3éM *«*?* % *° 9J\ •*• , >T ^^. Volume :0.<^V.. Entrée No A /. .< . .«. .\ ? » 4 - IL--*? i A • « f *'• * • ' %A f REFERENCE/CONSULTATION • ■* Not to be taken frpm the Library. Cet -ouvrage- ne peut- être consuKé o,u'à Sk*V. an ré£ « -,--' la Bibliothèque. • : v :*>* ^fr»- '*' WJM? ■'&&. db * • «y £ g^tf 0 « tfAri \*Hffjr9 DICTIONNAIRE LMVEIISEL D'HISTOIRE NATURELLE. TOME CINQUIÈME. LISTE DES AUTEURS PAR ORDRE DE MATIÈRES. Zoologie générale, Anatoniie, Physiologie, Téra&ologi* et Anthropologie. .lin . CASIMIR l!ROUSSAIS,#, 1). M., professeur à l'hû- pital militaire du Val-cle-Grâce. , DOPONCHEL BU , #, méd. de l'Ecole pobjrtechniq. DUVERNOY, #, D.-M., membre de l'Institut, pro- fesseurau Collège de France, etc. MILNE EDWARDS. O. #, D.-M., menib. de l'Ins. FI.OURENS, C. #, D.-M., secrétaire perpétuel de l'Académie de» Science*, membre de l'Académie française, etc. MM. ISIDORE GEOFFROY S.IIILAIRE.O. #, D.-M., membre de l'Institut, in-p. génér. de l' Uni \ ci-si lér professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle, etc. DE IIUMBOLDT (le baron Alemidre), C. #, met». lire de l'Institut de France, de l'Académie royale de Berlin, etc. MARTIN SAINT-ANGE, 0. $, I). M., membre de plusieurs sociétés savantes. Mammifères et Oiseaux. ISIDORE GEOFFROY S-HILAIRE, O. #, D.-M. membre de l'Institut, etc. BADDEMENT, professeur à l'Institut national agio nomique, membre de la Société philomatique. GERBE, aide-naturaliste au Collège de France. DE LAFRESNAYE, membre de plusieurs soc. sa». LAURILLARI), ij£, membre de plusieurs sociétés savantes. DE QUATREFAGES, 2&, docteur en médecine, etc. R0UL1N, membre de la Société philomatique, etc. Reptiles et Poissons. B1BR0N, #, professeur d'histoire naturelle. VALENCIENNES, $?, membre de l'Institut, profes- teur-adminlstrat.au Muséum d'histoire naturelle. Mollusques. DESIIAYES, $fc , membre de plusieurs sociétés saT. VALENCIENNES, $Ç, membre de l'Institut, etc. ALCIDE D'ORBIGNY.O. #, membri philomatique, etc. Société Articulés. Insectes, Myriapodes, Arachnides, Crustacés, Cirrhopodes, Annelides, Helmintliides, Systulides.) AUDOUIN, & D.-M., membre de l'Institut, p. -ofes- seur-ndministrat. au Muséum d'histoire naturelle. BLANCHARD, membre de plusieurs sociétés su». BOITAI'. I), fauteur déplus, ouvrages d'hist. mit. ftWJLLÉ, |ii, prof, à la faculté des scienc. de Dijon. UMEVROLA.T, membre de plusieurs sociétés savant. DESMAREST, secrétaire de la soc. entomolog. de France. DUJARDIN , # , professeur d'histoire naturelle 1)1 PONCUEL, $£, membre de plusieurs sociétés sa v. LUCAS, membre île la Société cntomologique. GERVAIS, professeur d'histoire naturelle, membre de la Société philomatique. MILNEEDWARDS, O. *£, D.-M. , membre de l'Institut, profess.-administ. au Muséum d'bistoire naturelle, etc. Zoophytes ou Rayonnes. (Echine-dermes, Acalèphes, Foraminifèi es, Polypes, Spongiaires et Infusoires.) bre de la Sociéti ALCIDE D'ORBIGNY, 0. #, t philoinulique de France, etc. DUJARDIN, îfc, professeur d'histoire naturelle, etc. MILNEEDWARDS.O.iSf.D.-M.,mcm.del'liist.,ctc. Botanique. DE BBEBISSON", membre de plusieurs sociétés sa- vantes. ilONGNIART, 0. #, D.-M., membre de l'Insl., professeur-administrateur au Muséum d'bistoire naturelle, etc. DECAISNE, >%, membre de l'Institut. DOCIIARTRE, professeur à l'Institut national agro- nomique, membre de la Société philomatique, etc. DE JUSSIEU, 0. %, D.-M., membre del'Inst. , pro- /esseuradministr. au Muséum d'histoire naturelle. LÉVE1LLÉ, D.-M., memb.de la Société philomatiq, MONTAGNE, ifc.D.M., memb. de la Soc. pl.il., etc. RICHARD, ^, D.-M., membre de l'Institua, profes- seur à la Faculté de médecine. SPACH, aide-naturaliste au Muséum d'histoire natu- relie. Géologie , Minéralogie. CORDIER , C. # , membre de l'Institut , prof.-adm. au Muséum d'hîftoire naturelle, etc. DELAFOSSE, %, professeur de minéralogie à la Faculté des sciences, etc. DESNOYERS; #, libliolhécaire au Muséum d'his- toire naturelle, membre de plusieurs sociétés sav. ÉLIE DE BEAUM0NÏ,0. %, membre del'Institut, profes. au Collège de France, insp. gén. des mines. CH. D'ORBIGNY, membre de plusieurs sociétés savantes, etc. , CONSTANT PREVOST, $5 , membre del'Institut, profes. de géologie à la Faculté des sciences, etc. Chimie , Physicfiie et Astronomie. Al'. A<;<) . C. îft , secrétaire perpétuel de l'Académie M i lices , etc. BECQUEREL, O. #, membre de l'Institut, profess.- • dmiii ilratrui au Muséum d'bistoire naturelle, etc. DUMAS, C. *, D.-M., membre de II nst., prof, de cbim. à la fac. de méd. et àlafac. des scienc. etc. PEL9UZE, 2|fc, membre de l'Institut, professeur de chimie au collège de France. PELTIER, membre de plusieurs sociétés sa»an- RIVIÈRE, %f, professeur de sciences physiques. Paris. - Imprimerie de L. Martinet, rue Mignon, 2. d£ DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE RÉSUMANT ET COMPLÉTANT TOUS LES FAITS PRÉSENTÉS PAR LES ENCYCLOPÉDIES LES ANCIENS DICTIONNAIRES SCIENTIFIQUES les CEuvres complètes de Buffon, et les Traités spéciaux sur les diverses branches des sciences naturelles DONNANT LA DESCRIPTION DES ÊTRES ET DES DIVERS PHÉNOMÈNES DE LÀ NATURE ITtymologie et lu Définition des .\oms scientifiques, les Principales Applications des corps organiques et inorganiques, à l'agriculture, à la médecine, aui arts industriels, etc. ARAGO, AUDOUIN, BAUDEMENT, BECQUEREL, BIBRON, BLANCHARD, BOITARD, DE BRÉBISSON, AD. BRONGNIART, C. BROUSSAIS, BRULLÉ", CHEVROLAT, CORDIER, DECAISNE, DELAFOSSE, DESHAYES, DESMAREST, J. DESNOYERS, ALCIDE ET CHARLES D'ORBIGNY, DOYERE, DICIIARTRE, DUJARDIN, DUMAS, DUPONCHEL, DUVERNOY, ÉLIE DE BEAUMONT, FLOURENS, IS. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, GERBE, GERVAIS, HOLLARD, DE JLSSIEU, DE LAFRESNAYE, LAURILLARD, LEMAIRE, LEVEILLÉ, LUCAS, MARTIN ST-ANGE, MILNE EDWARDS, MONTAGNE, PELOUZE, PELTIER, C. PRÉVOST, DE QUATREFAGES, A. RICHARD, RIVIÈRE, ROULIN, SPACH, Jf^ C^^^tài VALENCIENNES, ETC. ff nmtfiftT% DIRIGE PAR IYL C. D'ORBIGNY V d'an magnifique Atlas de £88 planches gravées sur acier /* .£§» TOME CINQUIÈME. •PMUS CHEZ LES ÉDITEURS, L.' HOUSSIAUX ET C RUE ET HÔTEL MIGNON, 2 {Quartier de rEcok-de-Mcdeciiie) 18G1 M.isi *: DES ABRÉVIATIONS EMPLOYÉES DANS CET OUVRAGE. ( Les abréviations on petites capitales placées au commencement de chaque article indiquent la grande classe à laquelle ils appartiennent.) Acal. . . Àealephes. Anat. . . Anatomie. Ami. . . . Annales. Annél . . . Annélides. A rach . . . Arachnides. Astr. . . . Astronomie. Bot. . . . Botanique. Bot. cr. . . Botanique cr y ptoga ini- \ Bot.ph. . que. . Botanique phanéroga- mique. Bull . ; . . Bulletin. Chùpt*. . . Chimie. *0frrh. . . . Cirrhopodes. Crust. . . . Crustacés. Échin . . . Echinodermes. Fig. . . . . Figure. Foramin . . ForaminiTères. Foss . . . . Fossile. G. ou g. . Genre. Géol. . . . Géologie. Helm. . . . Helminthides. Hist. nat. . Histoire naturelle. Infus, . . . Infusoires. Ins. . Insectes. Mam. . . . Mammifères. M cm. . . . Mémoire. Méléor. . . Météorologie. Min Minéralogie. Moll .... Mollusques. Myriap. . . Myriapode. Ois Oiseaux. Paléont. . . Paléontologie. /Vi.ou Phan. Phanérogame, ou il.a nérogamie. Phys .... Physique. Physiol. . . Physiologie. PI Planche. Poiss. . . . Poissons. Polyp. . . . Polypes, Polypier*. Rad Radiaires. Rept Reptiles. Spong. . . . Spongiaires. Systol. . . . Systolides. Syn.ouSynon. Synonyme. Térat. . . . Tératologie. V. ou Voy. . Voyez. Vulg Vulgaire. ZooJ Zoologie. Zoopn. . . . Zoophytes. nv\ DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE. D •DICTYNES. Diclyna. arach.— M. Walc- kenaer [Hist. nat. des ins. aptères, tom. II) désigne ainsi une famille de son g. Theridion pour renfermer les espèces dont les yeux for- ment une ligne antérieure droite, tandis que les latér mx sont rapprochés, mais disjoints; les mâchoires sont à côtés parallèles, allon- gés, coupés en ligne droite à leur extrémité, courbées sur la lèvre ; dont la lèvre est grande et triangulaire ; dont l'abdomen est ovalaire, arrondi et déprimé, etdont les pattes sont fines et peu allongées. Les Arachnides renfermées dans cette famille sont générale- mentpetites, forment une petite toile sur les feuilles, entre les grains de raisin et des baies, enveloppent leurs œufs dans un cocon aplati et lenticulaire, formé d'un tissu fin et serré. (H. L.) 'DICTYOCARPUS, Wight.BOT. ph.— Un des nombreux synonymes de Sida, Kunth. (G. L.) *DICTYOCHA {SU-cvov, filet; oX/ca , je porte ). bot. ph. — ( Phycées. ) Genre établi par M. Ehrenberg pour plusieurs Desmi- diées , la plupart fossiles , qui semblent de- voir se rapporter au g. Pediastrum, Mey., étant formées de corpuscules anguleux, sou- vent épineux, rapprochés de manière à pré- senter un disque réticulé. (Bréb.) 'DICTYOCIHTON («Jc'xtuov, rets; Xctcov , tunique), bot. cr. — (Hépatiques.) Genre de la tribu des Marchantiées, fondé par M. Corda (Sturm., FI. Germ. ) sur une ou deux espèces du genre Fimbriaria, Nées. Ce genre n'a pas été adopté. (C. M.) *DICTYOLOMA ( blanchâtres, dont les femelles peu nombreu- ses, les mâles en grand nombre et entremê- lées. L'épais duvet réticulé qui couvre les- cinqovaires soudés etuniloculaires a inspiré le nom générique. (G. L.) *DICTY01\EMA (<î£'xtuov , rets, filets • v^a, filament), bot. cr. — (Phycées? Cham- pignons?. ) Genre ambigu que les phycolo- gistes et les mycologues revendiquent tour à tour , mais que des observations récentes de notre savant ami le révérend M. J. Ber- keley (Hooker, Joum. Bot., décemb. 1843, p. G39) semblent ramener irrévocablement dans la famille des Champignons , en lui donnant pour synonyme le g. Dichonema , fondé par M. Nées d'Esenbeck {Nov. Act* nat. Curios., XIII, p. 12). Le mycologue anglais a en effet observé qu'un hymenium ochracé , exactement semblable a celui des Stereum, tapissait la face inférieure non seu- lement du Dictyonema sericeum Nob. , mais encore du D. exceniricum Ag. En considéra- tion de la grande similitude dans la struc- ture entre cet hymenium et celui du g. Cora de Fries, il place le genre qui nous occupe tout auprès de ce dernier, lequel, comme on* sait, appartient à la famille des Hyrnénomy- 1 DIC DIG cèles. Dans plusieurs espèces, on trouve feu- trés ensemble les filaments d'un Scytonema ou d'un Caloihrix avec ceux qui constituent l'hyménophore du Diciyonema , circonstance d'où le Dichonema tire son origine. M. Kiit- zing {Phycol. gêner., p. 230) rapporte ce g. aux Phycées ; mais comme son observation porte sur la même plante dont M. Berkeley a constaté la nature fongique, il n'est guère possible d'adopter son sentiment. Les carac- tères de ce g. sont donc les suivants : Hymé- nophore apode , fixé latéralement , composé de filaments lâchement entrecroisés , et ta- pissé inférieurement par un hymenium ochracé (exospore?). Ces plantes ont le port des Théléphores, et Swartz y avait rap- porté le D. sericeum. On n'en connaît que 2 ou 3 espèces , toutes tropicales. (C. M.) * DICTYONOTA ( Jt'xtvov , filet ; wroç, dos). INS. — M. Curtis (Brilish enlorn., 1827) a fondé sous ce nom un genre d'Hémiptères de la section des Hétéroptères , famille des Aradiens, et qui correspond à l'une des di- visions du genre Tingis. L'espèce type in- diquée par M. Curtis est ie T. crassicomis Fall. {Piesma marginalum Burm. , Handb. der ent., II, 268). (E. D.) *DïCTYOPHOJRA (&'xtvo* , filet ; «popo'ç , qui porte), ins. — Genre d'Hémiptères , de la section des Hétéroptères, famille des Ful- goriens, créé par M. Germar ( Rev. ent. de Silb., t. I, 1833) et adopté par M. Burmeis- ter {Handb. der Ent. , II, 159), qui en a changé le nom en celui de P seudophana , et par M. Spinola {Soc. ent. de France, VIII, 290), qui en fait son genre Diclyophora. Ce genre est principalement caractérisé par la face frontale divisée en trois facettes; par le pan discoïdal des ailes supérieures n'ayant pas de nervure transversale qui le partage nettement en deux parties j par les cellules carrées ou rectangulaires, commen- çant confusément plus ou moins loin de l'origine , et par la nervure parallèle à la côte de l'élytre bifide. Assez voisins des Fulgores, les Dictyophores s'en distinguent particuliè- rement par la réticulation des élytres et des ailes , qui est très écartée chez eux , tandis qu'elle est très serrée chez les Fulgora. On connaît un assez grand nombre d'es- pèces de Diciyophora : ce sont des Insectes de petite taille , qui habitent presque toutes le* parties du globe. Nous indiquerons comme type la D. europœa Linn. (Germ., loc. cit., p. 175; Blanch., Hist. nat. des Ins., p. 170, pi. 12, fig. 2), qui se rencontre dans la France méridionale et orientale. M. Spi- nola ( loc. cit. , p. 296 ) décrit la larve et la nymphe d'une espèce trouvée en Sardaigne par M. Gbiliali, et qu'il croit être sa D. se- negalensis. (E. D.) * D1CTYOPHORUS («Îc'xtuov, filet; yopoç, qui purte). ins. — Genre d'Orthoptères de la famille des Acridiens , créé par Thunberg , et ayant pour caractères : Antennes sétacées assez épaisses à leur base, et finissant gra- duellement en pointe; tête se prolongeant peu entre les antennes; mésosternum très large; pattes peu épineuses; cuisses posté- rieures très renflées , propres à sauter. Les Dictyophorus, qui correspondent aux Decti- cus, Klug, et aux Pœcilocera, Burm., ont été partagés en quatre genres particuliers : les Pœkilocerus , Serv. ; Phymateus, Thunb. ; Petasia, Serv., et Romalea, Serv. Nous nous bornerons à indiquer comme espèce type le D. hieroglyphicm Kl. {Symb. Phys. ins. dec, III , t. 25 , f. 1 et 2), Pœc. polymila Perch. ( Gen. des Ins. onh. , pi. 6 ), qui habite l'E- gypte ; et nous renvoyons pour plus de dé- tails aux mots que nous avons cités plus haut. (E. D.) «DICTYOPHYLLUM, Lindl. bot. cr.— Syn. de Phlobopteris, Brongn. "DICTYOPTÈKE. Dwtyoptera {Sixvw, réseau ; nrepov, aile), ins. — Genre de Co- léoptères pentamères, famille des Malaco- dermes, tribu des Lampyrides, établi par Latreilleaux dépens des Lycus deFabricius, et qui a pour type le Lycus aurora de ce der- nier, qui se trouve dans le midi de la France. Nous ignorons pour quel motif M. le comte Dejean a changé le nom de cegenre en celui de Dyctyoplerus. Son dernier Catalogue on désigne 29 espèces, dont 6 d'Europe, 20 d'A- mérique et 3 d'Afrique. M. Guérin-Méne- ville, dans son lconogr. duRèg. anim.,pA6, en décrit une nouvelle espèce trouvée dans la forêt de Fontainebleau et nommée D. Cosnardi par M. Chevrolat. (D.) * DICTYOPTÈRES. Dictyoptera (Ji'xtvov, filet; ttte'pov , aile), ins. —M. Brullé, dans son grand ouvrage sur les Insectes de la Morée, divise les Névroptéres en quatre sec- tions , auxquelles il donne le nom d'ordres , sa première section , qui comprend la fa- DIC mille des Subulicornes de Latreille, et, en outre , le genre Perla , est indiquée sous la dénomination de Diciyopteres. Voy. nkvbop- terks. (E. D.) DICTYOPTERIS , Lamx. («Kxtvov, rets; irrept';, fougère), bot. cr.— (Phycées. ) Syn. de haliseris, Turgioni-Tozetti. f^oy. ce mot. (G. M.) "DICTYOPTERYX (vélimées. Anthères à loges arrondies, à connettif épaissi au sommet. — Espèces pour la plu- part américaines , quelques unes asiatiques ou africaines. Curaiella , L. — P inzona, Mart. — Dolio- carpus, Roland. (Culinea, Aubl. — Soramia, kub\.—Mappia, Schreb. — Othlis, Schott). — Empedoclea , St.-Hil. — Davilla, Velloz. [Hieronia, FI. fl.) — Delima,L. — Telracera, L. ( Tigarea, Aubl. — Rkinium , Schreb. — Euryandra, Forst. — Assa, Hoult. — Wahl- bomia, Thunb.) A la suite de la famille , on place encore avec quelque incertitude les Trachytella, DC, et Recchia, Sess. Moc. (Ad. J.) DILLÉMÉES. Dillenieœ. bot. ru. — Tribu de la famille des Dilléniacées. Voyez ce mot. (Ad. J.) DILLWYNELLE. Dillwynella { en l'hon- neur de Dilhvyn , botaniste anglais ). bot. cr. — (Phycées.) Genre établi par M. Bory de Saint-Vincent {Dict. class.,5, pag. 507), pour le Conferva mirabilis de Dillwyn, qui est rapporté par Agardh à son genre Calo- ihrix. (Breb.) DILLWTNIA (Dillwyn, botaniste an- glais), bot. pu. — Roth, synonyme de Ro- ihia, Vers. — Roth., synonyme de JJ^estonia, Spreng. — Genre de la famille des Phaséo- lacées (Papilionacées), tribu des Podalyriées- Pulténéées, formé par Smith (Kœnig., Ann. of bol. 1 ,504 ) et renfermant vingt-cinq à trente espèces indigènes de la Nouvelle- Hollande. Ce sont des arbrisseaux à feuilles alternes, simples, subulées , très entières, roulées au bord (en dedans), souvent tor- dues, estipulées; a inflorescence ordinaire- ment terminale, racémeuse-corymbeuse , quelquefois axillaire , agglomérée , dont les corymbules uni-triflores, au sommet d'un ramule très court, axillaire etaphylle: les pédicelles courts , bibracléolés. On cultive dans les serres tempérées d'Europe une quinzaine d'espèces de ce genre. (C. L.) "D1LOBA (MoSoç, qui a deux lobes). ins. — Genre de Lépidoptères, famille des Nocturnes, établi par M. Boisduval {Gêner. etind. meihod., p. 88) aux dépens des Epi- sema d'Ochsenheimer , et rangé par lui dans la tribu desNotodontides. Ce genre est fondé sur une seule espèce ( Bombyx cœruieoce- phala Linn., le Double oméga Geoff. ) qui DIL 17 se trouve dans une grande partie de l'Eu- rope à la fin de septembre ou au commen- cement d'octobre. Ce Lépidoptère se recon- naît à ses ailes supérieures d'un gris bleuâ- tre et marqué au centre d'une grande tache d'un jaune pâle ayant la forme de deux orne- gas réunis. Sa chenille vit solitaire sur les arbres fruitiers ainsi que sur l'aubépine , et se renferme avant de se changer en chrysa- lide dans une coque de soie blanche d'un tissu mince et serré, qu'elle revêt des sub- stances qui se trouvent à sa portée. (D.) DILOBEIA (#ç, deux fois ; U€é§ , lobe ). bot. ph. — Genre formé parDupetit-Thouars (Gen. Madagasc, 21) sur un grand arbre fort imparfaitement connu , croissant dans l'île de Madagascar, et dont par conséquent la place dans le système naturel ne saurait être convenablement assignée. Les feuilles en sont alternes, partagées iunde nomengeneri- cum ) au sommet en deux lobes inégaux j sinus occupé par une glandule issue de la nervure médiane; fleurs hermaphrodites, petites, paniculées. On n'en connaît pas le fruit. (C. L.) "DILOBIT ARSUS (oP¥oç, biforme ; àvvjp, homme, étamine en bot.), bot. ph. — Genre de la famille des Mimosacées, tribu des Parkiées-Acaciées , constitué par Schott ( Spreng. Syst. veg. Car. post., 404 ), et ne renfermant qu'une espèce, la D. exahata, croissant au Brésil. C'est un grand arbre, encore peu connu , à feuilles bipennées, dont les folioles oblongues , luisantes en dessus, poilues en dessous; à fleurs jaunes, disposées en épis terminaux, paniculés. (G. L.) "DIMORPHE et DIMORPHISME ( cîc'ç , deux fois ; fxopcpvj, forme), min. — Il existe des corps qui ont une même composition chimique relative , en ce qu'ils donnent exactement les mêmes résultats à l'analyse, et qui diffèrent cependant par leurs proprié- tés chimiques, en même temps que par leur forme cristalline fondamentale . par leur densité , et généralement par tous leurs ca- ractères physiques. Les chimistes, comme les physiciens , admettent une modification dans les types de composition des groupes moléculaires , et par conséquent une diffé- rence de nature dans les corps dont il s'agit: ces corps sont ce que l'on nomme des com- posés isomères. Il existe d'autres corps, qui présentent , avec la même ressemblance de composition, la même diversité de forme cristalline et de propriétés physiques , mais dans lesquels on n'a pu jusqu'à présent con- staterunedifférencede nature par les moyens chimiques. En raison de cette circonstance , on a supposé qu'il n'y avait rien de changé dans le groupe moléculaire de ces corps , ni par conséquent dans leur nature intime , dans leur espèce , mais que c'était le même corps , la même substance , avec des struc- tures et des formes cristallines différentes. Dans cette hypothèse, le Soufre, qui a cris- tallisé à 15° par voie de dissolution , en oc- taèdres droits, et celui qui a cristallisé à 110°, par voie de fusion, en prismes obliques rhomboidaux, serait un seul et même corps dimorphe , une seule et même substance douée de dimorphisme, c'est-à-dire de la fa culte de cristalliser , dans des circonstances différentes , sous des formes qui se rappor- tent à des systèmes cristallins différents. Le Spath d'Islande et l'Aragonite seraient une même espèce chimique ( le carbonate de Chaux) cristallisant, tantôt dans le système rhomboédrique , tantôt dans le système or- thorhombique. Il en serait de même des deux pyrites, ou bisulfures de Fer, dont l'une est cubique, et l'autre prismatique. Dans cette manière de voir, établie d'a- bord par M. Mitscherlich, et suivie depuis par plusieurs chimistes, le dimorphisme se- rait un principe nouveau tout-à-fait distinct de celui de l'isomérie. Nous pensons , nous, que le fait qu'on a voulu exprimer par ce mot de dimorphisme n'est le plus souvent , sinon toujours , qu'un cas particulier d'iso- mérie ; qu'il s'explique parfaitement bien par une modification dans le type de la mo- lécule , ou peut du moins s'expliquer ainsi , jusqu'à la preuve du fait contraire. Rien , parmi les données de la science, ne nous pa- raît justifier la supposition que des molé- cules de même nature puissent , sans subir aucun changement dans leur forme ou leur 20 DIM constitution, se prêter, selon les circonstan- ces et les seules influences du dehors , à des lois de structure aussi essentiellement diffé- rentes que le sont celles qui caractérisent les systèmes cristallins connus. On a prétendu très gratuitement que la modification qui produit le dimorphisme a lieu tout entière à l'extérieur des molécules. De ce qu'on ne peut constater de changement appréciable dans les caractères chimiques des deux corps , on n'a pas le droit de conclure qu'il n'y a eu aucune modification dans le groupe moléculaire. Des modifications du genre de celles qu'on nomme isornériques peuvent être plus ou moins stables , plus ou moins profondes ; il se peut qu'elles disparaissent par le seul fait de la fusion ou de la dissolution des deux corps, et que la différence qui établissait l'individualité de ceux-ci n'existe plus au moment où le caractère chimique se mani- feste. La distinction que l'on fait des corps isomères et des corps polymorphes, d'après les seules indications de la chimie, est com- plètement arbitraire : il n'y a point de limite rigoureusement démontrée entre les deux classes de corps ; et jusqu'à ce qu'on soit parvenu à prouver la réalité et l'indépen- dance du dimorphisme, il doit être permis de ne voir dans ce fait qu'un cas particulier d'isomérie, qui, au lieu de se manifester, comme à l'ordinaire, par des réactions chi- miques , se décèle seulement par un carac- tère physique et absolu, savoir, par une dif- férence dans la forme cristalline. Voy. iso- MÉR1E. Le dimorphisme , considéré comme fait distinct de l'isomérie , n'est pas prouvé , et nous dirons plus, un pareil fait nous paraît peu vraisemblable. C'est donc à tort qu'on a cru pouvoir l'ériger en un principe nou- veau , dont on est parti ensuite pour infir- mer l'importance de la forme cristalline comme caractère spécifique. Nous montre- rons adleurs que la plupart des malentendus qui existent entre les chimistes et les cristal- lographcs . proviennent de l'abus que l'on fait de ternes équivoques , tels que ceux de molécules , d'arrangement moléculaire , de composition chimique, d'espèce et de sub- stance, expressions qui , n'offrant point d'i- dée absolue, se prennent dans un sens rela- tif, que l'on n'indique pas toujours d'une DIN manière suffisante. Voij. molécules , mé- thode et ESPECE MINERALOGIQUE. (DEL.) * DIMORPHIDES ( Sis , deux ; (xoptf , forme), ins. — M. Lepeletier de Saint-Far- geau ( Hisl. nat. des Hymen. , p. 437, Suites à Buffon ) indique sous ce nom une famille de l'ordre des Hyménoptères , de la section des Porte-Aiguillon , et comprenant plu- sieurs genres placés dans la famille des Mel lificiens de M. Blanchard. Les Dimorphide ont la langue presque cylindrique , courte; les articles des palpes maxillaires en forme d'écaillé presque linéaire ; les palpes labiaux à articles distincts, le 3e rejeté sur le côté extérieur. Cette famille est divisée en deux tribus: les Mélectites (g. Melecia, Crocisa , Nomada, etc.), et les Philérémides (g. An- nuobates, Phileremus,Dioxys>Cœlioxys, etc.). Ployez ces mots. (E. D.) *DIMORPHINES. moll. foss. — M. A. d'Orbigny a donné ce nom à des Céphalo- podes fossiles, de la famille des Enallostè- gues. DIMORPHISME. min. — Voy. dimorphe. *DIMORPHOPETALUM , Bert. bot. pu. — Syn. de Tetilla, DC. DIMORPHOTHECA ( êiç , deux ; pop?*, forme; Qyj'xa, boîte), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées, établi par Vaillant [Act. acad., Paris, 1720) pour des herbes ou des sous-arbrisseaux du Cap, à feuilles alternes plus ou moins rudes, à capitules terminaux, solitaires, à disque jaune ou brun, ayant les rayons blancs en dessus, pourpres en dessous ou jaunes des deux côtés. *DIMYAIRES. moll. — Avant Lamarck , les conchyliologues n'avaient pas porté leur attention sur le nombre des muscles qui at- tachent un Mollusque bivalve à sa coquille. Lamarck s'aperçut que tous les Mollusques à deux muscles ont des caractères communs, et qu'il en est de même pour les Mollusques à un seul muscle : aussi , d'après ce carac- tère considérable, il divisa ses Mollusques conchifères en deux grandes séries, et donna le nom deDimyaires à tous ceux de ces ani- maux qui ont deux muscles. Nous verrons à l'article mollusques quelle est la valeur vé- ritable de ce caractère, et si l'on doit conti- nuer à s'en servir dans une méthode na- turelle. (Desh.) *DINARDA. ins. —Genre de Coléoptères DIN pentamères, famille des Brachélytres, tribu des Aléocharides, établi par Leach, et adopté par M. Erichson [Gen. etspec. Staph., p. 200). Ce g. esl fondé sur une seule espèce, D. den- tela . retranchée du g. Lomechusa de Gra- venhorst. Elle se trouve en Europe, et habite dans les fourmilières. Elle est noire, avec les Côtés do corselet et les élytres bruns. Le mâle diffère de la femelle parle pénultième anneau, toujours échancré, de son abdo- men. (D.) 'DINCKLERIA , Neck. bot. cr.— Voy. JUNGK&MANN1A. (CM.) DINDE, ois. — Nom de la femelle du Dindon. DINDE SAUVAGE, ois. — Nom vulg. de la Grue dans le midi de la France. DINDON. Meleagns, L. ( nom grec de la Pintade , appliqué à tort au Dindon par Linné). Syn. Gallo-Pavo, Briss.; Cynchra- mus, Môhr.; ail., Trul-hahn ; angl., Turkey, holl. , Kalkoensche haan; dan., Kalkun ; suéd., Kalkon; pol., Indyk ; russ., Piéioukh indii\koï ; esp. , Pavo ; ital. , Polio d'Iudia. — Genre de l'ordre des Gallinacés éta- bli par Linné, et présentant pour caractères essentiels: Tète et cou nus et munis de pa- pilles colorées ; une caroncule éreclile à la base du bec. Caractères génériques: Tête ronde, petite, couverte , ainsi que la partie supérieure du cuu, de papilles vivement colorées, et entre lesquelles se trouvent des poils courts et raides. OEil de grandeur moyenne à iris brun. Trou auriculaire rond et bordé de poils raides. Cou allongé , robuste à la base , et portant dans les deux sexes , à la partie pec- torale, un long bouquet de poils. Bec court, robuste et voûté , fendu jus- qu'au-dessous du bord externe de l'œil. Mandibule supérieure portant à la base une cire épaisse, dans laquelle sont percées des narines oblongues linéaires et horizontales, à demi recouvertes par une écaille ; une caron- cule pointue, érectile , plus longue que le bec , insérée immédiatement au-dessous de la cire, et se continuant avec la peau nue du cou. Mandibule inférieure légèrement ar- quée, fatigue épaisse et charnue. Ailes amples , concaves , atteignant l'ori- gine de la queue seulement: 1" rémige la plus courte; 2e, 3e étagées ; les 4e et 5e ré- miges les plus longues. DIN 21 Jambes emplumées. Tarses nus , robustes , à larges scutelles hexagones, armés chez le mâle d'un éperon assez court et peu résistant. Doigts antérieurs unis entre eux par un» demi-membrane. Doigt médian , un tiers moins long que le tarse. Doigts interne et externe , de longueur à peu près égale. Pouce libre , court , et portant à terre. Ongles courts et robustes. Queue ample , arrondie , composée de la (et souvent 19) rectrices, et susceptibles, dans le mâle , de se relever en roue , comme chez le Paon. Corps épais et massif; port des Gallinacés. Dimensions (1). Longueur de la pointe du bec à l'extré- mité de la queue im.2()cent. Hauteur 1 12 Bec » 4 Tarses » Il Doigts externe » 4 — interne » 5 — médian » 10 Pouce » 2,5 Ongles » 1 à 2 Queue » 3G à 33 Les Dindons ont 15 vertèbres cervicales , 7 dorsales, 10 sacrales et 5 caudales. Ils ont trois estomacs , un ventricule assez petit et à parois épaisses , parsemé de nombreuses glandes gastriques et de nature assez com- plexe. Le jabotestmembraneuxctsusceptible d'une dilatation considérable, et le gésier, pourvu de muscles très puissants , est d'un fort gros volume. J'ai trouvé chez un Dindon de 5 kilog. 300 gramm. que le gésier, après avoir été vidé , pesait 320 gramm., ou un 18e du poids total de l'oiseau. Il contenait 104 grammes de petits cailloux de quartz et de silex, qui y avaient séjourné assez de temps pour que tous les angles en fussent arrondis. La tunique intérieure qui tapisse le gésier est moins dure que dans le Coq. Les intestins forment un peu plus de trois fois la longueur totale de l'oiseau ; ils sont munis de deux cœcums dirigés d'arrière en avant, et ayant le cinquième de la longueur des intestins. Le même oiseau avait 90 cent. (>) Ces dimensions on t été prises sur le beau Dindon sau- vage envoyé des Etats-Unis par 51. Milbert , et mort à la ménagerie l'année dernière; il se trouve dans les galerie» du Muséum. 22 DÏN DIN de longueur; la longueur totale du tube in- testinal était de 2 mètres 50 centimètres ; et celles des cœcums, égaux eu longueur et en volume, de 44 centimètres. L'anatomie de cet oiseau ayant eu lieu en janvier, les testicules , de couleur grisâtre , avaient la forme et le volume d'un haricot. Chez le Dindon comme chez tous les Gal- linacés, le rapport du cerveau à la masse du corps est très désavantageux. J'ai trouvé qu'il formait le 662e du poids total du corps. Ce dernier étant de 5,300 grammes , le poids du cerveau était de 7 gr. 8. Les Dindons sont parmi lesGallinacés ceux dont la taille est la plus massive, etquise rap- prochent de la lourde encolure de l'Outarde. Ce sont des Oiseaux beaux peut-être à l'état sauvage , mais qui , dans nos basses-cours , sont monotones et sans grâce. Leur corps épais, leur tête nue portée sur un cou grêle dégarni de plumes et couvert de papilles charnues, leur démarche lente, leurs mouve- ments gauches , parfois prétentieux et sou- vent grotesques, leur cri désagréable, leur ont valu chez nous une réputation d'ineptie assez méritée ; et le Dindon sauvage , tout en ennoblissant cette nature qui a dégénéré dans la servitude, ne parviendra jamais à la réhabiliter complètement. La couleur propre à ces Oiseaux est, pour les Dindons sauvages, le brun à reflets mé- talliques très brillants ; mais dans la domes- ticité ils ont perdu cet éclat, et sont devenus d'un noir mat et terne, gris, roux, variés de noir et de blanc, et enfin tout blancs. Quant au Dindon ocellé, il réunit les couleurs les plus vives, le rouge, le blanc, le jaune, le bleu : c'est un admirable oiseau. La taille de nos Dindons varie beaucoup, mais celle des Dindons sauvages est plus uniforme. Le mâle a jusqu'à lm;30; son en- vergure est de plus de 2™, 60 , et son appen- dice pectoral a 33 cent, de longueur. Chez nos Dindons cet appendice est moins déve- loppé , et je l'ai vu plus d'une fois multiple ; néanmoins, dans cette circonstance, il n'y avait qu'un seul bouquet qui fût assez long pour faire saillie à travers le plumage. La caroncule frontale est bleue et rouge, cou- leur que partagent les papilles qui couvrent la tète et le cou. Le poids d'un Dindon sau- vage est 5 à "t kil., et jusqu'à 12 kil. La femelle diffère du mâle par sa taiile, qui est d'environ un quart moindre ; elle manque d'éperons et de caroncule ; les pa- pilles frontales sont moins développées , l'espace nu du cou est moins large et plus fourni de plumes décomposées ; les couleurs, quoique distribuées de la même manière, sont beaucoup plus sombres ; et le bec , les yeux , les pieds sont de la même couleur que dans le mâle, mais plus pâles. Une fe- melle adulte a 1 mètre de long, lm,80 d'en- vergure, et l'appendice pectoral a 12 cent, de longueur. Son poids est d'environ 4 à 5 kil., bien qu'Audubon fasse mention de Poules d'Inde stériles qu'il a vues peser jusqu'à" kil. Pour connaître les mœurs du Dindon , il ne faut pas les étudier dans nos basses- cours , où trois siècles d'esclavage lui ont fait perdre ses habitudes natives. C'est au milieu des forêts de l'Amérique, où, libre et loin de la domination abrutissante de l'homme, il a conservé ses instincts naturels. Le mode ordinaire de progression des Din- dons est la marche ; ils courent avec une ra- pidité qui égale celle du meilleur Chien , et ils parcourent à pied les distances les plus longues. Souvent , en marchant, ils ouvrent leurs ailes , mais successivement , et rare- ment toutes deux ensemble. Parfois ils s'ar- rêtent court, se dressent, et battent des ailes à la manière des Coqs. Leur vol est rapide et soutenu , ce qui n'existe plus chez nos Din- dons domestiques ; il a lieu par de violents battements d'ailes, et leur permet de s'élever jusqu'au sommet des plus grands arbres. Quand ils prennent leur essor, ils battent des ailes avec tant de force qu'ils font voler autour d'eux les feuilles qui couvrent le sol ; cette habitude décèle leur présence , surtout lorsque la terre est couverte de neige. En quittant, pour descendre à terre, l'arbre sur lequel ils sont perchés, ils battent des ailes seulement au départ, puis ils planent et se balancent mollement jusqu'à ce qu'ils aient atteint le sol. Comme leur poids est consi- dérable, dès qu'ils sont arrivés à terre, ils sont obligés de courir quelques pas pour reprendre leur équilibre et atténuer la vio- lence de leur chute. S'ils veulent passer d'un arbre à un autre , ils commencent par battre vigoureusement l'air de leurs ailes; puis ils planent , et renouvellent cette ma- nœuvre tous les cent pas environ. Malgré leur structure , qui est loin d'Cfî D1N D1N 23 faire des Oiseaux nageurs , les Dindons sau- vages que le hasard fait tomber dans l'eau se tirent habilement d'embarras. Quand une troupe traverse un lleuve, les plus vigou- reux le franchissent sans difficulté ; mais les plus faibles et les plus jeunes tombent dans l'eau , souvent à une assez grande dislance du bord. Alors ils rapprochent les ailes du corps, déploient leur queue , ten- dent le eou , frappent énergiquement l'eau avec leurs pattes, et se dirigent vers le ri- vage, où les porte un dernier effort. Après leur sortie de l'eau, ils courent de côté et d'autre comme s'ils étaient devenus fous, et dans ce moment il est facile de les tuer. Sans être précisément migrateurs, les Din- dons ne sont pourtant pas non plus séden- taires ; de même que sans être solitaires, i's ne vivent également pas en troupes pendant toute l'année. Lorsque la nourriture leur manque, ils s'éloignent peu à peu du lieu où elle est devenue rare, et vont en quête de contrées où elle soit plus abondante. C'est ainsi que, suivant une direction semblable, des troupes de Dindons se succèdent, déser- tant complètement certains districts pour en envahir d'autres. Ils émigren t par bandes composées de vieux mâles s'élevant jusqu'au nombre décent in- dividus et plus, et séparés des femelles ; ces dernières partent ensemble et sont suivies de leurs petits, qui ont atteint les deux tiers de leur grosseur ; souventelles formentdes ban- des de 70 à 80. La cause pour laquelle elles fuient la compagnie des mâles, c'est que ces derniers attaquent les jeunes et les tuent. C'est toujours à pied qu'ils font leurs voyages, el ils ne prennenlleur vol quequand il faut traverser une rivière ou échapper à la poursuite d'un chien de chasse. Dès qu'ils sont arrivés dans des lieui où la pâture est plus abondante, ils se divisent en petites troupes composées alors d'oiseaux de tout âge et de tout sexe, et dévorent tout ce qu'ils rencontrent. Après une si longue route, souvent accompagnée d'abstinence forcée, Bfl sont devenus assez familiers pour venir se meier aux Dindons domestiques et leur disputer la nourriture. Leur départ a lieu dans les premiers jours d'octobre ; ils arri- vent vers la mi-novembre, el passent ainsi ÉMM l'abondance l'automne et une partie de l'hiver. Les Indiens appellent l'époque de la migration des Dindons le mois des Dindons ; ils en tuent alors un grand nombre qu'ils conservent dans la glace et portent dans les établissements européens. (, est vers la mi-févrierqu'a lieu l'époque de la pariade. Les femelles vivent alors séparées des mâles , qui ne cessent de glousser et de piaffer. Au cri d'appel d'une femelle, ils se rendent près d'elle, et commencent à piaf- fer, les ailes pendantes et agitées d'un fré- missement convulsif, le jabot gonflé, la queue en roue el la tète rejelée sur les épau- les. Ils n'ont même pas besoin pour cela de la présence d'une femelle ; sa voix seule suffit pour les plonger dans cetélatextatique.Quand deux mâles en amour se rencontrent, ils s'at- taquent avec fureur , se donnent sur la tête de violents coups de bec , et souvent le plus faible succombe sous les coups répétés du plus fort. Quand il est renversé sans mou- vement sur la poussière, le vainqueur le foule aux pieds en donnant des signes de joie. Audubon dit que le Dindon modihe sa manière de procéder à l'accouplement sui- vant l'âge de la femelle. Si elle n'a qu'un an, il met dan? les préludes moins de fougue et plus d'énergie ; il la rassure, et ne lui pro- digue des caresses qu'après avoir calmé sa terreur. Si elle a plus d'un an, il se ren- gorge, et piaffe avec ostentation en expulsant avec force l'air de ses poumons , ce qui pro- duit un bruit sourd ; elle l'imite en tour- nant autour de lui et en sautant allègre- ment, puis elle ouvre subitement les ailes, se jette au-devant de lui , comme pour hâ- ter sa lenteur, et reçoit enfin ses caresses. Chez le Dindon , la copulation , qui a lieu de la même manière que chez le Coq, est plus prolongée , et par conséquent moins répétée. Dès que l'accouplement a eu lieu, la fe- melle s'attache à son mâle pour toute la saison ; elle perche près de lui ou dans le lieu le plus voisin, quoique celui-ci ne dé- daigne pas les autres femelles. Le temps de la pariade passé, les mâles deviennent lourds et languissants ; ils cessent de piaffer, de glousser el de combattre ; leurs plumes sont hérissées , leur corps est maigre et cou vert de verni i ne, et ils son l hors d'étal de se soustraire à la poursuite d'un chien. C'est d'eux-mêmes alors qu'ils s'éloignent dei fe- 24 DIN DIN melles ; ils se retirent dans le fourré , pren- nent peu d'exercice , se restaurent pour con- server leurs forces, et ne recommencent leurs courses que lorsqu'ils sont rétablis. L'état d'érnaciaiion des Dindons, dans les mois qui suivent la pariade, est tel qu'il est devenu proverbial dans plusieurs langues indiennes. Un Omaôhà , pour faire com- prendre toute l'étendue de sa pauvreté, dit : « Je suis aussi pauvre qu'un Dindon en été. » Vers la mi-avril, lorsque la saison est sè- che, la Poule d'Inde commence à se mettre en quête d'une place pour déposer ses œufs. Son nid se compose de quelques feuilles sè- ches réunies dans une petite excavation du sol, au pied d'une souche, au milieu des branches d'un arbre abattu, sous un buisson de sumac ou de bruyères , ou bien à quel- ques pieds en dedans des roseaux, mais tou- jours en lieu sec. Elle y dépose de 10 à 15 et quelquefois jusqu'à 20 œufs d'un blanc sale et tachetés de points rouges. Ce n'est qu'avec la plus grande prudence qu'elle vient pondre dans ce nid, et rarement elle y arrive deux fois de suite par le même che- min. Lorsqu'elle s'éloigne , elle le couvre si bien de feuilles, qu'il est difficile de le trou- ver quand bien même on a vu l'oiseau : aussi ne découvre-t-on un nid de Dinde que quand on la voit se lever de dessus ses œufs, ou bien quand un Lynx , un Renard ou un Corbeau les ayant brisés pour les man- ger, en ont laissé les débris aux environs du nid. Les Poules d'Inde préfèrent les îles pour y déposer leurs œufs et y élever leur petits, peut-être à cause de la tranquillité dont elles y jouissent, et du refuge que leur of- frent les masses de bois qui s'accumulent à la partie qui est en amont du courant. Si , au moment où une Poule d'Inde est sur ses œufs, elle voit passer un ennemi, elle ne bouge pas , mais se tapit contre terre , et at- tend pour se relever qu'il ait disparu, à moins qu'elle n'ait été surprise à l'im- proviste. Elle abandonne rarement son nid, ditAu- dubon , quand bien même il a été découvert par l'homme ; mais il en est autrement lors- que quelques uns de ses œufs ont été dé- truits par un Serpent ou tout autre animal. Si tous l'ont été- elle recherche un autre mâle; dans le cas contraire, elle ne fait qu'une seule couvée dans l'année. Quelquefois plusieurs Poules s'associent pour leur sécurité mutuelle, couvent en commun, et élèvent ensemble leurs petits. Dans ce cas, il reste toujours une femelle dans le nid pour empêcher l'approche d'un ennemi , tel qu'un Corbeau ou bien une Mouffette. La Poule d'Inde ne quitte ses œufs en au- cune circonstance, et il n'est pas de couveuse plus soigneuse et plus attentive. Aussitôt après l'éclosion, qui, comme chez tous les Gallinacés , n'est pas pour les petits un état d'immobilité débile, mais une vie d'activité et de mouvement , la mère se secoue, re- met en ordre son plumage hérissé et part avec ses Dindonneaux, qu'elle protège de ses ailes. Comme ils éclosent généralement dans l'après-midi, ils retournent presque toujours passer la première nuit dans le nid ; mais le lendemain ils le quittent pour n'y plus ren- trer; toutefois leur mère les abrite tou- ours sous ses ailes pour les soustraire à l'hu- midité , qui leur est mortelle , et elle leur donne à manger des bourgeons d'Epicéa. On les voit presque en sortant du nid et couverts seulement d'un léger duvet d'un brun jau- nâtre , courir après les insectes, lisser leurs plumes naissantes ou se débarrasser des mites qui les couvrent déjà. Au bout de 15 jours ils commencent à vo- ler, et le soir ils se perchent , divisés en deux bandes, sur quelque branche d'arbre, où ils trouvent encore les ailes de leur mère pour les abriter. Quand ils sont plus forts, ils quittent les bois pendant le jour et descen- dent dans les prairies , où ils cherchent des fraises et des fruits de ronce ( blackberries et dewberries , liubus parvifolius et procum- bens) ainsi que des Sauterelles. On les voit alors fréquemment se rouler dans les four- milières abandonnées ; ce qui est également commun aux adultes, qui sont pulvéraleurs, I pour se débarrasser de la vermine qui les i ronge et que chasse sans doute l'odeur acidle ' dont sont imprégnés les nids de fourmis. Au mois d'août , les jeunes Dindons peu- ; vent se défendre eux-mêmes contre les atta- i ques de leurs ennemis , en s'élevant jus- | qu'au sommet des arbres les plus élevés. j A cette époque les jeunes commencent à i piaffer et à glousser. Chez eux on voit alors DIN se développer la papille qui donnera l'année suivante naissance à son appendice pectoral. A trois ans le Dindon est adulte ; à quatre ans seulement les Poules d'Inde prennent le bouquet de crins , mais il est toujours moins long que chez le mâle. Les femelles stériles ne le prennent que lorsqu'elles sont très vieilles. Comme cet appendice n'existe pas encore chez les jeunes femelles , on a cru qu'elles en étaient privées. La nourriture des Dindons est très variée : elle se compose de mais , de baies de toutes sortes, de fruits, d'herbes et de larves, de Tê- tards, de jeunes Grenouilles et de Lézards; ils sont surtout avides de pecan nuts [jugions olivœformis)eldevî\nler-grapes(vitisvulpina); ils préfèrent le gland à toutes les autres nourritures, et s'engraissent rapidement quand ils en font la base de leur alimen- tation. Il est rapporté, dans le Nouveau Cours complet d'agriculture de Déterville, une particularité sur les mœurs du Dindon que je n'ai trouvée nulle part ailleurs, etqui mérite pourtant d'être mentionnée. « J'ai vu fréquemment dans ma jeunesse , dit Bosc , l'auteur de l'article Dindon de cet ouvrage, les Dindons tuer des P»ats, des Ser- pents , des Lézards , des Grenouilles , et les dépecer. La manœuvre qu'ils font pour em- pêcher les animaux de cette force qu'ils ren- contrent de se sauver est remarquable , en ce qu'elle annonce beaucoup plus d'instinct qu'on ne leur en accorde : dès qu'un Dindon a fait la découverte d'un animal , il appelle tous les autres par un cri particulier; un grand cercle se forme aussitôt autour de cet animal, il se rétrécit jusqu'à ce que tous les becs puissent frapper en même temps sur lui ; s'ii cherche à se sauver, il trouve par- tout un coup de bec, et rarement il échappe. Il m'est arrivé de ne pouvoir distraire, même à coups de bâton, un troupeau de Dindons ainsi disposé, tant chaque individu était ac- tionné à son objet. » Les Dindons sont fort timides: au moindre bruit ils se cachent dans l'herbe ou parmi les broussailles, et échappent ainsi fort souvent au chasseur ou à l'oiseau de proie. Ils ont tant d'ennemis à redouter, même en exceptant l'homme , qui n'est pas le moins dangereux de tous, qu'ils ne peuvent être trop sur leurs gardes ; ils s'avertissent mu- tuellement par un cri du danger qui les me- t. v. DIN 25 nacc; chacun cherche alors son salut dans la fuite, ou bien celui qui est menacé veille à sa sûreté. L'intelligence des Dindons est fort peu développée, et leur nom est devenu une injure , quoiqu'ils soient susceptibles d'af- fections très vives et poussées jusqu'au plus haut degré d'exaltation. Audubon rap- porte cependant un fait qui n'est pas sans intérêt pour l'histoire de l'intelligence des animaux. Il avait élevé un Dindon sauvage devenu assez familier pour venir à la voix de tous ceux qui l'appelaient , mais qui avait conservé assez d'indépendance pour dédai- gner là société des Dindons domestiques. Quand il fut adulte , il disparut. Audubon étant en chasse sur la Green-River, aperçut à peu dedistancede lui un fort beau Dindon à la poursuite duquel il envoya son chien. A sa grande surprise, il remarqua que l'oi- seau ne pressait pas sa marche, et quand le chien fut prés de lui, et sur le point de le saisir, il s'arrêta court et tourna la tête vers son maître. Le chasseur s'approcha , et re- connut alors son Dindon , que n'avait pas épouvanté la présence d'un chien avec le- quel il avait été élevé, tandis que la vue d'un chien étranger le faisait fuir. Il y a certes de l'intelligence dans ce fait. Chez nous on a fait du nom de cet oiseau un sobriquet in- jurieux , et peut-être à tort : c'est faute de l'avoir sérieusement étudié que ses qualités nous ont échappé. Franklin en avait une plus haute opinion ; car il regrettait que les Amé- ricains, au lieu de prendre pour armes le Py- gargue , n'aient pas préféré le Dindon. « Le Pygargue, dit-il , est cruel et lâche; le petit Kingbird {tyrannus intrepidus) , qui n'est pas plus gros qu'un moineau , l'attaque résolu- ment et le met en fuite... Le Dindon est un oiseau beaucoup plus respectable , et de plus , originellement américain. On trouve des Aigles partout , mais le Dindon était propre à notre pays seulement. Il est, en ou- tre , courageux (quoiqu'un peu vain et or- gueilleux , ce qui ne le rend pas moins pro- pre à servir d'emblème ), et il n'hésiterait pas à courir sus à un grenadier de la garde anglaise qui oserait attaquer sa ferme avec son habit rouge. » Ici Franklin fait allusion à l'aversion prononcée de cet oiseau pour le rouge, dont la vue le met en fureur. La chasse des Dindons présente assez de 26 DIN difficultés ; et il faut pour obtenir du succès être secondé par un bon chien dressé à cet exercice. Lorsque lcsDindons sont perchés, ils restent dans un état complet d'immobilité, et il est alors difficile de les découvrir. On peut approcher sans hésiter lorsque ces oiseaux sont accroupis sur la branche; mais quand ils se tiennent debout , on ne peut avancer avec trop de précaution , car ils découvrent le chasseur, s'envolent, et ne se posent qu'à une distance du point de départ où toute poursuite serait inutile. Quand un Dindon est atteint d'un coup de feu , il tombe ; mais au lieu de rouler en tourbillonnant sur le sol comme font les autres oiseaux , il s'enfuit à toutes jambes; et à moins que le chasseur ne soit accom- pagné par un bon chien, il lui est impos- sible de le rejoindre, surtout s'il a été blessé dans les parties postérieures du oorps; mais s'il a été frappé dans la tête ou la poitrine, il tombe presque toujours sur le coup. En hiver, les chasseurs tirent les Dindons au percher à laclartédelalune, et cesoiseaux essuient souvent, sans partir, plusieurs dé- charges , quoiqu'ils fuient toujours lorsqu'ils sont attaqués parles Hiboux ou même seu- lement lorsqu'ils les voient paraître. Quel- quefois on peut, dans de semblables circon- stances et avec l'habitude de cette chasse, détruire en une seule fois une bande tout entière. On en tue un grand nombre à l'au- tomne, au moment où ils traversent les ri- vières et touchent le bord. Audubon , à qui j'emprunte ces détails , vit, dans une sem- blable circonstance, où il avait d'une seule décharge tué trois Dindons, le reste de la troupe se presser en criant autour de leurs compagnons. Au printemps on fait tomber le mâle dans le piège en imitant la voix de la femelle au moyen d'un appeau ; mais il faut une grande habileté, car la moindre intonation fausse lui inspire de la défiance. D'autres fois il se contente de répondre à l'appel du chas- seur sans bouger de place, et ce dernier en est pour sa peine. Dans cette saison on en tue beaucoup au percher en imitant le cri du Hibou barré, auquel leDindon répond par un gloussement prolongé. On en prend encore plusieurs à la fois au moyen d'un piège construit à la manière d'un blockhaus , c'est-à-dire composé d'ar- DIN bres assemblés à leurs deux extrémités, de manière à former un parallélogramme, et auquel conduit un pont jeté sur une tran- chée dans laquelle les Dindons qu'on attire par du mais sont obligés de passer. Un fait qui prouve peu en faveur de leur intelli- gence , c'est qu'une fois entrés dans le piège, ils essaient de fuir par les intervalles def poutres sans avoir l'idée de repasser sous le pont qui leur a servi d'entrée. Souvent les Lynx et les Loups visitent le piège avant les chasseurs, et emportent les prisonniers. Il est quelquefois difficile de s'emparer des Din- dons adultes pris dans ce piège, lorsqu'ils sont plusieurs à s'y débattre avec l'énergie d'ani- maux qui défendent leur liberté. Ces pièges sont assez productifs pour rapporter souvent jusqu'à 60 dollars (300 fr.) à leur proprié- taire. Le centre géographique d'habitation du Dindon sauvage est la partie encore in- culte des États de l'Ohio , du Kentucky, de l'Illinois et d'Indiana, et une immense étendue de pays au nord-est de ces districts; sur le Mississipi et le Missouri, ainsi que les pays arrosés par ces cours d'eau depuis leur jonction à Sainl-Louis,y compris les parties boisées de l'Arkansas, du Tennessee et de l'Alabama. Il est moins abondant dans la Géorgie et les Carolines, plus rare encore dans la Virginie et la Pensylvanie, et ne se rencontre que par hasard à l'est de ces États. On trouve encore des Dindons dans les monts Alleghanys ; mais ils y sont devenus si farouches qu'il est difficile de les approcher. Ils paraissent s'étendre jusqu'à l'isthme de Panama, et l'on en a trouvé une espèce qui le dispute au Paon en richesse de coloris dans la baie de Honduras. Mais il paraît qu'en approchant du sud ils perdent de leur qualité ; car Hernandez dit qu'au Mexique leur chair est dure et bien inférieure à celle des Dindons de basse-cour. Il est évi- dent, d'après la surprise que témoignèrent à leur vue des Indiens Mandan , qu'ils ne se trouvent pas dans les Rocky-Moun tains ni au-delà. Ainsi la distribution géographique de cet oiseau est dans l'Amérique boréale, depuis le 4-2<> de latitude nord jusqu'au 1 11°. Depuis la découverte de l'Amérique, le Dindon est répandu partout: les Arméniens l'ont transporté en Perse, où il ne paraît pas avoir bien réussi; les Hollandais l'ont ira- DIN porté à Batavia, les Anglais dans l'Inde, ou il est devenu très commun. Dans le Congo et sur i« c oies de Guinée , on ne le trouve que dans les factoreries ; mais au Cap, on le voit partout. La chair de nos Dindons domestiques a à peu près partout le même goût, car on leur donne toujours une nourriture abondante mais peu variée; celle des Dindons sauvages varie suivant l'abondance ou la rareté de la nourriture et sa qualité bonne ou mauvaise ; ils sont alors gros ou petits , maigres ou gras et de saveur variable, mais toujours de meilleur goût que les Dindons domestiques. Bosc dit qu'on ne peut comparer leur chair, pour sa finesse , qu'à celle du Faisan. L'é- poque de l'année où ils sont dans un état satisfaisant d'embonpoint est l'automne et le commencement de l'hiver. Les Indiens esti- ment beaucoup la chair du Dindon , et l'of- frent aux étrangers comme le mets le plus iélieat qu'ils puissent leur présenter. Ils .ont des éventails avec leur queue ; les fem- mes indiennes en tissent les plumes sur un réseau lâche d'écorce de bouleau, en les dis- posant de telle sorte que la partie brillante est la seule qui frappe l'œil. On a trouvé dans la grande grotte à salpêtre de Ken- tucky une étoffe semblable qui enveloppait le corps d'une femme indienne , et on l'a déposée au Muséum de Philadelphie. Avantd'observerleDindon réduit en état de domesticité dans nos pays européens, voyons- le dans son pays natal. Comme il y vit en li- berté, il est, d'après le témoignage de M. Bo- naparte , bien supérieur en délicatesse à celui de nos basses-cours. On cherche à fa- voriser les croisements entre les Dindons sauvages et les Dindons domestiques; mais souvent ils ont lieu naturellement; les fe- melles accueillent avec une faveur particu- lière les Dindons sauvages. Les produits qui en résultent sont très recherchés des gour- mets , qui y trouvent réunis le fumet de l'un à la chair délicate de l'autre. On a quelquefois enlevé les œufs du nid d'une Dinde sauvage pour les faire couver par une Dinde domestique ; les petits qui en sortent paraissent avoir la conscience de leur origine , car ils ne font généralement pas société avec les Dindons domestiques. L'époque précise de l'importation en Eu- rope de cet utile oiseau est mal connue , et DIIN 27 par un préjugé dénué de fondement, on Ta attribuée aux jésuites, d'où l'équivoquegros- j sière entre le nom du Dindon et celui des disciples de Loyola. FI est dit dans le British zoologxj , page 87, que les Dindons furent introduits en Angleterre en 1524, et qu'ils venaient d'Espagne, où on les avait reçus du Mexique ou du Yucatan. Le fait est que c'est Oviédo qui en parla le premier , et le décri- vit, en 1525, dans son Histoire des Indes; maison nedit pas qui les apporta en Espagne. On fait remonter leur introduction en France au règne de François Ier, c'est-à-dire au commencement du xvie siècle ; cependant Anderson (Dict. de comm., tom. I , pag. 410) dit que le premier Dindon qui fut mangé dans notre pays parut aux noces de Char- les IX, en 1570. D'après Champier {De re cibaria) , c'est vers le milieu du xve siècle que les Dindons ont été apportés en France, et ils étaient encore fort rares sous le règne de Henri IV. Le. nom de Gallo-Pavo donné au Dindon et l'incertitude du lieu de prove- nance de cet oiseau l'ont fait regarder par quelques auteurs comme le métis du Paon et du Coq; et à l'époque où Buffon écrivit son Histoire des Oiseaux, il attaqua sérieu- sement l'opinion ayant cours, et qui déniait au Dindon son origine américaine. L'auteur de l'articleZ} z'nr/on, considéré sous le rapport de l'économie rurale dans le Dic- tionnaire pittoresque, dit que cet oiseau existe en France depuis 1518 ou 1520; que les premiers furent élevés dans les environs de Bourges, et que c'est de ce foyer qu'un siècle plus tard il se répandit sur toute la face de la France. Aujourd'hui le Dindon est un des commensaux obligés de toutes les exploitations rurales. Les parties de la France où il est élevé le plus en grand sont la Nor- mandie , la Picardie , le Bcrri , la Lorraine et la Bourgogne. Le Dindon aime la liberté; il se plaît à cou- rir dans les bois et les champs, et sa chair acquiert dans cet état plus de qualité que lorsqu'il est retenu captif dans l'étroite en- ceinte d'une basse-cour. Il n'est pas difficile sur le choix delà nour- riture ; mais dans l'état de liberté il trouve une variété qu'il recherche sur tout. Des grains, des baies, des glands, des châtai- gnes , de l'herbe, des insectes, des débris animaux lui servent indifférernrnentdenour- 28 DIN riture. Il poursuit même et tue les Mu- lots, les Lézards et les Reptiles. Dans sa jeu- nesse, il recherche surtout l'herbe tendre. La position qui lui convient le mieux est un pays sec et élevé. Dans l'intérieur delà ferme, il lui faut pour se percher un lieu aéré , des arbres ou des mâts garnis d'échelons, et souvent une roue plantée horizontalement à l'extrémité d'un mât. Avec ces précautions il n'est pas difficile sur la température; tou- tes lui conviennent également bien. Le choix d'un mâle est d'une grande im- portance, et les fermières distinguent les qua- lités physiques qui le rendent propre à la re- production. Un seul mâle suffit pour huit à dix femelles; mais il doit avoir deux ans pour que les produits soient beaux ; plus jeune , il est trop faible. Un bon mâle peut féconder dans l'année jusqu'à quinze cents œufs. Après la ponte, on tue le mâle, dont la chair deviendrait coriace et le caractère iras- cible. On conçoit alors que dans l'état de do- mesticité on n'ait pas pu étudier les mœurs du Dindon , qui n'est adulte qu'à trois ans. La femelle, plus petite et d'une allure moins décidée que le mâle , manifeste ordi- nairement le désir de couver aussitôt après les gelées. Elle pond le plus communément de quinze à vingt œufs de deux en deux jours ; et comme elle les cache loin de la mai- son , il faut, à cette époque, la surveiller avec soin. Lorsqu'on l'entend crier, que par son allure inquiète elle annonce qu'elle vient de pondre , on recueille les œufs , que l'on réunit dans un lieu sec et chaud , sur une couche de paille, recouverte de foin et séparée par des planches posées de champ en autant de compartiments qu'il y a de cou- veuses ; mais il ne faut pas mettre plus de vingt œufs dans chaque nid, pour ne pas les épuiser , et surtout avoir soin de ne pas les déranger , ce qui ferait manquer la couvée. Nous avons vu la Poule couveuse atten- tive ; mais elle n'approche pas de la Dinde, qui dépérirait pendant l'incubation si l'on n'avait soin de lui apporter sa nourriture. Toutes les Dindes n'en sont pourtant pas là : il s'en trouve qui refusent de couver et cas- sent même leurs œufs ; on s'en défait com- munément, car il n'est pas possible d'en tirer parti. Après l'incubation , dontladurce est d'en- DIN viron trente à trente-deux jours, il faut donner à ia couveuse une nourriture choisie pour qu'elle répare ses forces. Il arrive sou- vent que l'éclosion des Dindonneaux n'ayant pas lieu le même jour, la Dinde abandonne ceux qui ne sont pas éclos. Si on ne peut l'obliger de couver, il faut mettre ses œufs sous une autre couveuse. Le premier soin à prendre des Dindon- neaux après leur éclosion est de les soustraire au froid, surtout pendant les deux premières semaines , et même jusqu'à la pousse du rouge. On leur donne, pour première nour- riture , de la mie de pain mêlée à des œufs durs , des insectes ou de la viande hachée menu et pétrie avec de la farine d'orge ou des pommes de terre. Au bout de quinze jours on les conduit aux champs deux fois le jour. Deux mois après sa naissance , le Dindon- neau devient triste , il cesse de manger avec appétit. C'est l'époque où les caroncules qui lui couvrent la tête et le cou deviennent rou- ges; on en revient alors à la pâtée, on le tient au sec, et s'il refuse de manger on lui fait prendre quelques gorgées de vin chaud. Cet état de crise dure huit jours ; après cette époque , il n'y a plus rien à craindre pour la santé du Dindon, qui devient alors un des oiseaux les plus rustiques de la basse-cour. A quatre mois on peut déjà faire paraître le Dindon sur la table; mais il vaut mieux en attendre six. En septembre ou octo- bre , époque où il trouve sur les chau- mes beaucoup de grains et d'insectes, et dans les bois des glands en abondance, il acquiert un embonpoint remarquable; mais on engraisse la plupart artificiellement au moyen de boulettes de maïs, de châtai- gnes, de farine, de froment ou d'orge, de pommes de terre ou de noix entières. Quand ils refusent de manger on les emboque. Le poids ordinaire d'un Dindon est de 4 à 5 kilogrammes; il en paraît cependant sur nos marchés qui en pèsent jusqu'à 9. La durée de l'engrais est de quinze jours pour les fe- melles et d'un mois pour les mâles. On a es- sayé la castration sur les Dindons ; mais , outre que cette opération est dangereuse, elle ne présente pas assez d'avantages pour être pratiquée. La chair du Dindon est abondante et dé- DIN Itette, la graisse en est fine et de bon coût. - nrmanés recherchent tes Dindes truf- de Périgord, et dans cet étal cet humble oiseau acquiert une importance souverne- mentale et diplomatique qui lui a valu de ors une grande célébrité. Quant aux ! ils sont moins bons que ceux de Poule; mais on les préfère pour la pâtisserie, qu'ils améliorent d'une manière sensible. Outre les maladies qui lui sont commu- nes avec les antres oiseaux de basse-cour, et l'abondante vermine qui le dévore lorsqu'il i nfermé, il est sujet à une éruption Uticultère qu'on appelle la dindonnade , et qu'on guérit par une nourriture rafraî- chissante. Les Dindons sont dans une basse-cour des rax fort paisibles; ils n'ont de querelles qu'entre eux et ne tourmentent pas les au- tres volailles; mais dans leur jeunesse il r-.ut les en séparer, car les autres mangent nourriture, les battent, et souvent même les tuent. Les Poules d'Inde font quelquefois encore une couvée à l'automne; mais elle est trop tardive pour que les petits viennent à bien. Aux Antilles, dit le P. Dutertre, elles font jusqu'à quatre couvées par an ; ce qui sem- ble un peu exagéré à cause de la longue durée de l'incubation. Les ennemis des Din- ma domestiques sont les mêmes que ceux de nos Poules et de nos Pigeons. Ceux des Dindons sauvages sont : le Lynx, le Loup, les oiseaux de proie, et surtout les Bapaces nocturnes, tels que le Hibou barré, le Grand-Duc de Virginie et le Harfang. Le nombre des espèces qui composent ce genre est de deux : le Dindon sauvage, Me- teagris gallo pavo L. , qui fait l'objet de cet article, et le Dindon ocellé, Meleagris ocetlata Cuv., vêtu de couleurs brillantes et portant sur la queue de larges taches circulaires bleues , entourées d'or et de rubis. Si l'on se préoccupait trop sérieusement de la place à assigner à tel ou tel oiseau , dans une classe où l'arrangement systématique présente des difficultés insurmontables, on renoncerait à la méthode et l'on donnerait la préférence au système qui offre toujours le moyen de se tirer d'affaire, car les subdi- visions sans nombre adoptées aujourd'hui ne changent rien à l'embarras des classifi- DIN 29 oatours. Ainsi il avance peu de savoir que le Dindon est le type de la sous-famille des Méléagrinées , dans la famille des Phasiani- dées; il en faut toujours venir à lui assigner une place fixe , et grande est la perplexité- Deux hommes éminents dans la science, l'un commenaturaliste, l'autre comme ornitholo- giste,Guvier et Temmiuck, sont peu d'accord sur la place à donner au Dindon. Le premier le met entre les Lophophores et la Pintade; Temminck , entre l'Éperonnier et l'Argus. M. Lesson le place entre le Lophophoreetle Coq, M. de Blainville après le Hocco et avant le Paon, M. G.-B. Gray après le Tragopan et avant la Pintade, et dans les galeries du Muséum il se trouve entre le Cryptonyx et l'Outarde. Buffon, dans son Histoire des Oi- seaux, qu'il arrangea systématiquement, malgré son aversion pour tout ce qui était système ou méthode , approcha à un tel point de ce qu'il est humainement possible de faire en matière de classification , qu'il a , sans prétention , disposé ces oiseaux dans un ordre presque semblable à celui que font sonner bien haut les nomenclateurs qui prennent leurs inspirations , comme le vul- gaire , dans les traits de ressemblance qui frappent le plus vivement l'esprit. Ce moyen est celui qui trompe encore le moins; mais on l'emploie sans l'avouer. Bufîon place le Dindon entre le Coq et la Pintade. Je pense qu'il serait peut-être aussi bien entre le Paon et le Coq, quoique pourtant on puisse encore le rapprocher de l'Outarde, dont il a le port; et quand bien même ne serait-il pas lerepré- sen tant de l'Outarde dans le Nouveau-Monde? Mais j'avoue que dans la circonstance pré- sente je n'attache pas grande importance à mon opinion, et que je ne trouve pas de mo- tifs pour qu'elle prévale; car le Dindon est pour moi tout simplement un Gallinacé , ap- partenant, de plus, évidemment au groupe dans lequel sont jetés pêle-mêle les Paons, les Faisans , les Argus , les Lophophores, les Pintades , les Coqs, etc.; mais la filiation est si difficile à établir que je laisse cette tâche à plus heureux que moi. (Gérard.) DINDON DU BRÉSIL, ois. — Nom vul- gaire du Pénélope Yacou. DI\DONNEAU. ois. — Nom des jeunes Dindons. DINEBRA, Jacq. bot. ph. — Synonyme de Leptochloa, Palis. 30 DIN •DINELYTRON,Gr. ins.— Syn. do Pla- lycrania, Burm. "DINEMA ((îtç, deux fois ; v^.ao, filament). bot. ph. — Genre de la famille des Orchida- cées, tribu des Épidendrées, établi par Lind- ley {Orchid., t. III), et composé d'une seule espèce , le D. polybulbon ( Epidendrum , Swartz), originaire des Antilles et du Mexi- que, et cultivée en Europe. C'est uneépi- phyte à rhizome rampant, annelé, pseudo- bulbifère; à feuilles coriaces, à fleurs ter- minales, solitaires, dont le pédoncule en- gaîné. Le nom générique provient de la dou- ble caudicule repliée qui soutient les polli- nies. (C. L.) "DINEMAGONUM {SU deux ,v7fca, filet; âyovôç, stérile), bot. ph. — Genrede la famille des IMalpighiacées, dont le calice est à 5 divi- sions profondes, avec 6 glandes pédicellées , répondant à l'un des deux côtés ; les pétales plus longs, onguiculés , inégaux, bordés in- férieurement ou sur tout leur contour de cils glanduleux ; des 10 filets, 2 stériles, 8 an- thérifères ; les ovaires au nombre de 3, sou- dés entre eux en un seul tomenteux , cha- cun relevé d'une crête dorsale , et surmonté d'un style obliquement tronquée son som- met, dont un côté porte le stigmate. Le fruit se compose de 3 petites samares , munies d'une aile longitudinale sur le milieu de leur dos , et de deux petites crêtes plus courtes sur leurs côtés. Les espèces sont des sous-arbrisseaux du Chili , à feuilles oppo- sées, courtes, planes ; à grappes terminales, composées d'un petit nombre de fleurs. (Ad. J.) *DII\EMANDRA (Ôc'ç , deux ; vTJaa, filet ; âv/îp, àvJpoç, mâle), bot. ph. — Genre de la famille des JMalpighiacées, caractérisé de la manière suivante : Calice à 5 divisions pro- fondes avec 6 glandes pédicellées, répondant à l'un des deux côtés ; pétales plus longs , inégaux, onguiculés, presque entiers; 10 fi- lets soudés à leur base en un anneau, alter- nativement plus longs et plus courts , deux ou trois des premiers anthérifères, tous les autres stériles et courts. 3 ovaires soudés en un seul, chacun relevé d'une triple crête sur son dos, et hérissé de petites verrues dans leur intervalle, surmonté d'un style tronqué au sommet. Fruit composé de trois petites samares, munies d'une crête dorsale, et des deux côtés d'une aile plus grande, ordinai- DIN remenl concave. Les espèces sont des sous- arbrisseaux du Chili, à feuilles opposées, courtes, roulées en dessous, et comme en aiguille; à fleurs jaunes, en grappes termi- nales, quelquefois réduites à deux, toujours à un petit nombre. (Ad. J.) *DIi\EMATURE. Dinematura. crust. — M. Burmeister {Acta cœs. Leop. Carol. nat. eur., vol. XVII, p. 331) a substitué ce nom à celui àtDinemoura, comme - • -'-.s ré- gulièrement construit. M. Milne-Edwards, dans le tome 3e de son Histoire naturelle sur les Crustacés, n'a pas cru devoir adopter cette innovation, parce que le genre Dine- matura, tel que M. Burmeister l'a caracté- risé, ne correspond pas parfaitement à la di- vision des Dinemoures, et ne diffère pas du g. IVogagus de Leach. Koyez ce mot. (H. L.) "DINEMOURE. Dinemoura. crust. — Genre de l'ordre des Siphonostomes, famille des Peltocéphales, tribu des Pandariens, éta- bli par Latreille, et que Burmeister, dans les Acta cœs. Leop. Carol. nat. Car., vol. XVII, désigne sous le nom de Dinematura. Le corps des Crustacés que comprend cette coupe générique est allongé et rétréci au milieu. La carapace est moins mince que celle du Caligus. Le premier anneau thora- cique est confondu avec la tête , et les deux anneaux suivants sont soudés ensemble. Le quatrième anneau est petit, mais porte en dessus deux grandes lames qui occupent toute la largeur du corps , se prolongent au- dessus de l'anneau suivant et imitent des ély très. Le dernier anneau thoracique est très grand, et se termine postérieurement par deux grands lobes qui dépassent l'abdomen elle cachent plus ou moins complètement. Les tubesovifères sont très longs. L'abdomen est petit, quadrilatère et garni à son bord postérieur de deux appendices lamelleux, dont la forme et la grandeur varient suivant les sexes. Pour ce qui est des antennes, du siphon et des pattes-mâchoires , ces organes sont disposés comme chez \esPandarus. Les rames terminales des pattes de la quatrième paire sont grandes, ovalaires, entièrement membraneuses et dépourvues de soies ou de crochets marginaux. Il existe à la face infé- rieure du dernier anneau thoracique, près de l'insertion de l'abdomen, une petite four- che cornée qui pourrait bien être un ves- tige d'une cinquième paire de pattes. Ce D1N DIN 31 genre renferme trois espèces , et celle qui peut en être considéré* comme le type est le D. alala (Edw. Ann. des se. nul., t. XXVI II, pi. 8). Celle espèce a été trouvée sur un Re- quin dans la nier des Indes. (H. L.) 'DliVÈHE. Dînera. ins. —Genre de Dip- tères établi par M. Robineau-Desvoidy, qui le place dans la famille des Calyptérées, di- vision desCoprobies vivipares, tribu des Ma- cropodies. Il y rapporte 5 espèces, toutes iné- dites, et nommées par lui. M. Macquarl l'a adopté, et le range dans la division des Bra- chocères, subdivision des Dichaetes , famille des Atbéricèrcs , tribu des Musciues créo- philes, sous-tribu des Tacbinaires, en y réu- nissant les Aries et les Esthéries du même auteur. Ce genre ainsi composé renferme 5 espèces , dont 3 d'Europe et 2 exotiques. IS'ous citerons parmi les premières la Dînera crùiaiu [Dînera id. Meig., Esilieria impera- loriœ Rob.-Desv.), qui se trouve en France et en Allemagne. Les Dineres ont le vol très agile, et se trouvent le plus ordinairement sur les fleurs des Ombellifèrcs , dans les lieux burnides. (D.) DIAETLS. ins. — Genre d'Hyménop- tères , de la section des Porte-Aiguillon , famille des Larriens , fondé par Jurine pour une seule espèce (Dinetus pwtus) placée précédemment par Fabricius dans le genre Pompilius , et par Latreille avec les Larra. (E. D.) "DIIVETLS, Sweet. bot. ph.— Synon. de Porana, Burm. *DIi\ELIiA (d\';, deux ; vevoov, nenure). ins. -- Genre d'Hyménoptères , de la section des Térébrans , famille des Tenthrédiniens , fondé par Dahlborn , et ayant pour carac- tères :2cellules marginales, 4 submarginales; antennes de 9 articles. ZS'ous citerons comme type le D. de GeeriDabl. (Temliredo de Geeri Kl., Steph.), d'Angleterre. (E. D.) *DII\ELTES(d\vrJ6oÇ,quitourncaisémcnt). ins. — Genre de Coléoptères penlamèrcs, fa- mille dcsGyriniens, établi par M. Mac-Leay {Annulona javanica, édit. Lequien, p. 133). Ce g., peu caractérisé, ne se dislingue des au- tres de la même famille, suivant M. Aube, que par le labre transverse et arrondi, et par le dernier segmentde l'abdomen, également ar- rondi. Il ne renferme que des espèces exo- tiques, réparties dans les diverses parties du «lobe autres que l'Europe. M. Aube en dé- crit 21. parmi lesquelles nous citerons seu- lement, comme type du g., le Dineuies po- liius Mac-Leay, le même que le Cyclous major : Dej. Cette espèce se trouve à Java. (D.) •DINELTUS , Dejean. ins. — nonyme ■ de Dineutes, Mac-Leay. (D.) •DINIDOK. lus. — Genre d'Hémiptères, I de la section des Hétéroptères , famille des I Scutellériens, groupe des Pentatomitcs. M. de , Laporte ( Essai d'une class. de Ford, des Hémipi. héiéropt. , p. G3 ) attribue à tort la création de ce genre à Latreille , car on n'a pu le trouver dans aucun des ouvrages du cé- lèbre entomologiste. M. Burmeister [Handb. der Eut., II, 363 ) a changé le nom de Dini- dor en celui de Dinocoris. On connaît 2 espèces de ce genre ; ce sont les D. rnaciUaius Lap. (Stoll., Cim., tab. 25, fig. 173), du Brésil ; et D. macraspis Perty (Del. anim. an., t. 33, fig. 7, Burm.), de Bahia. (E. D.) 'DINOBRl'ENS. infus.— Famille de Zoo- phytes infusoires, fondée par M. Dujardin (Hist. nat. des Zooph. inf., pag. 320;A'u^e,sà Buff., 1841), et correspondant à la famille des Dinobryna de M. Ehrenberg. Ce sont des animaux à filament flagelliforme , contrac- tiles au fond d'une carapace ouverte; se multipliant par gemmation , de telle sorte que les nouvelles carapaces restent adhé- rentes par leur base au sommet des précé- dentes, d'où résulte un polypier rarneux. Les Dinobryens ont beaucoup de rapports avec les Monadiens. Leurs polypiers se fixent souvent sur les Cyclopes et sur quelques autres petits animaux aquatiques , ou bien ils flottent librement dans l'eau après s'être détacbés de leur support. Lorsque ces Infu- soires sont décomposés en mourant, leurs polypiers se conservent parfaitement transpa- rents. M. Ehrenberg, tout en reconnaissant que leur organisation n'est pas suffisamment connue , assure avoir vu chez les Dino- bryon comme organe locomoteur une trompe simple , filiforme ; il ajoute que les granu- lations verdâtres ou jaunâtres de tous les individus paraissent constituer l'ovaire, et qu'une vésicule claire au milieu du corps d'une autre espèce pourrait être la vésicule séminale contractile. D'après M. Ehrenberg deux genres entrent dans cette famille ; ce sont les Dinobnjon, Ehr., auxquels il accorde un œil rouge, et les Epipyxis, Ehr., qui ss 32 DIN distingueraient par l'absence de ce prétendu œil. (E-D-) +DIKOBRÏNA. infus.— Nom donné par M. Ehrenberg à la famille des Zoophytes In- fusoires, qui a été indiquée sous le nom de Dinobryens. Voy. ce mot. (E. D.) *DINOBRYON (JîVo«, gouffre; Spvov , mousse), infus. — Genre de Zoophytes in- fusoires, de la famille des Dinobryens, créé par M. Ehrenberg, pour des animaux se mul- tipliant par gemmes contractiles au fond d'une carapace ouverte, et ayant des fila- ments flagelliformes. Trois espèces entrent dans ce g. : nous citerons seulement le D. senularia Ehr. [Infus., 1838, pi. VIII, fig. 8), dont le corps des animalcules est vert et le Polypier diaphane. Cette espèce vit dans l'eau des étangs ; elle a été observée à Berlin, par M. Ehrenberg , et à Meudon , près Paris , par M. Dujardin. (E. D.) •DINOCHARIS ( grand, et<7av,ûoç, lézard), Hylœosuurus (de vivj, forêt, et ax-jpoq , lézard ), et Iguanodon (d'Iguane, nom propre, et o-îov, dent), se distinguent ainsi par leur ostéologie , aussi bien des Reptiles terrestres et aquatiques actuellement vivants, que des Keptiles aqua- tiques éteints , qui forment l'ordre des Éna- liosauriens ou Lézards marins. Chacun de ces genres ne comprend qu'une espèce dont nous allons parcourir les prin- cipaux des caractères observés jusqu'ici, et que nous tirons de l'ouvrage cité deM. Owen, ainsi que des quelques remarques de Guvier sur le Megatosauras et Y Iguanodon. 1° Le Megalosaurus BucklandiiCux. (Buck- land, Gèol. irons., 2e série, vol. I, pi. 12; Cuv., Oss. foss., vol. Y, pi. 21) est un Rep- tile carnassier dont la taille pouvait attein- dre, suivant M. Owen , à 10 mètres , et sui- vant Cuvier de 16 à 18 mètres, découvert dans le calcaire oolithique de Stonesfield , et dans la formation d'eau douce de la forêt de Tilgate. Les dents, longues de55 millimètres, sont comprimées , aiguës , arquées vers l'ar- rière, à deux tranchants finement dentelés, et enchâssées dans des alvéoles complète- ment cernées , mais très grandes; elles sont appuyées contre le bord alvéolaire externe, beaucoup plus élevé que l'interne , en sorte qu'elles réunissent les caractères de celles des Crocodiles et de celles des Monitors. La surface articulaire du corps des vertèbres est plane ou légèrement concave ; ce corps est rétréci et presque cylindrique dans son mi- lieu , et creusé d'une fosse longitudinale au- dessous de la partie annulaire; celle-ci se joint au corps parune articulation flexueuse, comme dans les Crocodiliens ; elle est éle- vée et creusée d'une cavité, comme dans le Streptospondyle. Les surfaces non articu- laires du corps de la vertèbre sont remar- quablement polies. La tête des côtes est sup- portée par »'.n col long et comprimé; le coracoidien, principal support de l'humé- rus, est d'une grande étendue, et montre l'analogie la plus marquée avec celui des Monitors. Le fémur présente aussi un mé- lange des caractères des Monitors et des Cro- r>iN codiles ; il est arqué en deux sens , concave d'abord en avant, puis en arrière, et offre un trochanter comprimé et saillant, et sa tête articulaire est dirigée en avant. 2° L'ih/lœosaurus urmaïus Mant., dont une portion du squelette a été découverte dans la forêt de Tilgate par M. Mantell , et décrite par lui dans ses Wonders of Geology , t. I. Le fragment du crâne montre que l'ouver- ture postérieure des narines ressemble plus à celle des Crocodiliens qu'à celle des Sau- riens ; les vertèbres sont plus courtes , moins cylindriques et moins polies que celles du Mégalosaure. Le caractère le plus saillant de ces vertèbres est le grand développementde la partie annulaire et de ses apophyses, Une grande apophyse transverse horizontale , crénelée antérieurement, est développée sur les côtés de l'apophyse épineuse. Ces apo- physes transverses, destinées à supporter la cuirasse qui recouvrait cet animal, augmen- tent en longueur et en force à mesure que l'on avance vers le bassin ; le corps des ver- tèbres dorsales augmente aussi en grosseur, mais non en longueur; les côtes présentent un accroissement plus rapide encore. La longueur de la moyenne dorsale est de 70 millim., et la largeur de son corps de 51. Une suite de 26 vertèbres, trouvées en 1827, a 1 mètre 830 millimètres de longueur. L'o- moplate de l'Hylaeosaure est plus allongée et plus étroite que chez les Monitors et les Igua- nes ; elle est légèrement convexe à sa face in- terne, et concave à sa face externe; elle res- semble par sa forme générale à celle des Scinques, et diffère cependant de celle de tous les autres Reptiles, par une épine acro- miale forte et obtuse, séparée parune pro- fonde et large gorge des surfaces articulaires humérales et coracoidiennes, caractère qui indique un rapprochement vers celle des Mammifères. La longueur de l'os est de 458 millimètres , et sa plus grande largeur de 303. L'os coracoidien présente une forme plus simple que celle du Mégalosaure, et ressemble à celui des Scinques et des Camé- léons, déviant ainsi par sa grande largeur, comme chez les Enaliosaures, de la forme de celui des Crocodiles. Les dents présumées de l'Hylœosaure sont longues de 32 millim., et formées d'un fût presque cylindrique, qui s'élargit graduellement , et se termine par un sommet à angle obtus ; elles sont obscure- DIN DIN 35 mentstriées,etrecouvertesd'uneépaissccou- ched'émail. Des écailles osseuses formaient à cet animal un test analogue à celui des Cro- codiles. Ces écailles sont elliptiques ou cir- culaires, non contiguës, et d'un diamètre de 25 à 30 millimètres. 3° U Iguanodon Mantelli Cuv. (Mantell., Phil. tram., 1825; Cuv., Oss. foss., V, 2' partie). Reptile herbivore dont les dents, vues par leur face externe , ont quelque chose de la forme de celles des Iguanes, leurs bords étant dentelés en scie. La cou- ronne de ces dents est prismatique , plus large à sa face externe, qui est seule cou- verte d'émail ; elle s'élargit d'abord à partir de la racine, et ensuite ses bords se rappro- chent pour former la pointe tranchante qui termine la dent, alors qu'elle n'est point en- core usée par la mastication ; mais en même temps qu'elle se rétrécit d'avant en arrière, son épaisseur transversale augmente. La surface externe et émaillée de la plupart de ces dents offre trois arêtes longitudinales, obtuses , qui la divisent en quatre légères rainures. La mastication produit sur la dentune troncature oblique, la face émaillée s'usant moins vite que le reste : la racine de ces dents s'amincit et se courbe à son extré- mité. Pour connaître jusque dans ses dé- tails la structure compliquée de ces dents, il faut avoir recours à l'Odontographie de M. Owen, partie II; structure éminemment propre , dit M. Buckland dans sa Géol. con- sidérée dans ses rapports avec la théologie na- turelle , à broyer les Clathraria et plantes de même nature ensevelies avec les Iguano- dons. Le corps des vertèbres de cet animal a ses faces articulaires plates ou légèrement concaves ; les côtés en sont aplatis ou un peu convexes verticalement, et faiblement concaves dans le sens de la longueur : les faces latérales, finement striées , sont plus ou moins inclinées sur la face inférieure, en sorte que ce corps est plus ou moins en forme de coin. La longueur du corps de la plus grande vertèbre d'Iguanodon connue est de 1 14 millim. Les os du bas.sin ressemblent plus à ceux des Monitors qu'à ceux des Iguanes. Un fémur de 915 millim. de lon- gueur, et î i5 de circonférence vers le milieu, regardé par M. Owen comme d'Iguanodon, diffère de tous ceux des Sauriens , et par- ticulièrement de l'Iguane, dont les formes | sont inverses. Le tibia égale presque *n longueur le fémur. La longueur des os d'«; mét;itar>e et du métacarpe est 1res consi- dérable ; l'un d'eux a 763 millimètres de long et 83 de large. La seconde phalange est courte ; l'onguéale est moins arquée , plus épaisse et plus déprimée que chez les Sauriens; la longueur d'une de ces der- nières phalanges est de 135 millim., et sa largeur est de 81. Les dimensions linéaires d'une première phalange sont à peu près le double de celle d'un Eléphant , en sorte que leur masse est huit fois plus considérable. M. Owen pense que l'Iguanodon était plus élevé sur jambes qu'aucun Reptile connu; et il estime sa longueur à 9 mètres , dont 0"\915 pour la tète, 3m, 6(50 pour le tronc, et 4m,425 pour la queue. (Laurh.lard.) 'DIIVOTHEIIIUM , Kaup. (ien n'être que provisoire , car il dit expressément dans la seconde édition des Ossements fossiles : « Tout concourt donc jusqu'à présent à rap- » procher notre animal des Tap' s, et tant » que nous n'aurons pas la preuve que ses » dents incisives et canines ne correspon- » daientpas à celles de ce genre, nous serons » autorisé à l'y rapporter. » En 1836, M. Buckland.danssa Géologie et Minéralogie, émit l'opinion, d'après la consi- dération du poids de la mâchoire inférieure, que le Dinotherium était un quadrupède aquatique habitant les rivières et les lacs d'eau douce. M. Kaup, s'appuyantsans doute sur la dé- couverte faite, dans le sable qui fournit les ossements de Dinotherium, d'une très grande phalange onguéale , semblable par sa forme à celle des Pangolins, a classé d'abord ce genre parmi les Édentés, comme une cin- quième et dernière famille. M. de Blainville, se fondant sur l'obliquité de la face occipitale , sur la position termi- nale des condyles occipitaux, sur l'évase- ment de l'ouverture antérieure des narines et sur la courbure de la mâchoire inférieure, a annoncé en 1836 et 1837, dans les Comptes- Rendus de l'Institut , que le Dinotherium a constitué un genre de Mammifères de la famille des Dugongs et des Lamantins ou Gravigrades aquatiques (Cétacés herbivores de Cuvier ). Quant à nous, considérant que plusieurs Mammifères terrestres ont la face occipitale tout aussi inclinée en avant et les condyles occipitaux toutaussi terminaux (entre autres le Rhinocéros unicorne de Java ) ; que chez les Dugongs et les Lamantins la caisse et le rocher sont, comme chez les autres Cétacés, libres dans un vaste espace compris entre le temporal, l'occipital latéral , le basilaire et le sphénoïde postérieur, tandis qu'ils sont articulés avec tous ces os dans le Dinothe- rium, aussi bien que dans l'Hippopotame et l'Eléphant; que le diamètre longitudinal du condyle de la mâchoire n'est que le tiers du diamètre transversal, tandis que, dans les Cétacés herbivores, le diamètre longitudinal de ce même condyle égale et surpasse même en grandeur le transversal; que la forme de la mâchoire inférieure, quoique recourbée D1N DIN 37 en avant, ne peut être comparée avec celle du Dugong, sa branche montante étant beau- coup pins large que haute , sa branche ho- rizontale étant très épaisse et presque cylin- drique, mais bien plutôt à celle d'un Elé- phant, ou mieux encore à celle du Masto- donte à long museau, dont la partie anté- rieure serait prolongée et recourbée en bas , nous n'avons point accepté ces deux der- nières déterminations, et, nous rappro- chant de la manière de voir de M. Buckland, nous avons toujours considéré le Dinolhe- rium comme un Pachyderme voisin des Mas- todontes , de l'Hippopotame, des Rhinocéros et des Tapirs , dont la mâchoire supérieure était probablement armée de petites inci- sives et de petites canines distribuées à peu près comme chez l'Hippopotame ; qui, par la forme de son condyle et par sa molaire à trois collines, suivie de deux autres à deux collines, montrait une tendance vers les carnassiers, comme l'Eléphant et le Daman en montrent une vers les rongeurs; qui por- tait une trompe; qui se nourrissait de raci- nes que ses défenses constituant une sorte de hoyau lui servaient à arracher, et qui , comme la plupart des animaux de cette famille, aimait vraisemblablement à se plon- ger dans l'eau. Enfin M. Kaup en est revenu à une ma- nière de voir à peu près semblable à la nôtre, et nous osons dire persuadé peut-être par la démonstration que nous lui en avons faite, puisqu'il donne le Dinotherium , dans - m Osiéologie de l'ancien monde, comme un grand Pachyderme qu'il place avec l'Hip- popotame à la fin de cet ordre. Aujourd'hui cette question est résolue dans le sens de notre opinion. M. Larteta fait la découverte, dans ledépartement de la Haute- Garonne, d'une partie du squelette d'un Di- notherium, qui prouve que cet animal était quadrupède. La forme de ses os longs était intermédiaire entre celle des mêmes os dans l'Eléphant et les autres Pachydermes : il était d'une taille très élevée, puisqu'un tibia épiphysé à ses deux extrémités a cependant 1 ntimétres- de long, tandis que celui d'un Eléphant également privé de ses épi- physcs, mais tout près d'être adulte, n'a que 54 centimètres. Efou voyons ainsi qu'en faisant de cet ani- mal , sur la seule inspection de ses dents molaires, un Tapir gigantesque, Cuvierétait moins loin de la réalité que les naturalistes qui, ayant pu en étudier une tête entière , l'ont placé parmi les Édentés ou parmi les Lamantins ; fait qui est de nature a inspirer de la confiance aux paléontologistes aus. ; bien dans les principes qui guidaient ce sa- vant que dans la sagacité avec laquelle il li appliquait. Les lieux où l'on a rencontré des déb: de Dinotherium sont, d'après Cuvier, dan- les départements de l'Isère, de la Haule- Garonne, du Gers , de PAriége , par consé- quent dans les collines subalpines et sub- pyrénéennes, dans le département du Loi- ret, à Eppelsheim (grand-duché de Hesse- Darmstadt) prés de Furthen Bavière, et prés du Felsberg sur la frontière de la Moravie. Depuis, il s'en est trouvé dans le déparle- ment du Puy-de-Dôme, et probablement on en rencontrera dans toutes les contrées de l'Europe où existe le terrain tertiaire su- périeur. Un fragment de dent molaire et une portion de fémur découverts à la Nouvelle- Hollande, dans les plaines où se trouve la source de la rivière Darling, plaines situées à plus de 1 ,200 mètres au-dessus du niveau de la mer, ont fait penser à M. Owen que le Dinotherium, ou un Mastodonte ou un ani- mal voisin, existait aussi dans cette partie du monde. Les morceaux les plus considérables que Cuvier en ait vus , sont les deux fragments de mâchoires inférieures, décrites déjà par Joubert dans le 3e volume des Mém. de VAc. de Toulouse, qui avaient été trouvées dans le Comminge et qui se trouvent dans le cabinet de M. de Drée. M. Kaup en a établi plusieurs espèces : Le Din. giganteum Kaup (Guv., Oss. foss .. Ile vol., animaux voisins des Tapirs, pi- H- fig. 2 et 3 ; pi. III, fig. 7 ; pi. IV, fig. 8 et 4 Kaup , Oit. de l'ancien monde , I , pi. V ; XIV) , dont le crâne, depuis l'extrémité de. condyles occipitaux jusqu'au bord antérieur des intermaxillalres, a 1,105 de longueur, et la face occipitale 0,930 de largeur. La der- nière molaire de la mâchoire inférieure a 110 millimètres de longueur et 90 de largeur. Le Dinotherium Cuvieri Kaup (Guv., loc. Cil., pi. IV, lig. 1, 2 et 5; et pi. VIII, ûg. * à 4), d'un tiers plus petite que l'espèce pré- 38 DIO cédente. Il en existe au Muséum d'histoire naturelle toute la partie moyenne d'une mâ- choire inférieure trouvée dans les sables des environs de Chevilly, département du Loiret, qui montre que cette espèce ne se distinguait pas seulement par sa taille, mais qu'elle offrait des différences de structure , l'angle de la mâchoire étant autrement con- formé que dans le Din. gigunteum. Outre ces deux espèces, qui nous parais- sent assez bien caractérisées, M. Kaup admet encore le Din. médium et le Din. secunda- rium ; M. Herm. de Meyer, le Dm.bavari- cum-, enfin M. Eichwald,leZ>m. proavum, que l'on trouve en Pologne et en Russie, qui sur- passerait en grandeur le Din. giganteum , et auquel il rapporte la dent figurée par Pal I as (Acla Petrop. 1777, part. II, tab, IX, fig> 4), qui provient des monts Ourals et que Cuvier avait prise pour une dent de Masto- donte, et deux autres dents déterrées en Podo- lie et publiées dans les IVov.act. nat. curios.y XVII, pag. Il, pi. LX. (Laurillard.) DIOGII. ois. — Nom d'une esp. du g. Moineau. 'D10GHUS. ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Brachélytres, tribu des Staphylinides, sous-tribu des Xanlholi- nides, établi par M. Erichson ( Gen. et sp. Staph., pag. 300), sur une seule espèce nom- mée par lui nanns , en raison de l'exiguïté de sa taille (1 lig. 1/3 de long), et rapportée ia C»1 >rnbie pir M. Ioriu. (D.) 'DIOCLEA, Spr. bot. pu. — Synonyme de Meneghinia, Endlich. — Genre de la famille des Phaséolacées ( Papilionaceœ , Alior.), tribu des Phaséolées-Diocléées , formée par HumboldletKunlh (ftov. Gen. et sp., t. VI, p. 437), et renfermant environ une vingtaine d'espèces, croissant sous les tropiques, en Amérique. Ce sont des plantes volubiles, à feuilles pinnées trifoliolées, dont les folioles opposées, à impaire distante; à stipelles très petites, sétacées; à fleurs bleues, violettes ou blanchâtres, en fascicules ou en petits épis disposés le long d'un pédoncule com- mun épais et formant des racèmes axil- Uires ; le rhachis de ces épis ou de ces fasci- cules est court, épais, persistant; les brac- tées caduques de très bonne heure ; les pé- j dicelles courts; les bractéoles pressées sur j le calice , ovées ou orbiculaires, décidues ou j subpersistantes; le légume est très souvent ' DIO tomenteux ou velu. Bentham (Ann. Wien. Mm., t. II, p. 132) répartit les espèces de ce genre intéressant en deux sous-genres : Pachylobium et Eudioclea, Ce sont de belles plantes, ayant beaucoup de ressemblance par leur port et leurs fleurs avec les Doli- chosel les Canavalia. On en cultive quelques unes (1 ?) en Europe. (C. L.) DIOCTOPHYME. helm. — Synonyme de Strongle. Voyez Collet-Maigret, Journal de Physique, t. LV. (P. G.) DIOCTRÏE. Dioclria. ins. — Genre de Diptères, division des Brachocères, subdivi- sion des Tétrachœtes, famille desTanystomes, tribu des Asiliques , établi par Meigen, et adopté par Fabricius, Lalreille et M. Mac- quart. Suivant ce dernier auteur, les Dioc- tries, par leur organisation, se placent en tête de leur tribu, àcôlédesCératurges, dontelles se distinguent essentiellement par les deux derniers articles de leurs antennes, égale- ment courts. M. Macquart décrit 17 espèces de ce genre, dont 15 d'Europe, et 2 de l'Amérique mé- ridionale. Une des plus communes , et qui peut être considérée comme type du genre , est la D. rufipes Meig. ( Asilus id. Deg.). Elle est noire, avec la face jaune; les pieds antérieurs fauves, les postérieurs noirs, et la base des ailes brunâtre. (D.) *DIODESMA. ins. — Genre de Coléop- tères hétéromères , famille des Taxicornes , établi parMégerle et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue. Ce genre est fondé sur une seule espèce qu'il nomme sub- terranea d'après Ziegler, et qui est la même que l'unicotor de Mégerle. Cet insecte, que nous avons vu dans la collection de 31. le marquis de Brème, a le faciès d'un Corlicus. Il est entièrement noir, trèsrugueux, avec les antennes en massue ; il a à peine 2 millim. de long. (D.) D10DIA {SioSeiat, passage; qui croît le long des chemins ! ). bot. ph. — Genre de la famille des Spermacocacées, tribu des Sper- macocées (Euspermacocées, DC), formé par Linné (Gen., 122j, et renfermant 30 à 40 es- pèces croissant , à l'exception d'une seule qui est d'Afrique, dans les régions tropicales du nouveau continent. Ce sont des herbes ou des sous - arbrisseaux à liges et à rameaux cylindriques ou tétragones ; à feuilles oppo- sées ou disposées en fascicules ^xillaires , DIO QOBUneverticillés; à Heurs petites, blanches, diversement groupée*. De Candolle( l'rodr., IV, 5G1) répartit ces plantes en deux BOUS-genres : a. Eudiodia , capsule crastacée ou subcharnue , à coques indéhiscentes ; fleurs axillanes, sesailes, op- posées ou disposées de chaque côté par deux ou plusieurs en veriieilles. b. Da&ycepkala: Capsule membranacée ; Coques déhiscentes par la suite ; fleurs capitées. On cultive dans les jardins européens 7 ou 8 espèces àeDio- dia. (C. L.) 'DIODOIS , Pohl. bot. pu. — Synon. de Psyllocarpus , Mart. DIODON. MAM. — Voijez daupiiin. DIODO.\. Diodon. ois.— Sous-genre éta- bli par M. Lesson (Ma», d'omtik., 1831, pag. 95 ) pour le Falco diodon, à cause de son bec bidenté. (G.) DIODON (Jfç, deux; 'M;, dent), poiss. — Genre de l'ordre des Plectognathes, fa- mille des Gymnodontes , établi par Linné , et présentant pour caractères : iMàchoires saillantes formées de deux pièces ou lames éburnées, derrière le bord tranchant de cha- cune desquelles se trouve une partie ronde et sillonnée en travers. Appareil natatoire consistant en cinq nageoires, dont deux pec- torales , situées en arrière et presque sur la ligne des yeux , une dorsale et une anale opposées ; pas de ventrales. Vessie aérienne à deux lobes ; reins placés très haut et pris pour des poumons ; trois branchies de cha- que côté ; ouverture branchiale très petite ; un double tentacule charnu aux narines. Forme sphérique; peau dure et hérissée de gros aiguillons acérés. Ces Poissons, vulgairement appelés Orbes épineux, jouissent de la propriété de se gon- fler comme des ballons en se gorgeant d'air, ce qui les fait alors flotter au gré des flots sans qu'ils puissent se diriger. Cette pro- priété est pour ces animaux leur unique moyen de défense ; car dans cet état leurs aiguillons, dressés de toutes parts et dans un étal constant d'agitation , menacent la main Qui cherche à les saisir ; et les Diodons, par leurs évolutions rapides, présentent au pê- eheur ces armes dangereuses. Souvent il arrive que se détendant tout-à-coup, ils ex- pulsent avec bruit, par toutes les ouvertures naturelles, l'an -contenu dans leur intérieur. Ces Poissons , propres aux mers tropi- DIO 39 cales , se tiennent constamment dans le voi- sinage des cotes, et se nourrissent de petits Poissons, de Crustacés, d'Oursins et de Mol- lusques , dont ils brisent sans peine le test calcaire avec leurs puissantes mâchoires. On les pèche au Olet, ou bien au moyen d'hameçons amorcés par des Crustacés dont ils sont très frianos ; et pour éviter d'en être blessé, on les assomme avant de les pren- dre. Il arrive souvent qu'après s'être long- temps gonflés , et avoir fait jouer leurs ai- guillons en tous sens, lorsqu'ils voient leurs efforts inutiles, ils expulsent l'air qu'ils ont avalé, abaissent leurs épines , et deviennent flasques et mous ; mais dès que l'on en ap- proche la main, ils menacent de nouveau. Non seulement les blessures causées par les épines des Diodons sont fort dangereuses, mais encore on ne peut manger leur chair sans redouter un empoisonnement, et leur fiel est regardé comme un poison subtil. On voit encore dans les cabinets des cu- rieux des peaux bourrées de Diodons , re- cherchées autrefois pour leur figure bizarre. L'espèce la plus commune est le D. atinga, qui atteint prés de 40 centimètres de diamè- tre. Les espèces de ce genre , quoique peu nombreuses, sont encore mal déterminées. Les différences spécifiques reposent sur la forme et les dimensions des épines. La place des Diodons est en tète des Plec- tognathes, et avant les Téttodons. (G.) * DIODONCÉPHALE. Diodoncephalus (SU, deux ; ISovç, dent ; xwpaLj, tète), térat. — Nom donné par M. Geoffroy-Saint-Hilaire à une classe de Monstres comprenant ceux qui ont une double rangée de dents. 'DIODONTA (Sic, deux ; itouç, dent), bot. ph. — Genre de la famille des Composées- Sénécionidées, établi par Nuttal {Amer. phil. Tram., VII, 360; aux dépens du g. Coreop- «"*, et qui mérite vérification avant d'être définitivement adopté. «DIODOIVTES ( &$, deux; ocîovç, c'vtoç, dent), ins. — Cenre de Coléoptères hétéro- mères, famille des Mélasomes, division des Collaptérides, tribu des Erodites, établi par M. Solier ( Ann. de la Soc. eni. de France , torn. III, pag. 518, pi. 2, fig. 7-12) aux dé- pens du genre Erodius, Fabr., dont il se dis- tingue par la forme de son labre ; par la dent supérieure de ses mandibules et par la forme de ses yeux. M. Solier en décrit 3 espèces, 40 DIO dont 2 du Sénégal et 1 du cap de Bonne- Espérance. Nous citerons comme type le D. porcatus, dont les caractères génériques sont représentés grossis dans les Annales préci- tées. (D.) •DIODONTUS ( Siq , deux ; hSoiç , dent ). ins. — Genre d'Hyménoptères , de la section des Porte-Aiguillon, famille desCraboniens, créé par Curtis, et adopté par la plupart des entomologistes. Le type est le D. tristis Vand. [Obs.sur les hym., part. 11, p. 76, n°l),qui se trouve en France. (E. D.) * DIODYRHYNCHUS ( StoiS-nç , enflé ; puy^oç, nez), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionidesorlho- cères, division des Rhinomacérides, créé par Mégerle dans le Catalogue de Dahl et adopté par Germar, Schcenherr (Synony. Curculionid , 1. 1 , pag. 240 — I , pag. 345J et Dejean. Ce dernier auteur en mentionne 3 espèces dans son Catalogue : D. austriacus, Mégerle — Gr., Americanus etapioides . La pre- mière ayant servi à établir ce genre, se rencontre en France, en Allemagne, en Au- triche , en Bavière et jusqu'en Suède ; elle varie beaucoup par la couleur, qui ordinai- rement est d'un jaune rougeâtre; les deux autres sont propres aux États-Unis. (C.) DIOECIE. Diœcia ( èlç , deux ; oîxia, mai- son), bot. — Vingt-deuxième classe du sys- tème sexuel de Linné, caractérisée par des fleurs unisexuées mâles ou femelles, portées les unes et les autres sur des individus dis- tincts. Cette classe a été partagée en 14 ordres. Les 12 premiers, d'après le nombre des éta- mines, portent le nom des premières classes. Ainsi : 1° Diœcie-monandrie ; 2° Diœcie-diun- drie ; 3° Diœcie-lriandrie, etc. Le 13e, Diœcie- monadelphie, renferme les végétaux dioïques à étamines monadelphes. Enfin le 14e, Diot- cie-syngénésie, est caractérisé par des étami- nes unies entre elles par les anthères. (A. R.) DIOIQLE. Dioicus. bot. — Une plante est dioïque toutes les fois qu'elle offre des fleurs unisexuées portées sur deux individus dis- tincts : l'un où les fleurs sont toutes mâles , l'autre où elles sont toutes femelles. Dans ce cas il fart nécessairement deux individus pour constituer l'espèce: les Saules, les Pal- miers, la Mercuriale sont dioïques. Voy. dioecie. (A. R.) 'DIOÏQUES. Dioica. moll.— M. de Blain- ville et, presque en même temps que lui, DIO Latreille ont fait remarquer que parmi les Mollusques céphalés, il y en avait de vérita- blement hermaphrodites, que d'autres étaient monoïques, c'est-à-dire étaient pour- vus des deux sexes, avec un accouplement réciproque, et qu'enfin il y avait de ces ani- maux dont les sexes étaient séparés sur des individusdifférents.C'estàceux-ciquelesau- teurs en question ont appliqué la dénomina- tion de Dioïques. Foy. mollusques. (Desh.) DIOMEDEA, Mcehr. ois. — Syn. de Pic. — L., Syn. de Sphénisque. — L., syn. latin d'Albatros. (G.) DIOMEDEA , Cass. bot. ph. — Syn. de Borrichia , Ad. *DIOMORUS (Sic, deux fois; fyopoç, voi- sin), ins.— Genre d'Hyménoptères térébrans, de la famille des Chalcidiens , créé par M. Walker. Les Diomorus sont très voisins des Callimomes : la principale différence existe dans les pattes postérieures, dont les cuisses présentent à leur partie inférieure, vers l'extrémité , une épine aiguë avec l'ex- trémité des jambes également munie d'é- pines. Une seule espèce entre dans ce groupe: c'est le D. nobilis Walk. {Ent. M. , t. II , p. 159), d'Angleterre. (E. D.) "DIOMPHALA {Sic, deux; o;/cp«).oç, nom- bril), infus. — Genre de Zoophytes infu- soires de la familledes Bacillariées, indiqué par M. Ehrenberg(5tfr. derBerl. ^fr.,p.338, 1842), et ne comprenant qu'une seule espèce, le D. clava herculis Ehr. (E. D.) DIONEA et non DIONJSA («îtwv»), un des noms de Vénus), bot. ph. — Un des végé- taux les plus singuliers et les plus intéres- sants du globe est le type de ce genre créé par Ellis (Nov. aei. Ups.t 1 , 98 , t. 8), et ap- partenant à la famille des Droséracées. Il ne contient que cette espèce, croissant dans les lieux marécageux de l'Amérique du Nord , et recherchée avec empressement dans les jardins européens, où elle est d'une conser- vation très difficile. C'est une petite plante vivace , très glabre , à feuilles toutes radi- cales, rosulées , étalées sur la terre , à pé- tiole dilaté, spathulé-obcordé, à lame briè- vement stipitée , suborbiculaire , échancrée aux deux extrémités, fortement ur.inervée, plissée sur elle-même en vernation à bords ciliés-épineux, irritables, ainsi que le disque qui se replie vivement sur lui-même , dès qu'un corps étranger le touche. Les fleurs 1)10 sont élégantes , assez grandes , blanches , et sont disposées en on eorymbe mnltiflore qui surmoule une scape simple. On a fait beau- coup de contes au sujet de cette curieuse plante; ainsi l'on a dit, par exemple, que la surface de<, deux lobes foliaires était cou- verte d'épines, qui transperçaient l'insecte imprudent qui venait s'y poser : celte sur- face est nue ou à peu près ( on y voit quel- quefois 3 ou 4 petites pointes entre des glandes), mais très irritable ; et en effet, dès qu'un insecte la touche, elle se plie sur elle-même, et enferme ainsi l'insecte, qui se trouve bientôt étouffé dans celte prison, en raison des efforts mêmes qu'il fait pour re- couvrer la liberté, et qui, irritant continuel- emenl les lobes, les font incessamment se serrer; aussitôt que l'insecte ne fait aucun mouvement, ils se rouvrent et s'étalent comme à l'ordinaire. De Théis explique fort naïvement l'éhmologie du nom générique , en disant qu'on lui a donné ce surnom de Vé- nus parce qu'elle saisit les Mouches qui se posent sur ses feuilles; nous croirions être beaucoup plus rationnel, s'il nous était per- mis de dire notre sentiment à ce sujet. La sagacité du lecteur et un regard qu'il jettera sur les feuilles ouvertes et fermées, lui ex- pliqueront notre silence. Disons seulement que la forme de ces feuilles est tout-à-fait celle de ces coquilles auxquelles les conchy- liologucs ont donné le nom de Fénms. (C. L.) DIONEE. Dionœa ( surnom de Vénus ). îxs. — Genre de Diptères, établi par M. Ro- bineau-Dcsvoidy ( Essai sur les A/yodaires, pag. 253) dans sa famille des Calyptérées , division des Zoobies , tribu des Enlomobies, section des Dufoundes. Ce genre, voisin des Clyties du même auteur, ne comprend que deux espèces trouvées dans les environs de Saint-Sauveur et nommées par lui forci- pala et an ruions. (D.) 'DIOMCIIUS flç, deux ; ow£, ongle), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides Gonatocères, division des Apostasimérides, créé par Germar [Specie* Imecwrum, p. 31 1), et adopté par M. Dejean etSchœnherr (Syn. Gen. et sp. Curcul., Hf, p. 580). M Dejean, dans son Catalogue, en énurnerc 14 espèces de l'Amérique méridio- nale, et Schœnherr seulement G. .Nous ci- terons comme en Taisant partie, les D. mi- Uans , kistrix de Fabricius , et parallelo- T. V. DIO 41 grammusde Germar. Les deux premiers sont indigènes de Cayennc , et le troisième du Brésil. Les Dionychus sont de grands Coléoptères à enveloppe très dure ; leur corps est légère- ment convexe; leurs pattes sont droites et munies d'une petite dent vers le milieu in- férieur ; antérieures beaucoup plus longues. Elytres souvent tuberculeuses. (C.) DION Y MI-; KL' S. ins. — /yoy. diorymerus. *DIONY\ [Sic, deux ; ovu; , Ongle). INS. — Genre de Coléoptères dimeres, famille des Psélaphiens, établi par MM. Serville et Le- peletier de Sainl-Fargeau [Encycl. méiliod., tom. X, pag. 220J et non adopté par M. Aube, qui, dans sa Monographie de cette famille , pag. 17, en réunit l'unique espèce (Z>. Dejea- nii ) au genre Cténiste de Reichenbach. foy. ce mot. (D). "DIOPATRE. Diopatra. annél.— Genre d'Annélides chétopodes de la famille des Eunices, établi par MM. Audouin et Milne- Edwards [Ami. des se. nat. , tre série) pour une espèce rapportée de la côte d'Am- boine par MM. Quoy et Gaimard. Il a beaucoup d'analogie avec les Onuphis par la disposition des appendices céphaliques ; mais ces organes sont plus nombreux : en effet on en compte neuf, dont cinq très déve- loppés ; la télé est aussi moins distincte ; les branchies ont leurs filaments extrêmement membraneux ; et l'espèce de frange qu'ils forment, au lieu d'être insérée sur une ligne droite, depuis la base jusqu'au sommet de la branchie, se contourne sur elle-même en décrivant une spirale, de laquelle résulte une espèce de pinceau très touffu. L espèce type a reçu le nom de D. amboi- nensis. Les auteurs cités admettent que la Néréide cuivrée de M. Délie Cbiaje, qui est de la Méditerranée , ainsi qu'une espèce dé- couverte par Rose sur les côtes de la Caro- line, sont aussi des l.iopatres. (P. G.) "DIOPHRYS (#-:, deux; h?Pvç , cil). infus. — M. Dujardin a créé {Hist. nat. des Zoop. vif us., p. 445 , 1841 ) sous ce nom un genre de Zoophytes infusoires de sa famille des Plœsconiens , et il le caractérise ainsi : Animaux de forme discoïde irrégulière , épais, concaves d'un côté et convexes de l'au- tre , avec de longues soies groupées aux deux extrémités ; sans bouche. Une seule espèce entre dans ce genre : c'est le D. ma- 42 DIO rina Duj. {loc. cit., pi. 10, fig. 4), trouvé dans l'eau du canal des Étangs , à Cette. Ce Dio- phrys se distingue principalement par les cinq grands cils vibratiles qu'on remarque en avant, tandis qu'il n'y a que quatre soies longues, géniculées en arrière; il a quelque rapport avec le Kerona pate//a Mull., espèce du genre Plœsconie. (E. D.) DIOPSIDE SU et ctyi« , double point de vue), min. — Haiiy avait d'abord réuni sous cette dénomination, pour en former une es- pèce à part, des cristaux d'un gris verdâtre, les uns transparents, les autres plusou moins opaques, venant des vallées du Piémont, et auxquels Bonvoisin avait donné les noms d'Alalite et de Mussite; mais il inséra bien- tôt après , dans les Annales des Mines , un Mémoire, pour prouver l'identité de cette espèce avec le Pyroxène. y oyez ce dernier mot. (Del.) *J}10PSIDÉES. Diopsideœ. ins.--M. Mac- quart ( Diptères exotiques , vol. II, 3e par- lie, pag. 234) désigne ainsi une nouvelle tribu établie par lui dansi'ordredes Diptères, et ayant pour type le g. Diopsis, qu'il avait placé parmi les Sepsidées dans son Histoire des Diptères faisant suite au Buffon-Boret , obligé qu'il était par le cadre étroit de cet ouvrage de restreindre le nombre de ses di- visions. Mais les espèces de ce genre ont une organisation si extraordinaire et si différente de celle des autres Muscides , qu'on ne peut s'empêcher d'en faire une tribu particulière. Il serait trop long d'exposer ici toutes les différences qui motivent l'établissement de cette tribu par M. Macquart; il nous suffira de dire que le caractère le plus saillant des Diopsidées est d'avoir le front dilaté latéra- lement en deux prolongements cylindriques, à l'extrémité desquels les yeux se trouvent placés , ce qui donne à leur tête un aspect bizarre, qui n'a d'analogue que dans le g. Achias; mais chez celui-ci les prolonge- ments du front sont loin d'être aussi longs et n'ont pas la même forme ; ils ne suppor- tent pas d'ailleurs les antennes comme dans les Diopsis , qui ont ces organes placés prés des yeux. Ces Muscides, à l'exception du D. brevi- cornis , qui appartient à l'Amérique septen- trionale, se trouvent dans les contrées tro- picales de l'ancien continent, et en grande partie de l'Afrique occidentale. Les seules DIO observations que l'on possède sur leur ma- nière de vivre concernent le D. Sykesii Westw., que le lieutenant Sykès a décou- vert au fort de Hurrecchurderghur, sur les montagnes du Dekhan, à la hauteur de 3,900 pieds au-dessus du niveau de la mer. Il habile les précipices et les ravins dans les hautes forêts qui entourent le fort. Lorsque les rayons du soleil percent parfois l'épais- seur du feuillage, et tombent sur des rocs isolés ou saillants , on voit des myriades de cette espèce se reposer ou voltiger en se ba- lançant dans ces rayons. Le/), brevicomis déjà nommé a été trouvé par Th. Say une première fois au bord d'une anse près de Philadelphie, sur une feuille de Pothus fœtida , et ensuite, en grand nom- bre, dans les crevasses des rochers au bord du Missouri. Cette habitude de fréquenter les lieux sa- blonneux ou riverains est en harmonie avec la conformation de ces insectes , et par- ticulièrement avec la position proéminente des yeux, ainsi que Dalman l'a observé avec beaucoup de pénétration sur quelques Co- léoptères qui ont les yeux très saillants, tels que les Cicindèles , les Élaphres, les Stènes et sur plusieurs Hémiptères qui sont dans le même cas. Cette saillie des yeux , jointe à la forme des pieds antérieurs , propres à saisir une proie , est également un indice du genre de nourriture des Diopsis. Ces détails sont extraits d'un mémoire publié sur ces Insectes, en 1834, par M.West- wood, qui en décrit 21 espèces dont 9 étaient inconnues avant lui. (D.) DIOPSIS (<5«4tç, action de voir à travers). ins. — Genre de Diptères , division des Bra- chocères, division des Dicbaetes, famille des Athéricères, tribu des Muscides, section des Acalyptérées , établi par Linné et adopté par tous les entomologistes. M. Macquart, dans son Hist. des Diptères faisant suite au Buffon-Boret , avait placé ce genre dans sa sous-tribu des Sepsidées ; mais dans ses Dip- tères exotiques, il l'a érigé en tribu sous la dénomination de Diopsidées. yoy. ce mot , où nous entrons dans des détails de mœurs. M. Macquart décrit 9 espèces de Diopsis dont 5 d'Afrique, 3 des Indes orientales et 1 de l'Amérique septentrionale. Le type du genre est le Diopsis ichneumonea Linn., du Sé- négal. (D.) DIO DIO 43 DIOPTASE, Haiiy (Jta, à travers; oTr-ro^at, voir), min. — Ce mot désigne une espèce mi- nérale, dont les cristaux demi-transparents laissent voir à l'intérieur de leur masse leurs clivages par des reflets assez vifs, qui M montrent sur des plans parallèles aux arêtes culminantes. Ce minéral es4, un sili- cate de Cuivre, que nous avons décrit parmi les espèces du genre Cuivre. Voyez cuivre. (Del.) "DIOPTRIQUE. Dioptrica [3t£, à travers; ÔTTTopiat, voir), phys.— Partie de la physique qui traite des phénomènes que produit la lumière réfractée en traversant des milieux de densité différente. 'DIORIIVA ( nom de fantaisie), ins. — Genre de Lépidoptères, famille des Diurnes, tribu des Erycinides, établi par M. Boisduval {Ann. de la Soc. ent. de France, tom. VI, pag. 421 , pi. 14, fig. 5, 6) sur une seule es- pèce qui se trouve au Brésil, mais plus par- ticulièrement à la Colombie, et qu'il nomme Laonome. Ce beau Lépidoptère avait été confondu par Godart avec le mâle du Pap. periander de Cramer, et décrit par lui dans l'Encyclopédie sous le nom à'Erycina iplii- noë. (D.) DIORITE, Haiiy (tfopa'w , je distingue, c'est-à-dire formé de parties bien tranchées). min.,géol.— Hauyadésigné sous cenomune roche , que M. Alex. Brongniart avait nom- mée Diaùase , et que les minéralogistes al- lemands appellent Grûnstein : elle se com- pose essentiellement de Feldspath albite et d'Amphibole hornblende, et se distingue de la Syénite en ce que l'élément amphibolique y domine, que l'élément feldspathique y est le plus souvent à l'état compacte, et que le Quartz y manque généralement. Les deux principes composants sont d'ailleurs plus également mélangés et plus intimement confondus ; et la roche passe souvent à une masse homogène, de couleur verte ou noire, qui a reçu bien des noms différents, tels que ceux de Grûnstein, d'Ophite, d'Aphanile, de Trapp et de Cornéenne. Les roches vertes des Pyrénées, que Palassou d'abord, et en- suite MM. de Charpentier et Dufrénoy ont nommées rO phi tes, appartiennent à l'espèce de roche que nous décrivons ici. Cette roche, déformation ignée, se rencontre assez abon- damment dans la nature; elle passe, d'une part, à la Syénite et au Porphyre syénilique, et d'un autre côté aux Euphotidcs, Variolites et Serpentines. Comme la plupart de ces ro- ches , avec lesquelles elle est fréquemment en relations, elle forme des amas, des filons, ou même des couches subordonnées, à tex- ture graniloïde , porphyroïde , globulaire, schistoïde ou compacte. Les minéraux qu'on y rencontre accidentellement sont: le Quartz, la Pinite. le Mica, le Talc, l'Épidote, la Py- rite , le Fer aimant. La roche quelquefois se présente altérée; elie prend alors une tex- ture amygdalaire , et contient des noyaux calcaires ou zéolilhiques. Quand le Diorite se charge de Mica et de Pinite, il passe à une roche particulière, qui porte en Bretagne le nom de Kersanion. Le Diorite est susceptible de poli , et peut être employé comme pierre de décoration ; une des variétés les plus recherchées est le Diorite globulaire de Corse, qui est composé de gros noyaux sphéroïdaux, dans lesquels l'Albite et la Hornblende sont disposées par couches concentriques : ces noyaux sont réunis par une pâte de Diorite granitoïde. Elle se trouve à Sainte-Lucie , au sud d'A- jaccio , en Corse. (Del.) "DIOUYCÏIE («îiopvx*», trou, creux), ins. — Sous-genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiqucs, tribu des Féroniens, établi parMac-Leay [Annulosa jewanica, édi- tion Lequien , p. 120) sur une seule espèce de Java, qu'il nomme D. torsa. M. de Cas- telnau le placedans son groupe des Amarites et en fait une division du genre Antarctia de M. le comte Dejean. Voy. ce mot. (D.) *DIORYCHODEi\US [èU , deux ; èPvXn , fosse ; <5f'pvj , cou ). ins. — Genre de Coléop- tères pentamères , famille des Carabiqucs, tribu des Féroniens , établi par M. le baron de Chaudoir ( Bulletin de la Soc. imp. des nat. de Moscou, ann. 1S33, n° I, pag. 11 et 18 ) et auquel ii donne pour type le Mo- lops alpesiris de Mégerle. (D.) 'DIORYGMA , Eschvv. [&ié(tvyp.v*jç, fourchue; xeyaXvî, tête), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllophages, établi par M. le comte Dejean ( Calai, de 1821, pag. 58) et adopté par Latreille , qui le place entre les Seriques et les Macrodactyles {Rè- gne animal, édit. de 1829, vol. IV, p. 562 ). M. Waterhouse a publié en 1886, dans le 1er volume des Transactions de la Soc. eut. de Londres (p. 215-227), une monogra- phie très détaillée du genre dont il s'agit, avec une planche représentant le Diph. se- ricia Kirb., ainsi que ses caractères géné- riques grossis. L'auteur y donne la descrip- tion de seize espèces. DIP Le genre Diphucephala est exclusivement propre à la Nouvelle-Hollande ou aux îles qui l'avoisinent. Les espèces qui le composent sont généralement petites, d'un vert plus ou moins brillant, la plupart velues en des- sous et quelquefois en dessus. Ces Insectes, comme en Europe les Omaloplia et les Am- phicoma, sont tellement communs que cer- taines plantes en sont quelquefois entière- ment couvertes. (D.) "DIPHUCEPHALITES. ins— M. de Cas- telnau (Hisi. des Colèopt., Buffon-Duménil, tom.II, pag. 145) désigne ainsi un groupe ou une sous-tribu de Coléoptères Lamelli- cornes , composée de dix-sept genres et ayant pour type le genre Diphucephala de Latreille. (D.) "DIPHUCRANIA , Dejean. ins. — Syno- nyme d'Ethon, Gory. (D.) 'DIPHYDES. JDiphydœ. acal. — Groupe fort singulier d'animaux marins que l'on trouve en abondance dans certains parages nageant avec liberté à la manière des Bi- phores et des Béroés. Il comprend , outre le genre Diphye de Cuvier, plusieurs animaux décrits par MM. Quoy et Gaimard , Esch- scholtz, de Blainville, etc. , et dont ces na- turalistes font une famille ou même un or- dre qu'il faudra sans doute placer avec les autres Tuniciens , dans un type intermé- diaire aux Mollusques et aux Radiaires. M. de Blainville donne pour caractères aux Diphydes : Corps bilatéral et symétri- que, composé d'une masse viscérale très petite, nucléiforme , et de deux organes na- tateurs, creux, contractiles, subcarlilagineux et sériaux : l'un antérieur, dans un rapport plus ou moins immédiat avec le nucléus , qu'il semble envelopper ; l'autre postérieur et fort peu adhérent. Bouche à l'extrémité d'un estomac plus ou moins proboscidiforme. Anus inconnu. Une longue production cir- rhiforme et ovigère sortant de la racine du nucléus, et se prolongeant plus ou moins en arrière. Le même auteur partage les Diphydes en plusieurs genres; mais, ainsi qu'il en fait la remarque , tous n'appartiennent sans doute pas à ce groupe, et une nouvelle étude pourra seule décider de leurs affinités. Une première catégorie, celle des Diphydes proprement dits, comprend les genres Cucu- balus, Cucullus ou Capuchon, Cymba ou Na- DIP celle, Cuboides, Enneayona et j4mphiroa{\)t dont la partie antérieure n'a qu'une seule cavité. Les g. Eudoxia , Ersœa et Aylaisma en font également partie. Une seconde catégorie est celle des Di- phydes, dont la partie antérieure a deux ca- vités distinctes, et qui constituent les g. Calpe, Abyla, Diphyes. Une troisième catégorie est celle des es- pèces douteuses, en ce qu'on n'en connaît qu'une seule partie, ou même qu'elles sont ï probablement d'une autre famille. Ce sont ; les Pyramus, Praia, Tetragona, Sulceolaria, Galeolaria , Rosacea, Doliolum. f^oyez ces divers mots, et l'article diphye. (P. G.) DIPIIYE. Diphyes {Sifvôq, double), acal. — G. Cuvier a nommé ainsi un animal que M. Bory de Saint-Vincent avait observé pen- dant son voyage à l'île Bourbon, et pris pour un Biphore. Il le plaça dans le groupe fort ; peu naturel dcsAcalèphes,maissansenavoir suffisamment établi la caractéristique. De- puis lors , MM. Lesucur, Quoy et Gaimard , de Blainvillc,Lesson,Eschscholtz, ont étudié les Diphyes avec soin ; mais, il faut l'avouer, ces singulières productions n'ont pas encore été suffisamment comprises ; et comme on ignore la nature de leur système nerveux , leur mode de circulation et beaucoup de traits importants de leur organisation, il est fort difficile de les classer convenablement. Nous avons dit à l'article dyphides quels sont les genres qu'on avait rapprochés de la Diphye de Bory, qui est l'espèce type de ce groupe. Voici les caractères que l'on assigne à celui des Diphyes proprement dits : Corps nucléiforme, peu distinct, situé dans le fond d'une cavité profonde, d'où sort une longue production tubuleuse, garnie dans toute son étendue de suçoirs proboscidifor- mes , ayant à leur racine des corpuscules granuleux et un filament cirrhifère ; corps natateurs à peu près égaux et même sub- semblables ; l'antérieur à deux cavités bien distinctes, le postérieur à une seule, avec une ouverture ronde et garnie d'un feston de dents. Les Diphyes sont essentiellement des pays (i) Ce genre, dont il n'a pas été question à sa place alpha- bétique , a été caractérisé par M. de Blainville d'après les observations de MM. Quoy. Gaimard et Lesucur. Les deux espèces observées par ce dernier naturaliste proviennent de la »er de Babama; celle qu'ont décrite les premiers a été i Drue dans l'Océan atlantique au 8' de latitude nord. DIP 47 chauds, mais cependant on en a pris quel- quefois sur nos côtes dans la Méditerranée , ainsi que dans l'Océan ; on en trouve même plus au nord. Ce sont des animaux cartila- gineux , et dont le corps comme taillé à fa- cettes a la limpidité du cristal : ils sont de la haute mer. Leur production, surtout dans les jeunes, est extrêmement rapide, et est une des causes qui rendent plus difûcile encore l'observation de ces animaux. Les deux par- ties composantes de chaque Diphye peuvent y coopérer; mais c'est habituellement l'an- térieure qui la détermine en chassant par sa contraction l'eau de sa cavité supérieure. Ces deux parties composantes se détachent faci- lement l'une de l'autre, et une fois séparées elles ne se réunissent plus. Alors l'antérieure conserve seule sa vivacité, et il arrive même que l'autre ne donne plus que des signes de vie très éloignés. (P. G.) "DIPHYES, Blum. bot. ph. — Synonyme de BolbophylLum , Thouars. *D1PHÏLLA. mam. — Genre de Phyllos- tomes indiqué par Spix, dans son ouvrage sur les Chauves-Souris du Brésil. Yoy. phyl- lostomks. (P. G.) D1PIIYLLE. Diphyllus (e?fS( deuxj yvX- Xov, feuille), bot. — Cette expression , assez fréquemment employée comme spécifique, s'applique aux spathes , aux calices , aux bulbes , aux tiges et aux feuilles qui ne sont composés que de deux pièces. DIPHYLLEIA (JcVvttoç, qui a deux feuilles), bot. ph. — Genre de la famille des Berbéridacées, formé par L. C. Bichard ( Michx., FI. bor. am.t I, 203, t. 19-20) pour une petite plante vivace du nord de l'Amé- rique , seule espèce qu'il contienne jusqu'ici. Elle est rhizomateuse-rampante , à tiges squameuses à la base , dressées , cylindri- ques, glabres, portant des feuilles géminées (unde nomen), alternes , pétiolées , peltées- subréniformes, divisées au sommet en deux lobes triangulaires, sublobulées, dentées, nervées; à fleurs blanches portées par des pédicelles corymbeux au sommet de la tige, et les uns simples , uniflores, les autres ra- mifiés, pluriflores. Le fruit est une baie d'un noir bleuâtre. La/>. cymosa est cultivée dans les jardins en Europe. (C. L.) DIPHTLLIDE. Dyphillidia, Cuv. (Sic, deux; pvXXov, feuille), moll. — Lorsqu'en 1817, dans la première édition du Régné 48 DÏP animal, Cuvier publia pour la première fois le genre Diphyllide, il le caractérisa d'une manière trop incomplète pour qu'on pût l'admettre dans la méthode sans ren- seignements ultérieurs. Cette admission de- venait, en effet, d'autant plus difficile que ce genre n'avait encore aucune figure : aussi ceux des naturalistes qui le mentionnèreent le firent, soit avec doute , soit en s'appuyant sur l'autorité de Cuvier. Il arriva même que M. de Blainvillc ne l'ayant pas reconnu, le créa de nouveau, dans son Traité de Mala- cologie, sous le nom de Linguelle, et il donna la figure d'une espèce qui vient des mers de la Sicile. Plus tard, en donnant la seconde édition du Règne animal, Cuvier, tout en conservant la brièveté de la phrase caractéristique du genre qui nous occupe, renvoya à plusieurs figures données par quelques naturalistes , et dès lors on put ap- précier à sa juste valeur le genre Diphyllide, et savoir quelle place il doit occuper parmi les Mollusques nus. En effet, M. Otto, M. Meckel, ainsi que M. Délie Chiaje ont donné de curieux détails sur les Diphyllides, et nous-même avions préparé un travail anatomique sur les deux espèces connues de ce genre, lorsque nous eûmes connaissance des recherches de M. Délie Chiaje , qui, bien qu'imparfaites, suffisent cependant pour classer zoologiquement les animauxqui nous occupent. Nous avons eu occasion récem- ment d'observer vivante l'une des espèces de Diphyllide que l'on rencontre dans la Méditerranée. Nos observations nous per- mettront de compléter les caractères gé- nériques. Caractères génériques : Animal gastéro- pode , ovale-aplati, rampant sur un pied large, pointu en arrière, recouvert d'un manteau un peu plus large que le pied , ayant les bords saillants, et portantdesbran- chies sous forme de lamelles, sous le bord saillant de ce manteau ; anus et organe de la génération sur le côté droit du corps; tête grosse, tronquée en avant, couverte d'un voiie court et membraneux et surmontée d'une pairs de courts tentacules, rapprochés, réunis à la base, terminée par un gonflement globuleux, profondément découpé ; un point oculaire rudimentaire sur le côté extérieur de chaque tentacule. Lorsque l'on analomise les Diphyllides , on trouve dans toute la BIP longueur du corps une poche stomacale membraneuse trèslongue, plissée à son extré- mité postérieure, et de laquelle partent de chaque côlé de petits appendices, en forme decœcums, qui se dirigent vers la partie du manteau où sont placées les branchies. Cette particularité constitue certainement le trait le plus saillant de l'organisation des Diphyl- lides. Ces animaux, comme beaucoup d'autres Mollusques, sont nus, très apathiques; ils rampent difficilement sur leur pied, et il est à présumer qu'ils vivent enfoncés à peu de profondeurdans la vase ou dans le sable, car nous ne les avons jamais rencontrés que dans les parties sableuses de la mer, à S ou 1 0 brasses de profondeur. Nous n'en connais- sons jusqu'à présent que 2 espèces, qui tou- tes 2 appartiennent à la Méditerranée, et se trouvent particulièrement sur les côtes de la Sicile. (Desh.) "DIPHYLLODES, Less. ois.— Synonyme de Paradisier sifilet. (G.) DIPIIYLLUM , Raf. bot. ph. — Synon. de Listera, R. Br DIPHYSA {Sic , deux ; LAliIUIIfrUS. bot. pu.— Genre éta- bli par Rafinesque et rejeté comme douteux par Endlicber {Gen. pi.) à la fin de la fa- mille des Cypéracées. DIPLASIA ( <$i7rXào'oç , double ; ooç, double), bot. cr.— (Champignons.) Ce genre de la famille des Pyrénomycètes nous a été proposé par Fries dans sa correspondance, et nous en avons donné, très imparfaitement il est vrai, les ca- ractères et la figure dans les Annules des Sciences naturelles ( 2e série, mai et juin 1834, t. 13, f. 4). Ce genre a pour type la Sphœria mutila du même auteur. On peut le définir ainsi qu'il suit : Périthèces agré- gés , sphériques, primitivement logés sous l'écorce, puis la rompant pour se montrerau- dehors, percés d'un pore au sommet. Spori- 52 DIP dies ou plutôt spores biloculaires , naissant de la paroi du périthèce et y tenant par un pédicelle plus ou moins long, d'abord trans- parentes, puis brunes et fragiles. On n'en connaît encore qu'un petit nombre d'espèces qui toutes se développent sur le bois mort ou les feuilles. Ce genre a été publié plus tard sous le nom de Sporocladus par M. Corda (Icon. Fung., III , pag. 23, tom. IV, f. 63-66). Le genre Hendersonia, Berkel. (Brit. Fun§. n. 208 et in Magaz. of nat. hist., tom. XI, f. 9) n'en diffère que par des sporidies in- colores et divisées par des cloisons tout à la fois transversales et longitudinales. (C. M.) "DIPLODISCUS (SnzÏQÏc, double; Sdr- xoç, disque), helm. — Genre voisin des Dou- ves, dont on doit la distinction à M. Diesing {Annales du musée de Vienne, t. 1). Il a pour type de petits Vers trouvés dans le Tri- ton lacustris. (P. G.) DIPLODIUM , Swartz. bot. ph. — Syn. d'Eriocliilus, R. Br. DIPLODON, Nitzsch. ois.— Syn. de Fau- con-Diodon. (G.) *D1PL0D0N (ovç, double; o<îovç, dent). bot. ph. — Genre de la famille des Lythra- riacées, tribu des Lagerstrœmiées, formé par Pohl [Flora, 1827, 150), qui l'écrivit Diplu- sodon ; erreur rectifiée depuis par Sprengel dans son Gênera Plantarum. 11 renferme 30 à 40 espèces, croissant toutes au Brésil , et dont plusieurs sont extrêmement intéres- santes par la beauté de leurs fleurs. Ce sont des plantes herbacées, des sous-arbris- seaux ou des arbrisseaux , à rameaux axil- laires, opposés, souvent tétragones; à feuil- les opposées ou très rarement verticillées , très entières, souvent costées ou à nervures arquées ; à fleurs diversement colorées, mais jamais bleues, axillaires, solitaires, subses- siles ou courtement pédonculées , disposées par le rétrécissement des feuilles en un ra- céme, ou quelquefois même en capitule par le rapprochement des entrenœuds; à pédon- cules bibractéolés au sommet et rarement au-dessous. Il est a regretter qu'au moment où nous écrivons , aucune espèce de ce beau genre n'ait été encore introduite dans nos jardins. (C. L.) «DIPLODOIMT^ Diplodontus (Sl-nléoq, double; ô<îouç , cvtoç , dent), arach. — Genre de l'ordre des Trachéennes, famille DIP des Hydrachnelles, établi par Dugès , et ainsi caractérisé par ce savant zoologiste : Palpes un peu allongés , ayant le quatrième article le pi us long, avec le cinquième étendu, formant une espèce de pince. Mandibules bidentées, chéliformes; rostre court; corps déprimé. ïeux distants. Larves hexapodes, terrestres, très différentes de l'adulte. Trois espèces composent ce genre, et celle qui peut être considérée comme en étant le type est le Diplodonius scapularis Dug. [Ann. des se. nat., t. I , p. 7, pi. 10, fig. 5 à 12.) Dugès, qui a observé cette espèce, a été té- moin de l'accouplement, et il a pu reconnaître ainsi le mâle et la femelle ; celle-ci est tou- jours beaucoup plus grande, souvent triple et mêmequadruple en diamètre. Le corps du mâleestplusaplati,plusallongé; les couleurs sont plus tranchées et plus vives; les pattes proportionnellement plus grosses et plus lon- gues ; il est plus vif et résiste plus longtemps à la dessiccation. L'accouplement de cette es- pèce s'opère ventre à ventre ; il est prolongé et souventrépété ; les deux individus se tien- nent et se roulent étroitement embrassés, et si on vient à les séparer, on voit une humeur blanche etvisqueuseépanchéeautour des or- ganes de la respiration ; de ceux de la femelle semblent partir plusieurs gros canaux blancs, rameux, visibles à travers la peau. Au reste, les individus de cette espèceaiment la société de leurs semblables ; ils sont souvent pelo- tonnés quatre ou cinq ensemble , et Dugès en a vu passer des heures entières embras- sant les nymphes et semblant attendre leur éclosion. C'est ainsi en société qu'ils aiment à s'avancer sur le bord humide de la vase qui les renferme; il leur arrive même alors de s'écarter, en rampant ainsi, de leur élé- ment nécessaire, au point de ne pouvoir plus y entrer et de périr desséchés au bout de quelques heures. Cette sociabilité se mani- feste encore dans l'acte de la ponte : c'est sur les tiges, les feuilles des végétaux glabres contenus dans l'eau, sur les parois du vase qu'elles habitent , que les femelles vont pon- dre leurs œufs ; elles les disposent en une croûte d'un seul lit, et les petits œufs, extrê- mement abondants, rouges , ovoïdes, posés verticalement côtes a côtes , sont enduits et recouverts d'une couche de matière mu- queuse bientôt condensée, mais blanchâtre, i opaque et par conséquent non transparente D1P DIP 53 comme cela a lieu pour les Ataces. Quant une croûte est ainsi commencée, il est rare qu'elle ne soll pas étendue et continuée par d'iulres femelles ; de sorte que des milliers d'œufs se trouvent ainsi réunis et peuvent re% èlir exactement toute la surface d'une feuille, un long bout de tige, etc. Après deux semaines, de petites larves, fort différentes de l'adulte, sortent de ces œufs; elles res- semblent à un point presque imperceptible, d'un rouge fort vif. Au microscope, elles se montrent hérissées de longs poils ; leur corps ovale , tronqué en avant, porte quatre yeux médiocres et deux groupes latéro-antérieurs; six pattes longueset grosses, dont leseptième article est fort varié, mais garni de deux griffes très grandes; deux paires sont dirigées en avant, une en arrière; leurs insertions sont peu distantes; le suçoir est volumineux, mobile sur le tronc, au-devant duquel il s'insère , armé de deux soies grosses et cour- tes, flanquées de deux gros palpes auxquels Dugès a reconnu un crochet et un appendice velu, vrai palpe ravisseur, comme celui des Trombidiens. foy.ee mot. Dans le suçoir, Dugès acru apercevoir deux lames reployées en arrière comme le seraient les mandibules de l'adulte ; d'autres fois il a paru au même observateur qu'on trouvait là deux mandi- bules semblables à celles des Trombidiens; détails difficiles à constater vu l'extrême pe- titesse des doigts. Ces animaux procurèrent à Dugès, la première fois qu'il les a observés, un spectacle des plus agréables : ilsnageaient avec une extrême vivacité , gagnaient la sur- face du liquide , se reposaient quelque temps pour se sécher tout-à-fait; puis, trouvant sur cette surface une place suffisamment résistante pour supporter le poids d'une masse aussi légère, ils la parcouraient avec la même vélocité qu'ils l'auraient fait surune surface plus solide. Toutefois, si le liquide formait sur les bords du vase un plan incliné par son adhésion aux parois, Dugès voyait ces petites larves s'épuiser en vains efforts, glisser perpétuellement vers le centre ; si le niveau était rétabli par l'augmentation de la quantité d'eau contenuedans le vase, elles s'é- chappaient prornptcment et couraient sans aucune difficulté et en tous sens comme sur lecristal lemieux poli. L'analogie, dilDugès, nous porte à penser que , comme les larves du Limnochare [voyez ce mol), celles-ci vont vivre en parasites sur les insectes amis des eaux, peut-être sur les Libellules, lcsTipu- les, les Cousins , dont les petites mites rou- ges ont été décrites comme des Acarides à six pattes. Une occasion favorable se présen- tera facilement ainsi à elles pour retourner dans leur ancienne patrie pour y subir plu- sieurs métamorphoses. Jedois effectivement lescroiremulliples d'aprèsles faits suivants : l°j'ai trouvé dans l'eau un très petit indi- vidu tout rouge, à huit pattes, offrant du reste tous les caractères de forme générale et d'organisation particulière propre au Di- plodontus scapidaris ; on doit croire qu'il ve- nait de subir une première transformation ; 2© j'ai rencontré bien souvent , entre les pe- tites loges rapprochées du Chara , des nym- phes toujours bien plus fortes que le petit individu, rougeâtres , parfois marbrées de noir, portant fréquemment des restes de pattes et quelquefois les huit fourreaux. De ces nymphes sort un Diplodonius scapularis de la taille , à peu près , qu'ont les mâles adultes, et il n'en diffère queparlescouleurs; le noir, au lieu d'être rassemblé sur des ré- gions particulières et circonscrites, semble disséminé en nuées fuligineuses sur le fond rouge du corps. J'avais pris d'abord ces in- dividus pour ceux d'une espèce différente ; mais, frappé de leurs ressemblances quant à l'organisation, je les ai conservés vivants, et j'ai vu lacouleur se dessiner bientôt d'une manière plus nette, en même temps que le corps prenait de plus grandes dimensions ; enfin , j'ai vu l'accouplement s'opérer entre des individus à teintes mélangées et à cou- leurs nettes. Les espèces qui composent ce genre sem- blent, de même que celles des genres voi- sins, disparaître en automne et en hiver : on peut conjecturalement supposer qu'elles s'enferment alors dans la vase ; aucune d'el- les ne peut sans doute , comme les Hydrach- nes [voyez ce mot), passer l'hiver à l'état de larve, puisque les insectes surlcsquels nous supposons qu'elles vivent ne résistent point eux-mêmes aux premiers froids de cette sai- son. (H. L.} * DIPLODUS ( <ît7r>ooç , double ; ocîovç , dent), ins.— Genre d'Hémiptères, de la sec- tion des Hétéroptèrcs , famille, des Rédu- viens, créé par MM. Amyot et Scrville (/«*• hémipt., Suites à Buffon, p. 370). Deux espèce* 54 DIP brésiliennes [D. armillalus et Brasiliensis), placées par MM. Lepeletier de Saint-Fargeau elSer\i\\u {Encycl. Ins., t.X, p. 278), avec les Reduvius , constituent ce genre. (E. D.) *DIPLOEXOQUE. Diploexoclius. crust.— Ce genre, qui appartient à l'ordre des Iso- podes et à la tribu des Cloportides terrestres, a été établi par M. Brandt pour recevoir des Armadilliens, qui ressemblent aux. Arma- dilles proprement dits, par la conformation aes appendices postérieurs de l'abdomen , mais s'en distinguent par l'existence d'une grande apophyse horizontale sur la partie latérale ou descendante des anneauxdorsaux. L'espèce type de cette nouvelle coupe géné- rique est le D. échinants Brandt (Consp., monogr. Crust. Oriscod.). (H. L.) *DIPLOGENEA [&«X©v< , double ; pvm , naissance, origine), bot. ph. — Genre formé et assez incomplètement décrit par Lindley (Quaterl. joum., oct.1828 , 122), appartenant à la famille des Mélastornacées , tribu des Miconiées, et dont le type et l'unique espèce est un arbrisseau de Madagascar, très glabre et probablement parasite; à rameaux char- nus , diehotomes, dont les plus jeunes com- primés et presque semblables à ceux du Gui ; à feuilles opposées , oblongues, rétu- ses , charnues , tricostées , énerves, et ren- fermant dans leur parenchyme des récepta- cles oléifères ; à fleurs petites , blanches (?), disposées en courts racèmes axillaires , et dont le tube calicinal est creusé de récepta- cles oléifères. (G. L.) *DIPLOGLOSSA (&wXooç, double-, yÀ^a-ra, langue), infus. — M. Morren a indiqué sous ce nom (Mém. de VAcad. de Brux.) un genre de Zoophytes infusoires, qui est assez peu connu. (E. D.) *DIPLOGOSSE. Diplogossus (St^\6oqt dou- ble ; yXwatia, langue), rept. — Genre des Scin- coidiens, proposé par feu M. Wiegmann , et accepté parMM.DumériletBibron, qui en ré- sumentainsi les caractères : Narines latérales, s'ouvrant chacune dans une seule plaque , la nasale; des plaques supéro-nasales; lan- gue échancrée, à papilles squamiformes en avant, filiformes en arrière ; dents coniques ; oalais non denté, à rainure longitudinale; les ouvertures auriculaires; museau obtus; quatre pattes terminées par cinq doigts iné- gaux , onguiculés , comprimés, sans dente- lures latérales; paume et plante des pattes DIP tuberculeuses; flancs arrondis; queue co- nique ou légèrement comprimée, pointue; écailles striées. (P. G.) «DIPLOGLOSSUM, Meisn. bot. ph.— Sy- nonyme douteux d' sl.spidoglossum , E. Mey. *DIPLOGNATHA (JwrXôoç. double ; yv£- 0oç, mâchoire), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides mélitophiles, sous-tribu des Cétonides, établi par MM. Gory et Percheron aux dépens de l'ancien g. Cétoine {Monogr. des Cet., p. 18), et adopté par tous les ento- mologistes, entre autres, par M. Burmeister, qui en fait le type de sa division des Diplo- gnalhides. Le type de ce genre est la Ce- tonia gagaies Fabr. (Scarabœus carbonarius Deg.) , entièrement noire et très répandue dans les collections. Elleesldu Sénégal. (D.) *DIPLOG01X, Bafln. bot. ph. — Syno- nyme de Chri/snpsis, Nutt. *DIPLOGO\IA, Palis.-Beauv. bot. ph.— Synonyme de Diplopogon. (C. L.) DIPLOL/KNA (JmtXo-ç, double ; x>«~va, ou en latin lœna , tunique extérieure), bot. ph. — Genre de Diosmées , appartenant à la tribu des Australasiennes. Ses fleurs sont réunies en tête dans un involucre commun composé de lanières nombreuses, imbriquées sur trois rangs et dont on a tiré le nom du genre. Dans chacune les calices sont avortés et les pétales, en partie, réduits au plus à 5 petites écailles nues ou ciliées. Des 10 éta- mines, 5 qui leur sont opposées sont plus courtes que les 5 autres. Les 5 ovaires gla- bres sont portés sur un disque déprimé, et portent insérés à leur angle interne autant de styles qui ne tardent pas à se souder en un seul que termine un stigmate 5-lobé. Le fruit se compose de 5 coques. Les espèces très peu nombreuses trouvées sur la côte oc- cidentale des îles de la Nouvelle-Hollande vers les limites du tropique sont des arbris- seaux à feuilles alternes, simples, entières, parsemées de points glanduleux. Les capi- tules, qui simulent chacun une fleur uni- que, sont solitaires à l'extrémité des ra- meaux ; toutes les parties sont couvertes d'un épais duvet qui forme des poils étoiles. (Ad. J.) *DIPLOL^EIVA ((Jt-rrXooç, double ; W«, ca- vité ). bot. cr. — (Hépatiques.) Genre établi par M. Dumortier , d'abord , et par er- reur typographique, sous le nom àe£Hloe?in DIP {Comment. Bot., p. 114), puis sous le nom acluel (Syll. Fung., p. 82, t. 2 , f. 2l) , aux dépens des Jongermannes de Linné, el en prenant pour hpe le J. Lyellii Hook. Voici comment M. Nées définit ce genre ( Htpat. Europ.JU, p. 336) : Penanlhe naissanlà l'ex- trémité de la nervure de la fronde, puis de- yenanl dorsal, tubuleux, herbacé, lacéré cl comme denticulé au sommet. Involucre 4- 5-parti, plus court que le périanthe , ayant chacune de ses lanières lacérée. Calyptre ou coiffe papyracée, plus courte ou de la même longueur que le périanlhe, lacérée au sommet. Capsule ovoïde, quadrivalve. Ela- tères filiformes, à double spirale, caducs, insérés sur tous les pomisde l'intérieur des parois de la capsule. Spores globuleuses, chagrinées. Inflorescence dioique. Pleurs mâles dorsales, situées le long de la nervure, et recouvertes par des écailles dentées. Ces piaules ont des frondes membraneuses, sim- ples ou bifides, parcourues par une nervure médiane qui s'arrête avant d'atteindre l'ex- trémité du limbe. Radicelles ventrales nom- breuses le long de cette même nervure. Point d'amphigaslres. Ce g. ne compte que cinq ou six espèces, et se rencontre sur la terre dans les zones tempérées ou chaudes du globe. (C. M.) •DIPLOLÉNÉES. Diploleneœ { (Waooç , double; Invôç , cavité ). bot. cr. — (Hépati- ques.) Tribu établie par MM. Dumortier et Nées parmi les Jongermanniées membra- neuses ou frondiformes. Elleeslcaractérisée ainsi par le second de ces deux savants {Hep. Eur., t. m, p 333) : Fronde membraneuse munie d'une nervure. Involucre lacinié , nai>sant du sommet de la nervure, et pa- raissant dorsal , plus tard, par suite du pro- longement du limbe au-delà de ce sommet. Périanthe et calyptre parfaits. Capsule ovale. Elatcres a double spire, caducs, fixés a tous les points de l'intérieur île? valves de la cap- sule. Fleurs mâles dorsales le long de la ner- Ture et couvertes d'écaillés foliacées et den- tées. (C. M.) DIPI.OLÉPAIKES. Diploleparioe. ins. — Syn. de Gallicoles. t'oyez ce mot. (E. I).) D1PI.OLMMS , GeolTr. ms. — Synonyme de Cynip*, i.,,m. (E. D.) DIPI.OLFPIS, P». Br. bot. ph. — Syno- nyme de Sonuinia, Reich. •DIPLOMEIUS ( imXovi , double; p./pt? , DIP 55 portion), bot. pii. — Genre de la famille des Orchidacées, tribu des Ophrydées, formé par Don (l\'ep., 26 ), et renfermant 2 ou :5 espè- ces de l'Inde ; plantes humbles, portant quel- ques feuilles à peine, à racines tuberculi- fères ; à tige nue ou unisquameuse ; à brac- tées cucullées, subsolitaires. Le nom géné- rique provient de deux processus charnus, collatéraux , quelquefois cohérents , et si- mulant une lèvre inférieure au stigmate. C'est le même que le Diplochilus de Lind- ley. (C. L.) "DIPLOMITRIUM , Corda (in Sturm Deutsch. FI. Abth,, II, Heft. 19-20, pag. 54-, t. XIV). (ôoî, double ; fjuxpa, ceinture, coiffe), bot. cr. — (Hépatiques.) Synonyme de Diololœna , Dumort. (C. M.) *DIPLONEMA , Don. bot. ph. — Syno- nyme de hymia, Endl. * DIPLOMCHUS ((îcTtXooç, double; ?wÇ, ongle), uns. — Genre de la famille des Né- piens, de l'ordre des Hémiptères, section des Hétéroptères, créé par M. Laporte de Castel- nau (Essai sur les Hémipt. hèlér., p. 18) aux dépens des JYepa de Fabricius et des Belo- stoma de Latreille. Les Diplonyques, qui ont le faciès des Helosioma , sont caractérisés : par leurs antennes courtes , dont les deux articles intermédiaires n'offrent en dehors qu'une petite saillie en forme de dent; par leur corps large , ovalaire ou presque ar- rondi ; par leurs élytres dépassant le corps de chaque côté ; par leur abdomen, chez les femelles , terminé par deux longs filets , et surtout par leurs tarses antérieurs munis de deux crochets plus ou moins courts et très rapprochés. De même que chez les Bélostomes, les fe- melles de ce genre portent leurs œufs sur le dos ; ces œufs, qui sont en général de la même couleur que le corps de l'insecte, sont quelquefois en très grand nombre, et dispo- sés sur un seul plan et dans une position ver- ticale. Lorsqu'on examine en dessous la mem- brane qui les supporte, on voit qu'elle est divisée en un grand nombre de cellules à cinq ou six pans, et que chacune de ces cel- lules renferme un œuf, ce qu'indique un petit point blanc placé vers le milieu. On connaît un assez grand nombre d'es- pèces de Diplonychus, qui habitent en géné- ral les Indes orientales. M. de Laporte a pro- posé de les partager en deux sous-genres, 56 DIP DIP qui ont été élevés au rang de genres par MM. Arnyot et Serville (/-lis t. noi. des Ins. hémipt., p. 434 et 436 , Suites à Buffou) : ce sont ceux des Diplonychus , ayant le corps allongé, et les crochets des tarses extérieurs longs; type \elYepa ruslica Fabr. (Syst. rhyn., JOG, 3) Sumatra ; et les Sphœrodema (trcpxtpa, sphère ; <îtpaç , corps ), dont le corps est ar- rondi , et les crochets des tarses antérieurs courts; type JYepa annuluia Fabr. (Sysi. rhyn., i96, 2) , des Indes orientales. (E. D.) *DIPLONYX, Raf. bot. ph. — Synonyme douteux d'Indigofera, L. DIPLOPAPPUS ( Si-kIoZç , double ; *«*- Troc, aigrette), bot. ph.— Less., synonyme de Haplopappus, Cass.— Genrede la famille des Composées-Astéroïdées , formé par De Can- dolle (Prodr. , V , 275) , et contenant une vingtaine d'espèces répandues au Cap, dans l'Inde, sur le Caucase, et dans le nord de l'Amérique. Ce sont des arbrisseaux â port très varié , et réunis en genre par un caractère tout artificiel ( la forme et la ves- titurede l'involucre ) dont un examen sé- rieux fera justice plus tard, et dont on cultive plusieurs espèces ( 7 ou 8) en Eu- rope. L'auteur le divise ainsi qu'il suit: Pédumcullaires : Squames involucrales imbriquées, appliquées, glandulifères sur une côte dorsale élevée ; arbrisseaux du Cap à feuilles très entières , uninerves. glabres, glanduleuses-ponctuées. Caliméridés: Squa- mes involucrales paucisériées , à peine im- briquées, non glanduleuses ; herbes du Cap, de l'Inde et du Caucase , à feuilles larges , souvent trinerves , très entières ou dentées. Amelloïdés : Squames plurisériées , lâche- ment imbriquées, avec ou sans glandes; sous-arbrisseaux du nord de l'Amérique, à feuilles linéaires, rigidules, ciliées-scabres, à capitules subcorymbeux. Il est facile de conclure , d'après ce simple exposé , que ce genre ne pourra subsister tel qu'il est en ce moment composé. (C. L.) *DIPL()PELÏIS (Jmcaovç, double ; t^ty,', bouclier), bot. ph.— Genre de la famille des Sapindacées, Iribu des Dodonéées, établi par Endliche- ( Enum. PL. Hùg. , 13 ) sur une seule espèce , croissant dans la partie sud- ouest de la Nouveile-Hollande , et cultivée dans nos jardins. C'est un sous-arbrisseau, à rameaux subtélragones , couverts d'une pubescence blanchâtre ; à feuilles alternes , sessiles, dans les mâles ; oblongues, cunéi- formes, incisées-obluses au sommet, très entières à la base . glabres, obscurément ci- liées au bord , et dont les sommaires très entières , dans les femelles : plus larges, ai- guës, incisées-pinnatifides jusqu'à la base, dont les lacinies lancéolées , les plus infé- rieures stipuliforrnes, couvertes sur les deux faces de soies rigides : à fleurs polygames-, dioïques, blanches, bleues ou roses , dispo- sées dans les deux sexes en panicules sim- ples. (C. L.) *DIPLOPE[\IDEIUS(oo<;, double; wc- pt^pt'ç, collier), échin.— Genre de Zoophytes Échinoderrnes de la famille des Holothurides, fondé par M. Brandi ( Ad. ac. Pelr., 1835), qui y place des espèces voisines de celles du genre Holothurie. /yoy. ce mot. (E. D.) *DIPLOPÉIilSTOMÉ (*e et non un ordre. (P. G.) DIPLOPOGO\ [Sin\oZ;t double ; TTw- 7û>» , barbe), bot. pu. — Genre de la famille des Graminées (Agrostacées, nol>.\ tribu des Agrostees, formé par R. Brown {Prodr., 17G) sur une seule espèce croissant dans la partie australe de la Nouvelle-Hollande. Les chau- mes en sont gazonnanis et garnis de feuilles sétacées; lesépillets uniflores, disposésen un épi ové subcapHé ; les plus extérieurs sont stériles, verticillés et involucrés. (G. L.) DIPLOPOGOXE, Palis. [Mém.Soc. Ltnn.t Par. I, p. 4G2.) (Jticlooç, double; Trwyuv, barbe), bot. cr. — (Mousses. ) Synonyme deDiplopéristomé. flouez ce mot. (G. M.) *DIPLOPHIO\, Vis. bot. pu. — Syno- nyme douteux de RIedicaçjo , L. DIPLOPTÈHES. Diplopiera ( JmtXooç , double; irTtpév, aile), ins.— Latreille indique sous ce nom sa troisième famille de l'ordre des Hyménoptères, section des Porte-Aiguil- lon. Les Diplopteres ont tous (excepté tou- tefois dans le genre Deramtus) les ailes supé- rieures doublées longitudinalement; les an- tennes sont ordinairement coudées et en massue ; les yeux sont échancrés ; le protho- rax se prolonge en arrière de chaque côté jusqu'à l'origine des ailes , les supérieures ont deux ou trois cellules cubitales fermées, dont la seconde reçoit les deux nervures ré- currentes ; les pieds, de longueur moyenne, ne sont pas propres à recueillir le pollen ; le corps est glabre ou presque glabre, noir, plus ou moins tacheté de jaune et de fauve. Un grand nombre de Diplopteres vivent en sociétés temporaires et composées de trois sortes d'individus mâles, femelles et neutres. Les femelle:, qui ont pu passer l'hiver com- mencent l'habitation , et soignent les petits qu'elles mettent au jour; elles sont ensuite aidées par les neutres. Quelques espèces vi- vent solitaires à la manière des Crabro- uiens. La famille des Diplopteres , que Latreille avait divisée en deux tribus, les Masarides (g. Musans et Cdoniits ) et les Guépiaires (g. Ctrumius , Synagrn , (Jrfynerus, Eume- net, yes\m, Epipmta^ Potisits, etc.), forme, pour M. Blanchard {ih\i. nul. Ins., Suites à Bujfonde Dumé»U), trois familles distinctes : les Masanens, Euiuéiiiens et Guépiens. Foy. ces mots. (E. D.) t. v. •DIPLOPTERES, Loié. ois.— Synonyme de Coua tacheté, Coccyzus nœvius , et de Tacco de Botta. (G.) 'DIPLOPTERYS (êmlcoq, double; ttti- pvÇ, aile), bot. ph. — Genre de la famille des Malpighiacées, voisin des Hirœ a (voy. ce mot) dont il diffère principalement par son fruit composé de 3 carpelles, dont cha- cun oll re sur sa surface extérieure 5 ailes ou plutôt 5 angles très saillants, raides et li- gneux , une médiane, deux de chaque côté; il semble même que celles-ci ne soient que la même repliée sur elle-même et ainsi dou- blée. La seule espèce jusqu'ici connue est une Liane de la Guiane, à feuilles entières, à ombelles ordinairement 4-llores et reunies trois par trois aux aisselles des feuilles ; à fleurs jaunes, portées sur des pédicelles presque sessiles qu'accompagnent des brac- téoles opposées et une bractée plus exté- rieure, qui, avec celles des fleurs voisines, forment une sorte d'involucre à la base de l'ombelle. (Ad. J.) *DIPL0RI1II\US (AttJiooç, double ; j&fv, nez ). ins. — Genre d'Hémiptères , section des Hétéroptères , famille des Sculellé- nens , groupe des Pentatomites , formé par MAI. Amyol et Serville aux dépens du genre Hulys de Fabricius, et ne comprenant qu'une seule espèce ( Halys furcata Fabr. , Syst. rhyn. , 1G2 , 10 , Am. et Serv. , Hisl. des Hé- mipt., p. 178, atl., pi. 3, fig. G), qui se trouve à Java. (E. D.) "D1PLOSASTRA , Tausch. bot. pu. — Synonyme de Calliopsis , Rehb. #DIPLOSPORA((îm>ovç, double ; awopa, semence), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées , tribu des Psychotriées-Gof- feées , formé par De Candolle [Prodr., IV, 477 ) sur une plante de la Ghine , seule es- pèce qu'il renferme encore. On n'en connaît pas le fruit , ce qui en rend la classification fort douteuse ; mais comme cet arbrisseau a été introduit dans nos cultures d'Europe, il est probable qu'on saura bientôt à quoi s'en tenir à cet égard. On peut voir une figure de cette plante dans le liolanical Re- gisier , t. 102G. (G. L.) •DIPLOSPORIEM, Lk. bot. cr.— Syno- nyme de 7 "richoiliecuim, Lk. 'DIPLOSTEGlEM^Xow;, double; oxiym couverture), bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées , tribu dos 0.«beckiées, 8 58 DIP DIP établi par Don sur une seule espèce impor- tée du Brésil en Europe , où on la cultive pour la beauté de ses fleurs. Il ne paraît pas que l'on en ait encore décrit l'ovaire et les graines. C'est un arbrisseau à tiges cylindri- ques, couvertes de poils denses, blanchâtres ; à feuilles ovées, aiguës, très entières, pétio- lées , quinquénerves , poilues-soyeuses en dessous , scabres en dessus ; à fleurs gran- des , d'un beau rose, portées par des pé- doncules terminaux, trichotomes, triflores. (C. L.) DIPLOSTEMMA (Sm\ovç, double ; crr/fi- fxa, couronne), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées-Cichoracées, établi par Hochstett et Steudel [PL Arab. Schimp., no 853 ) pour une plante herbacée , vraisem- blablement annuelle, recueillie par Schim- per sur les montagnes del'Arabie-Heureuse. Elle est rigide , ramifiée dès la base, et porte des feuilles longuement décurrentes , lan- céolées , acuminées-aristées , très entières , réticulées-veinées , ponctuées sur les deux faces; des capitules pluriflores , jaunes, homocarpes, sessiles au collet, serrés , so- litaires et oppositifoliés le long des rameaux en dichotomies , et ceints de feuilles florales, peu distinctes par leur ampleur des feuilles et des bractées. L'involucre est bractée , épi- neux. Le nom générique fait allusion à la double aigrette des achaines. (C. L.) DIPLOSTEPHIUM ( StvUvi , double ; ooç , double ; oto>«, bouche), mam. — Genre de Rongeurs établi par Rafinesque, mais qui repose sur l'étude peut-être inexacte d'animaux voisins du Mus bursarius (le g. Saccophorus), s'ils en diffèrent ; Rafinesque ne donne à ses Di- plostoma que quatre doigts à tous les pieds , et il les dit privés de queue. Il en signale 2 espèces des bords du Mississipi. (P. G.) *DIPLOSTOMA , Lk. bot. cr. — Syno- nyme de Tulostoma, Pers. * DIPLOSTOMLM ( J.icXovç , double ; 8 ) ( «JittXooç , double ; arpû^a , ta- pis), bot. cr. — (Phycées.) Synonyme de Punciuria, Grev. Foy. ce mot. (C. M.) *DIPLOTAXIDES. Diploiaxidœ. ins. — M. Kirby désigne ainsi une famille de Co- léoptères, qui a pour hpe le g. Diptolaxis. Voy. ce mot. (D.) *DIPLOTAXIS (AnJloo; , double ; t«|»s , ordre), ins. —Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes, établi par M. Kirby {Fauna boréal, amer., etc., pag. 129 , pi. V, fig. 3 ), sur une espèce trouvée dans la Nouvelle-Ecosse, et à la- quelle il donne le nom deirimis. Elleestd'un brun marron, avec les antennes et les pal' pesroux;d*s stries de points rangées par paires s'aperçoivent sur les élytres ; le reste du corps est finement ponctué. Par la place que ce genre occupe dans la classification de l'auteur , il appartient à la tribu des Sca- rabéides phyllophages de Latreille. (D.) DIPEOTAXIS («fcwAoOç. double; taÇis, rang), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères , tribu des Orthoplocées-Brassi- cées, formé par De Candolle [SysL, II, 628), et renfermant une vingtaine d'es- pèces croissant dans l'Europe médiane, dans tout le bassin méditerranéen , et dont une douzaine sont cultivées dans les jardins bo- taniques de ce continent. Ce sont des plan- tes herbacées, annuelles ou bisannuelles, ou très rarement vivaces, dressées, ramifiées. D1P DIP 50 glabres ou hispides ; à feuilles diversiformes, souvent subcharnues ; à fleurs jaunes (dont les calices ordinairement couverts d'une pu- bescenee molle), disposées en racémes allon- gés, aphylles, et portées par des pédicelles 61iformes. L'auteur subdivise ce genre en deux sections , basées sur la forme du style et de la silique : a. Cutocarpum ; b. Anocar- pum. (C. L.) 'DIPLOTES ;<îcirXooç, double; 5,-, oreille). annél. — Genre d'Annélides chétopodes in- diqué par. Montagu dans le t. XII des Trans- actions de la Société linnéenne de Londres , et dont M. Garner signale une espèce dans son Mémoire sur les Bivalves, inséré dans les Transactions de la Société zoologique de Londres. Les Diplotes sont sans doute des Spio. Voy. ce mot. (P. G.) * DIPLOTI1EMIUM ( ovç, double; rP6- ■rnç , carène), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées-Sophorées, établi par Ben- tham [Ann. Vien. Mus., II, 88) pour un ar- bre du Brésil, à feuilles glabres, imparipen- nées , dont les folioles alternes, coriaces, veinées en dessous ; à épis floraux termi- naux, pédoncules, subramifiés, dont le rha- chis épais , ferrugineux ; les bractées pe- tites , persistantes ; les bractéoles décidues ; à calices courbes, turbines, coriaces, ferru- gineux ; à pétales assez épais, insérés au milieu du calice. La forme de ce dernier a suggéré le nom générique. (G. L.) "DIPLOXYS (JittXooç, double; o£vç, pointe). ins. — Genre d'Hémiptères hétéroptères , de la famille des Scutellériens, groupe des Pen- tatomites , créé par MM. Amyot et Serville (Hisi. des Ins. hémipt., p. 138) pour y placer quelques espèces assez voisines des Penta- tomes. Quatre espèces sont placées dans ce genre, et parmi elles trois proviennent du Sénégal : nous citerons comme type le D. se- negalensis Am. et Serv. (loc. cit.). (E. D.) *D!PLOZOON (JtwXooç, double; ÇSov, ani- mal). iiELM. — C'est un genre de petits Hel- minthes, voisins des Douves, et dont on doit la découverte à M. Nordmann. Les Diplo- zoons sont devenus célèbres en zoologie, au- tant par la singularité de leurs caractères que par la finesse des observations que le r savant zoologiste que nous venons de citer [ a faites à leur égard. On en trouvera la description détaillée dans ses Mikrographis- ! cite beiirage , ainsi que dans le torn. XXX , I p. 373 , des Ann. des sciences naturelles , I lre série. Nous reproduisons dans l'atlas de ! ce Dictionnaire la figure qu'il en a donnée. Le Diplozoon paradoxum vit fixé sur les î branches de la Brème (Cyprinus brama) , et I des Cyprinus blicca et nasus dans certains ! points de l'Europe orientale. Son caractère le ' plus curieux est d'être double , c'est-à-dire 1 que, semblables à certaines anomalies qu'on 1 a appelées monstres doubles, deux individu! 60 DIP sont réunis l'un à l'autre par leur bord ex- terne , vers le milieu de ce bord ; mais chez eux, cette disposition est constante, et l'on peut dire qu'ils constituent dans le groupe auquel ils appartiennent un genre d'ani- maux composés , quoique leur organisation soit bien supérieure à celle des Tuniciens et desRadiaires qui présentent la même particu- larité. Chacun des deux individus composant les Diplozoon a la même organisation , et l'un de leurs caractères génériques est d'être pourvu postérieurement d'une paire de la- mes , qui supportent chacune quatre organes en forme de suçoirs. (P. G.) *DIPLUSODON , Pohl. bot. pn.— Syno- nyme de Diplodon, Spreng. *DIPNEUMO\ES. Dipneumonœ. arach. — Nom donné par L. Dufour à un groupe de la famille des Aranéides, et adopté par Latreille dans son Cours d'entomologie , pour désigner la deuxième tribu de cette fa- mille. Les Aranéides renfermées dans cette tribu ne présentent que deux sacs pulmo- naires , avec une ouverture extérieure pour chaque , et situés4 un de chaque côté , à la base du ventre. La disposition des organes de la vue, et les habitudes des Aranéides qui composent cette tribu, sont très diversifiées. (H. L.) *DIPNOA. rept. — C'est-à-dire à deux poumons. Nom des Amphibiens dans laclas- sification de M. Fitzinger. (P. G.) *DIPODES. Dipoda (<&ç, deux; ttovç, tto- e Carxlolle [A/cm., V, 33, t. 2) el ne renfermtlil qu'une espèce, crois- sant aux environs de Buénos-.Vyres. C'est une herbe vivace, aeaule, glabre; i feuilles radicale*, pétioléea, triaéqaèes, dont lea lo- bes cunéiformes, dentés ou incisés au som- met, les latéraux quelquefois bipartis; à aeape dépassant les feuilles; à ombelle com- posée, (S-S-ra.iiée, dont les pédieelles beau- coup plus longs que l'involucre, qui est composé de 4 ou 6 folioles , sont ombelles et formés de trois fleurs : l'intermédiaire fer- tile , les deux latérales mâles (itnde nomen). Le fruit est orbiculaire, et formé de deux Dèricarpes scutiformes. (C. L.) •DIPOSOUKX ( Diptu, Gerboise; Sorex, Musaraigne), mam. — Dénomination que l'on a proposé de substituer à celle de Macrosce- lides. Ployez ce mot. (p. G.J *DIPROPUS ('S fonctions de ces organes , sans prendre parti pour aucune. Depuis i'impre.-sion de cet article . M. le colo- nel Goureau a publié, dans le tom. Ier, 2e série des Ann. de la Soc. eut. de France ( pag 299-312, année 1843), un Mé- moire très intéressant, où, après avoir démontré d'une ma- nière incontestable que les balanciers occupent sur le mé- ■ t la même place que les secondes ailes des autres or- dres, comme l'avait avancé .* adouin , contrairement à l'o- pmon qui les fait dépendre du premier segment abdominal, il rapporte une série d'expériences qu'il a faites sur plusieurs île Diptères pour s'assuierde l'usag'- de ces organes, soit en les arrachant, soit en les mutilant seulement en par- tie, soit en écrasant le bouton qui les termine II résulte de ces expériences que les balanciers, ainsi que l'indique leur nom, sont indispensables pour régulariser le vol , et qu'ils ne sont p. .s moins utiles aux Diptères dans cette fonction que les ailes inférieures le sont aux insectes des autres oïdi es ; que par conséquent on doit les regarder comme de secondes 1 1 chiites a l'état le plus rudimentaire Déjà cela s'observe dans le g. Neinopiere de l'ordre des Nevroptéres, où les se- aiies se réduisent a une soite de lanière très étroite en forme de spatule , et sont inséiées aussi loin des premiè res que Ir Sont les b.lanrieis dans les Diptères Ainsi l'a,- ■ de M. M .icquart, que ces organes tuent leur origine «iu premier segment abdominal, n'est rien moins que piou- N'r.elen invoquant en sa faveur l'opinion de Latreille, qui kl rrguide comme des appendices dis ti •■• lléi s poster eures Hu lhor.iv i! ne s'est pas aperçu que cette opinion était prê- tait ni ut runtre lui. Quant a M. Lacordaire, qui avait avancé, dans le l«r volume de son Introduction a l'entomologie, que 1rs balanciers étaient sans influence sur le vol . il a reconnu son erreur dans une note du 11e volume de cette même In- troduction, pag. ïgichœtes ( ces mots indi- quent que le suçoir se compose de 6, 4 et 2 soies); elle se subdivise maintenant en Entomocères , ayant le dernier article des antennes divisé en segments , et en Aplo- cères , qui ont ce même article simple. Les Entomocères comprennent deux familles : les Tabanîens et les KTotacanthes. La pre- mière ne renferme pas de tribus , et l'on y arrive immédiatement aux genres ; dans la seconde, les genres se trouvent répartis dans 4 tribus , qui sont : les Acanihomèrides, les Sicaires , les Xylophagides et les Slratio- mydes. Quant à la seconde subdivision, celle des Aplocères , elle se partage en deux sec- tions : les Tétrachœtes et les Dichœtes , qui appartiennent à la première classifica- tion , et qui ont été conservées dans la nou- velle. Los Tétrachœtes se divisaient d'abord en deux familles: les Tanystomes et les Bra- chystomes , d'après le développement plus ou moins grand de la trompe ; mais M. Mac- quart ayant reconnu l'instabilité de ce ca- ractère a supprimé les deux familles aux- DIP quelles il servait de base, et divise immédia- tement les Tétrachœtes en 11 tribus , sous les noms de : Mydasiens , Asiliques , Hybo- tides, Empides, Késiculeux, JYémestrinidei, Xylostomes , Leptides, Bombyliers, auxquels il réunit les Anthraciens , Syrphides et Doli- chopodes Les Dichœtes , dont il nous reste à parler, se partagent en deux familles : les Athéricères , qui se composent de 8 tribus sous les noms de Scénopiniens , Céphalopo- des , Longhoptérines, Platypézines , Conop- saires, Myodaires, OEstrides et Muscides ; et les Pupipares, qui n'en comprennent que 2 : les Coriaces et les Phthiromyies. Pour donner une idée plus nette de cette classifi- cation , nous allons la résumer dans le ta- bleau synoptique suivant : SUBDIVI- SIONS. SECTIONS. FAMILLES. TRIBUS. lre division : Némocères. Antennes de 6 articles au moins; palpes de 4 à 5 articles Rec- TIPALPE9. Palpes droits. Cur- vi palpes. Palpes recourbés. 2e DIVISION : Brachocères. Antennes de 3 articles ; palpes de 1 ou 2 articles. Entomo- cères. Dernier art. des anten. divisé en segments. Tabanjehs- I TÉTILl- CHJÎTES. Suçoir composé de 4 soies. Nota- CAUTHES. DlCHZTES. Suçoir composé de 2 soies. , Athéricè- res. Pupipa- res. \ Acanthoméridet l Sicaires. 1 Xylophagides. \ Stratiomydes. Mydasiens. Asiliques. Hybotides. Empides. Vésiculeur. Némestrinides. Xylostomes. Leptides. Bombyliers. Syrpbides. Dolichopodes. Scénopiniens. Céphalopside». Longhoptérines. Platypélines. Conopsaires. Myodaires. OEstrides. Muscides. Coriace». Putbiromyie». DIP Pour ne pas compliquer inutilement ce tableau et l'allonger démesurément, nous avons dû nous arrêter aux tribus avec d'au- tant plus de raison que chacune d'elles ayant son article séparé, on y trouvera tout ce qui ne se trouve pas dans celui-ci , c'est-à-dire les caractères sur lesquels elles sont fon- dées, la nomenclature des genres qu'elles renferment, et les particularités de mœurs et d'organisation qu'elles peuvent offrir. Nous ajouterons seulement ici que le nombre des genres établis par . Macquart dans l'ordre des Diptères s'élève à G51 , dans lesquels se trouvent réparties 4,477 espèces j mais il s'en faut bien qu'il ait décrit toutes celles qui sont connues ; car limité pour le nombre de vo- lumes par son éditeur, il s'est attaché seu- lement à décrire les espèces les plus intéres- santes, soit pour les mœurs , soit comme types de genres. M. Lacordaire , dans son Introduction à l'entomologie, vol. II, p. 566 , évalue à 10,000 le nombre de celles qui existent dans les diverses collections ; et comme l'ordre des Diptères est l'un de ceux qui sont le plus négligés par les naturalistes voyageurs, il suppose que ce nombre ne re- présente que la dixième partie des espèces répandues sur toute la surface du globe, ce qui les porterait par conséquent à 100,000. Nous croyons cet aperçu un peu exagéré ; mais en le réduisant d'un quart, il en reste- rait encore assez pour étonner notre imagi- nation. (Duponchel.) •DIPTERIUM, Ehrenb. bot. cr. — Sy- nonyme de Jieticularia, Bull. DIPTERK. bot. ph. — Poy. dipteryx. * DIPTÉROCARPÉES. Dipterocarpece. bot. ph. — Famille de plantes dicotylcdo- nées, polypétales, à étamines hypogynes , dont les caractères sont les suivants : Calice de 5 folioles distinctes ou soudées entre elles à leur base , tantôt se développant toutes également, tantôt 2 ou 3 s'allongeant plus que les autres , et formant comme autant de longues ailes autour du fruit mûr. 5 pé- tales sessiles, libres ou quelquefois soudés à leur base en un tube très court, à préflo- raison tordue. Étamines en nombre le plus ordinairement indéfini , insérées sur un ou deux rangs ; à filets courts, subulés, distincts ou inférieurement réunis ; à anthères ad- nées, oblongues ou même linéaires et pro- longées par les connectifs en une longue DIP 71 pointe ou arête, s'ouvrant par deux fentes latérales. Ovaire libre, à 3 loges renfermant chacune 2 ovules pendants et collatéraux , surmonté par un style simple que termine un stigmate aigu, indivis ou divisé en 3 pe- tites dents. Fruit enveloppé par le calice ac- crescent, 1-loculaire et 1-sperme par avor- tement, indéhiscent ou se séparant en 3 val- ves. Graine pendue , mais qui quelquefois semble dressée par suite de la soudure de sa chalaze avec le fond de la loge , contenant sous un tégument membraneux un embryon à radicule court et supère , à cotylédons grands , tantôt foliacés et plies d'une ma- nière assez compliquée, tantôt épais et ri- dés dans leur contour, souvent pétioles, res- tant enfouis dans la germination. Les espèces habitent le continent et l'archipel Indien dans les forêts, auxquelles ils fournissent leurs plus grands arbres. Leurs feuilles sont alternes, marquées de grosses nervures qui de la médiane s'avancent jusqu'au bord, et involutées dans la préfoliation , dans la- quelle elles s'entourent de grandes stipules enroulées qui tombent bientôt. Les fleurs, qui doivent en partie leur couleur à leur grand calice souvent rougeâtre, sont dispo- sées en grappes ou en panicules axillaires ou terminales. Diverses parties sont gonflées de sucs résineux , dont quelques uns très estimés comme vernis , comme encens , ou pour d'autres usages. Dipterocarpus , Gaertn. (Pterygium, Cor- rea). — Dryobalanops, Gaertn. — Paleria, L. (Isauxis, Arn. — Seidlia, Wight.) — fatica, L. (Shorea, Roxb. )— Hoppea, Roxb. Un genre africain, le Lophira, Afz., a été réuni en général aux précédents, mais il en diffère par son ovaire uniloculaire , à plu- sieurs ovules recourbés en crochet et adnés sur un placentaire central , avortant plus tard , excepté un seul qui se développe en graine à cotylédons lisses, à radicule infère. Doit-il former le type d'une petite famille distincte des Lophiracées? (Ad. J.) DIPTEROCARPUS («Jwrrcpoç, à deux ai- les ; xapiro; , fruit ). bot. pn. — -. Genre type de la famille des Diptérocarpées , formé par Gœrtner (De frucl., III, 50, t. 187, 188, L l ), et renfermant une vingtaine d'espèces environ , toutes de l'Asie tropicale. Ce sont 72 DIP de grands arbres résineux, à feuilles oppo- sées, très entières, coriaces ; à stipules cadu- ques ; à fleurs grandes, élégantes, blanches, teintes de rouge, et disposées en racèmes. Il leur succède une noix ligneuse, mucronée par le style, uniloculaire, monosperme par avortement, et renfermée dans le tube cali- cinal , qui s'est accru , et la couronne de ses cinq lacinies , dont trois courtes et deux grandes et foliacées {unde nomen). (C. L.) *DIPTEROCOME(<îi7vT£poç, à deux ailes; xofx>7, chevelure), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Cornposées-Astéroïdées, d'une affi- nité très douteuse , et placé provisoirement dans la sous -tribu des Tarchonanthées , formé par Fischer et Meigen ( Ind. sem. hort. Peirop., 1835) pour une petite plante annuelle découverte dans la Perse, à feuilles opposées ou alternes, subsessiles, linéaires, très entières ; à capitules pauciflores , hété- rogames, axillaires, sessiles. La D. pusilla a des fleurs jaunes, et a été introduite dans les jardins botaniques d'Europe. (G. L.) DIPTERODON. poiss. — Lacépède avait établi sous ce nom un genre dont les espèces ont été réparties par Cuvier dans les trois grandes familles des Sciénoides , des Per- coïdes et des Sparoïdes. *DIPTEIUGIA ( fandpvl, vyoç, qui est muni de deux ailes), ins. — Genre de Lépi- doptères nocturnes , établi par M. Stephens [A sysiemat. Cal. of British insecis , part. 2, pag. 77) dans sa famille des Noctuides. Ce g. a pour type et unique espèce la Noclua Pinasiri de Linné , qui se trouve dans une grande partie de l'Europe, et dont la Che- nille vit sur les Rumex. M. Boisduval place cette espèce dans le g. Luperina, et M. Gué- née dans le g. Cloantha, deux genres très éloignés l'un de l'autre; ce qui prouve que M. Stephens a eu raison d'en faire un genre particulier. Son nom générique fait allusion au dessin de ses premières ailes , qui offrent à leur sommet la représentation d'une aile d'oiseau. (D.) *DIPTERYGIA , Presl. bot. ph. — Syno- nyme ^apporté avec doute par Endlicher au g. Asteriscium , Cham. et Schl. «DIPTERYGIUM (Jm«>wÇ, à deux ailes). bot. ph.— Genre de la famille des Cruci- fères, tribu des Isatidées , établi par J. De- caisne (Nouv. Ann. se. nat., IV, 66, t. 3) pour une çetite plante herbacée , croissant DIP dans l'Arabie , glaucescente , très glabre ; i rameaux diffus, cylindriques , subaphylles; à feuilles caulinaires,ovées-lancéolées, très entières, crassiuscules, planes, non veinées; à fleurs disposées en grappes lâches , terrai** nant les rameaux, munies de bractéoles li- néaires-lancéolées , de moitié plus courtei que les pédicelles, et portante la base de* oreillettes biflies (u/jete nomen?). (C. L.) DIPTERYX [ètwctptl, à deux ailes), bot. ' fh. — Genre de la famille des Papiliona- cées , tribu des Dalbergiées , formé par Schreber (Gen.f n° 1161), et renfermant 4 ou 5 espèces propres à l'Amérique tropi- cale. Ce sont des arbres à feuilles opposées ou subalternes , abrupti-ou subimparipen- nées , éstipulées; dont les folioles alternes ou opposées , larges , coriaces, souvent sti- pellées , glanduleuses -ponctuées (points quelquefois pellucides); à inflorescence ter- minale, paniculee, dont les pédicelles courts, les bractées et les bractéoles décidues; à ovaire glabre; à légume drupacé , épais, ovoïde, indéhiscent, monosperme. On cul- tive dans les serres en Europe la D. odorata Willd., à fleurs pourpres , introduite de la Guiane en 1793. (C. L.) DIPUS (nom latin des Gerboises), mam. — On en a tiré les mots Dipoïde&, Dipina, etc., appliqués par divers auteurs à un groupe de Rongeurs dont les Dipus sont le type. Voy. gerboise. (P. G.) DIPVRE {Uç , deux fois ; nvp , feu : c'est- à-dire double action du feu), min. — C'est une substance en petits prismes, qui parais- sent être à base d'octogone régulier, et que l'on trouve disséminée dans une stéatite ou dans un schiste près de Mauléon, dans le déparlement des Hautes-Pyrénées , et près d'Angoumer et de Saint-Girons, dans le déparlement de l' Ariége. D'après une analyse ancienne que l'on doit à Vauquelin, c'est un silicate alumino-calcaire, qui paraît se rapprocher beaucoup de la Wernérite, espèce avec laquelle la plupart des minéralogistes le confondent; nous discuterons la valeur de ce rapprochement à l'article wernérite. LeDipyreestfusible avec bouillonnementau chalumeau ; il est de plus phosphorescent par la chaleur; c'est à cette double action du feu que fait allusion le nom de Dipyre, qui lui a été donné par Haûy. (Del.) «DIPYKENA (<îcwvpwo$ , à deux noyaux), DIR bot. ph. — Genre de la famille des Verbé- nacées , tribu des Lippiécs , formé par W. Hooker (Bol. Mise., I, 3G5) pour un arbris- seau découvert dans les Andes du Chili. Il est très glabre , dressé, à rameaux allongés , grêles, subspinescents, et a le port de la Ver- bena aspera. Les feuilles en sont alternes ou fascieulées (pendant le premier âge des ra- mules), petites, oblongucs-spathulécs.cras- siusculcs, subcharnues, uninerves, sessiles; les fleurs odorantes, bractéées, disposées en un épi terminal , un peu lâche. Le fruit est un drupe quadriloculaire et biparti. (C. L.) *DIPYRÉ\É.Z?ipz/rew«s((ît'ç,deux;7rup>îv, noyau 1. bot. — On appelle ainsi les baies qui contiennent deux noyaux. * DIRAPMA (#< , deux ; potyfç, aiguille). ins. — Illig., synonyme de Livia , Latr. M. Waga [Ann. Soc. eniom. de France , 1" série, t. XI (1S42, p. 275 ) a aussi créé sous ce nom un genre d'Hémiptères homop- tères, très voisin de celui des Livia. Les Dira- phies ont la tète plus large que les Livies, et en outre le second article des antennes, plus grand que les autres, est ovoïde dans les pre- miers et conique dans les seconds. M. Gué- rin-Méneville (Rev. zool., 1842, n° 9, p. 293) s'est assuré, comme s'en doutait M. Waga, que ces différences n'étaient pas sexuelles ; il a étudié les deux sexes des Diraphia , et il a vu que, dans le mâle, l'abdomen est terminé par un appareil copulateur composé de for- tes pinces relevées comme dans les mâles des Psylles; tandis que dans la femelle, il y a plusieurs valves en forme de sabre, réu- nies en pointe en arrière. Les Diraphies ont été trouvées en sociétés nombreuses en automne, aux environs de Varsovie, dans une localité couverte de buis- *cr.î .soles, non loin d'une forêt: ces in- sectes étaient enfouis à près de 2 pouces dans la terre ; ils sautaient , mais ne se ser- vaient pas de leurs ailes. La seule espèce connue est la Diraphia limbata Wag. [loc. cit.ibid.,p\. ll.fig. il et 12), trouvée en Pologne , et qui ressemble beaucoup à la Livia juncorum. (E. D.) DIRCA [Sipx-n , nom d'une fontaine de Thèbes). bot. rn. — Genre de la famille des Daphnacées, institué par Linné pour un ar- brisseau croissant dans les marais du nord de l'Amérique. L'écorce en est ténue ; les ra- meaux en sont grêles-allongés ; les feuilles DIR 73 alternes , très entières les fleurs herma- phrodites, d'un jaune pâle, sortent par trois de gemmes axillaires. La D. palus tris L. est cultivée depuis 1750 dans divers jardins eu- ropéens, où elle a été introduite de la Virgi- nie. On peut en voir une figure dans le Bo- tanical Regisier, sous le n° 292. (G. L.) DIRC.-EA (Atpxatoc, Dircée, nom propre). ins. — Genre de Coléoptères hétéroméres, éta- bli parFabricius, et adopté par Latreille, qui le range dans la famille des Sténélytres, tribu des Serropalpides. M. le comte Dejean, qui le place dans la famille des Ténébrio- nites, y rapporte, dans son dernierCatalogue, 18 espèces , dont 10 d'Europe et 8 d'Améri- que. Nous citerons parmi les premières , et comme type du g., la Dircœa discolor Fabr., qui se trouve en Allemagne. (D.) "D1RHACODES et non DIRA CODES (èïç, deux fois ; poc^ui?/);, vêtu de lambeaux), bot. ph. — Genre de la famille des Zingibéracées, tribu des Amomées , institué par Blume {Enum. PL Jav., I, 55) pour renfermer une (ou plusieurs?) espèce, croissant dans les îles Moluques, et ayant le port d'un Amo- mum. L'inflorescence terminale est en épi serré , et muni de bractées linéaires-lan- céolées. (C. L.) *DIRHAGUS [Sic, deux fois ;p«yo;, brisé). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Sternoxes , tribu des Eucnémides , établi par Eschscholtz et adopté par La- treille {Ann. de la Soc. entom. de France , t. III), ainsi que par MM. de Castelnau et le comte Dejean. Latreille y rapporte deux espèces , qui sont les Elaier minulus et pyg- mœua Fabr., propres à l'Allemagne ; et M. de Castelnau en décrit une troisième, originaire de la Colombie, sous le nom d'omaïus. Mais M. Dejean compose le g. dont il s'agit de 6 espèces inédites de différentes parties de l'A- mérique , et met les deux espèces citées par Latreille dans le g. Microrliagus, également fondé par Eschscholtz. (D.) 'DIHHIMJS (Jiç, deux;p7v, ptvô*;, nez). ins. — Genre d'Hyménoptères, de la section des Térébrans, famille desChalcidiens, créé par Dalman , et adopté par Latreille et la plupart des entomologistes. Les Dirhinus se distingucntdes CWcis par leurs mandibules, qui sont très prolongées en avant, et par leur tète , qui est profondément bifide. On n'en connaît qu'une espèce, le D. excavatus 10 74 D1R DIS (Daim. Act. holrn., 1818, p. 76, Lab. 2, fig. c, l,a;Guér. Icon.du R. A.Ins.,?. 416, pi. 67, f. 10), d'Egypte. (E. D.) *DIRIIÏI*CISUS. hklm.— Syn. de Diira- chyceros. Voy. ce mot. (P. G.) *DIRINA [Siq , deux ; pivoç , peau; double excipulum). bot. cr. — (Lichens.) Frics a éta- bli ce g. [SysL Orb. veget., p. 244) aux dé- pens des Lécanores d'Acharius, et en pre- nant pour type le L. Ceratonïœ de cet au- teur. Voici comment ce genre est défini dans sa Lichenogr. Eur. reform., p. 194: Apothé- cies d'abord tuberculiformes , closes, puis s'ouvrant au centre, et devenant scutelli- formes , horizontales, munies d'un rebord thallodique. Lame proligère fort mince, pla- cée sur une couche cartilagineuse, mince et carbonacée. Cette substance cornée est sé- parée de l'excipulum thallodique , par un autre excipulum tout blanc , formé par la couche médullaire du thalle , et qui rem- place ici Y hypoihecium qu'on rencontre dans beaucoup d'autres Lichens. Thèques en mas- sue {Dirina repanda) , renfermant sur deux rangées huit sporidies fusiformes , inco- lores, hyalines, divisées en quatre loges par trois cloisons transversales. Ces thèques sont accompagnées de paraphyses très menues , filiformes et rameuses. Deux espèces com- posent ce genre, près duquel, s'il n'est iden- tique, vient naturellement se placer le g. Gassicurtia de M. Fée, que nous n'avons ja- mais vu. Ce g. ressemble au Roccella par ses apothécies , mais il en diffère par son thalle centrifuge. Des deux espèces dont nous avons dit qu'il était composé, l'une croît sur les écorces d'arbres, l'autre sur les rochers, en Europe et en Afrique. C'est de la première qu'un lichénographe célèbre a fait son CUio- decton africanum, qui vient sur le Baobab dans la Sénégambie. Il est vrai que les spori- dies des deux genres ont une grande ressem- blance, mais elles n'en ont pas moins avec celles des Roccella; d'où l'on peut conclure que ce caractère unique ne suffit pas pour circonscrire un g. deLichens.Les Dirines sont aux Parmélies, comme les Roccelles aux Ra- malines. (C. M.) *DIROTUS. ins.— Sous-genre de Coléop- tères penta mères, famille des Carabiques, établi par M. Leach (Annulosa javanica, édit. Lequien, p. 113) , qui le range dans sa tribu des Harpalides. Ce sous-genre , fondé sur i une seule espèce, que l'auteur nomme sub- viridescens , se rapproche, suivant lui, des Doliclius. (D.) "DIRUS , Mégerle. ins. — Synonyme de Lepyrus. Voyez ce mot. (C.) DISA. bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Ophrydées, composé d'une quarantaine d'espèces, toutes origi- naires du cap de Bonne-Espérance. Ce sont des plantes toutes terrestres, fort variées dans leur port, portant une ou plusieurs fleurs. Leur calice est inégal. Les sépales externes sont libres: le supérieur, concave et en forme de casque , se prolonge en un éperon court ou allongé ; les sépales internes sont plus courts , dressés , adhérents par leur base ! aux côtés du gynostème. Le labelle est libre, tantôt filiforme , tantôt élargi , entier ou dé- coupé en lanières. Le gynostème se partage à son sommet en deux parties : l'une portant l'anthère, l'autre le stigmate. L'anthère est dressée ou renversée, à deux loges contenant chacune une masse pollinique , dont les ré- tinacles sont écartés et nus. On cultive quelquefois dans les serres des amateurs de cette belle famille le Disa gran- diftora L. , remarquable par sa fleur, qui souvent n'a pas moins de 2 à 3 pouces de diamètre. (A. R.) "DISACCIUM, DC. bot. ph. — Synonyme de ô'inapidendron , Lowe. DISANDUA, L. bot. ph. — Synonyme de Sibihorpia du même. (C. L.) DISARRHE\UM. Labill. bot. ph.— Sy- nonyme de Hierockloa , Gmel. DISASTER [Sic, deux; àcrrvj'p , étoile ). échin. — M. Agassiz (Prodr. d'une Monogr. des Rad. ou Echin., in Mem. Soc. des se. nat. de JS eudiâitl, 1834, part. I, p. 189) a créé sous ce nom un genre d'Eehinodermes ayant un ambulacre impair, et ceux de la paire an- térieure convergeant en un point plus ou moins éloigné du pointde réunion des deux ambulacres postérieurs. Toutes les espèces sont fossiles : le type est le Spatangus bicor- dalus Goldf. (E. D.) *DISAULAX(o& sillon). ins. — Genre de Coléoptères subpentamères (té- tramères de Latreille), famille des Longi- cornes , tribu des Cérambycins, établi par M. Serville {Ann. de la Soc. enlom. de Fr., t. II, p. 562) , avec le Saperda hirsulicornïs de Kirby, espèce originaire du Brésil. (C.) DIS •DISCAKTI1ÉES. Discainhcœ. bot. ph.— Parmi les classes proposées par M. End- licher pour reunir les familles en groupes naturels d'un ordre plus élevé , il y en a une de ce nom, tiré de l'existence du disque qui tapisse le calice ou le plus souvent couronne l'ovaire en portant les pétales et les étarnines. Elle comprend les Ombellifères, Araliacées, Ampelidées, Cornées, Loranthacées, Hama- melidées, Bruniacees. (Ad. J.) *DISCA\THERA : lhèreen bot.)- bot. pu. — Genre -de la famille des Cucurbilacées , tribu des Cyclantbérées, formé par Torrey et A. Gray [PI. 0/ IVwth ^)uer. , 1 , 697 ) pour une plante encore peu connue, qui croît dans le Texas. Les feuilles en sont pédatiûdes , à cirrhes simples ; les fleurs monoïques, blan- ches, petites : les mâles disposées en racèmes composés; les femelles solitaires, et portées sur un pédoncule inséré dans la même ais- selle. (G. L.) #DlSCAPOPHÏSILM,Reichenb bot. cr. — Synonyme sectionnairedu g. Splachnum, Linné, fou. ce mot. (G. M.) DISCARIA (<ît(xxoç, discus, disque), bot. ph. — Genre de la famille des Rhamnacées, tribu des Collétiées, formé par Hooker (Bol. Mise, I, 15G, et renfermant 3 ou 4 espèces. Ce sont des arbrisseaux croissant dans les Andes du Chili et du Pérou , assez rarement dans la Nouvelle-Hollande. Leurs ramules sont spinescents , déçusses, florifères; leurs feuilles, placées au-dessus des épines, briè- vement pétiolées, entières ou crénelées, dé- cidues , munies de stipules subulées ; leurs fleurs sont axillaires , solitaires ou fascicu- lées , portées sur des pédoncules simples. Endlicher (Gen. PL, 5731 partage ce genre en deux sections , basées sur le nombre des lacinies calicinales : a. Peniupasma-, calice 5-fide , espèces austro-américaines, b. 7e- trapw>ma; calice 4-fide , espèces australa- siennes. On cultive en Europe la D. ausira- Ki Book. (C. L.) ; 'DISCELILM [8(ç, deux ; reiftoç, jambe). bot. cr. — (Mousses.) Genre acrocarpe ha- ralopéristomé, créé aux dépens des WeUriat par Bridel [Bryol. univ., I, p. 3G5) , et dont 4e type est le Weissia nuda Ilook et Tayl. < >es caractères : Péristome simple, com- posé de 10 dents lancéolées, divisées en deux nie qui part de la base, et s'étend DIS 75 jusqu'au milieu de leur longueur, ou seu- lement lacuneuses entre les articulations. Capsule inégale, globuleuse, un peu bossue inféricurementet penchée, dépourvue d'an- neau (?) et longuement pédonculée. Oper- cule conique court. Coiffe en capuchon. Inflorescence dioïque terminale. L'unique espèce qui constitue ce g. croît sur la terre argileuse humide , le long des fossés ou des rivières en Angleterre et en Laponie. Sa tige est presque nulle ; ses tiges, toutes radi- cales et ramassées en bulbe, sont munies d'une nervure obscure et deviennent roses. MM. Hooker et Taylor disent la capsule mu- nie d'un anneau; Bridel l'en dit privée. (C. M.) 'DISCERNA (Jtç, deux ; xrpata, corne, fi- lament), lnfus. — Genre d'Infusoires de la famille des Volvociens, fondé en 1841 , par MM. Morren (Mém. del'Acad. de Bruxelles, t. XIV, p. 37). L'espèce type {D. purpurea Morr. ) , qui se trouve communément dans les étangs de la Belgique, et qui est d'un beau rouge pourpré, a été étudiée anatomi- quementetphysiologiquement par MM. Mor- ren, dans l'ouvrage que nous avons cité plus haut. (E. D.) DISCIIIDIA [StayiS-oi;, qui se partage en deux), bot. ph. — Genre de la famille des Asclépiadacées, tribudes Pergulariées, formé par R. Brown , et contenant une douzaine d'espèces environ , indigènes de l'Asie et de l'Australasie tropicales. Ce sont des herbes vivaces, vivant en parasites sur les arbres, à tige radicante aux articulations inférieu- res, portant des feuilles opposées, épaisses, charnues, quelques unes métamorphosées en ascidies ; à fleurs petites, disposées en sorte d'ombelles. On rencontre souvent dans nos serres en Europe la D. bengalensis Coleb. (C. L.) DISCniRIE. Dischirius (!c< , deux ; x»~ po;, main), ins. — Genre de Coléoptères, fa- mille des Carabiques, tribu des Scaritides, établi par Bonelli, et adopté par Latreille, mais non par M. le comle Dejean , qui en comprend les espèces dans le g. Clivine , avec lequel il a beaucoup de rapports. Toute- fois, il en diffère essentiellement par les jam- bes antérieures, terminées par deux pointes très fortes , dont l'extérieure est articulée à sa base. M. de Castelnau rapporte à ce g. 5 espèces, toutes d'Europe, parmi lesquelles 76 DIS nous citerons seulement le D. gibbus (Sca- riies id. Fabr.), qui se trouve aux environs de Paris. Les Dischiries sont de très petits Coléop- tères, qui ont les mêmes mœurs que les di- vines. Voyez ce mot. (D.) «DISCHISMA [i(ç, deux fois ; NOS(<ît'!M) , et faisant partie dans sa mé- thode ou groupe des Gymnétoïdes. Il lui donne pour type et unique espèce une Cé- toniade inédite de Guinée, qu'il nomme D. tricolir; elle est d'un rmir brillant, tacheté de blanc, avec le chaperon et l'anus rouges. Il pense que le Macrouota apicalis de KM. Gory et Percheron appartient à ce genre. (D.) DISCOPIIOF.A {Siaxoq, disque; «pop/u , je porte . i\s. — Genre de Lépidoptères de la famille des Diurnes , établi par SI. Bois- duval , qui le place dans la tribu des Mor- phides. Ce uenre se compose d'une dizaine d'espèces toutes des Indes orientales, parmi lesquelles viennent se ranger les Pap. iuLlia deCramer, Menetho de Fabricius, figuré sous le même nom par Donovan , Celinde de Stoll , qui probablement n'est que le mâle du Menetno , et enfin le Morpho ogina de Godart. Le type de ce genre est le D. son- daica. (D.) DÏSCOPnORE , Eschsch. (Ji'«oç, dis- que ; epop/w, je porte), acat.. — Synonyme de Médusaires. Voi/ezce mot. (E. D.) * DISCOPL EA ( Slvxoç , disque ; «a/oç . plein, bot. CR.—(Phycées.) Genre établi par M. Ehrenberg (Kurze Nachrichi, 1840) pour deux espèces de Diatomées en forme de dis- que , et qui sont semblables à des articles de Gaillouella séparés; l'une, D. grœca,aélé •rouvée fossile en Grèce dans une espèce de marne; l'autre, le D. Kutzingii, est assez commune dans les fossés des marais. (Bréb.) "D1SCOPLEURA (faxe* disque ; Tzhvod, rôté ;. bot. pu. — Genre de la famille des Ombellirères, tribu des Amminées, établi par De Candolle [Menu Omb. 38, t. 8, 9) et renfermant trois ou quatre espèces indi- gènes du nord de l'Amérique. Ce sont des plantes herbacées, glabres ; à tige cylindri- que , dressée, ou procombante ; à feuilles multiséquées, dont les lacinies linéaires-sé- tacées, les unes trifides, les autres indivises ; à involucre formé de nombreuses folioles indivises et trifides ; a involucelles compo- If* cinq folioles environ , linéaires séta- cées- (C. L.) DISCOPORA [Jfoxoç, disque; w'poç, pore), polyp. — Genre de l'ordre des Polypes DIS 7. viridis Duj. [loc. cil,, et Hist. deslnf., Suites à Buffon , p. 342, pi. III, fig. 20-21 ; Monas ovidum Goëze) , qui se présente comme un corps ovoïde , renflé , vert , avec un point rouge et deux filaments; il se trouve assez commu- nément dans les eaux stagnantes. Un Infusoirc étudié en 1810 , par M. Joly, décrit par lui sous le nom de Monas Dana- lii, et remarquable en ce qu'il est la cause de la coloration en rouge , quelquefois très vif, des salines de la Méditerranée, doit pro- bablement entrer dans ce g., ainsi que le fait observer M. Dujardin. (E. D.) •DISEMMA [Sic, deux fois ; cV«. habit). bot. pu. — Genre de la famille des Passi- ] floracées , tribu des Passiflorées , formé par Labillardière {Sert. auct. Caled., 78, t. 79) et renfermant 5 ou 6 espèces, croissant dans l'Australasie. Ce sont des arbrisseaux grim- pants, cirrhifères, ayant le port des Passi- flora, à feuilles alternes, tri-quinquélobées, munies de stipules sétacées ; à pédoncules axilhires, solitaires ou géminés, uniflores , à bractées distantes des Heurs. Les Disemma sont des plantes intéressantes et recherchées pour l'ornement des jardins, dans lesquels on cultive entre autres les D. herbertianum et awantium. (C. L.) DISÉPALE. bot. ■- Voy. calice. •DISJONCTIF. Disjunclivus. bot.— M. A. Richard donne ce nom à l'insertion pleuro- discale des élamines quand les pétales , de même que les étamines, sont attachés sous le disque, et non à ce disque, ainsi que cela a lieu dans les Simaroubées. «DISJOINTS. Disjunclœ. arach. — M.Walckenaër, dans le tome 3e de son Hist. nal. sur les Insectes aptères, désigne SOUS ce nom une famille du genre Tetragnathat et dont les caractères peuvent être ainsi pré- sentés: Yeux latéraux disjoints; mandibules proéminentes et divergentes ; abdomen très allongé. (H. L.) DISLOCATIONS. gÉol. — Voy. vallées. 'DISMEGISTUS (f the enioniological Society of London, 1840, p. 29} sur une espèce inédite des bords de la Gam- bie, en Afrique, et qu'il nomme D. Gumbia- nus. Cet insecte, qui fait partie de la collec- tion de M. Melly, est suitout remarquable par la Tonne globuleuse de son thorax et de 11 82 DIS son abdomen. Il tient à la fois , dit l'auteur, du g. Cychrus et du g. Polamophilus. Il est d'un noir brillant , avec le dos canaliculé , les ély très profondément striées, et des points élevés entre les stries. (D.) "DISPORUM (Jfç, deux fois ; wopoç, pore). bot. ph. — Genre de la famille des Mélan- thacées , tribu des Vératrées , formé par Sa- lisbury [In Don's Népal. 50 ) et renfermant 4 ou 5 espèces, croissant dans les Indes orientales et presque toutes introduites dans nos jardins en Europe. Ce sont des plantes herbacées, ayant le port des Uvulariœ , à feuilles très brièvement pétiolées, à pédon- cules axillaires, pauciflores. (C. L.) DISPORUS. ois. — Ployez dysporus. "DISQUE. Discus [discus , disque), acal. — Genre d'Acalèphes de la famille des Mé- dusaires, tribu des Eudorées, créé par M. Lesson dans son Prodrome d'une mono- graphie des Méduses (1837). Les Disques ont le corps taillé en palet ou disque, bombé, arrondi ou aminci à ses bords , sans aucune apparence de bouche et d'organes, autres que des rangées symétriques et rapprochées de vaisseaux fins occupant , en rayonnant , toute la circonférence du disque. Leur nu- trition paraît se faire par imbibition , et de l'air circule dans les canaux rayonnants du pourtour du corps. Analysés, ces Médusaires se résolvent entièrement en eau limpide, sans autre trace de résidu qu'une pellicule. M. Lesson en décrit quatre espèces : nous prendrons pour type le D. discobnlorum Less. [Hisl. nal. des Zooph. Acal., p. 256); Eudora discoïdes Less., Zool. Coq., pi. IX, fig. 3, p. 128), qui se trouve abondamment sur les côtes du Pérou, aux attérages de Lima et de Payta, et sert de pâture aux animaux ma- rins , principalement au Grustacé nommé Grirnothée sociale. (E. D.) DISQUE. Discus, zool., bot. — Latreille a employé ce mot pour désigner la partie mé- diane de l'aile des Insectes. Jurine, en éten- dant la signification, s'en servait comme sy- nonyme de surface. Le disque d'nnecoquille ïiniviiive estledernier tour delà spire, celui d'une bivalve est la partie convexe opposée au ventre. — En botanique ce mot a plusieurs acceptions: ainsi, le disque d'une feuille est la partie comprise entre les bords, la partie centrale d'une ombelle, d'un capitule ou •l'un coryrnbe, le centre d'un pédoncule de DIS Composée et l'assemblage des fleurons qui occupent le milieu de la calathide. C'est encore, d'après M. Richard, un corps charnu de nature glanduleuse , placé sur le récep- tacle, et auquel il donne , suivant sa nature et sa position , les noms de Podogyne , de Pleurogyne et d'Epipode. Acharius appelle disque la partie supérieure des apothécions ouverts et marginés. •DISSÉQUÉ. Disseclus. bot. — On dit d'une plante qu'elle a les feuilles disséquées, quand elles sont très profondément décou- pées; beaucoup sont dans ce cas. Nous ci- terons, comme exemples, les Viola dissecia, Ranunculus disseclus, etc. DISSÉQUEURS. ins. — Nom vulgaire des Dermestes ; il peut convenir encore à beaucoup d'autres Insectes. *DISSIMILAIKE. Dissimilaris. zool. — On appelle en conchyliologie opercule dissi- milaire ceiui qui n'a pas la forme de la co- quille, et la charnière d'une coquille bivalve est également dite dissimilaire quand elle n'est pas semblable sur les deux valves et qu'il y a d'un côté des dents qui ne corres- pondent à rien. *DISSlTIFLORE. bot. — Épithète dési- gnant les fleurs distantes entre elles ; tels sont les épillets du Paspalus dissiliflorus. DISSIVALVE. moll. — Montfort a pro- posé sous ce nom un groupe particulier de Mollusques bivalves, qu'il retire de la classe des Multivalves des auteurs linnéens. Il donne le genre Taret comme type de ce nouveau groupe , qui aujourd'hui est inad- missible, dans une méthode même artifi- cielle, puisque le genre en question est ui) véritable lamellibranche, qui ne diffère dos autres que par son habitude de percer les bois, et de s'abriter dans un tube calcaire. (Desh.) "DISSOCHjETA(E. Diirupa {Sic, double ; Tpv-™, orifice), annél. — On a vu à l'art, dentale que, dans des coquilles analogues à celles que l'on regarde , avec MM. Savigny, Des- bayes et de Blainville, comme étant des Mol- lusques, et cela d'après l'étude qu'on a faite de leur animal, on trouve aussi des Ento- mozoaires fort voisins, par leur organisation, des Serpules. Quoique ce fait ne soit pas ad- mis généralement, il pourrait servir, s'il est incontestable, comme il paraît l'être, à ex- pliquer comment certains auteurs ont sou- tenu que les Dentales sont bien des Mollus- ques , tandis que d'autres ont prétendu dé- montrer que ce sont des Annélides. L'er- reur des uns et des autres serait dans la DIT généralisation trop exclusive de leur opinion. Depuis longtemps on avait dit que les Dentales sont des tubes d'Annélides voisins des Serpules. G. Cuvier et quelques autres avaient même donné à cette manière de voir toute l'autorité de leur nom. Cependant il a fallu démontrer de nouveau la vérité de cette assertion ; et c'est ce qu'a fait un des premiers M. Berkeley, dans le t. V du Zoo- logical journal. Des coquilles qu'on a reconnues pour être le Deniulium subulatum des auteurs ayant été draguées sur les côtes d'Angleterre , M. Ber- keley, à qui elles furent envoyées, reconnut que, contrairement auxDentalesétudiées par MM. Savigny, Deshayes, etc., elles étaient la construction d'une Annélide et non pas celle d'un Mollusque: aussi les considéra-t-il comme devant former un g. à part, auquel il donne le nom de Ditrupa, à cause du dou- ble orifice, l'un au sommet, l'autre à la base et buccal, que présente la coquille (1). M. Berkeley donne aussi (fig. 2) une repré- sentation de l'animal du Ditrupa. Voici les caractères génériques qu'il lui assigne : Coquille libre, tubuleuse , ouverte à ses deux extrémités; un opercule fixé à un corps cartilagineux pédicellé, mince , strié concentriquernent ; 22 branchies en deux faisceaux, non spirales, aplaties, plus larges à leur base, garnies d'une seule rangée de cils ; manteau arrondi en arrière, denticulé en avant, largement plissé de chaque côté. On a constaté sur une espèce de Dentale de la Méditerranée, dont M. Guérin avait reçu quelques individus qu'il a remis à M. Souleyet , et que nous a montrés ce der- nier, que les caractères assignés par M. Ber- keley sont exacts ; et il est impossible d'ad- mettre qu'il n'y a pas dans le genre Den- tulium , tel qu'on l'avait établi , des animaux de la famille des Serpules. (P. G.) •DITTMARIA, Spreng. bot. ph. — Syno- nyme ii'Erisma. (C. L.) DIT YLUS ( Sic , deux ; tu>oç, cheville ?). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Sténélytres, tribu des OEdémé- riles, établi par M. Fischer de Waldheun , et (i) Il est à noter que . dans son Analyse de la nature, Ra- finesque, qu'on a tant critiqué, et si justement, dans bien (les cas , Lut des Dentales une sous-famille d'Annélides dan» la famille des Endosiphes-Ditremes. Les Derttalia ou la sous- famille des Dentalieus se composent des genres Denta.lium Odorthus , Siphodoii , Asphalium , Nicteit. DIU DIU 89 adopté par Lalreille. Il se compose des OEdé- mères à élytres parallèles de ce dernier au- teur, et a pour type le Ditylus helopioides Fisc h., qui se trouve sur les (leurs dans les environs des , qui comprend 27 genres , et celle des Hespérwes, qui n'en renferme que 2. En tout 29 g., non compris le g. Zephyrius , qui doit être rayé comme formant double emploi avec le g. Polyommaïus. Cette classification est à peu de chose près la même que celle qu'il avait donnée dans es Familles Jiatu- relles, publiées en 1825. Par conséquent, près de vingt ans se sont écoulés depuis qu'il en a posé les bases. On conçoit d'a- près cela qu'elle n'est plus au niveau de la science. Aussi a-t-elle été remplacée depuis longtemps , dans l'arrangement des col- lections , par celle du docteur Boisduval , le seul entomologiste français qui se soit oc- cupé d'une manière spéciale de l'ordre des Lépidoptères , tant pour les exotiques que pour les indigènes, car nos travaux, à nous, se sont bornés a ces derniers. Malheureuse- ment, cet auteur, si connu des lépllopléro- philes , n'a encore publié qu'un volume de l'immense ouvrage qu'il a entrepris , et ce volume ne comprend qu'une faible partie des genres créés et adoptés par lui dans la famille des Diurnes, en sorte que la plupart des genres qui lui appartiennent ne se- raient encore connus que nominativement, si M. Blanchard, en les admettant dans son Histoire des Lépidoptères , faisant suite au Buffon-Dumèml , ne les avait caractérisés à sa manière. Quoi qu'il en soit, tous les genres proposés par M. Boisduval, publiés ou non par lui, se trouvent adoptés aujourd'hui non seulementdans les collections particulières, mais aussi dans notre Muséum d'histoire na- turelle, ce qui nous a mis dans l'obligation de lesadmellre également dans ce Dictionnaire. Le tableau qui suit présente d'une ma- nière synoptique les divisions établies par M. Boisduval dans la famille des Lépidop- tères diurnes jusqu'aux tribus inclusive- ment , savoir : DIV r Croche ta des tarses / simples. 4 pattes 7. Dan aides. 8. Helirontd) 3e SECTION. I dans les deux sexes. Cl.rysal.de sus- 1 Crorhets des tarses \ 9- NymphalidM.. H"*" seulement* bjfi(|es , tu.sdam J ,o. Brassolides. I1." la *ueUe- ] les deux sexe- . ex- { lt. Morphides. busrENDUS. I è dans ,es Lybi. > l2. Salyudes. théïdesdont les fe- \ i3. Biul.de ir« Section. Chrysalide itta- ebée par I.. queue et par un lirci transversal en forme de cein- ture. SCCCIMCTS. Smcetucli. 6 pattes dans les -\ deux sexes. Chenilles \ allongées . . . . J 6 pattes dans les -. tieux 6txej. Chenilles ( très raccourcies. . Ç pattes dans les les et presque toujours 6 dans les femelles. Chenilles raccourcies. 4 paltes dans les -..Cheni allongées. l les) illes J. 1. Papilionides. 2. Piéiides. 3. Euménides. 4. L)< euides. 5. Érycinide*. 6. Péridromides. Suspensi 3e Section. Chrysalide renfermée dans ineiues uuih ira •<-- î ■-• — -- - melles ont 6 pattes. / i4. LybUbeidei. 6 pattes dans Les } ,deux sexes. Chenilles (. i5. Hespénde». une coque. (à coi étranglé. . .) Enroules. Involuti . Voyez les noms des 15 tribus désignées dans ce tableau, pour connaître les carac- tères qui les constituent, ainsi que la no- menclature des genres qu'elles renferment. (D.) "DIURUS (Jéç, deux; oùpot, queue), IHS.~ Genre de Coléoptères subpentamères, fa- mille des Curculionides orthocères , division des Brenthides , créé par M. Dejean , dans son Catalogue , avec une espèce de Java, dont la femelle a été décrite par Schoen- herr sous le nom de Ceocephalus furcdlatus Chevr. (par suited'uneerreurtypographique ce nom a été écrit turcillatus ). Le mâle de cette espèce, désigné sous le nomdeZ). bicau- datus De'}., a les élytres terminées par deux longs filets qui ont presque la longueur des étuis et sont un peu recourbés. (C.) "DIVALES (fêtes d'Angerone, mythologie). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fa- milledesMalacodermes, tribu des Mélyrides, établi par M. de Castelnau aux dépens du g. Dasylts de Paykull ( Rev. ent. de Silber- mann , t. IV, p. 31). Il y rapporte deux es- pèces , les Dasyies bipustulatus et i-pusiula- tasFabr.,qui se trouvent, le premier, en Italie, et le second, dans le midi de la France. (D' DIVARIQUÉ. Divaricatus. bot. — Les rameaux et les pédoncules sont dits divari- qués quand, en s'étendant , ils s'écartent de leur point d'insertion, et se portent dans tous les sens. 'DIVELLENT. Divellens. min. — Haûy désignait sous ce nom une variété de la forme rhomboedriquedans laquelle des faces naissant sur des angles inférieurs se rejettent en arrière comme pour fuir d'autres faces qui naissent sur les bords , dont la réunion forme ces mêmes angles. Telle est la Chaux carbonatée divellente. DIVERGENCE, bot., min — f oj/.divi» BUT. 92 DIX DOC DIVERGENT. Divergens. bot., min.— En botanique , on appelle divergentes toutes les parlies des plantes, telles que les pédon- cules , les rameaux, les feuilles, les sti- pules, etc., qui, partant d'un point commun, s'en écartent de manière à former un cône ou un éventail. — En minéralogie, c'est, d'a- près la nomenclature d'Haiiy, une variété produite en vertu de deux décaissements, l'un simpleet l'autre intermédiaire, en sorte que la loi des décaissements semble diver- ger à l'égard d'elle-même. Tel est le fer oli- giste divergent. 'DIVERGENTES. Defleclentes. arach.— Sous ce nom est désignée , par M. Walcke- naër, dans le tome 2e de son Hist. naturelle sur les Insectes aptères, une famille dont le genre Uloboms est le type, et dont les Ara- néides qui le composent présentent ces ca- raetères : Yeux sur deux lignes opposées, courbées en sens contraire. Lèvre semi-cir- culaire. Les Uluborus JValckenaerius , flavus et (iliformis , font partie de ce groupe. (H. L.) DIVERGINERVÉ. Dwerginervius. bot. — M. de Mirbel appelle ainsi les feuilles dont les nervures se portent en divergeantde la base au sommet ; telles sont celles du Vi- i urnum opulus. *DIVERSlCOLORE. Diversicolor. bot.— Cette épithète a été appliquée à deux es- pèces de Pézizes, dont la couleur varie sui- vant les individus. DIVERS HFLORE. Diversiflorus . bot. — Gassini a désigné sous ce nom les fleurs des Composées quand la corolle en est variable, et l'on dit aussi des fleurs des Ombellifères, qu'elles sont diversijlores, quand celles du centre sont régulières et celles de la circon- férence irrégulières. 'DIVERSIFOLIÉ. Diversifolius. bot. — Epithète appliquée à quelques plantes dont les feuilles ne sont pas toutes semblables; tel est le Pelargonîum diversifolium, etc. 'DIVISE. Divisus [divido, je partage), bot. — Cette dénomination s'applique à tous les Kganes des plantes qui, quoique formés en •apparence d'une seule pièce , sont partagés profondément en plusieurs portions qui se continuent presque jusqu'à leur base, et dont chaque partie porte le nom de divi- sion. DIXE. DixaiSlx*, doublement, par moi- tié), ins. — Genre de Diptères, division des Némocères, famille des Tipulaires, tribu Terricoles, établi par Meigen , et adopté par Lalreille, ainsi que par M. Macquart (t. II, p. 116). Son nom fait allusion à la division binaire des nervures des ailes. M. Macquart en décrite espèces, toutes d'Europe. Nous citerons comme type la Dixa œstivalis, qui se trouve en France et en Allemagne pen- dant tout l'été. (D.) 'DIZONILM, Willd. bot. ph. —Syno- nyme de Grigeria, Griess. DORERA (nom vernaculaire). bot. ph. — Genre peu connu , et dont la place dans le système naturel n'est pas encore déter- minée. On en doit la formation à de Jussieu (Gen., 425) ; et le type en est un arbre de l'Arabie , auquel, dit-on, les indigènes don- nent le nom de Dobe. Les feuilles en sont opposées; les pétioles renflés et jaunâtres à la base ; les fleurs terminales, en épis pa- niculés-serrés ; le fruit comestible. (G. L.) 'DORINyEA. bot. ph.— Un arbrisseau, qui croît communément dans le Népaul , est le type et l'unique espèce de ce genre créé par Hamilton (Don, Népal., 249), et appartenant à la famille des Acéracées. Les feuilles en sont opposées , simples , pétiolées , penni- nerves, elliptiques, oblongues, arguti-den- tées , très entières , acuminées au sommet, éstipulées ; les fleurs terminales, monoïques, lâchement paniculées , portées par des pé- doncules poilus ; les pédicelles femelles sont connés avec une bractée obeordée, colorée, devenant scarieuse. Les fruits sont placés au milieu de la bractée. (C. L.) 'DORROWSKYA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Lobéliacées, tribu des Lobéliées, formé par Presl {Monog., 10), et renfermant 8 ou 10 espèces environ, crois- sant au Cap. Ce sont des plantes herbacées, annuelles ou pérennes; à feuilles alternes, opposées ou quinées-verticillées , linéaires ou oblongues - lancéolées , très entières ou dentées, scabres ; à fleurs bleues, portées sur des pédoncules terminaux , scapiformes ou axillaires, solitaires, uniflores. On n'en pos- sède aucune espèce en Europe. (C. L.) DORULE. poiss. — Nom d'une espèce du genre Able, Cyprinus dobula L. 'DOCIDIE. Docidium (Joxoç, poutre ; tï- J05, forme), bot. cr. — (Phycées). Nous avons proposé ce nom pour un genre de la tribu des Desmidiées, formé aux dépens du DOC DOD 93 genre Closterium, Nitzsch.et renferman des -vfs a hémisomates cylindriques, tron- qués au sommet, remplis d'un endochrome en lanières anastomosées. Les Docidies, dont nous connaissons trois espèces, se distin- guent des Clostéries non seulement par leur forme droite, cylindrique , mais surtout par la disposition anastomosée de l'endochrome qui n'est point en lamelles rayonnantes. Le Docidium Ehrenbergii Bréb., etleZ). baculum Dréb., sont figurés par M. Ehrenherg, dans - D grand ouvrage sur les Infusoires, pi. 6 'ig- 2, sous le nom de Closterium trabecula. Les Docidies habitent les eaux douces, dans les étangs et les fossés des marais tourbeux. Ko se desséchant, chacun des hémisomates se comprime dans un sens opposé ; disposi- :ion qui rappelle celle de quelques Conferves dans des conditions semblables. (Bréb.) DOCIMASIE ou DOCIMASTIQUE (Jo- xt/iaÇw, j'essaie), chim., min. —C'est l'art de déterminer, par des essais en petit et variés, la nature et la proportion du métal contenu dans un minerai. (Del.) DOCIMITE (nom de pays), min. — Nom •lonné à une variété de marbre qui s'exploi- UitàDocimia, bourg voisin de Synnada: c'était la Docimite des Phrygiens, et le mar- bre synnadique des Romains. (Del.) DOGLÉE. Doclœa. crust. — Genre de l'ordre des Décapodes Brachyures , famille des Oxyrhynques, tribu des Macropodiens, établi par Leach et adopté par M. Milne-Ed- wards(tom. Ie' de son Hist. nat. sur les Crus- tacés). Les caractères de cette coupe généri- que peuvent être ainsi présentés : La cara- pace est presque globuleuse, velue et plus ou moins hérissée d épines ; le front est re- levé, et les bords latéraux de la carapace, au lieu de venir joindre les orbitcs.se diri- gent vers le bord antérieur du cadre buccal; le rostre est court et très étroit; les orbites sont dirigées obliquement en avant, et elles logent en entier les yeux qui sont très petits. L'article basilaire des antennes externes avance beaucoupau-delàducanthus interne des yeux, et se termine presque en pointe sous le front, auquel il est entièrement uni. L'épistome est très peu développé et beau- coup plus largeque long ; le troisième article des patles-màchoires externes esta peu prés carré, largement dilaté en dehors , et assez profondément échancré à l'angle interne et antérieur ; le plastron sternal est presque circulaire ; les pattes antérieures sont faibles et très petites. Les pattes suivantes sont au contraire très longues, grêles et cylindri- ques. Quant à l'abdomen, sa disposition varie : tantôt il ne présente chez la femelle que cinq articles distincts, tantôt on y ren- contre sept segments , comme chez le mâle. Ces Crustacés sont de moyenne taille, et toutes les espèces que l'on connaît jusqu'à présent ont la mer des Indes pour patrie. La D. brebis, D. om Herbst , peut être consi- dérée comme le type de cette coupe généri- que. (H. L.) "DOCOPHORE. Docophorus (ôoxo'ç , pou- tre ; Do- décandrie-tétragynie; ex. : Aponogeton; 5° Dodécandrie-pentagynie ; ex.: Glynus ; et 6° Dodécandrie-polygynie ; ex. : Semper- vivum. (A. R.) *DODÉCAPARTI. Dodecapartitus. bot. — Partie dont le limbe est divisé en douze segments aigus. DODECAS (^ûxîexaç, douzaine), bot. ph. — Genre de la famille des Lythracées, tribu des Lythrées, formé par Linné fils ( Gen. svppl., 36 et 245) sur une seule espèce crois- sant à Surinam, et qui en porte le nom. C'est un arbrisseau très glabre , à ramules tétra- gones ; à feuilles opposées , obovées-oblon- gues, très entières ; à pédoncules axillaires, bibracléés un peu au-dessous du sommet, uni-ou plus rarement biflores. (C. L.) DODEC ATIIEON ( <Îoj première cellule cubitale petite, arrondi; la seconde cubitale recevant les deux ne vures récurrentes ; type Doteras eglanteri- Less. (Monogr. des 7'emh. , p. 120, n° 35f •, Fabr. , habite presque toute l'Europe; M 2o les Emprin , Less. et Serv. , qui ont Ici mandibules bidentées , et la première ce - Iule cubitale allongée recevant la prerniè nervure récurrente : type Doteras pallim cala Lcp. {toc. cit., n° 344, Faun. fran> hym., pi. 8 , fig. 2 ) , se trouve auprès de P. • ris. (E. D.) DOLÉRITE ;ix««»v?. vieux), ins.— Genre de Coléoptères pentamères, famille des Brachélytres, tribu des Pédérides , établi par M. Laporte de Castelnau ( Etud. eni. , I , 119) et adopté par M. Erichson ( Gêner, et spec. Siaph., p. 576), qui y rapporte 5 espè- ces , dont 1 du cap de Bonne -Espérance , et les autres des parties plus ou moins méridio- nales de l'Europe. Le type est le D. lathro- bioides Lap., le même que YAdelobium la- itirobium Nord. (D.) DOLICHLASIUM ( il faut lire Dolichola- sium : SoltxtXo'ç , long ; ttovç, pied), ins. — Genre de Diptères établi par Latreille , et adopté par tous les ento- mologistes. Ce genre , dans la méthode de M. Macquart , appartient à la division des Brachocères , subdivision des Aplocères, fa- mille des Tétrachœtes , tribu des Dolichopo- des. Les Dolichopes sont ornés de couleurs brillantes. Ils ont le corps allongé et com- primé latéralement ; la tête verticale , de la largeur du corselet, avec de grands yeux ; le corselet élevé ; les ailes grandes, horizontales et couchées l'une sur l'autre j l'abdomen conique , allongé et courbé en dessous dans les mâles, dont les organes générateurs sont souvent extérieurs ; et enfin les pattes lon- gues et ciliées, avec trois petites pelotes sous les tarses. Ces Diptères sont répandus partout : les uns se tiennent près des lieux humides, cou- rant à terre et quelquefois sur l'eau ; les au- tres fréquentent les murs et les tiges des ar- bres, où on les voit marcher avec beaucoup de vitesse pour chercher les petits insectes dont ils font leur nourriture. Voyçz pour plus de détails l'article dolichopodes , nom de la tribu auquel ce g. appartient. Le g. Dolichope renferme un assez grand nombre d'espèces : M. Macquart en décrit 39 , dont 35 d'Europe et 4 exotiques , qu'il partage en deux groupes , d'après la forme des tarses, qui sont ou non dilatés dans les mâles. Nous citerons comme type du pre- mier groupe le Dolichope a crochets {Doli- chopus ungulatus Latr.), qui est commun par- tout ; et comme type du second le D. méla- nope {D. melanopus Meig.), qui se trouve en France et en Allemagne. (D.) *DOLICHOPÈZE. Dolichopeza ( frl^oç , long ; ttsÇoc, plante du pied), ins. — Genre de Diptères , division des Némocères, famille des Tipulaires , tribu des Terricoles , établi par Meigen et adopté par M. Macquart, qui n'y rapporte qu'une seule espèce, nommée par l'auteur du g. sylvicolu , et trouvée dans les environs de Hombourg par M. Von-Win- them. (D.) DOLICHOPODES. Dolichopoda. ins. — Tribu de l'ordre des Diptères fondée par La- treille et adoptée par M. Macquart, qui, dans sa Méthode , la place dans la division des Brachocères, subdivision des Aplocères, fa- mille des Tétrachaetes , et la compose de 11 genres, dont voici les noms:Rhaphium, Por- phyros , Hydrophore , Chrysote , Diaphore , Psilope, Médétère, Argyre, Sybistrome , Dolichope et Orthochile. f^oy. ces mots. Cette tribu est très naturelle par l'ensem- ble de son organisation. Elle est remarquable surtout par la longueur des pieds, d'où dé- rive son nom ; le développement de l'organe copulateur, dont les appendices affectent souvent la forme de mains armées de grif- fes ; la dépression des palpes et la conforma- tion des lèvres terminales : ces lobes de la trompe, qui , dans les autres Diptères , sont DOL réunis au-dessous par une membrane , se divisent ici dans toute leur convexité, et peuvent librement se dilater et s'ouvrir. Les nervures des ailes , quoique semblables en apparence à celles d'un grand nombre de Muscides, sont caractérisées par la forme des cellules médiastine et anale, et par les bases toujours réunies des sous-marginale et pre- mière postérieure. Enûn ces Diptères se dis- tinguent par l'éclat du vert métallique dont ils brillent, et qui se nuance d'or, d'argent, d'azur et de pourpre. Les Dolichopodes vivent sur les végétaux, et particulièrement sur le feuillage ; ils y montrent beaucoup de vivacité, et y font éclater leurs brillantes couleurs. Les uns fréquentent les bois, et se posent sur les taillis ou les plantes herbacées ; les autres habitent les prairies , et se rapprochent des eaux. On les voit souvent occupés à recueillir avec leur trompe les fluides répandus sur la surface des feuilles , rarement le suc des fleurs. Les Médétères et les Hydrophores font la chasse aux petits insectes , et parcourent pour cela le tronc des arbres et les murs hu- mides, en marchant avec beaucoup d'agilité, même en arrière et de côté , au moins lors- qu'on les inquiète. L'ampleur et la confor- mation des lèvres de leur trompe leur permet d'y introduire leur proie. M. Macquart a vu un Hydrophore qui s'était emparé d'une larve de Teltigone, la tenir à demi enfoncée dans la cavité de cet organe , tandis qu'à l'aide du suçoir il en tirait toute la substance fluide. Latreille a vu de son côté le Médétére musélier [Medeterus rostratus) dilater les lè- ▼res de sa trompe de manière à pouvoir ava- ler un Acarus vivant. On trouve de ces Dip- tères depuis le mois de mai jusqu'en octobre. Leur existence varie dans sa durée ; elle pa- rait assez longue dans la plupart , excepté chez les Sybistromes, où elle est à peine de quinze jours. Le beau Médétére royal ne se montre qu'en automne , bien que quelques espèces de ce g. aient deux générations dans l'année. On ne sait rien du mode d'accou- plement des Dolichopodes ; on présume qu'il a lieu dans les airs , comme chez beaucoup d'autres Diptères. Les sexes paraissent géné- ralement en nombre égal. L'organe copula- teur des mâles , et la dilatation de quelques parties des pieds dans un assez grand nom- bre d'entre eux, semblerait indiquer de la DOL 09 pari uùs femelles une résistance proportion- née aux moyens d'attaque. Nos connaissances sur les premiers états de ces Diptères se bornent jusqu'à présent aux observations faites par Degéer sur la larve et la nymphe des Dolichopodes à cro- chets (Dolichopus ungulatus). Elle vit dans la terre. Sa tête est charnue et de forme varia- ble. La bouche est armée de deux espèces de mâchoires en forme de tubercules, entre les- quelles se trouve une petite pointe qui est peut-être un suçoir. Le corps est formé de 12 segments , terminé par 2 crochets , muni sur le dos de 2 stigmates élevés, et de faus- ses pattes en dessous. La nymphe est plus courte et plus épaisse. On distingue en avant de la tête plusieurs pointes , dont les deux intermédiaires sont les plus longues. Le bord antérieur du thorax porte deux cornes assez longues, recourbées et prolongées par un appendice filiforme. L'abdomen est conique j les segments sont bordés de soie. (D.) DOLICHOPUS. ins. — Voy. dolichope. DOLIGHOS. bot. ph. — Voy. dolic. *DOLICHOSCÈLE. Dolichoscelis (Mt- X°ç , long; axtllç , jambe), arach. — Genre de l'ordre des Trachéennes, famille des Pha- langiens, établi par M. Hope, et ainsi ca- ractérisé par ce savant entomologiste an- glais : Corps triangulaire , déprimé , avec les angles antérieurs arrondis. Céphalothorax profondément échancré antérieurement, avec le sommet armé extérieurement à la base de deux tubercules oculiféres. Yeux presque arrondis. Mandibules de deux articles. Pal- pes de cinq articles recourbés ; premier arti- cle très petit; le second presque trois fois plus grand , épineux au côté interne ; le troi- sième égalant à peine la moitié du précédent, épais à son sommet; le quatrième cylindri- que , plus épais à sa base , avec son sommet rétréci, armé de petites épines serrées; le dernier ovale, déprimé , épineux , avec son sommet armé d'un ongle long , recourbé et pointu. Pieds au nombre de huit , les anté- rieurs très courts , presque trois fois plus longs que les antécédents ; les pénultièmes du double plus longs que les antérieurs; les postérieurs très allongés , pas très éloignés des autres , mais six fois plus longs que les antérieurs. Tous les tarses onguiculés, de onze articles. L'espèce type de ce genre sin- gulier est le D. Haworthii Hope ( Tram. 100 DOL lAnn. soc. ofLond., t. XVII , p. 799, pi. 16, fig. 1 à 5) , trouvé au Brésil. (H. L.) •DOLICHOSOMA (Sohx6q , long ; ?^« , corps ). ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Malacodermes, établi par M. Stephens {A manual of British Coleoptera •r Beetles, pag. 193 et 196), qui lui donne pour type et unique espèce le Dasyles linea- ris de Fabricius , en le rangeant dans son groupe des Mélyrides. (D.) "DOLICBOSTYLIS, Cass. bot. ph— Sy- nonyme de Fulcaldea, Poir. "DOLICHOTIS (Jo>iXo'ç, long; àToç [oîç], oreille), mam. — A la page 360 de sa Mam- malogie, Desmarest, après avoir reproduit une note publiée par lui , en 1819, sur un des Mammifères de d'Azara , propose de faire de cet animal un genre particulier sous le nom de Dolichotis, si son système dentaire, quand on le connaîtra, diffère suffisamment de celui des Agoutis, qu'il appelle avec Illiger Dasyprocia. L'animal dont il s'agit habite , comme tous les Ca- via, l'Amérique méridionale; il est com- mun dans plusieurs contrées de la Patago- nie. Divers naturalistes et d'Azara lui-même en ont parlé comme d'un Lièvre , parce qu'il est aussi léger à la course, aussi élevé sur jambes que les animaux de ce genre, et qu'il préfère comme eux les plaines à toute autre région; c'est le Lièvre Pampa ou pa- tagon de ces auteurs; mais Pennant l'a mieux classé qu'aucun d'eux en en faisant un Cabiai (Palagonian cavy). C'est même des vrais Cabiais plutôt que des Agoutis que Desmarest aurait rapproché le prétendu Liè- vre Pampa, s'il en avait connu le crâne et les dents. Celles-ci ont, comme celles de ces animaux, des lobes cordiformes de l'émail, deux à chaque molaire, réunis près de leur sommet , qui est externe à la mâchoire su- périeure , tandis que c'est au contraire la pointe qui a cette position à la mâchoire in- férieure. Ce caractère leur donne une grande analogie avec les dents du Cabiai, du Cochon d'Inde et surtout du Kerodon ; la première figure cordiforme des dents inférieures est irrégulière, et la dernière de la mâchoire su- périeure est doublée par une troisième por- tion subcirculaire de la quatrième dent. Le crâne du Dolichoiis n'est pas moins allongé dans sa partie faciale que celui des Kerodon. ^es pieds ont quatre doigts en avant et DOL trois en arrière ; les oreilles sont plus lon- gues que celles des autres Cavia et un peu en cornet ; la robe est peinte de couleurs élégantes. Le pelage est doux , roux-brun sur le dos , passant au fauve sur les côtes, au gris sur le sacrum et les cuisses , et au roux à la tête ; le croupion est noir, les fes- ses sont blanches, et les membres sont lavés de fauve et de gris. La taille est celle d'un fort Lièvre , mais il y a moins de dispropor- tion entre les deux paires de membres. D'Azara avait donné quelques détails sur les moeurs du Dolichotis , et M. Darwin en a ajouté de nouveaux dans la partie zoologi- que du voyage anglais du Beagle. On trouvera la figure de cette espèce dans la Centurie zoologique de M. Lesson. Ce na- turaliste , en en faisant un genre nouveau sous le nom de Mara , qui est un des noms de pays du Dolichotis , a sans doute oublié que Desmarest l'avait depuis longtemps prévenu à cet égard. (P. G.) 'DOLICHOTOMA (JoJuXo5, lor»g; T0P»> coupe, taille), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Cycliques , tribu des Cassidaires, proposé par M. Hope (Coleople- rist's Manual, pars 3, 1840, p. 160); cet au- teur y fait entrer une nouvelle espèce de l'île Saint-Vincent ( Antilles) , qu'il nomme D. Chloris. (C.) DOLICHURUS (Jo>«Xoç, allongé; ovpa, queue ). ins. — Genre d'Hyménoptères, de la section des Porte-Aiguillon , famille des Sphégiens , établi par M. Maximilien Spi- nola et adopté par Latreille. Les Dolichures ont les antennes filiformes insérées aux an- gles latéraux de la face, à 1er article très long, et à 3e, 4e, 5e et 6e articles presque égaux; leur abdomen est al longé et attaché au thorax par un long pédoncule, ce qui les distingue des Pompiles, avec lesquels ils ont beaucoup de rapports. On n'en connaît qu'une seule espèce : c'est le Pompilus corniculatus Spin. Ins. Lig. fasc, 2, n° XLI, p. 62 {Dolichuruê aier Latr., Gen. Crust. et Ins., t. IV, p. 387, Lep. et Serv., Encycl., t. X, p. 460), qui se trouve dans le midi de la France , en Italie et dans les contrées méridionales de l'Eu- rope. Il paraît .évident à MM. Lepeletier et Serville que cette espèce est parasite , les femelles n'ayant aucun organe propre A fouir, à maçonner ou à transporter une proie. (E. D«) DOL DOLICOLITE. échin. — Bertrand , dans son Histoire des Fossiles, donne ce nom à des articulations d'Encrine. (E. D.) DOLIOCARPUS(?oç, tromperie; «ppatyfia, cloison ). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Caryophyllacées , tribu des Merc- kiées, établi par Fenzl (Ann. Wien. Mus., 1 , 63, t. 7), et renfermant un très petit nom- bre d'espèces indigènes du Népaul. Elles sont suffrutescentes , rigides , peu élevées , gazonnantes ; à feuilles persistantes, très ser- rées, étalées ou défléchies-sexfariées , large- ment subulées, piquantes, luisantes ; à fleurs blanches ou roses , axillaires et terminales , solitaires, très brièvement pédicellées. (C. L.) "DOLOPIUS («yoWoco's, artisan de fourbe- ries), ins. — Genre de Coléoptères pentamè- res , famille des Sternoxes, tribu des Élaté- rides , établi par Mégerle , et adopté par Eschscholtz dans sa classification des In- sectes de cette tribu. M. Dejean, qui l'a éga- lement adopté dans son dernier Catalogue, y rapporte 14 espèces, dont 2 d'Europe, 1 de Madagascar, et les autres de diverses parties de l'Amérique. Nous citerons parmi les pre- mières le D. marginatus {Etaler id. Fabr.) , considéré comme type du g. Cette espèce se tronve aux environs de Paris . (D.) DOMANITE. min. — Synonyme d'Am- pélitt. 'DOMBEY. mam. — On désigne générale- ment dans le Caucase sous le nom de Dom- bey(l), etdaus quelques cantons particuliers M ftàlm écrit oc mot Dumboi (Zoorr. Rosso-Asiat., t. I , sous celui d'Adompé, un Bœuf sauvage que ses caractères extérieurs , les seuls que les naturalistes aient eu jusqu'à présent occa- sion d'observer, font aisément reconnaître comme appartenant à notre groupe des Bo- nases. Doit-il entrer dans ce groupe à titre d'espèce distincte , ou faut-il le rattacher, ainsi qu'on l'a fait déjà , et peut-être un peu prématurément, à l'espèce de l'Aurochs P c'est une question qui ne pourra être jugée qu'après examen du squelette. Quoi qu'il en soit, il convient de noter dès à présent les différences que l'on a aperçues entre l'a- nimal du Caucase et le Zubr lithuanien. Pour le Zubr , nous avons plusieurs des- criptions dont quelques unes sont très com- plètes, de sorte que nous connaissons non seulement les caractères extérieurs du mâle et de la femelle à l'état adulte, mais encore les changements que ces caractères subissent par suite de l'âge ou des saisons. Pour le Dombey, il s'en faut de beaucoup que nous soyons aussi avancés : nul naturaliste jus- qu'à ce jour n'a pu l'observer vivant , et il n'existe de ses dépouilles dans les musées qu'une pièce unique, une peau envoyée du Caucase, en 1836, par le général Rosen. M. Baer, qui a comparé cette peau avec celle d'un Aurochs de la forêt de Bialowicza, con- servée dans le musée de Saint-Pétersbourg, signale les particularités suivantes (2) : « Chez l'animal du Caucase les cornes sont sensiblement plus grêles et plus courtes, et leur distance, ou la largeur du front, est moindre; mais ces différences paraissent dé- pendre du sexe. La couleur de la peau est moins foncée et sensiblement mêlée de gris. Le pelage sur la partie antérieure est plus court et n'est crépu que sur le front et une partie de la nuque. Ces différences dépendent de la saison et de l'âge , car les longs poils de la partie antérieure du corps des Zoubres de la Lithuanie se perdent aussi au prin- temps, et la couleur est mêlée de gris au premier âge. Les sabots et les ergots sont beaucoup plus courts , ce qui dépend sans doute de l'habitation sur les montagnes. p. 238) , Klaprotta Doumbaï (Tableau du Caucase , Paris, 1827, p. 99), et Dombai (Voy. au Caucase et ** Géorgie, t. I, p. 192). Le mot Adompè est donne par Nordmann (BuO. de r Acad. des te. de Saint-Pétersbourg, t. III, n° 20) comme employé par les habitants de la Grande-Abasie. (1) Bulletin de l'Académie des sciences de Saint-Péters bourg, x. I , n* 20 , p. il5 . séance du 21 octobre iB36. 104 DOM » Il ne reste d'autres différences, à ce qu'on peut juger sur une simple peau, qu'une courbure un peu différente des cornes et un trait foncé bien distinct qui règne sur le dos : la pointe des cornes me paraît être plus di- rigée en arrière que chez le Zoubre de Li- thuanie ; et , quant au trait foncé , Gilibert, Bojanus, Brincken , Jarocki, qui ont décrit le pelage en différentes saisons, n'en font pas mention... Ce n'est qu'avec plus de moyens de,, comparaison qu'on pourra juger si ces deux tribus de Zoubres, séparées depuis longtemps , et dont l'une habite des monta- gnes considérables , l'autre une forêt basse au mineud'uneplaine immense, ontéprouvé des différences dans la série des généra- tions. » L'existence d'un Aurochs dans le Caucase était complètement ignorée des naturalistes, lorsque, vers 1770, Guldenstaedt, d'une part, et Lowitz , de l'autre , recueillirent quelques renseignements qui pouvaient éveiller l'attention sur ce point, mais qui ne provoquèrent d'ailleurs aucune recher- che : leurs notes restèrent enfouies dans les archives de Saint-Pétersbourg , où elles fu- rent retrouvées par Pallas, qui en donna un extrait dans sa Zoologia Rosso-Asiatica. Lowitz rapporte seulement que peu d'années avant l'époque où il écrivait, Islam, prince des Abases , avait tué près du promontoire de Beschtau un grand Bœuf sauvage , qui , d'après la description qu'on en donnait , ne pouvait être , suivant lui , qu'un Aurochs. Les renseignements de Guldenstaedt étaient un peu plus précis. Ce savant avait visité, non loin du fleuve Ouroukh, un des affluents uu Terek, une caverne tenue anciennement par les Dougars pour un lieu sacré, et où se trouvaient encore réunis les crânes d'une :.;ande quantité d'animaux. Ces crânes pro- venaient de Boucs , de Moutons , de Bœufs ilomestiques, de Chamois, d'Argalis, de Cerfs ; enfln il y en avait 14 que le célèbre voyageur considéra comme des crânes d'Au- rochs. Pallas regarda cette détermination comme douteuse, parce que les dimensions données par Guldenstaedt lui parurent être trop différentes de celles qu'il avait lui- même obtenues en mesurant des crânes pro- venant de la variété lithuanienne (1). Pour (i) Si l'on s'en rapportait aux renseignements donnés par Lowitt, le Dombey tué par le prince Abasse eût été giSan- DOM décider la question , l'indication des formes eût été beaucoup plus importante que celle des grandeurs ; mais cette indication man- quait sans doute dans la note originale ; l'extrait du moins n'en contient pas de tra- ces. Les mesures données sont : pour la lon- gueur de la tête 433 millimètres, et pour la distance entre les orbites 217 millimètres. Les nombres donnés par Cuvier pour un jeune Bison femelle sont respectivement 390 et 205. On voil que ce sont à peu près les mêmes rapports ; ainsi rien n'empêcherait déconsidérer les têtes vues par Guldenstaedt comme pouvant provenir de Bonases , si la longueur qu'il indique pour le noyau osseux des cornes (environ 35 centimètres) ne pa- raissait bien considérable dans la supposi- tion où le crâne dont il vient d'être parlé aurait été celui d'une jeune femelle. Bemar- quons toutefois que, d'après les témoignages de certains voyageurs , et en particulier de Klaproth(l), on pourrait s'attendre à trouver tesque , la largeur du front entre les cornes étant de près de 43 centimètres de largeur, tandis que dans le vieil Aurocbs de Saint-Pétersbourg elle est seulement de 28. Il est vrai que Cuvier, en donnant cette dernière mesure , avertit qu'elle est prise en ligne doite sur la figure de Pallas; mais en aug- mentant ce nombre d'un quart pour la convexité du front, on arriverait seulement à 35 centimètres; cela porterait à supposer que le crâne qui a fourni ces dimensions n'était point celui d'un animal récemment tué , mais un crâne fos- sile. On ne dit point, il est vrai, que des restes fossiles d'Au- rochs aient été trouvés en Abasie , mais il paraît qu'on en a qui viennent de pays assez voisins , et notamment de la Cri- mée. Le Dombey, comme nous le disons plus loin, est rare au sud du Caucase, et il aura été naturel que l'on rapportât à l'Aurochs tué par le prince Abasse des ossements trouvés plu- sieurs années après , et reconnus pour appartenir à un ani- mal semblable. C'est ainsi que l'unique Éléphant qu'Annibal conduisit au-delà des Alpes a fourni long-temps une explica- tion pour tous les ossements fossiles d'Eléphants que l'on trouvait en Italie. Sur un crâne fossile d'Aurochs provenant de Sibérie, la largeur du front , à l'origine des cornes (peut- être encore mesurée en ligne droite) , est , suivant Cuvier, de 37 ceutimétres 7 millimètres. (1) Klaproth , parlant d'anciennes églises que les Ossètes fréquentent encore parfois , quoiqu'ils aient cessé d'être chrétiens , et où ils ont coutume de célébrer des sacrifices , dit qu'on y trouve une grande quantité d'os et de cornes des victimes immolées, et que parmi les cornes « on en re- marque d'une grandeur démesurée qui doivent appartenir au Doumbaï (Unis). » 1 'abkau du Caucase, Paris, 1827, page 99. Klaproth, dans plusieurs endroits de ses ouvrages, a parlé du Dombey, et toujours en le désignant comme un Aurochsjmais comme il n'a point donné de description de l'animal, sur le* quel cependant il avait été à portée de recueillir de bons ren- seignements, son témoignage a été négligé par les naturalistes. Un autre témoignage plus concluant, mais rendu public un peu trop tard, est celui que donnèrent en i83odesTscherkesse« de la garde impériale , qui, visitant le musée de Wilna , de- DOM DON 105 chez le Dombcy les cornes plus longues que chez l'Aurochs. Il estassez étrange qu'aucun voyageur n'ait songé à nous donner des mesures des cornes qui sont très communes dans plusieurs pays où les Européens ont facilement accès, dans la Mingrelie, l'Imeretie, le Gouriel, etc., où on les recherche pour faire des vases à boire (2). Ce n'est pas à dire que le Dombey se trouve dans les provinces que nous venons de nom- mer; au contraire, il ne se rencontre guère que sur le versantopposé delachaîneet dans sa partie moyenne, c'est-à-dire sur la pente nord de l'Elbronz et des montagnes voisines. On dit que prés des lieux où le Kouban sort des montagnes, on trouve des Dombeys qui restent toute l'année dans les mêmes can- tons ; mais en général ces animaux se dé- placent suivant les saisons , et au commen- cement de l'été ils remontent en suivant le cours des affluents du Kouban et du Terek, et vont jusque dans les plus hautes vallées paître l'herbe nouvelle : le froid les ramène à son tour vers les basses vallées et les par- ties boisées des montagnes. Ceux que l'on voit quelquefois sur le côté asiatique de la chaîne paraissent être des individus égarés qui , s'étant avancés le long de quelque col au-delà de la ligne du partage des eaux , ont été surpris par les premières neiges , et for- cés ensuite par la saison rigoureuse de con- tinuer à s'avancer vers le sud. Nous ne connaissons encore presque rien des habitudes du Dombey; mais il est pro- bable qu'elles doivent avoir de grands rap- ports avec celles de V Aurochs lithuanien et du Bison de l'Amérique du Nord. Nous ren- verrons donc ce que nous en pourrions dire à l'histoire de ces deux derniers animaux , qui sera donnée au mot zubr. (Roulin.) DOMBEY. poiss. — Nom d'une espèce du g. Heptatrème. ■underent, à la vue de deux Aurochs lithuaniens qui s'y trou- èrent, comment on s'y était pris ponr amener de si loin les Dooibeyi de leurs montagnes Eichwald est, je crois, le >r»»»er qui ait rapporté ce Tait; mais le volume de son Voyage a»M, lequel il en parle n'a paru qu'en 1837, c'est-à- dire postérieurement i i>envoi fait par le général Rosen. (a) M. Nordmann a vu , dans on banquet donné par un tvtatx snmgrélieu an général Rosen , plus de 5o de ces cor- ■•• qui appartenaient aux principaux convives, venus la plu- part des diverses provinces que nous venons de nommer ; beaucoup étaient montées en argent : on paraissait les con- •Wérer comme des objets précieux qui se transmettaient de p*r* "" ■*• On dit à M. Nordmann qcruu ««iw. „^r c— •arnes 4e la petite Au^ petite T. ▼. DOMBEYA (Jos. Dombey, bot. voyageur du xvme siècle), bot. ph. — Hérit., synonyme deZourre/ïa.Domb — Lam., syn.d'^4 raucaria, Juss. — Genre de la famille des Byttnériacées, tribu des Dombeyacées, formé par Ca vanilles {Disse» £., III, 121, t.38-42), et renfermant une quinzaine d'espèces, répandues dans les îles de Bourbon et de Madagascar, assez rares dans l'Asie tropicale. Cesontde petits arbres ou des arbrisseaux couverts d'une pubescence étoi- , lée; à feuilles alternes, pétiolées, cordées, en- tières ou lobées, crénelées ; à stipules déci- dues ; à fleurs axillaires , ombellées ou co- rymbeuses; à folioles de l'involucelle ovées ou cordées, étroitement lancéolées ou linéai- res. Les Dombeya sont en général de belles ; plantes , qu'on recherche pour l'ornement | des serres en Europe. On y en cultive déjà 5 5 ou 6 espèces. (C. L.) DOMBEYACÉES. Dombeyaceœ. bot. ph, — Cette famille est une de celles qui ont été formées aux dépens du grand groupe des Malvacées, au sujet duquel nous les expose- rons toutes comparativement. (Ad. J.) •DOMESTICATION, physiol. — Le fait delà domesticité n'étant, selon nous, que la conséquence d'un fait beaucoup plus gé- néral, celui de la sociabilité des animaux, nous renvoyons l'exposition de la Théorie de la domesticité au mot sociabilité. (FL....S). 'DOMICELLA. ois.— Nom donné par Wa- gler à un genre établi parmi les Perroquets, et dont le Psiitacus domicella est le type. (G.) DOMINICAIN, ois. — Nom d'une espèce du g. Moineau, Pyrgita dominicana Cuv. C'est encore une espèce de Moucherolle, Muscicapa dominicana Spix. — On a donné le nom de Veuve dominicaine à la f^idua rena Cuv. (G.) DOMINO, ois. — Nom d'une espèce du 1 genre Gros-Bec , Coccothraustes punctulata ' Vieill. (G.) j DOMITE (nom de lieu), ghol. — Nom donné par M. de Buch à une roche d'ori- gine ignée , qui compose toute la masse de la montagne du Puy-de-Dôme. Cette roche n'est pour M. Cordier et plusieurs autres géologues qu'une variété de Trachyte. Voy. ce mot. (C. d'O.) DOMPTE- VENIN, bot. ph.— Nom d'une espèce du genre Acceptas. DON ACE. Donax , Linn. (JovotÇ, roseau). 14 106 DOM moll. — Le genre Donace a été établi par Linné, dès la 10e édit. du Systema naturœ. Il comprend des coquilles qui étaient connues des anciens naturalistes , puisque quelques unes d'entre elles sontmentionnées par Belon, Rondelet, Gesner, etc. ; mais chez ces auteurs , aussi bien que dans les ouvrages de ceux qui les suivirent, ces coquilles ne portaient pas le nom que leur a imposé Linné, elles avaient celui de Telline, et elles étaient confondues avec quelques espèces de véritables Tellines etquelquesVénus.Adanson,dansson/^o?