom propre), bot.
ph. — Genre de la famille des Composées,
tribu des Astéroïdées-Inulées, établi parCas-
sini (Dict. se. nat., XXXIV, 44), et dont le
type est VJnula crispa Del. {Aster crispus
718
FRA
FRA
Forsk.). Il ne renferme encore que cette es-
pèce. C'est un petit sous-arbrisseau dressé ,
observé aux embouchures du Nil , de la
Gambie et du Gange ; à feuilles alternes ,
semi-amplexicaules , oblongues-dentées ; à
rameaux cylindriques ; à fleurs jaunes, réu-
nies en capitules multiflores, hétérogames.
(G. L.)
FRANCOLIN. ois. — Nom d'une section
du g. Perdrix.
FRANGULA. bot. ph. — Nom spécifique
du Nerprun bourgène.
FRANGULACÉES. Frangulaceœ. bot.
ph. — Quelques auteurs ont donné ce nom
aux anciennes Rhamnées. Endlicher s'en
sert pour désigner le groupe général dont
fait partie la famille beaucoup plus limitée
aujourd'hui de ces Rhamnées. (Ad. J.)
FRANKENIA (Jean Frankenius , méde-
cin suédois du 17e siècle), bot. ph. — Genre
type de la petite famille des Frankéniacées,
établi par Linné (Gen.,445), et renfermant
environ une vingtaine d'espèces , habitant
sur les bords des mers dans toutes les con-
trées extratropicales en Europe, en Asie, en
Afrique, en Amérique, dans l'Océanie, etc.
Ce sont des herbes vivaces ou suffrutiqueu-
ses , à feuilles opposées, alternes ou quater-
nées ; à fleurs en cymes. (C. L.)
FRANKÉNIACÉES. Frankeniaceœ. bot.
ph. — Famille de plantes dicotylédones, po-
lypétales , hypogynes , dont les caractères
sont les suivants : Calice tubuleux, 4-5-fide,
régulier , persistant. Autant de pétales al-
ternes, hypogynes, longuement onguiculés,
avec un appendice adné intérieurement
vers la base du limbe. Étamines en nombre
égal et alternes, ou quelques unes, souvent
une seule en plus ; à filets élargis inférieu-
rement, libres ou soudés ; à anthères bilo-
culaires, extrorses. Ovaire 1-loculaire, par-
couru depuis la base jusque vers le milieu
par 3-4 lignes placentaires pariétales aux-
quelles s'insèrent sur deux rangs des ovules
anatropes, ascendants, attachés par des fu-
nicules allongés. Un seul style filiforme ,
terminé par 3-4 stigmates linéaires, papil-
leux à leur surface interne. Capsule cachée
dans le tube du calice , se séparant en 3-4
valves qvi portent sur leur milieu les pla-
centas uni-ou polyspermes. Graines ascen-
dantes, ovoïdes, à test coriace, à périsperme
farineux dont l'axe est occupé par un cm_
bryon aussi long et aussi large que lui ; à
radicule courte, tournée vers le point d'at-
tache , c'est-à-dire en bas ; à cotylédons
ovales-oblongs. Les espèces sont des sous-
arbrisseaux ou des herbes vivaces , très ra-
meuses, habitant le rivage de la mer, prin-
cipalement de la Méditerranée et de l'At-
lantique dans les régions tempérées. Leurs
feuilles sont opposées ou alternes, souvent
fasciculées , petites , très entières , à limbe
souvent roulé par ses bords en dessous, dé-
pourvues de stipules. Les inflorescences di-
chotomes se composent de fleurs rosâtres
ou violacées.
GENRES.
Frankenia , L. ( Franca , Michel. — No-
thria, Berg.) — Beatsonia, Roxb. (Ad. J.)
*FRANKIA, Steud. bot. ph. — Syno-
nyme de Gymnarrhena. (C. L.)
FRANKLANDIA (nom propre), bot. ph.
— Genre de la famille des Protéacées, type
de la tribu des Franklandiées, formé par R.
Brown (Linn. Trans. , X , 157), et ne ren-
fermant encore qu'une espèce. C'est un très
petit arbrisseau de la Nouvelle - Hollande
austro-occidentale, glabre, couvert entière-
ment de pustules glanduleuses de couleur
orangée; à feuilles alternes, filiformes, di-
chotomes, dont les lacinies averses ; à fleurs
alternes , unibractéées , d'un jaune obscur,
disposées en épis axillaires indivisés. (CL.)
* FRANKLANDIÉES. Franklandieœ.
bot. ph. — Tribu de la famille des Protéacées,
ainsi nommée de son type le genre Franlc-
landia , qui jusqu'ici la constitue à lui
seul*. (Ad. J.)
FRANKLINITE. min. — Espèce de fer
oxydé. Voy. fer.
FRANSERIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Composées , tribu
des Sénécionidées-Mélampodinéés , formé
par Cavanilles {le. , .11, 78), et renfermant
2 ou 3 espèces indigènes de l'Amérique sep-
tentrionale, et réparties par De Candolle
en 2 sous-genres (Prodr., V, 524), fondés
sur la nature molle ou épineuse des aiguil-
lons de l'involucre , pendant la maturation
des fruits (a. Xanthiopsis, aiguillons mous ;
b. Centrolœna, aiguillons spinescents ). Ce
sont des sous-arbrisseaux ou des herbes , à
feuilles alternes, lobées et bordées de larges
dents , uni-bipinnatiséquées ; à capitules
FKE
FRE
719
hétérocéphales , monoïques ; à fleurs dispo-
sées en épis , dont les mâles en haut , les
femelles en bas, souvent épiées-agrégées.
(G. L.)
FRASERA ( nom propre ). bot. ph. —
Genre de la famille des Gentianacées, tribu
des Chironiées, établi par Walter ( Corol. ,
87 ) , et renfermant 2 ou 3 espèces , crois-
sant dans les marais du nord de l'Amérique.
Ce sont des herbes bisannuelles ou viyaces ,
à tiges et rameaux tétragones ; à feuilles
opposées et verticillées-oblongues ; à pédon-
cules axillaires, uniflores. Comme la plupart
des Gentianacées, elles possèdent une saveur
très amère, et on distingue surtout sous ce
rapport la F. Carolinensis, ou Walteri Mich.,
aux racines de laquelle on applique par er-
reur le nom de racines de Colombo , qui
sont tout autre chose. Voy. ce mot.
(C. L.)
FRATERCULA. ois. —Un des noms la-
tins du g. Macareux.
*FRAUNHOFERA(nom propre), bot. ph.
— Genre de la famille des Célastracées ,
tribu des Élaeodendrées , formé par Martius
(Nov. gen. et sp. , III , 85 , t. 235 ) , et ne
contenant encore qu'une espèce indigène
du Brésil. C'est un arbrisseau très rameux,
à feuilles éparses , pétiolées, dentées, pu-
bescentes pendant le jeune âge ; à fleurs
petites , disposées en racèmes spiciformes ;
axillaires et terminaux, solitaires ou sub-
agrégés , entremêlées de très petites brac-
tées. (C. L.)
*FRAXINÉES. Fraxineœ. bot. ph.— Le
Frêne (Fraxinus) est parmi les Oléacées le
type d'un petit groupe particulier auquel il
a donné son nom. (Ad. J.)
FRAXINELLE. Dictamnus fraxinella L.
bot. ph. — Espèce fort remarquable du genre
Dictamnus. Voy. ce mot. (CL.)
FRAXINUS. bot. ph. — Nom scientifique
du Frêne.
*FREEMAIMIA , Boj. bot. ph. — Synon.
tïAphelexis, Boj.
*FREESA , Eckl. bot. ph. — Synon. de
Montbretia , DC.
FRÉGATE. Tachypetes, Vieill. (Fregata,
Briss.; Halichus, 111.). ois. — Genre de l'or-
dre des Palmipèdes totipalmes , ayant pour
caractères essentiels : Bec du Cormoran, tour
des yeux et gorge nus ; tarses à demi em-
pluraés; pouce presque antérieur; mem-
brane interdigitale très échancrée au mi-
lieu; queue très longue et fourchue; ailes
très allongées.
Caractères génériques : Bec plus long que
la tête , robuste, presque droit, très re-
courbé , et crochu à la pointe de la mandi-
bule supérieure , marquée d'une suture la-
térale très profonde. Mandibule inférieure
pointue et recourbée à sa pointe. Commis-
sure prolongée au-delà de l'œil. Narines ba-
sâtes, petites.
OEil petit , le tour dépourvu de plumes ,
ainsi que la gorge et le devant du cou. Iris
noir.
Ailes très aiguës, à première et deuxième
rémiges les plus longues.
Jambes emplumées.
Tarses à demi-emplumés , robustes, réti-
culés. Doigts unis par une membrane échan-
crée au milieu, et découpée sur le bord des
doigts. Pouce allongé et tourné presque
complètement en avant.
Queue très longue et profondément four-
chue.
Plumage noir mêlé de blanc.
De tous les oiseaux marins, la Frégate est
celui dont le vol est le plus puissant , ce qui
lui avait fait donner par les anciens orni-
thologistes le nom de Pelecanus aquilus , à
cause de ce trait de ressemblance avec l'Ai-
gle , qui s'élève par-delà les nues , et dont
elle se rapproche par son énorme envergure
de 4 mètres. Les navigateurs, frappés de sa
légèreté et de ses formes élancées , l'ont
comparée aux frégates, qtii sont les plus élé-
gants et les plus rapides de nos navires de
guerre. Douées de tous les attributs qui
rendent redoutables les oiseaux de proie ,
armées d'ongles robustes et crochus, et d'un
bec acéré , d'une motilité qui annonce une
contractilité musculaire des plus énergi-
ques, avec une grande puissance de vision,
les Frégates , aux larges ailes , à la queue
fourchue , semblent représenter parmi les
Palmipèdes les Milans , aux formes élé-
gantes et à l'allure légère.
Planant sans cesse dans les grandes baies,
sur les rades et les hauts-fonds , sur tous
les points où la mer n'est pas assez profonde
pour leur dérober la vue du poisson , elles
se précipitent avec la rapidité de la flèche sur
les poissons qui apparaissent à la surface
des ondes , ou bien forcent par leur pour-
720
FRE
suite acharnée ïes Mouettes et les Fous à
abandonner leur proie. Oviedo dit qu'elles
osent attaquer le Pélican, et l'obligent, mal-
gré sa force , à dégorger le poisson qu'il a
pris.
Les Exocets, dont la vie est en butte à la
poursuite acharnée des Bonites et des Dau-
rades, ont encore pour ennemis les Frégates,
qui les saisissent du bec ou des pieds pen-
dant leur pérégrination aérienne.
Ces oiseaux sont d'une telle voracité qu'ils
bravent les plus grands dangers pour assou-
vir leur faim ; et M. de Kerhoënt dit que,
pendant toute la durée de sa station à l'île
de l'Ascension , ils furent entourés d'une
nuée de Frégates , et lui-même en terrassa
d'un coup de canne une qui voulait prendre
un poisson qu'il avait à la main. Elles vol-
tigeaient même à quelques pieds au-dessus
de la chaudière pour en enlever la viande ,
sans être intimidées par la présence de l'é-
quipage.
On assure qu'elles ne peuvent nager, à
cause de la longueur de leurs ailes ; aussi ,
quand elles arrivent à la surface de la mer
pour y saisir une proie , elles s'arrêtent à
quelque distance, replient leurs ailes sur
leur dos , et saisissent leur victime sans
presque effleurer l'eau. D'autres fois, c'est
en rasant la surface d'un vol rapide qu'elles
enlèvent le poisson. A terre, les attributs
qui font leur force, et auxquels elles doivent
la domination des mers , leur sont souvent
fatals ; car, embarrassées par leurs longues
ailes, elles se laissent assommer comme les
Fous, sans qu'elles puissent opposer de ré-
sistance : aussi perchent-elles de préférence
sur la cime des rochers ou des arbres, et sur
les écueils élevés.
Elles ne pèchent pas, comme les Pétrels ,
avec une activité d'autant plus grande que
la mer est plus agitée ; elles préfèrent au
contraire une mer calme et tranquille ;
et quand elles sont repues, elles vont se
percher sur les arbres ou les rochers pour
accomplir leur digestion. La dilatibilité de
La membrane de leur gorge leur permet d'a-
valer des poissons fort gros, et chez le mâle,
elle forme une poche plus ou moins sail-
lante, d'un rouge vif.
Les Frégates ne s'éloignent guère des côtes
a. plus d'une vingtaine de lieues, ce qui con-
tredit formellement l'opinion des ornitholo-
FRE '
gistes anciens, qui, se fondant sur des asser-
tions erronées, pensaient que ces oiseaux se
trouvent à 300 lieues au large.
La femelle établit sur les arbres voisins
de la côte, ou dans les creux des rochers éle-
vés, un nid dans lequel elle pond un ou deux
œufs blancs lavés de rougeâtre, ou tachetés
de pointes d'un rouge cramoisi.
Les jeunes , qui sont nourris dans le nid,
et ne le quittent que lorsqu'ils sont en état
de voler, portent longtemps la livrée, et ne
prennent qu'à la troisième mue leur plu-
mage d'adulte. La femelle diffère du mâle ,
dont le plumage est entièrement noir, par le
moindre développement de la poche guttu-
rale, et par la couleur de la tête, du cou et
du ventre, qui sont blancs.
Ces oiseaux , répandus dans les parties
chaudes des deux mondes , sont communs
au Brésil , à l'Ascension, à Timor, aux îles
Mariannes, auxMoluques.
On croit généralement qu'il n'y a qu'une
seule espèce de Frégate, et la synonymie de
ce genre est encore fort embrouillée. Ainsi
l'on a appelé T. leucocephalos, les individui
à tête, cou et ventre blancs, regardés comme
la femelle; T. P aimer stonii , ceux à tête et
cou noirs , qu'on croit de jeunes mâles ; et
T. minor , ceux à tête et cou roux vif, et
qu'on pense être déjeunes femelles. M. Les-
son croit pourtant avoir trouvé sur les côtes
des Carolines une espèce différente de celle
du Brésil , et qui s'en distingue par une
taille moitié moindre.
La place la plus ordinaire des Frégates est
entre les Cormorans et les Albatros. (G.)
*FRÉGILINÉES. Fregilineœ. ois.— Der-
nière sous- famille de la grande famille des
Corvidées, comprenant les g. Pyrrhocorax ,
Fregilus et Corcorax. (G.)
FREGÎLUPUS. ois. — Nom latin du g.
Crave-huppe ou Cravuppc.
FREGILUS. ois. — Nom latin du Cho-
quard.
FREIN. Frenum. ins. — Nom donné par
Latreille au crochet alaire des Lépidoptères,
et par Kirby à une pièce située au-dessous
du bord latéral du scutellum et du dor-
solum.
FRELON, ins. — Voy,. guêpe.
FRELON, HOUX-FRELON, bot. ph —
Nom vulgaire du Fragon.
FRÊNE. Fraxinus (fraxinus Virg.). bot.
FRE
FRE
721
ph. — Genre de la famille des Oléacées ,
type de la tribu des Fraxinées , formé par
Tournefort (Inst. , 343), et renfermant une
soixantaine d'espèces x croissant principale-
ment dans l'Amérique septentrionale , plus
rares en Europe, en Asie ; à feuilles oppo-
sées , simples ou imparipennées , dont les
folioles opposées ou dentées ; les fleurs en
sont polygames, à simple ou double péri-
gone ; pour fruit une capsule coriace , bilo-
culaire, ailée. Endlicher {Gen. PL, 3353)
partage ce genre en trois sections , fondées
sur la présence de l'un ou l'autre périgone,
ou même leur absence totale. Ce sont :
a. Bumelioides , calice et corolle manquant;
b. Melioides, corolle absente ; c. Ornus, ca-
lice et corolle présents. On en connaît une
soixantaine, dont les deux tiers environ ont
été introduits dans les grands jardins pour
l'ornement des parcs , les avenues , etc. Ce
sont en général de grands et beaux arbres ,
dont le bois est recherché à la fois par les
charpentiers , les charrons et les ébénistes.
Celui qui est le plus fréquemment planté
sous ce rapport est le Fraxinus excelsior ,
l'un des arbres les plus élevés de nos cli-
mats, où il est indigène. Le tronc en est
droit, bien proportionné, et terminé par une
ample cime. 11 a fourni pour la culture di-
verses variétés fort estimées. Les commen-
tateurs prétendent que cet arbre est VOrnus
des Latins , tandis que notre Ornus serait
leur Fraxinus. Ici , toutefois , l'examen de
cette question serait oiseuse. Le bois du
grand Frêne est blanc , dur , et cependant
très souple , élastique , veiné et susceptible
d'un beau poli. On le courbe et on le fa-
çonne à volonté au moyen du fer ; et cepen-
dant, dans les situations les plus forcées, il
conserve encore toute sa force. Outre son
emploi en grand, les tourneurs, les tablet-
iiers et les ébénistes tirent un grand parti
de ses parties noueuses et bien chargées de
ronces, telles que la souche. On en regarde
l'écorce comme apéritive , diurétique et fé-
brifuge. Quelques auteurs ont même pré-
tendu qu'elle est une excellente succédanée
du Quinquina. Ses feuilles fournissent aux
teinturiers une belle couleur bleue , et ser-
vent en hiver à la nourriture des Bœufs ,
des Chèvres et des Moutons. Mangées vertes
par les Vaches, on prétend qu'elles commu-
niquent de l'amertume à leur lait. Ray dit
T. V.
qu'en Angleterre , on en conOt dans le vi-
naigre les jeunes fruits cueillis avant la ma-
turité pour les manger comme assaisonne-
ment. Quelques médecins les conseillent en
infusion contre l'hydropisie. (C. L.)
FRÊNE ÉPINEUX, bot. ph. — Nom
vulg. du Clavalier.
*FRERQEA (nom propre), ins. — Gejnre
de Diptères établi par Robineau-Desvoidy
(Ess. sur les Myod. , p. 285), qui le place dans
la famille des Calyptérées, division des Bo-
tanobies , tribu des Phasiennes. Ce genre ,
dédié par l'auteur au docteur Armand Frère,
forme la liaison du g. Trichopoda , R. D.,
avec le g. Xista de Meigen ; il est fondé sur
une espèce européenne excessivement rare ,
dont il n'a jamais trouvé qu'un seul indi-
vidu sur les fleurs de YHeraclœum spondy-
lium , et qu'il nomme Frerœa gagatea à
cause de la couleur de son corps , d'un beau
noir de jais luisant. (D.)
FRESAYE. ois. — Voy. chouette.
* FRESENIA ( nom propre ). bot. ph. —
Genre de la famille des Composées, tribu
des Astéroïdées-Chrysopsidées , formé par
De Candolle (Prodr. V), et contenant seule-
ment deux espèces, sous-arbrisseaux du
cap , à rameaux opposés , glabres , nus au
sommet, monocéphales ; à feuilles opposées,
linéaires , aiguës , presque subulées , très
entières, souvent fasciculées - axillaires ; à
capitules multiflores , homogames , dont les
corolles d'un jaune pâle. (C. L.)
*FRESNELIA, Mirb. bot. ph.— Syn.de
Callitris, Vent.
* FREUCHENIA , Eckl. bot. ph.— Syn.
de Vieusseuxia , Roche.
FREUX, ois. — Nom vulg. d'une espèce
du g. Corbeau : c'est le Corvus frugilegus
Gmel.
* FRE YCINETIA (nom propre), bot. ph.
— Genre de la famille des Pandanées , éta-
bli par M. Gaudichaud (ad Freyc. , 431,
t. 41-43 ) pour des plantes originaires de
l'Asie et de l'Océanie tropicales , croissant
dans l'île de Norfolk et dans la Nouvelle-
Zélande ; à caudex arborescent, le plus sou-
vent radicant ou grimpant, ayant le port
des Pandanus.
FREYERA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Ombellifères, tribu
des Scandicinées , établi par Reichenback
( Pfanz. syst. 291 ) pour une herbe observée
91
722
FRI
en Illyrie (Biasolettia, Koch) , à rhizome su-
béreux , à tige presque simple, sillonnée ; à
feuilles bipinnées , dont les folioles bitrilo-
bées; àinvolucrenul; folioles des involucelles
ovées lancéolées , acuminées ; à fleurs blan-
ches ; à fruits noirâtres. (G. L.)
* FJRE YLINIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Scrophulariacées ,
tribu des Gratiolées , établi par Bentham
{Bot. mag., comp. II, 55 , an Colla?), et
renfermant deux ou trois espèces , dont le
type est la Capraria lanceolata L. Ce sont
des arbrisseaux du Cap , encore peu connus,
à feuilles opposées ou éparses , très entières,
coriaces, luisantes; à fleurs disposées en
panicules ou en grappes terminales; la base
des rameaux des panicules et des pédicelles
est munie de bractées. On n'en connaît
qu'imparfaitement l'ovaire et le fruit, qu'on
dit biloculaiie. ( C. L.)
FliEZIERA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Ternstrœmiacées ,
tribu des Ternstrœmiées , formé par Swartz
(FI. Ind. occid., 2, 971), et renfermant huit
espèces environ, indigènes de l'Amérique,
où elles habitent surtout les Andes du Pé-
rou. On en voit quelques unes aussi sur les
montagnes des Antilles. Ce sont des arbres
à feuilles alternes , pétiolées , coriaces , den-
tées en scie , dépourvues de stipules ; à fleurs
petites, blanches , portées par des pédoncules
axillaires , uniflores, solitaires ou fascicu-
les , bractéolés à la base. On en cultive
une espèce dans les jardins en Europe , la
F. thœoides Swtz. (C. L.)
* FRIDEJRICIA (nom propre), bot. ph.
— Genre de la famille des Bignoniacées ,
tribu des Eccrémocarpées , formé par Mar-
tius (N. A. N. A. xni, p. 9, t. a. b.) pour
deux arbrisseaux brésiliens , à feuilles oppo-
sées , ternées , dont les folioles pétiolées ,
très entières , à panicules terminales , brac-
téées , à calice coloré, pentagone. (C. L.)
*FRIEDLANDIA, Cham. bot. ph.— Syn.
de Diplusodon , Pohl.
*FRIEDRICHSTIIALIA (nom propre).
bot. ph. — Genre de la famille des Boragi-
nacées, tribu des Cynoglossées , formé par
Fenzl (Nov. stirp. Mus. vind., déc, n° 61).
Il ne renferme encore qu'une espèce; c'est
une plante herbacée , vivace , observée sous
les tropiques, dans le nord-est de l'Afrique ;
à feuilles alternes et opposées , sessiles , cou-
FRI
vertes de petites verrues sétifères , très ser-
rées, à fleurs blanchâtres, belles, dont la
gorge jaune , et portées par de longs pédi-
celles pendants , par la suite paniculés-racé-
meux. (C. L.)
FRIESIA ou FRIESEA (nom propre).
bot. ph. — Spr., synonyme de Crotonopsis ,
L.-C. Rich. — Genre douteux, formé par De
Candolle {Prodr. 1, 520), et dont le type
serait le Diceras dentatum Forst. On le réunit
jusqu'ici aux Tiliacées. Il ne renferme que
la plante citée; c'est un arbre de l'île de
Diemen et de la Nouvelle-Zélande , à feuilles
alternes et opposées , brièvement pétiolées ,
dentées , à pédoncules axillaires , uniflores ,
solitaires ou fasciculées , portant des fleurs
hermaphrodites ou unisexuées par avorte-
ment. (C. L.)
FRIGANE. ins. — Voy. phbygane.
FRIGANIDES et FRIGA1MTES. ins. —
Voy. phryganites.
* FRINGALAUDA. ois. — Genre établi
par Hodgson sur une espèce du g. Alouette,
VA. nemoricola. (G.)
FRINGILLA. ois. — Nom latin du genre
Moineau. Voy. ce mot.
FRIIVGILLARIA. ois. — Genre établi
par Swainson aux dépens du g. Moineau, et
dont le type est le Moineau à ventre jaune,
Emberiza capensis Gm. (G.)
* FRING1LLES. Fringillœ. ois. — Cette
famille, une des plus nombreuses du groupe
des Conirostres , a subi depuis vingt années
des métamorphoses sans nombre. Composée
d'abord du grand genre Moineau, Fringilla,
qui comprenait, tel que l'avait établi Linné,
une multitude d'oiseaux séparés depuis en
coupes génériques nombreuses, il était formé
en 1838, dans le Traité d'ornithologie de
M. Lesson , des g. Tisserin , Bruant, Moi-
neau, Bec-Croisé, Durbec, Psittacin (les-
quels trois derniers genres pourraient être
fondus en un seul), Coliou et Amytis. En
distrayant de cette famille les Alouettes, les
Mésanges et les Tangaras, on trouve qu'elle
se compose en entier de l'ordre des Passe-
reaux- granivores de M. Temminck. Cuvier
en avait formé une partie de ses Conirostres,
en admettant pour coupes génériques les
Bruants , les Moineaux, les Bouvreuils, les
Becs-Croisés , les Durs-Becs et les Colious.
En 1838, M. Lesson , dans son Histoire des
Oiseaux, a donné le nom de Fringillidées à
FM
un groupe considérable rentrant tout entier
3 la disposition méthodique adoptée par
M. Temminck, et il y a joint les Pardalotes
et les Manakins ; mais ces Fringillidées sont
composées d'un grand nombre de genres, di-
lacérations plus ou moins heureuses des
genres anciens , et chacun d'eux est consi-
déré comme une petite famille. M. G.-R.
Gray a formé sa famille des Fringillidées
des sous - familles Plocéinées , dont le type
est le g. Tisserin, qui comprend six genres ;
Coccothraustinées , type le g. Gros -Bec,
treize genres ; Tanagrwées, type le g. Tan-
gara , vingt genres ; Fringillinées , type le
g. Moineau , trente genres ; Embérizinées ,
type le g. Bruant, neuf genres; Alaudinées,
type le g. Alouette, douze genres ; Pyrrhu-
LrNÉEs , type le g. Bouvreuil , huit genres;
Loxinées , type le Bec-Croisé , trois genres ;
etPaTTOTOMiNÉEs, type le g. Phytotome, deux
genres. Il en sépare les Colious, et forme de
ce petit g. une famille et une sous-famille.
Ainsi , gr✠A l'esprit de division des orni-
thologistes , une dizaine de g. en forment
cent trois. Il est néanmoins une consolation
au milieu de ce dédale , c'est que Ton peut
regarder comme des g. assez bien délimités
les sous-familles , et quelquefois les coupes
génériques comme îles sections ; il faut re-
gretter seulement la complication inutile de
la synonymie. (G.)
FRIPIER. Phorrus. moll. — Parmi les
genres créés par Montfort dans sa Conchy-
liologie systématique, il y en a un bien petit
nombre qui, après un examen sérieux, aient
mérité de rester dans la méthode. Celui-ci
avait subi le sort commun à tous les autres,
ctLamarckle confondait parmi les Troques,
ce qui a été également adopté par Cuvier.
Cependant, lorsque l'on considère l'ensem-
ble des espèces de ce g., on leur trouve sans
exception cette propriété remarquable, d'at-
tacher à l'extérieur de la coquille des corps
étrangers qui la couvrent , et la déguisent
plus ou moins complètement. A ce caractère
extérieur un autre s'y ajoute; il est plus
important, car il est emprunté à la forme
de l'ouverture. Cette ouverture est, en effet,
subcirculaire lorsqu'on la regarde perpendi-
culairement en dessous , c'est-à-dire que
son bord droit est ordinairement largement
arqué , et vient aboutir insensiblement à
l'angle de la circonférence du dernier tour.
FRI 723
Enfin l'on sait aujourd'hui que le mollusque
de ce g. porte un opercule mince et corné ;
mais nous ignorons s'il est multispiré comme
celui des Troques, ou paucispiré comme ce
lui des Littorines. Enfin il est une dernière
remarque venant corroborer la valeur des
caractères que nous venons de citer ; c'est
que dans le g. Phorrus, les coquilles ne sont
jamais nacrées à l'intérieur, comme elles le
sont invariablement dans toute la grande
famille des Turbots et des Troques. Il est à
présumer d'après cela que le genre dont
nous nous occupons devra faire partie d'une
autre famille , autant du moins que l'on
peut en juger d'après les caractères extérieurs.
Les caractères du g. Fripier peuvent être
exposés de la manière suivante : Animal in-
connu , opercule corné ; coquille trochi-
forme , couverte en totalité ou en partie de
corps étrangers qui y sont soudés; ouverture
subcirculaire, déprimée, à bord droit arqué,
se prolongeant sur l'angle externe du der-
nier tour.
La propriété singulière dont jouit l'ani-
mal du g. Phorrus d'agglutiner a sa coquille
des corps étrangers qui le cachent presque
entièrement, a attiré depuis longtemps ta1
tention des naturalistes, qui, se laissant gu
der par la forme générale , ont compris et
genre parmi les Troques. Le mode d'adhé-
rence des corps étrangers sur la coquille a
lieu d'une manière spéciale ; on a déjà
l'exemple de larves d'insectes qui se font un
étui, dans la composition duquel entrent un
grand nombre de débris retenus entre eux
par des filaments soyeux. Dans la classe des
insectes ce phénomène se comprend, puisque
ce sont des animaux agiles qui ont le moyen
de s'emparer d'un corps étranger entre les
pattes et les mandibules, et de le tenir, dans
un lieu déterminé, jusqu'à ce qu'il soit dé-
finitivement fixé à l'enveloppe extérieure ;
mais chez un Mollusque, ces moyens n'exis-
tent pas : dès lors il devient difficile de con-
cevoir comment l'animal s'empare d'un
! corps plus ou moins pesant, et le tient dans
I une position favorable pendant un temps
assez long pour être soudé à son test. Il
! faut, en effet, considérer ici que l'adhérence
| a lieu, non pas instantanément comme dans
j les insectes , mais par suite de l'accroisse-
ment lent et normal de la coquille ; et rela-
tivement à cette lenteur, il ne faut point
724
FRI
oublier que nos Hélices, par exemple, met-
tent toute une année pour se développer, et
que ce n'est point exagérer en disant qu'il
a fallu quelquefois quinze jours à un Phor-
rus pour fixer certains corps larges et pe-
sants sur la surface de sa coquille. Il sem-
blerait cependant que , chez ces animaux ,
la qualité des objets saisis par eux pour
leur coquille n'est point indifférente , puis-
que, chez les uns , ce sont presque toujours
des pierres qui les revêtent , tandis que
chez d'autres, ce sont des fragments de co-
quilles ou de zoophytes : cependant nous
devons ajouter qu'il nous est quelquefois
arrivé de rencontrer des individus en partie
chargés de fragments de coquilles, en partie
de fragments pierreux. Les faits que nous
avons observés nous ont fait croire depuis
longtemps que les Phorrus vivent d'une
tout autre manière que les Troques. Il est
à présumer qu'au lieu de ramper sur les ro-
chers, ils se tiennent cachés sous les débris,
y restent à peu près immobiles , et c'est
dans cette immobilité qu'ils saisissent pen-
dant leur accroissement les fragments sous
lesquels ils sont cachés.
On ne connaît pas encore un bien grand
nombre d'espèces vivantes du g. Phorrus ;
M. Rives , qui en a donné récemment une
monographie dans son Conchologia iconica,
n'en mentionne que 7 espèces , dont la plu-
part proviennent des mers de la Chine et de
l'Inde. On connaît un plus grand nombre
d'espèces répandues dans les terrains ter-
tiaires de l'Europe ; on trouve aussi dans
les terrains crétacés des Moules trochiformes
irrégulièrement impressionnées, et qui, se-
lon toute apparence , ont appartenu à une
espèce de Phorrus, dépendant de ce terrain.
(Desh.)
FRIPIÈRE, moll. — Nom vulgaire sous
lequel sont connues toutes les coquilles dé-
pendant du genre Fripier, de Montfort.
Voy. ce mot. (Desh.)
FRIQUET. ois. — Nom vulg. d'une es-
pèce du g. Moineau, Fringilla montana. (G.)
* FRISCA (et non FRIESIA), Reich. bot.
ph. — Synonyme de Thesium. (C. L.)
FRISÉ, bot. — Voy. CRISPÉ.
FRITILLAIRE. Fritillaria {fritillus, cor-
net à jouer aux dés), bot. ph. — Genre de
la famille des Liliacées-Tulipacées , établi
par Linné {Gen., n° 411 ) pour des plantes
FROE
herbacées à bulbe solide, indigènes de l'Eu-
rope australe et de l'Asie médiane , caules-
lescentes ; à feuilles alternes ou subverticil-
lées ; à fleurs axillaires, la plupart tachetées
et penchées. Les caractères essentiels de ce
genre sont : Fossette glanduleuse et necta-
rifère à la base de chaque sépale.
On cultive dans nos jardins, comme plan-
tes printannières , le Frit, meleagni, ou F. a
damier , type de ce genre, dont la fleur pen-
chée et de couleur violette porte de petits
carrés assez semblables à ceux d'un damier,
et la F. couronne impériale , dont les fleurs ,
de couleur rouge safrané, forment à la par-
tie supérieure de la tige un verticille sur-
monté d'une couronne de feuilles. Les hor-
ticulteurs hollandais ont obtenu , par le
moyen du semis , un grand nombre de va-
riétés de cette belle plante , qui a l'incon-
vénient d'exhaler une odeur fort désagréa-
ble. Son bulbe contient un suc acre, que
Wepfer dit analogue à celui de la Ciguë, ce
qui a été confirmé par les expériences de
M. Orfila.
Les autres espèces qui font l'ornement
de nos parterres sont : les F. pyrenaica ,
persica, etc. La culture de ces plantes est la
même que celle des autres Liliacées.
FRITTE, min. — C'est ainsi qu'on ap-
pelle le produit d'une vitrification impar •
faite , soit artificielle, soit naturelle.
* FRITZSCHIA ( nom propre), bot. ph.
— Genre de la famille des Mélastomacées ,
tribu des Rhéxiées, établi par Chamisso
(Linn. IX, 397), et renfermant trois espè-
ces. Ce sont des sous-arbrisseaux brésiliens,
très glabres , ayant l'aspect d'un Serpillum.
Les feuilles en sont opposées, pétiolées; les
fleurs rouges ou pourpres , terminales et so-
litaires. (C. L.)
* FRIVALDIA (nom propre), bot. ph.—
Genre de la famille des Composées , tribu
des Astéroïdées-Psiadiées , formé par Endli-
cher {Gen. pi., 2369), et le même que le
Microglossa deDeCandolle(Prodr. V, 320).
L'auteur n'explique pas la cause de cette
substitution (Voy. microglossa), qui vrai-
semblablement ne saurait être accueillie.
(C. L.)
* FROEHLICRTA (nom propre), bot. ph.
— Genre de la famille des Amarantacées-Gom-
phrénées , établi par Monch (Meth., 50) pour
des plantes herbacées, indigènes de l'Ame-
FRO
FPvO
725
rique tropicale et des parties chaudes de
l'Amérique boréale, dressées, diffuses, ra-
meuses; à feuilles opposées, brièvement pé-
tiolées ; inflorescence en épis opposés et yer-
ticillés , dans le principe capituliformes. —
Frœhlichia, Vahl., syn. de Coussarea, Aubl.
— Frœhlichia ^Y\i\ïï., syn. d'Elyna, Schred.
FROID, phts. — Voy. température.
FROLOVIA , Lcdeb. bot. ph. — Section
et synonyme d'Haplolaxis, DC. (G. L.)
FROMAGER. Bombax. bot. ph. — Genre
de la famille des Sterculiacées-Bombacées,
établi par Linné pour des arbres de l'Amé-
rique tropicale, élevés, chevelus au sommet ;
à feuilles alternes , longuement pétiolées ,
quinque-octopalmées, à folioles lancéolées,
subentières , stipules décidues ; pédoncules
solitaires dans l'axe des feuilles supérieures,
uniflores, subterminaux par suite de la chute
de la fleur ; fleurs grandes, blanches et pu-
bescentes. Les caractères de ce genre sont :
Calice simple , tubulé , évasé , à 5 dents ;
corolle à 5 pétales obliques , concaves ; 5
étamines en plus; 1 stigmate capité; cap-
sule orbiculaire à 5 valves et à 5 loges po-
lyspermes; graines cotonneuses. L'espèce
type de ce genre, qui renferme 10 espèces,
est le B. criba, ou Fromager deCarthagène.
Le B. pentandrum, considéré comme le type
du g. établi sous ce nom par Linné, appar-
tient aujourd'hui au g. Eriodendron. Le B.
malabaricum , que De Candolle rapportait
à son genre Bombax , a été érigé en un genre
Salmalia par Schott et Endlicher.
FROMENT. Triticum (ail. Weizen; angl.
Wheat; holl. Weit : dan. Hvede; suéd.
Hwete ; ital. Grano; esp. Trigo ; pol. Psze-
nica; russ. Pschschnitza ; hongr. Bùza ;
grec anc. sîto-; grec mod. aizàpi). bot. ph.
— Genre de la famille des Graminées-Hor-
déacées , établi par Linné (Gen. n. 913)
pour des végétaux herbacés annuels ou vi-
vaces , présentant pour caractères : Épis tri-
multiflores , à fleurs distiques ; glumes 2 ,
subopposées , subégales , mu tiques ou aris-
tées ; paillettes 2 , l'inférieure mutique ,
mucronée ou aristée, la supérieure bicaré-
née , carène ciliée ; squamules 2 , entières ,
le plus souvent ciliées ; étamines 3 ; ovaire
sessile , poilu au sommet ; stigmates 2, ter-
minaux , plumeux ; caryopse libre ou soudé
aux paillettes.
Les feuilles des végétaux de ce genre sont
planes , les épillets sessiles et disposés en
épis, ou plus rarement en panicules serrées,
parallèles sur un rachis continu ; les rachis
secondaires quelquefois articulés.
Ces graminées, répandues dans les parties
tempérées de l'hémisphère boréal, sont plus
abondantes dans les contrées méditerra-
néennes qui regardent l'Orient, assez rares
dans l'Amérique australe extratropicale etl ;
Nouvelle-Hollande , et très rares entre les
tropiques , dans l'Amérique cis-équatoriale.
Ainsi les deux points extrêmes au-delà des-
quels le Froment cesse de croître sont : ai
Nord le 58% au Sud le 12°.
Le nombre des espèces du genre Triticum
est peu considérable , et les coupes qui
avaient été faites dans ce genre par Palisot
Beauvois et d'autres agrostographes l'avaient
encore diminué. Si l'on regarde comme des
espèces distinctes celles admises assez à l'a-
venture par les botanistes parmi les Fro-
ments cultivés, on en peut compter une
quarantaine. Les espèces cultivées et les
Triticum prostratum , tenellum ( Agropyron
poa Gaer.) unilatérale, unioloides, etc., sont
annuelles, tandis que les T. maritimum,
junceum (Ag. glaucum, espèce avec laquelle
on peut fondre les Ag. junceum Schrad. ,
acutum DC. , et rigidum Schrad. ) , repens
ou Chiendent (Ag. repens, dont nous avons
cinq variétés , velue , mutique , aristée ,
multiflore et capillaire), et sepium(T. cani-
num, Ag. caninum, dont une variété glau-
que), etc., sont vivaces.
Ces dernières espèces, dont une partie
croît sans culture dans nos environs, ont été
séparées des Triticum vrais à cause de leur
mode d'inflorescence et de la présence d'une
arête paléale, caractères qui les rapprochent
des Fétuques et des Bromes ; et c'est ce qui
a déterminé Gœrtner, dont Palisot et Trinius
ont adopté l'opinion , à établir pour les es-
pèces à glumes lancéolées ou linéaires, oblon-
gues, aiguës ou obtuses, à épillets sessiles
réunis en épis, le g. Agropyron, dont le
type est le Triticum caninum , et qui com-
prend vingt et une espèces, telles que les T.
caudatum, junceum, rigidum, sepium, uni-
latérale , vaginans , etc. Palisot a formé le
g. Brachypodium pour celles à épillets pédi-
cellés , solitaires , géminés ou en grappes ;
tel est le Bromus ciliatus Lam. , type du g.
qui comprend les Triticum festucoides, fra-
726
RO
FRO
gilc , tenellum , maritimum , liliaceum , ni-
gricans, pectinatum, etc., et il y avait réuni
des Bromes et des Fétuques. Les botanistes
qui, à l'exemple de M. Chevalier, ont admis
le g. Agropyron, y ont compris le g. Brachy-
podium; mais ils ont divisé les Agropyron en
deux sections : une comprenant les espèces à
barbes courtes ou nulles , et l'autre celles à
barbes longues. La nomenclature de ces der-
nières est assez incertaine pour que la plupart
d'entre elles aient été presque indistincte-
ment nommées par les auteurs Froments ,
Bromes ou Fétuques.
Endlicher admet trois divisions dans son
g . Triticum (a, le T. spelta ; 6 , V Agropyron ,
et c, le Brachypodium). Ces sections du
genre Triticum ont été adoptées par Host et
Sibthorp. Le célèbre agrostographe Kunth
a admis le g. Agropyron. Link (Hort. berol.
î .42 j a adopté le g. Brachypodium , mais il
lui a donné le nom de Trachynia.
Le g. Triticum, considéré comme genre
botanique, ne présente pas plus d'intérêt que
les autres ; mais, sous le rapport agricole et
économique , il en est autrement. C'est une
plante sociale qui mérite le plus haut inté-
rêt , car son histoire se confond avec celle
des nations les plus anciennes.
Comme la plupart des végétaux et des
animaux que l'homme a rendus cosmopo-
lites comme lui , et qu'il exploite à son
profit, on a perdu toute trace de son origine :
aussi les naturalistes se sont-ils livrés à ce
sujet aux plus étranges conjectures pour
arriver à une incertitude que ne détruit au-
cune raison plausible. Quelques uns, et Buf-
fon était du nombre , ont pensé que le Fro-
ment était une céréale créée, pour ainsi
dire, de toutes pièces, de la main de l'homme,
qui a métamorphosé par la culture une gra-
minée aujourd'hui inconnue, au point de la
rendre méconnaissable. C'est une théorie
difficile à appuyer de raisons logiques : ce-
pendant , de nos jours, M. Esprit Fabre a
entrepris la métamorphose de VJEgilops triti-
coides en Blé ; mais jusqu'à ce jour il n'a pas
réussi. Il a semé dans son jardin les graines
qu'il a recueillies , et a obtenu une plante
dans laquelle les caractères de VJEgilops
ont presque complètement disparu pour faire
place à ceux des Triticum. « Ce n'est pas, est-
il dit dans la lettre de M. F. de Girard , de
Montpellier, communiquée en 1839 à l'A-
cadémie par M. A. de Saint-Hilaire, ce n'est
pas encore tout-à-fait un Triticum , mais ce
n'est plus un JEgilops. » Depuis cette époque,
on n'a pas eu de nouvelles des essais de
M. Fabre. Cette opinion remonte aux Grecs e<
a sans doute été jetée dans la science par des
hommes étrangers à l'étude de la nature. On
a bien rapproché dans la méthode VJEgilops
des Triticum , mais sans penser qu'ils pus-
sent réciproquement se convertir l'un en
l'autre. Les Romains donnaient l'Ivraie
comme la Graminée génératrice du Fro-
ment. Pline , l'écho de toutes les vérités et
de toutes les erreurs , regardait le Froment
comme le produit de dégénérations succes-
sives d'autres céréales.
Dans l'impuissance où l'on s'est trouvé de
constater historiquement l'origine du Fro-
ment , on en a conclu qu'il existe encore
quelque part à l'état sauvage; et la Tartane,
ce berceau obligé de tous les êtres dont on
ignore l'origine, a été signalée comme la
patrie du blé. Olivier l'a , dit-on, trouvé en
Perse à l'état sauvage ; Michaux a retrouvé
l'Épeautre dans le même pays , sur une
montagne , à quatre journées d'Hamadan ;
les savants qui rejettent absolument les
transformations organiques en ont conclu
que le Blé croissait spontanément dans l'A-
sie centrale.
Il est, ce me semble, un sage milieu en-
tre toutes ces opinions , et l'on peut ration
nellement rejeter les deux extrêmes. En pré-
sence des changements par hypertrophie qui
se sont opérés dans les végétaux cultivés et
les animaux domestiques , pourquoi ne pas
voir dans notre Froment un vrai Triticum
dont la graine, petite d'abord, comme celle
de la Fétuque flottante qui sert d'aliment en
Prusse et en Pologne , se serait successive-
ment améliorée par la culture ; et , passant
avec les siècles par des milieux divers , a
acquis les qualités que nous lui connaissons
aujourd'hui ? L'influence climatérique joue
un grand rôle dans le développement des
êtres ; et de nos jours encore, malgré l'état
de perfection auquel est arrivé le Froment,
nous voyons ses qualités et ' son volume
changer suivant les lieux, dans des propor-
tions extraordinaires et dans le cours d'une
seule saison. Ainsi il est prouvé expérimen-
talement^), la seule preuve irrécusable,
(î) La plupart des faits numériques mentionnés dans cet
FRO
FRO
727
que le grain du Froment augmente en poids
dans les régions tempérées , et diminue en
s'avànçant vers le sud, et que par u.iie
contre-épreuve le contraire a lieu. Sur 54
variétés de Blé du Midi cultivées à Paris ,
deux seulement ont diminué de poids, et
les autres, au contraire, ont prodigieuse-
ment gagné. Ainsi : 100 grains de Blé de
Fellemberg venant du midi de la France ou
des contrées avoisinant la mer Noire, pe-
saient 40; sous le climat de Paris, le même
nombre de grains a pesé 60 ; le Blé Pictet,
pesant 42 1/2, a donné 79; le Blé rouge de
mars sans barbes, 54, 60; laRichclle blan-
che, 72, 98; le Blé de Talavera, 72, 80; le
Blé dur d'Odessa , 78, 98 ; le Blé Poulard
rouge lisse, 93, 103; la Pétanielle blanche,
97, 121. La contre-épreuve a donné les
mêmes résultats: ainsi, des Blés cultivés à
Paris et envoyés à Toulon ont subi les chan-
gements suivants: 100 grains de Blé de Ta-
lavera , pesant à Paris 90, ont pesé à Tou-
lon 77 1/2; la Richelle blanche, 100, 66;
la Pétanielle blanche , 90 , 77 ; le Poulard
blanc lisse, 104 , 85.
Pourquoi alors ne pas admettre, en
voyant, par l'effet de la seule influence des
milieux , une même variété changer en plus
ou en moins de 30 pour cent , que l'espèce
primitive de Triticum n'a pas, parle double
effet de la culture et du changement de mi-
lieu, pu augmenter successivement de vo-
lume, et arriver, au bout d'un certain nom-
bre d'années à avoir acquis son maximum
de développement? Puis ensuite sont venues
les modifications superficielles qui ont altéré
la Corme primitive de l'espèce améliorée, et
ont donné naissance aux nombreuses varié-
tés que nous connaissons aujourd'hui.
Pourquoi n'en serait-il pas du Froment
comme de l'Orge , du Seigle et de l'Avoine,
dont la patrie nous esi inconnue , parce
qu'elles aussi sont des céréales améliorées
par la culture? Mais il a fallu, avant tout,
que l'espèce type ait produit des semences
capables de servir originellement aux usages
alimentaires; et si nous cherchions parmi
les Graminées annuelles (circonstance impé-
rieusement nécessaire pour arriver à une
prompte transformation) qui croissent sans
culture dans nos environs , nous en trouve-
article ont été empruntés a l'excellent tnémoiie de M. Loise-
leur-neslongcGamps sur les Céréales.
rions plusieurs dont la semence serait immé-
diatement converlible en farine ou en gruau .
L'histoire de nos fruits, de nos légumes,
est un exemple. Le fruit de l'Abricotier et
celui du Pêcher n'ont pas été primitivement
aussi volumineux que nous les voyons au-
ourd'hui ; un mésocarpe mince et coriace ,
acerbe peut-être, en recouvrait les noyaux.
Aujourd'hui nous assistons à des améliora-
tions fréquentes dans ces fruits, et nou.-»
n'en sommes pas surpris. Pourquoi vouloir
alors trouver absolument le Froment à l'état
sauvage dans les mêmes conditions que
celles que nous lui connaissons dans nos
cultures, ou n'en expliquer l'existence que
par une métamorphose qui n'est peut être
pas impossible, mais inutile pour expliquer
son origine? Un fait qui, s'il était confirmé,
viendrait à l'appui de l'opinion de la modifi-
cation des êtres par suite des seules influencer
ambiantes , indépendantes de tout croise-
ment, c'est que M. Deslongchamps regarde
l'hybridité comme impossible entre les Blés
qu'il a observés, parce que la fécondation ti
lieu à huis clos, et que, quand les étamine*
font saillie au dehors, les anthères sont déjà
vides. Il en conclut que les variétés locales
de Froment sont des races bien établies.
Cette idée est au moins étrange.
En compulsant les annales des peuples
les plus anciens, les Chinois et les Égyptiens,
on n'y trouve aucun renseignement sur l'é-
poque où le Froment a été introduit dans
leur agriculture, de même que les écrivains
de l'antiquité ne nous disent rien de l'in-
troduction du Froment en Grèce et en Italie.
Les commentateurs, qui placent avec raison
sans doute le berceau du Froment dam
l'Asie centrale , disent qu'il n'a été cultive
qu'assez tard dans l'Europe méridionale, et
que ee fut d'Egypte qu'il fut apporté. Au
reste nous ignorons, malgré les gloses nom-
breuses des commentateurs des livres an-
ciens, s'il est question du Froment dans !..
Bible, et si par Chiltah on doit entendr.»
le Triticum sativum ou le T. speila. L-
Grecs des premiers temps historiques ne
paraissent pas l'avoir connu : quoique dans
I l'Iliade il soit question du mjpoç , que quel-
! ques traducteurs ont interprété par Froment,
on croit que sous ce nom Homère a voulu
; désigner l'Orge. Faute de pouvoir s'entendre
! on a concilié tout« les opinions, en disant
728
FRO
FRO
que par «vpoç les Grecs entendaient les cé-
réales de toutes sortes. Le fait est que, plus
tard , «rîroç a été employé par les hommes
pratiques pour désigner le Froment.
L'incertitude est moins grande pour l'É-
peautre. On sait avec assez de certitude que
les Grecs appelaient la grande Épeautre olupa
et Çeta, et la petite xlf-i. C'est évidemment la
céréale la plus anciennement cultivée dans
la péninsule italique, ce que prouve le simple
nom de Semen , qui lui était donné par les
Romains; et l'on prétend que c'était ce
Triticum que les Égyptiens cultivaient de
préférence à tout autre, malgré l'adhérence
de sa balle.
Plus tard on trouve le vrai Froment en
Grèce et en Italie ; et d'après les auteurs
anciens , on n'en connaissait alors que 6 à 7
variétés. Aujourd'hui le nombre des variétés
s'élève à au moins 300 ( nombre bien élevé
pour être vrai), et l'on a essayé plus d'une fois
de les classer pour les rapporter à des types ;
mais on ne peut nier que cette disposition mé-
thodique ne présente de grandes difficultés.
Voici toutefois celle qui paraît la plus ration-
nelle. Elle comprend cinq types, auxquels se
rapportent les principales variétés cultivées.
Ire Section.
froments nus.
1er type. — Froment commun, Triticum
vulgare ou sativum (1).
Variétés sans barbes , paille creuse.
Blé commun d'hiver à épi jaunâtre. Épi
pyramidal , grain rougeâtre oblong et ten-
dre. C'est la variété cultivée dans la Beauce,
en Brie, et dans le centre et le nord de la
France. On l'appelle communément Blé
d'hiver ou de saison.
Blé de mars blanc sans barbe , sous - va-
riété du précédent, presque aussi estimé
comme Blé de mars que le précédent comme
Blé d'automne.
Blé blanc de Flandre, blanc zée, Blé blazé,
à épi blanc , fort et bien nourri , grain
blanc et tendre : c'est un des plus beaux et
des plus productifs. Le Blé de Talavera , à
épi plus long et à épillets plus distants, en
parait être une simple sous-variété.
Blé blanc de Hongrie, Blé anglais, Blé
(i) On rapporte à cette espèce les Triticum cestivum, hyber-
num et turçidum , de quelques auteurs, qui en ont fait des
espèces distinctes. Je les ai tous réunis comme de simples
variétés du T. sativum.
chevalier, remarquable par la bonne qua-
lité de son grain.
Touzelle blanche , d'excellente qualité ,
mais trop délicate pour les départements
septentrionaux.
Richelle blanche, mêmes qualités et mêmes
inconvénients.
Blé Fellemberg, à grain petit et dur, de-
mande à être semé en mars, et a le défaut de
s'égrener facilement. Le Blé Pictet, qui n'en
est qu'une variation , tient mieux dans sa
balle.
Blé d'Odessa, Richelle de Grignon, Blé
d'Alger , Blé Meunier , très estimé , mais
trop délicat pour notre pays.
Blé de Saumur, à grain gros, bien plein,
à paille très blanche, mais assez délicat.
Blé de Haie, appelé aussi Blé de Tunstall,
Froment blanc velouté, à épi blanchâtre,
grand et gros.
Blé Lammas , Blé rouge anglais , hâtif et
sujet à s'égrener; il s'accommode d'un ter-
rain médiocre.
Blé de Marianipoli , Blé de mars rouge ,
Blé carré de Sicile , Blé rouge velu de Crête.
Variétés hâtives, et réussissant parfaitement
dans les semis du printemps.
Variétés barbues, paille creuse.
Blé barbu d'hiver à épi jaunâtre. Épi
comprimé , grain rougeâtre. Encore très
cultivé dans l'Ardèche et la Vienne ; mais
il cède devant les Blés sans barbe.
Blé de mars barbu ordinaire, plus précoce
que la variété sans barbes.
Blé de mars barbu de Toscane , ou Blé de
Toscane à chapeaux, sous- variété de la pré-
cédente, qui fournit, par suite des procédés
employés dans sa culture , les pailles fines
d'Italie, si renommées pour la fabrication
des chapeaux.
Blé de mars rouge barbu, Blé de mai.
Très convenable pour les semis tardifs à
cause de sa précocité.
Saissette de Provence, une des variétés de
Blé les plus estimées : ce sont des Blés de
mars , trop délicats peut être semés en au-
tomne. Les Saissettes dites d'Arles, d'Agde,
de Beziers , de Sault , en sont de simples
variations.
Blé du Caucase barbu , variété de mars
excellente qualité.
Richelle blanche, Blé barbu de Naples, voï-
FKO
sine de la précédente, mais à grain plus
allongé et plus beau.
Blé du Cap , variété de mars à grain al-
longé et très pesant.
Blé Hérisson , à grain petit et rougeàtre,
très productif ; il peut être presque indiffé-
remment semé en automne ou au prin-
temps.
Blé Victoria ou de soixante-dix jours, sans
autre valeur que nos Blés de mars ordi-
naires.
Variétés barbues à paille pleine.
Poulard rouge lisse , gros Blé rouge ,
Épaule rouge du Gatinais (T. turgidum).
Grain tendre, rougeàtre, de qualité médio-
cre , cultivé dans le Centre, et regardé
comme une ressource précieuse dans les
terrains humides et pour les semailles tar-
dives.
Poulard blanc lisse. Épaule blanche , Blé
de Tangarock. Très productif, et recom-
mandable tant pour la qualité de sa paille
que pour celle de son grain.
Blé Garagnan. Poulard blanc lisse, cul-
tivé dans la Lozère.
Poulard blanc velu, variété vigoureuse et
d'excellente qualité, très cultivée en Tou-
raine. La Pétanielle blanche velue est sans
doute une simple sous-variété de ce Poulard.
Blé Nonette, variété d'automne à épis roux
et velus, à paille grosse et à demi pleine.
Pétanielle rousse, Poulardrouge velu, gros
Blé roux, Grossaille, se rapprochant par ses
qualités du rouge lisse ; il est cultivé dans
les départements méridionaux , dans une
partie de ceux de l'Ouest, en Auvergne, etc.
Le Blé turquet est une variété du précédent :
c'est un des meilleurs Poulards velus.
Le Blé géant de Sainte-Hélène ou Blé de
Dantzick, est une des variations locales.
Pétanielle noire, très productif, à barbes
caduques.
Blé de Miracle, Blé monstre, Blé de Smyrne
(T. compositum, variété du turgidum), à épi
rameux, à grain gros et arrondi , à paille
pleine et dure, mais sujet à dégénérer.
Poulard bleu, Blé bleu conique, très cultivé
en Angleterre et peu en France , estimé
pour son produit et sa rusticité.
IIe type. — Froment dur , Triticum durum.
Blé dur ou d'Afrique , à grains longs et
glacés, caractères de ce croupe.
FRO
729
Trinwnia, barbu de Sicile, Blé tr émois très
productif et fort vigoureux , à paille fine et
dure. V Aubaine rouge , à peu près la seule
variété de cette classe qui soit répandue dans
la culture en France , paraît une sous-Ya-
riété rouge du Trimenia.
Je citerai parmi les variétés dures préco-
nisées dans ces derniers temps, mais peu
productives et plus convenables dans nos
départements méridionaux, le Blé d'Ismaël,
encore appelé BléTripet, le Blé noir de Tan-
garock, le Blé de Keris.
IIIe type. — Blé de Pologne, T. polonicum.
Cette espèce se distingue des autres par
son grain très allongé et transparent, qui
se rapproche des précédentes par ses qua-
lités. On l'a appelé Seigle de Pologne ou de
Russie.
On en cultive une sous- variété cendrée
imbriquée. On croit cette espèce originaire
d'Afrique , et identique aux variétés dites
Blé d'Egypte, Blé du Caire et Blé Mogador.
IIe Section. — Froments vêtus.
Ier type. Épeautre, Triticum spelta, à grains
ne se séparant pas de leur balle.
Variétés.
Épeautre sans barbe, variété de Froment
recommandable par sa rusticité et la qua-
lité de sa farine, excellente comme fourrage
et comme grain. Elle demande une double
mouture pour l'extraction de la balle,
Épeautre blanche barbue, très belle , très
vigoureuse et très hâtive , également d'au-
tomne et de printemps.
Amidonnier blanc, Épeautre de mars, va-
riété très estimée que l'on cultive en Alsace.
Amidonnier roux, sous-variété présentant
les mêmes avantages.
IIe type. — Engrain , T. Monococcum.
Engrain commun , petite Épeautre , Fro-
ment locular , Blé d'automne et de prin-
temps, très utile dans les mauvaises terres,
où il réussit avec facilité : on en connaît une
variété à épi jaune ou roux. On l'a plusieurs
fois introduit dans le commerce sous le nom
de Riz sec ou de Carro , variété précieux :
de Riz qu'on peut espérer voir enfln arri-
ver jusqu'à nous.