/age au Sénégal , débarrassa le genre Donace de toutes les espèces qui lui étaient étrangères, mais il lui conserva le nom de Telline, em- prunté aux anciens, et certainement ce nom devrait être restitué au g., si une longue ha- bitude et l'autorité de Linné n'avaient fait prévaloir celui de Donace. Par suite d'une singulière erreur que l'on doit attribuer aux dessinateurs des planches d'Adanson, ce na- turaliste si habile observateur représente l'a- nimal des Donaces retourné dans sa coquille, c'est-à-dire qu'il fait passer les siphons pos- térieurs par le côté antérieur des valves. Cette erreur a eu pour résultat de faire dire à plusieurs auteurs modernes , et à Lamarck en particulier, que dans le g. Donace, le liga- ment se trouvait placé dans la lunule, ce qui est contraire à la vérité , car une nou- velle étude faite par Poli, de l'animal des Do- naces, a démontré avec la dernière évidence, que le ligament occupe la même position que dans tous les autres genres de Bivalves. — Nous ne suivrons pas la longue liste des au- teurs qui, depuis Linné, ont parlé du g. Do- nace. Presque tous , sans exception , l'ont adopté sans aucune modification, aussi nous nous bornerons à rappeler que Poli lui a donné le nom de Peronœa; qu'en 1817, Schu- macher en a détaché deux g. inutiles, sous les noms de Meroe et Hecuba , et enfin que Lamarck en a rapproché le g. Gapse, dont nous avons jugé la valeur à l'article qui le concerne. Les Donaces sont des animaux mollusques acéphales dimyaires , qui ont des caractères particuliers qui les distinguent nettement des animaux de la même classe. Le côté postérieur est court, tronqué, la coquille accuse cette forme; ils sont généralement aplatis t et presque toujours arrondis du côté, antérieur. Comme dans tous les Mollusques DOM de cette classe, le manteau est formé de deux lobes symétriques qui enveloppent le corps; ce manteau est ouvert dans une grande par- tie de son étendue ; ses lobes sont soudés Yers son extrémité postérieure, et ils se pro- longent de ce côté en deux siphons presque égaux, sur les caractères desquels nous re- viendrons tout-à-1'heure. Dans toute leur circonférence , les bords du manteau sont attachés à la coquille par un grand nom- bre de petits muscles qui en épaississent les bords, et servent à le faire rentrer en dedans, à la volonté de l'animal. Ces bords du manteau se divisent en deux feuil- lets, dont l'un reste appliqué sur la coquille, tandis que l'autre est découpé en un nom- bre très considérable de petits tentacules , dont le sommet est tronqué, et presque tou- jours dilaté; tandis que l'animal entr'ouvre sa coquille, ces tentacules du manteau se croisent entre eux, et opposent un obstacle à l'introduction de corps étrangers dans la ca- vité palléale ; les siphons sont inégaux ; l'un d'eux , le branchial , est garni à son extré- mité libre de tentacules fort singuliers, dont Poli a donné une figure, qui, pour être gros- sie, n'est point parfaitement exacte. Ces ten- tacules sont nombreux, et ils sont divisés en arbuscules. Lorsque l'animal fait saillir son siphon, ces tentacules se renversent au-des- sus de l'extrémité libre, y forment une espèce de calotte , et c'est entre leurs ramifications, que l'eau est obligée de passer pour arriver jusque dans la cavité du manteau. Ces ten- tacules jouissent d'une sensibilité exquise; aussi avertissent-ils l'animal de la présence des moindres corpuscules, et aussitôt qu'un corps étranger les heurte, l'animal contracte son siphon, et ne le dilate de nouveau qu'au moment où il suppose que le corps étranger est éloigné. Le siphon anal est un peu plus petit, et le petit nombre de tentacules qui le garnissent sont cylindracés et simples; le pied est linguiforme , comme dans tous les Mollusques de cette famille; cet organe est destiné à creuser le sable, et à entraîner l'a- nimal tout entier dans une position verticale, labouche en bas, lessiphons en haut. Comme dans tous les Mollusques dymiaires symé- triques , la bouche est placée entre le muscle antérieur et la base du pied; elle est garnie dp doux lèvres qui aboutissent sur les côtés à une paire de palpes labiaux allongés, DON . étroits, et finement lamelleux à leur face intérieure; de chaque côté de la face abdo- minale se trouve une paire de feuillets bran- chiaux. Nous indiquerons à l'article mol- lusques les caractères de ces organes, leurs rapports, leur organisation intime, ainsi que les diverses modifications que leurs formes extérieures subissent dans les différents groupes naturels. A l'extrémité postérieure du corps , et à l'embouchure du siphon anal, se trouve l'anus, sous la forme d'un tube charnu très court et flottant. Les caractères de la coquille peuvent se résumer de la ma- nière suivante : Coquille libre, régulière, symétrique, ayant le côté postérieur tronqué et plus court que l'antérieur; charnière portant sur chaque valve une ou deux dents cardina- les, et presque toujours deux dents latéra- les : l'une antérieure, l'autre postérieure; deux impressions musculaires, écartées, ar- rondies ou ovalaires; impression palléale gé- néralement étroite, échancrée du côté posté- rieur. Nous avons parlé de quelques genres pro- posés aux dépens des Donaces de Linné. Ce- lui des Méroés, de M. Schumacher, ne diffère des autres Donaces que par une forme plus élargie et plus trigone, et par l'absence de l'une des dents latérales. Le genre Hecuba destiné aux espèces triangulaires et épaisses, n'est pas plus admissible que le précédent; on aurait plus de raison d'adopter le g. Capse de Lamarck , qui semble fondé sur des ca- ractères plus importants , puisqu'en effet , dans ces coquilles , les dents latérales man- quent complètement. Nous avons sur nos côtes et dans la Méditerranée une espèce de Capse, et nous nous sommes assurés que l'a- nimal ne diffère en rien d'essentiel de celui des Donaces, et l'on voit d'ailleurs s'établir un passage insensible, en ce qu'il y a des espèces chez lesquelles les dents latérales disparaissent peu à peu, et conservent néan- moins tous les autres caractères extérieurs des bonaces. Si «l'on veut étudier mainte- nant les rapports du g. Donace avecceux qui l'avoisinent le plus, on verra que c'est avec le» Vénus qu'il a le plus d'analogie. Il en a moins avec les Tellines, car dans ce dernier %., les tentacules des siphons sont toujours simpw, tandis que, dans ks vén,,, . cos tentacules sont en arbuscules, comme dans DON 107 les Donaces. Il est vrai que, dans la coquille des Donaces, il y a des dents latérales, comme dans celle des Tellines, ce qui a porté La- marck à regarder le genre qui nous occupe, comme intermédiaire entre le groupe des Tellinaires et celui des Vénus. Les Donaces sont des animaux qui vivent sur les rivages, à peu de profondeur sous l'eau, enfoncés perpendiculairement dans le sable ; elles sont en si grande abondance qu'elles peuvent servir à la nourriture du peuple, tant sur nos côtes de la Manche, que sur celles de la Méditerranée. Les espèces dans ce g. sont nombreuses et variées en couleurs; elles sont généralement petites et habitent presque toutes les régions de la terre. On en trouve un petit nombre de fossiles , qui jusqu'à présent ne dépassent pas les limites des terrains tertiaires ; parmi ces dernières, il y en aune pour laquelle on a proposé , il y a peu d'années , un g. Gratelupia , dont nous parlerons à l'article qui le concerne. (Desh.) DONACIA (vîviov, bandelette), bot. ph. — Genre de la famille des Saxifragacées, tribu des Saxifra- gées, formé par Tournefort (Inst., 60), et renfermant 8 ou 10 espèces croissant dans l'Europe , l'Asie médiane , le Népaul et l'A- mérique boréale. Ce sont des plantes herba- cées, annuelles ou vivaces, succulentes, dressées ou procombantes, ramifiées-corym- beuses , subdichotomes au sommet; à feuil- les alternes ou opposées , subarrondies ou réniformes, sinuées ou incisées-crénelées ; à fleurs terminales et alaires , subsessiles , ceintes de feuilles sessiles, jaunes ( unde no- men). Ce genre est remarquable par l'absence de la corolle. On en cultive 3 ou 4 es- pèces dans les jardins botaniques d'Europe. (C. L.) DORIPPE. Dorippa (nom mythologique). crust. — Genre de l'ordre des Décapodes bra- chyures, famille des Oxystomes , tribu des Dorippiens, établi par Fabricius , et adopté par tous les carcinologistes. Les Crustacés que ce genre renferme sont très remarqua- bles , tant par la forme générale du corps et le mode d'insertion des pattes , que parla disposition de l'appareil buccal et celle des ouvertures respiratoires. Les Crustacés qui composent cette coupe générique sont au nombre de cinq, dont trois habitent l'océan Indien, une la Méditerranée; quant à la cin- quième, elle a été trouvée à l'état fossile, et on en ignore le gisement. L'espèce qui peut être considérée comme type de ce genre est la D lanata Bosc (Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 136, pi. 17, fig. 2). Roux, dans ses Crustacés de la Méditerra- née, a figuré cette Dorippe, et voici ce qu'il dit au sujet des habitudes de cette espèce : C'est sur les rochers éloignés de la cMe , à 40 ou 50 mètres de profondeur , et dans le DOR voisinage des lieux vaseux , que se tient fa Dorippe laineuse. Elle vit isolée ; ses mouve- ments sont faibles et lents ; elle rampe plu- tôt qu'elle ne nage; son test est presque mou; ses pinces qui sont petites, la longueur et la disposition de ses jambes , dont quatre seulement semblent faites pour la locomo- tion , doivent s'opposer à ce qu'elle puisse avec avantage combattre ses ennemis ou fuir le péril. Ce Crustacé paraît donc être du nombre de ceux à qui la nature, en refusant des armes pour attaquer ou se défendre , a du moins compensé cette disgrâce par un instinct admirable de conservation et des moyens de ruse qui protègent leur existence. Malheureusement, la difficulté d'étudier ces Crustacés dans les profondeurs qu'ils habi- tent mettra toujours le naturaliste dans l'impossibilité de connaître les détails de leurs habitudes particulières. Cette espèce habite aussi les côtes du nord de l'Afrique, car pendant notre séjour en Algérie , nous l'avons prise assez commu- nément dans la rade d'Alger , particulière- ment dans la direction de l'est , vers le cap Matifou. (H. L.) "DORIPPIENS. Dorippii. crust — M.Milne Edwards, dans le t. II de son Hist. nat. sur les Crust., désigne sous ce nom une tribu de la famille des Oxystomes. Les Crustacés qui se groupent autour des Dorippesetqui for- ment cette petite tribu, ont la carapace très déprimée, tronquée en avant, un peu élargie en arrière, presque quadrilatère, et en gé- néral trop courte pour recouvrir le corps. Le front est large et les yeux de grandeur ordinaire. La disposition de la bouche se rapproche beaucoup de celle des Calappes , des Mursies, etc., et l'eau arrive aux bran- chies par deux ouvertures situées au-devant de la base des pattes antérieures. Le plastron sternal est circulaire et fortement recourbé en haut vers sa partie postérieure; les pat- tes antérieures sont courtes ; celles des deux paires suivantes longues et terminées par un article styliforme ; enfin celles de la dernière, ou des deux dernières paires , s'insèrent au- dessus des autres, pour ainsi dire sur le dos ; elles sont presque toujours beaucoup plus petites que les précédentes , et se terminent en général par un article crochu disposé de manière à pouvoir agir comme organe de préhension. DOR DOR 113 Cette tribu renferme quatre genres dési- gnés sous les noms de Dorippa, Cymopolia, Elusa et Caphyra. Poy. ces mots. (H. L.) "DORIPPITES. crust. —Le groupe que nous avons désigne sous ce nom [Hist. nat. des crus t., faisant suite au Buffon-Dumènil) comprend les genres Cymopolia, Caphyra, Etusa et Dorippa , et correspond entièrement à la tribu des Dorippiens de M. Milne-Ed- vards. Voy. dorippiens. (H. L.) DORIS (nom mythologique), moll. — Les Doris constituent un très beau genre parmi les Mollusques nus de la classe des Gastéro- podes, et leur histoire curieuse, pour être retracée même brièvement, demanderaitplus de développement que n'en comporte un ar- ticle de dictionnaire. Créé par Linné dans la 10e édition du Systema nalurœ, le genre Doris fut d'abord très mal caractérisé , puisque Linné, guidé par des observations de Plaucus, prend les branchies et l'anus pour la tète entourée de huit tentacules. Linné rectifia celte erreur dans la 12* édition , en s'appuyant de l'ou- vrage de Boadsch. Si Gmelin s'était borné à reproduire les espèces de Linné , il aurait rendu à la science un plus utile service que d'avoir amon- celé , sous la définition linnéenne , un grand nombre de xMolIusques nus qui n'ont au- cun des caractères du genre Doris. Cuvier, dans le Mémoire très important qu'il a publié , en 1803, dans les Annales du Mu- séum, a. fait voir que sur les 27 espèces de Doris de Gmelin, il y en avait 7 seulement qui devaient rester dans ce g.: aussi Cuvier, qui, déjà avant la publication de son Mé- moire , avait étudié quelques unes des es- pèces des Doris de Linné, eut le soin d'en réformer les caractères , dans son Tableau élémentaire d'histoire naturelle , et il eut le mérite d'être le premier des naturalistes qui plaça ces animaux parmi les Gastéropodes , changeant ainsi la méthode linnéenne dans une de ses parties essentielles. Depuis ces piemiers travaux de Cuvier, tous les zoo- logistes adoptèrent ses opinions , et Lamarck le premier , dès 1801, dans son Système des anim. sans vert., rangea les Doris entre les Tritonies et les Phyllidies, dans la 3' section des Mollusques céphalés nus. L'organisation intérieure des Doris est connue depuis le Mémoire de Cuvier, dont nous avons précédemment parlé. Cetle orga- nisation a beaucoup de rapports avec celle des autres Mollusques gastéropodes, et nous croyons utile d'entrer ici dans quelques dé- tails ; cela nous dispensera de les reproduire pour d'autres du même groupe. Une Doris est formée de deux disques charnus princi- paux, entre lesquels est placé un corps plus étroit. Ces disques charnus sont ovalaires, ordinairement inégaux: l'un, le plus grand, est sur le dos ; l'autre constitue le pied sur lequel l'animal marche. Le corps est placé dans la ligne moyenne et longitudinale de ces deux disques, à l'extrémilé antérieure desquels la tête , quoique d'un médiocre volume, semble faire une hernie. Cette tête présente , sur un renflement peu proémi- nent, une fente longitudinale, au fond de laquelle on aperçoit des mâchoires cornées : c'est l'ouverture de la bouche. De chaque côté de cette masse buccale, et en dessous du disque supérieur qui représente le manteau des autres Mollusques, se trouvent deux pe- tits tentacules, ordinairement coudés vers le milieu de leur longueur. Ces tentacules n'ont aucune trace des organes de la vision. Au-dessus de la tête, et percée dans l'épais- seur du manteau, on voit de chaque côté de la ligne médiane une cupule à bords sail- lants, cylindracée, du fond de laquelle s'é- lève un tentacule assez gros et en massue, dont les caractères sont particuliers aux Do- ris et à quelques autres petits genres qui les avoisinent. En effet, ces tentacules por- tent de petites côtes obliques, dont les ex- trémités viennent aboutir ordinairement sur la ligne médiane et postérieure, pour s'y entrecroiser. Le nombre et la forme de ces côtes, leur couleur et les accidents divers qu'elles présentent, donnent de très bons ca- ractères pour distinguer les espèces, même les plus voisines. En suivant la ligne mé- diane du corps, presque vers son extrémité postérieure, on trouve un grand crypte pres- que toujours circulaire, garni le plus ordi- nairement d'un bord membraneux, plus ou moins saillant, et du fond duquel s'échappe un paquet de branchies diversement décou- pées et distribuées d'une manière symétri- que.Lcnombredesdivisionsde cet arbuscule branchial varie selon les espèces; elles se sous-divisent en rameaux et en ramuscules, dans lesquels rampent les deux systèmes de 15 114 BOR vaisseaux artériels et veineux. Lorsque l'a- nimal est tranquille dans l'eau, il laisse épa- nouir sur le dos toutes les parties de sa bran- chie ; s'il est inquiété , il les rentre plus ou moins complètement dans le crypte où elles sont insérées, et il y a des espèces où ce crypte est assez profond pour renfermer en- tièrement la branchie ; il y en a même chez lesquelles la branchie n'est presque plus exsertile, et c'est avec celles-là que M. de Blainville a constitué son genre Onchidore. Presque toujours, à leur insertion, ces bran- chies sont disposées en demi-cercle, et c'est au centre de cette demi-circonférence que s'élève un petit tuyau charnu , ordinaire- ment lobé à son extrémité libre, et qui n'est autre chose que l'anus. Lorsque l'on exa- mine le corps même de l'animal, c'est-à-dire la partie qui est entre le pied et le manteau, on observe sur le côté droit, vers le tiers an- térieur, une ouverture qui, lorsqu'on la dé- veloppe, se partage en deux par une sorte d'éperon : celte ouverture est celle des orga- nes de la génération. Si nous pénétrons actuellement dans la structure plus intime des Doris, nous ver- rons que la bouche se continue en un œso- phage qui aboutit bientôt à un grand estomac, du côté droit duquel part un intestin assez gros et court, et irrégulièrement boursouflé; placé du côté droit il se porte sur le côté gau- che, pourreprendrela ligne médiane, vers son extrémité postérieure, et se terminera l'anus, dont nous avons déjà parlé. L'estomac et une partie de l'intestin sont enveloppés d'un foie volumineux, qui fournit plusieurs vaisseaux biliaires, dont on trouve l'entrée dans le grand fond de l'estomac. La masse buccale est entourée d'une glande assez con- sidérable, qui est celle de la salive; elle donne naissance à deux petits canaux qui s'enfoncent obliquement dans les parois de la bouche. Comme on pouvait le supposer d'après la position des branchies, le cœur est situé sur le dos; il est composé, comme dans tous les autres Mollusques, d un ven- tricule et d'une oreillette : le ventricule donne naissance à une artère aorte qui re- monte vers la lôte , «a restant à peu près danslaligne médiane dorsale, etse distribue auxdiversorganes de l'animal. Les organes de la génération sont doubles, comme dans tous les animaux du même ordre, c'est-à-dire que, DOR sur un même individu , on trouve les or- ganes mâles et les organes femelles. Ces der- niers consistent en un ovaire caché dans l'épaisseur du foie, et en un oviducte qui est long et tortillé comme à l'ordinaire ; il se colle au testicule, vient aboutir à l'extérieur et constitue l'une des ouvertures de la géné- ration dont nous avons déjà parlé. Les or- ganes mâles se composent, comme à l'ordi- naire, d'un organe excitateur et d'un testi- cule ; celui-ci est gros et arrondi, et il semble constitué par le tortillement d'un même vaisseau très allongé. L'organe excitateur est long et gros ; il est contenu dans une gaine charnues d'où il sort au moment de la copulation ; il communique avec le testi- cule au moyen d'un petit canal très grêle, qui se bifurque à son extrémité, pour com- muniquer d'un côté avec une petite vési- cule dont nous allons parler, et de l'autre, s'enfoncer dans le testicule , dans l'endroit même où l'oviducte s'y introduit aussi. Sur la gaine de l'organe excitateur, et à une pe- tite distance du point où elle s'insère sur le côté droit du corps , part un canal cylin- dracé assez grêle, presque aussi long que la verge elle-même, et qui se termine par une petite vésicule que Swamrnerdam nomme la vésicule de la Pourpre : déjà nous avons eu occasion de faire des observations au sujet de cet organe ; nous le croyons des- tiné à recevoir l'organe excitateur au mo- ment de l'accouplement, et à recueillir la liqueur fécondante pour la laisser échap- per à mesure que les œufs passent devant son entrée pour être pondus. Les œufs des Doris ont une disposition particulière; ils sont contenus dans un ruban gélatineux, assez large , aplati de chaque côté , que l'a- nimal tourne en spirale à mesure qu'il le fait sortir de l'oviducte, et qui est attaché, soit aux plantes sous-marines , soit aux ro- chers, non par un des côtés le plus large, mais par l'un de ses tranchants. Le nombre des œufs d'une ponte s'élève au moins à 3 ou 4,000; et il y a des espèces où ils sont encore plus nombreux. Nous avons calculé que, dans les trois pontes qu'ont faites pen- dant l'été deux Doris qui se sont accou- plées, elles ont produit ensemble 25 à 30,000 œufs. On peut diviser les Doris en deux groupes naturels d'après leur forme générale. Les DOR DOK 115 unes sont aplaties et couvertes d'un man- teau qui déborde le pied dans toute sa cir- conférence; les autres ont le manteau très court, quelquefois même réduit à un simple bourrelet à peine apparent. Ces espèces sont subcylindracées ou subquadrilatéres dans leur coupe transverse; ces espèces prisma- tiques ont été séparées en genres par M. Ocken sous le nom de Doto. Tous ces animaux , ordinairement parés d'une couleur très agréable, ont une vie très apathique ; ils se cachent sous les pierres, dans la vase, entre les racines des plantes marines des rivages , et ils se tiennent presque toujours immo- biles, si ce n'est le soir et pendant la nuit, où ils sont a la recherche de leur nourriture, qui est probablement végétale. Les mers chaudes en possèdent des espèces qui ac- quièrent quelquefois 7 à 8 pouces de lon- gueur, et une épaisseur proportionnée. D'après tous les détails qui précèdent, il est facile d'exposer les caractères du g. Do- ris ; ce sont les suivants: Animal gastéro- pode, rampant sur un pied aussi long , et quelquefois plus long que le corps , revêtu d'un manteau, tantôt court, et tantôt débor- dant autour de l'animal. Tète médiocre , portant en dessous du manteau une paire de tentacules labiaux, et en dessus, une autre paire de tentacules en massue et obli- quement sillonnés. Branchies symétriques, placées sur le dos , sur la ligne médiane et vers l'extrémité postérieure. Anus au cen- tre des branchies. Organes de la génération doubles , ayant une issue commune sur le côté droit de l'animal. (Desh.) DORITIS ( surnom de Vénus), ins. — Genre de Lépidoptères, famille des Diurnes, tribu des Papilionides , établi par Ochsen- heimer , et adopté par la plupart des ento- mologistes. Ce g., intermédiaire entre les Parnassiens de Latreille et les Thaïs de Fa- bricius, ne renferme jusqu'à présent qu'une seule espèce qui se trouve dans les environs de Smyrne , et, ce qui n'est pas aussi certain, dans quelques îles de la Grèce. C'est le Do- ritis apollinus d'Ochsenheimer , la Thais apollina de Latreille , vulgairement appelée le petit Apollon. Cette belle espèce est figu- rée dans un grand nombre d'ouvrages , en- tre autres dans notre Supplément à l'Hisi. nat. de% Lépidoptères de France, lom. I , Pag. 13, pi. i, fig. 2. (D.) DORMEUR, poiss. — Nom vulg. d'une esp. du g. Éléotris , E. dormilatrix. DORMILLE. poiss.— Voy. lociie. "DOROB.EA, Cass. bot. ph.— Synonyme de Senecio. (C. L.) DORONIC. Doronicum (altération d'un nom arabe), bot. ph. — Genre de la famille des Composées , tribu des Sénécionidées- Sénécionées , formé par Linné (Gen., 959) , et subdivisé par De Candolle (/'rôtir., VI, 320) en Eudoronicum et Chromochœta ; sous- genres fondés sur le nombre des squames de l'involucre et la couleur des aigrettes. On en connaît une vingtaine d'espèces, croissant dans le centre et au midi de l'Europe, ainsi que dans l'Asie-Mineure et la région cauca- sique ; dont la moitié environ sont cultivées dans les jardins, soit de botanique , soit d'a- grément. Ce sont des plantes herbacées, vi- Yaces, subhérissées ou glabres ; rhizome souvent tubéreux ou rampant; à feuilles al- ternes, dont les radicales pétiolées, les cau- linaires alternes, plus ou moins amplexi- caules; à fleurs jaunes, en capitules solitaires ou agrégés, pédoncules, multiflores, hété- rogames. (C. L.) DOROS (Jopoç, outre, sac de cuir), ins. — Genre de Diptères créé par Meigen, et aban- donné ensuite par son auteur, mais rétabli par M. Macquart , qui le place dans la divi- sion des Brachocères, subdivision des Aplo- cères , famille des Tétrachaetes , tribu des Syrphides. Meigen n'y avait rapporté que le Syrphus conopseus ; mais M. Macquart y comprend de plus les S. feslivus et omatus, qui , à l'exception de l'abdomen moins ré- tréci , présentent non seulement ies mêmes caractères organiques, mais encore la même livrée que le premier. (D.) DOROTHÉE, ins. —Geoffroy a donné ce nom à l'une des variétés de YAgrion puella Fabr. (E. D.) DORSAL. Dorsalis. zool. , bot. — Cette épithète, fréquemment employée en zoolo- gie et en botanique , désigne constamment une partie qui est insérée sur le dos d'un animal ou le revers d'un organe végétal. DORSCII. poiss.— Un des noms vulgaires d'une espèce du genre Morue , Gadus calla- rias. DORSIBRAIVCHES. Dorsibranchiata (dor- sutu , dos; branchia , branchies), annél. — G. Cuvier, dans les première et seconde 116 DOR éditions du Règne animal, appelle ainsi un groupe d'Annélides constituant le second ordre de cette classe. Les Dorsibranches ont leurs organes et surtout leurs bran- chies distribués à peu près également le long de tout leur corps , ou au moins dans sa partie moyenne. Cet ordre renferme les genres Arénicole, Amphinome, Eunice , Néréide, Alciope, Spio, Lombrinère, Ophé- lie, Cirrhatule, Palmyre, Aphrodite, Po- lynoe et Chétoptère , auxquels nous ren- voyons, ainsi qu'à l'article vers. (P. G.) "DORSIPARES. rept.— M. deBlainville nomme ainsi la famille des Pipas dans les Batraciens, par allusion à la gestation dorsale de ces animaux. Voy. pipa. (P. G.) *DORSOLUM. ins. — Nom donné par Kirby à une pièce située entre le collier et l'écusson qui donne insertion aux organes du vol. DORSTENIA ( nom propre ). bot. pu. — Genre de la famille des Moracées (Morées, Endl.) , établi par Plumier (Gen., t. CIX) et divisé par Desvaux ( Ann. Soc. linn. pars IV, 216, t. XII) en deux sections : Sychinium et Dorstenia proprement dit, fondées sur la forme du réceptacle. Il renferme une tren- taine d'espèces au moins , répandues dans toute l'Amérique tropicale , et dont sept ou huit sont cultivées dans les serres des curieux en Europe. Ce sont des plantes acaules ou subcaulescentes , à feuilles ra- dicales palmati-ou pennatifides , ou cauli- naires-lancéolées, entières ou incisées, sca- bres , luisantes ou ternes, subhérissées ou nues, à réceptacle terminal ou axillaire (?) , quadrangulaire ou arrondi, linéaire ou bi- furqué. La racine de l'une des espèces (D. conirayerva) a passé longtemps en Europe comme ayant des propriétés médicinales. Elle est aujourd'hui tombée en désuétude. Tou- tefois on l'emploie encore, dit-on, en Amé- rique, contre la morsure des Serpents. Tou- tes les Dorsténies sont remarquables par un faciès particulier qui les fait rechercher dans nos jardins. L'une des pluscurieuses espèces est le D. ceraianihes ( et non ceraiosanth.es , véritable barbarisme). (CL.) DORTIIÉSIE. Dorthesia ( nom propre ). ins. — Ce genre d'Hémiptères , de la section des Homoptères, famille des Cocciniens, Bl. {Gallinsectes, Latr.), a été créé par Bosc dans le Journal de Physique (1784, t. XXIV, DOR p. 171 ) et indiqué sous le nom d' Onhezia en l'honneur de l'abbé d'Orthez , qui, le premier , a étudié avec soin l'insecte qui en est le type. L'abbé d'Orthez , dans une note insérée également dans le Journal de Physique (1785, t. XXV, pag. 207) a ortho- graphié différemment ce nom générique, et il l'a écrit Dorthesia. La plupart des auteurs ayant adopté cette dernière dénomination, nous avons cru devoir les imiter et faire connaître ici le genre curieux observé par Bosc et par l'abbé d'Orthez. Les femelles des Dorthésies ont , après la première mue , le corps couvert supérieure ment de lames creuses , d'un blanc farineux, rangées longitudinalement en six séries; le dessous du corps est recouvert de la même matière , mais presque uniformément dis- posée. Un frottement léger fait disparaître cet arrangement régulier, les lames se rédui- sent en farine; l'insecte, ainsi dépouillé et réduit d'un tiers dans toutes ses proportions, est d'un noir rougeâtre ; il ne semble pas souffrir de cette opération, il court et mange comme à l'ordinaire; au bout de quelques jours , il se trouve recouvert d'une poussière blanche qui augmente peu à peu et finit par prendre le même arrangement qu'aupara- vant. Les femelles sont aptères; elles ont des antennes courtes , de 8 articles, épaisses, presque moniliformes; leur bec est court, assez gros , hérissé de quelques poils. Lors- que le temps de la ponte approche, au com- mencement du printemps, il se forme à la partie postérieure du corps des femelles un prolongement en forme de sac, qui rend l'in- secte du double plus long qu'il ne l'était au- paravant. Le dessus de ce prolongement est d'une seule pièce et recourbé en cuiller; il est composé de longues lames rapprochées ; à l'extrémité , se trouve une ouverture par où doivent sortir les petits; l'intérieur de cette espèce de sac se remplit d'un duvet cotonneux : c'est là que les œufs sont pondus et qu'ils éclosent. Comme ce sac paraît être une continuité du corps de la mère , on croi- rait, à voir sortir les petits vivants par le trou postérieur, qu'elle est vivipare ; mais en ou- vrant le sac, ou trouve souvent des petits nouvellement éclos , et des œufs qui ne le sont pas encore. Les petits qui se trouvent à la sortie du sac sont plus gros que ceux qui en sont éloignés , et les œufs non éclos se DOR DOR 117 voient vers l'anus. On a trouvé dans un seul de ces sacs 85 petits éclos et 15 œufs. Il pa- raîtrait que les femelles survivent après la ponte, qu'elles éprouvent de nouvelles mues, qu'elles passent l'hiver à l'abri sous quelques pierres, et qu'elles peuvent de nouveau, à la belle saison, être fécondées. Lorsque les petits ont pris assez d'accroisse- ment dans l'espèce de berceau que présen- tent leurs mères, ils en sortent et vont se répandre sur leur plante nourricière , VEu- phorbia characias, ou, à son défaut, sur quel- ques autres espèces d'Euphorbes et d'Orties; ils vont se fixer sur les tiges et à la face in- férieure des feuilles où ils enfoncentleur bec. C'est là qu'ils subissent leurs mues , cinq ou six fois dans le cours de leur vie, qui est de plus d'une année : la première mue arrive environ un mois après leur sortie de l'œuf. L'insecte sort de son fourreau par une ouver- ture qui se fait sur la partie postérieure du dos ; il est tout nu , de couleurde chair, mais bientôt on le voit se couvrir de lames blan- châtres qui , trois ou quatre jours après , le recouvrent entièrement. Les mâles ne paraissent guère qu'au mois de septembre, après la troisième ou la qua- trième mue; comparativement aux femelles, ils sont peu nombreux et fort petits; ils sont ailés; leurcorps esteouvert d'un duvet court; leurs antennes , beaucoup plus longues que le corps, ont, d'après M. Burmeister, neuf articles grêles, velus ; le bec semble entiè- rement leur manquer. Ils sont très agiles ; on les voit courir, les ailes levées, d'une femelle à l'autre ; après quelques jours de course, ils se retirent au pied de la plante qui les a nourris , ou bien sous quelque pierre , et là , leur corps restant dans l'inaction se couvre bientôt d'une matière cotonneuse , très fine , et ils ne tardent pas à mourir. Les Dorthésics ont pour ennemi une larve de Coléoptère du genre Coccinelle ; cette larve s'insinue dans le sac de la femelle, dévore les petits naissants ainsi que les œufs, «ans toutefois attaquer la mère elle-même; et dès que la curée est faite, au bout de deux ou trois jours, elle se retire pour aller atta- quer d'autres individus. L'espèce type est la Dorihesia characias Bosc, loc. cit., idem, pi. 1, fig. 2 ; d'Orthez, loc.cit.,ibid., pi. 1, fig. 14-1G [Aphis urticœ Linn., Syêt. nul., II, 733, 30), d'une lon- gueur de 0,002-3 , d'un brun ferrugineux dans tout ce qui n'est pas couvert d'un du- vet blanchâtre ; ayant les soies terminales de l'abdomen droites, raides, plus longues que le corps , blanchâtres. Cette espèce , qui se trouve dans le mididelaFranceetmêmeaux environs de Paris, vit, ainsi que nous l'avons déjà dit, sur les Euphorbia characias et pi- losella , sur plusieurs Orties, sur le Groseil- lier, le Géranium , etc. (E. D.) DORTIIRIA. ins.— Nom mal écrit, V~oy. DORTHESIA. DORVALIA , Commers. bot. ph. — Syn. de Fuchsia, Plum. *DORVILLIA , Leach. ins. — Foyez en- DROMYS, OchS. (D.) DORYANTHES (&> [JopaToç] lance ; av0Y)CTtç , floraison; il eût fallu écrire Do- ratamhes). bot. ph. — Genre de la famille des Amaryllidacées , tribu des Amaryllidées- Anomales, formé parCorréa (Linn. Trans., VI , 21 1 , t. 23 ) , pour une très belle plante croissant dans la partie orientale delà Nou- velle-Hollande, et depuis longtemps cultivée en Europe pour l'ornement des grandes serres tempérées. Ce g. est très voisin de VA- gave et du Fourcroya, dont il diffère princi- palement par ses étamines ailées. La D. excebaz des feuilles radicales nombreuses, étalées et dressées, ensiformes, épaisses, sub- coriaces, sortant d'un rhizome, court, épigé, à racines fibreuses, fasciculées. Il s'élève de ces feuilles une scape très élevée, garnie de feuilles ou plutôt de squames foliacées, dis- tantes, petites, terminées par des fleurs as- sez nombreuses , grandes , d'un pourpre sombre ; alternes , brièvement pédonculées, et formant un capitule. Les fleurs sont en outre munies de bractées colorées, semi- engaînantes, et leurs pédicelles sont aussi de la même couleur que l'extérieur des pétales. On peut en voir une figure dans le Botani- cal Magazine, t. 1G85. Elle fleurit assez sou- vent en Europe. Souvent ses ovaires sont remplacés par des bulbilles qui servent à la multiplier. (C. L.) "DORYASPIS (do'pv , lance; k , lance), ins. —Genre d'Hyménoptères, de la section desTérébrans, famille des Ichneumoniens , groupe des Bra- conites , formé par M. Haliday aux dépens de l'ancien genre Bracon. Principalement caractérisé par la forme de la tête, qui est aussi longue que large, ce genrenecomprend qu'un petit nombre d'espèces : le type est le Bracon obliieratus Nées von Es. (Iscliiogo- nus obliieratus Wesm.). Cette espèce se trouve communément en France et en Belgique. (E. D.) *DORYDERES, Am. et Serv. ins. — Sy- nonyme de Dyroderes, Spin. t'oyez ce mot. (E. D.) *DORYDIUM {êopv, lance), ins.— M. Bur- meister [Handb. derent., t. II, p. 105, 1825) a indiqué sous ce nom un genre d'Hémiptè- res , de la section des Homoptères , famille des Cicadelliens , qui se rapproche beaucoup du genre Cephalelus de M. Percheron [Mag. de Zool., 1834) et n'en diffère peut-être pas. Les Dorydium ont les élytres coriaces ; ils sont aptères et ne présentent pas d'épines aux jambes postérieures. L'espèce type est le D. paradoxum Burrn. (E. D.) *DORYLITES. ins. — Groupe de la fa- mille des Mutilliens, de l'ordre des Hymé- noptères Porte-Aiguillon, créé par M. Blan- chard {Hist.nat. des Ins., t. III, p. 377, 1840) et caractérisé ainsi : Tête petite; abdomen long et presque cylindrique. Ce groupe ne renferme encore que deux genres ( Labidus et Dorylus) dont les femelles sont inconnues , ainsi que leur manière de vivre, de sorte qu'il reste encore des doutessurlaplaccqu'on doit lui assigner. (E. D.) 'DORYLUS (<îopu, lance), ins. — Genre de Coléoptères tétraméres, famille des Cy- cliques, tribu des Colaspides , établi par M. Dejean dans'son Catalogue. Il y rapporte une espèce de patrie inconnue, qu'il a ap- pelée D. xanlliopus. (C) DORYLUS ;<îopv, lance). ins. —Genred'Hy- DOR Don 119 ménoptères , de la section des Porte-Aiguil- lon , famille des Mutilliens , groupe des l)o- rylites, créé par Fabricius et adopté par tous les entomologistes. On ne connaît rien de Phistoire des Dorylus, si ce n'est qu'on les rencontre soit courant dans le sable, soit ca- chés sous les pierres: on n'en a jusqu'ici trouvé que des individus mâles. Peu d'es- pèces entrent dans ce genre, et toutes sont africaines : le type est le D. helvolus Fabr. [Muiilla helvola Linn.), qui habite le cap de Bonne-Espérance. (E. D.) •DORYIVOTA ( 36Px> , lance ; vwto; , dos ). ins. — Genre de Coléoptères tétraméres, fa- mille des Cyeliques , tribu des Cassidaires , créé par nous et adopté par M. Dejean, qui, dans son Catalogue, y rapporte 9 espèces toutes originaires de l'Amérique méridionale. L'espèce type, la Cassida bidens de Fabricius, est indigène du Brésil. (C.) DORYPIIOUA (Jopvyopoç , qui porte une lance), ins.— Genre de Coléoptères subpen- tamères (tétraméres de Latreille), famille des Cycliques, tribu des Chrysomélines , établi par Illiger et adopté par Olivier, Ger- mar et M. Dejean. Le dernier de ces auteurs y rapporte dans son Catalogue 72 espèces, toutes originairesde l'Amérique équinoxiale; mais le nombre des espèces aujourd'hui connues est au moins du double plus consi- dérable. Ce sont les plus grands et les plus brillants insectes de cette famille ; leurs cou- leurs métalliques, dorées ou nacrées, ainsi que leurs dessins , sont très variées. Élytres orbiculairesouoblongues ; angles antérieurs du corselet avancés; poitrine armée d'une longue pointe dirigée en avant. Les Dory- phora vivent des feuilles de certains arbres, épineux pour la plupart; larves inconnues. (C.) "DORYPHORA ( , pique; gxû'i;, cuisse ). ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes , tribu des Scarabéides mélitophiles, proposé parM. De- jean et adopté par M. Burmeister, qui (Hand- bucli dcrEni., driier Bund,p. 684) en donne les caractères et le range dans son groupe des Gymnétoïdes. Ce genre est fondé sur une seule espèce, la Cetonia calcarata de Klug , décrite et figurée par cet auteur dans sa Monographie des Coléoptères de Madagas- car, pag. 84, pi. 3, fig. 11. (D.) DORYSTHENES. ins. — Nom mal écrit. Voy. dorystetiius , Vig. •DORYSTETHLS (<îoP«, lance; arïîQoç, poitrine), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Lamellicornes, proposé par M. le comte Dejean dans son dernier Catalogue , et auquel il rapporte deux espè- ces, l'une de Cayenne qu'il nomme rvfipen- 120 DOS DOS nis, et l'autre appelée cupricollis par M. Du- pont. D'après la place que ce genre occupe dans le Catalogue précité, il appartiendrait à la tribu des Scarabéides-Xylophiles de La- treille. (D.) *DORYSTETHUS (Wpw, lance; a^Goç, poitrine), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentarnères (tétramères de Latreille), fa- mille des Longicornes, tribu des Prioniens, créé par M. Vigors ( Zoological Journal 1826), avec le Prioîius rostrutus de Fabricius, es- pèce originaire de Siam. M. Dejean regarde à tort ce genre comme synonyme de Cyrto- gnathus; il nous a. paru en différer par le prestcrnum , qui s'avance antérieurement pointe conique , tandis qu'il est court et mousse dans les Cyrtognaihus. Le D. mon- lanus de Guérin , et peut-être la Baladeva Walkeri , en fait sans doute aussi partielle premier a été trouvé abondamment sur les montagnes des Neelgheries , par M. Perro- tet, et le second est indiqué comme étant des Indes orientales. Les mandibules des Dorysieihus sont effilées, recourbées et croi- sées en forme de ciseaux , sous la tête ; celle-ci est abaissée et longue. (C.) 'DORYTOMUS (Jo'pv, lance pour trompe; To/Aoç, coupant), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gona- tocères , division des Érirhinides , créé par Germar et adopté par M. Dejean. Ce dernier auteur y a placé dans son Catalogue 27 es- pèces, dont 23 appartiennent à l'Europe, 3 à l'Amérique septentrionale et l à l'E- gypte. Les Dorytomus se distinguent des Erirhi- nus, sous le dernier nom desquels Schœnherr a réuni ces deux genres , par la trompe et les pattes antérieures des mâles, qui sont beaucoup plus longues. On les trouve sous les écorces des saules, des trembles, des peupliers et des platanes ; les larves et l'in- secte parfait se rencontrent simultanément dans les chatons de ces mêmes arbres. Au contraire, les Erirhinusde M. Dejean vivent à terre, au bord des mares, ou au pied de certaines plantes aquatiques. (C.) DOS. Dorsum. zool., bot. —En zoologie, on appelle dos chez les vertébrés la partie postérieure du tronc comprise entre la der- nière vertèbre cervicale et la première lom- baire ou la région correspondante ; dans les insectes , c'est tantôt la partie supérieure du mésothorax et du prothorax , tantôt l'une ou l'autre de ces parties. — En botanique, cette expression sert à désigner la partie saillante d'une strie, celle des faces d'une graine comprimée tournée du côté des parois du péricarpe, et la partie de la feuille carpellaire opposée à la suture formée par le rappro- chement des bords de la feuille et due à sa nervure moyenne. DOS BRÛLÉ, mam. —Nom d'une esp. du g. Bradype. DOSIN , Adans. moll. — Koy. arthémide et CYTHÉRÉE. (DESH.) *DOSITHÉE. Dosilhea (nymphe), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Noc- turnes, tribu des Phalénites, établi par l'au- teur de cet article dans son Hist. nat. des Lépidopi. de France ( tom. VIII, lre partie, pag. 43). Les espèces de ce g. ont les antennes ciliées dans les mâles et simples dans les femelles , le bord terminal desailes simple et entier, le corselet étroit et squameuxf les palpes très courts la trompe longue. Les quatre ailes sont marquées à leur centre d'un pointsurun fond noir et traversées vers leur extrémité par une ligne sinueuse et accom- pagnéeordinairementde taches confluentes. Les Dosithées se montrent pour la plupart en juillet dans les bois; quelques unes seu- lement préfèrent les prairies. Toutes se tien- nent, dans l'état de repos, appliquées, les ai- les étendues et très écartées, les unes sur les feuilles ou contre le tronc des arbres , et les autres contre les murs et les clôtures en plan- ches. Feu le professeur Audouin a eu occa- sion d'observer lui-même les métamorphoses de la chenille de la Dosilhea scutularia, et en a fait le. sujet d'une notice qu'il a lue à l'A- cadémie des sciences le 27 janvier 1834, et qui a été insérée dans le vol. III des Ann. de la Soc. enl. de France , p. 417. Cette no- tice , malgré sa longueur , ne renferme de neuf que la description de la chenille , qui n'était pas encore connue , et l'histoire d'un Ichneumonide du g. Ophion qui vit à ses dépens. Parmi les 14 espèces dont se compose le g. Dosithée^ nous citerons comme type la Dosilhea ornataria {Phalœna ornala Fabr.) , qui est commune dans tous les bois , princi- palement ceux en buisson. Elle paraît deux fois par an , la première en mai et juin, et la seconde en août et septembre. (D.) DOU DOU 121 •DOSYTIlF.l'S. ins. — Genre établi par Leach aux dépens du g. Dolents , et ayant pour type le D. eglanteriœ Fabr. Voy. do- lercs.' (E. D.) DOTEL. moll. — Adanson {Voy. au Sé- nfg.) nomme ainsi le Myiilus afer Lamk. •idole. (Desh.) DOTHIDEA '<îo0t'wv, clou; \3s*t forme). c«. — Genrede la famille desPyrénomy- phacidiacés, établi par Fries(OZ>s., II, 847J pour de petits Champignons épiphytes, ■ iifformes et noirâtres. Endlieher, tout en conservant ce g., le regarde comme douteux. DOTO, Oken. moll.— Voy. doris. DOTO. Doio. crust. — Genre de l'ordre des Décapodes brachyures , famille des Ca- tométopes, établi par M. Dehaan , et adopté par M. Milne-Edwards dans le tom. II de son Hist. tiat. sur les Crustacés. Ce n'est pas sans quelque incertitude, dit M Milne-Edwards dans l'ouvrage cité , que je place ici ce petit Cnistacé très remarquable, que M.Savignya figuré dans le grand ouvrage sur l'Egypte, et que feu Audouin a rapporté au genre Myc- II se rapproche beaucoup des Ocy- podes par la firme générale du corps , celle des pattes, et par la disposition du front , des antennes et des yeux ; mais il se distingue de tous les Catométopes par la conformation des pattes-mâchoires externes et la forme du cadre buccal ; celui-ci , très large en arrière, est étroit en avant; le troisième article des pattes-mâchoires exter- nes est beaucoup plus grand que le second , et cache presque entièrement les articles sui- vants, dont le premier s'insère à son angle antérieur et externe. A raison de l'organisa- tion de l'appareil buccal , ce Crustacé éta- blit le passage entre les Ocypodes et les l'innothériens {voyez ces mots). La seule es- pèce connue est le D. sulcatus Deh. {Myc- nxis sulcatus Sav.) [Descr. de l'/ùjypte, Crust., pi. 1 , fig. 3), qui habite la mer Rouge. (H. L.) DOUBLE. Duplex, bot. — On nomme douilles celles dont les étamines et les «stils sont convertis en pétales, de telle •orte que toute fécondation y devient im- Ide. On dit que le périanthe est double quand il est formé de deux enveloppes dis- tinctes , le calice et la corolle. On nomme calice double celui qui est muni dune es- d'mvolucre simulant un second calice. t. v. Le stigmate est dit double quand il y en a deux pour un seul pistil. H. Cassini avait appelé péricline double celui dont les squa- mes internes et externes sont de nature as- sez différentes pour qu'on puisse en distin- guer deux rangées. DOUBLE- A IGUILLON, DOUBLE - ÉPINE, poiss. — Noms vulgaires d'une es- pèce du genre Baliste. DOUBLE BÉCASSINE, ors. — Nom du Scolopax major, esp. du g. Bécasse. DOUBLE- BOUCHE, moll. — Nom vul- gaire du Monodonte labié et du Bitome de Soldani. DOUBLE- BUL'ïE. bot. pn.— Synonyme vulgaire d'i'ris Si^yrinchium. DOUBLE FEUILLE, bot. ph. — Syno- nyme vulgaire d'Ophrys ovala. DOUBLE-MACREUSE, ois— Synonyme d'Anus fusca, esp. du g. Macreuse. DOUBLE-MARCHEUR, rept. — Syno- nyme vulgaire d'Amphisbène. DOUBLET, min. — Dans la joaillerie, on nomme ainsi une pierre incolore, telle qu'un cristal de Quartz ou de Topaze, que l'on a doublée en dessous avec du verre coloré, de manière à imiter une pierre de couleur. L'ajustement des deux pièces est fait avec tant d'art, qu'il est souvent difficile d'aper- cevoir la jointure. (Del.) DOUC. mam. — Très jolie espèce de Sem- nopithèque vivant en Cochinchine et cepen- dant l'une des premières connues dans ce genre ; c'est le Semnopithecus nemozus. M.E. Geoffroy en avait fait le genre Pygathrix , parce qu'on le croyaitalors dépourvu de cal- losités, et Illiger, pour la même raison, le rapportait à ses Lasiopyga. Le Doue a le corps , le dessus de la tête et les bras d'un joli gris tiqueté de noir; ses cuisses, ses doigts et une portion de ses mains, la plus voisine des doigts, sont noires; ses jambes et ses tarses sont d'un roux vif; l'avant-bras , la gorge, le bas des lombes, les fesses et la queue sont d'un blanc pur ou blanchâtre ; la gorge est blanche et entourée d'un cercle plus ou moins complet de poils d'un roux vif. C'est une des grandes espèces de Semnopithéqucs. (P. G.) DOUCE-AMÈRE. bot. ph. — Nom vul- gaire d'une esp. de Solanum, S. dulcamara. DOUCET. poiss. — Nom d'une esp. du g. Callionyme, C. lyra. 16 122 DOU DOUCETTE, bot. ru. — Nom vulgaire de la Mâche commune, "j *DOUEPEA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Crucifères, tribu des Brassicées, établi par Cambessèdes (Jacq., Voy., 18, t. XVIII), pour une seule espèce croissant dans le nord de l'Inde. Latigeen est tortueuse; les feuilles alternes , obovées , très entières, épaisses; à fleurs roses , disposées en racèmes terminaux et latéraux allongés. (C. L. DOUGLASIA ( James Douglas , célèbre collecteur botaniste ). bot. ph. — Schreb. (Douglassia) , synonyme d'Ajovea, Aubl. — Genre de la famille des Primulacées, tribu des Androsacées, établi par Lindley Bran- desJourn. of se. Jun., 1828, 383; Bol. Reg., t. 1886), et ne contenant encore que deux es- pèces indigènes de l'Amérique arctique , et ayant le port d'une Androsace. Ce sont deux très petites plantes suffruticuleuses, gazon- nantes ; à feuilles linéaires-lancéolées , ver- ticillées au sommet et à la bifurcation des tiges , alternes le long d'icelles, très entières, ponctuées, couvertes d'une pubescence ri- gide , blanchâtre ; à fleurs pédonculées, om- bellées et solitaires. (CL.) DOULCIN. échin. — Nom vulgaire de l'Oursin commun. (E. D.) DOUMA , Lam. bot. ph. — Syn. d'/fy- Tphœne , Gsert. DOUROUCOULÏ. mam. — Nom d'une es- pèce de Sapajou dont il a été question à l'ar- ticle Aolus {voy. ce mot) , et qui a fait , ainsi que ses congénères , l'objet d'observations nouvelles de la part de M. Is. Geoffroy. Voy. NYCTIP1THECUS. (P. G.) DOUSSIN. échin. — Ce nom a été appli- qué à l'Oursin changeable. (E. D.) DOUVE. Fasciola. helm. — C'est le nom vulgaire d'une sorte de ver plat , assez sem- blable à une Planaire , et que l'on trouve dans le foie et la vésicule biliaire des Mam- mifères domestiques et de l'homme lui- même , mais beaucoup plus rarement. Les Douves rentrent dans le genre Disioma de Zeder, ou Fasciola de Lamarck. Ce sont des animaux de l'ordre des Trématodes ou Porocéphalés , et qui sont pour ainsi dire le type de cette nombreuse catégorie d'Hel- minthes ; on les nomme Fasciola hepalica. Leur étude anatomique a fourni à M. Melhis l'occasion d'un travail intéressant sur le- quel nous reviendrons en narlant de tout DRA les animaux du même ordre. Les Douve* sont longues de 4 ou 5 lignes, larges d'une 1/2 ligne ou de 1 ligne, aplaties, obtuses a leurs deux extrémités et de couleur blanc jaunâtre. Leur corps est mou, inarticulé, et pourvu de deux ventouses dont l'antérieure entoure la bouche, et l'autre inférieure ven- trale, (p. G.) DOUVE (petite et grande), bot. ph. -w Noms vulgaires de deux espèces de Renon- cules , les Ranunculus flammula et lingaa. •DOXOCOCCUS (<îo|a, forme; xoxxoç , cochenille), ins. — Genre de Zoophytes infu- soires de la famille des Monadiens, créé par M. Ehrenberg ( Vv, dragon ; yfo- >ov, feuille ). bot. ph. — Genre de la famille des Épacridacées , tribu des Épacridées , formé par Labillardière ( Foy. II, 40), et ren- fermant une dizaine d'espèces , croissant dans la Nouvelle-Hollande et la Nouvelle- Zélande. On en cultive deux ou trois espèces en Europe comme plantes d'ornement ; leur aspect est en effet très pittoresque, et il se- rait désirable d'en posséder un plus grand nombre. Ce sont des arbrisseaux ou des ar- bustes ayant le port des Dracœna (unde no- men), à rameaux annelés par les cicatrices de la chute des feuilles ; à feuilles ensiformes , étalées , insérées en spirales, dilatées-appri- mées à la base etamplexicaules; à fleurs or- dinairement blanches , assez petites , dispo- sées en racèmes terminaux, simples ou com- posées ; à bractées caduques, sous-tendant les pédicelles. (C. L.) *DRACOPIS (il faut probablement iire Dracopsis et mieux Draconiopsis ; apxxwv , ovto; , dragon ; o^iç, aspect), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Séné- cionidées-Hélianthées , formé par Cassini , sur une seule espèce indigène du nord de l'Amérique, et cultivée en Europe. C'est une plante annuelle, glabre, ramifiée, à tiges et à rameaux striés-sillonnés ; à feuilles al- ternes, aiguës , très entières, lisses, cordées- amplexicaules ; à capitules multifiores , bé- térogames , terminaux, solitaires ; dont le rayon et le disque jaunes. Elle a en quelque sorte le port d'un Dracœna. (C. L.) "DRACOSAUIiUS, Munst.(*pax«v, dra- gon ; axZpot;, lézard ). rept. ross. — Genre de Reptiles marins fossiles à tête petite et à patte palmée, dont on trouve les débris dans le Trias et plus particulièrement dans le Mus- 124 DRA thelkalk. L'extrême allongement de la partie an crâne comprise entre la cavité cérébrale et les orbites, donne à la tête de ce Reptile une forme très étrange. Les orbites sont rap- prochées des narines, non terminales et sépa- réesl'unede l'autre parunespaceassez large. Le Drucosaurus appartient à la même fa- mille que les Conchiosaurm et les Sirnosau- rus , famille que nous avons déjà signalée comme offrant un mélange des caractères des Tortues et des Crocodiles. Les dents de ce Reptile sont petites ( 5 a 6 millimètres de longueur), aiguës, nombreuses, enchâssées dans des alvéoles et sur deux rangs à la mâ- choire supérieure. L'intermaxillaire porte à son extrémité et à sa partie postérieure des dents beaucoup plus fortes, en guise d'inci- sives et de canines. Le bout de la mâchoire inférieure est également pourvu de plu- sieurs de ces dents. La taille de ce Reptile était moindre que celle de nos Crocodiles actuels. (L...D.) *DRACUNCULÉES Dracunculeœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Aroïdées(voy. ce mot), ayant pour type le g. Dracunculus. DRACUNCULUS. bot. pu. — Ce genre, établi par Tournefort , avait été réuni par Linné au genre Arum; M. Schott, dans son travail sur la famille des Aracées {Meletem., p. 27 ), a de nouveau rétabli ce genre qui a pour type Y Arum dracunculus de Linné. Sa spatheest roulée à sa base , étalée et ouverte supérieurement Le spadice, nu et renflé en massue à son sommet, porte à sa base des fleurs femelles, puis des fleurs mâles, sépa- rées par des fleurs rudimentaires et avortées. Les fleurs mâles ou étamines sont réunies par leurs filets en faisceaux ; leurs anthères à deux loges s'ouvrent par une petite fente oblique. Les ovaires sont à une seule loge dans laquelle on trouve de 3 à 7 ovules. Les fruits sont des baies distinctes contenant de 1 à 3 graines globuleuses. (A. R.) DRAGÉES DE TIVOLI, min.— Globules calcaires à couches concentriques , dont la forme, la couleur, la structure et le mode de formation rappellent parfaitement les dragées des confiseurs , et qui sont produites par des source-, incrustantes, comme aux bains de Tivoli , près de Rome, (Dkl.) DRAGEON. Surculus. bot. — On nomme ainsi les tiges nouvelles qui naissent en plus ou moins grand nombre au pied des grands DRA arbres , et qui servent de moyen de multi- plication, ou les jets qui partent de la tige de certaines Mousses et s'étendent à la surface du sol. DRAGON. Draco (Jpâxwv). rept. — L'i- gnorante imagination des anciens, et plus particulièrement celle des artistes du moyen- âge ( l ), nous a laissé sous le nom de Dragon le modèle moitié Chauve-Souris , moitié Quadrupède et Serpent , d'un de ces êtres effrayants et bizarres , dont il est question dans les ouvrages liturgiques. Aux yeux de la science moderne, la seule originalité de ces étranges conceptions est dans l'assem- blage incompatible des formes qu'on s'est plu à leur accorder, et quoique les peuples les aient long-temps acceptées sans même les discuter, quoique la renaissance en ait discuté sérieusement et souvent, la science moderne les a reléguées avec tant d'autres au rang des fables les plus grossières. Ni la nature actuelle, ni les nombreux êtres dé- truits , dont les naturalistes ont rétabli les caractères , ne présentent rien d'analogue. Aujourd'hui même leur dénomination, à part son acception mythologique, n'est plus donnée qu'à de petits Reptiles appartenant aux Iguaniens, dans l'ordre des Sauriens , et dont les cinq ou six espèces connues sont toutes des régions boisées de l'Inde et de ses îles. Mais ces animaux , malgré leur petitesse et leur caractère inoffensif, n'en sont pas moins curieux aux yeux de l'ob- servateur attentif; leur caractère principal est en effet un des plus jolis exemples de£ ressources à la fois simples et variées que la nature met en œuvre pour arriver à ses fins. Destinés à vivre sur les arbres comme la plupart des autres Iguaniens, les Dragons, pour s'y mouvoir avec une agilité égale à celle des autres animaux de la même famille, devaient avt)ir leurs pattes , leurs doigts éga- lementgarnis d'ongles dégagés, etc.; mais les Insectes dont ils font essentiellement leur nourriture fuient rapidement , et pour les atteindre, pour s'élancer plus rapidement d'un arbre à l'autre, il fallait que les Dra gons fussent pourvus d'ailes : aussi la peau de leurs flancs est-elle étendue en manière de parachute (c'est ce qu'on nomme le Pa- (i) Le Dragon, (Jpocxwv des auteurs grecs avant le ebris tianisme , était un Serpent ou Lézard à vue très perçante qui gardait des trésors et qui dévorait les gens. NLA tagium de ces animaux), et soutenue par les côtes asternales , qui s'écartent bilatérale- ment au lieu de converger vers la ligne in- férieure du corps; exemple unique d'une semblable disposition. ai -listes copient encore ou exagèrent soin eut sans les améliorer les monstres dont la .statuaire gothique avait enfanté les mo- dèles : mais combien de conceptions plus heureuses et capables d'élever à la fois l'es- prit et l'imagination ils puiseraient dans l'ob- servation de la nature! Qu'ils demandent aux naturalistes , qu'ils cherchent eux-mêmes quelles sont les combinaisons d'organes pos- sibles ou impossibles, les formes extérieures, les armes offensives ou défensives, et les mo- difications d'organes sensoriaux ou locomo- teurs qu'on peut supposer dans un animal même fictif, mais en tenant toujours compte du rang et de la fonction qu'on lui attribue , au physique comme au moral , dans la série des êtres réels. C'est ainsi qu'ils arriveront à la solution de problèmes jusqu'ici irrésolus , je pourrais même dire inaperçus; l'intelli- gence aura dès lors remplacé l'empirisme, et les conceptions artistiques, tout en étant moins savantes, n'en seront pas moins poé tiques. (P„ G DRAGOJV DE MER. poiss. — iNorn vul- gaire de la Vive. DRAGO\E. Dracœna. rept. — Dau- din et Lacépède ont parlé sous cette déno- mination d'une espèce de Reptile saurien appartenant aux Lacertiens , et qui a pour objet une seule espèce, originaire de l'Amé- rique méridionale et voisine des Crocodi- liens. Comme le mot Dracœna avait été an- térieurement employé en botanique, quel- ques auteurs l'ont remplacé en erpétologie. Wagler lui a substitué celui de Tkorvus, ac- cepté par MM. Duménl et Bibron, et M. J. E. Gray celui d'Ada. (P. G.) DR AGOMER. Dracœna. bot.ph. — Genre de la famille des Asparaginées ou Smilacées, qui se compose d'un certain nombre d'espè- loutes arborescentes, à stipe simple ou ramiûé et pouvantmême acquérir quelque- fois des dimensions colossales, ainsi qu'on le voit par le fameux Dragonier des environs d'Orolava dans les îles Canaries. Les fleurs, en général peu grandes, blanches, jaunâ- tres ou violacées, forment une grappe ra- meuse et terminale qui offre quelquefois DRA 125 ) plusieurs pieds de longueur. Leur calice est coloré, tubuleuxà sa base, composé de G sé- pales soudés dans une partie de leur lon- gueur. Les étamines, au nombre de 0, sont insérées à la base de la partie libre des sépa- les. L'ovaire est libre, ovoidè, à 3 loges con- tenant chacune un seul ovule. Le style est plus ou moins allongé et se termine par un stigmate épais et à 3 lobes courts, arrondis et obtus. Le fruit est une baie globuleuse, le plus souvent pisiforme, contenant de 1 à 3 graines. Les espèces de ce genre, au nombre d'une vingtaine, sont, comme nous l'avons dit, des arbres qui acquièrent quelquefois d'énor- mes dimensions; leurs feuilles n'occupent que l'extrémité de la tige ou des rameaux; elles sont quelquefois étroites, coriaces, assez épaisses et piquantes à leur pointe ; d'autres fois plus élargies et membraneuses. On cul- tive dans nos serres plusieurs espèces de ce genre , toutes originaires des contrées chau- des du globe ; telles sont : 1° le Dragonier pourpre, D. lerminalis, originaire de la Chine et si remarquable par ses feuilles d'un pourpre foncé;2°le Dragonier a feuillespendantes, D. reflexa Lamk., qui nous vient de l'Inde; 3° leDRAG0NiEROD0RANT,Z>. fragrans ou Ale~ tris fragrans , qui fleurit fréquemment dans nos serres où son énorme pyramide de fleurs blanches répand une odeur très suave; 4° le Dragonier du Brésil, D. brasiliensis Desf., jolie espèce, assez commune dans nos ser- res, où elle fleurit facilement (nous l'avons figurée à la planche 12, Monocotylédonés, de l'AtlasdeceDictionnaire); 5° mais aucune espèce n'est plus remarquable que le Dra- gonier commun , D. draco L., originaire de l'Inde. Ce végétal fournit , dit-on , une des espèces de Sang-Dragon qu'on trouve dans le commerce et qui forme un médicament astringent. Cette espèce est curieuse par sa durée et par la grosseur que son slipe peut acquérir. On sait que la tige des Monocoty- lédonés est en général simple et sans ramifi- cations, et que par suite de cette disposition elle reste en général assez peu volumineuse relativement à sa hauteur. C'est donc une exception bien remarquable que celle offerte par le Dracœna draco, qui parfois arrive à une taille gigantesque. Il en existe un pied bien célèbre dans les fastes de la science, aux environs de la ville d'Orotava dans les 126 DRA Canaries. Au rapport de M. de Humboldt, son stipe , en 1799, n'avait pas moins de 45 pieds de circonférence. On peut juger par cet énorme volume quelle doit être la vétusté d'un arbre qui croît avec une si ex- cessive lenteur. (A. R) DRAGONITE ou DRACONITE. min. — Voy. CRISTAL DE ROCHE. (DEL.) DRAGONNEAU. moll. — Nom vulgaire d'une jolie Porcelaine, Cyprœa stolida , de Lamarck. Voy. porcelaine. (Desh.) DRAGONNEAU. helm. — L'un des noms du singulier Filaire qui est parasite de l'es- pèce humaine , et qu'on appelle également Ver de Médine {voyez fii.aire). On appelle aussi Dragonneaux les Vers aquatiques du genre Gordius [voyez ce mot). Il y en a dans nos eaux douces. (P. G.) DRAINE, ois.— V~oy. drenne 'DRAKEA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Orchidacées, tribu des Aré- thusées, établi parLindley^Wu River bot., IV, f. 3), pour une petite plante croissant dans la partie méridionale de la Nouvelle- Hollande; à racines laineuses, bulbifères au sommet; à feuille radicale unique , coriace, subarrondie-cordée; à scape dressé , glabre, uniflore , bractée au-dessous du milieu. Le labelle est chevelu, rétréci, tubercule à la base, et muni de chaque côté d'une dent di- rigée en arrière. (C. L.) DRAKENSTEINIA , Neck. bot. ph. — Synonyme d'Hecastophyllum, Kunth. DRAP, moll.— Ce mot s'emploie de deux manières par les conchyliologues. Ordinai- rement c'est une épithète que l'on ajoute aux coquilles, dont la coloration ressemble au tissu d'une étoffe; plusieurs Cônes ont reçu les noms de Drap d'or, Drap d'argent, Petit Drap, etc. — On nomme également Drap l'épiderme dont la plupartdes Coquilles marines sont revêtues ; nous en donnerons les caractères à l'article mollusques. (Desh.) DRAP MARIN, moll. — Espèce de laine feutrée qui recouvre la plupartdes coquilles, et forme à leur surface un épiderme sous lequel sont cachées leurs brillantes couleurs. DRAP MORTUAIRE, ins. — Nom vulg. d'une espèce du g. Cétoine. DRAPARNALDIA (Draparnauld , nom d'homme), bot. cr. — Genre de la famille des Confervacées Batrachospermées, établi DRA par Bory {Ann. mus., XII, 399, fig. 35) pour des végétaux des eaux douces dont les fila- ments ont des articulations transverses , et lesramules sont terminés par des prolonge- ments ciliformes et accompagnés de muco- sité. Le D. taxa est le type du genre. On en a trouvé plusieurs espèces à Mascareigne et à l'Ile de France. DRAPARNALDINA, Bory. bot. cr. — Synonyme de Batrachospermum, Ath. "DRAPÉ. Pennosus , zool. ; Tomenlosus , bot. — En zoologie , on applique cette épi- thète à certains corps feutrés ; tels sont : le tissu d'une espèce d'Épongé et les filaments entrecroisés d'une Oscillaire ; en botanique , elle est synonyme de Tomenteux. DRAPETES ( SpaméTfiç , fugitif ). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Sternoxes, tribu des Élatérides, éta- bli par Mégerle, et adopté par Eschscholtz , qui y rapporte seulement YElater equestris Fabr., qui se trouve en Autriche. Mais M. De- jean, dans son dernier Catalogue, y réunit 8 autres espèces, toutes d'Amérique, qui sont des Lissornus pour Eschscholtz. M. de Castel- nau n'admet pas le genre Drapetes de Mé- gerle, et en comprend les espèces dans le g. Lissornus , comme l'avait fait Latreille avant lui. On voit d'après cela que les entomolo- gistes ne sont pas d'accord sur la validité du g. Drapetes, dont, au surplus, ni Mégerle son fondateur , ni Eschscholtz et M. Dejean, qui l'ont adopté, n'ont publié les caractères. Voyez lissomus. (D.) DRAPETES (JpewccTyjç, fugitif), bot. ph. —Genre de la famille des Daphnacées, formé par Lamarck (Joum. Iiist. nat., t. I, 189, t. 10) pour renfermer une seule espèce croissant dans les terres magellaniques. C'est un très petit arbrisseau , haut à peine de 7 à 10 cenlim., à tiges filiformes, gazonnantes, dressées ou décombantes à la base, ramifiées, nues inférieurement , cicatrisées, feuillées supérieurement; à feuilles opposées, décus- sées, sessiles, ovees , obtuses, très entières , longues de 2 à 3 millim., barbues-poilues dorsalement et au sommet ; à fleurs herma- phrodites, très brièvement pédicellées, dont les pédicelles barbus-poilus au sommet , et disposés en fascicules terminaux pédon- cules , ceints d'un involucre diphylle,dé- cidu. (G. L.) «DRAPETIS ( Spaittvnit fugitif), ins. — DRA Genre de Diptères, division des Brachocères, famille des Tanyslomes , tribu des Empides, établi par Mégerlc, et adopté par Meigen, La- treille et M. Macquart. Ce dernier en décrit 4 espèces, toutes d'Europe. Ce sont des Mou- ches de très petite taille, remarquables par la promptitude avec laquelle elles se dérobent à la vue. Nous citerons comme type le Dra- petis exilis Még., qui se montre en août et septembre. (D.) DRAPIER, ois. — Nom vulg. du Martin- Pêcheur. "DRAPIEZIA (nom propre), bot. ru. — Genre de la famille des Mélanthacées, formé par Blume {Enum. PI. Jav., I, 8) , sur une seule espèce croissant à Java. C'est une plante herbacée, vivace , à tige ramifiée; à rameaux dichotomes; à feuilles très briève- ment pétiolées, nervées ; à fleurs purpures- centes, subombellées, pédicellées-solilaires, sur des pédoncules oppositifoliés, bractées- foliacés au milieu. (C. L.) DU ASSE. Drassus ( , je saisis). ARAcii. — Genre de l'ordre des Aranéides , tribu des Araignées, établi par M. Walcke- naër , et ainsi caractérisé par ce savant ap- térologiste : Yeux au nombre de huit, pres- que égaux entre eux, sur deux lignes oc- cupant le devant du céphalothorax. Lèvre allongée , ovalaira , pointue et légèrement arrondie à son extrémité. Mâchoires al- longées , inclinées ou courbées sur la lèvre, qu'elles entourent. Pattes renflées, propres à la course. Les Aranéides qui composent ce genre se renferment dans des cellules for- mées de soie très blanche, sous les pierres, dans les cavités des murs et dans l'inté- rieur des feuilles ou sur leur surface. Ce genre renferme 22 espèces, dont 14 sont propres à l'Europe , 4 à l'Afrique , 3 à l'Amé- rique et J au monde maritime. Comme type de cette coupe générique, nous citerons le D. brillant, D. fulgens Walck. [Ins. apt., t. I, p. 822). Cette espèce est fort remar- quable par son industrie : elle construit dans l'herbe et dans les cavités des pierres une tente formée d'une toile fine et serrée, et ayant deux issues. Cette toile en renferme une autre d'un tissu plus fin et encore plus serré. Celte seconde tente a la forme d'une voûte. C'est sous cette voûte qu'elle place «on cocon , qui a environ 5 millimètres de diamètre , et qui est composé de deux DRE 127 parties, une coupe et son opercule ; la coupe est hémisphérique , profonde, d'une blan- cheur éclatante, et formée d'une pellicule mince, à tissu aussi serré qu'une pelure d'oignon. C'est dans celte coupe qu'elle dé- pose 15 à 20 œufs rouge-orangé, parfai- tement isolés, qui sont bien loin de remplir la cavité du cocon. Elle ferme ensuite ce cocon avec un opercule ou feuillet plat, qui n'est que collé sur les bords de la coupe et qui peut s'en détacher. C'est sur son cocon qu'elle se tient ; mais auparavant elle re- couvre la cavité de la pierre d'une toile d'un tissu lâche et transparent, ce qui lui forme au-dessus de la voûte une seconde chambre qui communique avec la première. L'Ara- néide loge le plus souvent son cocon dans les cavités des pierres. La surface plate est alors tournée en haut , et la partie convexe en bas. C'est vers la fin de juillet que cette espèce construit son cocon, et si on la prend immédiaternentauparavant,etqu'on la place dans un tube de verre, elle file son cocon sous les yeux de l'observateur. D'abord elle ferme le tube qui doit le soutenir, ensuite la partie convexe du cocon ; et , après qu'elle y a dé- posé ses œufs, elle fabrique l'opercule qui doit le clore. Cette espèce n'est pas très rare aux environs de Paris ; on la trouve souvent dans l'herbe et dans les buissons; je l'ai prise aussi quelquefois sous les pierres. (H.L.) *DRASTERIUS (n- lus flavescens d'Olivier ! Pour convaincre les plus incrédules de l'identité d'espèce de ces Insectes de formes si différentes, il ne tarda pas à se procurer une dizaine de Drilus bien actifs et bien vivants pris au vol dans l'en- droit même où avaient été recueillies les lar- ves des femelles qui lui étaient écloses ; il les réunit à celles-ci , et il les vit s'accoupler immédiatement avec un empressement tel , que plusieurs d'entre eux recherchaient en même temps la même femelle. Deux couples réunis de la sorte ont été conservés par lui dans l'alcool. Tous ces faits sont exposés avec les plus grands détails, et appuyés de figures très bien faites, dans un Mémoire lu à la Société philomatique le 5 juin 1824, et inséré dans les Ann. des se. nat. du mois de juillet de la même année. A la suite de ce Mémoire, s'en trouve un autre de feu le professeur Au- douin , où il donne l'anatomie complète, avec figures, de l'insecte dont il s'agit; il en résulte que, malgré leurdissemblanceénorme à l'extérieur, les deux sexes de cet insecte ont la même structure à l'intérieur. Depuis, M. Lucas, membrede la commission scientifique de l'Algérie, a présenté à l'Aca- démie des sciences (séance du 26 déc. 1842) un Mémoire sur une nouvelle espèce deDri- /mî, qu'il nomme Mauriianicus , et trouvée par lui dans les environs d'Oran. La larve de cette espèce a des mœurs très curieuses ; elle vit aux dépens de l'animal du djclos- loma ivobsianum. Elle saisit, pour l'attaquer, l'instant où ce mollusque sort de sa retraite et vient respirer l'air humide à la surface du sol, pendant la saison des pluies. Elle place à cet effet son dernier segment sur le bord extérieur de la coquille, et s'y fixe solide- ment au moyen d'une espèce de ventouse dont est armé ce même segment. Libre alors de tous ses mouvements , elle dirige ses organes manducatoires du côté où le Cy- clostome est obligé de soulever son oper- DRI DRO 131 cule, soit pour respirer, soit pour marcher ; dans cette position, elle a la patience d'at- tendre non seulement des heures entières, mais quelquefois plusieurs jours, que le mollusque se décide à sortir de sa coquille : - ntant la présence de son ennemi, il re- cule le plus longtemps possible ce moment qp'il sait devoir lui être fatal; mais enfin vaincu par la faim ou par le besoin de re- nouveler l'air de sa prison, il se détermine a l'ouvrir. La larve du Drilus, toujours aux ls< profitede cet instant pourcouperavec ses mandibules le muscle qui retient l'oper- cule au pied du mollusque, ou lui fait une blessure assez profonde pour en empêcher l'action. Alors rien ne s'oppose plus à l'en- trée de la larve dans la coquille, et une fois maîtresse de l'intérieur, elle dévore tran- quillement le pauvre animal sans défense qui l'habile. Il résulte de cet article que le g. Cochleocio- nm de Mielzinsky doit être considéré comme non avenu , puisqu'il est uniquement fondé sur la femelle d'un Coléoplère dont le mâle appartient au g.. Drilus , créé depuis long- temps par Olivier. Le nombre des Drilus connus jusqu'à présent , en y comprenant celui trouvé en Algérie par M. Lucas , se borne à 5, dont 4 \friq-:;;. (D.) . BOT. PU. — JrO[f. DRIMYA. 'DRIMOSTOMA (JptMVç, pointu; ffTojaa, bouche), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Carabiques, tribu des Féroniens, établi par M. le comte Dejean (Spec, t. V, p. 747). Ce genre a le faciès des Craiocerus. L'auteur y rapporte G espèces, dont 4 d'Afrique et 2 d'Amérique, toutes nommées par lui. Nous citerons comme type le D. Schœnlierri, originaire de Sierra- Leone. (D.) DRIMYA (^otavç, acre), bot. pn. — Genre delà famille des Liliacées, tribudes Hyacin- thées, formé par Jacquin ( le. rai-., t. 373, 377 ), et renfermant une quinzaine d'espèces. Ce sont de petites plantes bulbo-rhizes, crois- sant toutes au cap de Bonne-Espérance, et presque toutes cultivées dans les jardins bo- taniques en Europe. Leurs feuilles sont ra- dicales , géminées ou en nombre ; leurs fleurs , ordinairement pendantes, terminent un scape simple, en forme de racème ; pé- dicelles unibractéés. Toutes les Drimya pa- raissent suspectes ; de là le nom géné- rique. (C. L.) DRIMYS (fy^uç, acre), bot. rn.— Genre établi par Forster (Char, gen., t. 42), et ap- partenant à la famille des Magnoliacées , tribu des Illiciées. Il renferme 5 ou G espèces, dont deux sont cultivées en Europe. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux , croissant en Amérique, au Mexique, au détroit de Magel- lan , ainsi que dans la Nouvelle-Zélande. L'écorce en est aromatique ; les feuilles éparses, pétiolées, éstipulées, très entières, blanchâtres ou glauques en dessous ; les ca- lices et les pétales plus ou moins pellucides ponctués; les fleurs hermaphrodites, axil- laires, solitaires ou rapprochées ou même serrées au sommet des rameaux , quelque- fois ombellées ;à bractées involucrales, très caduques, à squamules des gemmes ter- minales enroulées, acuminées , caduques. (C. L.) «DRIMYSPERMUM (fyipvç, acre; . fenestrarum , très communes en France, se trouvent aussi en Algérie. (D.) DIîOSOPIIYLIXM (Jpoaoç, rosée: cpvX- iov , feuille), bot. pu. — Genre formé par Linck fSchrader, Journ. 180G, 1,8, p. 13) aux dépens de la Drosera liuitania de Linné, et appartenant à la famille desDroséracées. Il ne renferme que cette plante, qui croît dans la péninsule ibérique et, dit-on, dans les Canaries , à TénériTfe. C'est un sous-arbris- seau haut à peine de 30 à 35 centim., et couvert de poils slipités, glanduleux et vis- queux; àfcudles serrées, alternes, linéaires, acummées, ciliées-glanduleuses, dont la ver- nation est erreirrée comme dans les Drosera; à fleurs d'un jaune pâle, très grandes, et disposées en enrymbe. (C. L.) "DIUIDA. ins. — (îenre d'Hyménoptères, de la section des Térébrans, familledes Ten- T. V. DRU 137 thrédiniens, créé par M. Ncwman [Eut. Mag., vol. IV, p. 484). L'espèce type est la Druidn parvieeps Ncwm., d'Angleterre. (E.D.) DRLPACÉ (fruit), bot. — Fruit charnu contenant un ou plusieurs noyaux, foy. drupe. (A. R.) DRUPACÉES.Drupaceœ. bot. pu.— L'une des tribus établies dans la grande famille des Rosacées (voy. ce mot) et contenant tous les genres dont le fruit est un drupe; exemple -.Prunus, Cerasus, slmi/gdalus, etc. (A. R.) DRUPE. Drupa. bot. — C'est un genre de fruit des mieux caractérisés. On appelle ainsi un fruit charnu qui contient un noyau. Ce noyau peut contenir une ou plusieurs grai- nes, être à une ou à plusieurs loges. Lorsque plusieurs noyaux distincts ou nucules exis- tent dans un péricarpe charnu, le fruit porte le nom spécial de Nuculaine. f^oy. ce mot. La Pêche, la Prune, la Cerise, sont des exem- ples de drupe. (A. R.) DRUSA (nom propre), bot. ph. — Une petite plante délicate, des îles Canaries , et dont on avait fait successhement une Cu- curbitacée, une Saxifragacée,aété enfin exa- minée sérieusement par De Candolle, qui l'a reconnue pour une Ombellifere , et en a formé le genre dont il s'agit. Elle est décom- bante, couverte de poils, dont les uns ri- gides, étoiles au sommet , oncinés, les au- tres mous, épais ou étoilés-l'asciculés ; à feuilles opposées, pétiolées , largement tri- lobées, crénelées; à ombelles axillaires,â pédoncules uni- biflores , ex-involucrés ; à fleurs blanches. La D. opposuifolia est cul- tivée dans quelques jardins botaniques. Elle croît naturellement dans les fissures des ro- chers humides , dans l'île de Ténériffe. (C. L.) DRUSE (de l'allem. Druse , glande). MIN. — Sorte d'incrustation formée à la surface d'un minéral par une multitude de cristaux d'une autre nature, implantés et fortement serrés les uns contre les autres. Les cris- taux, qui tapissent l'intérieur des géodes, peuvent être cités comme exemple d'une pa- reille incrustation. (Del.) "DRUSILLA (nom historique), lns. — Leach., syn. de Myrmedonia, Erichson. — Genre de Lépidoptères de la famille des Diurnes, établi par M. Swainson [Zoological illustrations, etc., 1820, emomol. , part. 1 , 18 138 DRY pi. 11), qui lui donne pour type le Pap. J ai- rus de Fabricius, et qui en décrit et figure une nouvelle espèce, originaire de Java, sous le nom iïHorsfieldii. Cette même espèce est figurée sous le même nom par M. Boisdu- valdans son Hisi. nat. des Lépidoptères, fai- sant partie des Suites au Buffon-liorel (pi. 13, 9 B , fig. 1), comme type de son g. Hyades, qui doit être annulé comme postérieur de seize ans à celui de M. Swainson : ce der- nier a été publié en 1820, et celui de M. Bois- duvalen!83G. (D.) *DRUSL'S. ins. — M. Stephens a créé sous ce nom un genre de Névroptères, de la fa- mille des Phryganiens , Bl. ( Plicipennes , Latr.), formé aux dépens de l'ancien genre Phryganea. Ce genre n'est généralement pas adopté : le type est la Phryganea testacea Gm. (E. D.) *DRYADANTHE [êpvoiç, Joç, dryade; av9-/j, fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Rosacées, tribu des Chamaerhodées , formé parEndlicher ( G en. PL, 6366) sur la Sib- baldia tetmndra Bunge, seule espèce qu'on en connaisse jusqu'ici. C'est une petite plante herbacée , subveloutée-soyeuse, for- mant une sorte de gazon touffu, et crois- sant sur la crête des Alpes altaïques; à feuilles ternées, dont les folioles latérales bi- dentées , la médiane tridentée; à stipules adnées au pétiole, et embrassant la tige; à fleurs dioïques par avortement, subgémi- nées, terminales. Le nombre des parties de la fleur est quaternaire. (C. L.) *DRYADÉES. Dryadeœ. bot. ph.— L'une des grandes divisions de la famille des Rosa- cées. Poy. ce mot. (Ad. J.) DRYANDRA. bot. ph. — Le nom du sa- vant botaniste Dryander est consacré à deux genres: l'un qui l'a définitivement conservé et qui appartientaux Protéacées; l'autre qui a dû en conséquence le quitter, et a pris ce- lui à'Elœococca [voyez ce mot). C'est une Euphorbiacée , et c'est Thunberg qui l'avait appelée Dryandra. (Ad. J.) DKYAS i$pvâç, dryade), bot. ph.— Genre de la famille des Rosacées, type de la tribu des Dryadées , établi par Linné , et renfer- mant trois espèces, toutes cultivées dans les jardins botaniques et d'agrément. Ce sont des sous-arbrisseaux croissant sur les montagnes les plus élevées de l'Europe et de l'Asie médiane, de l'Amérique boréale et DRY arctique. Les feuilles en sont simples, ovées ou subcerdées , crénelées ou très entières , blanches-tomenteuses en dessous j les fleurs blanches et assez grandes. (C. L.) *DRYINIDES. Dryinidce. ins. — Syno- j nymede Proctotrupiens employé par M. Wal- ker [Enlom. magaz.). (Bl.) DRYINUS. RErT. — Genre de Couleuvres proposé par Merrem pour des espèces de Dendrophides dont le museau est terminé par un petit appendice grêle et pointu. Ex. : Coluber nasutus Russel. (P. G.) DRYINUS. ins.— Latreille [Gênera Crust. et Ins., t. IV, p. 39) a créé sous ce nom un genre d'Hyménoptères, de la section des Té- rébrans , famille des Oxyuriens. Les prin- cipaux caractères des Dryines sont d'avoir les pieds antérieurs longs, terminés par deux crochets fort allongés et dont l'un , en se re- pliant contre le tarse , fait avec lui l'office de pince. On connaît de ce genre un certain nombre d'espèces indigènes, qui toutes sont assez rares : nous prendrons pour type le Dr. ephippiger Daim. (E. D.) "DRYIOPHIS. rept. — Genre de Couleu- vres d'arbres. Foy. couleuvre. DRYMAR1A ( ? <îpvp.oç , forêt), bot. ph. — Genre de la famille des Caryophyllées, tribu des Polycarpées-Spergulées , constitué parWilldenow(ejc Rœm. et Schult.*yj/sf.,V), et renfermant à peu près une vingtaine d'es- pèces , dont cinq ou six sont cultivées dans les jardins. Ce sont des plantes annuelles ou pérennes , grêles , très souvent diffuses , radiantes aux articulations , très ramifiées, ayant le port des Stellariées, eteroissant dans les régions tropicales et subtropicales de l'A- sie et de l'Amérique. Les feuilles sont oppo- sées , cordées-subarrondies, ovées, ellipti- ques, lancéolées ou linéaires, très entières; les stipules pétiolaires géminées, ou plus nombreuses et sétacées; les interpétiolaires souvent fugacées. Les fleurs sont blanches, pédicellées, disposées en cymes terminales, et axillaires , feuillées ou bractéolées, sou- vent étalées , paniculiformes ou corym- beuses, rarement peu garnies, (C. L.) *DRYMÉIE. Drymeia («Jpipvç, e~ , je déchire; o<îovç, dent), bot. cr. — (Mousses.) Genre acrocarpe haplopéristomé, de la tribu des Grimmiées, fondé par Bridel (Bryol. univ., I, p. 191) et comprenant des Grimmiées, des Trichostomes, etc., de plusieurs auteurs. Si nous en jugeons sur l'herbier normal de M. Schimper, que nous avons entre les mains , les auteurs de la Bryologie d'Europe limiteraient ce genre d'une autre manière que Bridel, et n'y laisseraient, parmi les Mousses de l'Europe, que les D. païens, D. sudelicus et D. acicularis. Comme ils n'ont point encore fait connaître les motifs des modifications et des réformes qu'ils ont fait subir à ce genre, nous donnerons ici les caractères tracés par Bridel au lieu cité : Pé- ristome simple, composé de 16 dents inéga- lement bifides ou comme déchirées au som- DRY met. Capsule égale , lisse ou striée , dépour- vued'anneau , munied'un pédoncule le plus souvent flexueux et recourbé. Opercule co- nique terminé par un bec plus ou moins allongé. Coiffe en mitre, lacérée à la base. Inflorescence monoïque oudioïque, termi- nale : la fleur ma/e composée d'environ six anthéridies ; la fleur femelle de quatre pis- tils , l'une et l'autre sans paraphyses. Ces plantes ont le port des Grimmies et forment comme elles d'épaisses touffes en coussinet sur les rochers etles pierres , principalement dans les lieux montueux. Bridel en compte 15 esp. presque toutes européennes. (C. M.) *DRYPTOPETALUM(oVv7rTG>,jedéchire; Tzczalov , pétale), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Bhizophoracées, tribu ou sous- famille des Cassipourées (Legnotidées, EndI. foy. ce mot), formé par Arnott {Ann.of nat. hist., I, 372) pour un arbre ou un ar- brisseau du Népaul (le Microlropis coria- cea Wall.), seule espèce qu'on en connaisse. Les feuilles en sont opposées, coriaces, pen- ninerves, veinées, OYales-oblongues, briè- vement acuminées, presque très entières, obscurément paucidentées au-dessus du mi- lieu, un peu rétrécies à la base en un court pétiole; les stipules sont interpétiolaireset caduques; leur chute forme cicatrice; les fleurs sont axillaires, paniculées, pédicellées. à pédicules plus courts que le pétiole, et ar- ticulés au milieu. (C. L.) *DRYUDELLA. ins.— M.Maximilien Spi- nola (Ann. Soc. Ent. de France, 2e série, 1. 1, 1843, p. 135) indique sous ce nom un genre d'Hyménoptères, de la section des Porte- Aiguillon, famille des Larriens. Principale- ment caractérisés par l'innervation des ai- les , les Dryudella diffèrent des Larres et des Lyrops par leur cellule radiale largement et longuement appendiculée comme dans les Dimorphes; de ceux-ci par leur troisième cubitale lunulée;des Dinètes et des Gastro- sérices par le plus grand nombre des cellu- les cubitales ; enfin ils sedistinguent desuns et des autres par leur première nervure ré- currente séparant la première de la seconde cubitale. Deux espèces entrentdans ce genre: Dr. Ghilianii Sp., trouvée en Espagne, et Dimorpha cincta Perris. (E. D.) *DRYXO (f/.a, convexité; il eût fallu écrire di- cyrtome). ins. — Genre de l'ordre desThy- sanoures , famille des Smynthurides, éta- 50 DYG DYN bli par M. l'abbé Bourlet, et ainsi carac- i térisé par ce savant: Antennes longues, j Composées de huit articles, dont cinq pour | la parti? qui précède le coude , et trois pour | l'autre. La première partie a son premier ar- i ticle gros et court , et les quatre suivants à peu près égaux ; la partie au-dessus du coude se compose d'abord de deux et quelquefois de trois articles , puis d'une pièce formée d'un grand nombre de petits anneaux. Cette dernière pièce offre, en outre , un peu au- dessous de son sommet , une petite excrois- sance latérale. L'abdomen porte de chaque côté, vers le milieu de la partie dorsale, un tubercule, au-devant duquel sont quelques lignes imprimées, irrégulières. La partie anale est grosse , courte et dirigée en bas. Ce genre ne renferme que deux espèces, et celle qui peuten être considérée comme le type est le D. atropwpurea Bourl. Cette espèce se tient sur les Champignons , particulièrement sur le Fistulina bugtossoides , où elle est assez commune en automne. (H. L.) DYCTIOLOMA. bot. ph. — Voy. dic- TYOLOMA. *DYCKIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Broméliacées , établi par Schultes fils {Syst., VII , 4 , XV, 1195) pour des plantes herbacées des montagnes du Brésil , à feuilles radicales lancéolées ou li- néaires-lancéolées , acuminées , à hampe simple en épi multiflore, munie de bractées denticulées. Le type de ce genre est le D. rarifolia. *DYCTÏE. Dyciia. ins.— Genre de Diptères établi et ensuite abandonné par Latreille. M. Piobineau-Desvoidy, en le rétablissant (Essai surles Myodaires, p. 692), en a changé l'orthographe nous ne savons pourquoi (voy. dictye). Quoi qu'il en sôit, il le range dans sa famille des Palomydes, tribu du même nom, et y rapporte 7 espèces, toutes nommées par lui, dont 6 de France et 1 ori- ginaire de Cayenne. Nous n'en citerons qu'une seule, Dyciia claripennis, trouvée par l'auteur dans les environs de la ville qu'il habite. Les Dycties se rencontrent parmi les her- bes des lieux qui ont été submergés. (D.) DYCTION ou mieux DICTYON (*&- tuov, filet), arach. — Genre de l'ordre des Aranéides, tribu des Araignées, créé pri- mitivement par M. Beuss sous le nom de Megamyrmœkion dans le t. I du Musée Senkerberg ; cette dénomination n'a pas été adoptée parM.Walckenaër à cause de sa trop grande longueur. Les caractères de cette nou- velle coupe générique sont : Yeux au nom- bre de huit, inégaux entre eux, sur quatre lignes et formant une bande figurant un X très dilaté : les deux yeux intermédiaires de la seconde ligne ayant de chaque côté, en avant et en arrière, de petits yeux rapprochés d'eux qui forment un carré long, dans lequel ces deux intermédiaires se trouvent placés. A une certaine distance de ce groupe de six yeux, se trouvent deux yeux sur le sommet de la tête et plus rapprochés entre eux que les deux intermédiaires antérieurs; lèvre petite , carrée. Mâchoires grandes , larges , plates, entourant la lèvre, qu'elles dépassent de beaucoup en hauteur. Pattes allongées, fines ; la quatrième paire la plus longue, les autres presque égales , mais la troisième un peu plus longue que la seconde ; la première paire est la plus courte. La seule espèce connue de ce genre est le D. de Beuss, D. Reuss W alck. (Megamyr- mœkion caudatum Beuss). Cette espèce a l'E- gypte pour patrie. (H. L.) DYCTIONOTA. ins.— Voy. dictyonotà. DYCTIOPHORA. ins. — Voy. dictyo- PHORA. *DYCTIS (nom historique), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Diurnes, établi par M. le docteur Boisduval (Voyage de ï Astrolabe % Eniom., 1™ partie, p. 138, pi. 3 , fig. 5) et faisant partie de la tribu des Nymphalides. Ce genre est fondé sur une espèce nommée par l'auteur agondas, et rapportée de Vanikoro par Dumont-d'Ur- ville. (D.) *DYMUSIA. ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides Mélitophiles , établi par M. Burmeister (Handbuch der Entom. driiter Band , 209) qui le range dans son groupe des Goliathides , et lui donne pour type la Ce- tonia cyanea Oliv. (Schizorhina id. Gor. et Perch.), de Java. (D.) DYNAMENA. polyp. — Genre de Polypes de la famille des Sertulariées , créé par La- mouroux (Bull. Soc. PhiL, 1812 ) et corres- pondant aux Dyasmea de M. Savigny. Les Dynamènes sont très voisins des Sertulaires, et ils s'en distinguent principalement par DYN leur petitesse, par leurs cellules sessiles et opposées, souvent «l'une diaphanéité com- plète et par leur mode de ramification. Ils ont du reste, les uns et les autres, les mêmes mœurs, les mêmes habitudes et la même or- ganisation. On connaît un assez grand nom- bre d'espèces de Dynamena qui se trouvent répandues dans toutes les mers ; nous pren- irons pour type le D. opercnlaia Ellis , qui habite les mers de l'Europe et de l'Amérique. Voy. SERTULARIA. (E. D.) DYIV AMENE , Vig. et Horsf. ois. — Syn. de Coucou d'Orient, Cuculus orienialis. (G.) DY\ AMENE, Leach. crust.— Voyez cy- MODOCÉE. (H. L.) *DYNASTES , Mac-Leay. ins. — Syn. de Scarabœus , Latreille. (D.) *DYN AST1DES. Dynasiidœ. ins. — Nom d'une famille de Coléoptères établie par Mac-Leay [Horœ entom., pag. 30 et 72, édit. Lequien) aux dépens des Lamellicornes des auteurs français, et qui correspond à la sec- tion des Xylophiles, de la tribu des Scara- béides de Latreille. L'auteur anglais donne pour type à cette tribu son g. Dynastes, le même que le g. Scarabœus de Linné , tel qu'il a été restreint par Latreille. Voy. sca- rabée. (D.) *DYNASTITES. ins. — M. de Castelnau désigne ainsi un groupe de Coléoptères La- mellicornes, qu'il établit dans la tribu des Scarabéicies Xylophiles de Latreille, et qui correspond en partie à la famille des Dynas- tides de Mac-Leay. Voy. ce mot. (D.) DY\EUTES. ins. — Voy. din eûtes. 'DYNOMÈIVE. Dynomene. crust. — Ce genre, qui appartient à la section des Déca- podes anomoures et à la famille des Apté- rures , a été établi par Latreille sur un petit Crustacé extrêmement voisin des Dromies, mais qui s'en distingue facilement en ce que les pattes de la quatrième paire sont sem- blables aux précédentes, et que celles de la cinquième paire seule sont petites et rele- vées sur les côtés du corps. La carapace est moins bombée et plus tronquée postérieu- rement que chez les Dromies ; la disposition des yeux, des antennes, des pattes-mâchoi- res externes et des pattes antérieures , est à peu près la même; les pattes de la quatrième paire s'insèrent sur le même niveau que celles des deux paires précédentes , et sont, de même qu'elles , un peu comprimées ; les DYS 151 | pattes postérieures sont très grêles , et s'in- sèrent au-dessus et en arrière des troisièmes. I Enfin l'abdomen de la femelle est grand, et présente, entre les sixième et septième ! segments , deux plaques latérales comme , chez les Dromies , mais beaucoup plus grandes. La seule espèce connue est la D. hispida Desm. [Consid. gêner, sur les Crust., p. 133, pi. 18 , ftg. 2 ). Elle a été rencontrée sur les i côtes de l'Ile de France. (H. L.) DYOXIS. ins. — Voy. dioxys. *DYPSIS. bot. ph. — Genre de la famille des Palmées-Arécinées , établi par Noronha pour de petits Palmiers de Madagascar arun- dinacés, à frondes pinnées, à spadices grêles, à spathes membraneuses ouvertes au som- met ; à fleurs petites, accompagnées de brac- tées et de bractéoles. DYPTERIGIA. ins. — Voy. dipterygia. *DYRODERES. uns. — Genre d'Hémip- tères, de la section des Hétéroptères, famille des Scutellériens, créé par M. Maximilien Spinola(£sA. surlesHèmipt. hétéropt.,p. 311), et adopté par MM. Amyot et Serville {Hè- mipt., p. 127), qui ont changé le nom de Dy- roderes en celui de Doryderes [êôpv , lance ; êépn , cou ). Très voisins des Sciocoris , les Dyroderes n'en diffèrent que par leur prothorax à bords latéraux , dilatés en une membrane mince et arrondie. L'espèce type est le D. murgi- nalus Fabr. (Penlatoma aparines L. Duf.), qui habite le midi de la France , et se trouve sur leGrateron (Galium aparine Linn.) , dont elle pique et suce les fruits : elle exhale une mauvaise odeur. (E. D.) DYSASTER. échin. — Voy. disaster. DYSCHIRIUS. ins. — Voyez dischirius. *DYSCHORISTE ( «SWxwpwToç , difficile à séparer ). bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées-Ruelliées , établi par Nées ( Wallich Plant, as. rar.$ III , 81 ) pour des arbrisseaux des Indes étalés ou ram- pants, à feuilles opposées , obovales ou cu- néiformes ; à fleurs solitaires, sessiles, en grappes terminales, munies de deux bractées foliiformes. *DYSCIIROML'S(cîuç, fâcheux; XPoa. cou- leur), ins. — Genre de Coléoptères pen- ta mères, famille des Carabiques, tribu des Iéroniens, établi par M. le baron de Chau- doir {Ann. de la Soc. ent. de France, t. IV» 152 DYS DYS p. 429, pi. 10 B, fig. 2 ). Ce genre est fondé sur une seule espèce que l'auteur croit de Java ou des îles voisines et qu'il nomme D. opacus. Elle se rapproche beaucoup par sa forme des Disirigus de M. le comte Dejean, et par ses caractères génériques des Drimos- toma du même entomologiste. (D.) *DYSCOLETES ( W»xo>oç , incommode ). INS. — Genre de la famille des Ichneumo- niens, de l'ordre des Hyménoptères, section des Térébrans , créé par M. Westwood [Gê- ner, synops., p. 62) et ne comprenant qu'une seule espèce , le D. lancifer West., d'Angle- terre. (E.D.) *DYSCOLUS (<5iï Voici, en effet, ce qui se passe : l'eau réduite en vapeur partout où elle est à découvert, s'élève dans les couches supérieures de l'at- mosphère cri même temps que les masses d'air échauffé dans lesquelles elle s'est enga- gée; arrivée dans ces régions, le froid lai saisit , et , lui faisant perdre sa forme ga- zeuse, la convertit, soit en eau qui retombe sur la terre , soit en neige qui s'accumule sur les montagnes. Par ce merveilleux mé- canisme elle se trouve transportée des bas- sins où elle était contenue, jusque dans les parties les plus centrales des continents ; puis obéissant, dès qu'elle louche le sol , a sa mobilité naturelle, et suivant les lois de la pesanteur, elle va regagner, liquide, les réservoirs d'où elle était sortie gazeuse. Aussi voyageuses que les molécules aériennes sans cesse agitées par les vents , les molécules aqueuses sont entraînées dans un mouve- ment qui ne s'arrête jamais; elles s'élèvent dans l'air, s'abaissent sur la terre, redescen- dent dans l'Océan, puis remontent de nou- veau. « Tous les fleuves entrent dans la merr » et la mer n'en regorge point. Les fleuves re- » tournent aux mêmes lieux d'où ils étaient » sortis, pour couler encore. » [Ecclésiaste , chap. 1, vers. 7.) Nous ne ferons que mentionner les va- peurs d'eau qui s'élèvent du sol dans cer- taines contrées volcaniques ; il en sera parlé à l'article volcans. Nous pourrions parler ici de la formation des sources, de l'action des eaux à la sur- face de la terre et dans ses profondeurs, de leur propriété dissolvante, enfin des diffé- rents phénomènes dont l'étude constitue Y hydrographie ; mais ce serait donner à cet ar- ticle, déjà bien long , une étendue démesu- rée, et nous livrer en outre à des répétitions^ puisque ces importantes questions se trouvent traitées dans de nombreux articles, tels que : EAUX MINERALES, GLACIERS, METEORES, OCEAN» PUITS ARTÉSIENS, REVOLUTIONS DU GLOBE, SOURCES, TERRAINS, VOLCANS, etc., efC. Nous avons signalé l'existence de l'eau dans la nature sous formes solide, liquide et gazeuse ; mais ce n'est point seulement à Y état de liberté, et sous ces trois formes qu'on la rencontre, elle se trouve encore en com- binaison dans de nombreux minéraux. La 21 162 EAU Limonite (peroxyde de fer hydraté), par exemple, le Gypse (chaux sulfatée, plâtre), en renferment de grandes proportions ; et ces deux corps, le dernier surtout, qui forme des masses considérables , en retiennent ainsi fixées de notables quantités. Enfin , les corps organisés , végétaux et animaux , offrent tous, répandue dans leurs organes, interposée dans la trame de leurs tissus, et en proportions énormes, de l'eau qui, se mêlant à certains principes, à certai- nes substances , constituent les différents fluides nécessaires à l'entretien de la vie. Un corps humain complètement desséché perd les 9/10 de son poids , et il est des ani- maux inférieurs chez lesquels les liquides sont peut-être en plus grande proportion en- core. Si le rôle que joue l'eau dans l'économie générale du globe est des plus importants, celui qu'elle remplit dans les corps organi- sés n'est pas moins essentiel. Sans l'eau, pas de vie possible; boisson par excel- lence de tous les êtres vivants, elle est de plus la base de toutes celles dont l'homme fait usage ; mêlée à l'air atmosphérique, elle le rend plus convenable à la respiration ; non moins indispensable aux plantes, elle est l'élément constitutif de toute végétation. Quant aux services sans nombre que l'eau rend à l'bomme pour tous les usages de l'é- conomie domestique, de l'agriculture, de l'industrie, des arts, etc., nous n'avons point à en parler ici. (A. Duponchel.) EAUX MIKÉilALES. chimie, géologie. § I. L'eau exerce, sur la plupart des corps , une aclion dissolvante si énergique , qu'il est rare de la rencontrer pure; on peut même dire qu'elle n'existe à l'état de pureté parfaite que dans le laboratoire du chimiste, puisque, comme nous l'avons déjà dit (ar- ticle eau), l'eau de pluie elle-même contient de l'air atmosphérique en dissolution. Cependant cette eau de pluie , à part les deux gaz qui entrent dans la composition de l'air, est sensiblement pure ; il en est de même de celle qui provient de la fonte des neiges et des glaces , c'est du moins ce que constate l'a- nalyse chimique. Mais à peine ces eaux ont- elles pris leur cours qu'elles se chargent d'impuretés; elles lessivent le sol, et en- traînent avec elles une foule de substances minérales, de débris organiques qu'elles EAU dissolvent ; elles perdent leur transparence, contractent un goût et une odeur désa- gréables , et bientôt , surtout si elles s'arrê- tent, si elles sont abandonnées à elles-mêmes, elles entrent en putréfaction, se couvrent de végétations , et donnent naissance à des gaz félidés et délétères. Quant aux eaux qui, au lieu de prendre immédiatement leur cours sur le sol, s'in- filtrent dans le sein delà terre, sans pré- senter une altération aussi évidente , elles ne conservent pas mieux leur pureté ; elles se trouvent, à mesure qu'elles cheminent, en contact avec de nombreuses substances minérales solubles ; elles s'en emparent , et s'allèrent d'autant plus qu'elles pénètrent plus profondément, puisque leur pouvoir dissolvant augmente encore, et par la pres- sion , et par la température de plus en plus élevée qu'elles acquièrent. Toutefois les choses ne se passent pas toujours de même ; il faut faire la part de la nature des terrains, et il peut arriver qu'une eau pénètre à une grande profondeur, acquière un haut degré de chaleur, et pourtant ne contienne que peu de substances minérales en dissolution. Nous citerons pour exemple celle du puits de Grenelle, qui, bien que provenant d'une nappe située à 648^ de profondeur, et pré- sentant une température -f de 27°, 8, est néanmoins plus pure que l'eau de Seine ; mais ce fait n'est qu'une exception. En gé- néral, plus la température des eaux s'élève, plus leur composition est altérée : aussi la plupart des sources chaudes possèdent- elles, comme nous le verrons plus tard , des propriétés thérapeutiques , que les hommes ont , dans tous les temps, appliquées à la guérison de leurs maux. Parmi les eaux qui se présentent à la sur- face du globe , les plus pures sont celles qui, dans leur trajet souterrain , n'ont été en con- tact qu'avec des roches siliceuses qu'elles ne peuvent attaquer; elles se rapprochent des eaux pluviales, et offrent une limpidité et une fraîcheur qui les rend potables par ex- cellence. Il est rare, il est même impossible que dans les terrains calcaires les eaux ne se chargent point d'une certaine quantité de sels de chaux, unis le plus souvent a de l'oxyde de fer, et tenus en dissolution par l'acide carbonique dont elies s'emparent en EAU pénétrant en terre. Quelquefois la propor- tion de ces sels e.>«t telle que les eaux devien- nent incrustâmes , c'est-à-dire qu'elles dé- posent en croûte sur les objets environnants les substances salines qu'elles tiennent en dissolution. Nous citerons comme exemples les eaux d'Arcueil près de Paris , la fon- taine de Sainte-Alyre à Clermont-Fer- rand , la cascade de Terni, etc., etc. Le travertin, dont sont construits la plupart des édifices de l'ancienne Rome, n'est qu'un dé- pôt, qu'un encroûtement calcaire produit par les eaux. A Paris, les eaux de puits renferment en général du sulfate de chaux qui les rend im- propres à la plupart des usages domestiques. Les eaux des rivières etdes fleuves tiennent le milieu entre les eaux de sources et les eaux stagnantes. Elles se chargent, il est vrai, d'une certaine quantité de substances orga- niques, surtout en traversant les villes ; mais ces substances sont toujours en faible pro- portion relativement à la masse d'eau ; elles sont, de plus, entraînées par le courant qui tend sans cesse à les rejeter sur les bords. Les rivières et les fleuves coulent, en outre, le plus ordinairement sur un lit de sable continuellement lavé et agissant comme une sorte de filtre. Les eaux stagnantes, comme nous l'avons vu plus haut, sont moins pares que les eaux de sources et de rivières , et leur impureté est d'autant plus grande qu'elles sont moins profondes, qu'elles contiennent une plus grande quantité de matières organiques , et qu'elles sont soumises à l'action de la cha- leur ; et non seulement elles sont moins pu- res, mais encore, quand elles forment des ma- rais, elles deviennent, pour les contrées envi- ronnantes, des foyers d'infection qui donnent naissance aux fièvres intermittentes les plus redoutables. Nous terminerons cette énumération par l'eau de mer, la moins pure sans contredit de toutes celles qui se rencontrent sur la lerre, car elle contient en moyenne 40 grammes par litre, ou 4 pour 100 de son poids distances salines. C'est donc avec rai- fton qu'on la range parmi les eaux miné- rales ; et par conséquent elle est la plus ré- pandue, puisqu'elle forme la majeure par- tie de la masse aqueuse de notre globe. L'eau de mer a été fréquemment analy- EAU igs sée. Nous consignons ici les résultats des expériences les plus récentes et 1rs plus exactes : le sel qui s'y trouve le plus abon- dant est le chlorure du sodium ou sel ma- rin (26 ou 27 gr. par litre), puis celui de ma- gnésie ( de G à 7); le sulfate de magnésie y est en égale quantité , ainsi que le sulfate de soude, suivant quelques chimistes ; le sulfate de chaux , les carbonates de chaux et de ma- gnésie s'y rencontrent aussi, mais en très faible proportion ; l'iode et le brome y existent en quantités indéterminées et com- binées très probablement à la potasse et à la magnésie ; enfin on y trouve quelques traces d'acide carbonique libre. Les causes de la salure des eaux de l'O- céan , leur degré diféfrentde salure en rai- son de leur profondeur, de la distance des pôles ou de l'équateur, du voisinage ou de l'éloignement des côtes, leur température , et d'autres questions encore, non moins im- portantes , seront traitées plus convenable- ment à l'article tuer , auquel nous ren- voyons. On trouve, dans l'intérieur des continents, des sources ou des bassins d'une eau salée offrant la plus grande analogie avec l'eau de la mer, et dont la salure provient sans doute des masses desel fossile qu'elle a traversées. D'après ce qui précède, on voit que , le plus souvent, on pourrait même dire tou- jours, la pureté des eaux est altérée. Quand elle nel'estqu'àun faibledegré, l'eau n'en est pas moins propre aux divers usages domes- tiques et industriels ; mais il arrive que dans certaines localités, dans certaines cir- constances, on n'a à sa disposition que des eaux tellement chargées de substances étran- gères qu'elles ne peuvent être employées. Dans ces différents cas, on a trouvé des moyens simples de les ramener à un degré de pureté convenable. L'ébullition et le refroidissement à l'abri du contact de l'air suffisent pour enlever à l'eau les gaz qu'elle contient. Le repos et le filtrage à travers une couche de sable clari- fient celle qui tient du limon en suspension ; si ce limon renferme des substances orga- niques visqueuses, on en obtient facilement le précipité, en plongeant un cristal d'alun dans le vase où se trouve l'eau qu'on veut purifier. Pendant les inondations du Nil, les habitants du pays rendent , dit-on , l'eau de 264 EAU EAU ce fleuve potable , en frottant, avec un pain d'amandes ou de légumes farineux , les pa- rois des vases dans lesquels ils la conservent. Le repos et l'exposition prolongée à l'air suffisent pour précipiter les carbonates et autres sels calcaires qui rendent les eaux particulièrement impropres au savonnage et à la cuisson des légumes. Mais on peut obtenir un précipité immédiat à l'aide d'une petite quantité de carbonate de soude; on substitue ainsi au sel calcaire un sel de soude qui est sans inconvénient. L'eau des marais les plus fangeux et les plus méphitiques devient claire, limpide et parfaitement potable, quand on la traite par ïe charbon, qui, comme on sait , jouit de la propriété d'absorber les gaz. Quanta l'eau de mer, on n'a trouvé jus- qu'à présent d'autre moyen de la purifier que la distillation; mais on conçoit que ce procédé, en raison du volume des appareils et du combustible nécessaire n'est pas tou- jours d'un facile usage. On vient cepen- dant d'inventer tout récemment un appa- reil à l'aide duquel la distillation de l'eau de mer est devenue une opération des plus simples , et déjà l'on a fait avec suc- cès , sur plusieurs bâtiments de la marine royale, l'application de cette heureuse dé- couverte. § II. Bien que toutes les eaux dont nous venons de parler renferment des substances minérales, elles ne constituent point cepen- dant celles qu'on est convenu d'appeler Eaux minérales : ce nom est exclusivement réservé à des eaux de source , qui. soit par l'élévation de leur température, soit par la nature et la proportion des substances qu'elles tiennent en dissolution, deviennent propres au traitement de certaines maladies. Toutes les eaux de la terre contenant des principes minéraux, quelques auteurs, se piquant d'une plus grande exactitude d'expression, ont pensé qu'il conviendrait d'appeler Eaux médicinales celles qui exercent une action thérapeutique; toutefois, malgré leurs ef- forts , l'ancien usage a prévalu , et l'on con- tinue de désigner ces dernières eaux sous le nom d'Eaux minérales. L'histoire des eaux chargées d'une assez grande quantité de principes étrangers pour qu'on les regarde comme minérales , appar- tient, il est Yrai, à la chimie, quant à leur composition spéciale ; mais elle se rattache également à la géologie, si l'on a égard aux phénomènes généraux de leur composition et de leur gisement, rapportés aux terrains d'où elles sortent. Malheureusement pour la science , on a jusqu'à présent tenu bien plus grand compte de l'influence thérapeu- tique de ces eaux, et par conséquentde leur composilion chimique, que de leur position géognoslique; en sorte que, parmi les nom- breux ouvrages sur les eaux minérales, il en est bien peu , il n'en est même pas qui fasse connaître la nature de la roche de la- quelle elles sortent immédiatement, et à plus forte raison, celle des terrains où elles pren- nent leur origine, car elles peuvent venir primitivement d'un terrain fort éloigné de celui qui leur donne issue; et l'on conçoit que plus cette issue s'éloigne des terrains regardés comme les plus inférieurs de la croûtedu globe, plus il devientdifficilede dé- terminer celui auquel on peut rapporter l'ori- gine de l'eau à laquelle elle donne passage. Ces difficultés, inhérentes au sujet lui- même, sont encore augmentées par le peu de certitude des observations propres à faire connaître la nature des roches d'où sortent immédiatement les eaux minérales , et par suite celle des terrains dont ces roches font partie. Le professeur Brongniart a néanmoins tenté {Dict. des scienc. natur., édité par Le- vrault, tome XIV, pages 10 et suivantes) d'é- tablir quelques règles pour faciliter l'étude des eaux minérales considérées sous le point de vue de leur origine. « En faisant quelque attention, dit le savant académicien, aux différences assez tranchées de température et de principes que présen- tent les eaux minérales des terrains les plus inférieurs et des terrains les plus supé- rieurs, on peut établir, avec une grande probabilité, et à quelques exceptions près, que les eaux minérales de ces derniers ter- rains ne viennent pas d'une grande pro- fondeur, et n'ont pas traversé, avant d'arriver à la surface , la série de toutes les formations qui se sont succédé depuis le granit ; mais aussi il résulte de ces règles , déduites en partie des faits connus , que les généralités qu'on peut établir sur la position des eaux minérales ne présentent quelque espoir de vérité que pour les terrains les plus infé- rieurs et pour les plus supérieurs. » EAU EAU 165 II est donc bien évident que les eaux qui sortent du granit ne peuvent avoir pris leur origine que dans cette ruche ou au-dessous d'elle; niais quand on voit sortir une eau minérale, des schistes, des calcaires corn- pactes de transition, des psammistes schis- toïdes et rougeâtres qui accompagnent et re- couvrent les terrains houillers, des calcaires alpins, du calcaire du Jura même, on ne peut savoir précisément si cette eau vient de la roche de laquelle on la voit sortir, ou si, ayant pris son origine dans le granit , elle n'a pas traversé toutes les formations in- termédiaires entre cette roche et la roche su- périeure qui lui donne issue : aussi re- marque-t-on beaucoup plus d'anomalies dans les circonstances de température et de composition des eaux qu'on suppose venir des terrains intermédiaires entre les terrains primordiaux et les terrains de sédiments supérieurs, que dans celles qui sourdentde ces deux terrains, si éloignés l'un de l'au- tre , et par conséquent si différents. Voici, du reste, les résultats auxquels on est arrivé en établissant les rapports des eaux minérales avec les terrains dont elles semblent sortir, et tels que les consigne le professeur Brongniart [loco citato). 1° Les eaux des terrains primordiaux sont presque toutes thermales, et possèdent même en général une très haute température. Leurs principes dominants sont le gaz hy- drogène sulfuré, le gaz acide carbonique li- bre, le carbonate de soude, et en général des sels à base de soude, de silice; on y trouve peu de sels calcaires à l'exception du car- bonate, et rarement du fer. Les eaux sulfureuses thermales des Pyré- nées, les eaux salines thermales de Chaudes- Aiguës (Cantal), celles de Vie (même dépar- tement) presque pures, mais ayant une tem- pérature de + 100°, celles de Wisbaden , de Carlsbad (Allemagne), etc., etc., sortent des terrains inférieurs ou primitifs. Les eaux provenant des terrains dits de transition présentent à peu près les mêmes caractères : telles sont les eaux thermales alcalines de Vichy, de Néris , de Bourbon- rArcharnbault (Allier), de Saint Gervais (Sa- voie), de Balh (Angleterre), d'Ems (Allema- gne) ; puis les eaux sulfureuses d'Aix-la-Cha- pelle , les eaux ferrugineuses acidulés de 8pa, les eaux acidulés de Seltz, etc. 2° Les eaux de terrains de sédiments, tant inférieurs que moyens, participent aux pro- priétés des eaux inférieures; et rien ne dé- montre, en effet, qu'elles n'ont pas leur ori- gine au-dessous des terrains primordiaux. On conçoit que, dans ce dernier cas, le long trajet qu'elles ont à faire et les roches qu'elles ont à traverser doivent en modifier la composition , et surtout en abaisser la température. Les terrains désignés en tête du paragra- phe présentent toutefois encore des eaux très chaudes; mais le gaz acide carbonique y devient plus rare, et le gaz hydrogène sul- furé a presque disparu. Les sels dominants sont les sels de soude, à l'exception du car- bonate; mais le sulfate de chaux se mon- tre dans toutes. Enfin, la silice ne se montre que rarement, et dans des sources dont l'o- rigine est au moins douteuse. Nous citerons comme exemples d'eaux pro- venant des terrains de sédiments inférieurs : les eaux thermales salines de Bagnères-de- Bigorre , de Plombières , de Luxeuil , de Niederbrunn , d'Aix en Savoie , puis les eaux ferrugineuses acidulés froides de Pyr- mont, etc. , etc. Comme exemples d'eaux sortant des ter- rains de sédiments moyens, nous nomme- rons les eaux thermales salines d'Aix (Pro- vence), deBalaruc, deBourbonne-les-Bains, de Saint-Amand ; les eaux sulfureuses ther- males de Gréoulx , les eaux acidulés froides de Pougues, etc. 3° Les eaux des terrains de sédiments su- périeurs ont toutes la température moyenne du lieu d'où elles sortent; elles soni froides, par opposition à celles qu'on appelle ther- males. La majeure partie de ces eaux appartien- nent évidemment, soit, aux assises supé- rieures du calcaire grossier, soit, plus proba- blement encore, à la formation des argiles plastiques que recouvre le grand bassin de craie qui s'étend dans tout le nord de la France, et au midi de l'Angleterre. Ces eaux ont entre elles une analogie remarquable de composition et de propriétés; elles ne pré- sentent plus ou presque plus de gaz acide carbonique ; les sels dominants sont le car- bonate et le sulfate de chaux , le sulfate de magnésie , le sulfate ou le carbonate de fer. On rencontre cependant quelques exceptions 166 EAU EAU qui tiennent, soit à des erreurs dans la clas- sification géognostique, comme on peut le supposer pour l'eau sulfureuse de Gamarde, prés de Dax , soit à des circonstances parti- culières de gisement, comme à Enghien, prés deParis.L'eausulfureused'Enghien, eneffet, prend sa source aux environs de l'étang de Saint-Gratien , au niveau des couches de gypse traversées par les eaux de cet étang: or, ces eaux sont chargées de matières or- ganiques, propres, comme on sait, à opérer la décomposition du sulfate de chaux. Il est à remarquer, du reste, que ni les eaux de Gamarde ni celles d'Enghien ne sont thermales. Parmi les eaux provenant de terrains de sédiments supérieurs se rangent les eaux ferrugineuses de Passy, de Forges ; les eaux salines d'Epsom, de Sedlitz, etc. 4° Enfin, les terrains de porphyre, de trachyte, de basalte, et les terrains volca- niques, tant anciens que modernes, présen- tent le plus souvent, dans leurs eaux miné- rales, les mêmes phénomènes de tempéra- ture et de composition que les eaux des ter- rains primordiaux. Les gaz hydrogène sulfuré et acide carbonique , le carbo- nate de soude , la silice , le carbonate de chaux y reparaissent, tandis qu'on y trouve à peine le sulfate de chaux et les sels à base de magnésie ou de fer. Les eaux thermales deDax.cellesduMont- Dore, proviennent de roches trappéennes et basaltiques ; il en est de même de l'eau in- crustante de Sainte-Alyre, prés de Clermont. Quelques eaux chargées d'hydrogène sul- furé et de carbonate de chaux aux environs de Naples ; les eaux du lac de la Solfatare, près de Rome ; les Geysers ou jets d'eau bouillante d'Islande, qui déposent abon- damment de la silice en incrustation; cer- taines eaux contenant de l'acide sulfurique à Java et dans les Cordilières, prennent naissance dans des terrains volcaniques. D'après ce qui précède, on peut admettre, et c'est en effet ce qui se présente le plus souvent, que les eaux minérales d'une même localité doivent avoir la même composition. Il se présente cependant de» faits com- plètement en opposition avec cette donnée. Ainsi à Luxeuil (Haute-Saône), par exemple, où les eaux minérales proviennent des terrains inférieurs, on trouve, à très peu de distance l'une de l'autre , une source thermale con- tenant des sels de soude et de la silice, et une source froide chargée de gaz acide car- bonique et d'oxyde de fer. Kirwan, dans ses Essais d'analyse des Eaux minérales, a signalé certaines associations particulières de substances salines qui , tout en n'étant pas constantes , sont néanmoins assez générales pour devoir être remar- quées. Ainsi l'on trouve ordinairement réu- nis, le carbonate et le sulfate de chaux, les sulfates d'alumine et de fer, les chlorures de sodium et de calcium ; le chlorure de so- dium est toujours accompagné lui-même de sulfate de chaux, à moins qu'il ne se trouve du carbonate de soude. Le carbonate de magnésie et te carbonate de chaux se rencontrent ensemble ; le carbo- nate de soude se trouve avec le sulfate de soude et le chlorure de sodium ; le sulfate de magnésie et le chlorure de magnésium avec le chlorure de sodium, tandis que les associations inverses n'ont pas toujours lieu; enfin le sulfate de chaux existe dans la plu- part des sources minérales, et accompagne tous les sels, excepté le carbonate de soude. D'après ce qui précède , on voit combien la composition d'une eau minérale est com- plexe : il n'est pas rare de rencontrer des eaux qui fournissent à l'analyse dix prin- cipes différents. Le professeur Kastner, de l'université d'Erlangen, ayant analysé, en 1838 , l'eau gazeuse de Selters ou Seltz, y trouva trois gaz, le gaz acide carbonique, l'oxygène, l'azote, et dix-sept sels différents, parmi lesquels étaient six carbonates. Les gaz hydrogène sulfuré et acide car- bonique existent dans les eaux froides, et même dans les eaux thermales en propor- tion beaucoup plus grande que celle que ces mêmes eaux pourraient contenir sous la pression atmosphérique ordinaire. Il est fa- cile de se rendre compte de ce phénomène : les eaux dont nous parlons se chargent de gaz dans les profondeurs de la terre, et par conséquent sous une énorme pression ; elles parcourent ensuite des canaux fermés de toutes parts , et dans lesquels tout dégage- ment gazeux est impossible; et c'est à l'aide de ces gaz en excès qu'elles tiennent en dissolution certains sels à peine solubles, et entre autres le carbonate de chaux qu'elles EAU EAU 167 déposent, dès qu'elles cessent d'être compri- mées. Un fait à constater est la persistance des phénomènes qui caractérisent les eaux mi- nérales , car on peut ici conclure du parti- culier au généra). En effet , les eaux mi- nérales les plus renommées de nos jours en Italie , en France et dans les contrées voi- sines, étaient déjà connues des Romains, il y a dix-huit siècles et plus, et elles présen- taient à cette époque si éloignée les mêmes propriétés physiques, et par induction la même composition chimique qu'aujourd'hui. Cependant cette persistance n'est point ab- solue; les phénomènes météorologiques qui signalent les changements de saison , les grandes perturbations atmosphériques , et , par-dessus tout, les révolutions terrestres, déterminent, dans les eaux minérales, des modifications , des altérations , souvent pas- sagères, il est vrai, mais aussi quelquefois permanentes. §111. Si l'on envisage les Eaux minérales sous le rapport thérapeutique, on les classe ordinairement d'après le principe qui do- mine dans leur composition. En consé- quence, elles se partagent en plusieurs classes, subdivisées elles-mêmes selon que les eaux sont thermales, tempérées on froides. Nous commencerons par indiquer les ca- ractères de ces subdivisions. Les Eaux thermales ont une température souvent très élevée, quoique en général in- férieure à celle de l'eau bouillante. Nous avons vu plus haut qu'elles prenaient très probablement leur origine dans les terrains primordiaux et de transition, et dans les ter- rains volcaniques. La thermalité des eaux a évidemment pour cause la chaleur propre de la terre, a Si l'on conçoit, dit de Laplace, que les eaux plu- viales, en pénétrant dans l'intérieur d'un plateau élevé , rencontrent dans leur mou- vement une cavité de 3,000 mètres de profondeur , elles la rempliront d'abord ; puis acquérant dans cette profondeur une chaleur de + 100° au moins, redevenues par la plus légères, elles s'élèveront et se- ront remplacées par les eaux supérieures ; en qu'il s'établira deux courants d'eau , l'un montant, l'autre, descendant, et perpé- tuellement entretenus par la chaleur inté- rieure de la terre. Ces eaux, en sortant de la partie inférieure du plateau, auront évi- demment une chaleur supérieure à celle de l'air au point de sortie. » f^oyez tempéha- turk. La température des eaux thermales, bien qu'à peu près invariable, considérée d'une manière générale, et pendant un grand nom- bre d'années, présente néanmoins des diffé- rences de quelques degrés, soit d'une année à l'autre , soit dans l'espace de quelques mois, soit même dans un temps beaucoup moins long. Ces variations s'expliquent fa- cilement par les changements de saison, par la fonte des neiges , par l'abondance des pluies : aussi remarque-t-on que pendant l'été les sources thermales sont plus chaudes que dans les autres saisons. On a prétendu que le calorique des eaux thermales présentaitd'aulres caractères, exer- çait sur l'économie animale une tout autre action que le calorique émané du soleil ou de nos foyers. Ainsi, ce sont surtout les mé- decins qui parlent, les eaux thermales na- turelles se refroidissent plus lentement et s'échauffent plus difficilement que l'eau ordi- naire, et même que les eaux artificielles éle- vées à la même température. On les sup- porte en boissons et en bains à un degré de chaleur bien supérieur à celui de l'eau chauffée artificiellement. L'eau thermale à + 60°, et même 70°, ne cause aucune im- pression désagréable sur les parois de la bouche, qui sont douloureusement affec- tées par tout autre liquide ayant la même température. Les sources à 4- 70° , loin de nuire à la végétation, donnent aux plantes plus de verdeur et de fraîcheur, etc., etc. (1). D'un autre côté, les chimistes et les phy- siciens affirment que ces assertions , propa- gées par tradition, ne reposent sur aucun fait bien constaté ; qu'elles sont contraires non seulement à ce que la science enseigne sur les propriétés de la chaleur, mais encore à l'observation. Sans révoquer en doute la précision des expériences faites par les savants, et l'exac- titude des résultats offerts : sans prétendre (i) On peut invoquer, à ce sujet\ l'autorité de madame de Sévigné : « J'ai mis hier, dit-elle dans une de ses Lettres , une rose dans la fontaine bouillante de Vichy; elle y fut long- temps saucée et resaucée ; je l'en tirai comme de dessus ta tige. J'en mis une autre dans une poélonné» d'eau cbaade ; elle y fut bouillie en un instant. • 168 EAU EAU nier l'identité des effets du calorique par- tout où il se manifeste, il nous est cepen- dant impossible de ne pas admettre que la chaleur des eaux thermales, de même que la chaleur animale que nous citerons à cette occasion, il nous est, dis-je, impossiblede ne pas admettre que la chaleur des eaux ther- males ne se comporte pas absolument comme la chaleur développée par la combustion. Il y a dans les eaux thermales un nescio quid qui se dérobe aux investigations les plus scrupu- leuses , qui échappe aux instruments les plus précis..., et ce nescio quid indéfinissable est cependant si réel, que, malgré la perfection des procédés chimiques , une eau thermale artificielle ne saurait remplacer une eau thermale naturelle. Les eaux thermales dont les bassins sont exposés au contact de l'air se couvrent pres- que constammentdeConferves, deTremelles qui finissent par s'y décomposer. On pense que c'est decette décomposition que provient la substance extractive rencontrée par les chimistes dans un grand nombre d'eaux thermales, et à laquelle M. Longchamp a donné le nom de Barègine , pour l'avoir si- gnalée, le premier, dans les eaux de Ba- réges. La Barègine, qu'on nomme aussi Glairine, varie, du reste, dans les différentes eaux où elle se trouve; celle des eaux sul- fureuses ne ressemble point à celle des eaux salines ou à celle des eaux alcalines, etc. Quoi qu'il en soit des différences de forme, de couleur, de composition qu'affecte la barè- gine, ellese présente avec les caractères géné- raux suivants : c'est une substance molle, comme glaireuse, analogue aux matières d'o- rigine animale , et azotée comme elles. Hipp. Cloquet a décrit, sous le nom de Co- luber thermarum, une espèce de Couleuvre dont la reproduction lui semble être favo- risée parla chaleur que les sources thermales communiquent aux terrains environnants. Celte Couleuvre se rencontre communé- ment aux eaux d'Aix en Savoie , à celles des Pyrénées, de Sylvanès (Aveyron), de Digne (Basses-Alpes), etc. Les Eaux tempérées tiennent le milieu en- tre les eaux thermales et les eaux froides; mais le terme moyen est assez difficile à éta- blir. Cependant on paraît être convenu de prendre pour point de départ des eaux chaudes celles qui ont une température as- sez élevée pour pouvoir être prises en bain sans qu'il soit besoin de les réchauffer. En- deçà de cette limite, les eaux plus chaudes que l'air ambiant sont tempérées. Les Eaux froides ont la température du lieu d'où elles sortent. Les Eaux minérales, avons-nous dit plus haut, ont été partagées en plusieurs classes, d'après la prédominance du principe qui détermine leur action thérapeutique. Le nombre de ces classes varie selon les au- teurs : les uns n'en admettent que quatre, d'autres vont jusqu'à sept. Nous adopterons la division en six classes comme parfaite- ment suffisante. Voici la désignation de ces classes : Ire classe. Eaux sulfureuses. 2e id. Eaux alcalines. 3' id. Eaux acidulés. 4e id. Eaux ferrugineuses. 5e id. Eaux salines. 6« id. Eaux iodées. 1° Les Eaux sulfureuses renferment, soit du gaz hydrogène sulfuré (acide sulfhydri- que), soit des hydrosulfates, (sulfhydrates), soit du gaz hydrogène sulfuré et des hydro- sulfates réunis; l'hydrosulfate de soude est celui qui s'y rencontre le plus fréquemment ; elles contiennent, de plus, quelques sels al- calins et de la barègine. Les eaux sulfu- reuses sont facilement reconnaissables ; elles ont une odeur fétide d'oeufs gâtés et noir- cissent les métaux blancs ; elles ne con- tiennent, du reste, qu'une très petite pro- portion de matières fixes; celles de Baréges, par exemple, n'en présentent par litre que 0sr,208. La plupart des eaux sulfureuses sont ther- males ; nous citerons parmi les plus renom- mées celles des Pyrénées (Baréges , Caute- rets , Eaux-Bonnes , Bagnères-de-Luchon , Saint-Sauveur, etc.), celles d'Arles, celles de Gréoulx (Basses-Alpes) , de Bagnols (Lo- zère), d'Aix en Savoie, de Lucques , d'Ac- qui en Italie, de. Baden en Autriche , d'Aix- la-Chapelle , etc. Les eaux sulfureuses froides les plus usi- tées sont celles d'Enghien, près de Paris, de Gamarde (Landes), etc. 2° Les Eaux alcalines doivent surtout leurs propriétés à la soude libre ou carbonatée. Comme l'alcali se rencontre ordinairement EAU EAU 169 dans ces eaux à l'état de bicarbonate qui abandonne à l'air libre l'acide carbonique qu'il contient en excès , elles sont souvent rangées parmi les eaux acidulés ou gazeuses. Les eaux alcalines contiennent en outre des chlorures , des sulfates alcalins et terreux, et quelquefois du fer à l'état de carbonate ou d'oxyde. Nous citerons comme exemples d'eaux al- calines celles de Vichy, de Néris, de Bour- bon-1'Archambault (Allier), de Saint-Nectaire, du Mont-Dore (Puy-de-Dôme), de Plom- bières (Vosges) ; et cà l'étranger , celles de Carslbad, de Tœplitz (Bohême) , d'Ems et de Wisbaden (Nassau). Toutes ces eaux sont thermales. Les eaux alcalines de Vais ( Ardcche) , de Bussang (Vosges) , celles de Marienbad (Bo- hême), sont froides. 3oLes Eaux acidulés sont caractérisées par la présence du gaz acide carbonique; elles ont une saveur vive, aigrelette, qui se perd à mesure que le gaz se dégage. Les bulles qui viennent sans cesse éclateràlcursurfaceleur donnent une apparence d'ébullition beau- coup plus marquée dans les temps secs et à l'approche des orages. Elles contiennent une grande variété de principes salins. Nous avons déjà dit que le professeur Kastner, de l'université d'Erlangen , ayant analysé , en 1838 , l'eau de Selters ou Seltz, y reconnut, outre le gaz acide carbonique et les gaz oxygène et azote , dix-sept principes fixes différents. Les eaux acidulés sont généralement froi- des; telles sont celles de Pougues (Nièvre) , de Sainte-Marie (Cantal), de Chateldon (Puy- de-Dôme), de Contrexeville (Vosges), et enfin celles de Seltz, dans le duché de Nassau, connues dans le monde entier, et dont l'usage est passé dans la vie habituelle. Les eaux acidulés ont une grande analo- gie de composition avec les eaux alcalines, et de plus elles contiennent presque toutes de l'oxyde de fer, maintenu en dissolution par l'acide carbonique : aussi se rappro- chent-elles beaucoup des eaux ferrugineuses, parmi lesquelles quelques unes sont souvent rangées, celles deContrexeville, par exemple. 4' Les Eaux ferrugineuses se divisent en ferrugineuses acidulés et ferrugineuses non acidulés. Dans les premières, le fer est tenu en dissolution par l'acide carbonique ; elles T. V. peuvent donc être confondues avec les eaux acidulés ; cependant , comme le fer en est le principe prédominant , l'agent thérapeuti- que le plus énergique, elles prennent le nom de ferrugineuses. Elles contiennent aussi des chlorures et des sulfates alcalins et terreux. Les eaux ferrugineuses acidulés sont ther- males ou froides. Parmi les premières, nous citerons celles de Forges (Seine-Inférieure), de Sylvanés (Aveyron), qui sont légèrement sulfureuses, celles de Bennes (Aude), etc. Les sources froides les plus en renom sont celles de Selles (Ardèche) , de Spa (Belgique), de Pyrmont (Westphalie), d'Egra (Bohême). Dans les eaux ferrugineuses non acidulés, le fer se trouve à l'état de sulfate; cepen- dant il y existe aussi combiné avec l'acide carbonique : telles sont celles de Passy près de Paris, de Gransac (Aveyron.) Les eaux ferrugineuses sont les plus com- munes de toutes ; il est peu de contrées qui n'en possèdent. Elles sont facilement recon- naissables à leur saveur styptique et à leur dépôt ocreux. 3° Les Eaux salines sont celles qui, n'étant ni sulfureuses , ni alcalines, ni acidulés, ni ferrugineuses, ont pour principes actifs des sels, tels que des chlorures et des sulfates alcalins : aussi jouissent-elles, pour la plu- part, de propriétés purgatives très marquées. Elles contiennent, en outre, quelques sels calcaires et souvent du fer. Les eaux salines sont thermales ou froides ; parmi les premières , nous citerons celles d'Aix (Bouches-du-Bhône), de Balaruc (Hé- rault), de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyré- nées), de Dax (Landes), de Bagnols (Orne), de Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne), de Luxeuil ( Haute-Saône ), de Bains (Vosges), de Niederbrunn ( Bas-Bhin ) , de Saint- Amand (Nord). Les boues de Saint -Amand sont sulfureuses. Les eaux de Louesche , de Baden ( Suisse ), de Baden (Bade), de Bath (Angleterre), sont également salines ther- males. Parmi les eaux salines froides, nous met- trons au premier rang l'eau de mer, qui peut être considérée comme l'eau saline froide par excellence, en raison du nombre et de la proportion des principes salins qu'elle renferme. Après l'eau de mer, viennent les eaux de Cheltenham (Angleterre), dans lesquelles le 22 170 EBA EBE chlorure de sodium est le principe dominant, mais qui contiennent aussi des sulfates de magnésieet de soude; puis les eauxd'Epsom (Angleterre), de Sedlitz, de Seidchutz, de Pullna (Bohême), dans lesquelles le sulfate de magnésie se trouve en très forte propor- tion. La France possède un assez grand nom- bre de sources salines froides; mais aucune n'est connue au-delà des limites de son ter- ritoire. 6° Les Eaux iodées doivent leurs proprié- tés particulières à la présence de l'iode sous l'état d'iodureou d'iodhydrate. Ce n'est que depuis un petit nombre d'années que l'on a commencé à les distinguer des autres eaux minérales. La plupart de ces sources se trou- vent en Italie. Enfin, pour compléter notre travail, nous mentionnerons les eaux acides , qui doivent leur acidité , soit à l'acide borique , comme celles de certains lacs de la Toscane; soit aux acides sulfureux, sulfurique , azotique, chlorhydrique, etc. ; ces dernières se trouvent dans le voisinage des volcans. (A. DUPONCHEL.) ÉBALIE. Ebalia. crust.— Genre de l'or- dre des Décapodes Brachyures, famille des Oxystomes , tribu des Leucoriens , établi par Leach et adopté par tous les carcinolo- gistes. Les Crustacés qui composent cette petite coupe générique cnt à peu près l'a carapace carrée, avec les angles tronqués et leurs bords latéraux et postérieurs minces et saillants. Leur front est assez large et ter- miné par un bord à peu près droit. Les or- bites, à leur bord supérieur, sont bifissu- rées. Les fossettes antennaires , entièrement cachées sous le front , sont grandes et diri- gées très obliquement. Le cadre buccal est triangulaire. Les pattes-mâchoires externes s'avancent jusqu'au bord de l'épistome. Les pattes antérieures sont grosses et courtes ; la main est renflée, et les pinces qui les ter- minent sont courtes. Les pattes suivantes sontencore plus courtes, et se terminent tou- tes par un article stylifbrme assez gros. Ce genre renferme quatre espèces, dont trois habitent les côtes de la Grande-Bre- tagne ; quant à la quatrième , sa patrie est inconnue. L'espèce qui peut être considérée comme type de cette coupe générique est VE. Pennamii Leach. (H. L.) 'EBELINGIA , Reich. bot. ph. — Syn. à'Harrisonia , R. Br. (Ad. J.) ÉBÉNACÉES. Ebenaceœ. bot. ph.— Fa-r mille de plantes dicotylédonées monopétales hypogynes, offrant les caractères suivants: Calice persistant, divisé en parties aunombre de 3 à 6, avec lesquelles alternent celles de la corollecoriace etcaduque, soudéesentre elles jusqu'à une hauteur plus ou moins grande. Etamines en nombre double ou quadruple, et disposées alors sur plusieurs rangs concen- triques , ou plus rarement égal , et alors al- ternant avec les divisions de la corolle , sur laquelle leurs filets s'insèrent ou dont ils restent indépendants. Anthères introrses , biloculaires, s'ouvrant longitudinalement, lancéolées, glabres ou velues. Ovaire sessile, creusé de deux loges ou d'un plus grand nombre, dont chacune contient un ovule, ou deux collatéraux pendants du sommet de l'angle interne, surmonté d'un style simple» ou partagé supérieurement en autant de branches qu'il yadeloges,chacuneterminée par son stigmate simple ou bilobé. Le fruit est une baie dont l'enveloppe , charnue ou plus sèche, se sépare comme par valves. Les graines, dont le nombre estsouvent réduit par suite d'avortements, présentent, sous un test membraneux, un périsperme cartilagi- neux autour d'un embryon plus court que lui, situé dans son axe ou un peu oblique- ment, à radicule supère et à cotylédons fo- liacés. Les espèces sont des arbres ou abris- seaux à bois dense, souvent très dur et coloré, habitant pour la plupart les régions tropicales de l'Amérique et de l'Asie, rares hors des tropiques, et ne se montrant pas au- delà des parties les plus chaudes des régions tempérées, comme les bords de la Méditerra- née, ou le cap de Bonne-Espérance. Leurs feuilles sont alternes, coriaces , très entières, sansslipules, leursfleursordinairement poly- games nu mêmediclines par avortement, sur des pédoncules axillaires, simples etuniflores pour les femelles, divisés et pluriflores pour les mâles. GENRES. Maba, Forst. (Ferreola, Kœn. — Pisonia, Rottb. — Ebenoxylon, Lour.). — Èuclea, Linn. f. ( Hymia, Endl. — Diplonema, G. Don). — Cargillia, R. Br. — Diospyros, L. {Ebenus, Comm. — Guiacana, Tourn. — Embryopteris, Gœrtn. — Cavanilla, Desv. — Paralea, Aubl.) EBU EIUT 171 Hoyena, L. [S laphy lodend ton, Herrn.)— Dicl i- danihera, Mart. — Thuraria, Mol. — Cyrta, LaVLT.—Gœtxea, Wydl. (Ad. J.) ÊRÈltE. moll.— Nom vulgaire d'une esp. du g. Cérilhe. ÉBÈ.VE. BOT. PU. — f^oy. plaqueminikr Cl MABA. ÉBÉMER. bot. ph. — Nom vulg. d'une espèce du g. Plaqueminier. On appelle en- core Faux-Ébknier le Cytisus laburnum. EBENOXYLON , Lour. bot. ph. — Syn. de Maba , Forst. EBENUS. bot. ph.— F~oy. A NT H IL Lis. *EBERMEYERA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées, tribu des Nelsoniées, formé par Nées (in Wall. Pi. as. rar.t m, 79) et ne comprenant que deux espèces croissant dans l'Inde. Ce sont des plantes herbacées, à feuilles opposées- pétiolées , oblongues ou ovées ; à fleurs al- ternes, bibractéolées, solitaires dans les ais- selles des bractées, à pédicelles connés à la base avec celles-ci , et formant des grappes terminales , assez courtes. (C. L.) ÉBOUUGEOWEUR. ois. — Un des noms vulg. du Bouvreuil. "ÉBRACTÉÉ. Ebractealus. bot. — Cette épîthète sert à désigner les végétaux dépour- vus de bractées. *ÉBRACTÉOLÉ. Ebracteolatus. bot. — On donne ce nom aux parties des plantes qui sont dépourvues de bractéoles. *EBURIA (ebur, ivoire). iiNS.— Genre de Coléoptères subpentamères, famille des Lon- gicornes, tribu des Cérambycins, créé par M. Serville ( Ann. de la soc. emom. de France , tom. III, pag. 8). L'auteur y rap- porte les Slenocorus quadri-maculaïus , sex- maculatus, lineola Fab., le Cerambyx stigma Oliv., et YEb. morosa Dej. -Serville. Les 4 premiers, qui ont l'extrémité des cuis- ses des quatre pattes antérieures munies , de chaque côté, de deux épines d'inégale longueur, rentrent dans sa première divi- sion, et la dernière, dont les cuisses sont mutiques, forme le type de sa deuxième di- vision. M. Dejean, en adoptant ce genre dans son Catalogue, y rapporte 28 espèces, tou- tes d'Amérique. Le nombre des espèces con- nues dépasse maintenant 50. Les F.buria sont d'une taille assez élevée et svelte; leur couleur prédominante est le brun clair, le brun foncé ou le cendré. Leurs élytres, tronquées à l'extrémité et munies sur chaque angle terminal d'une longue épine, portent constamment des taches en relief d'un jaune d'ivoire; ces taches sont souvent doubles, allongées et entourées d'un cercle noir. D'après M. Th. Lacordaire, leurs mœurs différeraient suivant les espèces: les grandes , de forme cylindrique, vivent sous les écorces et dans l'intérieur des arbres ver- moulus ; celles à corps plus aplati et à ély- tres moins dures se tiennent fixées aux feuilles avec les antennes abaissées le long du dos ; celles-ci s'échappent avec rapidité et se laissent tomber à terre, lorsqu'on vient à les toucher. Toutes produisent avec le cor- selet le son particulierauxCérambycins.(C) "EBURIPHORA ( mot hybride: ebur, ivoire ; appelle ainsi la cinquième famille de son genre Thomisus. Le seul re- présentant de cette famille est le Thomisus marginatus Walck., espèce assez commune dans les environs de Paris pendant le mois d'août. (H. L.) ECH ÉCHARPE. poiss. — Nom vulg. d'espèces Shaw , naturaliste anglais de la fin du siècle der- nier et du commencement de celui-ci, qu'on en doit la description. Shaw en fit une es- pèce de Fourmilier, et l'appela Myrmeco- phaga aculeata. C'est, en effet, un animal to- talement dépourvu de dents comme les Four- miliers , et dont la langue est fort longue et filiforme, le museau allongé en bec, et la bouche très étroitement ouverte et entourée de lèvres cornées. Il vit dans les endroits sablonneux, fouiile la terre à l'aide de ses pattes robustes et armées d'ongles puissants, et présente, outre les poils dont son corps est recouvert, un nombre plus ou moins considérable de piquants bien plus durs que ceux des Hérissons, et assez semblables à ceux que l'on voitchez les Porcs-Épics du sous-genre des Ursons. Sa queue est courte ; son corps ramassé et bas sur pattes. Everard Home fit ressortir, quelque temps aprèsla publication de Shaw, l'analogie d'or- ganisation qui existe sous beaucoup de rap- ports entre l'Ornithorhynque et le Myrme- cophaga aculeata, et pour la plupart des na- turalistes, ces deux animaux remarquables devinrent un groupe de Mammifères édentés auquel M. E. Geoffroy donna le nom de Mo- notremes {voyez ce mot). Nous verrons en traitant des Monotrèmes et des Édentés quels sont ces caractères communs. Ployez le mot ÉDENTÉS. Everard Home fit aussi connaître comme espèce distincte un animal moins épineux que celui de Shaw ; et G. Cuvier, en établis- sant quelque temps après le genre Echidna pour recevoir ces deux espèces, nomma l'une Echidna hystrix , et l'autre Echidna setosa. Mais on n'a pas encore la certitude que ce soient bien deux espèces différentes , et l'o- pinion contraire a même un assez grand nombre de partisans. La majeure partie des Échidnés que pos- sèdent nos collections viennent de la terre deVan-Diémen. Leur taille est double ou 182 EGH ECH triple de celle du Hérisson. Aucun d'eux n'a pu jusqu'ici être amené vivant en Europe. MM.QuoyetGaimard, pendant une de leurs circumnavigations, ont gardé à bord pendant quelque temps un de ces animaux en le nourrissant avec un liquide sucré. Notre collaborateur, Fortuné Eydoux , a, pendant son voyage sur la Favorite, également ob- servé un Échidné vivant. M. Scott, de qui il le reçut, possédait cet Echidné depuis environ deux mois, et l'avait constamment tenu dans une cage longue de 3 pieds environ sur 2 1/2 de large , et dont l'intérieur contenait 1/2 pied de terre. Cet Echidné passait la majeure partie de son temps dans une espèce d'engourdissement , blotti et enroulé à la manière des Hérissons. Lorsqu'il se promenait dans son étroit réduit, il grattait fortement la terre avec ses deux pattes de devant, et paraissait éprouver un vif sentiment de plaisir dans cet exercice ; mais il s'en dégoûtait bientôt, sans doute parce que le peu de profondeur de la terre sur laquelle il opérait ne satisfaisait pas son goût impatient de creuser un terrier conve- nable. En l'inquiétant avec une baguette, on lui faisait pousser un cri faible qui tenait beaucoup du grognement. Cependant il se laissait caresser avec complaisance , et ma- nifestait même une sorte de plaisir. Lors- qu'on lui présentait quelque objet , son pre- mier mouvement était de se retirer; puis il avançait son long museau, paraissait flairer et chercher à reconnaître ce corps en le tou- chant avec l'extrémité de sonnez, qui est molle et flexible, et que F. Eydoux considère comme pouvant jouer le rôle d'un organe du toucher. L'auteur auquel ces détails sont emprun- tés ajoute : « Nous pensons , comme les mé- decins de V Astrolabe, qu'il serait facile de transporter ces animaux vivants en Europe, en raison de ce qu'ils sont souvent engourdis au moindre froid , et de plus , parce qu'on pourrait les nourrir avec du bouillon de gé- latine, auquel on ajouterait du hachis très fin de viande, ou des insectes vivants (Blat- tes, Scolopendres) qui pullulent souvent à bord des navires. » liliger a remplacé par celui de Tachyglos- susle, nom générique des Echidnés. (P. G.) ÉCHIDNÉ. poiss. — Esp. du g. Murène. "ECflIBfYNA. wam. — Nom de la tribu | des Echymis, dans les ouvrages de M. J.-E Gray [Voy. echimys). Il y place à tort, sui- vant nous, les Capromys , les Aulacodus , et surtout les Abrocoma , Pœpfiagomys , Octo- don et Petromys. (P. G.) ECHIMYS. mam. — M. Et. Geoffroy a nommé Echimys, et G. et F. Cuvier, Des- marest, etc., ont, depuis lui décrit, sous ce nom un genre de Mammifères Rongeurs, qui est devenu pour quelques auteurs une pe- tite famille à part. C'est un groupe évidem- ment intermédiaire à ceux des Capromys et des Hystrix ou Porcs-Épics. Illiger en a changé le nom en Loncheres. Les travaux de MM. Lichtenstein , F. Cuvter, Jourdan , et surtout de M. Is. Geoffroy, auquel on en doit une monographie , ont jeté beaucoup d'intérêt sur ce groupe de Rongeurs épineux. Les Echimys ont été partagés en plusieurs genres, auxquels on donne les noms de Dac- tylomys, Is. Geoff.; Echimys, Et. Geoff.; Cer- comys, F. Cuv.; et IVelomys, Jourdan. f^oy ces mots. D'autres Rongeurs épineux, qu'on avait à tort rapportés aux Echimys , ne sont pas de la même famille. Tels sont le Mus cahirinus, le Lemnus niloticus, etc. (P. G.) ECHIMYS (fyîvoç, -hérisson; p3çf rat). mam. — Tel qu'il est aujourd'hui restreint par M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire {Mag. de zool., 1840), le genre Echimys nous pré- sente les caractères suivants : Le corps est supérieurement couvert d'un mélange de piquants aplatis et de poils, et terminé par une longue queue, revêtue, dès son origine, d'écaillés et de poils en proportion variable. Les pattes sont grêles, à cinq doigts ; les doigts externes sont petits, presque rudimen- taires ; ceux des pattes de devant sont bien développés, tandis que ceux des pattes de derrière sont très courts ; les ongles anté- rieurs , excepté ceux des pouces , qui sont très courts et obtus, sont petits, arqués, ai- gus , comprimés ; les ongles postérieurs ont cette dernière forme , mais sont très diffé- rents par leur grandeur. Les oreilles sont assez grandes, membraneuses, ovalaires. Il existe un petit mufle. Les molaires sont de chaque côté et à chaque mâchoire au nom- bre de quatre : les supérieures forment deux courtes rangées sensiblement parallèles et assez écartées ; chacune de ces molaires est divisée par un sillon, en deux portions, don* EGH la postérieure seule est large et subdivisée par un sillon secondaire ; l'antérieure est au contraire étroite et sillonnée. Les molaires inférieures sont également divisées en doux portions très inégales: l'une, étendue et dou- ble , qui , à cette mâchoire , est antérieure ; l'autre, étroiteetsimple, postérieure; il n'y a pas d'angles rentrants ni saillants aux bords internes des rangées dentaires inférieures. L'un des meilleurs caractères distinclifs en- tre les Echimys et les Nelomys se trouve dans la disposition des molaires ; ainsi, tan- dis que chez les Echimys chaque couronne est divisée transversalement par un sillon en deux parties, l'une antérieure, simple et étroite, et l'autre postérieure, large et pa- raissant double, en raison d'un sillon secon- daire qui la traverse sur une grande partie de son étendue , chez les Nelomys la cou- ronne est bien divisée par un sillon trans- versal en deux parties ; mais il y a cette différence, que chacune de ces parties, et non pas seulement l'une d'elles , est étendue et subdivisée par un sillon qui la fait paraître double. M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire n'admet que 6 espèces dans ce genre , et encore re- garde-t-il comme douteux VEclumys myosu- ros. Toutes les espèces proviennent de l'A- mérique méridionale. On peut subdiviser les Echimys en deux sections particulières : 1° Espèces à queue écailleuse. 1 . Echimys setosus Et. GeofT. , Cuv. , Desm. , Is. Geoff. {toc. cit., pi. 25 et 29). — Celte espèce, que nous prendrons pour type, a le dessus de son corps d'un brun roussâ- tre , qui devient plus clair sur les flancs , et le dessous du corps et des pattes d'un blanc pur; le dos présente des piquants longs et faibles, presque caches dans les poils; la croupe et les cuisses non recouvertes de vé- ritables piquants;. la queue, plus longue que le corps et la tête , est écailleuse , avec des poils blanchâtres, nombreux à l'extré- mité. La taille est de 2 décimètres. Habite le Brésil. 2. r'riiirnijs cayennensis Et Geoff., Cuv., Desm., etc. 3. Echimys myosuros Licht. [Màm. de VAcai. de HerL). .": liïmijs n'.bispinus Is. Geoff. [loc. ci/., 53, ECU 183 pi. 26 et 29). — Cette espèce se fait remar- quer par des piquants très forts, très nom- breux, peu mélangés de poils, et répandus jusque sur la croupe et les cuisses , avec les parties latérales à extrémité blanche. De l'île Deos, près de Bahia (Brésil). 2° Espèces à queue en partie velue. 5. Echimys spinosus Azar. , Et. Geoff. , Desm. , etc. 6. Echimys hispidus Et. Geoff., Desm., Is. GeolT. [loc. cit., pi. 27 et 29, etc.) (E. D.) 'ECHIMYS FOSSILES, maiu.— Tous les Echimys vivants, à quelque genre qu'on les rapporte, Nelomys, Echimys ou Dactylomys, sont américains. On a cependant trouvé en Auvergne des crânes et des mâchoires d'a- nimaux qui paraissent en être fort rappro- chés. MM. Jourdan , de Laizer et de Parieu en ont fait connaître quelques uns , dont il sera question à l'article rongeurs fossiles. (P. G.) 'ECHIMYSIDEiE. mam. — M. Lesson désigne sous ce nom sa 3Ge famille de Mammifères , qui correspond aux Echi- mys. (E. D.) *ECHINACANTHIJS (£'x~"°ç, hérisson (tout objet hérissé de piquants) ; axavGoç, acanthe), bot. pu.— Genre de la famille des Acanthacées, tribu des Echmatacanthées- Ruelliées, formé par Nées (in Wall. PL as. rar. III, 90) pour une seule espèce crois- sant au Népaul. C'est une herbe simple, dressée, à feuilles opposées, pétiolées, cunéiformes à la base, subdentées, les su- périeures peu à peu plus petites ; les fleurs sont ébractéolées , à bractées étroites, et disposées en cymes bifides (avec une fleur alvine)à rameaux secondiflores vers le som- met et formant une panicule terminale. C'est la Ruellia altenuatu de Wallich. (C. L.) ECHLYACEA (é'x~voç, objet hérissé de piquants, hérisson), bot. pu. — Genre de la famille des Composées (Hélianthacées , nob. ), tribu des Sénécionidées-Rudbeckiées, formé par Mœnch ( Méihod., 591 ) et renfer- mant cinq ou six espèces croissant dans le nord de l'Amérique. Ce sont des plantes her- bacées vivaces, à feuilles radicales pétiolées , les caulinaires alternes , sessiles, très entiè- res ou dentées; à rameaux nus supérieure- ment, monocéphales: à capitules amples, multiflores, hétérogames, dont les ligule* 184 ECH pourpres, très grandes, le disque d'un vert sombre. On en cultive plusieurs en Europe comme plantes d'ornement. (C. L.) "ECHIN ALYSIUM, Trin. bot. pu.— Syn. d'Elytrophorus , Palis. *EC1IINANAUS. échin. — Division des Échinides clypéastres. Voxj. ce mot. (P. G.) "ECIIINANTHITES. échin. — Division des Clypéastres ainsi dénommée par Leske. (P. G.) ECHINANTHUS. échin. — Dénomination dont s'est servi Leske pour un groupe d'Échi- nides,et qu'on a remplacée par celle d'Échi- nolampe [voyez ce mot). Les Echinanthus de Breyn en diffèrent. (P. G.) ECHINANTHUS, Neck. bot. pu. — Syn. d'Echinops, L. ECIHXAKACIINIUS (cx?vo«, hérissé de piquants; àpax^t'ov , araignée), échin. — Dénomination d'Échinidcs dans Leske et Van Phelsum,et répondant à peu près aux Arachnoïdes de Klein et aux Echinodlscus de M, de Blainville. Ex.: E. tenlicularis , parma, lalissimus , etc. (P. G.) ECHINARIA (£xrv°s. hérissé de piquants). bot. ph. — Genre de la famille des Grami- nées-Pappophorées, établi par Desfontaines {PL ail., II, 385) pour une petite plante an- nuelle du littoral méditerranéen, à chaumes simples ; à feuilles en touffes , courtes et étroites ; à épis subglobuleux. L'unique es- pèce de ce genre est \'E. capitata. *ECIIIN ASTER ( lx~voz , hérisson; &*• xvî'p , étoile ). échin. — MM. Millier et Tros- chel ont établi sous ce nom, déjà employé par Luid et Petiver, un genre d'Astéries qui comprendra les Aslerias sespitosa et echino- phora de Lamarck, ainsi que leur Ech. spon- giosus. Les Echinaster ont les bras cylindriques, le corps enveloppé d'un réseau anastomoti- que présentant régulièrement ou irréguliè- rement des épines rares ou nombreuses. Leur peau est nue entre les branches de ce réseau, et présente beaucoup de pores ten- taculaires ; leur anus est subcentral. On peut en rapprocher les genres Oihilia, Meirodira , Rhopia et Terdina de M. J.-E. Gray. Ce dernier naturaliste nomme Echi- naster un groupe qui ne répond pas à celui dont il vient d'être question, et dans l'article astérie , du Supplément au Dictionnaire des sciences naturelles, j'en ai remplacé le nom ECH par celui d'Acamhaster ; M. Gray fait même de ses Echinaster une tribu sous le nom d'Echinaslerina. (P. G.) *ECHINASTERINA, J.-E. Gray. échin.— Voy. ECHINASTER. (P. G.) *ECHINASTR,EA (Echinus, Oursin, épi- neux ; Astrœa , Astrée). polyp. — Genre de Polypiers pierreux créé par M. de Blainville ( Man. d'act. , p. 378 et 671 ), et correspon- dant aux deux genres Explanaria elEchino- pora de Lamarck. Les Échinastrées, dont on ne connaît pas encore ranimai, étaient con- tenus dans des loges mamelonnées en forme d'étoiles fortement lamellcuses , assez peu régulières, échinulées, et n'occupant que la face supérieure d'un polypier calcaire, libre ou fixé, en forme de grande plaque lobée ou relevée sur les bords, fortement échinulé en dedans et strié , non poreux en dehors. On en connaît 5 espèces, qui viennent des mers australes ou intertropicales. Le type est \'E. ringens Lamk. , qui habite les mers d'Amé- rique. On place avec doute dans ce genre une espèce fossile ( E. alveolaia Goldf. ) , trouvée dans le calcaire jurassique du Wur- temberg. Voy. ECHINOPORA et EXPLANARIA. (E. D.) ECHINÉENS. mam. — Voy. échidné. *ECHIIVELLA. moll.— Genre inutile pro- posé par M. Svvainson pour le Monodonta coronaria de Lamarck. Voy. monodonte et troque. (Desh.) ECHINELLA {Echinus, oursin), infus. — Genre d'Infusoires de la famille desBacilla- riées , créé par M. Achar ( in JVeber Beitr. zur IVaturg., 1803), et adopté par la plu- part des auteurs. D'après M. Ehrenberg, les Échinelles ont une carapace simple, atta- chée par un de ses bouts à un pédicule; ils ont le corps plus long que large, cu- néiforme , se développant par la division spontanée en forme d'éventail ou de verti- cilles. On en connaît six espèces; le type est YE. flabellata Ehr. {Meridion radians Agardh). (E. D.) * ECIIINELLEA. infus. —M. Ehrenberg [Infus., p. 208; indique sous ce nom la troi- sième section de ses Infusoires bacillariés ; et il place dans ce groupe un assez grand nombre de genres, dont le plus important est celui des Echinella. (E. D.) ECflINIDA. échin. — Voy. échinides. ECH1IWDEA. ÉcniN. — Voy. Échinides. ECH ÉC DEVIDES. Echinai*. ÉcniN.— Les Ra- diaires connut sous le nom d'Oursins et tous ceuv. dont l'organisation n'en diffère pas es- sentiellement constituent l'un des trois or- dres admis parmi les Eehinodermes. Voici, d'après M. de Blainvillc, le résumé de leurs caractères : Corpsovaleou circulaire, régulier, soutenu par un tèt solide , calcaire, composé de pla- ques polygones, disposées radiairement sur vingt rangs égaux ou alternativement et ré- gulièrement inégaux, portant sur des mame- lons proportionnels des épines raides, cas- santes , de forme extrêmement variable, et percé par des séries de pores, qui constituent par leur assemblage des espèces d'ambula- cres s'irradiant plus ou moins régulièrement du sommet à la base, et donnant naissance à des cirrhes tentaculiformes. Bouche armée ou non armée , percée dans une échancrure du têt constamment infé- rieure. Anus toujours distinct, mais offrantbeau- coup de variations dans sa position ; orifices de l'appareil de la génération au nombre de quatre ou cinq autour du sommet dorsal. Les Echinides constituent une série fort curieuse d'animaux que Réaumur, Klein , Leske, Cuvier, Lamarck et quelques autres avaient étudiés avec soin et qui ont été de- puis lors l'objet de travaux importants de la part de MM. de Blain ville, Goldfuss , Gray, Delle-Chiaje, Desmoulins, Agassiz, etc. Leurs nombreuses espèces soit vivantes soit fossi- les ont donné lieu à des remarques inté- ressantes, et dont il sera question à l'article oursin, Voy. ce mot. Nous donnerons seu- lement ici la classification des Echinides que M. de Rlainville a proposée, et dont la con- naissance est indispensable pour le classe- ment des nombreuses divisions établies par les différents auteurs dans l'ordre des Echi- nides. M. de Rlainville subordonne les espèces d'Oursins et les genres ou sous-genres dans lesquels on les a partagées: 1° d'après la i^ration de la forme générale de leur corps ; 2" d'après la position centrale ou non de la bouche; 3" d'aoïès la forme de l'ar- mature buccale, et 4° d'après la position de l'anus, Le nombre des ovaires et de leurs ori- fices , la nature des piquants et des tenta- cules qui les portent, ainsi que d'après la r. v. ECH 185 disposition des ambulacres, et il arrive à la classification suivante : l"2Jeh. excentrostemes ou dont la bou- che , subterminale et sans aucune dent, est ouverte dans une échancrure bilabiée du têt. Genres: Spatawjus et Anancltïics. 2° Éch. paracentrostomes édentés , ou à bouche subcentrale, plus antérieure que médiane, non armée et percée dans une échancrure du têt régulière et arrondie. Genres : Nucleoliies, Echiiioclypeus, Echi- nolampas , Cassidulus , FibuLaria et Echi- noncus. 3° Éch. paracentrostomes dentés, qn dont la bouche est subcentrale, ouvertedans une échancrure du têt et pourvue de dents. Genres: Echinocyamus , Lagana, Clypeas- ter, Echinodiscus et Scuiella. 4° Éch. centrostomes, ceux dont la bouche est parfaitement centrale, lesommetdu corps médian, le corps régulièrement ovale ou cir- culaire, couvert de tubercules et de mame- lons, et par conséquent de baguettes de deux sortes et dissemblables. Leur anus est varia- ble dans sa position, mais ordinairementau milieu du dos. M. Agassiz, qui accepte et souvent établit un bien plus grand nombre de genres d'É- chinides , en fait trois familles sous les noms de Spalangues, Clypéaslres et Cidariies, aux- quels nous renvoyons. (P. G.) ECHIIVINA. Échin. — Voy. echinides. "ECniNIPERA. mam. — Sous-genre de Péramèles, proposé par M. Lesson, pour le Perameles doreyanus de MM. Quoy et Gai- mard. Voy. péramèle. (P. G.) ECHIN1TES. échin. — Voy. oursin. ECHIKOBOTHMA. helm. — Déno- mination employée par Rudolphi pour des Vers cestoïdes. (P. G.) *ECnïNOBOTRYON , Cord. bot. cr. — Syn. de Demalium , Fr. ECniIVOBRÏ'SSUS. échin. — Breyn et, depuis lui, MM. Gray et Goldfuss nomment ainsi un g. d'Échinides répondant à celui des Nucléolites de Lamarck. (P. G.) •ECHIIVOCACTUS (£'x~v°ç, hérisson -,cac- tus, en forme de boule hérissée de piquants). bot. pu. — Genre de la famille des Cactacées, formé par Link etOtto, etque nous examine- rons ainsi que tous ceux qui composent cet intéressant groupe, au mot opuntiacées. rc. l.j 24 186 EGH ECHINOCARDRUM. échin. — Division des Éehinides gpatangoïdes. Voy. spatan- gue. (P. G.) #ECHI\OCARPUS(eVvoç, hérissé de pi- quants jxapuoç, fruit), bot. pu. — Grand ar- bre , encore peu connu, croissant dans l'île de Java, à feuilles alternes, pétiolées, ova- les, aiguës ou acuminées , à pédoncules uni- flores , latéraux. Le fruit est une capsule li- gneuse , dont les quatre valvessonthérissées en dehors et remplies d'une pulpe farinacée. Blume [Bijdr., 56) est auteur de ce genre, qu'il place dans la famille des Bixacées, comme type de la tribu des Bixées. (G. L.) *ECHINOCAULON(£x~voç, hérissé de pi- quants ; xauAoç, tige), bot. cr.— (Phycées.) Ce genre , delà tribu des Cryptonémées, vient d'être proposé par M..Kii[zin%{Phycol.gener., p. 405). Il se compose de deux seules espè- ces , dont l'une, propre aux îles Mariannes, fut rapportée par M. Gaudichaud , et l'autre croît dans l'Adriatique sur les Cystosires. Voici les caractères qui lui sont assignés : Fronde comprimée, linéaire, hérissée prin- cipalement sur ses bords de rameaux spines- cents , au sommet desquels se rencontre la fructification tétrasporique. Celle-ci consiste en tétraspores triangulairementdivisés. Con- ceptacles inconnus. Structure de la fronde: cellules centrales filamenteuses, allongées, serrées ; corticales arrondies formant une couche mince. S'il en diffère réellement, ce g., que je ne connais pas, est bien voisin du Gelidium. Voy. ce mot. (C. M.) 'ECHINOCERAS, Kiitz. («x«Voç, hérisson ; x/paç, corne), bot. cr. — (Phycées.) Syno- nyme de Ceramium. Voy. ce mot. (C. M.) *ECHINOCIDARIS. échin. — Division des Cidarites dans l'ordre des Éehinides. Voy. cidarites. (P. G.) *ECHI\OCLYPEL'S(exrvoç, hérissé de pi- quants ; clypeus , plaque), échin. — Genre d'Oursins, indiqué par Klein sous le nom de Clypeus, et par M. de Blainville sous celui- J ci. Il se rapproche beaucoup des Nucléolites, ; et a pour caractères : Corps déprimé ou co- | nique, circulaire ou ovalaire, avec un sillon en arrière, convexe en dessus et à sommet subcentral, assez excavé en dessous, formé de plaques distinctes et couvert de petits tubercules égaux; ambulacres au nombre de cinq, dorso-marginaux , subpétaloïdes ; «es doubles rangées de pores réunies par un ECH sillon transverse; bouche subcentrale, un peu antérieure , pentagonale , avec cinq sil- lons convergents , ambulacriformes ; anus tout-à-fait supérieur, en arrière du sommet et à l'origine du sillon postérieur; pores gé- nitaux au nombre de quatre. Les Echinoclypeus que M. de Blainville cite dans son ouvrage sont tous fossiles ; l'un d'eux est le Galerites palella de Lamarck. (P. G.) •ECHINOCNEMUS foîVoç, hérissé de pi- quants ;xvvîfxvi, tibia), ins.— Genrede Coléop- tères tétramères, famille des Curculionides gonatocères, division des Érirhinides, établi par Schœnherr (Synonym. curculion., tom. VII, pag. 315), qui leur donne pour type YE. squameus de Billberg, espèce originaire des environs de Canton. Ce genre, voisin des Tychius , s'en distingue par ses tibias den- ticulés en dedans. (C.) ECHINOCOCCUS. annél. — Voy. échi- NOCOQUE. ECHINOCONUS, Blainv. échin. — Syn. deGalérite. Voy. ce mot. (P. G.) ÉCHINOCOQUE. Echinococcus («Vv°5» épine; xo'xxoç, noyau), helm. — Genre d'En- tozoaires du groupe des Bothrocéphales hyda- tisomes, dont on doit la distinction à Rudol- phi. Il renferme des animaux fort petits , à corps court, non articulé, et terminé en avant par un renflement céphalique garni de qua- tre suçoirs et d'une couronne de crochets. Ces animaux sont fixés à la face interne d'une membrane hydatiforme, et quelque- fois libres dans le liquide qui les renferme. On en a décrit une espèce parasite de l'homme. Outre cet Échinocoque de l'homme , que nous venons de citer, on connaît encore un assez bon nombre d'espèces de ce genre. Ru- dolphi a nomméls. Simiœ une de ces espèces que j'ai moi-mêmeétudiées avec plusde soin qu'il n'avait pu le faire. J'en ai parlé dans le tom. II des Annales d'anatomieel de phy- siologie. L'animal sur lequel ces Échinoco- ques furent trouvés était un Magot mâle adulte , mort en 1 838 à la ménagerie du Mu- séum. La cavité de l'abdomen de ce Sin ge était tellement distendue par les nombreux kystes à Échinocoques qu'elle contenait, que pendant la vie on avait supposé la pré- sence d'une ascile , ou hydropisie abdomi- nale. Ces Échinocoques présentaient assez ECH bien les caractères que Budolphi assigne à ce genre. C'étaient de très petits Ento- zoaires, renfermés en nombre considéra- ble dans les vésicules hydatiques de volume inégal, fort minces, et enveloppées elles- mêmes d'un kyste plus ou moins épais de la même apparence que l'albumen coagulé, et le plus souvent contenues en nombre va- riable dans les poches et dilatations qui dé- pendaient du péritoine et de la séreuse du foie. La vésicule hyaline dont il a été ques- tion renferme les Échinocoques fixés à sa face interne ou libres dans le liquide qui la remplit. Certaines vésicules avaient à peine le volume d'un pois, d'autres égalaient ou surpassaient même celui d'un œuf d'oie; il y en avait beaucoup, et dans quelques cas, un seul kyste péritonéal en contenait jusqu'à 20 à 30. Toutes étaient remplies d'un li- quide incolore , dont l'odeur et la saveur étaient fades et répugnantes. Toutes ne con- tenaient pas des Entozoaires , mais il y en avait dans la plupart. Ceux-ci, ou les véri- tables animaux de l'Échinocoque, ressem- blent à de petits grains blanchâtres, longs d'un demi-millimètre , ou à peu près, lors- qu'ils sont étendus; leur partie céphalique est renflée, pourvue d'un petit rostre ou tuber- cule médian non perforé , et entouré à sa base d'une couronne de petits crochets , vi- sible seulement à un fort grossissement. Nous en donnons la figure dans une des planches de ce Dictionnaire. L'organisation de ces animaux , disions- nous en terminantla note, dont ce qui précède est extrait, paraît inférieure à celle des Ac- tinies elles-mêmes , et tandis que certains Entozoaires doivent être placés dans la série zoologique, avant la plupart des Polypes, quelques uns même parmi les Entomozoai- rcs, c'est, au contraire, après la majeure par- tie des animaux rayonnes pourvus d'un ca- nal intestinal à deux ou à une seule ouver- ture, que devra sans doute prendre rang le groupe dont nous décrivons une espèce. M. le doct. Livois,dans sa thèse soutenue en 1843 devant la Faculté de médecine de Paris, a donné de très bons documents pour l'hi>toire des Echinocoques. Il fait la remar- , que, que les Échinocoques n'ont encore été I rencontrés que chez les Mammifères. Ceux de l'homme ont été trouvés dans le cerveau, entre sa substance et les méninges, dans le ECH 187 foie, dans la rate, dans les reins, dans l'œil entre le cristallin et la choroïde, et dans le tissu cellulaire sous-claviculaire. Leur exis- tence dans le cerveau, quoique signalée par Zeder, mérite une confirmation nouvelle, car elle peut reposer sur l'observation du Cysticercus ccllulosœ. Ceux des animaux af- fectaient des individus appartenant aux es- pèces suivantes : Singes Malbrouck et Ma- got, Cochon , Chameau, Dromadaire, Cha- mois, Mouton, Bœuf et Kanguroo. M. de Blainville cite aussi le Lapin ; mais l'animal qu'il décrit est plutôt un Cœnure qu'un Échinocoque véritable. (P-G.) ECniIVOCORl'S. ÉcniN. — Groupe d'É- chinides spatangoides proposé par Breyn. foy. ce mot. — Section des Ananchites ainsi dénommée par Leske et M. Gray. (P. G.) ECIIIIVOCORY'TES. échin. — Groupe de Spatangoides. (P. G.) *ECHI]\OCIiïNUS. ÉcniN.-Genre d'En- crines établi par Agassîz, (P. G.) ÉCHINOCYAME. Echinoajamus (lx~v°Ç> oursin; xya;xoç, intestin). échin. — M. de Blain- ville adopte sous ce nom un petit g. d'Our- sins de la famille des Paracentrostomes den- tés, et dont le type est une petite espèce des côtes d'Europe, E. minulus Linn., que l'on trouve quelquefois dans les intestins de cer- tains poissons, et plus particulièrement des Turbots. Ses caractères sont : Corps dé- primé, ovale, plus large en arrière qu'en avant, un peu excavé en dessous, couvert de tubercules arrondis percés au sommet et proportionnellement assez gros, soutenu à l'intérieur par cinq doubles côtes inférieu- res , et se terminant autour de l'échancrure buccale par autant d'apophyses simples. Ambulacres dorsaux et non marginaux, complètement ouverts à l'extrémité, un peu élargis, et formant une sorte de croix à bran- ches dilatées. Ouverture buccale subcen- trale, régulière, armée decinq dents, comme dans les Clypéastres; l'anus s'ouvre infé- rieurement entre la bouche et le bord du corps; les pores génitaux sont au nombre de quatre. Cette petite espèce n'a guère plus de 10 millimètres de longueur. (P. G.) •ECHINOCYSTIS (l^ïvoç , hérissé de pi- quants ; xuctti; , vessie), bot. pu. — Genre de la famille des Cucurbitacées, tribu des Cucurbitées-Cucumérinécs , établi par Tor- rey et Gray ( PI. oflYonh. Amer. 1, 542) sur 188 ECH ECH le Momordica echïnala de Miihlenberg, et ne renfermant encore quecette plante.G'estune herbe annuelle, grimpante, croissant dans le nord de l'Amérique; à feuilles palmées- quinquéiobées , à cirrhes trifides; à fleurs petites, verdâtres, dont les mâles disposées en grappes composées ; les femelles solitaires dans la même aisselle que celles-ci ou agglo- mérées sur un court pédoncule. Le fruit est subglobuleux, renflé , membranacé et hé- rissé de sétules {unde nomen). (CL.) ÉCHINOD ACTYLES. éciiin. — Nom donné aux pointes d'Oursins fossiles. ÉCHINODERMAIRES. zool. — Syn. d'Échinodermes. Ployez ce mot. (P. G.) ECHINODERMARIA. zool. — Voy. ÉCHINODERMES. (P. G.) ECHINODERMATA. zool. — Nom latin des Échinodermes. Foy. ce mot. (P. G.) ÉCHI1XODERME. Echinoderma. moll. — Poli , dans sa Nomenclature , proposa ce nom pour les coquilles de son genre Echïon. Voy. ce mot. (Desh.) ÉCHINODERMES. Echinodermata (ex~- vo; , hérissé de piquants ; Sépjx*, peau ). rayonnes. — On nomme actuellement ainsi la première classe des animaux radiaires, celle qui comprend les Oursins, les Astéries, les Ophiures , les Encrines etles Holothuries. Ce motaété créé par Bruguière et appliqué par lui aux Oursins et aux Astéries qui étaient pour Linnaeus des Vers testacés, et dontBlu- menbach avait fait son ordre des Vers crus- tacés. Dès 1798, G. Guvier accepta cette di- vision et y fit entrer les Holothuries que Bruguière avaitlaissées dans les Mollusques. Lamarck , dans son Système des animaux sans vertèbres, publié en 1301, partagea les Échi- nodermes , qu'il appelle Badiaires-Echino- dermes, en Échinides, qui sont les Oursins, Stellérides , ou les Étoiles de mer, et Fistu- lides, ou les Holothuries, auxquelles il joint Siponcles , mais en ajoutant : je ne place ici ce genre qu'avec doute. Les épines si faciles à observer surle corps des Oursins, et si développées chez quelques uns qu'on les a nommées des bâtons, avaient fourni le caractère distinct de ce groupe d'animaux et cependant les Holothuries qu'on y faisait rentrer ne le présentent pas constamment. Encore moins existent-elles chez les Actinies, dont Lamarck fit aussi des Echinodermes dans son Histoire des animaux i sans vertèbres, et l'on peut dire que si le nom j d'Échinodermes est encore en usage aujour- î d'hui , c'est qu'il a été consacré bien plutôt | par l'usage que par sa justesse; et en effet, ! tous les véritables Échinodermes ne sont pas [ également pourvus d'épines. Les Encrines, beaucoupd'Ophiuresetde Stellérides en man- quent aussi. Cette dénomination s'applique moins convenablement encore aux animaux auxquels Cuvier l'a étendue dans les deux additions de son Règne animal. Pour Cuvier, en effet, il y a deux ordres dans laclasse des Échinodermes : les Éch. pédicellés, qui sont les véritables Échinodermes , ceux chez les- quels la peau présente un grand nombre de petits cirrhes tentaculiformes rangés le plus ordinairernentavec régularité, etdontces ani- maux s'aident dans leur locomotion { Asté- ries, Encrines, Oursins, Holothuries), et les Éch. sans pieds, ceux dont le corps manque des petits pieds vésiculeux et cirrhiformes des précédents; ce sont les Molpadies, qu'on a reconnues depuis lors pour des Holothuries, les Minyades, qui sont des Actinies , les Priapules, Lithodermes et Siponcles, que cer- tains auteurs rapprochent aujourd'hui des Vers apodes et d'autres des Holothuries; les Bonellies, qu'on s'accorde à regarder comme des Vers apodes , et les Thalassèmes ou Échiures.queMM.SavignyetdeBIainvilleont reconnus pour des Annélides-Chétopodes. Le véritable caractère des Échinodermes, ou du moins le seul qui paraisse actuelle- ment pouvoir leur être généralisé, est donc l'existence à la peau d'un nombre plus ou moins considérable de cirrhes tentaculifor- mes à la fois locomoteurs , respiratoires et tactiles : aussi M. deBlainville, qui avait mo- difié en Echinodermaires le nom des Échi- nodermes, fait-il remarquer qu'il serait plus convenable de nommer ces animaux Poly- cerodermaires ou mieux encore Cirrhoder- maires, comme il l'a fait depuis. Les Échinodermes sont des animaux par- faitement radiaires pour la plupart ou dont la forme, dans les premières espèces, se rap- proche assez de la binarité pour que l'on puisse assigner au corps de l'animal ses ex- trémités antérieure et postérieure, son côté droit et son côté gauche. Outre les épines que présentent beaucoup de ces animaux, la presque totalité de ceux que l'on connaît possèdent une véritable charpente solide, et ECU cette charpente affecte souvent u:ie grande complication. Mlle appartient, à l'exception d'un fort petit nombre de pièces, à la peau extérieure, cl doit être considérée comme un dermato-squelette. Les organes nutritifs et génitaux des Kchi- nodermes sont différemment établis suivant lesgroupesdans lesquels laclassesc partage, et il est difficile de s'en servir pour la carac- téristique de cette dernière; mais leur sys- tème nerveux, dont quelques auteurs nient à tort l'existence , affecte une disposition tout- à-fait concordante avec la forme extérieure. Il résulte d'un certain nombre de ganglions (ce nombre est proportionnel à celui des, seg- ments ou divisions principales du corps) , et chacun de ces ganglions étudiés par Tiede- mann et depuis lors par M. Vanbeneden et par d'autres anatomistes, envoie à ces divi- sions les nerfs qui doivent leur porter le principe de la sensibilité et du mouvement. L'étude des Échinodermes zoologiquement et anatomiquement a fait dans ces derniers temps des progrès considérables entre les mains de MM. de Blainville, Agassiz, Mul- ler, Valentin, etc. ; mais quoique les trois ordres établis par Lamarck pour recevoir les Oursins, les Étoiles de mer et les Holothu- ries restent les seuls qu'on doive accepter, les naturalistes ont multiplié d'une manière fâcheuse les divisions génériques de chacun d'eux. Nous terminerons en rappelantuneopinion émise par M. Duvcrnoy sur la nature des Echinodermes envisagés dans les différentes parties similaires dont leur corps est composé. Dans sa théorie, les Échinodermes pédicellés, qui sont de véritables animaux rayonnes, pourraient être envisagés comme composés d'animaux symétriques, surtout dans leurs organes de relation et de génération; les corpsdépourvusde tête deces animaux com- posants seraient réunis dans toute la lon- gueur de leurs parties latérales (Oursins et Holothuries , ou libres dans une étendue plus m moins grande et parfois serpentiforme de leur partie postérieure (Astéries, Ophiures). Voy. les articles échinides, stellérides et HoLOTncr.iDEs pour les renvois aux nom- breuses divisions qu'on a établies parmi les -dermes, et pour plus de détails les mOtSOUr.SIN, ASTERIE, OPHIURE , ENCRINE et (P. G.) Ecn 180 HOLOTHURIE. ECIIINODISCOIDES. échin. — Poy. ECHINODISCUS. (P. G.) ECHIIYOD1SCUS feftoç, oursin; Slvxoç, disque). échin. —G. proposé par M. deBlain- ville parmi les Oursins pour les E. placenta, parma , orbicularis , etc. Ses caractères sont: Corps arrondi, déprimé, subquinquélobé, un peu conique en dessus, couvert d'épines très petites, comme soyeuses ; cinq ambula- cres rendus divergents par la séparation complète de chaque ligne double de pores; bouche médiane, ronde ; vers elle convergent cinq sillons droits et stelliformes. (P. G.) *ECHIIVODISClJS (J*****. hérissé de pi- quants ; êlaxoz, disque), bot. pu. — Genre delà familledcsPapilionacées (Phaséolacées, nob.}, tribu des Dalbergiées , formé par Ben- tham (Ann. Wien. mus. II, 95), et renfermant quatre ou cinq espèces croissant dans l'Asie tropicale. Lesfeuillesen sontimparipennées, à foliolesalternes ; les fleurs en grappes axil- laires paniculées, à bractées et à bracléoles décidues. Le fruit est stipité, suborbiculaire- comprimé, coriace, indéhiscent et hérissé de longues sétules rigides [unde nomen). (C. L.) 'ECIIIKODIL'AI, Poir. bot. ph. — Syn. d'Acantfiospermum , Schr. #ECHII\ODORUS, Rich. bot. ph.— Syn. dAlisma , Juss. *ECHII\OE]\TCRIiXUS. échin.— Dénomi- nation proposée par M. de Meyer. Voy. en- crine. (P. G.) *ECHI1\T0GALE (e'x~voç, hérisson ; y«ï7i , raustela). mari. — M. Wagner (Schreb. Sailgth. Suppl. , 1840) a indiqué sous ce nom un genre de Mammifères insectivores , qui est encore assez peu connu. (E. D.) 'ECHIIVOGALERUS. échin. — Division des Clypéastres. (P. G.) ECHINOGLYCUS. échin. — Groupe de Clypéastres dans Van Phelsum. (P. G.) #ECHII\OGYNA,Dumort. ( lx?™q, héris- son ; yw-n , femelle), bot. cr. — (Hépati- ques.) Synonyme de Metzgeria, Raddi. Voy. ce mot. (C. M.) *ECHIIVOL,ENA (lx~voç, hérisson ; fc*«, enveloppe), bot. pu. — Genre de la famille des Graminées-Panicées, établi par Desvaux [Joum. Bot., III, 75) pour des plantes her- bacées de l'Amérique tropicale , rameuses , diffuses ; à feuilles planes ; à épis terminaux solitaires, géniculés à la base; à épillets ses- siles, unilatéraux ou distants. 190 ECH ECU •ECIIINOLAMPE. Echinolampas (i^vc;, hérissé; ),au.-rra;, flambeau), échin. —Genre d'Echinides que Leske avait proposé sous le nom d'Echinanihus , et que M. Gray a ■ommé comme ci-dessus. Il a pour type l'espèce vivante que Seba représente dans la j planche 10, fig. 23 et 24 de son 3e volume j (copiée dans V. Encyclopédie, pi. 144, fig. 1-2). j M. de Blainville, qui l'adopte dans son j Aciinologie , le caractérise ainsi : Corps ovale ou circulaire , déprimé , sub- convexe en dessus , un peu concave en des- sous , arrondi et élargi en avant, un peu rétréci vers l'extrémité anale , composé de grandes plaques polygones, et couvert d'é- pines probablement fort petites , égales et éparses ; ambulacres au nombre de cinq, subpétaliformes , non clos à leur extrémité , et s'approchant beaucoup du bord ; bouche ronde, subcentrale, et cependant un peu an- térieure; anus tout-à-fait margino-terminal; pores génitaux, au nombre de quatre seule- ment. (P. G.) 'ECBINOLEMA, Jacq. f. bot. ph.— Syn. d'Acicarpha , Juss. ECHINOLYTRUM , Desv. bot. ph. — Syn. de Fimbristylis, Vahl. "ECHINOMERIA forvoç, hérissé de poils; fj,vipoç, jambe, ici tige), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées, éta- bli par Nuttal {Amer. phil. Trans., VII, 356) pour une plante herbacée de l'Amérique bo- réale, vivace, ayant le port des Helianthus, à tige velue inférieurement , dont les feuilles opposées, rassemblées, nue en haut , scapi- forme, monocéphale ; capitule pourpre foncé; rayons nuls ou jaunes. Le type de ce genre est le Rudbeckia apelala de Yat. et Torr. ECHINOMETRA. échin. — Division des Cidarites. (P. G.) ECHINOMETRÏTES. échin. — Voy. ci- darites. (P. G.) «ECIIÏNOMITRIOIV, Dumort. (!x"voç, hé- risson ; fAtrpa , coiffe), bot. cr. — (Hépati- ques. ) Syn. de Meizgeria , Raddi. (G. M.) ÉCHINOMYIE. Echinomyia (c'xrvoç , hé- risson : [j.vZ-j. , mouche), ins. — Genre de Dip- tères, division des Brachocères, famille des Athéricères , tribu des Muscides , établi par M. Duméril et adopté par tous les diptérolo- gistes. M. Macquart place ce genre dans la section des Muscides-Créophiles , sous-tribu des Tachinaires, parmi lesquelles les Échi- i nomyies se font remarquer par la grandeur et l'épaisseur de leur corps, ainsi que par la conformation des antennes , dont le deuxième article est ordinairement plus long que le troisième, et dont le style a sa seconde division allongée. Leur nom fait al- lusion aux soies raides dont leur corps est hérissé. CesDiptères paraissent dès le mois de mars et vers la fin de l'été dans les terrains secs, où ils volent sur les fleurs des Ombellifères. Leurs larves, comme celles de la plupart des Tachinaires.se développent dans le corps des chenilles , et particulièrement de celles du genre Cucullie. Cependant, d'après Réau- mur , la larve de I'Échinomyie géante (Musca grosso, Linn.), qu'on peut considérer comme le type du genre, vivrait dans les bouses de vache. M. Macquart décrit 23 espèces d'Échino- myies, dont 15 d'Europe, 6 d'Amérique et 2 des îles Canaries. (D.) * ECHL\OMYS ( IxïVos , hérisson ; p.0? , rat), juam. — Genre de Rongeurs proposé par M. Wagner (Mûnckn. Ak. Abb., III, 1840), et qui n'est pas encore adopté par la plu- part des zoologistes. (E. D.) ECHINONEUS. échin. — Genre d'Échi- nodermes pédicellés établi par Van Phelsum, et adopté par Leske et Lamarck. Les Echinoneus ont le corps ovoïde ou orbicu- laire, convexe, un peu déprimé ; les ambu- lacres sont complets, formés de dix sillons ; la bouche est presque centrale. Voisins des Fibulaireset des Galérites, les Échinonées se distinguent des premières par leurs ambu- lacres complets rayonnant du sommet à la base, et des secondes par leur anus voisin de la bouche. G. Cuvier admet 6 espèces dans ce genre : nous ne citerons que Y Echinoneus cy clo s lomus Leske (Encycl.y pi. 153, fig. 19, 20), qui habite les mers asiatiques. (E. D.) *ECIIINONYCTANTnUS,Lem. bot. ph. — Synon. d'Echinocactus. (C. L.) ÉCHINOPÉES. Echinopeœ. bot. ph. - Nom donné par De Candolle à la première division des Cynarocéphales. f^oy. ce mot ECHINOPHORA (e'xTvoç, hérisson; poridies ovoïdes. Nous nous abstenons de nous prononcer sur la valeur de ce genre1 que nous n'avons jamais vu, et que nous ne connaissons que par la figure citée. (C. M.) ECIIINOPLACOS. ichin. — Division des Clypéastres dans Yan Phelsum. (P. G.) ECHIiVOPORA {Echinas, oursin, épi- neux ; porus, pore), polyp. — Genre de Poly- piers pierreux créé par Lamarck [Anim. sans vert. , t. II , p. 252 , 1816 ), et remarquable par ses polypiers à cellules remplies de lames inégales, en partie coalescentes , presque confuses, constituant des étoiles éparses, or- biculaires, couvertes. Une seule espèce en- trait dans ce groupe ( Echinopora rosularia Lam., loc. cit. , p. 269 , no 1) , des mers de la Nouvelle-Hollande. M. de BlainvillepV an. d'act., p. 379) ayant reconnu que c'était une véritable Explanaire dont les caractères n'a vaient pas été aperçus par Lamarck , parce que l'exemplaire qu'il avait sous les ycuxétait re couvert de matières animales, l'a placée dans son genre Echinastrœa, qui cor- nid i l'ancien genre Explanaria. (E. I). EC!1I\0PS (1x7*0$, hérisson ; otf», aspect;. ph. — Genre de la famille des Compo- ÉCH 191 secs , tribu des Cynarées-Echinopsidées , établi par Linné (Gen., 999 ) , et contenant vingt-cinq espèces environ répandues dans tout l'hémisphère boréal. Ce sont des herbes annuelles, bisannuelles ou pérennes , dres- sées, ramifiées, subépineuscs; à feuilles uni-bi-tripinnatiparties , dont les lobes et les dents spinescents au sommet; les fleurs agrégées en capitules sphériques, bleuâtres ou blanchâtres, pédoncules, terminant en grand nombre les rameaux. Chaque fleur est munie d'un involucelle (areola comea Endlich.), ce qui pourrait la faire considérer comme étant un capitule uniflore dont la réunion en globe formerait un capitule commun. Endlicher {Gen.PL, 2847) divise le genre en trois sec- tions : Terma, liitro et Pseclra. Plusieurs espèces sont cultivées dans les grands jar- dins comme plantes d'ornement. (C. L.) "ECHINOPS (£xrvo?. hérisson; ety, face). MAM.—GenredTnsectivoresétabliparM. Mar- tin ( Trans. zool. soc. Lond.) pour une espèce de la famille des Hérissons et des Tanrecs, et qui provient de Madagascar. Le g. Echi- nops ne diffère pas de celui que M. Isid. Geoffroy avait nommé Ericulus. Koy. éri- GULE. (P. G.) 'ECIIINOPSILON («x&os , hérisson ; ty- >ov, aigrette), bot. ph. — Genre de la famille des Chénopodiacées, tribu des Chénopodiées- Kochiées, établi par Moquin-Tandon (JVouv. Ann. se. nai., II, 127) et contenant quelques plantes vivaces ou suffrutiqueuses, croissant dans le bassin méditerranéen et les plaines qui enceignent le Taurus et le Caucase. Les tiges en sont allongées, grêles; les feuilles velues, étroitementlinéaires, planes ousemi- cylindriques et charnues ; les fleurs, her- maphrodites ou polygames par l'avortement staminal, sont axillaires , sessiles , binées ou lernécs-glomérulées , et forment des sortes d'épis dont les terminales sont quelquefois abortives. On en cultive plusieurs dans les jardins botaniques. (C. L.) "ECHINOPSIS. éciiin.— Division des Ci- darites établie par M. Agassiz. (P. G.) *ECHII\OPSIS ( £x~',°; » hérisson ; fyc; , apparence), bot. pu.— Genre de la famille des Cactées, établi par Zuccarini {Ach. Mùn. Acad., VII, 675) pour des arbustes du Bré- sil et du Chili, charnus , à lige sphéroïde , munie de côtes anguleuses; fleurs rougeà- tres ou blanches épanouissant la nuit , et 192 ÉCH ÉCH durant trois jours au plus ; baies d'un jaune verdâtre et velues. *ECIIL\OPUS ( é'x~vo; , hérisson ; w>ûç , pied), mam. — Fischer (Zoognos., II, 1814) a indiqué sous celle dénomination un genre de Monotrèmes. (E. D.) ECHINOPUS,Tournef. bot. pu. — Syn. é^JEckmops , L. ECIIINORIHNUS. poiss. — Division éta- blie par M. de Blainville dans le g. Squale. ECHINORIIIÏVCHUS. helm. — Voy. ÉCHINORHYAQUE. (P. G.) ÉCm\OJ\nYNQVE.Echinorhynchus{lxï' voç, hérisson ; pyy^oç, bec), helm. — Le genre de Vers auquel Rudolphi et la plupart des auteurs donnent ce nom, comprend un nom- bre considérable d'espèces vivant en grande partie dans l'intestin des animaux, où elles se fixent au moyen de leur trompe , qui est garnie d'un grand nombre de crochets. Les Échinorhynques que Zsega et Pallas appe- laient fie recala forment à eux seuls la fa- mille des Acanthocéphalés. Voici le résumé de leurs caractères tel que l'a établi M. de Blainville (Dicl. se. nai., LVII , 550) : Corps mou, un peu coriace, subcylindri- que , plus ou moins allongé , sacciforme, ridé transversalement, quelquefoisd'une manière assez régulière pour paraître subarticuié, obtus aux deux extrémités ; l'extrémité an- térieure pourvue d'un orifice arrondi, ter- minal , d'où sort une trompe diversiforme , garnie d'aiguillons et percée d'un orifice buc- cal simple; la postérieure également percée d'un orifice médian et terminal. Appareil de la génération ayant les deux sexes séparés sur des individus différents; l'organefemelle se terminant à l'extérieur par un orifice si- tué vers le tiers antérieur; l'organe mâle prolongé en un petit appendice médian et postérieur. Westrumb, Nitsch, MM. de Blainville, Cloquet, Creplin , Mehlis, Siebold , Burow et quelques autres ont étudié l'organisa- tion des Echinorhynques-, les espèces de ce genre ont été principalement dédites par Budolphi ; elles vivent dans des animaux appartenant aux diverses classes de Ver- tébrés. Rudolphi définit 49 espèces de ces ani- maux , et parmi elles VE. gigas, des intestins du Cochon. Nous avons reproduit dans une des planches decc Dictionnaire la figure que I Brernser a donnée d'une des espèces les plus : curieuses. On partage les Échinorhynques en plu- sieurs sections dont voici le tableau, i 1. Espèces dont le corps et le col sont | inermes : I 1. Col court ou nui. a. Trompe subglobuleuse ( E. gigas). | b. Trompe ovale {E. globosu.s). j c. Trompe oblongue et plus épaisse au i milieu [E. cinctus). j d. Trompe en massue (E. agilis). e. Trompe conique [E. haeruca). I /. Trompe cylindrique (E. areolatus). | 2. Col allongé [E. balœnœ). j II. Espèces dont le corps et le col sont ar- | mes ( E. pyriformis). (P. G.) ECHIftOïiODUM. icBiN. — Division des Clypéastres ainsi dénommée par Van Phelsum. (P. G.) ECHIfVOSINUS. échin. — Division des Clypéastres dans Van Phelsum. (P. G.) *ECIIIftIOSOMA {lx~v°s, épineux; ctS/jux, corps). Ins. — Genre d'Orthoptères, de la fa- mille des Forficuliens , créé par M. Audinet- Serville [Hist.des Onh., p. 34, 1839), et ca- ractérisé principalement par son corps un peu convexe , court pour sa largeur, assez ra- massé, hérissé sur ses bords de poils courts et raides. Une seule espèce entre dans le genre Echinosoma : c'est la Eorficula ofra Pal.-Beauv. , trouvée dans les royaumes d'Oware et de Bénin , en Afrique. (E. D.) *ECHï]\OSORfcX (Echinas, hérisson; So- rex , musaraigne), mam. — M. de Blainville, dans le fascicule de son Osièographie , qui traite des Insectivores, a donné ce nom au g. que MM. Lesson, Vigors et Horsfield avaient appelé Gymnura , et qui comprend le fi- verra gymnurus de Raffles.LeGymnure estun animal de Sumatra et de Malacca, encore fort rare dans les collections. Sa taille est celle du Surmulot; son corps est couvert de poils subépineux; il est plus allongé que celui des Hérissons, et en arrière il se termine par une queue assez longue. Les dents du Gym- nure le rapprochent aussi des Hérissons, mais elles sont plus nombreuses. Il y en a 44 en tout : 3 incisives , 1 canine , 4 avant molaires, et 3 molaires de chaque côté de chacune des mâchoires. L'espèce type de ce genre est appelée Echinosorex gymnurus parles zoologistes, ou ECU plus fréquemment encore Gymmtra Kofflesii, quoique, dans ce dernier cas, on change la valeur que ttaffles avait donnée au mot Gymnure, ce qui est contraire aux principes d'une saine nomenclature. (P. G.) ECIH\OSPATAI\GUS. écain.— t'oyez SPATANGUE. (P. G.) ECIIIXOSPERMUM (!**•«, hérisson; (TTtptxoL, graine), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Aspérifoliées-Cynoglossées, établi par Swartz pour des plantes herbacées , ve- lues , ayant le port des Myosotis , indigènes des parties tempérées de l'hémisphère bo- réal et de l'Amérique australe, plus rares entre les tropiques , ayant des akènes héris- sés et imperforés , et des fruits inclinés et dépourvus de bractées. Le Myosotis lappula est le type de ce genre, qui compte une quin- zaine d'espèces. •ECIIINOSPII.EIUTES. ÉCHiN.— Groupe d'Encrines. Voy. ce mot. (P. G.) *ECHINOSTACH\S, E. Mey. bot. ph.— Syn. de Pycnostachys, Hook. •ÉCHINOSTOME. Echinostome ( £'x~voç, épineux; on. ECIIIMJS. échin. — Nom latin des Our- sins, fbjf. ce mot. (P. G.) ECIWVL'S ( t'xtvoç, hérissé dépiquants). bot. ph. — Loureiro donne à un arbuste de la Cochinchinecc nom à cause de son fruit hé- ittlé. Les fleurs en sont dioïques : les mâles dans un calice squamiforme, déchiqueté à son sommet, en lanières inégales, présentant T. V. ECU U3 environ 30 étamines plus courtes, à filets capillaires , à anthères globuleuses ; les fe- melles dans un calice 5-6-fide, un ovaire bi- lobé surmonté de deux styles courts et ve- lus, qui devient une capsule à 2 coques mo- nospermes toute hérissée d'arêtes. Les feuilles sont éparses, entières, ovales ou tricuspi- dées, couvertes d'un réseau saillant de ner- vures ; les pédonculesaxillaires, pauciflores. La plupart de ces caractères semblent dési- gner le g. Mappa, en supposant que l'auteur ait pris pour un calice la bractée laciniée qui accompagne les fleurs mâles. (Ad. J.) ECHIOCHILON ( £X?voç , épineux ; xù- >oç lèvre), bot. pu. — Genre de la famille des Aspérifoliées - Borraginées , établi par Desfontaines (Fior. ail. , I, 1G6, t. 47) pour un arbrisseau de Barbarie, rameux, à feuil- les éparses, linéaires, velues : les inférieures réfléchies , les supérieures déprimées ; à fleurs axillaires, solitaires et sessiles. "ECniOGLOSSUM ( ixrvoç , épineux; yàwcro-a, langue), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Orchidées -Vandées, établi par Blume {Bijdr., 364, fig. 28) pour une plante herbacée indigène de Java , épiphyte , cau- lescente, à feuilles distiques, linéaires-lan- céolées , cuspidées , raides ; épis oppositifo- liés,pubescents. ECHIOIDES, Mœnch. bot. PH.— Syn. de Myosotis, L. — Desf., syn. de JYormea , Medik. ECHION. Echion. moll. — Genre établi par Poli pour l'animal du genre Anomia de Lamarck et des conchyliologues modernes. Voy. anomie. (Desh.) *ECHIOPSIS, Reich. bot. ph.— Syn. de Lobosiemon , Lehrn. ÉCniQUIER. ins. — Nom vulgaire d'une esp. du g. Hespérie. ECÏ1IS. rept. — Genre de Vipères pro- posé par Merrern. Voy. vipère. (P. G.) *ÉCH1TÉES. Echiieœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Apocynées (voy. ce mot), ainsi nommée du g. Echites, qui lui sert de type. (Ad. J.) ECHUES. échin. — Ce nom a été donné par Mercati {Meiallotheca, 233) à un Oursin fossile du genre Clypéastre. (E. D.) ECHITES (f'xfrïjç , échite). b«t. ?r — Genre de la famille des Apocynécs- Échitées, établi par B. Brown [Jam., 181, t. 1G, f. 2) pour des arbustes le plus sou- 25 194 EGI vent volubilcs , rarement suffrutescents , droits, la plupart lactescents ; à feuilles op- posées ; à fleurs apparentes, blanches ou pourpres. VE. biflora est le type de ce genre. On en connaît en tout une vingtaine d'espèces. ECBILM, Tournef. bot. ph.— Nom latin du g. "Vipérine. ÉCniURIDES. Echiuridea (l*tç , épine; ovpa, queue), annél. — Nom que M. de Blainville donne à la famille qui comprend les genres Thalassema ou Ecldurus et Sier- naspis. Ses caractères sont : Corps assez court, cylindrique, sacciforme, composé d'un assez petit nombre d'articulations peu sen- sibles; bouche et anus terminaux; appen- dices formés de soies rétracliles disposées par paires sur quelques anneaux seulement. G. Cuvier place ces animaux parmi les Echinodermes sans pieds. Mais l'étude de leur organisation a depuis longtemps démon- tré à MAI. Savigny et de Blainville que ce sont des Annélides du groupe des Chétopodes- Abranches, et de nouvelles observations pu- bliées depuis lors sont venuesconcorder avec ]eur manière de voir. Le type de cette fa- mille est un Yer assez commun sur nos côtes de l'Océan et de la Manche, appelé Thalas- sema echiurus par les auteurs. On lui rap- porte aussi plusieurs espèces nominales. Foy. THALASSEME. (P. G.) ECHIURUS. annél.— Syn. de Thalassema. "ECHMATACANTHÉES. Echmalacan- theœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Acan- thacées ( voy. ce mot ), caractérisée par la présence du rétinacle sous chaque graine. (AD. J.) I *ECBTHRUS (êx9Poç, ennemi), ins.— ■' M. Gravenhorst ( Ichneumonologia euro- pœa, pars III, p. 861, 1829) a indiqué sous ce nom l'une des divisions du g. Xorides, de l'ordre des Hyménoptères Térébrans , fa- mille des Ichneumoniens. Les Echihrus sont caractérisés par leur abdomen à pédon- cule court; par leurs ailes à aréole quin- que- angulaire, et par leur tarière longue. On ne cite que trois espèces de ce groupe, et toutes trois se trouvent en Europe : nous prendrons comme type YEchihrus reluctator Grav. {Ichneumon reluctatorhinn.). (E. D.) ECHTHRUS, Lour. bot. ph.— Syn. û'Ar- gemone , Tournef. ECITON. ins. — Latreille {Hist. nat. des ECK Crust. et des Ins., t. 17, p. 313) a créé sous ce nom un genre d'Hyménoptères , de la section des Porte-Aiguillon, famille des For- miciens, et il a ensuite ( Gen. Crusi.,et Ins., t. IV, p. 129 et 130) réuni les espèces qui le composaient aux genres Atia et Myrmica ; mais dans ces derniers temps , M. Lepe- letier de Saint-Fargeau ( Uist. des Hym. t. I, p. 179, Suit, à Buff.) a rétabli le genre Eciion, et le caractérise ainsi : Tête allon- gée ; antennes entièrement découvertes ; pal- pes maxillaires longs, de six articles; man- dibules linéaires. L'espèce type est VEciton curvidenialum [Formica curvidentata Latr.) qui se trouve à Cayenne. (E. D.) *ECKLONIA , Steud. bot. ph.— Syn. de Trianopliles , Fenzl. *ECKLO\IE. Ecklonia ( nom d'un bota- niste ). bot. cr. — (Phycécs.) Ce genre , fort curieux et très distinct, de la tribu des La- minariées , a été établi par M. Hornemann {Act. Hafniœ , 1828, p. 379, c. ic), en pre- nant pour type la Laminaria buccinalis Lamx. Les caractères sur lesquels il a d'abord été fondé , et dont le botaniste danois a donné une figure , étaient erronés , ainsi que nous nous en étions douté , puisque , contredits bientôt par Piudolphi , ils ont été dans ces derniers temps remplacés par d'autres , qui sont dus à l'observation de MM. Postels et Pvupprecht (///. Alg. , t. II). On peut donc aujourd'hui le définir comme il suit : Stipe cylindrique, simple, fistuleux et renflé au sommet en une sorte de massue (d'où le nom vulgaire de Trompette marine, sous le- quel la plante est connue des marins ) , qui s'amincit de nouveau, et se termine par une lame lancéolée , plane, longue de 5 décimè- tres , large de 6 à 7 centimètres. De chaque côté de cette lame en partent d'autres qui sont horizontales , oblongues , conformées comme elle , d'ailleurs très entières, et don- nant à toute la plante une forme pennée. La couleur, noire en apparence, surtout après la dessiccation, est pendant la vie d'un noir de sang coagulé. La consistance du stipe est comme ligneuse ; celle de la lame est co- riace. La seule fructification connue consiste en filaments fixés à l'intérieur de la portion vésiculeuse du stipe , ou enfoncés dans la propre substance de la lame. Ces filaments sont simples, articulés, renflés en forme d'urcéole à chaque articulation ; ils accom- ÉCL pagnent des spores brunes , enveloppées comme eux d'une couche de mucilage. Tout ceci n'est pas très clair encore, il faut bien l'avouer. Espérons que M. le D* Hoo- ker, qui a observé et dessiné la plante vi- vante pendant l'expédition au pôle antarc- tique dirigée par le capitaine Ross , nous donnera sur cette fructification quelques renseignements plus précis et plus satisfai- sants. On trouve la seule esp. de ce g., VE. buccinalis, dans l'océan Atlantique austral, principalement dans les parages du cap de Bonne-Espérance. (G. M.) ÉCLAIR. ïuoll. — Nom que Ton donne, sur nos côtes de la Manche, aux Anomies. foy. ce mot. (Desii.) ÉCLAIRE, bot. ph. — Syn. de Chéli- doinc. La petite Éclaire est la Renoncule ficaire. ECLECTUS. ois. — Voxj. perroquet. ÉCLIPSE (exhi^iç, éclipse), astr. — Les Éclipses sont la privation momentanée, ap- parente ou réelle, de lumière dans un corps céleste , par suite de l'interposition d'un corps opaque entre l'astre éclipsé et l'œil de l'observateur, ou bien entre cet astre et celui dont il reçoit la lumière. Ce phénomène, un des plus frappants en- tre tous les phénomènes astronomiques , a longtemps été pour les hommes, aux épo- ques d'ignorance et de superstition , un su- jet de frayeur, entretenue à leur profit par ceux qui faisaient de la science un moyen de domination. Aujourd'hui, malgré le pro- grès des lumières, on trouve encore parmi le peuple bien des personnes qui croient aux influences fatales des Éclipses; mais pour les hommes instruits, ce phénomène est un objet d'intérêt, et la science astronomique y a trouvé la vérification de certains faits en- core douteux , la possibilité de perfectionner les tables astronomiques , de déterminer les longitudes géographiques et celles héliocen- triques , de calculer la parallaxe du So- leil, etc. Il y a plusieurs sortes d'Éclipsés: I'Éclipse de Soleil, I'Éclipse de Lune, les Éclipses de Satellites et les Occultations. On appelle encore Eclipse apparente celle dans laquelle l'astre éclipsé n'est pas privé de lumière : les Éclipses de Soleil et d'Étoiles sont dans ce cas ; et Eclipse vraie , celle dans laquelle au contraire le corps éclipsé est complètement ECL 195 privé de lumière : telle est l'Éclipsé de Lune. Éclipse de Soleil. — Le Soleil ne peut être éclipsé que quand la Lune est en conjonction avec lui ou qu'elle est nouvelle. Ce dernier astre étant opaque projette sur la terre , au moment de sa conjonction, un cône d'ombre, qui dérobe la vue du Soleil à l'observateur qui en est enveloppé. Ce phénomène pré- sente plusieurs variations : si l'axe de l'om- bre ne fait qu'une ligne droite avec l'œil de l'observateur, il y a Éclipse centrale. Elle est totale avec durée si le diamètre apparent de la Lune surpasse celui du Soleil ; si les deux diamètres sontégaux, elle est lotalesans durée ; et si le diamètre de la Terre est plus petit que celui du Soleil, elle est annulaire. Si, au contraire, l'œil de l'observateur ne forme pas exactement une ligne droite avec les centres du Soleil et de la Lune , il n'y a plus Éclipse totale, mais partielle. On comprend que les circonstances de l'Eclipsé varient suivant la distance du So- leil et de la Lune au centre de la Terre , la proximité de la Lune à ses nœuds au moment de ses conjonctions, et le changement de grandeur qu'éprouve son diamètre apparent en raison de sa hauteur sur l'horizon ; de sorte que l'Éclipsé de Soleil diffèrede l'Éclipsé de Lune en ce qu'elle varie suivant la posi- tion de l'observateur ; tandis que celle de Lune est la même sur tous les points où cet astre est sur l'horizon. L'observation des Éclipses solaires et le calcul de leurs circonstances générales sont d'une plus grande importance en astronomie que les Éclipses de Lune, pour la correction des longitudes géographiques. Les planètes inférieures , Vénus et Mer- cure, en passant suf le disque du Soleil, causent bien une sorte d'Éclipsé; mais elles servent seulement dans les études astrono- miques; et outre le moyen d'observer la lon- gitude héliocentrique, elles ont. encore servi, à découvrir la parallaxe du Soleil, et à con- naître les dimensions absolues du système solaire. Éclipse de Lune.— La Lune n'est éclipsée que dans ses oppositions, c'est-à-dire lorsque la Terre se trouve entre cet astre et le Soleil, et de plus, que le plan de son orbite coïn- cide avec celui de l'écliptique. Dans ce cas , le cône d'ombre formé par l'interposition de la Terre entre le Soleil et la Lune, enveloppe 196 ÈCL ECO d'obscurité ce dernier astre et le fait dispa- raître, en le privant de la lumière solaire. Quand le disque lunaire tout entier s'en- fonce dans l'ombre, l'éclipsé est totale ; elle est partielle si elle n'y pénétre qu'en partie. La Lune perd successivement la lumière des diverses parties du disque solaire, et ne cesse d'être visible que quand elle est com- plètement immergée dans l'ombre. On a donné le nom de pénombre à l'espace dans lequel a lieu cette diminution de lumière, et c'est en dehors de la pénombre seulement qu'on jouit d'une lumière complète. Le commencement, la durée et la gran- deur des Éclipses de Lune se calculent beau- coup plus aisément que celles de Soleil , en ce qu'elles sont indépendantes de la position du spectateur à la surface de la Terre; mais l'observation ne peut guère avoir lieu à moins d'une minute de temps près. Aussi les Eclipsesde Lune ne doivent-elles être em- ployées qu'en l'absence de tout autre moyen d'observation , car il s'en faut beaucoup qu'elles approchent de la précision des Éclipses de Soleil. On calcule la grandeur de l'Eclipsé en divisant le diamètre du corps éclipsé en 12 parties égales appelées doigts, ce qui a lieu pour tous les astres. Par suite d'un rapport remarquable entre la durée de la révolution synodique et celle de la révolution des nœuds, les Éclipses re- viennent au bout d'une certaine période , à peu près dans le même ordre et dans les mêmes grandeurs. Ainsi , 223 lunaisons ou révolutions synodiques moyennes font 6585 jours 32, et 19 révolutions synodiques du nœud font 6585 jours 38. On suppose que la période de 223 lunaisons ou de 18 ans et 10 jours était connue des Chaldéens comme un fait d'observation , avant qu'on possédât une théorie exacte des Éclipses. Éclipses des satellites. — Les satellites de Jupiter sont les seuls qu'on ait suffi- samment étudiés , à cause de leur éclat , de leurs Éclipses fréquentes et faciles à obser- ver, et parce qu'elles servaient à déterminer les longitudes terrestres avant que la théorie de la Lune fût perfectionnée. On le? voit tantôt passer devant Jupiter et y projeter une petite ombre, tantôt passer derrière cette planète et en être éclipsés. Ces Eclipses ont une parfaite analogie avec les Eclipsesde Lune ; mais elles en diffèrent dans leurs détails à cause de l'éloignementde Ju- piter, de ses énormes dimensions, et de la moindre obliquité de leur orbite sur l'd- cliptique de cette planète. L'obliquité de l'anneau de Saturne sur celle des orbites des satellites, sur l'orbe de cette planète, fait qu'il n'y a pas d'Éclipsé de ces satellites (excepté pour les plus voi- sins de la planète), si ce n'est quand le So- 1 leil est dans le plan de l'anneau ou que nous le voyons de côté. Au reste, les satel- lites de Saturne ont été jusqu'ici peu étudiés. Occultations.— Les occultations sont les | Éclipses des Étoiles par les planètes, d'une j planète par une autre planète, et des Étoiles I ou des planètes par la Lune. Ces phéno- j mènes étant de la même espèce que les ! Éclipses de Soleil, sont étudiés par la même I méthode. Les occultations des Étoiles par la I Lune sont les plus importantes ; elles servent I à perfectionner la connaissance des mouve- ments lunaires et à corriger les longitudes géographiques ; l'astronomie, la géographie , la navigation en retirent de grands secours. Quant aux autres occultations, elles sont beau- coup plus rares, et rentrent dans les mêmes théories et les mêmes espèces de calcul que les précédentes. (C. d'O.) ECLIPTA , Linn. bot. ph. — Syn. de Blainvillea, Cass. * ÉCLIPT1QUE. astr.— Voy. astres. ÉCLOGITE (IxXoy/î, choix), min. — Hauy a donné ce nom à une roche composée de Disthène et de Diallage, et qu'on n'a trouvée que dans le Sauralp en Styrie. ECLOPES. bot. pu. — Genre de la fa- mille des Composées-Sénécionidées , établi par Gaertner (II, 440) pour des arbris- seaux du Cap , à feuilles alternes ou oppo- sées, sessiles, très entières, à capitules ter- minaux solitaires ou en corymbes , sessiles ou pédicellés ; à fleurs jaunes. ÉCONOME, mam. — Nom vulgaire d'une esp. du g. Campagnol. ÉCORCE. Conex. bot. ph. — C'est la partie extérieure et superficielle de la tige ; c'est elle qui, dans les végétaux ligneux, recouvre immédiatement le bois. L'écorce existe aussi bien dans les végétaux herbacés que dans ceux qui sont ligneux ; mais dans les uns et dans les autres , elle offre des ca- ractères spéciaux : aussi l'y étudierons-nous séparément. ECO I. De l'écorce dans les végétaux dicotïlé- i DONÎS LIGWEl X. Si l'on examine attentivement l'écorce d'un arbre dicotylédoné quelconque, d'un Chêne ou d'un Pommier, par exemple, on foil qu'elle se compose de feuillets minces superposés, unis intimement entre eux, et pouvant en général, par des moyens artifi- ciels ou la simple macération dans l'eau, se séparer les uns des autres comme les feuillets d'un livre. En procédant de l'exté- rieur vers l'intérieur, les couches diverses qui forment l'écorce sont: ïol'Épiderme; " la Couche celluleuse superficielle ou couche subéreuse ; 3° l'Enveloppe herba- cée ; 4° les Couches corticales ou le liber. Examinons successivement chacune de ces parties. 1° Epiderme. — La tige, les branches, les rameaux sont, comme toutes les autres par- lies du végétal, recouvertes par l'épiderme. Nous n'avons pas à décrire ici cette mem- brane celluleuse , nous en traiterons d'une manière générale dans un article à part. Voy. EPIDERME. 2° Couche subéreuse. — Immédiatement au-dessous de la membrane cuticulaire se trouve la partie désignée par M. Mohl sous le nom de couche subéreuse , parce que c'est, en effet, celle qui, par son développement, constitue le liège dans le Quercus suber. Quelques exemples pris dans la nature ten- dent à éclairer cette partie de l'organisation de l'écorce que le travail de M. Hugo Mohl nous a bien fait connaître {Ann. se. nat. , 1838, p. 290). Jusqu'à l'époque où a paru le mémoire de M. Mohl , on désignait sous le nom d'enve- loppe herbacée toute la partie celluleuse si- j tuée entre l'épiderme et les couches corti- cales. M. Mohl y distingue deux portions, la j plus extérieure qu'il nomme couche subè- \ reuse, et l'intérieure à laquelle il réserve ! le nom d'enveloppe ou couche herbacée. Le i Cbéne-Liége {Quercus suber L.) est un des i arbres qui vont nous les présenter bien dis- ! tinctes. Sur une jeune branche d'un à trois ' ans, on voit au-dessous de l'épiderme une ! couche celluleuse formée de 3 à 5 plans d'u- j tricules incolores, à parois minces et dé- ! pourvues de granulations vertes : c'est la zone \ subéreuse. Sur une branche de plus de trois j ans, l'épiderme ne pouvant plus s'étendre se ECO 197 Tend de distance en distance. Alors com- mence à se manifester un changement re- marquable dans la couche subéreuse ou su- perficielle. Elle prend un accroissement ra- pide, par suite de nouvelles utricules qui se développent à sa face interne dans son point de contact avec l'enveloppe herbacée ; ces nouvelles couches ne différent en rien dans leur organisation de celles qui existaient sous l'épiderme de la jeune branche , c'est- à-dire qu'elles sont formées d'utricules dis- posées en séries rectilignes et transversales dépourvues de grains verts, un peu allon- gées de dedans en dehors , et se desséchant peu de temps après qu'elles ont été formées. Enfin, avec le temps les couches les plus ex- térieures se fendillent, se crevassent, et le Liège est formé. On voit par ce qui précède que l'enve- loppe herbacée ne prend aucune part à la formation du liège, contrairement à ce qu'on dit en général à cet égard. Indépendamment des utricules dont l'ac- croissement successif constitue la masse du liège , il s'en forme d'autres qui se grou- pent en couches sur la limite des deux for- mations de liège ; celles-ci sont plus courtes, plus fermes, plus foncées en couleur, et il résulte de là que le liège est disposé, mais d'une manière irrégulière , comme les cou- ches annuelles du bois. Il y a donc dans le liège du Chêne-Liège deux formations dis- tinctes et simultanées : celle des cellules in- colores constituant le liège proprement dit, et celle des cellules plus courtes et colorées séparant la substance subéreuse en cou- ches irrégulières et non définies. Dans le Bouleau blanc , ces deux parties de la zone subéreuse offrent un autre ar- rangement. Tout le monde sait que dans cet arbre l'écorce du tronc et des grosses branches offre à l'extérieur une suite de feuillets blanc-nacré, minces et opaques, qui finissent par se séparer les uns des au- tres. Quand on étudie une jeurie branche d'un an, on voit sous l'épiderme plusieurs couches de cellules en table. Au bout de deux à trois ans , l'épiderme se dessèche, la couche de cellules en table se colore en brun, et de nouvelles utricules se forment à sa face interne; c'est là l'origine de ces feuillets blancs et moirés , qu'on a à tort confondus avec l'éoiderme, dont ils sont fort distincts. 198 ECO ECO M.Mohl propose de les nommer périderme. Ce sont les deux faces interne et externe de ces couches d'utricules en table qui se colorent m blanc, par suite de la formation de cellu- les incolores à parois minces, placées en ran- gées régulières , mais moins pressées entre elles que celles des feuillets du périderme. Dans le Hêtre , et en général dans les ar- bres dont l'écorce reste lisse, c'est le péri- derme seul, c'est-à-dire la portion formée d'utricules en forme de table, qui se déve- loppe, la zone subéreuse n'existant pas ou du moins étante peine distincte. 3° Couche ou Enveloppe herbacée. — Elle est placée au-dessous de la zone subé- reuse, et formée d'utricules de formes très variées, ne constituant pas de zones dis- tinctes, à parois minces, transparentes, rem- plies de granulations vertes. C'est cette par- tie qui donne aux jeunes rameaux leur cou- leur verte, coloration qui apparaît à travers les utricules de l'épiderme et de la zone su- béreuse qui ne contiennent pas de corpus- cules verts. Cette couche herbacée est en communication directe avec la moelle placée au centre de la tige, par le moyen des rayons médullaires: aussi quelques auteurs, M.Du- trochet entre autres, lui ont-ils donné le nom de moelle ou médule externe. Cette partie de l'écorce contient souvent des vaisseaux lati- ciféres remplis de sucs propres et colorés. Souvent aussil'on y voitdes lacunes vasifor- mes (dans les Térébinthacées, par exemple), que plusieurs phytotomistes ont décrites à tort sous le nom de vaisseaux propres. 4o Couches corticales ou Iiiber. — Au-des- sous de l'enveloppe herbacée se montrent les couches corticales, que quelques auteurs ont distinguées en couches corticales proprement dites, qui sont les plus extérieures , et en liber, formé par les couches les plus internes. Cette distinction n'a aucune importance, toutes les couches fibreuses de l'écorce ayant absolument la même organisation : c'est une série de feuillets très minces , étroitement appliqués les uns sur les autres , séparés par des couches encore plus minces de tissu utriculaire, sans granulations. Ces couches corticales offrent la structure suivante : Au milieu d'un tissu utriculaire ordinairement peu différent de celui qui forme l'enveloppe herbacée, son, distribués de nombreux fais- ceaux de tubes fibreux. Sur la coupe trans- versale de l'écorce d'une branche d'une année , les faisceaux fibreux forment ordi- nairement de 2 à 5 rangées circulaires, em- boîtées les unes dans les autres. Dans la branche extrêmement jeune, on ne trouve qu'une seule rangée de faisceaux corticaux. Dans le plus grand nombre de cas, ils sont d'une forme assez irrégulière, inégaux entre eux, allongés transversalement, et séparés les uns des autres par des espaces cellulaires qui sont évidemment une prolongation des rayons médullaires qui traversent le corps ligneux. D'autres fois, au contraire, les tubes fibreux forment une couche parfaitement continue. Mais dans aucun cas cette couche de tubes fibreux n'est immédiatement ap- pliquée sur le corps ligneux. Elle en est toujours séparée par une couche de tissu utriculaire , ordinairement transparente , que nous avons désignée sous le nom de couche génératrice, parce que c'est, en effet, en elle que se forment les nouveaux tissus, qui d'un côté s'ajouteront à l'écorce, et d'un autre côté s'ajouteront au corps ligneux. Cette formation de nouvelles couches de tubes fibreux à la face interne de l'écorce a pour effet de rejeter vers l'extérieur celles qui existaient déjà. Comme le corps ligneux augmente aussi en diamètre , les nouvelles zones de faisceaux corticaux plus étendues se composent graduellement d'un plus grand nombre de ces faisceaux. Il résulte de là que, généralement dans une écorce de 4 à 5 ans , ils forment sur la coupe transversale comme des espèces de pyramides triangu- laires, dont la base est appliquée sur la cou- che la plus extérieure de l'écorce, et le som- met correspondant à la zone la plus exté- rieure. Les tubes fibreux qui constituent les feuil- lets corticaux forment des faisceaux grêles , très résistants, qui s'écartent, se rapprochent les uns des autres , s'anastomosent de ma- nière à former un réseau dont les mailles, quelquefois fort petites , sont remplies par du tissu utriculaire. Ce réseau est quelque- fois assez régulier pour former comme une sorte de tissu ou de dentelle grossière. C'est cette disposition , très remarquable dans le Laghetto des Antilles, qui a fait donner à cet arbrisseau le nom vulgaire de bois-dentelle. Les mailles de ce réseau sont d'autant plus grandes et plus larges qu'onles observe plu» ECO ECO 199 à la pnrtie extérieure de l'écorce ; agrandisse- ment dûà ladistensionexcentiique à laquelle l'écorce est exposée par suite de l'accroisse- ment en épaisseur du corps ligneux. Les faisceaux corticaux ne sont pas tou- jours , ainsi que l'a remarqué M. Mirbel , réunis en couches. Quelquefois ils restent isolés, et les couches corticales sont rempla- cées par des filets corticaux. Ceux-ci sont formés de tubes simples , distincts les uns des autres, sans anastomoses, et amincis à leur extrémité, qui se termine en cœcum ; ce qui s'observe particulièrement dans les Apocynées, beaucoup de Légumineuses. La structure des tubes fibreux qui com- posent les couches corticales et les filets corticaux est à peu près la même que celle qu'on observe dans le tissu ligneux. Ce sont des tubes courts ou des cellules très allon- gées , coupés en biseau à leurs deux extré- mités, à parois épaisses, souvent formées de plusieurs couches superposées qui se sont déposées successivement , et quelquefois d'une manière inégale , de sorte qu'ils pré- sentent ou des ponctuations ou des lignes transversales. Ces tubes sont très fortement attachés les uns à la suite des autres, en sorte qu'ils constituent des fibres très ré- sistantes : aussi sont-ce ces fibres qui , dans quelques végétaux, nous fournissent les fi- bres textiles avec lesquelles sont fabriqués nos tissus les plus employés , comme dans le chanvre et le lin. M. Mirbel (art. ÉconcEdu Dict. d'agricult.) considère les vaisseaux qui constituent les filets et les couches de l'écorce, comme étant des laticifères. Nous sommes loin de partager cette opinion du célèbre phytotomiste. La structure de ces vaisseaux ne ressemble pas à celle des laticifères, qui en est entièrement distincte. Ceux-ci en effet ont des parois min- ces ; ils sont ramifiés , sans apparence de ponctuations ou de lignes transversales. Les tubes du liber, au contraire , sontépais, sim- ples , formés souvent de plusieurs couches uperposées et olTrant des ponctuations ou des lignes transversales. Néanmoins, l'écorce •ontient des vaisseaux du latex , et souvent en très grande quantité ; mais ils sont tout- à-fait distincts des tubes fibreux qui consti- tuent leréseau des couches corticales. Ainsi, par exemple, si au printemps on coupe transversalement une jeune branche de Sycomore, on voit s'écouler de la partie intérieure de l'écorce un suc blanc, laiteux, contenu dans des laticifères placés dans la partie la plus interne de l'écorce. Tantôt, en effet, ces vaisseaux du latex sont ainsi situés à la face interne de l'écorce, tantôt ils sont dispersés au milieu des tubes fibreux qui constituent les couches corticales, tantôt, enfin, on les voit au milieu du tissu cellu- laire qui forme l'enveloppe herbacée. J'ai observé ces deux dernières dispositions dans beaucoup d'arbresde la familledes Conifères. Enfin , un caractère remarquable de la structure de l'écorce , c'est qu'elle ne ren- ferme aucune sorte de vaisseaux aériens , trachées ou fausses trachées, et qu'ainsi elle se distingue bien facilement du tissu li- gneux qui en contient toujours. Si nous résumons en peu de mots la struc- ture de l'écorce dans un arbre dicotylédoné, nous verrons qu'elle offre une disposition presque identique avec les parties consti- tuantes du corps iigneux ; comme dans ce dernier, ce sont des couches concentriques emboîtées les unes dans les autres, très min- ces dans l'écorce, plus épaisses dans le bois. II. De l'écorce dans les végétaux DICOTILÉDONÉS HERBACÉS. L'écorce dans les plantes dicotylédonées- herbacées offre la même structure générale que dans les arbres , seulement elle pré- sente quelques particularités. L'épiderme et l'enveloppe herbacée n'offrent rien de parti- culier. Quant aux faisceaux corticaux, ils manquent quelquefois en totalité ou se con- fondent tellement avec la couche celluleuse de l'écorce qu'on ne peut les en distinguer; c'est ce que j'ai reconnu dans plusieurs plantes de familles différentes, comme la Scabieuse (Scabiosa atropurpurea) , la Gi- rofléecommune (Cheirantlius cheiri ). Mais ces faisceaux existent souvent, et ils peuvent, dans un cas, présenter plusieurs dispositions. Ainsi, quelquefois ils sont réunis, rappro- chés en une zone continue à la face interne de l'écorce ; c'est ce que j'ai observé dans l'OEillet de poète (Dianthus barbalus). Plus souvent les faisceaux sont isolés et distincts les uns des autres. Mais dans ce cas, ils peu- vent offrir deux positions différentes : 1° ou bien ils sont placés dans l'épaisseur même de la couche celluleuse, ordinairement plu» 2C0 ECO ECO près de sa face interne; 2° ou bien ils sont situés immédiatement au-dessous de l'épi- démie, et environnés de tous les autres côtés par l'enveloppe herbacée ; c'est ce qu'on peut observer dans les Ombellifères, par exemple. III. De l'écorce dans les végétaux MONOCOTYLÉDON ÉS. Presque tous les anatomistes qui se sont occupés de la structure des végétaux ne font aucune mention de leur écorce. Nos obser- vations nous ont amené à reconnaître cette partie, aussi bien dans les végétaux mono- cotylédonés que dans les dicotylédones. C'est un point nouveau que nous avons déve- loppé dans la sixième édition de nos Élé- ments de botanique , p. 119. Si l'on veut re- trouver, disons-nous, dans l'écorce d'un Palmier ou d'un Dracœna , absolument les mêmes parties , et disposées tout-à-fait comme elles le sont dans celle d'un Chêne ou d'un Hêtre , on trouvera des différences assez grandes pour ne pas distinguer une écorce dans sa couche la plus superficielle dustipe d'un arbre monocotylédoné. Mais les différences qui existent dans la struc- ture générale de la tige entre ces deux grandes classes de végétaux, se retrouvent également dans la structure de leur écorce. Quelles sont, en effet, les parties consti- tuantes de l'écorce? un épiderme du tissu utriculaireet des faisceaux de vaisseaux fi- breux, sans apparence de vaisseaux aériens proprement dits. Or, ces éléments anato- miques, nous les retrouvons dans plusieurs tiges monocotylédonées, et en particulier dans celles qui sont herbacées. Ainsi, dans leSmilax mauritanica, on voit à la partie ex- terne de la tige : 1° l'épiderme; 2° une cou- che assez épaisse d'un tissu utriculaire con- tenant des granulations vertes ; 3° enfin, des faisceaux inégaux de tubes fibreux, fusi- formes, à parois très épaisses, incolores, sans vaisseaux aériens, placés dans la partie interne du tissu utriculaire, à granulations vertes, rapprochés, mais non contigus, et disposés en une zone circulaire. Le tissu à granulations vertes forme évidemment l'en- veloppe herbacée , et les faisceaux de tubes fibreux un véritable liber. Dans le Lis blanc (Lilium candidum), au-dessous de l'épiderme, est une couche herbacée verte très épaisse, i puis vient une couche circulaire, continue, ! assez épaisse de tubes fibreux, toujours sans 1 vaisseaux aériens, constituant un liber. Une semblable disposition se remarque encore dans Y Amhericum annuum, dans Y Iris ochro- leuca, dans le Ruscus racemosus. Enfin dans le Scirpus holoschœnus , dans le Cyperus al- lemifolius, on voit sous l'épiderme une cou- che de tissu utriculaire à granulations ver- tes, interrompue de distance en distance par des faisceaux de tubes fibreux , qui par leur côté externe sont placés immédiate- ment sous l'épiderme. Si nous nous reportons un instant à ce que nous avons déjà dit de la structure dé l'écorce dans les végétaux dicotylédones her- bacés, nous verrons que nous y trouverons les trois modifications que nous venons de signaler dans l'écorce des monocotylédonés herbacés , savoir : 1° des filets corticaux distincts places à la partie interne de l'en- veloppe herbacée ; ex.: Verbma stricto, dans les Dicotylédones , et Smilax mauritanica dans les Monocotylédonés ; 2<> un liber sous la forme d'une couche continue ; ex.: Dian- thus barba tus et Lilium candidum ; 3o des filets corticaux, placés immédiatement sous l'épiderme et couronnés par l'enveloppe her- bacée; ex.: Apium graveolens et Scirpus holoschœnus. De ces observations , il me paraît ressor- tir que les plantes monocotylédonées herba- cées ont une écorce organisée comme celle des dicotylédonées herbacées, et offrant de plus les mêmes variations dans la position des faisceaux du liber. En est-il de même pour les tiges monoco- tylédonées ligneuses? l'observation exacte des faits va nous mettre à même de répondre à cette question. Ainsi, la tige du Dracœna marginata coupée en travers nous offre à sa partie externe une zone corticale parfaite- ment distincte du corps central. Cette zone se compose uniquement de tissu utriculaire : celui qui est placé immédiatement sous l'é- piderme est d'une teinte brune, un peu des- séché , et déformé par la pression excentri- que à laquelle il a été soumis ; c'est la couche subéreuse, déjà signalée par M. Mohl dans l'écorce des arbres dicotylédones. Puis vient une couche plus épaisse d'un tissu utricu- laire régulier contenant beaucoup de granu- lations vertes et de raphides, mais dans le- ECO quel ces granulations vertes diminuent gra- duellement, à mesure qu'on s'éloigne plus je tourmente), seulement parce qu'il n'a pas vu, dit-il, de rapport entre le nom d'Ectri- chodia et l'organisation des insectes de ce genre. Les Ectrichodies , principalement ca- ractérisés par leurs antennes plus courtes que le corps, velues , de 4 articles cylindri- ques; les 2 premiers à peu près d'égale lon- gueur, et le dernier un peu plus court que le précédent, comprennent un assez grand nombre d'espèces. Le type en est YEct. hirti- comis (Reduvius hinicornis Fabr.) du Brésil. (E. D.) *ECTRICIIODIDES. ins. — MM. Amyot et Serville {Hisi. nat. des Hémipt., p. 342) indiquent sous ce nom un groupe d'Hémip- tères hétéroptères, de la famille des Rédu- viens [Nudirosircs , Am. et Serv.). Les Ectrichodides, qui se distinguent par leur écusson bifide à l'extrémité, comprennent les g. Physorhynchus, Eclrichodia , Polhea et Hammalocerus. (E. D.) #ECTROMA (IxTpcopa, avortement). ins. — Genred'Hyménoptères,delasecliondesTé- rébrans, famille des Chalcidicns , créé par M. Weslwood aux dépens des Eupelmus, dont il nediffére que par les antennes n'offrant que 9 articles. La seule espèce qui entre dans ce groupe est VEupelmus rufus Daim. (E. D.) "ECTROMÈLE. térat. - Genrede Mons- tres Autosites de la famille desEctroméliens. foy. ce mot. *ECTIiOMÉLmm.Ectromelii. térat.— M. Isidore Geoffroy Saint -Hilaire a établi sous ce nom , dans son Histoire des anoma- 206 ECT lies, t. II, p. 20G , la première famille de ses Monstres unitaires, comprenant tous ceux qui se distinguent par l'avortement plus ou moins complet d'un ou de plusieurs mem- bres, mais du reste ne s'écartant point , ou fort peu seulement, de l'ordre normal pour la structure de la tête et du tronc. Les Monstres ectroméïiens présentent trois formes bien caractérisées d'anomalies, ce qui a conduit le savant professeur à les diviser en trois genres: les Phocomèles, les Hémimèles et les Ectromèles. 1 . Phocomele. Phocomèles (oç, membre).— Les Monstres Hémiméliens diffèrent des Phocomèles en ce que les mem- bres qui n'existaient chez ces derniers qu'à l'état rudimenlaire, ont souvent acquis chez les Hémiméliens leur volume normal , spé- cialement le bras ou la cuisse, tandis que l'avant-bras ou la jambe se présente dans la plupart des cas sous la forme d'un moi- gnon privé de main ou de pied , et terminé le plus souvent par un ou quelques doigts imparfaits et rudimentaires. L'Hémimélie est tantôt quadruple, tantôt triple ou double, et quelquefois simple; les autres membres peuvent alors être nor- maux , mais le plus souvent ils sont atteints d'autres anomalies. On trouve divers exemples d'Hémimélie chez l'homme et les animaux. 3. Ectromelk. Ectromèles ( gxrpwfxa, avor- tement ; p^oç , membre). — De tous les gen- res de cette famille , les Ectromèles sont les plus défavorisés, car chez eux il y a absence totale ou presque complète de membres tho- ECT raciques ou abdominaux. Ainsi que les deux états tératologiques précédents, cette mons- truosité affecte un ou plusieurs membres, et l'on en trouve un grand nombre d'exem- ples chez l'homme et chez les animaux. L'Ectromélie bi-thoracique est la plus com- mune chez l'homme, et l'uni -thoracique chez les animaux ; quant à l'Ectromélie ab- dominale, elle est beaucoup plus rare. Les Monstres Ectroméïiens ne sont pas, comme tant d'autres, frappés de mort à leur naissance ; l'état incomplet de leurs mem- bres ne les empêche pas d'arriver à l'âge adulte , et de parcourir avec les mêmes chances que les autres hommes toutes les phases de la vie; mais ils sont obligés de suppléer par l'exercice à l'absence ou à l'impuissance de leurs membres , et les exemples d'hommes Ectroméïiens d'une rare adresse sont encore assez fréquents. Pour ne pas multiplier les exemples , je me bor- nerai à mentionner un jeune peintre affecté d'Ectromélie bi-thoracique cité par M. Geof- froy, et dont tout le monde a pu admirer les ouvrages : c'est M. Ducornet, élève de Gros. Il manie ses pinceaux, fait et lance une bou- lette de mie de pain avec autant d'adresse que les hommes ordinaires. On a également vu à Paris une femme jeune encore affectée d'Hémimélie bi-thoracique , exécuter avec habileté les travaux d'aiguille les plus dé- licats. Les monstruosités Ectroméliques de même nature se reproduisent souvent dans une même famille ou dans diverses parties suc- cessives. (G. d'O.) ECTHROPHYSA («x0pwcrxo>, jesautede ?; cent. L'alcool à 40o la dissout à froid, et les alcalis la sapo- nifient complètement. L'huile de Palme entre dans la composition du baume Nerval. Jadis elle faisait la base de l'emplâtre de Diapalme, mais on lui a substitué l'Axonge. On croit que c'est VElœis Guineensis qui produit le beurre de Bambouc. ÉLjE Le beurre de Galam paraît être le produit de YElœis butyracea. Il diffère peu de l'huile de Palme, mais se rancit encore plus vite. On l'extrait du fruit de ce Palmier en en écrasant la pulpe , qu'on jette ensuite dans des baquets pleins d'eau chaude ; on re- cueille ensuite avec des écumoires la matière butyreuse qui surnage. Les nègres se ser- vent de ce beurre pour apprêter leurs mets, s'éclairer et s'oindre le corps. M. Richard re- garde le beurre de Galam comme un pro- duit de YElœis Guineensis ; mais Nysten et M. Fée le rapportent à YElœis butyracea. Les propriétés de ces huiles concrètes sont d'être adoucissantes. On peut néanmoins révoquer en doute leur efficacité dans la guérison des douleurs rhumatismales. ÉL/EOCARPÉES. Elœocarpeœ. bot. ph. — Cette famille, distinguée par quelques auteurs , est réunie par d'autres aux Tilia- cées , dont elle diffère surtout par la forme de ses pétales lobés ou laciniés au lieu d'être entiers, ainsi que par la déhiscence de ses anthères, qui s'ouvrent par des pores termi- naux, et non par des fentes. Nous exposerons ensemble ces deux familles, qui ne peuvent s'éloigner dans le cas même où l'on ne croit pas devoir les réunir en une seule, f^oy. tiliacées. (Ad. J.) ELjEOCARPUSéWoc, Olivier; xapiroç, fruit), bot. pn. — Genre de la famille des Tiliacées , établi par Linné ( Gen. , n° 553 ) pour des arbres indigènes de l'Asie tropi- cale, à feuilles alternes lancéolées, entières ou dentées ; à pétioles souvent renflés au sommet et à la base ; stipules décidues ; fleurs axillaires en corymbes ; pétales gla- bres au-dehors. On connaît une dizaine d'es- pèces de ce genre, que Gaertner a divisé en deux sous-genrcs : Elœocarpus et Ganitrus. On cultive dans nos serres tempérées plu- sieurs espèces d' Elœocarpus. EL/EOCOCCA (ftatov , huile; xoxxoç , grain ). bot. ph. — Genre de la lamille des Euphorbiacées. le même que le Dryandra de Thunberg, et qui portait dans les manuscrits de Commerson cet autre nom emprunté à la composition de ses graines. Les caractères sont : des fleurs monoïques ou dioïques? un calice 2-3-parti , à préfloraison valvaire; 5 pétales beaucoup plus longs , à préflorai- son tordue ; dans les mâles 10-12 étamines soudées en une colonne, sur laquelle elles ÈLjE 223 sont disposées par verticilles quinaires ; dans les femelles un ovaire surmonté de 3-5 stig- mates sessiles , simples ou bifides , creusé d'autant de loges 1-ovulées, devenant une capsule à écorce épaisse, qui se sépare en autant de coques, remplies chacune par une grosse graine caronculée au sommet, à té- gument épais et quelquefois verruqueux. Les deux espèces sont des arbres, l'un connu au Japon sous le nom d'Arbre d'huile, à cause de celle que fournit abondamment sa graine, l'autre dans la Chine et la Cochinchine, sous celui d'Arbre du vernis, à cause d'une pro- duction analogue. Mais ces matières ne peu- vent être employées que par l'industrie, et non pour la nourriture , par suite de l'â- creté de cette huile , attribut naturel de la famille à laquelle appartient le genre. (Ad. J.) *ÉL;EODENDRÉES. Elœodendreœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Célastrinées {voyez ce mot), ayant pour type le genre Elœodendron. (Ad. J.) EL.EODENDRON ( £ Wec , olivier : &'v- od., V, 650) pour un arbrisseau du Mexique, glabre, dressé, à jeunes rameaux tétragones, à rameaux adultes cylindriques; à feuilles opposées, lancéolées, grossièrement dentées-, capitules pédicellés , le plus souvent au nombre de trois, réunis en corymbes ; co- rolle et réceptacle jaune pâle. L'unique es- pèce de ce genre est YElecira Mexicana. *ELECTRA (riAcxTpov, succin). ins.— Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des Phalénides, établi par M. Stephens aux dépens du g. Cidaria de Treitschke, et dans lequel il réunit toutes les espèces de ce dernier g., qui ont le fond des ailes jaune, telles, par exemple, que les Georn. populaia Linn. , et marmorata Hubn. Voy. cida- rie. (D.) ELECTRA. polyp.— Lamarck(Gen. PoL, t. IV, p. 4 , fig. A-a) a créé sous ce nom un genre de Polypiers flexibles très voisin de celui des Flustres , et s'en distinguant prin- cipalement par ses cellules disposées en \er- ticilles autour du corps qu'elles encroûtent. Les Electres, dont les animaux sont encore inconnus, sont contenus dans des cellules membraneuses , verticales , campanulées , ciliées sur les bords, formées par une mem- brane diaphragmatique, avec une ouverture très petite et semi-lunaire, et réunies en ver- ticales autour d'un corps étranger ou sous forme de rameaux spici formes. L'espèce type, YElecira verticiltalaLâm. (Flusiraverticillata Linn., Gin., Serlularia verlicillata Esper.) se trouve communément dans les mers d'Eu- rope : sa couleur est d'un rouge violet plus ou moins brillant, qui se change en blanc t. v. terreux par l'exposition à l'air et à la lu- mière.Par sa formesingulière, ellesertà em- bellir les tableaux que les marchands natu- ralistes composentavec des Polypiers. (E. D.) ÉLECTRICITÉ, phys. — A l'époque où l'on se bornait seulement à décrire tous les corps et à les classer pour en saisir plus fa- cilement les rapports mutuels, l'électri- cité n'était d'aucune importance en histoire naturelle; mais aujourd'hui que l'on joint à l'étude des diverses branches de cette science celle des forces qui régissent les trois règnes , il ne doit pas en être ainsi. L'élec- tricité occupant, en outre, le premier rang peut-être parmi ces forces , on ne saurait se dispenser d'en parler dans cet ouvrage, avec des détails suffisamment étendus pour mon- trer le rôle qu'elle joue dans la nature. L'électricité, considéréesous le point de vue le plus général, traite de toutes les propriétés de cet agent singulier, véritable protée qui existe dans tous les corps, et devient libre, du moins partiellement , toutes les fois que l'é- tat d'équilibre naturel de leurs molécules est troublé par une cause quelconque. Jadis on ne connaissait de l'électricité que la pro- priété qu'acquièrent le verre et la résine frottés sur une étoffe de laine, d'attirer les corps légers qu'on leur présente; depuis ce point de départ, la science électrique a fait des progrès immenses. Mais pour l'instant, nous nous en tiendrons à ce mode d'excita- tion , qui suffit pour exposer quelques unes des propriétés générales du principe élec- trique qu'il faut connaître avant de passer outre. La plupart des corps posés sur du verre , de la résine , ou suspendus à un fil de soie, reçoivent par contact et conservent la faculté que leur communiquent ces derniers quand ils ont été frottés. Il existe donc deux classes bien distinctes de corps : la première, com- prenant ceux qui s'électrisent par frottement et qui ne transmettent que difficilement la modification qu'ils ont acquise : ce sont les corps mauvais conducteurs ou isolants; la seconde se composant des corps conduc- teurs pouvant recevoir et recueillir l'élec- tricité, tels que les métaux, la Plombagine, les Pyrites, les Galènes. Ces derniers néan- moins peuvent être également électrisés par frottement, pourvu qu'ils soient isolés. L'é- lectricité libre, quand elle n'est pas arr<* }e 234 ELE par un isolant, s'écoule dans le sol , que l'on nomme le réservoir commun. Deux corps possédant l'électricité dégagée du verre ou de la résine se repoussent; tan- dis que si l'un d'eux possède l'électricité du Yerre et l'autre l'électricité de la résine, ils s'attirent. De là cette loi : deux corps élec- trisés de la même manière se repoussent ; tandis qu'ils s'attirent s'ils sont électrisés différemment. L'électricité fournie par le verre est appelée vitrée ou positive, et celle provenantde la résine, résineuse ou négative. Les attractions et répulsions électriques ont lieu en raison inverse du carré de la dislance et en raison directe de la quantité d'électricité possédée par chacun des corps. Dans la friction , le corps frotté et le frot- toir possèdent chacun une électricité diffé- rente, en quantité égale et dont la réunion constitue le fluide neutre ou fluide naturel , lequel réside dans les interstices molécu- laires des corps, et préside à tous les phéno- mènes moléculaires et chimiques. Son in- tervention a lieu également dans tous les phénomènes de la nature organique comme dans ceux de la nature inorganique. Quoique l'on considère l'électricité comme un fluide, rien ne prouve cependant qu'il en soit ainsi; il pourrait se faire qu'elle fût le résultat d'un mouvement vibratoire de l'éther ; mais comme l'hypothèse d'un fluide rend mieux compte des effets statiques de l'électricité que l'autre, nous l'adopterons. Mais le frottement n'est pas le seul moyen de rendre libre le principe électrique, qui se manifeste encore à nos yeux par d'autres ef- fets que des attractions et des répulsions; nous citerons comme jouissant de cette pro- priété les actions mécaniques et chimiques, la chaleur , la lumière , l'acte spontané de la volonté dans certains animaux, etc. Depuis une vingtaine d'années particulièrement, on a fait une étude approfondie des effets électriques produits dans ces diverses cir- constances, parce qu'on a reconnu qu'ils servent à nous éclairer sur les causes rçui président à la composition et à la constitu- tion des corps. Tel est le point de vue phi- losophique principal sous lequel on doit en- visager aujourd'hui l'étude de l'électricité. Les phénomènes électriques ne se bornent pas seulement, en effet, à des attractions et répulsions , et à des effets statiques , car ELE le plus souvent le fluide électrique est en mouvement et animé d'une telle vitessequ'il parcourt plus de 80,000 lieues par seconde ; il produit alors des effets magnétiques, chi- miques , calorifiques ou physiologiques. Si l'on frotte, par exemple, l'un contre l'autre deux corps conducteurs, tels qu'un morceau de bismuth et un morceau d'antimoine, quel- que prompte que soit la séparation de ces deux corps, aucun de ces corps ne prend le plus petit excès d'électricité libre; mais si, pendant le frottement , les deux métaux sont mis en communication au moyen d'un fil de métal , une partie des deux électricités sépa- rées dans le frottement échappe à la recom- position au contact, et suit lefil, qui acquiert alors des propriétés magnétiques particu- lières dont nous parlerons plus loin. L'élec- tricité se présente donc à nous à l'état sta- tique ou à l'état dynamique. Envisageons-la successivement sous chacun de ces deux états. de l'électricité statique. Avant de faire connaître les lois qui pré- sident au dégagement de l'électricité , il est indispensable d'indiquer les appareils em- ployés à cet usage , ainsi que les propriétés générales sur lesquelles repose leur con- struction. Ces appareils sont, pour l'électri- cité libre ou statique, les électroscopes et les électromètres; pour l'électricité dynamique ou en mouvement, les galvanomètres ou multiplicateurs. Les électroscopes servent à accuser la présence de l'électricité sur un corps; les électromètres à mesurer son in- tensité; les galvanomètres à l'un et l'autre usage à l'égard de l'électricité en mouve- ment. Nous commencerons par ce qui con- cerne l'électricité statique. Les électroscopes sont plus ou moins sen- sibles selon l'intensité de l'électricité dont on veut reconnaître l'existence. Les deux appa- reils le plus généralement employés sont : lo l'électroscope à feuilles d'or, formé d'une cloche en verre, munie d'une tubulure dans laquelle passe unetigeen métal terminée par une pince, entre lesquelles on fixe deux petites feuilles d'or battues , qui , en raison de leur grande légèreté, s'écartent dès l'in- stant que l'on communique à la tige une très petite quantité d'électricité ; 2° l'électroscope deGoulomb,composéd'un fil simple de coconr ELE dont l'un des bouts est fixé entre les bran- ches d'une pince, et dont l'autre sert à porter un petit fil horizontal, en gomme, formant levier, à l'une des extrémités duquel est fixé un petit disque de clinquant. La pince est fixée au centre d'un disque de verre, qui re- couvre une cloche dans laquelle se trouve le fil de cocon et le petit bras de levier. Le disque ayant été électrisé préalablement, si on lui présente à distance un corps faible- ment électrisé, il sera attiré ou repoussé, suivant la nature de l'électricité du corps. En substituant au fil de cocon un fil d'ar- gent d'un petit diamètre et non recuit, et ajoutant à l'appareil deux cercles divisés et diversaccessoires,ona!a balancede torsion, dite balance électrique, à l'aide de laquelle Coulomb a découvert les lois des attractions et répulsions électriques , lois qui sont les mêmes que celles qui régissent les mouve- ments des corps célestes. Dans ces derniers temps, des expériences faites en Angleterre ont semblé porter atteinte à ces lois; on avait annoncé qu'elles n'avaient pas lieu pour toutes les distances. On conçoit, en effet, que si deux corps électrisés sont placés assez près l'un de l'autre pour que l'électricité de cha- cun d'eux réagisse sur l'électricité de l'au- tre, on aura des effets complexes qui pour- ront ôter en apparence à la loi de sa géné- ralité. Mais ce sont là des cas particuliers que Coulomb a eu le soin d'éviter. DE L'ACTION PAR INFLUENCE. Lorsqu'un corps est électrisé positivement ou négativement , si on lui présente à dis- tance un corps conducteur isolé, l'électricité naturelle de ce corps se trouvera décompo- sée en ces deux principes. L'électricité de nom contraire à celle du premier sera atti- rée, tandis que l'autre sera repoussée dans la partie la plus éloignée; mais, à leur tour, les électricités séparées du second corps réa- giront sur l'électricité naturelle du premier, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il en résulte un état d'équilibre entre toutes les actions attractives et répulsives des deux corps. Vient-on à toucher alors avec le doigt la partie la plus éloignée du second corps où a . été reléguée l'électricité semblable à celle du premier corps, on enlèvera cette électricité, et le corps se trouvera posséder une électri- cité de signe contraire. La quantité qu'on ELE 235 peut lui faire acquérir ainsi est, pour ainsi dire , illimitée, pourvu toutefois que les corps ne soient pas assez rapprochés pour qu'il s'opère entre eux une décharge. On dit dans ce cas que le corps est électrisé par in- fluence. On a besoin de connaître ce mode d'électrisation pour concevoir comment ont lieu les décompositions électro-chimiques. DE LA PERTE D'ÉLECTRICITÉ QU'ÉPROUVENT LES CORPS PAR LE CONTACT DE L'AIR ET DES SUPPORTS, ET DE LA DISTRIBUTION DE L'ÉLECTRICITÉ SUR LEUR SURFACE. Un corps conducteur isolé perd plus ou moins rapidement son électricité, soit par son contact avec un air plus ou moins humide , soit par l'intermédiaire des supports qui n'iso- lent jamais parfaitement, et dont la surface se recouvre d'une couche d'eau hygrométrique qui les rend conducteurs ; il n'en faut pas davantage pour qu'il y ait un écoulement continuel d'électricité dans l'air et le long des supports. Coulomb a déterminé les lois de cet écoulement en raison de l'état hygro- métrique de l'air , de la longueur et du dia- mètre des supports. La connaissance de ces lois est indispensable aux personnes qui s'oc- cupent de recherches relatives à la distribu- tion de l'électricité sur la surface des corps. L'expérience et la théorie démontrent que, quelle que soit la forme d'un corps conduc- teur auquel on donne une charge quelcon- que d'électricité , toute cette charge se porte à la surface , où elle forme une couche ex- cessivement mince, de sorte qu'on n'en trouve aucune trace dans l'intérieur. On est conduit par là à considérer l'électricité comme un fluide impondérable formant une couche infiniment mince sur la surface du corps, où elle n'est retenue que par la pression de l'air, et dont l'épaisseur dépend de la forme du corps. Cette couche est terminée exté- rieurement par la surface même du corps , et à l'intérieur par une autre surface très peu différente de la première , et qui doit prendre la figure propre à l'équilibre des forces répulsives de toutes les molécules qui la composent. L'épaisseur de la couche électrique en un point représente la tension de l'électricité en ce point. On entend, en général, par tension la pression que le fluide électrique exerce contre l'air , laquelle est en raison composée 236 ELE de la force répulsive et de l'épaisseur de la couche; et comme l'un de ces éléments est proportionnel à l'autre, il s'ensuit que la pression est proportionnelle au carré de l'é- paisseur. On détermine la tension de la ma- nière suivante. Supposons une sphère de métal faiblement électriséc ; si on la touche en un point quelconque avec un très petit plan de métal fixé à une tige de métal , ce petit plan prendra nécessairement une quan- tité d'électricité égale à celle que possède le corps en ce point, et que l'on détermine très exactement au moyen de la balance de tor- sion : or, comme le plan a deux surfaces , son électricité sera double de celle du point touché. L'expérience, comme la théorie, démontre que la couche électrique n'est pas la même sur tous les points d'un même corps autre que la sphère ; dans les corps prismatiques ou cylindriques très allongés, par exemple, on trouve que la tension électrique va en augmentant du centre aux extrémités ; si le cylindre se termine en pointe , l'accumula- tion est si forte à l'extrémité que l'électricité ne pouvant être retenue par la résistance de l'air, s'échappe sous la forme d'aigrette lumi- neuse. Telle est l'explication du pouvoir des pointes, qui jouissent de la propriété de dé- charger un corps électrisé placé dans leur sphère d'activité. DE LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE. Le principe électrique se manifeste à nos yeux par d'autres effets que ceux dont il a été fait mention précédemment. Lorsqu'on approche le doigt d'un tube fortement élec- trisé, il s'élance de ce dernier une lueur qui a quelquefois l'apparence d'une étincelle, et qui est attribuée, soit à la réunion des deux électricités , soit à la présence des corps étrangers qui se trouvent sur le passage de l'électricité. En opérant avec un corps forte- ment électrisé, l'émission de lumière est ac- compagnée d'une odeur caractéristique de soufre et de phosphore , résultant probable- ment de réactions chimiques dont on a cher- ché à déterminer la nature tout récemment. DES MACHINES ELECTRIQUES , ET DE DIVERS APPAREILS SERVANT A L'ÉTUDE DES PRO- PRIETES de l'électricité statique. Pour avoir des quantités considérables ELE d'électricité , on a construit des machines électriques qui sont connues de tout le monde , et dont il est inutile par conséquent de parler ici. La bouteille de Leyde et les batteries élec- triques ont été imaginées dans le même but et sont également connues ; mais, parmi les autres appareils employés , il en est un par- ticulièrement, le condensateur, dont on fait un fréquent usage dans les recherches rela- tives au dégagement de l'électricité, et dont nous devons dire quelques mots ici. Le con- densateur, comme son nom l'indique, sert ordinairement à accumuler l'électricité sur une surface, dans le but de produire de for- tes décharges; Volta , en le perfectionnant, s'en est servi pour recueillir de très faibles quantités d'électricité, qui sans cela n'au- raient jamais pu être appréciées. Le conden- sateur le plus ancien est composé d'une lame de verre, recouverte d'une feuille d'é- tain sur les deux faces ; l'une d'elles est mise en communication avec la source d'électri- cité, telle que le conducteur d'une machine électrique, par exemple, et l'autre avec le sol. En rompant la communication avec le conducteur de la machine électrique , d'une part, et, de l'autre, avec le sol, les deux surfaces se trouvent chargées d'une électri- cité contraire, lesquelles électricités sont en équilibre, attendu qu'elles ne peuvent tra- verser le verre en raison de sa mauvaise conductibilité ; mais, comme leur action ré- ciproque diminue en raison inverse du carré de la distance , il s'ensuit que plus le verre sera épais , moins il y aura d'électricité de dissimulée sur la face en rapport avec le sol. Vient-on à établir la communication entre les deux surfaces au moyen d'un fil métal- lique, il s'opère aussitôt une décharge par l'intermédiaire de ce fil. Si l'on veut accu- muler des quantités d'électricité excessive- ment faibles , il faut rendre la couche in- terposée entre les deux surfaces métalliques suffisamment mince pour que la faculté con- densante soit portée à son maximum. Volta a atteint ce but, au moyen de deux pla- teaux en cuivre parfaitement polis et rodés l'un sur l'autre de manière à se superposer parfaitement. On dépose sur les faces qui doivent être mises en contact une couche très mince de vernis à la gomme laque, la- quelle remplace le verre dans le condensa- ELE teor ordinaire. La couche isolante est alors tellement mince qu'elle facilite au plus haut degré le dégagement d'électricité par in- fluence. Il faut que l'électricité de la source ait une faible tension , sans quoi la couche isolante serait bien vite franchie par les deux électricités accumulées. C'est au moyen de cet appareil que l'on est parvenu à re- cueillir l'électricité dégagée dans les actions chimiques, et dans une foule de cas où il eût été impossible de le faire sans cela. Pour rendre sensible l'électricité condensée, on visse l'un des plateaux sur la tige d'un élec- troscope à feuilles d'or , et l'on place dessus le second plateau , que l'on manœuvre au moyeu d'un manche de verre enduit de ver- nis à la gomme laque. Quand l'appareil est chargé, en enlevant le disque supérieur, l'électricité du disque inférieur devient libre et est transmise auxdeux lames d'or, qui s'é- cartent aussitôt. On reconnaît la nature de l'électricité en approchant de la tige de l'é- lectroscope un bâton de gomme laque élec- trisé. Si les feuilles d'or se rapprochent, c'est une preuve qu'elles sont électrisées positive- ment; si elles s'écartent, elles possèdent l'électricité contraire. de l'électricité dynamique. Quand l'électricité traverse sans interrup- tion un fil de métal, ce fil acquiert, avons- nous déjà dit, des propriétés magnétiques que nous devons maintenant définir. Sup- posons qu'il soit placé au-dessus d'une ai- guille aimantée, librement suspendue et dans sa direction, le pôle nord, suivant le sens du courant, sera chassé à droite ou à gauche du fil, et l'aiguille tendra à se mettre à angle droit avec ce fil. Si l'aiguille est placée au- dessous du fil, les effets seront inverses; vient-on à le mettre à droite ou à gauche , la pointe nord s'élèvera ou s'abaissera : tels sont les faits qui donnent à la force émanée du fil un caractère révolutif. Si donc le fil est replié sur lui-mêm , et qu'une aiguille soit placée dans l'intérieur du circuit, elle recevra la même action de la partie du fil qui se trouve au-dessus et au-dessous, et alors l'action sera doublée. En enroulant le fil entouré de soie une, deux, trois fois, etc., autour de lui-même, chacune des circonvo- lutions agira également ; de sorte que l'ac- tion sur l'aiguille aimantée sera doublée, ELE 237 triplée , etc. : tel est le principe d'après le- quei les multiplicateurs ou galvanomètres sont construits. Pour plus ample descrip- tion , on peut consulter outre Trailéd'e l'élec- tricité et du magnétisme. Nous nous bornerons à dire seulement que ces appareils sont tel- lement disposés, que les deux extrémités du fil qui forme le circuit sont libres, afin de pouvoir être mis en communication avec les sources de l'électricité , et que les dévia- tions de l'aiguille aimantée sont déterminées au moyen de cadrans placés convenable- ment. Des tables construites pour chaque appareil donnent les rapports entre les dévia- tions et les intensités du courant, rapports | auxquels on a souvent recours pour trouver | les lois du dégagement de l'électricité dans j les actions chimiques. De même que deux corps électrisés de la | même manière ou différemment se repous- sent ou s'attirent, de même aussi une aiguille ! aimantée à l'égard d'un courant, et deux i portions mobiles de courant, dirigées dans le ! même sens ou dans deux sens différents, sont I soumises à des actions particulières dont | voici les lois : un courant agit sur une ai- | guille aimantée librement suspendue en j raison inverse de la simple distance, d'où î l'on déduit par le calcul que la force exercée i par l'élémentdu fil agit en raison inverse du j carré de la distance, comme les forces élec- triques. Les courants dirigés en sens con- traire se repoussent, et s'attirent quand ils sont dans le même sens ; effets inverses de ceux qui ont lieu dans l'action à distance des corps électrisés différemment ou de la même manière. Ces deux lois sont comprises dans l'expression de celle-ci : deux portions de courant s'attirent quand elles vont l'une et l'autre en s'approchant du sommet de l'an- gle , et se repoussent au contraire quand l'une s'éloigne et l'autre se rapproche du sommet. Passons à l'action des aimants sur des conducteurs plies en hélices, ou sur des cy- lindres électro-dynamiques librement sus- pendus. Si l'on présente un barreau aimanté à un semblable cylindre, à une certaine dis- tance, et hors de l'espace compris entre les deux plans des sphères extrêmes , on trouve que les deux parties opposées du cylindre manifestent des actions contraires , c'est-à- dire des attractions et des répulsions , selon 238 £LE ELE le sens du courant et la nature du pôle le plus voisin, effets absolument semblables à ceux observés quand on présente un aimant à un autre aimant. Un cylindre électro-dy- namique est donc en tout semblable à un barreau aimanté: aussi, si l'on suspend ce cylindre par son milieu à un système de fils de soie sans torsion , dés l'instant qu'il est parcouru par un courant, il oscille pendant quelques instants , et vient se placer dans le méridien magnétique. En examinant la di- rection des courants , on les trouve descen- dants à l'est et ascendants à l'ouest , allant de l'est à l'ouest dans la partie inférieure de chaque sp're, et de l'ouest à l'est dans la partie supérieure. C'est de ce fait que M. Ampère est parti pour avancer que le magnétisme du globe peut être représenté par l'action de courants électriques circu- lant de l'est à l'ouest dans la croûte superfi- cielle. Nous renvoyons pour plus amples renseignements à l'article magnétisme ter- restre. des causes qui degagent de l'électricité. Ces causes sont nombreuses , puisque tout ce qui tend à troubler l'état d'équilibre na- turel des corps dégage de l'électricité. C'est pour ce motif que l'on doit toujours prendre en considération dans l'étude de la consti- tution moléculaire des corps et des actions chimiques les phénomènes relatifs au déga- gement de l'électricité. Dans le dégagement de l'électricité , que celle-ci soit à l'état statique ou dynamique, la quantité obtenue dechacun des deux flui- des est d'autant plus considérable qu'on a pris plus de précautions pour s'opposer à leur recomposition au contact; par consé- quent, plus les corps d'où s'échappent les deux électricités sont meilleurs conducteurs, plus il faut créer d'obstacles pour éviter la recomposition. C'est en cela que consiste l'art de l'expérimentateur; et, malgré les efforts faits depuis 20 ans pour le perfection- ner, on n'a pu encore recueillir qu'une très faible portion des deux électricités devenues libres à l'instant où leur équilibre est rompu A part le but scientifique qu'on se pro- pose quand on étudie le dégagement de l'é- lectricité , il en est un autre très important qu'on ne doit jamais perdre de vue. En effet, le fluide électrique étant un agent extrême- ment énergique non seulement comme puis- sance chimique, mais encore comme puis- sance mécanique, on doit s'attacher à re- chercher les moyens les plus efficaces d'en recueillir la plus grande quantité , afin de l'utiliser suivant son intensité. Les causes qui dégagent de l'électricité sont mécaniques ou chimiques ; passons-les toutes successivement en revue. DU DÉGAGEMENT DE L'ÉLECTRICITÉ PAR LES CAUSES MÉCANIQUES. Le clivage d'une lame de mica ou autre substance cristallisée, non conductrice de l'électricité , dégage toujours de l'électricité; et si l'on opère dans l'obscurité, le phéno- mèneestaccompagnéd'unefaiblelueurphos- phorique. Chacune des lames séparées pos- sède un excès d'électricité contraire dont l'in- tensité est d'autant plus grande que la sé- paration a été plus rapide : or, comme ce phé- nomène a toujours lieu quelque mince que soit la lame de mica , il s'ensuit qu'il devrait avoir lieu à la limite , c'est-à-dire, s'il était possible de séparer deux molécules l'une de l'autre. Ces faits tendent à prouver que les molécules des corps possèdent au moins deux faces douées de facultés diffé- rentes, car, sans cela, on ne verrait pas pour- quoi une des lames donnerait une électricité et l'autre lame l'électricité contraire. Si les effets électriques précédents ne peu- vent être observés dans le clivage des sub- stances cristallisées conductrices, cela tient uniquement ace que la séparation des lames ne peut jamais être assez rapide pour s'op- poser à la recomposition des deux électrici- tés dégagées : mais rien ne s'oppose néan- moins à ce qu'on puisse les observer avee le multiplicateur. Des effets semblables doivent être produits dans la porphyrisation; mais les lamelles séparées restant toujours en contact , il y a recomposition immédiate des deux électri- cités , et l'on ne peut recueillir aucun excès d'électricité libre. La destruction de l'attraction moléculaire entre deux substances hétérogènes donnelieu également à un dégagement d'électricité; nous en avons un exemple quand on sépare un morceau de soufre adhérant à une lame de verre. ÊLE ELE 239 La pression d'un corps sur un autre, quelle j que soit sa nature , est une cause de dégage- ment d'électricité; quand on vient à séparer ces deux corps, ce cas rentre jusqu'à un cer- tain point dans le précédent, puisque la pression provoque la force d'agrégation. Les effets électriques de pression sont modifiés par la conductibilité du corps , par la cha- leur et l'état des surfaces. Dans le pre- mier cas , plus les corps sont bons con- ducteurs, moins on recueille d'électricité; dans le second, ia chaleur, en modifiant l'état de la surface , tend à rendre négatif le corps auquel elle est appliquée; dans le troisième, les surfaces rugueuses ou couvertes d'aspé- rités ont une tendance à prendre l'électri- cité négative. On est parvenu à mesurer les effets électriques de pression au moyen d'un appareil qui permet de varier à volonté les causes exerçant une influence sur leur pro- duction. L'expérience prouve que les inten- sités électriques croissent proportionnelle- ment aux pressions, pour des pressions qui ne dépassent pas lOkilogrammes. Au-delà, ia question devient très complexe, vu la diffi- culté qu'on éprouve à séparer instantané- ment deux corps soumis à la pression , sans passer par des pressions intermédiaires suc- cessives, pendant lesquelles il y a recompo- sition des deux électricités dégagées dans les pressions supérieures. Le dégagement d'électricité par frottement nous ayant déjà occupé au commencement de cet article, nous n'avons qu'à compléter ce que nous en avons déjà dit. Pour étudier ce mode d'éleclrisation , il faut commencer par les métaux, qui produisent des effets moins variables que les corps mauvais ou médiocres conducteurs , qu'on observe avec le multiplicateur. En soumettant à l'expé- rience un certain nombre de plaques mé- talliques, on forme le tableau suivant, dans lequel chaque métal est négatif par rapport à ceux qui le suivent, et positif par rap- port aux métaux qui le précèdent : Bismuth, palladium, platine, plomb, ctain, nickel, cobalt, cuivre, or, argent, iridium, zinc, fer, cadmium, arsenic, an- timoine, anthracite, peroxyde de man- ganèse. Ce tableau montre que la plupart des mé- taux qui jouissent à peu près des mêmes pro- priétés physiques et chimiques, ou qui se trouvent associés ensemble dans la nature, sont placés à côté les uns des autres. Ce rap- prochement n'est pas sans intérêt, puisqu'il tend à montrer déjà que les propriétés élec- triques des corps ont des rapports plus ou moins directs avec leurs propriétés physi- ques ou chimiques. Les effets électriques de friction se retrou- vent encore dans le frottement des molécules réunies par la force d'agrégation , comme on le prouve en tordant, en étirant à la filière un fil de métal en relation par ses deux ex- trémités avec un multiplicateur, en lui impri- mant une simple flexion , ou bien en le frot- tant avec un morceau de drap. Pour se rendre compte de ce qui se passe dans cette cir- constance, il faut recourir aux effets électri- ques de clivage, qui en donnent l'explication. Dans ces expériences, et toutes les fois qu'il s'agit de courants électriques, il faut se mettre en garde contre l'induction magné- tique terrestre, dont l'action est telle que l'on ne peut déplacer un corps conducteur à la surface de la terre sans y faire naître des courants instantanés, qui compliquent nécessairement les courants électriques dus à des actions mécaniques. Il n'en est plus de même à l'égard des effets de tension obtenus avec les corps conducteurs ; pour les obser- verai faut adopter un mode particulier d'ex- périmentation: l'un des métaux est réduit en limaille plus ou moins fine; on fixe une capsule de métal sur la tige de l'un des pla- teaux de l'électroscope conducteur, et l'on place à peu de distance et au-dessus, en la tenant inclinée avec la main, une lame du métal sur laquelle on veut exercer le frottement , puis on projette dessus les li- mailles qui, en tombant dans la capsule, lui communiquent l'électricité qu'elles ont ac- quise dans le frottement, et dont la présence est accusée par l'écartement des feuilles d'or. Voici quelques uns des résultats obtenus jus- qu'ici : la limaille d'un métal , en tombant sur une lame de ce métal , prend un excès d'électricité négative , et la lame un excès d'électricité contraire. L'effet est d'autant plus marqué que la limaille est plus fine et le choc plus rapide. Les métaux en li- mailles se comportent donc par rapport aux métaux en masse comme les corps dépolis relativement aux corps polis dans les phé- nomènes de frottement des corps mauvais 240 ELE conducteurs. Cette propriété est moins sen- sible avec l'or, l'argent et le platine qu'avec les métaux oxydables. La limaille de cuivre estnégative avec les lames de zinc, de plomb, d'étain , de fer et de bismuth, c'est-à-dire avec les métaux plus oxydables que le cui- vre, tandis qu'elle ne donne aucun signe d'électricité avec le platine et l'or. Ces résul- tats et d'autres que nous ne rapportons pas, montrent que diverses causes concourent à leur production, entre autres: lo la force d'agrégation ; 2° la différence d'ébranlement qu'éprouvent les molécules des surfaces des limailles et celles des lames; 3° l'oxydation des métaux ; 4° l'influence de la chaleur dé- gagée dans le frottement; 5<> l'action des mé- taux les uns sur les autres , etc. Tous les faits observés tendent en outre à prouver que les causes qui président au dé- gagement de l'électricité dans le frottement des limailles sur les lames de métal se rat- tachent à l'état d'agrégation des molécules, et que s'il était possible d'isoler une parti- cule d'un métal quelconque, et qu'on la laissât tomber sur une lame de ce métal , cette molécule serait éminemment négative, en même temps qu'elle s'échaufferait consi- dérablement, puisque la force d'agrégation ne serait plus là pour s'opposer aux effets électriques et caloriques. »U DÉGAGEMENT D'ÉLECTRICITÉ PAR FROTTE- MENT DANS LES CORPS MAUVAIS CONDUC- TEURS. Les effets de ce dégagement varient , et dans leur nature et dans leur intensité, sui- vant des causes tellement légères qu'elles échappent souvent à toutes nos investiga- tions. Ne pouvant rattacher tous ces effets à des principes généraux, ce qu'il y a de mieux à faire est de s'en tenir aux propriétés fon- damentales , qui seules peuvent servir de guide dans les recherches. Quand deux corps semblables ne différant que par l'état de leurs surfaces , tels que deux tubes de verre , dont l'un est poli et l'autre dépoli , sont frottés l'un contre l'au- tre, le tube dépoli prend l'électricité négative et l'autre l'électricité positive : c'est une loi générale. Un ruban de soie noire frotté sur un ruban de soie blanche prend l'électri- cité négative. Quand les corps sont de nature différente, ELE les effets deviennent extrêmement com- plexes. Tout ce que l'on peut conclure des faits observés tend à montrer que les tissus, les fibres de matière animale et végétale, et tous les corps dont les parties sont plus ou moins lâches , et qui peuvent éprouver, par cela même, plus de déplacement dans le frottement, prennent plus habituellement l'électricité négative. La chaleur et l'état de rugosité des surfaces augmentent également la tendance négative. Mais il y a encore une autre cause qui modifie singulièrement les effets électriques : lorsqu'on frotte l'un con- tre l'autre deux corps qui n'ont pas le même degré de dureté, et que l'un d'eux cède par conséquent à l'autre une partie de sa sub- stance , au bout de quelques instants le frot- tement ne s'exerce plus entre les deux corps, mais bien entre le corps le plus tendre et la portion de ce corps qui a été déposée sur le plus dur. On a alors des effets complexes , selon que le métal dur est oxydable ou non. De la une foule d'erreurs dans lesquelles sont tombés les physiciens qui ont voulu déter- miner l'espèce d'électricité que prend un corps dans son frottement contre un autre. On a cherché à déterminer l'influence qu'exercent le temps , la vitesse et la pres- sion sur le dégagement d'électricité par frot- tement ; mais comme on a négligé l'électri- cité qui se recombine à la source même où elle se dégage, et qui varie suivant la conductibilité du corps, il s'ensuit qu'on n'a pu être conduit à aucune loi générale. DES EFFETS DE FROTTEMENT DANS LES GAZ ET DANS LE VIDE. Des expériences faites jusqu'ici dans les gaz et dans le vide, il résulte que la présence de l'oxygène n'est pas nécessaire pour la pro- duction de l'électricité par frottement, sans qu'il soit démontré pour cela que cette pro- duction ne provient pas d'une action chi- mique. DES EFFETS ÉLECTRIQUES PRODUITS AU MOYEN DE LA CHALEUR. Il existe des rapports tellement intimes entre la chaleur et l'électricité, que l'une accompagne la production de l'autre, et vice versa. On démontre que pendant le mouve- ment de la chaleur dans un fil ou une barre de métal, il s'opère une suite de décomposi- ELE tions et de recompositions de fluide électri- que , qui ont de l'analogie avec le mode de propagation de la chaleur dans les corps. Si l'on prend un fil de platine , que l'on élève la température d'un de ses bouts et qu'on le pose ensuite sur l'autre bout , il se mani- feste aussitôt dans le fil un courant électri- que dirigé dans un sens tel, que le bout qui s'échauffe prend à l'autre l'électricité posi- tive : c'est précisément ce qui a lieu dans tout corps qui s'échauffe aux dépens d'une source de chaleur, la source prenant tou- jours l'électricité négative. En opérant avec d'autres métaux que le platine , on a des ef- fets électriques dépendant de la propagation, de la chaleur et de l'oxydation. L'expé- rience suivante montre comment la chaleur dans les corps non homogènes opère le dé- gagement de l'électricité. Soit un fil de pla- tine dont les deux bouts sont en commu- nication avec un multiplicateur à fil court, lequel fil présente moins de résistance au passage du courant thermo-électrique que le fil long; si l'on élève la température d'une par- tie quelconque du fil , l'équilibre de tempé- rature ne sera pas troublé, attendu que la propagation de la chaleur se fera également à droite et à gauche du point chauffé. Mais il n'en est plus de même quand on forme un nœud ou une spirale à peu de distance du foyer de chaleur; il se produit alors un cou- rant dont la direction indique que la spirale prend l'électricité positive; de là il faut con- clure que le courant thermo-électrique est dû à une différence dans la propagation ou le mouvement de la chaleur à droite et à gau- che du foyer, par suite de la présence de la spirale , ce qui est facile à concevoir, d'après le principe précédemment énoncé. Avec des fils d'un autre métal renfermant çà et là un alliage, on obtient un résultat semblable en chauffant à droite ou à gauche de cet al- liage. Tout tend donc à démontrer que lors- que la chaleur chemine dans un corps , à l'endroit où elle rencontre un obstacle quel- conque , il y a séparation des deux électrici- tés , comme si la chaleur formée des deux électricités se décomposait alors en ses deux éléments. Si l'on opère avec deux fils de métal diffé- rent soudés par un de leurs bouts , et en communication par l'autre avec un multi- plicateur , et que l'on chauffe la soudure , t. v. ELE 241 j on a des courants qui permettent de ranger I les métaux dans l'ordre suivant : Bismuth , Platine, Plomb, Étain, Cuivre, Or, Argent, Zinc, Fer et Antimoine. Dans cette classifi- cation, chaque métalest positif par rapport à celui qui le précède , et négatif relative- ment à ceux qui le suivent. Cet ordre est précisément le même que celui que donne le frottement des mêmes métaux , et ce- pendant la chaleur produite dans le frot- tement ne paraît pas être la cause unique des effets électriques produits. En recher- chant parmi les propriétés calorifiques du corps celles qui permettraient de ranger ces derniers à peu près dans l'ordre indiqué, on ne trouve que la chaleur spécifique. Il paraîtrait résulter de là que la capacité ca- lorifique peut influer jusqu'à un certain point sur les phénomènes thermo-électriques. Il semblerait aussi , d'un autre côté , que le pouvoir conducteur pour l'électricité inter- vient aussi dans la production de ces phé- nomènes. En cherchant les lois des phénomènes thermo-électriques dans des circuits formés de deux métaux différents , on a trouvé : 1° que le courant ne provient pas d'une ac- tion de contact, mais bien d'une différence dans le mode d'action de la chaleur sur cha- que métal ; 2» que dans la plupart des cir- cuits métalliques, l'intensité du courant ne croît proportionnellement à la température que jusqu'à 100<>; 3° que plusieurs circuits, particulièrement ceux de fer et cuivre , ar- gent et zinc, zinc et or, présentent un chan- gement de signe dans le sens du courant , à certaine température ; 4° que pour une tem- pérature de 20o , chaque métal acquiert une puissance thermo-électrique telle, que l'in- tensité du courant produit au contact de deux métaux est égale à la différence des quantités que représente chacune de ces puis- sances dans chaque métal. Un grand nombre d'expériences ont été faites pour trouver le pouvoir conducteur ; des résultats un peu différents ont été obte- nus, parce qu'on n'a pas toujours opéré dans les mêmes circonstances , et surtout avec la même source d'électricité; néanmoins on en tire cette conséquence, que le pouvoir con- ducteur des métaux pour l'électricité est sensiblement le même que celui pour la chaleur. Le charbon bien cuit, le coke et 31 242 ELE ELE l'anthracite paraîtraient faire exception; mais comme on peut rendre le premier as- sez bon conducteur de la chaleur en l'expo- sant à une température convenable, il s'en- suit que l'exception n'est pas aussi absolue qu'on l'avait d'abord pensé. Il reste à parler des effets électriques pro- duits par la chaleur dans les corps mauvais conducteurs, et dans diverses substances mi- nérales cristallisées. L'expérience démontre que lorsqu'un corps se dilate ou se contracte , il se pro- duit des effets électriques inverses. Quel- ques substances minérales cristallisées, tel- les que la tourmaline, la topaze, la boracite, l'axinite , la mésotype, la péchnite, le sili- cate de zinc et le sphène, mettent en évidence cette propriété. Ainsi , en chauffant un cris- tal de tourmaline brune, elle ne tarde pas à acquérir la polarité électrique, chaque moi- tié possède une électricité contraire; à l'in- stant où la température est stationnaire , la polarité disparaît et se montre de nouveau , mais en sens inverse, pendant toute la du- rée du refroidissement. Or, comme les effets électriques sont dus à la contraction ou à la dilatation, il arrive que les deux bouts pos- sèdent la même électricité, lorsque l'un d'eux est dans un état d'échauffement et l'autre dans un état de refroidissement. En ayant égard à toutes les combinaisons , l'é- tat électrique de la tourmaline peut varier de six manières différentes. Puisque les effets électriques sont dus, dans le cas actuel, à la contraction et à la dilatation, on peut les rapprocher, jusqu'à un certain point, de ceux obtenus dans le clivage. La chaleur, effectivement, à mesure qu'elle est transmise, opérant une espèce de clivage, doit mettre en liberté sur les deux faces, en regard , de deux molécules conti- guës, une portion des deux électricités servant au maintien de l'agrégation. D'un autre côté, comme dans un prisme de tourmaline de- venue électrique , la tension de l'électricité libre va en décroissant depuis chaque bout jusqu'au milieu, qui est à l'état zéro , on est conduit par là à assimiler la tourmaline et autres cristaux électriques par la chaleur à une pile électrique formée d'un certain nombre de lames de verre, armées d'une feuille d'étain sur chacune des deux faces , et disposées parallèlement les unes aux au- tres , de manière que chaque face commu- nique avec celle en regard au moyen d'un fil de métal, ainsi de suite jusqu'à la dernière, qui est en communication directe avec le sol. Cet appareil étant isolé , si l'on met en relation la face opposée avec le conducteur d'une machine électrique, et qu'après l'avoir électrisée on rompe les communications en- tre le conducteur et le sol , au bout d'un certain temps , on a dans la pile une distri- bution d'électricité semblable à celle que nous offre la tourmaline. Ce qui tend encore à assimiler la topaze et les autres cristaux électriques aux piles électriques, ce sont les effets produits quand on brise un de ces cristaux ou une pile. Chaque partie séparée manifeste encore une électricité de signe contraire , comme si les deux électricités devenues libres étaient dis- simulées avant la rupture. Enfin , nous terminerons ce que nous avons à dire concernant les cristaux élec- triques par la chaleur , en faisant obser- ver que cette propriété se manifeste seule- ment dans les substances dont les cristaux dérogent à la loi de symétrie , c'est-à-dire dont les parties opposées correspondantes ne sont pas semblables par le nombre, la dispo- sition et la figure de leurs faces, et que le sommet qui est le plus chargé est celui qui manifeste l'électricité positive par refroidis- sement. DES EFFETS ÉLECTRIQUES PRODUITS DANS LES ACTIONS CHIMIQUES. Il y a toujours dégagement d'électricité toutes les fois que les éléments des corps se séparent ou se réunissent pour former de nouvelles combinaisons; ce dégagement est soumis à des lois que nous allons indiquer. Quiconque veut employer l'électricité pour mettre en jeu les affinités doit faire une étude approfondie des effets électriques pro- duits dans toutes les actions chimiques, et examiner ensuite comment on peut utiliser ces effets pour opérer des combinaisons et des décompositions. En chimie, on se borne à faire concourir avec l'action des affinités la chaleur, et quelquefois la lumière, sans te- nir aucun compte de l'électricité dégagée dans de faibles réactions chimiques ; on se prive par là d'une puissance énorme dont on peut disposer pour donner une grande éner- ELE ELE 243 gie aux affinités. Cette puissance , qui reste silencieuse dans les corps, est demeurée in- connue, comme force chimique, jusqu'au commencement de ce siècle ; mais ce n'est guère que depuis une quinzaine d'années qu'on est parvenu à démontrer les grands avantages que la chimie et les sciences na- turelles retireraient de l'emploi de l'électri- cité à faible tensité , pour mettre en jeu les affinités. On a étudié successivement le dégagement de l'électricité : 1° dans la réaction des dis- Solutions acides , alcalines ou neutres , les unes sur les autres ; 2° dans la réaction des acides ou des dissolutions salines sur les métaui ; 3° dans la réaction de deux métaux différents sur un ou plusieurs li- quides; 4° dans la combustion ; 5° dans les décompositions chimiques ; 6° dans les disso- lutions en général ; 7° dans l'action chimique de la lumière ; 8<> dans les actions capillai- res ; et 9<> enfin sous l'influence des courants électriques et des aimants. Passons successi- vement en revue chacun de ces neuf cas , en indiquant seulement les effets généraux. Dans la réaction d'une dissolution acide sur une dissolution alcaline, la première fend libre de l'électricité positive, la seconde «te l'électricité négative ; il en est encore de même dans la réaction d'une dissolution qui joue le rôle d'aeide sur une autre qui se com- porte comme un alcali. Il suit de là que l'eau, en s'unissant à un acide, se comporte relati- vement aux effets électriques comme un alcali, et joue au contraire le rôle d'acide dans sa réaction sur un alcali. Quant aux sels neutres, on ne peut opérer que sur des solutions à différents degrés de concentration , puisqu'ils ne sont pas con- ducteurs à l'état solide : celles qui sont le plus concentrées se comportent à l'égard de celles qui le sont moins comme les acides dans leur combinaison avec les alcalis. Les doubles décompositions qui ont lieu dans la réaction de deux solutions de sels neutres , ne donnent lieu à aucun effet électrique. Dans ce cas , il y a neutralisation complète des deux électricités dégagées. Dans la réaction des liquides sur les mé- taux , les effets électriques sont un peu com- plexes ; néanmoins on est parvenu à les ra- mener à la loi simple qui régit la combinai- son des acides avec les alcalis. Soient deux capsules A et A' remplies d'acide nitrique, en relation entre elles au moyen d'une mèche de coton, et dans chacune desquelles plonge une lame d'or, en communication avec les extrémités du fil d'un multiplicateur: il ne se produit aucun effet si les surfaces sont très propres. Mais si l'on met dans la cap- sule A quelques gouttes d'acide chlorhydri- que pour former de l'eau régale, il y a aus- sitôt production d'un courant électrique. Or comme l'or est attaqué, et que le courant Va de l'or attaqué à l'eau régale, on en conclut que dans la réaction d'un acide sur un mé- tal , on a des effets électriques absolument semblables à ceux produits dans celle d'un acide sur un alcali. Cette loi a lieu quelle que soit la nature du liquide , pourvu qu'il réagisse chimiquement sur le métal et que celui-ci soit oxydé. Si l'on opère avec deux métaux différents et un ou deux liquides actifs, on a un cou- rant dû à la différence des effets produits. Si donc l'on veut obtenir le maximum d'ef- fet , il faut que l'un des deux métaux soit attaqué , et que l'autre ne le soit pas. Cette condition doit être remplie dans la construc- tion des piles toutes les fois que l'on veut avoir des effets puissants. On a reconnu en outre l'influence qu'exerce sur l'intensité du courant la réaction des deux dissolutions l'une sur l'autre. DES DIAPHRAGMES. On ne peut expérimenter un circuit com- posé de deux métaux et de deux liquides dif- férents qu'autant que ces derniers réagissent lentement l'un sur l'autre , afin que les ef- fets résultant de cette réaction puissent s'a- jouter à chaque instant à ceux produits dans la réaction du liquide le plus actif sur le métal avee lequel il est en contact. Ces deux conditions ne peuvent être remplies qu'au- tant que les deux liquides sont séparés par un diaphragme perméable aux liquides , laissant passer par conséquent le courant. Ce diaphragme doit varier de nature et d'épais- seur suivant la nature des liquides et l'in- tensité du courant ; car plus celui-ci est in- tense , plus on peut donner d'épaisseur au diaphragme. Jusqu'ici on a employé pour diaphragmes les substances suivantes : 1° baudruche, vessie ; 2° peau, cuir tanné; 3° toile à voile à texture serrée , planches 244 ELE ELE minces de sapin ou de bois à tissu fibreux ; 4° kaolin , argile ; 5° porcelaine dégourdie , terre demi-cuite; G° terre de pipe, creusets, plâtre gâché ; 7o enfin le carton légèrement goudronné. En général , toute substance perméable aux liquides qui n'est pas attaquée ou dé- layée par eux , peut servir à faire des dia- phragmes , pourvu toutefois qu'elle ne ren- ferme pas de matières conductrices de l'élec- tricité ; car il en résulterait, pendant le pas- sage du courant, autant de centres d'actions décomposantes qu'il y a de corps étrangers conducteurs. Les diaphragmes sont indis- pensables dans la construction des appareils à courant constant. DU ZINC AMALGAMÉ. Pour avoir un courant constant, il ne suffit pas de prendre un couple zinc et cuivre et deux liquides , de l'eau acidulée et une so- lution de sulfate de cuivre séparées par un diaphragme ; il faut encore que le zinc soit amalgamé. Le zinc ainsi préparé n'est pas attaqué par l'eau légèrement acidulée ; mais si on le touche avec un fil de cuivre ou de platine , il l'est assez vivement. Cette diffé- rence dans les effets provient très probable- ment de ce que l'hydrogène, dans le pre- mier cas , en adhérant à la surface du mé- tal, s'oppose à l'action ultérieure de l'acide, ce qui n'a pas lieu dans le second en raison de l'action voltaïque. On attribue l'adhé- rence de l'hydrogène à la présence du fer, du cadmium, etc., qui se trouvent dans le zinc impur, lesquels constituent autant de couples Yoltaiques ; dans ce cas il y a beaucoup de zinc détruit , et l'hydrogène se dégage en apparence sur la surface, quoi- qu'en réalité ce dégagement n'ait lieu qu'a la surrace des particules d'alliage. En amal- gamant la surface du zinc, on amène la sur- face dans une condition uniforme qui dé- truit l'action des petits couples voitaïques partiels. Dans l'emploi du zinc amalgamé on trouve divers avantages; entre autres un équiva- lent complet d'électricité s'obtient par l'oxy- dation d une certaine quantité de zinc, c'est- à-dire que si l'on opère la décomposition d'un sel métallique en dissolution avec l'appareil simple, on obtient un équivalent de métal réduit pour un équivalent de zinc con- sommé ; enfin le zinc n'est pas attaqué tant que le circuit reste ouvert. DES EFFETS ÉLECTRIQUES PRODUITS DANS LES COMBUSTIONS. Nous devons retrouver dans les combus- tions les mêmes effets électriques que dans les combinaisons: l'oxygène, effectivement, prend l'électricité positive; le combustible, l'électricité négative. L'expérience se fait fa- cilement avec un cylindre de charbon placé verticalement à quelques centimètres au- dessous du plateau inférieur d'un condensa- teur, et faisant communiquer le charbon avec le sol. On allume le cylindre à la partie supérieure : une colonne de gaz acide car- bonique s'élève aussitôt et transmet au pla- teau inférieur un excès d'électricité positive, tandis que le charbon prend un excès d'é- lectricité négative. Cet exemple suffit pour montrer ce qui se passe dans la combustion en général. DES EFFETS ELECTRIQUES PRODUITS DANS LES DÉCOMPOSITIONS CHIMIQUES. Dans les décompositions , les effets élec- triques sont inverses de ceux qui ont lieu dans les combinaisons ; c'est une consé- quence rigoureuse de ce qui se passe dans les combinaisons. Pour le prouver on procède de la manière suivante : on place sur le plateau supérieur d'un condensateur un creuset en platine ou une lame épaisse de même métal, préa- lablement chauffée aurouge, etdans laquelle on verse le liquide sur lequel on veut opé- rir. Si l'on jette quelques gouttes d'eau dis- tillée, on n'obtient aucun signe d'électricité ; par conséquent l'évaporation seule n'est pas une cause de dégagement d'électricité; mais il n'en est plus de même quand l'eau ren- ferme une base, la potasse : la capsule se charge d'un excès d'électricité positive, mais à l'instant seulement de la déshydratation de l'alcali , et la vapeur prend l'électricité négative. Avec l'ammoniaque étendue d'eau les effets sont inverses, parla raison que l'ammoniaque se vaporisant plus facilement que l'eau, emporte avec elle l'électricité po- sitive. On voit par la que dans les décompo- sitions, les bases rendent libre de l'électri- cité positive , effet inverse de ce qui a lien dans les combinaisons. ELE ELE 245 DU DEGAGEMENT DE L'ELECTRICITE DANS L EX- PANSION DE LA VAPEUR DES CHAUDIERES A VAPEUR. Il arrive fréquemment que le jet de va- peur qui s'échappe par la soupape d'une chaudière est tellement électrisé qu'en plon- geant une des mains dans la vapeur, et appuyant l'autre sur le levier de la soupape, on voit passer une étincelle brillante cha- que fois que l'on interrompt la communica- tion, et l'on ressent une commotion plus ou moins violente dans le bras. Les chaudières qui produisent ces effets sont celles dont les eaux déposent une incrustation calcaire sur les parois intérieures ; car en opérant avec de l'eau pure , les effets sont nuls ou bien moindres. On a beaucoup varié les ex- périences, dans le but de remonter à la cause du phénomène ; on avait même pensé, sur- tout en voyant que les effets les plus forts avaient lieu quand il se formait une incrus- tation, qu'il était possible qu'ils provinssent d'une action chimique ; mais des expé- riences récentes , faites en Angleterre , pa- raissent avoir donné l'explication de ce phénomène. Voici les principaux résultats de ces expériences. Il ne se dégage jamais d'électricité par le passage seul de la va- peur, mais bien lorsqu'il se trouve de l'eau mêlée avec elle. L'électricité est produite par le frottement des globules d'eau contre les parois du cylindre, ou contre les substances qui s'opposent à leur sortie, lorsqu'elles sont rapidement entraînées par le courant de la vapeur, et qu'elles ne mouillent pas ces mêmes parois. On voit par là pourquoi il se dégage d'autant plus d'électricité que la pression et la force de projection de la va- peur sont peu considérables; car dans ce cas , on n'a pas à craindre que la vapeur mouille les parois. En général, la vapeur ou l'eau est positive , et les solides, quoi qu'ils soient, négatifs. On obtient des résultats ab- solument semblables avec de l'air mêlé de vapeur aqueuse qui a été fortement com- primé, et qu'on laisse sortir par un tuyau étroit muni d'un robinet. DES EFFETS ÉLECTRIQUES PRODUITS DANS LE CONTACT DES GAZ ET DES METAUX NON OXYDABLES. Quand on décompose de l'eau avec deux lames de platine et un appareil voltaïque, | si l'on rompt le circuit au bout de quelques instants, et qu'on détache les deux lames des deux extrémités de l'appareil , du moins les fils qui servent à établir la communica- tion, ctque ces derniers soient mis en relation avec un multiplicateur, on a un courant di- rigé en sens inverse du premier. Voici ce qui se passe dans cette circonstance. Quand le circuit est fermé , et que l'appareil vol- taïque fonctionne, la surface delà lame po- sitive se recouvre d'oxygène, et la surface de la lame négative d'hydrogène ; en rom- pant la communication avec la pile, et fer- mant de nouveau le circuit, l'oxygène de la lame positive réagit sur l'eau , et s'empare de l'électricité positive, comme le ferait un acide en se combinant avec un alcali ; l'hy- drogène sur l'autre lame produit un effet in- verse, d'où il résulte nécessairement un cou- rant dirigé en sens contraire du premier. On obtient des effets absolument semblables avec deux lames de platine dont l'une est restée en contact pendant quelque temps avec l'oxygène, et l'autre avec l'hydrogène. Les lames qui jouissent de cette propriété, après avoir servi à décomposer l'eau, sont dites polarisées. On voit donc que les gaz, en réagissant sur les liquides, se comportent comme des liquides à l'égard d'autres li- quides. DES EFFETS ÉLECTRIQUES PRODUITS SOUS L'INFLUENCE DE LA LUMIERE SOLAIRE. Les effets électriques qui ont lieu dans l'action de la lumière sur les liquides se compliquent des effets qui se manifestent au contact de la lumière et des lames de pla- tine servant accuser les premiers ; nous de- vons donc parler d'abord de ceux-ci. Quand deux lames de platine possédant la même température, très propres, et en relation avec un multiplicateur au moyen de deux fils de platine, plongent dans un liquide conducteur , il n'y a aucun effet de pro- duit; mais la moindre différence de tempé- rature entre chacune d'elles produit un cou- rant; or, comme il a également lieu quand on expose inégalement aux rayons solaires deux lames de platine ou d'or, plongeantdans une solution acide, neutre ou alcaline, il était important de rechercher jusqu'à quel point la radiation calorifique intervenait dans la production de ce phénomène. D'un autre 246 ÈLE ELE côté, on sait que lorsque deux lames de platine plongent dans l'eau ou une solution alcaline, si l'une a une température plus élevée que l'autre, la première est négative par rapport à celle-ci ; le contraire a lieu dans un acide. Les effets étant les mêmes au contact d'un liquide froid etd'un liquidechaud, on en conclut que l'immersion d'une lame chaude dans un liquide chauffe la couche liquide qui l'en- toure, d'où résulte un courant électrique dû à la réunion de la couche chaude sur le liquide environnant. Passons à l'action de la lumière sur les lames. Un appareil a été disposé pour savoir comment les diverses parties du spectre agissaient sur les lames de platine plongées dans un liquide : on a trouvé que les rayons actifs appartenaient aux plus réfrangibles ; or, comme ces rayons Deproduisent pas de phénomènes de chaleur, les effets électriques obtenus doivent donc être rapportés à l'action des rayons chimi- ques sur les corpuscules adhérant aux sur- faces. Autre preuve à l'appui. En opérant avec des lames de métal oxy- dable, de laiton par exemple, et de l'eau aci- dulée par quelques gouttes d'acide nitrique, on a reconnu que les lames exposées au rayonnement prenaient au liquide l'électri- cité positive, effet inverse de celui qui aurait eu lieu si la lame eût été attaquée par l'eau acidulée. En employant comme écrans des verres colorés, on a eu des effets assez com- plexes, dont il est difficile de donner ici l'a- nalyse. Nous dirons seulement que l'action des rayons solaires sur des lames de laiton est différente, suivant que ces lames sont brillantes ou oxydées , et que les écrans se comportent différemment à l'égard des rayons actifs. En déposant des vapeurs d'iode et de brome sur des lames d'argent plongeant dans de l'eau acidulée par de l'acide sulfu- rique, on a reconnu qu'avec une couche mince d'iode sous l'influence de la lumière, la lame prend au liquide l'électricité po- sitive , tandis que l'effet est inverse avec une couche épaisse. Dans le premier cas, Pio- dure d'argent passe à un état d'ioduration moindre; dans le second, l'iode réagit sur l'argent. On a constaté aussi , dans cette cir- constance, l'action des écrans de verre co- loré. Comme on devait s'y attendre , les effets électriques produits quand on expose les chlorure , bromure et iodure d'argent à la lumière, sont inverses de ceux obtenus dans la combinaison du chlore , du brome ou de l'iode avec l'argent , puisque la lumière opère la décomposition de ces sels. On possède maintenant un instrument délicat, l'actinomètre électro- chimique, à l'aide duquel on reconnaît les effets électri- ques produits dans la réaction des diverses parties du spectre sur les corps déposés en couches minces sur des lames de métal (Éléments d' électro-chimie, p. 90). Cet instru- ment peut servir à reconnaître quand une des radiations solaires agit chimiquement sur un corps. Les effets électriques produits dans l'action chimique de la lumière sont d'autant plus importants à étudier, qu'ils démontrent de la manière la plus évidente qu'un contact qui n'est pas suivi d'une ac- tion chimique est incapable de dégager de l'électricité. DES EFFETS ÉLECTRIQUES PRODUITS DANS LIS ACTIONS CAPILLAIRES. Les actions capillaires s'exerçant au con- tact des solides et des liquides, et des liquides entre eux quand il n'y a pas combinaison , ne peuvent produire que des effets électri- ques instantanés; mais comme il y a en même temps production de chaleur, laquelle est elle-même une cause de dégagement d'électricité, et que, d'un autre côté, le corps , avant d'être plongé dans le liquide, est recouvert d'une couche d'air, il en résulte que les effets électriques sont tellement com- plexes, qu'il est bien difficile souvent de faire la part de chacune des causes qui ont con- couru à l'effet observé. Néanmoins , il pa- raît certain qu'à l'instant où l'action capil- laire se manifeste , il y a un mouvement moléculaire qui doit être accompagné d'un trouble dans l'équilibre des forces élec- triques. DU DÉGAGEMENT D'ÉLECTRICITÉ PAR L'iN- FLUENCE DES COURANTS ÉLECTRIQUES ET DES AIMANTS. Toutes les fois qu'un courant électrique cir- cule à très peu de dislance d'un fil conducteur formant circuit, ou bien qu'un aimant se trouve placé très prés de ce fil, il en résulte un effet d'induction, c'est-à-dire un courant ELE ELE 247 par influence dirigé en sens contraire du pre- mier , et dont la durée est instantanée ; vient-on à faire cesser le courant inducteur, il en résulte un courant dirigé dans le même sens que ce dernier, lequel cesse de même im- médiatement après. Pour mettre ces faits en évidence , on enroule en spirale sur un cy- lindre de bois deux fils de cuivre recouverts de soie; les deux bouts de l'un d'eux sont mis en rapport avec un multiplicateur, et les deux autres avec un appareil voltaique; l'aiguille est aussitôt déviée , et on observe les effets qui viennent d'être décrits. Pour opérer avec un aimant, on enroule autour d'un cylindre creux en bois ou en verre un fil de cuivre recouvert de soie, dont les deux bouts sont mis en relation avec le circuit d'un multiplicateur, en introduisant dans la spirale l'extrémité d'un barreau ai- manté, ou un courant instantané qui chasse l'aiguille dans un sens dépendant de la na- ture du pôle introduit dans la spirale. Si l'on retire le barreau , l'aiguille est chassée dans un sens opposé. ÎVous nous en te- nons à l'exposé pur et simple des faits. Il resterait encore à exposer le dégagement de l'électricité sous l'influence de la volonté de «ertains animaux, ainsi que celui qui pro- duit la phosphorence. Nous renvoyons pour le premier aux poissons électriques, pour le second à la phosphorescence. DES APPAREILS ELECTRO - CHIMIQUES SIMPLES KT COMPOSÉS. La connaissance des effets électriques pro- duits dans les actions moléculaires , et en particulier dans les actions chimiques , est indispensable pour concevoir la théorie des appareils électro-chimiques simples et com- posés à courant constant. Tous ces appareils ont été précédés par la pile, cet admirable instrument dû au génie de Volta, et sans le- quel l'électro-chimie n'existerait pas. On se trouverait donc privé d'une foule de docu- ments importants pour la philosophie natu- relle. Le nom de Volta n'a point été prononcé jusqu'ici, parce que nous avons fait abstrac- tion de tout nom propre ; mais quand il s'a- git de la pile, on ne saurait se dispenser de le faire. La théorie qu'il en a donnée ne peut être admise aujourd'hui ; mais que peut une théorie à côté de la découverte de la pile, à laquelle il n'a jamais attaché son nom ? Volta crut pouvoir expliquer les effets électriques précédemment décrits, en ad- mettant l'existence d'une force électro-mo- trice , dont l'action était telle que deux corps conducteurs en contact, quelle que fût leur nature , se constituaient dans deux états électriques différents par le seul faitdu contact. Cette théorie fut vivement attaquée et défendue par des hommes supérieurs ; mais ce n'est réellement que depuis que l'on est parvenu à analyser les effets électriques produits dans les actions chimiques que l'on fut obligé d'admettre l'influence directe de ces dernières sur la production des effets électriques du contact, ou bien l'action de la chaleur ou celle d'une cause mécanique pouvant troubler l'équilibre naturel des mo- lécules. Les effets de contact de Volta peu- vent bien se manifester quand les affinités commencent à exercer leur action , et par conséquent avant que la combinaison s'ef- fectue ; mais ces effets , dont nous ne nions pas entièrement l'existence , disparaissent vis-à-vis de ceux dont nous venons de par- ler. Cette digression n'était pas inutile pour compléter ce que nous avions à dire tou- chant le dégagement de l'électricité. Préve- nons aux appareils simples à courant con- stant. Le premier appareil qu'on ait imaginé se compose de deux bocaux en verre, dont l'un renferme une solution de potasse caustique et l'autre de l'acide nitrique concentré. Ces deux vases communiquent ensemble au moyen d'un tube de verre recourbé , rempli d'argile humectée d'une solution de sel ma- rin. Dans le vase où se trouve l'alcali plonge une lame d'or, dans le second une lame de platine. Si l'on met en communication les deux lames par l'intermédiaire d'un fil de platine, on a un courant assez énergique ré- sultant de la réaction de l'acide sur l'eau et le sel marin d'une part, de la potasse de l'autre, sur l'eau, et qui est dirigé de l'alcali à l'acide en suivant l'argile. Les effets sont constants, parce que les lames, ne se polari- sant pas , ne tendent pas à produire un cou- rant en sens inverse. On donne plus d'éner- gie à cet appareil en substituant à la lame d'or une lame de zinc amalgamée , ou bien à la solution alcaline de l'eau acidulée par l'acide sulfurique ; ou bien encore à l'acide nitrique une solution de sulfate de cuivre 248 ELE ELE que l'on tient au maximum de saturation, en remplaçant la lame d'or par une lame de zinc amalgamé. Le dispositif précédent est bon pour l'étude des appareils simples , mais ne saurait convenir dans les applica- tions. On lui a substitué celui qui suit. On prend un vase cylindrique de verre dans le- quel on met l'un des liquides , par exemple la solution de sulfate de cuivre , puis on met dedans un autre vase en toile à voile, en por- celaine dégourdie, servant de diaphragme , et qui doit contenir le deuxième liquide. Dans le premier vase se trouveune lame de platine enroulée en cylindre autour de ce diaphragme , et à laquelle est fixé un fil du même métal; et dans l'autre, un cylindre de zinc amalgamé , ayant également un appen- dice métallique. Dans l'appareil à acide nitrique et à eau acidulée, disposé comme le précédent, on a substitué au cylindre de platine un cylin- dre de charbon préparé en calcinant dans un moule de tôle un mélange intime de coke et de houille grasse finement pulvérisés et for- tement tassés , et on a pris pour diaphragme un vase en porcelaine dégourdie. Cet appa- reil donne des effets calorifiques très puis- sants ( Éléments d' électro-chimie ). Nous ren- voyons au même ouvrage (p. 102 et 103) pour la description des deux autres appa- reils, qu'il serait bien difficile de faire con- naître par une courte analyse, et dont l'un d'euxest le multiplicateurélectro-chimique. Au lieu des appareils précédents, il est sou- vent plus commode de n'employer qu'un seul vase rempli d'eau légèrement acidulée par l'acide sulfurique, et dans laquelle plon- gent une lame de zinc amalgamée et une lame de cuivre que l'on met en communi- cation l'une de l'autre avec ie corps liquide ou solide qui doit être traversé par le cou- rant électrique. Si l'on réunit plusieurs appareils simples en mettant en communication le zinc de l'un avec le plaline de l'autre , ainsi de suite, on forme l'appareil auquel on a donné le nom de pile voltaïque. Cet appareil a le grand avantage de donner un courant d'autant plus énergique que le nombre des appareils sim- ples est plus grand, du moins jusqu'à une certaine limite. On peut concevoir ce qui se passe dans cette circonstance sans avoir recours à la théorie du contact métallique, mais bien en s'appuyant sur les effets élec- triques produits dans la réaction de l'eau acidulée sur le zinc, c'est-à-dire en substi- tuant aux effets imaginaires du contact du zinc sur le cuivre celui du liquide sur le zinc. DES ACTIONS PHYSIQUES ET CHIMIQUES DE l'électricité. Après avoir exposé toutes les causes qui troublent l'équilibre du principe électrique dans les corps, il s'agit de faire connaître son mode d'action sur les mêmes corps quand ils sont traversés par elle , afin de montrer l'importance de cet agent dans l'étude des phénomènes moléculaires. Conformément à la marche que nous avons suivie en com- mençant , nous opérerons successivement avec l'électricité libre ou statique et l'électri- cité en mouvement ou dynamique. Toutes les fois qu'une décharge électrique suffisamment énergique traverse une sub- stance quelconque plus ou moins conduc- trice, elle y produit un déplacement, une expansion des molécules et des effets calo- rifiques plus ou moins puissants, d'où il ré- sulte, suivant la nature de cette substance , une dilatation , un déchirement , une liqué- faction , une volatilisation ou une décompo- sition. L'expérience produite dans l'air et les gaz est rendue sensible au moyen du thermo- mètre de Kinnersley; dans les liquides, elle est quelquefois si énergique que les vases de verre qui les renferment sont brisés ; dans les solides, il peut en résulter un dé- chirement des parties. DES EFFETS CALORIFIQUES. Lorsqu'on place la boule d'un thermo- mètre sensible sur la route parcourue par une forte décharge électrique, l'appareil in- dique aussitôt une élévation de température, laquelle est d'autant plus marquée, que les milieux traversés par les décharges sont plus ou moins conducteurs de l'électricité. Enprenantpourmesurelalongueurd'unfil d'un diamètre donné qui est fondu, on trouve que l'action calorifique produite par la dé- charge d'une batterie croît à peu près comme le carré de cette charge pour certaines longueurs de fil, et pour une même épaisseur des jarres qui composent la batterie. La quantité d'é- ELE lectricité nécessaire pour charger différentes jarres présentant la même surface est en rai- son inverse de l'épaisseur. Lorsque la charge de la batterie n'est pas suffisante pour fondre les fils, il en résulte sur leurs surfaces des effets de couleurs dus à des altérations dépendant de leur nature et de leur température: avec l'acier, par exemple, la couleur devient successivement bleue, jaune, rouge vif, etc. Quand des fils d'un très petit diamètre sont trop longs pour être fondus, ils dimi- nuent de longueur sans qu'il y ait pour cela perte de poids. Avec des fils de platine, on a trouvé que les diminutions sont sensible- ment proportionnelles au rapport inverse du cube du diamètre des fils. Ces effets ne peuvent être produits qu'autant que le fil augmente de diamètre. Enfin, nous ajoute- rons que le fil, par l'effet du passage de l'é- lectricité, éprouve un mouvement ondula- toire dans le sens transversal, dont les effets sont conservés après la cessation de l'action à cause de la grande vitesse de l'électricité. En opérant dans le vide ou l'air raréfié, les fils fondent plus difficilement que dans l'air à la pression ordinaire ; cela tient à ce que la portion de l'électricité qui glisse sur la surface trouve un passage plus facile à travers l'air raréfié ou le vide que dans l'air. EFFETS DE TRANSPORTS DE L'ÉLECTRICITÉ. La décharge, quand elle traverse du fer ou une masse métallique, ne se borne pas à produire des effets de fusion et de volatili- sation , elle transporte encore avec elle des pan^uies mêmes des métaux dans lesquels elle passe. Amcî l'étincelle qui traverse l'air en sortant d'un conducteur en laiton emporte avec elle du cuivre à l'état de fusion et des particules incandescentesde zinc ; lorsqu'elle part d'un globe d'argent, elle entraîne avec elle de l'argent en fusion; en traversant une plaque de cuivre , elle n'abandonne pas pour cela l'argent. EFFETS CHIMIQUES DE L'ÉLECTRICITÉ LIERE. La décharge électrique ne se borne pas à fondre et à volatiliser les métaux, ainsi que leurs alliages, elle peut vaincre l'affinité qui unit les éléments de ces derniers, comme le laiton en cet x,n exemple; le cuivic et le zinc sont alors séparés, et l'on peut recueillir ELE 249 les oxydes sur une lame de verre; elle peut produire aussi des décompositions chimiques et des combinaisons ; des oxydes peuvent être ramenés à l'état métallique; le vermillon est décomposé; elle enflamme au contact de l'air les corps combustibles à la surface desquels on la fait éclater, comme l'élher, l'alcool , la résine, le phosphore, en sont des exemples. Pour opérer la décomposition de l'eau, < des dissolutions ou liquides quelconques , on introduit des fils très fins d'or ou de pla- tine dans des tubes capillaires dont les extrémités sont ramollies à la lampe pour que le métal puisse s'appliquer exactement sur le verre; avec un instrument tranchant on coupe la portion du fil qui est en dehors du tube , de manière à n'apercevoir avec la loupe qu'un point métallique. On place deux de ces tubes dans un Yase rempli d'eau , de manière que les pointes soient très rappro- chées l'une de l'autre. Un des fils est mis en communication avec le sol , tandis que l'au- tre est assujetti à un conducteur métallique placé à peu de distance du conducteur d'une machine électrique dont on tire des étincelles. Aussitôt il s'opère un courant d'étincelles électriques qui détermine sur les deux pointes de métal un dégagement de très petites bulles de gaz que l'on recueille dans des tubes ren- versés pleins d'eau; sur la pointe positive on recueille un volume d'oxygène pour deux volumes d'hydrogène à la pointe négative. En soumettant à l'expérience des dissolutions de sels de cuivre, d'argent; etc., on a du cuivre, de l'argent sur le fil négatif, et de l'oxygène à l'autre fil. Pour décomposer les huiles , l'éiher, l'al- cool, on se borne à les renfermer dans des tubes fermés par en haut et traversés par des fils de platine terminés en pointe qui pénè- trent d'une certaine longueur dans ces tu- bes. On renverse ces derniers dans une cap- sule remplie de mercure, que l'on place à peu de distance d'un corps électrisé . pour en tiiei une suite continue d'étincelles. Nous citerons pour exemple l'éther, qui fournit de l'hydrogène bicarboné, de l'hydrogène et de l'oxygène dans les proportions suivantes : gaz hydrogène bicarboné deux volumes , gaz hydrogène un volume, oxygène un volume; ect» Qcuj. derniers gaz forment un volume d« vapeur d'eau. 32 250 ELE ELE L'étincelle électrique est employée également avec avantage pour décomposer les gaz , tels que les gaz sulfhydrique, ammoniac, hy- drogène phosphore, acide carbonique, etc. Elle sert aussi à combiner les gaz dans des appareils appelés eudiomètres. Si Ton in- troduit dans un tube de verre fermé par un bout et rempli de mercure, et dont le bout supérieur qui est fermé est traversé par une tige de métal, terminée de chaque côté par une petite boule métallique , deux volumes d'hydrogène et un volume d'oxygène , de manière à occuper un espace d'environ 3 centimètres, et qu'on fasse passer ensuite une étincelle contre la boule intérieure et la sur- face du mercure, le mélange gazeux s'enflam- mera avec détonation , et le mercure remon- tera à la partie supérieuredu tube, dont les parois sont recouvertes d'une très légère cou- che d'eau provenant de la combustion du mélange. Cet appareil a reçu divers perfec- tionnements qui le rendent précieux pour opérer sans danger la combustion d'un grand nombre de gaz et analyser les corps gazeux qui renferment de l'hydrogène. On estaussi parvenu, en faisantpasser pen- dant longtemps des étincelles électriques à travers une certaine quantité d'air donnée, à obtenir du gaz nitrique, composé d'oxy- gène et d'azote; c'est par ce moyen qu'on a d'abord déterminé avec une assez grande ap- proximation la composition de cet acide. action de l'électricité en mouvement, ou dynamique. Effets calorifiques.— L'électricité dynami- que, qui constitue le courant électrique a un mode d'action beaucoup plus important en physique, en chimie et en physiologie, que l'électricité libre, dont les effets sont instan- tanés. C'est par son intermédiaire que nous parvenons à démontrer l'influence de cet agent puissant dans la nature. Les effets pro- duits sont, comme pour l'électricité libre, calorifiques, chimiques et physiologiques; mais iiow ne nous occuperons seulement que des premiers, tout ce qui concerne les derniers devant être traité à l'article Phéno- mènes-physiologiques de l'électricité. Voy. gal- vanisme. Toutes les fois qu'un courant électrique, en traversant un fil métallique, éprouve de la résistance, il en résulte immédiatement, i comme avec l'électricité libre, une élévation ; de température. C'est un effet inverse de ce- ! lui qui a lieu quand la chaleur se propage j dans un fil ou une barre de métal ; dans ce | cas-ci , il y a séparation des deux électrici- ! tés partout où la chaleur rencontre un ob- | stacle, tandis que dans le premier les deux électricités semblent se changer en chaleur. Voici, pour une certaine intensité de courant, les lois qui régissent la production de cha- leur : 1° La quantité de chaleur dégagée par le passage d'un courant dans un fil métallique est en raison directe du carré de la quantité d'électricité qui passe dans un temps donné, c'est-à-dire du carré de la vitesse du cou- rant; 2o Cette quantité de chaleur est en raison directe de la résistance du fil au passage de l'électricité; 3° Quelle que soit la longueur d'un fil de métal , pourvu que son diamètre reste con- stant , s'il passe la même quantité d'électri- cité, l'élévation de température de chaque point du fil est toujours la même; 4° L'élévation de température des diffé- rents points d'un fil métallique est e« rai- son inverse de la quatrième puissance du diamètre. Pielativement à la chaleur dégagée lors du passage de l'électricité dans les liquides , en voici les lois : Lorsque la lame positive qui transmet le courant est de même métal que celui dont l'oxyde forme la base du sel dissous, et qu'il ne se dégage aucun gaz , la quantité de chaleur dégagée suit la même loi que pour les métaux. Ce résultat démontre c formait une excavation; à la pointe de l'autre cône , an dépôt, ce qui indiquait un transport de vapeur de carbone de la pointe négative à la pointe positive. Des appareils ont été construits pour employer l'action ca- lorifique de l'électricité à opérer différents effets de fusion , de manière à remplacer les essais au chalumeau {Éléments d' électro-chi- mie, P- 109). Bien qu'un grand nombre de raits ten- dent à prouver que la chaleur est formée de la réunion des deux électricités, l'expérience précédente ne conduit pas néanmoins rigou- reusement à cette conséquence , par la rai- son que le courant, en transportant de la matière , peut hipn imprimer à celle-ci un mouvement vibratoire extrêmement rapide, ÉLE 251 égal a celui qui le produit, pour qu'il en ré- sulte une émission de lumière et de chaleur semblable à celle que l'on observe. Il n'existe en réalité qu'un fait qui semble infirmer l'exactitude du principe relatif à la composition de la chaleur. Voici en quoi il consiste : Lorsqu'on forme un circuit avec des mé- taux qui cristallisent facilement, tels que le bismuth , l'antimoine et probablement l'ar- senic, il se produit, lors du passage d'un courant peu énergique à l'une des soudures, une élévation de température , et à l'autre un abaissement; ce dernier fait est une ano- malie dont on n'a pu encore donner l'expli- cation. L'abaissement de température a lieu quand le courant est dirigé du bismuth à l'antimoine. DES EFFETS CHIMIQUES. Toutes les fois que les deux électricités émanant sans interruption d'un appareil Yoltaïque traversent, au moyen de deux la- mes de platine , de l'eau ou un liquide te- nant en solution un sel , le courant déter- mine entre les particules de l'eau ou du li- quide d'une part, et celles du composé dis- sous, une polarité électrique telle, que l'hy- drogène de chaqne particule d'eau devient positif et l'oxygène négatif; les particules du sel ou du composé éprouvent une pola- risation semblable , les éléments acides étant négatifs, les éléments alcalins positifs. Il résulte, de cet état de choses que le pôle négatif , en agissant sur les particules d'eau contiguës , altère l'hydrogène, qui devient li- bre, ne pouvant traverser le fil , et repousse l'oxygène vers la particule suivante, la- quelle lui cède son hydrogène, qui tend éga- lement à se porter vers le pôle négatif, et ainsi de suite jusqu'à la dernière en contact avec le pôle opposé , tandis que le contraire a lieu à ce pôle. Les particules du sel éprou- vent des effets analogues. En définitive, l'oxygène et les acides sont transportés sur la lame positive, l'hydrogène et les alcalis sur la lame négative. Tel est le principe gé- néral de toute décomposition électro-chimi- que. Pour savoir comment les alternatives de liquides et de lames métalliques dans une pile influent sur la vitesse du courant, et par conséauent sur la décomposition électro- 252 ÉLE chimique , il faut connaître d'abord le pou- voir conducteur du liquide, puis les modi- fications qu'éprouve l'électricité en traver- sant les liquides interrompus par des lames de métal sans action sur ces mêmes li- quides. 1° Le pouvoir conducteur d'un liquide est eu raison directe de la section, et en raison inverse de la coionne liquide , comme dans les métaux , pourvu toutefois que sa lon- gueur égale au moins cinq ou six fois son diamètre, et que le liquide puisse être dé- composé par le courant. 2° Si l'on remplit un vase de verre d'une solution de eh! ure d'ammoniaque ou de chlorure de sodium, et qu'on le mette en re- lation avec une pile de 60 couples, au moyen de deux lames de platine, puis que l'on in- terpose dans le liquide des lames de métal sur la route du courant, on trouve que l'intensité du courant est diminuée par la présence d'une ou de deux lames de platine placées perpendiculairement à la direction du Courant, cette iminution est très faible quand la plie est composée d'un grand nombre d'éléments ; mais l'intensité du cou- rant diminue dans une proportion d'autant plus rapide, en traversant le même nombre d'éléments, que son intensité origine est plus forte. 4° Avec deux courants ayant même in- tensité, l'un à l'origine, l'autre, après avoir traversé plusie vi rs alternatives, le premier diminue beaucoup plus par l'interposition d'une lame que le second , qui a déjà tra- versé plusieurs alternatives; de sorte que ce dernier se trouve plus apte à vaincre l'iner- tie des mauvais conducteurs. 6° Si l'on substitue aux lames de platine des lames d'un métal sur lesquelles le li- quide puisse agir, la diminution dans l'in- tensité du courant est beaucoup moindre, parce que la perte d'électricité au contact des solides et des liquides est moindre que dans if» cas précédent; il en est encore de même quand la liquide est formé de parti- cules réunies en vertu de faibles affinités, pouvant être vaincues facilement par un courant. C'est pour ce motif que l'acide ni- trique est celui de tous les acides qui dimi- nue le moins l'intensité du courant. Vien- nent ensuite l'acide chlorhydrique , puis l'acide sulfurique ; les solutions salines , ÉLE enfin les alcalis. Il ne faut pas perdre de vue qu'en général les courants électriques ne circulent dans les liquides que par l'inter- médiaire des éléments qu'ils peuvent trans- porter. En résumé, la diminution d'intensité qu'éprouve l'électricité en passant du plaline dans un liquide dépend non seulement de la nature de ce dernier, de son pouvoir con- ducteur , des affinités qui unissent les élé- ments , mais encore de la force du courant et de la perte qu'il éprouve en changeant de conducteur. Des faits généraux que nous venons de rapporter , on voit pourquoi une pile com- posée d'un petit nombre d'éléments produit plus facilement es effets qui se manifes- tent quand le circuit est fermé par un très bon conducteur , tandis qu'une pile com- posée d'un grand nombre d'éléments con* vient mieux quand il s'agit d'opérer sur utt conducteur imparfait, tel qu'un conducteur humide. Toutefois on peut obtenir les mê- mes effets avec un seul couple convenable- ment disposé, si les substances sur lesquelles on agit foui ^..^-mèmes partie du couple métallique. Parlons maintenant de l'influence de l'é- tendue des surfaces immergées sur l'inten- sité du courant; les résultats suivants suf- firont pour indiquer en quoi consiste cette influence. L'augmentation de la surface facilite la transmission du courant. L'augmentation de l'intensité qui résulte de la plus grande étendue de surface croît dans un rapport plus grand que la surface elle-même, quand le courant est faib'«« Cette augmentation croît dans un rapport moindre quand le courant est intense. Par l'augmentation de la surface métallique en contact avec le liquide, on gagne propor- tionnellement plus quand l'électricité en mouvement est peu intense que lorsqu'elle est très forte. DR QUELQUES CONDITIONS GÉNÉRALES DES DÉ- COMPOSITIONS KLKCTKO-CniMIQUES, ET DES LOIS QUI PRÉSIDENT A CES DECOMPOSITIONS. Toutes les fois qu'un courant traverse une dissolution renfermant plusieurs compo- sés , son action décomposante se porte sur le composé dont les élément sont réunis en vertu des plus faibles affinités; etl'in- ELE tensité de cette action dépend du rapport des quantités de substances dissoutes , c'est- à-dire de la loi des masses. Une condition à remplir pour reconnaître les effets de la décomposition est que les éléments trans- portés aux pôles ne puissent pas se recom- biner ; c'est pour ce motif qu'on a cru pen- dant longtemps qu'une solution de potasse dans l'eau ne pouvait pas être décomposée. Considérons un appareil simple formé de deux dissolutions, l'une de sulfate de cuivre, l'autre de sel marin, séparées par un dia- phragme en baudruche, et dans lesquelles plongent une lame de cuivre (dans la solu- tion de cuivre) et une lame de zinc (dans l'eau salée); dès l'instant que le circuit est formé, l'extrémité cuivre est le pôle négatif, l'extrémité zinc le pôle positif; sur le pre- mier se dépose du cuivre, tandis que l'oxy- gène et l'acide sulfurique sont transportés sur le second: or, comme l'eau peut être dé- composée en même temps, il en résulte des effets secondaires par suite de la réaction de l'hydrogène sur l'oxyde de cuivre ; le phé- nomène de la décomposition électro-chi- mique devient alors complexe. C'est une question que nous examinerons plus loin. En attendant, voici les lois qui présidente cette décomposition. Il existe un accord parfait entre la théorie des proportions définies et celle de l'affinité électro-chimique , c'est-à-dire que l'on doit considérer les parties équivalentes des corps comme des volumes de ces corps contenant d'égales quantités d'électricité ou ayant des pouvoirs électriques égaux. Les atomes des Corpr. qui sont équivalents dans les actions chimiques pondent donc des quantités égales d'électricité. Cet accord est facile à mettre en évidence au moyen d'un appareil appelé voltaïmètre , que l'on introduit dans le circuit. Pour savoir comment un courant agit à la fois sur différentes dissolutions, on prend plusieurs voltaïmètres que l'on remplit, l'un d'une dissolution d'argent, l'autre d'une dis- solution de cuivre, etc. Tous ces appareils communiquent entre eux au moyen de fils de platine , et sont mis en relation avec une pile de manière à être traversés tous par le même courant. On trouve alors que les quantités de métal réduit sur les lames négatives sont en pro- ELE 253 portions atomiques ; d'où l'on déduit ce prin- cipe que la même quantité d'électricité sépare des proportions atomiques égales de diffé- rents corps; principe qui rentre dans celui- ci : des quantités équivalentes ou des par- ties atomiques égales de différents métaux dégagent, quand ils s'oxydent, une quantité égale d'électricité douée du même pouvoir chimique ; d'où l'on voit que la faculté que possède un courant dedécomposer une com- binaison dépend de sa quantité, c'est-à-dire de la quantité d'électricité qui passe dans les dissolutions sous forme de courant. On ex- plique par là ce qui se passe dans les expé- riences suivantes, que nous ne ferons qu'in- diquer : quand un ou plusieurs couples voltaiques , chargés avec un certain liquide, ne décomposent pas une dissolution , on a beau augmenter les dimensions des couples, on n'arrive jamais à la décomposition; tan- dis que si à ce liquide on en substitue un autre qui produise une action chimique plus forte et qui livre par suite passage à une plus grande quantité d'électricité , alors il pourra se faire que la décomposition ait lieu. C'est précisément ce qui arrive quand on opère avec un couple zinc et platine, fonc- tionnant avec de l'eau acidulée par l'acide sulfurique : si l'on ne parvient pas à opérer la décomposition d'une combinaison , il suf- fit d'ajouter quelques gouttes d'acide nitri- que, toutes choses égales d'ailleurs , pour l'obtenir ; tandis qu'on n'a aucun résultat en augmentant la surface du zinc ou la quan- tité d'acide sulfurique. On en tire celte con- séquence, qu'un grand nombred'actions chi- miques, faibles sous le rapport des effets élec- triques produits , ne peut jamais égaler une action chimique très forte s'exerçant sur une très petite surface. Il y a encore un autre moyen d'augmenter ou plutôt de faire naître l'action chimique d'un courant, quand elle ne se manifeste pas : c'est de diminuer l'étendue d'une des lames décomposantes; caria même quantité d'électricité acquérant d'autant plus d'in- tensité qu'elle passe dans un conducteur métallique plus étroit, se trouve alors dans les conditions voulues pour agir plus efficacement comme force décomposante. Ainsi, quand on veut décomposer l'eau aci- dulée avec un seul élément et des lames de piatine , on n'obtient aucun effet, tandis que 254 ÊLE si l'on substitue à l'une des lames un fil de platine très fin, préparé à la manière de Wollaston, il y a dégagement de gaz. DE LA LOI DES MASSES. La loi qui régit les décompositions électro- chimiques, quand le courant traverse une solution simple, se vérifie-t-elle à l'égard du mélange de plusieurs solutions, et dans ce cas quelle est la proportion suivant laquelle chaque solution est décomposée? Nous allons voir paraître ici l'influence des masses qu'on ne saurait se dispenser de prendre en con- sidération dans les décompositions électro- chimiques. Pour fixer les idées , citons quel- ques expériences : on a pris plusieurs cap- sules de porcelaine dans lesquelles on a mis des mélanges de solution de nitrates métal- liques ; dans la première, un mélange en mêmes proportions atomiques de nitrate de cuivre et de nitrate de plomb ; dans la se- conde, une solution de nitrate de cuivre et de nitrate d'argent; dans la troisième, une solution de nitrate de plomb et de nitrate d'argent, dans les mêmes proportions ato- miques que dans les autres capsules , c'est- à-dire une proportion atomique de chacun des deux sels dans la même quantité d'eau. La décomposition s'est encore faite en pro- portion définie : seulement, dans le mélange de la solution de nitrate d'argent et de nitrate de plomb , ainsi que dans celui de nitrate de cuivre et de nitrate d'argent , le nitrate d'ar- gent a été seul décomposé ; tandis que, dans le mélange des solutions de nitrate de plomb et de nitrate de cuivre, ce dernier a été seul décomposé. En augmentant successivement les proportions atomiques du nitrate non décomposé, on arrive à des proportions telles qu'il y a d'abord des traces de décomposition du composé qui ne l'était pas primitivement, puis une égale quantité de chaque sel de dé- composée. Citons quelques exemples : Quand on soumet à l'action d'un courant constant de force ordinaire une partie ato- mique de nitrate d'argent, et deux , quatre , huit , seize , iiente-deux , soixante-quatre parties de nitrate de cuivre en dissolution dans cent parties d'eau , le nitrate de cuivre ne commence à être décomposé que lorsqu'il se trouve dans la solution un peu plus de soixante parties atomiques de ce sel pour une de nitrate d'argent. En continuant à ELE augmenter les proportions atomiques de ni- trate de cuivre , on finit par arriver à un terme où le dépôt renferme des quantités atomiques égales de cuivre et d'argent. Danscecas-là, et d'après une des lois pré- cédemment énoncées , le courant a dû se partager en deux parties parfaitement égales, puisque les équivalents du corps étant asso- ciés à des quantités égales d'électricité, n'ont pu être séparés que par des courants égaux en intensité ; d'où l'on tire la conséquence que la force qui unit l'oxygène et l'acide nitrique à un équivalent d'argent dans le nitrate de ce métal est la même que celle qui unit l'oxygène et l'acide nitrique à un équivalent de cuivre, quand il y a dans la solution soixante-sept parties atomiques de nitrate de cuivre pour uned'argent. Ce résultat et d'au- tres analogues démontrent l'influence des masses dans les décompositions électro-chi- miques.Cette influence néanmoins ne se fait sentir qu'autant que la quantité de liquide employé reste la même pour le même cou- rant initial. D'un autre côté, si l'on dépasse une certaine limite d'intensité de courant, on finit par décomposer simultanément les deux sels, alors qu'il n'y en avait qu'un seul quand on n'employait qu'un courant de force moyenne. Il existe une certaine relation entre la con- ductibilité électrique des corps non métalli- ques à l'état solide et celle de ces mêmes corps à l'état liquide. Dans les métaux, le pouvoir conducteur pour l'électricité di- minue à mesure que l'on élève leur tem- pérature, à l'exception cependant du sul- fure d'argent, dont le pouvoir augmente. Dans les liquides, c'est l'inv^e- Les sels solides ne sont pas ou du moins sont de très mauvais conducteurs , tandis que, lors- qu'ils sont en solution dans l'eau, ils condui- sent bien par cela même que leurs parti- cules élémentaires , n'étant plus soumises à la force de cohésion , éprouvent plus de fa- cilité à être transportées par le courant à tra- vers l'eau. On pourrait citer d'autres exem- ples du même genre dans lesquels l'eau n'eit plus un dissolvant : le chlorure de plomb solide ne conduit pas ; mais si on le tient en fusion, non seulement il acquiert la pro- priété de transmettre le courant, mais encore d'être décomposé. Il en est encore de même des chlorures d'argent, de potasse, etc. ÉLE L'eau paraît être celui de tous les corps dont le pouvoir conducteur est le plus diminué par l'état solide. Il y a néanmoins des exceptions aux exem- ples précédents : le soufre , le phosphore , l'iodurede soufre, le bi-iodure d'étain , l'or- piment, le réalgar, le verre liquéfié ne sont conducteurs ni à l'état solide ni à l'état li- quide. Le verre liquéfié cependant conduit quand il renferme un excès de plomb ou de potasse. Un grand nombre d'expériences ont dé- montré que les décompositions électro-chi- miques sont soumises à différentes lois rela- tivement à leur composition chimique : 1° Tous les corps qui peuvent être décom- posés quand ils se trouvent à l'état liquide sont ceux formés de proportions simples de leurs principes constituants; quant aux sels et aux corps composés, laloi n'a pas le même degré de simplicité ; 2° Les oxydes, les chlorures, les iodu- res, etc., sont conducteurs et décomposés , à l'exception du chlorure d'antimoine et du periodure de mercure, tandis que plusieurs combinaisons doubles de ces éléments échap- pent à la loi. Si les corps décomposables sont formés de proportions atomiques simples , la réci- proque n'est pas vraie. Lorsqu'un chlorure, uniodure ou un bro- mure métallique estdécomposé directement par l'action du courant, la décomposition se fait toujours en proportions définies , de telle sorte que pour un équivalent d'électricité qui passe dans la combinaison , il se trans- porte toujours un équivalent de l'élément acide au pôle, positif. En général , lorsqu'un courant électrique traverse deux ou plusieurs combinaisons chimiques binaires placées sur sa route, la décomposition électro -chimique , et non celle résultant des effets secondaires, se fait toujours en proportions définies ; de telle sorte que , pour un équivalent d'électricité , il se transporte au pôle positif un équivalent chimique du corps qui joue le rôle d'acide, et au pôle négatif la quantité correspon- dante de l'élément qui joue le rôle de base. Il n'est question ici que des substances inorganiques , attendu que les composés or- ganiques sont presque tous non conducteurs ; et lorsque par hasard ils conduisent , les ef- ELE 255 fets secondaires masquent tellement l'effet direct, qu'il est bien difficile de reconnaître l'action définie de l'électricité. de la décomposition de l'eau et des corps qu'elle tient en dissolution. Les acides sulfurique , phosphorique , augmentent la décomposition électro-chimi- que de l'eau sans être décomposés eux-mê- mes; les acides chlorhydrique, iodhydri- que, etc., combinés avec l'eau sont au con- traire directement décomposés par le courant; dans ce cas-ci, l'accroissement d'action dé- composante est dû aux acides ; néanmoins , dans le premier cas , on est parvenu à dé- montrer que si les acides sulfurique et phos- phorique ne sont pas décomposés, les com- binaisons que ces acides forment avec l'eau le sont en proportion définie. Pour le prou- ver, il suffit de partager le liquide en deux portions au moyen d'un diaphragme, afin que l'acide transporté au pôle positif ne puisse passe répandre dans tout le liquide; on trouve en effet que l'acide est transporté dans la case positive. de l'emploi de l'électricité a faible ten- sion pour opérer des décompositions et former des combinaisons. On croyait encore , il y a vingt ans , que , pour obtenir de grands effets de décomposi- tion, il fallait employer des courants électri- ques énergiques ; mais on a reconnu depuis que cette condition n'est pas indispensable quand les éléments qui doivent être trans- portés par les courants se trouvent à l'état naissant. C'est à l'aide de ce principe et en employant l'appareil simple que l'on est parvenu à vaincre les plus fortes affinités et à obtenir cristallisés le silicium, le magné- sium et tous les corps simples. D'un autre côté , on n'avait d'abord songé qu'à décom- poser éleclro-chimiquement les corps ; mais on est parvenu ensuite à montrer que l'on pouvait faire jouer un autre rôle à l'électri- cité, en la faisant servir à la formation de composés insolubles et de substances analo- gues à celles que l'on trouve dans la nature; il suffit pour cela d'opérer avec des actions lentes, et en se servant de diaphragmes qui s'opposent au mélange des solutions sur les- quelles on veut réagir. Cette nouvelle direc- Êktti donnée à l'clectro-chimie a conduit 256 ÉLE ELE encore à l'emploi des courants électriques , pour constater la présence de certains corps dans les dissolutions et même pour les sépa- rer les uns des autres , en mettant à profit leurs propriétés électro-chimiques. Elle a mis aussi sur la voie d'un procédé pour re- tirer l'or d'une dissolution qui renferme, ou- tre ce métal, du cuivre et du plomb, sans toucher aux autres métaux; elle permet de traiter avec avantage les minerais d'argent sans l'emploi du mercure, et les minerais de plomb et de cuivre en évitant la fusion , et sans avoir besoin de consommer une grande quantité de combustible ; enfin les applications de l'électricité aux arts surgis- sent de toutes parts, preuve de son univer- salité d'action. L'électro-chimie enseigne comment on fait concourir l'action de l'électricité dégagée dans les plus faibles réactions chimiques avec celles des affinités, pour augmenter ou diminuer l'énergie de ces dernières, de même que l'on emploie la chaleur pour vaincre la force d'agrégation et provoquer le jeu des affinités dans des circonstances où elles ne se manifestent pas. En étudiant les actions lentes sous l'in- fluence des forces électriques, on a été con- duit a examiner les causes qui exercent une influence sur les actions électro-chimiques en général ; ces causes sont nombreuses, et se rapportent à l'état des surfaces agissantes. En partant du principe que tout ce qui tend à troubler l'équilibre naturel des mo- lécules est une cause de dégagement de l'é- lectricité , on a cherché si par hasard les causes mécaniques, telles que le frottement, la porphyrisation et la désagrégation qui dé- gagent de l'électricité , n'opéraient pas en même temps des changements chimiques dans les corps ; les expériences ayant donné des résultats affirmatifs , on a vu là encore une nouvelle relation entre les forces électri- ques et chimiques. Nous allons maintenant préciser quelques faits généraux produits par les actions len- tes , pour montrer quelle peut être l'in- fluence de celles-ci pour l'avancement de la chimie et l'étude des phénomènes géologi- ques. On traitera plus à fond cette importante question dans des articles spéciaux. Les terres peuvent être obtenues facile- ment cristallisées, particulièrement la chaux et la magnésie, du moins à l'état d'hydrate, ainsi que les oxydes de cuivre, le protoxyde de plomb, l'oxyde de zinc, etc. Pour avoir le protoxyde de cuivre , on prend un tube en verre fermé par un bout ; on met au fond de l'oxyde noir de cuivre ; on verse dessus une solution saturée de nitrate de cuivre qui humecte peu à peu l'oxyde , et l'on plonge dans la solution, jusqu'au fond du vase, une lame de cuivre ; on ferme ensuite le tube hermétiquement. Au bout de quelques jours on aperçoit sur la lame de cuivre, au-des- sous de l'oxyde noir, de petits cristaux oc- taèdres d'un rouge de rubis, qui ne sont autres que des cristaux de protoxyde de cuivre; vers la fin de l'opération, il se dépose des cristaux de cuivre métallique. Enfin , quand tout le nitrate de cuivre est décomposé, il ne reste plus dans l'eau en so- lution que du nitrate d'ammoniaque. Tous ces effets résultent de l'action électro- chi- mique résultant du couple voltaïque com- posé de la solution de nitrate au maximum de saturation , de la même solution de moins en moins concentrée qui humecte l'oxyde noir de cuivre, et de la lame de cuivre. Le bout de la lame , qui est en contact avec la solution saturée, étant le pôle négatif de l'appareil , dès lors toutes les bases doivent s'y transporter. Les peroxydes de plomb et de manganèse peuvent être obtenus par des actions secon- daires. Les doubles chlorures , doubles io- dures , doubles bromures , doubles sulfures métalliques, alcalins ou terreux , peuvent être obtenus également cristallisés de la ma- nière la plus facile, ainsi que les chlorures, iodures, bromures métalliques simples, en mettant à profit les principes électro-chimi- ques. Pour les doubles combinaisons , on prend un tube recourbé en U, rempli dans sa partie inférieure d'argile humide ; dans une des branches on met une solution satu- rée de nitrate de cuivre ; dans l'autre une solution d'un chlorure, d'un iodure ou d'un bromure alcalin, et l'on plonge dans chacune d'elles une lame de cuivre, par exemple, les deux lames réunies au moyen d'un fil de même métal. Par suite de la réaction des deux solutions l'une sur l'autre , et de la solution du chlorure ou de l'iodure alcalin sur le cui- vre, il en résulte deux courants qui s'ajou- tent, et dont la direction est telle que le bout ELE qui plonge dans la solution de nitrate étant le pôle négatif se recouvre de cuivre métal- lique en cristaux , tandis que de l'autre côté il se dépose peu à peu des cristaux d'une dou- ble combinaison. Quant au chlorure, à l'io- dure simple, etc., on peut employer la même disposition que pour avoir les oxydes. En réunissant ensemble plusieurs appareils sim- ples , on forme des piles dont l'action peut devenir très intense pour produire des com- binaisons. C'est en suivant cette marche qu'on est parvenu à produire des pyrites et du sulfure d'argent parfaitement cristallisés, et ayant le même aspect que les cristaux naturels. Des appareils électro - chimiques , diffé- rents des précédents, ont été imaginés pour obtenir cristallisés le soufre , les sulfates et carbonates de baryte , de plomb , et les car- bonates terreux, etc. Enfin , tout fait présu- mer qu'à l'aide de l'électricité, on arrivera à former presque toutes les substances insolu- bles qui se trouvent dans la nature , et que la chimie n'a pu obtenir jusqu'ici. DE l'action de l'électricité a forte et A FAIBLE TENSION SUR LES SUBSTANCES INSOLUBLES. Quand on soumet à l'action d'un courant intense de l'eau distillée renfermée dans un vase de Yerre , de cire , de résine , etc., non seulement l'eau est décomposée , mais en- core les principes acides et alcalins qui se trouvent dans la matière même des vases peuvent être enlevés et transportés à leur pôle respectif. Par exemple , avec des vases de verre, on obtient du chlore au pôle posi- tif , et du sodium au pôle négatif , ces deux éléments provenant du chlorure de sodium employé comme fondant dans la fabrication du verre. Avec des vases de cire , on a du côté négatif un mélange de soude et de po- tasse ; et du côté positif un mélange des aci- des sulfurique , chlorhydrique et nitrique. Avec la résine, de la potasse. On arrive au même résultat en employant simultanément les affinités et l'action des deux électricités dégagées dans la réaction lente de deux corps l'un sur l'autre ; il se forme alors des produits cristallisés analo- gues à ceux qu'on trouve dans les filons ; nous citerons particulièrement les arséniates T. v. ELE 257 de cuivre, de plomb, de chaux, etc., le car- bonate et le chromate de plomb, etc. DE L'ACTION DES COURANTS SUR L'ALCOOL , L'ÉTHER ET AUTRES COMPOSÉS ANALOGUES. Quand on soumet à l'action d'une pile, composée d'un certain nombre d'éléments, de l'alcool tenant diverses substances en dissolution , même en très petite quantité, il y a des signes évidents de décomposition. En opérant avec de la potasse, il n'y a déga- gement de gaz qu'au pôle négatif seulement; ce gaz est de l'hydrogène. Les expériences variées de diverses manières ont prouvé que l'action décomposante du courant se porte seulement sur l'eau contenue dans l'alcool ; l'hydrogène est transporté au pôle négatif, tandis que l'oxygène produit des effets se- condaires à l'autre pôle. L'eau étant le su- jet immédiat de la décomposition, et l'odeur d'éther se manifestant dans la décomposi- tion électro -chimique de l'alcool, on doit donc considérer ce composé comme un hy- drate d'éther. L'éther rectifié soumis au même mode d'expérimentation ne donnant aucun signe de décomposition , ne renferme probable- ment pas d'eau comme principe constituant. L'esprit pyroligneux soumis à l'action voî- taïque donne des résultats analogues à ceux obtenus avec l'alcool. On voit par là de quelle importance est l'électricité pour arriver à trouver quelques uns des principes immé- diats des composés organiques. DE L'INFLUENCE DE L'ÉLECTRICITÉ SUR LA FER- MENTATION ALCOOLIQUE. Lorsqu'on plonge deux fils de platine en relation avec une forte batterie voîtaïque, dans du jus de raisin conservé à l'abri du contact de l'air , la fermentation ne tarde pas à se manifester. Il en est de même à l'é- gard d'une dissolution sucrée qui , sans l'ac- tion voîtaïque , ne fermenterait que long- temps après. Le passage de l'électricité dans les substances fermentescibles y détermine donc un mouvement moléculaire capable de produire la fermentation. Serait-ce par ha- sard à la présence de l'oxygène résultant de la décomposition de l'eau, et qui est à l'état naissant, qu'on devrait attribuer le phéno- mène? C'est ce qu'on ignore. 33 258 ELE ÉLE CONCLUSIONS. L'action des particules hétérogènes, les unes sur les autres , et la permanence de leur union dans les combinaisons sont-elles dues à des forces électriques ou à des forces dont la nature nous est inconnue? Quelque disposé que l'on soit à répondre affirmative- ment à la première question , nous devons néanmoins nous borner à dire que les faits nombreux qui surgissent de toutes parts ten- dent seulement à établir : 1« qu'il existe des rapports intimes entre les affinités et les for- ces électriques , rapports qui doivent servir de base à toute théorie électro-chimique. 2° Que les deux principes électriques exis- tent dans les interstices des molécules à l'état d'électricité naturelle ; qu'ils en sont expul- sés en môme temps que la chaleur qui s'y trouve, par l'effet d'actions mécaniques ou chimiques ; que l'état électrique des corps modifie sans cesse les affinités à l'égard d'au- tres corps. 3° Qu'il existe une quantité énorme d'é- lectricité naturelle dans les espaces molécu- laires où s'opèrent les phénomènes les plus mystérieux delà nature, c'est-à-dire tous ceuxdépendantdes fluides impondérables qui ont des rapports plus ou moins intimes avec le fluide électrique; que cette quantité est tellement identifiée avec les forces qui unissent les molécules , que l'on détruit ou que l'on affaiblit l'action de ces forces quand on enlève tout ou partie de cette électricité; si donc elle ne constitue pas les affinités et la force d'agrégation, elle est du moins indispensable à leur existence. La dépen- dance est telle entre les affinités et les forces électriques , que les unes et les autres se manifestent toujours ensemble et que l'on peut à volonté se servir des affinités pour produire les forces électriques, et vice versa. 4o L'hypothèse ancienne que la chaleur est formée de la réunion des deux électrici- tés subsiste toujours , et repose sur des faits de plus en plus concluants ; on n'a encore trouvé qu'un seul fait qui l'infirme: nous avons dit dans quelle limite il fallait res- treindre cette hypothèse. 5o L'électricité produite dans des actions chimiques n'est qu'un effet résultant de l'ac- tion des affinités, et elle reparait, mais en sens inverse, dans la décomposition. Ces deux effets annoncent un état électrique mo- léculaire indispensable à la permanence de l'union des particules hétérogènes dans la combinaison, lequel disparaît quand celle-ci est détruite. 6° Il existe un accord parfait entre la théo- rie des proportions définies et celle de l'affi- nité électro-chimique , puisqu'il est prouvé que les parties équivalentes des corps con- tiennent d'égales quantités d'électricité. Ainsi , les atomes qui sont équivalents les uns aux autres possèdent des quantités égales d'électricité. 7° Le pouvoir des masses dans la décom- position électro-chimique des sels en disso- lution se fait également sentir; mais if est soumis à des lois très complexes qui dépen- dent des quantités relatives de ces sels , de la quantité du dissolvant et de l'intensité du courant. En se rendant bien compte de ce pouvoir des masses, on conçoit comment on peut déterminer les rapports existant entre les affinités de deux bases pour un acide ou d'une base pour deux acides. Tout concourt, du reste, à prouver que l'électricité joue un grand rôle dans la na- ture, et que ses propriétés doivent être l'ob- jet d'études spéciales de quiconque s'oecupe de chimie , des diverses branches des scien- ces naturelles, et en général des sciences physico-chimiques. Pour plus amples développements nous renvoyons le lecteur aux articles suivants: Galvanisme. Lumière. Magnétisme. Météo rologie. Minéraux. Température des corps organisés. (Becquerel.) ÉLECTROMÈTRE, phys. Vou. élec- tricité. ÉLECTROSCOPE. phys. — Foy. élec- tricité. ELECTRUM- min. — f^ogez or argen- tifère. (Del.) ÉLÉDONE. Eledon. moll. — Genre de Céphalopode Cryptobranche, dont l'Elédone musquée est le type. Voy. poulpe. ÉLÉDONE. Etedona ( èhSwvn espèce de polype), ins. — Genre de Coléoptères hété- romères , famille des Taxicornes , tribu des Diapériales, établi par Latrcille, et corres- pondant à celui nommé postérieurement par Illiger et Fabricius Bolitophagus. Les Élédo- nes sont des Insectes de petite taille à cou- leurs obscures , et qu'on trouve dans les ELE Champignons pourris. Leur corps est ova- laire , convexe et arrondi en dessus ; la tête est inclinée , et quelquefois armée d'une corne bifide; Je prothorax est grand et gib- beux ; les élytres sont dures, voûtées, et ca- chent entièrement l'abdomen ; les jambes antérieures sont cylindriques et rner.ues. Parmi les 7 ou 8 espèces connues de ce g., nous citerons : 1° XEledona cornuta (Boliio- phagus comutus Fab.), de l'Amérique sep- tentrionale ; et 2° VEledona agaricola Latr., qui se trouve aux environs de Paris , et qui a servi à Latreille à fonder le genre qui nous occupe. M. Léon Dufour a eu occasion d'observer les mœurs de cette dernière espèce, et en a fait l'objet d'un Mémoire adressé à l'Acadé- mie des sciences, et inséré dans les Comptes- rendus de cette Académie, t. XVII , p. 1046, 6 novembre 1843. Il en résulte que la larve vit et subit toutes ses métamorphoses dans le Boletus imbriealus. Elle y passe l'hiver dans des galeries qu'elle s'y est pratiquée sans ordre; et quand elle a pris toute sa croissance, elle en détache un bloc sphéroï- dal solide, de 7 à 8 millimètres de longueur «ur 6 ou 7 d'épaisseur ; elle le perfore d'un bout à l'autre dans son plus grand diamè- tre, et creuse au centre de ce bloc une cavité propre à la contenir, après avoir exactement bouché avec ses excréments pulvérulents les deux issues qui y conduisent. Ainsi recluse, la larve attend l'époque de sa transformation en nymphe, qui a lieu en juin ; et c'est dans ce même mois que l'insecte ailé dévore son berceau et prend son essor. Cette larve est hexapode , céphalée , allongée , semi-cylin- drique, blanchâtre, longue de 5 à 6 milli- mètres ; sa tête, de la largeur du corps, a de petites antennes de 3 articles , dont le der- nier, tronqué, se termine par deux soies rai- des. Le microscope découvre un peu en ar- riére du point d'insertion des antennes 3 ocelles disposés en une série , fait excep- tionnel jusqu'à ce jour dans les larves des Coléoptères. (D.) ELEGANTE STRIÉE, moll. — Le Cyclostoma elegans de Lamarck a été dé- crit par Geoffroy dans son Petit Traité des coquilles des environs de Paris sous le nom d'Elégante striée. Voy. cyclostome. (Desh.) ELEGIA. bot. ph. — Genre de la famille des Restiacées, établi par Thunberg ( Flor. ÉLE 259 Cap., p. 81 ) pour des plantes herbacées du Cap à chaumes simples ou rameux ; aphyllcs engaînées ; fleursen panicules ou en grappes, et non munies de bractées. ELEIOTIS ( &£loç, de marais), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées- Hédyzarées, établi par De Candolle {Prod., II, 348) pour des plantes herbacées indigènes des Indes, couchées, grêles, à tiges triangu- laires ; à feuilles pinnées, trifoliées, munies de petites stipules ; inflorescence en grappes axillaires; pédicelles géminés uniflores et fleurs petites. L'espèce type de ce genre est YHedysarum sororium de Linné. ÉLÉMENT, chim. — Par le mot Élément on désigne un Corps simple, élémentaire, ou réputé tel faute de moyens suffisants de dé- composition , et destiné à constituer, soit seul , soit réuni à d'autres corps analogues , les différents corps composés qui se rencon- trent dans la nature. Un Élément est donc un principe simple, indécomposé , sinon in- décomposable, doué de qualités qui lui sont inhérentes et qui le distinguent des autres corps. Les anciens n'admettaient que quatre Élé- ments : le Feu, l'Air, l'Eau et la Terre. C'é- tait dans la flamme du bois qui brûle, dans la fumée qui s'en exhale, dans l'eau qui en suinte, dans les cendres qu'il laisse, qu'A- ristote, et ceux qui vinrent après lui, trou- vaient évidemment les éléments. Cette doctrine traversa des siècles , sans que le moindre doute s'élevât sur sa vérité ; et, malgré les efforts de quelques hommes de génie qui, sentant toute sa défectuosité, tentèrent , depuis l'époque de la renais- sance, de la modifier, sinon de la renver- ser complètement, il nous faut arriver à La- voisier , c'est-à-dire aux dernières années du XVIIIe siècle, pour savoir ce qu'on doit entendre par Élément. Le passage suivant, tiré du discours préliminaire du Traité élé- mentaire de Chimie de l'illustre réformateur, nous servira de définition : « Tout ce qu'on peut dire sur le nombre et la nature des Élé- ments se bornant, suivant moi, à des discus- sions purement métaphysiques , ce sont des problèmes indéterminés, qu'on se propose de résoudre, qui sont susceptibles d'une infi- nité de solutions, mais dont il est probable qu'aucune en particulier n'est d'accord avec la nature. Je me contenterai donc de dire 260 ELE ËLÉ que, si par le nom d'Elément nous enten- dons désigner les molécules simples et indi- cibles qui composent les corps, il est pro- bable que nous ne les connaissons pas; que si . au contraire , nous attachons au nom d'Élément ou de principe des corps l'idée du dernier terme auquel parvient l'analyse, toutes les substances que nous n'avons pu encore décomposer par aucun moyen sont pour nous des Éléments; non pas que nous puissions assurer que ces corps, regardés par nous comme simples , ne soient point eux-mêmes composés de deux ou même d'un plus grand nombre de principes ; mais puisque ces principes ne se séparent jamais, ou plutôt puisque nous n'avons aucun moyen de les séparer, ils agissent, à notre égard , à la manière des corps simples, et nous ne devons les supposer composés qu'au moment où l'expérience et l'observa- tion nous en fourniront la preuve. » Dans l'état actuel de la science, l'on est autorisé à admettre 55 Éléments , ou du- moins 55 Corps, qu'on doit regarder comme tels, puisqu'ils ont résisté jusqu'à présent aux efforts des chimistes, qui n'ont pu les dé- composer encore. Ce sont ces Corps qui, combinés un à un , un à deux , deux à deux, etc., etc., forment tous les Corps com- posés de la nature. Mais il est probable que le nombre des Corps simples n'est point en- core fixé, et qu'on en découvrira d'autres, à mesure que les moyens d'analyse devien- dront plus parfaits et plus puissants. Nous donnons ici la liste des 55 Corps sim- ples rangés dans un ordre tel , que chacun d'eux joue le rôle d'Élément électro-positif, par rapport à ceux qui le précèdent, et d'É- lément électro-négatif relativement à ceux qui le suivent. Voyez électricité. Oxygène, Fluor, Chlore, Brome, Iode, Soufre, Sélénium, Azote, Phosphore, Arse- nic, Chrome. Molybdène, Tungstène, Bore, Carbone, Antimoine, Tellure, Tantale, Titane, Sili- cium, Hydrogène. Or, Osmium, Iridium, Platine, Bhodium, Palladium, Mercure, Argent, Cuivre, Ura- nium, Vanadium, Bismuth, Étain, Plomb, Cadmium, Cobalt, Nickel , Fer, Zinc, Man- ganèse, Cérium, Lantane , Thorium , Zirco- nium. Aluminium, Yttrium, Glucinium, Magné- sium, Calcium, Strontium, Barium , Li- thium, Sodium, Potassium. Les Corps simples ou Éléments ont été divisés en deux grandes sections •. les Elé- ments non métalliques ou Métalloïdes, et les Éléments métalliques ou Métaux. Cette di- vision, adoptée par la plupart des chimistes français et étrangers, est fondée principale- ment sur la propriété que possèdent ces corps d'être bons ou mauvais conducteurs du calorique et de l'Électricité. Cette con- ductibilité n'existe pas ou se manifeste à peine dans les Métalloïdes, tandis qu'elle se développe d'une manière très marquée , bien qu'à des degrés différents, dans tous les Métaux. Les Métalloïdes sont au nombre de 13, l'Oxygène, puis l'Hydrogène , le Bore, le Si- licium, le Carbone, le Phosphore, le Soufre, le Sélénium, le Fluor, le Chlore, le Brome, l'Iode , l'Azote ; on ajoute quelquefois à ce nombre l'Arsenic et le Tellure , qui se com- portent dans un grand nombre de cas comme les Métalloïdes. Tous les autres corps simples sont des Mé- taux. Les Métalloïdes, ainsi que les Métaux, bien que différents entre eux, présentent ce- pendant des propriétés générales qui les ca- ractérisent ; nous renvoyons , pour plus de détails , aux mots métalloïdes et métaux. Nous ne terminerons pas cependant cet ar- ticle sans parler d'une classification des Corps simples, proposée , il y a déjà long- temps, par Ampère, reprisedepuis et modifiée par M. Despretz. Quand on étudie les Corps simples , on remarque qu'il en est certains qui présen- tent entre eux une analogie plus ou moins grande ; cette analogie persiste dans leurs composés , et il en résulte que l'on peut con- stituer ces corps en familles naturelles. Tous les Corps simples sont donc partagés par M. Despretz en 14 groupes ou familles , ayant pour types des corps à propriétés bien tranchées ; et ils sont répartis dans un ordre tel , qu'il existe une liaison entre la famille qui précède et celle qui suit, de manière que le tout forme une chaîne dont cha- que anneau se rattache, mais dans laquelle on peut cependant saisir trois grandes divi- sions : 1° Corps non métalliques ; 2<> Corps ayant quelques uns des caractères des me- ÉLÉ ELE taux ; 3» Corps métalliques a caractères de, plus en plus tranchés , tels que l'alcalinité des oxydes , la neutralité et la stabilité des sels. Dans cette classification , l'Oxygène et l'Hydrogène n'appartiennent à aucun groupe; ils se trouvent tout-à-fait en dehors. Voici comment sont répartis les autres corps. Ire Famille. Chloroïdes. Chlore, Brome, Iode, Fluor. Caractères : Combinaisons acides avec l'hydrogène et avec l'oxygène; pas d'union directe avec l'oxygène ; les hydracides de cette famille ont la même composition ato- mique. IIe Famille. Sulfuroïdes. Soufre, Sélénium, Tellure. Caractères : Combinaisons acides avec l'hydrogène , mais moins puissantes que les précédentes combinaisons acides avec l'oxy- gène ; union directe avec l'oxygène. IIIe Famille. Carbonoïdes. Carbone , Bore , Silicium. Caractères : Combinaisons hydrogénées neutres ; acides oxygénés produits direc- tement. IVe Famille. Azotoïdes. Azote , Phosphore , Arsenic. Caractères : Combinaisons hydrogénées alcalines ou faisant fonctions de base; com- binaisons oxygénées acides. Ve Famille. Chromoïdes. Chrome, Vanadium, Tungstène , Molyb- dène, Tantale, Titane. Caractères : Acides oxygénés saturant les bases, et formant des sels stables et cristal- lisables ; pas de combinaisons avec l'hydro- gène ; alcalinité faible dans les oxydes; pro- priétés physiques analogues à celles des métaux des familles suivantes. VIe Famille. Stannoïdes. Etain , Antimoine, Osmium. Caractères : Oxydation facile par la calci- nationà l'air; combinaisons oxygénées sans propriétés acides ou alcalines bien pronon- cées; réduction des oxydes par le charbon à une haute température ; combinaisons sta- bles avec le Chlore. VIIe Famille. Auroïdes. Or, Iridium. Caractères ; Combinaisons oxygénées, n'ayant ni acidité ni alcalinité bien mar- quées ; oxydes et chlorures décomposables par la chaleur ; pas d'altération par les aci- des seuls ; pas de sels binaires avec les aci- des ; combinaisons directes avec le Chlore, chlorures doubles avec les chlorures alcalins. VIIIe Famille. PlatinoÏdes. Platine , Rhodium. Caractères : Les mêmes que ceux des mé- taux précédents , à l'exception des sels que les oxydes de cette famille forment avec quelques acides minéraux. IXe Famille. Argyroïdes. Argent , Mercure , Palladium. Caractères : Métaux dissolubles dans l'a- cide azotique ; sels stables bien déterminés ; oxydation directe par la chaleur; oxydes ré- duits à une température peu élevée. Xe Famille. Cuproïdes. Cuivre , Plomb , Bismuth, Cadmium. Caractères : Métaux oxydés directement par le contact de l'air, mais ne dégageant pas d'hydrogène en présence de l'eau et de l'a- cide sulfurique ; oxydes irréductibles par la chaleur seule, mais réduits facilement par le charbon ou l'hydrogène ; sels stables et cristallisables, dont les métaux sont précipités par le zinc ou le fer. XIe Famille. Ferroïdes. 1er ordre, métaux magnétiques: Fer, Cobalt, Nickel. 2e ordre , métaux non magnétiques. Zinc , Manganèse , Uranium , Cérium, Lantane. Caractères : Métaux oxydés directement , décomposant l'eau à la chaleur rouge , déga- geant de l'hydrogène par l'eau et l'acide sul- furique ; oxydes irréductibles par la chaleur seule , réduits par le charbon ou l'hydro- gène , mais à une température plus élevée que ceux de la famille précédente ; sels sta- bles et cristallisables dont les oxydes ne peu- vent être réduits par d'autres métaux. XIIe Famille. Aluminoïdes. Aluminium , Thorium , Glucinium , ïttrium, Zirconium. 262 ELE ELE Caractères : Métaux ne décomposant pas l'eau à la température ordinaire , mais à + 100; oxydes insolubles, irréductibles par le charbon ; chlorures réductibles par le po- tassium et par la pile ; sels à réaction acide , déconiposables par la chaleur et par l'ammo- niaque. XIIIe Famille. Baroïdes. 1er ordre , Magnésium ; 2e ordre, Calcium, Barium, Strontium. Caractères : Oxydes ramenant instantané- ment au bleu la teinture de tournesol rou- gie par un acide , et verdissant le sirop de violettes , non réduits par le charbon , et décomposés par le chlore avec dégagement d'oxygène; sels neutres, stables et cristalli- sables ; carbonates neutres, insolubles ; sul- fates permanents à la chaleur rouge. XlVe Famille. Potassoïdes. Potassium , Sodium , Lithium. Caractères : Métaux décomposant l'eau à la température ordinaire avec dégagement d'hydrogène; oxydes solubles neutralisant parfaitement le6 acides , précipitant tous les oxydes précédents , et dégageant de l'oxy- gène par le chlore et l'iode ; sels solubles et généralement cristallisables. Nous venons de considérer les Éléments ou Corps simples d'une manière générale, et tels qu'ils se présentent à nos yeux; mais si l'on cherche à pénétrer dans leur texture intime, l'on est conduit à ad- mettre qu'ils sont composés de particules ou molécules toujours les mêmes pour le même corps dont elles sont l'essence, mais qui va- rient nécessairement dans des corps diffé- rents. Ces particules ont reçu le nom d'A- tomes, mot connu depuis des siècles, qui se trouve au fond de toutes les théories, et sur la signification et la valeur duquel l'on est à peine d'accord , bien que l'on soit obligé d'y avoir incessamment recours pour l'expli- cation des phénomènes chimiques. La théorie des Atomes trouvera sa place aux mots Matière et Théorie atomique. (A. Duponchel.) ÉLÉMI. Eletni. bot. ph. — Substance ré- sineuse dont on distingue deux espèees dans le commerce. : l'E. oriental , qui provient de YAmyris zeilonica, et l'E. bâtard ou d'A- mérique , qu'on croit fourni par Y A. elemi- fera. Ces résines, d'une saveur acre et amère, jouissent de propriétés irritantes, et entrent dans plusieurs préparations offici- nales. ELEMIFERA , Plum. bot. ph.— Syn. à'A- myris, L. ELENCHUS. moll. —Ce genre, proposé d'abord par Humphrey, dans son Catalogue de la Collection de Calonne , a été reproduit par M. Swainson , dans son Petit Traité de Malacologie.^ groupe ne peut être adopte, puisqu'il est destiné à rassembler quelques espèces de Troques à spire allongée. Voy. troque. (Desh.) * ELENCHUS. ins. — Genre de l'ordre des Strésiptéres, Kirb. (Rhipiptères.Latr.), fondé par M. Curtis , et adopté par M. Westwood et par la plupart des entomo- logistes. Les Elenchus ont les antennes grê- les , pubescentes et rugueuses, plus longues que le thorax, divisées après le premier ar- ticle en deux lamelles linéaires, compri- mées , représentant un second et un troi- sième article : la tête offre un prolongement assez petit au milieu du front; les pattes sont longues , les tarses n'ont que deux ar- ticles. Le type est Y Elenchus Walkeri Curt., trouvé sur des Andrenites. Une secondeespèce a été décrite par M. Westwood dans les Tran- sactions of the society of London (t. I, p. 173, part. 3, pi. 17, fig. 15), sous le nom de 2s. Tem- pletoni, trouvée à l'île Maurice. Enfin M. West- wood iloco cit. ) indique avec doute une troi- sième espèce (E. tenuicomis) , qui ne diffère probablement pas de YE. Walkeri. (E. D.) ÉLÉNOPHORES. Elenophorus. ( èUvn , flambeau; (fop/w, jeporte).iNS. — Genre deCo- léoptères hétéromères, famille des Mélasomes, établi par Mégerle, et adopté par tous les en- tomologistes.M.Solier,dans son essai sur les Collaptérides, le place dans la tribu des Aki- sites. Ce g., créé aux dépens des Akis de Fa- bricius , a beaucoup de rapport avec celui que M. Dejean a établi sous le nom de Ca- cicus. Il en diffère principalement par sa tête sans étranglement brusque en manière de cou, et par ses yeux plus fortement lunules, et fermés dans le milieu par le bord latéral delà tête. On ne connaît jusqu'à présent qu'une seule espèce d1 Elenophorus. la même que Y Akis collaris de Fabricius. Elle est très communes certaines années à Marseille, ELE Nimes et Montpellier, où elle se tient dans les endroits obscurs des constructions en ruine. Elle se trouve également en Espagne, en Si- cile et en Barbarie. (D.) ELEODES [êltoênq , onctueux), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , fa- mille des Mélasomes, tribu des Blapsites , établi par Eschscholtz, et adopté par HT. le comte Dejean, qui dans son dernier Cata- logue y rapporte 28 espèces, toutes du Mexi- que et de la Californie, à l'exception d'une seule ( Chodes Humboldtii Dej . Blupspygmœa, Latr.) , qui est de l'Amérique équïnoxiale. La plupart des espèces du Mexique ont été nommées par M. Chevrolat notre collabora- teur, et toutes celles de la Californie l'ont été par Eschscholtz, le fondateur du genre. (D.) LLÉODON. moll. — Voyez élejdon. ELEOMA , Ziégl. ras. — Synonyme de Liihophilus, Még. (D.) ÉLÉONORE. ras.— Geoffroy a désigné sous ce nom la Libellula degressa Linné. (E. D.) ELEOTDREPTUS , G.-R. Gr. ois. — Syn. de Caprimulgus anomalies. ELEOTRIS (IMrcpc, nom d'un poisson du Nil), poiss. — Genre de la famille des Acan- thoptérygiens, à pharyngiens labyrinthifor- mes , famille des Gobioïdes, établi parGro- novius et adopté parCuvier. Ces Poissons ne diffèrent des Gobies que par leurs ventrales distinctes, leur tête obtuse un peu déprimée, leurs yeux écartés l'un de l'autre, et leur membrane branchiale à six rayons, etc. Ces Poissons, au nombre de 20 espèces, vi- vent pour la plupart dans les eaux douces , près des côtes, et dans la vase. L'espèce type répandue dans les eauxdes Antilles est TE- leoiris dormitatrix , ou dormeur. C'est un poisson d'assez grande taille, a joues renflées, et à nageoires tachetées de noir. Il n'est point très commun à Haïti; on le rencontre presque tojuours en repos prés des écores , où on le prend à la truble et à l'épervier. Sa chair n'est pas très estimée, et pourtant on la sale. On trouve aussi desÉléo- tris au Sénégal et aux Indes. Nous en possé- dons une petite espèce sur les côtes de la Mé- litCi ranée : c'est le Gobius auratus de Risso. ÉLÉPHANT. Elephas ( !>«?«?, nom grec de l'Eléphant), mam. — Ce genre de Mam- mifères, dans la Méthode de Cuvier, ap- partient à l'ordre des Pachydermes , c'est- à-dire à cHui dont les animaux n'ont pas ELE 263 d'ongles , mais une sorte de sabot de corne qui leur enveloppe toute l'extrémité des doigts. Ils ne ruminent pas ; leur estomac est simple , divisé en plusieurs poches. Cet ordre , le plus mal établi en histoire natu- relle, est tout-à-fait artificiel, et il suffit, pour le prouver, de citer quelques uns des animaux qui le composent, comme par exemple, le Daman, que Buffon plaçait avec les Marmottes , et qui a bien évidemment les doigts munis d'ongles et non de sabots ; le Cheval et le Rhinocéros, les Éléphants et les Cochons, les Hippopotames et les Tapirs. Certes, les fils analogiques au moyen des- quels on a lié en un seul groupe des êtres aussi disparates, ne me paraissent des liens ni bien puissants ni naturels. Quoi qu'il en soit, les Éléphants forment dans cet ordre une petite famille, celle des Proboscidiens, dont les caractères sont : six ou dix dents , savoir : deux défenses coniques, recourbées en haut, saillantes hors de la bouche , quel- quefois fort longues, représentant les inci- sives des autres animaux ; pas de canines ; deux ou quatre molaires en haut et autant en bas, selon, non pas l'âge, mais les cir- constances que nous citerons plus loin. Le corps de ces molaires se compose d'un nom- bre déterminé de lames verticales formées chacune de substance osseuse et d'émail, liées entre elles par une matière corticale. Le nez se prolonge en une trompe énorme, lapluslongue et la plusmobile qu'on puisse trouver chez les Mammifères pourvus de ce singulier organe. Si les caractères ostéologiques pouvaient servir seuls à établir d'une manière sérieusela classification zoologique, ainsi que l'ontcru quelques naturalistes, il serait fort curieux de chercher la place que devraient occuper les Eléphants , et plus curieux encore de trouver cette place à côté des Rats et des Co- chons d'Inde. La longueur des défenses, et surtout leur accroissement continu pendant tout le cours de la vie , la grandeur des al- véoles qui les logent, les rapprochent des Rongeurs en général. Les molaires sont abso- lument semblables à celles des Cabiais, avec cette seule différence que la matière corticale déborde les lames d'émail et les enveloppe, dans les Éléphants, tandis que chez les Ca- biais l'arête des lames dépasse en hauteur la matière corticale. L'arcade zygomalique est, 264 ELÉ ELE dans l'Eléphant, comme chez les Rongeurs ; le trou sous-orbitaire , par sa grandeur, rap- pelle celui des Rongeurs sans clavicule, tels que les Porcs-Épics, etc. Mais un caractère fort singulier, et qui ap- partient uniquement aux Éléphants , si les Phacochœres ne sont pas dans le même cas, c'est le remplacement des dents. La molaire qui sert à la mastication a une position telle qu'elle s'use et diminue non seulement de grosseur, mais encore de longueur. Pendant que l'animal en fait usage, il s'en développe une autre. Celle-ci pousse en avant la dent active, dans le sens de la longueur de la mâchoire, 6ur laquelle elleglisse, et la racine, ébranlée par le mouvement singulier de lo- comotion , se carie, se décompose , et dimi- nue de grandeur dans les mêmes proportions que la dent entière. Rientôtla dent s'ébranle et finit par tomber pour céder sa place à la nouvelle molaire qui l'a chassée. Un autre germe se développe derrière cette nouvelle dent , et la pousse à son tour jusqu'à ce qu'elle soit usée et tombée , puis un qua- trième germe, un cinquième germe agis- sent de même , de manière que la molaire peut être remplacée jusqu'à huit fois. Il ré- sulte de ce fait fort extraordinaire que l'on peut trouver à un Éléphant une ou deux dents à chaque mâchoire, selon le moment de l'observation, et qu'il est impossible de juger de l'âge d'un de ces animaux par le plus ou le moins d'usure de ses mâcheliè- res. Si les observations que Corse a faites sur l'Éléphant des Indes est exacte, et que les molaires se remplacent jusqu'à huit fois, ces animaux auraient réellement trente-deux mâchelières, dont vingt à l'état rudimentaire dans le premier âge. La trompe, dans ces géants delà nature, n'est pas moins singulière que le système dentaire. Cet organe , que l'on peut regarder comme un prodigieux allongement du nez, est creusé en dedans de deux tuyaux revêtus d'une membrane muqueuse toujours hu- mide , grâce à l'exhalation continuelle four- nie par les petits cryptes ouverts à sa sur- face. Ces tuyaux ne sont rien autre chose que les narines prolongées; mais, pour remplir d'autres fonctions que chez les autres ani- maux, il leur a fallu un appareil particu- lier : ainsi , les tuyaux , dans l'endroit où ils touchent aux parois osseuses qui les termi- nent et qui renferment l'organe de l'odorai, sont munis d'une valvule cartilagineuse et élastique, que l'animal ouvre et ferme à sa volonté. S'agit-il de remplir sa trompe d'eau pour porter cette eau à sa bouche, il ferme ses valvules : s'agit-il de flairer la piste d'un chasseur, ou d'employer de toute autre ma- nière le sens de l'odorat, les valvules restent ouvertes. Le corps de la trompe est com- posé, dans sa plus grande longueur, de fi- bres musculaires entrecroisées, les unes s'étendant longitudinalement, les autres transversalement et non circulairement : ces dernières rétrécissant la trompe, la for- cent à s'allonger sans comprimer les deux tubes intérieurs. Les fibres longitudinales forment des faisceaux arqués, fixés d'une part à la membrane muqueuse des tuyaux, et par leur sommet convexe à la face interne de la peau, d'où il résulte que la flexion et le raccourcissement peuvent se faire par- tiellement ou en totalité. Toutes ces fibres musculaires se réunissent à la base de la trompe pour former quatre muscles puis- sants, dont les deux antérieurs tiennent à toute la largeur du frontal au-dessus des os du nez . et les deux latéraux aux maxillaires en avant et au-dessous de l'œil. Une branche du nerf facial commande au mouvement respiratoire, et une branche de la cinquième paire donne la sensibilité et ordonne aux mouvements purement volontaires. La trompe se termine par un petit appen- dice un peu digitiforme, doué de mouve- ment dans tous les sens, et dont l'animal se sert avec beaucoup d'adresse pour saisir les plus petits objets. Le squelette de ces énormes animaux a vingt paires de côtes, trois vertèbres lom- baires, quatre sacrées et Yingt-quatre coxy- giennes. La figure des os des membres, depuis les phalanges jusqu'aux épaules, a quelque analogie, mais assez éloignée, avec les mêmes os dans le squelette humain, et cette ressemblance est même assez frappante dans les deux premières vertèbres cervicales et dans toutes les dorsales , quand on n'y re- garde pas de trop près. C'est à cela que l'on doit tous les contes des anciens auteurs sur les géants qui auraient peuplé le monde avant ou pendant les hommes. En effet, les os d'Éléphants fossiles, que l'on trouve par- tout, et principalementdans des contrées où ELE cet animal n'existe plus depuis les temps his- toriques, ont dû nécessairement être pris pour des os de géants par des observateurs qui n'avaient que des notions excessivement superficielles de l'anatomie humaine, et qui n'en avaient aucune sur l'anatomie d'un ani- mal qui leur était absolument inconnu. On concevra plus facilement encore cette mé- prise des temps antiques, quand on saura que, il n'y a pas plus de deux siècles , des anatomistes de profession se sont laissés aller à de telles erreurs. Mais ce qu'il y a de plus difficile à comprendre , c'est comment des gens, d'ailleurs instruits, ont pu reconnaître dans des os de Mammouth les restes du géant Anthée, du guerrier gaulois Teutobo- chus, d'Evandre, d'Entelle, et même de saint Vincent, comme je l'ai vu moi-même dans une ancienne châsse, où l'on croyait conserver un bras de ce saint. La tête de l'Éléphant est extrêmement re- marquable, lopar l'élévation et la direction presque verticale des alvéoles logeant les dé- fenses, et la hauteur qui en résulte pour les os intermaxillaires; 2° par l'élévation cor- respondante des maxillaires et par la briè- veté des os du nez; 3° par l'énorme déve- loppement du crâne. De tous les animaux, sans en excepter l'homme, l'Éléphant est celui dont la tête a le plus de hauteur ver- ticale à proportion de sa longueur horizon- tale. C'est sur cette donnée que les natura- listes ont évalué son intelligence, qui, selon eux , serait bien supérieure à celle de tous les autres animaux et ne le céderait qu'à celle de l'homme. Or, ce qu'il y a de fort singulier là-dedans, c'est que la donnée et la conséquence sont aussi fausses l'une que l'autre , comme je le démontrerai. L'énorme renflement produit à la partie supérieure, temporale et postérieure du crâne, n'est nullement le résultat d'un grand développement du cerveau, mais de très grandes lacunes, d'une quantité de larges cel- lules, qui , placées dans la substance des os, en écartent les deux tables au point de leur donner une épaisseur considérable. Si l'on lait la coupe du crâne , on voit avec étonne- ment que l'aire de la cavité cérébrale n'est guère que le tiers de l'aire total delà coupe, • oii il résulte que le volume du cerveau est neuf fois plus petit que celui du crâne, plus petit proportionnellement que celui du Co- T. V. ELE 265 chon. Si l'intelligence était toujours en pro- portion mathématique avec le développe- ment du cerveau, l'Éléphant, loin d'avoir cette faculté supérieure que l'on a tanl exa- gérée, serait un animal stupide; et dans le fait, s'il ne l'est pas tout-à-fait autant que le Cochon, du moins l'est-il beaucoup plus que le Chien et le Cheval , comme nous le prouverons plus loin. Quant à ses formes extérieures, l'Élé- phant, si extraordinaire par l'énormité de sa taille , est un être assez disgracieux. Sa peau nue, calleuse, crevassée, très épaisse, est ordinairement d'un gris sale et noirâtre; sous la plante des pieds elle se transforme en une sorte de semelle calleuse, assez épaisse pour empêcher les sabots de toucher la terre. Ces sabots , au nombre de trois à cinq, sont informes et n'indiquent pas même le nombre de doigts (cinq à tous les pieds ) qui restent encroûtés et cachés sous la peau. Les jambes antérieures manquant de cla- vicule , ne paraissent être que de massifs pi- liers placés sous le corps pour en soutenir la masse. Ainsi que dans les membres pos- térieurs , les os en sont placés dans une po- sition absolument perpendiculaire au corps et au sol, ce qui donne à l'animal un air lourd, gêné , et rend sa marche embarrassée et pesante ; le dos est arqué , parsemé çà et là de quelques crins rudes et hérissés ; la queue est grosse , courte, nue jusque près de son extrémité, où elle se termine par quel- ques crins rudes et noirs. Enfin , toutes les formes de l'animal sont grossières, massives et mal dessinées. La tête est énorme et tient à un cou tellement court que les mouve- ments en sont fort difficiles et très circon- scrits ; l'œil est petit, mais assez vif et muni de cils aux paupières. Près des yeux, est un petit trou qui sécrète une mucosité parti- culière dont ou ignore l'utilité physiologi- que. L'oreille extérieure est très grande , surtout dans l'Éléphant d'Afrique : aussi croit-on que le sens de l'ouïe est très fin. De chaque côté de la bouche sortent les dé- fenses , qui varient de grosseur et de lon- gueur, selon l'âge , le sexe et l'espèce; chez le mâle de l'Éléphant d'Afrique elles attei- gnent quelquefois huit et même dix pieds de longueur, et pèsent jusqu'à cent ou cent vingt livres ; l'Éléphant de l'Inde les a beau- coup plus courtes , et souvent même, dans 34 266 ELE la femelle, elles ne sont pas saibantes hors des lèvres. Un de nos naturalistes dit que les défenses servaient à ces animaux mons- trueux à sillonner le sol et en Arracher des racines pour leur nourriture; miis ceci me paraît d'autant plus hasardé que je doute beaucoup qu'un Éléphant puisse porter la pointe de ses défenses sur le sal , vu leur courbure et surtout la brièveté da cou, qui ne permet que très peu à l'animal de baisser la tête. D'ailleurs ce fait, s'il était vrai, con- damnerait les femelles des Indes et les Koes- cops d'Afrique , qui manquent de défenses, à se nourrir autrement que ceux qui en sont armés, et, en bonne critique , ceci n'est pas supposable. Ce qu'il y a de plus certain , c'est qu'elles lui servent d'armes défensives et offensives; qu'elles protègent la trompe re- pliée entre elles deux quand l'Éléphant perce à travers les bois épineux et fourrés qu'il habite ; qu'elles lui servent encore à écarter et maintenir les branches pour frayer un pas- sage à la trompe, lorsqu'elle va cueillir au milieu d'un arbre touffu les sommités ten- dres des rameaux feuilles dont il se nourrit. La trompe, ainsi que nous l'avons dit, jouit d'une grande mobilité dans tous les sens. Assez longue pour atteindre la terre, sans que l'animal soit obligé de baisser la tête, c'est à la fois l'organe du tact, de la préhension et de lWorat. Contre ses enne- mis c'est une arme d'une puissance terrible ; il saisit son assaillant, l'enlace dans ses re- plis, le presse, l'étouffé, le brise, le lance dans les airs, ou le renverse pour l'écraser sous ses pieds. Dans les actions ordinaires de la vie , la trompe est un instrument com- parable à la main; elle saisit et enlève les plus petites choses; il peut , avec elle , dé- boucher une bouteille , ramasser la plus petite pièce de monnaie ; il s'en sert pour porter les aliments à sa bouche, pour sou- lever de lourds fardeaux et les poser sur son dos ; pour boire , en la remplissant d'eau et laissant retomber cette eau dans sa gorge, etc. ; enfin , pour rne servir d'une ex- pression de Buffon , elle lui sert de bras et de main. Dès la plus haute antiquité , on a soumis ces animaux, non à la domesticité, ils n'en sont pas capables, mais à la captivité ; on les a dressés à faire le service de bêtes de somme et de trait , et, avant l'invention des ELE armes à feu , on les employait très utilement à la guerre. On leur plaçait sur le dos une sorte de petite tour en bois , dans laquelle se postaient des archers et des arbalétriers , qui, hors d'atteinte, incommodaient beau- coup l'ennemi. Depuis l'invention des fusils et des canons, on ne s'en sert plus que comme bête de luxe ou de transport, et au lieu de porter de farouches soldats , ils ne sont plus montés aujourd'hui que par des rajas efféminés et leurs femmes avilies. C'est un très grand sujet de gloire pour un prince asiatique que d'avoir un grand nombre d'É- léphants dans ses écuries, et il se croit au faîte de la grandeur quand il peut en possé- der un ou deux blancs. Chaque Éléphant est confié aux soins d'un homme que les Indiens nomment mahoud, et que nous appelons cornac. Pour le conduire, il se met assis ou à cheval sur sou cou , et il dirige sa marche en lui tirant légèrement l'oreille du côté où il veut le conduire , au moyen d'un bâton dont le bout est armé d'un petit crochet de fer. Les princes indiens se servent souvent de ces animaux pour faire la chasse au tigre sans beaucoup de danger, car si la bête féroce fait mine de se jeter sur le chasseur, l'Eléphant, dit-on , la terrasse aisément avec sa trompe, et la foule aux pieds. En Orient , les Éléphants ont été connus dès la plus haute antiquité , et nous savons par Justin et Diodore que les Indiens s'en servaient pour se défendre contre les entre- prises de Sémiramis. Mais il n'en a pas été de même en Europe. Au temps d'Homère on connaissait, en Grèce, l'usage de l'ivoire, mais certainement on ne savait pas d'où il provenait , ni quel animal le fournissait. Si l'on s'en rapportait à un passage de Cosmas Indicopleusles, c'était d'Ethiopie que l'on exportait l'ivoire employé par les arts dans l'empire romain , en Perse et même dans l'Inde, mais il est permis de douter de ce fait. Avant Salomon , cette précieuse sub- stance n'était pas connue des Juifs; mais au temps du prophète Amos elle devint très à la mode à Jérusalem, au point qu'on en déco- rait non seulement les meubles, mais encore les maisons. L'Éléphant ne fut parfaitement connu des Grecs qu'à l'époque des guerres d'Alexandre, et , ce qu'il y a de très curieux, c'est qu'A- ristote, le professeur du célèbre conquérant, ELE ÉLE 267 a beaucoup mieux connu cet animal que tous nos naturalistes du xvme siècle , et que Buffon lui-même. Par exemple, Aristote dit que l'Éléphant s'accouple à la manière des autres grands Mammifères, et que le petit tette sa mère avec sa bouche et non avec sa trompe; qu'il se reproduit en captivité, etc., tous faits très vrais , dont Buffon n'a tenu aucun compte , pour leur substituer des er- reurs et des histoires ridicules sur la pu- deur, la décence et la prétendue intelligence presque humaine de ces animaux. C'est dans les guerres contre Pyrrhus que les Romains virent pour la première fois des Éléphants, et la frayeur qu'ils inspirèrent à ces conquérants du monde faillit leur de- venir funeste. Mais bientôt ils s'y accoutu- mèrent au point que l'on vit , dit-on , des soldats se glisser sous le ventre de ces mons- trueux animaux pour les percer avec leur courte épée. Plus tard ils eurent eux-mêmes des Eléphants qu'ils conduisirent au com- bat. Suivant Végèce , ils les employèrent contre les rois de Macédoine et de Syrie, et leur usage cessa presque entièrement après la guerre de Jugurtha; maisValère-Maxime dit qu'au temps de Sévère les armées impé- riales en avaient encore trois cents. Il ne pa- raît pas qu'on s'en soit servi en Occident après le 111e siècle. Il est remarquable que les médailles romaines ne représentent jamais que des Éléphants d'Afrique , à en juger par la grandeur des oreilles. D'autre part,Élien, liv. II, chap. 11; etColumelle, liv. III, chap. 8, affirment positivement que les Élé- phants se reproduisaient à Rome de leur temps , et , entre autres , que la plupart de ceux qui parurent dans les jeux de Germa- nicus, sous Tibère, étaient nés à Rome. Comment se fait-il que Buffon ait rejeté de telles autorités? Il parait qu'avant la dynastie des Ptolé- mées, les Carthaginois ne s'étaient pas encore servis d'Éléphants; car Polybe n'en fait aucune mention dans l'histoire de la guerre qu'ils soutinrent contre Timoléon et Aga- thocle, et 1 n'en parle que dans la guerre de Sicile contre Hiéron. On sait comment ils s'en servirent contre les Romains dans le temps de Scipion. Il est bien certain, d'après les auteurs anciens (Hérodote, Melpom. liv. IV, parag. cxci), qu'alors il y avait des Éléphants dans le nord de l'Afrique, surtout dans les forêts autour de l'Atlas; que les Carthaginois savaient les prendre et les dompter; qu'ils se servaient de cette espèce africaine et non de l'Éléphant des Indes. De ce que l'on ne s'en sert plus aujourd'hui , quelques auteurs ont conclu que l'Éléphant d'Afrique était indomptable et ne pouvait être soumis à ce genre de domesticité. Deux faits nous prouveront que ceci est une erreur. Un passage d'Appien nous apprend qu'As- drubal reçut la commission d'en aller pren- dre dans les forêts , lorsque Carthage était menacée par Scipion-l'Africain , et qu'il exécuta très rapidement cette mission. On sait également, par le même auteur et par quelques passages de Polybe , que ceux dont se servirent les Égyptiens dans leurs guerres contre les Séleucides venaient d'Ethiopie. Ptolémée Philadelphe, et son successeur Évergéte, firent tout ce qu'ils purent pour engager les Abyssiniens à prendre des Élé- phants pour les dompter, mais ces peuples s'y refusèrent constamment. Alors, Ptolé- méeÉvergètefituneexpéditionen Abyssinie, et il fonda à Arkecko , près de l'île de Mar- suah , une colonie de chasseurs qu'il nomma Ptolémaïs-Theron. Ce prince nous apprend lui-même , dans l'inscription qu'il a laissée dans le royaume d'Adel , que sa colonie grec- que répondit si bien à ses espérances, qu'il parvint à rendre les Éléphants d'Ethiopie su- périeurs à ceux de l'Inde. Une erreur populaire est que ces animaux ne peuvent pas se coucher, qu'ils dorment constamment debout , et que s'ils sont tom- bés ils ne peuvent plus se relever. Le vrai est qu'ils s'agenouillent, se couchent et se relèvent quand ils le veulent; mais l'on trouve chez eux, comme chez les Chevaux, des individus qui dorment debout, et par conséquentne se couchent que très rarement ou même jamais. L'Éléphant est d'un caractère assez doux et d'une grande docilité; ce sont probable- ment ces qualités que l'on a prises pour de l'intelligence, et pourtant elles ne résultent que de sa poltronnerie. Il est hors de doute que le courage de cet animal n'est nulle- ment en rapport avec sa force prodigieuse , et ne peut se comparer à celui du Cheval. Je n'en citerai qu'une preuve, c'est que, malgré tout ce que l'on a tenté pour cela, ja- mais on n'a pu l'accoutumer à entendre la 568 ELE ÉLÉ détonation d'une arme à fou sans prendre là fuite , et que depuis l'invention de ces armes , on n'a pu l'employer qu'à porter les bagages. La première condition d'intelli- gence, c'est la mémoire : or, l'Éléphant en a moins que le Chien , moins que le Cheval. M. Corse, qui dirigea longtemps dans l'Inde les Eléphantsdela compagnie anglaise, nous en fournira la preuve, en nous affirmant qu'un Éléphant pris au piège et retourné à la vie sauvage, peut redonner deux fois dans le même piège , ce que ne font que les ani- maux les plus stupides. Une femelle d'Élé- phant sauvage ne reconnaît pas son petit, si elle en est éloignée seulement pendant deux jours , ce qui arrive inévitablement quand ils sont pris ensemble dans la keddah ou enceinte de chasse. Quelquefois le jeune Éléphant reconnaît sa mère, mais il la trouve insensible à ses supplications. Ceci, je pense, n'est pas une preuve d'intelligence. Dans une troupe d'Éléphants sauvages, les mères ne savent pas même distinguer les petits qui leur appartiennent , et se laissent téter par tous indistinctement. Il est remarquable que l'Éléphant n'est et n'a jamais été un animal domestique, mais bienun captif qui n'obéit qu'à la crainte. Quel- que privé qu'il soit, il ne manque jamais de se sauver dans les bois pour reprendre sa vie sauvage dès qu'il en trouve l'occasion: aussi, lorsqu'il est en marche, faut-il qu'il ait tou- jours son cornac ou mahoud sur le dos, pour le maintenir, l'intimider et l'empêcher de s'enfuir. L'amour delà liberté est aussi grand chez lui que chez les animaux les plus fa- rouches, et chez les femelles il l'emporte même sur l'amour maternel : aussi ne laisse- t-on pas ces & ornières libres de leurs liens pendant qu'elles allaitent , car l'expérience a prouvé qu'elles abandonnent leur enfant sans regrets pour fuir, toutes les fois que la circonstance le leur permet. On a dit, et Buffon a répété, que l'Élé- phant était plein de décence, qu'il ne s'ac- couplait pas en esclavage par pudeur, et que nour cela, il n'avait jamais produit en cap- tivité. Il y a là autant d'erreurs que de mots. Cet animal ne connaît pas plus la pudeur que les autres — • x , et on en a eu la preuve à la me*x-D~^ de Paris. Nous avons déjà dit que dans le temps d'Élien et de Co- lumelle ils se reproduisaient à Rome; ML Corse en a vu se reproduire en captivité, dans l'Inde, et il donne sur ce sujet des dé- tails aussi précieux que singuliers ( Tran- saci. vliilos. de la Soc. roy. de Londres ). En 1793, il fit mettre sous le même hangar un mâle d'Éléphant et une femelle en chaleur. Le 27 juin, il fit détacher le mâle, qui la cou- vrit en présence des gardiens et d'une foule de curieux. « Après quelques jeux et quel- » ques caresses, dit M. Corse , le mâle monta » les deux jambes de devant sur la femelle. » étreignant ses épaules avec ses pieds et » pressant son front avec sa trompe. Lesur- » plus se passa à peu près de la même ma- » nière et dans le même temps que le même » acte entre un Cheval et une Jument. » Trois mois étaient à peine écoulés que la fe- melle montra, par des signes certains, qu'elle était pleine, et ses mamelles, que ces ani- maux ont sur la poitrine, commencèrent à enfler. Elle mit bas le 16 mars de l'année 1795 , c'est-à-dire Yingt mois et dix-huit jours après avoir été couverte. Son petit avait trente-cinq pouces et demi de haut. Il paraît que les femelles entrent en chaleur, non à des époques fixes, mais dans toutes les saisons, car, parmi celles que l'on prend sauvages, il s'en trouve souvent de pleines, et l'on a remarqué qu'elles mettent bas à toutes les époques de l'année. Buffon s'est trompé quand il a dit que le petit tétait avec sa trompe: M. Corse a certifié le contraire. Le pis sort de la mamelle horizontalement, de manière que le petit , car elles n'en font jamais qu'un par portée, peut aisément le saisir avec le coin de sa bouche. La crois- sance de l'Éléphant est fort lente , et il grandit encore à l'âge de vingt-deux ans, ce qui porte approximativement sa vie à cent cinquante ans, si les observations de Buffon sur la longévité des animaux sont justes. Les voyageurs et les historiens ont singu- lièrement exagéré la grandeur des Éléphants, et particulièrement de celui des Indes. Leur taille ordinaire est de G pieds G pouces à 7 pieds et 1/2, pour les femelles, et p»ur les mâles de 8 à 9 pieds. Le plus grand qu'ait vu M. Corse avait, mesuré sur le garrot, 9 pieds 7 pouces français (10 pieds 6 pouces anglais); sa longueur, du front à l'origine de la queue, était de 14 pieds 9 pouces. Ce qui a pu trom- per les voyageurs sur les dimensions de cet énorme animal . c'est que les Indiens, sur ce ELE ÉLÉ 2, G point, aiment beaucoup à exagérer par vanité. Si l'on s'en rapportait à eux, ils se- raient du double plus grands, et ils mentent ainsi pour faire honneur à leur sultan , à leur rajah ou à leur nabab. La grandeur re- quise par la compagnie des Indes est de 6 pieds et 1/2 de France, au moins, mesu- rés sur le garrot. Au milieu du dos, les Elé- phants sont plus élevés, parce qu'ils ont la colonne vertébrale très arquée ; mais cette courbure diminue peu à peu avec l'âge ; et quand le dos est plat ou presque plat, c'est un signe auquel on reconnaît qu'ils sont très Tieux. A l'état sauvage, les Éléphants vivent en grandes troupes et n'habitent que les forêts les plus solitaires des contrées chaudes de l'Asie , des grandes îles de l'archipel Indien, du midi et de l'orient de l'Afrique. Lorsqu'ils se croient menacés de quelque danger, on dit que les vieux mâles marchent à la tète du troupeau , et les femelles à la suite avec leurs petits. Ils n'attaquent jamais l'homme ni les animaux; car, vivant exclusivement d'herbes et du feuillage des arbrisseaux, ils n'ont nulle raison pour commencer une lutte inutile ; mais s'ils sontattaqués, ils se défen- dent avec la fureur du désespoir, et alors ils deviennent terribles , tant que durent leur peur et leur colère. Une fois pris et apaisés par quelques bons traitements , ils deviennent doux et soumis , et il ne faut que quelques jours pour les habituer à la captivité et à une obéissance passive. Du reste, toute l'édu- cation qu'on leur donne consiste à les faire plierles jambes pour recevoir leur cavalier ou un fardeau, à obéir à la voixdeleurmahoud, et surtout à son crochet aigu quand il les tire par l'oreille. La compagnie s'en sert pour transporter du bois et tous les fardeaux très pesants ; quelquefois aussi on les attéle à des voitures , et dans ce cas on leur passe une grosse corde autour du cou et servant de collier; de chaque côté de ce collier l'on noue une autre corde dont une extrémité va s'attacher à la voiture. On chasse les Éléphants de diverses ma- nières, selon le pays. Dans quelques endroits on les poursuit avec des Éléphants privés, accoutumés à cela, et les plus légers à la course. Lorsqu'ils en ont atteint un , le chas- seur lance avec beaucoup d'adresse un nœud coulant en grosse corde, de manière que l'animal sauvage se trome pris par un pied. Il tombe alors ; on le charge de liens avant qu'il ait eu le temps ou la possibilité de se relever, puis on l'attache entre deux fortf Éléphants privés qui le battent à coup de trompe s'il fait le récalcitrant, et le for- cent à marcher avec eux jusqu'à l'écurie A Ceylan , une chasse aux Éléphants est ira chose fort importante. Le gouvernemei rassemble un grand nombre d'Européens ( de Chingulais , qui se rendent dans la foré habitée par ces animaux. Tous ces traqueur forment une vaste enceinte, et ils en rétré- cissent la circonférence en avançant et pous- sant de grands cris. Les Éléphants, effrayés, n'ont qu'un côté pour fuir, et là se trouve la keddah dans laquelle on les force à entrer. Cette keddah n'est rien autre chose qu'une grande enceinte de pieux se terminant er une sorte de goulot étroit dans lequel, une fois entré, l'Éléphant ne peut plus se re- tourner. Pour les forcer à y entrer on re- double de cris et l'on fait briller à leurs yeu: des torches allumées; alors leur épouvante redouble, et ils se précipitent dans le piège, qui se referme sur eux. On en prend quel- quefois ainsi jusqu'à J00 et même 130, qui se vendent, pour la plupart, à Jaffanapat- nam , pour les princes de la côte de Coro- mandel. Le premier soin, après la capture, est de les apprivoiser. On y parvient en pla- çant un ou deux Eléphants domestiques au- près de Tissue, par où l'on fait sortir les Elé- phants sauvages et en les liant ensemble comme je l'ai dit. La faim d'une part , et de l'autre les coups de trompe de leurs docile^ compagnons, leur ont bientôt inspiré la même docilité. On les conduit alors dans un endroit pavé, et un homme monté sur un Éléphant privé les mesure avec une longue règle et détermine au juste leur taille. On examine ensuite attentivement le corps de l'animal ; on fait son signalement sans ou- blier les défauts qui peuvent le dépriser, car la valeur de chacun d'eux varie selon leur taille et leur qualité. En 1778 , un Éléphant apprivoisé se vendait communément deux cents rixdales ; mais quand il avait quelque défaut, soit la queue cuupée, l'oreille arra- chée, ou un ongle de moins au pied , chacun de ces défauts diminuait sa valeur de 50 et même de 80 rixdallcs. Ceux qui sont grands, parfailemcnt beaux et c.empts d« 270 ELE ELE tout défaut , allaient de 500 à 1000 rixdales. Un livre très singulier, intitulé le Miroir ou les Institutes de l'empereur Akbar ( tra- duit du persan en anglais par Francis Glad- win) traite de plusieurs manières de chasser aux Éléphants.La première, nommée kehdeh, consiste à les traquer avec de la cavalerie et de l'infanterie, à battre de la caisse et son- ner de la trompette , de manière à effrayer ces animaux. On les poursuit jusqu'à ce que leurs forces soient épuisées. Alors un chas- seur adroit leur jette un lacet au cou , et on les attache au pied d'un arbre. On amène à côté d'eux un Éléphant privé qui les a bien- tôt apprivoisés et accoutumés à l'obéissance. La chasse nommée tchourkedeh consiste à chercher dans les bois les Éléphants sauva- ges. Le chasseur est monté sur un Éléphant privé et a soin de se cacher. Dès que son ani- mal en attaque un autre , le chasseur lui jette un lacet. — La chasse nommée guedd consiste à faire tomber l'Éléphant sauvage dans une fosse couverte de gazon, et on y parvient en paraissant tout à coup et faisant beaucoup de bruit. La faim l'a bientôt réduit et rendu fort traitable. La chasse nommée barferakh consiste à entourer d'un fossé pro- fond l'endroit où les Éléphants ont coutume de se réunir en certaines saisons. On ne laisse qu'une entrée avec une porte que l'on ferme avec une corde. On disperse de la nourriture dans l'enceinte et tout alentour, afin d'attirer les Éléphants. Lorsqu'ils sont entrés , les chasseurs sortentde leurs retraites et tirent les cordes pour fermer la porte. Quelquefois les Éléphants, furieux, essaient de la briser, mais alors on allume du feu et l'onfaitgrandtapage.Cesanimauxcourentde tous côtés jusqu'à ce que leurs forces soient tout-à-fait épuisées. On les laisse sans nour- riture pour que la faim les familiarise, et l'on attache des Éléphants privés autour de leur enceinte, afin d'achever de les appri- voiser. Sa majesté (le grand mogol Akbar j a imaginé une chasse nouvelle : on attache une troupe d'Éléphants mâles dans un lieu où ils forment un cercle; on conduit les fe- melles dans une autre place , mais non hors de la portée de leur vue. Alors des traqueurs apostés poussent des cris de tous les côtés ; les Eléphants sauvages courent pour se réu- nir aux femelles, que l'on dresse à ce ma- nège; elles entrent dans l'enceinte formée par les Éléphants privés ; ils les suivent et se trouvent pris sans opposer la moindre ré- sistance. Tout ce que nous venons de dire sur la chasse de ces animaux ne s'applique qu'à l'Éléphant de l'Inde. Je ne sais pourquoi les Hollandais donnent le nom de Zielen koo- per (vendeurs d'âme) à ceux dont ils se ser- vent pour apprivoiser les autres. Les Éléphants en captivité sont très friands de fruits de Bananier ; ils mangent aussi beaucoup de noix de coco, qu'on leur donne cassées ou entières ; mais leur nourriture ordinaire consiste en foin , en paille, en riz cru ou cuit mêlé avec de l'eau , et quelque- fois assaisonné avec du sucre , en pain , en feuilles d'arbres , et particulièrement de sa- goutier, etc. Ce qu'il y a de singulier , c'est qu'on les habitue avec une extrême facilité à boire du vin , de l'eau-de-vie , de l'arack et autres liqueurs spiritueuses , tandis que jamais on n'a pu en déterminer un seul à goûter de la chair. Beaucoup d'auteurs ont publié sur les Éléphants des monographies spéciales , of- frant toutes quelques faits intéressants mê- lés à de nombreuses erreurs. Les plus re- marquables , sans compter le Mémoire de M. Deleuze sur deux de ces animaux qui ont vécu à Paris , sont : Tractado del Ele- fante y de sus calidades, par Christoval d'A- costa; Burgos, 1578. — Hist. Elephanii,pàr Joach. Praetorius ; Hamb., 1607. — Disp. de Elephanto , par Bal th. Stolberg ; 1665. — Dissert. : Elephas , par Y. Phil. Oheim ; Leips. , 1652. — Elephantographia curiosa , G. Christ. P. de Hartenfelss; Leips., 1723. — Dissert, de Elephante , par G.-Christ. Sturm ; Altorf, 1696. — Le très bon Mémoire de M. Corse, déjà cité ; et enfin d'excellentes descriptions insérées par G. Cuvier dans son ouvrage sur les ossements fossiles. Nous ne nous amuserons pas ici à répéter, même pour les réfuter , les contes puérils que l'on a débités sur les Éléphants, tels que leur danse sur la corde ; la leçon qu'ils étu- diaient la nuit ; la sensibilité de l'un d'eux qui lui fit adopter l'enfant d'un cornac qu'il avait tué; la vengeance d'un autre contre un peintre, un tailleur, etc. Toutes ces niai- series se réfutent d'elles-mêmes. Nous allons passer à l'histoire des espèces. 1° Le Mammouth , Elephas primogenius , ÉLÉ Blum. Je dois citer, à propos de cette espèce, j les faits les plus extraordinaires que l'on connaisse en histoire naturelle. En 1799, un | pêcheur toungouse trouva sur les bords de la j mer Glaciale, dans une masse de glace, le corps d'un Éléphant, qui ne fut entièrement dégagé, par la fusion du glaçon, que sept ans après , et il vint échouer à la côte , où il fut recueilli par le naturaliste Adam , qui le fit transporter au musée de Saint-Pétersbourg. Les Yakoutes , habitants des environs , en avaient dépecé les chairs pour nourrir leurs Chiens , et les Ours blancs l'avaient aussi mutilé. Néanmoins le squelette était encore entier, à l'exception d'un pied de devant. L'épine du dos , une omoplate, le bassin et trois membres étaient encore réunis par leurs ligaments et des portions de peau. L'a tête était couverte d'une peau sèche ; une des oreilles, bien conservée, était garnie d'une touffe de crins. On distinguait encore la prunelle de l'œil ; le cerveau desséché existait dans le crâne. Le cou était garni | d'une longue crinière ; la peau était cou- | verte de crins noirs et d'une laine ou bourre | rougeàtre. On retira, en outre, plus de 30 li- vres pesant de poils et de crins que les Ours blancs avaient enfoncés dans le sol humide en dévorant les chairs. Sur les bords de l'Alaseia, qui se jette dans la mer Glaciale , à l'est de l'Indigirska , un autre Éléphant tout entier fut découvert par Sarytschew ( Voyage au nord-est de la Sibé- rie). Il était debout, et couvert de sa peau encore couverte de longs poils; une érosion du fleuve l'avait dégagé. Au Muséum d'histoire naturelle de Paris, on possède un morcean de peau et des mè- ches de crin , avec des flocons de laine d'un troisième Éléphant trouvé entier sur les bords de la mer Glaciale. Enfin , quel- ques îles de cette mer , situées vis-à-vis les rivages ou gisaient ces cadavres , sont si remplies de leurs débris, que, dans quel- ques endroits , le sol est un mélange de sable , de glace et d'ossements de Mam- mouths. Maintenant , faisons un rapprochement très curieux. On trouve dans les Mémoires des missionnaires de la Chine (tom. IV, pag. 481 ) : « Selon les observations de phy- sique de l'empereur Kanghi , le froid est extrême et presque continuel sur la côte de ELE 271 la mer du Nord, au-delà du Tai tang-Kiang. C'est sur cette côte qu'on trouve le Fan-chou, animal qui ressemble à un Rat , mais qui est gros comme un Eléphant. Il habite dans les cavernes obscures , et fuit sans cesse la lu- mière ; on en tire un ivoire qui est aussi blanc que celui de l'Éléphant, mais plus fa- cile à travailler, et qui ne se fend pas. Sa chair est très froide et excellente pour ra- fraîchir le sang. L'ancien livre Chou-King parle de cet animal en ces termes : Il y a dans le fond du Nord, parmi les neiges et les glaces qui couvrent ce pays, un Rat qui pèse plus de 1,000 livres ; sa chair est très bonne pour ceux qui sont échauffés. » De ces citations , je ne veux rien déduire ici pour la géologie ; car tous les bons esprits concluront, selon les simples règles du bon sens , que le Mammouth a vécu dans un temps bien postérieur à celui où les géolo- gues placent leur grande catastrophe du globe , si catastrophe il y a. Mais ne pour- rait-on pas se demander si le Fan-chou de l'empereur Kanghi ne serait pas le Mam- mouth , et si , dans ce cas , ce monstrueux animal n'existerait pas encore dans quelque coin retiré et inaccessible du globe? Ce qu'il y a de certain, c'est qu'on ne me fera jamais comprendre comment on a pu nourrir des Chiens, en 1806 , avec la chair d'un animal mort avant les temps historiques; c'est-à- dire il y a 5 à 6000 ans ; et s'il fallait ici donner des raisons de mon incrédulité, elles ne me manqueraient p£f . Quoiqu'il en soit, le Mammouth diffère essentiellement des Éléphants vivants par sa longue crinière , par son corps entièrement couvert d'un poil doux , laineux , long de 9 à 10 pouces, roussâtre, recouvert par dessus d'une seconde robe de poils rudes et gros- siers, noirâtres, et longs de 18 pouces. Ce caractère seul prouve qu'il était organisé pour vivre dans les régions les plus froides, et que, sous ce rapport comme sous celui de ses mœurs , il n'avait que peu de chose de commun avec les espèces d'aujourd'hui. Son crâne était allongé ; son front concave; les alvéoles de ses défenses étaient fort lon- i gués, et les défenses elles-mêmes étaient \ beaucoup plus grandes que celles de l'Élé- phant d'Afrique , plus courbes , et la pointe un peu rejetée en dehors. La mâchoire in férieure était obtuse . à mâchelières plus- 272 ELE ELE larges , parallèles , et marquées de rubans plus serrés. Les ossements fossiles de cette espèce se trouvent dans tout le nord de l'Asie , de l'Europe , et même de l'Amérique. Ils sont plus rares dans les contrées tempérées de ces trois parties du globe; mais cependant on en trouve encore en Italie, et jusqu'en Espagne. Probablement qu'en Europe, la Méditerranée lui servait de limite. Nulle part ces ossements ne sont plus abondants qu'en Sibérie, et il est remarquable qu'on les trouve constamment dans les plaines , et jamais dans les chaînes de montagnes un peu éle- vées. De ceci, et de diverses autres observa- tions qu'il serait trop long de citer ici , on peut déduire que le Mammouth était un animal propre aux contrées les plus froides, vivant dans les plaines , et particulièrement sur les bords des fleuves, des lacs, des ma- rais et de la mer. Il devait nager avec beau- coup de facilité et longtemps , afin de pou- voir passer d'une île à une autre. Il devait se nourrir de Pioseaux , de Lichens , et de jeunes pousses de Bouleaux , d'Aunes , de Saules, etc. Ce genre de nourriture et son anatomie prouvent que cet animal , de la grandeur de l'Éléphant des Indes, était pai- sible , doux de caractère , mais sauvage , et fuyant les lieux habités par les hommes, si, toutefois, l'homme avait déjà envahi le Nord dans son temps. Le reste de son histoire sera plus savamment traité par un de nos colla- borateurs , M. Laurillard , à l'article Élé- phant fossile. L'Éléphant d'Afrique , Elephas Africa- nus , G. Cuv. ; le Naghe des Abyssins ; le Manzao ou Manzo du Congo ; le Coa des Hottentots.il est, quoi qu'on en ait dit, aussi t:rand que le suivant, et peut-être plus grand. Ses dents mâcheliéres sont marquées de losanges sur leur couronne ; il a la tête t onde, le front convexe ; ses oreilles sont très grandes et lui couvrent toute l'épaule ; il n'a que trois sabots aux pieds de derrière, au iieu de quatre ; mais ce caractère me paraît avoir encore besoin d'être confirmé par un plus grand nombre d'observations. Les dé- fenses oont généralement très grandes, et les femelles en sont aussi bien pourvues que le mâle. Cependant il paraîtrait, selon Cowper Rose (Esquisses sur l'Afrique méridionale ), que, sous le nom de ùoescops, les Hollan- dais du cap de Bonne-Espérance désignent une race de ces animaux manquant de dé- fenses , et qu'ils disent plus méchants que les autres. Cette espèce habite toute l'Afrique méri- dionale , depuis le Sénégal jusqu'au Cap , toute la partie occidentale jusqu'en Abyssi- nie, et probablement la plus grande portion de l'Afrique intérieure. Des voyageurs di- sent que dans les montagnes d'Afnoo, sur sur le cours du Niger , on trouve une sorte d'Eléphants rouges très féroces. Il est croya- ble que cette couleur leur vient de la terre dans laquelle ils se vautrent, et dont ils ai- ment à se saupoudrer le corps lorsqu'elle est réduite en poussière. Ces animaux vivent ordinairement en troupe plus ou moins nombreuse ; mais ce- pendant il y en a aussi quelques uns qui ont une vie solitaire, et que les Hollandais dési- gnent parlenom deRôdcurs.Il paraît qu'au- trefois les Éléphant étaient beaucoup plus communs aux environs du Cap qu'aujour- d'hui. « Le chasseur Bota , dit Thunberg (Voyage au Japon), m'apprit que dans sa jeu- nesse lesÉléphants venaient en troupes jus- que dans les environs du Cap, de manière qu'on pouvait en tuer en sepromenant. Il en abattait régulièrement quatre ou cinq par jour, quelquefois douzeou treize; enfin il lui est arrivé plusieurs fois d'en tuer vingt-deux dans la même journée. Il n'y a guère que les bons tireurs qui vont à la chasse des Elé- phants, parce qu'il faut que l'animal tombe du premier coup: aussi le chasseur vise-t-il toujours à la poitrine. Les balles doivent être composées de trois quarts de plomb et d'un quart d'étain, pour leur donner plus de so- lidité ; elles pèsent un quarteron. Je n'ai pas besoin de dire qu'un fusil de ce calibre est d'un poids considérable. » En Afrique, comme on ne chasse aux Elé- phants que peur avoir leurs défenses , et, dans quelques parties , pour se nourrir de leur chair, on ne cherche pas à les prendre vivants ; et, lorsqu'on ne les tue pas avec le fusil ou des flèches empoisonnées , on se borne à creuser des fosses dans lesquelles ils tombent et se tuent sur un pieu affilé. On dit que cette espèce est plus farouche , plus féroce que celle de l'Inde ; mais cette asser- tion est tout-à-fait dénuée de fondement. Ce qu'il y a de certain , c'est que la ménagerie ELE de Paris a possédé plusieurs de ces animaux, et que ce sont toujours ceux de l'Inde qui se sont montrés plus méchants , plus indociles que ceux d'Afrique. L'Éléphant de l'Lnde , Elephas indicus , G. Cuv.; Elephas maximus, Lin. ; l' Eléphant, Buff.; le Phil de l'Indoustan, la Perse, etc.; le Bosare, dans l'Yémen. Ses dents mâche- lières sont marquées de rubans ondoyants sur leur couronne ; il a la tète allongée, le front concave; le sommet de sa tête s'élève en sorte de double pyramide ; ses oreilles sont petites comparativement à celles du précédent: ses pieds de derrière ont quatre sabots au lieu de trois ; enfin ses défenses sont plus petites. Généralement sa peau est moins brune. On prétend que cette espèce est encore employée à la guerre dans certaines parties reculées de l'Asie , et cela est vrai, mais seulement pour porter les bagages, et l'on a grand soin de les tenir assez loin du champ de bataille pour qu'ils ne puissent pas s'ef- frayer. Cet animal est fort timide, et rien ne peut l'empêcher de prendre la fuite s'il soupçonne le moindre danger. La rencontre d'un Tigre , d'un Lion , ou simplement l'o- deur d'un de ces grands Carnassiers , lui inspire une terreur qui le rend tout-à-fait indocile et même dangereux , à moins qu'il ne se voie soutenu par plusieurs autres Élé- phants ou par un grand nombre de chas- seurs. On a tant parlé, dans les journaux et les revues, de chasse au Tigre faite avec des Éléphants, que nous devons citer ici un fait authentique rapporté par M. Corse. « En juin 1787, Jâtra-Mungul , Éléphant mâle pris l'année précédente, voyageait en com- pagnie avec plusieurs autres, et portait une tente avec quelques bagages. Nous allions à Chittigong. Ayant passé sur les traces d'un Tigre, ce dont les Éléphants s'aperçoivent fort bien à l'odorat, il s'effraya , et, en dépit des efforts de son conducteur, se sauva dans les bois. Le conducteur se tira d'affaire en «'accrochant lestement à une branche, pen- dant que l'animal passait près d'un arbre. L'Éiéphant se sentant libre se débarrassa de son fardeau. * J'ajouterai que dix-huit mois après il fut repris dans le même piège où il avait déjà été pris la première fois. Quoique très massif, l'Éléphant marche fort vite, ce qu'il doit à la longueur de ses T. V. ELE 273 enjambées. Son allure ordinaire est un pas plus ou moins allongé ; dans ce cas , un homme a beaucoup de peine à le suivre, et il peut faire 20 à 25 lieues dans un jour. Sa course consiste en un trot assez vif, qu'un bon Cheval peut à peine suivre au galop. Mais quand il est fort effrayé, ou dans d'au- tres circonstances, il prend fort bien le ga- lop, quoi qu'en aient dit certains voyageurs , et il est peu d'habitants de Genève qui n'en aient malheureusement été témoins il y a peu d'années , lorsque les Genevois furent obligés de tuer à coups de canon un de ces animaux furieux qui, s'étant échappé d'une ménagerie, bouleversait leur ville. L'Éléphant des Indes offre plusieurs va- riétés. Par exemple, ceux de l'Indo-Chine sont plus grands que ceux de l'Indoustan, et le muséum de Saint-Pétersbourg en possède un qui a 16 pieds 1/2 de hauteur. La peau est ordinairement d'un gris tacheté de brun, et les défenses atteignent presque la lon- gueur de ceux d'Afrique. Ceux des îles de la Sonde , des Célèbes , de Ceylan , etc. , diffè- rent assez entre eux pour être reconnus par un mahoud exercé. Partout on en trouve , mais fort rarement, qui sont attaqués d'albi- nisme, et ils ne forment pas une variété con- stante. Ces Éléphants blancs jouissent d'une grande vénération dans les Indes , et parti- culièrement chez les Siamois et les Péguans, qui les regardent comme les rois de leur es- pèce, et les traitent en conséquence. On trouve l'Éléphant des Indes dans une grande partie de l'Asie orientale et méridio- nale, et dans les grandes îles qui l'avoisinent. Je terminerai cet article en me demandant si , dans les Éléphants qui vivent aujour- d'hui , il existe réellement deux espèces , ce qui me paraît fort douteux , surtout si l'on donne au mot espèce la même acception que lui donnaient Linné , Buffon et d'autres grands naturalistes. (Boitard.) ÉLÉPHANT FOSSILE. Elephas primige- nius , Blumenb. paléont. — Des défenses , des dents molaires et des os de ce grand Mammifère , nommé Mammouth par les Si- bériens , se trouvent en extrême abondance dans les couches superficielles, dites terrains meubles, de tous les climats. Ces ossements, pris d'abord pour des os humains, ont pré- occupé les esprits dans tous les temps, et ont donné lieu aux prétendues découvertes 35 274 ELE ELE de tombeaux de géants doDt parlent les au- teurs de l'antiquité et du moyen-âge, et aux fables des Tartares et des Chinois, qui sup- posent que ces os proviennent d'un animal souterrain vivant à la manière des Taupes , et qui meurt aussitôt qu'il voit les rayons du soleil ou de la lune. Lorsque plus tard ils furent reconnus pour ce qu'ils sont en effet, on pensa que ceux qui avaient été trouvés dans les pays fréquentés par les Macédoniens, les Carthaginois et les Ro- mains provenaient des Éléphants amenés par ces peuples. Mais quand les savants eu- rent constaté que ces débris existent en plus grand nombre dans le Nord que dans le cen- tre et le Midi , ils cherchèrent une autre ex- plication de ce fait, et l'attribuèrent au re- froidissement de la terre, qui avait forcé ces animaux à se retirer successivement dans des contrées plus chaudes. Enfin la décou- verte d'Eléphants entiers, recouverts de leur chair et de leur peau non putréfiées , con- servés jusqu'à nos jours dans les glaces de la Sibérie, fit supposer que ces cadavres avaient été transportés des montagnes voi- sines de l'Inde, par les fleuves qui se rendent à la mer Glaciale. Aujourd'hui , la comparaison de ces os , faite par Cuvier avec ceux des Éléphants actuels , a démontré que l'Éléphant fossile était une espèce distincte, plus voisine ce- pendant de l'Éléphant des Indes que de l'É- léphant d'Afrique. Sa taille était plus élevée, ses molaires avaient un plus grand nombre de lames, ses défenses, plus grandes, étaient implantées dans des alvéoles plus longs , et il était couvert, du moins dans le i\o;d , d'une laine grossière et rousse, et de longs poils raides et noirs qui lui formaient une cri- nière le long du dos, toison qui lui permet- tait de vivre dans des climats froids. Quoique le refroidissement graduel de la terre soit généralement admis aujourd'hui , il est très difficile d'expliquer la présence de ces grandes masses de chair conservées dans la glace, à moins d'admettre un refroi- dissement subit , qui aurait succédé à une température suffisamment; élevée pour que les contrées habitées par ces Éléphants pus- sent produire les végétaux nécessaires à leur subsistance car l'extrême promptitude avec laquelle la putréfaction s'empare de ces ani- naux dès qu'ils sont morts, ne permet point de penser que leurs cadavres aient été ame- nés de loin. On trouve des dents et des os d'Éléphants dans presque toute l'Europe , dans le nord de l'Asie et dans les deux Amériques. En Sibérie ils y sont si nombreux, et le climat en a tellement bien conservé l'ivoire , qu'il peut encore être travaillé, et qu'il est devenu un objet de commerce. Dans les premières années de ce siècle, un pécheur tongouse trouva un Éléphant entier sur les bords de la mer Glaciale, dont la chair a pu être man- gée par les Chiens et les animaux sauvages, et l'on assure qu'il vient d'en être découvert un autre à peu de distance du premier. Cuvier n'a admis qu'une espèce d'Élé- phant fossile , Y EL primigenius ; mais les paléontologistes actuels en ont établi plu- sieurs autres que nous ne ferons que nom- mer : VEL rninimus et V Et. meridionalis , par M. Nesti. VEL proboletes , VEL campyloles , Y El. kamensis, Y EL punicus , Y EL pigmceus , par M. Fischer. VEL africanus priscus , par M. Goldfuss. VEL macrorhynclius , par M. Morren. M. de Blainville , dans son Ostéographie des Gruvigrades , n'admet point toutes ces espèces; et il pense même qu'il est encore à peu près impossible de démontrer que l'Éléphant fossile diffère spécifiquement de l'Éléphant des Indes. Divisant le genre Éléphant en Éléphants lamellidontes et en Éléphants mastodontes, il donne comme une espèce distincte de la première division , sous le nom d'EL laii- dens, les deux espèces de Mastodontes des Indes que M. Clift a décrites dans les Trans. géol., et qu'il a nommées Masiodon latidens et M. elephanloides. Ployez mastodonte. (L....D.) ÉLÉPHANT DE MER. mam. — Noms vulgaires du Morse et du Phoque à museau wdé. ' ELEPHANTOPES ( &«?«$ , éléphant ; «oùç , pied ). bot. pu. — Genre de la famille des Composées- Vernoniacées , établi par Linné [Gen., no 997) pour des plantes her- bacées , annuelles , droites et originaires de l'Amérique tropicale, très rares dans la Ca- roline; à feuilles alternes, scssiles; capi- tules solitaires à l'extrémité des rameaux, ELE réunis en corymbe (maxillaires, et formant un épi interrompu. Une espèce, \'E. scaber, est répandue dans toutes les parties tropi- cales de l'Ancien-Monde. Le nombre des espèces de ce genre est de 13 ; 5 en ont été distraites par De Gandolle pour composer les genres Elephaniosis et Distrepius. ELEPRAIVTUSIA, Wflld. bot. ph.— Syn. d"e Phyielephas , Ruiz et Pav. ELEPHAS. m \m. — Nom scientifique de l'Éléphant. ELEPTIAS , Tournef. bot. ph. — Syn. de Rk'.nantims , Bieberst. "ELEPHASTOMUS (lfcy«« , éléphant , crro'fjia , bouche), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famiile des Lamellicornes, éta- bli parMac-Leay(//6rœeHfo?n.,édit.Lequien, p. 34., qui le place parmi les Géotrupides. Ce g., dans la méthode de Latreille , appar- tient à la tribu des Scarabcides arénicoles; il est fondé sur une seule espèce, origi- naire de la Nouvelle-Hollande , et nom- mée par Schreiber, Scarabœus proboscidcus ( Tram. Linn. soc, vol. VI, p. 189). Ainsi que l'indiquent ses noms générique et spéci- fique , cette espèce se fait remarquer par la forme de son chaperon, dont le milieu se pro- longe en une corne grêle de la longueur de la tète , dirigée en avant parallèlement au plan de position , et se courbant un peu à son extrémité où elle s'élargit et se bifurque. Du reste, cet insecte, d'un noir ferrugineux, a la physionomie d'un Géotrupe, et il est de la grosseur du Typhœus. (D.) ELETICA fcffirnxos, rampant), iss. — Genre de Coléoptères hétéromcres , famille des Yésicants, établi par M. le comte Dejean sur une seule espèce ( Lyua mfa Fab. ) du Sénégal, et qu'il place immédiatement après le g. OEues de Latreille, dans sou dernier Catalogue. (D.) ELETTARIA {Eletiari, nom indien de cette plante;, bot. pi:. —Genre de la famille des Zingibéracées , établi par Rheede {Ma- bab., XI, 9 , t. 4, L. ) pour des plantes her- bacées des Indes tropicales, ayant le port des 4momum • à inflorescence radicale en épi bractée plus ou moins lâche. On trouve dans nos pharmacies le fruit de YE. cardamomum, connu sous le nom de Cardamome du Mala- bar, ou Amome en grappes. Il forme des co- ques isolées, quelquefois rassemblées sur un pédoncule commun, de la grosseur d'un ELE 275 grain de raisin, à odeur pénétrante, et d'une saveur acre et piquante qui disparaît peu à peu quand il vieillit. On l'emploie au même usage que le Cardamome. *ÉLEUSIS (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Brachélytres, fondé par M. de Castelnau {Étud. ent., p. 131), sur une seule espèce, originaire de Madagascar, qu'il nomme xi- bialis , et qu'il place dans la tribu des Oxy- télides, entre les g. Lepiochirus de Germar, et Piesius de Gravenhorst. M. Erichson, qui n'a pas vu ce g. en nature, le rapporte, d'a- près sa description, à sa tribu des Piestines. ÉLEUSITCE (nom mythologique), bot. pu. — Genre de la famille des Graminées- Chloridées, établi par Gaertner (I, 8, t. 1) pour une graminée annuelle répandue dans toutes les parties tropicales du globe , à feuilles planes; à épis digités - fascicules , ou épillets unilatéraux. Le type de ce genre, qui renferme un petit nombre d'espèces, est YEleusina corucana, dont les graines, globu- leuses , et de la grosseur d'un grain de mil- let , servent dans l'Inde à la nourriture du bas peuple , et sont d'une grande res- source quand le riz a manqué. ELEUTHÉRATES. Eleutherata C&rfat- poç, libre), ins. — Fabricius dont la classi- fication repose principalement sur les modi- fications de la bouche, donne ce nom à une grande division de la classe des Insectes, et la caractérise ainsi : mâchoire nue, libre, portantdes palpes. Mais ce signalement, loin d'être exclusif, peut s'appliquer à tous les Insectes mâcheurs, comme le fait observer Latreille. Quoi qu'il en soit, cette division correspond exactement à l'ordre des Coléop- tères fondé par Linné, et adopté aujourd'hui par tous les entomologistes. Voy. ce mot. (D.) ELEUTHERIA, Palis, de Beauv. (i>ev- Oepca, liberté), bot. cr. — (Mousses.) Syno- nyme dï JYeckera, Hedwig. Voy. ce mot. (C. M.) ÉLEUTHÉRIÉES. Eleuiherieœ {IhvQt- poç, libre), bot. cr. — C'est le nom par le- quel Gaillon, dans son travail sur les Né- mazoaires {Ann.sc. nat.,Janv. 1834, p. 49), désignait ceux de ces animaux-plantes dans lesquels les zoadules {voyez ce mot ) sont li- bres à l'intérieur de la némate qui les recèle Ployez encore némate et diarthroshes. (C. M.) 276 ÉLI ELEUTIIERIS («XevOepo,-, libre), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, établi par M le comte Dejean sur une seule espèce originaire de Java , et qu'il nomme lucidula. Ce g. est placé par lui dans la famille des Ténébrionites. (D.) 'ÉLEUTHÉRODACTYLES.rept — Genre de Rainettes, dénommé par MM. Du- méril et Bibron , mais pour lequel ils adoptent le nom d'Hylodes , proposé par M. Tschudi. (P. G.) ELEUTEROPHYLLES (êhvTtpoç, libre ; «puMov , feuille), bot. cr. — (Hépatiques.) M. Bischoff (De Hepaticis, 4o Beidelb., 1835) donne ce nom aux Hépatiques caractérisées par une tige munie de feuilles libres et dis- tinctes. On les nomme encore Hépatiques caulescentes ou foliées. (C. M.) ÉLEUTHÉROPODES. Eleutheropoda. poiss. — Famille établie par M. Duméril dans sa Zoologie analytique et comprenant les g. Rémora et Gobie. ELEUTHEROPOMES. Eleulheropoma. poiss. — Ordre et famille établis par M. Du- méril dans sa Zoologie analytique pour les Poissons à branchies libres; ils répondent à peu près aux Sturioniens de Cuvier. ELLEA ( nom propre ). bot. ph. — Genre de la famille des Hypéricinées , établi par Cambessèdes (Annal, se. nat., XX, 400, tom. 13 ) pour un arbrisseau de Ma- dagascar à ramilles tétragones ; à feuilles opposées, pétiolées, marquées de points pel- lucides , très entières ; à fleurs jaunes, ter- minales et en cymes. L'unique espèce de ce genre est YHypericum articulatum de Des- courtilz. ELICnRYSUM. bot. ph. — Voy. hely- CHRYSUM. "ELICOPIS (fXtxwwtç, auxsourcils arqués). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Malacodermes, tribu des Dasytides, proposé par M. Besser, et adopté par M. Ste- phens (a Sysiemalic Catalogue of British ln- sects, 1829, p. 136), qui mentionne 4 espèces comme indigènes d'Angleterre , les E. im- pressus Marsh.; Femoralis? Illiger k-pustu- lalusF. (\-maculalus 01.), et apicalis Steph. Les quatre premiers appartenaient précé- demment au genre Dasytes. (C.) ELÏDE. ins. — Fabricius avait indiqué sous cette dénomination un genre d'Hymé- noptères Porte-Aiguillon, qui doit être sup- ELI primé ; car il a été démontré que les Insectes qui formaient ce groupe ne sont autre chose que des mâles de Scolia et de Myzine. (E. D- ) "ELIDIPTERA. ins.— Genre de la fa- mille des Fulgoriens , de l'ordre des Hémi- ptères homoptères , créé par M. Maximilien Spinola (Ann. soc. entom. de France, VIII, 1829, p. 304), et adopté par MM. Amyot et Serville (Hist. des Hémipt., 526), qui en ont changé le nom en celui de Helicopiera (?At|, enveloppe ; -mtpov, aile). Les Élidiptères ont les élytres larges, tombant de chaque côté et enveloppant le corps , très arrondies à leur extrémité , un peu opaques , à longues cel- lules basilaires , les cellules de l'extrémité allant en se multipliant, à nervures saillan- tes ; le bord externe large , avec quelques nervures transversales vers l'extrémité ; ailes presque aussi longues que les élytres. Ce genre comprend 5 espèces, savoir : 3 eu- ropéennes, 1 du Brésil et 1 du Sénégal. Nous indiquerons seulement YElidiptera advena Gen., — De Sardaigne. (E. D.) "ÉLIGMODONTE. Eligmodonlia [ûx^iq , enroulé; SJoûç, dent), mam. — Sous-genre de la famille des Rats, établi par F. Cuvier {Ann. se. nat., 2e série , t. VII , p. 168, pi. 5) pour une petite espèce de Buénos-Ayres ou du Chili qu'il nomme .£. typus. Il sera ques- tion de ses affinités à l'article Rat. (P. G.) *ELIOMYS (IXewç, loir; (*vç, rat), mam. — Sous-genre de Loirs (voyez ce mot) proposé par M. A. Wagner ( Mém. Acad. r. de Mu- nich , t. III , p. 178 ) pour une espèce nou- velle et pour le Lérot, Myoxus nitela. (P. G.) ELÏSSUS, Hope. ins. — Syn. sect. de Circellium. ELIOMURUS. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Graminées , tribu des Andropogo- nées, établi par Willdenow. Il se compose de 5 espèces , toutes originaires de l'Amé- rique méridionale, et remarquables par leur odeur forte et aromatique. Les fleurs for- ment un épi terminal ; les épillets sont gé- minés : l'un sessile et biflore , l'autre pédi- cellé et stérile. La fleur inférieure est neutre, la supérieure est hermaphrodite. La valve inférieure de la lépicène est coriace, bifide, et quelquefois bi-aristée à son sommet ; la supérieure est mince, membraneuse et mu- tique. Les deux valves de la glume sont très minces, sans arête ; les paléoles sont tron- quées et glabres, et le fruit est nu. (A. R.) ELL ELISA (nom propre), Gray {Brii. Plant., t. II, p. 282). bot. cr. — ( Phycées. ) Syn. de Calathriœ, Agardh. Foy. ce mot. (C. M.) ELLÉBORE. Helleborus (tXkéGopoç , nom grec de Y H. orïenialis). bot. th. — Genre de la famille des Renonculacées-Helléborées, établi par Adanson ( Fam. , 458 ) pour des plantes herbacées répandues dans toutes les parties montueuses de l'Europe, à feuilles coriaces, les radicales palmées ou pédatisé- quées ; à tiges tantôt aphylles et uniflores , tantôt rameuses et feuillues ; à fleurs ex- involucrées, penchées, grandes ; à calice Yert herbacé , blanc ou purpurescent. Les carac- tères essentiels de ce genre sont : Calice pen- taphylle , persistant ; corolle à 8 ou 10 pé- tales ; 3 à 10 ovaires uni-loculaires; cap- sules polyspermes. L'espèce type de ce genre, qui se compose de 9 espèces , est PE. noir , H. niger, plante indigène, vivace; à feuilles grandes, huit ou neuf fois digitées ; à tiges écailleuses de 20 à 30 centimètres, donnant de décembre en février de grandes fleurs d'un blanc rosé. On la cultive dans nos jardins, où elle se multiplie par éclats ou par graines donnant des fleurs la troisième année, et produisant des variétés plus ou moins roses. On emploie en médecine, sous le nom com- mun d'Ellébore , des agents thérapeutiques appartenant à des familles différentes : l'Ellébore blanc , produit par le Veratrum album, plante de la famille des Colchi- cacées ; et l'autre Ellébore , par le genre que nous décrivons ici. L'E. noir, dont les racines nous viennent de l'Auvergne et de la Suisse , est un médicament drastique et diurétique d'une grande violence , et d'une saveur acre et brûlante, surtout à l'état frais. Le temps le rend peu à peu complètement inerte. On l'administre en poudre à la dose de 1 0 ou 24 grains ; quand c'est en infusion , on en donne le double ; sous forme d'extrait ou de teinture , on en donne 15 grains au plus. C'est dans les hydropisies atoniques , dans les paralysies , la chorée , et dans les affections mentales sans phlegmasie , qu'on emploie ce médicament. On lui substitue l'i:. vert ou Pied de Griffon, et les racines de Trolliuê europœus , d' Adonis , d'Aconitum nupdlus, etc. Les anciens employaient dans leur théra- peutique, comme un médicament perturba- ELL 277 teur, l'E. d'Orient , abondant sur les monts Athos et Olympe , à Delphes , etc. Il jouit de propriétés plus énergiques que l'E. noir ; et administré à l'intérieur, il cause une vive irritation de l'estomac. Celui d'Anticyre était le plus estimé. Les philosophes en prenaient souvent pour se rendre plus propres aux travaux intellectuels. Dans la méthode, le g. Ellébore est placé après le g. Eranthis et avant le g. Isopyrum. ELLEBOCARPUS. bot. pu. — Foy. el- LOBOCARPUS. ELLEBORINE. chim. — t'oyez véra- TRINE. ELLESCHUS (?n«xos, qui est bien connu), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Curculionides gonato- cères , créé par Mégerle , dans le Catalogue de Dahl, sous le nom d'Ellescus, et adopté par MM. Dejean , Sturm, Steven et Schœn- herr.Ce dernier auteur (Synonym. gen. et sp. Curculio., t. III, p. 320; t. VII, p. 186) y rapporte 3 espèces : 2 originaires de l'Eu- rope centrale et septentrionale , et 1 de la Nouvelle- Hollande. L'E. bïpunciatus se trouve aux environs de Paris sur le mar- ceau [Salix caprea) , dont il ronge les feuilles. Les Elleschus sont très petits de taille (3 millimètres de longueur ) ; leur couleur est rougeâtre ou cendrée, leurs élytres of- frent deux taches obscures. Ils ressemblent sous quelques points aux Phytonomus et aux Tychius ; ils différent du premier genre par la structure des antennes , et du second par une trompe courte et renflée. (C.) ELLESCUS, Mégerle. — Voy. elles- chus. (C.) ELLIMIA, Nutt. bot. ph. — Syn. d'O- ligomeris , Cambess. *ELLIME1\ISTES {IW^m^c, , batelier, passeur), ins. —Genre de Coléoptères tétra- méres , famille des Curculionides gonato- cères , division des Phyllobides , créé par Schœnherr ( Synonym. gen. et sp. Curculio. , t. VII, p. 174). L'auteur y rapporte 11 espè- ces, toutes originaires de l'Afrique australe. L'espèce type, YE. pulvinaticollis, vit sur un Asparago et sur la Cipparide citrifolia. Les Ellimenistts ont le port des Sciobius; ils s'en distinguent par une trompe compri- mée, cultriforme en dessus, et quelquefois aplatie et canaliculée dans sa longueur. (C.) 278 ELL ELM ELLIOTTIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Éricées-Andromé- dées, établi par Muhlenberg {Wall, gen., II, Add., p. 252) pour un arbrisseau de l'Amé- rique du Nord très voisin des Clethra , mais encore mal connu ; à feuilles alternes , très entières ; à fleurs terminales et en grappes. ELL1PSAIRE, Rafinesque. moll.— Fbz/. MULETTE. (DESH.) ELLIPSOCÉPIIALE. Etlipsocephalus. crust. — Genre de la classe des Trilobitcs, de la famille des Ogygiens, établi par M. Hooker. On n'en connaît qu'une seule espèce : c'est l'E. ambigu , E. ambiguus Kœnig, pour un Crutacé fossile trouvé dans le Grauwacke, en Bohême. (H. L.). ELLIPSOÏDES. Ellipsoïdes, arach. — M. Walckenaër, dans le tom. II de son Hisi. nat. des Ins. apt., p. 104, désigne sous ce nom une grande race de son grand genre Epeira , dont les espèces qui le composent ont L'abdomen ellipsoïde et les yeux non por- tés sur une avance de la tête. Les Epeira désignés sous le nom de fusclala, aurella, Latrellla, muurlcia, Luzona, fasluola, cophi- naria, argyaspldes , nillda , jucunda, fascl- nalrix , acclncia , appensa, affixa , cetherea, ambiloria et ambagiosa appartiennent à cette race. (H. L.) ELLIPSOLITE. moll. — Ce genre, pro- posé par Denis de Montfort pour une Ammo- nite dont les spires sont elliptiques au lieu d'être circulaires , est rapporté par tous les auteursau g. Ammonite, ce caractère n'ayant pas paru suffisant pou* déterminer l'établis- sement d'une nouvelle coupe générique. ELLIPSOSTOMES. Ellipsosioma, Blainv. moll — M. de Blainville a proposé dans son Manuel de malacologie , cette famille non adoptée , pour rassembler un certain nom- bre de genres, parmi lesquels il s'en trouve de terrestres , de fluviatiles et de marins. (Des h.) ELLISIA. bot. ph.— Genre de la famille des Hydrophyllées, établi par Linné {Gen., n. 143 ) pour des plantes herbacées ori- ginaires de l'Amérique boréale, ayant les feuilles inférieures opposées, les supérieures alternes , toutes pinnatiséquées ; les pédon- cules inférieurs oppositifoliés, les supérieurs formant une grappe lâche et unilatérale. — Le g. établi sous ce nom par P. Brown est syn. deDurania L. ELLISÏUS, Gray. bot. cr. — Syn. de Dasya , Ag. *ELLOBIUS (elXo'Siov, inauris). mam. — M. Fischer {Zoognos, tom. III, pag. 72) a nommé Ellobius un g. qui comprend les Bolyergues, les Spalax, et d'autres animaux plus ou moins analogues à ceux-ci. C'est une dénomination inusitée. (P. G.) ELLOBOCARPUS, Kaulf. bot. cr. — Syn. de Ceraiopteris , Brong. *ELLOBUM {i'WoSoç, renfermé dans une gousse), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophulariées-Gratiolées, établi par Blume (Bijdr., 747) pour une plante herbacée de Java, radicante, velue ; à feuilles opposées, pétiolées, ovales, dentées en scie ; à grap- pes axillaires, pauciflores; à pédicelles fruc- tifères recourbés. "ELLOPIA (nom d'une ancienne ville). ins. — Genre de Lépidoptère de la famille des Nocturnes , établi par Treitschke, et adopté en partie par M. Stephens , qui n'y conserve que deux espèces, les Pliai, geom. fasciaria , Linn., et JYeuslraria Berl., Mag. (Hufnagel), en adoptant ce g. dans son en- tier. Dans notre Btst. des Lépidopt. de JFV., nous lui avons restitué le nom de Métro- campe que lui avait donné antérieurement Latreille. Voy. ce mot. (D.) "ELLYCHiMA (tXXvxviov , lampion), ins, — Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Malacodermes , tribu des Lampy- rides, établi par M. le comte Dejean, et au- quel il rapporte 16 espèces , la plupart iné- dites, et toutes de l'Amérique. Nous citerons parmi elles les Ellychnia guitula et corrusca , nommées ainsi par Fabricius, et retranchées de ses Lampyres par 31. Dejean. (D.) ELMIGERA, Reich. bot. pit.— Syn. de Penisiemon , Hérit. ELMIS (?V:vç, ver, insecte), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Cla- vicornes, tribu des Leptodactyles, établi par Latreille, et adopté par tous les entomolo- gistes. Les Elmis ont le corps ovalaire con- vexe en dessus et plan en dessous. La tête est petite et enfoncée jusqu'aux yeux dans le corselet : celui-ci est presque carré et re- bordé. Les élytres sont légèrement acumi- nées, embrassent entièrement l'abdomen et cachent deux ailes quelquefois imparfaites. Les pattes sont assez grandes, avec les cuisses oblongues et renflées , et les jambes ELO ELO 279 allongées , presque cylindriques et sans épines. Ces insectes sont tous de très petite taille; ils habitent les eaux rapides au milieu des plantes submergées , et sous les pierres. Ils se plaisent surtout dans les racines cheve- lues et mortes qui flottent entre deux eaux. Leurs mouvements sontmoins lents que ceux des Mncronychus de la même tribu. On en connaît aujourd'hui une vingtaine d'espèces, la plupart d'Europe, et les autres d'Améri- que. Le type du g. est VElmis canaticula- tus Gyllcnhal qu'on trouve aux environs de Paris. C'est la même espèce que le Macro- nycJius bituberculatus de Bonelli. (D.) *ELlff TES. Ins.— Nom donné par M. de Castelnau à un groupe de Coléoptères pen- tauaères , dans la famille des Clavicornes , tribu des I.eptodactyles , et qui «e compose des g. PotamopJulus, Elmis, Parnus et Ma- crocepiudus. M. Léon Dufour a publié dans les Ann. des se. nat., 2e série, vol. III, des observations anatomiques et des détails de Kiœurs très intéressants sur les g. Elmis et ÈÊmcmnytkm. (D.) ELODEA (e}«<îv)ç, marécageux), boï.ph. — <;enre de la famille des Hypéricinées-Élo- dées, établi par Adanson (Fam., 11,443) pour des herbes vivaces, ou des sous-arbrisseaux indigènes de l'Amérique boréale et du litto- ral méditerranéen, très rares dans l'Europe centrale ; à feuilles opposées planes ou rou- lées sur leur marge, très entières ; à stipules nulles; à fleurs axillaires ou terminales, solitaires ou presque en cymes ; à pédicelles le plus souvent bibractéolés. VHypericum vvyinicum est le type de ce g., qui a été divisé par M. Spach en trois sous-genres : a. Eladea ; b. Elodes ;C Triadenia. — Le g. Elo- deude L.-C. Richard est syn. d'Udorc Nutt. ÉLODÉES. Eelodœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Hypéricinées (t^oy. ce mot), ayant le genre Helodea pour type. (Ad. J.) ELODES (tXâorx; y de marais), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, familledes Malacodermes , tribu des Cébrionites fondé parLatreilleen iT9G,dans son Précis des ca- ractères génériques, p. 44 , et dont le nom a été remplacé depuis par celui de Cyphon , ~'s.— Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des Phalé- nites , établi par M. le docteur Boisduval {Gênera et index Melhod. Lepid., p. 199), aux dépens du g. Gnophos de Treitscbke, dont il se distingue par des antennes pecti- nées dans le mâle, et le bord des ailes non dentelé. Parmi les 8 espèces dont il se com- pose, et qui la plupart sont propres aux Alpes, nous citerons YElophos seroiinaria , Gnophos, id. Treits, qui vole en juillet dans le* environs de Digne. (D.) ELOPS. poiss. — Voy. élope. 'ELOSIA (/Aoç, marais), rept.— Genre de Rainettes, établi par M. Tschudi, pour une espèce du Brésil. (P. G.) ELPIÏEGEA, Cass. bot. ph. — Syn. de Pùadia , Jacq. ELPIIIDE, Mont. moll. — Foy. polysto- MELLE. ELPIDOPnOUA, Ehrenb. bot. cr. — Syn. douteux de Graphiola , Poit. ELSHOLTZÏA (nom propre), bot. pu. — Genredela famille des Labiées Menthoïdées, établi par Willdenow ( Vsier Mag. , II, 5) pour des plantes herbacées ou des sous-ar- brisseaux indigènes de l'Inde orientale et de Java , très rares dans l'Asie centrale ; à feuilles opposées ; à verticillastres mulliflo- res ; en épis lâches , grêles et cylindriques , ou bien imbriqués-serrés , épis le plus sou- vent nombreux , paniculés; fleurs petites. Bentham a divisé ce genre en trois sec- tions : a. Aphanochilas ; b. Cyclostegia ; c. ELskolizia. — Le g. Elshollzia de M. Pii- chard est syn. de Couroupita Aubl. ELUTHEUIA. bot. ph. — Le genre ainsi nommé par Pair. Browne rentre dans le Guarea de Linné. (Ad. J.) ELVASIA nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Ochnacées-Castelées , éta- bli par De Gandolle (Ann. Mus., XVII, 422, t. 20) pour un arbrisseau du Brésil à feuilles alternes, oblongues , entières ou très fine- ment dentées; à stipules petites; à inflo- t. v. rescence en grappes rameuses et terminales; à pédicelles auriculos à la base ; à fleurs pe- tites. "ELVIRA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Gomposées-Scnécionidées , établi par De Candolle [Prodr., V, 502) pour une plante herbacée de l'Amérique tropi- cale, annuelle, trichotome ; à feuilles oppo- sées, péliolées, ovales ou oblongues, acumi- nées, dentées en scie; fleurs axillaires et terminales , monocéphales etsubombellées. L'unique esp. de ce g. est le Milleria bijlora de Linné. * ELVISURA (anagramme de F'alerius , d'après MM. Amyot et Serville ). ims. — M. Maximilien Spinola [Hémipt. héiéropt., p. 357) a indiqué sous ce nom un genre d'Hémiptères héléroptéres, de la famille des Scutellériens , groupe des Pentatomites , qu'il caractérise par son canal rosirai , at- teignant l'extrémité du ventre. Ce groupe, qui n'est généralement pas adopté, a pour type YElvisura irroraia Spin. , qui pro- vient du Sénégal. (E. D.) ÉJLYME. Elymus (cO.ujxoç , nom grec du Pa- nicum). bot. ph. — Genre de la famille des Graminées - Hordéacées , établi par Linné (Gen.t n°96) pour des plantes herbacées vi- vaces, à racine rampante , à feuilles planes, à épis simples ou plus rarement rameux , dont les épillets sont sessiles , et réunis au nombre de deux a cinq sur chaque dent de l'axe. Ces graminées, originaires des parties tempérées de l'hémisphère boréal , sont rares en Amérique au-delà du tropique du Capricorne. Le nombre des espèces de ce g. est de 20 environ. L'E. arenarius croît en France dans les endroits sablonneux; il se- rait utile pour fixer les sables mouvants, par ses racines longues et rampantes. ELYNA ( eO.tvoç , branche), bot. ph. — Genre de la famille desCypéracées-Elynées, établi par Schroder (FI. genn., I, 155) pour une plante herbacée vivace, indigène des montagnes granitiques de l'Europe médiane et arctique, à épis linéaires et terminaux. VE. spicata est le type et l'uniquer espèce de ce g. *ELYNANTIIUS ( Elyna ; av0oç, fleurs). bot. ph. — Genre de la famille des Cypéra- cées-Schaenoïdées, établi par Palisot (Lestib. Cyperoc.) pourdesherbesaphylles ou feuil- lues , de l'Afrique australe extra- tropicale 3G 282 ELY ELY et tropicale ; à feuilles raides , étroites ; à gaines le plus souvent fendues ou larges, ensiformes et équitantes ; à épis latéraux , dont la plupart plus rarement terminaux, fascicules, paniculés ou en ombelles. M. Nées (Linn., IX, 298) a divisé ce g. en deux s.-g., Elynanihus et Chapelliera. 'ÉLYNÉES. bot. ph.— Deuxième tribu de la famille des Cypéracées. Voy. ce mot. ELYSIE. Elysia, Riss. moll. — Syn. d'Actéon. /^oy.cemot. (Desh.) ELYTRARIA (ftvrpov, étui), bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées- Nelsoniées , établi par Vahl ( Enumer. , I , 106) pour une plante herbacée de l'Inde, acaule , à feuilles radicales oblongues , cré- nelées, velues en dessous ; à épis radicaux ; à bractées opposées , uniflores ; à fleurs pe- tites et bibractéolées. L'unique esp. de ce g. est la Jusiilia acaulis de Linné. ÉLYTRES. Elytra ( lluTpov , étui , enve- loppe), ins. — On désigne ainsi dans son sens le plus général les premières ailes des Insectes, lorsqu'elles sont ou coriaces comme dans les Dermaptères , les Orthoptères , les Dictyoptères et les Hémiptères, ou cornées comme dans les Coléoptères, où elles parti- cipent de la dureté de leur système tégumen- taire ; mais elles ne méritent vraiment le nom d'Elytres que dans ces derniers où elles ser- vent à la fois d'étui ou de gaîne aux secon- des ailes, qui seules sont propres au vol dans ces insectes, et à protéger la partie supérieure de l'abdomen, qui est molle ordinairement, et ne devient dure et cornée que lorsqu'elle n'est pas recouverte par ces appendices, comme dans les Staphylins,les Atractocères, lesMolorchesouNécydales.etc, etc. Nous ve- nons de dire que les secondes ailes dans les Coléoptères sont seules propres à la locomo- tion aérienne : comment supposer, en effet, que les Élytres , par leur rigidité et leur im- mobilité pendant le vol , puissent y contri- buer? Si, dans ce cas, elles sont de quelque utilité, ce ne peut être que comme para- chute ou pour maintenir le corps de l'insecte en équilibre. Ce qui semble prouver, au reste, qu'elles sont plutôt embarrassantes qu'utiles dans l'action du vol , c'est que les Cétoines les tiennent fermées pendant cette action. Les Élytres présentent dans leur forme , leurcontexture et leurs proportions, un assez grand nombre de variations qui ont reçu des dénominations différentes, que nous al- lons faire connaître. Quant à leurs propor- tions, elles sont allongées, elongata, c'est-à- dire plus longues que l'abdomen ; médiocre- ment longues, mediocria, si leur longueur est égale à la sienne ; abbreviata , abdomine breviora , lorsqu'elles sont plus courtes que lui ; très courtes , brevissima , quand elles sont réduites à de simples moignons. — Quant à leurcontexture, on observe qu'elles sont coriaces ou de la consistance du parche- min, coriacea, comme dans les Orthoptères ; moitié coriaces et moitié membraneuses , semi-coriaces , comme dans les Hémiptères; crustacées ou cornées , custacea vel cornea , comme dans les Coléoptères ; flexibles, flexi- bilia, lorsqu'elles reviennent sur elles-mêmes après avoir été comprimées; molles , mollia, lorsqu'elles cèdent facilement à la pression, et ne sont pas élastiques. Quant à la forme, les Élytres sont linéaires , linearia, c'est-à- dire très étroites et d'égale largeur dans toute leur longueur ; croisées , cruciata , lorsque l'une passe obliquement sur l'autre en croi- sant sa direction ; en recouvrement ou in- combantes, incumbenies , quand elles ont leurs bords internes l'un au-dessus de l'autre; inclinées ou penchées, dejlexa, lorsqu'un des bords , l'interne est plus élevé que le bord externe; dilatées, dilatata, quand elles s'é- tendent par une expansion latérale plus ou moins prononcée (G. Mormolyce) ; amincies, attenuala, lorsqu'elles vont en se rétrécissant de la base au sommet; gibbeuses , gibbosa, quand elles sont relevées en une bosse plus ou moins prononcée ; convexes , convexa , quand elles sont médiocrement élevées en forme arrondie; pyramidales ou coniques , pyramidalia vel conica, quand elles s'élèvent en cône ou en pyramide, comme dans plu- sieurs espèces d'Érotyles ; planes , plana , quand leur surface est parfaitement horizon- tale ; cette surface mérite aussi d'être étu- diée. Elle est ou lisse, lœvis ; ou chagrinée, granaria ; ou ponctuée, pwictata ; ou tuber- culée, luberculata; ou raboteuse, scabra; ou Yerruqueuse, verrucosa; ou striée par des li- gnes ou simplement striée, striata /ou striée par des points, slriato-punciata ; ou sillonnée, sulcata; ou à côtes , costata; ou rugueuse, rugosa ; ou réticulée, reliculata, c'est-à-dire, lorsque les lignes élevées sont disposées de ELY ËLY 283 manière à former un réseau ; ou glabre glabm , c'est-à-dire dépourvue de pons; ou cotonneuse, lomentosa ; ou poilue, pilosa ; ou velue , villosa ,- ou hispide, hispida , c'est-à- dire garnie de poils rudes et épais; ou hé- rissée, hiria , lorsque les poils sont raides et divergents; ou fasciculée, fasciculala , lors que les poils sont réunis en faisceaux ou en forme de houppes ; ou épineuse, spinosa ; ou enfin écailleuse, squamata. — Examinées sur leurs bords, les Élytres sont rebordées, marginata, quand les côtés sont élevés ; si- nuées, simtata, lorsqu'elles offrent des échan- crures bien marquées; quanta leur extré- mité, elle présente aussi plusieurs modifi- cations : cette extrémité est tantôt aiguë , acuta ; tantôt obtuse, obiusa; tantôt arrondie, rotunda ; tantôt tronquée , truncata; tantôt acuminée, acuminata , c'est-à-dire en pointe prolongée; tantôt bidentée, bideniata; tantô mucronéc, mucronata, lorsque du milieu du sommet tronqué part une pointe; enfin les Elytres sont fastigiées, fastigiula, lorsqu'elles sont amincies , rapprochées et échancrées à leur extrémité. Dans un grand nombre de Coléoptères, les Elytres sont intimement soudées par leur suture; dans ce cas les secondes ailes man- quent ou n'offrent plus que des rudiments. Les insectes ainsi organisés ont leurs tégu- ments beaucoup plus durs que les autres. (D.) *ELYTRODES, Stev. ins.— Syn. d'Ely- irodon. (G.) 'ELYTRODON ( êWpov , élytre ; ISovç , dent), irs. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionides gonato- céres, division des Otiorhynchides, établi parSchœnherr [Disposilio methodica,p. 209 ; Syii. gen., et Sp. Citrcul.,t.ll, p. 736, t. VII, p. 404). L'auteur y place 3 espèces : les El. bidentains, Stey. bispinus Ziegl.-Gr., et iner- mis Sch. Le premier se trouve en Grimée, le second en Hongrie, et le troisième en Si- cile. Ces insectes sont facilement reconnais- sablés par leurs élytres acuminées à l'extré- mité, près de la suture. (C.) ELYTROGONA(?Wpov, élytre; y«mot, angle), ins. — Genre de Coléoptères té- traméres, famille des Cycliques, tribu des Cassidaires, créé par nous, et adopté par M. Dejean. Nous l'avons formé avec deux espèces de Saint-Domingue : les Cassida am- pulla d'Olivier, et bacca de Klug. M. Hope a fait depuis, avec ces insectes, le g. Cy p hop ter a. Les Elytrogona ont les antennes jaunes et le corps rouge. (C.) "ELYTROGONUS ( fWpo* , élytre ; yam xîoç , angulaire), ins. — Genre de Coléop- tères tétramères, famille des Curculionides gonatocères , division des Phyllobides, créé par M. Guérin-Méneville ( Rev. zool., 1841 , pag. 127), avec une espèce de la Nouvelle- Guinée, nommée par l'auteur E. griseus. Par son faciès, ce g. paraît avoisiner les Ély- trurus. (C.) ELYTROPAPPUSiaorpov, écaille ; »dn- 7roç, aigrette), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées-Sénécionidées , établi par Cassini (Bullet., Soc. phil, 1816, p. 199), pour des arbrisseaux du Cap , très rameux, droits , à feuilles épaisses , le plus souvent tordues en spirales , couvertes de poils glan- duleux, plus ou moins saillants, et laineuses en dessous, capitules solitaires ou peu nom- breux, réunis en grappes formant épi. Le type de ce g., qui renferme six espèces , est YE. spinellosus H. Cass. ELYTROPHORUS (Avrpov écaille , yo- p£w, je porte), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Graminées-Festucacées, établi par Palisot [Agrost., 67, t. 14 , f. 2) pour des Graminées de l'Asie et de l'Afrique tropi- cales , à feuilles planes , à panicules cylin- driques, ramassées en épis globuleux. L'u- nique esp. de ce g. est YE. articulants. ÉLYTROPTÈRES (ftvOpov , gaine ; ««'- pov , aile), ins. — Ce nom, donné par Clair- ville à une division de la classe des Insectes, est synonyme de celui de Coléoptères , plus généralement adopté. Voy. ce mot. (D.) *ELYTROSPHAERA (sXvxpov , élytre; ayoûpa, sphère), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tétramères deLatreille, fa- mille des Cycliques, tribu des Chrysomé- lines, créé par nous, etadopté par M. Dejean, qui mentionne dans son Catalogue les trois espèces suivantes : E. flavipennis Dej. (auri- pennis, Ch.) , sanguinipennis Buquet , et tes- titudinea, Dej. Les deux premières sont du Brésil, et la troisième de la Colombie. (C.) *ELYTRURUS ( fturpov , élytre; oipa , queue ). ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Curculionides gonato- cères, division des Phyllobides, créé pa 284 EMA M. Boisduval ( Voyage de V Astrolabe, II , pag. 400 ) , et adopté par MM. Dejean et Schœnherr. L'auteur l'a formé avec deux es- pèces de l'Océanie, originaires de l'île Vani- koro : E. Laperousei , B.-D., et cinclus , Dupont, l'espèce type de ce g. est d'un vert doré, a les élytres très renflées, aplaties sur le dos, et prolongées en forme de queue par l'extrémité de la suture. (C.) ELZERINA (nom propre), polyp.— Genre dePolypiers flexibles, de la famille des Flus- trées, créé par de Lamarck ( Gen. Polyp., p. 3), et indiquée par M. de Bîainville dans son Man. d'act., p. 452. Les Elzerines, dont on ne connaît pas encore les animaux, ont des cellules assez grandes, ovales allongées, subhexagonales, rebordées, avec un tympan membraneux, dans lequel est percée l'ouver- ture , qui est sigmoïde , formant, par leur réunion en quinconce circulaire, les branches et les rameaux d'un Polypier membraneux, non articulé, dichotome et fixé. Le type est YElzerina Blainvillii Lam. , Pol. flex., p. 123, n° 232 , pi. 2, fig. 3 , a, b , Bl. , loco cit. id., pi. 80 , fig. 2 , 2° , qui a été prise dans les mers de l'Australasie. Le nom d'Elzerina a été appliqué à ce genre en l'honneur d'Elzerine, fille de Neas, roi de l'île de Timor, où se trouve ce Poly- pier, et qui a été cité honorablement dans le voyage aux terres australes de MM. Pé- ron et Lesueur. M. Bisso rapporte deux autres espèces à ce genre : ce sont les E. venusla et mulabilis, qu'il a trouvées dans la Méditerranée, et que l'on doit probablement en séparer. (E. D.) ÉMAIL, zool. — Voy. dents. > ÉMANDIBULÉS. Emandibulata. ins. — Epithète donnée par M. Kirby aux insectes dépourvus de mâchoires. (D.) ÉMARGINATTROSTRES. ois. — Syn. de Créni rostres. ÉMARGINÉ. Emarginalus. zool. et bot. — Cette epithète, plus particulièrement em- ployée en botanique, s'applique aux organes présentant un sinus arrondi et peu profond. ÉMARGINULE, Emarginula. moll. — j Les coquilles que Lamarck rassembla dans ' son g. Émarginule n'étaient point inconnues avant lui ; plusieurs auteurs , depuis Lister jusqu'à Linné, en ont mentionné quelques espèces. Linné a recueilli celles que l'on ren- contre dans les mers d'Europe, les a placées EMA parmi les Patelles , dans la section des Pa- telles à sommet percé, sous le nom de Pa~ lella Jissurella. C'esl cette espèce qui est deve- nue , pour Lamarck, le type de son genre Émarginule, qu'il proposa, pour la première fois, dans son Syst. des anim. sans vert., pu- blié en 1801. Aussitôt que ce g. fut signalée l'attention des conchyliologues, il fut adopté, parce qu'en effet il repose sur un caractère aussi important et aussi facile à reconnaître que celui des Fissurelles et de plusieurs au- tres genres démembrés des Patelles de Linné. Lamarck sentit, en créant ce genre, que ses caractères le plaçaient naturellement dans le voisinage des Fissurelles, et cette opinion prévalut chez tous les naturalistes. Ainsi, dès le commencement, le g. fut créé , les rapports indiqués par Lamarck, et ensuite adopté dans toutes les méthodes. Cependant, à cette époque, l'animal des Émarginules n'é- tait pointconnu ; M. Savigny le premier, dans les planches de la commission d'Egypte, fit représenter avec le plus grand soin l'animal d'une espèce provenant probablement de la mer Bouge, et c'est d'après cette excellente figure que les zoologistes ont pu compléter les caractères génériques du genre qui nous occupe. M. deBlainviile, dans son Traité de malacologie , ainsi qu'aux articles Émargi- nule et Parmopiiore du Dictionn. Se. nat., a insisté pour établir, dune manière plus in- time encore les rapports des Émarginules avec les Fissurelles d'un côté, et les Parmo- phores de l'autre. Depuis celte époque, un petit genre, fondé sous le nom de Bimule, par M. Défiance, et dans lequel le Patella noachina de Chemnitz doit prendre place, est venu s'interposer entre les Fissurelles et les Émarginules pour en faire voir les rap- ports plus intimes. D'un autre côté, le genre Fissurellidea , de M. Aie. d'Orbigny , forme un chaînon de plus entre les Émarginules et les Parmophores , de sorte que les gen- res dont il est question se trouvent en- chaînés par les rapports les plus intimes; l'on voit en effet la perforation des Fissu- relles descendre entre le sommet et le bord, dans les Binules , et atteindre le bord, dans les Émarginules ; l'on voit aussi cette fente des Émarginules diminuer peu à peu et ré- duite à une simple dépression, comparable à celle de l'une des espèces des Parmo- phores. E3IA EMA 285 Nous avons eu occasion «'observer vivan- i tes quelques espèces d'Éniarginares de la ! Méditerranée. Dans l'une d'elles, déprimée, I l'animal a tous les caractères de celui figuré j par M. Savigny ; dans d'autres , la coquille est beaucoup plus concave, l'animal a subi quelques modifications dans des parties ex- térieures, qui n'ont pas une grande impor- tance. C'est ainsi que, dans la première, le manteau s'étale largement en dehors de la coquille , cet organe se dédouble sur son bord , et cette duplicature se renverse pour s'appuyer souvent sur la coquille elle- même; ce manteau est fendu de la même manière que la coquille , et au sommet de cette fente, on voit sortir un petit tube charnu, tourné en spirale, qui sert à porter l'eau sur les branchies et en arrière duquel on remarque l'anus. Dans les espèces pro- fondes, ce manteau ne se développe pas de la même manière, il ne dépasse pas la co- quille , et l'ouverture qui donne accès à l'eau sur les branchies, est une fente ova- laire formée par les bords relevés du man- teau. Quant au reste de l'animal, il ressem- ble considérablement à celui des Fissurelles; il porte en avant une tête grosse et épaisse, prolongée en un mufle aplati , au sommet duquel la bouche est percée ; en arrière et sur les côtés , s'élève une paire de grands tentacules coniques , à la base desquels fait saillie un pédicule court, dont le sommet est occupé par l'organe de la vue; ce pédicule n'est point entièrement latéral, il est un peu au-dessous du tentacule. Le pied est ovale subcirculaire ; lorsque l'animal marche , il se prolonge en arrière , et dépasse alors la coquille ; cet organe est épais, et il est bordé dans toute sa circonférence de tentacules semblables à ceux des Fissurelles. Indépen- damment de la fente antérieure du man- teau , la cavité cervicale est largement ou- verte au-dessus de la tête, et elle contient des branchies parfaitement symétriques. D'après ce qui précède, les caractères du genre peuvent être exposés de la manière suivante : Coquille conique, patelliforme, symétrique, à sommet incliné en arrière, et ayant une fissure sur le bord antérieur. L'a- nimal est gastéropode, ayant le manteau fendu en avant; le pied ovalaire, épais; tête grosse, proboscidiforme ; deux tentacules co- niques, pédicules à la base, et un peu en dessous les yeux sur ces pédicules; organes de la respiration pairs et symétriques ; anus débouchant au sommet de la fissure ; le pourtour intérieur du pied garni d'une sé- rie de tentacules. Les Emarginules sont de petites coquilles qui, pour le plus grand nombre, sont blan- ches et diaphanes. Presque toutes sont or- nées d'un réseau de côtes et de stries qui leur donnent une apparence particulière. La fente qui divise leur bord antérieur est par- faitement symétrique , et elle est plus ou moins profonde , selon les espèces ; on en trouve où cette fente remonte jusque près du sommet, et ii y a des espèces, nommées subémarginules par M. de Blainville , chez lesquelles cette fente est réduite à une sim- ple dépression intérieure. Entre ces points extrêmes, on trouve tous les intermédiaires, surtout si, à l'examen des espèces vivantes, on joint celui des espèces fossiles. Les Emar- ginules, comme les Fissurelles, sont des Mol- lusques littoraux, qui vivent à de très pe- tites profondeurs, se cachant sous les pierres, dans les fissures des rochers ou entre les racines des plantes marines. On en connaît actuellement un assez grand nombre d'es- pèces appartenant à presque toutes les mers, et des espèces fossiles , dont le plus grand nombre se distribue dans le terrain ter- tiaire : on en cite actuellement quelques unes dans les terrains crétacés. (Desii.) *É!WATI1I0]\ (nom mythologique), ins.— Genre de Coléoptères pentamères , famille des Sternoxes, tribu des Eucnémides., fondé pa*" M. de Castelnau ( Revue entom. de Sil- bermann, tom. III, pag. 171) sur une seule espèce originaire de Cayenne , qui lui a été communiquée par M. Buquet , et qu'il nomme cijlindricum. M. Guérin , dans sa Revue critique de la tribu des Eucnémides {Ann. delà Soc. eut. de France, 2e série, t.I, p. 163), a reconnu que ce g., mal caractérisé par son auteur, était le même que celui nommé poslérie.uremeni S phœrocephalus par Escbscboltz, et qu'en conséquence ce dernier nom devait être supprimé. Ainsi, on doit rapporter au g. Émathion de M. de Castel- nau les sphœrocephalus , Brasiliensis Dej . ligniperda Lacord. et cuneatus Chev. ainsi qu'une autre espèce, rangée mal à propos parM. de Castelnau dans le g. Galba sous le nom de Mexicana , et qui est la 286 EMB EMB même que YEmalhion Mannerheimii , Chev. Enfin, M. Guérin comprend également dans le g. doru il s'agit, sous le nom deBuquelii, une sixième espèce inédite de Colombie , qui existe à la fois dans les collections de MM. Reiche et Buquet. Les Émathions se divisent en deux grou- pes : les uns ont le corps long, étroit, paral- lèle , leur corselet n'étant pas plus large que les élytres ; le corps des autres va en se ré- trécissant en arrière, et leur corselet est plus épais vers son sommet. (D.) EMBALLONURA. mar:. —Genre de pe- tites Chauves-Souris proposé par MM.Kuhl et Temminck. C'est une subdiv. des Vespertilio établie d'après la considération de la queue, qui est enveloppée dans la membrane inter- fémorale, mais qui s'arrête au milieu de la longueur de celle-ci. On n'en cite qu'un pe- tit nombre d'espèces propres à l'Amérique méridionale, à l'exception d'une seule, que M. Eydoux a rapportée de l'île Luçon. (P. G.) *EMBAPHTOi\. ( l.ugaVov , forme d'é- cuelle). ms. — Genre de Coléoptères hété- romères, proposé par Say [Journ. deVAcad. des se. nat. de Philadelphie,, édit. Lequin, p. 190) pour son Akis murieala. L'auteur, n'ayant pu le rapporter ni aux Scaures, ni aux Tentyries , a fini par le classer parmi les Bapsides, bien qu'il eût beaucoup de rapports avec les Heleus. Cette espèce a été trouvée à Arkansas, dans la région des Mon- tagnes Rocheuses. (C.) *EMBATES. ins.— Nom mal orthogra- phié. Voyez AMBATE OU AMBATES. (C) EMBELIA (altération d'un nom ceyla- nais). bot. ph. — Genre de la famille des Myrsinacées, tribu des Ardisiées, formé par Jussieu (Gen., 427 ), comprenant une ving- taine d'espèces environ. Ce sont des arbris- seaux de l'Asie tropicale , souvent grim- pants au moyen de denticules appliqués sur les pétioles ; à feuilles alternes, coriaces, très entières oudenticulées ; à fleurs petites, disposées en racèmes axillaires et terminaux, simples ou rameux , dont les pédoncules et lespédicelles alternes sont souvent poilus ou veloutés. Le fruit est un drupe bacciforme, monosperme. On en cultive une ou deux dans les serres chaudes d'Europe. (C. L.) EMBERIZA. ois.— Nom scientifique du «;. Bruant. *EMBERIZIDÈES. Emberizidœ. ois. — Famille établie par M. Bonaparte pour un groupe dont le type est le g. Emberiza. 'EMBERIZINÉES. Emberizinœ. ois.— M. G.-R. Gray a établi sous ce nom la cin- quième sous-famille des ses Fringillidées , dont le type est le g. Emberiza. *EM BERIZOIDE. Emberizoides.— ois. — M. Temminck a établi sous ce nom un g. pour le Chipiu-Oreillon blanc de d'Azara , et le Fringilla macroura de Latham. Ce sont des oiseaux de l'Amérique méridionale , à bec court , comprimé, dont l'arête est re- courbée, et les bords sont sinueux; leurs ailes sont courtes et arrondies, et les rémiges 2 à 6 sont presque d'égale longueur ; leur queue est allongée, très étagée, et leurs tar- ses sont robustes. D'après d'Azara, le Chipiu est un oiseau de plaine, courant avec vitesse dans les herbes épaisses, où il cherche sa nourriture, qui se compose de verset de pe- tites graines. Il vit par paire, a le vol court et les allures lentes. Ces oiseaux paraissent se rapprocher des Tangaras. (G.) EMBERIZOIDES. ois. — Nom sous le- quel M. Lesson [Hist. nat. des Oiseaux, 1838, p. 361 ) a désigné une famille naturelle de l'ordre des Passereaux , comprenant les g. Tardivole , Tardivola Sw. ( Emberizoides Temm.); Commandeur, Gubematrix Less.; Dolichonyx Sw. et Bruant. Cette prétendue famille naturelle ne compte qu'un genre assez bien limité : c'est celui des Bruants , auquel on peut réunir les Commandeurs. Quant aux Dolychonyx, ils doivent prendre plutôt place près des Linottes, dont ils ont le bec , et les Emberizoides paraissent se rap- procher des Tangaras. M. G.-R. Gray {List of gênera) dispose bien autrement ces 4 gen- res, que M. Lesson rapproche comme si na- turels ; il met les Dalichonyx à la fin de sa sous -famille des Agélaïnées , de la famille des Étourneaux ; les Emberizoides appar- tiennent à la sous-famille des Tanagrinées , famille des Fringillidées, et il esta 19 genres des premiers. Les g. Emberiza et Guberna- trix sont à 50 genres de là , et forment les 2 premiers genres de la sous-famille des Emberizinées. Dans son Traité d'ornitholo- gie ( 1831 ), M. Lesson avait placé les Tardi- voles entre les Dolichonyx et les Chardonne- rets, et il en formait le vme sous-genre de ses Moineaux; il plaçait les Bruants entre les Tissuries et les Moineaux , et comme un EMB EMB 287 genre distinct. On ne peut nier que pour cer- tains groupes les affinités ne soient difficiles à reconnaître; mais quelle valeur absolue peut-on attacher alors au mot de méthode naturelle? Les nouvelles coupes, si multi- pliées et comprenant un petit nombre d'in- dividus, ont-elles présenté la solution de la difficulté cherchée? la méthode naturelle serait-elle une énigme insoluble? (G.) 'EMBERIVAGRA. ois. — Voy. tangara. 'EMBERNAGROIDES. ois. — Sous-fa- mille établie dans le grand g. Tangara , érigé en famille, etdont le g. Embernagra est le type. (G.) *EMBIA (ffiftoç, robute). ins. — Latreille, {Fam. 7iot. du reg. anim., p. 137, 1825) a indiqué sous ce nom un g. de Névroptères de la famille des Termiens, mais il n'en a pas donné les caractères : ce groupe a été adopté par tous les entomologistes , et MM. Blanchard [Anim. art., 47), Burmeister {Hand. Eut., II, 77) fyambur {Hist. des IVévr., 311 ) l'ont caractérisé. L'espèce type est YEmbia œgyptiaca Savig. , Expéd. d'Egypte, JYévropl., pi. 2, fig. 9 et 10; Bl., Anim. art., 48, qui a été trouvée en Egypte, ainsi que l'indique son nom. Voyez l'article termites. (E. D.) EMBID/E. ins. — Division proposée par M. Burmeister dans l'ordre des Névroptères, et qui a été admise par M. Bambur, qui n'y place que le g. Embia. (E. D.) EMBIENS. ins. — Voy. kmbidje. *EMBLEMIA { ipJS&k», insérer, d'où fy- 61-naat, ce qu'on insère), bot. gr. — (Li- chens.) Persoon a créé ce genre dans la Bo- tan. du Voy. de l'Uranie, par M. Gaudi- chaud, pag. 183 , pour deux Graphidées caractérisées par des lirelles concolores avec le thalle. Mais Persoon, n'ayant pas analysé ces Lichens , ne s'était pas aperçu que sous le thalle il existait un excipulum carbonacé : or, c'est là le caractère propre au genre Graphis, tel que nous l'entendons avec Fries. Les deux Lichens en question sont analo- gues aux Graphie virginea, Balbisii, chry- senteron , etc. Voy. graphis et allographe. (G. M.) EMBLEPHARIS. rept. — Voy. euble- PHARIS. EMBLICA (embelgi, nom arabe des fruits du genre , connus autrefois sous celui de myrobolans embliques). bot. ph. — Genre de la famille des Euphorbiacées, dont les fleurs monoïques apétales, à calice 6-parti , pré- sentent: les mâles, 3 étamines soudées par leurs filets en une colonne qu'entourent quelquefois 6 glandes à sa base , et ne se sé- parant que par leurs anthères extrorses; les femelles, un ovaire entouré d'un tube mem- braneux , quinquéfide ou posé sur un disque charnu , creusé de 3 loges bi-ovulées , sur- monté de 3 styles oblongs , deux fois dicho- tomes ; le fruit , un peu charnu , se sépare en 3 coques bivalves. Les espèces sont deux arbres ou arbrisseaux de l'Inde , à feuilles alternes, accompagnées de stipules , petites et placées sur le même plan des deux côtés du rameau, de manière à simuler les folio- les d'une feuille pennée. Les fleurs sont dis- posées en faisceaux axillaires paraissant sur les rameaux après la chute précoce des feuilles, toutes mâles et quelques femelles entremêlées dans chacun de ces faisceaux. (Ad. J.) EMBOLE. Embolus (euSoXoç, piston), bot. cr. — Nom donné par Batschet Hoffmann à plusieurs Trichiacées , et au Calicium tra- chelinum Ach., à cause de leur forme en pis- ton. Ce nom n'a pas été adopté. (G. M.) *EMBOLEMUS. ins. — Genre d'Hymé- noptères de la section des Térébrans, fa- mille des Oxyuriens , créé par M. Westwood (Lond. and Edinb. phil. Mag. and Journ. of se, third séries, II, p. 444), et correspondant au genre Polyplanus de M. Nées von Esen- beck. L'espèce type est YEmbolemus Ruddii West. Ent. Mag., pi. 16, f. 1 ( Polypinnus Sickershusanus Nées Hym. Ichn. affin., t. II, p. 350, n° 1) qui habite le nord de l'Europe. (E. D.) EMBOTHRIUM (êv, dans ; (3o6ptov, petite fosse), bot. ph. — Genre de la famille des Protéacées, type de la tribu des Embothriées, formé parForster(Gen.,26, t. VIII), et conte- nant 6 ou 8 espèces, dont 1 ou 2 sont culti- vées en Europe. Ce sont des arbrisseaux ou des arbustes glabres, indigènes de l'Amé- rique antarctique ; à ramules souvent cou- verts des squames persistantes des bourgeons; à feuilles éparses, très entières ; à fleurs coc- cinées , petites, mais assez élégantes, dispo- sées en racèmes terminaux corymbeux ; pé- dicelles géminés, chaque paire unibractéée; involucre commun nul. On en cultive plu- 288 ÉME ÉME sieurs espèces en Europe comme plantes d'ornement. Le nom générique rappeile l'in- sertion des étamines nichées pour ainsi dire dans les loges du calice. (C. L.) EMBRANCHEMENTS, tef.at. — Ployez ANOMALIES. *EMRRITflES («ySpifo's, pesant), iss.— Genre de Coléoptères tétramères , famille des Curculionidesgonatocères , division des Otéorhynchides, créé par Schœnherr Syno- I nymiagen. et sp. Curculion., t. VII, p. 392). Il a été formé avec 3 espèces de la Cafrerie ; le type est YE. agnatus Schœn. (G.) ■*EMBRYGGÈmE.£mùryogenia{¥pGpvov, embryon ; yr,véa, naissance), zool. bot.— On appelleainsi la science qui traite de la forma- tion de i'embryon et du développement du fœtus à toutes les époques de sa vie intra- utérine. Gette branche de la zoologie a acquis dans ces derniers temps une importance assez grande pour qu'elle soit devenue l'ob- jet d'un enseignement spécial. Il sera traité à Génération et a OEuf. Vouez ces mots. — Il sera traité, au mot Graine, de l'Embryo- génie considérée dans le règne végétal. "JEMEM ADIA. ms.— Genre de Coléoptères hétéromëres, famille des Trachélides, tribu 4es Mordellones, établi par M. de Gastelnau (Hist. des Coléopt., Buffon-Duménil , vol. II, pag. 261 ) aux dépens des Rhipiphores de Fabricius. Il rapporte à ce g. 4 espèces, dont 2 du Sénégal et 2 d'Europe. Nous citerons parmi ees dernières YEmenadia bimaculaia (Rhipiphorus idem, Fabr.), qui n'est pas rare dans le midi de la France , et dont M. Fa- rines, pharmacien à Perpignan, a observé la larve , et en a donné l'histoire dans les An- nales des sciences naturelles (t. VIII , p. 244). Elle vit et se métamorphose dans la racine de YEryngium campestre. (D.) ÉMERAUDE (du grec crp.apay£vpoo>, j'attaque en flanc), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Palpicornes, tribu des Hydrophiliens, proposé par M. Hope dans son Coleopterist's manual, part. 2, p. 148, et auquel il donne pour type YElophorus nubilus , Fabr. Ce genre a été adopté par M. Stephens, qui y rapporte une seconde es- pèce, YElophorus fennicus deGyllenhal. Ces deux espèces appartiennent à l'Europe, et la première se trouve aux environs de Paris. (D.) *EMPRIA. ins. — Voy. dolere. (E. D.) EMPUSARIA (efMcovffa, sorcière), bot. ph. —Genre de la famille des Orchidées pleu- rothallées , établi par Reichenbach ( Comp., p. 69), pour une plante herbacée du Népaul, épidendre , à tige membranacée-ailée , à feuilles membranacées-plissées , à grappe terminale multiflore, fleurs jaune pâle. EMPUSE. Empusa ( "pnovax, sorcière ). ins. — Genre de l'ordre des Orthoptères , famille des Mantiens , créé par Illiger aux dépens des Mantis , adopté par Latreille , et partagé dans ces derniers temps, princi- palement par M. Serville, en plusieurs grou- pes particuliers, tels que ceux des Empusa, Blepharis, Hymenopa, Theoclytes, etc. Voy. ces mots. Sept espèces entrent dans ce genre ; elles proviennent des Indes orientales, du cap de Bonne-Espérance et du Sénégal. Nous en citerons deux: 1° Y Empusa pauperata Latr., Gêner. , t. III , p. 90 [Mantis pauperata et pectinicornis Fabr. ), belle espèce qui se trouve dans le midi de l'Europe et en Egypte, EMY et 2° YEmpusa gongylodes Lalr., t. III , p. 90 [Manlis gongylodes Linn. ) , qui habite les Indes orientales. (E. D.) EMUS (Ipvç, tortue d'eau), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Bra- chélytres, tribu des Staphylinides, établi par Leach et adopté par un grand nombre d'entomologistes , entre autres par M. le comte Dejean, qui, dans son dernier Cata- logue, y rapporte 85 espèces de divers pays. Mais M. Erichson , dont nous suivons la méthode relativement à la famille dont il s'agit, n'ayant pas trouvé le genre de Leach suffisamment caractérisé, en a réparti les espèces dans le genre Siaphylin proprement dit, dont le premier ne forme pour lui qu'une division. Voyez staphylin. (D.) ÉMYDE. Ernys. (Jfivç, tortue d'eau), rept. — Genre de la famille des Emydiens ou Ché- loniens élodites. Il comprend près de 40 es- pèces, et n'est cependant qu'une fraction de celui auquel Merrem et quelques autres na- turalistes donnaient précédemment ce nom. Wagler et M. Ch. Bonaparte l'appellent Clemmys. Voici ses caractères, d'après MM. Duméril et Bibron : Pattes à cinq doigts ; quatre ongles seulement aux postérieures; plastron large, non mobile , solidement ar- ticulé sur la carapace, garni de douze pla- ques ; deux écailles axillaires et deux ingui- nales ; tête de grosseur ordinaire j queue longue. Il y en a des espèces dans les différentes parties du monde , l'Australasie exceptée. Celles d'Europe sont au nombre de 2 seu- lement : YEmys caspica , que nous signale- rons d'abord, a la carapace olivâtre, sillon- née par des lignes flexueuses et confluentes, d'un jaune souci sale, unie dans les adul- tes, et tricarénée chez les jeunes ; ses bords latéraux sont relevés sur eux-mêmes, et son sternum est noir, avec des taches jaunâtres : elle habite les bords de la mer Caspienne, comme l'indique son nom, et vit aussi en Morée. L'autre espèce, E. sigriz , a la cara- pace également olivâtre , marquée de taches orangées , cerclées de noir , ovale, unie chez les adultes , et très légèrement carénée dans le jeune âge. Son sternum est brun , bordé ou mélangé de jaune sale , avec une tache oblongue et noire sur ses prolongements la- téraux. On la trouve en Espagne et en Bar- ba™ (p. G.) EMY 295 «EMYDIENS. Ernys fyu^ tortue d'eau douce), rept. — On a vu a l'article Ckblo- hiens (t. III, p. 462) que les nombreuses espèces de cet ordre pouvaient être parta- gées en quatre groupes ou familles princi- pales d'après la nature de leurs caractères , et que chacune de ces familles atfecte un sé- jour particulier. Les Chéloniens des eaux stagnantes sont généralement connus sous les noms d'Émydcs ou Emydiens ; et le nom que nous leur donnons a déjà été employé par Aristote pour la seule espèce de ce groupe qu'il ait connue. Il est question de cette espèce à l'article Cistude. C'est, avec les Emys sigriz et caspica , la seule Emyde de l'Europe actuelle ; mais la paléontologie en a fait connaître d'autres , dont les osse- ments et surtout les carapaces sont enfouis en plus ou moins grande abondance dans les formations lacustres des terrains secon- daires et tertiaires. En France seulement on en cite plus de dix gisements , dont les plus riches sont ceux de La Fère, des gypses pa- risiens, des calcaires miocènes du Gers , des formations d'Auvergne, de celles plus récen- tes de la Grave, etc. Cuvier et d'autres au- teurs ont essayé de faire connaître les es- pèces auxquelles ces débris ont appartenu. En 1835, MM. Duméril et Bibron, dans le deuxième volume de leur Erpétologie , por- taient déjà à 74 le nombre des espèces con- nues d'Émydiens vivants : 3 pour l'Europe, ainsi que nous l'avons dit plus haut; 18 pour l'Asie, 6 pour l'Afrique, 23 pour l'Amérique méridionale, 22 pour l'Amérique septentrio- nale, et 2 pour l'Australasie. Les genres dans lesquels ces espèces ont été réparties j portent les noms suivants : Cistude, Emyde, Tétronyx , Platy sterne, Emy satire , Stauro- type, Cinosterne, Peliocéphale, Podocnèmide, Pentonyx , Sternothère , Plalemyde, Chélo- dine et Chélyde. Ployez ces différents mots> (P. G.) *EMYDIA (eVwç, tortue d'eau; S fa, forme). i ins.— Genre de Lépidoptères de la famille des ) Nocturnes , tribu des Lithosides , établi par M. Boisduval aux dépens du genre Lithosie deLatreille (Gêner, et end. method., p. 56). Il y rapporte 6 espèces dont les chenilles, du moins celles qui sont connues, vivent prin- cipalement de graminées. Nous citerons comme type la Lithos. grammica Latr., Bomb. \ id. Linn., très commune aux environs de 296 EMY Paris : c'est la Phalène-chouette de Geoffroy. (D.) *ÉMYDIE. Emydium (diminutif de e>vç, tortue , par allusion à la lenteur excessive des mouvements), infus. — M. Doyère {Ann. se. nat.y 2e série, t. XIV, p. 279, 1840) a créé sous ce nom un genre de la classe des Systolides, groupe des Tardigrades , et qu'il caractérise ainsi : Tête pourvue d'appendi- ces ; museau complètement conique, sans appendice ni ventouse terminale; épiderme demi-solide, offrant, surtout à la face su- périeure du corps , une division annulaire très manifeste ; quatre paires de pattes ; quelques traces de métamorphoses. On connaît trois espèces d'Émydie ; le type est Y Emydium lestudo Doyère ( loco cit. , p. 280 , pi. 12 , fig. 1 , 2 et 3 ), dont le corps est opaque , ovoïde , d'une couleur de terre de Sienne, le sang fortement coloré. Cette espèce se trouve sous les Mousses des toits en tuiles; elle est commune à Paris. L'organisation des Émydies a été étu- diée avec beaucoup de soin par M. Doyère : il en sera question à l'article Tardigrades. Foy. ce mot. (E. D.) EMYDOIDES. rept. — Voy. kmyde. ÉMYDO-SAURIENS. rept. — On a vu, aux articles Crocodiliens et Crocodiles de ce Dictionnaire, que les espèces vivantes et fossiles de ce groupe sont caractérisées par un certain nombre de particularités qui ne permettent pas de les confondre comme on le fait souvent encore avec les Sauriens , et qui les rapprochent au contraire des Chélo- niens. M. de Blainville en a fait un ordre à part, auquel il a donné pour cette raison le nom û'Emy do-Sauriens. (P. G.) ÉMYSAURE ( i{Mç , tortue ; a*ZPoç, lé- zard), rept. — On a nommé Chèlonure et Chélydreun g. deChéloniens palustres, ayant pour type la Tortue serpentine de Lacépéde et de Bosc [Testudo serpemina, Linn.). C'est également sur cette espèce que repose le g. Emysaurus de MM. Duméril et Bibron. Elle vit dans l'Amérique septentrionale , et fré- quente aussi bien les cavernes et les lacs que les marais. Sa nourriture consiste en pois- sons; quelques voyageurs ajoutent qu'elle prend aussi les jeunes oiseaux aquatiques. Voici les caractères du g. Émysaure : Tête large , couverte de petites plaques ; museau court; mâchoires crochues; deux barbillons ENA sous le menton ; plastron non mobile , cru- ciforme, couvert de douze plaques; trois écailles sternocostales ; cinq ongles aux pat- tes de devant , quatre à celles de derrière j queue longue surmontée d'une crête écail- leuse. On n'en connaît qu'une seule espèce à test ovalaire.oblong, subquadrilatéral, déprimé, et résultant en une échancrure , ainsi que trois pointes de chaque côté. Sa longueur a environ 0,80. (p. G.) ENALCIDA, Cass. bot. ph. — Syn. de Tageles, Tournef, ÉNALIOSAUMEIVS. rept. foss. (evaXcoç marin ; aavpoç, lézard). — Ordre de Reptiles établi par M. Owen, dans son rapport sur les Reptiles fossiles de la Grande-Bretagne, fait à l'association britannique pour l'avancement des sciences. Il se compose d'animaux ma- rins dont les restes sont enfouis dans l'oo- lithe, et principalement dans le lias, et qui ont été découverts en Angleterre par sir Everard Home , et MM. Labèche et Cony- beare. Ces Reptiles, dont les quatre extrémi- tés avaient la forme des nageoires des Dau- phins, remplissaient dans les mers de l'épo- poque jurassique les fonctions dévolues au- jourd'hui à nos Cétacés. Ce sont, dit Cuvier, ceux de tous les Reptiles , et peut-être de tous les animaux fossiles, qui ressemblent le moins à ce que l'on connaît. En effet, ils of- frent des caractères pris de presque toutes les classes des animaux vertébrés, et sem- blent former un chaînon qui lie les Reptiles d'une part aux Poissons , et de l'autre aux Cétacés. Cet ordre comprend déjà trois gen- res. 1° lies Ichthyosaures, Conyb.(i'x0v5, pois- son ; crawpoç, lézard). — Ainsi nommés de leur double affinité avec les Poissons et les Lé- zards. Ils offrent, dit Cuvier, un museau de Dauphin, un crâne et un sternum de Lézard, des pattes de Cétacé , mais au nombre de quatre, enfin des vertèbres de Poissons. Leurs dents à racines pleines sont coniques, émaillées, striées longitudinalement et logées dans un sillon profond des os maxillaires. Les narines sont percées à la naissance du museau au haut des intermaxillaires. Les orbites sont très grands, et ils sont occu- pés par un cercle de pièces osseuses qui renforçait la sclérotique. Les vertèbres ont toutes le diamètre de leur corps deux ou ENA trois fois plus grand que l'axe, et ce corps a ses deux faces articulaires concaves. Les apophyses épineuses placées obliquement formaient une crête presque continue; il n'y a point d'apophyse transverse, mais deux tubercules de chaque côté pour l'attache des côtes thoraciques, et un seulement pour les autres. Les côtes s'étendent depuis la ver- tèbre axis jusqu'aux deux premiers tiers des vertèbres caudales. Il n'y a point de cou : les côtes de la région ventrale sont réunies l'une à l'autre par un arc composé de cinq pièces, une médiane et deux de chaque côté, placées l'une devant l'autre. Le sternum est formé d'une pièce impaire, comme dans les Monitors , de deux clavicules qui s'atta- chent à ses branches latérales , et de deux grands coracoïdiens taillés en éventail qui se rencontrent sur la ligne médiane: l'omo- plate est également dilatée en éventail par où elle s'unit au coracoïdien ; le bras est gros etcourt, et les deux os de l'avant-bras, larges et aplatis , se distinguent à peine des os du carpe et des phalanges, qui sont des os plats, polygones, dont les angles s'ajustent en ma- nière de pavé, de sorte qu'ils avaient très peu de mouvement les uns sur les autres. Les phalanges sont au nombre de 3 à 6, rangées selon les espèces. L'iléon est appliqué sur les côtes absolument comme l'omoplate; le pubis et l'ischion sont un peu aplatis ; le fémur est plus long que l'humérus ; le reste de la nageoire postérieure ressemble à l'an- térieure , seulement elle est généralement plus petite. Le nombre des vertèbres va jusqu'à 126; vers son dernier quart, la queue, presque toujours fracturée ou fortement déviée, an- nonce , selon M. Owen, qu'il y avait une na- geoire tégumentaire dont le retrait a occa- sionné ce dérangement. Les bornes qui nous sont prescrites ne nous permettant pas de donner les carac- tères des espèces d'Ichthyosaures , nous ne ferons que les nommer d'après M. Owen : Ichih. communis , Con. (figuré dans l'atlas de ce Dictionnaire, paléontologie , pi. 3) ; — iniermedius, Con.; — ylatyodon, Con.j — lonchiodon, Ow.; — tenuirostris , Con. ; — acutirostris , Ow.; — latifrons, Kœnig.; — laùmanus, Ow. ; — thyreospondylas, Ow., — irigonus, Ow. La plupart de ces espèces se retrouvent T. V. ËNA 297 dans le lias d'Allemagne, comme le prouve l'ouvrage de M. G.-F. Jœger sur les Ichth. de Boll en Wurtemberg. Des restes d'un Ichlhyosaure dont la tête a plus de 2 mètres de long, et dont la longueur totale devait être au moins de 10 mètres , ont été trouvés récemment près de Banz. M. Theodori, secr. et cons. du duc Maxim, de Bavièpe , lui a donné, à cause de la forme triangulaire de ses dents, le nom à'Ickt. irigonodon. On trouve en France, également dans l'oo- lithe, des os de ce g., mais en moindre abon- dance qu'en Angleterre et en Allemagne. 2° Les Plésiosaures, Conyb. ( nlyvioç, voisin; (ravpoç, lézard). — Le caractère le plus saillant des animaux de ce g. est une petite tête supportée par un long cou, qui n'a pas moins de trente à quarante vertèbres. Le corps et la queue sont plus courts que dans les Ichthyosaures. La tête ressemble, par sa forme générale, à celle des Crocodiles. La mâchoire inférieure est renflée à son ex- trémité , et porte des dents plus grosses et plus longues que les autres ; à la mâchoire supérieure ce sont les postérieures qui sont les plus longues. Généralement les dents sont grêles, pointues, un peu arquées et can- nelées longitudinalement. Les nageoires sont plus allongées; les os du carpe et du tarse , de l'avant-bras et de la jambe, sont plus distincts, et les phalanges ne sont point po- lygonales. Les vertèbres sont courtes, leur diamètre transverse étant généralement plus grand que leur axe ; leur face articulaire est plane ou légèrement concave à sa circonfé- rence, et un peu convexe à son centre ; leur face inférieure est généralement creusée de deux fossettes ovales. Les côtes s'étendent aussi de la vertèbre axis aux deux tiers de la queue, mais les cervicales sont courtes comme dans les oiseaux ; les caudales se raccourcissent à mesure qu'elles avancent vers l'extrémité. Le sternum est très allongé, ce qui est dû au grand développement de6 coracoïdiens; le pubis et l'ischion sont aussi très longs et surtout très larges : ils s'unis- sent avec leurs congénères comme chez les Tortues terrestres , de manière à laisser de chaque côté un trou ovalaire. Les côtes de la région abdominale sont unies d'un côté à l'autre par un arc composé de sept pièces : une moyenne, allongée à ses deux extrémi- tés et trois de chaque côté, également al lon- 38 298 ÉNA gées, qui s'appliquent en s'imbriquantsur le bord antérieur de la moyenne. Les espèces de Plésiosaures, dont quelques unes pou- vaient atteindre à environ 10 mètres de lon- gueur , sont plus nombreuses encore que celles d'Ichthyosaures. M. Owen en recon- naît seize. Ce sont les Plesiosaurus Hawkin- sii Ow., dédié à M. Hawkins, qui a publié un mémoire grand in-fol. sur les Ichth. et les Plés., avec de belles planches. — dolicho- deims, Conyb. (figuré dans l'atlas deceDict., paléontologie , pi. 2) ; — macrocephalus, Conyb.; — brachycephalus , Ow.; — macro- mus , Ow.; — pachyomus , Ow.; — arcuatus , Ow.; — sublrigonus, Ow.; — irigonus , Cu- vier ; — brachyspondylus , Ow.; — coslatus, Ow.; — dœdicomus, Ow., — rugosus, Ow.; — grandis , Ow.; — trochanterius, Ow.; — af finis, Ow. On rencontre également des ossements de Plésiosaures dans les terrains jurassiques d'Allemagne et de France, mais en moindre quantité qu'en Angleterre. On voit dans les galeries de paléontologie du Muséum d'histoire naturelle de Paris une grande par- tie des vertèbres et des fragments des quatre membres d'une espèce de Plésiosaure qui n'a point encore été déterminée, trouvés entre Stenay et Mouzay, département de la Meuse , dans l'argile d'Oxford. 3° Les Pliosaures, Owen (7r)>E?oç, plein, complet; aaùpo; , lézard). — Dans l'argile d'Oxford et de Kimmeridge on rencontre des ossements de Reptiles voisins des Plésio- saures , mais dont la tête était grande et le cou plus court. Les dents des Pliosaures sont fort grandes, coniques et enchâssées dans des alvéoles ; leur couronne montre des ca- nelures longitudinales ou obliques qui se terminent tout-à-coup. Ces animaux étaient d'une grande taille. Une portion considéra- hic des mâchoires' supérieures et inférieu- res de la collection de M. Buckland montre 36 alvéoles, et cette série dentaire a près de 1 mètre de long, quoiqu'elle soit incomplète. Le cou était court, et les vertèbres cervicales avaient presque les proportions des vertè- bres des Ichthyosaures ; l'une d'elles , par exemplr, large de 15 centimètres, est haute de 13 et longue de 4. A la région dorsale, les vertèbres offrent les mêmes proportions que celles des Plésiosaures. Les surfaces articu- laires du corps de ces vertèbres sont plates ENA dans les cervicales, légèrement concaves dans les dorsales et un peu plus dans les caudales. La construction des membres est fort sem- blable à celle des Plésiosaures. Ce g. com- prend deux espèces seulement, le Pliosaurus brachydeirus Ow., et le Plios. trochanterius I Ow. (Laurillard.) * ÉNALI.OSTÈGmS.Enallosiega (fvattoç, ! différent; «rr/yvj, toit), foram. — Nom donné | par M. Al. d'Orbigny à la seconde famille de ses Foraminifères, comprenant ceux dont les loges sont assemblées en tout ou en partie par alternement.ou empilées sur deux ou trois axes distincts sans former une spirale régu- lière et nettement caractérisée. Elle ren- ferme les g. Bigénérine , Textulaire, Valvu- line, Dimorphine, Polymorphine , Virguline et Sphaeroïdine. * ENANTIOTRETA (Ivotvn'o;, opposé; TpyjToç , perforé ). infus. — A. Ehrenberg (Triter Beitr., 1830) indique sous ce nom l'une des ses divisions de la classe des In- fusoires. E. D.) "ENANTIOTRICHUM, E. Mey. bot. ph. — Syn. d'Euryops , Cass. * ENAPHALODES, ou mieux GNAPHA- LODES (yvaépée; haïr», face). Ins. — Genre d'Hémiptères, de la section des Homoptères , famille des Membraciens, créé par MM. Amyot et Serville ( Hist. des 1ns. hémipt., p. 535) aux dépens des Mem- bracis , et correspondant à l'une des divisions de ce genre, d'après M. Burmeister. Les En- chénopes se distinguent desMembraces en ce que leur prothorax n'est pas foliacé , mais prolongé antérieurement en pointe plus ou moins arrondie au bout, et légèrement com- primée. Une seule espèce entre dans ce groupe, c'est YEnchenopa monoceros Germ., dont on ne connaît pas la patrie. (E. D.) *ENCHIDÏUM (%oç,javelot; îîtoç, pro- pre), bot. ph. — Les habitants d'Amboine nomment Arbre des javelots un arbrisseau de leur pays dont les feuilles sont employées pour la guérison des blessures faites par ces arme6. Il appartient à la famille desEuphor- biacées, et a paru devoir former un genre particulier que M. Jack, son auteur, a ca- ractérisé ainsi : Fleurs monoïques ; calice 5-parti ; 5 pétales biglanduleux à leur base. Dans les maies : 10 étamines dont les filets se soudent en une colonne centrale , les an- thères s'étalent en rayonnant ; dans les femelles : un ovaire trilobé avec 3 styles et 6 stigmates ; des feuilles rapprochées presque en Yerticilles, pétiolées, lancéolées, très en- tières, glabres ; des épis axillaires dont les fleurs femelles occupent le bas. (Ad. J.) * ENCRILIDIUM (!yX«Mfcov, forme d'an- guille), helm. — Genre voisin des Vibrions ou Anguillules , indiqué par M. Ehrenberg (Acalèphes de la mer Rouge), et dont le ca- ractère principal est d'avoir un point ocu- liforme rouge, placé à la partie antérieure du corpr, et aussi large qu'elle. (P. G.) *ENCHOCÈRE, Blanch. ins. — Syn. de Xiphocère, Macquart. (D.) 'ENCHOPHORA (fyXoç, lance; yopo'ç, por- teur), ins. — Genre de la famille des Fulgo- ENC riens, de l'ordre des Hémiptères, section des Homoptères, créé par M. Maximilien Spinola [Ann. Soc. ent. de France, lre série, VIII, 221 ). Les Enchophores sont très voisins des Fulgores, et s'en distinguent par le pro- longement céphalique étroit, plus ou moins allongé, relevé et renversé en arrière ; par le front plan , présentant quelques légè- res carènes longitudinales ; par le prothorax plus ou moins caréné au milieu, coupé droit à son bord postérieur, et par les ailes légè- rement échancrées au bord postérieur. Ce genre renferme 5 espèces, qui provien- nent du Brésil et de la Nouvelle-Guinée. Le type est YEnchophora recurva Spin. (Fui- gora recurva? Oliv.), dont la tête et le tho- rax sont d'un vert obscur; les élytres ver- dâtres tachées de rouge ferrugineux et de jaune ; les ailes pourpres , avec leur extré- mité et le bord postérieur bruns. Il se trouve au Brésil. (E. D.) *ENCHOPHYLLUM ( hx^ > éPée i f^- >ov , feuille), ins. — MM. Amyot et Serville ( Ins. hémipt. , pag. 534 ) ont fondé sous ce nom un genre d'Hémiptères homoptères de la famille des Membraciens. Les Enchophyl- les ne diffèrent des Membraces que par leur prothorax foliacé , prolongé antérieurement en forme de pointe, hache ou sabre. L'espèce type est Y Enchophyllum cruentalum Germ., qui se trouve au Brésil. (E. D.) ENCHYLjENA. bot. ph. — Genre de la famille des Chénopodiacées , tribu des Ko- chiées, établi par B. Brown (Prodr., 407), et renfermant 4 ou 5 espèces indigènes de l'Aus- tralie. Ce sont des sous-arbrisseaux procom- bants, très rameux, à feuilles alternes, char- nues; à fleurs hermaphrodites, axillaires, ébractéées, solitaires, sessiles. On en cultive deux ou trois dans les jardins botanique» de l'Europe. (C. L.) ENCHYLIUM , Achar. (h , dans ; yyXk , suc). bot. cr.— (Lichens.) Synonyme section- nairedug. Collema, Ach. Vog. ce mot. (CM.) ENCHYTILEUS (c'y, dans; x^TP«' Pot)* annél. — Genre de Lumbricinés proposé par M. Henle, pour une très petite espèce de Ver de terre, commune dans les pots à fleurs, et qu'il a rendu célèbre parles excellents dé- tails anatomiques qu'il a donnés à son égard. Voy. l'article lombric. (P. G.) ENCIRRUS, Casteln. ins. — Foyez'uv- cirrus. (D.) ENG 'ENCLIANDRA. bot. ph. — Zuccarinï a étabii sous ce nom, dans la famille des OEno- théracées.un g. qu'Endlicher regarde comme synonyme de Fuchsia, Plum. ENCOELIA, Bill. bot. cr. — Syn. de Peziza, DM. * ENCOELIUM, Endlich. bot. cr. — Synonyme sectionnaire du g. Asperococcus , Lamk. , que M. Agardh comprenait tout en- tier sous la même dénomination. (G. M.) # ENCOPE [iv, dans ; xo-n-n, section, divi- sion), échus. — M. AgdiSsiz(CaLaLsyst.Echin., 1840) indique sous ce nom une petite divi- sion de la famille des Oursins. Voyez cly- praster. (E. D.) ENCOUBERT. mam. — Foy. tatou. ENCRINES ou CRINOIDES. Encrinus («w, en forme de; xp'vov, lis), échin. —Les Encrinessont des animauxradiaires apparte- nant à la classe des Échinodermeset fort voi- sins des Astéries, dont ils diffèrent essentiel- lement parle pédicule plus ou moins longet le plus souvent articulé par lequel ils sont fixés au fond de la mer. Cette curieuse fa- mille est connue depuis longtemps par les restes fossiles qu'elle a laissés dans certaines couches du globe, principalement eu Europe, dans les formations secondaire et de transi- tion ; mais c'est seulement vers le milieu du dernier siècle qu'on a pu en reconnaître la véritable nature, grâce aux excellentes ob- servations que notre compatriote Guettard , l'un des plus savants naturalistes de l'épo- que, fit sur une espèce vivante d'Encrines. L'échantillon étudié par Guettard apparte- nait au cabinet de M. Boisjourdain, et c'est le seul que possède encore aujourd'hui la collection du Muséum de Paris. Les restes fossiles des Encrines se présen- tent le plus souvent sous la forme de petits disques , soit stelliformes à cinq branches courtes, soit tout-à fait circulaires, qui pro- viennent de la tige même de ces animaux , dont ils sont les articles détachés les uns des autres. Dans le xvne et le xvme siècle, on nommait pierres éioilées ou Astéries les arti- cles stelliformes, et Trochites ceux qui res- semblent à des disques ; les réunions d'arti- cles encore superposés étaient des Astéries en forme de colonnes dans le premier cas, et dans le second des Entroques. Certaines ro- ches, des marbres principalement, sont pétries de ces Entroques, et l'on en voit ENG 303 en grand nombre dans plusieurs marbres souvent employés chez nous. Agricola parle déjà d'Entroques et de Trochites en 1558 ; mais avant Guettard on avait encore la plus grande incertitude sur l'origine de ces corps; et dans son Mémoire lu à l'Académie des sciences en 1755, en rappelant que nombre d'auteurs ont pensé que les Entro- ques étaient des vertèbres de poissons, il ajoute que de son temps plusieurs natura- listes n'étaient pas même encore désabusés de cette opinion. Guettard au contraire proposa de consi- dérer les Entroques et les Astéries en colon- nes comme provenant d'espèces voisines les unesdes autres, et différant seulement «parce que les parties dont elles sont composées sont ou circulaires ou pentagones , et parce que leurs plans ont des lignes droites ou cir- culaires. » Il ajoute qu'elles ont même de commun d'avoir un petit trou dans leur mi- lieu ; d'avoir de petites dentelures sur leurs bords, et d'être composées de lames en forme de parallélogramme et qui ressemblent à du spath. Quelques personnes, ainsi que Guet- tard en fait la remarque, avaient la même manière de voir que lui au sujet des Entro- ques, et les distinguaient en deux sortes : les Entroques pentagones ou étoiléeset les En- troques radiées ou circulaires. Mais les En- troques, bien qu'ils soient caractéristiques des Encrines, n'en sont pas la partie impor- tante. Ce ne sont que les supports d'une pro- duction semblable au corps des Comatules, et bien avant Guettard cette partie recevait déjà le nom d'Encrinites ; c'étaient aussi pour quelques auteurs des lis pétrifiés, des fruits, etc. Guettard parle avec tant de net- teté des Encrinites, que nous croyons indis- pensable de reproduire textuellement aussi une partie de ce qu'il en dit. « Les Encrinites sont des amas de petits corps de différentes figures, articulés les uns avec les autres, et qui, ainsi réunis, donnent naissance à des espèces de lames longues sillonnées transversalement , qui , par leur réunion , représentent en quelque façon la fleur d'un lis. Lorsque les Encrinites sont composées de cinq de ces lames, le total porte le nom de Pentacrinite. Les pentagones sontdes corps qui ont réellementcette figure, et qui sont faits de cinq parties en forme de parallélogrammes articulés les uns avec les 304 ENG autres par un de leurs côtés. La base des Pentacriniies est communément formée par un corps semblable. Si, au lieu de cinq pa- rallélogrammes, cette base est composée de six, si elle l'est de treize, alors elle porte le nom de hexagone ou de trisdécagone. On pourrait lui donner celui d'heptagone, octo- gone , etc. , si elle renfermait sept ou huit parties semblables; et il en serait ainsi des autres figures à plusieurs pans que cette base pourrait avoir. » Qu'une Encrinite avec sa base soit main- tenant imaginée soutenue par une Entroque radiée ou étoilée , alors on aura un de ces corps auxquels on a donné le nom d'Encri- nite à queue; et quand il serait vrai que l'Encrinite à entroques radiées serait la seule qui se trouverait maintenant dans la terre, ne serait-on pas dans le cas de supposer que l'Encrinite à entroques étoilées pourrait s'y rencontrer , si on démontrait , comme j'es- père le faire , que cette Encrinite est pos- sible? » Guettard donne ensuite une description fort complète de l'Encrine du cabinet Boisjourdain , et il l'appelle Palmier ma- rin, d'après M. Boisjourdain lui-même, ou, ajoute-t-il , pour parler avec plus de préci- sion , espèce d'Étoile ou de Pinceau de mer. Une des raisons de l'extension qu'il donne à son Mémoire, c'est que, ayant vu ce morceau singulier, il reconnut, à n'en pas douter, que les parties dont il est composé sont analo- gues aux pierres étoilées, et à ces espèces de petites colonnes pentagones qui en sont faites. Son travail a donc pour objet la détermina- tion des pierres étoilées , des Entroques et des Encrinites , d'après l'examen d'une es- pèce récente de cette famille. L'auteur y a jointd'excellentes figures souventreproduites par les monographes modernes. Jean Ellis, de la Société royale de Londres, avait essayé quelque tempsavant Guettard (1) une déter- mination de la nature des Lis pétrifiés {Li- Uum lapideum). Pour lui l'Encrine n'est peut- être que la dépouille pétrifiée du Zoophyte, dont il parle sous ce titre : « Polype de mer en bouquet, trouvé dans la mer du Nord, près du pôle , » et l'on sait que ce Polype a servi à l'établissement du genre Ombellulaire. Voyez ce mol. {!) Estai sur l'Iiist. nat. des CoraUines ENG Après avoir décrit son Polype en bouquet, il ajoute: « On voit en K la figure d'un Encrinus, Lilium lapideum, qui n'est peut-être que les dépouilles pétrifiées de l'animal dont nous parlons. Je me rapporte à cet égard au juge- ment de ceux qui s'attachent à l'étude des fossiles ; je ne crois cependant pas qu'ils aient encore rien avancé de plus probable sur ce sujet. » Dans le même ouvrage {Essai sur les Co- raUines), et à la phrase suivante, Ellis consi- dère cependant son observation comme fort douteuse. En effet voici ce qu'il ajoute: «J'ai consulté Rosinus, auteur allemand, qui a pu- blié à Hambourg un traité sur ce curieux fos- sile, dont il a en même temps donné un fort beau dessin ; toute la différence que j'y ai trouvée est qu'un Encrinus est plutôt une sorte d'Étoile de mer, avec une tige ou une queue articulée, et que les rayons de l'Étoile, au lieu d'avoir des griffes, comme notre Po- lype, sont garnis intérieurement de plusieurs rangs de fibres articulées , ce qui fait que chaque rayon ressemble à une brosse , et même il semble donc que notre Polype est d'un tout autre genre, et qu'il a été jusqu'à présent absolument inconnu. » Guettard , auquel l'opinion si restrictive d'Ellis avait été donnée comme fondée par quelques uns de ses confrères de l'Acadé- mie, conclut ainsi que l'auteur anglais aune différence considérable entre les Ombellu- laires et les Encrines , et bientôt Ellis eut oc- casion de vérifier toute la vérité des rappro- chements auxquels l'étude du Palmier ma- rin avait conduit le savant français, car il reçut un nouvel exemplaire de l'espèce qu'a- vait décrite celui-ci, et il en fit le sujet d'une lettre publiée avec une très jolie figure dans le tom. 62 des Transactions philosophiques , année 1761. Nous devions cependant parler delà première opinion d'Ellis pour expliquer comment, dans Y Histoire des animaux sans vertèbres deLamarck lui-même, les Encrines sont placées auprès des Ombellulaires et des Pennalules parmi les Polypes flottants, et fort loin, comme on le Yoit, desÉchinodermes stellérîdes. Les Linnéens ne contribuèrent pas peu à entretenir les nomenclateurs dans cette erreur, et l'on peut dire qu'elle leur ap- partient réellement. En effet, le Syslema na- turœ place dans le g. Isis , avec le Corail , ENG l'Ombellulaire ( Isis encrinus), l'Encrine liliforme [Isis entrocha), et le Palmier marin (Isis asterias). . L'Encrine de M. Boisjourdain lui avait été donnée sous le nom de Palmier marin ; mais quoiqu'on lalui eût rapportée des Antil- les, on ne croyait pas qu'elle fût réellement de ces parages ; Guettard lui-même accrédita ce doute, en rapportant que l'officier auquel on devait cette singulière production venait des Grandes-Indes, et qu'il ne put dire dans quelle mer cet animal avait été péché. Les Encrines de cette espèce sont encore rares dans les collections; mais toutes celles qu'on possède viennent cependant des Antilles, et eliesdoiventy être connues souslemêmenom qu'employèrent M. Boisjourdain etGuettard, carc'est également celui dont se servit Parra, en 1787, dans sa description des animaux marins de l'île de Cuba. La Palme animale de Parra n'est autre chose que l'Encrine, et nous avons reproduit dans le Dictionnaire de M. Guérin , t. III, p. 49, pi. 149 , les dé- tails et la figure qu'il en donne. L'analogie de cette singulière production avec les As- téries ne lui a pas échappé. Quelques nou- velles Encrines à tiges pentagones , comme celles de Guettard , d'EUis et de Parra, ont été retrouvées aux Antilles, et quoique nous ayons indiqué ailleurs celle de ce dernier au- teur sous le nom d' Encrinus Parrœ , il est encore impossible de démontrer plusieurs espèces parmi ces animaux. M. Muller a publié en 1841 , dans les Mémoires de l'A- cadémie de Berlin, une description détaillée de l'un de ces individus attribués aux Pen- tacrinus caput medusœ , et il donne la liste suivante de ceux que l'on connaît : 1° Conservé au Muséum de Paris; c'est celui de Guettard ; 2° DesBarbades ; conservé au Musée hun- térien de Londres; * 3° De l'île Nevis ; actuellement au British Muséum y à Londres; il a été décrit par Miller: 4° De la Guadeloupe ; appartenant à la Société géologique de Londres ; 5o Des Barbades; conservé au Musée hun- térien de Glascow, et le même qu'a décrit £HiS ; G° Des possessions danoises ; au Musée de Copenhague ; ENG 305 7° De l'île Saint-Thomas ; exemplaire dé- crit par M. Muller. Au-dessus des articulations ou Entroques qui constituent la tige des Encrines , est une partie plus ou moins renflée, l'Encrine elle- même dans sa partie astériforme, et qui est comparable au corps de certains Échino- dermes des genres Euryale et principale- ment Comatule. On la nomme aussi tête ou sommet. Ce corps est lui-même formé de séries successives d'osselets ou de plaques se subordonnant les unes les autres, et que leur position et leurs usages ont fait distin- guer par Miller, MM. de Blainville, Aie. d'Or- bigny et Muller en plusieurs catégories, mais d'après des principes assez divers de no- menclature. Miller, qui a le premier partagé les En- crines en g. distincts, en établit ainsi la sub- division : 1. Crinoidea articulala : genres Apiocri- 7iites, Pentacrinites, Encriniies ; 2. Cr. articulala : Poleriocriniles ; 3. Cr. inarticulata : Cyathocrinites ; Aciino- criniles, Rhodocriniles , Plalycrinites; 4. Coadunata : Eugeniacrinites. Au total , 9 genres dont l'auteur expose les caractères en suivant un mode de termi- nologie qui n'a pas été adopté par MM. de Blainville et Aie. d'Orbigny. On en trouvera l'analyse dans les ou- vrages de ces zoologistes , et dans celui de M. Bucklandsurla G éologieetla Minéralogie. On a vu plus haut que Miller avait fait faire à la connaissance des Encrines fossiles des progrès importants. M. Goldfuss, depuis lors , s'est occupé des mêmes animaux , et on lui doit, en outre de quelques observa- tions qui complètent celles de l'auteur an- glais, la distinction de plusieurs genres nou- veaux : Solanocriniles, Cupressocriniles, Eu~ calyptociïniles, Melocriniles. M. Phillips, dans sa géologieduYorkshire, a aussi proposé de nouveaux genres d'En- crines : Dimerocrinus, Gilberlsocrinus et Hy- panihocrinus ; Say et M. Zenker en ont aussi donné chacun un, et il y en a dans d'autres auteurs. M. Aie. d'Orbigny a élevé au rang de famille lesApiocrinites(sesApiocrinidées) qu'il partage en 6 genres -.Gueitardicrinus, Apiocrinus, Millericrinus , Bourgueiicrinust Encrinus et Eugeniacrinus. Quelque temps auparavant, le même au- 39 306 ENG teur avait fait connaître un g. nouveau d'En- crines vivantes sous le nom d'Holopas, et plus récemment M. Millier, dans son travail sur YEncrine tête de méduse, a fait connaître sous le nom de Carpocrinus un g. nouveau qui repose sur une espèce éteinte. Les espèces fossiles d'Encrines sont incom- parablement les plus nombreuses , et leur étude a beaucoup occupé les paléontologis- tes. En outre des ouvrages que nous avons déjà cités, nous devons indiquer aux person- nes qui voudront s'occuper de leur élude le Lethea de M. Bronn, auquel est empruntée la liste suivante : Dans la période de transition, on cite un assez bon nombre d'Encrines , et entre au- tres, les suivantes : Rliodocrinites verus,Pla- tycrinites lœvis , Actinocriniies polydactylus , Scyphocriniies elegans, Cy alhocr butes planus, Poteriocriniles lenuis, Cupressocrinites cras- sus , Eucalyptocrinites rosaceus , Penlacri- nites ovalis, Eugeniacrinites mespiliformis. Le Muschelkalk fournit YEncriniles lilii- forrnis appelé moniliformis , par quelques auteurs. L'Oolithe en a davantage : Eugeniacri- nites caryophy llalus; Pentacrinites suban- gularis, angulalus, basalliformis , subangula- ris , subteres ; Solanocrinites costatus ; Apio- criniies Parkinsonii; Rhodocriniles elongalus. L'espèce de la Craie est le Marsupites ornalus. Dans sa description de YHolopus Rangii, M. Aie. d'Orbignya résumé les faits connus de la distribution géologique des Encrines en rapport avecles vues qui lui sontpropres sur la multiplicité des créations animales dans les deux grandes périodes secondaire et de transition : « Les plus anciennes des Crinoï- des qui parurent sur notre globe sont con- temporaines, dit M. Aie. d'Orbigny, des Trilo- bites , des Orlhocératites , des Lithuites, et antérieures à la famille des Ammonacées. On pourrait même dire qu'à l'époque où s'est formée laGrauwacke.ces animaux l'empor- taient en nombre sur tous les autres. On s'é- tonne en effet de reconnaître que, sur 14 g. de Crinoïdes, 8 existaient déjà dans le premier âge du monde vivant, et d'avoir trouvé dans cette formation plus du tiers des espèces connues jusqu'à nos jours. A cette époque, vivaient les g. Aclinocrinites, Cupressocrinites, Gyathocnnites, Eugenia- crinites , Melocrinites , Pentacrinites, Platy- ENG crinites et Rhodocrinites. Il est remarquable que, dans le groupe du calcaire carbonifère qui a succédé à la Grauwacke , de tous les nombreux genres de cette formation on n'en trouve qu'un seul , celui des Aclinocrinites. C'est même, dans ce terrain, la dernière épo- que où l'on en rencontre les nombreuses es- pèces, qui disparaissent ensuite pour tou- jours. Mais bientôt dans la formation houil- lère se présente une nouvelTe génération de Crinoïdes , moins nombreuse en espèces que celle de la Grauwacke, et pourtant peu différente , car les mêmes genres subsistent encore, à l'exception cependant de ceux des Aclinocrinites et des Cupressocrinites, qu'on n'a pas retrouvés, tandis que celui des Poté- riocrinites et celui des Pentacrinites vien- nent les remplacer, en se montrant pour la première fois. Si l'on passe à l'étage supé- rieur, au groupe des terrains du grès rouge on verra que, de tous les genres mentionnés dans les précédents, il n'en reste plus qu'un, celui des Cyathocrinites , tous les autres n'ayant pas survécu, tandis que la nouvelle génération d'êtres propres au grès rouge n'a produit qu'un seul genre différent de ceux des formations inférieures, celui des Encrinites. On peut même dire que c'est la période la plus pauvre en espèces de cette famille, puisqu'on en connaît à peine 5 ou 6. Nous arrivons enfin aux groupes des terrains oolithiques, si riches en fossiles, surtout parmi les coquilles cloisonnées. Dans ceux- ci, les Crinoïdes reparaissent en grand nom- bre, mais sous des formes encore moins dif- férentes ; de tous les genres dont nous avons parlé, il ne s'en présente que 3, les Euge- niacrinites, les Pentacrinites et les Pihodo- crinites, tandis qu'il naît une foule d'espèces de genres inconnus jusque là , ceux des Apiocrinites et des Solanocrinites , surtout du premier, qui paraît propre à cette for- mation , et dont les espèces dominent en nombre. En quittant la formation oolithique pour celle de la Craie , on s'aperçoit que les espèces de Crinoïdes disparaissent entière- ment, et il ne survit plus au naufrage, ou, pour mieux dire , il n'échappe à la destruc- tion complète de toute celle belle famille des Crinoïdes qu'une seule espèce , Y Apiocri- nites ellipticus, la seule qui vienne témoigner encore au sein de cette masse imposante des couches crétacées de l'existence antérieure de ENC tant de genres qui ne reparaissent plus qu'en vestiges dans les terrains tertiaires (1). » M. de Buch, dans la manière dont il conçoit le mode de succession des différentes formes d'Encrines à la surrace du globe dans ses divers âges, se rapproche davantage en- core des idées que Lamarck professait sur la transfiguration des formes animales. Les Cystidés, qui sont des Échinodermes voisins des Encrines et des Comatules sous plu- sieurs rapports (voy. l'article hémicosmites), et auxquels on a quelquefois appliqué l'un et l'autre de ces noms , lui paraissent être la première manifestation de cette sorte d'ani- maux. Les Cystidés appartiennent , dit-il , aux plus anciennes formations de la croûte terrestre, aux couches siluriquesdes forma- tions de transition. On n'a rien rencontré de semblable jusqu'à présent dans les nou- velles formations, encore moins dans la na- ture vi vante. Ils forment le point de départ de toute une série de Radiaires ; c'est ce qui paraît démontré par leur existence antique et solitaire, et le Caryocrinites nous démon- tre d'une manière satisfaisante comment le passage des Cystidés aux Crinoïdes a pu s'o- pérer. Aussitôt que ces êtres sont parvenus à posséder des bras, alors on voit s'augmen- ter d'une manière merveilleusement rapide la variété des formes de cette subdivision des Ecbinodernes.C'estdans le calcaire houiller qu'elle a atteint son plus haut point. « Le calice solide qui enceint et enveloppe tout le corps des Cystidés diminue de plus en plus , et forme à peine dans le Penlacri- nus un bassin sur lequel les parties internes trouvent un point d'appui. Dans la forma- tion jurassique , on voit diminuer rapide- ment le nombre des genres ; mais aussi la division en espèces distinctes n'en devient que plus considérable. Enfin , dans les for- mations jurassiques supérieures, l'animal se délivre du pédicule qui l'avait retenu jusque là attaché au sol , et , sous la forme de Comatule , il jouit de la faculté locomo- trice. V Apiocriniies elliplicus est le seul Cri- noïde de la craie qu'on puisse encore com- parer avec les anciennes formes , et le Pen- îarium caput medusœ reste dans nos mers le triste débris de la magnificence de ces beaux Lis de mer de l'ancien monde. La nature a (i) Mac de zool. de M. Guérin, cl. X , pi. 3 , i82-. ENC 307 complètement abandonné aujourd'hui ce mode de structure. Toutefois le Peniacrinus européens , découvert en 1827 , semble vou- loir nous rappeler dans les changements d'une seule espèce la marche qu'a suivie leur forme. » Presque toutes les espèces fossiles d'Encri- nes sont des terrains européens ; on en cite cependant de l'Amérique septentrionale : elles sont du genre Caryocrinites de Say. Nous avons rappelé , à l'article bourgue- riticrinus , que M. Aie. d'Orbigny sup- posait à la Guadeloupe l'existence d'une es- pèce d'Encrine appartenant à ce sous-genre d'Apiocrinides, et qu'il en avait vu les Entro- ques dans une brèche ossifère de formation récente, contenant aussi des ossements hu- mains. C'est l'espèce qu'il nomme Bourgue- ticrinus Hoiessieri. Le même auteur a égale- ment fait connaître la présence aux Antilles d'un g. fort singulier qu'il rapporte aux Cri- noïdes, g. auquel il a donné le nom à'Holo- pus, et dont l'espèce unique est YHolopus Rangii. Les Holopus, dont un seul individu a été recueilli à la Martinique par M. Rang, quelques instants après avoir été péché sur la côte , sont fort différents des autres En- crines, et rappellent jusqu'à un certain point par leur forme les Cirrhipèdes; ils n'ont pas de pédicule composé d'entroques comme les autres animaux de la famille des Crinoïdes {Voy. l'article holopus). Voici donc, avec le Peniacrinus caput medusœ dont nous avons parlé plus haut, et qui est aussi des Antilles, trois espèces actuellement vivantes de la fa- mille des Encrines. Quant au Peniacrinus eu- ropœus de M. Thompson , type du g. Phy- tocrinus de M. de Blainville , il a été re- connu par M. Thompson lui-même que cette prétendue Pentacrine était le jeune âge de nos Comatules. M. J. Mûller accepte cette manière de voir, et pour lui les Coma* tules sont des animaux de la même famille que les Encrines. Elles n'ont qu'un pédon- cule transitoire, tandis que celui de ces der- nières, à l'exception des Holopus, paraît exis- ter à tous les âges de l'animal. (P. G.) ENCRÏNITES. échin. —Miller a réservé ce nom au g. d'Encrines qui a pour objet YEncrinus moniliformis ou liliiformis, grande et belle espèce caractéristique du Muschel- kalk. On en trouvera la description détaillée, ainsi que de très bonnes figures, dans l'ou- 308 ENG ENG vrage de M. Buckland , sur la Géologie et la Minéralogie. C'est une des Encrines que l'on a le plus souvent citées comme exemple de la multiplicité des pièces entrant dans la composition du squelette de ces animaux. On lui en accorde au moins 26,000 bien distinctes. En voici la répartition , d'après la nomenclature de Miller, dont les dénomi- nations n'ont rien de commun avec celles de même nom qu'on emploie dans l'anatomie des animaux vertébrés : Os du bassin [pel- vis ) 5 ; pièces costales (ribs) 5 ; pièces clavi- culaires (clavicles) 5; pièces scapulaires [sca- pulœ) 5 ; 10 bras (arms) , composés de 6 arti- cles chacun, GO; mains (hands) composées chacune de 2 doigts, en tout 20 doigts, dont chacun renferme au moins GO osselets, en tout 800 ; tentacules ( chacune des 6 pièces qui entrent dans la composition de chacun des 10 bras en supporte 30), 1,800 ; 30 nais- sent également (terme moyen) de chacun des 800 os des doigts, et donnent 24,000 à ajou- ter aux nombres précédents. (P. G.) ENCRINOS. ÉcniN. — D'après Mercati ( Metallotheca , p. 230 ) , on désigne sous ce nom des articulations fossiles de tiges d'En- crines. (E. D.) EIMCRINUS éciiin.— Synonyme d'Encri- nites. C'est un des genres de la famille des Apiocrinidées, Aie. d'Orb. (P. G.) *ENCYA. ins.— Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides, section des Phyllophages, établi par M. le comte Dejean, qui, dans son dernier Catalogue , y rapporte 5 espèces , dont 4 de Madagascar et 1 de l'Ile de France. Nous citerons parmi les premières YEncya Commersonnii(Melol.ontha id. 01iv.),qui peut être considéré comme le type du genre. Les Encya diffèrent des véritables Mélolonthes par des antennes, beaucoup plus petites dans les deux sexes, et par les crochets des tarses, qui sont bifides d'une manière égale. (D.) 'EKCYANTHUS (^xueç, plein [enceinte]; «v0oç, fleur), bot. pu. — Genre de la famille des Ericacées, tribu des Andromédées, éta- bli par Loureiro [FI. Cochinck., 339), et renfermant 3 ou 4 espèces, toutes indigènes de la Chine. Ce sont des arbrisseaux à feuil- les alternes, ovées, très entières, luisantes, souvent rouges au bord , ainsi que les pé- tioles et la nervure médiane rassemblées au sommet des rameaux ; à fleurs terminales ; folioles de l'involucre plurisériées , les exté- rieures herbacées, les intérieures colorées ainsi que les pédoncules , lesquels sont sub- claviformes et nutants. Ces plantes sont cul- tivées en Europe comme plantes d'orne- ment. (C. L.) *EXCYCLIA (tyxuxlteç, circulaire). bot. ph. —Genre de la famille des Orchidacées, tribu des Malaxidées-Dendrobiées, formé par Hoo- ker ( Bot. Mag. , t. 2831 ) pour 2 espèces du Brésil. Ce sont des herbes épiphytes , dont les pseudobulbes sont ovés, scarieux-engaî- nants ; les feuilles ensiformes , bifariées , subrecourbées ; la panicule terminale, mul- tiflore. Le nom générique rappelle la dispo- sition du labelle autour du gynostème. Les E. viridiflora et -païens sont cultivées en Eu- rope. (C. L.) * ENCYONEMA (e», dans ; xuoç, embryon; vTjfia, filament), bot. cr. — (Phycées.) Genre établi par M. Kiitzing , dans la tribu des Diatomées , aux dépens du g. Gloionema, Ag., avec ces caractères : « Filaments géla- tineux, membraneux, délicats, hyalins, sim- ples, continus, renfermant une série simple et longitudinale de Cymbelles. » M. Kiitzing, ayant remarqué que dans le g. Gloionema étaient réunis des êtres ayant des frustules à enveloppes siliceuses et d'autres à corpus- cules membraneux et mous, plaça les pre- miers dans sa division des Diatomées, sous le nom d'Encyonema , laissant aux seconds le nom de Gloionema, et les reportant dans les Desmidiées. Mais, comme il est bien re- connu que ces Gloionema à corpuscules mous sont des œufs de Diptères , cette dis- tinction est inutile. Le g. Gloionema , fondé par Agardh, peut-être sur une production d'origine douteuse, mais ayant, plus tard, renfermé une espèce , le Gl. Leibleinii Ag., qui, bien certainement, appartient aux Dia- tomées, d'après la description que cet algo- logistea donnée dans son Conspeclus Diato- macearum , doit donc être plutôt conservé que le g. Encyonema , de création posté- rieure. Nous partageons sur ce point l'opi- nion de M. Ehrenberg , mais nous croyons que l'on ne peut rapporter à ce g. que le GL Leibleinii d'Agardh, regardant son Gl. para- doxum et ses autres espèces comme des œufs de Diptères. (Brkb.) # ENCYRTITES. ras. — M. Blanchard [Hist. nat. des Ins. , III , 274 ) indique sous END ce nom l'une des divisions de la famille des Chalcidiens , de l'ordre des Hyménoptères térébrans. Les Encyrtites comprennent un grand nombre de genres, dont le principal est celui des Encyrtus. Foy. ce mot, (E. D.) ENC1RTLS [U , dans ; *vpT*«, filet), ins. — Genre d'Hyménoptères térébrans, de la famille des Chalcidiens, créé par Latreille [Gênera Cnist. et Ins., IV, 31), et adopté par presque tous les entomologistes. Les En- cyrtus ont pour caractères : Antennes cau- dées , composées de 9 à 10 articles serrés , dont les derniers comprimés, plus larges, celui du bout très obtus ; la tête, très con- cave à son point d'insertion , a son bord supérieur aigu ; mandibules sans den- telures au côté interne ; écusson grand ; abdomen court, triangulaire. Les Encyrtes sont des Insectes de très pe- tite taille : on en connaît un assez grand nombre d'espèces, qui habitent toutes l'Eu- rope ; leurs mœurs ne doivent guère différer de celles des Ichneumons. Le type eslï Encyrtus infidus Latr. (Ichneu- mon infidus Ross.), qui se trouve dans la plus grande partie de l'Europe , et que Rossi a pris sur le Citronnier aux environs de Pise. La larve de cet Encyrte vit aux dépens de quelques espèces d'Hémiptères du genre Lecanium. (E. D.) 'END.ŒUS ( îv&»îs, qui manque de ). ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Curculionides gonatocères , division des Erirhinides, établi par Schœnherr {Disp. methodica, pag. 250; Syn. gen. et sp. Curcul., t. III, p. 469, VII, 351 ). L'espèce type et unique, VE.castus Schœnh., est originaire de Sierra-Leone (côte de Guinée). Elle a beau- coup de rapport avec les Sybines, mais elle s'en distingue notablement par un corselet arrondi et par la composition des articles de l'antenne. (C.) *ENDAGRIA (ivdaxpuç,qui verse des lar- mes), ins. —Genre de Lépidoptères de la fa- mille des Nocturnes, tribu des Zeuzérides, établi par M. Boisduval aux dépens du genre Cossus de Fabricius (Gênera et ind. meth., pag. 76). Ce genre est fondé sur le Cossus Pantherinus Ochs. (Bomb. ulula), esp. qui se trouve dans le midi de la France, ainsi qu'en Hongrie et en Espagne. (D.) 'ENDALUS, Casteln. ins. - Syn. de IVo- tiophilus , Schœnh. (C.) END 309 *ENDANGIUM (l'v d'un excipu- lum très mince ; 2° d'un nucléus gélatineux ; 3o de thèques contenant des sporidies ; 4° en- fin d'un ostiole distinct, par où s'échappent celles-ci à la maturité. L'excipulum est mem- braneux, et forme par une ou plusieurs cou- ches les cellules du thalle modifiées. Il est si mince et si transparent qu'on pourrait quelquefois douter de son existence. C'est de sa paroi que les thèques convergent en tous sens yers le centre. Celles-ci sont con- formées en massue ou en sacs amincis aux deux bouts , et contiennent normalement 8 sporidies oblongues , pellucides et granu- leuses à l'intérieur. Par un temps humide , les thèques nagent dans une humeur muci- laginiforme qui, comme chez les Fucacées, facilite leur sortie et la dissémination des sporidies. L'ostiole est cartilagineux ; d'a- bord indiqué par un point noir, il proémine enfin au-dessous du thalle, qu'il rend rabo- teux. Le thalle des Endocarpes est cartila- gineux ; ou bien il se compose d'écaillés (squamœ) appliquées à la matrice par toute leur face inférieure ; ou bien il est foliacé et en bouclier, c'est-à-dire fixé seulement par le centre comme les Qmbilicaires. On trouve ces Lichens sur les rochers, dans l'air ou sous l'eau, et aussi sur la terre nue. Le nombre des espèces en est limité ; on n'en connaît guère qu'une vingtaine. Elles habitent de préférence les régions tempé- rées ou alpines de l'hémisphère septentrio- nal. (G. M.) ENDOCÉPHALES. Endocephala , Latr. moll. — Synonyme d'Acéphales. Voy. mol- lusques. (Desh.) 'ENDQCEPHALUS ( ?v<îov , dedans ; xt-