La culture du Froment est d'une impor-
tance d'autant plus grande dans notre pays,
92
730
FRO
qu'elle constitue pour ainsi dire le fond de
notre agriculture. Sans entrer dans de longs
développements sur cette matière impor-
tante, je ferai connaître les principaux pro-
cédés de culture en usage pour avoir de
beaux Froments.
Les terres franches, réunissant toutes les
conditions de fertilité, sont celles qui con-
viennent le mieux pour la culture des Blés ;
mais l'emploi raisonné des engrais et des
amendements a permis de l'étendre au-
jourd'hui à des sols d'autre nature, et
c'est ce qui constitue un progrès notable.
L'emploi des engrais exige néanmoins une
attention scrupuleuse; et en thèse géné-
rale, ce n'est pas dans les terres les plus
fortement fumées qu'on obtient les plus
beaux produits , le développement excessif
du chaume étant contraire à celui du grain;
on réussit mieux en ouvrant la rotation par
une culture sarclée fumée abondamment ,
et le Blé qui y succède sans addition de fu-
mier donne toujours des produits abondants.
On a également obtenu des résultats avan-
tageux par l'emploi des amendements cal-
caires ; et dans les localités où l'on a eu re-
cours à ce moyen , l'on a remarqué une
amélioration réelle dans la qualité des
Blés.
La préparation du sol est d'une haute
importance; mais le nombre des labours
dépend de sa nature et de l'état dans lequel
il se trouve : ainsi, tandis que trois et quatre
façons sont quelquefois insuffisantes sur une
jachère , une seule suffit au contraire après
une récolte de Féverolles binées, une cul-
ture de Vesce ou de Sarrasin, ou un Trèfle
rompu. Il ne faut pas, en général, qu'il ait été
récemment labouré à une grande profon-
deur; car le Blé s'accommode mieux d'un
terrain dont le fond présente une certaine
consistance , et les laboureurs sont loin de
redouter de semer sur un terrain parsemé
de petites mottes , qui par leur effritement
rechaussent d'elles-mêmes le Blé nouvelle-
ment germé. On peut semer dans les terres
légères plus tôt après le labour , et un peu
plus tard dans les terres fortes.
Il faut procéder avec discernement dans
les cultures qui précèdent celle du Blé.
Sans entrer dans des détails hors de mon
sujet sur les assolements pratiqués en
France, je ferai seulement connaître les
FRO
cultures qui précèdent celle du Froment
avec le plus d'avantage :
1° Le Trèfle, lorsqu'il n'occupe le sol que
peu de temps, est une excellente prépara-
tion.
2° Après le Trèfle, la Lupuline est encore
excellente, mais dans les terres légères.
3° Dans les terres fortes , on peut faire
cultiver avant le Froment des Fèves pour
les Biés d'automne, des Choux , pour ceux
de printemps.
4° La Betterave produit encore les plus
heureux résultats ; mais les cultivateurs n'en
sont pas encore tous convaincus. On pourrait
en dire autant sans doute de toutes les cul-
tures sarclées ; car, dans le Nord et le Centre,
on sème du Blé après les Carottes, le Tabac
ou les Choux fumés.
5° Le Colza et la Navette.
En général, on ne fait pas succéder le Blé
à la Pomme de terre, parce que cette plante
a la réputation de trop effriter le sol ; mais
dans une terre bien fumée , on peut , sans
inconvénient, y faire succéder la culture
du Froment : témoin l'expérience faite à
Grignon il y a deux ans , et qui eut lieu
dans un terrain qui avait produit des Pommes
de terre l'année précédente.
Le choix de la semence est très impor-
tant, et nos cultivateurs préfèrent employer
les Froments nouveaux ; mais des essais mul-
tipliés ont prouvé que des Froments de 2 ou
3 ans donnent des récoltes au moins aussi
satisfaisantes , quelquefois même plus.
Il est d'usage parmi les cultivateurs de
renouveler leur semence tous les 2 ou 3 ans,
et pour cela ceux des différents cantons font
des échanges entre eux. Sur la fin du siècle
dernier les Belges tiraient des semences de
Sicile. Les Anglais ont voulu imiter cet
exemple. Ce Blé a bien réussi; mais il s'est
trouvé trop dur, dit Miller, pour les moulins
anglais.
Après le choix des semences vient le cri-
blage, destiné à enlever les graines étran-
gères , et le chaulage, qui détruit les spores
des Urédinées, et empêche ainsi la carie et
le charbon. On chaule les Blés par immer-
sion dans une solution de sulfate de cuivre,
de potasse ou d'acide sulfurique étendu
d'eau ; mais le chaulage le plus facile est
celui de chaux, dont il. faut 50 kilogrammes
environ, dissoute dans 240 litres d'eau pour
FRO
12 hect. 4 2 de Froment. On peut ajouter à
l'énergie de ce moyen en mêlant à la chaux
du sel commun.
La quantité de Froment à répandre par hec-
tare varie suivant les terrains. Dans les sols
fertiles, il en faut moins que dans des terres
maigres et de qualité médiocre , et il faut
moins de semence pour un semis d'automne
que pour un de printemps. Terme moyen ,
on sème ordinairement 200 litres par hec-
tare ; il en faut près de moitié moins pour
les semis en ligne, à 25 cent, de distance.
L'époque des semailles présente aussi des
variations. En France, on sème les blés d'au-
tomne, depuis septembre jusqu'à la fin de
décembre, et ceux de printemps, aussitôt qne
la saison le permet. Pour les Blés d'au-
tomne , il résulte d'expériences réitérées que
quand on sème de bonne heure , on a plus
de paille et moins de grains , tandis que le
contraire a lieu en semant tard. En général,
il convient mieux de semer de bonne heure.
On sème de trois manières : 1° à la volée ,
sur raies ou à la surface du champ , pour
recouvrir à la herse , ou bien sous raies de
manière à ce que le grain soit recouvert par
la charrue. On reproche à ce dernier moyen,
la lenteur qu'il apporte dans l'opération ;
mais, en général, il compense largement par
le produit la perte de temps à laquelle il
entraîne, en ce qu'il met le Blé à l'abri du
déchaussement , qu'il est difficile d'éviter ,
même avec le semis le plus minutieux. Par-
mentier pose en axiome que dans les temps
humides il faut beaucoup de charrue et
point de herse , et dans les temps secs beau-
coup de herse et point de charrue.
2° En lignes. Ce mode de semis, préconisé
par les uns , et combattu par les autres ,
présente néanmoins des avantages réels ,
malgré les objections faites à son emploi ,
et qui sont : le prix de revient d'une sem-
blable machine , ce qui ne permet pas de
l'introduire dans une petite exploitation ;
les retards qu'en entraîne l'emploi , l'aug-
mentation de la main-d'œuvre, l'irrégu-
larité du travail dans certaines terres , et
celle du produit.
La première objection est la plus forte ;
quant aux autres, elles tombent d'elles-
mêmes. Ainsi, pour ce qui concerne le prix
de revient , il résulte des expériences faites
à Grignon avec le semoir de M. Hugues, que
FRO
731
i 10 ares de Seigle ont coûté 18 minutes de
j temps, 12 litres 60 centil. de semences,
| 1 fr. 71 c. en argent, tandis que la même
| quantité de terrain semé à la volée a coûté
j 53 minutes de temps, 22 litres de semence,
! et 2 fr. 84 c. en argent. Ce qui fait une dif-
férence de 11 fr. 40 c. pour un hectare. Le
produit de l'expérience au semoir a été un
excédant de 19 litres 54 centilitres pour les
10 ares, ou près de 2 hectolitres pour un
hectare.
J'ajouterai à cet exemple celui d'expé-
riences comparatives faites à Grignon (1) en
1843 sur la production du Blé semé en li-
gnes avec plusieurs espèces de semoirs , ou
semés à la volée.
Elles eurent lieu sur un terrain de 40
ares, divisé en 4 planches, qui avait reçu
en 1842 une fumure de 60,000 kilogr. à
l'hectare , et avait produit des Pommes de
terre.
La première fut ensemencée au semoir
Hugues , nouveau modèle, en Blé Richelle
de mars, à raison de 127 litres de Blé par
hectare; la distance entre les lignes était de
0m,18 , et le grain était enterré à une pro-
fondeur de 0m,06.
La deuxième fut ensemencée avec le même
semoir ; mais la quantité de grain fut de
176 litres.
La troisième fut semée au semoir de Gri-
gnon, à raison de 163 litres à l'hectare, et la
distance entre les lignes fut de 0,n,20.
La quatrième fut ensemencée à la volée,
et la quantité de grain répandue fut de 224
litres à l'hectare.
Les résultats furent: Pour la première
planche , 21 hectolitres 85 litres de grain ,
et 5,017 kilogr. de paille par hectare.
La deuxième rendit 20 hect. 46 litres de
grain , et 4,555 kil. de paille.
La troisième 17 hect. 46 litres de grain,
4,535 kil. de paille.
La quatrième 16 hect. 63 litres de grain,
et 4,835 kil. de paille.
Ainsi le produit de la planche n° 1 a été
de 17 1/5 pour 1, celle de la planche n° 2
est de 11 2/3, celle de la planche n° 3
est de 10 2/3, et celle de la planche n° 4
de 6 1/2.
L'économie de semence entre les plan-
ches n° 1 et n° 4 a été de 31,20.
(i) Agritulteur pratique, octobre 18*4, p. 6 et 1 •
732
FRO
FRO
Il y a pourtant plus de quatre-vingts ans
qu'on a proposé l'emploi de cette méthode ,
et M. Tull , célèbre agriculteur anglais ,
avait fait sur ce sujet des expériences nom-
breuses suivies des succès les plus heureux.
Malgré ses efforts , il a fallu plus d'un demi-
siècle pour que ses compatriotes commen-
çassent à comprendre qu'il avait raison ; et
à cette époque Miller s'étonnait qu'en pré-
sence de résultats si. évidents les fermiers se
refusassent obstinément à tenter ce mode de
culture.
Les avantages du semis en lignes sont donc
incontestables ; mais il faut avouer que le
prix des semoirs est encore fort élevé, puis-
que celui de M. Hugues , le meilleur sans
contredit, ne peut être livré à moins de 250
à 400 francs , suivant les dimensions et la
rapidité de travail qu'on en obtient.
3° Au plantoir. D'après les expériences de
M. Devrède , ce mode de semis donne des
produits considérables ; mais il a l'inconvé-
nient d'exiger un nombre considérable de
bras et de coûter près de dix fois plus cher
que le semoir à la volée. En revanche , il
faut 36 litres de semence au lieu de 120 li-
tres , et le rendement est de 3,915 litres au
lieu de 2,610, c'est-à-dire que 120 litres se-
més au plantoir produiraient, au lieu de
2,610 litres, plus de 13,000. Cette opération
a lieu de la manière suivante : Un homme
tenant de chaque main un plantoir à deux
branches fait, en suivant la trace des sillons,
quatre trous distants entre eux d'environ
10 centimètres; il est suivi par une femme
ou un enfant qui met dans chaque trou un
ou deux grains de Blé; un autre qui suit re-
couvre la semence au moyen d'un petit bo-
tillon de branches. Il faut , par cette mé-
thode, quatre jours , à cinq personnes (un
homme et quatre aides ), pour ensemencer
un arpent. Il reste à dire sur ce sujet l'opi-
nion de Tessier , le patriarche de l'agricul-
ture : « L'ensemencement au plantoir a de
l'avantage sur celui à la volée quand le Blé
est cher, dans un pays où les bras sont nom-
breux et les salaires à bon marché. »
Pour prouver les avantages d'une culture
perfectionnée , je citerai deux expériences
concluantes faites à un demi-siècle de dis-
tance. En 1802 , M. Poulet cultiva du Blé
par la méthode de transplantation, et obtint
400 pour 1. Le célèbre Philippe Miller, di-
recteur du jardin de Cambridge, fit une ex-
périence dont les résultats sont extraordi-
naires. Au mois de juin 1776, il sema un
grain de Blé ; au commencement d'août , i!
l'arracha , le divisa en dix-huit parties , et
repiqua chacune d'elles séparément ; du
milieu de septembre à la mi-octobre , il les
arracha de nouveau , les divisa en 67 par-
ties et les replanta ; au printemps , ces 67
pieds furent divisés en 500, et le produit fut
de 21,109 épis, qui donnèrent 47 livres 7
onces de grain ( poids anglais ) , et le total
fut de 576,840 pour 1.
Les soins à donner au Froment, depuis l'é-
poque du semis jusqu'à celle de la récolte,
sont : les roulages, pratiqués au moyen de
rouleaux destinés à plomber le sol soulevé
par l'action des gelées, et à rechausser le Blé ;
les sarclages, dont le but est d'extirper les
plantes nuisibles , et de donner au sol plus
de consistance. Dans les régions du Centre,
cette opération doit être faite dans le cou-
rant d'avril , et il conviendrait avec une
quantité de bras suffisante de la répéter
plusieurs fois pour extirper les végétaux
nuisibles à la croissance du Blé. Le hersage,
espèce de binage économique donné au Blé
dans le courant de mars , et le binage à la
houe , opération dispendieuse qui n'est ja-
mais praticable que dans les cultures en li-
gnes , mais qui compense amplement par
le produit, les frais qu'il occasionne. On
ne doit donner le binage que lorsque le Blé
est sur le point de couvrir le sol, pour em-
pêcher les mauvaises herbes de repousser , à
moins que le Blé ne soit assez fort pour les
étouffer.
Il faut ajouter à ces opérations le fau-
chage en vert, qui n'est praticable que
dans les terrains très fertiles , et quand la
douceur de l'hiver a développé le chaume
trop vigoureusement : on a soin de faucher
sans attaquer le collet du Blé , et c'est vers
la fin de l'hiver qu'a lieu cette opération.
En Beauce , on coupe à la faucille la som-
mité des Blés.
Les Blés de printemps , dont le succès est
toujours bien moins certain que celui des
Froments d'automne , exigent beaucoup
moins d'entretien, et le sarclage de mai ou
de juin est, le plus souvent, la seule façon
qu'on leur donne.
Le produit de la récolte est subordonné
FRO
FRO
733
i la fertilité du sol , aux circonstances am-
iantes et au mode de culture. On a vu
< onibien de différence il y a sous le rap-
des produits , entre les diverses mé-
thodes. En général, on peut fixer le pro-
duit entre 8 et 16 hectolitres à l'hectare.
D'après M. Morel de Yindé, le terme moyen
daît être de 720 bottes de paille, ou envi-
ron 3,500 kilog. à l'hectare; mais, d'après
Thaër, le Froment ne donne, en paille,
<;ue le double de son poids en grain, ce qui
«st près de moitié moins.
Le mode de récolte est différent : on coupe
le Blé à la faucille, à la sape ou à la faux.
La première méthode est la plus désavanta-
geuse. La faucille laisse le chaume plus long,
et un moissonneur ne peut guère scier que
20 ares de céréales; le seul avantage qu'elle
présente , et qu'on retrouve dans la faux,
c'est qu'elle permet d'employer les bras des
enfants et des vieillards. Avec ce dernier
instrument, on peut faucher 60 ares en une
seule journée ; mais il faut au faucheur un
aide pour ramasser le grain et le ranger
derrière lui. Quant à la sape , elle ne per-
met, il est vrai, d'employer que des bras
vigoureux;; mais elle est facilement maniée
par des femmes, et réunit, à une vitesse de
40 ares par jour, l'avantage de couper et de
former en même temps les javelles , et de
couper les Blés versés, sans aucun obstacle,
ce qu'on obtient difficilement à la faux.
La récolte du Blé a lieu, sous notre cli-
mat, à des époques entièrement soumises aux
circonstances climatériques, et souvent en
dehors des conditions de maturité. II a été
conseillé à toutes les époques , et les an-
ciens partageaient cette opinion , de couper
le Blé quelques jours avant sa maturité
complète. Les agriculteurs sont encore di-
visés d'opinions sur ce point : tandis que
les uns veulent que le Blé soit récolté avant
la maturité, d'autres attendent, pour faire
la moisson, que le grain soit complètement
mûr. Cette dernière opinion semblerait la
meilleure , car elle présente pour avantages
5 à 10 p. 100 de bénéfice en grain ; mais
ce qu'on peut lui opposer, c'est la perte qui
résulte de l'égrenage, laquelle va bien au-
delà , et dépend souvent de la manière de
faire la moisson .
Je ne parlerai ni du javelnge ni de
la formation des meules , opération qui se
pratique pour toutes les céréales; je dirr. i
seulement que les cultivateurs donnent la
préférence aux simples meules sur terre ,
comme étant les moins dispendieuses. Mais
les meules ne sont bonnes qu'à la condition
d'établir au pied des supports qui les défen-
dent contre l'humidité et l'attaque des rats et
des souris ; c'est pourquoi on en a proposé
plusieurs modèles , qui ont l'inconvénient
d'être d'un prix très élevé. Tandis qu'une
meule de 3,000 gerbes , avec soutrait en fa-
gots, coûte, aux environs de Paris, 60 fr.,
et dans les départements, 36 fr; les meu-
les perfectionnées à l'américaine coûtent
130 fr. ou 80, et celles à la hollandaise ,
432 ou 258.
Après la rentrée des blés , on effectue IV-
grenage qui a lieu : 1° au fléau, et équivaut à
50 ou 80 gerbes par jour pour le travail d'un
homme, ce qui fait de 2 hectolitres 1/2 à 4
hectolitres, le produit moyen de 100 gerbes
étant de 5 hectolitres ; 2" au moyen du pié-
tinement des animaux , ce qu'on appelle le
dépiquage: l'inconvénient de cette opéra-
tion est la cherté de la main-d'œuvre , et
la perte du grain qui reste dans l'épi , et
varie de 1 à 10 p. 100 , 3° Végrenage au
moyen de machines : ce sont des rouleaux
simples ou des espèces de fléaux méca-
niques, opérant, suivant leur perfection ,
avec une grande vitesse, et ménageant la
main-d'œuvre ; mais qui ont, comme toutes
les machines, l'inconvénient de nécessiter
une dépense première , le. plus souvent au-
dessus de la portée du cultivateur.
Les frais du dépiquage sont le double de
ceux du battage au fléau , et les machines
offrent sur ce dernier moyen un avantage
de 12 à 14 pour 100. La machine écossaise,
dont l'usage mériterait de se répandre, est
celle qui réunit le plus d'avantages : aussi
conviendrait -il que chaque ferme produi-
sant plus de 5,000 gerbes ou 250 hectoli-
tres en possédât une. Son travail moyen est
de 54 hectolitres par jour, y compris le
vannage et le nettoyage. Le prix de revient
d'une semblable machine est d'environ
2,000 francs , et le prix du battage varie
de 90 centimes à 65 , l'hectolitre , suivant
l'importance de l'exploitation. Les pays
étrangers sont plus avancés que nous sous
ce rapport ; car en Suède et en Pologne l'u
sage en est habituel , et il y a plus de qua-
734
FRO
rante ans que ce dernier pays l'a introduite
dans son agriculture.
On rentre ensuite le Blé dans les greniers,
où il ne faut d'abord l'amonceler qu'à peu de
hauteur. Ainsi, l'on a calculé que le Blé
nouveau ne peut être entassé qu'à 40 ou
50 centimètres; à un an, à 60 cent.; à deux
ans, à 70 cent., et, passé cette époque, à
80 cent, au plus. Il convient que l'air ar-
rive incessamment renouvelé dans le gre-
nier à Blé et en rafraîchisse constamment la
masse. Depuis longtemps on s'occupe de
perfectionner les moyens de conservation
des grains, et chaque année on propose des
procédés nouveaux. Duhamel , Dartigues ,
ClémentDesormes, MM. Cadetde Vaux, Ter-
rasse-des-Billons , le comte Dejean, se sont
successivement occupés de cette question ;
mais leurs appareils reposant sur des moyens
différents de ventilation ou d'étuvage n'ont
jamais complètement réussi. En 1838, M.Val-
lery a soumis à l'examen d'une commission
un nouvel appareil à ventilation, au moyen
duquel il force les Charançons à abandon-
ner le grain. Les expériences faites en pré-
sence des commissaires ont prouvé que la
ventilation avec rotation n'empêche pas le
développement de la larve , sa métamor-
phose en nymphe , et sa transformation en
insecte parfait. Le problème de conservation
n'est donc pas encore résolu, et l'on a plus
d'avantage de recourir aux silos, dont l'u-
sage remonte à la plus haute antiquité, et
permet de conserver les Blés pendant un
temps assez long pour qu'on ait trouvé des
grains mis en réserve par les anciens.
Varron dit que le Blé peut être conservé
par cette méthode pendant cinquante an-
nées; mais on a des exemples d'une con-
servation bien plus longue : car, en 1707, on
découvrit, dans la citadelle de Metz, du Blé
conservé depuis 1552 , et l'on en put faire
du pain qui ne différait en rien de celui
préparé avec des farines nouvelles. Ce qui
prouve qu'on peut conserver les grains pres-
que indéfiniment , c'est que , lors de notre
expédition d'Egypte , on rapporta des grains
recueillis dans les hypogées, et qui n'avaient
rien perdu de leur fraîcheur. Il faut avouer
que l'influence du climat est pour beau-
coup dans la conservation des grains , et
le climat de l'Egypte est un des plus con-
servateurs. Il a même été semé des grains
FRO
de Blé trouvés dans le cercueil d'une momie,
et ils ont parfaitement germé. Sous notre
climat , il n'en est pas de même : au bout
de cinq ou six ans , un grand nombre de
variétés de Blé ont perdu leur puissance
germinative , qui ne va pas plus loin que
huit ans. Au reste , c'est une semence très
réfractaire, capable de supporter sans alté-
ration des différences de température, dont
les extrêmes , d'après des expériences ré-
centes, sont de — 40° c, et -\- 45° c.
Les conditions indispensables d'une bonne
conservation sont de soumettre préalable-
ment le grain à une dessiccation complète
en le privant de ses facultés germinatives,
et en détruisant les larves des insectes au
moyen de la chaleur.
Telles sont les diverses opérations que né-
cessitent la culture du Bléet la conservation
des grains . Ses principaux ennemis sont, outre
les petits Rongeurs, le Taupin strié, qui, à
l'état de larve , cause de grands ravages dans
les cultures de Froment, en dévorant les ra-
cines de cette céréale ; plusieurs Diptères des
genres Oscina , Tepkrilis et Sapromyza, qui
s'insinuent dans les chaumes verts et en
dévorent la moelle ; la Calandre , ou Cha-
rançon, Calandra granaria, qui dévore le
grain , et qu'on ne détruit à l'état d'insecte
parfait que par une ventilation fréquente ;
la Cadelle, Tenebrio mauritaniens; l'Alucite
des grains ou Teigne des Blés , dont on ne
peut délivrer le grain que par son expo-
sition à une chaleur de 45 à 50 degrés cen-
tigrades , et en le remuant pour en faire
sortir les larves qu'on ramasse et détruit.
La larve du Tenebrio molitor, commune dans
les moulins , et recherchée pour la nourri-
ture des rossignols , dévore la farine et le
son; celles de la Blaps mortisaga, du Ptinus
Fur et de la Pyralis farinalis vivent de la
même manière.
Dans le règne végétal , les plantes nui-
sibles aux Froments sont: le Coquelicot, le
Rhinanthus crista-galli , une espèce d'Érige-
ron, et l'Ivraie, la Nielle, la Moutarde
sauvage et le Muscari , dont les graines, mê-
lées au grain, lui communiquent, par la mou-
ture , un goût désagréable , et donnent sou-
vent au pain des propriétés délétères. Enfin ,
parmi les Cryptogames, VUredo rubigo, véri-
table cause de la rouille, VUredo linearis et le
Puccinia graminum, auquel on attribue le
FRO
Noir ou Mauchet , YUredo carbo , qui consti-
tue le charbon, et YUredo caries, cause de
la carie, parasites dont la destruction de-
mande une nouvelle étude.
Il reste à parler de la différence qui existe
entre les Blés rouges et les Blés blancs , les
durs et les tendres. Les Blés durs ne don-
nent que 70 p. 100 de farine, tandis que
les tendres et les blancs en donnent 90
p. 100; mais ces derniers contiennent plus
d'amidon et moins de gluten, et sont d'une
conservation moins facile que les premiers.
Le pain fait avec la farine des Blés durs est
moins blanc , mais il est plus savoureux et
plus nutritif. Il résulte de ces observations
que , tandis que les cultivateurs regardent
les Blés blancs comme les meilleurs , les
meuniers et les boulangers les décrient. Pour
arriver à concilier ces différends, M. Des-
vaux, auteur d'un excellent Mémoire sur ce
sujet, conseille de mêler la farine de Blé
tendre à celle de Blé dur, pour obtenir une
excellente combinaison. En général, les Blés
durs sont du Midi , et les tendres du Nord.
Cette régie présente néanmoins de nom-
breuses exceptions.
Les usages économiques du Blé sont trop
connus pour queje les énumère longuement.
Comme fourrage vert , son chaume sert à la
nourriture du bétail ; sa paille concourt à
leur alimentation et sert à faire de la litière,
qui se convertit , après avoir été imprégnée
de leur urine et de leurs excréments, en un
fumier destiné à restituer au sol des élé-
ments de fertilité. Les autres usages de la
paille sont multipliés, et l'industrie en a su
tirer les produits les plus variés. L'Italie a
été et est encore en possession de nous four-
nir ces chapeaux si recherchés pour la finesse
de leur tissu. Mais ce qui constitue avant
tout l'utilité réelle du Froment , c'est la fa-
rine, dont l'analyse adonné pour résultats :
Amidon 74,5
Gluten 12,5
Extrait gommeux et
sucré 12
Résine jaune .... 1
100
Les propriétés alimentaires de la farine
de Froment , la plus nourrissante et la plus
agréable de toutes, rendent cette culture
iTune haute importance ; elle contient beau-
FRO
?35
coup plus de gluten que les autres céréales.
Cette substance végcto-animale , de couleur
grise, visqueuse, élastique , insoluble dans
l'eau et l'alcool, facilement putrescible, et
brûlant à la manière des substances ani-
males en répandant une odeur de corne,
s'obtient en lavant sous un filet d'eau une
masse de farine réduite en pâte , dont elle
forme le résidu. C'est au gluten qu'on at-
tribue sa supériorité dans l'alimentation.
En traitant le gluten par l'alcool chaud ,
M. Taddei en a dissous une partie qu'il a
nommée gliadine , et qui est un réactif plus
sûr que la gélatine pour déceler l'existence
du tannin , ainsi qu'un excellent contre-poi-
son des sels mercuriels , et une partie inso-
luble ou zymôme , susceptible de fermenta-
tion et répandant une odeur d'urine putré-
fiée. M. Berzélius regarde ces deux substan-
ces comme ne différant pas de la gélatine et
de l'albumine végétale. La pharmacie s'est
emparée du gluten en poudre pour rempla-
cer la gélatine dans les capsules de copahu,
et il convient admirablement à ce genre
d'emploi.
Je ne parlerai pas de l'amidon que ren-
ferme la farine : il ne diffère en rien de ce-
lui que produisent les autres céréales et
beaucoup d'autres végétaux.
L'unique espèce de Triticum sauvage qui
présente de l'importance est le Chiendent,
T. repens, qui nuit aux terres cultivées par
son accroissement rapide , et ne peut être
détruit que par incinération. On en em-
ploie en pharmacie les racines, dont la sa-
veur est sucrée, dans les tisanes diurétiques
et rafraîchissantes : on en met de 15 à 30
grammes par litre d'eau. Les bestiaux en
mangent volontiers les racines ; et dans les
temps de disette on pourrait les mêler au
pain après les avoir réduites en poudre à
cause de l'amidon qu'elles contiennent.
La conversion du Froment en farine au
moyen de moulins d'un mécanisme fort
simple ne remonte pas à une haute anti-
quité , et ce ne fut que six siècles après la
fondation de Rome que l'art de la boulan-
gerie prit naissance : des mortiers concas-
sant grossièrement le grain , des moulins à
bras mus par des esclaves et fournissant une
farine grossière, tels furent les premiers
éléments de la nourriture des maîtres du
monde.
736
FRO
!î a fallu que les sciences accessoires fis-
sent des progrès pour que l'industrie agri-
cole en fît aussi , et depuis un siècle seule-
ment la nature , la composition du Blé
et les propriétés nutritives de la farine
sont connues. Il est une branche impor-
tante de la science, la chimie, qui s'est em-
parée , depuis quelques années , de l'agri-
culture , et , en pesant et analysant les ter-
res et les produits , veut faire , pour ainsi
dire, de cet art une science exacte. C'est
ainsi qu'elle a calculé que pour chaque
millier pesant de carbone absorbé par du
Froment, nous récoltons 21,5 livres d'azote.
Ces résultats et beaucoup d'autres encore
que je ne répéterai pas ici sont du domaine
de la science et non de la pratique; plus
tard sans doute on en tirera parti ; mais
jusqu'ici ces expériences sont de peu d'in-
térêt pour l'agriculture , qui est avant tout
empirique; et combien de parties de la
science même ne vont-elles pas plus loin ?
Au milieu du xvne siècle , sous le règne
de Louis XIV, à l'époqu où ce prince don-
nait l'impulsion à toutes les branches des
connaissances humaines, il était défendu
aux boulangers de faire remoudre aucuns
sons , comme étant indignes d'entrer dans
le corps humain , à peine de 60 livres d'a-
mende; et c'est justement parle remou-
lage du son que nous obtenons le gruau ,
qui fournit la farine la plus belle et la plus
nutritive.
Un point capital à observer dans l'évolu-
tion progressive des connaissances humai-
nes , et qui devrait rapprocher les hommes
pratiques des savants , c'est qu'avec le pro-
grès des lumières on est parvenu à tirer des
produits naturels des résultats inconnus à
nos ancêtres. Ainsi , au xve siècle , Budé
dit qu'il fallait 6 hectolitres ou 480 kilogr.
de Froment pour la nourriture d'un homme
pendant un an , parce qu'alors on ne tirait
que 56 kilogr. de farine d"un hectolitre de
Froment (1). C'était, il y a plus d'un siècle,
la ration des Quinze-Vingts.
Plus tard , les procédés de mouture se
perfectionnant , on diminua d'un hectolitre
et demi 'a quantité de Froment nécessaire
à la nourriture d'un homme; l'hectolitre
produisait 50 kilog. de pain. Dans les pre-
mières années du xvme siècle, on en tira 62
(i, Un hectolitre de Froment ^ese en moyenne So kilog,
FRO
ivifogrammes. Parmentier dit, vers la fin du
siècle (Parfait Boulanger, p. 59), que « 2
setiers 1/4 suffisent pour produire 560 liv.
de pain de toutes farines, ce qui peut nour-
rir l'homme le plus vigoureux pendant sou
année. »
Aujourd'hui , 3 hectolitres suffisent ;
1 hect. 1/2 ou un setier pesant 120 kilog.
produit 90 à 92 kilog. de farine qui rendent
au moins 120 kilog. de pain cuit et rassis
et 26 kilog. de son.
Le Froment donne alors trois quarts de
son poids en farine et un quart en son ou
en déchet ; ces proportions varient suivant
l'habileté des meuniers.
Par le procédé de mouture économique ,
où le son repasse à plusieurs reprises sous
la meule , 100 kilog. de Blé produisent 67
kilog. de farine blanche , 8 de bise , 22 de
son et issues, et 2 de déchet. Par la mou-
ture à la grosse , dans laquelle le Blé ne
passe qu'une seule fois sous la meule, on
obtient : Farine blanche , 59 kilogr. ; fa-
rine bise-blanche , 7 ; son , 32 , et déchet,
2. Par la mouture à l'anglaise, 100 kilog.
de Blé fournissent 76 kilog. de farines blan-
che et bise; 21 1/2 de son et issues; dé-
chet, 2 1/2.
Cette question est d'une telle importance
qu'on ne peut trop y avoir égard , ce qui
prouve que les perfectionnements dans les
méthodes de mouture sont aussi précieux
que ceux dans les procédas de culture. Dans
les provinces où la mouture est en retard ,
on tire en farine moitié seulement du poids
du blé; on admet en général qu'elle y entee
pour les trois quarts. Pourche (Hist. nat. du
Froment) a trouvé que le rapport du péri-
carpe du Froment à la farine est d'un sep-
tième seulement; et M. Herpin (Recherches
économiques sur le son, p. 18) a reconnu
qu'il n'était que d'un 20e. Il proposa, en
1833, de laver les sons pour en retirer la
farine, qu'il évalue à la moitié du poids du
son. Le lavage avait lieu à froid. Déjà , en
1770, les dames de la Jutais (Biblioth.
physico-écon. , 1808, n° d'octobre) avaient
proposé un procédé au moyen duquel on
augmentait d'un tiers, et même d'un quart,
le produit ordinaire de la farine. Leur pro-
cédé, tenu secret, fut expérimenté en pré-
sence du lieutenant de police, et l'on obtint
les résultats promis. Tout le secret consiste
FRO
i faire bouillir dans 124 litres d'eau 15
décalitres de gros son , et d'employer le pro-
duit à convertir en pain 160 kilog. de farine.
Ce pain est plus savoureux que le pain ordi-
naire et se conserve plus longtemps frais.
Beaucoup d'agronomes l'ont indiqué dans
leurs ouvrages.
Un de mes parents, M. Bourlet d'Am-
feoise , avait importé d'Orient une machine
au moyen de laquelle il détachait le péri-
carpe du grain, et diminuait ainsi la quan-
tité de son; mais comme il lui manquait à
la fois les lumières et les ressources indis-
pensables pour arriver à un bon résultat ,
il fît en petit des essais qui réussirent, et
ne put jamais arriver à pratiquer en grand.
11 tomba entre les mains de spéculateurs de-
mandant avant tout des bénéfices , et qui
ne voulurent pas continuer des expériences
dispendieuses.
On comprend d'après ce qui précède
quel avantage il y aurait à répandre le per-
fectionnement des méthodes de mouture :
car la consommation journalière de la France
étant de 20 millions de kilog. de Froment,
qui fournissent 5 millions de kilog. de son,
on pourrait en retirer, en en extrayant toute
Ja farine , d'après les calculs de Pourche ,
2 millions de kilog. de farine de plus , et 4
d'après ceux de M. Herpin.
En 1838, M. Robineau adressa à l'Aca-
démie des sciences un procédé au moyen
duquel il prétend mettre la farine à l'abri
de l'action de l'humidité et des attaques des
insectes , en la soumettant, non séparée du
son , à une forte pression dans des moules
rectangulaires, dont elle conserve la forme.
En thérapeutique, on emploie la décoction
de mie de pain comme une boisson légère-
ment substantielle , et l'on en prépare la
décoction blanche ; cuite avec du lait , elle
devient la base de cataplasmes adoucissants.
La croûte légèrement torréfiée sert à la pré-
paration de l'eau panée , boisson acidulé
très rafraîchissante, et par la carbonisation
on en obtient un charbon léger , excellent
comme poudre dentifrice.
On prépare ave« le son des lavements
frnollients ; les arts s'en servent pour net-
toyer, en les lustrant, les étoffes de soie,
et les ménagères en nourrissent leurs vo-
lailles et autres animaux domestiques.
On peut fabriquer, avec le grain , de la
t. v.
FRO
737
bière et de l'eau-de-vie ; mais son prix élevé
fait employer à cet usage d'autres céréales.
A ces considérations , qui touchent à une
partie importante de l'économie sociale , à
la nourriture du peuple, je joindrai une
statistique abrégée de la production du Blé
en France.
La culture du Blé occupe, en France, plus
de 5,500,000 hectares ou 2,800 lieues car-
rées , c'est-à-dire plus des 2/5 de l'étendue
des terres cultivées. La quantité de semences
absorbées chaque année par ces 5 millions
et demi d'hectares est de plus de 11 mil-
lions d'hectolitres , et la production est de
70 millions d'hectolitres ; ce qui donne, entre
la récolte et la semence, un rapport approxi-
matif de 6 1/3 : 1, ou à peu près 1 3/4
hectolitre de Blé par individu , quantité
certes bien insuffisante pour l'alimentation
de notre population. La cause de cette faible
production vient des mauvaises méthodes
suivies en agriculture, et en dépit desquelles
la production du Blé a cependant doublé
depuis moins d'un siècle.
On a vu par ce qui précède les avantages
qui résulteraient d'une amélioration dans
les procédés de culture qui , en prenant mo-
destement les essais de Grignon pour base ,
triplerait la production de Froment , c'est-
à-dire qu'au lieu de 70 millions d'hectolitres,
on en aurait 200 millions, sans compter
l'économie d'au moins 5 millions sur la
semence, et dont le résultat serait de porter
à plus de 4 milliards de francs la valeur
moyenne des céréales , qui , dans l'état ac-
tuel de notre production , est de 1 milliard
2 à 300 millions. Il en résulterait un autre
avantage : c'est qu'au lieu d'être les tribu-
taires des États voisins, nous pourrions leur
en fournir. Depuis 1829 jusqu'en 1840,
l'importation du Froment en grain et en fa-
rine s'est élevée à 270,892,447 fr., et nous
n'en avons exporté que pour 43,129,114
francs, ce qui fait 22,574,370 francs par
an , ou un peu plus de moitié du chiffre d'ex-
portation. Au prix moyen de 20 francs ,
l'importation équivaut à 1,128,718 hecto-
litres, ce qui donne en poids 90,297,440 ki-
logrammes , ou quatre jours et demi de
nourriture. Pourtant nous sommes le pays
le plus producteur de l'Europe , puisque sur
137 millions d'hectolitres de Blé produits
par la France, l'Angleterre, la Belgique,
9H
73S
FIIO
FRO
l'Espagne, la Suède, la Pologne, la Hollande
et la Prusse , nous figurons pour plus de la
moitié. Il en est de même de l'amélioration
des méthodes de mouture, qui pourraient,
comme on l'a vu par ce qui précède, augmen-
ter la quantité de farine de près d'un quart.
L'accroissement de la population et la dé-
préciation toujours croissante du numéraire
ont fait constamment augmenter le prix du
Froment. Aujourd'hui on peut évaluer à
20 fr. le prix moyen de l'hectolitre ; tandis
qu'il y a soixante ans il ne valait que 1 8 livres
le setier ou 1 2 fr . l'hectolitre, et le marc d'ar-
gent valait à cette époque comme aujour-
d'hui 50 fr. Cet accroissement a été rapide ;
car, vers le milieu du xvie siècle , le setier
de Blé ne coûtait que 1 livre 10 sous, et la
valeur du marc d'argent était de 14 livres.
Plus on remonte vers les temps anciens ,
plus on Yoit baisser le prix du Froment.
Ainsi, au xve siècle, il valait 20 sous, 10 sous
au xive, et 5 sous au xiue.
Aux époques de mauvaise récolte, la va-
leur du Blé a quadruplé. En 1817, année de
disette causée par les pluies continuelles de
1816 , le prix de l'hectolitre de Blé s'éleva
jusqu'à 80 fr. ; mais on a beaucoup exagéré
le chiffre des mauvaises récoltes et celui des
bonnes. Quand une année est favorable, on
n'a un excédant de nourriture que pour
vingt ou quarante jours, ce qui , avec l'état
actuel de notre population, représente de 3
à 6 millions au plus d'hectolitres , chiffre
bien moins élevé que celui répandu dans
le public, qui croit qu'une année de ferti-
lité produit du Blé pour une ou deux an-
nées. Les mauvaises années sont dans le
même cas ; et rarement, dans les plus mau-
vaises , le déficit peut s'élever au-delà de
quarante à cinquante jours. Cette propor-
tion est encore énorme , si l'on pense que
c'est une diminution de produit d'environ
un septième.
Il existe une telle solidarité entre le mou-
vement de la population et celui des sub-
sistances, que la première subit des fluctua-
tions correspondantes à l'abondance ou à la
pénurie des récoltes. M. Millot , à qui l'on
doit des travaux de statistique d'un grand
intérêt sur cette matière , a prouvé numé-
siquement que le nombre des soldats appe-
lés chaque année sous les drapeaux varie
suivant la fertilité de l'année correspondant
à leur naissance. Ainsi en 1817, époque de
disette, le nombre des naissances fut moin-
dre , et en 1837, il ne se présenta au tirage
que 295,732 conscrits; tandis qu'en 1834,
année correspondant à 1814 , époque d'a-
bondance , les listes de conscription furent
de 326,298. On remarqua , comme vérifi-
cation de ce fait , que les départements qui
avaient le plus souffert furent ceux qui four-
nirent le moins d'hommes. Le résultat de
ces recherches est que les années d'abon-
dance fournissent de 5 à 6 pour 100 en plus,
et celles de disette jusqu'à 17 pour 100 en
moins. Les mariages et l'accroissement de
la population suivent la même loi, qui régit
conséquemment la constitution médicale.
Le docteur Mélier, qui s'est occupé de cette
question, a constaté, d'après des calculs faits
sur une période de cent soixante année»,
que le nombre des malades et celui des décès
augmentent ou décroissent avec l'abondance
ou la disette. Ces faits sont d'un immense
intérêt en économie sociale , et prouvent
jusqu'à quel point il faut se défier des éco-
nomistes de l'école de Malthus, qui croient à
l'accroissement indéfini de Ta population, et
pensent qu'un jour, le globe étant habité sur
tous les points par une population aussi pres-
sée qu'en Belgique, elle sera réduite à périr
de besoin ; de là ses théories pour empêcher
le mariage et la propagation parmi les clas-
ses indigentes, et ses doctrines barbares sur
les établissements de bienfaisance. Il ne faut
pas perdre de vue que la nature organique
forme une chaîne continue présentant en
toutes ses parties un équilibre parfait : l'in-
telligence de l'homme ne peut le soustraire
à cette loi générale , et sa vie est intime-
ment liée à celle des autres organismes qui
naissent et meurent autour de lui.
Il est une dernière question , d'un inté-
rêt national , sur laquelle les économistes
sont peu d'accord : c'est* la liberté du com-
merce des grains; et , en effet, il n'est rien
de plus complexe que cette question, qui
touche à deux intérêts aussi précieux l'un
que l'autre : protéger l'agriculture contre
l'envahissement des céréales étrangères , et
assurer néanmoins la subsistance du peu-
ple. C'est pourquoi, depuis le xvie siècle,
époque des premiers règlements sur le com-
merce des grains, on a tantôt favorisé, tan-
tôt défendu l'exportation.
FRO
Le laissez faire et laissez passer des éco-
nomistes libéraux est, certes, large et phi-
losophique ; mais il ne pourra être prati-
qué que quand toutes les nations , entrant
une même voie , adopteront le même
principe. Sans cela , nous verrions nos mar-
envahis par les produits de l'étranger,
et notre agriculture tomberait dans un état
complet de décadence. Il ne faut rien d'ab-
solu en économie : une prohibition rigou-
reuse est aussi ridicule qu'une franchise ab-
solue , et l'on ne peut que faire l'éloge du
principe fondamental de la loi de 1821, en
vertu duquel notre agriculture était proté-
gée dès que les prix de l'étranger tombaient
au-dessous de nos prix de revient. En 1832,
on a substitué à la prohibition absolue un
droit proportionnel, plus fort à l'exportation
et plus faible à l'importation. Il est indis-
pensable que le gouvernement, chargé de
maintenir l'équilibre entre les intérêts de
tous, intervienne constamment suivant les
nécessités du moment ; c'est ce qui fait que
les lois, avec leurs formes rigoureuses et
arrêtées, sont plus souvent des entraves que
des remèdes. Certes, il est délicat, avec nos
principes constitutionnels, de laisser au
mains des gouvernants l'appréciation du fas
et du nefas; mais l'inconvénient serait
moins grand peut-être , et le pouvoir dicta-
torial a cela de bon qu'il est libre et intel-
ligent : aussi est-ce celui qui surgit fatale-
ment aux époques de crise , quand il faut
agir sans dilation.
Une autre question est celle de l'accapa-
rement; elle est d'une moins grande impor-
tance qu'on ne pense dans les temps ordi-
naires , et ne peut jamais avoir îieu que sur
une petite échelle ; mais le monopole exerce
souvent une influence préjudiciable dans un
rayon plus ou moins grand , et l'on n'y peut
mettre un frein qu'en facilitant les commu-
nications : au reste les chemins de fer en
feront justice, en ralliant entre eux tous les
points du territoire.
La question principale est la modification
des procédés de culture, et le grand obstacle
à to^ ces progrès est l'esprit routinier des
campagnes poussé si loin, qu'un cultivateur
élève de Grignon n'a jamais pu obtenir des
journaliers qu'il occupait qu'ils suivissent
les méthodes qui produisaient les résultats
les plus avantageux. J'ai vu s d'un autre
FRO
739
côté , un propriétaire rural être obligé de
laisser pourrir dans ses granges les char-
rues les plus estimées, qu'il avait fait ve-
nir à grands frais de Roville et de Paris,
faute de trouver des laboureurs qui voulus-
sent s'en servir ; les tentatives de dessèche-
ment dans le Berri et sur d'autres points ,
où les paysans ont repoussé les dessécheurs
à coups de fusil , prouvent combien on ren-
contre dans les campagnes d'antagonistes à
toute innovation.
On croirait à peine combien sont lents
les progrès parmi les nations les plus civili-
sées, et peu de personnes savent que le se-
moir, aujourd'hui préconisé par les hommes
éclairés, et repoussé par les ignorants, existe
en Chine depuis dix-huit cents ans , qu'on
s'en est servi en Italie et en Espagne il y a
deux siècles , et qu'en 1663 ce semoir, im-
porté en Autriche, fit produire 60 pour 1 à
des terres qui ne produisaient que 4 pourl.
Or, la cause de ce mal c'est l'ignorance; il
faudrait donc, pour y porter remède, répandre
dans la classe agricole des lumières larges et
saines qui éteignissent peu à peu les préjugés,
et que ces connaissances, fondées sur les pro-
grès de la science , fussent avant tout pra-
tiques et expérimentales , et dégagées de
théories ; établir au milieu des populations
arriérées des fermes modèles sérieuses , non
de celles qui coûtent plus qu'elles ne rap-
portent , mais des établissements prêchant
par l'exemple et non par la parole , et qui
produisissent plus que le paysan et à meil-
leur marché que lui ; encourager les bonnes
méthodes par des récompenses pécuniaires ,
et honorer l'agriculture, source de prospérité
et d'indépendance, autant au moins que l'in-
dustrie, qui, respectable dans de sages limi-
tes , est préjudiciable aux travaux agricoles,
en lui arrachant des bras qu'elle énerve et
des cœurs qu'elle corrompt au profit d'une
pensée erronée , imitée de l'école de Smith,
celle qui consiste à calculer la richesse d'un
pays par la plus grande somme de produits
échangeables et de numéraire, tandis qu'elle
ne peut se trouver que dans la plus grande
quantité possible de produits utiles répartis
entre les citoyens avec égalité. Mais il con-
vient avant tout de renoncer aux utopies
des économistes , et il est impérieusement
nécessaire que le gouvernement, prenant en
1 main cause de l'agriculture , la regarde
740
FRO
comme la base de la prospérité nationale.
Faudra-t-il , pour en arriver là , que la mi-
sère armée ait fait elle-même , avec la con-
science instinctive de ses besoins et de sa
force, justice des faux systèmes? Sera-ce
seulement alors que les hommes d'État
comprendront que la puissance d'une nation
et la sécurité des gouvernants consistent à
faire marcher de pair le bonheur matériel
du peuple avec le développement des lu-
mières ? (Gérard.)
FROMENTAL. bot. ph. — Nom vulg.
de l'Avoine élevée.
*FROMIA, Gr. échin. — Syn. de Linckia,
Nard.
FRONDE. Frons. bot. — On désigne
généralement sous ce nom les feuilles des
Fougères, et Linné l'avait étendu au feuil-
lage des Palmiers ; mais quelques auteurs
modernes réservent avec Link cette déno-
mination pour le» expansions foliacées des
Hépatiques. Lamouroux appelait ainsi la
partie des Algues qui ne sert point à la re-
production.
* FRONDESCENCE. Frondescencia.
zool., bot. — Ce mot est synonyme de Verna-
tion. En zoologie , on appelle frondescence
l'expansion foliacée formée par un Polypier.
FROMHCULINE. polyp. — Syn. dM-
deona , Lamx.
FRONDIPORE. Frondipora. polyp. —
M. de Blainville (Actinologie , p. 406) ac-
cepte sous ce nom un genre de Polypiaires
pierreux de la famille des Millépores , éta-
bli par Tilésius , sous le nom de Krusens-
ternia. Le Polypier des Frondipores a des
cellules inégales , subpolygonales , rappro-
chées en plaques ou protubérances irrégu-
lières , un peu saillantes à la surface externe
de rameaux très nombreux et souvent anas-
tomosés ; il est calcaire, diversement réti-
culé, fixé et strié transversalement à sa face
non cellulifère. (P. G.)
*FROI\DlJLE. Frondula. bot. — Nom
donné dans les Mousses à l'ensemble des
feuilles.
FRONT. Frons. zool. — On appelle ainsi
dans les Mammifères la partie antérieure de
la face, comprise entre les temporaux, et
limitée inférieurement par les arcades sus-
orbitaires et la bosse nasale; et supérieure-
ment chez l'homme , par le point où les
cheveux commencent à croître. On désigne
FRO
sous le même nom, dans les oiseaux, l'espace
compris entre la base du bec et le vertex.
Les entomologistes ont donné ce nom à la
partie antérieure et supérieure de la tête ,
comprise entre la bouche, les antennes, les
yeux et l'occiput.
FRONTAL. Frontalis. zool. — Ce mot
sert généralement à désigner tout ce qui se
rapporte au front; et par extension, M. Ro-
bineau-Desvoidy a nommé frontaux deux
pièces régulières qu'on voit sur le milieu
du front de ces insectes , et M. de Blain-
ville a appelé segment frontal une des pièces
qui composent le segment céphalique des
Vers. En anatomie, les sinus frontaux sont
les cavités creusées dans l'épaisseur de Vob
frontal , communiquant par les cellules
ethmoïdales avec le méat moyen, et tapissées
par un prolongement de la membrane pi-
tuitaire. Ils sont très développés chez les
animaux , dont l'odorat est subtil. On ap-
plique encore cette épithète à tous les orga-
nes ou parties d'organes qui se rapportent
au front ; c'est ainsi qu'on dit la bosse fron-
tale , la suture frontale , Y artère frontale, le
nerf frontal, les" muscles frontaux, etc.
FRONTIROSTRES. Frontirostres . ms.
— M. Duméril a appelé ainsi une famille
de l'ordre des Hémiptères , composée en
partie, des Géocorises , et comprenant ceux
de ces insectes dont le bec paraît prendre
naissance sur le front.
*FRONTOIVTA ( frons , feuillage), infus.
ins. — M". Ehrenberg (Al. Berl. Al. 4824
et Inf. 329 ) indique sous ce nom l'une des
divisions du grand genre Bursaria. Voy.
ce mot. (E. D.)
*FROSTIA(nom propre), bot. ph.— Genre
de la famille des Rafflesiacées , établi par
Bertero (Msc. Nov. , 1829) pour des fleurs
petites sortant de l'écorce des rameaux des
Adesmia arborescentes au Chili, et des Bau-
hinia au Brésil , composées de deux rangées
de bractées ; l'extérieure insérée un peu
plus bas que l'intérieure , et simulant uu
calice ; périgone glabre et d'un jaune rou-
geâtre.
*FROTTEMENT. Frictus. phys. — Ce
nom sert à désigner un phénomène qui se
produit quand on applique l'un sur l'autre
deux corps qui présentent de la résistance
dans leur mouvement, ce qui est dû à leurs
aspérités réciproques.
F RU
FRU
741
FROUFROU, ois. — Voy. colibri.
FRUCTIFICATION. Fructificatio. bot.
— On appelle ainsi l'ensemble des phéno-
mènes qui produisent et accompagnent la
production du fruit , depuis répoque de
l'anthèsc jusqu'à la maturité du fruit. En
cryptogamie , on emploie souvent cette ex-
pression pour désigner l'ensemble des or-
ganes de la reproduction.
♦FRUCTIFÈRE. Fructifer. bot. — On
donne en cryptogamie le nom de surface
fructifère à celle qui porte la fructifica-
tion , et celui de plantes fructifères aux
individus femelles ou qui peuvent porter du
fruit.
*FRUCTIFLORE. Fructiflorus. bot. —
Lamarck appelait ainsi les fleurs à ovaires
libres.
FRUGARDITE. min. — Voy. idocrase.
FRUGILEGA. ois. — Nom du Freux ,
esp. du g. Corbeau.
FRUGIVORES. Frugivori(fruges, fruits;
vorare , manger), zool. — Nom donne par
Vieillot et par M. C. Bonaparte à une fa-
mille de l'ordre des Passereaux , compre-
nant ceux qui vivent de fruits : tels sont
les Musophages et les Touracos. Ces déno-
minations absolues doivent généralement
être répudiées en histoire naturelle , parce
qu'elles ne sont jamais absolument exactes,
et qu'elles conviennent à des animaux de
diverses classes , tels que certains Mammi-
fères , des Insectes et des Mollusques. Ce
mot est synonyme de Carpophage.
FRUIT. Fructus. bot. — Quand la fé-
condation est accomplie, et que tous les or-
ganes qui y ont concouru ont cessé d'exister,
il s'opère dans l'ovaire un travail résultant
de la concentration de toutes les forces vi-
tales de la plante ; et l'ovule , but dernier
de tout organisme, se développe sous sa pro-
tection. L'ovaire devient le péricarpe; l'o-
vule, la graine; et l'on donne le nom de
Fruit à leur réunion. Leur développement
est simultané , sans pourtant qu'il existe
entre eux une solidarité absolue , car quel-
quefois la graine avorte et le péricarpe se
développe , tandis que d'autres fois c'est le
péricarpe qui s'atrophie et la graine qui do-
mine. En général, la culture a pour résultat
de rompre l'harmonie entre ces deux orga-
nes. Dans les Fruits- de nos vergers, c'est le
péricarpe qui acquiert par hypertrophie un
développement extraordinaire , le plus sou-
vent même au détriment de la graine, ce
qui est fréquent dans le Bananier, le Raisin
de Corinthe, l'Épine-Vinette, etc.; d'autres
fois le péricarpe s'amincit , et la graine
prend tout son accroissement.
On trouve dans les Fruits la plus grande
variété de formes, de consistance et de gran-
deur, et souvent ils ne sont en aucun rap-
port avec les plantes qui les produisent. Tan-
dis que le Potiron, plante grêle et rampante,
porte le fruit le plus volumineux, lesAma-
ranthes et les Chenopodium produisent un
péricarpe gros comme une tête d'épingle , et
les Fruits des Mespilus ont à peine le volume
d'un Pois. Le Mimosa scandens porte des
gousses gigantesques , et l'Orme une petite
samare. Parmi les plus grands végétaux,
nous voyons le Chêne porter de petits glands,
et le Lodoicea maldivica un Fruit plus gros
que la tête. Les Fruits sont globuleux, ovales,
cylindriques, anguleux, vésiculeux, monili-
formes , en spirale , etc. Leur surface pré-
sente un nombre infini de modifications ;
ils sont ornés de crêtes, d'aigrettes , de becs,
de couronnes, d'ailes, etc. ; et, sous le rap-
port de la couleur, de l'odeur et de la saveur,
ils présentent la plus grande variété.
D'après les principes de la théorie domi-
nante, qui ramène au carpelle simple ia
formation du Fruit, on y retrouve sans cesse
une ou plusieurs feuilles carpellaires dis-
tinctes ou soudées , et donnant naissance à
toutes les espèces de Fruits; de là les Fruits
simples ou composés , affectant souvent ,
comme dans l'ovaire , la disposition primi-
tive des feuilles carpellaires.
On distingue dans le carpelle deux sutures :
la dorsale ou extérieure, qui n'est autre que
la nervure moyenne delà feuille carpellaire;
et la ventrale ou intérieure , qui est formée
par le point de jonction des bords libres
d'une même feuille. Quelquefois la suture
dorsale n'est pas apparente , tandis que la
ventrale l'est, comme cela se voit dans l'A-
bricot, dont le sillon médian n'est autre que
cette suture , et l'on trouve dans le Bague-
naudier un exemple frappant de l'existence
simultanée des deux sutures. On a appelé su-
tures pariétales celles qui sont formées par
la réunion des feuilles carpellaires, et
souvent elles remplacent la suture ventrale,
de sorte qu'on ne voit plus dans le fruit que
742
FRU
FRU
la suture dorsale et la pariétale. Il faut, au
reste, une grande habitude de l'observa tion
pour distinguer dans certains Fruits le mode
de disposition des carpelles.
On trouve donc dans le Fruit trois modifica-
tions principales : le péricarpe, résultant d'un
seul carpelle ou de plusieurs carpelles soudés
parleurs bords, estwm7ocwJaire;d'autres fois,
au contraire , les carpelles forment par leur
suture autant de loges séparées , et alors le
Fruit est bi-tri-o\i multiloculaire. Les dot-
sons ou loges sont vraies quand elles sont
formées d'une lame composée de la réunion
de deux feuilles carpellaires contiguës ; elles
sont complètes quand elles avancent jusqu'au
centre du Fruit , et incomplètes quand elles
n'ont acquis qu'une partie de leur dévelop-
pement. Les cloisons fausses sont celles qui,
n'offrant pas le même caractère, forment
des diaphragmes qui n'existaient pas dans
l'ovaire et se sont développés pendant la
maturation du Fruit.
Quelques Fruits présentent un nombre
de carpelles égal à celui des pétales et des
sépales, et dans ce cas il est symétrique, ex-
pression qui est loin de présenter à l'esprit
l'idée qu'on y a attachée ; le nom d'/iomo-
morphe conviendrait mieux, et l'on a appelé
asymétrique, qui deviendrait anhomomorphe,
celui dans lequel le nombre des feuilles car-
pellaires n'est pas le même que celui des en-
veloppes florales. On a encore distingué dans
les fruits les réguliers et les irréguliers, sui-
vant qu'il y a ou non similitude de forme
entre les carpelles.
Le péricarpe est sec ou charnu , et , sui-
vant les différents caractères qui distinguent
ces deux divisions , il est membraneux , co-
riace, ligneux, subéreux, crustacé, etc., ou
bien pulpeux , et succulent.
On distingue dans le péricarpe , qu'il soit
sec ou charnu , trois parties essentielles :
Vépicarpe , ou épiderme extérieur ; le sarco-
carpe ou mésocarpe, la substance intermé-
diaire; et Yendocarpe, l'épiderme intérieur.