»' , tête), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères , famille des Cycliques , tribu des Chrysomélines et de nos Colaspides, créé par nous et adopté au Catalogue de M. le comte Dejean, où en sont énumérées 12 espè- ces, toutes originaires du Brésil. Nous cite- rons comme en faisant partie les Eumolpus bigalus , maculatus, 8-punclalus et 10-macu- latus de Germar. Ce genre est très voisin de celui d'Eumolpus. (C.) ENDOCHROME. Endochroma {l'vSov, de- dans ; xp"/*a» suc colorant ). bot. cr. — (Phycées). Gaillon et Lamouroux nommaient ainsi les cellules qui contiennent, dans les algues filamenteuses articulées , la matière colorante de chaque article ou segment. Bonnemaison les appelait locules. Elles ont encore reçu les noms de Sporangia, Gonidia et Chromatidia. Nous renvoyons au mot phycées pour ce que nous avons à dire de ces organes. (C. M.) *ENDOCLADIA (fvJov, dedans; xapTcoç , rameau), bot. cr. — (Phycées.) Genre mo- notype de la tribu des Némastomées , fondé par M. J. Agardh [Linnœa, t. XV, p. 449) , sur une Algue rapportée du Brésil par Sellow. Voici ses caractères : Fronde cylin- dracée, légèrement gélatineuse, rameuse (pinnato-dichotome), tout entière composée de filaments rayonnants, horizontaux, mo- niliformes, articulés, très rameux , disposés en verticilles autour d'un tube unique, cen- tral , dont les articles sont d'inégale lon- gueur. (G. M.) * ENDOCYMIENS (fveupa, côté ). bot. — Nom donné par M. De Candolle à la pellicule intérieure de la graine. #ENDOPOGON {tvSov , dedans ; *&ym , barbe), bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées-Echmatacanthées, tribu des Justiciées -Aphélandrées , formé par Nées (Wallich, PL as. rar., III, 98), et renfermant 3 ou 4 espèces indigènes de l'Inde. Ce sont des plantes herbacées , à feuilles opposées , dentées ou crénelées; à fleurs élégantes, disposées en épis, munies de bradées égale- ment opposées , assez amples , imbriquées , et de bractéoles étroites. La lèvre supérieure de la corolle est velue intérieurement (unde nomen). (C. L.) "ENDOPOGON (fvJov, au-dedans ; *éym, barbe ). lus, — Genre de Lépidoptères de la famille des Diurnes ou Rhopalocères, établi par M. Swainson aux dépens du grand genre Papilio des autres auteurs, et qui se compose END de celles des espèces de ce genre chez les- quelles les poils très denses du bord interne des secondes ailes se trouvent cachés dans le repli que forme ce même bord ; exemples : Pap. FeriumnusCTaim.,elSerapisBoisd. (D.) *ENDOPTERA , DC. bot. ph. — a. Syn. de Gatyona, Cass. — b. Syn. de JVemauche- nes, Cass. ENDORHIZES. Endorhizœ (fv&v, de- dans: pt'Ça, racine), bot. ph. — Quand on examine la germination des graines, on voit que , dans les unes , la radicule de l'em- bryon s'allonge immédiatement pour con- stituer la racine, tandis que dans les au- tres la radicule est placée dans une sorte de poche qui n'est pas distincte de la surface extérieure de l'embryon. Le prof. L.-C. Ri- chard, partant de cette observation, qui est générale pour tous les végétaux, avait pro- posé de la prendre pour base de la division primaire du règne végétal. Il arrivait ainsi à trois grands embranchements: l°lesArhizes, qui sontdépourvus d'embryon, et par consé- quent de radicule; 2° les Endorhizes, qui ont la radicule intérieure, et 3° les Exorhizes dont la radicule est nue , et par conséquent extérieure. Ces trois divisions correspondent exactement à celles qui sont plus générale- ment adoptées sous les noms d'Acolylédons, Monocotylédons et Dicotylédons. Voy. ces mots. (A. R.) •ENDORIMA, Raf. bot. ph. — Syn. de Balduina, Nutt. 'ENDOS1PHIA. annél. — Ordre d'Anné- lides dans la classification de Rafinesque [Analyse de la nature); il comprend les Aphrodites , Dentales, Trémoniens , Sabel- laires et Serpuiaires. (P. G.) ENDOSMOSE , EXOSMOSE (?v<îov , de- dans ; l'ço), dehors ; èo-pôç, courant), physiol. — De nombreux phénomènes observés dans les trois règnes de la nature montrent que, quand deux liquides quelconques sont séparés par une membrane ou par un corps doué d'une certaine porosité, il s'opère deux effets concomitants, chaque liquide traversant la membrane ou le corps poreux, pour se mêler ou se combiner avec l'autre, mais de telle sorte qu'il arrive souvent que l'un des liquides reçoit de l'autre plus qu'il ne lui donne, d'où il résulte que le niveau du premier s'élève, tandis que celui du se- cond s'abaisse. END END 313 Ces phénomènes, déjà signalés par plu- sieurs savants , furent repris et étudiés spé- cialement etavec une rare sagacité par M. Du- trochet, qui, à la suite d'expériences et d'ob- servations multipliées, établit en principe que, si deux liquides de nature différente et pouvant se mêler sont séparés par une cloison à pores capillaires , ils marchent inégalement l'un vers l'autre , en traversant les pores de la cloison ; deux courants se for- mant ainsi, l'un plus fort nommé Endosmose par le savant académicien, et l'autre plus faible nommé Exosmose. La différence de densité n'est pas toujours en rapport avec le degré d'Endosmose: ce- pendant le courant d'Endosmose se dirige le plus souvent vers le liquide le plus dense. Le doublecourantest facilement démontré au moyen de deux solutions, l'une de chlo- rure de sodium (sel marin), l'autre d'azo- tate (nitrate) d'argent, séparées par une mem- brane. Les opinions des savants ne sont point encore complètement fixées sur les causes de l'Endosmose. Les uns la regardent comme produite par un courant électrique s'établis- sant entre les deux liquides qui, séparés par une membrane, forment une sorte de pile voltaïque ; les autres pensent que ce phé- nomène résulte de la différence de viscosité des liquides, le liquide le moins visqueux filtrant avec plus de facilité que l'autre, et devant par conséquent augmenter sans cesse de volume : mais un grand nombre de faits démontrent que les choses ne se passent point toujours ainsi ; d'autres enfin, recou- rant à l'explication la plus simple , ne voient dans l'Endosmose qu'un effet de la seule capillarité. Aucune de ces trois opinions n'est ni vraie ni fausse d'une manière absolue; il paraît, en effet , démontré que l'Endosmose et l'Exos- mose sont dues à plusieurs causes réunies. Bien que les phénomènes dont nous par- lons se manifestent sous l'empire de lois tou- tes physiques , on les observe fréquemment, toutefois, dans lescorps organisés etpendant lavie: aussi leur étude a-t-elleune véritable importance , surtout dans les végétaux , chez lesquels l'ascension de la sève s'opère, d'a- près les expériences de M. Dulrochet, à l'aide d'un courant endosmosique. Foijez CIRCULATION DANS LES VEGETAUX. T. V. Le docteur Boucherie a fait une heureuse application des effets de l'endosmose à la conservation et à la coloration des bois, eî M. Séguin en a fait une application non moins heureuse et non moins utile à la con- servation des cadavres. (A. D.) ENDOSPERME. Endospermum (IWov, de- dans ; u-néppa, grain ). bot. pn. — Quand on examine un grain de Blé , une graine de Ricin ou celle d'un Palmier, on trouve que l'amande placée immédiatement sous le tégument propre de la graine se com- pose de l'embryon qui en est la partie essen- tielle, et d'un corps plus volumineux , masse celluleuse qu'on nomme Endosperme ou Pé- rUperme. L'Endosperme est donc toute la partie de l'amande qui accompagne l'em- bryon, et qui, à l'époque de la germination, se détruit pour fournir au jeune végétal les premiers matériaux de sa nutrition. L'En- dosperme n'existe pas dans toutes les grai- nes, et sa présence ou son absence est en gé- néral un bon caractère de famille naturelle. Ainsi , par exemple , il y a un Endosperme dans les Labiées, les Borraginées, les Rubia- cées ; il n'y en a pas dans les Synanthérées, les Dipsacées, les Crucifères , les B.osacées, les Légumineuses. La position de l'embryon relativement à l'Endosperme est assez variable, et présente des caractères qui ont de la valeur dans la classification des végétaux. Ainsi, quelque- fois il est placé sur un point de la surface extérieure de l'Endosperme, comme dans le Blé, le Maïs, etc., d'autres fois l'embryon est en quelque sorte roulé autour de l'En- dosperme qu'il embrasse plus ou moins complètement, comme dans les Soudes, les Amaranthes, la Belle-de-Nuit , etc. Enfin l'embryon peut être situé tout-à-fait dans l'intérieur de l'Endosperme, qui le recouvre en totalité; c'est ce que l'un voit dans les Rubiacées , les Euphorbiacées , etc., par ex mple. L'Endosperme est , comme nous l'avons dit précédemment, une masse de tissu utri- culaire sans vaisseaux apparents. Le tissu de cette masse peut acquérir une consistance plus ou moins considérable, être charnu, par exemple, comme dans le Ricin, le Cocp,oi; dureteornécomme dans le Café, laDatte, etc. Quand dans le tissu qui forme l'Endosperme, il se développe une grande quantité de fé- 314 END cule, l'Endosperme devient farinacé , dans les Graminées, par exemple. Si nous remontons à l'origine de l'En- dosperme, nous verrons qu'elle n'est pas toujours la même ; ainsi il provient fré- quemment du tissu utriculaire qui s'est formé dans l'intérieur du sac embryonaire , immédiatement après l'apparition de l'em- bryon, tantôt d'un tissu qui a pris naissance en dehors de ce sac, c'est-à-dire dans le nu- celle; tantôt enfin il reconnaît à la fois ces deux origines. Nous développerons ce point en traitant de l'ovule. Voy. ovule. (A. R.) ENDOSPERME. Endospermum (fvJov, dedans ; opt'ç, vêtement de laine pour l'hiver ). ins. — Genre de Lépidop- tères de la famille des Nocturnes, établi par Ochsenheimer, et adopté par M. RoisduYal, qui, dans son Gêner, et ind. Meiliod., p. 78, le place dans sa tribu des Endromides. Ce g. a pour type et unique espéee le Bombyx ver- sicolora Linn., qui habite le nord et le cen- tre de l'Europe. C'est un beau Papillon de 2 pouces 1/2 d'envergure, agréablement va- rié de ferrugineux, de gris, de blanc. Sa chenille, qui a la forme de celles des Sphin- gides , est glabre , d'un beau vert, avec des lignes obliques blanches sur le dos la tête ENE petite, et une bosse pyramidale sur le 11e anneau. Elle vit principalement sur le bou- leau; elle passe l'hiver en chrysalide, et l'insecte parfait cclôt en mars ou avril. Il vole en plein soleil dans les bois d'une cer- taine étendue. (D.) 'ENDUSTOMUS («v<îv», je couvre ; <7cvtyÎ5 , qui est en embuscade), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides ortho- cères , division des Anthribides, établi par Schœnherr (Synony. yen. et sp. CurcuL, t. V, p. 215 ) sur une espèce de notre collection, E. hilaris Chev.-Schœnh. , prise aux envi- rons de Tours par M. le professeur Desjar- dins. Elle ressemble beaucoup à un Ropi- deres , mais elle s'en éloigne par ses an- tennes plus longues, par la massue allongée, étroite, à peine comprimée, et dont les ar- ticles sont séparés. (C.) ENEMION. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Renonculacées, tribu des Hellébo- rées, formé par Rafinesque (Journ. Phys., XCI, 7), et.dont l'objet est une herbe glabre du nord de l'Amérique, à racine fibreuse et chargée de petits tubercules ; à feuilles pé- tiolées, biternées, dont les folioles arrondies, trilobées; lobes membranacés , obtus; pé- tioles auriculés à la base ; à pédoncules axillaires et terminaux , s'allongeant par la suite ; fleurs blanches. (C. L.) *ENEOPTERA (Iveoç, muet; irrepov. aile). ins. — -M. Burrneister ( Handb. der eut. , II , 736 ) a créé sous ce nom un genre d'Orthop- tères de la famille des Grilloniens, formé aux dépens des Gryllus et correspondant au genre Platydactylus de M. Brullé ( Voy. ce mot). L'espèce type est VEneoptera brasilien- sis Burm. {Gr.surinamensis auct.), de l'Amé- rique méridionale. (E. D.) 'ÉNERGIQUES. Nervosce. arach. — Ce nom a été employé parM. Walckenaër pour désigner, dans le tom. 1er de son Hist. nai. sur les Ins. apt.y la troisième famille de son g. OUos. Les espèces renfermées dans cette ENF 315 famille ont les yeux sur deux lignes paral- lèles, les latéraux plus gros. Les mâchoires sont larges, écartées, quadriformes, resser- rées et un peu coudées à leur base, bombées ets'inclinant légèrement sur la lèvre. Cette dernière est large, courte, coupée en ligne droite à son extrémité, légèrement creusée sur les côtés. Les pattes de la deuxième paire sont les plus longues , la quatrième ensuite , la troisième est la plus courte. L'Olios colombien, O. columbianus Walck., est le type de cette famille. (H. L.) •EIVERTnENEMA ( ?yCf>0e , au-dessous ; v/poç, bois), bot. cr. — Genre delà famille des Gastéromycètes stémionités, établi par Bowmann pour de petits Champignons sti- pités, à thalle membraneux-gélatineux, crois- sant sur les branches des Chênes dépouillées de leur écorce. ENFERMÉS, moll. — Cuvier, dés la lre édition du Règne animal, a établi sous ce nom une famille considérable dans laquelle il renferme tous ceux des Mollusques acé- phales dont le manteau , prolongé posté- rieurement en deuxsiphons, n'a plus qu'une très petite ouverture pour le passage du pied. D'après ces caractères, ce groupe prend une telle étendue, que la plupart des zoolo- gistes ont été obligés de le sous-diviser , parce qu'en effet, à côté du caractère dont Cuvier s'est servi pour le fonder , il y en a d'autres d'une importance presque égale, au moyen desquels on peut établir des fa- milles plus naturelles, d'une moindre éten- due, et dans lesquelles les rapports des gen- res sont mieux établis. Nous reviendrons sur cette famille à l'article mollusques. Un autre zoologiste, M. Schumacher, donne aussi le nom d'Enfermés à la 3e sec- tion de ses coquilles multivalves. Cette divi- sion renferme seulement les genres Taret et Fistulane. Après les travaux de Cuvier et de Lamarck, on a de la peine à concevoir comment un naturaliste dont l'ouvrage a paru en 1817 a pu conserver une division aussi peu naturelle que celle des Multi- valves, dont on a reconnu l'inutilité, Voyez MULTIVALVE, FISTULANE et TARET. (DESH.) ENFLÉ. Inflatus. zool. , bot.— On dit en conchyliologie d'une coquille qu'elle a été en- flée, lorsqu'elle a l'air d'avoir été gonflée ; telle est la Venus turgida. En botanique, cette épï- thète s'applique à une partie membraneuseet 316 ENG renflée dont la partie moyenne est resserrée à son sommet de manière à paraître gonflée d'air. Nous citerons pour exemple le calice du Silène inflatus , le tube de la corolle de YErica inflala , la silique du Baguenau- dier, etc. ENFLE-BOEUF, ins. — Traduction fran- çaise du mot latin Buprestis , ou du mot grec 6ov7rpYîa-rt'ç, nom sous lequel les anciens désignaient un Insecte qui faisait enfler les Bœufs lorsqu'ils l'avalaient par mégarde en paissant. Mais les naturalistes modernes ne s'accordent pas sur la détermination de cet insecte. Parmi les diverses opinions qu'ils ont émises à cet égard , la plus pro- bable paraît être celle de Latreille, qui pense que le Bupreste des anciens était un Méloé. Quoi qu'il en soit , Linné et tous les nomen- clateurs qui l'ont suivi ont donné le nom de Buprestis à un g. de Coléoptères très remar- quables par l'éclat des couleurs, mais ne possédant aucune propriété malfaisante. Voy. bupreste. Dans quelques provinces on appelle Enfle-Bœuf \e Car abus auralus Linn., suivant M. Audouin. (D.) ENFUMÉ, poiss. — Nom vulgaire d'une esp. du g. Chétodon, Ch. faber. ENFUMÉ, rept. — Nom vulgaire du g. Amphisbène. ENGAINANT, faginans. zool., bot. — Cette expression, employée en conchyliolo- gie , se dit des coquilles qui sont coniques et sans spire proprement dite; telle est la Paiella. En botanique, on appelle Engainan- tes ou amplexicaules toutes les parties telles que les feuilles, les pétioles, etc., qui embras- sent la tige. Le stigmate du Siderilis incana, qui est composé de deux lames dont l'une embrasse l'autre, est engainant; il en est de même de l'androphore de la Mauve offici- nale. *ENGELIIARDTIA (nom propre), bot. ph. —Genre de la petite famille des Juglan- dacées, formé par Leschenault (Blume, FI. Jav. fasc. , VIII , 5, t. 1-5), et renfermant 8 ou 10 espèces propres à l'Asie tropicale. Ce sont de grands arbres, dont plusieurs sécrè- tent une résine ; à feuilles alternes, abrupti- pennées, dont les folioles inéquilatérales , souvent ponctuées , résineuses en dessous ; à épis mâles, grêles, densiflores ; les femelles plus allongées, assez lâches, pendantes. (CL.) ENGIDES. Engidœ. ms. —Les entomolo- ENG gistes anglais désignent ainsi une famille de Coléoptères qui correspond en partie à la tribu des Engidites de Latreille. Voy. ce mot. (D.) 'ENGIDITES.^Kgridtféj. ins.— Nom donné par Latreille et M. de Castelnau à une tribu de Coléoptères pentamères,familledesClavi- cornes , et qui a pour type le g. Engis. La- treille n'y comprend que deux g. : Ducne ou Engis, et Cryptophagus. M. de Castelnau y rapporte de plus les g. Thorictus, Germ., et Antherophagus, Knock. Les Insectes de cette tribu ont les mandibules échancrées, les an- tennes terminées par une massue perfoliée de 3 articles, les élytres recouvrant entière- ment l'abdomen et le corps ovalaire. Ils vi- ventdansles champignons et le bois pourri. Leur anatomie n'est pas connue , et leurs larves n'ont pas encore été observées. (D.) ENGINITES, Cuvier. ins. — Synonyme d'Engidites, Latr. ENGIS. ins.— Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Clavicornes , tribu des Engidites, établi par Latreille sous le nom de Dacné, que Paykull a remplacé depuis par celui d' Engis. Ce dernier nom, quoique moins ancien, a prévalu dans toutes les col- lections , et nous avons dû l'adopter contre nos principes , parce que celui de Dacne a été appliqué depuis par M. Lacordaire à un g. d'Érotyliens. Depuis que M. le comte De- jean a retranché des Engis de Paykull et de Fabricius son g. EpUcapha , que M. Lacor- dairea compris dans la tribu des Érotyliens, le g. qui nous occupe se réduit à un petit nombre d'espèces, toutes d'Europe, à l'excep- tion d'une seule(/4mencanaDej.), qui estde l'Amérique du Nord. Ce sont des Insectes de petite taille, à corps ovalaire , et dont les antennes se terminent brusquementparune massue perfoliée. Ils se tiennent dans les champignons pourris et sous l'écorce des arbres. L'espèce la plus connue est YEngis humer alis Fabr., qui se trouve aux environs de Paris. (D.) ENGOULEVENT. Caprimulgus (ail., Tag- schlafer,Ziegenmelker;&ng\.tGoatsucker,2Vi- ghljar; hoU.,Geiiemelker; ital., Succhia cap- pare ou Notlola). ois. — Genre de l'ordre des Passereaux fissirostres de Cuvier (Chélidons de M. Temminck) , établi par Linné , et pré- sentant pour caractères essentiels : Figure ej plumage des oiseaux de nuit; bec fendu bien ENG au-delà des yeux ; pouce versatile ; doigt ex- terne, à 4 phalanges seulement ; tarses géné- ralement courts; ailes longues; habitudes nocturnes. Caractères génériques : Corps allongé, ayant un peu la forme élancée de celui du Cou- cou. Tête plate et large se détachant à peine du corps. OEil grand. Iris jaune ou brun. Oreilles grandes. Langue courte, pointue, et soudée dans une grande partie de sa lon- gueur. Bec très court, T:ndu jusqu'en arrière de l'œil, la partie cornée peu développée, ex- cepté chez les Podarges , où elle l'est beau- coup. Mandibule supérieure courte, recour- bée , formant onglet, et armée d'une dent assez prononcée , garnie de poils rudes dans les Engoulevents proprement dits. Mandi- bule inférieure courte, à bords rentrés, et formant le plus souvent une gouttière dans laquelle se loge la mandibule supérieure. JVarines larges, fermées par une membrane cachée par les plumes du front ; à ouverture antérieure bordée ou tubuleuse. utiles aiguës, longues, à Ve rémige courte, 2e, 3e et 4e les plus longues, suivant les sec- tions. Jambes emplumées. Tarses généralement courts et garnis de scutelles. Doigts courts, le médian le plus long de tous , l'externe et l'interne communément de longueur égale, libres ou unis entre eux par une membrane : l'interne a 4 phalanges seulement. Pouce court ou de longueur mé- diocre , versatile. Ongles petits ou médio- cres, celui du milieu pectine ou lisse (1). Queue de forme variable, mais générale- ment longue et souvent étagée , quelquefois fourchue, composée de 10 rectrices. Couleurs: gris mêlé de roux, de brun et de noir diversement nuancés, et rappelant par leur disposition le plumage du Torcol et du Scops. Plumage doux et peu résistant. Les Engoulevents varient pour la taille de la grosseur d'une Grive à celle du Chat- Huant. Leur structure diffère peu de celle des Hirondelles , et l'ostéologie du bec seul présente des particularités remarquables. On y voit , ce qui est sans exemple , au milieu (i) "Wilson pense que cet oiseau se sert de ce peigne pour se gratter la tète et se délivrer des insectes qui le dé- vorent. ENG 317 de l'os jugual , une articulation qui ne s'os- sifie à aucune époque de la vie. Le bec in- férieur se compose alors de trois pièces ; les deux branches postérieures, qui s'articulent avec l'os carré , sont de nature celluleuse et forment un S. Les Podarges ont le bec infé- rieur d'une seule pièce et de nature cornée. L'apophyse libre de l'os carré , déjà si petite dans le Martinet, manque complètement chez l'Engoulevent. Le sternum, recourbé par en bas, ressem- ble à celui du Coucou. Le doigt externe n'a que 4 phalanges. Le larynx inférieur n'a qu'une paire de muscles. Le ventricule succenturié est petit et à pa- rois épaisses ; le jabot manque; l'estomac, membraneux et très extensible, est hérissé de poils d'Insectes , qui y adhèrent moins que dans le Coucou et le Loriot. Le pancréas est à deux lobes. Cœcums assez longs et en massue ; rate très petite ; reins ayant la forme de ceux des Oiseaux chanteurs (1). Les Engoulevents sont des Oiseaux noc- turnes de forme massive, surtout dans les grandes espèces , que défigurent un bec démesurément fendu dans les Ibijaux, et monstrueux dans les Podarges. Les Engou- levents proprement dits et les iEgothèles ont une figure moins disgracieuse ; leur bec est mince , et le plumage qui leur couvre les joues en dissimule l'énorme ouverture, qui leur a fait donner le nom de Crapauds vo- lants. L'Eng. à moustaches a le bec surmonté de plumes décomposées d'un effet fort gra- cieux; et l'Énicure a la queue profondément fourchue , formée de plumes très aiguës , dont les deux latérales sont une fois plus longues que le corps. Le Longipenne , ou Eng. de Sierra-Leone , porte vers le milieu des couvertures supérieures une plume lon- gue de 30 centimètres, sans barbes dans les 2/3 de sa longueur , recourbée en arc déta- ché des épaules, et portant une large palette à son extrémité. Leur plumage est sombre, non pas , comme on l'a prétendu, parce que les Oiseaux nocturnes ont été vêtus de couleurs obscures pour ne pas attirer l'attention des autres Oiseaux ou des Insectes qui compo- (i) C'est à Nitzsch qu'on doit l'anatomie la plus complète de l'Engoulevent d'Europe; ce travail fait l'objet d'un Mé- moire intitulé : Untersuchunç des Caprimulgus europeu*. 318 ENG ENG sent leur nourrilure exclusive , mais par suite de leur vie retirée loin des rayons du jour qui colorent chaudement les Oiseaux diurnes. La femelle ne diffère du mâle que par une coloration moins pure, et elle man- que de certaines taches qui constituent pour ainsi dire la livrée de ce dernier. On dis- tingue le mâle de l'Engoulevent d'Europe aux taches blanches qui terminent les rec- trices latérales. Dès que le soleil a quitté l'horizon , les Engoulevents , qui ont passé leur journée blottis dans un endroit fourré (ce qui n'a lieu que pour les Engoulevents qui ne percheut pas , car les autres se tiennent sur les bran- ches élevées des grands arbres), se mettent à chasser les Insectes qui voltigent dans les airs et les engloutissent dans leur large bec, dont les parois sont tapissées d'une visco- sité épaisse qui les retient comme de la glu ; ils continuent leur chasse jusqu'à ce que le jour soit revenu. L'E. nacunda ( E. diurnus) diffère des autres espèces de ce groupe par ses habitudes; il a le vol plus élevé , chasse jusque dans le jour , et vit en famille. Leur nourriture consiste en Hannetons de diverses espèces , en Stercoraires , Grillons, Courtilières, Épeires, Phalènes, Sphinx. Li- bellules , Guêpes , Bourdons , Mouches , etc. Les Podarges se nourrissent des plus gros Scarabées, dont ils brisent, assure-t-on, les élytres coriaces entre leurs puissantes mandi- bules, ce qui me paraît douteux. Les Ibijaux ont une nourriture semblable, quoique leur bec soit faible; l'Jîgothèle paraît vivre sur- tout de Mouches. Les troupeaux , constamment entourés d'Insectes qu'attirent les émanations organi- ques , sont assidûment visités par les Engou- levents. Ces Oiseaux les délivrent des para- sites incommodes qui les assiègent , et c'est cette habitude qui leur a valu le nom de Tète Chèvre dans nos pays européens , ex- pression vicieuse, puisqu'elle perpétue l'i- dée grossière que ces Oiseaux tiraient le lait des Chèvres et des Brebis , et le leur fai- sait perdre : c'est donc à tort que Linné l'a adopté. Ils rejettent par régurgitation comme les Hiboux, et sous la forme de pelotes ovales , les parties non digestibles des Insectes qu'ils ont avalés. Leurs excréments sont constamment li- quides , ce qui est général parmi les Insecti- vores et les Carnivores. Il est dans la vie de ces Oiseaux une par- ticularité encore inconnue ; on ignore s'ils boivent et se baignent. Les Engoulevents se trouvent à la fois en plaine et en montagne ; ils se voient même dans le voisinage des habitations et des lieux cultivés , mais ce sont généralement des Oi- seaux des bois. Quelques espèces habitent les lieux secs et pierreux ; d'autres au con- traire recherchent les localités voisines des prairies et des marais. Les espèces non per- cheuses , et l'on regarde comme tels tous les Engoulevents proprement dits, ont dans nos climats pour station favorite, les Bruyères, les Genêts , les Airelles , etc. , au pied des- quels ils se tiennent blottis tout le jour. Leur mode favori de locomotion paraît être la marche, et ils courent avec beaucoup d'ai- sance et d'agilité. Quand ils perchent, ce qui n'a lieu que très rarement, ils choisissent une grosse branche , et s'y tiennent , contraire- ment à l'habitude des autres Oiseaux, paral- lèlement à son axe, et jamais en travers, en s'y balançant comme fait un Coq qui coche une Poule, ce qui leur a fait donner par les paysans le nom de Cliaache- Bran- che. Les espèces percheuses , telles que les Ibijaux , les Podarges et les ^Egothèles , se tiennent dans des stations plus élevées. Les Ibijaux se perchent toujours sur des arbres élevés et secs, s'accrochant à la manière des Pics, dit d'Azara, le corps vertical et appuyé sur la queue. Cette position leur est si natu- relle que quand on les met à terre, ils la prennent et se dressent verticalement en s'appuyant sur la pointe de leurs ailes et sur leur croupion. On ne connaît pas les habi- tudes des Podarges; mais on peut les dé- duire de leur structure, et il est permis, en voyant leurs ongles crochus, de les regar- der comme des Oiseaux percheurs, etc. Pendant le jour, les Engoulevents dor- ment d'un sommeil si profond qu'on peut les approcher à quelques pas , et que parfois les chasseurs réussissent à les envelopper d'un filet à main ou les étourdissent d'un coup de baguette. S'ils sont forcés de s'envoler , ils partent d'un vol incertain, et l'on n'y ree^ - naît pas leur allure rapide et légère da la nuit. Ils se laissent , à peu de distance , tom- ENG ENG 319 ber sur le sol les ailes fermées, comme si le plomb les avait frappés. Le soir même on les voit sans cesse s'abattre sur les chemins en épanouissant leur queue , et s'élever pour retomber encore. Par suite d'une habitude qui leur est. propre, on les voit tourner pen- dant longtemps d'un vol irrégulier autour d'un arbre effeuillé , s'abattre brusquement comme pour tomber sur leur proie , et se relever pour continuer leurs évolutions. Quelques espèces chassent seules, les autres en commun. La mollesse de leur plumage , qui les rapproche des Chouettes, leur permet de fendre l'espace sans bruit , et ce n'est pas là une finalité ; cette structure parti- culière de la plume est encore le résultat de leur vie nocturne ; car, on le sait, l'action prolongée de la lumière colore chaudement et durcit les téguments, tandis que l'ob- scurité les rend mous et détruit la résistance de leur tissu. Ce n'est donc pas pour sur- prendre leur proie dans le silence que ces Oiseaux ont un vol léger, car ils émettent en volant un bourdonnement (faussement attribué par Cuvier au bruit que fait l'air en s'engouffrant dans leur large bec) assez fort pouj; prévenir leurs victimes; et les Chouettes , dont on a tant parlé pour la si- lencieuse traîtresse de leur vol , ne cessent de pousser des cris lugubres qui viennent troubler l'homme en sa demeure. Outre ce bourdonnement , les Engoule- vents ont un cri de rappel qu'on peut re- présenter par heu-heit. Dans l'effroi, ils pous- sent un dack-dack assez fort , et le mâle , perché près du nid, répète souvent pendant la nuit un errrr-œrrrr, errrr-œrrrr sur deux tons, l'un bas et l'autre élevé, qui quelque- fois dure dix minutes. Le cri du grand Ibijau de Cayenneest un long gémissement, que Watterton représente par ha, ha, ha, ha, ha, ha, en baissant chaque note jusqu'à ce que la dernière soit à peine sensible. Les Américains ont rendu le cri répété du Cap. vociféras, par les mots Whip poor Will ( fouettez le pauvre Wil- liam). Le C. carolinemis est vulgairement appelé Chuck-Will's widow appelez la veuve de William), d'après un de ses cris, qui semble une articulation nettement pronon- cée de-Chuck-Chuck Will's widow; mais dans les provinces du Nord, on lui donne le même nom qu'au précédent. L'E. varié, C. leucurus, a un cri qui ressemble assez à l'aboiement d'un Chien ; et il en a un autre que d'Azara rend par les syllabes tchoui, qui, qui, qui. Le Capr. americanus, appelé par les Amé- ricains Rain-bird ( Oiseau de nuit) , à cause de l'habitude qu'il a de quitter plus tôt sa re- traite solitaire lorsque le ciel est couvert, paraît prononcer le mot popelue. Aux États- Unis on l'appelle vulgairement JViglu-Hawk (Faucon nocturne). L'Eng. à queue fourchue, des grands Namaquois, a un cri qui consiste en une espèce de chevrotement qu'on peut rendre par gher-rrrrr, gher-rrrrr. L'Urutau articule avec force les syllabes gua, gua. Les Engoulevents proprement dits ne font pas de nid ; ils déposent sur la terre nue , au milieu des racines, des bruyères et au- tres végétaux touffus, ou au pied des arbres, sur des feuilles sèches, deux œufs blancs ta- chetés de brun , dans l'E. commun ; d'un brun verdâtre parsemé de raies, et de zigzags noirs dans le Whip poor Will; d'un blanc pur dans le C. pecioralis. Les Ibijaux et les Podarges pondent dans des arbres creux : témoin la découverte que fit Levaillant d'un couple d'Ibijaux à queue fourchue dans le tronc d'un vieux Mimosa, près delà rivière des Lions. D'Azara dit, ce qui semble assez douteux, que la femelle de l'Urutau, Caprimulgus grandis, couve ses œufs, au nombre de deux , comme dans les Engoule- vents d'Europe , accrochée verticalement devant l'ouverture du trou. La durée de l'incubation est de quatorze jours, d'après Audubon, qui dit que le mâle et la femelle du Whip-poor, Will chuck et du Will's widow couvent alternativement. Pen- dant que la femelle est sur les œufs , le mâle veille près du nid , et fait entendre son ron- flement continu. Le Cap. americanus ne cesse de faire des évolutions rapides, mcme pen- dant le jour. Le mâle et la femelle veillent perchés sur un arbre voisin , mais rarement ensemble : chacun d'eux est sur un arbre séparé. On dit que lorsque notre Engoule- vent s'aperçoit qu'on a découvert son nid et touché à ses œufs, il les transporte plus loin en les poussant devant lui avec son bec. M. de La Fresnaye rapporte qu'un observa- teur digne de foi lui a dit qu'ayant pris de jeunes Engoulevents pour les regarder, et les ayant replacés à terre , le père et la mère , à leur retour, les poussèrent devant eux jus- 320 ENG ENG qu'à ce qu'ils se trouvassent un peu plus loin et dans un lieu qui leur parût plus sûr. Les jeunes Engoulevents sont, au sortir de l'œuf, de petites pelotes informes couvertes d'un duvet jaunâtre, ce qui rapproche encore ces oiseaux des Chouettes, et ils prennent assez promptement leur plumage d'adulte. Quand ils quittent le nid, ils ont déjà le plu- mage coloré des adultes, et ne s'en distin- guent qu'à leur taille plus petite et à leur queue plus courte. Les Engoulevents sont sujets à une double mue, celle de printemps et celle d'automne ; mais on remarque néanmoins peu de diffé- rence dans leur plumage, celui de printemps est seulement plus clair. Ces oiseaux vivent par couples, et comme tous les animaux nocturnes ils sont d'un na- turel triste et solitaire. Dans leurs migra- tions ils partent seuls en quittant nos cli- mats , et rarement on les voit émigrer en famille ou en petites bandes de 3 à 4; mais au printemps ils arrivent par paires. De tous les oiseaux migrateurs , ce sont ceux qui arrivent le plus tard et partent le plus tôt. On ne les voit pas avant la mi-mai, et vers la fin d'octobre ils nous quittent pour chercher un climat plus doux. En Allemagne ils partent vers le 15 septembre, dit Nau- mann ; en Angleterre, au milieu d'août ils se dirigent vers le sud. Néanmoins on en trouve chez nous jusqu'en décembre. Leur voyage a lieu avec lenteur, mais rarement ils s'ar- rêtent plus d'une journée. C'est pendant la nuit seulement qu'ils voyagent, et le matin et le soir ils cherchent leur nour- riture. On croit que la durée moyenne de leur voyage est d'un mois. On a remarqué que pendant leur migration ils n'ont plus de station favorite, et se contentent de toutes les localités. Dans les contrées chaudes de l'Amérique, lesEngouleventssont également de passage : ainsi l'Urutau ne reste dans le Paraguay que pendant la belle saison; et le C. leucums ne s'y voit que de septembre en novembre. Les Engoulevents, quoique répandus par- tout , ne sont néanmoins communs nulle part. On les trouve dans toute l'Europe mé- ridionale et centrale, et jusque sur les mon- tagnes les plus élevées des Alpes. Ils ne s'é- lèvent pas dans le Nord plus haut que le milieu de la Norwége , de la Suède et de la Finlande, c'est-à-dire jusqu'au 63o de la- titude N. ; mais dans le Sud , on ne connaît pas de lieu où ils ne se trouvent. On les voit en Afrique, en Asie, en Amérique et en Océa- nie. Nous n'avons en Europe que le Capri- mulgus europeus ; pourtanton a trouvé le rufi- collis à Algésiras. Certaines sections ont une distribution géographique propre : ainsi les Ibijaux sont de l'Amérique du Sud ; les Po- darges sont originaires de Java, de Van Dié- men , de la Nouvelle- Guinée et de la Nou- velle-Hollande ; les jEgothèles habitent la Nouvelle-Galles du Sud et la Nouvelle-Hol- lande. Partout où se trouvent ces oiseaux, ils rendent des services plus grands que la plu- part des autres Insectivores, et ils mérite- raient une protection égale à celle dont jouis- sent les Hirondelles. Plus utiles que les Cou- cous, qui ne détruisent que les Chenilles, en faisant la chasse aux Papillons, ils anéantis- sent une génération tout entière. Dans nos pays, ils vivent exclusivement de Hannetons pendant tout le temps où ces insectes font leurs ravages ; mais la délicatesse de leur chair, qui est très grasse en automne , les fait tomber sous les coups des chasseurs , et leur rareté seule les sauve de la ruine. On les tue facilement au fusil et à la sar- bacane. Pendant le jour, leur sommeil est quelquefois si profond qu'on peut , avec ce dernier instrument, les tirer plusieurs fois avant qu'ils s'éveillent. On les prend encore au filet, et Azara dit qu'on prend les Ibijaux avec un lacet attaché au bout d'une perche. Quand on prend un Engoulevent, il ouvre son énorme bec , pousse un sifflement gut- tural , frappe de l'aile , et présente les griffes à la manière des oiseaux de proie, mais sans faire aucun mal. Leurs ennemis sont les oiseaux de proie et les petits Carnivores. Ces derniers font sou- vent curée de leurs petits. On trouve dans les intestins du Caprimul- gus europeus une espèce d'Ascaride , qu'on a appelés Ascaris caprimulgi. On peut conserver les Engoulevents en cage, et les y nourrir avec de la pâtée de Ros- signol. Ils n'y perchent pas , mais se tien- nent constamment sur le sol , où ils mar- chent avec agilité. Partout on a été injuste envers les Engou- levents : en Europe, on les a accusés de faire ENG perdre leur lait aux troupeaux ; en Amérique, ils sont regardés comme des oiseaux de mauvais augure. A Démérari ils sont craints et respectés , et jamais l'Indien ne les frap- pera de ses flèches meurtrières. Yabahou, ie diable des Indiens, les envoie pour visiter la demeure de l'homme blanc qui s'est mon- tré dur et cruel envers ses esclaves , et pour le faire mourir de langueur. Les nè- gres croient que ces oiseaux sont les envoyés de Jumba , le démon d'Afrique, et ils sont dans les angoisses les plus vives lorsqu'un Ibijau s'est fait entendre prés de leur cabane; dès cette nuit môme , le malheur les a tou- chés de sa main de fer. Ne reprochons pas aux Indiens leurs préjugés ; car notre société européenne , si fière de sa civilisation , est encore livrée aux plus grossières croyances ; la superstition la plus brutale règne dans nos campagnes , et s'y perpétue malgré les bienfaits de l'instruction : car on instruit les hommes sans les éclairer, on leur apprend des mots sans leur apprendre des choses ; c'est pourquoi l'ignorance se rencontre si fréquemment au milieu même du foyer des lumières. Il me reste maintenant à examiner une question d'une hauteimportance à une épo- que où l'habitude de l'étude des détails a fait perdre en partie le sentiment des géné- ralités: je veux parler de la nécessité d'éta- blir des coupes génériques dans le groupe des Engoulevents. Guvier n'admettait dans ce genre qu'une seule division , celle des Podarges , tandis que M. G.-R. Gray en fait 18 genres répartis dans 3 sous-familles. M. de Larresnaye a développé avec le talent d'un homme habitué à l'analyse minutieuse des formes , dans le Magasin zoologique pour 1837, les caractères propres aux différents genres établis dans ce groupe. Il a tiré ses caractères des pieds, qui présentent en effet des dissemblances assez tranchées ; mais suf- ûsent-ellcs pour justifier l'établissement de nouveaux genres? Ne convient-il pas mieux, quand des êtres offrent des rapports gé- néraux aussi frappants que cela se voit dans les Engoulevents, d'établir de simples sec- tions dans un groupe portant le nom de genre? L'avantage delà section sur le genre me semble incontestable, en ce qu'elle conserve intacts des rapports naturels que le second rompt nécessairement: et dans les groupes T. V. ENG 321 dont les individus qui le composent sont liés entre eux par d'étroites affinités, elle permet de multiplier les coupes de manière à faire ressortir les dissemblances même les plus légères sans pour cela détruire l'unité. Il est à remarquer que tous les groupes vraiment naturels diffèrent des autres par les caractères les plus tranchés , tandis qu'ils ne présentent entre eux que des modifications légères, et qui ne suffisent pas pour déter- miner la création de coupes génériques nou- velles. Je citerai pour exemple les Perro- quets, les Chouettes, les Pics, les Colibris, qui constituent des groupes très naturels susceptibles d'être divisés en sections , et dont on a fait à tort au moins deux cents genres. La cause de cette propension fâcheuse à multiplier les genres vient de ce qu'on n'a jamais déterminé d'une manière précise ce qu'on entend par un caractère générique , ce qui a livré la science à l'arbitraire ; d'un autre côté, les naturalistes spécialistes n'ayant jamais jeté un coup d'œil d'ensemble sur la nature organique, ets'étant renfermés dans des études plus ou moins circonscrites, ont vu grandir à leurs yeux les détails les plus inGmes ; de là les genres devenus suc- cessivement des familles, des ordres, des classes, puis les espèces devenues des genres. Aussi avons-nous des carcinologistes , des lépidoptéristes, des diptérologistes qui n'ont rien étudié au-delà d'un Crustacé , d'un Pa- pillon et d'une Mouche ; et nous voyons déjà en entomologie , la branche des sciences na- turelles qui est traitée le moins philosophi- quement, des curculionistes et des staphy- linistes, groupant, classant, enregistrant leurs Charançons et leurs Staphylins comme s'il n'y avait que ces insectes dans le monde et qu'ils ne fussent pas une partie impercep- tible d'un grand tout. La tendance à la division infinie ne doit pas étonner ; car elle a pénétré dans toutes les branches des sciences et de l'industrie; mais qu'est-ce que la science tirera de ces travaux stériles, sans^lien commun, sans idée d'ensemble? Quand toutes les espèces seront devenues des genres , et qu'on aura épuisé toutes les combinaisons de mots pour les dénommer , ce qui aura multiplié la sy- nonymie déjà si confuse , il ne restera qu'à détruire cet échafaudage élevé avec tant de 41 322 ENG ÈNG peine par des artisans malhabiles , et à re- construire la science sur des bases larges et philosophiques. Les sections établies dans les genres ont pour premier résultat de ne pas apporter de confusion dans la méthode, et, de plus, cette disposition, suivie par les grands maîtres, et si heureusement appliquée à l'ornithologie par M. Temminck, exige un travail analy- tique préalable d'un grand secours pour la mémoire. Je crois pouvoir l'appliquer avec avantage aux Engoulevents. PREMIÈRE SECTION. Doigts réunis pat* une mem- brane $ ongle médian pectine. Engoulevents proprement dits. Capri- mulgus. Caractères essentiels : Partie cornée du bec très peu développée. Tarses courts , doigts antérieurs réunis par une membrane , on- gles faibles , pouce très court. Espèce type. Engoulevent d'Europe, Ca- primulgus europeus L. , de la taille d'une Grive , à plumage brun ondulé et moucheté de brun noirâtre , avec une bande blanche allant du bec à la nuque. On en connaît vingt-neuf espèces. Ce sont les C. europeus L. ; qmericanus Wils. ; vociferus Wils. ; ca- rolinensis Wils.; jamaicensis Lath.; longiros- tris Ch. Bonap. ; diurnus ou nacunda Wied.; nattereri Tem. ; ruficoliis Temm.; isabellinus Temm. ; eximius Riipp. ; infuscatus E-ùpp. ; pecloralis Cuv.; monticolus Frank.; asiaticus Lath.; macrotis Yig.; mahrattensis Sykes ; af- finis Horsf. ; mystacalis Temm. ; albo-gularis Vig. ; guttatus Vig. ; vitlatus Lath. ; slrigodes Lath.; gracilis Lath.; climacurus Vieill.; ma- crurus Horsf. ; furcatus Cuv. ; longipennis Shaw.; psalurus Temm.; enicurus Vieill. DEUXIÈME SECTION. Doigts réunis par une mem- brane ; ongle médian non pectine. | Ibuau. IVyciibius, Cuv. Caractères essentiels: Outre ceux des En- goulevents, une taille plus forte, des tarses épais et encore plus courts, le doigt externe presque aussi long que le médian. Pattes presque palmées a la manière des Toti- palmes. Espèce type. Grand Ibijau de Cayenne, JVyctibius grandis , oiseau de la taille d'un Hibou barré , à plumage roux, coupé de bandes noires obliques et irréguliéres, quel- ques taches blanches çà et là, des taches carrées alternativement rousses et noires. Pieds couleur de chair. On connaît trois es- pèces d'Ibijaux : ce sont les N. grandis Vieill.; cornutus Vieill.; longicaudatus La- fresn. TROISIEME SECTION. Doigts libres ; tarses grêles; ongle médian non pectine. jEgotiiele. JEgotheles, Vig. et Horsf. Caractères essentiels : Faciès des Engoule- vents : partie cornée du bec plus développée que dans les sections précédentes; pouce très allongé, ongles crochus et acérés. Qua- trième rémige la plus longue , queue étagée. Espèce type. ^Egothèle delà Nouvelle-Hol- lande , Mgotheles Novœ-Hollandiœ , char- mant petit Engoulevent qui diffère de toutes les autres sections de ce groupe par sa forme élancée et son plumage gris ardoisé , agréablement mêlé de noir et de blanc. On ne connaît que cette espèce. QUATRIÈME SECTION. ÎSec monstrueux ; tarses courts; doigts libres ; ongle médian non pectine. Podarge. Podargus, Cuv. Cette section diffère surtout des Ibijaux , dont elle a la taille épaisse et ramassée, par ses doigts libres et son bec énorme, dont les bords ont un développement corné extraor- dinaire.Quatrième et cinquième rémiges les plus longues, queue toujours étagée. Espèce type. Podarge cendré , Podargus Cuvieri. De la taille de l'Ibijau , plumage cendré , mêlé de blanchâtre et de noirâtre. On en connaît sept espèces. {P. Cuvieri Vig.; javanensis Horsf.; cornutus Temm.; h umeralis Vig. ; slanleyanus Vig. ; papuemis Quoy et Gaim.; ocellatus Quoy et Gaim.) Le plus petit de tous est le Podarge ocellé qui ressemble un peu au Guacharo pour la coloration. Quant au Guacharo (Steatornis, Humb.), je le regarde, par la forme crochue de son bec, ENG qui lui donne un peu l'air d'un Perroquet ou d'un oiseau de proie , comme formant un genre distinct. Son système de coloration, tout en le rapprochant du Podarge ocellé, diffère de celui des Engoulevents; ses mœurs en diffèrent aussi : c'est un rameau jeté hors de ce type de forme et dont les modifications sont déjà très tranchées. Je pense que ces quatre sections sont bien suffisantes pour grouper systématiquement toutes les espèces d'Engoulevents dont de nouvelles découvertes pourront enrichir nos collections. C'est pourquoi je me bornerai à mentionner ici les coupes génériques enre- gistrées dans la List of Gênera de M. G.-R. Gray. Famille des Caprimulgidées. Sous-famille I. — Podarginées. — Gua- CHARO, Steatornis Humb., Voy. GUACHAro ; JEgothèle, jEgoiheles Vig. et Horsf., type JE. JYovœ - Hollandiœ ; Balrachosiomus Gould., type Podargus cornulus Temm.; Ibi- jau , Nyclibius Vieill. [JVyciicorax , Mohr), type JV. grandis Vieill.; Selochusa G.-R. Gray, type Caprimulgus furcatus Cuv. Sous-famille II. — Caprimulginées. An- trostomus Gould., type Capr. carolinensis Gm.; Eurostopodus Gould, type Capr. gui- tatus Vig. et Horsf.; Lyncornis Gould, type Capr. cervinioeps ; Nyclidromus Gould , type Capr. Derby anus ; Chordeiles Swains., type Capr. Americanus Wils.; Caprimulgus L., type Capr. europeus L. ; Eleothreptus G.-R. Gray ( Amblypierus Gould. ) type Capr. anomalus ; Hydropsalis Wagl. (Psalunts Swains.) type Capr. psalurus Temm. Sous-famille III. — Scotorninées. Sco- ïormsSwains., type Capr. longicauda Steph.; Macrodipieryx Swains., type Capr. macro- dipieryx-Cosmetomis G.-R. Gray (Semeio- phorus Gould), type Capr. vexillaria ; Poda- ger Wagl. {Proïlhera Sw.) , type Capr. diumus Temm. Je ne m'arrêterai pas à discuter la place des Engouleventsdans l'ordre naturel; quel- ques auteurs, je le sais, les rapprochent des Chouettes à cause de leurs habitudes nocturnes , la coloration triste et sombre de leur plumage et leur faciès ; mais ils parais- sent former tout simplement un groupe d'Hirondelles nocturnes. C'est donc après les Martinets qu'il paraît plus convenable de ENH 323 les placer. Le Guacharo ferme la série ;mais il est difficile de trouver au-delà des affinités bien caractérisées ; c'est un groupe formant cœcum comme tant d'autres et qui n'est qu'un petit rameau isolé de la grande famille des Oiseaux. (Gérard.) ENGOURDISSEMENT, zool.— Voy. hi- bernation. ENGRAULIS. poiss. — Nom scientifique du g. Anchois. * ENGYOMMASAURUS. Rkpt. ross. — Voy. CROCODIL1ENS FOSSILES. "ENGYSTOME. Engysioma (iyyvç, ré- tréci ; ffTop.cc , bouche ). rept. — Genre de Crapauds établi par M. Fitzinger, et carac- térisé ainsi qu'il suit, par MM. Duméril et Ribron : Langue allongée, elliptique, en- tière, libre seulement à son extrémité posté- rieure; pas de dents au palais ; tympan ca- ché ; trompes d'Eustache très petites ; pas de parotides ; 4 doigts en avant , 5 en ar- rière complètement libres; un ou deux pe- tits tubercules mousses au talon ; apophyses transverses de la vertèbre sacrée dilatées en palettes triangulaires ; une vessie vocale, sous gulaire chez les mâles. De cinq espèces de ce g., quatre sont américaines ; l'autre est originaire de la côte Malabar. Les Engysto- mes ont été appelés Microps par Wagler, et S tenocephalus par M. Tschudi. (P. G.) *ENGYZOSTOMA, Gray. bot. cr.— Syn. de Valsa , Ad. ENHALUS (IvaÀtoç, maritime), bot. ph. La Siratioles acoroides de Linné fils a servi de type à L.-C. Richard pour l'établissement de ce genre , qui appartient à la famille des Hydrocharidacées, tribu des Stratiotidées. C'est une herbe qui croît sur les bords de la mer, le long des côtes de l'Inde et des îles adjacentes , et particulièrement de Ceylan. Elle est encore peu connue , a des feuilles radicales serrées, étroites, linéaires et engai- nantes à la base, comestibles ; les fleurs sont dioïques ; on n'en connaît que les femelles , auxquelles succède une drupe ovée, com- primée , fibrilleuse. Le nom générique in- dique l'habitat. (C. L.) *ENHYDRA. mam. — M. Fleming a nommé ainsi un sous-genre de la tribu des Loutres, qui a pour unique espèce la Loutre marine , Luira marina de la côte nord-ouest d'Amérique. Les caractères assez singuliers de cette Loutre, tels que la disposition tout- 324 ENH ENI à-fait en rames de ses pattes de derrière , la présence de quatre incisives au lieu de six à sa mâchoire inférieure, et quelques autres particularités qui semblent la rapprocher des Phoques, dont elle a presque complète- ment le genre de vie, autorisent parfaite- ment cette distinction. Quelques auteurs ont proposé d'autres noms pour le sous-genre Enhydra : tels sont ceux des Enhydris, Fisch. ; Pusa, Oken, et Latax, Gloger. Steller, Éve- rard Home, et plus récemment MM. Lich- tenstein, Martin, etc., ont donné la description de la Loutre marine : cette espèce, remar- quable par son organisation, ne l'est pas moins par la richesse de sa fourrure , la plus chère de toutes celles que Ton emploie. Cook , Lapeyrouse et quelques autres navi- gateurs célèbres ont donné à cet égard des détails dont il sera question à l'article LOUTRE. (P. G.) ENElYDRA(év,dans; ZSup, eau; habitat). bot. ph. — Genre de la famille des Com- posées (Hélianthacées, Nob.), tribu des Sé- nécionidées-Flavériécs , établi par Loureiro {FI. Cochinch., II, 624), et comprenant 9 ou 10 espèces , indigènes de l'Asie et de l'Amé- rique tropicales. Ce sont des herbes aquati- ques, radicantes; à feuilles opposées, oblon- gues, souvent bi-auriculées; à fleurs blanches, nombreuses, réunies en capitules hétéroga- ines, solitaires dans les aisselles foliaires su- périeures. On en cultive une espèce dans quelques jardins, YE. sessilis DC. (Meyera sessilis Sweel). (C. L.) ENHYDRE. Enhydrus [h, dedans ; vSap, eau), min. — On appelle minéral enhydre celui qui, comme une espèce de quartz géodé- sique, renferme quelques gouttes d'eau. *Ei\UYDRINA. mam. — Sous-famille des Loutres, dans un travail récent de M. Gray {Ann. and Mag. of nat. Hist.). (P. G.) 'ENHYDRIS. mam. — Synonyme d' Enhy- dra , employé par Fischer. F. Cuvier donne ce nom comme spécifique à l'une des espèces américaines du g. Loutre. (P. G.) 'ENHYDRIS. mam. — Les Grecs appe- laient « vu $plç, c'est-à-dire qui va dans l'eau, un animal qui est bien certainement la Lou- tre. C'est ce que tous les auteurs admettent, et l'on en trouve la preuve dans la mosaïque de Palestine, où l'on voit deux Loutres te- nant à la bouche un poisson, et à côté d'elles leur nom Evudris. V Enhydris de Pline est un Serpent d'eau. (P. G.) 'ENHYDROBILS. rept. — Genre de Ba- traciens de la famille des Rainettes, établi par Wagler , mais sur lequel les natura- listes ne sont pas encore suffisamment éclai- rés. (P. G.) 'ENnYDRUS [h, dans ; vowo, eau), ins.— Genre de Coléoptères pentamères, famille des Gyriniens, fondé par M. Castelnau dans ses Eludes entomologiques , p. HO, sur le Gyrimis sulcatusùe Wiedmann, et adopté par M. Aube , qui, dans son Species des Hydro- canihares et des Gyriniens, p. G51-655, y rap- porte deux autres espèces, savoir: Le Gyr. oblongus Boisd., le même que YEnhydrus australisTjYUÏÏé, et YEnhydrus Reichei Aube. Ces trois espèces sont étrangères à l'Europe: la première est du Brésil, et les deux autres sont probablement des îles de l'Océanie. Les Enhydres sont des Coléoptères aquatiques, à forme plate et elliptique, et qui se distin- guent des Gyrins, suivant M. de Castelnau, parleurs jambes antérieures très dilatées à l'extrémité ; par les tarses des mêmes pattes très élargis, aplatis, spongieux en dessous, et formant deux rangées de dents assez fortes du côté interne. Il est à remarquer qu'Eschscholtz, dans un travail inédit, avait déjà signalé le g. dont il s'agit, et lui avait assigné le nom d'Epi- necius. (D-) *ENHYDRUS, Még. (Iv, dans; W«P,eau). ins. — Synonyme du genre Philhydrus de Solier. (C.) ÉNICE. Enica (fvnoç, singulier), ins. — Genre de Diptères, division des Brachocères, subdivision des Tétrachœtes, famille des Ta- nystomes, tribu des Anthraciens, établi par M. Macquart, sur Y Anthrax longirostris de Wiedmann. Cette espèce , qui est du cap de Bonne-Espérance, se distingue générique- ment des autres Anthrax par une trompe plus longue , par la forme subulée et allon- gée du dernier article des antennes , et par la nervure transversale à l'extrémité des ailes. 'D.) * EïVICOCEFHALUS ( Ivtxoç , unique , simple ; xetpaXvj, tète), ins. — M. Westwood ( Trans. Soc. ent. de Londres, II, l,e partie, p. 71, 1 837) a créé sous ce nom un g. d'Hé- miptères hétéroptères, de la famille des Ré- duviens, qu'il caractérise ainsi : Antennes à ENI peine aussi longues que le thorax ; de quatre articles, le dernier sétiforme, presque aussi épais que le précédent. Quatre espèces en- trent dans ce g.: le type est VEnicocephalus fîavicollis West, qui se trouve à l'île Saint- Vincent. (E. D.) "ENICOCERUS (Ivtxoç, seul, unique ; xt- paç, corne), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Palpicornes, tribu des Hydrophiliens, établi par M. Stephens [Manual of British Coleopt. or beetles, p. 85) aux dépens du g. Elophorus , et auquel il rapporte 3 espèces propres à l'Angleterre , dont une nommée par lui viridiœneus , et les deux autres Gibsoni et tristis par M. Cur- tis. (D.) 'ENICOCICIILA. ois. -Genre établi par M. G. -Pi. Gray aux dépens du g. Fauvette, et dont le type est la Curruca coronata. *E\TICODES(!v(xoS, unique), ins.— Genre de Coléoptères subpentamères (tétramères de Latrcille ), famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, créé par Gray (Animal King- dom ) avec le Cerambyx Fichlelii de Schre- ber {Tram, of Linn. Soc, t. IV, p. 290), espèce de la Nouvelle-Zélande, très remar- quable par sa tête prolongée transversale- ment en forme de joug, et ses élytres lon- gues, amincies, tronquées à l'extrémité. (C) EMCOGNATIIUS. ois. — Voxj. perro- quet. *Ei\IC(METTA. ois. — Syn. d'Anas ste- leri Pall., esp. du g. Canard. "ÉNICONÈVRE. Eniconevra (evtxéç, sin- gulier; veûpov, nervure), ins. — Genre de Diptères , subdivision des Tétrachœtes, fa- mille des Tanystomes, tribu des Bombyliers, établi par M. Macquart dans le 2e vol. de ses Diptères exotiques, Ve part., p. 110, sur une seule espèce qu'il nomme fuscipennis. et qui se trouve au nord de l'Afrique et dans le midi de la France. Ce nouveau g. présente, dit-il, un assemblage de caractères qui rend sa place incertaine entre les Bombyliers et les Hybotides. Son nom générique ex- prime la singularité des nervures des ailes. M. jMacquart, dans la 3* partie du même volume, pag. 203 , mentionne un autre g., auquel il a donné le même nom, sans doute par inadvertance. Celui-ci appartient à sa tribudesMuscides.sous-tribudes Ortalidées, et a pour type et unique espèce un Diptère ÉNI 325 des Indes orientales, qu'il nomme fenestra- lù. (D.) •ENICOPUS («vexoç , unique , singulier ; 7rovç , pied), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Serricornes, section desMalacodermes, tribu desMélyrides, établi par M. Stephens (Manual of British Coleopt., p. 193 et 195), qui lui donne pour type le Dasytes ater Fabr. (D.) *EI\"ICOPUS (evexoç, singulier jttouç, pied). ins. — Genre de Diptères, division des Bra- chocères, subdivision des Dichçetes, famille des Athéricères, tribu des Muscides, établi par M. Walker,etadoptéparM.Macquart,qui le place dans la sous-tribu des Sepsidées. Ce g. est fondé sur une seule espèce, le Sep- sis annulipes de Meigen , qui diffère généri- quement des autres Sepsides par plusieurs caractères, dont le principal est la singulière conformation des pieds. Celte espèce, qu'on trouve en Allemagne et en Angleterre, se tient dans l'herbe, sous les Chênes, au mois de juillet. (D.) *ENICORÏ\IS , G.-B. Gray. ois. — Syno- nyme de Fournier. Le type de ce g. est YE. phœnicura. *ENICOSTOMA (tvtxoç, singulier errop-oc, bouche), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des Tinéites, établi par M. Stephens , et que nous avons adopté dans notre Hist. nat. des Lépidopt. de France, vol. XI, pag. 415. Ce genre a pour type la Tinea Geoffrella de Linné, re- marquable non seulement par l'éclat de ses couleurs, mais encore par la longueur inu- sitée de ses palpes, légèrement arqués et re- levés au-dessus de la tête. On la voit voler au mois de juin dans les clairières des bois taillés. Ses premiers états ne sont pas con- nus. (D.) *É1\IC0TARSE. Enicotarsus (tvtxoç, sin- gulier; T«pc7oç , tarse), ins. — Genre de Co- léoptères pentamères, famille des Lamelli- cornes, tribu des Scarabéides, section des Coprophages, fondé par M. de Castelnau sur une seule espèce du Brésil qu'il a dé- crite et figurée sous le nom de viridipennis , dans le Magasin de Zoologie de M. Guérin, lte année, n° 36. Depuis, il en a publié 2 au- tres dans le Ie» vol. des Ann. de la Soc. ent. de France , pag. 402 et 403 ; l'une SOUS le nom de quadratus, également du Brésil, et l'autre sous celui de ater, de Cayenne. Ces 326 ENT Insectes sont voisins des Phanœus; mais ils s'en éloignent non seulement par l'aplatis- sement de leur corps, mais encore par la structure de leurs antennes , dont les der- niers articles sont reçus dans une espèce de cornet formé par un des précédents , et par la forme de leurs tarses postérieurs et inter- médiaires, qui n'ont que 3 articles et dont le dernier est dépourvu de crochet. Mais bien que ce dernier caractère ait été observé dans les 3 espèces, M. de Castelnau pense qu'il ne faut pas y attacher trop d'importance, car il pourrait se faire que cette absence des crochets et des deux articles qui les précè- dent provînt de ce qu'ils ont été usés à force de fouir la terre, habitude propre à ces insectes. C'est ce qu'on avait dit également des tarses antérieurs qui manquent totale- mentdans plusieurs genres, notamment dans les Ateuchus ; cependant il a été reconnu depuis que leur absence est naturelle. (D.) ÈNICURE. Enicurus ( évtxoç , singulier ; oypa, queue), ois. — Genre de l'ordre des Passereaux dentirostres (Insectivores, Tem.), établi par M. Temminck pour des oiseaux de l'Inde et de l'Archipel indien, présentant pour caractères génériques : Bec droit, long, fort et dur. Mandibule su- périeure triangulaire , élargie à la base , à arête \ive , à pointe fortement inclinée et munie d'une petite échancrure. Mandibule inférieure droite, renflée au milieu et à pointe retroussée ; la commissure garnie de poils courts et raides. Narines ovoïdes , à demi cachées par les plumes du front. Ailes courtes , 5e et 6e rémiges les plus longues. Tarses allongés, scutellés ; ongle du pouce robuste. Queue profondément fourchue. Ces oiseaux vivent solitaires au bord des ruisseaux qui descendent des montagnes, où ils poursuivent avec agilité les insectes qui font leur nourriture , et qu'ils prennent en remuant vivement la queue à la manière des Bergeronnettes. Ils sont susceptibles d'un vol soutenu, mais irrégulier. Le type de ce genre est I'Énicure couronné, E. coronatus Tem., dont le plumage est mi- parti noir et blanc, et dont le dessus de la îête, d'un blanc de neige, qui tranche sur le fond noir du cou et du dos, forme une es- ENN pèce de couronne. Toutes les espèces, dont le nombre est de cinq, ont un même système de coloration. Ces oiseaux, qu'on rapproche avec raison des Pies-Grièches et des Tyrans, ont été re- gardés par Horsûeld comme des Bergeron- nettes. Cuvier les avait mis à la fin de son genre Merle; mais il avait indiqué leurs rapports avec les Pies-Grièches. Une espèce d'Engoulevent de l'Amérique méridionale porte le nom d'Énicure. (Gérard.) *ÉNIGME. jEnigma. ins.— Genre de Co- léoptères pentamères , famille des Carabi- ques , tribu des Troncatipennes , établi par M. Newmann, qui en a publié les caractères dans le Magasin eniomologique de Londres , no XV, avril 1836. Ce g. doit être placé, sui- vant l'auteur, entre les g. Catascopus, Kirb., et Eucheila, Dej. Il est fondé sur une espèce unique de la Nouvelle-Hollande, décrite par lui sous le nom d'Iris. (D.) *ENITHARES. ins.— M. Spinola {Hé- mipt. hélér., p. 60, 1837) a créé sous ce nom un genre d'Hémiptères hétéroptères de la famille des Notonectiens, formé aux dépens des JVotonecta, et qui n'a pas été adopté par la plupart des auteurs. Les Eniihares ne dif- férent des JVotonecta qu'en ce que : 1« leur prothorax présente des excavations latérales qui , en se prolongeant sur son dos , y for- ment deux fossettes arrondies ; et 2° que le dernier article des antennes est aussi long que l'avant-dernier. M. Spinola place dans ce genre: 1° le No- tonecta indica Fabr. , de Bombay ; et 2o YE- nithares brasiliensis Spin., du Brésil (E. D.) * ENNEACTIS (Êwn, neuf ; farrfe, rayon). Échin. — Link [De stellis marinis, 1733) a donné ce nom à un groupe d'Étoiles de mer, caractérisé par ses rayons au nombre de neuf : cette division n'a pas été adoptée. (E. D.) *ENNÉAGONE. Enneagonum (tW«, neuf; yema, angle), acal. — Genre d'Acalèphes, de la famille des Diphydes, créé par MM. Quoy et Gaimard ( Ann. se. nat., t. X , 1827 ). Ce sont des Acalèphes libres, gélatineux, résis- tants , transparents ; ayant leur portion nu* cléale globuleuse, à neuf pointes, creusée de trois cavités, dont la moyenne loge le suçoir et les ovaires , et dans laquelle s'emboite la portion natatrice, très petite, allongée, à une seule cavité, munie de cinq pointes, et of- ENN ENO 327 frant un canal latéral ; la ventouse stoma- cale est exsertile. Une seule espèce entre dans ce genre ; c'est Y Enneagonum hyalinum Quoy et Gaim. , qui a été trouvée dans le détroit de Gibral- tar. M. Lesson pense que ce corps organisé est le complément d'un autre individu; il croit qu'il pourrait bien être une pièce d'en- clavement d'un Pléthosome. (E. D.) ENNÉANDRE. bot. fit. —On dit qu'une plante est Ennèandre quand ses fleurs con- tiennent 9 étamines, comme la Rhubarbe , le Laurier. Elle appartient en conséquence à la neuvième classe du système sexuel de Linné ou Ennèandrie. Foy. ce mot. (A. R.) ENNÉAJVDRIE. Enneandria(èvvé), et caractérisé ainsi : les quatre tibias postérieurs n'ayant qu'une paire d'é- perons, celle de l'extrémité; antennes peu amincies à l'extrémité , presque filiformes, de la longueur des ailes , celles-ci ayant les deux nervures postérieures des aréoles dis- coïdales réunies en un seul rameau , qui se divise après un certain espace , presque gla- bres. Ce genre, qui, par les caractères de sa bou- che, estassez voisin de celui des Limophila, ne comprendqu'une seule esp., YEnoicylasylva- lica Ramb. (loco cit.), qui se trouve commu- nément en France dans les bruyères et les herbes des bois pendant les mois d'octobre et de novembre. Cet insecte habite loin des lieux aquatiques , et il est difficile de com- prendre comment il peut se transporter vers les étangs pour y subir ses métamor- phoses. Sur un grand nombre d'individus, M. Ramburn'a pu trouver que des femelles. (E. D.) "ENOPLIA (evow/loç, armé), ins. —Genre de Coléoptères subpentamères (tétramères de Latrcille), famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, créé par M. Hope ( Trans. de la Soc. Linn. de Londres, t. XVIII , p. 435, pi. 30, f. G ) , qui n'y rapporte que VE. po- lyspila, originaire d'Assam. (C.) ENOPLIUM (evowXoç, armé), ins.— Genre de Coléoptères pentamères , fondé par La- treille, et adopté par tous les entomologistes. Ce g., dans sa méthode, appartient à la fa- mille des Serricornes , section des Malaco- dermes , et fait partie de sa tribu des Clai- rones. M. le comte Dejean, dans son dernier Catalogue , le place dans sa famille des Té- rédyles, et y rapporte 19 espèces, qui, d'a- près un ouvrage récent de M. le marquis Spinola (Essai monographique sur les Clé- riies, vol. I, pag. 343-34G), doivent se réduire à 2, savoir : YEnoplium serralicolle Latr. , du midi de l'Europe , lequel a servi de type au g. lorsqu'il fut fondé en 1814 ; et YEnoplium quadri-punctatum Say , de l'Amérique sep- tentrionale, qui n'a été connue que long- temps après. En effet, suivant le savant au- teur que nous venons de citer , ces deux es- pèces seules présentent les véritables carac- tères du g. Enoplium , tel que l'avait conçu primitivement son fondateur. En consé- quence, M. Spinola a réparti les autres dans 5 genres différents , dont 3 de sa création , qui seront mentionnés à leur ordre alpha- bétique. U Enoplium serralicolle , type du g. qui nous occupe, est le même insecte que le Ju- ins serraticomis d'Olivier et de Rossi. C'est un petit Coléoptère noir, pubescent, très ponctué, avec les élytres testacées et les pre- miers articles des antennes jaunâtres. On le trouve sur les fleurs et sous le bois mort dans le midi de la France , en Italie et en Dalmatie. (D.) *ENOPLOCERUS (evowJioç, armé ; x/poeç, corne), ins.— Genre de Coléoptères subpen- tamères (tétramères de Latreille), famille des Prioniens, formé par M. Serville (Ann. delà Soc. entom. de Fr., 1. 1, p. 146) avec le Prionus armillatus de Fab. , espèce type et unique, qu'on a indiquée pendant longtemps comme se trouvante Cayenne, mais qui est origi- naire des Indes orientales. Cet Insecte, l'un des plus grands de l'ordre, a 120 millimètres de longueur sur 43 de largeur; il est de cou- leur cannelle, avecles bordsdesétuis etdela suture marrons. Ses antennes et ses pattes antérieures sont couvertes d'aspérités épi- neuses, plus longues chez le mâle, presque lisses chez la femelle; le premier article di- laté, d'un côté seulement, etmuni d'une forte épine. Sa tète est largement sillonnée dans sa longueur; son corselet est armé d'é- pines latérales , dont quatre surtout sont fort longues ; tous les deux sont couverts d'un poil abaissé, tomenteux, grisâtre. (C.) «ENOPLODERUS (evowJlos , armé ; Sépn, cou), ins. — Genre de Coléoptères pentamè- res (tétramères de Latreille), famille des Lon- gicornes , mentionné par M. Motschoulski, dans sa Faune transcaucasienne , sans indi- cation de l'auteur qui l'a formé et de l'espèce type. (C.) "ENOPLOPS (I'votJoç, rmé ; 4} , face). ins. — Genre d'Hémiptères hétéroptères de la famille des Coréens, créé par MM. Amyot et Serville ( Ins. hémipt. , pag. 208 ) aux dé- pens des Coreus de Fabricius. Les Enoplops sont caractérisés par leur tête présentant une petite pointe saillante entre les antennes, et une épine derrière la base de ces derniè- res au côté externe ; par ses antennes à pre- mier article plus court que le second, celui- ci plus long que le troisième, et le dernier court , ovalaire , et par ses jambes droites , présentant des cuisses à peine dentées eu ENR dessous et un peu renflées. Le type c^t le Coreus scapha Fabr. , qui se trouve dans l'Europe méridionale. (E. D.) ÉNOPLOSE. Enoplosus ( IWioç, armé). poiss. — Genre de l'ordre des Acanthopté- rygiens, famille des Percoïdes thoraciques , établi par Lacépède pour des Poissons réu- nissant aux caractères des Perches de plus fortes dentelures à l'angle du préopercule ; le corps très comprimé , et ainsi que les deux dorsales très haut verticalement, ce qui lui donne l'apparence d'un Ghétodon. Le type de ce g. est YE. armatus, joli petit Poisson long de 8 à 10 pouces au plus, qui se trouve sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. 'EKOPLOTEUTHIS (*vowà»ç, armé ; r«- Btç, sèche), iuoll. — Genre de l'ordre des Céphalopodes décapodes , famille des Tcu- thidées , établi par M. Aie. d'Orbigny pour des Mollusques très voisins des Onycho- teulhis, caractérisés par un appareil de résistance simple , des crochets et des cu- pules, point de membrane protectrice des cupules, un osselet en plume ou allongé. On les trouve avec les Ommastrèphes et les Kalamo dans l'étage supérieur des terrains oolitiques, et l'on en connaît un grand nom- bre d'espèces vivant au sein des mers. *EIVOPLURUS, Hope. ins.— Syn. de Be- rosus orientalis. (D.) E1VOPS, Oken. helm. — Syn. de Lernée. EXOUREA (nom vernaculaire). bot. ph. — Genre de la famille des Sapindacées , tribu des Sapindées , formé par Aublet {Guian., I, 588 , t. 235) pour renfermer une seule espèce, arbrisseau grimpant au moyen de cirrhes ; à feuilles imparipennées, dont les folioles bijuguées , coriaces, ferrugineu- ses-pubérules en dessous ; à racèmes pani- culés. Cette plante est encore peu connue. (C. L.) *ENRILA. bot. ph. — Ce genre , composé d'une, seule espèce encore peu connue , n'a pu jusqu'ici être placé convenablement dans les familles naturelles, à la suite desquelles on le range dans les lncertœ sedis. On en doit la formation àBlanco (Flora de Filip., 709). La plante qui en est le type est un arbrisseau inerme, grimpant au moyen de ses rameaux oncinés ; à feuilles alternes, imparipennées, dont les folioles lancéolées, dentées; à fleurs monoïques , dont les mâles disposées en grappes, et les femelles en panicules. (C. L.) Té V. ÉNR 329 «ENROULEES. Convolutœ, Revolutœ. ins. — Quelques entomologistes donnent cette épithéte aux Chenilles qui vivent dans l'in- térieur des feuilles qu'elles roulent en cor- net. Telles sont principalement celles du g. Zlotys, Latr., et celles du g. Tonrix , Linn. ou Pyralù, Fabr. (D.) 'ENROULÉS, moll.— Cette famille, pro- posée par Lamarck dans ses dernières mé- thodes, ne restera probablement pas telle qu'il l'a constituée. Il y rassemble tous ceux des g. dont la coquille a la spire presque entièrement enveloppée par le dernier tour, et ces genres sont les suivants : Ovule, Por- celaine, Tarière, Ancillaire, Olive et Cône. Il est à remarquer que ces cinq premiers gen- res , que nous venons de citer, ont la co- quille lisse, polie, et rendue naturellement brillante par l'animal lui-même, qui la cou- vre de son manteau, et la revêt d'une cou- che vernissée, ordinairement ornée de ri- ches couleurs. Le g. Cône fait exception, car les espèces sont revêtues d'un épidémie so- lide et tenace, et il est à présumer que La- marck a été entraîné à l'introduire dans la famille des Enroulés , parce que, dans les anciennes collections, tous les Cônes étaient polis artificiellement. Il y a un autre carac- tère qui exclut ce g. de la famille où il se trouve : les Cônes ont un opercule, partie qui n'existe point dans les autres genres de la famille des Enroulés. Il se présente encore une autre question à débattre à l'occasion de la famille qui nous occupe ; c'est celle qui estrelative aux genres Ancillaircet Olive, chez lesquels la forme de la tête , la disposi- tion du manteau offrent de notables diffé- rences avec ce qui se voit chez les Ovules et les Porcelaines. Lamarck a rangé, dans une famille voi- sine, deux genres : Marginelle et Volvaire , qui, de la même manière que les Ovules, les Porcelaines, etc., ont la surface de leurs coquilles lisse et polie par le manteau de l'animal. Il faudrait savoir si ce caractère d'une coquille lisse doit l'emporter sur celui des plis columellaires , ou bien si c'est ce dernier qui doit prévaloir. Lamarck, par le fait, a jugé la question ; il a attribué plus d'importance aux plis columellaires qu'au pli de la coquille, et en cela il s'est montré judicieux, puisqu'en effet les Marginelles et les Volvaires se rapprochent davantage •12 330 ENS ENT des Volutes que des Ovules ou des Porce- laines. Néanmoins, comme Lamarck l'a éga- lement très bien senti, les deux familles des Columellaires et des Enroulés doivent être dans le contact le plus immédiat. Voyez, les différents genres que nous avons mention- nés dans cet article. (Desii.) 'ENSATELLA. moll. — Genre inutile, proposé par M. Svvainson, dans son Traité de malacologie , pour le Solen ensis, et quel- ques autres espèces voisines. Voy. solen. (Desh.) *ENSIFER [ensifer, qui porte une épée). ins. — Mégerle (Cat. Dahl), synonyme du g. Ceulorhynchus. (G.) ENSIFORME. Ensiformis. zool., bot.— Èpilhète donnée par les zoologistes aux co- quilles en forme de sabre ; telles sont celles du Solen ; aux antennes des insectes quand elles sont larges à la base , terminées en pointe et anguleuses, et à l'oviducte des Sau- terelles. Les feuilles , les fruits et le style de certaines plantes épaisses au centre, minces et tranchantes sur les bords, et diminuant de la base au sommet sont dites ensif ormes ; Ylris xiphium peut servir d'exemple. *ENSINE. Ensina{htjti(ù, j'enfonce), ins. — Genre de Diptères établi par M. Robineau- Desvoidy dans son Essai sur les Myodaires, pag. 751 , où il le place dans sa famille des Aciphorées , tribu du même nom. Ce g. a été adopté par M. Macquart, qui, dans sa méthode, le range dans la division des Bra- chocères, famille des Athéricères, tribu des Muscides. Les Ensines ont une trompe qui, par son organisation , rappelle celle des Myopes et des Syphones, et leur donne la faculté de la plonger dans les fleurons des plantes semi-flosculeuses. Ces Diptères se trouvent particulièrement sur les Chrysan- thèmes, les Laitrons, les Anthémis, les Men- thes, les Linaires ; ils déposent leurs œufs sur les ovaires de ces plantes. Le nombre des espèces décrites par MM. Macquart et Kobincau-Desvoidy est de 15, dont 12 d'Europe, 2 de la côte du Coro- rnandel , et 1 du Chili. Nous citerons parmi les premières VEnsina Sonchi Fab. [F.nsina Scorsonerce R.-D.), qui se trouve en France et en Allemagne. Cette espèce abonde dans les prés , où aile dépose ses œufs dans les fleurs et les ovaires du Scononera praten- sis. (D.) EIVSLENIA (nom propre), bot. ph. — Rafin. , synonyme (?) de Pedicularis. — Genre de la famille des Asclépiadacées, tribu des Cynanchées-Euasclépiadées-, formé par Nuttal (Gen. Amer., I, 1G5), et ne renfer- mant encore qu'une espèce , plante herba- cée , volubile ; à feuilles opposées , cordées- ovées , acuminées ; à fleurs nombreuses , disposées en corymbes axillaires , et d'un jaune pâle. On cultive dans quelques jar- dins en Europe YE. albida, indigène de Vir- ginie. (C. L.) ENTADA (nomvernaculaire). bot. ph. — Genre de la famille des Mimosacées , tribu des Parkiées- Acaciées , formé par Adanson {Fam., II, 318), et renfermant 7 ou 8 espè- ces , dont la moitié environ sont cultivées en Europe. Ce sont des arbrisseaux élégants, inermes , grimpants , indigènes de l'Asie et de l'Amérique tropicales; à feuilles bipen- nées ou conjuguées-pennées , dont la rlia- chide prolongée souvent en cirrhe; à fleurs blanches, polygames, hermaphrodites et mâ- les , disposées en épis serrés. (C. L.) 'ENTAILLES, moll. —Les Émarginules sont connues sous ce nom vulgaire. M. de Blainville , dans son Traité de malacologie, a plus spécialement donné ce nom aux es- pèces de ce genre, qui n'ont sur le bord qu'une entaille très courte , qui se continue à l'intérieur en un sillon qui remonte jus- que près du sommet, Voy. émarginulk. (Desh.) ENTALE.-E/ita/imn.Defr.MOLL. — Ce genre a été proposé par 31. Defrance, dans le Dict. des se. nut., pour une coquille fossile que l'on rencontre avec assez d'abondance dans les terrains crétacés de Muëstricht et deCy- pli. Cette coquille, par sa forme extérieure, ressemble aune Dentale, et lorsque l'on vient à la casser, elle semble composée de deux tubes engaînés l'un dans l'autre. Cette particularité nous avait porté d'abord à ad- mettre ce genre; mais depuis que nous sa- vons combien la fossilisation dans les ter- rains crétacés apporte de modifications dans les corps organisés, un nouvel examen nous a convaincu qu'il pouvait être supprimé à plus d'un titre , puisque le fait de deux tu- bes était le résultat d'une dissolution par- tielle du test, et ensuite parce que la coquille en question n'est autre chose que le Denta- liutn clava de Lamarck, lequel doit passer ENT parmi les Annélides dans le g. Ditrupa. Foy. ce mot. (Desii.) ENTALOPHORE [entale , pour dentale , dentjcpopoç, porteur), i-olyp. — Genre incer- tain de la famille des Sertulariées, établi par Lamouroux sur un Polypier fossile du cal- caire jurassique supérieur qu'il a nommé E. cellaroïde, dont les cellules non tubuleuses sont dentiformes etéparses. *ENTAPHIA(iv-ayoç, sépulchral).iNS.— M. Kirby [Faim, boréal. Amer., p. 95-99) désigne ainsi une division dans l'ordre des Coléoptères, qui comprend seulement le g. ZVecrophorus. Voij. ce mot. (D.) * ENTEDON. ins.— Genre d'Hyménoptè- res térébrans, de la famille des Cbalcidiens, créé par Dalman aux dépens des Ichneumons de Linné. Le groupe des Entedons a été adopté par la plupart des entomologistes, et il a été subdivisé en plusieurs genres dans ces derniers temps , principalement par M. Westwood (g. Aprostoceius , Closieroce- rus, Derostenus, SmaragdileSy etc.). Koy. ces mots. Les Entedons, assez voisins des Eulophes, s'en distinguent principalement par leurs antennes, composées de 7 à 9 articles, tou- jours privées de rameaux , assez longues , filiformes et terminées en pointe; parleur corps plus court, leur tête plus large que le corselet, et leurs ailes amples, avec les ner- vures subcostales plus longues que le tiers de l'aile et le rameau stigmate court. Un assez grand nombre d'espèces entrent dans ce genre , et elles habitent toutes l'Eu- rope. Nous citerons : 1° YEntedon îarvarum Daim. (Ichneumon Iarvarum Linn., Syst. nat., II, 939, no G7, Cynips et Eulophus lar- varurn Lalr.), jolie petite espèce dont le corps est d'un vert doré brillant, les antennes jau- nâtres ; les ailes diaphanes , avec les ner- vures brunes ; les pattes jaune pâle, et l'ab- domen d'un brun cuivreux. Cet insecte se trouve dans presque toute l'Europe ; sa larve, comme celle des Eulophes, vit aux dépens des chenilles de Noctuelles et de Pha- lénites, qu'elle détruit en grand nombre ; et 2° YEntedon lurcicus Walck. (Eulophus tur- cicus Nées von Esenb.), qui se trouve en France et en Angleterre. (E. D.) •ElVTELES(£vT£Ày5;, parfait , entier), ins. — Genre de Coléoptères tôtramères, famille des Curculionidcs gonatocères , division des ENT 331 Apostasimérides cryptorhynchides , créé par Schœnherr (Syn. genern et sp. CurcuL, t. IV, p. 269). L'espèce type et unique, Y JE. Figorsii de M.Hope, estde forme elliptique, noire, avec cinq lignes transversales linéai- res, arquées, jaunâtres. Ce g. se distingue des Crypiorhynchus , en ce que le corselet et les élytres sont sinués à la base. (G.) *ENTÉLÈTE.£Wetes,Fisc. moll.— Dans son Oryciographie de Moscou, M. Fischer a donné ce nom à des coquilles bivalves, de la classe des Brachiopodes , qui ne parais- sent pas différer du genre Productus de M. Sowerby. f^oy. ce mot. (Desh.) ENTELLE. Eniellus («Wn», je com- mande), mam. — C'est le nom d'une espèce de Singe appartenant au genre Semnopi- thèque , et qui vit dans l'Indoustan. Buffon et Linnœus n'en ont point eu connaissance, et feu M. Dufresne, chef des travaux de zoologie au Muséum de Paris, en aie pre- mier donné connaissance aux zoologistes Il sera question des caractères organiques de ce Singe en même temps que de ceux des autres Semnopithèques (voyez ce mot); mais nous ne saurions nous dispenser de donner ici quelques détails sur ses habitudes, et sur le singulier respect que lui portent les Indous. L'Entelle prend place parmi leurs innombrables divinités. Leur déférence va même jusqu'à subvenir à ses besoins, et le laisser s'établir avec sécurité dans les pa- godes et auprès de leurs propres habitations, dont les vastes jardins restent pour ainsi dire à sa disposition. Dans certains endroits on l'appelle Houlman , et on le donne comme provenant d'un héros célèbre par sa force , son esprit et son agilité, auquel l'Inde est redevable de la Mangue qu'il vola dans les jardins d'un fameux géant établi à l'île de Ceylan. En punition de ce vol il fut condamné au feu , et c'est en l'éteignant qu'il se brûla le visage et les mains, qui sont en effet noi- râtres, tandis que le reste du corps est d'un gris cendré. L'Entelle vit le plus souvent par petites familles, d'autres fois par grandes trou- pes; il n'est pas sédentaire partout. Dans le bas Bengale son apparition a lieu vers la fin de l'hiver , et dans la province de Chan- dernagor la déférence que lui témoignent les bramesestdesplus profondes. Feu Alfred Du- vaucel , en racontant les difficultés qu'il eut 332 ENT à s'en procurer, s'exprime ainsi : « Quelque zèle que j'aie mis dans mes recherches, elles sont toujours restées infructueuses, à cause des soins empressés qu'ont mis les Bengalis à m'empècher de tuer une bête aussi respec- table, après laquelle on doit nécessairement mourir dans l'année qui suit son décès. Les Indous chassaient le' Singe aussitôt qu'ils voyaient mon fusil ; et pendant plus d'un mois qu'ont séjourné à Ghandernagor sept ou huit individus qui venaient jusque dans les mais /us saisir les offrandes des fils de Brama, mon jardin s'est trouvé entouré d'une garde de vieux brames qui jouaient du tam- tam pour écarter le dieu quand il venait manger mes fruits.» Le même voyageur rap- porte qu'à Gouptipara , il a vu les arbres couverts de Houlmans , qui se sont mis à fuir devant lui en poussant des cris affreux. Il ajoute : « Les Indous, en voyant mon fusil, ont deviné aussi bien que les Singes le sujet de ma visite , et douze d'entre eux sont ve- nus au-devant de moi pour m'apprendre le danger que je courrais en tirant sur des ani- maux qui n'étaient pas moins que des prin- ces métamorphosés. » Jacquemont et d'au- tres voyageurs ont aussi observé les Entelles, et presque partout ils leur ont reconnu les mêmes habitudes ; dans quelques endroits ces Singes se sont même montrés fort auda- cieux, et M. Is. Geoffroy en rapporte, d'après Jacquemont, un cas bien constaté. Dans nos ménageries , les Entelles ne se voient pas communément ; cependant on les y a obser- vés plusieurs fois, et l'on a pu constater que suivant l'âge ou le sexe ils présentent des différences considérables de caractère : fort doux et fort éducables lorsqu'ils sont jeunes, méchants au contraire , turbulents et rnêrae dangereux lorsqu'ils commencent à devenir vieux. On a rapporté des pays situés au sud de l'Himalaya et des Gattes plusieurs Singes qui constituent certainement des variétés ou même des espèces particulières, mais très rapprochées de l'Entelle. Il en sera question à l'article semnopithÈque. (P. G.) 'ENTELOPES (IwwKç, entier ; ttoûç, pied). Ins. — Genre de Coléoptères subpentamères (tétramères de Latreille), famille des Longi- cornes, tribu des Lamiaires, créé par M. De- jean, dans son Catalogue, avec une espèce de Java , qu'il nomme E. brevicollis {glauca ENT Buquet). Elle est rougeâtre, aies pattes jau- nes, la tête avec deux points noirs, et chaque étui deux points de même couleur. (C.) "ENTERIDIUM, Ehrenb. bot. cr. —Sy- nonyme de Keticularia, Bull. ENTERION (fvTtpov , intestin), annél.— Genre de Lombrics distingué par M. Savigny (Sysi. des Annélides , p. 103), et qui com- prend ceux de nos pays que nous appelons de préférence les Vers déterre. Ex.: le Lum- briscus terrestris de Millier. Voici les carac- tères que M. Savigny assigne à ce genre : Bouche petite, un peu renflée, à deux lè- vres : la lèvre supérieure avancée en trompe obtusément lancéolée , fendue en dessous ; l'inférieure très courte. Soies courtes, âpres, comme onguiculées, au nombre de 8 à tous les segments , 4 de chaque côté réunies par paires, formant par leur distribution sur le corps 8 rangs longitudinaux, savoir : 4 laté- raux et 4 inférieurs. Corps cylindrique, ob- tus à son bout postérieur, allongé, com- posé de segments courts et nombreux, plus distincts vers la bouche que vers l'anus : 6 à 9 des segments compris entre le 26e et le 37e renflés, formant à la partie extérieure du corps une sorte de ceinture ; le dernier seg- ment pourvu d'un anus longitudinal. M. Savigny, et depuis lui M. Dugés, ont fait voir que, sous le nom de Lumbricus ter- restris, les naturalistes avaient confondu plu- sieurs espèces bien distinctes dont ils ont indiqué les caractères; mais il nous suffisait ici de donner ceux du genre. Il sera question des leurs à l'article des Lombrics en général. Voy. LOMBRICS. (P. G.) *ENTERODELA (evïcpov, intestin; 9*h \oq, manifeste), infus. — M. Ehrenberg ( lter Beiir., 1830) a indiqué sous ce nom une di- vision qu'il n'a pas reproduite dans son grand ouvrage sur les Infusoires. (E. D.) *EI\TEROGRAPHA , Fée. bot. c*.~ (Li- chens. ) Synonyme de Sagidia, Acharius. Voyez ce mot. (C. M.) *ENTEROMORPHA (êvTepov , intestin; jjiopsp-/}, forme), bot. ph. — (Phycées.) M. Link s'étant aperçu le premier que le g. Solenia d'Agardh était déjà occupé par un Champi- gnon , donna ce nouveau nom (Hor. Phys. Berol., p. 5) à la section des Ulves, que ca- ractérise leur forme tubuleuse. Voici ses caractères : Fronde cylindracée, tubuleuse , amincie à la base, simple ou rameuse, verte.. ENT composée d'aréoles symétriquement dispo- sées dans le sens longitudinal. Aréoles qua- drilatères, dans lesquelles à la maturité on trouve des spores normalement quaternées. Ce g., dont M. J. Agardh ne fait qu'une sec- tion du g. Ulva , a encore reçu les noms à'Ilea de Fries , et d'Hydrosolen de M. de Marlius. On en compte environ 8 espèces, qui habitent toutes les mers. (C. M.) "ENTEROPLEA f/vTEpo» , intestin ; ip*«©s, rempli), infus.— Genre d'Infusoires créé par 31. Ehrenberg (1 «w Beitr. , 1830), et placé par lui dans la famille des Hydatinées.M. Du- jardin {Zooph. infus., p. 644, 1841) adopte ce groupe, qu'il range dans la famille des Furculariens. Les Entéroplées sont des animaux à corps diaphane , conique ou en massue , tronqué en avant, où il présente un appareil cilié très développé, aminci en arrière et se ter- minant par deux doigts ; la bouche ne pré- sente pas de mâchoires. Une seule espèce entre dans ce genre ; c'est VEnieropleahydatinaEhrenb., quia été trou- vée auprès de Paris, dans de l'eau qui avait longtemps séjourné dans des fossés. (E. D.) * ENTÉROSTÉS. Enteroslea. moll. — Nom donné par Latreille à la seconde fa- mille de ses Céphalopodes décapodes , chez lesquels la coquille est représentée par une pièce intérieure en forme de lame , os- seuse, poreuse ou cornée. Les Seiches, Cal- mars, Sépioles, etc., appartiennent auxEn- térostés. Ce nom a été adopté par Ficinus et Carus. (C. d'O.) *ENTIMIDES. Entimides. ins.— Tribu de la 2e division des Curculionides gonatocères de Schœnherr (Synonym. gen. eisp. Curcu- lion., tom. V, p. 731), composée des genres suivants: Phigus , Cyadynerus, Polyleles , Enlimus , Phœdropus , Hipporhinus , Steno- tarsus et Amisallus. Les espèces comprises dans ces genres sont propres à l'Amérique, à l'Afrique méridionale , et à l'Australie. Ses caractères sont : Trompe modérément courte, [un peu inclinée, cylindrique, épaisse, le plus jsouvent renflée en avant. (C.) EIVTIMUS (evTtftoç, estimé), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Cur- culionides gonatocères, division des Enti- mides, proposé par Germar, et adopté par MM. Dejean, Slurm, Latreille et Schœnherr. ENT 333 Ce dernier auteur ( Synonym. gen. et sp. CurcuL, t. V, p. 744) y a rapporté les Cur-' culio granulatus de L., splcndidus , imperia- lis de Fab., nobilis et dives d'Oliv., toutes espèces très brillantes, propres à l'Amé- rique méridionale. Les premières semblent vertes; mais si on les examine avec le microscope, leur corps paraît couvert d'é- cailles diamantées, ayant la forme de pail- lettes. Leurs pattes sont très velues, surtout les postérieures des mâles. (C.) ENTOBDELLE , Blainv. annél. — Syn. de Phylline. ENTOGANUM (svtoç, au-dedans; ya'voç, brillant ). bot. ph. — Banks et d'après lui Gœrtner nommaient ainsi un genre de Dios- mées, généralement admis maintenant sous celui de Mélicope. Koy. ce mot. (Ad. J.) ENTOMIZA. ois. — Foy. entomyza. * ENTOMOBIES. Entomobiœ. ras. — M. Robineau-Desvoidy, dans son Essai sur les Myodaires, désigne ainsi une tribu de la famille des Myodaires-Calyptérées, qui, à l'é- tat de larves, vivent dans le corps des autres Insectes. Ce qui caractérise les Diptères de cette tribu, c'est d'avoir le troisième article des antennes ordinairement plus long que les autres et de forme prismatique ; le chète à premiers articles souvent développés, et à dernier article presque toujours nu , ou à peine tomenteux à la loupe. La tribu des Entomobies renferme 122 genres répartis dans 20 sections , dont voici les noms : Macromydes , Anthophiles , Mi- crocéries, Gonides, Thryptocérées , Brachy- cérées , Graosômes , Faunides , Érycines , Agrides, Bombomydes , Tachinaires, Mac- quartides, Séricocères, Ptélocérées, Ocypté- rées , Gastrodées , Occémydes , Dufourides et Gagatées. t'oyez ces différents mots pour plus de détails. (D.) *ENTOMOCÈRES. Entomocera (É'vrofAoç , divisé ; x/paç, corne), ins. — M. Macquart, dans ses Diptères exotiques (t. I, lre part., p. 90), désigne ainsi la première subdivision de la seconde division (celle des Brachocères), dans l'ordre des Diptères. Cette subdivision comprend tous les Diptères dont le dernier article des antennes est divisé en segments, et qui , à ce caractère principal , en joignent deux autres, savoir: 3 pelotes aux tarses, et ailes ayant 2 cellules sous-marginales, 4 ou 5 postérieures, dont l'anaie grande. — Les 334 ENT Entomocères se composent de deux familles : celle des Tabaniens, dont la trompe renferme G soies chez les femelles, et 4 chez les mâles ; les Notacantiies, dont la trompe ne ren- ferme que 2 soies distinctes dans les deux sexes. Voy. ces deux mots. (D.) *£NTOMOGHILUS(eyTofAo;, coupé; *a- Ao;, lèvre), ms. — Genre de Coléoptères hé- téromères, famille des Mélasomes, tribu des Molurites, établi par M. Solier (Essai sur les Collaptêrides, extrait des Mémoires de l'A- cadémie des sciences de Turin, tom. VI, sé- rie 2, pag. 48-50) sur une seule espèce rap- portée du Chili par le voyageur naturaliste Gay, et nommée par lui pilosus , dans un travail inédit sur la Faune entomologique de ce pays. Le g. auquel elle sert de type se rapproche beaucoup des Moluris. Ployez ce mot. (D.) ENTOMODE. Entomoda. crust. — Nom employé par Lamarck pour désigner un g. de Lernéides ; cette dénomination est syno- nyme de Chondracanihus. (H. L.) *ENTOMODERES (fy-co^oç, coupe ; Stpj, cou), ins. — Genre de Coléoptères hétéromè- res , famille des Mélasomes , attribué par M. le comte Dejean à M. Solier, mais qui ne figure pas dans ce qui a paru jusqu'à pré- sent de son grand travail sur cette famille , pour le complément de laquelle il lui reste encore à publier deux tribus, celles desBLAP- sites et des Pédinites. Ainsi, en admettant que ce g. inédit ait été conservé par M. So- lier, il appartient nécessairement à l'une ou l'autre de ces deux tribus. Quoi qu'il en soit, M. Dejean le place à la suite du g. Nyclelia de Latreille, et le compose de 4 espèces nou- velles rapportées du Tucuman par M. La- cordaire, qui les a nommées Erebi , Draco, cellulosus et Satanicus. (D.) ENTOMOLITIIE. Entomolithus. crust.— Syn. de Paradoxides. Koy. ce mut. (H. L.) ENTOMOLOGIE (fvropov, insecte; /o- yoç , discours ). zool. — C'est la partie de la zoologie qui traite de la connaissance des Insectes. On comprend encore sous ce nom l'histoire des Crustacés , des Arachnides et des Myriapodes, que Linné avait réunis aux Insectes sous une même dénomination. Le caractère saillant de tous ces animaux est d'avoir le corps articulé , c'est-à-dire formé d'anneaux plus ou moins solides, placés les uns à la suite des autres, et maintenus par ENT une membrane commune , ou la peau. On distingue plus particulièrement aujourd'hui sous le nom d'articulés les quatre classes d'animaux que nous venons de nommer, et dont les appendices (pattes, mâchoires, an- tennes) sont eux-mêmes formés de pièces situées comme les anneaux du corps, c'est- à-dire bout à bout. Ce caractère les distin- gue d'autres animaux également articulés , mais à peau généralement molle , qui est plutôt annelée qu'articulée , et dont le type est fourni par les Annélides ( voyez ce mot). Dans ceux-ci , les appendices ou membres, lorsqu'ils existent , ne sont pas fractionnés en articles ; ce sont plutôt des espèces de cirrhes , de consistance membraneuse et molle, ou quelquefois des soies raides et inarticulées. On a proposé le nom d'Anne- lés pour désigner ces derniers animaux qui renferment d'autres classes encore que celle des Annélides. Les Cirrhipodes ( voyez ce mot) sont en quelque sorte intermédiaires entre les animaux articulés et les annelés ; mais ce qui les rapproche surtout des pre- miers, c'est qu'ils ont des membres articu- lés. Il y a d'ailleurs dans l'ensemble de leur organisation des différences qui les séparent des Articulés proprement dits , ce qui fait qu'ils ne sont pas rentrés jusqu'à présent dans le domaine de l'Entomologie. Il n'entre pas dans la nature de cet article de présenter les caractères des divers grou- pes d'animaux dont s'occupe l'Entomologie. Disons seulement que cette science, devant embrasser à la fois les détails de la structure des fonctions vitales , des mœurs ou habi- tudes des Articulés, et devant en outre don- ner le moyen de reconnaître les innombra- bles espèces dont ils se composent, peut se diviser en plusieurs branches, qui ont pour objet, soit leur anatomie et leur physiologie, soit leur classification et leur manière de vivre : aussi les hommes qui se sont occupés et ceux qui s'occupent encore d'étudier l'En- tomologie , ont-ils dû , dans l'impossibilité d'embrasser à la fois ces différents objets, choisir de préférence l'un ou l'autre de ces genres de travaux. La classification seule a donné lieu à plus de recherches que les au- tres parties réunies ; mais depuis un demi- siècle environ, l'étude de l'anatomie et de la physiologie des Articulés a fait de grands progrès , ce qui a permis de renfermer dans ENT un seul et même cadre les traits les plus saillants de la structure de tous ces ani- maux. On ferait un très gros volume si Ton vou- lait écrire avec quelque étendue l'histoire de l'Entomologie. On la verrait commencer, comme les autres branches des sciences na- turelles, par la nomenclature assez vague et la distinction souvent superficielle des prin- cipaux groupes d'Articulés. Puis arriverait l'observation des mœurs de ceux des Arti- culés qui vivent en Europe, observation faite avec tant de sagacité par Réaumur, en France; de Géer, en Suède; Rcesel, en Al- lemagne, et quelques autres. Ensuite vien- draient les travaux si remarquables de Linné sur la classification de ces animaux, dont les principaux groupes 'sont encore conservés de nos jours sous les noms que leur a assi- gnés l'illustre Suédois. Enfin, il faudrait passer en revue les ouvrages déjà nombreux dans lesquels sont développés les détails de l'anatomie et de la physiologie des Articulés. Tant d'objets de recherches exigeraient plus de place que ne le comportent les limites d'un Dictionnaire ; et tout ce qu'il est permis d'espérer, c'est que l'exposition abrégée des faits que possède la science soit présentée à chacun des articles qui traitent des Arti- culés. On a aussi appelé. Insectologie la science des animaux articulés , et particulièrement des Insectes ; mais ce mot hybride, et par conséquent défectueux , a été bientôt aban- donné. On entend encore dans un sens plus restreint par Entomologie l'étude des In- sectes proprement dits , comme on désigne par le mot de Carcinologie l'étude des Crus- tacés, par Arachnologie celle des Arachnides. Toutes ces parties ne sont d'ailleurs, comme nous l'avous dit, que des subdivisions de l'Entomologie, Koy. insectes. (Rrullé.) EKTOMON. crust. — Synonyme du g. Asellus. Foy. ce mot. (H. L.) ENTOMOPIIAGES. ois. — M. Lesson {Hisl. nui. des Ois., p. 403, 183S) a designé sous ce nom la seconde tribu de ses Passe- reaux insectivores, comprenant pour genres principaux les Pies-Grièches, les Choucaris, les Cassicans, lesManicups, les Cotingas, les Rupicoles, les Engoulevents, les Hirondelles et les Martinets. Cette coupe est d'autant moins naturelle que parmi ces Entomopha- ENT 335 ges, il y en a qui , comme les Cassicans, les Viréons, les Calyptomènes , les Guacharos , les Myophones, les Calybés, mêlent des baies et des graines à leur alimentation ; et d'au- ris , telles que les Pies-Grièches , qui atta- quent les oiseaux , et même de petits Mam- mifères. (G.) ENTOMOFI1AGES. Enlomophaga. ws. — Latreille, dans son Gênera Crustaceorum et Insectorum, donne ce nom à une division ou famille des Coléoptères pentamères, qu'il a désignée depuis sous celui de Carnassiers. T^oy. ce mot. (D.) 'ENTOMOPHAGUS. ois. — Genre établi par le prince Max. de Neuwied (Beitr. naiurg. Br., 1831) aux dépens du g. OEnanthe , et dont YOE. climazura est le type. (G.) 'ENTOMQPHILA. ois.— Gould a désigné sous ce nom, dans les Proceedings de 183T, un genre établi par lui aux dépens du genre Philédon, et dont le P. pietus est le type. (G.) *EIVT0M0SCEL1S [bxopi, incision; Pa,Pe)-RKPT-— Genre de Cécilies proposé par Wagler pour la Cé- cilie gélatineuse de l'Archipel indien. Voy. cécilie. (P. G.) *EPICTONIUS , Schœnh. ins.— Syn. de Cyclomus. (C.) *EPICURE. ois. — Synonyme d'Énicure. C'est encore un de ces noms changés par Vieillot sans aucune nécessité. "EPICYRTUS ( eVxvproç , courbé, con- vexe), ins. — Genre de Coléoptères pentamè- res, famille des Malacodermes, tribu des Cé- brionites, établi par M. le comte Dejean, et auquel il rapporte 5 espèces inédites , dont 3 du Brésil ( marginatus , obscurus et gib- bosus), et 2 de Cayenne (luridus et tessella- tus). Ce g. est voisin du g. Cyphon , Fabr. (Elodes, Lulr.) (D.) ÉPIDÊMES. ins. — Voy. thorax. ÉPIDENDRE. Epidendrumtfni, sur; 3év- axv*i> duvet). ins. — Genre de Coléoptères subpenta- méres trimères de Latreille, famille de nos Coccinellides(Aphidiphages, Lat.), créé par nous, et adopté parM.Dejean, qui, dans son Catalogue, en mentionne 49 espèces, dont 27 originaires d'Amérique, 11 d'Afrique, 6 d'A- sie, 3 de l'Océanie et 2 d'Europe. Plusieurs sont communes à deux parties du monde : une trentaine d'espèces, soit nouvelles, soit connues antérieurement, doivent être ajou- tées à ce nombre. Nous citerons les 5 Cocci- nelles suivantes, qui appartiennent à chacun des continents , savoir : Coccinella borealis, bifasciata Fab., fiavicollis 01., signalipennis d'Urville et undecim-maculata F. Cette der- nière se trouve aux environs de Paris , sur la Bryone , Bryonia dioica , dont elle ronge les feuilles. Toutes sont phyllophages. Les Epilachna sont de couleur rouge bri- que, à points ou bandes noirs, noire ou bleue, à taches rouges ; le corps en dessus est cou- vert d'un duvet épais ; les élylres sont ou ovalaires ou un peu acuminées sur la suture ; les tarses offrent un crochet double de cha- que côlé , l'interne est plus court. (Taille : 7 à 12 millim. de long, sur 6 à 9 de lar- geur). (C.) 'EPILAMPRA (eVc, en dessus; l*p> EPI 359 Ttpoç, brillant), ins. — Genre d'Orthoptères , de la famille des Blattiens, créé par M. Bur- meister (Hanb. der ent., II, 504) aux dépens du genre Blatta , et ne comprenant qu'un petit nombre d'espèces. Le type est YEpi- lampra brasiliensis Burm. (Blalta brasiliensis Fabr.), de l'Amérique méridionale. (E. D.) * EPILAMPUS («*&«f*«ft{, clair), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Taxicornes, tribu des Diapériales, établi par Dalman, et adopté par M. le comte De- jean , qui y rapporte 8 espèces , dont 4 de Java , 1 de Guinée , 1 de Madagascar , 1 du cap de Bonne-Espérance , et 1 de la Nou- Yelle-Hollande. Nous citerons comme type YEpilampus indutus {Helops id. Dehaan), qui se trouve à Java. Ce g. est le même que ce- lui auquel MM. Brullé et de Castelnau ont donné postérieurement le nom de Ceropria dans leur Monographie des Diapères. (D.) * EPILASIUM ( foc, sur ; >a?tos , touffu ). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Mélasomes, fondé par M. Dejean sur une seule espèce de Cayenne, qu'il nomme rotundaium. Ce genre, qu'il place à côté des Opatres de Fabricius , appartient à la tribu des Ténébrionites de Latreille. (D.) "EPILEPIS (l7Tt,sur; Wç, écaille), bot. ph. — Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Sénécionidées-Coréopsidées, formé par Bentham [PI. hartw., 17) sur une seule espèce croissant au Mexique. C'est une herbe dressée, hispide , ayant le port des Verbési- nées. Les feuilles en sont opposées , penna- tiséquées , à segments cunéiformes ou lan- céolés , entiers , grossièrement dentés ou pennatifides , les supérieures confluentes ; les capitules sont rnultiflores, hétérogames, corymbeux-paniculés. (C. L.) * EPILISSUS (eVé, sur ; Woç, lisse ). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes , tribu des Scarabéides , section des Coprophages , établi par M. le comte Dejean , qui le place entre les g. Hy- boma de l'Encyclopédie, et Coprobius de La- treille, ou Canthon d'Hoffmansegg. Il y rap- porte 5 espèces, toutes de Madagascar, parmi lesquelles se trouvent le Canthon prasinus de Klug , et le Coprobius viridis de La- treille. (D.) 'EPILITHES fe'Trt, sur ;K6oçf pierre), bot. ph. — Genre rapporté avec doute à la fa- mille des Nyctaginacées, et formé par Blume 360 EPI [Bijdr,, 734) sur une seule espèce, indigène de Java. C'est une petite et délicate plante ayant l'aspect de YEuphorbia thymifolia , et croissant sur les rochers , qu'elle couvre comme d'un tapis. Les feuilles en sont épar- ses , lancéolées , dentées ; les fleurs (mo- noïques) femelles sessiles, axillaires; les mâles pédonculées et entremêlées avec les premières. (C. L.) ÉPILLET. Spiculus. bot. —On donne ce nom aux petits épis qui par leur réunion en forment un grand ; et dans un sens plus limité aux petits groupes de fleurs qui, chez les Graminées , sont enfermés originaire- ment dans la glume, et dont se compose l'épi général. ÉPILOBE. Epilobium [hci , sur ; loSéç , gousse), bot. ph. — Genre fort intéressant de lafamilledesOEnothéracées.typede la tribu des Épilobiées, établi par Linné {Gen.t 471), et renfermant aujourd'hui plus de 60 espè- ces, dont le tiers environ sont cultivées pour l'ornement des jardins. Ce sont des plantes herbacées vivaces ou plus rarement suffru- tiqueuses, croissant dans les parties tempé- rées du globe, mais principalement dans l'hémisphère boréal. Leurs feuilles sont al- ternes ou opposées, très entières ou ondu- lées, dentées ; leurs fleurs, pourpres, roses ou carminées , sont disposées en épis axillaires, solitaires ou terminaux. La France seule en produit une quinzaine , dont les plus com- munes, mais non les moins belles , sont les E. spicatum et rosmarinijolium, qu'on trouve toutes deux dans les endroits humides , et surtout le long des ruisseaux et des rivières, (C. L.) •EPILOBIEES. Epilobieœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Onagraires, ainsi nommée du genre Épilobe, qu'elle renferme. (Ad. J.) ÉPILOBIENIMES. bot. — Synonyme d'É- pilobiées. *EPILOPHUS (l«f, sur; >oVoç , crête, huppe ). ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Xylophages , établi par M. Dejean , qui y rapporte 3 espèces nom- mées par lui, dont 2 du Brésil ( ocitlatus et holosericeus ) et 1 de Carthagène ( superci- liosus). Ce g. est voisin des Lyctus de Fabri- cius. (D.) ÉPIMAQUE. Epimachus ( nom d'un oi- ieau des Indes indéterminé), ois. — Genre EPI de l'ordre des Passereaux ténuirostres (Ani- sodactyles, Temm.), présentant pour carac- tères : Corps allongé, forme des Rolliers et des Merles. Tête petite. OEit en arrière de la com- missure du bec. iris brun. Bec robuste , trois fois plus long que la tête, fléchi en arc, comprimé sur les côtés. Mandibule supé- rieure un peu plus longue que l'inférieure. Narines basales, petites, triangulaires. Ailes médiocres, amples, concaves, attei- gnant à l'origine de la queue seulement. Les deux premières rémiges plus courtes que les troisième et quatrième , et étroites , tandis que celles-ci sont larges et coupées carré* ment. Jambes emplumées. Tarses longs deux fois comme le doigt du milieu. Doigts externe et interne égaux : l'externe réuni jusqu'à la première articu- lation , l'interne soudé à sa base. Pouce ro- buste. Ongles courts , presque droits ; celui du pouce plus robuste. Queue composée de 12 rectrices, étagée et très longue, ou coupée carrément. Couleurs très variées : le noir et le roux y dominent ; le blanc ne se trouve que dans le Multifil. Chez tous , excepté chez ce dernier, les mâles ont la gorge et le cou or- nés de plumes métalliques à reflets aussi brillants que chez les Colibris. Quelques es- pèces , telles que le Promefil ( E. magnifi- cus), l'É. à parements frisés, le Multifil [Ep. albus), ont les plumes des flancs développées en panaches gracieux. Les femelles diffè- rent des mâles par une livrée sombre, terne, et qui la rend assez dissemblable pour qu'on les ait prises pour des espèces différentes. On ignore quelles sont les mœurs des Épi- maques , dont les plumes servent à la pa- rure des dames. Ces oiseaux sont propres à la Nouvelle - Guinée , excepté l'Épimaque royal , qui a été trouvé au port Macquarie, dans la Nouvelle-Hollande. On en connaît 4 espèces , dont les orni- thologistes ont fait 4 genres : L'Épimaque royal {E. regius)t à queue carrée, est le type du g. Ptiloris de Swain- son ; I'Ép. promefil {E. magnificus) est le type du g. Épimaque proprement dit; G.-R. Gray a changé ce nom en celui de Craspe- dophora ; I'Ép. A douze filets ou Multifil EPI (E. albus), à queue égale, est la Falcinelle de Vieillot et le Seleucides acaniilis deLesson, le Nematophora de G.-R. Gray. Quant à YE. magnus {Upupa papuensis) à queue longue et étagée, il est regardé par G.-R. Gray comme le type de son g. Epimachus. C'est le Cinna- moiegus ou Canéliphage de M. Lesson. On met encore parmi les Épimaques le Merle de Paradis , qui leur ressemble beau- coup. Cuvier a mis les Épimaques entre les Promérops et les Guêpiers. (G.) *EPIMECES, Westw. ins. — Synon. de Plaiygasler, Latr. (E. D.) *EPIMECES ( ItupÎxïj;, très long), ins.— Genre de Coléoptères formé par Billberg [Enumeratio Ins., p. 45), avec le Curculio morbillosus ( tigrinu$0\., verrucicollis Billb.), espèce qui habite le midi de la France, l'I- talie , la Barbarie et le cap de Bonne-Espé- rance. Schœnherr l'a considéré comme un Cleonas. (C.) * EPIMECIA ( !irt/»jxy«> , j'allonge ). ins. — Genre de Lépidoptères , famille des Nocturnes , tribu des Xylinides , établi par M. Guénée ( Ann. de la Soc. entom. de France , 1841, vol. X, pag. 216) aux dépens du g. Cleophana de M. Boisduval , dont il diffère par plusieurs caractères. Les princi- paux sont : Palpes sans articles distincts, lé- gèrement courbés vers la terre. Trompe non saillante. Corselet étroit , uni avec le col- lier, relevé presque en capuchon. Abdomen grêle, lisse. Ailes supérieures allongées, à sommet obtus et dessins peu arrêtés ; les in- férieures très larges. Ce g. est fondé sur une seule espèce propre au midi de la France {Ep. ustulala Boisd.) et qui paraît en juin. Sa Chenille, très effilée et très vive, vit sur les plantes basses, et se renferme dans une co- que ovoïde composée de soie et de débris de feuilles avant de se changer en chrysalide : celle-ci est munie d'une gaîne ventrale longue et linéaire comme celle du g. Cleophana. (D.) EPIMEDIUM (nom grec d'une plante au- jourd'hui inconnue), bot. ph. — Genre de la famille des Berbéridacées formé par Linné , et renfermant 6 ou 7 espèces, croissant dans les montagnes d'Europe, de l'Asie-Mineure, du Japon, etc. Ce sont des plantes herbacées, vivaces , au moyen d'un rhizome rampant ; à feuilles ternées ou triternées, longuement pétiolées , dont les folioles cordées , arguti- dentées (dents aristées) j à fleurs oppositifo- t. v. EPI 361 liées, racémeuses ou paniculées. On les cul- tive toutes dans les jardins pour l'ornement des parterres , en raison de l'élégance de leur feuillage et de leurs fleurs ; mais on les regarde avec raison comme suspectes. VE. hexandrum est devenu le type du genre Kancouveria (voyez ce mot), et les espèces conservées sont réparties en deux sous- genres (Microceras elMacroceras), selon que les pétales intérieurs sont cucullés ou lon- guement éperonnés. Voyez au reste sur ce sujet le beau travail de M. Decaisnedans les Nouv. Ann. des scienc. nat., II, 352. (CL.) ÉPIMÈRE. ins. — Voy. thorax. ÉP1NARD. Spinacia. bot. ph. — Genre de la famille des Chénopodées Cyclolobées, établi par Tournefort (Ins., 308) pour des végétaux herbacés annuels, originaires de l'Orient, à feuilles alternes , hastées , angu- lairement dentées , à fleurs axillaires en glomérules, ayant pour caract.: Mâles, pé- rianthe 4-5-fide. Femelles , périanthe 2-3- fide; 4 stigmates; graine recouverte par le périanthe endurci et formant une enve- loppe à 2 ou 3 cornes. L'Épinard, introduit d'abord en Espagne par les Arabes, est aujourd'hui répandu par- tout. On en mange les feuilles cuites, hachées, et apprêtées de diverses manières. Ses pro- priétés sont d'être légèrement purgatif. On en cultive deux espèces, regardées ce- pendant par quelques auteurs comme des variétés seulement : l'une à graines épineu- ses, connue sous le nom d'Épinard commun, Spinacia spinosa, et l'autre à graines lisses, sous celui d'Épinard de Hollande, Spin. iner- mis ; chacune a produit une variété à feuilles plus larges. L'Épinard de Hollande, dont les feuilles sont très larges , est généralement préféré ; cependant on croit que l'Épinard commun résiste mieux aux chaleurs de l'été. On sème les Épinards de mars à la fin d'octobre. Les semis ont lieu à la volée ou en lignes. Ils ne demandent d'autres soins que des arrosements copieux, et sont ordinai- rement bons à couper six semaines ou deux mois après le semis. Certaines personnes en arrachent les feuilles une à une au lieu de les couper, pour en faciliter la reproduction mais on a tout aussitôt fait de retourner la planche et de faire un nouveau semis. Un des inconvénients delà culture de l'E- pinard est la rapidité avec laquelle il monte 46 362 EPI à graine; c'est pourquoi on lui a substitué des plantes dont les feuilles peuvent égale- ment être mangées cuites , et qui durent plus longtemps. On peut mettre en première ligne la Tétragone étalée, qui remplace com- plètement l'Épinard; puis après viennent la Baselle, appelée aussi Épinard du Mala- bar, la Morelle noire ouÉpinard de la Chine (voyez brèdes), et le Quinoa , espèce améri- caine du g. Chenopodium, qui peut facile- ment être remplacée par notre Cn. viride. On a encore appelé Épinard doux le Phy- tolacca decandra , dont les jeunes feuilles se mangent en Amérique ;Ép. fraise, \csBlitum capitaium et virgatum; Ep. sauvage, le Che- nopodium bonus Henricus. ÉPINARDE. poiss. — Nom vulgaire de l'Épinoche commune. ÉPINE. Spina. bot. — On donne ce nom à des excroissances dures , pointues , qui naissent du corps ligneux et sont regardées comme le résultat de l'avortement d'un ra- meau ou d'un organe. Ainsi , les épines du Prunellier sont des rameaux avortés , celles du Dattier, un lobe de feuille endurcie, etc. Certains animaux armés d'épines ont reçu vulgairement un nom qui rappelle celte pro- priété. On appelle : Epiine de Judas, la Vive. Épine double, le Syngnathe typhle. Épine de velours , É. noire , la Chenille de l'Ortie. En botanique, on emploie également ce nom pour désigner des végétaux épineux ; nous ne citerons que les plus connus. Ainsi l'on appelle : Épine ardente , le Mespilus pyracaniha , plus communément appelé Buisson ardent. Épine blanche , l'Aubépine , appelée en- core Noble-Epine ; la variété à fleurs roses s'appelle Épine rose ; celle à fleurs doubles, Épine double. Plusieurs autres végétaux, tels que l'Amélanchier de Virginie, VEchi- nops spiierocephalus , le Chardon marie , Y Onopordon acantliium, sont encore appelés Épine blanche; mais celte dénomination est moins vulgaire que celle de l'Aubépine. Épine du Christ, le Jujubier, encore ap- pelé Épine aux cerises. Epine du Levant , le Néflier à feuilles de Tanaisie. Épine ktoilée , le Chausse-Trappe à fleurs purpurines. ÉPI Épine fleurie, É. noire , le Prunellier. Épine jaune, le Paliure épineux, l'Argou- sier, le Scolyme tacheté. Épine luisante, l'Alisier ergot de Coq et le Néflier luisant. Épine toujours verte, le Houx et le Fragon. ÉPINE-VINETTE. bot. ph. — Voy. ber- beris. * EPINECTUS , Esch. ins. —Synonyme û'Enhydrus , Aube. EPINEPHELUS. poiss. — Cuvier a mis parmi ses Mérous tachetés YEpintlephus merra, érigé en g. par Bloch. ÉPINETTE BLANCHE, bot. ph. - Nom vulgaire de YAbies canadensis ; É. rouge y le Larix americana. ÉPINEUX. Spinosus. zool. , bot. — En zoologie , on donne cette épithète à une es- pèce d'Echymis ; à un Canard, Anas spinosa j à une Épinoche et à un Squale. Le Cardium aculeatum et la Cytherea dione sont des co- quilles épineuses. Les Prionites ont le cor- selet épineux; YEunicea muricata, pourvue de mamelons raides , est dite épineuse. En botanique, on l'applique à un grand nombre de végétaux qui sont munis d'épines. ÉPINOCHE. Gasterosteus. poiss.— Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens , famille des Joues cuirassées, établi par Artédi, pour des poissons présentant pour caractères es- sentiels : Épines dorsales libres et ne formant pas nageoires ; ventre garni d'une cuirasse osseuse formée de la réunion du bassin à des os huméraux très développés ; ventrales plus en arrière que les pectorales, et rédui- tes à une seule épine ; trois rayons bran- chiaux ; tête lisse. Ces poissons , d'une taille fort petite , qui ne s'élève pas au-delà de 1 décimètre jus- qu'à 1 centimètre , vivent dans les ruis- seaux, les rivières et les eaux salées. Ils sont fort agiles, et paraissent doués d'une puis- sance musculaire peu en rapport avec leur petitesse , puisqu'ils peuvent s'élancer à plus d'un pied hors de l'eau. Leur nourri- ture consiste en Vers, Chrysalides, Insectes, œufs de poissons, etmêmeen jeunes poissons naissants. Leur voracité est si grande que Baker a vu une Épinoche dévorer en cinq heures 74 Vandoises longues de 7 à 8 milli- mètres : aussi les Épinoches causent-ellef beaucoup de ravages dans les étangs. EPI C'est dans les mois de juillet et d'août que fraient les Épinoches de nos environs , dont la multiplication est étonnante. Elles sont abondantes dans plusieurs localités, et à cer- taines époques on en nourrit les Porcs ou l'on en fume les terres; dans les JYehrun de la Prusse orientale , on en extrait une huile épaisse par la cuisson. Les Kamtschadales font sécher le Gaslerosteus obolarius pour servir de nourriture d'hiver à leurs Chiens; ces poissons sont si nombreux à quelques époques qu'on les pêche à pleins bateaux. Leur chair est d'un goût agréable et fait un excellent bouillon. Les Épinoches doivent à leur armure de ne redouter aucun ennemi ; car elles peu- vent présenter de toutes parts des épines acérées qui rebutent les poissons les plus voraces; mais elles sont, à l'extérieur, tour- mentées par un petit Grustacé parasite , le Binocle du Gastéroste , qui s'attache à leur peau et leur suce le sang ; et à l'intérieur par le Botriocephalus solidus, espèce d'En- tozoaire de la famille des Tœnia , qui leur remplitquelquefois presque tout l'abdomen. La durée de la vie de l'Épinoche est de trois ans, d'après Bloch. On estime peu l'Épinoche comme aliment, seulement à cause de ses épines et de sa pe- titesse, car la chair en est assez agréable. Nos eaux nourrissent deux espèces d'Épi- noches, confondues sous le nom de Grande- Epinoche(G. aculeatus): elles ont toutes deux trois épines libres sur le dos ; mais les unes ont le corps entièrement revêtu de bandes écailleuses {G. trachurus C.), et les autres n'en ont que dans la région pectorale ( G. leiurus). On trouve également dans un ruis- seau deux Épinochettes (G. pungitius) : l'une a neuf épines, et les côtes de la queue mu- nies d'écaillés carénées ; l'autre ( G. lœvis) n'a pas cette armure. Le nombre total des espèces d'Épinoches , tant européennes qu'étrangères, est de 17, en y comprenant le Gastré (G. spinachia L.), ou Epinoche de mer à museau allongé , qui a le corps grêle et allongé, porte sur le dos quinze épines courtes , et dont la ligne laté- rale est garnie d'écaillés carénées. Son bou- clier ventral est divisé en deux, et ses ven- trales ont , outre l'épine , deux rayons très petits. Il est répandu dans nos mers depuis la Manche jusqu'en Norwége. On s'en sert EPI 363 également pour fumer les terres et faire de l'huile. Sur les côtes du Finistère on lui donne le nom de Lançon. Cuvier place les Epinoches entre les Lépisacanthes et les Oréosomes. (G.) ÉPINOCHETTE. poiss. — Nom vulgaire de deux petites espèces du g. Epinoche, Gaslerosteus pungitius et occidentalis. * ÉPINYCTIDE. Epinyctis ( eVtvvxTfç , éruption pustuleuse survenant la nuit ). bot. cr. — Wallroth {FI. Germ.), syno- nyme de Depra ria, Achar. (C. M.) EPIODON.mam.— Nom d'un genre de Dau- phins mal indiqué dans Rafinesque. (P. G.) * ÉPIONE (nom mythologique), ins. — Genre de Lépidoptères , famille des Noc- turnes, tribu des Phalénites, établi par nous aux dépens des Ennomos de M. Treitschke (Hist. nat. des Lépidopt. de France, t. VII, 2e part., pag. 211). Il en diffère par un cor- selet étroit et peu velu; par une trompe lon- gue et par le bord terminal des ailes infé- rieures plus ou moins échancré ou sinué. Il renferme 4 espèces , dont 2, Yapiciaria et la paralielaria Hubn., se font remarquer par la vivacité de leurs couleurs. LesÉpiones volent en juillet dans les bois, et ne sont communes nulle part. Leurs Che- nilles, couvertes de poils fins et isolés, s'a- mincissent vers la partie antérieure à partir du sixième anneau, et ont la tête petite et carrée. Elles vivent les unes sur des arbres, les autres sur des plantes basses, et leur mé- tamorphose a lieu entre des feuilles retenues ensemble par quelques fils. (D.) EPIPACTIS. Epipactis ( êiriTraxTtç, elle- borine ). bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Néottiées, dont les ca- ractères ont été bien précisés par le profes- seur L.-C. Richard , dans son Mémoire sur les Orchidées d'Europe , p. 29. Ce g. a pour types trois espèces communes aux environs de Paris, et dans beaucoup d'autres parties de la France : les Epipactis palustris, latifolia et microphylla. On distingue ce g. aux signes suivants : Son calice est formé de sépales étalés , presque égaux et semblables. Le la- belle est libre, allongé, composé de deux par- ties superposées , l'une inférieure concave, l'autre supérieure allongée, pétaloïde et en- tière. Le gynostème est semi-cylindrique, portant l'anthère au sommet de sa face pos- térieure. Cette anthère estcordiforme, à deux. 364 EPI EPI loges, contenant chacune une masse polli- nique pulvérulente , divisée en deux parties par un sillon longitudinal. (À. R.) *EPIPEDONOTA (è-n'nztSoç, plat; v£toç , dos), ins. — Genre de Coléoptères hétéro- mères, famille des Mélasomes , division des Collaptérides , établi par M. Solier aux dé- pens des Nyctélies de Latreille , et dont il a décrit et figuré les caractères dans le vol. V des Ann. de la Soc. entom. de France, p. 342, pi. 7, fig. 7-14. Ce genre, qui fait partie de la tribu des Nyctélites, ne renferme que deux espèces nommées, par M. Lacordaire, l'une ebenina , et l'autre erythropus. Toutes deux sont du Chili. (D.) 'EPIPEDORDINUS (l-mWoç, égal, plan; pfo, nez), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionides gonatocè- res, division des Apostasimérides, établi par Schœnherr (Synonymia gen. et sp. Curcul., t. IV, part. 1, pag. 42). L'espèce type et uni- que est du Brésil ; elle porte le nom de E. Chevrolatii Sch. (Cryptor. betulinus de Klug). Le Cryplorhynchus divergens Germ.- Schr. nous semble devoir faire partie de ce genre. (C ). * EPIPEDUS ( ènUtêoq , aplati ). ins. — Genre d'Hémiptères hétéroptères , de la fa- mille des Scutellériens, groupe des Pentato- mites , créé par M. Spinola ( Hémipt. hèlér. , pag. 314), et qui n'a pas été adopté par MM. Amyot et Serville dans leur ouvrage Sur les Hémiptères. Ce genre, principalement caractérisé par ses antennes de quatre arti- cles, ne comprend qu'une seule espèce, VE- jpipedus histrio Spin. {loco cit., p. 315), qui fse trouve au Brésil. (E. D.) | EPIPEDUS {irzîntêoç, plan), ins. —Genre (de Coléoptères tétramères, famille des Cur- culionides gonatocères, division des Byrsop- sides, créé par Schœnherr {Synonym. gen. .et sp. Curcidion., t. VI, part. 2, pag. 462 ) , I qui l'a formé avec une espèce de Cayenne, que nous lui avons communiquée , et que l'auteur a appelée E. squamifer. (C.) EPIPETALE. Epipelalus. bot. — On donne ce nom aux glandes et aux étamines qui naissent sur la corolle et les pétales, comme cela a lieu dans les Épines-vinettes et les Labiées. EPIPETRUM (lue' , sur; werpa , pierre). polyp. —Groupe d'Alcyoniens ainsi nommé par Oken. Il a pour objet VAlcyonium gela- tinosum, que M. de Blainville range dans son sous-genre des véritables Alcyons. (P. G.) "EPIPHANES (cTncpavyj'ç, apparent), infus. — Genre d'Infusoires de la famille des Hy- datiniens, créé par M. Ehrenberg(^/>/i. Berl. Ak., 1831), et qui n'est généralement pas adopté. M. Ehrenberg lui-même place dans le genre JYotommata, sous-genre Cienodon , YEpiphanes clavulata Ehr. (E. D.) 'EPIPHANEUS (ÊTrtyavTîç, remarquable, distingué), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères, famille des Curculionides gonato- cères , division des Cyclomides , établi par Schœnherr (Synonym. gen. et sp. Curculion., t. VII, part. lrs pag. 232) avec une espèce de l'Asie-Mineure, qu'il a nommée E. ma- lachidcus. Ce genre avoisine celui des Pholi- codes. (C.) *EPIPHANIS(l7rt7ç, remarquable). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Eucnémides, fondé par Eschscholtzsur une seule espèce trouvée dans l'île de Sitcha, et figurée par lui sous le nom de cornutus dans YAdas zoologique du voyage du capitaine Kotzebue , pi. 4, fig. 6. (D.) *EPIPHEGUS(e'7rt, sur; «payoç, nourriture [fagus , hêtre]), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Orobanchées, établi par Nuttal [Gen., II, 60) pour une plante de l'Amérique du Nord , croissant en parasite sur les raci- nes des Hêtres, YO. Virginiana de Linné. La tige , renflée à l'extrême base , d'où se développent de nombreuses radicelles, se ramifie dès ce point; elle est grêle, dressée ou flexueuse, et couverte de petites squames charnues et distantes ; les rameaux, dépour- vus de squames à leur base , sont florifères au sommet. Les fleurs sont petites, polyga- mes , en épis racémeux lâches ; les in- férieures femelles , les supérieures herma- phrodites et stériles. Les bractées sont squa- miformes et aussi longues que le court pédoncule ; les bractéoles sont bifides, rap- prochées du calice et à segments inégaux. (C. L.) *ÉPIPBLÉODE (/«i , sur ; v, fila- ment), bot. ph. — Genre établi par Walpers, famille des Papilionacées , tribu des Lotées- Génistées {Linnœa, XIII, 473), pour un petit arbrisseau du Cap , à rameaux très nom- breux ; à feuilles alternes, simples, soyeuses sur les deux faces ; à fleurs subsessiles , ca- pitées. L'auteur, dans un ouvrage postérieur (Repert. bot., II, 835), avertit de regarder ce genre comme non avenu , sans en déduire aucune raison. (C. L.) EP1STEPHIUM (eV, sur; ar/yoç, cou- ronne), bot. ph.— M. Kunth {in Humb. Nov. gen. et sp., VII, p. 158)a désigné sous ce nom un g. bien singulier de la famille des Orchi- dées , tribu des Aréthusées , qui présente entre autres un caractère jusqu'à présent unique dans cette famille, un calice cupu- liforme placé en dehors du calice ordinaire. Du reste , les sépales sont libres, dressés ou étalés; les intérieurs sont plus étroits. Le la- belle est libre, entier, embrassant le gynos- téme , et offrant sur leur partie moyenne des poils ou des lignes saillantes en forme de crêtes. Le gynostème est dressé , semi- cylindrique , marginé ; l'anthère est termi- nale, persistante, contenant quatre masses polliniques, comprimées et repliées en des- sous. On connaît 5 ou 6 espèces de ce g. toutes originaires de l'Amérique méridio- nale. L'existence d'un second calice tridenté placé en dehors du calice qui se trouve dans toutes les autres plantes de la famille des Or- chidées distingue immédiatement ce g. au premier coup d'œil. (A. R.) EPISTERNUM. ins. — yoy. thorax. ÉPISTOME. zool.— Synonyme de Cha- peron. *EPISTOMONAS. infus. — M. Corda [Almanach de Carlsbad , 1828) a indiqué sous ce nom un groupe d'Infusoires qui est encore imparfaitement connu. (E. D.) *EPISTYLIS [èvl, en dessus ; cnvltç, ar- bre), infus. — Genre d'Infusoires de la fa- mille des Vorticelliens , créé par M. Ehren- berg {lier Beitr., 1830) et adopté par M. Eh- renberg {Zooph. inf., p. 529 , Suit, à Buff.), qui le caractérise ainsi : Animaux à corps oblong en forme de coupe ou d'entonnoir, contractiles, surtout dans la longueur, de manière à présenter souvent des plis trans- verses profonds à la base , portés par des pédicules simples ou rameux , raides, non contractiles. Les pédicules formés d'un tube membra- neux contiennent une substance vivante au moyen de laquelle les Epistylis rameuses participent un peu à une vie commune ; ces animaux se contractent de diverses ma- nières : on les trouve exclusivement dans les eaux pures , sur les herbes ou sur les animaux aquatiques , formant de petites houppes blanches bien visibles : ce sont les plus grands des Vorticelliens. On en connaît un assez grand nombre d'espèces. Le type est YEpistylis anaslatica EPI Ehr., qui avait reçu de Trembley le nom de Polype à bouquet. On le trouve commu- nément dans presque toute l'Europe. Une autre espèce qui se rencontre aussi souvent, et sur laquelle M. Ehrenberga étudié le tra- jet complet de l'intestin, est YEpistylis pli- catilisEhr., pi. 26 bis, fig. 4. (E. D.) EPISTYLIUM (lit, sur ; «jtu^o;, colonne). bot. ph. — Genre de la famille des Euphor- biacées-Phyllanthées , établi par Swartz [Flor. ind. occid., 1095, t. 22) pour des ar- bres ou des arbrisseaux de la Jamaïque, à feuilles alternes, glabres , entières, brillan- tes ; à fleurs fasciculées , les fleurs femelles mêlées à plusieurs fleurs mâles. *EPISUS (ÉWoç, égal ). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curcu- lionides orthocères , division des Brachycé- rides , formé par Billberg , et adopté par Schœnherr ( Disposit. methodica , pag. 78; Gênera et sp. Curcul.,t. I, p. 374, V, p. 590), qui y rapporte 17 espèces du cap de Bonne- Espérance , et 1 du Sénégal. Nous citerons les deux espèces suivantes : E. inermicollis Chev. et hypocrita Sch., qui se trouvent en tête des divisions établies par l'auteur. Les Episus sont d'un gris terreux ; leurs élytres ont des aspérités coniques; la tête et le cor- selet sont fort allongés ; antennes non insé- rées dans un sillon. (C.) "EPISYRON {?intixv), boîte). ins. — Genre de Névroptères de la famille des Libelluliens , créé par M. de Selys sous le nom de Libella , et adopté par M. Char- pentier [Horœ entom., 43), qui en a changé le nom en celui de Epuheca, dénomination qui a été généralement admise. Les Epuheca > très voisins des Libetlula, ont les ailes pos- térieures presque arrondies, à angle anal chez le mâle; la membrane est grande, le t. v. ÉPI 369 triangle réticulé sur les quatre ailes , et le ptérostigma est petit. Une seule espèce entre dans ce genre : c'est YEpitheca bimaculaia Charp. [Libella bimaculata Selys), qui a été placée par M. Burmeister dans son genre Epophihalmia. (E. D.) *EPITHEMA (litie^a, opercule), bot. cr. — (Phycées. ) Nous avions proposé ce nom dans un travail sur les Diatomées (Con- sidérations sur les Diatomées, 1838), pour des êtres ayant des frustules parasites, à dos convexe et planes en dessous, ou prenant la forme du corps qui les supporte. Le g. Euno- tia de M. Ehrenberg, renfermant à peu près les mêmes espèces, devra être préféré. (Brkb.) * EPITHINIA ( tn( , sur ; Gîv , ivo'ç , mon- ceau), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Cofféacées, établi par Jack (Malay Mise., I, n. 2, p. 12) pour un arbrisseau originaire de l'Inde, glabre, à rameaux goni- meux au sommet, à feuilles opposées , obo- vées, obtuses , subcharnues, munies de sti- pules, à inflorescence en cymes suraxillaires, et à fleurs blanchâtres. ÉPITHYM. bot. ph.— Syn. de Cuscute. *ÉPITOMITE. Epitomites, Fischer, moll. — Dans la U* édition de son Oryciographie de Moscou, M. Fischer a proposé ce g. pour un corps fossile , qui n'est autre chose qu'une tige d'Encrinite, et qu'il a pris pour un fragment d'un g. voisin des Orthocères de Lamarck. (Desh.) EPITRAGUS (l«i, sur; rpayoç, bouc). ins. — Genre de Coléoptères tétramères , établi par Latreille, et placé d'abord par lui dans la famille des Taxicornes , et ensuite dans celle des Sténélytres, tribu des Hélo- piens, tandis que M. le comte Dejean le met dans la famille des Ténébrioniles. Ce g., qui se bornait à une seule espèce (Ep. fuscus, de Cayenne) à l'époque de sa fondation, en ren- ferme aujourd'hui une quarantaine, toutes originaires de l'Amérique , et propres , pour la plupart, aux contrées méridionales et équinoxiales de ce vaste continent. Ce sont des Insectes de taille moyenne ou assez pe- tits, à corps presque elliptique, arqué et ré- tréci aux deux bouts , et souvent ornés de couleurs métalliques. (D.) * EPITRICII A ( ini, en dessus ; 6pé|, cil ). infus. — M. Ehrenberg désigne sous ce nom (1 '«■ Beitr., 1832) l'une des divisions des Infusoires polygastriques. (E. D.) 47 370 EPI EPO * EPIXANTHIS^c', sur ; Çav9oç, jaune). Ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes , tribu des Scara- béides, section des Mélitophiles, établi par M. Burmeister {Handbuch derEntomol. driiler band, 585), qui le place dans sa division des Cétoniades , groupe des Gymnétoïdes. Il y rapporte trois espèces , dont nous citerons comme type celle qu'il nomme Ep. macu- litarsis d'après M. Dupont, et qui se trouve à Madagascar. (D.) ÉPIZOAIRES ( eVt, sur; Çwov , animal ). zool. — Beaucoup d'animaux vivent para- sites sur d'autres, et on leur donne souvent le nom d'Épizoaires en opposition à celui des Entozoaires ou Vers intestinaux, qui vivent au contraire cachés plus ou moins profondé- mentdans l'intérieur du corps. Aucune espèce du type des Vertébrés ne mérite réellement le nom d'Épizoaire; mais les autres types du règne animal fournissent un nombre plus ou moins considérable d'espèces auxquelles il convient parfaitement ; toutefois les plus nombreuses sontdesEntomozoaires: tels sont les Insectes hexapodes que M. Walckenaër a réunis dans son ordre des Aptères épizoï- ques, et divers autres insectes appartenant à des groupes assez différents de la classe des Hexapodes. Diverses Arachnides et en particulier des Acaridesou Mites sont égale- ment Épizoaires; certains Crustacés, beau- coup d'Helminthes non entozoaires, les Hi- rudinées ou Sangsues , plus particulière- ment, affectionnent le même genre de vie. Les Épizoaires ont donc une organisation fort diverse, et ils appartiennent à des grou- pes assez différents du règne animal. Leur caractère commun consiste plutôt dans leur manière de vivre, qui est d'être parasites, et de tirer le plus souvent leur nourriture des animaux sur lesquels ils se fixent. (P. G.) * ÉPIZOIQUES (««( , sur ; $Sov, animal). Ins. —Sous ce nom est désigné par M. Walc- kenaër, dans le tom. III de son Histoire natu- relle sur les Insectes aptères , le premier or- dre de la classe des Dicères hexapodes. Cet ordre, qui comprend ceux désignés par La- treille et Leach sous les noms d'Anoploura et de Parasita , est ainsi caractérisé : Point de métamorphoses. Antennes apparentes , courtes, articulées. Corselet distinct de la tête. Abdomen non pourvu d'appendice lo- comoteur à son extrémité. Bouche parasite ou thécostôme , plus ou moins renfermée dans la cavité de la tète, pourvue de man- dibules ou de mâchoires en crochets, ou d'un suçoir , ou d'une trompe. Pattes terminées en pointes ou en pinces. Cet ordre ren- ferme les genres Pediculus et Jiicinus , les- quels ont été subdivisés en un grand nom- bre de coupes génériques. C'est Bédi qui le premier fit connaître l'histoire des Insectes épizoiques. Dans plu- sieurs de ses ouvrages , ce naturaliste traite avec soin des espèces qui vivent aux dépens des autres animaux ; les détails qu'il donne à leur sujet ne manquent pas d'intérêt, et souvent ils sont accompagnés de figures très bien faites pour le temps et très recon- naissables. Degéer vient ensuite; et quoique ce grand observateur n'ait fait connaître qu'un nombre beaucoup moins considérable d'espèces, il fut cependant très utile à cette partie de l'entomologie. C'est ainsi qu'il dis- tingue très convenablement des Poux, les Hexapodes aptères et parasites dont la bou- che est pourvue de mâchoires, celle des pre- miers constituant au contraire un suçoir; et son genre des Hicinus n'est autre que la réu- nion des prétendus Poux qui ont des mâ- choires, c'est-à-dire qu'il répond à la famille des Mallophaga {voyez ce mot ) de Nitzsch, Fabricius, quia aussi travaillé sur ces ani- maux , a placé les Ricinus parmi les Ulona- tes , et les Pediculus avec les Bhyngates. Latreille en a fait un seul ordre sous le nom de Parasita , et Leach un autre sous le nom d'Anoploura , lesquels ont été réunis par M. Walckenaër , comme nous l'avons dit plus haut, sous le nom d' Epizoiques. M. Bur- meister s'est aussi occupé de ces divers or- dres , et ce savant Allemand , pour les ani- maux qui les composent, s'est le plus rap- proché de la manière de voir de l'entomolo- giste de Kiel. (H. L.) EPOCHNIEM. bot. cr. — Genre de la fa- mille des Hyphomycètes sépédoniés , établi par Linck {Berl. Mag., III, 18) pour des Champignons microscopiques qui croissent sur les végétaux en putréfaction, à sporidies i oblongues , apiculées , cloisonnées , compo- f, ses de filaments mêlés confusément entre g eux. Le Mucor frucligena de Persoon est le type de ce genre. * EPOMIDIOPTERON (««opta**, épau- lette ; ntipov , aile ). jns. — Genre d'Hymé- EPO noptères porte-aiguillon, de la famille des Scoliens, créé par M. de Romand dans les Annales de la société enlomologique de France (t. IV, p. 653, 1835 ) , et principalement ca- ractérisé par une partie écailleuse en forme d'épaulette, qui se trouve à la naissance des ailes, et sous laquelle l'origine des deux ailes est à couvert de chaque côté. Une seule es- pèce entre dans ce genre : c'est Y Epomidiop- teron Julii De Romand , dont l'auteur [loco cit. , pi. 20 A ) n'avait fait connaître que la femelle , et dont il a décrit depuis le mâle [Soc. ent. de Londres , II , 2, 149 , pi. 14 , fig. 1 à 7, 1838). Elle se trouve à Cayenne. (E. D.) *EPOMIS (Ittwiuuç, épomide). acal. — Genre d'Acalèphes créé par M. Lesson , et placé par lui {Zooph. acal., p. 262, 1843) dans la famille des Médusaires. Les Épomis ont le corps cylindracé , à extrémité ovale , arrondie , ayant une ouverture moyenne quadrangulaire.de substance charnue, mol- lasse, formé de fragments cristalliniformes accolés sans trace de cils ; le pôle natateur est tronqué, large, ayant une grande ouver- ture bordée d'un rebord membraneux mince, tendu sur son pourtour, et renforcé au-de- hors par quatre piliers denses et épais. Ce genre avait d'abord été mis à côté des Réroës par M. Lesson {Ann. se. nat., n° V, 1836). Une seule espèce entre dans ce groupe : c'est YEpomis gargantua Less.; elle habite les cri- ques de l'île d'Otaïti. (E. D.) EPOMIS (Ittwjjuç, manteau), uns. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Ca- rabiques, tribu des Patellimanes, établi par M. Bonelli, et adopté par tous les entomolo- gistes. Ce genre a les plus grands rapports avec les Chlcenius, auxquels Latreille l'avait d'abord réuni ; mais il en diffère principale- ment par les palpes , dont le dernier article est sécuriforme dans les deux sexes, et plus dilaté dans le mâle que dans la femelle. Le dernier Catalogue de M. le comte Dejean dé- signe 7 espèces d'Épomis dont 2 d'Europe, 3 d'Afrique et 2 des Indes orientales. Le type du genre est YEpomis crœsus Fabr., qui se trouve au Sénégal. Les Épomis sont d'un vert bronzé métallique, et habitent les en- droits humides, et le bord des eaux comme les Chlcenius. (D.) EPOMOPHORUS [ini, sur; 3(ioç, épaule; f opoç, porteur), mam. — Sous - genre de EPO 371 Roussettes (voyez ce mot) proposé par feu M. Bennett pour une espèce d'Afrique, dont il a donné, dans les Transactions de la So- ciété zoologique de Londres , une description détaillée et une bonne figure sous le nom de Pteropus JVhitii. LePteropus megacephalus, également de Gambie , et le Pt. lubiatus de Nubie , sont aussi de ce groupe ; peut-être même ne diffèrent-ils pas spécifiquement de l'espèce type. (P. G.) EPONGES. Spongia. zool. — Après avoir pris connaissance de ce que les naturalistes ont écrit au sujet des Éponges , on est forcé de répéter avec Lamarck : « L'Éponge est une production naturelle que tout le monde connaît, par l'usage assez habituel qu'on en fait chez soi; et, cependant, c'est un corps sur la nature duquel les naturalistes, même les modernes , n'ont pu arriver à se former une idée juste et claire. » A l'époque d'Aristote, on était incertain si les Éponges sont végétales ou animales; les mêmes doutes ont été reproduits par les auteurs qui ont écrit après lui ; ils partagent aussi les naturalistes actuels. La grande mul- tiplicité des espèces qu'on a recueillies dans ces derniers temps , les formes bizarres des Éponges et les particularités, souvent singu- lières et en apparence contradictoires de leur structure, semblent avoir rendu plus difficile encore la solution de ce problème. Dans son Histoire sur les Animaux, Aris- tote a laissé, au sujet des Éponges, quelques documents curieux , auxquels tous les écri- vains postérieurs ont puisé , mais en les dé- naturant le plus souvent. Il admet trois sortes d'Épongés usuelles. « Les premières sont d'une substance lâche, p.avoç;les secondes d'un tissu serré, ?ruxvoç; les troisièmes sont dites achillèes, âxftXctov. Celles-ci sont plus fines , plus compactes , plus fortes que les autres : on en met des morceaux sous les casques et sous les bottes pour amortir l'ef- fet des coups ; elles sont plus rares que les autres. On distingue, parmi les Éponges de la seconde sorte, celles qui sont plus cfures et plus rudes que les autres, et on leur donne le nom de tragos, xpayoç. Toutes les Éponges naissent sur les rochers ou sur les bords de la mer; la vase est leur aliment. Les plus grosses sont celles dont la substance est lâche, ou celles de la première sorte. Elles se trouvent en quantité sur les côtes de Lycie ; 372 ÉPO EPO les secondes ont le tissu plus doux, et les Éponges d'Achille sont les plus compactes. Les canaux dont les Éponges sont percées sont vides et forment des intervalles qui in- terrompent la continuité de leur attache. Leur partie inférieure est recouverte d'une espèce de membrane, et l'Éponge est adhé- rente dans la majeure partie de sa masse. La partie supérieure est percée d'autres ca- naux fermés : on en voit aisément quatre ou cinq , et c'est ce qui a fait dire à quelques personnes que ces canaux sont les ouver- tures par lesquelles l'Éponge se nourrit. Il est un autre genre d'Épongés qui ne peuvent se nettoyer, et que, par cette raison, l'on nomme illavable, à7rXuo-c«ç : les canaux dont elles sont percées sont larges, mais le reste de leur substance est compacte. En les ou- vrant, on trouve que leur tissu est plus serré et leur substance plus visqueuse que celle des autres Éponges ; au total , leur sub- stance ressemble à celle du poumon. C'est de ce dernier genre d'Épongés qu'on s'ac- corde le plus universellement à dire qu'elle est douée de sentiment ; on convient aussi qu'elle subsiste plus longtemps que les au- tres. Il est facile de la distinguer des autres Eponges, même dans la mer. Celles-ci blan- chissent lorsque la vase baisse, au lieu que Celle-là demeure toujours noire. » Nous n'avons supprimé de ce que dit Aris- tote que quelques détails peu importants, ou même erronés; et comme presque tous ceux qu'on peut lire dans les autres écrivains anciens qui se sont occupés de ce sujet de- puis lui (Pline, Élien, Plutarque, etc.), sont le plus souvent fautifs ou empruntés à Aristote lui-même , nous ne nous y arrêterons pas du tout. On trouvera d'ailleurs l'analyse de leurs récits dans le second Mémoire de Guettard sur les Éponges. Piappelons seule- ment l'incertitude constante dans laquelle sont restés les naturalistes sur la véritable nature des Éponges, les uns en en faisant des animaux, les autres, au contraire,des plantes, et disons qu'il estune troisième opinion, plus probable que celles-ci, dans laquelle on considère les Éponges comme tenant à la fois des deux règnes, dont elles sont le point de contact le plus évident , quoiqu'elles soient néanmoins plus liées aux animaux, dont elles sont certainement le terme le plus inférieur. C'est d'ailleurs une opinion qu'on a depuis assez longtemps proposée , et que Pallas,dans son Elenchus zoophyiorum, a très bien formulée lorsqu'il a dit : In spongiis vitœ , fabricce et naturœ animalis terminus esse videtur. La forme extérieure des Éponges n'a pas, à cause des variations individuelles qu'elle éprouve dans les divers échantillons d'une même espèce, une valeur égale à celle des autres espèces animales pour ladiagnose des espèces elles-mêmes d'Épongés. En effet, son irrégularité même la rend très variable; on peut même dire qu'elle n'a pas une valeur caractéristique supérieure à celle du faciès, et que les Éponges d'une même espèce ont un faciès semblable, et non une forme régu- guliére identique, comme les animaux des autres espèces, soit binaires, soit radiaires. Lorsque les naturalistes du dernier siècle* et dans celui-ci Lamarck, Lamouroux et plu- sieurs autres, ont caractérisé les Éponges par leur apparence extérieure,c'est donc d'après le faciès plutôt que d'après des caractères réels et positifs, qu'ils se sont guidés; et comme l'irrégularité des formes dans chacune des espèces, et leur variabilité suivant les indi- vidus, ne permettaient pas de description pré- cise, on conçoit tout le vague des diagnoses des auteurs cités: aussi, sans collections ou sans figures, et d'après les courtes descrip- tions qu'on a publiées , la dénomination de ces singuliers corps est-elle à peu près im- possible. Il eût fallu, pour arriver à quelque chose de certain sous ce rapport, entrer plus profondément dans la structure de ces pro- ductions ; et c'est ce qu'on n'a fait que dans ces derniers temps, après qu'on a eu re- connu que la composition de leur tissu est loin d'être uniforme. La matière animale des Éponges est trop destructible et trop peu connue encore pour qu'on ait pu s'en servir pour la caractéris- tique des espèces ; mais il n'en est pas de même de leur charpente fibreuse et des par- ticules cristallines qui la solidifient dans la majorité des cas, et qui sont quelquefois la seule partie que l'on puisse conserver. C'est par ces productions cristallines que nous commencerons. Si l'on prend un morceau d'Épongé flu- viatile desséchée et qu'on l'examine à un grossissement, même peu considérable, on reconnaît que la charpente elle-même de EPO l'Éponge est formée d'une sorte de feutrage régulier, dont les particules sont de petits corps fusiformes, un peu courbés, minces, aigus aux deux bouts : ces corps ont reçu le nom de spicules. Dans l'éponge fluviatile, leur nature est évidemment siliceuse, ainsi que l'analyse chimique le démontre. Dans certaines Éponges marines , la char- pente dure est également composée de spi- cules siliceux; mais la forme et la grandeur de ces spicules ne sont pas toujours les mêmes ils varient souvent d'une espèce à une autre. Fréquemment aussi.dans unemême Éponge, on trouve des spicules de plusieurs formes ; les uns sont aciculaires, d'autres en épin- gles, ou bien en étoiles de diverses appa- rences et aussi jolis , dans bien des cas, sous le microscope , que les petits cristaux de la neige. On connaît des Éponges où les spicules sont calcaires, au lieu d'être siliceux. Dans les Spongilles et dans beaucoup d'autres espèces, on ne voit, à part la ma- tière animale et les corps reproducteurs, au- cune autre partie composante de ces espèces, mais les Éponges usuelles ne sont pas dans ce cas. Leur charpente résulte essentielle- ment de nombreuses fibres anastomosées entre elles dans tous les sens. L'aspect et la flexibilité de cette charpente l'ont fait appeler cartilagineuse, fibreuse, etc. On a même pensé qu'elle était la seule partie solide du corps de ces Éponges; mais c'est là une er- reur que les observations récentes de M. Bo- werbank ont détruite. Les Éponges cartila- gineuses, qu'il appelle Kératoses, lui ont montré de très petits spicules siliceux. Les Éponges fluviatiles, que nous avons signalées comme un exemple facile pour l'étude des spicules , sont également fort bonnes à prendre si l'on veut étudier les corps reproducteurs de ces animaux. A une faible distance de leur surface, ou à la base par laquelle les croûtes qu'elles forment sont fixées aux arbres , aux poteaux ou à d'autres corps , un peu au-dessous de la surface de l'eau , elles montrent un nom- bre souvent considérable de petits corps ronds, jaunâtres et fort semblables à des graines. Ces corps, après avoir subi un cer- tain dessèchement, peuvent revenir à la vie, et, dans tous les cas, ils sont aussi le moyen par lequel la substance vivante de l'Éponge EPO 37Î se conserve pendant l'hiver ou la séche- resse, pour en sortir dès que les circon- stances deviennent favorables. Ces corpus- cules , qu'on a appelés des graines, ont une enveloppe assez solide, et en un point une petite tache, par laquelle la matière est versée au dehors à l'époque du développe- ment. Nous avons décrit, en 1835 (Comptes- rendus de l'Académie) , plusieurs particula- rités de leur structure et de leurs usages. On en trouve aussi dans certaines espèces d'É- ponges marines, et plusieurs de ces der- nières, ainsi que les Éponges fluviatiles, ont fourni une autre sorte de corps reproduc- teurs semblables à ceux des Polypes, et qui ont été, aussi bien que ceux de ces derniers, décrits par M. Grant, dés l'année 1826. Ils sont ovoïdes, de couleur blanchâtre, et cou- verts à leur surface d'une grande quantité de cils vibratiles auxquels ils doivent la pro- priété de translation. Muller avait observé quelques uns de ces corps; mais, par une sin- gulière erreur, il se trompa sur leur véritable nature, et, dans son ouvrage sur leslnfusoi- res, il en a donné la figure et la description sous un nom particulier. Les gemmes mobiles des Éponges paraissent surtout des- tinées à opérer la multiplication, pendant la belle saison, et les corps graniformes à con- server l'espèce de ces animaux pendant les saisons difficiles. Quoique les premiers soient une des meilleures preuves en faveur de l'a- nimalité des Spongiaires, on peut aussi les comparer aux spores mobiles et ciliées que MM. Unger et Thuret ont observées dans cer- taines espèces d'Ulves et d'Algues. Parlons maintenant de la matière animale des Éponges, et d'abord des véritables indi- vidus dont se composent les espèces de ce groupe. La grosseur des Éponges, l'homogénéité de leur structure, la simplicité de leurs actes, tout porte à penser qu'elles sont plu tôt des agrégations d'individus que des in- dividus isolés. Leur analogie extérieure avec la partie commune des Polypiers agré- gés ( Madrépores , Alcyons , etc. ) est en fa- veur de cette manière de voir. Mais il faut avouer que l'individualité y est tellement confuse, qu'il est difficile de s'en rendre un compte exact sans la placer dans l'utricule organique elle-même. Voici en peu de mots le résumé de ce que l'on a écrit sur 11 374 EPO nature intime du parenchyme vivant des Éponges. C'est encore dans les Éponges fluviatiles qu'il a été le mieux étudié, à cause de la facilité avec laquelle on se les procure. Entre les spicules, il y a de très petits corps sphé- riques qui ressemblent à des granulations végétales, et au milieu d'elles des gemmes oviformes de couleur blanche, et des graines à des degrés différents de développement. De plus, la masse entière est enveloppée d'une gangue mucilagineuse transparente, à laquelle on a même reconnu quelques mouvements partiels. Cela se voit très bien, comme l'avait observé M. Dutrochet, sur de très petits échantillons de Spongilles, tels qu'on en trouvefixés, par exemple, aux bran- ches ou aux feuilles des Ceratophyllum. Les spicules, le parenchyme vivant et la masse d'apparence glaireuse sont disposés de telle manière, que l'eau entre et sort facilement de la totalité des Éponges, et les ouvertures des canaux qu'elle traverse sont appelées Oscules. La facilité avec laquelle la matière organique des Éponges d'eau douce se pu- tréfie et son odeur nauséabonde et persis- tante sont tout-à-fait caractéristiques , et si le vase dans lequel on les tient n'est pas grand proportionnellement à la quantité de Spongillesqu'on y a mises, celles-ci ont bien- tôt corrompu l'eau, au point de faire mourir les autres animaux, les Crevettes, par exem- ple, qu'on y aurait laissées avec elles. M. Dujardin a observé, dans une espèce marine d'Épongés sans spicules qu'il nomme Halisarca, des particules douées d'un mou- vementcomparable, jusqu'à un certain point, à celui des Protées et des Amibes, et il a re- trouvédans \tSpongia panicea, dans laSpon- gille et dans le Clione celata, des corpuscules analogues ; dans certains cas, ces corpuscules sont doués d'un filament flagelliforme; leur mouvement a été vu par le même obser- vateur ; M. Van Beneden et moi l'avons également constaté, en Ï838, dans une es- pèce d'Halichondria du port de Cette. Les espèces à charpente fi bro -cartilagi- neuse sont encore moins complètement con- nues sous ce rapport. M. Bowerbank in- dique néanmoins, autour de leurs fibres anastomotiques, des filets capillaires, qu'il croit être les organes d'une circulation par- ticulière. Il a vu dans leur intérieur de nom- EPO breux globules d'une très petite dimension, qu'il regarde comme les globules charriés par le liquide de ces canaux. Les plus larges ont 777^7 de pouce en diamètre, et les plus petits -B\-0-0. On a, de tout temps, parlé de la contrac- tilité des masses spongiaires, etde tout temps on l'a révoquée en doute; Aristote pourrait servir d'autorité aux deux opinions. « On prétend, dit-il , que les Éponges ont du sen- timent; on le conclut de ce que, si elles s'a- perçoivent qu'on veut les prendre, elles se retirent en elles-mêmes, et il devient difficile de les détacher. Elles font la même chose dans les grandes tempêtes, pour éviter d'être emportées par le vent et l'agitation des flots. Il y a cependant des lieux où l'on conteste aux Éponges la faculté de sentir : à Torone, par exemple. Ce sont, disent ceux de cette ville, des Vers et d'autres animaux de ce genre qui habitent dans l'Éponge. Quand elle est arrachée, ils deviennent la proie des petits poissons saxatiles, qui dévorent aussi ce qui est resté de ses racines. Si l'Éponge n'est que coupée , elle renaît de ce qui reste attaché à la terre, et se remplit de nou- veau. » On a beaucoup discuté de ce passage, et généralement on a nié que les Éponges eus- sent un mouvement de cette nature. MM. Au- douin et Edwards s'expliquent ainsi à cet égard, d'après des observations directes : « Plusieurs naturalistes habiles ontcherché à constater si les Éponges sont douées ou non de la faculté de se contracter; mais les ré- sultats de leurs observations sont contradic- toires. En étudiant les Éponges proprement dites, nous n'avons rien aperçu qui puisse justifier l'opinion de ceux qui regardent ces masses à peine animées comme étant douées de contractilité; au contraire, nous avons reconnu que les observations de M. Gfant étaient parfaitement exactes. Néanmoins Marsigli et Ellis ont peut-être réellement vu les mouvements qu'ils attribuent aux os- cules des Éponges, mais seulement dans un genre voisin, celui des Téthies, et non dans les Éponges elles-mêmes. En effet, dans ce» corps singuliers, dont le noyau est siliceux, et dont la structure se rapproche des produc- tions semi-spongiformes , semi- siliceuses, dont nous venons de parler (espèces de Géo- dies ), il existe aussi à la surface des ouver- EPO EPO 375 tures servant à l'entrée et à la sortie de l'eau. Lorsque la Téthie est placée dans un vase j rempli d'eau de mer et qu'on la laisse pen- dant longtemps parfaitement tranquille, on J voit distinctement toutes ces ouvertures qui sont béantes, et on aperçoit les courants qui les traversent. Mais si Ton irrite l'animal ou qu'on le retire de l'eau pendant un instant, les courants se ralentissent ou s'arrêtent, et les oscules, en se contractant d'une ma- nière lente et insensible, finissent par se fer- mer complètement. » Les Spongilles ont offert à MM. Dutrochet et Laurent des mouvements moins marqués de leurs oscules et des tubes, mais qui sont incontestables pour les derniers surtout. Nous devons citer, parmi les naturalistes actuels , qui soutiennent l'opinion que les Eponges sont de nature végétale, M. J.-E.Gray ( Zool. Journal ) combattu par M. Th. Bell {ibid.), M. Dutrochet (Ann. se. nat. 1828), M. Linck et M. J. Hogg [Ann. and Mag. of nat. hist.). Ce qui précède a fait voir, en effet, que, sous plusieurs rapports importants, les Éponges ressemblent aux vé- gétaux inférieurs, tandis que, sous beaucoup d'autres, elles appartiennent aux animaux. Comment représenter dans la classifica- tion zoologique cette nature si exceptionnelle des Éponges? C'est ce que les zoologistes modernes ont fait différemment, suivant les principes théoriques qui les ont guidés. Après les découvertes de Trembley et de quelques autres sur les Polypes, Linnœus retira les Éponges du règne végétal, dansle- quel il les plaçait antérieurement, à l'exem- ple de Belon , Tournefort, Magnol, Vaillant, et de tous les botanistes des xvie et xvne siè- cles. C'est qu'en effet certains Polypes, et en particulier les Alcyons , ressemblent beau- coup aux Éponges par la nature de leur pa- renchyme ; et comme ils ont des Polypes évi- dents , on en supposa aussi aux Éponges. C'est une opinion que des auteurs modernes ont également soutenue; mais comme ils toe virent pas les Polypes des Éponges, ils .admirent qu'ils existaient à l'état latent, et M. Raspail le dit expressément dans son Mé- moire sur les Eponges d'eau douce. Linnœus et ses contemporains furent donc ramenés par les observateurs de leur temps au sentiment d'Aristote, et ils réunirent les Éponges, comme le firent aussi CuvieretLa- marckaux Alcyons, aux Isis et aux Gorgones. Mais, comme nous l'avons déjà dit, ceux-ci logentdes Polypes, ou plutôt ils sont la partie commune par laquelle seconfondentles diffé- rents Polypes de chaque masse, et c'est dans les capitules eux-mêmes des Polypes que l'on trouve leur caractère radiaire. Les gen- res et les espèces sont faciles à reconnaître d'après ces Polypes, dont l'étude suffit pour ainsi dire à la zoologie systématique. La dif- ficulté est bien plus grande au contraire pour les Éponges , surtout si l'on n'a égard qu'à leur apparence générale sans entrer dans l'analyse microscopique de leur struc- ture ; et comme celle-ci était à peine étudiée à l'époque dont nous parlons , les Éponges furent classées d'après leur forme générale, ou plutôt d'après leur habitus extérieur, car la forme irrégulière de ces animaux ne se prête pas à une définition précise. Mais on ne pensa pas à s'enquérir suffisamment si chaque Éponge était une agrégation d'in- dividus à la manière de la plupart des Poly- piers, ou si au contraire elle composait elle- même l'individu. Toutefois M. de Blainville pensa que la forme irrégulière des Spon- giaires devait les faire séparer desZoophytes radiaires , et même de tous les autres ani- maux : aussi les considéra-t-il dans le Pro- drome de sa classification , publié en 1816, comme formant avec ses Agastraires d'alors, c'est-à-dire les Infusoires , un sous-règne sous le nom d'Hétéromorphes ou Agastro- zoaires. Nous avons nous-même proposé de considérer les Spongiaires comme des agrégations sous forme indifférente ou ir- régulière d'animaux fort simples , auxquels la théorie et quelques observations condui- sent à supposer la forme sphéroïdale, qui est la plus simple de celles qu'affectent les êtres organisés. Quoi qu'il en soit, il paraît entiè- rement démontré aujourd'hui que les Spon- giaires, bien qu'ils avoisinent les Alcyons, bien que ceux-ci aient souvent comme eux leur parenchyme soutenu par des spicules, forment un groupe particulier d'êtres orga- nisés, et qu'ils constituent le terme extrême inférieur de la série des animaux. Mais avant de les définir, nous avons dû passer en revue les différentes parties qui entrent dans leur composition. Le groupe des Éponges a reçu divers noms : Spongiaires , ô'pongidées , ô'pongiies, 376 EPO Hèiéromorphes , Hélérozoaires , Amorphes, Amorphozoaires, Sphérozoaires, etc. On s'est aussi beaucoup occupé de sa clas- sification, et les travaux de MM. Grant, Fle- ming et Goldfuss ont commencé la réparti- tion des Éponges en genres ; d'autres natu- ralistes sont venus après eux qui ont mul- tiplié ces subdivisions, et dans l'état actuel, on ne compte guère moins de 30 genres d'Épongés. Guettard , que nous avons déjà cité plu- sieurs fois , avait donné une méthode de classification que les auteurs qui lui ont suc- cédé ont souvent négligé de consulter, quoi- qu'elle soit de 1786. C'est par elle que nous commencerons. Il admet des Spongiaires de 7 genres : 1. Éponge.— Composé de longs filets entre- lacés les uns dans les autres sans ordre ni symétrie, rempli de cavités ou trous ronds , ou de toute autre sorte de figures régulières ou irrégulières. 2. Mané.-— Composé de fibres longitudinales simples ou ramifiées, séparées les unes des autres par des filets entrelacés les uns dans les autres sans ordre ni symétrie; point de cavités ou de trous, ou bien ceux-ci imper- ceptibles. 3. Trage.— Composé défibres qui forment un réseau dont les mailles ont plusieurs cô- tés, qui sont fermées par une espèce de membrane ferme. 4. Pinceau. —Composé de fibres longitudi- nales simples ou ramifiées, et de fibres per- pendiculaires à l'axe du corps. 5. Aga^r_e. — Composé de fibres longitudi- nales , sfhples ou ramifiées , séparées les unes des' autres par une membrane très fine poreuse ou parsemée de très petits trous ronds, visibles seulement à la loupe. 6. Tougue. — Composé de fibres longitudi- nales simples ou ramifiées, séparées les unes des autres par des filets irrégulièrement ar- rangés, et qui a une espèce d'incrustation sur sa surface. 7. Linze. — Composé de fibres longitudi- nales qui se ramifient , et forment par leurs ramifications des mailles ; qui est membra- neux et parsemé de petits trous , visibles seulement à la loupe. Lamarck a séparé des Éponges , sous le nom de Spongilla , le Spongia friabilis des auteurs, qui est l'Éponge d'eau douce j mais EPO trompé par de fausses indications , il l'a rapprochée à tort des Cristatelles et des Al- cyonelles , en la plaçant par conséquent bien loin des Éponges (1). Lamoûroux a depuis lors changé ce nom de Spongilles en celui d'Ephydatie. Lamarck cite parmi les Éponges un bon nombre de celles qu'avaient fait con- naître avant lui Turgot , Esper et quelques autres ; et par l'addition de celles qu'avaient nouvellement rapportées des mers australes Péron et M. Lesueur, il en porte le nombre à 138 espèces , sans comprendre les Téthies et les Géodies. A l'époque où M. de Blaînville a fait pa- raître son Manuel d'aclinologie , la série des genres de Spongiaires était plus considé- rable. Voici ceux qu'il admet : lo Alcyoncelle, donné comme le même que celui que MM. Quoy et Gaimard ont ap- pelé ainsi d'après une singulière production pochée aux îles Moluques, mais cependant très différent, d'après la figure et la caracté- ristique que M. de Blaînville en établit lui- même. C'est ce que nous avons eu l'occasion de faire remarquer ailleurs. La véritable Alcyoncelle (A. speciosum Quoy etGaim., Astrolabe, pi. 26, fig. 3 ) est très voisine du JVeossia corbicula de M. Valenciennes, péché à l'île Bourbon par 80 brasses , et rapporté au Muséum par Leschenault. C'est sans doute le même corps que YEuplectella de M. Owen. 2° Spongia, pour les nombreuses espèces fibreuses, et plus particulièrement pour les Éponges usuelles. Nous avons vu plus haut, d'après M. Bowerbank, qu'on leur refusait à tortdesspicules siliceux. Schweigger a donné à ce g. le nom d'Achilleum. 3o Calcispongia , ou les Spongiaires à spicules calcaires. Ce sont les Grantia de M. Fleming, et les Luchelia, etc. , de M. Grant. 4<> Halisposngia; Spongiaires friables sans réseau coméo-fibreux, et différant surtout des Calcispongia , parce que leurs spicules sont siliceux. Comme les trois genres ci- dessus, ils sont marins : ce sont les Aliclwn- dria ou Halickondria de M. Fleming , et les Halina de M. Grant. (i) En 1801, il avait admis l'opinion que la Spongille était le Polypier des Cristatelles. Voici comment il s'exprimait à cet égard : « Le Spongia Jluviatilis Linn. est le Polypier ou les débris permanents de la Cristate'le , selon l'observation de Lichtenstein , dont le professeur Vabl m'a fait part. • C'est une erreur complète EPO EPO 377 5o Spongilla, qui ne diffèrent guère des Halispongia que parce qu'ils sont fluviatiles. Nous avons dit qu'on les avait nommés Ephy- datia.Ce sont aussi les Tupha deM.Oken, et les Badiaga de Buxbaum. 6° Geodia. Genre proposé par Lamarck , et dont le trait essentiel est d'être enveloppé d'une croûte calcaire , et de présenter des oscules réunis en grand nombre sur un point de la surface. 7o COELOPTYCHIUM, GoldfuSS. 8° Siphonia, Parkinson , pour plusieurs espèces, dont une seule vivante. 9° Myrmecium , Goldf. , pour une espèce fossile. 10° Scyphia , Oken , pour un plus grand nombre d'espèces, les unes vivantes, les autres fossiles. 11° Eudea, Lamouroux, pour une espèce fossile du calcaire jurassique de Caen. 12° Hallirhoa , Lam., pour un fossile du même lieu. 13° Hippalimus , Lam., pour un autre corps fossile du même lieu. 14° Cnemidium, Goldf., pour des espèces fossiles. 15° Lymnorea, Lam., pour un fossile de Caen. 16o Ghenendopora, Lam. 17° Tragos, Schw., pour des fossiles. 18° Manon , id., id. 19° Ierea, Lam., pour un fossile de l'ar- gile de Caen. 20° Tethium, Lam., pour les Spongiaires connus vulgairement sous les noms d'O- range de mer, Pomme de mer, etc. Outre ces 20 genres, auxquels il faut join- dre celui des Clione {Viea , etc. ) , établi à peu près en même temps qu'eux par M. Grant, les zoologistes qui ont écrit plus récemment sur les Spongiaires en ont proposé quelques autres. L'un des plus remarquables est ce- lui des Iphiiion , dont M. Valenciennes va publier une description détaillée. Le corps sur lequel il repose provient de la mer des Antilles ; c'est une sorte de grand vase, de couleur blanchâtre, dont la charpente est entièrement siliceuse. Celui que M. Gray nomme Halinema n'est pas moins curieux , ainsi que nous le verrons dans un article spécial ; mais sa nature spongiaire est moins certaine : il vient des mers du Japon. Les côtes d'Europe ont fourni quelques j Spongiaires voisins des Géodies, et entre autres le genre Pachymatisma de M. Bower- bank. Les Dusedeia du même, ou Dysidea , sontplusvoisinsdesHaléponges;et les Hali- sarca de M. Dujardin sont indiquées comme tout-à-fait dépourvues de spicules. Le genre Fisndaria , Bow., repose sur le Sp.fisiularis de Lamarck. Les paléontologistes ont aussi ajouté quel- ques g. à ceux que Lamouroux et M. Gold- fuss avaient établis d'après des Spongiaires fossiles. Tels sont ceux des Chaoniies, Ven- iriculiies , etc., proposés par des auteurs anglais ; Turonia , par M. Michelin , etc. A une époque antérieure à celle des tra- vaux de MM. Grant et Fleming sur les Épon- ges, en 1812, M. Savigny avait fait graver pour l'ouvrage d'Egypte trois magnitiques planches d'Épongés , dont les détails sont exécutés avec toute la finesse qui a rendu son Atlas célèbre. Quoique le texte explicatif n'ait pas paru, on voit par la légende placée au bas de ces planches que l'auteur admet- tait trois catégories d'Épongés: les Éponges charnues, celles àpiquants et celles à réseau. Les premières nous paraissent moins cer- taines ; mais il est évident que les secondes sont celles à spicules ou les Halichondria , et les troisièmes des Éponges hératoses. J. Hogg a publié, il y a quelques années, une nouvelle classification des Spongiaires, dont voici le tableau : 1. Éponges subcornées , à fibres cornées et sans spicules : Sp. pulchella. 2. Ep. subcoméo-siliceuses, à fibres com- posées d'une substance cornée, et de nom- breux spicules siliceux. 3. Ep. subcartiiaginéo-calcaires, à fibres cartilagineuses , avec des spicules calcaires ou consistant en carbonate de chaux : Sp. compressa, botryoides , etc. 4. Ep. subcartilaginéo-siliceuses, à fibres composées d'une substance cartilagineuse , avec des spicules siliceux : Sp. tomentosa , palmata, fluviatilis. 5. Ep. subéro-siliceuses, à fibres de sub- stance subéreuse, avec de longs spicules sili- ceux : Sp. verrucosa et pilosa [Ann. and Mag. ofnat. hist., VIII, 5). Les Éponges de ces diverses divisions , à part les Spongilles ou Éphydalies , sont tou- tes marines , et le nombre de leurs espèces paraît très considérable. On en trouve dans 48 378 ÉPO toutes les mers; toutefois elles paraissent plus abondantes dans celles des régions chaudes. La Méditerranée en est fort riche , et c'est elle qui fournit les Éponges usuelles les plus estimées , ce qui pourrait nous dis- penser d'ajouter que la plupart des espèces de Spongiaires ne sont pas susceptibles d'être employées. Il en est pourtant dans le genre des véritables Éponges (Achillea, Halispon- gia , etc. ) que l'on pourra utiliser dans di- verses circonstances , quoiqu'on ne les re- cueille pas encore. Quelques unes, par exem- ple , sont d'un tissu bien plus serré que les Éponges ordinaires, et elles s'imbibent aussi facilement ; d'autres sont au contraire à mail- les plus lâches et à fibres plus dures ; il sem- ble qu'elles pourraient servir au polissage de certains objets. Celles à spicules siliceux permettraient aussi quelques applications ; mais on n'emploie réellement les Épon- ges qu'à cause de leur propriété d'imbibi- tion , et c'est surtout de la Méditerranée qu'on les tire , sur les côtes de Syrie ou de l'Archipel , et sur quelques autres points. En voici les principales sortes , d'après le Dictionnaire du commerce de Guillaumin : lo Éponge fine douce de Syrie ; elle sert à la toilette : c'est le Spongia usiialissima de La- marck; 2o1'Éponge fine douce de l'Archipel, qui n'est probablement qu'une variété de la précédente : elle sert à la toilette ; on l'em- ploie aussi dans les manufactures de porce- laine , dans la corroierie et la lithographie; 3° I'Éponge fine dure, dite grecque, employée aux usages domestiques et à quelques fabri- cations ; 4° I'Éponge rlonde de Syrie, dite de Venise , très estimée à cause de sa légèreté; de la régularité de ses formes, et de la soli- dité de sa texture : elle sert aux usages do- mestiques ; 5° I'Éponge blonde de l'Archipel dite de Venise ; elle sert aux mêmes usages, que la précédente; 6<> I'Éponge géline , qui Vient des côtes de Barbarie; 7° I'Éponge brune de Barbarie, dite de Marseille (Spon- gia communis des naturalistes) : elle est très estimée pour les lessivages à l'eau seconde, pour le nettoyage des appartements et pour l'écurie ; on la pêche du côté de Tunis, etc., 8° I'Éponge de Salonique. La mer Bouge a des Éponges d'une belle qualité, fort rapprochées du Sp. usiialissima. Celles des mers d'Amérique aux Antilles (Sp. conica, crateriformis, singularis, ctavarioides, EPO microsolena, etc.) pourraient être exploitées et doivent exister aussi à la Martinique, d'où nous avons reçu par M. le Dr Guyon une Eponge à tissu fort serré , et percée de deux sortes de canaux : les uns grands, plus rares , les autres petits ; tous très nombreux. Quel- ques Éponges du commerce viennent de la côte de Bahama; elles sont inférieures à cel- les de laMéditerranée.Les mers australes ont aussi desÉponges susceptibles de quelqueuti- lité, et entre autres le S. crassilobata Lamk. Sur toute la côte de Syrie , de Beyrout à Alexandrette , la pêche des Éponges est ex- ploitée concurremment par les Syriens et par les Grecs. Elles abondent surtout aux points delà côte où le fond est le plus rocail- leux.La pêche commence en mai et en juin ; elle finit pour les Grecs en août ; pour les Sy- riens, en septembre seulement. Les premiers arrivent sur des embarcations dites sacolèves, qui portent quinze ou vingt hommes , et ils louent aux Syriens des barques de pêche sur lesquelles ils se dispersent le long de la côte. Ils pèchent de deux manières : les Hy- driotes et les Moréotes se servent du trident ; tous les autres plongent. On dépouille d'abord par les lavages les Éponges des impuretés et de la matière ani- male qu'elles renferment; puis en les baignant dans de l'eau acidée, on leur enlève les sels calcaires qui contribuent à leur encroûte- ment, ainsi que des débris de Polypiers, etc. On trouve sur nos côtes de la Méditerra- née, de l'Océan et de la Manche, un nombre assez considérable d'espèces d'Épongés, mais leur étude n'a pas encore été faite avec as- sez de suite pour que nous puissions en faire la liste. On sait cependant qu'elles se rap- portent à presque tous les genres établis dans ce groupe : aucune d'elles n'est suscep- tible d'emploi. Les zoologistes anglais ont étudié les leurs avec plus de précision : aussi reproduirons-nous la liste qu'en donne M. Johnston dans son History of British Sponges : Tethea cranium ; T. lyncurium ; Geodia zellandica; Pachymalisma Jonhstonia ; Hali- chondria palmaia , oculata, cervicornis, his- pida, ramosa, Montagui, Columbœ, plumosa, fruticosa, infundibuliformis, ventilabrum, si- mulons, cinerea, fucorum, panicea , œgagro- pila, saburrata, areolala, incrustons, seriata, celata, sanguinea, aurea, aculeata, conus, ri- ÉPO gida, perlevis, coulita, virguliosa, hirsula, su- berea , tnamillaris , ficus , carnosa , serosa ; Spongia pulchelia , limbala, lœvigata ; Gran- lia compressa , lacunosa , ciliata, botryoides , pulverulenta , fistulosa , nivea , coriacea ; Du- seideia fragilis ; Halisarca Dujardinii. Nous parlerons ailleurs des Téthies de nos côtes , et des espèces de quelques autres g. de Spongiaires qu'on y trouve avec elles j ajoutons qu'il a déjà été question d'une es- pèce d' ' Halichondria {H. celata) à notre ar- ticle CLIONE. Nous avons dit que le g. Spongille était propre aux eaux douces ; on doute encore s'il a une seule ou plusieurs espèces, mais on a constaté sa présence dans presque tou- tes les parties de l'Europe ; en France il est commun dans beaucoup d'endroits. Les au- tres parties du monde ont sans doute aussi des Éponges fluviatiles, mais elles n'ont pas été indiquées. Nous savons cependant qu'il en existe dans le Haut-Nil une espèce assez semblable au Spongia fluvialilis ou friabilis d'Europe, également pourvue de graines jaunâtres, mais dont les spicules , de nature siliceuse , sont un peu plus gros et obtus à leurs deux extrémités. Nous parlerons des Spongilles dans un article à part ( voyez ce mot ) , en nous bornant à rappeler dès à présent qu'elles ont été fort bien étudiées par deux naturalistes, aux tra- vaux desquels on pourra recourir provisoi- rement. Nous voulons parler de Reneaume analysé par Guettard, et de M. Grant (Edim- burg philos. Journ., t. XIV, p. 270, 1826 ). Le mémoire de M. Grant est surtout très in- téressant ; il renferme la très grande majo- rité des faits qu'on a publiés dans ces der- niers temps comme nouveaux sur le déve- loppement de ces productions. Un point important dont il nous reste à parler est celui de la répartition géologique des Eponges. On a reconnu depuis assez longtemps des Éponges pétrifiées, et l'un des mémoires de Guettard a pour objet la figure d'un grand nombre d'entre elles , recueil- lies dans les falunières de la Tourraine. M. Goldfuss a fait également la description d'un nombre assez considérable d'espèces de ces animaux, et l'on en reconnaît, ainsi qtie nous l'avons vu, de plusieurs genres. Il est certain que les restes silicifiés des Éponges sont entrés pour une fraction considérable EPO 379 dans la formation de plusieurs terrains des époques secondaire et tertiaire, et quelques uns de nos départements en fournissent de nombreux exemples. M. Michelin donne en ce moment la description de ces Éponges fos- siles dans son Iconographie zoophytologique, et il en décrit également des terrains de transition. Mais la grande variété,des formes qu'affectent les Éponges, et l'irrégularité presque complète de ces formes , conduiront certainement à l'admission d'un nombre d'espèces plus considérable qu'il n'y en a réellement, si Ton n'étudie minutieusement les caractères du squelette, soit cartilagineux, soit spiculeux de ces productions. La na- ture siliceuse , adventive ou réelle de cette partie importante des Éponges en rend l'exa- men facile, quoique dans la majorité des cas on l'ait jusqu'à présent négligée. M. Dujar- dina publié depuis longtemps un exemple remarquable de la grande abondance de spi- cules siliceux d'Épongés que renferment cer- tains terrains. Voici comment il s'exprime à cet égard dans sa note sur les poudingues siliceux qui surmontent la craie grossière en Touraine {Ann. se. nat., XV, 100, 1829). « Cette roche se montre tout-à-fait dégagée sur le coteau au nord delà Loire, depuis Monnoge, où elle surmonte la craie mica- cée, jusqu'à Vallières, et surtout près de Saint-Cyr , dans une coupure du coteau qui est à l'opposé de la ville de Tours ; c'est cette variété que je veux plus particulière- ment signaler. Sur une épaisseur de 6 à 7 mètres, le coteau est formé d'une terre blan- che, friable, remplie de Zoophytes siliceux en fragments , qui ont conservé à peu prés leur position relative, et dont les surfaces sont assez nettes et bien conservées; j'y ai distingué cinq espèces non décrites de Spon- giaires en lames minces, couvertes d'oscules sur une ou sur leurs deux faces ; elle con- tient des Peignes et desTérébratules conver- ties également en silex. La terre blanche qui contient ces Zoophytes est toute pénétrée de spicules siliceux de 2 à 4 millimètres , qui lient la masse, et l'empêchent d'être friable comme elle le serait sans cela; cette terre blanche se casse difficilement comme une pâte grossière de carton, et, quand on la ma- nie sans précaution , les spicules pénètrent dans les mains comme les poils de certaines Chenilles. Ces spicules paraissent avoir de 380 EPO ÊPU grands rapports avec ceux qui appartiennent aux Zoophytes décrits et figurés par le doct. Grant ; quand on cherche avec attention , on en trouve qui sont terminés par 3 ou 6 petits rayons symétriques. J'ai trouvé des Hallirhoës peu compactes, dontle tissu lâche paraissait formé de spicules ; un autre poly- pier compacte à l'extérieur m'a présenté en le cassant des spicules nombreux au milieu d'une poussière blanche; enfin , celles de ces Hallirhoës qui sont devenues plus compactes ont encore leur surface hérissée et suscep- tible d'adhérer aux fils de coton et de chan- vre dont on les enveloppe, comme si les spi- cules présentaient leurs pointes à l'exté- rieur. » M. le doct. Guyon a indiqué, dans un dépôt tertiaire des environs d'Oran, sous la dénomi- nation fautive de Craie, des corps aciculaires assez nombreux. Il nous avait paru depuis longtemps que ces corps ne pouvaient être que des spicules d'Epongés, et c'est ce dont nous nous sommes dernièrement assuré par l'examen microsco- pique de la prétendue craie dont il s'agit.Pul- TPéfisée et soumise au microscope, de faibles parcelles de cette formation, même prises au hasard, présentent de petits corps spicu- laires fort semblables à ceux des Spongilles, mais un peu plus longs ; ce sont évidem- ment des Haléponges. Leur nature est sili- ceuse, quoique celle de la roche qui les ren- ferme soit calcaire; divers autres corps orga- nisés microscopiques y sont mêlés avec eux. Il serait facile de multiplier ces exemples. Les Agates mousseuses d'Oberstein, en Al- lemagne, celles de Sicile, et quelques Jaspes de l'Inde doivent à la présence d'Épongés la particularité qui leur a valu leur nom. M. Bowerbankadonnéily a quelques années une démonstration évidente de ce fait (Ann, and. Mag. ofnat., hist.t t. X). II y a reconnu des gemmes d'Épongés, des fibres résultant de la matière cornée transformée en silex et des spicules. C'est même par cette observa- tion intéressante qu'il a été conduit à suppo- ser.etbientôt après à démontrer que les Épon- ges usuelles qu'on supposait dépourvues de spicules en avaient néanmoins. Pour être étudiées sous ce rapport, les Agates mous- seuses doivent être usées en lames minces et soumises à un assez fort grossissement. Les silex de plusieurs localités renferment aussi d'après M. Bowerbank des débris d'E- ponges [Trans. gèol. Soc, 2e série, tom. IV, p. 181). (P. G.) ÉPONIDE. moll. — Voy. pulvinule et ROTALIE. *EPOPHTHALMIA (lirf, sur ; oyOoàpos , œil), ins. — M. Burmeister indique sous ce nom (Handb. der. Ent., II, 144) un g. de Névroptères de la famille des Libelluliens. Ce genre n'est pas adopté par M. Bambur ( JVévropt., 144 ; Suites à Buffon) , qui place les espèces qui le constituent dans le genre Corduliade Leach. Le type est T Epophihalmia viltata Burm., qui se trouve à Madras. (E.D.) EPOPS. ois. — Nom spécifique de le Huppe commune , Upupa epops L. ÉPOPSIDES. ois. — Vieillot a-établi sous ce nom une famille comprenant les g. Polo- chion, Fournier, Huppe et Promérops. Cette dénomination a été adoptée par d'autres or- nithologistes. (G.) *EPOPTERUS (mcotctjîp, argus), ins.— Genre de Coléoptères subtétramères, trimè- res deLatreille, famille des Fungicoles, créé par nous, et adopté par M. Dejean qui, dans son Catalogue, y rapporte les 2 espèces sui- vantes : Eumorphus ocellatus 01. ( pictus Endomychus Pert. ), et undulatus Dej. La lie se trouve à Cayenne et au Brésil, et la 2e à Buénos-Ayres. Notre collection renferme une 3e espèce venant de Surinam ; nous l'avons nommée E. pavonius. Les Epopterus ont le corps un peu aplati, pubescent, ovalaire, al- longé ; ils sont d'un brun noirâtre. Leurs élytres portent des bandes flexueuses jaunes, quelquefois ocellées; la massue de l'antenne est composée de 3 articles, dont le dernier est grand et lenticulaire. (C.) EPSOJVITE. min. — Syn. de Sulfate de magnésie. EPTATRÈME , Dum. poiss. — Syn. de Myxine. *EPUILEA. ins. — Genre de Coléoptères pentaméres , famille des Clavicornes , tribu des Nitidulaires, établi par M. Erichson, dans sa monographie de cette tribu, publiée dans le 4e vol. du Mag. enlom. de Germar, p. 26T, année 1 843. Ce g. fait partie de la sous-tribu des Nitidulaires, et comprend 30 espèces de divers pays, quel'auteur divise en deux grou- pes, savoir : celles dont les pattes postérieu- res sont rapprochées et celles qui les ontécar- EQU tées. Nous citerons, dans le premier groupe, VEpurœa 10-guitaia {J\'iUdula id. Fabr.) , et dans le second, VEpurœa limbaia ( JVitidula id. Fab.) ; ces deux espèces se trouvent en Suède, en Allemagne et en Suisse. (D.) ÉPURGE (grande et petite), bot. ph. — Nom vulgaire de deux espèces du genre Eu- phorbe. *EPYRIS. ins. — Genre d'Hyménoptères térébrans, de la famille des Oxyuriens, créé par M. Westwood, et adopté par M. Walker et par la plupart des entomologistes. Les Epyris sont voisins des Beihylus, et n'en dif- fèrent guère que par leur tête plus petite, leurs antennes qui ont un article de plus, et leur thorax plus allongé. La seule espèce de ce g. est YEpyris niger West, [in Phil. Mag.y an. 1832, p, 129), qui se trouve, mais très rarement, aux environs de Paris. (E. D.) *EPYTUS, Dej. ins.— Synonyme d'Oo- cyanus, Hope. (D.) EQUERRE. moll. — Nom vulgaire que l'on donne à une espèce de Perne , Perna isognomum. Foy. perne. (Desh.) EQUES. poiss. — Nom scientifique du g. Chevalier. Voy. ce mot. "ÉQUILATÉRALES A COURTES ÉPI- NES. jEquilaierales brevUpince. arach. — Ce nom est employé par M. Walckenaër (/ras. apt., t. II, p. 172), pour désigner une race d'Aranéides dans son g. Pleciana, et dont les espèces qui la composent ont un abdomen à trois côtés égaux, à épines postérieures peu allongées , et ne surpassant pas la longueur du corps. Les Pleciana spinosa,pungens, De- geerii et mililaris, font partie de cette race. (H. L.) * EQUÏLATERALES A LONGUES ÉPI- NES. Mquilaierales longispinœ. arach. — M. Walckenaè'r, dans le tome 2e de son Hist. nat. des Ins. api., emploie ce mot pour dési- gner dans son g. Pleciana une race dont les espèces qui la composent ont l'abdomen triangulaire avec les trois côtés à peu près égaux, et les épines postérieures du dos très allongées et surpassant de beaucoup la lon- gueur du corps. Les Pleciana désignées sous les noms de curvicauda , furcala , arcuata , cyanospina et armala appartiennent à cette tàce- (H. L.) EQUILLE. poiss. — Nom vulgaire d'une esp. du g. Ammodyles, L., A. lancea Cuv. EQUISELIS. poiss.— Syn. de Coryphéne. EQU 381 ËQUISÊTACÉES. Equisetaceœ. bot. CR.— Cette famille, que Jussieu a rangée parmi les Acotylédones, et De Candolle parmi les Mo- nocotylédones cryptogames, n'occupe encore dans la méthode naturelle qu'une place in- certaine. Quelques botanistes l'ont rappro- chée des Casuarina dont elle a le faciès, d'au- tres des Cycadéacées et des Conifères, avec lesquelles elle présente certaines affinités par son mode d'inflorescence , et sa fructifi- cation terminale et en cône; mais aujour- d'hui on s'accorde à la mettre après les Mousses et avant les Fougères. Les végétaux de cette famille croissent dans les terrains marécageux; ils ont un rhizome souterrain et rampant. Les tiges en sont cylindriques , sillonnées , rigides , arti- culées, simples ou divisées en rameaux ver- ticillés composés d'articles allongés, clos, munis, à leur point de jonction, d'une gaine membraneuse, dentée, qui paraît être le ru- diment des feuilles. Les rameaux , toujours verticillés , prennent naissance à la base des gaines, et présentent la même structure que la tige, mais sont solides au centre. La fruc- tification est terminale; les réceptacles sont nombreux, squamiformes, stipités , sub- polygones , verticillés , et ont la forme d'un cône. Les sporanges , au nombre de 6 ou 7, sont membraneux, adnés au réceptacle par leur page inférieure, uniloculaires.etcontien- nent plusieurs spores, à déhiscence introrse et longitudinale ; les spores sont libres et por- tent à leur base deux élatères filiformes élas- tiques, se terminant de chaque côté par des apex ou anthères spathulés et granuleux. Les Équisétacées , qui atteignaient à une taille gigantesque aux époques antédilu- viennes, sont aujourd'hui réduites à de fort petites dimensions ; elles sont très communes dans les pays tempérés, très petites dans les climats froids, et rares sous les tropiques; les plus grandes sont propres à presque tout l'hémisphère austral. Endlicher n'a donné dans son Gênera qu'un seul genre à cette famille, YEquise- tum, L. ( Prêle), et il regardait comme une simple section YOncylogonaium de Konig., qu'il a depuis érigé en g. dans son Synopsis. Il y rapporte encore les genres fossiles Ca- lamités, Tuck., et Calamilea, Cotta. EQUISETUM. bot. cr. — Nom scienti- fique du g. Prèle. 382 EQU * ÊQUITANT. Equitans. bot. — Nom sous lequel M. de Mirbel a désigné une dispo- sition des cotylédons, des feuilles et des pé- tales dans laquelle ces organes étant plies dans le sens de leur largeur , en reçoivent dans leur pli un autre plié de même. On appelle encore jeuilles équiiatives les feuilles équitantes. EQUITES, ins. — Nom scientifique de la division des Chevaliers , établie par Linné dans son g. Papilio. •ÉQUIVALVE. moll.— On donne ce nom à une coquille bivalve dont les deux valves sont parfaitement égales et semblables. Voy. MOLLUSQUES. (DESH.) *ÉQUIVALVES. Equivaivia, Latr. moll.— Presque toutes les coquilles des Brachio- podes sont inéquivalves ; le genre Lingule lui seul se soustrait à cette règle générale , et c'est pour lui que Latreille, dans ses Fa- milles naturelles du règne animal , a proposé une famille sous le nom à.' Equivaivia. Cette division méritera d'être conservée , lorsque la classification sera fondée d'après ce ca- ractère de l'égalité ou de l'inégalité des valves. f^Oy. BRACHIOPODES et MOLLUSQUES. (DESH.) ÉQUORÉE. JEquorea {œquor, la mer). acal. — Genre d'Acalèphes de la famille des Médusaires, créé par MM. Péron et Lesueur [Ann. du Mus., t. XIV, 1809), et adopté par Lamarck, Cuvier et M. de Blainville , qui y ont réuni plusieurs g. voisins. Les Équorées sont caractérisées par leur om- belle, garnie à son pourtour d'un grand nombre de cirrhes allongés , par les ca- naux de l'estomac nombreux et linéaires, excavé en dessous avec un orifice buccal simple ou bordé d'un repli membraneux en- tier. Les Équorées , qui sont connues vulgaire- ment sous le nom d'Orties de mer, varient beaucoup dans leur grandeur , ainsi que dans leur habitation , car on les rencontre dans toutes les mers. On en connaît plus de vingt espèces. M. Milne-Edwards a fait con- naître dernièrement (Ann. se. nat., 2« série, t. XVI, p. 195, pi. 1 ; Icon. Règ. anim., p. 42, 141e liv.), et d'une manière complète, l'orga- nisation extérieure et intérieure d'une espèce de ce genre , qu'il a nommée Mquoreavio- lacea, et qu'il a observée sur les bords de la Méditerranée, à Cette en Provence. Nous re- grettons de ne pouvoir donner ici une ana- ERA lyse du beau travail de M. Milne-Edwards . et nous nous bornons à dire que le savant professeur a démontré que les Équorées, loin d'être privées d'organes reproducteurs dis tincts , ainsi que le prétendait Eschscholtz, ont presque toutes la face inférieure cou- verte par l'appareil de la génération. Cet ap- pareil consiste en une multitude de "lamelles saillantes qui flottent à l'extérieur, et qui lo- gent tantôt des ovaires, tantôt des testicuïes reconnaissables aux Zoospermes dont ils sont gorgés. Parmi les espèces du g. Équorée nous ci- terons : YJEquorea Forskalea Pér. , de la Méditerranée et de l'Océan ; YJEquorea glo- bosa Eschs., de la mer du Sud, entre les tro- piques ; et YJEquorea octo-costala Less., delà mer de Norwége. (E. D.) * ÉQUORIDÉES. JEquoridœ. acal. — Eschscholtz {System, der Acaleph., 1829) et M. Lesson (Zooph. Acal., p. 304 ; Suites à Buffon, 1843) indiquent sous ce nom une tribu de la famille des Médusaires qui com- prend des Méduses déprimées , disciformes ou rarement creusées en cloche, ayant leur bouche arrondie, large, garnie d'une lèvre ou rebord simple ou dentelé. Deux genres (JEquorea et Polyxenia) entrent dans cette tribu. (E. D.) EQUULA. poiss. — Genre de la famille des Scombéroides , établi par Cuvier aux dépens du grand genre Zeus, pour de petits Poissons de la mer des Indes à une seule dorsale, mais à plusieurs aiguillons, dont les antérieurs sont quelquefois très élevés; leur corps est comprimé, les bords de leur dos et de leur ventre dentelés le long des nageoires , et le museau très protractile. C'estenledéployant subitement qu'ils saisis- sent les petits Poissons ou les Insectes dont ils font leur nourriture. Le type de ce g., qui se compose de 10 espèces, est YE. ensifera Cuv. (Scomber equula Forsk.) EQUUS. mam. — Nom scientifique du g. Cheval. ÉRABLE. Acer. bot. ph. —Genre type de la petite famille des Acéracécs, formé par Linné (Gen., 1155, excl. sp.), révisé et mieux circonscrit par d'autres auteurs, renfermant une cinquantaine d'espèces environ , dont un cinquième au moins est peu connu, mal déterminé , ou ne se compose que de varié- tés. Ce sont en général de grands arbres ERA ERA 383 croissant dans les parties tempérées du globe en Europe (6 espèces ), en Asie, et surtout dans l'Amérique septentrionale, où souvent ils composent d'immenses forêts tout entiè- res. Chez nous , les parcs et les grands jar- dins doivent à plusieurs espèces d'Érables une partie de leur beauté. L'Acer pseudo- platanus et Y Acer platanoides, vulgairement le Sycomore , sont avantageusement plantés pour former des avenues, des promenades publiques. En Amérique, Y A. saccharinum forme à lui seul des bois entiers , et les ha- bitants en tirent par incision un excellent sucre. Cette précieuse particularité paraît également appartenir à un assez grand nom- bre d'autres espèces du genre, qui sécrètent un suc limpide abondant et quelquefois lai- teux j mais on manque de données certaines à cet égard. En général , le bois des Érables est léger, mais solide , et souvent agréable- ment coloré : aussi les tourneurs , les ébé- nistes, les menuisiers et les charpentiers en tirent-ils souvent un bon parti. Ces arbres se plaisent assez bien partout; toutefois, on doit éviter d'en planter dans les terrains bas et humides , où leur végétation est souvent souffreteuse et décolorée. Les A. campesiris , monspessulanum, pseudoplalanus, plalanoides, opalifolium, etc., croissent naturellement en France. L'une des plus belles espèces est VA, pensylvanicum ( ou siriaium ), dont l'é- corce verte est couverte de stries blanches ; il nous vient d'Amérique. Les feuilles des Érables sont opposées, simples, palmatinervées, lobées, dépourvues de stipules ; leurs fleurs disposées en racè- mesouen corymbes axillaireset terminaux. Voy. acérinées. (C. L.) ERACLISSA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Euphorbiacées-Phyllanlhées , éta- bli par Forskal , et regardé par Endlicher comme un synonyme sectionnaire du g. An- drachne. *ERANA. ois. — Genre établi par G.-R. Gray aux dépens du g. Alouette , et dont YAlauda crassirosiris est le type. (G.) ERANGELIA, Reneaulm. bot. ph. — Sy- nonyme de Galanthus, L. ERA[\THEMUM (nom grec d'une plante aujourd'hui indéterminée), bot. ph.— Genre de la famille des Acanthacées, fondé d'abord par Linné, qui y renferma des espèces dis- parates et appartenant à d'autres genres, re- constitué sur des bases plus normales par R. Brown (Prodr., 476), et contenant plus de 40 espèces. Ce sont des herbes ou des ar- brisseaux répandus dans toutes les parties tropicales et subtropicales du globe. On en cultive une douzaine environ en Europe. Leurs feuilles sont opposées; leurs fleurs sont disposées en épis denses ou lâchement bractées, ou solitaires, axillaires, et munies de deux bractéoles. Endlicher ( Gen. PL , 4087 ) en répartit les espèces en trois sous- genres , basés sur le mode d'inflorescence : a. Eueranthemum ; b. Planeranthemum ; C. Hesperanlhemum. (C. L.) ERANTHIS (fap, printemps ; ivQyj, fleur). bot. ph. — Les frimas n'ont pas encore disparu , que des tapis de verdure et d'or s'étalent de toutes parts dans nos montagnes centrales d'Europe, et viennent réjouir l'œil des voyageurs , si longtemps attristé par le spectacle continuel des glaces et des neiges. Ce luxe, cette splendeur, sont dus à une toute petite plante , haute de 4 à 5 centimètres , YE. hyemalis Salisb. (Helleborus hyemalis L. ), type d'un genre formé par Salisbury , et qui appartient à la famille des Renoncu- lacées, tribu des Helléborées. On en connaît une seconde espèce , aussi précoce que la première, et qui croît en Sibérie, particula- rité dont elle tire son nom spéciflque. Les feuilles de ces deux petites plantes vivaces (au moyen de leurs tubercules radicaux), sont radicales , longuement pétiolées , sub- peltées, muitiséquées, très glabres. Les sca- pes sont plus longues, uniflores ; la fleur est jaune, sessile dans un involucre terminal, diphylle, multifîde : elle paraît dès la fin de février dans nos jardins. UE. hyemalis est une plante très acre, et suivant plusieurs auteurs, la mastication de ses fleurs cause dans la bouche une in- flammation. On dit son bulbe éminemment purgatif. (C. L.) * ERASMA (nom propre ). bot. ph. — Genre établi par R. Brown ( Abel , Narrât. , Journ. chim., 374), et rejeté par Endlicher à la fin de sa famille des Bruniacées comme un g. douteux. 'ERASTRIA (êpaVrptct, amante), ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes, établi par Ochsenheimer et adopté par M. Boisduval, qui, dans son Gênera et ind. melhod., p. 175, le range dans sa tribu des Nocluo-Phaléni- 384 ERA des. Il y rapporte 5 espèces dont les chenilles sont demi-arpenteuses , et qui, à l'état par- fait, ressemblent un peu, par leurs ailes lar- ges et leur corps grêle, à des Phalénites. L'es- pèce la plus commune de ce genre est YE- rastria fuscula Hubn., qui vole en juin dans les bois. (D). ÉRATO. ins. — Nom d'un Papillon ap- partenant au g. Héliconie. *ERATO , Risso. moll.— Ce genre a été proposé par M. Piisso, dans son ouvrage sur les principales productions des environs de Nice , pour une petite coquille connue depuis longtemps des auteurs anglais sous le nom de Voluta lœvis. Pour nous, le genre Erato renferme un petit nombre d'espèces du g. Marginelle et sert de liaison entre ce g. et les Porcelaines, t'oyez marginelle. (Desh.) *ERATO ( une des neuf Muses ; Iparoç , charmant ). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées, tribu des Astéroïdées- Chrysocomées , formé par De Candolle (Prodr., V, 317) pour une herbe ayant le port d'une Polymnia , et croissant dans le district d'Orénoque.La tige en est dressée, té- tragone, glabre ; les feuilles sont opposées, les adultes glabres en dessus, couvertes en des- sous, le long des nervures, d'une pubes- cence couchée ; les pétioles munis à la base de deux oreilles larges etconnées-engaînan- tes ; le limbe est ample, ové-acuminé, gros- sièrement incisé-denté, 5-7-nervé à la base ; les capitules multiflores , hétérogames , sont disposés en un corymbe terminal, composé, dense ; les fleurs jaunes , celles du disque d'une teinte plus foncée. (C. L.) *ERAX. ins. — Genre de Diptères, divi- sion des Brachocères, subdivision des Aplo- cères, famille des Tétrachaetes, tribu des Asiliques, fondé par Scopoli et adopté par M. Macquart {Diptères exotiques, 1. 1, 2e part. , p. 107). Ce genre est un démembrement des Asiles de Linné, dont il diffère principa- lement par la manière dont les nervures des ailes s'anastomosent. Il comprend environ 40 espèces qui appartiennent à l'Amérique, à l'exception d'un petit nombre réparti entre l'Afrique, l'Asie et l'Australasie. Plusieurs se font remarquer par le blanc argenté des der- niers segments de l'abdomen. Une autre, Asilus nodicorns Wiedrn., se singularise par la conformation des antennes, dont le troi- sième article est bilobé à sa base. (D.) ERE •ERCILIA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Phytolaccacées , tribu des Giésékiées, formé par Ad.de Jussieu {Ann. se. nat., XXV, II, t. 3) sur une herbe suffru- tiqueuse volubile du Pérou, à feuilles al- ternes , pétiolées , très entières , démunies de stipules, à fleurs hermaphrodites tribrac- téolées , réunies en épis axillaires. (C. L.) ÉRÈBE. Erebus (ept£oç, les enfers, obscu- rité), ins. — Genre de Lépidoptères, famille des Nocturnes , établi par Latreille, qui le range dans la tribu des Noctuélites, et dont le principal caractère est d'avoir le dernier article des palpes aussi long et même quel- quefois plus long que le précédent, nu, grêle et comprimé. Ce genre ne renferme que quelques espèces exotiques remarquables par leur abdomen court et conique et par la la grande envergure de leurs ailes supérieu- res dont le sommet est très allongé , tandis que leurs ailes inférieures sont au contraire très courtes. Nous citerons, comme la plus remarquable par sa taille et la plus répandue dans les collections, Y Erebus slrix Fabr. , qui a près de 8 pouces d'envergure. Elle est en- tièrement d'un gris blanchâtre avec les qua- tre ailes traversées par un grand nombre de lignes noires ou noirâtres , anguleuses et ondulées en forme de points de Hongrie. Elle est figurée dans Cramer et dans YHist. nat. des Jnseci., faisant suite au Buffon-Du- ménil, tom. III, pi. 28. (D.) *EREBIA (IpsSoç, noirceur), ins.— Genre de Lépidoptères, famille des Diurnes , établi par Dalman et adopté par M. Boisduval, qui , dans son Gêner, et ind. method., pag. 26, le range dans sa tribu des Satyrides. Ce genre se compose de toutes les espèces du genre Hipparckia des Allemands ou du genre Sa- tyrus de Latreille, connues vulgairement sous le nom de Satyres nègres. Ces Lépidoptères ont les quatre ailes d'un brun noirâtre des deux côtés, presque toujours traversées prés du bord terminal par une large bande fauve ou d'un roux ferrugineux , surchargée de gros points noirs pupilles de blanc, ce qui forme comme autant de taches ocellées. Leurs chenilles et leurs chrysalides sont peu connues. Aucune des espèces de ce genre n'habite les pays plats, et ce n'est que dans les montagnes d'une certaine élévation que l'on commence à en voir voler. Elles devien nent d'aut ant plus communes apsque le ERE t'élévedavantage. On en connaît aujourd'hui 24 espèces, toutes d'Europe, parmi lesquelles nous citerons comme type VErebia blandina Fabr., très commune dans les montagnes du centre de la France. (D.) *ÉRÉBIE. Erebia féptSos, noirceur), uns. — Genre de Diptères établi par M. Robineau- DesYoidy [Essai sur les Myodaires, p. 207), qui le range dans la famille des Calyptérées, division des Zoobies, tribu des Entomobies et section des Macquartides. Il y rapporte 2 espèces dont l'une est la Musca iremula Linn., ou Y Echinomyia idem Dumér., très commune aux environs de Paris. (D.) *ERECRTHITES {?iPt'xBo , j'agite), bot. ph. — Genre de la famille des Composées , tribu des Sénécionidées-Érechthitées, formé par Rafinesque ( Ludov. 65) et renfermant une vingtaine d'espèces croissant naturelle- ment dans l'Amérique et l'Australasie , et dont le quart environ est cultivé en Europe dans les jardins botaniques. Ce sont des plantes herbacées annuelles, dressées . gla- bres, subscabres ou subtomenteuses , à feuilles alternes, lancéolées , très entières ou dentées , plus rarement pinnatifides , à capi- tules multiflores, hétérogames, discoïdes , composant des corymbes terminaux rami- fiés, à pédicelles souvent bractéolés , et dont les corolles sont jaunes ou blanchâtres. De Candolle (ProdV.) divise ce genre en plu- sieurs sous-genres fondés sur la forme et la nature des achaines. (C. L.) ÉRECTILE (tissu). zooh.—Foy. tissus. *EREMLEA (lpvjpa~oç , solitaire}, bot. ph. — Genre de la famille des Myrlacées, tribu des Leptospermés, établi par Lindley (Swan River XI) et dont le type est le Metrosideros pavciflora d'Endlicher. Il comprend un petit nombre d'arbrisseaux, indigènes du sud- ouest de la Nouvelle -Hollande, à feuilles alternes, éstipulées, semi-cylindriques, gla- bres ou poilues; à fleurs solitaires ou peu nombreuses, agrégées au sommet des ra- meaux, et renfermées dans des bractées im- briquées. (C. L.) EREME. Eremus (lpv)jxoç , solitaire), bot. — Nom sous lequel M. de Mi rbel désigne une capsule sans valves ni sutures produite par un ovaire qui ne porte pas de style, ainsi que cela a lieu dans les Labiées. 'EREMIA (cpnfAtoc, solitude), bot. ph. — Genre de la famille des Éricacées, tribu des t. v. ERE 385 Sympiézées, établi par Don (Edinb. netv. phil.journ. XVII, 156) et renfermant 7 ou 8 espèces indigènes du cap de Bonne-Espé- rance. Ce sont des arbustes à rameaux diva- riqués, ayant le port des Erica, à feuilles ternées-quaternées-verticillées, étalées ou réfléchies, ciliées-hispides ; à fleurs agglomé- rées au sommet des rameaux , très briève- ment pédicellées, munies chacune de trois bractées rapprochées du calice ; celui-ci hispide-cilié. On cultive en Europe YE. toita Don. Bentham divise ce genre en deux sections , fondées sur le nombre des loges de l'ovaire : a. Hexasiemon , ovaire bilocu- laire; b.Eremiasirum, ovaire quadriloculaire. (C. L.) * EREMIAFHILA (fjmpfe, désert ; ?Ac'a> s j'aime), ins. — Genre d'Orthoptères, delà famille des Mantiens, créé par M. Alexandre Lefebvre [Ann. Soc.ent. de Fr., t. IV, p. 449, 1835). Les Érémiaphiles sont assez voisins des Mantes ; ils ont comme elles cinq articles aux tarses, mais les palpes ont le dernier ar- ticle cylindroide et obtus à l'extrémité; les quatre pattes postérieures sont grêles, lon- gues, et à cuisses se terminant quelquefois par une petite épine; l'avant-dernier seg- ment abdominal offre d;?ux épines dans les femelles ; enfin les élytres et les ailes sont toujours fort courtes. M. Alex. Lefebvre a donné [loco cit.) une bonne monographie des Eremiaphila qu'il a été à même d'étudier dans son voyage en Egypte. Il a trouvé plusieurs individus de ce g., mais aucun à l'état parfait. Ces Or- thoptères habitent le désert, dans des lieux tout-à-fait dépourvus de végétation, et au milieu des débris de coquilles. Un fait sin- gulier, c'est le changement de coloration que M. Lefebvre a observé chez ces insectes, se- lon le terrain sur lequel il les rencontrait, et avec la teinte duquel ils offraient la plus parfaite identité. Par leur conformation , ces Mantides semblent être carnassières, et par le défaut de développement de leurs ai- les, elles paraissent ne devoir pas s'éloigner du désert; et cependant, malgré toutes les re- cherches du zélé voyageur que nous avons déjà cité, il ne put découvrir aucune trace d'autres Insectes dans les lieux habités par les Érémiaphiles. M. Lefebvre a fait connaître douze espèces de ce g., qui toutes se trouvent dans les dé- 49 386 ERE serts de l'Egypte, de la Syrie et de l'Arabie : dous citerons: 1° YEremiaphila Zelterstedt Lef. (lococii., p. 499, pi. XII, fig. 3), espèce figurée dans l'ouvrage sur l'Egypte (Orih., pi. H, fig. 6),et2°\'EremiaphilaAudouinLd. [loco cii., pi. 482), grande espèce qui est d'un blanc verdâtre mélangé, et a été trou- vée par M. Boue dans le désert du Caire à Suez. (E. D.) *ÉRÉMIAPHILIENS. Eremiaphilii. ins. — M. Alex. Lefebvre (Ann. Soc. en t. de France , tom. IV, pag. 468 , 1835) propose de donner ce nom ou celui d' Acanihogasterii h un groupe de Mantiens , principalement caractérisé par leur abdomen sous-épineux chez les femelles, et dans lequel il place les deux genres Eremiaphila et Heteronytarsus. Voy. ces mots. (E. D.) *EREMIAS («pvjfjttaç.d'un lieu désert).REPT. — Genre de Reptiles sauriens appartenant à la même famille que les Lézards de nospays, et qui a été distingué par M. Fitzinger pour un petit nombre d'espèces que MM. Dumé- ril et Bibron portent à 13 dans leur Erpé- tologie générale. Presque toutes sont de l'A- frique , on en possède aussi d'Asie et même de l'Europe orientale. Les caractères de ce genre consistent dans la langue à base non engainante, médiocrement longue, échan- crée en avant en fer de flèche et couverte de papilles squamiformes imbriquées ; dans les dents intermaxillaires, coniques et sim- ples , les premières simples et les suivantes à sommet tricuspide. Ils ont une plaque naso-frontale formant avec les deux naso- frénales un renflement hémisphérique, au sommet duquel se trouve situé l'orifice exté- rieurdes narines; un repli delà peau trans- versal ou anguleux se voit sous leur cou , en avant de la poitrine. Ils ont des pores fé- moraux, et leurqueue, cylindro-tétragoneà son origine, estarrondie dans le reste de son étendue. Les Eremias étaient des Podarcis pour "Wagler. Plusieurs auteurs ne croient pas devoir les séparer génériquement des La- cena. (p. G.) TREMNUS(«p«f*voç, ténébreux, obscur). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionides gonatocères, divi- sion des Cyclomides , créé par Schœnhcrr ( Disposilio methodica, pag. 200 , Synonym. gen.et $p. Curadion., tom. II , p. 540, VII, ERE p. 203), et renfermant 31 espèces, toutes ori- ginaires du cap de Bonne-Espérance, et divi- sées ainsi par l'auteur : 1» Cuisses simples ; 2° Cuisses denticulées. Nous mentionnons les Eremnus arrogans et lineatus , qui rentrent dans l'une ou l'autre de ces divisions. Les Eremnus sonl de taille moyenne, de couleur grise ; ils ont le port des (Jtiorhynchus ou des Cneorhinus, et s'en distinguent par un écusson non visible et par une trompe plane en dessus. (C.) *EREMORIA, Stéphens. ins. — Synon. d'Ilarus , Boisd. (D.) *EREMOBIA (Ipv^oç, désert; 6ioa>, je vis), ins.— Genre d'Orthoptères de la famille des Grilliens, créé par M. Serville ( Hist. des Onhopt., \).1M,Suiiesà Bufjon) aux dépens des Gryllusde Fabricius. LesÉrémobiei sont principalement caractérisées par leur tête plus ou moins rugueuse, d'égale largeur par- tout; par leurs antennes, assez distantes l'une de l'autre à leur insertion, et présen- tant des articles peu distincts, plus ou moins déprimés, et par leur présternum mutique, sans rebord prononcé. Les Insectes de ce groupe semblent ne fréquenter que les lieux déserts et incultes. On en connaît un assez grand nombre; nous citerons : 1° le Gryllus CisiiFabr. ,qui se trouve en Egypte, et 2° YE- remobia flexuosa Serv., qui habite l'Espagne. (E. D.) * EREMOBIUS , Gould. ois. — t'oyez FOURNIER. (G.) 'EREMODENDRON (Ipvjp0?, le désert; êévSpov, arbre), rot. ph. — Genre formé par DeCandolle {Msc.) sur YEremophila? arbo~ rescens d'AU. Cunningham et appartenant à la famille des Myoporacées. La plante qui en est le type étant peu connue , rend ce genre encore douteux. C'est un arbrisseau croissant dans la Nouvelle-Hollande austro- occidentale, couvert d'un duvet laineux et épais ; à feuilles opposées, blanchâtres pen- dant la jeunesse; à fleurs bleues, dont les corolles finement squameuses en dehors, portées sur des pédoncules solitaires, ébrac- téés , axillaires. Ce genre paraît différer assez peu de l' Eremophila. (C. L.) *EREMODON (epvjpoç, solitaire; bêovç, dent), rot.cr. — (Mousses.) Genre de Moussef acrocarpe haplopéristomé, faisant partie de la tribu des Splachnacées et fondé par Bri- del en 1826 presque en même temps que ERE MM. Grevilleet Arnott l'établissaientdeleur côté ( Mém. Soc. lin. Par., févr. 1826} sous le nom de Dissodon. Ce dernier nom, qui évidemment a la priorité, n'ayant point été traité en son lieu , nous allons donner ici la définition de ce genre tel que viennent de le réformer MM. Bruch et Schimper : Péristome simple , composé de 32 dents rapprochées et comme soudées par paire, ou par quatre, linéaires -lancéolées, planes, formant un cône lorsqu'elles sont humides, infléchies pendant la sécheresse. Capsule ovoïde, assez longuement pédonculée, dressée ou pen- chée , munie d'un long col obconique ou renflé. Opercule conique obtus. Coiffe en capuchon renflé. Fleurs terminales herma- phrodites ou monoïques , gemmacées. Ces Mousses , vivaces, forment des touffes denses sur la terre. On n'en connaît qu'un petit nombre d'espèces, toutes propres aux ré- gions froides ou tempérées des deux hémi- sphères. (C. M.) *EREMOGONE (fp^ioç, solitaire; yovvî, produit), bot. ph. — Ce g., établi parFenzl {Verbreit der Alrin., 13) aux dépens du g. Arenaria, estconsidéré par Endlicher comme un synon. sectionnaire de ce dernier genre. EREMOPHILA ( fp^oç, le désert; yftoç, ami ). bot. ph. — Genre de ia famille des Myoporacées, formé par R. Brown (Prodr., 518), incomplètement déterminé, et renfer- mant 3 espèces seulement, croissant dans le sud de la Nouvelle-Hollande. Ce sont des arbrisseaux ayant le port des Genêts, à feuilles éparses ou opposées, semi-cylindri- ques , à pédoncules axillaires , solitaires , uniflores , ébractéés. On n'en connaît ni la corolle ni l'ovaire. (C. L.) * EREMOPHILA. ois.— Genre établi par M. Bonaparte aux dépens du g. Alouette , et dont VAlauda alpestris est le type. Cette Alouette, décrite à la fois par Buffon sous les noms d'A. Hausse-Col noir et à ceinture de prêtre, est la même que l'A. Alpestre, de Virginie ou de Sibérie de l'Encyclopédie. Swainson en a fait son Alauda cornuta.Celle synonymie multipliée est commune aux oi- seaux dont la distribution géographique est très étendue, et VA. alpesiris est commune aux parties boréales de l'Europe , de l'Asie et de 1 Amérique. (G.) ÉRÉMOPIULE. Eremophilus (fp*p.oç, so- litaire ; fiiéç, ami ). poiss. — Genre de l'or- ERE 387 dre des Malacoptérygiens apodes, famille des Anguilliformes , établi par M. de Humboldt pour un Poisson ayant une certaine ressem- blance avec l'Équille, et présentant pour ca- ractères : Corps allongé ; mâchoire supé- rieure beaucoup plus longue que l'infé- rieure, et munie de quatre barbillons ; il en a de plus deux autres demi-tubuleux si- tués sur les narines ; cinq nageoires distinc- tes, une dorsale, une anale et deux pecto- rales : la langue courte et charnue ; l'ouver- ture branchiale très étroite , le bord de l'o- percule dentelé; point de vessie natatoire. La seule espèce de ce g., YE. mutisii, est un Poisson d'un pied de longueur , de couleur grise, tacheté de vert ; il habite la petite ri- vière d'où se forme la belle cataracte de Tequendama. Il est fort recherché des habitants de Bogota, surtout en carême. M. de Blainville a fait de ce poisson un Silure. * ÉRÉMOSPERMÉES. Eremospermeœ. bot. cr. — (Phycées.) Dans sa nouvelle classi- fication des Algues, M. Kutzing appelle ainsi celles dont les spores entières sont solitaires à la superficie de la fronde , que celle-ci soit d'ailleurs filamenteuse ou membraniforme. C'est le premier ordre de ses Gymnosper- mées. Voy. ce mot. (C. M.) *EREMOSYNE (!pnp.oauvïj, solitude). bot. ph.— Genre de la famille des Saxifragacées, tribu des Saxifragées , formé par Endlicher ( Enum. PL hug. , 53 ) sur une très petite plante découverte dans le sud-ouest de la Nouvelle-Hollande. Les feuilles radicales sont rosulées , obovées-spathulées , très en- tières ; les caulinaires alternes, sessiles, très profondément pectinées-pennées, à lacinies linéaires , dont les plus inférieures déflé- chies, les autres ascendantes ; le lobe termi- nal plus large. Les fleurs sont très petites , blanches, groupées-serrées en cymules plu- sieurs fois dichotomes. (C. L.) *EREMIJRUS ( rPyjp.oç , solitaire ; ovpa, queue), bot. ph. —Genre de la famille de# Liliacées , tribu des Anthéricées , établi par Bieberstein {PL ross., II, t. 61) pour renfer- mer deux petites plantes herbacées vivacel, croissant sur le Taurus et le Caucase , et cultivées en Europe dans les jardins bota- niques. Le rhizome se compose de fibres épaisses , fasciculées , donnant naissance a des feuilles radicales , linéaires, du milieu desquelles s'élève une scape nue, portant un 388 ERE racème floral allongé. Les fleurs en sont jaunes. (C. L.) ERESE. Eresus ( Iptala. , action de ra- mer), arach. — Ce g. qui appartient à l'ordre des Arachnides et à la famille des Araignées, a été créé par M. Walckenaër, qui le caractérise ainsi : Yeux au nombre de 8, inégaux entre eux , placés sur le de- vant et sur les côtés du corselet; 4 sur la ligne antérieure , et 2 sur chacune des deux autres lignes postérieures. Les intermé- diaires de la ligne antérieure, et les deux yeux de la seconde ligne sont tellement rap- prochés entre eux , qu'ils forment un petit carré ou trapèze renfermé dans un plus grand, figuré par les yeux latéraux de la li- gne antérieure, et les deux yeux de la ligne postérieure. Lèvre allongée, triangulaire, terminée en pointe. Mâchoires droites, allon- gées et dilatées, arrondies à leur extrémité. Pattes grosses , de longueur médiocre, pro- pres aux sauts et à la marche. Les Aranéides comprises dans ce g. épient leur proie, ren- fermées dans un fourreau d'un tissu serré , tendant des fils irréguliers entre les arbustes épineux , ou se pratiquant sous les pierres une retraite en soie fortement tissée. Cette coupe générique renferme 7 espèces propres à l'ancien monde, et que M. "Walckenaër a par- tagées en deux familles. L'espèce qui peut être considérée comme lui servantde type est l'É. cinabre, .C. cinaberinus Walck. {Hist. nat. deslns.apt., 1. 1, p. 195, n° 1). Cette espèce est remarquable par son corps, qui est d'un rouge écarlate , ou couleur de brique, sur le dos, avec 4 ou 6 taches noires disposées parallèlement et bordées d'un cercle blanc. Le corps en dessous est noir. Celte espèce habite les environs de Paris; elle se trouve aussi en Bavière , en Italie , en Hongrie et en Morée ; elle marche et saute peu ; elle re- lève souvent en l'air les pattes de devant, et lorsqu'elle a saisi sa proie , elle l'entraîne de côté. Cette espèce habite nos possessions du nord de l'Afrique ; car pendant mon sé- jour en Algérie, j'en ai pris plusieurs indi- vidus vers le milieu de mai sur les rochers arides des Djebel-Mansourah et Coudiat-Ati dans les environs de Constantine. (H. L.) *ERESIA (fo£:rta, l'action de ramer), rus. — Genre de Lépidoptères , famille des Diur- nes , établi par M. Boisduval dans YHist. ttas. des Insect., faisant suite au Buffon-Ro- ERE ret, aux dépens des Héliconies de Latreille. II donne pour type à ce genre une espèce nouvelle du Brésil qu'il nomme eunica et qui est figurée dans l'Atlas de son ouvrage, pi. XI, fig. 8. D'après cette figure, le genre Eresia a tout le faciès du genre Heliconia , et n'en diffère que par la forme des palpes et surtout des antennes, qui sont terminées par un bouton ovoïde comme dans les Ar- gynnes. (D.) *ERETES, Delaporte. ins. — Syn. à'Eu- nectes , Erichson. (D.) *ERETBIZON (IPe0iÇû> , je pique), mam. — Une espèce de la famille des Hystriciens ou Porcs-Épics particulière à l'Amérique du Nord a servi à Fr. Cuvier pour établir ce genre [Mémoires du Muséum, tom. IX) ; c'est celle que Buffon avait appelée l'Urson, et que les Anglo-Américains nomment quelquefois Cawquaw. Les Erethizons , dont quelques auteurs supposent qu'il existe plusieurs es- pèces , mais à tort sans doute , sont intermé- diaires dans la plus grande partie de leurs traits caractéristiques aux Porcs-Épics ordi- naires et aux Coendons. Leur taille est à peu près égale à celle de ces derniers, mais ils ont le front moins renflé, le mufle beaucoup moins gros et les piquants mêlés d'une assez grande quantité de poils. Ce sont bien des Bongeurs de ce groupe, et Buffon se méprend sur leurs affinités quand il dit que l'Urson aurait pu s'appeler Castor épineux. « Il est du même pays , ajoute-t-il , de la même grandeur, et à peu près de la même forme de corps ; il a comme lui, à l'extrémité de chaque mâ- choire , deux dents incisives longues , fortes et tranchantes. Indépendamment de ses pi- quants, qui sont assez courts et presque ca- chés dans le poil, l'Urson a comme le Castor une double fourrure : la première, de poils longs et doux, la seconde, d'un duvet ou feu- tre encore plus doux et plus mollet. » L'état actuel de nos connaissances sur l'or- dre des Bongeurs ne permet pas d'accepter le raisonnement que fait ici Buffon , et le célèbre naturaliste est bien plus dans le vrai lorsqu'il dit dans le même article « qu'il était nécessaire de donner un nom à cet animal pour ne pas le confondre avec le Porc-Épic ou le Coendou , auxquels il ressemble par quelques caractères , mais dont cependant il diffère assez à tous égards pour qu'on doive le regarder comme une espèce parti- ERG culière et appartenant au climat du nord comme les autres appartiennent à celui du midi. » C'est surtout d'après la considération de la forme du crâne que Fr. Cuvier a été con- duit à distinguer génériquement les Ere- thizons. La queue de ces animaux est plus longue que celle des Porcs-Épics, mais moindre que celle d Coendous. Les piquants de l'Erethizon sont en partie blancs ou jaunâtres , et en partie bruns ou noirâtres. La plupart sont cachés par les poils proprement dits , qui sont de couleur noirâtre et plus abondants en hiver. Cet animal est des régions froides, et ses mœurs sont encore incomplétementconnues. Buffon rapporte, et les naturalistes ont répété après lui, qu'il fuit l'eau et craint de se mouiller; qu'il se retire et fait sa bauge sous les racines des arbres creux. D'après le même auteur, l'Erethizon Urson dort beaucoup et se nourrit principalement d'é- corce de genièvre ; en hiver , la neige lui sert de boisson. Les sauvages mangent sa chair, et ils se servent de sa fourrure après en avoir arraché les piquants, qu'ils em- ploient au lieu d'épingles et d'aiguilles. L'Erethizon Buffonii de Fr. Cuvier ne pa- rait devoir être distingué de YHysirix dor- *ata, qui prend maintenant le nom (L'Erethi- zon dorsatum. Quant à la troisième espèce de ce genre indiquée par M. Lesson sous le nomd'is. macrourus pour YHysirix macroura, c'est bien un Hystricien , mais il est d'un autre genre. (P. G.) *ERETMOSAURES. rept.— M. Ritgen , en 1828, a donné ce nom au groupe de Reptiles qui comprend le g. Ichthyosaure [foy. ce mot), et il le considère comme la première des trois divisions qu'il admet parmi les Sauriens. (P. G.) EREUNETES. ois.— Uliger a établi sous ce nom, dans son Prodrome, un genre dans lequel il place une espèce de Chevalier d'A- mérique qu'il appelle E. petrificatus , et qui paraît devoir être conservé parmi les To- lamis à cause de sa ressemblance avec notre Guignette. (G.) * ERG ASILE. Ergasilius. crust. — Genre de l'ordre des Si phonostomes, de la famille des Pachycéphales , de la tribu des Ergasi- liens, établi par M. Nordmann pour des pe- ERG 3S9 tits Crustacés qui ressemblent extrêmement aux Cyclopes, mais qui vivent en parasites, et qui ont au-devant de la bouche une paire de grands crochets à l'aide desquels ils se fixent sur leur proie. Le corps de ces Crus- tacés est pyriforrae; la tête est renflée et porte sur le front un petit œil médian. Les quatre derniers segments du thorax sont tou- jours bien distincts et diminuent progressi- vement de grandeur. L'abdomen , conique et composé de deux ou trois anneaux , se termine par deux appendices diver- gents garnis de longues soies. Les antennes sont longues et se composent d'environ six articles. Une paire d'appendices qui parais- sent être les analogues des pattes-mâchoires antérieures des Caligiens et des Pandariens, s'insère à peu de distance en arriére de la base des antennes. La bouche est située as- sez loin en arrière, et n'est que peu saillante. Le dernier anneau thoracique est apode comme d'ordinaire , et porte chez la femelle deux grands sacs ovifères. Ces Crustacés subissent après la naissance des métamorphoses considérables; en sor- tant de l'œuf, ils sont ovalaires et pourvus de trois paires de rames natatoires, dont les deux premières paires deviendront par la suite des antennes et des pattes-mâchoires ancreuses; les pattes natatoires du thorax n'existent pas encore, et l'abdomen n'est pas distinct. Les Ergasiles sont de très petite taille, et vivent sur les branchies des Poissons; on ne connaît encore que des femelles. Trois es- pèces composent cette coupe générique , et celle qui peut être considérée comme étant le type est l'É. de Siébold , E. Sieboldii Nordm. (Microgr. beilr., p. 15, pi. 2, fig. 1 à 8). Cette espèce vit sur les branchies du Brochet et de la Carpe. (H. L.) * ERGASILIENS. Ergasilii. crust. — M. Milne-Edwards, dans le tome IIIe de son Hist. nat. des Crustacés, emploie ce mot pour désigner un petit groupe de Crustacés qui se rapproche beaucoup de celui des Cyclopes, et se fait remarquer par la conformation py- riforme du corps, la grosseur de la tête et le développement de l'abdomen. On ne con- naît encore que trois genres appartenant à cette division ; ce sont ceux d' Ergasilius , Bomolocus et JVicolhoe. (H. L.) "ERGATES («pya'Tvjç, ouvrier), ins. — 390 ERI Genre de Coléoptères subpentamères (tétra- mères de Latreille), famille des Longicomes, tribu des Prioniens, créé par Serville {An- nales de la Soc. ent. de France, t. I, p. 125 et 143), et ayant pour type le Prionus ferra- rius de?ànz.(obscurus d'OI.), mâle, P.faber Fabr., femelle. Chaque sexe est tellement différent de l'autre, qu'on a pu appliquer à cette espèce, bien qu'elle soit l'une des plus grandes du pays, les différents noms qu'elle porte ; sa taille est de 55 à 60 mill. de lon- gueur sur 12 à 18 de largeur. Le mâle est d'un brun noirâtre foncé, a le corselet ar- rondi, très scabreusement ponctué, denti- culé sur le côté et muni , près de sa base, d'une petite dent aiguë. La femelle est d'un brun châtain clair et terne; son corselet est transversal, plus large que les élytres, mar- qué, sur son disque, de deux plaques éle- vées, carrées, rugueuses, et d'une nervure transverse et latérale. Cette espèce se trouve sur le pin, dans les parties montagneuses des Alpes françaises, de l'Allemagne, de l'Autriche, de la Suède et de la Bavière. M. Dejean, dans son Catalogue, rapporte à ce genre une seconde espèce nommée E. im- pressus par M. Dupont. Les caractères généraux des Ergates se résument ainsi : Mandibules courtes dans lesdeux sexes ; corselet sans fortes épines la- térales, dilaté sur les côtés. (C.) ERGOT, bot. cr. — Nom vulgaire d'une espèce du g. Scleroiium, S. clavus. Voy. ce mot. ERGOTS, ois. — Voy. éperons. *ERIACHNE (fpiov, laine; aXvn, paillette). bot. ph. — Genre de la famille des Grami- nées, tribu des Avénacées , établi dans le principe par Palisot de Beauvois (Agrost., 72), mais révisé et mieux déterminé par R. Brown {Prodr., 183). Il renferme une ving- taine d'espèces , croissant principalement dans la Nouvelle-Hollande, plus rarement dans les Moluques et au Cap (?). Elles sont presque toujours pubescentes , à feuilles étroites, planes, à épillets paniculés, biflo- res, hermaphrodites. On les répartit en deux sous-genres, fondés sur la nature de la pail- lette inférieure : a. Achneria , Palis. , pail- lette inférieure mutique ; b. Eriachne (pro- prement dit ), Palis. , paillette inférieure prolongée en arête au sommet. (G. L.) *ERIANTHERA (Iptov , laine ; àv0*jpa[àv- ERI $v)po« J , en bot. anthère ). bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées, tribu des An- drograph idées, formé par Nées {in Vall. PL as. rar. , III, 115), et ne renfermant qu'une ou deux espèces, croissant dans l'Inde. Ce sont de petits sous-arbrisseaux à feuilles op- posées, à pédoncules axillaires, uni-biflores; à fleurs ébractéolées. (CL.) ERIANTHUS (fptov , laine ; avfloç , fleur). bot. ph. — Genre de la famille des Grami- nées (Agrostacées,Nob., A'bc.ined.), tribu des Andropogonées, formé par Richard {in Mich. FI. am. bor., I, 55), et renfermant une ving- taine d'espèces répandues dans le bassin méditerranéen, l'Amérique boréale, l'Inde, le Cap, la Nouvelle-Hollande, l'Océanie tro- picale , etc. Ce sont des Gramens paniculés- rameux, à épillets géminés, dont l'un sessile et l'autre pédicellé ; tous deux fertiles, et ar- ticulés à la base. Le nom générique rappelle les poils soyeux qui enveloppent les épillets comme d'un involucre. (C. L.) ERIC A (Ipstxyj , nom grec de la bruyère). bot. ph. — « Parler de Bruyères, c'est parler de ce que le règne végétal nous offre de plus mfgnard , de plus délicat , de plus élégant. A l'exception de l'odeur qu'elle semble leur avoir entièrement refusée, la nature s'est montrée pourtant bien prodigue à leur égard. Feuillage persistant tellement ténu qu'il ressemble souvent à certaines plumes j fleurs extrêmement nombreuses , de toutes dimensions, de toutes formes, de tout coloris (sauf le bleu) ; formes des arbres et en même temps taille naine, quoique élancée et touf- fue : tels sont, à la première vue, les avan- tages dont les bruyères sont douées. (Nob. , Traité de la culture des Erica, Epacris,etc.) » Pour compléter l'éloge de ces plantes , nous dirons qu'elles sont universellement recher- chées pour l'ornement des serres tempérées, et qu'un grand nombre d'amateurs, surtout en Angleterre, en font même des collections spéciales-. En général , ce sont de petits ar- brisseaux très ramifiés, rigiduJes, assez ra- rement flasques, habitant l'Afrique australe, à l'exception d'un très petit nombre qu'on trouve en Europe et dans tout le bassin mé- diterranéen. Nous devons rappeler ici que Y Erica vulgaris L. , la Bruyère des lisières de nos bois , et qui , dans certains cantons, couvre seule , ou assez rarement en compa- i gnie d'une ou deux autres espèces , des es- ERÏ paces immenses , est devenue le type d'un genre distinct sous le nom de Calluna, Salisb. Les feuilles ue Bruyères sont verticillées, ou plus rarement alternes ou éparses, le plus ordinairement linéaires, acereuses , à bords entièrement roulés en dessous, cohé- rents, masquant complètement la face infé- rieure , ou en laissant quelquefois le milieu apparent, ou très peu souvent tout-à-fait plans. Leurs fleurs, terminales ou axillaires, solitaires , verticillées , capitées ou ombel- lées , sont portées sur des pédicelles uni- flores et ordinairement nutants. Les brac- tées sont placées sur chaque pédicelle au nombre de trois, dont deux opposées, la troisième placée au-dessous d'elles et man- quant assez rarement. On connaît aujour- d'hui , tant dans les jardins que dans les herbiers , près de 600 espèces d'Erica , plus ou moins bien déterminées, et un très grand nombre de variétés. Nulles autres plantes, peut-être, ne présentent à un aussi haut degré de différences dans les formes florales : aussi quelques botanistes se sont- iis exercés a répartir toutes ces espèces en de nombreux genres distincts , bien qu'au- cuns caractères vraiment determinatifs ne vinssent autoriser pour la plupart ces sépa- rations. Quoi qu'il en soit, si nous suivons le travail de Bentham (qui a révisé ce genre et la iribu entière des Èricées pour le 7e vol. du Prodrome de De Candolle), qui lui-même s'est servi en grande partie des travaux de Salisbury, de G. Don et surtout de Klotsch , nous trouvons encore, outre les assez nom- breux genres distincts qu'il adopte dans le genre Erica , 429 espèces, qu'il répartit en 49 sections , dont l'énumération serait trop longue. Nous ne donnerons pas ici les caractères du genre, qui ne sont au reste que ceux de la famille (voy. kricacées ) ; mais nous croyons devoir dire ici quelques mots sur lacuituredeplantesaussi intéressantes; cuiiure peu connue, et réputée erronement comme très difficile, sinon impossible en France. Le» Bruyères en général se plaisent peu en co.npug. lie des autres végétaux. On a ex- plique cette snr.e u'antipathte, presque tou- .