Ainsi , pour rendre cette triple dénomina-
tion sensible par un exemple, je prendrai la
Cerise, dont la peau est Vépicarpe; la chair,
le mésocarpe; le noyau, Yendocarpe; et l'a-
mande, la graine. Dans la Noix, le brou est
formé de la réunion de l'épicarpe et du méso-
carpe , et la coquille est l'endocarpe , qu'on
retrouve dans ces cloisons membraneuses
qui entourent les pépins de la Pomme et de
la Poire.
Dans les Fruits multiloculaires, les graines
sont portées sur un organe axillaire auquel
on a donné le nom éeplacenta, et qui affecte
aussi des formes et des caractères très varia-
bles. On a appelé placentaire ou trophosperme
la partie du Fruit formée par la réunion de
plusieurs placentas. C'est sur ce trophosperme
que sont portées les graines , et l'on a donné
à chacune des divisions qui porte une graine
les noms de podosperme , funicule ou cordon
ombilical ; ce podosperme part du placentaire
et se termine à la partie de la graine qu'on,
nomme hile ou ombilic, et quelquefois cepen-
dant il enveloppe la graine en totalité ou en
partie, et forme alors Yarille. Il arrive quel-
quefois , ainsi que cela se voit dans la baie
du Raisin , que, lors de sa maturation et de
la dissémination des graines , il subsiste au
centre un axe auquel adhéraient les placen-
tas , et qu'on appelle la columelle.
Le placenta, qui s'atrophie dans les Fruits
secs ou osseux , se développe au contraire
dans certains Fruits charnus , et c'est dans
sa substance que sont plongées les graines;
telle est la pulpe de la Tomate, nom spécia-
lement consacré pour désigner les placentas
charnus. D'autres fois, comme cela a lieu
dans le Citron , l'Orange , la Grenade , la
pulpe n'est pas formée par le développement
du placenta , mais par l'accumulation des
cellules charnues et gorgées de suc qui em-
plissent l'intervalle des cloisons et contien-
nent les graines.
On a donné le nom àHnduvies à certaines
enveloppes étrangères au péricarpe , qui
l'accompagnent et accomplissent avec lui
toutes les phases de la maturité ; telles sont
la cupule du Gland , l'enveloppe épineuse
de la Châtaigne , la vessie qui entoure FA1-
kekenge , etc. Les deux organes qui entou-
rent le plus communément le Fruit sont
l'involucre, le calice ; et quelquefois, comme
dans l'Épinard fraise, l'induvie enveloppe
le Fruit et prend une consistance charnue
qui la fait ressembler à un péricarpe.
On distingue dans les Fruits, au moment
de la maturation de la graine, plusieurs
modes de dissémination qu'on a appelée la
déhiscence, et elle varie suivant que les car-
pelles sont simples ou multiples et disposés
suivant tel ou tel mode d'agrégation. Dans
FRU
certains Fruits , l'enveloppe péncarpique se
fend et la semence s'échappe ; chez d'autres,
au contraire , elle y reste attachée , et la
graine ne devient libre que par sa destruction
ou quand l'embryon, obéissant aux lois de
la germination , en vainc la résistance. Les
premiers sont dits Fruits déhiscents ; et les
derniers , Fruits indéhiscents ; ce qui n'éta-
blit dans la classification des Fruits qu'une
dissemblance apparente.
Les Fruits indéhiscents sont généralement
ceux qui sont mous et charnus; telles sont
les Pommes , les Pêches, les Cerises, ou bien
ceux qui, comme les Graminées, les Cypé-
racées, les Ombellifères, les Cupulifères , les
Tropaeolées, les Composées, ont un péricarpe
sec, ou bien , comme les Palmiers , un tissu
ligneux ou osseux.
Dans les Fruits déhiscents, on remarque
deux choses distinctes : la déhiscence des
Fruits simples et celle des Fruits composés.
Chez les premiers, la déhiscence de la feuille
carpellaire a lieu assez communément par la
suture ventrale, ainsi que cela se voit dans la
capsule du Pied d'Alouette; d'autres fois, c'est
par la suture dorsale, comme dans le Ma-
gnolia grandiflora. Chacune des parties dans
lesquelles se divise le péricarpe s'appelle une
valve. Ainsi, le péricarpe du Pied d'Alouette
se déchirant longitudinalement d'un seul
côté, est univalve, tandis que le légume des
Robinia, des Pois et de la plupart des Légu-
mineuses se fendant du haut en bas par les
deux sutures, est bivalve. Quand le nombre
des divisions est plus considérable , le Fruit
est dit : trivalve , quadrivalve , multivalve.
Quand la déhiscence valvaire ne s'étend que
jusqu'à la moitié du Fruit au moins, elle est
incomplète. Si , enfin , le péricarpe , au lieu
de s'ouvrir dans la plus grande partie de son
étendue, se déchire seulement au sommet,
ces segments ne s'appellent plus des valves ,
mais des dents.
Le Fruit composé , qui n'est autre qu'une
réunion de Fruits simples , présente dans
son mode de déhiscence des différences qui
naissent de la suture des carpelles qui en
composentles diverses parties ; et, d'après la
disposition respective des valves, on a établi
trois sortes de déhiscence valvaire, la septi-
cide, la loculicide et la seplifrage.
On appelle déhiscence septicide celle dans
laquelle chaque carpelle se fend longitudina-
FRU
743
lemcnt dans l'épaisseur de la cloison : la
capsule du Colchique d'automne en offre un
exemple; elle est loculicide quand, s'opérant
dans le milieu des sutures dorsales , elle
laisse les cloisons intactes, et que chaque
valve se trouve ainsi composée de deux moi-
tiés de feuilles : tel est le Lis Martagon.
La déhiscence est septifrage quand les
cloisons se détachent du milieu des valves ,
pour rester fixées au placenta.
Dans les Fruits composés uniloculaires,
on remarque deux modes de déhiscence dif-
férents , suivant qu'ils sont à placenta pa-
riétal ou à placenta central. Chez les pre-
miers, la déhiscence a lieu par le milieu du
péricarpe , comme cela se voit dans la Vio-
lette, où les trois feuilles carpellaires s'é-
cartent en divergeant et les semences sont
attachées aux parois de chacune d'elles, tan-
dis qu'elle est l'analogue de la déhiscence
loculicide , dans ceux à placenta central.
Les autres modes de déhiscence qui sem-
blent faire exception à la théorie carpellaire
sont : la déhiscence transversale , dont on
trouve un exemple dans VAnagallis arvensis,
ainsi que dans certaines Légumineuses, telles
que les Coronilles, où le Fruit se sépare en
autant de parties qu'il y a de semences;
Vapicilaire, dans laquelle le péricarpe se
perce au sommet d'un trou comme dans les
Caryophyllées; latérale, les Phyteuma, etc.
Il y a , de plus , les Fruits ruptiles qui ,
comme les Talauma, se déchirent irrégu-
lièrement.
Je ne m'étendrai pas longuement sur les
changements qui s'opèrent dans le Fruit
pendant sa maturation; ils sont les mêmes
que ceux qu'on remarque dans les autres
tissus végétaux , et les péricarpes charnus
seuls présentent une plus grande complexité
dans leur composition. Ils contiennent de
l'albumine végétale, de la gomme, des
acides malique, citrique, tartrique et pecti-
que. La pectine, très abondante dans les
Fruits verts, forme la base des gelées qu'on
extrait des Groseilles , des Framboises , des
Pommes, etc. Il paraît que la maturation
des Fruits charnus est indépendante de la
végétation , et n'est autre qu'une modifi-
cation chimique , propre au péricarpe lui-
même; car les Fruits cueillis encore verts
I mûrissent dans les fruitiers et y acquièrent
1 la saveur sucrée qui en fait la qualité la plus
744
FRU
recherchée. Quelques Fruits, tels sont ceux
de l'Arachide et du Trèfle souterrain , s'en-
fouissent dans la terre pour y acquérir leur
maturité.
On rencontre encore , dans certains péri-
carpes , de l'huile fixe, ainsi que cela se voit
dans l'Olive; ou des huiles volatiles , telles
sont celles qu'on extrait de l'Orange, du
Citron , etc.
Le péricarpe joue dans la végétation un
rôle plus important que les enveloppes flo-
rales dans la fécondation ; il n'accompagne
pas seulement la graine , il est l'utérus dans
lequel elle acquiert tout son développe-
ment, et quand elle est arrivée à ce point,
il périt pour mettre en liberté la semence
destinée à produire à son tour un être nou-
veau.
Pour se reconnaître au milieu de ce dé-
dale de formes et de caractères qui diffé-
rencient entre eux l'innombrable variété de
Fruits qui se rencontrent dans le règne vé-
gétal, on a tenté de les soumettre à un
ordre méthodique défini; mais la classifi-
cation des Fruits , essayée bien des fois par
les hommes les plus distingués , paraît une
œuvre impossible ; car toutes les méthodes
de classement échouent devant la diversité
des formes carpologiques.
Nous donnerons la nomenclature de Linné,
comme étant celle qui marque le premier
pas fait par la carpologie , et qui , tout arti-
ficielle qu'elle est, porte l'empreinte de la
puissance de généralisation de cet homme
célèbre.
Il reconnaît dans le Fruit huit formes
fondamentales :
1. La Capsule. Fruit simple, sec, po-
lysperme , s'ouvrant d'une manière déter-
minée.
2. La Silique. Fruit sec à deux valves,
avec des semences attachées aux deux su—
tures.
3. Le Légume ou la Gousse. Fruit mem-
braneux à deux valves; semences attachées
à une seule des deux sutures.
h. Le Follicule. Péricarpe à une valve,
s'ouvrant longitudinalement d'un seul coté ,
et se détachant des semences.
5. Le Drupe. Fruit charnu , sans valves,
contenant un noyau.
6. La Pomme. Fruit charnu, sans valves,
contenant une iapsule.
FRU
7. La Baie. Fruit charnu, sans valves,
contenant des semences nues.
8. Le Strobile. Chaton changé en péri-
carpe.
Ce mode de classification, essentiellement
artificiel et groupant les péricarpes par leurs
caractères extérieurs , a néanmoins servi de
base à toutes les autres ; et comme, en effet,
il présente le Fruit avec ses caractères les
plus généraux, on a adopté dans la science les
dénominations premières. On a eu beau
classer, grouper, diviser, les mêmes termes
reviennent, et les autres appellations sont
des cas particuliers de ces expressions géné-
rales. Gaîrtner, dont l'ouvrage est d'une
utilité incontestable pour l'étude des détails
carpologiques, ajouta quelques noms nou-
veaux à ceux de Linné. Il divisa la capsule
en Utricule , pour celles qui sont minces ,
transparentes, uniloculaires, indéhiscentes et
monospermes; telles sont celles des Cheno-
podium ; en Samare, pour les capsules in-
déhiscentes , ailées , à une ou deux loges :
l'Orme, l'Érable; et en Follicule, qu'il défi-
nit en capsule double , membraneuse ou
coriace , dont chaque moitié , à une loge
et à une valve , s'ouvre du côté inté-
rieur , présentant ses semences ou sur les
deux bords de la suture ou sur un récep-
tacle commun aux deux bords ; la Perven-
che en offre un exemple. On voit qu'il ne fit
que suivre la même marche que Linné , et
que diviser ce que son prédécesseur avait
réuni. Louis-Claude Richard , dans son ou-
vrage sur le Fruit, énonça un principe d'un
plus grand intérêt morphologique et plus
réellement philosophique, mais qui présente
de grandes difficultés et n'appartient qu'à la
haute étude de la botanique ; c'est l'étude
du Fruit dans l'ovaire ; il fit néanmoins une
méthode carpologique , modifiée par M. A.
Richard , et qui est le plus généralement
adoptée. Elle est , en effet , celle qui repré-
sente le mieux les formes les plus communes
aux Fruits.
Après L.-C. Richard on s'occupa de car-
pologie , et le nombre des dénominations
alla toujours croissant. Mais toutes les clas-
sifications furent fondées sur les mêmes
principes; les Fruits y sont d'après leurs ca-
ractères généraux : simples ou multiples; mes
ou charnus ; déhiscents ou indéhiscents.
Je citerai la classification de M. A. Ri-
FRU
chard, comme étant celle qui s'écarte le
moins des idées les plus généralement reçues
et qui n'ait pas encombré la science de noms
nouveaux.
Ire Classe. — Des Fruits simples.
Pc Section. — Fruits secs.
I. Fruits secs et indéhiscents.
Les Fruits simples, dont le péricarpe est
sec et indéhiscent , sont assez généralement
uniloculaires et monospermes. Ce sont parti-
culièrement ces Fruits que les anciens bota-
nistes considéraient comme des graines nues.
Les espèces principales sont les suivantes :
1° Caryopse. Cai-yopsis, Rich. Fruit mo-
nosperme indéhiscent , dont le péricarpe
est soudé avec la face externe de la graine
(ex. : Graminées).
2° Akène (Achaine). Akenium, Rich. Fruit
monosperme indéhiscent , dont le péricarpe
est distinct de la graine (ex. : Composées).
3° Polakène. Polakenium, Rich. Fruit à
plusieurs loges monospermes indéhiscentes,
séparables les unes des autres (ex. : les Om-
bellifères, la Capucine, etc.).
4° Samare. Samara, Gœrtn. Fruit à une
seule loge , offrant des ailes membraneuses
(ex. : les Érables, les Ormes, les Frênes).
5° Gland. Glans. Fruit uniloculaire et
monosperme ( souvent par suite d'avorte-
ment), provenant d'un ovaire infère, et re-
couvert en tout ou en partie par une capsule
dont la forme est très variable (ex. : le Chêne,
le Noisetier et le Châtaignier , qui forment
la famille des Cupulifères).
6° Carcérule. Carcerulus, Desv. Fruit
pluriloculaire, polysperme, indéhiscent (ex. :
le Tilleul).
IL Fruits secs et déhiscents.
Les Fruits secs et déhiscents sont généra-
lement désignés sous le nom de Fruits cap-
sulaires; ils sont ordinairement polysper-
mes. Le nombre et la disposition des valves
sont très variables.
7° Follicule. Folliculus. Fruit géminé ou
solitaire par avortement, uniloculaire, uni-
valve , s'ouvrant par une suture longitudi-
nale, et renfermant plusieurs graines atta-
chées à un trophosperme suturai (ex. : As-
clépiadées).
8° Silique. Siliqua, L. Fruit sec, allongé,
bivalve , dont les graines sont attachées à
fri;
745
deux trophospermes suturaux ( ex. : Cruci-
fères siliqueuses).
9° Silicule. Silicula, L. Ne diffère de la
Silique que par une longueur beaucoup
moindre (ex. : Crucifères siliculeuses).
10° Gousse. Legumen , L. Fruit allongé,
sec , bivalve, dont les graines sont attachées
à un seul trophosperme suturai (ex. : les
Légumineuses).
11° Pyxide. Pyxidium, Erhart.; Capsula
circumscissa , L. Fruit s'ouvrant circulaire-
ment en deux valves superposées ( ex. : le
Pourpier, la Jusquiame, etc.).
12° Élatérie. Elaterium, Rich. Fruit à
plusieurs loges et à plusieurs côtes , se sé-
parant naturellement à sa maturité en au-
tant de coques qui s'ouvrent longitudinale-
I ment et avec élasticité ( ex. : Euphorbia-
cées).
13° Capsule. Capsula, L. On donne ce
| nom à tous les Fruits secs et indéhiscents qui
! ne peuvent être rapportés à aucune des es-
i pèces précédentes. Leur nombre est très
considérable (ex. : les Bignoniacces, les An-
tirrhinées, etc.).
IIe Section. — Fruits charnus.
Ces Fruits sont toujours indéhiscents.
14° Drupe. Drupa, L. Fruit charnu, ren-
fermant un seul noyau (ex. : le Cerisier).
15° Noix. Nux. Ce Fruit ne diffère du
précédent que par son péricarpe , moins
charnu et moins succulent ( ex. : le Noyer).
16° Nuculaine. Nuculanium, Rich. Fruit
charnu provenant d'un ovaire libre, et ren-
fermant dans son intérieur plusieurs nu-
cules (ex. : Achras sapota).
1 7° MELONiDE.MeJom'da,Rich. Fruit charnu
provenant de plusieurs ovaires pariétaux ,
uniloculaires , réunis et soudés dans l'inté-
rieur du tube d'un calice qui devient charnu
(ex. : la Pomme).
18° Péponide. Peponida , Rich. Fruit
charnu , indéhiscent ou ruptile , à plusieurs
loges monospermes éparses au milieu de la
pulpe (ex. : les Cucurbitacées).
49° Hespéridie. Hesperidium, Desv. Fruit
charnu dont l'enveloppe est très épaisse, di-
visé intérieurement en plusieurs loges par
des cloisons membraneuses , et dont les loges
sont remplies d'une pulpe charnue (ex. :
l'Oranger).
20° Baie. Bacca, L. Fruit charnu à une
04
746 FRU
ou plusieurs côtes, renfermant une ou plu-
sieurs graines éparses dans la pulpe ( ex. :
Raisin).
IIe Classe. — Des Fruits multiples.
Les Fruits multiples sont ceux qui résul-
tent de la réunion de plusieurs pistils dans
une même fleur.
21° Syncarpe. Syncarpium, Rien. Fruit
sec ou charnu provenant de plusieurs ovai-
res soudés ensemble, même avant la fécon-
dation (ex. : Magnolier).
IIIe Classe.
- Des Fruits agrégés ou
COMPOSÉS.
Ce sont ceux qui résultent de la soudure
de plusieurs pistils appartenant à des fleurs
distinctes , d'abord séparés les uns des au-
tres, et qui ont fini par s'entregreffer.
22" Cône ou Strobile. Conws, L.; Strobi-
îus, L. Fruit composé d'un grand nombre
d'akènes ou de samares cachés dans l'ais-
selle de bractées très développées, dont l'en-
semble a la forme d'un cône (ex. : les Co-
nifères).
23° Sorose. Sorosis, Mirb. Fruit formé de
plusieurs fleurs soudées entre elles par l'in-
termédiaire de leurs enveloppes florales de-
venues charnues (ex. : le Mûrier, l'Ananas).
24° Sycône. Syconus, Mirb. Fruit formé
par un involucre charnu à son intérieur, où
il porte un grand nombre d'akènes ou de
drupes provenant d'autant de fleurs fe-
melles (ex. : Figuier).
DeCandolle, le botaniste le plus éminent
du siècle , le collaborateur de Lamarck ,
adopta une classification qui est en quelque
sorte calquée sur celle de Richard , et com-
prend un grand nombre de sous-divisions.
Il admet avec tous les botanistes trois sortes
de Fruits : les Fruits simples , multiples et
agrégés. Les premiers sont divisés en pseu-
dospermes gynobasiques ; ils répondent à la
première section de la carpologie de M. Ri-
chard : charnus et capsulaires. Il comprend
dans ses Fruits agrégés le syncarpe de M. Ri-
chard , et adopte avec Gaertner et Sprengel
te nom de galbule, pour le Fruit des Gené-
vriers. Il avait terminé sa carpologie par
un travail sur les Fruits des Cryptogames.
M. de Mirbel et M. Desvaux ont égale-
ment groupé méthodiquement les Fruits ;
mais ils ont admis presque les mêmes divi-
FRU
( sions , seulement ils ont changé les noms, et
! souvent sous-divisé des groupes généraux en
se fondant sur les considérations d'organes
accessoires. Ainsi les Stéphanie, Diclésie, Ca-
toclésie, Xylodie de Desvaux sont des akènes:
sa Ptérodie est une samare ; son Stérigme ,
son Carpadelle, sont des polakènes ; son Poly-
sèque et son Asimine des syncarpes.
Les botanistes étrangers, tels que Spren-
gel , Link , Lindley , Agardh , ont proposé
des classifications carpologiques ; mais c'est
toujours le remaniement des mêmes prin-
cipes , et l'on ne tire rien de l'étude stérile
des mots.
M. de Jussieu, dans sa Botanique élémen-
taire, a suivi une marche semblable tout en
établissant des coupes différentes. Se fon-
dant sur l'existence d'un seul carpelle ou
de plusieurs carpelles non soudés , il a
formé , dans sa classification carpologique ,
une première division sous le nom de Fruits
apocarpés , qu'il divise en indéhiscents ,
comprenant le drupe, l'akène , le caryopse,
la samare et l'utricule. Ses apocarpés dé-
hiscents comprennent le follicule , la co-
que , la gousse , le légume. La seconde
division, celle des Fruits syncarpes, est for-
mée des péricarpes résultant de la réunion
de plusieurs carpelles soudés ensemble. Ils
sont comme les apocarpés indéhiscents ; la
Baie, la Pomme , l'Hespéridie , la Péponide,
la Nuculaine, sont dans ce cas ; ou déhiscents :
tels sont la capsule, la pyxide, la silique et
la silicule. Il a désigné sous le nom de Fruits
anthocarpés ceux dans lesquels le calice ou
l'involucre , s'épaississant ou s'endurcissant
autour de la graine, forme une espèce de pé-
ricarpe, ainsi que cela se voit dans l'If et la
Belle-de-Nuit. Son dernier groupe portant
le nom de Fruits agrégés, comprend le cône,
la sorose et le sycône. Bien pénétré de la
difficulté d'une classification carpologique
satisfaisante, et qui comprenne sous des dé-
nominations intelligibles tous les cas de mo-
difications du Fruit , il a insisté sur la né-
cessité de ne pas multiplier les noms , et de
se borner aux modifications les plus géné-
rales et les plus constantes.
On voit par ce qui précède dans quel état
de confusion est la classification du Fruit :
aussi voit-on les hommes les plus éminents
dans la science regarder non seulement
comme chimérique , mais encore comme
FRU
inutile toute classification rigoureuse. Il
faut se contenter de la langue établie, com-
prenant les dénominations consacrées , et
dans lesquelles on trouve pourtant encore
des doubles emplois , sans y chercher la
précision rigoureuse qu'on a toujours voulu
introduire dans la terminologie, et qui y a
jeté la confusion.
Il me reste à parler de la valeur méthodo-
logique des caractères tirés du Fruit : ils
sont bien moins importants que ceux tirés
de l'ovaire, parce que des ovaires originelle-
ment identiques donnent naissance à des
Fruits dissemblables: aussi la similitude des
formes carpologiques n'a de valeur que
quand le reste des caractères concordent
entre eux. Tous les accidents du Fruit , tels
que la présence de poils, de glandes, etc.,
peuvent servir à établir entre les végétaux
des différences spécifiques , ce qui se voit
dans les Euphorbiacées ; car le g. Euphorbe
présente des espèces à capsules tuberculeu-
ses et glabres, et d'autres à capsules velues.
Il en est de même des caractères tirés de la
forme, et la culture a prouvé jusqu'à quel
point il s'opère, par ce moyen, de modifica-
tions dans la forme. La consistance du péri-
carpe est dans le même cas : on trouve dans
des familles des péricarpes secs et d'autres
charnus ; des capsules et des baies , et réci-
proquement, on peut tout au plus établir
sur ce caractère des divisions génériques.
Ainsi , dans la famille des Thymélées, le g.
Daphne a pour fruit une baie, et le g. Stel-
lère une coque.
La déhiscence et l'indéhiscence , quoique
d'un ordre bien plus élevé , ne sont pas en-
core d'une constance absolue ; car l'on
trouve des familles entières , telles que les
Graminées, les Composées, etc., qui ne
portent que des Fruits indéhiscents , et
d'autres dans lesquelles on trouve à la fois
des Fruits déhiscents et indéhiscents.
Comme tous les caractères uniques , il
présente dans des genres mêmes des dissem-
blances fort grandes. Ainsi , dans le genre
si naturel des Véroniques , on trouve des
Fruits dont la déhiscence est septicide , et
dans d'autres elle est loculicide. La Digitale
pourpre présente à la fois les deux modes
de déhiscence. Il ne faut donc admettre cette
considération qu'après l'observation la plus
•crupuleuse des caractères concomitants.
FRU
747
Ce n'est donc pas dans le Fruit, mais
| dans la graine , qu'il faut chercher les ca-
ractères réellement naturels; il ne peut,
comme la fleur, qu'ajouter à la similitude ;
mais son étude est néanmoins d'un grand
intérêt morphologique , et l'on y peut trour
ver des éléments confirmateurs de la théorie
de la métamorphose , pour laquelle il a été
une des preuves les plus convaincantes.
Le Fruit des Cryptogames présente des
dissemblances telles qu'il est impossible d'y
rattacher les principes développés dans cet
article; il faut consulter sur ce point l'arti-
cle cryptogamie et les articles généraux sur
les divers ordres de cette grande division du
règne végétal. (B.)
* FRULLAMA. bot. cr. — Genre de la
famille des Jungermanniacées , établi par
Raddi (Mem. soc. ital. Moden. , XVIII,
20, t. 2 , f. 2 ) pour de petites plantes her-
bacées croissant sur l'écorce des arbres , à
tige faible, rigide ; à feuilles incubes, ayant
en dessous un lobule renflé diversiforme et
presque séparé à la base ; à amphigastres
distincts, très entiers ou bidentés.
*FRULLAMOIDES , Radd. bot. cr. —
Syn. de Ptychanthus , Nées.
*FRUSTRANÉ. Frustraneus {frustra, en
vain), bot. — Linné avait donné ce nom à
un ordre de sa Syngénésie, comprenant les
plantes dont les fleurs sont hermaphrodites
au centre , et femelles ou neutres à la cir-
conférence : telles sont les Centaurées.
*FRUSTULE {frustulum, fragment), bot?,
cr. — (Phycées.) On donne ce nom aux
corspuscules libres , agrégés ou soudés des
Diatomées ou Bacillariées. Dans les espèces^
filamenteuses, formées de Frustules soudés
latéralement, ils peuvent être considérés
comme des articles. (Bréb.)
*FRUSTULIA {frustulum } fragment).
infus. — G. d'Infusoires polygastriques delà
famille des Bacillariées, créé par M. Agardh
{Syn. alg., 1824), et qui n'est pas adopté
par M. Dujardin. M. Ehrenberg(/n/ws., 221)
caractérise ainsi les Frustulies : Animaux à
enveloppe double , ayant une carapace sili-
ceuse et un manteau gélatineux difforme, à
corpuscules épars ou groupés. On place trois
espèces dans ce genre ; la plus connue est la
Frustulia appcndiculata Agardh ( loco cit.).
(E. D.)
*FRUTICICOLA. ois. — Macgillivray a
748
FUC
FUC
établi sous ce nom un genre dont la Saxi-
cola rubetra est le type. Voy. traquet. (G.)
FRUTICULEUX. bot. — Syn. de Sous-
Frutescent.
FRUTIQUEUX. bot. — Syn. de Frutes-
cent.
FUCACÉES. Fucacœœ. bot. cr. — La-
mouroux avait désigné sous ce nom le pre-
mier ordre du groupe des Hydrophytes , et
parmi les botanistes modernes, Endlicher en
a fait la 7e famille de la classe des Algues.
Notre savant collaborateur, M. Montagne ,
en a fait la 14e famille de ses Algues, sous
le nom de Phycoïdes ou de Phycées. Ce sera
à ce dernier article qu'il sera question des
caractères morphologiques et de la distri-
bution méthodique des genres qui composent
ce groupe.
FUCÉES. Fuceœ. bot. cr. — Nom sous
lequel L.-G. Richard avait désigné un groupe
d'Hydrophytes, distribués aujourd'hui dans
les trois familles des Ulvacées, des Floridées
et des Fucacées.
FUCHSIA (Léonard Fuchs , médecin du
xvie siècle), bot. ph. — Swartz, syn. de
Schradera, Vahl. — Genre de la famille
des OEnothéracées , type de la tribu des
Fuchsiées, formé par Plumier (Gen. , 14),
et adopté par tous les auteurs. 11 renferme
plus de 50 espèces connues, et dont un
grand nombre sont recherchées en Europe
pour l'ornement des serres, où plusieurs
d'entre elles ont fourni d'intéressantes va-
riétés. Le nombre des unes et des autres
s'accroît sans cesse; car, selon les voya-
geurs , ces plantes sont extrêmement nom-
breuses et diversifiées dans leur pays natal.
Elles croissent en Amérique, où elles habi-
tent principalement les Cordillères du Pérou
et du Chili. On en a observé quelques unes
dans la Nouvelle-Zélande. Ce sont des sous-
arbrisseaux ou des arbrisseaux, quelquefois
même arborescents, à feuilles alternes,
opposées et verticillées ; à fleurs coccinées ,
rougeâtres , violacées ou roses, pendantes,
très grandes , très belles , hermaphrodites
ou polygames par avortement ; à périgone
externe, presque toujours fortement coloré,
dont les pédoncules axillaires , uniflores ,
solitaires ou agrégés, rarement terminaux,
cymeux-paniculés.
Le genre Fuchsia se trouve aujourd'hui
partagé en trois grandes sections, sous-divi-
sées elles-mêmes en plusieurs autres (Foy.
Endlich., Gen. PL, 6125). (C. L.)
* FUCHSIÉES. Fuchsieœ. bot. ph. —
Tribu de la famille des Onagraires, ainsi
nommée du genre Fuchsia, qui lui sert de
type. (Ad. J.)
FUCOIDES. bot. foss. — Ce nom et ce-
lui de Fucites ont été appliqués à toutes les
plantes fossiles qui paraissent avoir appar-
tenu à la famille des Algues. Dans YHis-
toire des végétaux fossiles, j'ai indiqué une
division de ces fossiles en sections, qui cor-
respondent aux principaux genres admis
actuellement dans cette famille. Ces divi-
sions ont été admises comme des genres dis-
tincts par M. de Sternberg (Flora der Vor-
welt , tom. II). Et en effet, en appliquant
ces noms avec attention et réserve, il peut
y avoir avantage à établir ces distinctions ;
mais les formes peu régulières et souvent
inconstantes de ces plantes rendent ces dis-
tinctions génériques difficiles à appliquer,
lorsqu'on est privé des caractères fournis
par les fructifications et par la structure
anatomique des frondes. Nous pensons donc
qu'on doit réserver le nom de Fucoïdes aux
espèces qu'on ne peut pas ranger , presque
avec certitude, dans des genres déterminés,
et placer au contraire les espèces dont les
formes sont mieux caractérisées dans les
genres Sargassites , Cystoseirites , Fucites ,
Laminarites, Encelites, Gigartinites ou Chon-
drites, Sphœrococcites , Delesserites , Dictyo-
tites , Halyserites , Amansites, CaulerpUes,
Codites , Rhodomelites , Halymenites. Mais
cette classification peut difficilement être
fondée sur des caractères établis d'une ma-
nière précise; elle doit au contraire reposer
sur une connaissance étendue des formes
variées de chacun de ces genres dans le
monde actuel.
Si chacun des genres de Fucoïdées est
difficile à définir, l'ensemble de cette fa-
mille ne l'est pas moins , à cause de l'ex-
trême variété de formes qu'elle présente.
Cependant l'absence de parties réellement
ligneuses et vasculaires , et par conséquent
de nervures nettes et régulières dans les par-
ties membraneuses ; le peu de régularité et
de symétrie des ramifications ; l'absence de
véritables feuilles remplacées par des expan-
sions charnues ou membraneuses qui ne
sont jamais «aticulées sur la tige , et ne
FUC
laissent pas de cicatrices régulières ; ces
caractères , observés avec attention , peu-
vent presque toujours permettre de re-
connaître avec certitude les folioles de cette
famille , lorsque les échantillons sont bien
conservés. Cependant beaucoup d'échantil-
lons appartenant à d'autres familles ont été
rangés dans celle-ci , soit par suite de l'état
imparfait des empreintes , soit parce qu'on
les a comparés trop légèrement aux plantes
vivantes près desquelles on les a rangés.
J'ai moi-même ce reproche à me faire
lorsque j'ai placé dans les Caulerpites ( Fu-
coides hypnoides ) des rameaux chargés de
petites feuilles nombreuses , ayant en effet
l'aspect de quelques Caulerpa de la Nou-
velle-Hollande , mais que des échantillons
plus nombreux ont montré appartenir à des
Conifères du genre Walchia. Les Fucoides
Orbignianus et Brardii sont aussi très pro-
bablement des Conifères. Cette erreur a été
poussée bien plus loin dans le second volume
de l'ouvrage de M. de Sternberg, où plus de
la moitié des Caulerpites sont des Conifères
appartenant à divers genres de cette fa-
mille , mais surtout aux genres Walchia et
Threytes.
Le genre Baliostichus du même ouvrage ,
aussi placé parmi les Algues, est encore une
Conifère du terrain jurassique du genre
Brachyphyllum, dont plusieurs espèces sont
maintenant connues dans cette formation.
Il y a donc beaucoup de critique à ap-
porter dans la détermination des Algues
fossiles ; mais s'il y a du doute relativement
à quelques unes d'entre elles, plusieurs sont
au contraire , sans aucun doute , des végé-
taux marins, et fournissent à la géologie
d'excellents caractères. Telles sont surtout
les espèces propres aux terrains crétacés in-
férieurs , dont elles paraissent caractériser
certaines couches dans presque toute l'Eu-
rope : ce sont les Fucoides (Chondrites) Tar-
gionii, œqualis et intricatus. Cette dernière
espèce est surtout commune dans un grand
nombre de lieux.
On trouve aussi des Fucoides dans les ter-
rains plus anciens, jusque dans les calcaires
de transition , mais ils y paraissent plus
rares. On en retrouve d'autres espèces dans
les terrains tertiaires , et ils sont surtout
fréquents dans les calcaires de Monte-Bolca.
On voit que les végétaux marins, quoique
FUC
749
beaucoup moins fréquents dans la plupart
des terrains que les animaux marins , ont
cependant quelques représentants dans la
plupart des époques géologiques. (Ad. B.)
FUCOLA , Quoy. moll. — Genre encore
incertain, proposé avec doute par MM. Quoy
et Gaimard dans la partie zoologique du
Voyage de l'Astrolabe. Ce g. paraît voisin
des Aplysies , et nous ne croyons pouvoir
mieux faire que de rapporter textuellement
le peu de renseignements que nous donnent
ces naturalistes : « Animal ressemblant à
une Limace, allongé , subaplati , pointu en
arrière ; la tête, assez renflée, présente deux
longs tentacules lancéolés , aigus ; un léger
rétrécissement sépare la tête du corps. Le
manteau, qui ne se distingue point du pied,
ne nous a pas paru fendu ; nous n'avons vu
aucune trace de branchies, à moins que les
téguments en tiennent lieu ; nous ne pou-
vons pas davantage indiquer la position des
ouvertures. La tête est violette, le dessous
du corps rougeâtre, avec des stries longitu-
dinales de la même couleur; le dessous du
pied est d'un blanc jaunâtre. Ce Mollusque
n'avait qu'une ligne et demie de longueur;
nous le découvrîmes et nous l'observâmes
longtemps à la loupe , au milieu des Fucus
sur lesquels il rampait avec beaucoup de
vivacité. Nous laissons aux voyageurs qui
découvriront de plus grands individus à
faire connaître tout ce que celui-ci n'a pu
nous montrer, et s'il doit réellement former
un genre ou rentrer parmi les Actéons, bien
que son manteau ne soit pas fendu. Il habite
l'océan Atlantique. » (Desh.)
FUCUS, bot. cr. — Genre de la famille
des Phycoïdées , établi par Linné , pour des
plantes marines qui ont, depuis lui, exercé
la sagacité des Phycologues. Il avait com-
pris sous cette' dénomination toutes les
plantes qui habitent les mers, et présentent
pour caractères communs de n'avoir point
d'articulation et d'être dépourvues d'expan-
sions vertes et brillantes. Après plusieurs
remaniements, qui ont peu à peu distrait
de ce groupe les végétaux qui en devaient'
rationnellement être séparés, Agardh en a
fixé de la manière suivante les caractères :
Fronde coriace, filiforme ou plane, presque
toujours dichotome, souvent nervulée, par-
semée de vésicules creuses ; apothèques
uniloculaires , tuberculées ; tubercules per-
?50
FUS
FLL
ces au sommet ; péridiole hyalin , renfer-
mant des sporidies noirâtres.
Tous les Fucus ont une tige variant de
10 décimètres à 3 centimètres , qui part
d'un empâtement assez étendu, etc., se di-
vise en rameaux ailés. Ces végétaux , dont
la couleur est olivâtre, plus ou moins foncée,
suivant l'espèce ou l'âge de la plante, sont
couverts de houppes de poils blancs.
On les rencontre sur les côtes alternati-
vement couvertes et découvertes par les ma-
rées; ils sont rares dans la Méditerranée
ou sur les rochers constamment submergés ,
ainsi que dans les mers australes et sur les
côtes qui bordent la mer Magellanique. On
commence à rencontrer les Fucus vers le
35° de latitude nord et dans l'océan Atlan-
tique.
Les Fucus vesiculosus , ceranoides, longi-
fructusy distichus, serratus, comosus, etc.,
sont communs sur nos côtes; ils forment
sur les rochers des gazons jaunâtres ou bru-
nâtres , connus sur nos côtes sous le nom de
Varechs, et en Bretagne sous celui de Goé-
mon ; ils servent à fumer les terres, et con-
stituent pour l'agriculture du littoral une
source de fertilité. (B.)
FUGOSIA (altération de Cienfuegos , bo-
taniste espagnol du xvr siècle), bot. ph. —
Genre de la famille des Malvacées, tribu des
Hibiscées, formé par Jussieu {Gen. PL, 274),
et renfermant 5 ou 6 espèces, indigènes
de l'Amérique et l'Afrique tropicales. Ce
sont des sous-arbrisseaux et des arbrisseaux
à feuilles alternes , pétiolées , entières ou
palmatilobées ; à stipules géminées , pétio-
laires , linéaires ; à fleurs jaunes dont les
calices ponctués de granules noirs , et por-
tées par des pédoncules axillaires, solitaires,
uniflores. (C. L.)
FUIREXA. bot. ph. — Genre de la fa-
mille des Cypéracées-Fuirénées , établi par
Rottbœll {Gram., 70, t. 19, f. 3) pour des
plantes herbacées croissant dans les régions
tropicales et dans les parties les plus chaudes
de l'Amérique boréale , ayant le port des
Scirpes ; leurs chaumes sont simples et feuil-
les , ou rarement engaînés ; leurs feuilies
striées, et à gaines entières et ligulées;
épillets en ombelles axillaires et terminales,
composés d'écaillés imbriquées en tous sens.
FUJET. moll. — Adanson nomme ainsi,
dans son Voyage au Sénégal, une petite co-
quille, voisine par ses caractères du Trochus
pharaonis des auteurs. Gmelin en a fait le
Trochus coraUinus ; mais il reste quelque
incertitude sur la valeur de cette espèce, car
Gmelin joint à sa synonymie le Sari d' Adan-
son , qui est une coquille constamment dif-
férente des Trochus. (Desh.)
FULCALDEA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Composées , tribu
des Mutisiées (Labiatiflores), formé par Poi-
ret {Dict. encycl., V, 375, t. 982), et le
même que celui qu'indiquèrent Humboldî,
etBonpland (PL œquin., I, M 3, t. 33) sous
le nom de Turpinia. Il renferme 1 ou 2
espèces, indigènes de l'Amérique , où elles
habitent les Andes. Ce sont des arbris-
seaux à feuilles alternes, pétiolées, très en-
tières ; à capitules uniflores , terminaux ,
agrégés. (C. L.)
*FULCRA. bot. — Expression générale
par laquelle Linné désignait tous les orga-
nes appendiculaires qui facilitent la végéta-
tion, tels que les vrilles , les crampons , les
stipules, les poils, etc. De Candolle appelait
bourgeons fulcracés ceux dont les écailles
sont formées par l'avortement des pétioles
bordées de stipules , comme dans le Pru-
nier.
*FULGIA, Chev. bot. cr.— Syn. deCo-
niocybe , Achar.
FULGORE. Fulgora. ins. — Genre de
la tribu des Fulgoriens , de l'ordre des Hé-
miptères , section des Homoptères, étabii
par Linné et adopté par tous les entomolo-
gistes avec de plus ou moins grandes restric-
tions. Tel qu'il a été restreint dans les der-
niers ouvrages entomologiques traitant de
ces Hémiptères, nous n'y rattachons que
trois espèces, l'une encore inédite et dis-
tincte des deux autres par la forme de sa
tête , est nommée par nous Fulgora graci-
liceps ; elle est représentée dans notre atlas
(Ins. Hémipt. , pi. 2, fig. 1). Les deux
autres sont la Fulgora castresii Guér. (Voy.
notre atlas , pi. 2 , fig. 3), et l'espèce qu'on
peut considérer comme le type du genre, !e
FULGORE PORTE-LANTERNNE , Fulgora latent «-
ria, Lin. (Voy. notre atlas, pi. 2, fig. 2.)
Ces Fulgores , propres à l'Amérique mé-
ridionale , sont surtout très remarquables et
faciles à reconnaître à leur tête fort grande
et vésiculeuse ; leurs antennes aussi sont
très courtes , ayant un second article globu-
FUL
FUL
75!
leui et une soie terminale fort grêle ; leurs
couleurs sont vives et variées ; la taille des
espèces connues est assez considérable. On
a discuté à plusieurs reprises la question de
savoir si les insectes appartenant à ce genre
répandent par leur tête une lumière phos-
phorescente , ou si au contraire ils sont pri-
vés de cette faculté.
Mademoiselle Mérian, qui, pendant plu-
sieurs années , avait parcouru la Guyane, et
qui avait plus particulièrement habité Suri-
nam , fut la première à signaler cette pro-
priété.
Dans son grand ouvrage sur les insectes
de Surinam, elle rapporte qu'ayant renfermé
un certain nombre de ces Fulgores , ils s'é-
chappèrent pendant la nuit et se répandirent
de tous côtés dans sa chambre. Grande fut
sa frayeur, nous assure-t-elle, en voyant
briller des lumières assez vives pour qu'il
fût possible de lire avec leur seul secours.
Elle ne se rassura qu'après avoir reconnu
que les lueurs intenses étaient produites par
les Fulgores.
Depuis l'époque à laquelle mademoiselle
Mérian visita la Guyane, un grand nombre
de voyageurs ont parcouru l'Amérique mé-
ridionale et ont recueilli de ces insectes ,
chez lesquels la plupart nous assurent n'avoir
jamais observé de phosphorescence. Il pa-
raît difficile de se former une opinion sur
deux versions aussi contradictoires. Quelques
voyageurs pensent que certaines personnes
ont rapporté un fait qu'elles n'avaient pas
vu , se fiant trop complaisamment aux rap-
ports indigènes.
On a pensé peut-être avec plus de raison
que les Fulgores avaient cette faculté pen-
dant un temps de leur vie , sans doute à
l'époque de l'accouplement, et qu'ils W per-
daient ensuite. C'est l'opinion la plus vrai-
semblable ; mais aujourd'hui encore , bien
que ces Hémiptères ne soient pas rares, nous
ne savons rien de positif. (Bl.)
FULGORELLES. ms. — Synonyme de
Fulgoriens, employé par Latreille et divers
autres entomologistes. (Bl.)
*FULGORIENS. Fulgorii. ms. — Tribu
de l'ordre des Hémiptères , section des Ho-
moptères, caractérisée par des tarses de trois
articles , des antennes très petites , de trois
articles , et un abdomen privé d'appareil
pour le chant.
A cette tribu se rattachent une grande
quantité d'espèces; nous les rangeons dans
plusieurs groupes distincts. Tous les Fulgo-
riens sont des insectes vivant exclusivement
du suc des végétaux ; ils ont des représen-
tants assez nombreux dans presque toutes
les régions du globe. (Bl.)
FULGOROIDES. ins. — Syn. de Fulgo-
riens, employé par M. Spinola (Essai sur les
Fulgorelles, Ann. de la Soc. entom.). (Bl.)
FULGUR. moll. — Nom donné par Mont-
fort à un g. démembré des Pyrules ; mais
ce g. n'a point été adopté. Voy. pyrule.
(Desh.)
*FULGURITE. min. — On appelle ainsi
des tubes vitrifiés à l'intérieur et granuleux
à l'extérieur , produits par le passage de la
foudre à travers un terrain de sable quart-
zeux, et qui souvent pénètrent fort avant.
On a encore donné à ce mode d'agglutina-
tion des sables le nom de tube fulminaires.
On les a principalement observés en Alle-
magne dans les environs de Munster, de
Kœnigsberg et de Halle. Ces Fulgurites
sont creuses , et leur grosseur varie depuis
5 centimètres de diamètre jusqu'à celle d'une
plume de Corbeau.
FULICA. ois. — Nom latin du g. Foulque.
* FULICARIÉES. Fulicariœ. ois. —
M. Nitzsch (Pterylogr., 1840) a établi sous
ce nom dans l'ordre des Échassiers une fa-
mille comprenant les g. Talève, Poule d'eau
et Foulque, et dont le dernier genre est le
type. Elle répond à la division des Gallinu-
linées de G.-R. Gray. (G.)
*FULIGII\EU\. Fuliginosus{fuligo, suie).
— Cette expression, assez souvent employée
dans les diverses branches des sciences na-
turelles, indique un mode de coloration des
corps de diverses sortes qui leur donne l'as-
pect de la suie, et dans les minéraux, tache
les doigts.
FULIGO, Hall. bot. cr. —Syn. d'jElha-
lium, Lk.
* FULIGULA. ois. — Genre établi par
Leach aux dépens du g. Canard , pour la
section des Millouins. (G.)
*FUUGULINÉES. Fuligulinœ. ois.— Di-
vision de la famille des Anatidées adoptée
pa*M. G.-R. Gray, et comprenant onze gen-
res formés aux dépens des trois sections des
Garrots , des Eiders et des Millouins , éta-
blies par Cuvier dans le genre Canard. La
752
FUM
FUM
type de cette sous-famille est le Morillon,
Anas fuligula, qui forme pour le méthodiste
anglais un g. Fuligula. (G.)
FULIX, Sunder. ois. — Syn. de Foulque.
*FULLARTONIA (nom propre), bot.
ph. — Genre de la famille des Composées ,
tribu des Astéroïdées-Érigéronées , établi
par De Candolle (Prodr., V, 281) pour une
plante herbacée indigène du nord-ouest
de Tlnde. Elle est dressée , hérissée supé-
rieurement de poils épars, glancTuleux au
sommet; les feuilles en sont alternes, semi-
amplexicaules, ovales, les supérieures oblon-
gues, grandidentées; les fleurs, d'un jaune
pâle , sont réunies en capitules multiflores,
hétérogames, solitaires au sommet des tiges !
et des rameaux. (G. L.) j
FULMARUS, Leach. ois. — Voy. pétrel.
FULMINAIRES (tubes), min. — Voy. \
FCLGURITE.
*FULML\A]\T. Fulminans. cum.— C'est
le nom par lequel on désigne tous les Com-
posés qui détonent par l'action de la cha-
leur ou de la percussion. On donne à la dé-
tonation qui en résulte le nom de fulmi- <
nation. Tels sont les ammoniures d'or et i
d'argent , plus connus sous le nom d'or et
d'argent fulminant.
^FULMINATES. Fulminas, chim.— Sels
résultant de la combinaison de l'acide fui- ;
minique avec une base salifiable. Ces sels
détonent avec violence quand on les chauffe
ou les percute. On les obtient en faisant
réagir de l'acide azotique sur un métal en ;
présence de l'alcool.
FULMINATION. Fulminatio. chim. — j
Voyez FULMINANT.
FULMINIQUE, chim. — Voy. acides.
♦FUMANA.bot. ph. — Genre delà famille
des Cistacées , établi par M. Spach (Nouv.
ann. Se. nat. , VI , 359 , t. 16 , f. 1-17 )
pour renfermer les espèces d'Hélianthèmes
comprises par M. Dunal (DC, Prodr., I,
274 ) dans sa section Fumana. Ce sont de
petits arbustes , communs dans le centre et
le midi de l'Europe , à feuilles alternes ou
opposées, munies ou non de stipules ses-
siles , très brièvement pétiolées , linéaires ;
à flours jaunes portées par des pédicelles
inft -.-axillaires ou oppositifoliés, disposés en
grappes unilatérales. On en cultive quelques
unes dans les jardins. (C. L.)
FUMARIA. bot. ph. — Voy. fumeterre.
FUMARIACEES. Fumariaceœ. bot. ph.
! — Famille de plantes dicotylédones, polypé-
tales, hypogynes, réunie par beaucoup d'au-
teurs à celle des Papavéracées , mais alors
même y formant un groupe particulier et
nettement distinct par ses pétales irrégu-
liers, le nombre défini de ses étamines et la
nature de ses sucs. Le calice est formé de
deux petites folioles; les pétales sont au
nombre de 4, disposés en croix, et les deux
extérieurs alternant avec les pétales, tous
deux ou l'un seulement prolongé à sa base
en bosse ou en éperon, libres ou diversement
soudés entre eux; les étamines au nombre
de 6, placées dans l'intervalle des deux pé-
tales intérieurs par groupes de trois , dans
lesquels les filets sont libres ou soudés, ce-
lui du milieu terminé par une anthère bilo-
culaire, les latéraux par une anthère unilo-
culaire. L'ovaire est libre, surmonté d'un
style filiforme que termine un stigmate bi-
lamellé, et renferme dans une loge unique,
sur deux lignes placentaires, plusieurs ovules
qui quelquefois se réduisent de très bonne
heure à un seul par avortement. Il devient
un fruit indéhiscent , ou une capsule en
forme de silique se séparant en deux valves
dont les bords portent les graines. Celles-ci,
horizontales , ovoïdes , noires et luisantes ,
pourvues d'un arille ou d'une caroncule vers
le point d'attache, présentent vers ce même
point, et à l'extrémité d'un gros périsperme
charnu , un petit embryon droit ou légère-
ment arqué, à cotylédons oblongs et plans,
très rarement nuls. Les espèces, qui presque
toutes habitent les parties tempérées de
l'hémisphère boréal , sont des herbes à suc
aqueux, d'une saveur amère, annuelles ou
vivaces; à feuilles alternes, simples, mais
extrêmement découpées de manière à pa-
raître décomposées, glabres, d'un tissu mou
et délicat ; à grappes terminales ou opposi-
tifoliées, dans lesquelles les fleurs pourpres,
blanches ou jaunes , ont leur pédicelle ac-
compagné d'une bractée membraneuse , et
en outre muni plus haut de deux bractéoles
opposées.
GENRES.
1 . Corydalées. — Fruit siliquiforme, dé-
hiscent, polysperme.
Dicentra, Bork. (Diehyton, DC.—Eu-
capnos , Bernh. — Capnorchis , Bernh. —
Cucullaria, Raf. — Bicucullata, March.) —
FUM
FUN
75$
Dactylicapnos, Reyl. — Adlumia, Raf. (Bi-
cuculla, Bork.) — Cysticapnos, Boerh. (Cap-
nocystis, J.) — Corydalis , DC. (Capnoides ,
Boerh. — Neckeria, Scop. — Pseudofumaria,
Bork. — Borkhausenia , FI. Wett. — .BwZ-
bocapnos, Bernh.)
2. Fumariées. — Fruit siliculiforme , in-
déhiscent, 1-2-sperme.
Fumaria, Tourn. — Platycapnos, DC. —
Discocapnos , Chain, et §chl. — Sarcocap-
nos , DC. (Ad. J.)
FUMAROLLES ou FUMEROLLES .
géol. — On nomme ainsi des jets de vapeur
qui s'échappent des crevasses du sol , non
seulement dans les volcans en activité et les
solfatares , mais encore dans toutes espèces
de terrain , ce qui a lieu au Monte-Cerboli
en Toscane, au milieu des terrains calcaires.
Elles contiennent une grande quantité d'a-
cide borique, qui se dissout et se cristallise
dans les eaux des lagunes produites par leur
condensation.
*FUMEA (fumeus, enfumé), ins. — Genre
de Lépidoptères de la famille des Nocturnes,
établi par Haworth et adopté par M. Ste-
phens , qui , dans son Catalogue systéma-
tique des Insectes de l'Angleterre, 2e partie ,
pag. 57 , y rapporte 5 espèces retranchées
du g. Psyché de Schrank. Voy. ce mot. (D.)
FUMEROLLES . geol. — Voy. fuma-
10LLES.
FUMETERRE. Fumaria {fumus, fumée,
odeur de fleurs), bot. ph. — Genre de la fa-
mille des Papavéracées, tribu des Corydali-
dées , établi par Tournefort (Inst. , 422 ) ,
adopté, mais démembré en partie, et mieux
déterminé par les auteurs modernes. Tel
qu'il reste aujourd'hui composé, il ne ren-
ferme plus qu'une quinzaine d'espèces, crois-
sant dans le centre et le sud de l'Europe ,
l'Asie limitrophe et le cap de Bonne-Espé-
rance. Ce sont des plantes annuelles, molles,
rameuses , étalées , d'un aspect élégant; à
feuilles alternes, multifîdes-décomposées, à
lobes linéaires, dont les pétioles souvent
cirrheux; à fleurs en grappe. L'une des es-
pèces les plus communes, la F. officinalis L.,
croît spontanément et en abondance dans
les champs cultivés, les moissons, etc. Quel-
ques anciens médecins en prescrivaient l'em
ploi contre les dartres. Aujourd'hui elle est
tombée en désuétude. Nul doute cependant
que cette plante et ses congénères, d'un as-
pect tout particulier, d'une saveur et d'une
odeur spéciales, ne possèdent des propriété
dont la thérapeutique pourrait tirer parti.
(C. L.)
*FUIVAMRULE. Funambulus. mam. —
Sous-genre d'Écureuils ou Sciuriens ( voyez:
ces mots), établi par M. Lesson dans ses Il-
lustrations de zoologie pour le Palmiste ds
l'Inde (Sciurus palmarum). (P. G.)
FLNARIA (funuSy corde), bot. cr. —
Genre de la famille des Bryacées, établi pav
Hedwig (Spec. 172), pour des mousses an-
nuelles, réunies en touffes et croissant sur
la terre nue dans toutes les parties du globe.
Elles ont le péristome double ; l'extérieur a
seize dents tordues obliquement et soudées
par leur partie supérieure , ce qui constituer
leur caractère essentiel. Le type de ce g. et
l'espèce la plus remarquable est la F. hygro~
metrica, qui croît dans toute l'Europe sur
les murs et les rochers un peu humides, et
dont le pédicelle se tord sur lui-même pen-
dant la dessiccation, et se déroule avec rapi-
dité sous l'influence de l'humidité la plu*
légère.
FLNDLLLS. poiss. — Voyez fondulb.
FUNGI. bot. cr. — Nom sous lequel om
désignait autrefois le genre Champignon, qux
est successivement devenu une famille, puis
enfin une classe. Voyez mycologie.
FUNGICOLES. ins. — Voy. fongicoles^
FUNGITE. polyp. — Voy. fongite.
FLNGOIDES, Michel, bot. cr. — Syn,
de Craterium, Trentep.
FLNGLS. bot. cr. — Nom latin des
Champignons.
FLNICIJLE. Funiçulus. bot. — Non»
donné par les botanistes allemands au filet
qui unit la graine au placenta, et représente
dans les végétaux le cordon ombilical. 0»
donne encore au Funicule le nom de Podo-
sperme.
FLMCULINE. polyp. — Voy. gorgone.
*FUMFERA, Leand. bot. ph. — Syno-
nyme de Lagetta, Juss.
FLNON, Adans. moll. — Voy. colom-
BELLE.
FUNKIA (nom propre), bot. ph.— Willd^
synonyme tfAslelia. — Dennst. , synonyme,
de Lummitzera, Willd. — Genre de la fa-
mille des Liliacées, tribu des Agapanthées,.
formé par Sprengel (Syst. , II, 41) aux dé-
pens du genre Hemerocallis , et renfermant
754
FUR
5 ou 6 espèces croissant dans la Chine et
le Japon. Ce sont de belles plantes fort re-
cherchées pour l'ornement de nos parterres,
où quelques unes d'entre elles ont été intro-
duites depuis bien longtemps. Ce sont des
plantes herbacées, vivaces au moyen de leur
rhizome, à racines fibreuses, fasciculées;
leurs feuilles sont toutes radicales , pétio-
lées, ovées ou cordées , acuminées, plissées-
nervées ; les caulinaires nulles ou subses-
siles ; à fleurs blanches, bleues ou violacées,
très grandes, très belles, odorantes, et dis-
posées en grappes subunilatérales. (C. L.)
*FURCARIA, Desv. bot. cr.— Syn. de
Ceratopteris, Brongn.
FURCEIXARIA. bot. pu. — Genre de
la famille des Fucacées , établi par Lamou-
roux (Ann. Mus., XX , 45) pour des Hydro-
phytes non articulées , à fronde cartilagi-
neuse , filiforme , dichotome , dont l'extré-
mité se renfle en apothécies ; péridioles hya-
lins, remplis de sporidies noirâtres, ramas-
sées au centre. Ces végétaux , de couleur
olivâtre , et variant pour la taille de 8 à
25 centimètres , se trouvent au-dessous de
la ligne des marées ordinaires. L'espèce type
de ce g. est le F. lumoricalis , qui s'étend
des parties septentrionales de l'Europe jus-
qu'aux côtes d'Espagne.
FURCELLE. Lamk. moll. — Voy. sep-
TARIA.
FURCOCERCA (furca, fourche ; xfrxoç,
queue), infus. — Lamarck (Anim. s. vert.,
1815) avait créé sous ce nom un genre
d'Infusoires polygastriques , de la division
des Astasiœa, qui n'a pas été adopté par les
zoologistes. M. Ehrenberg place plusieurs
espèces de Furcocerca dans les genres Di-
glena, Euchlanis , Cycloglena, etc. Voy. ces
mots. (E. D.)
FURCR.EA ou FURCROYA (Fourcroy,
nom d'un célèbre chimiste français.) bot. ph.
— Genre de la famille des Agavées , établi
par Ventenat (Uster. Annal., XIX, 54),
pour des plantes herbacées de l'Amérique
australe cis-équatoriale , durant fort long-
temps , fleurissant une seule fois, à tige
souvent gigantesque , feuillue au sommet, à
hampe terminale , en panicule rameuse et
multiflore. Les caractères essentiels sont :
Calice profondément divisé ; étamines inclu-
•es , ayant les filets élargis à leur base. Le
type de ce genre est Y Agave fœtida.
FUR
FURCULAIRE. Furcularia (furcula, pe-
tite fourche), infus. — Genre d'Infusoires de
la division des Systolides , famille des Fur-
culariens, créé par Lamarck (Anim. sans
vert. 11. 1816), et adopté par la plupart
des zoologistes. Les Furculaires sont ainsi
caractérisés par M. Dujardin : Animal à
corps ovoïde, oblong ou cylindrique, revêtu
d'un tégument en fourreau , obliquement
tronqué et cilié en avant, et terminé en ar-
rière par une queue plus ou moins pronon-
cée , à laquelle sont articulés deux stylets
ou doigts assez longs ; mâchoires aiguës ou
acérées , protractiles jusqu'au dehors du
bord cilié et en forme de tenailles , avec ou
sans points rouges oculiformes.