> ni ciles Min le de mort ou au moins *ueur, p.n iu &raiuie consommation ./ aem u.« tju uereiil les large» feuilles x-ci, idiitii.- «, i ueces>airemeii ÉRI 391 presque nulle pour elles , dont le feuillage est réduit à de simples ligules. Cette ex- plication paraît assez probable. Chez nous , en effeljCommeauCap, où elles sont si multi- pliées, elles viventenconsociabilité, en nom- bre immense , mais seules, et en excluant de leur voisiaage tout autre végétal. Il fau- drait donc avoir soin de les grouper ou de les isoler au moins des autres plantes, si l'on ne pouvait leur consacrer une serre spéciale. L'humidité et la sécheresse les tuent presque immédiatement; vingt-quatre heures d'ou- bli suffisent à cet égard pour perdre une col- lection entière; on devra donc en tenir la terre dans un juste milieu entre l'un et l'au- tre de ces deux états. Elles ne craignent point le soleil ; elles nelesupporteraientcependant pas volontiers immédiatement en sortant d'une serre ombragée ; il faudra donc les y accoutumer peu à peu. Pendantla mauvaise saison, s'il ne survient pas de grands froids, on peut se dispenser de chauffer la serre où on les abrite; il suffira de charger les vitres de paillassons et de litière , et on n'allume- rait le fourneau de l'hydrotherme (thermo- siphon ) que si la gelée , malgré toutes le» précautions prises pour l'écarter, menaçait d'y pénétrer. Pour le chauffage des Bruyères , tout au- tre appareil calorifique que l'hydrotherme doit être proscrit. La fumée, ainsi qu'une chaleur sèche, leur est également funeste; tandis que la chaleur douce et suffisamment humide qui rayonne de l'eau contenue dans les tuyaux de celui-ci , leur convient émi- nemment. La multiplication de ces arbustes se fait principalement de boutures qu'on coupe sur les plus jeunes pousses et qu'on plante en tout temps, même l'hiver, sous cloche et sur cou- che Troide ou à peine tiède, selon la saison, dans du sable bien fin et tenu légèrement humide. On a soin de les préserver par des ombraues du contact des rayons solaires qui les brûleraient, jusqu'à reprise parfaite. On peut encore les propager de graines ou de mai cottes. Toutefois ce dernier mode est peu employé en raison de l'espace de temps que demande sa radification, et du peu de res- sources qu'il offre aux amateurs. (C. L.) 'ÉlUCACÉES, ÉlilCÉES, ÉRICINÉES. Ericareœ, Ericeœ , Ericineœ. bot. ph. — Famille oe plantes dicotylédonées, monopé- 392 ERI taies, hypogynes, à laquelle on s'accorde maintenant à réunir, comme simple tribu, celle des Rhodoracées , qu'on en distinguait primitivement. Ses caractères sont les sui- vants : Calice à 4-5 divisions plus ou moins profondes. Corolle monopétale, régulière ou quelquefois un peu irrégulière , à lobes al- ternant avec ceux du calice , quelquefois à pétales presque distincts, à préfloraison im- briquée. Étamines en nombre égal et alors alternes, ou en nombre double, à filets sou- dés avec la corolle , ou plus habituellement libres de toute adhérence; à anthères bilo- culaires , dont les loges , souvent presque distinctes , sont souvent aussi munies sur le dos d'un appendice, soit vers leur base, soit vers leur sommet, et s'ouvrent par une fente en forme de pore , ou par un véritable pore terminant un prolongement tubuliforme. Ovaire libre, environné à sa base par un disque ou par des écailles, à plusieurs loges le plus souvent égales en nombre aux fo- lioles du calice et alternant avec elles , renfermant chacune un ou plusieurs ovules attachés à l'angle interne, surmonté d'un style cylindrique que termine un stigmate indivis ou divisé , quelquefois ceint d'une sorte d'indusium annulaire. Fruit rarement charnu , ordinairement capsulaire , à déhis- cence loculicide ou septicide. Graines à test solide ou lâche, et dépassant beaucoup l'amande ; à périsperme charnu , dont l'axe est occupé par un embryon cylindrique; à radicule tournée vers le hile, supère quand la loge est monosperme. Les espèces, répan- dues sur une grande partie du globe, sont surtout abondantes et variées dans l'Afrique australe, souvent sociales et contenant de vastes étendues. Ce sont des arbrisseaux ou sous-arbrisseaux , à feuilles alternes, oppo- sées ou verticillées , toujours vertes dans la plupart, dépourvues de stipules, à fleurs de couleurs variées et diversement disposées. GENRES. Tribu I. — Éricinées. Déhiscence loculicide. Feuilles ordinaire- ment aciculées. Bourgeons nus. Sect.l.— Corolle persistante (vraies Éricées). * Salaxidér.s. Loges 1 - ovulées. Anthères mutiques. Salaxis , Salisb. ( Coccosperma , KIotsch. ) — Lagenocarpus, Kl. — Omphalocaryon,IL\. ERI (Trisiemon et Blepharophyllum , Kl.) — Co- doiîosiigma , Kl. — Coilostigma, Kl. (Tham- nium, Kl.) — Codonanthemum, Kl. (Anomo- lanthus,K\.) — Syndesmanthus, Kl. (Macro- linum, Kl.) — Sympieza , Lichtenst. — Simo- cheilus, Banth. (Pachycalyx, Plagiostemon, Thamnus et Ociogonia, Kl.) — Acrostemon , Kl. (Comacephalus , Kl.) — Grisebachia , Kl. — Finckea, Kl. — Eremia, Don. — Micro- tréma, KL— Thoracosperma, Kl. ** Ericées. Loges multi-ovulées. Blœria, L. — Ericinella, Kl. — Philippia, Kl. — Bruckenlhalia, Reichenb. — Erica, L. [GypsocalisetEremocallis, Salisb.; Pachysa, Ceramia , Desmia , Eurylepis , Eurystegia , Lophandra, Lophotis , Callista , Euryloma , Chona , Syringodea , Dasyanthus , Ectasis , Eriodesma et Octopera, Don.) — Pentapera, KL — Macnabia, Benth. (IVabea, Lehm.) — Calluna, Salisb. Sect. 2. — Corolle persistante (Andromédées). Menziezia, Sm. (Bryanihus, Gmel. — Phyl- lodoce, Salisb. — Daboecia, Don. — Candoi- lea , Baumgart. non Labill. et alior.) — An- dromeda , L. {Polifolia , Buxb. — Cassiope . Cassandra, Zenobia , Leucoilioe , Pieris et Agarisia , Don.) — Lyonia, Nutt. (Xolisma , Raf. ) — Ctethra , L. ( Cuellaria , R. P. — Volkameria , Pat. Br. non L. ) — Elliotia , Muhl. — Epigœa , L. (Memecylon , JMitch. non L.) — (,auliera, Kalm. ( Chiogenes , Sa- lisb. — Glycyphylla et Shallonium , Raf. — Phalerocarpus , Don. — Amphicalyx et Di- plicoda, Blum. — Acosla, Lour. non. R. P.) — Perneuia , Gaud. — Arbutus , Tourn. (Unedo, Link.) — Encyanihus , Lour. [Me- lidora , Salisb. ) — Arctostaphylos , Adans. (Mairania, Neek.) — Comaroslaphylis, ZuCC Tribu IL — Rjiododenjdrées. Déhiscence septicide. Feuilles planes. Bour- geons écailleux. Azalea, L. (Loiteleuria, Desv. — Chamce- ledo?i, Link.) — Kalmia, L. — lihodoihamnus, Reichenb. ( Chamœcislus , Gray.) — Rhodo- dendron , L. (Aniliodendron , Reichenb. — Penia>nhera,Don. — Rliodora, L. — Pïreyatt Uymenanthes , blum. ) — Befaria , Mutis (Acuna, R. P.) — Leiophyltum, Pcrs. (Am- myrsine , Pursh. — Fischera , S\v. — Den- drium, Desv.) — Ledum, L. La famille des Éricacées, suivant plusieurs auteurs, doit en comprendre encore dIu- ERI sieurs autres : les unes comme tribus, par exemple les Vacci niées {voyez ce mot), mal- gré leur ovaire adhérent, les autres placées à leur suite, par exemple les Pyrolacées, Monotropées, Galacinées. Voy. ces différents mots. (An. J.) 'ERICAMERIA. bot. ph. — Genre de la famille des Composées astéroïdées, établi par Nuttal {Amène Phil. Trans., VII, 319), pour des arbrisseaux de l'Amérique boréale, à feuilles petites, subcylindriques, ramassées et toujours vertes ; capitules solitaires, ter- minaux ou en corymbes. "EKICATUS. ins.— Genre de Coléoptères pentaméres , famille des Carabiques, tribu des Harpaliens, établi par M. le comte De- jean sur une nouvelle espèce du Sénégal nommée tesiaceus par M. Dupont et rufus par M. Buquet. (D.) ÉRICHTHE. Erichthus (nom mythologi- que ). crust. — Genre de l'ordre des Sto- mapodes , de la famille des Unicuirassés , de la tribu des Érichthiens , établi par La- marck, et adopté par les carcinologistes. La carapace , chez les Crustacés qui composent cette coupe générique, est très grande, bom- bée et arméede prolongements spiniformes; elle recouvre en entier la base des pédon- cules oculaires, ainsi que les antennes, et s'étend en arrière plus ou moins loin au- dessus de l'abdomen , qui est court et gros. Les yeux gros, pyriformes, ne sont pas por- tés sur une tige grêle et allongée. Les an- tennes ne présentent rien de remarquable. La bouche est comme chez les Squiliérich- thes: seulement les mâchoires externes sont extrêmement petites et plus étroites. Les pattes-màchoires de la première paire sont extrêmement grêles. Les pattes ravisseuses sont peu développées. Les pattes des trois paires suivantes s'insèrent les unes à la suite des autres; la vésicule aplatie, fixée à la base de chacun de ces organes, ainsi que les membres des deux paires précédentes, est très grande Les pattes thoraciques des trois dernières paires manquent quelquefois de l'appendice styliforme, et quelquefois même sont tout-à-fait rudimentaires. L'ab- domen est large et court; la nageoire cau- dale qui les termine est disposée comme chez les Squillériehthes, et les fausses pattes des premières paires sont grosses et termi- nées par deux grandes lames ovalaires , sur t. v. ERI 393 l'une desquelles on trouve une branchie rur dimentaire. Ce genre renferme 8 espèces , dont 2 habitent l'océan Atlantique austral, 1 le canal de Mozambique, 2 la mer des In- des, 2 les côtes d'Afrique, et enfin 1 le golfe du Bengale. Celle qui peut être considérée comme servant de type à ce genre est l'É. vitré, E. vitreus Latr. (Dcsm., Considér. yen. sur la cl. des Crust., p. 352, pi. 44, fig. 2). Cette espèce a été rencontrée en haute mer dans l'océan Atlantique austral. (H. L.) 'ÉRICHTHIENS. Erichthii. crust.— Tribu de l'ordre des Stomapodes, de la famille des Unicuirassés, créée par M. Milne- Edwards , et composée d'un certain nom- bre de petits Crustacés assez voisins des Squillcs, mais qui n'ont en général que des branchies rudimentaires, et qui en sont sou- vent complément privés. On les reconnaît fa- cilement à la conformation de leur carapace, qui est grande, lamelleuse, en général trans- parente, sans sillons longitudinaux ni lobes distincts, et aux nageoires armées d'un rostre styliforme qui s'avance au - dessus des anneaux ophthalmiques et antennulaires. Les antennes internes, composées de 3 arti- cles et portant à leur extrémité trois filets multiarticulés, s'insèrent au-dessous et en arrière des pédoncules oculaires. Les an- tennes externes sont insérées à quelque dis- tance et en arrière des précédentes. L'épis- tome n'est pas saillant. La bouche ressem- ble à un tubercule pyriforme, et est située vers le milieu ouvers le tiers postérieur de la face inférieure de la carapace. La lèvre su- périeure a la forme d'un triangle. Les man- dibules sont verticales, renflées i }eur base, et armées de deux branches à bords dente- lés. La lèvre inférieure est grosse et com- posée de deux lobes renflés. Les mâchoires sont petites et conformées comme dans les Squilles {voyez ce mot) ; les membres qui re- présentent les pattes-mâchoires antérieures, les pattes ravisseuses, les trois paires de pat- tes subchéliformes appliquées contre la bou- che, et les trois paires de pattes natatoires qui terminent la lèvre des membres tho- raciques sont conformés comme dans les Squilles. La carapace se prolonge plus ou moins loin au-dessus des derniers anneaux du thorax, ou même au-dessus des premiers segments de l'abdomen, mais sans y adhé- rer. L'abdomen est allongé ; son dernier seg 50 294 E&I ERI ment est tres grana , ei recouvre en entier les appendices de [''anneau précédent. Les fausses pattes suspendues aux cinq premiers anneaux de l'abdomen sont grêles et allon- gées, et ne présentent en général que des ves- tiges de branchies. Les Crustacés que renferme cette tribu ne se rencontrent guère que dans la haute mer, et n'ont été trouvés jusqu'ici que dans les régions tropicales. Cette tribu renferme trois genres, désignés sous les noms de Squillericluhus , Erichthus et Alimus. f^oy. ces mots. (H. L.) 'ÉUICHTHONIE. Erichthonius (nom my- thologique), crust. — Ce g. qui appartient à l'ordre des Amphipodes , à la famille des Crevettines et à la tribu des Crevettines mar- cheuses, a été établi par M. Milne-Edwards. Ces Crustacés établissent le passage entre les Leucothoées et les Cérapodines , mais se rapprochent des autres Crevettines mar- cheuses, par la forme générale du corps, par l'état rudimentaire des pièces épimériennes des premiers anneaux du thorax , et par la disposition de l'abdomen. La tête est singu- lièrement tronquée au-dessous de l'origine des antennes supérieures , de façon que ces appendices naissent d'un prolongement fron- tal très avancé. Les yeux sont petits. Les an- tennes se terminent par une tige multi- articulée assez longue. Les pattes de la pre- mière paire sont petites , et terminées par une petite main préhensile. Les mains delà seconde paire, formées par l'antépénultième article de la patte, sont au contraire très grandes, allongées. Les pattes des trois paires suivantes sont surmontées chacune par une pièce épimérienne bien distincte, et dimi- nuant successivement de longueur. L'abdo- men est très petit. La seule espèce connue est l'É. difforme, E. difformis Edw. (Ann. des se. nat., t. XX, p. 382) : elle a été trouvée sur les côtes de Bretagne. (H. L.) EIUCIIVEES. Ericineœ. bot. ph. — Sous- famille de la famille des Ericacées. Foy. ce mot. "ERICINELLA (diminutif d'Erica). bot. ph.— Genre de la famille des Ericacées, tribu des Euéricées , formé par Klotsch ( in Linn. , XII , 2?2 ) pour deux petits arbustes ayant le port des Erica , et croissant dans l'île de Madagascar et dans la Cafrerie. Les feuilles en sont ternées , verticillées ; les fleurs en sont petites, terminales, ébrac- téées. (C. L.) *ÉRICULE. Ericulus (diminutif d'Erina- ceus, hérisson), mam.— Genre de Carnassiers insectivores, formé par M. Isidore Geoffroy- Saint-Hilaire (Acad. comp. rend., sept. 1837, elMag. de zool.,2* série, 1. 1, 1839) aux dé- pens de l'ancien genre des Tanrecs. Le corps des Éricules est couvert d'un pelage bien différent de celui des Tanrecs, et, comme ce- lui des Hérissons, composé de trois sortes de poils : 1° de poils ordinaires couvrant la tête jusqu'à la nuque, les membres et le des- sous du corps ; 2° de quelques poils ou mous- taches naissant sur les parties latérales du museau et se dirigeant en arrière , et 3° de piquants très résistants , qui , eh dessus du corps, remplacent tout-à-coup les poils, sans intermédiaires de poils prenant de plus en plus la forme de piquants, comme on le voit chez les vrais Tanrecs : en outre les Éricules ne présentent pas les longues soies qui, dans les Tanrecs, s'élèvent du milieu des piquants. Les pieds ont chacun cinq doigts armés d'on- gles assez longs, un peu recourbés et com- primés ; le doigt médian est le plus long ; les doigts latéraux, et surtout l'interne, sont les plus courts. La queue existe , mais elle est encore plus courte que chez les Hérissons. La tête tient par sa longueur et par sa forme le milieu entre celle des Tanrecs, qui est beaucoup plus allongée, et celle des Héris- sons qui est plus courte : de même que chez les Tanrecs, le crâne ne présente pas l'arcade zygomatique qu'on remarque sur celui des Hérissons. Le système dentaire, qui est sur- tout caractéristique du genre Ericule, est composé de 36 dents, ainsi réparties : Mo- laires au nombre de 6 de chaque côté et à chaque mâchoire, savoir : 5 mâchelières et l fausse molaire ; I canine assez courte, et peu différente de la fausse molaire de cha- que côté et à chaque mâchoire; les incisives au nombre de 4 pour chaque mâchoire. D'après les caractères que nous venons d'indiquer, on voit, ainsi que le dit M. Isid. Geoffroy-Saint-Hilaire, que le genre Éricule doit être placé dans la série zoologique , en- tre les genres Hérisson et Tanrec [foy. ces mots ). M. de Blainville regarde l'une des espèces du genre Ericule, le Tendrac, comme devant constituer une division du groupe des Tanrecs, qui eux-mêmes forment pour ERI lui un sous-genre du grand genre Hérisson. Les Éricules , de même que les Tanrecs, ne se trouvent qu'à Madagascar. On n'en connaît encore que deux espèces ; on a, d'a- près M. Goudot, des détails sur l'une d'en- tre elles, qui a reçu des voyageurs le nom de Sora. Cet animal habite à Madagascar dans l'intérieur des vastes forêts qui couvrent les montagnes du pays des Ambanivoules. C'est au milieu du jour qu'on le voit sortir de sa retraite et chercher en furetant sa nourriture ; il saute et court avec beaucoup d'agilité : lorsqu'on s'approche de lui, il hé- risse aussitôt en diadème la huppe épineuse qu'il porte ordinairement rabattue sur son cou ; on l'entend alors souffler très distinc- tement, et il saute par intervalles en héris- sant de plus en plus ses piquants. Il semble que, de même que les Tanrecs, les Éricules ne se mettent pas en boule à la manière des Hérissons : mais de nouvelles recherches sont utiles pour lever tous les doutes à cet égard. Les deux espèces de ce genre sont les sui- vantes : 1° Le Sora, Ericulus nigriscens Isid. Geoff. [loc. cit., pi. 3). C'est l'espèce type : elle n'at- teint pas plus de 6 pouces de longueur ; elle est d'une couleur noirâtre, quelquefois fine- ment tiquetée de blanchâtre ; son corps est couvert en dessus de piquants dont la por- tion apparente au-dehors est noire , avec l'extrême pointe d'une partie d'entre eux blanchâtre ou roussâtre. MM. Sganzin et Goudot en ont rapporté trois individus en bon état au Muséum d'histoire naturelle de Paris. 2° Le Tendrac, Buff., Daub. , t. XII, p. 440, pi. 57, Erinaceus setosus Linn., Ericulus spi- nosus Isid. Geoff. (loc. cit.). Cette espèce est regardée comme douteuse par M. Isid. Geof- froy-Saint-Hilaire : le Muséum n'en possède que de vieilles peaux, et les voyageurs les plus récents n'ont pas donné de nouveaux détails sur cet animal. De la même taille que le Sora, il ne semble en différer qu'en ce que son corps est couvert en-dessus de piquants dont la portion apparente au-dehors est rous- sâtre avec l'extrême pointe blanchâtre. (E. D.) ERICYBE. BOT. - Voxj. ERYCIBE. *ERICYDNUS. ins. —Genre de la fa- mille des Chalcidiens, de l'ordre des Hymé- ERI 395 noptéres, section des Térébrans, créé par M. Haliday, et ne comprenant qu'un petit nombre d'espèces. Le type est VEricydnus paludatus Halid., d'Angleterre. (E. D.) *ÉR1E. Eria (ïpiov, laine), bot. ph.— Genre appartenant à la famille des Orchidées, tribu des Malaxidées , et dont les espèces assez nombreusescroissent toutes dans les diverses parties de l'Asie. Les fleurs sont disposées en épis simples , ayant leur axe quelquefois renflé et comme en massue. Les sépales, tan- tôt étalés , tantôt redressés, sont inégaux ; les deux inférieurs , prolongés et obliques à leur base, forment une sorte de faux éperon ou péricle. Le labelle est articulé avec la base du gynostême , qui se prolonge sur la base des deux sépales latéraux externes; il est ordinairement concave, entier ou plus souvent trilobé , offrant sur son disque des crêtes et des tubercules. L'anthère est ter- minale à deux loges. Les masses polliniques, au nombre de 8, sont ou tout-à-fait libres ou quelquefois réunies par une matière élasti- que qui simule un véritable rétinacle. Les espèces d'Eria sont toutes parasites. Leurs tiges sont charnues, offrant des feuilles alternes, souvent plissées suivant leur lon- gueur. Les fleurs sont fréquemment lanu- gineuses à leur extérieur. (A. R.) *ERIESTHIS (eptov, laine; hQ-ôq, habit). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Lamellicornes, tribu des Scara- béides , section des Phyllophages, établi par M. le comte Dejean sur 3 espèces nouvelles du cap de Bonne-Espérance, nommées par lui vestita , lanosa et minor. Ce genre tient le milieu entre les Amphicomes et les Ani- sonyx de Latreille. (D.) ERIGENI \ (? un des noms grecs de l'Au- rore), bot. ph. — Genre formé par Nuttal ( Gen., I, 187 ) sur une petite plante ( le Si- son bulbosum de Michaux) glabre, croissant dans les endroits inondés de l'Amérique boréale, et appartenant à la famille des Ombellifères, tribu des Hydrocotylées. Le rhizome en est tubéro-globuleux ; les feuil- les radicales (au nombre d'une ou deux) pétiolées , biternatiséquées; l'ombelle ir- régulière, imparfaite . tri-quadriradiée,dont les ombellules 3-5-flores ; l'involucre com- mun ne se compose que d'une foliole pe- tite, multifide; celles des involucelles sont peu nombreuses, inégales ; les fleurs son 396 ERI blanches ; les anthères exsertes , d'un noir pourpré. (G. L.) *ERIGERON ($j, printemps ; yip*v, vieil- lard j lisez Erogeron). bot. ph. — Don , sy- nonyme de Blumea. — Genre de la famille des Composées , tribu des Astéroïdées-Éri- gérées , formé par Linné ( Gen., 951), révisé et limité par Lessing, De Candolle et Cas- sini, qui y établirent quatre sous-genres (a. Euerigeron , Bl.; b. Trimorphœa , Cass.; C. Pierigeron , DC; d. Eleutherogeron DG.) , dans lesquels sont réparties une centaine d'espèces. Ce sont des plantes herbacées, an- nuelles, bisannuelles ou vivaces, rarement frutescentes, indigènes pour la plupartdel'A- mérique, répandues en plus petit nombre sur toutes les parties tempérées de l'autre conti- nent, à feuilles alternes, très entières, den- tées ou lobées ; à capitules multiflores, hé- térogames , subhémisphériques , à disques jaunes dont les rayons blancs , bleus ou pourprés, et très rarement d'un jaune blan- châtre. On trouve les Érigerons partout , dans les forêts, sur les montagnes, dans les plaines, dans les décombres, sur le bord des chemins, sur les vieux murs, etc., etc. Cette remarquable dispersion est due à l'extrême légèreté de leurs achaines aigrettes que le moindre vent entraîne au loin. L'une des preuves les plus étonnantes de ce fait est la présence d'une espèce du Canada, YEri- geron canadensis [ et non canadense] , qui n'a jamais été introduite , qu'on sache du moins, et qui, aujourd'hui, se trouve ré- pandue dans les lieux les plus fréquentés comme les plus déserts et les plus escarpés de l'Europe. Un pharmacien de Rouen a prouvé par des expériences directes qu'on pourrait tirer un ion parti delà culture en grand de cette plante, dont lui-même par incinération avait extrait un 1/2 kilog. d'un assez bon carbonate de potasse sur 50 kilog. d'herbes. Nous venons de dire qu'elle peut croître avantageusement dans les terrains les plus incultes et les plus arides. (C. L.) *ÉRIG01\E (nom mythologique), ins. — Genre de Diptères établi par M. Robineau- Desvoidy (Essai sur les Myodaires, p. 65), qui le range dans la famille des Calyptérées, division des Zoobies, tribu des Entomobies, section des Microcérées. Il y rapporte 8 es- pèces, toutes nommées par lui , et dont nous ERI citerons seulement la première [Erigonean- tophila), commune en automne sur Vlmpe- ratoria sylvalica. (D.') *ÉRIGONE. Erigona (nom mythologi- que), arach. — Cette dénomination avait été donnée par M. Savigny dans le grand ou- vrage sur l'Egypte, à un genre d'Araignées, que M. Walckenaër, dans le tom. II de son Hisi. nat. des Ins. apt., considère comme sy- nonyme du genre Argus. Voy. ce mot. L'es- pèce qui servait de type à cette coupe géné- rique était V Erigona vagans Savig. (De$- cript. de l'Egypte, hist. nat., tom. 1 , 2e part., pag. 115, pl.l.fig. 9). (H. L.) *ÉRIGONES. Erigonœ. arach. — M. Walckenaër, dans le tom. II de son Hist, nat. des Ins. api., a donné ce nom à une fa- mille du genre Argus, et dont les Aranéides qui la composent ont la lèvre courte, plui large que haute ; les mâchoires très courtes, très inclinées sur la lèvre , dilatées à leur base. (H. L.) *ÉRIGONIDES. Erigonides. arach. — M. Walckenaër, dans le tom. II de son Hist. nat. des Ins. api., emploie ce mot pour dési- gner dans son genre Argus une race, et dont les espèces qui la composent ont les yeux presque égaux entre eux, les intermédiaires formant un carré ; les mâchoires très dila- tées à leur base, coniques à leur extrémité. Les espèces désignées sous les noms d'A. va- gans , longimanus , appartiennent à cette race. (H. L.) ERIMATALIA, Rœm. et Schult. bot.ph. — Synonyme d'Erycibe, Roxb. "ERINACEA (erinaceus, hérisson), bot. ph. — Genre de la famille desPapilionacées (Phaséolacées, Nob. , Foc. ined.) , tribu des Lotées-Génistées , établi par Boissier sur VAnthyllis erinacea de Linné. C'est un petit arbrisseau, indigène de la Péninsule ibé- rique, à nombreux rameaux opposés, héris- sés de ramules spinescents , portant des feuilles assez rares, opposées, ovales ou oblongues, simples, décidues ; à fleurs d'un bleu pourpré , réunies en capitules pauci- flores , brièvement pédoncules , bractéolés. Il est cultivé dans quelques jardins sous le second nom cité. (C L.) ERINACEA ( erinaceus , hérisson ). bot. CR> __ (phycées). Genre de Floridées, établi par Lamouroux (Dict. class. d'hist. nat.) aux dépens de ses Delesseries, et qui n'a été ad- ERI mis dans ces derniers temps que par M. De Notaris. Lamouroux prenait pour type de son genre le Fucus erinaceus ( Tarn., t. 26), et le professeur de Gênes , le Fucus Hisse-a- nus (Turn., t. 253), lesquels appartiennent tous deui au genre Grateloupia. f^oy. ce mot. (G. M.) ERINACEUS. mam. — Nom latin du g. Hérisson. Voy. ce mot. ERINEON. bot. ph. — Syn. de Campanula. ERINEUM (Ipt'veo;, de laine), bot. cr. — Genre de Champignons microscopiques de l'ordre des Hyphomycètes , établi parLink; ils se développent sur les tiges et les feuilles des végétaux, et sont rapportés par Endlicher (Gen., p. 21) aux Byssoïdées cellulaires. ERIMA. bot. ph. — Syn. de Campanula. "ÉRINITE. min. — Syn. de Cuivre arsé- niaté rhomboédrique. Voy. cuivre. "ERINUS ( Iptvoç, figuier sauvage!), bot. ph. — Genre delà famille des Scrophularia- cées , tribu des Gratiolées , formé par Linné [Gen., 771. Exclus, sp.), révisé par Schuhr et Nées Junior, et ne renfermant plus qu'une espèce. C'est une petite plante gazonnante, poilue, vïvace, croissant dans les monta- gnes (Alpes) de l'Europe médiane et australe. Les feuilles en sont alternes, spatulées, pro- fondément dentées ; les racémes terminaux groupés en corymbes lâches; les fleurs pour- pres. On la cultive dans quelques jardins. (C. L.) *ERIOBOTRYA ( fpcov , laine ; SotPvov , grappe ). bot. ph. — Genre de la famille des Pomacées, institué par Lindley (Linn. Trans.t XIII, 102 ) sur le Mespilus Japo- nica de Thunberg ( Cratœgus bibas Lour. ) , vulgairement le Bibacier du Japon. On en connaît quatre espèces , croissant dans la Chine , le Japon et le Népaul. Ce sont de pe- tits arbres à ramules tomenteux ; à feuilles alternes , lancéolées , elliptiques , bislipu- lées, épaisses-coriaces, dentées, laineuses en dessous ainsi que les grappes terminales composées; à bractées tubulées, décidues. On en cultive deux espèces en Europe , où elles se comportent assez bien à l'air libre, - mais elles commencent à souffrir sous l'in- fluence d'une gelée de 10-12° R. La plus connue , VE. Japonica , forme chez nous un grand arbrisseau ou un buisson touffu, d'un bel effet par son ample feuillage. Dans le Midi ses fruits mûrissent très bien, et sont ERI 397 assez recherchés pour leur saveur , tandis que dans le Nord , et même dan» le centre de l'Europe , ils ne se montrent qme rare- ment, et sans atteindre jamais la maturité. Ses fleurs, petites et d'un blanc verdâtre ou jaunâtre, s'épanouissent au printemps ou en automne, et exhalent une forte odeur d'a- mande amère. (C. L.) *ERIOCACIIRYS,DC. bot. ph.— Syno- nyme de Magydaris, Koch. *ERIOCALIA , Smith, bot. ph. —Syno- nyme d'Actinotus, Labill. *ERIOCALYX, Neck. bot. ph. — Syno- nyme d'Aspalaihus, L. 'ERIOCARPHA , Cass. bot. ph. —Syno- nyme de Monlagnœa , DC. *ERIOCARPUM (fpiov, duvet; xapnoç, fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Composées Astéroïdées , établi par Nuttal (Americ Philosoph. Trans.,\ll, 320), pour des plantes herbacées de l'Amérique bo- réale, subalpines et basses, à feuilles alter- nes; cunéiformes, dentées en scie; capitules en corymbe. ERIOCAULON (Iptov, laine ; xauXoç, tige). bot. ph. — Genre type de la petite famille des Eriocaulonées, formé par Linné , revu et mieux déterminé par divers auteurs, entre lesquels nous citerons Bongard ( Erioc. ) et Martius [Nov. A. N. C, XVII, 13). Il ren- ferme un grand nombre d'espèces ( près de 130) croissant dans les endroits marécageux, et réparties principalement entre les tro- piques , en Asie , en Amérique , surtout dans la Nouvelle-Hollande, et assez rares dans l'Amérique boréale. Une seule espèce habite l'Europe, où on l'a trouvée en Irlande. Ce sont des herbes annuelles ou vivaces, acaules ou quelquefois caulescentes , ou même suffrutescentes ; à feuilles radicales rosulées, linéaires, aiguës, subcharnues; les caulinaires nulles ou alternes, engainantes à la base; à fleurs dioïques, réunies en ca- pitules ; les mâles au centre , les femelles à l'entour; capitules terminant les scapes ou les pédoncules, solitaires ou très rarement agrégés-capités, globuleux ; bractées ex- trêmes, souvent stériles , involucrantes.On ne possède encore à l'état vivant en Europe que 3 ou 4 de ces plantes , dont beaucoup seraient cependant un objet d'ornement. Le genre Eriocaulon est divisé en trois sections , fondées sur quelques différences 398 ERI caractéristiques essentielles , qui , lorsque ces plantes seront mieux connues , forme- ront peut-être autant de nouveaux genres. Ce sont : a. JYasmythia, Huds. ; b. Eriocau- lon, Mart.; c. Pœpalanthus, Mart. (C. L.) "ÉRIOCAULONÉES. Eriocauloneœ. bot. ph.— Petite familleétablie par L. -C.Richard aux dépens des Restiacées, et présentant pour caractères essentiels : Fleurs réunies en un groupe arrondi, pourvues de bractées diclines. FI. mâles , à périgone extérieur di- phylle, à intérieur tubuleux,subcampanulé, à limbe bifide ou trifide ; étamines en nom- bre double à celui des divisions du périgone. Fi. femelles, périgone triphylle; ovaire libre et triloculaire; style terminal, simple et très court; stigmate indivis ou bifide ; capsule monosperme s'ouvrant longitudinalement ; semences solitaires et pendantes. Les Ério- caulonées sont presque toutes propres aux parties tropicales de l'ancien continent et du nouveau , ainsi qu'à l'Australie. Une seule espèce se trouve en Irlande , et quelques unes sont originaires de l'Amérique boréale. Cette famille se compose des genres Erio- caulon , L. [Pœpalanthus , Mart.); Touina , Aubl. ( Hyphydra , Schreb. ), et Philodice , Mart. [Symphachne, Palis.) ERIOCEPBALUS [ipiov, laine ; xey «M , tête), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Sénécionidées-Anthé- midées, formé par Linné {Gen., 815), eteom- prenantune vingtaine d'espèces au moins, croissant toutes au cap de Bonne-Espérance, et dont on cultive 5 ou 6 en Europe dans les jardins botaniques. DeCandolle, qui révisa le genre linnéen (Prodr., VI, 145), les répartit en 2 sous-genres (a. Phœnogyne ; b. Cryp- togyne) fondés sur la longueur ou la briè- veté des rayons des corolles. Ce sont des ar- brisseaux très ramifiés, à feuilles alternes, ou opposées, linéaires , assez épaisses, tan- tôt indivises, tantôt trifides au sommet, sou- vent soyeuses-velues, pubescentes, rarement glabres; à capitules multiflores , hétéro- gamies , pédicellés , racémeux , ombelles ou solitaires, subglobuleux, et se couvrant après Tanthèse d'une touffe laineuse blanchâtre ou roussâtre (unde nomen). (C. L.) * ÉRIOCÈRE. Eriocera (Iptov , laine; xe- pa;, corne), ins. — Genre de Diptères établi par M. Macquart, qui, dans ses Diptères exotiques, tom. 1 , lre part., pag. 74, le place ERI dans la division des Némocères, tribu des Tipulides, sous- tribu des Brévipalpes. Ce genre est fondé sur une seule espèce du Brésil , la Limnobia nigra de Wiedmann, re- marquable par ses antennes velues. (D.) ERIOCIIILUS (Iptov, laine; x*~*°s, lèvre). bot. ph. — Genre de la famille des Orchi- dacées, tribu des Aréthusées, établi par R. Brown [Prodr., 323) sur YEpipactis cucullala de Labillardicre (iVbi;. Holl., II, 61, t. 211, fig. 2), et ne renfermant que cette espèce. C'est une herbe à rhizome tuberculeux, nu, terminant un caudex descendant , muni d'une seule feuille; celle-ci est radicale, sub- ovée, assez souvent cucullée , et enfermée à sa base par une bractée scarieuse. Le scape estuni-triflore ; les fleurs, blanches ou pour- prées, sont accompagnées de bractées, et cou- vertes ainsi que les ovaires d'une pubescence subglanduleuse très courte. VE. autumnalis R. Br. est cultivé en Europe dans quelques jardins. (C. L.) ERIOCHLOA (Iptov, laine ; x>w>, herbe). bot. ph. — Genre de la famille des Grami- nées (Agrostacées, Nob. ,Dict. bot.) formé par Kunth (Humb.etBonpl., JVov. gen. et sp., I, 95, t. 30, 31) aux dépens du genre Pitathe- rum de Palisot de Beauvois, et le même que VHelopus de Trinius [Fund., 103, t. IV). Il renferme une dizaine d'espèces , grainens à feuilles planes, à épis paniculés, quelque- fois géminés , à rachide continue. On les trouve entre les tropiques des deux conti- nents, surtout en Amérique, plus rarement dans l'Asie extra-tropicale. On en cultive quelques uns dans les jardins botaniques d'Europe. (C. L.) ERIOCHRYSIS (Iptov, poil; xpvat'ç , d'or), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées-Andropogonées, établi par Pali- sot-Beauvois [Agrost., 8, t. 4, f. 11) pour une herbe de l'Amérique tropicale [E. cayen- nensis) formant une touffe à feuilles planes ; inflorescence en panicule rameuse à épillets géminés, les uns sessiles, les autres pédicel- lés, les terminaux ternes et tous hermaphro- dites. * ERIOCLADIUM (Iptov, laine ; xW/ov, petite branche), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées, tribu des Sénécio- nidées, établi par Lindley [Voy. of Swan Hiver, XX ) pour une seule plante trouvée à la Nouvelle-Hollande austro-occidentale. ERI entièrement couverte d'une pubcscence lai- neuse, épaisse, blanchâtre; à liges pyrami- dales, à rameaux ascendants, rigides, mono- tricéphales; à feuilles alternes, linéaires- oblongues, scssiles, un peu plus longues que les entre-nœuds; à capitules multiflores , homogènes , sessiles au sommet entre les feuilles, et dont le disque conique, jaune. (G. L.) ERIOCLINE. bot. ph. — Syn. d'Osteo- spermum, L. ERIOCOMA , Kunth. bot. ph. — Syno- nyme de Montagnœa, DC. * ERIOCYCLA (eptov, laine; xvxàoç, cer- cle), bot. pn. — Genre de la famille des Apiacées , tribu des Sésélinées, formé par Lindley (Royle, HimaL, 232, t. 51, fig. 2), pour une plante croissant dans les monts Himalaya, à feuilles tripinnatifldes, à om- belles composées, longuement radiées, dont les ombellules subcapitées ; involucre et in- volucellespaucisquameux, à fleurs blanches. (G. L.) * ERIODEXDRON (?Pu>v , laine ; JAJpov, arbre), bot. ph. — Genre de la famille des Stercul iacées, tribu des Bombacées, établi par De Candolle (Prodr., I, 409) pour renfermer les espèces pentandresdu genre Bombax. On en connaît 7 ou 8, qui sont réparties malgré ce petit nombre en 4 sous-genres (dont 1 douteux), fondés sur la forme du tube stami- nal : a. Ceiba , Plum.; b. Campylanthera, Sch. et Endlich.; c. Gossampinus , iid.; d. ? Erione , iid. Ce sont de beaux arbres iner- mes ou aculéifères , croissant dans les ré- gions tropicales de l'Amérique et de l'Asie, et dignes par l'élégance de leur feuillage , la beauté et la singularité de leurs grandes fleurs , de figurer dans les collections des amateurs européens qui en cultivent quel- ques uns. Leurs feuilles sont alternes , lon- guement péliolées, tri-septemfoliolées-pal- mées , à folioles articulées avec le sommet renflé du pétiole; à stipules décidues. Les pédoncules sont uniflores, solitaires ou fasci- culées, axillaires au sommet des rameaux, ou subterrninaux en raison de la chute des feuilles. Les corolles sont ordinairement très grandes, pubescentes ou laineuses (unde nomen) en dehors, roses, blanchâtres ou d'un jaune obscur. C. L.) ÉUIODERB1E. Erioderma (Iptov, duvet; Sipua, peau), bot. cr. -- (Lichens.) Genre ÉRI 399 très voisin des Pelligères, mais qui en parait toutefois distinct, établi par M. Fée [Ecorc. ojjic, p. 145, t. 34, fig. 2) sur un Lichen de l'île Bourbon et dont voici les caractères : Thalle membraneux, vert, plissé, lobé en son bord, chaque lobe terminé par une fruc- tification. Sa face supérieure ou libre est toute recouverte de poils articulés qui lui donnent un aspect velouté; l'inférieure adhérente, porte des veines formées par des faisceaux byssoïdes ; ces veines s'anastomo- sent entre elles. Apolhécies médiocres quant à l'ampleur, orbiculaires, nombreuses, ve- lues en dessous, à rebord mince et entier. Disque brun, lisse. Tbèques claviformes; sporidies ovoïdes. Outre l'espèce de Bour- bon, nous en connaissons une autre rappor- tée du Chili par M. Gay et que nous pro- posons de nommer Erioderma oligocarpum. Ces Lichens croissent sur les écorces et les branches tombées. (G. M.) "ERIODES ( IpiojtÎY); , laineux), mam. — M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire ( Dict. class., tom.XV, pag. 143, zlMém. du Mus., XVIII) a créé sous ce nom, aux dépens des Atèles, un genre de Quadrumanes qui sem- ble établir le passage entre les Singes de l'an- cien continent et ceux du nouveau monde ; car de même que les Catarrhinins ou Qua- drumanes de l'ancien continent, les Eriodes ontles narines ouvertes inférieurement, mais leurs autres caractères sont propres aux Pla- tyrrhiniens, ou Singes de l'Amérique; ils ne présentent ni abajoues ni callosités; leur queue est longue et prenante, et leurs molaires sont au nombre de 24. Le système dentaire est surtout caractéristique des Erio- des; les molaires sont généralement très grosses et de forme quadrangulaire; les in- cisives, beaucoup moins grosses que les mo- laires , sont rangées à peu près sur une ligne droite , égales entre elles et toutes fort peti- tes. Les ongles sont comprimés et peuvent être regardés comme composés de deux lames réunissupérieurementparune arête mousse. Les oreilles sont petites et en grande partie velues. Les habitudes des Ériodes ne différent pas de celles des Atèles ; ils ont des formes grêles et des membres très allongés ; leur voix est sonore et claquante, comme le disent Iïs voyageurs , et ils la font entendre pendant une grande partie de la journée. Ils fuient u 400 ERI ERI l'aspect de l'homme et vont se réfugier sur les arbres les plus élevés. Les femelles ont le clitoris assez volumineux, et couvert sur ses deux faces de poils soyeux, un peu rudes, serrés les uns contre les autres, noirâtres, longs d'un demi-pouce environ à la face pos- térieure et de près d'un pouce à l'antérieure. Ainsi disposé, le clitoris ressemble à un pin- ceau élargi transversalement. Toutes les par- ties qui avoisinent les organes de la généra- tion ont un aspect gras et luisant qui sem- ble annoncer la présence d'un grand nombre de follicules sébacés. Tous les poils sont en général moelleux , doux au toucher, assez courts, laineux ; et c'est à cette nature lai- neuse de pelage de ces animaux qu'est dû le nom d'Eriodes qui leur a été assigné. On ne connaît que 3 espèces de ce genre, qui toutes habitent les forêts du Brésil et se distinguent principalement par la disposition du pouce antérieur ; nous allons indiquer brièvement ces espèces : Ateles arachnoïdes Is . Geoff. (Ann. mus., tom. XIII ), Eriodes arachnoïdes Is. Geoff. (loc. cit.). C'estl'espèce la plus anciennement connue et qui est désignée sous le nom de Singe-Araignée ; M. Edwards rapporte en avoir vu un individu vivant à Londres en 1761. Le pelage de cet animal est généra- lement d'un fauve clair, qui passe au cen- dré roussâtre sur la tête et au roux doré sur l'extrémité des pattes et de la queue. Il n'y a aucune trace de pouce. Ateles hypoxanlhus Neuw. etKuhl. (Beyt. zool.) , Eriodes tuberifer Is. Geoff. [loc. cit.). Pouces rudimentaires paraissant â l'exté- rieur sous la forme de simples tubercules. Eriodes hemidactylus Is. Geoff. (loc. cit.). Pouce onguiculé très grêle , très court et at- teignant à peine l'origine du second doigt, (E. D.) ERIODON ( IptàS-nç , laineux), arach. — Cette dénomination avait été donnée par Latreille à une Aranéide stéraphore de la Nouvelle -Hollande, et que M. Walckenaër, bien avant le législateur de l'Entomologie, avait désignée sous le nom de Missulena. foy. ce mot. (H. L.) *EUIOGASTER(£piov, laine; ya?va, tunique). bot. ph. — Genre de la famille des Byttné- riacées , type de la tribu des Èriolaenées, éta- bli parDeCandolle(/J/îp.ov, cou- ronne), bot. ph.— Genre de la famille des Diosmées établi par Smith (Linn. Trans. IV, 221 ) , pour des arbrisseaux de la Nouvelle- Hollande tropicale et austro- tropicale, à feuilles alternes, simples et très entières, à fleurs solitaires, en ombelles et plus rare- ment en grappes. *ERK)SYNAPHE ( Iptov , laine ; o-uva

î , liaison), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Peucédanées, formé par De Candolle (Mém., V, 50, 1. 1, f. e) pour une plante vivace, glabre, croissant sur les bords du Volga, et ayant le port d'une fé- rule. Les feuilles en sont décomposées, à la- cinies allongées, linéaires; les involucres et les involucelles nuls; les fleurs jaunes. Fis- cher en indique une seconde espèce, laquelle est bisannuelle , et a été trouvée dans la Natolie (Meyer, Linn., XIII, tit. 109). (G.L.) *ERIOTHECA ( Iptov, laine; Qwn, coffre ; en bot. capsule), bot. ph. —Genre de la fa- mille des Sterculiacées , tribu des Bomba- cées, établi par Schottet Endlicher (Melet., 35) aux dépens du genre Bombax, et ne ren- fermant encore que 2 espèces : les B. parvi- florum et pubescens Mart. et Zucc. ( JVov. gen. et sp., t. 67, 58). Ce sont des arbres élé- gants du Brésil, à feuilles alternes, longue- ment pétiolées, dont les trois ou cinq folioles palmées sont articulées avec le sommet du pétiole ; à fleurs blanches , portées par des pédoncules axillaires, solitaires, géminés ou ternes, uniflores. (G. L.) ERIOTIIRIX (Ipsov, laine ; Opi'Ç, poil), ins. — Genre de Diptères, fondé par Meigen et adopté par M. Stephens [Calai. 2e part., p. 301.), qui le place dans sa famille des Muscides et y rapporte une seule espèce, VEr. lateralis Meig. Ce genre ne figure pas dans la méthode de M. Macquart. (D.) ERIOTORIX (fpiov, laine ; 0PΣ, cheveu , ÉRI 403 poil), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées, formé par Cassini (Bull. Soc. phiL, 1817, 32), et revisé parLes- sin%(Syn., 394). Il ne contient qu'une espèce, la Comjza lycopodioides de Lamarck (Illust. , t. G97,f. 2). C'est une plante suffrutiqueuse, glabre, rigide, très ramifiée, offrant le port d'un Juuiperus ou d'un Lycopodium, et crois- sant dans l'Ile de France. Les feuilles en sont subulées, aiguës, triangulaires dorsalement, dressées et imbriquées jusqu'au sommet des rameaux; les capitules multiflores, subho- mogames, sessiles, terminaux, formant une sorte de globe hérissé , en raison des aigret- tesqui deviennent exsertes ; les fleurs jaunes. L'E. juniperifolia est cultivée dans quelques jardins en Europe. (C. L.) * ÉRÏPE. Eripus ( IpuTtow , je ruine ). arach.— Genre de la tribu des Araignées, établi parM Walckenaër, et ainsi caractérisé par ce savant : Yeux au nombre de 8, dispo- sés à l'entour de deux tubercules verticaux, de la manière suivante : deux yeux placés sur le bandeau en avant des deux tuber- cules ; deux placés sur les deux tubercules de devant et à moitié de leur hauteur, plus écartés que les antérieurs qui sont sur le bandeau. Quatre autres yeux placés der- rière les tubercules , savoir : deux en haut , et deux en bas , plus rapprochés que ceux d'en haut. Lèvre allongée , ovale , trian- gulaire , tronquée en ligne droite , ou en ligne légèrement arquée à son extrémité. Mâchoires allongées, droites, élargies à leur extrémité, à côté externe droit ou légèrement convexe, avec l'extrémité interne échancrée. Mandibules courtes , cunéiformes. Pattes étendues latéralement ; les deux paires an- térieures beaucoup plus longues que les pos- térieures ; la première paire surpassant peu la seconde, la quatrième paire plus longue que la troisième. On ne connaît qu'une seule espèce de ce g., c'est YE. heterogasier Guér. Cette espèce habite le Brésil , particulière- ment les environs de Bio-Janeiro. (H. L.) ERIPHIA , P. Br. bot. ph. — Synonyme de Besleria, Plum. *ÉRIPHIE. Eriphia {ipiyiov , jeune che- vreau), ins. — Genre de Diptères, division des Brachocères, famille des Athéricéres, tribu des Muscides, établi par Meigen et adopté par LatreilleetM. Macquart. Ce genre est fondé sur une seule espèce alpine qui dif- 404 ÈPJ fère des autres Anthomyzides par des joues gonflées et hérissées de poils, et par la forme tronquée de l'abdomen. Cette Muscide a été trouvée sur le Mont-Genis , par Baumhauer, à la On de juillet. (D.) ÉRIPHIE.i?np/i/a(!piyov,petitchevreau). crust. — Genre de la famille des Brachyures, de la tribu des Gancériens, de la division des Cancériens quadrilatères, établi par Latreille, et dont les caractères peuvent être ainsi présentés : La carapace est bien moins élar- gie et plus quadrilatère que chez les autres Cancériens. L'espace qui sépare les bords des orbites de l'article basilaire des antennes externes est très considérable; cet article est peu développé, et n'occupe pas le quart de l'espace compris entre la fossette anten- naire et le canthus interne des yeux; la tige mobile des antennes externes est très développée et s'insère à peu de distance de la fossette antennaire. Ce g. renferme trois espèces, dont une habite nos mers , la se- conde, les côtes de l'Amérique du Sud, et enfin la troisième les côtes de l'Ile de France. L'espèce qui peut être considérée comme type de cette coupe générique est VE. spini- frons Savig. (Descrîpt. de l'Egypte, Crust., pi. 4, fig. 7). Cette espèce est assez répan- due sur les côtes d'Afrique; pendant mon séjour en Algérie, je l'ai rencontrée assez communément, particulièrement dans les en- virons d'Alger, de Cherchell et d'Oran ; elle se tient dans les trous des rochers, et n'en sort que pour aller à la recherche de sa nourriture. (II. L.) *ERIPHUS (epiyoç, chevreau), ins.— 'Genre de Coléoptères subpentamères (tétra- mères de Latreille), famille des Longicornes, tribu des Cérambycins, établi par Serville ( Ann. de la Soc. enlom. de France , t. III , p. 88). L'espèce type est le Callidium bisigna- ium de Germar, espèce du Brésil. M. Serville y rapporte deux autres espèces : C. mexica- nus et immaculicollis Serv. , l'une du Mexi- que , l'autre du Brésil. M. Dejean , qui a adopté ce genre dans son Catalogue, y énu- mère 14 espèces de diverses contrées de l'A- mérique ; plusieurs nous semblent devoir en être retranchées. Les Eriphus ont de 16 à 23 mill. de longueur sur 4 à 5 de largeur; ont le corselet globuleux, muni d'un tuber- cule spiniforme ; les élytres faiblement tron- quées. Ils sont noirs et rouges, et ressem- ERI blent aux Eburis par les quatre genoux pos- térieurs , qui sont armés chacun de deux épines inégales. Ce qui les distingue nota- blement de ces derniers, c'est d'avoir les an- tennes plus courtes, plus épaisses, à articles aplatis et en forme de soie, à partir du cin- quième. (C.) *EIUPUS (ÈpiTrouç, pied robuste), uns. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Harpaliens , éta- bli par Hœpfner et adopté par M. le comte Dejean qui y rapporte 2 espèces, VEr. scyd- mœnoides Hopf.,du Mexique, et VEr. lœvis- simus Eschs., de la Californie. (D.) * ERIRHINIDES. ins. —Première divi- sion établie par Schœnherr dans sa légion des Mécorhynques , famille des Curculio- nides gonatocères. Elle contient 106 genres et a pour caractères généraux : Pieds anté- rieurs très rapprochés à la base ; corselet en- tier en dessous, non canaliculô en avant des pieds antérieurs. (C.) *ÉR1RHII\ITES. ins.— Tribu reproduite sous ce nom par M. Laporte de Castelnau ( Histoire naturelle des animaux articulés , t. II , p. 339), et répondant en partie à celle des Êrirhinides de Schœnherr ; seulement les genres Lachnœus, Antliorhinus , Oxyco- rynus , Adelus , Oxyops , Solenorhinus, Ar- tkrostenus, Lyprus, Tagrus, Eudercs et Me- copus qu'il y place, sont répartis par Schœn- herr dans d'autres divisions. M. Laporte a proposé deux nouveaux noms : Endalus et Ludovic , pour les IYotiophilus et Toxopho- rus de Schœnherr, noms dont on s'était servi antérieurement. Les caractères assignés par M. de Laporte aux Érirhinites sont : Pat- tes antérieures rapprochées à leur naissance; antennes d'au moins 11 articles, la massue le plus souvent de 4. (C.) "ERIRHINIJS («>, augmentatif; pïv, nez). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionides gonatocères , divi- sion des Êrirhinides , créé par Schœnherr ( Disp. mèthod. , p. 229 ; Synon. gen. et sp. Curculion. , t. III , p. 283 ; VII , part. 2 , p. 162). Environ 60 espèces sont rapportées à ce genre : 45 habitent l'Europe, 10 l'Amé- rique , 2 l'Afrique , 2 l'Australie et 1 l'Asie. Germar les a fait connaître premièrement sous les noms de IVotaris, de Dorytomus , et depuis Dahl, dans son Catalogue , sous ceux de Pilumnus de Mégerle , de Rliynchœnus ERI de F. Ces noms n'ont point été adoptés par Schœnherr , qui divise son genre Erirhinus en espèces à cuisses mutiqucs ou à cuisses dentées : chez les premiers , les articles du funicultfsont allongés à la base,obconiques; les pieds sont de médiocre longueur, et les tibias souvent droits, antérieurs, offrent un petit ongle au sommet ; chez les seconds, les articles de la base du fnnicule sont fort courts, les pieds allongés , les tibias arqués, armés à l'extrémité d'un ongle robuste. Nous citerons comme types les Rhynchœnus jEihiops , vorax, festucœ de Fab., et neveis de Ghl. Les Erirhinus sont noirs, bruns, rouges , jaunâtres. Souvent les bruns ont deux petits points blancs sur les élytres, et les jaunâtres y présentent des taches obscu- res de 2 à 20 millim. de longueur , sur 1 1 /2 à 5 de largeur. La plupart vivent sous les écorecs des arbres à chatons, tels que Saules, Peupliers, Trembles, etc. La larve et l'in- secte parfait se rencontrent dès les premiers mois de l'année dans le duvet de ces cha- tons. Nous avons été à même d'observer, dans nos environs , la larve d'une nouvelle espèce, E. capreœ, et propre au marceau. Cette larve est allongée , d'un blanc vert , avec des lignes longitudinales brunes; tête rougeâtre. Quelques espèces se trouvent près des étangs, à terre, ou au pied de plantes marécageuses. (C.) •ERIRIMPIS (IpcpiVeç, très en éventaii). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scara- héides , section des Mélitophiles , établi par M. Burmcister {Handbuch der Entomologie , dritter Band, Seite 385) qui le place dans la division des Cétoniades et y rapporte 9 es- pèces de diverses contrées de l'Amérique, parmi lesquelles nous citerons comme type la Celonia geminala Chevr., du Mexique. (D.) ERISM.4 (epterpa , querelle , objet de dis- cussion), bot. pn. — Genre de la famille des Yochysiacées , formé par Rudge (Guyan., I , 7 , t. 1 ). Il renferme cinq ou six arbres indigènes des forêts primitives de la Guiane et du Brésil, dans lesquels ils se plai- sent aux endroits frais et humides : les jeunes rameaux en sont glabres ou couverts d'une poussière blanchâtre ; les feuilles oppo- sées, pétiolées, acuminées ou cuspidées, très entières, et costées-veinées. Elles sont ac- compagnées à la base de stipules géminé**. ERI 405 membranacées, persistantes. Les fleurs sont en panicules terminales, à divisions sub- verticillées , fastigiées et bracléées. On cul- tive en Europe YE. (loribundum. (C. L.) *ERISMATURA. ois.— Genre établi par M. Ch. Bonaparte aux dépens du grand genre Anas pour Varias leucocephala , qui se dis- tingue par un bec gibbeux à la base, avec un sillon au milieu de la gibbosité; ce n'est au reste qu'un Canard de la section des Ma- creuses. C'est le même oiseau que Pallas a désigné sous le nom à' Anas mena. (G.) * ÉRISMATURINÉES. Erismaturinœ. ois. — Nom donné parG.-R. Gray (Hist. of gen., p. 96) à la 7e sous-famille de ses Ana- tidées : le type est Y Anas mersa, dont M. Cb. Bonaparte a fait son g. Erismalura {Oxyura, Bonap.; Cercoiiectes, Wagl.; Undina, Gould.; Aythya, Boié et Gymnura , Nutt. ); il com- prend encore les g. Thalassornis, Eyton; type A. leuconota , et Biziura, Leach ( syn. Hina, Leach); type A. lobata. Tous ces oiseaux sont de vrais Canards , et il est difficile d'é- tablir dans ce groupe, que différencient des nuances si légères et à la fois si multipliées, même des sections bien nettement tranchées, et à plus forte raison des genres. (G.) ÉRÏSTALE. Erisialis. ins. — Genre de Diptères, division des Brachocères, sous- division des Tétrachaetes , famille des Bra- chystomes, tribu des Syrphides, établi par Latreille et adopté par tous les diptérolo- gistes. M. Macquart, en l'adoptant, y a réuni une partie des Élophiles et des Milésies du même auteur. Il en décrit 63 espèces, dont 16 d'Europe, 30 d'Amérique, 5 d'Afrique, 8 d'Asie ou des îles qui en dépendent, et 4 dont la patrie est inconnue; mais ce nombre est très inférieur à celui des espèces qui existent dans les collections. Les exotiques connues, au nombre de près de cent, dit M. Macquart, se répartissent sur le globe, de manière que la moitié environ appartient à l'Amérique (en plus grand nombre â la partie méridionale); plus d'un quart à l'Asie, et l'autre à l'Afrique. M. Macquart comprend parmi les Erts- tales une espèce du Brésil, dont il avait d'abord fait un genre à part : la Palpada scutellata. Les larves des Éristalesressemblentà celles du g. Élophile , et ont la même manière de vivrp.. Voyez ÉLOPHILE. (D-) 406 ERI ERO *ERISTHETIJS , Knoch. ins. — Synon. de Evœstheius , Gravenhorst. (D.) ERITHACUS. ois. — Genre établi par Cuviersur le Rouge-Gorge, Ficedula rube- cula, type du g. Rubiette. *ERITIIALES (eptôaiiiç, qui porte beau- coup de branches), ins.— Genre de Lépido- ptères de la famille des Nocturnes, tribu des Lithosides, établi par M. Poey dans un ou- vrage intitulé : Centurie des Lépidoptères de l'île de Cuba, 2e décade 1832. Ce genre est fondé sur une seule espèce que l'auteur nomme Guacolda, et qui , d'après la figure qu'il en donne, appartiendrait au genre Emy- dia de M. Boisduval,si elle n'en différait essentiellement par lapectination singulière de ses antennes à laquelle son nom généri- que fait allusion. (D.) ERITHALIS (îpcGaWç, très vert), bot. ph. — Genre de la famille des Cofféacées-Guet- tardées, établi par P. Brown {Jam., 165, t. 17, f. 3) pour des arbrisseaux des Antilles glabres , à feuilles opposées, pétiolées, mu- nies de stipules persistantes ; pédoncules axillaires paniculés dépassant un peu les feuilles. — VErithalis , Forst. est synonyme de Timonius , Rumph. *ERITRICHIUM (il faut lire Eriotri- chium : Iptov , laine ; Gpt'£ , poil ). bot. ph. — Genre de la famille des Borraginées , tribu des Anchusées , formé par Schrader ( Com- ment. Gœtt. , IV, 186 ) aux dépens du genre linnéen Myosotis, et renfermant 5 ou 6 esp. indigènes d'Europe, où elles croissent sur les montagnes élevées du centre et du midi. Ce sont de petites herbes velues , gazonnantes ; à fleurs d'un bleu charmant en racèmes brac- tées, pauciflores. Quelques unes sont culti- vées dans les jardins des curieux. (C. L.) *ERIUDAPHUS («pio£t5, laineux; daphus?). bot. ph. — Genre de la famille des Homalia- Cées, établi par Nées (Eckl. etZeyh. , Enum., 271 ) et renfermant 3 espèces , croissant au cap de Bonne-Espérance. Ce sont des ar- bres à feuilles alternes , dépourvues de sti- pules , très brièvement pétiolées , coriaces , glabres , sinuées-denticulées ; à fleurs peu nombreuses , disposées en racèmes axillai- res. Le tube calicinal est revêtu de petites plaques formées d'un duvet épais laineux ; Circonstance qui a inspiré probablement le nom générique , dont la seconde partie est sans doute mal écrite. (C. L.) *ERIULIS (e/>i , particule augment. ; oùXyj, cicatrice), ins. —Genre de Coléoptères pen* tamères , famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides, section des Mélitophiles, établi par M. Burmeister (Handbuch der En- tom.,dritterBand, ^«^6 18) qui le place dans la division des Cétoniades , groupe des Di- plognathides. Ce genre est fondé sur une seule espèce , la Diplognalha variolosa Gory et Perch., originaire de Guinée. (D.) ERIX. REPT. — VOXJ. ERYX. *ERMINEA, Haw. ins. —Synonyme de Aedia, Dup. (D.) *ERNESTTA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées, tribu des Rhexiées, formé par De Candolle (Prod., III , 121 ) pour une petite plante annuelle {Rhexia tenella Bonpl., Rhex., t. 30) ayant le port d'une Spennera , et croissant dans la Nouvelle-Grenade. Elle est hérissée de poils rares, glandulifères au sommet; les feuilles en sont opposées, pétiolées , cordées-ovales, acuminées, denticulées-séteuses , quinqué- nervées ; les fleurs paniculées. (C. L.) *ERNESTTE. Ernestia (nom propre), ins. — Genre de Diptères, établi par M. Robi- neau-Desvoidy (Essai sur les Myodairest pag. 60), qui le range dans la famille des Calyptérées, division des Zoobies, tribu des Entomobies , section des Microcérées. Ce genre ne comprend qu'une espèce nommée par l'auteur Ern. microcera, et qui faisait partie de la collection de M. Dejean. (D.) ERNODEA (ipvw&is, rameux). bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées , tribu des Spermacocées-Putoriées , constitué par Swartz ( Prodr. , 27 ; Fl. Ind. occ., 1 , 223, t. 4 ) pour une plante suffrutiqueuse crois- sant sur le bord de la mer dans les îles Ca- raïbes , et cultivée dans quelques jardins botaniques. Elle est décombante , diffuse ; les feuilles en sont opposées, subsessiles , lancéolées ou elliptiques ; les stipules en- gainantes, multiparties, connées à la base ; les fleurs, d'un jaune pâle, sont axillaires, solitaires, sessiles. Il leur succède des baies de la même couleur. (C. L.) *ERNSTING1A, Neck. bot. ph. — Syno- nyme de Malayba, Aubl. * ERO. arach. — M. Koch , dans Herich- Schaeffer, désigne sous ce nom un nouveau genre d'Araignées que M. Walckenaër, dans le t. II de son Hist. nai. des Ins. apt., réunit ERO au Theridion (voyez ce mot). L'espèce qui | servait de type à cette nouvelle coupe générique» proposée par M. Koch était le T. luberculata Koch [T. aphane Walck. ). (H.L.) ERODENDRUM, Salisb. bot. ph. —Sy- nonyme de Protea, L. ERODI A, Stanley, ois.— Voy. drome. * ÉRODIORHYNQUE. Erodiorhynchus [iptaSiéç, héron; pvyx°s> bec), ins, — Genre de Diptères établi par M. Serville, et adopté par M. Macquart, qui , dans ses Diptères exo- tiques, t. 1 , lr« part., p. 110, le range dans la division des Brachocères, famille des Ta- baniens. Ce genre est fondé sur une seule espèce du cap de Bonne Espérance, nommée par M. Macquart Erisialoides, à cause de sa ressemblance avec une Eristale. Son nom générique fait allusion à la forme de sa trompe longue et menue. (D.) * ERODISCUS («pca&oç, diminutif de Hé- ron), ins. — Genre de Coléoptères tétramè- res , famille des Curculionides gonatocéres , division desÉrirhinides, créé par Schœnherr [Dispositio melhodica, pag. 237, Syn. gen. tt sp. Curculio, t. III, p. 368. VIII, part. 2, p. 208 ) , qui y rapporte 6 espèces , toutes du Brésil ; nous citerons comme type : YE. ciconia Sch. Les Erodiscus sont remarqua- bles par le développement excessif de leur trompe, qui est filiforme. (C.) "ERODITES. ins.— Tribu des Coléoptères hétéromères , établie par M. Solier dans sa famille des Collaptérides, démembrement de celle des Mélasomes de Latreille, et qui a pour type le genre Erodius de Fabricius ( Ann. de la Soc. eut. de France, tom. III, pag. 479). Les Insectes de cette tribu se dis- tinguent parleur forme presque ovoïde; par leurs yeux généralement petits , ovales et situés en dessus du bord latéral de la tête, qui est plane en dessus et un peu relevée postérieurement ; par leurs hanches anté- rieures et intermédiaires orbiculaires, en- tourées par le mésosternum et le métaster- num ; par leurs jambes garnies de petits piquants logés dans des fossettes; par le prothorax fortement échancré et cilié anté- rieurement ; enfin par leurs élytres généra- lement convexes et ayant vers leur extrémité un sillon court et transversal , en forme d'étranglement, rapproché du bord mar- ginal. ERO 407 La couleur des Erodites est presque tou- jours noire, quelquefois légèrement métal- lique. Ils vivent à terre , préfèrent les ter- rains sablonneux et courent à l'ardeur du so- leil : ils sont très agiles, et s'enfoncent avec rapidité dans le sable quand on veut les saisir; ils se nourrissent de débris de végé- taux et d'animaux. Ces Insectes sont propres aux contrées sèches et chaudes de l'ancien continent. M. Solier compose la tribu des Erodites de 6 genres dont voici les noms : Leptonychus , Arlhrodeis, Diodonte, Erodius , Anodesis et Zophosis. (D.) ERODIUM (êpw&oç, héron), bot. ph. — Genre de la famille des Géraniacées , formé par Lhéritier ( Geran., t. 26 , Msc.) aux dé- pens du genre linnéen Géranium . et renfer- mant une soixantaine d'espèces, croissant surtout dans les parties tempérées du globe, rares entre les tropiques. Ce sont des plantes acaules ou caulescentes, très rarement suf- frutiqueuses , à feuilles opposées, dont l'une souvent plus petite , ou alternes et oppo- sées , bipinnatifides ou pennées , plus rare- ment triparties, lobées ou crénelées ; à sti- pules latérales géminées , presque toujours scarieuses. Les pédoncules sont opposés à la feuille alterne, s'élèvent de l'aisselle de la plus petite des deux, ou sont placés en di- chotomies alaires ou quelquefois radicales, très rarement uniflores, très souvent ombel- liféres. Dans ce cas l'ombelle est simple, involucrée. Ce sont en général de jolies plantes, dont quelques unes sont recher- chées dans les jardins pour la beauté de leurs fleurs , entre autres YE. incarnatum. Le nom générique rappelle la forme de la graine, qui, comme celle des Pelargonium, a la forme du bec d'une Cigogne ou d'un Hé- ron. (C. L.) ERODIUS (Ipw&o'ç, nom d'un oiseau aqua- tique), ins. — Genre de Coléoptères hétéro- mères, famille des Mélasomes , division des Collaptérides de M. Solier, établi par Fabri- cius et adopté par tous les entomologistes. Ce genre, qui forme aujourd'hui le type de la tribu des Erodites, a éprouvé de grandes réductions depuis sa fondation ; cependant tel qu'il est limité aujourd'hui par M. So- lier, il renferme encore un grand nombre d'espèces , puisque cet auteur en décrit 51 qu'il sépare en 2 groupes d'après la forme 408 ERO des deux derniers articles des antennes. Nous citerons seulement une espèce de cha- que groupe, savoir : Erodius lœvigaïus Oliv., et Erod. bilineatus du même auteur, tous deux du Sénégal. Poy. pour plus de détails érodites. (D.) ÉRODONE. Erodona , Daudin. moll. — On sait par Bosc et par de Roissy que Dau- din est le créateur de ce g. , qui est resté in- certain, faute d'une bonne figure. D'après ce que nous avons appris de la bouche même de M. de Roissy, ce g. correspondrait exac- tement à celui des Corbules de Lamarck ; il doit donc disparaître, puisqu'il fait double emploi avec un g. établi avant lui. Ployez CORBULK. (DESH.) ERODORUS, Walck. ins. — Synonyme du g. Proctotrupe de Latreille. (E. D.) ÉROLIE. ois. — Voy. falcinelle. *EROLLA. ois. —M. Lesson a établi sous ce nom , aux dépens du g. Eurylaime , un g. dont VE. Blainvillii est le type, et qui diffère en effet des vrais Eurylaimes par la moindre largeur de son bec , mais qui s'en rapproche par ses formes générales et son système de coloration. Vigors a formé son g. Cymbirhynchus avec VEurylairnus nasmus, dont M. Lesson fait la seconde espèce de son g. Érolle. Voy. eurylaime. (G,) EROPHILA fîpoç [lap], printemps ; 6po<, rouge ; Xaîva, enveloppe), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Cynarées, établi par Swart {Fl. gard. 1 1 , f . 13*), pour une plante her- bacée du Mexique, rameuse, à feuilles ses- siles, pinnatifides, dentées, légèrement pu- bescentes; involucres rouge-jaunâtre; ca- pitules solitaires et terminaux. L'unique es- pèce de ce genre est le Carduus voluchroos de Lessing. ERY 421 •ERYTnROLAMPRUS (ïpvtipêç , rouge ; )ap.7rPoç, brillant), rept. —Genre d'Ophi- diens formé par M. Boié [I$is4 1836, p. 98 ) aux dépens du groupe des Couleuvres [Voy. ce mot). Les Eryihrolamprus présentent des scutelles frontales au nombre de 4, petites, presque d'égale grandeur ; leur queue est très courte et pointue vers l'extrémité. On en désigne trois espèces, qui proviennent toutes de l'Amérique ; nous indiquerons comme type la Coluber agilis Linn. ^E. D.) *ERYTHROLANIUS. ois. —Genre établi par M. Lesson aux dépens du genre Lang- rayen, et dont Y Ocypterus sanguinolenlus est le type. (G.) ERYTHRONIUM (IpvQpov, rouge), bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées- Tulipacées , établi par Linné ( Gen. n° 414), pour des plantes herbacées et bulbeuses de l'Amérique boréale et de l'Europe australe, à feuilles radicales peu nombreuses, ovales, lancéolées ; hampe uniflore ; fleur penchée. Il a pour caractères essentiels: Calice campa- nule à 6 divisions profondes, réfléchies, pé- taloïdes, disposées sur deux rangs, les trois intérieures munies chacune de deux callo- sités, à leur base un style allongé, trois stig- mates , six étamines à filets courts, une cap- sule globuleuse à trois loges. On cultive dans nos jardins les Érythrones Dent-de Chien ou Vioulte, et à longues feuilles ; ces plantes sont de pleine terre ; elles ont les feuilles maculées de vert et de rouge , et don- nent, en avril, une fleur blanche en de- dans et rouge en dehors , ou bien lavée de rose. 'ERYTHROPALUM (e>0poç, rouge; woQyj , poussière ). bot. ph. — Genre rapporté avec doute par Endlicher à la famille des Cucurbitacées. Ce végétal , érigé en genre par Blume (Bijdr. 921), est un arbrisseau de Java, grimpant, à feuilles pétiolées , sub- peltées , oblongues , très entières, glabres , à pédoncules axillaires et rameux, pédicelles subombellés. *ERYTHROPHL,EUM ( ipvGpo'v, rouge ;

oioç, écorce). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Mimosées-Parkiées, établi par Af- zelius ( Msc. ex R. Brown in Oudney, etc., 235), pour un grand arbre de l'Afrique tro- picale, à feuilles bipinnées, à folioles oppo- sées, à inflorescence en grappes terminales et latérales. «22 ERY *ERYTHROPHRYS, Sw. ois. — Voy. COUA. 'ERYTHROPOGON (cpuGpov, rouge; ttw- y«6Pov, rouge; opXePov , rouge ; TrtxToç, tacheté), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Mélanthacées, établi par Schlech- tenda\ [Linn. , 1,90) sur les Melanthiumgra- mineum et punctatum de Cavanilles , plantes herbacées de l'Afrique boréale, à racines ERY bulbeuses; à feuilles radicales, lancéolées ou annulaires subulées, rassemblées ; ham- pes souterraines ; fleurs cachées parmi les feuilles. *ERYTHROSTOMUS, Wagl. ois.— Voy PERROQUET. (G.) * ERYTHROTHORAX , Brehm. ois. — Voy. ERYTHRINA. (G.) ÉRYTHROXYLÉES. Erythroxyleœ. bot. ph. — Le genre Erythroxylum, réuni d'abord et longtemps aux Malpighiacées, en a été séparé, à juste titre, pour constituer une fa- mille distincte, dont il continue à former l'unique genre, mais dont les espèces ont singulièrement crû en nombre, par suite des découvertes modernes. Les caractères de cette famille sont les suivants : Calice libre, 5-fide ou plus ordinairement 5-parti , per- sistant. 5 pétales alternes , dont chacun se double de son côté interne de deux appen- dices ou languettes confondus avec son on- glet élargi, libres du reste sur deux plans, l'intérieur simple, l'extérieur bilobé; préflo- raison imbriquée. Dix étamines hypogynes, alternativement plus longues et plus courtes, à filets dilatés à la base et soudés entre eux en un tube circulaire, libres au sommet, et supportant chacun une anthère biloculaire, d'abord introrse, puis vacillante. Ovaire libre, surmonté de 3 styles distincts ou sou- dés dans une plus ou moins grande longueur et terminés chacun par un stigmate capité creusé de 3 loges, dont chacune contient un ovule suspendu au sommet de l'angle in- terne et droit, mais dont deux avortent gé- néralement à une époque plus ou moins hâ- tive. Drupe uniloculaire et monosperme, par suite de cet avortement. Graine renfermant sous un test crustacé un périsperme carti- lagineux, qui enveloppe de sa couche mince l'embryon presque aussi long que lui, à ra- dicule courte et supère, à cotylédons foliacés. Les espèces habitent presque toutes la partie tropicale de l'Amérique, quelques unes les Indes orientales ou les îles de l'Afrique aus- trale. Ce sont des arbres, arbrisseaux ou sous-arbrisseaux à rameaux souvent com- primés vers leur somment, à feuilles ordi- nairement alternes, entières, presque tou- jours glabres, munies chacune d'une stipule axillaire simple ou bilobce. Les fleurs sont à l'aisselle de ces feuilles, solitaires ou grou- pées en faisceaux de deux ou plusieurs, en- ERY ESC 423 tremêlées de bractées. La couleur de leurs pétales est blanche ou jaune-verdàtre. Ainsi que nous l'avons annoncé, la famille est jusqu'ici exclusivement constituée par les espèces du genre Eryihroxylum, L., dont on avait proposé de séparer sous le nom de Seilua une espèce remarquableparlasoudure complète de ses trois styles. Elles se recon- naissent en général à la matière tinctoriale rouge que contient leur bois, et qui a donné son nom au genre. On ne cite guère, du reste, pour ses propriétés que le Coca du Pérou , l'une de ces espèces , dont les feuilles sont très usitées, surtout par les ouvriers des mi- nes , qui les mâchent continuellement mé- langées d'un peu de poudre de craie. On dit qu'ils peuvent par ce secours se passer long- temps de toute nourriture , même en se li- vrant à un travail assez rude : et dans ce cas il semblerait que cette feuille , comme celle du Thé, doit contenir un principe très nour- rissant. Mais d'autres voyageurs lui attri- buent un tout autre effet , qui s'accorderait peu avec le récit des premiers : ce serait un puissant narcotique, dont les effets dépasse- raient ceux de l'Opium lui-même. Il serait donc fort intéressant que la chimie nous fît connaître la composition du Coca. (Ad. J.) ERYTHROXIXON ( IpvGpôv , rouge ; £v- Xoy, bois), bot. ph. — Genre unique de la famille des Érythroxylées, établi par Linné {Gen. n° 575), pour des arbres ou des ar- brisseaux des régions tropicales, à feuilles alternes, très entières, à stipules axillaires ; à fleurs solitaires, géminées ou fasciculées. On cultive dans nos serres chaudes plusieurs espèces d'Erythroxylon ; les fleurs de quel- ques unes sont odorantes. Le type de ce g. est l'E. areolaium ou Bois major. * ERYTHRURA. ois. — Genre établi par Swainson aux dépens du g. Moineau, et dont le Fringilla sphenura est le type. (G.) ERYX (nom mythologique), rept.— Ce nom, d'abord appliqué à une espèce d'Anguis, a été ensuite attribué par Daudin à un genre d'Ophidiens, voisin de celui des Rouleaux, et qui a été généralement adopté. Les Éryx ont pour caractères : Une queue très courte, ob- tuse, garnie d'un simple rang de plaques et ^ans grelots ; des plaques assez petites sous !e corps ; une langue courte, épaisse, échan- gée ; pas de crochet à venin ; les lèvres simples; pas de tentacules; les mâchoires dilatables et l'anus simple et sans ergots, Les Éryx ressemblent beaucoup aux Or- vets parleurs habitudes et par leurs formes. Us sont très inoffensifs, et cependant on les redoute généralement; ils sont timides, et au moindre bruit, à l'aspect du plus lé- ger danger , ils s'enfuient avec rapidité et s'enfoncent dans l'herbe ou dans le sable ; leur nourriture consiste en insectes et en vers , leurs dents sont très petites, et plu- sieurs espèces paraissent même en manquer. On en connaît un assez grand nombre d'es- pèces qui se trouvent dans l'Asie et dans l'Afrique. La plus commune de toutes, dans les collections , est YEryx turcicus Daud., ou Éryx turc, qui est d'un gris jaunâtre en dessus, avec des taches noires plus ou moins nombreuses et confluentes, irrégulièrement arrondies et éparses, sans aucun ordre, et offre en dessous une couleur d'un blanc pâle. Cette espèce se trouve en Egypte, en Turquie, etc. Nous citerons aussi l'E. de Du- vaucel, E. Duvaucelii Bib., figuré dans l'at- las de ce Dict., Reptiles, pi. 9, fig. 1. (E. D.) *ERYX(nom mythologique), ins.— Genre de Coléoptères hétéromères , cité par New- mann {The Entomologist. I, p. 189), comme ayantété trouvé en Angleterre.L'espèce qu'on rapporte à ce g. est l'E. niger. Nous ignorons l'auteur qui l'a fait connaître. (C.) * ESACUS ( nom mythologique ). ois. — M. Lesson a donné ce nom, qui a pour syno- nyme le Caravanaca de Hodgson, à un oiseau de l'Inde, VOEdicnemus recurvirostris , que Cuvier avait mis avec les OEdicnèmes, aux- quels il ressemble en tous points à l'excep- tion du bec , qui est très comprimé sur les côtés et retroussé de telle sorte que la partie supérieure est concave et l'inférieure très renflée. On rapporte à ce genre, que je crois devoir être réuni aux OEdicnèmes, dont il a la figure , une seconde espèce, YOE. crassi- rostris,q\ii est originaire du Brésil. (G.) ESCALIER, moll. — Nom vulgaire des Cadrans et des Scalaires. ESCALLONIA. bot. ph.— Genre delà famille des Saxifragées-Escalloniées (famille des Escalloniacéos de quelques auteurs), établi par Mutis ( Linn. fils, Suppl. 21 ) pour des arbres ou des arbrisseaux très connus de l'Amérique tropicale, le plus sou- vent résineux; à feuilles alternes et très en- tières , ou finement dentelées , non munies 424 ESC ESC de stipules , à fleurs terminales ou plus ra- rement axillaires , solitaires, paniculées ou rameuses , blanches , roses ou pourpres. Le bois de VE. myrtilloides, type du g., est très dur et sert à la fabrication d'ouvrages écono- miques; les feuilles en sont fortamères, et em- ployées comme médicament par les habitants du Pérou et du Chili. On cultive dans nos jardins VE. floribunda, arbrisseau de 1 mètre à 1 mètre 50, se couvrant de fleurs blanches en panicule ; et VE. rubra, dont les fleurs en grappe sont rouges en dehors, et rose pâle en dedans. La première espèce supporte la pleine terre; mais ses rameaux y gèlent tous les hivers. La seconde est d'orangerie. Tou tes deux demandent la terre de bruyère mé- langée, et se multiplient fort bien de boutures et de marcottes. *ESCALLONIACÉES, ESCALLONIÉES. Escalloniaceœ, Escallonieœ. bot. ph. — Ce groupe de plantes forme sous le premier nom une famille distincte pour plusieurs auteurs, sous le second une simple tribu rapportée à celle des Saxifragées. En la considérant comme distincte , ses caractères seront les suivants : Calice adhérent , à 5 divisions. 5 pétales alternes , d'abord unis par leurs bords en un tube, mais se séparant à la fin. Étamines en nombre égal et alternes , insé- rées comme les pétales sur le calice , à an- thères biloculaires s'ouvrant longitudinale- ment. Ovaire couronné par un disque lobé, adhérent, excepté dans un petit nombre de cas, ordinairement à 2, rarement à 3-5-loges, quelquefois divisé seulement par deux cloi- sons incomplètes , à ovules nombreux por- tés à l'angle interne de ces loges ou sur le bord de ces cloisons , à stigmate divisé en autant de lobes terminant un style simple. Capsule se séparant de la base au sommet en autant de carpelles par le décollement des cloisons. Graines menues, revêtues d'un té- gument transparent, et où l'embryon très petit occupe seulement l'extrémité d'un pé- risperme charnu tourné du côté du hile. Les espèces de cette famille croissent dans les parties tempérées du globe, abondantes sur- tout en Amérique, notamment sur les Andes, où elles se montrent à une grande hauteur et peuvent caractériser une région bota- nique. Ce sont d'élégants arbrisseaux, sou- vent résineux, à feuilles alternes, dentées, dépourvues de stipules; à fleurs blanches, verdâtres, roses ou pourpres , quelquefois solitaires, d'autres fois disposées en grappes ou panicules, le plus souvent terminales. GENRES. ! Escallonia , Mutis [Stereoxylon , R. P. — Mollia, Gmel. — Vigiera, FI. fl.)— Quinti- nia, Alph. DC. — Forgesia, Comm. (Deffor- gia , Lam.) — Chorisiylis , Harv. — hea , L. [Diconangia, Mitch.) — Anopterus, Labill. — Polyosma, Blum. On cite encore à la suite V Argophyllum , Forst., qui se rapproche des Escalloniées par son style simple, mais s'en éloigne par la dé- hiscence de sa capsule loculicide du sommet à la base. (Ad. J.) ESCARBOT. ins. — Voy. hister. ESCARBOUCLE. min. — Voy. grenat. ESCARGOT, moll. — Nom vulgaire des Hélices. Voy. ce mot. (Desh.) ESCHARE.Zisc/iara(l grille). polyp. — Les anciens naturalistes ont donné les noms d'Eschara et d'Escara à beaucoup de productions marines, et principalement à des Polypiers. Linné n'adopta pas ce nom, et plaça la plupart des Eschares des auteurs dans sou g. Flustre.Pallas appliqua ce nom d'Eschara à un genre dans lequel il réunit les Flustres, les Cellépores, les Eschares proprement dits et les Millépores. Lamarck, en 1816, sépara définitivement les Eschares des Flustres , et son genre Eschara, adopté par la plupart des zoologistes, est devenu, depuis Lamou- roux, le type d'un ordre particulier. Les Eschares ont les caractères suivants : Polypiers presque pierreux, non flexibles, à expansions comprimées ou aplaties, lamel- liformes, fragiles, simples, rameuses, cla- thrées ou en réseau, couvertes , sur toutes les faces, de cellules à parois communes, disposées en quinconce, et dont l'ouverture est en général plus petite que le corps. Les Eschares se distinguent des genres qui com- posent l'ordre des Escharées par leur forme, ainsi que par celles des cellules polypeuses, qui les couvrent dans tous les sens. Les Eschares sont de taille assez petite ; on les trouve dans toutes les mers, mais ils sont plus nombreux dans les zones chaudes ou tempérées. Lamarck en décrit une dou- zaine d'espèces; elles ne sont pas encore assez connues pour qu'on puisse affirmer qu'elles appartiennent réellement toutes au genre qui nous occupe. Nous indiquerons ESC comme types les deux espèces suivantes : L'Escn are FOUAcé,Escliarafoliacea Lamk. \Millepora foliacea Gen., Syst. nat., p. 37, 86, no 15), qui est la plus grande espèce du genre, et peut acquérir jusqu'à un mètre de grandeur dans tous les sens. Cet Eschare est formé de lames raides, fragiles, minces, fléchies et réunies dans toutes les directions. Il est commun sur les côtes de France, et ne vit qu'à une assez grande profondeur. L'EscnARE A bandelettes (Eschara fas- cialis Pallas, Eleuth., p. 42, n° 9, Vav. A) , plus petit que le précédent; il forme des touffes assez larges, élégantes, très divisées et subcarcellées : les bandelettes sont com- primées, larges de 1 centimètre environ. Il habite la Méditerranée. (E. D.) ESCIIAIIÉES. Escharece. polyp.— Ordre de la division des Polypiers, entièrement pierreux et non flexibles, à cellules perforées ou foraminées, créé parLamouroux (Exp. meih. des g. de: Polyp.), et correspondant en partie aux Polypiers à réseau de Lamarck. Les Escharées ont pour caractères : Poly- piers lapidescents, polymorphes, sans com- pacité intérieure, à cellules petites, courtes ou peu profondes, tantôt sériales, tantôt infuses. Cet ordre comprend les genres Adéone, Eschare, Rétipore, Discopore, Dias- topore, Obélie et Cellépore. Voy. ces mots. (E. D.) * ESCHSCHOLTHIA (Eschscholtz, zoolo- giste célèbre), acal. — M. Lesson (Ann. se. nat., n° Y, 1836) a créé sous ce nom un g. de Zoophytes acalèphes de la famille des Béroïdes, et dans lequel il place une espèce du g. Cydippe d'Eschscholtz. Les Eschschol- thia ont le corps vertical, onové, arrondi au sommet, rétréci en bas, largement et circu- lairement ouvert, ayant huit rangées de cils irisés, très courtes et n'occupant que le pôle supérieur; deux tentacules cirrhigères par- tent du milieu des côtés. L'espèce type est YE. dimidiata Less. ( Cydippe id. Esch.), qui se trouve dans la mer du Sud, dans le canal qui existe entre la Nouvelle-Hollande et la Nouvelle-Zélande. (E. D.) "ESCHSCHOLTZIA (nom propre.)iws.— Genre de Coléoptères pentamères , famille des Sternoxes, tribu des Élatérides, fondé par M. le comte de Castelnau, en l'honneurr du naturaliste Eschscholtz, sur YElate rhombeus d'Olivier, espèce propre au midi de t. v. 42 la France. L'auteur en a donné les caractères dans VHist. nat. des Insectes, faisant suite au Buffon-Duménil, tom. I , pag. 232. (D.) "ESCHSCHOLTZIA ( Eschscholtz , nom d'homme ). bot. ph. — Genre de la famille des Papavéracées-Hunnemanniées, établi par Chamisso (Hor. phys. Berol.t 73, t. 16) pour des plantes herbacées vivaces, glabres, glauques, originaires de l'Amérique boréale, à racines charnues pleines d'un suc jaune; à tiges droites ou couchées, tendres et aqueu- ses ; leurs feuilles sont alternes , décompo- sées , à lobes subcunéiformes , trifides ; les pédoncules sont axillaires, solitaires , uni- flores, dressés ; les fleurs sont jaunes, gran- des , et se ferment quand le temps est à la pluie. On cultive dans nos jardins YE. cali- fornica, dont les fleurs, d'un jaune pur, vif et brillant, safranées au centre, sont d'un fort bel effet ; et YE. crocea, variété de l'es- pèce précédente. Elle se sème en pleine terre et sur place en mars ou avril. *ESCHWEILERA, Mart. bot. ph.-— Syn. de Lecythis, Lœffl. ESCLAVE, ois. — Nom donné à une esp. du g. Troupiale et à un Tangara. Vieillot avait établi sous ce nom un genre fondé sur le Tanagra dominica , qui ne mérite pas d'être conservé. (G.) ESCOBEDIA. bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées-Gérardiées, éta- bli par Ruiz et Pavon ( Syst., 159 ) pour des plantes herbacées du Pérou et du Mexique , à feuilles opposées , ovales , oblongues , ou linéaires - dentées ; à pédoncules axillaires, solitaires , uniûores , bibractéés ; à fleurs grandes et blanches. Le Buchnera grandi- flora deLînn. est le type de ce genre. ESCOURGEON, bot. ph. — Voy. orge. ESCULAPE. rept. — Dénomination ap- pliquée à une espèce du genre Couleuvre. Voy. ce mot. (E. D.) | *ESECHIELINA (nom propre), infus.— M. Bory de Saint- Vincent [Encycl. ins. art. mi- croscopiques, p. 536) a proposé de former sous ce nom, etaux dépens des Motif ères, un g. particulier d'Infusoires. Les Éséchiélines ont lecorpsallongé, cylindracé, évidemment contenu dans un fourreau musculeux, pos- térieurement terminé par une queue sub- articulée, engainante, rétractile et tricuspide, antérieurement muni d'appendices tentacu- laires. avec une tête distincte, qui se montre 54 426 ESP ESP parfois entre les deux lobes rotatoires telle- ment manifestes, que ces rotatoires parais- sent souvent sous la forme de deux roues indépendantes qui tournent avec une grande vélocité. On en connaît un assez grand nom- bre d'espèces : nous indiquerons comme type la Vorticella rolatoria Mull. {Tab., X, 411, f. 11, 16), qui se trouve fréquemment dans l'eau des fossés où croît la Lentille d'eau, ou dans les vases où l'on conserve cette plante pour y étudier les Microscopiques. (E. D.) *ESENBECKIA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Diosmées-Psilocar- pées, établi par Kunth ( Humb. et Bonpl. , IVov. gen. et sp., VII , 246 , t. 655) pour des arbres et des arbrisseaux de l'Amérique tropicale, à feuilles alternes ou subopposées, uni-ou trifoliolées , à folioles entières, et à pétiole plat ou concave en dessus. Inflores- cence en grappes axillaires et terminales paniculifères ; fleurs petites, blanches, ver- dâtres ou jaunâtres. *ESENBECKIA (nom d'un savant célè- bre ). bot. cr. — (Mousses.) Synonyme du g. G arovag lia. que, trompé par une erreur typographique du Gênera plantarum d'Endli- eher , nous avons à tort traité au mot cap.o- ■vaglia. Poy. donc ce dernier nom. (G. M.) *ESERA,Neck. bot. ph. — Synonyme de Dr oser a, L. ESMARCHIA, Reich. bot. ph.— Syn. de Cerasiium, L. ÉSOCES. pois. — Cuvier a désigné sous ce nom la deuxième famille de ses Malacop- térygiens abdominaux, présentant pour par- ticularités organiques : les mâchoires gar- nies de fortes dents , le bord de la mâchoire supérieure formé par l'intermaxillaire, ou bien le maxillaire dépourvu de dents et ca- ché dans l'épaisseur des lèvres ; l'oriGce des opercules très grand , pas de nageoire adi- peuse, la dorsale en dessus de l'anale, des intestins courts et sans cœcum , une vessie natatoire. Les genres qui composent cette famille sont les Brochets, les Galaxies, les Alépocéphales, les Microstomes, les Stomies, les Chauliodes, les Salanx, les Orphies , les Scombre-Ésoces, les Demi-Becs, les Exocets et les Mormyres. ESOX. poiss. —Nom latin du Brochet. ESPADON. JT/'p/uas.POiss.— C'est le nom presque vulgaire mais surtout scientifique d'un Poisson aussi remarquable par sa forme que parsa taille, et connudelaplus haute an- tiquité sous des dénominations qui rappel- lent, comme celle-ci, dans toutes les langues le trait le plus frappant de la configuration de cette espèce. En effet , elle est connue sous les noms de $t,59'. Quelques traces de clivage se mon- trent parallèlement à l'axe et aux arêtes des bases des deux octaèdres précédents. L'Étain oxydé se trouve aussi dans la na- ture, mais beaucoup plus rarement à l'état deconcrétions fibreuses, constituant ce qu'on appelle vulgairement l'Étain de bois, parce que les petites masses mamelonnées dont il se compose sont formées de couches de di- verses teintes, que l'on a assimilées aux cou- ches ligneuses qui se montrent sur la coupe des arbres. Enfin l'Étain oxydé se rencontre sous forme de grains arrondis ou de cail- loux roulés dans les anciens dépôts d'allu- vions, principalement au Mexique, en Cor- nouailles et en France, sur la côte de Piriac en Bretagne. L'Étain oxydé en cristaux et en gîtes réguliers appartient aux terrains de cristallisation, et notamment à ceux de gra- nité, de micaschiste, de gneisen ou hyalo- micte et de schiste primitif. Il y est en filons bien réglés, en amas ou stockwerk, en grains disséminés dans la roche. Les filons d'Etain sont généralement coupés par d'autres filons métalliques, par exemple, par des filons de Cuivre pyriteux; mais jamais ils n'en tra- versent d'autres eux-mêmes; ce qui démon- tre leur ancienneté. Une des roches cristal- lines qui renferme le plus souvent de l'E- tain oxydé est cette espèce de roche grani- 58 458 ETA toïde qu'on nomme hyalomicte, et qui, à cause de cela a été aussi appelée granité stannifère. Les mines d'Europe où il est le plus abondant sont celles du Cornouailles et du Devonshire en Angleterre, placées dans le granité et le schiste primitif, et celles de Zinnwald en Bohême, et d'Altenbcrg en Saxe. L'Agleterre est le pays qui en fournit le plus; mais une grande partie de l'Etain du commerce provient des mines de Banca et de Malacca, dans les Indes orientales. L'E- tain de Malacca est très estimé à cause de sa pureté. En France, on n'a trouvé que des indices de ce minerai; d'abord sur la côte de Bretagne, au lieu cité plus haut, puis à Saint-Léonard et à Vaulry, près de Limoges. Les métaux qui l'accompagnent le plus or- dinairement sont le Wolfram, le Mispickel, le Cuivre pyriteux, etc. C'est la nature du sol , jointe à la présence de ces matières ac- cidentelles, signes avant-coureurs de l'Étain, qui a conduit à la découverte de ce métal en France , et dans quelques autres points de l'Europe. Mais les fouilles qui ont été en- treprises aux environs de Limoges, pour l'exploitation du minerai, n'ont point produit de résultats avantageux. (Del.) ÉTAIIUON. bot.— Ce mot est synonyme du Syncarpe de Bichard. M. de Mirbeï ap- pelle fruits étairionnaires les fruits multi- ples ou composés de plusieurs fruits simples. foy. FRUIT. ÉTALÉ. Patulus. bot. — Cette épithète, qui s'applique aux tiges , aux rameaux, aux feuilles, etc., désigne une disposition par- ticulière de ces différents organes, par suite de laquelle ils forment un angle droit avec les parties dont ils tirent leur origine. ETALON, mam. — Voy. cheval. ÉTAMIIYES. Stamina. bot. — Organes sexuels mâles des végétaux , les Etamines forment le troisième verticille floral en pro- cédant de l'extérieur vers le centre de la fleur, c'est-à-dire qu'elles sont placées entre la corolle et le pistil. On appelle androcée l'ensemble du verticille staminal. Une Etamine se compose , en général : 1° d'une cavité ou poche ordinairement dou- ble nommée l'anthère, destinée à contenir la matière fécondante ou le pollen; 2° du pollen lui-même ; 3° enfin d'un support qui sou- tient et élève i'anthère, et qu'à cause de la forme sous laquelle il se présente dans le ÉTA plus grand nombre des cas , on appelle le filet. Nous étudierons chacune de ces parties spécialement, et surtout le filet et l'anthère; mais auparavant, nous entrerons dans quel- ques considérations générales sur les Etami- nes considérées dans leur ensemble. Ainsi nous parlerons successivement : 1° du nom- bre des Etamines ; 2° de leur direction ; 3° de leur proprotion relative; 4° de leur position relativement aux pétales ; 5° et enfin de leur soudure entre elles, soit par les filets, soit par les anthères, soit par ces deux parties en même temps. lo Nombre des Etamines. Il est extrême- ment variable dans la série des végétaux. On trouve des fleurs qui n'offrent jamais qu'une seule Étamine; d'autres deux, trois, quatre, cinq, dix, vingt, cent ou même davantage. En général, le nombre des Etamines est fixe, et à peu près invariable dans les plantes qui en présentent d'une à dix. Ainsi l'Hippuris, la Valériane rouge, n'offrent qu'une seule Étamine; le Lilas, le Jasmin, les Sauges, deux ; les Iris , le Blé , trois ; leCaille-lait, quatre; le Tabac et les Solanées , la Bourra- che et les Borraginées , cinq; le Lis, la Tu- lipe, six; le Marronnier d'Inde, sept; les Bruyères, huit; les Lauriers, neuf; POËilîet et les Caryophyllées, dix. Au-delà de dix , le nombre des Etamines n'offre plus de fixité. Ainsi on ne trouve pas de végétaux ayant constamment onze, douze, treize , quatorze Etamines. Par exemple, dans le Béséda, on voit dans certaines fleurs quatorze Etamines ; dans d'autres, quinze, seize, dix-sept ou dix-huit. Linné s'est servi du nombre des Etamines pour caractériser les douze premières classes de son système , rangeant dans la première toutes les plantes dont les fleurs n'ont qu'une Étamine; dans la seconde, celles qui en ont deux ; ainsi successivement jusqu'à la dixième, où se trouvent réunis les végé- taux à dix Etamines. Maintenant, dans la on- zième, il a groupé les végétaux dont les Eta- mines oscillent entre onze et vingt; il appelle cette classe dodécandrie, et enfin il forme deux classes pour les plantes qui ont plus de vingt Etamines , savoir: 1° la polyandrie, dont les Etamines sont- hypogyniques, comme la Renoncule et le Pavot ; 2° Yicosandrie, où les Etamines sont insérées au calice; exem- ple : la Rose, etc. ÉTA 2o Direction des Étamines. Elles peuvent être dressées, étalées , unilatérales ou régu- lièrement Tangées autour du pistil ; décli- nées , c'est-à-dire se portant toutes vers la partie inférieure de la fleur, comme dans la Fraxinelle , le Marronnier d'Inde, etc. 3° Proportion relative. Les Étamines réu- nies dans une même fleur ont ordinairement à peu près la même longueur. Quand les Étamines sont en nombre déterminé et en nombre pair, elles sont quelquefois alterna- tivement plus longues et plus courtes, c'est- à-dire qu'elles sont inégales avec symétrie. Par exemple , dans certains Géraniums, on voit dix Étamines, dont cinq plus courtes al- ternant avec cinq plus grandes. Mais la dis- proportion des Étamines devient surtout très remarquable dans deux cas : 1° quand il existe quatre Étamines, dont deux constam- ment plus longues, comme dans la Digitale, le Marrube, etc., les Étamines sont dites di- dynames ; 2° ou bien lorsqu'une fleur offre six Etamines , dont quatre plus grandes et deux plus petites, ainsi qu'on l'observe dans la Giroflée, le Chou et toutes les Crucifères: c'est ce qu'on appelle des Étamines tétrady- nam.es. 4° Position des Étamines relativement aux •pétales ou aux lobes de la corolle gamopétale. Toutes les pièces qui composent les divers Yerticilles de la fleur alternent entre elles d'un verticille à l'autre. Ainsi les pétales alternent avec les sépales, les Étamines avec les pétales , les pistils avec les Étamines. Il Ta sans dire que cette alternance s'observe quand les pièces des différents verticilles sont en même nombre. Ainsi, dans les Om- belliferes, les cinq Étamines sont placées entre les cinq pétales , et correspondent par conséquent aux pièces qui représentent le «alice. Il en est de même dans les Rubia- cées, les Borraginées , etc., qui ont la corolle gamopétale; chaque Étamine est insérée de manière à correspondre à l'incision qui re- présente le point de soudure de deux pétales. Quand les Étamines sont en nombre double des pétales, comme dans l'OEillet, par exem- ple , cinq sont alternes avec les pétales, et cinq leur sont opposées. Au-delà de ce nom- bre , la position relative des Étamines et de la corolle n'offre plus d'arrangement symé- trique et régulier. On observe une exception bien remarqua- ÊTA 459 ble à cette loi de la position relative des Étamines et des pétales. Dans certains végé- taux, les Étamines sont constamment oppo- sées aux pétales, c'est-à-dire que leur position est inverse à ce qu'elle est dans la généralité des plantes. Ce caractère , qui devient alors d'une haute importance en classification , s'observe , et dans des familles polypétales , comme les Vignes et les Berbéridées ; et dans des familles à corolle gamopétale, comme les Primulacées. 5° Soudure des Étamines. Elle peut avoir lieu par les filets, par les anthères, ou par l'une et l'autre de ces deux parties. a. Par les filets. Les filets des Étamines d'une même fleur peuvent se souder ensem- ble , soit par une partie de leur longueur, soit par toute ou presque toute leur éten- due. Tantôt ils constituent un tube continu dans toute la partie où a lieu la soudure : les Étamines sont dites alors monadelphes , comme dans les Malvacées , par exemple; tantôt le tube est fendu jusqu'à sa base en deux parties distinctes égales ou inégales t et les Étamines sont appelées diadelphes ; exemple : les Polygalées , les Papilionacées ; tantôt enfin , les filets soudés constituent trois , cinq , ou un plus grand nombre de faisceaux, comme dans les Millepertuis , où les Étamines sont polyadelphes. b. Par les anthères. Les Etamines n'ont qu'une seule manière de se souder en- semble par les anthères , et ce caractère ne se présente guère que dans une seule fa- mille , celle des Composées. Les anthères , plus ou moins étroites et allongées , con- stituent un tube , les filets restant libres et distincts. Exemple: les Chardons, les Scor- sonères, etc. c. Par les filets et les anthères à ta fois. Si on examine une fleur de Lobelia, on verra les Étamines soudées ensemble et par les filets et par les anthères. On a nommé cette disposition Étamines symphy sandres. Examinons maintenant en particulier le filet et l'anthère qui composent l'Etamine. Le filet : c'est le support de l'anthère. Ainsi que l'indique son nom , le filet est ordinai- rement un corps grêle , allongé , filiforme, qui élève l'anthère au-dessus du fond de la fleur. Quelquefois il est excessivement court, et l'anthère semble constituer à elle seule l'Etamine. C'est alors que l'on dit qu'elle ait 460 ETA sessile, comme dans les Daphne, par cxera- j pie ; mais dans ce cas le filet existe encore , quoique réduit à de très courtes dimensions. Le filet des Étamines peut offrir des formes extrêmement variées. Ainsi il est communé- ment cylindrique ; il peut être plan et s'é- largir insensiblement, de manière à prendre tout-à-fait l'apparence d'un pétale : c'est ce que montre si bien la belle fleur du Nénu- phar blanc, où l'on voit les filets staminaux s'élargir, s'amincir, et se transformer petit à petit en pétales à mesure qu'on examine les Étamines nombreuses de cette fleur, en par- tant de son centre vers sa circonférence : aussi tous les physiologistes conviennent-ils de l'analogie extrême qui existe entre les Étamines et la corolle ; vérité que démontre si bien le fait des fleurs doubles, où la mul- tiplication des pétales est le résultat de la transformation des Étamines en organes pé- taloïdes. jL'anihère est la partie supérieure de l'É- tamine qui contient le pollen. Sa forme est variée ; mais elle consiste , dans l'immense majorité des cas, en deux petites poches pla- cées de chaque côté du sommet du filament. Tantôt la partie supérieure du filet, prolon- gée entre les deux loges de l'anthère, est très manifeste , et continue sans interruption ni articulation avec sa partie inférieure et libre : c'est ce que montrent si bien la plupart des plantes de la famille des Renonculacées ; tantôt, au contraire, cette portion qui sert à souder les deux loges semble manifestement distincte du filet, avec lequel elle est sim- plement articulée. On nomme conneciif ce corps ainsi placé entre les deux loges de l'an- thère, et qui peut offrir des formes et des di- mensions extrêmement variées. Onpeutdire d'une manière générale que quand le filet ne se prolonge pas entre les deux loges de l'anthère pour les réunir, il existe toujours un connectif ; mais celui-ci est quelquefois excessivement mince et à peine distinct. Quelquefois le filet se prolonge au-dessus de l'anthère, et constitue un appendice de forme variée ; tantôt c'est le connectif qui peut ex- céder la longueur de l'anthère, soit à son sommet, soit même à sa base. Les anthères , comme nous venons de le dire, offrent communément deux loges : elles sont bilocnlaires. Il est très rare qu'elles soient uniloculaires , c'est-à-dire à une seule ÊTA loge, comme les Épacridées et beaucoup d Conifères ; ou quadriloculaires, comme celk du Butomus. Quelle que soit leur forme, les loges c l'anthère offrent ordinairement sur une de leurs facesun sillon longitudinal, par lequel elles s'ouvriront plus tard pour laisser échap per le pollen qu'elles contiennent. L'anthère peut être attachée au filet, soit immédiatement par sa base , soit par un point plus ou moins élevé de son dos , ou partie opposée à la face qui offre les sillons. Il peut même arriver qu'elle soit fixée pres- que par son sommet, et dans ce cas elle esi pendante. Nous ne parlerons pas de la forme des an- thères , qui est aussi variable que celle des autres organes végétaux. L'anthère contient le pollen. Celui-ci est indispensable pour opérer la fécondation des germes ; il est donc nécessaire qu'à une cer- taine époque les loges s'ouvrent pour que la matière fécondante s'en échappe. La dé- hiscence des anthères a généralement lieu au moment de l'an thèse, c'est-à-dire de l'épa- nouissement de la fleur. Dans le plus grand nombre des cas, c'est par toute la longueur de leur sillon que chaque loge s'ouvre : quel- quefois c'est par une petite étendue seule- ment , ordinairement à la partie supérieure de la loge ; et cette petite ouverture simule un trou ou pore, comme dans la Pomme de terre, les Bruyères, etc. Entre la déhiscence par une fente ou sillon longitudinal et celle par un pore, il n'y a donc de différence que du plus au moins. Quelquefois, enfin, c'est par des valves ou des espèces de panneaux qui s'enlèvent de la partie inférieure vers la supérieure qu'a lieu l'ouverture des an- thères : c'est ce qu'on observe dans le Lau- rier et l'Épine-vinette, par exemple. Nous avons parlé précédemment de la soudure des anthères entre elles , dans les Composées. Les Étamines forment ordinairement un verticille parfaitement distinct , placé entre le verticille corollin et le verticille pistil- laire. Quelquefois elles se confondent avec l'un ou avec l'autre de ces deux verticilles^ Ainsi , toutes les fois que la corolle est ga- mopétale , les Étamines sont insérées sur la corolle , et par leur partie inférieure elles se confondent tellement avec elle qu'elles ETA semblent ne former avec la corolle qu'un seul verticille. Il en est de même toutes les fois que les fleurs sont monochlamydées et que le calice est gamosépale ; il y a union et confusion des Étamines en un seul verti- cille avec le calice. Il peut aussi arriver, quoique plus rare- ment , que les Étamines se soudent complè- tement avec le pistil de manière à ne plus former qu'un seul verticille : c'est ce qu'on voit, par exemple, dans les Aristoloches, où les six étamines forment, en se confondant avec le style et le stigmate, un seul et même corps qui surmonte l'ovaire infère ; les plantes de la famille des Orchidées offrent une disposition absolument semblable. On a appelé fleurs ou plantes gynandres celles dont les Étamines sont ainsi soudées et con- fondues avec le pistil. Plusieurs physiologistes se sont occupés de la structure des parois de l'anthère. Le travail le plus étendu sur ce sujet est le mé- moire que le docteur Purckinje a publié en 1830 à Breslau. Selon cet habile anatomiste, on peut distinguer dans l'épaisseur des pa- rois de cet organe deux couches : l'une, exté- rieure , qu'il nomme exothèque, n'est qu'un prolongement de l'épiderme général ; l'autre, interne, formée d'une couche de cellules, constitue Yendotheque. Examinées au micro- scope, ces cellules offrent des formes très va- riées suivant les espèces. Elles sont ordinai- rement constituées par une lame spirale di- versement enroulée sur elle-même , et qui forme comme une espèce de treillage qui soutiennes parois del'utricule.G'està cause de ces filaments élastiques qu'on a nommé ces cellules cellules fibreuses. On sait aujour- d'hui qu'elles existent dans d'autres organes, comme le tégument propre de certaines grai- nes , par exemple. Nature physiologique des Étamines. Nous avons déjà dit précédemment qu'il y avait analogie , identité même , entre les Etamines et les pétales. Certes au premier abord il est difficile d'assimiler ensemble deux organes qui paraissent si différents. Quelle analogie existe-t-il entre un pétale large, plan, d'uap. fleur de Pivoine ou d'OEillet et une Étamine composée d'un filei grêle et d une anthère petite et à deux loges? Cependant ces deux organes ont une même origine , une même nature. Dans les belles ETA 461 fleurs doubles que nous cultivons dans nos jardins, les pétales accidentels et nombreux qui font leur charme ne sont que des Éta- mines qui se sont transformées en pétales, et le Nymphœa alba, comme nous l'avons déjà dit , nous offre naturellement tous les degrés de transformation des Étamines en pétales. En les examinant attentivement, on voit que dans celles qui sont situées un peu plus en dehors le filet s'élargit petit à petit, et à mesure que cet élargissement du filet a lieu , 1'anLhère s'est insensiblement atro- phiée , de sorte qu'il y a un moment où elle disparaît tout-à-fait: c'est quand le filet a complètement pris l'apparence d'un pétale. Selon quelques auteurs le filet représente l'onglet du pétale et les deux loges de l'an- thère, sa lame ou partie foliacée. Nous ne partageons pas complètement cette opinion. D'abord l'onglet n'existe pas toujours, et dans une foule de végétaux dont les pétales sont sessiles et par conséquent dépourvus d'on- glet, les Étamines sont cependant compo- sées d'un filet et d'une anthère. Pour nous, le filet représente à la fois et l'onglet, quand il existe, et la nervure moyenne ou le fais- ceau vasculaire du pétale. Les deux loges de l'anthère sont formées par les côtés fo- liacés du pétale. Maintenant la cavité de chaque anthère est-elle formée par le dé- doublement des deux feuillets d'épiderme qui recouvrent l'une et l'autre face du pétale, et le pollen représente-t-ïl le tissu cellulaire qui réunit ces deux membranes et forme le mésopétale ? Ou bien cette cavité est-elle le résultat de l'enroulement du bord libre du pétale qui, en revenant ainsi sur lui-même, constitue la loge , comme on suppose que le fait la feuille carpellaire pour former un ovaire uniloculaire? Ce sont là deux opinions entre lesquelles il est fort difficile de se pro- noncer avec certitude. L'étude de l'organo- génie, si favorable en général pour éclairer la nature des divers organes, ne jette que de faibles lumières sur ce sujet. En effet, les Etamines commencent en général par se montrer sous la forme d'un simple mamelon globuleux. Petit à petit, sa forme se modifie, il s'allonge ; le filet se dessine en prenant des dimensions plus grêles; l'anthère n'en est d'abord pas distincte; mais on voit bien- tôt une dépression longitudinale se mon- trer dans la portion supérieure; c'est le pre- 462 ETA ETH mier indice de la séparation des deux loges. Si, à cette époque, on la coupe en travers, on la voit composée d'une masse homogène de tissu utriculaire sans distinction de ca- vité, et, par conséquent, de pollen. Ce n'est qu'un peu plus tard que, vers le centre, une portion de ce tissu se détruit. Il se forme alors des cavités accidentelles ou lacunes, le plus souvent au nombre de quatre, deux pour chaque moitié de l'anthère. Ces lacunes se remplissent d'un fluide mucilagineux qui s'organise bientôt en tissu utriculaire. La couche la plus extérieure se compose de cel- lules beaucoup plus petites, et constituent la paroi interne de la loge. Ce sont les gran- des utricules contenues dans cette cavité qui vont donner naissance aux utricules polli- niques. {Voy. pour de plus grands détails le mot POLLEN.) D'après cet exposé succinct, on voit que l'Étamine n'a pas été d'abord sous la forme d'un pétale qui se serait peu à peu modifié pour en prendre les caractères. Mais, comme les pétales, les Étamines se sont d'abord montrées sous la forme de simples mame- lons. C'est à ce point d'origine que ces deux organes sont identiques. Leur organisation intérieure est absolument la même : c'est une simple masse de tissu utriculaire ho- mogène. Mais un peu plus tard , la nature modifie chaque organe, suivant la fonction qu'il doit remplir. Dans le mamelon stami- nal se forme le pollen , cette matière qui doit jouer un si grand rôle dans les phéno- mènes de la vie de la plante. C'est dans le point où il existe que se concentre l'activité vitale du mamelon staminal , dans lequel la force d'expansion se trouve arrêtée. De là la forme grêle et élancée du filet, et le peu d'é- paisseur des parois de l'anthère; mais le mamelon pétalaire, dont les fonctions se ré- duisent à être un organe d'enveloppe, de protection pour les parties plus intérieures, et dans lequel ne se manifeste aucune for- mation spéciale, obéit à son double mouve- ment d'expansion en hauteur et en largeur, et prend cette forme plane si bien en rap- port avec les fonctions qu'il est appelé à remplir. C'est donc la formation seule du pollen, c'est son développement qui ont modifié la nature du mamelon staminal qui , primiti- était identique avec le mamelon pétalaire que, par une cause quelconque, ce développement s'arrête, et l'Étamine tend à parcourir les mêmes phases que le ma- melon pétalaire , à le suivre dans ses déve- loppements, et à prendre les mêmes formes que lui : c'est ce qui arrive presque sous nos yeux, dans les fleurs cultivées dans nos jar- dins, où l'excès des sucs nutritifs, faisant prédominer les phénomènes de la vie végé- tative, arrête le développement des organes générateurs, qui reprennent alors les carac- tères d'organes de nutrition qu'ils avaient eus au premier moment de leur apparition. (A.. Richard.) ÉTENDARD. Vexillum. bot.— On nomme ainsi le pétale supérieur de la corolle des Pa pilionacées. ÉTÉONE ( nom d'une ville delaBéotie). annél. — M. Savigny ( Syst. Annél. , pag. 46 ) établit avec doute sous ce nom un genre de la famille des Néréides , assez voisin de ceuxdesCastaliesetdesEulalies.LesÉtéones paraissent avoir une trompe simple, dé- pourvue de mâchoires : ils présentent quatre antennes courtes ; quatre cirrhes, ou plutôt deux paires de cirrhes tentaculaires égale- ment courts ; une rame pour chaque pied ; les cirrhes supérieurs comprimé* en lame oblongue et obtuse, les cirrhes inférieurs très courts ; deux styles ; pas de branchies distinctes des cirrhes. L'espèce type est la IVereis {lava Oth. Fabr. {Fann. Groenl., n° 282 ). Une autre Néréide, la IVereis longa Oth. Fabr. ( loco cit. ), doit peut-être entrer également dans le même genre. (E^ D«) ÉTERNELLE, bot. ph. — Voyez immor- telle. ÉTERNUE. bot. ph. — Nom vulgaire de YAchillea ptarmica L. ♦ETHANIUM, Salisb. bot, ph — Syno- nyme d'Alpinia , L. *ÉTHER ou mieux ^ETHER ( mot grec , dérivé, suivant quelques auteurs, de &ct, toujours , et de 8c» , je cours, parce que l'Éther, comprenant le ciel et les astres qu'il renferme, tourne sans jamais s'ar- rêter autour de la terre (1). Cette étymo- logie paraît p*" probante à M. Barthé- lémy Saint-Hilaire, juge si compétent en ces matières. D'autres auteurs le font venir (i) Platon, dans le Cratyle; Aristote, Meteor., lib.'I, «p. 3. § 3 , De eœlo , lib. I , cap. 3 ; De mundo , etc. ETH deou9û>, je brille, je brûle, le désignant comme la source de toute lumière et de toute ignition). mf.téor. — La physique expé- rimentale, complètement inconnue des an- ciens, ne pouvait les diriger dans l'apprécia- tion des : causes aussi leurs idées sur les faits primordiaux n'étaient le produit que d'inductions vagues, incohérentes, erronées, qui les conduisirent à ces créations fabu- leuses, contradictoires , aux personnifica- tions les plus ridicules , rejetées à tout ja- mais de la science. Ne pouvant remonter, par les conséquences les plus immédiates, aux faits antérieurs , ils créèrent les causes qu'ils ne pouvaient trouver, et chaque au- teur se donna pleine liberté dans ces jeux d'esprit. L'Éther a été , pour les plus grands philo- sophes de cet âge, le point culminant de leurs créations ; c'est toujours par ce mot qu'ils indiquent la matière première d'où sont sortis tous les corps visibles. Orphée dit, dans son hymne à l'Éther, qu'il est le premier élément du monde; Platon en fait une matière plus légère , plus pure que l'air (1); c'est un cinquième élément pour lui et pour Aristote, ou, pour mieux dire, c'est le premier des éléments pour la pureté. Pour Anaxagore, l'Éther est l'élément du feu; Zenon et les stoïciens le confondent avec Dieu et Jupiter. « Le dieu le plus cer- tain que nous ayons est le feu céleste, l'É- ther, qui est le dernier et le plus élevé de tous les êtres , qui fait l'extrémité de tout, qui embrasse tout (2). » Il semble que les anciens philosophes, si riches en abstrations dans les phénomènes de l'intelligence et du raisonnement, n'a- vaient pu s'élever jusqu'à la conception d'une matière analogue à la matière visible, tangible, et qui n'en différait que par sa té- nuité, sa légèreté, sa pureté et sa caloricité c'était le chaînon le plus élevé de la chaîne matérielle; mais enfin , c'était un chaînon de la même nature. Il en était de même des phénomènes qu'ils matérialisaient, comme le feu, la lumière, la vie, l'âme; c'étaient des mauires beaucoup plus ténues, plus pures; C'était une aura plus eubtile, c'était enfin la production la plus parfaite et la plus (ï) nans son Phèdre, son Timée, etc. (2) Cicéron, De nat. Deor., I, i4, et tout le second livre; voyez le à' livre de Lucrèce. ETFI 463 brillante de cette série des créations, qui commençait dans les régions les plus im- pures et les plus grossières. Lorsqu'une nouvelle religion vint renver- ser les créations fantastiques du paganisme, et toutes ces divinités matérielles qu'on re- trouvait depuis le haut de l'Empirée jus- qu'aux plus sales cloaques du globe ter- restre, les éléments et l'Éther lui-même perdirent le prestige et la puissance créa- trice. L'Éther fut remplacé par un esprit pur qui embrasse et comprend tout, sans jamais être souillé de matérialité. L'Éther fut donc relégué dans la fable avec Cœlus et Saturne, qu'il enfanta, et il y serait encore, si, à la rénovation des sciences, ou plutôt à leur création véritable, les faits n'avaient témoigné en faveur d'une sub- stance autre que celles qui constituent les corps purement matériels. Cette substance élhérée, si longtemps divine, serait encore oubliée, si les expériences sur la lumière et la chaleur n'avaient prouvé qu'elles se pro- pageaient dans des milieux vides de matiè- res pondérables, et qu'il y avait alors dans la nature une autre substance que celle que nous voyons et que nous touchons. Plus tard, les phénomènes de l'électricité et du magnétisme à travers le vide vinrent s'a- jouter aux phénomènes lumineux et calori- fiques ; ils nous conduisirent, par leurs con- séquences, à reconnaître aussi des substan- ces autres que la substance tangible, et qu'il n'y avait de vide que pour la matière pondérable, et non pas cette autre substance impondérée. C'est alors qu'on retira peu à peu de son ancien sanctuaire ce mot Éther, qui avait tant de fois servi à l'indication des causes inconnues des phénomènes appa- rents, et qu'on le replaça à la tête de toute matérialité (l). Dans sa résurrection, le mot Ether perdit sans doute tout le cortège fabuleux de l'an- tiquité ; mais il retrouva en importance vé- ritable ce qu'il perdait en oripeaux mytho- logiques. L'étude des phénomènes naturels nous conduit à reconnaître dans l'univers deux (ï) F-ujrez isacon et Descartes. Cette idée est répandue dans l'Organvm du premier et dans les principes du second; Malebranche, Rechercha sur la vérité, liv. VI, ch. 9; Jac. Bernouilli , De gravitate cetherit; Huygens, Traité de la lumière ; Newton, dans son Optique; Euler, dans la 18e Lettrt à une princesse d'Allemagne, etc., etc. 464 ÊTH sortes de matières, qui diffèrent entre elles jusque dans leur nature la plus intime. En effet, la rapidité de la propagation de la lu- mière et de la chaleur, par rayonnement, à travers les espaces célestes ; celle de la pro- pagation de l'électricité à travers les corps ; celle de l'influence de l'électricité et du ma- gnétisme à travers le vide, et enfin la rapi- dité de l'influx nerveux dans les corps vi- vants, ne permettent pas de reporter à la matière pondérable, telle que nous la con- naissons, des effets aussi grands, aussi éten- dus, et dans un temps aussi limité. Les changements qui s'opèrent dans la matière pondérable ne se font qu'avec len- teur, de molécule à molécule; la propaga- tion la plus rapide qui s'exécute par son in- tervention directe est celle de l'onde sonore dans l'air, qui ne parcourt cependant que 331 mètres par seconde, tandis que l'onde lumineuse, l'onde calorifique et l'onde élec- trique parcourent environ 32,000 myria- métres dans le même espace de temps. Il y a donc une autre substance que la substance tangible, pesante; il y a donc une substance d'une nature essentiellement différente dans sa nature intime et dans sa prodigieuse élas- ticité. Telle est la conséquence où nous mè- nent forcément les phénomènes naturels, mieux connus et mieux appréciés ; c'est cette substance d'une parfaite élasticité , intan- gible, insaisissable, mais dont l'existence ne peut pas plus être révoquée en doute que l'existence des phénomènes qui n'ont eu lieu que par son concours ; c'est cette substance, disons-nous, que l'on nomme Ether. Ainsi , il y a dans la nature deux sortes de matières : l'une, qui est intangible, im- pondérable , c'est l'Ether , que l'on nomme aussi , à cause de sa qualité négative , ma- tière impondérable ou impondérée ; l'autre, qui est tangible , saisissable , pondérable , c'est celle que nous voyons agglomérée en corps définis, celle qui forme la partie visi- ble et tangible du nôtre, et que l'on nomme pour cette raison matière tangible ou pondé- rable. La première remplit l'immensité des cieux et tous les interstices moléculaires des corps pondérables ; elle ne nous est jamais dévoi- lée immédiatement ; elle ne nous est révélée que par les nombreux phénomènes qu'elle ETH produit, soit seule, soit dans son union avec l'autre substance. La seconde n'est point disséminée dans l'espace comme la première , du moins rien ne nous l'a démontré jusqu'alors; et les opinions émises sur ce sujet sont de pures inductions, que rien n'autorise encore à ad- mettre. Elle est groupée en corps distincts , limités, jetés à de grandes distances les uns des autres dans l'étendue infinie que la sub- stance éthérée remplit. Aucun corps n'est formé d'atomes pondérables seuls; tous sont des combinaisons des deux substances : ces atomes , quoique constituant les corps visi- bles, ne peuvent jamais se rapprocher jus- qu'au contact j tous sont séparés et tenus à des distances variables , soit dans des posi- tions fixes, rigides; soit à l'état de demi-in- dépendance les uns des autres ; soit enfin dans une liberté complète par la substance éthérée qui les enveloppe, et par les mouve- ments concordants ou discordants qui sont exécutés dans cette dernière. Ces distances , maintenues entre les atomes pondérables , ressortent directement de la dilatation et de la condensation des corps, de la propagation à travers leur épaisseur de la lumière, de la chaleur et de l'électricité ; c'est ce que prou- vent aussi la réfraction, la réflexion et la po- larisation des rayons lumineux, calorifiques et tithoniques (chimiques). Ainsi la seconde substance , la substance tangible , ne nous est pas plus connue isolée que la première; et tous les corps inorganiques et organiques sont la résultante de l'alliance de ces deux substances si différentes pour nous. Dans les corps , la substance éthérée n'y est point répartie uniformément ; elle n'y est point à l'état de libre expansion , comme on la retrouve dans les espaces cétestes ; elle y est au contraire divisée en autant de sphè- res distinctes, individuelles, qu'il y a d'a- tomes, de groupes d'atomes nommés molé- cules , de groupes de molécules formant les particules , de groupes de particules forman» les corps ; de telle sorte que depuis l'atome insécable jusqu'au corps le plus complexe, il y a autant d'individualités dans la masse éthérée des corps qu'il Y a d'unités atomi- ques , moléculaires et particulaires qui en- trent dans la constitution de chaque composé ou de chacun des corps. Cette division de la masse éthérée des ÉTH corps en sphères distinctes ne peut provenir que d'une puissante attraction entre les deux substances, attraction qui croît dans un rap- j port inverse à la distance avec une rapidité | extrême, rapport auquel la science n'a pu encore assigner d'exposant, mais qui ne peut être que très élevé d'après les lois de la ré- fraction , d'après la puissance irrésistible que la dilatation possède, et celle même , si considérable encore, que l'on retrouve dans la contraction musculaire. M. John Herschell, dans son Traité de la lumière, § 561, a fait le calcul de la force attractive de la matière sur la lumière, en prenant pour facteurs la vitesse de cette dernière , d'une part , et la courbe qu'elle fait , lorsqu'elle est arrivée dans la sphère des molécules , de l'autre ; il en conclut la puissance énorme de 4,969,126,272 X 102*, la pesanteur à la sur- face de la terre étant prise pour unité. Il démontre également , § 559 , que le phéno- mène de la réflexion et celui de la réfrac- tion ne pourraient s'opérer, si la lumière arrivait jusqu'au contact des molécules pon- dérables, et que ces phénomènes ne peuvent avoir lieu que sur une surrace éthérée rem- plissant les interstices des molécules ; que les actions et les réactions ont lieu entre les sphères éthérées , d'une part , et les vibra- tions de l'Éther , produisant la lumière , de l'autre. Quoique l'on connaisse la puissance ex- pansée des molécules au moment qu'elles passent de l'état liquide à l'état solide, ce- pendant nous rapporterons le fait suivant , tiré du Journal des sciences de Silliman , vol. XLV, pag. 49, comme propre à donner une certaine mesure de cette force. Une I eau-de-vie de grains, contenant 55 pour 100 i d'eau, était renfermée dans deux presses hydrauliques ; cette portion d'eau , en se i congelant, a soulevé pendant sa cristallisa- tion 600,000 kilogrammes, 300,000 pour chacune des presses , malgré l'interposition de l'alcool, non solidifiable à la température de — 14° centigr. qui survint tout-à coup. Si l'augmentation rapide de la densité de l'Ether dans chacune des sphères molécu- laires qu'il forme dans les corps est prouvée, et par les réfractions et par l'augmentation rapide de la résistance à la contraction , les vibrations de diverses natures qui sont opé- rées dans chaque sphère ne sont pas moins t. ▼. ETH 4ory et Dela- porte, dans leur monograpoie de cette tribu. Ce genre fait partie du groupe des Trachy- ÈTH 471 sites, et se distingue des autres g. du même groupe par un corps oblong, épais; une tête fortement bilobée; des tarses à articles trian- gulaires , dont le premier est allongé, sur- tout aux pattes postérieures. Les auteurs en décrivent et figurent 8 espèces, toutes de la Nouvelle-Hollande, parmi lesquelles nous choisirons comme type V Eihon leucosticium, le même que le Buprestis leucosticta de Kirby , remarquable par ses élytres pour- pres parsemées de points blancs. (D.) *ETHRA. Ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Malacodermes , tribu des Lampyrides , établi d'abord par M. le comte de Castelnau dans le tome II des Ann. de la Soc. ent. de France, p. 133, et reproduit ensuite par lui dans le t. I de VHist. des Ins. faisant suite au Buffon- Duménil. Ce g. a pour type une espèce de Lampyre du Brésil, nommée par Gray mar- ginatus , et rapportée mal à propos par cet auteur au g. C ladophorus de M. Guérin- Méneville, qui fait partie du groupe des Lycusites. (D.) ETHULIA. bot. ph. — Cassini a établi sous ce nom , dans le Dict. des se. natur. (t. XV, p. 7, t. 487), un genre dans la famille des Composées- Vernoniacées pour des plan- tes herbacées de l'Afrique tropicale et extra- tropicale , droites , rameuses , à feuilles al- ternes, oblongues, dentées ou entières, mu- nies de glandes visibles par transparence; capitules petits, en corymbes ; corolles roses ou pourpres. VE. conyzoides est le type de ce genre, qui ne renferme qu'un petit nom- bre d'espèces. Le g. Ethidia de Gœrtner est synonyme d'Epaltes, Cassini. * ÉTHUSE. Ethusa ( nom mythologique). crust. — Ce genre , qui appartient à la sec- tion des Décapodes brachyures , a été établi par Polydore Pioux et rangé par M. Milne- Edwards dans la famille des Oxystomes et dans sa tribu des Dorippiens. Dans cette nouvelle coupe générique la carapace est à peu près quadrilatère , notablement plus longue que large et très aplatie; le front est large, et les orbites, dirigées en avant, sont très incomplètes; les yeux ne sont pas ré- tractiles; les antennes externes et internes sont de moyenne longueur. Le cadre buccal* est triangulaire ; les pattes-mâchoires exter- nes sont (•ourles , et laissent à nu la portion j antérieure des pattes - mâchoires de la pre- 472 ETO mière paire, qui complètent en avant le ca- nal efférent de la cavité respiratoire. Les ré- gions ptérygostomiennes sont à peu près quadrilatères , et ne se prolongent pas entre la base de la patte-mâchoire externe et de la première patte thoracique. Le plastron ster- nal est ovalaire. Les pattes antérieures sont courtes et grêles dans les deux sexes ; les pattes suivantes sont longues, excepté ce- pendant celles de la quatrième paire qui sont très courtes, et insérées au-dessus des précédentes ; enfin les pattes postérieures , plus longues que les quatrièmes , sont insé- rées au-dessus et en avant de celles-ci , et terminées comme elles par un tarse très court, crochu et subchéliforme. L'abdomen présente sept segments distincts chez le mâle et seulement cinq chez la femelle. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre : c'est YE. mascarone Roux ( Crust. de la Médit., pi. 11). CeCrustacé habite la Médi- terranée. (H. L.) ÉTIOLEMENT. Gracilescio. bot. — Les végétaux soustraits à l'influence de la lu- mière deviennent grêles, flasques , se déco- lorent et se gorgent de sucs aqueux ; c'est un état pathologique dont les jardiniers maraî- chers tirent un grand parti pour rendre les plantes plus tendres et leur enlever les prin- cipes amers ou aromatiques qu'elles contien- nent. Cette opération , qu'on appelle faire blanchir, consiste à enterrer la plante qu'on veut étioler, et à la priver de lumière en la recouvrant d'un pot à fleurs, ou en la culti- vant dans un lieu sombre. C'est ainsi qu'on fait blanchir le Crambé, les Céleris, les Chico- rées, et notamment la Chicorée sauvage, pour en faire la salade appelée Barbe de capucin. * ÉTISE. Eiisus. crust. —Genre de l'or- dre des Décapodes brachyures, de la famille des Cyclométopes, de la tribu des Cancériens arqués, établi par M. Milne-Edwards et ainsi caractérisé: Carapace moins ovalaire et moins large que chez la plupart des Cancériens ar- qués. Front large, lamelleux, divisé sur la ligne médiane par une fissure, avec les deux lobes longs et tronqués , qui en forment la partie principale, séparés par une échan- crure profonde de l'angle antérieur et supé- rieur de l'orbite ; bords latéro-antérieurs de la carapace fortement dentés. Antennes in- ternes se reployant presque longitudinale- ment; article basilaire des antennes externes ETI très grand , réuni au front avec la tige mo- bile de ces dernières très courte. Pattes de la première paire assez grosses avec les pin- ces très élargies au bout , et arrondies et profondément creusées en cuillère. Les es- pèces qui composent ce genre sont au nom- bre de deux , dont l'une habite l'océan Indien , et l'autre les mers de l'Australie ; celle qui peut lui être considérée comme type est I'Étise denté, E. dentatus Herbst. (H. L.) ETOILE, zool. , bot. — On a donné le nom d'Étoile à des animaux ou des plantes affectant une disposition étoilée ; ainsi l'on a appelé : Étoiles de jher les Astéries , et en botanique, Étoiles d'eau , deux espèces de Callitrics ; Étoile du berger, le Damaso- nium stellatum ; Étoile des bois, la Stellaria holostea. Plusieurs espèces d'Ornithogales et d'Ipomées ont reçu le nom vulgaire d'É- toiles ; mais ces dénominations , inusitées aujourd'hui , ne peuvent plus trouver place dans les dictionnaires. ÉTUI MÉDULLAIRE, bot. — Voy. ac- croissement. ÉTOILE. Stellatus. zool., bot. — Cette épithète a été appliquée à des animaux de diverses classes marqués de signes en forme d'Etoiles ou d'appendices étoiles ; tels sont : un Héron, un Gobe-Mouche, une Baliste,un Esturgeon, un Bombyx, une Astrée, etc.— En botanique, on l'emploie dans le même sens; mais ce ne sont plus des couleurs ou des ap- pendices , mais des organes entiers : ainsi le calice d'une espèce de Lampsane est étoile ; les poils du Cistus poliifolius sont étoiles, etc. Linné avait donné le nom d'Étoilées à la fa- mille des Rubiacées , à cause de la disposi- tion des feuilles en verticilles. ÉTOILES, astr. — roy. astres. ÉTOILE FILANTE, ÉTOILE TOM- BANTE. Stella transvolans. méteor. — Mé- téore enflammé qui apparaît comme un pe- tit disque lumineux, décrivant une trajec- toire dans le ciel. La ressemblance de ces petits corps lumineux , vus de loin , avec l'aspect des Étoiles fixes, leur a fait donner le nom d'Étoiles, qui ne leur convient au- cunement : l'on a pensé les avoir suffisam- ment différenciés en y ajoutant l'adjectif filante ou tombante. Ces deux qualificatifs sont eux-mêmes impropres à l'indication qu'on se propose , parce qu'ils sont l'un et ETO l'autre trop restreints , pour désigner l'en- semble des états particuliers sous lesquels ces météores nous apparaissent. En effet, il y a de ces météores qui n'ont aucun mou- vement apparent : on les voit naître, durer et s'éteindre au même point du ciel ; d'autres parcourent des trajectoires horizontales droi- tes ; d'autres de courbes, de serpentantes : il en est qui ont leur course de haut en bas ; d'autres de bas en haut , et d'autres enfin sous toutes les inclinaisons possibles. Les qualificatifs tombants et filants ne peuvent donc rendre cette variété d'états. On ne pourrait davantage leur donner un nom d'après leur direction , car on les voit souvent partir d'un espace assez limité, et se porter de là vers tous les points de l'hori- zon. Pour éviter toute désignation incom- plète , il serait préférable de les nommer Etoiles météoriques. On peut diviser les globes lumineux en trois classes bien distinctes : la première comprend les Etoiles filantes ou météoriques proprement dites; la seconde comprend les globes de feu et tous les bolides incandescents, sous quelque forme qu'ils apparaissent ; la troisième comprend les aérolitkes. Chacune de ces trois classes se partage en plusieurs genres ou sous-divisions, suivant les acces- soires qui les accompagnent, et chacun de ces genres possède plusieurs espèces. Le premier genre comprend les météores qui ne sont accompagnés d'aucun acces- soire ; leurs globes nus et nettement tran- chés parcourent leurs trajectoires sans lais- ser aucune trace derrière eux. Le deuxième genre comprend les météores qui laissent après eux des traînées lumi- neuses ou phosphorescentes , des queues simples ou multiples. Le troisième genre comprend les météores qui se divisent et forment autant de parties isolées qui se fuient en parcourant des tra- jectoires différentes. Les unes, comme dans la première classe, conservent leur forme globulaire; les autres, comme dans la se- conde, prennent des formes diverses, telles que celles de cylindre, de prisme, de traits, d'éventails, etc. Les deux dernières classes ont un qua- trième genre; il comprend les globes qui se terminent par une explosion qui projeté de toutes parts les parties séparées. t. v. ETO 473 L'analogie qui existe entre l'apparition, la marche, les transformations et les termi- naisons de ces météores, ne permet pas de traiter séparément l'une des trois classes ; il convient de les considérer concurremment pour mieux en faire ressortir et ce qui les identifie, et ce qui les différencie. Ainsi, l'al- titude de leur apparition varie, pour chacune de ces trois classes, de 10,000 à 800,000 mè- tres au moins; leur vitesse de translation peut se renfermer dans des limites moin- dres que celles de 9,500 à 360,000 mètres par seconde. Entre la première et la seconde classe, il n'y a que des différences peu im- portantes, celles qui proviennent de la gros- seur, de la rareté, de la transformation de formes, et enfin de leur explosion. La troi- sième classe, au contraire, comprend un élément d'une haute valeur, qu'on ne re- trouve pas dans les deux premières. C'est un noyau métallique quelquefois , mais , le plus souvent , composé d'un minéral complexe; ce noyau arrive encore brûlant, mais rarement lumineux , sur la surface du globe, et ne présente aucune analogie avec les combinaisons purement terrestres. Pour ne point avoir à nous répéter, nous renvoyons cette discussion au mot météorite qui n'exprime par lui-même aucun état par- ticulier, comme en expriment ceux d'Étoiles filantes, deBolides, deMétéorolithes, d'Aéro- lithes, etc., etc. Dans cet article, nous y in- diquerons les diverses hypothèses émises, leur insuffisance, et les nouveaux éléments dont nous ferons usage pour aborder leur explication, et arriver à une meilleure solu- tion {f^oy. météorite; il vaudrait mieuxdire Mètèorie, île étant une désinence latine). (P.) ÉTOURKEAU. Stumus. ois. — Genre de l'ordre des Passereaux conirostres de Cuvier (Passereaux omnivores de Temminck), pré- sentant pour caractères essentiels : forme des Carouges ; bec plus déprimé, surtout à la pointe ; l'e rémige rudimentaire (1). Caractères génériques : Corps très allongé, forme svelte. Tête petite. OEil en arrière de la corn missure du bec et sur la même ligne, iris brun ou jaune. Bec aussi long que la tête et de forme co- nique. Mandibule supérieure légèrement ar- |i) Cette première rémige ne parait autre que la penne bâtarde. G0 474 ETO quée, déprimée à la pointe, entamant un peu les plumes du front, à arête dorsale arron- die; bords lisses, pas d'échancrure. Man- dibule inférieure droite , un peu plus courte que la mandibule supérieure qui la recou- vre. IVarines basales , et recouvertes par une écaille voûtée. Langue échancrée, pointue. Ailes pointues , atteignant aux deux tiers de la queue ; lre rémige presque rudimen- taire ; les 2e et 3e les plus longues. Jambes moitié aussi longues que le tarse, et emplumées. Tarses aussi longs que le doigt du milieu, médiocres, scutellés. Doigts externe et interne presque égaux : l'externe soudé à sa base ; celui du milieu allongé. Pouce long et robuste. Ongles des doigts faibles et petits , celui du pouce deux fois plus fort que celui des doigts. Queue composée de 12 rectrices , élargie et légèrement échancrée. Couleurs sombres et métalliques dans les mâles , agréablement mouchetées de fauve ou de gris ; et, dans quelques espèces étran- gères , variées de rouge , de jaune ou de blanc. Les Étourneaux sont des Oiseaux gracieux etd'un naturel pétulant ; ils viventen troupes dans les contrées boisées , dans les prairies et les jardins , et se nourrissent d'insectes , d'Annélides, de petits Mollusques , de baies et même de graines. Us suivent le bétail , dans la fiente duquel ils cherchent les se- mences qui ont échappé à la digestion. Les Etourneaux des Terres magellaniques s'a- battent sur les champs ensemencés et dévo- rent les grains ; l'Étourneau rouge , plus aquatique que les autres Étourneaux, se nourrit d'insectes d'eau et d'œufs de pois- sons. Ils voyagent en troupes nombreuses , et sont répandus dans tous les pays du monde. Dans quelques contrées, ils sont sédentaires. Us arrivent ordinairement dans nos contrées au premier printemps, et partent assez tard en automne. Quand.le froid n'est pas très ri- goureux, il en reste quelques uns; du reste, leur éloignement n'est que de courte durée, puisqu'on les revoit déjà en février. L'Etourneau commun se tient de préfé- rence dans les marais , où il se retire sur la fin du jour. M. Knapp {Journal of a natu- ralisl , pag. 195 ) a remarqué que les Étour- ETO neaux, avant leur retraite du soir, se livrent à des évolutions fortintéressantes à observer. Ils se forment en triangle, en sphère, en qua- drilatère, ou décrivent une figure ovale ré- gulière. Pline avait déjà consigné dans son histoire que dans leur vol ils se réunissent en cercles ou en boules, chacun cherchant à se placer au centre. Le St. miliiaris a ''ha- bitude de s'élever perpendiculairement en l'air, en chantant à la manière des Alouettes. Au premier printemps , les bandes d'E- tourneaux se séparent pour s'apparier ; et après avoir combattu pour la possession des femelles , ils se retirent avec leur compagne dans le creux d'un arbre ou d'un mur, sous les toits, dans les clochers et même dans les colombiers , où ils disposent négligemment un nid de paille, d'herbes fines, de mousse, ou de matières à leur portée. Us y déposent quatre ou sept œufs gris nuancés de vert cen- dré. Les petits , lors de leur éclosion , sont de couleur brune; les St. militaris dépo- sent, dit Molina, dans une petite fosse creu- sée à la surface du sol , trois œufs cendrés tachetés de brun. Les Étourneaux de nos pays font deux couvées par an, quand la première a été détruite ; et le mâle partage avec la femelle les soins de l'incubation. Les mâles diffèrent peu des femelles , si ce n'est par des taches plus nombreuses. Quant aux jeunes, ils ont le plumage terne et ne prennent leur livrée d'adulte qu'à la seconde mue. Us n'éprouvent qu'une seule mue , et leur changement de plumage, au printemps, a lieu par suite de l'altération successive de la plume. On trouve plusieurs variétés accidentelles, mais le plus souvent albinesde l'Étourneau commun. Quoique les Étourneaux aient l'habitude de se réfugier dans les trous , et s'y réunis- sent eu troupes comme les Moineaux, en se disputant la meilleure place, cela n'empê- che pas que quelques uns ne succombent souvent à la rigueur du froid. Les Etour- neaux de l'ancien monde sont plus percheurs que ceux d'Amérique, qui se tiennent pres- que constamment à terre. On les prend au piège, au filet ou au fu- sil ; et l'on peut en tuer plusieurs après en avoir abattu un seul, par suite de l'habitude qu'ils ont de voler en cercle, et en criant au- tour des individus morts ou blessés. Leur ETO chair sèche et dure n'est pas recherchée. On s'empare de ces Oiseaui pour les élever en domesticité, où ils vivent pendant dix an- nées. Ils s'apprivoisent très facilement, parais- sent s'attacher à leur maître, et lui témoi- gnent leur joie par lebattement de leursailes. Leur voix est souple, et ils apprennent à sif- fler des airs, même difficiles ; ils apprennent aussi très facilement à parler , et articulent beaucoup plus distinctement que les Perro- quets. L'auteur des Habits ofbirds, pag. 317, dit qu'un perruquier d'Ayrshire avait un Sansonnet qui articulait si distinctement les mots gel up, sir (levez-vous, monsieur), qu'il prit la voix de l'oiseau pour celle d'un en- fant qui s'amusait à répéter une phrase fa- vorite. Une veuve de Saint-Gall avait un Étourneau qui récitait sans faute le Pater en allemand à force de l'avoir entendu ré- péter. Dans l'état de liberté ils ont pour chant un gazouillement perpétuel et un cri aigu et prolongé. Nous avons en Europe : 1° l'É. commun ou Sansonnet, St. vulgaris L. (St. varius Wagl.), noir, à reflets violets et verts , ta- cheté de blanc ou de fauve, répandu sur tous les points du globe ; 2<> l'É. unicolore , St. unicolor Marm., qui habite la Sardaigne, la Sicile , et s'étend jusqu'en Egypte. Les espèces étrangères sont : 3° l'É. des Terres magellaniques, St. militaris (Blanche raie, Et. à palatine rouge, Cardinal des prai- ries, St. loyca Gm., St. fuscus, Agelaius mi- litaris Vieill. ) ; 4° É. rouge, St. pyrrhoce- phalus ( S lurnella rubra Vieill., Oriolus ruber Gm., Amblyramphus tricolor Leach), de l'A- mérique méridionale ; 5<> É. de la Loui- siane , St. Ludovicianus L. (St. collaris (1) Wagl., Merle à collier, Stourne„Fer-à Che- val, Alauda magna Gmel., Sturnella collaris Vieill.) ; 6o St. prœdatorius Wils. ( Oriolus phœniceus Gm. ) , des États - Unis ; 7° É. de Prévost, St. Prevoslii [Amblyramphus Pre- vostii Less. ) , du Mexique ; 8° l'É. - Pie , St. capensis (St. contra A\b., St. nigricans , Et. du Cap), du Bengale ;9<>6'f. virescens Slrick., de Van-Diémen. Vieillot avait formé son g. Stournelle avec quelques Étourneaux étran- (i) La plupart des auteurs regardent le St. collaris comme un synonyme de St. ludovicianus , que Cuvier regardait comme un Accenteur. C'est sans doute un oiseau de transi- tion. EUA 475 gers. M. Lessona établi son g. Amblyramphe ou Stournelle pour les Étourneaux d'Amé- rique. Ce g. mérite une révision sérieuse ; car il est composé d'éléments bien hétéro- gènes. G.-R. Gray fait du St. collaris le type de son g. Sturnella, Vieill. ; du St. pyrrhoce- phalus, le type de son g. Amblyramphus (qui a pour syn. le g. Leistes de Sw.) ; du St. prœ- datorius, le type du g. Agelaius, Vieill. ; et du St. virescens Strick. , le type du g. Ei- dopsarus, Sw. Cet auteur a distribué ce genre dans plusieurs groupes ; Cuvier les rappro- che des Corbeaux, et M. Lesson avec plus de raison des Troupiales. (G.) ÉTRILLE, crust. — Nom vulgaire des espèces du g. Portune. ÉTRILLE, bot. — Ce nom a été donné à des Champignons appartenant au g. Dœda- lea , à l'Agaric du Chêne, et aux grandes es- pèces du g. Hydne. * ÉTROITES. Coarctatœ. arach. — M. Walckenaër , dans le t. II de son Hist. nat. des Ins. apt. , désigne sous cette déno- mination une famille de son genre Plectana, et dont les espèces qui la composent ont l'abdomen allongé et étroit. Les espèces por- tant les noms de Plectana vespoides el ly- geana appartiennent à cette famille. (H. L.) ÉTUI MÉDULLAIRE, bot. — Foy. ac- croissement. "EUACANTHUS («S , bien ; «x«v0a , ai- guillon), ins. — M. Burmeister (Handb. der Ent., t. II, p. 116, 1835) indique sous ce nom, d'après M. Germar, un genre d'Hémi- ptères homoptères.de la famille des Cicadel- liens. Ce genre, qui n'a généralement pas été adopté, a pour type la Cicada acuminata Fabr. (E. D.) * EUACTIS (sv, bien ; âxTt'v, rayon), bot. cr. — (Phycées.) Genre créé par M. Kiitzing, aux dépens du g. Rivularia, pour des Algues marines dont il présente dix espèces dans son Phycologia universalis. Voici les carac- tères qu'il assigne à ce genre : Fronde {Phy- coma) dure, solide, élastique, présentant in- térieurement des zones concentriques ; fila- ments flagelliformes , garnis de nombreu- ses gaines étagées , striées , rayonnantes et se terminant au sommet en pointes filiformes. Le genre Zonoirichia de M. J. Agardh est réuni aux Euactis par M. Kùt- zing. A ce genre appartient le Rivularia aira Roth., assez commun sur les rochers 476 EUB EUB sous-marins et sur les Algues qui les cou- vrent. (Bréb.) * EUAGORAS (Pewayope» , je loue), ins.— Genre d'Hémiptères hétéroptères, de la fa- mille des Réduviens, créé par M. Burmeister {Handb.der Ent., t. II, p. 226, 1835) aux dé- pens du genre Zelus de Fabricius, et qui n'a pas été adopté par MM. Amyot et Serville dans leur Histoire des Hémiptères. Ce genre ne comprend qu'un petit nombre d'espèces ; le type est YEuagoras Siolli Hagenb. Burm., qui habite Java. (E. D.) *EUASTRUM (eu, bien; àcmîp , étoile). bot. cr. — ( Phycées. ) Ce nom , créé par M. Ehrenberg dans son grand ouvrage sur les Infusoires, est synonyme du g. Cosma- rium de M. Corda; ce dernier nom étant an- térieur doit être préféré. Les Desmidiées appartenant à ces g. ont les formes les plus élégantes; nous en avons cité plusieurs au mot cosmarium. (Bréb.) *EUAXES. annél.— Genre de Lumbricinés du groupe des Nais, et particulièrement des Ophidonaïs , établi par M. Grube (Archiva d'Erichson , 1844, p. 210), pour une seule espèce dont il donne la figure, et qu'il a ob- servée avec soin. Voici les caractères qu'il as- signe à ce groupe : Corps vermiforme , trapézoïdo- cylindri* que, aplati en arrière, hyalin, très fragile, armé de quatre séries de doubles acicules ; bouche infère sous un prolongement labii- forme non distinct du segment suivant ; in- testin droit, très grêle en arrière, pourvu de sacs simples dans sa partie médiane; vais- seau dorsal à rameaux pinnés; corps non articulé ; point d'orifice vulvaire ? Force de rédintégration très grande. L'espèce unique de ce g. est nommée par l'auteur E. filirostris. (P. G.) *EUBADIZON («S, bien; 6aoç,quiaunebelle tête), ins. — Genre de Coléoptères penta- méres, famille des Carabiques, tribu des Harpaliens, établi par M. de Gastelnau dans ses Études entom., pag. 66, pi. 2, fig. 5, sur une espèce nouvelle du cap de Bonne-Espé- rance , qu'il nomme Capensis, dans son Hist. des Coléoptères faisant suite au Buffon- Duménil. M. de Gastelnau place ce genre entre les genres Amblygnathus et Platymelo- pus de M. Dejean. (D.) •EUCER. courageux). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Lamellicornes , tribu des Scara- béides, section des Coprophages, établi par M. le comte Dejean, qui y rapporte 2 espèces du Brésil, nommées par lui, l'une depressi- frons, et l'autre emarginatus. Ce genre, dans sa classification, précède le genre Onthopha- gus de Latreille. (D.) EUCHELIA (eS, bien; x*A*'°ç , brillant ). ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , établi par M. Boisduval aux dépens des Callimorphes de Latreille. Ce genre, qui fait partie de sa tribu des Litho- sides , ne renferme que deux espèces remar- quables par la vivacité de leurs couleurs. L'une est le Bombyx Jacobeœ Fabr. ou Pha- lène carmin Geoff.,dont la chenillevitsurle Séneçon ; l'autre est le Bombyx pulchella Fabr., Lithosie gentille de Godart, dont la chenille se nourrit de l'Héliotrope com- mun ou herbe aux verrues. La première est très commune aux environs de Paris , et la seconde est propre au midi de l'Eu- rope. (D.) •EUCHILIA (ev, bien; x8tt»«* bord » marge), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Lamellicornes, tribu 480 EUC des Scarabéides mélitopbiles , établi par M. Burmeister (Handbuch der Entom. 3 Band. seite 554), qui le comprend dans la division des Cétoniades; il y rapporte deux espèces: l'une est la Cet. sulcata Fabr., et l'autre la Cet. quadrata Gory et Perch.; toutes deux sont de Madagascar. (D.) *EUCHILUS (e*, bien ; x£n°>'> lèvre), bot. ph.— Genre de la famille des Papilionacées- Podalyriées , établi par Pi. Brown ( Aiton Hort. Kew. edit. , t. III , p. 17) pour des ar- brisseaux de la Nouvelle-Hollande, à feuilles alternes ou opposées , simples , stipulées ; à fleurs axillaires et pédicellées; à bractées sétacées. 'EUCHIRUS (tZ, bien ; x««po«, vert), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées- Lotées, établi par Ecklon et Zeyher (Enum., 171) pour un sous-arbrisseau du Cap, ram- pant, velu, à feuilles simples, très entières, éstipulées ; à grappes terminales pédoueu- lées , ovales ; pédicelles pourvus à la base d'une bractée sétacée. * EUCHRÉE. Euchrœus (eu, bien ; xP°«> couleur), ins. — Genre d'Hyménoptères, de la section des Térébrans , famille des Chrysi- diens , fondé par Latreille aux dépens des Chrysis de Fabricius et adopté par la plu- part des entomologistes. Les Euchrées ont le thorax tronqué à sa partie antérieure ; leur abdomen, presque hémisphérique, peut s'enrouler et présente des dentelures à son extrémité ; leurs mandibules sont uniden- tées à l'extrémité , et leurs quatre palpes sont d'égale longueur. Les mœurs des Euchrées sont les mêmes que celles de la plupart des Chrysidiens ; leurs larves vivent aux dépens de celles de di- vers Hyménoptères : la femelle, au moyeu de sa tarière, dépose un œuf dans la cellule commencée à laquelle la propriétaire doit aussi confier le sien. Les larves d' Euchrœus EUC ne se forment pas de coques pour subir leurs métamorphoses; elles restent longtemps à l'é- tat de nymphe, et l'insecte parfait ne paraît ordinairement que l'année suivante. On ne connaît que peu d'espèces de ce genre : la plus connue est la Chrysis purpurata Fabr., dont le corps est d'un vert éclatant, et le thorax avec trois lignes obscures de couleur pour- pre vers le milieu. Cette espèce, qui se trouve dans presque toute J'Europe , est rare aui environs de Paris. (E. D.) 'EUCHRESTA («Ùxpv's. —Genre de Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Buprestides, établi par M. Audinet-Serville, et adopté par M. Dejean. Ce genre ne renferme que 1 espèces remarquables par leur grande EUC 481 j tailte, et leur éclat métallique d'un vert cui- vreux à reflets pourpres. L'une est le Bu- prestis giganlea de Linné et de Fabricius, répandu dans toutes les collections, et l'autre le Buprestis herculanea de Dupont, ou Go* liath de Gory et Delaporte, qui ne diffère de la première que parce qu'elle est moins al- longée. Celle-ci n'a encore été trouvée qu'au Mexique ; l'autre habite le Brésil et la Guiane. (D.) *EUCHROMIA(«u, bien;xpwua, couleur). ins. — Genre de Lépidoptères, famille des Nocturnes , fondé par M. Stephens sur une seule espèce , qu'il nomme purpurana , et qu'il rapporte avec doute à la Pyralis sport- sana de Fabricius. Cette dernière, dans notre classification, appartient au g. Peronea, qui fait partie de notre tribu des Platyomides. (D.) «EUCINETUS (eixtv»)Toç, agile), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Malacodermes , établi par Germar, et faisant partie de la tribu des Ténébrionites dans la méthode de Latreille, qui lui donne le nom de Nycteus. Mais ce nom, postérieur de neuf ans à celui de Germar, ne saurait prévaloir suivant la remarque de M. Guérin- Méneville, qui a publié en 1843 une mo- nographie du genre dont il s'agit, avec une planche qui en représente les caractères gros- sis. Cet auteur en mentionne 2 espèces, sa- voir : YEucinetus hcemorrhoidalis Germ., qui se trouve aux environs de Paris et en Allema- gne, et Y Eue. meridionalis Lap., qui habite l'Espagne et le midi de la France. Le Nycteus testaceus de M. Dejean n'est qu'une variété plus pâle de ce dernier. Suivant M. Guérin, ces insectes, très petits et de forme ovalaire, vivent dans les Bolets. (D.) *EUCIRRUS (eî, bien; xtppo'ç, jaunâtre). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scara- béides Phyllophages, proposé par M. Dupont, et dont M. Melly a publié les caractères dans le Magasin zoologique de M. Guérin, cl. IX, pi. 47. Ce g. a beaucoup de rapports avec le g. Encya de M. le comte Dejean; mais il en diffère principalement par les crochets des tarses qui ne sont pas bifides d'une manière égale, c'est-à dire que l'une des deux pointes qui les terminent (l'interne) est plus courte que l'autre. L'espèce unique qui lui sert de type est originaire de Ceylan : c'est un Sca- rabée de très grande taille (près de 2 pouces 61 482 EUG EUG de long sur 1 de large), entièrement d'un gris jaunâtre velouté , avec les palpes , les antennes et les tarses ferrugineux. (D.) EUCLASE (eî, bien;x/aw, je brise :qui se brise facilement), min. — Nom donné par Haiiy à une espèce minérale de l'ordre des Silicates alumineux , tribu des Kiinorhom- biques, que l'on n'a trouvée encore qu'à l'état de cristaux vitreux, et qui est d'une fragilité extrême, ou plutôt se clive , se sé- pare en lames par la plus légère percussion. C'est une substance d'un blanc bleuâtre ou verdâtre, ayant quelque ressemblance d'as- pect avec certaines Aigues-marines , mais s'offrant toujours en prismes courts, striés verticalement, et clivable dans un sens pa- rallèle à l'axe d'une manière très nette. Elle est composée de Silice, d'Alumine et de Glu- cyne,dans les proportions suivantes : Silice, 43,32 ; Alumine, 32,12 ; et Glucyne, 24,56.— Comme la plupart des Silicates , l'Euclase est inattaquable par les acides ; elle a besoin d'être traitée au feu par les fondants alca- lins. Après ce traitement, on y reconnaît la présence de la Glucyne à ce que le précipité qu'elle donne par l'ammoniaque est attaqué par le carbonate d'ammoniaque, qui lui en- lève la Glucyne ; on obtient celle-ci sépa- rément, en évaporant la dissolution et cal- cinant le résidu. La forme fondamentale de l'Euclase est un prisme rhomboïdal oblique, dont les pans forment entre eux l'angle de 1 14° 50', et avec la base un angle de 123° 40'. Sa pesanteur spécifique est de 3,1 ; sa du- reté de 7,5. Elle fond au chalumeau en émail blanc. Cette substance a été rapportée pour la première fois du Pérou par Dombey, mais sans aucune indication de gisement et de localité. Pendant longtemps , elle a été re- marquable par sa grande rareté dans les col- lections ; mais on l'a retrouvée depuis au Brésil, àCapao et Boa-Vista, dans les quart- zites micacés et talqueux de la province de Minas-Geraes. (Del.) EUCLEA (eu , bien ; x^oç , renommée ). bot. pu. — Genre de la famille des Ébéna- cées, établi par Linné {Sysi., XIII, 747) pour des arbrisseaux du Cap à feuilles alternes , très entières ; à fleurs axillaires en grappes. h'E. racemosa en est le type. *EUCLIDIA (nom propre), ins. — Genre de Lépidoptères, famille des Nocturnes, éta- bli par Ochsenheimer, et adopté par M. Bois- duval , qui le place dans sa tribu des Noc- tuo-Phalénides. Ce genre se compose de six espèces qui se font remarquer par les figures géométriques dont leurs ailes sont ornées. C'est à quoi l'auteur allemand a voulu faire allusion en leur donnant un nom générique qui rappelle celui du plus célèbre géomètre de l'antiquité. Parmi ces espèces, nous ci- terons YEuclidia mi ( Dfoctua id. Linn., Fabr., etc.), répandue dans une grande par- tie de l'Europe, et très commune aux envi- rons de Paris. (D.) EUCL1DIÉES. Euclidieœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Crucifères. Voyez ce mot. EECLIDIUM (tv, belle; xhiSUv , petite clef), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères-Euclidiées , établi par B. Brown (Aiton, Hor t. Kew. 2, IV, 74) pour des plantes herbacées annuelles, originaires de l'Asie oc- cidentale et du littoral méditerranéen, dres- sées, rameuses, hispides, à feuilles radicales pétiolées, roncinées, éparses sur la tige, den- tées ou subentières ; à inflorescence en grap- pes latérales , aphylles : à fleurs petites et blanches. On n'en connaît que 2 espèces : les E. Syriacum et Tataricum. •EUCLISIA, Nutt. bot. ph. — Syn. de Streptanthus , Nutt. *EECNÉMIDES. Eucnemidœ. ins.— Tribu de Coléoptères pentamères, établie par La- treille dans la famille des Sternoxes, et ayant pour type le g. Ëucnemis d'Ahrens. Le travail le plus récent qui ait été fait sur cette tribu est celui que M. Guérin-Méne- ville a publié en 1843 dans les Ann. de la Soc. eut. de France, 2e série, 1. 1, p. 163-199, sous le titre de Revue critique , etc. Suivait cetauteur, ce qui caractérise principalement les Eucnémides, c'est d'avoir le corps droit, épais ou même cylindrique ; la tête verticale, comprimée antérieurement, et engagée dans le corselet jusqu'aux yeux ; le labre peu vi- sible ou couvert par le chaperon ; les palpes plus épais à leur extrémité et terminés par un bouton ovoïde ou un article sécuriforme; les hanches postérieures dilatées en lames, recouvrant quelquefois toute la patte, quand elle est contractée, ou au moins la cuisse en totalité ou en partie. Du reste, ces insectes ont le faciès des Élatérides ( voyez ce mot ) ; mais ils ne sautent pas , à beaucoup près, EUC aussi bien que ceux-ci, parce que, chez eux, la pointe prosternale est peu engagée dans la cavité du mésosternum. Ces caractères une fois reconnus, il en résulte, d'après M. Guérin, qu'on doit retrancher de la tribu des Eucnémides les g. Silenus, Latr. et Scy- thon, Lap., et n'y laisser que les genres dé- nommés ci-après, qu'il groupe ainsi qu'il suit, savoir : I. Tarses simples, sans palettes membra- neuses en dessous. 1. Antennes libres ou ne se logeant qu'en partie dans des fossettes prosternales ou peu profondes. a. Point de fossettes sous le corselet. Genres : Melasis , Tharops , Nematodes, Xylobius , Epiphanis , Hypocœlus , Hylo- chares , Calyptocerus, Emaihion. b. Des fossettes prosternales peu profondes. Genre : Microrkagus. 2. Antennes se logeant dans des rainures particulières placées sous les bords latéraux du corselet. a. Antennes composées d'articles cylin- driques. Genres : Fomax, Eucalosoma. b. Antennes en scie. Genres : Eucnemis, Gasiraulacus. c. Antennes flabellées. Genre : Galbodema. II. Tarses garnis en dessous de longues palettes membraneuses. 1. Tarses à 3 lames; antennes pectinées, se logeant dans des rainures particulières pratiquées sous les bords latéraux du cor- selet. Genre : Galba. 2. Tarses à 4 lames ; antennes flabellées, se logeant dans des rainures prosternales très profondes. Genre : Pterotarsus. Les Eucnémides sont des insectes peu bril- lants, généralement de moyenne taille, et qu'on trouve la plupart dans les bois. Leurs mœurs, à Tetat parfait, sont les mêmes que celles des Élatérides ; mais leurs larves sont à peine connues. M. Guérin , dans son ou- vrage spécial, donne une description très détaillée de celle du Melasis flabellicornis, dont nous parlerons à l'article concernant ce genre. (D.) 'EUCNEMIS (tuxv»uit;, bien chaussé). i>s. — Genre de Coléoptères pentamères , EUC 48a famille des Sternoxes, établi par Ahrens, et devenu, depuis, le type de la tribu des Eucnémides {voy. ce mot). Suivant M.Gué- rin-Méneville, qui a fait une revue critique de cette tribu [Ann. de la Soc. ent. de Fr., 2e série, tom. I, pag. 163-199), le genre dont il s'agit doit se borner aux espèces qui ont pour caractères communs : Anten- nes en scie ; palpes sécuriformes et tarses composés d'articles étroits dont le pénul- tième n'est pas manifestement bilobé. Les Galba wicardi et orienialis de M. de Cas- telnau sont en conséquence pour lui des Eucnemis dont il porte le nombre seulement à cinq, mais auxquels doivent se réunir les E. sericatus et monilis de Mannerheim , les E. rugulosus et parvulus de M. Dejean et YE. triangularis de Say. Quoi qu'il soit , nous citerons comme véritable type du g., puis- que c'est sur lui que l'auteur l'a fondé , YE. Capucinus Ahr. , qui se trouve aux envi- rons de Paris. Cette espèce est figurée dans la monographie de M. de Mannerheim, ainsi que dans Ylcon. du reg. anim. de Cuvier, par M. Guérin, pi. 12. (D.) *EUCNEMIS (ewxv7)f*oç, bien jambe) .rept. — Genre de Rainettes ou Batraciens hylœ- formes établi par M. Tschudi, et accepté par MM. Duméril et Bibron {Erpétologie géné- rale, t. VIII, p. 525). Il comprend 4 espèces, dont 2 sont d'Afrique, et vivent en Abyssi- nie ou au Cap, 1 est de Madagascar, et l'au- tre des îles Seychelles : toutes ont été dé- couvertes récemment. Les Eucnemis ont la langue cordiforme , ou en rhombe échancré en arrière ; leur palais manque de dents ; ils n'ont point le tympan visible. Leurs au- tres caractères sont les suivants : Trompes d'Eustache fort petites ou médiocres; les quatre doigts des pattes de devant réunis à leur base par une membrane, ceux de der- rière complètement palmés ; saillie du pre- mier os cunéiforme excessivement faible; des glandules aux angles de la bouche ; une vessie vocale interne sous la gorge des mâles ; apophyses transverses de la vertèbre sacrée non élargies en palettes. (P. G.) •EUCNEMIS, Brid. bot. cr. —Synonyme de Dicnemon, Schwaegr. "EUCNEMIS (tvxv^tç, belle tige), bot. ph. — Genre encore assez obscur, établi par M. Lindley dans la famille des Orchidées, tribu des Yandées, pour une plante trouvéeau 484 EUC Mexique par Ruiz et Pavon. Ses feuilles sont ©blongues , lancéolées , plissées longitudina- lement. Sa hampe, plus longue que les feuil- les, est terminale sur le sommet des pseudo- bulbes. Les fleurs sont comme bilabiées. Le sépale supérieur forme avec les deux inter- nes un casque obtus. Les deux latéraux sont attachés sur la base prolongéedugynostème. Le labelle est entier. Le gynostèmeest mem- braneux et ailé sur ses parties latérales. Les masses polliniques , au nombre de quatre , sont réunies en deux paires latérales, et s'in- sèrent sur unecaudicule linéaire qui termi- ne une glande très petite. (A. R.) •JEUCNÉMITES. ins. — Groupe de Co- léoptères établi par M. Castelnau dans la tribu des Eucnémides. Voy. ce mot. (D.) EUCOELÏUM ( rWJUoç , ventre libre ). tunic. — M. Savigny, dans le t. II de ses Mém. sur les Anim. sans vert., a caractérisé sous ce nom un genre d'Ascidies composées, dont il neconnaissait qu'une seule espèce : E. Hospitiolum. Ce g., très voisin, sous plusieurs rapports, des Didemnum (voyez ce mot), est ainsi défini par son auteur : Corps commun, sessile, gélatineux, étendu en croûte, com- posé de plusieurs systèmes, qui n'ont ni ca- vité centrale ni circonscription apparentes ; animaux disposés sur un seul rang autour de leur centre et de leur axe commun ; ori- fice intestinal plus petit et peu distinct ; tho- Tax oblong; mailles du tissu respiratoire dé- pourvues de papilles; abdomen demi-latéral, sessile et appuyé contre le fond de la cavité des branchies, de la grandeur du thorax; ovaire unique, sessile, appliqué sur le côté de la cavité abdominale. Lamarck avait adopté ce genre , mais en lui réunissant les Didemnum de M. Savigny. (P. G.) *EUCOILA (tv, bien ; xo'd*, ventre), ins, — Genre d'Hyménoptères, de la section des Térébrans, famille des Cyniphiens, créé par M. Westwood, et qui n'est pas encore géné- ralement adopté. Ce genre comprend cinq espèces : le type, désigné sous le nom d'Eu- coila crassinerva West., se trouve en Angle- terre. (E. D.) *EUCOLEUS(£v, beau; xofclç, gaîne). helm. — Genre d'Helminthes Nématoïdes , proposé par M. Dujardin dans son Hist. des Helminthes, pour deux espèces voisines des Trichosomes. En voici les caractères : Corps filiforme partageable en deux parties , dont EUC l'antérieure, beaucoup plus courte, contient l'œsophage. Le mâle a la queue amincie , à peine plus large que la gaîne génitale, qui est longue, exsertile, toute hérissée d'épines minces, couchées en arrière; le spicule est nul ou non distinct. La femelle a la queue conoïde, obtuse ; ses œufs ont leur coque granuleuse. On connaît deux Eucoleus , l'un du Renard, l'autre du Hérisson d'Europe; ils vivent dans la trachée-artère de ces ani- maux. (P. G.) EUCOMIS (eu, belle; xê^, chevelure). bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées- Asphodélées, établi par L'héritier [Sert.angL, 17 ) pour des plantes bulbeuses du Cap , à feuilles radicales peu nombreuses , lancéo- lées ; à inflorescence en grappe simple à l'extrémité de la hampe, et surmontée d'une couronne de feuilles; fleurs verdàtres. On connaît 5 espèces d'Eucomis : les coronata et punctata sont les plus cultivées dans nos orangeries. Ils demandent une terre franche mêlée de sable de bruyère , et quejques ar- rosements en été. On les multiplie de graines et de caïeux. 'EUCONOCARPUS, DC. bot. ph. — Syn. de Conocarpus, Gaertn. * EUCOPHORA , Spin. ins. — Synonyme d'Enchophora du même auteur. (E. D.) * EUCORYSSES (tZ, bien ; xopva, lien), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères-Camé- linées établi par Humboldt et Bonpland (Plant, œquinoct. , II, 133, t. 123) pour des plantes herbacées des Andes, vivaces, gazon- nantes , à feuilles ramassées , linéaires ou spatulées, petites, sessiles, obtuses, ciliées; à fleurs axillaires, solitaires, blanches etpé- dicellées. On en connaît 2 espèces : les E. rupestris et nubigena. *EUDENDRIUM ( eu , bien ; JevJpov , ar- bre), polyp. —Genre de Polypes de la fa- mille des Tubulaires , proposé par M. Ehren- berg pour le Tubularia ramosa des côtes d'Ostende (Belgique) et d'Angleterre. M. Van Beneden donne pour caractère à ce g. d'a- voir les tentacules sur une seule rangée. (P. G.) #EUDESMA (eu, bien; î, sculpture). infus. — Genre d'Infusoires, de la famille des Rhizopodes, créé par M. Dujardin (Inf., Suites à Buffon, p. 251), qui les caractérise ainsi : Animal sécrétant un test diaphane , membraneux, résistant, de forme ovoïde al- longée, arrondi à une extrémité , et terminé par une très large ouverture tronquée, à bord dentelé, orné de saillies ou d'impres- sions régulières en séries obliques ; les ex- pansions filiformes sont nombreuses , sim- ples. M. Dujardin en décrit deux espèces, les E. luberculaia Duj. et E. alveolata Duj., sur lesquelles il donne d'importants détails s 62 490 EUG EUL ces espèces ont été trouvées dans de l'eau stag- nante provenant des environs deParis. (E.D.) •EUGNAMPTLS {tvp*p.>xTQçt flexible). Ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- miiic des Curculionides orthocères , division des Rhinoraacérides, placé depuis dans celle des Bélides. Schœnherr l'a formé {Synonym. gen. et sp. Curculion. , t. V, p. 339) avec 3 espèces des États Unis : le Cure, collaris de Fabr. , le Rhynchites anguuatus de Herbst. , et YE. sulcifrons de Schœnb. Deux espèces de l'Asie et du plateau des Neelgheries, rap- portées par M. Perrotet, en font encore par- tie; nous les avons nommées E. jlavinosus et dimidiaiipes : toutes deux sont d'un beau Yert brillant. La première a la trompe et les pattes jaunes , et la seconde la moitié des antennes, les tibias et les pattes jaunes. Les Eugnampius ont les palpes cachés et la massue de l'antenne étroite , ce qui les dis- tingue particulièrement des Rhinomacer. (C.) * EUGNATHE. Eugnatha. arach. — Ce genre, qui a été établi par M. Savigny, a été réuni par M. Walckenaër à celui de Pe- tragnatha. foy. ce mot. (H. L.) *EUGNATHUS («5, bien; yvâGoç , mâ- choire). Ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionides gonatoeô- res , division des Brachydérides, créé par Schœnherr {Synon. gen. et sp. Curculion., tom. II , pag. 132 ; VI , part. 1 , pag. 304 ) , avec 2 espèces d'Asie : les E. viridanus et altemans. La première est originaire de Java, et la seconde de Siam. Ce g. avoisine celui de Polydrosus. (C.) *EUGNORISTlJS (evyv»pie?roç, enveloppe). ins. —Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des Lithosides , établi par MM. Curtis et Stephens , et se compo- sant seulement de 2 espèces, les Bombyx grammica et cribrumLmn., qui sont des Li- thosies pour les entomologistes français. (D. EULEPIS (cv, bien ; W5 , écaille), rept. EUL 491 — Genre de Scinques {voy. ce mot) dénommé par M. Fitzinger. (p. G.) "EULEPTOSPERMUM, DC. bot. ph. — Syn. de Leplospermumt Forst. EULEPTUS(«uX««toç, facile à prendre). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Carabiques, tribu des Féroniens, fondé par M. Klug sur une espèce de Mada- gascar qu'il nomme geniculaïus, et dont il a donné la figure et la description dans un ou- vrage intitulé : Berich ùber isse auf Mada- gascar, etc., pag. 43, pi. 1 , fig. 8 , a. b. Ce genre, qui ne figure pas dans le dernier Ca- talogue de M. Dejean , a été adopté par M. de Castelnau, qui, dans son Histoire des Coléoptères, faisant suite au Buffon-Dumè- nil, t. I, p. 126, le place dans sa sous- tribu des Auchoménites , avant le genre Anchomenus , Bonelli. (D.) *EULIME. Eulima. moll. — Ce genre a été créé par M. Risso dans le tom. IV de son ouvrage intitulé : Histoire naturelle des principales productions de V Europe méridio- nale. Depuis, il a été adopté par quelques zoologistes anglais, et nous -même l'avons reproduit dans la 2e édit. des Anim sans vertèbres de Lamarck. Lamarck et d'autres auteurs connurent quelques espèces du genre Eulima. Le Turbo politus de Linné, par exemple , doit en faire partie , ainsi que quelques Mélanies fossiles de Lamarck, et la Mélanie de Cambessèdes de M. Payraudeau. Ces coquilles marines lisses et polies ont été rangées par M. de Blainville parmi les Phasianelles ; mais elles ne con- viennent pas plus à ce genre qu'aux Méla- nies ou aux Turbos. Le genre Eulima , qui rassemble des coquilles dont les caractères diffèrent de tous ceux des autres genres connus , doit donc être conservé ; et si l'on cherche ses rapports , on le trouvera plus voisin du genre Rissoa que d'aucun autre. En effet, les Eulimes sont des coquilles al- longées, turriculées, à ouverture entière, quelquefois un peu versante à sa base. Leur surface extérieure est lisse et polie; elles n'ont pas d'ombilic , et leur ouverture est fermée par un petit opercule corné. Quel- ques espèces s'infléchissent dans leur lon- gueur, et er.es présentent souvent des bour- relets très aplatis , irrégulièrement épars comme ceux des Tritons, quelquefois oppo- sés comme dans les Ranelles. Ces coquilles 492 EUL n'acquiéren* j amais un grand volume ; les plus grandes espèces proviennent des mers les plus chaudes de l'Inde et de l'Amérique; on en rencontre quelques unes de petites dans la Méditerranée et les mers tempérées. On en connaît aussi à l'état fossile ; elles se distribuent dans tous les étages des terrains tertiaires. Quelques paléontologistes pensent que ce genre descend jusque dans les ter- rains crétacés ; mais comme on ne peut ju- ger de ces espèces que d'après des moules ou des empreintes, il est assez difficile de les rapporter avec toute certitude au genre dont nous nous occupons. M. Sowerby le jeune a donné une monographie complète de ce genre dans ses Illustrations conchyliologiques. Parmi elles, on en remarque quelques unes dont l'ouverture est rétrécie à chaque extrémité , et qui ont la columelle couverte dans toute sa longueur ; nous avons pensé que ces es- pèces devaient constituer un genre à part, auquel nous avons donné le nom de Bonel- lia. Ce genre a pour type le Bulimus tere- lellatus de Lamarck. (Desh.) EULIMÈNE. Eulimene ( nom mythologi- que), crust. — Ce genre, qui appartient à l'ordre des Phyllopodes et à la famille des Apusiens, a été établi par Latreille, et adopté par M. Milne- Edwards dans le t. III de son Histoire naturelle sur les Crustacés. Le corps chez les Eulimènes est presque linéaire, et offre quatre antennes courtes , presque fili- formes, dont deux plus petites, presque sem- blables à des papes , placées à l'extrémité antérieure de la tête. Une tête transverse, avec deux yeux portés sur des pédoncules issez grands et cylindriques. Onze paires de pattes branchiales , dont les trois premiers articles et le dernier plus petit allant en pointe ; et immédiatement après elles une pièce terminale presque globuleuse rempla- çant la queue , et de laquelle sort un filet allongé, qui est peut-être un oviducte. Vers le milieu de la cinquième paire de pattes, on aperçoit un corps globuleux, analogue peut- être aux vésicules que présentent ces organes chez les Apus (voy. ce mot). La seule espèce connue est YE. albida Latr. (JVouv. Dict. d'hist. nat., t. X , p. 333). Cette espèce a été trouvée sur les côtes de Nice. (H. L.) EULIMENE. Eulimènes ( nom mytholo- gique), acal. — Genre de Médusaires très voisin des Eudores. Il a été établi sous ce EUL nom par Péron et Lesueur dans le t. XIV des Annales du Muséum , et répond à celui des Phorcynia de Lamarck. Il a pour carac- tères : Corps disciforme, garni de canaux ou rayons partant d'une cavité stomacale assez grande, aboutissant à l'extérieur par un ori- fice plus étroit qu'elle, entouré d'une mem- brane frangée et circulaire. Tels sont les E. sphœroidalis et cyclophylla de l'océan Atlan- tique austral , et YE. heliometra Less., des côtes du Pérou. (P. G.) *EULISSUS («3, bien ; Woç, lisse), ins.— Genre de Coléoptères pentamères, famille des Brachélytres , établi par M. le comte Mannerheim (Mém. de VAcad. imp. de St- Péiersbourg, tom. I, 1831, pag. 449), mais non adopté par M. Erichson, qui en com- prend les espèces dans le genre Xaniholinus de Dahl. Voy. ce mot. (D.) *EULOBLS (tu, bien; XoSoç, gousse), bot. ph.— Genre de la famille des OEnothérées, établi par Nuttal (Torrey et A. Gray, Flou of JV. Am., 1, 515) pour une plante herba- cée annuelle de Californie , rameuse, à tige fistuleuse , à feuilles éparses , les inférieures oblongues, très inégalement pinnatilobées; les supérieures linéaires, subsessiles,deuti- culées; à fleurs axillaires, grandes, blanches, rouges et fugaces. #EULOPA, Latr. ins. — Synonyme d't/- lopa , id. EULOPHE. Eulophus {tZ, bien; *oo?oç, pa- nache ). bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées-Vandées, établi par R. Brown ( Bot. Reg. , n°s 578, 686) pour des plantes herbacées des Indes orientales et de l'Afrique tropicale et australe , épigées , pseudo-bul- beuses, à feuilles longues , membraneuses , plissées ou costées, à hampes radicales mul- tiflores. * EULOPHITES. Ins. — M. Blanchard (Anim. art., t. III, p. 276) a proposé de for- EUM 493 mer sous ce nom un groupe d'Hyménoptères Térébrans de la famille des Chalcidiens, et qui correspond presque entièrement à l'an- cien genre Eulophus de Geoffroy. Les Eulo- phites, qui sont caractérisés par leurs an- tennes ayant au moins huit articles , et par leurs pattes n'en ayant pas moins de cinq , comprennent les genres Eulophus , Entedon et Cirrospilus. (E. D.) 'EULOPHUS, Nutt. bot. ph. — Syn. de Perideridia, Reich. •EULOPHUS (eu, bien ; lo^q , aigrette), ois. — Cet oiseau, originaire de l'Inde, et que les auteurs ont regardé comme appartenant au g. Tragopan, auquel on peut le rapporter (ce qu'avait fait en 1828 M. Lesson , le créa- teur de ce nouveau g., et plus tard M. Tem- minck, qui le figura sous le nom de Trago- pan Duvaucel) en diffère par la gracilité de ses tarses, qui sont privés d'ergot, et par sa tête sans aucune nudité. C'est un Gallinacé au plumage brillant, dont la tête est ornée d'une huppe très touffue. L'unique espèce de ce g. est VE. mucrolophus Less. M. G.-R. Gray en a fait son g. Pucrasia , et M. Swain- son le g. Ceriornis. (G.) *EULYES (de deux mots chinois : eult double ; yè , aile), ins. — MM. Amyot et Ser- ville (Hist. des Ins. hémipt., Suites àBuffon, pag. 359 ) ont formé sous ce nom un genre d'Hémiptères hétéroptères de la famille des Réduviens , qui ne comprend qu'une seule espèce, placée par M. Guérin-Ménevilledans le genre Reduvius. Les Eulyes sont principa- lementcaractériséspar leur tête assez grande, avec un prolongement au-delà des yeux , à peu près de la longueur du cou, sans tuber- cule , ni épine à la base des antennes. Le type est le Reduvius amœnus Guér. , prove- nant de Java. (E. D.) *EUMACHIA. bot. ph.— Genre de la fa- mille des Rubiacées, établi par De Candolie (Prodr. , IV, 478 ) pour un arbre de l'île de Namaka, glabre, à feuilles opposées, pétio- lées , lisses , oblongues-tancéolées ; à inflo- rescence en cymes terminales, axillaires; triodes ; fleurs incarnates. * ECMALLIA , Guér. ins. — Synonyme de Phenax, Germ. (E. D.) #EUMATHES(«ûf*a0ïîç, qu'on apprend fa- cilement), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, créé par M. Dejean dans son 494 EUM Catalogue, avec une espèce du Brésil qu'il nomme E. jaspidea ; elle a 8 lig. 1/2. (C.) *EUMECJS. rept. — Nom d'un groupe de Scinques {voyez ce mot) employé par M. Fitzinger. (P. G.) *EUMECES ( BvjMixiK, allongé), rept. — Wiegmann, dans son Erpétologie du Mexi- que, avait établi sous cette dénomination un genre de Sauriens de la famille des Scinques, dans lequel il plaçait les Scincus pavimenia- îus Geoff., rufescens Merr.,. et punctatus Schneider. MM. Duméril et Bibron ont fait voir dans leur Erpétologie générale que ces trois espèces ne pouvaient être réunies dans une même coupe ; et en prenant l'une d'elles pour type du véritable g. Eumeces, ils en ont rapproché un certain nombre d'espèces assez analogues, quoique originaires de pays fort différents , et ils en ont rectifié ainsi la diagnose : Scincoïdiens saurophthalmes , à narines percées dans une seule plaque , la nasale , près de son bord postérieur ; deux plaques supéro-nasales ; palais sans dents , à échancrure triangulaire peu profonde tout- à-fait en arrière ; écailles et corps lisses. Des trois espèces citées plus haut , le Se. punctatus est seul resté dans le genre Eu- meces ; c'était le Lacerta punctata de Linné , et la Double raie de Daudin et Lacépède. Il est de l'Inde , et particulièrement de la côte de Coromandel et de celle du Malabar.— Une autre espèce du même genre , YE. Sloani , est des Antilles, ainsi que YE. mabocica. On en trouve une autre au Brésil et àRla Guyane. L'-£« Freycineti vient de Vanicoro dans la Polynésie, YE. microlepis est de Tonga- tabon ; deux sont de la Nouvelle-Guinée : E. Baudinii et Oppelii; une dixième espèce est de la Nouvelle -Irlande : E. Carteretii. Dans la méthode des Scincoïdiens de Th. Cocteau, deui groupes répondent à celui-ci : les Tiliquas et les Kèneux. Ce sont aussi les Riopa et Tiliqua de M. J.-E. Gray. (P. G.) *EUMED01V (nom mythologique), crust. — Ce genre, qui appartient à la famille des Oxyrhynques et à la tribu des Parthéno- piens , a été établi par M. Milne-Edwards. Dans cette nouvelle coupe générique, la ca- rapace est presque pentagonale , rejetée en avant, et ne dépasse guère le niveau des pattes de la troisième paire. Le corps est déprimé; le rostre, très large, très avancé, n'est divisé que vers son extrémité. Les yeux sont très EUM courts, et leur pédoncule remplit entière- ment les orbites, qui sont circulaires. Lesan- tennes internes se reploient très obliquement en dehors, et les externes sont peu dévelop- pées. L'épistome est très peu allongé. Dans le mâle , les pattes thoraciques de la pre- mière paire sont grosses et beaucoup plus longues que les suivantes; toutes celles-ci sont un peu comprimées. L'abdomen dans le même sexe se compose de sept articles , dont les deux premiers se voient à la face dorsale du corps. On ne connaît qu'une seule espèce qui appartienne à ce genre : c'est l'E. nègre, E. niger. Cette espèce a été rencon- trée sur les côtes de la Chine. (H. L.) EUMENES («V*vvfc, doux), ins. — Genre d'Hyménoptères, de la section des Porte - aiguillon , famille des Euméniens , groupe des Euménites , formé par Latreille aux dé- pens des Guêpes de Linné , et adopté par tous les entomologistes. Les Eumenes ont le corps élancé; les palpes maxillaires assez longs ; les labiaux à peu près de la même longueur, et composés seulement de deux ar- ticles ; les antennes filiformes, et les ailes su- périeures ayant une cellule radiale. Les Eu- menes , qui sont voisins des Zethus et des Discœliusy s'en distinguent par la longueur du chaperon et par le prolongement des mandibules. Ce sont des insectes de moyen- ne taille , qui vivent solitaires , et habitent les pays chauds. On n'en connaît qu'un petit nombre d'es- pèces, parmi lesquelles nous citerons comme type YEumenes coarctata Fabr. ( f^espa coarctata Linn. ) , qui est noir , avec quel- ques lignes jaunes. Il se trouve communé- ment en France. (E. D.) *EUMENIA (tVev>îs,doux). annél. -Genre voisin des Ophelia, établi par M. OErsted {Ar- chives d'Erichson, 1844, p. 1 1 1 ) , pour une es- pèce des mers du Groenland, et regardée par lui comme de ia famille des Aricies, mais con- duisant d'une manière directe aux Aréni- coles. Celle qu'il décrit reçoit le nom d'E, crassa /voici ses caractères génériques : Corps grêle, subfusiforme, à anneaux décroissants, formés chacun de trois segments ; bouche infère ; anus terminal, sans appendices j ap- pendices formés de mamelons de trois soies capillaires ; branchies fasciculées , subra- meuses aux six premiers anneaux seule» ment. (P. G.) EUM •EUMEN1A ( t\>ixtvû 14-18). — Ainsi que l'in- dique leur nom générique, ces Diptères se font remarquer par la grosseur de leur cuis- ses, qui sont en outre armées de pointes. (D.) *EUMERES. mam. — Synonyme de Macros» célide. Voy. ce mot. (P. G.) LUMÉIiODES rept. — Cette famille, établie par M. Duméril parmi les Sauriens, répond aux trois familles des Lacertiens, des Iguaniens et des Geckotiens de Cuvier. "EUMERUS ((w»5, qui a de fortes cuis- ses), ins.— Genre de Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Buprestides, établi par MM. Gory et de Castelnau , dans leur monographie de cette tribu, aux dépens des Agrilus, dont il diffère par ses palpes tronqués à l'extrémité et par les crochets des tarses qui sont munis d'une dent. Du reste les Eumères ont le corps convexe, la tête assez petite, les yeux grands , ovalaires, 496 EUM le corselet élargi en arrière; l'écusson trian- gulaire transversal ; les élytres gibbeuses , et enfin les pattes assez longues , surtout les antérieures. Les auteurs en décrivent et fi- gurent 5 espèces, toutes des parties les plus chaudes de l'Amérique. Nous citerons, parmi elles, celle qu'ils nomment Imperaior , et dont la couleur dominante est d'un bleu violet très brillant. Cette espèce est du Bré- sil. (D.) * EUMERUS , Klug. ins. — Syn. de Pi- rates, Serv. et Delap. "EUMESIUS. ins.— Voy. euceros. 'EUMETOPIA («S, bien ; p.eTW7rov, front). ins. — Genre d'Hémiptères hétéroptères, de la famille des Scutellériens , division des Pentatomites, créé par M. Westwood (Trans. ent. soc. Lond., II, 1, 18, 1837), et qui n'est pas adopté par MM. Amyot et Serville. Les Eumetopia, voisins des Scutellera, ont le corps assez petit, arrondi ; les antennes, in- sérées sur la tête entre les yeux et la base du rostre, courtes ; de 5 articles, le deuxième court , les autres à peu près d'égale gran- deur ; le basilaire un peu plus petit et plus épais. Le type est Y Eumetopia fissiceps West., qui habite l'Amérique méridionale. (E. D.) 'EUMICRUS («S, très ; pcxpoç, petit), ins. —Genre de Coléoptères pentamères , établi par M. de Castelnau aux dépens du genre Scydmenus de Latreille et qui , dans la Mé- thode de ce dernier, appartient à la famille des Clavicornes , tribu des Palpeurs. M. de Castelnau avait d'abord avancé (Ann. de la Soc.ent.de France, tom. I, pag. 396) que les Eumicrus différaient essentiellement des Scydmènes par leurs palpes maxillaires , composés seulement de 3 articles ; mais dans son Histoire des Coléoptères faisant suite au Buffon-Duménil, pag. 209, il modifie sa pre- mière assertion , en disant que le 4« article des palpes maxillaires est à peine visible chez les Eumicres, ce qui n'a rien d'étonnant dans des insectes qui ont à peine 1 ligne 1/2 de long ; de sorte que le caractère essentiel qui les distingue des Scydmènes est à peu près nul, de son aveu. Quoi qu'il en soit, il en décrit 4 espèces dont le Scydmœnus tar- sutus Kuntz, ou Hellwigii Fabr., peut être considéré comme le type générique. Cette espèce se trouve aux environs de Paris. (D.) EUMOLPE. Eumolpus (cfyioiwos, harmo- nieux ). annél. — Dénomination appliquée EUM par M. Oken à un g. d'Annélides chétopodes, dont les espèces étaient réunies par Pallas aux Aphrodites. Quoique ce nom ait l'antériorité sur ceux qu'on a proposés depuis pour le même groupe, quelques auteurs lui préfèrent celui de Polynoës, dont se sont servis M. Savi- gny etLamarck ; Leach celui de Lepidonotus. On connaît plusieurs espèces d'Eumolpes ; il y en a sur nos côtes. Voici l'abrégé des caractères de ce genre : Élytres au nombre de douze paires plus ou moins fixées sur des pieds ne portant ni cir- rhes supérieurs ni branchies, et alternant régulièrement, depuis l'extrémité antérieure du corps jusqu'au vingt-troisième segment, avec d'autres pieds n'ayant pas d'élytres , mais pourvus d'un cirrhe supérieur et de branchies ; antennes au nombre de cinq ou de quatre ; mâchoires grandes et cornées* (P. G.) "EUMOLPHE. annél. — Genre d'Anné- lides chétopodes établi par M. Risso ( Eu- rope mèrid. , t. IV, p. 415), mais encore in- complètement connu. Il le caractérise ainsi: Corps ovale, aplati ; tête arrondie en pointe ; antennes incomplètes , inégales, les exté- rieures bifides ; quatre yeux ; mâchoires cornées ; des écailles sur les côtes du dos. M. Risso rapproche ce g. des Eumolpes ou Polynoës. (P, G.) EUMOLPUS (cu/jtoWoç, harmonieux), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Cycliques , tribu des Chrysomélines de Latreille, de nos Colaspides , proposé par Kugelan, publié par Weber (Observationes entomologicœ, Kiel, 1801, p. 28), et adopté par Fabricius, Latreille, Olivier, etc., etc. Les es- pèces publiées par ces auteurs sous ce nom nous ayant offert des différences notables , telles que pattes simples, armées; antennes de 11, 12 articles ;écusson arrondi, triangu- laire, ou presque carré, et des palpes diver- sement formés , nous avons dû réviser la plupart de ces espèces et créer de nouvelle* coupes génériques. [Foy. colaspides.) Pour conserver le nom d' Eumolpus, nous l'avons réservé aux plus grandes espèces, qui toutes proviennent de l'Amérique équi- noxiale. M. Dejean en énumère 9 dans son Catalogue; 6 sont originaires du Brésil, 1 se trouve à Cayenne, 1 au Mexique, et 1 est in- diquée avec doute comme des Indes orien- tales : nous citerons YE. ignitus , Surira" EUN mensis de F., fulgidus d'OI., et alutaceus de Germar. (C.) «EUMORPHIA (tu, belle; popy-n, forme). bot. th. — Genre de la famille des Compo- sées-Sénécionidées , établi par De Candolle {Prodr., VI, 2) pour un arbrisseau du Cap, glabre, à feuilles opposées , linéaires , cour- tes, obtuses, gemmuliféres dans les aisselles ; inflorescence en capitules ternes à l'extré- mité des rameaux , à pédicelles courts , à fleurs dont les rayons sont blancs en dessus, pourpres en dessous, jaunes au centre. *EUMORPHUS (ev, bien; p-opyvî, forme). Ins. — Genre de Coléoptères subtétramères, trimères de Latreille, famille des Fongicoles, créé par Weber (Observationes entomologicœ Kiel, 1801, pag. 31), et adopté par Fabricius, Latreille , Olivier et Dejean. Ce dernier au- teur en énumère dans son Catalogue 16 es- pèces, qui toutes sont originaires des Indes orientales ; mais plusieurs n'offrent qu'une différence sexuelle : ainsi l'angle postérieur du corselet presque rectiligne est considéré comme signe distinctif du mâle, tandis que cet angle serait prolongé et recourbé chez la femelle. Nous citerons comme espèces s'y rapportant les E. marginalus , immarginatus de F., et hamaïus (Dej. ) Guérin. Quant aux espèces d'Amérique qu'on y avait introdui- tes , elles rentrent dans notre genre Coryno- malus. (C.) •EUMYCTERLS ( tZ bien ^vxrvîp, nez). Ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionides gonatocères , divi- sion des Cossonides , créé par Schœnherr [Synon. gen. et sp. Curcul. , t. IV, p. 1083), avec une espèce d'Anatolie que nous lui avons communiquée , et à laquelle nous avons donné le nom de albosquamulatus. Elle estd'un brun noirâtre brillant; son corps en dessus offre des écailles blanches. Les Eumycterus ressemblent un peu aux Rhyncolus ; ils en diffèrent par un corps plus étroit, plus allongé ; par une trompe mince, ayant la longueur de la tête et du corselet ; leurs yeux sont très distants , presque réu- nis «n dessous ; pieds longs ; pygidium dis- tinct (longueur 5 mill., largeur 2). (C.) EL\i;CII A (cï, bien ; vvîx»» Je nageï. ins. — M. Kirby désigne ainsi une division de ses Adéphages ou Coléoptères carnassiers , Inquelle correspond à une partie des Hydro- canthares des entomologistes français. (D.) t. v. EUN 49? "EUNECTES (ev , bien ,• vï,'*t»s , nageur). rept. — Genre d'Ophidiens de la famille des Boas, établi par Wagler pour une espèce de Boa, le Boa murina de Linné. Ce g. a été accepté par plusieurs erpétologistes ; et dans leur Erpétologie générale, MM. Duméril et Bibron le caractérisent ainsi : Narines s'ou- vrant sur le bout du museau , chacune en- tre trois plaques, une inter-nasale et deux nasales; yeux subverticaux, à pupille per- pendiculairement allongée; dessous de la tête revêtu de plaques dans sa moitié anté- rieure, et d'écaillés dans sa moitié posté- rieure ; pas de fossettes aux lèvres ; pièces de l'écaillure du corps plates , lisses ; scu- telles sous-caudales non divisées en deux parties. VEunectes murinus , anciennement Boa murinus, vit dans l'Amérique méridio- nale. On le connaît vulgairement sous les noms à'Anacondo , mangeur de Rats , etc. Il est aquatique. (P. G.) •EUNECTES (evvvjxryjç on nageur), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Hydrocanthares , tribu des Dytiscides , établi par M. ErichsonetadoptéparM. Aube, qui , dans sa monographie des Hydrocan- thares , faisant suite au species général de M. le comte Dejean, page 33, lui donne pour caractères essentiels: Article des palpes beau- coup plus long que les autres ; le prosternum compriment terminé en pointe; les tarses des pattes postérieures munis de deux cro- chets presque égaux. Ce genre est fondé sur une espèce unique, le Dyiiscus sticticus Linn. (griseus Fab.,), qui se trouve répandu sur toute la surface du globe , dans les eaux stagnantes; néan- moins il est plus commun dans les contrées chaudes et tempérées que dans les boréales. (D.) EUNICE (nom mythologique), ânnél. — Genre de l'ordre des Annélides errantes, fa- mille des Eunicites, établi par Cuvier pour des Annélides à corps presque cylindrique, linéaire , un peu déprimé , à anneaux très nombreux ; cinq antennes grandes et subu- lées ; branchies insérées au-dessus du cirrhe dorsal des pieds , pectinées d'un seul côté ; pieds comprimés à une seule rame terminée par un tubercule portant deux cirrhes ; trompe peu saillante ; mâchoires au nombrt de sept , dont quatre à gauche ; tête dis- tincte, ordinairement lobée en avant ; yeux 63 498 EUN EUN au nombre de deux. Ce genre, qui se com- pose de 17 espèces répandues dans toutes les mers , a été partagé en deux divisions : 1° les Eunices à deux cirrhes tentaculaires insérés derrière la nuque, dont le type est YE. Harassii ; 2° les Eunices sans cirrhes tentaculaires : le type de cette division est YE. sanguinea. EUNICEA. zooph.— Genre de Gorgones {voyez ce mot) établi par Lamouroux dans ses Polypiers coralligènes flexibles en 1816. (P. G.) EUNICES. Eunicœ. annél.— Famille de l'ordre des Annélides errantes établie par Savigny , et divisée en quatre genres : les Léodice ( Eunice ) , Lysidice , Aglaure et jEnone. 'EUNICITES. annél.— Famille de l'ordre des Annélides errantes , à pieds avec des eirrhes distincts, au corps muni d'élytres; tous les segments généralement semblables; branchies tantôt molles, tantôt développées; tête distincte. Cette famille comprend les g. Eunice, Onuphis , Diopatra, Lysidice, Lutn- brineris, Aglaura, /Enone. EUNOMIA (iZ, bien ; vofxo;, loi), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères-Lépi- dinées , établi par De Candolle ( Prodr., I , 208) pour des plantes herbacées suffruti- queuses, originaires d'Orient , rameuses ou gazonnantes, a feuilles opposées, supérieu- res , et çà et là alternes , sessiles , amplexi- caules, orbiculaires ou cordées, entières, un peu épaisses ; inflorescence en grappes cour- tes et terminales à fleurs blanches. L'E. op- positifolia de Desfontaines est le type de ce genre, qui renferme 3 espèces. EUNOMIE. Eunoniia. zooph. — Genre de Polypiers pierreux établi par Lamouroux en 1821 pour une espèce fossile du calcaire se- condaire des environs de Caen, YE. radiala. M. de Blainville, qui a étudié ce polypier, y reconnaît une espèce du genre Favosite. C'est son Favosiies rudiata. (P. G.) *EUNOSTUS (tZ, bien ; voVroç, agrément). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fa- milledesCarabiques, établi par M. deCastel- nau dans ses Eludes emomologiques, p. 142, n° 1, et reproduitdaus son Hisi des Coléopi. faisant suite au fiufou-DuminM, p. 35. Ce g., qu'il place dans sa sous-iribu desDryp- tites , a beaucoup de rapport avec les Tricho- « oathes de Latretlle , doni il se distingue principalement par les antennes beaucoup plus courtes et plus grosses ; par des palpes maxillaires plus courts ; par une tète plus large en arrière ; par un corselet beaucoup plus étranglé postérieurement ; par des cuis ses plus fortes , surtout les postérieures , et enfin parce que les épines qui garnissent la bouche des Trichognathes sont ici rem- placées par des poils. Ce g. est fondé sur une seule espèce de Madagascar nommée par l'auteur Laireillei. (D.) "EUNOTES («3, bien ; vStoç, dos), rept.— Synonyme d'Iguaniens employé par MM. Du- méril et Bibron dans le t. IV de leur Erpé- tologie générale. Voy. IGUANES. (P. G.) 'EUNOTÏA (tZ , bien; vwtoç , dos), bot. cr. — (Phycées.) Genre établi par M. Ehren- berg pour un assez grand nombre de Diato- mées ou Bacillariées dont les caractères sont d'avoir un frustule siliceux, prismatique, aplati en dessous, et ayant le dessus (le dos) arqué, quelquefois dentelé ou crénelé. Le g. Epitkema, que nous avions proposé il y a quelques années, est synonyme de celui-ci. Les frustules, qui croissent le plus souvent attachés aux plantes aquatiques submergées, ne sont pas toujours seulement aplatis en dessous, mais ils prennent encore fréquem- ment la forme des corps sur lesquels ils se sont fixés. M. Ehrenberg en a décrit plus de vingt espèces, dont une grande partie ont été trouvées fossiles. Le plus grand nombre de ces Eunoiia pourrait bien n'être que des frustules isolés appartenant à des filaments brisés de Fragilaria. (BrÉb.) *EUNOTUS (tZ, bien ; vStoç, dos), rept. — Genre de Stellions {Voy. ce mot) établi par M. Fitzinger. (P. G.) "EUNOTUS {tZ, bien; vwtoç, dos), ins. — Genre d'Hyménoptères, de la section des Té- rébrans, famille des Chalcidiens, créé par M. Francis Walcker Œnt. Mag., II, 297\ et adopté par M. Westwood. Les Eunotus se dis- tinguent principalement parleurs antennes, qui n'ont que 11 articles. On n'en connaît qu'une espèce , Y Eunotus crataceus Walck. ( hc. cit. ), qui a été trouvée dans l'île de W(ght. (E.D.) 'EUNOTUS (ev, bien ; vStoç, dos), ins.— Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Taxicornes , fondé par M. le comte De- jean , sur une seule espèce de Java, qu'il ie fulgipcnnis, à cause du brillant de EUO EUO 499 ses élytres. Ce g., par la place qu'il occupe dans son Catalogue, appartient à la tribu des Diapériales de Latreille. (D.) "EUODON, Ehrenb. infus.— Syn. de Chi- lodon. (E. D.) EUOMPHALE. Euomphalus ( tu , bien ; o/x^aioç , ombilic ). moll. — On trouve ce genre pour la première fois dans le Mi- nerai conchology de M. Sowerby. Ce na- turaliste l'a institué pour rassembler un certain nombre de coquilles turbinées ou subdiscoïdes , largement ombiliquées , pro- venant sans exception des terrains de tran- sition. Ces coquilles , peu connues au mo- ment de la publication du genre, ont été découvertes presque en même temps dans l'Amérique septentrionale par M. Lesueur; et ce savant voyageur , ignorant sans doute le genre de M. Sowerby, proposa pour elles un genre Maclurite , que l'on dut abandon- ner. Parmi les coquilles vivantes, on en trouve qui, par leur forme , se rapprochent beaucoup de celles auxquelles M. Sowerby a imposé le nom d'Euomphale. Ces coquilles appartiennent au genre Solarium de La- marck ; et si l'on ne trouve pas entre ces deux genres une identité parfaite de carac- tères , il faut convenir du moins qu'ils se rapprochent considérablement. Frappé de ces rapports depuis longtemps, nous avions proposé , dans YEncyclopédie , de faire des Euomphales une section des Solarium; mais depuis que nous avons observé l'ouverture entière des Euomphales, nous avons dû re- noncer à cette réunion, et nous pensons que ces deux genres peuvent subsister. On con- fondait habituellement parmi les Euompha- les quelques espèces dont l'ouverture pré- sente au bord droit deux profondes sinuosi- tés , l'une occupant le bord supérieur , et l'autre, plus étroite, se montrant à la base. Ces coquilles différent en effet des Euom- phales, et tout récemment MM. d'Archiac et de Verneuil ont proposé pour elles un genre nouveau sous le nom de Schizosioma ; mais comme ces coquilles offrent les caractères de notre genre Bifrontia { voyez ce mot), nous pensons qu'elles doivent venir s'y ranger, et par conséquent le genre Schizosioma ne doit pas être accepté. Rendu plus naturel , le g. Euomphale peut être caractérisé de la ma- nière suivante : Coquille subdiscoïde, à spire aplatie, ra- ? rement conique , largement ombiliquée en j dessous , à ombilic simple ; ouverture en- tière, simple, à peine modifiée par l'avant- dernier tour ; bord droit, simple , sans si- nuosités, parallèle à l'axe longitudinal. La plupart des Euomphales sont des co- quilles lisses , striées, rarement tuberculeu- ses, dont les tours sont arrondis ou anguleux ; l'ombilic est plus ou moins élargi selon les es- pèces, etsagrandeurdépend de la forme géné- rale de la coquille; il est plus grand dans les espèces tout-à-fait discoïdes : il se rétrécit à mesure que la coquille devient plus conique. On sait que dans notre genre Bifrontia il y a des espèces dont les tours sont irrégulière- ment disjoints ; ce même phénomène se montre aussi dans les Euomphales. Une belle espèce découverte par M. de Koninck a les tours entièrement détachés , et elle se pré- sente tantôt sous la forme discoïde , tantôt sous la forme conique. On connaît aujour- d'hui un assez grand nombre d'espèces ap partenant au g. Euomphale, et toutes sans exception sont distribuées dans les terrains inférieurs, connus des géologues sous le nom de terrains de transition. (Desh.) *EUOPDRYX (eu, bien; oypu,-, fierté). arach. — Ce nom a été employé par M. Koch pour désigner ( dans Herich-Schœffer ) dans le grand genre Attus une nouvelle coupe générique que M. Walckenaër, dans le 1. 1 de son Hist. nai. des Ins. apt. , n'a pas cru devoir adopter. L'espèce qui servait de type à ce genre, qui a été réuni à celui de Anus, était VA. fronlalis Walck. (H. L.) "EUOPLIA (îuottXoç, bien armé ). ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tétra- mères de Latreille, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, créé par M. Hope {Tran- sactions of the Linn. soc. Lond , t. XVIII , p. 435, pi. 6, f. 30). L'espèce type et unique est originaire d'Assam : l'auteur la nomme E. polyspila. (C.) *EUOPS {$, bien ; âf, œil), ins.- Genre de Coléoptères tétraméres , famille des Cur- culionides ortbocères , division des Attéla- bides , créé par Schœnherr ( Synonym. gen. et sp. Curculion. , t. V, p. 318), avec une es- pèce de la Nouvelle-Hollande appelée E. Australasiœ par M. Hope. Ce genre se rap- proche du sous-genre Emcelus , à côté du quel il a été classé ; il s'en distingue par la massue de l'antenne, qui est composée de 4 500 EUP EUP articles ; par une tête beaucoup plus longue, plus avancée, non rétrécie en cou ; enfin par 4es yeux plus grands et entièrement réunis in dessous. (G.) *EUOSANTHES, Comm. bot. ph.— Syn. de Homoranthus , Comm. EUOSMIA. bot. ph. — Voy. evosmia, "EUPAGES (sÛTrayvî; so lide, trapu), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Gurculionides gonatocères, division des Byrsopsides , établi par Schœnherr ( Synon. gen. et sp. Curculion., t. II, p. 41 3, VI, part. 2, p. 390), qui y place 5 espèces , toutes origi- naires du cap de Bonne-Espérance. L'espèce type est YE. tuberculalus. (C.) EUPAREA. bot. ph. — Genre encore im- parfaitement connu, rapporté à la famille des Primulacées. Il a été institué par Bankes {Gœrtner, 1 , 230 , t. 50) pour une petite plante herbacée et rampante de la Nouvelle- Hollande, ayant le port de la Nummulaire, mais beaucoup plus petite et les fleurs bleues. L'unique espèce de ce genre est YE. amœna. *EUPARIA (tu, bien ; waptia, joue), ms. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides copro- phages, établi par MM. Serville et Lepeletier de Saint-Fargeau (Encyclop. Ins.), aux dé- pens des Aphodies. Ce genre, adopté par La- treille et M. Dejean, est fondé sur une es- pèce de l'Amérique septentrionale, nommée par les auteurs castanea. (D.) *EUPARIUS , Schœnh. ins. — Synon. de Cratoparis, Dej. (C.) *EUPAROCHA («3, bien ; *rocp/x«, je four- nis ). ins. — Genre de Coléoptères subpenta- mères, tétramères deLatreille, famille des Cy- cliques, tribu des Chrysomélines, établi par M. Dejean dans son Catalogue, avec 3 espèces de l'Amérique équinoxiale : E. eximia, am- biiiosa et amœna de l'auteur. Les deux pre- mières se trouvent au Brésil, et la troisième en Colombie. (C.) EUPATOIRE. Eupatorium (nom grec de l'Aigremoine). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées-Astéroïdées, établi par Tournefort (Insi., 255) pour des plantes herbacées ou des arbrisseaux très rares dans les contrées extra -tropicales, rares dans les régions tropicales de l'Ancien -Monde , très abondantes en Amérique, et présentant pour caractères : Capitule homogame , tri- multiflore ; involucre allongé, composé d'é- ca il les imbriquées ; réceptacle plan et nu; corolle tubuleuse, à peine dilatée à la gorge, à limbe quinquéfide ; anthères incluses ; stigmate exsert, cylindracé , obtus; akènes anguleuses ou striées ; aigrette unisériée et velue. Les feuilles des Eupatoires sont le plus souvent opposées, plus rarement alter- nes ou verticillées, très entières, dentées ou incisées ; à capitules le plus souvent en co~ rymbes ou en panicules ; corolles violacées. On compte plus de 100 espèces d'Eupa- toires ; mais 2 espèces seulement méritent une mention particulière. Ce sont : l'E. d'A- vicenne , E. cannabinum , l'unique espèce qui croisse en Europe, dont les racines, fai- blement aromatiques , d'une saveur amère et piquante, et jouissant de propriétés pur- gatives, ont été pendant longtemps employées en médecine ; et l'E. Aya-Pana ( E. tripli- nerve Vahl.), qui croît au Brésil, et paraît douée de propriétés sudorifiques très puis- santes. L' Aya-Pana ; dont les feuilles four- nissent une infusion fort agréable qui se rapproche beaucoup du Thé, a joui de la réputation d'être une véritable panacée re- cherchée tant que le prix en a été élevé , et trop dédaignée après que sa culture à l'Ile de France en eut diminué la valeur. D'après Cadet Gassicourt, l'Aya-Pana renferme de l'acide gallique et un peu d'acide benzoïque. On cultive aussi dans les jardins d'agré- ment YE. purpareum. EUPATORIACÉES. Eupatoriaceœ. bot. ph. —Nom de la deuxième tribu de la fa- mille des Composées. Voy. ce mot. 'EUPEITÈNE. Eupeitenus. ins. — Genre de Diptères établi par M. Serville, et adopté par M. Macquart, qui, dans ses Diptères exotiques, t. Ier, l*e partie, pag. 84, le place dans la division des Némocères, tribu des Bibionides. Ce genre est fondé sur une seule espèce , YEupeitenus ater de Philadelphie , que M. Macquart avait rapportée d'abord au g. Penthérie de Meigen, mais qu'il a reconnu depuis devoir en être séparée, à cause de la conformation des pieds et la disposition des nervures des ailes. (D.) * EUPELIX ( tZ , bien ; ™j)iv>$ , casque). ins. — Genre de la famille des Cicadelliens, de l'ordre des Hémiptères , section des Ho- moptères , créé par M. Germar ( Mag. der Ent. , IV, 1821) aux dépens des Cicada de EUP Fabricius, et adopté par tous les entomolo- gistes. Les Eupelix sont principalement ca- ractérisés par la forme de leur tête, qui est très aplatie , plus large que le corps , ayant ses bords très minces, presque foliacés, avec une carène longitudinale sur le vertei et une carène longitudinale encore plus nota- ble en dessous, au milieu du front. L'espèce type est la Cicada cuspidata Fabr. , qui est jaunâtre, tachée de brun : elle se trouve en Angleterre, en Allemagne, et quelquefois , roais rarement, en France. (E. D.) "EUPELMUS (tu, bien ; «c V«i tarse), ins. — Genre d'Hyménoptères, de la section des Térébrans, famille des Chalcidiens, créé par M. Dalman (Monogr. des Piérom.), et adopté parLatreille [Reg. anim., V, 298) et par les autres entomologistes. Les Eupelmus ont la nervure sous -costale qui se réunit au bord extérieur, avant le point calleux ; le premier article des tarses intermédiaires est grand et cilié en dessous. L'espèce type est VEupel- mus Mcmnonius Daim., qui se trouve en France et en Angleterre. (E. D.) •EUPELTIS (tv , bien ; ««Xti'ç, bouclier). ript. — Genre de Couleuvres. (P. G.) *EUPEPLUS («tfwciriflç, élégant), rept.— Genre du groupe des Stellions , distingué par Wagler, en 1830, dans son Systema. (PG.) ♦EUPETALUM («v, bien ; *ctoAov, pétale). bot. ph. — Ce genre, établi par Lindley {In- troduct. Ed. II, 57) sur le Bégonia peialoides du Botanical Regisler , t. 1757, diffère trop peu du g. Bégonia pour en pouvoir être sé- paré. EUPETES. ois. — Voy. fourmilier. •EUPEZUS (A b«en ; *«Çés, qui va à pied). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille desHélopiens, établi par M. le comte Dejean, qui lui donne pour type YHelops longipes Fabr., de la Guinée. Il y joint une seconde espèce du Sénégal , nommée sulcaio- punctatus par M. Petit. (D.) *EUPHjEA(£ionst.)—Cluylia, Ait. ( Cluiia , Boerb. — Aliora , Adans. — Craiochwilia, Neck.)— Andruchne , L. {Te- lephioides , Tourn. — Eraclhsa et Limeum , Forsk.— Arachne, Neck.)—Sauropus, Blum. — Agyneia, L. — Leiocarpus, Blum. — Mi- cranthea, Desf. — Pseudanthus, Sieb.— Me- narda , Comm. — Phyllanihus , L. {Niruri , 506 EUP Adans. — Conami , Aubl. — JYymphanihus , Lour. — ? Cathetus, Lour.) — Leptopus, Don. — Xylophijlla , L. ( Genesiphylla , Lhér. ) — Melanthesa, Blum. [Breynia, Forst.) — As- terandra, Kl. — Kirganelia, J. (Ardinghelia, Comm.)—Emblica, Gaertn. —Cicca, L. {?Tri- caryum, Lour.) — Leptonema, Ad. J. — Ani- i sonema, Ad. J. — Glochidionopsis, Blum. — Glochidion, Forst. (Bradleia, Banks.)— Gy- noon, Ad. J. — Scepasma, Blum. — Episty- lium, Sw. — Poranthera, Budg. Tribu YI. — Buxées. Loges 2-ovulées. Fleurs ordinairement apétalées , à préfloraison du calice imbri- quée , le plus souvent en pelotons ou fais- ceaux axillaires, plus rarement en grappes ou épis. Étamines 4-6, insérées autour d'un pistil rudimentaire central. Fluggea, W. — Amanoa , Aubl. (Richeria, Vahl.) — Liihoxylon , Endl. — Securinega , Gomm. — Geblera , Fisch. — Savia , W. — Actephila, Blum. — Colmeiroa, Boiss. — Tri- cera , Sw. (Crantzia, Sw.) — Buxus , Tourn. — Pachysandra, Mich. — Thecacoris, Ad. J. — Bischofia , Blum. (Stylodiscus , Benn. — Micrœlus, W. etArn.) — Adenocrepis, Blum. — Drypetes , Vahl. — Sarcococca , Lindl. — Hyœnanche, Lamb. ( Toxicodendron, Thunb.) — Hedycarpus , Jack. — Pierardia , Boxb. {Pierandia, Blum.) Genres douteux ou mal connus. Podocalyx , Kl. — Meborea , Aubl. ( Te- phranthus , Neck. — Rhopium , Schreb.) — Margaritaria, L. f. — Hexadicat Lour. — Ho- monoia, Lour. — Cladodes, Lour. — Echinus, Lour. (? Ulassium , Bumph.) — Lascadium , Baf. — Rhytis, Lour. — Baccaurea, Lour. — Lumanaja , Blanco. — Lunasia , Blanco. — Dovyalis, E. Mey. — Desfontenœa, FI. fi. — Mainea, FI. fl. (Ad. J.) EUPHORBIÉES. Euphorbieœ. bot. ph.— /^Ol/. EUPHORBIACÉES. *EUPHORIA (evyopc'a, fertilité), ins. - Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides mé- litophiles, établi par M. Burmeister (Handb. der Eniomol. dritier band , seite 370 ) , qui le range dans la division des Cétoniades. Il y rapporte 16 espèces, toutes d'Amérique, et la plupart du Mexique. Nous citerom parmi ces dernières, YE. Latreillei {Cetonia id. Gor. et Perch.). (D.) EUP EL'PHORIA, Commers. bot. ph. — Syn. de Nephelium, L. *EUPHORUS ( tu , bien ; «popo's , fécond ). ins. — Genre d'Hyménoptères, de la section des Térébrans, famille des Ichneumoniens , groupe des Braconites, créé par M. Nées von Esenbeck , adopté par MM. Westwood, Blan- chard , etc. , et formé aux dépens du genre Leiophron de M. Curtis. Les Euphorus ont les ailes avec une cellule radiale très épaisse, en forme de deux cercles, et avec deux cel- lules cubitales ; leur abdomen est pédon- cule, et la tarière est cachée. On en connaît plusieurs espèces: le type est Y Euphorus pal- lipes Curt., qui se trouve en France. (E. D.) EUPHOTIDE. géol. — Nom formé par Haiiy, et adopté par presque tous les géolo- gues pour une espèce de roche composée es- sentiellement de Diallage et de Feldspath à cristallisation imparfaite, et passant au Feld- spath compacte. L'Euphotide est générale- ment grenue , quelquefois à gros grains , et toujours très ténue. La Diallage y est ordi- nairement de couleur verdâtre ou grisâtre ; lorsqu'elle est d'un vert foncé, on peut con- fondre l'Euphotide avec les Diorites. Les principaux éléments accidentels de cette ro- che sont : presque toujours du Talc ordi- naire et chloriteux ; de l'Épidote, tantôt dis- séminée, tantôt en veines; de la Pyrite, du Fer oxydulé, du Fer chromé, etc. L'Eupho- tide forme des terrains entiers ou bien des couches subordonnées , dans la région des roches micacées. Cette roche est susceptible de prendre un beau poli, et on l'emploie comme pierre de décoration. (C. d'O.) *ELPHRACTUS ,F. Wagl. mam. — Syn. de Tatusia de Fr.Cuvier. ^oj/.tatous.(P.G.) EUPHRAISE. Euphrasia. bot. ph. — Genre de la famille des Scrophulariacées- Bhinanthées, établi par Linné (Gen., n° 741) pour des plantes herbacées répandues dans les parties tempérées de tout le globe, plus communes dans l'hémisphère austral ; à feuilles opposées , plus rarement alternes , dentées en scie ou incisées ; à fleurs sessiles subsolitaires , formant des épis terminaux. Les caractères des Euphraises sont : Calice à quatre lobes ; corolle bilabiée, l'inférieure à trois lobes égaux ; les deux anthères les plus courtes portant à leur base un appendice pileux j l'ovaire surmonté d'un style aussi long que les étamines , et terminé par un EUP EUP 507 stigmate globuleux ; capsule ovoïde com- primée, à deux loges polyspermes. De toutes les espèces de ce genre, l'E. of- ficinale ou Casse-lunettes est la plus con- nue , à cause de la réputation dont elle a joui pour ses vertus ophthalmiques : aussi faisait-on entrer son eau distillée dans les collyres. On a depuis longtemps renoncé à l'emploi de cette plante, qui renferme bien une petite quantité de tannin , mais ne mé- rite en aucune façon d'occuper une place distinguée dans la pharmaceutique. *EUPHRON (£uv»Pwv> joyeux), ins.— Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Té- nébrionites, fondé par M. le comte Dejean sur une espèce unique rapportée de l'île Bourbon par Dumont-d'Urville, etnommée par lui cœrulescens. (D.) *EUPHRONIA ( tvypwv , agréable ). bot. ph. — Genre de la famille des Rosacées- Quillajées , établi par Martius et Zuccarini ( Nov. gen. et sp.,l, 121, t. 73) pour un ar- bre du Brésil à feuilles alternes, simples, très entières , coriaces , blanchâtres en des- sous ; à stipules nulles et à fleurs en grappes. EUPHROSYNE ( une des trois Grâces). annél. — Genre de la famille des Amphi- nomes, établi par M. Savigny, dans son Sys- tème des Annèlides, pour deux Annélides de la mer Rouge , et dans lequel MM. Audouin et Edwards ont ajouté plus récemment une troisième, recueillie par eux entre Granville et les îles Chausey. M. de Blainville, dans l'article Vers du Dictionnaire des sciences naturelles, a accepté ce genre en lui recon- naissant les affinités signalées par M. Savi- gny. Voici le caractère des Euphrosynes, d'après ce dernier observateur : Trompe à lèvres simples, sans palais sail- lants ni plis dentelés ; antennes incomplètes, les mitoyennes nulles, l'impaire subulée, les extérieures nulles ; pieds à rames peu saillantes, pourvues l'une et l'autre de soies très aiguës , avec une petite dent près de la pointe ; cirrhes à peu près égaux : un cirrhe surnuméraire égal aux autres, inséré à l'ex- trémité supérieure de toutes les rames dor- sales ; dernière paire de pieds réduite à deux petits cirrhes globuleux ; branchies situées exactement derrière les pieds, s'étendant de la base des rames dorsales à celles des rames ventrales, et consistant chacune en sept ar- ttuscules séparés, alignés transversalement . tête très étroite et très rejetée en arrière , fendue par dessous en deux lobes saillants sous les pieds antérieurs, et garnie par des- sus d'une caroncule déprimée qui se pro- longe jusqu'au quatrième ou cinquième seg- ment ; corps ovale-oblong, composé de seg- ments assez peu nombreux. (P. G.) EUPHROSYNE ( une des trois Grâces ). bot. pu. — Genre de la famille des Compo- sées-Sénécionidèes, établi par De Candolle (Prodr., V, 530) pour une plante herbacée du Mexique , ayant le port mixte entre les Am- brosium et les Parthenium , à feuilles alter- nes , pinnatipartites ; à lobes oblongs , pin- natilobés, sinués ; à capitules brièvement pédicellés , formant une panicule très ra- meuse ; à fleurs blanchâtres. Le type de ce genre est VE. parthenifolia. EUPHROSYNIA, Reich. bot. ph. — Syn d'Euphrosyne. *EUPISTERIA (îu, bien ; wicrcïîpiov, bas- sin), ins. — Genre de Lépidoptères de la fa- mille des Nocturnes, tribu des Phalénides, établi par M. Boisduval aux dépens des Fido- nies de Treitschke. Il y rapporte 5 espèces , dont la plus remarquable eslYE. concordaria Hubn., qui se trouve, mais assez rarement, dans les bois des environs de Paris. (D.) "EUPITHECIA (tZ; TrfGvjxoç , nain). ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , tribu des Phalénides , établi par M. Curtis aux dépens des Larenties de Treitschke, et adopté par M. Boisduval dans son Gênera et index melhodicus Europœor. Lepidop., pag. 208. Ce genre est caractérisé par des antennes simples dans les deux sexes ; par des palpes allongés dépassant le chaperon ; par des ailes étroites, souvent lan- céolées , et traversées par un grand nombre de lignes parallèles et ondulées. Il renferme une soixantaine d'espèces toutes de très pe- tite taille, ainsi que l'indique leur nom gé- nérique. Leurs chenilles sont lisses, cylin- driques, peu allongées, avec la tête subglo- buleuse. Elles se métamorphosent dans de légers tissus recouverts de débris de feuilles sèches. Nous citerons, comme les espèces les plus remarquables de ce genre, les Eupithe- cia centaureata Hubn., rectangulata Fabr. e venosata Hubn. ; ces trois espèces se trou- vent aux environs de Paris , et sont figurées dans notre Hist. des Lépid. de France. (D.) * EUPLECTELLA ( «u ^t'x« , Je 508 EUP EUP lisse), sponc— M. Cuming a rapporté des îles Philippines, en Angleterre, une production marine fort singulière et sur laquelle M. Owen a publié d-js détails ( Trans. zool. Lond., t. III, pi. 13) en la considérant comme type d'un genre particulier qu'il réunit au groupe des Éponges ou Spongiaires. C'est une sorte de cylindre creux, un peu courbé et simulant jusqu'à un certain point la forme de corne d'abondance dont l'évase- ment, au lieu d'être ouvert , serait treillisé, comme la presque totalité de sa surface, par un réseau de fibres anastomosées. Les fibres de cette portion terminale de l'Euplectelle sont moins régulièrement disposées que celles de la partie tubulaire elle-même, et les ou- vertures qu'elles laissent entre elles ont en- gagé M. Owen à se servir du nom spécifique d'arrosoir (E. aspergillum) pour désigner l'es- pèce étudiée par lui. Les autres sont au con- traire de deux dimensions : ou plus grosses et verticales, ou plus petites etenlaçaut les au- tres en s'entrecroisant elles-mêmes oblique- ment, de telle sorte que l'ensemble des unes et des autres rappelle certains ouvrages de fine vannerie. Les fibres ou filaments sont en grande partie siliceuses. Nous avons dit à l'article éponges, t. V, pag. 376, que YEuplectella paraissait être la même production que l'Alcyoncelle spécieux de MM. Quoy et Gaimard. M. Owen avait reconnu l'analogie qui existe entre ces deux corps singuliers, mais il n'était pas certain de leur identité générique. Nous croyons cependant qu'on peut la regarder comme po- sitive. La dénomination d'Alcyoncelle ( et non Alcyonelle, ainsi qu'on l'a quelquefois reproduite ) devrait donc être préférée comme plus ancienne, si, par une fâcheuse confusion dont nous avons aussi parlé à pro- pos des Éponges , elle n'exprimait des carac- tères qui sont bien ceux de l'Alcyoncelle de M. de Dlai n ville, mais point du tout de celui de MM. Quoy et Gaimard. (P. G.) EUPLECTES. ois. — Voy. moineau. «EUPLECTRUS e5 , bien ; ic\*xtPov , éperon), ins. — Genre d'Hyménoptères téré- brans, de la famille des Chalcidiens, formé par M. Westwood ( Gêner, synopsis , p. 73 ) aux dépens des Elachestus de M. Nées von Esenbeck. L'espèce type est VEuplecirus ma- culiventris West, {lococit. ), qui se trouve en Angleterre. (E. D.) *EUPLECTUS (eu7rX«Toç, bien joint). i«§. — Genre de Coléoptères dimères , famille des Psélaphiens , fondé par Kirby et adopté par M. Aube dans sa Monographie de cette famille. Il en décrit 14 espèces de différentes parties de l'Europe, parmi lesquelles nous citerons comme type YEuplecius sulcicollis Reiche, qui se trouve en France, en Angle- terre, en Autriche et en Suède. (D.) *EUPLÈRE. EupUres («S, bien; ntt- pvjs , complet), mam. — M. Doyère ( Ann. se. nat. , 2' série, L IV, Zool., p. 270, 1 835) a créé sous le nom d'Euplère , pour un petit Mam- mifère de Madagascar , un genre qu'il place dans le groupe des Insectivores, et qui, pour lui, semble devoir établir le passage entre ces derniers animaux et les Carnivores. M. de Blainville {Ostéographie,fasc. des f^iverras) a étudié le genre Euplère; il le met dans la division des Carnassiers Viverras, à côté des Mangoustes ; et, à l'appui de son opinion, il a donné avec soin la description de la tête osseuse et des membres de l'Euplère de Gou- dot, seules parties du squelette qu'on en possède au Muséum d'histoire naturelle. On ne connaît encore que de jeunes indi- vidus de ce genre , auquel M. Doyère assi- gne les caractères suivants : Corps vermi- forme, revêtu d'un pelage épais et composé de poils soyeux, garnis à leur base d'un du- vet court et serré ; museau effilé, terminé par un petit muffle ; oreilles grandes, trian- gulaires ; yeux grands ; six incisives à la mâchoire supérieure, petites et parfaitement rangées ; deux canines ; six fausses molaires séparées par de larges intervalles ; quatre , et peut-être six molaires vraies, à cinq pointes ; à la mâchoire inférieure, huit inci- sives ; deux canines à double racine , se lo- geant en arrière des canines d'en haut ; qua- tre fausses molaires ; au moins six molaires vraies, hérissées de pointes aiguës ; jambes de moyenne grandeur; tarses allongés et garnis de poils en dessous ; cinq doigts à tous les membres, bien séparés et garnis en dessus d'un poil ras ; le pouce , beaucoup plus court , surtout aux membres posté- rieurs, où il touche à peine la terre ; ongles déprimés, aigus et semi-rétractiles, de moi- tié plus longs aux membres antérieurs. La tête osseuse de l'Euplère est remar- quable par sa forme ovale-allongée, arrondie et un peu renflée en arrière du crâne , atté- EUP nuée et presque pointue en avant , sans ré- trécissement post-orbitaire fortement indi- qué, surtout par l'absence presque complète d'apophyse de ce nom au frontal comme au jugai ; du reste le chanfrein de cette tête est assez fortement arqué, sans traces d'au- cune crête, sans doute à cause de l'âge, mais avec une saillie vermiforme considérable , au milieu de l'occipital postérieur. Une seule espèce entre dans ce genre : c'est VEupleres Goudoiii Doy. ( loco cit. ) , qui a reçu à Madagascar le nom de Fala- nouc , et que Flacourt avait confondu à tort avec la Civette. L'Euplère deGoudot, dont on ne connaît encore que le jeune âge, pré- sente en dessus un pelage d'un brun foncé mélangé de fauve , et en dessous une cou- leur plus claire, surtout sous la gorge, où il est d'un blanc cendré ; une ligne noire trans- versale passe au-dessus des épaules. M. Ju- les Goudot a rapporté un individu de cette espèce provenant des environs de Tamatave; les habitants du pays lui ont assuré qu'il se trouvait dans les sables, où il se creusait des terriers. Flacourt dit que cet animal est commun dans plusieurs contrées de Mada- gascar, et que les Malgaches s'en nourrissent quelquefois. (E. D.) «EUPLÉRIENS. Euplerii. mam.— M. Isi- dore Geoffroy-Saint-Hilaire, dans son cours de mammalogie du Muséum, a désigné sous ce nom un petit groupe de Mammifères dans lequel ne rentre que le g. Euplére. (E. D.) •EUPLEURUS (cvwAwpoç, qui a de belles côtes), ins.— Genre de Coléoptères pentamè- res, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides coprophages , créé par Mulsant (Histoire naturelle des Coléoptères de France, Lamellicornes, 1842, pag. 170), et qui a pour type le Scarabœus subterraneus de Linné, qui était classé précédemment dans le genre Aphodius. Cette espèce habite la plus grande partie de l'Europe. (C.) 'EUPLOCA. bot. ph. — Ce genre , établi par Nuttal (Amer. Phil. Trans., V, 189), est rapporté avec doute par Endlicher au g. Tournefortia de R. Brown. *EUPLOCAME. Euplocamus (tv-TtXoxapoç, ayant une belle chevelure), ins. — Genre de Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu des Tinéites, établi par Latreille et adopté par la plupart des entomologistes. Ce genre se reconnaît facilement par les antennes qui EUP 509 sont plumeuses ou ciliées dans les mâles, et par les palpes dont les deux premiers ar- ticles, hérissés de longs poils, penchent vers la terre, tandis que le troisième ou dernier, nu et grêle , est redressé en sens contraire. Leurs chenilles sont glabres , de couleurs livides, vermiformes, garnies de quelques poils isolés, implantés sur autant de points verruqueux peu saillants , avec un écusson corné sur la nuque. Elles vivent, soit dans le bois pourri, soit dans les agarics, champi- gnons ou bolets qui croissent sur le tronc des vieux arbres. Elles y creusent de pro- fondes galeries qu'elles tapissent de soie, et dont elles ferment l'entrée avec la même matière, avant de s'y changer en chrysalide. Celle-ci a la même forme que celle des Sé- sies. Voy. ce mot. Parmi les 7 ou 8 espèces que ce genre ren- ferme, nous citerons seulement les deux plus remarquables, savoir : V Euplocamus anthra- cinellus (Tinea guttata Fabr.), type du genre fondé par Latreille, et Y Euplocamus auran- tiellus (S cardia auranliella Treits.), découvert seulement il y a quelques années dans les monts Balkans. Tous deux sont figurés dans notre Histoire des Lépid, d'Europe. (D.) EUPLOCAMPE. Euplocampus. ins. — Nom de g. estropié dans leDict. class. d'hist. nat. Voy. euplocame. (D.) •EUPLOCAMUS (tuTrîioxafAoç , qui a de beaux cheveux bouclés), moll. — Ce genre a été proposé par M. Philippi en 1836 , dans son ouvrage sur les Mollusques de la Sicile; mais avant cette époque, M. Leuckard avait proposé pour les mêmes animaux un genre Idalia , qui doit être préféré à cause de son antériorité, comme M. Philippi lui-même l'a reconnu. Voy. idalia. (Desh.) *EUPLOCOMUS. ois. — Genre établi par M. Temminck aux dépens du g. Lophophore, et dont le L. leucomelanus est le type. Voyez LOPHOPHOKE. (G.) EUPLOEA, Ehrenb. infus. — Syn. d'Eu- plotes. (E. D.) "EUPLOEA (suçota, navigation heureuse). ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Diurnes , établi par Fabricius, et rangé par M. Boisduval dans sa tribu desDanaïdes. Ce g. ne renferme que des espèces exotiques, toutes d'assez grande taille, et généralement d'un brun plus ou moins foncé avec des ta- ches blanchâtres. Nous citerons comme type 510 EUP ElTP YEuplœa prothoe [Danois id. God.) , qui se trouve à Amboine. (D.) *EUPLOT A. infus.— Famille d'Infusoires polygastriques fondée par M. Ehrenberg (1 ter Beitr., 1830), et correspondant en par- tie à la famille des Phlœsconiens de M. Du- jardin [Inf., Suites à Buffon, p. 428). Cette famille, qui comprend des animaux à cara- pace, ayant un canal alimentaire à deux ori- fices séparés , dont aucun aux bouts du corps, ne contient que les quatre genres sui- vants : Discocephalus, Himantophorus, Chla- midodon et Euplotes. Voy. ces mots. (E. D.) "EUPLOTES [tZ, bien ; nhamç, nageur). infus.— Genre d'Infusoires polygastriques de la famille des Euploia, Ehr. (Phlœsconiens , Duj. ), et qui correspond en partie au genre Phlœsconia de M. Dujardin. Les Euplotes sont, pour M. Ehrenberg [Inf. orth., p. 377), des animaux pourvus de cils, de styles et de crochets ; ils n'ont pointdedents. On en a dé- crit 9 espèces : le type est YEuplotes charon Ehr. [Euplœa charon), qui se trouve commu- nément dans presque toute l'Europe. (E. D.) «EUPOCUS, Illig. [tZ, «o'xoç, toi- son), uns. — Synonyme, d'après Stephens (a Systematic catalogue of British insects, 1829, pag. 138, pars 1), des genres Opilus de La- treille , JVotoxus de Fab. (C.) "EUPODE. Eupodes (eu, bien ; wov5, pied). arach. — CenomaétéemployéparM.Koch, dans son Ubersicht der Arachniden Systems, pour désigner dans l'ordre des Acarides un genre deTrombidides, qui a été réuni à celui de Trombidium proprement dit. Voy. trom- bidium. (H. L.) EUPODES. ois. — Voy. tisserin. EUPODES (eî, bien ; ttowç, pied), ins. — Famille de Coléoptères tétramères, établie parLatreille ( les Crustacés, les Arachnides et les Insectes, tom. II, pag, 132 à 138 ), et comprenant deux tribus : les sagrides et les criocérides. Dans la première tribu ren- trent les genres Megalopus (1), Sagra, Or- sodacna et Psammœchus ; dans la deuxième tribu , les Donacia, Hœmonia y Pelaurisles, CrioceriSy Auchenia et Megascelis. Cette fa- mille tient d'un côté aux Longicornes par les Donacia et de l'autre aux Chrysomélines (i) M. Lacordaire place les Megalopus à côté des Cfytkra de Fab. (famille desTubiferes), tant sous le rapport de la bouche que des autres parties du corps. Ce rapprochement est eu elfet plus naturel. par les derniers genres. Les organes de la mastication offrent une languette membra- neuse bifide ou bilobée comme celle de la plupart des Longicornes; leurs mâchoires ressemblent encore à ceux-ci; dans les der- niers Eupodes , cette languette est presque carrée ou arrondie et analogue à celle des Cycliques. Les lobes maxillaires sont mem- braneux, peu coriaces, blanchâtres ou jau- nâtres ; l'extérieur s'élargit vers l'extrémité et n'a pas la figure d'un palpe, caractère qui les rapproche bien plus des Longicornes que des Cycliques. Le corps est plus ou moins oblong , avec la tête et le corselet plus étroits que l'abdomen. Les antennes sont filiformes ou vont en grossissant et s'insèrent au-devant des yeux, lesquels dans les uns sont entiers, ronds et assez saillants, et dans les autres un peu échancrés. La tête rentre postérieurement dans le corselet, qui est cy- lindrique ou en carré transversal. L'abdomen est grand comparativement aux autres par- ties du corps , en carré long ou en triangle allongé. Les articles des tarses, à l'exeeptiom du dernier , sont garnis en deisons de plo- tes, et le pénultième est bifide ou bilobé. Les cuisses postérieures sont très renflées dans un grand nombre. Ces Insectes sont tous ailés, se tiennent fixés aux tiges et aux feuilles de diverses plantes , mais de préfé- rence aux Liliacées, surtout pour un grand nombre d'espèces de notre pays. Les larves des Donacia et des Hœmonia rongent l'intérieur des racines des végétaux aquatiques sur lesquels se trouve ensuite l'insecte parfait. Quelques unes (Crioceris) se couvrent de leurs excréments et s'en for- ment une sorte de fourreau. (C.) •EUPODOTIS. ois. — Genre établi par M. Lesson (1839) aux dépens du g. Outarde, etdont l'Outarde rhaad de Gmelin est le type. (G.) "EUPOECILIA [tZ, bienjTtoufto;, tacheté). ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes établi par M. Stephens dans son Catalogue systématique des Insectes de l'Angleterre, où il le range dans la famille des Tortricides. Ce g. correspond en partie au g. Cochylis des Allemands, que nous avons adopté dans notre classification. Voy. ce mot. (D.) •EUPOECILIA ( tZ, bien; Trouftoç, mou- cheté), ins. — Genre de Coléoptères penta- méres, famille des Lamellicornes, tribu des EUP EUP 511 Scarabéides mélitophiles, établi par M. Bur- meister [Handb. der Ent.,îiriiter Band, seite 538), qui le place dans la division des Céto- niades, groupe des Schizorrinides. Il y rap- porte 5 espèces, toutes de la Nouvelle-Hol- lande, parmi lesquelles nous citeronscomme type la Cetonia punciata Donov. [Schiz. id. Gory et Percheron). (D.) *EL'POGONIE. Eupogoniam (tZ, bien ;trw- ywv, barbe ). bot. cr. — Genre établi par M. Kutzing (Phycol. gen., p. 415) sur des Al- gues de l'Adriatique, et si voisin du g. Da- sya, qu'il ne s'en distingue que par ce seul caractère , d'avoir la partie supérieure des frondes polysiphonièe , c'est-à-dire cloison- née. Ce g. se compose déjà de 3 espèces ., mais l'auteur pense que les Dasya corymbosa J. Ag., et Z>. arbuscula Ag. doivent en faire partie. (C. M.) EUPOMATIA ( tZ , bien ; ™>a , couver- cle), bot. ph. — Genre unique du groupe des Eupomatiées, rapproché des Auonacées, établi par R. Brown (Flinders, Voyage, II, 497) pour un arbrisseau de la Nouvelle-Hol- lande (\'E. laurina), rameux, à tronc grêle ; à feuilles alternes, bifariées, pétiolées, esti- pulées, coriaces , luisantes des deux côtés , très entières; à pédoncules axillaires, uni- flores. 'EUPOMATIÉES. Eupomatieœ. bot. ph. — Les caractères de cette petite famille sont : Enveloppes florales presque nulles ; oper- cule supère , très entier et caduc ; étamines nombreuses : les extérieures pourvues d'an- thères , les intérieures stériles , pétaloïdes , imbriquées ; ovaire multiloculaire ; à loges polyspermes indéfinies ; stigmates formés d'aréoles en nombre égal à celui des loges et placées au sommet de l'ovaire; fruit en baie. "EUPOMATUS. annbl. — Genre de Ser- pules, établi par M. Philippi (Archives d'E- richson, 1844, p. 195). Voy. skrpulk. (P. G.) * EUPOPIDES. Eupopides. arach. — M. Koch, dans son Ubersicht der Arachniden Systems , emploie ce mot pour désigner dans l'ordre des Acarides une famille renfermant les genres Scyphius, Bryobia, Penlaleus, Li- nopodes , Eupodes et 7'ydeus. (H. L.) "EUPORUS (cvitopoç, riche), ins.— Genre de Coléoptères subpentamères ( tétramères de Latreille), famille des Longicornes, établi par Servi Ile {annales de la Soc. entomol. de France, tom. III, pag. 20), avec 2 espèces : E. strangulams et viridis , indiquées par l'auteur, comme se trouvant aux Indes orientales, et n'étant peut-être que le mâle et la femelle d'une espèce ; mais il est cer- tain qu'elles sont distinctes. Nous supposons la première avoir été rapportée du royaume d'Oware, par Palisot de Beauvois ; la seconde est propre à Madagascar. Le Cerambyx cya- nicornis Fabr., originaire de la côte de Gui- née, et une autre espèce inédite , fort voi- sine aussi de la même contrée , forment pour l'instant 4 espèces africaines rentrant dans ce genre. Les Eupores ont environ 17 à 18 millim. de longueur , sont étroits , allongés , d'un vert , d'un bleu ou d'un cuivreux brillant. Ils ont un corselet subcylindrique , inerme, bisillonné transversalement; des antennes de la longueur du corps chez le mâle , moi- tié plus courtes chez la femelle ; un écusson triangulaire; des élytres qui vont en se ré- trécissant sur l'extrémité ; des pattes glabres avec les cuisses en massue globuleuse et les tibias comprimés. (C.) 'EUPREPES ( tvTrpe™îî , décoré), rept. — Genre de Reptiles sauriens de la famille des Scincoïdiens, comprenant plusieurs es- pèces ; il a été proposé par Wagler, et répond &uxMabouya de M. Fitzinger, et en partie aux Tiliqua de M. Gray. MM. Duméril et Bibron en résument ainsi les caractères dans leur Erpétologie générale : Narines percées dans le bord postérieur de la plaque nasale ; deux plaques supéro-nasales ; échancrure du pa- lais triangulaire plus ou moins profonde; des dents ptérygoïdiennes ; écailles carénées. Les mêmes auteurs portent à 13 le nom- bre des espèces de ce genre ; et parmi elles figurent la plus grande partie de celles que Cocteau avait nommées Rachite, Hérémites, Psammites et Ames. Deux des Euprepes les plus connus sont les E. Sebœ et Merremii : le premier est du cap de Bonne-Espérance, le second de l'archipel Indien ; deux autres vivent en Egypte : E. Savignyi et Olivieri. (P. G.) "EUPREPIOPHIS ( eiirptwvîç, très beau; &pcç, serpent), rept. — Genre de Couleuvres établi par M. Fitzinger. (P. G.) * EUPREPIOSAURUS ( tvnptrtfc , très beau ; aavpoç, lézard), rept. — Genre de Sau- riens de la famille des Lacertiens, établi par M. Fitzinger. (P. G.) 512 EUP EUR #EUPREPIS(rj7ro£7rvj'ç, très beau), rept. — Genre de Scincoïdiens dans la méthode de M. Fitzinger. (P. G.) *EUPRIONOTA {tZ, bien ; Trpc'wv, dent). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Cycliques, tribu des Cassidaires (Hispites de Castelnau ) , créé par nous , et adopté par M. Dejean dans son Catalogue. L'espèce qui nous a servi à former ce genre est originaire du Mexique ; elle porte le nom de E. aterrima Chv. (salebrosa Dej. ), est noire, a les pattes et une ligne jaunâtres sur le bord du corselet (longueur 7 millimètres, largeur 2 à 5 1/2). (C.) 'EUPRISTIS ( eu , bien ; *peoç, voix). rept. — Genre de Grenouilles dans la mé- thode de M. Fitzinger. (P. G.) * EUPTERYX ( tZ , bien ; «vipv$ , aile ). ins. —Genre d'Hémiptères homoptères,de la famille des Cicadelliens, proposé parM.Cur- tis [Mug.eni., 1832), et qui n'a pas été adopté par MM. Amyot et Serville, ainsi que par la plupart des auteurs. (E. D.) *EUPYGA CïVTrvyw, qui a un gros fessier). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes, tribu des Scara- béides mélitophiles , fondé par M. le comte Mannerheim sur une espèce unique de Mozambique qui se rapproche des Trichides par ses tarses allongés, mais qui, sous d'au- tres rapports, avoisine les Cétonides et même le g. Cétoine proprement dit. La partie pos- térieure de l'abdomen étant beaucoup plus développée et proéminente dans ce g. que dans les autres delà même tribu, le nom que lui a donné M. Mannerheim fait allusion â cette particularité. Quant à l'espèce sur la- quelle il est fondé, l'auteur l'a appelée Bese- faï,du nom de M. Beseke, intrépide voyageui naturaliste , qui , après avoir fait de nom- breuses découvertes dans l'intérieur du Bré- sil, est allé explorer la côte de Mozambique, et les îles situées entre ce royaume et Ma- dagascar, contrées qui, avant lui, n'avaient jamais été visitées sous le rapport de l'ento- mologie. (D.) *EUPYRENA ( tZ, bien ; nvpw, noyau ). bot. pu. — Genre de la famille des Coflea- cées-Guettardiées, établi par Wightet Arnott ( Prodr. Flor. Penins. Ind. orient., I, 422 ) pour des arbustes ou des arbrisseaux des Indes orientales, à feuilles opposées, briève- ment pétiolées ; stipules largement acumi- nées à la base ; pédoncules axillaires situés à l'extrémité des rameaux, opposés, bifides ou deux fois bifides, à fleurs sessiles sur les ramilles ; les secondes munies de bractées solitaires et étroitement stipitées. #EUREODOX, Fisch. mam. — Synon. de Phacochœrus, Fr. Cuvier. (P. G.) * EUREUM. arach. — Genre de l'ordre des Acarides , établi par M. Nitzsch et ainsi caractérisé par cet aptérologiste : Tète très large. Tempes petites , point d'échancrure notable entre elles et le front. Antennes tou- jours cachées. Point de mésothorax. Ce genre ne renferme que 2 espèces , dont l'une , ap- pelée E. cimexoides Denny, vit parasite sur le Cypselus apus ( Martinet), et dont l'autre, désignée sous le nom d'E. malleus Burm. , se tient parasite sur VHirundo rustica (l'Hi- rondelle des cheminées). (H. L.) EURHIN , Illiger. ins. — Synonyme d'Eurhinus, Schœnh. (C.) EURHINE. Eurhina ( tupcv , qui a le nez fin), ins. — Genre de Diptères, division des Brachocères , subdivision des Dichaetes, fa- EUR mille des Athéricères, tribu des Muscides , établi par Meigen , et adopté par M. Mac- quart, qui le range dans la section des Aca- lyptères, sous-tribu des Psylomides. Il n'en décrit que deux espèces nommées par Mei- gen pubescens et lurida. Elles se trouvent en France comme en Allemagne. (D.) *EL'RHIXE (eu, bienjpt'v, nez), rept. — Genre de Crapauds proposé nouvellement par M. Fitzinger. (P. G.) EIRHIMJS (tv, bien ; pi'v, nez), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonatocéres, division des Apostasiméridescryptorhynchides, substitué par Schœnherr (Synonym. yen. sp. Curcul., t. III, p. 812) à celui d'Eurhin d'Illiger (Germar, May., t. VI, p. 366). L'auteur sué- dois y rapporte 7 espèces de l'Amérique équinoxiale , toutes revêtues de couleurs fort éclatantes : bleu saphir, vert émeraude, rouge cuivreux , etc. Nous citerons comme en faisant partie le Rhynchœnus feslivus de Fab. et YEurhin cupratus d'IU. Le premier est originaire de Surinam, le second du Bré- sil (longueur environ 20 millimètres sur 7 de largeur). (C.) ELRHIMS , Kirby. ins. — Synonyme d'Eurhynchus. (C.) *EURHIPIA. lus. — Genre de Lépidop- tères, de la famille des Nocturnes, tribu des Hadénides, établi par M. Boisduval aux dé- pens du g. Phlogophora de Treits. Il ne ren- ferme jusqu'à présent que deux espèces pro- pres au midi de l'Europe, et remarquables par la finesse du dessin de leurs ailes, et les couleurs délicates dont elles sont ornées. L'une est YEurhipia adulairix Hubn., qui se trouve en France, et dont la Chenille vitsur les Térébintbes , les Pistachiers et les Len- tisques, et l'autre, la blandiatrix Boisd., qui habite l'Espagne, et dont les premiers états ne sont pas connus. La première est figurée dans notre Histoire des Lépidoptères de France. (D.) *EURHIPIS(tv, bien ; pnrfe, éventail).iNS. - Genre de Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes , tribu des Élatérides , fondé par M. le comte Dejean sur une seule espèce d'Elater du cap de Bonne-Espérance nommée ramicomrs, par M. Klug, à cause de ses an- tennes très ramifiées. (D.) EURH1NCHUS, Latr. ois. — Voy. per- roquet. (G.) T. V. EUR 513 •EURHYNCIIUS («S, bien ; pvyxo;, trompe). ins. — Schœnherr (Sy. yen. et sp. Curcul., tom. I , pag. 147, tom. V, pars II, pag. 361) a dû substituer ce nom à celui d'Eurhinus, donné par Kirby (Linn. Soc. tr. , tom. XII, p. 427 ) à un g. de Curculionides orthocè- res ,de la division des Apionides , Eurhinus lui semblant trop rapproché d'Eurhin , déjà publié. Six espèces, toutes propres à l'Aus- tralie, font partie de ce genre. Celle type, E. scabrior de Kirby, a 20 millim. de lon- gueur sur 7 de largeur. Le noir terne ou ver- nissé est la couleur prédominante des Eu- rhynchus. (C.) •EURINORHYNQUE. Eurinorhynchus{tZ, bien ; pfv, pwyx°s. Dec)- 0IS- — Ce petit Échas- sier, que Linné avait mis parmi les Spatules, sous le nom de Platalea pyymea, à cause de la forme de son bec, et de sa petite taille, qui ne passe pas celle d'une Alouette, se rappro- che des Phalaropes par ses doigts festonnés et la longueur de ses ailes. L'unique espèce de ce g. est l'E. gris, E. yriseus Nills., qui habite le cercle arctique, mais dont un indi- vidu a été tué aux environs de Paris. (G.) EURIOSMA , Desv. bot. ph.— Syn. d'E~ riosma, DC. EURITE. géol.— Nom adopté par M. d'Au- buisson pour désigner une roche à mélange compacte, submicroscopique, composée de Feldspath comme principe dominant , et de diverses autres substances minérales en mé- lange intime. Lorsque les principes mélan- gés consistent en parties quartzeuses et mi- cacées , l'Eurite est , pour M. d'Aubuisson , l'équivalent d'un granit dans lequel tous les individus minéralogiques seraient atténués au point d'être invisibles. L'Eurile de M. d'Aubuisson ne forme main- tenant qu'une partie des Pétrosilex de M. Cor- dier, qui, avec divers autres géologues , ap- plique cette dernière dénomination , non seulement au Feldspath compacte propre- ment dit, mais encore au Feldspath com- pacte plus ou moins quartzifère, talcifère , amphibolifère ou mélangé de Mica. Voyez pétrosilex. (C. d'O.) *EURITINE. géol. — Dénomination don- née par M. Cordier à une roche encore mal connue des géologues , quoiqu'elle joue un rôle important dans certains terrains du sol secondaire. Cette roche est un conglomérat microscopique ou submicroscopique de dé- 65 . 514 EUR tritus feldspathique, endurci par un ciment quartzeux. Elle ressemble beaucoup au Pé- irosilex par ses caractères extérieurs et sa fusibilité ; mais elle en diffère par une opa- cité presque constante ; par l'apparence plus ou moins arénacée qu'elle prend dans cer- taines parties de sa masse ; par les fragments déroches diverses qu'elle contient quelque- fois , et surtout en ce qu'elle renferme des débris de végétaux fossiles identiques avec ceux des terrains des périodes phylladienne et anthraxifère. L'Euritine se trouve dans les Vosges , où elle a été prise par Dolomieu pour du Pétro- silex ordinaire ; elle se trouve aussi en cou- ches dans les vieux terrains houillers du dé- partement de Maine-et-Loire, où les mineurs la connaissent depuis longtemps sous le nom de pierre carrée. Ces exemples suffisent pour démontrer que, par ses gisements et sa for- mation , l'Euritine diffère éminemment du Pétrosilex. (C. d'O.) *EUROCEPHALUS , Smith, ois. — Sy- nonyme de Lamius leucocephalus. f^oy. pie- griÈche. *EUROPALA. zooph. — Genre voisin des Actinies indiqué par M. Ehrenberg. (P. G.) 'EUROPÉENNES. Europeœ. arach.— Ce nom a été employé par M. Walckenaër pour désigner, dans le tom. I de son Hist.nat. sur les 1ns. apt., une division dans la race des Attes allongées. Voyez ce mot. Les espèces désignées sous les noms de Anus tardigrœ- dus, pomatius et fossilis appartiennent à cette division. (H. L.) EUROTHIA , Neck. bot. ph. — Syn. de Carapichea, Aubl. *EUROTÏA ( eypoîç , moisissure ). bot. ph. — Genre de la famille des Chénopo- dées-Atriplicées , établi par Adanson [Fam., II , 200 ) pour des arbustes dressés , cou- verts d'une pubescence étoilée , croissant dans les parties arides de l'Europe orien- tale et de l'Asie médiane, à feuilles alter- nes , pétiolées , membranacées , oblongues et très entières. Le type de ce genre est YAxyris ceraloides de Linné. EUROTIUM («vpwç, moisissure), bot. cr. — Genre de la famille des Champignons hyphomycètes, tribu des Mucorinés, établi par Linck, pour un petit Champignon épi- phyte et globuleux , le Mucor herbarium de Persoon , dont les séminules sont réunies EUR dans des réceptacles membraneux et très minces. EURYA {ivpvq, ample), bot. ph. — Genre delà famille des Ternstraemiacées-Ternstrae- miées, établi par Thunberg {FI. Japon., IL t. 25) pour des arbres ou des arbrisseaux du Japon, de la Chjne et du Népaul , toujours verts , à feuilles alternes , coriaces , ellipti- ques ou ovales , entières ou dentées ; à pé- doncules axillaires uniflores, subfasciculés, et à fleurs petites et blanches. On en connaît 4 espèces. *EURYAL£1. échin. — MM. Muller et Troschel , dans leur monographie des Asté- ries, élèvent au rang de famille, dans l'ordre des Astérides, le genre Euryale de Lamarck, et ils y reconnaissent trois divisions , elles- mêmes de valeur générique : Asteronyx , Mull. etTrosch.; Trichaster, Açass. ; Astro- phyton , dénomination que Linck donnait à toutes les Euryales. Voyez euryale. (P. G.) EURYALE. Euryale ( nom mthologi- que ). acal. — Genre de Médusaires voisin des Eudores , proposé par Péron , et réuni par Lamarck aux Éphyres. Il comprend deux espèces à estomac de plusieurs loges dis- tinctes, et formant, assure-t-on , une es- pèce composée d'anneaux au pourtour de l'ombrelle. Tel est YE. aniarctica Pér. , des îles Furneaux aux attérages de Van-Dié- men. M. Lesson (Acaleph. , p. 264) y rap- porte YE. dubia , des côtes de la Nouvelle- Guinée. (P- G.) EURYALE. Euryale ( nom mytholo- gique ). échin. — Lamarck a donné ce nom à un genre de Radiaires échinoder- mes du groupe des Étoiles de mer , et fort voisin des Ophiures. Les espèces sur lesquelles repose essentiellement ce genre avaient été appelées antérieurement Astro- phyton par Linck , et Gorgonocéphales par Leach. Les Euryales ont pour caractère principal d'avoir les cinq bras subdivisés en un nombre considérable de branches , dont les extrémités très déliées leur servent, assure-t-on , à la préhension des aliments. Telles sont , en effet , la plupart des es- pèces de ce groupe , et ce caractère leur donne une physionomie réellement singu- lière. L'une d'elles a été , pour cela même , appelée Tête de Méduse ; elle vit dans la Méditerranée. Rondelet, qui en a faitmen- EUR EUR 515 tion , l'appelait Asterias arborescens. Trois espèces d'Euryales ont été prises dans la mer Glaciale ou dans la mer du Nord : ce sont les Astrophyton scuiatum Linck (Astr. Linckii Mull. et Trosch. ) , A. eucnemis Mull. et Tr., et A. Lamarckii , des mêmes naturalistes. Les autres , qui sont plus com- munes dans les collections, viennent essen- tiellement de la mer des Indes. Toutefois , ces Euryales très ramifiées ne sont pas les seuls animaux du groupe des Astéries que l'on place dans ce genre. La- marck y rapportait une espèce dont les bras ne se partagent que vers leur pointe, et ne se divisent qu'une seule fois chacun : c'est son E. palmiferum, qui vit dans la mer des Indes, et dont M. de Blainville a proposé de faire un groupe à part, que M. Agassiz a nommé Trichasier. Plus récemment enfin , MM. J. Muller et Troschel, dans leur mono- graphie des Astéries , ont fait connaître un animal découvert par M- Loven sur les côtes de Norwége, et dont les bras ne sont pas plus ramifiés que ceux des Ophiures. Dans ce genre la bouche est entourée de cinq trous placés entre la racine des bras, et non parta- gés par eux en deux trous chacun, comme chez les Euryales proprement dits. C'est le g. Asteronyx. Asteronyx Loveni est le nom de l'unique espèce de ces Euryales plus rap- prochés encore des Ophiures , ainsi qu'on peut le voir, que ne le sont les Trichasier, et liant d'une manière plus intime le groupe auquel ils appartiennent à celui des Ophiu- res,.dont quelques auteurs font néanmoins une famille à part. (P. G.) EURYALE ( nom propre ). bot. ph. — Genre de la famille desNymphaeacées-Eurya- lées, établi par Salisbury (Kœnig, Annals of botany, II, 13) , pour une plante herbacée, aquatique , hérissée d'aiguillons , croissant dans les lacs des Indes orientales ; feuilles très grandes, scutiformes, d'un vert foncé , nageantes ; fleurs d'un blanc purpurescent, petites comparativement au développement de la plante; fruits submergés, de la grosseur d'un pois. L'unique espèce de ce g. est l'E. féroce, E. ferox. *EURYALÉES. Euryaleœ. bot. ph. — Tribu de la familledes Nymphéacées ( voyez ce mot ) , différant essentiellement des au- tres par son calice soudé avec l'ovaire. (Ad. J.) EURYANDRA, Forst. bot. ph. — Syn. de Telmcera, L. "EURYANTHE (nom propre), eot. ph. — Genre rapporté à la famille des Terns- traemiacées, avec laquelle il présente des af- nités , établi par Schlechtendal ( Linnea, V, 224) pour une plante herbacée, du Mexi- que, rameuse, à feuilles alternes cordées, or- biculaires, digitées, à lacinies subspatulées, munies de deux stipules latérales persis- tantes ; inflorescence en grappes terminales bractéées. 'EURYBASE. Eurybasis{tv9^y large; Sâ- aiç , base), bot. cr. — (Mousses.) Nom pro- posé par Bridel (Bryol. univ., t. I, p. 384) pour remplacer celui à'Oreas , par lequel il désignait un g. de Mousses , mais qui était déjà employé. Ce nom n'a pas été admis. VoiJ. MIELICHHOFTERIA. (C. M.) *EURYBIA ( nom mythologique), ins. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Diurnes, établi par Illiger et adopté par La- treille , ainsi que par Godart et M. Boisdu- val : ce dernier le place dans la tribu des Érycinides , à côté du g. Eumenia , avec le- quel il offre beaucoup de rapports. Godart en décrit 3 espèces, et M. Boisduval en figure une quatrième sous le nom de Telephœ , dans l'Atlas de son Hïst. des Lépidopt., fai- sant suite au Buffon-Roret. Nous citerons comme type de ce genre YEurybia nicœus ( Pap. id. Fabr. ou Salome Cramer), qui se trouve à la Guiane et au Brésil. (D.) *EURYBIA (evpvSt'a, fou, violent), ins.— Genre de Coléoptères pentamères , famille des Sternoxes, tribu des Buprestides, établi par MM. Gory et de Castelnau dans leur ico- nographie de cette tribu. Ce g. a pour type et unique espèce YAgrilus chalcodes de M. Hope , qui se trouve à la Nouvelle-Hol- lande. (D.) EURYBIA (cupuffia, très robuste), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Asté- roïdées, établi par Cassini (Bullet. Soc. phil., 1818 , p. 166 ) pour des arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande et delà Nouvelle-Zélande, à feuilles alternes ou rarement opposées, co- riaces , pétiolées ou sessiles , très entières , dentées ou siniiées , souvent tomenteuses en dessous ; rayon blanc, violet ou carminé ; disque jaune. *EURYBIE. Éurybia (cùpv&'cc, très ro- buste), acal. —Genre de Méduses établi par 516 EUR EUR Eschscholtz pour une espèce de fort petite taille prise dans la mer du Sud entre les tropiques, et dont les caractères principaux sont d'avoir le corps assez élevé , pourvu à sa circonférence de quatre cirrhes tentaculi- formes, cotyliféres , et correspondant à au- tant de cœcums sacciformes de l'estomac; son ouverture buccale est simple. C'est YE. exigua. (P. G.) 