Ce genre est très nombreux en espèces, et
doit être partagé. Les divisions indiquées
par M. Ehrenberg, et classées sur le nombre
et la disposition des points rouges, ne sem-
blent pas très naturelles.
Le type de ce genre est la Furcularia
furcata (Vorticella furcata Mull.), qui se
trouve dans l'eau douce. (E. D.)
*FURCUL ARIENS. Furcularii. infus. —
Famille d'Infusoires , de la division des Sys-
tolides nageurs, créé par M. Dujardin (Jnf.
Suites à Buffon , p. 662.), et correspondant
presque entièrement à la division des Hyda-
tinœa de M. Ehrenberg.
Les Furculariens sont caractérisés ainsi :
Animaux à corps ovoïde ou cylindrique ,
ou en massue, très contractiles et de forme
variable, revêtus d'un tégument flexible,
membraneux, susceptible de se plisser en
long et ou en travers , suivant des lignes
assez régulièrement espacées ; ayant une
queue plus ou moins longue, terminée
par deux doigts ou stylets. Ces Infusoires
se trouvent dans les eaux douces ou ma-
rines ; et quelques uns peuvent se propager
dans des Infusoires artificiels. On connaît
bien quelques espèces de cette famille :
d'autres n'ont pas encore été étudiées assez
complètement.
Les Furculariens étaient compris par
Muller dans les genres Vorticelle, Trichode
et Cercaire : Lamarck a créé pour eux le genre
Furcularia. M. Ehrenberg a formé dix-huit
genres dans ce groupe ; mais M . Dujardin
(loco cit.) n'y admet que les six genres En-
teroplea, Hydatina, Notommata, Furcularia,
Plaaiognatha et Lindia. (E. P.)
FUS
*FURCURLA. ois.— M. Lesson a établi
sous ce nom une section dans le g. Mésange,
pour le Parus furcatus, dont le bec est plus
épais; les ailes sont concaves et la queue
très fourchue. (G.)
FURET, mam. — Nom vulgaire d'une
esp. du g. Marte.
FURIE. Furia. helm. — Ce nom a été
donné par Solander (Actes d'Upsal) et depuis
lui par Linné à un prétendu Ver sur lequel
le premier de ces naturalistes avait reçu des
renseignements qu'on regarde depuis long-
temps déjà comme mensongers. Il s'agissait
d'un Ver de la Suède septentrionale et de
la Laponie, vivant sur les arbres et s'élan-
çant sur les hommes ou les animaux qui
passent à sa portée, pour pénétrer dans leur
corps à travers la peau et leur occasionner
une maladie cruelle. Hagen en 1790 et
Modeer en 1795 ont encore parlé de cette
Furie comme d'un être réel. (P. G.)
*FURIES. Furiœ. arach. — M. Walcke-
naër, dans le tom. Ier de son Hist. nat. des
Ins. apt., a employé ce nom pour désigner,
dans son genre des Clubiona, une famille
dont les espèces qui la composent ont les
yeux ramassés sur le devant du céphalotho-
rax , sur deux lignes courbes et en avant ;
la lèvre ovale , allongée , large et terminée
en ligne presque droite ; les mâchoires droi-
tes, écartées, allongées, bouchées à leur
base , dilatées dans leur milieu ; la qua-
trième paire de pattes la plus longue, la
première ensuite, la troisième la plus courte.
Les Aranéides désignées sous les noms de
Clubiona lapidicolens et livida font partie
de cette famille, et se renferment dans une
toile fine , sous des pierres ; leur cocon est
arrondi. (H. L.)
*FURNARI\ÉES. Furnarinœ. ois.— Pre-
mière section de la famille des Certhidées ,
établie par M. G. -R. Gray ( List of gênera )
pour un groupe d'oiseaux formés des Grim-
pereaux de Guvier, et dont le g. Fournier
est le type. (G.)
FURNARIUS. ois. — Non latin du g.
Fournier.
FUSAIN. Evonymus. bot. ph. — Genre
de la famille des Célastrinées - Évonymées ,
établi par Tournefort , et présentant pour
caractères essentiels : Calice à 4 ou 5 divi-
sions; nectaire central, proéminent; 4 ou
5 pétales ouverts ; 4 ou 5 étamines ; 1 stig-
FUS
755
mate ; capsule à 3 ou ri valves, à' 3 ou 5 lo-
ges, contenant chacune de 1 à 2 graines
arillées. Ce sont des arbrisseaux originaires
d'Europe, de l'Amérique septentrionale, de
la Chine et du Japon, dressés ou grimpants,
à branches tétragones ; à feuilles opposées,
pétiolées, ovales, dentées ou denticulées ; à
pédoncules axillaires en cymes.
Le type de ce genre , qui renferme une
dizaine d'espèces , est le Fusain d'Euiiope ,
E. Europœus, connu sous les noms vulgaires
de Bois à lardoire, Bonnet de prêtre. Cet ar-
brisseau, commun dans nos forêts, est haut
de 4 à 5 mètres ; il a les fleurs petites et
jaunâtres; les fruits globuleux, déprimés
à leur centre , et à quatre côtes très mar-
quées et arrondies. On peut employer pour
les ouvrages de tour son bois jaunâtre à
grain fin et serré, mais cassant , et l'on en
fait des fuseaux , des aiguilles à tricoter et
des lardoires; les horlogers l'achètent par
petites bottes et s'en servent pour nettoyer
les trous dans lesquels roulent l'extrémité
des pivots; mais son emploi le plus im-
portant est dans la fabrication de la pou-
dre à canon, dans la composition de laquelle
il entre, après avoir été réduit en un char-
bon d'une légèreté extraordinaire. On se
sert , dans les arts du dessin , de ce même
charbon pour faire des esquisses, qui s'effa-
cent sans laisser de trace. Le fruit des
Fusains a une odeur nauséabonde , et agit
sur l'économie comme éméto-cathartique.
Les Brebis ne peuvent en faire usage sans
éprouver des effets délétères. Autrefois on
en préparait un onguent , employé comme
antipédiculaire. Ces propriétés lui sont
communes avec les Rhamnées , parmi les-
quelles ces végétaux ont été placés pendant
fort longtemps. On cultive encore dans les
jardins d'agrément les E. latifolius, verru-
cosus et americanus.
On appelle aussi Fusain bâtard une esp.
du g. Célastre.
FUSANUS. bot. ph. — Genre de la fa-
mille des Santalacées , formé par Linné
(Syst., XIII, 765), et renfermant 5 ou 6 es-
pèces, croissant au cap de Bonne-Espérance
et dans le sud de la Nouvelle-Hollande. Ce
sont de petits arbres ou des arbrisseaux gla-
bres , à rameaux et à ramulcs opposés ; à
feuilles opposées ou les supérieures alternes,
planes , peu épaisses ; à fleurs axillaires ou
^756
FUS
terminales, disposées en sortes d'épis. On
les cultive presque tous pour l'ornement des
bosquets et des parcs. (C. L.)
FUSARIA. helm. — M. de Blainville
\Vers intestinaux de Bremser , p. 518)
nomme ainsi des Filaires dont la bouche est
pourvue de tentacules. Ex. : \eFilaria coro-
nata, qui est sous la peau du cou du Rollier
\Coracias garulla). (P. G.)
FUSARIUM {fusus, fuseau), bot. cr. —
tîenre de la famille des Gymnomycètes, éta-
bli par Nées {Syst., f. 31 ) pour des Cham-
pignons parasites à sporidies simples et fu-
siformes , de couleurs vives , se dévelop-
pant par couches sur un stroma gélatineux
amorphe.
FUSC ALBIN, ois. — Nom d'une esp. du
.•g. Philédon. (G.)
FUSCINA, Schr. bot. cr. — Syn. de
Zeucodon, Schwaegr.
*FUSCINIA, Schrank. bot. cr. — Syn.
ade Fissidens, Hedw.
FUSCITE. min. — Voy. pyroxène.
FUSEAU. Fusus , Linné, moll. — Deux
auteurs antérieurs à Linné, Lister et Gual-
tieri, avaient distingué d'une manière assez
mette le genre Fuseau, et il est probable que
si Linné avait donné à ses caractères géné-
Tiques une valeur un peu moindre , il eût
lui-même créé le genre Fuseau , qu'il se con-
tenta de désigner sous le titre d'une section,
rôans son grand g. Murex. Lorsque Bru-
guière , dans YEncyclopédie méthodique,
commença à porter sa réforme dans le sys-
tème linnéen, le premier , il proposa un g.
Tuseau , correspondant d'une manière assez
exacte à la 4e section des Murex de Linné.
Dès ses premiers travaux , Lamarck adopta
3e g. de Bruguière, et en cela il fut imité par
tous les autres zoologistes; il faut en excepter
cependant Guvier , qui le laissa parmi les
nombreux sous - genres des Murex. Si tous
"les zoologistes furent d'accord pour adopter
Je g. Fuseau, ils ne le furent pas moins dans
les rapports qu'ils lui assignèrent dans
leurs diverses méthodes. Leur opinion à cet
«égard était pour ainsi dire commandée par
celle de Linné ; il était naturel, en effet, de
mettre à côté des Murex un g. qui en était
extrait. A côté des Fuseaux, Lamarck plaça
un g. Fasciolaire, que Linné comprenait éga-
lement dans la 4e section de ses Murex. De-
puis l'arrangement sanctionné par Lamarck
FUS
et par Cuvier, peu de zoologistes ont songé
à modifier la méthode universellement re-
çue ; les genres de Lamarck restèrent tels
qu'ils furent caractérisés ; mais il faut dire
que l'on manquait des éléments principaux
pour discuter leur valeur zoologique et leurs
rapports naturels. En effet, avant la publi-
cation des observations de MM. Quoy etGai-
mard pendant le voyage de V Astrolabe , on
ne connaissait aucun animal du g. Fuseau ,
si ce n'est une des espèces de la Méditerra-
née , mal représentée par M. Délie- Chiaje.
On ne pouvait donc faire une comparaison
sérieuse des animaux de ce g., soit avec ceux
des Murex, soit avec ceux des Pyrules ou
des Fasciolaires. Grâce aux recherches des
laborieux voyageurs que nous venons de ci-
ter, la science possède aujourd'hui quelques
uns des éléments nécessaires à l'appréciation
du g. Fuseau et de quelques uns de ceux qui
l'avoisinent. Il semble au premier abord
qu'il y ait une grande difficulté à distinguer
l'animal des Fuseaux de celui des Rochers ;
cette difficulté provient surtout de ce que
l'on attache toujours trop d'importance à la
forme générale de la coquille , et que l'on
éprouve quelque répugnance à introduire
parmi les Rochers des espèces qui n'ont au-
cune trace des varices qui caractérisent si
fortement ce genre. C'est par suite de l'ha-
bitude où sont les conchyliologistes de placer
dans le g. Fuseau toutes les coquilles fusi-
formes, que MM. Quoy et Gaimard ont con-
servé dans ce genre des espèces appartenant
certainement aux Murex. Déjà plusieurs zoo-
logistes ont attaché une certaine importance
à la position des yeux sur les tentacules des
Mollusques gastéropodes ; on sait, en effet,
que ces organes ont une position bien dé-
terminée dans certains groupes, ce qui a été
mis hors de doute depuis longtemps par
Adanson. Dans les trois espèces de vrais Fu-
seaux figurées par MM. Quoy et Gaimard ,
la tête du Mollusque est très petite, termi-
née en avant en forme de V , parce qu'elle
se prolonge en deux tentacules; les yeux
sont placés à la base de ces tentacules, et du
côté externe, ils sont subsessiles, et ne sont
portés ni sur un pédicule ni sur un renfle-
ment. Ce caractère de la position des yeux
est identiquement le même dans une Fas-
ciolaire , et même dans deux Turbinelles ;
dans les Murex au contraire, l'œil est porté
FUS
sur le milieu de la longueur des tentacules,
et c'est en cela que ce g. se rapproche nota-
blement des Pourpres. Comme on le voit ,
si ce caractère conserve par sa constance une
grande valeur zoologique, il faudrait obser-
ver un grand nombre des animaux des genres
Fusus, Fasciolaria et Turbinella, pour pou-
> h classer définitivement les espèces, puis-
qu'il se pourrait que dans un même g. na-
turel, il se trouvât des espèces ayant la co-
quille chargée de varices , comme dans les
Mwre», ou sans varices, comme dans les Fu-
seaux ; ou bien présentant à la columelle ,
soit quelques plis très obliques, comme dans
les Fasciolaires , ou des plis médiocres et
l: ansverses, comme dans les Turbinelles. Il
pourrait également résulter de cette nou-
olle manière d'envisager les genres qui
::ous occupent, que l'on serait également
bligé de ranger parmi les Murex des co-
quilles sans varices , les unes à columelle
. -mple, les autres à columelle plissée. Il est
:icore une autre difficulté à la classification
"un certain nombre d'espèces qui flottent,
; our ainsi dire , entre les Fuseaux et les
uccins ; lorsque nous avons traité de ce
ernier g., nous avons fait voir qu'il fallait
n détacher les Tritonium de Muller, qui ,
par leurs caractères , établissent un passage
entre la famille des Murex et celle des Buc-
cins. On concevra sans peine que pour dé-
cider définitivement de la place que doivent
occuper les diverses espèces des genres dont
il vient d'être question, il ne suffit pas de
connaître les animaux de quelques unes
d'entre elles , il faudrait que l'observation
d'un plus grand nombre permît de généra-
liser les caractères zoologiques , et d'appré-
cier enfin leur valeur.
Le g. Fasciolaire de Lamarck, dont nous
avons déjà dit quelques mots , a un animal
qui ne diffère en rien de celui des Fuseaux,
d'après MM. Quoy etGaimard. Les coquilles
elles-mêmes sont fusiformes , et ne se dis-
tinguent des Fuseaux proprement dits que
par quelques plis très obliques et inégaux ,
se montrant constamment à la base de la
columelle. Ces plis vont en décroissant
d'avant en arrière, et leur constance leur a
fait attribuer une valeur générique par La-
marck. 11 paraît cependant que cette valeur
est à peu près nulle : aussi pensons-nous
qu'il est convenable de faire rentrer les Fas-
FUS
757
i ciolaires parmi les Fuseaux , en formant
pour elles une petite section particulière.
On est d'autant plus porté à amoindrir la
valeur de ce caractère, que l'on en voit une
modification dans le g. Fulgur de Montfort,
dans lequel il n'existe plus qu'un pli co-
lumellaire, au lieu de trois qui sont dans les
Fasciolaires. L'adjonction de quelques Tur-
binelles au g. Fuseau pourrait se justifier
aussi par quelques espèces établissant un
passage entre les deux genres ; c'est ainsi
que, parmi les fossiles des environs de Pa-
ris, Lamarck avait signalé depuis longtemps
des Fuseaux qui ont un ou deux plis trans-
verses sur le milieu de la columelle ; en
ajoutant un troisième pli, ces Fuseaux de-
viendraient des Turbinelles, et l'on convien-
dra que ce caractère des plis columellaires a
réellement peu de valeur. En adoptant les
vues nouvelles que nous venons d'exposer,
on pourrait caractériser le g. Fuseau de la
manière suivante :
Animal gastéropode, rampant sur un pied
petit , épais , ovale ou subquadrangulaire ;
tête petite, aplatie, étroite, terminée en
avant par deux tentacules courts, coniques,
portant les yeux à la base, du côté externe;
manteau court , se prolongeant en avant en
un canal étroit , un peu plus long que celui
de la coquille ; la tête percée en dessous
d'une fente buccale étroite, en forme de bou-
tonnière, et par laquelle l'animal fait sortir
une trompe plus ou moins longue ; coquille
allongée $ fusiforme , généralement étroite ,
ayant la spire aussi longue ou plus longue
que le canal terminal ; ouverture ovalaire ,
à columelle tantôt simple , tantôt plissée ,
soit à la base, soit vers le milieu ; canal ter-
minal, allongé, étroit, sans échancrure ter-
minale ; ce canal est droit, et non renversé
vers le dos de la coquille ; opercule corné ,
onguiforme, à sommet terminal.
Tel que nous venons de le caractériser ,
le g. Fuseau renferme un très grand nombre
d'espèces répandues dans presque toutes les
mers ; cependant le plus grand nombre, et
celles qui acquièrent la plus grande taille,
proviennent des mers les plus chaudes, où
elles sont en grande abondance. On en con-
naît aussi à l'état fossile un nombre presque
aussi considérable que de vivantes. Ces fos-
siles appartiennent aux terrains tertiaires ,
et c'est dans les terrains parisiens qu'on en
758
FUS
FUS
a découvert le plus. En réunissant tout ce
qui est connu aujourd'hui dans le g. Fuseau,
on en compte plus de 300 espèces ; on peut
donc dire que c'est l'un des g. les plus im-
portants que contiennent les Mollusques.
(Desh.)
FUSIBILITÉ. Fusibilitas. chim. — On
appelle ainsi la propriété dont jouissent cer-
tains corps de passer de l'état solide à l'état
liquide sous l'influence du calorique. On dit
qu'un corps est fusible quand il est suscep-
tible de se liquéfier sans l'addition d'un fon-
dant.
*FUSICOCCUM, Corda, bot. cr.— Syn.
de Cryptosporium, Link.
FUSIDIUM, Lk. bot. cr. — Syn. de Fu-
sisporium, Fr.
FUSIFORME. Fusiformis (fusus, fu-
seau ; forma , forme ). zool. , bot. — Cette
expression , usitée en zoologie et en bota-
nique, se dit d'un corps, d'un organe ou
d'une portion d'organe ayant la forme d'un
fuseau , c'est-à-dire allongé , renflé au mi-
lieu , et diminuant de volume à partir du
centre à chacune de ses extrémités, pour se
terminer en pointe. La coquille d'une esp.
du g. Bulime présente cette disposition ,
dont on trouve un exemple dans la racine
de la Rave.
FUSIFORMES. Fusiformia , Lat. moll.
— M. Latreille , dans ses Familles natu-
relles du règne animal , a proposé sous ce
nom une famille assez considérable , dans
laquelle il rassemble des genres empruntés
à plusieurs des familles de Lamarck. Ces g.
sont les suivants : Potamide , Cérite , Can-
cellaire, Fasciolaire , Carreau , Pleurotome,
Turbinelle, Fuseau, Latyre, Clavatule et
Pyrule. Nous ferons observer d'abord que
parmi ces genres , il y en a quelques uns
qui sont rejetés depuis longtemps des mé-
thodes : ce sont les Potamides, qui rentrent
dans les Cérites ; Carreau et Latyre , dans
lesPyrules; et Clavatule, dans lesPleuroto-
mes. Comme tous les conchyliologistes l'ont
senti, la plupart de ces genres ont entre eux
de l'analogie; mais cela ne suffit pas pour
admettre la famille proposée par Latreille.
Voy. CANALIFÈRES et MOLLUSQUES. (DESH.)
FUSILABES. arach. — Sous ce nom est
désignée par M. Walckenaër dans le t. Ier de
son Hist. nat. des Ins. apt., la deuxième fa-
mille de son genre Sphodros , et dont la
seule espèce qui la compose a les yeux in-
termédiaires postérieurs très rapprochés des
latéraux postérieurs. La lèvre est allongée,
étroite, en forme de fuseau, un peu arron-
die à son extrémité. Les mâchoires sont cy-
lindroïdes ou en carré long à côtés paral-
lèles, arrondies à leur extrémité. Le Spho-
dros Lucas, S. Lucasii Walck., est le type
de cette famille. (H. L.)
FUSION. Fusio {fundere, fondre), phys.
— État d'un corps dont on a détruit la
force cohésive par l'addition du calorique,
ou de tout autre mouvement de perturba-
tion éthérée , entre les sphères qui entou-
rent les molécules pondérables. Un courant
électrique produit la Fusion des corps en
portant ainsi le trouble dans les mouvements
harmoniques des sphères éthérées , et en
élevant en même temps la température.
Voy. ÉLECTRICITÉ, ÉTHER , GALVANISME, etC
Le point de Fusion des corps varie consi-
dérablement: ainsi le mercure est fusible à
— 40° centig., tandis que le fer ne Test
qu'à -f- 2000° centig. Le platine ne s'ob-
tient qu'à l'état mou , et non à celui d'une
bonne Fusion. On nomme fluidité cette per-
méabilité des corps et leur alliance aux
mouvements perturbateurs qui désagrègent
leurs éléments et les rendent indépendants
les uns des autres. (P.)
FUSISPORÏUM {fusus, fuseau; spo-
rium, spore), bot. cr. — Genre de la fa-
mille des Hyphomycètes-Sépédoniés , établi
par Fries (Ph. hom., 186), pour des Cham-
pignons croissant sur les plantes en putré-
faction. Les sporidies sont cylindriques ou
fusiformes, cloisonnées, réunies en groupes
dans les articles des filaments , dressés ou
décombants et quelquefois évanescents.
FUSUS. moll. — Voy. fuseau.
FUSZITE ouFUSCITE. min.— M. Schu-
macher a donné ce nom à un minéral dont
la composition a été longtemps incertaine,
et qui est regardé aujourd'hui comme un
Pyroxène. Voy. ce mot.
GABB1ÎO. géol. — Syn. d'Euphotide.
*GABERTIA, Gaud. bot. ph. —Syn. de
Grcmmatophyllum , Bium.
*GABRIIS. Ins. —Genre de Coléoptères
pentamères, famille des Brachëlytres, tribu
des Staphylinides , fondé par Leach et non
adopté par M. Érichson , qui , dans sa mo-
nographie de cette famille, en comprend les
espèces dans le g. Philonthus du même au-
teur. Voy. ce mot. (D.)
GABRONITE. min. — Ce minéral, placé
en appendice par M. Bëudant à la suite de
la Chabasie, est une substance lithoïde, jau-
nâtre, d'un éclat gras, à cassure écailleuse,
plus dure que le verre, fusible au chalumeau
en verre opaque, soluble par digestion dans
l'acide hydrochlorique. La Gabronite se
compose de 54 parties de Silice , 34 d'Alu-
mine, 17 de Soude, et de quelques parties
de Magnésie , d'Oxyde de fer et d'Eau. Sa
pesanteur spécifique est de 2,74. (C. d'O.)
GADE. Gadus. poiss. — Sous ce nom, em-
ployé par Artédi , les zoologistes réunissent
tous les poissons voisins du Merlan ou de
la Morue, qui ont, comme ceux-ci, les
ventrales attachées sous la gorge, plus en
avant que les pectorales, et dont le premier
et le second rayon se prolongent en un filet
plus ou moins délié. On voit une exagération
de ce prolongement dans le genre des Phy-
cies.
Le corps de ces poissons est généralement
allongé, atténué et comprimé vers la queue.
Mais l'abdomen n'étant pas très grand, et les
muscles du dos ayantà leur origine une épais-
seur assez considérable, il en résulte qu'il y a
dans ces poissons une assez grande quantité
de chair musculaire ; et comme cette chair
est généralement légère ■et de bon goût,
tous ces poissons donnent à l'homme un ali-
ment recherché. Les écailles sont générale-
ment petites ; la tête est toujours assez
grosse. La gueule est largement ouverte ,
armée de dénis variables de forme, et im-
plantées sur les mâchoires et sur le vomer.
L'estomac est très grand, avec de nombreux
cœcums auprès du pylore. Généralement ces
poissons ont une grande vessie natatoire. Leur
cerveau est grand; les tubercules sont bien
distincts; les cavités ventriculaires des lo-
bes antérieurs et les fibres qu'elles contien-
nent très visibles. L'entrecroisement des nerfs
optiques est manifesté dans toutes les espèces
de ce groupe. Tous les rayons des nageoires
sont flexibles et sans articulations. C'est à
cause de ce caractère qu' Artédi et Cuvier ont
rangé ces poissons parmi les Malacoptéry-
giens. Ils ont en général de petites pectorales
et de petites ventrales, du moins quant à leur
surface , car ces dernières sont quelquefois
très allongées. Quant aux nageoires impai-
res, elles ont de la tendance à couvrir toute
la longueur du dos ou du dessous de la
queue; mais souvent elles se subdivisent en
plusieurs lobes , et il y en a toujours un de
moins à l'ovale qu'à la dorsale; ce sont
ces divisions qui font des Gades à une, à
deux , à trois dorsales. Le plus souvent la
caudale est petite et distincte des deux au-
tres nageoires verticales; mais quelquefois
elle s'y réunit, et l'on voit alors les premiers
indices de la disposition que la nature don-
nera à ces nageoires dans les Apodes.
Tous ces poissons produisent un nombre
considérable de petits ; le nombre des œufs
se compte par centaines de mille : aussi
donnent-ils lieu à des pêches abondantes
qui intéressent l'économiste , l'homme d'É-
tat , le marin, comme la variété de leur or-
ganisation intéresse le naturaliste et le phi-
losophe. Les légions de ces poissons se tien-
nent dans les mers polaires ; l'espèce que
l'on pêche dans les mers septentrionales par
des expéditions nautiques considérables , et
qui constituent de véritables flottes , est la
Morue des mers asiatiques. Comme c'est
presque le seul Gade qui donne lieu à la
grande pêche, on avait négligé pendant
longtemps de rechercher dans les autres
contrées s'il y avait des Gades. On sait main
tenant, surtout par les savantes recherches
de M. Gay, qu'il existe des Gades dans l'hé-
760
GAD
misphère austral , qu'ils y vivent par trou-
pes considérables , et qu'ils pourraient don-
ner lieu à des pêches préférables et abon-
dantes. Ce sont surtout des Lingues (Gaduz
molva ), qui y pullulent ; elles y prennent
une taille au moins égale , si elle n'est su-
périeure , à celle de nos Lingues arctiques.
Je ferai cependant remarquer que ce ne sont
pas les mêmes espèces aux deux pôles. Il
existe aussi près de Chilore des poissons à
barbillons sous le menton , à trois dorsales
et à deux anales , par conséquent des espè-
ces du genre des Morues ; mais ce sont des
espèces distinctes de celles de notre pôle, et
Je ne sais si elles deviennent aussi grandes
dans les mers antarctiques. 11 y a peu de
Gades entre les tropiques; on trouve cepen-
dant les Phycies dans l'Atlantique jusque
près de l'Equateur. Outre quelques espèces
propres aux mers équinoxiales , on y ren-
contre aussi les Phycies de la Méditerranée.
On trouve aussi des Gades dans les eaux
douces , soit du nord de l'Europe , soit de
l'Amérique septentrionale. Les espèces sont
distinctes dans les deux continents; elles
appartiennent à la division des Lotes.
J'ai parlé du nombre des nageoires des
Gades et de la présence de barbillons autour
de la bouche. En combinant les caractères
dont l'ensemble est reproduit avec constance
dans certaines formes déterminées , on est
venu à faire du genre Gade de Linné une
famille que quelques zoologistes ont pré-
féré appeler Gadoïdes , et on a subdivisé le
genre linnéen en ceux des Morues, des Mer-
lans , des Merlus, des Lotes, etc. , à cause
de l'importance des espèces de poissons qui
se rapportent à chacun de ces genres. Il
faut donc renvoyer à chacun de ces mots ,
ainsi que je l'ai fait précédemment pour le
mot Clupes, qui comprend les Harengs, les
Sardines , etc. (Val.)
GADIN , Adans. moll. — Le Gadin d'A-
danson {Voy. au Sénégal) est une coquille
patelliforme, irrégulière , qui appartient au
genre Siphonaire de Sowerby. Voyez sipho-
naire. (Desh.)
GADOÏDES. poiss. — Cuvier a établi sous
ce nom dans son ordre des Malacoptérygiens
subrachiens , une famille qui renferme les
g. Gade, Lépidolèpre et Macroure.
GADOLINITE. mim. — Nom d'un Sili-
cate de Cerium. Voy. silicate.
GAI
GADUS. poiss. — Voy. gade.
G.ERTNERA ( nom propre ). bot. ph.
— Genre de la famille des Loganiées, établi
par Lamarck (Illustr., n. 506, t. 167)
pour des arbres de Madagascar et de Mau-
rice, à feuilles opposées, pétiolées, coriaces,
oblongues , très entières , à stipules engai-
nantes, cylindriques , très entières, ou fila-
menteuses à la pointe , à fleurs terminales
paniculées ou en corymbe. Le typé de ce g.
est le G. vaginatus Lam. — Gœrtnera, Retz.,
synonyme de Pongatium, Juss. — Gœrtnera,
Schreb., synonyme d'Hiptage, Gœrt.
GAFET. moll. — Adanson nomme ainsi
une espèce de Donace, voisine du Donax den-
ticulata de Linné. Voy. donace. (Desh.)
GAGEA, bot. ph. — Genre de la famille
des Liliacées-Tulipacées, établi par Salisbury
(Annal, of Bot., N., 555) aux dépens du g.
Ornithogale de Linné , pour des plantes
bulbeuses , scapigères , originaires de l'Eu-
rope et de l'Asie médiane , rares dans les
parties méditerranéennes de l'Afrique , à
fleurs en ombelles foliacées -bractées. Le
type de ce g. est YOrn. spathaceum, aujour-
d'hui Gagea minima.