'EURYBIOPOSIS (Euryôia, ttycç, appa- rence ). bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Astéroïdées, établi par De Can- dolle (Prodr., V, 260) pour une plante her- bacée de la Nouvelle-Hollande, glabre, mul- ticaule , à rhizome épais , ligneux; à tiges grêles, pourvues de feuilles rares , et deve- nant frutescentes; feuilles alternes, entières ; les radicales linéaires, oblongues, obtuses ; les caulinaires linéaires , subaiguës ; inflo- rescence en capitules solitaires à l'extrémité des rameaux. "EURYBRACHYS (evpOç , large ; SPocXv'ç, court), ins. — M. Guérin-Méneville ( P'oy. and. orient. , 1834) a créé sous ce nom un genre d'Hémiptères homoptères, de la fa- mille des Fulgoriens , formé aux dépens des Lystra de Fabricius. Dans lesEurybrachys, la forme du protho- rax et celle du mésothorax font ensemble un rhombe beaucoup plus large que long ; les élytres sont larges, un peu plus longues que l'abdomen , coriaces , à nervures saillantes , et les ailes sont presque aussi longues que les élytres. Le type de ce genre est la Lys- tra tomentosa Fabr. , qui provient de Suma- tra. (E. D.) * URYCANTHA ( evpvç, large; dcxavGa , aiguillon), ins. — Genre d'Orthoptères de la famille des Phasmiens, proposé par M. le docteur Boisduval ( Koy. de l'Astr., par- tie Ent., pag. 647, 1835), et adopté par M. Serville dans son ouvrage général sur les Orthoptères (pag. 277). Les Eurycantha n'ont point d'ailes; leur corps est allongé, aplati; le corselet est très long, l'abdomen assez étroit; les cuisses antérieures n'ont pas d'échancrure ; les cuisses des pattes posté- rieures sont renflées, dentées en dessus sur leurs angles, l'étant à peine en dessous, etc. On n'en connaît qu'une espèce, Y Eurycantha horrida Boisd., qui a près de 5 pouces de long. Cet Insecte a été rapporté des îles de l'Océan Pacifique par M. Labillardière , etde la Nouvelle-Guinée par le célèbre contre- amiral Dumont d'Urville. (E. D.) "EURYCARDIUS [àpki large; xapfla, cœur), ins. — Genre de Coléoptères subpen- tamères , famille des Érotyliens , établi par M. Lacordaire dans sa monographie de cette famille, pag. 479. Ce genre appartient à la deuxième tribu , celle des Érotyliens vrais ( Erotyli genuini ) , et a pour type et unique espèce YJEgithus erythropterus de M. le comte Dejean. Cette espèce, découverte par M. La- cordaire à Cayenne , n'a d'autres rapports avec les autres ^Egithes , parmi lesquelles M. Dejean l'a placée , que la couleur d'un rouge-brique de ses élytres , car elle s'en éloigne totalement par ses caractères géné- riques , surtout par son museau fortement rétréci à la base , son prothorax court à échancrure peu profonde, et ses élytres cor- diformes. (D.) * EURYCEPHALA (evpuç , large ; xeyaH, tête), ins. —Genre de la famille des Miriens, Bl.{Capsini, Burm.), ordre des Hémiptères, section des Hétéroptères , créé par M. Dela- porte de Castelnau (Essai cl. syst. Hém., 36, 1 833), adopté par MM.Brullé et Spinola, et cor- respondant pour MM. Arayot et Serville au g. Astemma, Latr. Les Eurycephala ont pour ca- ractères : Tête transversale ; corselet presque carré ; écusson très petit ; élytres plus cour- tes que l'abdomen ; pattes grêles et courtes, les postérieures propres à sauter. On connaît un assez grand nombre d'espèces de ce groupe : ce sont des Insectes de petite taille, qui se trouvent pour la plupart en France; nous citerons comme type le Lygœus lutei- collis Panz. {Miris Lep. etServ.). (E. D.) *EURÏCEPHALUS (evpvç , large ; xecpaK, tête), ins. — Genre de Coléoptères subpenta- mères (tétramères de Latreille), famille des Longicornes, tribu des Cérambycins, établi par M. Dejean dans son Catalogue , avec une espèce des Indes orientales , dont le mâle est le Cerambyx maxillosus d'Olivier, et la femelle , le nigripes du même auteur , ou le C. Lundii de F. Cet insecte est d'un rouge sanguin, al'écusson, quelquefois l'ex- trémité des élytres, les pattes, les antennes» et une ligne longitudinale sur le corselet, noirs. (C) 'EURYCEPHALUS , Gray. ins. — Syno- nyme de Tapeina. (C.) •EURYCERA (cvpvS' large; xtpocç, corne). EUR ins. — Genre d'Hémiptères fétéroptères, de la famille des Aradiens, créé par M. Delaporte de Castelnau {Cl. syst. hémipt., p. 49, 1833), et adopté par la plupart des auteurs. Les Eurycera ont tout-à-fait l'aspect des Tingis; mais ils s'en distinguent principalement par leurs antennes , dont le troisième ar- ticle est en forme de cône renversé , et le quatrième excessivement renflé dans toute sa longueur. On ne connaît de ce genre qu'une seule espèce , Y Eurycera nigricornis Dela- porte, qui avaitété confondue avec le Cimex clavicomis deFabricius.Cet insecte se trouve dans le midi de la France, et quelquefois, mais très rarement, aux environs mêmes de Paris. (E. D.) "EURYCÈRE. Euryceros ( evpuxepaç , à large corne), ois.— L'Eurycère de Prévost, E. Prevostii , est un bel oiseau de Madagascar , delà grosseur d'un Merle, et dont la place est encore incertaine ; quelques auteurs le rap- prochent des Toucans et des Calaos, d'autres des Eurylaimes ou des Musophages. Sa forme rappelle en effet celle de ces derniers oiseaux ; mais ses affinités ne pour- ront être établies que quand on connaîtra l'ensemble de ses habitudes et son organi- sation interne. Ses caractères propres con- sistent en un bec épais , renflé , celluleux, aussi haut que long , comprimé verticale- ment. La mandibule supérieure est élevée, discoïde sur le front, carénée , à arête con- vexe , en demi-cercle , terminée par une pointe recourbée, fortement dentée, à bords arqués etlisses. Les narines sont nues, rondes, ouvertes, creusées dans un sillon profond , garnies à la base de plumes veloutées. La mandibule inférieure est très comprimée à la pointe, qui est aiguë, redressée, lisse sur les bords , qui sont plans , à branches dilatées, élevées, à commissure garnie de cils raides implantés à l'angle du bec; le tour de l'œil bu ; le doigt externe soudé au médian jus- qu'à la deuxième phalange ; plumage aussi doux que celui des Eurylaimes. Dans les ga- leries du Muséum , l'Eurycère est après les Momots et les Guêpiers. Cet Oiseau a le corps noir , le manteau et les rectrices moyennes roux. (G.) 'ELRYCERUS (cvPv;, large ; x/poeç, corne). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Malacodermes , tribu des Lampy- rides, établi par M. le comte Dcjean, j, cheve- lure), bot. ph. — Genre rapporté à la famille des Connaracées , établi par Jack ( Roxb. ^or.Ind.>edit. Wallich , II, 307) pour u 518 EUR arbuste de Sumatra, à feuilles rassemblées au sommet des rameaux, pinnées ; à folioles oblongues, lancéolées, aiguës, très entières, glabres; panicules axillaires , allongées; fleurs pourpres, mâles et hermaphrodites sur quelques individus. *EURYCUS. ins.— M. Boisduval,dans son Rist. natur. des Lépidopt. faisant suite au Buffon-Roret, t. I, p. 391 , désigne ainsi un genre de la famille des Diurnes , tribu des Papillonides , créé par M. Swainson sous le nom de Cressida , qui est celui de l'espèce qui lui sert de type, et que par cette raison M. Boisduval n'a pas cru devoir conserver comme nom générique. Suivant ce dernier auteur, le genre dont il s'agit fait le passage des Papilio aux Parnassius. Il ne renferme que 2 espèces, savoir : les Pap. cressida et karmonia de Fabricius, tous deux de la Nou- velle-Hollande. (D.) *EERYDEMA (evpuç, large ; ity*r* corps). iNS. —M. Delaporte de Castelnau ( Cl. syst. Hémipi., p. 61, 1833) avait créé sous ce nom une division du genre Pentatoma, de l'ordre des Hémiptères hétéroptères , famille des Scutellériens ; MM. Amyot et Serville {Hé~ mipt. , Suites à Buffon , p. 125 ) ont fait du sous-genre Eurydema un genre particulier. Les Eurydèmes ont le corps déprimé ; la tête courte , arrondie , à bords latéraux notable- ment sinués , et à bord antérieur un peu échancré et cordiforme ; les pattes sont assez fortes, très longues, etc. On a décrit un assez grand nombre d'espè- ces de ce genre ; la plus connue est le Cimex ornatus Linn., qui se trouve communé- ment dans toute l'Europe. M. Léon Dufour (Recherc. anat. et phys. sur lesHémipt., etc.) a donné des détails anatorrfiques sur cette espèce : il a remarqué que cet insecte , au contraire de ce qui arrive chez les Pen- tatomes , ne laisse échapper de son corps aucuue exhalaison désagréable lorsqu'on l'irrite ou qu'on le blesse ; sa bourse odori- férante est peu développée et d'un jaune sa- frané. (E. D.) *EURYDERA (evpvç , large; Sép-n, cou). ins. —Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Garabiques , tribu des Troncati- pennes, établi par M. le comte de Castelnau, mais non adopté par M. le comte Dejean , qui en comprend les espèces dans son genre Thyreopterus. Cependant M. de Castelnau ! EUR fait observer qu'il diffère de celui-ci non seulement par les parties de la bouche, mais encore par la forme du corselet et des ély- tres. En effet, dans les Eurydères, le corse- let est en cœur, et les élytres se rétrécissent et se terminent en pointe; tandis que dans les Thyréoptères le corselet est carré , et les élytres sont tronquées presque carrément à leur extrémité. Quoi qu'il en soit, toutes les espèces du genre qui nous occupe sont de Madagascar , où on les trouve sous les pier- res elles troncs d'arbres abattus. L'auteur a décrit toutes celles qu'il connaissait, soit dans le Magasin zoologique de M. Guérin , soit dans ses Éludes entomologiques, soit enfin dans son Histoire des Coléoptères faisant suite au Buffon-Dumènil. Parmi toutes ces espèces, nous citerons seulement comme type du genre celle qu'il nomme armata , à cause des deux épines assez longues qui terminent ses élytres ; celles-ci sont d'un brun noi- râtre, avec deux taches orangées sur cha- cune d'elles. (D.) EURYDICE. Eurydice (nom mythologi- que ). crust. — Ce genre , qui appartient à l'ordre des Isopodes, à la famille des Cymo- thoadiens, et à la tribu des Cymothoadiens errants , a été établi par le docteur Leach. Cette coupe générique et celle de Nélo- cire du même auteur , sont évidemment très voisines des Cirolanes, et il serait peut- être mieux de ne pas les en séparer. Suivant Leach et Desmarest, ils s'en distingueraient par le nombre des anneaux de l'abdomen , qui serait seulement de 5 , tandis que chez les Cirolanes on en compte 6 ; mais il est à remarquer que dans la figure que ces natu- ralistes ont donnée de leur Nélocire, on dis- tingue bien parfaitement 6 segments abdo- minaux. Quant à la séparation établie par Leach entre les Eurydices et les Nélocires, elle ne repose que sur l'aspect des yeux, qui, chez les premiers, paraissent être lisses, tandis que chez les seconds ils sont granu- lés ; caractère dont l'importance n'est pas as- sez grande pour que l'on puisse adopter ces divisions. Du reste, on ne sait rien de plus sur la conformation générale de ces Crusta- cés, si ce n'est qu'ils ressemblent beaucoup aux Cirolanes et ont les appendices caudaux disposés de même. On ne connaît que 2 es- pèces qui sont propres à ce genre : la pre- mière porte le nom d'E. pulchra Leach , et EUR vil sur les plages sablonneuses de l'Angle- terre ; la seconde est désignée sous le nom de E. Sivainsonii Leach , et a été rencontrée sur les côtes de Sicile. (II- L.) EURYDICE, Pers. bot. ph. — Synonyme A'Ixiar L. "EURYGASTER (ùpvç, large; yoccrTï?p , ventre), ins. —Genre d'Hémiptères hété- roptères , de la famille des Scutellériens , créé par M.Delaporte de Castelnau {Ess. cl. tyst. Hemipt. , p. 68 , 1833) aux dépens des 7>tyradeFabricius,etadoptéparMM.Amyot et Serville dans leur ouvrage sur les Hémip- tères (p. 51). Les Eurygasier ont pour carac- tères : Corps large ; tête presque triangu- laire; antennes se repliant dans le repos sous le corselet, celui-ci étroit en avant et très large en arrière ; écusson allongé, pres- que aussi large à son extrémité qu'à sa base, et ne couvrant pas les côtés de l'abdomen ; pattes moyennes. M. Léon Dufour (Recherch. anal, et phys. sur les Hémipt. , 26 ) fait remarquer qu'une espèce de ce genre , la Scutellera maura , se trouve fréquemment sur les épis de froment, dont elle pique et suce les grains encore ten- dres. Les antennes et les flancs du prothorax de cet insecte ont une structure toute parti- culière : le bord antérieur et interne de ses flancs est détaché en forme de lame arron- die, et recouvre entièrement, dans le repos, l'insertion des antennes. Lorsque l'animal est surpris , ces derniers organes disparais- sent en s'enfonçant sous la lame en question, et vont se coucher à côté l'un de l'autre con- tre le rostre dans la rainure du sternum : le premier article des antennes est allongé, aminci vers sa base, légèrement arqué ainsi que le second , pour se prêter à la retraite de l'organe dans la coulisse sternale. La même organisation a été observée par MM. Amyot et Serville {loco cit., 52) sur V Eurygaster hottentolus , et sur des espèces du genre JElia. On peut manier l'Eurygastre maure sans qu'il exhale une odeur sensible; et l'on ne parvient à développer celle-ci, et encore à un faible degré, qu'en l'irritant ou en le blessant ; sa bourse odorifique a envi- ron une ligne et demie de largeur : elle est d'un jaune safrané. On connaît un assez grand nombre d'es- pèces de ce genre : ce sont des Insectes de taille moyenne, revêtus de couleurs sombres EUR 519 et peu brillantes. On les trouve en général dans toute l'Europe , et ils sont communs en France. Nous indiquerons : Les Eurygaster hottentolus Fabr., et maurus Linn., qui se trouvent dans les environs de Paris. (E. D.) "EURYGASTRE. Eurygasier («vpvç, épais; yuarop , ventre), ins. — Genre de Diptères , division des Brachocères , subdivision des Dichaetes, famille des Athéricères, tribu des Muscides, établi par M. Macquart aux dé- pens des g. Tachina, Meig.; Phryno elRoe- selia , Rob.-D. Les Eurygastres , ainsi que l'indique leur nom , sont remarquables par l'épaisseur de leur abdomen. M. Macquart en décrit 10 espèces , dont 9 d'Europe et 1 des îles Canaries. Nous citerons parmi les premières Y Eurygaster rustica (Phryno id. Rob.-D.), qui se trouve en France. Les larves de ces Muscides vivent dans le corps des Chenilles. (D.) *EURYGASTRIDES. ins.— Groupe d'Hé- miptères hétéroptères proposé par MM . Amyot et Serville (Hémipt., Suites à Buffon, p. 51), qui lui donnent pour caractère principal d'avoir un écusson notablement plus étroit que l'abdomen , dont les flancs sont large- ment laissés à découvert. Ce groupe ne com- prend que les deux genres Eurygaster et Graphosoma (voy. ces mots), et fait partie de la famille des Scutellériens. (E. D.) *EURYGOIVA (cvpvç, large ; ywvfa, angle). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Mélasomes, établi par M. de Cas- telnau ( Hist. des Colèopt., Buffon-Duménil , t. II, p. 187), qui le range dans la tribu des Piméliaires de Latreille ; mais, d'après les caractères qu'il lui assigne, il appartiendrait à celle des Érodites de M. Solier, dont nous suivons ici la classification. Il est, en effet, très voisin du g. Erodius, et a pour type et unique espèce YAulacus chilensis de Gray (Anim. Kingd., ins., t. I , p. 782, pi. 24, fïg. l). C'est unColéoptère tout noir, avec de fortes côtes sur les élytres. (D) "EURYLAIME. Eurylaimus (evpvç, ample; >acp.oç, cou), ois.— Genre de l'ordre des Pas- sereaux dentirostres de Cuvier (Insectivores de Temminck), présentant pour caractère essentiel un développement extraordinaire des parties latérales du bec, qui est plat et robuste , à commissure ample et dépassant ! les yeux , terminé en pointe recourbée ; ce 520 EUR qui leur donne le faciès des Podarges. Ce caractère est si saillant qu'il dispense de tous les autres. Les Eurylaimes sont des oiseaux de Su- matra, de Java et de la Nouvelle-Guinée , à formes trapues, de couleurs vives et variées, et présentant tous le caractère singulier d'un hausse-col plus ou moins large, et constam- ment d'une couleur tranchée. Ce genre renferme 8 espèces, dont le type est TE. de Horsfield, E. Javanicus , à tête et cou brun-vineux, dos et ailes noirs flam- més de jaune doré ; dessous du corps vi- neux ; un collier noir ; tarses jaunâtres. Les autres sont : les E. cucullaïus Temm. ( Rafflesii Less. ) , nasulus Temm. ( c'était un Todus pour Lath.), et un Platyrhynchus pourDesm.), corydon Tem., Blainvillii Less., lunatus Gould, et Dalhousiœ Wils. Tous habitent les marécages, les bords des lacs et des rivières, et toujours les lieux les plus sauvages et les plus déserts. D'après Raflles , ils suspendent leur nid aux bran- ches des arbres ou des buissons qui s'é- tendent sur l'eau. Si l'on juge des autres espèces par ce qu'on sait du Nasique, E. na- sutus, la ponte est peu considérable, car elle est , dans cette espèce, de deux œufs seule- ment. La nourriture de ces oiseaux consiste en Vers et en Insectes qu'ils ramassent à terre. La taille des Eurylaimes varie de celle du Merle à celle du Gros-Bec. On n'a que peu de renseignements sur l'histoire de ces oi- seaux, dont la femelle paraît peu différer du mâle. La sous-famille des Eurylaiminées de G.-R. Gray représente le genre Eurylaime tout entier. Seulement YE. lunatus est le type du Serilophus, Sw. ; YE. Blainvillii, ce- lui du g. Érolle de Lesson ( Platystomus , Sw.) ; le nasulus, celui du g. Cymbirhynchus, \igors(Êrolle, Less.,; Platyrhynchus, Desm.; Todus, Lath.) ; le Corydon est le type du g. Corydon, Less. ( Coracias de Raffles ) ; et le Dalhousiœ celuidug.Paamomus,Sw. [Cros- sodera, Gould ; Raya, Hodgs.). Le g. Eurylai- mus se trouve alors borné à l'unique espèce j, forme), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Cicindélètes , établi par M. Hope sur un insecte très remarquable et très différent de tous ceux de cette famille , mais qui cependant, par sa forme générale, a quelque analogie avec les Oxycheila. M. Lacordaire, qui a admis ce genre dans sa révision de la famille en question , le place dans la tribu des Mégacéphalides. M. Hope nomme cyanipes l'unique espèce sur la- quelle il est fondé. C'est un individu femelle qui fait partie de la collection de la Société entomologique de Londres , et dont la pa- trie est inconnue. On soupçonne cependant qu'il est originaire de Madagascar. (D.) *EURYNOLAMBRE. Eurynolumbrus. crust. — Nous avons désigné sous ce nom, M. Milne Edwards et moi, dans les Archives du Muséum, un nouveau g. de Crustacés, que nous plaçons dans la famille des Oxyrhyn- ques et dans la tribu des Parthénopiens. Dans cette nouvelle coupe générique la ca- rapace est beaucoup plus large que longue, et cette grande largeur dépend de deux pro- longements lamelleux qui s'avancent au- dessus de la base des pattes moyennes. La face supérieure de cette carapace est cha- grinée. Le front est petit et divisé en deux lobes subtriangulaires. Les orbites sont ova- laires et offrent en dessus une petite fissure. L'article basilaire des antennes externes est très grand et se soude au front. Les régions ptérygostomiennes présentent entre les ré- gions hépatiques et branchiales une fossette très profonde , dont il est difficile de deviner l'usage. Le plastron sternal est très concave entre la base des pattes-mâchoires et profon- dément sillonné en travers dans sa moitié postérieure. Les pattes de la première paire sont de grandeur médiocre , avec la main arrondie et renflée et les pinces grêles, acé- rées et légèrement recourbées en bas. Les pattes suivantes sont garnies de crêtes longi- tudinales très saillantes et se terminent par un petit article styliforme. La seule espèce connue de ce genre est l'E. austral, E. aus- tralis Edw. et Luc. ; cette espèce habite lei, mers de la Nouvelle-Zélande. (H. L.) EURYNOME. Eurynome (nom mythologk que), crust.— Genre de l'ordre des Décapodei brachyures, de la famille des Oxyrhynque* 66 522 EUR de la tribu des Parthénepiens , établi par Leach et ainsi caractérisé par ce savant : La carapace fortement bosselée, couverte d'as- pérités, a presque la forme d'un triangle à base arrondie. Le rostre est horizontal et di- visé en 2 cornes triangulaires. Les yeux sont petits. Les antennes internes se reploient lon- gitudinalement; le premier article des exter- nes se termine à l'angle interne de l'orbite, et porte l'article suivant au bord supérieur de son extrémité , de sorte que la tige mobile de ces antennes, qui se prolonge sous le ros- tre , paraît naître du canthus interne des yeux. L'épistomeest à peu près carré, et le troisième article des pattes-mâchoires exter- nes est fortement dilaté en dehors. Le plas- tron sternal est à peu près ovalaire. Les pat- tes de la première paire ne sont guère plus grosses que les suivantes, tandis que, chez Ja femelle, ces mêmes organes sont très courts; les pattes suivantes diminuent pro- gressivement de longueur. L'abdomen dans les deux sexes est composé de sept articles. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce désignée sous le nom d'E. rugueux, E. as- pera Penn. Ce Crustacé habite les côtes de Noirmoutier, de la Manche , et se tient à d'assez grandes profondeurs. (H. L.) EURYNOTUS (evpv's , large; v5Toç,dos). ins. —Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Mélasomes, établi par M. Kirby, et adopté par Latreille ainsi que par M. le comte Dejean, qui, dans son dernier Catalo- gue, y rapporte 16 espèces, dont 2 de Guinée, 1 de Sierra- Leone , et 13 du cap de Bonne- Espérance. Parmi ces dernières , nous cite- rons comme type du genre YEurynotus mu- ricatus de Kirby. Le g. Eurynotus , dans la méthode de La- treille, appartient à la tribu des Blapsidaires, et dans la nouvelle classification de M. So- lier, à celle des Pédinites. (D.) *EURYODA. ins. — M. Lacordaire, dans sa révision critique de la famille des Cicin- délètes , ordre des Coléoptères pentamères, désigne ainsi un genre de cette famille, créé par M. Hope sous le nom de Heptadonla , destiné à rappeler que les insectes de ce g. ont le labre muni de sept dents, mais qui n'a pu être conservé, attendu que parmi eux il y a des espèces chez lesquelles l'organe en question ne présente que cinq dents. Du reste , ce genre appartient à la tribu des Ci- EUR cindélides , et se place entre les Cicindèles proprement dites et les Phyllodromes. M. La- cordaire y rapporte 10 espèces , dont 2 de Java , 4 du Sénégal , 1 de Guinée, 1 dont la patrie est inconnue, et 2 de Madagascar. Le type du genre est la Cicindela analis deFa- bricius. (D.) "EURYOMIA (tvpvç, large ; Spoç, épaule). ins. —Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Lamellicornes , tribu des Scara- béides mélitophiles, établi par M. Burmeister {Handbuchder Entomologie dritter band, seile 593) sur une seule espèce, la Cetonia argen- tea Oliv. , qui se trouve à Madagascar. Ce genre, dans la classification de l'auteur, ap- partient à la tribu des Cétoniades, groupe des Gymnétoïdes. (D.) *EURYOPE(£vpvcmYj; l'œil tre loin), ins. — Genre de Coléoptères tétra~ mères, famille des Cycliques, tribu des Chry- somélines de Latreille, de nos Colaspides; créé parDalman {Ephem. ent., t. I, p. 417), composé de 4 ou 5 espèces africaines, parmi lesquelles sont l'Eumolpus sanguineus et qitadrimaculatus d'Ol. (ruber de Lat.) , origi- naires du Sénégal ; et les Eur. Dregei et thoracicus de Dejean , indigènes du cap de Bonne-Espérance. Les Euryope, par leur tête volumineuse et tronquée en avant, ressem- blent aux Coptocephala. (C.) 'EURYOPHTHALMUS ( cvpv? , large; o'(p0aV°ç, œil), ins. —Genre d'Hémiptères hétéroptères, de la famille des Lygéens, pro- posé parM. DelaportedeCastelnau (Ess.cl. melh. Hemipt. , p. 36), adopté par M. Bur- meister [Handb. der Ent., II, 281), et qui n'est pas mentionné par MM. Amyot et Serville. Les Euryophthalmus ont le corps épais , la tête triangulaire , le corselet de même forme, élargi en arrière , l'écusson petit , l'abdomen renflé, les pattes grêles , etc. On en connaît plusieurs espèces , qui proviennent de l'A- mérique du Sud et des Indes orientales. Le type est Y Euryophthalmus puncticollis Dela- porte, qui habite le Brésil. (E. D.) EURYOPS (eûpuwxj,, qui a de grands yeux). bot. ph. — Genre de la famille des Compo- sées-Sénécionidées, établi par Cassini [Bull.. Soc. phil., p. 140) pour des arbrisseaux du Cap , rameux , à feuilles alternes , éparses , plus ou moins coriaces , découpées ou en- tières, à pédoncules nus, monocéphales, so- litaires ou en coryœbes ; fleurs jaunes. On EUR en connaît 6 espèces dont le type est YE. pectinatus (Othonna pectinata L.). "EURYOTES. ins. — Genre de Coléoptè- res pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Buprestides, fondé par M. le comte De- jean sur une seule espèce de la Colombie qu'il nomme contracta. Il place ce g. im- médiatement avant le g. Agrilus de Mégerle dans son dernier Catalogue. (D.) 'EURYOTIS , Brants. mam. — Syn. d' O- tomys F. Cuv. "EURYPALPE. Eurypalpus («vpvç, large ; palpus, palpe), ins.— Genre de Diptères, divi- sion des Brachocères, subdivision des Dichae- tes , famille des Athéricères, tribu des Mus- cides , fondé par M. Macquart sur une seule espèce nommée par lui testaceus , et dont le caractère le plus saillant est d'avoir les pal- pes dilatés en spatule. Cette espèce est origi- naire de Java , et fait partie du cabinet de M. Dubus Vanden-Capelles, à Bruxelles. (D.) "EURYPALPUS («vPvs. large; palpus, palpe, mot hybride), ins. — Genre de Co- léoptères pentamères , famille des Malaco- dermes , fondé par M. le comte Dejean sur une seule espèce de l'Amérique du Nord , qu'il nomme Lecontei. D'après la place qu'il occupe dans son dernier Catalogue, ce genre appartient à la tribu des Cébrionites de La- treille. (D.) *EURYPHORE. Euryphorus. crust. — Genre de l'ordre des Siphonostomes , de la famille des Peltocéphales , de la tribu des Pandariens, établi par M. Milne-Edwards dans le tom. III de son Hist. nat. sur les Crustacés. Le Crustacé qui a servi à l'éta- blissement de cette nouvelle coupe généri- que forme à certains égards le passage entre les Dinemoures et les Caligiens. La carapace est à peu près de même que chez ces der- niers Crustacés ; mais les deux derniers an- neaux thoraciques, au lieu d'être simples en dessus , portent chacun une paire de pro- longements ély troides. La seule espèce con- nue et sur laquelle a été formée cette coupe générique est l'E. le Nordmann, E. Nord- mannii Edw. Cette espèce , dont on ne con- naît encore que la femelle, a été trouvée dans les mers d'Asie. (H. L.) * EURYPLEURA (iSpv'ç, large ; «Jlcvp<* , côte), ins. —Genre d'Hémiptères hétérop- tères , de la famille des Scutellériens , créé par MM. Arayot et Serville {Hémipt. Suite» à EUR 523 Buffon, p. 169) aux dépens des Tessaratoma, dont il diffère principalement par sa tête bi- fide antérieurement, à pointes aiguës et très séparées l'une de l'autre. L'espèce type, pro- venant de Java , est le Tessaratoma bicornis Lap. et Serv. (E. D.) *EURYPODE. Eurypodius ( «vpv? » large; ttovç, 7ro<îoç, pied), crust. — Genre de l'ordre des Décapodes brachyures , de la tribu des Macropodiens.de la famille des Oxyrhynques, établi par M. Guérin-Méneville , et adopté par tous les entomologistes. Chez ces Crus- tacés, la carapace est triangulaire, deux fois aussi longue que large, etarrondie postérieu- rement. Le rostre est formé de deux cornes longues et horizontales. Les yeux sont portés sur des pédoncules de longueur médiocre et non rétractiles. L'épistome est plus large que long, avec le troisième article des pattes-mà- choires externes presque carré. Les pattes an- térieures sont de la longueur du corps chez le mâle, plus courtes chez la femelle ; elles sont renflées avec les doigts légèrement recour- bés en dedans. Les pattes suivantes sont très longues ; leur troisième article est cylindri- que, mais le cinquième est comprimé et di- laté intérieurement; le doigt est grand , re- courbé , très aigu et susceptible de se re- ployer contre le bord inférieur de l'article précédent. L'abdomen se compose dans les deux sexes de sept articles. L'espèce type de cette coupe générique est l'E. de Latreille, E, Latreillii Guér. Nous avons fait connaî- tre, M. Milne-Edwards et moi, dans le Voyage de V Amérique méridionale , par M. A. d'Or- bigny, une seconde espèce que nous avons désignée sous le nom de E. Audouinii Edw- et Luc. (H. L.) *EURYPORUS (ewpvKopoç, spacieux), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Brachélytres , établi par M. Erichson {Gêner. etspec.Slaphyl., pag. 553), et faisait partie de sa tribu des Staphylinins. Il le place entre les Astrapées de Gravenhorst et les Oxypores de Fabricius , et n'y rapporte que 2 espèces : l'une de l'Amérique septen- trionale, qu'il nomme puncticollis ; et l'autre d'Europe , qui est T Oxyporus picipes de Paykull. Ces insectes se tiennent sous la mousse. (D.) *EURYPTERA («vpuç, large ; nxtpév, aile). ins. — Genre de Coléoptères tétraméres, famille des Longicornes , tribu des Leptu- 524 EUR rètes angusticerves, créé par MM. Serville et j Lepelletier de Saint-Fargeau [Encyclopédie , tom. X, pag. G88 ) , et reproduit depuis par M. Serville (Ami. de la Soc. ent. de Fr., t. IV, p. 222) dans son travail sur cette fa- mille. L'espèce type , E. lalipennis Serv., Lepel. de Saint-Fargeau , est originaire du Brésil. M. Dejean, qui a adopté ce g. dans son Catalogue, y a introduit 3 autres espèces, dont 2 du Brésil et 1 des États-Unis : cette dernière est la Leptura distans Germ., Spec. Insect., p. 524 (ou marginicollis Dej.)- La tête des Euryptera se rétrécit en forme de cou en arrière , et elle est prolongée anté- rieurement en bec ; leurs élytres s'élargis- sent sur l'extrémité. (G.) 'EURYPTERA ( «vpuç,, large ; 7ttîPov , plume), bot. ph. —Genre de la famille des Ombellifères, établi par Nuttal (Torrey et A. Gray , F lor. of JYorth. am., I, 617) pour une plante herbacée de l'Amérique boréale , glabre ; à feuilles divisées en trois , dont les segments en cœur, sublobées , mucronées- dentées ; in volucre nul ; in volucelles unilaté- raux multipartites, à fleurs jaunâtres. *EURYPTÈRE. Eurypterus (svpvç, large; Trrepo'v , aile ). crust. — Ce genre, qui a été établi par M. Dekay, est rangé par M. Milne- Edwards dans l'ordre des Gopépodes , et dans la famille des Pontiens. Ces Crusta- cés que Ton ne connaît encore qu'à l'é- tat fossile , ont le corps élargi en avant , et plus ou moins pyriforme , et la tête bien distincte du thorax , qui est divisé en plu- sieurs segments , ne paraît pas être net- tement séparée de l'abdomen. La tête porte sur la face supérieure deux yeux rénifor- mes très développés et très découpés entre eux; on distingue aussi deux paires d'an- tennes et quelques appendices qui parais- sent appartenir a l'appareil buccal. Enfin , de chaque côté du premier segment ou an- neau thoracique , on voit une grande patte natatoire, lamelleuse et arrondie au bout. Trois espèces, appartenant à cette nouvelle coupe générique , sont décrites par les géo- logues , et celle que l'on peut considérer comme lui servant de type est YEurypte- rus renipes Dekay ( Ann. of the Hist. of New-Yo:k, t. Ie«-, p. 575), rencontré à l'état fossile dans une roche calcaire de nature problématique dans le district d'Oneïda, état de New-York. (H. L.) EUR EURYPUS (tipvç, large ; ttovç, pied), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Malacodermes, établi parKirby et adopté par Latreille, qui le place dans sa tribu des Clairones , entre les Axines et les Ttaana- simes. Il est fondé sur une seule espèce, nommée rubens par Kirby, et qui est origi- naire du Brésil. M. Maximilien Spinola, qui vient de faire paraître une monographie des Clérites, en retranche le genre dont il s'agit, non seulement parce qu'il manque de cet appendice aux tarses qui caractérise princi- palement les insectes de cette tribu , mais encore parce qu'il est évidemment hétéro- mère. (D.) EURYPYGA, 111. ois. — Voy. caurale. *EURYPYGON («ip^ç, large ; noyri, fesse). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , tétramères de Latreille, famille des Longi- cornes , tribu des Cérambycins, établi par M. Dejean dans son Catalogue avec une es- pècedeceg.,queM.T.Lacordaire a nommée E. obliteraium. Cet insecte a 11 millim. 1/2 de longueur, est d'un jaune livide, lui- sant; son corselet déprimé en dessus offre une pointe anguleuse sur l'angle postérieur ; pygidiumconiquedellmillim.de longueur; antennes courtes, premier article excessive- ment allongé. (C.) *EURYSACES (e'>pv quia un long et large écu ou écusson). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curcu- lionides gonatocères, division des Brachydé- rides, créé par Schœnherr (Synonym. gen. et sp. Curcul.y t. VI, part. 1, pag. 313), avec une espèce du Brésil, qui a été nommée par l'auteur : E. grammicus. Ce g. a de grands rapports avec les Promecops, mais l'espèce type est presque du double plus grande que toutes les autres espèces de ce genre. (C.) "EURYSCELIS ( «Vs > étendu ; ov, sternum), ins. — Genre de Coléoptères pen- taméres, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides, section des Coprophages, fondé par Dalman et adopté par Latreille, ainsi que par MM. Dejean, de Castelnau et Brullé. Les Insectes de ce genre, voisins des Onitis, s'en distinguent par la forme allongée de leur corps et plane en dessus. Us doivent leur dénomination générique à la grande largeur de leur sternum, d'où résulte, entre les pat- tes du milieu , un écartement plus considé- rable que dans les autres genres de la même tribu. Us sont généralement de taille moyenne , et tous propres à l'Amérique. Le dernier Catalogue de M. Dejean en men- tionne 10 espèces , dont 3 de Cayenne , 4 du Brésil, 1 du Mexique et 2 de Carthagène. Nous citerons comme type VEunjsternus ba- nonii Dej., de Cayenne. Le g. jEscliroies de Mac-Leay est syno- nyme de celui-ci. (D.) ElJRYSTOMUS , Vieill. ois. — Voyez B.OLLE. (G.) EUR 525 *EURYTjENIA ("Puç, large ; -rama, ban- delette), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères, établi par Nuttal (Torrey et A. Gray, Flor. of IVorth. anim., I, 638 ) pour une plante herbacée de l'Amérique boréale, glabre ; à feuilles bi-tripinnatiséquées, à seg- ments distincts, étroitement linéaires, aigus ; à ombelles terminales , multiradiées ; invo- lucres et involucelles composés de plusieurs pétioles triquinquéfides. *EURYTARSUS ( àpiç , large ; t«p dant ses voyages par tout ce que l'Eu- EUS rope comptait alors de physiologistes, de psychologues , de naturalistes ; plusieurs fois décrite et figurée dans d'importants ou- vrages, tels que l'Histoire naturelle de Buffon et les Transactions philosophiques ; célébrée même par plusieurs poètes, au premier rang desquels se place l'illustre Pope ; enfin men- tionnée presque sans aucune exception dans tous les ouvrages tératologiques qui ont paru depuis un siècle et plus. Cet être double , connu par de si nombreux documents, est celui que je prends pour type du genre Pygopage, et que je vais étudier spéciale- ment, soit dans sa conformation anatomique, soit dans la merveilleuse harmonie de ses doubles fonctions. Hélène et Judith, placées à peu près dos à dos , étaient réunies extérieurement dans la région fessiére et une partie des lombes. Les organes sexuels externes offraient des traces évidentes de duplicité; mais il n'existait qu'une seule vulve située inférieurement , et cachée entre les quatre cuisses. Le vagin, d'abord unique , ne tardait pas à se diviser en deux vagins distincts , et tout le reste de l'appareil sexuel était double. De même il existait deux intestins seulement réunis vers leur orifice en un canal commun , et abou- tissant par leur extrémité commune à un anus placé entre la cuisse droite d'Hélène et la gauche de Judith. Il en était de même des deux rachis , réunis seulement à partir de la seconde pièce du sacrum, et terminés par un coccyx unique. Enfin, les deux aortes et les deux veines caves inférieures s'unis- saient par leurs extrémités, et établissaient deux larges et directes communications en- tre les deux cœurs. De là une demi-commu- nauté de vie et de fonctions, source de phé- nomènes physiologiques et pathologiques du plus haut intérêt. Les deux sœurs n'avaient ni le même tempérament ni le même caractère ; Hélène était plus grande, plus belle, plus agile, plus intelligente et plus douce. Judith , atteinte à l'âge de six ans d'une hémiplégie, était restée plus petite et d'un esprit lourd : elle était légèrement contrefaite, et avait la pa- role un peu difficile. Hélène et Judith se por- taient l'une à l'autre une tendre affection, et chacune, dit un auteur contemporain, souf- frait autant de la triste position de sa sœur que de sa propre infortune. Cependant, du- t. v. EUS 529 rant leur enfance , il leur arrivait fréquem- ment de se quereller, et même de se frapper l'une l'autre à coups de poing ; quelquefois aussi la plus forte ou la plus irritée soule- vait l'autre sur ses épaules , et l'emportait malgré elle. Les règles parurent chez toutes deux vers seize ans , mais non en même temps , et il y eut toujours depuis des diffé- rences entre elles pour la durée, la quantité et l'époque de l'écoulement menstruel, mal- gré l'unité de l'orifice extérieur de l'appareil sexuel. Elles éprouvaient simultanément le besoin d'aller à la selle, mais séparément ce- lui d'uriner. Elles pouvaient marcher, soit eu avant, soit en arrière, mais avec lenteur, et s'asseoir en faisant éprouver à leur corps une torsion assez incommode. L'une étant éveil- lée, on voyait quelquefois l'autre dormir, ou bien l'une travaillait et l'autre se reposait. Elles avaient eu simultanément la rougeole et la petite-vérole; et si d'autres maladies n'atteignirent que l'une des deux sœurs , l'autre avait du moins des accès d'un ma- laise intérieur, et était en proie à un vil sentiment d'anxiété. Frappés de cette déplo- rable solidarité entre les deux sœurs , trop bien expliquée par leur organisation , les médecins annoncèrent que la mort de l'une d'elles aurait pour suite nécessaire et pres- que immédiate celle de l'autre. Dans une grave maladie que fit Judith à dix-neuf ans, on crut même devoir préparer aussi à la mort la malheureuse Hélène , et lui admi- nistrer, encore pleine de vie, les derniers sacrements. Judith guérit cependant , mais pour succomber trois ans après à une mala- die de l'encéphale et des poumons; et alors se vérifièrent les horribles prévisions des médecins. Atteinte depuis plusieurs jours d'une fièvre légère , Hélène perdit presque tout-à-coup ses forces , tout en conservant l'esprit sain et la parole libre. Après une courte agonie, elle succomba victime, non de sa propre maladie, mais de la mort de sa sœur : toutes deux expirèrent presque dans le même instant. Ainsi périrent ces denx malheureuses filles, unies entre elles pour leur malheur par des liens indissolubles, et condamnées, par une affreuse et inévita- ble fatalité, à souffrir pendant toute leur vie, puis à mourir l'une par l'autre. (Is. G. S.-H.) •EUSOMUS(cS , bien ; 7ç, bien couronné). bot. ph. — Genre de la famille des Amaryl- lidées-Narcissées, établi parCavanilles (le, III, 20, t. 238) pour des plantes herbacées, propres à l'Amérique australe extratropicale, à bulbe radical tunique; feuilles linéaires, canaliculées. Hampe cylindrique, ombelle terminale multiflore ; spathe biquadrivalve, fleurs rouges ou pourpres. Le type de ce g est YE. coccinea. "EUSTHENES (eûj>>v , agréablement disposé), ins. — Genre de Lépidoptères, fa- mille des Nocturnes , tribu des Chélonides, fondé par M. Stephens sur une seule espèce (Bombyx russula Linn.), comprise par La- treille dans son g. Chelonia , et par les auteurs allemands dans le g. Eyprepia d'Ochsenheimer. (D.) *EUTHICÈRE. Eulhicera , Latr. ins. — Koy. tétanocÈre , Dumér. "EUTHYNÈVRE. Euthyneura rwWç, droit ; vtvpa, nervure), ins. — Genre de Diptères , division des Brachocères , subdivision des Tétrachœtes, famille des Tanystomes , tribu des Hybocides, établi par M. Macquart, qui en a publié et figuré les caractères dans le tom. V de la Soc. ent. de France, pag. 517, pi. 15 A, fig. 1-4. Ce genre diffère principa- lement des trois autres de la même tribu par la longueur de la trompe, et par la cellule discoïdale des ailes, qui, au lieu d'avoir une base pointue , est séparée de la basilaire in- terne par une nervure droite et perpendicu- laire aux côtés. Il est fondé sur une seule espèce trouvée dans les environs de Liège , sur les fleurs de l'Airelle, Vaccinum MyHil- lum, et nommée à cause de cela par l'auteur Euthyneura Myrtilli. (D.) *EUTHl'RHINUS(«veu5, droit; pi'», nez). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionides gonatocères , divi- sion des Apostasimérides cryptorhynchides, formé par nous, adopté par M. Dejean dans son Catalogue , et ensuite par Schœnherr (Syn. gen. et sp. Curcul. , tom. IV, part. 1 , pag. 271). L'espèce type, le Rhynchœnus me- EUT diiabundus Fabr. , est originaire de la Nou- velle-Hollande. (C.) •EUTOCA (cutoxoç , fécond), bot. ph.— Genre de la famille des Hydrophyllées, éta- bli par R. Brown ( Frankl. Narrât., 764, t. 27) pour des plantes herbacées annuelles, originaires de l'Amérique boréale , le plus souvent dressées , pubescentes , diffuses ou divariquées ; à feuilles alternes, pinnatifides ou entières ; à fleurs en grappes , sessiles et ramassées ou pédonculées et lâches ; à cy- mes unilatérales, simples ou dichotomes. On cultive en pleine terre dans nos jardins les E. viscida et Wrangeliana , petites plantes à fleurs bleues d'un assez bel effet, origi- naires toutes deux de Californie. *EUTOMA (ev, bien ; to^, section), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille desCarabiques, fondé par M. Newmann {Ên- tomological Magazine, n°XXII, january, 1838, p. 171) sur une seule espèce de la Nouvelle- Hollande, qu'il nomme Ent. tinctillatus. D'a- près les caractères qu'il lui donne, et d'après son faciès qui le rapproche des Clivines, ce gftare appartient à la tribu des Scaritides de M. Dejean. (D.) *EUTOMUS (tZ, bien ; toVos, coupé), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Xylophages , fondé par M. le comte De- jean sur une seule espèce trouvée à Cayenne par M. Lacordaire, qui la nomme microcra- phus. Ce g. est voisin des Phloithribes de Latreille, et fait partie par conséquent de la tribu des Scolytides du même auteur. (D.) "EUTOXUS (tuToSoç, qui a un bon arc). ins. — Genre de Coléoptères tétramères , fa- mille des Curculionides ,gonatocères , divi- sion desApostasiméridesBaridides, créé par Schœnherr [Syn. gen. et sp. Curcul., t. VIII, part. 1 , p. 103) avec une espèce du Brésil , nommée E. reflexus par l'auteur. Le mâle a la trompe presque de la longueur du corps ; elle est droite de la base au milieu , et très arquée au-delà (la trompe de la femelle est de la longueur de la tête et du corselet) ; le corselet est armé en dessous de deux petites épines, et les tibias antérieurs sont longitu- dinalement velus en dedans. (C.) •EUTRACBELUS ( tZ , bien ; rp^Xoç , cou), ins. — Genre de Coléoptères pentamè- res , famille des Curculionides orthocères , division des Brenthides , créé par Latreille ( Règne animal , t. V, p. 389), et adopté par EUT 533 M. Dejean et par Schœnherr ( Syn. gen. et sp. Curcul. , t. I, p. 337, V, 523). L'espèce type et unique , la plus grande de celte fa- mille, a de 80 à 90 millim. de longueur, sur 12 à 14 de largeur. Elle se trouve à Java. Sa trompe et la tête réunies offrent les deux tiers de la longueur du corps : cette trompe, élargie coniquement en avant, est armée de mandibules fortes, avancées ; tête transver- salement ridée. (C.) «EUTRAPELA («vrpaTrcXoç , élégant), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , fa- mille des Trachélides, établi par M. le comte Dejean aux dépens des Hélodes deFabricius. Ce g. qui, d'après la place qu'il occupe dans son Catalogue, appartiendrait à la tribu des Lagriairesde Latreille, ne renferme que des espèces du cap de Bonne-Espérance au nom- bre de 10 , parmi lesquelles nous citerons comme type VE. elongata [Helodes id. Fabr.) (D.) *EUTREMA («v, bien; tP%oc, trou), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères- Camélinées , établi par R. Brown (Parry's voy., CCLXVII, t. A) pour uneplante herba- cée annuelle [E. arenicola), originaire de l'A- mérique arctique ,et des montagnes élevées de l'Asie moyenne, glabre ou pubescente, à tiges simples , droites et pauciflores, à feuilles radicales pétioiées, lancéolées , très entières ou paucidentées , assez épaisses ; celles des tiges semblables , les inférieures à pétioles plus courts, les supérieures pres- que sessiles ; inflorescence en corymbes den- ses ; fleurs blanches munies d'une seule feuille florale. EUTRIANA ( euTpiai'vYjs , beau trident). bot. ph. — Genre de la famille des Grami- nées-Chloridées, établi par Trinius (^rort., 161 ) pour des Graminées, originaires pour la plupart de l'Amérique tropicale, rameu- ses, diffuses; à feuilles planes; à épis dispo- sés en grappes courtes; épillets unilatéraux, sessiles, alternes ; extrémité du rachis subu- leux et nu. Ce genre est divisé en quatre sections : 1© Atheropogon, Mûhl.; 2° Aristi- dîum, Endl.; 3° He terostoga, Desv.; 4° Tri- plathera, Endl. *EUTRICHA ( cvTpixes ♦ qui a une De,le chevelure ). ins. — Genre de Lépidoptères, famille des Nocturnes , tribu des Bombyci- des , fondé par M. Stephens sur une seule espèce ( Bombyx Pini Linn. ) comprise par 534 EVA EVA Latreille dans le g. Lasiocampa de Schrank, et par les auteurs allemands dans le g. Gas- tropacha d'Ochsenheimer. (D.) •EUTROCTES (cv , bien ; rpaxrni , qui ronge ). ins. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Carabiques , tribu des Féroniens, établi par M. Zimmermann (Mo- nogr. der Carabiden, Berlin, 1831, pag. 16), qui le place à côté du g. Zabrus , et y rap- porte 2 espèces du Caucase qu'il nomme, Tune aurichalceus , et l'autre congener. La première est la même que le Pelobatus Adamsii Fisch. (Mém. Soc. imp. Moscou* t. V, p. 468). (D.) *EUTROPIA.moll. — Genre proposé par Humphrey dans le Catalogue de la collec- tion de Calonne, et renfermant des coquilles que Lamarck a rapportées plus tard à son g. Phasianelle. Voy. phasianelle. (Desh.) *EUTROPIDES. bept. — Genre de Scin- ques dans la méthode de M. Fitzinger. (P. G.) *EUTRYPANUS ( «3, bien ; Tpuwccvv) , ta- rière), ins. — Genre de Coléoptères subpen- tamères, tétramères de Latreille, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, formé par M. Dejean , dans son Catalogue , avec 8 es- pèces d'Amérique, dont 5 du Brésil et 3 de Cayenne. Nous citerons comme en faisant partie les Lamia mutïlata et ludicra deGerm. (E. sobrinus et aWomaculaïus de Dej.), et Yhisirio de Perty ( virens Dej.). Ces insectes ressemblent aux Coloboihea; leurs élytres sont légèrement tronquées à l'extrémité ; le dernier segment de l'abdomen des femelles se prolonge en un tube mince. (C.) *EUURA , Newm. ois. — Synonyme de Pristiphora, Lepel. (E. D.) 'EUXENIA (eS, beau, belle; $*,, étran- ger ). bot. pu. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées , établi par Chamisso ( Hor. phys. Berol, 75, t. XVI) pour des arbrisseaux du Chili , rameux, à feuilles opposées , brièvement pétiolées , ovales, aiguës, dentées, rudes des deux cô- tés; pédoncules multiples ou solitaires, mo- nocéphales ; fleurs jaunes. *EUYPHES, Targiooi. bot. en. — (Phy- cées.) Synonyme de Diciyota, Lamourou*. foy. ce mot. (C. M.) EUZOMUM, Lk. bot. ph.— Syn. û'Eruca, Tournef. *EVA (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Cy- cliques , tribu des Chrysomélines de La- treille, de nos Colaspides, établi par M. De- jean dans son Catalogue, avec une espèce de Cayenne , nommée venusiula par M. Th. La- cordaire. (G.) 'EVACANTHUS («3, bien ; axa»0a, épine). ins. — Genre d'Hémiptères homoptères , de la famille des Cicadelliens , formé par MM. Lepeletier de Saint-Fargeau et Serville [Encycl. 1ns. t.X, p. 612), et correspondant à l'une des divisions du genre Teuigonia de Latreille (Gênera). Les Evacanihus, très voi- sins des Teuigonia , s'en distinguent par leurs élytres légèrement coriaces, arrondies brusquement au bout; par leurs pattes grê- les, etc. On en connaît plusieurs espèces qui se trouvent assez communément en France. Le type est l'Evacanihus interrupius Lepel. et Serv. (Cicada inierrupta Linn), qui se rencontre dans toute l'Europe, et a été pris à Saint-Germain sur l'Ortie dioïque. De Geer a donné quelques détails sur cet insecte. (E. D.) *EVADNE (nom mythologique), crust.— Genre de l'ordre des Daphnoides, établi par M. Loven, et adopté par M. Milne-Edwards, dans le tom. 3e de son Hist. nat. des Crust. Ce genre est très voisin de celui de Polyphe- mus, mais s'en distingue par le nombre des articles dont se composent les antennes ou ra- mes. Ces organes sont très grands et divisés en deux branches comme dans le g. précé- dent ; mais on ne compte que trois articles à la branche antérieure, et quatre à la branche postérieure. La tête est accolée au thorax, et terminée en avant par un œil très grand. Les pattes sont au nombre de quatre paires, et paraissent être beaucoup plus épaisses que chez les Daphnies \Koye% ce mot). Sous ce rapport les Évadnés paraissent même établir le passage entre les Branchiopodes et les En- tomostracés, et peut-être même ne devraient- ils pas prendre place dans cette division, mais dans la suivante. On ne connaît en- core qu'une seule espèce de ce genre , c'est I'Evadné de Nordmann , Evadne Nordmanii Loven. Cette espèce a été trouvée sur les côtes de la Suède. (H. L.) EVAESTHETUS(ew, bien ; «î II, 1, li, T> 1837), et qui n'est pas adopté généralement par les entomologistes. Le type porte le nom d'E. lateriiius {loco cit. idem pi. 8, fig. 2) : il vient de Van-Diemen. (E. D. ) *EXENCÉPHALE. ExencephaUu. tmat. — foy. EXENCÉPHALIKNS- 'EXENCÉPHALIENS. Exencephalœi. térat. — Famille de Monstres unitaires ap- partenant à l'ordre des Autosites , et carac- térisée par l'état de l'encéphale plus ou moins déformé et incomplet , et placé , au moins en partie, hors de la cavité crânienne, elle-même plus ou moins imparfaite. Cette famille , composée de six genres dans l'état présent de la science, se divise naturellement n deux groupes , selon que les anomalies EXE du crâne sont ou non compliquées d'une fissure de la colonne vertébrale. Nous nous bornerons à donner la caractéristique de chacun de ces genres , en commençant par ceux, au nombre de quatre , où il n'existe pas de fissure spinale. 1. Notencéphale. JVolencephalus , Geoff. S.-H. ( v»toç, dos ; ryxeipaXoç, encéphale). — Encéphale situé en très grande partie hors de la boîte cérébrale , et derrière le crâne ouvert dans la région occipitale. 2. Proencéphale, Proencephalus , Isid. Geoff. (itpo, en avant; iyxfyoàoç , encéphale). — Encéphale situé en très grande partie hors et en avant du crâne , ouvert dans la région frontale. 3. PoDENCKPflALi. Podencephalus , Geoff. S.-H. ('koZç, «lîoç, pied , pédicule ; lyxt- yataç, encéphale). — Encéphale situé entrés grande partie hors et au-dessus du crâne dont la paroi supérieure est incomplète. 4. Hyterencephale. Hyper encephalus , Geoff. S.-H. (vTTf'p, sur, au-dessus; ïy%(- fcùaç, encéphale). — Encéphale situé en très grande partie hors et au-dessus du crâne , dont la paroi supérieure manque presque complètement. Les deux genres où les anomalies de l'en- céphale et du crâne sont compliquées de fissures spinales, 6ont les suivants : 5. Jniencéphale. Iniencephalus , Isid. Geoff. (tvi'ov, occiput ; l/xcépataç, encéphale). —Encéphale situé eo grande partie dans la boîte cérébrale, et en partie hors d'elle , en arrière et un peu au-dessous du crâne, ou- vert dans la région occipitale. ^ 6. Exencéphale. Exenceplialus, ïs. Geoff. m, hors de; £7*«po^°ç, encéphale). — En- céphale situé en très grande partie hors de la boîte cérébrale et derrière le crâne, dont la partie supérieure manque en grande partie. De ces six genres, il en est deux : la Not- eneéphalie etl'Hypérencéphalie, qui ne sont pas très rares chez l'homme ; les quatre au- tres genres ne sont connus que par un très petit nombre d'exemples, soit chez l'homme, soit surtout parmi les animaux, chez lesquels les monstruosités exencéphaliques , aussi bien que les monstruosités pseudo-encépha- liques et exencéphaliques, sont d'une ex- trême rareté. Les Exencéphaliens, de quelque genre qu'ils soient, meurent généralement quel- EXI 541 ques instants, ou au plus quelques jour» après leur naissance. La seule excaption que l'on trouve citée est relative à un Noten- céphale humain qui , né en Russie vers le commencement de ce siècle, serait parvenu à l'état adulte, et même aurait joui de toutes ses facultés intellectuelles. Mais cette unique exception est , pour le moins , extrêmement douteuse , et tout ce que l'on peut dire au- jourd'hui , c'est que si la viabilité des Mon- stres exencéphaliens ne peut être considérée commephysiologiquementinadmissible,elle n'a jamais été constatée par l'observation. (Is. G.-S.-H.) EXETASTES (I^Toccmîç , investigateur). iiïs.— Sous-genre d'Hyménoptères, de la sec- tion des Térébrans, famille des lehneumo- niens, créé par M. Gravenhorst( Ich. eur., III, 395 ) aux dépens des Banchus , et adopté par M. Westwood et la plupart des ento- mologistes. Ije genre Exeiastes, qui se distin- gue principalement par l'abdomen presque sessile ou à peine pétiole, etc., ne comprend qu'un petit nombre d'espèces : le type en estl'jE'. fornicator Fab., qui se trouve en France et en Angleterre. (E. D.) *EXIDÏA. bot. cr. —Genre de la famille des Hyménomyeètes cupulaires établi par Fries {Syst., II, 220) pour des Champignons ligneux, simples ou groupés, se développant librement , arrondis , concaves ou planius- cules. *EXIL AIRE. Exilaria(exilis, délié, grêle). bot. cr. — Genre créé par M. Gréville pour plusieurs Diatomées pédicellées, qui ont dû être réparties dans différents g. Les carac- tères de celui-ci , tel qu'il est généralement adopté , ont été définitivement établis par M. Kûtzing ( Synopsis Diatomearum ) , les voici : Frustules parasites, prismatiques, réu- nis en groupes flabellés ou rayonnants, plus ou moins rapprochés parleur base, libres à leur sommet. Ces frustules ne sont point pé- dicellés comme dans les Gomphonema , mais fixés par une de leurs extrémités sur une sorte de mamelon gélatineux qui semble un commencement de pédicelle. On en connaît une dizaine d'espèces marines et d'eau douce. L'Exil, crystallina ftutz. est très commune dans les ruisseaux, et VE. fasciculala Grév. n'est pas moins fréquente sur les Algues ma- rines. Le g. SynedradeM. Ehrenberg est sy- nonyme de celui-ci. (Bréb.) 542 EXO EXO •EXITELIA (ê|iWoç, faible), bot. ph. — Genre rapproché de la famille des Byttné- riacées, établi par Blume [Flot. Jav. Prœf., VII) pour un arbre de Java, à feuilles alter- nes, oblongues, très entières, biglanduleuses à la base ; stipules nulles ; fleurs en co- rymbes axillaires et terminaux. EXOAC AÏVTH A (f|o, en dehors ; axavGoc , épine), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères-Smyrnées, établi par Labillar- dière (Pi. syst. decad., 1 , 10 , t. 2) pour une plante herbacée de Palestine, à feuilles pin- nées, glabres : les radicales ovales, dentées; les caulinaires lancéolées , aiguës , le plus souvent entières ; les fleurs ont des pétales blancs et des anthères jaunâtres. Le type et unique espèce de ce g. est YE. heterophylla. EXOC ARPUS ( ïfa , en dehors ; xaptroç , fruit), bot. ph. — Genre rapporté au groupe des Antholobées, voisin de la famille des Santalacées , établi par Labillardière ( F~oy. 1 , 1 1 5 , t. 14 ) pour des arbres de moyenne taille , ou des arbrisseaux de la Nouvelle- Hollande et des Moluques, à feuilles petites, éparses , denticulées ou grandes , planes et très entières ; inflorescence en épis axillai- res accompagnés de bractées caduques. Le pédoncule s'épaissit à l'époque de la matu- rité, devient charnu et quelquefois plus gros que le fruit lui-même. Ce g. se compose de 6 espèces. EXQCENTRUS (?$*), en dehors; x/vrpov, éperon), ins. —Genre de Coléoptères sub- pentamères , tétramères de Latreille, fa- mille des Longicornes, tribu des Lamiaires, créé par Mégerle, daus le catalogue de Dahl, et adopté par M. Mulsant ( Histoire na- turelle des Longicornes de France, pag. 13) qui y place deux espèces de notre pays : E. cinereus Muls. et balteatus F. La pre- mière a été trouvée à la Grande Char- treuse, et la seconde n'est pas très rare aux environs de Paris. M. Dejean, dans son Ca- talogue, rapporte à ce g. 11 espèces, réparties dans les quatre parties du monde. (C.) *EXOCEPHALA(?fr>, dehors; xeya^'.tête). ins. — Genre de l'ordre des Orthoptères, fa- mille des Locustiens, créé par M. Serville (Ann. se. nat., 1*« série, t. XXII, Orth., suites à Buffon, p. 507), et adopté par M. Bur- meister {Handb. der £nf.,ll, 723). Les Exo- cephala sont principalement caractérisés par leur tête longue, dégagée du corselet, et par leur prothorax arrondi en dos d'âne , sans apparence de carènes latérales, ayant deux sillons transversaux très profonds. L'espèce type est Y Exocephala bisulca Serv. (Locusta bisulca Lepel. et Serv.), qui se trouve à Cayenne. (E. D.) *EXOCÉPHALES. Exocephala. moll. — Latreille, dans ses Familles du règne animal, a proposé l'ordre des Exocéphales pour ceux des Mollusques qui lui ont paru intermédiai- res entre les deux classes de Lamarck, Mol- lusques et Conchifères. D'accord avec M. de Blainville, Latreille a supposé que chez ces Mollusques gastéropodes, la génération était aussi simple que dans les Acéphales , ce qui lui a servi de caractère pour les déta- cher de la classe des Mollusques. Latreille a partagé cette section en deux ordres : les Scutibranches et les Cyclobranches , qui eux-mêmes renferment plusieurs familles , comme nous le verrons à l'article mollus- ques , auquel nous, renvoyons. (Desh.) EXOCET. Exocetus (ê^wxoiToç, qui couche dehors ). poiss. — Genre de l'ordre des Ma- lacoptérygiens abdominaux établi par Linné, qui lui a, on ne sait trop pourquoi, conservé le nom d'Exocet, donné par les anciens à un poisson qu'on croit être une Blennie ou un Gobie , auquel ils attribuaient l'habitude de quitter le sein des eaux pour venir coucher sur le rivage. On trouve plusieurs exemples de cette manière de procéder dans les œuvres du naturaliste suédois, qui ne s'est pas montré scrupuleux sur le choix des mots. En cela il a fait preuve de cette haute raison qui est le propre des esprits supérieurs. Qu'est-ce, en effet, qu'une appellation, et pourquoi vou- loir rendre par un mot les traits les plus saillants qui distinguent un être , quand ils peuvent également bien s'appliquer à plu- sieurs autres appartenant souvent à une classe différente? C'est une idée sans profon- deur et qui porte un cachet de puérilité dé- i plorable. On en est arrivé aujourd'hui à être j obligé d'éliminer une foule de dénomina- I lions semblables, employées deux, trois fois i et plus, dans les diverses branches de la science. Déjà toutes les combinaisons grec- i ques sont épuisées, et l'on commence à em- I prunter des racines au chinois et au sanscrit. Nun pas que les auteurs qui emploient ce moyen soient synologues ou orientalistes, mais on se donne ainsi un vernis de science EXO linguistique qui fait plaisir. Pourquoi donc ne pas s'en tenir à des appellations arbi- traires ? Pierre , Paul , Jacques , désignent aussi bien un individu que des appellations significatives, et l'on devrait, pour faire dis- paraître de la science le fatras de noms ca- ractéristiques, renoncer à l'étymologie, sou- vent fausse et plus souvent encore ridicule. Prenons un exemple entre tant d'autres de la diversité des dénominations qui peuvent caractériser un être ; par exemple, le Flam- mant, cet Échassier palmipède. La longueur de son cou, celle de ses jambes, la forme bi- zarre de son bec, sa couleur, son mode d'in- cubation , peuvent donner naissance aux appellations les plus variées et pourtant les plus exactes, mais qui, par malheur, ne désignent jamais un êtred'une manière assez complète pour que ce moyen soit d'une uti- lité universelle. Exocet ne signifie donc plus un poisson qui couche hors de l'eau , mais un être particulier, bien mieux caractérisé par le nom de poisson volant, qui lui est tou- tefois encore commun avec d'autres poissons. Les caractères des Exocets sont : Tête et corps écailleux, sur chaque flanc une ran- gée d'écaillés carénées, la tête aplatie en des- sus et sur les côtés, dorsale au-dessus de l'anale; yeux grands; intermaxillaires sans pédicules et faisant seuls le bord de la mâ- choire supérieure ; les deux mâchoires gar- nies de petites dents pointues, et les os pha- ryngiens de dents en pavé. Leurs ouïes ont dix rayons ; leur vessie, natatoire est très grande , et leur intestin droit est sans cœcum. Leurs pectorales sont grandes et propres au vol, et le lobe supérieur de la caudale est le plus court. Ces poissons, répandus dans les mers de l'Europe méridionale, dans la mer Fiouge, dans les mers des Antilles, sur les côtes du Brésil et des États-Unis, sont d'une taille exiguë, le plus grand n'atteignant pas plus de 60 centimètres de longueur. On ne connaît guère que les mœurs de l'Exocet volant, Exocetus volitans, l'espèce la plus commune dans l'hémisphère bo- réal. Ce poisson, long d'environ 15 à 20 centimètres , est remarquable par sa pa- rure resplendissante d'azur et d'argent, que reh.iusse la feinte bleu foncé de la dor- sale, de la queue et de la poitrine. EXO 543 Grâce au développement de ses pecto- rales, il jouit de la faculté de s'élever dans les airs et de parcourir ainsi une assez lon- gue distance ; non pas, comme on l'a dit, par un simple mouvement de projection, mais en exécutant suivant sa volonté des mou- vements d'élévation et d'abaissement qui ren- dent son vol assez semblable à celui des Cri- quets. Dans un état permanent d'activité, «ces poissons s'élèvent par centaines , quel- quefois par milliers du sein des eaux; et après avoirquelques instants voleté au soleil, ils retombent dans la mer pour en ressortir après une courte immersion. On a remarqué que, pendant leur vol, les Exocets produisent un bourdonnement dont la cause est peu connue, mais qu'on attribue à l'action de l'air expulsé par l'animal , et qui fait vibrer en sortant une membrane qui lui tapisse le fond de la gorge. On a prétendu que le vol de l'Exocet n'est possible que tant que ses pectorales sont mouillées, et qu'il lui fallait se replonger dans la mer pour les humecter avant de reprendre sa course dans les airs. C'est seu- lement sans doute une nécessité de l'acte respiratoire qui le fait redescendre dans la mer pour y humecter ses branchies dessé- chées ; ce qui paraît d'autant plus positif, que Bosc a remarqué que les pectorales de ce poisson restent humides une heure même après qu'il a été péché. La faiblesse des Exocets les a exposés à la voracité d'une multitude d'ennemis : dans la mer, les Dorades, les Scombres, les Co- ryphènes les poursuivent et les dévorent; dans les airs , les Fous , les Frégates , en général tous les oiseaux piscivores leur font une chasse active. Mais ce n'est pas pour échapper au danger qui les menace qu'ils abandonnent le sein des eaux et s'élancent dans les airs ; c'est parce que leurs larges pectorales leur permettent de voler ainsi que les Trigles, les Dactyloptères, les Pé- gases, etc., qu'ils jouissent de cette faculté, et l'on peut dire d'eux ce qui est vrai sous d'autres rapports pourtant d'autres : ils vo- lent parce qu'ils volent. On plaint ce pauvre petit poisson, si bril- lant, si gracieux, et victime de tant d'enne- mis; mais lui aussi dévore des êtres vi- vants : seulement ils sont proportionnés à la petitesse de sa taille; et ce n'est pas de sa 544 EXO EXO faute s'il ne dévore pas une plus grosse proie, car sa nourriture consiste en petits vers auxquels il joint des substances vé- gétales. Au reste, il mérite l'attention de l'homme à cause de la délicatesse de sa chair, et la pêche en est facile, car ils vien- nent souvent se jeter étourdiment dans le gréement des navires. On prétend que les œufs des Exocets péchés dans la mer des An- tilles sont si acres qu'ils corrodent la peau du palais. Cet effet est dû sans doute à des influences toutes locales. Il arrive quelquefois que les Exocets sont jetés par les tempêtes de la haute mer jus- que dans le canal d'Angleterre. On a établi deux sections parmi les Exo- cets, suivant qu'ils ont ou non des barbil- lons. La première, qui comprend les espèces sans barbillons, renferme, d'après M. Bory, l'E. commun, E. volitans; le Sauteur, E. exsiliens; le Météorien, E. mesogaster ; le Pirabe, E. evolans, que Cuvier regardait comme un volitans dont les écailles étaient tombées; leMircHELLiEN, E.Mitchelli; l'E. de Ncttal, E. JYuttalii, que Cuvier soup- çonnait être le même que le Furcatus, et le le Commersonien, E. Commersonii. La seconde section, pourvue de barbil- lons, comprend les Ex. comatus Mitch. , sui- vant Cuvier, ce poisson est le même que YappendiculatusVïïïï. Vfood.;furcaius Mitch. ; et fascialus Les. Les espèces de ce genre intéressant méri- tent une révision sérieuse, car la plus grande incertitude règne sur ce sujet. Cuvier place les Exocets après les Demi- becs et avant les Mormyres. (A. V. ) 'EXOCHOSTOME. Exochostoma (^oXo5, saillant; crropta, bouche), ins. — M. Macquart désigne ainsi , et range dans la famille des Notachanthes, tribu des Stratiomydes, un g. de Diptères fondé sur une espèce qui pré- sente un singulier assemblage de caractères appartenant à différents g. de la famille pré- citée. En effet, elle se rapproche des Sargus par le faciès, des Beri; par les huit divisions du troisième artiele des antennes, et des Stra- tiomyes par la longueur du premierarfcicle de cet organe, ainsi que par les deui pointes de Fécusson et par les nervures des ailes. Mais ce qui la distingue de tous , c'est d'avoir le péristome fort saillant et échancré pour re- cevoir la trompe, organisation exprimée par le nom générique que lui a donné M. Mac- quart. Cette espèce , décrite et figurée avec les caractères grossis dans le tome XI des Ann. de la Soc. eut. de France, p. 41-44, pi. i et 2, fig. 1-6, sous le nom de Ex. niiida Macq., a été trouvée par M. Boyer de Fous- Colombe , vers la fin de mai 1840, sur un terrain très élevé et très froid qui couronne la vallée du Sault, département de Vau- cluse. (D.) * EXOCHUS (^oxoç, proéminent), ins. — M. Gravenhorst {Ichn. Europ., II , 295) avait indiqué sous ce nom un sous-genre des Try- phom , de l'ordre des Hyménoptères, section des Térébrans, famille des Ichneumoniens, groupe des Ichneumonites , et qui depuis a été , par plusieurs entomologistes , élevé au rang de g. Les Exochus se distinguent princi- palement des Tryphons par leur tête courte et large , avec la face se prolongeant en avant au-dessous des antennes; par l'écus- son plus plan, uet par les pattes courtes et épaisses. Peu d'espèces entrent dans ce groupe : nous citerons seulement Y Exochus podagricus Grav. ( loc. cit. II, 396 , n. 216 ), qui se trouve rarement aux environs de Paris, et Y Exochus mansuetor GraY. (ibid. 229, n. 217), qui habite toute l'Europe et se rencontre communément pendant l'été. (E. D.) EXOGÈNES. Exogenœ. bot. pjt. — Voy. ENDOGÈNES. (A. R.) *EXOGLOSSE. Exoglossum ftfo en de- hors ; y\£58 FAU FAU leur plumage: aussi ne peut-on pas, quand on a un oiseau de chasse, lui froisser les plumes ; car il ne fait rien sans une longue toilette , et sans avoir remis son plumage en état. La plupart des Faucons sont des oiseaux de passage , coutume qui s'explique assez , pour quelques uns, par le départ des oiseaux dont ils font leur nourriture : cependant l'arrivée des oiseaux qui descendent du Nord et viennent passer l'hiver dans nos climats pourrait leur offrir encore un assez ample dédommagement. Le Gerfaut habite en été toutes les contrées circumpolaires , et en hiver ne descend jamais plus bas que le 60e degré de latitude Nord. Le Faucon tommun vient chez nous ; mais il y en a qui sont voyageurs et nous visitent à deux époques, en octobre et novembre, et en février ou mars. La Cresserelle , séden- taire chez nous, est de passage en Suède où elle ne séjourne qu'en été et elle s'a- vance dans le Nord jusqu'en Sibérie. Elle ne paraît pourtant pas craindre le froid : car elle hiverne en Suisse et s'élève jusque dans les plus hauts sommets des Alpes. L'Émerillon est aussi de passage; il part au printemps pour le Nord, où il niche, et re- vient habiter les contrées méridionales lors- que le froid se fait sentir. Le Hobereau quitte l'Europe en hiver ; pourtant il passe cette saison sur les frontières d'Espagne. Le Lanier, jadis commun dans nos pays , s'est retiré vers le Nord et a complètement disparu ie chez nous. La Cresserellette arrive au printemps en Grèce et part en automne. La distribution géographique des oiseaux de ce genre est très étendue puisqu'elle va de la ligne aux pôles, et l'on en trouve des représentants dans toutes les parties du monde. Je ne m'occuperai ici que des espè- ces dont l'habitat embrasse de vastes con- trées , les espèces étrangères se trouvant groupées géographiquement à la fin de cet article. Le Gerfaut s'étend de l'Islande en Allemagne, et il en fut tué un en Suisse en 164-i; depuis cette époque il ne paraît pas s'y être montré. Le Lanier est commun en Hongrie, en Pologne, en Russie, en Autri- che et en Styrie ; il est rare en Allemagne, en Ecosse , en Suède , en Nonvége , en France et dans l'Europe méridionale. Il ar- rive en Grèce en automne par troupes de 30 à 40 , a la suite des oiseaux d'eau. On le trouve jusqu'en Sibérie et en Tartarie ; mais sa patrie paraît être l'Europe orientale et l'Asie septentrionale. Le Faucon pèlerin est commun en Allemagne et en France , et se trouve en Angleterre , en Hollande et en Suisse. Ces oiseaux habitent un grand nombre des îles de la Méditerranée , et les anciens rois d'Aragon aimaient surtout les Faucons de Sardaigne. Ils étaient même protégés par une disposition spéciale de la Carta loghu, constitution du royaume pu- bliée par la duchesse Eléonore. On les re- trouve dans l'Amérique, méridionale. Le Hobereau est répandu dans le nord de l'A- sie, de l'Afrique et de l'Amérique et même dans toutes les parties de l'Europe , mais il ne s'élève pas dans le Nord plus haut que la Suède, et est très commun en Sibérie; il se trouve aussi dans l'Amérique du Sud. La Cresserelle se rencontre en Europe, dans l'A- mérique septentrionale , dans toute l'Afri- que; elle est remplacée dans le Nord par l'Émerillon , qui se voit dans les contrées tempérées en automne et au printemps , et n'y séjourne que quand l'hiver est doux. La Cresserelette est plus commune dans le midi de l'Europe , surtout dans le royaume de Naples , dans la Sardaigne , en Si- cile et en Grèce. Le Kobez, commun en Russie, en Pologne, en Autriche , au Tyrol et en - deçà des Apennins , est rare en France , et ne se voit jamais en Hol- lande. En Grèce, il est très commun au passage du printemps ; il y arrive en bande de 20 à 30 , et se laisse facilement appro- cher. Le naturel sauvage de ces oiseaux les fait rejeter des volières, à moins qu'on ne les élève par curiosité; en effet l'on ne trouve en eux aucune des qualités aimables qui nous font rechercher les Passereaux ; pourtant ces pe- tites espèces s'apprivoisent facilement; j'ai eu une Cresserelle qui était devenue promptement familière , mais sans gentil- lesse. Anderson avait accoutumé un Lanier à faire vie commune avec des Pigeons ; mais il est permis de douter que cet oiseau soit devenu granivore et ait pris la même nourriture que les Pigeons ; car Spallanzani a prouvé expérimentalement que les ali- ments végétaux ne subissent aucune sorte de digestion, que leur séjour même pro- FAU longé dans l'estomac du Faucoh ; tandis que de la viande placée au centre d'une pâtée de pois , disparut complètement sans que l'enveloppe ait été altérée le moins du monde. Sans la fantaisie qui prit à quelques chasseurs d'utiliser un oiseau pour s'empa- rer du gibier qui leur échappait par la ra- pidité de sa fuite, ou plutôt de voir avec une joie cruelle lutter deux animaux, dont l'un, avide de carnage, attaquait avec l'es- poir de vaincre , et l'autre cherchait à se soustraire à la mort, les Faucons, regardés comme des oiseaux nuisibles, eussent été poursuivis comme des pirates ailés, détrui- sant pour vivre des animaux utiles, et l'on n'eût fait grâce qu'à ceux que leur fai- blesse empêchait d'attaquer de grosses proies. Mais le plaisir qu'on prit à la chasse à l'oiseau , qui fut sans doute apportée de l'Orient par les Croisés, se répandit au moyen-âge parmi la noblesse et fut en grand honneur dans toute l'Europe, surtout en Allemagne. Il y a soixante ans que le grand -duc de Hesse - Darmstadt s'amusait encore à cette chasse. L'art de dresser ces oiseaux fut bientôt professé par des hommes qui y appliquèrent leur intelli- gence, et la fauconnerie prit place parmi les industries humaines les plus prisées, comme le sont toutes celles qui sont inu- tiles. Elle eut ses règles , ses lois , sa lan- gue, jargon barbare et ridicule. Aujourd'hui que les communes émancipées ne gémissent plus sous la domination d'un grand sei- gneur et ne sont plus obligées de respecter un gibier dévastateur , l'art de la faucon- nerie, qui exigeait un grand train de maison, est tombé. L'invention de la poudre a éga- lement nui à la chasse à l'oiseau, car le plomb va plus sûrement atteindre l'animal qui fuit que ne le pouvait faire la flèche. Les grands déboisements, le morcellement des propriétés, tout enfin a concouru à faire tomber cette chasse en désuétude. Sans entrer dans des détails fastidieux sur l'éducation des Faucons, je ferai connaître les principaux procédés de l'ancienne faucon- nerie pour dresser un oiseau. On choisissait avec soin celui qu'on se proposait de dres- ser, et qu'on se procurait soit à prix d'ar- gent, soit en s'emparant au moyen de piè- ges de Faucons adultes ou de petits surpris FAU 569 dans le nid. On estimait surtout les jeunes, comme s'accoutumant mieux au régime auquel on devait les soumettre. On commençait par les habituer à rece- voir sur une table leur pât ou nourriture, qui consistait en chair de bœuf ou de mou- ton coupée en bandes longues et étroites, et dégagée de la graisse et des parties tendi- neuses. Pendant le repas on excitait les oiseaux par un cri particulier, mais tou- jours le même pour qu'ils pussent le recon- naître. On ne commençait à dresser les jeunes que quand ils avaient toutes leurs plumes et volaient avec aisance. Les adultes pris au filet étaient immé- diatement enchaînés, et pendant trois jours et trois nuits les chasseurs les portaient sur leur poing garni d'un gant, sans leur permettre ni repos ni sommeil. Quand ils étaient rendus, on leur couvrait la tête d'un chaperon qui leur dérobait la lumière du jour, et quand on les croyait suffisamment domptés, on leur enlevait le chaperon, qu'on leur remettait souvent pour s'assurer de leur docilité. On accoutumait ensuite l'oiseau à sauter sur le poing pour prendre le pât, et de cet exercice on passait à celui du leurre, espèce d'image d'oiseau sur lequel on plaçait la nourriture des Faucons. On ne lui présen- tait jamais le leurre sans un signal qui fai- sait partie de l'éducation de l'oiseau, et quand il fondait résolument dessus on ter- minait ses leçons par Yescop , exercice qui consistait à le familiariser avec le genre de gibier auquel il était destiné. Toutes ces in- structions se donnaient à la filière, et quand l'oiseau avait subi cette dernière épreuve, il était rendu à la liberté, ce qu'on appelait voler pour bon. Il fallait environ un mois pour dresser un Faucon ; quinze jours seulement pour l'éducations des Niais (oiseau pris au nid); un peu plus longtemps pour le Sors (oiseau qui n'a pas subi la première mue) et pour le Hagard (Faucon qui a eu une ou plu- sieurs mues). On dressait ainsi les Gerfauts, les Faucons pèlerins etleLanier, qui chassaient le Héron, la Cigogne, la Buse, le Milan, le Lièvre; et les petites espèces , telles que l'Émerillon et le Hobereau, parmi lesquels l'Émerillon était le plus estimé à cause de sa docilité, 72 570 FAU servaient à la Perdrix , à la Caille et à l'A- louette. Les fauconniers connaissaient sept espèces de vol : le vol pour le Milan, pour le Hé- ron, pour la Corneille, pour la Pie, pour le ILièvre, pour les ohamps, pour les rivières. Ils distinguaient aussi deux voleries , la haute, celle du Faucon sur le Héron , le Canard et les Grues, du Gerfaut sur le Sacre et le Mi- lan ; et la basse , celle exercée par le Lanier «t le Tiercelet du Faucon , sur les Faisans, les Perdrix, les Cailles, etc. On comprend par ce qui précède à quelles dépenses énormes entraînait une fau- connerie. Mais il est un moyen bien plus fa- cile et bien moins dispendieux de dresser un oiseau de proie de la petite espèce, tels qu'un Émérillon, un Hobereau ou une Cres- serelle ; je le ferai succinctement connaître, li'oiseau qu'on se propose de dresser doit avoir été pris à l'état sauvage, afin qu'habi- tué à chasser , il connaisse toutes les ruses propres à l'oiseau de rapine. Il en est autrement des grosses espèces, qui, adultes, seraient indomptables ; mais on vient plus aisément à bout des petites. On habitue facilement à sauter sur le poing un oi- seau de proie élevé dans la maison ; mais quand on va en chasse pour la première fois, il va se poser sur une motte de terre ou sur un buisson , et reste dans un état complet d'immobilité , incapable de voler sus au plus petit moineau. M. Susemihl avait un Émérillon privé plein de gentil- lesse, qui s'amusait souvent à s'envoler avec une plume qu'il laissait tomber dès qu'il était arrivé au plafond, et qu'il attra- pait avant qu'elle eût touché la terre. Mal- gré cette preuve de prestesse , il était tout- à-fait incapable de chasser. Il n'en est pas de même de l'oiseau habitué à la vie libre : centig., l'air ambiant n'étant qu'à 21°, ce qui fait une augmentation de 22°. Les au- teurs sont arrivés aux conclusions suivantes : 1° Le dégagement de la cbaleurdans le spa- di«e se fait par toute sa surface, quoique avec une intensité différente dans ses di- verses parties. 2° Après l'épanouissement de la Spathe, un dégagement considérable de chaleur a lieu dans les fleurs mâles, et su- périeur à celui des autres parties de la fleur. 3° A l'époque de l'émission du pollen, la chaleur diminue dans les fleurs mâles et augmente dans la partie supérieure du spa- dice. 4° Le dégagement de cbaleurdans cha- cune des diverses périodes est uniforme et le même sur la surface des fleurs mâles, comme sur celle des fleurs mâles avortées, contrairement à l'opinion émise par quel- ques savants qui affirmentque la chaleur va en augmentant vers le sommet du spadice. {Compt.-rend. Ac.des se, mars 1839, p. 454.) M. Dutrochet, qui s'est livrée un grand nom- bre d'expériences sur le même phénomène, est arrivé à des résultats à peu près sembla- bles. {Compt.-rend. Acad. des se, 1839, 1er sem., p. 695 et 741 ; 2c sera., p. 613.) Cette élévation de température, si évidente et si remarquable, n'a guère été constatée que dans les plantes de la famille des Aroï- dées. Néanmoins, il est probable qu'elle a également lieu dans un grand nombre de végétaux, où son peu d'intensité la soustrait à nos moyens d'appréciation. IL Phénomènes essentiels de la Fécondation. Les grains de pollen mis en contact avec le stigmate ne tardent pas à s'y crever; c'est alors que commencent les phénomènes delà seconde période de la Fécondation. Nous aurons à examiner successivement : 1° le mode d'action du pollen sur le stigmate; 2° le transport de la matière fécondante ou liquide contenu dans les utricules pollini- ques depuis la surface du stigmate jusqu'à l'ovule ; 3° enfin l'imprégnation, ou l'action exercée par la matière fécondante sur les ovules, ou les jeunes graines contenues dans la cavité de l'ovaire. 1° Action du pollen sur le stigmate. Dès FEG que les grains polliniques sont tombés sur la surface du stigmate, ils s'y gonflent en absorbant une partie de l'humeur visqueuse sécrétée par cet organe. C'est un phénomène d'endosmose, qui ne manque jamais de se manifester. Par suite de cette tuméfaction, les granules polliniques changent souvent de forme, et quelle quesoit celle qu'ils avaient primitivement, ils en prennent souvent une qui approche plus ou moins de la sphéroï- dale. Après un temps variable suivant les espèces, Yexliyménine, ou membrane exté- rieure, se rompt ou s'ouvre, tantôt avec irré- gularité, tantôt avec une régularité parfaite, et, à travers cette ouverture, Yeudhyménine, ou membrane intérieure, qui est mince et très extensible,»fait une saillie d'abord ar- rondie, qui ne tarde pas à s'allonger en un appendice tubuleux qu'on a nommé boyau ou tube pollinique. C'est à travers la paroi mince et diaphanede l'endhyménine quel'on a aperçu le mouvement des granules qui na- gent dans la Fovilla ou liqueur fécondante. Quelquefois un seul tube pollinique s'é- chappe d'un grain de pollen; d'autres fois un même grain peut en émettre deux, trois, ou un nombre considérable, ainsi qu'il résulte des observations de M. Amici. Quand le stigmate est composé d'utricules nues, sans épiderme superposé, les tubes polliniques écartent ces utricules, et par Pé- longation qu'ils continuent à éprouver, ils s'insinuent dans le tissu cellulaire qui forme le style. Si, au contraire, ainsi qu'il résulte des observations de M. Adolphe Brongniart, un feuillet d'épiderme est appliqué sur les utricules constituant le stigmate, l'extrémité du tube pollinique se soude avec la surface externe de cette membrane, et bientôt une ouverture s'y forme à travers laquelle le li- quide prolifique pénètre dans le tissu du stigmate. 2° Transport de la matière fécondante. Autrefois on avait pensé que les grains de pollen , qui sont en effet d'une extrême ténuité , traversaient le tissu du stig- mate pour se rendre dans un canal qui oc- cupait l'intérieur du style. Mais cette opi- nion, d'abord émise par Samuel ilorland, reproduite par M. Schultz de Berlin, a été totalement abandonnée, l'immense majorité des végétaux manquant complètement de ce canal intérieur. Il n'y a vraiment que deux FÉG opinions qui aujourd'hui partagent encore les physiologistes : 1° celle de M. Adolphe Brongniart; 2» celle de M. Amici. M. Bron- gniart a vu les tubes polliniques pénétrer dans la substance du stigmate et du style, puis, arrivés à une certaine profondeur, se crever à leur extrémité et laisser échapper le liquide chargé de granules qu'ils conte- naient dans leur intérieur. Il a pu suivre la trace de ces granules de la fovilla dans les interstices ou méats intercellulaires, depuis leur sortie des tubes polliniques jusqu'à la surface des trophospermes , où ils sont pompés par les ovules. Selon M. Amici, au contraire, les tubes du pollen jouissent d'une extensibilité extra- ordinaire; ils s'allongent sans se rompre depuis la surface du stigmate jusqu'à celle des placentas ou trophospermes , où ils se mettent en contact immédiat avec les ou- vertures des ovules. Cette dernière opi- nion a été adoptée en Allemagne par un grand nombre de physiologistes, et spécia- lement par MM. Endlicher, Schleiden, Un- ger, etc. 3° action du pollen sur les ovules ou impré- gnation. La conséquence de l'action du pol- len sur les ovules contenus dans la cavité de l'ovaire, c'est la formation de l'embryon. Mais d'où vient cet embryon ? A quel mo- ment précis a-t-il commencé à se montrer dans la cavité où il se développe? Ce sont là des questions très délicates , très difficiles et sur lesquelles les physiologistes sont loin d'être d'accord. Deux systèmes principaux, connus sous les nums de théorie de l'évolu- tion et de théorie de Yépigénèse, ont servi à expliquer les phénomènes de la Fécondation dans le règne végétal comme parmi les ani- maux. La théorie de l'évolution admet la préexistence des germes : ils sont, pendant un temps plus ou moins long, à l'état de repos, jusqu'à ce que la Fécondation les place dans les circonstances favorables ou leur donne le stimulant nécessaire pour qu'ils se développent en un embryon. Les partisans de cette théorie se partagent en deux classes, ceux qui, comme Leuwenhoek, Needham , Samuel Morland , Geoffroy le jeune et Hill , disent que c'est la matière fé- condante du mâle , le pollen dans les végé- taux qui contient le germe, et que la Fécon- dation n'a pour but que d'introduire ce FEG 579 germe dans les organes femelles , l'ovaire et par conséquent les ovules où il doit se convertir en un embryon ou germe fécond. Les autres, au contraire, comme Graaf, Vaillant , Bonnet et Spallanzani, disent que le germe préexiste dans les organes femelles, la matière fécondante n'ayant pour objet que d'activer son développement. La seconde théorie , celle de Vépigénèse, admet que les germes n'existent pas avant l'imprégnation ; ils se forment de toutes pièces au moment où la Fécondation s'o- père. Ces deux théories peuvent être appli- quées l'une et l'autre à expliquer les phé- nomènes de la Fécondation dans les végé- taux. En France , et pendant fort longtemps en Allemagne, en Angleterre, en Italie, le système de l'épigénèse a prévalu sur celui de l'évolution. Ainsi la plupart des physio- logistes de ces différents pays ont admis qu'il n'existe dans l'ovule aucune trace de l'embryon avant l'ouverture des anthères et la mise en contact du pollen avec le stig- mate. Mais , soit que les tubes polliniques s'allongent en traversant toute la longueur du tissu qui s'étend entre la surface du stig- mate et celle des trophospermes , où ils ver- sent la liqueur fécondante, soit qu'arrivés à une certaine profondeur, ils se crèvent et la laissent échapper , pour descendre de proche en proche par les espaces intercel- lulaires jusqu'aux trophospermes, on voit alors dans l'intérieur du sac embryonnaire se montrer des cellules rudimentaires sous la forme de granulations opaques qui se réunissent et se groupent pour constituer la première ébauche de l'embryon. ( Voy. à l'article ovule les détails sur le mode de formation de l'embryon. ) Nous venons de dire que la matière fécon- dante arrive à la surface des trophospermes quand elle a été répandue dans l'intérieur du tissu du style par la rupture des tubes polliniques. Les ovules , qui , à cette pre- mière époque de leur existence, offrent or- dinairement une ouverture considérable, par laquelle sort quelquefois une partie du nucelle, s'appliquent contre le tropho- sperme et absorbent le fluide fécondant des- tiné à faire développer l'embryon dans son intérieur. Quelquefois aussi l'extrémité des tubes polliniques sort à travers la surface 580 FEC des trophospermes et va se mettre en con- tact avec le nucelle par l'ouverture de l'o- vule désignée sous le nom d'exostome. Mais dans ces dernières années, plu- sieurs botanistes et physiologistes célèbres , MM. Schleiden de Berlin , Endlicher de "Vienne, etUnger, etc., ont proposé une théo- rie qui renverse les idées qu'on s'est faites jusqu'à présent des fonctions des organes sexuels des végétaux. Nous allons exposer brièvement les opinions de ces habiles phy- totomistes , après quoi, nous ferons con- naître les objections qu'on leur a opposées. Commençons par M. Schleiden : Le pistil de la plante , dit-il , n'est pas un organe qu'on puisse assimiler à l'organe sexuel femelle des animaux , ce n'est pas lui qui fournit le germe ou l'embryon destiné à la propagation de l'espèce. C'est tout simple- ment un organe de gestation dans lequel le germe embryonnaire est apporté , pour s'y développer et y parvenir à sa maturité. L'embryon n'est rien autre chose que l'extré- mité d'un boyau pollinique qui , après avoir parcouru toute la masse celluleuse placée -entre la surface du stigmate et le tropho- sperme, pénètre dans la cavité de l'ovule par le micropyle et arrive jusqu'au sommet du nucelle. Là , il traverse le tissu du nucelle «n suivant les méats intercellulaires, et at- teint le sommet du sac embryonnaire. Il pousse alors devant lui cette partie du sac qui , en cédant à la pression , forme un en- foncement dans lequel il loge son extrémité. Cette partie du tube pollinique, engagée dans cet enfoncement , seren fle en massue et produit dans sa cavité un tissu utricu- laire , qui passe successivement par tous les degrés d'organisation , jusqu'à ce qu'il con- stitue l'embryon. La partie postérieure du boyau restée en dehors conserve sa forme tubuleuse, et finit par être résorbée et dis- paraître. Ainsi l'étamine est essentiellement l'organe femelle ou reproducteur, puisque c'est elle qui fournit le germe, le pistil ne sert qu'à le protéger et à le nourrir. Le phé- nomène improprement nommé Fécondation dans les végétaux n'a donc aucune analogie avec la Fécondation des animaux. Telle est, «n résumé, la théorie de M. Schleiden. Plu- sieurs des auteurs qui l'ont adoptée , y ont apporté quelques modifications. Ainsi , ■M. Widler, qui partage son opinion sur l'o- FEG rigine de l'embryon, dit {Ann. se. nat. , xi p. 144) qu'il n'a jamais vu l'extrémité du tube pollinique refouler devant lui le som- met du sac embryonnaire pour en faire un tégument de l'embryon. Selon lui , le sac embryonnaire offrirait à son sommet un tube ou canal étroit qui se prolonge jusqu'au sommet de l'ovule, et c'est parce canal que l'extrémité du boyau pollinique pénètre dans le sac embryonnaire pour y devenir l'embryon. M. Endlicher a appliqué aux Cryptogames l'étude des phénomènes de la Fécondation, en suivant en grande partie les idées de M. Schleiden. Mais pour lui , il existe une véritable Fécondation et par conséquent un organe propre à stimuler le germe, qu'il fait également venir du grain du pollen. Le spo- range des Cryptogames , dit-il , et l'anthère des phanérogames , la spore et le grain pol- linique doivent être mis sur la même ligne : seulement, dans les Cryptogames, la matière primitive déposée dans les cellules-mères (la spore) acquiert à l'endroit même de sa naissance, dans le sporange, le développe- ment dont elle a besoin pour prendre la vie individuelle; tandis que, dans les Phanéro- games, la matière primitive formée dans l'an- thère ( pollen ) doit être d'abord portée dans un autre organe , l'utricule ou ovule, pour atteindre le développement qui la rend propre à produire un organisme complet. Si l'on ne peut attribuer des fonctions mâles aux anthères des Phanérogames, puisqu'elles représentent l'organe femelle , on trouvera ces fonctions confiées aux utri- cules du stigmate, qui, par la sécrétion dont elles sont le siège, excitent le grain de pollen à pénétrer dans le tissu du style, et lui communiquent sans doute le stimulus propre à développer l'embryon. Le spo- range des Cryptogames et l'anthère des Phanérogames doivent être assimilés à l'o- vaire animal ; le tissu du style à l'oviducte; le grain pollinique et le spore à l'œuf, et enfin les utricules ou ovules à l'utérus. Le point essentiel par lequel M. Endlicher diffère de M. Schleiden, c'est qu'il admet la nécessité d'une action excitante , en un mot d'une Fécondation, pour que l'embryon puisse se développer. Cet organe fécondant ou excitateur, il le trouve dans le stigmate ; mais, comme le célèbre botaniste de Berlin, FEC il place l'embryon dans l'extrémité du boyau pollinique. M. Unger, à qui l'on doit tant de belles observations d'anatomie et de physiologie végétales, partage, ainsi que nous l'avons déjà dit, l'opinion de M. Schleiden. Mais tandis que M. Endlicher place l'organe fé- condant dans les papilles du stigmate, M. Unger pense que les grains polliniques sont déjà fécondés quand ils sortent de l'anthère. En conséquence, dit-il, ce serait plutôt dans les anthères ou à leur proximité qu'il faudrait chercher le sexe mâle des plantes, et au lieu de l'examen dunucléus et du stigmate, il nous semble que celui de l'an- thère, dans ses premiers commencements, fournirait des résultats plus satisfaisants sur ce point si important de la physiologie végétale. La théorie de Schleiden , dont nous ve- nons de donner une idée succincte, est certes bien ingénieuse et bien séduisante; elle a été reçue en Allemagne avec un grand enthousiasme , et la plupart des botanistes d'outre-Rhin s'en sont déclarés les parti- sans. Cependant beaucoup d'objections lui ont été opposées, et en France , par exem- ple, elle a fait peu de prosélytes et a été combattue par plusieurs des physiologistes les plus habiles, et, entre autres, par MM. de Mirbel , Adolphe Brongniart, qui ont fait tant de belles observations sur la structure de l'ovule et sur la Fécondation. Les objections principales faites à cette théorie, c'est : 1° qu'on n'a jamais pu con- stater, ainsi que le dit M. Schleiden , que le tube pollinique refoule en avant le sommet du sac embryonnaire dont il se fait en quel- que sorte une gaine extérieure : aussi M. Schleiden lui-même , dans les belles fi- gures qui accompagnent son mémoire, n'a-t-il jamais représenté d'une manière distincte l'extrémité du tube pollinique en- veloppée par le repli du sac embryonnaire. 2o Les observateurs les plus habiles et les plus exacts n'ont jamais pu reconnaître la pénétration du tube polliniqne dans le sac embryonnaire. 3° Mais l'argument le pluspé- remptoire, celui qui sape par la base l'édi- fice ingénieux et fragile du botaniste de Berlin , c'est qu'il résulte, des observations de MM. Adolphe Brongniart et de Mirbel, que la vésicule embryonnaire apparaît et FEC 581 commence à se développer dans la quintine ou sac embryonnaire avant l'ouverture de* anthères , et, par conséquent, avant que le pollen ait été mis en contact avec le stig- mate. Donc ce n'est pas cette extrémité du tube pollinique qui forme la vésicule em- bryonnaire. La théorie de M. Schleiden tendait évi- demment à renverser l'opinion que les bota- nistes s'étaient faite des sexes des plantes et du rôle attribué à chacun des deux or- ganes sexuels dans les phénomènes de la Fécondation. Déjà plusieurs physiologistes avaient, à différentes époques, cherché à nier l'existence des sexes dans les végétaux. Spallanzani , par exemple , avait prétendu qu'il était parvenu à faire porter des fruits à des individus femelles de plantes dioïques en l'absence de tout individu mâle; mais on a reconnu depuis, par les expériences de Marti et de Serafino Volta, qu'il y avait eu quelque cause d'erreur dans les expériences du célèbre physiologiste. Certains auteurs , sans nier les faits nom- breux et trop bien constatés sur lesquels repose la théorie de la Fécondation végétale, donnent une explication différente de l'ac- tion du pollen sur le stigmate. Selon M. Schel- ver, par exemple, le pollen exerce une ac- tion délétère sur le stigmate : aussitôt qu'il est en contact avec cet organe, il le frappe de mortification. Par suite de cet effet, la végétation y est arrêtée , et les sucs nourri- ciers , au lieu de se porter sur tous les points du pistil, se concentrent dans les ovules, dont ils déterminent le développement. Il n'y a donc rien là, selon M. Schelver, qui ressemble à une véritable Fécondation. Nous n'avons pas à réfuter cette opinion. Tout ce que nous avons exposé jusqu'ici nous paraît suffisant pour faire voir son peu de fondement. Nous pouvons résumer de la manière sui- vante les faits principaux sur lesquels re- pose la théorie de la Fécondation dans les végétaux. lo Dans les végétaux à sexes séparés , les individus femelles ne portent des fruits et surtout des graines mûres que quand le pollen des fleurs mâles a été mis en contact avec le stigmate des fleurs femelles. C'est un fait hors de doute aujourd'hui et constaté un grand nombre de fois par des 582 FÉG expériences incontestables, qu'un végétal uniquement composé de fleurs femelles ne peut donner naissance à des graines par- faites , c'est-à-dire contenant un embryon. 2° Dans une plante dioïque on peut fé- conder artificiellement et à volonté une ou plusieurs fleurs d'une même grappe en y déposant du pollen; toutes les autres res- tent stériles. 3° Si dans une fleur hermaphrodite on retranche les étamines avant la déhiscence des anthères , le pistil reste stérile. 4° Dans les fleurs doubles, c'est-à-dire dans celles dont toutes les étamines se sont transformées en pétales, les pistils se fanent, sans se convertir en fruits. 5<> Les plantes hybrides , c'est-à-dire celles qui résultent de la fécondation artificielle ou naturelle d'une espèce par une autre es- pèce analogue , mais différente , sont en- core une des preuves les plus convaincantes de l'action que le pollen exerce sur le pistil. Ces hybrides , en effet , réunissent à la fois les caractères des deux espèces qui en pro- viennent, comme on le remarque pour les hybrides ou mulets parmi les animaux. 6° La Fécondation ou la formation de l'embryon dans la quintine ou sac em- bryonnaire est le résultat de l'action que le tube sorti du grain poil inique exerce direc- tement sur chaque ovule dans lequel il s'in- troduit. III. Phénomènes consécutifs. Il s'écoule toujours un temps plus ou moins long entre le moment où les anthères s'ouvrent pour laisser échapper leur pollen et celui où l'extrémité des tubes polliniques parvient jusqu'à l'ouverture des ovules pour y déterminer l'imprégnation. C'est après qne celle-ci a eu lieu qu'on voit survenir dans la fleur quelques changements qui annoncent que la Fécondation est achevée. La fleur, qui avait jusqu'alors conservé sa fraîcheur et l'éclat de son coloris, ne tarde pas à les perdre : petit à petit elle se fane ; plusieurs des organes qui la composent, ayant accompli les fonctions qui leur étaient départies, s'altèrent, dépérissent et finissent par se détacher. Ainsi, les étamines, la co- rolle, souvent même le calice, surtout quand il se compose de sépales distincts, se détachent successivement du réceptacle, et. ! FEG le pistil finit par rester seul des divers or- ganes qui composaient tout-à-1'heure la fleur. Le style et le stigmate lui-même, de- venus désormais inutiles, tombent égale- ment. L'ovaire seul reste, persiste ; l'ovaire, qui contient des ovules fécondés, va bientôt, en devenant un nouveau centre d'action, concentrer en lui toute l'activité vitale de la plante pour y mûrir les germes auxquels la nature a confié le soin de perpétuer les races. L'ovaire , en effet , se change petit à pe- tit en fruit et les ovules deviennent des graines. Nous avons dit tout-à-1'heure qu'après la Fécondation, les diverses parties de la fleur se fanent et se détachent du réceptacle qui les portait. Cependant il arrive fréquem- ment que plusieurs des organes floraux persistent, quelquefois même continuent à s'accroître et accompagnent l'ovaire dans toutes les phases de son développement. Ainsi, quand le calice est gamosépale, on le voit souvent rester autour de l'ovaire et lui former une enveloppe protectrice ; quelque- fois c'est la corolle qui persiste et recouvre le fruit même parvenu à sa maturité: c'est ce qu'on observe dans les Bruyères , les Primevères, etc. Il en est de même du style et du stigmate. Dans certains végétaux ils prennent un accroissement considérable et forment sur le sommet du fruit, soit des houppes soyeuses, de longues queues bar- bues ou des disques déprimés. Ainsi, toutes les parties de la fleur con- courent à un même but, la formation de l'embryon; et, dès que ce nouvel être est formé, la vie cesse dans les organes qui l'ont produit, et il faut que la végétation crée chaque fois de nouveaux organes pour continuer cette série non interrompue d'êtres dont se compose chaque espèce végétale. A. Richard. FÉCONDITÉ. Fecondilas. zool., bot.— C'est la faculté dont jouissent les corps vi- vants de se reproduire. FÉCULE. Fœcula (diminutif de fœx, dépôt, sédiment), cbim. — Les anciens chi- mistes donnaient le nom de fécules aux matières sédimenteuses que précipitaient les sucs obtenus par expression des ma- tières végétales malgré leur nature hétéro- gène, et on les appelle même encore fécule FEC verte. On donne le nom de fécule amyla- cée ou plus communément amidon à une substance blanche, pulvérulente, d'appa- rence cristalline, insoluble dans l'eau froide, très soluble dans l'eau bouillante , avec la- quelle elle forme une gelée par le refroidis- sement, et dont l'odeur et la saveur sont nulles. Une des propriétés les plus remar- quables de la Fécule est d'être colorée en bleu par une dissolution alcoolique d'iode. L'analyse de la Fécule a donné pour résul- tat: 10 atomes de carbone, 10 d'oxygène et 9 d'hydrogène. Elle se trouve en quantité considérable dans la pomme de terre, d'où on la tire en râpant sur un tamis la pulpe de ce tubercule, à travers laquelle on fait passer un filet d'eau qui entraîne la Fécule, laquelle se dépose au fond du vase en vertu de son poids spécifique , qui est supé- rieur à celui, de l'eau. On donne le nom de Sagou à la fécule qui se trouve dans les tiges de palmier ; I'Arrowroot est tiré du Maranta indica ; le Tapioca vient du Manioc et le Salep des bulbes d'Orchis. On trouve encore de la Fécule dans les racines de la Bryone, dans celles des Arum, dans les châ- taignes et dans toutes les céréales; mais dans ces Graminées, elle est mêlée au gluten, et son extraction exige qu'on fasse fermenter lans l'eau, pour en séparer le gluten, celle tirée de la farine de l'orge, de froment, etc. La pâte d'amidon se divise , par la dessicca- tion, en prismes quadrangulaires irréguliers. Chacun des grains qui constitue cette substance est un globule composé d'un té- gument extérieur renfermant un globule de Fécule qui contient une substance soluble, laquelle se transforme en une matière gommeuse sou* l'influence des acides, dss oxydes et de la dlastase que l'iode ne colore pas en bleu, et que l'alcool précipite en flo- cons blancs. En observant au microscope les globules de Fécule, on y remarque des impressions cruciales qui se déchirent sous l'action des réactifs précités, et laissent épan- cher la matière gommeuse qu'ils contien- nent. L'acide sulfurique étendu et la diastase la changent en grande partie en sucre de raî- *!a et lui donnent des propriétés fermen- tescibles. On fait de nombreuses applica- tions de la Dextrine, soit comme substance alimentaire , soit comme sirop ; mais cette solution peu sucrée, d'un goût acre et lé- FEG 58? gèrement acide, ne peut pas remplacer les sirops de gomme ou de sucre. On l'emploie surtout dans la composition de la bière, et pour sophistiquer les sirops simples ou com- posés. Outre les usages alimentaires de la Fécule , on l'emploie comme adoucissant , particulièrement sous forme de lavement dans les phlegmasies intestinales. Dans les arts industriels, on a substitué l'amidon à la gomme arabique pour apprêter les étoffes et pour le collage en cuve du pa- pier, opération dans laquelle on emploie la gélatine. On reconnaît que le papier a été collé avec de l'amidon, ce qui est toujours désavantageux, en versant dessus une goutte d'iode qui colore le papier bleu. Le tégument des globules amylacés contient une huile essentielle qui communique à l'eau- de-vie de Fécule une saveur repoussante. L'empois, si connu dans l'usage domesti- que, se prépare avec de l'amidon chauffé dans quatre ou cinq fois son poids d'eau, à une température de 70 à 75'. Si l'on aban- donne l'empois à lui-même, il perd sa consistance, devient fluide , prend une sa- veur sucrée , et au bout de deux mois la moitié se trouve convertie en sucre. C'est à M. Raspail que la science doit les travaux les plus importants sur la Fé- cule. (R. D.) FEDERERZ. min. —Espèce de Sulfure. Voy. ce mot. FEDIA. bot. ra. — Genre de la famille des Valérianacées, formé par Mcunch (Méth., 486 ) et contenant trois ou quatre espèces spontanées dans le bassin méditerranéen. Ce sont des herbes annuelles, glabres, à feuilles opposées, très entières ou dentées ; à fleurs capitéescorymbeusesoucymeuses, ro- ses ou pourpres; à bractées appliquées. On les eultive dans les jardins de botanique, et principalement l'espèce la plus commune, la F. Cornucopiœ. — Le genre Fedia d'Adans. est synonyme de Patrinia. (C. L.) FEDOA. ois. — Le genre établi sous ce nom par Leach est synonyme d'OEdicrième, et celui fondé par Stephens répond au g. Barge. (G.) FEEA (Fée, bot. fr.). bot. ph. et cr. — Spreng., syn. de Selloa, du même. — Bory, syn. de Trichomanes. (C. L.) *FÉGATELLE Fegatella (fegato, ital., foie), bot. en. — (Hépatiques.) C'est àRaddi 584 FEL FEL que nous devons la création de ce genre (Opusc. Scient, di Bolog., II, p. 356), fait aux dépens des Marchanties de Linné. Le g. Conocephalus de Hill , Dumortier et Bischofl', n'en diffère nullement. Nous al- lons en faire connaître les caractères : Fronde membraneuse, dichotome, marquée d'une nervure médiane. Réceptacle femelle pé- doncule, étroit, conique, sans rayons. In- volucres soudés au nombre de 5 à 8 en un chapeau à peine lobé, tubuleux, monocar- pes, s'ouvrant de bas en haut par une fente longitudinale. Périanthe nul ; coiffe persis- tante, campanulée, bi-quadrilobée ; capsule pédicellée dont la déhiscence a lieu par 4 à 8 dents réfléchies. Élatères dispires. Ré- ceptacle mâle sessile, disciforme, entouré par une saillie de la fronde qui représente une sorte de corbeille; point de scyphules. La seule espèce qui forme ce g. avait reçu de Linné le nom de Marchantia conica. Elle croît, comme la plupart des Marchantiées, sur la terre dans les lieux humides, au bord des ruisseaux et des sources d'eau douce. Selon Micheli, son nom vient, ou de ce que les feuilles ont quelque ressemblance avec le foie, ou de ce qu'on l'employait autrefois fréquemment pour combattre les maladies de cet organe. (G. M.) FELAN. moll. — Le Felan d'Adanson, d'après Gmelin , appartiendrait au genre Vénus , et pour cet auteur c'est la Venus diaphasa. Quand on a lu attentive- ment la description d'Adanson, on recon- naît à cette espèce tous les caractères des Lucines, et c'est en effet dans ce genre qu'elle doit se placer. Voy. lucine. (Desh.) FELDSPATH, min. — Voy. felspath. FELDSTEIN. min. — Voy. pétrosilex. FELICEPS. ois. — Voy. chouette. FELIGIA ( nom propre ). bot. ph. — Genre de la famille des Composées , tribu des Astéroïdées-Astérées, établi par Cassini {Bull. Soc. phil., 1818,165) revu et mieux déterminé par De Candolle {Prodr. V, 218), qui le divise en deux sections fondées sur le mode de vestiture des achaines : a. Hebe- carpœa, achaines peu velus ou hérissés ; c'est le genre Felicia de Cassini. b. Anhebecar- pœa , achaines très glabres ( Polyarrhena , Cass., loc. cit.). On y comprend une ving- taine d'espèces, indigènes du cap de Bonne- Espérance , à tiges ramifiées, à feuilles al- ternes, étroites, épaisses; à capitules soli- taires, souvent fastigiés en raison de la dis- position des rameaux, et dont le disque est jaune, le rayon blanc ou bleu. On en cul- tive quelques unes dans les jardins de bota nique en Europe. (C. L.) *FELICÏAMA, Cambess. bot. ph.— Sy- nonyme de Myrrhinium, Schott. FELINS. Felina. mam. — Division éta- blie par quelques naturalistes dans l'ordre des Carnassiers , ayant pour type le genre Felis. FELIS. mam. — Nom scientifi. du g. Chat. *FELLJEA. ins. — Genre de Diptères, établi par M. Robineau-Desvoidy, qui, dans son Essai sur les Myodaires, page 476, le place dans la famille des Mésomydes, divi- sion des Muscivores , tribu des Aricines, section des Terrestres. Ce genre renferme 7 espèces toutes décrites et nommées pour la première fois par l'auteur et trouvées par lui dans son département , ainsi que dans les environs de Paris. Nous n'en cite- rons qu'une seule, la Fellœa fera, qui, sui- vant son assertion, n'est pas rare. (D.) FELSPATH. min. — On comprenait autre- fois sous le nom de Felspath un certain nom- bre de minéraux qui, par l'ensemble de leurs caractères, et en raison de l'enfance de la science, étaient regardés comme ne faisant qu'une seule espèce minérale. Aujourd'hui la plupart des minéralogistes regardent, au contraire , l'ancienne espèce Felspath comme formant un groupe d'espèces miné- rales, parmi lesquelles je citerai : l'Orthose, l'Albite, l'Oligoclase, la Ryacolite, la La- bradorite, l'Andésine, l'Anorthite, la Car- nalite, la Pétalite, l'Adinose, l'Édite, la Né- phrite, la Murchisonite, le Triphane, etc. Haùy, ayant remarqué des différences im- portantes parmi les Felspaths, avait déjà réuni sous le nom d'Orthose les variétés qui étaient semblables, soit par la forme cristal- line, soit par la composition, ou par des caractères empiriques. De leur côté,MM.Ber- zélius, G. Rose, Alex. Brongniart, Beudant, Eggertz, etc., circonscrivirent sous les dé- signations d'Albite ou deCleavelandite.d'O- ligoclase, de Ryacolite, de Labradorite, d'Anorthite,deCarnalite, de Triphane, etc., un certain nombre de Felspaths qui diffé- raient notablement des Orthoses et entre eux, tantôt par la forme et la composition, FEL tantôt aussi par la forme ou par la compo- sition seulement. Puis M. H. Abich est venu dernièrement proposer une nouvelle espèce sous le nom d'Andésine. Enfin cette voie étant une fois tracée, les minéralogistes ne s'en sont pas tenus à ces espèces déjà nom- breuses; car, d'après des analyses diffé- rentes, ils ont obtenu des formules diffé- rentes, et ont essayé d'élever au rang d'es- pèce les Felspaths dont elles résultaient: aussi les minéralogistes de notre époque sont-ils tombés dans l'excès contraire à ce- lui qu'on pourrait reprocher à leurs prédé- cesseurs, â Les Felspaths étant des minéraux qui jouent un rôle très important dans la com- position de l'écorce du globe il), on com- prend pourquoi on a tant écrit sur ces sub- stances depuis les travaux d'Haûy. Les der- niers Mémoires qui ont été publiés sur les Felspaths et les roches felspathiques , au nombre desquels je citerai ceux de M. H. Abich (2), celui de M. Durocher (3), ceux de M. Alex. Brongniart et de ses collabora- teurs (4), celui de M. G. Rose (5), ainsi que celui de M. Deville (6), ont jeté beaucoup de lumière sur ces minéraux. Mais ces mi- néralogistes , à l'exception de MM. Alex. Brongniart et G. Rose, ont suivi, selon moi, une marche vicieuse ; car ils ont essayé d'é- tablir des espèces différentes toutes les fois qu'ils ont trouvé des analyses notablement différentes et susceptibles d'être traduites en formules différentes, considérant alors ces formules comme définitivement arrêtées. Pour atteindre ce résultat, tantôt ils se sont servis des analyses de leurs prédécesseurs,ce qui est le cas exceptionnel, tantôt ils les ont laissées de côté, en les regardant comme dé- fectueuses, pour s'en rapporter uniquement aux leurs, qu'ils ont, au reste, interprétées trop souvent selon leur caprice. Or, ainsi (i) Les Felspaths entrent pour les -^- environ dans la composition moyenne de l'écorce connue du globe. (2) Ann. de Pog., et Annales des mines, 3e série, p. 619; 4e série, p. 579. (3) Ann. des minet, 3« série, p. 547. (4) Extrait de* Archives du Muséum d'histoire naturelle ; *-aris, i83g. (5) Ann. de Pog., et Annales des sciences géologiques. (6) Analyse du Felspaths du Ténériffe, par Cu. De ville; Comptes-rendu* hebdomadaires des séances de V Académie de* sciences, t. XIX, p. 46. T. V. FEL 585 que je l'ai dit ailleurs (1), les formules, dans la supposition que l'on apporte toute la vi- gueur nécessaire à leur déduction ration- nelle, n'étant que la traduction symbolique des analyses, diffèrent pour chaque analyse notablement différente. Leur exactitude dé- pend donc de celle des analyses, du nombre et de l'interprétation de ces analyses. De sorte que, pour être en droit d'établir une formule rationnelle d'un minéral, c'est-à- dire une formule qui deviendrait la repré- sentation symbolique de la composition moyenne de ce minéral, il est indispensable d'avoir à sa disposition un grand nombre d'analyses qui, chimiquement, diffèrent peu entre elles, et qui aient été faites sur les va- riétés les plus abondantes du minéral pris dans son état habituel ou normal. Au reste, il n'est pas certain, même dans ce cas, que la formule moyenne ainsi déduite ne soit pas susceptible de varier en présence de nouvelles analyses et de nouvelles observa- tions géologiques, car le rôle géognostique d'un minéral doit nécessairement servir de guide pour établir l'espèce, sinon naturelle, du moins rationnelle. D'après ces considé- rations, on voit qu'il est à regretter que les minéralogistes aient, dans beaucoup de cas, établi trop légèrement des formules, en ou- bliant leur-portée véritable et les éléments qui sont indispensables pour les déduire. C'est un abus de principes qui peuvent, en minéralogie comme en géologie, être d'un grand secours, si toutefois il existe réelle- ment des lois dans les compositions qui peu- vent être représentées par des formules fondées sur les rapports en oxygène. Outre les considérations précédentes , il en est plusieurs autres , telles que les pro- cédés analytiques, qui peuvent conduire â des différences notables dans les formules établies d'après des analyses isolées. Ainsi , loin de considérer les formule* données par les minéralogistes comme déû> nitivement arrêtées, je les crois pour la plupart établies sur des bases peu solides d'autant plus qu'elles sont souvent diffé- rentes pour les divers auteurs. Dans cette position , j'ai cru devoir em- (i) Mémoire minéralogique et géologique sur les roches 4k> ritiques delà France occidentale , broch. in-8. Pari», it*4 et Bulletin de la Société géologique de Franc*. 74 586 FEL pjoyer une autre méthode, moins exception- nelle et plus conforme aux lois de la nature, il me semble , pour reconnaître parmi les Felspaths les espèces qui pouvaient être re- gardées comme réellement déterminées , et celles à l'égard desquelles on ne possédait pas assez d'éléments, quelles que soient, du reste , les formules qui devraient les re- présenter. Ainsi , après avoir discuté les formes cristallines, les clivages, etc. , des Felspaths , j'ai réuni toutes les analyses qui pouvaient mériter un certain degré de con- fiance; j'ai groupé ensuite ces analyses, d'après les analogies de composition , de forme cristalline , de texture , de gisement et diverses autres considérations, pour prendre des moyennes; et j'ai, enfin, ob- tenu les résultats que je vais exposer. Mais, je le répète, de nouvelles recherches pourront amener des modifications à l'égard des formules qui représentent les espèces que j'admets parmi les Felspaths. Néan- moins, je ne pense pas qu'il y ait jamais beaucoup à changer dans certaines espèces, telles que l'Orthose, l'Albite, l'Oligoclase.la Ryacolite et la Labradorite. La discussion approfondie dont je viens de parler m'a démontré que l'on pouvait avec certitude admettre les espèces Orthose, Albite, Oligoclase, Ryacolite et Labradorite, autant que le mot espèce a de valeur en minéralogie ; car l'idée de l'espèce n'a rien d'absolu dans cette science, lorsqu'on envi- sage la série du règne minéral comme nous l'offre la nature (1). Les espèces précédentes sont assez caractérisées par leurs diverses propriétés , et les documents que l'on pos- sède maintenant sur ces propriétés sont suf- fisants pour les définir d'une manière pré- cise et claire. Mais, quant aux espèces An- désine, Anorthite, Garnalite , Pétalite, (i) Dans la nature il n'y a pas réellement d'espèces mi- nérales jonchées et telles qu'on les définit en minéralogie proprement dite. L'écorce du globe n'offre, en effet, que des espèces géologico-roinéfc-ales ; car la nature a toujours procédé en grand, son objet étant de former des masses ou les roches. Par suite de ces phénomènes généraux, les es- pèces géologico-minérales n'ont pas une composition chimi- que fixe; elles ont une composition qui varie dats certaines limites, de sorte que si l'on veut admettre des espèces natu- relles, il faut prendre la moyenne des compositions pour représenter l'espèce; et les individus qui constituent l'es- pèce gravitent autour de cette moyenne théorique et entre les limites naturer.es que la science ne saurait préciser ri- goureusement. FEL , Triphane, etc., je ne pense pas que l'on soit I autorisé à les admettre, encore moins à les ; caractériser par des formules. Il peut bien j se faire que plusieurs de ces espèces existent réellement; mais il est probable aussi qu'il y en a moins qu'on le suppose, et que celles que l'on pourra admettre par la suite de- vront être représentées autrement. Dans tous les cas, les premières espèces , en ajoutant toutefois l'Andésine , si l'on ad- met que les observations géologiques de M. de Humboldt dans les Andes, et que les analyses de MM. H. Abich et G. Rose suffi- sent pour établir l'espèce Andésine, ce qui n'est pas rigoureux, étant les seules qui jouent un rôle important dans la composi- tion de l'écorce du globe , il importe peu au géologue, je dirai même au minéralogiste, d'être fixé sur les autres, qui sont des espèces accidentelles, sinon douteuses, et qui, en raison de leur rareté , n'ont aucun intérêt soit dans l'application, soit dans la philoso- phie de la minéralogie , lorsqu'on envisage cette science sous un point de vue général. La minéralogie pure et appliquée pour mar- cher parallèlement avec les autres sciences naturelles exige , en effet , qu'on bannisse de son domaine les détails qui nuisent à ses progrès , et mérite à tous égards d'être con- sidérée d'une manière plus élevée, plus philosophique. D'après les réflexions précédentes, je dois donc diviser les Felspaths en deux catégories : la première comprend les Felspaths essen- tiels; la seconde, les Felspaths accidentels. Première catégorie. Felspaths essentiels. Ainsi que je l'ai annoncé plus haut, je range dans la première catégorie l'Orthose, l'Albite, l'Oligoclase, la Ryacolite, la Labra- dorite et l'Andésine. Orthose (O.) (1). (Orthoklos, Felspath ordinaire, Pe- tunzé, etc.) L'Orthose a pour forme primitive un prisme oblique rhomboidal de 118° 68' et 61° 02', dont la base est inclinée sur les pans (i) Dans le système d'annotations que j'ai adopté pour in- diquer la composition minérale des roches, je représente l'Orthose par la lettre 0. EEL de 112° 35' et 67o 25'. Elle offre 3 clivages, dont 2 assez nets , qui se rencontrent à angle droit. En considérant l'Alumine, ainsi que les peroxydes de Fer et de Manganèse, comme isomorphes , et en agissant de même à l'é- gard de la Potasse , de la Soude , de la Chaux , de la Magnésie , on a la formule : 3 A/ Si» + (K, Na, Ca, Ma) Si3 pour l'Or- those. Cette espèce est donc d'une manière générale un silicate d'Alumine et de Potasse. Albite (A.) (Cleavelandite, Kieselpath, Eisspoth, Dehorl blanc, Tetartine, Péricline, etc.) La forme primitive de l'Albite est un prisme oblique non symétrique , c'est-à-dire à base de parallélogramme obliquangle , de 119° 30'et60<> 30', dont la base est inclinée sur les pans de 115° et de 65°. L'Albite montre 3 clivages qui ne sont pas à an- gles droits, et dont 1 plus facile que les au- tres. Cette espèce est souvent mâclée , à gouttière ou éventail, et offre des angles rentrants de 6° environ. La formule de l'Albite est : 3AZ Si» + (Na, R, Ca, Ma) Si*. L'Albite est donc d'une manière générale un silicate d'Alumine et de Soude. Oligoclase (01). ( Spodumen , Natron spodumen , etc. ) La forme primitive de l'Oligoclase est un prisme oblique non symétrique, c'est-à-dire à base obliquangle de 115° 30' et de 64° 30' , dont la base est inclinée sur les pans de »3o 45' et de 86° 15'. Cette espèce montre 3 clivages obtus , dont 1 net et 1 autre im- parfait. La formule de l'Oligoclase est: 3 Al SU + (Na, Ca, K, Ma) Si». On peut donc dire d'une manière générale que l'Oligoclase est un silicate d'Alumine et de Soude calcique. Ryacolite (R). (Felspath vitreux, etc.) La Ryacolite a pour forme primitive un prisme oblique rhomboïdal , comme l'Or- those, de 119° 21' environ. Cette espèce pré- sente à peu près les mêmes clivages que l'Orthose; ils sont très visibles ; enfin la Rya- ' colite offre une texture fendillée comme FEL 587 une substance qui aurait été étonnée par le refroidissement. La formulede la Ryacolite est : 3 A/ Si2 + (K, Na,Ca, Ma) Si3. D'une manière géné- rale on peut donc dire que la Ryacolite est un silicate d'Alumine et de Potasse sodique. Labradorite (L). (Labrador, Felspath opalin, etc.) La Labradorite a pour forme primitive un prisme oblique non symétrique, c'est-à- dire à base de parallélogramme obliquangle de 119° et 61o, dont les bases sont inclinées sur les pans de 115° et de 65°. Cette espèce présente 4 clivages non à angles droits, dont 1 parfait et 1 autre assez facile; l'un de ces clivages offre le phénomène du chatoiement d'une manière remarquable. La formule de la Labradorite est : 3 kl Si + (Ca, Na, K, Ma) Si3. En sorte que, d'une manière générale, on peut dire que la La- bradorite est un silicate d'Alumine et de Chaux sodique. Andésine (An). (Andésite, Pseudo-albite, etc.) L'Andésine paraît avoir la même forme primitive que l'Albite et offrir les mêmes caractères de texture ; néanmoins, je ne crois pas que l'on ait fait encore une étude assez étendue sur l'Andésine pour être cer- tain de cette similitude. La formule de l'Andésine serait : 3 Al Si* + (Ca, Na, K, Ma) Si; mais on ne saurait regarder cette formule comme définitive. Deuxième catégorie. Felspaths accidentels. Je range dans la seconde catégorie l'Anor- thite, la Pétalite, le Triphane, la Carnalite et tous les autres Felspaths que l'on a essayé de présenter comme espèces d'après des formules qui résultaient d'analyses isolées ou faites sur des raretés, des mélanges, ou bien sur des variétés extrêmes d'espèces déjà déterminées. Je ne fais que les men- tionner d'après ce que j'ai dit plus haut. APPENDICE. Je ne crois pas inutile de dire quelques mots sur certaines substances minérales qui ont été regardées par différents minéra- logistes comme des Felspaths particuliers, et à l'égard desquelles on a besoin d'être 598 FEL FEL fixé tant pour la géologie que pour la miné- ralogie. Pétbosilex. On a compris sous le nom de Pétrosilex des substances minérales qui sont en appa- rence identiques, mais qui sont très diffé- rentes minéralogiquement et géologique- ment. Le plus souvent le Pétrosilex est de l'Albite ; d'autres fois, c'est de l'Orthose, de l'Oligoclase ou de la Labradorite; d'autres fois enfin, on donne le nom de Pétrosilex à des roches compactes, uniformes, et résultant du mélange d'un des Felspaths essentiels avec un autre minéral. Le Pétrosilex le plus commun, celui qui forme la base des Eurites, est de l'Albite. On pourrait donc conserver le mot Pétrosilex pour désigner les variétés compactes et plus ou moins pures d'Albite, ou bien les varié- tés homogènes d'Ëurite. Jade. Le Jade comprend, comme le Pétrosilex, plusieurs substances minérales. Ordinaire- ment le Jade n'est qu'une Labradorite com- pacte et plus ou moins pure ; d'autres fois, on désigne sous cette dénomination de l'Albite compacte et plus ou moins pure. Le Jade le plus commun, ou le véritable type du Jade Labradorite , est celui qui forme la base des Euphotides ; c'est alors une Labradorite plus ou moins souillée par delà Diallage. On pourrait donc, à l'instar } du Pétrosilex, conserver le mot Jade pour | désigner les variétés compactes et plus ou > moins pures de Labradorite. La Néphrite n'est pas un Jade, car la Né- phrite est un silicate d'Alumine et de Ma- gnésie. Obsidienne, Rétinite, Perlite, Ponge, etc. L'Obsidienne, ia Rétinite, la Perlite, la Ponce, etc., ne sont pas des minéraux pro- prement dits, mais bien des variétés de ro- ches felspathiques ; il en sera question à chacun de ces articles. Remarques sur les Felspaths essentiels. Les Felspaths essentiels, c'est-à-dire ceux qui jouent un rôle important dans la com- position de l'écorce du globe, se réduisent à 6 : l'Orthose, l'Albite, l'Oligoclase, la Rya- colite, la Labradorite, l'Andésine, et peut- être même à 5, l'Andésine étant encore très douteuse. Or, si l'on récapitule les formules respectives des Felspaths essentiels , en ex- ceptant celle de l'Andésine qui n'est pas dé- finitive, on a : Pour l'Orthose, 3A/ Si3 + ( K, Na , Ca , Ma ) Si3 ; Pour l'Albite, 3AZ Si* 4. ( Na, K , Ca , Ma ) Si3 ; Pour l'Oligoclase , 3AJ Si2 + ( Na, Ca, K, Ma ) Si^; Pour la Pvyacolite , 3AZ Si2 + (K, Na, Ca, Ma ) Si» ; Pour la Labradorite , 3AZ Si + ( Ca, Na, K, Ma) Si3; D'un autre côté, si Ton récapitule les rap- ports qui ont fourni les formules précé- dentes, on a la série suivante : Pour l'Orthose Pour l'Albite Pour l'Oligoclase. . . . PourlaRyacolite. . . . Pour la Labradorite. . Cette série ne donne , symboles différents : 1 : 3 : 6 , OU 1 : 1 : 3 : 9, OU 1 : 1 : 3 : 12, ou 1 : Enfin la composition des 5 Felspaths pré- cédents, et probablement des autres aussi, peut être représentée d'une manière géné- rale par le symbole suivant : 1 : 3 : 3 X n. En jetant les yeux sur les formules pré- cédentes, on voit qu'elles ont entre elles une relation simple, et de plus en plus simple depuis l'Orthose jusqu'à la Labradorite. La même observation s'applique à la série des rapports. Eh bien , cette série décroissante est conforme à la loi que dévoile la géologie relativement à la cessation de la formation des Felspaths essentiels; car l'Orthose, par exemple, qui a été produite la première, ne remonte pas très haut dans l'échelle des ter- rains, tandis que la Labradorite se trouve encore comme partie constituante dans les laves de notre époque. Ainsi les formules et les rapports sont d'autant plus simples que les Felspaths sont plus modernes. Les roches felspathiques sont d'autant plus anciennes qu'elles sont plus riches en silice et en oxygène. En admettant que les roches felspathiques les plus anciennes sont les plus riches en sfc- 3 3 1:3: 12; 1:3: 12; 1:3: 9; 1 : 3 : 9; 1:3: 6. reste , que 3X2 ; 3X3 î 3X4. FEL lice et en oxygène , qu'en outre les propor- tions de ces substances diminuent graduel- lement à mesure que l'on considère les roches felspathiques de plus en plus modernes, l'A- lumine, y compris ses isomorphes, suit gé- néralement une proportion inverse dans les mêmes roches. Si l'on examine maintenantdans les Fels- paths les teneurs en Potasse, en Soude et en Chaux, on trouve que le plus ancien Felspath, l'Orthose, est à base de Potasse, que l'Albite est à base de Soude, que l'Oligoclase est à base de Soude et de Chaux, que laRyacolite esta base de Potasse et de Soude, qu'enfin la Labradorite et l'Andésine sont à base de Chaux et de Soude; c'est-à-dire que d'une manière générale la Potasse est la plus an- cienne des trois bases , tandis que la Chaux est la plus moderne. Dans tous les cas , je dois rappeler que j'ai pris des moyennes pour établir la composition fondamentale de Chaque Felspath essentiel, et qu'en réalité il «'y a peut-être pas beaucoup d'Orthoses qui | ne renferment point de Soude , ni d'autres bases isomorphes , qu'il n'y a peut-être pas beaucoup aussi d'Albites qui ne renferment point de Potasse, ni d'autres isomorphes, et qu'en dernière analyse la même observation s'applique aux autres Felspaths. Les densités des Felspaths sont: Pour l'Orthose 2,56 Pourl'AIbite 2,61 Pour l'Oligoclase 2,66 Pour la Ryacolite. . . . 2,61 Pour la Labradorite. . . 2,71 Pour l'Andésine 2,73 Or, ce tableau montre approximative- ment que les densités des Felspaths sont d'autant plus grandes que ces minéraux sont plus modernes. Mais pour rétablir dans son entier cette relation qui existe entre la den- sité et l'ordre d'ancienneté, il faut encore embrasser l'ensemble des minéraux qui composent essentiellement chaque roche felspathique. En général , les roches felspathiques sont d'autant plus fusibles qu'elles sont plus mo- dernes. Cette conclusion découle , au reste, de la théorie de la fluidité ignée du globe; mais il ne faudrait pas trop étendre le prin- cipe que je viens d'énoncer, car une foule de circonstances ont pu le modifier. FEL 589 Enfin la chaleur spécifique de l'eau étant prise pour 1, celle de l'Orthose est de 0,49; tandis que celle de l'Albite est de 0,51 , et que celle de la Labradorite est encore supé- rieure aux nombres précédents. En sorte que l'ordre d'ancienneté des Felspaths est géné- ralement lié à leurs chaleurs spécifiques re- latives. Il résulterait de là que les Felspaths sont en général d'autant plus anciens qu'ils possèdent une chaleur spécifique moins éle- vée. Mais cette loi n'est encore réellement exacte qu'en considérant l'ensemble des mi- néraux qui composent essentiellement les roches felspathiques, c'est-à-dire que ces roches ont une chaleur spécifique d'autant moins grande qu'elles sont plus anciennes. Ce fait paraît, du reste, être d'accord avec la théorie de la chaleur centrale , les matières les plus voisines du centre du globe devant avoir une chaleur spécifique plus élevée. La série des teneurs en Silice et en Oxy- gène des Felspaths essentiels , celles de leurs densités, de leurs fusibilités et de leurs cha- leurs spécifiques, ainsi que leurs associa- tions avec les autres minéraux et leurs gi- sements habituels montrent qu'il existe une sorte de parenté entre chaque Felspath essen- tiel et les différents autres minéraux qui lui sont associés pour former les roches ; car les divers minéraux qui sont réunis en grand jouissent de propriétés semblables ou qui se combinent et se compensent entre elles, de manière à donner à la roche des pro- priétés rentrant dans les lois énoncées ci- dessus. On peut donc dire : pour que des miné- raux soient associés en grand, il faut qu'il y ait entre eux une sorte de parenté en har- monie avee les circonstances au milieu desquelles l'ensemble a été formé ; et ce qui semblerait confirmer ce fait, c'est ce que s'il se trouve, dans une roche, un minéral étranger ou non essentiel à la composition de la ro- che, ce minéral est, pour ainsi dire, isolé dtt reste, car il y forme ordinairement des cris- taux ou s'y présente en masse amorphe é l'extérieur. Or, comme la nature a généra- lement réuni des espèces qui ont une sorte de parenté, les cristaux doivent être des ra- retés. En effet, on les trouve ordinairement dans les fentes , dans les géodes , et comme expulsés, pour ainsi dire, de la masse essen- tielle par les minéraux qui la composent. 590 FEN FEN C'est un fait qui, étant étudié plus sérieu- sement, peut devenir d'une grande impor- tance dans les questions de géogénie, et qui par conséquent mérite, il me semble, d'être signalé aux méditations des géologues. L'affinité ou la parenté qui existe entre certaines espèces minérales est d'un grand secours en géologie; car, étant connues une ou plusieurs des espèces minérales qui con- stituent une roche, on peut en quelque sorte déterminer d'avance les autres, si leurs ca- ractères sont masqués, et par suite arriver à la détermination de la roche et même de son âge. On voit donc, d'après tout ce qui précède, combien l'étude exacte des Felspaths est im- portante en géologie , puisqu'elle peut indi- quer l'âge relatif des roches felspathiques, et Jusqu'à un certain point les circonstances physiques qui ont présidé à leur formation. Je terminerai en indiquant les roches dans lesquelles on trouve habituellement les di- vers Felspaths essentiels. L'Orthose se trouve essentiellement dans le Granité, la Leptynite, laPegmatite, le Gneiss , la Syénite , la Syénitone , le Por- phyre, la Mioscite et l'Arkose. L'Albite dans l'Eurite, leGranitone, laPro- togyne, la Guégyne et le Diorite. L'Oligoclase dans POphite,et dans certai- nes roches qui ne sont pas bien connues et que l'on a rapportées au Granité et au Gneiss. La Ryacolite dans le Trachyte et la Pho- nolite. La Labradorite dans l'Euphotide , l'Hy- persthénite , la Dolérite , le Mélaphyre et le Basalte. L'Andésine dans l'Andésite, qui est regar- dée par les uns comme un Porphyre diori- tique, et qui, selon d'autres, serait un Tra- chyte. Or, ne connaissant pas suffisamment l'Andésite de M. de Humboldt, je ne saurais, pour le moment , me prononcer à l'égard de cette roche. (Rivière.) FEMELLE, zool., bot. — Voy. sexe. FÉMINIFLORE. bot. — On appelle ainsi la calathide et le disque des Composées quand ils sont composés de fleurs femelles. FÉMUR, anat. — Voy. os. FENDILLÉ. Fissuratus. zool., bot. — Cette épithète s'applique en zoologie et en botanique à tout organe muni d'une ou plu- sieurs petites fentes longitudinales. FENDU. Fissus. zool. bot. — Cette épi- thète, fréquemment employée en zoologie et en botanique, indique toujours qu'un organe est divisé profondément ou totalement sé- paré ; tels sont : le calice de la Lampsana rha- gadiolus ; la gaine des feuilles de Grami- nées ; les ailes de certains insectes, les pattes des oiseaux dont les doigts ne sont ni étroi- tement joints, ni réunis par une membrane. FENESTRÉ. Fenestratus. zool., bot. — Cette expression n'a pas besoin d'une longue explication , elle indique un organe percé de trous réguliers ou irrégulièrement en- vahi, ou bien de taches simulant des traces ; telles sont les ailes de VAttacus atlas , les feuilles du Dracontium pertuswm, etc. FENNEC, mam. — Voy. chien. FENOUIL. Fœniculum. bot. ph. — Genre de l'ordre des Ombellifères-Séséli- nées, établi par Adanson (Fam., 11. 101 ) pour des plantes herbacées, croissant spon- tanément dans l'Europe australe et cultivées dans certaines localités, bisannuelles ou vivaces ; à tige cylindrique , substriée, ra- meuse ; à feuilles pinnatiséquées , décompo- sées, à lacinies linéaires-sétacées ; involucre et involucelles presque nuls; fleurs jau- nes. Les caractères de ce g. sont : Calice nul ; pétales jaunes infléchis ; étamines courbées en dedans; stigmates sessiles; achaines petits, ovés-oblongs , à cinq stries, obtiuscules; les marginales plus grandes et à commissure plane. On cultive dans le midi le F. officinale pour ses graines aromatiques dont on fait du ratafia. Il faut les cueillir avant leur maturité, sans quoi elles tombent et se sèment d'elles-mêmes. Sous notre climat, on sème le Fenouil en mars , en terre lé- gère. Les Italiens cultivent , sous le nom de Finocchio dolce , une variété de fenouil offi- cinal dont on mange les pétioles blancs et volumineux , comme chez nous le Céleri. On en fait également usage sans aucune préparation comme les Artichauts à la poi- vrade , et il n'est pas une table riche ou pauvre sur laquelle on ne trouve un plat de Fenouil. On tire des semences du Fenouil une huile essentielle , d'un jaune clair , très douce , congelable par le froid, plus légère que l'air, d'une odeur très aromatique, dont le poids spécifique est de 0,990. FEN FER 591 Toute la plante est aromatique, stimu- lante et diurétique. Sa racine était autre- fois une des cinq racines apéritives, et ses semences une des quatre semences chaudes majeures ; elles sont rangées parmi les car- minatives. On préfère à toutes les variétés du Fe- nouil , les semences du Fœniculum offici- nale, cultivées en Languedoc et connues sous le nom de F. de Florence, parce qu'au- trefois on les tirait d'Italie. On doit les choisir grosses et d'un vert pâla , mais non jaunâtres et brunâtres. Diverses plantes de la famille des Ombel- lifères ont reçu le nom de Fenouil. On ap- pelle : Fenouil annuel , VAmmi visnaga. Fenouil d'eau, le Phellandriim aquati- cum. La Renoncule flottante et le Volant d'eau , Myriophyllum spicatum , quoique appartenant à d'autres familles , ont néan- moins reçu le même nom. Fenouil de montagne , la Pyrèthre du Le- vant. Fenouil de mer ou Fenouil marin , le Cri- thmum maritimum. Fenouil de porc, le Peucédon officinal. Fenouil commun ou Fenouil puant, l'Aneth odorant. Fenouil sauvage , la Ciguë. Fenouil tortu , plusieurs espèces du genre Seseli. FENTES, géol. — Fissures dont les parois , au lieu d'être encore en con- tact, sont distantes, et qui sont quelque- fois vides et d'autres fois remplies de substances minérales : dans cette dernière circonstance, ils forment la base des fi- lons. FEA'UGllEC. bot. ph. — Voy. Trigo- nelle. FERUSA, Leach. ins. — Syn. de Dolerus, Jur. FENZLIA (Fenel, botaniste allemand). bot. ph. — Benth., synonyme de Dianthoides, section du genre Gilia. — Genre créé par Endlicher {Atak. I, 9, t. 17, 18) et appar- tenant à une petite famille (les Oliniées !) proposée par Arnott {Bot. Mise. III. ?) et que le premier de ces deux auteurs range à la suite des Mélastomacées. Selon lui, ce genre renferme des arbrisseaux croissant dans la Nouvelle-Hollande tropicale et sub- tropicale, couverts d'une pubescence squa- ' muleuse, à feuilles opposées, coriaces, très ' entières, éponctuées, estipulées ; à fleurs ' roses, solitaires, axillaires, brièvement pé- ' donculées. (C. L.) FEU. Ferrum ( le Sideros des Grecs , le Ferrum des Latins ; le Mars des alchi- mistes ; appelé par les Allemands Eisen, par les Anglais Irori). min. — Le Ferest, sans contredit, le premier des métaux, celui dont l'industrie humaine retire le plus d'avan- tages. Il surpasse tous les autres par sa té- nacité et sa dureté , et aussi par son élasti- cité lorsqu'il est à l'état d'acier. Répandu sous différentes formes dans la nature avec une abondance proportionnée à son utilité , il appartient aux différentes classes de ter- rains, et correspond par conséquent à toutes les époques de formation. Il est connu de toute antiquité , et l'art de l'extraire et de le mettre en œuvre a suivi pas à pas les progrès de la civilisation, dont il est presque une condition indispensable, car il s'ap- plique à une multitude d'usages pour les- quels aucun autre corps ne pouvait le sup- pléer entièrement. A l'état de pureté, le Fer est d'un gris métallique clair, tirant parfois sur le blanc d'argent; sa cassure est ordinairement gre- nue et quelquefois lamellaire ; il a beau- coup de ténacité et peut se réduire en fils d'un très petit diamètre , qui exigent pour se rompre un poids considérable. Sa pesan- teur spécifique varie de 7,6 à 7,8. Il jouit , plus que tout autre corps , de la propriété d'être attiré par l'aimant; et plusieurs de ses combinaisons avec l'Oxygène, le Soufre, ou le Carbone, peuvent décomposer le ma- gnétisme , acquérir des pôles et conserver pendant un temps plus ou moins long la faculté d'agir comme des aimants ; mais ce cas a lieu seulement quand il est uni à une faible proportion de ces éléments. Tout le monde sait qu'à l'état d'Acier, ou de combi- naison avec le Carbone, le Fer est l'âme de la boussole , cet instrument si précieux pour l'art nautique. Le Fer ne pourrait fondre qu'à une tem- pérature extrêmement élevée. I) est infu- sible au feu du chalumeau ordinaire, et se ramollit seulement au feu de forge, ce qui permet de lui donner alors toutes les formes imaginables. Il s'oxyde facile- 592 FER FER ment à l'air humide et se rouille. L'A- cide azotique le dissout, et la solution préci- pite en bleu par le Cyanure ferroso-potas- sique. Pour convertir le Fer à nos usages , on le fait passer par trois états différents, qui ont reçu les noms de Fonte , de Fer forgé et d'Acier. Avant de décrire ces diverses pré- parations du Fer, il convient de donner connaissance des différents minerais qui le renferment, et dont on est obligé de l'ex- traire. Nous allons donc exposer le plus succinctement possible les caractères des diverses espèces minérales qui contiennent du Fer en proportions notables. Considéré minéralogiquement, le Fer est la base d'un grand genre artificiel composé de plus de quarante espèces, qui le présentent ou libre de toute combinaison au moins dé- finie, ou combiné dans des rapports fixes avec l'Arsenic , le Soufre ou l'Oxygène , ou avec divers Acides , tels que l'Acide carbo- nique, l'Acide sulfurique, l'Acide phospho- rique, l'Acide arsénique , et enfin la Silice. De là la subdivision naturelle du genre Fer en plusieurs sous-genres : les Fers natifs , les Fers arséniurés, les Fers sulfurés , les Fers oxydés , les Fers carbonates , sulfatés , phosphatés , arsénialés et silicates. 1er Sous-genre. Fers natifs. — On peut en distinguer de trois espèces : le Fer natif pur, le Fer aciéreux et le Fer météorique. Le Fer métallique, à l'état de pureté, est tellement rare dans la nature, que beaucoup de minéralogistes ont contesté son existence. Il paraît cependant qu'on a découvert aux États-Unis, près de Canaan, dans un schiste chloriteux , un filon de Fer natif large de deux pouces. Ce filon est traversé par des feuillets de Graphite , et bordé des deux côtés par des salbandes de la même sub- stance : ce Fer était exempt de tout autre métal. M. Schreiber en a observé dans un filon des environs de Grenoble ; il était en stalactites, enveloppées de Fer limonite , de Quartz et d'Argile. M. Karsten en a cité un autre exemple : celui de Kamsdorf en Saxe, qui était engagé dans du Fer spathique et de la Barytine. Enfin , M. Mossier en a décou- vert parmi les produits des volcans, dans un ravin de la montagne de Graveneire, près de Clermont en Auvergne. Le Fer aciéreux ( ou Acier natif) doit aussi, comme la variété précédente, son origine à l'action des feux souterrains , et c'est encore M. Mossier qui l'a observé au village de la Bouiche , près de Néry, dépar- tement de l'Allier, dans un lieu où il a existé une houillère embrasée. Il est en petits glo- bules à surface finement striée, au milieu des roches altérées par la combustion de la houille. Le Fer météorique est celui qui ne paraît pas avoir une origine terrestre, et qui est disséminé en grains dans ces pierres qui tombent de l'atmosphère et qu'on nomme Aérolithes (voy. ce mot), ou en blocs épars et tout-à-fait accidentels , en masses erra- tiques à la surface du globe , et auxquelles on est conduit à attribuer une origine sem- blable, car on en a yu tomber quelques unes. Ce Fer n'est jamais parfaitement pur; il est presque toujours mélangé d'une cer- taine quantité de Nikel, de Cobalt ou de Chrome. Il est curieux de trouver ainsi réu- nis dans ce singulier gisement les seuls mé- taux connus dans lesquels on ait constaté des traces sensibles de magnétisme. Parmi les blocs de Fer natif nikélifère qui ont été trouvés à la surface du sol en différents lieux , l'un des plus remarquables est celui qui a été découvert en Sibérie, près des monts Kémir et de la ville de Jénisseisk , sur les bords de la rivière de ce nom ; il pesait environ quatorze quintaux , et était tout criblé de cavités remplies d'une matière nitreuse analogue au Péridot. On en a trouvé en Amérique , qui pesaient plus de quinze mille kilogrammes ( à Olumpa , près de San- Yago , dans le Tucuman ; aux environs de Durango , au Mexique). Enfin, on en cite un d'un poids plus considérable sur la rive droite du Sénégal , en Afrique. Ces masses de Fer sont ordinairement ca- verneuses; et à leur surface, surtout dans les cavités, s'observent des traces de cristal- lisation , des stries, des lames ou des indices de clivage parallèles aux faces d'un octaèdre régulier ; en sorte que le système de cristal- lisation du Fer paraît être le système cubi- que. Dans les portions de ces masses qui sont compactes , on peut même , d'après une observation intéressante due à Widman- statten , y développer artificiellement des stries , en rapport de direction avec les cli- vages, et juger de la nature du système cris- FER tallin par celle des figures qui résultent de l'intersection de ces stries. Il suffit, pour cela , de polir la surface du Fer et de la faire mordre ensuite légèrement par de l'acide azotique. On ne tarde pas à voir paraître des stries qui se croisent dans trois direc- tions différentes. 2e Sous-genre. Fers arséniurés. — On en connaît deux espèces : une sans soufre , et une autre, qui est un sulfo-arséniure. a. Fer arséniuré. Fer arsenical sans sou- fre ; ArsénosidéritedeGIocker jLeucopyrite; Axotomer Arsenikkies; Mohs, d'un blanc d'argent; cristaux en aiguilles, disséminés dans la Serpentine ou le Calcaire, à Rei- chenstein en Silésie , et Huttenberg en Ca- rinthie. Formé d'un atome de Fer et de deux atomes d'Arsenic. — En poids : Fer, 26,51 ; Arsenic, 73,49. —Cristallisant dans le système rhombique; forme fondamentale : prisme droit, à base rhombe de 122o 26'. Den- sité, 7,2. b. Fer sulfo - arséniuré. Fer arsenical d'Haiiy ; Mispikel de MM. Beudant et Bron- gniart. Composé d'un atome de biarséniure de Fer et d'un atome de bisulfure ; donnant, comme l'espèce précédente, l'odeur d'ail par l'action du chalumeau, et laissant un bouton attirable à l'aimant; mais ce qui distingue celle-ci , c'est qu'elle abandonne du soufre quand on la dissout dans l'acide chlorhydri- que concentré. Ce minerai est d'un blanc métallique tirant sur le jaunâtre; il cristal- lise dans le système rhombique en petits octaèdres cunéiformes, ou en prismes à sommets dièdres. Sa forme primitive est un prisme à base rhombe de 111° 63'. On le trouve disséminé dans le sol primitif ou les filons qui le traversent, en cristaux, en masses bacillaires ou compactes, dans di- verses parties de la Silésie , de la Saxe, de la Bohême , et dans le Cornouailles en An- gleterre. 3e Sous-genre. Fers sulfurés. — On con- naît trois espèces de sulfures de Fer : la Py- rite commune ou Pyrite cubique, la Sperkise ou Pyrite rhombique, et la Leberkise ou Pyrite magnétique. a. Pyrite cubique, ou Pyrite proprement dite ; Pyrite jaune. Eisenkies, W. C'est l'es- pèce la plus commune ; elle est métalloïde, d'un jaune d'or ou de laiton : on lui donnait autrefois le nom de Marcassite, de Pyrite T. V. FER 593 martiale. C'est un bisulfure de fer, composé de Fer 45,75, etde Soufre 54,25. Sa cristalli- sation appartient au système hexa-diédrique ou du dodécaèdre pentagonal (hexa dièdre) , c'est-à-dire au système cubique hémiédrique à faces parallèles. Sa forme fondamentale est un cube, à symétrie particulière, con- stitué physiquement de telle sorte que tout n'est pas semblable à droite et à gauche du plan mené par deux arêtes diamétralement opposées. Que l'on suppose un cristal cu- bique formé d'abord par une apposition de petits cubes, et qu'on remplace ensuite ceux-ci par de petits dodécaèdres pentago- naux, dont la forme rappelle celle d'un cube, et qui ne sont, pour ainsi dire, que des cubes à faces brisées dans leur milieu et re- levées en coin, on aura construit un cristal qui satisfera é la condition dont nous venons de parler, et rendra compte d'une circon- stance que l'on observe fréquemment sur les cubes de la Pyrite : cette circonstance, c'est que les faces de ces cubes sont ordinai- rement striées parallèlement aux arêtes , mais dans un seul sens sur chaque face, et dans trois sens perpendiculaires l'un à l'autre sur les trois faces d'un même angle solide. On voit, en effet, que les arêtes ex- trêmes des petits éléments dodécaédriques, qui se réunissent pour composer une des faces du cristal, doivent êtr;e toutes alignées entre elles de manière à former des crêtes parallèles séparées par des sillons : de là le phénomène des stries et leur disposition croisée sur les faces adjacentes. D'après cette constitution physique du cube de la Pyrite, on voit que les modifications de ce cube de- vront avoir lieu par des faces situées de biais, tant sur les arêtes que sur les angles, comme cela arrrve dans les prismes droits rectangulaires. La symétrie du cube de la Pyrite est donc intermédiaire entre celle des cubes ordinaires et celle des prismes rec- tangles; ce qui la distingue de celle-ci, c'est seulement qu'à cause de l'égalité des arêtes, la même modification qui atteint l'une se répète sur toutes les autres, et que chaque angle solide, s'il reçoit des facettes placées de biais, doit en offrir trois qui s'inclinent en tournant dans le même sens. La modifi- cation des arêtes produit le dodécaèdre pen- tagonal; celle des angiis par trois faces donne un dodéca-dièdre ou tiapézoèdre non 75 594 FER symétrique, qu'il ne faut pas confondre avec les trapézoèdres du système cubique ordi- naire. Ces deux formes , jointes au cube strié, caractérisent le système de la Pyrite ; elles s'observent isolément ou en combinai- son avec le cube, et avec l'octaèdre régulier, qui, dans ce système, n'est qu'une limite de la série des dodéca-dièdres. On remarque, en effet, que les faces de cet octaèdre, quand elles sont striées, le sont dans trois direc- tions qui coupent obliquement les arêtes. La combinaison du dodécaèdre et de l'oc- taèdre donne un icosaèdre symétrique qui n'est pas l'icosaèdre régulier de la géomé- trie ; celle du cube et du trapézoèdre à vingt- quatre faces donne un triacontaèdre, dont les faces sont des rhombes, mais non toutes égales entre elles. La Pyrite s'offre quelquefois sous la forme de concrétions. On la reconnaît aisément à ce que, chauffée au chalumeau, et souvent même à la simple flamme d'une bougie, elle répand une odeur de soufre et devient atti- rable à l'aimant. Cette substance est fré- quemment disséminée dans les filons, les couches, les amas métalliques; on la ren- contre très communément dans la nature, mais il est rare qu'elle forme à elle seule des masses puissantes. On ne l'exploite point comme minerai de fer; mais, quand elle est en grandes masses, on la recherche pour le soufre et quelquefois pour l'or qu'elle ren- ferme accidentellement. Anciennement on l'employait pour faire des boutons et autres ouvrages de peu de valeur ; elle a remplacé longtemps le silex et la pierre à fusil; et on trouve dans les tombeaux des anciens Péruviens des plaques polies de cette sub- stance que l'on présume leur avoir servi de miroirs : de là les noms de Pierre de Cara- bine et de Miroir des Incas qu'on a donnés à cette Pyrite. b. Pyrite rhombique, ou Sperkise , Beud. Le Sperkies, etKamkies des Allemands; la Pyrite blanche , ou prismatique. Elle a la même composition atomique que l'espèce précédente, mais cristallisant dans un sys- tème différent, et offrant en conséquence un exemple du phénomène que l'on désigne parle nom de dimorphisme. Sa forme pri- mitive est un prisme droit à base rhombe , de 106°2'. Elle est d'un jaune livide, tirant sur le verdâtre. Elle a une grande tendance FER à se décomposer à l'airhumide,età se trans- former en vitriol ou sulfate de fer. L'espèce précédente résiste davantage à la décompo- sition, et quand elle est altérée, c'est pres- que toujours en hydrate brun de fer qu'elle se change. La Sperkise a beaucoup d'analogie par sa forme avec le IVÏispikel ou la Pyrite arsenicale; mais ce qui distingue la cristal- lisation de la Sperkise , c'est la tendance à former des groupements réguliers en rosaces par la réunion de plusieurs cristaux autour d'un axe commun. On trouve assez fré- quemment la Sperkise disséminée dans la Craie en masses globuleuses rayonnées. Elle appartient spécialement aux terrains de sé- diment, et se rencontre quelquefois en masses puissantes, le plus souvent en petits cristaux disséminés ou en grains impercep- tibles , dans certains schistes et lignites , que l'on exploite pour en retirer de l'alun ou du sulfate de fer. c. Pyrite magnétique, ou Leberkise , Beud. Substance métalloïde d'un jaune de bronze ou d'un brun de Tombac, composée d'un atome de bisulfure, et de six atomes de pro- tosulfure. La grande quantité de sulfure au minimum qu'elle renferme fait qu'elle est naturellement magnétique. Elle a pour forme primitive un prisme hexagonal régu- lier, clivable avec assez de netteté parallèle- ment à sa base. Elle appartient aux terrains de cristallisation , où elle se rencontre en petits amas ou filons, notamment àBoden- mais en Bavière. 4e Sous-genre. Fers oxydés. — Composés d'oxydes de fer, libres ou combinés, soit entre eux, soit avec l'eau, ou les oxydes chromique, manganique et titanique. lien existe un assez bon nombre d'espèces, dont huit principales. a. Fer chromé , ou Sidérochrome , Beud. Chromite de fer. Substance noire, métal- loïde, cristallisée quelquefois en petits octaè- dres réguliers , le plus souvent compacte. Pesant, spécif. 4,5; infusible au chalumeau et y devenant plus attirable à l'aimant ; don- nant avec les flux un verre couleur d'éme- raude. Il est formé d'un atome de ses- quioxyde chromique et d'un atome d'oxydule de fer; et se trouve être parfaitement iso- morphe avec le Fer aimant, l'Isérine et la Franklinite, dont nous allons parler. L'oxyde chromique y est quelquefois remplacé en FER partie par de l'alumine. Gomme tous les Fers oxydés, qui contiennent de l'oxydule, il agit sur l'aiguille aimantée. Le Sidérochrome forme des nids ou des amas plus ou moins volumineux dans la Serpentine , à Bastide- la-Carrade, département du Var, et à Bal- timore, en Amérique. On l'a trouvé aussi sous forme de sable noir, à Saint-Domingue. Il est exploité pour la fabrication du chro- mate de potasse, avec lequel se fait le jaune de chrome ( ou chromate de plomb). On en fabrique aussi l'oxyde vert de chrome, dont on se sert pour peindre sur porcelaine. b. Franklinite. Ferrate de Fer mêlé de manganite de zinc. Composé de sesquioxyde de Fer, de sesquioxyde de Manganèse, d'oxy- dule de Fer et d'oxyde de Zinc, dans des pro- portions qui conduisent à la même formule que le Fer aimant et le Fer chromé. La Franklinite est une substance d'un noir mé- talloïde, à poussière d'un brun rougeâtre, cristallisant en octaèdre régulier. Pesant, spécif. &; faiblement magnétique; infusible seulement auchalumeau; donnant du chlore par l'action de Facide hydrochlorique ; et sur le charbon avec la soude, la réacion duZinc. Elle renferme 66 0/0 d'oxyde de Fer. Ce mi- néral se trouve à la mine de Franklin , dans le New-Jersey , où il est accompagné de Zincite , oxyde rouge de Zinc manganési- fère. c. Fer titane cubique , ou Isérine. Nigrine de M. Beudant, et non celle des Allemands, qui n'est qu'une variété noire de Titane oxydé ou rutile. C'est un Fer aimant , mêlé de titanate de Fer ; le Titane étant probable- ment là à l'état de sesquioxide, suivant l'opinion de M. H. Rose. Sa composition peut donc encore se ramener à la même for- mule que les espèces précédentes. C'est une substance noire, à cassure brillante, ma- gnétique, infusible, soluble dans l'acide chlorhydrique. La solution donne , après une précipitation d'acide titanique, un précipité abondant bleuâtre par le cyanure ferroso- potassique. LTsérine se rencontre en cris- taux ou grains disséminés dans les roches ■volcaniques (Laves , Trachy tes, Basaltes et Traps), et sous la forme de sable dans le voisinage de ces roches. Ces sables sont quel- quefois assez riches en Fer et assez abon- dants, pour qu'on puisse les exploiter comme minerais de ce métal. FER 595 d. Fer aimant. Feroxydulé, Hy.Fer magné- tique; ferrate de Fer, composé d'un atome de sesquioxyde de Fer, et d'un atome de protoxy- de, cristallisant en octaèdre régulier, et en rhombo- dodécaèdre. Il est d'un noir bril- lant en masse, et d'un noir pur en poussière. Il agit fortement sur l'aiguille aimantée, sans qu'on ait besoin de le chauffer. Ses variétés compactes et terreuses sont souvent douées du magnétisme polaire : ce sont elles qui portent spécialement le nom de mines ou de pierres d'aimant. Le Fer aimant appartient exclusivement aux terrains primitifs; il est disséminé en cristaux dans les schistes cris- tallins, particulièrement dans les schistes chloriteux et talqueux. Dans les roches gra- nitoïdes, dans les diorites et serpentines , il est en amas , formant des masses grenues, compactes ou terreuses , mêlées souvent de Fer oligiste. Il est très riche en métal (72 0/0), se traite avec la plus grande facilité, et donne un Fer de la meilleure qualité. C'est avec ce minerai provenant des mines de Suède et de Norwége, que les Anglais fabriquent leur excellent acier. Les exploitations les plus importantes, dans le royaume de Suède, sont celles de Taberg en Smolande , de Dan- nemora en Upland , et d'Arendal en Nor- wége. On exploite un minerai semblable à ceux de Suède à Cogne , et à Traverselle en Piémont. e. Fer oligiste. Eisenglanz , W. Fer spécu- laire; Fer oxydé rouge; Fer de l'île d'Elbe. C'est du Fer peroxyde, ou au maximum d'oxy- dation ; il contient 69 §- de fer; il est d'un gris d'acier en masse, lorsqu'il n'offre pas la texture terreuse , et toujours d'un rouge foncé, lorsqu'on le réduit en poussière; il n'agit sur l'aiguille aimantée que lorsqu'il est mêlé de Fer aimant; il se présente le plus souvent en masses compactes, dont les cavi- tés sont tapissées de cristaux dérivant d'un rhomboèdre aigu de 86° , et remarquables dans le plus grand nombre des cas par leurs belles couleurs irisées. Le système cristallin de l'Oligiste offre plusieurs rhomboèdres, et un grand nombre de dodécaèdres bipyra- midaux à triangles isoscèles, qui sont des di- rhomboèdres. Des clivages peu sensibles s'observent parallèlement aux faces dn rhomboèdre de 86° et perpendiculairement à l'axe. Le Fer oligiste est isomorphe avec l'Alumine ou Corindon , ce qui fait que les 5"6 FER FER deux oxydes se remplacent fréquemment l'un l'autre dans les minéraux cristallisés. L'Oligiste présente plusieurs variétés de formes indéterminables et de structure. Les plus remarquables sont : le lenticulaire provenant d'un rhomboèdre obtus dont les faces ont subi des arrondissements; le la- Tniniforme ou Fer spéculaire des volcans : en cristaux aplatis ou en lamelles brillantes dans les laves du Stromboli , dans les tra- chytes et les laves des volcans éteints de l'Auvergne; le laminaire , avec stries trigo- nales sur ses grandes faces , qui répondent aux bases des prismes hexagonaux; le gra- nulaire, le micacé ou écailleux (Fer micacé), en petites écailles qui s'attachent au doigt par le frottement ( cette variété est com- mune au Brésil, et renferme de l'or dissé- miné) ; le concrétionné fibreux, vulgairement Hématite rouge, sanguine , pierre à brunir: en masses mamelonnées à texture fibreuse et rayonnée comme celle du bois ; elle four- nit la pierre à brunir, avec laquelle on polit les métaux. C'est un minerai riche, qui donne d'excellente fonte; malheureusement il est rare en France, où on ne le connaît guères qu'à Baigorry dans les Basses-Py- rénées ; le compacte et le terreux. L'Ocre rouge est un Fer oligiste terreux, souvent mêlé d'Argile, qui fournit le crayon rouge des dessinateurs ; les variétés solides, que l'on emploie brutes dans certaines circons- tances, sont aussi désignées communément par le nom de Sanguines. Le Fer oligiste forme des dépôts considé- rables dans les terrains de cristallisation, où il est à l'état métalloïde; c'est ainsi qu'on le trouve en amas ou filons puissants à Gel- livara, en Laponie; à l'île d'Elbe; à Fra- mont, dans les Vosges ; en couches, au pic d'Itacolumi, dans le Brésil, où il est mélangé avec le Quartz. — On le rencontre aussi dans les terrains de sédiments, surtout dans les parties de ces terrains, qui avoisinent les roches cristallines, et le plus souvent il s'y montre à l'état lithoïde ou terreux (mine de Lavoulte,dansl'Ardèche). — On le rencontre aussi disséminé dans les roches granitoïdes, et dans les fissures des roches volcaniques ; dans les matières argileuses et arénacées, i où il joue le rôle de principe colorant. C'est un des minerais de Ferles plus riches et les plus importants : il est commun en Suède et rare en France. Les exploitations les plus connues sont celles de Framont dans les Vosges et de l'Ile d'Elbe. Dans cette dernière localité, le minerai est si abondant qu'on l'extrait depuis un temps immémorial. Tous les cabinets de minéralogie sont ornés de belles cristallisations que fournissent les mines de l'île d'Elbe et de Framont. On a donné le nom de Martite à un Fer peroxyde, à poussière rouge, que l'on ren- contre quelquefois sous la forme de l'oc- taèdre régulier. (Au Brésil, en Auvergne, dans les Trachytes terreux, appelés Domites ; à Framont, dans les Vosges.) Est-ce un nou- vel exemple de dimorphisme que nous of- frirait le peroxyde de Fer, ou bien une épi- génie du Fer aimant, qui, sans changer de forme, aurait passé à l'état de Fer oligiste, en absorbant une certaine proportion d'oxy- gène? La question est encore indécise. M. Thomson a donné le nom de Crucite à un minéral de Clomnell, en Irlande, qui, par son aspect et sa composition , se rapproche des Fers oligistes argileux. Ce n'est peut- être qu'une pseudomorphose de la Staurotide croisée ; car la Crucite est un groupement de prismes d'environ 60 et 120°, croisés sous ce même angle de 120°. Ils contiennent en- viron 82 0/0 d'oxyde de Fer ; le reste se com- pose d'Alumine, de Silice et de Chaux. f. Craïtoniie, Crichtonite. Fer titane rhom- boédrique de l'Oisans. Substance métalloïde d'un noir bleuâtre, à poussière noire ; non magnétique ; cristallisant dans le système rhomboédrique, et ayant pour forme domi- nante et habituelle un rhomboèdre basé, dont l'angle mesuré sur les arêtes culmi- nantes est de 61° 29'. Mais ce rhomboèdre peut être dérivé par une loi de modification très simple de celui du Fer oligiste, et comme elle paraît être composée d'oxyde ferrique et d'oxyde titanique , on peut la considérer comme isomorphe avec l'espèce précédente. Les cristaux de Craitonite se présentent tantôt sous la forme tabulaire, tantôt sous celle d'un rhomboèdre aigu, selon que do- minent les faces basiques ou les faces rhom- boédriques. Ils offrent un clivage assez net parallèlement aux bases. Dureté, 6 ; densité, 5. Infusible au chalumeau; présentant, en général, les mêmes caractères chimiques que l'Isérine. On la trouve dans les fissures des roches granitoïdes des Alpes, avec la Chlo- FER rite, le Quartz, l'Orthose, l'Axinite et l'Ana- tasc, à Saint-Christophe en Oisans. On doit rapprocher de cette espèce les minéraux suivants , qui paraissent avoir avec elle de grandes analogies de forme et de composition , et ne sont peut-être que des mélanges différents de principes iso- morphes.— Le Basanomèlane (Tisenrose),dc la vallée de Tavestch au Saint-Gothard: c'est un Oligiste titanifère , contenant plus de 80 0/0 d'oxyde ferrique, en cristaux de forme hexagonale et tabulaire, groupés les uns sur les autres. — La Mohsiie de Lévy, qui s'of- fre de même en cristaux tabulaires, avec des facettes obliques, conduisant à un rhomboè- dre de 73° 45'. Elle a de grands rapports avec le minéral précédent, et avec la Craïtonite, dont elle se distingue par l'absence du cli- vage perpendiculaire à l'axe. — Le Kibdèlo- phane de Gastein, en Salzbourg (ou Fer ti- tane axotome), très riche en oxyde titanique, offrant d'une manière fort nette le clivage basique. — L'Ilméniie, ou Fer titane du lac Ilmen, près de Miask, dans l'Oural; en cristaux dérivant d'un rhomboèdre de 85°43\ opaque, et d'un noir de fer ; faiblement magnétique. — L'Hysiaiite, ou Fer titane de Tvedestrand, près Arendal en Norwège. — La Ménakanile d'Egersund en Norwège, et de Menaccan en Cornouailles , en masses amorphes ou en grains isolés. La plupart des Fers titanes rhomboédriques, et notam- ment la Craïtonite, la Mohsite, le Kibdèlo- phane et rilménite , présentent dans leur cristallisation une hémiédrie particulière (té- tartoédrie des cristalligrapb.es allemands), qui donne lieu à des rhomboèdres de posi- tion anormale. g. Fer hydroxydé.Veroxyde de fer, avec eau. On doit distinguer deux espèces différentes de Fer hydroxydé, selon que la combinaison a lieu entre un atome d'oxyde ferrique et un atome d'eau , ou bien qu'elle résulte de deux atomes d'oxyde ferrique et de trois atomes d'eau. La première espèce est la Gœthite ; la seconde , la Limoniie. La Gœihite, aussi nommée Lépidokrokite, Pyrosidériie , Slilpnosidérite , Rubinglimmer, JYadeleisenerz , se présente cristallisée quel- quefois en prismes courts terminés par des sommets dièdres , le plus souvent en ai- guilles allongées , et ressemblant parfaite- ment aux cristaux d'acerdèse ou de manga- FER 597 nèse hydraté, avec lequel elle est isomor- phe. Ces formes dérivent d'un prisme droit a baserhombede 130° 49', clivable parallèle- ment à la petite diagonale. Les cristaux ont un éclat assez vif, sont transparents en lames minces , et d'une couleur rouge-hya- cinthe, d'un brun noirâtre en masse, d'un jaune-brunâtre ou jaune d'ocre dans la ra- clure: ils contiennent 10 0/0 d'eau. Ce mi- néral accompagne souvent l'espèce suivante, et, comme elle, est recherché quelquefois comme minerai de fer. Les cristaux nets de Gœthite viennent des environs de Bristol en Angleterre , et de Lostwithiel en Cor- nouailles; les variétés aciculaires et capil- laires, de Sibérie, de Bohême et du pays de Siegen ; les variétés écailleuses et amor- phes du Westerwald et de la Forêt-Noire A cette espèce se rapportent la plupart des épigénies de Fer sulfuré. La Limoniie (Brauneisenstein, des Ail. ). Substance non métalloïde , en masses con- crétionnées ou amorphes, dont la cristalli- sation est inconnue ; brune ou jaunâtre ; toujours d'un jaune de rouille , lorsqu'elle est en poussière. Ellecontient 14,5 0/0 d'eau. C'est à cette espèce que se rapportent pres- que tous les minerais de fer des terrains de sédiments, etla plupart de ceux de la France. On distingue parmi ses variétés : la Limo- nite fibreuse , mamelonnée ou en stalactites (dite Hématite brune) à surface brune ou noire , recouverte souvent d'un enduit lui- sant et irisé ; la Limonite compacte , d'un brun foncé, qui se présente en couches assez puissantes; laGéodique, ou globu- laire creuse ( dite ;Etite , ou Pierre d'Aigle) ; la Pisolithique ( mine de fer en grains , en globules libres , ou réunis par un ciment ar- gileux; la Limonite terreuse (Fer limoneux, Fer d'alluvion, de marais et de prairies), de formation moderne , et exploitée en plu- sieurs lieux , principalement dans la Basse- Silésie. Cette dernière variété est en masses ocreuses , d'un jaune de rouille , et c'est elle qui a valu le nom de Limonite à l'espèce tout entière. Le Fer hydroxydé hématite a Ja propriété de donner de l'acier de forge , comme le Fer spathique, dont nous allons parler, et qu'il accompagne ordinairement. On l'exploite à Bancié , dans l'Ariège , dans les Pyrénées et dans le Dauphiné. Le Fer en grains est 598 FER pour la France une source inépuisable de richesses ; il forme un dépôt presque super- ficiel, généralement de mince épaisseur, mais qui recouvre des provinces entières. C'est surtout dans les contrées où le calcaire oolithique constitue le sol , qu'on le trouve en plus grande abondance. Il est déposé à la surface, ou remplit des fentes et des ca- vités assez irrégulières de ce calcaire. Il est commun surtout dans les départements de la Haute-Saône, de la Haute-Marne, du Haut-Rhin et de la Moselle. C'est lui qui alimente les usines de la Normandie, du Berry, de la Bourgogne, de la Franche- Comté, et entre autres la célèbre fonderie du Creusot. On trouve aussi à la partie in- férieure du terrain jurassique, un Fer hy- droxydé qu'on peut appeler oolithique ; il se distingue du pisolithique en ce qu'il est en couches réglées au milieu des calcaires. Il contient souvent des coquilles fossiles, et donne un Fer de mauvaise qualité. Le Fer limoneux n'est point exploité en France , mais seulement dans le nord de l'Europe. 5" Sous - genre. Fers carbonates. — On en connaît deux espèces : la Sidérose et la Junckérite , qui paraissent avoir la même composition chimique et offrir un exemple de dimorphisme , tout-à-fait analogue à celui que présentent deux autres minéraux de semblable composition : le Calcaire spa- thique et l'Aragonite. La Junckérite est un minéral fort rare , qui a été trouvé par M. Paillette dans la mine de Poullaouen, en France. Elle tapisse de petites veines quartzeuses , qui traversent la Grauwacke. Suivant M. Dufrénoy, à qui nous devons la description de cette espèce , elle cristallise en petits octaèdres rectangu- laires , qui dérivent d'un prisme droit rhom- boïdal de 108°26\ La Sidérose est la principale espèce de ce groupe. Nous ne reviendrons pas ici sur ses j caractères minéralogiques, qui ont déjà été donnés à l'article carbonates. Nous nous bornerons à rappeler que ce minéral forme tantôt des masses cristallines , et alors il ap- partient aux terrains de cristallisation, tan- tôt des masses compactes et terreuses , et dans ce cas il se rencontre dans les terrains de sédiment. La première variété constitue le Fer spathique ; la seconde , le Fer carbo- nate liihoide . ou Fer des houillères. Le Fer FER spathique est riche en Fer, très facile à fon- dre , et donne directement de l'Acier, ce qui lui a fait donner le nom de Mine d'Acier. Il existe en filons à Baigorry, dans les Basses- Pyrénées , et alimente de nombreuses forges catalanes dans les départements voisins. Il est aussi en grandes masses à Allevard, dans le département de l'Isère , et sert à la fabrication de l'Acier de Rives. Le Fer car- bonate terreux ou lithoide se trouve en ro- gnons et quelquefois en dépôts puissant» dans le terrain houiller, soit dans les grès , soit même au milieu des couches de houille. Ce minerai , quoique d'une valeur intrin- sèque assez faible , est néanmoins très pré- cieux à cause de son abondance et parce qu'il est dans le voisinage d'un combustible qui peut servir à son traitement métallur- gique. C'est presque le seul minerai de Fer des Anglais, dont les usines à Fer livrent annuellement une quantité de produits plus que double de celle que donnent toutes les forges de France. Le Fer des houillères existe aussi en France, mais malheureusement pas en assez grande abondance , à Saint- Étienne , département de la Loire, et à Au- bin, département de l'Aveyron. On rencon- tre aussi de la Sidérose oolithique dans les terrains de sédiments, et notamment dans la formation jurassique. 6e Sous-genre. Fers sulfatés. — Il existe aussi dans la nature divers sulfates de Fer, connus sous les noms de Couperose ou de Mélantérie , de Botryog'ene , de Coquimbite , de Piuizite. Ce sont des substances salines, la plupart solubles dans l'eau et qui n'ont qu'une existence accidentelle dans la nature. Leur description se trouvera beaucoup pins convenablement placée à l'article général des Sulfates. Voyez ce mot. 7e Sous - genre. Fers phosphatés. — Il existe plusieurs espèces de Phosphates de Fer, les uns cristallisés , les autres en petits nodules ou en petites masses terreuses , et jusqu'à présent assez mal déterminés, La principale espèce de ce groupe est le Fer phosphaté bleu , ou Vivianite. La Fivianite est une substance bleue, d'un éclat vitreux , et quelquefois perlé ou métalloïde , transparente ou translucide , tantôt cristalline, et tantôt terreuse. Les cristaux , qui offrent un seul clivage facile» dérivent d'un prisme oblique à base rectan- FER FER 599 guliire; leur teinte est le bleu-indigo, pas- sant quelquefois au gris et au verdâtre. Sa densité est de 2,6. Elle est composée d'un atome d'acide phosphorique , de trois atomes d'oiydule de Fer et de six atomes d'eau. "Par l'action du chalumeau elle donne de l'eau, etfond enun*globule magnétique. Sesprinci- palesvariétés sont : la laminaire, l'aciculaire- radiée et la terreuse. Les variétés cristalli- sées se rencontrent dans les gîtes métalli- fères, à Saint-Agnès en Cornouailles, à Bo- denmais et à Amberg, en Bavière ; dans les fissures des Basaltes , à La Bouiche, dépar- tement de l'Allier; dans les terrains de sé- diments , avec le Fer limoneux et la Vivia- nite terreuse, quelquefois dans l'intérieur des coquilles , aux environs de Kertsch en Crimée ; à Mullica-Hill, dans le New-Jersey, aux États-Unis. Quant aux variétés terreuses , elles se rencontrent dans une multitude de lieux, dans les terrains de sédiments les plus mo- dernes , et surtout dans les dépôts qui renferment des débris de plantes et d'ani- maux , tels que les dépôts limoneux de marais et les tourbières. Plusieurs de ces variétés bleues sont blanches à l'intérieur, comme les phosphates qu'on prépare artifi- ciellement, en précipitant un sulfate de Fer par un phosphate alcalin, et elles bleuissent comme eux par l'exposition à l'air. Ces va- riétés terreuses s'emploient pour la pein- ture, soit à l'huile soit en détrempe. On connaît encore d'autres phosphates , en masses radiées ou compactes , qui sem- blent différer du précédent par les propor- tions de leurs éléments , mais sans que les différences puissent être précisées dans l'é- tat actuel de la science. Tels sont: YAngla- rite, Fer phospbaté radié d'un gris bleuâtre, qui se trouve à Anglar, dans le département de la Haute-Vienne ; et la Dujrémie, ou Al- luaudite, autre Fer phosphaté radié, de cou- leur verte, qui accompagne les phosphates manganésiens aux environs de Limoges. On rapproche de celle-ci un Fer phosphaté glo- buleux du pays de Sayn , près de Coblentz. Le Kakoxène, minéral fibreux d'un jaune d'ocre, de Zbirow en Bohême, est un phos- phate hydraté de peroxyde de Fer et d'Alu- mine • ia Delvauxine, que l'on trouve à Ber- neau, près de Visé , en Belgique, sous forme de rognons bruns à éclat résineux, est un i autre phosphate hydraté, qui renferme plus i de 40 7 d'eau. 8e Sous-genre. — Fers arséniatks. On j connaît aussi plusieurs arséniates de Fer, | dont les principaux sont tePharmacosidérit* et la Scorodite. La Pharmacosidèrite ( Wiirfelerz des AU. ) est une substance d'un vert-olive ou de pis- tache , composée d'acide arsénique, de per- oxyde et de protoxyde de Fer, et enfin d'eau dans la proportion de 18 0/0. Elle cristallise dans le système tétraédrique , en petits cu- bes , modifiés sur quatre angles seulement; les faces de ces cubes sont souvent striées dans la direction de l'une des diagonales. Ces cristaux sont sujets à une altération qui les fait passer au brun. Chauffés dans le petit matras , ils donnent de l'eau et de- viennent rouges ; à une chaleur très intense , ils dégagent un peu d'acide arsénieux. La Pharmacosidèrite est une substance rare, qui se trouve dans certains gîtes métalli- fères , particulièrement dans ceux qui ren- ferment de l'Étain etduCobalt (Cornouailles, en Angleterre; Puy-les-Vignes , aux envi- rons de Limoges ; Schwarzenberg, en Saxe. La Scorodite ou JYéocièse est un autre arsé- niate de fer hydraté, d'un vert-bleuâtre, qui cristallise en petits octaèdres rectangu- laires , plus ou moins modifiés , et dérivant d'un prisme droit rhomboidal de 119° 2'. D'après une analyse récente de M. Damour, elle serait composée d'un atome d'acide ar- sénique , d'un atome d'oxyde ferrique et de quatre atomes d'eau. Par la calcination elle donne de l'eau avec un résidu d'un blanc jaunâtre ; elle donne sur le charbon , après avoir répandu des fumées arsenicales, une scorie magnétique. Cette substance se trouve ; en petits cristaux implantés dans les dépôts j cobaltifères ou stannifères , à Graul , prés | de Schneeberg , en Saxe ; à Saint Léonard i et Vaulry , près Limoges, et à Antonio Pe- | reira , au Brésil. La variété du Brésil avait j été d'abord séparée de la Scorodite , sous le [ nom de Néoctèse ; M. G. Bose a reconnu son identité avec la Scorodite , qui , plus tard , a été confirmée par MM. Descloiseaux et Damour. Sous le nom de Sidéritine, ou d'Eisen- pecherz, on a désigné une substance brune, d'un éclat résineux, que l'on trouve dans les mines de Schneeberg , et qui paraît se coo FER FER former journellement par la décomposition des sulfo-arséniures. C'est un arséniate hy- draté de peroxyde. — UArsènio-sidèrite de M. Dufrénoy, ou la Romanésile de M. Salo- mon , est un arséniate de Fer et de Chaux, que Ton trouve en petites masses fibreuses, d'un jaune- brunâtre , avec le minerai de manganèse de Romanéche , près Mâcon. 9* Sous-genre. Fers silicates. — 11 existe dans la nature plusieurs silicates, dans les- quels l'oxyde de fer existe seul ou prédo- mine comme base , et aussi quelques alu- mino-silicates du même métal. Nous ferons connaître ici les espèces de ce genre, les plus importantes, surtout sous le rapport de la proportion de Fer qu'elles contiennent. Pour les autres, nous nous contenterons d'une simple indication , et nous renverrons pour une classification plus exacte de ces matières à l'article des Silicates en général, et pour la description de quelques unes, aux articles qui leur sont spécialement con- sacrés. La Liivrite ou Yllvaïte de l'île d'Elbe (l'Yénite ou Fer calcaréo-siliceux d'Haùy) est une substance d'un noir brunâtre, à poussière noire, composée de silicate de peroxyde de fer, et de silicate droxydule de fer et de chaux, cristallisant en prismes droits rhomboïdaux (de 112°40') terminés par des sommets à deux ou à quatre faces. Densité, 4; fusible en globule noir, magné- tique, soluble en gelée dans les acides. — Les sommets de ses cristaux se font souvent remarquer par un chatoiement particulier. On l'observe aussi en masses bacillaires , fibreuses et compactes. Cette substance ap- partient aux terrains de cristallisation ; elle a été trouvée en deux endroits différents de l'île d'Elbe, à Rio-la-Marina et au cap Ca- lamita. Elle y est accompagnée d'une sub- stance verte en aiguilles rayonnées, qui paraît avoir du rapport avec le Pyroxène. La lVehrliie de Kobell, réunie d'abord à la Liévrite par Zipser, paraît en différer par sa composition; c'est une matière noire, en masses grenues ou compactes, qui se trouve à Szurraskô, dans le comilat de Zemesch. Il existe un grand nombre de silicates fer- rugineux hydratés , tels que la Cronstediile ou Chloromélane de Przibram , en Bohême; la Sidéroschisolithe du Brésil ; YEisenchry- eoliike ou Pèridot de fer; V Hisingérile ; la Thraulite ; la Nontronite ; la Pinguile ; la Cldoropale, etc. Voy. silicates. Enfin, il existe quelques alumino-silicates, dont deux sont intéressants , en ce qu'ils fournissent des minerais de fer, susceptibles quelquefois d'être exploités. Ce sont la Cha- moisiie et la Berthiérine ; ils sont souvent sous forme de grains , et ont été confondus | avec le Fer hydroxydé pisolithique ou ooli- I thique. Le premier forme des gîtes dans un j calcaire de la montagne de Chamoison , I dans le Valais, et dans les environs de j Quintin en Bretagne. L'autre est mélangé, souvent en assez grande quantité, dans les minerais de fer en grains de la Champagne, et particulièrement dans ceux d'Hayange (Moselle). Ils sont l'un et l'autre en grains d'un gris verdâtre ou d'un noir bleuâtre, et tous deux attirables à l'aimant. Telles sont les diverses espèces qui peu- vent être comprises dans un genre minéra- logique, ayant pour base le Fer, genre né- cessairement artificiel, comme nous l'avons fait remarquer e* commençant. Parmi ces espèces, les seules importantes, au point de vue industriel, sont celles qui contiennent du Fer en quantité assez considérable, et dans un état tel, qu'on puisse avec avan- tage l'extraire et le purifier : on les appelle des minerais de fer. Les espèces auxquelles on peut donner ce nom sont : le fer aimant le fer oligiste, le fer corbonaté et le FER hydroxydé auquel on peut joindre les alu- mino-silicates, que nous avons décrits sous les noms de Chamoisite et de Berthrérine, quand ils se présentent en masses suffisantes pour qu'on en tire un parti avantageux. La qualité du Fer, fournie par ces minerais varie suivant qu'ils sont eux-mêmes plus ou moins exempts d'autres métaux, et surtout de soufre et de phosphore. Les meilleurs minerais se rencontrent dans les terrains primitifs où ils forment ordinairement des couches très puissantes : tels sont les deux premiers, le Fer aimant et le Fer oligiste, que l'on traite dans les usines de la Suède et de la Norwége ; et le Fer carbonate spa- thique, qui se présente en filons dans les mêmes terrains, et que l'on emploie dans les usines de la France méridionale : il fournit un Fer très propre, à la fabrication de l'acier. Les terrains de sédiment propre- ment dits nous présentent, en grandes FER masses, les carbonates terreux du terrain houiller, qui servent, en Angleterre, à la fabrication d'une immense quantité de Fer, et les minerais en grains que l'on emploie dans les usines du centre et du nord de la France. Le Fer qu'on extrait des minerais provenant des terrains modernes est tou- jours de qualité inférieure : aussi les Fers fabriqués dans le nord de l'Europe, avec des minerais provenant tous des terrains an- ciens, sont-ils préférés de beaucoup à tous les autres, et c'est avec les Fers de Suède que les Anglais fabriquent leur excellent acier. De ces divers minerais, on retire le Fer sous l'un des trois états suivants : l'état de Fonte ou de Fer cru, l'état de Fer malléable (Fer forgé ou en barres), et l'état d'Acier. Pour convertir le minerai dans un de ces produits, on le prépars à la fusion par des opérations diverses, telles que lavages, gril- lages, etc., qui ont pour objet de le désa- gréger, de le priver, autant que possible, des parties terreuses qu'il renferme, de chasser l'eau, l'acide carbonique, le soufre ou l'arsenic qu'il peut contenir, de le trans- former en oxyde pur. Cela fait, on le porte dans un fourneau de fonte , appelé haut fourneau, où on le dispose par couches avec du charbon et de la pierre calcaire (on em- ploie à cet usage le charbon de bois ou le coke, c'est-à-dire le charbon provenant de la houille) ; puis on soumet le tout à l'action du feu, soutenu et animé par le vent d'une machine soufflante. Il se produit alors deux opérations : la première consiste dans la réduction de l'oxyde en matière métallique fusible (Fonte) qui se rassemble dans le creuset du fourneau ; cette réduction a lieu par le charbon, ou plutôt, comme l'a prouvé M. Leplay, par le gaz oxyde de carbone qui se forme , et qui est un corps éminemment réducteur, étant très avide de son complé- ment d'oxygène, qu'il emprunte au minerai. La seconde opération est la séparation des matières terreuses qui s'écoulent sous la forme de scories par une ouverture placée au bord supérieur du creuset. Lorsque celui-ci est plein de Fonte, on la coule dans des moules de sable ou dans un sillon tracé sur le sol de la fonderie, en débouchant un trou que l'on a ménagé vers le fond du fourneau. La plus grande partie de la Fonte T. V. FER 601 ainsi obtenue sert à alimenter les forges où on l'épure, en la refondant sous une couche de charbon et de scories, pour l'amener à l'état de Fer proprement dit. Le reste, après avoir éprouvé souvent une nouvelle fusion dans des fours à réverbère, est coulé sur des moules de différentes formes, pour être employé immédiatement dans les arts ou l'économie domestique, et constitue la Fonte moulée du commerce. La Fonte est une ma- tière métallique, fusible et cassante, com- posée de Fer, de Charbon et d'oxyde non réduit. C'est avec cette matière qu'on exé- cute les marmites, les chenets et plaques de cheminée, les bombes, les canons de rem- part et caronades, les grandes constructions en Fer, telles que ponts, chemins de fer, coupoles, etc. Malgré cette énorme consommation de la Fonte en nature, l'opération qui en absorbe le plus est la fabrication du Fer en barres ; car presque tout celui que l'on emploie dans les arts provient de la Fonte, qui a été affinée, c'est-à-dire épurée, après avoir été de nou- veau fondue avec le contact du charbon, pendant que l'air qui provient des soufflets agissait sur la surface. Cette opération se fait dans un fourneau nommé fourneau d'af- finage ; la masse de Fer refroidie reçoit le •nom de Fer affiné. On soumet ensuite cette masse, pour en rapprocher les parties, à l'action de gros marteaux, mus par l'eau ou par des machines à vapeur, et on finit par l'amener à l'état de Fer forgé ou en barres. Quant à l'Acier, qui est le troisième pro- duit des minerais de Fer, il se fait commu- nément avec le Fer forgé , que l'on tient longtemps soumis à une haute température dans des caisses de briques, bien fermées , où on l'a disposé par lits alternatifs avec de la poussière de charbon. L'Acier produit ainsi se nomme Acier de cémentation. C'est une combinaison de fer et de carbone, qui se distingue de la fonte par une plus grande pureté, par la propriété de se laisser forger et limer, et acquérir un grand degré de du- reté et d'élasticité par la trempe. L'Acier de cémentation, cassé en petits morceaux, que l'on place dans des creusets très réfractaires, et chauffé fortement dans des fours à cou- rants d'air, est susceptible de se fondre et d'être coulé dans des lingolières. C'est ainsi qu'on se procure l'Acier fondu, qui reçoit le 602 FER plus brillant poli, et avec lequel on fabrique les rasoirs, les bijoux et les parures d'acier. Lorsqu'on a des minerais riches et de fa- cile fusion , tels que certaines Hématites , et surtout les Fers spathiques, on peut obtenir duFer malléable du premier feu, et par con- séquent économiser beaucoup de temps et de combustible , en évitant l'opération qui a pour but de changer le minerai en fonte. Pour cela, on place immédiatement celui-ci dans le creuset même de la forge , où l'on aurait affiné la fonte, si l'on avait suivi la marche ordinaire. Ce nouveau procédé est usité depuis longtemps en Catalogne et dans les Pyrénées: il s'appelle la Fonte à la ca- talane. La Fonte qui provient de l'Hématite et du Fer spathique est susceptible de donner di- rectement de l'Acier, et non du Fer, quand on la traite convenablement, en évitant de brûler tout le carbone qu'elle renferme. On voit donc que les minerais de fer peuvent produire immédiatement soit de la Fonte, soit du Fer ou de l'Acier. On estime qu'en Europe, le total du pro- duit du Fer fabriqué annuellement, monte à près de sept millions de quintaux , dont la valeur est de plus de trois cents millions de francs. Cette valeur dépasse de beaucoup celle du produit des mines d'or et d'argent de l'Amérique, qui au commencement de ce siècle ne s'élevait qu'à deux cent trente mil- lions de francs. (Delafosse.) FER-A-CHEVAL, bot. ph. — Synonyme vulgaire d'Hippocrepis. FER DE LANCE, mam. —Nom vulg. d'une espèce du g. Phyllostome. FERA, poiss. — Nom d'une espèce du g. Lavaret, Coregonus fera. FER.-E. mam. — Voy. carnassiers. * FERDINA. echin. — Genre d'Astéries du groupe des Echinaster proposé par M. J. E. Gray pour deux espèces , l'une de l'Ile de France (F. flavescens), Vautre des côtes de Colombie (F. Cumingii). Il a pour carac- tères : Corps plat; rayons grands, convexes et Yerruqueux en dessus, plats et uniformes en dessous; épines ambulacraires courtes, unies à leur base. (P-G.) FERDINANDA (Ferdinand IV, roi d'Es- pagne), bot. ph. — Genre de la famille des Composées , tribu des Sénécion idées - Hé- lianthées, établi par Ljgasca (Nov. gen et FER j Sp. 31) et renfermant quatre ou cinq es- pèces, dont deux sont cultivées en Europe. Ce sont des arbrisseaux mexicains, à feuilles alternes , ovées ou oblongues, atténuées à la base , obtuses au sommet, très entières ou crénelées, triplinerves , pubescentes ou scabres en dessus ; pubescentes ou velou- tées-argentées en dessous, à capitules mul- tiflores, hétérogames, jaunes, disposés en corymbes terminaux ramifiés , dont les feuilles florales colorées. FERDINANDEA. bot. ph. — Pohl, au- teur de ce genre , en a depuis changé la dénomination en celle de Ferdinandusa , parce qu'il existait déjà un genre Ferdi- nanda ou Ferdinandia établi par Lagasca. Voy. ce mot. (C. L.) * FERDINANDUSA (diminutif de Ferdi- nanda). bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées, tribu des Cinchonées , formé par Pohl {PL bras. II, 8, t. 106-108) et ne renfermant que trois espèces. Ce sont de beaux arbres , à feuilles opposées, briève- ment pétiolées, coriaces, très entières; à stipules interpétiolaires, ovées, cuspidées, très fugaces; à fleurs en cymes corym- beuses, formant une panicule terminale. (C. L.) FEREIRIA , Vandell. bot. ph. — Syno- nyme (VHillia, Jacq. *FERGUSONITE (nom d'homme), min. — Tantalate d'yttria , différant de l'Yttro- tantalite , par les proportions seulement, et cristallisant dans le système quadratique* Cette espèce est remarquable par l'hémiédm latérale que présentent ses cristaux. Voyez TANTALE. (DEL.) *FERIA. ins. — Genre de Diptères, établi par M. Robineau-DesYoidy dans son Essai sur les Myodaires , page 30. Ce genre, qu'il place dans la famille des Calyptérées, divi- sion des Coprobies vivipares, tribu des Ma- cropodées, ne renferme que deux espèces décrites et nommées pour la première fois par l'auteur, Tune rubescens et l'autre ni- tida. La première, d'après son assertion, n'est pas rare dans les environs de Paris, sur les fleurs de la Berce et de la Butome. (D.) FERMENT. Fermentum. chim. — On donne le nom de Ferment à des substances ordinairement azotées , telles que le Gluten et l'Albumine végétale qui , sous certaines FER FER 603 influences , jouissent de la propriété de dé- velopper, dans les corps avec lesquels on les met en contact , un mouvement particulier appelé fermentation. On trouve des Ferments naturels dans certains fruits, et on les sépare de la coction d'orge dans la fabrication de la bière ; dans ce dernier cas on lui donne le nom de levure. On appelle encore Ferment certaines substances qui ont subi un com- mencement de fermentation acide ; au reste on peut dire que la nature des Ferments est encore peu connue. FERMENTATION . Fermentatio. chim. — La Fermentation est un mouvement in- testin accompagné de dégagements de gaz propres à un grand nombre de substances organiques par suite de la réaction qu'exer- cent les uns sur les autres leurs principes constituants lorsqu'ils sont exposés à l'action de l'air ou d'un ferment sous une tempéra- ture de -f- 18 à -|- 25 degrés centig. On a donné différents noms à la Fermentation , selon la nature des produits qui en sont le résultat. Ainsi l'on appelle Fermentation al- coolique, celle qui donne naissance à des li- quides spiritueux ou vineux ; Fermentation acide, acétique ou acéteuse , celle qui suit la Fermentation alcoolique et produit du vinai- gre ( certaines substances végétales , telles que la gomme , le sucre , sont susceptibles de subir ce genre de Fermentation sans avoir passé par la Fermentation alcoolique) ; Fer- mentation putride ou ammoniacale, celle qui résulte de la désorganisation des substances animales , et qui n'est autre chose que la putréfaction même. Certains chimistes ont appelé Fermentation saccharide celle qui ré- sulte de l'exposition à l'air de l'amidon dé- layé dans l'eau , et Fermentation visqueuse ou muqueuse , celle qui se trouve dans les eaux sures des amidonniers , dans les solu- tions de sucre brut, dans quelques vins, etc. D'autres chimistes pensent que cette dernière Fermentation n'est autre chose que la Fer- mentation alcoolique faite avec lenteur. FERNAMBOUC. bot. ph. — Syn. de Brésillet. Voy. cesalpinia. FERNANDEZIA (nom propre ). bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées- Van- dées, établi par Ruiz et Pavon (Syst. , 239) pour une plante herbacée, épiphyte, caules- lente , propre à l'Amérique tropicale ; à feuilles distiques , équitantes , imbriquées , inflorescence en grappes latérales terminales et pauciflores ; fleurs petites et jaunes. FERNELIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées , tribu des Gardéniées, formée par Commerson, renfermant deux ou trois espèces, décou- vertes par l'auteur dans l'Ile de France (Mauritius Island!) et introduites et culti- vées en Europe. Ce sont de petits arbres, très ramifiés, glabres, ayant le faciès de notre Buis commun ; à feuilles opposées obovées, rigidules ; à stipules solitaires des deux côtés , courtes , aiguës ; à pédicelles axillaires très courts, bractéolés, uniflores. (C. L.) FEROLIA. bot. ph. — Tel est le nom appliqué par Aublet ( Guyan. Supp. 7, t. 372 ) à un grand arbre dont on ne con- naît pas les fleurs. Les feuilles en sont alternes , ovales , acuminées , entières , brièvement pétiolées , blanchâtres en des- sous. Les fruits sont charnus, comprimés, rugueux , et portent deux crêtes longitudi- nales ; ils forment des sortes de grappes terminales et renferment un nucule bilo- culaire. On le connaît à la Guyane sous les noms de Bois de férole , de Bois marbré ou satiné; il est très recherché par les ébé- nistes et les tablettiers. Selon quelques auteurs , le genre Ferolia présente quelque affinité avec la famille des Rosacées. Endli- cher et Meissner le passent sous silence dans leurs Gênera Plantarum. (C. L.) FERONIA ( Déesse des bois et des ver- gers), bot. ph. — Genre de la famille des Citracées ( Aurantiacées, auct. /), tribu des Citrées, établi par Correa (Linn. Trans., V, 222) pour une seule espèce, indigène de l'Inde. C'est un arbre à feuilles impari- pennées , bitrijuguées , dont les folioles subsessiles, obovées, obscurément crénelées, pellucides-ponctuées le long des bords ; à fleurs polygames par avortement, disposées en grappes axillaires, terminales, lâches, pauciflores. (C. L.) * FÉRONIDES. ins. — M. Brullé, dans son Histoire naturelle des Coléoptères , t. I, pag. 275, désigne ainsi la deuxième race des Carabiques qu'il divise en cinq familles : les Pogoniens, les Dolichiens, les Platt- niens, les Catadromiens et les Féroniens. Cette race correspond à la tribu des Féro- niens de M. le comte Dejean, dont nous 604 FER suivons la classification en ce qui concerne les Carabiques dans ce Dictionnaire; toute- fois nous ferons remarquer que la nomen- clature des genres adoptés par M. Brullé ne s'accorde pas toujours avec celle de M. De- jean, ce qui provient de diverses causes inutiles à détailler ici. Voy. féroniens. (D.) FÉRONIE. Feronia (déesse des bois). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Féroniens, fondé par Latreille pour remplacer dix au- tres genres établis par différents auteurs ; savoir : Bonelli, Ziegler , Mégerle et Sturm , mais qui lui ont paru trop peu caractérisés pour être conservés. M. le comte Dejean, qui les avait d'abord adoptés , a fini par se ranger à l'opinion de Latreille , et dans son Species , ainsi que dans son dernier Catalo- gue , il ne mentionne plus les genres dont il s'agit que comme des divisions de celui de Latreille. Toutefois , en adoptant celui-ci, il le limite d'une manière plus précise que ne l'avait fait son fondateur ; car il en retran- che plusieurs espèces que Latreille y avait placées à tort, et qui appartiennent à la tribu des Patellimanes ou à celle des Harpa- liens. Le genre Féronie se borne donc pour lui aux espèces qui présentent les caractères suivants : Les trois premiers articles des tarses antérieurs dilatés dans les mâles, moins longs que larges et fortement trian- gulaires ou cordiformes. Dernier article des palpes cylindrique ou légèrement sécuri- forme. Lèvre supérieure en carré moins long que large, quelquefois presque transversale, coupée carrément ou légèrement échancrée; mandibules plus ou moins avancées, plus ou moins arquées et plus ou moins aiguës. Une dent bifide au milieu de l'échancrure du menton. Corselet plus ou moins cordiforme, arrondi , carré ou trapézoïde , jamais trans- versal. Élytres plus ou moins allongées, ova- les ou parallèles. Jambes intermédiaires toujours droites. Le g. Féronie, ainsi borné, renferme néanmoins encore un très grand nombre d'espèces, que M. Dejean a réparties dans dix divisions correspondant aux genres établis par les auteurs dont nous avons parlé plus haut, savoir : lre division. Pœcilus , Bonell. — Insec- tes de taille moyenne , ordinairement ailés, quelquefois aptères, de couleur verte ou mé- tallique , quelquefois bleue ou noire , très FER agiles et courant rapidement en plein jour pendant la plus grande chaleur. Corps assez allongé; corselet cordiforme ou presque carré; articles des antennes comprimes; palpes assez minces ; dernier article cylin- drique. Le dernier Catalogue de M. Dejean en mentionne 29 espèces, dont 17 d'Europe ou de Sibérie , 4 d'Afrique , 7 d'Amérique et 1 de la Nouvelle-Hollande. Type Pœcflut punctulatus Fab., qui se trouve aux environs de Paris. 2e division. Argutor , Még. — Insectes presque toujours au-dessous de la taille moyenne , ordinairement ailés , quelquefois aptères, de couleur noire ou brune, très rarement métallique, assez agiles, mais moins que les Pœcilus, dont ils ont d'ailleurs lesca-r ractères , excepté quelques espèces , qui ont le corps large et déprimé. Ils se tiennent or- dinairement sous les pierres , aux bords des eaux ; ils habitent plus particulièrement les montagnes. Le dernier Catalogue de M. De- jean en mentionne 45 espèces , dont 24 d'Europe ou de l'Asie boréale , 1 des Indes orientales, 4 d'Afrique, 15 d'Amérique et 1 de la Nouvelle-Hollande. Type Argutor vernalis Fab., qui se trouve en Europe et en Sibérie , ainsi qu'aux environs de Paris. 3e division. Omaseusy Ziégl. — Insectes au- dessus de la taille moyenne , ordinairement aptères , quelquefois ailés, de couleur noire et luisante , peu agiles , se tenant habituel- lement sous les pierres. Corps assez allongé ; corselet presque carré, tronqué postérieure- ment ; élytres légèrement ovales et presque parallèles ; pattes assez fortes et assez allon- gées ; antennes assez fortes et filiformes ; dernier article des palpes presque cylindri- que. Le dernier Catalogue de M. Dejean en mentionne 28 espèces , dont 16 d'Europe et de Sibérie, 2 de la Perse occidentale, 9 d'A- mérique et 1 de la Nouvelle-Hollande. Ty- pe Omaseus leucophthalrms Fab., répandu dans presque toute l'Europe et très commun aux environs de Paris. 4e division. Steropus , Méger. — Insec- tes au-dessus de la taille moyenne, toujours aptères , de couleur noire et luisante , rare- ment brune ou métallique , ressemblant beaucoup à ceux de la division précédente, mais ayant le corselet arrondi postérieure- ment et les élytres plus ovales et plus con- vexes. Le dernier Catalogue de M. Dejean en FER FÉR 605 mentionne 16 espèces, dont 8 d'Europe ou de l'Asie boréale , 3 d'Afrique et 5 d'Amé- rique. Type Steropus madidus Fab., qui se trouve en France. 5e division. Platysma, Sturm. — Insectes de différentes grandeurs , aptères ou ailés, ordinairement de couleur métallique ou noire , et quelquefois brune , ressemblant à ceux des divisions précédentes, mais ayant le corselet cordiforme ou rétréci postérieu- rement. Le dernier Catalogue de M. Dejean en mentionne 48 espèces , dont 17 d'Europe ou de Sibérie , 30 des diverses parties de l'Amérique et 1 du Sénégal. Type Platysma pichnana Creutz., qui se trouve en France et en Allemagne , mais assez rare partout. 6e division. Cophosus , Ziégl. — Insectes au-dessus de la taille moyenne , toujours aptères , de couleur noire et luisante , res- semblant aux Omaseus de Ziégler, mais ayant le corps plus allongé et cylindrique ; les antennes un peu plus courtes et les pal- pes un peu plus forts. Cette division est la moins nombreuse; elle ne renferme, d'après le dernier Catalogue de M. Dejean, que 4 es- pèces , dont 3 de Hongrie et 1 de Grèce. Type Cophosus magnus Méger. , du pre- mier de ces deux pays. 7e division. Pterostichus , Bonelli. — Cette division renferme les plus brillantes espèces du g. Feronia. Si l'on en excepte un petit nombre dont la livrée est toute noire , les autres sont revêtues de couleurs métalliques, dorées, cuivreuses ou bronzées. Leurs élytres sont parsemées de points profonds et diver- sement disposés qui les font paraître comme guillochées dans quelques espèces. Ces points varient de forme et de position presque sur chaque individu ; ce qui rend très difficile la détermination de la plupart des espèces : aussi est-il plus que probable qu'il existe beaucoup d'erreurs ou de doubles emplois dans leur nomenclature. On trouve ces in- sectes sous les pierres , sur le bord des ruis- seaux et des torrents, particulièrement dans les montagnes. Leur corps est plat et quel- quefois assez court ; le dernier article de leurs palpes est un peu élargi à l'extrémité. On remarque sur le dernier segment de l'ab- domen des mâles une petite crête ou éléva- tion longitudinale. Le dernier Catalogue de M. Dejean en mentionne 50 espèces qui ap- partiennent toutes à l'Europe, à l'exception de 3 , dont 1 de la Perse occidentale , 1 de la Sibérie et 1 de la Californie. Type Pteros- ichus rutilons Bonelli. Cette espèce, d'un vert doré très brillant , est très commune dans les Alpes qui séparent la France du Piémont. 8e division. Abax , Bonelli. — On recon- naît les espèces de cette division à leur forme large et aplatie. Ce sont des Insectes de taille moyenne , toujours aptères , d'un noir lui- sant, peu agiles, et se tenant habituellement sous les pierres , dans les endroits humides. Leur corselet , presque carré ou trapézoïdal, est aussi large que les élytres à la base; celles-ci sont presque parallèles et peu allon- gées. Le dernier Catalogue de M. Dejean en mentionne 17 espèces , dont 12 d'Europe, 1 de Sibérie , 1 d'Afrique et 3 d'Amérique. Type Abax striola Fabr. Cette espèce se trouve communément dans les bois et les montagnes de l'Europe, excepté en Suède, où elle est très rare. 9e division. Perçus, Bonelli. — Insectes au-dessus de la taille moyenne , quelquefois assez grands, toujours aptères, d'un noir lui- sant , quelquefois mat , peu agiles, se trou- vant sous les pierres , dans les parties mé- ridionales de l'Europe ; ressemblant quel- quefois aux Abax pour la forme, mais étant toujours plus allongés , et quelquefois aussi aux Steropus , mais n'ayant jamais de re- bords à la base des élytres , tandis que ces rebords existent toujours dans toutes les au- tres divisions. Le dernier Catalogue deM. De- jean en mentionne 18 espèces , dont 3 de Corse, 4 d'Italie, 2 de Sicile, 1 deSardaigne, 2 du Piémont, 4 d'Espagne ou du Portugal, 1 de Grèce et 1 de Barbarie. Type Perçus corsicus Latr., qui n'a encore été trouvé qu'en Corse. 10e division. Molops, Bonelli. — Insec- tes au-dessus de la taille moyenne, toujours aptères , d'un noir luisant , quelquefois ti- rant sur le brun ; très peu agiles , et se te- nant sous les pierres; leur corps est court, assez épais , avec les pattes fortes , assez courtes, et le corselet cordiforme ou presque carré. Le dernier Catalogue de M. Dejean en mentionne 10 espèces, toutes d'Europe, dont la plus connue est le Molops terricola Fabr., qui se trouve en France et en Alle- magne , et qui n'est pas rare dans les envi- rons de Paris. 606 FER Depuis que le g. Feronia de Latreille a été généralement adopté en France avec les modifications qu'y ont apportées les travaux successifs de MM. Dejean , Brullé et de Cas- telnau , M. le baron de Chaudoir, qui réside à Kiew en Russie , a publié, dans le Bulle- tin de la Société impériale des naturalistes de Moscou , n° 1 , année 1838 , sous forme de tableau synoptique, une nouvelle division de ce même genre , qu'il élève au rang de tribu ou de famille : aussi le divise-t-il en 42 genres , dont 29 de sa création; les au- tres appartiennent à divers auteurs. Nous nous abstiendrons d'en donner ici la nomen- clature; nous ferons seulement observer qu'ils nous ont paru reposer pour la plupart sur des différences de forme presque insaisis- sables, et nous ajouterons cette réflexion : c'est qu'il est assez singulier que les ento- mologistes français suppriment comme inu- tiles les dix genres établis par Bonelli , Zié- gler, Mégerle et Sturm , et les remplacent par un seul , celui de Latreille ; tandis que l'entomologiste russe trouve au contraire qu'il est utile non seulement de les conserver, mais d'y en ajouter 32 de plus. Que conclure de cette divergence d'opinion , sinon que l'établissement des genres sera toujours une chose arbitraire tant qu'on ne sera pas d'ac- cord sur les parties de l'organisation qui doivent seules en fournir les caractères. Voy. féroniens. (D.) * FÉRONIENS. Feronii. ins. — Tribu de Coléoptères pentamères , famille des Cara- biques , établi par M. le comte Dejean , et ayant pour type le genre Feronia de La- treille. Elle se compose de 38 genres, répar- tis dans 3 divisions , ainsi qu'il suit , sa- voir : PREMIÈRE DIVISION. Le premier article des tarses dilatés , au moins dans les mâles. Elle ne comprend qu'un seul genre : Ste- nomorphus. DEUXIÈME DIVISION. Les deux premiers articles des tarses an- térieurs dilatés dans les mâles. Elle comprend 6 genres : Omphreus , Me- lanotus , Pogonus , Cardiaderus , Baripus , Vatrobus TROISIÈME DIVISION. Les trois premiers articles des tarses an- térieurs dilatés dans les mâles. FÉR Elle peut être partagée en deux subdivi- sions : Première subdivision. Crochets des tarses dentelés en dessous. Elle comprend 5 genres : Dolichus, Pristo- nychus , Calathus , Pristodactyla , Taphria Deuxième subdivision. Crochets des tarses sans dentelures. Elle comprend 26 genres : Mormolyce , Sphodrus, Platynus, Anchomenus, Agonum, Olisthopus , Trigonoloma, Catadromus , Les- ticus , Distrigus , Abacetus , Drinostoma , Microcephalus, Feronia, Camptoscelis, Myas, Cephalotes , Stomis , Abaris , Rathymus , Pe- lor, Zabrus , Amara , Lophidius , Antarctia, Masoreus. Les Féroniens sont placés par M. Dejean entre les Harpaliens et les Patellimanes. Ils se distinguent des premiers par les tarses intermédiaires et par le quatrième article des tarses antérieurs , qui ne sont jamais dilatés dans les mâles , et des Patellimanes par les tarses antérieurs des mâles , dont les deux ou trois premiers articles sont plus ou moins triangulaires ou cordiformes (jamais carrés ou arrondis), et garnis en dessous de poils peu serrés qui ne forment pas une es- pèce de brosse. De même que dans les Pa- tellimanes et les Harpaliens , les jambes an- térieures sont toujours assez fortement échancrées ; les élytres ne sont jamais tron- quées à l'extrémité ; le dernier article des palpes n'est jamais terminé en alêne. Tels sont les seuls caractères qui lient en- tre eux les 38 genres dont se compose la tribu qui nous occupe , car chacun d'eux , considéré dans sa forme générale , a un fa- ciès très différent. Tous néanmoins se res- semblent par leurs habitudes : ils vivent à terre sous les pierres ou les décombres , et beaucoup d'entre eux se rencontrent au mi- lieu des champs ou dans les chemins qui traversent les bois. Quelques uns sont revê- tus de couleurs métalliques assez belles , et ceux-là surtout se livrent en plein jour à la chasse des autres insectes ; mais le plus grand nombre, vêtu d'une livrée toute noire, ne se distingue spécifiquement que par quel- ques légères variations de forme , et par les stries et les points dont ils sont marqués , ce qui rend leur détermination très difficile. Les seules larves de Féroniens que l'oo FER connaisse appartiennent au g. Zabrus. Elles ont la forme d'un Ver blanc assez court et épais , lequel vit dans la terre à peu de pro- fondeur, et s'y fabrique une coque avant de se transformer en nymphe. Les métamor- phoses de cette larve ont été observées par M. Germar , qui en a rendu compte dans le Ier vol. de son Magasin d'entomologie. Nous ne terminerons pas cet article sans faire observer combien Latreille et M^ De- jean , d'après lui , se sont écartés de la mé- thode naturelle , en plaçant parmi les Féro- niens le Mormolyce phyllodes, espèce unique dans son genre , figurée dans l'Atlas de ce Dictionnaire : Ins. Coléopt. , pi. 2, fig. 5. Cet insecte , dont la forme bizarre rappelle celle d'une Mante, ne diffère presque en rien du g. Agra , appartenant à la tribu des Troncatipennes, si l'on fait abstraction dans son organisation de l'excessive dilatation du bord extérieur de ses élytres, qui suffit seul pour lui donner ce faciès extraordinaire qui le distingue entre tous les Garabiques : aussi est-ce avec raison que MM. Serville et Lepe- letier de Saint-Fargeau, dans le volume X de ^Encyclopédie méthodique qui a paru en 1825, au lieu de suivre à cet égard l'opinion de Latreille , ont compris l'insecte dont il s'a- git dans la tribu des Troncatipennes , et de- puis , cet exemple a été suivi par M. Klug dans l'arrangement de la collection entomo- logique du muséum de Berlin. Voy. mormo- LYCE et FÉRONIE. (D.) *FÉR01MTES. ins. —M. de Castelnau, dans son Histoire des Coléoptères, faisant suite au Buffon-Duménil, tom. I. page 104, dé- signe ainsi un groupe de Coléoptères dans la famille des Carabiques , lequel cor- respond en partie à la tribu des Féroniens de M. Dejean, et plus particulièrement au g. Féronie de Latreille. Voy. ces deux mots. (D.) FERRARIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Iridées , établi par Linné (Gen., n° 1018) pour des plantes her- bacées du Cap à rhizome tubéreux, à feuilles bifariées ensiformes, épaisses, nerveuses ; à tige feuillue et imbriquée , simple ou en panicule rameuse ; inflorescence agrégée , spathes plurivalves; fleurs très caduques. On cultive surtout dans nos serres tempérées le F. undulata, dont les fleurs , d'un pour- pre foncé, ne durent que quelques heures. FER 607 On les multiplie de Caïeux, qu'on sépare quand les feuilles sont desséchées. FERREOLA, Kœn. bot. ph.— Syno- nyme de Maba , Forst. (C. L.) FERRICALCITE , Kirwan. min. — Cal- caire ferrifère. C'est la variété dite Calcaire jaunissant. Voy. calcaire. (Del.) *FERRUGINEUX. Ferruginosus. zool., bot., min., géol. — En minéralogie ou en géologie , il indique une substance qui con- tient du Fer ; en organologie , il signifie simplement : Qui est couleur de rouille. FERRUM EQUINUM, Tournef. bot. ph. — Synonyme d'Hippocrepis, L. *FERTILE. Fertilis. bot.— On dit qu'une plante est fertile quand elle est propre à se reproduire ; les étamines sont fertiles quand les anthères sont pleines de pollen. FÉRULE. Ferula. bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères - Peucédanées , établi par Tournefort (Inst., 170) pour des plantes herbacées originaires de l'Europe méditerranéenne et des contrées orientales , à racine épaisse, à tige épaisse et remplie d'une moelle parsemée de longues fibres éparses ; à feuilles surdécomposées , seg- ments le plus souvent fendus en lacinies linéaires ; à ombelles multiradiées , les la- térales souvent opposées ou verticillées ; involucres variables; fleurs jaunes. Les ca- ractères essentiels de ce g. sont : Corolle à cinq pétales étalés, égaux et cordiformes ; akènes ovoïdes, comprimés, presque plans, relevés de trois côtes peu saillantes sur cha- cune de leurs moitiés. Le nombre des espèces de ce genre est as- sez nombreux ; mais nous ne citerons que les plus intéressantes , qui sont au nombre de quatre. F. commun , F. communis, qu'on croit être la Férule des anciens. On employait autre- fois sa moelle spongieuse en guise d'ama- dou ; et cet usage est encore en vigueur dans certaines parties de l'Italie , et surtout en Sicile. C'est aussi dans les tiges creuses de cette Férule que l'on conservait les manu- scrits précieux ; et la Fable dit que ce fut dans une tige de Férule que Prométhée dé- roba le feu du ciel. F. assa-foetida. Cette plante, originaire de Perse , produit la Gomme-résine connue dans les pharmacies sous le nom d\4.ssa-fœ- tida et de Stercus diaboli. Cette substance 608 FER FES se trouve en masses informes, de con- sistance semblable à celle de la cire , à cas- sure yitreuse blanchâtre d'abord, et passe au rouge par l'acjion de l'air. Son odeur alliacée est d'une fétidité extrême , et s'al- tère par l'action du temps ; sa saveur est amère et fortâcre. On la mélange souventavec d'autres gommes et des résines de Conifères. La pesanteur spécifique de cette gomme-ré- sine est de 1327 ; elle cède ses principes ac- tifs à l'alcool et à l'éther, au jaune d'œuf et au vinaigre , et reste en suspension dans l'eau, à laquelle elle communique un aspect laiteux. VAssa-fœt ida, très employé dans l'Orient comme assaisonnement, exerce sur les voies digestives une excitation puissante, et a été, à tort , regardé comme un puissant anti- spasmodique. Son odeur et sa saveur désa- gréables empêchent de l'administrer en so- lution. On l'emploie en pilules et en lave- ment. Selon M. Pelletier, VAssa-fœtida est com- posé : Résine, 65 ; Bassorine, 11 ; Gomme, 19; Huile volatile , 3. Pour extraire VAssa-fœtida , on attend que la racine ait quatre ans; au bout de cette époque on en enlève les tiges et les feuilles ; on découvre le collet de la racine , qu'on laisse à l'air pendant quarante jours; puis on y pratique des incisions successives, et l'on recueille le suc qui découle , qu'on fait ensuite sécher au soleil. F. ammonifère , F. ammonifera. Il est en- core douteux que la gomme ammoniaque soit tirée de cette plante ; mais on pense que c'est le produit d'une Férule. Suivant M. Jackson , c'est dans les environs d'El- Arisch que croît cette plante , qui porte en arabe le nom de F. eskouk ; d'autres au- teurs prétendent qu'on l'extrait des g. Bu- bon ou Dorema. Dans l'incertitude où l'on est sur la plante qui produit cette gomme , nous en traiterons ici. La gomme ammoniaque se trouve dans le commerce en larmes blanches , opaques , et jaunissant avec le temps et en masses jau- nâtres parsemées de larmes blanches. L'o- deur en est forte , et la saveur amère , acre et nauséeuse. On l'emploie à la dose de 4 à 12 grains suspendus dans une potion à l'aide d'un jaune d'œuf , ou en pilules pour faci- liter l'expectoration à la suite des catarrhes pulmonaires chroniques. On l'emploie en- core dans les emplâtres fondants. F. sagapinum, F. persica. C'est à cette plante, qui croît dans la Perse, et qui est en- core mal connue, qu'on attribue la produc- tion du Sagapinum , ou Gomme séraphique, qui arrive en masses molles , demi-transpa- rentes, semblables au Galbanum, mais ayant la couleur de VAssa-fœtida, dont elle diffère en ce qu'elle ne se colore pas en rouge à la lumière. On l'emploie dans la préparation du Diachylon gommé et de la Thériaque. (G.) *FÉRUSSACIE. Ferussacia, Risso. moll. — Dans le tome IV de son Histoire naturelle des principales productions de l'Europe mé- ridionale, M. Risso propose ce genre dédié à M. de Férussac, pour une coquille connue depuis bien longtemps, et qui n'a point les caractères propres à un genre particulier. Il suffira en effet de citer le type de ce genre : VAchatina folliculus des auteurs. Voy. AGATHINE. (DESH.) *FESSOMA. arach. — Ce nom a été donné par M. Heyden à un nouveau genre de l'ordre des Arachnides, et dont les carac- tères n'ont jamais été publiés ; cette nouvelle coupe générique renferme le Trombidium papillosum Herm. (H. L.) *FESTONÉES. Encarpatœ arach. — M. Walckenaër, dans le tom. 2* de son Hist. nat. des Ins. apt., a donné ce nom à la cin- quième famille de son genre Epeira pour renfermer les espèces dont les mâchoires sont courtes , arrondies , aussi larges que hautes ; dont le céphalothorax est très plat, le plus souvent couvert de poils argentés, et enfin dont l'abdomen est découpé et fes- toné. Les espèces désignées sous les noms de E. argentata, australis, sericœa, splendida , dentata, œmula, amictoria, nobilis, cera- siœ, Iris et segmentata, font partie de cette famillle. Toutes ces espèces forment un co- con ovoïde tronqué. (H. L.) FESTUCA, L.bot. ph. — Nom scienti- fique du g. Fétuque. FESTECACÉES. Festucaceœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Graminées. Voyez ce mot. FESTUCARIA. helm. — Nom imposé primitivement par Zeder en 1788 au genre Trématode que Rudolphi et les autres hel- minthologistes ont nommé depuis lors Mo- nostoma. (p* **•) FET FEU 609 FETTSTEIN. min. — Yoy. néphéline. FÉTUQUE. Festuca. bot. ph. — Genre de la famille des Graminées-Festucacées, éta- bli par Linné pour des plantes herbacées, vivaces , abondantes dans les lieux arides et stériles des pays tempérés de l'hémisphère boréal , rares dans l'hémisphère austral et très rares sous les tropiques. Leurs feuilles sont planes ou sétacées , leur inflorescence en panicules ou en grappes. Leurs pédicelles sont renflés de la base au sommet, et por- tent des épillets oblongs de deux à quinze fleurons ayant la corolle formée de deux valves inégales, dont l'extérieure est souvent aristée ; une à trois étamines , deux styles, deux stigmates plumeux , caryopse oblon- gue , marquée d'un sillon longitudinal et adhérent à la glume supérieure qui est per- sistante. Le nombre des espèces de ce genre est plus de quatre-vingts ; quelques unes , propres aux prairies naturelles , sont néan- moins cultivées pour former des pâturages en les associant à des Graminées qui crois- sent dans les mêmes localités , et donnent en même temps leur produit. Ces espèces sont : La Fétuque des prés F. pratensis , une des meilleures qu'on puisse employer pour ensemencer des prai- ries basses. Elle est un peu tardive, mais produit beaucoup et donne un excellent fourrage ; la Fétuque élevée, F. elalior, con- nue en Allemagne sous le nom de F. gi- gantea. Elle est plus tardive et plus élevée que la précédente, et forme des prairies du- rables ; la F. ovine, F. des brebis ou coquiole, F, ovina, excellente nourriture , très recher- chée des Moutons, et très précieuse pour établir des pâturages dans les mauvaises terres. Comme les Moutons ne paraissent la manger volontiers que l'hiver, il vaut mieux l'associer à d'autres Graminées ; mais si on la sème seule , il en faut environ 30 kil. à l'hectare ; la Fétuque a feuilles fines, F. tenuifolia ; cette plante qui réussit très bien dans les sables secs et arides est man- gée en hiver à sec par les animaux : les Vaches la paissent volontiers sur pied. La Fétuque traçante , F. rubra, croît à la fois dans les prairies sèches et humides , et par- tage les propriétés des deux espèces précé- dentes; F. flottante, F. fluitans , plante des prairies humides, est recherchée en vert par les animaux. Dans le Nord , sa graine mondée connue sous le nom de Manne de Pologne ou d'Herbe à la Manne , est em- ployée comme plante alimentaire. On la com- pare au Sabot des Indiens, qu'elle surpasse, dit-on, en saveur, mais le plus communé- ment on l'emploie en Gruau. Sa farine qui se rapproche beaucoup de celle du Riz n'est bonne qu'en bouillie et ne paraît pas suscep- tible de panification. Les oiseaux d'eau pa- raissent rechercher sa graine avec avidité. On se sert de sa fane pour faire des nattes et des paniers et remplir des matelas et des sièges en place de crin. FEU (wûp, Ttvpo'ç; ignis, is; feuer; ftre). phys. — L'un des quatre éléments admis par toute l'antiquité , la Terre , l'Eau , l'Air et le Feu. Le Feu fut considéré généralement comme l'élément le plus immatériel, et celui qui s'approchait le plus de la Divinité par sa pureté et par son activité. Platon, dans son Timée , après avoir supposé qu'il sortit des quatre éléments , quatre genres d'êtres dis- tincts , qui y correspondaient, désigna le Feu comme l'élément d'où provenait celui des Dieux : on sait que les mages l'adoraient comme la puissance universelle et intelli- gente. La grandeur des attributs accordés au Feu en fit admettre deux espèces : le Feu élé- mentaire, incréé, immaculé, source de toute création ; et le Feu terrestre, moins pur que le premier , restant imprégné des matières grossières qui servent à le produire. Le Feu conserva le titre d'élément dans la philosophie du moyen âge, et le vulgaire même de notre époque n'a point encore cessé de le désigner par ce titre. Cette persistance dans la prééminence élémentaire du Feu ne peut surprendre , si l'on considère les diffi- cultés qu'il y a pour le public de compren- dre l'acte chimique que l'on nomme com- bustion ; ces difficultés existent même pour les hommes instruits dans les facultés étran- gères aux sciences physiques : pour eux , le Feu est aussi un élément. La qualité géné- ratrice du Feu élémentaire ne fut attaquée scientifiquement que dans la moitié du siècle dernier, lorsque les découvertes de Priestley et de Lavoisier établirent la nature com- burante de l'oxygène et la passivité des bases. La théorie de la combustion , en s'é- lucidant chaque jour, effaça jusqu'aux der- niers linéaments de Ja puissance élémentaire du Feu , et c'est de cette époque que le Feu 77 610 FEU FEU cessa d'être un élément , un corps, une sub- stance quelconque, pour n'être plus que l'ef- fet complexe de combinaisons et de mouve- ments. Le Feu ne présentant rien de saisissable en propre s'est toujours refusé à une bonne définition. Dans toutes celles qui ont été données, on n'indique pas ce qu'est le Feu ; on dit par quel moyen on produit de la cha- leur, la combustion, Vignition et la flamme; et c'est cet ensemble de causes et d'effets , appartenant au même ordre de phénomènes, qui fut matérialisé, individualisé par le nom substantif Feu, comme on matérialise et in- dividualise toutes les causes qui se dérobent à nos investigations , et toutes les concep- tions abstraites des qualités et des actes. Dès l'instant qu'un nom a été imposé à une ab- straction , elle devient tout aussi substan- tielle que les corps réels , que nous ne dési- gnons également que par des mots du même ordre. C'est ainsi que l'habitude de réfléchir au moyen du langage , au lieu de réfléchir par la rénovation des perceptions, nous fait mettre au même rang les mots arbre et grandeur, par exemple, quoique le premier mot soit la traduction vocale de l'impression faite par un corps sur l'un de nos organes' > et l'autre la traduction vocale d'une qualité de ce même corps, conçue abstractivement, en dehors de toute matérialité. Dans la philosophie moderne , dans celle qui s'appuie sur les faits physiques , le Feu n'est plus un élément, il n'est même plus un produit direct ; ce n'est plus que la généra- lisation de cette série d'effets transitoires , ressortant de la combustion , et dont la du- rée n'excède pas celle des causes réelles mises en activité. Quel que soit le penchant de notre esprit à matérialiser les actes et les qualités des corps en leur donnant des noms spéciaux, l'absence du Feu, pendant l'absence des combinaisons matérielles visibles, que nous produisons et suspendons à volonté , a fait douter un certain nombre de philosophes sur la qualité élémentaire du Feu. Le Feu , dit Heraclite, tire son aliment des par- ties subtiles de la matière. Pour Heraclite, le Feu n'était donc pas un élément existant par sa propre nature , comme l'Air , l'Eau et la Terre , qui existent sans alimentation nou- velle? En cessant d'être élément, le Feu en a cédé le titre à une création jmoderne , tout aussi arbitraire , au calorique. Dès l'instant qu'il fut constaté que le Feu était un effet patent, lumineux , très complexe, provenant de la combinaison de l'oxygène et d'une base, il restait un hiatus entre l'acte chimique matériel et le produit immatériel de la cha- leur et de Tignition : il faHait rattacher ces effets à l'acte chimique qui les précédait, et c'est ce qu'on fit en inventant le calorique, substance impondérable , latente , agglomé- rée dans les corps, et qui se dégage des liens qui la retiennent , au moment que les corps pondérables s'unissent pour former des com- binaisons nouvelles. Ce fut à cette nouvelle substance rendue libre qu'on attribua les effets secondaires de chaleur et (Vignition , suivant la quantité et la coercition de ses éléments. La nature du calorique n'ayant point été définie à ce mot ni celui de chaleur , nous reviendrons sur leur valeur aux mots igni- tion , lumière et température , tout en ré- servant la partie théorique pour le mot vi- brations (Système des), que nous n'avons fait qu'indiquer au motÉTHER. Voy. ce mot. (P.) FEU-GRISON ou BRISON. — Nom donné au proto-carbure d'hydrogène qui se dégage spontanément de la vase des marais et des mines de houille. Sa composition est en proportion : 1 Carbone = 76,43 ) _ rH2 2 Hydrogène = 24,96 j = Sur la pente septentrionale des Apennins, à Velleja , Pietra-Mala , Barigazzo, etc. , il forme des Feux naturels en s'échappant par les fissures du terrain. Lorsqu'il se dégage accompagné de matière boueuse, imprégnée de sel commun , on nomme salzes ou vol- cans vaseux les sources qui le produisent. Le Feu-Grison des mines fait chaque année un grand nombre de victimes par son ex- plosion , et le danger est d'autant plus me- naçant que la mine a été plus anciennement délaissée. (P.) FEU (globes de). — Voy. étoiles filantes et météorites. (P.) FEU CENTRAL. — Nom donné à la haute température que l'on suppose exister au centre du globe terrestre. Voy. tempéra- ture. (P.) FEU FOLLET. Ambulones. phys.— Corn- FEU bustionspontanéeduSesqui-Phosphured'Hy- drogène , qui se dégage des lieux où l'on a enfoui des matières animales. Sa composi- tion est en proportion : 1 d'Hydrogène = 12,479 | . H2p 1 de Phosphore = 196, 15 f La flamme légère que produit cette com- bustion , et qui suit toutes les agitations de l'air, a été l'objet de mille contes supersti- tieux dont la science a fait justice, et qui ne peuvent être rappelés dans un livre sé- rieux. (P.) FEU SAINT-ELME , HÉLÈNE , CAS- TOR ET POLLUX. Ignis lambens , Feu Corpo-Sancto des marins portugais, phys. — Nom donné à la flamme électrique qui s'échappe des corps élevés, lorsqu'ils sont sous l'influence d'une grande tension élec- trique supérieure ( Voy. électricité ). C'est ainsi que , de la croix des clochers , du haut des mâts et des paratonnerres , on voit souvent une lumière phosphorescente plus ou moins vive s'élever dans l'atmosphère et s'y perdre ; cette lumière électrique est produite par l'écoulement continu d'une grande quantité d'électricité , que soutirent les nuages orageux transparents ou opaques qui dominent ïes corps élevés. On démontre parfaitement cet effet en le reproduisant dans le cabinet au moyen d'une machine électrique que l'on met en action , et d'une pointe qu'on présente à quelque distance du conducteur. En opérant dans l'obscurité, et surtout en se servant d'une machine qui donne l'électricité négative, afin que l'écou- lement de la pointe soit positif, on voit une belle gerbe lumineuse qui s'échappe de cette dernière. Si l'on n'a pas de machine propre à donner de l'électricité négative, il faut ar- mer le conducteur de la machine d'une pointe , et lui présenter à distance un globe poli. (P>) FEUILLAISON. Foliatio. bot. — C'est l'époque où une plante vivace ou ligneuse commence à prendre de nouvelles feuilles. FEUILLEA, Pers. bot. ph. — Synonyme de Fevilîea, L. FEUILLES. Folia. bot. — On remarque dans les végétaux phanérogames, et dans les cryptogames les plus élevés dans l'é- chelle organique , trois formes élémentaires principales : une partie descendante ou ra- cine , une partie ascendante ou tige, et une i FÊU 611 partie latérale ou feuille, acquérant un déve- loppement plus ou moins grand , et consti- tuant , d'après la théorie moderne de la mé- tamorphose , qui considère chaque organe appendiculaire comme un changement subi par la feuille , un des organes principaux de la végétation , ou plutôt le plus impor- tant de tous, puisque c'est lui qui donne nais- sance à tous les autres, qui n'en sont qu'une modification. Linné, dont la sagacité avait si profondément pénétré dans la loi du dé- veloppement des végétaux , a proclamé le premier cette vérité il y a près d'un siècle. Quarante années après , Goethe , que sa haute réputation littéraire fit regarder, non comme un philosophe naturaliste , mais comme un rêveur qui avait fait intervenir l'imagination dans le domaine grave et sé- rieux de la science , confirma de nouveau cette importante découverte , qui était déjà tombée dans l'oubli. Il fallut plus de vingt années pour que les botanistes français , dont l'esprit grandissait par l'étude de la philosophie naturelle, en reconnussent l'im- portance et la proclamassent à leur tour. 11 ne fallait rien moins que cette déduction puissante pour arracher la botanique , à l'observation de laquelle s'étaient voués les meilleurs esprits , à la voie routinière dans laquelle elle était tombée. Aujourd'hui la théorie de la métamorphose acquise à la science est la base de toute l'organographie végétale. Les Feuilles sont formées des mêmes élé- ments que la tige, des mêmes vaisseaux, des mêmes fibres et du même parenchyme ; seu- lement le faisceau qui était vertical dans la tige, devenant oblique ou horizontal dans l'ex- pansion foliacée , il en résulte que la partie qui était tournée vers le centre se trouve en dessus, et que la partie extérieure est en des- sous. Ainsi , en suivant l'ordre des éléments constituants, nous trouvons dans le faisceau fibro-vasculaire qui forme la face supérieure de la Feuille , des trachées , des vaisseau! spiraux d'un autre ordre, souvent annulaires, des fibres ligneuses ; et dans la moitié infé- rieure des vaisseaux propres et des fibres analogues à celles du liber. L'épiderme de la Feuille présente aussi des dissemblances , suivant qu'il revêt la face supérieure ou la face inférieure. Les stomates sont plus abondants dans cett« 612 FEU FEU dernière , qui porte souvent aussi des poils ou des écailles. Dans les Feuilles flottantes, mais non submergées, les stomates se trou- vent au contraire sur la page supérieure, tandis qu'elles manquent entièrement dans l'inférieure. Les stomates correspondent au tissu cellulaire, et manquent dans les parties qui correspondent aux faisceaux fibro-Yas- culaires. Le parenchyme des Feuilles aériennes est formé de cellules remplies de granules verts dont la coloration est due à la chlorophylle; mais dans la partie supérieure , on trouve sous l'épiderme de un à trois rangs d'utri- cules oblongs , très serrés entre eux , tandis que dans la couche inférieure ils sont fort irréguliers ; de sorte que le parenchyme su- périeur est d'un tissu dense, tandis que l'in- férieur est lâche et lacuneux , et les stomates correspondent aux lacunes. Le tissu paren- chymateux varie suivant la nature des Feuilles ; mais leur structure générale est la même. Les Feuilles submergées sont dépourvues du g. Plie, Platessa flessus. FLÉTAN. Hippoglossus. poiss. — Genre de l'ordre des Malacoptérygiens-Subrachiens, famille deà Pleuronectes , établi par Cuvier pour des Poissons plats ayant les nageoires et la forme des Plies , les mâchoires et le pharynx armë£ de dents fortes et aiguës, et FLË le corps oblong. Les uns ont les yeux à droite et d'autres à gauche; il en est de même de la ligne latérale. Parmi le petit nombre d'espèces qui com- posent ce genre, nous citerons comme la plus importante le Flétan ou Helbut, type du genre, très commun dans les mers du Nord , dans les parages des Malouines et de Terre-Neuve. Il a les yeux à droite, gros, et aussi rappro- chés du museau l'un que l'autre ; la ligne latérale se courbe d'abord vers le haut, et s'étend ensuite directement jusqu'à la na- geoire de la queue. Le dessus du corps est d'un brun plus ou moins foncé, couvert d'é- cailles peu apparentes, très solidement fixées à la peau, et recouvertes d'uneviscosité abon- dante. Ces Poissons atteignent à une taille gigantesque. On en a péché en Angleterre du poids de 300 livres, et d'après Anderson, il en a été pris en Norwége de près de 18 pieds de longueur. Les Flétans sont d'une voracité extrême ; ils se nourrissent de Gades , de Raies , de Cycloptères et de Crustacés; et lorsqu'ils sont pressés par la faim ils s'attaquent avec acharnement , et se dévorent les nageoires et la queue. On trouve dans leur estomac des objets de toutes sortes, des morceaux de bois, des hameçons rouilles; et Anderson as- sure qu'on y a trouvé des morceaux de glace du Groenland , quoiqu'il ne s'en trouvât nulle part sur les côtes d'Islande. Us déposent au printemps , près du ri- vage et entre les pierres , des œufs de cou- leur rouge pâle. Malgré leur force , les Flétans sont la proie des Dauphins, qui les attaquent avec hardiesse et les mettent en pièces lorsqu'ils ne peuvent les vaincre ; les jeunes sont dé- vorés par les Squales et les Raies. Les oi- seaux de proie les attaquent avec fureur; mais quand le Flétan est gros, il les entraîne au fond des eaux, et les y fait périr. Ils sont souvent attaqués par des Para- sites épizoaires, qui influent sur le goût de leur chair ; et lorsqu'ils sont vieux, ils sont si couverts de plantes et d'animaux marins, que, ne pouvant plus se tenir sur les eaux, ils flottent à la surface , et sont dévorés par les Oiseaux pêcheurs. On les pêche avec une ligne composée d'une grosse corde de 5 à 600 mètres de longueur , garnie d'une trentaine de cordej FLE FLE 643 moins grosses, et à l'extrémité desquelles est un crochet amorcé par des Cottes ou des Gades. Des planches servant de flotteurs in- diquent l'endroit où a été jeté le gangvaden (c'est le nom de cet appareil), et on le retire toutes les vingt-quatre heures. On tue aussi ces poissons à coups de javelot, lorsqu'ils Tiennent se reposer sur les bancs de sable tt les hauts-fonds. L'époque à laquelle les habitants du Nord pèchent les Flétans est le printemps, car en été leur chair est grasse et difficile à conserver . On sale à la manière des Harengs la chair de cette Pleuronecte, dans laquelle on distingue trois parties : les nageoires, nom- mées raffen danois , les morceaux de chair grasse appelées rœckel , et les bandes de chair maigre ou skare flog. On la coupe en bandes qu'on suspend en l'air dans les sé- cheries où le soleil ne donne pas , après les avoir roulées et un peu salées. La chair du Flétan , qu'on mange aussi fraîche ou fumée, est agréable, mais pesante et d'une digestion difficile ; elle ne peut convenir qu'aux marins et aux habitants des campagnes; cependant on en recherche la tête fraîche comme un mets délicat. Les Groënlandais en mangent le foie et la peau, et préparent avec la membrane transparente de leur estomac des plaques destinées à remplacer le verre à vitre de leurs fenêtres. Cuvier a placé les Flétans er re les Plies et les Turbots, sections établies par lui dans le grand genre Pleuronecte, où il sera traité de leur structure et de leurs caractères gé- néraux. (A. V.) FLEUR. Flos. bot.— La Fleur est l'en- semble des organes qui concourent à la fé- condation, et de ceux qui les entourent et les protègent. On compte dans une Fleur complète six ordres d'organes , ou , pour nous servir de l'expression des botanistes théoriciens , six ordres de verticilles , c'est-à-dire de pièces libres ou soudées , disposées autour de l'axe commun en spirales très rapprochées. Ce sont : le calice, la corolle , les étamines , le pistil et les nectaires. Ainsi, une Fleur mu- nie des organes sexuels mâles et femelles et d'un double périgone s'appelle une Fleur complète ; elle est incomplète quand il manque lune ou l'autre de ces parties. Les Fleurs nues sont celles dans lesquelles les organes sexuels n'ont aucune enveloppe, ainsi que cela se voit dans le Frêne. Une Fleur est hermaphrodite quand elle présente les deux sexes à la fois , et uni- sexuelle quand elle n'offre que l'un des deux. On dit qu'elle est mâle ou femelle lorsqu'elle ne renferme que des étamines ou des pis- tils. Elle est neutre ou stérile, lorsque les or- ganes sexuels ne s'y so-nt pas développés , comme dans plusieurs Composées. Quand on veut faire connaître le nombre d'étamines que renferme une Fleur , on dit qu'elle est monandre quand elle n'en a qu'une ; diandre , quand elle en a deux ; triandre, quand elle en a trois ; polyandre, quand elle en a un grand nombre. Lorsqu'on veut indiquer le nombre des pistils, on dit qu'elle est monogyne, digyne, trigyne,polygyne. On a remarqué que, dans les Monocotylédones , les étamines et les pistils sont souvent au nombre de trois ou un multiple de trois ; tandis que, dans les dicotylédones, on trouve plus souvent deux, cinq , ou un multiple de ces nombres. On a improprement rapporté à la Fleur ce qui devrait l'être à la plante entière , et l'on a appelé monoïques celles qui ont les sexes séparés sur le même pied ; dioïques > celles dont les sexes sont séparés sur des pieds différents ; polygames, quand on trouve à la fois sur le même pied des Fleurs uni- sexuclles ou hermaphrodites. Quelques botanistes ont spécialement dé- signé sous le nom de réceptacle le sommet du pédoncule qui est plus ou moins déve- loppé , et qui porte les parties dont la Fleur se compose. M. Rceper, botaniste allemand qui s'est distingué par ses travaux originaux , a pro- posé de donner le nom de gynécée à l'en- semble des organes femelles , et celui d'an- drocée à l'ensemble des organes mâles. Les noms de pistil et d'étamine paraissent de- voir être préférés à ces dénominations nou- velles, qui sont autant de superfétations. Quand la fleur se compose d'une seule enveloppe , comme cela a lieu dans les Liliacées, les Iridées, etc., on donne à cette unique enveloppe le nom de périgone ou périanthe. Lorsque la corolle ou partie intérieure du périgone double , la plus éclatante partie de 644 FLE la Fleur, est d'une seule pièce, on dit qu'elle est monopétale , expression à laquelle M. De Candolle, qui regardait les corolles monopétales comme le résultat de la sou- dure de plusieurs pétales, substitua celle de gamopétale. Quand elle est composée de plusieurs pièces, elle est dite polypétale. Dans les Fleurs monopélales, on distingue le tube , ou partie inférieure de la corolle ; le limbe, ou la partie évasée; et la gorge, ou la partie intermédiaire entre le tube et le limbe. Dans les corolles polypétales, chacune des pièces ou pétales présente V onglet, ou la par- tie étroite par laquelle il est fixé ; et la lame, la partie épanouie qui surmonte l'onglet. La corolle est régulière ou irrégulière , et c'est sur cette considération que Tournefort a établi son système. Elle est encore , rela- tivement à sa forme, tubuleuse, campanulée, globuleuse , cyathiforme , infundibuliforme , rotacée , ligulée , labiée , papilionacée, cruci- forme, etc. ; et si l'on considère le nombre des pétales, elle est unipétale , dijiétale, tri- pétale, etc. Par rapport à son insertion , elle est hy- pogyne, périgyne ou épigyne, et par rapport à sa durée, elle estpersistante, passagère, etc. Suivant la nature des enveloppes et des parties accessoires de la Fleur, on lui donne les épithètes de glumacée, de bractéée, dHn- volucrée , de pétalée , d'apétalée , etc. On a donné le nom d'inflorescence (voy. ce mot) à la disposition des Fleurs dans chaque espèce de plante; et celui de préfloraison ou estivation (voy. ce dernier mot) à la ma- nière dont sont disposées dans le bouton les parties qui le composent. Suivant l'époque à laquelle elles s'épa- nouissent , on les dit printanières , estivales , automnales , hibernales , précoces , tardives ; et on les appelle diurnes , nocturnes , éphé- mères, hygrométriques, etc., lorsqu'elles se déploient à des heures fixes du jour, ou suivant les influences atmosphériques. Les Fleurs varient beaucoup sous le rap- port des dimensions : ainsi celles de la Va- lérianelle et du Myosotis arvensis ont une petitesse microscopique ; on ne peut étudier sans le secours d'une forte loupe la Fleur du Quercusrobur, le géant des forêts; tan- dis que la Gentiana acaulis , humble plante de deux ou trois pouces au plus de hauteur, FLE porte des fleurs de plus d'un pouce et demi; les Magnolia ont des Fleurs d'une grande dimension ; et celles d'une espèce d'Aristo- loche, qui croît sur les bords du Rio Magda- lena , a des calices assez grands pour servir de coiffure. Les Fleurs ne présentent donc aucun rap- port avec la taille ou la durée des végétaux qui les produisent. 11 est à remarquer qu'elles sont d'autant plus nombreuses qu'elles sont plus petites, et cette petitesse se retrouve dans les apétales de Jussieu, y compris la plupart des diclines. Sous le rapport de la coloration, les Fleurs présentent tant de variété , qu'en général c'est un caractère peu important ; car nous trouvons souvent dans une même espèce des Fleurs roses , blanches ou bleues , ou des panachures qui les rendent d'un aspect très agréable. Cependant il est des familles en- tières qui excluent certaines couleurs , et d'autres qui au contraire ont une coloration constante : telles sont les Ombellifères. Dans la plupart des Monocotylédones, elles ont une teinte uniforme; dans les Dicotylédones apétales , elles ont une teinte verte assez triste ; mais dans les autres classes , on trouve toujours la corolle d'une autre cou- leur que le calice. En général, les Fleurs blanches prédominent dans les régions froi- des ; les blanches et les jaunes sont égale- ment répandues dans les régions tempérées ; les rouges et surtout les bleues deviennent de plus en plus communes, à mesure qu'on approche de l'équateur; les vertes et les noires sont rares, surtout ces dernières. La plupart des Fleurs sont inodores , et l'on trouve des familles entières dans les- quelles aucune Fleur n'est odorante ; d'au- tres, au contraire, répandent un parfum dé- licieux ; telles sont : la Rose , le Jasmin , l'Héliotrope à odeur de Vanille, la Tubé- reuse , la Jonquille , le Lis , etc. Quelques unes sont puantes et fétides ; telles sont : la Ciguë , dont l'odeur est vireuse ; l'A- rum , qui répand une odeur de chair pu- tréfiée ; VHyperium hircinum , qui sent l'odeur de bouc, etc. Les odeurs se trou- vent dans toutes les parties de la plante , mais surtout dans les Fleurs. Nicholson a remarqué que celles qui ne proviennent pas des corolles n'agissent pas sur les nerfs , quelque fortes qu'elles soient , tandis que FLE FLO G45 les autres produisent les plus terribles effets. Les "Fleurs ont quelquefois des intermit- tences dans l'émission de leur odeur : les unes ne sont odorantes que le matin , d'au- tres que le soir. La plupart cessent de l'être quand la fécondation est entièrement termi- née , ce qui fait que les Fleurs doubles con- servent plus longtemps leur parfum. En général , les Fleurs sont plus odoran- tes dans les pays secs que dans les contrées humides. Nous renvoyons, pour éviter les répétitions, aux articles calice , étamine , pistil , inflo- rescence , NECTAIRE , ESTIVATION , OÙ l'on trouvera les développements que comporte chacun d'eux. (B.) On donne quelquefois le nom de Fleurs aux urnes des Mousses, aux apothécions des Lichens, et aux capsules des Fougères. On a donné, dans le langage vulgaire, le nom de Fleur , suivi d'une épithète qui in- dique une de ses propriétés réelle ou imagi- naire, à des plantes dont il est devenu l'ap- pellation la plus commune. Le nombre en va toujours diminuant ; nous ne citerons donc que celles en usage aujourd'hui. Ainsi l'on a appelé : Fleur de Coucou, la Primula veris et VAgrostemma flos cuculi. Fl. de Crapaud , le Stapelia variegata. Fl. de Jupiter, VAgrostemma cœli rosa. Fl. de la Passion, la Grenadille com- mune. Fl. de Veuve , la Scabieuse. Fl. du Soleil , l'Hélianthème commun , le Soleil commun, et plusieurs autres plan- tes qui suivent le soleil dans sa marche , et présentent toujours leur disque à ses rayons. FLEUR, min. — Les anciens chimistes donnaient ce nom aux substances réduites en poudre, naturelles ou artificielles, et sur- tout aux sublimés qui se composent de par- ticules fort déliées. FLEUR DE BISMUTH, min. — Voy. EISMUTH. FLEUR DE CANDLE. bot. ph. — Cap- sules du Mesembryanthemum Tripolii. Voy. FICOÏDE. FLEUR DE SOUFRE, min. — Syn. de Soufre sublimé. FLEUR DE ZINC, min. — Vcy. zin- eonise. * FLEURS DES MUSCINÉES. bot. cr. — Les Mousses et les Hépatiques présentent toutes un appareil de floraison moins com- pliqué, il est vrai, que celui des plantes vas- culaires, mais qui , néanmoins, contient les deux sexes, soit séparés , soit réunis, et fonc- tionne d'une manière analogue. Ces fleurs sont donc mâles ou femelles , rarement her- maphrodites , plus souvent placées sur le même individu ou sur des individus diffé- rents, c'est-à-dire monoïques ou dioïques. Nous nous bornerons ici à ce peu de mots , nous réservant de donner plus de détails sur cet objet important dans nos articles hépatiques et mousses , auxquels nous ren- voyons le lecteur. (C. M.) FLEURON, bot. — On appelle ainsi la corolle des fleurs composées, tubuleuse dans toute sa longueur, et le plus communément à cinq lobes. FLEURONNÉ. bot. — Syn. de Floscu- leux. *FLEXLBLE. Flexilis. bot. — On donne cette épithète aux tiges et aux rameaux qui plient sans se rompre. FLEXLLIVENTRES. ras. — Voy. aprt- DIADJE . *FLEXUEUX. Flexuosus. bot. —On dit d'un organe qu'il est flexueux lorsqu'il est courbé en zig-zag avec une certaine régula- rité. Tels sont la tige de l'Aristoloche ser- pentaire, les rameaux de la Spirée flexueuse, les feuilles d'une espèce du g. Phascum, etc. FLL\. min. — Syn. de Marcassite. FLUVDERSIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Cédrélacées -Cédré- lées , établi par R. Brown ( Flinders , Voy. 11,595 , t. 1 ) pour des arbres indigènes de la Nouvelle-Hollande et des Moluques, à feuilles alternes, imparipennées , uni-triju- guées, à folioles très entières, pellucides, ponctuées ; inflorescence en panicules termi- nales, ramassées; fleurs petites, blanches, d'une odeur faible ou désagréable. FL1TMT. min. — Voy. silex. *FLIRTA. arach.— Ce genre, établi par M. Koch , a été rapporté par M. P. Gervais dans le tom. III deVHist. nat. des Ins. apt., par M. Walckenaër , au genre Cosmetus de M. Perty. L'espèce qui a servi de type à ce nouveau genre est le Flirta (Cosmetus) picta, Koch. Voy. cosmetus. (H. L.) *FLOCCARIA, Grev. bot. cr. — Syn. de Penicillum, Lk. 64Q FLO *FLOCON. Floccus. chim., zool., bot. — I Les chimistes ont donné ce nom à des nuages légers que forment en se rassemblant cer- tains précipités, et les zoologistes aux touffes de poils qui garnissent le bout de la queue de certains animaux, tels que le Lion, l'Ane et certains Singes. En botanique, on dit que les poils sont floconneux, lorsqu'ils sont dis- posés par flocons : tels sont ceux qui couvrent la surface des Verbascum. FLOERKEA, Spr. bot. ph. — Syn. d'A- denophora, Fisch. FLONDRE DE RIVIÈRE, poiss.— Voy. PLIE. FLORAISON, bot. — Voy. anthèse. *FLORAL. Floralis. zool., bot. — Cette expression, plus usitée en botanique, où elle sert à désigner les organes qui dépendent de la fleur ou l'accompagnent , telles sont les enveloppes florales, les feuilles florales, etc., sert encore à dénommer spécifiquement cer- tains Insectes qui vivent habituellement sur les fleurs. FLORALE ( feuille), bot. — Synonyme de Bractée. FLORE. Flora, bot. — La Flore est aux végétaux ce que la Faune est aux animaux ; elle comprend l'énumération, dans un ordre systématique ou méthodique, de tous les vé- gétaux cellulaires et vasculaires , ou seule- ment de l'une ou de l'autre de ces deux classes , qui croissent spontanément dans une contrée plus ou moins étendue, souvent même dans les environs d'une ville ; mais les Flores, quelque utiles qu'elles soient à la connaissance de la distribution géographique des végétaux sur la surface du globe , sont loin de comprendre toutes les notions qui initient à l'étude philosophique de la bota- nique des noms de plantes et des noms de lieux : voilà tout ce qu'on trouve dans les Flores les mieux faites, et ceux qui les étu- dient doivent s'estimer heureux d'arriver à dénommer le végétal qu'ils rencontrent. Point d'indications sur les stations, les atti- tudes, la nature géologique du sol, leurs agré- gations ou associations ; jamais on n'y trouve de ces rapprochements heureux qui montrent comment se transforment et se modifient les types en changeant de milieu ; c'est une la- cune regrettable dans la science , qui con- damne des intelligences fécondes à la sté- rile connaissance des noms Un autre défaut FLO des Flores est de ne comprendre le plus com- munément que la phanérogamie , et rare- ment la cryptogamie : pourtant on ne peut pas plus devenir botaniste en étudiant ex- clusivement une de ces deux classes , qu'on ne peut devenir zoologiste en bornant ses études à celle des vertébrés ou des inverté- brés. Personne n'a encore tenté d'introduire dans une Flore les heureuses réformes dont tous les éléments sont réunis dans l'intro- duction des premières éditions de la Flore française ; et nous appelons de tous nos vœux un travail fait dans un esprit large et phi- losophique, qui tende plutôt à faire des bo- tanistes que des herboristes. (B.) FLORESTINA bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées, établi par Cassini (Bullet. Soc. philom. , 1815, 175), pour des plantes herbacées du Mexi- que, couvertes d'une pubescence blanchâtre, à feuilles alternes , pédati-partites ou indi- vises , à capitules en corymbes ou subpani- culés; corolles blanchâtres ou purpurescentes. Le type de ce g. est la F. pedalée, F. pedata. FLORICEPS ( flos , fleur ; ceps , tête ). helm. — G. Cuvier a établi sous ce nom un genre de Vers intestinaux dont on connaît actuellement plusieurs espèces. C'est le même que Rudolphi a nommé Anlhocepha- lus, dénomination que plusieurs helmintho- logistes acceptent d'après lui , bien qu'elle soit postérieure à celle qu'avait proposée Cu- vier. Les Floriceps connus sont tous para- sites des Poissons. Ainsi que l'a fait voir M. de Blainville ifiiet. se. nat ., LV1I, p. 593), ces Vers sont fort voisins des Tétrarhynques ; Cuvier les avait rapprochés des Bothriocé- phales, et Rudolphi les classait avec les Hy- datiques. Leur histoire n'a point encore été suffisamment élucidée , c'est ainsi que M. Dujardin suppose qu'ils ne constituent qu'un état particulier des Rhynchobo tries. On les trouve souvent en abondance dans le corps de plusieurs espèces de Poissons de nos côtes , et les Poissons lunés sont de ceux qui en présentent la plus grande quantité ; ils en ont dans le foie , dans l'intestin, et même dans la chair musculaire. Habituelle- ment les Floriceps sont dans un kyste ; et entre leur corps et le kyste lui-même est une autre enveloppe vivante qui jouit de mouvements propres. M. de Blainville caractérise ainsi le genre FLO FLO 64: Floriceps : Corps mou, déprimé ou un peu allongé , divisé en trois parties : un renfle- ment céphalidien pourvu de quatre longs tentacules rétractiles , garnis de crochets et de deux larges fossettes auriculiformes ; une sorte de thorax ou d'abdomen cylindrique plus ou moins allongé ; et enfin un renfle- ment cystoïde terminal dans lequel les deux autres parties peuvent rentrer, le tout con- tenu sans adhérence dans un kyste vésicu- laire. (P. G.) FLORIDÉES. Florideœ (Flos, fleur). bot. cr. — ( Phycées. ) C'est le deuxième or- dre établi par Lamouroux dans sa classe des Hydrophytes. Les auteurs plus modernes en ont fait la première famille de celle des Al- gues ou Phycées. On est redevable à notre compatriote d'avoir fondé sur quelques bons caractères les premières divisions du genre Fucus , nom collectif sous lequel Linné et ses successeurs comprenaient toutes les plan- tes marines à fronde continue. S'il n'a pas eu la gloire de jeter sur l'organisation intime de ces plantes la même lumière qu'il a ré- pandue sur d'autres points de leur histoire, il faut en accuser surtout l'imperfection des instruments amplifiants qu'on avait alors à sa disposition. N'oublions pas d'ailleurs qu'à cette époque le nombre plus restreint des es- pèces ne faisait pas sentir la nécessité de péné- trer dans les secrets de la structure, et que le faciès et la forme suffisaient aux distinctions à établir entre elles. Mais les travaux successifs des deux Agardh , de MM. Bory , Decaisne , Harvey, Greville , Kutzing, etc., ont avancé la connaissance de ces végétaux et facilité leur disposition d'après des méthodes plus rationnelles. M. Decaisne , dans une classi- fication fondée sur la simplicité ou la compo- sition des spores , a donné à cette famille le nom de Choristosporées. Celui d'Hétérocar- pées , que lui impose M. Kutzing , est dû à des considérations analogues. Dans son Ma- nual of British Algœ , M. Harvey proposa le nom de Rhodospermées , tiré de la couleur générale des spores. Enfin M. Zanardini, dans un Essai de classification naturelle des Algues, désigne cette famille sous le nom d'Angiosporées. Quant à nous, en accordant la préférence au nom le plus ancien , nous nous rangeons au sentiment de MM. J. Agardh et Endlicher. Les Floridées sont des Thalassiophytes ca- ractérisées par leur couleur, qui présente toutes les nuances du rose tendre au pour- pre brun ou violacé, et par deux sortes d'or- ganes de reproduction jamais réunis sur le même individu. Les uns , placés à la super- ficie des frondes , consistent en sporidies nombreuses contenues dans un péricarpe gé- latineux ou membraneux ; les autres , le plus souvent , mais non toujours immergés dans la fronde, sont formés d'une spore pri- mitivement indivise, renfermée dans un périspore celluleux, mais qui se sépare en quatre autres à l'époque de la maturité. Organes de végétation. La fronde ( frons, thallus ) , ou le système végétatif des Flori- dées, revêt deux formes principales. Dans la première , elle se présente sous l'aspect de filaments cloisonnés ou simplement articu- lés , qui ne sont que la répétition de la cel- lule élémentaire s'ajoutant à elle-même dans le sens de la longueur. Chez les unes , ces mêmes cellules sont placées bout à bout sur une seule rangée ou en série simple (ex. Cal- lithanvmion ) ; chez les autres , elles se suc- cèdent en série multiple, c'est-à-dire sur plusieurs rangées autour d'une cellule cen- trale ou d'un axe idéal (ex. Polysiphonia). Chez toutes deux , elles sont incluses dans un tube transparent, homogène, anhiste (1), continu, qui s'accroît dans la même propor- tion que les cellules qu'il est appelé à relier et à protéger. On nomme cloison ou endo- phragme le point qui sépare transversale- ment les cellules , et article, segment ou en- dochrome , l'espace compris entre deux arti- culations. Cette forme des frondes est rare- ment simple ; le plus souvent elle présente une ramification fort variée. Dans la tribu des Rhodomélées, où les cellules sont souvent aussi disposées en série sur un même plan , on trouve tout à la fois des frondes cylindriques articulées et des frondes planes et membraneuses. Chez les Floridées à fronde continue , les cellules, le plus souvent uniformes, sont ou placées les unes à côté" des autres , sans ordre et sur un même plan ( Frondes mem- branaceœ); ou bien, sensiblement différente! entre elles , quant à la forme, elles constir tuent une fronde comprimée ou cylindrique. (i) M J. Agardh {Alg. Médit., p. 55) prétend que la brane des cellules est tissue de fibres très déliées et ment entrecroisée!. 643 FLO FLO Celle-ci se compose de plusieurs couches concentriques, dont l'une, parcourant lon- gitudinalement le centre de la fronde , en forme l'aie , tandis que l'autre ou les au- tres , irradiant horizontalement ou en arc, de cet axe Yers la périphérie, en constituent la couche extérieure ou corticale (1). La forme des cellules de ces couches diverses , donfr le nombre est souvent de trois ou de quatre , établit des distinctions très solides entre les tribus et même les différents gen- res de la famille. Dans certaines Floridées , l'axe central est occupé par un tube ou cloisonné (ex. : Cteno- dus), ou inarticulé (ex. : Endocladia). Dans d'autres , cet axe est uniquement constitué par des filaments cloisonnés, très déliés, rapprochés ou entremêlés, et formant ainsi une sorte de système médullaire (ex. : Cryp- tonemeœ). Chez les Gigartines, ces filaments, plus lâches, représentent un réseau à mailles pentagonales ou hexagonales , d'où naissent les cellules rayonnantes. Enfin , quelquefois nulles ou oblitérées , elles laissent fistuleux le centre de la fronde , comme dans le Du- montia. Les cellules rayonnantes diminuent de grandeur en se rapprochant de la super- ficie , où elles sont intimement réunies ; ou bien les filaments qu'elles forment n'adhè- rent point entre eux (ex. Nemaliori). Toutes ces cellules sont presque vides, ou bien con- tiennent des nucléus d'autant plus colorés qu'ils a voisinent la superficie de l'Algue. Mais l'axe lui-même n'est pas toujours composé de cellules allongées ou tubuleuses et filifor- mes ; on le rencontre souvent formé de cel- lules amples et arrondies, différemment dis- posées , selon les cas , les plus grandes pou- vant être placées soit en dedans (ex. : Graci- laria), soit en dehors des plus petites. Dans le Laurencia , elles entourent une cellule centrale , d'où elles irradient vers la péri- phérie. L'accroissement des frondes , sur lequel nous reviendrons , paraît se faire des deux manières que nous avons indiquées ail- leurs (2) , c'est-à-dire qu'il peut être supra- ou intra-utriculaire. (i) M. Kutzing (Phyc. gen., p. 84) distingue ces couches sous les noms de Stratum meclullaie, intermedium et corti- cale ; s'il y en a une quatrième, il la nomme stratum sub- eorticale, (a) foyu Cuba, G Organes de reproduction. Nous avons déjà dit plus haut qu'ils étaient de deux sortes chez les Floridées , et placés , pour chaque espèce, sur des individus différents; nous devons ajouter , qu'à quelques anomalies près , leur origine est également diverse. Ainsi les uns, qui constituent la fructifica- tion conceptaculaire , et proviennent de la couche médullaire de la fronde, offrent des variations qu'il convient de suivre dans les différentes tribus de la famille. Ces varia- tions concernent soit les sporidies {Granula , Endl. , Sporœ , J. Ag. ), soit l'appareil qui les renferme. Les sporidies , arrondies , an- guleuses ou pyriformes, se forment presque toujours dans les articles ou endochromes de filaments qui viennent s'épanouir dans l'intérieur du conceptacle. Cette origine est surtout plus ou moins apparente dans le jeune âge. Quelquefois le dernier endo- chrome seul se métamorphose en sporidie , ou bien les endochromes suivants partici- pent à la même transformation. Les fila- ments en question se dirigent d'un placenta basilaire central vers le sommet de la loge dans les genres Delisea, Polysiphonia, etc.; souvent ils partent d'un placenta axile co- lumelliforme , et irradient horizontalement vers les parois du conceptacle; ex. : Geli- dium corneum ; ils peuvent, enfin, quoique bien rarement , converger de tous les points de la paroi de la loge Yers son centre, comme dans les Fucacées (ex. : Nothogenia). La loge où ces organes sont contenus , et que nous nommons conceptacle , a reçu de M. J. Agardh des noms divers, en rapport avec sa structure, qui varie de tribu à tribu. Ainsi, il lui impose le nom de Favelle (Favella) lors- qu'il est formé d'un simple périspore géla- tineux transparent, tantôt nu , tantôt muni à sa base d'un involucre, et placé dans l'ais- selle ou le long d'un rameau, ou bien au sommet de celui-ci (ex. : Griffithsia). La Fa- vellidie (Favellidium) se compose, suivant le même savant , d'un périspore semblable au précédent, mais dont le contenu forme une masse beaucoup plus dense, plus étroitement resserrée , et qui peut d'ailleurs se rencon- trer cachée dans ou sous la couche corticale de l'Algue (ex. : Cryptonemeœ). LaCoccidie (Coccidium) renferme entre les parois de son périsnorange celluleux sphérique, dont la dé- hiscence a lieu par rupture , des sporidies FL-0 FLO 649 qui se forment dans les endochromes de fi- laments qui partent d'un placenta basilaire, axile ou pariétal. Enfin la Céramide (Kera- midium) ne diffère en réalité de la Coccidie que par ce caractère, que la cellule termi- nale est la seule dont l'endochrome se mé- tamorphose en sporidie. On voit sur-le- champ que les deux premières formes de conceptacles , comme les deux dernières , offrent si peu de différences entre elles , qu'il y aurait bien peu d'inconvénient à les confondre. De quelque manière que se soient formées les sporidies , celles-ci consistent toujours en un endochrome complet dont la cellule sert de périspore. A la maturité, elles rompent cette cellule, et tombent nues dans la loge , excepté chez les Polysiphonies et quelques autres genres, où leur périspore est persistant. L'autre forme de fructification, ou, pour parler plus exactement, l'organe qui consti- tue le second mode de reproduction parti- culier aux Floridées, a été nommé successi- vement Anthosperme , Granule terne, Sphé- rospore , Spermatidie et Tétraspore. Nous préférons le dernier nom pour les raisons que nous avons dites ailleurs. Son origine la plus ordinaire est la couche corticale. Les tétraspores , ordinairement globuleux, plus rarement oblongs, sont primitivement com- posés d'un nucléus indivis, lequel, à mesure que l'Algue approche de l'âge adulte, se sé- pare peu à peu en quatre spores distinctes. Ces spores s'échappent, à la maturité, de l'enveloppe ou de la cellule matricale qui leur a servi de périspore. Leur forme et leur position sont fort variées. Ils sont en effet ou isolés et nus le long des rameaux (ex. : Cal- lilhamnion) , ou réunis en plus grand nom- bre dans l'aisselle d'un rameau involucral , constituant ainsi ce que les phycologistes nomment un Glceocarpe (ex. : Griflithsia) ; ou bien , résultant de la transformation d'un ou de plusieurs endochromes , ils donnent au rameau primitivement cylindrique dans lequel ils se développent une forme lancéo- lée, modification du rameau à laquelle on a consacré le nom de Stichidie (ex. : Dasya , Rhodomela). Les tétraspores se développent encore dans les cellules de la couche sous- épidermique des Floridées à fronde conti- nue , et là ils peuvent être irrégulièrement épars comme dans les Sphérococcoïdées , ou réunis dans un espace circonscrit de la fronde (ex. : Aglaophyllum) , ou enfin placés sur des appendices foliacés nommés Sporo- phylles, comme dans le g. Delesseria. Dans quelques autres g., ces tétraspores sont ni- chés entre des filaments cloisonnés elavi- formes , rayonnant d'un point de la super- ficie des frondes , et constituant des sortes de verrues hémisphériques qu'on désigne sous le nom de Némathécies (ex. : Chondrus norvégiens)', nous les avons vues même se former dans les endochromes de ces fila- ments chez le Chondrus Griflithsiœ Kûtz. (Phyc. gen., t. 70, II). Il est enfin un autre mode d'évolution propre à ces organes , et qu'on pourrait considérer comme l'opposé ou l'inverse du précédent : c'est celui que nous avons fait connaître à l'occasion du g. Ctenodus. Voy. ce mot. Nous avons annoncé que le tétraspore parvenu à sa maturité se séparait en quatre spores. Cette division, loin d'être uniforme, se fait de trois manières différentes : ou bien elle a lieu triangulairement, chaque portion représentant un tétraèdre dont une des faces est convexe; ou bien elle se fait cruciale- ment , c'est-à-dire suivant deux plans qui passeraient par le milieu des deux axes lon- gitudinal et transversal du tétraspore; ou bien encore , et cela s'observe surtout dans les formes oblongue ou elliptique , elle s'o- père transversalement , de façon que les deux tranches moyennes sont disciformes , et les deux extrêmes hémisphériques. Bien- tôt après leur sortie de la cellule périspo- rique , chacune des divisions du tétraspore constitue une spore parfaitement sphérique. Les sporidies et les spores des Floridées, quoique d'origine en apparence bien diffé- rente, germent néanmoins de la même ma- nière , et reproduisent également l'Algue dont elles proviennent. Il nous semble qu'on n'a pas encore recherché si un individu té- trasporophore , par exemple , peut indiffé- remment donner naissance à un autre in- dividu conceptaculifère, et vice versa. Considérations générales. Les Floridées, soit par l'élégance infinie de leurs formes , soit par l'éclat de leurs couleurs si brillantes et si variées , qu'avive encore l'action de l'air atmosphérique, forment sans contredit le plus bel ornement de nos collections. Annuelles ou bisannuelles , leur dimension 82 €50 FLO FLO ne devient jamais considérable, et varie en- tre 1 et 4 décimètres. Elles habitent à une profondeur plus grande que les Fucacées et les Zoospermées , et cette profondeur varie entre 10 et 25 mètres. Il en est certainement dont le séjour est plus rapproché de la sur- face de la mer : ce sont surtout celles qui , comme beaucoup de Polysiphonies , les Cé- ramiées , vivent en faux parasites sur les grands Fucus, ou qui sont fixées aux ro- chers des bas-fonds. Les Floridées exigent, pour subsister, une température douce, et s'étendent moins loin vers les pôles que les autres Algues. Selon Lamouroux, leur nom- bre Ya en décroissant, à partir du 35e degré jusqu'à l'équateur. Leur centre géographique est vers le 40e degré de chaque hémisphère, le méridional étant plus riche de ces plantes que le septentrional. Le g. Amansia est ex- clusivement tropical , et le Claudea, le plus singulier et le plus élégant de tous , n'a en- core été rencontré que sur les côtes de l'Aus- tralasie. Les limites d'un Dictionnaire, même uni- versel , ne permettant pas de tout dire sur une question quelconque , nous renverrons pour d'autres détails au mot piiycées , où nous nous réservons de donner en outre la liste des genres qui composent les diverses tribus de la classe tout entière. On peut en- core consulter les ouvrages suivants : Bory, Coquille , Hydrophyt. — Montag. , Cuba , Cryptog., p. 77 et suiY. — Decaisne, Ann. Se. nat. , juin , 1842. — J. Agardh , Alg. Médit., p. 54. — Harv., Man. ofBrit. Alg. — Kûtz., Phyc. gen., p. 15-142. (G. Montagne.) *FLORÏNDA, Noronh. bot. ph. — Syn. de Polycardia, Juss. FLORULE. Florula. bot. — On appelle ainsi une fleur isolée d'une calathide ou d'un épi. FLOS. bot. — Voy. fleur. FLOSCOPA. bot. ph. — Genre rejeté à la fin de la méthode comme ne présentant aucune affinité sensible avec les groupes na- turels. Loureiro {FI. Cochin., 238) a décrit sous le nom de F. scandens une plante grim- pante , à feuilles lancéolées , alternes , très entières, engainantes, ciliées à la base; les fleurs, petites et d'un violet clair, sont dispo- sées en épis fascicules. *FLOSCULAIRE. Floscularia (Jlosculus, petite fleur), infus. — Genre d'Infusoires Systolides de la famille desFlosculariens, créé par M. Oken et adopté par MM. Ehrenberg et Dujardin , qui ont publié de nombreux détails sur ce groupe. Les Flosculaires son» des animaux en forme de massue lorsqu'ils sont fixés par leur pédicule contractile e* annelé; quand ils s'épanouissent, ils son* disposés en forme de coupe, avec cinq lobes saillants , ornés d'une houppe de longs cils , très lentement contractiles , mais non \i- bratiles; leurs mâchoires sont crochues, courtes. Ces animaux se trouvent dans les eaux stagnantes. On en rencontre aux en- virons de Paris. Nous citerons (la Floscularia ornata; Ehr. Mém., 1830-1833 In fus., 1835, pi. xlvi , fig. 2), à laquelle M. Ehrenberg attribue une gaine transparente , cylindrique , terminée par six lobes munis de cils : œufs offrant des points rouges. Une autre espèce de Floscularia (Ins., 1826, n° 183 ; Ann. Se. nat., 1838, t. X, p. 4, pi. 4) a été étudiée par M. Peletier et par M. Dujardin (Inf., Suites à Buffon , 610); elle est dépourvue de gaine, et son bord porte cinq tubercules ciliés ; mâchoire unidentée, engagée dans un bulbe muscu- laire ; œufs ayant un seul point rouge. Se trouve dans les eaux de Meudon , Fontaine- bleau , etc. (E. D.) * FLOSCULARÏEKS. Floscularia (de floscularia , genre principal de la famille ). infus. — Famille d'Infusoires de la division des Systolides, ayant pour caractères : Ank maux dépourvus de cils vibratiles, à corps campanule, contractile, aminci à la base en un long pédicule , par l'extrémité du- quel ils sont fixés aux corps solides ; bou- che munie de mandibules cornées. Voisins des Vorticelliens , les Flosculariens vivent de même fixés aux herbes aquatiques par un pédicule supportant un corps campanule, dont le bord offre cinq ou six lobes termine» par des cils , et qui n'a pas de mouvement vibratile. La bouche est située au fond d ; cet entonnoir. Dans les intestins, on voit l'ovaire contenant de très gros œufs, quel- quefois marqués [de points rouges , appelés des yeux par M. Ehrenberg. Ils se trouvent dans les eaux douces et pures, et se conser- vent longtemps dans les vases où on les place avec des plantes aquatiques. Cette fa- FLU mille, fondée par M. Ehrenberg, a été adop- tée par M. Dujardin. D'après ce zoologiste (Infus., Suites à Buffon, 509), on distingue deux genres dans cette division : ce sont ceux des Floscularia et Stephanoceros. Voyez ces mots. (E. D.) *FLOSCULE. Flosculus. zool. , bot. — Khby appelle ainsi un organe tubulaire et garni d'un style central, qu'on voit à l'anus de la Fulgora candelaria. — En botanique , ce mot est synonyme de Florule. FLOSCULEUX. Flosculosus. bot.— Nom donné au capitule des Composées quand il ne renferme que des fleurons ; telles sont les Centaurées. FLOT ou FLUX. géol. — Voy. mer. *FLOTOVIA (nom propre), bot. fh. — Genre de la famille des Composées-Mutisia- cées, établi par Sprengel (Syst. III, 359) pour des arbres ou des arbrisseaux du Brésil et du Chili , épineux, à rameaux divariqués, striés, portant les empreintes de la chute des pétioles ; à feuilles alternes , ramassées , pétiolées, réticulées-veinées, très entières, à pétioles canaliculés en dessus et articulés avec les branches ; inflorescence en capi- tules. ♦FLOTTANT. Fluitans. zool., bot. — En 2oologie, on donne ce nom à certains Infu- soires qui semblent flotter dans les eaux , et aux plumes des Oiseaux dont les barbules sont longues et flexibles. — En botanique, on appelle ainsi les plantes qui, étant fixées au fond de l'eau par des racines, ont leurs tiges, leurs rameaux et leurs feuilles qui suivent le cours de l'eau; tel est le Potamogeton fluitans. *FLOURENSIA , Cambess. bot. ph. — Syn. de Thylacospermum, Fenzl. FLOUVE. bot. ph. — Nom vulgaire du g. Anthoxanthum. FLUATES. chim. — Voy. fluorures. FLUGGEA, Rich. bot. ph. — Syn. d'O- phiopogon, Ait. FLUIDE (fluere, couler ). phys. — Nom donné à l'état des corps qui ont leurs mo- lécules assez indépendantes pour glisser les «nés sur les autres, sans autre résistance que «elle de leur propre poids. Tout corps à cet état de liberté moléculaire, n'obéissant qu'à la pesanteur , s'étale en une surface plane , horizontale , ayant tous ses points à égale distance du centre de la gravitation. Tels se FLU 651 comportent les corps à l'état de /htidttépar- faite, c'est-à-dire à l'état d'une indépendance absolue entre leurs molécules. La qualification de Fluide a été donnée à quatre états bien distincts qui ne peuvent être confondus , et qui tous quatre laissent à désirer pour offrir une fluidité parfaite. Le premier état est le plus incomplet et le plus éloigné d'une bonne fluidité ; il com- prend les corps réduits à une très grande division, à n'être plus qu'une poussière im- palpable, dont toutes les parcelles, glissant les unes sur les autres à la manière des li- quides, font prendre à la masse la forme des vases qui les renferment, et se nivellent ap- proximativement. Quelle que soit la finesse de ces parcelles pulvérulentes , chacune d'elles est encore un corps très grossier, com- paré aux molécules ou aux particules chi- miques désagrégées ;• leur glissement hori- zontal ne donne jamais à la partie supé- rieure qu'une surface mal nivelée. C'est bien à tort que quelques physiciens ont ap- pliqué à ces poudres impalpables la déno- mination de Fluide. Le second état est celui des liquides : l'é- tat liquide est de beaucoup supérieur à celui des poussières impalpables; il serait pour nous un Fluide parfait, si leurs molécules ne conservaient pas une trop grande affinité entre elles et pour un grand nombre de corps solides. C'est à ce reste d'affinité que les molécules du liquide doivent leur agglo- mération en gouttes , et que les corps doi- vent leur mouillage. Cette adhésion des mo- lécules entre elles et avec les corps augmente avec l'abaissement de la température, et di- minue avec son élévation. Il faut bien dis- tinguer l'adhésion de la cohésion ; la pre- mière conserve la mobilité des molécules , tandis que la seconde les enchaîne dans des plans fixes et rigides. Le troisième état est celui qui comprend les gaz permanents , ou les gaz transitoires qu'on nomme vapeurs. Dans cet état, les mo- lécules de ces substances jouissent d'une plus grande indépendance que celles des li- quides ; elles s'approcheraient donc davan- tage de la fluidité parfaite pour nous , si les gaz pouvaient nous présenter une surface bien déterminée comme celle des liquide?. Mais leur invisibilité et leur grande élasti- cité, ne pouvant nous offrir la surface uive- 652 FLU FLU lée dont nous avons besoin, ils sont sous ce point de vue inférieurs aux liquides dans l'application. Les gaz conservent encore quelque affinité entre leurs molécules , et une affinité souvent supérieure à celle des liquides pour les corps solides. Le quatrième état comprend les substances hypothétiques que les physiciens ont créées, pour pouvoir se rendre compte des phéno- mènes naturels qu'ils ne purent rattacher aux autres substances connues : ce sont la Lumière, le Calorique, les deux Fluides élec- triques, les deux Fluides magnétiques, le Fluide nerveux, enfin le Fluide général uni- versel qui remplit l'univers , et que l'on nomme Éther (voyez ce mot). Quoique ces substances hypothétiques possèdent une élas- ticité que nous pourrions regarder comme infinie, et une expansion dont nous ne con- naissons pas les limites , cependant elles ne peuvent être considérées comme ayant une fluidité absolue , d'après le sens que nous attachons à ce mot ; car la plupart de ces Fluides ont une affinité si grande pour les corps pondérables et leurs molécules , qu'il y a entre eux des condensations et des coer- citions très puissantes. Cette puissance d'af- finité , qui les retient et les agglomère en sphère autour des corps ou des atomes pon- dérables , s'oppose à leur libre et égale ex- pansion , et ils présentent des densités très différentes, suivant la nature et la constitu- tion des corps. La condensation et l'élasti- cité de la lumière et du calorique dans les corps, diffèrent essentiellement de leur état dans les espaces célestes ; les Fluides électri- ques et magnétiques , pour ceux qui les ad- mettent, ne se manifestent que par leur inégale distribution ; le Fluide nerveux lui- même témoigne ses écarts par des irritations et des inflammations locales. Cette haute af- finité de la matière pondérable pour ces di- vers Fluides , ou plus exactement pour le Fluide universel , l'Éther , s'oppose donc à son égale répartition , condition fondamen- tale de toute fluidité absolue. D'après les quatre états bien distincts des corps que Ton a classés sous le nom de Fluides, on conçoit que ce mot ne peut avoir une signification nette et limitée qui puisse convenir complètement à l'un ou à l'autre de ces états, sans éloigner son application des trois autres : sa définition no peut Hrc que générale, et ne peut qu'embrasser ce qu'il y a de commun entre eux. Lorsque l'on veut préciser davantage , il faut le dé- terminer par un qualificatif , comme Fluide liquide, Fluide gazeux, Fluide impondérable, électrique, magnétique ou nerveux. On a à peu près cessé de donner le nom de Fluide à la pulvérulence impalpable ; la physique moderne est devenue une science trop exacte pour comparer la division méca- nique la plus fine , ou le résultat des préci- pités , à la division chimique des molécules. Ce n'est plus que par comparaison que l'on dit que ces corps se comportent comme des Fluides, coulent comme des Fluides. Ce sont donc les liquides qui présentent le plus de caractères saisissables propres à faire connaître l'ensemble du phénomène de la fluidité. Les liquides étant visibles, plus pe- sants que l'atmosphère, forment des masses limitées qui permettent de constater leur surface plane , horizontale , nivelée , leur écoulement vers les points déclives, leur pé- nétration dans tous les Yides des corps con- tenants ou immergés. Les liquides seraient donc des Fluides parfaits s'il ne leur restait, à un degré très prononcé , une affinité réci- proque entre leurs propres molécules, et en- tre ces molécules et celles des corps solides. Leur affinité pour les corps solides varie avec la nature de la substance de ces derniers ; elle varie aussi, suivant l'espèce de liquide : de telle sorte que , pour les uns , cette force d'adhésion est assez puissante pour se con- fondre , dans plusieurs cas , avec l'affinité chimique ; dans d'autres cas , au contraire, cette puissance d'affinité est nulle, et il n'y a aucune adhésion entre les liquides et les corps solides. Lorsqu'il y a adhésion entre ces substances, on dit que le liquide mouille le corps ; s'il n'y a pas adhésion , on dit qu'il ne mouille pas. Si l'on plonge un tube capillaire dans un liquide qui le mouille , la colonne liquide qui pénètre dans l'intérieur du tube s'élève au-dessus de la surface du liquide ambiant, tandis que si on le plonge dans un liquide qui ne le mouille pas , cette colonne s'arrête avant d'avoir atteint le niveau de cette même surface. Quelle que soit la différence de ces deux effets contradictoires, on leur a cepen- dant donné le même nom, celui d'action ou t'e fl i.i ; : .iividua- FLU FLU 653 lisant cette force, on l'a nommée capillarité, que Ton a aussi bien appliquée à la négation du mouillage qu'au mouillage même. Nous ne pouvons approuver cette double applica- tion ; il n'y a de capillarité, suivant nous, que lorsqu'il y a une force active qui se ma- nifeste par l'ascension du liquide , et non lorsqu'il y a négation d'action. La cause de l'abaissement de la colonne dans les tubes non mouillés ne provient pas d'une force spéciale, d'une force répulsive du corps pour le liquide , mais elle provient de ce que la paroi du tube étant sans action sur le liquide, il n'y a pas une réaction suffisante dans le filet capillaire pour faire équilibre à l'action des molécules de la masse liquide. Dans cette j dernière, l'affinité réciproque des molécules agit dans tous les sens, tandis qu'elle n'agit que vers l'axe dans la colonne capillaire , la périphérie de cette colonne n'éprouvant au- cune attraction semblable. Il résulte de cette différence d'action que les molécules du filet capillaire n'étant sollicitée que vers l'axe , elles conservent individuellement plus de pesanteur que celles de la masse liquide qui sont sollicitées dans toute leur périphérie; conséquemment le filet capillaire fera équi- libre à un filet d'égal diamètre , mais plus long , pris dans la masse liquide. L'acier poli paraît avoir pour les molécu- les d'eau une affinité égale à celle des molé- cules entre elles ; car, en l'immergeant , la surface du liquide reste de niveau jusqu'au contact de la paroi du métal. La hauteur de la colonne capillaire au-dessus de la surface du liquide dépend de la différence qu'il y a entre l'attraction du tube et celle des molé- cules entre elles; plus l'attraction du tube l'emporte sur celles des molécules entre elles, plus la colonne s'élève ; c'est pourquoi l'as- cension est d'autant plus grande dans un tube capillaire que son diamètre est plus petit; on augmente ainsi l'action du tube sur le filet d'eau, et l'on diminue les actions réciproques des molécules entre elles. Lorsque l'on fait des expériences pour connaître les affinités respectives des liqui- des et des corps solides , il faut bien se gar- der d'enfoncer d'abord tout le tube pour le mouiller , comme on le recommande dans presque tous les livres de physique ; il faut au contraire Je maintenir net et le plus sec j possible . et ne l'enfoncer que de la quan- j tité dont on a besoin ; car, si l'on mouille préalablement le tube , la colonne ascen- dante n'est plus sollicitée directement par les parois du tube , mais par la paroi liquide qui le tapisse. Par ce mouillage préalable, on rend la capillarité égale pour tous les tubes de même diamètre, à température égale. On sait que la surface du cylindre ca- pillaire est concave dans les tubes qui se laissent mouiller, et convexe dans ceux qui ne se laissent pas mouiller : ce qui vient à l'appui de la suprématie d'action du tube dans le premier cas, et de la suprématie d'ac- tion des molécules entre elles dans le second. Lorsque les tubes mouillés sont trop courts , le cylindre liquide en atteint l'ex- trémité, et le ménisque concave disparaît; il se remplit, puis un ménisque convexe le remplace , faisant saillie en dehors du tube. Ce dernier ménisque est d'autant plus gros que le tube est plus court; il augmente jus- qu'à ce que l'affinité d'adhésion de haut en bas que les molécules du ménisque exer- cent entre elles , ainsi que sur les molécules du tube, fasse équilibre avec celle de bas en haut que le tube exerce sur les molécules de la masse liquide , placées dans sa sphère d'activité. Le phénomène s'arrête alors, il est accompli , et le ménisque reste stable à l'extrémité du tube, sans se déverser au dehors , à moins qu'une cause étrangère ne lui vienne en aide et ne vienne rompre l'é- quilibre. Pour que l'ascension du liquide continue dans les tubes trop courts , il faut que , pat un moyen quelconque , on enlève le ménis- que saillant à mesure qu'il se forme. Poui y parvenir, on peut employer des moyens mécaniques , physiques ou chimiques. Dans le premier cas , on se sert d*une pipette ou d'un corps spongieux qui enlève le ménis- que ; dans le second , on peut faire usage d'un faisceau de pointes métalliques, par où l'on fait écouler l'électricité négative ; le mé- nisque s'évapore alors rapidement en vapeur positive , et il est aussitôt remplacé par l'as- cension de la colonne liquide. Oh peut aussi provoquer l'évaporation par la raréfaction de l'air et par le jeu d'une machine pneu- matique. Enfin le troisième moyen, celui qui a le plus d'étendue et d'application, est l'action chimique. On met en contact le mé- nisque avec un liquide pour lequel il a une 654 FLU FLU affinité plus grande que celle des molécules entre elles , et avec celles du tube ; mais, pour rendre l'expérience plus évidente , au lieu d'un tube unique , on prend un dia- phragme perméable, dont les interstices jouent le rôle de tubes capillaires. Supposons que le diaphragme soit horizontal, qu'il soit formé d'une membrane organique et qu'il sépare deux liquides superposés , tels , par exemple, que de l'eau distillée en dessous et de l'eau sucrée en dessus ; ou bien encore de l'eau distillée en dessous et de l'alcool ou de Téther en dessus ; l'attraction de l'eau sucrée , de l'alcool ou de l'éther étant plus grande pour l'eau distillée que celle des mo- lécules de l'eau entre elles, à mesure qu'elles se mettent en contact avec l'une de ces trois substances , elles s'y combinent, se répartis- sent dans la masse. Le liquide inférieur étant ainsi privé du ménisque supérieur qui con- trebalançait l'action ascendante de son affi- nité, une nouvelle quantité du liquide s'élève dans le tube; elle subit la même action chimique, se disperse dans la masse de l'eau sucrée ; elle est remplacée à son tour par une nouvelle quantité du liquide inférieur, et ainsi de suite , jusqu'à ce que la satura- tion amène l'affaiblissement de l'attraction chimique. L'attraction des deux liquides en présence agissant avec une égale force dans les deux sens, c'est-à-dire que l'eau pure attirant au- tant l'eau sucrée que l'eau sucrée attire la première , la pénétration se ferait également des deux côtés ; il y aurait bientôt saturation et non augmentation de volume de l'un au détriment de l'autre ; mais la différence de puissance capillaire du tube pour ces liqui- des détermine un courant prédominant. C'est le liquide qui s'élève le plus dans les tubes capillaires qui fournit le courant le plus actif ; c'est donc le liquide le plus ré- sistant à la force capillaire du tube qui aug- mente de volume. Si on élève la température 'les liquides , la capillarité diminue égale- ment pour chaque liquide , mais l'affinité augmente plus que la première ne diminue; il en résulte une activité de transport d'un liquide à l'autre à travers la membrane. On peut préjuger par ce qui précède que les trois états physiques en présence : le con- tact de deux liquides hétérogènes ; leur af- finité l'un pour l'autre, plus graiMte ««£ celle des molécules entre elles du même li- quide ; la différence des actions capillaires sur ces liquides par le corps poreux inter- posé , sont les véritables causes du phéno- mène de l'endosmose que M. Dutrochet a introduit dans la science en 1826 , et dont la première indication , oubliée de tout le monde , se trouve à la fin d'un mémoire de l'abbé Nollet, sur l'ébullition de l'eau, pu- blié, en 1748 , dans les Mémoires de l'Aca- démie des Sciences. Quelle que soit l'anté- riorité de l'abbé Nollet, la découverte réelle, utile, examinée dans tous les sens, n'en restera pas moins à M. Dutrochet, qui igno- rait , comme tous les physiciens , cette indi- cation fugitive d'un fait isolé, placé inci- demment et sans aucune liaison , à la suite d'un mémoire traitant d'un sujet avec lequel il n'avait aucune connexion. Pour tous ceux qui connaissent la droiture et l'intégrité de M. Dutrochet, il ne peut être douteux qu'il n'ait découvert le phénomène de l'endos- mose , quel que soit le hasard heureux qui ait servi l'abbé Nollet. Pour nous , l'endosmose et l'exosmose sont donc des faits purement physiques qui ont pour cause : 1° l'affinité de deux li- quides hétérogènes; 2° l'inégale affinité pour les liquides des membranes poreuses ou ca- pillaires qui les séparent ; 3° l'exercice de l'affinité des liquides ne pouvant se satis- faire qu'au milieu des interstices ou tubes capillaires. Ces trois causes bien comprises, on peut juger combien on a erré dans l'ap- plication qu'on a voulu faire de l'endosmose à l'ascension de la sève dans les végétaux, et à l'introduction des substances neutres ou médicamenteuses dans le corps des ani- maux. Toutes les hypothèses de ce genre n'ont pu se présenter à l'esprit des observa- teurs que par l'oubli d'un élément primor- dial nécessaire , sans lequel il ne peut y avoir d'endosmose successive ; c'est qu'il faut : 1° que l'hétérogénéité des liquides se maintienne dans toutes les cellules ; 2° qu'il y ait autant de liquides différents qu'il y a de cellules superposées , c'est-à-dire qu'il en faudrait plusieurs milliers pour entrete- nir cette hétérogénéité : il faudrait en outre une force spéciale appliquée à chaque cel- lule , pour enlever au liquide contenu les molécules nouvelles qui proviennent de J l?. «pilule inférieure qui auraient bientôt FLU amené la saturation clans le liquide supé- rieur ; supposition tellement gratuite et contraire à l'observation , qu'on a préféré passer sous silence la difficulté d'un tel maintien d'hétérogénéité , que de donner une explication qui aurait été rejetée par tous les physiologistes et les physiciens. Pour nous , tout ce qui a été dit sur l'as- cension de la sève dans les végétaux, au moyen du fait physique de l'endosmose ; et plus encore, toutes les conséquences anti- physiologiques qu'on a tirées de ce fait dans ces derniers temps pour expliquer l'introduction des médicaments dans le corps humain ou dans celui des animaux, et leur effet d'absorption ou d'exhalation , suivant que l'endosmose l'emporte sur Pexosmose , ou l'exosmose sur l'endos- mose qui s'établissent entre le médicament introduit dans le tube intestinal, et les liquides contenus dans les vaisseaux de cet organe ; toutes ces hypothèses, disonsnous, sont entièrement gratuites, et toutes re- posent sur les mêmes erreurs, celles de la possibilité d'avoir un courant continu à tra- vers ces milliers de cellules , renfermant chacune un liquide actif sur celui de la cel- lule précédente sans jamais perdre son hété- rogénéité. La question de l'absorption , de l'exhalation, de la circulation végétale, nous paraît encore entière , et le fait physique de l'endosmose n'a pas le moins du monde avancé sa solution. Quoique les molécules de gaz soient plus indépendantes entre elles que celles des li- quides , elles ont encore une forte affinité pour les corps solides. Ces derniers sont toujours recouverts d'une couche d'eau ou de gaz dans lequel on les a plongés , et leur adhérence est telle , qu'il faut des moyens mécaniques particuliers, ou l'action d'une haute température pour les en débarrasser. A masse égale , plus un corps aura de sur- face, plus son affinité augmentera pour les gaz. C'est ainsi que les corps pulvérulents ou transformés en éponges acquièrent une telle puissance d'action sur les gaz, qu'ils les condensent à un haut degré, et produi- sent une grande élévation de température. Ces corps poreux modifient aussi les gaz en présence ; ils provoquent leur combinai- son, qui ne pourrait avoir lieu sans l'inter- Yention de leur orésence. On connaît les FLU 655 effets curieux de l'éponge de platine , de la poudre de charbon , de la pierre ponce pilée , etc., qui forment actuelle- ment une nouvelle branche de la chimie , à laquelle ces corps divisés ont donné un nouveau réactif. Cette intervention à distance des corps pulvérulents , dans des combinaisons où ils n'entrent pas , a été nommée force cataly tique par M. Berzélius. L'expérience suivante montre avec quelle facilité les gaz adhèrent aux surfaces métal- liques. On plonge dans un gaz, dans de l'hy- drogène ou du chlore , je suppose, une lame de platine bien pure, et qui a été préalable- ment portée au rouge blanc ; elle se recou- vre, à l'instant même de son immersion, du gaz dans lequel on la plonge. Pour démon- trer l'existence de cette couche gazeuse , on réunit cette lame à une autre lame de platine pure par l'intermédiaire d'un rhéomètre , et on forme ainsi une couple voltaïque qui donne un courant positif, de la lame hydrogénée à la lame neutre , à travers le liquide ; ou un courant négatif de la lame hydrogénée à la lame neutre, à travers le fil conducteur et le rhéomètre. Les expériences de M. Cagniard- Latour avec le marteau d'eau ; celles de M. Donny sur l'élévation du point d'ébul- lition jusqu'à 135° centigrades dans de l'eau bien dépouillée de l'air dissous (Bull, de l'Acad. deBrux., 7 mai 1844); mes propres expériences sur l'adhésion des gaz autour des particules de l'eau, adhésion qui permet de faire une couple électrique en mettant en contact ce liquide avec de l'eau pure, au moyen d'une membrane perméable (Compt.- rend. Ac. se, 1838, t. VII, p. 763); toutes ces expériences , disons-nous , prouvent jusqu'à l'évidence combien il reste encore d'affinité entre les corps et les molécules de gaz. (Pour la partie physique, voyez le mot GAZ.) La classe des Fluides impondérables est complètement hypothétique; leur existence j est niée par les uns, problématique pour les autres , et ne sont même pour ceux qui les admettent encore, qu'un moyen empirique d'expliquer un certain nombre de phéno- mènes naturels dont ils ne peuvent se ren- dre compte sans ces créations, que l'intelli- gence ne peut comprendre , ni grouper, ni maintenir en aussi grand nombre autour des molécules pondérables. 656 FLU Depuis les beaux travaux d'Young , de Fresnel, de Frauenhoffer, de MM. Arago, Quetelet, Delezenne , etc., et les analyses mathématiques de M. Cauchy, le fluide lu- mineux a perdu chaque année des partisans, et c'est en vain que quelques physiciens de grand mérite lui sont restés fidèles ; leurs efforts et leurs travaux n'ont pu que pro- longer quelque peu une vie qui s'éteint chaque jour. En poursuivant les conséquences de son système du monde , Descartes a été conduit à considérer l'univers comme étant rempli d'un fluide éminemment subtil, d'une élas- ticité parfaite, auquel il donna le nom d'J?- ther, qui appartient à toute la philosophie ancienne. C'est au moyen de cet Éther, de ce Fluide universel, que se propagent les vi- brations que les molécules des corps lumi- neux exécutent; l'impression de ces mou- vements sur la rétine, ou sur l'épanouisse- ment du nerf oculaire produit cette sensa- tion que nous nommons Lumière. Voyez ce mot. Pour donner une idée de la parfaite élas- ticité de ce fluide , comparée à celle de la matière pondérable , nous rappellerons que les mesures de Fresnel ont démontré que les ondes lumineuses qui produisent la sensa- tion de lumière, sont celles dontles longueurs sont renfermées entre 0 miH- 000,406 , et 0 ™U1- 000,645 , c'est-à-dire , en nombre rond , en négligeant les deux dernières dé- cimales, entre 4 dix-millièmes et 6 dix-mil- lièmes d'un millimètre. La propagation de la lumière étant d'environ 31,000 myriam. par seconde, équivalant à 310,000,000,000 millimètres, en multipliant ce nombre par chacune des fractions de millimètre appar- tenant à chacune des couleurs du spectre , on aura pour produit la fraction de seconde pendant laquelle s'opèrent ces vibrations. Ainsi on aura pour le temps employé par la vibration qui constitue le vert bleuâtre, la 620,000,000,000,000 de seconde, c'est- à-dire , la six cent vingt billiardième de se- conde. La chaleur vient se placer dans une ligne parallèle à la lumière ; on lui a donné pour cause un Fluide spécial, le calorique, comme on en avait donné un à la lumière. Tous deux parcourent l'espace céleste avec une rapidité de 31,000 myriamètres par seconde, FLU tous deux se refléchissent , se réfractent , se polarisent ; il n'y a que les interférences qu'on n'a pu encore démontrer pour la cha- leur, ce qui vient probablement de la gros- sièreté de nos instruments appliqués à ce phénomène , et principalement du manque d'un organe pour la chaleur aussi délicat que l'œil pour la lumière. Les travaux de Bérard, de M. Forbes, et principalement ceux de M. Melloni, ne peuvent laisser de doute sur l'analogie des deux ordres de phénomènes, qui paraissent ne différer que par la longueur des ondulations. La chaleur a, comme la lumière, son spectre ; mais il est double à partir du point maximum placé vers le milieu. De chaque côté de ce point les zones calorifiques dimi- nuent d'intensité en s'éloignant du point central, et si l'on reçoit sur une pile ther- mo-électrique nue , successivement deux rayons pris à une même distance de ce point, le rhéomètre indique une température égale. Cependant cette similitude n'est qu'appa- rente , car une des plus belles expériences du professeur Melloni démontre qu'il y a dans la constitution des deux rayons une différence notable qui ne permet pas de les confondre. Si l'on fait passer l'un des rayons à travers une lame d'eau très mince, avant d'arriver sur la pile thermoscopique , ce rayon perd à peine de son intensité, tan- dis que le rayon similaire , pris à égale dis- tance de l'autre côté du point maximum, et qui donnait une déviation semblable au premier, en tombant directement sur la pile, le rayon, au contraire, est complètement ar- rêté par la lame d'eau interposée. Ainsi le Fluide calorifique est une suppo- sition tout aussi gratuite que l'était le Fluide lumineux ; il est, comme ce dernier, produit par un mouvement oscillatoire dont les on- des sont plus longues que celles qui consti- tuent la lumière rouge; tandis que les on- des plus courtes que celles qui constituent le violet répondent mieux aux actions chimi- ques. Ces positions ne peuvent être absolues ; car, suivant la nature de la substance des prismes , le point maximum est projeté plus haut ou plus bas. Au mot éther nous avons rattaché les deux Fluides électriques à des états différents de coercition et de propagation de l'éther dans les corps ; il ne reste plus que le Fluide FLU FLU 657 ou les Fluides magnétiques et le Fluide ner- veux à ramener au Fluide universel pour débarrasser la science de cette foule de Flui- des spéciaux , produits de notre ignorance des causes des phénomènes que nous obser- vons. Aux articles magnétisme et système ner- veux , nous rassemblerons le plus de docu- ments possibles pour rapprocher ces deux branches des connaissances humaines des modifications du Fluide universel. (Peltier.) FLLOCÉRINE. min. — Voy. fluorures. FLUORE (de/ïwere, couler), chim. et min. — Nom du radical présumé de l'Acide fluo- rique ou fluorhydrique , que quelques chi- mistes ont proposé de remplacer par celui de Phtore. Voy. fluorures. (Del.) FLUORINE etFLUORITE. min.— Syn. de Fluorure de Calcium. Voy. fluorures. *FLUORURES. min.— Ordre , ou grand genre chimique , comprenant toutes les es- pèces minérales formées par la combinaison du Fluoré, élément électro-négatif, avec d'autres éléments, faisant fonction de bases. On les reconnaît à ce caractère, que chauffés dans le tube fermé avec de l'Acide sulfurique concentré , ils dégagent un gaz incolore qui a la propriété d'attaquer le verre. On peut aussi les traiter dans le tube ouvert avec le phosphate de soude et d'ammoniaque , en ayant soin qu'une partie du courant d'air de la flamme soit chassée dans le tube. Ils se partagent en deux tribus , d'après les diffé- rences de systèmes cristallins : les Fluorures curiques, comprenant les espèces Fluorine et Yttrocérite ; et les Fluorures rhombiques , comprenant la Fluocérine et la Cryolithe. 1 . Fluorine. Chaux fluatée ; Spath fluor ; Spath fusible. C'est un Fluorure de Calcium, composé d'un atome de Calcium et de deux atomes de Fluoré. La Fluorine est une sub- stance à cassure vitreuse , d'une dureté mé- diocre et intermédiaire entre celles du Cal- caire et duQuartz> cristallisant en cubes et en octaèdres réguliers , et remarquable par la diversité et la vivacité des teintes vertes , jaunes, bleues et violettes, dont ses cristaux sont ornés. Parmi ceux-ci , on remarque comme formes dominantes le cube et l'hexa- tétraèdre, ou cube pyramide. La Fluorine se clive avec la plus grande facilité dans quatre sens différents, parallèles aux faces d'un oc- îtaèdre régulier. Elle est fusible en émail au Jchalumcau. L'acide sulfurique l'attaque, et en dégage une vapeur blanche ( Acide fluo- rique ou fluorhydrique), qui ternit le verre. Quelques unes de ses variétés ont la propriété de devenir phosphorescentes par l'action de la chaleur ; celles qui répandent ainsi dans l'obscurité une lueur phosphorique d'une belle couleur verte ont reçu le nom de Chlo- rophanes. — Cette substance fait partie des matières pierreuses qui accompagnent dans les filons les minerais métalliques, et parti- culièrement ceux de Plomb et d'Étain. Mais on la trouve aussi disséminée dans les ter- rains granitiques, et même dans les terrains de sédiment de formation assez récente, où elle ne se montre d'ailleurs que d'une ma- nière accidentelle. On l'a observée en petits cubes incolores dans les bancs de Calcaire grossier des environs de Paris , notamment dans les parties où ce calcaire est cristallisé en rhomboèdres aigus, et entremêlé de Quartz hyalin. La Fluorine se rencontre aussi quel- quefois en masses lamellaires , concrétion- nées , compactes ou terreuses. Les variétés concrétionnées , qui présentent des couleurs vives , disposées en zones et en zigzags , comme celles des Améthystes et des Albâ- tres, sont employées pour faire des plaques, des vases, des coupes d'un bel effet et d'un prix très élevé. On pense que la matière des vases Murrhins, si célèbres dans l'antiquité, n'était qu'une variété de Fluorine analogue à celle que les Anglais emploient à la fabri- cation des coupes dont nous venons de par- ler. C'est avec la Fluorine que Ton prépare l'Acide fluorhydrique, dont on se sert pour graver sur le verre, comme on fait de l'eau- forte pour graver sur le cuivre. On couvre le Yerre d'un léger enduit de cire, on dessine ensuite avec une pointe les objets qu'on veut graver, et on expose la plaque à la va- peur de l'acide , que l'on dégage d'un mé- lange de Fluorine en poudre et d'Acide sul- furique. 2. Yttrocérite. Fluorure de Cérium et d'Yttrium , fluate de Cérium et d'Yttria ; Cé- rium oxydé yttrifère, Hatty. Minéral bleuâtre ou grisâtre, opaque, infusible, mais blan- chissant au chalumeau , attaquable par les acides , se trouvant en petites masses cris- tallines, clivables en trois sens rectangulai- res , et disséminées dans les Pegmatites de Brodbo et de Finbo, en Suède. Très rare. 3. Fluocérine. Fluorure de Cérium. Sub- 83. 658 FLU FOC stance jaune ou rougeâtre, à texture cristal- line , infusible et noircissant au feu, et, comme les précédents , attaquable par les acides. Ces deux espèces ont cela de com- mun, que leur solution donne par l'ammo- niaque un précipité qui devient brun par calcination, et forme avec le Borax un verre rouge à chaud, jaune à froid , ce qui est le caractère de l'oxyde de Cérium. Elles se trouvent ensemble dans le gisement indiqué plus haut. 4. Cryolithe. On a donné ce nom , qui veut dire pierre fusible comme la glace , à une substance blanche, laminaire, clivable en prisme rectangulaire, et qui est remar- quable par la facilité avec laquelle elle fond jt coule par l'action du chalumeau. C'est un Fluorure de Sodium et d'Aluminium , composé de 12 atomes de Fluoré , 3 de So- dium et 2 d'Aluminium. Elle est attaquable à chaud par l'Acide azotique : sa solution donne un précipité gélatineux par l'Ammo- niaque, et la liqueur surnageante un alcali par évaporation et calcination. Cette sub- stance n'a été trouvée qu'au Groenland, en filons dans des roches granitoïdes. (Del.) FLUO- SILICATES, min. — Combinai- sons de Silicates et de Fluorures , qui joi- gnent à la propriété de fournir de la Silice, comme les premiers, celle de donner comme îes seconds , avec le Sel de phosphore dans îe tube ouvert, du Gaz fluorhydrique. Telles sont la Topaze, la Pycnite, la Chondrodite et la Leukophane. Voyez ces mots , et l'ar- ticle général concernant les Silicates. (Del.) FLUSTRE. Flustra. polyp. — Lamarck a établi sous ce nom un genre de Polypiers confondu avant avec les Eschares , et que t'on a reconnu depuis lors pour appartenir ainsi que ces dernières aux Polypes à double orifice (les Bryozoaires). Il sera question , à l'article polypes , de l'organisation des ani- maux dont les Flustres constituent la dé- pouille ; nous ne donnerons donc ici que leur diagnose générique, telle que les travaux de Lamarck, et ceux de MM. de Blainville et Milne-Edwards l'ont rectifiée. On peut dire que ce sont des Polypes bryozoaires dont la peau externe s'endurcit en grande partie , et forme des Polypiers d'apparence cornée à loges ou cellules complètes pour chaque ani- mal, mais rapprochées les unes contre les autres de manière à former des lames ou expansions frondescentes fixées par leur base aux corps sous-marins. Chaque lame pré- sente à sa périphérie une sorte de rebord ou de cadre plus ou moins saillant, qui s'unit intimement à celui des cellules voisines ; la paroi intérieure des cellules constitue une lame mince dans laquelle est percée l'ouver- ture par laquelle sort l'appareil tentacu- laire ; cette ouverture est semi lunaire; sa lèvre inférieure s'avance en un demi -cercle mobile destiné à la fermer et mis en mou- vement par des muscles particuliers. Quel- ques espèces de ce genre existent sur nos côtes, et parmi elles le Flustra foliacea, qui n'y est pas rare dans certains endroits. *FLUSTRELLA (diminutif de Flustra, Flustre). infus. — Genre dTnfusoires de la fa- mille des Bacillariées, créé par M. Ehrenberg (Abk. Ber. ak. 1838), et dont il n'a pas fait mention dans son grand ouvrage sur les In- fusoires. (P. G.) (E. D.) FLUTE DU SOLEIL, ois. — Nom d'une espèce de la section des Bihoreaux. FLUTEAU. bot. ph. — Nom vulg. de VHottonia palustris. FLUTEUSE. rept. — Nom vulg. d'une esp. du g. Rainette, Hyla. FLUVIALES. Potamophilœ. bot. ph.— Syn. de Naïades. FLUVIALIS, Michel, bot. ph. —Syn.de Nayas, Willd. FLUVIATILE. Fluviatilis. zool. , bot. — On a donné ce nom comme spécifique à cer- tains animaux qui vivent dans les eaux flu- viales ; tels sont : la Perça fluviatilis ; et aux plantes qui croissent dans les eaux courantes. *FLUVICOLA. ois. — Genre établi par Swainson , et qui répond au g. Platyrhyn- chus de Vieillot. (G.). *FLUVICOLINÉES. Fluvicolinœ. ois.— Sous-famille établie par Swainson dans sa famille des Muscicapidées, et dont le type est îe g. Fluvicola. FLUX. géol. — Voyez flot. FLUX. chim. — Syn. de Fondant.. *FOCKEA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Asclépiadées , établi par Endlicher (Nov. Stirp. Dec. 21) pour un arbrisseau du Cap, à tige épigée, tubériforme, subglobuleux , rude ; à feuilles opposées, sessiles , ovales , cuspidées , ondulées ; à poils courts , subpubescents, ombelles extra- FOI FOL 659 axillaires, subsessiles , tri - quinquéflores ; fleurs blanches. *FODIE. moll. — Genre incertain em- prunté par M. de Blainville à Bosc, et rangé dans le Traité de malacologie parmi les Mol- lusques ascidiens , lrc tribu des Ascidiens simples. Voici les caractères que lui donne M. de Blainville : Corps ovale, mammeloné, partagé dans toute sa longueur par une cloison verticale contenant l'estomac en deux tubes inégaux , ouverts à chaque extrémité par un orifice ; le supérieur un peu enfoncé et irrégulièrement denté ; l'inférieur bordé d'un bourrelet circulaire formant ventouse, et servant à fixer l'animal. Dans ses courtes observations, M. de Blainville dit que ce g. est encore douteux , et on le croira sans peine lorsque l'on aura à examiner avec quelque soin les caractères fort singuliers sur lesquels il repose. Voy. ascidie. (Desh.) FOENTCELLM. bot. ph. — Voyez fe- nouil. FOENUM GRiECIM. bot. ph. — Nom spécifique d'une esp. du g. Fenu-Grec. FOETAL. Fœtalis. anat. — On appelle ainsi tout ce qui se rapporte au Foetus. *FOETÏDARIA, Saint-Hilaire. bot. cr.— Synonyme rapporté avec doute par Endli- cher au g. Spadonia de Fries. *FOETIDIA ( fœtidus, fétide), bot. ph. — Genre de la famille des Myrtacées , rap- porté avec doute au sous-ordre des Barring- toniée», établi par Commerson (Jussieu, Gen. 325) pour un arbre de l'Ile de France, à feuilles alternes, estipulées, sessiles, ovales, obtuses, très entières, glabres, non pelluci- do-ponctuées ; pédoncules uni-flores, solitai- res dans l'axe des feuilles supérieures. FOETUS, anat., zool. — Voy. oeuf. FOIE. ANAT. Voy. GLANDES. FOIE. Hepar. chim. — Les anciens chi- mistes donnaient ce nom à diverses sub- stances dans la composition desquelles il en- trait du Soufre , et dont ils composaient la couleur brunâtre semblable à celle du paren- chyme du foie. FOIN. Fenum. bot. — C'est ainsi qu'on appelle l'ensemble des tubes qui garnissent le dessous des Bolets, ainsi que les aigrettes et les fleurs qui garnissent le réceptacle de l'Artichaut avant son épanouissement. FOIN A. mam. — Nom spécifique de la Fouine (Muslela foina). (P. G.) FOIROLE. bot. ph. — Nom vulgaire de la Mercuriale. FOLIACÉ. Foliaceus. zool. , bot. — On donne le nom de foliacé aux organes qui ont la nature et la consistance des feuilles , ou sont divisés en tranches minces qui les font ressembler à ces organes ; tels sont : cer- tains insectes chez lesquels les bords du cor- selet sont en forme de feuille; une esp. du g. Hippocampe de la Nouvelle-Hollande , dont le corps est orné d'appendices en forme de feuilles ; et en botanique , des bourgeons, des cotylédons , des pétioles , des stipu- les , etc. , qui présentent une conformation lamellaire. Les phyllodes des Acacies de la Nouvelle-Hollande offrent un exemple re- marquable de la disposition foliacée. *FOLIAIRE. Foliaris. bot. — C'est le nom par lequel on désigne les organes qui appartiennent aux feuilles. Ainsi l'on appelle aiguillons foliaires, ceux qui naissent sur les feuilles ; glandes foliaires, celles du Drosera; vrilles foliaires, celles qui sont produites par la feuille elle-même. FOLIATION, bot.— Syn. de Feuillaison. *FOLIOLAIRE. Foliolaris. bot. — De Candolle a appelé stipules foliolaires celles qui sont placées sur le pétiole commun , à la base des folioles , ainsi que cela se toit dans les Haricots. FOLIOLE. Foliola. bot. — On donne le nom de foliole aux petites feuilles qui en- trent dans la composition de la feuille com- posée ; on désigne sous le nom de foliolées les feuilles composées de folioles attachées sur un pétiole commun. On a encore impro- prement appelé foliole , les sépales du calice et les pièces distinctes de l'involucre. M. de Mirbel a appelé épines folioléennes celles qui doivent leur développement à une foliole transformée ; telles sont celles qui terminent les fausses folioles du Chcumœrops humilis. Voy. FEUILLE. FOLIUM INDICEM. bot. ph. —On ap- pelle ainsi les feuilles du Laurus malaba- thrum. FOLHJM TINCTORIUM. bot. ph. — Nom donné par Rumphius aux feuilles du Justicia purpurea. FOLLE- AVOINE, bot. ph. —Nom vul- gaire de V Avenu fatua. FOLLETTE, bot. pu. — Nun vulgaire de l'Arrochc des jardins. 660 FON FON FOLLICULE, anat., bot. — On appelle, en anatomie , follicules ou cryptes , de petits corps membraneux , utriculaires ou vésicu- leux situés dans l'épaisseur des téguments , ou des muqueuses qui sécrètent au dehors un fluide particulier. Les cryptes muqueux ou follicules mucipares sont des enfonce- ments de la membrane muqueuse très ri- ches en vaisseaux, et représentant tantôt des dépressions et excavations peu profondes de la substance , tantôt de petits sacs en forme de bouteilles , avec un orifice étroit faisant saillie à 1" extérieur (voy. glandes). — En bo- tanique , ce sont des fruits formés par une seule feuille carpellaire pliée longitudinale- ment sur elle-même , de manière à ne pré- senter qu'une seule suture , qui se sépare dans toute sa longueur à la maturité des graines comme dans les Asclépias , ou au sommet , comme dans le Trollius. C'est im- proprement qu'on a donné le nom de folli- cule à la silique du Séné. FOLLICULINA (folliculus, petite feuille). infus. — Genre d'Infusoires polygastriques, créé par Lamarck (Anim. s. vert. 1816), et -z - — - — c *-* 2 «« w .«s c §S •p «s *8 2 5«IS « .— «j «<» « » ♦ -, c u '- 2. s'3<2 «- « * * H-i"3 3 2 © S 5.S§>ë'3SS3 FOR FOR 667 e •-* ;; K -i: e •■» .K *•» a ,i ■? - 3QS «s "S a 131 £00, i ii y. mil -2-2 op •5 1 1] 4p OQ $3 s • « a — » « = £ 3 « SU» <2 H ! &2 - « U S es-* 3 h S fi « V *2V2 .2 <= se «* H *• *■> o •5 a^ sis g s o g Oc g— «» 668 FOR FOR •s . o P-S h S ÛO -© «o cO Q S " •t « o.e ■as a •«. a g-as 2 M o B 5 2 5^ i>P ■S 3 Q<3 $2 s» ^ « a g î S = « •- FOR FOR G69 Les coupes primordiales sont basées sur des caractères tellement positifs qu'il n'y a jamais d'indécision pour le classement des espèces dans chacune d'elles. Néanmoins nous avons trouvé entre tous les ordres des affinités qui n'établissent pas une ligne con- tinue de l'un à l'autre ou les chaînons d'une seule chaîne, mais des rapports de même valeur avec tous : aussi ne pouvons-nous les indiquer que sous forme de rayonnement. Ces rapports dépendent plutôt du change- ment de mode d'accroissement de quelques animaux à un certain âge que du mode pri- mitif. C'est la tendance constante aux pas- sages du composé au simple que nous avons observée dans l'accroissement des Foramini- fères. Les coquilles des deux premiers ordres sont trop simplement composées pour nous montrer cette tendance ; ce sont au contraire \eurs formes que prennent les autres lors- qu'elles changent de mode d'accroissement. En effet, les Cristellaria, les Spirolina, dans les Hélicostègues , après s'être enroulées en spirale sur le môme plan , cessent tout-à- coup de se contourner, et leurs loges ou leurs segments se projettent, comme chez les Sti- chostègues , en ligne droite dans le sens de l'enroulement. Les Clavulina, dans le même ordre , après s'être enroulées en spirale oblique , se projettent en une seule ligne dans le sens de l'axe de la spire. Nous avons observé le même fait dans les autres ordres. Les Dimorphina , les Bigenerina et les Gem- mulina , dans les Enallostègues , nous of- frent le même changement, que nous re- trouvons encore chez les Articulina dans les Agathistègues. Ainsi chacun de ces genres, après avoir commencé par un mode d'ac- croissement compliqué propre à son ordre, en change à un certain âge en se simpli- fiant. Un seul genre , celui des Gaudryna , pré- sente un changement différent, mais encore du composé au simple; après s'être enroulé en spirale oblique, ses loges deviennent seu- lement alternes. La réunion de ces faits ne permet pas de douter que la tendance géné- rale dans l'accroissement des Foraminifères ne soit du composé au simple , observation qui n'est pas sans intérêt dans les vues gé- nérales de la zoologie , puisque nous trou- vons précisément le contraire chez presque tous les animaux -élevés dans réclielie des êtres. D'après ce qui précède sur les caractère des Foraminifères , il est facile de se con vaincre par la comparaison qu'ils ne sau- raient se ranger dans aucune des classes connues de la zoologie. Beaucoup moins compliqués que les Échinodermes , que les Polypiers, quant à leur organisation interne, ils ont une partie du mode de locomotion des premiers par leurs filaments, et sont plus avancés dans l'échelle que les seconds par leur existence isolée , non agrégée , libre. Cette existence individuelle des Forami- nifères , la liberté dont ils jouissent , leur mode de locomotion, sont des caractères qui méritent d'être pris en considération. Quoi- que moins compliqués dans leur organisation intérieure que beaucoup de Polypiers , ils n'ont pas une vie commune , agrégée ; une multitude ne se réunit pas pour former un corps régulier comme eux ; ils marchent, ce que ne font pas ceux-ci. Leurs moyens de locomotion sont compliqués , et la grande régularité de l'enveloppe testacée de leurs segments les place bien au-dessus des Poly- piers. D'un autre côté, moins complets que les Échinodermes , ils leur sont bien infé- rieurs sous tous les rapports : aussi croyons- nous qu'en raison du rayonnement de leurs filaments la place des Poraminifères est dans l'embranchement des animaux rayon- nés de Cuvier, entre les Échinodermes et les Polypiers, comme classe tout-à-fait indépen- dante. Considérations paléontologiques et géographiques. Dans l'état actuel de nos connaissances, les Foraminifères se sont montrés pour la première fois sur le globe , avec les terrains carbonifères, sous la forme des Fusulina, genre spécial à ce terrain , et qui a disparu avec lui. Nous ne connaissons point , jusqu'à pré- sent , de Foraminifères des terrains tria- siques. La formation jurassique offre des Forami- nifères dans le lias supérieur. Nous y avons reconnu des Webbina et des Cristellaria, genres qui existent encore aujourd'hui, et qui appartiennent aux formes les plus simples. 670 FOR FOR Avec la grande Oolite, on trouve le genre Cristellaria seulement. Avec le terrain oxfordien supérieur ou coral-rag, on voit des Cristellaria , et , pour la première fois, des Nodosaria, des Rotalina. L'ensemble des terrains jurassiques ne nous offre qu'une vingtaine d'espèces. La formation crétacée nous montre un bien plus grand nombre de genres et d'es- pèces. On voit , par exemple : Dans le terrain néocomien , apparaître le genre Textularia. Dans le terrain albien ou gault, on trouve les Cristellaria , les Nodosaria , les Rotalina. Dans le terrain turonien ou la craie chlo- ritée, se montrent pour la première fois avec les trois genres du gault ou terrain al- bien, d'abord dans les couches les plus infé- rieures de l'embouchure de la Charente et du Mans , les genres Chrysalidina , Cuneo- lina , Cyclolina, Lituola , Alveolina , Flabel- lina , Dentalina , Bulimina , Frondicularia et Polymorphina , dont les deux premiers disparaissent pour toujours avec les couches dans lesquelles ils ont vécu. Dans les terrains sénoniens ou craie blan- che du bassin parisien, avec les genres pré- cédents, apparaissent sur le globe les genres Verneulina , Gaudryna , Globigerina , Uvi- gerina , Rosalina , Pyrulina , Marginulina, Valvulina, Sagrina , Truncatulina , et avec la craie de Maestricht, on voit de plus les genres Glandulina , Nonionina , Faujasina, Polystomella et Siderolina. De tous ces gen- res, les Verneulina, les Gaudryna, les Fau- jasina, les Siderolina, les Lituola et les Fla- bellina cessent d'exister avec les terrains crétacés. Il est à remarquer que cette for- mation ne renferme pas encore de Nummu- lina , ni aucun des genres de notre ordre des Agathistègues ou des Milioles. Remontons-nous aux terrains tertiaires? ici le champ se développe de plus en plus; on voit de suite apparaître les genres sui- vants , inconnus dans les époques antérieu- res, et d'autant plus nombreux que les cou- ches se rapprochent de l'état actuel. Les gen- res Amphorina, Orbulina, Orthocerina, Lin- gulina, Vaginulina, Robulina, Nummulina, Assilina, Hauerina, Operculina, Peneroplis, Dendritina, Spirolina, Planorbulina, Anoma- lina, Clavulina, Asterigerina, Amphistegina, Heterostegina , Dimorphina, Virgulina, Di- generina, Valvulina , Biloculina, Fabularia, Spiroloculina, Triloculina, Articulina, Sphœ- roidina, Quinqueloculina , et Adelosina, qui se retrouvent tous dans les mers actuelles, à l'exception des Hauerina et des Fabularia, jusqu'à présent inconnus. Ainsi , non seu- lement l'ordre entier des Agathistègues se montre pour la première fois , mais encore un grand nombre de formes ignorées jus- qu'alors. Il est à remarquer que les terrains tertiaires, d'après les Foraminifères , offrent des faunes d'autant plus nombreuses qu'ils sont plus récents : aussi ne trouve-t-on le maximum de développement générique et spécifique que dans les couches subapenni- nes, ou dans le grand bassin de Vienne en Autriche , qui nous paraît être de la même époque géologique. Les analogues des espè- ces vivantes ne se rencontrent que dans ces derniers bassins. En résumé, il résulte de ce qui précède , que les espèces de Foraminifères, d'abord très simples dans leurs formes, ont com- mencé à paraître en petit nombre avec les terrains carbonifères ; qu'elles sont deve- nues plus nombreuses et plus compliquées dans leurs formes avec les terrains crétacés ; qu'elles se sont plus diversifiées encore et se sont multipliées en une proportion très ra- pide dans les terrains tertiaires, où elles ont atteint le maximum de leur développement numérique. Pour les formes, on a vu un genre apparaître et disparaître aussitôt avec les terrains carbonifères, plusieurs faire de même avec les terrains crétacés et tertiaires, comme pour marquer chaque époque, du reste , si bien caractérisée par cette succes- sion rapide et croissante de genres nom- breux à mesure que nous nous rapprochons davantage de l'état actuel des choses. Ainsi les Foraminifères peuvent seuls servir à dé- terminer l'âge des couches terrestres, et ils ont plus qu'aucune autre classe marché du simple au composé dans leurs créations suc- cessives. Les proportions de genres et d'espèces , suivant les époques, sont les suivantes d'a- près les données qui nous sont connues : Terrain carbonifère. . \ genre. . . I espèce. Terrain jurassique. . . 4 genres. . . 20 espèces. Terrains crétacés. ... 30 genres. . . 250 espèces. Terrains tertiaires. . . 55 genres. . . 460 espèces. Époque actuelle . . . . 6S genres. . . 900 espèces. FOR FOR 671 On voit par les chiffres qui précèdent que ' nous avons déjà observé de cette classe le total de 1631 espèces. Dans les Foraminifères vivants actuelle- ment au sein des mers, nous trouvons avec les genres existants dans les terrains ter- tiaires, mais contenant un bien plus grand nombre d'espèces, les genres suivants jus- qu'à présent inconnus dans les couches ter- restres : Gromia, Oolina, Rimulina, Conu- lina, Vertebralina, Orbiculina, Candeina, Pavonina, Robertina, Cassidulina, Bolivina, Uniloculina et Cruciloculina. Il est facile de s'assurer , par la comparaison, que les rap- ports sont infiniment plus grands entre les faunes tertiaires supérieures et la faune ac- tuelle, qu'entre les Faunes jurassiques et cré- tacées, ou les Faunes crétacées et tertiaires. Gomme tous les autres animaux, les Fo- raminifères ne sont pas également répartis à la surface du globe ; certains genres sont plus propres aux régions chaudes, et d'autres aux régions tempérées et froides, et chaque espèce est généralement cantonnée dans une région spéciale. Nous nous contenterons de donner ici, faute de place, les chiffres des espèces suivant les zones de température, ne pouvant envisager la question d'ensemble de la distribution géographique des genres et des espèces. Zone chaude 528 espèces. Zone tempérée 500 espèces. Zone froide 72 espèces. Il ressort évidemment que les Foramini- fères sont d'autant plus nombreux, et d'au- tant plus variés dans leurs formes, que les mers sont plus chaudes, ce qui rentre dans les lois générales. Nous terminerons en indiquant les ou- vrages à consulter sur cette classe : Fora- minifères âe la craie blanche, Mémoires de la Société géologique de France, t. IV ; Fo- raminifères des Antilles (Traité général), in-8", avec 12 planches in-folio, et surtout les Foraminifères fossiles de Vienne (Au- triche), in-4°, avec 21 planches. (Alcide d'Orbigny.) FORBESIA , Eckl. bot. ph. — Syno- nyme de Curculigo, Gœrtn. FORBICINE. Forbicina. ins.— Geoffroy, dans son Hist. nat. des Ins. des Env. de Paris , avait donné ce nom à de petits iasectes appelés vulgairement poissons ar gentés , et que Linné , bien avant l'histo- rien des Ins. des Env. de Paris, avait dési- gnés sous le nom de Lepisma. Voy. lépisme. (H. L.) FORCE, phys. — Nom donné à toute cause inconnue qui meut un corps ou qui tend à le mouvoir. On emploie souvent le mot puissance comme synonyme de Force. On distingue dans une Force sa direction et son intensité d'action. Lorsque deux ou plusieurs Forces sont appliquées à un corps, si elles agissent en sens contraires et avec des intensités égales, elles se détruisent mutuellement , et , se faisant équilibre , le corps reste en repos. La partie de la méca- nique qui traite de cet équilibre des For- ces se nomme statique pour les corps soli- des , et hydrostatique pour les corps à l'état de fluidité. Lorsque les Forces appliquées à un corps ne se font pas équilibre, le corps est solli- cité et se meut dans la direction de la résul- tante. Cette partie de la mécanique qui traite du mouvement des corps solides se nomme dynamique, et celle qui traite des fluides se nomme hydrodynamique. L'idée de Force est une des plus abstraites que l'esprit humain ait pu former; ce n'est point une abstraction qui ressort immédia- tement de la qualité des corps ; ce n'est point une des impressions produites par les corps que nous extrayons de ses congénères pour la considérer séparément; il a fallu d'abord abstraire l'idée de mouvement ; il a fallu ensuite abstraire du mouvement l'idée de cause; puis enfin abstraire l'idée des Forces contenues dans chacune des causes. Cette suite d'abstractions, cet enfantement successif d'idées isolées, ne peut jamais s'accomplir en dehors du langage. Pour parvenir à rendre sensibles de telles abs- tractions , il faut d'abord les individualiser, les matérialiser pour leur donner un corps dépendant de notre organisation , de notre volonté et enfin de notre mémoire. C'est par l'imposition d'un nom spécial que I'oh constitue une existence propre à une telle abstraction ; c'est ce nom qui la détache des autres idées dont elle ressort , et qui en fait un être tout aussi isolé que l'idée des ob- jets concrets que nous transformons aussi en idée parlée. L'idée de Force , quoique profondément 672 FOU abstraite , dès l'instant qu'elle a son exis- tence isolée par une appellation, devient tout aussi apte à s'unir aux autres idées par- lées pour former un nouveau tout , pour former une idée plus relevée encore que si elle ressortait immédiatement d'une idée concrète. C'est là l'immense avantage que l'homme retire du don précieux du langage; il en est encore un autre tout aussi impor- tant, plus important peut-être, qu'il retire de la parole , c'est de traduire en une seule espèce de sensations , toutes dépendantes du même appareil vocal, les cinq espèces de sensations que nous produisent les impres- sions des corps extérieurs , et qui sont com- plètement isolées les unes des autres , étant perçues par des organes indépendants et sans aucune connexité dans leur organi- sation. L'avantage de transformer ainsi les cinq espèces de sensations isolées les unes des au- tres en une espèce unique , soumise à notre volonté , est une des plus puissantes causes de notre supériorité , de l'étendue de notre intelligence et de notre perfectibilité ulté- rieure. Et, en effet, pour tout homme privé du langage parlé ou écrit , les idées ne sont plus que des réminiscences détachées, ap- partenant à l'une des cinq sortes de sensa- tions qui nous viennent du monde extérieur ; il n'y a pas possibilité de réunir l'idée d'un son à ridée d'une saveur, à celle d'une per- ception visuelle; toutes les idées abstraites un peu complexes disparaissent ; il ne reste que celles provenant des qualités physiques, patentes , immédiates , comme la couleur d'un objet, ou sa progression , ou le timbre du son qu'il rend ; il n'y a que les sensa- tions de cette simplicité qui peuvent se re- présenter à notre souvenir ; mais aucune de ces abstractions complexes, provenant du groupement des abstractions simples, pro- venant de la iéunion des abstractions issues des sens différents , de la création nouvelle que ces unions produisent, et ainsi de suite ; aucune de ces abstractions, disons-nous, ne peut se produire sans langage, sans cette matérialité que leur donne l'imposition d'un nom. L'idée de Force ne pouvant provenir d'au- ' cune qualité visible, ne pouvant naître qu'à I la suite de la conception abstraite des causes j du mouvement, l'idée de Force, par l'éten- I FOR due de sa généralisation, ne peut avoir d'au- tre définition que celle que nous avons don- née plus haut , celle qui indique Vexistence d'une cause inconnue qui meut un corps ou tend à le mouvoir : aussi , toutes les fois qu'on a voulu mieux définir cette idée, il a fallu la spécialiser , l'appliquer à la cause inconnue d'une sorte d'action bien définie; de là cette multitude de définitions spéciales appliquées aux causes les plus abstraites , comme aux causes les plus matérielles. On conçoit que, pour traiter de toutes ces Forces , il faudrait faire un article encyclo- pédique qui ne peut appartenir à un Dic- tionnaire d'histoire naturelle. C'est dans les Traites de mathématiques , de mécanique , de physique , de chimie, de météréologie et de physiologie, qu'il faut recourir pour con- naître avec détail les forces spéciales à cha- cune de ces sciences. Cependant, quelle que soit la diversité des applications qu'on a fait du mot Force, leur ensemble peut se grou- per en trois classes principales : les Forces mécaniques , les Forces physiques et chimi- ques , et les Forces physiologiques. Les Forces mécaniques sont celles qu'on applique à faire mouvoir des machines con- struites par l'homme dans le but d'un pro- duit utile : telles sont les Forces motrices , les Forces vives , celles d'inertie , les Forces mortes , les Forces dynamiques , statiques , absolues ,: accélératrices , retardatrices , di- rectrices, parallèles, tangentielles, etc. Les Forces physiques et chimiques sont celles qui agissent par elles-mêmes , sans le secours de la main de l'homme pour les di- riger : leur résultat est la production de phénomènes nouveaux ou de corps nou- veaux. Ce sont les Forces de la gravitation ; les Forces centrales , centrifuges , centri- pètes ; les Forces attractives , répulsives , élastiques ; celles de torsion, de flexion ; les Forces inhérentes , virtuelles , calorifiques, coercitives, expansives, électriques, électro- motrices , magnétiques , d'agrégation , de cohésion, d'affinité, de solution, de dissolu- tion ; ce sont les Forces capillaires , réfrin- gentes, réfleetives, etc. Les Forces physiologiques sont celles qui appartiennent exclusivement aux corps vi- vants, soit végétaux, soit animaux. Plusieurs d'entre elles se confondent avec les Forces physiques et chimiques, quoique le produit FOR porte toujours un caractère particulier , qu'il doit à une des Forces les plus obscu- res , celle de la vie. Leur résultat est en dé- finitive l'entretien de la vie, l'accroissement des corps , leur reproduction : ce sont les Forces nerveuses , musculaires , toniques , végétatives , digestives , assimilatrices , mé- dicatrices; ce sont celles de sécrétion, de croissance , de propagation , etc. Nous devons nous restreindre à considé- rer d'une manière succincte les Forces dé- pendantes des actions musculaires et du ré- sultat utile qu'elles produisent, comme ap- partenant le plus directement au but qu'on se propose dans un Dictionnaire d'histoire naturelle. La question que nous nous proposons d'a- border succinctement est celle de la dépense réelle des Forces musculaires, pendant la contraction , pour soulever un poids , et quelles sont les limites d'action propre à la production d'un travail utile et journalier. Quelque restreinte que soit la question ainsi posée , nous ne pensons pas cependant que les expériences faites jusqu'alors aient pu donner une idée suffisamment approximative de la somme des Forces qui concourent à la con- traction , pour en tirer des conséquences utiles à l'étude des Forces nerveuses. Pour y parvenir, il faudrait non seule- ment connaître le nombre des fibrilles élé- mentaires de chaque muscle , mais encore connaître le nombre des granules alignées qui constituent chaque fibrille. Comme cette analyse des Forces partielles n'est point ac- tuellement abordable, on s'est contenté de mesurer le produit du travail d'un ou de plusieurs muscles agissant en même temps ; on s'est contenté de l'application mécanique des Forces, et non de leur valeur physiolo- gique. Cette application mécanique des Forces musculaires n'est elle-même qu'une moyenne fort grossière des Forces possibles ; car l'on sait combien les mêmes muscles peuvent varier dans leur énergie , suivant l'état de santé ou de maladie, suivant l'exercice préa- lable, suivant l'âge et suivant les causes ex- citantes ou débilitantes des phénomènes mé- téorologiques. On sait que tel muscle, résis- tant aux plus grands efforts sous l'influence du tétanos , serait déchiré avec une grande facilité, si on appliquait ces mêmes efforts T. V. FOR 673 après la cessation de cette action nerveuse ; on sait que les muscles ont perdu la moitié de leur résistance à la traction aussitôt que la mort les a atteints; on sait aussi combien la chaleur humide énerve , et combien un froid sec devient excitant. Nous avons dé- montré dans des travaux spéciaux qu'un orage surbaissé , agissant sur nous par ses gros mamelons gris , chargés d'électricité résineuse, nous affaiblit, nous énerve; tan- dis que ses mamelons blancs , fortement vi- tre's, nous laissent dans notre état normal , ou augmentent quelque peu notre excitation nerveuse. Borelli avait bien senti que cette manière de procéder ne pouvait conduire nulle- ment à connaître la somme de toutes les Forces individuelles qui agissent au moment de la contraction ; il avait même voulu in- diquer la voie dans laquelle il faudrait en- trer pour avoir quelque idée de l'étendue de cette somme (1). Il nous semble que le rai- sonnement de Borelli n'est pas aussi erroné qu'un physiologiste moderne a bien voulu le dire. Borelli concevait les muscles comme étant composés de fibrilles élémentaires , et chaque fibrille élémentaire composée de pe- tits rhombes superposés. Nous dirions main- tenant que chaque fibrille est composée d'une gaîne, dans laquelle sont superposées de petites granules d'un 800e de millimètre de diamètre. Cet auteur suppose un nombre donné de ces rhombes pour chaque fibrille , et un nombre donné de fibrilles pour la constitution d'un muscle ; il applique au bas de ce muscle un poids S , et trouve que le dernier rang de rhombes, auquel est atta- ché ce poids , se contracte comme tous les autres rangs superposés ; il en conclut , à juste titre , suivant nous , que ce dernier a une force de contraction égale à ce poids , et que tous les rangs superposés ayant eu à f supporter le même poids pendant leur con- ; traction , la somme totale des Forces pro- ; vient du produit de la somme dépensée par : un rang transversal de rhoml)es , multipliée | par le nombre des rangs de rhombes super- posés. C'est ainsi qu'il arrive, dans l'exem- ple qu'il s'est posé , et dans les nombres qu'il a donnés aux zones des rhombes super- poses, et dans le nombre de fibrilles qu'il a (i/ De motu ammahum, etc.. Lohaye. 1743, u»'* , part. r. cap. 17, propos. «3, n«, Ub etpropo». 92 a m 85 674 FOR supposé dans chaque muscle; c'est ainsi, di- sons-nous , qu'il est arrivé , pour les Forces dépensées par le deltoïde , à la somme de 3,015 kilogrammes, et pour les muscles fes- siers à la somme de 174,877 kilogrammes. Le même raisonnement lui fait donner à chacun des muscles masseter et temporal la somme totale d'environ 1,500 kilogrammes, et au cœur l'énorme force d'environ 90,000 kilogrammes, en raison des résistances hy- drostatiques que la circulation éprouve, dit- il, dans les vaisseaux de toutes dimensions et contournés de toutes les manières. Les expériences de Borelli ne pouvaient avoir d'exactitude , et celles de ses succes- seurs du siècle dernier n'en avaient pas beaucoup plus ; il ne faut donc pas s'éton- ner des étranges différences que présente la Force attribuée au même muscle , diffé- rences qui se sont élevées de 153 grammes à 90,000 kilogrammes. Mais, comme le re- marque judicieusement M. Poiseuille, les expérimentateurs sont partis de trois points complètement différents, et devaient néces- sairement s'écarter dans leurs résultats et dans les conséquences qu'ils en tiraient. Nous venons de voir comment Borelli était arrivé au chiffre énorme de 90,000 kilog. pour la somme de toutes les Forces dépensées par le cœur pour projeter le sang dans ses artères et y entretenir une circulation con- stante, malgré les nombreuses résistances que le sang éprouvait dans sa progression. Les résultats de Keill (1) devaient être tout autres : il ne tenait aucun compte de l'effort particulier de chaque globule muscu- laire. Il ne somma pas cette multitude d'ef- forts ; il prit seulement la vitesse du sang dans les artères que l'on avait débarrassées de tout obstacle étranger, puis la vitesse du sang dans les artères avec leurs obstacles normaux. Ayant trouvé que le rapport des deux vitesses était comme 7 12:3, et ayant trouvé également que la vitesse du sang dans le premier cas était de 127 mètres par minute, et dans le second de 51 mètres, il en conclut que la force du cœur , pou- vant élever le sang à 2 mètres 76 en un cinquième de seconde, était de 153 grammes. Haies (2) prit pour moyen de mesure la (i) Tentamina mtdico-phjrsica, tentamen 3, p. 5o. Lon- don , 1718. (2) HémostatiQue. Genève, trad. de Sauvage. FOR Force statique du cœur, c'est-à-dire la hau- teur de la colonne du sang que cet organe maintient dans un tube vertical qui a l'une des extrémités en communication avec l'ar- tère crurale ou Kartère carotide. C'est , comme l'on voit, le moyen employé dans ces derniers temps par M. Poiseuille, à la per- fection près de l'instrument et de l'expéri- mentation. Haies ayant admis que cette colonne de sang était de 2m,43 et ayant trouvé que la surface du cœur était de 0m- carré,011, il en conclut que le cœur est pressé par le poids de 0,n- cube,0267786 de sang, qui correspond à 25 kilogrammes. Mais l'aire de l'artère n'étant que le quart de l'aire de la surface interne du cœur, d'après Haies lui-même, il faut réduire à 6k ,25 la force employée sur l'aire de l'aorte, et réserver les 25 kilogrammes pour la force totale du cœur. Enfin , dans ces derniers temps, M. Poi- seuille (1), ayant perfectionné le moyen de Haies , ayant créé un appareil qu'il nomma Hémodynamomètre y a conclu, d'après des expériences nombreuses et bien conduites , au théorème général suivant : La Force to- tale statique qui meut le sang dans une ar- tère est exactement en raison directe de l'aire que présente le cercle de cette artère , ou en raison directe du carré de son diamètre, quel que soit le lieu qu'elle occupe. En ap- pliquant ce théorème à un homme de vingt- neuf ans, dont l'aorte au niveau des valvules sigmoïdes avait un diamètre égal à 34 mill., donnant une aire de 908"'mran ,2857 , sous la pression des 160 millimètres de mercure de la grande branche de l'hé- modynamomètre ; multipliant cette aire par 160, il trouva 145325, 72 millimètres cubes de mercure , dont le poids était égal à 1971, 77936 grammes =1,971,779 kilog., pour la force totale statique du sang dans l'aorte, au moment où le cœur se contracte. Si nous admettons que la surface interne du cœur soit quadruple de celle de l'aorte au niveau des valvules sigmoïdes, on aura pour la force totale statique du cœur 7,887,116 kilogrammes. On voit par ce qui précède que la ques- tion, en se simplifiant, perdait de sa géné- ralité, et que l'on s'éloignait de plus en plus de la somme réelle et totale des Forces (i) Recherches sur la force du cœur aortique, in-4, 828. FOR musculaires , pour la restreindre au produit utile, statique ou dynamique ; c'est ce que prouvent presque tous les travaux sur cette matière. Si l'on consulte La Hire (1), Amon- tons (2), Désaguliers (3), Daniell Ber- nouilli (4), Coulomb (5), Hassenfratz(6),etc, on ne trouve plus que le travail utile, que la résultante générale, et non la somme des Forces dépensées. « L'effet d'un travail quel- conque , dit Coulomb , a pour mesure un poids équivalent à la résistance qu'il faut vaincre , multipliée par la vitesse et par le temps que dure l'action. » Coulomb a envisagé la question du travail utile sous toutes ses faces, et son mémoire doit être consulté toutes les fois que l'on voudra tenir compte des différents modes d'action pour produire un travail utile, soit celui de la marche horizontale , de la marche ascendante, de la marche descen- dante, avec ou sans fardeau , etc., etc. Nous ne pouvons entrer dans tous ces détails , et nous renvoyons au travail de cet habile phy- sicien ; nous dirons seulement que le produit définitif varie considérablement , suivant le mode d'exécution : ainsi u» homme qui monte librement un escalier peut fournir une quantité d'action presque double de celui qui monte chargé d'un poids de 68 kilogrammes. En divisant le fardeau à transporter sur un plus grand nombre de voyages et d'heures , la quantité d'action fournie par l'homme est bien plus considé- rable que lorsque l'homme se surcharge tout d'un coup et parcourt l'espace dans un temps restreint. La température joue aussi un grand rôle dans la quantité d'action pos- sible : les hommes sous une température constante de 25 à 28° font à peine la moi- tié du travail des hommes placés sous l'in- fluence d'une température de 6 à 8°. Le genre de nourriture apporte aussi son con- tingent aux différences des quantités d'actions produites : ainsi les hommes qui , comme les Anglais, ne vivent que de matières ani- males, produisent un tiers plus d'action utile que les peuples qui vivent aux deux tiers de végétaux. (i) Mém. acad. se., 1699, p. i53. (2) Ibid., p. 112. (3) Cours de physique, 1. 1, notes de la 4* leçon. (*) Prix ae V Acadèm., t. VIII, p. 7. (i) Ment, de l'Institut, se. math, et phys., an VII, t. II , p. 38o. (6) Dict. pnys., encyclop., art. dynamomètre et force. FOR 675 Nous allons , dans le tableau suivant , donner quelques unes des quantités de For- ces qui ont été dépensées pour certains tra- vaux , et les quantités également approxi- matives de la Force des animaux utiles. Quantités approximatives des forces qui concourent à un pro- duit utile pendant la contraction des muscles, tes unes d'à- près quelques expériences directes, et les autres d'après Us inductions de plusieurs observateurs. La force utile des musrles masse- ter et temporal réunis est de. . 147,0 kil« » forre des musrles biceps et bra- chial antérieur réunis 27<,0 Celle du deltoïde 377,o Si l'on tient compte qu'il agit avère une éi»;de puissance à son atta- Suivant \ rn<> supérieure, la force est de. . 754,0 Borblli. 1 ^a f°rce utile du cœur, celle qui pro- duit immédiatemer.tla circulation. 147»° La somme de toutes les forces par- tielles de chaque parcelle élémen- taire qui sont en action dans le cœur, ppndant la contraction. . . 90,000,0 La force des muscles fessiers. . . 1,283,0 Keill n'admet pour le cœur que i53 grammes. 0,i53 Jurin 4.5 Haies se servant de moyens statiques conclut à *5,0 S i l'on réduit la force statique Indiquée par Haies à l'orifice seule de l'aorte. ... s 6,»5 Tabor admettait pour le cœur une puissance équivalente à 7'»* M. Poiseuille, au moyen de son hémodynamo- mètre, estima la force employée à l'orifice d'une aorte moyenne à *»• Si l'aire de l'ouverture de l'aorte est le quart de l'aire totale du cœur aortique , la force totale serait de 8,0 Pression instantanée dynamométrique avec les deux mains. Force moyenne de l'homme. ...... 5r,okll. Quelques hommes vont jusqu'à. . . • i • 75,o Force moyenne des femmes et des jeunes gens de i5 à 17 ans 34,0 Force dynamométrique instantanée pour soulever un poids. Cette force est extrêmement variable selon Page, la eonsti- tution. P habitude, la santé, etc. Force moyenne de l'homme > i3o,okil. En s'aidant de ses genou* 200,o Force appliquée pendant plusieurs heures, et équivalente à KM journée de travail. Porteurs sufsses montant pendant 5 et 6 heures, marchant lentement, maximum 50 kf!« Commissionnaires pour des distances faibles, sur un chemin horizontal. ...*.* 75,0 Id. pour porter à 16 kilom., comprenant une journée 5o,0 Le cheval donne le produit de 8 hommes= 4oo k., mais à la condition d'une charge de 200 kil., seulement portée au double ou à 32 kilom e= 4oo Le mulet équivaut également à 8 hommes sous la même condition que le cheval «= 4oo L'âne sous les mêmes conditions = 4 homm. = 200 Le bœuf d'Asie , ibid. c= 8 homm. te 4oo Un fort chameau , ibid. =» 3i homm. = i55o Un dromadaire, ibid. = 25 homm. e= l25o Un éléphant, le quart du poids en quadruplant la marche =l4/ homm. = 735o Un renne aux condit.du cheval =3 3 homm. a i5o Un chien, ibid. => 1 homm. ça 5o Traction sous les mêmes Conditions. L'homme de force moyenne *=> 5i ML L'homme fort e= ®° Le mulet «=» 7 bomm. tes 347 Le cheval ■== 7 l>omm. ta 357 Le bœuf grande espèce ■=> 7 homm. = 357 Le bœuf petite espèce =: 4 homme = 204 676 FOR Le renne = 2 bomra. = 102 L'âne = 2 liomm. = 102 Le chien =j 0,5 nom. — 25,5 Le produit utile des forces de l'homme, aidé d'une brouette, eêt, selon Vauban ( Bclidor, Science des ingénieurs, cité par Coulomb), = G4 kilogr. portés à 16 kilomètres. La quantité d'action d'un homme qui marche sans charge esta celle d'un homme chargé de 58 kilogr. : : 7 : 4 : :35ook. ; 2o48 portés à 1 kilomètre. La force d'un cheval de vapeur s= 3 chevaux de trait = 21 hommes = 1071 kil. La journée réelle de l'homme et du cheval pour le travail étant de 10 heures, tandis qu'elle est de 2I heures pour le cheval de vapeur, il s'ensuit que le cheval de vapeur produit par jour un travail utile = 7,2 che- vaux de trait, = 5o,4 hommes = 2570,4 Pour la force du Vent , Voy. vent. (Peltier.) *FORCIPULÉES. Forcipulatœ. arach. — M. Walckenaër, dans le tom. Ier de son Hist. nat. des Ins. apt. , a donné ce nom à la quatrième famille de son genre Delena. Dans cette famille, les Aranéides ont le cor- selet bombé ; les mandibules fortes , allon- gées et cylindriques ; la lèvre allongée et carrée ; les mâchoires rétrécies à leur base , inclinées sur la lèvre ; et les pattes des deux premières paires presque égales, avec la pre- mière, cependant, surpassant un peu la se- conde en longueur. (H. L.) *FORELLIA (nom propre), ins. — Genre tle Diptères , établi par M. Robineau-Des- voidy, qui, dans son Essai sur les Myodaires, page 760 , le place dans la famille des Aci- phorées, tribu du même nom. Ce genre ne renferme que 3 espèces, dont 2 d'Europe et 1 de l'Ile de France. Nous citerons comme type celle que l'auteur nomme Forellia ono- pordi, et qu'il ne faut pas confondre, dit-il, •avec la Musca onopordi de Fabricius. On trouve cette espèce en été sur les feuilles et sur les tiges de VOnopordum acanthium. (D.) FORESTIERA (nom propre), bot. ph. — Genre du groupe des Forestiérées , rap- proché de la famille des Antidesmécs ou Sti- laginées avec laquelle il présente d'étroites affinités, établi par M. Poiretpour des arbris- seaux de l'Amérique boréale , à rameaux le plus souvent épineux, à feuilles opposées, très entières ou dentées en scie, coriaces et glabres. Le type du genre est YAdelia acumi- nata de Michaux. *FORESTIÉRÉES. Fdrestiereœ. bot. pu. — Le genre Forestiera de Poire L a été indiqué comme pouvant former le type d'une petite famille, voisine de celle des Stiiaginces, à FOR laquelle il donnerait son nom et dont jus- qu'ici les caractères se confondent avec les siens, puisqu'il est le seul connu qui s'y rapporte. (Ad. J.) FORESTIERS, ois. — C'est le nom sous lequel d'Azara a désigné un groupe de Frin- gilles propre au Paraguay. (G.) *FORFICARIA. bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées , établi par Lindley {Orchid., 362) pour une plante herbacée du Cap, à feuilles linéaires, rigides, très aiguës, plus courtes que la tige , en grappe lâche à 8 ou 10 fleurs; bractées membraneuses, très aiguës, plus courtes que l'ovaire. *FORFICESILA. ms. — Latreille et en- suite M. Audinet-Serville ont désigné sous cette dénomination les Forficules , dont le nombre d'articles aux antennes est de plus de quatorze. Le type de cette division est la Forficule géante (Forficula gigantea Lin.) commune dans le midi de la France. (Bl.) FORFICULAIRES. ins. — Voy. for- ficuliens. FORFICULE. Forficula. ins. — Genre de la tribu des Forficuliens de l'ordre des Orthoptères, établi par Linné. Le type est la Forficule perce-oreille , Forficula auricu- lariaLin., dont les antennes sont composées de 14 articles. Cet insecte est extrêmement commun dans une grande partie de l'Eu- rope. La Forficule a deux points (F. bipunctata Fabr. ) , que nous avons représentée dans l'atlas de ce Dict., Ins. orthopt., pi. I, fig. 1, est surtout répandue en Suisse, en Allema- gne, etc. (Bl.) *FORFICULIDES. Forficulidœ. ins. — Synonyme de Forficuliens , employé par di- vers auteurs. (Bl.) *FORFICULIEIVS. Forficulii. ms.— On applique cette dénomination à une tribu de l'ordre des Orthoptères dont les caractères très remarquables l'éloignent beaucoup de tous les autres Insectes du même ordre. Les Forficuliens ont de petites ëlytres courtes , ne se recouvrant pas l'une l'autre , mais se rapprochant exactement sur la ligne moyenne du corps ; des ailes pliées d'abord en éventail dans le sens longitudinal, et en- suite pliées en deux , dans le sens inverse, de manière à se loger sous les élytres. Ces Orthoptères ont des tarses de trois articles, KHI et un abdomen terminé par deux appendices crochus formant une pince. Ils sont bien connus de tout le monde. On les désigne vulgairement en France sous le nom de Perce-oreille. En Angleterre, en Allemagne, dans divers autres pays encore, on leur donne des noms équivalents. LesForficuliens sont abondants, du moins en individus ; car les espèces , bien que ré- pandues dans toutes les régions du monde, ne sont pas en nombre considérable. Ces In- sectes ont un aspect qui rappelle beaucoup celui des Staphylinicns de Tordre des Coléop- tères. Comme chez ces derniers , leur corps est long et étroit; leurs élytres sont extrê- mement courtes ; comme ceux-ci encore ils redressent leur abdomen d'une manière menaçante quand on les inquiète. La pince dont ils sont armés leur sert d'arme offen- sive et défensive. C'est probablement ce qui a fait croire que ces Orthoptères s'introdui- sant dans les oreilles pouvaient faire beau- coup de mal. De là la dénomination dcPerce- 4fl*7te, qui n'est nullement justifiée , car $s Forfîculiens sont des Insectes totalement inoffensifs. Au reste, on assure, d'autre part, que ce nom ne leur vient pas de la croyance qu'ils pénètrent dans les oreilles, mais bien parce que la pince dont est muni leur ab- domen ressemble à l'instrument dont se ser- vaient autrefois les bijoutiers pour percer les oreilles auxquelles on voulait attacher des pendants. Les Forfîculiens vivent en gé- néral de substances végétales souvent dé- composées ; parfois ils mangent aussi des in- sectes, mais ceci paraît plus rare. Ils ont des habitudes nocturnes; rarement ils se mon- trent dans le jour. On les trouve dans des cavités, sous des détritus, et sous des écor- ces. Ils courent facilement, et volent avec beaucoup d'agilité. On a observé que les fe- melles veillaient maternellement sur leurs œufs ; après les avoir déposés dans un lieu quelconque , elles ne les quittent pas , et si un danger paraît les menacer , elles les transportent dans un autre endroit. Les larves qui naissent de ces œufs ressemblent complètement aux insectes adultes ; la con- sistance moins grande de leurs téguments et l'absence totale des ailes sont les seules différences. Après plusieurs changements de peau successifs elles arrivent à leur état par- fait. A l'exemple de la plupart des entomo- FOR 677 logistes, nous n'admettons dans la tribu des Forflculiens que le seul genre Forficula , repoussant tous les genres établis sur le nombre des articles qui composent les an- tennes , et sur les légères modifications de forme qu'on observe dans les pinces de l'ab- domen. A cause de l'importance des caractères de ces Orthoptères, plusieurs zoologistes ont voulu en former un ordre particulier qui n'a pas été généralement adopté. M. L. Dufour lui a donné la dénomina- tion deLabidures ; M. Westwood, celle d'Eu- plexoptères, que nous conservons comme nom de section. Les caractères des Forfîculiens sont indiqués dans notre atlas, insectes ORTHOPTÈRES, pi. 1, fig. 1. (Bl.) FORGE SIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Saxifragacées Escallo- niées, établi par Commerson (Jussieu, gen., 164) pour des arbustes de Bourbon, gla- bres, à feuilles alternes, coriaces, lancéolées à pétiole court ; inflorescence en grappe ter- minale; pédicelles pourvus de bractées à leur base. FORMATION, géol. — Ce mot consacré et fréquemment employé par les géologues, l'a été et l'est malheureusement encore dans des acceptions si différentes qu'il est assez difficile d'établir d'une manière nette et tranchée la valeur qu'il convient de lui donner comparativement à celle que l'on doit attacher aux mots Roche et Terrain; en effet, ces derniers, également usuels dans le langage et les ouvrages géologiques , sont souvent pris dans le même sens que le mot Formation. Il est cependant possible et surtout utile , pour l'étude rationnelle et philosophique du sol , d'appliquer chacune de ces diverses ex- pressions à des idées précises et distinctes les unes des autres. Pour faire comprendre la nécessité et la possibilité d'arriver à cette distinction , il suffira de poser préliminairement ici quel- ques principes dont .la démonstration et le développement trouveront plus naturelle- ment place à l'article géologie auquel nous renvoyons. Ainsi , il est incontestable que la partie extérieure de la Terre , celle qui constitue le sol , est presque entièrement composée de matières minérales solides qui , originaire- 678 FOR FOR ment, n'existaient pas dans l'état où nous les observons aujourd'hui; ces matières sur- ajoutées autour de la masse planétaire, qu'elles enveloppent et revêtent pour ainsi dire : 1° sont de plusieurs sortes ; 2° elles n'ont pas été formées par la même cause ; 3° enfin elles n'ont pas été produites et pla- cées à la même époque dans le lieu qu'elles occupent. D'après cela , pour connaître com- plètement les matériaux constituants du sol, et pour arriver à faire l'histoire de celui-ci , il est nécessaire d'étudier ces matériaux sous trois points de vue isolés et indépendants les uns des autres. De quelle nature sont-ils? Comment ont-ils été formés? Quel est leur âge relatif? Il est évident que, pour ré- pondre à ces trois questions , il faut se li- vrer à des recherches qui n'ont rien de commun , et qu'il est possible à la rigueur de satisfaire à l'une des trois , sans avoir la moindre notion relativement aux deux au- tres. Par la même raison , si l'on veut classer les matériaux du sol d'après chacune des considérations qui viennent d'être indiquées, on arrivera à former des groupes qui ne se- ront nullement les mêmes. Les matériaux semblables ou différents par leur nature constitueront des Roches de même sorte ou de sortes distinctes : Roches granitiques, R. calcaires, R. argileuses, etc. Les groupes de roche, quelle que soit leur nature, qui auront une même origine ou qui auront été , au contraire , formées par des causes distinctes, composeront les mêmes Formations, ou des Formations diverses, soit des Formations ignées, soit des F. aqueuses, et celles-ci se partageront en F. marines , fluviatiles, lacustres, etc. Les Roches et les Formations groupées d'après leur âge relatif, donneront lieu à l'établissement des Terrains, dont les uns seront anciens , les autres nouveaux , d'au- tres intermédiaires, ou bien primaires, se- condaires, tertiaires, etc. Chaque mot aura ainsi un sens qui lui sera propre. L'étude des Roches fait connaître la com- position du sol ; celle des Formations ex- plique son origine, et enfin celle des Ter- rains assigne l'âge relatif de ses diverses parties. Ce sera donc pour nous une locution vi- cieuse, et contraire anx principes que nous nous efforçons depuis plus de vingt ans de propager, de dire, comme on le fait trop souvent, un Terrain marin, au lieu d'une Formation marine; une Roche secondaire, au lieu d'un Terrain secondaire; une Forma- tion granitique, au lieu d'une Roche grani- tique. Une longue expérience nous a démontré l'avantage de la nomenclature que nous em- ployons exclusivement depuis longtemps dans notre enseignement. Beaucoup déjeu- nes géologues qui ont suivi nos cours l'ont adoptée sans obstacle ; aucun des anciens géologues ne nous a fait de sérieuses objec- tions contre son admission. La difficulté d'abandonner des habitudes prises , qui n'ont pas même l'avantage d'être les mêmes pour tous, est la raison la plus puissante qui nous ait été opposée ; nous croyons, en con- séquence , devoir persévérer dans une ma- nière de voir qui nous semble pouvoir con- tribuer à la facilité de l'étude et aux progrès de l'histoire naturelle de la terre. Il en est de ces trois sortes de classifica- tions des matières qui composent le sol comme de celles que proposerait un histo- rien dans le but de faire connaître, par exemple, les hommes qui ont illustré l'hu- manité, ou une contrée particulière, ou seu- lement une ville. Ne pourrait-il pas les grouper d'abord d'après la première lettre du nom qu'ils ont porté, ou d'après certaines qualités physiques personnelles, abstraction faite de l'état qu'ils ont exercé et de l'époque pendant laquelle ils ont vécu? Puis après, considérant seulement la profession des mêmes individus, il en formerait des groupes de magistrats, de militaires, de prêtres, d'industriels, d'artistes, etc.; en troisième lieu, ne prenant plus en considération ni le nom , ni les qualités personnelles, ni l'état de ces mêmes hommes, il les distribuerait par siècle, par année, etc. Il est presque su- perflu de faire voir que cette dernière dis- tribution chronologique correspondrait à la division des matériaux du sol en Terrains ; celle par profession correspondrait aux For- mations, et enfin la première serait analogue à celle qu'indique le mot Roche. Cet exemple doit très bien faire com- prendre que de même que des hommes por- tant le même nom ont pu exercer des pro- fessions différentes et vivre dans des années FOR FOR 679 et des siècles très éloignés les uns des autres, de même des Roches semblables peuvent se rencontrer dans des Formations diverses et entrer dans la composition de Terrains beau- coup plus anciens les uns que les autres. En définitive, une Formation est une fraction du sol qui peut être composée de roches plus ou moins analogues ou différentes, mais qui ont été formées de la même manière, c'est- à-dire par une semblable opération ; tandis qu'un Terrain, qui est bien aussi une frac- tion du sol, comprend toutes les Roches et toutes les Formations qui ont été produites dans une période plus ou moins longue et dont les limites sont déterminées. Et comme d'un côté, dans un même temps, des causes très opposées agissent et produisent des ef- fets différents; que, d'une autre part, les mêmes causes ont agi à des époques très éloignées, il en résulte qu'un Terrain doit comprendre plusieurs sortes de Formations, tandis que des Formations semblables peu- vent se rencontrer dans des terrains de di- vers âges. Quelques détails rendent ces diverses pro- positions évidentes; il convient seulement de faire remarquer avant que le mot For- mation, dans une acception rigoureuse, indi- querait une action et non un effet, mais que les géologues l'emploient ici pour dire les matières formées ; de la même manière que par création on entend souvent les êtres créés. Deux causes qui agissent simultanément ou alternativement dans quelques lieux ou isolément dans d'autres modifient sans cesse sous nos yeux l'état du sol : d'une part, les eaux déposent sur certains points les ma- tières qu'elles ont enlevées sur d'autres ou qu'elles tenaient en solution. Il en résulte la production de Roches de natures diverses, et des Formations que l'on appelle aqueuses ou neptuniennes , parce qu'elles ont été for- mées par l'action des eaux. — D'une autre part, des profondeurs du sol existant et par des ouvertures plus ou moins distantes, sor- tent des matières pulvérulentes, fragmen- taires ou fondues, qui s'interposent entre celles plus anciennement formées ou qui viennent les recouvrir; la production et l'arrivée de ces matériaux sont attribuées à une cause générale que l'on désigne sous les noms de cause ignée ou plutonimne, parce que ses effets sont accompagnés et caracté- risés par des phénomènes de haute tempé- rature, et qu'elle paraît avoir son siège dans le sein de la terre ; les associations de Ro- ches que cette cause produit composent les Formations ignées ou plutoniennes. Après avoir constaté les effets de ces deux causes actuellement en action et avoir ap- pris à distinguer chacun d'eux par des ca- ractères qui leur sont propres, l'analogie conduit naturellement à reconnaître que de- puis un temps très reculé les matériaux du sol ont été produits de la même manière. Le géologue qui rencontre dans le sol des Roches à l'aspect cristallin , composées de certaines substances minérales, telles que du Feldspath, du Mica, de l'Amphibole, duPy- roxène, etc., constituant de grandes masses irrégulières, ou remplissant des fissures qui se croisent et se coupent et ne renfermant point de débris de corps organisés, peut at- tribuer à coup sûr une origine ignée à ces Roches , qui deviennent pour lui une For- mation ignée ou plutonienne; au contraire, des dépôts stratifiés et divisibles en bancs, couches et feuillets, particulièrement com- posés de roches argileuses, arénacées et cal- caires, contenant des Fossiles plus ou moins nombreux, seront les caractères des Forma- tions aqueuses ou neptuniennes. Maintenant ces deux grandes classes de Formations étant établies et caractérisées, il devient nécessaire de sous-diviser chacune en raison des causes secondaires qui en ont modifié les effets. Les Formations aqueuses seront diffé- rentes entre elles, selon qu'elles auront été produites par les eaux marines ou par des eaux douces, en pleine mer, ou sur des ri- vages, sur le trajet des cours d'eau, à leur embouchure, dans des lacs, des marécages, par des sources submergées ou émergées, etc.; on pourra arriver ainsi successivement à des distinctions de plus en plus particulières qu'il deviendra utile de préciser et de dé- nommer. Les Formations ignées pourront être éga- lement divisées en celles composées de ma- tières qui sont restées dans l'épaisseur du sol : Formations ignées d'intrusion ( Rocbes des dikes des filons), ou qui , après avoir traversé celui-ci, se sont déversées à sa sur- face; Formations ignées d'épanchement (Cou- 680 FOR FOR lées, Laves), qui ont été projetées; Forma- tions ignées d'éruption (Cendres volcaniques, Ponces, Lapilli) ; enfin on pourra reconnaître encore des Formations ignées de sublimation { métaux et certains minéraux des filons); de cémentation (Dolomie), etc., etc. Ce ne sont là que des exemples de la ma- nière dont les géologues doivent considérer les Formations , et des preuves de l'impor- tance que l'étude détaillée de celles-ci peut acquérir. Il faut encore ajouter qu'entre les deux grandes classes des Formations aqueuses et ignées, il est nécessaire de reconnaître deux ordres de Formations mixtes , parce qu'elles sont les effets complexes des deux causes. Ainsi des matières produites par la cause ignée et sorties de l'intérieur de la Terre, sont plus ou moins immédiatement sou- mises à l'action des eaux, qui les transpor- tent, les déposent, et en forment des sédi- ments stratifiés , enveloppant même des corps organisés ; on pourra les appeler des Formations pluto-neptuniennes ( Peperino , Tufa, Moya) ; au contraire, des sédiments de Formation neptunienne sont soumis après coup à l'action plutonienne qui les modifie, change leurs caractères au point de les faire ressembler à des Formations ignées. On dé- signera ces Roches métamorphosées sous le nom de Formations neptuno - plutoniennes (Schistes cristallins, Marbres saccharoïdes). Voyez MÉTAMORPHISME. Une transition analogue à celle de l'une des grandes classes de Formations à l'autre, se retrouve entre plusieurs groupes de For- mations du second ordre. Ainsi les eaux d'un fleuve affluent dans un lac ou dans la mer et y portent des matériaux qui se mê- lent ou alternent avec les dépôts que les eaux lacustres ou marines forment spéciale- ment; il résulte de ce concours de deux causes, des Formations fluvio-lacustres ou fluvio-marines qu'il est nécessairement facile de caractériser. Des sources calcarifères, si- licifères ou autres, forment des dépôts, soit sur le sol émergé, soit sous les eaux des fleuves, des lacs, des marais, de la mer; et ihacune de ces circonstances peut être indi- quée par les caractères des produits. On voit que, d'après ces principes, et en ne cessant pas d'attacher au mot Formation la même idée première d'origine et de cause, il est possible de multiplier beaucoup le nombre des Formations; la même cause agissant d'une manière violente, subite, peut donner lieu à des dépôts qu'il conviendra de distin- guer de ceux formés de matériaux identiques apportés lentement, successivement, pério- diquement. C'est ainsi que les mêmes sables, graviers, cailloux roulés, etc. entraînés dans une débâcle, ou accumulés par des eaux courantes sur des rives, à une embou- chure, ou bien rassemblés par les vagues marines sur les hauts-fonds, sur les plages, sur les rivages, offriront dans leur mode de dépôt des signes propres à faire reconnaître des Formations diluviennes ou alluviennes, marines, estuariennes, fluviatiles, etc. Il résulte évidemment de tout ce qui pré- cède que les Formations sont nécessaire- ment synchroniques les unes des autres, tan- dis que les Terrains sont absolument succes- sifs. Voyez GÉOLOGIE, ROCHE, SOL, SYNCHRO- NISME, TERRAIN. (C. P.) FORME. — Voyez matière. FORMIATES. chim. — Sels composés d'une base et d'Acide formique. FORMICA, ins. — Voyez fourmi. *FORMICARINÉES. Formicarineœ . ois. — Nom sous lequel G. R. Gray désigne une division de sa famille des Turdidécs , dont le g. Formicarius est le type. FORMICARIUS, Bodd. ois. — Syno- nyme de Myiothera , Fourmilier. (G.) FORMICICAPA , Daud. ois. — Voyez Fourmilier. *FORMÏCIDES. Formicidœ. ins. — Fa- mille de la tribu des Dorylides, de l'ordre des Hyménoptères, distinguée des Daryildes, dont les antennes sont filiformes , et l'abdomen allongé, par des antennes très coudées et un abdomen ovale. Cette famille renferme es- sentiellement le genre Fourmi, Formica, au- quel nous renvoyons pour tous les détails de mœurs et d'organisation. La famille des Formicides est aujourd'hui divisée en trois groupes : les Myrmicites. !es Ponérites et les Formicites. (Bl.) *FORMICIEI\S. Formicii. ins. — Tribu de l'ordre des Hyménoptères caractérisée par une tête triangulaire, de fortes mandibules, des mâchoires et une lèvre inférieure aussi courtes que les mandibules , des antennes coudées , un abdomen plus ou moins ova- laire, attaché au thorax par un pédicule très FOR FOS 681 étroit , etc. Nous divisons cette tribu en deux familles , les Dorylides et les Formi- cides. (Bl.) *FORMICITES. Formicitœ. ins.— On dé- signe ainsi l'un des groupes appartenant à la famille des Formicides. Il est caractérisé par le premier segment de l'abdomen formant un seul nœud ; les femelles et les neutres sans aiguillon. Nous n'y rattachons que deux genres, les Polyergues (Polyergus ), et les Fourmis (Formica). Voyez surtout ce der- nier mot pour tous les détails de mœurs et d'organisation. (Bl.) *FORMICIVORA, Sw. ois.— Genre éta- bli par Swainson sur le Myiothera grisea , esp. du g. Fourmilier. (G.) *FORMI«VORES. Formicivora. ois. — Tribu établie par M. Lesson dans ses Musci- capidées. Voy. gobe-mouche. (G.) FORMIQUE (acide), chim. — Voy. acide. *FORNAX (fournaise), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Ster- noxes , tribu des Eucnémides , fondé par M. de Castelnau (Revue entom. de Silber- mann, tom. III , pag. 172) sur une seule espèce originaire de Cayenne, et qu'il nomme Fornax ruficollis. Il a reproduit ce genre dans son Histoire des Coléoptères faisant suite au Buffon-Duménil, tom. I, pag. 225, où il le place entre son g. Émathion et celui de Galba de Latreille. M. Guérin -Mène- ville, dans sa Revus critique de la tribu des Eucnémides (Ann. de la Soc. ent. de France, 1841 , t. Ier, 2e série, p. 163 ), adopte le genre dont il s'agit , et y rapporte , outre l'espèce qui lui sert de type , tous les Di- rhagus de M. Dejean , ainsi que les Galba madagascariensis Delap. , et sanguineo-si- gnatus Buquet ; l'une du Brésil , et l'autre de Colombie. (D.) FORRESTIA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Commélinacées, établi par M. A. Richard (Sert, astr., p. 1. t. 1) pour une plante herbacée de la Nou- velle-Guinée, à feuilles elliptiques lancéo- lées , glabres , engainantes à la base ; gaines entières et hispides ; fleurs rouges, en capi- tules denses, hermaphrodites ou unisexuelles par avortement , et mêlées de bractées. — Le g. Forrestia, Raf., est syn. de Ceano- thus, L. *FORSGARDIA , ¥1. FI. bot. pu.— Syn. de Combretum , Loffl. t. v. FORSKALEA. bot. ph. — Voy. for- skolea. FORSKOLEA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Urticacées , établi par Linné (Gen., n. 1262) pour des plan- tes herbacées originaires d'Arabie , rudes , tenaces ou subpungentes , à feuilles alter- nes , stipulées ; involucres axillaires , ses- siles , ramassés. Les F. tenacissima et an- gustifolia sont les seules espèces de ce genre. FORSTERA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Stylidées , établi par Linné (Nov. Âct. Ups., III, 184) pour de petits arbustes de la Nouvelle-Zélande aus- trale et de l'Amérique antarctique, à feuilles nombreuses, courtes et imbriquées. Le type de ce genre , qui est mal étudié , est le F. ledifolia. *FORSTÉRITE. min.— Ce silicate, trouvé sur le Vésuve, accompagné de Pléonaste et de Pyroxène noir, est une substance inco- lore , translucide , rayant le Quartz et cristallisant en prisme rhomboïdal de 108° 54'. D'après M. Children , elle serait for mée de Silice et de Magnésie. FORSYTHIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Oléacées-Fraxinées, établi par Vahl (Enum. I, 39 ) pour des ar- brisseaux de la Chine, cultivés dans les jar- dins du Japon; rameaux foliifères distincts des rameaux florifères ; feuilles opposées , ternées ou quaternées , simples , dentées en scie, entières ou terne - pinnatiséquées ; fleurs précoces , solitaires , jaunes , striées de rouge. — Forsythia, Walt., syn. de De- cumaria, L. FOSSANE. mam. — Nom d'une espèce du g. Genette. FOSSAR. Fossarus , Adans. moll. — Adanson a nommé Fossar un petit Mollus- que portant une coquille dont la forme ex- térieure se rapproche assez de celle des Na- tices. Entraîné par ces rapports apparents, Adanson introduisit cet animal dans le genre Natice, et de là il résulta plusieurs erreurs, qui se maintinrent dans la science jusque dans ces derniers temps. En effet, Lamarcfr et Cuvier prirent le Fossar comme type du genre Natice, et comme l'animal a quelques rapports avec celui des Nérites , Lamarck ne manqua pas de rapprocher ce dernier g. des Natices , et ce fut là l'origine de la fa* mille des Néritacees. Cette famille , comme. 86 682 FOS le savent les conchyliologistes , fut admise dans toutes les méthodes, et ne sembla dé- fectueuse qu'au moment où parurent, dans l'ouvrage de MM. Quoy et Gaimard, de bon- nes figures de plusieurs espèces de véritables Natices. C'est alors que , l'un des premiers, nous fîmes apercevoir toute la différence qui existe entre le Fossar et les Natices , et l'absence de rapports naturels de ce dernier g. avec les Nérites. Il était nécessaire, avant d'indiquer les nouveaux rapports du Fossar d'Adanson, de le revoir de nouveau pour en étudier plus complètement les caractères. M. Philippi l'ayant rencontré dans les mers , de Sicile, proposa de le séparer en g. parti- culier ; et nous-même, qui l'avons observé sur les côtes de l'Algérie, appuyons cette opi- nion , puisqu'en effet le Fossar diffère des Nérites aussi bien que des Natices. L'animal du Fossar est un petit Mollusque gastéropode qui rampe sur un pied court , -épais , ovalaire ou arrondi , sur l'extrémité postérieure duquel se trouve un petit oper- cule corné , ovalaire , paucispiré , à sommet latéral et subapicial. La tête est proboscidi- forme ; son extrémité, tronquée au sommet, est fendue longitudinalement, et cette fente est l'ouverture de la bouche ; elle est fermée de chaque côté par des lèvres, dont la sépa- ration se voit aussi bien en dessus qu'en des- sous ; de chaque côté de cette tête s'élève un tentacule fort épais , conique, portant à sa base et du côté externe un œil sessile ; mais du côté interne , ces tentacules offrent une particularité que nous n'avons retrouvée dans aucun autre g. Il y a en effet un ap- pendice quadrangulaire, aplati , qui semble être le reste d'un voile qui aurait réuni des tentacules à leur base, au-dessus de la tête, et qui aurait été fendu dans le milieu. Le man- teau revêt l'intérieur de la coquille de la même manière que dans les autres Mollus- ques , et il ne déborde pas les contours de l'ouverture. Cet animal est tout blanc, si ce n'est de chaque côté du mufle , où se mon- tre une petite tache d'un jaune orangé pâle. La coquille , par sa forme , a quelques rap- ports avec certaines Nérites. L'ouverture est entière , semi-lunaire , à columelle droite , étroite, non calleuse ; derrière elle et vers le milieu de sa longueur, on voit un petit om- bilic. Cette coquille est ornée de grosses côtes SransYerses , et dans quelques espèces , des FOS côtes longitudinales produisent à sa surface un réseau à grosses mailles quadrangulaires. Cet animal a une singulière manière de vi- vre : il s'introduit dans les fentes des ro- chers, presque toujours au-dessus du niveau moyen de la mer , ou bien il s'enfonce dans les anfractuosités que laissent souvent des masses de Vermets qui garnissent les côtes au niveau de l'eau. Le g. Fossar ne contient encore qu'un petit nombre d'espèces , qui toutes sont blanches et d'un très petit volume. Il y en a une fos- sile dans les terrains subapennins. (Desh.) FOSSELINIA, Scop. bot. ph. — Syn. de Clypeola, L. FOSSILE. Fossilis, Fossilia {fodere , fouiller), géol.— Les anciens minéralogistes désignaient sous ce nom presque toutes les substances qui étaient extraites du sein de la terre par des fouilles ; quelques uns ce- pendant distinguèrent les Fossiles natifs, F. mineralia , des Fossiles étrangers , F. extra- nea, petrefacta, larvata. Linné, qui répartit les substances minérales en trois classes , 1° Petrœ , 2° Minerœ , et 3° Fossilia , sous- divisa cette troisième classe en F. terrœ (ochra, œrena , argila , humus) ; F. concreta (calculus , pumex, stalactites, tophus, etc.) ; et en F. petrificata (zoolithus, ornitholithus, phytolithus, etc.). C'est aujourd'hui aux Fossilia petrificata que les géologues s'accordent à donner ex- clusivement le nom de Fossiles, et sous cette dénomination ils entendent, non pas seule- ment ce que l'on peut spécialement com- prendre par Pétrifications, mais tout débris, tout vestige, toute indication de corps orga- nisé qui se rencontre dans les dépôts de matières minérales dont le sol est constitué, et dans une position telle que l'on peut re- connaître que ces corps ont préexisté à la formation des parties du sol dans lesquelles ils se trouvent enveloppés. Si l'enfouissement de la plus grande par- tie des Fossiles est une des circonstances de leur gisement , et s'il faut fouiller le sol pour pouvoir les en extraire , cependant dei corps ne sont pas moins des Fossiles, parce qu'ils se rencontrent libres près de la sur- face du sol. La Fossilisation , c'est-à-dire la propriété de devenir Fossile , n'est pas, comme beau- coup de personnes semblent le croire , un FOS FOS 683 phénomène propre aux temps anciens ou géologiques : elle ne consiste pas non plus dans la conservation des corps organisés eux-mêmes ; très rarement les corps devenus fossiles sont restés ce qu'ils étaient matériel- lement pendant leur vie ; presque toujours leur composition a été altérée , modifiée , _ changée ; les molécules qui les constituaient ont été remplacées par d'autres ; quelquefois " même un espace vide atteste seul la place qu'elles occupaient, ou bien encore les êtres n'ont laissé un souvenir de leur existence que par la forme des matières étrangères qui se sont moulées dans leurs cavités , ou par les empreintes qu'ils ont tracées sur des surfaces molles et plastiques. C'est également bien à tort que l'on a dit et répété que main- tenant il ne saurait plus se faire de Fossiles, parce qu'en effet on observe qu'après un temps qui n'est jamais très long , les corps qui ont eu vie se détruisent et disparaissent sous nos yeux ; rien n'est cependant changé, et avec un peu d'attention et de Téflexion , on peut voir que sous les mêmes conditions qui nous ont conservé des preuves de l'exis- tence des animaux et des végétaux contem- porains de toutes les époques de la formation du sol, certains des animaux et des végétaux actuels laisseront nécessairement des souve- nirs analogues aux générations les plus re- culées ; d'un autre côté , il est évident que dans tous les temps les corps organisés ont été entièrement anéantis toutes les fois qu'ils se sont trouvés placés dans des circonstances semblables à celles qui les font disparaître maintenant. Quelles sont donc et quelles ont été, dans tous les temps , les conditions nécessaires pour qu'un corps ne devienne pas Fossile , ou bien pour qu'il le devienne? Si un animal ou un végétal quelconque Teste après sa mort exposé au contact immé- diat de l'air humide, ou de l'eau à la surface du sol émergé, ou au fond des fleuves, lacs, mers qu'il habitait, tout le monde sait qu'il sera plus ou moins rapidement décomposé ; ses éléments constituants réagiront chimi- quement entre eux, et sur ceux des milieux ambiants ; après quelques années, ses parties les plus dures n'auront pu résister à une des- truction totale. Que retrouvons -nous après un siècle ou deux , des myriades d'animaux et de végétaux qui ont peuplé L* surface de la terre et les bassins des eaux? Où se voient les restes de tous ces êtres qui couvraient le sol de l'Europe au xve siècle seulement? Combien de temps la terre d'un champ de bataille ou d'un cimetière conserve-t-eHe les dépouilles qui lui ont été confiées ? Mais que par des circonstances particulières et exceptionnelles un corps organisé soit, peu de temps après qu'il a cessé d'exister, enve- loppé par des matières minérales, imputres- cibles , qui, en pénétrant plus ou moins son tissu, ou se durcissant autour de lui, conser- vent si ce n'est sa substance propre, au moins la représentation de sa structure et sa forme, alors ce corps sera devenu Fossile dans l'ac- ception actuelle du mot, puisqu'il pourra laisser un témoignage de son existence. On peut facilement démontrer et com- prendre que c'est presque exclusivement sous l'eau, et seulement dans des eaux char- gées de sédiments qu'elles déposent autour des corps organisés , charriés ou rencontrés par elles , que des Fossiles ont dû se faire à toute époque , et peuvent encore se faire chaque jour. D'après ce qui précède , on voit que les- Fossiles sont, à vrai dire, beaucoup plus fré- quemment des représentations de corps or- ganisés que des corps organisés mêmes ; bien plus , le mot Fossile est dans un certain cas réellement abstrait, lorsque par exemple on dit qu'une roche est fossilifère lorsqu'on la voit percée de cavités plus ou moins nom- breuses dont la forme indique celle de corps tels que des coquilles qui ont été détruites r et non remplacées ; on peut avec raison ca- ractériser le terrain auquel appartient cette roche par des Ammonites , des Vénus, des Cérithes , etc. , dont les animaux existaient au moment de sa formation, sans qu'il reste rien cependant de matériel de ces êtres dé- truits complètement. En étudiant d'après ces données les di* verses sortes de témoignages que les géolo- gues peuvent rencontrer dans le sol , de l'existence des animaux et des végétaux qui se sont succédé à la surface de la terre, on doit distinguer : 1° Les Fossiles qui sont des parties d'ani- maux ou de végétaux conservés en nature ou peu altérés ; on ne rencontre guère que des parties dures telles que des os, des dents, des coquilles, des polypiers, des bois qu& 684 FOS FOS soient dans ce cas , et cela encore exclusi- vement dans les terrains les plus récents. A mesure que Ton fouille dans le sol plus an- cien , ces mêmes parties sont plus ou moins altérées ou modifiées ; les substances ani- males ne conservent que leurs sels calcaires, encore subissent^ils souvent des transforma- tions de nature sans changer de forme ; le phosphate de chaux est remplacé par du car- bonate , par de la silice , et divers sels pier- reux qui prennent une structure cristalline ; les matières colorantes ou gélatineuses , les matières solubles disparaissent. 2° Les Fossiles qui proviennent de parties organisées dont les molécules détruites ont été remplacées par des molécules minéra- les , de manière que les tissus , les détails d'organisation intérieure semblent conser- vés. C'est à ce genre de Fossiles que l'on donne plus particulièrement le nom de Pétrifications ( Petrefacta ou Petrificata) des auteurs ; le carbonate , le sulfate de Chaux, la Silice surtout, des substances mé- talliques , et particulièrement le Fer oxydé, se sont ainsi fréquemment substitués aux molécules organiques. Il ne faut pas croire cependant que cette pétrification soit le ré- sultat d'une substitution de molécule à une autre molécule, et encore moins de la trans- formation de la première molécule en une autre. Le tissu d'un corps organisé offre au- tant et plus, peut-être, de vides que de par- ties pleines ; les molécules minérales rem- plissent les vides , elles s'y consolident , et lorsque le tissu organique se détruit, la forme et le simulacre de l'organisation du corps sont transmis ; la pétrification se fait par une sorte d'imbibition , et cela est si vrai que récemment on a obtenu de vérita- bles pétrifications artificielles en faisant pé- nétrer des substances solubles cristallisables et incombustibles dans les tissus animaux et végétaux, et en détruisant après ces derniers par l'action de la chaleur et du feu. 3° Les Fossiles qui ne sont que des moules plus ou moins grossiers , et il faut encore distinguer des moules de plusieurs sortes : moules complets , moules des surfaces exté- rieures, moules des cavités intérieures. Ainsi, par exemple , un morceau de bois , une co- quille bivalve enveloppés dans un sédiment, ont été entièrement détruits , après que le sédiment avait déjà pris assez de consistance pour conserver la cavité laissée par ces corps. Une matière vient successivement par filtration ou par tassement remplir la cavité et s'y mouler ; cette matière donnera l'idée exacte de la forme du corps , sans rien rap- peler de son tissu ; d'autres fois un corps creux, comme une coquille turbinée ou une bivalve, est rempli avant sa destruction par une matière qui se durcit ; la gangue prend en même temps de la consistance autour du test de la coquille , et celui-ci disparaît en- suite. Si l'on vient à briser la pierre , on trouve un vide qui est la place du test ; la gangue intérieure offre le moulage de la ca- vité, et la gangue extérieure celui de la sur- face du test : ces derniers vestiges de l'exis- tence d'un corps organisé ne sont plus réel- lement que des empreintes , et l'on donne plus particulièrement ce nom aux dessins en creux ou en relief que des animaux mous , et surtout des feuilles , ont laissés entre les lits nombreux et parallèles des roches schis- teuses , tels que les nombreuses empreintes de Fougères, d'Équisétacées, et d'autres plan- tes qui caractérisent les schistes houillère. Ainsi , en définitive , un Fossile n'est trèi souvent à un corps organisé que ce qu'est l'empreinte sur la cire ou cachet qui l'a pro- duit; ce qu'est une médaille à la matrice qui a servi à la frapper ; ce qu'est une in- jection dans une préparation anatomique. Après avoir indiqué ce que sont les Fos- siles en eux-mêmes, il faut examiner quelles sont leurs ressemblances avec les êtres ac- tuellement existants, et rechercher quelles conséquences l'on peut déduire de leur gise- ment. Un résultat des plus curieux et des mieux constatés par un grand nombre d'observa- tions, c'est que les Fossiles annoncent des êtres qui étaient spécifiquement plus ou moins différents des êtres actuellement vi- vants. Ce n'est que dans les dépôts les plus superficiels du sol , dans ceux qui ont été le plus récemment formés, que l'on trouve des Fossiles identiques avec les espèces actuelles ; et par identité on entend des ressemblances comme celles qui se voient entre les indivi- dus d'une même espèce. Plus au-dessous on ne trouve plus que des Fossiles analogues , c'est-à-dire d'espèces distinctes, mais pou- vant entrer dans les genres actuels ; puis , en scrutant les dépôts graduellement plus FOS anciens, le naturaliste trouve les vestiges de végétaux et d'animaux inconnus dont il peut composer des genres , des familles , des or- dres nouveaux. l,a collection des nombreux Fossiles que renferment les premières cou- ches du sol n'offre plus rien de semblable , non seulement à ce qui existe aujourd'hui , mais à ce qui existait à des époques succes- sivement éloignées de la période actuelle ; et l'on peut, jusqu'à un certain point , ob- server une gradation nuancée dans les diffé- rences que les Faunes et les Flores des temps plus ou moins anciens présentent, lorsqu'on les compare à celles de nos jours. Il ne faut cependant pas conclure de ces faits qu'évi- demment , comme on l'a dit et répété sou- vent, des révolutions générales ont , à plu- sieurs reprises, depuis la création des êtres, détruit tous ceux existants pour les rem- placer par d'autres d'espèces différentes; il ne faut pas non plus affirmer que des changements dans les circonstances exté- rieures ont rendu impossible l'existence aux êtres anciennement créés, tandis que ceux actuels n'auraient pu s'accommoder des an- ciennes conditions de vie. Ce que l'on peut donner aujourd'hui comme le résultat d'ob- servations nombreuses, c'est que, si spécifi- quement les êtres anciens de toutes les clas- ses sont différents des êtres actuels; si des genres , des familles nombreuses ont existé aux époques reculées et n'existent plus ; si des genres , des familles qui peuplent au- jourd'hui la terre , ne paraissent pas avoir fait partie de la création dans ses premiers moments , Y organisation des êtres anciens n'a pas été essentiellement différente de celle des êtres actuels : les uns et les autres appartiennent à un plan unique d'organisa- tion dont toutes les parties sont liées. Le temps qui s'est écoulé depuis l'existence des premiers êtres jusqu'au jour actuel n'a pas produit plus d'influence entre les Faunes et les Flores des époques les plus reculées que la diversité de localité n'en produit dans le moment actuel , entre la Faune et la Flore de la Nouvelle-Hollande, par exemple, I comparées à celles de l'Afrique ou de l'A- mérique du Sud. Ne pouvant entrer ici dans le développe- ment de ces propositions qui se rattachent à une science nouvelle , née de l'étude parti- culière des Fossiles , considérés 60us le rap- FOU 685 port de leur histoire naturelle , nous ren- voyons au mot paléontologie. (G. Prévost.) *FOSSOMBR01\IA (nom propre), bot. cr. — Genre de la famille des Jongermannes, tribu des Codoniées, établi par Raddi pour des végétaux, rapportés par Endlicher au g. Jungermannia. FOSSOYEUR, ins. — Nom vulgaire de Necrophorus Vespillo, dont il indique l'ha- bitude qu'il a d'enterrer les cadavres des petits animaux dans le corps desquels il dé- pose ses œufs ; mais cette habitude ne lui est pas exclusive ; il la partage avec tous ses congénères. Voyez nécrophore. (D.) FOTHERGILLA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Euphorbiacées , établi par Linné pour un arbuste de l'Amé- rique septentrionale ( F. Gardeni L. ) à feuilles alternes et stipulées; inflorescence en épis munis de bractées uniflores. — Fo- thergilla, Aubl., syn. de Diplochiton, Spreng. FOU. Sula, Briss. {Morus, Vieill.; Dys- porus, 111.; Morus, Leach.). ois. — Genre de l'ordre des Palmipèdes totipalmes , présen- tant pour caractères essentiels : Bord des deux mandibules du bec dentelé ; ongle du doigt médian dentelé en scie. Caractères génériques : Tête petite, se confondant avec la base du bec ; face et gorge nues. Bec fort , beaucoup plus long que la tête, longicône , comprimé vers la pointe, qui est faiblement courbée, et fendu jusqu'en arrière des yeux ; les deux mandibules den- telées sur leurs bords ; les dents dirigées en arrière. Mandibule supérieure portant un double sillon profond à l'extrémité duquel se trouvent les narines, et qui semble les di- viser en trois. Mandibule inférieure un peu plus courte que la supérieure. Narines ba- sâtes, linéaires, à peine apparentes. Œil pe- tit ; iris jaune. Ailes longues ; la première rémige la plus longue ou égale à la deuxième. Jambes rentrées dans l'abdomen , emplu- mées. Tarses courts, forts ; doigts réunis par une membrane. Pouce s'articulant intérieure- ment. Ongles médiocres , celui du milieu dentelé en scie. Queue en forme de cône, composée de 12 rectrices. Les Fous sont des oiseaux massifs , de forme peu gracieuse, à cou assez épais , dont 686 FOU le système de coloration est le blanc mêlé au brun et au noirâtre. La membrane nue de la face est d'un bleu clair, et celle de la gorge d'un bleu noirâtre dans le Fou commun , qui a la partie supérieure des doigts et le devant du tarse rayés longitudinalcment de vert clair; les membranes noirâtres et les on- gles blancs ; en général la coloration de la face et des pieds varie suivant les espèces. Les femelles diffèrent des mâles par une taille moindre; mais leur couleur est sem- blable, excepté pourtant chez le S. dactyla- tra , dont la femelle est grise. Ces oiseaux , improprement accusés de stupidité , parce que , incapables de fuir, ils se laissent approcher par l'homme et tuer sans opposer de résistance, et que les Fréga- tes , d'un caractère audacieux , les forcent par violence à dégorger le poisson qu'ils ont pris , ne doivent ces qualités inoffensives qu'à l'impuissance dans laquelle ils sont, une fois à terre , de se soustraire à la mort par «ne fuite rapide, la brièveté de leurs jambes les tenant, pour ainsi dire, cloués au sol, et la longueur de leurs ailes ne leur permettant pas de s'élancer d'un seul bond dans les airs, où pourtant ils planent avec la plus admira- ble légèreté, le cou tendu, la queue épanouie et les ailes presque immobiles. A terre , ils ont une attitude presque verticale , et s'ap- puient , comme les Cormorans , sur les baguettes longues et élastiques de leur queue. On ne les voit que très rarement nager , et jamais ils ne plongent ; ils volent conti- nuellement au-dessus des vagues, et enlè- vent avec une dextérité étonnante , sans à peine effleurer l'onde , les Poissons impru- dents qui viennent à sa surface. D'autres fois , perchés sur un rocher ou même sur un arbre , dans un état complet d'immobilité, ils épient le poisson qui leur sert de nourri- ture , et qui consiste principalement en ha- rengs et en sardines. Malgré le volume de leur proie, ils l'ava- lent avec facilité , par suite de l'extrême di- latabilité de la peau de leur gorge , qui est composée d'un tissu lâche. Le cri de ces oiseaux tient de celui de l'Oie et du Corbeau. On ne les voit jamais s'éloigner autant de la terre que les Frégates , et l'on pense qu'ils pochent le jour et se retirent le soir FOU dans les îles qui leur servent de retraite pour y passer la nuit. Les Fous nichent en grandes bandes sur les rochers et les falaises baignées par la mer, au milieu des broussailles les plus épaisses. Leurs nids , construits assez négligemment, sont si rapprochés les uns des autres que les couveuses se touchent. Elles y déposent de un à trois œufs, également pointus des deux bouts , à surface rude et d'un blanc pur. Les petits , assez longtemps couverts de duvet, ne prennent qu'à trois ans leur plu- mage d'adultes , et les variations de livrée qu'ils présentent avant cette époque sont assez grandes pour avoir compliqué la syno- nymie, de noms d'espèces fondées sur les dif- férences d'âge. On trouve ces oiseaux sur tous les points du globe ; et, quoiqu'ils préfèrent pour leur sûreté les contrées tropicales, les Fous com- muns sont très abondants aux Hébrides , en Ecosse , en Norwége et jusqu' au Kamt- schatka ; mais quand le froid approche , ils partent vers le sud avec leurs petits. Us sont de passage en Angleterre et en Hdflande, où ils ne se trouvent que dans les hivers les plus rigoureux. On n'en connaît que trois espèces : 1° le Fou blanc ou de Bassan , Sula bassanus , la seule espèce que nous possédions en Europe. Le nom de Bassan lui vient d'une petite île du golfe d'Edimbourg , où il multiplie beau- coup, quoiqu'il ne ponde qu'un seul œuf par couvée. 2° Le S. dactylatra, vulgairement Manche de velours des navigateurs , com- mun dans l'île de l'Ascension. 3° Le Fol- brun, S. fusca(Pelecanus sulaL., Cordonnier de Commerson), de l'Amérique méridio- nale. La place des Fous est entre les Anhingas et les Cormorans. (G.) FOUDI. ois. — Nom d'une espèce du g. Moineau , Fring'dla Madagascariensis. (G.) FOUDRE. Fulmcn {fidgere, briller). météor. — Nom donné à la masse de ma- tière électrique lumineuse qui s'échappe d'un nuage orageux pour aller en frapper un autre ou un point de la surface du globe, ou qui s'élève de la surface du sol pour aller se décharger contre un nuage. Sous le point de vue de son apparition , la Foudre peut être considérée comme un FOU sillon de feu simple ou double , dont la pro- pagation est horizontale , descendante ou ascendante, selon le point d'où elle est sor- tie. La Foudre se présente en outre à nos yeux sous trois formes tellement différentes qu'il est nécessaire d'en reconnaître trois espèces distinctes. Nous comprenons dans la première espèce les liserés de feu qui apparaissent tout -à- coup aux bords des nuages , dont ils ne se séparent pas : ces nuages paraissent alors limités par un long sillon de feu , éblouis- sant de lumière. De ces liserés lumineux s'échappent des milliers de rayons très dé- liés et phosphorescents , se dirigeant vers une autre nue ou vers le sol humide , placé au-dessous , d'où l'on voit s'élever une va- peur continuelle. L'éclat de leur lumière n'est point toujours la même; on y distin- gue des ondulations qui donnent à ces lise- rés lumineux l'aspect d'un ruisseau de feu agité par les vents , et dont les vagues altè- rent l'uniformité de la lumière. Il n'est pas rare de voir des nuages orageux ainsi limi- tés par un sillon de feu s'étendre à plusieurs kilomètres. Lorsque des nuages interceptent leur vue , on ne voit plus qu'une longue illumi- nation réfléchie qui apparaît et s'éteint tout- à-coup; ce sont les éclairs les plus ordinai- res, parce que ces phénomènes se passent aussi le plus ordinairement entre les nuées du groupe orageux. Cette première classe se lie en plusieurs points avec la seconde espèce d'éclairs de la division de M. Arago, que Ton trouve dans sa Notice sur le tonnerre , insérée dans V Annuaire de 1838. La seconde espèce comprend les sillons de feu qui se détachent complètement du nuage et s'élancent vers un autre point. Ils appa- raissent comme un ruban de feu droit ou ondulé , présentant la forme d'un zig-zag. Ces sillons atteignent le plus souvent le but vers lequel ils se lancent sans s'être divisés; cependant on les voit quelquefois se bifur- quer en s'approchant du but, et même on en a vu se terminer par trois branches. Ces avisions ne peuvent surprendre lorsqu'on est au courant des influences électriques ; on peut même les reproduire dans le cabi- net. On présente à quelque distance de la sphère, communiquante une batterie char- gée , deux ou trois conducteurs médiocres FOU 687 très rapprochés les uns des autres , chacun étant insuffisant pour donner un libre écou- lement instantané à la décharge de la bat- terie. L'étincelle sort de la sphère sous la forme d'un ruban unique ; mais , arrivée près du triple conducteur, elle se trifurque, et chaque branche va frapper une des extré- mités. Pour que la division ait lieu près du sol, il suffit que ce dernier présente deux ou trois points rapprochés d'une conducti- bilité supérieure à celle des surfaces inter- médiaires. La durée du sillon de cette se- conde espèce est en général très courte ; elle est presque toujours instantanée ; ce- pendant , dans les orages violents , j'en ai vu qui ont duré plusieurs secondes. Dans ce cas , on y remarque les mêmes ondulations lumineuses que celles que nous avons fait remarquer dans le liseré de feu de la pre- mière espèce. La troisième espèce comprend les Foudres agglomérées en boule, en corps prismatique ou en toute autre forme, et dont la durée est toujours grande comparativement à celle des deux espèces précédentes. Toute décharge électrique nous impressionne de trois ma- nières , chacune ayant reçu un nom parti- culier. Si l'on ne considère que la vive lu- mière produite au moment de l'échange électrique, cette partie du phénomène se nomme Éclair; si l'on ne considère que le bruit éclatant qui l'accompagne, on lui donne le nom de Tonnerre ; enfin , si l'on considère la partie matérielle du phénomène, celle qui agit sur les autres corps en les frappant , les déchirant , les volatilisant , c'est alors la Foudre. La première espèce de décharge a lieu le long des nues orageuses , lorsque le nuage en regard qui reçoit ces décharges n'est pas suffisamment conducteur pour donner un libre écoulement instantané à ces masses d'électricité. L'électricité du nuage orageux, accumulée sur les bords , ne peut donc se décharger tout à la fois, ni se décharger sur un point de ce conducteur insuffisant ; elle ne peut que s'écouler par des milliers de rayonnements partiels partant le long du bord , et non par un sillon unique. Cepen- dant l'abondant écoulement électrique qui s'exécute sur un long espace aurait bientôt déchargé le liseré lumineux, si le reste de l'électricité périphérique n'abondait pas ra- 688 FOU FOU pidement et dans la même proportion. Enfin, lorsque la charge périphérique est épuisée , j ou lorsque le nuage soutirant est saturé de i la même électricité, le phénomène lumineux s'arrête; et il n'est reproduit que lorsque la tension périphérique s'est reconstituée au détriment des charges partielles intérieures de la nue orageuse, ou bien encore, lorsque la surcharge du nuage voisin et soutirant a trouvé un moyen d'écoulement. Pour que la deuxième espèce de Foudre ait lieu, il faut d'abord que le nuage ou le corps voisin soutirant soit suffisamment conduc- teur, pour donner un écoulement instantané à toute la décharge. Si la propagation du sillon de feu se fait à travers une atmosphère humide, sa trajectoire est droite ou très peu ondulée ; les obstacles , affaiblis par les va- peurs, ont été facilement vaincus. Mais si le milieu aérien est loin de la saturation , la trajectoire, au lieu d'être droite, se propage en zig-zag. Et en effet, ce résultat peut être prévu. La résistance de l'air sec à la con- duction électrique , croissant avec sa den- sité , et cette densité croissant par la pro- jection rapide du sillon, composé de matière pondérable, armée d'une prodigieuse ten- sion électrique , puisqu'il n'y a pas et ne peut y avoir de transport d'électricité sans matière pondérable qui la coerce , la résis- tance de conduction s'étant accrue dans cette direction , et non dans les directions voisines, le sillon quitte la voie où se trouve la résistance pour u-ne voie plus facile , et il suit cette nouvelle voie jusqu'à ce qu'ayant produit le même effet de résistance par la condensation aérienne , il change de nou- veau sa direction. Le nombre des déviations angulaires du sillon indique le degré de sécheresse du milieu parcouru. Nous avons dit plus haut comment se produisaient les bifurcations ; nous ajouterons seulement que les Foudres ascendantes sont toujours positives et jamais négatives. Pour bien faire comprendre la nature et la formation des Foudres de la troisième es- pèce, il faudrait que nous pussions faire usage de développements que les limites qui nous sont imposées ne nous permettent pas d'aborder : nous ne pouvons que renvoyer à nos publications sur la météorologie et au mémoire intitulé : Coordination des causes qui précèdent, produisent et accompagnent les phénomènes électriques , que l'on trouvera dans les Mémoires de l'Académie de Bruxelles pour 1844. Dans toutes nos publications nous insistons sur V individualité de chaque atome , de chaque molécule , de chaque par- ticule et de chacun des groupements plus ou moins complexes; individualité qui existe même dans les corps les plus rigides , mais d'une évidence incontestable dans les brouil- lards et dans les nuages ; c'est un fait fon- damental dont la méconnaissance conduit aux erreurs les plus communes dans les in- terprétations météorologiques. C'est en concevant bien cette individualité particulière et parcellaire des corps que l'on comprendra la succession des décharges nom- breuses qui ont lieu dans un orage limité , la durée du roulement et le renflement du tonnerre. Rappelons sans cesse que, partout où il y a un phénomène électrique , il y a un noyau pondérable au centre de chaque sphère d'électricité coercée. Lorsque la substance coercitive est sim- plement de la vapeur d'eau , la Foudre qui provient de sa surcharge électrique ne peut jamais être que de l'une des deux premières espèces. Mais si des matières inconductrices sont mêlées à la vapeur d'eau; si des parti- cules minérales enlevées au sol, si des mo- lécules de gaznitreux, de gaz sulfureux, etc., entrent pour une grande part dans la quan- tité de matière pondérable coercitive de l'é- lectricité, la décharge de la masse électrique qui entoure le mamelon, et qui en forme la sphère extérieure , n'entraîne pas celle de l'électricité coercée autour des particules in- térieures : la puissante tension de chacune de ces parcelles isolantes et isolées ne peut se décharger qu'à mesure qu'elles font partie à leur tour de la périphérie, après la neutralisa- tion des premières couches : aussi voit-on ces globes de feu, chargés d'une si prodigieuse tension électrique, s'agiter constamment sur les corps qu'ils ont atteints , et les fuir lors- que , par leur insuffisance conductrice , ils possèdent la même électricité que ces globes. On voit aussi ces derniers diminuer de vo- lume à mesure que leur contact et leur agi- tation a produit un écoulement à leur puis- sante électricité. Cet écoulement électrique se manifeste souvent par des effets dynami- ques bien connus; tels sont ceux de la fu- sion de l'étain des glaces, des chéneaux, des FOU FOU 689 fils métalliques ; telle est la volatilisation de l'humidité des plantes , qu'elle dessèche et qu'elle brise en filaments longitudinaux. Nous pourrions citer un grand nombre d'exemples de ces foudres en boules , qui se sont successivement éteintes en perdant de leur masse ; mais les limites très restreintes qui nous sont imposées pour les articles de physique ne nous permettront que de citer le fait suivant qui est démonstratif, et dont nous avons constaté l'exactitude sur les lieux et en présence de témoins oculaires. Nous renvoyons ceux qui voudront connaître un plus grand nombre de faits , à notre Traité des trombes, et à nos Mémoires, ou aux col- lections académiques et scientifiques , et pour l'économie du temps , à l'intéressant article Tonnerre de M. Arago , inséré dans l' Annuaire de 1838, où il a réuni un grand nombre de ces faits qu'on ne trouve qu'a- vec peine dans les divers recueils scientifi- ques. Le 28 août 1839, au milieu d'un violent orage , dont les nues noires et surbaissées touchaient presque aux sommets des bâti- ments , la Foudre tomba au milieu de la cour du bureau central de l'octroi de la ville de Paris, encore inachevé. Cette Foudre avait la forme d'un gros globe de feu, et elle était accompagnée d'une traînée de vapeur : elle frappa le sol formé de remblais nouveaux, elle y creusa un enfoncement de 18 cen- timètres de diamètre ; elle s'y agitait vio- lemment en tournant sur elle-même, enleva les terres meubles, puis elle rejaillit pour retomber à 3 mètres plus loin , où elle fit une nouvelle excavation de 9 centimètres de diamètre, s'agitant toujours violemment. Ce globe de feu sauta bientôt de cette exca\a- tion sur le mur de clôture, dont il suivit le chaperon dans une longueur d'environ 30 mètres. Arrivé à l'angle du mur , en face l'hôpital Saint-Louis, ce globe, déjà très diminué de volume, s'élança dans la rue sur le pavé mouillé par la pluie ; il s'y traîna en long sillon serpentant, traversa la porte co- chère de l'hôpital , et disparut au milieu de la cour, en face de l'église. A mesure que le temps s'écoulait et que son contact se prolongeait, on voyait incontestablement sa masse s'amoindrir; lorsqu'elle arriva au milieu de la cour de l'hôpital Saint-Louis , ce n'était plus qu'une lanière mince, peu t. v. lumineuse , qui disparut tout-à-coup. Au moment de la chute de ce globe de feu dans la cour de l'octroi , tous les ouvriers et les employés qui s'étaient mis à l'abri sous les hangars ressentirent une vive commotion électrique , et tous furent impressionnés par la forte odeur sulfureuse qu'il laissa après lui. i * On trouve de nombreux exemples de faits pareils dans toutes les collections scientifi- ques; quelquefois ces globes éclatent, c'est-, à-dire qu'attirés également par plusieurs '. points conducteurs, ils se divisent en plu-f; sieurs branches dont chacune donne sonlr éclat de décharge en s'approchant du con- ducteur. La forte odeur d'acide sulfureux ou nitreux de ces globes de feu est encore un signe caractéristique , car cc«ÎIe qui ac- compagne parfois les décharges instantanées des sillons n'est pas comparable , pour l'in- tensité , à celle des Foudres de cette troi- sième espèce , dont la décharge est lente et successive. (Peltier.) FOUETTE-QUEUE, rept. —Nom vul- gaire d'une esp. du g. Stellion. FOUGÈRES. Filices. bot. cr— Ce groupe de végétaux a des caractères et un aspect si tranchés que dans toutes les classifications il est resté distinct ; on y a tout au plus joint quelques genres qui forment actuellement de petites familles voisines des Fougères. En considérant la famille des Fougères, dans le sens le plus étendu de ce mot, on peut la définir ainsi : Capsules renfermant les sé- minules, se développant à la face inférieure des feuilles non modifiées, ou plus ou moins contractées et réduites à leurs nervures prin- cipales. Mais ce vaste groupe est si remarquable par sa structure et si important par son rôle durant toutes les périodes géologiques, que nous devons en donner une description dé- taillée. Organes de la végétation. La tige des Fougères forme le plus souvent un rhizome qui rampe sur le sol, les rochers ou les troncs des arbres, ou même à quelque pro- fondeur dans le sol ; les feuilles en naissent ou à des distances assez grandes les unes des autres, seulement sur la face supérieure, et se détruisent en se désarticulant à mesure que le rhizome s'allonge et que de nouvelles feuilles se développent (Polypodium vulgare, 87 690 FOU aurewm, Phymatodes; Pteris aquilina), ou les pétioles sont, au contraire, très rapprochés et entourent de toute part cette tige ram- pante qui se redresse vers l'extrémité d'où naissent les nouvelles feuilles ; celles-ci ainsi rapprochées forment alors une sorte de gerbe, et ce genre de rhizome fait le passage aux tiges arborescentes (Nephrodium plix- mas; Athyrium filix-fœmina ; Osmunda re- galis). Quelquefois cette tige s'élève vertica- lement, mais ne dépasse jamais de très humbles dimensions ; les espèces qui offrent cette disposition sont réellement des Fougères arborescentes en miniature ( Struthiopteris jermanka; Nephrolepis exaltata; Blechnum brasiliense). Entre cette forme et celle des plus grandes fougères en arbre, on trouve tous les inter- médiaires ; et on doit remarquer que la plu- part des tiges verticales des Fougères arbo- rescentes commencent par ramper pendant quelque temps avant de s'élever verticale- ment. Les Fougères en arbre, d'une taille moyenne, sont surtout les Lomaria et Blech- num de l'Amérique australe et des îles Sandwich ; les Dicksoniées en arbres, beau- coup d'Alsophila de l'Amérique équatoriale, qui ne paraissent pas dépasser 3 à 4 mètres ; 'es plus grandes espèces sont les Alsophila des Indes orientales et de l'île Bourbon qui ont jusqu'à 15 à 20 mètres. Ces tiges, soit rampantes, soit dressées, donnent naissance à un grand nombre de racines adventives; dans le premier cas, elles ne naissent sou- vent que de la face inférieure ; dans le se- cond cas, elles sortent de tout le pourtour de la tige vers sa partie inférieure, et à me- sure que la tige s'élève, elles naissent de points plus élevés jusqu'à 3 ou 4 mètres de hauteur. Dans les espèces qu'atteignent de grandes dimensions, ces radicelles très fines, de 1 à 3 millim. de diamètre, entourent alors la tige de toute part vers sa base et forment autour d'elle une masse conique fibrilleuse dont on peut parfaitement suivre le déve- loppement sur les jeunes Fougères en arbres cultivées dans les serres. La tige ainsi enveloppée, s'élevant à une très grande hauteur, et vivant sans aucun doute pendant bien des années, ne prend aucun accroissement en diamètre; non seu- lement sa partie inférieure ne s'augmente FOU pas, mais, formée à une époque où la plante n'avait pas encore acquis toute la force de sa végétation, elle est généralement plus grêle lorsqu'on la débarrasse de cette enve- loppe épaisse de racine qui lui donne une base conique, large et solide. Mais si cette tige ne s'accroît pas en dia- mètre, elle continue cependant à croître en- core en longueur pendant quelque temps (probablement quelques années) après la chute des feuilles qu'elle portait, car les ci- catrices laissées par les points d'attache de ces feuilles , qui étaient d'abord contiguës , ou presque contiguës, deviennent plus espa- cées , et leur forme change et s'allonge dans •e sens de la longueur de la tige. Les feuilles, dans les Fougères arbores- centes, forment, en général, des séries lon- gitudinales très régulières, ou quelquefois des verticilles assez espacés; elles ont des pétioles arrondis ou elliptiques à leur base, quelquefois presque hexagones, et laissent par cette raison, après leur chute, des cica- trices de cette même forme, et non des ci- catrices transversales annulaires comme celles que produisent les feuilles amplexi- caules de la plupart des Monocotylédonées. Il y a peu de familles où les feuilles of- frent plus de variétés dans leurs formes que celle des Fougères, et cependant ces formes, jointes au mode de distribution des ner- vures, présentent des caractères si particu- liers qu'avec un peu d'attention on ne sau- rait confondre une feuille de Fougère avec celle d'aucune autre plante. Un caractère également remarquable des feuilles de Fougères est leur mode de ver- nation ou de préfoliation; les jeunes feuilles de toutes les Fougères, à l'exception de celles de la tribu des Ophioglossées, sont, en effet, enroulées en crosse, de manière que leur sommet forme le centre de cette crosse et que la face inférieure de la feuille est extérieure. Ces feuilles, toujours rétrécies à leur base en un pétiole ordinairement assez long, rarement très court, le plus souvent cana- liculé à sa partie supérieure, sont presque toujours simples, c'est-à-dire continues dans toutes leurs parties, mais le plus souvent très profondément découpées. Leur limbe est quelquefois simple et en- tier, et cette forme se montre dans les FOU genres les plus différents (Acrostichum, Poly oodium, Asplenium, Blechnum). Dans la plupart de ces mêmes genres, il est plus fréquemment profondément pinna- tifide, ou bipinnatifide, ou enfin tripinna- tifide, et découpé en pinnules fines cf. nom- breuses. Les diverses divisions de ces feuilles sont ordinairement continues avec le rachis ou la côte moyenne des pennes secondaires, même lorsqu'elles sont rétrécira à leur base de manière à représenter de petites folioles distinctes; cependant elles sont quelquefois articulées et caduques , comme on l'observe dans certains Adiantum. Et même quelque- fois, quoique adhérentes au rachis par une large base ^formée de la nervure moyenne et du parenchyme, elle se désarticule dans toute la longueur de leur base et tombent lorsque la feuille sèche ( Phymatodes {Dry- naria) quercifolium). Mais ce qui forme le caractère le plus re- marquable des feuilles des Fougères, c'est le mode de distribution des nervures ; ces ner- vures, par suite de leur organisation anato- mique, sont plus fines et plus nettes que celles des autres végétaux : elles sont tantôt simples, et naissent latéralement de la ner- vure médiane; plus souvent elles se bifur- quent ou sont dichotomes; souvent, par suite de cette dichotomie, elles s'anastomo- sent et forment un réseau à mailles plus ou moins régulières et hexagonales. Mais dans quelques genres, et surtout dans les espèces rapportées anciennement aux genres Polypodiwm et Aspidium, elles ont un mode d'anastomose tout particulier for- mant des arcades régulières et transversales ou de larges mailles irrégulières d'où nais- sent des nervures courtes, et se terminant dans le milieu de ces espaces de parenchyme. Souvent aussi elles s'anastomosent en ar- cade à peu de distance de la nervure mé- diane qui leur a donné naissance, et produi- sent du côté extérieur des nervures simples, bifurquées ou anastomosées et réticulées (Blechnum, Doodiay Woodwardia). Ce mode de distribution des nervures a été considéré dans ces derniers temps comme contribuant à fixer les limites des genres ; et , en effet , il paraît plus important dans cette famille que dans la plupart des autres , puisqu'il est en rapport avec l'origine des organes repro- ducteurs. Ainsi , à l'exception des Acros- FOU 691 tichum, et d'un très petit nombre d'autrei Fougères, les capsules naissent toujours sur un point de la surface inférieure de la feuille correspondant à une nervure , soit à son extrémité, soit sur une partie de son par- cours. Organes reproducteurs. Les organes re- producteurs des Fougères offrent des diffé- rences assez notables dans les diverses tri- bus de cette famille, particulièrement dans les deux dernières. Ordinairement ce sont des capsules ovoïdes ou globuleuses, sessiles ou pédicellées, réunies en nombre plus ou moins considérable et formant ainsi des groupes ou Sores (Son) de formes diverses. Chacune de ces capsules a une paroi mince , membraneuse, qui se rompt par un méca- nisme particulier, et laisse échapper les sé- minules libres qu'elle renfermait. Dans les Fougères ordinaires formant la tribu des Polypodiacées, qui comprend la grande majorité des plantes de cette famille, les groupes de capsules sont composés d'un grand nombre de ces organes; chacune d'elles est pédicellée, de forme un peu lenti- culaire, plus ou moins sphéroïdale, entourée d'un, cercle faisant suite au pédicelle et com- posé de cellules d'une structure spéciale, formant une sorte de ressort ou d'anneau élastique qui, par son action, détermine à la maturité la rupture de la capsule. La disposition et les diverses modifications de forme de cet anneau fournissent des ca- ractères très importants pour le groupe- ment des genres. Dans les vraies Polypodiacées, il est étroit, fait suite d'un côté au pédicelle, qui est assez long, et est interrompu du côté opposé près de l'insertion de la capsule sur le pédicelle: c'est dans ce point plus faible que s'opère la rupture de cette capsule. Dans les Cyathéacées , l'anneau entoure souvent complètement la capsule oblique- ment , et celle-ci est sessile ou fixée par un pédicelle court, qui ne fait pas suite à l'anneau. Dans les Hyménophyllées , la disposition est assez analogue à celle des Cyathéacées , mais les capsules sont presque rondes, et l'anneau est situé dans un plan presque per- pendiculaire au point d'attache. Dans les Gleichéniées, les capsules sont so- litaires ou réunies en nombre défini ; deux ou 692 FOU FOU trois sont sessiles , globuleuses , et l'anneau complet ne correspond pas au point d'attache. Dans les Schizéacées, les capsules sont ses- siles , ovoïdes ou turbinées ; l'organe élasti- que n'est plus en forme d'anneau, mais re- présente une sorte de calotte à stries rayon- nantes, occupant l'extrémité opposée au point d'attache. Enfin , dans les Osmondacées et les Céra- toptéridées , l'anneau élastique disparaît complètement ou se réduit à un petit disque strié. Des modifications encore plus grandes se montrent dans les Marattiées et les Ophio- Dans la première de ces tribus , les cap- sules, libres entre elles, sont serrées réguliè- rement les unes à côté des autres sur deux rangs ( Angioptéris ) et s'ouvrent chacune par une fente très régulière, dans les deux autres genres de la même tribu (Marattia et Danaea). Ces capsules, complètement soudées entre elles, forment en apparence une seule capsule à plusieurs loges, mais dont l'origine est parfaitement expliquée par la structure de l' Angioptéris. Les Ophioglossées s'éloignent beaucoup des autres Fougères par leurs feuilles non en- roulées en crosse dans leur jeunesse, par la texture de ces feuilles, et par la nature de leurs capsules plongées dans le tissu même de la feuille avortée qui sert de support à ces capsules ; ces capsules bivalves , à parois épaisses, se rapprochent déjà de celles des Lycopodes. Les capsules des Fougères renferment les séminules destinées à leur reproduction. Ces séminules , à aucune époque , ne sont adhé- rentes par un funicule à un point des parois internes des capsules. Elles se développent comme autant de petites cellules ou vési- cules libres dans la cavité, cellules qui oc- cupent le centre de ces capsules ; elles sont tantôt lisses , tantôt réticulées , striées ou tuberculeuses, souvent de forme tétraé- drique ou réniformes ; elles offrent un épi- sperme ou membrane propre, très distincte, ordinairement brunâtre , qui se déchire et s'ouvre au moment de la germination. Ce sont les épaississements diversement dispo- sés de cette membrane qui déterminent les stries , la réticulation ou les aspérités qu'on remarque sur les séminules ; la grosseur de ces séminules varie beaucoup dans les divers groupes de Fougères ; elles paraissent géné- ralement plus grandes dans les Schizéacées et les Cératoptéridées que dans les autres Fougères. L'existence (Torganes fécondateurs dans les Fougères est encore très problématique. Hedwig attribuait cette fonction à des poils vésiculeux qui existent presque toujours le long des nervures et à la face inférieure des jeunes feuilles des Fougères. Il considérait la vésicule qui termine ces poils comme l'a- nalogue des Pollinides ou Anthéridies des Mousses. Ces poils deviennent de plus en plus grands , lorsqu'on les examine sur les côtes principales ou sur le rachis, et fi- nissent par se changer, sur le rachis princi- pal et le pétiole , en vrais poils ou écailles scarieuses si fréquentes sur les pétioles des Fougères , et qui , suivant l'observation de M. Gaudichaud, ont une forme et une struc- ture spéciales dans chaque genre naturel, ce qui semblerait les assimiler à des organes plus essentiels que de simples poils. Suivant Presl , les organes mâles des Fougères seraient de petites vésicules ordi- nairement jaunâtres, pédicellées, mêlées au* capsules jeunes dans les sores ou groupes de capsules, ou même naissant sur les pédi- celles de ces capsules. Ces vésicules, très apparentes lorsque les capsules sont très jeunes , disparaissent ou se flétrissent plus tard. La position de ces derniers organes paraî- trait plus favorable à l'opinion qui les con- sidère comme des organes fécondateurs; mais jusqu'à présent aucune des recherches faites dans ce but n'a pu y faire reconnaître ces corps à mouvements rapides, sortant avec rapidité des vésicules qui caractérisent les Pollinides des Mousses ; et la famille des Fougères, la plus développée de toutes celles que comprend la cryptogamie, est certaine- ment celle où la fécondation, si elle existe , est environnée de plus d'obscurité. Germination et Développement. La germi- nation des séminules , observée maintenant sur un grand nombre de Fougères , montre que sous la membrane qui forme le tégu- ment de ces séminules , et qui se fend pour laisser sortir la jeune plante au moment de la germination, se trouve une seconde vési- cule interne , immédiatement contiguë à la FOU première, mais formée d'une membrane très mince , transparente , et remplie d'un mé- lange de fécule, d'huile, et probablement de matières azotées. Cette vésicule simple repré- sente, comme dans la plupart des Cryptoga- mes, l'embryon tout entier ; c'est elle qui se gonfle au moment de la germination , s'é- tend au dehors, se partage bientôt', surtout vers son extrémité libre, en plusieurs cellules secondaires, dans lesquelles se développe de la chlorophylle. Bientôt cette partie libre non seulement s'allonge, mais s'élargit, et forme une petite fronde arrondie , obovale, et souvent échancrée à son extrémité libre , produisant de sa base voisine de la séminule d'où elle est sortie, des fibrilles radicellaires très ténues et purement cellulaires. Dans cet état , cette jeune fronde ressemble au premier développement d'une hépatique ; mais bientôt un bourgeon apparaît sur le bord de cette fronde , et paraît se dévelop- per à sa surface comme les bulbilles sur les frondes de beaucoup de Fougères : alors seu- lement commencent à se former les vraies feuilles, d'abord très petites et simples, puis de formes diverses suivant les espèces , mais qui,pendant longtemps, sont beaucoup moins profondément découpées que celles qui se formeront plus tard. Les Fougères paraissent réellement dé- pourvues de bourgeons axillaires et n'offrir que des bourgeons adventifs ; mais ces bour- geons se développent souvent sur lesparties les plus différentes de ces plantes ; sur les radicelles rampant sur le sol, dans YAcrosti- chum alcicorne; sur la tige dans les Fougères arborescentes; enfin sur les feuilles dans beau- coup d'espèces ; soit sur leur côte moyenne ou rachis (Polypodium bulbiferum, diffusum; Asplenium flabellatum, rhizophyllum; Wood- wardia radicans, etc.), soit sur le bord même des folioles ou à leur origine (Asplenium {Darea) vivipara, Ceratopteris). Les Fougères , quoique dépourvues de bourgeons axillaires, peuvent cependant se ramifier, mais par bifurcation ou dédou- blement de leur bourgeon terminal ; c'est ainsi que se ramifient les rhizomes allongés et rampants d'un grand nombre d'espèces de Polypodes ; les rhizomes plus courts et plus denses de VOsmunda regalis ; et ce même mode de division se montre, quoique plus rarement, sur les tiges âgées de quelques FOU 693 Fougères arborescentes. Un Alsophila de l'Inde ( Alsophila Perrotetiania ) offre. , à ce qu'il paraît, fréquemment ce phénomène. La famille des Fougères se divise en plu- sieurs tribus très naturelles , fondées sur la structure des capsules et sur leur mode d'in- sertion ; ces tribus elles-mêmes sont suscep- tibles d'être partagées en sections dont les limites sont moins bien établies , car la va- leur des caractères tirés de la présence ou de l'absence et de la nature du tégument qui recouvre les groupes de capsules, de la forme et de l'insertion des sores et de la nervation, est loin d'être admise de la même manière par les divers botanistes. Nous allons donner l'énumération de ces tribus et sections , et la liste des genres qui sont compris dans chacune d'elles. Tribu I. — Polypodiacées. I. — Acrostîchées. Polybotrya, H. et B. — Olfersia, Radd. ( Stenochlœna , J. Sm.) — Elaphoglossum , Schott. — Aconiopteris , Presl. — Acrosti- chum, Presl. — Gymnopteris, Bernh. ( JPœ- cilopteris et Gymnopteris, Presl. — Photinop- teris, J. Sm. — Hymenolepis et Leptochilus, Kaulf.) — Campium, Presl. (Bolbitis, Schott.) — Platycerium, Desv. II. — Tœnitidées. Jenkinsia, Hook. — Pteropsis, Presl. (Loxo- gramma, J. Sm.) — Drymoglossum, Presl. — Tœnitis, Sw. — Pleurogramme, Presl. — Tœniopteris, Hook. — Viltaria, Sm. — No- îochlœna, R. Br. III. — Grammitidées. Ceterach, Willd. — Gymnogramma^esv. — Hemionitis, Linn. — Antrophiim, Kaulf. — Polytœnium, Desv. — Monogramma, Schk. — Loxogramma, Pr. — Selliguea, Bory. — Microgramma, Pr. — Synammia, Presl. — Grammitis , Sw. (Xiphopteris, Kaulf. — Mi- cropteris, Desv. — Calymnodon, Presl.) — Ste~ nogramma, Bl. — Mesochlœna, R. Br. (Sphœ- roslephanos,J. Sm.) — Meniscium, Sw. IV. — Polypodiacées. Struthiopteris, Willd.— Polypodium (Cte- nopteris, Bl. — Adenophorus, Gaud. — Steno- semia , Pr. ) — Goniopteris , Presl. — Qonio- phlebium , Presl. — Ctjrtophlebium , R. Br. ( Campyloneurum , Presl. ) — Marginaria , Bory. — Phlebodium , R. Br. ( Phleopeltis , 694 FOU Presl.) — Dictyopteris, R. Br. — Niphobolus, Kaulf. {Cyclophorus, Desv.) — Phymatodes, Pr. (Anaxetum, Sch. — Microsorum, Link. — Dipterys, Reinw. — Drynaria, Bory. — Psyg- mium , Pr. — Aglaomorpha , Sch.) — Dryo- 3tachyum, J. Sra. — Lecanopteris, Bl. V. — Aspidiées. Aspidium, Sw. (Bathmium, Link.) — €yrtomium, Pr. — Fadyenia, Hook. — Sto- geraa, Presl. — Cyclodium, Presl. — Dwfa/- mochlœna, Desv. (Monochlœna, Gaud. — re- gularia, Reinw.); — Polystichum, Roth. (Po- lystichum, Presl. — Phanerophlebia, Presl. — Amblya , Pr. — Tectaria , Cav.) — Nephro- dium (Nephrodium, Pr. — Oleandra, Cav. — Lastrea, Presl. — Pleocnemia, Pr. — Jspi- dt'wm, Link.). VI. — Aspléniées, Athyrium, Roth. — Asplenium, L. (Neotop- teris, J. Sm. — Darea, Willd. — Cœnopteris, Plenasium ? Presl.) — Hemidyctium , Presl. — Allantodia, R. Br. — Oxygonium, Presl. — Diplazium, Sw. ( Anisogonium, Presl. — Digrammaria , Presl. ) — Scolopendrium , Sm. — Antigramma , Presl. — Camptoso- rus, Link. — Woodwardia, Sm. — Doodia, R. Br. — Blechnum, L. — Salpichlœna , J. Sm. *— Lomaria, Willd. VII. — Adiantées. Ptens, L.(Haplopleris, Presl. — Campteria, Pr. — Monogonia, Pr.). — Amphiblestria, Pr. — Lithobrochia, Pr. — Lonchitis, L. — Om/- c/wum, Kaulf. — ^«osorws, Bernh. (Crypto- gramma, R. Br.) — Certtiodactylis , J. Sm. — Pellœa, Link. (Platyloma, J . Sm. — ^Mo- sort , Sp. Presl. ) — Cassebeera , Kaulf. — Cheilanthes, Sw. — Ochropteris , J. Sm. — .ddtanfwm, L. — Hewardia, J. Sm. VIII. — jDicksoniées. Dîctyoxyphium , Hook. — Schizoloma , Gaud. (Isoloma, J. Sm.) — Lindsœa, Dryand. {Synaphlebium, J. Sm. ) — Odontoloma , J. Sm. — Nephrolepis, Schott. ( Nephrodium , Link. ) — Humât a , Cav. — Saccoloma , Kaulf. — Leptopleuria , Presl. (Cystodium , J. Sm.) — Leucostegia, Presl. (Jcrop/iorws, Pr.). — Microlepia, Pr. — Davallia, Sm. — Patania, Presl. — Dicksonia, Lher. — CW- dfa, Presl. — Balantium , Kaulf. — Cibo- futm, Kaulf. — Déparia, Hook. FOU IX. — Woodsiées. Hypoderris , R. Br. {Peranema, Don.) — Onoclea , Linn-. — Cystopteris , Bernh. — TToods/a, R. Br. — Physc~natium, Kaulf. — Diacalpe, Bl. — Sphœropteris, R. Br. Tribu IL — Cyathéacées. Matonia, R. Br. — Thyrsopteris , Kunze. — Cyalhea , Sm. — Schizocœna, J. Sm. — Disphœnia , Pr. — Cnemidaria, Br. — £fe- mithelia, R. Br. — Alsophila, R. Br. (frj/wi- nosphœra, Bl.) —Trichopteris, Pr. — Meta- a;t/a, Pr. Tribu III. — Hyménophtllées, Loxsoma, R. Br. — Hymenophyllum, Sm. Trichomanes , L. — Hymenostachys , Bory. — Feea, Bory. Tribu IV. — Cératoptéridées (Parkériacées, Hook). Ceratopteris , Ad. Br. ( Ellebocarpus , Kaulf. — Teleozoma, Ad. Br. — Parkeria, Hook). Tribu V. — Gleichéniées. Gleichenia, Sm. (Gleicheniaet Calymelïa. Pr. — Mertensia, Willd. — Stycherus, Presl.) — Platyzoma, R. Br. Tribu VI. — Osmondées. Todea, Willd. — Osmunda, L. Trib. VII. — ScmzÉAcÉEs, Mart. (Anémiacées. Link. ; Lygodiées, Ad. Br.) Anémia, Sw. {Anemidiclyon, J. Sm. — 7>x>- chopteris, Gardn.) — Mohria, Sw. — lyô'o- dmm, Sw. (Lygodictyon, J. Sm.) — Schizea, Sm. ^— Actinostachys, Wall. Tribu VIII. — Marattiées. Angiopteris , Hoffm. — Marattia , Sw. (Eupodhim, J. Sm.) — Danaea, Sm. — ITawï- fussia, Bl. Tribu IX. — Ophioglossées. hioglossum, Linn. — Botrychium, Sw. Imintostachys, Kaulf. Distribution géographique. Les Fougères sont répandues dans les cli- mats les plus différents, depuis les régions polaires, où elles sont cependant très peu nombreuses , jusque sous les tropiques , où elles deviennent très abondantes et très va- riées. Un grand nombre de genres sont même FOU limités aux régions équatoriales , ou s'éten- JeiU peu au-delà, surtout dans l'hémisphère austral. Peu de genres, au contraire, sont bornés à un seul des deux continents , et ceux qui sont dans ce cas sont, en général, peu nombreux en espèces. La plupart des genres de Fougères ont donc un habitat très étendu ; et ce fait est non seulement vrai pour les grands genres , tels qu'ils étaient limités par Swartz et Willdenow, mais pour la plupart de ceux qu'on a formés en les sub- divisant. Quelques tribus sont entièrement ou presque entièrement propres aux régions chaudes: telles sont les CyaUiéacées, les Hy- ménophyllccs (dont deux espèces seulement rroissent en Europe), les Cératoptéridées et les Marattiées. Toutes les Fougères arbores- centes, et particulièrement celles de la tribu desCyathéacées, sont propres aux pays situés entre les tropiques, ou s'étendent peu au- delà dans quelques îles situées plus loin de l'équateur ( îles Bonin , vers le nord , Nou- velle-Zélande , et île Juan Fernandez, vers le sud). Les Dicksoniées arborescentes (Ba- lantium) s'étendent plus au sud jusque dans la terre de Diémen , et les Lomaria à tige droite, mais peu élevée, se trouvent jus- qu'au Chili et dans les Terres magella- niques. La famille tout entière des Fougères com- prend au moins 3,000 espèces décrites (en- viron ^ des Phanérogames ) , dont environ 150 à 200 appartiennent à chacune des zo- nes tempérées boréales et australes, et 2,600 lux régions intertropicales des deux conti- nents, et aux îles comprises dans cette zone. Dans chacune de ces zones leur nombre varie beaucoup , suivant les localités. Une réunion particulière de conditions climaté- riques étant presque toujours nécessaire à l'existence de ces plantes, les régions sèches n'en produisent que très peu d'espèces ; au contraire , les lieux humides , frais et om- bragés leur conviennent mieux, et le nombre des espèces est d'autant plus considérable que ces conditions sont plus généralement répandues dans un pays : aussi les climats insulaires leur sont-ils très favorables, et la prédominance des Fougères y a-t-elle été ignalée déjà depuis longtemps. On sait, en effet, que plus les îles sont petites et éloi- gnées des continents, plus leur climat prend le caractère maritime par l'hnmidité habi- FOU 695 tuelle de l'air et l'uniformité de la tem- pérature , et plus les Fougères deviennent nombreuses proportionnellement aux plan- tes phanérogames. Ces rapports importante dans une famille dont le mode de végétation est si particulier , paraissent se rapprochée des nombres suivants : Sur les continents étendus, de ~ à ~-aV suivant que les conditions locales sont plus ou moins favorables. Dans la plupart des îles , surtout dans celles de peu d'étendue , telles que les pe- tites Antilles, les îles Bourbon et de France, environ ±. Dans quelques petites îles isolées , jus- qu'à 7 ou 7. Les données positives manquent dans la plupart des lieux importants à comparer , pour établir ces rapports avec plus de pré- cision ; car l'attention avec laquelle cette belle famille a été recherchée dans quelques contrées , comparativement aux autres fa- milles, peut en augmenter le nombre pro- portionnel. Ainsi , à la Guadeloupe seule, le docteur Lherminier a recueilli plus de 200 espèces de cette famille ; mais le reste de la Flore n'a pas été l'objet de recherches aussi suivies ; et il est impossible d'établir si leur rapport numérique est au-dessus ou au-dessous de ~ , qui paraît le nombre pro- pre à ces îles. (Ad. Brongniart.) FOUGÈRES FOSSILES, bot. cr. — La famille des Fougères est celle qui présente le plus grand nombre de représentants à l'état fossile dans la série entière des formations géologiques, et c'est, sans aucun doute, une des plus intéressantes à considérer sous ce point de vue. En effet, cette famille si nom- breuse, et si généralement répandue sur la surface entière du globe dans le monde actuel , se montre avec des caractères presque iden- tiques, même spécifiquement, dans un grand nombre de cas , dans les terrains les plus anciens, parmi ceux qui recèlent des restes de végétaux. C'est même dans ces couches anciennes, composant la formation houillère, que cette famille est prédominante. On en connaît maintenant plus de 200 espèces, réparties pour la plupart dans les terrains houillers de l'Europe et de quelques parties de l'Amé- rique septentrionale. Mais on doit remarquer que cette popu- 696 FOU lation de 200 Fougères, dont plus de 180 ont été trouvées dans l'Europe moyenne, n'a pas cependant existé simultanément, mais à diverses époques de cette longue pé- riode qui correspond à l'ensemble de la for- mation de la houille, et que, dans chacune de ces époques partielles , il paraît y avoir rarement eu plus de 12 à 15 espèces de Fougères vivant simultanément dans la même contrée. Aux époques qui correspondent aux for- mations géologiques suivantes, le nombre des espèces paraît diminuer. Ainsi, à l'époque des grès bigarrés corres- pond une flore dans laquelle nous ne trou- vons que 8 à 10 Fougères. A celle du Keuper correspond une série d'espèces à peu près en nombre égal. La période oolithique en présente un plus grand nombre, environ 40 espèces, mais appartenant aussi à plusieurs sous-périodes distinctes. Les terrains sous-crétacés n'en offrent qu'un très petit nombre ; il en est de même de l'époque tertiaire, et on peut dire qu'il y a le même rapport entre le nombre des Fougères de l'époque tertiaire et celui de ces plantes à l'époque houillère qu'entre les espèces de cette famille qu'on trouverait dans une des vastes forêts de Conifères du nord de l'Europe et celles qui croissent dans les forêts vierges des Antilles, de la Guyane ou du Brésil. La famille des Fougères a donc existé dès la première apparition des végétaux sur le globe ; elle s'y est montrée immédiatement en grande abondance, et, ce qui n'est pas moins remarquable, avec des formes très peu différentes de celles qu'elle présente ac- tuellement. Peut-on cependant fixer les rapports spé- cifiques de ces plantes avec les espèces vi- vantes, et les rapporter avec quelque certi- tude aux genres établis par les botanistes dans cette famille ? C'est une question qui partage les savants qui se sont occupés de ce sujet. Les genres de Fougères sont fondés : 1° sur la structure des capsules ; 2° sur la forme des groupes de capsules ou sores; 3° sur la disposition des téguments mem- braneux qui les recouvrent ; 4° sur la distri- bution des nervures et sur leurs rapports avec Jes sores. FOU Les Fougères fossiles se présentent rare- ment en fructification, et quoique M. Gœp- pert en ait observé en cet état plus qu'on ne l'avait fait avant lui, on peut affirmer cepen- dant que, malgré des recherches assidues, poursuivies par beaucoup de naturalistes de- puis plus de 25 ans, au moins les trois quarts des Fougères fossiles n'ont été trouvées que dépourvues de fructification. La distribution des nervures dans ce cas est le seul des ca- ractères introduit dans la classification des Fougères vivantes qui soit observable, et lors même que la Fougère fossile porte des fructifications, celles-ci sont presque toujours tellement altérées, comprimées et carboni- sées , qu'on ne peut y reconnaître que la forme générale des groupes de capsules sans distinguer ni la structure propre de ces cap- sules ni la disposition du tégument mem- braneux s'il existe. Ainsi, dans plus de 200 espèces, sur environ 280,1a forme des feuil- les et la distribution des nervures sont les seules caractères observables; mais ces ca- ractères pourraient-ils mettre sur la voie pour reconnaître les genres tels qu'ils sont établis parmi les Fougères vivantes avec assez de probabilité pour qu'on puisse les placer à la suite de ces genres sous les noms de Gleichénites, Danaéites, Aspidites, Polypo- dites, Adiantites, Asplénites, etc., comme l'a fait M. Gœppert? nous ne le pensons pas. Daus les genres tels qu'ils étaient ancien- nement établis par Swartz, Wildenow et Smith , avant qu'on eût introduit les carac- tères tirés de la nervation dans la délimita- tion des genres, le même genre comprenait les dispositions les plus diverses dans les nervures; les genres Acrostichum, Polypo- diurn, Aspidium, Pteris, en sont la preuve. Dans les genres plus étroits formés dans ces dernières années, d'après les principes indiqués par M. R. Brown, par MM. Presl, Schott, Hooker, J. Smith, le même genre n'offre qu'un seul mode de nervation , ou ne présente que des modifications assez lé- gères d'un même type; mais la même nerva- tion se montre dans des genres très éloignés. Ainsi, pour n'en citer que quelques exem- ples, comment distinguer, à l'état stérile, les genres Polypodium , Alsophila , Cyathea , Nephrodium, Todea et Pteris ; Les genres Phymatodes , Aspidium , Hy~ poderris et Dictyoxyphium ■ FOU FOU 697 Les Athyrivm , Spheropteris , Hemitelia , Xephr&Êium , Struthiopteris et Polybotrya ; Les Woodwardia , Lithobrochia , Lonchi- tis, Acrostichum et Onoclea; Les Drynaria , Photinopteris et Dryosta- chyum ; Les Lindsœa des ^diantom ; Les Goniophlebium des Campium, etc.; Tous genres qui souvent, dans des sections ou même dans des tribus différentes, présen- tent des modes de nervations analogues. Je crois donc que, tant qu'on ne connaîtra pas avec une précision suffisante la fructifi- cation de la plupart des Fougères fossiles, il est préférable de les diviser en groupes in- dépendants des genres établis parmi les Fougères vivantes et fondés uniquement sur la nervation et le mode de division des frondes, considérés en outre dans les modi- fications qui peuvent s'observer dans l'état habituel des échantillons, car il y a quelques caractères de la nervation elle-même qui sont rarement observables sur les échantil- lons fossiles. C'est sur ce principe que sont établis les genres que j'ai anciennement formés sous les noms de : Pachypteris, Sphenopteris, Cyclopteris, Nevropteris, Pecopteris , Lon- chopteris , Odontopteris, Anomopteris, Tœ- niopteris, Clalhropteris, Schizopteris. La plupart de ces genres se rapprochent d'une manière très intime de plantes en- core existantes , quoiqu'on ne puisse jamais admettre une identité spécifique complète. Mais il y a cependant trois genres pro- pres presque entièrement à l'époque houil- lère, et très voisins l'un de l'autre, qui sem- blent différer beaucoup plus sensiblement des Fougères actuelles; ce sont les Odontop- teris, les Nevropteris et les Cyclopteris à fronde oblique. On n'a jamais vu de vérita- bles fructifications sur aucune d'entre elles. A une époque un peu plus récente, dans le grès bigarré, on trouve encore le genre Anomopteris, qui diffère beaucoup de tous les genres connus. Les Fougères ne sont pas représentées à l'état fossile seulement par leurs feuilles ; on trouve aussi dans les mêmes couches des tiges très analogues à celles des Fougères en arbre , qui ne laissent pas de doute sur l'existence des Fougères arborescentes, à l'é- poque de la formation de ces terrains. Ces T. V. tiges sont cependant beaucoup moins nom- breuses et moins grandes que je n'avais été porté à le penser pendant longtemps, en considérant les Sigillaires comme apparte- nant à cette famille. Plus récemment, Ta- nalomie du Sigillaria elegans m'a démontré que les tiges de ce genre avaient une struc- ture interne très différente de celle des Fou- gères arborescentes et plus voisine de celle des Cycadées. On ne peut donc rapporter aux tiges des Fougères que les Caulopteris de Lindley, qui sont analogues aux tiges des Cyathéacées, et les Karstenia qui sont analogues aux tiges des Dicksoniées en arbre ; enfin les Caulop-} teris Singeri et punctata de Gœppert , qui re- ■ présentent probablement des rhizomes de ' cette même famille. Ces tiges ne paraissent pas dépasser , si même elles atteignent la hauteur des grandes tiges des Fougères ar- borescentes actuelles. Le Caulopteris pelti- gera est cependant plus gros qu'aucune tige de Fougère en arbre que je connaisse; les vrais Caulopteris ne paraissent avoir été trou- vés jusqu'à ce jour que dans le terrain houil- ler. (Ad. Brongniart.) FOUGERlA,Mœnch. bot. ph.— Syn. de Baltimora, L. FOUGEROUXIA , DC. bot. ph. — Syn. de Baltimora, L. FOUINE, mam. — Nom vulg. d'une esp. du g. Marte. FOUISSEURS, mam. — Ce nom con- vient à des Mammifères de plusieurs or- dres , et plus particulièrement aux Taupes, parmi les Insectivores; aux Bathyergues, aux Spalax, etc. , parmi les Rongeurs ; aux Tatous et aux Oryctéropes, parmi les Pango- lins ; aux Échidnés, parmi les Monotrêmes. D'autres Mammifères , en plus grand nom-i bre , ont aussi l'habitude de fouir; mais ils.- le font avec moins de facilité, et leurs or-; ganes de locomotion sont moins profon- dément modifiés que chez les genres dont il vient d'être question. (P. G.) I FOUISSEURS. Fossores. ins. — Nom sous lequel Latreille a désigné dans le règne animal la seconde famille de l'ordre des Hyménoptères Porte-aiguillon, correspon- dant au genre Sphex de Linné. Ce groupe , composé d'insectes ailés dont les pieds pos- térieurs ne sont pas propres à recueillir le pollen des fleurs, et dont les ailes sont tou- 88 698 FOU FOU Jours étendues , comprend les Scoliètes , les Sapygites , les Sphégides , les Larrates , les Nyssocriens et les Crabronites. Voy. hymé- noptères. FOULON, ins. — Nom vulgaire d'une espèce du g. Hanneton, Melolontha fullo. FOULQUE. Fulica. ois. — Genre de l'or- dre des Échassiers macrodactyles de Cuvier ( Pinnatipèdes de Temminck), établi par Brisson pour des oiseaux réunissant aux ca- ractères généraux des Poules d'eau et des Talèves, un bec médiocre, fort, conique, une plaque frontale très développée, et des doigts garnis d'une membrane en festons. Les Foulques sont des oiseaux plus essen- tiellement aquatiques que les Poules d'eau ; elles viennent rarement à terre ; et , bien qu'elles marchent avec plus d'aisance et de grâce que les Canards, elles sont si peu ac- coutumées à ce mode de locomotion qu'elles se laissent prendre à la main ; en revanche, elles nagent et plongent avec la plus admi- rable facilité. Les Foulques passent leur vie dans les eaux douces, les golfes et les baies, et doivent à leur plumage lustré de pouvoir résister impunément à une immersion pro- longée. Cachées pendant tout le jour dans les joncs et les roseaux , elles ne prennent leur vol que la nuit, ou bien dans le jour quand elles sont poursuivies par le chasseur ; en- core échappent-elles au plomb meurtrier par la prestesse avec laquelle elles plongent. A l'exemple de tous les Échassiers, et en géné- ral des oiseaux à jambes longues et à queue courte, elles volent les pieds pendants. Leur nourriture consiste en Vers , en In- sectes , en petits Poissons , et en végétaux, aquatiques. | Malgré leurs mœurs monogames, elles vi- vent en société , et pondent au printemps , dans un nid composé d'herbes aquatiques , de huit à quatorze œufs d'un blanc bru- nâtre, marquetés de petits points rougeâtres .dans notre Foulque d'Europe. Les petits , couverts d'un épais duvet , ont la plaque frontale peu apparente ; ils ne commencent prendre leurs couleurs qu'après la mue d'automne. A l'époque de la pariade, la plaque frontale de l'espèce d'Europe se co- lore en rouge. Aussitôt que les petits sont éclos, ils quittent le nid et se j ettent à l'eau. Les jeunes Foulques sont souvent la proie des Buzards , qui en détruisent des couvées entières , et c'est seulement dans cette cir- constance que les femelles font une seconde couvée , qu'elles cachent dans les endroits les plus fourrés pour soustraire leurs petits à la voracité des oiseaux de proie. On ne distingue la femelle du mâle que par le moindre développement de la plaque frontale. En général , on trouve de grandes dLCfé^ rences de taille entre les oiseaux de ce genre, ce qui paraît dû à des influences locales , et l'on rencontre quelques individus atteints d'un albinisme plus ou moins complet. Ces oiseaux sont répandus dans toutes les parties de l'Europe, depuis l'Italie jusqu'en Suède , et ils abandonnent les régions les plus froides quand les frimas se font sentir. On les trouve dans l'Amérique du Nord, en Asie, où ils s'élèvent jusqu'en Sibérie, et en, Afrique. On chasse les Foulques au filet et au fu- sil , et leur persistance à ne pas s'éloigner des lieux où sont rassemblées leurs compa- gnes cause la perte d'un grand nombre. Leur chair est noire et sent le marais. On en connaît trois espèces : la Foulque Morelle ou Macroule, F. atrah. {F. ater- rima Gmel. ; F. œthiops Sparm., les jeunes avant la mue , et F. leucorix Spix, la va- riété albine), à plumage noir et plaque fron- tale blanche , oiseau cosmopolite qui vient jusque dans nos environs ; la F. a crête, F. cristata Gm., à tête d'un brun roux , corps d'un noir ardoisé , avec un trait bleuâtre derrière l'œil, indigène de Madagascar et du tap, maïs qu'on peut regarder aussi comme an oiseau d'Europe , puisqu'on en tue tous les ans sur le lac d'Albufera en Espagne, et qu'en 1841 il en a été tué une près de Mar- seille; et la F. bleue, F. cœrulea Vandelli, à plumage noir à reflets bleus , à plaque frontale rouge et carrée; crête blanche. Elle habite le Portugal. On a donné le nom de Foulques à plu- sieurs Grèbes. La place des Foulques est après les Ta- lèves , et, à cause de la demi-palmure de leurs doigts, avant les Phalaropes. (G.) FOUQUIERA (nom propre), bot. ph. — Genre de la petite famille des Fouquiéra- cées, établi par Kunth ( Humb. et Bonpl. , FOU Nov. gen. et sp. , VI , 81 , t. 527 ) pour un arbrisseau du Mexique (F. formosa) sub- épineux, à épines éparses, très courtes, per- sistantes ; à feuilles solitaires dans l'axe des épines, pétiolées, entières, subcharnucs ; in- florescence en épis ; fleurs coccinées. FOUQUIÉRACÉES. Fouquieraceœ . bot. ph. — Deux genres, le Fouquiera et le Bron- nia de M. Runth, mis par lui à la suite des Portulacées , ont été plus récemment indi- qués comme devant constituer une petite famille à part, que la placentation pariétale de ses graines rapprocherait plutôt des Frankéniacées. Mais elle est encore trop peu nettement établie pour que nous tra- cions ici ses caractères, qui ne seraient que Ceux de ces genres auxquels nous devons renvoyer. (Ad. J.) FOURCHETTE, zool.— Nom donné par les anatomistes anciens à l'appendice carti- lagineux du sternum , qui est quelquefois bifurqué ; on a encore appelé ainsi la com- missure postérieure des grandes lèvres. Les vétérinaires ont donné le nom de Fourchette à l'espèce de bifurcation cornée que présente la face inférieure du pied du Cheval , qui est séparée de la sole par deux enfoncements profonds. FOURCROYA , Vent. bot. ph. — Voyez FURCR.EÀ. FOURMI. Formica, ras. — Les insectes désignés sous cette dénomination sont par- faitement connus. Il n'est personne qui ne connaisse les Fourmis, qui n'ait une idée gé- nérale de leur industrie et de leurs tra- vaux , qui ne sache qu'il existe dans leurs habitations trois sortes d'individus, des mâles et des femelles ailés, et des neutres ou ouvrières privées d'ailes. On trouve ces insectes en abondance sur tous les points du globe. Les espèces en sont extrême- ment nombreuses. Toutes ont entre elles des rapports intimes qui les lient étroite- ment, et des caractères généraux qui les dis- tinguent nettement des autres insectes les plus voisins : aussi les anciens auteurs réu- nissaient-ils toutes les Fourmis dans un genre unique. Depuis cette époque , cepen- dant peu reculée , les recherches multipliées des voyageurs dans les diverses parties du inonde ont augmenté considérablement, dans j nos collections, la série des espèces. Ces es- j pèces, étudiées avec un soin plus minutieux ; FOU 699 qu'auparavant , ont été placées dans plu- sieurs genres séparés les uns des autres par des caractères d'une moindre importance que ceux qui servent à distinguer les Fourmis des autres Hyménoptères; puis ces genres ont été répartis dans quelques groupes. Les Fourmis, telles qu'on les considère au- jourd'hui dans la plupart des ouvrages d'en- tomologie, forment, dans l'ordre des Hymé- noptères , une famille spéciale , nommée par le plus grand nombre des naturalistes la famille des Formicides. Un savant , qui s'est particulièrement livré à l'étude des insectes hyménoptères , a divisé les genres qui les composent, en trois groupes par ticuliers : les Myrmicites , les Ponérites et les Formicites. Le sexe femelle , chez les premiers et les seconds , est armé d'un ai- guillon ; chez les derniers, il en est dépourvu. Le groupe des Formicites comprend le genre Fourmi , Formica , tel qu'il est limité au jourd'hui par les entomologistes, et renferme des espèces dont les mandibules sont munies intérieurement de fortes dentelures. On rat- tache encore à ce même groupe un genre Po- lyergue (Polyergus), distingué du précé- dent (Formica) par des mandibules terminées seulement en pointe crochue. Considérée dans son ensemble , la famili des Fourmis est caractérisée par une tête de forme triangulaire ; une lèvre supérieure large; des mandibules robustes, quelquefois très grandes; des mâchoires et une lèvre in- férieure toujours plus courtes ; des antennes formant un coude après leur premier article; par un abdomen ovalaire, attaché au thorax par un pédicule court et étroit , et par des ailes peu veinées. Comme nous aurons à parler des habitu- des propres aux espèces appartenant aux genres de cette famille, nous en donnons un tableau succinct avec leurs caractères les plus apparents : Groupe I. — Myrmicites. Premier segment de l'abdomen formant deux nœuds. Femelles pourvues d'un ai- guillon. Genre 1 . — Cryptocerus , Latr. Corps inerme. Palpes longs; les maxil- laires de cinq articles, les labiaux de quatre. Genre 2. — Attus, Fabr. Corps inerme. Palpes très courts. 700 FOU FOU Genre 3. — QEcodoma, Latr. Corps épineux. Palpes très courts. Genre 4. — Eciton , Latr. Palpes très petits. Mandibules très lon- gues et très étroites. Genre 5. — Myrmica , Latr. Palpes maxillaires très longs de six arti- cles. Mandibules triangulaires. Groupe II. — Ponérites. ; Premier segment de l'abdomen formant un seul nœud. Femelles pourvues d'un ai- guillon. Genre 1. — Odontomachus, Latr. Tête en carré long , très échancrée en ar- rière. Genre 2. — Portera, Latr. Tête triangulaire, à peine échancrée. Groupe III. — Formicites. Premier segment de l'abdomen formant un seul nœud. Femelles et neutres sans ai- guillon. Genre 1. — Polyergus, Latr. Mandibules étroites , arquées , et termi- nées en pointe crochue. Genre 2. — Formica, Linn. Mandibules triangulaires très dentées. Les mœurs des Fourmis ont été déjà l'ob- jet de nombreuses observations. Certes , il reste encore beaucoup à examiner chez ces insectes si remarquables ; néanmoins , grâce aux travaux de Réaumur, de Latreille , d'Huber, le fils de celui qui consacra sa vie entière à l'étude des mœurs des Abeilles , nous connaissons !es traits principaux de la vie de ces Hyménoptères ; nous en connais- sons l'existence tout entière, pour plusieurs d'entre eux. Si les Abeilles , les Guêpes et quelques autres sont regardées comme les insectes les plus industrieux, que doit-on penser des Fourmis ? C'est dans chaque ha- bitation tout un peuple agissant comme les Abeilles avec un ensemble admirable. Le but de tous ces travaux est toujours , on le sait , le soin de la progéniture , le besoin de perpétuer la race, d'en assurer la durée. Comme chez l'Abeille , il existe parmi les Fourmis trois sortes d'individus : des mâles qui naissent exclusivement pour féconder les femelles ; des femelles qui ne vivent que pour perpétuer l'espèce ; et des ouvrières , c'est-à-dire des individus neutres, qui doi- vent donner leurs soins aux femelles et sur- tout à leurs larves, leur apporter leur nour- riture de chaque jour , leur construire des demeures pour les préserver de toute es- pèce de danger. Ceci rappelle à chaque mot l'histoire des Abeilles. En effet, il y a ressemblance sous le rapport de l'existence d'individus neu- tres ; il y a ressemblance aussi sous le rap- port des soins donnés aux individus nouvel- lement nés. Toutefois, comme nous l'avons déjà dit ailleurs, chez les Fourmis il y a peut-être quelque chose de plus beau. Plusieurs femelles , plusieurs mères vivent ensemble, habitent la même retraite, con- fondent leurs produits , et jamais aucune mésintelligence n'éclate entre elles ; il n'y a pas ici ces combats terribles qui ont lieu parfois dans la ruche de l'Abeille. La société des Fourmis peut donc paraître plus par- faite : seulement, tandis que l'une constitue pour l'homme une source de richesses , les autres sont regardées par lui comme un fléau. Les Fourmis ne produisent rien que l'homme puisse utiliser. Il y a plus , sou- vent elles sont fort nuisibles , attaquant les fruits , rongeant une foule de substances ; elles s'introduisent quelquefois dans les maisons, établissent leurs domiciles dans des poutres, qu'elles creusent en tous sens. Elles sont encore désagréables par l'odeur qu'elles répandent , odeur qui persiste même sur les objets qu'elles ont touchés. La piqûre qu'elles font sentir, ou la dé- mangeaison occasionnée sur la peau par le liquide acide éjaculé par les espèces dépourvues d'aiguillon , les rend aussi in- supportables; d'autant plus que ces insectes s'introduisent fréquemment jusque dans nos vêtements. Dans les campagnes où ils sont abondants, où leur importunité se fait sur- tout sentir , chacun les extermine autan» que possible. Nous pensons néanmoins qu'on leur attribue plus de mal qu'ils n'en occa- sionnent. Cependant nombre de voyageurs parlent longuement de leurs ravages et de leur im- portunité dans une grande oartie de l'Ame- FOU FOU 701 rique méridionale. On cite aussi une es- pèce (Myrmica rubra Son.) qui, en Angle- terre , à Brigtbou , avait particulièrement étab4i son domicile dans des maisons où elle incommoda beaucoup les habitants. Quoi qu'il eu soit , bien que la Fourmi ait le malheur de déplaire à un si haut de- gré, son industrie , ses labeurs, son activité presque incessante, méritent de fixer notre attention. Outre les auteurs que nous avons déjà cités , et qui se livrèrent spécialement à l'étude des mœurs des Fourmis , L n'est presque pas de naturalistes qui n'aient plus ou moins observé ces laborieux Hyméno- ptères : aussi nombre de faits concernant leur histoire sont-ils depuis longtemps acquis à la science ; mais il reste immensément à dé- couvrir encore, principalement pour les es- pèces exotiques : d'ailleurs les investigations scientifiques sont sans bornes. Comme chez tous les Hyménoptères ayant trois sortes d'individus, comme les Abeilles, les Guêpes, etc. , les Fourmis construisent des demeures immenses , où sont constam- ment occupés des milliers d'individus. Les espèces de Fourmis étant très nom- breuses, leurs habitations étant très variées, leurs mœurs n'étant pas semblables, à beau- coup près , nous devons, en tous points, si- gnaler d'abord les faits généraux qui sem- blent être communs à toutes les espèces , pour jeter en dernier lieu un coup d'œil sur les particularités propres à chacune. La manière dont les larves s'accroissent , aussi bien que la nature des soins dont elles sont l'objet de la part des ouvrières , nous paraît plus du domaine de la généralité, quoique ces observations aient été faites sur les espèces indigènes. Nous rapporterons d'a- bord tout ce qui appartient à ce genre d'oc- cupation. C'est au bout d'une quinzaine de jours après la ponte, dit Huber, que la larve brise la coquille de son œuf; son corps est d'une transparence parfaite : on y distingue une tête et des anneaux , mais aucun vestige ni de pattes ni d'appendices articulés. Les ouvrières doivent s'occuper constam- ment de ces larves. Dès les premiers mo- ments, une troupe d'entre elles semble pré- posée à les garder, toute prête à repousser les agressions. I Mais à peine le soleil commence-t-il à dar- der ses rayons, que les Fourmis placées en dehors de la fourmilière vont au plus vile en avertir celles qui sont restées dans l'in- térieur; elles les touchent avec leurs an- tennes, elles les entraînent avec leurs man- dibules pour leur faire comprendre ce dont il s'agit. La scène la plus singulière et la plus ani- mée va commencer alors. En peu d'instants toutes les issues sont encombrées par les Fourmis qui se pressent vers le dehors ; les larves sont emportées en même temps par les ouvrières pour être placées au sommet de la fourmilière, et ressentir les effets de la chaleur du soleil. Les larves des femelles , plus grosses que celles des mâles et des neu- tres, sont transportées avec plus de difficul- tés à travers les passages étroits de l'habita- tion; mais on redouble d'efforts, et l'on par- vient toujours à les déposer près de celles des autres individus. Pendant quelques in- stants , on voit ordinairement les Fourmis elles-mêmes, réunies en groupes nombreux à la surface de la fourmilière, jouir aussi de la présence du soleil. Cependant , elles ne laissent pas long- temps les larves exposées à une chaleur di- recte aussi forte. Elles les retirent bientôt pour les mettre dans des loges peu profon- des , où elles peuvent encore ressentir une chaleur pleinement suffisante. Quand le moment de nourrir ces larves est arrivé , chaque Fourmi s'approche de l'une d'elles et lui donne sa nourriture. Ces insectes ne préparent point de sub- sistances , comme le font les Abeilles et les Guêpes. Chaque jour ils dégorgent par la bouche les fluides qu'ils ont puisés sur divers objets ; ils écartent leurs mandibules , et c'est dans leur bouche même que les larves hument la nourriture. Les Fourmis, comme on le sait, s'en pren- nent à toutes substances ; on les voit se re- paître de viandes fraîches ou corrompues, de fruits, et particulièrement de tout ce qui est sucré. Elles sont aussi très friandes d'un liquide particulier, que les Pucerons sécrè- tent par deux petits tubes situés à l'extrémité de leur corps. Chaque fois qu'il existe des Pucerons sur une plante , on y rencontre des Fourmi.-. Les Fourmis dégorgent dans la bouche des 702 FOU larves les fluides qu'elles ont humés sur divers corps. C'est là un fait bien connu; mais , chez les Abeilles , on a observé que la nourriture n'était pas la même pour les larves des ouvrières et pour celles des reines ou femelles fécondes. La nourriture particu- lière donnée à ces dernières , désignée sous le nom de gelée prolifique , serait suffisante, selon de nombreuses observations, pour développer les organes reproducteurs du sexe femelle, qui restent à l'état rudimen- taire chez les ouvrières , ces dernières n'étant que des femelles avortées. L'espace plus grand donné aux larves des femelles semble leur permettre d'acquérir un développement plus considérable. Pour ceci, il en est de même chez les Fourmis : les chambres contenant les larves destinées à devenir femelles fé- condes sont beaucoup plus spacieuses que celles des larves devant donner des indivi- dus neutres ; mais , quant à la nourriture , nous sommes dans une incertitude complète sur la question de savoir si elle est semblable pour toutes les larves , ou si , au contraire , elle est différente. L'analogie nous porte à croire qu'elle est différente , d'autant plus que les jeunes larves sortant d'oeufs en tout semblables , on ne comprendrait pas ce qui déterminerait le développement des organes femelles et l'accroissement beau- coup plus considérable du corps de l'animal. Au reste, l'observation, si difficile, nous fait défaut, et l'on en est réduit à quelques sup- positions peu concluantes. Les Fourmis montent et descendent le long des tiges pour harceler les Pucerons , en les excitant avec leurs antennes et leurs palpes pour les forcer à dégorger le liquide désiré. Jamais du reste elles ne leur font au- cun mal. On assure seulement que parfois elles emportent ces Pucerons pour les placer sur des plantes dans le voisinage de leur fourmilière , afin de n'avoir pas à aller les chercher au loin. Ce sont leurs véritables esclaves ; Linné les a appelés les Vaclies des Fourmis. Voici à ce sujet une observation curieuse rapportée par Huber : « Je découvris un jour, dit-il , un Tithymale qui supportait au mi- lieu de sa tige une petite sphère, à laquelle il servait d'arc : c'était une case que les Fourmis avaient bâtie avec de la terre. Elles en sortaient par une ouverture fort étroite FOU pratiquée dans le bas , descendaient le long de la branche , et entraient dans une four- milière voisine. Cette retraite renfermai/ une nombreuse famille de Pucerons. J'ad- mirai ce trait d'industrie , et je ne tarda! pas à le retrouver avec un caractère plus in téressant encore chez des Fourmis de diffé rentes espèces. »Des Fourmis avaient construit autour du pied d'un Chardon un tuyau de terre de deux pouces et demi de long sur un et demi de large. La fourmilière, était au bas , et communiquait sans intervalle avec le cy- lindre. Je pris la branche avec son entourage et tout ee qu'il renfermait. La portion de la tige comprise dans le tuyau était garnie de Pucerons. Je vis bientôt sortir, par l'ouver- ture que j'avais faite à la base, les Fourmis, fort étonnées de voir le jour en cet endroit , et je m'aperçus qu'elles y vivaient avec leurs larves : elles les transportèrent en hâte dans la partie la plus élevée du cylindre qui n'a- vait pas été altérée. C'est dans ce réduit qu'elles se tenaient à portée de leurs Puce- rons rassemblés, et qu'elles nourrissaient leurs petits. » Des voyageurs, nous ayant affirmé que Ton ne rencontrait pas de Pucerons dans les ré- gions équatoriales , ont vu les Fourmis faire le même manège auprès de certains Insectes de l'ordre des Hémiptères homoptères qui sécrètent également divers liquides. Les soins que les Formicides donnent aux larves ne consistent pas seulement à leur procurer une température convenable et la nourriture nécessaire , elles doivent encore les entretenir dans une extrême propreté. Avec leurs palpes elles les nettoient parfaite- ment, et ne laissent jamais sur leur corps le moindre grain de poussière. Au moment des mues que subissent les larves, elles sont occupées fréquemment à tirailler leur peau, à l'étendre et à la ramol- lir, pour les aider dans ce moment critique. Ces larves ressemblent à de petits Vers privés de pattes , et d'une forme ramassée , mais un peu atténuée vers la partie anté- rieure. Elles ont douze anneaux, et l'on dis- tingue assez facilement leurs deux petites mandibules. Leur couleur est d'un blanc jaunâtre. Quand les larves ont pris tout leur accrois- sement, elles se filent, au moins dans la plu- FOU part des espèces , une coque soyeuse d'un tissu très serré, d'une forme oblongue, d'une couleur plus ou moins grise ou jaunâtre. Elles subissent alors leur transformation en nymphe. Toutes les larves de Fourmis ne se filent pas de coques pour se métamorphoser ; celles qui appartiennent à nos deux premiers grou- pes sont dans ce cas. Les nymphes de Fourmis sont d'abord d'un blanc pur , mais elles changent succes- sivement de couleur ; elles passent bientôt au jaune pâle, ensuite au roussâtre , puis elles deviennent brunes, et enfin presque noires. L'insecte parfait venant à éclore ne sait pas, comme le font parfaitement presque tous les autres insectes , rompre la coque de soie qu'il a filée à l'état de larve. Ses mâ- choires ne sont sans doute pas encore assez solidifiées pour la déchirer. Ce sont les ou- vrières qui se chargent de cette opération ; et ce qu'il y a de remarquable , c'est qu'elles savent toujours quand l'insecte va éclore : elles ne rompent jamais la coque qu'au moment convenable. Mais ce n'est pas sans difficultés que ces laborieuses ouvrières parviennent à ouvrir la prison des pauvres recluses. Plusieurs individus se mettent à la fois après la même ; ils commencent par arracher, et c'est toujours à la partie supérieure , quelques fragments de soie pour amincir l'étoffe. Ils parviennent ainsi à la percer à force de la pincer et de la tordre en divers sens , et à l'entamer com- plètement en passant leurs mandibules au travers. Mais il leur faut encore agrandir l'ouverture pour que l'insecte nouveau puisse sortir. C'est quand cette opération est achevée qu'ils commencent à l'en tirer en prenant les plus grandes précautions pour ne lui faire aucun mal. Le mal- heureux insecte n'est pas encore libre de prendre son essor; son état exige d'au- tres soins de la part des ouvrières : il est encore revêtu de l'enveloppe de la nym- phe ; ce sont celles-ci qui doivent l'en débar- rasser. Peu à peu le nouveau-né, ayant ses antennes et ses pattes dégagées, commence à marcher ; les ouvrières lui apportent aussitôt de la nourriture, qui semble lui être fort nécessaire. Pendant plusieurs jours encore, les habi- tants de la fourmilière donnent une attcn- FOU 03 tion particulière aux individus qui viennent de naître ; ils leur apportent la subsistance quotidienne ; ils les accompagnent partout comme pour leur faire connaître tous les compartiments et toutes les issues de l'ha- bitation. Les laborieuses ouvrières s'acquittent éga- lement du soin difficile d'étendre les ailes des individus mâles et femelles qui viennent d'éclore, et elles s'en acquittent toujours avec assez d'adresse pour ne pas rompre ces membranes fragiles. Enfin elles ne cessent de diriger tous leurs mouvements jusqu'à l'instant où ils vont quitter la fourmilière pour satisfaire aux besoins de la reproduction. Les nids des Fourmis , généralement plus connus sous le nom de fourmilières , va- rient beaucoup, avons-nous déjà dit, quant à la forme et à l'emploi des matériaux, se- lon les espèces : cependant c'est toujours le bois ou la terre qui fait les frais du domicile. Les Fourmis qui emploient la terre com- mencent par creuser et déblayer, de manière à pouvoir établir des chambres et des corri- dors disposés les uns au-dessous des autres, et communiquant entre eux par des passages quelquefois verticaux. Toute la terre qu'on retire à l'intérieur est portée au-dessus pour protéger les étages souterrains. Différents matériaux sont ordinairement mélangés avec cette terre : ce sont des brins de paille, des fragments de bois , des feuilles desséchées , même de petites pierres. Certaines Fourmis , qu'on nomme mi- neuses, n'apportent point de matériaux étran- gers , et se contentent d'amasser au-dessus de leur fourmilière la terre qu'elles ont dé- blayée , et qui leur sert encore à former de nouvelles chambres et de nouvelles galeries. ; Les espèces construisant dans le bois s'é- tablissent fréquemment dans des arbres déjà , creusés par d'autres insectes ; et profitant du j local, elles le disposent d'une manière com- j mode, en établissant des galeries et des coin- » partiments avec les fragments ou la sciure- du bois. Elles les consolident avec la matière agglutinante qu'elles ont la propriété de sé- créter. Cette immense quantité de chambres et de galeries que l'on remarque dans une four- milière, est d'une véritable nécessité pour le service de l'habitation. 704 FOU Les unes contiennent des œufs , les au- tres des larves ou des nymphes , celles de chaque sorte d'individus étant aussi sépa- rées. Quand survient un accident qui détériore une partie de la fourmilière, le premier soin 'des ouvrières est de s'occuper à secourir les individus qui auraient pu souffrir du dé- sastre. Elles se mettent ensuite à réparer l'habitation , en raccordant aussi bien que possible le travail nouveau avec les parties anciennes. Nous ne connaissons pas encore , à beau- coup près, toutes les constructions des Four- mis : cependant il est certain que plusieurs espèces exotiques en font de très remarqua- bles. Quelques uns de ces nids ont été rap- portés par divers voyageurs , mais malheu- reusement presque toujours sans les archi- tectes. Un nid rapporté d'Amérique au Muséum d'histoire naturelle de Paris , ne présente à la vue qu'une masse immense de petites branches de bois enchevêtrées les unes dans les autres. La forme de cette demeure n'est pas moins singulière ; elle est absolument ronde comme un fromage de Hollande. On connaît une espèce américaine, que M. Lund nomme F. merdicola, qui construit son nid autour des branches en employant comme matériaux des excréments dessé- chés. La F. fungosa Fab. emploie la matière cotonneuse des capsules de Bombax , et en forme une substance ayant l'apparence d'a- madou. Au moment où les Fourmis doivent s'ac- coupler, les mâles et les femelles sortent de la fourmilière ; car, bien qu'ils se trouvent réunis fréquemment dans l'intérieur du do- micile, selon toute apparence, il n'y a ja- mais rapprochement entre les sexes. Ils sor- tent donc comme le font les Abeilles , les Guêpes, etc. Ils s'élèvent dans les airs ; bien- tôt après les femelles reviennent à l'habita- tion fécondées, et fécondées pour toute leur vie. C'est toujours vers le soir, par un temps chaud et calme, que les Fourmis prennent leurs ébats ; si, par hasard, au moment où s'effectue cette sortie, le vent vient à chan- ger, les ouvrières ont soin de retenir les mâles et les femelles qui sont encore restés à la fourmilière. FOU Les mâles étant de beaucoup les plus nom- breux , tous ne sont pas destinés à la repro- duction de la race , mais ils meuren% tous peu de temps après avoir quitté la fourmi- lière, dans laquelle ils ne doivent jamais rentrer. Quand les femelles de Fourmis re- viennent à l'habitation , leurs ailes leurs sont enlevées par les ouvrières ; quelquefois elles se les arrachent elles-mêmes. Ces ap- pendices tenant peu, une semblable muti- lation ne paraît pas leur coûter beaucoup. Elles ne doivent plus alors sortir de leur retraite; elles doivent y passer tout le reste de leur vie; elles doivent y mourir. Lorsque les mâles et les femelles ont pris ensemble leurs ébats, les ouvrières se met- tent en observation pour recueillir les fe- melles qui reviennent après avoir été fécon- dées. Elles s'empressent de les emporter dans les loges les plus profondes de la four- milière , où elles leur prodiguent les soins les plus assidus, et où elles seront sûrement à l'abri de tout danger. A peine les œufs sont-ils déposés, que les ouvrières les emportent et prennent toutes les précautions nécessaires pour favo- riser l'éclosion des jeunes larves. Aussitôt que celles-ci viennent de naître, elles sont ca- sées dans les différentes loges, selon les sexes. On a beaucoup parlé de la prévoyance de la Fourmi. Cette prévoyance est même de- venue proverbiale; on se rappelle la fable du bon La Fontaine : La Cigale et la Fourmi. Cependant on paraît l'avoir beaucoup exa- gérée, caries Fourmis s'engourdissent et de- meurent immobiles pendant la saison ri- goureuse. Huber assure néanmoins qu'elles ne restent sans mouvements que lorsque le froid est à 2 degrés au-dessous de zéro du thermomètre Réaumur. Quand la tempéra- ture est moins basse, elles vont encore re- chercher les Pucerons vivants dans le voi- sinage , car on sait que ces insectes ne meurent pas tous l'hiver. Les Fourmis peu- vent donc encore profiter de cette ressource; et d'ailleurs il paraît qu'elles conservent presque toujours dans la fourmilière des fragments de fruits desséchés ou d'autres substances en quantité suffisante pour les mettre à l'abri de la disette. Jusqu'à présent nous ne connaissons pas exactement la durée de la Yie des Fourmis. Pour les mâles, nous savons qu'ils meurent FOU FOU "05 aussitôt après l'accouplement ; et, quant à ceux auxquels la nature a refusé la faculté de perpétuer la race , nous savons encore qu'ils meurent peu de temps après être sortis de la fourmilière. Lorsqu'ils l'ont quittée, ils n'y rentrent jamais, et, ainsi abandonnés à eux- mêmes, leur existence est bientôt terminée. Pour les femelles, au contraire, nous igno- rons absolument si elles vivent une seule Année, comme la plupart des autres insectes, ou deux années comme les femelles des Abeilles, ou davantage. Quant aux ouvrières ou neutres , il est probable que leur exis- tence ne va pas au-delà d'une année ; mais ici encore rien n'a été bien vérifié. Les Abeilles forment de nouvelles colo- nies avec un certain nombre d'émigrantes qui constituent des essaims, lorsque la ruche est trop chargée d'habitants. Pour les Guêpes, dont les sociétés sont annuelles, on sait par- faitement qu'une femelle seule, au prin- temps, établit le commencement d'un nid, destiné à devenir plus tard très considé- rable par les travaux de nouvelles ouvrières. On n'ignore pas que de nouveaux nids sont fréquemment construits chez les Fourmis. Le sont-ils, comme chez les Abeilles, par des ouvrières ayant quitté une fourmilière trop remplie, et emmenant avec elles une fe- melle féconde? Ou bien est-ce , comme chez les Guêpes, une femelle seule qui commence cette œuvre? Huber pense qu'il en est ainsi. Il a remarqué plusieurs fois, dit-il, des fe- melles isolées commençant à creuser des loges dans la terre. Elles prendraient leurs œufs, élèveraient leurs larves elles-mêmes, s'acquitteraient de tous ces soins avec ardeur, et ne se reposeraient qu'après la naissance d'individus neutres. Mais d'autres observations tendent à prouver le contraire. Divers observateurs af- firment avoir toujours vu les femelles fé- condes aidées par les ouvrières dans leurs premiers travaux. A l'occasion de la vie des Abeilles et des Fourmis, on a beaucoup discuté sur ce qui paraissait être l'instinct et sur ce qui parais- sait être l'intelligence. Quant à nous, chez les Fourmis, aussi bien que chez les Abeilles, l'intelligence nous semble apparaître dans beaucoup de cas ; on reconnaît chez les Fourmis le discernement, le jugement, dans une foule de leurs actes. Si vous écrasez, si T. ▼. vous culbutez une partie d'une fourmilière , vous voyez aussitôt les individus qui sont à portée se mettre en état d'agression , tandis que quelques autres vont prévenir tous les habitants logés dans les étages in- férieurs de la fourmilière. On voit alors accourir de toutes les parties de l'habita- tion une masse d'ouvrières qui, en un in- stant , ont toutes compris qu'un danger les menaçait. Elles se jettent ordinairement sur l'agresseur, et cherchent à se venger sur lui du dommage qui leur a été causé. Si une Fourmi étrangère vient à pénétrer dans la fourmilière, elle en est aussitôt chas- sée par les habitants. Lorsqu'une Fourmi a été blessée, celles qui la rencontrent s'empressent de lui porter secours et de la rapporter au domicile 'com- mun. En toute occasion, on voit les Fourmis se communiquer leurs desseins. Si quelques unes ont imaginé de s'occuper d'un tra- vail quelconque , elles savent communi- quer leur intention aux autres ; si un danger les menace, elles s'avertissent mutuellement. 11 n'est pas rare de voir des ouvrières se ti- railler l'une l'autre, et se frapper de leurs antennes pour se faire comprendre mutuel- lement. A chaque instant nous voyons la raison, l'intelligence, apparaître dans les divers actes qu'exécutent les Fourmis, bien que la plu- part de leurs travaux semblent être entre- pris instinctivement. Ici, comme chez les Abeilles , les deux facultés se confondent ; mais chez les Fourmis l'intelligence nous semble se produire encore plus fréquem- ment. On sait que les Fourmis ont la propriété d'éjaculer un liquide acide qui a reçu quel- ques applications dans les arts , et que les chimistes ont nommé Acide formique. On trouvera aussi dans l'histoire particu- lière à chaque genre de la tribu des Formi- ciens, divers faits qui nous montreront com- bien sont surprenantes les habitudes de quel- ques espèces. Cette famille d'insectes paraît être répan- due dans le monde entier. Chaque espèce en particulier, pour le plus grand nombre au moins, n'est pas très cosmopolite; mais chaque région du globe est habitée par plusieurs Fourmis différentes. 708 FOU FOU Les pays chauds néanmoins en fournissent plus que les contrées froides. Dans le nord et le centre de l'Europe on en trouve une certaine quantité d'espèces ; mais dans l'Eu- rope méridionale on en rencontre bien da- vantage, et les individus surtout sont infini- ment plus abondants. Ils vous poursuivent dans les habitations, où ils pénètrent, s'intro- duisent dans les armoires, dans des cais- ses, etc., et deviennent ainsi fort incom- modes. On sait qu'on a appliqué en Amérique la dénomination de Fourmis de visite à des es- pèces qui s'introduisent par colonnes dans les maisons , envahissent tout ce qui est à leur portée , et s'en retournent ensuite chargées de butin. Dans le midi de l'Italie et en Sicile, on rencontre de tous côtés des fourmilières , et nous avons vu souvent des troupes immenses de ces insectes traversant les chemins, les champs et les taillis. En Afrique, elles sont encore fort nom- breuses. Dans l'Amérique méridionale, elles le sont davantage , et cette partie du monde si riche en végétaux et en animaux, renferme les espèces les plus grandes , les plus singulières par les formes et les plus variées. La partie méridionale de l'Asie, la Nouvelle-Hollande et les îles de l'océan Pacifique ont fourni encore nombre d'es- pèces particulières. L'organisation des Fourmis a été un peu étudiée, mais elle n'est pas toutefois parfai- tement connue. M. LéonDufour, qui a fait connaître l'a- natomie de beaucoup d'Hyménoptères, a dé- crit succinctement les organes de la repro- duction chez les Fourmis et leur canal intestinal. Cet organe n'a guère qu'une fois et demie la longueur du corps de l'insecte. L'œsophage, d'une ténuité capillaire, se di- late vers la base de l'abdomen en un jabot musculo-membraneux très expansible au- quel succède un gésier très remarquable, en ce qu'il est extérieurement divisé en deux parties. Le ventricule chylifique est de forme variable. Enfin l'intestin, d'abord grêle et flexueux, se renfle ensuite en un rectum tur- biné. Les vaisseaux hépatiques des Fourmis, comme ceux des autres Hyménoptères, sont insérés autour de l'extrémité postérieure du ventricule chylifique. Leur nombre varie sui- vant les genres, et peut-être même suivant les espèces. Notre premier groupe de la famille des Formicides, celui des Myrmicites, comprend cinq genres généralement adoptés : ce sont les Cryptocères, ne comprenant que peu d'es- pèces , toutes exotiques, dont les habitu- des particulières n'ont guère été obser- vées. Les Attes, bien reconnaissables à leur tête très grosse par rapport au corps, sont pour la plupart européennes. L'espèce type du genre est I'Atte maçonne ( Alla struclor Lat.) qui est assez répandue en France, où elle con- struit des nids dans le sable, et forme avec la terre qu'elle en retire une sorte de couvercle à l'entrée. Le genre OEcodome a pour type une espèce de l'Amérique méridionale. L'OE. cépualote {OE. cephaloteshut.), longue de 7 à 10 lignes, d'un brun marron ou noirâtre, avec la tête très grande et luisante, divisée et bi-épineuse postérieurement, et le corselet armé de six tubercules. Cette curieuse Fourmi coupe les feuilles des arbres et les emporte pour construire son nid. Elle a été observée par un voyageur suédois, M. Lund, qui nous rapporte le fait suivant : « J'avais toujours regardé comme exagérés, dit ce naturaliste, les récits que font les voyageurs du tort que certaines Fourmis causent aux arbres en les dépouillant de leurs feuilles. Mais voici un fait dont j'ai été moi-même témoin, et qui est relatif à l'espèce connue depuis longtemps sous le nom d'OEcodome à grosse tête {OE. cepha- lotes). Passant un jour près d'un arbre presque isolé, je fus surpris d'entendre, par un temps calme, des feuilles qui tombaient comme de la pluie. Ce qui augmenta mon étonnement, c'est que les feuilles détachées avaient leur couleur naturelle, et que l'arbre semblait jouir de toute sa vigueur. Je m'ap- prochai pour trouver l'explication de ce phénomène, et je vis qu'à peu près sur chaque pétiole était po6tée une Fourmi qui travaillait de toute sa force : le pétiole était bientôt coupé et la feuille tombait à terre. Une autre scène se passait au pied de l'arbre ; la terre était couverte de Fourmis occupées à découper les feuilles à mesure qu'elles tom- baient, et les morceaux étaient sur-le-champ FOU transportés dans le nid. En moins d'une heure le grand œuvre s'accomplit sous mes yeux , et l'arbre resta entièrement dé- pouillé. » Les Ecitons se composent de quelques es- pèces américaines. Le genre Myrmica comprend plusieurs espèces indigènes. La plus commune en France est la Fourmi rouge ( Myrmica ru- bra); elle est rougeâtre avec le premier nœud uni-épineux en dessous ; l'abdomen vif, brillant, avec le premier anneau bru- nâtre. Cette Fourmi établit son nid dans la terre, sous des pierres ou sous des détritus végétaux. Le second groupe de la famille des For- micides, celui des Ponérites, ne renferme que deux genres, lesOdontomaques, appar- tenant au Nouveau-Monde, et les Ponères, qui sont aussi la plupart américaines. Une seule est européenne; elle est d'un brun foncé, glabre et luisant, avec la tête d'un brun jaunâtre en avant. On la trouve ordi- nairement sous les pierres, réunie en petites sociétés de quelques individus. Le dernier groupe, celui des Formicites, n*est également composé que de deux genres, très distincts de ceux des groupes précé- dents par l'absence d'aiguillon chez les fe- melles et les neutres. Les Formicites ont été plus étudiées que les Ponérites et les Myrmicites , la plu- part étant européennes. Ce sont celles-là qui ont été observées par Huber, et dont ce laborieux observateur nous a si bien tracé l'histoire. Le genre Polyergue a pour type une es- pèce assez commune en France : c'est le Polyergue roussâtre (P. rufescens), qui est long de trois à quatre lignes, entièrement d'un roux pâle. Plusieurs naturalistes ont observé les habitudes singulières de cette espèce; mais Huber lésa constatées le pre- mier. Voici ce qu'il nous rapporte : « Le 17 juin 1804 , en me promenant, aux en- virons de Genève, entre quatre et cinq heures de l'après-midi, je vis à mes pieds une légion d'assez grosses Fourmis rousses ou roussàtres qui traversaient le chemin; elles marchaient en corps avec rapidité; leur troupe occupait un espace de huit à ' dix pieds de longueur sur trois ou quatre pouces de large; en peu de minutes elles FOU 707 eurent entièrement évacué le chemin ; elles pénétrèrent au travers d'une haie fort épaisse, et se rendirent dans une prairie, où je les suivis. Elles serpentaient sur le gazon sans s'égarer, et la colonne restait toujours continue, malgré les obstacles qu'elles avaient à surmonter. Bientôt elles arrivèrent près d'un nid de Fourmis Noir- cendrées , dont le dôme s'élevait , dans l'herbe, à vingt pas de la haie. Quelques Fourmis de cette espèce se trouvaient à la portée de leur habitation. Dès qu'elles dé- couvrirent l'armée qui s'approchait, elles s'élancèrent sur celles qui se trouvaient à la tête de la cohorte. L'alarme se répandit au même instant dans l'intérieur du nid, et leurs compagnes sortirent en foule de tous les souterrains. Les Polyergues roussàtres, dont le gros de l'armée n'était qu'à deux pas, se hâtaient d'arriver au pied de la fourmilière. Toute la troupe s'y précipita à la fois et culbuta les Noir-cendrées, qui, après un combat très court, mais très vif, se re- tirèrent au fond de leur habitation. Les Po- lyergues roussàtres gravirent les flancs du monticule, s'attroupèrent sur le sommet, et s'introduisirent en grand nombre dans les premières avenues. » D'autres groupes de ces insectes travail- laient avec leurs dents à se pratiquer une ouverture dans la partie latérale de la four- milière. Cette entreprise leur réussit, et le reste de l'armée pénétra par la brèche dans la cité assiégée ; elle n'y fit pas un long sé- jour. Trois ou quatre minutes après, les Polyergues roussàtres ressortirent à la hâte par les mêmes issues, tenant chacune à leur bouche une larve ou une nymphe de la four- milière envahie. Leur troupe se distinguait aisément dans le gazon par l'aspect qu'offrait cette multitude de coques et de nymphes blanches, portées par autant de Polyergues roussàtres. Celles-ci traversèrent une seconde fois la haie et le chemin dans le même en- droit où elles avaient passé d'abord, et se dirigèrent ensuite dans les blés en pleine maturité, où j'eus le regret de ne pouvoir les suivre. » Ce n'est pas sans raison que Huber fut surpris par une si intéressante observation ; aussi retourna-t-il dans l'endroit où il avait été témoin d'un fait si étrange. Plusieurs fois, il vit ses Polyergues roussàtres, qu'il 708 FOU FOU nomme aussi Amazones et Légionnaires, à cause de leurs habitudes toutes belliqueuses, aller à plusieurs reprises attaquer les Four- mis Noir-cendrées (Formica fusca Lin.), et leur enlever leurs larves et leurs nymphes, ne pouvant le faire souvent qu'après un combat très acharné. Plus tard, il décou- vrit le nid de ses Fourmis Amazones. Des Noir-cendrées erraient alors autour çà et là. Il croyait sans doute être le témoin d'un nouveau combat; mais il en fut bien autrement. Les Noir- cendrées ac- cueillaient parfaitement les Amazones, et emportaient au fond du nid les larves et les nymphes qu'elles leur apportaient. Dans cette habitation, les Fourmis Amazones et Noir-cendrées, également en grand nombre, vivaient en parfaite intelligence. Rien ne pouvait paraître plus extraordinaire que cette fourmilière composée de deux espèces bien différentes : aussi Huber les observa- t-il avec le plus grand soin ; et bientôt il découvrit l'explication de ce phénomène. Les Fourmis Noir-cendrées savent se con- struire des nids , prendre soin de leur progéniture , lui apporter la nourriture né- cessaire , et pourvoir à tous les besoins des larves. Au contraire, les Polyergues rous- sâtres ou Amazones sont incapables de soi- gner les leurs, d'aller chercher leur subsis- tance quotidienne ; elles ne sont pas aptes à construire des nids; elles laisseraient infailli- blement périr leurs jeunes , si elles étaient abandonnées à leur propre instinct ; mais la nature les en a dédommagées en leur donnant du courage et des habitudes guerrières. Ce n'est que pour se procurer des esclaves , des sortes d'ilotes, qui prendront soin de leurs petits, qu'elles vont attaquer les Fourmis Noir-cendrées habitant leur voisinage. On ne doit donc pas s'étonner de les voir s'en prendre toujours aux larves, et surtout aux nymphes plutôt qu'aux Fourmis adultes ; car si les Amazones eussent entraîné les Noir- cenàrées dans leur nid , ces dernières l'au- raient bientôt abandonné, pour retourner à leur ancienne habitation; tandis qu'en em- portant des nymphes , les insectes parfaits qui en naissent, croyant se trouver dans leur propre demeure, vivent dans cette four- milière , prenant soin également de leurs larves et de celles des Amazones. Les espèces assez nombreuses qui com- posent le genre Fourmi (Formica) propre- ment dit ne nous offrent rien de particu- lier après les faits généraux que nous avons relatés. La plupart construisent leur nid dans la terre ou au pied des arbres. La Fourmi rousse (Formica rufa), l'une des plus communes du genre, est roussâtre, du moins les femelles et les neutres, car les mâles sont noirs. Cette Fourmi, très abon- dante dans nos environs, construit son nid dans les endroits sablonneux avec toutes sortes de débris et de fragments de bois. La Fourmi sanguine (Formica sanguinea Lat.(, qui est d'un rouge vif, avec le sommet de la tête et l'abdomen noirs, a des habitu- des analogues à celles du Polyergue roussâtre: elle va enlever les larves et les nymphes de la Fourmi mineuse ( Formica cunicularia ) pour se faire aider dans ses travaux. On trouve encore communément en France la Fourmi fuligineuse (Formica fuliginosa Less.), qui vit en société nombreuse dans les vieux arbres , où elle établit des loge- ments appropriés à ses besoins ; La Fourmi noire ( F. nigra ), qui établit son nid dans la terre , souvent sous des pierres dans les jardins ; La Fourmi rouge -bois (F. herculeana Lin.), qui vit dans les troncs d'arbres, etc. (Em. Blanchard.) FOURMI BLANCHE, ms.— C'est le nom qu'on donne vulgairement aux Termites. (Voyez ce mot.) (Bl.) FOURMILIER. Myrmecophaga. mam. — Les Mammifères auxquels on donne ce nom appartiennent aux régions les plus chaudes de l'Amérique. Ils se rapportent à trois es- pèces différentes , dont les naturalistes ac- tuels font autant de genres. Leur caractère commun le plus remarquable est de man- quer entièrement de dents aux deux autres mâchoires. Leur langue est filiforme ; ils peuvent la faire sortir longuement de leur bouche pour saisir les Fourmis, qui compo- sent leur nourriture principale. Ces ani- maux ont des ongles très puissants , qui constituent leurs principaux moyens de dé- fense. Leurs formes pour chaque espèce of- frent quelques différences en rapport avec les circonstances au milieu desquelles ils sont appelés à vivre. Ainsi le Tamanoir , qui est terrestre, a quatre doigts aux pieds de devant, et cinq à ceux de derrière ; sa queue FOU est longue , non préhensile , et garnie de longs poils disposés en panaches. LcTamàn- dua est moins grand, et il diffère essentiel- lement du premier par sa queue préhensile: il grimpe assez souvent aux arbres. Quantau Fourmilier didactyle, il est essentiellement arboricole; sa taille est beaucoup plus petite que celle des précédents ; il n'a que deux doigts au lieu de quatre aux pieds de devant, et sa queue est très préhensile. C'est le seul dont nous parlerons ici , les autres devant être décrits aux articles tamanoir et taman- dua de ce Dictionnaire. Le Fourmilier di- dactyle, que les auteurs du siècle dernier ont surtout indiqué par le nom de Fourmi- lier, a reçu plusieurs dénominations généri- que. M. Is. Geoffroy l'appelle Dionyx; F.Cu- vier en avait fait le genre Didactyle; Wagler l'a nommé Myrmydon. C'est un petit animal gros comme un Rat , à pelage doux, d'un blond jaunâtre brillant avec des teintes roussâtres ; une ligne rousse plus prononcée longe le dos de certains individus, et manque dans d'autres. Ou a quelquefois distingué deux espèces de ces Fourmiliers, mais il n'a pas été possible jusqu'ici de démontrer cette opinion. Le museau est moins allongé que celui du Ta- manoir ; sa langue est aussi dans le même cas ; ses oreilles sont en partie cachées sous ses poils ; son corps est ramassé , court , à pattes assez petites, et pourvues antérieure- ment de deux doigts seulement, dont les on- gles sont très puissants ; les pattes de der- rière ont quatre doigts, et la queue, qui est plus longue que le corps, est forte à sa base, et dénudée en dessous dans une grande partie de sa portion terminale. (Voyez l'At- las de ce Dict., Mammifères, pi. 16, fig. 1.) Le Fourmilier didactyle vit principale- ment au Brésil et à la Guiane. Il passe la plus grande partie de sa vie sur les arbres. Sa démarche est lente et silencieuse ; son régime consiste essentiellement en Fourmis, il y joint aussi d'autres insectes. Sa femelle ne fait qu'un seul petit ; elle le dépose dans un nid, dont le creux d'un arbre et quelques feuilles constituent les éléments. Elle a quatre mamelles. L'intestin des Fourmiliers iidactyles pré- sente un caractère que mous ne devons pas oublier. Sa séparation en intestin grêle et gros intestin est marquée par deux petits FOU -09 ccecums, analogues aux cœcums pairs des oiseaux. (P. G.) FOURMILIER. Myiothera. ois. — Genre de l'ordre des Passereaux dentirostres (In- sectivores de Temminck), établi par Illiger, pour des oiseaux qui ont exercé la sagacité des méthodistes , et se compose , en effet, d'êtres si dissemblables, qu'on ne sait trop lequel choisir pour type du genre. Voici les caractères qui semblent le mieux convenir à ce petit groupe : Bec long, pres- que droit, comprimé sur les bords , très lé- gèrement crochu et muni d'une dent faible- ment marquée; mandibule inférieure un peu renflée en dessous ; narines obliques ; ailes moyennes ; queue courte ou moyenne etétagée; tarses allongés et grêles; plumage plutôt sombre que vif et assez souvent gri- velé. Avant d'entrer dans la discussion des coupes à établir dans ce genre, je ferai con- naître ses mœurs , qui sont aussi variables que les particularités organiques qui diffé- rencient les individus qui les composent. Ces oiseaux , qui sont presque tous amé- ricains (une section seule appartient à l'an- cien monde), vivent soit en petites trou- pes , soit par couples , soit solitaires. Les femelles diffèrent des mâles par des teintes moins franches de couleur ; ainsi : celles qui sont noires chez les mâles sont brunes chez les femelles, et le blanc y est roux. Parmi les Fourmiliers , les uns vivent à terre, et d'autres perchent sur les buissons : tous se tiennent dans les forêts vierges ou au milieu des buissons qui succèdent à la coupe des bois , et qu'on appelle , en portu- gais, capouaires. Quelques espèces, telles que le M . ferruginea , grimpent autour des branches à la manière des Anabates. Ils ne perchent guère plus haut que six pieds. Ils se nourrissent de fourmis et autres insectes, tels que des Chenilles, de petits Coléoptè- res, des Sauterelles et des Termites ou de leurs larves. La brièveté de leurs ailes et le peu de résistance que présente leur plumage ren- dent ces oiseaux impropres à un vol sou- tenu : aussi remarque-t-on que la course est l'allure ordinaire des espèces marcheuses ; les autres sautillent de branche en branche avec une incroyable agilité. Ils déposent à terre , sur un petit tas de 710 FOU FOU feuilles sèches, d'autres sur une pierre mous- seuse, au pied d'un tronc d'arbre (on en a trouvé recouverts du coton du Bombax), au mois d'août ou de septembre , de deux à cinq œufs d'un blanc plus ou moins pur et tachetés de roussâtre ou de noir, que couvent alternativement, pendant douze à quinze jours , le mâle et la femelle. Aussitôt après l'éclosion , les petits accompagnent leur mère, et s'en éloignent au bout de huit ou dix jours; ils sont, dans leur jeune âge, couverts de duvet, et les jeunes mâles por- tent, pendant leur première année, la livrée de la femelle. Leur mue a lieu vers le mois de novem- bre et paraît simple. Les Fourmiliers sont sédentaires , autant qu'on peut le croire et que paraît l'annoncer leur structure ; mais on ne sait rien de bien précis à ce sujet. Ils varient beaucoup d'espèce à espèce pour le chant : ainsi le roi des Fourmiliers a un chant aigu semblable à celui des Tina- mous , et qu'il fait entendre dès le matin ; les M. campanisona et tinniens font retentir les capouaires d'un tioû, tioû, tioû ,tioû, tioû très sonore. Les M. fuliginosa, malura, al- biventris n'ont d'autre chant que zri, zri, zri. Celui du M. longirostris ressemble à celui du Moineau ; celui du M. cristatella ne peut guère être comparé qu'à celui d'une cloche sur laquelle on frappe plusieurs fois de suite. M. Kittlitz dit que le chant du M. chilensis (Troglodytes par adoxus Kitt. ) ressemble au coassement d'une Grenouille. Le chant des autres est tantôt un sifflement, tantôt un gazouillement assez harmonieux, ou, comme chez le M. leucophrys, une gamme i chromatique terminée par un gazouille- ,; ment. Ces oiseaux , d'un naturel généralement sauvage , ne sont pas très difficiles à appro- cher ; mais la pétulance de leurs mouve- ments met souvent en défaut le chasseur le plus habile, qui est quelquefois même obligé de les tirer au juger, dans la direction d'où vient le chant. C'est vainement qu'on a essayé de les élever en cage; ils se débat- taient jusqu'à se tuer, contre les barreaux de leur prison. Leur chair, blanche, tendre et d'un goût délicat, est assez recherchée. Les Fourmiliers ont beaucoup de points de ressemblance avec les Pies-Gricches et les Merles ; mais je ne pourrais dire, après avoir bien attentivement étudié les oiseaux de ce groupe , où il commence , où il finit , et quelles sont les espèces qui le composent, en suivant , dans leur disposition méthodique, l'ordre de la dégradation des caractères. Illi- ger, Vieillot, Cuvier , MM. Lichtenstein, Temminck % le prince de Neuwied , Swain- son, Lesson, Lafresnaye, Spix, Bonaparte, Ménétrier, ont disposé systématiquement ces oiseaux ; ce dernier a publié sur ce groupe un travail remarquable , et j'adopterai ses divisions , qui certes ne sont pas bien tran- chées , mais ont été disposées par un natu- raliste qui a vu et chassé ces oiseaux. Seu- lement je considérerai la famille des Four- miliers ou Myiothères ( Myiothérinées de Richardson, Myiothéridées de Boié) comme un genre divisé en sections ; je pense toutefois que le g. Myioturdus pourrait être en partie réuni aux Brèves, ou tout au moins rappro- ché de ce genre. lre Section. — Myioturdus (Myrmeco - phaga, Lacép. ; Grallaria , Vieill. ; Myio- cincla, Sw. ; Formicicapa, Daud. ; Formica- rius, Bodd.). Bec des Brèves, jambes longues et queue courte. Oiseaux du Brésil et de la Guiane , les plus grands du genre ; ils vivent à terre. Esp.: M. rex, roi des Fourmiliers ; M. ochroleucusV.Mâx., marginatusV . Max., tetema P. Max.f ou colma Voigt. , umbretta Licht. , tinniens, le grand Beffroi; Palikour, lineatus, le petit Beffroi. 