*GAGNEBI]\A (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Mimosées-Acaciées ,
établi par Necker pour des arbustes de l'A-
frique australe , à feuilles glabres , bipin-
nées, à folioles linéaires et multijuguées, à
fleurs petites et jaunâtres, en épis linéaires.
Le type de ce genre, qui comprend deux es-
pèces, est le G. tamariscina.
GAGNEDI , Bruce, bot. ph. — Syn. de
Protea , L.
GAMMA, bot. ph. — Genre de la famille
des Cypéracées-Cladiées , établi par Forster
(Gen., n. 26 ) pour des herbes de l'Austra-
lasie , à chaumes feuillus , à feuilles allon-
gées , rudes, roulées , inflorescence en pani-
cules composées, mêlées de feuilles. Ce g.,
qui renferme un petit nombre d'espèces, est
divisé en deux sections : le Melanogahnia
pour celles à 3 étamines et à stigmate in-
divis, et Eugahnia pour celles à 6 étamines
et à stigmates bifides.
GAIDEROPE. Gaderopaj Fav. Derb.
moll. — Les conchyliologistes du siècle der-
nier ont donné ce nom à l'espèce de Spon-
dyle qui vit dans la Méditerranée, et auquel
Linné a appliqué la dénomination de Spot*
dylus gaideropus. Voy. spondyle. (Desh.)
GAI
GAIDROPSARUS. poiss. —Genre établi
par Rafinesque pour un Poisson de la Mé-
diterranée , et qui n'est autre que le Mus-
telle de Rondelet.
GAILLARDIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Composées (Hé-
lianthacées , Nob. , Nom. bol. et Dict. bot. ,
inéd. ), tribu des Sénécionidées - Héléniées ,
formé par Fougeraux ( Mém. Acad. Par. ,
1786, p. 1 ), et renfermant 6 ou 7 espèces ,
croissant toutes dans l'Amérique septentrio-
nale, et dont la plupart ont été introduites
et sont recherchées pour l'ornement des jar-
dins en Europe. Ce sont des herbes an-
nuelles ou vivaces , dressées , couvertes de
poils courts ; à feuilles alternes , dont les
supérieures très entières , sessiles ou semi-
amplexicaules, à rameaux longuement dé-
nudés , monocéphales ; à capitules multi-
flores , amples , hétérogames , dont le disque
fauve ou jaune, les ligules jaunes et oran-
gées à la base. C'est à tort que Lamarck a
altéré l'orthographe du nom générique en
celui de Galardia. (C. L.)
GAILLARDOTELLA, Bory. bot. cr. —
Syn. de Rivularia, Rth.
GAILLET ou CAILLE-LAIT. Galiwm
(yoàlov, le caille-lait commun des modernes,
de yâXa , lait), bot. ph. — Genre intéressant
et nombreux de la famille des Rubiacées ,
tribu des Rubiées ( Stellatœ , Cham. et
Schlecht. ! ), formé par Linné {Gen., 458),
revu par divers auteurs modernes, et surtout
par De Candolle, qui le divisent en un grand
nombre de sections (14), qu'il serait trop
long d'énumérer ici {V. DC. , Prodr. , IV,
593; Endlich. , Gen. PL, 3100). 11 com-
prend aujourd'hui près de 180 espèces plus
ou moins bien déterminées , et à peu près
autant de synonymes. Ce sont des herbes
annuelles ou pérennes , rarement suffruti-
queuses à la base, et répandues sur la sur-
face entière du globe , principalement dans
les parties tempérées. Ce sont en général des
plantes de formes élégantes, à tiges grêles,
anguleuses ou carrées , s'appuyant sou-
vent, pour croître, sur les végétaux voisins ;
à feuilles opposées et verticillées, avec leurs
stipules falciformes; à fleurs nombreuses,
petites , blanches , jaunes ou purpurines ,
disposées en panicules terminales et axil-
laires. Quelques espèces ont été autrefois
vantées pour leurs propriétés pharmaceuti-
GAI
761
ques , reconnues nulles ou à peu près , et
abandonnées de nos jours. On pourrait tou-
tefois retirer une excellente teinture rouge
de leurs racines , si celles-ci étaient plus
grosses et plus nombreuses.
L'une des plus communes, le G. verum L.
(Caille-lait commun), qui croît partout dans
les lieux incultes, sur les bords des chemins,
les bois, les prés secs, etc., est mêlé au lait
dans le comté de Chester , en Angleterre , et
lui donne, dit-on , ce goût particulier qui;
distingue le fromage de ce nom. La plante
elle-même , bouillie avec de l'alun , sert à
teindre en jaune , et ses racines en rouge
Une autre esp., fort commune également, 1
G. aparine L., vulgairement le Grateron, es|
bien connue des promeneurs, aux vêtement^
desquels elle s'accroche par les aspérités on-^
cinées qui couvrent ses tiges et ses feuilles.
Comme la précédente, elle croît partout,
mais principalement dans Les bois et les
haies. 11 est à peine nécessaire de dire qu'au-
cune de ces plantes ne possède la faculté de
faire cailler le lait. (C. L.)
*GAILLONA, Bonnem. bot. cr. — Syn.
éeDasya, Ag.
GAILL01VELLA. bot. cr. — Synonyme
de Lysigonium, Lk.
*GAILLONIA ( Gailion , botaniste fran-
çais), bot. ph. — Genre de la famille des
Rubiacées , tribu des Spermacocées , établi
par Ach. Richard {Mém. soc. hist. nat. Par.,
V, 153, t. 15, f. 3), et contenant environ
3 espèces. Ce sont des plantes herbacées ,
pérennes, découvertes en Perse, d'une con-
sistance rigide , dure , à rameaux opposés ,
entièrement couvertes (même les corolles),
d'une pubescence fine et veloutée ; à feuilles
opposées , linéaires, calleuses-mucronées au
sommet, portant de chaque côté des stipules
binées, tantôt courtes, stipuliformes, tantôt
longues et foliiformes; à fleurs, les unes so-
litaires , nues , sessiles dans la dichotomie
des rameaux; les autres sessiles au somme
des rameaux, entre les deux dernière
feuilles. (C. L.)
*GAIMARDIA (Gaimard, naturaliste,
voyageur français), bût. ph. — Genre formé
par Gaudichaud (Freyc. Voyag., 418 et 30),
et rapporté avec quelque doute à la petite
famille des Centrolépidées , et qui parait
appartenir assez bien encore à celle des Res-
tiacées. Il ne renferme encore qu'une es-
762
GAI
pèce ; c'est une petite herbe découverte par
ce savant voyageur dans les îles Malouines.
Elle est gazonnante, glabre ; les tiges en sont
dressées, subfastigiées, ramifiées au sommet,
et sont très feuillées ; les feuilles en sont im-
briquées , subulées-triquètres , engainantes
à la base ; les rameaux épais , feuilles , et
terminés par un épillet solitaire , uniflore ,
et portant quelquefois un second ovaire in-
fertile. (C. L.)
GAINE. Vagina. zool., bot. — En zoolo-
gie, le nom de Gaîne a été appliqué par Fa-
bricius aux insectes suceurs à suçoir corné ,
renfermant les appareils pongitifs. M. de
Blainville a donné ce nom au tubercule qui
renferme les pinceaux de soie des Chétopo-
des. — En botanique, c'est la base de certaines
feuilles qui enveloppent la tige dans une
partie de sa longueur, et tient lieu de pé-
tiole. Elle est fendue comme dans les Gra-
minées ou entière comme dans les Cypéra-
cées.
GAIMER. Cercis. bot. ph. — Genre de
la famille des Papilionacées-Sophorées, éta-
bli par Linné (Gen., n° 510) pour des arbres
de l'Europe australe et de l'Amérique bo-
réale , dont les feuilles simples , nervulées ,
cordées à leur base , et naissant après les
fleurs ; fleurs se développant par fascicules
sur le vieux bois et les branches ; pédicelles
uniflores. Les caractères essentiels de ce g.
sont : Calice à 5 dents obtuses ; carène à 2
pétales distincts; ovaire pédicule; 10 éta-
mines inégales , libres ; gousse aiguë , très
aplatie; graines presque globuleuses; em-
bryon au centre d'un endosperme charnu.
On cultive dans nos jardins le Gainier
commun, C. siliquastrum , plus connu sous
le nom d'Arbre de Judée. C'est un arbre de
25 pieds, rameux, à écorce noirâtre, dont les
feuilles en cœur sont molles et d'un vert
tendre ; il porte dès les premiers jours du
printemps des fleurs roses d'un aspect très
agréable. Leur saveur piquante les fait quel-
quefois employer en assaisonnement sur les
salades , ou l'on en confit les boutons au
vinaigre. On cultive cet arbre en palissades
ou en massif, et il s'accommode des terrains
les plus maigres. Le G. du Canada a les
fleurs d'un rose plus pâle.
GAI1XULE. Vaginula. bot. — On appelle
ainsi le tube membraneux qui contient la
toase du pédicelle dans les Mousses.
GAL
GAL. Gallus. poiss. — Division établie
par Cuvier dans le g. Vomer pour ceux de
ces Acanthoptérygiens ayant les mêmes ca-
ractères que le g. Blepharis , et qui n'en
diffèrent que par un profil plus vertical.
GALACTIA (yaXa, lait), bot. ph.— Genre
de la famille des Papilionacées (Phaséolacées,
Nob., Nom. bot. et Dict. bot., inéd.), tribu
desPhaséolées-Glycinées, formé par P. Brown
( Jam. , 298), et comprenant une trentaine
d'espèces environ, croissant sous les régions
tropicales ou subtropicales du globe. Ce sont
des plantes herbacées ou suffrutiqueuses ,
volubiles ou couchées, à feuilles trifoliolées,
dont les folioles stipellées , à impaire dis-
tante, et quelquefois unifoliolées par l'a-
vortement des folioles latérales ; à corolles
purpurescentes , bleues ou blanches , avor-
tant souvent, ainsi que les étamines. Les
fleurs sont disposées en fascicules , à rha-
chide persistante rubradiforme , munie de
bractées décidues et de petites bractéoles
subappliquées. On en caltive quelques unes
dans les jardins. (C. L.)
GALACTITES ( yaX«, lait ). bot. ph. —
Genre de la famille des Composées, tribu
des Cynarées-Silybées , formé par Mœnch
(Méthod. , 558 ), et adopté par tous les au-
teurs. 11 a pour type et unique espèce la
Centaurea galactites L., herbe lactescente
(unde nomen specif.), rameuse, ayant le
port d'un Cirsium. La tige , les rameaux
sont tomenleux; les feuilles pinnatifides
sont glabres et veinées de blanc en dessus ,
finement velues en dessous; les lobes en
sont épineux ; les capitules multiflores , hé-
térogames ; à fleurs pourpres, roses ou blan-
ches. On la cultive dans quelques jardins.
(C. L.)
*GALACTODEl\DRO]V, Humb. bot. ph.
— Synonyme de Brosimum, Swartz.
*GALADES,Fav. Derb. moll.— Ce mot,
qui signifie blanc laiteux, a été appliqué par
les anciens à celles des coquilles bivalves qui
sont d'un blanc pur en dedans. Rondelet
l'appliqua plus spécialement à quelques co-
quilles lisses et blanches appartenant au g.
Telline. Voy. ce mot. (Desh.)
GALAGO. Otoclinus. mam. — LesGalagos
constituent un petit genre de Lémuriens
africains distingué dès 1796 par E. Geoffroy,
et par G. Cuvier en 1798. On doit à Adan-
son les premiers renseignements relatifs à
GAL
GAL
763
ces animaux. Il les recueillit au Sénégal
pendant son voyage dans cette partie de
l'Afrique ; Adanson put même se procurer le
Galago en nature, et les nègres, aux recher-
ches desquels il le dut , le lui donnèrent
sous le nom d'animal de la Gomme , ajou-
tant qu'il vit dans les forêts de Mimosa, qui
produisent la Gomme, et qu'il se nourrit vo-
lontiers de cette substance. L'espèce à la-
quelle se rapportent ces Quadrumanes ayant
été inscrite par Schreber dans les catalogues
méthodiques sous le nom de Lemur galago,
Illiger a pensé qu'il ne fallait pas employer
comme générique un nom qui avait une va-
leur spécifique , et il a proposé celui d'Ofo-
clinus, que divers auteurs ont adopté.
Les Galagos ont 36 dents comme les Ma-
kis (| incisives, 7 canine et 7 molaires);
mais par leurs formes et leur petitesse , ces
dents se rapprochent plus de celles des Loris
que de celles des vrais Makis. Leur tête est
aussi plus courte et plus renflée à la partie
cérébrale que dans les Makis. Ils n'ont pas
les yeux aussi grands que ceux des Loris ;
mais leurs oreilles sont plus grandes que
celles de ces animaux , en cornet évasé et
presque tout-à-fait dépourvues de poils.
Leur nez est nu, et les narines sont percées
en fente virguliforme sur ses côtés. Leurs
quatre pattes ont les pouces bien opposa-
bles, et tous leurs doigts , sauf le deuxième
orteil , qui a un ongle subulé comme celui
des autres Lémuriens, sont dilatés en pelote
à leur extrémité, et pourvus d'ongles aplatis.
L'index est un peu écarté des autres doigts,
et rappelle la disposition caractéristique des
phalanges. Le tarse des pieds de derrière est
long, surtout dans les deux os qu'on appelle
calcanéum et scaphoïde. Le corps a, comme
celui de la plupart des Quadrumanes, un os
supplémentaire entre la première et la se-
conde rangée. Les Galagos sont du petit
nombre des Quadrumanes qui ont six ma-
melles, deux pectorales, deux hypochondres,
et deux à la région épigastrique latérale.
Une autre particularité de ces animaux est
d'avoir, comme les Tarsiers, l'urètre séparé
de la vulve et traversant le clitoris.
Ce sont des Mammifères de petite taille ,
très vifs dans leurs mouvements et pleins
de gentillesse. La finesse de leur poil et leur
queue assez longue et en panache con-
tribuent aussi à leur donner une certaine
élégance. Leur régime est insectivore, et par
leur genre de vie, ils appartiennent aux ani-
maux crépusculaires. On les trouve dans les
grands bois des régions les plus chaudes de
l'Afrique, au Sénégal, en Abyssinie, en Gui-
née et en Cafrerie. Il y en a trois espèces
bien remarquables : la première, de la taille
d'un Loir et de couleur rousse, est le Galago
de Demidoff; elle vit au Sénégal ainsi que la
seconde , ou Galago d' Adanson et de Geof-
froy ( Lemur Galago des Linnécns ) : celle-
ci est grosse comme un Écureuil et de cou-
leur cendrée ; on la retrouve en Abyssinie.
E. Geoffroy lui a consacré un long article
dans l'ouvrage de F. Cuvier sur les Mammi-
fères. Les Galago Maholi de Cafrerie, et Al-
leni de Fernando Po en sont très voisins, si
même ils en diffèrent. La troisième espèce ,
anciennement connue, est le Galago crassi-
caudatus de E. Geoffroy et G. Cuvier, fort
semblable à celui du Sénégal, mais presque
double en grandeur : on le suppose de Ca-
frerie. M. Is. Geoffroy a fait connaître qu'on
avait à tort révoqué en doute l'existence du
Galago de Demidoff.
Le Galago Potto de quelques auteurs n'est
point un vrai Galago. Bennett y a reconnu
le type d'un sous-genre nouveau qu'il appelle
Perodicticus . (P. G.)
GALANE. Chelone (x^uvn> tortue; la
lèvre supérieure de la corolle a été comparée
à la carapace de cet animal), bot. ph. —
Genre de la famille des Scrophulariacées ,
formé par Linné, et renfermant aujourd'hui
5 ou 6 espèces, la plupart introduites et re-
cherchées pour l'ornement des jardins en
Europe. Elles croissent dans l'Amérique
septentrionale. Ce sont des herbes vivaces
ou à peine suffrutescentes à la base; à
feuilles opposées , dentées ; à fleurs termi-
nales , en épis.
Lhéritier a retiré du genre Chelone un as-
sez grand nombre d'espèces , pour en com-
poser son genre Penstemon ou Pentastemon,
qui ne diffère du premier que par un carac
tère insignifiant. Voy. ce mot. (C. L.)
GALAKGA, Rumph. bot. ph. — Syn.
d'Alpinia, L.
GALANTHUS (yïï*, lait; âv9oS , fleur ;
lisez Galactanthus). bot. ph. — Genre de la
famille des Amaryllidacées, tribu des Ama-
ryllidées , formé par Linné (G«i., 401 ), et
ne contenir.', que 2 espèces , introduites et
764
GAL
cultivées dans les jardins. Ce sont des plan-
tes herbacées bulborhizes, croissant dans l'Eu-
rope centrale et australe , l' Asie-Mineure ; à
feuilles radicales peu nombreuses, linéaires,
Carénées ou lancéolées, plissées au bord, en-
gagées à la base , glaucescentes ; à scape
un peu comprimée , subuniflore ; à fleur
blanche , pédonculée , sortant d'une spathe
monophylle, lacérée latéralement. Sa capsule
vient par la courbure du scape se cacher en
tête pour y mûrir et en propager ses graines.
L'espèce la plus commune , vulgairement
appelée Perce-Neige, Galant-d' Hiver, vient
dans nos contrées souvent épanouir sa jolie
fleur, lorsque la neige couvre encore le sol.
Son bulbe ovale jouit d'une saveur acre dont
l'emploi pourrait être fort utile dans la thé-
rapeutique. Il y a lieu de s'étonner qu'en
raison du grand nombre d'individus de cette
espèce , qu'on trouve partout dans les prés
et les bois en France , les médecins et les
chimistes n'aient pas cherché à étudier les
éléments et les effets de la saveur que nous
signalons. (G. L.)
GALARDIA. bot. ph. — Fo^gaillabdia.
GALASIA. bot. ph. — Voy. gelasia.
GALATEA, Cass. bot. ph. — Syn. de
Gàlatella, Cass.
GALATELLA (diminutif de Galatea).
bot. ph. — Genre de la famille des Compo-
sées, tribu des Astéroïdées-Euastérées, formé
par Cassini (Dict. se. nat., XXXVII, 463,
488), et renfermant environ une quinzaine
d'espèces communes dans l'Amérique et l'A-
sie boréales, rares en Europe. Plusieurs
d'entre elles sont cultivées dans les jardins
botaniques. Ce sont des herbes vivaces , à
tige simple, corymbeuse au sommet, garnie
de feuilles alternes, très entières, oblongues
ou linéaires , sessiles , trinerves à la base ,
souvent couvertes , surtout en dessus , de
points enfoncés, subglanduleux; à capitules
multiflores , hétérogames , dont les disques
jaunes , les ligules du rayon distantes ,
bleues , purpurescentes ou blanchâtres.
(C. L.)
GALATHEA , Salisb. bot. ph. — Syn.
douteux de Cipura, Aubl.
GALATHÉE. Galathœa (nom mytho-
logique), moll. — Le genre Galathée
n'est complètement connu que depuis un
petit nombre d'années ; la coquille seule l'é-
Itait depuis fort longtemps; cas Cft là
GAL
trouve dans l'ouvrage de Lister, Born, en
la faisant figurer, l'inscrivit parmi les Vé-
nus sous le nom de Venus paradoxa , sans
doute parce qu'il observait en elle des carac-
tères bien différents de ceux des autres Vé-
nus. Gmelin , par suite d'un double emploi,
reproduisit cette même coquille dans le g.
Telline et parmi les Vénus ; enfin Bruguière,
dans Y Encyclopédie , établit le g. Galathée
pour le Venus paradoxa de Born. Dès ses
premiers travaux , Lamarck s'empressa d'a-
dopter le genre de Bruguière , en le caracté-
risant d'une manière assez complète. Déjà il
existait un g. Galathée parmi les Crustacés;
dans la crainte de voir s'établir de la confu-
sion par suite d'un même nom générique
deux fois répété dans la nomenclature, M. de
Roissy proposa , dans le Buffon de Sonnini ,
de substituer le nom d'Égérie à celui de Ga-
lathée pour le genre de Bruguière ; le chan-
gement ne fut point adopté, et le g. Galathée
subsista dans la plupart des méthodes. Ce-
pendant Schweigger, se fondant sur l'analo-
gie des Galathées et des Cyclades , et , s'ap-
puyant sur l'opinion de Cuvier, les confondit
avec ces dernières et sous le même nom. Un
peu plus tard , M. Sowerby, en adoptant ce
genre , proposa de lui donner le nom de
Potamophylla ; enfin , plus récemment ,
M. Reeve , dans sa Conchyliologie systéma-
tique , proposa encore un autre nom , celui
de Mégadesme , voulant ainsi signaler l'un
des caractères principaux du genre, c'est-à-
dire le développement considérable du liga-
ment. Jusqu'alors nous n'avons point men-
tionné l'animal du g. Galathée ; c'est qu'en
effet il est resté inconnu jusqu'en 1832, épo-
que à laquelle M, Rang, au retour d'un
voyage sur la côte du Sénégal , publia des
observations très intéressantes , dans le
tome XXV des Ann. des sciences naturelles.
M. Rang a constaté , contrairement à l'opi-
nion reçue jusqu'alors , que les Galathées
habitent les eaux douces de la Sénégambie ,
et non celles de l'Inde, de la Chine, de Cey-
lan , comme les naturalistes le croyaient.
Il observa aussi dans l'animal des caractè-
res qui justifièrent complètement l'établis-
sement du genre d'après la coquille. Quoique
fluviatile , la coquille des Galathées est très
épaisse; elle est trigone , subéquilatérale ;
ses crochets sont grands et proéminents,
Éuhcordiformes ; la surface extérieure est
revêtue d'un épidémie d'un beau vert,
lisse et brillant; lorsqu'il est enleva , la co-
quille est d'un beau blanc de porcelaine, et
ornée d'un petit nombre de rayons d'un
beau violet. La charnière est très épaisse ,
elle présente sur la valve gauche une grande
dent pyramidale , triangulaire , qui occupe
le centre ; de chaque côté et en forme de V,
se prolonge une fossette étroite qui descend
du sommet à la base du bord cardinal ; en-
fin , au-dessus de ces fossettes , s'élève une
dent oblique; l'antérieure est allongée et
gagne le bord interne du bord cardinal ; la
postérieure est beaucoup plus courte. Sur la
valve droite , on voit au centre une grande
cavité triangulaire pour recevoir la dent op-
posée, et cette cavité est bordée de deux dents
enV, destinées à s'introduire dans les fossettes
de la valve gauche ; en arrière de cette char-
nière très puissante , les nymphes prennent
une saillie considérable et présentent au li-
gament un point solide sur lequel il s'atta-
che ; ce ligament , l'un des plus extérieurs
connus , est subcylindrique et fort épais.
L'animal contenu dans cette coquille en
a à peu près la forme. Gomme dans tous les
Acéphales , il est revêtu d'une peau mince ,
qui est le manteau , dont les bords épaissis
sont libres dans une grande partie de leur
étendue, et se réunissent vers l'extrémité
postérieure de l'animal ; c'est dans cet en-
droit qu'il existe une espèce de cloison sur
laquelle s'implantent 2 siphons à peu près
égaux , coniques , tronqués au sommet , et
dont l'extrémité est garnie de 12 papilles
inégales pour le siphon branchial, et de 16
pour le siphon anal. La moitié de ces pa-
pilles sont plus grandes , et elles correspon-
dent à autant de lignes noirâtres et héris-
sées de papilles se dessinant sur les siphons.
Ces lignes sont parfaitement symétriques ;
le pied est fort grand , glossoïde ; son bord
est tranchant et son extrémité se dirige en
avant ; entre sa base et le muscle adducteur
antérieur, on voit une ouverture buccale
fort grande , infundibuliforme , garnie de
chaque côté d'une paire de grands appendi-
ces buccaux subtriangulaires. Les branchies
sont médiocres; on y observe des stries très
fines , et elles ont une disposition que l'on
ne retrouve dans aucun autre genre. En ef-
fet , la branchie externe s'insère sur le milieu
de la branchie interne , de sorte que l'ani-
CxAL
765
mal paraît avoir trois branchies inégales dt
chaque côté ; les muscles adducteurs sont
assez gros ; l'antérieur est ovale , arrondi ;
le postérieur est un peu plus circulaire ; il
existe dans l'épaisseur du manteau un muscle
en éventail qui vient s'insérer sur la ligne
sinueuse postérieure que l'on remarque dans
la coquille ; ce muscle est destiné à faire
rentrer les siphons dans l'intérieur de la ca-
vité palléale.
Ce que nous venons d'exposer à l'égard
du genre Galathée donne le moyen de
déterminer rigoureusement la place qu'il
doit occuper dans la méthode. Avec une sa-
gacité qui lui est habituelle , Lamarck avait
deviné les rapports des Galathées qui s'éta-
blissent d'un côté avec les Cyprines , et de
l'autre , avec les Cyrènes et les Cyclades.
Une seule espèce est connue dans le genre
qui nous occupe ; très rare autrefois dans les
collections, elle y est aujourd'hui très ré-
pandue depuis que l'on sait où l'on doit la
chercher. (Desh.)
GALATHÉE. Galathœa (nom mytholo-
gique), crust. — Genre de la tribu des
Décapodes macroures , de la famille des
Macroures cuirassés , de la tribu des Gala-
théides, établi par Latreille, et adopté
par tous les carcinologistes. Les principaux
caractères de cette coupe générique peuvent
être ainsi exprimés : Carapace générale-
ment couverte de sillons transversaux garnis
de petits fils disposés en brosse. Régions hé-
patiques généralement bien distinctes des
branchiales , et occupant avec la région sto-
macale presque la moitié de la carapace.
Rostre saillant et épineux ; yeux gros, diri-
gés en dessous; il n'existe aucun vestige
d'orbite. Article basilaire des antennes in-
ternes cylindrique, et armé à son extrémité
antérieure de plusieurs fortes épines. Pédon-
cule des antennes externes composé de trois
articles cylindriques , dont le dernier est
beaucoup plus court que les autres. Pattes-
mâchoires externes médiocres, avec leurs
deux derniers articles non foliacés. Pattes
antérieures longues et déprimées.
On connaît quatre espèces de ce genre ,
dont 3 sont propres à nos côtes océaniques
et méditerranéennes , et la quatrième aux
côtes du Chili. Celle qui peut lui être consi-
dérée comme type est la Galalhea strigosa
Linn., espèce très répandue sur les côtes de
766
GAL
GAL
la Méditerranée et de l'Océan , et que j'ai
rencontrée très abondamment sur celles de
l'est et de l'ouest de l'Algérie. (H. L.)
*GALATHÉIDES. Galatheides. crust.—
M. Milne-Edwards désigne sous ce nom,
dans le tom. II de son Hist. nat. sur les
Crustacés , une tribu qu'il range dans sa
section des Décapodes macroures, et dans sa
famille des Macroures cuirassés. Les carac-
tères des Crustacés qui composent cette tribu
sont d'avoir la carapace déprimée et assez
large , et cependant plus longue que large ,
et terminée antérieurement par un rostre
pointu plus ou moins saillant et qui recouvre
la base des pédoncules oculaires. Les antennes
externes s'insèrent sur la même ligne trans-
versale, et les internes peu allongées, termi-
nées par deux petits filets multi-articulés, sont
situées sous les pédoncules oculaires. Les
pattes-mâchoires externes sont toujours pé-
di formes. Le plastron sternal est beaucoup
plus élargi vers la partie postérieure. Les
pattes antérieures sont grandes, et terminées
par une pince bien conformée ; les pattes
des trois paires suivantes sont assez fortes et
terminées par un tarse conique ; celles de
la cinquième paire sont extrêmement grêles,
et reployées au-dessous des autres dans la
cavité branchiale ; elles ne servent nulle-
ment à la locomotion , et sont terminées
par une main rudimentaire. L'abdomen est
aussi large et plus long que le thorax, bou-
ché en dessus, et armé de chaque côté d'une
série de 4 ou 5 grosses dents. Le nombre
des fausses pattes suspendues sous l'abdo-
men varie; chez le mâle on en compte cinq
paires , tandis que la femelle n'en présente
que quatre, son premier segment en étant
dépourvu. Cette tribu ne renferme que deux
genres désignés sous les noms de Galathœa
et de Grimothea. Voyez ces mots. (H. L.)
*GALATHINES. Galathinœ. crust.— La-
treille, dans son Cours d'entomologie , a em-
ployé ce nom pour désigner dans la section
des Décapodes macroures une tribu dont la
dénomination a été changée par M. Milne-
Edwards. Cette tribu porte actuellement le
nom de Galatheides. Voy. ce mot. (H. L.)
GALATINARIA. bot. cr.— Voyez gela-
tin aria.
GALAX (yxXaÇ [inus. ] , lait ; blancheur
des fleurs ). bot. ph. — Genre de la famille
desËrioacées (?), formé par Linné (Gen., 276)
etnerenfermantqu'uneespèce(G.op/iyUttm)f
cultivée dans quelquesjardins d'Europe. C'est
une herbe acaule, pérenne, à rhizome ram-
pant, d'un rouge foncé; à feuilles radicales
pétiolées , cordées-suborbiculaires , dentées
en scie; à scape grêle, squamifère à la base,
nu ensuite, et terminé par un racème spi-
ci forme; à fleurs blanches, petites, dont les
pédicelles très courts, et munis à leur base
d'une très petite bractée. (C. L.)
G AL AXE A, Oken. polyp. — Voy. caryo-
PHYLLÉE.
GALAXIA (? de l'inusité yx\*
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