2e Section. — Myrmothera (Thamnophi- lus, Spix.; Formicivora, Sw.). Bec plus grêle et queue plus longue que dar s le g. précédent ; même patrie; ils marchent et perchent. Esp.: M. nematura Licht. , longipes Vieil. , tham- nophiloides Voigt. , gularis, axillaris Vieill. (le Grisin de Cayenne, Buff.), unicolor Men. 3e Section. — Formicivora, Sw. (Timalia,, Horsf. ; Drymophila, Sw.). Ce sont des Four- miliers à queue longue et étagée. M. Mené-" trier les a divisés en cinq sections; mai* leur faciès les rend assez reconnaissables pour qu'une division ne soit pas nécessaire. Ces oiseaux sont de l'Amérique du Sud et de Java : les espèces de l'ancien inonde ont le plumage roussâtre des Anabates. Esp. : F, ni- gricollis Sw., Deluzœ Men. , pileata, rufvmar- ginata, ferruginea, loricata, strigillata, mon culata Sw., malura Sw., rufa, cœrulescen$9 FOU melanaria Mcn., alapi, domicilia, alrct, maura Men., ardesiaca , melannra Men. du Brésil , capistrata , inelanotfwrax, pyr- rhogenys, eptiepidota , grammiceps, Icuco- phrys, gularis de Java. Ce sont les Brachy- pteryx d'Horsiïcld. 4e Section. — Leptorhynchus, Men. Bec allongé , droit et mince; doigt interne soudé au médian ; queue très étagée, composée de plumes étroites; vit en société et perche. Esp.: L. guttatusMen., striolatusïïLeu. 5e Section. — Oxypyga, Men. (Tinac- tor, Pr. Max.). Queue a pennes larges et à baguettes raides. Esp. unique, 0. scansur, du Brésil. 6e Section. — Malacorhynchus , Men. Bec flexible ; narines recouvertes par une écaille ; plumes courtes , arrondies et soyeuses. Vit par paires, et se tient souvent à terre. Du Brésil. Esp.: M. cristatellus Men., rhinolo- phus , albiventris Men., speluncœ Men., chilensis Kitt., indigolicus. V Section. — Ccnopophaga , Vieill. {Myiag rus, Boié). Bec déprimé; queue courte. Patrie, le Brésil. Esp.: C. leucotis Vieill., dorsalis Men. , vulgaris Men. , nigrogenys Less., melanogaster Men. , nœvia Vieill. La place de ce genre , dont il aurait été trop long de donner ici la synonymie spé- cifique , est aussi incertaine que sa délimi- tation rigoureuse. M. Temminck le met entre les Brèves et les Bataras ; M. Lesson, entre les Myiophages et les Mérulaxes ; au Muséum, ils sont après les Mégalonyx et avant les Brèves. 11 serait à désirer qu'un ornithologiste pût entreprendre la mono- graphie de ce groupe, qui mérite une étude longue et minutieuse , non pas tant pour la détermination des espèces, qui sont as- sez mal connues, qu'afin d'y faire entrer les oiseaux qui lui appartiennent et en éliminer ceux qui y ont été introduits a tort. (G.) FOURMILIÈRE. ins. — Voy. fourmi. FOURMILION. Myrmeleon ( avpuyjÇ , À/wv , lion ). ins. — On désigne ainsi un genre remarquable de Tordre des Névrop- tères appartenant à la tribu des Myrmé- léoniens et à la famille des Myrméléonides. Les Fourmilions sont des Insectes d'assez grande taille, ayant un corps grêle et très long; des antennes en massue plus courtes que la tête et le thorax réunis ; des mandi- FOU 11 bules courtes, mais robustes et unidentees intérieurement; des yeux très saillants pla- cés sur les parties latérales de la tête, et des ailes réticulées, fort développées. Par leur aspect général , ces Névroptères ressemblent un peu aux Libellules ; mais leurs caractères les en éloignent sensiblement, et leur genre de vie, pendant leur premier état , les en distingue encore davantage. Les Fourmilions, à leur état d'insecte parfait, volent pendant la plus grande ar- deur du soleil, dans les endroits secs, arides et sablonneux. Ils se nourrissent d'autres in- sectes, mais ils ne paraissent pourtant pas avoir la voracité des Libellules. Leur vol est élevé et rapide; souvent ils planent pendant longtemps. Ces insectes, étudiés sous le rapport de leur anatomie, ont présenté un canal intes- tinal assez court, ayant un œsophage très grêle, renflé insensiblement en un jabot qui se prolonge jusque vers les deux tiers de la longueur de l'abdomen , en offrant une panse latérale. A ce jabot succède un petit gésier ovoïde suivi d'un ventricule chyli- fique, granuleux extérieurement, terminé par l'intestin , qui se renfle en un rectum à son extrémité. Les vaisseaux hépatiques in- sérés à l'extrémité du ventricule chylifique, sont au nombre de huit, longs, capillaires, simples, flottant par leur extrémité. Les larves des Fourmilions, comme celles de tous les Névroptères que nous ratta- chons à la tribu des Myrméléoniens, sont terrestres. Elles ont une tête et un corselet étroits, fortement aplatis, avec un abdomen large, très volumineux proportionnellement. La bouche ne présente ni mâchoires ni pal- pes distincts, mais seulement des mandi- bules plus longues que la tête, grêles et un peu recourbées, formant une longue paire de pinces propres à saisir fortement une proie. Ces mandibules, garnies intérieure- ment de dents fortes et acuminées, ont à leur extrémité un petit ostéole absorbant, qui permet à ces larves de humer les par- ties liquides. Le canal intestinal des Four- milions à l'état de larve a environ trois fois la longueur du corps quand il est déployé; ordinairement il est entouré d'une très grande quantité de tissu graisseux, qui sans 1 doute sert beaucoup à l'insecte pour sup- | porter parfois des abstinences très prolongées. 712 FOU Les Fourmilions sont assez nombreux en espèces ; on en a déjà décrit plus de soixante- dix, et assurément il en reste encore, dans ïes collections, un certain nombre d'inédi- tes. Ces Névroptères paraissent répandues dans toutes les régions chaudes du globe. En Amérique, ils sont assez abondants; ils le sont également dans le midi de l'Eu- rope ; tandis qu'ils viennent en quelque sorte finir dans le centre de l'Europe, où nous n'en rencontrons plus qu'une seule espèce. C'est cette espèce de notre pays qui, ayant été particulièrement étudiée dans ses nabitudes, est considérée par tous les ento- mologistes comme le type du genre. Elle est désignée sous le nom de Myrmeleon formi- carium dans tous les ouvrages traitant de l'histoire des Névroptères. Cet insecte, long de 4 centimètres , est noirâtre , avec quel- ques taches jaunâtres, et les ailes diaphanes, parsemées de points ou taches noirâtres. Nous trouvons sa larve en abondance dans les endroits sablonneux, les plus expo- sés à l'ardeur du soleil. Elle est d'un gris rosé un peu sale, et munie, sur les parties latérales du corps, de bouquets de petits poils noirs. Ses pattes sont assez longues et grêles; les antérieures dirigées en avant, aussi bien que les intermédiaires, tandis que Tes postérieures, plus robustes que les au- tres, demeurent très serrées contre le corps, ne pouvant servir à l'animal qu'à se diriger en arrière. Ceci est, du reste, le seul mou- vement qu'exécutent les larves des Four- milions. Les crochets des tarses sont plus forts que ceux des pattes antérieures, et leurs tarses, comme M. Westwood le fait bien re- marquer , sont soudés avec les jambes , tandis qu'ils restent libres aux autres paires de pattes. Ces larves se tiennent constamment dans les sables exposés au midi. Chacune se construit dans le sable mouvant une sorte d'entonnoir en marchant à reculons et décrivant à l'aide de ses pattes des tours de spire dont le diamètre diminue gra- duellement. Elle charge sa tête de sable, et par un brusque mouvement le lance au loin. Tout le travail est ordinairement achevé dans l'espace d'une demi-heure. La larve se blottit alors au fond de son trou; l'abdomen enfoncé dans le sable, la tête •cule en dehors. Elle attend ainsi patiem- FOU ment, et souvent pendant plusieurs jours, qu'un insecte en passant vienne à se laisser glisser le long des parois de son entonnoir. Dès que le Fourmilion s'aperçoit de sa pré- sence, il lui jette aussitôt du sable avec sa tête pour l'étourdir, et le faire tomber au fond du précipice, ce qui ne manque pas de lui arriver en peu d'instants. A peine s'est-il emparé de sa victime qu'il la suce avec ses mandibules, qui lui servent si bien de si- phon ; il hume toutes les parties liquides qu'elle contient, et ensuite il en rejette la dépouille hors de sa retraite. Les Fourmis étant très nombreuses, et ayant plus l'habitude de courir à terre que les autres insectes, sont surtout exposées à servir de pâture aux Fourmilions ; c'est ce qui a valu à ces derniers le nom sous lequel ils sont généralement connus. Ils se nour- rissent parfaitement, du reste, de mouches, d'araignées et d'autres insectes. Les excréments rejetés par les larves de Fourmilions étant très petits et se perdant dans le sable où elles se trouvent, et leur anus étant aussi très petit et un peu difficile à apercevoir à la vue simple, Réaumur a dit que ces larves étaient dépourvues de cet orifice ; et qu'en conséquence tous les li- quides absorbés profitaient à l'accroissement de l'animal , le superflu s'échappant proba- blement par la transpiration. Sur la foi de Réaumur, cette assertion fut reproduite par nombre d'auteurs ; mais, de- puis, l'erreur a été pleinement reconnue, et l'on a bien constaté que le Fourmilion à l'état de larve offrait, comme tous les au- tres insectes, une ouverture anale. Les larves de Fourmilions ont acquis tout leur développement vers le mois de juillet ou d'août; elles se forment alors un petit cocon soyeux, mêlé de grains de sable et parfaite- ment rond comme une petite boule, dans lequel elles se métamorphosent en nymphes. Ces dernières, dont la forme rappelle déjà beaucoup celle des insectes parfaits, viennent à éclore à la fin d'août et dans le commen- cement de septembre; il paraît toutefois que certains individus n'éclosent qu'au printemps suivant. On assure que diverses espèces de Four- milions ne forment pas d'entonnoirs et peu- vent se diriger en avant, entre autres le Fourmillon libelluloïde (Myrrneleon libellu- FOU FOU 713 'oïdes Linn.). Nous nous sommes assuré ependant, dans le midi de l'Europe, que plusieurs espèces ont des habitudes entière- ment analogues à celles de notre pays. Sur le Stromboli, au milieu des cendres volcaniques, nous avons observé une quan- tité considérable de larves de Fourmilions au fond de leur entonnoir. Malheureuse- ment, les individus que nous avions empor- 3S n'ayant pas été convenablement soignés, périrent avant de se métamorphoser. Le genre Fourmilion, Myrmelcon, fondé par Linné, fut adopté par tous les entomo- logistes; il demeura intact jusque dans ces lernicrs temps. M. Rambur fut le premier qui forma à ses dépens les genres Palpares et Acanlhaclisis , fondés sur de très légères modifications dans la forme des ailes, des crochets, des tarses, etc. (Bl.) FOURNIER. Furnarius, Vieil {Ophic ou Opetiorhynchus, Temm.; Figulus, Spix). ois. — Genre de l'ordre des Passereaux té- nuirostres (Anisodactyles , Temminck) con- fondu par Cuvier avec le g. Sucrier, dont il il ne se distingue que par une taille plus grande , des couleurs plus sombres , et une langue courte et cartilagineuse. 11 a pour ca- ractères : le bec aussi épais que large, com- primé sur les côtés, légèrement recourbé et terminé en pointe ; les narines longitudi- nales sont revêtues par une membrane; la langue semble usée à la pointe ; les ailes sont faibles ; les deuxième , troisième et qua- trième rémiges sont les plus longues; les tarses sont annelés ; le doigt externe est réuni par la base à l'interne, et la queue, étagée ou rectiligne , est composée de douze pennes. Les Fourniers sont de petits oiseaux qui habitent les parties chaudes de l'Amérique du Sud, telles que le Brésil, le Paraguay, le Chili, laGuiane, et une seule se trouve aux Malouines. Leurs couleurs dominantes sont le roux et le brun, variés de blanc et de noir. LVAnnumbi rouge en diïïere seul par la teinte rose vif de la calotte, de la queue et des ailes. Ce sont des oiseaux sédentaires qui ha- bitent les plaines et les lieux découverts , s'approchent des habitations, et recherchent surtout les huiliers et les buissons. Le F. fuligineux vit sur les bords de la mer, et cherche dans les Algues que la mer rejette j T. V. sur ses bords les Vers et les Insectes qu'elles recèlent. La nourriture des Fourniers con- siste en insectes, et surtout en graines; et dans l'esclavage , d'Azara , qui les a ob- servés dans cet état, en nourrit un avec de la pâtée de mais; mais il préférait la viande crue ; et lorsque le morceau était trop gros, il le maintenait avec sa patte, et en détachait de petits morceaux avec son bec. Leur vol est court et bas ; leur démarche est vive et légère, et les petits de l'Annumbi rouge se plaisent à sautiller allègrement. On ne les voit jamais en familles ou en troupes ; on les rencontre le plus commu- nément par paires, et quelquefois seuls. Il n'y a point de différence sensible dans la co- loration entre le mâle et la femelle , et les jeunes paraissent revêtir sur-le-champ leur plumage d'adultes. Le cri du Fournier commun consiste dans la répétition de plus en plus rapide de tchi, Ichi, qui constitue le chant des deux sexes, et qu'ils font entendre toute l'année. Le cri des Fourniers ressemble à celui des Ba taras , mais il est plus aigu. Ils ne sont ni inquiets ni farouches , et se laissent approcher de très près sans s'en- voler. S'ils partent, c'est pour aller se poser à quelques pas du point d'où ils sont partis, et M. Pernetti dit qu'il a pu en abattre jus- qu'à dix successivement avec une baguette. Le trait le plus intéressant de la vie des Fourniers est leur nidification, qui varie sui- vant les espèces , mais est toujours précédée d'un travail plein d'industrie. Le Fournier, F. rufus, qui porte sur les bords de la Plata le nom de hornero , qui a la même significa- tion, celui de casero (ménager) dans leTucu- man, et celui d'Àlnnzo Garcia au Paraguay, construit dans le voisinage des habitations , le long des palissades , sur les croix , sur les poteaux, sur les fenêtres des maisons, un nid d'argile de 30 centimètres de diamètre et de peu d'épaisseur, ayant la forme d'un four. L'ouverture est sur le côté, et l'intérieur est divisé en deux compartiments par une cloison qui part de l'ouverture. C'est dans la partie inférieure que la femelle dépose sur une couche d'herbe quatre œufs d'envi- ron 2 centimètres de diamètre , pointus et blancs piquetés de roux. Le mâle et la fe- melle travaillent de concert à la construction 90 714 FOU de ce nid, qui, malgré sa dimension, *st quel- quefois construit en deux jours. D'Azara dit que les Hirondelles, les Chopis, les Perruches s'emparent, pour y pondre, des nids de Four- mers, et que ceux-ci les en chassent. M. A. Saint-Hilaire dit au contraire qu'ils en con- struisent un nouveau chaque année. Néan- moins, les nids sont assez solides pour durer plusieurs années. L'Annumbi construit sur un arbre ou un Cactus, dans un endroit découvert, un nid de 60 centimètres de hauteur et de 40 de diamètre, composé de branches épineuses, et ouvert au sommet d'un large trou. C'est au fond que la femelle dépose sur son lit de feuilles ou de bourre quatre œufs blancs de 25 millimètres de longueur : souvent on en voit plusieurs appuyés l'un contre l'autre. On ne voit jamais le mâle ou la femelle s'é- loigner l'un de l'autre. Quand l'un couve, car ils paraissent partager les soins de l'in- cubation , l'autre reste près de lui. Le nid de l'Annumbi rouge construit avec les mê- mes matériaux que l'espèce précédente un nid volumineux percé de diverses entrées , par où les petits peuvent entrer et sortir. Les œufs sont en même nombre et de même couleur que ceux de l'Annumbi. On ne con- naît pas le mode d'incubation des autres espèces. On compte cinq espèces de Fourniers : I'Hornero, F. ru fus Vieill. (Merops rufus Latr. , Figulus albogularis Spix. ); I'An- numbi , F. annumbi Vieill. ; l'A. rouge , F. ruber Vieill.; le F. fuligineux, F. fulig{no- sus Less. ( Certhia antarctia Garn. ); et le F. du Chili , F. chilensis Less. ( F. Lessonii Dum. ). Le F. rosalbin, F. roseus Less., et le F. de Saint-Hilaire , F. Sancti-Hilarii Less., forment le g. Picerthie, Isid.-Geoffr. St.-Hil., qui diffèrent des premiers par leur bec grêle et arqué , par la brièveté de leurs ailes , et les tiges grêles de leurs rectrices qui se prolongent au-delà des barbes. Ce sont des oiseaux du Brésil dont les mœurs sont inconnues. Ils tiennent à la fois des r ourniers, des Grimpereauxet des Picucules. J'ignore si VOpetiorhynchus rupestris du Chili, cité par M. Kittlitz, est un vrai Four- nier. Cuvier plaçait les Fourniers à la fin de ses Sucriers, avant les Dicées. M. Lesson les met entre les Échelets et les Picerthies. Je ne "RA sais d'après quelles idées Vieillot les pla- çait avant les Hirondelles. Il est impossible de ne pas reconnaître leurs affinités avec les Grimpereaux. (G.) FOUTE AU. bot. ph. — Un des noms vulgaires du g. Hêtre. FOVEOLARIA, D. C. bot. ph. — Syn. de Dasynema, Schott. FOVÉOLIE. Foveolia. acal. — Genre de Médusaires proposé par Péron et adopté par M. de Blainville et divers autres au- teurs. Il comprend plusieurs espèces, aux- quelles on assigne les caractères suivants : Ombelle discoïde , circulaire , garnie à sa circonférence de petites fossettes et d'un petit nombre de cirrhes ou tentacules , con- cave en dessous avec un orifice buccal cen- tral et simple. Nous avons des Fovéolies sur nos côtes. (P. G.) *FOVILLA. bot. — Nom sous lequel on a désigné le liquide fécondateur contenu dans les grains de pollen. FOYARD. bot. ph. — Un des noms vulg. du Hêtre. FRAGARIA. bot. ph. — Nom latin du Fraisier. *FRAGARIÉES. Fragarieœ. bot. ph. — Tribu des Dryadées , dans le grand groupe des Rosacées , ayant pour type le Fragaria ou Fraisier. (Ad. J.) *FRAGELLA, Swains. moll.— M. Swain- son , dans son Petit traité de malacologie , a partagé le genre Monodonte de Lamarck en plusieurs sous-genres, parmi lesquels on remarque celui-ci. 11 est destiné à rassem- bler les espèces qui ont l'ouverture rétrécie par de grosses dents, placées soit sur la co- lumelle, soit sur le bord droit. Le Mono- donta Pharaonis de Lamarck est le type de ce sous-genre. Voyez monodonte et troque. (Desh.) *FRAGERIA, DC. bot. ph.— Synonyme de Lasiorrhiza. (C. L.) *FRAGILARIA ( fragilis, fragile), infus. — Genre d'Infusoires polygastriques de la famille des Bacillariées , créé par M. Lyng- bye (Tent. hydr. don. , 1819), adopté par M. Ehrenberg^n/"., 202), et dont M. Dujar- din ne fait pas mention. Les Fragilaires sont des animaux à carapace simple , bivalve ou multivalve, prismatique, semblable à celle d'une Navicule ; ils se développent par la division spontanée imparfaite de la carapace FRA FRA 715 et du corps en forme de chaînes serrées , semblables à des rubans fragiles. M. Ehren- berg en décrit 9 espèces : nous indiquerons comme type la Fragilaria rhabdosoma Ehr. (loco cit., 204) (Vibrio tripunctatus Muller), qui se trouve dans plusieurs contrées de l'Europe. (E. D.) FRAGON. Ruscus (Ruscum et us , altér. de Bruscus , myrte sauvage), bot. ph. — Genre de la famille des Smilacées , tribu des Convallariées , établi par Tournefort (In st. , t. 15), adopté par tous les botanis- tes , et que Link (Handb. , II , 274) partage en deux sections , fondées principalement sur le nombre des anthères (a. Ruscus, anth. 3; b. Danaida, anth. 6). Il renferme une douzaine d'espèces , dont la moitié en- viron sont cultivées dans les jardins pour l'ornement des bosquets. Ce sont des sous- arbrisseaux toujours verts , indigènes du sud de l'Europe , à feuilles squamiformes , dont les ramules foliacés-dilatés , florifères aux bords ou au milieu , les pédicelles agrégés , squameux-bractées : ces mêmes ramules quelquefois stériles ; à fleurs racé- meuses, axillaires. L'espèce la plus com- mune, connue vulgairement sous le nom de Fragon (R. aculeatus L.), s'avance jusqu'aux environs de Paris. Les habitants du midi de la France font de ses jeunes rameaux de pe- tits balais, qu'ils nomment gringous. On la désigne encore sous les noms de Pelil-Houx, de Trousson. On en emploie la racine comme diurétique , et ses graines torréfiées ont été proposées comme une succédanée du Café. (C. L.) FRAGOSA ( Jean Fragosa , médecin de Philippe II, roi d'Espagne), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères (Apiacées), établi par Ruiz etPavon (Prodr. 43, t. 34), adopté et commenté par M. A. Richard (Ànn. se. phys. , 1820 , IV , 160 , t. 51 ; Dict. hist. nat., VII, 27), et que la majorité des botanistes réunit à YAzorella de La- marck. (C. L.) FRAI. zool. — C'est le nom sous lequel on désigne les œufs des Poissons et des Ba- traciens. FRAISE, bot. ph. — Voy. fraise. FRAISIER. Fragaria. bot. ph. — Genre de la famille des Rosacées-Dryadées , établi par Linné (Gen., n° 633), pour des plantes herbacées vivaces, gazonnantes, stolonifères, à feuilles alternes , ternées , simples quel- quefois par l'avortement des folioles laté- rales, à folioles incisées, dentées, stipulées, adnées au pétiole ; fleurs blanches ou jaunes en corymbe, à l'extrémité des tiges. Les caractères généraux de ce genre sont : Calice à limbe quinqué-partite , quinqué-bractéolé extérieurement; corolle à cinq pétales; an- thères nues, portées sur un réceptacle bac- ciforme, charnu et ovale. Les Fraisiers, indigènes des parties tem- pérées de l'hémisphère boréal , croissent également dans l'Amérique australe et tro- picale et dans les Moluques. On ne connaît qu'une seule espèce de Fraisier bien constatée , le F. commun , F. vesca, répandu partout, naissant dans nos bois et sur les coteaux ombragés, où il donne des fruits petits , nombreux et d'un goût acidulé fort agréable, accompagné d'un par- fum délicieux. C'est cette espèce, dont les graines ont été tirées des Alpes, qui est cul- tivée dans nos jardins sous le nom de Frai- sier des Alpes ou des quatre saisons , et dont nous possédons une sous-variété à fruits blancs et une autre sans filets. Les variétés répandues dans la culture sont : les Ananas à fruit volumineux , mais sans parfum , et les Caprons , au fruit rond et savoureux. On ne cultive presque plus le F. du Chili ou Frutillier , le plus gros de tous, à fleurs femelles, et qu'on ne fait fruc- tifier qu'en le plantant près d'Ananas ou de Caprons (ce Fraisier, difficile à conserver chez nous , croît parfaitement à Brest) ; non plus que le F. de Montreuil , à fruits très gros , et remarquables par leurs lobes nom- breux , qui ont valu à cette variété le nom de Dent de cheval; les Caprons, F. de Gail- lon, de Bargemont , de Virginie , de Caro- line, etc. Duchêne a publié, en 1766, une classi- fication méthodique des Fraisiers, citée seu- lement par respect pour la mémoire de l'au- teur , mais que personne ne suit plus. De nos jours on cultive plus généralement dans les jardins d'amateurs la variété des Alpes , et parmi les nombreuses variétés reçues d'An- gleterre, le F. de Keen, ou Keen's seedling, à fruit rond, volumineux , d'un rouge foncé, à chair rouge et parfumée. II donne abon- damment des fruits, et est un de ceux qui réussissent le mieux par la culture forcée. 716 FRA FRA Les Fraisiers se multiplient quelquefois de semences, plus communément par leurs filets, et dans les variétés sans filets par œilletons. On les plante en planches ou en bordures, en terre douce, bien fumée et bien divisée, à une exposition chaude, en septembre et octobre, avant mars et avril. La plantation d'automne donne des fruits au printemps; celle de printemps est nulle pour la production. Tous les soins consis- tent à arroser dans les temps secs, à sarcler et à supprimer les filets. Pour avoir de beaux fruits, il faut renouveler ses Frai- siers tous les deux ans , et il faut rechausser ceux qu'on laisse trois ans. Les Fraisiers de Alpes produisent toute Tannée, tandis que les autres variétés ne donnent qu'une seule récolte. L'ennemi du Fraisier est la larve du Han- neton. On est averti de sa présence par l'état d'épuisement de la plante au pied de laquelle il s'est établi. On le détruit en sou- levant le Fraisier qu'on replante s'il n'est pas trop fatigué, et qu'on ranime par des bassinages répétés. La Fraise est un fruit recherché pour son parfum, et dont on prépare des boissons ra- fraîchissantes recommandées contre la goutte et la gravelle. La seule partie employée en pharmacie est la racine , qui est riche en tannin et jouit de propriétés astringentes qui l'a fait employer dans les apozèmes ; on les administre encore comme apéritives et diurétiques à la dose d'une once pour une pinte d'eau. Les jeunes feuilles ont été em- ployées en infusion théiforme pour le même usage. La décoction de la racine est d'un rouge foncé et passe au noir par l'ad- dition d'un sel de fer., FRAISIER EN ARBRE, bot. ph.— Nom vulgaire de l'Arbousier ; en Amérique, c'est celui des Mélastomes. FRAMBOISE, bot. ph-. — Voy. fram- boisier. FRAMBOISIER. Rubus {rubus Col. , buisson ; idœus Plin., le Framboisier), bot. ph. — Genre de la famille des Rosacées, tribu des Dryadées-Dalibardées , établi par Linné ( Gen., 864 ), et renfermant au-delà de 200 espèces , dont une moitié environ est cultivée tant dans les jardins des cu- rieux que dans ceux de botanique. Ce sont en général des herbes, et plus ordinairement des arbrisseaux presque toujours sarraen- teux et aculéifères affectant diverses for- mes , et fort souvent d'un aspect très pitto- resque par la disposition de leurs rameaux et de leur feuillage, croissant dans tous les climats tempérés, et particulièrement entre les tropiques ; à feuilles alternes ou simples, ou ternées , ou digitées , ou même impari- pennées ; à stipules pétioléennes ; à fleurs terminales et axillaires , paniculées ou co- rymbeuses, rarement solitaires. Le nom vulgaire de Framboisier s'applique spécialement à une espèce du genre, le Ru- bus idœus , qui croît naturellement dans toute l'Europe centrale et méridionale , où il recherche l'ombre et le frais : là il s'élève à un mètre et plus de hauteur; ses tiges sont entièrement couvertes d'aiguillons fins ; ses feuilles sont quinquéfoliées inférieure- ment, trifoliolées vers le haut, blanchâtres et pubescentes en dessous. 11 produit un fruit ( Framboise ) que sa saveur fraîche et parfumée a rendu fort populaire. Aussi cet arbrisseau a été, depuis un temps immé- morial, introduit dans nos cultures , où. ses fruits sont devenus l'objet d'un commerce assez étendu. On en fait des confitures, des sirops, des conserves, un vinaigre, etc., pré- parations auxquelles ils communiquent leur bouquet parfumé et délicieux. On peut par la fermentation en tirer de l'alcool. Les habi- tants du nord de l'Europe les mêlent au vin, et en font de l'hydromel. Enfin, sous le rap- port pharmaceutique, les Framboises sont adoucissantes , laxatives , rafraîchissantes ; elles favorisent la transpiration et le cours des urines. Qui de nos lecteurs ne connaît en outre les Framboises sauvages , les Murons , selon leur appellation vulgaire (Rubus fruticosa L. )? Qui de nous étant écolier ne s'est pas avidement régalé de ses fruits noirs et ra- fraîchissants, au grand risque de ses mains, de son visage et de ses vêtements déchirés par les aiguillons robustes et crochus de cette ronce, qui croit partout en France , et surtout dans les endroits incultes, les haies , etc. ? Ses longs sarments servent dans nos campagnes à chauffer les fours. On prépare une décoction de ses feuilles contre les maux de gorge ; et de ses fruits , on fait , dit-on , dans quelques provinces , un vin fort agréable , ainsi que du sirop , FKA des confitures, de l'eau-de-vie, etc. Dans le Midi , ils serves! encore à colorer les vins. (C. L.) FRANC A , Mich. bot. th. — Synonyme et section du genre Frankenia de Linné. (C. L.) * FRANCHES. Genuinœ. arach. — M. "Walckenaër a employé ce mot pour dési- gner dans le genre Ctenus une famille dont les Aranéides qui la composent ont les yeux laté- raux de la seconde ligne au niveau des yeux intermédiaires de la même ligne, et forment avec eux une ligne droite. Les Aranéides désignés sous les noms de Ctenus sangui- neus, unicolor, dubiiis, rufus, fuscus elOu- dinoti , appartiennent à cette famille. (H. L.) FRANCHIPAAIER. Plumer la, et mieux Plumiera (le père Plumier, minime, voya- geur et botaniste du xvne siècle), bot. ph. — Genre de la famille des Apoeynacées , type de la tribu des Plumériées, formé par Linné (Gen., n° 296). Les botanistes en comptent près de 30 espèces, parmi lesquelles se trou- vent probablement de doubles emplois. Ce sont de petits arbres ou même des arbris- seaux de l'Amérique tropicale , à feuilles alternes, amples, lancéolées; à fleurs dis- posées en corymbes terminaux , roses , car- nées, blanches ou jaunâtres. Douées d'un port pittoresque, de grandes et belles fleurs, ces plantes sont fort recherchées pour l'or- nement de nos serres chaudes en Europe, où on en cultive un assez grand nombre. Toutes renferment un suc laiteux fort abon- dant, d'une causticité plus ou moins grande, selon les espèces, et en général fort suspect. II serait intéressant qu'on en constatât les effets sur l'économie animale. (C. L.) *FRANCISCEA (François Ier, empereur d'Autriebe). bot. ph. — Genre de la famille des Scrophulariacées , tribu des Salpiglossi- dées, formé par Pohl {PI. bras., I, 1 , t. 1-7), et renfermant environ une dizaine d'espèces, dont 5 ou 6 sont fort recher- chées en Europe pour l'ornement des serres, entre autres la F. hydrangeœformis Pohl , toute nouvellement introduite sur le conti- nent. Ce sont de petits arbrisseaux du Bré- sil , à feuilles alternes, oblongues, très en- tières; à fleurs axillaires et terminales, ra- cémeuses ou plus rarement solitaires , vio- lettes ou lilacinées. (C. L.) FRA 717 FRAIVCOA ( Fr. Franco , médecin espa- gnol du xvi siècle), bot. ph. — Genre rap- porté avec doute à la famille des Crassula- , cécs, et qui devra sans doute être le type i d'une famille nouvelle, déjà indiquée par | les auteurs (Francoacées). On en doit la | création à Cavanilles (Anal, scienc. nat. , j IV, 237; le., VI, 77, t. 596). Il renferme 5 ou 6 espèces, indigènes du Chili. Ce sont des herbes vivaces assez velues , à feuilles presque toutes radicales ou subradicales , lyrées-pinnatifides, réticulées-veinées, glan- duleuses-dentées ; à fleurs disposées en épi ou en racème divisé, ou terminant un scape simple , dont les pédicelles uniflores , sont munis à leur base d'une bractée persistante. On en cultive quelques unes dans les jardins, dont la plus jolie est la F. appendiculata Cav. (C. L.) *FRANCOACÉES. Francoaceœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotylédones , poly- pétales, périgynes, ainsi caractérisée : Ca- lice profondément 4-fide. 4 pétales alter- nes, égaux ou inégaux entre eux. Filets in- sérés avee les pétales vers le bas du calice, alternativement stériles et anthérifères , suivant qu'ils alternent avec les folioles du calice et les pétales , ou bien qu'ils leur sont opposés. Ovaire libre, à 4 loges oppo- sées aux pétales, renfermant un grand nombre d'ovules attachés à l'angle interne, couronné par un stigmate 4-lobé, et deve- nant une capsule à 4 valves qui portent les cloisons sur leur milieu. Graines menues , à embryon court dans l'axe d'un périsperme charnu, à radicule tournée vers le hile. Les espèces, très peu nombreuses, sont des plan- tes herbacées originaires du Chili, quelques unes maintenant cultivées dans nos jardins, à feuilles rapprochées en rosette vers la base de la tige , découpées en lobes pinnés plus on moins profonds ; à fleurs roses ou blan- châtres disposées en grappes terminales. GENRES. Francoa , Cav. — Tetilla , DC. (Dimor- phopetalum, Bert. — Anarmosa , Miers. — Tetraplasium, Kunze). (Ad. J.) *FRANCOEURIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Astéroïdées-Inulées, établi parCas- sini (Dict. se. nat., XXXIV, 44), et dont le type est VJnula crispa Del. {Aster crispus 718 FRA FRA Forsk.). Il ne renferme encore que cette es- pèce. C'est un petit sous-arbrisseau dressé , observé aux embouchures du Nil , de la Gambie et du Gange ; à feuilles alternes , semi-amplexicaules , oblongues-dentées ; à rameaux cylindriques ; à fleurs jaunes, réu- nies en capitules multiflores, hétérogames. (G. L.) FRANCOLIN. ois. — Nom d'une section du g. Perdrix. FRANGULA. bot. ph. — Nom spécifique du Nerprun bourgène. FRANGULACÉES. Frangulaceœ. bot. ph. — Quelques auteurs ont donné ce nom aux anciennes Rhamnées. Endlicher s'en sert pour désigner le groupe général dont fait partie la famille beaucoup plus limitée aujourd'hui de ces Rhamnées. (Ad. J.) FRANKENIA (Jean Frankenius , méde- cin suédois du 17e siècle), bot. ph. — Genre type de la petite famille des Frankéniacées, établi par Linné (Gen.,445), et renfermant environ une vingtaine d'espèces , habitant sur les bords des mers dans toutes les con- trées extratropicales en Europe, en Asie, en Afrique, en Amérique, dans l'Océanie, etc. Ce sont des herbes vivaces ou suffrutiqueu- ses , à feuilles opposées, alternes ou quater- nées ; à fleurs en cymes. (C. L.) FRANKÉNIACÉES. Frankeniaceœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotylédones, po- lypétales , hypogynes , dont les caractères sont les suivants : Calice tubuleux, 4-5-fide, régulier , persistant. Autant de pétales al- ternes, hypogynes, longuement onguiculés, avec un appendice adné intérieurement vers la base du limbe. Étamines en nombre égal et alternes, ou quelques unes, souvent une seule en plus ; à filets élargis inférieu- rement, libres ou soudés ; à anthères bilo- culaires, extrorses. Ovaire 1-loculaire, par- couru depuis la base jusque vers le milieu par 3-4 lignes placentaires pariétales aux- quelles s'insèrent sur deux rangs des ovules anatropes, ascendants, attachés par des fu- nicules allongés. Un seul style filiforme , terminé par 3-4 stigmates linéaires, papil- leux à leur surface interne. Capsule cachée dans le tube du calice , se séparant en 3-4 valves qvi portent sur leur milieu les pla- centas uni-ou polyspermes. Graines ascen- dantes, ovoïdes, à test coriace, à périsperme farineux dont l'axe est occupé par un cm_ bryon aussi long et aussi large que lui ; à radicule courte, tournée vers le point d'at- tache , c'est-à-dire en bas ; à cotylédons ovales-oblongs. Les espèces sont des sous- arbrisseaux ou des herbes vivaces , très ra- meuses, habitant le rivage de la mer, prin- cipalement de la Méditerranée et de l'At- lantique dans les régions tempérées. Leurs feuilles sont opposées ou alternes, souvent fasciculées , petites , très entières , à limbe souvent roulé par ses bords en dessous, dé- pourvues de stipules. Les inflorescences di- chotomes se composent de fleurs rosâtres ou violacées. GENRES. Frankenia , L. ( Franca , Michel. — No- thria, Berg.) — Beatsonia, Roxb. (Ad. J.) *FRANKIA, Steud. bot. ph. — Syno- nyme de Gymnarrhena. (C. L.) FRANKLANDIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Protéacées, type de la tribu des Franklandiées, formé par R. Brown (Linn. Trans. , X , 157), et ne ren- fermant encore qu'une espèce. C'est un très petit arbrisseau de la Nouvelle - Hollande austro-occidentale, glabre, couvert entière- ment de pustules glanduleuses de couleur orangée; à feuilles alternes, filiformes, di- chotomes, dont les lacinies averses ; à fleurs alternes , unibractéées , d'un jaune obscur, disposées en épis axillaires indivisés. (CL.) * FRANKLANDIÉES. Franklandieœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Protéacées, ainsi nommée de son type le genre Franlc- landia , qui jusqu'ici la constitue à lui seul*. (Ad. J.) FRANKLINITE. min. — Espèce de fer oxydé. Voy. fer. FRANSERIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées , tribu des Sénécionidées-Mélampodinéés , formé par Cavanilles {le. , .11, 78), et renfermant 2 ou 3 espèces indigènes de l'Amérique sep- tentrionale, et réparties par De Candolle en 2 sous-genres (Prodr., V, 524), fondés sur la nature molle ou épineuse des aiguil- lons de l'involucre , pendant la maturation des fruits (a. Xanthiopsis, aiguillons mous ; b. Centrolœna, aiguillons spinescents ). Ce sont des sous-arbrisseaux ou des herbes , à feuilles alternes, lobées et bordées de larges dents , uni-bipinnatiséquées ; à capitules FKE FRE 719 hétérocéphales , monoïques ; à fleurs dispo- sées en épis , dont les mâles en haut , les femelles en bas, souvent épiées-agrégées. (G. L.) FRASERA ( nom propre ). bot. ph. — Genre de la famille des Gentianacées, tribu des Chironiées, établi par Walter ( Corol. , 87 ) , et renfermant 2 ou 3 espèces , crois- sant dans les marais du nord de l'Amérique. Ce sont des herbes bisannuelles ou viyaces , à tiges et rameaux tétragones ; à feuilles opposées et verticillées-oblongues ; à pédon- cules axillaires, uniflores. Comme la plupart des Gentianacées, elles possèdent une saveur très amère, et on distingue surtout sous ce rapport la F. Carolinensis, ou Walteri Mich., aux racines de laquelle on applique par er- reur le nom de racines de Colombo , qui sont tout autre chose. Voy. ce mot. (C. L.) FRATERCULA. ois. —Un des noms la- tins du g. Macareux. *FRAUNHOFERA(nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Célastracées , tribu des Élaeodendrées , formé par Martius (Nov. gen. et sp. , III , 85 , t. 235 ) , et ne contenant encore qu'une espèce indigène du Brésil. C'est un arbrisseau très rameux, à feuilles éparses , pétiolées, dentées, pu- bescentes pendant le jeune âge ; à fleurs petites , disposées en racèmes spiciformes ; axillaires et terminaux, solitaires ou sub- agrégés , entremêlées de très petites brac- tées. (C. L.) *FRAXINÉES. Fraxineœ. bot. ph.— Le Frêne (Fraxinus) est parmi les Oléacées le type d'un petit groupe particulier auquel il a donné son nom. (Ad. J.) FRAXINELLE. Dictamnus fraxinella L. bot. ph. — Espèce fort remarquable du genre Dictamnus. Voy. ce mot. (CL.) FRAXINUS. bot. ph. — Nom scientifique du Frêne. *FREEMAIMIA , Boj. bot. ph. — Synon. tïAphelexis, Boj. *FREESA , Eckl. bot. ph. — Synon. de Montbretia , DC. FRÉGATE. Tachypetes, Vieill. (Fregata, Briss.; Halichus, 111.). ois. — Genre de l'or- dre des Palmipèdes totipalmes , ayant pour caractères essentiels : Bec du Cormoran, tour des yeux et gorge nus ; tarses à demi em- pluraés; pouce presque antérieur; mem- brane interdigitale très échancrée au mi- lieu; queue très longue et fourchue; ailes très allongées. Caractères génériques : Bec plus long que la tête , robuste, presque droit, très re- courbé , et crochu à la pointe de la mandi- bule supérieure , marquée d'une suture la- térale très profonde. Mandibule inférieure pointue et recourbée à sa pointe. Commis- sure prolongée au-delà de l'œil. Narines ba- sâtes, petites. OEil petit , le tour dépourvu de plumes , ainsi que la gorge et le devant du cou. Iris noir. Ailes très aiguës, à première et deuxième rémiges les plus longues. Jambes emplumées. Tarses à demi-emplumés , robustes, réti- culés. Doigts unis par une membrane échan- crée au milieu, et découpée sur le bord des doigts. Pouce allongé et tourné presque complètement en avant. Queue très longue et profondément four- chue. Plumage noir mêlé de blanc. De tous les oiseaux marins, la Frégate est celui dont le vol est le plus puissant , ce qui lui avait fait donner par les anciens orni- thologistes le nom de Pelecanus aquilus , à cause de ce trait de ressemblance avec l'Ai- gle , qui s'élève par-delà les nues , et dont elle se rapproche par son énorme envergure de 4 mètres. Les navigateurs, frappés de sa légèreté et de ses formes élancées , l'ont comparée aux frégates, qtii sont les plus élé- gants et les plus rapides de nos navires de guerre. Douées de tous les attributs qui rendent redoutables les oiseaux de proie , armées d'ongles robustes et crochus, et d'un bec acéré , d'une motilité qui annonce une contractilité musculaire des plus énergi- ques, avec une grande puissance de vision, les Frégates , aux larges ailes , à la queue fourchue , semblent représenter parmi les Palmipèdes les Milans , aux formes élé- gantes et à l'allure légère. Planant sans cesse dans les grandes baies, sur les rades et les hauts-fonds , sur tous les points où la mer n'est pas assez profonde pour leur dérober la vue du poisson , elles se précipitent avec la rapidité de la flèche sur les poissons qui apparaissent à la surface des ondes , ou bien forcent par leur pour- 720 FRE suite acharnée ïes Mouettes et les Fous à abandonner leur proie. Oviedo dit qu'elles osent attaquer le Pélican, et l'obligent, mal- gré sa force , à dégorger le poisson qu'il a pris. Les Exocets, dont la vie est en butte à la poursuite acharnée des Bonites et des Dau- rades, ont encore pour ennemis les Frégates, qui les saisissent du bec ou des pieds pen- dant leur pérégrination aérienne. Ces oiseaux sont d'une telle voracité qu'ils bravent les plus grands dangers pour assou- vir leur faim ; et M. de Kerhoënt dit que, pendant toute la durée de sa station à l'île de l'Ascension , ils furent entourés d'une nuée de Frégates , et lui-même en terrassa d'un coup de canne une qui voulait prendre un poisson qu'il avait à la main. Elles vol- tigeaient même à quelques pieds au-dessus de la chaudière pour en enlever la viande , sans être intimidées par la présence de l'é- quipage. On assure qu'elles ne peuvent nager, à cause de la longueur de leurs ailes ; aussi , quand elles arrivent à la surface de la mer pour y saisir une proie , elles s'arrêtent à quelque distance, replient leurs ailes sur leur dos , et saisissent leur victime sans presque effleurer l'eau. D'autres fois, c'est en rasant la surface d'un vol rapide qu'elles enlèvent le poisson. A terre, les attributs qui font leur force, et auxquels elles doivent la domination des mers , leur sont souvent fatals ; car, embarrassées par leurs longues ailes, elles se laissent assommer comme les Fous, sans qu'elles puissent opposer de ré- sistance : aussi perchent-elles de préférence sur la cime des rochers ou des arbres, et sur les écueils élevés. Elles ne pèchent pas, comme les Pétrels , avec une activité d'autant plus grande que la mer est plus agitée ; elles préfèrent au contraire une mer calme et tranquille ; et quand elles sont repues, elles vont se percher sur les arbres ou les rochers pour accomplir leur digestion. La dilatibilité de La membrane de leur gorge leur permet d'a- valer des poissons fort gros, et chez le mâle, elle forme une poche plus ou moins sail- lante, d'un rouge vif. Les Frégates ne s'éloignent guère des côtes a. plus d'une vingtaine de lieues, ce qui con- tredit formellement l'opinion des ornitholo- FRE ' gistes anciens, qui, se fondant sur des asser- tions erronées, pensaient que ces oiseaux se trouvent à 300 lieues au large. La femelle établit sur les arbres voisins de la côte, ou dans les creux des rochers éle- vés, un nid dans lequel elle pond un ou deux œufs blancs lavés de rougeâtre, ou tachetés de pointes d'un rouge cramoisi. Les jeunes , qui sont nourris dans le nid, et ne le quittent que lorsqu'ils sont en état de voler, portent longtemps la livrée, et ne prennent qu'à la troisième mue leur plu- mage d'adulte. La femelle diffère du mâle , dont le plumage est entièrement noir, par le moindre développement de la poche guttu- rale, et par la couleur de la tête, du cou et du ventre, qui sont blancs. Ces oiseaux , répandus dans les parties chaudes des deux mondes , sont communs au Brésil , à l'Ascension, à Timor, aux îles Mariannes, auxMoluques. On croit généralement qu'il n'y a qu'une seule espèce de Frégate, et la synonymie de ce genre est encore fort embrouillée. Ainsi l'on a appelé T. leucocephalos, les individui à tête, cou et ventre blancs, regardés comme la femelle; T. P aimer stonii , ceux à tête et cou noirs , qu'on croit de jeunes mâles ; et T. minor , ceux à tête et cou roux vif, et qu'on pense être déjeunes femelles. M. Les- son croit pourtant avoir trouvé sur les côtes des Carolines une espèce différente de celle du Brésil , et qui s'en distingue par une taille moitié moindre. La place la plus ordinaire des Frégates est entre les Cormorans et les Albatros. (G.) *FRÉGILINÉES. Fregilineœ. ois.— Der- nière sous- famille de la grande famille des Corvidées, comprenant les g. Pyrrhocorax , Fregilus et Corcorax. (G.) FREGÎLUPUS. ois. — Nom latin du g. Crave-huppe ou Cravuppc. FREGILUS. ois. — Nom latin du Cho- quard. FREIN. Frenum. ins. — Nom donné par Latreille au crochet alaire des Lépidoptères, et par Kirby à une pièce située au-dessous du bord latéral du scutellum et du dor- solum. FRELON, ins. — Voy,. guêpe. FRELON, HOUX-FRELON, bot. ph — Nom vulgaire du Fragon. FRÊNE. Fraxinus (fraxinus Virg.). bot. FRE FRE 721 ph. — Genre de la famille des Oléacées , type de la tribu des Fraxinées , formé par Tournefort (Inst. , 343), et renfermant une soixantaine d'espèces x croissant principale- ment dans l'Amérique septentrionale , plus rares en Europe, en Asie ; à feuilles oppo- sées , simples ou imparipennées , dont les folioles opposées ou dentées ; les fleurs en sont polygames, à simple ou double péri- gone ; pour fruit une capsule coriace , bilo- culaire, ailée. Endlicher {Gen. PL, 3353) partage ce genre en trois sections , fondées sur la présence de l'un ou l'autre périgone, ou même leur absence totale. Ce sont : a. Bumelioides , calice et corolle manquant; b. Melioides, corolle absente ; c. Ornus, ca- lice et corolle présents. On en connaît une soixantaine, dont les deux tiers environ ont été introduits dans les grands jardins pour l'ornement des parcs , les avenues , etc. Ce sont en général de grands et beaux arbres , dont le bois est recherché à la fois par les charpentiers , les charrons et les ébénistes. Celui qui est le plus fréquemment planté sous ce rapport est le Fraxinus excelsior , l'un des arbres les plus élevés de nos cli- mats, où il est indigène. Le tronc en est droit, bien proportionné, et terminé par une ample cime. 11 a fourni pour la culture di- verses variétés fort estimées. Les commen- tateurs prétendent que cet arbre est VOrnus des Latins , tandis que notre Ornus serait leur Fraxinus. Ici , toutefois , l'examen de cette question serait oiseuse. Le bois du grand Frêne est blanc , dur , et cependant très souple , élastique , veiné et susceptible d'un beau poli. On le courbe et on le fa- çonne à volonté au moyen du fer ; et cepen- dant, dans les situations les plus forcées, il conserve encore toute sa force. Outre son emploi en grand, les tourneurs, les tablet- iiers et les ébénistes tirent un grand parti de ses parties noueuses et bien chargées de ronces, telles que la souche. On en regarde l'écorce comme apéritive , diurétique et fé- brifuge. Quelques auteurs ont même pré- tendu qu'elle est une excellente succédanée du Quinquina. Ses feuilles fournissent aux teinturiers une belle couleur bleue , et ser- vent en hiver à la nourriture des Bœufs , des Chèvres et des Moutons. Mangées vertes par les Vaches, on prétend qu'elles commu- niquent de l'amertume à leur lait. Ray dit T. V. qu'en Angleterre , on en conOt dans le vi- naigre les jeunes fruits cueillis avant la ma- turité pour les manger comme assaisonne- ment. Quelques médecins les conseillent en infusion contre l'hydropisie. (C. L.) FRÊNE ÉPINEUX, bot. ph. — Nom vulg. du Clavalier. *FRERQEA (nom propre), ins. — Gejnre de Diptères établi par Robineau-Desvoidy (Ess. sur les Myod. , p. 285), qui le place dans la famille des Calyptérées, division des Bo- tanobies , tribu des Phasiennes. Ce genre , dédié par l'auteur au docteur Armand Frère, forme la liaison du g. Trichopoda , R. D., avec le g. Xista de Meigen ; il est fondé sur une espèce européenne excessivement rare , dont il n'a jamais trouvé qu'un seul indi- vidu sur les fleurs de YHeraclœum spondy- lium , et qu'il nomme Frerœa gagatea à cause de la couleur de son corps , d'un beau noir de jais luisant. (D.) FRESAYE. ois. — Voy. chouette. * FRESENIA ( nom propre ). bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Astéroïdées-Chrysopsidées , formé par De Candolle (Prodr. V), et contenant seule- ment deux espèces, sous-arbrisseaux du cap , à rameaux opposés , glabres , nus au sommet, monocéphales ; à feuilles opposées, linéaires , aiguës , presque subulées , très entières, souvent fasciculées - axillaires ; à capitules multiflores , homogames , dont les corolles d'un jaune pâle. (C. L.) *FRESNELIA, Mirb. bot. ph.— Syn.de Callitris, Vent. * FREUCHENIA , Eckl. bot. ph.— Syn. de Vieusseuxia , Roche. FREUX, ois. — Nom vulg. d'une espèce du g. Corbeau : c'est le Corvus frugilegus Gmel. * FRE YCINETIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Pandanées , éta- bli par M. Gaudichaud (ad Freyc. , 431, t. 41-43 ) pour des plantes originaires de l'Asie et de l'Océanie tropicales , croissant dans l'île de Norfolk et dans la Nouvelle- Zélande ; à caudex arborescent, le plus sou- vent radicant ou grimpant, ayant le port des Pandanus. FREYERA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Scandicinées , établi par Reichenback ( Pfanz. syst. 291 ) pour une herbe observée 91 722 FRI en Illyrie (Biasolettia, Koch) , à rhizome su- béreux , à tige presque simple, sillonnée ; à feuilles bipinnées , dont les folioles bitrilo- bées; àinvolucrenul; folioles des involucelles ovées lancéolées , acuminées ; à fleurs blan- ches ; à fruits noirâtres. (G. L.) * FJRE YLINIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophulariacées , tribu des Gratiolées , établi par Bentham {Bot. mag., comp. II, 55 , an Colla?), et renfermant deux ou trois espèces , dont le type est la Capraria lanceolata L. Ce sont des arbrisseaux du Cap , encore peu connus, à feuilles opposées ou éparses , très entières, coriaces, luisantes; à fleurs disposées en panicules ou en grappes terminales; la base des rameaux des panicules et des pédicelles est munie de bractées. On n'en connaît qu'imparfaitement l'ovaire et le fruit, qu'on dit biloculaiie. ( C. L.) FliEZIERA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Ternstrœmiacées , tribu des Ternstrœmiées , formé par Swartz (FI. Ind. occid., 2, 971), et renfermant huit espèces environ, indigènes de l'Amérique, où elles habitent surtout les Andes du Pé- rou. On en voit quelques unes aussi sur les montagnes des Antilles. Ce sont des arbres à feuilles alternes , pétiolées , coriaces , den- tées en scie , dépourvues de stipules ; à fleurs petites, blanches , portées par des pédoncules axillaires , uniflores, solitaires ou fascicu- les , bractéolés à la base. On en cultive une espèce dans les jardins en Europe , la F. thœoides Swtz. (C. L.) * FRIDEJRICIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Bignoniacées , tribu des Eccrémocarpées , formé par Mar- tius (N. A. N. A. xni, p. 9, t. a. b.) pour deux arbrisseaux brésiliens , à feuilles oppo- sées , ternées , dont les folioles pétiolées , très entières , à panicules terminales , brac- téées , à calice coloré, pentagone. (C. L.) *FRIEDLANDIA, Cham. bot. ph.— Syn. de Diplusodon , Pohl. *FRIEDRICHSTIIALIA (nom propre). bot. ph. — Genre de la famille des Boragi- nacées, tribu des Cynoglossées , formé par Fenzl (Nov. stirp. Mus. vind., déc, n° 61). Il ne renferme encore qu'une espèce; c'est une plante herbacée , vivace , observée sous les tropiques, dans le nord-est de l'Afrique ; à feuilles alternes et opposées , sessiles , cou- FRI vertes de petites verrues sétifères , très ser- rées, à fleurs blanchâtres, belles, dont la gorge jaune , et portées par de longs pédi- celles pendants , par la suite paniculés-racé- meux. (C. L.) FRIESIA ou FRIESEA (nom propre). bot. ph. — Spr., synonyme de Crotonopsis , L.-C. Rich. — Genre douteux, formé par De Candolle {Prodr. 1, 520), et dont le type serait le Diceras dentatum Forst. On le réunit jusqu'ici aux Tiliacées. Il ne renferme que la plante citée; c'est un arbre de l'île de Diemen et de la Nouvelle-Zélande , à feuilles alternes et opposées , brièvement pétiolées , dentées , à pédoncules axillaires , uniflores , solitaires ou fasciculées , portant des fleurs hermaphrodites ou unisexuées par avorte- ment. (C. L.) FRIGANE. ins. — Voy. phbygane. FRIGANIDES et FRIGA1MTES. ins. — Voy. phryganites. * FRINGALAUDA. ois. — Genre établi par Hodgson sur une espèce du g. Alouette, VA. nemoricola. (G.) FRINGILLA. ois. — Nom latin du genre Moineau. Voy. ce mot. FRIIVGILLARIA. ois. — Genre établi par Swainson aux dépens du g. Moineau, et dont le type est le Moineau à ventre jaune, Emberiza capensis Gm. (G.) * FRING1LLES. Fringillœ. ois. — Cette famille, une des plus nombreuses du groupe des Conirostres , a subi depuis vingt années des métamorphoses sans nombre. Composée d'abord du grand genre Moineau, Fringilla, qui comprenait, tel que l'avait établi Linné, une multitude d'oiseaux séparés depuis en coupes génériques nombreuses, il était formé en 1838, dans le Traité d'ornithologie de M. Lesson , des g. Tisserin , Bruant, Moi- neau, Bec-Croisé, Durbec, Psittacin (les- quels trois derniers genres pourraient être fondus en un seul), Coliou et Amytis. En distrayant de cette famille les Alouettes, les Mésanges et les Tangaras, on trouve qu'elle se compose en entier de l'ordre des Passe- reaux- granivores de M. Temminck. Cuvier en avait formé une partie de ses Conirostres, en admettant pour coupes génériques les Bruants , les Moineaux, les Bouvreuils, les Becs-Croisés , les Durs-Becs et les Colious. En 1838, M. Lesson , dans son Histoire des Oiseaux, a donné le nom de Fringillidées à FM un groupe considérable rentrant tout entier 3 la disposition méthodique adoptée par M. Temminck, et il y a joint les Pardalotes et les Manakins ; mais ces Fringillidées sont composées d'un grand nombre de genres, di- lacérations plus ou moins heureuses des genres anciens , et chacun d'eux est consi- déré comme une petite famille. M. G.-R. Gray a formé sa famille des Fringillidées des sous - familles Plocéinées , dont le type est le g. Tisserin, qui comprend six genres ; Coccothraustinées , type le g. Gros -Bec, treize genres ; Tanagrwées, type le g. Tan- gara , vingt genres ; Fringillinées , type le g. Moineau , trente genres ; Embérizinées , type le g. Bruant, neuf genres; Alaudinées, type le g. Alouette, douze genres ; Pyrrhu- LrNÉEs , type le g. Bouvreuil , huit genres; Loxinées , type le Bec-Croisé , trois genres ; etPaTTOTOMiNÉEs, type le g. Phytotome, deux genres. Il en sépare les Colious, et forme de ce petit g. une famille et une sous-famille. Ainsi , gr✠A l'esprit de division des orni- thologistes , une dizaine de g. en forment cent trois. Il est néanmoins une consolation au milieu de ce dédale , c'est que Ton peut regarder comme des g. assez bien délimités les sous-familles , et quelquefois les coupes génériques comme îles sections ; il faut re- gretter seulement la complication inutile de la synonymie. (G.) FRIPIER. Phorrus. moll. — Parmi les genres créés par Montfort dans sa Conchy- liologie systématique, il y en a un bien petit nombre qui, après un examen sérieux, aient mérité de rester dans la méthode. Celui-ci avait subi le sort commun à tous les autres, ctLamarckle confondait parmi les Troques, ce qui a été également adopté par Cuvier. Cependant, lorsque l'on considère l'ensem- ble des espèces de ce g., on leur trouve sans exception cette propriété remarquable, d'at- tacher à l'extérieur de la coquille des corps étrangers qui la couvrent , et la déguisent plus ou moins complètement. A ce caractère extérieur un autre s'y ajoute; il est plus important, car il est emprunté à la forme de l'ouverture. Cette ouverture est, en effet, subcirculaire lorsqu'on la regarde perpendi- culairement en dessous , c'est-à-dire que son bord droit est ordinairement largement arqué , et vient aboutir insensiblement à l'angle de la circonférence du dernier tour. FRI 723 Enfin l'on sait aujourd'hui que le mollusque de ce g. porte un opercule mince et corné ; mais nous ignorons s'il est multispiré comme celui des Troques, ou paucispiré comme ce lui des Littorines. Enfin il est une dernière remarque venant corroborer la valeur des caractères que nous venons de citer ; c'est que dans le g. Phorrus, les coquilles ne sont jamais nacrées à l'intérieur, comme elles le sont invariablement dans toute la grande famille des Turbots et des Troques. Il est à présumer d'après cela que le genre dont nous nous occupons devra faire partie d'une autre famille , autant du moins que l'on peut en juger d'après les caractères extérieurs. Les caractères du g. Fripier peuvent être exposés de la manière suivante : Animal in- connu , opercule corné ; coquille trochi- forme , couverte en totalité ou en partie de corps étrangers qui y sont soudés; ouverture subcirculaire, déprimée, à bord droit arqué, se prolongeant sur l'angle externe du der- nier tour. La propriété singulière dont jouit l'ani- mal du g. Phorrus d'agglutiner a sa coquille des corps étrangers qui le cachent presque entièrement, a attiré depuis longtemps ta1 tention des naturalistes, qui, se laissant gu der par la forme générale , ont compris et genre parmi les Troques. Le mode d'adhé- rence des corps étrangers sur la coquille a lieu d'une manière spéciale ; on a déjà l'exemple de larves d'insectes qui se font un étui, dans la composition duquel entrent un grand nombre de débris retenus entre eux par des filaments soyeux. Dans la classe des insectes ce phénomène se comprend, puisque ce sont des animaux agiles qui ont le moyen de s'emparer d'un corps étranger entre les pattes et les mandibules, et de le tenir, dans un lieu déterminé, jusqu'à ce qu'il soit dé- finitivement fixé à l'enveloppe extérieure ; mais chez un Mollusque, ces moyens n'exis- tent pas : dès lors il devient difficile de con- cevoir comment l'animal s'empare d'un ! corps plus ou moins pesant, et le tient dans I une position favorable pendant un temps assez long pour être soudé à son test. Il ! faut, en effet, considérer ici que l'adhérence | a lieu, non pas instantanément comme dans j les insectes , mais par suite de l'accroisse- ment lent et normal de la coquille ; et rela- tivement à cette lenteur, il ne faut point 724 FRI oublier que nos Hélices, par exemple, met- tent toute une année pour se développer, et que ce n'est point exagérer en disant qu'il a fallu quelquefois quinze jours à un Phor- rus pour fixer certains corps larges et pe- sants sur la surface de sa coquille. Il sem- blerait cependant que , chez ces animaux , la qualité des objets saisis par eux pour leur coquille n'est point indifférente , puis- que, chez les uns , ce sont presque toujours des pierres qui les revêtent , tandis que chez d'autres, ce sont des fragments de co- quilles ou de zoophytes : cependant nous devons ajouter qu'il nous est quelquefois arrivé de rencontrer des individus en partie chargés de fragments de coquilles, en partie de fragments pierreux. Les faits que nous avons observés nous ont fait croire depuis longtemps que les Phorrus vivent d'une tout autre manière que les Troques. Il est à présumer qu'au lieu de ramper sur les ro- chers, ils se tiennent cachés sous les débris, y restent à peu près immobiles , et c'est dans cette immobilité qu'ils saisissent pen- dant leur accroissement les fragments sous lesquels ils sont cachés. On ne connaît pas encore un bien grand nombre d'espèces vivantes du g. Phorrus ; M. Rives , qui en a donné récemment une monographie dans son Conchologia iconica, n'en mentionne que 7 espèces , dont la plu- part proviennent des mers de la Chine et de l'Inde. On connaît un plus grand nombre d'espèces répandues dans les terrains ter- tiaires de l'Europe ; on trouve aussi dans les terrains crétacés des Moules trochiformes irrégulièrement impressionnées, et qui, se- lon toute apparence , ont appartenu à une espèce de Phorrus, dépendant de ce terrain. (Desh.) FRIPIÈRE, moll. — Nom vulgaire sous lequel sont connues toutes les coquilles dé- pendant du genre Fripier, de Montfort. Voy. ce mot. (Desh.) FRIQUET. ois. — Nom vulg. d'une es- pèce du g. Moineau, Fringilla montana. (G.) * FRISCA (et non FRIESIA), Reich. bot. ph. — Synonyme de Thesium. (C. L.) FRISÉ, bot. — Voy. CRISPÉ. FRITILLAIRE. Fritillaria {fritillus, cor- net à jouer aux dés), bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées-Tulipacées , établi par Linné {Gen., n° 411 ) pour des plantes FROE herbacées à bulbe solide, indigènes de l'Eu- rope australe et de l'Asie médiane , caules- lescentes ; à feuilles alternes ou subverticil- lées ; à fleurs axillaires, la plupart tachetées et penchées. Les caractères essentiels de ce genre sont : Fossette glanduleuse et necta- rifère à la base de chaque sépale. On cultive dans nos jardins, comme plan- tes printannières , le Frit, meleagni, ou F. a damier , type de ce genre, dont la fleur pen- chée et de couleur violette porte de petits carrés assez semblables à ceux d'un damier, et la F. couronne impériale , dont les fleurs , de couleur rouge safrané, forment à la par- tie supérieure de la tige un verticille sur- monté d'une couronne de feuilles. Les hor- ticulteurs hollandais ont obtenu , par le moyen du semis , un grand nombre de va- riétés de cette belle plante , qui a l'incon- vénient d'exhaler une odeur fort désagréa- ble. Son bulbe contient un suc acre, que Wepfer dit analogue à celui de la Ciguë, ce qui a été confirmé par les expériences de M. Orfila. Les autres espèces qui font l'ornement de nos parterres sont : les F. pyrenaica , persica, etc. La culture de ces plantes est la même que celle des autres Liliacées. FRITTE, min. — C'est ainsi qu'on ap- pelle le produit d'une vitrification impar • faite , soit artificielle, soit naturelle. * FRITZSCHIA ( nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées , tribu des Rhéxiées, établi par Chamisso (Linn. IX, 397), et renfermant trois espè- ces. Ce sont des sous-arbrisseaux brésiliens, très glabres , ayant l'aspect d'un Serpillum. Les feuilles en sont opposées, pétiolées; les fleurs rouges ou pourpres , terminales et so- litaires. (C. L.) * FRIVALDIA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Composées , tribu des Astéroïdées-Psiadiées , formé par Endli- cher {Gen. pi., 2369), et le même que le Microglossa deDeCandolle(Prodr. V, 320). L'auteur n'explique pas la cause de cette substitution (Voy. microglossa), qui vrai- semblablement ne saurait être accueillie. (C. L.) * FROEHLICRTA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Amarantacées-Gom- phrénées , établi par Monch (Meth., 50) pour des plantes herbacées, indigènes de l'Ame- FRO FPvO 725 rique tropicale et des parties chaudes de l'Amérique boréale, dressées, diffuses, ra- meuses; à feuilles opposées, brièvement pé- tiolées ; inflorescence en épis opposés et yer- ticillés , dans le principe capituliformes. — Frœhlichia, Vahl., syn. de Coussarea, Aubl. — Frœhlichia ^Y\i\ïï., syn. d'Elyna, Schred. FROID, phts. — Voy. température. FROLOVIA , Lcdeb. bot. ph. — Section et synonyme d'Haplolaxis, DC. (G. L.) FROMAGER. Bombax. bot. ph. — Genre de la famille des Sterculiacées-Bombacées, établi par Linné pour des arbres de l'Amé- rique tropicale, élevés, chevelus au sommet ; à feuilles alternes , longuement pétiolées , quinque-octopalmées, à folioles lancéolées, subentières , stipules décidues ; pédoncules solitaires dans l'axe des feuilles supérieures, uniflores, subterminaux par suite de la chute de la fleur ; fleurs grandes, blanches et pu- bescentes. Les caractères de ce genre sont : Calice simple , tubulé , évasé , à 5 dents ; corolle à 5 pétales obliques , concaves ; 5 étamines en plus; 1 stigmate capité; cap- sule orbiculaire à 5 valves et à 5 loges po- lyspermes; graines cotonneuses. L'espèce type de ce genre, qui renferme 10 espèces, est le B. criba, ou Fromager deCarthagène. Le B. pentandrum, considéré comme le type du g. établi sous ce nom par Linné, appar- tient aujourd'hui au g. Eriodendron. Le B. malabaricum , que De Candolle rapportait à son genre Bombax , a été érigé en un genre Salmalia par Schott et Endlicher. FROMENT. Triticum (ail. Weizen; angl. Wheat; holl. Weit : dan. Hvede; suéd. Hwete ; ital. Grano; esp. Trigo ; pol. Psze- nica; russ. Pschschnitza ; hongr. Bùza ; grec anc. sîto-; grec mod. aizàpi). bot. ph. — Genre de la famille des Graminées-Hor- déacées , établi par Linné (Gen. n. 913) pour des végétaux herbacés annuels ou vi- vaces , présentant pour caractères : Épis tri- multiflores , à fleurs distiques ; glumes 2 , subopposées , subégales , mu tiques ou aris- tées ; paillettes 2 , l'inférieure mutique , mucronée ou aristée, la supérieure bicaré- née , carène ciliée ; squamules 2 , entières , le plus souvent ciliées ; étamines 3 ; ovaire sessile , poilu au sommet ; stigmates 2, ter- minaux , plumeux ; caryopse libre ou soudé aux paillettes. Les feuilles des végétaux de ce genre sont planes , les épillets sessiles et disposés en épis, ou plus rarement en panicules serrées, parallèles sur un rachis continu ; les rachis secondaires quelquefois articulés. Ces graminées, répandues dans les parties tempérées de l'hémisphère boréal, sont plus abondantes dans les contrées méditerra- néennes qui regardent l'Orient, assez rares dans l'Amérique australe extratropicale etl ; Nouvelle-Hollande , et très rares entre les tropiques , dans l'Amérique cis-équatoriale. Ainsi les deux points extrêmes au-delà des- quels le Froment cesse de croître sont : ai Nord le 58% au Sud le 12°. Le nombre des espèces du genre Triticum est peu considérable , et les coupes qui avaient été faites dans ce genre par Palisot Beauvois et d'autres agrostographes l'avaient encore diminué. Si l'on regarde comme des espèces distinctes celles admises assez à l'a- venture par les botanistes parmi les Fro- ments cultivés, on en peut compter une quarantaine. Les espèces cultivées et les Triticum prostratum , tenellum ( Agropyron poa Gaer.) unilatérale, unioloides, etc., sont annuelles, tandis que les T. maritimum, junceum (Ag. glaucum, espèce avec laquelle on peut fondre les Ag. junceum Schrad. , acutum DC. , et rigidum Schrad. ) , repens ou Chiendent (Ag. repens, dont nous avons cinq variétés , velue , mutique , aristée , multiflore et capillaire), et sepium(T. cani- num, Ag. caninum, dont une variété glau- que), etc., sont vivaces. Ces dernières espèces, dont une partie croît sans culture dans nos environs, ont été séparées des Triticum vrais à cause de leur mode d'inflorescence et de la présence d'une arête paléale, caractères qui les rapprochent des Fétuques et des Bromes ; et c'est ce qui a déterminé Gœrtner, dont Palisot et Trinius ont adopté l'opinion , à établir pour les es- pèces à glumes lancéolées ou linéaires, oblon- gues, aiguës ou obtuses, à épillets sessiles réunis en épis, le g. Agropyron, dont le type est le Triticum caninum , et qui com- prend vingt et une espèces, telles que les T. caudatum, junceum, rigidum, sepium, uni- latérale , vaginans , etc. Palisot a formé le g. Brachypodium pour celles à épillets pédi- cellés , solitaires , géminés ou en grappes ; tel est le Bromus ciliatus Lam. , type du g. qui comprend les Triticum festucoides, fra- 726 RO FRO gilc , tenellum , maritimum , liliaceum , ni- gricans, pectinatum, etc., et il y avait réuni des Bromes et des Fétuques. Les botanistes qui, à l'exemple de M. Chevalier, ont admis le g. Agropyron, y ont compris le g. Brachy- podium; mais ils ont divisé les Agropyron en deux sections : une comprenant les espèces à barbes courtes ou nulles , et l'autre celles à barbes longues. La nomenclature de ces der- nières est assez incertaine pour que la plupart d'entre elles aient été presque indistincte- ment nommées par les auteurs Froments , Bromes ou Fétuques. Endlicher admet trois divisions dans son g . Triticum (a, le T. spelta ; 6 , V Agropyron , et c, le Brachypodium). Ces sections du genre Triticum ont été adoptées par Host et Sibthorp. Le célèbre agrostographe Kunth a admis le g. Agropyron. Link (Hort. berol. î .42 j a adopté le g. Brachypodium , mais il lui a donné le nom de Trachynia. Le g. Triticum, considéré comme genre botanique, ne présente pas plus d'intérêt que les autres ; mais, sous le rapport agricole et économique , il en est autrement. C'est une plante sociale qui mérite le plus haut inté- rêt , car son histoire se confond avec celle des nations les plus anciennes. Comme la plupart des végétaux et des animaux que l'homme a rendus cosmopo- lites comme lui , et qu'il exploite à son profit, on a perdu toute trace de son origine : aussi les naturalistes se sont-ils livrés à ce sujet aux plus étranges conjectures pour arriver à une incertitude que ne détruit au- cune raison plausible. Quelques uns, et Buf- fon était du nombre , ont pensé que le Fro- ment était une céréale créée, pour ainsi dire, de toutes pièces, de la main de l'homme, qui a métamorphosé par la culture une gra- minée aujourd'hui inconnue, au point de la rendre méconnaissable. C'est une théorie difficile à appuyer de raisons logiques : ce- pendant , de nos jours, M. Esprit Fabre a entrepris la métamorphose de VJEgilops triti- coides en Blé ; mais jusqu'à ce jour il n'a pas réussi. Il a semé dans son jardin les graines qu'il a recueillies , et a obtenu une plante dans laquelle les caractères de VJEgilops ont presque complètement disparu pour faire place à ceux des Triticum. « Ce n'est pas, est- il dit dans la lettre de M. F. de Girard , de Montpellier, communiquée en 1839 à l'A- cadémie par M. A. de Saint-Hilaire, ce n'est pas encore tout-à-fait un Triticum , mais ce n'est plus un JEgilops. » Depuis cette époque, on n'a pas eu de nouvelles des essais de M. Fabre. Cette opinion remonte aux Grecs e< a sans doute été jetée dans la science par des hommes étrangers à l'étude de la nature. On a bien rapproché dans la méthode VJEgilops des Triticum , mais sans penser qu'ils pus- sent réciproquement se convertir l'un en l'autre. Les Romains donnaient l'Ivraie comme la Graminée génératrice du Fro- ment. Pline , l'écho de toutes les vérités et de toutes les erreurs , regardait le Froment comme le produit de dégénérations succes- sives d'autres céréales. Dans l'impuissance où l'on s'est trouvé de constater historiquement l'origine du Fro- ment , on en a conclu qu'il existe encore quelque part à l'état sauvage; et la Tartane, ce berceau obligé de tous les êtres dont on ignore l'origine, a été signalée comme la patrie du blé. Olivier l'a , dit-on, trouvé en Perse à l'état sauvage ; Michaux a retrouvé l'Épeautre dans le même pays , sur une montagne , à quatre journées d'Hamadan ; les savants qui rejettent absolument les transformations organiques en ont conclu que le Blé croissait spontanément dans l'A- sie centrale. Il est, ce me semble, un sage milieu en- tre toutes ces opinions , et l'on peut ration nellement rejeter les deux extrêmes. En pré- sence des changements par hypertrophie qui se sont opérés dans les végétaux cultivés et les animaux domestiques , pourquoi ne pas voir dans notre Froment un vrai Triticum dont la graine, petite d'abord, comme celle de la Fétuque flottante qui sert d'aliment en Prusse et en Pologne , se serait successive- ment améliorée par la culture ; et , passant avec les siècles par des milieux divers , a acquis les qualités que nous lui connaissons aujourd'hui ? L'influence climatérique joue un grand rôle dans le développement des êtres ; et de nos jours encore, malgré l'état de perfection auquel est arrivé le Froment, nous voyons ses qualités et ' son volume changer suivant les lieux, dans des propor- tions extraordinaires et dans le cours d'une seule saison. Ainsi il est prouvé expérimen- talement^), la seule preuve irrécusable, (î) La plupart des faits numériques mentionnés dans cet FRO FRO 727 que le grain du Froment augmente en poids dans les régions tempérées , et diminue en s'avànçant vers le sud, et que par u.iie contre-épreuve le contraire a lieu. Sur 54 variétés de Blé du Midi cultivées à Paris , deux seulement ont diminué de poids, et les autres, au contraire, ont prodigieuse- ment gagné. Ainsi : 100 grains de Blé de Fellemberg venant du midi de la France ou des contrées avoisinant la mer Noire, pe- saient 40; sous le climat de Paris, le même nombre de grains a pesé 60 ; le Blé Pictet, pesant 42 1/2, a donné 79; le Blé rouge de mars sans barbes, 54, 60; laRichclle blan- che, 72, 98; le Blé de Talavera, 72, 80; le Blé dur d'Odessa , 78, 98 ; le Blé Poulard rouge lisse, 93, 103; la Pétanielle blanche, 97, 121. La contre-épreuve a donné les mêmes résultats: ainsi, des Blés cultivés à Paris et envoyés à Toulon ont subi les chan- gements suivants: 100 grains de Blé de Ta- lavera , pesant à Paris 90, ont pesé à Tou- lon 77 1/2; la Richelle blanche, 100, 66; la Pétanielle blanche , 90 , 77 ; le Poulard blanc lisse, 104 , 85. Pourquoi alors ne pas admettre, en voyant, par l'effet de la seule influence des milieux , une même variété changer en plus ou en moins de 30 pour cent , que l'espèce primitive de Triticum n'a pas, parle double effet de la culture et du changement de mi- lieu, pu augmenter successivement de vo- lume, et arriver, au bout d'un certain nom- bre d'années à avoir acquis son maximum de développement? Puis ensuite sont venues les modifications superficielles qui ont altéré la Corme primitive de l'espèce améliorée, et ont donné naissance aux nombreuses varié- tés que nous connaissons aujourd'hui. Pourquoi n'en serait-il pas du Froment comme de l'Orge , du Seigle et de l'Avoine, dont la patrie nous esi inconnue , parce qu'elles aussi sont des céréales améliorées par la culture? Mais il a fallu, avant tout, que l'espèce type ait produit des semences capables de servir originellement aux usages alimentaires; et si nous cherchions parmi les Graminées annuelles (circonstance impé- rieusement nécessaire pour arriver à une prompte transformation) qui croissent sans culture dans nos environs , nous en trouve- article ont été empruntés a l'excellent tnémoiie de M. Loise- leur-neslongcGamps sur les Céréales. rions plusieurs dont la semence serait immé- diatement converlible en farine ou en gruau . L'histoire de nos fruits, de nos légumes, est un exemple. Le fruit de l'Abricotier et celui du Pêcher n'ont pas été primitivement aussi volumineux que nous les voyons au- ourd'hui ; un mésocarpe mince et coriace , acerbe peut-être, en recouvrait les noyaux. Aujourd'hui nous assistons à des améliora- tions fréquentes dans ces fruits, et nou.-» n'en sommes pas surpris. Pourquoi vouloir alors trouver absolument le Froment à l'état sauvage dans les mêmes conditions que celles que nous lui connaissons dans nos cultures, ou n'en expliquer l'existence que par une métamorphose qui n'est peut être pas impossible, mais inutile pour expliquer son origine? Un fait qui, s'il était confirmé, viendrait à l'appui de l'opinion de la modifi- cation des êtres par suite des seules influencer ambiantes , indépendantes de tout croise- ment, c'est que M. Deslongchamps regarde l'hybridité comme impossible entre les Blés qu'il a observés, parce que la fécondation ti lieu à huis clos, et que, quand les étamine* font saillie au dehors, les anthères sont déjà vides. Il en conclut que les variétés locales de Froment sont des races bien établies. Cette idée est au moins étrange. En compulsant les annales des peuples les plus anciens, les Chinois et les Égyptiens, on n'y trouve aucun renseignement sur l'é- poque où le Froment a été introduit dans leur agriculture, de même que les écrivains de l'antiquité ne nous disent rien de l'in- troduction du Froment en Grèce et en Italie. Les commentateurs, qui placent avec raison sans doute le berceau du Froment dam l'Asie centrale , disent qu'il n'a été cultive qu'assez tard dans l'Europe méridionale, et que ee fut d'Egypte qu'il fut apporté. Au reste nous ignorons, malgré les gloses nom- breuses des commentateurs des livres an- ciens, s'il est question du Froment dans !.. Bible, et si par Chiltah on doit entendr.» le Triticum sativum ou le T. speila. L- Grecs des premiers temps historiques ne paraissent pas l'avoir connu : quoique dans I l'Iliade il soit question du mjpoç , que quel- ! ques traducteurs ont interprété par Froment, on croit que sous ce nom Homère a voulu ; désigner l'Orge. Faute de pouvoir s'entendre ! on a concilié tout« les opinions, en disant 728 FRO FRO que par «vpoç les Grecs entendaient les cé- réales de toutes sortes. Le fait est que, plus tard , «rîroç a été employé par les hommes pratiques pour désigner le Froment. L'incertitude est moins grande pour l'É- peautre. On sait avec assez de certitude que les Grecs appelaient la grande Épeautre olupa et Çeta, et la petite xlf-i. C'est évidemment la céréale la plus anciennement cultivée dans la péninsule italique, ce que prouve le simple nom de Semen , qui lui était donné par les Romains; et l'on prétend que c'était ce Triticum que les Égyptiens cultivaient de préférence à tout autre, malgré l'adhérence de sa balle. Plus tard on trouve le vrai Froment en Grèce et en Italie ; et d'après les auteurs anciens , on n'en connaissait alors que 6 à 7 variétés. Aujourd'hui le nombre des variétés s'élève à au moins 300 ( nombre bien élevé pour être vrai), et l'on a essayé plus d'une fois de les classer pour les rapporter à des types ; mais on ne peut nier que cette disposition mé- thodique ne présente de grandes difficultés. Voici toutefois celle qui paraît la plus ration- nelle. Elle comprend cinq types, auxquels se rapportent les principales variétés cultivées. Ire Section. froments nus. 1er type. — Froment commun, Triticum vulgare ou sativum (1). Variétés sans barbes , paille creuse. Blé commun d'hiver à épi jaunâtre. Épi pyramidal , grain rougeâtre oblong et ten- dre. C'est la variété cultivée dans la Beauce, en Brie, et dans le centre et le nord de la France. On l'appelle communément Blé d'hiver ou de saison. Blé de mars blanc sans barbe , sous - va- riété du précédent, presque aussi estimé comme Blé de mars que le précédent comme Blé d'automne. Blé blanc de Flandre, blanc zée, Blé blazé, à épi blanc , fort et bien nourri , grain blanc et tendre : c'est un des plus beaux et des plus productifs. Le Blé de Talavera , à épi plus long et à épillets plus distants, en parait être une simple sous-variété. Blé blanc de Hongrie, Blé anglais, Blé (i) On rapporte à cette espèce les Triticum cestivum, hyber- num et turçidum , de quelques auteurs, qui en ont fait des espèces distinctes. Je les ai tous réunis comme de simples variétés du T. sativum. chevalier, remarquable par la bonne qua- lité de son grain. Touzelle blanche , d'excellente qualité , mais trop délicate pour les départements septentrionaux. Richelle blanche, mêmes qualités et mêmes inconvénients. Blé Fellemberg, à grain petit et dur, de- mande à être semé en mars, et a le défaut de s'égrener facilement. Le Blé Pictet, qui n'en est qu'une variation , tient mieux dans sa balle. Blé d'Odessa, Richelle de Grignon, Blé d'Alger , Blé Meunier , très estimé , mais trop délicat pour notre pays. Blé de Saumur, à grain gros, bien plein, à paille très blanche, mais assez délicat. Blé de Haie, appelé aussi Blé de Tunstall, Froment blanc velouté, à épi blanchâtre, grand et gros. Blé Lammas , Blé rouge anglais , hâtif et sujet à s'égrener; il s'accommode d'un ter- rain médiocre. Blé de Marianipoli , Blé de mars rouge , Blé carré de Sicile , Blé rouge velu de Crête. Variétés hâtives, et réussissant parfaitement dans les semis du printemps. Variétés barbues, paille creuse. Blé barbu d'hiver à épi jaunâtre. Épi comprimé , grain rougeâtre. Encore très cultivé dans l'Ardèche et la Vienne ; mais il cède devant les Blés sans barbe. Blé de mars barbu ordinaire, plus précoce que la variété sans barbes. Blé de mars barbu de Toscane , ou Blé de Toscane à chapeaux, sous- variété de la pré- cédente, qui fournit, par suite des procédés employés dans sa culture , les pailles fines d'Italie, si renommées pour la fabrication des chapeaux. Blé de mars rouge barbu, Blé de mai. Très convenable pour les semis tardifs à cause de sa précocité. Saissette de Provence, une des variétés de Blé les plus estimées : ce sont des Blés de mars , trop délicats peut être semés en au- tomne. Les Saissettes dites d'Arles, d'Agde, de Beziers , de Sault , en sont de simples variations. Blé du Caucase barbu , variété de mars excellente qualité. Richelle blanche, Blé barbu de Naples, voï- FKO sine de la précédente, mais à grain plus allongé et plus beau. Blé du Cap , variété de mars à grain al- longé et très pesant. Blé Hérisson , à grain petit et rougeàtre, très productif ; il peut être presque indiffé- remment semé en automne ou au prin- temps. Blé Victoria ou de soixante-dix jours, sans autre valeur que nos Blés de mars ordi- naires. Variétés barbues à paille pleine. Poulard rouge lisse , gros Blé rouge , Épaule rouge du Gatinais (T. turgidum). Grain tendre, rougeàtre, de qualité médio- cre , cultivé dans le Centre, et regardé comme une ressource précieuse dans les terrains humides et pour les semailles tar- dives. Poulard blanc lisse. Épaule blanche , Blé de Tangarock. Très productif, et recom- mandable tant pour la qualité de sa paille que pour celle de son grain. Blé Garagnan. Poulard blanc lisse, cul- tivé dans la Lozère. Poulard blanc velu, variété vigoureuse et d'excellente qualité, très cultivée en Tou- raine. La Pétanielle blanche velue est sans doute une simple sous-variété de ce Poulard. Blé Nonette, variété d'automne à épis roux et velus, à paille grosse et à demi pleine. Pétanielle rousse, Poulardrouge velu, gros Blé roux, Grossaille, se rapprochant par ses qualités du rouge lisse ; il est cultivé dans les départements méridionaux , dans une partie de ceux de l'Ouest, en Auvergne, etc. Le Blé turquet est une variété du précédent : c'est un des meilleurs Poulards velus. Le Blé géant de Sainte-Hélène ou Blé de Dantzick, est une des variations locales. Pétanielle noire, très productif, à barbes caduques. Blé de Miracle, Blé monstre, Blé de Smyrne (T. compositum, variété du turgidum), à épi rameux, à grain gros et arrondi , à paille pleine et dure, mais sujet à dégénérer. Poulard bleu, Blé bleu conique, très cultivé en Angleterre et peu en France , estimé pour son produit et sa rusticité. IIe type. — Froment dur , Triticum durum. Blé dur ou d'Afrique , à grains longs et glacés, caractères de ce croupe. FRO 729 Trinwnia, barbu de Sicile, Blé tr émois très productif et fort vigoureux , à paille fine et dure. V Aubaine rouge , à peu près la seule variété de cette classe qui soit répandue dans la culture en France , paraît une sous-Ya- riété rouge du Trimenia. Je citerai parmi les variétés dures préco- nisées dans ces derniers temps, mais peu productives et plus convenables dans nos départements méridionaux, le Blé d'Ismaël, encore appelé BléTripet, le Blé noir de Tan- garock, le Blé de Keris. IIIe type. — Blé de Pologne, T. polonicum. Cette espèce se distingue des autres par son grain très allongé et transparent, qui se rapproche des précédentes par ses qua- lités. On l'a appelé Seigle de Pologne ou de Russie. On en cultive une sous- variété cendrée imbriquée. On croit cette espèce originaire d'Afrique , et identique aux variétés dites Blé d'Egypte, Blé du Caire et Blé Mogador. IIe Section. — Froments vêtus. Ier type. Épeautre, Triticum spelta, à grains ne se séparant pas de leur balle. Variétés. Épeautre sans barbe, variété de Froment recommandable par sa rusticité et la qua- lité de sa farine, excellente comme fourrage et comme grain. Elle demande une double mouture pour l'extraction de la balle, Épeautre blanche barbue, très belle , très vigoureuse et très hâtive , également d'au- tomne et de printemps. Amidonnier blanc, Épeautre de mars, va- riété très estimée que l'on cultive en Alsace. Amidonnier roux, sous-variété présentant les mêmes avantages. IIe type. — Engrain , T. Monococcum. Engrain commun , petite Épeautre , Fro- ment locular , Blé d'automne et de prin- temps, très utile dans les mauvaises terres, où il réussit avec facilité : on en connaît une variété à épi jaune ou roux. On l'a plusieurs fois introduit dans le commerce sous le nom de Riz sec ou de Carro , variété précieux : de Riz qu'on peut espérer voir enfln arri- ver jusqu'à nous. La culture du Froment est d'une impor- tance d'autant plus grande dans notre pays, 92 730 FRO qu'elle constitue pour ainsi dire le fond de notre agriculture. Sans entrer dans de longs développements sur cette matière impor- tante, je ferai connaître les principaux pro- cédés de culture en usage pour avoir de beaux Froments. Les terres franches, réunissant toutes les conditions de fertilité, sont celles qui con- viennent le mieux pour la culture des Blés ; mais l'emploi raisonné des engrais et des amendements a permis de l'étendre au- jourd'hui à des sols d'autre nature, et c'est ce qui constitue un progrès notable. L'emploi des engrais exige néanmoins une attention scrupuleuse; et en thèse géné- rale, ce n'est pas dans les terres les plus fortement fumées qu'on obtient les plus beaux produits , le développement excessif du chaume étant contraire à celui du grain; on réussit mieux en ouvrant la rotation par une culture sarclée fumée abondamment , et le Blé qui y succède sans addition de fu- mier donne toujours des produits abondants. On a également obtenu des résultats avan- tageux par l'emploi des amendements cal- caires ; et dans les localités où l'on a eu re- cours à ce moyen , l'on a remarqué une amélioration réelle dans la qualité des Blés. La préparation du sol est d'une haute importance; mais le nombre des labours dépend de sa nature et de l'état dans lequel il se trouve : ainsi, tandis que trois et quatre façons sont quelquefois insuffisantes sur une jachère , une seule suffit au contraire après une récolte de Féverolles binées, une cul- ture de Vesce ou de Sarrasin, ou un Trèfle rompu. Il ne faut pas, en général, qu'il ait été récemment labouré à une grande profon- deur; car le Blé s'accommode mieux d'un terrain dont le fond présente une certaine consistance , et les laboureurs sont loin de redouter de semer sur un terrain parsemé de petites mottes , qui par leur effritement rechaussent d'elles-mêmes le Blé nouvelle- ment germé. On peut semer dans les terres légères plus tôt après le labour , et un peu plus tard dans les terres fortes. Il faut procéder avec discernement dans les cultures qui précèdent celle du Blé. Sans entrer dans des détails hors de mon sujet sur les assolements pratiqués en France, je ferai seulement connaître les FRO cultures qui précèdent celle du Froment avec le plus d'avantage : 1° Le Trèfle, lorsqu'il n'occupe le sol que peu de temps, est une excellente prépara- tion. 2° Après le Trèfle, la Lupuline est encore excellente, mais dans les terres légères. 3° Dans les terres fortes , on peut faire cultiver avant le Froment des Fèves pour les Biés d'automne, des Choux , pour ceux de printemps. 4° La Betterave produit encore les plus heureux résultats ; mais les cultivateurs n'en sont pas encore tous convaincus. On pourrait en dire autant sans doute de toutes les cul- tures sarclées ; car, dans le Nord et le Centre, on sème du Blé après les Carottes, le Tabac ou les Choux fumés. 5° Le Colza et la Navette. En général, on ne fait pas succéder le Blé à la Pomme de terre, parce que cette plante a la réputation de trop effriter le sol ; mais dans une terre bien fumée , on peut , sans inconvénient, y faire succéder la culture du Froment : témoin l'expérience faite à Grignon il y a deux ans , et qui eut lieu dans un terrain qui avait produit des Pommes de terre l'année précédente. Le choix de la semence est très impor- tant, et nos cultivateurs préfèrent employer les Froments nouveaux ; mais des essais mul- tipliés ont prouvé que des Froments de 2 ou 3 ans donnent des récoltes au moins aussi satisfaisantes , quelquefois même plus. Il est d'usage parmi les cultivateurs de renouveler leur semence tous les 2 ou 3 ans, et pour cela ceux des différents cantons font des échanges entre eux. Sur la fin du siècle dernier les Belges tiraient des semences de Sicile. Les Anglais ont voulu imiter cet exemple. Ce Blé a bien réussi; mais il s'est trouvé trop dur, dit Miller, pour les moulins anglais. Après le choix des semences vient le cri- blage, destiné à enlever les graines étran- gères , et le chaulage, qui détruit les spores des Urédinées, et empêche ainsi la carie et le charbon. On chaule les Blés par immer- sion dans une solution de sulfate de cuivre, de potasse ou d'acide sulfurique étendu d'eau ; mais le chaulage le plus facile est celui de chaux, dont il. faut 50 kilogrammes environ, dissoute dans 240 litres d'eau pour FRO 12 hect. 4 2 de Froment. On peut ajouter à l'énergie de ce moyen en mêlant à la chaux du sel commun. La quantité de Froment à répandre par hec- tare varie suivant les terrains. Dans les sols fertiles, il en faut moins que dans des terres maigres et de qualité médiocre , et il faut moins de semence pour un semis d'automne que pour un de printemps. Terme moyen , on sème ordinairement 200 litres par hec- tare ; il en faut près de moitié moins pour les semis en ligne, à 25 cent, de distance. L'époque des semailles présente aussi des variations. En France, on sème les blés d'au- tomne, depuis septembre jusqu'à la fin de décembre, et ceux de printemps, aussitôt qne la saison le permet. Pour les Blés d'au- tomne , il résulte d'expériences réitérées que quand on sème de bonne heure , on a plus de paille et moins de grains , tandis que le contraire a lieu en semant tard. En général, il convient mieux de semer de bonne heure. On sème de trois manières : 1° à la volée , sur raies ou à la surface du champ , pour recouvrir à la herse , ou bien sous raies de manière à ce que le grain soit recouvert par la charrue. On reproche à ce dernier moyen, la lenteur qu'il apporte dans l'opération ; mais, en général, il compense largement par le produit la perte de temps à laquelle il entraîne, en ce qu'il met le Blé à l'abri du déchaussement , qu'il est difficile d'éviter , même avec le semis le plus minutieux. Par- mentier pose en axiome que dans les temps humides il faut beaucoup de charrue et point de herse , et dans les temps secs beau- coup de herse et point de charrue. 2° En lignes. Ce mode de semis, préconisé par les uns , et combattu par les autres , présente néanmoins des avantages réels , malgré les objections faites à son emploi , et qui sont : le prix de revient d'une sem- blable machine , ce qui ne permet pas de l'introduire dans une petite exploitation ; les retards qu'en entraîne l'emploi , l'aug- mentation de la main-d'œuvre, l'irrégu- larité du travail dans certaines terres , et celle du produit. La première objection est la plus forte ; quant aux autres, elles tombent d'elles- mêmes. Ainsi, pour ce qui concerne le prix de revient , il résulte des expériences faites à Grignon avec le semoir de M. Hugues, que FRO 731 i 10 ares de Seigle ont coûté 18 minutes de j temps, 12 litres 60 centil. de semences, | 1 fr. 71 c. en argent, tandis que la même | quantité de terrain semé à la volée a coûté j 53 minutes de temps, 22 litres de semence, ! et 2 fr. 84 c. en argent. Ce qui fait une dif- férence de 11 fr. 40 c. pour un hectare. Le produit de l'expérience au semoir a été un excédant de 19 litres 54 centilitres pour les 10 ares, ou près de 2 hectolitres pour un hectare. J'ajouterai à cet exemple celui d'expé- riences comparatives faites à Grignon (1) en 1843 sur la production du Blé semé en li- gnes avec plusieurs espèces de semoirs , ou semés à la volée. Elles eurent lieu sur un terrain de 40 ares, divisé en 4 planches, qui avait reçu en 1842 une fumure de 60,000 kilogr. à l'hectare , et avait produit des Pommes de terre. La première fut ensemencée au semoir Hugues , nouveau modèle, en Blé Richelle de mars, à raison de 127 litres de Blé par hectare; la distance entre les lignes était de 0m,18 , et le grain était enterré à une pro- fondeur de 0m,06. La deuxième fut ensemencée avec le même semoir ; mais la quantité de grain fut de 176 litres. La troisième fut semée au semoir de Gri- gnon, à raison de 163 litres à l'hectare, et la distance entre les lignes fut de 0,n,20. La quatrième fut ensemencée à la volée, et la quantité de grain répandue fut de 224 litres à l'hectare. Les résultats furent: Pour la première planche , 21 hectolitres 85 litres de grain , et 5,017 kilogr. de paille par hectare. La deuxième rendit 20 hect. 46 litres de grain , et 4,555 kil. de paille. La troisième 17 hect. 46 litres de grain, 4,535 kil. de paille. La quatrième 16 hect. 63 litres de grain, et 4,835 kil. de paille. Ainsi le produit de la planche n° 1 a été de 17 1/5 pour 1, celle de la planche n° 2 est de 11 2/3, celle de la planche n° 3 est de 10 2/3, et celle de la planche n° 4 de 6 1/2. L'économie de semence entre les plan- ches n° 1 et n° 4 a été de 31,20. (i) Agritulteur pratique, octobre 18*4, p. 6 et 1 • 732 FRO FRO Il y a pourtant plus de quatre-vingts ans qu'on a proposé l'emploi de cette méthode , et M. Tull , célèbre agriculteur anglais , avait fait sur ce sujet des expériences nom- breuses suivies des succès les plus heureux. Malgré ses efforts , il a fallu plus d'un demi- siècle pour que ses compatriotes commen- çassent à comprendre qu'il avait raison ; et à cette époque Miller s'étonnait qu'en pré- sence de résultats si. évidents les fermiers se refusassent obstinément à tenter ce mode de culture. Les avantages du semis en lignes sont donc incontestables ; mais il faut avouer que le prix des semoirs est encore fort élevé, puis- que celui de M. Hugues , le meilleur sans contredit, ne peut être livré à moins de 250 à 400 francs , suivant les dimensions et la rapidité de travail qu'on en obtient. 3° Au plantoir. D'après les expériences de M. Devrède , ce mode de semis donne des produits considérables ; mais il a l'inconvé- nient d'exiger un nombre considérable de bras et de coûter près de dix fois plus cher que le semoir à la volée. En revanche , il faut 36 litres de semence au lieu de 120 li- tres , et le rendement est de 3,915 litres au lieu de 2,610, c'est-à-dire que 120 litres se- més au plantoir produiraient, au lieu de 2,610 litres, plus de 13,000. Cette opération a lieu de la manière suivante : Un homme tenant de chaque main un plantoir à deux branches fait, en suivant la trace des sillons, quatre trous distants entre eux d'environ 10 centimètres; il est suivi par une femme ou un enfant qui met dans chaque trou un ou deux grains de Blé; un autre qui suit re- couvre la semence au moyen d'un petit bo- tillon de branches. Il faut , par cette mé- thode, quatre jours , à cinq personnes (un homme et quatre aides ), pour ensemencer un arpent. Il reste à dire sur ce sujet l'opi- nion de Tessier , le patriarche de l'agricul- ture : « L'ensemencement au plantoir a de l'avantage sur celui à la volée quand le Blé est cher, dans un pays où les bras sont nom- breux et les salaires à bon marché. » Pour prouver les avantages d'une culture perfectionnée , je citerai deux expériences concluantes faites à un demi-siècle de dis- tance. En 1802 , M. Poulet cultiva du Blé par la méthode de transplantation, et obtint 400 pour 1. Le célèbre Philippe Miller, di- recteur du jardin de Cambridge, fit une ex- périence dont les résultats sont extraordi- naires. Au mois de juin 1776, il sema un grain de Blé ; au commencement d'août , i! l'arracha , le divisa en dix-huit parties , et repiqua chacune d'elles séparément ; du milieu de septembre à la mi-octobre , il les arracha de nouveau , les divisa en 67 par- ties et les replanta ; au printemps , ces 67 pieds furent divisés en 500, et le produit fut de 21,109 épis, qui donnèrent 47 livres 7 onces de grain ( poids anglais ) , et le total fut de 576,840 pour 1. Les soins à donner au Froment, depuis l'é- poque du semis jusqu'à celle de la récolte, sont : les roulages, pratiqués au moyen de rouleaux destinés à plomber le sol soulevé par l'action des gelées, et à rechausser le Blé ; les sarclages, dont le but est d'extirper les plantes nuisibles , et de donner au sol plus de consistance. Dans les régions du Centre, cette opération doit être faite dans le cou- rant d'avril , et il conviendrait avec une quantité de bras suffisante de la répéter plusieurs fois pour extirper les végétaux nuisibles à la croissance du Blé. Le hersage, espèce de binage économique donné au Blé dans le courant de mars , et le binage à la houe , opération dispendieuse qui n'est ja- mais praticable que dans les cultures en li- gnes , mais qui compense amplement par le produit, les frais qu'il occasionne. On ne doit donner le binage que lorsque le Blé est sur le point de couvrir le sol, pour em- pêcher les mauvaises herbes de repousser , à moins que le Blé ne soit assez fort pour les étouffer. Il faut ajouter à ces opérations le fau- chage en vert, qui n'est praticable que dans les terrains très fertiles , et quand la douceur de l'hiver a développé le chaume trop vigoureusement : on a soin de faucher sans attaquer le collet du Blé , et c'est vers la fin de l'hiver qu'a lieu cette opération. En Beauce , on coupe à la faucille la som- mité des Blés. Les Blés de printemps , dont le succès est toujours bien moins certain que celui des Froments d'automne , exigent beaucoup moins d'entretien, et le sarclage de mai ou de juin est, le plus souvent, la seule façon qu'on leur donne. Le produit de la récolte est subordonné FRO FRO 733 i la fertilité du sol , aux circonstances am- iantes et au mode de culture. On a vu < onibien de différence il y a sous le rap- des produits , entre les diverses mé- thodes. En général, on peut fixer le pro- duit entre 8 et 16 hectolitres à l'hectare. D'après M. Morel de Yindé, le terme moyen daît être de 720 bottes de paille, ou envi- ron 3,500 kilog. à l'hectare; mais, d'après Thaër, le Froment ne donne, en paille, <;ue le double de son poids en grain, ce qui «st près de moitié moins. Le mode de récolte est différent : on coupe le Blé à la faucille, à la sape ou à la faux. La première méthode est la plus désavanta- geuse. La faucille laisse le chaume plus long, et un moissonneur ne peut guère scier que 20 ares de céréales; le seul avantage qu'elle présente , et qu'on retrouve dans la faux, c'est qu'elle permet d'employer les bras des enfants et des vieillards. Avec ce dernier instrument, on peut faucher 60 ares en une seule journée ; mais il faut au faucheur un aide pour ramasser le grain et le ranger derrière lui. Quant à la sape , elle ne per- met, il est vrai, d'employer que des bras vigoureux;; mais elle est facilement maniée par des femmes, et réunit, à une vitesse de 40 ares par jour, l'avantage de couper et de former en même temps les javelles , et de couper les Blés versés, sans aucun obstacle, ce qu'on obtient difficilement à la faux. La récolte du Blé a lieu, sous notre cli- mat, à des époques entièrement soumises aux circonstances climatériques, et souvent en dehors des conditions de maturité. II a été conseillé à toutes les époques , et les an- ciens partageaient cette opinion , de couper le Blé quelques jours avant sa maturité complète. Les agriculteurs sont encore di- visés d'opinions sur ce point : tandis que les uns veulent que le Blé soit récolté avant la maturité, d'autres attendent, pour faire la moisson, que le grain soit complètement mûr. Cette dernière opinion semblerait la meilleure , car elle présente pour avantages 5 à 10 p. 100 de bénéfice en grain ; mais ce qu'on peut lui opposer, c'est la perte qui résulte de l'égrenage, laquelle va bien au- delà , et dépend souvent de la manière de faire la moisson . Je ne parlerai ni du javelnge ni de la formation des meules , opération qui se pratique pour toutes les céréales; je dirr. i seulement que les cultivateurs donnent la préférence aux simples meules sur terre , comme étant les moins dispendieuses. Mais les meules ne sont bonnes qu'à la condition d'établir au pied des supports qui les défen- dent contre l'humidité et l'attaque des rats et des souris ; c'est pourquoi on en a proposé plusieurs modèles , qui ont l'inconvénient d'être d'un prix très élevé. Tandis qu'une meule de 3,000 gerbes , avec soutrait en fa- gots, coûte, aux environs de Paris, 60 fr., et dans les départements, 36 fr; les meu- les perfectionnées à l'américaine coûtent 130 fr. ou 80, et celles à la hollandaise , 432 ou 258. Après la rentrée des blés , on effectue IV- grenage qui a lieu : 1° au fléau, et équivaut à 50 ou 80 gerbes par jour pour le travail d'un homme, ce qui fait de 2 hectolitres 1/2 à 4 hectolitres, le produit moyen de 100 gerbes étant de 5 hectolitres ; 2" au moyen du pié- tinement des animaux , ce qu'on appelle le dépiquage: l'inconvénient de cette opéra- tion est la cherté de la main-d'œuvre , et la perte du grain qui reste dans l'épi , et varie de 1 à 10 p. 100 , 3° Végrenage au moyen de machines : ce sont des rouleaux simples ou des espèces de fléaux méca- niques, opérant, suivant leur perfection , avec une grande vitesse, et ménageant la main-d'œuvre ; mais qui ont, comme toutes les machines, l'inconvénient de nécessiter une dépense première , le. plus souvent au- dessus de la portée du cultivateur. Les frais du dépiquage sont le double de ceux du battage au fléau , et les machines offrent sur ce dernier moyen un avantage de 12 à 14 pour 100. La machine écossaise, dont l'usage mériterait de se répandre, est celle qui réunit le plus d'avantages : aussi conviendrait -il que chaque ferme produi- sant plus de 5,000 gerbes ou 250 hectoli- tres en possédât une. Son travail moyen est de 54 hectolitres par jour, y compris le vannage et le nettoyage. Le prix de revient d'une semblable machine est d'environ 2,000 francs , et le prix du battage varie de 90 centimes à 65 , l'hectolitre , suivant l'importance de l'exploitation. Les pays étrangers sont plus avancés que nous sous ce rapport ; car en Suède et en Pologne l'u sage en est habituel , et il y a plus de qua- 734 FRO rante ans que ce dernier pays l'a introduite dans son agriculture. On rentre ensuite le Blé dans les greniers, où il ne faut d'abord l'amonceler qu'à peu de hauteur. Ainsi, l'on a calculé que le Blé nouveau ne peut être entassé qu'à 40 ou 50 centimètres; à un an, à 60 cent.; à deux ans, à 70 cent., et, passé cette époque, à 80 cent, au plus. Il convient que l'air ar- rive incessamment renouvelé dans le gre- nier à Blé et en rafraîchisse constamment la masse. Depuis longtemps on s'occupe de perfectionner les moyens de conservation des grains, et chaque année on propose des procédés nouveaux. Duhamel , Dartigues , ClémentDesormes, MM. Cadetde Vaux, Ter- rasse-des-Billons , le comte Dejean, se sont successivement occupés de cette question ; mais leurs appareils reposant sur des moyens différents de ventilation ou d'étuvage n'ont jamais complètement réussi. En 1838, M.Val- lery a soumis à l'examen d'une commission un nouvel appareil à ventilation, au moyen duquel il force les Charançons à abandon- ner le grain. Les expériences faites en pré- sence des commissaires ont prouvé que la ventilation avec rotation n'empêche pas le développement de la larve , sa métamor- phose en nymphe , et sa transformation en insecte parfait. Le problème de conservation n'est donc pas encore résolu, et l'on a plus d'avantage de recourir aux silos, dont l'u- sage remonte à la plus haute antiquité, et permet de conserver les Blés pendant un temps assez long pour qu'on ait trouvé des grains mis en réserve par les anciens. Varron dit que le Blé peut être conservé par cette méthode pendant cinquante an- nées; mais on a des exemples d'une con- servation bien plus longue : car, en 1707, on découvrit, dans la citadelle de Metz, du Blé conservé depuis 1552 , et l'on en put faire du pain qui ne différait en rien de celui préparé avec des farines nouvelles. Ce qui prouve qu'on peut conserver les grains pres- que indéfiniment , c'est que , lors de notre expédition d'Egypte , on rapporta des grains recueillis dans les hypogées, et qui n'avaient rien perdu de leur fraîcheur. Il faut avouer que l'influence du climat est pour beau- coup dans la conservation des grains , et le climat de l'Egypte est un des plus con- servateurs. Il a même été semé des grains FRO de Blé trouvés dans le cercueil d'une momie, et ils ont parfaitement germé. Sous notre climat , il n'en est pas de même : au bout de cinq ou six ans , un grand nombre de variétés de Blé ont perdu leur puissance germinative , qui ne va pas plus loin que huit ans. Au reste , c'est une semence très réfractaire, capable de supporter sans alté- ration des différences de température, dont les extrêmes , d'après des expériences ré- centes, sont de — 40° c, et -\- 45° c. Les conditions indispensables d'une bonne conservation sont de soumettre préalable- ment le grain à une dessiccation complète en le privant de ses facultés germinatives, et en détruisant les larves des insectes au moyen de la chaleur. Telles sont les diverses opérations que né- cessitent la culture du Bléet la conservation des grains . Ses principaux ennemis sont, outre les petits Rongeurs, le Taupin strié, qui, à l'état de larve , cause de grands ravages dans les cultures de Froment, en dévorant les ra- cines de cette céréale ; plusieurs Diptères des genres Oscina , Tepkrilis et Sapromyza, qui s'insinuent dans les chaumes verts et en dévorent la moelle ; la Calandre , ou Cha- rançon, Calandra granaria, qui dévore le grain , et qu'on ne détruit à l'état d'insecte parfait que par une ventilation fréquente ; la Cadelle, Tenebrio mauritaniens; l'Alucite des grains ou Teigne des Blés , dont on ne peut délivrer le grain que par son expo- sition à une chaleur de 45 à 50 degrés cen- tigrades , et en le remuant pour en faire sortir les larves qu'on ramasse et détruit. La larve du Tenebrio molitor, commune dans les moulins , et recherchée pour la nourri- ture des rossignols , dévore la farine et le son; celles de la Blaps mortisaga, du Ptinus Fur et de la Pyralis farinalis vivent de la même manière. Dans le règne végétal , les plantes nui- sibles aux Froments sont: le Coquelicot, le Rhinanthus crista-galli , une espèce d'Érige- ron, et l'Ivraie, la Nielle, la Moutarde sauvage et le Muscari , dont les graines, mê- lées au grain, lui communiquent, par la mou- ture , un goût désagréable , et donnent sou- vent au pain des propriétés délétères. Enfin , parmi les Cryptogames, VUredo rubigo, véri- table cause de la rouille, VUredo linearis et le Puccinia graminum, auquel on attribue le FRO Noir ou Mauchet , YUredo carbo , qui consti- tue le charbon, et YUredo caries, cause de la carie, parasites dont la destruction de- mande une nouvelle étude. Il reste à parler de la différence qui existe entre les Blés rouges et les Blés blancs , les durs et les tendres. Les Blés durs ne don- nent que 70 p. 100 de farine, tandis que les tendres et les blancs en donnent 90 p. 100; mais ces derniers contiennent plus d'amidon et moins de gluten, et sont d'une conservation moins facile que les premiers. Le pain fait avec la farine des Blés durs est moins blanc , mais il est plus savoureux et plus nutritif. Il résulte de ces observations que , tandis que les cultivateurs regardent les Blés blancs comme les meilleurs , les meuniers et les boulangers les décrient. Pour arriver à concilier ces différends, M. Des- vaux, auteur d'un excellent Mémoire sur ce sujet, conseille de mêler la farine de Blé tendre à celle de Blé dur, pour obtenir une excellente combinaison. En général, les Blés durs sont du Midi , et les tendres du Nord. Cette régie présente néanmoins de nom- breuses exceptions. Les usages économiques du Blé sont trop connus pour queje les énumère longuement. Comme fourrage vert , son chaume sert à la nourriture du bétail ; sa paille concourt à leur alimentation et sert à faire de la litière, qui se convertit , après avoir été imprégnée de leur urine et de leurs excréments, en un fumier destiné à restituer au sol des élé- ments de fertilité. Les autres usages de la paille sont multipliés, et l'industrie en a su tirer les produits les plus variés. L'Italie a été et est encore en possession de nous four- nir ces chapeaux si recherchés pour la finesse de leur tissu. Mais ce qui constitue avant tout l'utilité réelle du Froment , c'est la fa- rine, dont l'analyse adonné pour résultats : Amidon 74,5 Gluten 12,5 Extrait gommeux et sucré 12 Résine jaune .... 1 100 Les propriétés alimentaires de la farine de Froment , la plus nourrissante et la plus agréable de toutes, rendent cette culture iTune haute importance ; elle contient beau- FRO ?35 coup plus de gluten que les autres céréales. Cette substance végcto-animale , de couleur grise, visqueuse, élastique , insoluble dans l'eau et l'alcool, facilement putrescible, et brûlant à la manière des substances ani- males en répandant une odeur de corne, s'obtient en lavant sous un filet d'eau une masse de farine réduite en pâte , dont elle forme le résidu. C'est au gluten qu'on at- tribue sa supériorité dans l'alimentation. En traitant le gluten par l'alcool chaud , M. Taddei en a dissous une partie qu'il a nommée gliadine , et qui est un réactif plus sûr que la gélatine pour déceler l'existence du tannin , ainsi qu'un excellent contre-poi- son des sels mercuriels , et une partie inso- luble ou zymôme , susceptible de fermenta- tion et répandant une odeur d'urine putré- fiée. M. Berzélius regarde ces deux substan- ces comme ne différant pas de la gélatine et de l'albumine végétale. La pharmacie s'est emparée du gluten en poudre pour rempla- cer la gélatine dans les capsules de copahu, et il convient admirablement à ce genre d'emploi. Je ne parlerai pas de l'amidon que ren- ferme la farine : il ne diffère en rien de ce- lui que produisent les autres céréales et beaucoup d'autres végétaux. L'unique espèce de Triticum sauvage qui présente de l'importance est le Chiendent, T. repens, qui nuit aux terres cultivées par son accroissement rapide , et ne peut être détruit que par incinération. On en em- ploie en pharmacie les racines, dont la sa- veur est sucrée, dans les tisanes diurétiques et rafraîchissantes : on en met de 15 à 30 grammes par litre d'eau. Les bestiaux en mangent volontiers les racines ; et dans les temps de disette on pourrait les mêler au pain après les avoir réduites en poudre à cause de l'amidon qu'elles contiennent. La conversion du Froment en farine au moyen de moulins d'un mécanisme fort simple ne remonte pas à une haute anti- quité , et ce ne fut que six siècles après la fondation de Rome que l'art de la boulan- gerie prit naissance : des mortiers concas- sant grossièrement le grain , des moulins à bras mus par des esclaves et fournissant une farine grossière, tels furent les premiers éléments de la nourriture des maîtres du monde. 736 FRO !î a fallu que les sciences accessoires fis- sent des progrès pour que l'industrie agri- cole en fît aussi , et depuis un siècle seule- ment la nature , la composition du Blé et les propriétés nutritives de la farine sont connues. Il est une branche impor- tante de la science, la chimie, qui s'est em- parée , depuis quelques années , de l'agri- culture , et , en pesant et analysant les ter- res et les produits , veut faire , pour ainsi dire, de cet art une science exacte. C'est ainsi qu'elle a calculé que pour chaque millier pesant de carbone absorbé par du Froment, nous récoltons 21,5 livres d'azote. Ces résultats et beaucoup d'autres encore que je ne répéterai pas ici sont du domaine de la science et non de la pratique; plus tard sans doute on en tirera parti ; mais jusqu'ici ces expériences sont de peu d'in- térêt pour l'agriculture , qui est avant tout empirique; et combien de parties de la science même ne vont-elles pas plus loin ? Au milieu du xvne siècle , sous le règne de Louis XIV, à l'époqu où ce prince don- nait l'impulsion à toutes les branches des connaissances humaines, il était défendu aux boulangers de faire remoudre aucuns sons , comme étant indignes d'entrer dans le corps humain , à peine de 60 livres d'a- mende; et c'est justement parle remou- lage du son que nous obtenons le gruau , qui fournit la farine la plus belle et la plus nutritive. Un point capital à observer dans l'évolu- tion progressive des connaissances humai- nes , et qui devrait rapprocher les hommes pratiques des savants , c'est qu'avec le pro- grès des lumières on est parvenu à tirer des produits naturels des résultats inconnus à nos ancêtres. Ainsi , au xve siècle , Budé dit qu'il fallait 6 hectolitres ou 480 kilogr. de Froment pour la nourriture d'un homme pendant un an , parce qu'alors on ne tirait que 56 kilogr. de farine d"un hectolitre de Froment (1). C'était, il y a plus d'un siècle, la ration des Quinze-Vingts. Plus tard , les procédés de mouture se perfectionnant , on diminua d'un hectolitre et demi 'a quantité de Froment nécessaire à la nourriture d'un homme; l'hectolitre produisait 50 kilog. de pain. Dans les pre- mières années du xvme siècle, on en tira 62 (i, Un hectolitre de Froment ^ese en moyenne So kilog, FRO ivifogrammes. Parmentier dit, vers la fin du siècle (Parfait Boulanger, p. 59), que « 2 setiers 1/4 suffisent pour produire 560 liv. de pain de toutes farines, ce qui peut nour- rir l'homme le plus vigoureux pendant sou année. » Aujourd'hui , 3 hectolitres suffisent ; 1 hect. 1/2 ou un setier pesant 120 kilog. produit 90 à 92 kilog. de farine qui rendent au moins 120 kilog. de pain cuit et rassis et 26 kilog. de son. Le Froment donne alors trois quarts de son poids en farine et un quart en son ou en déchet ; ces proportions varient suivant l'habileté des meuniers. Par le procédé de mouture économique , où le son repasse à plusieurs reprises sous la meule , 100 kilog. de Blé produisent 67 kilog. de farine blanche , 8 de bise , 22 de son et issues, et 2 de déchet. Par la mou- ture à la grosse , dans laquelle le Blé ne passe qu'une seule fois sous la meule, on obtient : Farine blanche , 59 kilogr. ; fa- rine bise-blanche , 7 ; son , 32 , et déchet, 2. Par la mouture à l'anglaise, 100 kilog. de Blé fournissent 76 kilog. de farines blan- che et bise; 21 1/2 de son et issues; dé- chet, 2 1/2. Cette question est d'une telle importance qu'on ne peut trop y avoir égard , ce qui prouve que les perfectionnements dans les méthodes de mouture sont aussi précieux que ceux dans les procédas de culture. Dans les provinces où la mouture est en retard , on tire en farine moitié seulement du poids du blé; on admet en général qu'elle y entee pour les trois quarts. Pourche (Hist. nat. du Froment) a trouvé que le rapport du péri- carpe du Froment à la farine est d'un sep- tième seulement; et M. Herpin (Recherches économiques sur le son, p. 18) a reconnu qu'il n'était que d'un 20e. Il proposa, en 1833, de laver les sons pour en retirer la farine, qu'il évalue à la moitié du poids du son. Le lavage avait lieu à froid. Déjà , en 1770, les dames de la Jutais (Biblioth. physico-écon. , 1808, n° d'octobre) avaient proposé un procédé au moyen duquel on augmentait d'un tiers, et même d'un quart, le produit ordinaire de la farine. Leur pro- cédé, tenu secret, fut expérimenté en pré- sence du lieutenant de police, et l'on obtint les résultats promis. Tout le secret consiste FRO i faire bouillir dans 124 litres d'eau 15 décalitres de gros son , et d'employer le pro- duit à convertir en pain 160 kilog. de farine. Ce pain est plus savoureux que le pain ordi- naire et se conserve plus longtemps frais. Beaucoup d'agronomes l'ont indiqué dans leurs ouvrages. Un de mes parents, M. Bourlet d'Am- feoise , avait importé d'Orient une machine au moyen de laquelle il détachait le péri- carpe du grain, et diminuait ainsi la quan- tité de son; mais comme il lui manquait à la fois les lumières et les ressources indis- pensables pour arriver à un bon résultat , il fît en petit des essais qui réussirent, et ne put jamais arriver à pratiquer en grand. 11 tomba entre les mains de spéculateurs de- mandant avant tout des bénéfices , et qui ne voulurent pas continuer des expériences dispendieuses. On comprend d'après ce qui précède quel avantage il y aurait à répandre le per- fectionnement des méthodes de mouture : car la consommation journalière de la France étant de 20 millions de kilog. de Froment, qui fournissent 5 millions de kilog. de son, on pourrait en retirer, en en extrayant toute Ja farine , d'après les calculs de Pourche , 2 millions de kilog. de farine de plus , et 4 d'après ceux de M. Herpin. En 1838, M. Robineau adressa à l'Aca- démie des sciences un procédé au moyen duquel il prétend mettre la farine à l'abri de l'action de l'humidité et des attaques des insectes , en la soumettant, non séparée du son , à une forte pression dans des moules rectangulaires, dont elle conserve la forme. En thérapeutique, on emploie la décoction de mie de pain comme une boisson légère- ment substantielle , et l'on en prépare la décoction blanche ; cuite avec du lait , elle devient la base de cataplasmes adoucissants. La croûte légèrement torréfiée sert à la pré- paration de l'eau panée , boisson acidulé très rafraîchissante, et par la carbonisation on en obtient un charbon léger , excellent comme poudre dentifrice. On prépare ave« le son des lavements frnollients ; les arts s'en servent pour net- toyer, en les lustrant, les étoffes de soie, et les ménagères en nourrissent leurs vo- lailles et autres animaux domestiques. On peut fabriquer, avec le grain , de la t. v. FRO 737 bière et de l'eau-de-vie ; mais son prix élevé fait employer à cet usage d'autres céréales. A ces considérations , qui touchent à une partie importante de l'économie sociale , à la nourriture du peuple, je joindrai une statistique abrégée de la production du Blé en France. La culture du Blé occupe, en France, plus de 5,500,000 hectares ou 2,800 lieues car- rées , c'est-à-dire plus des 2/5 de l'étendue des terres cultivées. La quantité de semences absorbées chaque année par ces 5 millions et demi d'hectares est de plus de 11 mil- lions d'hectolitres , et la production est de 70 millions d'hectolitres ; ce qui donne, entre la récolte et la semence, un rapport approxi- matif de 6 1/3 : 1, ou à peu près 1 3/4 hectolitre de Blé par individu , quantité certes bien insuffisante pour l'alimentation de notre population. La cause de cette faible production vient des mauvaises méthodes suivies en agriculture, et en dépit desquelles la production du Blé a cependant doublé depuis moins d'un siècle. On a vu par ce qui précède les avantages qui résulteraient d'une amélioration dans les procédés de culture qui , en prenant mo- destement les essais de Grignon pour base , triplerait la production de Froment , c'est- à-dire qu'au lieu de 70 millions d'hectolitres, on en aurait 200 millions, sans compter l'économie d'au moins 5 millions sur la semence, et dont le résultat serait de porter à plus de 4 milliards de francs la valeur moyenne des céréales , qui , dans l'état ac- tuel de notre production , est de 1 milliard 2 à 300 millions. Il en résulterait un autre avantage : c'est qu'au lieu d'être les tribu- taires des États voisins, nous pourrions leur en fournir. Depuis 1829 jusqu'en 1840, l'importation du Froment en grain et en fa- rine s'est élevée à 270,892,447 fr., et nous n'en avons exporté que pour 43,129,114 francs, ce qui fait 22,574,370 francs par an , ou un peu plus de moitié du chiffre d'ex- portation. Au prix moyen de 20 francs , l'importation équivaut à 1,128,718 hecto- litres, ce qui donne en poids 90,297,440 ki- logrammes , ou quatre jours et demi de nourriture. Pourtant nous sommes le pays le plus producteur de l'Europe , puisque sur 137 millions d'hectolitres de Blé produits par la France, l'Angleterre, la Belgique, 9H 73S FIIO FRO l'Espagne, la Suède, la Pologne, la Hollande et la Prusse , nous figurons pour plus de la moitié. Il en est de même de l'amélioration des méthodes de mouture, qui pourraient, comme on l'a vu par ce qui précède, augmen- ter la quantité de farine de près d'un quart. L'accroissement de la population et la dé- préciation toujours croissante du numéraire ont fait constamment augmenter le prix du Froment. Aujourd'hui on peut évaluer à 20 fr. le prix moyen de l'hectolitre ; tandis qu'il y a soixante ans il ne valait que 1 8 livres le setier ou 1 2 fr . l'hectolitre, et le marc d'ar- gent valait à cette époque comme aujour- d'hui 50 fr. Cet accroissement a été rapide ; car, vers le milieu du xvie siècle , le setier de Blé ne coûtait que 1 livre 10 sous, et la valeur du marc d'argent était de 14 livres. Plus on remonte vers les temps anciens , plus on Yoit baisser le prix du Froment. Ainsi, au xve siècle, il valait 20 sous, 10 sous au xive, et 5 sous au xiue. Aux époques de mauvaise récolte, la va- leur du Blé a quadruplé. En 1817, année de disette causée par les pluies continuelles de 1816 , le prix de l'hectolitre de Blé s'éleva jusqu'à 80 fr. ; mais on a beaucoup exagéré le chiffre des mauvaises récoltes et celui des bonnes. Quand une année est favorable, on n'a un excédant de nourriture que pour vingt ou quarante jours, ce qui , avec l'état actuel de notre population, représente de 3 à 6 millions au plus d'hectolitres , chiffre bien moins élevé que celui répandu dans le public, qui croit qu'une année de ferti- lité produit du Blé pour une ou deux an- nées. Les mauvaises années sont dans le même cas ; et rarement, dans les plus mau- vaises , le déficit peut s'élever au-delà de quarante à cinquante jours. Cette propor- tion est encore énorme , si l'on pense que c'est une diminution de produit d'environ un septième. Il existe une telle solidarité entre le mou- vement de la population et celui des sub- sistances, que la première subit des fluctua- tions correspondantes à l'abondance ou à la pénurie des récoltes. M. Millot , à qui l'on doit des travaux de statistique d'un grand intérêt sur cette matière , a prouvé numé- siquement que le nombre des soldats appe- lés chaque année sous les drapeaux varie suivant la fertilité de l'année correspondant à leur naissance. Ainsi en 1817, époque de disette, le nombre des naissances fut moin- dre , et en 1837, il ne se présenta au tirage que 295,732 conscrits; tandis qu'en 1834, année correspondant à 1814 , époque d'a- bondance , les listes de conscription furent de 326,298. On remarqua , comme vérifi- cation de ce fait , que les départements qui avaient le plus souffert furent ceux qui four- nirent le moins d'hommes. Le résultat de ces recherches est que les années d'abon- dance fournissent de 5 à 6 pour 100 en plus, et celles de disette jusqu'à 17 pour 100 en moins. Les mariages et l'accroissement de la population suivent la même loi, qui régit conséquemment la constitution médicale. Le docteur Mélier, qui s'est occupé de cette question, a constaté, d'après des calculs faits sur une période de cent soixante année», que le nombre des malades et celui des décès augmentent ou décroissent avec l'abondance ou la disette. Ces faits sont d'un immense intérêt en économie sociale , et prouvent jusqu'à quel point il faut se défier des éco- nomistes de l'école de Malthus, qui croient à l'accroissement indéfini de Ta population, et pensent qu'un jour, le globe étant habité sur tous les points par une population aussi pres- sée qu'en Belgique, elle sera réduite à périr de besoin ; de là ses théories pour empêcher le mariage et la propagation parmi les clas- ses indigentes, et ses doctrines barbares sur les établissements de bienfaisance. Il ne faut pas perdre de vue que la nature organique forme une chaîne continue présentant en toutes ses parties un équilibre parfait : l'in- telligence de l'homme ne peut le soustraire à cette loi générale , et sa vie est intime- ment liée à celle des autres organismes qui naissent et meurent autour de lui. Il est une dernière question , d'un inté- rêt national , sur laquelle les économistes sont peu d'accord : c'est* la liberté du com- merce des grains; et , en effet, il n'est rien de plus complexe que cette question, qui touche à deux intérêts aussi précieux l'un que l'autre : protéger l'agriculture contre l'envahissement des céréales étrangères , et assurer néanmoins la subsistance du peu- ple. C'est pourquoi, depuis le xvie siècle, époque des premiers règlements sur le com- merce des grains, on a tantôt favorisé, tan- tôt défendu l'exportation. FRO Le laissez faire et laissez passer des éco- nomistes libéraux est, certes, large et phi- losophique ; mais il ne pourra être prati- qué que quand toutes les nations , entrant une même voie , adopteront le même principe. Sans cela , nous verrions nos mar- envahis par les produits de l'étranger, et notre agriculture tomberait dans un état complet de décadence. Il ne faut rien d'ab- solu en économie : une prohibition rigou- reuse est aussi ridicule qu'une franchise ab- solue , et l'on ne peut que faire l'éloge du principe fondamental de la loi de 1821, en vertu duquel notre agriculture était proté- gée dès que les prix de l'étranger tombaient au-dessous de nos prix de revient. En 1832, on a substitué à la prohibition absolue un droit proportionnel, plus fort à l'exportation et plus faible à l'importation. Il est indis- pensable que le gouvernement, chargé de maintenir l'équilibre entre les intérêts de tous, intervienne constamment suivant les nécessités du moment ; c'est ce qui fait que les lois, avec leurs formes rigoureuses et arrêtées, sont plus souvent des entraves que des remèdes. Certes, il est délicat, avec nos principes constitutionnels, de laisser au mains des gouvernants l'appréciation du fas et du nefas; mais l'inconvénient serait moins grand peut-être , et le pouvoir dicta- torial a cela de bon qu'il est libre et intel- ligent : aussi est-ce celui qui surgit fatale- ment aux époques de crise , quand il faut agir sans dilation. Une autre question est celle de l'accapa- rement; elle est d'une moins grande impor- tance qu'on ne pense dans les temps ordi- naires , et ne peut jamais avoir îieu que sur une petite échelle ; mais le monopole exerce souvent une influence préjudiciable dans un rayon plus ou moins grand , et l'on n'y peut mettre un frein qu'en facilitant les commu- nications : au reste les chemins de fer en feront justice, en ralliant entre eux tous les points du territoire. La question principale est la modification des procédés de culture, et le grand obstacle à to^ ces progrès est l'esprit routinier des campagnes poussé si loin, qu'un cultivateur élève de Grignon n'a jamais pu obtenir des journaliers qu'il occupait qu'ils suivissent les méthodes qui produisaient les résultats les plus avantageux. J'ai vu s d'un autre FRO 739 côté , un propriétaire rural être obligé de laisser pourrir dans ses granges les char- rues les plus estimées, qu'il avait fait ve- nir à grands frais de Roville et de Paris, faute de trouver des laboureurs qui voulus- sent s'en servir ; les tentatives de dessèche- ment dans le Berri et sur d'autres points , où les paysans ont repoussé les dessécheurs à coups de fusil , prouvent combien on ren- contre dans les campagnes d'antagonistes à toute innovation. On croirait à peine combien sont lents les progrès parmi les nations les plus civili- sées, et peu de personnes savent que le se- moir, aujourd'hui préconisé par les hommes éclairés, et repoussé par les ignorants, existe en Chine depuis dix-huit cents ans , qu'on s'en est servi en Italie et en Espagne il y a deux siècles , et qu'en 1663 ce semoir, im- porté en Autriche, fit produire 60 pour 1 à des terres qui ne produisaient que 4 pourl. Or, la cause de ce mal c'est l'ignorance; il faudrait donc, pour y porter remède, répandre dans la classe agricole des lumières larges et saines qui éteignissent peu à peu les préjugés, et que ces connaissances, fondées sur les pro- grès de la science , fussent avant tout pra- tiques et expérimentales , et dégagées de théories ; établir au milieu des populations arriérées des fermes modèles sérieuses , non de celles qui coûtent plus qu'elles ne rap- portent , mais des établissements prêchant par l'exemple et non par la parole , et qui produisissent plus que le paysan et à meil- leur marché que lui ; encourager les bonnes méthodes par des récompenses pécuniaires , et honorer l'agriculture, source de prospérité et d'indépendance, autant au moins que l'in- dustrie, qui, respectable dans de sages limi- tes , est préjudiciable aux travaux agricoles, en lui arrachant des bras qu'elle énerve et des cœurs qu'elle corrompt au profit d'une pensée erronée , imitée de l'école de Smith, celle qui consiste à calculer la richesse d'un pays par la plus grande somme de produits échangeables et de numéraire, tandis qu'elle ne peut se trouver que dans la plus grande quantité possible de produits utiles répartis entre les citoyens avec égalité. Mais il con- vient avant tout de renoncer aux utopies des économistes , et il est impérieusement nécessaire que le gouvernement, prenant en 1 main cause de l'agriculture , la regarde 740 FRO comme la base de la prospérité nationale. Faudra-t-il , pour en arriver là , que la mi- sère armée ait fait elle-même , avec la con- science instinctive de ses besoins et de sa force, justice des faux systèmes? Sera-ce seulement alors que les hommes d'État comprendront que la puissance d'une nation et la sécurité des gouvernants consistent à faire marcher de pair le bonheur matériel du peuple avec le développement des lu- mières ? (Gérard.) FROMENTAL. bot. ph. — Nom vulg. de l'Avoine élevée. *FROMIA, Gr. échin. — Syn. de Linckia, Nard. FRONDE. Frons. bot. — On désigne généralement sous ce nom les feuilles des Fougères, et Linné l'avait étendu au feuil- lage des Palmiers ; mais quelques auteurs modernes réservent avec Link cette déno- mination pour le» expansions foliacées des Hépatiques. Lamouroux appelait ainsi la partie des Algues qui ne sert point à la re- production. * FRONDESCENCE. Frondescencia. zool., bot. — Ce mot est synonyme de Verna- tion. En zoologie , on appelle frondescence l'expansion foliacée formée par un Polypier. FROMHCULINE. polyp. — Syn. dM- deona , Lamx. FRONDIPORE. Frondipora. polyp. — M. de Blainville (Actinologie , p. 406) ac- cepte sous ce nom un genre de Polypiaires pierreux de la famille des Millépores , éta- bli par Tilésius , sous le nom de Krusens- ternia. Le Polypier des Frondipores a des cellules inégales , subpolygonales , rappro- chées en plaques ou protubérances irrégu- lières , un peu saillantes à la surface externe de rameaux très nombreux et souvent anas- tomosés ; il est calcaire, diversement réti- culé, fixé et strié transversalement à sa face non cellulifère. (P. G.) *FROI\DlJLE. Frondula. bot. — Nom donné dans les Mousses à l'ensemble des feuilles. FRONT. Frons. zool. — On appelle ainsi dans les Mammifères la partie antérieure de la face, comprise entre les temporaux, et limitée inférieurement par les arcades sus- orbitaires et la bosse nasale; et supérieure- ment chez l'homme , par le point où les cheveux commencent à croître. On désigne FRO sous le même nom, dans les oiseaux, l'espace compris entre la base du bec et le vertex. Les entomologistes ont donné ce nom à la partie antérieure et supérieure de la tête , comprise entre la bouche, les antennes, les yeux et l'occiput. FRONTAL. Frontalis. zool. — Ce mot sert généralement à désigner tout ce qui se rapporte au front; et par extension, M. Ro- bineau-Desvoidy a nommé frontaux deux pièces régulières qu'on voit sur le milieu du front de ces insectes , et M. de Blain- ville a appelé segment frontal une des pièces qui composent le segment céphalique des Vers. En anatomie, les sinus frontaux sont les cavités creusées dans l'épaisseur de Vob frontal , communiquant par les cellules ethmoïdales avec le méat moyen, et tapissées par un prolongement de la membrane pi- tuitaire. Ils sont très développés chez les animaux , dont l'odorat est subtil. On ap- plique encore cette épithète à tous les orga- nes ou parties d'organes qui se rapportent au front ; c'est ainsi qu'on dit la bosse fron- tale , la suture frontale , Y artère frontale, le nerf frontal, les" muscles frontaux, etc. FRONTIROSTRES. Frontirostres . ms. — M. Duméril a appelé ainsi une famille de l'ordre des Hémiptères , composée en partie, des Géocorises , et comprenant ceux de ces insectes dont le bec paraît prendre naissance sur le front. *FRONTOIVTA ( frons , feuillage), infus. ins. — M". Ehrenberg (Al. Berl. Al. 4824 et Inf. 329 ) indique sous ce nom l'une des divisions du grand genre Bursaria. Voy. ce mot. (E. D.) *FROSTIA(nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Rafflesiacées , établi par Bertero (Msc. Nov. , 1829) pour des fleurs petites sortant de l'écorce des rameaux des Adesmia arborescentes au Chili, et des Bau- hinia au Brésil , composées de deux rangées de bractées ; l'extérieure insérée un peu plus bas que l'intérieure , et simulant uu calice ; périgone glabre et d'un jaune rou- geâtre. *FROTTEMENT. Frictus. phys. — Ce nom sert à désigner un phénomène qui se produit quand on applique l'un sur l'autre deux corps qui présentent de la résistance dans leur mouvement, ce qui est dû à leurs aspérités réciproques. F RU FRU 741 FROUFROU, ois. — Voy. colibri. FRUCTIFICATION. Fructificatio. bot. — On appelle ainsi l'ensemble des phéno- mènes qui produisent et accompagnent la production du fruit , depuis répoque de l'anthèsc jusqu'à la maturité du fruit. En cryptogamie , on emploie souvent cette ex- pression pour désigner l'ensemble des or- ganes de la reproduction. ♦FRUCTIFÈRE. Fructifer. bot. — On donne en cryptogamie le nom de surface fructifère à celle qui porte la fructifica- tion , et celui de plantes fructifères aux individus femelles ou qui peuvent porter du fruit. *FRUCTIFLORE. Fructiflorus. bot. — Lamarck appelait ainsi les fleurs à ovaires libres. FRUGARDITE. min. — Voy. idocrase. FRUGILEGA. ois. — Nom du Freux , esp. du g. Corbeau. FRUGIVORES. Frugivori(fruges, fruits; vorare , manger), zool. — Nom donne par Vieillot et par M. C. Bonaparte à une fa- mille de l'ordre des Passereaux , compre- nant ceux qui vivent de fruits : tels sont les Musophages et les Touracos. Ces déno- minations absolues doivent généralement être répudiées en histoire naturelle , parce qu'elles ne sont jamais absolument exactes, et qu'elles conviennent à des animaux de diverses classes , tels que certains Mammi- fères , des Insectes et des Mollusques. Ce mot est synonyme de Carpophage. FRUIT. Fructus. bot. — Quand la fé- condation est accomplie, et que tous les or- ganes qui y ont concouru ont cessé d'exister, il s'opère dans l'ovaire un travail résultant de la concentration de toutes les forces vi- tales de la plante ; et l'ovule , but dernier de tout organisme, se développe sous sa pro- tection. L'ovaire devient le péricarpe; l'o- vule, la graine; et l'on donne le nom de Fruit à leur réunion. Leur développement est simultané , sans pourtant qu'il existe entre eux une solidarité absolue , car quel- quefois la graine avorte et le péricarpe se développe , tandis que d'autres fois c'est le péricarpe qui s'atrophie et la graine qui do- mine. En général, la culture a pour résultat de rompre l'harmonie entre ces deux orga- nes. Dans les Fruits- de nos vergers, c'est le péricarpe qui acquiert par hypertrophie un développement extraordinaire , le plus sou- vent même au détriment de la graine, ce qui est fréquent dans le Bananier, le Raisin de Corinthe, l'Épine-Vinette, etc.; d'autres fois le péricarpe s'amincit , et la graine prend tout son accroissement. On trouve dans les Fruits la plus grande variété de formes, de consistance et de gran- deur, et souvent ils ne sont en aucun rap- port avec les plantes qui les produisent. Tan- dis que le Potiron, plante grêle et rampante, porte le fruit le plus volumineux, lesAma- ranthes et les Chenopodium produisent un péricarpe gros comme une tête d'épingle , et les Fruits des Mespilus ont à peine le volume d'un Pois. Le Mimosa scandens porte des gousses gigantesques , et l'Orme une petite samare. Parmi les plus grands végétaux, nous voyons le Chêne porter de petits glands, et le Lodoicea maldivica un Fruit plus gros que la tête. Les Fruits sont globuleux, ovales, cylindriques, anguleux, vésiculeux, monili- formes , en spirale , etc. Leur surface pré- sente un nombre infini de modifications ; ils sont ornés de crêtes, d'aigrettes , de becs, de couronnes, d'ailes, etc. ; et, sous le rap- port de la couleur, de l'odeur et de la saveur, ils présentent la plus grande variété. D'après les principes de la théorie domi- nante, qui ramène au carpelle simple ia formation du Fruit, on y retrouve sans cesse une ou plusieurs feuilles carpellaires dis- tinctes ou soudées , et donnant naissance à toutes les espèces de Fruits; de là les Fruits simples ou composés , affectant souvent , comme dans l'ovaire , la disposition primi- tive des feuilles carpellaires. On distingue dans le carpelle deux sutures : la dorsale ou extérieure, qui n'est autre que la nervure moyenne delà feuille carpellaire; et la ventrale ou intérieure , qui est formée par le point de jonction des bords libres d'une même feuille. Quelquefois la suture dorsale n'est pas apparente , tandis que la ventrale l'est, comme cela se voit dans l'A- bricot, dont le sillon médian n'est autre que cette suture , et l'on trouve dans le Bague- naudier un exemple frappant de l'existence simultanée des deux sutures. On a appelé su- tures pariétales celles qui sont formées par la réunion des feuilles carpellaires, et souvent elles remplacent la suture ventrale, de sorte qu'on ne voit plus dans le fruit que 742 FRU FRU la suture dorsale et la pariétale. Il faut, au reste, une grande habitude de l'observa tion pour distinguer dans certains Fruits le mode de disposition des carpelles. On trouve donc dans le Fruit trois modifica- tions principales : le péricarpe, résultant d'un seul carpelle ou de plusieurs carpelles soudés parleurs bords, estwm7ocwJaire;d'autres fois, au contraire , les carpelles forment par leur suture autant de loges séparées , et alors le Fruit est bi-tri-o\i multiloculaire. Les dot- sons ou loges sont vraies quand elles sont formées d'une lame composée de la réunion de deux feuilles carpellaires contiguës ; elles sont complètes quand elles avancent jusqu'au centre du Fruit , et incomplètes quand elles n'ont acquis qu'une partie de leur dévelop- pement. Les cloisons fausses sont celles qui, n'offrant pas le même caractère, forment des diaphragmes qui n'existaient pas dans l'ovaire et se sont développés pendant la maturation du Fruit. Quelques Fruits présentent un nombre de carpelles égal à celui des pétales et des sépales, et dans ce cas il est symétrique, ex- pression qui est loin de présenter à l'esprit l'idée qu'on y a attachée ; le nom d'/iomo- morphe conviendrait mieux, et l'on a appelé asymétrique, qui deviendrait anhomomorphe, celui dans lequel le nombre des feuilles car- pellaires n'est pas le même que celui des en- veloppes florales. On a encore distingué dans les fruits les réguliers et les irréguliers, sui- vant qu'il y a ou non similitude de forme entre les carpelles. Le péricarpe est sec ou charnu , et , sui- vant les différents caractères qui distinguent ces deux divisions , il est membraneux , co- riace, ligneux, subéreux, crustacé, etc., ou bien pulpeux , et succulent. On distingue dans le péricarpe , qu'il soit sec ou charnu , trois parties essentielles : Vépicarpe , ou épiderme extérieur ; le sarco- carpe ou mésocarpe, la substance intermé- diaire; et Yendocarpe, l'épiderme intérieur. Ainsi , pour rendre cette triple dénomina- tion sensible par un exemple, je prendrai la Cerise, dont la peau est Vépicarpe; la chair, le mésocarpe; le noyau, Yendocarpe; et l'a- mande, la graine. Dans la Noix, le brou est formé de la réunion de l'épicarpe et du méso- carpe , et la coquille est l'endocarpe , qu'on retrouve dans ces cloisons membraneuses qui entourent les pépins de la Pomme et de la Poire. Dans les Fruits multiloculaires, les graines sont portées sur un organe axillaire auquel on a donné le nom éeplacenta, et qui affecte aussi des formes et des caractères très varia- bles. On a appelé placentaire ou trophosperme la partie du Fruit formée par la réunion de plusieurs placentas. C'est sur ce trophosperme que sont portées les graines , et l'on a donné à chacune des divisions qui porte une graine les noms de podosperme , funicule ou cordon ombilical ; ce podosperme part du placentaire et se termine à la partie de la graine qu'on, nomme hile ou ombilic, et quelquefois cepen- dant il enveloppe la graine en totalité ou en partie, et forme alors Yarille. Il arrive quel- quefois , ainsi que cela se voit dans la baie du Raisin , que, lors de sa maturation et de la dissémination des graines , il subsiste au centre un axe auquel adhéraient les placen- tas , et qu'on appelle la columelle. Le placenta, qui s'atrophie dans les Fruits secs ou osseux , se développe au contraire dans certains Fruits charnus , et c'est dans sa substance que sont plongées les graines; telle est la pulpe de la Tomate, nom spécia- lement consacré pour désigner les placentas charnus. D'autres fois, comme cela a lieu dans le Citron , l'Orange , la Grenade , la pulpe n'est pas formée par le développement du placenta , mais par l'accumulation des cellules charnues et gorgées de suc qui em- plissent l'intervalle des cloisons et contien- nent les graines. On a donné le nom àHnduvies à certaines enveloppes étrangères au péricarpe , qui l'accompagnent et accomplissent avec lui toutes les phases de la maturité ; telles sont la cupule du Gland , l'enveloppe épineuse de la Châtaigne , la vessie qui entoure FA1- kekenge , etc. Les deux organes qui entou- rent le plus communément le Fruit sont l'involucre, le calice ; et quelquefois, comme dans l'Épinard fraise, l'induvie enveloppe le Fruit et prend une consistance charnue qui la fait ressembler à un péricarpe. On distingue dans les Fruits, au moment de la maturation de la graine, plusieurs modes de dissémination qu'on a appelée la déhiscence, et elle varie suivant que les car- pelles sont simples ou multiples et disposés suivant tel ou tel mode d'agrégation. Dans FRU certains Fruits , l'enveloppe péncarpique se fend et la semence s'échappe ; chez d'autres, au contraire , elle y reste attachée , et la graine ne devient libre que par sa destruction ou quand l'embryon, obéissant aux lois de la germination , en vainc la résistance. Les premiers sont dits Fruits déhiscents ; et les derniers , Fruits indéhiscents ; ce qui n'éta- blit dans la classification des Fruits qu'une dissemblance apparente. Les Fruits indéhiscents sont généralement ceux qui sont mous et charnus; telles sont les Pommes , les Pêches, les Cerises, ou bien ceux qui, comme les Graminées, les Cypé- racées, les Ombellifères, les Cupulifères , les Tropaeolées, les Composées, ont un péricarpe sec, ou bien , comme les Palmiers , un tissu ligneux ou osseux. Dans les Fruits déhiscents, on remarque deux choses distinctes : la déhiscence des Fruits simples et celle des Fruits composés. Chez les premiers, la déhiscence de la feuille carpellaire a lieu assez communément par la suture ventrale, ainsi que cela se voit dans la capsule du Pied d'Alouette; d'autres fois, c'est par la suture dorsale, comme dans le Ma- gnolia grandiflora. Chacune des parties dans lesquelles se divise le péricarpe s'appelle une valve. Ainsi, le péricarpe du Pied d'Alouette se déchirant longitudinalement d'un seul côté, est univalve, tandis que le légume des Robinia, des Pois et de la plupart des Légu- mineuses se fendant du haut en bas par les deux sutures, est bivalve. Quand le nombre des divisions est plus considérable , le Fruit est dit : trivalve , quadrivalve , multivalve. Quand la déhiscence valvaire ne s'étend que jusqu'à la moitié du Fruit au moins, elle est incomplète. Si , enfin , le péricarpe , au lieu de s'ouvrir dans la plus grande partie de son étendue, se déchire seulement au sommet, ces segments ne s'appellent plus des valves , mais des dents. Le Fruit composé , qui n'est autre qu'une réunion de Fruits simples , présente dans son mode de déhiscence des différences qui naissent de la suture des carpelles qui en composentles diverses parties ; et, d'après la disposition respective des valves, on a établi trois sortes de déhiscence valvaire, la septi- cide, la loculicide et la seplifrage. On appelle déhiscence septicide celle dans laquelle chaque carpelle se fend longitudina- FRU 743 lemcnt dans l'épaisseur de la cloison : la capsule du Colchique d'automne en offre un exemple; elle est loculicide quand, s'opérant dans le milieu des sutures dorsales , elle laisse les cloisons intactes, et que chaque valve se trouve ainsi composée de deux moi- tiés de feuilles : tel est le Lis Martagon. La déhiscence est septifrage quand les cloisons se détachent du milieu des valves , pour rester fixées au placenta. Dans les Fruits composés uniloculaires, on remarque deux modes de déhiscence dif- férents , suivant qu'ils sont à placenta pa- riétal ou à placenta central. Chez les pre- miers, la déhiscence a lieu par le milieu du péricarpe , comme cela se voit dans la Vio- lette, où les trois feuilles carpellaires s'é- cartent en divergeant et les semences sont attachées aux parois de chacune d'elles, tan- dis qu'elle est l'analogue de la déhiscence loculicide , dans ceux à placenta central. Les autres modes de déhiscence qui sem- blent faire exception à la théorie carpellaire sont : la déhiscence transversale , dont on trouve un exemple dans VAnagallis arvensis, ainsi que dans certaines Légumineuses, telles que les Coronilles, où le Fruit se sépare en autant de parties qu'il y a de semences; Vapicilaire, dans laquelle le péricarpe se perce au sommet d'un trou comme dans les Caryophyllées; latérale, les Phyteuma, etc. Il y a , de plus , les Fruits ruptiles qui , comme les Talauma, se déchirent irrégu- lièrement. Je ne m'étendrai pas longuement sur les changements qui s'opèrent dans le Fruit pendant sa maturation; ils sont les mêmes que ceux qu'on remarque dans les autres tissus végétaux , et les péricarpes charnus seuls présentent une plus grande complexité dans leur composition. Ils contiennent de l'albumine végétale, de la gomme, des acides malique, citrique, tartrique et pecti- que. La pectine, très abondante dans les Fruits verts, forme la base des gelées qu'on extrait des Groseilles , des Framboises , des Pommes, etc. Il paraît que la maturation des Fruits charnus est indépendante de la végétation , et n'est autre qu'une modifi- cation chimique , propre au péricarpe lui- même; car les Fruits cueillis encore verts I mûrissent dans les fruitiers et y acquièrent 1 la saveur sucrée qui en fait la qualité la plus 744 FRU recherchée. Quelques Fruits, tels sont ceux de l'Arachide et du Trèfle souterrain , s'en- fouissent dans la terre pour y acquérir leur maturité. On rencontre encore , dans certains péri- carpes , de l'huile fixe, ainsi que cela se voit dans l'Olive; ou des huiles volatiles , telles sont celles qu'on extrait de l'Orange, du Citron , etc. Le péricarpe joue dans la végétation un rôle plus important que les enveloppes flo- rales dans la fécondation ; il n'accompagne pas seulement la graine , il est l'utérus dans lequel elle acquiert tout son développe- ment, et quand elle est arrivée à ce point, il périt pour mettre en liberté la semence destinée à produire à son tour un être nou- veau. Pour se reconnaître au milieu de ce dé- dale de formes et de caractères qui diffé- rencient entre eux l'innombrable variété de Fruits qui se rencontrent dans le règne vé- gétal, on a tenté de les soumettre à un ordre méthodique défini; mais la classifi- cation des Fruits , essayée bien des fois par les hommes les plus distingués , paraît une œuvre impossible ; car toutes les méthodes de classement échouent devant la diversité des formes carpologiques. Nous donnerons la nomenclature de Linné, comme étant celle qui marque le premier pas fait par la carpologie , et qui , tout arti- ficielle qu'elle est, porte l'empreinte de la puissance de généralisation de cet homme célèbre. Il reconnaît dans le Fruit huit formes fondamentales : 1. La Capsule. Fruit simple, sec, po- lysperme , s'ouvrant d'une manière déter- minée. 2. La Silique. Fruit sec à deux valves, avec des semences attachées aux deux su— tures. 3. Le Légume ou la Gousse. Fruit mem- braneux à deux valves; semences attachées à une seule des deux sutures. h. Le Follicule. Péricarpe à une valve, s'ouvrant longitudinalement d'un seul coté , et se détachant des semences. 5. Le Drupe. Fruit charnu , sans valves, contenant un noyau. 6. La Pomme. Fruit charnu, sans valves, contenant une iapsule. FRU 7. La Baie. Fruit charnu, sans valves, contenant des semences nues. 8. Le Strobile. Chaton changé en péri- carpe. Ce mode de classification, essentiellement artificiel et groupant les péricarpes par leurs caractères extérieurs , a néanmoins servi de base à toutes les autres ; et comme, en effet, il présente le Fruit avec ses caractères les plus généraux, on a adopté dans la science les dénominations premières. On a eu beau classer, grouper, diviser, les mêmes termes reviennent, et les autres appellations sont des cas particuliers de ces expressions géné- rales. Gaîrtner, dont l'ouvrage est d'une utilité incontestable pour l'étude des détails carpologiques, ajouta quelques noms nou- veaux à ceux de Linné. Il divisa la capsule en Utricule , pour celles qui sont minces , transparentes, uniloculaires, indéhiscentes et monospermes; telles sont celles des Cheno- podium ; en Samare, pour les capsules in- déhiscentes , ailées , à une ou deux loges : l'Orme, l'Érable; et en Follicule, qu'il défi- nit en capsule double , membraneuse ou coriace , dont chaque moitié , à une loge et à une valve , s'ouvre du côté inté- rieur , présentant ses semences ou sur les deux bords de la suture ou sur un récep- tacle commun aux deux bords ; la Perven- che en offre un exemple. On voit qu'il ne fit que suivre la même marche que Linné , et que diviser ce que son prédécesseur avait réuni. Louis-Claude Richard , dans son ou- vrage sur le Fruit, énonça un principe d'un plus grand intérêt morphologique et plus réellement philosophique, mais qui présente de grandes difficultés et n'appartient qu'à la haute étude de la botanique ; c'est l'étude du Fruit dans l'ovaire ; il fit néanmoins une méthode carpologique , modifiée par M. A. Richard , et qui est le plus généralement adoptée. Elle est , en effet , celle qui repré- sente le mieux les formes les plus communes aux Fruits. Après L.-C. Richard on s'occupa de car- pologie , et le nombre des dénominations alla toujours croissant. Mais toutes les clas- sifications furent fondées sur les mêmes principes; les Fruits y sont d'après leurs ca- ractères généraux : simples ou multiples; mes ou charnus ; déhiscents ou indéhiscents. Je citerai la classification de M. A. Ri- FRU chard, comme étant celle qui s'écarte le moins des idées les plus généralement reçues et qui n'ait pas encombré la science de noms nouveaux. Ire Classe. — Des Fruits simples. Pc Section. — Fruits secs. I. Fruits secs et indéhiscents. Les Fruits simples, dont le péricarpe est sec et indéhiscent , sont assez généralement uniloculaires et monospermes. Ce sont parti- culièrement ces Fruits que les anciens bota- nistes considéraient comme des graines nues. Les espèces principales sont les suivantes : 1° Caryopse. Cai-yopsis, Rich. Fruit mo- nosperme indéhiscent , dont le péricarpe est soudé avec la face externe de la graine (ex. : Graminées). 2° Akène (Achaine). Akenium, Rich. Fruit monosperme indéhiscent , dont le péricarpe est distinct de la graine (ex. : Composées). 3° Polakène. Polakenium, Rich. Fruit à plusieurs loges monospermes indéhiscentes, séparables les unes des autres (ex. : les Om- bellifères, la Capucine, etc.). 4° Samare. Samara, Gœrtn. Fruit à une seule loge , offrant des ailes membraneuses (ex. : les Érables, les Ormes, les Frênes). 5° Gland. Glans. Fruit uniloculaire et monosperme ( souvent par suite d'avorte- ment), provenant d'un ovaire infère, et re- couvert en tout ou en partie par une capsule dont la forme est très variable (ex. : le Chêne, le Noisetier et le Châtaignier , qui forment la famille des Cupulifères). 6° Carcérule. Carcerulus, Desv. Fruit pluriloculaire, polysperme, indéhiscent (ex. : le Tilleul). IL Fruits secs et déhiscents. Les Fruits secs et déhiscents sont généra- lement désignés sous le nom de Fruits cap- sulaires; ils sont ordinairement polysper- mes. Le nombre et la disposition des valves sont très variables. 7° Follicule. Folliculus. Fruit géminé ou solitaire par avortement, uniloculaire, uni- valve , s'ouvrant par une suture longitudi- nale, et renfermant plusieurs graines atta- chées à un trophosperme suturai (ex. : As- clépiadées). 8° Silique. Siliqua, L. Fruit sec, allongé, bivalve , dont les graines sont attachées à fri; 745 deux trophospermes suturaux ( ex. : Cruci- fères siliqueuses). 9° Silicule. Silicula, L. Ne diffère de la Silique que par une longueur beaucoup moindre (ex. : Crucifères siliculeuses). 10° Gousse. Legumen , L. Fruit allongé, sec , bivalve, dont les graines sont attachées à un seul trophosperme suturai (ex. : les Légumineuses). 11° Pyxide. Pyxidium, Erhart.; Capsula circumscissa , L. Fruit s'ouvrant circulaire- ment en deux valves superposées ( ex. : le Pourpier, la Jusquiame, etc.). 12° Élatérie. Elaterium, Rich. Fruit à plusieurs loges et à plusieurs côtes , se sé- parant naturellement à sa maturité en au- tant de coques qui s'ouvrent longitudinale- I ment et avec élasticité ( ex. : Euphorbia- cées). 13° Capsule. Capsula, L. On donne ce | nom à tous les Fruits secs et indéhiscents qui ! ne peuvent être rapportés à aucune des es- i pèces précédentes. Leur nombre est très considérable (ex. : les Bignoniacces, les An- tirrhinées, etc.). IIe Section. — Fruits charnus. Ces Fruits sont toujours indéhiscents. 14° Drupe. Drupa, L. Fruit charnu, ren- fermant un seul noyau (ex. : le Cerisier). 15° Noix. Nux. Ce Fruit ne diffère du précédent que par son péricarpe , moins charnu et moins succulent ( ex. : le Noyer). 16° Nuculaine. Nuculanium, Rich. Fruit charnu provenant d'un ovaire libre, et ren- fermant dans son intérieur plusieurs nu- cules (ex. : Achras sapota). 1 7° MELONiDE.MeJom'da,Rich. Fruit charnu provenant de plusieurs ovaires pariétaux , uniloculaires , réunis et soudés dans l'inté- rieur du tube d'un calice qui devient charnu (ex. : la Pomme). 18° Péponide. Peponida , Rich. Fruit charnu , indéhiscent ou ruptile , à plusieurs loges monospermes éparses au milieu de la pulpe (ex. : les Cucurbitacées). 49° Hespéridie. Hesperidium, Desv. Fruit charnu dont l'enveloppe est très épaisse, di- visé intérieurement en plusieurs loges par des cloisons membraneuses , et dont les loges sont remplies d'une pulpe charnue (ex. : l'Oranger). 20° Baie. Bacca, L. Fruit charnu à une 04 746 FRU ou plusieurs côtes, renfermant une ou plu- sieurs graines éparses dans la pulpe ( ex. : Raisin). IIe Classe. — Des Fruits multiples. Les Fruits multiples sont ceux qui résul- tent de la réunion de plusieurs pistils dans une même fleur. 21° Syncarpe. Syncarpium, Rien. Fruit sec ou charnu provenant de plusieurs ovai- res soudés ensemble, même avant la fécon- dation (ex. : Magnolier). IIIe Classe. - Des Fruits agrégés ou COMPOSÉS. Ce sont ceux qui résultent de la soudure de plusieurs pistils appartenant à des fleurs distinctes , d'abord séparés les uns des au- tres, et qui ont fini par s'entregreffer. 22" Cône ou Strobile. Conws, L.; Strobi- îus, L. Fruit composé d'un grand nombre d'akènes ou de samares cachés dans l'ais- selle de bractées très développées, dont l'en- semble a la forme d'un cône (ex. : les Co- nifères). 23° Sorose. Sorosis, Mirb. Fruit formé de plusieurs fleurs soudées entre elles par l'in- termédiaire de leurs enveloppes florales de- venues charnues (ex. : le Mûrier, l'Ananas). 24° Sycône. Syconus, Mirb. Fruit formé par un involucre charnu à son intérieur, où il porte un grand nombre d'akènes ou de drupes provenant d'autant de fleurs fe- melles (ex. : Figuier). DeCandolle, le botaniste le plus éminent du siècle , le collaborateur de Lamarck , adopta une classification qui est en quelque sorte calquée sur celle de Richard , et com- prend un grand nombre de sous-divisions. Il admet avec tous les botanistes trois sortes de Fruits : les Fruits simples , multiples et agrégés. Les premiers sont divisés en pseu- dospermes gynobasiques ; ils répondent à la première section de la carpologie de M. Ri- chard : charnus et capsulaires. Il comprend dans ses Fruits agrégés le syncarpe de M. Ri- chard , et adopte avec Gaertner et Sprengel te nom de galbule, pour le Fruit des Gené- vriers. Il avait terminé sa carpologie par un travail sur les Fruits des Cryptogames. M. de Mirbel et M. Desvaux ont égale- ment groupé méthodiquement les Fruits ; mais ils ont admis presque les mêmes divi- FRU ( sions , seulement ils ont changé les noms, et ! souvent sous-divisé des groupes généraux en se fondant sur les considérations d'organes accessoires. Ainsi les Stéphanie, Diclésie, Ca- toclésie, Xylodie de Desvaux sont des akènes: sa Ptérodie est une samare ; son Stérigme , son Carpadelle, sont des polakènes ; son Poly- sèque et son Asimine des syncarpes. Les botanistes étrangers, tels que Spren- gel , Link , Lindley , Agardh , ont proposé des classifications carpologiques ; mais c'est toujours le remaniement des mêmes prin- cipes , et l'on ne tire rien de l'étude stérile des mots. M. de Jussieu, dans sa Botanique élémen- taire, a suivi une marche semblable tout en établissant des coupes différentes. Se fon- dant sur l'existence d'un seul carpelle ou de plusieurs carpelles non soudés , il a formé , dans sa classification carpologique , une première division sous le nom de Fruits apocarpés , qu'il divise en indéhiscents , comprenant le drupe, l'akène , le caryopse, la samare et l'utricule. Ses apocarpés dé- hiscents comprennent le follicule , la co- que , la gousse , le légume. La seconde division, celle des Fruits syncarpes, est for- mée des péricarpes résultant de la réunion de plusieurs carpelles soudés ensemble. Ils sont comme les apocarpés indéhiscents ; la Baie, la Pomme , l'Hespéridie , la Péponide, la Nuculaine, sont dans ce cas ; ou déhiscents : tels sont la capsule, la pyxide, la silique et la silicule. Il a désigné sous le nom de Fruits anthocarpés ceux dans lesquels le calice ou l'involucre , s'épaississant ou s'endurcissant autour de la graine, forme une espèce de pé- ricarpe, ainsi que cela se voit dans l'If et la Belle-de-Nuit. Son dernier groupe portant le nom de Fruits agrégés, comprend le cône, la sorose et le sycône. Bien pénétré de la difficulté d'une classification carpologique satisfaisante, et qui comprenne sous des dé- nominations intelligibles tous les cas de mo- difications du Fruit , il a insisté sur la né- cessité de ne pas multiplier les noms , et de se borner aux modifications les plus géné- rales et les plus constantes. On voit par ce qui précède dans quel état de confusion est la classification du Fruit : aussi voit-on les hommes les plus éminents dans la science regarder non seulement comme chimérique , mais encore comme FRU inutile toute classification rigoureuse. Il faut se contenter de la langue établie, com- prenant les dénominations consacrées , et dans lesquelles on trouve pourtant encore des doubles emplois , sans y chercher la précision rigoureuse qu'on a toujours voulu introduire dans la terminologie, et qui y a jeté la confusion. Il me reste à parler de la valeur méthodo- logique des caractères tirés du Fruit : ils sont bien moins importants que ceux tirés de l'ovaire, parce que des ovaires originelle- ment identiques donnent naissance à des Fruits dissemblables: aussi la similitude des formes carpologiques n'a de valeur que quand le reste des caractères concordent entre eux. Tous les accidents du Fruit , tels que la présence de poils, de glandes, etc., peuvent servir à établir entre les végétaux des différences spécifiques , ce qui se voit dans les Euphorbiacées ; car le g. Euphorbe présente des espèces à capsules tuberculeu- ses et glabres, et d'autres à capsules velues. Il en est de même des caractères tirés de la forme, et la culture a prouvé jusqu'à quel point il s'opère, par ce moyen, de modifica- tions dans la forme. La consistance du péri- carpe est dans le même cas : on trouve dans des familles des péricarpes secs et d'autres charnus ; des capsules et des baies , et réci- proquement, on peut tout au plus établir sur ce caractère des divisions génériques. Ainsi , dans la famille des Thymélées, le g. Daphne a pour fruit une baie, et le g. Stel- lère une coque. La déhiscence et l'indéhiscence , quoique d'un ordre bien plus élevé , ne sont pas en- core d'une constance absolue ; car l'on trouve des familles entières , telles que les Graminées, les Composées, etc., qui ne portent que des Fruits indéhiscents , et d'autres dans lesquelles on trouve à la fois des Fruits déhiscents et indéhiscents. Comme tous les caractères uniques , il présente dans des genres mêmes des dissem- blances fort grandes. Ainsi , dans le genre si naturel des Véroniques , on trouve des Fruits dont la déhiscence est septicide , et dans d'autres elle est loculicide. La Digitale pourpre présente à la fois les deux modes de déhiscence. Il ne faut donc admettre cette considération qu'après l'observation la plus •crupuleuse des caractères concomitants. FRU 747 Ce n'est donc pas dans le Fruit, mais | dans la graine , qu'il faut chercher les ca- ractères réellement naturels; il ne peut, comme la fleur, qu'ajouter à la similitude ; mais son étude est néanmoins d'un grand intérêt morphologique , et l'on y peut trour ver des éléments confirmateurs de la théorie de la métamorphose , pour laquelle il a été une des preuves les plus convaincantes. Le Fruit des Cryptogames présente des dissemblances telles qu'il est impossible d'y rattacher les principes développés dans cet article; il faut consulter sur ce point l'arti- cle cryptogamie et les articles généraux sur les divers ordres de cette grande division du règne végétal. (B.) * FRULLAMA. bot. cr. — Genre de la famille des Jungermanniacées , établi par Raddi (Mem. soc. ital. Moden. , XVIII, 20, t. 2 , f. 2 ) pour de petites plantes her- bacées croissant sur l'écorce des arbres , à tige faible, rigide ; à feuilles incubes, ayant en dessous un lobule renflé diversiforme et presque séparé à la base ; à amphigastres distincts, très entiers ou bidentés. *FRULLAMOIDES , Radd. bot. cr. — Syn. de Ptychanthus , Nées. *FRUSTRANÉ. Frustraneus {frustra, en vain), bot. — Linné avait donné ce nom à un ordre de sa Syngénésie, comprenant les plantes dont les fleurs sont hermaphrodites au centre , et femelles ou neutres à la cir- conférence : telles sont les Centaurées. *FRUSTULE {frustulum, fragment), bot?, cr. — (Phycées.) On donne ce nom aux corspuscules libres , agrégés ou soudés des Diatomées ou Bacillariées. Dans les espèces^ filamenteuses, formées de Frustules soudés latéralement, ils peuvent être considérés comme des articles. (Bréb.) *FRUSTULIA {frustulum } fragment). infus. — G. d'Infusoires polygastriques delà famille des Bacillariées, créé par M. Agardh {Syn. alg., 1824), et qui n'est pas adopté par M. Dujardin. M. Ehrenberg(/n/ws., 221) caractérise ainsi les Frustulies : Animaux à enveloppe double , ayant une carapace sili- ceuse et un manteau gélatineux difforme, à corpuscules épars ou groupés. On place trois espèces dans ce genre ; la plus connue est la Frustulia appcndiculata Agardh ( loco cit.). (E. D.) *FRUTICICOLA. ois. — Macgillivray a 748 FUC FUC établi sous ce nom un genre dont la Saxi- cola rubetra est le type. Voy. traquet. (G.) FRUTICULEUX. bot. — Syn. de Sous- Frutescent. FRUTIQUEUX. bot. — Syn. de Frutes- cent. FUCACÉES. Fucacœœ. bot. cr. — La- mouroux avait désigné sous ce nom le pre- mier ordre du groupe des Hydrophytes , et parmi les botanistes modernes, Endlicher en a fait la 7e famille de la classe des Algues. Notre savant collaborateur, M. Montagne , en a fait la 14e famille de ses Algues, sous le nom de Phycoïdes ou de Phycées. Ce sera à ce dernier article qu'il sera question des caractères morphologiques et de la distri- bution méthodique des genres qui composent ce groupe. FUCÉES. Fuceœ. bot. cr. — Nom sous lequel L.-G. Richard avait désigné un groupe d'Hydrophytes, distribués aujourd'hui dans les trois familles des Ulvacées, des Floridées et des Fucacées. FUCHSIA (Léonard Fuchs , médecin du xvie siècle), bot. ph. — Swartz, syn. de Schradera, Vahl. — Genre de la famille des OEnothéracées , type de la tribu des Fuchsiées, formé par Plumier (Gen. , 14), et adopté par tous les auteurs. 11 renferme plus de 50 espèces connues, et dont un grand nombre sont recherchées en Europe pour l'ornement des serres, où plusieurs d'entre elles ont fourni d'intéressantes va- riétés. Le nombre des unes et des autres s'accroît sans cesse; car, selon les voya- geurs , ces plantes sont extrêmement nom- breuses et diversifiées dans leur pays natal. Elles croissent en Amérique, où elles habi- tent principalement les Cordillères du Pérou et du Chili. On en a observé quelques unes dans la Nouvelle-Zélande. Ce sont des sous- arbrisseaux ou des arbrisseaux, quelquefois même arborescents, à feuilles alternes, opposées et verticillées ; à fleurs coccinées , rougeâtres , violacées ou roses, pendantes, très grandes , très belles , hermaphrodites ou polygames par avortement ; à périgone externe, presque toujours fortement coloré, dont les pédoncules axillaires , uniflores , solitaires ou agrégés, rarement terminaux, cymeux-paniculés. Le genre Fuchsia se trouve aujourd'hui partagé en trois grandes sections, sous-divi- sées elles-mêmes en plusieurs autres (Foy. Endlich., Gen. PL, 6125). (C. L.) * FUCHSIÉES. Fuchsieœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Onagraires, ainsi nommée du genre Fuchsia, qui lui sert de type. (Ad. J.) FUCOIDES. bot. foss. — Ce nom et ce- lui de Fucites ont été appliqués à toutes les plantes fossiles qui paraissent avoir appar- tenu à la famille des Algues. Dans YHis- toire des végétaux fossiles, j'ai indiqué une division de ces fossiles en sections, qui cor- respondent aux principaux genres admis actuellement dans cette famille. Ces divi- sions ont été admises comme des genres dis- tincts par M. de Sternberg (Flora der Vor- welt , tom. II). Et en effet, en appliquant ces noms avec attention et réserve, il peut y avoir avantage à établir ces distinctions ; mais les formes peu régulières et souvent inconstantes de ces plantes rendent ces dis- tinctions génériques difficiles à appliquer, lorsqu'on est privé des caractères fournis par les fructifications et par la structure anatomique des frondes. Nous pensons donc qu'on doit réserver le nom de Fucoïdes aux espèces qu'on ne peut pas ranger , presque avec certitude, dans des genres déterminés, et placer au contraire les espèces dont les formes sont mieux caractérisées dans les genres Sargassites , Cystoseirites , Fucites , Laminarites, Encelites, Gigartinites ou Chon- drites, Sphœrococcites , Delesserites , Dictyo- tites , Halyserites , Amansites, CaulerpUes, Codites , Rhodomelites , Halymenites. Mais cette classification peut difficilement être fondée sur des caractères établis d'une ma- nière précise; elle doit au contraire reposer sur une connaissance étendue des formes variées de chacun de ces genres dans le monde actuel. Si chacun des genres de Fucoïdées est difficile à définir, l'ensemble de cette fa- mille ne l'est pas moins , à cause de l'ex- trême variété de formes qu'elle présente. Cependant l'absence de parties réellement ligneuses et vasculaires , et par conséquent de nervures nettes et régulières dans les par- ties membraneuses ; le peu de régularité et de symétrie des ramifications ; l'absence de véritables feuilles remplacées par des expan- sions charnues ou membraneuses qui ne sont jamais «aticulées sur la tige , et ne FUC laissent pas de cicatrices régulières ; ces caractères , observés avec attention , peu- vent presque toujours permettre de re- connaître avec certitude les folioles de cette famille , lorsque les échantillons sont bien conservés. Cependant beaucoup d'échantil- lons appartenant à d'autres familles ont été rangés dans celle-ci , soit par suite de l'état imparfait des empreintes , soit parce qu'on les a comparés trop légèrement aux plantes vivantes près desquelles on les a rangés. J'ai moi-même ce reproche à me faire lorsque j'ai placé dans les Caulerpites ( Fu- coides hypnoides ) des rameaux chargés de petites feuilles nombreuses , ayant en effet l'aspect de quelques Caulerpa de la Nou- velle-Hollande , mais que des échantillons plus nombreux ont montré appartenir à des Conifères du genre Walchia. Les Fucoides Orbignianus et Brardii sont aussi très pro- bablement des Conifères. Cette erreur a été poussée bien plus loin dans le second volume de l'ouvrage de M. de Sternberg, où plus de la moitié des Caulerpites sont des Conifères appartenant à divers genres de cette fa- mille , mais surtout aux genres Walchia et Threytes. Le genre Baliostichus du même ouvrage , aussi placé parmi les Algues, est encore une Conifère du terrain jurassique du genre Brachyphyllum, dont plusieurs espèces sont maintenant connues dans cette formation. Il y a donc beaucoup de critique à ap- porter dans la détermination des Algues fossiles ; mais s'il y a du doute relativement à quelques unes d'entre elles, plusieurs sont au contraire , sans aucun doute , des végé- taux marins, et fournissent à la géologie d'excellents caractères. Telles sont surtout les espèces propres aux terrains crétacés in- férieurs , dont elles paraissent caractériser certaines couches dans presque toute l'Eu- rope : ce sont les Fucoides (Chondrites) Tar- gionii, œqualis et intricatus. Cette dernière espèce est surtout commune dans un grand nombre de lieux. On trouve aussi des Fucoides dans les ter- rains plus anciens, jusque dans les calcaires de transition , mais ils y paraissent plus rares. On en retrouve d'autres espèces dans les terrains tertiaires , et ils sont surtout fréquents dans les calcaires de Monte-Bolca. On voit que les végétaux marins, quoique FUC 749 beaucoup moins fréquents dans la plupart des terrains que les animaux marins , ont cependant quelques représentants dans la plupart des époques géologiques. (Ad. B.) FUCOLA , Quoy. moll. — Genre encore incertain, proposé avec doute par MM. Quoy et Gaimard dans la partie zoologique du Voyage de l'Astrolabe. Ce g. paraît voisin des Aplysies , et nous ne croyons pouvoir mieux faire que de rapporter textuellement le peu de renseignements que nous donnent ces naturalistes : « Animal ressemblant à une Limace, allongé , subaplati , pointu en arrière ; la tête, assez renflée, présente deux longs tentacules lancéolés , aigus ; un léger rétrécissement sépare la tête du corps. Le manteau, qui ne se distingue point du pied, ne nous a pas paru fendu ; nous n'avons vu aucune trace de branchies, à moins que les téguments en tiennent lieu ; nous ne pou- vons pas davantage indiquer la position des ouvertures. La tête est violette, le dessous du corps rougeâtre, avec des stries longitu- dinales de la même couleur; le dessous du pied est d'un blanc jaunâtre. Ce Mollusque n'avait qu'une ligne et demie de longueur; nous le découvrîmes et nous l'observâmes longtemps à la loupe , au milieu des Fucus sur lesquels il rampait avec beaucoup de vivacité. Nous laissons aux voyageurs qui découvriront de plus grands individus à faire connaître tout ce que celui-ci n'a pu nous montrer, et s'il doit réellement former un genre ou rentrer parmi les Actéons, bien que son manteau ne soit pas fendu. Il habite l'océan Atlantique. » (Desh.) FUCUS, bot. cr. — Genre de la famille des Phycoïdées , établi par Linné , pour des plantes marines qui ont, depuis lui, exercé la sagacité des Phycologues. Il avait com- pris sous cette' dénomination toutes les plantes qui habitent les mers, et présentent pour caractères communs de n'avoir point d'articulation et d'être dépourvues d'expan- sions vertes et brillantes. Après plusieurs remaniements, qui ont peu à peu distrait de ce groupe les végétaux qui en devaient' rationnellement être séparés, Agardh en a fixé de la manière suivante les caractères : Fronde coriace, filiforme ou plane, presque toujours dichotome, souvent nervulée, par- semée de vésicules creuses ; apothèques uniloculaires , tuberculées ; tubercules per- ?50 FUS FLL ces au sommet ; péridiole hyalin , renfer- mant des sporidies noirâtres. Tous les Fucus ont une tige variant de 10 décimètres à 3 centimètres , qui part d'un empâtement assez étendu, etc., se di- vise en rameaux ailés. Ces végétaux , dont la couleur est olivâtre, plus ou moins foncée, suivant l'espèce ou l'âge de la plante, sont couverts de houppes de poils blancs. On les rencontre sur les côtes alternati- vement couvertes et découvertes par les ma- rées; ils sont rares dans la Méditerranée ou sur les rochers constamment submergés , ainsi que dans les mers australes et sur les côtes qui bordent la mer Magellanique. On commence à rencontrer les Fucus vers le 35° de latitude nord et dans l'océan Atlan- tique. Les Fucus vesiculosus , ceranoides, longi- fructusy distichus, serratus, comosus, etc., sont communs sur nos côtes; ils forment sur les rochers des gazons jaunâtres ou bru- nâtres , connus sur nos côtes sous le nom de Varechs, et en Bretagne sous celui de Goé- mon ; ils servent à fumer les terres, et con- stituent pour l'agriculture du littoral une source de fertilité. (B.) FUGOSIA (altération de Cienfuegos , bo- taniste espagnol du xvr siècle), bot. ph. — Genre de la famille des Malvacées, tribu des Hibiscées, formé par Jussieu {Gen. PL, 274), et renfermant 5 ou 6 espèces, indigènes de l'Amérique et l'Afrique tropicales. Ce sont des sous-arbrisseaux et des arbrisseaux à feuilles alternes , pétiolées , entières ou palmatilobées ; à stipules géminées , pétio- laires , linéaires ; à fleurs jaunes dont les calices ponctués de granules noirs , et por- tées par des pédoncules axillaires, solitaires, uniflores. (C. L.) FUIREXA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Cypéracées-Fuirénées , établi par Rottbœll {Gram., 70, t. 19, f. 3) pour des plantes herbacées croissant dans les régions tropicales et dans les parties les plus chaudes de l'Amérique boréale , ayant le port des Scirpes ; leurs chaumes sont simples et feuil- les , ou rarement engaînés ; leurs feuilies striées, et à gaines entières et ligulées; épillets en ombelles axillaires et terminales, composés d'écaillés imbriquées en tous sens. FUJET. moll. — Adanson nomme ainsi, dans son Voyage au Sénégal, une petite co- quille, voisine par ses caractères du Trochus pharaonis des auteurs. Gmelin en a fait le Trochus coraUinus ; mais il reste quelque incertitude sur la valeur de cette espèce, car Gmelin joint à sa synonymie le Sari d' Adan- son , qui est une coquille constamment dif- férente des Trochus. (Desh.) FULCALDEA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées , tribu des Mutisiées (Labiatiflores), formé par Poi- ret {Dict. encycl., V, 375, t. 982), et le même que celui qu'indiquèrent Humboldî, etBonpland (PL œquin., I, M 3, t. 33) sous le nom de Turpinia. Il renferme 1 ou 2 espèces, indigènes de l'Amérique , où elles habitent les Andes. Ce sont des arbris- seaux à feuilles alternes, pétiolées, très en- tières ; à capitules uniflores , terminaux , agrégés. (C. L.) *FULCRA. bot. — Expression générale par laquelle Linné désignait tous les orga- nes appendiculaires qui facilitent la végéta- tion, tels que les vrilles , les crampons , les stipules, les poils, etc. De Candolle appelait bourgeons fulcracés ceux dont les écailles sont formées par l'avortement des pétioles bordées de stipules , comme dans le Pru- nier. *FULGIA, Chev. bot. cr.— Syn. deCo- niocybe , Achar. FULGORE. Fulgora. ins. — Genre de la tribu des Fulgoriens , de l'ordre des Hé- miptères , section des Homoptères, étabii par Linné et adopté par tous les entomolo- gistes avec de plus ou moins grandes restric- tions. Tel qu'il a été restreint dans les der- niers ouvrages entomologiques traitant de ces Hémiptères, nous n'y rattachons que trois espèces, l'une encore inédite et dis- tincte des deux autres par la forme de sa tête , est nommée par nous Fulgora graci- liceps ; elle est représentée dans notre atlas (Ins. Hémipt. , pi. 2, fig. 1). Les deux autres sont la Fulgora castresii Guér. (Voy. notre atlas , pi. 2 , fig. 3), et l'espèce qu'on peut considérer comme le type du genre, !e FULGORE PORTE-LANTERNNE , Fulgora latent «- ria, Lin. (Voy. notre atlas, pi. 2, fig. 2.) Ces Fulgores , propres à l'Amérique mé- ridionale , sont surtout très remarquables et faciles à reconnaître à leur tête fort grande et vésiculeuse ; leurs antennes aussi sont très courtes , ayant un second article globu- FUL FUL 75! leui et une soie terminale fort grêle ; leurs couleurs sont vives et variées ; la taille des espèces connues est assez considérable. On a discuté à plusieurs reprises la question de savoir si les insectes appartenant à ce genre répandent par leur tête une lumière phos- phorescente , ou si au contraire ils sont pri- vés de cette faculté. Mademoiselle Mérian, qui, pendant plu- sieurs années , avait parcouru la Guyane, et qui avait plus particulièrement habité Suri- nam , fut la première à signaler cette pro- priété. Dans son grand ouvrage sur les insectes de Surinam, elle rapporte qu'ayant renfermé un certain nombre de ces Fulgores , ils s'é- chappèrent pendant la nuit et se répandirent de tous côtés dans sa chambre. Grande fut sa frayeur, nous assure-t-elle, en voyant briller des lumières assez vives pour qu'il fût possible de lire avec leur seul secours. Elle ne se rassura qu'après avoir reconnu que les lueurs intenses étaient produites par les Fulgores. Depuis l'époque à laquelle mademoiselle Mérian visita la Guyane, un grand nombre de voyageurs ont parcouru l'Amérique mé- ridionale et ont recueilli de ces insectes , chez lesquels la plupart nous assurent n'avoir jamais observé de phosphorescence. Il pa- raît difficile de se former une opinion sur deux versions aussi contradictoires. Quelques voyageurs pensent que certaines personnes ont rapporté un fait qu'elles n'avaient pas vu , se fiant trop complaisamment aux rap- ports indigènes. On a pensé peut-être avec plus de raison que les Fulgores avaient cette faculté pen- dant un temps de leur vie , sans doute à l'époque de l'accouplement, et qu'ils W per- daient ensuite. C'est l'opinion la plus vrai- semblable ; mais aujourd'hui encore , bien que ces Hémiptères ne soient pas rares, nous ne savons rien de positif. (Bl.) FULGORELLES. ms. — Synonyme de Fulgoriens, employé par Latreille et divers autres entomologistes. (Bl.) *FULGORIENS. Fulgorii. ms. — Tribu de l'ordre des Hémiptères , section des Ho- moptères, caractérisée par des tarses de trois articles , des antennes très petites , de trois articles , et un abdomen privé d'appareil pour le chant. A cette tribu se rattachent une grande quantité d'espèces; nous les rangeons dans plusieurs groupes distincts. Tous les Fulgo- riens sont des insectes vivant exclusivement du suc des végétaux ; ils ont des représen- tants assez nombreux dans presque toutes les régions du globe. (Bl.) FULGOROIDES. ins. — Syn. de Fulgo- riens, employé par M. Spinola (Essai sur les Fulgorelles, Ann. de la Soc. entom.). (Bl.) FULGUR. moll. — Nom donné par Mont- fort à un g. démembré des Pyrules ; mais ce g. n'a point été adopté. Voy. pyrule. (Desh.) *FULGURITE. min. — On appelle ainsi des tubes vitrifiés à l'intérieur et granuleux à l'extérieur , produits par le passage de la foudre à travers un terrain de sable quart- zeux, et qui souvent pénètrent fort avant. On a encore donné à ce mode d'agglutina- tion des sables le nom de tube fulminaires. On les a principalement observés en Alle- magne dans les environs de Munster, de Kœnigsberg et de Halle. Ces Fulgurites sont creuses , et leur grosseur varie depuis 5 centimètres de diamètre jusqu'à celle d'une plume de Corbeau. FULICA. ois. — Nom latin du g. Foulque. * FULICARIÉES. Fulicariœ. ois. — M. Nitzsch (Pterylogr., 1840) a établi sous ce nom dans l'ordre des Échassiers une fa- mille comprenant les g. Talève, Poule d'eau et Foulque, et dont le dernier genre est le type. Elle répond à la division des Gallinu- linées de G.-R. Gray. (G.) *FULIGII\EU\. Fuliginosus{fuligo, suie). — Cette expression, assez souvent employée dans les diverses branches des sciences na- turelles, indique un mode de coloration des corps de diverses sortes qui leur donne l'as- pect de la suie, et dans les minéraux, tache les doigts. FULIGO, Hall. bot. cr. —Syn. d'jElha- lium, Lk. * FULIGULA. ois. — Genre établi par Leach aux dépens du g. Canard , pour la section des Millouins. (G.) *FUUGULINÉES. Fuligulinœ. ois.— Di- vision de la famille des Anatidées adoptée pa*M. G.-R. Gray, et comprenant onze gen- res formés aux dépens des trois sections des Garrots , des Eiders et des Millouins , éta- blies par Cuvier dans le genre Canard. La 752 FUM FUM type de cette sous-famille est le Morillon, Anas fuligula, qui forme pour le méthodiste anglais un g. Fuligula. (G.) FULIX, Sunder. ois. — Syn. de Foulque. *FULLARTONIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées , tribu des Astéroïdées-Érigéronées , établi par De Candolle (Prodr., V, 281) pour une plante herbacée indigène du nord-ouest de Tlnde. Elle est dressée , hérissée supé- rieurement de poils épars, glancTuleux au sommet; les feuilles en sont alternes, semi- amplexicaules, ovales, les supérieures oblon- gues, grandidentées; les fleurs, d'un jaune pâle , sont réunies en capitules multiflores, hétérogames, solitaires au sommet des tiges ! et des rameaux. (G. L.) j FULMARUS, Leach. ois. — Voy. pétrel. FULMINAIRES (tubes), min. — Voy. \ FCLGURITE. *FULML\A]\T. Fulminans. cum.— C'est le nom par lequel on désigne tous les Com- posés qui détonent par l'action de la cha- leur ou de la percussion. On donne à la dé- tonation qui en résulte le nom de fulmi- < nation. Tels sont les ammoniures d'or et i d'argent , plus connus sous le nom d'or et d'argent fulminant. ^FULMINATES. Fulminas, chim.— Sels résultant de la combinaison de l'acide fui- ; minique avec une base salifiable. Ces sels détonent avec violence quand on les chauffe ou les percute. On les obtient en faisant réagir de l'acide azotique sur un métal en ; présence de l'alcool. FULMINATION. Fulminatio. chim. — j Voyez FULMINANT. FULMINIQUE, chim. — Voy. acides. ♦FUMANA.bot. ph. — Genre delà famille des Cistacées , établi par M. Spach (Nouv. ann. Se. nat. , VI , 359 , t. 16 , f. 1-17 ) pour renfermer les espèces d'Hélianthèmes comprises par M. Dunal (DC, Prodr., I, 274 ) dans sa section Fumana. Ce sont de petits arbustes , communs dans le centre et le midi de l'Europe , à feuilles alternes ou opposées, munies ou non de stipules ses- siles , très brièvement pétiolées , linéaires ; à flours jaunes portées par des pédicelles inft -.-axillaires ou oppositifoliés, disposés en grappes unilatérales. On en cultive quelques unes dans les jardins. (C. L.) FUMARIA. bot. ph. — Voy. fumeterre. FUMARIACEES. Fumariaceœ. bot. ph. ! — Famille de plantes dicotylédones, polypé- tales, hypogynes, réunie par beaucoup d'au- teurs à celle des Papavéracées , mais alors même y formant un groupe particulier et nettement distinct par ses pétales irrégu- liers, le nombre défini de ses étamines et la nature de ses sucs. Le calice est formé de deux petites folioles; les pétales sont au nombre de 4, disposés en croix, et les deux extérieurs alternant avec les pétales, tous deux ou l'un seulement prolongé à sa base en bosse ou en éperon, libres ou diversement soudés entre eux; les étamines au nombre de 6, placées dans l'intervalle des deux pé- tales intérieurs par groupes de trois , dans lesquels les filets sont libres ou soudés, ce- lui du milieu terminé par une anthère bilo- culaire, les latéraux par une anthère unilo- culaire. L'ovaire est libre, surmonté d'un style filiforme que termine un stigmate bi- lamellé, et renferme dans une loge unique, sur deux lignes placentaires, plusieurs ovules qui quelquefois se réduisent de très bonne heure à un seul par avortement. Il devient un fruit indéhiscent , ou une capsule en forme de silique se séparant en deux valves dont les bords portent les graines. Celles-ci, horizontales , ovoïdes , noires et luisantes , pourvues d'un arille ou d'une caroncule vers le point d'attache, présentent vers ce même point, et à l'extrémité d'un gros périsperme charnu , un petit embryon droit ou légère- ment arqué, à cotylédons oblongs et plans, très rarement nuls. Les espèces, qui presque toutes habitent les parties tempérées de l'hémisphère boréal , sont des herbes à suc aqueux, d'une saveur amère, annuelles ou vivaces; à feuilles alternes, simples, mais extrêmement découpées de manière à pa- raître décomposées, glabres, d'un tissu mou et délicat ; à grappes terminales ou opposi- tifoliées, dans lesquelles les fleurs pourpres, blanches ou jaunes , ont leur pédicelle ac- compagné d'une bractée membraneuse , et en outre muni plus haut de deux bractéoles opposées. GENRES. 1 . Corydalées. — Fruit siliquiforme, dé- hiscent, polysperme. Dicentra, Bork. (Diehyton, DC.—Eu- capnos , Bernh. — Capnorchis , Bernh. — Cucullaria, Raf. — Bicucullata, March.) — FUM FUN 75$ Dactylicapnos, Reyl. — Adlumia, Raf. (Bi- cuculla, Bork.) — Cysticapnos, Boerh. (Cap- nocystis, J.) — Corydalis , DC. (Capnoides , Boerh. — Neckeria, Scop. — Pseudofumaria, Bork. — Borkhausenia , FI. Wett. — .BwZ- bocapnos, Bernh.) 2. Fumariées. — Fruit siliculiforme , in- déhiscent, 1-2-sperme. Fumaria, Tourn. — Platycapnos, DC. — Discocapnos , Chain, et §chl. — Sarcocap- nos , DC. (Ad. J.) FUMAROLLES ou FUMEROLLES . géol. — On nomme ainsi des jets de vapeur qui s'échappent des crevasses du sol , non seulement dans les volcans en activité et les solfatares , mais encore dans toutes espèces de terrain , ce qui a lieu au Monte-Cerboli en Toscane, au milieu des terrains calcaires. Elles contiennent une grande quantité d'a- cide borique, qui se dissout et se cristallise dans les eaux des lagunes produites par leur condensation. *FUMEA (fumeus, enfumé), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, établi par Haworth et adopté par M. Ste- phens , qui , dans son Catalogue systéma- tique des Insectes de l'Angleterre, 2e partie , pag. 57 , y rapporte 5 espèces retranchées du g. Psyché de Schrank. Voy. ce mot. (D.) FUMEROLLES . geol. — Voy. fuma- 10LLES. FUMETERRE. Fumaria {fumus, fumée, odeur de fleurs), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Papavéracées, tribu des Corydali- dées , établi par Tournefort (Inst. , 422 ) , adopté, mais démembré en partie, et mieux déterminé par les auteurs modernes. Tel qu'il reste aujourd'hui composé, il ne ren- ferme plus qu'une quinzaine d'espèces, crois- sant dans le centre et le sud de l'Europe , l'Asie limitrophe et le cap de Bonne-Espé- rance. Ce sont des plantes annuelles, molles, rameuses , étalées , d'un aspect élégant; à feuilles alternes, multifîdes-décomposées, à lobes linéaires, dont les pétioles souvent cirrheux; à fleurs en grappe. L'une des es- pèces les plus communes, la F. officinalis L., croît spontanément et en abondance dans les champs cultivés, les moissons, etc. Quel- ques anciens médecins en prescrivaient l'em ploi contre les dartres. Aujourd'hui elle est tombée en désuétude. Nul doute cependant que cette plante et ses congénères, d'un as- pect tout particulier, d'une saveur et d'une odeur spéciales, ne possèdent des propriété dont la thérapeutique pourrait tirer parti. (C. L.) *FUIVAMRULE. Funambulus. mam. — Sous-genre d'Écureuils ou Sciuriens ( voyez: ces mots), établi par M. Lesson dans ses Il- lustrations de zoologie pour le Palmiste ds l'Inde (Sciurus palmarum). (P. G.) FLNARIA (funuSy corde), bot. cr. — Genre de la famille des Bryacées, établi pav Hedwig (Spec. 172), pour des mousses an- nuelles, réunies en touffes et croissant sur la terre nue dans toutes les parties du globe. Elles ont le péristome double ; l'extérieur a seize dents tordues obliquement et soudées par leur partie supérieure , ce qui constituer leur caractère essentiel. Le type de ce g. et l'espèce la plus remarquable est la F. hygro~ metrica, qui croît dans toute l'Europe sur les murs et les rochers un peu humides, et dont le pédicelle se tord sur lui-même pen- dant la dessiccation, et se déroule avec rapi- dité sous l'influence de l'humidité la plu* légère. FLNDLLLS. poiss. — Voyez fondulb. FUNGI. bot. cr. — Nom sous lequel om désignait autrefois le genre Champignon, qux est successivement devenu une famille, puis enfin une classe. Voyez mycologie. FUNGICOLES. ins. — Voy. fongicoles^ FUNGITE. polyp. — Voy. fongite. FLNGOIDES, Michel, bot. cr. — Syn, de Craterium, Trentep. FLNGLS. bot. cr. — Nom latin des Champignons. FLNICIJLE. Funiçulus. bot. — Non» donné par les botanistes allemands au filet qui unit la graine au placenta, et représente dans les végétaux le cordon ombilical. 0» donne encore au Funicule le nom de Podo- sperme. FLMCULINE. polyp. — Voy. gorgone. *FUMFERA, Leand. bot. ph. — Syno- nyme de Lagetta, Juss. FLNON, Adans. moll. — Voy. colom- BELLE. FUNKIA (nom propre), bot. ph.— Willd^ synonyme tfAslelia. — Dennst. , synonyme, de Lummitzera, Willd. — Genre de la fa- mille des Liliacées, tribu des Agapanthées,. formé par Sprengel (Syst. , II, 41) aux dé- pens du genre Hemerocallis , et renfermant 754 FUR 5 ou 6 espèces croissant dans la Chine et le Japon. Ce sont de belles plantes fort re- cherchées pour l'ornement de nos parterres, où quelques unes d'entre elles ont été intro- duites depuis bien longtemps. Ce sont des plantes herbacées, vivaces au moyen de leur rhizome, à racines fibreuses, fasciculées; leurs feuilles sont toutes radicales , pétio- lées, ovées ou cordées , acuminées, plissées- nervées ; les caulinaires nulles ou subses- siles ; à fleurs blanches, bleues ou violacées, très grandes, très belles, odorantes, et dis- posées en grappes subunilatérales. (C. L.) *FURCARIA, Desv. bot. cr.— Syn. de Ceratopteris, Brongn. FURCEIXARIA. bot. pu. — Genre de la famille des Fucacées , établi par Lamou- roux (Ann. Mus., XX , 45) pour des Hydro- phytes non articulées , à fronde cartilagi- neuse , filiforme , dichotome , dont l'extré- mité se renfle en apothécies ; péridioles hya- lins, remplis de sporidies noirâtres, ramas- sées au centre. Ces végétaux , de couleur olivâtre , et variant pour la taille de 8 à 25 centimètres , se trouvent au-dessous de la ligne des marées ordinaires. L'espèce type de ce g. est le F. lumoricalis , qui s'étend des parties septentrionales de l'Europe jus- qu'aux côtes d'Espagne. FURCELLE. Lamk. moll. — Voy. sep- TARIA. FURCOCERCA (furca, fourche ; xfrxoç, queue), infus. — Lamarck (Anim. s. vert., 1815) avait créé sous ce nom un genre d'Infusoires polygastriques , de la division des Astasiœa, qui n'a pas été adopté par les zoologistes. M. Ehrenberg place plusieurs espèces de Furcocerca dans les genres Di- glena, Euchlanis , Cycloglena, etc. Voy. ces mots. (E. D.) FURCR.EA ou FURCROYA (Fourcroy, nom d'un célèbre chimiste français.) bot. ph. — Genre de la famille des Agavées , établi par Ventenat (Uster. Annal., XIX, 54), pour des plantes herbacées de l'Amérique australe cis-équatoriale , durant fort long- temps , fleurissant une seule fois, à tige souvent gigantesque , feuillue au sommet, à hampe terminale , en panicule rameuse et multiflore. Les caractères essentiels sont : Calice profondément divisé ; étamines inclu- •es , ayant les filets élargis à leur base. Le type de ce genre est Y Agave fœtida. FUR FURCULAIRE. Furcularia (furcula, pe- tite fourche), infus. — Genre d'Infusoires de la division des Systolides , famille des Fur- culariens, créé par Lamarck (Anim. sans vert. 11. 1816), et adopté par la plupart des zoologistes. Les Furculaires sont ainsi caractérisés par M. Dujardin : Animal à corps ovoïde, oblong ou cylindrique, revêtu d'un tégument en fourreau , obliquement tronqué et cilié en avant, et terminé en ar- rière par une queue plus ou moins pronon- cée , à laquelle sont articulés deux stylets ou doigts assez longs ; mâchoires aiguës ou acérées , protractiles jusqu'au dehors du bord cilié et en forme de tenailles , avec ou sans points rouges oculiformes. Ce genre est très nombreux en espèces, et doit être partagé. Les divisions indiquées par M. Ehrenberg, et classées sur le nombre et la disposition des points rouges, ne sem- blent pas très naturelles. Le type de ce genre est la Furcularia furcata (Vorticella furcata Mull.), qui se trouve dans l'eau douce. (E. D.) *FURCUL ARIENS. Furcularii. infus. — Famille d'Infusoires , de la division des Sys- tolides nageurs, créé par M. Dujardin (Jnf. Suites à Buffon , p. 662.), et correspondant presque entièrement à la division des Hyda- tinœa de M. Ehrenberg. Les Furculariens sont caractérisés ainsi : Animaux à corps ovoïde ou cylindrique , ou en massue, très contractiles et de forme variable, revêtus d'un tégument flexible, membraneux, susceptible de se plisser en long et ou en travers , suivant des lignes assez régulièrement espacées ; ayant une queue plus ou moins longue, terminée par deux doigts ou stylets. Ces Infusoires se trouvent dans les eaux douces ou ma- rines ; et quelques uns peuvent se propager dans des Infusoires artificiels. On connaît bien quelques espèces de cette famille : d'autres n'ont pas encore été étudiées assez complètement. Les Furculariens étaient compris par Muller dans les genres Vorticelle, Trichode et Cercaire : Lamarck a créé pour eux le genre Furcularia. M. Ehrenberg a formé dix-huit genres dans ce groupe ; mais M . Dujardin (loco cit.) n'y admet que les six genres En- teroplea, Hydatina, Notommata, Furcularia, Plaaiognatha et Lindia. (E. P.) FUS *FURCURLA. ois.— M. Lesson a établi sous ce nom une section dans le g. Mésange, pour le Parus furcatus, dont le bec est plus épais; les ailes sont concaves et la queue très fourchue. (G.) FURET, mam. — Nom vulgaire d'une esp. du g. Marte. FURIE. Furia. helm. — Ce nom a été donné par Solander (Actes d'Upsal) et depuis lui par Linné à un prétendu Ver sur lequel le premier de ces naturalistes avait reçu des renseignements qu'on regarde depuis long- temps déjà comme mensongers. Il s'agissait d'un Ver de la Suède septentrionale et de la Laponie, vivant sur les arbres et s'élan- çant sur les hommes ou les animaux qui passent à sa portée, pour pénétrer dans leur corps à travers la peau et leur occasionner une maladie cruelle. Hagen en 1790 et Modeer en 1795 ont encore parlé de cette Furie comme d'un être réel. (P. G.) *FURIES. Furiœ. arach. — M. Walcke- naër, dans le tom. Ier de son Hist. nat. des Ins. apt., a employé ce nom pour désigner, dans son genre des Clubiona, une famille dont les espèces qui la composent ont les yeux ramassés sur le devant du céphalotho- rax , sur deux lignes courbes et en avant ; la lèvre ovale , allongée , large et terminée en ligne presque droite ; les mâchoires droi- tes, écartées, allongées, bouchées à leur base , dilatées dans leur milieu ; la qua- trième paire de pattes la plus longue, la première ensuite, la troisième la plus courte. Les Aranéides désignées sous les noms de Clubiona lapidicolens et livida font partie de cette famille, et se renferment dans une toile fine , sous des pierres ; leur cocon est arrondi. (H. L.) *FURNARI\ÉES. Furnarinœ. ois.— Pre- mière section de la famille des Certhidées , établie par M. G. -R. Gray ( List of gênera ) pour un groupe d'oiseaux formés des Grim- pereaux de Guvier, et dont le g. Fournier est le type. (G.) FURNARIUS. ois. — Non latin du g. Fournier. FUSAIN. Evonymus. bot. ph. — Genre de la famille des Célastrinées - Évonymées , établi par Tournefort , et présentant pour caractères essentiels : Calice à 4 ou 5 divi- sions; nectaire central, proéminent; 4 ou 5 pétales ouverts ; 4 ou 5 étamines ; 1 stig- FUS 755 mate ; capsule à 3 ou ri valves, à' 3 ou 5 lo- ges, contenant chacune de 1 à 2 graines arillées. Ce sont des arbrisseaux originaires d'Europe, de l'Amérique septentrionale, de la Chine et du Japon, dressés ou grimpants, à branches tétragones ; à feuilles opposées, pétiolées, ovales, dentées ou denticulées ; à pédoncules axillaires en cymes. Le type de ce genre , qui renferme une dizaine d'espèces , est le Fusain d'Euiiope , E. Europœus, connu sous les noms vulgaires de Bois à lardoire, Bonnet de prêtre. Cet ar- brisseau, commun dans nos forêts, est haut de 4 à 5 mètres ; il a les fleurs petites et jaunâtres; les fruits globuleux, déprimés à leur centre , et à quatre côtes très mar- quées et arrondies. On peut employer pour les ouvrages de tour son bois jaunâtre à grain fin et serré, mais cassant , et l'on en fait des fuseaux , des aiguilles à tricoter et des lardoires; les horlogers l'achètent par petites bottes et s'en servent pour nettoyer les trous dans lesquels roulent l'extrémité des pivots; mais son emploi le plus im- portant est dans la fabrication de la pou- dre à canon, dans la composition de laquelle il entre, après avoir été réduit en un char- bon d'une légèreté extraordinaire. On se sert , dans les arts du dessin , de ce même charbon pour faire des esquisses, qui s'effa- cent sans laisser de trace. Le fruit des Fusains a une odeur nauséabonde , et agit sur l'économie comme éméto-cathartique. Les Brebis ne peuvent en faire usage sans éprouver des effets délétères. Autrefois on en préparait un onguent , employé comme antipédiculaire. Ces propriétés lui sont communes avec les Rhamnées , parmi les- quelles ces végétaux ont été placés pendant fort longtemps. On cultive encore dans les jardins d'agrément les E. latifolius, verru- cosus et americanus. On appelle aussi Fusain bâtard une esp. du g. Célastre. FUSANUS. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Santalacées , formé par Linné (Syst., XIII, 765), et renfermant 5 ou 6 es- pèces, croissant au cap de Bonne-Espérance et dans le sud de la Nouvelle-Hollande. Ce sont de petits arbres ou des arbrisseaux gla- bres , à rameaux et à ramulcs opposés ; à feuilles opposées ou les supérieures alternes, planes , peu épaisses ; à fleurs axillaires ou ^756 FUS terminales, disposées en sortes d'épis. On les cultive presque tous pour l'ornement des bosquets et des parcs. (C. L.) FUSARIA. helm. — M. de Blainville \Vers intestinaux de Bremser , p. 518) nomme ainsi des Filaires dont la bouche est pourvue de tentacules. Ex. : \eFilaria coro- nata, qui est sous la peau du cou du Rollier \Coracias garulla). (P. G.) FUSARIUM {fusus, fuseau), bot. cr. — tîenre de la famille des Gymnomycètes, éta- bli par Nées {Syst., f. 31 ) pour des Cham- pignons parasites à sporidies simples et fu- siformes , de couleurs vives , se dévelop- pant par couches sur un stroma gélatineux amorphe. FUSC ALBIN, ois. — Nom d'une esp. du .•g. Philédon. (G.) FUSCINA, Schr. bot. cr. — Syn. de Zeucodon, Schwaegr. *FUSCINIA, Schrank. bot. cr. — Syn. ade Fissidens, Hedw. FUSCITE. min. — Voy. pyroxène. FUSEAU. Fusus , Linné, moll. — Deux auteurs antérieurs à Linné, Lister et Gual- tieri, avaient distingué d'une manière assez mette le genre Fuseau, et il est probable que si Linné avait donné à ses caractères géné- Tiques une valeur un peu moindre , il eût lui-même créé le genre Fuseau , qu'il se con- tenta de désigner sous le titre d'une section, rôans son grand g. Murex. Lorsque Bru- guière , dans YEncyclopédie méthodique, commença à porter sa réforme dans le sys- tème linnéen, le premier , il proposa un g. Tuseau , correspondant d'une manière assez exacte à la 4e section des Murex de Linné. Dès ses premiers travaux , Lamarck adopta 3e g. de Bruguière, et en cela il fut imité par tous les autres zoologistes; il faut en excepter cependant Guvier , qui le laissa parmi les nombreux sous - genres des Murex. Si tous "les zoologistes furent d'accord pour adopter Je g. Fuseau, ils ne le furent pas moins dans les rapports qu'ils lui assignèrent dans leurs diverses méthodes. Leur opinion à cet «égard était pour ainsi dire commandée par celle de Linné ; il était naturel, en effet, de mettre à côté des Murex un g. qui en était extrait. A côté des Fuseaux, Lamarck plaça un g. Fasciolaire, que Linné comprenait éga- lement dans la 4e section de ses Murex. De- puis l'arrangement sanctionné par Lamarck FUS et par Cuvier, peu de zoologistes ont songé à modifier la méthode universellement re- çue ; les genres de Lamarck restèrent tels qu'ils furent caractérisés ; mais il faut dire que l'on manquait des éléments principaux pour discuter leur valeur zoologique et leurs rapports naturels. En effet, avant la publi- cation des observations de MM. Quoy etGai- mard pendant le voyage de V Astrolabe , on ne connaissait aucun animal du g. Fuseau , si ce n'est une des espèces de la Méditerra- née , mal représentée par M. Délie- Chiaje. On ne pouvait donc faire une comparaison sérieuse des animaux de ce g., soit avec ceux des Murex, soit avec ceux des Pyrules ou des Fasciolaires. Grâce aux recherches des laborieux voyageurs que nous venons de ci- ter, la science possède aujourd'hui quelques uns des éléments nécessaires à l'appréciation du g. Fuseau et de quelques uns de ceux qui l'avoisinent. Il semble au premier abord qu'il y ait une grande difficulté à distinguer l'animal des Fuseaux de celui des Rochers ; cette difficulté provient surtout de ce que l'on attache toujours trop d'importance à la forme générale de la coquille , et que l'on éprouve quelque répugnance à introduire parmi les Rochers des espèces qui n'ont au- cune trace des varices qui caractérisent si fortement ce genre. C'est par suite de l'ha- bitude où sont les conchyliologistes de placer dans le g. Fuseau toutes les coquilles fusi- formes, que MM. Quoy et Gaimard ont con- servé dans ce genre des espèces appartenant certainement aux Murex. Déjà plusieurs zoo- logistes ont attaché une certaine importance à la position des yeux sur les tentacules des Mollusques gastéropodes ; on sait, en effet, que ces organes ont une position bien dé- terminée dans certains groupes, ce qui a été mis hors de doute depuis longtemps par Adanson. Dans les trois espèces de vrais Fu- seaux figurées par MM. Quoy et Gaimard , la tête du Mollusque est très petite, termi- née en avant en forme de V , parce qu'elle se prolonge en deux tentacules; les yeux sont placés à la base de ces tentacules, et du côté externe, ils sont subsessiles, et ne sont portés ni sur un pédicule ni sur un renfle- ment. Ce caractère de la position des yeux est identiquement le même dans une Fas- ciolaire , et même dans deux Turbinelles ; dans les Murex au contraire, l'œil est porté FUS sur le milieu de la longueur des tentacules, et c'est en cela que ce g. se rapproche nota- blement des Pourpres. Comme on le voit , si ce caractère conserve par sa constance une grande valeur zoologique, il faudrait obser- ver un grand nombre des animaux des genres Fusus, Fasciolaria et Turbinella, pour pou- > h classer définitivement les espèces, puis- qu'il se pourrait que dans un même g. na- turel, il se trouvât des espèces ayant la co- quille chargée de varices , comme dans les Mwre», ou sans varices, comme dans les Fu- seaux ; ou bien présentant à la columelle , soit quelques plis très obliques, comme dans les Fasciolaires , ou des plis médiocres et l: ansverses, comme dans les Turbinelles. Il pourrait également résulter de cette nou- olle manière d'envisager les genres qui ::ous occupent, que l'on serait également bligé de ranger parmi les Murex des co- quilles sans varices , les unes à columelle . -mple, les autres à columelle plissée. Il est :icore une autre difficulté à la classification "un certain nombre d'espèces qui flottent, ; our ainsi dire , entre les Fuseaux et les uccins ; lorsque nous avons traité de ce ernier g., nous avons fait voir qu'il fallait n détacher les Tritonium de Muller, qui , par leurs caractères , établissent un passage entre la famille des Murex et celle des Buc- cins. On concevra sans peine que pour dé- cider définitivement de la place que doivent occuper les diverses espèces des genres dont il vient d'être question, il ne suffit pas de connaître les animaux de quelques unes d'entre elles , il faudrait que l'observation d'un plus grand nombre permît de généra- liser les caractères zoologiques , et d'appré- cier enfin leur valeur. Le g. Fasciolaire de Lamarck, dont nous avons déjà dit quelques mots , a un animal qui ne diffère en rien de celui des Fuseaux, d'après MM. Quoy etGaimard. Les coquilles elles-mêmes sont fusiformes , et ne se dis- tinguent des Fuseaux proprement dits que par quelques plis très obliques et inégaux , se montrant constamment à la base de la columelle. Ces plis vont en décroissant d'avant en arrière, et leur constance leur a fait attribuer une valeur générique par La- marck. 11 paraît cependant que cette valeur est à peu près nulle : aussi pensons-nous qu'il est convenable de faire rentrer les Fas- FUS 757 i ciolaires parmi les Fuseaux , en formant pour elles une petite section particulière. On est d'autant plus porté à amoindrir la valeur de ce caractère, que l'on en voit une modification dans le g. Fulgur de Montfort, dans lequel il n'existe plus qu'un pli co- lumellaire, au lieu de trois qui sont dans les Fasciolaires. L'adjonction de quelques Tur- binelles au g. Fuseau pourrait se justifier aussi par quelques espèces établissant un passage entre les deux genres ; c'est ainsi que, parmi les fossiles des environs de Pa- ris, Lamarck avait signalé depuis longtemps des Fuseaux qui ont un ou deux plis trans- verses sur le milieu de la columelle ; en ajoutant un troisième pli, ces Fuseaux de- viendraient des Turbinelles, et l'on convien- dra que ce caractère des plis columellaires a réellement peu de valeur. En adoptant les vues nouvelles que nous venons d'exposer, on pourrait caractériser le g. Fuseau de la manière suivante : Animal gastéropode, rampant sur un pied petit , épais , ovale ou subquadrangulaire ; tête petite, aplatie, étroite, terminée en avant par deux tentacules courts, coniques, portant les yeux à la base, du côté externe; manteau court , se prolongeant en avant en un canal étroit , un peu plus long que celui de la coquille ; la tête percée en dessous d'une fente buccale étroite, en forme de bou- tonnière, et par laquelle l'animal fait sortir une trompe plus ou moins longue ; coquille allongée $ fusiforme , généralement étroite , ayant la spire aussi longue ou plus longue que le canal terminal ; ouverture ovalaire , à columelle tantôt simple , tantôt plissée , soit à la base, soit vers le milieu ; canal ter- minal, allongé, étroit, sans échancrure ter- minale ; ce canal est droit, et non renversé vers le dos de la coquille ; opercule corné , onguiforme, à sommet terminal. Tel que nous venons de le caractériser , le g. Fuseau renferme un très grand nombre d'espèces répandues dans presque toutes les mers ; cependant le plus grand nombre, et celles qui acquièrent la plus grande taille, proviennent des mers les plus chaudes, où elles sont en grande abondance. On en con- naît aussi à l'état fossile un nombre presque aussi considérable que de vivantes. Ces fos- siles appartiennent aux terrains tertiaires , et c'est dans les terrains parisiens qu'on en 758 FUS FUS a découvert le plus. En réunissant tout ce qui est connu aujourd'hui dans le g. Fuseau, on en compte plus de 300 espèces ; on peut donc dire que c'est l'un des g. les plus im- portants que contiennent les Mollusques. (Desh.) FUSIBILITÉ. Fusibilitas. chim. — On appelle ainsi la propriété dont jouissent cer- tains corps de passer de l'état solide à l'état liquide sous l'influence du calorique. On dit qu'un corps est fusible quand il est suscep- tible de se liquéfier sans l'addition d'un fon- dant. *FUSICOCCUM, Corda, bot. cr.— Syn. de Cryptosporium, Link. FUSIDIUM, Lk. bot. cr. — Syn. de Fu- sisporium, Fr. FUSIFORME. Fusiformis (fusus, fu- seau ; forma , forme ). zool. , bot. — Cette expression , usitée en zoologie et en bota- nique, se dit d'un corps, d'un organe ou d'une portion d'organe ayant la forme d'un fuseau , c'est-à-dire allongé , renflé au mi- lieu , et diminuant de volume à partir du centre à chacune de ses extrémités, pour se terminer en pointe. La coquille d'une esp. du g. Bulime présente cette disposition , dont on trouve un exemple dans la racine de la Rave. FUSIFORMES. Fusiformia , Lat. moll. — M. Latreille , dans ses Familles natu- relles du règne animal , a proposé sous ce nom une famille assez considérable , dans laquelle il rassemble des genres empruntés à plusieurs des familles de Lamarck. Ces g. sont les suivants : Potamide , Cérite , Can- cellaire, Fasciolaire , Carreau , Pleurotome, Turbinelle, Fuseau, Latyre, Clavatule et Pyrule. Nous ferons observer d'abord que parmi ces genres , il y en a quelques uns qui sont rejetés depuis longtemps des mé- thodes : ce sont les Potamides, qui rentrent dans les Cérites ; Carreau et Latyre , dans lesPyrules; et Clavatule, dans lesPleuroto- mes. Comme tous les conchyliologistes l'ont senti, la plupart de ces genres ont entre eux de l'analogie; mais cela ne suffit pas pour admettre la famille proposée par Latreille. Voy. CANALIFÈRES et MOLLUSQUES. (DESH.) FUSILABES. arach. — Sous ce nom est désignée par M. Walckenaër dans le t. Ier de son Hist. nat. des Ins. apt., la deuxième fa- mille de son genre Sphodros , et dont la seule espèce qui la compose a les yeux in- termédiaires postérieurs très rapprochés des latéraux postérieurs. La lèvre est allongée, étroite, en forme de fuseau, un peu arron- die à son extrémité. Les mâchoires sont cy- lindroïdes ou en carré long à côtés paral- lèles, arrondies à leur extrémité. Le Spho- dros Lucas, S. Lucasii Walck., est le type de cette famille. (H. L.) FUSION. Fusio {fundere, fondre), phys. — État d'un corps dont on a détruit la force cohésive par l'addition du calorique, ou de tout autre mouvement de perturba- tion éthérée , entre les sphères qui entou- rent les molécules pondérables. Un courant électrique produit la Fusion des corps en portant ainsi le trouble dans les mouvements harmoniques des sphères éthérées , et en élevant en même temps la température. Voy. ÉLECTRICITÉ, ÉTHER , GALVANISME, etC Le point de Fusion des corps varie consi- dérablement: ainsi le mercure est fusible à — 40° centig., tandis que le fer ne Test qu'à -f- 2000° centig. Le platine ne s'ob- tient qu'à l'état mou , et non à celui d'une bonne Fusion. On nomme fluidité cette per- méabilité des corps et leur alliance aux mouvements perturbateurs qui désagrègent leurs éléments et les rendent indépendants les uns des autres. (P.) FUSISPORÏUM {fusus, fuseau; spo- rium, spore), bot. cr. — Genre de la fa- mille des Hyphomycètes-Sépédoniés , établi par Fries (Ph. hom., 186), pour des Cham- pignons croissant sur les plantes en putré- faction. Les sporidies sont cylindriques ou fusiformes, cloisonnées, réunies en groupes dans les articles des filaments , dressés ou décombants et quelquefois évanescents. FUSUS. moll. — Voy. fuseau. FUSZITE ouFUSCITE. min.— M. Schu- macher a donné ce nom à un minéral dont la composition a été longtemps incertaine, et qui est regardé aujourd'hui comme un Pyroxène. Voy. ce mot. GABB1ÎO. géol. — Syn. d'Euphotide. *GABERTIA, Gaud. bot. ph. —Syn. de Grcmmatophyllum , Bium. *GABRIIS. Ins. —Genre de Coléoptères pentamères, famille des Brachëlytres, tribu des Staphylinides , fondé par Leach et non adopté par M. Érichson , qui , dans sa mo- nographie de cette famille, en comprend les espèces dans le g. Philonthus du même au- teur. Voy. ce mot. (D.) GABRONITE. min. — Ce minéral, placé en appendice par M. Bëudant à la suite de la Chabasie, est une substance lithoïde, jau- nâtre, d'un éclat gras, à cassure écailleuse, plus dure que le verre, fusible au chalumeau en verre opaque, soluble par digestion dans l'acide hydrochlorique. La Gabronite se compose de 54 parties de Silice , 34 d'Alu- mine, 17 de Soude, et de quelques parties de Magnésie , d'Oxyde de fer et d'Eau. Sa pesanteur spécifique est de 2,74. (C. d'O.) GADE. Gadus. poiss. — Sous ce nom, em- ployé par Artédi , les zoologistes réunissent tous les poissons voisins du Merlan ou de la Morue, qui ont, comme ceux-ci, les ventrales attachées sous la gorge, plus en avant que les pectorales, et dont le premier et le second rayon se prolongent en un filet plus ou moins délié. On voit une exagération de ce prolongement dans le genre des Phy- cies. Le corps de ces poissons est généralement allongé, atténué et comprimé vers la queue. Mais l'abdomen n'étant pas très grand, et les muscles du dos ayantà leur origine une épais- seur assez considérable, il en résulte qu'il y a dans ces poissons une assez grande quantité de chair musculaire ; et comme cette chair est généralement légère ■et de bon goût, tous ces poissons donnent à l'homme un ali- ment recherché. Les écailles sont générale- ment petites ; la tête est toujours assez grosse. La gueule est largement ouverte , armée de dénis variables de forme, et im- plantées sur les mâchoires et sur le vomer. L'estomac est très grand, avec de nombreux cœcums auprès du pylore. Généralement ces poissons ont une grande vessie natatoire. Leur cerveau est grand; les tubercules sont bien distincts; les cavités ventriculaires des lo- bes antérieurs et les fibres qu'elles contien- nent très visibles. L'entrecroisement des nerfs optiques est manifesté dans toutes les espèces de ce groupe. Tous les rayons des nageoires sont flexibles et sans articulations. C'est à cause de ce caractère qu' Artédi et Cuvier ont rangé ces poissons parmi les Malacoptéry- giens. Ils ont en général de petites pectorales et de petites ventrales, du moins quant à leur surface , car ces dernières sont quelquefois très allongées. Quant aux nageoires impai- res, elles ont de la tendance à couvrir toute la longueur du dos ou du dessous de la queue; mais souvent elles se subdivisent en plusieurs lobes , et il y en a toujours un de moins à l'ovale qu'à la dorsale; ce sont ces divisions qui font des Gades à une, à deux , à trois dorsales. Le plus souvent la caudale est petite et distincte des deux au- tres nageoires verticales; mais quelquefois elle s'y réunit, et l'on voit alors les premiers indices de la disposition que la nature don- nera à ces nageoires dans les Apodes. Tous ces poissons produisent un nombre considérable de petits ; le nombre des œufs se compte par centaines de mille : aussi donnent-ils lieu à des pêches abondantes qui intéressent l'économiste , l'homme d'É- tat , le marin, comme la variété de leur or- ganisation intéresse le naturaliste et le phi- losophe. Les légions de ces poissons se tien- nent dans les mers polaires ; l'espèce que l'on pêche dans les mers septentrionales par des expéditions nautiques considérables , et qui constituent de véritables flottes , est la Morue des mers asiatiques. Comme c'est presque le seul Gade qui donne lieu à la grande pêche, on avait négligé pendant longtemps de rechercher dans les autres contrées s'il y avait des Gades. On sait main tenant, surtout par les savantes recherches de M. Gay, qu'il existe des Gades dans l'hé- 760 GAD misphère austral , qu'ils y vivent par trou- pes considérables , et qu'ils pourraient don- ner lieu à des pêches préférables et abon- dantes. Ce sont surtout des Lingues (Gaduz molva ), qui y pullulent ; elles y prennent une taille au moins égale , si elle n'est su- périeure , à celle de nos Lingues arctiques. Je ferai cependant remarquer que ce ne sont pas les mêmes espèces aux deux pôles. Il existe aussi près de Chilore des poissons à barbillons sous le menton , à trois dorsales et à deux anales , par conséquent des espè- ces du genre des Morues ; mais ce sont des espèces distinctes de celles de notre pôle, et Je ne sais si elles deviennent aussi grandes dans les mers antarctiques. 11 y a peu de Gades entre les tropiques; on trouve cepen- dant les Phycies dans l'Atlantique jusque près de l'Equateur. Outre quelques espèces propres aux mers équinoxiales , on y ren- contre aussi les Phycies de la Méditerranée. On trouve aussi des Gades dans les eaux douces , soit du nord de l'Europe , soit de l'Amérique septentrionale. Les espèces sont distinctes dans les deux continents; elles appartiennent à la division des Lotes. J'ai parlé du nombre des nageoires des Gades et de la présence de barbillons autour de la bouche. En combinant les caractères dont l'ensemble est reproduit avec constance dans certaines formes déterminées , on est venu à faire du genre Gade de Linné une famille que quelques zoologistes ont pré- féré appeler Gadoïdes , et on a subdivisé le genre linnéen en ceux des Morues, des Mer- lans , des Merlus, des Lotes, etc. , à cause de l'importance des espèces de poissons qui se rapportent à chacun de ces genres. Il faut donc renvoyer à chacun de ces mots , ainsi que je l'ai fait précédemment pour le mot Clupes, qui comprend les Harengs, les Sardines , etc. (Val.) GADIN , Adans. moll. — Le Gadin d'A- danson {Voy. au Sénégal) est une coquille patelliforme, irrégulière , qui appartient au genre Siphonaire de Sowerby. Voyez sipho- naire. (Desh.) GADOÏDES. poiss. — Cuvier a établi sous ce nom dans son ordre des Malacoptérygiens subrachiens , une famille qui renferme les g. Gade, Lépidolèpre et Macroure. GADOLINITE. mim. — Nom d'un Sili- cate de Cerium. Voy. silicate. GAI GADUS. poiss. — Voy. gade. G.ERTNERA ( nom propre ). bot. ph. — Genre de la famille des Loganiées, établi par Lamarck (Illustr., n. 506, t. 167) pour des arbres de Madagascar et de Mau- rice, à feuilles opposées, pétiolées, coriaces, oblongues , très entières , à stipules engai- nantes, cylindriques , très entières, ou fila- menteuses à la pointe , à fleurs terminales paniculées ou en corymbe. Le typé de ce g. est le G. vaginatus Lam. — Gœrtnera, Retz., synonyme de Pongatium, Juss. — Gœrtnera, Schreb., synonyme d'Hiptage, Gœrt. GAFET. moll. — Adanson nomme ainsi une espèce de Donace, voisine du Donax den- ticulata de Linné. Voy. donace. (Desh.) GAGEA, bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées-Tulipacées, établi par Salisbury (Annal, of Bot., N., 555) aux dépens du g. Ornithogale de Linné , pour des plantes bulbeuses , scapigères , originaires de l'Eu- rope et de l'Asie médiane , rares dans les parties méditerranéennes de l'Afrique , à fleurs en ombelles foliacées -bractées. Le type de ce g. est YOrn. spathaceum, aujour- d'hui Gagea minima. *GAGNEBI]\A (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Mimosées-Acaciées , établi par Necker pour des arbustes de l'A- frique australe , à feuilles glabres , bipin- nées, à folioles linéaires et multijuguées, à fleurs petites et jaunâtres, en épis linéaires. Le type de ce genre, qui comprend deux es- pèces, est le G. tamariscina. GAGNEDI , Bruce, bot. ph. — Syn. de Protea , L. GAMMA, bot. ph. — Genre de la famille des Cypéracées-Cladiées , établi par Forster (Gen., n. 26 ) pour des herbes de l'Austra- lasie , à chaumes feuillus , à feuilles allon- gées , rudes, roulées , inflorescence en pani- cules composées, mêlées de feuilles. Ce g., qui renferme un petit nombre d'espèces, est divisé en deux sections : le Melanogahnia pour celles à 3 étamines et à stigmate in- divis, et Eugahnia pour celles à 6 étamines et à stigmates bifides. GAIDEROPE. Gaderopaj Fav. Derb. moll. — Les conchyliologistes du siècle der- nier ont donné ce nom à l'espèce de Spon- dyle qui vit dans la Méditerranée, et auquel Linné a appliqué la dénomination de Spot* dylus gaideropus. Voy. spondyle. (Desh.) GAI GAIDROPSARUS. poiss. —Genre établi par Rafinesque pour un Poisson de la Mé- diterranée , et qui n'est autre que le Mus- telle de Rondelet. GAILLARDIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées (Hé- lianthacées , Nob. , Nom. bol. et Dict. bot. , inéd. ), tribu des Sénécionidées - Héléniées , formé par Fougeraux ( Mém. Acad. Par. , 1786, p. 1 ), et renfermant 6 ou 7 espèces , croissant toutes dans l'Amérique septentrio- nale, et dont la plupart ont été introduites et sont recherchées pour l'ornement des jar- dins en Europe. Ce sont des herbes an- nuelles ou vivaces , dressées , couvertes de poils courts ; à feuilles alternes , dont les supérieures très entières , sessiles ou semi- amplexicaules, à rameaux longuement dé- nudés , monocéphales ; à capitules multi- flores , amples , hétérogames , dont le disque fauve ou jaune, les ligules jaunes et oran- gées à la base. C'est à tort que Lamarck a altéré l'orthographe du nom générique en celui de Galardia. (C. L.) GAILLARDOTELLA, Bory. bot. cr. — Syn. de Rivularia, Rth. GAILLET ou CAILLE-LAIT. Galiwm (yoàlov, le caille-lait commun des modernes, de yâXa , lait), bot. ph. — Genre intéressant et nombreux de la famille des Rubiacées , tribu des Rubiées ( Stellatœ , Cham. et Schlecht. ! ), formé par Linné {Gen., 458), revu par divers auteurs modernes, et surtout par De Candolle, qui le divisent en un grand nombre de sections (14), qu'il serait trop long d'énumérer ici {V. DC. , Prodr. , IV, 593; Endlich. , Gen. PL, 3100). 11 com- prend aujourd'hui près de 180 espèces plus ou moins bien déterminées , et à peu près autant de synonymes. Ce sont des herbes annuelles ou pérennes , rarement suffruti- queuses à la base, et répandues sur la sur- face entière du globe , principalement dans les parties tempérées. Ce sont en général des plantes de formes élégantes, à tiges grêles, anguleuses ou carrées , s'appuyant sou- vent, pour croître, sur les végétaux voisins ; à feuilles opposées et verticillées, avec leurs stipules falciformes; à fleurs nombreuses, petites , blanches , jaunes ou purpurines , disposées en panicules terminales et axil- laires. Quelques espèces ont été autrefois vantées pour leurs propriétés pharmaceuti- GAI 761 ques , reconnues nulles ou à peu près , et abandonnées de nos jours. On pourrait tou- tefois retirer une excellente teinture rouge de leurs racines , si celles-ci étaient plus grosses et plus nombreuses. L'une des plus communes, le G. verum L. (Caille-lait commun), qui croît partout dans les lieux incultes, sur les bords des chemins, les bois, les prés secs, etc., est mêlé au lait dans le comté de Chester , en Angleterre , et lui donne, dit-on , ce goût particulier qui; distingue le fromage de ce nom. La plante elle-même , bouillie avec de l'alun , sert à teindre en jaune , et ses racines en rouge Une autre esp., fort commune également, 1 G. aparine L., vulgairement le Grateron, es| bien connue des promeneurs, aux vêtement^ desquels elle s'accroche par les aspérités on-^ cinées qui couvrent ses tiges et ses feuilles. Comme la précédente, elle croît partout, mais principalement dans Les bois et les haies. 11 est à peine nécessaire de dire qu'au- cune de ces plantes ne possède la faculté de faire cailler le lait. (C. L.) *GAILLONA, Bonnem. bot. cr. — Syn. éeDasya, Ag. GAILL01VELLA. bot. cr. — Synonyme de Lysigonium, Lk. *GAILLONIA ( Gailion , botaniste fran- çais), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées , tribu des Spermacocées , établi par Ach. Richard {Mém. soc. hist. nat. Par., V, 153, t. 15, f. 3), et contenant environ 3 espèces. Ce sont des plantes herbacées , pérennes, découvertes en Perse, d'une con- sistance rigide , dure , à rameaux opposés , entièrement couvertes (même les corolles), d'une pubescence fine et veloutée ; à feuilles opposées , linéaires, calleuses-mucronées au sommet, portant de chaque côté des stipules binées, tantôt courtes, stipuliformes, tantôt longues et foliiformes; à fleurs, les unes so- litaires , nues , sessiles dans la dichotomie des rameaux; les autres sessiles au somme des rameaux, entre les deux dernière feuilles. (C. L.) *GAIMARDIA (Gaimard, naturaliste, voyageur français), bût. ph. — Genre formé par Gaudichaud (Freyc. Voyag., 418 et 30), et rapporté avec quelque doute à la petite famille des Centrolépidées , et qui parait appartenir assez bien encore à celle des Res- tiacées. Il ne renferme encore qu'une es- 762 GAI pèce ; c'est une petite herbe découverte par ce savant voyageur dans les îles Malouines. Elle est gazonnante, glabre ; les tiges en sont dressées, subfastigiées, ramifiées au sommet, et sont très feuillées ; les feuilles en sont im- briquées , subulées-triquètres , engainantes à la base ; les rameaux épais , feuilles , et terminés par un épillet solitaire , uniflore , et portant quelquefois un second ovaire in- fertile. (C. L.) GAINE. Vagina. zool., bot. — En zoolo- gie, le nom de Gaîne a été appliqué par Fa- bricius aux insectes suceurs à suçoir corné , renfermant les appareils pongitifs. M. de Blainville a donné ce nom au tubercule qui renferme les pinceaux de soie des Chétopo- des. — En botanique, c'est la base de certaines feuilles qui enveloppent la tige dans une partie de sa longueur, et tient lieu de pé- tiole. Elle est fendue comme dans les Gra- minées ou entière comme dans les Cypéra- cées. GAIMER. Cercis. bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées-Sophorées, éta- bli par Linné (Gen., n° 510) pour des arbres de l'Europe australe et de l'Amérique bo- réale , dont les feuilles simples , nervulées , cordées à leur base , et naissant après les fleurs ; fleurs se développant par fascicules sur le vieux bois et les branches ; pédicelles uniflores. Les caractères essentiels de ce g. sont : Calice à 5 dents obtuses ; carène à 2 pétales distincts; ovaire pédicule; 10 éta- mines inégales , libres ; gousse aiguë , très aplatie; graines presque globuleuses; em- bryon au centre d'un endosperme charnu. On cultive dans nos jardins le Gainier commun, C. siliquastrum , plus connu sous le nom d'Arbre de Judée. C'est un arbre de 25 pieds, rameux, à écorce noirâtre, dont les feuilles en cœur sont molles et d'un vert tendre ; il porte dès les premiers jours du printemps des fleurs roses d'un aspect très agréable. Leur saveur piquante les fait quel- quefois employer en assaisonnement sur les salades , ou l'on en confit les boutons au vinaigre. On cultive cet arbre en palissades ou en massif, et il s'accommode des terrains les plus maigres. Le G. du Canada a les fleurs d'un rose plus pâle. GAI1XULE. Vaginula. bot. — On appelle ainsi le tube membraneux qui contient la toase du pédicelle dans les Mousses. GAL GAL. Gallus. poiss. — Division établie par Cuvier dans le g. Vomer pour ceux de ces Acanthoptérygiens ayant les mêmes ca- ractères que le g. Blepharis , et qui n'en diffèrent que par un profil plus vertical. GALACTIA (yaXa, lait), bot. ph.— Genre de la famille des Papilionacées (Phaséolacées, Nob., Nom. bot. et Dict. bot., inéd.), tribu desPhaséolées-Glycinées, formé par P. Brown ( Jam. , 298), et comprenant une trentaine d'espèces environ, croissant sous les régions tropicales ou subtropicales du globe. Ce sont des plantes herbacées ou suffrutiqueuses , volubiles ou couchées, à feuilles trifoliolées, dont les folioles stipellées , à impaire dis- tante, et quelquefois unifoliolées par l'a- vortement des folioles latérales ; à corolles purpurescentes , bleues ou blanches , avor- tant souvent, ainsi que les étamines. Les fleurs sont disposées en fascicules , à rha- chide persistante rubradiforme , munie de bractées décidues et de petites bractéoles subappliquées. On en caltive quelques unes dans les jardins. (C. L.) GALACTITES ( yaX«, lait ). bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Cynarées-Silybées , formé par Mœnch (Méthod. , 558 ), et adopté par tous les au- teurs. 11 a pour type et unique espèce la Centaurea galactites L., herbe lactescente (unde nomen specif.), rameuse, ayant le port d'un Cirsium. La tige , les rameaux sont tomenleux; les feuilles pinnatifides sont glabres et veinées de blanc en dessus , finement velues en dessous; les lobes en sont épineux ; les capitules multiflores , hé- térogames ; à fleurs pourpres, roses ou blan- ches. On la cultive dans quelques jardins. (C. L.) *GALACTODEl\DRO]V, Humb. bot. ph. — Synonyme de Brosimum, Swartz. *GALADES,Fav. Derb. moll.— Ce mot, qui signifie blanc laiteux, a été appliqué par les anciens à celles des coquilles bivalves qui sont d'un blanc pur en dedans. Rondelet l'appliqua plus spécialement à quelques co- quilles lisses et blanches appartenant au g. Telline. Voy. ce mot. (Desh.) GALAGO. Otoclinus. mam. — LesGalagos constituent un petit genre de Lémuriens africains distingué dès 1796 par E. Geoffroy, et par G. Cuvier en 1798. On doit à Adan- son les premiers renseignements relatifs à GAL GAL 763 ces animaux. Il les recueillit au Sénégal pendant son voyage dans cette partie de l'Afrique ; Adanson put même se procurer le Galago en nature, et les nègres, aux recher- ches desquels il le dut , le lui donnèrent sous le nom d'animal de la Gomme , ajou- tant qu'il vit dans les forêts de Mimosa, qui produisent la Gomme, et qu'il se nourrit vo- lontiers de cette substance. L'espèce à la- quelle se rapportent ces Quadrumanes ayant été inscrite par Schreber dans les catalogues méthodiques sous le nom de Lemur galago, Illiger a pensé qu'il ne fallait pas employer comme générique un nom qui avait une va- leur spécifique , et il a proposé celui d'Ofo- clinus, que divers auteurs ont adopté. Les Galagos ont 36 dents comme les Ma- kis (| incisives, 7 canine et 7 molaires); mais par leurs formes et leur petitesse , ces dents se rapprochent plus de celles des Loris que de celles des vrais Makis. Leur tête est aussi plus courte et plus renflée à la partie cérébrale que dans les Makis. Ils n'ont pas les yeux aussi grands que ceux des Loris ; mais leurs oreilles sont plus grandes que celles de ces animaux , en cornet évasé et presque tout-à-fait dépourvues de poils. Leur nez est nu, et les narines sont percées en fente virguliforme sur ses côtés. Leurs quatre pattes ont les pouces bien opposa- bles, et tous leurs doigts , sauf le deuxième orteil , qui a un ongle subulé comme celui des autres Lémuriens, sont dilatés en pelote à leur extrémité, et pourvus d'ongles aplatis. L'index est un peu écarté des autres doigts, et rappelle la disposition caractéristique des phalanges. Le tarse des pieds de derrière est long, surtout dans les deux os qu'on appelle calcanéum et scaphoïde. Le corps a, comme celui de la plupart des Quadrumanes, un os supplémentaire entre la première et la se- conde rangée. Les Galagos sont du petit nombre des Quadrumanes qui ont six ma- melles, deux pectorales, deux hypochondres, et deux à la région épigastrique latérale. Une autre particularité de ces animaux est d'avoir, comme les Tarsiers, l'urètre séparé de la vulve et traversant le clitoris. Ce sont des Mammifères de petite taille , très vifs dans leurs mouvements et pleins de gentillesse. La finesse de leur poil et leur queue assez longue et en panache con- tribuent aussi à leur donner une certaine élégance. Leur régime est insectivore, et par leur genre de vie, ils appartiennent aux ani- maux crépusculaires. On les trouve dans les grands bois des régions les plus chaudes de l'Afrique, au Sénégal, en Abyssinie, en Gui- née et en Cafrerie. Il y en a trois espèces bien remarquables : la première, de la taille d'un Loir et de couleur rousse, est le Galago de Demidoff; elle vit au Sénégal ainsi que la seconde , ou Galago d' Adanson et de Geof- froy ( Lemur Galago des Linnécns ) : celle- ci est grosse comme un Écureuil et de cou- leur cendrée ; on la retrouve en Abyssinie. E. Geoffroy lui a consacré un long article dans l'ouvrage de F. Cuvier sur les Mammi- fères. Les Galago Maholi de Cafrerie, et Al- leni de Fernando Po en sont très voisins, si même ils en diffèrent. La troisième espèce , anciennement connue, est le Galago crassi- caudatus de E. Geoffroy et G. Cuvier, fort semblable à celui du Sénégal, mais presque double en grandeur : on le suppose de Ca- frerie. M. Is. Geoffroy a fait connaître qu'on avait à tort révoqué en doute l'existence du Galago de Demidoff. Le Galago Potto de quelques auteurs n'est point un vrai Galago. Bennett y a reconnu le type d'un sous-genre nouveau qu'il appelle Perodicticus . (P. G.) GALANE. Chelone (x^uvn> tortue; la lèvre supérieure de la corolle a été comparée à la carapace de cet animal), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophulariacées , formé par Linné, et renfermant aujourd'hui 5 ou 6 espèces, la plupart introduites et re- cherchées pour l'ornement des jardins en Europe. Elles croissent dans l'Amérique septentrionale. Ce sont des herbes vivaces ou à peine suffrutescentes à la base; à feuilles opposées , dentées ; à fleurs termi- nales , en épis. Lhéritier a retiré du genre Chelone un as- sez grand nombre d'espèces , pour en com- poser son genre Penstemon ou Pentastemon, qui ne diffère du premier que par un carac tère insignifiant. Voy. ce mot. (C. L.) GALAKGA, Rumph. bot. ph. — Syn. d'Alpinia, L. GALANTHUS (yïï*, lait; âv9oS , fleur ; lisez Galactanthus). bot. ph. — Genre de la famille des Amaryllidacées, tribu des Ama- ryllidées , formé par Linné (G«i., 401 ), et ne contenir.', que 2 espèces , introduites et 764 GAL cultivées dans les jardins. Ce sont des plan- tes herbacées bulborhizes, croissant dans l'Eu- rope centrale et australe , l' Asie-Mineure ; à feuilles radicales peu nombreuses, linéaires, Carénées ou lancéolées, plissées au bord, en- gagées à la base , glaucescentes ; à scape un peu comprimée , subuniflore ; à fleur blanche , pédonculée , sortant d'une spathe monophylle, lacérée latéralement. Sa capsule vient par la courbure du scape se cacher en tête pour y mûrir et en propager ses graines. L'espèce la plus commune , vulgairement appelée Perce-Neige, Galant-d' Hiver, vient dans nos contrées souvent épanouir sa jolie fleur, lorsque la neige couvre encore le sol. Son bulbe ovale jouit d'une saveur acre dont l'emploi pourrait être fort utile dans la thé- rapeutique. Il y a lieu de s'étonner qu'en raison du grand nombre d'individus de cette espèce , qu'on trouve partout dans les prés et les bois en France , les médecins et les chimistes n'aient pas cherché à étudier les éléments et les effets de la saveur que nous signalons. (G. L.) GALARDIA. bot. ph. — Fo^gaillabdia. GALASIA. bot. ph. — Voy. gelasia. GALATEA, Cass. bot. ph. — Syn. de Gàlatella, Cass. GALATELLA (diminutif de Galatea). bot. ph. — Genre de la famille des Compo- sées, tribu des Astéroïdées-Euastérées, formé par Cassini (Dict. se. nat., XXXVII, 463, 488), et renfermant environ une quinzaine d'espèces communes dans l'Amérique et l'A- sie boréales, rares en Europe. Plusieurs d'entre elles sont cultivées dans les jardins botaniques. Ce sont des herbes vivaces , à tige simple, corymbeuse au sommet, garnie de feuilles alternes, très entières, oblongues ou linéaires , sessiles , trinerves à la base , souvent couvertes , surtout en dessus , de points enfoncés, subglanduleux; à capitules multiflores , hétérogames , dont les disques jaunes , les ligules du rayon distantes , bleues , purpurescentes ou blanchâtres. (C. L.) GALATHEA , Salisb. bot. ph. — Syn. douteux de Cipura, Aubl. GALATHÉE. Galathœa (nom mytho- logique), moll. — Le genre Galathée n'est complètement connu que depuis un petit nombre d'années ; la coquille seule l'é- Itait depuis fort longtemps; cas Cft là GAL trouve dans l'ouvrage de Lister, Born, en la faisant figurer, l'inscrivit parmi les Vé- nus sous le nom de Venus paradoxa , sans doute parce qu'il observait en elle des carac- tères bien différents de ceux des autres Vé- nus. Gmelin , par suite d'un double emploi, reproduisit cette même coquille dans le g. Telline et parmi les Vénus ; enfin Bruguière, dans Y Encyclopédie , établit le g. Galathée pour le Venus paradoxa de Born. Dès ses premiers travaux , Lamarck s'empressa d'a- dopter le genre de Bruguière , en le caracté- risant d'une manière assez complète. Déjà il existait un g. Galathée parmi les Crustacés; dans la crainte de voir s'établir de la confu- sion par suite d'un même nom générique deux fois répété dans la nomenclature, M. de Roissy proposa , dans le Buffon de Sonnini , de substituer le nom d'Égérie à celui de Ga- lathée pour le genre de Bruguière ; le chan- gement ne fut point adopté, et le g. Galathée subsista dans la plupart des méthodes. Ce- pendant Schweigger, se fondant sur l'analo- gie des Galathées et des Cyclades , et , s'ap- puyant sur l'opinion de Cuvier, les confondit avec ces dernières et sous le même nom. Un peu plus tard , M. Sowerby, en adoptant ce genre , proposa de lui donner le nom de Potamophylla ; enfin , plus récemment , M. Reeve , dans sa Conchyliologie systéma- tique , proposa encore un autre nom , celui de Mégadesme , voulant ainsi signaler l'un des caractères principaux du genre, c'est-à- dire le développement considérable du liga- ment. Jusqu'alors nous n'avons point men- tionné l'animal du g. Galathée ; c'est qu'en effet il est resté inconnu jusqu'en 1832, épo- que à laquelle M, Rang, au retour d'un voyage sur la côte du Sénégal , publia des observations très intéressantes , dans le tome XXV des Ann. des sciences naturelles. M. Rang a constaté , contrairement à l'opi- nion reçue jusqu'alors , que les Galathées habitent les eaux douces de la Sénégambie , et non celles de l'Inde, de la Chine, de Cey- lan , comme les naturalistes le croyaient. Il observa aussi dans l'animal des caractè- res qui justifièrent complètement l'établis- sement du genre d'après la coquille. Quoique fluviatile , la coquille des Galathées est très épaisse; elle est trigone , subéquilatérale ; ses crochets sont grands et proéminents, Éuhcordiformes ; la surface extérieure est revêtue d'un épidémie d'un beau vert, lisse et brillant; lorsqu'il est enleva , la co- quille est d'un beau blanc de porcelaine, et ornée d'un petit nombre de rayons d'un beau violet. La charnière est très épaisse , elle présente sur la valve gauche une grande dent pyramidale , triangulaire , qui occupe le centre ; de chaque côté et en forme de V, se prolonge une fossette étroite qui descend du sommet à la base du bord cardinal ; en- fin , au-dessus de ces fossettes , s'élève une dent oblique; l'antérieure est allongée et gagne le bord interne du bord cardinal ; la postérieure est beaucoup plus courte. Sur la valve droite , on voit au centre une grande cavité triangulaire pour recevoir la dent op- posée, et cette cavité est bordée de deux dents enV, destinées à s'introduire dans les fossettes de la valve gauche ; en arrière de cette char- nière très puissante , les nymphes prennent une saillie considérable et présentent au li- gament un point solide sur lequel il s'atta- che ; ce ligament , l'un des plus extérieurs connus , est subcylindrique et fort épais. L'animal contenu dans cette coquille en a à peu près la forme. Gomme dans tous les Acéphales , il est revêtu d'une peau mince , qui est le manteau , dont les bords épaissis sont libres dans une grande partie de leur étendue, et se réunissent vers l'extrémité postérieure de l'animal ; c'est dans cet en- droit qu'il existe une espèce de cloison sur laquelle s'implantent 2 siphons à peu près égaux , coniques , tronqués au sommet , et dont l'extrémité est garnie de 12 papilles inégales pour le siphon branchial, et de 16 pour le siphon anal. La moitié de ces pa- pilles sont plus grandes , et elles correspon- dent à autant de lignes noirâtres et héris- sées de papilles se dessinant sur les siphons. Ces lignes sont parfaitement symétriques ; le pied est fort grand , glossoïde ; son bord est tranchant et son extrémité se dirige en avant ; entre sa base et le muscle adducteur antérieur, on voit une ouverture buccale fort grande , infundibuliforme , garnie de chaque côté d'une paire de grands appendi- ces buccaux subtriangulaires. Les branchies sont médiocres; on y observe des stries très fines , et elles ont une disposition que l'on ne retrouve dans aucun autre genre. En ef- fet , la branchie externe s'insère sur le milieu de la branchie interne , de sorte que l'ani- CxAL 765 mal paraît avoir trois branchies inégales dt chaque côté ; les muscles adducteurs sont assez gros ; l'antérieur est ovale , arrondi ; le postérieur est un peu plus circulaire ; il existe dans l'épaisseur du manteau un muscle en éventail qui vient s'insérer sur la ligne sinueuse postérieure que l'on remarque dans la coquille ; ce muscle est destiné à faire rentrer les siphons dans l'intérieur de la ca- vité palléale. Ce que nous venons d'exposer à l'égard du genre Galathée donne le moyen de déterminer rigoureusement la place qu'il doit occuper dans la méthode. Avec une sa- gacité qui lui est habituelle , Lamarck avait deviné les rapports des Galathées qui s'éta- blissent d'un côté avec les Cyprines , et de l'autre , avec les Cyrènes et les Cyclades. Une seule espèce est connue dans le genre qui nous occupe ; très rare autrefois dans les collections, elle y est aujourd'hui très ré- pandue depuis que l'on sait où l'on doit la chercher. (Desh.) GALATHÉE. Galathœa (nom mytholo- gique), crust. — Genre de la tribu des Décapodes macroures , de la famille des Macroures cuirassés , de la tribu des Gala- théides, établi par Latreille, et adopté par tous les carcinologistes. Les principaux caractères de cette coupe générique peuvent être ainsi exprimés : Carapace générale- ment couverte de sillons transversaux garnis de petits fils disposés en brosse. Régions hé- patiques généralement bien distinctes des branchiales , et occupant avec la région sto- macale presque la moitié de la carapace. Rostre saillant et épineux ; yeux gros, diri- gés en dessous; il n'existe aucun vestige d'orbite. Article basilaire des antennes in- ternes cylindrique, et armé à son extrémité antérieure de plusieurs fortes épines. Pédon- cule des antennes externes composé de trois articles cylindriques , dont le dernier est beaucoup plus court que les autres. Pattes- mâchoires externes médiocres, avec leurs deux derniers articles non foliacés. Pattes antérieures longues et déprimées. On connaît quatre espèces de ce genre , dont 3 sont propres à nos côtes océaniques et méditerranéennes , et la quatrième aux côtes du Chili. Celle qui peut lui être consi- dérée comme type est la Galalhea strigosa Linn., espèce très répandue sur les côtes de 766 GAL GAL la Méditerranée et de l'Océan , et que j'ai rencontrée très abondamment sur celles de l'est et de l'ouest de l'Algérie. (H. L.) *GALATHÉIDES. Galatheides. crust.— M. Milne-Edwards désigne sous ce nom, dans le tom. II de son Hist. nat. sur les Crustacés , une tribu qu'il range dans sa section des Décapodes macroures, et dans sa famille des Macroures cuirassés. Les carac- tères des Crustacés qui composent cette tribu sont d'avoir la carapace déprimée et assez large , et cependant plus longue que large , et terminée antérieurement par un rostre pointu plus ou moins saillant et qui recouvre la base des pédoncules oculaires. Les antennes externes s'insèrent sur la même ligne trans- versale, et les internes peu allongées, termi- nées par deux petits filets multi-articulés, sont situées sous les pédoncules oculaires. Les pattes-mâchoires externes sont toujours pé- di formes. Le plastron sternal est beaucoup plus élargi vers la partie postérieure. Les pattes antérieures sont grandes, et terminées par une pince bien conformée ; les pattes des trois paires suivantes sont assez fortes et terminées par un tarse conique ; celles de la cinquième paire sont extrêmement grêles, et reployées au-dessous des autres dans la cavité branchiale ; elles ne servent nulle- ment à la locomotion , et sont terminées par une main rudimentaire. L'abdomen est aussi large et plus long que le thorax, bou- ché en dessus, et armé de chaque côté d'une série de 4 ou 5 grosses dents. Le nombre des fausses pattes suspendues sous l'abdo- men varie; chez le mâle on en compte cinq paires , tandis que la femelle n'en présente que quatre, son premier segment en étant dépourvu. Cette tribu ne renferme que deux genres désignés sous les noms de Galathœa et de Grimothea. Voyez ces mots. (H. L.) *GALATHINES. Galathinœ. crust.— La- treille, dans son Cours d'entomologie , a em- ployé ce nom pour désigner dans la section des Décapodes macroures une tribu dont la dénomination a été changée par M. Milne- Edwards. Cette tribu porte actuellement le nom de Galatheides. Voy. ce mot. (H. L.) GALATINARIA. bot. cr.— Voyez gela- tin aria. GALAX (yxXaÇ [inus. ] , lait ; blancheur des fleurs ). bot. ph. — Genre de la famille desËrioacées (?), formé par Linné (Gen., 276) etnerenfermantqu'uneespèce(G.op/iyUttm)f cultivée dans quelquesjardins d'Europe. C'est une herbe acaule, pérenne, à rhizome ram- pant, d'un rouge foncé; à feuilles radicales pétiolées , cordées-suborbiculaires , dentées en scie; à scape grêle, squamifère à la base, nu ensuite, et terminé par un racème spi- ci forme; à fleurs blanches, petites, dont les pédicelles très courts, et munis à leur base d'une très petite bractée. (C. L.) G AL AXE A, Oken. polyp. — Voy. caryo- PHYLLÉE. GALAXIA (? de l'inusité yx\* M ff a EËKjfâl^ t . .A t'orna m» M*. as.!? .-> <% *w U D' / OF OTTAWA 1 COLL ROW MODULE SHELF BOX POS C 333 06 08 12 07 29 4 .- 'l\'£